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Titre : Catalogue du musée d'antiquités de Rouen / [par l'abbé Cochet]

Auteur : Cochet, Jean-Benoît-Désiré (1812-1875). Auteur du texte

Éditeur : chez tous les libraires (Rouen)

Date d'édition : 1875

Sujet : Rouen (France)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb302532408

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XVII-204 p. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 232

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Description : Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6524804m

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2013-76003

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/07/2013

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CATALOGUE

DU

MUSÉE D'ANTIQUITÉS

DE

ROUEN

E. B.

ROUEN CHEZ TOUS LES LIBRAIRES ET CHEZ LE CONCIERGE DU Mlf SÉE

1875



PRÉFACE

Les Musées seront pour l'avenir une des gloires de notre époque. Ils ne peuvent être, en effet, que le résultat d'une civilisation prospère et perfectionnée. Il n'appartient qu'à un peuple vraiment éclairé, et qui désire s'instruire, de recueillir ainsi les œuvres du passé, soit dans l'ordre de la nature, soit dans l'ordre de l'intelligence.

Cette grande institution, entrevue par l'antiquité grecque et romaine, fut profondément inconnue au Moyen-Age. Elle n'a pris naissance, parmi nous, qu'a-

vec l'étude de l'antiquité classique, cette conquête des trois derniers siècles. Concentrée longtemps dans les seules capitales, cette belle institution n'acquit son complet développement qu'au soleil du xixe siècle.

De nos jours, des Musées se sont ouverts de toutes parts, et chaque fois qu'une ville ou qu'un pays progresse dans la vie intellectuelle, il sent immédiatement le besoin d'un Musée et d'une Biblothèque. Ce sera l'honneur des hommes de notre temps d'avoir compris cette nécessité et d'avoir doté chaque ville importante d'un Musée et d'une Bibliothèque.


C'est qu'un Musée, de quelque nature qu'il soit, est aussi une Biblothèque, roserais même dire, la plus sûre et la meilleure des Bibliothèques, puisqu'ici c'est la nature, c'est le passé lui-même, qui se sont chargés d'écrire les pages qu'il s'agit de déchiffrer.

C'est que l'homme, dès que la civilisation l'éclairc, sent le besoin de regarder autour de lui et de se rendre compte des phénomènes historiques et naturels qui l'entourent ou qui l'ont précédé sur la terre.

Il veut connaître son point de départ avec autant d'ardeur que son point d'arrivée. Pour atteindre ce but, rien de plus nécessaire que de recueillir, avec un religieux scrupule et de classer dans un ordre méthodique, tout ce que le passé nous a légué sous quelque forme que ce soit.

Ce ne sont pas seulement les belles œuvres sorties des mains et de l'intelligence de l'homme qu'il s'agit de rassembler dans ces asiles de la mort prêts à se transformer en sanctuaires de vie : tout œuvre humaine, du moment qu'elle révèle un besoin de l'homme ou une forme de son existence, a droit au respect et à l'étude.

Les Musées sont donc la réunion intelligente et raisonnée de tout ce qui constitue le rôle de l'homme avant comme après l'Histoire.

Parmi les provinces de France qui ont marché les premières dans cette voie du progrès scientifique et de l'amélioration intellectuelle, la Normandie peut se flatter de compter parmi les plus ardentes et les plus zélées.

Rouen et Caen, ses deux capitales ont ouvert des asiles aux débris des anciennes civilisations alors que tout sommeillait encore autour d'elles. Si la ville de Caen a précédé la métropole dans la création d'un sanctuaire pour la science archéologique, la vieille cité ducale a


devancé de beaucoup l'Athènes normande dans l'ouverture et le développement d'un Musée d'antiquités.

La collection rouennaise, que nous appelons volonticrsnormande, est encore aujourd'hui une des plus belles et une des plus riches de France. Elle a surtout un côté qui lui appartient en propre, -c'est d'être, parmi ses pareilles, la plus locale, la plus nationale de toutes. Ailleurs, dans les capitales surtout, vous trouverez de riches collections grecques, romaines, égyptiennes, assyriennes peut-être ; à Rouen, rien de pareil.

Tout y est national, français d'abord, et presque toujours normand.

Ça été l'honneur des savants et judicieux Directeurs de ce Musée d'avoir su se concentrer dans l'élément provincial et de n'avoir pas dispersé, en choses étrangères, des ressources créées dans l'intérêt de l'art national et de l'hjstoire normande.

Le Musée de Rouen a ceci de très heureux dans sa création et de très favorable dans son développement, c'est qu'il est départemental. Je ne veux pas dire que la ville de Rouen eût été incapable de le fonder et de le faire prospérer. Non certes, cette belle et grande cité qui fait tant pour les lettres, les sciences et les arts, ne saurait encourir un tel reproche ni mériter un pareil soupçon.

Mais ses ressources, si grandes qu'elles soient, ne sauraient se comparer à celles d'un département qui marche l'un des premiers de la France dans le commerce, l'industrie, l'agriculture et tous les éléments de la richesse publique. Et puis on n'est jamais trop pour faire le bien.

Plus il y a de personnes intéressées à la prospérité d'un établissement, plus naturellement il doit progresser.

Dès 1818, M. le comte de Kergariou, un préfet


breton et très archéologique, fonda, à Rouen, une Commission d'Antiquités qui dure encore et qui, dans quatre volumes de Procès-verbaux et de Bulletins qu'elle vient de publier, montre tout ce qu'elle a fait pendant soixante années de sa modeste, mais très utile existence.

Tous les préfets qui se sont succédé dans ce département depuis un demi-siècle, ont tous honoré la Commission de leur bienveillance. Nous citerons, avec plaisir, comme ses meilleurs protecteurs, MM. les barons de Vanssay, Dupont-Delporte et Ernest Le Roy, les trois préfets qui ont tracé parmi nous le sillon le plus profond, le plus brillant et le plus honorable.

La Commission des antiquités, instituée surtout pour suivre les fouilles de Lillebonne, conduites par M. Rever d'abord, puis par MM. Gaillard et De ville, s'occupa de recueillir les épaves sorties du sol fécond de l'antique cité des Calètes, ce véritable Herculanum normand.

Ce fut avec ces débris unis à ceux que fournit pendant quinze ans la métropole de la seconde Lyonnaise, que l'on forma les premiers éléments de la collection départementale. Déjà en germe dans la pensée de tous, cette création n'attendait, pour éclore et se formuler, que le soufle bienveillant d'un administrateur éclairé. Cet homme se rencontra en 1831 : ce fut M. le baron Dupont-Delporte, préfet du Taro sous le premier empire.

Jeune encore il avait fondé à Parme, en 1810, un Musée archéologique. Il fut heureux de pouvoir appliquer à la France, sa patrie, une institution qui avait fait fortune à l'étranger.

Le baron Dupont-Delporte était très favorable à l'archéologie. Aussi, dans le cours de l'année i83 i, il se


concerta avec M. Barbet, alors maire de Rouen, pour la cession d'un local et il fit approuver ses projets par le Conseil général d'alors. Enfin, tout étant bien préparé, il prit un arrêté, le 10 décembre 1831, par lequel il créait un « Musée d'antiquités dans la maison de Sainte-Marie. »

Le 19 du même mois, il nommait Directeur de la fondation nouvelle, M. A. Deville, qui fut autorisé à « s'adjoindre M. Hyacinthe Langlois, afin de l'aider dans la régie et l'administration du Musée. «

La ville de Rouen, qui avait accordé au département le cloître de l'ancien couvent de Sainte-Marie, avait également voté une somme de 5oo fr. pour faire face aux premiers frais d'appropriation. De son côté, le Conseil général avait accordé 1,800 fr. dans sa séance du 12 novembre de la même année. Dans le cours de I832, M. Deville publia, dans les journaux de Rouen, la liste des dons faits au nouveau Musée avec les noms des donateurs. Cette liste nous a été conservée dans les 'Procès-verbaux de la Cammission d' cAnliquités.

Dans le cours de cette même année, la ville de Rouen accorda encore i,5oofr., et le département en donna 6,6oo.

L'année 1833 fut consacrée à l'appropriation de deux galeries qui formèrent le commencement du Musée et qui le constituèrent pendant trente années. M. Grégoire, architecte du département, seconda M. Deville dans ce travail de restauration, dont il fit une œuvre de goût.

Le couvent de Sainte-Marie est une construction de la fin du XVIIe siècle. Installées à Rouen vers i63o, les Visitandines n'élevèrent le bâtiment qu'elles nous ont légué et qui nous occupe que vers 1680. La construction durait encore en 1688, et même en 1691.


Le cloître concédé par la ville se composait de trois galeries'en retour d'équerre formant les côtés est., sud et nord du monastère. Deux seulement, celles du nord et de l'et, furent appropriées. Celle du midi, restée à l'état de dépôt, fut consacrée, en 1864, au Musée céramique de la ville de Rouen.Ces galeries sont ogivales. Elles sont voûtées en pierre et dans le style du règne de Louis XIII. Aujourd'hui, la galerie du nord est double ; autrefois, elle était simple, mais accompagnée d'un vestibule qui a été transformé par M. Grégoire, au moyen de voûtes en plâtre. L'habile architecte a su donner, à cette partie récente, la physionomie de l'édifice primitif.

Ceci explique comment la première galerie est double. M. Deville, dans ses Catalogues, donnait à l'ancien vestibule le nom de contre-galerie. Aujourd'hui, les deux n'en font plus qu'une seule, et elles portent un nom unique.

M. Deville s'appliqua à l'appropriation du local, à l'exposition et au classement des objets avec cet esprit d'activité et de méthode qui le caractérise. Tout étant convenablement préparé, il ouvrit 311 public les portes du nouveau Musée, le 27 juillet 1834.

Un Catalogue parut en même temps, de sorte que les visiteurs purent aisément se rendre compte de ce

qu'ils avaient sous les yeux. Ce modeste livret n'avait que 26 pages in-18; mais enfin c'était un guide et un flambeau.

Pendant les quinze années qu'il dirigea ce Musée, l'enfant de sa prédilection, M. Deville déploya un zèle au-dessus de tout éloge. Les registres d'entrée sont tenus avec un ordre admirable. Chaque objet est enre-


gistré, décrit, dessiné et parfois colorié avec un soin et un scrupule merveilleux.

M. Deville ne négligea aucune occasion d'enrichir une collection à laquelle il avait voué sa vie et à laquelle encore, dans sa verte et belle vieillesse, il porte un intérêt si touchant et si paternel.

M. Deville s'attacha surtout à l'époque romaine, et il a laissé dans la collection numismatique un monument de sa science et de son bon goût. Le Moyen-Age ne le trouva pas indifférent non plus. L'historien de nos châteaux et de nos abbayes ne pouvait rester étranger à ces richesses sans nombre que la ville de Rouen renferme dans son sein, et que cette vieille capitale déroule avec orgueil aux yeux de l'étranger.

Il recueillit donc tout ce qu'il put rencontrer des anciennes églises et des vieilles maisons de Rouen. Quand il ne pouvait obtenir des originaux précieux, il avait recours au moulage et à l'estampage. C'est ainsi que dès i832 il eut l'honneur d'organiser une souscription pour mouler les bas-reliefs du Camp du Drap d'or qui décorent l'hôtel du Bourgtheroulde (i) Une des gloires de M. Deville, c'est assurément la belle suite de verrières qu'il a su sauver des églises de Rouen et des environs.

Au moyen de ces dépouilles opimes que le temps et l'ignorance auraient détruites, il a pu donner à notre Musée un éclat qui ne se retrouve pas ailleurs.

Nous ne devons pas oublier non plus une des qualités remarquables de notre vénéré prédécesseur : ce fut son attention de publier périodiquement et à fur et

(1) « Procès-verbaux de la Commission des Antiquités, » t. 1er, P. 170, 178, 179.


mesure des besoins du service, des Catalogues, aujourd'hui précieux, puisqu'ils forment l'histoire de l'Etablissement, et qu'ils sont le meilleur témoignage du zèle éclairé de son premier Directeur.

Comme nous l'avons déjà dit, le premier Catalogue parut en 1834, l'année même de l'ouverture du Musée. Il se composait de 26 pages in-18. Les objets n'y étaient pas numérotés. Le second, qui parut en 1836, avait 53 pages in-1 8, mais cette fois des numéros d'ordre sont placés sur les principaux objets et groupes d'objets ; on en compte 118. Le troisième Catalogue parut en 1838, sous format in-12, il compte 72 pages. Le quatrième, toujours in-12, comptait 75 pages. Le cinquième, et malheureusement le dernier, parut en 1845. Il comptait 85 pages in-12, et il accusait 179 numéros. Ce dernier fut imprimé chez Péron, tandis que tous les autres l'avaient été chez Nicétas Périaux.

En quittant Rouen, en 1848, pour devenir receveur général de l'Orne, M. Deville laissa à son successeur un Catalogue complet, parfaitement à jour, et tout prêt à être livré à l'impression ; malheureusement il demeura inédit, et c'est à nous qu'il était réservé d'utiliser cette œuvre de conscience et de dévouement.

M. Pottier, nommé directeur du Musée par arrêté de M. le Préfet du 12 décembre 1848, demeura chargé de l'Etablissement jusqu'à sa mort, arrivée le 26 avril 1867.

Pendant ces dix-huit années, ce savant conservateur, homme calme et méthodique, agrandit et remania le Musée. Il l'accrut également d'acquisitions précieuses au point de vue du mobilier du Moyen-Age, surtout de la céramique, sa spécialité de prédilection.

Nul mieux que M. Pottier n'était préparé pour


devenir le conservateur d'un Musée archéologique. Il était versé dans tous les genres d'érudition. Tout objet d'art, à quelqu'époque qu'il appartint, trouvait en lui un interprète et un juge exercé.

Toutes les anciennes civilisations lui étaient pour ainsi dire familières, et de très bonne heure il avait donné une preuve de son savoir-faire en interprétant les Egoiiuments français édités par N.-X. Willemin (i).

L'œuvre principale de M. Pottier a été l'appropriation des deux belles salles consacrées aux antiquités romaines et gallo-romaines.

Ce fut en 1858 que la ville de Rouen remit au département l'amphithéâtre de chimie popularisé et presque illustré par le savant M. Girardin. Le Conseil général ayant voté, dans la session de cette année, une somme de 8,000 fr., l'appropriation, commencée immédiatement, fut terminée en 1860 (2). M. Desmarest, architecte en chef du département, fut chargé de conduire ce travail qu'exécuta avec tout le soin possible M. Adolphe Grimaux, entrepreneur distingué de notre ville. Ces salles, sévèrement décorées, furent adaptées aussi bien que possible à leur destination monumentale. Pour les orner on utilisa des débris provenant d'anciennes maisons de Rouen. Dans la salle destinée à recevoir les verreries, les poteries et les bronzes, on plaça les médaillons peints et les lambris dorés provenant des belles maisons de la rue de la Grosse-Horloge (nos 115 et 12g).

Dans la salle appropriée pour les monuments de

(1) « Texte hist. et descript. des Mon français inédits pour servir à l'hist. des Arts, depuis le XIIIe siècle jusqu'au XVIIe. » In-folio, Paris, Crapelet, 1839.

(2) Voir les « Procès-verbaux du Conseil général de la Seine-Inf. », année 1859, p. 240; année 1860, p. 227 ; année 1861, p. 230.


pierre et pour la grande mosaïque romaine, on installa deux cheminées dont les chambranles de bois furent empruntés à la maison de Thomas Corneille, et les manteaux à l'hôtel de l'ancienne Présidence ( i ).

Les années 1861 et 18G2 furent consacrées à meubler les salles et à leur donner cet aspect grandiose et austère qui convient si bien à la majesté romaine.

Mais l'œuvre capitale de cette installation, ce fut la mosaïque de Brotonne, découverte par M. Charlier en 1838, enlevée par M. Deville en 1844, et installée par M. Pottier en 1861. De grandes difficultés se présentaient pour l'enlèvement et le remontage d'une pièce qui n'a pas moins de cinq mètres sur chacune de ses faces, mais le talent des deux hommes chargés de cette double opération triompha de tous les obstacles, et aujourd'hui on ne saurait assez remercier les deux savants-artistes dont les efforts combinés ont amené un pareil résultat.

Nous n'avons pas besoin de dire que cette mosaïque est la pièce capitale du Musée de Rouen. Paris n'en offre pas de pareille, et il en existe bien peu de semblables dans toute la France.

Je dois encore remercier M. Pottier du soin qu'il a pris d'installer avec honneur les produits de mes fouilles archéologiques dans la Seine-Inférieure. Ce fut pendant sa gestion qu'eut lieu la plus grande partie de mes explorations scientifiques. A l'exemple de M. Deville, il s'est fait un plaisir et un devoir d'étaler aux yeux du public

(1) Dans le travail d'organisation de ces deux salles romaines, M. Pottier fut activement secondé 1)., M. Pottier fut activement secondé par M. Billiard, marchand d'antiqllité à Rouen, homme de goût et fort instruit. Le Musée doit beaucoup à M. Billard, .au zèle et au désintéressement duquel je me plais à rendre ici un public hommage. Aussi, il est aujourd'hui attaché au service de cet Etablissement en qualité de Conservateur-adjoint.


ces curieux monuments de la Normandie souterraine, comme il s'était fait un bonheur d'en illustrer les pages.

Nous ne devons pas oublier une opération importante et délicate à laquelle présida M. Pottier. Vers 1864 le Ministère d'Etat distribua aux Musées des départements une partie de la collection Campana dont le gouvernement avait fait l'acquisition. Le Ministère, ignorant sans doute que le Musée des Antiques de Rouen était, départemental, adressa à la ville de Rouen un don qui probablement était destiné au département et qui, dans tous les cas, ne convenait qu'à lui seul. La ville, toutefois, garda le présent qui se composait de 1 1 o pièces divisées en trois classes : les marbres, les terres cuites et les vases.

Ces ôbjets, appartenant généralement aux civilisations grecque, étrusque et romaine, n'avaient pas leur place dans les collections municipales, aussi il ne fut pas difficile de décider la ville à opérer, avec le département, un échange désiré par les amateurs et essentiellement désirable. L'échange proposé par M. Pottier, en 1865, fut accepté simultanément par le Conseil général et par le Conseil municipal, et il fut effectué en 1866. La donation Campana était estimée à 4^55 fr. Le département donna en échange une suite de Palissy, et une série de faïences de Rouen et de fabriques divérses, estimées 3,955 fr.

Le dernier acte de M. Pottier, comme directeur du Musée de Rouen, fut de désigner les salles et galeries par un nom spécial. Jusq u'en 1866, elles ne portaient aucune dénomination particulière, et il devenait très difficile de les spécifier.

Dans quelques-uns de ses Catalogues, M. Deville


les avait classées sous le nom de Galerie de Lillcbonne et de Galerie de François Ier.

Mais après 186.2, lorsque la statue de Lillebonne avait changé de place et que les moulages du Camp du 'Drap d'or avaient disparu, cette première appellation n'avait plus sa raison d'être.

M. Pottier proposa alors au préfet de donner aux salles des noms qui rappelassent au public les hommes qui s'étaient particulièrement voués à l'étude des antiquités départementales et à la prospérité du Musée.

Les noms choisis par lui furent ceux de M. Hyacinthe Langlois, de M. Deville et de M. l'abbé Cochet.

Le nom de Mosaïque dut rester à la grande salle qu'elle remplissait de sa majesté.

M. le baron Le Roy toujours bienveillant pour le Musée départemental, ne manqua pas d'agréer une proposition si bien motivée et à laquelle il n'avait qu'un seul reproche à faire, c'était que le modeste Directeur s'était effacé lui-même pour faire place aux autres.

Le Conseil général dans sa séance du 29 août 1866, acclama les propositions de M. le Sénateur Préfet, et il émit en l'honneur de M. Pottier un vote que celui-ci ne voulut pas accepter (1).

Ceux qui visitent le Musée de Rouen sont frappés du bon goût et de la propreté qui règnent dant cette collection. Mais ceux qui liront le catalogue seroni: à leur tour frappés de l'absence complet d'ordre méthodique.

Nous avons essayé de remédier à cet inconvénient en

(1) « Procès-verbaux du Conseil général de la Seine-Inférieure, » année 1866, p 179-188.


plaçant à la fin du livre un ordre chronologique qui eut dû présider à son arrangement. Mais ce désordre apparent ne doit être imputé qu'à la fondation et aux agrandissements successifs du Musée.

Quand le Musée a commencé en 1833,. on n'en pouvait prévoir le rapide accroissement. Il ne se composa d'abord que de deux galeries. En 1862 seulement on lui accorda deux salles que remplissent aujourd'hui les antiquités romaines, et au moment ou j'écris, l'agrandissement toujours démandé est devenu nécessaire. Mais nous laissons ce côté de la question et nous revenons à l'absence

d'ordre chronologique qui a frappé le lecteur.

Pour remédier à ce défaut et pour faire autant qu'il est en nous une échelle du temps, nous avons placé à la fin de notre œuvre une table chronologique indiquant par époques ce que renferment les salles et les montres du Musée. On pourra y retrouver la physionomie des diverses civilisations et ce que nous possédons de débris de chaque époque.

Nous savons que d'autres Musées sont plus heu- reux que nous, mais ceux-là ont été créés avec la pensée d'ouvrir un asile pour la science archéologique. D'illustres mécènes n'ont rien négligé pour perfectionner une institution à laquelle ils attachait l'importance qu'elle méritait. On nous permettra de citer ici comme type de classement et comme méthode le Musée de Mecklembourg en Allemagne. Le livre qui en traite est l'œuvre posthume de M. Morlot, de Berne, à qui nous empruntons la citation qui va suivre : « Il y a à Mecklembourg deux Musées ou plutôt deux collections dont l'arrangement est tout différent. La collection du grand duc est classée par catégories d'objets


et d'après la matière dont les objets sont formés sans égard à leur provenance ni à leur âge.

» La collection pour l'histoire et l'archéologie du Mecklembourg est classée d'après les âges de la pierre, de bronze et de fer. De plus les objets trouvés ensemble et provenant du même enfouissement sont réunis et encadrés ensemble, ceci facilite singulièrement une étude sérieuse, car la plus petite série d'objets ainsi contemporains et congénères forme comme une phrase très logique, tandis que séparés de manière à ne pouvoir être considérés qu'isolément les mêmes objets représentent des mots sans liaison. On pourra toujours classer systématiquement, mais alors leur effet d'ensemble, quelquefois d'une grande portée, sera suspendu » (i).

Nous pouvons dire de notre Musée que malgré les imperfections, il a été visité avec intérêt par nos ennemis lors de la dernière guerre: Le premier prince qu'il ait reçu est le grand-duc de Mecklembourg qui, en janvier 1871, commanda quelque temps les troupes allemandes à Rouen. Il a reçu également la visite du prince Albrecht, du prince royal de Prusse et du prince royal, aujourd'hui roi de Saxe, qui s'y est rendu avec son état major après la messe de la Cathédrale. Nous ne rappelons ces visites, si pénibles pour nous, que comme un hommage rendu à notre collection scientifique.

Nous inscririons avec un plus grand plaisir la visite de princes français. Mais jusqu'à présent il ne nous a été donné de recevoir que la visite du Ministre de l'Instruction publique (2). Toutefois nous n'oublierons pas la -or

(1) Morlot, « L'Archéologie du Mecklembourg, » p. 3, Zurich 1861.

(2) M. Jules Simon, on 1873.


visite d'un prince de l'Eglise, mais l'Eglise c'est la protectrice des lettres et le clergé est toujours le représentant de la science. Au moyen-âge clergé était synonime de savoir.

Nous terminerons notre préface en ajoutant qu'une chose a manqué à la mémoire de M. Pottier, qui a si bien ordonné le Musée, c'a été d'en rédiger lui-même l'inventaire, afin de faire m ieux apprécier par le public le dépôt dont il était chargé. Sa modestie, sans aucun doute, s est opposée à cette œuvre si difficile. Pourtant, nul mieux que lui n'était capable de la conduire à bonne fin. Nous regretterons toujours qu'il ne s'en soit pas chargé. Nous regretterons bien plus encore que cette tâche nous soit dévolue à nous, si peu versé dans la plue grande partie des matières dont se compose la collection. Mais le public excusera notre présomption, il pardonnera notre insuffisance en faveur de notre bonne volonté. Nous avons voulu lui être agréable et utile : immédiatement nous nous sommes mis à l'œuvre. C'est à lui de dire si nous avons réussi, nous espérons qu'il nous tiendra compte de notre empressement et de notre bon vouloir.

Beaucoup de fautes nous seront pardonnées, parce que nous avons beaucoup aimé notre tâche et cherché à la bien remplir.Toujours nous essayerons de perfectionner cette ébauche, devenue nécessaire après une lacune de bien des années. En la donnant, nous avons pris pour devise ces paroles du Poëte :

« Bis dat qui citti dat. » *


- CATALOGUE

DU

MUSÉE D'ANTIQUITÉS

DE ROUEN

Le Musée de Rouen installé, comme nous l'avons déjà dit, dans un ancien couvent de Visitandines, est entièrement entouré, dans la rue comme dans la cour, de statues des XIIIe et XIVe siècles.

Ces statues de pierre, mutilées par le temps et restaurées au moyen de plâtre, proviennent de la cathédrale de Rouen, notamment du Portail des Libraires et du Portail de la Calende, récemment restaurés.

Il y a quinze ans le Musée n'avait qu'une seule, porte, celle de l'ancienne RUE POUSSIN, aujourd'hui enclave des cours publics.

A présent il y en a deux. La seconde, établie vers 1862, est dans le jardin. Cette porte, en bois, se compose de deux pièces différentes, mais qui s'harmonisent parfaitement ensemble. La porte est une belle sculpture de la Renaissance, venant de l'ancienne abbaye de Saint-Amand. Elle est surmontée d'un cintre encadrant un basrelief représentant la Femme adultère. Ce dernier morceau provient des anciens Chartreux de Rouen.

Cette porte sert rarement et ce n'est pas par elle que pénétre le public.

Celle qui sert chaque jour offre une belle sculpture sur pierre de la fin du XVIe siècle ou du commencemeut du XVIIC. Elle est surmontée d'une jolie statue de Diane, également en pierre, et accompagnée d'un cerf.


« Le cimier, à la tête de cerf, placé au fronton de la baie, et la statue de Diane qui la surmonte, caractérisent les armoiries de la famille Scott de la Mésangère et de Fûmechon, qui firent construire cette ouverture (1). »

Ces deux pièces proviennent de la belle maison de la Renaissance que l'on admirait autrefois aux nos 115-117 de la rue de la Grosse-Horloge, et que le percement de la rue de l'Impératrice aujourd'hui rue Jeanne-Darc a fait disparaître en 1861 (2). La porte et l'image sont ici depuis 1862.

Par cette porte, où le public pénètre chaque jour, ont passé autrefois La Fontaine et Mme de la Sablière, Fontenelle et Mme de la Mésangère. Cette dernière, née Marguerite Rambouillet de la Sablière, avait épousé M. Scott de la Mésangère, et était devenue veuve dans un âge peu avancé. Elle était l'amie de Fontenelle, et cesta elle qu'il dédia son célèbre dialogue de la Pluralité des Mondes. Dans la première édition, il avait même fait figurer le parc et le jardin du château de la Mésangère, situé à Marcouville, près le Bourgtheroulde (Eure) (3).

(1) Paul Baudry, « Le Musée départemental d'Antiquités de Rouen, 9 p. 6, In-12 de 36 pages. Rouen, Lapierre, 1862.

, (2) En 1860, avant le percement de la RUE DE L'IMPÉRATRICE, aujourd hUl RUE JEANE-DARC, on voyait dans la RUE DE LA GROSSE-HORLOGE, nos 115129-131, deux admirables maisons de bois, qui ont été plusieurs fois produites par la gravure. Toutes deux avaient été construites sous Francs er, dans le styte le plus pur de la Renaissance. L'une d'elles portait même la date de 1523. On en trouve la description et la gravure, par MM. elaquérière et Langlois, dans la « Description hist. des Maisons de nouen, » t. 1er, p. 140-142 ; t. II, p. 179, pl. 4 et 5, et dans les « Monuments rançais inédits, » recueillis par M. Willemin. En 1868, la ville de Rouen en a fait rétablir une dans le square Saint-André ; l'autre, conservée dans les magasins, attend toujours sa restauration.

M R preuve de tout ceci se trouve dans un excellent article de 1\1. Bouquet, publié dans la REVUE DE LA NORMANDIE, de novembre 1868, t. vill, p. 650-661, et aussi dans un feuilleton du JOURNAL DE ROUEN, écrit par M. E. Noël, le 28 octobre 1868.


VESTIBULE ET COUR

VESTIBULE

Le vestibule et la cour sont consacrés à deux périodes bien distinctes : l'époque romaine et le Moyen-Age. Par exception, le vestibule renferme cinq cercueils en pierre, de l'époque franquo (nos 2, 3, 4, 5 et 6), que leur pesanteur a empêché de placer dans les salles.

La civilisation romaine est représentée, dans la cour, par des tombeaux de pierre et autres lourdes pièces que leur volume n'a pas permis de ranger dans les salles spécialement consacrées à cette grande époque.

Le vestibule est éclairé par une petite VERRIÈRE placée audessus de la porte d'entrée. Elle représente Jésus priant au Jardin des Olives et Jésus crucifié sur le Calvaire.

Ce vitrail provient de l'église du Mont-Cauvaire, près Monville. Le Musée l'a acheté 250 fr. en 1837.

Au bas on voit représenté le donateur de la vitre accompagné de ses armes. On lit à côté de lui :

L'AN 1533 CESTE VERRIRE (sic) FUT DONNÉE PAR (RICHAR)D ANGO RELIGIEVX DE st OVEN (DE ROU)EN CURÉ DE CESTE PAROISSE (PRIEZ Dl)EU POUR LUY.

Richard Ango était le second fils de Roger Ango, « maistre des ouvrages de la ville de Rouen, » dont le nom se rattache à la construction du


l'alais-de-Justice de cette ville. (Registre mss. des recettes et dépenses de la ville de Rouen).

Largeur du vitrail, 68 cent. — Hauteur, 1 m. 63.

Cette porte est décorée de chaque côté par le MOULAGE en plâtre de deux PILASTRES de pierre, de la Renaissance.

Le pilastre de droite, à ornements arabesques, vient de l'hôtel du Bourgtheroulde, belle construction de 1506 à 1537. Le pilastre de gauche, également à ornements arabesques, a été tiré du château de Gaillon, élevé de 1501 à 1510.

Au-dessus est le MOULAGE en plâtre d'un BAS-RELIEF en pierre, de 1580, qui se voit au premier étage d'une maison de la rue Etoupée, no 4.

Ce bas-relief représente une ville forte du Moyen-Age dont les flots baignent les murs crénelés et chaînés de tours. Aux deux côtés sont deux pèlerins qui arrivent pieds nus. Cette maison est connue sous le nom de CITÉ DE JÉRUSALEM. Cette curieuse enseigne a été reproduite par M. H. Langlois dans les MAISONS DE ROUEN, de M. Delaquèrière (1).

Ce bas-relief a clé donné au Musée par M. Osmont, architecte à Rouen.

1. ENTAILLES DE CERCUEILS en moellon, des XIe et XIIe siècles.

Quatre de ces entailles proviennent de fouilles pratiquées à Bouteilles, près Dieppe, en 1855, par M. l'abbé Cochet (2). La cinquième a été trouvée dans le cimetière de Martin-Eglise, en 1860, et donné par M. l'abbé Malais.

2. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, avec une partie de son couvercle, trouvé à Eslettes, près Monville, en 1847-48. Il contenait le squelette d'un homme de forte taille.

,.. (1) « Description historique des Maisons de Rouen, » par M. Delaque^ rière, t. 1er, p 11(M11 et pl> 3>

(2) Sur les fouilles d'antiquités chrétiennes du cimetière de Bouteilles, faites en 1855, 185G et 1857, et les cercueils à entailles pour la tête, les « Sépultures gauloises, romaines, franques et normandes, de M. l'abbé Cochet, p. 319-338.


Ce cercueil, comme tous ceux de cette époque, est plus étroit aux pieds qu'à la tête. Son couvercle, en partie brisé, avait la forme d'un toit.

Longueur, 1 m. 96 ; largeur à la tête, 72 c.; largeur aux pieds, 45 c.

3. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, trouvé à Ouville-Ia-Rivière, en 1854.

Ce sarcophage, placé dans le cimetière mérovingien d'Ouvillc, contenait, avec les restes d'une jeune fille, un couteau en fer, une bague et une fibule de cuivre, une perle côtelée en verre bleu, des boucles d'oreilles en laiton avec pendant recouvert de lamelles d'or et des plaques de ceinturon en fer damasquiné (1).

Longueur, 1 m. 97 ; largeur à la tête, 70 c.; largeur aux pieds, 37 c.; hauteur variant de 40 à 60 c.; épaisseur, 7 c.

4. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé, provenant du cimetière actuel de Saint-Etienne-du-Rouvray, près Rouen, où il a été trouvé avec plusieurs autres en 1863 (2).

Il n'a qu'une partie de son couvercle.

5. CERCUEIL FHAXC en pierre de Vergelé, avec couvercle complet en forme de toit.

Trouvé à Anceaumeville, près Monville, en 1851, il contenait deux corps et des débris mérovingiens (3).

6. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé, trouvé en 1871 dans le jardin de l'abbaye de Saint-Ouen, de Rouen.

Ce cercueil avait servi au Moyen-Age, vers le XIIIe siècle, à renfermer un corps de cette époque. C'est pour cela qu'on avait placé à la tête les deux chantiers de pierre qui y sont encore (4).

(1) Voir « la Normandie souterraine, » 2c édition, p. 436-440, et surtout « les Sépultures gaul., rom., franq. et norm., » p. 131-156. —

« Répert. archéol., » p. 76.

(2) « La Seine-Inférieure historique et archéologique, » lre édit., p. 159-160. — « Répert. archéol. de la Seine-Infér., » p. 339.

(3) « La Normandie souterraine, » ire édit., p. 341, et 2e édit., p.449.

(4) Ce cercueil a été gravé et décrit dans les « Mémoires de la Soc.

des Antiq. de Normandie, » t. XXVIII. — Dans la « Notice sur des Sépultures chrétiennes trouvées en mars 1871, à Saint-Ouen, de Rouen, » p. 5 et 22. — Dans le « Bulletin de la Commission des Antiq. de la Seine-Inf., » t. II, p. 218 et 241.


1. MODÈLE en plâtre de la STATUE FUNÈBRE qui décore le tombeau du cardinal prince de Croy, à la Cathédrale de Rouen.

Cette image, qui est l'œuvre du sculpteur Fulconis, a été exécutée vers 1853 et acquise par le Musée en 1854.

8. MODÈLE en plâtre du CHRIST en croix qui décore la salle des Assises du Palais-de-Justice de Rouen.

Ce Christ, qui est l'œuvre de M. Jean, sculpteur rouennais, a été donné au Musée par l'administration départementale. A côté sont les deux statues emblématiques de la Force et de la Justice, eu style du xvie siècle, également destinées au même Palais.

9 et 9 bis. MOULAGES des STATUES de saint Pierre et de saint Paul, en style du xvie siècle, provenant de la Cathédrale de Rouen.

10. POTENCE en fer du xve siècle, provenant du portail latéral de l'église Saint-Vincent de Rouen, où elle servait à suspendre une lanterne.

La lanterne qu'elle supporte aujourd'hui est du siècle dernier, et a ete donnée par M. Dupuis. Quant à la potence, elle est un don de la fabrique de Saint-Vincent.

11. DALLE tumulaire, du XVIIIe siècle, en pierre de schiste ou ardoise, imitant le marbre noir.

Cette pierre, longue de 1 m. 95 c., large de 1 m. 3 c. et épaisse de 10 c., provient de l'ancienne collégiale de Sauqueville, sépulture ordinaire des Mannevillc-Charlesmesnil. Elle a été donnée au Musée, en 1868, par M. B.

Lanble, alors filateur à Sauqueville. Sous l'écusson des Manneville, on lit l'inscription suivante : D. 0. M.

TRÈS HAUT ET TRÈS PUISSANT SEIGNEUR ESTIENNE JOSEPH DE MANNEVILLE, COMTE DU DIT LIEU, ANCIEN GOUVERNEUR DES VILLE ET CHATEAU DE DIEPPE, MARQUIS DE CHARLESMESNIL, SEIGNEUR DES PAROISSES DU THIL, DE COLMÉNIL, AUPEGARD, BERTREVILLE,


MANOUVILLE, ANNEVILLE, SAUQUEVILLE ET EN PARTIE DE FRANVILLE ET DU BRUMESNIL (1), MORT EN LA 69E ANNÉE DE SON AAGE, LE 16 SEPTEMBRE DE L'ANNÉE 1729.

PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON AME.

12. DALLE tumulaire du XIIe ou du XIIIe siècle, offerte au Musée, en 1862, par M. Therret père, antiquaire de Paris. Elle vient de la Bourgogne ou de la Champagne.

Sur cette dalle on voit gravé un personnage couché sur le dos et la tête penchée sur le côté. Vêtu de la robe, il porte à la ceinture une lanière de

cuir fermée par une boucle. Les pieds posent sur un chien. A droite et à gauche de la tête sont des écussons présentant une croix latine. Le long du corps sont semées des fleurs de lys. L'inscription effacée ne m'a laissé lire que ces mots : « - PRIEZ : POUR :. »

La pierre, plus étroite aux pieds qu'à la tête, mesure aux pieds 78 c. et à la tête 93 c., sur une longueur de 1 m. 82 c.

13. Grand BAS-RELIEF en pierre, représentant deux cerfs ailés, qui servent de support à un écusson, sur lequel étaient figurées les armes de France.

Ce bas-relief occupait le tympan de la porte en pierre de la cour du Palais-de-Justice à Rouen, donnant sur la rue aux Juifs. Cette porte, qui avait été construite sous Louis XII, a été démolie en 1835, pour faciliter le prolongement de.la grille de ce même Palais.

14. FRISE sculptée en feuillage de chêne, du XIIIe siècle.

Cette belle frise, en pierre, provient de la Cathédrale de Rouen.

15. SATUE en pierre, provenant du Palais-de-Justice de Rouen, d'où elle a été transportée au Musée, avec son dais, lors de la destruction du grand escalier angulaire de la cour de ce Palais.

On croit qu'elle représente Louis XII. La tête a disparu lors de l'invasion des Calvinistes à Rouen, en 1562.

(1) Manouville, pour Manéhouville ; le Franville, pour Offranville ; le Brumesnil, pour Ambrumesnil.


Le CHAPITEAU, à têtes d'anges, qui porte la statue, vient de l'église de Saint-Michel de Rouen, dont la démolition a été consommée en 1835. Il a été donné par M. Hayet, entrepreneur de bâtiments à Rouen.

16. Deux BUSTES en plâtre, représentant les deux cardinaux d'Amboise. Ils ont été moulés sur leur tombeau qui existe à la Cathédrale de Rouen.

16 bis. BUSTE de Simon du Bosc, 58c abbé de Jumiéges, mort en 1418.

Plâtre d'après la statue de marbre qu'on voyait à l'abbaye de Jumiéges. Donné par M. de Radepont.

Entre ces bustes sont placés les médaillons de François Ier et de Henri VIII dans une guirlande de fruits; Ces médaillons ont été offerts au Musée par M. Delaquérière, qui les a dessinés dans sa « Description des Maisons de Rouen » (t. ier5 p. 13, et pl. 13 bis, et t. II, p. 226 et 227, et pl. 15 et 16). Le même avait publié en 1826 une dissertation sur ces portraits que l'on voit à l'entrée intérieure de l'hôtel du Bourgtheroulde.

17. INSCRIPTION tumulaire de 1620, gravée sur marbre noir.

Cette inscription provient de l'ancienne abbaye d'Ouville. C'était celle de Jourdaine de Pellevé, dame de Boutteville, et sœur du cardinal de Pellevé, archevêque de Reims.

Donnée par Me Auvray, de Saint-Laurent-en-Caux.

18. INSCRIPTION sur table de pierre, qui avait été placée, au xve siècle, dans le cimetière de l'église Saint-Ouen, puis encastrée au XVIC siècle dans le mur de la tour méridionale du grand portail.

On y lit que le pape accorde « autant de pardons qu'il y a eu de corps inhumez, depuis l'inception du chimetière, » à tous ceux qui, en le traversant, réciteront les prières qui sont mentionnées sur la pierre.

L'inscription étant mutilée en plusieurs endroits, la lecture en est trèsdifficile Nous n'avons pu en rétablir que les quatre lignes suivantes, qui, du reste, sont les plus importantes : LE PAPPE JEHAN XIIE DE CE NOM A DONÈ A TOUS CEVLX QVI P(AR) CE CHIMETIÈRE PASSEROT ET DIROT PATER NR (NOSTER) ET AVE MA(RIA) L ANTHNE ET ORESON ENSVITE AQVEREROT AUTANT D'AS (ANS) DE PDOS (PARDONS) QVIL Y A EV DE CORPS INHVMÉS DEPVIS L'INCEPTIO (N).

Hauteur de la pierre, 1 m. — Largeur, 58 c.


Cette inscription a été trouvée en janvier 1846. en démolissant une des barraques adossées à l'une des tours de l'ancien portail de Saint-Ouen. M. Pottier publia à son sujet une Note dans la « Revue de Rouen, » de 1846 (1er sem., p. 125, 126). Il attribue l'indulgence à Jean XXII plutôt qu'à Jean XII. Nous croyons qu'il s'agissait bien de Jean XII, et que l'opinion publique du xve croyait que ce pape, qui n'avait pas laissé une mémoire édifiante, avait accordé une indulgence plénière applicable à tous les cimetières de la chrétienté (1).

19. TABLETTE de marbre noir relatant la fondation obituaire de Paul Antheaume et de Jeanne Guiffart, sa femme, dans l'église de Saint-Cande-le-Jeune, en 1630. Il y est dit que les époux « ont vécu ensemble 49 ans, » et que l'épouse est décédée en 1629.

Hauteur de la tablette, 42 c. — Largeur, 37 c.

20. TABLETTE de marbre noir relatant l'inscription tumulaire et obituaire de « honorable homme mestre Anthoine Faulcon, en son vivant marchand en cette ville de Rouen, » décédé le 8 janvier 1659. Près de lui gisait Catherine Leprevost, son épouse, décédée le 28 décembre 1657.

Cette inscription provient de l'ancienne église Saint-Vigor de Rouen, où elle était placée dans la chapelle Sainte-Catherine ou de Sainte-Clotilde (2).

Elle a été donnée au Musée par M. Lachèvre.

Hauteur de la tablette, 47 c. — Largeur, 40 c.

21. TABLETTE de marbre noir, contenant l'inscription tumulaire de Robert Leroux de Tilly, conseiller au Parlement et de famille parlementaire, décédé le 24 mai 1638, à l'âge de 61 ans (3).

Ce monument contient l'inscription suivante, intégralement donnée parFarin(4) :

(1) « Mémoire de la Soc. des Antiq. de Normandie, » t. XXVIII. —

« Notice sur les sépul. chrét. trouvées à Rouen, » p. 34.

(2) Voir Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » édit. de 1731, p. 519.

— A. Sarrazin, « Eglises supprimées de Rouen, » p. 14.

(3) Robert Leroux de Touffreville avait été nommé conseiller au Parlement, en 1629. « Farin, « Histoire de Rouen, » t. II, p. 200.

(4) Farin, « Hist. de la ville de Rouen, » VIe partie, p. 93-94, édit.

ill-o, de 1738. Article « Célestins. »


ROBERTO RYFO TILLYO, SENATORI ROTHOMAGENSI, SENATORV(M) FILIO, NEPOTI, PRONEPOTI PIETATE, F1DE ET OBSEQVIO ERGA REGEM, ERVDlTIOE, PRVDENTIA, MO RV(M) CANDORE INSIGNI QUI VOTA REIPVBLI ET PRIVATIS CIVIV(M) UTILITATIB(US) DIV ET LIBERALITER COMMODATA, MVTVA(M) EORV(M) BENEVOLENTIA(M) EXPERTVS JVDICIO Q(VE) PRINCIPIS, AMICORV(M) CONSILIIS, OMNIV (M) YOTIS AD MAJORA VOCAT(VS) OTlV(M) ET C.ELESTIS SAPIENTL STVDIO CONSTANTISSIME PRÆ TVLIT IN IISQYE ANIMA(M) CE PATRIA OPTI ME MERITA(M) DEO REDDIDIT, VERISSIMIS CVNCTORV(M) ORDINV(M) LACRIMIS ELATUS, M. DC. XXXVIII. XXIIII MAlI ANNO JETATIS LXI.

MARIA BELLEVRÆA VXOR, ROBERTUS, POMPONIUS CLAUDIUS FILII MŒRENTES POSUÊRE.

Cette inscription a été gravée par les soins de trois fils du défunt et de arie de Bellièvre son épouse. Placée au XVIIe siècle dans l'église des Célestins a Rouen, elle accompagnait le corps du défunt, « représenté de grandeur naturelle en marbre blanc avec ornements de marbre noir. »

L'ordre des Célestins ayant été supprimé en France, en 1778 (1), la maison de Rouen fut sécularisée, en 1779, ainsi que son église (2). Plusieurs grandes familles enlevèrent alors les sépultures de leurs ancêtres pour les transporter ailleurs. C'est ainsi que les descendants de Groulard firent porter son Corps, sa statue et ses inscriptions dans l'église de Saint-Aubin-le-Cauf (3).

M. d'Acquigny, si pieux et si libéral, lui qui avait fondé cinq églises pendant sa belle et longue carrière, fit transporter dans l'église d'Acquigny onze cercueils de ses parents qui avaient été inhumés dans l'église de NotreDame-du-Val de la ville de Rouen. Autorisation en fut donnée par ordonnance du cardinal de la Rochefoucauld, archevêque de Rouen, le 2 mars 1779, et la translation solennelle en fut faite à Acquigny, le 6 du même mois.

Parmi les cercueils qui furent transférés alors, le procès-verbal signale nommément celui de « Robert Le Roux, escuyer, seigneur des terres de Tilly, du Mesnil-Jourdain, Villette, Becdal, Cambrcmont, de Yironvey, Folleville et

(0 <( Recueil général des anciennes lois françaises, » t. XXV, p. 257 ; l. - v XXVI, p. 86.

t.. (2) Dlaquérière, « Notice sur un ancien Mss. relatif au cours des Fonailles de la ville de Rouen, » p. 21. — Id., cc Notice sur les Vues de Rouen,» Par Bacheley, p. 8.

(3) Floquet, « Revue de Rouen, » année 1841, 1er sem., p. 292-303.


autres lieux, conseiller de Roy, en son Parlement de Normandie, décédé le 24 mai 1638, âgé de 61 ans. » Et aussi celui de son épouse « Marie de Bellièvre, fille de messire Pompone de Bellicvre, ambassadeur de Suisse, Pologne, Angleterre, plénipotentiaire de la paix de Vervins, chancelier de France (1). »

La révolution détruisit tous les monuments d'Acquigny. Il n'a survécu à ce grand cataclysme que cette inscription qui, en 1842, fut offerte au Musée par M. Houel, ancien président du Tribunal civil de Louviers et auteur des « Annales des Gauchois »

22. TABLETTE obituaire et commémorative, en marbre noir, avec encadrement en marbre blanc.

Cette tablette vient de l'abbaye de Saint-Wandrille.

Dressée par Balthazar Henri de Fourcy, abbé coinmandataire de SaintWandrille, de 1690 à 1754, pour le repos de l'âme du chancelier Boucherat, son aïeul maternel, et de Henri de Fourcy et de dame Magdelaine de Boucherat, ses père et mère (2).

23. TARLETTE en marbre noir, sur laquelle est tracée cette inscription, du commencement du XVIIIC siècle :

HIC JACET AYMERICUS GUENENT EX ANTISSIODOR. EPISCOPO ARCHIEPISCOPUS ROTOMAG.

CLEMENTIS VI. SUM. PONT.

PROXIMUS IN SEDE ROTOMAG. SUCCESSOR QUAM TENUIT ANNIS FERME IV.

MORA QUIDEM BREVI MANSURAM DIU BENEFICIENTIJE LAUDEM CONSECUTUS OBlIT XVI KAL. FEBR. MCCCXLII

(1) L'abbé Lebeurier, « Notice sur la commune d'Acquigny, » dans « l'Annuaire administratif, statist. et hist. de l'Eure, » pour l'année 1862, p. 84, 85, 150, 151.

(2) Voir, pour cette inscription, « l'Essai hist. et descript. sur l'abbaye de Fontenelle ou Saint-Wandrille, » par M. E.-H. Langlois, où elle est rappelée en entier, p. 55. — Dans l'église de Grémonville, près Yvetot, il existait, au siècle dernier, une fondation de Madeleine de Canouville, épouse de messire Louis Boucherat, chancelier de France sous Louis XIV. « Les Eglises de l'arrondiss. d'Yvetot, » lre édit., t. II, p. 295 ; 2e édit., t. II, p. 294.


« Ci-gît Aymeric Guenent (1), évêque d'Auxerre, puis archevêque de Rouen, successeur immédiat de Clément VI, souverain Pontife, dans la chaire de Rouen, qu'il occupa près de quatre années. Dans ce court délai il acquit, pour long-temps, par sa bienfaisance, une louange durable. Il décéda le 16 des calendes de février, l'an 1342. »

Cette inscription tumulaire avait été placée, il y a environ un siècle, 4ans la chapelle de la Vierge de la Cathédrale de Rouen, au-dessus de la tombe de l'archevêque Aymeric Guenent. Elle a été retrouvée dans les magasins d'un marbrier de cette ville, et acquise par le Musée, Hauteur, 77 c. — Largeur, 55 c.

24. TOMBE plate, en pierre, provenant de l'abbaye de Bon-Port (2).

On y voit représentée une femme dans une niche gothique, richement ornée. Deux anges turiféraires surmontent le fronton qui domine la niche.

Dans l'encadrement qui entoure la dalle sont quatre saints évêques, mitre en tête et crosse en main.

« Cy gist ma dame Agnes de Saint-Amant, fume iadis Guilleaume dit Beneait, la quele trespassa lan de grace mil CC quatre vinz et seize, le samedi dapres la Thyphaigne : priez que lame dele soit au paradis. Amen, » Cette belle tombe à été donnée par Mad. Charles Martin.

Longueur, 2 m. 60 c. — Largeur, 1 m. 23 c.

25. INSCRIPTION sur pierre, du xvie siècle, venant de l'ancienne église de Saint-André-de-la-Ville.

C'est la fondation obituaire de « Thomasse, veufve de deffunct Pierre Rachet, » mort en 1507.

Nous pensons que cette pierre a été trouvée, en 1862, dans la démolition de l'église Saint-André, et qu'elle a été offerte au Musée par la ville de Rouen.

Hauteur de la pierre, 97 c. — Largeur, 84 c.

26. INSCRIPTION tumulaire et obituaire de Loys de Cormeilles et d'Ysabelle Alorge, son épouse.

(1). Cet archevêque est appelé Guénaud par le P. Labbe et dom Pommeraye. Quelques-uns lui donnent le surnom de Durefort.

(2) Cette dalle a été reproduite sous le n° 16, par M. Corde, d'Evreux, dans ses « Pierre tombales » du département de l'Eure, in-4, Evreux 1868.


Cette inscription, que je crois du xve siècle, provient probablement d'une des églises de Rouen. Largeur de la pierre, 1 m. 24 c. — Hauteur, 56 c.

27. PIERRE obituaire de Jehan de la Porte, natif de Caudebec, marchand et bourgeois de Rouen, mort en 1533 (1).

Cette pierre remarquable par sa longue inscription, est ornée des armes parlantes du défunt, ou plutôt d'une espèce de rébus : « J. de la » et une porte, « Jean de la Porte. » L'écusson est supporté par deux figures rehaussées de couleur.

Cette pierre, qui provient de l'ancienne église de Saint-Vigor de Rouen, a été donnée par M. Lachèvre, de Rouen.

28. TOMBE plate, en pierre de Caumont, gravée en creux.

On y voit, représenté dans une niche gothique, un personnage laïque dans le costume de la fin du XIIIe siècle, les pieds appuyés sur un chien, et tenant de la main droite un bâton court ou baguette, telle qu'en portaient les maires à cette époque. Sur la frange de la pierre règne cette inscription : « ICI GIST VUILL. (Vuillaume) JOURDAIN Q (qui) TRESPASSA LAN M CCC III LE JOUR DE s. (saint) c. PRIES LOUR S. (son) AME. »

Hauteur, 2 m. 11 c. — Largeur, 98 c.

29. PIERRE TOMBALE de Robert Maillard, seigneur de Lambervilleen-Caux, décédé en 1344.

Ce chevalier y est figuré, dans son costume militaire, les mains jointes et les pieds appuyés sur son lévrier. Il est placé sous un dais gothique richement orné et garni de figurines. L'inscription suivante est gravée autour de la pierre : « CHI GIST MONS. ROBERT MAILLART CHEVALIER SEIGN. DE LAMBERVILLE QUI TRESPASSA LAN M CCC XLIIII LE XVI JOUR DE SEPTEMBRE PRIEZ P. (pour) LI. )) Hauteur, 2 m. 24 c. — Largeur, 1 m.

Cette tombe, ainsi que la précédente, proviennent de l'église de l'ancien prieuré de Longueville, aujourd'hui détruite.

Elles ont été données au Musée par M. Beauval, de Longueville.

(1) Farin donne l'inscription de Jean de la Porte, édit. in-40, t 11 p. 173.


30. FRAGMENT d'une table contenant une fondation obituaire de 1533 1). Cette inscription,en vers français, faisait partie d'une grande table à quatre colonnes placée dans l'église SaintSever de Rouen. Elle a été apportée au Musée en 1860 (2).

Hauteur, 88 c. — Largeur, 51 c.

31. TABLETTE en marbre blanc, renfermant l'inscription tumulaire de Jean-Louis Faucon de Ris, premier président au Parlement de Normandie, décédé en 1663, et de Bonne Royer, sa femme, décédée en 1685.

Hauteur du marbre, 52 c. — Largeur, 40 c.

Cette inscription, que nous donnons dans son entier, a été achetée par M. Deville, en 1846, chez un brocanteur de notre ville.Elle vient du couvent des Grand-Carmes de Rouen, supprimé à la révolution et détruit depuis bien des années.

Un ancien épitaphier Mss de Paris (3) nous apprend que les corps du défunt et de la défunte furent inhumés dans la chapelle saint Jean-Baptiste des Chartreux à Paris ; leurs entrailles furent déposées aux Carmes de Rouen ; D'eux il ne reste plus que l'inscription du mari.

HEIC DEPOSITA SVNT PRJECORDIA V(IRI) ILLVST JO. LVDOVICI FALCONII RISII MARCHIONIS DE CHARLEVAL, COMITIS DE BASQVEVILLE SENATVS ROTHOMAGENSIS PRINCIPIS CUI POST CAROLVM PATREM, ALEXANDRVM PATRUUM, CLAVDIUM AVUM ET [PSOS SENATUS PRINCIPES DIGMISSIMOS CLARESCERE DIFFICILE ÆQUE FUIT ET GLORIOSIUM : ILLVSTRISS. BONNA ROYERA COLENDISSIMO CONJUGI CONJUX INDIVIDUA NOBILITATEM GENERIS, YIRTUTIBUS SUPERGRESSA, NE AB EO VEL MORTE DIVELLERETUR VISCERA, COR, AMORES HOC UNO MARMORE CONTUMULARI YOLUIT.

CŒLO, UT SPECTAMUS, REDDITI, ILLE 1° MARTIS 1663 JET. 57 HÆC 5° FEB. 1685 ET 67

AMBO APUD CARTUSIANOS PARIS. SACELLO SEPVLTI.

(1) Farin rapporte cette inscription.

(2) P. Baudry, « Journal de Houen n du mois d'octobre 1860.

(3) « Epitaphier de MM. de la Ville de Paris, » t. Ier, p. 240,


32. INSCRIPTION, sur plaque d'étain, de la pose et de la bénédiction de la première pierre du chœur du couvent de SainteMarie, le 6 août 1711 : Julienne-Rosalie Leroy étant supérieure; Pierre Caumont, profest du couvent des Frères Prêcheurs, architecte ; Romain Gravois, maître maçon.

Ce couvent, dans le cloître duquel est établi le Musée, fut fondé en 1630. La première pierre, dont parle l'inscription, fut posée par les mains d'un pauvre. L'inscription, elle-même, fut gravée par P. Renault, demeurant dans la cour du Palais, à Rouen.

33. INSCRIPTION commémorative sur plâtre provenant de l'ancienne abbaye de Bon-Port et donnée, en 1870, par Me Jacques Reiset, alors propriétaire de cet ancien monastère.

Cette plaque, en plâtre gâché, a été parfaitement gravée et les lettres remplies avec un mastic noir. Elle était destinée à rappeler la profession religieuse de quatre frères entrés le même jour, 15 avril 1502. Voici du reste cette inscription :

ANNO DOMINI MILLESIMO QUINGENTESIMO SECUMDO (1502) QUARTO DECIMO KAL MAIJ FRES (FRATRES) NATALIS MAVLDUYT, CLAUDIUS ROBERT DE PORTV SANCTI-ÆGIDII, LUDOVICUS DUBOSC IOANNAES DURAT RELIGIONIS PROBATIONIS INTRAVE SUB DOMINO IOHAN PHILIPPO VENERABILI ABBATE, DOCTORE THEOLOGO.

34. INSCRIPTION tumulaire et commémorative d'une sœur religieuse de l'ordre de saint Dominique et provenant de l'ancienne abbaye des Emmurées de Rouen.

Cette pierre a été donnée au Musée par l'administration du génie militaire. Elle est relative à Anne Brinon de Formeville, morte à Rouen le 22 juillet 1673, et à Magdelaine de Brinon, la sœur ainée, décédée subitement, à Dijon, le 26 juillet 1624.

Hauteur, 40 c. — Largeur, 35 c. — Epaisseur, 9 c.

35. SOCLE de pierre du xve siècle.

Ce socle supporte le moulage d'une statue de femme.


30. Portion d'un FUT DE COLONNE avec son chapiteau du xmc ou xive siècle. Ce chapiteau est orne de colonettes séparées par des ogives.

Sur cette colonne est posé le moulage en terre cuite d'un chapiteau roman représentant les derniers actes de la vie de saint Jean-Baptiste (1).

Le moulage a été donné au Musée par M. Virbert, architecte et fabricant de terres cuites à Toulouse.

37. CHAPITEAU et sommet de colonne de la Renaissance.

Ce chapiteau supporte un moulage de la statue de la reine Nantéchilde, d'après le tombeau de Dagobert qui est à Saint-Denis.

38. MARBRE tumulaire de Pierre Boutehen, marchand de Rouen, décédé le 1er mai 1672, et de Marie Lepicard, sa femme, provenant de l'ancienne église Saint-Vigor de Rouen.

Donné par M. Lachèvre..

39. MOULAGE en plâtre de I'INSCRIPTION, sur marbre noir, qui surmonte le tombeau de Louis de Brézé, inhumé dans la Cathédrale de Rouen, en 1531 (2).

39 bis. FRAGMENT de l'inscription tumulaire d'une religieuse Bénédictine de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen.

Il ne nous a pas été possible de retrouver le nom de cette religieuse, décédée le 20 décembre 1675, à l'âge de 57 ans, après quarante et un ans de profession. Sa pierre tumulaire, retrouvée sur le parcours de l'ancienne « rue Impériale,)) a été donnée, au Musée, par M.G.GoueUain, du Mont-aux-Malades.

Hauteur, 48 c. - Largeur, 33 c.

40. PORTE en bois de chêne, dont les panneaux supérieurs sont ornés de sculptures du xve siècle.

Donnée par M. de Maupassant, de Rouen.

(1) Ce chapiteau est dans l'église de Saint-Sernin de Toulouse.

(2) Voir Deville, « Tombeaux de la Cathédrale de Rouen, » p. 120, édition 1833.


Au-dessus est une TABLETTE de marbre, longue de 73 c. et large de 20 c., sur laquelle ont lit en beaux caractères du XVIIC siècle : VIDE, MIRARE, TACE (1).

Dans le cabinet que ferme cette porte sont déposés des bois sculptés parmi lesquels nous citerons une porte en bois sculpté du xvie siècle. L'enseigne de la Berge et les cinq bas-reliefs de l'hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen, qui représentent l'entrevue de François 1er et de Henri VIII au camp du Drap d'Or.

Dans le premier bas-relief, en commençant par la gauche, on voit la ville de Guines, d'où le roi d'Angleterre vient de sortir avec sa suite.

Le deuxième bas-relief nous montre le cortège du prince, dans lequel figure le cardinal de Wolsey.

Le troisième représente le moment de la rencontre de Henri VIII et de François Ier, escortés de leurs gardes à cheval.

Ce bas-relief est le mieux conservé.

Dans le quatrième bas-relief, marche le cortège de François Ier.

Le cinquième bas-relief fait voir la suite du cortége du prince français et la ville d'Ardres, d'où il est parti.

Ces curieuses sculptures ont été décrites par Montfaucon, dans ses « Monumens de la Monarchie françoise,» t. IV, p. 16, et par M. E. Delaquérière, dans sa « Description des Maisons de Rouen, » t. II, p. 208 à 234, pl. 11 à 16.

Ils ont été moulés, vers 1835, par M. Pellegrin, pour le Musée des Antiquités, au moyen d'une souscription qui a été remplie par plusieurs honorables habitants de Rouen. — Ils ont orné longtemps la troisième galerie du Musée dite alors de François Ier et aujourd'hui nommée galerie Langlois (2).

(1) A Amiens, en 1872,on a trouvé au coin de la a rue Saint-Germain » une porte sur laquelle on avait lu : « VN DIEU, VN ROY, VNE FOY, VNE LOI. »

(2) Voir les Catalogues de 1836, 1840 et 1845.


COUR

L'arcade qui met le vestibule en communication avec la cour, est ornée d'anges moulés aux portails de la Cathédrale de Rouen.

41. TABLETTE obituaire, en marbre blanc, de « Messire Nicolas Bonté, prêtre, de Saint-Valery-en-Caux, et curé du MesnilSaint-Germain, près d'Arques. »

Bonté, qui est mort le 18 avril 1745, avait fait sa fondation le 18 septembre 1743, dans la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Port à Saint-Valeryen-Caux.

Ce marbre a été acheté à Saint-Valery en 1860.

Hauteur du marbre, 90 c. — Largeur, 69 c.

42. DALLE tumulaire, en pierre, provenant du chœur de l'ancienne église d'Etran, près Dieppe, où elle a été trouvée par M. l'abbé Cochet, dans une fouille de 1860 (1).

Sur la dalle est gravé un prêtre encadré dans des ornements de la Renaissance. On lit autour : « CY GIST DISCRETTE PERSONNE MESSIRE NICOLLE PYNEL, PRESTRE, EN SON VIVANT VICAIRE DE L'ÉGLISE DE CYENS ET TRÉSORIER DE I.A PAROISSE, LEQUEL FINA (sic) SES JOURS LE DIMANCHE XXIe JOUR DE NOVEMBRE MIL V" QUARANTE-SIX (1546), PRIEZ DIEU POUR SON AME. »

Hauteur de la pierre, 1 m. 55 c. — Largeur, 70 c.

43. FRAGMENT de DALLE tumulaire du XIIIe siècle.

Il n'y a que la partie haute de la dalle sur laquelle je n'ai pu lire que Ces m°ts : « QUE DIEU LEUR FACHE PARDON. AMEN. a

44. DALLE tumulaire, de la Renaissance, donnée, en 1868, par la fabrique de l'église Saint-Sever,

(1) « Explorations des anciens Cimetières de Rouxmesnil et d'Etran, en Normandie, » p. 10, in-4° de 18 p., Londres, 1863, extrait de « l'Archoeologia, « vol. XXXIX.- « Etude de Sépultures chrétiennes, faite de 1858 a 1860, dans les Cimetières de Rouxmesnil et d'Etran, près Dieppe, D in-4 de de 25 p., Caen, 1863 ; extrait du tome XXV des « Mém. de la Soc. des Antiq.

de Norm. »


Cette grande et belle pierre, longue de 2 m. 60, large de 1 m. 30 et épaisse de 12 c., provient, en dernier lieu, de l'ancienne église Saint-Sever, démolie en 1860, où elle avait sans doute été transportée à l'époque du Concordat. Avant la Révolution elle était dans l'église de Saint-Etienne-des-Tonneliers. Farin, qui la mentionne dans son « Histoire de Rouen, » l'a connue dans cette église. Sur cette dalle, richement décorée dans le style de la Renaissance, on voit figurer une grande dame couchée, mains jointes. La tête et les mains sont en marbre blanc ; aux angles sont gravées les armes des Le Roux et des Callenge. On lit. autour cette inscription : « Cy gist demoiselle Jehanne Callenge, en son vivant femme de noble home maistre Claude Le Roux, conseiller du Roy en son Parlement de Rouen, seigneur de Bourgtheroulde, de Tilly et de Sainte-Beuve, laquelle décéda l'an de grâce mil cinq cent trente et ung, le premier jour de décembre. Priez Dieu pour qu'il lui fache pardon à l'âme. »

45. DALLE tumulaire du xive siècle, que l'on dit provenir de l'ancien cloître de Saint-Ouen.

Sur la pierre, un peu usée, on voit gravé un personnage couché sur le dos, mains jointes. La tête est nue et les pieds posent sur un. lévrier.

On lit autour : « CHI GIST PHELIPPE LE (BIGR) E QVI TRESPASSA LAN DE GRACE MIL CCC XLVIII LA VIGILLE DE LA SAINT MICHEL. PRIER POVR LVI. »

Hauteur de la pierre, 2 m. 15 c. — Largeur, 93 c.

46. DALLE tumulaire du xive siècle, que l'on dit provenir de l'ancien cloître de Saint-Ouen.

On y remarque une figure de femme couchée, mains jointes, et encadrée dans une ogive. On lit autour : ICI. GIST. AALIS. QVI FU. FAME. GVILLEBERT. PIGNE ? GOVILLAME. LECARPENTIER ET TREPASSA. LAN. DE GRACE M. CCC IX LE. MERCREDI. DEVANT. LA. SAING. CLEMENT. PRIES. DEX. QVE. IL EIT. MERCI. DE LAME. DELLE. PATER NS (NOSTER?) Hauteur de la dalle, 2 m. 14 c. — Largeur, 1 m. 3 c.

47. FRAGMENT de la DALLE tumulaire d'Isabelle d'Eu, vicomtesse de Longueville, femme de Geoffroi Martel, sire de Longueil, décédée en 1339.

On ne lit que les premiers et les derniers mots de l'inscription qui courait sur la frange de la pierre, voici ces mots : « F CHI GIST DAMOISELLE ISABEL D PRIEZ POUR L'AME DE H.

AMEN. Il


Cette pierre tumulaire était placée dans l'église du prieuré de Longueville, détruit vers 1816. Elle a été rachetée, ainsi que celle du Drogon (n° 50), par M. Deville, en 1847.

48. DALLE de pierre, du XVIe siècle, provenant de l'ancien cloître de Saint-Ouen de Rouen.

Elle est usée et paraît avoir reçu des coups de fusil ou de pistolet.

On reconnaît encore, gravée en creux, une image de Jésus en croix, que le Père éternel, coiffé d'une tiare, soùtient entre ses bras. Tous deux sont liés par le Saint-Esprit, qui, sous forme de colombe, sort de la bouche du Père. Au bas du groupe trinitaire se voient des personnes agenouillées, qui ont l'atiitude de donateurs. A gauche est un homme, de la bouche duquel sort un phylactère écrit. A droite sont trois femmes aussi agenouillées. Il y a plusieurs inscriptions, mais qui sont devenues illisibles. J'ai pu seulement déchiffrer le nom et la date qui suivent : « GUILL. DE GOURNAY, BOURGEOIS DE ROUEN, DONNA UNE FOIS CESTE COMMÉMORATION ? EN L'AN MIL QUATRE CENT QUARANTE-DEUX. »

49. FRAGMENT d'une DALLE tumulaire, du xve ou xvi° siècle.

Ce morceau figure la partie haute de la tombe et de l'inscription. On ne peut lire que les deux fragments : « (CY GIS) NOBLE HOME JEHAN GRANTFORT, ESCUIER, EN SON VIVANT HUILSIER DE LA CHAMBR (E) CENT QUATRE, LE xxme JOUR D'AVRIL. DIEU LUY (FASSE PARDON OU MERCY.) » Peut-être est-ce 1504 ?

On me dit que ce fragment de dalle vient des anciens Dominicains de Rouen, aujourd'hui la Préfecture.

50. DALLE tumulaire de Drogon de Trubleville, chanoine de Rouen, mort vers l'an 1212.

Drogon de Trubleville est représenté, sous une ogive tréflée, revêtu de l'aube, l'amiet au .cou, le manipule au bras gauche. Il est tête nue, les yeux fermés, les mains croisées sur la poitrine et les pieds appuyés sur unchien couché.

Sur le bandeau de l'ogive sont gravés ces mots HIC JACET DROGO DE TRvnLEVILLA CANONICVS ROTOMAGENSIS.

Des roses à six feuilles, qu'on retrouve dans les armoiries des Trubleville et une rose mi-partie de lis, ornent le champ de la pierre.

Drogon de Trubleville appartenait à une famille normande distinguée.

Il avait été chargé de plusieurs missions par Richard-Cœur-de-Lion, qu'il avait


accompagné à la Croisade. Il demanda à être inhumé au prieuré de Longueville, qu'il avait comblé de bienfaits (1).

C'est au bourg de Longueville que cette belle tombe a été retrouvée.

Elle servait de balcon à la maison du sieur Beauval, qui a bien voulu la céder au Musée des Antiquités.

La dalle, en pierre de liais, est longue de 2 m. 62 ; large de 82 c.

(Voir, ci-après, le n° 53 de la galerie Cochet).

51. Deux BAS-RELIEFS en pierre, de la Renaissance, provenant d'une maison de la rue de l'Ecureuil, qui portait le no 13.

La maison ayant été démolie en 1865 ou en 1867, par suite de l'établissement de la « rue de l'Hôtel de-Ville, » ces sculptures ont été offertes, au Musée, par M. Pimont, propriétaire.

On peut voir, dans l'ouvrage de M. Delaquérière sur les maisons de Rouen, la description de ces bas-reliefs et du beau logis dont elles proviennent (2). Ces sculptures curieuses ont été dessinées par M. Hyacinthe Langlois. Elles ont été éditées vers 1839, sous la signature de Mlle Espérence Langlois. Ces dessins sont très rares.

52. PORTE de la maison de Pierre Corneille.

Cette porte, en bois de chêne, de la fin du XVIe, ou plutôt du commencement du xviie, a été donnée par M. Lefoyer, alors propriétaire de la maison de Corneille, située « rue de la Pie, n° 2 # (3). Cette porte est encore garnie de sa serrure et de son marteau. C'est aujourd'hui tout ce qui reste de la maison du grand poëte, qui a été démolie vers 1860.

Cette porte, qui sert à présent d'ontrée au Musée céramique, fondé à Rouen en 1864, est surmontée d'un buste en plâtre représentant le grand tragique français.

53. Deux BAS-RELIEFS en bois de chêne, du xvie siècle.

Ils proviennent de la maison de la Renaissance, qui portait le no 115

(1) Sur Drogon de Trubleville consulter « la Notice » de M. Deville « sur la Châsse de Saint-Sever, » dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, » t. X, p. 361-367. — Voir sur cette pierre notre 1 Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 23.

(2) Delaquérière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. II, p. 137-141.

(3) M. Lefoyer, maître serrurier, a conservé religieusement cette porte et a même refusé une somme considérable qui lui en était offerte. Aussitôt qu'il apprit qu'un Musée d'Antiquités était ouvert à Rouen, il s'empressa d'y déposer ce précieux monument. — Cette maison portait le nO 17, en 1825. —

Delaquérière, « Desc. hist. des Maisons de Rouen, » t II, pl. 9.


de la « rue de la Grosse-Horloge, » et à laquelle ils servaient d'enseigne. C'est l'histoire de Phaëton. Sur l'un de ces bas-reliefs on voit Phaëton montant dans le char du Soleil pour le diriger. Apollon lui donne ses conseils. Sur l'autre est représenté la chute de Phaëton. Ces deux bas-reliefs, qui autrefois n'en faisaient qu'un, ont été donnés par M. Juste Hoel, qui les a décrits (1) Longueur du premier bas-relief, 1 m. 90 c. — Longueur du second, 2 m. 22 c.

54. BAS-RELIEF en bois peint, du xvie siècle, servant d'enseigne à une maison de la rue Malpalu, portant autrefois le no 17.

L'enseigne était connue sous le nom de l'Ile-du-Brésil (2).

On voit sur la frise des nègres nus occupés à couper et à embarquer du bois du Brésil.

MM. Delaquérière et P. Baudry pensent, non sans raison, que cette enseigne reproduisait « un des singuliers spectacles dont Rouen régala Henri II et Catherine de Médicis lors de l'entrée de ces princes dans cette ville, en 1550 (3). » Ils supposent, par là même, qu'elle appartient au milieu du xvie siècle. M. Delaquérière a reproduit ces deux bas-reliefs dans ses « Recherches historiques sur les Enseignes (4). Il Ce long bas-relief, qui rappelle nos premières expéditions transatlantiques, est entré au Musée en 1837. L'Hôtel du Brésil fut démoli cette annéelà pour le percement de la « rue Impériale. »

Longueur totale, 3 m. 93 c.

55. Deux FRONTONS de porte ou de fenêtre, en pierre sculptée, du XIVe siècle.. Ils proviennent, dit-on, de la Cathédrale.

56. Grande BALUSTRADE de pierre, du xve ou du XVIe siècle, provenant de l'abbaye de Saint-Ouen.

Contre cette balustrade s'appuient plusieurs statues mutilées, en pierre, provenant de Saint-Ouen de Rouen.

(1) « Notice sur deux bas-reliefs trouvés à Rouen, » dans les « Mém.

de la Soc. des Antiquaires de Normandie, » année 1825, p 141-145, atlas de 1825 et 1826, pl. VIII, nos 1 et 2. — Id. « Description des Maisons de Rouen, » - 11, p. 137-141. — Id. « Notice sur diverses archéol. de la ville de Rouen, » P. 6, 7 et 8.

(2) Delaquérière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. 1er, p, 151-153 ; t. II, p. 194-195. — « Magasin pittoresque, » t. XXIX, n 117

f A i

D. 9. (3) Paul Baudry, « Le Musée départ. d'Antiquités de Rouen, »

(4) Delaquérière, « Recherches historiques sur les Enseignes des Maisons particulières, » p. 38, 39 et 40.


57. GARGOUILLE en pierre, du XIVC ou du xvc siècle, provenant de Saint-Ouen ou de la Cathédrale.

Au pied sont des boulets de grès, dont un vient d'Harfleur et a été donné par M. Viau.

58. BAS-RELIEF en pierre, du xvic siècle, provenant de l'ancienne église de Saint-Pierre-1'IIonoré, à Rouen, ou de Saint-Martin-sur-Renelle.

Quoiqu'il soit très-mutilé, on croit y reconnaître une Résurrection. !I avait été placé en dehors de l'église, contre le mur méridional.

59, BUSTE d'évêque, en pierre, rehaussé de couleurs, venant de

l'ancienne église Saint-Michel, de Rouen, donné par M. Gustave Reiset.

Je copis ici les indications du « Catalogue » de M. Deville. Mais, pour moi, ce buste d'évêque est la partie haute de la statue d'un saint pontife, statue qui serait de la fin du xvie ou du commencement du XVlle siècle.

Ce buste pose sur un chapiteau de pierre venant de SaintMaclou.

Au pied de la colonne sont cinquante BOULETS de pierre, des xve et xvi° siècles, provenant d'un puits de la « rue Thouret, » où ils ont été trouvés en 1857.

60. STATUE de pierre, du xve ou du XYIc siècle, représentant la Vierge avec l'Enfant Jésus tenant une grappe de raisin.

Elle provient du côté méridional de la Cathédrale.

61. STATUE de pierre, du xvnc siècle, représentant sainte Madeleine.

Elle provient de l'ancien couvent de Bellefonds et a été donnée par M. Carel, maître de pension.

Elle est placée sur un socle du xvp ou du xvie siècle.

62. CUVE BAPTISMALE, en pierre, provenant de l'église de Pommeréval.

Elle a été donnée par M. Louis Quesnel, de Rouen.

Ce baptistère, aujourd'hui de forme octogonale, dût être autrefois quadrangulaire. Les quatre têtes qui le décorent devaient être placées aux


angles, Je les crois du XIIIE siècle, comme le baptistère lui-même. Mais la cuve et le fut ont dû être retaillés au XVIIe. C'est une opération qui fut très-commune sous Louis XIV et que j'ai rencontrée sur beaucoup de cuves baptismales.

63. BAPTISTÈRE en plomb, de forme ronde, orné extérieurement de onze petites arcades cintrées qui logèrent autrefois des statues.

Toutes les statues ont disparu ; mais M. Canel, qui, vers 1830, a vu ce baptistère dans l'église du Bourg-Achard, affirme que dans les arcades se trouvaient les statues des douze apôtres, dont plusieurs déjà avaient été enlevés (1). M. Canel croit ce baptistère du XIe siècle. Nous le reporterons tout au plus au XIIe, mais sans conviction ; nous le croyons plutôt appartenir à la Renaissance Ce font, acheté par le Musée en 1854, est placé sur un socle de pierre qui présente des médaillons du xive siècle.

64. BAPTISTÈRE en plomb, venant de l'église d'Oherville (canton d'Ourville').

Cette cuve, circulaire, est décorée d'une inscription en relief qui parait avoir été fondue avec elle. De cette inscription, fort difficile à lire, je ne suis parvenu à déchiffrer que la date et les quelques mots suivants « L'AN MYL cccc VII (1407) VI MAI ? BENEDICTVS JHS CRISTUS DEI MISERERE NOBIS VT ISTE PVER. » Ce baptistère, acheté 60 fr. en 1838, pèse 113 kilogrammes.

65. VASQUE de fontaine avec son pied en marbre blanc.

Ce joli morceau, de la Renaissance, provient de l'ancienne abbaye de Valmont.

Donné par M. Metton, de Rouen.

Diamètre de la vasque, 1 m. 15 c.

66. BAPTISTÈRE en pierre du XIIIe ou xivc siècle , provenant de la vieille église de Saint-Aubin-Epinay, près Darnétal.

Ce baptistère, qui a longtemps servi à des usages domestiques, est de forme carrée et tapissé, sur chaque face, de colonnettes soutenant des ogives.

(1) A. Canel, « Essai hist., archéol. et statist. sur l'arrond. de PontAudemer, » t. II, p. 146, 1834.


67. EPI en plomb, de la Renaissance, provenant de la belle maison de bois, no 115, de la rue de la « Grosse-Horloge, » démolie vers 1861.

Il est posé sur une aiguille ou clocheton en pierre, du xvie siècle, dont la base est une pierre sculptée du xv6 ou du xvie.

68. Petit EPI en plomb, du xvie ou du xvne siècle.

69. ANGE de pierre, du xvie siècle, tenant un écusson.

Ce morceau vient de l'ancienne abbaye de Bonne-Nouvelle, près Rouen, L'ccusson est aux armes de la famille Ribourd, seigneurs du Mesnil.

70. BAPTISTÈRE en plomb, du xvie siècle, pesant 68 kilog. et provenant de l'église de Houdetot, près Fontaine-le-Dun.

Cette cuve à dix pans présente, sur chacune de ses faces, un dauphin allongé ou gargouille en relief.

71. Petit SOCLE carré et à cannelure, de la fin du xvie siècle.

Je pense que ce socle était tumulaire et qu'il indiquait la tombe d'un chanoine ou d'un autre personnage ecclésiastique. On lit au bas du socle ce commencement d'inscription : « CY en HON ORABLE HOME 1 ESTIENNE DU 1 CHEF DE LA VI 1 (1) » Au-dessus, est la statuette tumulaire d'un chanoine, provenant de Saint-Ouen.

Ce cippe, venant de Gaillon, a été donné par M. Houel, ancien président du tribunal civil de Louviers et auteur des « Annales des Cauchois. »

72. CHRIST en plomb, du XVIIIe siècle, provenant d'un calvaire placé au haut de la côte de Bon-Secours, sur la route qui conduit de l'église à l'ancienne abbaye de Sainte-Catherine.

Ce Christ, donné par M. Grimaux, entrepreneur à Rouen, avait été conserve , à la Révolution, par M. Dusseaux , ancien maître de pension.

Ce Christ est posé sur un pilastre carré, en pierre, tout couvert de cannelures. Ce socle provient de la tour centrale de Notre-Dame de Rouen, où il accompagnait la flèche de Robert Becquet. C'est une œuvre de la Renaissance.

(1) M. Deville avait lu « Chef de Caus, » aujourd'hui Sainte-Adresse.

On pourrait tout aussi bien lire « Chef de l'Eau, » près Buchy.


73. Débris remontés de l'arc d'une jolie PORTE en anse de panier, du xvie siècle, provenant de l'église démolie de Saint-Andréde-la-Ville.

Au-dessus sont placés deux chapiteaux du XIVe siècle et deux têtes en pierre provenant de statues du xvue.

Au-dessous est placé, par terre, un reste de tombeau du XVIe siècle, qui était autrefois dans le mur de l'église Saint-Lô, là où est aujourd'hui l'Ecole normale.

74. CROISILLON en tuf provenant d'une croix du XIIc siècle, recueillie à Eu en 1872.

Ce morceau a été donné par M. Levesque.

75. Huit petites STATUES de pierre, un peu mutilées, de la Renaissance.

Sept représentent les Vertus théologales et cardinales. Dans la huitième, nous croyons y reconnaître saint Romain en costume d'évêque, accompagné d'une gargouille.

Elles proviennent du portail de la Calende à la Cathédrale.

76. TUYAUX en terre cuite ayant servi de conduite d'eau.

(Epoque incertaine).

Ils ont été recueillis à Rouen, dans la « rue Saint-Hilaire. »

77. Fragments de CORNICHE et débris romains en pierre, provenant soit de Lillebonne soit de Rouen, place des Carmes, rue Beauvoisine (1839) et Jardin de Saint-Ouen (1871).

78. FRAGMENTS de Sculptures antiques venant du Bois-Labbé, de Liffremont et de Saint-Martin-Osmonville.

79. FRAGMEMTS de Corniches romaines, à consoles de pierre, et autres débris romains venant de Lillebonne.

Sur l'un est un soldat avec son bouclier ; sur l'autre, deux têtes avec des étendards.

80. MARGELLE de puits ou de citerne, en pierre de Caumont. Elle est creusée dans une colonne de pierre squammée.


On voit très-bien, sur un des côtés, la trace de la plaque de bronze à travers laquelle passait la corde du puits. Nous croyons ce morceau d'origine antique.

Il a été trouvé dans un champ près de l'ancienne abbaye de la CroixSaint-Leufroy. M. Houel, président du tribunal civil de Louviers, en a fait don au Musée.

Hauteur, 43 c. — Diamètre extérieur, 77 c.

L'ouverture supérieure de la colonne ou de la margelle est fermée avec un DOLIUM en terre cuite, renversé la tête en bas. Nous croyons que ce u dolium » provient d'ïébleron, où il a été trouvé en 1835.

81. PIERRES tumulaires trouvées à Lillebonne en 1836, aux abords du théâtre romain.

Sur la partie supérieure, on lit en caractères romains grossièrement gravés :

D.

SENATOR

M.

Dis Manibus Senator.

Sur la pierre inférieure, qui est presque brute, on lit, en caractères également très-rudes : MECACVS Ce dernier nom paraît à M. Deville celui d'un Gaulois latinisé (1).

82. CIPPE tumulaire romain, en pierre de Caumont.

Découvert à Rouen, en 1839, dans la base de la muraille militaire du Bas-Empire, « place des Carmes, i) à l'angle de la « rue de l'Aumône, » aujourd'hui « rue Géricault. »

On y lit cette inscription, tracée en beaux caractères : D. M. M. ,

CASSIOLAE PATERNVS MAR POSVIT « Aux Dieux mânes. A la mémoire de Cassio/a, Paternus, son mari, a dressé ce monument. *

(1) Deville, « Catalogue du Musée départ, des Ant. de Rouen, Il année 1845, p. 15. — L'abbc Cochet, « Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 5.


Sur le côté est sculptée « l'Ascia. (1) » Les cendres de Cassola, recueillies dans une urne, étaient renfermées dans la niche creusée dans la pierre. On voit encore les restes des crampons en fer qui avaient servi à sceller la dalle qui fermait la niche (2).

Hauteur, 2 m. — Largeur, 77 c.

83. Grand SARCOPHAGE antique, en pierre de Caumont, avec son couvercle, découvert en 1841, à Rouen, rue Louis-Auber, à deux mètres de profondeur.

Il contenait un squelette d'homme, dont les pieds étaient tournés à l'orient, et un fragment de fiole, en verre, du genre dit « lacrymatoire. » Il n'offre ni sculpture, ni inscription.

Longueur totale, 2 m. 85 c. — Hauteur totale, 90 c.

La fosse primitive paraissait avoir eu, en comprenant l'épaisseur du sarcophage, près de trois mètres de largeur.

84. SARCOPHAGE antique, en pierre de Caumont, avec son couvercle en dos d'âne, contenant un cercueil en plomb, découvert en 1843 à Quatremares, sur la ligne du chemin de fer de Rouen à Paris.

Ce cercueil renfermait un squelette de femme, des vases en verre, un bout de fuseau en ivoire, un coffret en bois et en osier, garni d'ornements en bronze et de sa serrure, des épingles en jais et une semelle de sandale en cuir rehaussée de dorure.

Une médaille en petit bronze, de Crispus, fils de Constantin-le-Grand, associé par lui à l'empire, qu'on a trouvée au milieu de ces curieux objets, tous conservés dans le Musée, prouve que ce monument est au moins du ive siècle.

On sait que Crispus régna de 300 à 317 (3) Longueur, 2 m. 17 c, — Hauteur, 1 m

(1) Le Musée de Tours croit posséder une « Ascia. » Catalogue, p. 39 et 40, no 285. — Je crois que nous en avons une, trouvée dans le cimetière de Lillebonne en 1871.

(2) Deville, « Catalogue du Musée, » année 1845, p. 14. — L'abbé Cochet, « La Normandie souterraine, p 1" édit.,. p. 140 ; 2e édlt., p. 158. —

Id., « Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 35. — Id., « La Seine-Inférieure hist. etarch., » lre édit., p. 491 ; 2e édit., p. 115.

(3) Voir au sujet de ce tombeau et des autres découvertes de Quatremares, la note de M. Deville intitulée : « Découverte de Sépultures antiques à Quatremares, » in-8° de 19 p. et 2 pl., Rouen, 1843, et la « Revue de Rouen, de 1834, m 1" sem., p. 158-167, 224-230.


85. COUVERCLE d'un tombeau romain à présent déposé dans la Salle de la Mosaïque, où il porte le no 34.

Ce couvercle est semi-circulaire. Il fermait un sarcophage, décoré de trophées, qui a été découvert en 1833, dans la « rue Roulland, » quartier Saint-Gervais..

86. CANON en fer forgé, muni de dix cercles et de quatre anses, dont deux seulement subsistent encore (xve siècle).

Il provient de Honfleur où il a été trouvé en creusant le bassin.

Longueur, 1 m. 87 c.

87. Petit CANON, aussi en fer forgé, et muni de huit cercles. Il est percé par les deux bouts (xve siècle).

On assure qu'il vient aussi de Honfleur.

Longueur, 84 c.

87 bis. Petit CANON en fonte de fer du xve ou XVIe siècle, provenant d'une des anciennes tours de Caudebec-en-Caux.

Donné par le docteur Gueroult.

88. Petit CANON octogone muni de deux tenons pour un affût.

Sur l'âme de ce canon figure une salamandre en relief et un H audessus de la lumière. Dans ces deux signes nous croyons reconnaître la marque de la fonderie du Havre. Ce canon pèse 370 kilogrammes. Sa longueur est de 2 m. 40 c.

89. Grande COULEUVRINE en fer fondu, provenant du fort de Fréfossé, à Etretat.

Cette couleuvrine, qui était depuis longtemps dans la cour du château du Tilleul, près Etretat, a été donnée au Musée, en 1835, par M. Fiquet, maire de Criquetot-l'Esneval.

Cette pièce, ronde vers son embouchure, est polygonale vers la culasse.

Elle pèse 1,000 kilogrammes. Sa longueur totale est de 3 m. 40 c. Sa bouche mesure 122 millim. de diamètre. Elle présente en relief une salamandre couronnée qui forme les armes de François Ier et de la ville du Havre. Audessus de la lumière est un H qui me paraît la marque caractéristique de la


fonderie du Havre-de-Grâce (1). — On raconte, dans le pays, que cette couleuvrine était autrefois placée sur le « fort de Fréfossé, » dont les ruines dominent l'Aiguille et la Porte d'Etretat. On assure qu'elle servait à tirer sur les navires qui oubliaient de hisser leur pavillon ou de payer un droit au châtelain de Fréfossé (2).

90. FENÊTRE romane en pierre à plein cintre, garnie de colonnettes et d'ornements à ondes brisés et de denticules.

Ce curieux reste d'architecture, qui remonte au XIIe siècle, était placé dans une muraille d'une maison de la « rue des Béguines, » à Rouen, aujourd'hui détruite. On n'a aucune donnée sur la destination de l'édifice dont il faisait partie.

Donnée au Musée, en 1846, par MM. Eugène Dutuit et Jean Rondeaux, membres de la Commission des Ant. de la Seine-Inférieure.

91. MESURE de pierre, double et tournante, venant de Gaillon.

Donnée par M. Houel, de Louviers.

92. MESURE en grès, du xvi° siècle.

Donnée par M. J.-M. Thaurin.

93. MESURE en pierre, du xve siècle, semée de fleurs de lys et d'hermines de Bretagne, ce qui semble indiquer le règne de Louis XII.

Elle provient de Jumiéges, et a été donné par M. Lepel-Cointet, maire du lieu et propriétaire des ruines. M. Cointet donne à ce vase le nom de « mesure dimique » de l'abbaye (3). 1 94. MESURE en pierre trouvée au Pont-Rouge, commune de Veulettes, vers 1865.

Don du service vicinal de la Seine-Inférieure.

(1) Sur la fonderie de canons du Havre et sur celle que le cardinal de Richelieu établit à Graville, en 1631, on peut consulter la note que nous avons publiée dans la « Revue de la Normandie, » année 1863, t. II, p. 228-230, et « Bulletin de la Soc. des Antiq. de Normandie, » t. II, p. 373-376.

(2) Voir sur cette curieuse pièce d'artillerie, Il Etretat, son Passe, son Présent, son avenir, » par M. l'abbé Cochet, 4e édit., 1862, p. 146.

(3) Sur les mesures de pierre, on peut consulter : la « Revue archéologique, » de 1845, p. 303-306.- « Archœological journal, » vol. II, p. 1272 ; — Le Bulletin monumental, » de M. de Caumont, t. XXVIII, p. 118, 119 ; le « Bulletin de la Soc. des Antiq. de France, » 4° trimestre de 1866, p. 153159, et années 1867, p. 149-158 ; 1869, p. 160 ; 1872, p, 129 ; 1873, p. 113-114.


95. FRAGMEMT de mesure en pierre, venant de Saint-Riquier-enRivière.

Donné par M. de Girancourt.

96. FRAGMENT de mesure en pierre, trouvé à Arques, ancien cheflieu des poids et mesures.

Donné par M. Lacaille.

97. MESURE en pierre trouvée à Rouen, en 1873, dans la rue de l'Hôtel-de-Ville.

Donnée par la Mairie de Rouen.

98. MESURE et FRAGMENT DE MESURE en pierre trouvés à Rouen, en 1871, dans le Jardin de Saint-Ouen.

Donnés par la Mairie de Rouen.

99. MESURE en grès achetée à Amiens, ornée de ramages sur la face extérieure et portant le millésime de M. V. XL. III (1543).

Donnée par M. de Girancourt.

100. PORTION d'une GALERIE en pierre formée de petites colonnes basses et rapprochées, et FRAGMENT d'une CORNICIIE du xie siècle.

Le tout a été trouvé en 1871 dans les tranchées du Jardin de Saint-Ouen.

101. CROIX de fer, du xvie siècle, qui portait le coq de l'ancienne flèche de la Cathédrale de Rouen, qui fut incendiée par la foudre, le 15 septembre 1822.

Pommeraye et Farin disent que cette croix pesait 1,540 livres. Elle fut pesée en 1544

102. CROIX en fer, du xme siècle, provenant de l'ancien clocher d'Ecalles-Villers, dont l'église a été renouvelée en 18G3.

Donnée par M. Jules Warnault, serrurier à Rouen.


103. Sept GROUPES ou MASSIFS de pierre, des xve et xvie siècles, venant des églises de Rouen, notamment de la Cathédrale.

Au bas du groupe sont deux tètes en pierre, du XIIIe siècle, que l'on dit provenir d'une ancienne maison de la « rue Caquerel. »

104. Deux grandes GARGOUILLES en pierre, du xve siècle, ayant forme d'oiseau de proie.

Elles proviennent de Saint-Oùen ou de la Cathédrale.

105. DÉBRIS en pierre du Moyen-Age et de la Renaissance : CHAPITEAUX et STATUES mutilés, FRAGMENTS d'ORNEMENTS divers.

Provenant des églises de Rouen : la Cathédrale, les Dominicains, etc.

106. CERCUEIL mérovingien, en pierre deVergelé, dont le couvercle est fermé par une colonne antique.

Ce cercueil, trouvé en 1869 dans le cimetière Saint-Gervais, de Rouen, a été donné au Musée par la Mairie de Rouen. Un couvercle du genre de celuici a été trouvé à Paris, dans l'ancien cimetière de Saint-Marceau.

107. DALLE tumulaire, du xvne siècle, en pierre de schiste ou ardoise.

Cette pierrre, épaisse de 18 c., est biseautée sur chacun de ses bords inférieur et supérieur. Longue de 2 m. 2 c. et large de 1 m. 16 c., elle dut posséder sur sa surface deux statues couchées ou peut-être agenouillées comme celle du président Groulard ou celle des Becdelièvre que l'on voit à l'église de Saint-Godard de Rouen. Sur les lèvres de cette pierre, on lit l'inscription suivante : « Cy git haut et puissant seigneur messire Jacgues sgr de Manneuille et de plusieurs autres terres et seigneuries, cheualier, mestre de camp d'infanterie et de caualerie, décédé en 1636. — Cy git madame Caterine de Guillebert, marquise de Charlemesnil, son espouse, et en secondes nopces de messire Henri Martel de Baqueille, décédée l'an 16(7)7. — Messire François-Bonauenture marquis et comte de Manneuille, cheualier, leurs fils, a fait construire (ce) tombeau an (sic) leur mémoire , auprès duquel, du coté de cette chapelle, il a destiné sa sépulture aussy bien que celle de madame Marguerite d'Aligre, son épouse, lorsqu'il plaira à Dieu de les retirer de ce monde. Priez Dieu pour eux. (Ledit sei)gneur marquis (est) décédé le 18 mars 1684. Il


Cette pierre tumulaire provient de l'ancienne collégiale de Sauqueville, près Dieppe, dont l'église, supprimée à la Révolution, a été démolie en 1827. Après être restée longtemps derrière une chaumière de Sauqueville, elle a été donnée, en 1868, par M. B. Larible, filateur audit lieu.

108. TABLETTE de marbre noir indiquant l'année de fondation du monastère des Emmurées de Rouen.

Cette inscription, du XVIII0 siècle, qui ornait autrefois la grande porte du monastère, a été donnée par M. Martin, du Mont-aux-Malades.

Sous le même no figurent 25 EPITAPIIES sur pierre Provenant du cloître des anciennes Emmurées de Rouen. Ces inscriptions donnent les noms des personnes inhumées dans le monastère de 1602 à 1789. On y trouve tout le monde, depuis la sœur professe jusqu'à la converse et à la couturière.

La plupart de ces pierres ont été données en 1870 par l'administration du génie militaire ; deux d'entre elles viennent de M. Paul Baudry.

109. INSCRIPTION sur pierre, du XVIC siècle, destinée à perpétuer le souvenir de la dédicace ou consécration de l'église SainteCroix-des-Pelletiers de Rouen. Cette pierre, haute de 47 c., large de 36 c. et épaisse de 5 c., provient de l'ancienne église Sainte-Croix-des-Pelletiers, devenue un entrepôt de vins.

Farin dit que cette église fut dédiée, le 8 mai 1533, par l'évêque d'Yppone, suffragant de Monsflr d'Amboise. « (Hist. de la ville de Rouen, » t. II !V partie, p. 91, édit. in-4°.) Voici au contraire ce que nous lisons sur la pierre : « L'a(n) de grâce mil vcc xxxvi, le dimence XXvme jor de may, Révérend Père en Dieu Jehan par la permission divine, evesque d'Yponence et docteur en théologie suffragant de Monsr George d'Amboise, archevesque de Rouen, dédia cette église en lone(u)r de Dieu et de sa vraye croix, sainct Marcial et ste Hélène : le jor de la dédicasse, ledit sieur evesque ordonna et institua estre sélébré et solemnizer le jor ste Hélène, me jor dudit mois de may, et doné à tous fidelles xprétiens (chrétiens) qui depuis les premières vespres de la dédicasse jusques aux secondes inclusivement visiteront ceste dite église et donneront de leur bie(n)s. XL jours de vray pardo(n) esta(n)t lors thésauriers Jehan Gre(n)te, Michsl Heurtault et Xtofle (Christophe) Delahaye. »


110. INSCRIPTION sur pierre du xvie siècle destinée à perpétuer le souvenir de la dédicace ou de la consécration de l'église de Saint-Etienne-des-Tonneliers de Rouen.

Cette pierre, haute de 74 c. et large de 67, provient de l'ancienne église de Saint-Etienne-des-Tonneliers, devenue un dépôt de toiles à bâches.

Elle a été donnée au Musée par Mme veuve Coulon et M. G. Coulon, son fils.

Elle relate que la dédicace de cette église a été faite le 2 octobre 1533 Par Georges de la Messonnaye, évêque d'Hippone « in partibus, » vicaire général et suffragant de Mgr Georges d'Amboise, archevêque de Rouen : En voici les premières lignes : « L'an de grâce (mil vcc x) XXIII (1533), le deuxième jour d'octobre, (révérend père en) Dieu Jehan de la Messonnaye, par (la permission divin)e evesque d'Ipon(en)ce, suffragant d(e révérend père en) Dieu Georges d'Amboise, archevesque de Rouen, dédia ceste présente église en l'honneur tJt révérence de Dieu, de la Vierge Marie et Monsr saint Etienne, patron de ladite église, estant pour lors curé dudit lieu ; monsieur maistre, etc. »

HL. DALLE tumulaire, en pierre du pays, trouvée dans le cimetière de l'église d'Etretat, eu 1869.

Cette pierre, longue de 1 m. 54 c. et large de 50 c. environ, est épaisse de 15 c. Elle est ornée sur la surface supérieure d'une croix pattée semblable aux croix de l'époque franque, ce qui nous la fait considérer comme des derniers temps carlovingiens.

112. DALLE tumulaire incompléte d'un abbé de Sainte-Catherine.

Donnée par M. A. Raupp, ancien conseiller général et maire du Boccace.

Ce fragment de* pierre haut de 1 m. 40 c. et large de 95 c., qui provient de l'ancienne abbaye de Sainte-Catherine, de Rouen, c'est le sommet d'une dalle tumulaire du xiiie siècle.

On y voit représenté un abbé dont la tête est mitrée et les mains jointes sur la poitrine ; il est vêtu de la planète antique. L'inscription, en vers léonins, fait penser qu'il s'agit de l'abbé Jehan, de Saint-Pierre-de1 Avis, près Fauville, qui gouverna ce monastère au temps de saint Louis.

113. INSCRIPTION obituaire de 1482, provenant de l'ancienne église de Saint-Pierre-du-Châtel, de Rouen.

Cette pierre, haute de 95 c. et large de 90 c., a été donnée par


M. Michel, propriétaire à Berville (Eure). Une très-longue inscription commence par ces mots : « Cy devant gysent honnestes personnes Jehan Le Clerc et Jehanne, sa « femme ; Jehan Le Roux et Colette, sa femme, en leur vivant bonnetiers, « etc., lesquels ont donné et omoné au trésor de cette église, etc. Le contrat fut passé vers l'an mil une XXIIII et deux (1482). »

114. Autre PIERRE tumulaire, du XVIIe siècle, provenant de l'ancienne église de Saint-Pierre-du-Châtel, de Rouen.

Cette pierre, haute de 60 c. et large de 43 c., a été également donnée par M. Michel, propriétaire à Berville (Eure).

C'est la dalle tumulaire de Pierre Dardanne, et nous en donnons l'inscription : « Cy gist discrète personne maître Pierre Dardanne, vivant prestre, a clerc de l'église de céans, lequel a fondé à perpétuité le « Salve » du jour de « l'Annonciation de la Vierge Marie. Requiescat in pace. »

115. FRAGMENT de MARBRE noir provenant de l'église démolie d'Archelles, près Dieppe.

Ce marbre était une inscription commémorative de la fin du XVIIe siècle, rappelant-la mémoire de Louis de Rassent, mort devant Philisbourg, vers 1695.

116. TABLETTE en MARBRE noir, du XVIIe siècle, contenant une inscription obituaire. Cette tablette, haute de 80 c. et large de 48 c., provient de l'église Saint-Godard, de Rouen, dont la fabrique l'a donnée au Musée.

Elle renferme la fondation d'une messe quotidienne par Vincent, Claude et Pierre Chéron en faveur de leur père Catherin Chéron et de leur mère Marie Liesse, décédés en 1645 et 1668 (1).

117. FRAGMENT d'une DALLE du XVIIe siècle, provenant, selon toute apparence, des Grands-Carmes de Rouen disparus depuis la Révolution.

Cette inscription, donnée par M. Besognet, est en latin et fit partie de la pierre tumulaire du frère Robert le Sage, mort le 10 septembre 1547.

(1) Farin, dans son « Histoire de Rouen, » t. II, format in-40, IVe partie, p. 140 et 141, donne cette inscription d'une manière incomplète.


118. INSCRIPTION tumulaire provenant d'une dalle du xvnc siècle placée dans l'ancienne abbaye de Bondeville, près Rouen.

Cette inscription, haute de 75 c. et large de 14 c., a été donnée par M. F.'Deschamps, avocat à Rouen et conseiller général de la Seine-Inférieure.

Elle formait la base d'une dalle tumulaire sciée à la Révolution, et qui recouvrait les restes de Michel Doublet, curé de Torcy-le-Grand et prieur du Pubel. Ce prieur, mort le 29 novembre 1640, avait été inhumé dans l'abbaye de Bondeville.

119. PIERRE obituaire du XVIIC siècle relatant la fondation de Jean Du Saussay, procureur au Parlement de Rouen.

Cette pierre, haute de 55 c. et large de 45 c., a été donnée par la Mairie de Rouen. Elle provient de l'ancienne église Saint-Eloi, devenue un temple protestant. Cette fondation doit être de 1625, année où mourut Jean Du Saussay.

120. INSCRIPTION tumulaire sur pierre, du XVIIc siècle, provenant de l'ancienne abbaye d'Ouville.

Cette tablette, haute de 50 c. et large de 22 c., a été donnée par M. Plichet, propriétaire de l'ancienne abbaye d'Ouville.

C'est l'inscription tumulaire de dom Denis de Saint-Bernard, religieux feuillant, mort à Ouville, le 9 juillet 1648.

121. INSCRIPTION obituaire sur marbre noir, du XVIIe siècle, provenant d'une église de Rouen.

Cette pierre, haute de 70 c. et large de 50 c., provient probablement de l'église Saint-Maclou.

122. Quatre INSCRIPTIONS sur pierre provenant de l'ancien couvent des Feuillants, de Rouen.

Ces inscriptions, recueillies par M. Thaurin dans les travaux de « la rue de l'Hôtel-de-Ville, » contiennent chacune le nom d'un membre du Parlement qui posa l'une des premières pierres dans la reconstruction du monastère, qui eut lieu en 1646 (1). On y lit les noms de Faucon de Ris, de Poirrier, d Amfreville, de Robert de Franctot et de Turgot de Nanteuil.

La longueur moyenne de ces pierres est de 45 c. — Leur largeur est de 33 c. 1

(1) Voir à ce sujet la « Revue de la Normandie, » de 1865, p. 180-182.


123. DALLE tumulaire en pierre, venant de l'église de Saint-Aubinle-Cauf, près Dieppe.

Cette dalle, haute de 1 m. 95 c. et large de 94 c., a été donnée par la fabrique de Saint-Aubin-le-Cauf. Elle recouvrait les restes d'Alexandre Dumoucel, seigneur de Saint-Aubin, décédé le 1er août 1780. L'inscription est surmontée de ses armes et de celles de son épouse.

124. DALLE tumulaire provenant de l'église de Saint-Aubin-le-Cauf, près Dieppe.

Cette dalle, haute de 1 m. 95 c. et large de 94 c. a été donnée par la fabrique de Saint-Aubin-le-Cauf. Elle recouvrait les restes de Marie-Françoise de Groulard, dame de Torcy, veuve d'Alexandre Dumoucel, décédée le 24 janvier 1787. L'inscription est surmontée de l'écusson des Groulard.

125. FRAGMENT d'une DALLE tumulaire de M. V. XLVII (1547), en pierre, d'une grande finesse.

Ce morceau est le commencement de la dalle funéraire d'un procureur au Parlement, décédé en 1547.

126. PIERRE en grès provenant du chœur de l'ancienne abbaye de Saint-Saëns.

Cette pierre gravée recouvrait une boîte en plomb, laquelle renfermait une plaque gravée et une médaille de Louis XIV.

On lit sur cette pierre l'inscription suivante : « Icy : est : la : méda/ille : du : Roy : mise : en 1688 : du : temps : de : madame : Marie : de Tilla/det : abbesse.

127. TRONÇON d'un FUT DE CROIX en grès provenant du cimetière du Mesnil-sous-Lillebonne.

Ce fragment, qui porte la date de 1631, a été donné par M. Duponchel ; il porte un écusson gravé où l'on croit reconnaître les armes des Leroux de Touffreville,


PETITES SALLES ANNEXES AU MUSÉE 128. DALLE tumulaire d'un abbé de Jumiéges, du xve siècle, donnée par le docteur Gueroult, de Caudebec.

Cette belle dalle, qui est anépigraphique, représente un abbé crossé, mitré, portant une chasuble fleurdelysée, étole et manipule. L'image du défunt est encadrée sous une ogive du temps, autour de laquelle quatre anges adorent à genoux. Sur les côtés, dans des niches qui s'étagent et qui sont délicatement fouillées, se voient des anges couverts de longues ailes et jouant des instruments de musique. La place du visage, des pieds et des mains du personnage est vide du marbre blanc qui les représentait. Aux quatre angles étaient les attributs évangéliques ; il ne reste plus que ceux de saint Luc et de saint Jean.

129. DALLE tumulaire d'un réformé vivant sous le régime de l'Edit de Nantes, donnée par M. Auguste Le Ber, maire de Colleville.

Cette dalle, haute de 2 m. 07 c., large de 90 c. et épaisse de 20 c., est celle de Josias Levasnier, seigneur d'Ancretteville-sur-Mer, de Hougerville, etc., et décédé en 1649 ; elle provient d'un ancien prêche protestant, devenu une grange, et-qui fait partie du manoir de Hougerville. Ce manoir avait appartenu à nne famille Dumont qui faisait partie de celle des Dumont de Bostaquet, dont un membre a composé des « Mémoires » célèbres sur la révocation de l'Edit de Nantes.

130. IMSCRIPTION latine provenant de l'abbaye de Saint-Ouen et donnée par la fabrique de cette église.

Cette pierre fut posée en 1842 dans la chapelle de la Vierge, à SaintOuen, par l'Académie de Rouen. Elle était destinée à rappeler le souvenir dn fondateur de cette église, le célèbre abbé Marc d'Argent. Vers 1865, on découvrit le veritable tombeau du fondateur, qui fut restauré en 1868. L'inscription fut alors délaissée et mise dans les chantiers de l'église ; c'est à ce moment que je l'ai demandée à la fabrique, qui l'a concédée gracieusement.

131. CIPPE tumulaire de J.-B.-R. Jouannin, architecte en chef de h Seine-Inférieure, né à Saint-Brieuc en 1776, mort à Rouen en 1841.


132. TOURNIQUET en bois, anciennement à la Conciergerie du Palaisde-Justice de Rouen.

133. GRILLE en fer du xve siècle, encadrée dans la porte de la salle.

Cette grille est un beau travail en fer forgé et encadrée dans une bordure de feuillage fabriquée au marteau.

Hauteur, 85 c. — Largeur, 75 c.

134. BAS-RELIEF de la Renaissance, peint et doré, provenant d'une maison détruite dans l'ancienne rue des Maillots.

Dans la partie inférieure, on voit le mariage de la sainte Vierge, et dans la partie supérieure, qui est cintrée, on voit son couronnement dans le ciel

135. Autre BAS-RELIEF du XVIe siècle, provenant également d'une maison de l'ancienne rue des Maillots.

Ce bas-relief représente, dans la partie inférieure, Nabal recueillant la toison de ses nombreux troupeaux ; dans la partie supérieure, on voit le Seigneur parlant à Adam et à Eve après leur désobéissance.

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136. PANNEAU surmontant une CHEMINÉE dans l'ancienne maison de la rue de la Grosse-Horloge, no 115, disparue en 1860, dans les grands travaux de Rouen.

Sous une belle corniche, et au centre d'une riche ornementation, est un tableau symbolique représentant, au centre, Notre-Seigneur ayant à sa droite saint Pierre et un saint martyr, et, à sa gauche,, saint Paul et Moïse.

Au-dessus de ce panneau, est un autre bas-relief provenant de la même maison, lequel représente Apollon et Diane perçant de leurs flèches les enfants de Niobé.

137. Trois BAS-RELIEFS en plâtre moulé, pris autrefois sur des boiseries du XVIe siècle existant dans une maison de la rue Grand-Pont.

Ces bas-reliefs, qui nous reproduisent l'histoire de Judith, ont été donnés par M. Joly aîné, sculpteur mouleur, auteur de ces moulages et du couvercle des fonts baptismaux de Saint-Romain, qui se trouve dans la galerie Cochet.


138. Deux RAS-RELIEFS en pierre, du XIVe siècle provenant de l'an cienne abbaye de Saint-Georges et donnés, en 1870, par la mairie de Saint-Georges-de-Roscherville.

Ces deux pierres, qui mesurent chacune 1 m. de longueur sur 67 c. de hauteur et 40 c. d'épaisseur, sont travaillées sur les deux côtés et semblent avoir servi de clôture en avant du chœur. Les bas-reliefs qui décorent chaque face retracent des Scènes de la Passion du Sauveur. Ces sculptures rappellent celles des portails de la « Calende » et des « Libraires, » à la Cathédrale de Rouen. Elles ont été autrefois peintes et dorées. Leur enfouissement doit dater du xvie ou du XVlle siècle ; à cette époque, elles étaient gravement mutiléees ; mais les premières mutilations datent du Moyen-Age, tandis que les dernières sont le fait des soldats prussiens qui, en 1870, ont logé leurs chevaux dans la salle capitulaire. Malgré ces détériorations séculaires, on reconnaît encore sur la première pierre « l'entrée de Jésus dans Jérusalem, l'entrée dans le temple, le lavement des pieds à la Cène, le jardin des Oliviers, le reniement de saint Pierre, Jésus devant Pilate, Jésus devant Caïphe. » Sur la deuxième pierre, on reconnait « la Résurrection, les Saiates femmes au tombeau, Jésus apparaissant à la Madeleine sous forme de jardinier, l'Ascension, la Pentecôte, la mort de la sainte Vierge, l'Assomption (1). »

139. Deux JAMBAGES DE CHEMINÉE de la Renaissance, provenant de l'abbaye de Saint-Ouen, de Rouen.

Ces deux morceaux sont finement sculptés et ont été donnés par la fabrique de l'église Saint-Ouen.

140. PIERRE -LIMITE de l'abbaye de Saint-Ouen, provenant des murs démolis de la clôture du jardin, du côté de la rue des Falllx.

C'est un écusson du xvie siècle, représentant dans le champ les fleurs de lys de France. L'écu est traversé par une clef et une épée en sautoir, souvenir de saint Pierre et de saint Paul, patrons primitifs de l'abbaye. Le tout est surmonté d'une crosse, qui indiquait la propriété monastique (2).

HL. Deux PENDENTIFS ou clefs de voûte provenant de deux églises de Rouen, aujourd'hui démolies (Saint-André-de-la-Ville et Saint-Martin-sur-Renelle).

(1) Dans les « Annales archéologiques, » de 1870, M. Alfred Darcel a décrit ces deux bas-reliefs.

(2) On trouve des détails sur cette pierre dans la « Semaine religieuse du diocèse de Rouen, Il du 18 février 1872, et dans le « Bulletin de la Commission des Antiquités », t. II, p. 276.


142. ECUSSON du xvie siècle, provenant de l'église de Quincampoix, près Rouen.

143. ECUSSON armorié provenant de l'ancienne église d'Avremesnil, près Dieppe.

144. INSCRIPTION latine gravée sur pierre provenant d'une maison d'Arques, près Dieppe.

Cette inscription, de 1618, nous a été donnée par M. Larchevesque, marchand quincaillier à Neufchâtel. Large de 50 c. et haute de 33 c., elle est encadrée dans une frise formée de fruits et de fleurs.

On lit sur elle cette devise quelque peu énigmatique : FŒLIX DOMUS UBI DE MARIA MARTHA CONQUERITUR

145. PIERRE gravée venant de Canteleu, près Rouen, et donnée par M. Duverdun.

Cette pierre gravée, longue de 68 c. et large de 52 c., provient d'une maison du XVIIe siècle, voisine de l'ancien cimetière. C'était la maison d'un prêtre, ainsi que l'indique l'inscription gravée dessus : PAR LE CURÉ ET BONNES GENS UN PRÈTRE LOGÉ FUT CÉANS POUR AVOIR PART A SES PRIÈRES QUAND IL EST AUX SAINTS MYSTÈRES.

VALEANT BENEFACTORES. 1635.

146. Deux PIÈCES de bois sculpté du xive siècle.

Sur une de ces pièces, on avait sculpté saint Nicolas, et, sur l'autre, saint Christophe, avec leurs attributs respectifs.

Ces deux objets ont été donnés par M. l'abbé Mac-Cartan, curé de Saint-Ouen, de Rouen.

147. PANNEAU de briques incrustées, provenant d'une maison de la Renaissance, à Saint-Eustache-la-Forêt, près Bolbec.

Ces briques incrustées ont été données par M Brianchon, de Gruchet, et M. Baron, de Saint-Eustache-la-Forêt. Fabriquées au temps de François Ier, elles sont décorées dans le style du temps.Elles remplissaient des colombages ; ces briques moulées sur plâtre ont été faites avec de la terre de Mélamare, vil-


lage qui fut toujours célèbre par ses produits céramiques. Elles sont certainement l'œuvre d'artistes distingués dont nous ne pouvons citer les noms.

148. CHAPITEAUX de pierre venant des églises de Rouen.

L'un d'eux vient de l'ancienne église des Jacobins, détruite en 1868.

149. TIARE en pierre du xvie siècle, provenant d'une tête de saint Pierre.

Cette tiare couvrait la tête d'une statue assise représentant la chaire de saint Pierre, tombée en désuétude dans l'église de Houdetot.

150. MODÈLE en plâtre de l'église de la Madeleine, de Rouen, bâtie en 1781.

Cette église a été construite sur les dessins de Lebrument, architecte, et sculptée par Sadoulle, artiste de la localité. Ce modèle a appartenu à M. Lebrument lui-même. Il a été conservé par la famille, qui l'avait cédé à M. Barabé, ancien archiviste du département. C'est M. Barabé qui en a fait don au Musée départemental.

151. STATUE funèbre en pierre de taille représentant un chevalier du xme siècle, et provenant de l'ancienne abbaye d'Ouville.

Cette statue couchée, à laquelle les jambes manquent entièrement, a été donnée par M. Plichet, propriétaire de l'ancienne abbaye d'Ouville. On pense que c'est l'image d'un des seigneurs d'Ouville, Jean, Cuillebert ou Guillaume, qui fondèrent ce monastère, dont Farin visita les statues au xvne siècle.

La tête du personnage repose sur un oreiller de pierre. Le corps est vêtu d'une cotte de mailles qui recouvre une robe fermée par un ceinturon.

L'épée se cache en partie sous un écu terminé en pointe.

152. Très-grand CHAPITEAU formé par un ange accroupi tenant un phylactère.

Cette pièce vient de l'église de Saint-Martin-sur-Renelle, démolie en 1860.

153. PENDENTIF de clef de voûte, du xvie siècle, décoré de figures d'enfants alternées de marques fantastiques.

Cette pièce provient également de l'ancienne église de Saint-Martinsur-Renelle.

154. PENDENTIF du XVIe siècle orné de guirlandes de fruits.


Cette pièce provient également de l'ancienne église de Saint-Martinsur-Renelle.

155. MOULAGE en plâtre d'un chapiteau de l'abbaye de Saint-Georgesde-Boscherville, qui représente un monnayeur du XIe siècle frappant sur un coin avec son marteau.

Ce moulage a été pris par les ordres de M. Dumas, directeur de la Monnaie, de Paris, sur un chapiteau de l'église Saint-Georges.

156. FRAGMENT DE VOUSSURE composé de dais gothiques finement découpés à jour.

157. Ancienne CONTRETABLE de la fin du xve siècle ou du commencement du XVIC Ce rétable, depuis longtemps tombé en désuétude, provient de l'église de Fresquiennes, près Pavilly. Il représentait , comme toujours , une ancienne « Passion. » Sur celui-ci, on remarquait cinq scènes de la Passion du Sauveur : « Son Jugement » ou « Arrêt de Mort, » le « Portement de la Croix » et la « Rencontre de sainte Véronique. » Au centre, est le « Crucifiement entre les deux larrons, » puis la « Descente de Croix, » et, enfin, la « Mise au Tombeau. » En tout, il y avait bien 45 figures.

158. PORTE en bois sculpté du xve siècle.

Le panneau supérieur représente un chevalier combattant des monstres. Sur la porte est posée une portion de bas-relief provenant des anciens Chartreux de Rouen.

159. Deux VOLETS du XVIC siècle, closant une porte à jour, formée avec une élégante rosace sculptée.

Ces panneaux 'proviennent de la maison des Lansquenets, « rue des Carmes. »

160. MOULAGE en plâtre de la Bastille, de Paris, telle qu'elle était quand elle fut prise par le peuple, le 14 juillet 1780.

Cette Bastille, devenue prison d'Etat dans les derniers siècles de son existence, avait été construite au xive siècle par Charles V, à ce que l'on pense.

Elle fut détruite vers 1791 par le patriote Palloy, qui en donna des pierres aux diverses Sociétés populaires de l'époque et qui en envoya un moulage à chacun des 83 départements.


Celle que nous avons ici est le modèle en plâtre qui fut offert au département de la Seine-Inférieure. C'est une chance que cette pièce ait été conservée par l'administration et déposée par elle au Musée départemental.

161. STATUE en pierre trouvée, en 1871, en démolissant la maison de l'ancien garde du jardin de Saint-Ouen.

Cette statue était en morceaux quand je l'ai recueillie dans le jardin 'le Saint-Ouen.

La municipalité voulut bien me l'abandonner. Je l'ai restaurée le mieux qu'il m'a été possible. Le faire indique bien l'époque de la Révolution française. Cette image représentait-elle la République ou la loi ? C'est ce que nous ne saurions décider ; mais les attributs indiquent parfaitement 1793.

Vers cette époque, dans un jour de réaction, elle fut brisée et enfouie El où nous l'avons trouvée.

1G2. INSCRIPTION sur tôle appliquée sur les monuments de Rouen et destinée à indiquer la place où l'on devait apposer les affiches officielles.

Celle-ci vient de Saint-Patrice.

Nous ne quitterons pas cette Cour, pour entrer dans les Galeries du Musée, sans faire remarquer au visiteur les divers monuments dont on a enrichi les murs de l'ancien couvent et les ornements dont on a décoré les façades.

Les huit TÊTES, en mascarons de pierre, qu'on remarque aux clefs des arcades, proviennent de l'ancien bâtiment de la Douane de Rouen, dite la Romaine. On les attribue au ciseau de Coustou.

L'ancienne Romaine, située sur le port, entre la rue Harenguerie et la rue de la Vicomté, a été démolie en 1835. Elle avait été construite par les fermiers généraux, de 1723 à 1726.

Six autres clefs de pierre, sous forme de MASCARONS, également du xvme siècle, sont venues s'ajouter aux huit précédents. Ils proviennent de la partie du Palais-de-Justice qui fut démolie vers 1844, afin de faire place à la partie neuve de ce bel édifice. Ils ont été donnés par M. Grimaux.

La façade du côté Est est la plus riche des trois.


Sur l'appui des fenêtres du premier étage, sont des FRAGMENTS de sculptures antiques et de mosaïques, découverts à Lillebonne. Les sculptures paraissent avoir appartenu à un arc de triomphe.

Les mosaïques ont été données par MM. Lévêque frères, de Lillebonne, dans la propriété desquels elles ont été découvertes.

Au-dessous, règne une grande FRISE sculptée, composée de sept bas-reliefs en pierre, représentant, en action, les sept arts libéraux au Moyen-Age : la Grammaire, la Rhétorique, la Dialectique, l'Arithmétique, la Musique, la Géométrie, l'Astronomie. Ils portent la date de 1576. La Frise a 15 m. de longueur.

Ces curieux bas-reliefs décoraient une maison située à l'angle de la rue Saint-Romain et de la rue de la Croix-de-Fer,. qui fut démolie en 1837.

Ils ont été décrits et gravés par M. E. Delaquériére, dans sa « Description historique des Maisons de Rouen, » t. Ier, p. 238-242, et pl. XIV, XV et XVI. Les trois planches sont dues à M. H.

Langlois. ;

Au-dessous est un BAS-RELIEF circulaire, en plâtre, représentant la reine de Saba, et donné par M. Lecrêne-Labbey.

Enfin, dans la partie inférieure et dans la partie supérieure de la muraille, sont encastrées cinq TÊTES d'empereurs romains, du xvi° siècle.

Ces cinq médaillons, qui sont rehaussés de couleurs et de dorure, faisaient partie de la décoration de la cour de l'Hôtel de Confiance, situé rue des Fossés-Louis VIII. Ils ont été donnés au Musée par l'administration des hospices, en 1838. L'un d'eux porte cette inscription : IMPERAT. A. CLAVDIVS, CESAR.

Sur la façade du côté Sud, on remarque un BAS-RELIEF, du xiv8 siècle, représentant la séparation des bons et des méchants, après la résurrection générale. Saint Pierre ouvre la porte du paradis aux élus, qui sont conduits par des anges. Lucifer s'empare des réprouvés, que les diables entassent dans la chaudière de l'enfer.


Cette belle sculpture, dont l'original existe au tympan du Portail des Libraires de notre Cathédrale, suffirait seule pour faire apprécier à quel degré l'art de la sculpture s'était élevé à une époque que des esprits prévenus ont traitée si longtemps de barbare.

Longueur du Bas-Relief : 4 m. 30.

A droite et à gauche de cette grande scène chrétienne, sont encastrés deux BAS-RELIEFS en marbre blanc, trouvés en février 1838, dans la chapelle des Saints-Innocents, à la Cathédrale de Rouen, où ils servaient de marches pour l'autel. Cette chapelle est la quatrième du collatéral méridional de la Métropole, à partir de la Tour-de-Beurre ou Saint- Etienne- de-la- Graiide-Eglise.

La chapelle est du xve siècle, mais l'autel est du XVIIIe.

Ces deux bas-reliefs, longs de 2 m. et larges de 75 c., présentent des sujets païens entièrement mythologiques.

Celui qui est le mieux conservé offre une fête de Cérès.

La scène se compose de sept personnages. A gauche, la déesse des blés est assise sur un trône : des agriculteurs lui jportent des sacs, des outres et des paniers remplis de grains et de fruits. Puis, sur un char attelé de deux dragons ailés, on voit un personnage dont la tête est couronnée de feuilles et d'épis ; un jeune homme le regarde. C'est peut-être Triptolème qui, après avoir reçu de Cérès la charrue et le blé, apprit aux hommes à cultiver la terre. Au-dessus, domine le signe du Sagittaire, qui répond au mois de novembre, le mois des semailles.

Le second, beaucoup plus mutilé que le premier, présente une bacchanale. A gauche du spectateur est le vieux Silène monté sur un âne, accompagné de satyres et de bacchantes qui jouent de la flûte et du tambourin. Au centre du bas-relief est un grand foudre de bois d'où deux satyres tirent du vin qu'ils reçoivent dans des amphores.

Un troisième foule des grappes dans la cuve. A droite est un char mutilé que traînaient des lions ou des panthères, et sur lequel devait siéger Bacchus. La grande cuve est surmontée d'un scorpion, signe zodiacal qui répond au mois d'octobre, le mois des vendanges.


Ces bas-reliefs ont un aspect antique qui saisit d'abord le spectateur, et longtemps j'ai hésité sur leur attribution. Mais le modelé des figures, la forme des dragons, celle des chars et surtout du foudre, sentent trop la Renaissance pour qu'on puisse songer à autre chose qu'au xvie siècle.

Du reste, un renseignement précieux, dû aux recherches de M. Deville, est venu éclairer cette question d'un jour tout nouveau.

Georges d'Amboise Ier, le fondateur du château de Gaillon, l'ami des arts par excellence, avait fait faire à l'archevêché, du côté du jardin, une galerie de marbre où étaient représentés les douze signes du zodiaque et les travaux des douze mois de l'année, absolument comme on les trouve à Montigny, dans les admirables vitraux de l'église.

Cette galerie s'est écroulée en 1596 et n'a jamais été reconstruite. Nous connaissons l'existence de cette galerie par les délibérations capitulaires des 18, 20 et 27 juillet de cette année, et nous savons que l'archevesque désigné de Rouen avait prescrit à ses chanoines et vicaires généraux « de conserver les matérieaulx de la galerie de marbre de l'archevesché qui était tombée par terre. »

On ne saurait douter que les fragments arrivés jusqu'à nous ne soient des débris de ce travail du XVIO siècle, qui auront été employés comme pavage du temps de Louis XIV ou de Louis XV.

La façade du côté Nord est décorée des épaves de la Cathédrale.

Ce sont d'abord quatre grandes CLEFS DE VOUTE, à rosaces de pierre, qui furent autrefois rehaussées de dorures.

Ces clefs, du XIIIe siècle, proviennent des travées du haut de la nef de la Métropole, qui ont été renouvelées vers 1843.

Deux autres clefs plus ornées, provenant du même édifice, figurent au no 116 de la Galerie Cochet.

Un peu au-dessus sont des moulages de plâtre, reproduisant quatre BAS-RELIEFS du XIIIe siècle, que l'on voit figurer au grand portail de la Cathédrale de Rouen. On y reconnaît aisément la Décollation de saint Jean-Baptiste, l'Adoration des Mages et le Martyre de sainte Agathe.


GALERIE COCHET

Cette Galerie est la plus grande du Musée. Elle se compose de deux parties : la première est la portion du cloître de SainteMarie qui regarde le Midi ; la seconde est un vestibule qui a été parfaitement approprié au style de l'ancien édifice, lequel date du XVIIc siècle. Ces deux parties sont si bien raccordées qu'elles semblent n'en avoir jamais fait qu'une seule. Elles communiquent entre elles par cinq arcades de pierre, qui, malgré leur origine récente, affectent cependant le type et la forme ogivale.

Dix fenêtres éclairent cette double Galerie, et toutes sont garnies de VITRAUX PEINTS.

Ces verrières, généralement du xvi° siècle, proviennent des églises supprimées de Rouen, que les siècles chrétiens du MoyenAge avaient si richement décorées.

Nous commencerons notre examen par celles de droite, qui sont du côté de la Cour.

PREMIÈRE FENÊTRE VITRAUX du XIIIe siècle.

Scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. A main gauche : « les Rois en route pour l'Adoration, la Présentation de Jésus-Christ au Temple ; » à main droite : « la Trompette sous les murs de Jéricho, Moïse ou Aaron. 1 Dans les deux panneaux inférieurs : u Déchargement d'un Bateau de Blé. * Ces deux derniers panneaux, qui proviennent de la Cathédrale, faiaient partie d'une vitre votive due à la corporation des marchands de blé de


la ville de Rouen. — Pour nous, nous serions tenté d'y reconnaître des actes de la vie de saint Nicolas.

Dans les divisions supérieures de la fenêtre, « la Vierge et des Anges : » vitrail du xvie siècle.

DEUXIÈME FENÊTRE Dans le couronnement, u le Sauveur ressuscité et deux Anges Il (xvi° siècle).

Le corps de la fenêtre est occupé par deux panneaux, où sont retracés des traits de la vie de saint Eustache, sa conversion et sa fuite miraculeuse (1), qui ont été attribués souvent, par confusion, à saint Hubert.

Ces deux panneaux proviennent de l'église de Saint-Pierre-du-Châtel, de Rouen, servant aujourd'hui de magasin.

Au-dessous du premier panneau est figurée une partie du « Festin chez Simon le Lépreux. »

Au dessous du second, on voit « deux femmes, » dans l'attitude de suppliantes, qui semblent adresser une prière à une dame richement vêtue, qui les refuse (XVIe siècle).

TROISIÈME ET QUATRIÈME FENÊTRES La troisième fenêtre est occupée par un vaste vitrail représentant le a Christ en croix, » entre a le bon et le mauvais larron. »

La partie inférieure de cette composition est placée dans la fenêtre suivante (la 4e). Dans ce dernier vitrail, sont les « saintes femmes, les soldats et les cavaliers. Il En superposant, par la pensée, le premier vitrail à celui-ci, on aura le Crucifiement complet.

Hauteur des deux vitraux réunis, 5 m. 60 c. - Largeur, 2 m.

(1) Saint Eustache, avant d'avoir embrassé le Christianisme, se livre a l'exercice de la chasse. Tout à coup il aperçoit, entre les cornes du cerf qu'il poursuit, le Christ en croix. Frappé d'étonnement, il s'arrête, descend de cheval : « Pourquoi me poursuis-tu ? » lui dit le cerf ; car le Seigneur luimême avait pris la forme de cet animal et venait de parler par sa bouche.

Eustache, saisi par la grâce d'en haut, s'agenouille et se convertit. C'est le moment choisi par le peintre-verrier.

Dans le second panneau, saint Eustache, persécuté, fuit avec ses deux enfants. Au moment où, après avoir fait traverser une rivière à l'un d'eux, il s'apprête à aller chercher l'autre, qu'il a laissé sur le rivage opposé, il voit le premier saisi par un lion, et le second emporté par un loup. Le malheureux père, dans son désespoir, veut se précipiter au fond de la rivière, mais Dieu, qui a des desseins sur lui, ranime son courage et le fait marcher sur les flots.

Deville, « Catalogue de 1836, » p. 10.


Ces deux vitraux, remarquables par leurs dimensions et par l'éclat des couleurs, figuraient dans l'église de Saint-Eloi de Rouen, où ils avaient été niurés. Ils ont été exécutés dans le xvie siècle.

CINQUIÈME FENÊTRE Le montant (côté droit) du corps de la fenêtre nous offre, dans une cartouche, les « Armes de la Corporation des Orfèvres de Rouen » (ciboire d'or au champ de gueules, au chef d'azur chargé du mouton d'argent, qui est de Rouen, accosté de deux fleurs de lys d'or) ; elles sont supportées par deux griffons ailés.

Des fourmis et des gouttes de sueur, symbole du travail, remplissent le listel qui encadre l'écusson ; ce dernier est surmonté d'un creuset d'où s'échappe une fumée épaisse.

Entre l'écusson et le creuset, on lit cette devise empruntée à l'apôtre saint l'aul :

OPVS. QVALE. SIT. IGNIS. PROBIT. (probabit.) 1. Cor. 3.

« Le feu montrera ce qu'est l'ouvrage. »

Ce vitrail porte la date de 1543.

Dans le montant, du côté gauche, faisant pendant au premier, sont figurées les. Armes de France, » ayant des cerfs pour supports.

Ces deux panneaux armoriés sont couronnés d'impostes offrant des génies soutenant une cartouche également ornée.

Ces deux jolies vitres proviennent de la maison des Orfèvres de Rouen, qui était située dans la « rue de la Grosse-Horloge, D contre l'église de SaintHerbland, et qui porte aujourd'hui le n° 2 (1).

Des MÉDAILLONS ornés de têtes, ainsi qu'un TRÈFLE armorié, orné d'arabesques, complètent la décoration de cette fenêtre.

Sa hauteur totale est de 2 m. 85 c. — Sa largeur est de 1 m. 89 c.

Nous allons continuer la visite des vitraux de cette Galerie.

Mais, pour bien apprécier ceux qui sont placés à gauche, du côté de la rue, il faut revenir au point de départ et commencer par l'entrée du Musée.

(1) Delaquérière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. II, p. 151-159.


SIXIÈME FENÊTRE En entrant, à main gauche.

FIGURES DU CHRIST ET DE SAINT JEAN-BAPTISTE.

Les bordures se composent de pilastres gothiques avec niches et dais, ornés de leurs figurines (xve siècle).

Dans la partie inférieure de la fenêtre : Deux SOLDATS couchés, en plein air, dans le costume du xvi° siècle.

Ces panneaux ont dû faire partie d'une résurrection du Christ.

Les bordures, où l'on voit entremêlés des * oiseaux Il et des « singes » grimpant dans un feuillage de « chêne, Il appartiennent au xive siècle.

SEPTIÈME, HUITIÈME ET NEUVIÈME FENÊTRES Ces trois fenêtres contiennent, en six panneaux ou tableaux, « l'Histoire du Juif et de l'Hostie, » autrement dite « du Miracle des Billettes. » - Nous donnons ici cette curieuse légende du Moyen-Age : « En 1290, une femme de Paris procura à un Juif, nommé Jonathas, une hostie consacrée. Ce dernier, après l'avoir percée à coups de canif et en avoir vu couler le sang, après l'avoir jetée au feu et l'avoir vue voltiger dans les flammes, la mit dans une chaudière d'eau bouillante, qu'elle rougit sans en être altérée. Une indiscrétion du fils de Jonathas et la curiosité d'une voisine firent connaître cette tentative sacrilège. La voisine recueillit l'hostie et la porta au curé de Saint-Jean-en-Grève. Jonathas fut arrêté par l'évêque de Paris, avoua son crime, fut brûlé vif et sa maison rasée de fond en comble.

» En 1294, une chapelle, dite la Maison des Miracles, et bâtie par Rainier Flamming, s'éleva sur le terrain de Jonathas. Guy de Joinville y fonda un monastère, agrandi en 1299 par Philippe-le-Bel. Clémence de Hongrie enrichit ce couvent, où « Dieu fut bouilli, Il et, en 1685, on lisait encore cette inscription - « Ci-dessous le Juif fit bouillir la sainte hostie (1). »

Telle est l'anecdote, fort célèbre jusque dans le dernier siècle, qui a fourni le sujet de ces six panneaux (2). Elle était expliquée au bas de chaque vitrail par des quatrains en français, que nous reproduisons d'autant plus volontiers que plusieurs sont effacés depuis trente ans.

(1) Du Sommerard, « Catalogue du Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny, » édit. de 1867, p. 366-367.

(2) Cette « Histoire du Juif et de l'hostie, » que consacre à Rouen une suite de verrières, a aussi laissé à Paris un monument parlant de son existence. C'est un « insigne processionnel en orfèvrerie de cuivre battu, fondu, ciselé et orné de pierreries fausses. » Il se voit aujourd'hui au Musée des Thermes et de l'Hôtel Cluny, où il porte le no 3,133. Avant la Révolution, il


SEPTIÈME FENÊTRE Comment la bourgoise porta Sa robe au Juif pour mettre en gage Puys croyant au mauvais langage Du Juif, de sens se transporta.

Comment la bourgoise seduicte Par le Juif a Dieu maledict (maudit) Luy accorda sans contredict De livrer l'hostie sans conduicte.

HUITIÈME FENÊTRE Comment la bourgoise sans craincte La ste hostie au Juif livra Qui puys après luy délivra L'habit sans argent ni contraincte Comment la mist dessus la table Et puys frappa l'hostie au sang Et de sa daigue (dague) détestable Troys foys en fist sortir du sang.

NEUVIÈME FENÊTRE Comment la fame en la maison Du Juif pénétra par surprise Au temps qu'il dort oultre raison Et puis la ste hostie a prise.

Comment la lame a droict plaignante Contre le Juif, de sens rassis, Porta l'hostie non plus saignante Au Prevost dans sa chaire assis.

décorait la chapelle des Billettes, là où le miracle avait eu lieu, et qui est devenue un des temples protestants de Paris. C'est une chose digne de remarque que l'église Saint-Eloi, de Rouen, d'où viennent nos verrières, soit aussi devenue un temple protestant. Le « Catalogue du Musée de Cluny, « p. 366-367, nous apprend qu'avant de lui appartenir, l'insigne se voyait dans la collection Soltikoff, où il portait le no 185. — M. Paul Baudry, dans sa notice sur le « Musée départemental des Antiquités de Rouen, » p. 22-24, place l'histoire de Jonathas à Bruxelles, en 1369.


Ces précieux vitraux, qui remontent au xvie siècle, proviennent de l'église de Saint-Eloi de Rouen. Il est probable qu'un septième et un huitième panneau, représentant la condamnation et Je supplice du Juif, en complétaient la suite ; ils n'existent plus aujourd'hui.

Hauteur de chaque panneau, bordure comprise, 2 m. 07 c. — Largeur idem, 75 c.

DIXIÈME FENÊTRE « Assomption de la Vierge (1572).» — De l'église de Saint-Léger-duBourg-Denis.

Largeur des deux panneaux réunis, 1 m. 53 c. — Hauteur, 1 m. 50 c.

Dans les deux panneaux inférieurs de la fenêtre : Deux « Anges » en adoration. — De l'église de Saint-André de Rouen. ,

Ils sont flanqués d'écussons armoriés, aux armes de quatre des principales maisons de la Haute-Normandie, savoir : Tancarville, Estouteville, Harcourt et Bec-Crespin.

Les écussons aux armes de Tancarville et d'Estouteville ont été exécutés à la manufacture royale de Sèvres, en 1836.

1 et 2. Armoires contenant des HACHES ou FRANCISQUES en fer de l'époque mérovingienne.

Elles proviennent d'Envermeu, de Londinicres, de Sigy, de Rosay, de Grandcourt et autres localités de la Seine-Inférieure.

Dans le bas de la première armoire, est une suite de fers à trous pour chevaux et mulets. Ces fers, d'époque incertaine, peuvent, pour quelques-uns du moins, remonter à une haute antiquité. On y remarque aussi une série d'éperons et d'étriers du Moyen-Age et même des derniers siècles.

Dans la dernière armoire, sont quelques outils, notamment des haches de fer d'un usage inconnu et d'une date encore indéterminée.

Sur ces deux armoires sont des vases acoustiques en terre cuite, provenant de l'église de Saint-Patrice de Rouen. -

3 et 3 bis. Montres contenant des FERS de LANCE et des ANGONS, des temps mérovingiens.

Ces pièces proviennent de localités de la Seine-Inférieure, telles que Londinières, Envermeu, Lucy, Sigy, Saint-Aubin-sur-Scie, Ouville-la-Rivière, Sommery, etc.


4 et 4 bis. Montres contenant des SABRES OU SCRAMASAXES, des POIGNARDS et des COUTEAUX de l'époque mérovingienne.

Ces armes proviennent des fouilles de Londinières, Envermcu, Lucy, Lamberville, Sommery, Saint-Aubin-sur-Scie, Martin-Eglise, Duclair, SaintAubin-Epinay, Montérollier et autres lieux de la Seine-Inférieure.

5. Montre contenant des EpÉES et plusieurs SABRES de l'époque mérovingienne.

Tous ces objets proviennent des fouilles de Lucy, de Sigy, d'Envermeu, de Londinières, de Montérollier, de Barentin, des Petites-Dalles, de MartinEglise, d'Avesnes-en-Bray, etc. — On y voit aussi deux MORS de thevaux, en fer, trouvés dans le cimetière franc d'Envermeu.

6. Montre contenant trois UMBO et des ARMATURES de BOUCLIERS francs.

Ils proviennent de Sommery, de Londiniéres et d'Envermeu.

7. Montre contenant des OBJETS de l'époque mérovingienne et du Moyen-Age.

Ce sont des CISEAUX ou FORCES, des FERS de FLÈCHES et autres ustensiles en fer.

8. Montre de l'époque mérovingienne : PLAQUES et CONTRE-PLAQUES de ceinturon en fer damasquiné.

Elles sont sorties des cimetières mérovingiens d'Envermeu, de Londinières, d'Ouville-la-Rivière, de Saint-Aubin-sur-Scie, etc.

9. Montre contenant des PLAQUES et CONTRE-PLAQUES de ceinturon en fer damasquiné. Même provenance.

10. Montre contenant des OBJETS divers.

Ces objets proviennent des sépultures mérovingiennes de la Seine.

Inférieure : tels que FERMOIRS de bourses, PINCES à épiler, VRILLES et CHAINETTES,


11. Montre contenant des CLEFS en fer des époques romaine et franque du Moyen-Age.

12. Montre contenant des BOUCLES en bronze pour ceinturon et pour lanières.

Ces boucles viennent surtout des fouilles faites par M. l'abbé Cochet dans les cimetières mérovingiens de la Seine-Inférieure.

13. Montre remplie d'AGRAFES en bronze, grandes et petites.

4 Toutes sont tirées des cimetières francs de Grandcourt, de Montérollier, d'Héricourt, de Fleuzy près Aumale, de Lamberville, de Sommery, de Lucy, d'Envermeu, de Londinières et de la vallée de l'Eaulne.

14. Montre contenant une suite de belles AGRAFES en bronze avec leurs plaques et contre-plaques.

Toutes ces belles pièces proviennent des cimetières mérovingiens explorés dans la Seine-Inférieure par M. l'abbé Cochet.

15. Montre contenant des AGRAFES et des PLAQUES découpées à jour, des ORNEMENTS et des TERMINAISONS de CEINTURON, et, enfin, des CLOUS destinés à le décorer.

Tous ces objets de bronze proviennent des fouilles faites par M. l'abbé Cochet dans les cimetières francs de la Seine-Inférieure.

16. Montre contenant les plus précieux OBJETS de l'époque mérovingienne.

Ce sont d'abord les deux belles FIBULES et l'EPINGLE à CHEVEUX provenant de Douvrend (1), deux FIBULES d'OR, une BOUCLE d'OREILLE en OR, une FEUILLE de VIGNE en EMAIL vert, sertie dans un verre bleu à l'aide d'un fil d'or (2) ; une EPINGLE à CHEVEUX en argent doré, un BOUTON mosaïque (3) ;

(1) M. Delaborde cite l'Epingle et la Fibule de Douvrend dans sa « Notice des Emaux du Louvre, » (p. 27, édit. de 1853).

(2) M. Delaborde parle de cette Feuille de Vigne dans sa « Notice des Emaux du Louvre, » p. 95, édit. de 1853. Il dit que pareil objet se trouvait à Paris dans la collection Pourtalès, et, à Berlin, chez M. Minutoli.

(3) M. Darcel a parlé de ce Bouton mosaïque dans sa « Notice des Emaux du Louvre, p.47 et 18, édit. de 1867. Il cite l'opinion de MM. L.Delaborde et de Roach-Smith. Chacun d'eux explique à sa manière le procédé de confection.


deux FERMOIRS de BOURSE incrustés de verre grenat, dont le plus grand est serti d'or, le tout provenant d'Envermeu ; une précieuse MONNAIE d'ARGENT de Théodebert fer, et une MONNAIE d'OR d'Anastase, trouvées à Nesie-llodeng en 1869; un FAC SIMILE de l'ANNEAU d'OR de Childéric fer et deux belles FIBULES d'OR, venant également de Nesle-Hodeng ; des FIBULES d'OR et d'ARGENT provenant de Parfondeval, de Caudebec-Iès-Elbeuf et d'Avesnes-enBray ; un BRACELET en ARGENT, enfin des FILS d'OR, des BAGUES ou ANNEAUX, des FIBULES, des BOUCLES d'OREILLES en OR, ARGENT et BRONZE.

Ces bijoux proviennent principalement des fouilles faites par M. l'abbé Cochet dans les cimetières francs de la Seine-Inférieure : tels que Douvrend, Londinières, Envermeu, Lamberville, Parfondeval, Caudebec, Avesnes, Sommery, Nesle, Sigy, etc.

16 bis. Cette Montre, qui est pour ainsi dire une suite de la précédente, renferme des FIBULES de BRONZE, dont deux paires sont réunies par des chaînettes : des BOUTONS, des ANNEAUX, un COLLIER en BRONZE, des BOUCLES d'OREILLES, des BAGUES avec la phalange qui les portait, le petit TRÉSOR d'Avesnes, des PLAQUES à jour et des espèces de ROUES également découpées.

17. Montre contenant des OBJETS appartenant à l'époque mérovingienne.

Ces pièces se composent principalement de COLLIERS et de BRACELETS, de PERLES de verre, de pâte de verre et d'ambre ; d'un EPERON, de STYLES, de CHAINETTES, de PINCES à EPILER, d'AIGUILLES, de CERCLES DÉCOUPÉS, d'une BALANCE de seigneur monétaire, des DÉBRIS d'un COFFRET, d'une PLAQUE de BRONZE dont la découpure imite un homme, d'une autre PLAQUE OÙ un griffon combat un serpent, etc.

Ces pièces proviennent des fouilles de M. l'abbé Cochet à Envermeu, Douvrend, Londinières, Lucy, Blangy, Lamberville, Baigneville, aux PetitesDalles, à Criel, à Foucarmont, etc.

18. Grande armoire contenant principalement des VASES de TERRE de l'époque mérovingienne.

Les vases de terre sont au nombre de deux cent seize ; il y en a en terre blanche et rouge, mais la teinte noire domine. Presque tous ces vases sont le produit de fouilles faites par M- l'abbé Cochet à Vculcs, à Lamber-


ville, à Envermeu, à Londinières, aux Petites-Dalles, à Neufchàtel, au PetitAppeville, à Douvrend, à Lucy, à Gouville, à Isneauville, à Etalondes, à SaintAubin-sur-Scie, à Etretat, à Eslettes, à Sommery, à Nesle-Ilodeng, à Aubermesnil-lès-Erables, à Epouville, à Saint-Saëns, etc.

19. Armoire contenant des VERRERIES et des BRONZES de l'époque mérovingienne.

Les vases de verre, au nombre de dix-neuf, se composent de fioles, de bols, de coupes à boire et du vase à ondes de Douvrend.

Les bronzes consistent en deux seaux en bois garnis de bronze et de fer, une garniture de coffret estampe, une patère ou casserole, des bassins et des plateaux ; tous ces objets proviennent du cimetière d'Envcrmeu.

Sur l'armoire est un seau ou marmite en cuivre du Moyen-Age, venant d'Ancretteville-sur-Mer.

Au-dessus de cette armoire, on voit, appliqué sur le mur, l'écusson des Bigot, seigneurs de Monville, de Sassetot, de Sommesnil, etc.

20 et 20 bis. Armoires contenant des VASES du MOYEN-AGE provenant de sépultures chrétiennes.

La plupart de ces vases sont forés à la panse, avant ou après la cuisson.

Quelques-uns sont ornés de vernis verdâtre, d'autres de raies de sanguine. La plupart de ces vases sont du XIIIe ou du xive siècle. Un bon nombre provient de fouilles faites par M. l'abbé Cochet à Etran, à Bouteilles, à Leure, à Fécamp, à Martin-Eglise et à Saint-Denis de Lillebonne. Les autres viennent des cimetières de Rouen, de Limésy, de Sierville, d'Amiens, etc. — Ces vases ont servi à brûler de l'encens dans les funérailles chrétiennes; quelques-uns contiennent encore du charbon. — Avec ces vases sont deux COQUILLES pèlerines percées de trous. Elles proviennent du cimetière de l'abbaye de Fécamp. On y remarque aussi un petit seau à l'eau bénite, du xve siècle, trouvé, en 1871, dans le cimetière de Saint-Ouen de Rouen.

21. Armoire contenant des VASES du Moyen-Age.

Ils consistent surtout en vases de grès, parmi lesquels on remarque de petites terrines du genre de celles que l'on fabriquait à Savignies, dans le Beauvoisis. Ces terrines proviennent des cimetières de Pourville et de Bouteilles, près Dieppe; du Tréport, de Londinières, de Pissy-Poville, de Saint-


Denis de Lillebonne, de l'abbaye de Saint-Wandrille, des cimetières de Rouen, et surtout de celui qui entourait l'abbaye de Saint-Ouen.

Cette armoire renferme aussi plusieurs tirelires, dont quelques-unes contiennent les spécimens des monnaies qui y furent renfermées. Nous citerons surtout un pichet trouvé à Saint-Arnould, près Caudebec, et qui contenait beaucoup de monnaies du temps de Philippe VI. Il a été donné par M. l'abbé Comont, curé de Saint-Pierre-le-Viger (1) Un vase trouvé au Vaudreuil, vers 1869, avec des monnaies de Henri Ier et d'Henri II, rois d'Angleterre et ducs de Normandie. Le vase trouvé en 1867 à Rouen, rue Bouvreuil, contenant des monnaies à peu près analogues (2). Enfin, la cachette de la forêt de Brotonne contenant des monnaies de Charles VI et des ducs Jean et Philippe de Bourgogne (3). Ces trois dernières tirelires ont été données par M. Billiard, conservateur-adjoint du Musée d'Antiquités de Rouen. Enfin, je citerai un très-petit vase en terre rouge qui contenait un étui en bronze renfermant des pièces d'or d'Elisabeth, reine d'Angleterre. Ce vase trouvé sous un arbre, à Saint-Jean-deFolleville, vers 1868, a été donné par M. Lecroq, de Bolbec.

Dans le bas de l'armoire sont des fragments de verrerie, d'époque incertaine, et, au-dessus, est un épi en terre vernissée, du XVIe siècle, terminé par un arquebusier.

22. Armoire contenant des VASES de TERRE du XIIIe au XVII! siècle.

Parmi ces poteries, on remarque des lampes et des tirelires. — On y remarque aussi quelques PIPES, que je crois du XVIIe siècle Presque tous ces objets proviennent des grands travaux exécutés à Rouen, de 1862 à 1867. Ils ont été recueillis et donnés par M. Paul Baudry.

Baudry. Comme dans la précédente armoire, on trouve au bas de celle-ci des verreries du Moyen-Age.

Au-dessus sont les restes de deux EPIS en terre vernissée du xvie siècle, dont un se termine par un hallebardier.

23. -Sous ce numéro, trois Armoires contiennent des POTERIES du xiiic au XVIC siècle.

Ces restes précieux, de la fabrication indigène, proviennent tous des grands travaux opérés à Rouen de 1861 à 1867, pour la construction des « rues de l'Impératrice et de l'Hôtel-de-Ville. » Bon nombre de ces débris ont été recueillis par M. Paul Baudry et donnés par lui au Musée. Toutefois, dans cet

(1) « Bulletin de la Commission des Antiquités, » t. Ier, p. 86.

(2) Ibid., p. 86.

(3) Ibid., t. III, p. 54.


ensemble, nous distinguerons quatre pièces principales que nous signalerons à l'attention du visiteur. C'est d'abord un beau plat, du xve siècle, vernissé de vert et de blanc, trouvé en 1865 dans la rue de « l'Hôtel-de-Ville, Il et donné par M. Lévy, architecte ; on lit autour : « Uive 1 Mieulx 1 Vault Tard Que lames à (vive mieux tard que jamais). 1 (1) — Un pichet vernissé, des mêmes nuaQCes, trouvé en 1865 dans les fondations de la Banque de Rouen, et donné par M. Lainé-Condé ; on lit autour : « Vostre. Suis. Je » (Je suis vôtre.) — Un second pichet, de la même terre, de la même couleur et de la même forme, trouvé, en 1844, dans l'ancien « Jardin des Plantes, » 'près le « Cours Dauphin ; » on lit autour de ce vase, donné par M. Pottier : « Sela. Non. Plus. »

(Cela non plus.) — Enfin, des débris d'un beau pichet et d'un grand plat, donnés par M. Billiard.

Cette série de la Céramique normande du Moyen-Age s'est trouvée récemment enrichie par l'acquisition qu'a faite le département de la collection Thaurin, collection principalement formée à Rouen pendant les grands travaux de cette ville.

24. VASES et autres OBJETS en terre cuite du Moyen-Age.

On y trouve des terrines venant de Paris ; un vase à boire avec anneaux qu'on agitait, une statue grossière de la sainte Vierge faite à Beauvais; le moulage d'un plat de la « Passion, » fait à Savignies et donné par M. Mathon, de Beauvais ; une poire ou grenade, que l'on croit du XIIIe siècle, et venant de l'Orient. Elle a été donnée par M. Billiard. Une reproduction de vase à feu grégeois offerte par le Musée de Sèvres, etc.

25. Armoire consacrée aux ANTIQUITÉS SCANDINAVES et NORMANDES du Moyen-Age.

On remarque au sommet un casque en bronze qui fut trouvé aux invirons de Falaise, en 1832 (2). On assure qu'il y en avait de quinze à seize ensemble. Ces casques furent dispersés, et nous en connaissons un au Musée de Falaise et un autre à Rouen, chez M. de Glanville. Tous les deux figuraient

(1) A propos du beau plat du xve siècle, qui porte la devise « vive mieux vaut tard que jamais, » M. Pottier croit que cela s'appliquait à Charles VII, désigné sous la qualification de e. mieux vaut tard que jamais, » a (Procès-verbaux de la Commission des Antiquités, t. 11, p. 323.) »

(2) Entre l'église d'Ailly et celle de Sainte-Anne, à douze kilomètres de Falaise. « Procès-verbaux de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, » t. Ier, p. 292. M. Fallue dit que ce fut dans un champ voisin des Monts d'Airaine « Sur les Etudes archéologiques nécessaires à un artiste, a extrait de la « Revue artistique et littéraire, » du 15 février '1868.


à l'Exposition universelle de Paris, en 1867, et voici en quels termes les définit le « Catalogue Il dressé par M. de Longperrier : « Casques de forme conique avec cimier aigu ; sur les côtés sont des appendices destinés à recevoir des ornements (1). Il Dans le précédent « Catalogue Il de ce Musée, dressé par nous en 1868 (2), avec tout le monde nous supposions ce casque d'origine gauloise ; mais, depuis la publication du savant travail de M. de Linas (3), et pour d'autres motifs encore, nous sommes porté à le considérer comme normand et surtout comme Scandinave. Evidemment c'est une chose rare et précieuse pour nous qu'une antiquité Scandinave.

Mais nous pouvons citer avec certitude, dans ce genre, les deux belles Fibules trouvées à Pitres (Eure), en 1865 ; celles-là ont eu les honneurs de la publicité et de la gravure dans le CI Magasin pittoresque. »

Nous en avons encore deux autres de la même espèce ; mais ces dernières viennent de Norwége et ont été données par MM. Limare et Lézurier de la Martel.

Il en est de même d'un Bracelet en bronze de la même provenance. On remarque une inscription sur plâtre, donnée par M. Gueroult, de Caudebec, et

trouvée dans le cimetière de Saint-Wandrille. Cette inscription, du XIIIe siècle, indiquait les reliques de saint Gradulfe, 31e abbé de Fontenelle, mort le 6 mars 1068.

On y lit ces deux lignes : + R. S. GRA DVLFI. ABBIS

(Reliquiæ sancti Gradulfi abbatis.)

Trois inscriptions sur plomb, trouvées,en 1815,lors de la démolition de l'ancienne abbaye de Saint-Lucien, près Beauvais. L'une est celle de Hildegaire, évêque de Beauvais, mort en 928. L'autre est celle de l'évêque Hugues, mort en 881. La troisième relate la translation de l'évêque Honoré, qui eut lieu en 1109. L'évêque était mort en 872.

Deux boites en verre, contenant des débris du cœur de Richard-Cœurde-Lion recueillis dans la boîte de plomb trouvée dans la Cathédrale de

(1) P. 41, nos 396 et 397.

(i) P. 67, nO 8 de la salle Deville.

(3) De Linas, « les Casques de Falaise et d'Amfreville-sous-les-Monts, a in-8°, Arras, 1869.


Rouen le 31 juillet 1838, et dans le tombeau du duc de Bedfort, visité dans le sanctuaire de la Cathédrale en octobre 1866.

Dans un cadre placé sous verre, un tissu de crin, reste probable d'un cilice, trouvé en 1871 dans un cercueil de pierre autour de l'église de SaintOuen. Enfin, dix croix en plomb, provenant du cimetière chrétien de Bouteilles, près Dieppe, et trouvées par M. l'abbé Cochet en 1855, 1856, 1857. Ces croix renferment des formules d'absolution écrites aux XIe et xne siècles (1).

Sur l'armoire est un reliquaire en fer repoussé, en forme de buste.

26. Grande armoire contenant une série de CARREAUX émaillés des XIIIe au xvne siècles.

Ces carreaux proviennent du pavage de châteaux et d'églises. Parmi les lieux de provenance, nous citerons le château de Clères, les églises de Bouteilles, d'Etran, d'Hermanville, de Berville-sur-Seine, du chœur de Longueville et de la maison d'Ango, à Dieppe ; des églises et maisons de Rouen.

Quelques-uns de ces carrelages ont servi à former des dalles tumulaires aux XIlIe, XVIE et XVlle siècles.

Au bas de l'armoire se trouvent : un petit médaillon, du xvie siècle, représentant u l'Adoration des Mages, » et trouvé aux environs de Clères; une antienne à la sainte Vierge, gravée au xvne siècle, et venant de l'église de Beausault, près Neufchâtel ; une brique de 1775, sur laquelle sont moulées, en relief, les clefs de saint Pierre ; enfin, des ardoises découpées, du xvie siècle , provenant d'anciennes maisons de Rouen , et données par M* Desmoulins.

Cette armoire est surmontée par une série de vases acoustiques en terre et en verre, recueillis dans des églises et des châteaux démolis.Nous nous plaisons à citer, comme renseignement et comme acquit de notre conscience, un vase du XIIIe siècle, trouvé en démolissant l'église de Saint-Laurent-en-Caux, et donné par M. le curé du lieu ; deux vases de l'église de Caudcbec-en-Caux, donnés par la fabrique de l'église ; deux vases trouvés en démolissant le chœur de Sotteville-lès-Rouen ; deux vases donnés par la mairie de Saint-Quentin (Aisne), et provenant de l'ancienne abbaye de Fervacques. Un vase provenant de la démolition des murs qui entouraient le château de Genetay, à SaintMartin-de-Boscherville.

Ce vase a été donné par M. Curmer. Il y avait au Genetay un écho célèbre dont ce vase pouvait avoir été un des instruments.

(1) Sur ces croix d'absolution, consulter les « Sépultures gaul., rom., franq. et norm., » p. 303-318. — « Sépult. chrét. de la période anglo-norm., trouvées à BÓuteilles en 1857, a in-8° de 69 p. avec gravures, Caen, 1859, et le a Magasin pittoresque. »


Un vase offert par la municipalité de Montivilliers et extrait de <4a voûte du clocher, reconstruite en 1648 par les abbesses de l'Hospital ; un vase trouvé dans l'église de Fry, et offert par le curé du lieu ; un vase en grès portant la date de 1742, rencontré en démolissant l'église de Bellencomble, et donné par M. d'Iquelon, conseiller général ; et, enfin, deux vases en verre, provenant de l'église de Saint-Patrice de Rouen, et donnés par la fabrique du lieu.

27. STATUE SÉPULCRALE de Henri-le-Jeune dit Court-Mantel (11551183), sacré deux fois roi d'Angleterre.

Cette statue, en pierre de liais, provient du sanctuaire de la Cathédrale de Rouen, où elle avait été enfouie en 1734 et où elle a été retrouvée le 17 octobre 1866 par M. l'abbé Cochet. Une copie de cette belle statue a été faite aux frais du gouvernement et replacée dans la Cathédrale en novembre 1869.

Le Ministre des Cultes, sur l'avis du Comité impérial des Travaux historiques, a décidé d'accorder la statue originale, du XIIe siècle, au Musée de Ronen.

Malheureusement, cette statue était très-mutilée, et les restaurations ont été faites en plâtre, mais rigoureusement critiquées (1).

28. Montre contenant des pièces d'ÛRFÉVRERIE RELIGIEUSE allant du xme au XVIC siècle.

Dans cette montre, la plus riche du Musée, on remarque : Une belle croix-reliquaire, en argent doré, à filiagranes et ornée de pierreries. Cette croix, du XIIe siècle, provient de l'ancienne abbaye du Valasse.

C'était un don de la fondatrice, l'impératrice Mathilde, fille de Henri Ier, roi d'Angleterre et duc de Normandie.

Deux agrafes de chape ou d'amict, en cuivre doré ; l'une est repoussée et décorée de verroteries. Sur chaque moitié est une figure en relief : l'Ange et la Vierge Marie ? L'autre, décorée d'émaux champ-levés, est en style limousin du XIVe ou xv° siècle. On y remarque saint Pierre et saint Paul sous des arcades ogivales.

Trois custodes en cuivre, des xn8 et XIIIe siècles. Trois d'entre elles sont décorées d'émail.

Trois coffrets ou reliquaires en cuivre émaillé, du xiie siècle. L'un d'eux est orné de cabochons.

Une navette à encens de la même époque.

Deux belles monstrances ou ostensoirs en cuivre, du xve siècle.

Quatre cioix processionnelles, dont une du XIVe siècle, deux du xvie et

(1) Voir la « Revue de la Normandie, Il t. VI, p. 717-723. — « Tombeaux du roi Henri-Court-Mantel et du duc de Bedfort à la Cathédrale de Rouen, » par M. l'abbé Cochet. Rouen, Cagniard, 1867.


une dernière de MDXXXVI (1536). Deux de ces croix sont en bois : l'une est revêtue de lames de cuivre avec médaillons émaillés, du xive siècle. Celle de 1536 est revêtue de lames d'argent blanc et de cuivre doré, avec attributs évangéliques en métal. Les deux autres croix, du xvie siècle, sont entièrement en cuivre ; l'une d'elles est décorée d'émaux.

Un triptyque double sur bois peint, du XVIE siècle. Il provient de la collection Campana.

Quatre plaques en cuivre émaillé, dont, une représente le prophète Osée (XIIIE siècle.) Une petite plaque ronde qui représente le prophète Osée est une des plus remarquables du Musée. Déjà elle a fixé l'attention de plusieurs savants, parmi lesquels je citerai M. Léon Delaborde, M. de Linas et M. Alfred Darcel.

On croit que c'est un émail byzantin du XIIE siècle.

Une plaque figurant l'aigle attribué à l'apôtre saint Jean a été trouvée dans un jardin de la Rue-Saint-Pierre. Sur un des côtés on lit le nom : JOHANNES.

29. Armoire contenant des objets d'ORFÉVRERIE CHRÉTIENNE allant du XIIIe au XVIe siècle.

Nous citerons, dans cette armoire : Une crosse eh cuivre et un galon broché d'or, du XIIIe siècle (1), trouvés dans la tombe d'un abbé de Jumiéges et donnés par M. Casimir Caumont.

La crosse de cuivre, avec sa bouterolle, d'une abbesse de Saint-Amand de Rouen. Cette crosse, du XIIIe siècle, a été trouvée en 1856 On lit au bas de la volute recourbée ces trois mots gravés en caractères du XIIIe siècle : ARGVE : OBSECRA : INCREPA.

Un ciboire et un calice en cuivre du XVIe siècle, avec des nœuds.

Un flambeau en cuivre émaillé à six pans, du XIIIE ou du XIVE siècle.

Les six écussons armoriés qui le décorent sont répétés par deux. Ce sont les armoiries des Brienne, des Dammartin et des Poyet d'Angers (2).

Plusieurs Christs habillés, en cuivre émaillé du XIIE siècle. L'un d'eux provient de l'église du Boscguérard, près Clères.

Un instrument de paix formé avec une plaque de cuivre émaillé du XIIIE siècle. Cet instrument, qui était consacré à cet usage vers le xye siècle, a été trouvé sous le pavé de l'église de Frêles. Il a été donné par M. l'abbé Richomme, curé de Bully.

(1) D'après M. de Linas, ce galon aurait été fabriqué en Sicile.

(2) Le quatrième écusson était sur les vitraux de la chapelle de' la Sainte-Vierge à la Cathédrale de Rouen.


Un bassin en argent.

Une navette à encens en cuivre doré et émaillé dans ie style limousin, du xuie siècle.

Quatre instruments de paix argentés des XVIIC et XVIIIe siècles Un gémellion ou plateau en cuivre émaillé du xne ou du XIIIe siècle.

Ce plateau qui a coûté au Musée 350 fr. est un objet rare. On y remarque un bec pour faire sortir l'eau qui avait servi à laver les mains. Ce genre de meubles figure souvent dans les inventaires. Le Musée du Louvre possède cinq gémellions en cuivre émaillé du XIIIe siècle. Darcel, « Notice sur les émaux du Louvre, » p. 52, édit. de 1867.

Un petit livre à feuilles d'argent et à couverture émailléeduxvne siècle.

Ce livre contient « l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, le Symbole des Apôtres » en latin ; les « Dix Commandements » en français.Il a été donné par M. Lebouvier, du Havre (1).

Une navette à encens, en argent repoussé, aux armes de Nicolas Colbert, archevêque de Rouen (1691!1708).

Petit seau à l'eau bénite en cuivre émaillé du XVIIe siècle.

Un autre seau à l'eau bénite en cuivre du XVIle siècle, donné par M. Métayer, de Bernay.

Des émaux sur cuivre des xiiié et XVIe siècles.

Un bassin en cuivre pour la quête, du XVIIè siècle, donné par M. Groult, orfèvre à Rouen.

Une navette en cuivre argenté. Une autre navette en cuivre.

(1) M. Delabordë décrit ainsi ce petit livre dans sa « Notice des émaux du Louvre, » p. 121-122, édit; de 1853 : « On rencontrera au Musée de -Rouen un petit livre de prières en argent, qui rentre dans la catégorie des émaux en feuilles d'épargnes et des plaques émaillées sur argent Il se compose de la reliure en argent et de quatre feuilles également en argent. Sur le plat extérieur de la reliure est un émail translucide représentant saint Christophe qui traverse le fleuve avec l'Enfant Jésus sur son épaule,. Son manteau est bleu et la robe de l'Enfant est verte. Au revers ou sur le plat intérieur, on a gravé, ciselé et émaillé le Christ sur la croix entre sa Mère et saint Jean. Le manteau de la Vierge est blanc, sa robe est violette ; l'auréole du Christ est vertej comme celle dans laquelle est fixée la croix : la robe de saint Jean est violette. Sur les quatre feuilles intérieures on a gravé « l'Oraison dominicale, le Symbole des Apôtres et les Dix Commandements. » Ces deux prières en latin. et les Commandements en français.

» On voit sur l'autre plat intérieur de la reliure la Vierge et l'Enfant Jésus ; sur le plat extérieur, saint Michel terrassant le dragon ; ses ailes sont vertes.

» Ce livre a environ 3 centimètres de hauteur. Les émaux ont le caractère français du xvie siècle. »


Un seau à l'eau bénite en cuivre, trouvé à Epouville en 1858 Ce vase, que je crois du xvie siècle, a été donné par M. l'abbé Lambert, curé d'Epouville.

Un bénitier en cuivre fondu ou métal de cloche du XIIle siècle. On lit autour, en caractères du temps :

ASPERGES ME DOMINE

Une jolie sainte Marguerite sur cuivre émaillé par Laudin, émailleur à Limoges ; donnée par M. de La Haye, ancien conseiller à Duclair.

Statue de Vierge en albâtre du xvie siècle.

Coupe en cuivre émaillé du Xvne siècle donnée par M. Deville..

Coquille ou vase en cuivre émaillé du XVIe siècle pour donner le baptême.

Une autre coquille en argent du temps de Louis XIV. On croit qu'elle servit de coquille baptismale..

Enfin et par-dessus tout une plaque en cristal de roche sur laquelle est gravé en creux le « Baptême de Notre-Seigneur.» On croit cette pièce un travail bysantin du IXe ou du xe siècle.

Hauteur, 85 millim. — Largeur, 70 millim. — Epaisseur, 8 millim.

Au-dessus de l'armoire est le buste en bois peint d'un Pape que l'on croit être Alexandre VI, élu en 1492. Ce buste a servi de reliquaire. — A côté est une croix processionnelle en cuivre du XVIIe ou du XVIIIe siècle.

30. Armoire contenant de l'ORFÉ"RERIE RELIGIEUSE du xme au XVIe siècle.

On y remarque principalement : Cinq calices, dont un du xvie siècle, avec sa patène ; deux autres du XIIIe siècle, avec pœuds gravés; un du xviie siècle en cuivre repoussé et doré, et un autre en argent doré,de 1582,Sous le pied de ce dernier on lit :« Ex dono pare(n)tum fris Anth. Languier, Cœlestini, de Senonis. Orate pro eis; Je pèse trois mare e demy, j'ai cousté 45 escus soleil; » Deux ciboires, dont un en cuivre gravé et ciselé du XIVe ou du xve siècle ; l'autre en cuivre doré du temps de Henri IV.

Une monstrance en" cuivre avec émaux et écusson émaillé du xvie siècle.

Un reliquaire en bois du XIIle siècle couvert de lames d'argent doré, provenant de l'abbaye d'Eu.

Un reliquaire en cuivre avec tube de. cristal du xme siècle,


Un reliquaire en argent de forme cylindrique dont le pied est orné d'un écusson en émail Cette pièce du xive siècle renferme un écrit du xvie siècle.

Deux monstrances eu cuivre du XVe ou du XVIe siècle.

Un instrument de paix en fer damasquiné d'argent à poignée mobile, portant sur l'un de ses côtés une inscription arabe en caractères cufiques.

Sur la face antérieure est le monogramme du Christ, et autour on lit en capitales romaines : IN PACE FACTA EST DOMUS DOMINI

M. Pottier croyait cet objet carlovingien ; mais M. Renan, qui l'a vu à Paris, le juge du xive siècle environ.

Un instrument de paix en argent doré du xvie siècle.

Deux cuillers à communion, dont l'une en argent du xvie siècle, et l'autre en cristal de roche avec garnitures d'argent doré du xive siècle.

Deux encensoirs en cuivre des XVe et XVIe siècles.

Bassin en cuivre pour la quête avec image de saint Christophe du XVIIe siècle.

Dèux chandeliers en cuivre du xvie ou du XVIIe siècle.

Un chandelier en cuivre du XIIe siècle, représentant David vainqueur du lion.

Un petit chandelier en cuivre du XIIIe siècle.

Une statuette en cuivre représentant saint Pierre.

Au-dessus de l'armoire sont deux vases de cuivre du xvnc siècle et une TÈTE en bois peint et doré ayant servi de reliquaire. Elle conserve un fragment de crâne humain.

On lit sur le pied du buste ;

SAINT ROMAIN MARTYRE (sic) (DE ROME?) Ce reliquaire provient de la ville d'Amiens et a été donné au Musée par M. Montfort, de Paris. — A côté est une croix processionnelle en cuivre du xvme siècle.

31. Cette armoire contient des IVOIRES sculptés allant principalement du XIIe au xviie siècle.

On y remarque, avant tout, un bas-relief circulaire en ivoire, du BasEmpire, représentant « l'Adoration des Bergers et l'Adoration des Mages. » Ce bas-relief, sculpté sur la circonférence d'une dent d'éléphant, devait former


le corps d'une boîte dont le couvercle et le fond ont disparu. Quelques-uns ont pensé que cette boîte avait pu servir de custode ou porte-hostie dans l'Eglise primitive (1). Des découvertes faites à Grado, en Italie, dessinées et racontées par M. de Rossi dans son « Bulletin d'Archéologie chrétienne (2) », nous font penser que c'était plulôt un ancien reliquaire.

Ce qui nous fait reporter cette pièce très-haut, au ve ou au vie siècle au plus tard, c'est la forme romaine des personnages et la représentation des Mages avec bonnet phrygien (3).

Ce qui parait certain, c'est que cette même boîte, achetée a Paris en en 1838, a été autrefois la propriété des Jésuites de Luxembourg. Le Père Wiltheim l'avait dessinée avec quelques autres. Dans ces derniers temps, le Père Wiltheim a été publié et gravé.

Nous avons connu ce détail, en 1868, par le Révérend Père Raphaël Garrucci, qui est venu exprès à Rouen pour prendre une empreinte de cette même pièce. Déjà la Société des Antiquaires du Rhin, qui siége à Bonn, nous avait demandé un moulage de cette pièce, qui figura avec honneur à l'Exposition universelle de 1867.

Un couvert de livre représentant le « Christ dans sa gloire. » Cette pièce est carlovingienne et peut-être mérovingienne.

Un « tau Il scuplté en ivoire, du xne siècle, provenant de Jumiéges.

C'est une crosse d'abbé du temps de Guillaume-le-Conquérant.

Deux tryptiques du XIIe siècle. L'un de ces deux tryptiques représente, quand il est fermé, une statue de la Vierge en grand relief.

Quatre statues de la Vierge. L'une est du xni" siècle, les autres sont du XVIe. Une de ces statues est d'un seul bloc et pèse 3 kilogrammes. Bien qu'assise, elle mesure 24 centimètres de hauteur.

Deux plaquettes, que l'on croit des instruments de paix, dont une du xve siècle, a dû servir à une confrérie de saint Sébastien. Sur un de ces ins-

(1) En 1846, M. Deville a publié sur cette pièce une note intitulée : « Description d'un bas-relief en ivoire représentant l'Adoration des Mages et des Bergers, » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. XI, p. 131-139 et une planche. — On peut trouver le sujet qui nous occupe sur un sarcophage chrétien reproduit par M. Raoul Rochette dans son « Tableau des Catacombes de Rome, » p 220, pl. V. — Cette pyxide a figuré à l'Exposition universelle de Paris, en 1867. Elle est décrite sous le n° 1,325 du « Catalogue de l'Histoire du Travail et des Monuments historiques, » p. 86

C' - - (2) « Bulletin d'Archéologie chrétienne, » 2e série, VIe année, no 4, p. 176-180.

(3) Sur ce sujet, voir le « Bulletin d'Archéologie chrétienne Il de 1868, p. 94 et 95, et le même de 1869, p. 41, pl. IV, fig. IX et X, et pl. IV, fig. V.


truments est figuré un « Ecce homo, » type de 25 centimètres de haùteur, portant sculpté à haut relief un sujet de chasse au sanglier, d'après Rubens.

Dans le bas de cette armoire, on trouve un grand calice en bois du temps de Louis XIII.

Cette pièce que je crois allemande d'origine paraît avoir été destinée à donner le vin après la communion, comme cela se pratiquait alors dans toute l'Eglise.

On y voit aussi deux statuettes de religieuses sculptées ; un fermoir de chape en pierre dans le style du XIVe siècle. Cette pièce provient d'une ancienne statue de saint. Pierre assis dans sa chaire, qui ornait l'église de Houdetot, près Fontaine-le-Dun.

Au-dessus de cette armoire, sont trois statuettes du xVIe et du xvne siècle.

32. Armoire contenant divers USTENSILES du MOYEN-AGE (cuivre et bronze).

On remarque dans cette armoire : Quatre brocs en bronze, dont un trouvé à Etretat en 1833. L'autre, sans provenance connue, a été donné par M. Froudières. Tous deux doivent appartenir au xive ou au xve siècle.

Les deux derniers viennent des bords de la Béthûne, où ils ont été trouvés en 1864, au-dessous de la chapelle de Trefforest. Ces deux vases du

xve siècle ont été donnés au Musée, en 1871, par M. de Trefforest, ancien magistrat.

Vingt-sept cuillers en cuivre entières et six à l'état de fragments provenant de Criel, des Loges, de Saint-Aubin-la-Rivière, de Mesnil-sous-Lillebonne, de Vieille-Lyre (Eure), de Bracquetuit, de Sommery, de Saint-Waastd'Equiqueville, de Pitres, etc.

Vingt et un chandeliers en bronze, entiers ou par fragments, venant des Loges, d'Yébleron, de Douvrend, de Mesnil-sous-Lillebonne, de Neuvillele-PoIlet, de Thiergeville, de Bures, etc.

Un broc ou buire en bronze, du xive siècle, avec anse et bec fantastiques.

Trois lampes en bronze, à quatre et six becs, avec un godet pendant, Trois fourchettes en fer du XVIIe siècle (1).

(1) Deux de ces fourchettes ont été données par M. Gueroult, de Cau-

debec, et trouvées dans l'Ambion. Les fourchettes de ce genre étaient communes au xvne. Dans un inventaire dressé à Bliquetuit en 1769, oh lit :


Deux chantepleures en cuivre trouvées à Rouen.

Une écumoire et un réchaud en cuivre, avec restes de vaisselle d'étain du Moyen-Age, recueillis, en 1862, sous les fondations d'une maison voisine du « Jardin Solférino, » à Rouen.

Au-dessus de l'armoire sont trois marmites en bronze à trois pieds, venant de Lillebonne, du Val-de-la-Haye, etc.

33. Armoire contenant divers USTENSILES du Mo YEN-AGE et de la RENAISSANCE.

On y remarque : Quatre plateaux et neuf assiettes en étain, venant de Duranville (Eure), où ils ont été trouvés dans un puits, en 1858. Plusieurs portent des noms qui sont probablement ceux des clercs propriétaires de ces vases de métal (1) ; Trois brocs en étain, dont un trouvé à Drumare (commune de Beaumont-en-Auge), également au fond d'un puits. Le second porte la date de 1582; le troisième est du xviie siècle.

Deux écuelles en étain du XVIIIe siècle, à la marque des orfèvres de Rouen.

Trois plateaux d'étain donnés par M. Billiard. On y voit figurer l'empereur d'Allemagne et ses électeurs. On lit sur l'un d'eux : FERDINAND III D. G.

ROM. IMP. s. A.; ces plateaux étaient destinés à présenter.

v Deux plaques de la Renaissance.

Médaillon de la Renaissance.

Grand plateau d'étain du XVIIE siècle ayant appartenu probablement à l'ordre de Malte.

Plaque commémorative de la pose de la première pierre d'une maison.

Le milieu forme une croix avec les deux noms : BIGOT et DE PARDIEV. Autour de cette croix on lit : SVB HOC SIGNO TVTA. Autour du cercle on lit en deux lignes : « D. 0. M. gratiâ et intercess, B. M. V. et S. S. Batholomœi et Guille domvs hœc œdificat manebit anno 1645 » De l'autre côté de la plaque sont les armes des Bigot, autour desquelles on lit : « Guill. Bigot D. de la Turgère et de Graveron et aliorvm et Mar. de Beavliev conjvges et Gvill. Bigot

« Vendu deux fourchettes de fil de fer. » Dans un autre inventaire, dressé la même année et au même endroit, on lit : « Trois plats d'étain. deux fourchettes en fer de Rechard (sic) (fil d'archal). » La fourchette ne se trouve pas dans l'antiquité.

(1) Une note sur ces vases, avec leur reproduction par la gravure, a été publiée par M. Métayèr-Masselin, dans le « Bulletin monumental, » de M. de Caumont, t. xxvii, p. 425.


filivs construvxére et hvnc lapidè posvère. » Au bas des armes : In hoc signo florebunti »

34. Reliquaire en forme de bras qui renferma autrefois un OSSEMENT du BRAS de SAINT SAENS.

Cette châsse, depuis longtemps hors d'usage, n'a pas moins d'un mètre de hauteur, bien qu'il y manque un doigt. Elle est en bois de chêne, recouverte d'une légère lame d'argent imitant les plis d'une aube parée. Les doigts sont dans l'attitude de la bénédiction.

Le revêtement d'argent est bordé des deux côtés par une lame dorée du XIIIe siècle, comme le reste du- reliquaire. Des cabochons et des verroteries de toutes couleurs décorent le corps et la bordure de la manche. Des filigranes encadrent les verroteries et les médaillons. Les médaillons en émail de Limoges sont au nombre de neuf. L'un d'eux représente le buste du saint abbé Sidonius, patron et fondateur du monastère. Au milieu du bras, on voit sur un côté une ouverture destinée à laisser voir la relique.Cette ouverture se ferme à l'aide d'une plaque dorée et gravée. Cette gravure représente saint Saëns crossé et mitré sous une arcade du xve siècle. Ce reliquaire, aujourd'hui vide, a été offert en 1871 au Musée d'Antiquités de Rouen par M. le curé et la fabrique de Saint-Saëns.

Sa description a été écrite par M. Daréel dans le t. II des « Bulletins de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, » p. 170.

35. Autre reliquaire en forme de bras, en cuivre repoussé et argenté.

Ce reliquaire, acheté àParis par M. Deville, est estimé par lui remonter au XIIIe siècle. Nous le considérons en effet comme voisin de cette époque. Le bras est décoré de couleurs et la main est dans l'attitude de la bénédiction. Il pose sur un socle en orfévrerie de cuivre doré. Cette base manque au précédent. Nous croyons qu'il provient d'une église où il dut servir à donner au peuple la bénédiction. Les deux reliquaires qui précèdent sont accompagnés de six vases d'autel du XVlle siècle, en cuivre repoussé et argenté. Près de là est une croix processionnelle du xvne siècle.

36. MODÈLE de l'église Saint-Maclou de Rouen.

Ce modèle, chef-d'œuvre d'adresse et de patience, nous offre la représentation de la jolie église de Saint-Maclou, dans son état complet et primitif, tant extérieurement qu'intérieurement et dans ses petits détails. Il est en pâte de papier, dit papier mâché, et en bois.


La tradition veut qu'il ait été exécuté par un prêtre attaché à l'église de Saint-Maclou, qui aurait passé, dit-on, dix années à le faire. C& qui est certain, c'est que son exécution remonte à trois siècles au moins, puisqu'on y voit figurer les portes primitives de l'église, qui furent remplacées, vers 1540, par les belles portes sculptées en bois, dues au ciseau de Jean Goujon, qu'on admire encore aujourd'hui.

Hauteur, jusqu'à la pointe de la flèche, 95 c.

Le SOCLE, qui supporte le modèle, est composé de panneaux en bois de chêne, sculptés dans le style gothique de la fin du xve siècle.

Dans son « Histoire de l'Eglise et de la Paroisse de Saint-Maclou de Rouen, » page 15, M. l'abbé Ouin-Lacroix, qui a été secrétaire général de la grande aumônerie de France, n'hésite pas à reporter à l'année 1520 le modèle qui nous occupe, et il l'attribue au vicaire de la paroisse ; il affirme qu'en 1720 cette pièce était en la possession de M. Lenormand, curé de Saint-Sever et ancien vicaire de Saint-Maclou. Toutefois ce petit édifice revint plus tard en la possession de la paroisse, car en 1835, dans un moment de détresse, M. l'abbé Grésil, alors curé, crut devoir l'aliéner pour la somme de 800 fr. Toutefois il ne l'aliéna qu'en faveur du public. Il le céda au Conseil municipal de Rouen, qui, à son tour, l'offrit au Musée départemeutal d'Antiquités.

Au-dessus de cette montre on voit un MODÈLE en fer, réduit au douzième, de l'ancienne croix de la flèche de la Cathédrale de Rouen, incendiée par le feu du ciel en 1822.

Ce modèle a été exécuté, et donné au Musée, par M. Lefoyer, maître serrurier à Rouen.

37. Ancien TABERNACLE en bois sculptè, découpé à jour et se terminant en forme de clocher octogone.

Cette jolie sculpture, des premières années du xvie siècle, vient de l'église du Vié-Rouen-sur-Seine, près Saint-Etienne-du-Vauvray (Eure).

Il est supporté par une base de lutrin en bois, aussi du XVIe siècle.

38, 39 et 40. Montres contenant des MÉDAILLES gauloises, gallogrecques et gallo-romaines en or, électrum, argent, potin et plomb.

La série des monnaies gauloises du Musée de Rouen est une des plus considérables qui existent.

Elle compte près de sept cents pièces, dont environ cent en or ou électrum, deux cent quatre-vingt-seize en argent, haut et bas-titre, et environ


trois cents en bronze, potin et plomb. Des étiquettes, placées sous les pièces, indiquent le lieu de provenance lorsqu'il est connu. Plusieurs de ces pièces proviennent de la Normandie, notamment de Lisieux, d'Evreux, de Brionne, d'Avranches, de Louviers, de Lyons-la-Forèt, des Andelys, de Triquerville (Eure), de Couville (Manche), d'Elbeuf, de Caudebec-lès-Elbeuf, de Limésy, de Pavilly, d'Ectot-lès-Baons, d'Yvetot, de Caudebec-en-Caux, de Cailly, de Doudevijle, de Cany, de Bellençombre, de Saint-André-sur Cailly d'Yquebeuf, près Cailly, de Roncherolles-en-Bray, de Fallencourt, de Vattierville, de Fécamp, de Normanville, de Mortemer-sur-Eaulne, de Saint-Saire, de Neufchâtel, de Lillebonne, d'Aumale, de la forêt de Brotonne, du Bois-l'Abbé, près Eu, et de Sainte-Beuve-Epinay (Seine-Inférieure).

Dans la montre qui porte le n° 38, on remarquera seize rouelles en plomb, qui sont considérées par beaucoup de personnes comme des monnaies primitives. Il y en a huit autres qui ont été données en 1874 par M. l'abbé Desnoyers, vicaire général d'Orléans. Ces pièces ont été trouvées en abondance dans la Loire au pont d'Orléans.

Dans la montre qui porte le n° 39, on voit en haut quatre lingots d'argent et vingt-six monnaies taillées dans le même métal. Ces lingots et ces pièces proviennent d'un trésor trouvé à Goutrens (Aveyron). Ces pièces portent le différind des Volsques-Tectosages qui habitaient Toulouse et les environs.

41, 42 et 43. Montres contenant une suite de MONNAIES royales de France, en or, argent et cuivre.

Les monnaies mérovingiennes sont au nombre de dix-sept en or et de quatre en argent. Ces dernières ont été trouvées à Envermeu en 1853 (1).

Quelques tiers de sol d'or ont été trouvés à Lucy (2), à Yvetot, à Rouen, à Arques, etc. — Quelques-uns d'entre eux ont été frappés à Rouen et à Bayeux.

Les deniers carlovingiens en argent sont aur nombre de vingt. Il y a

(1) Sur les monnaies franques, en argent, trouvées à Envermeu, en 1853, consulter : « Description de cinq Monnaies franques inédites trouvées dans le cimetière mérovingien d'Envermeu, précédées de Considérations hist. sur les Systèmes Monét. en usage chez les Francs, aux ve et vie siècles, » par M. Thomas, in-8° de 45 p., avec 1 pl. Dieppe, Delevoye, 1854. — « La Normandie souterraine, » par M. l'abbé Cochet, ire édit., p. 353 à 897 ; 2e édit., p. 357 à 363.

(2) Sur les cinq triens, en or, trouvés à Lucy, en 1851, consulter: « Note sur cinq Monnaies d'or trouvées dans le cimetière mérovingien de Lucy, près Neufchâtel, en 1851, » in-8° de 8,p. et 1 pl. Rouen, Péron, 1852.

- « Revue de Rouen, » année 1852, p. 203-220. — « La Normandie

souterraine, « 1" édit., p. 247-252 ; 2e édit., p* 299-304.


des deniers de Oharlemagne et de Louis-le-Bègue, des deniers et oboles de Charles-le-Chauve frappés à Rouen. La seconde race est représentée ici avec très peu de lacunes.

La série de la troisième race y est presque complète On y remarque un royal en or de Charles V, un salut d'or de Charles VI, des gros en argent de Henri VI, comme roi de France, un double Henri II en or, un pied-fort de France de Henri IV, un pied-fort de quart d'écu de Louis XIII, etc.

44. Montre contenant des MONNAIES ducales et royales, normandes et anglo-normandes.

Nous citerons, parmi ces pièces, des deniers en argent : des Richards, de Guillaume-le-Conquérant, de Guillaume- le-Roux, de Henri Ier, de Henri II, de Richard-Cœur-de-Lion et de Jean-sans-Terre. Il y a aussi une monnaie semi-épiscopale du XIe siècle, à la légende de Saint-Romain.

Suite de MÉDAILLES et JETONS en argent et cuivre, relatifs à la Normandie et aux diverses Corporations et Sociétés de la ville de Rouen. La série va du xve auxixe siècle.

45. Assemblage de PAVÉS en terre cuite, dits plombés, à dessins incrustés, du XIIIe siècle.

Ils proviennent de l'ancienne abbaye de Sainte-Catherine de Rouen.

On voit sur ces curieux pavés les léopards de Normandie et les lis de France.

45 bis. Cadre contenant des PAVÉS émaillés, du XVIe siècle, provenant du château deClères. — On y voit les armes des barons de Clères, isolées, puis les mêmes armes accolées avec celles des Brézé. Comme Georges de Clères a perdu sa femme en 1505 et s'est remarié en 1510, cela donne la date de la fabrication.

46. BAS-RELIEF en marbre blanc de style italo-bizantin, du lXe ou du xc siècle.

Il représente le « Baptême de Notre-Seigneur. » On lit au haut en caractères grecs des bas-temps : H BAII - TICIG (1).

(1) Un Baptême de Notre-Seigneur, pareil à celui-ci, provient de la plus ancienne porte de la Cathédrale de Dijon. On l'attribue au XIe siècle ou à peu près.


On pense qu'il a dû décorer originairement une cuve baptismale.

47. BASSIN de fontaine, en plomb , des premières années du xve siècle.

Il est orné de panneaux à meneaux et dais gothiques, au centre desquels alternent des têtes de lion et des anges portant un écusson armorié. De la gueule des lions jaillissait l'eau des robinets.

Longueur, 1 m. 94. — Hauteur, 54 c.

Ce bassin a été déposé quelque temps dans la cour de la préfecture ; il provient du prieuré de Saint-Lô de Rouen.

Sur ce "bassin on a placé une planche qui supporte plusieurs têtes, bas-reliefs et moulages, provenant d'églises.

48. STATUE de saint Roch, en bois peint, du XVIC siècle Cette pièce a été achetée à Dieppe, à la vente Flamand, et donnée par M. Billiard.

49. STATUE de saint Jean-Baptiste, en bois peint, du xvie siècle.

50. BAS-RELIEF en albâtre, du xve siècle, représentant le martyre de sainte Félicité et de ses sept fils.

Ce bas-relief, qui provient d'une ancienne contretable, a été donnée par M. Le Barq de Boutteville, négociant à Dieppe.

51. STATUE de pierre, du xive ou du xve siècle.

Elle représente une « Vierge avec l'Enfant Jésus. » Elle fut jadis cou-verte de peinture. — Elle provient de l'église de Grainville-sur-Ry.

52. STATUE en pierre, du XIIIC siècle, autrefois peinte et dorée, représentant la sainte Vierge et l'Enfant Jésus.

Cette statue a été achetée à la vente de M. A. Pottier, en 1867.

53. CHASSE de saint Sever.

Cette châsse, la seule qui reste aujourd'hui, avec celle de Saint Romain, des nombreux reliquaires du même genre que possédait la Cathédrale de Rouen, avait été donnée à cette église par un de ses chanoines,


Drogon de Trubleville, dont on voit la pierre sépulcrale dans la cour du Musée.

La châsse est en bois de chênè, revêtue de lames de cuivre doré et argenté, à dessins estampés, et garnie de bordures ornées de cristaux colorés. Des roses à six feuilles, empruntées aux armoiries des Trubleville et qu'on retrouve sur la pierre sépulcrale de ce chanoine, garnissent ses huit panneaux. Sur ses quatre portails, sont placées autant de figures d'évêques argentées. Celle de saint Sever, qui est dorée, occupe le faîte central de la châsse.

Ce reliquaire, qui avait été dépouillé d'une partie de ses ornements et abandonné pendant de longues années (1), a été restauré sur les indications existant à la châsse elle-même, et d'après la description qu'en ont laissée les historiens de la Cathédrale.

Sur le plateau de la châsse est gravée, en caractères du temps, cette inscription :

« Han cassam dedit Drogo de Trublevill. gloriose virgini Marie, in qua positum est corp. beati Severi et brachia sanctorum Supplici Germani Melagni : hos ego Drogo, precor, ut me sic vivere, precor ne dapner donet et me pfata (præfata) coronet. »

Traduction.

« Drogon de Trubleville a donné à la glorieuse vierge Marie cette châsse, dans laquelle ont été placés le corps de saint Sever et les bras des saints Sulpice, Germain et Malaigne. Moi Drogon je les prie qu'ils me fassent vivre, je les en prie, de manière que je ne sois pas damné et que la susdite (vierge) me gratifie et me couronne. »

Sur le listel, au-dessous, on lit, sur trois des côtés, les mots suivants : S. Severus.. Sanctus Stefanws. S. Suplicius.

(1) On n'apprendra pas sans étonnement qu'au siècle dernier cette châsse n'appartenait déjà plus au trésor de la Cathédrale. En 1787 elle était la propriété de M. Potterat, seigneur d'Emendreville (aujourd'hui St-Sever).

A l'époque dont nous parlons, elle passa, ainsi que la seigneurie, entre les mains de M. Elie Lefebure de Canteleu, dont les fils en ont fait don au Musée, en 1835. Il est probable que cette belle châsse avait quitté la Cathédrale en 1562, l'année des troubles et du pillage occasionnés par la Réforme.

Toutefois, dom Pommeraye assure que de son temps cette châsse figurait aux processions des Rogations. « Histoire de l'Eglise Cathédrale de Rouen, » p. 78-80.


Parmi, sont écrits ces deux versets du Psalmiste :

Domine, dilexi decorem domus tue Ne pdas perdas) com (sic) impiis animam meam.

L'âge de ce précieux monument, que nous fixons aux dernières années du XIIe siècle, se trouve confirmé par le nom de Richard-Cœur-deLion, « rex Ricardus, » qui se lit sur le listel du plateau. On sait que ce piince régna de 1189 à 1199.

Ce reliquaire, qui affecte la forme d'une église eu croix, a 1 m. 06 de long sur 48 c. dans sa plus grande largeur. Sa hauteur, jusqu'à la crête du toit, est de 62 c.

Il a çté donné au Musée par MM. Ch. et Ant.-Elie Lefebure, de Rouen.

Le SOCLE, en pierre de Caen, sur lequel il est placé, a été exécuté sur le modèle des entrepieds ou montants du portail des Libraires de la Cathédrale de Rouen. Les seize petits BAS-RELIEFS qui y sont encastrés, ont été moulés sur les mêmes entrepieds.

M. Deville a donné le dessin et la description de cette châsse de saint Sever dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, » année 1836 (1).

54. GROUPE de pierre représentant sainte Anne apprenant à lire à la sainte Vierge.

Découvert à Monville et donné par M. le baron de Monville.

55. Deux PAREMENTS d'autel, en étoffe décorée de jais, du XVIIIc siècle.

5G. STATUE de pierre, du XVIC siècle, représentant sainte Catherine avec tous ses attributs.

57. BAS-RELIEF en albâtrc, du XyC siècle, que nous croyons représenter le Martyre de saint Thomas de Cantorbéry.

58. STATUE de bois, du xvnc siècle, représentant l'apôtre saint André.

(1) A. Deville, « Notice sur la châsse de saint Scver dans les Mém.

de la Soc. des Antiq. de Normandie, » t. X, p. 340-368. Cette brochure de 33 p., in-8", avec 2 pl., a été tirée à part, à Caen, chez Hardel; en 1837.


59. BAS-RELIEF en albâtre, duxvc siècle.

Sujet inconnu, dit M. Deville.

On croirait volontiers voir les anges allant avertir le patriarche Lot dans Sodome.

60. CROIX sculptée, en pierre, du xvic siècle : sur la face antérieure, Jésus en croix, ayant à ses pieds les Saintes Femmes; sur la face opposée, la Vierge tenant l'Enfant Jésus dans ses bras ; sur le fût de la croix, on remarque un saint martyr dont le corps, retenu par un entrave, présente les épaules percées par des clous. C'est saint Quentin.

Il est probable que cette croix provient du cimetière d'une église dédiée à Samt-Quentirr. On croit qu'elle vient du département de l'Eure. Elle a été donnée au Musée par M. Fr. Reiset.

61. PIERRE et INSCRIPTION tumulaire, du xve siècle, provenant du cloître des Emmurées de Rouen.

On voit figurer sur la dalle le Christ en croix entouré de sa sainte Mèré et de Saint-Jean, son disciple Au pied de la croix sont deux religieuses à genoux.

OA lit au bas l'inscription suivante r CYGISSENT VÉNÉRABLES RELIGIEUSES DE CEST NOTABLES MONASTÈRE SEURS JEHE(N)NE MARGUERIES ET KATHERINE BOQUET LESQ(UE)LLES POR LA RÉÉDIFICACIO(N) DU CLOISTRE ONT FAIT FAIRE LES DEUS PILLIERS DE CHI DE VA(N)T ET TRESPASSERE(N)T LA DITE JEHE(N)NE LE XIXe JOUR DE AVRIL ; L'A M. GCCC LU ET LA DITE KATERINE LE XVIIIE JOUR DE MARS L'A M CCCC LI. PRIES DIEU POUR ELLES.

Cette inscription, remarquable par la beauté des caractères, était placée dans le cloittè, vers l'angle de la galerie regardant l'ouest/-— Elle a été donnée au Musée par le et Génie militaire. »

Hauteur de la pierre, 97 c.- Largeur, 70 c.

62. INSCRIPTION tumulaire (Anne Le Viguereulx, religieuse eHiimrrée de Rouen, décédée en 1483.

Cette pierre provient, comme la précédente, du cloître des Emmurées, et elle a été également donnée par le « Génie militaire. »


On Ht sur cette pierre : CY DEVANT mST HONORABLE ET DÉVOTE RELIGIEUSE SEUR ANNE LE VIGUEREULX FILLE DE JEHAN LE VIGUEREULX JADIS BOURGEOIS DE ROUEN DE LA PAROISSE DE SAINT LO LAQUELLE FUST VESTUE EN CE MONASTÈRE L'A MIL CCCC IIIIXX ET TROYS LE XXc jor D'AVRIL ET TRESPASSA EN DIT AN LE XXIIE JOr D'OCTOBRE ET DE LA DITE RELIGIEUSE EST DEMOURÉ EN CESTE ÉGLISE CENT SOVS DE RENTE A TOUJORS ET AULTRES BIENS. PRIES DIEU l'Or ELLE.

03. PIERRE tumulaire, de 1464, provenant de l'église de Freneuse, près le Pont-de-l'Arche.

Le défunt, conduit par son patron, est agenouillé devant la Vierge qui tient le corps de Jésus-Christ sur ses genoux. On lit au bas l'inscription suivante: CY DEVANT GIST NOBLE HOHE JACQUES FILLIEUL ESCUIER Sr DE FRENEUSE LEQrEL TRESPASSA L'AN MIL CCCC L. XIIII LE XXIIE jor D'OCTOBRE PRIES POl" LUY.

04. INSCRIPTION tumulaire sur marbre blanc, donnée par M. Bion, maître de pension à Normanville, qui assurait l'avoir recueillie dans les ruines d'une vieille église ou chapelle.

CI DEVANT GIST LE CORPS DE MESSIRE HUGUES Sr PATRON DE NORMANVILLE , CLIPONVILLE, AUSSEVILLE, STC MARGUERITE ET AULTRES DÉPENDANCES DÉCÉDÉ EN CE JOUR DU Ille JOUR DE Xbl"e AXNO DOMINI icc VC xx c III (1584) REQUIESCAT IN PACE.

Hauteur de la pierre, iS c.- Largeur, 30 c.

65. PIERRE encastrée dans la muraille, portant cette inscription, en caractères du XIIe siècle.

ASTRONOMJA Les lettres ont 18 centimères de hauteur.


Cette pierre, qui devait accompagner un cadran solaire., était placée dans le mur méridional de l'ancienne tourelle carrée du porche de la Cathédrale de Rouen, qui est adossée à la tour de Beurre. Elle était masquée sous des constructions postérieures.

66. STATUE de pierre, du xive siècle, représentant une Vierge sage tenant une lampe à la main.

Elle provient de la Cathédrale de Rouen. Le cul de lampe en pierre du xvie siècle sur lequel elle est posée provient de l'ancienne chapelle de Sainte-Venisse (Véronique) au Boisguillaume, et a été donnée par M. Delaquérière.

67. Quatre SOCLES et STATUES moulées, au Portail des Libraires, à la Cathédrale de Rouen. Les images représentent des Vierges folles, les lampes renversées.

68. CHAPITEAUX de pierre, de la Renaissance.

Ils proviennent du chœur de l'église de Saint-Martin"sur-Rènellc, démolie vers 1861.

69. Deux BAS-RELIEFS en albâtre, du xive siècle.

L'un représente la Sainte-Face accompagnée de saint Pierre et d'un - saint évêquë, de sainte Catherine et de sainte Avoye, et puis d'une Résurrection et d'une âme emportée par les anges. Le sujet du second bas-relief, passablement mutilé, est plus malaisé à déterminer, bien que l'on y reconnaisse clairement le Sauveur du monde derrière lequel est saint André.

Ces deux morceaux ont été donnés par M. Groult, docteur-médecin à Rouen.

Au-déssus du no 70 et au- dessous du n° 67, sont deux Moulages en plâtre, provenant du cabinet de M. E.-H. L. (Langlois), et qui représentent la Fuite en Egypte et te Massacre des Saints Innocents.

70. Ginq BAS-RELIEFS en albâtre, rehaussés de couleurs.

Ces bas-reliefs, qui représentent des Actes de la Passion de NotreSeignetfr (l'Arrestation au Jardin des Olives, la Flagellation, le Crucifiement, la Mise au Tombeau, la Résurrection), sont du xve siècle et proviennent probablement de quelque ancien rétable. Le Musée les a achetés, en 1832, à l'église de Rouvray, près Forges-les-Eaux.


71. Cinq BAS-RELIEFS en albâtre, représentant Jésus saisi par les Juifs au Jardin des Oliviers, Jésus mourant sur la croix, Jésus descendu aux enfers, représentés par la gueule d'un dragon, Jésus sortant du tombeau, et, enfin, un Jugement dernier

Ces bàs-reliefs, qui proviennent probablement d'une ancienne Passion du XIve ou du xve siècle, étaient autrefois dans l'église de Saint-Denis-surScie, canton de Tôtes.

"72. MOULAGE en plâtre du COUVERCLE en bois du baptistère actuel de l'église Saint-Romain de Rouen, autrefois dans celle de Saint-Etienne-des-Tonneliers de la même ville.

Ce couvercle appartient à la Renaissance. Le moulage a été acheté en 1854 de M. Hipp. Bellangé, directeur du Musée de peinture.

Ce baptistère, fait en 1500, représentait toute la vie de Notre-Scigneur. Il a été brisé par les calvinistes en 1562. On n'en a pu sauver que le couvercle, dit Farin, « Hist. de Rouen, » t. II, p. 78.

Vieux. La BASE de pierre qui le supporte vient, dit-on, de Saint-Cande-leVieux.

73. BOISSEAU étalon, en bronze, de l'abbaye de Jumiéges, exécuté en 1570 (1).

Sur la frange supérieure de ce boisseau est gravée cette inscription : BOYSSIAU. DES. RELIGIEVLX, PRIEVR. ET. COVVENT. DE.

LABBAYE. DE. JUMIEGES. POVR. SERVIR. DESTALLON. EN.

LEVR. MARCHES. ET. BARONMES. DE. DVRCLER. ET. JUMIEGES.

SUIVANT. LARREST. DE. LA. COURT. DE. PARLEMENT. DU.* QUATRIESME. DE. FEBVRIER. MIL. V. CENS. SOYXANTE. ET. DIX.

Au fond du boisseau, sur sa panse et sur la frange, sont sculptées les armes de l'abbaye de Jumiéges.

Le receveur de l'abbaye de Jumiéges, à Duclair, ayant employé de fausses mesures, et, par suite, ayant été condamné à être pendu (sentence qui reçut son exécution), l'abbaye fit faire, en 1570, ce boisseau, pour servir d étalon et être déposé à Duclair, d'où il est passé dans ce Musée.

(1) « La Société savoisienne d'Histoire et d'Archéologie # a publié dans ses Mémoires, t. XII et p. 58, un vase italien en bronze ayant deux ajjses" et qui ressemble beaucoup à celui de Jumiéges.


Il contient 26 litres 93 cent. Ce vase est du.plus beau style et rappelle l'art antique.

74. Deux ROSACES en pierre sculptée, du xve siècle.

Ces deux belles pièces sont peintes et présentent des écussons On les a détachées de l'ancienne église de Saint-Etienne-des-Tonnelicrs de Rouen.

Elles ont été données au Musée par MM. Paul et Gustave Coulon; de Rouen.

— Ces écussons sont ceux des Leroux, sieurs du Bourgtheroulde, d'Aumale, d'Acquigny, etc.

75. CLEF de VOUTE en pierre, du XVIC siècle, provenant de l'ancienne église Saint-Herbland de Rouen.

76. CHAPITEAU de pierre, du xvie siècle, provenant de l'église SaintPierre-l'Ilonoré de Rouen, démolie en 1842.

77. Trois SOCLES en pierre sculptée, du XVIC siècle, provenant de l'ancienne église Saint-Lô de Rouen.

78. CLEF de VOUTE en pierre, du xvie siècle, provenant d'une ancienne église de Rouen.

79. BAS-RELIEFS en pierre, du xive ou Xve siècle, provenant de l'église d'Etretat, où ils ont été trouvés en 1840. Ils étaient enterrés sous le clocher, qui, à cette époque, fut dallé en asphalte par la bienveillance de M. Vitet. Ils provenaient d'une

ancienne Passion qui,- probablement, formait rétable, ici comme ailleurs.

Ceux qui survivent représentent le « Baiser de Judas au Jardin des Olives « et une « Résurrection. » Après avoir figuré longtemps encastrés dans l'ancien porche, ils ont été recueillis par M. E. Bligny, qui en a fait don au Musée.

80. Dossier de CHAISE épiscopale.

Le fond présente un saint Antoine du Désert, sculpté sur marbre en très bas relief. L'image est encadrée dans. une mosaïque aussi en marbre, à laquelle on donne le nom « d'opus Alexandrinum. » On considère cette pièce comme appartenant au Bas-Empire erec.


81. FRAGMENT de mosaïque bysantine représentant une tête de femme, sur fond d'or, et provenant de la basilique de SaintAmbroise, à Milan.

On attribue ce travail au vue ou au vme siècle.

82. FRAGMENT d'une mosaïque en marbre du Bas-Empire, rapporté de Rome par un officier du corps expéditionnaire.

83. ECUSSONS sculptés sur pierre, du xve siècle, provenant d'églises.

L'un d'eux, sculpté sur marbre blanc, est un fragment de bénitier qui présente les armes d'Antoine Bohier, abbé de Saint-Ouen.

Ce morceau a été donné par M. Hilaire de Néville.

84. BAS-RELIEF en albâtre, représentant une âme reçue au paradis.

85. BAS-RELIEF en albâtre peint, représentant Jésus mis au Tombeau.

86. BAS-RELIEF en bois, du XVIIe siècle, représentant Notre-Damedes- Douleurs.

87. Deux STATUETTES de pierre, représentant des personnages couronnés jouant de la harpe et du psaltérion.

Ces statues viennent de l'ancienne abbaye de Saint-Wandrille.

88. Beau CHAPITEAU en pierre, du xiie-xmc siècle.

Sur chaque face il est décoré de palmes, et à chaque angle saillissent des griffons ailés, à tête de femme. On pense que ce chapiteau vient de l'abbaye de Saint-Denis et qu'il a été donné par M. Pottier.

89. CHAPITEAU en pierre, sculpté à palmes, du xie siècle, trouvé dans les fondations de la tour Saint-Romain de la Cathédrale de Rouen.

Déposé au Musée par les soins de feu M. Alavoine, architecte de la Cathédrale.

Hauteur, 24 c. — Largeur en dessus, 44 c.


90. CHAPITEAU en pierre, du XIVe siècle, représentant deux personnages à genoux, deux moines peut-être.

Ce morceau provient de l'église de Saint-Pierre-l'Honoré, démolie en 1842. — Il a été donné au Musée par M. Rouvallon.

91. MASCARON en pierre, du XIIIe siècle, provenant de la Cathédrale.

92. SCULPTURE sur pierre, du XUIe siècle, représentant Nabuchodonosor changé en bête.

Cette pierre, qui' provient de la Cathédrale,, était placée entre le Portail de Saint-Jean-Baptiste et la tour Saint-Romain, où elle servait d'arêtier.

93. Deux CHAPITEAUX romans du XIe ou du xnc siècle.

94. CHAPITEAU en pierre, de l'église Saint-Gervais de Rouen.

On fait remonter ce chapiteau au ve siècle, à l'église bâtie par saint Yictrice.

Il a été trouvé en 1838 lors de la construction de l'aile méridionale.

95. CHAPITEAU en pierre, du palais des ducs de Normandie à Lillebonne, aujourd'hui détruit.

96. CHAPITEAU en pierre, du xe siècle, provenant de l'ancienne chapelle de Saint-Valéry, àEtretat.

Offert au Musée, en 184.2, par M. l'abbé Cochet.

97. Deux FRAGMENTS de frises, en pierre, du xvic siècle, provenant de l'église de Saint-Cande-le-Vieux.

Donnés par M. Delaquérière.

98 et 99. Deux CHAPITEAUX en pierre, superposés, provenant du cloître de l'abbaye de Saint- Cqeorges-de-Bocherville.

(XIIe siècle.) CHAPITEAU, quadruple accouplé, couvert de BAS-RELIEFS divisés en sept sujets ou tableaux, dans l'ordre suivant : « L'Annonciation, la Visitation, les Couches de la Vierge, les Bergers, l'Enfant Jésus au berceau, Hérode et le Massacre des Innocents, la Présentation au Temple. «


Il a été décrit et dessiné par M. Dcvillc, dans son « Essai hist. et dcscrip. sur l'église et l'abbaye de Saint-Georges-de-Bochcrvillc, 9 p. 16, pl. III bis, nO 2.

Hauteur, 26 c.

Donné par M. Auguste Leprevost.

CHAPITEAU gémellé, représentant une suite de musiciens faisant danser une « Jongleresse. » Les instruments dont ils jouent sont : la harpe, le violon, l'organistrum, le psaltère, la lyre d'amour, le syrinx ou flûte de Pan, la vielle, la cythare et le tintinnabulum ou carillon Ce bas-relief, justement célèbre, a été dessiné et décrit dans plusieurs ouvrages, notamment dans le « Voyage en Normandie, » de Dawson Turner, dans les « Monuments français inédits,» deWillemin, dans « l'Histoire de l'abbaye de Saint-Georges-de-Bocherville, •» de M. Deville, et dans les « Mémoires de la Société royale de Douai, » par M. de Coussemaker (1).

Il provient du cabinet de M. E.-H. Langlois.

Hauteur, 27 c.

Le fùt qui supporte ces deux chapiteaux a été restitué d'après ceux encore existants à la Salle capitulaire de l'abbaye de Saint-Georges-deBocherville, dont ils faisaient partie.

100. CHAPITEAU gémellé roman, du xie siècle.

101, 102, 103 et 104. BAS-RELIEFS en albâtre, des xvc et xvie siècles.

Le n° 101 est de la fin du xvie siècle. Il représente la Vierge dans sa gloire et provient du cabinet de M. E.-I Langlois.

Le n° 102 est du xve siècle et provient de l'ancienne abbaye du MontSainte-Catherine. M. Deville croit y reconnaître l'allusion à une visite qu'une tète couronnée avait faite à l'abbé du monastère. « Derrière le roi, dit-il, est son argentier : ce qui fait présumer que la visite a été suivie d'une donation.)) Pour nous, nous serions plus porté à y voir une allusion au privilège de la Fierte ou à la délivrance d'un captif par saint Romain. Cette pièce a été donnée par M. Cheuvreux, de Montigny-lès-Rouen.

Le n° 103 est aussi du xve siècle, et il représente « Jésus portant sa Croix. » Il provient du maître-autel de l'église du Tronq, près Louviers.

Il a été donné par MM. Bourdon, du Tronq, et Chérot, de Paris.

(1) « Ce Monument, dit M. de Coussemaker, par la réunion et la variété des instruments qui y sont figurés, peut être regardé comme le morceau de sculpture du Moyen-Age le plus curieux et le plus intéressant qui soit à présent connu. »


Le no 104 est également du xve siècle, et il représente « une Assomption. » Il a été donné par M. Vautier, du Mesnil-Esuard.

105. SCULPTURE sur pierre, du XVIe siècle, représentant une tète sur un oreiller.

Elle dut faire partie d'un groupe représentant le « Trépassement de la Sainte-Vierge. »

Elle provient de l'ancienne église dCailiouvillp, près Saint-Wandrille.

106. Deux grandes CLEFS de voûte à rosace, en pierre, rehaussées de dorure et de couleurs.

Elles ornaient deux des premières travées du berceau de la nef de la Cathédrale de Rouen, vers la lanterne centrale. En 1813, elles ont été déplacées comme menaçant ruine. Les quatre autres ont été récemment encastrées dans la façade nord de la cour du Musée.

Celle qui décorait la première travée, sur laquelle on voit l'agneau tenant le guidon, porte l'inscription suivante, qui est gravée en creux dans la pierre : DVRANDs : ME FECIT : Durand m'a fait.

Ce nom, qu'on pourrait prendre, au premier abord, pour celui du sculpteur qui a orné cette clef de voûte, doit être le nom de l'artiste auquel on doit la construction des voûtes de la nef de la Cathédrale, au commencement du XIIIe siècle.

107. PERSONNAGES drapés, en pierre, du XIIe siècle. (Le haut du corps manque.) Le tabouret sur lequel ils sont assis, est garni d'un riche coussin.

Une des figures tient la harpe en main. Ces statues, dont le style a le plus grand rapport avec le Portail de Saint-Jean-Baptiste à la Cathédrale de Rouen, proviennent de ce grand édifice. Elles ont été trouvées dans les murs qui soutenaient la tour centrale, laquelle appartient à l'ogive primitive. Ces pierres y étaient entrées comme blocage et ont été enlevées au moment où l'on a assis la flèche de fonte. M. Deville, qui croit à une reconstruction totale de la Cathédrale au commencement du XIIIe siècle, considère ces pierres comme des épaves de l'incendie de 1200.

108. MOULAGES de quatorze Bas-Reliefs, en pierre, du xive siècle, qui décorent le Portail des Libraires à la Cathédrale de Rouen.


On y remarque surtout les scènes de la « Création du monde. »

109. FRAGMENT d'un Pavage à incrustation, du xe, du xie ou du XIIe siècle, provenant de la Chambre aux Clercs, ancienne abside romane de l'abbaye deSaint-Ouen de Rouen.

Ce morceau a été donné par M. le curé de Saint-Ouen.

HO. PLAQUE de CHEMINÉE en fonte armoriée du xvnc siècle. Ces armes appartiennent- à la famille des Voysin, sieurs de Quenonville, de Champ-Iliroult, de Neufbosc, etc. (1)

111. EPI en terre cuite, de l'époque de la Renaissance, provenant d'un manoir normand situé entre Lisieux et Pontl'Evêque.

Cette belle pièce, haute de près de 2 m., est en terre de Manerbe, près Lisieux, et paraît sortir de ces ateliers de fabrication dont les produits sont devenus célèbres. Le Musée céramique de Sèvres (2) et les amateurs se disputent à présent la possession de ces épis. — Celui qui nous occupe se compose de plusieurs pièces nuancées de diverses couleurs. Le tout se termine par une colombe que surmontait une girouette blasonnée. — Ce curieux produit de la céramique normande a été généreusement donné au Musée, en 1868, par M. Delaunay, dessinateur et peintre, qui l'a rapporté lui-même du département du Calvados.

A propos de cet épi, nous rappellerons un article du « Magasin pittoresque, » de 1864, p. 148 et 149 La pièce reproduite par ce Recueil a la plus grande analogie avec la nôtre. L'épi que représente le « Magasin pittoresque » provient, dit-on, de Falaise. M. Pottier regardait comme un des auteurs de ce genre de monument le nommé Abaquesne, qualifié de Figulus dans une chronique de 1549. M. de Caumont a gravé dans le tome XXXIV, P. 193, de ses « Congrès archéologiques, » un bel épi en terre cuite émaillée qui se voit à Pontfol (Calvados).

112. CHAPITEAUX romans provenant de l'ancienne chapelle du prieuré de Notre-Dame-du-Bosc, située près du Neubourg.

(Eure.) Donnés par M. G. Grandin, d'Elbeuf.

(1) Ces armes ont été peintes avec des couleurs fausses.

(2) Voyez le no 6,361 du catalogue de cet établissement.


113. PIERRE gravée reproduisant une croix grecque, trouvée en 1871 dans une tombe du jardin de Saint-Ouen. Cette tombe était du XIe ou XIIe siècle.

114. MOULAGE de deux miséricordes de stalles, provenant de l'ancienne église Saint-Etienne-des-Tonneliers.

Ces miséricordes sont en bois et du xve siècle. L'original existe encore.

115. TÊTE en pierre, coiffée d'une tiare et rehaussée de couleurs.

Cette tête, du xve ou du xvie siècle, doit être celle du Père Eternel.

Elle a été donnée par M. Billiard.

116. TÊTE en pierre, d'un chevalier du xve siècle, trouvée dans le grand puits du château de Longueville.

Cette tête donnée par Mme Lainé, propriétaire du château, est considérée comme celle de Duguesclin, qui fut comte de Longueville à la fin du XIVe siècle. Cette tête provient d'une statue debout et non d'une statue sépulcrale. Or, nous savons qu'en 1468, le bastard de Dunois étant comte de Longueville; commanda trois niches pour encadrer les statues de trois comtes de Longueville, qui étaient dans l'ancien prieuré de Sainte-Foy. Ces comtes représentés étaient Bertrand Duguesclin, La Hire et lui-même. Cette tête enfin, le seul débris qui subsiste de ce groupe artistique, appartient donc à un des trois chevaliers que nous venons de nommer.

117. STATUETTES du xve siècle, représentant saint Pierre et saint Paul.

118. FRAGMENT de bas-relief, en albâtre, duxvc siècle, représentant la mise au tombeau.

Ce morceau vient d'une ancienne « Passion Il de l'église de SaintMartin-Osmonville. Cette petite pièce a été donnée par M. Blot, peintre à Saint-Saëns.

119. Autre FRAGMENT de bas-relief, aussi en albâtre, représentant la naissance de la sainte Vierge.

120. BAS-RELIEF en albâtre, du xivc siècle, représentant la Vierge dans sa gloire.


Ce morceau qui vient de l'Eglise de Notre-Dame-d'Auffay, a été donné par M. le curé du lieu.

121. Un BAS-RELIEF en albâtre, du xve siècle, pouvant représenter une Décollation de saint Jean-Baptiste.

Ce morceau a été donné par M. Dor, du Havre.

122. BAS-RELIEF en albâtre, figurant sainte Barbe.

Donné par M. Barabé ancien archiviste.

123. Petit BAS-RELIEF, en albâtre, du xivc siècle, représentant Dieu le Père ou Dieu Sauveur recevant une âme en son giron.

124. STATUETTES en albâtre peint, représentant sainte Anne et saint , Jean-Baptiste.

125. TABLETTE de pierre contenant une longue inscription qui provient des anciens Jacobins ou Dominicains de Rouen, dont la maison est devenue la Préfecture actuelle.

Cette pièce, donnée par M le Sénateur-Préfet de la Seine-Inférieure, est haute de 80 c., large de 64 et épaisse de 5. L'inscription, qui la recouvre, est de la fin du xve siècle ; mais elle contient la mention de sept inhumations dont quelques-unes remontent au xive et même au XIIIe siècle.

Lorsqu'en février 1868 nous avons enlevé cette pierre pour la transporter au Musée, elle se trouvait encastrée dans l'ancien cloître des Dominicains. Au XVIIe siècle, au contraire, elle était dans l'église de ce monastère. Farin, qui l'a reproduite inexactement, l'avait vue dans l'ancienne chapelle de Notre-Dame-de-Liesse (1).

Voici de quelle manière nous avons lu cette inscription : Cy deva(n)t gist madame Jehanne de Lindebeuf Jadis fam(m)e de messyre Nicolle de Boissay, cher., qui trespassa L'a(n) mil IIE MIXX la vegille de la mi-aoust. Cy gist messyre

Nicolle de Boissay, cher,, qui trespassa l'a(n) mil IIIc et vm le XVIE Jour de dece(m)bre. Cy gist Jehan de Boissay, cher., qui trespassa L'a(n) de grâce mil IIIE xxxv, la veille de la Candeleur. Cy gist ma Dame Isabeau de Saint Martin, fille de mestre Vatier de Saint Martin le Gaillard, qui trespassa l'an de grâce mil me XL Le XIIIe jour de mars. Cy gist messyre Colibeaux de Boissay,

, (1) Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » p. U, Ille partie, édition in-4°.


Chevalier, qui trespassa l'an mil 111e mi le vue jour (l'octobre.

Cy gist madame Alyenor de Crouy jadis famé de Messvre Colibeaulx de Boissay qui trespassa l'an mil HIlC et Ilii la veille Sainte-Blayse. Cy gist madame Alyenor de Buhire Fille,et héritière de messyre Regnier du Buhire jadis cher, et De madame Cateline de Boissay famé de messire Ber Tault de Fontaines le Gaillard cher. sgr dudit Fontaines le Gaillard et depuis fame de messire Jehan du Fontenil, cher. et seigneur du dit lieu de Fontenil et Après le fust de Thomas de Sanne, escuyer Seigneur de Baudribosc laquelle décéda l'an De grâce mil cccc. (1498). Priez Dieu pour eulx.

126. DALLE tumulaire, du XIIIe siècle, représentant une jeune fille, trouvée, en 1869, dans l'ancienne église des Dominicains.

Cette dalle haute de 1 m. 10 et longue de 67 c. présente une jeune fille tête nue, vêtue d'une longue robe et les mains jointes sur la poitrine ; les pieds posent sur une levrette courante. Le personnage est encadré sous une arcade ogivale trilobée et décorée de quatre feuilles incrustées. Au sommet de l'arcade sont deux anges balançant des encensoirs.

On lit autour :

ICI GIST FELIPE, LA FILLE JEHAN LE BOURGEOIS P(R)IEZ, Q(V)E DEX. MERCHI LI FACHE

127. DALLE tumulaire, du xme siècle, représentant un jeune garçon, trouvée, en 1869, dans l'ancienne église des Dominicains de Rouen.

Cette dalle haute de 1 m. 10 et dont la largeur varie de 45 à 52 c., est celle du frère de la précédente Sous une arcade trilobée du XIlle siècle repose, les mains jointes et la tête nue, un jeune garçon habillé d'une robe comme à cette époque. Au-dessus des crochets qui décorent l'arcade, on voit deux anges balançant des encensoirs.

On lit autour :

ICHI GIST WILLIAUME, JADIS FILZ JEHAN LE BOURGEOIS.

DIEX AIT MERCI DE S'AME. AMEN.

Ces deux dalles ont été données au Musée par M. le Sénateur-Préfet de la Seine-Inférieure (1).

(1) Pour plus grands développements sur ces deux dalles, consultez le t. Ier des « Bulletins de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure. » p 434 et 437.


128. Cinq TABLETTES, contenant quinze inscriptions sur plomb, du xviie siècle, trouvées, lorsqu'on démolissait l'ancien couvent des Dominicains pour reconstruire la partie nouvelle de la Préfecture, en 1867-1870.

Ces tablettes sur plomb laminé ont en moyenne 22 c. de long sur 20 de large. Elles contiennent les noms de Henry d'Orléans, duc de Longueville, gouverneur de Normandie en 1620; de Mmc Bretel de Grémonvflle, eniei^; de Nicolas Puchot, en 1619 ; de Jacques Levavasseur, en 1619 ; de Jacques Maussion, en 1619 et en 1620 ; de Paul Parent, en 1621 ; de Jean Sécard, en 1621 ; de Jacques Voisin, en 1621 ; de Robert Leroux, en 1620 ; d'Emeri Gueribout, en 1620 ; de Louis Bretel, en 1620 ; de Charles Lefebvre, en 1620 ; de David Mogendre, en 1620, et d'Alexandre Guillouet, en 1620.

Ces inscriptions ont été offertes au Musée par l'Administration dépar-

tementale.

129. DALLE tumulaire, du XVIC siècle, provenant de l'ancien monastère des Emmurées de Rouen.

Sur cette dalle on voit gravée une religieuse agenouillée que SaintDominique, fondateur de l'ordre, présente à Saint-Jean-Baptiste, le patron de la religieuse, précédée de son écusson.

Au-dessus se déroule un philactère portant cette légende' SANCTE JOHANNES BAPTISTA, ORA PRO NOBIS

Sur l'inscription gravée au-dessous de ce tableau, on lit : CY DEVANT GIST HONORABLE ET DÉVOTE RELIGIEUSE SŒUR JEHANNE LATELIÈRE ?

LAQUELLE FUT PAR L'ESPACE DE XVIJ PRIEUSE DE CE MONASTÈRE ET TRÉPASSA L'AN MIL CCCC LX LE JOUR DE LA CONVERSION DE SAINT PAVL XXVe JOB DE JANVIER PRIES DIEU POR ELLE.

Cette dalle a été donnée au Musée par l'administration du Génie militaire. ;

130. DALLE tumulaire, du xvc siècle, provenant de l'ancien prieuré de Grammont, à Rouen.

Sur cette dalle, haute de 50 c. et large de 1 m., le défunt est agenouillé devant une image de Saint-Jean-Baptiste. Ses armes sont derrière


lui. Mais entre Saint-Jean et le gentilhomme est un casque posé sur un arbre.

Au-dessus de ce groupe est la légende suivante, dont un mot seul est illisible :

CY DEVANT GIST JEHAN DE SAANE, ECUIER, EN SON VIVANT SERVITEUR? (1) DE L'ÉVESQUE DE LISIEUX AMMINISTRATEUR DE CÉANS

QUI TRÉPASSA LE XIXe JOR DE SEPTEMBRE DE L'AN MIL QUATRE CENTS QUARANTE CINQ.

Cette dalle curieuse a été donnée au Musée par M. le directeur de Grammont.

=:J-C-

(1) Ou trésorier.


SALLE DEVILLE

Cette belle salle, entièrement antique et presque toute romaine, est la plus élégante du Musée. Elle renferme les objets d'art les plus délicats et les plus précieux de la plus haute civilisation dont ait joui notre pays à l'origine de son histoire. C'est pour cela qu'elle a été décorée avec plus de soin que les autres. C'est là que l'on a placé les peintures de la Renaissance sorties de la belle maison de la rue de la Grosse-Horloge, qui portait le no 115.

C'est d'elle, en effet, que vient le panneau peint, doré et ramagé qui décore la poutre du plafond, ainsi que le chiffre, soutenu par des sirènes, qui orne la cheminée. L'élégant panneau qui avoisine la Salle de la Mosaïque provient également du même salon, ainsi que l'encadrement de la porte du cabinet du Conservateur.

Au-dessus de cette porte en chêne, du temps de Louis XIII, on remarquera un charmant médaillon de femme, au bas duquel on lit - AGERE. ET. PATI. FORTIA.

Parmi les décorations de cette salle, nous mentionnerons deux grands meubles en ébène du temps de Louis XIII. Ces meubles dits cabinets ont été superposés ici, faute de place, et arrangés dans un ordre qui les complète. Celui de dessous est surtout remarquable par la riche sculpture des deux portes.

De la même époque et également déplacée ici où elle figure, faute d'une place meilleure, nous signalerons une glace de verre dite de Venise. Elle provient du legs de M. Oscar Germain.


1. Grande armoire consacrée à la CÉRAMIQUE antique (étrusque, grecque et romaine).

La partie haute et les deux côtés de cette armoire renferment des vases grecs et étrusques. Il n'y a pas moins de deux cents pièces appartenant à ces deux civilisations reculées.

Soixante-quatorze sont à droite, cinquante-six sont à gauche et quarante-six sont en haut. Ces derniers sont les plus remarquables comme grandeur. Parmi ces vases, quatre-vingt-huit proviennent du Musée Campana. Dans ce dernier groupe, on distingue trente-trois vases étrusques et cinquante-trois vases grecs. Les grecs se divisent en vases d'ancien style, en vases vernissés, en vases à figures noires et en vases à figures rouges.

Parmi les vases grecs ornés de peintures, nous en citerons trois qui se distinguent des autres. Le premier est une COUPE PEINTE, antique, à deux anses, de la collection du prince de Canino (no 157, Catalogue de 1837). Des cavaliers et des lutteurs sont peints, en noir, sur la frise de la panse. Sa hauteur est de 21 centimètres. Le second est un VASE PEINT, DE NOLA, à deux anses, de la collection Durand (no 739) D'un côté, est un éphèbe s'exerçant à sauter avec des masses de plomb à la main. De l'autre, est un Pédotribe armé de sa baguette. Sa hauteur est de 33 centimètres. — Le troisième enfin est une AMPHORE tyrrhénienne à peintures rouges. On y a représente une chasse au sanglier ; au revers est une panthère entre deux grands coqs.

La fabrique assez grossière de ce vase et le caractère des sujets qu'on y a peints, lui assignent une haute antiquité. La hauteur est également de 33 centimètres.

Le reste de l'armoire, c'est-à-dire la partie centrale et la partie inférieure, ne renferme que des vases romains trouvés en France et, presque tous, dans la Seine-Inférieure.

Cette catégorie de vases gallo-romains se partage en trois classes.

Dans la partie haute sont des vases aux offrandes, des tétines, des trépieds, des coupes, etc. Deux vases à couverte noire, rencontrés à Rouen, portent en lettres blanches les mots : AVE (salut) et MISCE (mêlez). On y remarque aussi un beau vase noir à relie'', provenant de Bavay.

A propos de ce dernier vase, nous ferons cette remarque qui est générale pour les vases antiques. Les reliefs qui les décorent ont une double provenance. Généralement ils viennent du moulage du vase lui-même. Mais parfois ils se trouvent sur un vase uni où on les a appliqués après coup. On


appelle ce procédé « l'engobe, » et c est le cas- du vase de Bavay. La chasse qui le recouvre est due tout entière au procédé connu sous le nom « d'engobe. »

Cette montre-renferme également des vases en terre blanche recouverts d'un vernis verdâtre. On a souvent agité-la question du vernis verdâtre chez les anciens. Ces vases, ce me semble, décident la question. Trois de ces pièces, au moins, proviennent de la Seine-Inférieure. La lampe a été trouvée par moi dans le cimetière du Vivier, près Bolbec, en 1871 ; le petit lion vient de Caudebec-lès-Elbeuf, où M. Gosselin l'a recueilli en 1871, et enfin le vase élégant provient de Lillebonne, oùM.Montier l'a trouvé'en compagnie de plusieurs autres en 1871. Ces deux hommes généreux et éclairés ont cédé ces pièces au Musée qui n'en possédait point. Jusqu'à présent les chimistes ont dit que ce vernis n'était pas plombique, mais qu'il était dû à l'oxyde du cuivre.

La partie basse de l'armoire est remplie d'assiettes et de cruches en terre rouge, blanche ou noire.

Les lieux de provenance qui nous soient connus sont pour la France : Vannes, Evreux, Bavay ; et pour la Seine-Inférieure : Yébleron (1819-33) ; le Mesnil-sous-Lillebonne (1820-1840) ; Grèges, Braquemont et Caude-Côte, près Dieppe (1827-1829) ; Rouen (1827-1837-1846-1850) ; Maulévrier (1834) : Saint-Denis le-Thiboult (1835) ; Barentin (1838) ; Tiétreville (1842) ; Cauville (1844) ; Eu (1844-1862) ; Quatremares, près Rouen (1843) ; Sainte-BeuveEpinay (1846) ; Eslettes (1847). Il faut citer surtout les localités fouillées par M. l'abbé Cochet, telles que Neuville-le-Pollet, en 1845 et en 1850 ; Cany, en 1849 ; le Bois-des-Loges, en 1851 ; Fécamp, en 1852 ; Lillebonne, en 1853, 1857, 1865 et 1867 ; Etretat, en 1855 ; Saint-Martin-en-Campagne, en 1856 ; Barentin, en 1858 ; Cailly, en 1858 ; Yerville, en 1858 ; Orival, près Fécamp, en 1864, et Caudebec-lès-Elbeuf, en 1865.

Au-dessus de l'armoire sont de belles URNES romaines, de forme r ollaire, trouvées dans la Seine-Inférieure. Au milieu d'elles est une AMPHORE antique, en terre cuite, à anses ornées de masques de Méduse. Ce vase, de l'espèce des vases peints, offre ceci de remarquable qu'il n'a jamais reçu de dessins, ni même de couleur ou de vernis.

2. Armoire contenant spécialement des VASES en terre ronge dite Samienne.

Les vases rouges en terre cuite dite de Samos, toujours rares dans les collections, sont ici assez nombreux et généralement bien conservés. On y remarque des mortiers, des coupes, des plateaux, des soucoupes, des bols, de jolies petites cruches et des urnes. Ces derniers vases sont ornés de sujets à reliefs d'une grande élégance et parfois d'une rare perfection. C'est surtout dans cette classe que se trouvent les noms de potiers. J'ai pu déchiffrer les


suivants: UBERIM (Barentin) ; CARATILIM et sou (Ni) OF (Saint-Martin-enCampagne) ; MERRINVS (Vannes) ; NEPPIN - VVLVS — DRIN OU ORIN — DA. Ml - DAMINI F — CIISIANI F — SENILIS F — MACER — MARIVS.

Presque tous ces vases sont sortrs de la Seine-Inférieure et proviennent des fouilles de M. l'abbé Cochet. Les vases les plus remarquables viennent de Neuville-le-Pollet, de Lillebonne, de Càilly et du Havre-de-Grâce. Cette dernière urne, trouvée, en 1870, dans l'enceinte des Dominicains de cette ville, a été déposée au Musée par le R. P. Souillard, prieur des Dominicains du Havre. Un vase semblable a été acheté à Lisieux en 1872. Il provient du cimetière de cette ville connu sous le nom de Grand-Jardin.

Dans cette montre on rencontre également quelques vases rouges des environs de Paris, et qui proviennent d'échanges opérés avec le Musée de Saint-Cermain-en-Laye. Enfin, nous signalerons également des moules en creux qui ont servi à faire des vases à reliefs.

Sur l'armoire sont groupés : une urne en terre rouge à panse côtelée venant de Lillebonne ; deux urnes, de Tourville-Ia-Rivière, et deux autres sortes de cruches à une anse, dont une vient d'Alizay, et l'autre, d'Evreux

3. Montre de la grande armoire, consacrée à rOSSERIE galloromaine.

On remarque au centre de cette montre une masse d'épingles en os, des fuseaux, des manches de couteaux, des plaquettes losangées, brûlées ou non brûlées ; soixante-cinq palets ou « tali « (dont trente-cinq trouvés à Lillebonne, en 1866) ; six dés à jouer, dont trois viennent de Lillebonne ; trois cuillers ; des tubes forés connus en archéologie sous le nom de sifflets romains : quelques-uns ont 10 centimètres de long et sont percés de plusieurs trous. Des antiquaires les considèrent comme des bouts de flûtes antiques.

Mais d'autres, sur les pas de M. Fiorelli, de M. Beulé, de M. l'abbé Desnoyers et de plusieurs autres, les regardent comme des restes de charnières.

« Non licet inter nos tantas componere lites. »

Nous citerons dans le groupe de ces objets d'ivoire un manche de couteau d'ivoire soigneusement fait avec un lion accroupi, et surtout des objets en os provenant probablement d'une fabrique qui existait dans une maison romaine de la forêt de Bord. On retrouve ici des plaquettes, des cuillers, des épingles et plusieurs morceaux d'os travaillés et parvenus à un degré plus ou moins grand d'avancement.

La plupart des objets composant cette montre viennent de Lillebonne, de Quatremares, de Villers-Ecalles, de Sainte-Beuve-Epinay, de la forêt de Bord, etc.


3 bis. Montre remplie de PERLES de verre, de pâte de verre et d'ambre jaune.

Ces perles forment de beaux et nombreux colliers. Quelques-unes de ces perles, recueillies un peu partout, peuvent bien appartenir à l'époque franqu ; mais la plupart sont antiques. Au bas d'un de ces colliers se trouve un triple phallus en bronze.

4. Armoire contenant la plus grande partie des OBJETS sortis de la fouille pratiquée Fécamp, en 1852, par M. l'abbé Cochet (1).

On y remarque surtout des vases de terre et de verre. Au fond de plateaux rouges on voit les cinq marques de potiers qui suivent : MACRINV — 0 SEVERI — VERO(N)ISSA — BVRDIVI— OSB. MAI.

Au-dessus jle l'armoire sont quatre grandes urnes grises de forme ollaire venant aussi de Fécamp.

5. Grande armoire presque entièrement consacrée à la VERRERIE antique. On y compte quatre cent cinquante pièces dont la très-grande partie est intacte.

L'étage supérieur de l'armoire présente de grandes et belles urnes de verre de forme ronde, cylindrique ou carrée. Plusieurs contiennent encore les ossements brûlés qu'on y déposa.

Le centre de l'armoire présente un bel assortiment de fioles de toute espèce, rondes, carrées, polygonales, etc., surtout du genre appelé « lacrymatoires. » Il y a aussi des verres à boire, des coupes de cristal, des plateaux des barillets, etc. Parmi ces coupes on en remarquera une trouvée à Lillebonne, en 1867, et qui représente des combats de gladiateurs avec les noms des combattants.

Presque tous ces vases de verre proviennent de la Seine-Inférieure.

Parmi les localités qui nous sont connues, nous citerons : Canville (1804) ; Yébleron (1819 et 1833) ; le Mesnil-sous Lillebonne (1820 à 1840) ; Rouen (1823, 1827, 1837) ; Grèges, Braquemont et Caude-Cô.te, près Dieppe (182728); Luneray (1827) ; Crosville -sur-Durdent (1832) ; Mauléyrier (1834); SaintDenis-le-Thiboult (1835) ; Brotonne (1838-43) ; Bolbec (1840) ; Quatremares, près Rouen (1843); Thiétrçville (1842) ; Eu, Cauville (1844) ; Neuville-lePollet (1845-1850) ; Eslettes (1847) ; le Bois-des-Loges (18511; Saint-Maurice-

(1) Pour le détail de la fouille de Fécamp, voir « La Normandie souterraine, » lro édit., p. 85-96; 2<= édit., p. 97-109, et pl V.


tl'Etelan (1852) ; Fécamp (1852) ; Lillebonne (1853) ; Étretat (1855) ; Manneville-la-Goupil (1858) ; Villers-Écalles (1864) ; Orival, près Fécamp (1864) ; Bolbec (1871).

Quelques-uns de ces vases portent des marques de verriers. Sous un flacon on trouve : M ; sous une amphore : M D ; sous la grande urne de Canville : LVSTITVLOLlS..?

Quelques pièces de ces verreries ont été données par Mme la duchesse de Berry, MM. Louis Conseil, Deville, directeur du Musée ; Grégoire, architecte à Rouen ; Grégoire, de Versailles ; Lalizel aîné, de Barentin ; Lefoyer, de Rouen ; Lesage, de Caudebec ; Limare, de Rouen ; Boniface Mallet, de Barentin ; Marguier, de Paris ; Montfort, de Barentin ; Montier-Huet, de Bolbec ; Pouchet, professeur d'histoire naturelle; Louis Quesnel, Roulland, de Rouen ; Jules Reiset, de Paris ; Thiélocque, de Rouen ; Millet-SaintPierre, du Havre ; Bettencourt, de Saint-Mauricc-d'Etelan ; Lemaître-Lavotte, de Bolbec.

Dans cette grande famille de la verrerie antique, nous discernerons spécialement le barillet dont il y a ici vingt échantillons parmi lesquels sont dix entiers et dix fonds. Sur ces dix barillets entiers, il y en a deux petits dont un vient de Barentin. Sur les huit autres, six sont sortis de la SeineInférieure, et deux viennent de la Picardie ou du Boulonnais.

Ces barillets ont ceci de particulier sur les autres vases de verre, qu'ils portent tous des marques de fabrique, et cette marque est à peu près la même partout. Généralement c'est la marque frontinienne, et il semble que la principale source de fabrication ait appartenu à cette famille privilégiée. C'est ainsi que sur dix-huit marques reconnues au fond de barillets, seize appartiennent à la famille Frontinus. Leur marque se gradue ainsi : F. (Neuville-IePollet) ; FRO. (Eslettes, Cany, Éturqueraie (Eure) ; Vieille-Lye (Eure) ; Lillebonne (2 fois) ; le Mesnil-sous-Lillebonne ; FROTO (Neuville-le-Pollet) ; FRONIO (Boulogne?) FRONINO (Boulogne); F. p. FRONT le (Bois-des-Loges) ; FRONT s. C. F.

(Eslettes, Lillebonne, le Bois-des-Loges) ; PROMEDEVS FRONT (Rouen) ; FROTINIANA. s. c. (Estettes). Sur un barillet de Neuville, on lit : DACCIVS F ; et sur un petit barillet blanc : D. R.

A toute cette verrerie recueillie en Normandie, se trouvent réunies plusieurs pièces venant de la Bourgogne. Ce sont des urnes pomiformes, des verres à boire, une coupe ou tasse en verre verdâtre garnie de cuivre et trouvée au Mont-Afrique près Dijon. La coupe est antique ; mais la garniture doit être du Bas-Empire ou du Moyen-Age (1).

(1) Cette pièce faisait partie de la collection Bertholomcy, de Dijon ; elle porte le no 26t du Catalogue.


La petite caisse placée au côté droit du spectateur renferme des verreries grecques.

Cette petite série présente un échantillon précieux de la verrerie de cette époque, où l'élégance de la forme est enrichie par le secret de la variété des couleurs. On y trouve des lacrymatoires, des vases à parfums, et de belles coupes. Deux de ces dernières ont été trouvées dans la Gaule omaine. L'une à Bourg-Achard (Eure) et l'autre à Famars (Nord) Nous citerons encore dans cette verrerie grecque un verre à boire sur lequel on lit : EVtPAINOY Ef OIIAPEI (Réjouis-toi, puisque tu es ici).

Ce vase et quelques autres, où se trouvent des inscriptions grecques, ont été l'objet d'une dissertation particulière (1).

Dans le bas de ce compartiment, on remarque une copie en porcelaine, moulée sur l'original, du fameux vase de verre du Musée britannique, connu successivement sous les noms de « vase Barberini et de vase Portland. 1 Ce vase, qui a été découvert dans le xvie siècle, sur la route de Rome à Fras_ cati, dans un superbe sarcophage en marbre, contenait des cendres. Il est en verre bleu ; les figures, qui se détachent en blanc mat sur le fond, sont en relief. On n'est point d'accord sur les sujets qu'elles représentent.

Ce vase célèbre fut acquis par la famille Portland, au prix de 50,000 fr., et transporté en Angleterre vers 1781. Brisé par un insensé en 1845, il a été admirablement rétabli depuis (2).

La caisse placée à gauche du spectateur renferme tout le produit de la fouille pratiquée à Cany, en 1849., par M. l'abbé Cochet (3).

On y trouve toute l'importante série d'objets en terre, en verre et en métal, sortie de cette belle exploration, qui a été l'objet d'un mémoire spécial (4).

(1) M. l'abbé Tougard, docteur ès-lettres et professeur au petit séminaire de Rouen, a publié dans la « Revue de Normandie » de 1867, un petit Mémoire intitulé - « Notes sur quelques monuments grecs du Musée départemental de Rouen, » iii-81 de 12 p. Rouen. Cagniard.

(2) Ce vase connu sous le nom de « vase Barberini et de vase Portland » avait été acheté par la duchesse douairière de Portland avant 1786 ; car à cette époque il était déjà en Angleterre. La Société des Antiquaires de Londres publia sur lui deux travaux, l'un de M. King et l'autre de M. Marsh.

Elle-même a donné un dessin de cet objet: « Archaeologia, i vol. VIII, p.307 et 330 et plate XX. Ce vase vient du tom beau d'Alexandre Sévère, et de Julie Mammée, sa mère. Il est reproduit par Montfaucon dans son « Antiquité expliquée, » t. V., pl. VI.

(3) Pour la fouille du cimetière romain de Cany, consulter « La Normandie souterraine, » lre édit., p. 51-59 ; 2e édit, p. 61-70, et pl. Ire.

(4) « Notice sur un Cimetière romain en Normandie, » par M. l'abbé Cochet, in-8° de 46 pages avec pl. Rouen, Péron, 1849.


6. Montre-contenant des VERRERIES romaines, en très grande partie trouvées en France.

On y remarque des FIOLES, des LACRTIIATOIRES, des BRACELETS, des BATONS DE VERRE, des BOULES, des MÉDAILLONS, etc.

Deux de ces médaillons présentent une tête d'Apollon : l'un d'eux' vient d'Autun, et l'autre de la forêt de Brotonne (1843). Au bas de chacun d'eux est écrit le nom du verrier AMARANVS. On pense que ces pièces pro- viennent d'anses d'amphores. — Sur une anse de verre grec, M. Deville a lu : APTACEIA - EPTASDON (1). — On remarque aussi, venant de Brotonne, des cubes vitrifiés qui ont dû servir à former une mosaïque. — Bon nombre de ces objets proviennent de fouilles faites à Lillebonne et au Mesnil (1853) ; à Maulévrier (1834) ; à Neuville-le-Pollit à Eslettes (1847) à Thiétreville (1842) ; à Quatremares et à Brotonne (1843).

6 bis. Cette partie de la montre, qui est une continuation de la précédente, renferme spécialement les FONDS DE BARILLET frontinien, présentant des variétés dans la marque de fabrique.

C'est là que se trouve le fond de barillet rencontré à Rouen et qui porte la marque : PROMEHEUS FRONT.

- J'y signalerai encore la présence de fragments de verres à vitre galloromains, provenant pour la plupart de villas de la Seine-Inférieure ; un morceau, encore garni de mortier, a été trouvé à Brotonne dans la salle qui contenait la grande mosaïque (2).

Comme cette collection de verres à vitre est une des plus considérables que l'on puisse rencontrer, je signalerai parmi les lieux de provenance : Rome, Pompeï, Rouen, Pitres,.la forêt de Brotonne, Valaille (Eure), la forêt de Compiègne, Saint-Martin-Osmonville, Caudebec-lès-Elbeuf, etc.

Cette montre contient aussi plusieurs pièces d'ambre jaune ou succin, notamment deux jolies statuettes, dont une d'enfant, a été trouvée à Lillebonne en 1853 (3).

Un petit bas-relief en verre bleu d'origine grecque, représentant Bacchus et Ariadne ; un œil humain en verre ou émail ; une jolie tablette en

(1) Les vases de ce genre sont assez communs. On peut consulter sur cette matière les remarques de M. l'abbé Tougard, intitulées: « Notes sur quelques monuments grecs du Musée départemental de Rouen. » p. 4 et 5.

(2) Quelques antiquaires pensent que ces lames de verre ont servi à décorer des appartements.

- (3) Voyez « La Norm. sout., « lre éd., p. 120 ; 2e éd., p. 137, pl. VI, 2. -


cristal de roche, sur laquelle est.grave en creux Pan jouant de deux flûtes ; une main phallique aussi en cristal ; divers objets en jais ou jayel et un bracelet en verre noir.

Sous ces montres, le bas. de la grande armoire est tout rempli de vases romains en terre blanche, noire, grise et rougeâtre. Ce sont surtout des urnes, des assiettes, des plateaux et des trépieds. Ils proviennent de fouilles et découvertes faites à Lillebonne et au Mesnil en tout temps, mais surtout en 1840,1853, 1864 et 1867 ; à Thiétreville, en 1842; à Neuville-le-Pollet, en 1845 et en 1850 ; à Cany, en 1849 ; à Cailly, en 1853 ; à Manneville-la-Goupil, en 1858 ; à Tourville-la-Rivière et à Beaubec-Ia-Rosière, en 1859 ; à Eu, en 1862 ; à Fécamp, en 1852 ; à Saint-Martin-en-Campagne, en 1856 ; à Barentin, en 1858 ; à Orival, près Fécamp, en 1864 ; à Caudebee-lès-Elbeuf; en 1865, et à Amiens, en 1866.- On y remarque aussi une écuelle romaine remplie d'une peinture bleue dite « fritte d'Alexandrie. » Elle fut trouvée, en 1843, dans une cave de la villa de Brotonnq (1).

Au-dessus de l'armoire est une suite de belles URNES, en forme, d'olla, provenant des cimetières romains de la Seine-Inférieure.

7. Grande armoire contenant des BRONZES antiques, tous romains à très peu d'exceptions près.

Tel est un vase d'argent en forme de bol prqfond, trouvé à Ecyes (Landes) sur les bords de l'Adour. Ce vase, qui n'a pas de caractère marqué, peut être revendiqué par la civilisation gauloise, parce qu'il a été trouvé rempli de trois cents, pièces gauloises en argent, accompagnées d'une fibule du même métal munie d'uneochaînette.

Comme cette armoire est une des plus remarquables du Musée, on nous pardonnera d'en énumérer les richesses.

Dans la partie haute on remarque : une TÊTE d'homme en bronze, haute de 12 centimètres, trouvée à Lillebonne, en 1846, dans l'établissement de M. Alfred Lemaistre. La statue d'où elle provient devait avoir 1 m. 10 c.

d'élévation.— Un TAUREAU aussi en bronze dont les yeux sont incrustés d'argent. Ce précieux morceau, long' de 28 centimètres, est de la plus belle époque de l'art.— Un casque ou masque grec en bronze avec des yeux en

émail, acheté à Paris ; puis après un autre, viennent : un creuset, un sympulum, des patères, des ollas, des plateaux, des bassins, des casseroles, un beau trépied en bronze trouvé à Sainte-Beuve-Epinay, etc. Plusieurs de ces pièces ont été trouvées à Bailly-en-Rivière, en 1852, et ont été données par M. Armand,, ancien instituteur. Parmi ces derniers objets quelques-uns sont plaqués d'argent.

(1) La même matière colorante a été rencontrée à Poinpéï et à Hercatanum. 1


Dans la partie inférieure est rangée une suite nombreuse de statuettes, de bustes, de tètes, de sympulums, de lampes, de canthares, de strigiles, de poids, d'anneaux, etc.; les statuettes et bustes de divinités ou de personnages antiques s'élèvent au chiffre de quatre-vingt-dix-huit. Je signalerai dans ce nombre un joli Mercure et un Hercule trouvés à Rouen : le premier place des Carmes, en 1839 ; le second près la préfecture, en 1838 ; un Mercure provenant de Saint-Pierre-sur-Dives. un Hercule tiré de Lillebonne, en 1830 ; une statuette de gladiateur combattant, recueillie à Lillebonne, en 1841, sur la route de Bolbee, et qui fut alors l'objet de deux dissertations (1) ; une figurine équestre ou se lit gravés sur le pied les lettres suivantes : E. D. L. M. D.

L. C. D. N.

Mais par-dessus tout citons un admirable Mercure assis, trouvé à Epinay, près Neufchàtel, en 1842 : il est escorté de deux bustes de Silène, trouvés avec lui au même endroit (2).

Les autres objets remarquables sont six lampes, dont une belle venant de Lillebonne, et une autre venant de Dénestanville, près Longueville (1862); quatre passoires, douze clochettes et grelots, de belles anses de patères, des vases en forme de coquille, dont un vient d'Orival, près Fécamp, en 1864 ; deux miroirs avec manche, dont un trouvé à Lillebonne ; deux poids ou pesons, provenant de la même ville ; une anse de vase, décorée en creux de dessins qui ressemblent à des signes du zodiaque, trouvée dans la forêt de Brotonne ; une belle balance romaine, recueillie à Archelles. près Dieppe, en 1863 (3) ; un pied humain en bronze doré, trouvé à Athènes et provenant d'une statue ; un superbe crochet muni de six crocs ; des amulettes formées avec des monnaies percées et passées à un cercle de cuivre ; l'une d'elles provient d'un tombeau d'enfant trouvé à Rouen, rue du Renard en 1827, et décrit par M. H. Langlois (4).

(1) A. Deville, « Sur une Statuette en bronze découverte à Lillebonne, en septembre 1841, » in-8° de 6 p. et 1 pl. Rouen, Périaux, 1841. —

De Boutteville, « Figurine casquée de Lillebonne, » dans la « Revue de Rouen, » février 1842, 1er sem., p. 73-79 et 1 pl.

(2) Ces belles statuettes ont été reproduites dans le « Magasin pittoresque, Il de 1865, p. 243-244.

(3) M. Pottier a publié une « Notice » sur cette romaine dans la « Revue de la Normandie, Il de 1863, t. II. p. 353-357.

(4) Langlois, « Mém. sur un des Tombeaux gallo-rom. découverts à Rouen dans le cours des années 1827 et 1828, » in-So de 28 p. et pl. Rouen, Baudry, 1829.


8. Montre contenant des BRONZES antiques. Tous sont romains, à l'exception d'un seul qui est grec. Bien que tout soit remarquable dans cette montre, nous signalerons cependant à l'attention du visiteur une série de cinquante-quatre SCEAUX et CACHETS romains dont un est double ; six ont la forme de pied humain, et plusieurs présentent deux lignes. Trois sont en creux, tous les autres sont en relief.

Nous donnons, d'après M. Deville qui les a achetés et lus, les noms que portent ces curieux cachets:

ACVTI.

C. ATIEDI.

C. BLASSI. FELlCIONIS.

C C M V E.

C i y cachet en forme

N de cœur.

CIV.

C. K. L. (forme de semelle).

C. M. V.

CONCORDI.

CONSERBATOR VIV.

CORNELIANEVIN..

C. POMFONI SABINI.

C. T. F.

CVCCEISEV (Severi 1) DAPHNVSIMIN CAMPANI.

DAPMALI.

D Q C B P.

FELIX (gravé en creux).

FLRMICCONIS TAVIU.

FLARIRVFRI (gravé en creux).

PLORENTI.

FRV. SA.

I. DE.

KAIHTINEBVLI (gravé en creux).

LARRVNI.

L. EP. pp.

L. FL. C.

L. FVLVI LECOENI.

L. GRANI THEOPHILI.

LIED.

L. VIR (forme de pied).

L. VERATI BLASTI.

MATVCIAE TVSCIANAE THEOPHILI (sur trois lignes).

M. D. I. CIVIS.

M. MAC VIT (forme de semelle).

MVRS (idem).

N. TVRPI. LEVCII.

PAVOR (forme de semelle).

Il CLAVDINATI (sur l'anneau du ca chet, C AV).

PSTEIVS THEODORVS.

PVTICI CHRY.

Q. CALPVFORTIS.

SER. SYLPICI. PRIMI.

SEX. IVLI — HELI SVTI.

TICLAVDI ESYCHIDCL.

VEINIRVE (forme d'S).

VELERIE FIRMES.

VERINI (forme de pied).

VICIRIORVM (idem).VIVASINDEOI. (Vivas in Deo?) ..YPM. VAV. IBAETICn.

A côté de ces cachets sont deux inscriptions. L'une est grecque et écrite sur une lame de métal très mince (1).


C'est la tablette d'un député athénien, du nom d'Anticharmc, du dème de Lamptra, petit bourg situé entre Sunium et Phalère, delà tribuErecthéide.

(Cette pièce provient de la collection de M. Fauvel, ancien consul de France à Athènes.) L'autre est romaine et profondément gravée sur une forte lame de bronze. Elle vient de Lillebonne où elle a été trouvée, en 1825, par M. Rever, qui y lut : Y. LI

MNET CV

NOMEN El

1 Dans l'autre partie de la montre, on remarque seize miroirs antiques de forme ronde et sans anse. Un vient de Nîmes, un de Lillebonne (1840), un de Barentin (1838), et un de Fécamp (1852) ; le treizième est en argent et il provient de Rouen où il a été recueilli par M. Thaurin en 1866.

Deux cadenas, dont un trouvé à Rouen. — Une serrure (de coffret) avec clef dedans, provenant d'un tombeau de Quatremares (1843). Cent trente-et-une clefs ou manches de clefs de toutes les formes.. - La plupart de ces clefs a été trouvée dans ce pays.

* Le bas de l'armoire, placé sous la montre ne 8, est occupé par des objets de cuivre et de plomb, appartenant aussi à l'époque romaine.

Les objets de bronze, au nombre de huit, se composent d'abord du cercle supérieur ou plutôt de l'ouverture d'un SEAU en bronze, trouvé à Lillebonne, en 1838, au fond du grand puits qui est dans le théâtre romain. —

Puis d'un beau PLATEAU venant probablement de la découverte faite à Baillyen-Rivière, en 1852. — De trois plateaux ou bassins en bronze, trouvés à Saint-Martin-en-Campagne, en 1830, et donnés par M. Wiotte, de Sauchay ; et enfin de trois autres objets indéterminés.

Les pièces en plomb se composent de cinq URNES cylindriques ayant contenu ou contenant encore des os brûlés. L'une vient de Lillebonne et a été trouvée, vers 1840, dans le cimetière du Câtillon.. L'autre provient de Roncherolles, près Bolbec (1840), et a été donnée par M. J. Fauquet, maire de Bolbec. — Une troisième vient d'Etelan, et a été donnée par M. Bettencourt.

— Une quatrième est de la Bourgogne. — Il y a encore une autre URNE en plomb, en forme de cœur. — Un TUBE ou TUYAU en plomb, trouvé dans les fouilles du théâtre de Lillebonne. (C'était sans doute un de ces conduits d'eau communs à l'époque romaine pour le service des bains (1). — Un poids provenant de la forêt de Brotonne. Deux cercueils d'enfant, en plomb, dont un a été trouvé à Rouen, « rue d'Ernemont, » en 1852. Il est orné de médaillons représentant des têtes de Méduse ou d'Apollon ; près de lui est le couvercle

(1) On sait qu'à Lillebonne des bains avaient été établis dans l'enceinte même du théâtre.


d'un cercueil de grande personne provenant du même endroit et décoré des mêmes ornements.

Enfin au bas de la même armoire sont deux torches funéraires romaines, en cire, provenant de Yaison.

Au-dessus de la grande armoire sont un grand BASSIN en bronze,, pêché dans la mer, à Aigues-Mortes, et trois MARMITES en bronze, à trois pieds, du Moyen-Age. L'une d'elles vient du Bois-des-Loges (1845).

9. Montre contenant des BRONZES antiques à usages divers.

C'est une série d'anses de vases de formes et de dimensions variées, dont quelques-uns sont très remarquables par leurs dessins.

Un pied à mesurer romain, qui compte 292 millimètres, trouvé en 1834, dans les fouilles de la forêt de Maulévrier. M. Deville a publié une dissertation sur ce précieux monument d'antiquité (1). — Sept romaines en bronze, dont deux grandes, deux moyennes et trois petites. Une des grandes a été trouvée à Cailly, en 1821, et a été donnée par la Société d'Émulation de Rouen (2). Une autre a été rencontrée à Bernay, en 1832, et a été offerte par M. Monnier, de Paris. — Quatre poids ou pesons romains. — Deux manches de patères, dont un est très orné. On lit sur l'un, gravé à la pointe: le nom de : JANVARIS F. — Onze médaillons représentant une figure humaine. — Un serpent, une tête de bœuf avec anneaux de suspension. — L'ouverture d'un seau en bronze, semblable à celui de Lillebonne du n° 8. Plusieurs fragments de bronze, ornements et appliques.

10. Grande montre plate du milieu de la.salle. Elle contient des BRONZES gaulois et gallo-romains. Toutes les formes de HACHETTES y sont à peu près représentées.

Cette montre contient quarante-quatre HACHETTES creuses, en forme de coin, avec un anneau de suspension. Sur les quarante-quatre, dix-huit sont grandes et vingt-deux petites. — Quelques-unes de ces petites haches viennent de Couville (Manche) et de Balleroy (Calvados). - Une grande, trouvée dans la Manche, a été donnée par M. de Gerville ; une autre, recueillie à la Sauva-

(1) Deville, « Notice sur un Pied à mesurer, en bronze, découvert dans la forêt de Maulévrier, près Caudebec, en 1834, » dans les « Mém. de la Soc.

des Antiq. de Norm., » t. IX, p. 173-180. Le 12 avril 1872, on a lu à l'Académie des Inscriptions une « dissertation sur la longueur du pied antique, » par M. Mesnil Marigny.

(2) Une Notice sur cette Romaine et autres antiqujtés trouvées à Cailly, en 1821, a été rédigée par M. Lévy, de Rouen, et insérée dans le « Bulletin de la Soc. libre d'Émulation, » pour 1822, p. 35-51, 2 pl.


gère (Orne), a été offerte par M. H. Duhamel. Une troisième a été recueillie à Heurteauvillc en 1798.

Dix HACHETTES plates, entières ou fragmentées. L'une d'elles a été pcchée en mer, en face de Hastings, côte d'Angleterre.

Quarante HACHETTES à double emboîtement, creux à. l'un des bouts ; dix d'entre elles sont munies d'anneaux de suspension. Plusieurs ne sont qu'ébarbées. — Quelques-unes viennent de Clères, d'Ileurteauville, de Doudeville, de la forêt de Roumare, de la foret de Brotonne, de Tourville-la-Chapelle, des Grandes-Ventes, d'Antifer, etc. Les donateurs sont MM. Doucet, Lecouteulx, l'Administration forestière, etc.

Onze HACHES dont l'emmanchement avait lien au moyen de doubles lamelles de chaque côté. Celles-ci sont avec ou sans anneaux de suspension.

Un MOULE de HACHETTE de cette forme, avec un échantillon du genre, trouvés tous deux à la Villette, près Paris, lors des travaux des fortifications, en 1841.

Huit ÉPÉES, dont une trouvée dans la Seine, à Rouen, en 1860 ; une à la Bouille, en 1862 ; une à Oissel, en 1853 ; une à Paris, en 1845 ; nne à Issy, en 1846 ; et une à Pitres, en 1847.

Ces épées possèdent encore tout ou partie de leur poignée.

Quatre POIGNARDS, dont deux grands et deux petits.

Quatre COUTEAUX, dont deux à douilles et deux à manches.

Neuf POINTES DE LANCE, dont une vient de Lillebonne.

Treize POINTES DE FLÈCHES plates ou triangulaires.

Une FAUCILLE donnée par M. Lesueur.

Une DAGUE.

Une GOUGE.

fi. Grande montre contenant des OBJETS d'or, d'argent, et surtout de bronze ; plusieurs sent gaulois, mais beaucoup sont romains.

Parmi les bronzes gaulois, il y a une série de bracelets, de colliers et autres armilles. Quelques-uns viennent de Tourville-sur-Seine.

On remarquera six beaux COLLIERS et un nombre assez considérable de bracelets, dont un a été trouvé au Hanouard (arrondissement d'Yvetot), en 1841, et donné par M. Fortin, ingénieur, et un autre en bronze creux de très forte dimension : il a été trouvé à Jouy-sur-Eure, et il a été donné par M. Passy, ancien préfet de ce même département. On remarquera aussi quatre' ou cinq grandes fibules à cercles et à enroulements multipliés. Six à huit autres grandes fibules qui ont tous les caractères gaulois. Quatre spirales dont on ne saurait préciser la nationalité. On croit que ces objets viennent des environs du Danube. — Les bronzes appartenant à l'époque romaine pffrent un très


grand nombre de FIBULES romaines, dont plusieurs sont décorées d'émail : quelques-unes viennent de Lillebonne, de Féoamp et dOrival. — La suite des armilles ou bracelets est également très riche et très variée. Nous signalerons seulement ceux à ressort, dont un a été trouvé à Caudebec-Iès-Elbeuf, en 1865, et l'autre à Lillebonne, en 1867. Deux en jais, provenant des tombeaux de Quatremares, piès Rouen, en 1843, et celui qui est en jade, rencontré aux Chenets puès Bernay, et qui a été donné par M. l'abbé Cochet. M. Auguste Leprevost l'avait recueilli dans une sépulture gauloise. — Parmi la grande quantité d'objets que cette table renferme, nous citerons une petite enclume de bijouterie antique ; la garniture en bronze d'un timon de char ; une plaque en plomb, sous forme de hausse-col, trouvée dans la Harelle de Heurteauville, en 1835 (1) ; elle a été donnée par M. Doucet, maire du Trait. — Un masque en bronze de la forêt de Brotonne. — Des hameçons, dont deux trouvés à Grèges, en 1829, et un à Archelles, en 1863. — Des épingles, des aiguilles, des passelacets, des dés à coudre, des entrées de serrures, des ornements et des garnitures de coffret, des boutons, grands et petits, de forme très variées. — Des chaînettes. — Des clochettes et grelots. — Des spatules. — Des styles à écrire.

— Six tire-lignes. — Des pinces à épiler. - De petites cuillers en argent et en bronze, dont quelques-unes viennent de Neuville-le-Pollet, de Lillebonne, etc. — Des cassolettes portatives pour parfums. — De longues épingles pour la coiffure. — Quatre phallus, dont un est muni d'ailes, et la représentation en bronze d'une coquille appelée porcelaine.

Au milieu de cette montre est placé un écrin qui contient une série de bijoux précieux, provenant presque tous de nos contrées. En premier lieu est un beau collier d'or pesant 23 grammes, et composé de 36 amandes chaînées avec le plus grand soin. Puis neuf médailles d'or de la famille des Antonins.

Ce collier a été trouvé à Cailly, en décembre 1821, avec 27 pièces d'or, dont il n'en est resté que dix entre les mains de M. Esnault, propriétaire à Rouen, et donateur de ce riche trésor. Le collier et la plupart des monnaies ont été dessinés en 1822, par M. Hyacinthe Langlois. La découverte a été décrite par M. Lévy (2).

Viennent ensuite deux armilles que je crois gauloises : l'une est un beau BRACELET en or, tordu, trouvé à Boisemont (Oise), en 1866 ; et un autre BRACELET, aussi en or, trouvé à Yvetot ou aux environs, en 1843. — Dans la partie supérieure de l'écrin, formée par un très beau torque en bronze, est une FIBULE d'argent, un peu brisée, mais encore accompagnée de sa chainelte.

(1) L'abbé Cochet, « La Seine-Inf. hist. et archéol., » lre édit,, p. 457; 2e édit., p. 175.

(2) Lévy, « Bul. de la Société d'Émul. de Rouen, n année 1822, p. 35-51, 2 pl. — Lévy, « Notice sur les Antiquités » trouvées à Cailly (SeineIntérieure), iD-80 de 20 pages, et 2 pl. Rouen, Beaudry, 1822.


Elle a été recueillie dans un vase d'argent rempli de trois cents monnaies gauloises (1). ,

Un pendant d'oreille en or, trouvé à Rooon, « rue de l'Impératrice, » aujourd'hui rue « Jeanne d'Arc, D en 1863, dans l'ancienne église-Saint-Jean.

Sa forme de poisson me le fait croire chrétien, du ive ou du ve siècle. — Un petit collier composé de perles et de pendants en or, entremêlés de perles de verre, et terminé par un petit phallus en or. Ce collier à été trouvé dans un tombeau antique, près Marseille (Oise), en 1866 ; il porte une monnaie d'argent de Lucile. — Un petit bracelet d'or. - Des ÉPINGLES en os à tète dorée. —

Des anneaux du même métal. — Une bague en bronze avec un camée pour châton. — Un petit lingot d'or, trouvé dans la forêt d'Eu en 1873, et quelques fibules de forme intéressante.

42. Montre contenant des MÉDAILLES en argent des familles romaines dites consulaires.

Cette montre renferme cent quatre-vingt-douze pièces offrant les noms d'environ cent trente familles. Toutes ces médailles, d'une parfaite conservation, ont été frappées à Rome pendant une suite d'environ trois siècles.

13. Montre contenant une suite de MÉDAILLES romaines, Haut et Bas-Empire, en or, argent et billon.

Cette suite impériale, composée de dix-neuf pièces d'or et de cent cinqnante d'argent, va de César (quatre-vingts ans avant Jésus-Christ) à Ho-

norius (trois cent quatre-vingt-quinze après Jésus-Christ).

Cette série renferme les douze premiers Césars et plusieurs de leurs femmes. Parmi les pièces les moins communes, on distingue Tibère, Agrippine mère, Caligula, Julie, fille de Titus ; Domitia, Plotine, Pertinax, Diaduménien, Aquilia Severa, Gordien d'Afrique, père et fils; Cornélia Supera, Carausius, Maximin d'Aza, Constantin-le-Grand, Justin et Anastase, trouvés en Normandie.

14. Montre contenant des MÉDAILLES romaines ; belle suite de têtes impériales grand bronze.

Cette série, composée de cent sept pièces d'une bonne conservation, renferme d'abord quelques échantillons de l'as et de ses fractions, puis des têtes d'empereurs et d'impératrices, depuis César jusqu'à Posthume. On distingue parmi les pièces rares : Tibère, Othon, Vitellius, Plotine, Marciana, Dide Julien, Didia Clara, Manlia Scantilla, Pertinax, Diaduménien, Aquilia Severa, Pauline, Gordien d'Afriqiie, père et fils ; Emilien, Salonin, etc.

(1) Il est question de ce vase au no 7 de cette salle.


15. Montre contenant une suite de deux cent douze MÉDAILLES romaines du Haut et Bas-Empire, en bronze, moyen et petit modules.

16. AMPHORE antique, en terre cuite, à anses ornées de masques de Méduse.

Ce vase, de l'espèce des vases peints, offre cela de remarquable qu'il n'a jamais reçu de dessins ni même de couleurs ou clt vernis.

17. Grand VASE peint, du genre des amphores.

Découvert dans un tombeau de la Basilicate, au reyaume de Naples.

Ce vase, dont les anses sont ornées de têtes de Méduse, est couvert de peintures sur la panse, sur le col et sur le pied.

Au milieu de riches ornements, on voit, sur la panse, un édicule ionique, dans lequel sont représentés une femme assise et un éphèbe debout ; en dehors, sont deux femmes et un éphèbe. Sur la panse opposée, même édicule, au centre duquel est peinte une offrande funéraire (celle d,u vase même).

Sur le col et sur le pied, on voit une tête de femme.

Ce vase, aussi remarquable par la grandeur de ses proportions que par l'élégance de sa forme, faisait partie de la magnifique collection Durand, qui se composait de quinze cents vases peints ; il en était le plus grand.

Il a été décrit par M. de Witte, dans le Catalogue de cette collection, sous le n° 626.

Hauteur, 80 c.

18. VASE peint, de Vulci.

D'un côté, on voit Minos, Procris et Pasiphaé. Le roi de Crète tient un sceptre d'une main, et saisit le bras de Procris de l'autre. En arrière de Minos est Pasiphaé. De chaque côté de la scène est un Amour qui plane dans les airs.

Au revers : 1'AURORE et CÉPHALE ; celui-ci est en chasseur, Derrière l'Aurore est une troisième figure. Sur une des anses on lit les caractères : eXII, tracés à la pointe ;.sous le pied un A et un < £ , entrelacés ; à côté un 1 et plus loin un H.

Hauteur, 32 c.

Ce vase, d'une conservation parfaite, est un des vases peints antiques le plus remarquable par la beauté et la finesse du dessin. Il a été décrit par M. de Witte dans les Catalogues Durand (no 263) eL Beugnot (n° 4,6), il fut Payé, à la vente du cabinet Durand, en 1836, 1,680 fr.


19. VASE peint, Amphore tyrrhénienne, découverte à Vulci.

Sur la panse, combat d'Athéné « A6ENAIA » et du géant Il Encelade ENKEAAAOS. » Sur le bouclier d'Encelade est figurée une roue à trois jambes humaines, emblème de la Sicile où la scène se passe.

Au revers, APOLLON-ORPHÉE couronné par ARTtMIs-PERSEPHONÉ.

Hauteur, 42 c.

Ce précieux vase, qui de la collection Durand a passé dans la collection Beugnot, a été dessiné et décrit dans plusieurs recueils scientifiques, et spécialement par M. de Wittc. (Catalogues Durand n° 28, Beugnot n° 2). Vendu 1,200 fr. en 1836.

20. AMPHORE à deux anses, à peintures noires rehaussées de couleur violette.

D'un côté, Hercule, entre Minerve et lolas, combattant le lion de Némée ; de l'autre, Bige monté par un homme et une femme, escortés par un troisième personnage.

Sur le haut du vase règne une frise où l'on voit des lutteurs et des coureurs.

Hauteur, 44 c.

21. VASE peint, à trois anses.

Sur la partie antérieure sont figurés un éphèbe et une bacchante. La partie postérieure est décorée d'une palmette.

Hauteur, 33 c.

22. VASE peint, en terre cuite, avec son couvercle, provenant des fouilles de l'Étrurie (n° 134 du Catalogue du prince de Canino, année 1843).

On voit, sur cette belle amphore, d'un côté, un quadrige monté par un homme barbu et une femme voilée, qui sont escortés par Apollon Cytharède, Mercure et une femme, ou divinité inconnue. De l'autre côté est représenté Bacchus, entre deux satyres et deux menades dansant.

Sur le couvercle est peinte une course de chars.

Hauteur, le couvercle compris, 66 c.

23. VASE peint, à trois anses (n° 139 de la collection Durand).

Dans un grand cartouche, réservé sur le haut de la panse du vase, l'artiste a dessiné une bacchante couchée, faisant semblant de dormir Deux


satyres ithyphalliques, agenouillés, s'approchent d'elle ; un d'eux soulève sa tunique. Au-dessus du satyre, on lit : KAA02, « le beau ! »

Ce vase a été payé 855 fr. à la vente du cabinet Durand, en 1836.

Hauteur, 35 c.

24. VASE peint, de la collection du prince de Canino (no 42 du Catalogue de 1835).

On y voit figuré Hercule terrassant le lion de Némée. Le style du dessin accuse l'art grec du plus beau temps.

Hauteur, 35 c.

Ces deux vases appartiennent à la fabrique de Nola. Ils sont de la plus belle conservation et d'une admirable finesse.

25. VASE noir, provenant de la collection Campana.

Ce vase, haut de 30 centimètres, est rangé dans la série des vases grecs concédés à la ville de Rouen. Il porte le n° 69 et est désigné sous le nom d'oxybophon.

26. Grand VASE en terre cuite, du genre des amphores, qui est rehaussé d'ornements peints en rouge, au milieu desquels on trouve des figures d'ibis.

Ce vase, qui a été découvert dans l'ile de Santorin, l'ancienne Théra, à une très grande profondeur, sous d'épaisses couches de lave, appartient à la plus haute antiquité, on le fait remonter aux temps homériques.

Hauteur, 73 c.


SALLE DE LA MOSAÏQUE

Cette grande et belle salle créée, comme la précédente, vers 1862, a été comme elle consacrée aux plus anciennes civilisations. On y trouve des antiquités étrusques, grecques, gauloises et la totalité des monuments égyptiens que possède le Musée. Mais ce qui brille dans cette grande pièce, c'est la civilisation romaine qui apparaît ici dans sa grandeur et dans sa majesté. On est saisi par la beauté et la sévérité de ces restes antiques qui ont résisté au travail des siècles. La main du temps est empreinte sur ces œuvres de l'homme, les plus vigoureuses qui aient signalé son passage dans nos contrées.

La décoration de cette salle a un caractère de sévérité et de grandeur qui convient parfaitement à la majesté déchue du peupleroi. Il n'est pas jusqu'au pavage lui-même qui ne nous prépare à cette mosaïque antique qui est comme le joyau du Musée de Rouen.

A chaque extrémité de la salle on a ménagé une cheminée factice, dans le seul but d'ornementation ; chacune d'elles se compose de moulages grandioses et de bois sculptés provenant des anciennes maisons de Rouen.

Sur l'une de ces grandes cheminées, on voit briller, au milieu d'un faisceau d'armes, l'écusson colorié et couronné de la ville de ROUEN. Sur l'autre, sont les armes et la couronne ducale de Normandie, avec la vieille devise des soldats de Guillaume : DIEX : AIE : Deux anges ou génies soutiennent cet écu gigantesque.


Ces deux grands morceaux de sculpture ont été moulés sur la porte de l'Hôtel de l'ancienne Présidence, élevé en 1717, et devenu aujourd'hui rHôtel des Sociétés savantes.

Les chambranles de ces deux cheminées ont été formés avec dés bois sculptés, du xvie siècle, provenant de la décoration de la maison de Thomas Corneille, située dans l'ancienne rite de la Pie.

1. MOSAÏQUE GALLO-ROMAINE découverte en 1838, dans la forêt de Hrotonnc (Seine-Inférieure), par M. Charlier, inspecteur desforêts ; relevée et transportée par M. A. Deville, directeur du Musée départemental des Antiquités ; restituée et complétée en 1861, sous l'administration de M. le baron Ernest Le Roy, sénateur, préfet de la Seine-Inférieure, par les soins de M. André Pottier, directeur, avec la coopération de M. Adolphe Grimaux.

Cette belle pièce, la plus grande et la plus remarquable du Musée, a été trouvée le 13 septembre 1838 dans la forêt de Brotonne par M. Charlier, inspecteur des eaux et forêts de Gaudebec-en-Caux. Voici dans quelles circonstances : De 1838 à 18i3, le gouvernement et la Société des Antiquaires de Normandie firent pratiquer trois fouilles successives dans la forêt de Brotonne, au triége de la Petite-Houssaie. Ces fouilles amenèrent la découverte d'une villa importante dont les débris couvraient un espace de plus de 225 mètres dans tous les sens. C'est dans une des vingt pièces qui furent déblayées qu'on rencontra la mosaïque qu'un hêtre couvrait de ses racines.

M. Dupont-Delporte, préfet de la Seine-Inférieure et ami de nos antiquités nationales, ayant obtenu du Domaine la cession de ce beau monument, M. DeVûlle vint camper dans la forêt afin de procéder à son enlèvement.

En 1844 il emporta à Rouen ce morceau précieux qu'il n'eut pas le bonheur de remonter. Cette bonne fortune échut à son successeur, M. Pottier, qui réussit parfaitement dans cette délicate opération.

Cette mosaïque, dont la surface est à peu près carrée, mesure 5 mètres sur chacun de ses côtés. Le centre montre Orphée assis sur un siège, la tête nue et pinçant de la lyre ; sur chaque face sont figurés des animaux courant que le dieu est censé adoucir-et apprivoiser. A chacun des angles. figure un médaillon représentant une tête allégorique. Une seule restait en 1838. Elle était couronnée d'épis, et "o* la prit pour une Cérès, tandis que ce n'était que


l'Eté. Une large et magnifique bordure de la plus grande élégance encadre le tout.

Lorsque cette mosaïque fut découverte et enlevée il manquait au moins une moitié de la surface et parmi les choses absentes nous signalerons surtout trois médaillons. Il était difficile de restituer un sujet inconnu, lorsque le hasard fit découvrir à Guelma (Algérie) une mosaïque parfaitement analogue dans son ornementation ; les médaillons des angles n'étaient point des divinités, mais les images allégoriques des quatre saisons de l'année (1).

Avec ce document, qtfÍ nerlaissait plus de doutes sur la décoration disparue, on put procéder à la restauration avec autant d'assurance que de succès. C'est ce que: fit if. Pottier, en 1861, sous le bienveillant patronage de M. le baron Le RtJY, préfet de la Seine-Inférieure, et secondé par M.Grimaux, habile entrepreneur de Rouen. Il est aisé de se rendre compte des parties restituées en comparant la pièce elle-m' me avec le dessin colorié qu'a publié M. Charlier (2), et aussi avec le plan placé en regard dans la salle même du Musée.

Aujourd'hui le public jouit avec bonheur de cette belle mosaïque, pièce bien rare dans les Musées du nord de la France.

2. Grande armoire dont chaque travée renferme des ANTIQIHTS de trois nationalités différentes.

IRE Travée contenant des ANTIQUITÉS EGYPTIENNES.

Nous y signalerons particulièrement : deux ESTAMPILLES ou SCEAUX en terre cuite.— Deux morceaux de COIFFURE en bronze provenant de statues. —

Deux CANOPES en albâtre et en terre cuite, rapportées de Thèbes par les officiers du « Louqsor, » chargés d'amener à Paris l'obélisque de Karnac. —

Des STATUETTES en bronze, en .pâte vitrifiée et en bois.— Des SCARABÉES de toute taille et de toute couleur.- Des COLLIERS et des RRACELETS en verre et en pâte de verre.— Des DOIGTS en verre.— Des BAGUES en or et en bronze.— Enfin deux beaux SYMPULUM en bronze égypto-romain à tète de cygne. L'un a été rapporté d'Egypte par M. de Verninac de Saint-Maur, commandant du « Louqsor. » Cette pièce avait été donnée à M. Hyacinthe Langlois à la vente duquel M. Deville l'a rachetée.- Une URNE en terre rougeâtre ayant contenu

(1) En 1759, le comte de Caylus raconte que l'on trouva et détruisit à Nîmes une mosaïque qui avait des personnages aux angles. Nous croyonsfortement qu'il s'agit des quatre saisons de l'année. « Recueil des Antiquités, etc., à t. IV, pl. XCL, p. 331-335.

(2) Voir sur la Mosaïque de Brotonne : Charlier, «.Mém. sur quelques Antiq. de la forêt doman. de Brotonne et sur la Mosaïque romaine, etc., » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. XI, p. 264-69, et 2 pl.

— Deville, « Ibid., » p. 270-71. — L'abbé Cochet, « La Seine-Inf. hist.

etarchéol., » lre édit., p. 312-313; 2e édi-t., p. i94-49S.


l'embaumement d'un Ibis, donnée par M. le docteur Pennetier.— Une BRIQUE en terre séchée au soleil, rapportée par M. Grimaux, etc.

2c Travée contenant des ANTIQUITÉS GRECQUES et ÉTRUSQUES.

Un très grand nombre des pièces de cette armoire proviennent de la collection Campana. Parmi les objets en terre cuite qui en sont sortis, nous signalerons : 1° Une URNE cinéraire étrusque couverte d'un bas-relief représentant « Echetleus ou Echetlée armé d'un soc ou d'un coutre de charrue et combattant les Perses à Marathon. » Cette caisse funèbre a été autrefois coloriée.- 2° Un BAS-RELIEF représentant des « Faunes vendangeurs; » — 30 Un BAS-RELIEF représentant « deux Prêtresses devant un candélabre. » — 40 Deux FEMMES drapées.- 50 Deux TÈTES de femme et une grande TÊTE de jeune homme.

Les pièces grecques en terre cuite, acquises par le Musée, sont 1° Une. FIGURE ayant la forme d'une momie égyptienne, venant de la collection Beugnat (1).— 20 Une CÉRËS"assise venant de Pesttim (2).— 30 Un VASE en forme de lièvre.— 4° Des GROTESQUES ou JoUJoux.- 5° Une STATUETTE de Mercure et un MASQUE comique donnés par M. l'abbé Cochet.

Au-dessus de l'armoire, nos 1 et 2, est une URNE cinéraire étrusque en terre cuite dont le bas-relief représente ETÉOCLE et POLYNICÉ. -Cette pièce, qui conserve des traces de couleur, vient aussi, du Musée Campana.

3c Travée contenant des STATUETTES antiques et autres objets romains en terre cuite.

On remarque dans cette travée six statuettes de Latone dont une vient de Mirville (1814) ; une de Lillebonne (1853), et une d'Orival, près Fécamp (1864).

Des poules ou coqs dont une vient de Lillebonne.

Un cheval trouvé dans ia forêt de Brotonne.

Des Vénus anadyomènes dont deux sont sorties d'une fontaine de Mirville et deux autres de la forêt de Brotonne.

Un Mercure trouvé dans la forêt de Roumare et donné par M Quentin, de Rouen. Les fouilles du Grand-Jardin à Lisieux ont également fourni un certain nombre d'objets de cette montre. Nous citerons en particulier1 une statuette de Vénus placée dans l'hémicycle d'un petit temple.

(1) Elle porte le no 209 du catalogue Beugnot.

(2) No 5,010 d'une collection.


Cinq moules en terre cuite pour couler des monnaies romaines à l'image de Philippe père et fils et de Posthume (1).

Des poids ou contre-poids en terre cuite en forme de pyramide quadrangulaire, présentant au sommet un trou pour suspension.

Plusieurs de ces poids viennent de la forêt de Bord fouillée en 1870.

Un poids en grès marqué d'un V que l'on interprète par 5 livres romaines Il a été trouvé dans le grand puits du théâtre de Lillebonne.

Un autre poids en basalte de 3 livres romaines (955 grammes) trouvé à Amiens. Sur la partie supérieure sont figurés quinze points creux remplis d'argent.

Je citerai encore deux poids en grès de forme ovale rencontres, en 1869, dans une maison romaine de la forêt d'Eawy. L'un de ces poids porte la marque XXV, ce qui indique le poids qn'il pesait pour les anciens.

Pour nous il pèse 8 kilogrammes, et on y trouve au milieu un anneau en fer pour la suspension (2); Un pavé en marbre de 10 centiinèt: es en tous sens, représentant gravée en creux une image de Mercure avec ailes et caducée. Ce pavé romain, qui vient de Saint-André-sur-Cailly, a été donné par M. d'Iquelon.

On y remarquera également un cachet d'oculiste recueilli à Rouen, en 1863, et provenant de la collection Thaurin acquise par le département. Ce cachet en pierre schisteuse contient encore les marques du collyre gravées sur les quatre côtés.

Enfin deux jolies'tctes antiques en marbre blanc.

3. Armoire contenant des ANTIQUITÉS LACUSTRES et GAULOISES.

Les antiquités gauloises consistent en VASES de terre provenant d'incinérations rencontrées au château de Robert-le-Diable à Moulineaux (3) (1855) ; aux Damps, près le Pont-de-IArchc; à Varimpré, dans la forêt d'Eu (4) (1865) ; au Vaudreuil (Eure) (1859) (5) ; à Ancourt (Seine-Inférieure) (1867) ; à Caudebec-lès-Elbeuf (1865) (6) ; à Saint-Iîemi-en-Rivière (4 865) ; à Neufchâtel (1869) ; à Bellozanne (1873), et surtout à Alisay, près Pont-del'Arche (1870). Cette dernière localité nous en a donné le plus grand nombre.

(1) Cette pile de moules, trouvée à Lyon, a fait partie de la collectionDidier-Petit, où elle porte le no 793 du Catalogue de vente.

(2) « Bulletin de la Com. des Antiq. de la Seine-Inférieure, » t. 1er, R> VS7

il. --». (3) L'abbé Cochet, « Sép. gaul., rom., franq. et norm., » p 1-38.

(4) Id., « Notice sur une Sép. gaul. trouvée dans la basse forêt d'Eu,

en juin 1865, » in-8° de 21 p. Rouen, 1866.- Id., in-8° de 18 p. Paris, impr. imp. 1867.

(5) Id., « Note àrchéol. sur un Cimetière gaulois découvert au Vaudreuil (Eure), en 1858 et 1859, » in-80 de 14 p. Rouen, 1864.

(6) Id., « La Seine-Inférieure hist. et archéol., •» 2e édition, p. 590.


Un fragment de vase vient de Dennemont (Seine-et-Oise) et a été trouvé dans une sépulture de l'époque de la pierre. Cette pièce curieuse nous a été donnée par Mlle de Roissy. Enfin plusieurs pièces proviennent de la Marne et nous sont venues comme échange du Musée de Saint-Germain.

Je ne dois pas laisser ignorer qu'il existe là, en, tous petits échantillons, une suite de vases de céramique gauloise, venant de la Bretagne, de l'Alsace, du Forez et autres parties de la France.

Les antiquités lacustres se composent d'une paroi de cabane en bauge, de deux pesons.de fuseau en terre cuite, de douze fragments de vases de terre, restes d'assiettes, dé plateaux, de bols et enfin d'os et de fruits provenant de la cité de Grésine, sur le lac du Bourget (Savoie). Ces débris ont été offerts, en 1867, au Musée de Rouen, par M. Laurent Rabut, professeur et archéologue à Chambéry.

Dans la partie basse de la même armoire sont quelques vases ethnographiques, entre autres des pièces péruviennes données par M. Louis Cisnéros, consul du Pérou au Havre , des vases mexicains donnés par M. Largilliert, de Rouen, et un vase océanien venant des îles Eidjii, donné en 1838 par le capitaine depuis vice-amiral Cécille.

Au-dessus de cette armoire sont deux vases en terre grise venant du cimetière romain de Lillebonne et le fac-similé d'un char antique monté sur des roues.

4. Montre contenant des ARMES et autres OBJETS gaulois et romains en fer.

Dans cette montre, on remarquera un grand nombre d'objets en ter que l'on ne rencontre pas ailleurs. On les dédaigne dans les autres localités, et cependant cela donne l'idée véritable de l'art ancien. On peut voir comment les anciens procédaient et il est toujours rare de posséder ces échantillons de leur industrie.

Je signale en particulier une lance et des fragments d'épée dans un fourreau de métal, recueillis, en 1855, dans les sépultures gauloises de Moulineaux, un cercle en. fer qui entourait une urne cinéraire (1), une épée ployée trouvée à Eslettes, près Rouen, en i 84-7-48, dans un cimetière romain des premiers temps. Cette épée, qui a le caractère gallo-romain, était enfermée dans un fourreau de tôle (2), une autre épée également brisée qui se trouve encore -dans son fourreau de métal. Celle-là provient d'Alisay et je la crois gallo-romaine. Elle a été trouvée en morceaux dès 1870. Il y a encore d'autres épées gauloises, des fers de lance et des poignards donnés par le Musée de Saint-Germain.

(1) L'abbé Cochet, Il Sép. gaul., rom:, J'ranq. et norm., » p. la 48.

(2) Id., « La Normandie souterraine, » 2e édit., p. 44. -r- te La beineJnf. liist. et archéol., » lrc édit., p. 424 ; 2e édit., p. 198.


Ces objets proviennent du département de la Marne et appartiennent aux Gatalauni ; deux petites haches trouvées dans des sépultures à Caudebeclès-Elbeuf et à Lillebonne ; une espèce de doloire ou « Ascia » provenant du cimetière romain de Lillebofine en 1871, et donné par M. Montier-Huet ; un vomer de charrue trouvé à Liffremont, près Forges, et donné par M.'Lafosse; des bipposendales trouvées à Saint-Saëns, à Caudebec-lès-Elbeuf. à Mérouville (Eure-et-Loir) et au pont de Tours (Indre-et-Loir) ; divers outils provenant des maisons romaines de la forêt de Bord fouillée en 1870 ; des charnières de cercueils provenant de Rouen et d'Amiens, et des clous de dimensions très remarquabls.

5. Montre renfermant des FRAGMENTS de poteries samiennes à relief et contenant des noms de potiers.

On y remarquera quelques têtes de lions provenant de « mortiers, » des fragments de vases à relieis présentant des noms de fabricants ainsi que des fonds de bols et de soucoupes. Sur le fond des coupes les lettres sont eu creux ; sur les vases à reliefs, elles sont saillantes.

Sur les vases à reliefs, on lit : IOIIIIAM (Archelles). — IATRINI (Rouen).

- ADVOCISI (Brotonne).- PRISCILUM (Lillebonne).- Sur des fonds de vases sont les noms suivants : GENITORIS (Brotonne). — TOCCA (Neuville). —

OF. BVRRI. - REGINI.-- QVIAISSAM (Maulévrier). - .ANSVETI (Epinay).— CRACISA.- OF. SEVERPVI).- PATERCLINI. OF (Rouen).- TACITVS (Lillebonne).

— OFRJII.- DISFTOFE.- CORVF.- OF VITALIS.- DEI. (Amiens, 1866). —

SENILAI.- RVFI (le Lendin).— CIMATIM-CICARI OF.- LVPPA F.— OF SEVER. —

MALLIA.

Avec ces noms, tous sur des vases rouges, se trouvent aussi un fragment de vase noir à relief, venant de Lillebonne, sur lequel on lit : AMIOR.Deux anses de « dolium » ou grandes amphores sur lesquelles on lit gravé eu creux : M SS 1 (D) 1 o R (Rouen).- J v N 1 M (E L) 1 S S 1 (Brachy). — Un fragment de tuile portant ces trois lettres : 0. R. E.

Ces fragments viennent presque tous de la Seine-Inférieure. Je cite parmi les lieux de provenance : Rouen, Lillebonne, le Lendin, Neuville-lePollet, Etretat, Braquemont Parmi les donateurs : Mme la duchesse de Berry, MM. Paul Baudry, l'abbé Cochet, etc.

6. FRAGMENTS de terre cuite avec marques de potier.

L'un est un morceau d'une énorme brique avec ces lettres c. D. et une espèce de herse marquée dessus. Cette pièce a été donnée par M. Brianchon. Une autre est la partie haute d'une anse d'amphore. Cette pièce marquée AELFO a été donnée par M. G. Goucllain, qui l'a prise au Monte-Testacio, et l'a rapportée de Rome en 1870. La troisième est un fragment d'une forte tuile à rebords, marquée c n. T.


7. Montre remplie de LAMPES antiques en terre cuite. Il y en a vingt-sept, dont une grande à deux becs.

Cinq d'entre elles viennent de Nîmes et deux ae Lillebonne.— Sur une de ces lampes on voit le monogramme du Christ ; elle doit être chrétienne. —

Cinq portent les inscriptions suivantes : CÁ'flLTRI.- SARltfI.- SAFCVL. DASÀ'cv.- L. MOSCRI.- Sur deux d'entre elles on voit le monogramme du Christ, c'est pour cela que je les crois chétiennes.- Une de ces lampes vient de Rome et a été rapportée, en 1873, par S. E. Mgr le cardinal de Bonne-

chose. Elle a été tirée, devant lui, de la calacombe de Sainte-Agnès-l!ol's-desMurs.

8. Montre contenant des OBJETS ethnographiques.

Ce sont d'abord des antiquités indiennes en bronze et en terre cuite données par M. Pottier, puis des vases et des idoles et autres objets en terre et en pierre soit mexicains, soit péruviens, offerts par M. Largilliert. Puis une collection de pointes de flèches en obsidienne, rapportée du Mexique par l'amiral Cloué. Ces objets ont été donnés par M. l'abbé Cochet.— Quelques monnaies chinoises et arabes.- Un poignard indien en bois et un boullier à compter, aussi indien : tous deux ont été donnés par M. Desjardins, du Havre.— Puis viennent quatre plaques de marbre noir percées aux extrémités et qui ont pu s'appliquer sur les bras. Ces pièces, données par M. Lesueur, de Paris, proviennent du cabinet de M. d'Hauterive.

Sur la fenêtre à droite et à gauche de la montre, on remarque d'abord un vase péruvien fort ancien. M. Largilliert, qui l'a donné au Musée, l'appelle la « Soupière de l'Inca de Curça. ))—. Une ancienne et curieuse idole chinoise en bronze et le bouclier en bois d'un sauvage américain.

A droite et à gauche, de la fenêtre sont suspendus des morceaux d'ardoise couverts, des deux côtés, de caractères arabes. Ils ont été rapportés de

Nubie par M le professeur Pouchet, qui, en 1856, les a recueillis sur d'an-

ciennes sépultures placées dans un cimetière abandonné. Ce champ des morts, que la tradition affirme être le résultat d'une bataille livrée contre les Romains, était situé à l'entrée du désert d'Assouan (1).

9. Montre de NUMISMATIQUE romaine consacrée surtout aux Posthumes.

Cette montre est double. La-partie placée à gauche du spectateur offre le résumé de toutes les variétés de têtes et de revers qui se trouvaient

(1) Assouan est l'ancienne Syène des Romains, située à l'entrée du désert de Syénite.


dans la découverte faite, en 1846, à Caudebec-lès-Elbeuf. Les Poslhmncs seuls y figurent au nombre de soixante-quinze ; mais il faut dire que dans la trouvaille il n'y avait pas moins de huit mille Posthumes, sur huit mille six cents pièces dont se composait le trésor. - Cette collection a été donnée par M. Billiard.

Dans la partie placée à droite du spectateur on a rassemblé toutes les variétés de Posthumes : grand, moyen et petit bronze que l'on a pu se pro-

curer en Normandie. Bon nombre de ces pièces portent traces de surfrappe.

10 et 11. Montres contenant des Os travaillés des époques préhistoriques, des Bois DE CERFS, des DÉFENSES de sangliers.

Ces os travaillés, portant l'empreinte du travail humain, antérieur aux temps historiques viennent des grottes et abris de la Dordognc. Ils ont été donnés par M. Hardy, bibliothécaire à Dieppe.

Parmi les bois de cerfs, l'un vient des sépultures gauloises du château de Robert-le-Diable à Moulineaux (1855); l'autre du cimetière franc d'Envermeu où il a été trouvé en 1852. Quelques-uns ont été tirés des tourbières de la vallée de Somme et donnés par M. Boucher, de Perthes. Presque toutes les défenses de sangliers proviennent des grands travaux de Rouen. Enfin on y voit aussi des ossements humains entièrement verdis. Les uns viennent d'un

tombeau romain en plomb, trouvé à la « Gendarmerie » de Rouen, en 1867 : d'autres d'un cercueil de plomb rencontré « rue du Renard, » en 1827.

On y a réuni des coquilles de moules et de pétoncles venant de la « Fosse-aux-Moules » Caudebec-lès-Elbeuf.

12. Montre contenant des débris de MOSAÏQUE, d'iNScmpriaxs et de CRÉPIS coloriés, Sur un fragment de mosaïque on lit distinctement A V. - Les fragments de mosaïque viennent de la foret de Brotonne (1843), et les crépis coloriés de la « villa » romaine de Saint-Aubin-ser-Gaillon (1864). Ces derniers ont été donnés par M. Paul Baudry. — D'autres ont été recueillis au bois.

Labbé, près Eu.

13. Montre contenant des TABLETTES A ÉCRIRE et des PIERRES A AIGUISER.

Les tablettes à écrire, au nombre de dix, sont de petits morceaux de marbre, de schiste ou de lignite, taillés en biseau d'un côté et parfois creusés de l'autre par suite du long frottement des styles.

Plusieurs viennent de Lillebonne, de Fécamp et de Barentin. Ces dernières ont été recueillies dans des urnes pleines d'ossements brûlés..


On remarque aussi trois pierres à aiguiser, dont l'une, jaunie d'un trou de suspension, a été trouvée au Tréport dans une fouille pratiquée par M. Deville. Ces derifières pièces ne proviennent pas de sépultures.

■ Dans la même montre sent déposes plusieurs petits tubes en terre cuite, en forme de bobines. Ces tubes ont été trouvés à Luneray, à Saint-Andrc-surCailly, à Rouen et à Champlieu, dans la forêt de Compiègne. Ces tubes proviennent de calorifères de villas romaines. On eu à trouvé ailleurs, notamment au Mans.On croit qu'ils servaient à enfermer des clous de fer qui soutenaient le pavage (1).

14. STATUE de femme drapée, en marbre blanc, découverte en 1828, parmi des décombres, dans une des salles du balnéaire romain de Lillebonne, vers l'angle sud-ouest.

Le marbre de cette statue est demi-transparent à la lumière ; il a la plus grande analogie avec le marbre des carrières de Saint-Béat, dans les Pyrénées.

Hauteur, la plinthe comprise, sans la tête, 1 m. 50 ; avec la tête, 1 m. 80.

M. Emmanuel Gaillard a publié, en 1829, sur cette statue, qui a été dessinée et gravée par M. E.-H. Langlois, une Notice qui a été couronnée par l'Institut. Il pense qu'elle représente l'impératrice Faustine, femme d'Antoninle-Pieux (2).

Cette statue fut trouvée sans sa tête. C'est ainsi, du reste, qu'elle figure sur toutes les gravures qui l'ont reproduite jusqu'à présent (3) ; mais depuis 1862, époque où M. Pottier l'a installée dans cette salle, elle est surmontée d'une tête. Cette tête de femme vient également de Lillebonne où elle a été trouvée, à quelques pas de la statue, dans une des salles du balnéaire (4).

Par la matière et les proportions elle se rapproche étonnamment du tronc qu'elle surmonte. Aussi « bien qu'ayant appartenu à des sujets différents, ces

(1) « Bull, de la comm. des Ant. de la Seine-Inférieure, o t. II, p. 141, 149, 150, 151.

(2) E. Gaillard, « Notice sur la Statue pédestre, en marbre blanc, trouvée à Lillebonne, le 31 mai 1828, » in-8° de VI et de 47 p.,et 2 pl. Rouen, N. Périaux, 1829.

(3) « Notice, » de M. Gaillard. — « La Norma-ndie pittoresque. » — « Le Havre et son arrond., » 2e partie, Lillebonne, p. il, pi. - « procèsverbaux de la Comm. départ, des Antiq. de la Seine-Inférieure, » t. Ier, P. 121, pl.

(4) Cette tète, et un grand nombre d'autres objets antiques, étaient restés dans les greniers de l'Hôtel-de-Ville de Lillebonne jusqu'en septembre 1M2, qu'ils ont été apportés à Rouen.


deux morceaux s'adaptent d'une façon aussi satisfaisante que peu » espérée (1). •> Dans le piédestal de la statue (face du côté du jardin) est encastrée une MOSAÏQUE représentant un perroquet mangeant une datte.

15. STATUE de femme en marbre blanc.

On la désigne sous le nom de « Statue de Muse, » dans le Catalogue de la collection Campana, où elle portait le no 16.

16. BUSTE en marbre blanc, représentant un Romain.

Il provient de la collection Campana, où il portait le n° 271.

■17. BUSTE en marbre' blanc, que l'on croit représenter Sabine, femme d'Adrien.

Il provient de la collection Campana.

18. TÊTE en marbre blanc, représentant une jeune femme.

Elle faisait partie de la collection de la ville de Rouen, qui l'a échangée avec le Musée.

19. TÊTE d'homme imberbe, en marbre blanc.

Cette tête vient de Lillebonne. Les cheveux sont frisés. On remarque encore sur les cheveux la trace d'un bandeau de bronze.

Dans le socle est un médaillon d'Auguste, en bronze.

20. TÊTE d'homme en marbre blanc.

Elle vient également de Lillebonne. Le cou et le buste ont été refaits en plâtre. ®

21. Magnifique débris de CORNICHE romaine, en pierre, décoré de feuillage.

Nous pensons qu'il vient de l'édifice romain de Bois-l'Abbé, près Eu, fouillé par M. Estancelin, et qu'il a été donné par cet explorateur.

22. Partie d'une FRISE antique, décorée de boucliers" et de trophés d'armes, découverte au Bois-l'Abbé, près Eu.

(1) Paul Baudry, « La Musée départ. d'Antiquités de Rouen , » p. 9 et 10.


23. STATUE de Juj^ter. Plâtre d'après le bronze antique, découvert au Vieil-Évreux.

Le dieu est représenté debout ; il tenait d'une main la foudre, de l'autre un sceptre. — La tête et le torse sept d'un dessin magnifique. — Il a été donné par M. Bonnin, d'Évreux.

Cette statue, qui a 92 c. de hauteur, a été reproduite par M. Bonnin lui-même dans les « Antiquités gallo-romaines du Vieil-Êvreux (1). »

23 bis. STATUETTE d'Apollon.

Plâtre d'après le bronze antique, découvert au Vieil-Évreux. Donné par M. Bonnin.

Hauteur," 68 c.

24. Sous ce numéro sont indiqués deux 4beaux CIPPES tumulaires, en pierre de taille, venant de Lillebonne.

Ces deux cippes sont des tombeaux romains dont les débris ont été recueillis dans les fouilles du théâtre, des bains et du Castrum de Juliobana. Ces pierres sculptées, après avoir figuré longtemps sur les tombeaux qu'elles recouvraient, étaient entrées au moment du danger dans les moyens de défense. Retrouvées par l'archéologie dans la première moitié de ce siècle (de 1818 à 1840), elles sont venues au Musée de Rouen la science et l'étude leur ont restitué leur état primitif. C'est à M. Pottier que l'on doit la restauration de ces deux monuments, les deux plus grandes pièces de pierre antique que possède la collection départementale.

Le premier CIPPE, celui qui est vers la Salle Deville, est le plus simple des deux. En pierre de Saint-Leu, sa hauteur est de 1 m. 90 c. sur une façade de 90 c. et une épaisseur de 42 c.

D'un côté on voit figurer deux personnages de grandeur à peu près naturelle. C'est un homme et une femme tête nue, et vêtue d'une robe longue frangée par le bas. La femme tient dans sa main un phylactère ou rouleau. L'autre personnage, que je crois un jeune homme, a un collier au cou et une bulla sur la poitrine.

(1) Pl. XX, Atlas, in-4'° (1855).


Au verso figure, à haut relief, un homme de grandeur naturelle. Il est vêtu de la robe et semble porter un collier au cou. Sa robe frangée descend sur ses jambes nues. Aucun pilastre n'encadre cette pierre dont l'ornementation a probablement été coloriée.

L'autre ClPPE, qui est vers le Musée Pottier, est beaucoup plus riche que le premier. Haut de 2 m. 30 c., il a 1 m. 70 c. de large et une épaisseur de 47 c.

On voit d'un côté un homme et une femme de grandeur naturelle. Tous deux sont tête nue et vêtus de la robe antique qui semble frangée par le bas. L'homme paraît relever légèrement son manteau. Des pilastres formés de feuillages encadrent, à droite et à gauche, nos deux personnages.

De l'autre côté sont des scènes étranges qui semblent indiquer que les anciens représentaient sur leurs tombeaux l'état social des personnes.

D'abord c'est un jeune enfant tenant sous son bras gauche un chien qui s'élance pour manger un objet qu'il lui présente de la main droite.

A côté est un ouvrier ou un marchand assis devant une table.

Derrière lui, et au-dessus de sa tête, sont rangés quatre marteaux.

D'une main il cherche à décrocher un de ces marteaux. On dirait un cordonnier du Moyen-Age.

Au-dessus de cette scène sont des étagères dont une contient quatre vases où l'on distingue clairement des fioles et des' amphores.

Nous ne savons pas si le reste du tableau se rapporte au même sujet ou s'il n'est pas l'assemblage de débris incohérents.

Toujours est-il qu'au bas des scènes que nous venons de décrire, on voit un beau chapiteau antique du style corinthien ; puis sur un morceau de pierre de Vergelé une scène de lutteurs où l'on remarque quatre hommes nus dont un succombe sous les coups de l'autre.

Cette sculpture appartient à la belle époque de l'art antique. Au bas enfin est une frise où figurent des horiimes nus et des femmes habillées.


Ces deux grands tableaux sont encadrés avec de beaux pilastres corinthiens entièrement composés de feuillages. Des pilastres doubles ornent les deux extrémités de ce riche tombeau (l).

25. STATUE en marbre blanc dont la tête manque ainsi que la main droite.

Ce personnage, qui paraît une femme, tient un serpent de la main gauche. Est-ce la déesse Hygie ?

26. URNE qiiadrangulaire, en marbre blanc.

Deux figures d'enfants nus, ou génies funèbres; placées aux angles de l'urne, soutiennent des guirlandes de fruits et d'épis, qui retombent de la gueule de chiens ou de lions. Sur le fronton du couvercle de l'urne, on voit un taureau terrassé par un lion. L'inscription de cette belle urne est ainsi conçue M. POSTILIO. ARATOR.

AMICIT. FOEDERE. HONORIE.

DONISQ. COMVLATO. L. CINCINN.

C. D. E. VIVIS. DISCESS.

POSTREMV. HOC. MO NVMENTO MV NVS COMPLE VIT En voici la traduction mot à mot : « A M. Postilius Arator, comblé de son amitié, de son alliance, d'honneurs, de bienfaits, L. Gincinnatus, au très illustre décurion (clarissimo decurioni) sorti de la vie, a complété, par ce monument, son dernier présent. »

Hauteur, 48 c. — Largeur, 25 c.

On croit que cette urne a été rapportée d'Italie par le peintre Descamps, M. Félix Lajard, membre de l'Institut, a donné le dessin et la description de ce petit monument.

(1) La plupart des monuments de Lillebonne,' notamment ceux que' nous venons de décrire, ont été gravés et décrits, en Angleterre, par notre aini Roach Smith, dans ses K Collectanea antiqua, » vol. III, p. 74 à 90, planches XVII à XXV. -


27 URXK cinéraire, de forme cylindrique, en marbre blanc, avec piédestal et couvercle.

Sur la panse : cartouche carré portant cette inscription : DIS MANIBVS L MACRI EVELPISTI « Aux Dieux Mânes de Lucius Macer evelpiste (bon espoir). »

Origine inconnue. On présume que cette belle urne contenait les cendres d'un affranchi de la famille Licinia, à laquelle appartenait Macer, consul sous l'empereur Trajan.

28. Deux BUSTES d'enfants, en marbre blanc.

Les bustes sont modernes, mais les têtes sont considérées comme antiques. On croit même qu'elles représentent Commode et Annius Vérns. C'est un présent de M. Deville, ancien directeur.

29. Deux TÊTES-MÉDAILLOXS,. en marbre blanc, représentant un homme et, une femme.

Elles proviennent du cabinet de M. Fauvel, ancien consul de France à Athènes, et ont été également données par M. Deville.

30. CIPPE funéraire, en marbre blanc, de Petilia, portant cette inscription : en marbre blanc, de Petilia, portant cettà,, DM PAETILIAE C. CAECINAE MENELAl. F.

P.. SILIUS" CRITON AMICVS. F.

V. AIT. MIII

D. XXV.

« Aux Dieux Mânes de. Pœtilia C. Cœcina, fille de Ménélas, P. Silius Criton, son ami, a dressé ce monument. Elle a vécu deux ans, trois mois, vingt-cinq jours. »

Hauteur totale, 54 c.

Ce cippe, venu d'Italie, a appartenu à M. Lecarpentier et a été donné par M. Lireux père.


31. SARCOPHAGE en marbre rouge, avec son couvercle, découvert en 1837, à Rouen, rue Houlland.

Il renfermait un squelette de femme, dont les pieds étaient tournés à l'Orient

Dans le sarcophage étaient deux flacons et trois gobelets de verre. Les deux flacons étaient placés aux deux côtés de la tête ; un des gobelets à l'occiput, les deux autres auprès des hanches. En dehors du cercueil, vers la gauche, étaient une très petite fiole eu verre contenant des épingles en os et un vase en terre cuite orné sur sa panse d'ornements en pâte blanche.

Ces vases sont conservés dans le Musée.

- Longueur extérieure du sarcophage, 2 m. — Largeur id.. 72 c. —

Hauteur id., 46 c. — Épaisseur des parois, 13 c.

Le marbre de ce sarcophage ayant été brisé dans l'antiquité, sans doute au moment de s'en servir, on y avait appliqué des agrafes en fer ; deux d'entre elles sont encore en place.

Le couvercle, également en marbre rougé, qui est placé à côté du sarcophage, est formé d'une seule dalle plate ne portant ni inscription ni trace de décoration.

Ce tombeau ne paraît pas avoir été destiné à être vu hors de terre.

32. SARCOPHAGE, découvert en 1837, à Rouen, rue Roulland.

Il était placé à côté du sarcophage en marbre rouge, qu'on voit dans la cour du Musée. Ce sarcophage, en pierre de Vergelé, sert d'enveloppe à un CERCUEIL en plomb orné de dessins symétriques en relief. On y a trouvé des cendres, qui devaient être celles d'un enfant en bas âge, à en juger par les dimensions du cercueil qui n'a que 90 c. de longueur. Sa hauteur et sa largeur sont de 30 c.

Ce sarcophage est percé d'un trou sur le côté.

Le couvercle du sarcophage est déposé dans la cour du Musée. Il est en pierre presque brute.

Donné par M. Fleury, entrepreneur de bâtiments à ,:ouen.

33 et 34. TmmEAux gallo-romains, en pierre, découverts à Rouen, en 1833, dans la rue Roulland (quartier Saint-Gervais).

Le premier de ces tombeaux, qui était garni de son couvercle en dos d'âne (à présent placé dans la cour du Musée, n° 85), est orné, sur la face antérieure, de deux têtes ou masques et de boucliers et d'enseignes enlacés,


sur les côtés de draperies. On y a trouvé quelques ossemonts et un fragment d'étoffe brochée en or ; il ne porte aucune inscription.

Longueur, 2 m. 11 c. - Largeur, H c. - IIautcur sans le couvercle, 60 c.

Le second TmlBEAu est sans ornements; mais, sur sa face antérieure, est tracée cette inscription : (S) EVERINI SEYERI FILI.

« Aux DIEUX MÂNES de Severinus fils de Severus. »

Longueur, 2 m. 44. — Largeur, 68 c — Hauteur, 65 c.

Ces deux tombeaux ont été donnés au Musée par M Iloulland, dans la propriété duquel ils ont été découverts, à HOIwn, à qnelques pieds de profondeur du sol.

35. Groupe composé de plusieurs PIERRES sculptées et ornées, provenant de Lillebonne.

Ce massif se compose de sept pièces toutes remarquables.

La première, celle du bas, est la naissance d'une porte ou arc de triomphe. Tous les côtés sont ornés de sculptures à relief, tous les personnages sont nus, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'arcade. Généralement ce sont, des enfants ou des génies ; toutefois il existe un personnage à demi grandeur naturelle.

La seconde pierre est le bout d'un cartouche qu'un génie accompagne; ce cartouche renfermait une inscription dont il ne reste que le début des trois premières lignes.

I (.MP. H) AD

T POEN.

AM (ou) NV.

La troisième pierre est le bas d'un tombeau. Il a été trouvé à Lillebonne, en 1836, aux abords du théâtre. On voit la naissance d'un pilastre, les pieds nus d'un personnage et cette fin d'une inscription.

MARCIANO MRCEL.

NVS SOLINIF. PATER P.

A Maràamis Marcellus.

S olininus, fils de Solinm, s on père, a posé ce monument.


Plusieurs de ces fragments sculptés ont conservé la trace d'un coloriage antique. La quatrième pierre provient encore d'un tombeau ; c'est le chapiteau d'un pilastre corinthien, au-dessous est une tête brisée et à côté un génie.

La cinquième pierre est un charmant bas-relief, qui dut former une frise et dont il ne reste que quatre personnages. On y voit le dieu Pan assis et jouant du chalumeau, puis un personnage nu et debout, tenant des fruits de la main gauche, devant lui est une femme qui porte des raisins dans un panier ; enfin une seconde femme assise et demi-nue.

La sixième pierre est une belle corniche ornée de consoles et de feuillages.

La septième est un chapiteau corinthien du Bas-Empire romain ou des temps mérovingiens.

Au pied du groupe on voit à droite et à gauche des pierres de tuf taillées en petit appareil : elles proviennent du théâtre et des constructions romaines de Lillebonne.

36. Massif de PIERRES sculptées venant d& Lillebonne.

Ce massif est formé de douze pierres superposées.

Ce sont d'abord des BASES de pilastres, des restes de personnages drapés, un chapiteau corinthien provenant de quelque monument funéraire, puis des bases et des fûts de colonnes ornés de feuilles et de personnages.

Parmi ces pierres, il s'en trouve un fragment gravé, offrant ces quelques caractères :

AN(TO)NINI

VS ANTON

Au sommet est un chapiteau.

37. Grande AMPHORE antique de forme élégante (une des anses manque).

38. Massif de SCULPTURES romaines, provenant également de Lillebonne.

On y remarque surtout quatre pièces importantes.

La première présente le derrière et les pieds de deux chevaux. Des hommes habillés, mais dont les jambes sont nues, les accompagnent.

La seconde pierre présente les restes d'une FRISE antique.

On y voit un autel, un vase chargé de fruits, un masque, etc.

Cette sculpture faisait partie de la décoration d'un tombeau. Elle a été


découverte à Lillebonne, dans la muraille romaine, auprès de la porte Césarine, en 1838.

Longueur, 1 m. 10 c. — Hauteur, 40 c.

La troisième est le corps d'une femme demi-couchée, à laquelle manquent la tète, les pieds et les bras.

La quatrième' est une chimère ou griffon ailé au-dessous duquel est couché un enfant nu.

39. Groupe de PIERRES antiques, provenant de Rouen et de Lillebonne.

Il se compose de deux pièces : 10 Une belle et large base de colonne cannelée ; 2° Un fût de colonne ronde et unie.

40 et 41. Deux FRAGMENTS de sculpture antique à grand relief, présentant le milieu du corps de deux personnages nus (Lillebonne).

42. Deux FRAGMENTS de sculpture romaine, venant de Lillebonne.

Le premier représente un personnage presque entier, de grandeur naturelle, mais très mutilé. Il est encadré dans des pilastres ornés de feuillages. C'est probablement un ancien tombeau.

Le second est le haut d'un cippe tumulaire dont les faces étaient ornées de personnages.

43. FRAGMENTS de frise et corniche antiques (Lillebonne).

44. FRAGMENTS de colonnes romaines superposés, venant de Lillebonne.

Ces deux fragments sont bombés : sur l'un on voit des reliefs représentaat des draperies, un masque et les jambes d'un personnage.

45. Magnifique FRAGMENT d'une belle COLONNE ronde sur laquelle on voit sculptés des personnages à très grand relief. Sur l'un l'homme est nu et de grandeur naturelle ; sur l'autre il est en raccourci.


46. Petit CIPPE en pierre de Vergelé". provenant de Lillebonne.

Il représente en bas-relief un buste dont la tête est radiée. Ce doit être Apollon, Mithra ou le dieu-soleil. Il a été trouvé en 1864, dans la villa romaine fouillée par M. l'abbé Cochet sur le chemin d'Alvimare, auprès de la belle sépulture au Plateau-d'Argent. Il est probable que cette sépulture était celle d'un pontife ou d'un prêtre de Mithra (1).

47. FRAGMENTS de colonnes antiques rondes et unies.

L'une est la base et l'autre le chapiteau de colonnes doriques. — La provenance en est inconnue.

48. Trois pièces provenant de COLONNES romaines, rondes, cannelées ou unies.

La première est une nlagnifique base de colonne ronde d'une grandeur remarquable. On assure qu'elle a été trouvée à Rouen « rue des FossésLouis VIII. » La deuxième est une assise de colonne ronde et cannelée. La troisième est un chapiteau dorique.

49. Petit MASSIF composé de trois pièces superposées, un morceau de frise, une partie de fût de colonne et un bout de corniche (Lillebonne).

50. DALLAGES et MARBRES, provenant des Bains et du Théâtre romain de Lillebonne.

51. DALLAGE du Balnéaire romain d'Étretat.

Cette belle pierre de liais a été trouvée, eri 1836j par M. l'abbé Cochet dans la première fouille qu'il a faite à Étretat. Elle provient du pavage ou du lambris du baptistère romain de la villa qui remplissait l'enclos de l'ancien presbytère (2).

(1) L'abbé Cochet, « Mémoire sur une remarquable Sépulture romaine trouvée à Lillebonne, lé 26 octobre 1864, » ill-80 de 39 pages, avec pl. et grav. Rouen, 1866.

(2) L'abbé Cochet, « L'Étretat souterrain, » lre série, in-Bo, Houen, 1842. - Id., « La Normandie souterraine, » ch XXIII. — Id., « La SeineInférieure hist. et archéol., » article Etretat.


52. INSCRIPTION tumulaire de Julia Seva.

D M E T M (Dis Manibus et Memoriœ).

IVLIAE SEVAE

« Aux Dieux Mânes et à la Mémoire de Julia Seva. »

Trouvée dans la muraille du. « castelluin » romain de Lillebonne, auprès de la « porte Césarine. »

53. INSCRIPTION tumulaire, antique, sur pierre.

D. M.

APRON AE APR ONIANVS VLTRO PATER. P. (posuit).

( Aux Dieux Mânes d'Aprona. Apronianus, son père, lui a dressé volontairement ce monument. »

54. Reste d'une INSCRIPTION tumulaire, sur tablette en pierre EMORI PAVLAE V .RVFI MILITIS .DEFVNCT NNORVM Au moyen d'un ancien dessin de cette inscription, dont un .fragment s'est trouvé perdu depuis, et du sens des mots conservés, on a proposé la restitution suivante : D M ET MEMORI AE LYCLE PAVLAE V XORIS IVLI RVFI MILITIS LEG Ht DEFVNCT AE XXX ANNORVM « Aux Dieux Mânes' et à la mémoire de Lucia Paula, femme de Julius Rufus soldat de la 3° légion, morte à 30 ans. »

Près de cette pierre est posé un fragment d'inscription antique en grand caractère : i IDRO i Ces inscriptions, nos 53 et 54, proviennent de Lillebonne.


55. Petit MONUMENT cinéraire, en pierre de libage, de forme cintrée.

Dans la face antérieure est encastrée, retenue par un bain de ciment et par des clous de fer, une tablette en pierre blanche, sur laquelle est gravée, en beaux caractères, l'inscription suivante :

D. M. SACRUM TELESA HORATI • LCAVI FIL PVDO.

RI FILIO SVO VI , VA POSVIT.

« Consacré aux Dieux Mânes. Telesa, fille d'Horatillavius, a dressé, de son vivant, CE MONUMENT à son fils Pudor. »

En dessous de la pierre est une excavation de 28 cent. de côté, sur 22 cent. de profondeur, dans laquelle avaient été placées les cendres du jeune Pudor.

Ce petit monument a été découvert en 1836, à Lillebonne, aux abords du théâtre antique, au milieu d'un grand nombre d'autres pierres tumulaires d'origine romaine, qui faisaient partie d'une muraille militaire grossièrement assemblée à sec.

56. INSCRIPTION tumulaire, en pierre de Caumont, trouvée dans le théâtre romain de Lillebonne.

Elle est ainsi conçue :

D.. MEMO RI AI VSI TER P AI IANI

La pierre de cette inscription était extrèmement volumineuse : on a été obligé de la scier pour pouvoir la transporter au Musée des Antiquités.

Au centre de la pierre, par dessous, était une excavation dans laquelle avaient été placées les cendres du mort.

Cette espaSe d'urne tumulaire a été trouvée dans le théâtre romain de Lillebonne, au milieu du grand couloir de l'Est.


57. FRAGMENT D'INSCRIPTION ROMAINE recueilli dans les Bains de Lillebonne, fouillés, en 1827-29, par M. Emmanuel Gaillard.

L'explorateur dit que cette dalle de liais était placée dans la salle no 19 du Balnéaire (1).

.VALERI (AE) .MAR (TIALIS) VXSOR (1 KARIS) .SVMA (AE .POS) VIT.

58. FRAGMENT D'INSCRIPTION ROMAINE, à grand caractcre, trouve par M. Rever, dans les fouilles qu'il a exécutées à Lillebonne, de 1818 à 1821.

Cette tablette avait été employée comme pierre de blocage dans le grand escalier à l'Ouest du Théâtre.

.AVG .NORBA (NVS?) Consul?

.INI. FIL.

59. Cadre renfermant sept FRAGMENTS de marbre qui contiennent tous un reste d'inscription.

Toutefois chaque marbre est différent de nuance et chaque inscription varie de caractère; toutes viennent de Lillebonne. Nous n'en citerons que quatre, les autres élant insignifiantes.

(D)IS. MA(NIBVS) 1 VME V. IVV. FILIO (ET) ~IE) MORIXE il DR

(ET) ME)M0RIAE RL. VSPP.

Cette dernière est une pierre trouvée à Lillebonne en 1874.

60. MOULAGE en plâtre d'une INSCRIPTION antique en sept lignes, dont les deux premières sont en très grandes lettres.

Cette inscription, très mutilée, paraît se rapporter à des bains publics et concerner des personnages politiques très importants.

(1) E. Gaillard, « Mémoire sur le Balnéaire de (lillebonne, x p. 8. —

L'abbé Cpchet, « Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 3.


gg P. SVILLIVS. gg B.

OPVS PISGINÀE VIRI CLARISSIMI. * AC. AEI LEGATI AVG. ETEXOP (TATO DE) CRETO VSSIBVS FVLLON (VM MEDIOL) AN NENSIVM 0 (DE)D(ICAVIT) L'original de cette inscription a été trouvé, en 1847, dans les muis romains d'Évreux. Il existe au Musée de cette ville.

Cette inscription (1) prouve que l'industrie des foulons, qui n'a cessé n Evreux qu'au siècle dernier, remontait à l'époque gallo-romaine.

61. MOULAGE en plâtre de l'inscription funéraire d'Aprius llIiomarus, de la nation des Véliocasses, dont l'original sur pierre est au Musée de Lyon.

6V2. DOLIUM romain, en terre cuite, de forme sphérique, découvert en 1835, à Saint-Denis-le-Thiboult (2).

il renfermait une urne carrée en verre, haute de 33 cent., dans laquelle étaient des os brûlés, ayant appartenu à un adulte. L'urne de verre est conservée dans le Musée.

Circonférence du dolium, 1 m. 73 c Donné au Musée, par M. Louis Quesnel, de Rouen.

63. DOLIUM, également en terre cuite, de même forme que le précédent, et ayant servi au même usage. -

f Circonférence, 1 m. 67 c.

Donné par M. Yon, propriétaire à La Cerlangue, où ce vase a été trouvé, en 1B33.

64. DOLIUM antique, en terre cuite, découvert en 1844, à Cauville, près Montivilliers.

Ce vase renfermait une urne carrée en verre remplie d'os brûlés, et plusieurs petits vases de terre qui sont conservés dans le Musée.

(1) Bonnin, « Courrier de l'Eure » du 27 janvier 1847. — « Mémorial de Rouen » du 31 janvier 1847.

(2) Deville, « Notice sur quelques Doliums antiques, » p. 4 et pl., in-8° de 15 p. Rouen, Périaux, 1843.


65. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture, pratiquée après cuisson, est circulaire et étroite.

Il provient du cimetière romain de Lillebonne où il a été trouvé en 1853. Il contenait des os brûlés et était recouvert d'une tuile à rebords (1).

66. DOLIUM en terre cuite à ouverture circulaire et moyenne pratiquée après la cuisson.

Il provient du cimetière romain de Barentin, exploré par M. l'abbé Cochet, en 1858.

67. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture a été pratiquée après cuisson.

Celui-là a été trouvé à Rançon, près Saint-Wandrille, en 1862.

Il contenait des-os brûlés et des vases funéraires romains. — Il a été offert au Musée par le service vicinal de ce département.

68. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture a été également pratiquée après la cuisson.

Ce vase provient de Saint-Maurice-d'Ételan, en 1852, el a été donné par M. Bettencourt.

69. « DOLIUM romain en terre cuite, découvert à Nérac. Il est orné d'anses et de bandeaux circulaires en relief. On pense que les inscriptions qu'on y avait gravées et qui rappellent le nom d'un certain Mertorix, Aquitain, et celui de Tétricus, ont été ajoutées par un burin moderne. Ce vase est antique. »

Ceci est la note de M. Deville et nous avons voulu la respecter. Mais nous avouons concevoir encore plus de doutes sur l'authenticité du vase luimême que notre confrère n'en avait sur l'inscription. En d'autres termes nous ne croyons pas cette pièce bien authentique.

(1) L'abbé Cochet, « La Normandie souterraine, » lro édit., p. 115 ; 2e édit., p. 131, et pl. IV, fig. 21.


70. Grand PITHOS (Doliiim) cannelé , provenant des fouilles de Cervettfi. Il faisait partie de la collection Campana.

Sur une frise circulaire cm ee vase on voit une rangée de chevaux. Cette pièce appartient à la haute antiquité.

Dans l'embrasure de la cheminée on a logé une masse de tuiles de toutes les formes. Ce sont d'abord des tuiles à rebords et des faitières destinées à former les toitures des maisons romaines. On remarquera surtout un échantillon de ces tuiles embriquées l'une dans l'autre et formant un spécimen de toit antique. Ceci n'est pas une œuvre d'imagination, mais un agencement rencontré, en 1843, dans une cave de la grande villa de la forêt de Brotonne.

Viennent ensuite des piles de briques carrées, provenant de pavages et surtout de piliers d'hypocaustes. C'est avec ces briques qu'étaient faits les hypocaustes de Rouen, de Lillebonne, de SainteMarguerite, du bois des Loges, de Brotonne, de Saint-André-surCailly, de Saint-Martin-Osmonvillc, de la forêt de Bord, etc.

Comme accompagnement naturel, on a rapproché des tuiles creuses destinées à former les conduits de chaleur et les tuyaux de l'hypocauste.

71. VASES antiques, en albâtre oriental, de la forme des Amphores.

Hauteur, 50 c.

72. LINGOT antique, en plomb, découvert à Lillebonne, en 1840, au pied de la muraille extérieure du théâtre romain, vers l'Ouest. — Il pèse 43 kilog. 5.

Ou y distingue les lettres suivantes, qui sont, tracées en relief : .NACIS. AVG. PA.

Ce lingot a été coupé en deux ; d'où il suit que nous n'avons que la moitié de l'inscription. Malgré cela, notre habile épigrphiste, M. Léon Renier,


a pu lui rendre un sens. Il l'attribue à Septime Sévère (197-211), et il interprète ainsi : « (IMP. L. SEVERI PEIM) NACIS AVG. PA(ARTRICI). » Notre savant confrère est convaincu q\1apris le nom de l'empereur se trouvait celui du fonctionnaire chargé de l'exploitation de la mine.Ce plomb, selon nous, vient de la Grande-Bretagne, des mines de la Cambrie si riches et si largement exploitées au temps des Romains (1).

73. ENCLUME antique, en fer, trouvée dans le grand couloir de l'Est, du théâtre romain de Lillebonne, au milieu des débris d'une forge.

74. CERCUEIL en plomb, du Ive ou du ve siècle, découvert en 1831, dans la rue Saint-Gervais, à Rouen.

Il renfermait des ossements de femme, des fragments d'un gobelet en verre et deux médailles à l'effigie de Tétricus.

(1) D'autres lingots de plomb ont été également trouvés dans les Gaules.

Le premier que nous connaissions a été rencontré par M. Bonnin, dans ses fouilles du « Vieil-Evreux, » le Mediolanum Aulercorum. L'autre a été recueilli, en 1855, à Sassenay (Saône-et-Loire), entre Cliâlon et Langres, sur le bord d'une voie romaine. Il est déposé au Musée de Châlon et il porte une inscription. M. Canat, « Mém. de la Société d'hist. et d'archéol. de Chalon-surSaône, » t. III, p. 242-44, 271, pl. XI, fig. 10. — Un troisième saumon a été rencontré à Lyon ou aux environs. Celui-là pèse 4.9 kilogrammes et porte pour inscription : SEGVSIAVI C (Segusiavi cuserunt?) M. A. Bernard croit ce lingot originaire du Lyonnais où il y a, en effet, des mines de plomb. (A. Bernard, « Descript. du pays des Ségusiaves, » et A. Jacobs, « Revue des Soc. sav., » 2e série, t. Ier, p. 380.) — Nous croyons que notre saumon de Lillebonne vient d'Angleterre et des mines de plomb du pays de Galles. Ces mines étaient très exploitées au temps des Romains. Outre des instruments de mineurs rencontrés avec des tuiles et des monnaies antiques, on a recueilli plusieurs lingots présentant la marque impériale. Il y en a de Néron, de Bri-tannicus, d'Adrien, de Septime, Sévère, etc. — Les Musées anglais possèdent plus de cinquante lingots marqués du nom des Césars. Plusieurs antiquaires de ce pays ont fait de cette matière l'objet de leurs études. Voyez : Thomas Wright, « The Celt, the Roman and the Saxon, « p. 237-38 ; Albert Way, « Archœological Journal, » t. XVI ; Roach Smith, « Collectanea antiqua, » vol. III, p. 258, et « Proceedings de la Soc. des Ant. de Londres, » vol. VI, n° 3, p. 188. — En France, M. Egger a cru devoir entretenir, de cet intéressant sujet, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. C'était à l'occasion d'un saumon antique possédé par notre Cabinet des Médailles. Ce dernier vient d'Espagne, où l'on en rencontre aussi un certain nombre. Le savant académicien a bien voulu citer les notes que nous avons publiées sur ce sujet dans le « Bulletin monumental, » t. XXII, p. 409, et la « Revue archéologique, » lre série, t. XIII, p. 548-50.— Voir « Journal général de l'Inst. publique , » du 1er janvier 1862, p. 8, vol. 31, 1.


Donné par M. Deville, directeur du Musée.

Hauteur, 8 c. - Longueur, 1 m. 66 c.

75. Grands VASES tumulaires Egyptiens, donnés au Musée, en 1871.

C'est un don de M. Félix Pouchet, correspondant de l'Institut, et de M. James Pouchet, son fils, qui les avait rapportés d'Egypte. Ces grands vases, longs de 87 et de 89 c., sont en terre rougeâtre, et de forme conique.

L'ouverture est large de 51 c. et le fond de 34 et 41 c.. Ils proviennent de l'extrémité orientale de la terre de Gessen et ont été tirés du sol à un endroit nommé Necropolis-Patumos. Ce lieu est placé à l'intersection du canal de Suez et de la route de Syrie.

En cet endroit on trouve ces vases en quantité illimitée, et on les extrait de la terre de un à deux mètres de profondeur. Toujours ils sont placés horizontalement, les deux bouches accolées l'une contre l'autre. A l'intérieur des deux vases s'étend le cadavre couché dans toute sa longueur et non reployé comme dans les vases péruviens. L'habitude des extracteurs c'est de casser l'un des vases pour conserver l'autre. A cause de cela'on ignore si les deux vases de Rouen font la paire. Mais en les plaçant horizontalement dans le Musée on donne au public une idée véritable de leur emploi.

Bien qu'on les trouve en grande quantité en Egypte, on ne les rencontre pas dans les Musées de l'Europe. Les difficultés si grandes de l'extraction et du transport expliquent jusqu'à un certain point leur rareté. Aussi devons-nous bien remercier MM. Pouchet père et fils de nous avoir doté de cette curiosité archéologique.

76. TÊTE DE CHIEN, bas-relief antique, en marbre blanc, trouvé dans les fondations de l'ancienne salle de Guillaume-leConquérant, au château de Lillebonne, lors de la démolition de cette même salle, en 1833.

Cette pièce a été donnée par MM Levesque frères, de Lillebonne.

77. MEULES à broyer, à usage domestique, entières ou à l'état de fragments.

On ne compte pas moins d'une trentaine de meules, de matière et de formes différentes. Vingt-cinq sont en poudingue, deux ou trois sont en pierre meulière, une est en grès, un fragment est en silex. On y voit aussi plusieurs réceptacles, soit en poudingue, soit en brèche, soit en pierre volcanique. Dans cet ensemble nous signalerons plus spécialement une meule à broyer en grès, avec son réceptacle en pierre meulière, celle-là provient d'une sépulture gau-


loise découverte dans la basse forêt d'Eu, en juin 1865 (1). Cette pièce, qui doit remonter jusqu'au berceau de l'ère chrétienne, a été donnée au Musée par M. de Girancourt, conseiller'général de Blangy.

En général, l'usage des meules à bras, qui paraît avoir commencé chez les Gaulois, a duré parmi nous jusqu'au XIIe siècle.

Notre pays possédait plusieurs fabriques de meules en poudingue.Nous en avons reconnu aux « Fosses-Faisières D dans le « bois des Hogues, » près Fécamp, et à Saint-Saëns, dans les « bois de l'Abbaye. »

Les meules que possède le Musée proviennent de Rouen, de Lillebonne, de Caudebec-lès-Elbeuf, de la forêt de Brotonne, d'Epinay-Sainte-Beuve, près Neufchâtel, de Duclair, de Varengeville-sur-Mer (Seine- Inférieure), de Louviers, de Romilly, de Sainte-Croix-sur-Aizier (Eure), la Neuville-Champd'Oisel, etc.

Plusieurs ont été données par MM. Houel, Quévremont, Chéruel, Cottard, Bultel, etc.

78. Deux MORCEAUX, DE GRÈS creusés par suite d'un long frottemeut et d'un affûtage continu.

Ces deux pièces proviennent d'Amfreville-la-Mi-Voie et ont été données par M. le curé qui les a recueillies vers 1865.

79. Sous ce numéro sont désignés de nombreux FRAGMENTS de sculpture romaine, venant de Rouen, de Lillebonne, de Caudebec-lès-Elbeuf, etc.

Dans cet ensemble on remarque des têtes, des mains, des bras et des jambes de statues antiques, mais surtout un grand nombre de moulures en marbre et en pierre de liais.

80. Anciens CREUSETS én terre cuite.

Deux de ces creusets ont été trouvés à Angers, vers 1840 ; les autres proviennent des grands travaux exécutés à Rouen, de 1862 à 866. Ils ont été recueillis à l'angle de la « rue Etoupée » et de la « rue de l'Hôtel-de-Ville. »

Presque tous possèdent encore des traces du métal qui y fut fondu.

(1) L'abbé Cochet, « Notice sur une Sépulture gauloise trouvée dans la basse forêt d'Eu, en juin 1865, » p. 19-20, in-8° Rouen, 1866.— Id., « Ibid , » p. 15 et 16, in-BII. Imprimerie impériale, 1867. — « Revue de la Normandie, » t. VI, p. 296-297.


81. Deux GRANDES BRIQUES antiques, provenant de Pitres, près le Pont-de-l'Arche (Eure).

Ces deux briques, épaisses de 6 à 7 c., mesurent 58 c. en carré. Elles proviennent de Pitres où elles ont été trouvées dans les fouilles pratiquées par M. Lebert, de 1854 à 1860 (1). Je considère le monument découvert alors comme une villa romaine qni, au ]XCI siècle, était devenue le palais de Charles-le-Chauve, et où cet empereur tint les diètes ou conciles, de 861, de 864 et de 869. C'est pour cela que je donne à ces briques le nom, peut être impropre, de « carlovingiennes » Je sais, d'ailleurs, que l'on en trouve de pareilles à Saint-André-sur Cailly, où je place le palais de « Vetera-Domus » de Charles-le-Chauve.

82. CLAVEAUX antiques, en terre cuite, découverts à Rouen, en 1834, à l'angle de la rue des Boucheries- Saint-Ouen, lors des fouilles faites pour la construction d'un aqueduc.

Ils devaient faire partie d'une porte de l'enceinte militaire de « Rotomagus. » Il y avait ici la porte dite de Saint-Léonard.

83. Deux BRIQUES rondes, trouvées à SaintejMarguerite-sur-Mer, près Dieppe.

Ces deux briques, trouvées dans une fouille que j'ai pratiquée en 1862, faisaient partie d'une colonne funèbre placée dans le cimetière romain de la « villa. » lltles avaient été autrefois recouvertes de mortier formant stuc. Ces briques, épaisses de 4 centimètres, ont 34 centimètres de diamètre. Au pied de la colonne étaient logées des urnes. On m'assure que ce genre de monument funéraire se retrouve en Italie, notamment à Pompéïa.

84. AUTEL romain, en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, trouvé à Librement, près Forges-les-Eaux, vers 1846.

Cet autel païen, haut de 1 m. 4 c. et large de 40 c., présente, sur trois de ses faces, des personnages sculptés à haut relief. Sur la face principale est figurée Vénus tenant de la main droite un miroir circulaire et relevant de la gauche le voile qui couvre ses reins. Des tresses de cheveux descendent sur ses épaules. A ses pieds est un coffret ouvert et un enfant qui lui présente un

(1) L'abbé Cochet, « Note, sur les restes d'un Palais de Charles-leChauve (861-869) retrouvés à Pitres. »— Id., « Une nouvelle Visite à Pîlres, » dans les Il Mém. de la Soc. des Ant. de Norm., » t. XXIV, p. 156-165, 398-402.


peigne à deux fins. Sur la base de l'autel, on voit courir des lièvres ou des lapins sauvages.

A droite et à gauche de la déesse sont figurés deux personnages. Dans celui qui est le mieux conservé, on croit reconnaître Hercule tenant d'une main sa massue, et de l'autre un canthare. L'autre personnage semble Mars tenant sa lance, et en habit militaire.

Le revers de l'autel a été rayé par la charrue qui l'a talonné pendant des siècles.

Suivant M. de Longpérier, ce côté a pu contenir une inscription votive ou dédicatoire. D'autre part, Il n'est pas impossible qu'il y ait eu là un quatrième personnage. Cela se voit sur des autels qui existent à Amiens et à Melun.

Au sommet dé l'autel on remarque la piscine disposée pour recevoir les libations des idolâtres.

Cet autel a été trouvé vers 1846, par M. Marcadé, cultivateur à Liffremont, commune de RoncheroIles-en-Bray (canton de Forges), dans un champ tout rempli dé débris romains. Après l'avoir gardé quelque temps chez lui, M. Marcadé l'apporta à Rouen et l'offrit à M. F. Derocque, son propriétaire, qui demeurait alors Il rue de Lenôtre, » 18.

En 1868, sur la demande de M. l'abbé Cochet, directeur du Musée d'Antiquités, M. Derocque a bien voulu confier â cet établissement l'objet qu'il possédait, afin de faire profiter le public de ce Curieux monument, le seul de son genre que l'on ait découvert jusqu'ici dans la Seine-Inférieure. M. le préfet s'est empressé de remercier M. Derocqiie d'un procédé aussi bienveillant.

*

85. Tambour de COLONNE en pierre, orné de masques et de vases suspendus à des draperies.

Cette pièce provient de Lillebonne comme celle qu'elle supporte.

86. Montre contenant des SILEX taiillés des temps préhistoriques, et des âges de la pierre polie.

La majeure partie de ces silex provient du bassin de la Somme et a été offerte par M. Boucher de Perthes,- d'Abbéville.Toutefois, plusieurs de ces HACHETTES ont été rapportées de Saint-Acheul, eif 1860 , par M. l'abbé Cochet (1), et deux autres proviennent des sablonnièrés de Sotteville-lèsRouen ; elles ont les mêmes caractères que celles de Saint-Acheul.

(1) L'abbé Cochet, « Archéogéologie. — Hachettes diluviennes du bassin de la Somme, » in-8° de 17 p. Abbeville, 1860.


Puis vient une série très intéressante de divers ustensiles en silex descendant jusqu'aux infiniment petits. Cette suite qui provient des grottes de la Dordogne a été donnée par M. Hardy, bibliothécaire à Dieppe.—M. Charvet, de Paris, nous a également fourni une série de couteaux rencontrés dans la grotte des Ezyies. On y trouve également une collection de silex taillés, venant des « Marettes, » près de Londinières, et donné par M Cahingt.

On remarquera dans cette montre un charmant assortiment de silex travaillés avec un soin tout particulier. Ce sont des pointes de flèches trouvées par M. l'abbé Cérès, de Rodez, sous les dolmens de l'Aveyron, notamment à Peyro-Lebado (la Pierre-Levée) (1). Ces pointes de flèches, admirablement taillées, sont accompagnées d'un collier composé de perles en pierre, en os et en coquillages. Tous ces objets celtiques ont été offerts au Musée par M. l'abbé Cérès, en 1868.

87. Montre contenant des HACHETTES. des MARTEAUX et des LANCES.

de pierre, appartenant (i l'époque gauloise.

Dans cette catégorie, que nous appellerons de la pierre polie, nousciterons : Quinze ou seize HACHETTES en serpentine fines et polies, mais san& provenance connue. Une HACHE , que l'on dit en porphyre ; des HACHES en silex polies ou préparées pour le devenir, ont été trouvées dans les départements de la Seine-Inférieure et de l'Eure ; la plus belle vient de Cocherel (Il est probable qu'elle faisait partie de la curieuse sépulture celtique trouvée en 1685.) Les autres viennent de Auquemesnil, Fréauville, Baillolet, Lannoy, Luneray, Grandcourt, Sainte-Foy, Saint-Nicolas-d'Aliermont, Blosseville-Bonsecourt, le Mont-aux-Malades, Saint-Léger-du-Bourg-Denis, Illeville (Eure), etc.

Plusieurs hachettes en grès poli, venant d'Evreux, de Remilly, du* Lendin, d'Eu, etc.

Un EMMANCHEMENT de hachette de pierre, préparé dans un bois de cerf, trouvé, en 1856, dans le lit de la Somme et donné par M. Boucher de' Perthes ; des polissoirs en pierres de touche.

88. SILE, taillés de différentes provenances.

Nous signalerons parmi les principales sources : le Grand-Pressigntv (Indre-et-Loir). Ces objets ont été donnés par M. le docteur Léveillé; Pierrefitte

(1) Les dolmens fouillés par M. l'abbé Cérès, 1866 et 1867, sont ceux de Malviès et de Salles-la-Source. On consultera avec utilité le « Rapport sur quelques Dolmens et Tumuli des environs de llodez, lu à la Société des Lettrcs, Sciences et Arts de l'Aveyron, » le 15 février 1866, par M. l'abbé Cérès, in-So de 13 p. Hodez, 1866.


(Allier), pierres taillées, données par le docteur Bailleau ; Blangy-sur-Bresle, outils et percuteurs, offerts par M. de Morgan ; le canton de Saint-Saëns, Sérifontaine, etc.

89. MONTRE consacrée aux armes et aux outils de la pierre polie d'origine scandinave On y remarque une série de haches de toutes 'dimensions ; généralement elles sont polies avec grand soin. On y trouve aussi des bouts de pierres, qui peuvent avoir servis de lances, des pointes de flèches, des poignards, des couteaux ; voilà pour les armes.Je crois pouvoir placer parmi les outils, des marteaux en pierre percée, des gouges, des ciseaux. Un certain nombre de ces objets, et une coupe taillée de la pierre dure, ont été donnés par MM. Lesueur, Limare et Lézurier de la Martel. Les autres viennent, dit-on, d'Elseneur.

90. TRONC D'ORME, revêtu de son écorce, et creusé au moyen d'une tarrière. Il servait de conduite d'eau pour alimenter les bains romains de Sainte-Marguerite-sur-Mer.

Ce tube, long de 1 m. 80 c., a été trouvé en place avec plusieurs autres, en 1846, par M. Feret, de Dieppe, lors de ses fouilles de la « villa » de Sainte-Marguerite (arrondissement de Dieppe).

91. Série de CRUCHES rougeâtres, provenant des fouilles du cimetière romain de Lisieux.

Ces vases ont été trouvés dans les sépultures romaines du GrandJardin.

92. Trois FRAGMENTS de briques et de vases en terre portant des marques.

L'un d'eux a été donné par M. Biianchon et un autre par M. Goueliain.


GALERIE LANGLOIS

Cette Galerie, prise à même l'ancien cloître des Visitandines, se compose de six travées voûtées, en pierre, dans le style du XYliC siècle. Elle est éclairée par quatre fenêtres entièrement garnies de VITRAUX PEINTS. Ces vitraux, tous du xvic siècle, proviennent, comme les précédents, des églises de Rouen et des environs. Nous en donnons la description : PREMIÈRE FENÊTRE.

Le centre de la fenêtre est occupé par un vitrail peint en grisaille, du XVIe siècle, de l'ancienne chapelle du cimetière de l'Hôtel-Dieu à Rouen, dite - de « Saint-Maur » cm des « Saints-Morts. » Il représente une « vision d'Ezéchiel. )

Il est entouré de médaillons, parmi lesquels on remarque trois scènes de la vie de » l'Enfant prodigue, » peintes dans le genre flamand; du commencement du XVIIe siècle ; une « Sainte Clotilde » à la fontaine, du XVE siècle, donnée par M. Louis Bérard ; un « Saint Mathieu, » donné par M. Delaquél'ièré ; un « Saint .Jacques"leMajeur, » un « Saint Jean-Baptiste, » le « Gloria in Excelsis, » et la « Vierge dans sa Gloire. »

Les cartouches qui encadrent ces médaillons, ont été tirés de l'église de Saint-Martin-sur Reneltc. M. Gauvain, fabricant de voitures à Rouen, en a l'ail don au Musée.

Dans le couronnement de la fenêtre sont trois « Anges » sur un fond étoilé; celui du milieu soutient un écusson armorié.

DEUXIÈME FENÊTRE.

A la partie centrale, la « Vierge » et le « Père Eternel » assis sur un hanc à dossier. Des anges prennent part à cette scène, et couronnent la mère de Dieu.


Au-dessus, en deux tableaux, « rannonciation » et une « Notre-Damede-Pitié, » du xvie siècle. (Du cabinet de M. Langlois.) Ces sujets sont encadrés par des cartouches contenant des abbés, des moines et autres personnages, parmi lesquels on croit reconnaitre Louis XI.

Dans l'amortissement de la fenêtre, réunion de têtes groupées, empruntées à plusieurs vitraux de diverses églises supprimées de Rouen.

Le bas de la fenêtre est occupé par des groupes de personnages qui ont fait partie d'un vaste sujet relatif au privilége de Saint-Romain, qui fut exécuté en 1460, par Guillaume Barbe, maître verrier de la Cathédrale de Rouen. Cette verrière lui fut payée à raison de quinze sous le pied. (Comptes manuscrits de la fabrique de la Cathédrale.) TROISIÈME FENÊTRE.

Dans le corps de la fenêtre, « Trait de la Vie de Saint Nicolas. » Le saint personnage ressuscite un jeune clerc.

Ce tableau, exécuté dans la première moitié du XVIe siècle, faisait autrefois partie de la vitrerie justement célèbre de- Saint-Godard de Rouen.

La fenêtre dans laquelle il y était encadré, représentait deux autres traits analogues de la légende du même saint ; aussi lisait-on, au bas, dans un cartouche, cette inscription : COMME SAINT NICOLLAS RESSUSCITA LES TROYS CLERZ

Cette verrière était désignée, à l'église de Saint-Goùard, sous le nom de la « Vître Saint-Nicolas. » Elle fut réparée en 1547, par le maître verrier Jehan de Parys. (Comptes mss. de la fabrique.) Les ornements arabesques, ainsi que les armoiries qui complètent la décoration de cette riche fenêtre, proviennent de l'ancienne église des Augustins de Rouen, et ont été donnés par M. Nicolle, de Paris.

QU A TRIÈME FENÊTRE.

Sous un pavillon, dont un ange soulève le rideau, « Famille agenouillée et en prières, » composée du père et de ses trois fils, de la mère et de ses cinq filles. Saint Jean-Baptiste patron du père, semble leur servir d'intercesseur. Deux anges assistent à cette scène.

Ce tableau, du xvi° siècle, a dû faire partie d'une vître votive.

La fenêtre est complétée par des anges, peints en grisaille, dans diverses positions, et par des armoiries monastiques (de l'ancienne église des Augustins). Le tout a été donné par M. Nicolle, de Paris.


En joignant aux vitraux de cette Galerie ceux des dix fenêtres de la Galerie Cochet et du Vestibule d'entrée, les vitres peintes du Musée de Rouen présentent, réunies, un développement de 75 mètres carrés.

« .Il n'existe pas, en France, dit M. Deville, sans en excepter la capitale, un Musée ou un Cabinet particulier qui offre une collec-

tion aussi importante. » * Tous ces vitraux ont été restaurés et mis en place par M. You-Renaud, maître vitrier, de Rouen, sous la direction de M. Deville.

1. Grande. ARMOIRE contenant la série des poids et mesures d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, de Troyes ; une suite de timbres et cachets révolutionnaires de diverses communes de la Seine-Inférieure ; des boulets en fer, des épées modernes, des presses à timbrer, des coins à frapper des jetons et une foule d'objets de curiosité dont nous allons essayer de donner le détail.

Les mesures normandes se divisent en trois catégories : la première, par ordre de dignité, est celle d'Arqués. Ce bourg, on ne l'ignore pas, possédait autrefois le privilège des poids et mesures pour la Haute-Normandie, et peut-être aussi pour toute la province A ce point de vue, Rouen lui-même relevait de cette humble localité (1).

Chose assez étonnante, c'était au fief de Lardenière (2) que ce privi- f lége s'exerçait ou était attaché. C'était à tel point que l'étalon même de la jauge portait le nom de « Lardenière » ou « mesure d'Arqués » (3).

(1) Le Havre, bien que de fondation récente, relevait légalement d'Arqués pour les poids et mesures. Le Musée de cette ville renferme encore les étalons en usage dans ce grand port, en 1687 et en 1740* Sur trois des Plus importants on lit gravée l'inscription suivante : « Hôtel-de-ViHe du Havre.

- Jauge et mesure d'Arques. » - Il en était de même à Saint-Lô, voir le (l Catalogue de l'Histoire du Travail. »

(2) Larderiière ou Lardenièrês n'est plus aujourd'hui qu'une simple ferme placée sous le vieux château d'Arques.

(3) En 1836, M. Deville publia une « Note sur un ancien estalon du Pot d'Arques, » in-8° de 8 p. avec planche. Rouen, Baudry, 1836.


1 La première série des mesures d'Arques se compose de huit vases tous en cuivre et du xvie siècle. Les armes de France sont gravées en creux sur la panse de chacun d'eux : sur l'anse on voit l'indication de la capacité.

, Sur le premier on lit • * LARDENIÉRE.

GAYGE. ET. MESVRE. DARQ.VES.

Cette inscription se retrouve sur toutes les divisions. « Le demy pot d'Arqués » est double. Un exemplaire porte la date de 1713. Le pot d'Arques que renferme le Musée contient 1 litré 295 centilitres.

La seconde série des mesures est celle de la vicomté de l'Eau de Rouen. Elle est également complète : mais elle ne date que de 1750. Bien des habitants de Rouen seront surpris d'apprendre que les mesures de leurs pères étaient entièrement calquées sur celles d'Arqués.

La suite de ces mesures se compose de huit pièces en cuivre marquées da l'écu de France. Sur chacune d'elles la capacité est indiquée. On lit sur là plus grande : « Etalon pot Darque de la vicomté de l'Eau, vériffié sur l'étalon Darque, 1750. a Toutes les autres pièces sont aussi de 1750, et se subdivisent ainsi : « Etalon, chopine d'Arqués. — Etalon demion.- Demiard.

— 16° de pot.— 32* de pot.— 64e de pot.— 128e de pot. »

La troisième série est celle de l'abbaye de Saint-Wandrille. Elle est également calquée sur la mesure d'Arqués. Elle se compose de cinq étalons de cuivre portant Vécu de France surmonté d'une crosse. On lit sur ces vases :

LARDENIÈRE. - JAVGE DE S1 vVAÚnILLE 1 Ces cinq vases ont été donnés au Musée par la mairie de Caudebecen-Caux.

Enfin il existe pour la ville de Rouen une série de mesures qui est celle de Paris. Cette suite se compose également de huit pièces ou vases sur lesquels on lit, en caractères du XVIIIe siècle : « Pot tenant deux pintes de Paris.- Pinte de Paris. — 128 de pot de Paris, etc. » Ce qui prouve que cette série de mesures était bien à l'usage de Rouen, c'est qu'on y voit gravées les armes de cette ville.

Nous signalerons à l'attention des visiteurs un joli étalon, du poids de Troyes, à l'usage de Rouen: C'est un beau travail en cuivre de la fin du XVIe siècle ou du commencement du XYllO. Le réceptacle, très soigné, renferme une série de douze poids. On lit sur la panse, moulées en relief : C'EST POVR LE POIS DY ROY EX LA YIC03 TÉ DE LEA\E A ROYAN.

Autour du couvercle on lit, gravé en creux : «Etalon poisant seize


livres en son entier av marc de Troye. ». Cette série, qui provient de l'ancienne vicomté de Rouen, a été déposée ici par l'administration départementale.

Il existe encore au Musée un poids-étalon de Troyes, entièrement pareil. Celui-là était à usage de négociant, tandis que l'autre était à l'usage du public. Comme le premier, il renferme les douze divisions.

Sur une jolie petite mesure en cuivre fondu, servant aussi à la vicomte de Rouen, on lit : DEMY. QVART. DE. LITRON. A. SEL.

PAR. DECLARATION. DV. ROV. DNI.

NOV. 1687.

Viennent ensuite : une romaine en fer, du sièc* dernier. — lin pied de Roj, aussi en fer. — Deux presses en fer, pour timbrer. Ce sont : 1° la matrice du sceau du prieur de Saint-Waiidrille ; 2° la matrice du sceau du prieur de la Madeleine de Rouen. Ces deux pièces ont été données par M. Barabé, ancien archiviste du département.— Une écuelle renfermant des fragments du poinçon de la flèche de la Cathédrale de Rouen, donnés par M. Deschamps.

Nous appelons l'attention des curieux sur quatre EpÉEs recommandables à des titres divers. La première est une petite épée d'enfant, du temps de Louis XIII, à poignée de fer damasquiné, trouvée, en 1841, dans les démolitions de la tour Bigot, et donnée par M. Berrurier, sellier à Rouen. — La seconde est celle de E -H. Langlois, antiquaire normand, dont cette Galerie porte le nom. C'était l'épée des élèves de l'Ecole de Mars, dont M. Langlois fit autrefois partie. Le dessin en avait été donné par le célèbre peintre David (1).— La troisième est une cpée de théâtre, que l'on dit avoir servi à

(1) Comme beaucoup de personnes ignorent aujourd'hui ce que fut cette Ecole éphémère qui porta le nom pompeux de Mars, nous croyons devoir donner ici quelques renseignements puisés aux meilleures sources. — L'Ecole de Mars fut fondée J)ar décret de la Convention, du 13 prairial an II (1er juin 1794). Son but était de donner des officiers aux armées républicaines. L'Ecole se composa de jeunes gens d'élite, de 16 à 17 ans, appelés de tous les points de la France afin d'être exercés aux manœuvres d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie. Chaque district devant fournir six élèves, M. Langlois, comme il le dit lui-même, fut trouvé bon et idoine par le procureur-syndic et le directoire du district de Louviers. Le nombre total des élèves s'éleva de 3,500 à 4,000. Jamais ils ne furent caserpés. Le décret portant que les élèves de Mars seraient instruits sous la tente, un camp fut dressé, pour leur usage, dans la plaine des Sablons, près Paris. Il dura depuis les premiers jours de messidor jusqu'au commencement de brumaire de la même année. (Juillet à novembre 1794.) M. Langlois a raconté lui-même cette curieuse époque de sa jeunesse dans une brochure pleine de verve et d'intérêt, intitulée : te Souvenirs de l'Ecole de Mars et de 1794, » in-8° de 47 pages, avec planche. Rouen, F. Baudry, 1836, et « Bulletins de la Société d'Emulation, » année 1836..


Talma.-'La quatrième est celle de P.-Th.-Alex. nicteur, né à Rouen, paroisse Saint-Vivien, en 1767, entré au service comme simple soldat en 1792 et -sorti chef de bataillon en 1815: Cette épée est accompagnée de la croix d'honneur que ce brave officier reçut, sur le champ de bataille, des mains de l'empereur Napoléon Ier. Ces deux reliques ont été offertes par sa famille, en 1849.

Une pièce, également très curieuse, c'est la CANNE A DOUBLE POIGNARD avec laquelle Roland de la Platière, ministre de Louis XVI et de la République, mil fin à ses jours, le 10 novembre 1793, sur le territoire de la" commune de Radepont ou du Bourg-Reaudouin (Eure). Cette pièce, conservée par M. Mauchrétien, juge de paix à Pont-Saint-Pierre, rédacteur du procès-verbal de la levét, du corps, a été cédée par M. Mauchrétien, son fils, demeurant à Rouen, « rue des Charrettes, 153 » (1).

La monture, intrustée d'ivoire, d'une arquebuse à rouet, du xvie siècle, donnée par M. Frère. , L'esquisse, en terre cuite, de la statue de P. Corneille, qui est sur le pont de Rouen. David (d'Angers) l'avait donnée à M. Deville, afin qu'elle ne sortît pas de Rouen. En quittant notre ville, ce dernier l'offrit au Musée.

Un ciseau et un coin en bois, trouvés dans la maçonnerie de la tourelle de la façade du portail de la Cathédrale de Rouen, la plus voisine de la Tour-de-Beurre (XIIIe siècle ?). Donnés par M. A. Grimaux, entrepreneur.

Deux dessus de bassinoires en cuivre, du xvne siècle, donnés par M. Billiard et M. P. Baudry.

Une boîte'carrée, en plomb, provenant de l'abbaye du Bec.

Trois mortiers en bronze, dont un grand et deux petits. Tous trois sont du XVIe siècle. Le grand est décoré de reliefs. L'un des petits est orné en style Renaissance. On lit sur l'autre : IE FVS FAIT POVR E. FAFIN, 1582.

Deux vases, en bois de chêne, tournés avec du bois des piles de la fondation de l'ancien pont de Rouen. Donnés par'M, l'abbé Paumier.

Dans la montre, qui est au bas de l'armoire, on remarquera près de quarante timbres et cachets des comités révolutionnaires et de salut public de diverses communes de la Seine-Inférieure. Toutefois la majeure partie vient de l'arrondissement du Havre, ancien district de Brutus-Villiers (Montivilliers).

Cette curieuse collection a été donnée au Musée, en 1842, par l'administration départementale (2).Voici les noms des communes avec le nombre des cachets : Bréauté, 1 ; Buchy, 2 ; Cailly, 2 ; Cretot 1 (dit alors « la Hauteur ci-devant Cretot » ) ; Dampierre, 1 (dit alors « Dampierre-la-Source » ) ; Dieppe, 1 ;

Drosày, 1 ; Ecrainville, 1 (d it alors « la Carmagnole, ci-devant Ecrainville » ) ;

(1) Une « Note sur la sépulture du ministre Roland » a été publiée par M. Fallue, dans la « Revue de Rouen, » de 1852, p. 81-86.

(2) Deux de ces cachets ont été donnés par M. Brianchon, et deux par M. Fourcin, de Sommery ; d'autres par M. l'abbé Colas, par M. Tubeuf, de Rouen, etc.


Foucarmont. 1 1 Gerville, 1 ; Goderville, 1 ; le Havre, 4 ; le Herteley, 1 ; Ingouville, 2 (aujourd'hui section du Havre) ; le Valasse-les-Bois, dit de Brutus, 1 ; Lisieux (Calvados), 1 ; Longueville, 1 ; Montivilliers, 3 (dit alors « Brutus-Villiers )i ) ; Mautheville, 1 ; Norville, 1 ; Préaux, 1 ; Rolleville, 1 ; Rouen, 1 ; Sainte-Adresse, 1 (dit alors « Porte chef de Caux » ) ; Brutus-enPlaine, 1 (inconnu) ; Quatre-Communes affranchie (sic), 1 (inconnu).

Deux presses à timbrer, de la vicomté de Rouen, offertes aussi par le département.

Deux eoins en fer, destinés à frapper des jetons de corporation (XVIIIe siècle).

Deux boîtes de balances avec leurs poids, du xvie ou du xyue siècle, données au Musée par M. Dubuc, ancien pharmacien.

Un trébuchet pour peser la monnaie.

* Dans l'armoire inférieure :

Deux bottes de postillon du temps de Louis XIV.

Trois beaux poids en cuivre, des XV et XVIe siècles. Sur l'un on lit : 1 Estalon pesant XXV livres et IIII marc de Troye. s M. Devillc les définit ainsi dans le Catalogue de 1845 : « Etalon royal de 25 livres au marc de Troyes (12 kil. 261).

» Etalon royal de 50 livies dito (24 kil. 528).

» Autre dito - dito.

» Ces poids, en cuivre, sont des xve et xvie siècles. »

Poids carré en fer, de 6 livres.- Donné par M. Tribout.

Fragment de la CLOCHE dite Georges d'Amboise, de la Cathédrale de Rouen.— Donné par M. Lamy.

Cette cloche célèbre, qui pesait 18,000 kilogrammes, et qui était placée dans la tour dite Tour-de-Beurre, avait été fondue, à Rouen, en 1501, par, Jean Lemachon, fondeur de Chartres. Elle fut brisée en 1793. Ce fragment est le seul morceau qui ait échappé au creuset, avec le battant de la cloche.

Ce battant se voit encore à Déville, près Rouen.

Trois BOULETS en fer, venant du combat naval du cap de la Hougue (1691), donnés par M. Lesueur et M. Lévèque, de Rouen.

Platine ou batterie d'un fusil à mèche, du xvie ou du XVIIe siècle.

Deux carreaux ou flèches du Moyen-Age, provenant des châteaux d'Arques et de Mortemer-sur-Eaulne.

2. MEUBLE à deux corps en bois de chêne sculpté, de style Henri III, avec incrustations en marbre noir.

Les panne,!ux des portes offrent les figures allégoriques de la Forcé,' de la Tempérance, de la Justice et de la Prudence.


3. BAHUT en bois de chêne sculpté, du xve siècle, avec fenestrages gothiques et serrure du temps.

4. BAHUT en bois de chêne sculpté, de la Benaissance. Il est décoré de cinq bas-reliefs et d'une jolie serrure.

5. BUFFET en bois de chêne sculpté, dans le style de la fin du xvie siècle. Il est orné de marbres et de bas-reliefs.

6. Grand BAHUT en bois de chêne, de la Renaissance, avec soubassement orné d'arabesques et serrure du temps.

Sur ce meuble on a figuré, en relief, la Sainte-Vierge escortée de Vertus théologales et cardinales. Ces sculptures, dit avec raison M. Deville, rappellent, sinon par le style, du moins par les attributs, les figures allégoriques de la base du tombeau des Amboise.

7. CRÉDENCE en chêne, à colonnes, et sculptée, dans le style de la fin du xvie siècle.

8. BAHUT en bois, de la fin du XVIC siècle, orné de cariatides et d'un panneau représentant le triomphe d'Amphitrite.

9. BAHUT en bois de chêne, de la fin du xvie siècle, avec sujet tiré de l'histoire de Jonas.

10. MEUBLE en bois sculpté, offrant deux médaillons dans le style Louis XIII.

11. BAHUT en bois de chêne, d'une décoration fort simple, ayant au milieu une image de Diane, sculptée sur ivoire.

12. Grand COFFRE en bois de cèdre, décoré d'incrustations.

A l'intérieur du couvercle on voit figuré un sujet allégorique.L'homme de science et de génie, entouré de richesses et de puissance, est menacé par la mort. Il se tourne vers la Religion qui apparaît montrant une pluie de tiares, de mitres, de trônes, de sceptres, de harpes, de sphères, etc., qui descend du ciel.


13. CHAISE OU CHAIRE eu bois de chêne et à coffre du X VC siècle.

Sur le dossier sont représentés le « Christ et les deux larrons en croix. »

14. RÉTABLE en bois sculpté et en grande partie doré.

M. Pottier le croit italien et de la fin du xve siècle.

Il représente la Vierge assise tenant l'Enfant-Jésus : elle est accompagnée de deux anges dont un joue du violon et l'autre de la guitare.

La sculpture est en ronde-bosse et de forte proportion.

15. TRIPTIQUE en bois sculpté et doré, duxvic siècle.

On y voit figurée la Sainte-Vierge accompagnée de deux religieuses ou femmes en deuil, dont une tient un seau à l'eau bénite avec la croix et l'autre un pain.

46. FIGURINE de la Vierge portant l'Enfant-Jésus, en albâtre peint, avec socle et dais gothiques à jour, en bois doré ; le tout appliqué sur un panneau en bois étoilé et finement sculpté.

(Fin du xve siècle.) Ce joli morceau provient de l'aitre de Saint-Maclou, à Rouen.

17. CONTRE-TABLE d'autel en bois sculpté, peinte et dorée, du xve ou du xvie siècle.

Tout porte à croire que ce beau rétable provient d'un autel de la Sainte-Vierge, car il représente, à haut-relief, trois scènes de la vie de Marie : « L'Adoration des Bergers, l'Adoration des Mages et la Purification. »

Sur les portes ou volets qui ferment ce rétable, on voit, peintes aussi dans le style du XVIe siècle, « le Mariage de la Sainte-Vierge, l'Annonciation, la Fuite en Egypte et Jésus au milieu des Docteurs. » , Les revers des volets également peints, présentent les figurines de quatre saintes. Ce sont probablement les patrons et patronnes des donateurs et des donatrices.

Dans le haut sont représentés de saints personnages, parmi lesquels on croit distinguer un roi et une reine.

Cette pièce est soutenue par deux consoles en plâtre, représentant des anges

18. CONTRE-TABLE, en bois doré, du commencement du XVlC siècle.


On y voit représentées, en six compartiments ou tableaux, des scènes de la vie de Jésus-Christ et de la Sainte-Vierge. On y distingue notamment « l'Annonciation, l'Adoration des Bergers, l'Adoration des Mages, la Mort de Marie. » Les figures sont en plâtre mastiqué, et rehaussées de dorure et de couleurs.

Sur la plinthe est tracée cette inscription :

« MARTIN ROBERT et MICHEL HAPPE trésoriers de ceste eglise » ont faict faire ceste table des deniers du trésor d'Icelle lan » mil cinq cens trente. »

(Eglise de Catelon, arrondissement de Pont-Audemer).— Cette contretable est supportée par trois TÊTES sculptées, du XIIIe siècle.

19. CONTRE-TABLE, en bois sculpté, de. la fin du xvc ou du commencement du XVIE siècle.

C'est une ancienne « Passion » encadrée sous des dais gothiques à fenestrages et à jour. On y reconnaît le « Baiser de Judas, Jésus à la Colonne ou la Flagellation, Jésus portant sa Croix ; >> au sommet est le « Crucifiement, JésHS descendu de la Croix et Jésus mis au Tombeau. »

Deux anges de plâtre, sous forme de console, soutiennent ce grand tableau.

20. Fausse CHEMINÉE, composée de supports en bois de chêne sculpté, représentant des cerfs au cou desquels pend un écusson armorié, rehaussé de ses émaux (1).

Ces supports faisaient partie de la charpente d'une maison située à Rouen, « rue Saint-Nicolas. » Ils ont été donnés, en 1836, par M. Delavigne jeune. Au-dessus de ces supports, on a placé un magnifique BAS-RELIEF de la Renaissance, provenant de la salle d'un ancien hôtel démoli dans la « rue des Maillots Il pour le percement de la 1 rue de l'Hôtel-de-Ville. » Ce superbe travail en bois et en terre cuite offre plusieurs sujets à reliefs encadrés dans de charmants pilastres. Les scènes - reproduites sont empruntées à l'histoire sainte. Généralement ce sont des combats ou des triomphes. On y reconnaît plusieurs actes du drame de Débora raconté dans le IVe chapitre du Livre des Juges. Nos ancêtres, qui commençaient à être initiés à la connaissance de l'antiquité, ont affublé les Hébreux des costumes grecs et romains. Dans un cartouche on lit : « In manu mulieris traditur Sisara. JI Judic. 4.

(1) Dans ces armes, M. de Merval a reconnu des écarlellements de la famille Paviot.


Ce bas-relief, découvert en 1825, au n° 16 de la rue des Maillots (1), fut conservé par son propriétaire M. Dossier. M. Delaquérière le décrivit alors, et M. Langlois en fit une gravure merveilleuse, qui décore à présent l'œuvre de M. Delaquérière. Voici en quels termes on en parla à cette époque : « Le panneau en bois de chêne parfaitement conservé a 7 pieds 10 pouces de haut sur 7 pieds 3 ponces de large. Il est couronné d'une corniche superbe sur un lambris d'appui du même temps. Il présente dans sa partie principale et centrale, décorée d'une archivolte élégante, un grand bas-relief modelé en terre et accompagné de deux autres plus petits, placés comme le précédent dans des enfoncements pratiqués à l'intérieur du lambris. Les sujets de ces basreliefs sont tirés de la Bible, IVe Livre des Juges. Ils sont souscrits d'inscriptions analogues. Les figures sont ainsi que les ornements accessoires décorées de peintures diverses, genre de luxe qui fut fort usité jusqu'au règne de Louis XIV. Le petit bas-relief- à gauche du spectateur représente Débora instruisant Barach sur les moyens qu'on doit employer dans une expédition contre Sisara. Au-dessus de cette première scène, qui se passe sur le sommet d'un roc, on remarque plusieurs femmes dont une est assise au milieu d'un grand nombre d'hommes. Cette dernière est peut-être Débora environnée des guerriers des tribus de Nephthali et de Gabalon qu'elle se prépare de faire marcher contre Sisara.

21. Montre contenant des matrices de SCEAUX en cuivre et des BULLES - en plomb de papes, d'évêque et de Concile.

Ces sceaux sont au nombre de vingt -sept. Beaucoup sont du XIIIe siècle.

On y remarquera par dessus tout « le SCEAU original en cuivre de saint Bernard, exécuté en 1151. Saint Bernard y est représenté assis sur un pliant, la tête tonsurée et nue ; de la main droite il tient une crosse, de la main gauche uue paix. Sur la frange du sceau sont inscrits ces mots : t SIGILLVM : BERNARDI : ABBATts : CLAM: VALLIS (2). M. Devillé a publié, en 1837, une m.

(1) « Description hist. des Maisons de Rouen, » t. H, p. 185-87, et pl. 7.

(2) L'indication relative au sceau de saint Bernard que nous avons guillemetée, est celle de M. Deville ; nous lui en laissons le mérite et la responsabilité. Pour être complet nous ne devons pas omettre de dire que M. G. Demay, archiviste aux Archives de l'Empire, chargé par M. le marquis L. de la Borde de relever, dans les divers dépôts des départements, les empreintes de sceaux du Moyen-Age, n'a pas pris celle du sceau de saint Bernard parce qu'il, n'y ajoutait pas autant de foi que M. Deville.— Toutefois une discussion curieuse et du plus grand intérêt pour nous s'est engagée à la « Société des Antiquaires de France, » entre M. Demay et M. d'Arbois de Jubainville, à propos du sceaumatrice de saint Bernard. Consulter sur ce sujet les « Bulletins de la Société des Antiquaires de France, » année 1872, p. 125 à 129, et le 2e trimestre de l'année 1874, p. 73 à 75.


Notice historique sur ce précieux cachet dont il a fait don au Musée, et qui provient de l'ancienne collégiale de Saint-Cyr d'Issoudun, affiliée à l'abbaye de Clairvaux. » (1).

On distingue ensuite le SCEAU-MÉDAILLON de Louis XII qu'on croit avoir été attribué par ce prince à la chancellerie de Rouen ; puis les SCEAUX de François Ier, des villes d'Aire et de Lambesc, donnés par M. Gustave Morin; de Geoffroy de Gonneville, de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, de l'abbaye du Bec-Hellouin, de Robert Taverni, aux armes des Montmorency, d'un chanoine de Rouen, de François de Caradas, de Jehanne de Ferrières, dame de SaintMartin-le-Gaillard et épouse de Nicolas de Hautot (trouvé au château de Bellencombre, en 1840) ; de Jéhanne d'Oudale (xme siècle, trouvé à Auffay, en 1863) ; de Robert Couppequesne (xve siècle, trouvé à Longueville, en 1871).

Dans cette même montre est un moule de pierre, trouvé à Freneuse, près d'Elbeuf, en 1866 (2).

Les BULLES en plomb, au nombre de trente-une, appartiennent aux papes suivants :

Innocent II, élu en 1130 Alexandre III 1159 Célestin III 1191 Honorius III. 1216 Innocent IV 1243 Grégoire X. 1271 Martin IV 4281 Nicolas IV. 1288 Clément V. 1305 Jean XXII. 1316 Clément VI. 1342 Innocent VI. 1352 Grégoire XI 1378 Clément VII. 1378 Alexandre V ?. 1409 Jean XXIII. 1410

Eugène IV. 1431 Paul II. 1464 Sixte IV 1471.

Innocent VIII. 1484 Jules II. 1503 Léon X. 1513 Clément VII. 153 Paul III 1534 Grégoire XIII ; 1572 Sixte V. 1585 Clément ViII. 1592 * Paul V. 1605 Urbain VIII 1623 Innocent .X. 1644 Benoît X IV. 1758

(1) Saint Bernard lui-même, dans une lettre adressée en 1151, au

pape Eugène III, son disciple et son ami, parle d'un sceau qu'il venait de faire fabriquer et dont la description s'adapte parfaitement au nôtre : « Multae litterae falsatae sub falsato sigillo nostro in manus multorum exierunt et quod cernitis, de novo utimur continente et imaginem nostram et nomeii. »

Nous devons ajouter dans l'intérêt de l'Histoire qu'ul\sceau de saint Bernard, entièrement semblable au nôtre, se voit aux Archives nationales, provenant de chez M. Boblet.

(2) Un moule parfaitement semblable, mais fait pour boucles, a été trouvé, en 1800, dans le Norfolk. « Archæologia, » vol. XIV, p. 48, fig. 2 et 3„ p.275.


Toutes ces bulles, ou sceaux, représentent, d'un côté, les têtes affrontées de saint Pierre et de saint Paul plus ou moins grossièrement figurées, avec leurs initiales S. PA — S. PE, et, de l'autre, le nom du pape régnant ; une seule fait exception, c'est celle de Paul II, élu en 1464 : sur cette bulle, on voit d'un côté, les deux apôtres, en pied ; mi revers, le pape est assis dans sa chaire pontificale.

On voit de plus le sceau en plomb de Philippe, archevêque de Lyon, élu en 1254, et la bulle en plomb du Concile de Bâle (1431-1438), sur laquelle on lit : « Sacro-sancta generalis synodus Basileensis. »

22. Montre contenant des SCEAUX en cire verte et rouge. - Tous appartiennent à la Normandie.

M. Deville, qui a formé la collection, nous a laissé la liste suivante : De l'abbaye du Bec (XIIe siècle).

De Raoul, évêque de Lisieux, de 1182.De Robert Poulain, archevêque de Rouen, de 1208.

Du chapitre de Rouen, de 1233.

De Pierre de Collemieu, archevêque de Rouen, de 1236.

De Robert Levilein, bourgeois de Rouen, de 1241.

D'Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, de 1248-1256.

De l'officialité de Rouen, de 1250.

De Jean, évêque de Coutances, de 1251.

De Nicolas de Beauvais, abbé de Saint-Ouen, de 1254-1266.

De Jean, abbé du Mont-Sainte-Catherine de Rouen, de 1254.

D'Agnès, abesse de Gomerfontaine, de 1264.

De la commune de Rouen (aux armes du lion passant), du xme siècle.

De la collégiale de Beaulieu, du XIIIe siècle.

De la prévôté de Rouen, de 1271.

De l'abbaye de Saint-Wandrille, du XIIIe. siècle.

De Guillaume de Flavacourt, archevêque de Rouen, de 1275 et 1286.

De Pierre des Loges, chanoine de Rouen, de 1290.

De la « Cour » (Curiœ) de l'abbaye du Vallasse, du xme siècle.

De l'abbaye de Bonne-Nouvelle de Rouen, du XIIIe siècle.

De Jeanne, veuve de Jean de Brienne, comtesse d'Eu, de 1302.

De Robert d'Estouteville, sire de Valmont, de 1303. i De- Pierre de Préaux, de 1303.

De Bernard de Farges, archevêque de Rouen, de 1306.

De l'abbaye de Jumiéges, « ad causas, » du xive siècle.

Du roi Jean, comme duc de Normandie., de 1330 à 1350.

De la commune de Rouen (aux armes de l'agneau portant le guidon), de 1370.


De Guillaume VI, de Flavacourt, archevêque de Rouen, de 1389 et de 1395.

De Simon Dubosc, abbé de Jumiéges, de 1391-1397.

Du bailliage de Tancarville, du XIVe siècle.

Du bailliage de Rouen, du XIVe siècle. De la vicomte de Rouen, du xive siècle.

Du prieuré de Saint-Gervais de Rouen (aux armes de l'abbaye de Fécamp), du xive siècle.

De Branda de Castillon, archidiacre de Rouen, de 1420.

Dé l'Echiquier de Rouen, de 1426.

De la vicomté de Rouen, de 1407, 1427, 1437, 1486 et 1496..

De la prévôté de Vernon, du xme siècle.

Du bailliage de Notre-Dame de Rouen, de 1432-1437.

De l'abbaye de Fécamp, de 1467.

De Georges d'Amboise, archevêque de Rouen, de 1494.

De l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

Le sceau de la commune de Meulan avec charte de 1190. — Sur le sceau sont les portraits des douze pairs.

Enfin les sceaux des rois saint Louis et PhiIil)peleBel.

23. STATUES mutilées de Saint-Etienne, diacre; de Dieu le Père, de Jésus-Christ assis dans sa gloire; et d'un Soldat romain.

Ces images, en terre cuite, proviennent d'un ancien rétable qui décorait la chapelle de Saînt-Eticnne-la-drande-EgIise à la Cathédrale de Rouen.

Ce tableau, à haut relief, portait la date de 1S84 ; il était très mutilé quand il fut détruit en 1866 lors de la restauration de la Chapelle (1).

24. Grand FAUTEUIL allemand.du XVIIe siècle, dans le dossier duquel un grand médaillon sculpté' présente les noms; titres et armoiries du premier possesseur.

25. PUPITRE en bois de chêne sculpté, de la fin du xvie siècle.

Ce pupitre soutient un LECTIONNÁIRE manuscrit, du xive siècle, donné par M. l'abbé Gossier. Ce bel in-folio, couvert d'ais, est revêtu d'une peau de vélin et armaturé de clous de cuivre à tête bombée.

A droite et à gauche de ce pupitre sont placés huit BAS-RELIEFS en bois de chêne, du xvie siècle ; les quatre plus grands représentent « l'Annon-

(1) Voir « La Revue de la Normandie, » de décembre 1866, t. VI, p. 786-791, et « Bulletin de la Com. des Ant. de la Seine-Inf., » t. III, p. 112.


ciation, la Visitation, l'Adoration des Bergers et l'Adoration des Mages. » Les quatre plus petits, qui sont couverts de peinture, représentent un « Ecce homo, , un Noli me tangere, le Jardin des Oliviers et Jésus devant Caïphe. »

26. MASQUE en plâtre, de Henri IV.

Ce masque provient du cabinet de feu E.-H. Langlois.

M. Deville croyait, à l'époque, que ce masque venait du garde-meuble de la Couronne, d'où M. Langlois l'aurait rapporté au inoment de la Révolution.

Legrand-Daussy prétend, en effet, qu'à la mort de chacun de nos rois on en prenait l'effigie à la cire et qu'on la renfermait ensuite dans les armoires qui surmontent le trésor de Saint-Denis. On aurait eu ainsi l'effigie d'Henri IV (1).

- Sans nier cet usage, qui eût été tout dans l'intérêt de l'histoire, nous croyons savoir, et c'est M. Langlois qui nous l'apprend lui-même, que ce masque a

été moulé dans les caveaux de Saint-Denis. Cela aurait eu lieu dans les jours néfastes des 12, 13 et 14 octobre 1793. C'est alors que l'on aurait exhumé le corps de Henri IV qui fut retrouvé entier et qui resta trois jours exposé aux regards du public. M. Langlois, alors élève de l'Ecole de Mars, et préludant à ses goûts archéologiques, prît cette empreinte qu'il fit paraître vers 1817.

Ce plâtre précieux a servi à la reproduction de tous les masques de ce prince qu'on trouve dans le commerce.

27. BAS-RELIEF en terre cuite, représentant le Triomphe de Galathée, d'après le tableau de Raphaël (XVIIIe siècle).

Ce bas-relief a été exécuté d'après une des fresques du palais de la Farnesine à Rome.

28. BAS-RELIEF sculpté, en bois de chêne, du Xve ou du XVIe siècle.

Il représente l'Entrée de Jésus-Christ dans Jérusalem.

29. LAME de cuivre sur laquelle, sont gravés les noms et marques des orfèvres de Rouen au xvip siècle.On lit au haut de cette liste : « L'an de grâce 1562, le 26e jour d'octobre fut prinse ceste ville de Rouen et fure(n)t pillez toutes les exte(n)cilles de la maiso(n) des orfebures et po(u)r tenir l'ordre de l'ordonnance du Roy, il estoit nécessaire de faire, ceste présente pour marquer les merqz des orfebures ainsy que de coustume et fut commencée le 27e jour de ianvier 1563 au temps

(1) Legrand-Daussy, « Sépultures nationales, » p. 412..


des gardes Charles Dumont, Jacques de Tourny et. Lo Ducloz po(ur) le dececlz de Guille Poullai(n) po(ur) jeune garde, Adam Desrecques et Pierres Roussel, clerc dudict estât. » , Suivent sur quatre colonnes cent trente-huit noms d'orfèvres avec leur marque ou poinçon ; tous au mouton couronné de Rouen avec différents.

De l'autre côté de la lame de cuivre, continuent, sur trois colonnes, cent vingt-sept noms accompagnés de marques.

Une autre table de cuivre, contenant les marques ef poinçons des orfèvres de Rouen du xve siècle, pendant l'époque anglaise, se voit à présent au Musée des Thermes et de l'Hôtel Cluny qui l'a acquise il y a quelques années pour la somme de 1,000 fr.

Cette plaque est intitulée : « La table où sont escripts les noms des ouvriers de mestier d'orfavrerie à Rouen; » Elle fut « faict et commencée le vegille de Nouel l'an de grâce mil quatre cens et huit, Jehan Tavel estant garde du merc des marcs de Rouen et de ceste table à cause dudit mestier, et Jehan Poitevin lesné, Jehan Courtoys et Jehan Potard, gardes d'icellui mestier (1) » Cette lame, contient cènt quarante-six noms : le premier est celui de Pitement, le dernier celui de Leforestier, Les noms de chaque orfèvre sont accompagnés du contre-seing et de la marque de chacun « lesquels contreseings sont frappés entre le nom et le surnom d'iceulx (2) » Enfin une troisième plaque, à peu près semblable aux précédentes et remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles, se trouve maintenant à l'Hôtel-de-Ville de Rouen.

Toutes ces plaques proviennent de l'ancienne maison des orfèvres de Rouen, qui se voit encore au n° 2 de la « rue de la Grosse-Horloge. »

Il paraît bien que cet usage avait lieu partout dans les grands centres

industriels là où l'on pratiquait l'orfèvrerie. C'est ce qui fait qu'en 1868 nous avons vu à l'Exposition internationale du Havre une plaque en cuivre de 1741, qui était consacrée aux orfèvres du Havre, de Montivilliers, de Bolbec et de Fécamp. Des plaques semblables se voyaient à Angers, à Château-Gontier, à Laval et ailleurs (3).

30. Cadre contenant d'anciens BIJOUX normandg, en or et en argent.

Généralement ces pièces sont des parures de femme, appartenant au xviie siècle.

(1) Thomas, « Bulletin de la Soc. des Antiq. de Normandie, » t. IV P. 87.

Il. • 1" -.. (2) Une épreuve de cette planche tirée sur papier, et à deux exemplaires seulement, a été offerte au Musée de Rouen par M. Billiard.

(3) « Epigraphie du département de Maine-et-Loire, » p. 304343-357.


On y remarque une croix d'or à bosses avec son coulant filigrané en forme de cœur.— Une autre croix en vermeil, découpée à jour, et ornée de petites pierres blanches dites « jargon » : elle est accompagnée de son coulant du même métal et du même travail.— Un Saint-Esprit en vermeil, travaillé de la même manière que la croix précédente (1). — Deux croix de mariée, en argent et à pierres.— Deux agrafes de mantelet, en argent, et deux colliers de bijouterie aussi en argent montés en pierres blanches dites « strass ou cailloux d'Alençon. » Ces pièces se terminent par une croix décorée des mêmes pierres.

31. Quatre ÉMAUX de Limoges, du XVIC siècle.

Ces quatre plaques émaillées représentent « Jésus au Jardin des Olives, » le « Baiser de Judas, » la « Flagellation » et a l'Ecce homo. »

Ces pièces sont enfermées dans un joli cadre de bois parfaitement exécuté dans le style du temps des derniers Valois, par M. Bernier, ébéniste à Rouen.

32. Trois corps de BONETS de Cauchoise, deux fonds de BOURSE en tapisserie du temps de Louis XIV. L'un d'eux est aux armes des Paviot, famille parlementaire importante, des XVIIe et XVIIIu siècles (2).

Une bourse aux armes du cardinal de Saulx-Tavannes, archevêque de Rouen (1733-59) et des bandes d'anciennes broderies complètent cette vitrine.

33. MÉDAILLON en bronze, de Henri II (XVIc siècle).

34. BUSTE de moine, vu de profil.

Ce médaillon est en fer repoussé. Est-ce saint Bernard, saint Bruno ou un autre ?

35. BAS-RELIEF en bois de chêne (époque Louis XIII) représentant sainte Austreberte de Pavilly avec sa crosse et le loup vert.

(1) C'est un travail rouennais du xvme siècle.- On assure que dans l'emploi de ces deux genres de parures la « Croix » était portée par les catholiques et le « Saint-Esprit » par les protestantes.

(2) Les armes des Paviot sont : Ecartelé au 1 et 2 d'azur, au griffon d'or, à la bordure de sable chargée de neuf besants d'or, au 2 et 3 pallé et contre-pallé d'or et d'azur.


35 bis. BAS-RELIEF en bois, style Louis XIII, représentant une Assomption de la Vierge par les Anges, Ces deux pièces proviennent des portes d'un meuble venant de Pavilly et qui aura peut être appartenu à l'abbaye.

36. Huit petits PANNEAUX en bois sculpté et peints , provenant d'autels et de rétables de la fin du xve siècle.

Les quatre plus grands reproduisent « l'Annonciation, » la « Visitation, » l'Adoration des Bergers » et « l'Adoration des Mages. » Les quatre plus petits sont un « Ecce homo; un noli me tangere, un Jardin des Oliviers, et Jésus devant Caïphe. »'

37. -Grand TABLEAU en stuc, gravé et rechampi de mastic noir, de l'espèce des graffito, d'un travail qui rappelle celui des pavages à grands ramages en stuc coloré, du XVIIe siècle, très fréquents autrefois à Rouen.

Ce tableau qui représente le a Christ aux Anges, » est une imitation du tableau de Lebrun, gravé par Edelinck. Il paraît être le chef-d'œuvre de maîtrise de quelqu'un das stucateurs dont nous venons de citer les travaux.

Hauteur, 1 m. 30.

38. Petit BAS-RELIEF en cuivre repoussé, du XVIIe ou du XVIIIC siècle, représentant la Vierge, tenant l'Enfant Jésus accompagné de saint Jean.

Il provient de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen.

39. TÊTE de femme auréolée.

Peinture à fresque, du commencement du xvie siècle. L'enduit sur lequel a été exécutée cette peinture, est étendu sur une brique ayant 46 c. de hauteur sur 297 de large.

La grâce du dessin et la rareté de semblables peintures en France, donnent un haut prix à ce fragment. (Du cabinet de E -H. Langlois.)

40. Deux petits BAS-RELIEFS en bronze, du XVIO siècle, représentant des sujets mythologiques, tels que les Noces de Thétis ou le Festin des Dieux et une Bacchanale.


41. Deux MÉDAILLONS ronds en cuivre fondu, Ciselé et doré, représentant le Sauveur et sa Mère, dans le style du Xvne siècle.

On lit autour de la tête de Jésus : Ego svm via, veritas et vita. Autour de la tête de Marie : Fecit mihi magna qui potens est.

Ces deux médaillons portent ; P. CORET F. 1628;

-42. Deux TABLEAUX de la Renaissance, ornés de bordures dorées.

à arabesques, contenant deux petits BAS-RELIEFS en albâtre, représentant : l'un (à gauche) les Noces de Cana ; l'autre (à droite) la Conversion de saint Paul. Au bas de ce dernier est la signature : IVH.

Donnés par M. Valois, du Petit-Quevilly.

43. RAS-RELIEF en albâtre, représentant les Trois Grâces.

Hauteur, 44 c. — Largeur, 33 c.

Ce joli bas-relief, réminiscence antique qui paraît appartenir à un ciseau du xvie siècle, décorait l'autel matutinal de l'abbaye de Bon-Port, destination au moins singulière. Il provient du cabinet de M. E.-H. Langlois.

44. Six BAS-RELIEFS en pierre très fine, du xvic siècle.

Ces bas-reliefs, vrais médaillons de style italien, représente au centre d'un encadrement formé d'oves, de feuilles d'eau ou d'autres ornements divers sujets de la vie de Notre-Seigneur tels que la « Fuite en Egypte, » la « Présentation au Temple, Jésus au milieu des Docteurs, Jésus en Croix, la Descente de la Croix » et enfin la « Mise au Tombeau. »

45. Grand MÉDAILLON de François 1er, d'après le bronze conservé dans le cabinet de M. Gustave Reiset.

Donné par M. G. Reiset.

46. MÉDAILLON en terre cuite, de M. E.-H. Langlois, représentant l'antiquaire normand, né au Pont-de-l'Arche en 1777, mort à Rouen en 1837.

On lit au bas « A H. Langlois, du Pont-de-l'Arche, peintre, graveur, archéologue, son ami David, 1838. »

Donné au Musée par David (d'Angers) lui-même.


47. TÊTE en marbre statuaire, du cardinal de Richelieu.

Elle est du temps et provient d'un buste ou d'une statue de grandeur naturelle.

48. BUSTES, en marbre, d'Annius Vérus et de Commode enfants, d'après l'antique.

Donnés par M. Deville.

49. TÊTE, en marbre blanc, qu'on croit offrir le portrait du due d'Epernon (xvn0 siècle).

50. Deux ST\TUES d'enfants endormis, en marbre blanc.

Elles faisaient partie de la décoration d'un tombeau du XVIIe siècle dans une des églises de Rouen.

51. Deux LIONS accroupis, en marbre blanc.

Ils faisaient partie d'un tombeau du XVIIe siècle, placé dans une des églises de Rouen.

52. MASQUE d'enfant, en marbre blanc, rehaussé de couleurs, ayant servi à une vasque du château de Gaillon.

Donné par M. Houel, de Louviers.

53. BUSTE de face de saint Antoine du Désert, travail du xvue siècle.

54. Grande EPÉE à deux mains, œuvre allemande du XVIe siècle.

55. Faisceau d'EpÉES en fer. Cinq pièces des xvio et XVIIe siècles.

Deux de ces épées ont été données par MM. Valois, du Petit-Quevilly, et Deville, ancien directeur du Musée.

56. Faisceau d'EpÉES normandes, en fer.

Six de ces pièces paraissent appartenir au XIIIe siècle. La septième pourrait bien remonter jusqu'au Xe siècle.

51. Faisceau d'EpÉES et de POIGNARDS en fer.

Ces sept pièces sont du XVIe et du xvne siècles.


L'une d'elles a appartenu au célèbre amiral Brancas de Villars qui soutint le siège de Rouen contre Henri IV, en 1591. Ces armes avaient été données par Brancas de Villars à Gentien Thomas Du Fossé qui avait servi sous ses ordres, et elles étaient religieusement conservées dans la famille de ce dernier.

Mme Frey, née Thomas Du Fossé, en a fait don au Musée, en 1835.

« On sait, dit M. Deville, que l'amiral Brancas de Villars a été enterré dans la Cathédrale de Rouen (chapelle de la Vierge). »

58. COTTE DE MAILLES d'Enguerrand de Marigny, que ce personnage célèbre donna à l'église collégiale d'Ecouis, fondée par lui en 1310, et où son corps fut inhumé, après avoir été mis au gibet.

Cette cotte de mailles était déposée, avec le heaume d'Enguerrand, dans le trésor de cette église. Elle est surmontée d'un écu moderne peint aux armes de Marigny.

Au-dessus flotte un étendard, donné par Mme Kerr, de Londres. Cette étoffe, fort ancienne, vient de Pise, en Italie. On prétend qu'elle a été prise par les Pisans sur les corsaires de Barbarie.

59. Trois ARBALÈTES dont deux sont accompagnées des treuils qui servaient à les bander. Le plus petit des trois vient du château de Tancarville.

60. Faisceau de PIQUES et de HALLEBARDES, au bas duquel figure une cuirasse en fer.

Sur l'appui de la fenêtre, entre les nos 60 et 61, sont quatre casques; trois à haute crète et sans visière, appartiennent au temps de la Ligue. Le quatrième est un casque de fer couvert par une armature se déployant devant le visage et sur le cou pour le protéger. Ce doit être un casque de tournoi.

61. Autre faisceau de PIQUES et de HALLEBARDES.

62. Faisceau de six HALLEBARDES, du XVie siècle.

Entre les nos 62 et 63, sur l'appui de la fenêtre, on voit trois autres casques dits pals à oreilles et à garde-col.

63. Faisceau de six HALLEBARDES, du xvic siècle.


Dans le groupe se voit la pertuisane ou pique de l'amiral Brancas de Villars, gouverneur de Rouen pour la Ligue pendant le siège de 1591.

64. ARMURÈ en fer d'un soldat, du xvie siècle.

65. ARMURE de l'époque de Henri IV, Cette armure, qui existait à l'hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen, a été donnée par M. Matheus.

66. GILET OU CORSELET de fer, du temps de Henri II.

Cette pièce est surmontée d'un casque à visière et garde-vue» de forme particulière qui en fait un masque. De chaque côté, sur la fenêtre, sont deux casques à visière et cimier du xvie siècle ; d'un lourd casque à abat-jour et garde-col-, provenant du château de Dieppe, et donné par M. Sciaux, de Rouen, et d'un autre casque du même temps.

67 et 67 bis. Faisceau d'ARMES à feu.

On y remarque un grand fusil de rempart long de 2 m. 70. Six autres fusils plus anciens sont à mêche et à rouet.

Derrière ce faisceau est un fragment d'ARÊTIER en pierre surmonté d'un ange aux ailes éployées et d'une figure grimaçante. Tous deux proviennent du grand portail de la Cathédrale de Rouen. Ces fragments ont été déposés ici par M. Alavoine, architecte de la Cathédrale et auteur de la flèche en fonte.

68 et 68 bis. PIÈCES d'artillerie en fer, à pivot : l'une provenant du château de Folleville, près Bernay; l'autre trouvée en mer, près Dieppe (1).

Elles se chargeaient par une échancrure, au moyen d'une boîte munie de poudre. Le boulet était, préalablement, introduit dans l'âme de la pièce.

Ces canons étaient encore en usage au commencement du xvme siècle.

69. Deux petits CANONS en fer forgé, cerclés et à culasse ouverte.

On assure qu'ils viennent de Lisieux. M. Pottier les croit du XVe siècle.

Il les a achetés en 1857.

Longueur de chacun, 80 c.

(1) Le fauconneau en fer se trouve souvent en iner. En 1776, on en a rencontré un en Angleterre. M. Ed. King le fit connaître, avec dessins, à la Soc. des Antiq. de Londres « Archæologia, » vol. V, pl. XII, p. 117-157.


70. BOITES en fer pour chargement de canon par la culasse.

71. BOULETS en fer recueillis, en 1869, sur la côte de SainteCatherine, à Rouen.72. Deux CHENETS ou LANDIERS à trois crans terminés par un plateau creux pour recevoir une assiette.

73. CHENETS ou LANDIERS, en fer forgé, ornés de trois écussons et terminés au haut par un fond creux pour recevoir une assiette. 1

74. CHENET ou LANDIER, en fer fondu, en forme de caryatide, du xvie ou du xviie siècle.

75. Deux CHENETS ou LANDIERS, en fer fondu, avec mascarons eL armoiries, du xvic. siècle.

76. Deux CHENETS ou LANDIERS, en fonte, avec mascarons, du XVIe siècle.

77. CHENETS en fer, dits LANDIERS, ornés de figures. Un d'eux porte trois fleurs de lys (xive siècle).

Donné par M. Lesourd, de Rouen.

78. CHENET ou LANDIER, en fer fondu, très intéressant. Il représente un singe ou un homme velu, tenant d'une main un écusson fleurdelisé et de l'autre un sceptre ou une massue.

79. Beau LANDIER de la Renaissance, en fer foudu. Il est marqué aux armes de France et de la ville de Rouen.

80. PLAQUES de cheminée, en fonte, dont une du xvie siècle et une autre du XVIIe siècle.

81. STATUE en bois, représentant saint Michel terrassant le dragon.


82. PYRAMIDE quadrangulaire, en pierre, ornée, sur les trois faces de sa base, de bas-reliefs historiques et allégoriques relatifs au règne de Louis XIII.

Cette pyramide, qui provient de Rouen, est surmontée d'une lanterne de navire que la tradition assure avoir appartenu au vaisseau de Duquesne.

83. BAS-RELIEF en pierre, de la Renaissance.

On voit au sommet une femme presque nue portant dans sa main une vergue où flotte une voile enflée par le vent. Ses pieds posent sur une conque que traînent sur les ondes des chevaux marins ailés. C'est l'enseigne de la « Fortune » qui décorait autrefois une maison de pierre placée rue de l'Hôpital, n° 2, à l'angle de la place Saint-Ouen. Les baies de cette maison ayant été modifiées en 1834, on transporta alors l'enseigne au Musée dont elle est aujourd'hui un des ornements. M. Delaquérière, qui a décrit ce bas-relief dans ses « Maisons de Rouen, » l'a reproduit dans ses « Enseignes » (1). Le même l'a également publié dans le « Magasin pittoresque » de 1851 (2).

84. Deux grands PLATS à décors hispano-moresques, du xve ou du xvie siècle.

Ces deux beaux vases à reflets métalliques rouges représentent au fond, l'un un quadrupède courant et l'autre un écusson.

85. PLAT italien de la fabrique de Pesaro, du xvc ou du xvic siècle.

Ce vase est décoré de bleu à reliefs d'azur très luisants. Un portrait de femme occupe le fond.

86. Beau et grand TABLEAU de la fabrique de Faënza, représentant Moïse donnant au peuple hébreu les deux Tables de la Loi.

Cette belle pièce, encadrée dans du chêne sculpté, est longue de 82 c.

et haute de 50 c.

(1) Delaquérière, Il Description hist. des Maisons de Rouen, » t. Ier, p. 145-46 ; t. II, p. 183. — Id., « Recherches hist. sur les Enseignes, » p. 41 et 42.

(2) XIXe année, p. 77.


87. Grande armoire contenant quelques VASES HISPANO-MORESQUES, mais principalement consacrée aux FAÏENCES ITALIENNES, dont plusieurs sont connues sous le nom de Majoliques.

Nous allons essayer de donner une idée des pièces que renferme cette belle armoire. Le lecteur excusera notre ignorance sur une matière étrangère à nos études. Pour en parler d'une façon moins imparfaite, nous avons demandé l'avis des personnes compétentes.

M. Alfred Darcel, aujourd'hui directeur des Gobelins, et qui connait particulièrement cette matière, a eu la bonté de nous donner un catalogue bien raisonné des 68 pièces qui composent notre Collection. Nous lui demandons pardon de ne pas l'insérer ici. C'est parce que nous ne pouvons entrer dans tant de détails. Le prix de notre Catalogue ne nous le permet pas.

Cette armoire, qui se compose de trois étages et d'une montre inférieure, ne renferme pas moins de soixante-deux pièces, dont une statuette, douze pots ou aiguières et quarante-neuf plats et assiettes.

Dans ce nombre, trois ou quatre peuvent être revendiqués par la famille hispano-moresque; tous les autres appartiennent à l'Italie, notamment aux fabriques si renommées de Faënza, de Pesaro, du Gubbio, de CastelDurante, d'Urbino, de Rimini, de Castello, de Chaffagiolo et de Deruta.

Onze de ces majoliques proviennent de la collection Campana. Deux belles assiettes ont été données par M. le marquis de Wartainville, ancien maire de Rouen. Une assiette et une aiguière ont été offertes par M. Fritz Reiset, conservateur au Musée du Louvre ; le reste a été acquis par le Musée, qui, pour cet ensemble, n'a pas dépensé moins de 2,000 fr.

Le premier rang ( celui du haut ) se compose de neuf pièces dont cinq plats, une buire et trois vases à pharmacie. — Le buire à deux anses provient de la fabrique de Pesaro, les vases à pharmacie sont de la fabrique d'Urbino.

Sur l'un, qui est décoré d'une image d'Amphytrite voguant sur l mer à l'aide d'une voile et d'un dauphin (1), on lit : FARDOROBI. Sur l'autre, qui a deux anses, on lit : MINIO. Sur le troisième, muni d'une anse et d'un goulot, on lit : s. D'OGLICIRRHISA.

Derrière ces vases s'étalent cinq grands plateaux du xve et du xvie siècle, dont un est de la fabrique de Pesaro et les quatre autres de celle de Faënza. — Le plat de Pesaro, de la fin du xve siècle, présente sur un enfoncement circulaire et central, la tête casquée d'un guerrier. Un plat que M. Pottier croyait italien ou espagnol, de la fin du XVIe siècle, présente sur un fond bleu-jaunâtre une peinture largement esquissée et coloriée de jaune, de

(1) « Ce vase me semble faire partie d'une suite dont le Louvre possède onze pièces. Cette suite est de Castel-Durante qui est un village non loin d'Urbino où commença la fabrique. Ceux du Louvre sont datés de 1579 à 1580. » Note de M. A. Oarcel.


bleu, de vert et de brun représentant le Sauveur sortant du tombeau et escorté de quatre personnages ; sur le troisième plat est un magnifique tableau des c Blasphémateurs lapidés t. dans le camp d'Israël. Le quatrième présente une procession à Venise passant devant Saint-Marc. On est porté à croire qu'il appartient à la fabrique de ChaffagioIo, qui était celle des ducs de Florence.

Le cinquième enfin, d'une fabrication très ancienne et très primitive, pré sente la cérémonie des fiançailles ou de l'embaguement. On y voit deux personnages placés face à face et séparés l'un de l'autre par un arbre qu'enlace un serpent. « Ce plat, dit M. Darcel, est le plus ancien que je connaisse. Il rappelle le style oriental et persan par les animaux qui courent sur son bord.

Je le cite dans mon « Introduction » aux faïences du Louvre. »

Le second rang (celui du milieu) se compose d'une aiguière donnée par M. F. Reiset et de cinq pots dont quatre à pharmacie, de la fabrique de Castel-Durante ; les quatre vases à pharmacie présentent, sur un côté de la panse, Amphytrite voguant sur les flots à l'aide d'une voile et d'un dauphin, tandis que le reste est décoré de trophées d'armes. On lit sur ces vases : O. DE CAVAILO. — AUREA AL. — AI, DE AMATRA. — JUSTINO. — Le cinquième.

qui n'a rien d'écrit, offre un portrait de femme, du xve siècle.

Les assiettes ou petits plats sont au nombre de treize.Les remarquables sont : le Jugement de Pâris, de la fabrique d'Urbino, de 1534. On lit au dos : « 1534, Paris intento al grand judicio di belle, in Urbino ». - L'enfance de Bacchus, de la fabrique d'Urbino, marquée aux armes du connétable de Montmorency. Derrière cette pièce, donnée par M. de Martainville, on lit : « Fabula di Bacco e sue nutrice in botega di Mo Guido Durantino, in Urbino 1535. »

Le même a donné l'assiette sur laquelle on voit trois personnages : une femme debout, un vieillard couché tenant l'urne d'un fleuve, au-dessus voltige un amour ou génie ailé. Est-ce la fable d'Alphée et d'Aréthuse ?

La collection Campana a fourni un petit plat portant le no 240, décoré d'un portrait de jeune femme avec une inscription sur bandelette indiquant son nom : IEROLIMA BELLA. Ce plat, de la fabrique de Gubbio, est attribué au maëstro Giorgio Andreoli ou à des artistes de son école. — Un petit plat, festonné, représentant Samuel qui tue le roi des Amalécites. Cette pièce est attribuée à « Orazio Fontana», d'Urbino. — Un petit plat, de même fabrique, portant le n° 98, et représentant Deucalion et Pyrra repeuplant la terre après le déluge. On lit au dos : « De Ochallione et Pirro ». — Un plat à reflets avec sujet en relief, représentant un religieux en prière. Il porte le no 86 et est de la fabrique de Deruta. — Un petit plat à reflets métalliques venant de la collection Campana et portant le nO 131. Il représente un « Fleuve couché » et est sorti delà fabrique de maëstro Giorgio Andreoli, de Gubbio. C'est un rare et précieux spécimen de ce rouge à lustre métallique, dont le secret, découvert

par cet artiste, valut à son auteur des lettres d'anoblissement en 1498.

Les autres pièces sont une «Vierge avec l'Enfant Jésus», du xvc siècle.


- Une scéne de Vendangeurs. — Diane et ses Nymphes.- Un Amour debout.

— Un personnage nu tenant un couteau ou une faucille et semblant menacer un jeune enfant qui porte un fagot sur le dos. Peut-être dans cette pièce, de la fabrique de Faënza, a-t-on voulu représenter le «Sacrifice d'Abraham?» Au troisième rang on remarque la statuette de « David vainqueur de Goliath », de l'école de Luca della Robbia ; puis dix-sept plats ou assiettes.

Deux de ces dernières ont été offertes au Musée. La première, donnée par M.

de Martainville, représente la « Fable d'Hyacinthe ) tué par Appollon et changé en fleur. Au sommet sont des armoiries contournées et derrière on lit : « Il Jacinto in fiore.) La seconde, offerte par M. F. Reiset, reproduit la « Chasse au sanglier Calydon » comme l'indique l'inscription dorsale : a De porcp Calidonio ». Les autres sont une assiette de Faënza, ronde, creuse et godronnée, couverte en totalité par une peinture reproduisant la « Présentation de Jésus-Christ au Temple. » — Une assiette de Faënza ou de Rimini montre un roi à table accompagné de trois personnages, dont un présente au prince deux têtes dans un plat. On croit que cette scène figure un trait de la vie du roi Phalaris. On lit au dos « Phalerre re. » Cette peinture est sèche et froide de ton. — Un petit plat de la fabrique de Castel-Durante représente Appollon et Mars. Il porte le n° 404 et vient de la collection Campana. —

— Une belle assiette de Gubbio, portant la date de 1537, est probablement l'œuvre de maëstro Giorgio. Les bords sont coloriés d'un beau bleu et sur le fond est un personnage nu tournant le dos. — Un petit plat en forme de compotier, de la fabrique d'Urbino. Le fond en bleu-clair présente au centre une figure d'enfant ailé ou de génie. — Petit plat rond et creux, orné d'arabesques, au centre duquel est une Chimère. — Une assiette, de Faënza, décorée de bleu offrant au centre un enfant assis sur un globe. — On plateau et deux assiettes ornées de trophées, de la fabrique de Castel-Durante. — Deux assiettes à pied et un plateau ovale de la fabrique d'Urbino. Ils présentent, au milieu d'un large encadrement d'arabesques à figures grotesques et dans un médaillon rond, un génie ailé tenant à la main une branche de feuillage.

La montre inférieure renferme seize pièces, dont cinq grands plats, neuf assiettes et deux pots.Les deux pots à anses, de fabrique hispano-moresque, du xve siècle, sont rehaussés d'une teinte métallique cuivreuse.

Cette montre contient encore un plat à reflets métalliques de même fabrique, présentant au centre un château et sur les bords une inscription pseudo-arabe. Nous serions également porté à lui attribuer le grand plateau à bossages et à reflets métalliques. — Un autre plat à reflets également métalliques présente sur les bords cette inscription du XVIe siècle : AVE MARIA GRA.

PLENA. — Un grand plat à engobe gravé, de la fabrique de Castello, en Italie, présente une figure de musicienne Un autre à engobe blanc sur fond jaune, offre -un Amour ou un Mercure monté sur un char et poursuivant de ses traits une femme debout sur les chevaux. Sur une assiette on voit, sous une couronne, deux mains enlacées' avec l'inscription : CONJURATE. — Sur une


assiette, de Deruta, décorée d'ornements rayonnants, à reflets nacrés, on lit : MANNA. B. Celle-ci provient de la collection Campana et elle porte le n° 459.— Sur une assiette est un cheval harnaché surmonté d'une fleur de lis.- Sur une autre est un portrait de femme devant une fleur.

Enfin il y a encore quatre assiettes d'un ton bleu nacré et à ornements rayonnants, que l'on doit attribuer aux fabriques de Pesaro et surtout de Deruta.

Au-dessus de cette remarqnable armoire se trouvent encore six grandes pièces de faïence appartenant à la fabrication italienne dn xvie siècle.

D'abord ce sont deux grands pots à pharmacie, munis de deux anses, sur lesquels on lit : VIOLE. SECH. — CASSIA. COM.

Puis appliqués sur le mur deux grands plats d'apparat, de la fabrique de Deruta, provenant de la collection Campana. Le premier (à droite) à reflets nacrés est décoré d'un buste de guerrier en costume antique. — Le second ( à gauche ) est décoré d'un buste de jeune femme avec cette inscription galante, en mauvais italien, sur une bouteille : TV SE CHO LEI CHE MAI ROBATO E TOLTO. (Tu sais qui m'a dérobé et ravi. Il faut sans doute sous entendre : mon cœur ).

Sur l'armoire elle-même est un fronton d'autel composé de trois pièces de faïence émaillée, du XVIC siècle, de la fabrique de Lucca della Robbia. Ce sujet représente l'Enfant Jésus accompagné de deux Anges agenouillés en adoration. L'Enfant est nu, debout, bénit de la droite et tient de la gauche une couronne d'épines et trois clous. Les couleurs dominantes sont le blanc, le bleu, le jaune, le violet et le vert.

Enfin au-dessus de tout est un bas-relief du même Lucca della Robbia, représentant la Vierge agenouillée en adoration devant l'Enfant Jésus. Le support détaché en forme de console est de la même matière et du même temps.

Cette pièce appartient au xve siècle et à la fabrication primitive.

88. Plaque de FAÏENCE ITALIENNE, du XVIe siècle, de la fabrique d'Urbino, représentant la chaste Suzanne surprise par les deux vieillards.

89. Petit PLAT ITALIEN, de Pesaro, à décors squammés, au fond duquel on lit : URBANA.

90. Deux grands SEAUX en faïence de Rouen.

Ces deux vases, pièces capitales de la fabrication rouennaise primitive, sont ornés d'anses en forme de cordes et ils sont posés sur des socles qui les isolent. Sur chaque face ils sont décorés de paysages en Camaïeu et d'un bon style.


Ces deux belles pièces, rares aujourd'hui, ont été léguées au Musée par M. Oscar Germain en 1872.

91. Petit VITRAIL ovale, de la fin du xvie siècle, représentant une scène du ravage des Calvinistes à Rouen, en 1562 (1).

Ce vitrail historique qui a été acheté à M. Delaquérière, en 1854, a été gravé par M. H. Langois, en 1821.

Farin raconte, dans son.. Histoire de Rouen, » qu'en 1562, les hérétiques apportèrent la châsse de saint Cande dans la «rue aux Ours,» près l'église Saint-Victor, afin de la détruire par les flammes. Mais pendant que le bûcher était allumé, la châsse monta en l'air et resta suspendue au milieu de la fumée et des flammes. Cette conservation merveilleuse fit grand bruit. On en adressa un rapport au souverain Pontife, qui, pour en conserver la mémoire, ordonna de donner le nom de Saint- Cande à la chapelle Saiut-Victor. De là les dénominatious de Saint-Cande-le-Jeune et de Saint-Cande-le-Vieux, pour les deux églises de Rouen, dédiées au saint évêque de Maëstricht (2).

Ce fut pour conserver la mémoire de ce miracle que l'on fit exécuter le médaillon dont nous parlons (3),

92. Deux petits MÉDAILLONS ovales, en terre cuite.

Sur chacun d'eux on voit un ange dont l'un porte la croix et l'autre la colonne. Ces deux jolis bas-reliefs, de la fin du XVIIe siècle, proviennent de l'abbaye de Saint-Wandrille.

93. INSCRIPTION funéraire d'une religieuse de l'abbaye de Montivilliers.

Cette inscription gravée sur une ardoise qui a servi, a été trouvée en 1860, dans un caveau de l'abbaye de Montivilliers. C'est celle d'une religieuse agée de 88 ans, décédée en 1735.

94. Deux INSCRIPTIONS sur plomb, provenant de l'ancien cimetière des Ursulines du Havre, où s'élève aujourd'hui la Gendarmerie de cette ville.

(1) Cette pièce est momentanément placée dans le Musée céramique.

(2) Farin, « Histoire de la ville de Rouen) t. IV, p. 188, édit.de 1731.

— Delaquérière, « Descript. hist. des maisons de Rouen, » t. Ier, p. 166.

(3) Voir sur le vitrail et sur l'église Saint-Cande-le-Jeune, M. Delaquérière, « Desc. hist. des Maisons de Rouen, » t. Ier, p. 165-66 et pl. 5.


En 1865, lorsque l'on creusa les fondations de cet établissement qui remplace l'ancien monastère, on trouva un certain nombre de corps de religieuses sur lesquelles était une plaque en plomb portant les années de la naissance, de la mort et de la profession de chaeune d'elles J'ai réclamé deux de ces inscriptions pour le Musée départemental. Elles portent les dates de 1734.

et de 1789. Les autres sont restées au Havre dans le couvent actuel des Ursulines.

11 faut convenir que cette coutume était excellente et l'archéologie la verrait avec plaisir adopter pour tous les morts d'aujourd'hui (1).

95. INSCRIPTION sur plaque de plomb, provenant des fondations d'un moulin à l'eau qui était la propriété de l'ancien prieuré de Bonne-Nouvelle-lès-Rouen.

Ce moulin qui était connu sous lft nom de « Sainte-Catherine, » était situé à Rouen dans la « rue Malpalu. » Il a été détruit en 1855. C'est alors que la plaque est entrée au Musée. On lit dessus : « Cette tanpanne (sic) a été rédifiée en neuf sous le R. P. D. P. Lenfant, prieur et D. P. Doutreleau, procureur de Bonne-Nouvelle en 1730. »

96. PLAQUE de cuivre, de 1806, destinée à consacrer le souvenir de la première pierre de la galerie qui devait orner le quai de Rouen dans sa partie comprise entre la porte du Pont et la porte du Bac.

Quatre colonnes longtemps restées en place, entré la « rue GrandPont » et la « rue du Bac, n indiquaient cette construction qui ne fut pas continuée. La pierre fut posée par MM. Savoy e-Roll in, préfet, et Demadières, maire; M. Lemasson étant ingénieur.

97. Grande PLAQUE de cuivre, provenant des fondations de l'ancien couvent de Saint-Louis, place de la Rougemare. Il est pro- f bable qu'elle a été découverte en 1856 lors de l'établissement de la Gendarmerie, ou en 1861 lors de la construction de la Caisse d'épargnes.

(1) Il faut que cet usage ait été universel.En 1870, lorsque l'on traversa le cimetière des anciennes Clarisses d'Amiens, on trotiva six plaqués en plomb, sur lesquelles étaient gravées des inscriptions funéraires. On lisait difficilement ces inscriptions qui étaient du XVIIe siècle. M. l'abbé Corblet a reconnu sur une de ces plaques de plomb, le 9 août 1636. « Bull. de la Soc. des Antiq. de Picardie, » t. X p. 401-402.


Voici cette inscription :

« Monument de piété sous le règne de Louis XV.

» Prieuré royal de Saint-Louis.

n Noble dame de Planterose Messire Marye de Blosseville.

Il Noble dame Madeleine de Planterose (1), prieure de ce Prieuré royal, dont les soins attentifs et vigilants ont toujours été ceux de contribuer au bien et embellissement d'une maison confiée à ses soins. Pour laisser à la postérité des marques de son zèle, ce bâtiment, qui en est la vive image, renferma sous la première pierre cette épitaphe, laquelle a été déposée en sa présence, accompagnée de toutes ces dames religieuses, par messire Philippe Marye, écuyer, vicomte de Blosseville, seigneur patron, haut justicier du dit lieu, de Saint-Nicolas du Port de Veulles et autres lieux, sous la conduite et direction du sieur Lequeu, qui en a dressé les plans. Bâti par les sieurs Delafosse, maçon, et Lescanne, charpentier, tous entrepreneurs à Rouen, le 25 juillet 1772. (2) »

98. PLAQUE en plomb, contenant, sur ses deux côtés, une longue INSCRIPTION latine de 1724 ou 1725.

Cette inscription était destinée à conserver le souvenir de la pose des portes en bois sculpté, de l'église de Saint-Ouen, faites en 1724. Ces portes ont disparu lors de l'achèvement du. grand portail, qui eut lieu de 1846 à 1851.

On y relate la fondation du monastère, ainsi que les principaux événements qui ont marqué son histoire. L'inscription se termine par la liste des moines existants à l'époque du placement des portes.

Cette plaque de plomb a été trouvée, en février 1846, sous le seuil de la grande porte de l'église.

Les détails de cette découverte et le texte entier de l'inscription ont été publiés, par M. Pottier, dans la « Revue de Rouen, n numéro de mars 1846, lre série, p. 178-186.

Hauteur, 44 c.- Largeur, 34 c. — Epaisseur; 7 millim.

99. PLAQUE supérieure d'une boîte en cuivre, en forme de CŒUR, contenant une inscription de 1789.

(1) La signature de cette prieure porte De Planteroze.

(2) M.Thaurin a publié sur cette plaque un article dans le «Journal de Rouen » du 20 juillet 1856. Voir encore sur ce sujet les « Procès-Verbaux de la Commission » t. II p. 77-79.


Cette enveloppe, en forme de cœur, a été donnée au Musée en 1843.

Elle provient de l'hôpital de Grainville-la..Teinturière (1). Sur cette plaque de métal on lit l'inscription suivante : « Cy git le cœur de très-haut et très-puissant seigueur Anne-LouisRoger de Becdelièvre, marquis de Cany, de Quevilly et d'Hocqueville, châtelain de Graiuville-la-Teinturière et autres lieux, brigadier des armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, décédé en son hôtel à Paris, le 26 juin 1789, rue Neuve-des-Bons-Enfants, paroisse Saint-Eustache, où il a été inhumé, âgé de cinquante ans passés. Priez Dieu pour le repos de son âme. »

L'encadrement a été donné au Musée par M210 la comtesse de la Châtre, en souvenir de son grand-père.

100. PORTES en fer forgé, du xmc siècle.

La porte qui met en communication « la Galerie Langlois » avec la « Salle Deville, » est ainsi définie dans le Catalogue de 1845 : « Porte en fer forgé, à deux ventaux, travaillée à jour, dans le style de la fin du xme siècle. Hauteur, 2 m. 13. — Largeur totale, 1 m. 40.

» On croit, dit M. Deville, que cette belle porte a fait partie des grilles du chœur de la Cathédrale de Rouen, qui furent supprimées en 1480, comme étant trop antiques, disent les registres capitulaires (2). Elle était conservée dans une ancienne maison canoniale. Il

La maison dont il s'agit ici est le n° 4 de la « rue de la Croix-deFer, » où l'on voit une belle salle de la Renaissance et une cheminée sur laquelle est représentée la « Sancta Casa » de Notre-Dame-de-Lorette. La donation en a été faite, en 1835, par M. Rome, propriétaire.

L'autre porte qui met en communication la « Galerie Langlois n avec la « Salle de la Mosaïque, » est du même temps et de même matière que la

(1) Nous tenons des papiers de famille de Mme la comtesse de la Chàtre.

déposés au château de Quevilly, les renseignements suivants : « Extrait du testament d'Anne-Louis-Roger de Becdelièvre, marquis de Cany et de Quevilly, maréchal de camp des armées du Roy, daté du 2 novembre 1785. « Je veux être enterré dans le cimetière public de la paroisse sur laquelle je décéderai, et que mon cœur soit porté dans l'église de l'hôpital de la Charité de Grainville pour être placé à côté de ceux de mes père et mére. » M. le maïquis de Cany est mort à Paris dans son hôtel de la « rue Neuve-des-Bons-Enfanls, le vendredi 26 juin 1789, âgé de cinquante ans, et a été inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Eustache, comme les registres en font foi. Après la cérémonie des funérailles son cœur a été porté à Grainvile-la-Teinturièl'e, au diocèse de Rouen. »

(2) Voir le nO 114 des relevés des Registres capitulaires. Mss.


précédente. Comme elle, elle provient de la Cathédrale de Rouen. Elle n'est entrée au Musée qu'en 1866, et a été heureusement retrouvée dans un jardin de la « rue du Nord, » où elle servait de clôture.

M. l'abbé Langlois dans ses « Notes historiques et descriptives sur les Jubés de l'église métropolitaine de Rouen, Il dit que ces portes fermaient l'ancien jubé du xme siècle, qui subsista jusqu'en 1773. Il assure que l'on donnait à ces portes le nom de « Portes de Fer (1). 9

101. Montre contenant une collection de 22 SERRURES, des xive, xve et xvie siècles.

Plusieurs pièces de cette intéressante série sont remarquables par les figures en ronde-bosse qui les décorent. Nous signalerons particulièrement celles que représentent « l'Adoration des Bergers, » qui provient de l'abbaye du Bec.

Quelques verrous et des cadenas des mêmes époques complètent cette série.

102. CLEFS, du xive au xvmc siècle.

Parmi les nombreuses variétés de clefs que renferme cette vitrine, nous citerons seulement celles du xvie siècle, à chapiteau et chimères. C'est un monument de fer ciselé. Comme dimension, nous citerons encore deux clefs énormes que la traditioil prétend avoir appartenu à l'ancienne maison des Templiers de Louviers. C'est avec cette qualification qu'on les a achetées du cabinet de M. Hyacinthe Langlois, du Pont-de-1'Arche.

A ces différentes clefs sont réunies des entrées de serrures en fer forgé repoussé ou découpé.

103. VERROUS du XVIC et du XVIIe siècles, en fer repoussé ou découpé.

Les verrous en fer repoussé méritent surtout de fixer l'attention par leur travail et leur provenance. Neuf d'entre eux viennent du château d'Ecouen et un autre porte le chiffre et les emblèmes de Catherine de Médicis.

Les verrous à plaques découpées présentent des types intéressants du XVIIe siècle.

103 bis. Sous ce numéro, la deuxième partie de cette MONTRE contient : Une suite de poignées de boutons et de tiroirs de meubles, depuis le

(1) « Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, » année 1850-50, p. 207 et 247.


Moyen-Age jusqu'au xvne siècle Plusieurs de ces pièces ont été données par M. Locquet, serrurier à Rouen.

104. HEURTOIRS, MARTEAUX et SERRURES des XVIc, xvne et xviii0 siècles.

Deux heurtoirs seulement sont du XVIe siècle. Les marteaux sont du vne et du XVIIIe siècles. La pièce capitale de ces sortes de ferronneries est un magnifique marteau de porte en fer forgé et ciselé, provenant du château de hurs.

Nous citerons encore une serrure sur laquelle on lit : « Noël Harang, a Bec, 1693. « C'est un don du docteur Hérondelle.

On y remarquera deux belles serrures genre Louis XIV, en cuivre doré ! accompagné de toutes les garnitures de Crémones. Ces différentes pièces de ivre ont été données par l'Administration municipale. Elles proviennent de ncien séminaire archiépiscopal de Saint-Vivien, qui a été transformé en rierne vers 1872.

Nous citerons encore une serrure genre Louis XVI, de bon style, et nnée par M. Locquet.

05. SERRURES allemandes.

- Toutes sont remarquables par leurs dimensions et leur travail de v ivure. Quatre de ces pièces ont été données par M. Locquet.

6. FERRONNERIES diverses.

Ces pièces consistent en une potence ou console Louis XIV à enroulera-mts et feuillages, en des mors et étriers du même temps, en une galante ite pelle en fer découpé, une râpe à tabac, des pipes, etc.

7. Armoire contenant des OBJETS DIVERS, principalement en fer forgé.

Les plus remarquables sont un Saint-Michel terrassant le dragon ail en fer forgé du xvie siècle. — Deux coffrets gothiques du XVe siècle, en écoupé, à mailles, à jour, garnis de leurs serrures en saillie, donnés par rsène Jotieii.- Une gargouille ou dragon ailé en fer forgé, ayant fait e d'une girouette du xye siècle, donnée par M.Locquet.—Une petite lampe mdue du XYle siècle, décorée d'ornements en relief.

Dans le haut de l'armoire est une jolie statuette de la Vierge et deux ; r rares en marbre.

Parmi les objets de la partie intérieure de l'armoire, nous citerons une ;e en cuivre gravée, portant le nom de Dusaussoy, qui était horloger à Jacques-d'Aliermont, en 1621. C'est donc une horloge normande.


Une coupe d'antimoine encore placée dans son étui de chagrin. Elle est brisée, mais elle servait au XVIIIe siècle à administrer un purgatif au moyen de vin que l'on y laissait séjourner quelques heures (1). Ce remède connu sous le nom de « Vin d'antimoine, » était surtout en usage dans les communautés, et cette coupe doit provenir de l'une d'elles (2).

Enfin une clochette du XVIe siècle portant les armes de la ville du Havre et le nom de Nicolas Buret.- Le moulage en plâtre d'une clochette romane.- Un coffret en écaille garni d'argent du XVIIe siècle, etc.

Sur cette armoire est placée une statuette de Saint-Jérôme en terre cuite. C'est l'esquisse à grands caractères d'un artiste du XVIIe siècle.

108. VERRERIES vénitiennes, allemandes et françaises.

Bien que peu nombreuse, cette petite collection présente des échantillons intéressants de ces différentes fabriques.

Des verres et des flacons à filigranes blancs ou coloriés, des verres jaspés, des verres craquelés et à reliefs dorés, telle est la part de la verrerie de Venise.

Parmi les verreries allemandes, citons un grand Vidrecome portant la date de 1616, émaillé sur sa face de l'aigle hérallique de l'Empire, et présentant, au pourtour, des figures d'électeurs accostés de leurs blasons ; puis un hanap en verre de Bohême, taillé et gravé, dont la coupe se monte à l'aide d'une vis et que l'on assure avoir servi de calice (3)..

La pièce du bas de l'armoire, qui est la plus importante de toutes, est un superbe plateau eu verre décoré d'ornements émaillés sur un fond rempli d'arabesques dorés. Ce vase est un des produits de la fabrication persane du xvie siècle.

On trouve aussi dans cette armoire des verres à usages divers, dont plusieurs pièces sont fleurdelisées ; des venes imitant l'or et l'argent appartiennent à nos fabriques françaises ; quelques-uns même rappellent l'ancienne verrerie rouennaise du xvue siècle. Je citerai entre autres des plateaux cir-

(1) « Quant à l'origine du mot Antimoine, on raconte que le moine Basile Valentin ayant remarqué l'action purgative sur des animaux par une préparation d'antimoine qu'ils avaient avalée par hasard, imagina de s'en servir également pour traiter ses confrères, mais que tous en moururent. » — « Dictionnaire des Sciences, » par Bouillet, article « Antimoine. »

(2) P. Baudry, « le Musée déparl. des Antiquités de Rouen, » p. 26.

(3) A ce calice est jointe une lettre autographe d'un comte de Beaumont, ancien facteur d'instruments de la famille royale, datée du 27 octobre 1816. Dans cette pièce il établit que ce calice servait autrefois, dans une des églises de Lisbonne, à présenter le vin aux fidèles après la réception de la Sainte-Eucharistie. Lors du célèbre tremblement de terre du 1er novembre 1755, M. de Beaumont, jeune alors, pénétra dans la sacristie de sa paroisse, et aurait sauvé cet objet de la destruction.


culaires en verre vcrdâtre et des cachets de bouteilles, du XVIIIe siècle, provenant du Lihu ou autres verreries.

Au-dessus de l'armoire on a placé un magnifique plateau en verre de Venise, décoré de médaillons peints et d'arabesques dorés. Sur l'armoire est une statuette en pierre de Sainte-Barbe.

109. Table contenant des OBJETS VARIÉS et d'époques diverses.

On y remarquera tout d'abord une collection de boucles, d'agrafes, de fibules et autres menus bronzes du Moyen-Age. Nous signalerons surtout un Astrolabe ou quart de cercle nautique du XVe ou du xvie siècle. On assure que cet instrument a servi à un célèbre navigateur ; on va même jusqu'à désigner Jehan de Béthencourt, roi des Canaries. Cette assertion est probablement hasardée. Toutefois l'objet est fort curieux. Nous le croyons assez rare ; il est renfermé dans un étui de cuir gauffré et estampé de la Renaissance, sur lequel on remarque l'agneau auréolé, portant l'oriflamme. (Seraient-ce là les armes de la ville de Rouen ?).

On remarquera aussi des boussoles et des cadrans solaires en ivoire et en cuivre, une tablette en cuivre portant l'inscription de la fondation du chœur de l'abbaye de Saint-Sacns, en 1688. Cette inscription, qui rappelle les grands noms de Louis XIV et de Louvois, vient d'être publiée par le gouvernement (1). Cette tablette est posée sur la boite en plomb qui la renfermait, ainsi que la belle médaille de 1685 qui l'accompagnait. Ces deux pièces, retrouvées en 1873, ont été données au Musée par M. l'abbé Bosquier, chanoine de Rouen (2).

N'oublions pas non plus trois petits mortiers ou boîtes à feu, pour réjouissances publiques, recueillis à Arques, en 1873. Ces pièces de bronze doivent dater du commencement du XVlle siècle, à en juger par les armoiries et les lambrequins qui les décorent. L'un a été donné par M. Léon Delarue, ancien courtier à Dieppe, et l'autre par M. Le Barc de Boutteville, armateur au même endroit.

Je signale encore des colliers en perles jaunes, provenant de la vallée de L'Yère, et donnés par M. de Cirancourt et M. Decorde ; deux balles chaînées,trouvées sur la côte de Sainte-Catherine ; des moules en cuivre pour balles de plomb ; une tire-lire en métal portant une marque de confrérie, des plombs de douane, des encriers en plomb fleurdelisés, et autres objets divers.

110., Table renfermant un grand nombre d'OBJETS du Moyen-Age.

(1) a Revue des Sociétés savantes, » Ve série, t. VII, p.

(2) Voir à ce sujet le « Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, # t. III, p. 87 et 133, et « Revue des Sociétés savantes, » Ve série, t. VIF, p.


Tout d'abord l'attention est attirée par une quantité de petits objets en plomb, trouvés dans la Seine et ailleurs. Beaucoup de ces objets ont été des enseignes de pèlerinages. On croit y reconnaître une plaque de Sainte-Catherine de Rouen et un Saint-Georges à cheval qui ont été trouvés dans la Seine à Paris. Je signale encore deux plaquettes en plomb reproduisant la tète de Saint-Jean-Baptiste sur un plat, entourée de deux anges céroféraires. On lit autour de l'une de ces plaquettes : HIC EST SIGHNVM FACIEI BEATI JOHANNIS BAUTISTJE AMEN. On croit cette représentation plus espagnole que française.

Cette plaque a été donnée au Musée par M. Delaquérière, en 1836.

Des croix de pèlerinages de Notre-Dame-de-Liesse, dont une a été donnée par M. le curé de Louviers.

Je cite des croix reliquaires en argent du XVIIe siècle, et des chapelets de plusieurs espèces. Parmi ces derniers, il y a surtout un grand rosaire de capucin donné par M. Lambert, de Rouen ; un curieux débris de chapelet du XVIIe siècle, venant de Notre-Dame-des-Grèves-du-Pollet à Dieppe. Ce chapelet à perles d'argent et de corail a été donné par M. l'abbé Cochet. Un autre chapelet à grains de verre, trouvé vers 1865, lorsque l'on reconstruisît le chœur de Lucy, il a été donné par M. l'abbé Decorde, alors curé de Bures.

Enfin deux cilices en fer ou chaînes disciplinaires, donnés par M. Tinel, de Rouen.

Parmi les objets contenus dans la seconde division de cette vitrine, je distingue notamment quatre montres en cuivre du XVIIe siècle ; une montre en argent de la Renaissance, donnée par M. Dupont, orfèvre à Rouen. On lit sur cette montre au bas d'un écusson : « Rouen, David Thorelet fecit » (1).

Une très grosse montre du XVIIe siècle, renfermée dans une boîte en cuir, piquée de clous dorés. C'est un don de M. Ribard, ancien maire de Rouen.

Qnelques bagues ou « teurts, » dont la plus grosse, en or massif, a été trouvée à Varvannes, en 1867. Elle nous paraît appartenir au xvne siècle, mais nous croyons le travail plus étranger que français. Parmi les bagues, j'en ferai remarquer une du XIVe siècle, trouvée à la Crique, en 1870, et donnée par M. Papin, maire de Saint-Denis-sur-Scie (2).

Je citerai encore une petite parure de boucles en argent, donnée par M. Billiard ; une cuillère en argent, trouvée au Mont-Gargan, et donnée par Mrae la baronne Levavasseur ; un couteau, une cuillère et une fourchette en argent dorés travail allemand de la fin du xvie siècle ; des objets en ivoire et

(1) Cette famille Thorelet, de Rouen, était distinguée dans l'horlogerie, car dans la collection de l'orfèvrerie française, au no 814, on voit figurer une montre du XVIe siècle, en cuivre doré, garnie d'émail, qui portait pour signature en lettres cursives : a Jean Thorelet, Rouen. » — Darcel, « Notice des Emaux et de l'Orfèvrerie. »

(2) « Bulletin de la Commission des Antiquités delà Seine-Inférieure,» t. III, p. 59-60.


en bois ; un petit tableau de travail italien, chef-d'œuvre de labeur et de patience ; des boites à mouches, du XVIIe et du xvme siècles ; un peigne en bois à deux fins, que je crois du XVIIe siècle ; enfin une pièce en bois sur laquelle on a gravé en creux sous une seule couronne les. armes accollées d'Adrien Marie, de Rouen, seigneur de Bermonville, président à la Cour des Comptes, aides et finances de Normandie, et de Madeleine-Marguerite Caillot de Coquereaumont, mariés le 6 juin 1772. On pense que cet objet était un meuble de cuisine ou d'officier pour marquer les choses de la maison.

111. Table ou montre vitrée comprenant des MÉDAILLES commémoratives.

D'un côté sont les princes et autres grands personnages des XVIE et XVIIE siècles. Nous signalerons surtout parmi eux la belle médaille de cuivre de Marie de Médicis, gravée par Dupré en 1624., autour de laquelle on lit.: MARIA AUGVSTA GALLLE ET NAVARRE REGINA..- Les médaillons en bronze de Henri IV et de Louis XIII, donnés par M. Billiard.- La belle médaille d'argent de 1685 qui a été trouvée, en 1873, à l'abbaye de Saint-Saëns. Cette médaile, du poids de 200 grammes, est une des trois qui furent gravées en souvenir de la révocation de l'Edit de Nantes. Elle a été donnée au Musée par M. l'abbé Bosquet, chanoine de Rouen.- Dans cette même division sont également groupées quelques médailles des princes et hommes célèbres étrangers.

De l'autre côté sont spécialement rangées les illustrations rouennaises et normandes ; les médailles qui conservent le souvenir des faits mémorables.

De toutes ces médailles faciles à reconnaître, nous ne citerons que le médaillon en bronze de Marin Lepigny, chanoine, médecin et archidiacre du Grand-Caux au xvie et au XVIIe siècle. On lit autour de cette pièce : MARINVS LE PIGNY REG. CONS. ELEEM. ECCL. ORD. CAN. ARCHID. ET MED. ROTH. DE CANYS.

1621.— F. ROBINET, MEDICVS, FACIEBAT.

112. Table contenant des MÉDAILLES commémoratives.

On y remarque toutes les médailles que possède le Musée, concernant l'histoire de la Révolution française et l'épopée napoléonienne du' premier Empire. Beaucoup d'entre elles ont été données par M. Billiard. — Dans la seconde partie de la vitrine sont vingt médaillons de papes, série donnée par M. Billiard.- A droite et à gauche sont les médailles relatives aux faits qui se sont passés depuis Louis XVIII jusqu'à Ldtois-Philippe. Il y a aussi quelques médailles satyriques des protestants contre l'Eglise.

Enfin, on trouve en tête une médaille d'argent relative à la bataille de Fontenoy.


TABLEAU

DES NOMS DE POTIERS ROMAINS

QUI SE VOIENT DANS LE MUSÉE DE ROUEN

Avec indication de provenance lorsqu'elle est connue.

ADVOCISI (forêt de Brotonne).

A. E. F.

AI.

AMIOR. (Lillebonne).

.ANSVETI (Epinay, près Neufchâtel) ANTICVI (Neuville-le-Pollet, 1845).

ATILIANIO (Lillebonne et le Pollet).

BENNICCI (environs de Dieppe).

BIEViSI.

BRIC. (Caudebee-lès-Elbeut).

CACARI OF.

CACAVA (forêt de Maulévrier).

CARATILI M (Saint- Martin-en-Campagne, 1856).

CASTVS (le Landin).

CATILTRI (sur une lampe).

CIISIANI.

CIMATI M.

CITSIANI F (Neuville-le-Pollet, 1845).

CORVF (Amiens, 1866).

COS. (Sainte-Beuve-Epinay).

COS. RV. F.

CRACISA F (Caud.-l.-Elheuf, Rouen).

CRATI (Caudebec-lès-Elbeuf).

DA. MI.

DAMINI F.

DAMINI M (Les Loges, 1851 , Orival, près Fécamp, 1864).

DAMONI.

DASAVL (sur une lampe).

DEM. (Amiens, 1866).

DISETOFE (Amiens, 1866).

.ERDO.

FORTIS (sur un moule) FSIAINE (Illeville, Eure).

GENITOR1S (forêt de Brotonne).

GRANIVS (sur un moule en forme de roulette).

IASSOF (Caudebec-lès..Elbeuf).

IATRINI (Rouen).

.IICCI (le Landin).

.ILLENMIO (Caudebec-lès-Elbeut).

INDECELVS F.

IOIIIIAM (Archelles, 1863).

IVNI M(EL)lSSI (Brachy, sur une anse d'amphore).

LAXSINCIS F (Rouen, 1867).

LIBERI M (Barentin, 1858).

L. MOSCRI (sur une lampe).

LVPPA. F.

MACCIVS (sur un moule).

MACER.

MACRINV (Fécamp, 1852).

MALLIA (forêt de Brotonne).

MANSVETI 0 (Sainte-Beuve-Epinay).

MARIVS.

MATET.

MATVRVS (Vienne).

MAXIMINI (Maulévrier, Soissons).

MEBBIRIVS (Vannes) ou MERRINVS.

MSSl(D)lOR (Rouen, sur une anse d'amphore).

JNEPOTIS (le Loiret).

NEPPIN.

OF. BVRRI (Maulévrier).

OF. CALVI (Hyères).

OFCFI (Lillebonne).

OF. PRIMI (Amiens, 1866).

OF. SEVER.

OF. SEVERI (Orival, près Fécamp, 1864).

OF. SEVERPVD (Rouen).


OF. VITALIS (Amiens, 1866).

O. R. E. (sur une tuile).

.ORINV.

OSBMAI (Fécamp, 1852).

0. SEVERI (le Landin, Fécamp 1852).

PATERCLINI. OF (Rouen).

PAVP. 0.

PERRINN.

PHILO. L. TITI.

PRIMVS (Cany, 1849).

PRISCILLIMA (Lillebonne).

PRVBCVS (forêt de Maulévrier).

QVIAISSA M (forêt de Maulévrier.

RE. (le Landin).

REGINI (forêt de Maulévrier).

RVFI (le Landin).

SAECVL (sur une lampe).

SARMI (sur une lampe).

SECVN M (forêt de Maulévrier).

SENECA M (le Landin).

SENILA M (le Landin).

SENILIS F.

SENITA M (forêt de Brotonne).

SEXTINI (Héricourt).

SILVANI (le Landin, Héricourt).

SINATAS (le Landin).

SIRVN.

SOLINI OF (Saint-Martin-en-Campagne, 1856).

SVARTI M (le Landin).

SVCCO (Saint-Martin-Osmonville).

TACITVS (Lillebonne).

TAVDA.

TOCCA F (Neuville-le-Pollet).

TVLLVS (Lillebonne).

VAPVSO (Héricourt).

VEC VENERAN. (forêt de Maulévrier).

VERECVNDI (Neuville-le-Pollet).

VERO(N)lSSA (Fécamp, 1852).

VICTORINVS (sur un moule).

VILLI.

VIRIII (Caudebec).

VOLVS ou VVLVS.

TABLEAU

DES NOMS OU MARQUES DE VERRIERS ROMAINS

QUI SE VOIENT DANS LE MUSÉE DE ROUEN

AMARANVS (Autun et Brotonne).

DACCIVS F (Neuville-le-Pollet).

D. R.

F. (Neuville-le-Pollet).

F. P. FRONT (le bois des Loges).

FRO (Lillebonne, Eslettes, Cany, le Mesnil-sous-Lillebonne (Seine-Inférieure), Vieille-Lyre et Eturqueraie (Eure).

FRONINO (Boulogne-sur-Mer).

FRONIO (Boulogne-sur-Mer).

FRONTINIANA S. C. (Eslettes).

FRONT. S. C. F. (Eslettes, Lillebonne, le bois des Loges).

FROTO (Neuville-le-Pollet).

LVSTITVLOLIS.? (Canville-les-deuxEglises).

PROMETHEVS. FRONT. (Rouen).


TABLE CHRONOLOGIQUE DES OBJETS QUE RENFERME LE MUSÉE DE ROUEN

AVEC INDICATION DES SALLES ET DES NUMÉROS

Antiquités préhistoriques.- SALLE DE LA MOSAÏQUE, nos 86 et 88.

Antiquités lacustres.- SALLE DE LA MOSAÏQUE, no 3.

Antiquités égyptiennes.- SALLE DE LA MOSAÏQUE, nos 2, 75.

Antiquités étrusques.- SALLE DEVILLE, nos 1er, 8, du no 17."au no 25. —

SALLE DE LA MOSAÏQUE, n° 2.

Antiquités grecques.- SALLE DEVILLE, nos ler, 5, 6 bis, 9, 18, 19, 23.

Antiquités mexicaines, péruviennes, océaniennes, arabes. — SALLE DE LA MOSAÏQUE, nos 3 et 8.

Antiquités scandinaves.- GALERIE COCHET, no 25.— SALLE DE LA MOSAÏQUE, no 89.

ÉPOQUE GAULOISE Antiquités celtiques on gauloises.— GALERIE COCHET, nos 38,39 et 4 0.— SALLE DEVILLE, nOs 7,10 et 11.— SALLE DE LA MOSAÏQUE, nes 3, 86 et 87.

ÉPOQUE ROMAINE

Antiquités romaines.— VESTIBULE ET COUR, du n° 77 au ne 85.— GALERIE COCHET, n° 31. — SALLE DEVILLE, du no 1ER au n° 16. — SALLE DE LA MOSAÏQUE, nos 1, 2, du n° 4 au n° 74, et nos 76, 79,181 à 85, no 90 à 92.

ÉPOQUE FRANQUE OU MÉROVINGIENNE

Antiquités franques ou mérovingiennes. — VESTIBULE ET COUR, nos 2, 3, 4, 5, 6.— GALERIE COCHET, du n° 1er au no 19. nos 29, 31, 41, 46, 81.

MOYEN-AGE, RENAISSANCE, ANCIEN RÉGIME VESTIBULE ET COUR, nos 1ER, 7 au nO 75, du n° 86 au n° 62. — GALERIE COCHET, du n° 20 au n° 37, du n° 41 au n° 79, du~n° 84Jau n° 130.- GALERIE LANGLOIS, toute la Galerie.


LISTE

DES PERSONNES QUI ONT DONNÉ AU MUSÉE DES OBJETS D'ART OU D'ANTIQUITÉ, DES MÉDAILLES, JETONS OU MONNAIES, ET DONT LES NOMS N'ONT PU ÊTRE INDIQUÉS AVEC L'OBJET LUI-MÊME,

MM. Alavoine, ancien architecte, à Rouen.

Alexandre, à la Roche-Guyon.

Anquetin, ancien receveur municipal, à Rouen, Ansiaume, à Fontaine-sous-Préaux.

Aubé, à Valmont.

Augé, à Rouen.

Auger (l'abbé), curé de Fontaine-le-Dun.

Avril, à Rouen.

Ballin, ancien directeur du Mont-de-Piété, à Rouen.

Barabé, ancien archiviste du département, à Rouen.

Barbet (Henry), député, ancien maire de-Rouen.

Bargis (l'abbé), à Paris.

Baye (le baron de), à Baye (Marne).

Barthélémy, architecte, à Rouen.

Barthélemy (A. de), à Paris.

Bénard, préparateur de chimie, à Rouen.

Bérard (Louis), ancien négociant. f Beaudry (Paul), à Rouen.

Beaucamp (l'abbé), curé de Saint-Ouen, à Rouen.

Beaucantin, à Rouen.

Beauvet, ancien archiviste de la ville de Rouen.

Bellet, à Fécamp.

Berry (Mme la duchesse de).

Bertran, juge de paix, à Boos.

Bertrangles (de), à Saint-Crépin, près Lyons-la-Forêt.

Bettencourt, à Saint-Maurice-d'Etelan.

Betton, à Rouen.

Besongnet, à Rouen.


MM. Bidel, à Rouen.

Billiard, marchand d'antiquités, à Rouen.

Boivin-Champeaux, ancien conseiller, à Rouen.

Bonet, à Rouen.

Bontemps, à Paris.

Bossange (du cabinet de Mme la duchesse de Berry)

Bouclier, maître menuisier, à Rouen.

Boulanger, à Saint-Sacns.

Boulen, maire de Sainte-Foy.

Bourgeois, place Saint-Sever, à Rouen.

Bourgois, maire d'Aumale.

Brébisson (Alphonse de), à Falaise.

Brevirre, graveur, à Paris.

Brossard, à Lillebonne.

Bultel, à la Neuville-Champ-d'Oisel Buzot, à Saint-Saëns.

Cabanon, à Rouen.

Cahinght, à Londinières.

Campart, à Rouen.

Carrel, propriétaire, à Rouen.

Cartier, ancien sous-préfet du Havre.

Caumont (de), de l'Institut, à Caen.

Cérès (l'abbé), à Rodez.

Charlier, ancien inspecteur des eaux et forêts, à Caudebec.

Charmantray, relieur, à Rouen.

Chastelain, à Rouen.

Chesnel, orfèvre, à Rouen.

Cheval, herboriste, à Rouen.

Chevreaux, à Bosc-Mesnil.

Chrétien, à Rouen.

Cisneros, consul au Havre.

Clérot, à Paris.

Clouet, graveur, à Rouen.

Cochet (l'abbé), directeur du Musée, à Rouen.

Codron, à Rouen.

Cohen, ingénieur, à Rouen.

Collin, à Compiègne.

Commissaires-Priseurs (les), de Rouen.

Comont (l'abbé), curé de Saint-Pierre-le-Viger.

Coquet, juge au Tribunal de première instance, à Rouen.

Corneille, à Fécamp.

Coste, employé à la Préfecture, à Rouen.


MM. Couillard-Cocagne, à Rouen.

Courant, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées, a Rouen.

Coutelier, orfèvre, à Rouen.

Curmer, à Rouen.

Daufresne, route de Caen, à Rouen.

Darcel, à Rouen.

Debaude, à Rouen.

De Bimorel, à Imbleville.

Debonne, rue du Champ-des-Oiseaux, à Rouen Debouis, employé à la Préfecture, à Rouen.

De Cambry, ancien directeur de la Monnaie, à Rouen.

De Cambry fils, à Rouen.

Decamps fils, à Rouen.

Decaze, à Rouen.

Decorde (l'abbé), curé de Notre-Dame-d'Aliermont.

Delahais, à Rouen.

Delahaye, président du Tribunal d'Yvetot.

Delamare fils, à Dieppe.

Delaporte, à Lillebonne.

Delaquenerie, à Saint-André-sur-Cailly.

Delaquérière (E.), archéologue, à Rouen.

Delarue, à Lillebonne.

De La Saussaye, ancien recteur, à Paris.

Delassaux, entrepreneur de bâtiments, à Rouen.

Demachy, à Fontaine-sur-Somme.

De Néville (Hilaire), à Rouen.

Depaulis, graveur, à Paris.

Deportis, du Houlbec.

Desjardins, au Havre.

Desmoulins, ancien orfèvre, à Rouen.

Desnoyers, de l'Institut, à Paris.

Desnoyers (l'abbé), à Orléans.

De Stabenrath, à Rouen.

De Stassaërt, à Bruxelles.

Destigny père, à Rouen.

Deville (Ach.), ancien directeur du Musée d'antiquités de Rouen.

Deville (Isidore), à Paris.

Deville (Jules), receveur particulier, à Neufchâtcl.

Dieusy (Pierre), à Rouen.

Drouet (Mme), à Rouen.

Dubeau, à Rouen.

Dubois, antiquaire, à Paris.


MM. Dubois, graveur, à Paris.

Duchemin (Pierre-Romain), à Rouen.

Duclos, professeur, à Lisieux.

Duhamel (Henri), ancien négociant, à Rouen.

Dumesnil, à Rouen.

Dumonteil, professeur au Séminaire, à Rouen.

Dumouchel, à Rouen.

Dumoustier, garde généraldes Forêts, à Caudebec.

Dupont, à Dieppe.

Dupont-Delporte, ancien préfet de la Seine-Inférieure.

Duquesnay, à Rouen. *

Duval, à Rouen.

Duval, à Lillebonne.

Estancelin, ancien député de la Somme, à Eu.

Fallue, archéologue, à Paris.

Feret-Després, ancien juge de paix de Buchy, à Blainville.

Feret-Dorival, propriétaire, aux Authieux.

Fernagu, principal, à Eu.

Frère (Edouard), ancien libraire, à Rouen.

Floquet fils, de l'Institut, à Paris.

Forgeais, à Paris. Frissard, ancien ingénieur en chef de la Seine-Inférieure.

Fourmont, inspecteur des forêts.

Gaillard (Emmanuel), archéologue" à Rouen.

Gastard, chimiste.

Gérente, peintre-verrier, à Paris.

Gérin, ancien notaire, à Gournay.

Gerville (de), de l'Institut, à Valognes.

Gilles, ébéniste, à Rouen.

Girardin, professeur de chimie, à Rouen.

Girancourt (A. de), à Varimpré.

Gobert, cafetier, à Rouen.

Gosselin, à Caudebec-lès-Elbeuf.

Gossier (l'abbé), chanoine honoraire, à Rouen.

Gouellain (G.), archéologue, au Mont-Saint-Aignan.

Grégoire, architecte départemental, à Rouen.

Grainville (Jeanne), à Rouen.

Grandin (G.), à Elbeuf.

Grille, à Angers.

Grimaux (Adolphe), entrepreneur de bâtiments, à Rouen.


MM. Grout, orfèvre, à Rouen.

Guaisnet, rue Eau-de-Robec, à Rouen.

Gueroult (le docteur), A Caudebec-en-Caux.

Guérard de la Quesnerie, à Rouen.

Guillemot fils, à la Rochelle.

Hardy, garde des Rivières, à Rouen.

Harel, à Rouen.

Havas, conseiller, à Rouen.

Havet (Julien), employé à l'Hôtel-Dieu, à Rouen.

Héliot (l'abbé), doyen de Darnetal.

RelIis, médecin en chef de l'Hôtel-Dieu, à Rouen.

Hérondelle (le docteur), à Bourg-Achard.

Hersan, instituteur à Vaudancourt, près Gisors.

Herval (l'abbé), au Havre.

Hodé, à Rouen.

Hudder, aide-de-camp du général Guilleminot, à Constantinople.

Joly, ancien pharmacien, à Rouen.

Joly (de), ancien payeur, à Rouen.

Jouan (Arsène), à Rouen.

Jouannin, architecte, à Rouen.

Joubert (Mme), à Angers.

Lacaille, à Al-ques. - Lasnier, aux Essarts-Varimpré.

La Châtre-Montmorency (Mme la comtesse de, à Quevilly).

Lafosse (G.), Hôtel-Royal, à Dieppe.

Lair, à Caen.

Lambert (Amédée), à Rouen.

Lambert, ancien avoué, à Rouen.

Lambert (Edouard), bibliothécaire, à Bayeux.

Lamy, ancien manufacturier.

Langlois (E.-H.), antiquaire, à Rouen.

Langlois, employé à la Préfecture, à Rouen Laplace, à Lillebonne. •

Larible, filateur, à Sauqueville.

Laurent, instituteur, à Theuville.

Lebrun, à Romilly. Leborgne, à Bacqueville. J Lebouvier-Leboursier, à Rouen.

Lebret, curé d'Alisay (Eure). -' Lecavalier, à Caen.


MM. Leclerc de la Prairie, à Soissons.

Lecot (l'abbé), à Noyon.

Lecomte (l'abbé). à Rouen.

Léchaudé-d'Anisy, à Caen.

Leclerc, à Rouen.

Leclerc-Baroche, chirurgien-dentiste, à Rouen.

Léveillé (le docteur), au Grand-Précigny.

Lecointe, propriétaire, aux Chartreux, près Ronon.

Lecointe (Gérosime), à Alençon.

Lecointe et Bouteiller, à Rouen.

Lecointe frères, à Rouen.

Lecointre-Dupont, numismate, à Poitiers.

Ledier, à Rouen.

Lefoyer, maître serrurier, à Rouen.

Lefrançois, place Beauvoisine, à Rouen.

Lefebure (Victor-Elie), à Rouen.

Lefebvre (F.), à Saint-Saëns.

Legros, à Fécamp.

Lelaumier, instituteur, à Fauville.

Lelong, à Auffay.

Lemarchand fils, à Rouen.

Lemercier, rue du Panneret, à Rouen.

Leneuf de Tourneville, à Caudcbec-lès-Elbeuf.

Le Prevost (Auguste), de l'Institut, à Paris.

Leriche, architecte, à Rouen.

Leroux, peintre en bâtiments, à Rouen.

Lesage, archéologue, à Caudebec.

Lesage, à Lillebonne.

Lesueur, à Paris.

Levavasseur (Mme la baronne), à Rouen.

Lévêque, à Saint-Waast.

Licquet (Th.), ancien bibliothécaire, à Rouen.

Liépard, concierge à Sainte-Marie, à Rouen.

Limare, négociant, à Rouen.

Locquet-Pinchon, serrurier, à Rouen.

Louis de Montjavoust, ancien juge de paix, à Rouen.

Lousteau (Mme), à Paris.

Lucq (Benoît), de Maubeuge, rue des Champs-Maillets. (Le nombre dt médailles et jetons donnés par M. Lucq, s'élève à 230.)

Malais (l'abbé), curé de Martin-Eglise.

Mallet, ancien ingénieur en chef de la Seine-Inférieure.

Marchand, à Caudebec-en-Caux.


MM. Marette (César), propriétaire, à Clères.

Mars, à Aufray.

Martainville (le marquis de), à Rouen.

Martin, au Mont-Saint-Aignan.

Martin (Charles), à Rouen.

Martin (Mme Charles), à Rouen.

ry, conseiller à la Cour royale, à Rouen.

Mathon, bibliothécaire, à Neufchàtel.

Mathon, à Beauvais.

Mauduit, hôtel de Lisieux, à Rouen.

Mayer, graveur, à Paris.

Mellerio, bijoutier, à Paris.

Mézaise, à Rouen.

Michel, au Bosc-Ie-Hard.

Michel, à Berville (Eure).

Mondeville, docteur-médecin, à Pavilly.

Monneret, à Rouen.

Montcaux, changeur, à Paris.

Montier-Huet, à Bolbec.

Morel, à Eu.

Morin, directeur du Musée de peinture de Rouen.

Moulin, entrepreneur de bâtiments, à Rouen.

Noppe (Mlle), à Rouen.

Oursel, au Havre.

Passy (Ant.), ancien préfet de l'Eure.

Paumier (l'abbé), à Rouen. f Pays, à Issoudun.

Pennetier (le docteur), à Rouen.

Périaux (Nicétas), à Rouen.

Philippc-Lemaître (Mme), à IIlcville, près MOlltfort-sur-Risle.

Pimart, à Lillebonne.

Pinard de Bois-Hébert, à Grand-Couronne.

Pinchon, architecte, à Rouen.

Pirch (baron de), à Avranches.

Piquefeu, à Rouen.

Pot, à Rouen.

Pouchet (F.), de l'Institut, à Rouen.

Poulain (Louis), à Rouen.

Poussin (Alexandre), à Elbeuf.

Quenouille, à Saint-Saëns.

Quénot (l'abbé), curé du Val-de-Ia-Haye,


MM Rabut (Laurent), à Chambéry.

Reiset, ancien receveur général de la Seine-Inférieure.

Reiset (le général).

Reiset (Frédéric), à Paris.

Reiset (Jacques), à Paris.

Reiset (Jules), de l'Institut, à Anneville-sur-Scie.

Reiset (Gustave).

Renault-Péré, à Caudebec-en-Caux.

Rever (feu M.).

Ribard père, à Rouen.

Richer, à Rouen.

Riocreux, à Sèvres.

Rodrigues, menuisier, à Rouen.

Roissy (Mlle de), à Paris.

Roucy (de), à Compiègne.

Roulland, banquier, à Rouen.

Sanderson, à Rouen.

Saulcy (de), de l'Institut, à Paris.

Ségard, doreur, à Rouen.

Société libre d'Emulation (la), à Rouen.

Société d'Horticulture (la), à Rouen.

Somiliana, à Rouen.

Soulès, maître carossier, à Rouen.

Stackler, manufacturier, à Rouen.

Stempel, vice-consul de Danemarck, à Rouen.

Suzémont, à Saint-Germain-sur-Eaulne.

Taillefesse, agent-voyer, à Elbeuf.

Talion (Edouard), à Rouen.

Thaurin, à Rouen.

Thiélocque, à Rouen.

Thomas, juge de paix, à Pavilly.

Tousez, à Rouen.

Vacchiéri, pharmacien, à Dieppe.

Vachot, architecte, à Rouen.

Vallée, au Boisguillaume.

Vallois, au Petit-Quevilly.

Vannier, propriétaire, à Honfleur.

Verdé-Delille, D. M., à Paris.

Verreaux, à Paris. > Viau, à Harfleur.

Vincent, à Rouen.


MM. Vingtrinier, médecin des prisons, à Rouen.

Wilder, à Bonport.

You, à Rouen.

You (Mme), à Rouen.

Yves jeune, au Boisguillaume.

ERRATA

Page xv, ligne 24, au lieu de : attachait, lisez : ATTACHAIENT.

Page 34, ligne 13, au lieu de : fermé, lisez : FORMÉ.

Page 40, ligne 3, au lieu de : Saint-Georges, lisez : SAINT-MARTIN.

Page 42, ligne 12, au lieu de : Sadoulle, lisez : JADOULLE.

Page 68, ligne 1, après : Ecce homo, mettez un point, et lisez : UN CIPPE au lieu d'un type.

Page 70, ligne 5, au lieu de : 1 mètre, lisez : 60 CENTIMÈTRES.

Page 95, ligne 8, au lieu de : Souillard, lisez : SOUAILLARD.




TABLE DES MATIÈRES

A

Agrafes — franques — pour ceinturon, en bronze et fer damasquiné, 55, — du Moyen-Age — pour chapes, 62, — de statue en pierre, 68, — modernes, 160.

Aiguilles en bronze — romaines, 106, — franques, 56.

Ambre — (statuettes d'), 99 — (perles d'), — romaines, 96, — franques, 56.

Amphores — grecques, 112, — en albâtre, 136.

Amulettes antiques, 101.

Anastase (monnaies d'), 56, 107.

Angons francs, 53.

Anneaux-bagues — égyptiens, 113, — romains, 107, — francs, en or, argent et bronze, 56.

Antienne à la Sainte-Vierge sur terre cuite, 61.

Antimoine (coupe d'), 178.

Arbalètes avec leurs treuils, 164.

Armoire en ébène, 92.

Armures de fer, du XVIe siècle, 164, 165.

Arquebuse à rouet, 149.

Arques — (poids et mesures d'), 146, 147, 148, — privilége des poids et mesures, 146.

Assiettes en étain, 69.

Autel — romain, en pierre, 140, 141, — (parements d'), 76.

B

Bagues-anneaux — égyptiennes, 113, — romaines, 107, — franques, 52.

Bahuts en chêne, 151.

Balances — romaines, 101, — franques, 56, 150.

Bâle (Concile de), 156.

Baptistères — en pierre, 23, 24,— en plomb, 24, 25, — (couvercle de), 80, — (ornements de), 73.

Barillets en verre, 97.

Bas-reliefs — grecs, 114, — romains, 138,— franc, 66, 67, — du MoyenAge, 23, 44, 45, 73, 74, 79, 80, 81, 153, 158, 160, 161, 162, 167, - en pierre,marbre et albâtre, 21, 22,40, 45, 46, 73, 76, 79, 80, 81, 84, 85, 138, 161, 162, 167, — en bois, 21, 22, 153, 160, 161, — en terre cuite, 113, 153, 158, — en bronze, 161, — des Trois Grâces, 162, — de Débora, 153, — du camp du Drap-d'Or, 17, — (moulage de), 6, 17, 47, 59, 80, 85, 87, 111.

Bastille (plan de la), 43.

Bassins de fontaine — en marbre, 24, — en plomb, 74.

Bassinoires en cuivre, 149.

Bénitiers, 64, 65, 82.

Bernard (sceau de saint), 154, 155.

Bijoux normands, 159, 168.

Billettes (miracle des), 49, 50.

Bois de cerfs, 95, 119.


Bois du pont île Mathildc, 149.

Boisseau étalon de Jumiéges, 80.

Bonnets de Cauchoise, 160.

Bottes de postillon, 150.

Boucles ou pendants d'oreilles romaines, 107, — franques, en or, argent et bronze, 56.

Boucliers francs, 54.

Boulets — en pierre, 23, — en fer, 150, 166.

Boullier à compter, 118.

Bourses — en étoffe - du Moyen-Age, 160, — (fermoirs de), 54, 56.

Boutons - romains, 106, — francs, 56, — en mosaïque, 56.

Bracelets — gaulois — en or, 106, — en bronze, 105, — à ressort, 103, 106 — égyptiens, 113, — romains — en or, 107, — en bronze, 106, en jais, 106, — francs — en métal, 56, — en perles de verre, ambre, terre cuite, etc., 56.

Briques antiques— carrées, 140, rondes, 40, — moulées et ornées, 41, 42.

Brocs — en bronze, 68, — en étain, 69.

Bronzes antiques, 102, 103, 104.

Buffet en bois, 151.

Bulles en plomb — des papes, 155, 156, — du Concile de Bâle, 156, — d'évêque, 156.

Bustes - antiques, en marbre, 121, 125, — du Moyen-Age et de la Renaissance, 8, 66, 87, 142, 160.

c

Caçhet d'oculiste, 115.

Cachets — romains — en bronze, 102, — monastiques, 148, 155, — révolutionnaires, 149. 150.

Cadenas romains, 103, - du Moyen-Age, 177.

Cadran solaire, 78.

Calices en cristal, 178, — en bois, 68, - en métal, 62, 6t, 65.

Canne-poignard de Roland de la Platière, 149.

Canons, 29, 165.

Canopes égyptiennes, 113.

Carreaux émaillés - de maisons et d'églises, 61, 62,— armoriés, 61, 72, 73, — ayant formé dalles tumulaires, 61, 62, — du château de Clères, 73,- de l'abbaye de SainteCatherine, 73.

Carreaux ou flèches, 150.

Cassolettes, 106.

Casques — romain, 100, - Scandinave, 59, 60, — du Moyen-Age, 164, 165.

Ceinturon des Francs, — agrafes, terminaisons, plaques, clous, ornements de, etc., 54, 55, 56.

Céramique — ethnographique, 118, — grecque et étrusque, 108, 109, 110, lU, 115, lacustre, 115, 116, — gauloise, 116, 117, — romaine et gallo-romnine, 93, 94, 95, 96, 100, 117, 118, 137, 135,—franque, 56, — du Moyen-Age, 57, 58, 59, 60, 107,108, 109.

Cercueils — romains — en marbre, 126, — en pierre, 28, 29, 126,127, — en plomb, 103, 104, 126, 137, — francs, en pierre, 4, 5, 32, — du Moyen-Age, en moellon, 4.

Chaînettes franques en bronzes et en fer, 56.

Chaise ou chaire — en pierre, 81, — en bois, 152.

Chandeliers — d'église, 63, 66, 68, — de maison, 68.

Chapes (agrafes de), 62, 63.

Chapiteaux — romains, 57, 93, 94, — mérovingiens, 83, —du MoyenAge et de la Renaissance, 83, 84, 85, — de l'abbaye de Saint-Georgesde-Bocherville, 84, 85, — des musiciens ou de la jongleresse, 84.

Châsses — en cuivre émaillé, 65, 66, 70, — en bois, 65, 66, — en bois et argent, 70, 74., — de SaintSevcr, 74, — de Saint-Saëns, 70.


Chenets ou landiers, 166.

Cheval en terre cuite, 114.

Christs — en plomb, 25, — en cuivre émaillé, 63.

Ciboires, 65, 66.

Cilice ou discipline, 180.

Cippes tumulaires — romains, — 27, 122, 123, 124,125,150, - de Lillebonne, 12'2, 123, 14, - de Cassiola, à Rouen, 27.

Cippe d'ivoire, 68.

Ciseaux — francs, 54, — de maçon, 149.

Cité de Jérusalem (enseigne), 4.

Claveaux antiques, 140.

Clefs — romaines, en bronze, 103, — franques, en fer, 55.

Clefs de voûte, 46, 47, 81, 85, — de la Cathédrale, 71, 85.

Cloche de Georges d'Amboise (fragment de la), 150.

Clochettes antiques, 106.

Cœur en cuivre, 174, 175.

Coffre en bois de cèdre, 151.

Coffrets (garnitures de), — romains, 106,107, - francs, 56.

Coffrets en fer, 177.

Coiffure égyptienne, 103.

Coins pour jetons, 150.

Colliers — égyptiens, 113, — gaulois, — en bronze, 105, 106,-romains, — en bronze, 106, — en ambre, 96, — en perles de verre, 96, — francs, — en perles de verre et autres, 56, — du Moyen-Age, 159, 160,179.

Colliers inconnus, 106.

Colonnes (restes de) romaines, 39, 129, 130, 141, 142.

Conduits pour fontaines — en bois, 143, — en terre cuite, 26, — en plomb, 103.

Consécration d'églises, 33, 34.

Contre-plaques de ceinturon, 54, 53.

Contre-tables en bois, 152, 153.

Coqs — en terre cuite, 114, en métal, 106.

Coquilles percées sur les morts, 57.

Corneille (buste de), 21, — (maison de), 112, — (porte de), 21, - (statuette de), 45, 46.

Corniches (débris de) — romaines, 26, 27, 122, 123, — du MoyenAge, 44, 45, 46, 47.

Corselet de fer, 165.

Cotte de mailles d'Enguerrand de Marigny, 164.

Couleuvrines, 29.

Coupes — de verre colorié, romaines, 96, 97, — des gladiateurs, 96, — de verres, franques, 57, — d'antimoine, 178.

Couteaux - gaulois, 106, 141, 142, romains, 95,— francs, 54,— (manches de), 95.

Couvertures de livres en ivoire, 66, 67.

Crépis coloriés, 119.

Creusets antiques, 139.

Cristal — gravé — antique, 96, 97, 98, — du Bas-Empire, 64, 65, — (cuillère en), 66, — (calice en), 178.

Croix — en tuf, 26, — en grès, 37, — en pierre pour cimetières, 77, — en plomb pour carrefour, 25, — en fer pour clochers, 31, - en plomb pour absolution, 61, - en métal pour procession, 63, 64, 65, — en argent pour le cou, 179, 180.

Croix du Valasse, du XIIe siècle, 62.

Croix d'absolution en plomb, 61.

Crosses d'abbayes, 63, 67, 68.

Croy (le cardinal prince de), 6.

Cuillères — romaines — en bronze et argent, 106, — en os, 95, du Moyen-Age — en cuivre, 68, — en argent, 180, — en cristal et vermeil, 66.

Custodes — en ivoire sculpté, du vie siècle, 67, 68, — en cuivre émaillé, 62.

Cuves uaptismales. V. Baptistères.


D

Dallage romain — en marbre, 115, 130, — en pierre, 130.

Dalles tumulaires, 12, 13, 16, 18, 19, 20, 35, 38, — de Bon-Port, 12, 15, - d'Etran, 18, 20, - de Longueville, 13,— de Rouen, 8, 9,10,11, 12, 13, 14, 19, 20, 31, 35, — de Sauqueville, 6, 32,— d'Etretat, 34, — de Boudeville, 36, — de Jumiéges, 38.

Dédicaces d'églises de Rouen, 33, 34.

Défenses de sanglier, 9, — d'un Réformé, 38.

Dés à coudre, 106.

Dés à jouer romains, 95.

Dolium en terre cuite, — grec, 136, — romain, 134, 135.

Drogon de Trubleville, — sa dalle et son inscription, 20, — châsse de Saint-Sever, 70.

E Ecumoire, 69.

Ecuelles en étain, 69.

Eglise Saint-Maclou (modèle de r), 70, 71.

Emaux — romains, 55, 97, 98, 99, — du Moyen-Age, 62, 63, 64, 65, 160.

Encensoirs, 66.

Enclume romaine en fer, 137.

Enseignes — de maisons, 4* 29, 45, 46, 47, 167,— de pèlerinage, 184.

Entailles pour la tète dans les cercueils, 4.

Epées — gauloises, 105, 116, — romaines, 105, 116, — franques, 54, — normandes et françaises, du Moyen-Age, 148, 149, 163.

Epées - en bronze, 105, — en fer, 105, — ployées, 116,— (pommeaux d') damasquinés, 148, — d'enfant, 148, — de l'Ecole de Mars, 148, — de théâtre, 148, — d'officier français sous l'empire, 149.

Eperons, 56.

Epingles — romaines en bronze, 106, — en os, 95, 106, — à tête dorée, 106, — franques, 55, 56, — à cheveux, 55, 56.

Epis pour maisons et châteaux, — en plomb, 25, — en terre cuite, 58, 86.

Esprit (Saint-), bijeu, 160.

Estampilles égyptiennes, 113.

Etriers, 177

Etuves romaines, 136.

F

Faïences italiennes et moresques, 167, 171.

Faucilles gauloises, 105.

Fenêtre romane, 30.

Ferronnerie — romaine, 116, franque, 53, 54, 55, — du MoyenAge, 175, 176, 177.

Fers de flèches. V. Flèches.

Fers de lances. V. Lances.

Feu grégeois (pièce à), 59.

Feuille de vigne en émail, 55.

Fibules — gauloises — en argent, 106, - en bronze, 106, 107, romaines, en bronze et émail, 106, 54, — franques, en bronze, argent et or, 55, 56.

Fils d'or pour tissus, 56.

Flambeaux — en cuivre, 66, 68, — en cuivre émaillé, 66, — domestiques, 68.

Flèches — gauloises — en pierre, 141, 142, — en bronze, 105, — franques, 54, — du Moyen-Age, 150, 177.

Flèche de la Cathédrale de Rouen, (fragment de la), 149, 150, — (modèle de la), 71,— (croix de la), 31.

Flûtes en os, 95.

Fonderie de canons, 30.

Fonts baptismaux. V. Baptistères.

Forces ou ciseaux, francs, 54.


Fouilles — de Cany, 98, — de Fécamp, 96.

Francisques, 53.

Fuseaux — en os, 95, — (peson de), 79.

Fusils à rouet, 149.

G

Galathée (triomphe de), 158. Gargouilles d'églises, 23, 32.

Gouge en bronze, 105.

Grelots antiques, 106.

H Haches, hachettes — en pierre, — scandinaves, 143, — préhistoriques, Hl, 142, 1.43, - gauloises, 141, 142, — en bronze, — gauloises, 104, 105, — (moule de), 105, — en fer, — franques, 53, 54.

Hallebardes — 164, — de VillarsBrancas, 164.

Hameçons romains, en bronze, 106.

Hanap, 65.

Horloge, 177.

Henri IV (masque de), 158.

1

Inscriptions — grecques, 98, 103, — romaines — tumulaires, 6, 7, 10, 11, 12, 13, 14, 18,19,20, 25, 27, 32, 33, 35, 36, 37, 38, 77, 78, 80, 81, 89, 90, 91, 124, 125, 127,128, — non tumulaires, 102, 103, 117, 133, 134, 137, — du Moyen-Age — tumulaires, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 18, 19, 20, 25, 32, 34, 36, 37, 38. 77, 78, 88, 89, 90, 91, — commémoratives, 39 8, 15, 17, 24, 34, 36, 41, 75, 80, 85,-arabes, 118, — de vitraux, 3, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 143, 144, 145, — de maisons, 69.

Inscriptions — sur plomb — du Havre, 172, n;!, — de Rouen, 173,

- de Beauvais, 60, - sur cuivre, 173, — de Montivilliers, 172, — de Rouen, 90.

Inscriptions — d'Améric Guénent, archevêque, 11, 12, — de Robert Le Roux de Tilly, 9, 10,- de Louis Faucon de Ris, 14, 15, — des Manneville-Charlesmesnil, 6, 32, — de Drogon de Trubleville, 20, — des enfants LeBourgeois (xive siècle),89.

Inscriptions de dédicaces d'églises, 33, 34.

Instruments de paix — en métal, 66, 67, - en ivoire, 67.

Ivoires sculptés — romains, 67, 95, — du Moyen-Age, 67, 68.

J

Jauge et mesure d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, etc., 146, 147, 148.

Jetons, 73.

L Lacrymatoires, 99.

Lames de cuivre portant les noms des orfèvres de Rouen, 158, 159.

Lampes — grecques et romaines — en terre cuite, 118, — en bronze, 101, — du Moyen-Age, — en fer, 117,—en cuivre, 68, — portelampes antiques, 117, 118.

Lances (pointes de) — gauloises — en pierre, 141, 142, 143, — en bronze, 105, — gallo-romaines, en fer, 116, — franques, en fer, 53.

Landiers ou chenets, 166.

Lardenière (mesure d'Arques), 147.

Lectionnaire du XIVe siècle, 157.

Lingots — gaulois, en argent, 72, — romains,— en or, 107,cn plomb, 137, 138.

Lions en marbre, 163.

Litron à sel, 147, 148.

Livre en argent, 64.

Lutrin en bois, 71.


M

Maclou (modèle de l'église de Saint-), 71,72.

Madeleine (modèle dé l'église de la), 42.

Majoliques, 168, 171.

Manches de couteaux romains, 95.

Margelle de puits antique, 27.

Marigny (cotte de mailles d'Enguerrand de), 164.

Marmites en bronze, 57, 69, 104; Mars (Ecole de), épée, 148.

Marteaux — en pierre, 141, 142, — en fer pour portes, 176, 177.

Mascarons en pierre, 44, 45, 46.

Masque — de Henri IV, 158, — d'enfant, en marbre, 163.

Médailles. V. Monnaies.Médaillons, 73, 180, 181, — de Henri II, 160, — de François Ier, 162, — de Marie de Médicis, 181, — de Marin Le Pigny, 181, — de Jésus et de Marie, 162, — de H.

Langlois, 162, — on terre cuite, 162, 172, 178, 180.

Mesures - en pierre, 30, 31, - en bronze, 80, 147, 151, — d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, de Paris, deTroyes, 145, 150, — (privilège des), 145.

Meubles - en bois sculpté, 151, 152, — en ébène, 92.

Meules à broyer et réceptacles en grès, poudingue, pierre meulière, etc , 138, 139.

Miroirs antiques en argent et bronze, 103.

Modèles — de la flèche de la Cathédrale, 71, — de l'église SaintMaclou, 70, 71, — dé l'église SteMadeleine, 42.

Monnaies et médailles — gauloises, 70, 71, — romaines — consulaires, 107,— impériales, 107, 108,— des Posthumes, 107, — mérovingiennes et carlovingiennes, 72, — françaises, royales et baronalcs; 72,

73, — normandes, anglo-normandes et anglo-françaises, 73, — jetons français et étrangers, 73.

Monnaies percées, 101.

Monstrances, 65.

Montres, 180.

Mors de chevaux, francs, 54.

Mortiers en bronze, 169.

Mosaïques — romaines, 45,112,113, H9, 121, - de Brotonne, 112, 113,— du Bas-Empire et du MoyenAge, 82, — (bouton en), 51.

Moules — de hachettes de bronze, 105, — de vases à reliefs, 115, — de monnaies romaines, 115, — de balles, 179.

N Navettes à encens — en cuivre, 62, 64, — en émail, 64, — en argent, M..

o

Oculiste (cachet d'), 115.

Orfèvres de Rouen, — (maison des), 50, 158, — (liste des) — du XVe au xvn:¡t! siècle, 158, — (lame de cuivre portant les noms des), 158, 159.

Ornements de ceinturon, 55.

Ostensoirs ou monstrances, 65.

Osserie antique, 95, 119.

P Palets ou lali, 95.

Parements d'autel, 76.

Passe-lacets romains, 106.

Passions — en bois, 43, 152, 153, en albâtre, 79, 80, — en pierre, 81.

Passoires romaines en bronze, 68.

Pavé en marbre, à tête de Mercure, 115.

Peignes — francs, 56, — du MoyenAge, 60, — du xviie siècle, 181.

Peinture bleue romaine, 100.

Pèlerinage (enseigne de), 180,


Pendants d'oreilles romains, en or, 107.

Perles de verre, pàte de verre ou ambre, — pour colliers romains, 96, — pour colliers francs, 56, — pour colliers du Moyen-Age, 179, 180.

Pertuisane de Villars-Brancas, 163.

Phallus en bronze et or, 106, 107.

Pied à mesurer, romain, 104.

Pied de Roi, 146, 147.

Pierres à aiguiser, 120.

Pierres tumulaires. V. Cippes et Dalles.

Pinces à épiler — romaines, 106, — franques, 54.

Pipes — en terre, 58, 177, — en fer, 177.

Piques — du Moyen-Age, 164, - de Villars-Brancas, 164.

Plaques - en bronze, 54, — en cuivre, 174,— en plomb, 103, 172, 173, — en ivoire, 67, 68, — en faïence italienne, 171,—en marbre indien, 118, — en fonte, 86, 103, 123, — en cristal de roche, 65.

Plaques de cheminées, 86, 103, 123, Plaques et contre-plaques de ceinturon, 54.

Plaques gravées en cristal de roche, 65.

Plaquettes — en os, 56, — en ivoire, 67, 68.

Plats et assiettes en étain, du XIIIe siècle, 69.

Plateaux — romains — en bronze, 103, 104, — en verre, 96, 97, 98, — francs — en bronze, 56, 57, — du Moyen-Age — en cuivre, 64, — en étain, 68, 69, — en cuivre émaillé, 64, — en verre de Venise, 179, — en faïence, 167, 171.

Plomb — romain — (lingot de), 137, 138, — (cercueils en), 28, 103, 137, —(urnes en), 103, — (luyaux en), 103, - (plaques en), 103, — du Moyen-Age - (croix en), 6o,

(Christ en), 25, — (baptistère en), 24, 25, — (fontaine en), 74.

Poids — romains — en terre cuite, en grès et en basalte, 114,115,— français — en cuivre et fer, 146, 150.

Poids et mesures — d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, du Havre. de Troyes, de Paris, 146, 148, — (privilège des), 147 Poignards — gaulois, en bronze, 105, — franc, en fer, 54, — indien, en bois, 118, — de Rolland de la Platière, 149.

Poire à feu grégeois, 69.

Portes — en fer forgé, du XIIIe siècle, 175, — de la maison de Corneille, 21.

Porte-lampes, 118.

Potiers romains (marques de), 93, 94, 95, 117, 182, 183.

Poules en terre cuite, 114.

Presses à timbrer, 148.

Pupitre en bois, 157.

Puits (margelle de), 27.

R Réchaud, 60.

Reliquaires — en fer, 177, 179, — en bois peint, 65, — en bois recouvert de lames de métal, 69, 70, — en cuivre émaillé, 70, — en forme de bras, 70, — de saint Sever, 74, de saint Saëns, 70, — de saint Gradulfe, 69.

Rétables - cn bois, 43, 132, - en marbre, albâtre ou pierre, 81, 82, 83.

Richard Cœur-de-Lion (poussière de son cœur), 60, 61.

Rosaire ou chapelet, 180..

S Sabres ou scramasaxcs, 54.

Sarcophages. V. Cercueils.

Scarabées égyptiens, 113.


Sceaux — égyptiens, 113,— romains, 101, 102, 103, — du Moyen-Age, — matrices en cuivre, 154,155,— révolutionnaires, 149, 150, — empreintes en cire verte et rouge, 155, 156, — de saint Louis et Philippe-le-Bel, 157, — en plomb, 156, — des papes, 155, 156,.- de Concile, 156, — monastiques, 156, 157, 158.

Sceau en cuivre — de saint Bernard, 155, 156, — des rois Louis XII et François Ier, 155.

Sculptures (fragments de), — romaines, 26, 27, 45, 122, 123, 127, 129, 130, 131, 132, — du MoyenAge et de la Renaissance, 22, 23, 24, 25, 32, 33.

Seaux — romains, 103,— dit MoyenAge, pour l'eau bénite, 64, 65.

Serrures - romaines, 103, 104,— du Moyen-Age, 176, 177.

Sever (châsse de saint), 74.

Spatules, 106.

Spirales en bronze, gaulois, 105.

Statues — romaines — en marbre, 120, 121, 124, — en bronze, 100, — du Moyen-Age et de la Renaissance, — en bois et pierre, 6, 7, 23, 26, 42, 44, 62, 74, 76, 79, 132, 166, - en marbre, 163, — (moulages de), 85, — (chrétiennes), '6.

Statue funèbre d'Ouville, 42.

Statue funèbre de Henri-Court-Mantel, 62.

Statues modernes, 39, 44.

Statue de Lillebonne, 129.

Statue de Muse, 121.

Statue de la République, 44.

Statuettes — égyptiennes, 113, — romaines, —,en terre cuite, 114, — en ambre, 99, — en bronze, 101, — d'Hercule, de Mercure, 101, 114,— de Vénus et de Latone, 114, — de gladiateurs, 101, — du Moyen-Age, — en albâtre, 116, — en marbre, en pierre et en bois,

59, 65, 67, 82, 179, — en cuivre, 66, - en fer, 177, 178.

Styles — romains, 106,— francs, 56.

T

Tabernacle en bois, 71.

Tableaux — en stuc, du XVIIe siècle, 161, - en faïence italienne, 167, 168, 169, 170.

Tablettes à écrire, en marbre et en schiste, 119.

Tali ou palcts, 95.

Tau ou crosse en ivoire, 67.

Taureau en bronze, 100.

Terminaisons de ceinturon, 55.

Tètes de statues — antiques, 100, 114,115,121,125, — en pierre et marbre, 115,121, 125,—enbronze, 100,101, — du Moyen-Age et de la Renaissance, 44, 45, 46, 87, 160, 161, 162, 163, 164, — d'Ecce homo, 74, — de Duguesclin, 87.

Tètes-médaillons, 125, 160,161, 162.

Tète de Richelieu, 163.

Tète du duc d'Epemon, 163.

Teurts ou bagues, 180, — teurt du xive siècle, 180.

Timbres ou cachets — de SaintWandrille, 148, — de la Madeleine de Rouen, 148, — de la vicomté de Rouen, 150,— révolutionnaires, 149, 150.

Tire-lignes antiques, 106.

Tire-lires en terre cuite, 58.

Torches funéraires en cire, 104.

Trébuchet pour peser la monnaie, 150.

Triptyques — en métal, 63, 64, —.

en ivoire, 67, 68.

Trois Grâces (groupe des), 102.

Tuiles romaines, 136, - à rebords, faîtières, étuves, 136.

Tuyaux — en plomb, 136,— en terre cuite, 26.


U Umbos de bouclier, 54.

Urnes — en terre et verre, 96, 97, 98, 99, 100, 103, 132, 133, 134, 135, — en plomb, 103, — en marbre, 121,122.

, Urnes - grecques et étrusques, 108, 109, 110,114, — romaines — en terre et verre, 96, 97, 98, 99, 100, — en plomb, 103, — en marbre, 121, 122.

V

Vases — étrusques, 93, 108, 109, 11.0, 136, - grecs, 93, 108, 109, 136, — gaulois — en argent, 100, — en terre cuite, 115, 116, — lacustres, 115,116, — romains — en bronze, 100, 101, 102, 103,104, —en terre cuite, 27, 93,94,95, 96, 97, 98, 117, 118,— à reliefs, 94,95, — (moule de), 115, — en verre, 96, 97, 98, 99, 100, — francs —

en cuivre, 57, — en terre cuite, 56, — en verre, 57, — du MoyenAge — funéraires, 57, — acoustiques, 61, 62, — domestiques — en métal, 68, 69, — en terre cuite, 57, 58, 59, — en verre, 178, 179, — avec inscriptions, 58, 59, — péruviens et mexicains en obsidienne, 118, — océanien, 118.

Vases acoustiques des églises, 61, 62.

Vase Barberini ou Portland, 98.

Verre à vitre antique, 99.

Verrerie — grecque, 98, 99, 100, — romaine, 96, 97, 98, 98, 99, 100, — franque, 57, — du Moyen-Age,

178, arabe, vénitienne, allemande, française, 178, 179.

Verriers (marques de), 97, 98, 99, 184.

Verrière du Juif et de l'Hostie ou du Miracle des Billettes, 51, 52, 53, Verrous — du Moyen-Age, 176, — du château d'Ecouen, 176.

Vitraux - 3, 49, 50, 51, 52, 53, 144, 145, 146, 172.