Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 162 sur 162

Nombre de pages: 162

Notice complète:

Titre : Histoire de la ville de Condé-sur-Noireau ; suivie d'une notice sur Dumont-d'Urville / par M. l'abbé Barette,...

Auteur : Barette, Jean. Auteur du texte

Éditeur : Auger (Condé-sur-Noireau)

Date d'édition : 1844

Sujet : Condé-sur-Noireau (Calvados, France) -- Histoire

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb300570750

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (IV-140 p.) ; in-18

Format : Nombre total de vues : 162

Description : Collection numérique : Fonds régional : Basse-Normandie

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6522912w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LK7-2214

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/06/2013

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99%.








HISTOIRE

DE LA VILLE

DE

CONDÉ-SUR-NOIREAU.



HISTOIRE DE Là VILLE

DE

ïiôaiD'!-3'irJl-ït©X3i3il!f a

J~~ J6. //t//e' e- aéeiée,

Vicaire de Saint-Jean-le-Blanc, SUIVIE D'UNE NOTICE

SUR

iPuin«nt « V0mUc.

A CONDÉ-SUR-NOIREAU , Chez AUGER, Imprimeur-Libraire, place de la Boucherie.

< -

1844.



PRÉFACE.

Nous avons cru faire une chose agréable aux habitants de Condésur-Noireau, en écrivant mistoire de leur pays. Nous avions un goût décide pour ce genre de travail : et , à quoi pouvions-nous employer plus utilement nos moments de loisir , sinon à écrire l'histoire du pays que nous habitons:! !

A une époque ou la France entière s'agite pour faire sortir de la nuit des temps des faits ignorés jusqu'à ce jour, et qu'il serait peutêtre impossible de recueillir plus


tard, nous avons voulu que la ville de Condé, ne fut point étrangère à ce mouvement et fournit au moins une page à la grande histoire.

L'histoire de Condé-sur-Noireau renferme ce qui s'est passé de plus remarquable, depuis les siècles les plus recules jusqu'à nous. Les tro is invasions Anglaises, de 1546, 1556 et 1417 ; l'origine du Protestaulisine ; l'histoire des Protestants de Condé; celle des Seigneurs qui ont possédé la châtellenie, depuis i388 jusqu'en 1792, y occupe une place considérable, Nous avons aussi parle, avec une certaine étenlue, de l'état ancien de la ville, avant 1790, ùe


son état actuel, du commencement et des progrès du Commerce. Nous avons puisé dans les écrivains qui ont parlé de Condé avant nous , (MM. l'abbé Beziers, labbé Marie et Boisard), tous les documents, réunis aux notes qui nous ont été communiquées, avec la plus grande obligeance, par plusieurs notables de la ville ( MM. Brière, président du tribunal de Commerce, Deprépetit; ancien maire, Davoult, ancien notaire , et Alexandre-Lamotte, maire actuel), et Vaullegeard, docteur-médecin), nous ont misa même d'écrire l'Histoire de Condé, avec beaucoup plus d'étendue et d'exactitude que nos devanciers,


dont nous avons fait passer les ouvrages par le creuset de la critique, Si nous n'avons pas fait un ouvrage parfait, au moins nous aurons le mérite d'avoir compulsé les historiens, les chroniques, les archives, et d'avoir donné à la société des antiquaires de Normand ie , dès documents qui la mettront à portée de faire des recherches plus étendues et de perfectionner le travail que nous avons commencé.


DE LA VILLE

DE

CONDÉ-SU-NOIREAU.

LIVRE PBEMtER.

DEPUIS LES TEMPS RECULES JUSQU'A LA.

l'KMlÈUE INVASION ANGLAISE, EN 1 346.

Condé-sur-Noireau , (Condatum, Condœum ad Nurallum et Condœtum supra nigrum aquam ) tire son étymologie du mot celtique CO/Id, qu signifie confluent.

On sait que la plupart des localités qui portent ce nom , sont situées au


confluent des ri vières et l'on a remarqué qu'en générai elles offrent des vestiges delà domination-romaine.

Cetle ville s'étend dans un val-Ion* borné «u nord et au midi paf des collines élevées j a a confluent de la Druan-ce et du Noireau; elle est située dans l'arrondissement de Vire,, à 46 kilomètres de Caen, à 25 kilomètres de Vire et à SI kilomètres de Falaise, sur les limites des départements de ro.rne et du Calvados.

Son origine est fort-ancienne ; son nom même témoigne en faveur de cette opinion. D'un autre côté, si, comme on le pensé., les Romains avai'ent établi une grande communication militaire par Falaise et Mortain entre la presqu'île de la Manche et la partie occidentale des Armorigues, on doit présumer que Cocdé en formait la station intermédiaire.


L'importance de sa position ne put qu'augmenter, sous les Normands, qui dans l'intérêt d'une domination nouvelle et plus ou moins précaire, durent porter toute leur attention sur les pQinls susceptibles de défense , ou , dont la possession leur était indispensable pouf lier entre eUes toutes les parties de leur conquête.

G'est une tradition , généralement admise à Condé, qu'un ancien édifice existait sur là Motte Lûtre , Une des collines qui domine la ville, au midi.

C'était., dit-on, un château, dont on a cru reconnaître les fondements., en pratiquant, surleslieux, des excavations récentes. Un autre fait vient à l'appui de cette opinion ; une des rues de la ville i qui n'en est pas éloignée., porte encore le nom de Rue du Vieux-Château* Cequip araît beaucoup moins douteux


c'est que Condé consistait originairement dans le château , dont on voit encore une ruine remarquable à peu de distance de l'Eglise Saint-Sauveur.

La plupart de nos villes, soit quelles remontent au temps de la domination romaine soit qu'elles appartiennent à l'époque de la conquête des Normands, doivent leur origine à l'établissement préalable d'un point fortifié autour duquel ces populations sont successif vcment venues se grouper , pour se dérober aux déprédations ou leur opposer une résistance plus efficace.

Il s'ensuivit nécessairement des transactions entre les possesseurs des châteaux et ceux qui réclamaient leur protection : de-là, l'origine des concessions féodales, et, de cette foule de droits et de privilèges, arrachés à la faiblesse des peuples , par l'ascendant des hommes d'armes.


Si l'on en croit une chronique manuscrite de la bibliothèque d'Alençon, et, souvent citée dans le Nemtria Pia, Rollon, premier duc de Normandie, passa par Vire, Condé sur-Noireau et Falaise, en 91a, première année de son règne.

Quoiqu'il en soit , dans l'onzième siècle, le seigneur de Condé-sur-Noireau ne resta pas étranger aux évé neuients signalés qui illustrèrent le règne de Philippe 1 cr" roi de France, la conquête de l'Angleterre et la première croisade. En 1066, il accompagna le duc Guillaume à la conquête de l'A ngleterre, avec Roger et Ildebert de Lacy, les seigneurs de Saint-Jean-leBlanc, d'Aunay , de Saint-Omer, du Tourneur, de Vassy et de la Ferrière.

La majeure partie de la noblesse Normande s'empressa aussi de suivre


Guillaume-le-Conqu érunt à cette brl- lante expédition.

En 1096, le seigneur de Condé-surNoireau accompagna aussi Robert, duede Normandie, à la première croisade , avec Jean de Saint-Germain-du-Crioult, Robert de Marsengle ( village de SaintJean-le-Blanc ) et les seigneurs de Cérisy, de Cou lonees, de Croisilles, de Ja Ftrrière, de Vassy , de Tournebu et une grande partie des seigneurs et barons Normands, Au commencement du douzième siècle , les personnes riches rivalisaient de zèle à bâtir des églises : les ducs et les principaux barons donnaient l'exemple à leurs vassaux, et, il y avait entre eux une émulation extraordinaire.

Mais, dans quel siècle les Condéensembrassèrent ils le Christianisme? C'est


ee que nous ignorons absolument.

Cependant il semble que ce ne serait pas se former une ass< z noble idée du zèle de tant de Saints Pontifes, qui ont occupé successivement le siège de Saint- LXlIpère." ,cr, Évêque de Bayeux , que do croire qu'ils n'envoyèrent pas quelques ouvriers évangéliques dans le Bocage.

Quoiqu'il en s:;it , nous regardons comme ayant été fondées au plus tard , dans le douzième siècle, les deux vieilles églises, de Saint-Sauveur et de SaintMartin.

Ce fut aussi à la même époque que furent jetés les fondements du eldtcall, dont on voit encore une ruine remarquable à peu de distance de l'église Saint-Sauveur Indépendamment de ces deux édifices religieux et de ce château-fort plusieurs


fondations - pieuses furent faites, au 12e siècle.

La chapelle de la Maladrerie ou de Saint-Lazare qui servait, ainsi que son nom l'indique assez, pour un établissement .hospitalier, comme 011 en trouve des traces dans beaucoup de paroisses, remonte à ce même siècle.

Ce fut aussi , vers n5o , que N.

Turgot et Laurence de Lapierre , son épouse, fondèrent l'Hôtel-Dieu, de la même ville.

S'il faut en croire une ancienne tradition, qui d'ailleurs ne semble appuyée sur aucun document historiq ne, les Templiers y fondèrent aussi un établissement dont les revenus furent donnés à l'Hôtel-Dieu , lorsque lelr ordre fut aboli en 1313, sous le règne de Philippe-le-Bel.

Quoiqu'il en soit, 'au milieu du i3*


siècle, une joie douce et vive faisait b a U r e tous les cœurs. C'était, en effet, un .rawtl\'èI)enJc!Jt pour les Condéens.

Saint-Louis, roi de France, faisait son entrée à Condé-sur-Noireau.

Le saint roi y fit expédier une charte confirmative de ce que possédaient le prieur et les pauvres de J'Hôtel-Dieu de Bayeux : elle est aiosi terminée : Dation apud Comiœnm suprà uigram aquam , nono meitsis Aprilis , anno Domini 1256.

C'est ainsi que le pieux monarque, à l'exemple de notre divin Sauveur j passait, en faisant du bien.

Voilà tout ce que nous connaissons sur l'histoire de Coudé-sur-Noireau depuis les siècles les plus reculés jusqu'au milieu du 13. siècle


Les faits que nous raconterons désormais seront et plus nombreux et appuyés sur des documents positifs et incontestables.


æ.a ul~ DE LA VILLE

DE

CONDÉ-SUR-NOIREAU.

LIVRE SECOND.

DEPUIS LA. PREMIÈRE INVASION ANGLAISE, AU 1 MILIEU DU 14° SIÈCLE, JUSQU'AUX COMMENCEMENTS DU PROTESTANTISME , AU MILIEU DU 16°.

Un siècle ne s'était pas encore entièrement écoulé depuis que Saiut-Louis avait honoré de sa présence la ville de Condé-sur-Noireau lorsque la Basse-


Normandie fut en proie au fléau de la guerre. Voici la cause de la première invasion Anglaise, en 1346.

Roger Bacon, seigneur du MolleyBacon, près Balleroy, n'avait qu'une 1ille unique : c'était la fameuse Jeanne Bacon, dame du Molley-Bacon, de Villers-Bucage, etc.

Elle était sortie d'une des plus anciennes familles de Normandie et une -des plus riches héritières de son siècle.

Dès l'année 1345, elle fut recherchée k en mariage par les seigneurs les plus distingués. Geoffroi d'Harcourt, baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte, prétendait que Roger-Bacon , son père , la lui avait promise pour son neveu. Robert Bertrand, vicomte de Roncheville, baron de Bricquebec, et maréchal de France, soutenait qu'elle avait été accordée à Robert, son fils. Le roi intervint, au


milieu de ces prétentions, et voulut les concilier. Mais., les concurrents s'ai grirent de plus en plus et mirent même l'épée à la main, en présence du roi, qui leur ordonna de SR rendre nu parlement, afin qu'on y prononçât sur leur contestation. Au lieu de com paraître, Geoffroi d'Harcourt alla assiéger le château de NouilIy-l'Evèque , qui.

appartenait à l'évêque de Bayeux , frère du maréchal. La division gagna bientôt entre les membres des différentes familles alliées des prétendants ; leurs amis s'engagèrent dans leur querelle et des partis se formèrent. Alors Geoffroy d'Harcourt; qui. n'avait pas comparu au parlement de Paris, fut banni du royaume et ses biens confisqués.

S'étant d'abord retiré en Flandre , il ne tarda pas à se,rendre à la cour d'Edouard III, où la haine de ce prince


contre la France , lui offrait une asile plus assuré.

Une flotte: de mille vaisseaux allait porter l'armée Anglaise dans la Guyenne, et, au moment d'arriver, elle fut rerpoussée, par les vents contraires , sur les côtes do la Bretagne.

- Pendant qu'elle était restée à l'ancre,.

Geoffroi d'Harcourl fit tant d'instances.

auprès du monarque , qu'il le détermina à porter toutes ses forces sur la Normandie. Le 12 juillet 1046, ce prince descendit à la Hogue-de-Saint-Vaast où il resta quelques jours, pour faire- débarquer son airrée et la mettrè ea marche. Elle était composée de -trois mille hommes d'armes, de six mille archers et de dix mille hommes de pied, sans compter le corps' d'armée qui longeait la côte, en même temps que la flotte, qui portait également des troupes.


Geoffroi d'Harcourt fut nommé maréchal-général de l'année, parce qu'il connaissait mieux le pays que les généraux Anglais. Déjà Cherbourg et Barfleur étaient pris et leurs vaisseaux brûlés : il passa successi vement par Valognes , Carentan, Saint-Lô, et, laissant Bayeux à sa gauche, il alla camper, avec son armée, dans les plaines d'Ardennes , près Caen. La ville fut prise , après une vigoureuse résistance de la part des assiégés, et, les Anglais y perdirent beaucoup d'hommes. Le pillage dura trois jours et le butin fut très-considérable. Bayeux vint faire sa soumission , et, le monarque Anglais marcha aussitôt sur Lisieux, qui lui ouvrit ses portes.

Ce prince s'avança ensuite vers la Picardie.

Cette première invasion fut suivie d'une seconde, dix ans plus tard : et


qui fut bien plus cruelle et bien pllJ'Smeurtrière.

Quoique Charles-le-mauvais, roi de.

Navarre , fût bien connu, par ses perfidies ; cependant , par le traité de Mantes, fait auec lui, on lui donna, plusieurs riches Châtellenies, dans la Haute-Normandie, et tout le Cotentin dans la Basse : c'est-à-dire que la cour mit en possession, du plus pervers des hommes une grande partie de nos côtes, maritimes ; des ports et des. forteresses ou il. pouvait recevoir les Anglais , les.

introduire dans Je royaume, et faije le malheur de l'état. Ces dangers, que des négociateurs ordinaires auraient dû, prévoir, ne manquèrent pas d'arriver En i356,. le roi de Navarre, maître du Cotentin, débarqua à Cherbourg, avec dix mille hommes, qui, réunis aux Anglais, se répandirent sur divers points,


de la Basse-Normandie, pour s'emparer des forteresses. Beaucoup de nobles , mécontents de la cour, se réunirent à eux et dévastèrent le pays. Le plan des ennemis ne fut pas de s'arrêter à faire le siège des villes ; mais bien de s'emparer des bourgs et surtout des forteresses, qui se trouvaient isolées dans les campagnes, de s'y fixer , et de vivre aux dépends des paroisses environnantes, en les pillant. Ils s'emparèrent seulement de Bayeux, alin de s'assurer les derrières de cette armée de maraude.

Ils se rendirent maîtres des forteresses de Saint- Vaast, près Tilly-sur-Seules , et du fort de Lingèvres, dans le canton de Balleroy. De ces deux points, la troupe se répandait journellement dans le Bocage ; elle pillait les fermiers, emprisonnait les maîtres, et leur arrachait de fortes rançons. La forteresse de


de Villas-Bocage , celle de Coudé-surNoireau, de Saint-Sever et do SaintPenia-le-Cast., tombèrent en Içuj pouvoir.

Richard de Cr-eully fit lui-mêmedémanteler son château, afin que les.

ennemis ne pussent s'en emparer, pouu dévaster ensuite le? paroisses maritimes, dont la plupart relevaient de sa Baronnie, Alors, J'ennemi alla prendre la foit.eres-ede Neuvy, près Falaise, et celle d'A,uvillard , et Ho Uflcf:Wi' fut contraint d,e lut ouvrir ses portes.

De ces différents points et autres dont s'emparèrent, par la suite, les. ennemis,, il était facile de ravager presque loirt le territoire-, qui compose aujourd'hui le département du Calvados. Aussi les troupes se répandirent-elles * dans, tous les sens, pour commettre tous les.

exçès* C'était surtout auxc moulins et


aux fours qu'elles en voulaient, afin d'affamer le pays ; -et .lorsqu'elles pouvaient en. approcher, sans crainte d'être repoussées, ils étaient prorn ptement brûlés ou abattus : ensuite, elles pillaient les fermes et tuaient tous ceux qui osaient leur résister. Beaatroiîp de paroisses furent les victimes de leur cruauté : beaucoup de laboureurs avaient a bandonné leurs demeures, dès le commencement des troubles et n'avaient pas encore reparu au bout de quinze ou seite ans. AussI" plus d'hommes, plus de bétail, plus de culture. Les curésétaient également en fuite, parce que l'ennemi avait pillé leurs églises et que leurs paraisses étaient désertes, Dans, quelques paroisses, il n'était resté que quelques vieillards des deux seves ; les- femmes étaient obligées de creuser les fosses et d'enterrer les morts. Le bailli;


de Caen , faisant, en i368, par ordre du roi, la visite de la paroisse de SaintJean-des-Essartiers trouva que les habitants, ayant refusé aux Anglais une contribution de. 120 Philippes, et de dix ch arretées de foin à ceux du fort de Saint- V aast, on avait emprisonné leurs députés, quoique munis de saufs-conduits ; qu'alors, le reste des habitants avait pris la fuite; que depuis. 12 ans, on ne labourait plus dans cette paroisse.

Dans quelques quartiers., comme dans Je canton de Douvres, les Anglais avaient partagé entr'eux les paroisses et se faisaient payer par elles les i,mpô £ s royaux, les revenus des absents, les droits féodaux, etç-, et vivaient de ces contributions. Les paroisses étant alors sous la protection de celui qui les avait en partage, jouissaient de quelques moments de repos. D'autres paroisses


assez riches pour payer des contributions en argent, ou en grains, aux garnisons des forteresses qui les avoisinaient, se trouvaient par-là sous leur défense, mais, elles n'étaient pas pour cela exemptes de la terreur générale.

Si l'ennemi les ménageait, pour son intérêt, les troupes du roi venaient les piller, pour ôter toutes ressources à l'ennemi ; les routes étaient couvertes de brigands, et, la rencontre des chevaliers armés n'était pas ^beaucoup plus sûre.

En 1557, les ennemis occupaient encore les forteresses dont ils s'étaient rendus maîtres et les mêmes désordres subsistaient.

En i36o, par suite des traités de Calais et de Brétigny, le roi Édouard rendit la tour de Villcrs-Bocage, les


forteresses de Saint- Yaast , de Gondésur-Noireau, etc., que ses troupes-occupaient.

Cependant , la guerre continuait , daiHs notre contrée, malgré les traités de paix fuits entre la France -et TAngleterre. Il était difficile d'expuIseT du pays xdes hommes qui, depuis tant d'années , y faisaient le métier été brigands plutôt que celui de soldats. Un grand nombre de chevaliers parcoururent le pays et allèrent de place en place pour les expu lser. Mais, c'étaient surtout les Anglais du fort de SaintVaast, qui étaient les plu-s Tedoutables.

Il se répandaient, en tous sens, dans les environs , et en ravageant les campagnes, ils ruinèrent tellement Caen que, pour les éloigner, cette ville prit le parti de racheter d'eux les forts de Lingèvres et de Saint-Vaast. Après des


négociations assez longues, on convint d'une somme de quinze mille royaux d'or, et, pour la payer, la ville fit un emprunt. Les abbayes, les maisons religieuses, les riches propriétaires se prêtèrent et la somme fut trouvée. Pour couvrir l'emprunt, il fallut taxer les paroisses de la vicomte; mais-, comme la plupart étaient désertes, on fut obligé, de surchargercelles qui étaient habitées.

En 1363" la guerre n'avait pas encore cessé : les ennemis ne changèrent que de place. Ils allèrent ravager le Bessin.

à l'cccident de la ville de Baveux ; là , réunis aux Navarrois du Cotentin, ils s'emparèrent du fort de la Ramée , à Trévières, et, de ce point, ils allèrent piller les paroisjes voisines. Ils brûlaient les maisons, emprisonnaient les P!Opriétaires, leur arrachaient de fortes rançons, à force de mauvai s traitements, Ou les laissaient mourir dans les fers.


Aussi, une partie des habitants de Trévières prit la fuite, l'autre se re- trancha dans l'église qu'ils mirent en état: de défense. Les autres paroisses demeurèrent ou désertes, ou leur popu- lation se retira dans les églises , qui furent converties en forteresses. Quelques seigneurs voulurent bien les défendre, mais, ce fut à prix d'argent.

Enfin au mois d'avril de l'année suivante, on n'avait pas encore pu labourer dans cette partie du Bessin.

Ainsi, le traité de Brétigny n'avait pas terminé les hostilités. Notre contrée, était livré aux rapines et aux cruautés ; une soldatesque effrénée faisait plus de mal que si l'on -eût été en guerre ouverte.

Enfin, en 1365, le gouverneur de Caen parvint à forcer les Anglais d'abandonner le fort de Ja Ramée, à Tré-


vières, ainsi que le fort de la Vignaie , qui eu était voisin.

Tandis qu'à force d'argent, on ex- pulsait l'ennemi sur un. point,. il se transportait sur un autre et y commettait les mêmes ravag.s. Xea cantons de Yire et de Saint-Sever furent bientôt en son.

pouvoir, ainsi que la forteresse de Tine lie b r I y Plut* de commun i cat i ons , plus de commerce avec la contréj appelée ie Bocage.

Cependant, un de il ficelé s'était à 4ieiiie écoulé,depuis l'expulsion définitive des Anglais de notre contrée, lorsqu' en 1417 ces insulaires firent une nouvelle descente , dans la Basse-Normandie.

Depuis Édouard III, roi d'Anleterre, qui avait prétendu à la couronne de France , ses successeurs avaient vainement élevé les mêmes prétentions ; mais Henri V voulut les réaliser, et,


apjwiye par la faction - des ducs de Bourgogne, et surtout par le crédit de l'odieuse reine Isabelle de Bavière, il se prépara à conquérir la France. Les Hollandais lui fournirent, à prix d'argent , presque tous les vaisseaux nécessaires pour le transport de son[année ; et , sa flotte, quittant les côtes d'Angleterre le si .juillet, vint se présenter à l'embouchure de la Touque, le 1er août suivant. La garnison du château de Bonnevilie-sur-Touques vint inutilement s'opposer à la descente ; elle se

retira dans la forteresse et rendit honteusement la place , au lieu d'arrêter l'enficmi par une vigoureuse résistance.

,le roi Henri essaya, mais eu vain, de..

prendre Honfleur. Il s'empara de Lisieux, abandonné de ses habitants, se dirigea surjCa-efl, et l'assiégea. Devenu maître de la ville et du chfrteau de Caen, le


vainqueur développa davantage ses grandes vues. Bayeux se rendit : les châteaux de Thury ( Harcourt) , de Courcy, et toutes les forteresse des seigneurs jusqu'au delà d'Alençon furent soumises. Après avoir souffert un siège, Falaise se rendit. lais, CO III me le château contiuuait de se défendre, le siège ne fut pas levé ; seulemeut, le monarque Anglais détacha une partie de ses troupes pour a ller prendre la forteresse de Condé-sur-iNoireau , dont Jean de Witfied ne tarda pas à s'emparer. Apics deux mois de siège, le château de Falaise fut forcé de capituler. La victoire continua de se déclarer de plus en plus constamment en faveur de Henri V. Le ai février. Vire et son château se rendirent. et le a 5, Honfleur fut remis aux Anglais* Au commencement de mars, le monarque habita le


château de Bayeux, tandis quesa troupe s'emparait des forteresses de Neuillyl'Evêque, de nol()llIhi('r:-.s. et de Maisy.

Il soumit ensuite, en peu Je mois, les "Villes du Cotentin.

Mais, comme, dans le même temps, une autre partie soumèttait tout jusqu'à Evreux ; la rapidité de ces conquêtes répandit partout la terreur et In consternation. On prit la fuite, de toutes parts, et l'épouvante redou bla quand on vit les plus puissants seigneurs du pays perdrs leurs forteresses et se trouver eux-mêmes en déroute depuis <':>en jusqu'au Maine. Personne cependant ne ,'olIlut se soumettre à la domination Anglaise. Une partie Ce la noble.-se abandonna également ses foyers «t se réfugiayfcisson souverain légitime.

En 1[.,),0, le roi d'Angleterre lit raser la forteresse de Tilly-Verolles (Tilly-


sur-Seules) ; enfin, il ordonna à toutes les femmes, dont les maris tenaient le parti du roi de France, de sortir de la province, sous huit jours, sous peine de prison. Cette dernière mesure avait pour objet d'empêcher que ces femmes, restées en Normandie, ne fissentparvenir* à leurs maris absents une partie quelconque de leurs revenus.

En i434* les Anglais, par la morgue naturelle de leur caractère , indisposèrent de plus en plus le pays qu'ils avaient conquis, et leur joug commença à devenir insupportable aux Normands.

Quelques paroisses du canton de Coulibœuf manifestèrent leur mécontentement; le peuple le signala hautement , et alors les Anglais, loin de faire droit sur leurs plaintes, tombèrent sur les mécoutents et massacrèrent une multitude , SlJS armes. Indigné d'une con-


duite aussi atroce, le due de Bedfort, lit arrêter deux chefs coupables de ces excès, qu'il condamna à périr, trainés, attachés à la queue de leurs chevaux.

Malgré cette punition- le mécontent tement continua et se propagea. Tout le baillage de Caen se leva en masse, pour chasser, .les Anglais de son territoire : on poïte à soixante mille le nom-, b.re des hommes qui combattirent pour repousser leurs oppresseurs.

Leur première attaque fut contre la ville de Caen. Apres un échec, essuyé dans le faubourg de Yaucelles, les insurgés se découragèrent et se retirèrent dans leurs foyers.

Le duc d'Alençon reconnut trop tard qu'on avait eu tort de ne pas peoliter de.

cette insurrection, en faveur de Charles Vil. Il envoya, pour la soutenir, son maréchal ityec cent lances et deux cents


archers; mais les paroisses s'etaient déjà séparées. Et ces. mouvements n'aboutirent qu'à ravager le Cotentin, pendant trois mois., et sans aucun profit pour la cause du pays.

En 11,4.9, les Français reprirent PontAudemer, Pont - l'Evêque , Lisieux, Rouen et les autres villes conquises : un parti Français reprit aussi Condésur-INoireau, et, enfin, l'année suivante, les Anglais furent chassés de notre contrée. Le i5 avril, l'armée Anglaise fut taillée en pièces, à Formigny, et ces usurpateurs furent refoulés dans leur ile. Cette bataille délivra entièrement la Normandie des malheurs qui pesaient sur elle, depuis 33 ans.Après avoir raconté au long les trois invasians Anglaises , occupons - nous maintenant des seigneurs de Condé-suçINoireau.


Comme nous. l'avons vu, un seigneur de Condé-sur-Noireau Jaccompagna Guillaume, duc de Normandie, '{ la conquête de l'Angleterre, en 1066, et, un autre seigneur du même nom , ou peut-être le même qui avait aidé à Guillaume à acquérir le titre de conquérant, alla cueillir les lauriers de la Palestine , aux bords du Jourdain et du Cédron. à la première croisade, avec Robert , duc de Normandie, en 1096.

Nous ne connaissons pas les noms de ces deux seigneurs; mais nous savons que cette seigneurie était anciennement du comté de Alortain. En effet, en 1082, Robert, comte de Mortain, donna à son église des dimes et des revenus de son domaine et sur sa recette de Condé.

( Dedit idem Comfs Robertus in telonio Çondeii 100 solidos rotomagense. et decimas omnium quœ ibi in domanio habebat).


Dès 1200, Jean de Préntix -, en fondant l'abbaye de Beaulieu, dit qu'il ede l'aide deCondé (auxilium de Condé), que Jean , roi d'Angleterre lui avait donné pour ses services, dans le temps qu'il était comte de Mortain. Plus tard, la chatellenie de Condé-sur-Noireau , a p partenait à Philippe II., roi de Navarre, qui avait épousé Jeanne de France.

Charles 11, dit le mauvais, roi de Navarre, sépara la Baronnie -3e Condésur-Noireau, du comté de Mortain, avec sa justice, pour la donner, en dot, à Blanche sa sœur , qui fut la seconde femme de Philippe de Valois, en 1349.

Cette princesse en rendit a\ ct! au roi Chai les VI, en 1588* En 1396, la reine lîianclie donna le château et la ehâlelk-nie de Condé-sur-Noireau à Pierre de Navarre son neveu, comte de Mortain.

Eni4i2, le roi de Navarre hérita de


cette châtellenie, par la mort de son frère Pierre, ainsi que des terres de Vassy , Tracy , Saint-Vigor-des-Monts v etc. , que son frère avait acquises.

Après sa mort, cette chàtellenie possu à Jeanne de Navarre, sa sœur. épouse de Jean ier, vicomte de Hohau. Louis de Rohar. II, vicomte de Guéméné, et arrière petit-fils de Jeinne de Navarre, fit hommage à Louis XI" le alr fevder 1469, de ses terres de Coadé-sur-Noireau, Tracy et Yassy.

Cependant l'expulsion totale des Anglais, après la bataille de Furmigny , laissait entrevoir à notre contrée des jours calmes et sereins , lorsque le protestantisme présagea les plus affreux bouleversements.Nous allons raconter les malheurs qui pesèrent sur notre contrée, au milieu du 16e siècle.. j


~~s~~ DE LÂ VILLE

1

m

CONDÉ-SUR-NOIREAU.

LIVRE TROISIÈME.

DEPUIS LES COMMENCEMENTS DU PROTESTANTISME, EN 1560, JUSQU'A LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DE 1789.

W\

Nous arrivons maintenant à une époque malheureuse!' pour la France et principalement pour la Normandie. Les citoyens s'aimèrent les uns contre les


autres et remplirent nos contrées de deuil et de désolation, pendant plus de}jo abs.

Pendant les trois invasions Anglaises, les études furent negligées, et, l'ignorance, favorisée par le bruit des arm¡.;, poussa de tous côtés, de profondes racines. Les disciples de Ciilvin, en prou- tèrent pour répan dre leur* erreurs Ce n'est point* dans l'histoire particulière d'une ville que nous pouvons donner de longs détails sur les deux chefs des Protestants, Luther et Calviu, et faire connaître leurs erreurs. Kous renvoyons le lecteur aux ouvrages qui ont traité - fort au long cette matière.

Qu'il nous soit permis cependant de donner un précis sur les événements arrivés, en Basse-Normandi, pendant les guerres de religion, au milieu du j 6e siècle.


En 1558, la division des esprits, résulant de l'introduction du Protestantisme, commença à se manifester, par 5t:s premiers effets. Le peuple , accablé cl'impôt ne se montra que trop disposé à goûter les nouvelles doctrines, et, la liberté de penser, qu'on lui prêchait le conduisit bientôt à s'attribuer aussi la liberté d'agir. Le chrgé inférieur fut lui-même taxé à des décimes si cxhorbitantes, que des curés, ne pouvant les acquitter , abandonnèrent leurs paroisses. Alors, des prédicants , sortis de Genève , semparèrent des églises délaissées et y débitèrent leurs erreurs.

En i56o , des ministres Calvinistes tinrent publiquement leurs assemblées à Caen. Les croix furent mutilées , à Bayeux" pendant la nuit, ainsi que les statues qui ornaient le portail de la Cathédrale et de quelques, autres églises


Fn 1561, les troubles, au sujet de la religion , continuèrent dans presque toutes les villes du royaume.

Ail commencement de l'année suivante, les Ministres Protestants continuèrent, en toute liberté, leurs prédications, et se saisirent de beaucoûp d'églises. Alors une grande partie des fidèles abandonna les actes et les cérémonies du culte catholique. Ennem1 des innovations, les catholiques agirent avec une - ,

rigueur extrême, contre ceux qui s'en trouvèrent infecté,. Les Protestants usèrent de réprésailles, et se portèrent à des extrémités incroyables.

Le 8 et le 9 mai, un rassemblement de Protestants se rua sur toutes les églises de Caen , où furent détruits, brûlés, brsés ou piUés, sans exception , les images, statues, ornements, livres.

registres, chaires, orgues, vitraux peints.


Beaucoup d'églises de campagne avaient été de même pillées et dévastées Les saints mystères furent abandonnés aux plus horribles profanations; les reliquaires brûlés et dispersés, les autels renrersés, les vases sacrés enlevés , les statues et les images des saints abattus, les ornements srcerdotaux brûlés ou déchirés. Durant ce temps , les partis armés, qui tenaient la campagne, sous prétexte d'une réforme qu'ils étaient bien loin d'embrasser, se portaient à des cruautés inouies, envers les prêtres et les moines, qui avaient le malheur de tomber entre leurs mains , et qu'ils faisaient périr, par des tortures atroces.

Qu'on te représente tout ce que la barbarie et l'impiété ont de plus inouï, et l'on n 'aura qu'une faible idée des forfaits dont les prétendus réformés se rendirent coupables, dans notre contrée, depuis


le printemps de 156JI jusqu'à l'été de 1563.

1 La liberté de conscience, arrachée par les Protestants, à Charles IX, en 1567, sem bla ap pniser ceux de notre pays. Les ecclésiastiques, que la tempête avait contraint de fuir, vinrent reprendre leurs fonctions, et le service divin fut rétabli.

Il ne faut pas pourtant s imaginer qu'on fût sans crainte.

Monlgomnoery et Coulombières étaient restés en Normandie , et ces deux chefs, d'un caractère vif et bouillant, donnaient continuellement l'alerte. Le duc d'Estampes et Matignon, chargés de veiller sur eux , les faisaient souvent disparaître des lieux où ils se montraient.

Mais, tous ces mouvements ne décidaient rien. Les villes et les campagnes en étaient les seules victimes.. Elles


serraient alternativement de proie à celui des partis Wi avait l'avalitatle stir l'autre.

Après la fatale journée de la SaintBarthélemy, la fureur des Protestants se renouvela et les livia partout au désespoir. Quoique ceux de notre pays n'eurent aucunes plaintes à faire , à ce su j et, peu touch és de cette attention, ils recommencèrent -leurs hostilités.

Leurs c hefs étant morts en 1574 , Oit crut toucher au terme de la paix ; mais, de nouveaux troubles firent bientôt perdre cette flatteuse espérance. Outres de ce (jne les Novateurs avaient obtenu le p! em exercice de leur religion ,, les Catholiques s'engagèrtnt, en 1505, au péril de leur vie, à défendre la reli- gion. Les Protestants, de leur coté, , reprirent les armes, et la Normandie devint le théâtre des plus affreux désor-


dies. Ajoutons à ces calamités les progrès.

rapides des maladiesontagieuses,. et l'on aura une idée de l'extrême misère de la contrée, dans ces temps déplorables.

Henri IV, mit bientôt fin à tous ces maux , en abjurant le calvinisme. Cette heureuse révolution éteignit le flambeau de la discorde.

Yoici comrrent le Protestantisme s'introduisit , d'abord à Sainte-Honorine-laChardonne et ensuite à Condé-surNoireau.

Guillaume Payen , seigneur de SteHonorine-la- Chardonne et Suzanne Payen, sa sœur, furent les premiers qui embrassèrent le Calvinisme. Ils reçurent, chez eux., un ministre Protestant, nommé Berthelot., qui établit des prêches au bourg de Berjou , au village des Cours, au bourg de SainteHonorine, à la Ménardière, à la Queu,


tinière, et enfin, à la Vallée, où a été le (lenier prêche des Protestants.

Eu I562, les deux curés de SainteHonorine-la-Cliardonne furent obligés d'abandonner leur paroisse., à cans des persécutions des Protestants qui se disposaient à les massacrer, s'ils avaient pu se saisir de leur personne.

Berthelot., mourut, vers i 570. Il eut pour successeur Morin , seigneur de Launay. Le troisième ministre Protestant fut Jean Lemarchand auquel succéda Jacques Gillard, qui se retira en Hollande, après la révocation de ledit de Nantes.

« Au commencement de la réforme, « dit M. l'abbé Béziers , les Protestants « tinrent leurs assemblées à Condé. Le « comte de Fiers, qui en était seigneur r leur refusa depuis l'exercice de leur « religion, sur ses terres. Ils furent c contraints de se retirer dans le hameau


* des Islesà Proucy paroisse limitroIl phe de Condé. Ce fut un des motifs « de leurs plaintes., dans le manifeste « qu'ils publièrent , en 1621 , apn s « 1 assemblée -de-la Rochelle. Ils réprc« sentèient, (art. g.) qu'ès lieux où t ils sont en possession de faire ledit 9 exercice, depuis les années 1596 ou « 1597, où partant, ils ont, par l'édit, CI toute liberté, ils y sont troublés, « comme. au bourg de Condé, tu « Norman-die.

« Ils bâtirent donc un temple , dans « la village des IsJes, sur le fief de h « Purée, avec la permission des sci« gueurs de ce fief., suivant une srna tence du 2 octobre 1621, émanée a de la haute-justice de Thury , t'u laquelle relève le iief de la Purée, ils a avaient été obligés de vérifier leur a droit d'exercice dans ce lieu, depuis « 1593; mais cet exercice personnel


« ou de fief, ne devint réel qu'en 16 29.

« Ce fut a lors seulement qu'ils com« mencèrent à bâtir un temple, comme « il paraît par le procès-verbal qui en fut « dressé, le 27 septembre, aud. an , a et par la sentence du bailly de Thury, 1 du 2 octobre suivant, qui leur permet « de continuer ce bâtiment. Dans la cr suite , ils furent attaqués par le mar« quis de Thury, seigneur, liaut-jus« ticier du fief de la Purée , sur lequel « ils s'étaient établis, par la raison , que « ce fief n'est qu'un quart de Hautbert.

« Mais, le lieutenant du bailli de Caen, a par sentence du 25 août 1671 , per« mit au sieur Jacques Radulphe , t écuyer, de faire l'exercice , selon « les édits, dans les fiefs des Isles et de « la Purée , qu'il tenait du chef de ç sa femme.

« Lors du sinode de l'église réformée t de Normandie , assemblé à ALineun.,.


« le 27 avril i671 , les Protestants (te a Condé y envoyèrent M. Baubaî , « ancien, avec des lettres d'envoi, c, a les lettres de M. Marchand, V'ilf « l'excuser; elles furent admises. Le « temple de Condé fut détruit, ai-rsi « que celui de Fresnes, en vertu d'un Il arrêt du conseil du 16 septelidHe a 1680. ;

M. Robiine , curé de Saint-Germaindu-Crioult, chargé de l'exécution de l'arrêté , abattit lui-même la première pierre du temple (S L;}(s. Cet ecclé- siastique était également distingué par son érudition , et par ses bienfaits envers les malheureux.

Isaac Matrouillet, curé de Condé, ne put voir j sans avoir le cœur navré de douleur, une partie de son troupeau langée sous l'étendard de l'hérésie. Il essaya de ramener au bercail le pasteur


égaré , afin de gagner ensuite plus facilement le reste du troupeau. En 1619, il s'éleva une poléanique entre lui et Jean Blanchard , ministre des Isles. Commencée d'abord par des écriîs privés , elle devint publique loirsque Isaac Matrouillet en eut publié une partie des actes. Il y avait alors 2rô ans qu'il était curé uc Coudé., dont il avait pris possession, en 1597, apres avoir travaillé long-teijfips aux controverses en divers lieux. Il prenait aussi le titre de principal et régent du college de (10 il t on attribue la fondation à Blanche de Navarre, existait encore Cnlj22, et jouissait d'une grande réputation : cependant il fut bientôt ahandonné. Les Protestants y ont aussi possédé longtemps un collège qui n'était pas sans quelque réputation. Ils formaient le


huitième de la population, en 1684 ; un siècle après , leur nombre était réduit de près de moité , et , aujourd'hui , ils n'en composent pas le dix-huitème.

Cependant , l'été de 1626 vit éclore le germe d'une maladie épidémique très-meurtrière. La peste qui commença le 19 juillet et finit au mois de décembre, enleva environ 400 personnes. Une autre maladif le flux de sang, y exerça ses ravages depuis le 2i août jusqu'au 6 décembre 1647, et fit périr environ cent habitants. Vingt-neuf ans plus tard , le même fléau se fit sentir depuis le 12 août jusqu'au 21 décembre 1676; 176 personnes furent victimes de l'épidémie

En 1674" les Protestants tinrent, à Condé, un synode provincial. M. de Colleville le présida, en qualité de-


commissaire pour le roi. Samuel de Brais était alors leur ministre.

Mais, revenons anx seigneurs de Condé-sur-Noireau, comme nous l'avons vu , Louis II, de Rohan, seigneur de Guéméné fit hommage de cette châtellenie à Louis XI. L'un de ses descendants, Louis de Rohan VI, comte de Montbazon et sénéchal d'An jou , la laissa, en 1469 à Isabelle de Rohan , sa fille , qui la porta, en mariage, ainsi que la t rre deTracy, à Nicolas de Pellevé, comte de Fiers. Nicolas de Pellevé eut pour successeur Louis de Pellevé, son fils aîné. Celte seigneurie passa ensuite à Pierre de Pellevé , maréchal de camp des armées du roi.

Ayant étalé un très-grand luxe et fait beaucoup 'de dépenses, pour se fixer à la courj du roi de France, il fut bientôt {chargé de dettes wt ses créan-


ciers furent sur le point de faire décréter ses biens. Pour éviter ces mesures rigoureuses , vers 1650, il vendit sa seigneurie de Condé à M. Leprince de GuéUlêné" et en redevint propriétaire, en 1657.En 1662. M. Guy de Chnumont, marquis de Guitry, ayant fait décréter les seigneuries de Condé et de Fiers, en devint ln i-Il) ême seigneur. Après diverses contestations , ces deux seigneuries, passèrent en 1691, à David Chesné. qui les céda Louis de Pellevé petit fils de Pierre. En 1692 , Jacques Goyon, sire de Matignon, duc de Valentinois et prince de Monaco , acheta les seigneuries de Flers et de Condé vendues par décret. En 1777, les ducs de Valentinois les vendirent à M. de.

Yillette, qui les revendit lui-mênte, en 1780, à madame Cadot de Sébéville, veuve de M. Antoine Antonin marquis


de LoDgaunay, de Courvaudon et.de Dampierre. Ëiîe les a possédées jusqu'à -la de 1789. Ce fut alors qui' cessa d'exister la seigneurie de Coudé-sur-Noireau. Ce magnifique domaine aurait pu être érigé en duché-pairie, s'il n'eût toujours appartenu à des princes ou seigneurs décorés de titres plus élevés ; car les maisons de Navaiie , de Rohan et de llitig-nou- joignaient aux titres de ducs et princes celui de Rohan et de Matignon : et, ces dignités princières et souveraines effaçaient toutes les autres. Jetons maintenant un coup d'œil sur l'état ancien de Condé-sur-Noireau, avant de raconter brièvement les évènements arrivés depuis les commencements de la révolutiou Française de 1789 jusqu'à nos jours.


DE LA VILLE

DE

CONDÉ-SUR-NOIREAU.

LIVRE QUATRIÈME, ÉTAT ANCIEN DE CONDÉ-SUR-NOIREAU; DESCRIPTION DE LA VILLE, AVANT LA REVOLUTION FRANÇAISE DE 1789.

wvww\<wwv*w\

« Condé , dit M. l'abbé Béziers , a été « décoré du titre de sous-bailliage, de a vicomté et d'élection , ressortissant c au parlement de Rouen. Ces juri-


« dictions ont été réunies depuis au J

« bailliage de Vire ; il De lui reste plus a qu'une mairie , quart-bouillon et « et deux hautes justices, l'une ancienne « pour le château de Condé, l'autre « rouvelle pour le roi.

« Le Baillage de Coudé est composé « des paroisses de Condé, Bréel, Aunay, « Bauquay , Athis , Berjou , Sainte« Honorine - la - Chardonne , Meray 9 « Saint-Pierre-du-Regard et Coulvaiu.

a Les paroisses suivantes lui sont « adiointes : Bernières-le- Potry , Ruilly, « Maisoncelles et Ondefontaine. »Sa châttellenie comprenait huit paroisses en entier et neuf en partie ; trentedeux IWs ou vavassories nobles en relevaient. Elle dépendait anciennement du cotnté de Mortain. L'aucienne haute justice étendait sa juridiction à 16 paroisses ; Saint-Pierre-


du-Regard., Athis , Bréez., Sainte-Honorine-la-Chardonne , Berjou, Méré , Proussy , le Détroit, Cahagne, Aunay, Balleroy, Beauquay, Landes, Croisilles, Espins et les Moutiers.

Elle se composait au personnel d'un bailli-viromtl, civil et criminel., juge de police, pour Condé; d'un lieutenantgénéral conseiller du roi et officier de la prévôté des monnaies; d'un lieutenant particulier, d'un procureur fiscal et d'un avocat fiscal. Il y avait en outre, à Condé , une gruerie » qui dépendait de cette haute-r justice.

Louis XIV, y créa une nouvelle haute justice qui ne fut qu'un démembrement de celles de Vire et de Vassy Dix-huit paroisses furent placées sous sa dépendance : Cérisy-Belle-Étoile Saint-Pierre-d'Entremont , Montsecret,


Saint-Germain-du-Crioult, Pontécouant, la Chapelle-Engerbold , SaintVigor-des-Maizerets , Lacy, le Plessisjrimoult , Dantou , Saint-Pierre-laVieille, Saint-Jean-le-Blanc , Lénault, Saint-Mare-d'Ouilly , Cahan, Mesnilflubert, Rouvrou et Perrigny.

Le bailli percevait des rentes sur les paroisses qui relevaient de sa juridiction tt des droits de fouage et de monnéage; il jouissait, en outre , des droits de chasse et des autres prérogatives attachées aux, Seigneurs haut-justiciers. Le lise, les eigneurs châtelains., et l'administration locale avaient établi à Condé une fouled'offices et de charges, tels qu'un bureau de contrôle et d'insinuationsquartbouillon, revente du sel, bureau du tarif", bureaux des droits municipaux, bureau de la coutume et poids-le-roi, bureau des consignations perception des


biens des rellgionnaires fugitifs, bureaui des aides et de la régie des cuirs, etc.

Le château de Coude occupait un emplacement considérable : on y accédait par quatre portes" dont deux, la porte Gallon et la porte Coliarétaient situées auprès du pont qui traverse la Druance.

) « La tour du château de Condé, dit « M. l'abbc M;i?ie, était un superbe « monument , qui l'emportait de beau« coup sur la balle à farine de Paris , si , ,,, , 1 « vantee par nos contemporai.ns. Lcta. ii « un cylindre, haut de 5o pieds, dunt CI le diamètre intérieur était de 36 piotis, « et le diamètre extérieur de 54 1) edi « à cause de l'épaisseur des murs qui a était de 9 pieds., ce qui formait imu « circonférence de plus de 1 60 pieds.

« Cette tour, construite en pierres de « taille, était ornée à l'extérieur par mo


r" grosses colonne, qui s'élevaient du 1 bas jusqu'à l'astragale, ou cordon , * qu'on y voit encore ; ces colonnes t étaient surmontées par vingt autres k plus petites. La cime était terminée k par des crénaux et des arcades trèsIt élevées : au centre était un puits, r qui est comblé, le bas n'avait d'autre r ouverture que par une porte située à lt l'occident, deux fenêtres au midi , et « un-e meurtrière, à l'orient. On avait « pratiqué, dans l'épaisseur de la ma« çonnerie, des cachots, des latrines « et un escalier tournant pour monter « dans la chambre, qui était un dé« cagone régulier, et sur le para pet, où « l'on pouvait commodément jouer aux « boules. La chambre voutée avait une « cheminée du côté du midi. Il y avait t aux environs de cette tour différents « chemins souterrains , dont l'un G,)O-


« duisait à l'église, l'autre au carrefour, « etc.

« La partie orientale de la tour croula, « l'an 1747 ; 30 ans après, un nommé « Lair de la Blare entreprit de l'abattre « jusqu'à la hauteur où ell3 est au j ourd'hui : il eut toutes les peines du « monde à en venir à bout, tant il est vrai « que les Romains savaient donner à » leurs ouvrages l'empreinte de l'im« mortalité. Les premiers décombres « servirent à réparer les ponts , les « écluses et les rues; les derniers « furent employés à construire la « prison, dans le lieu de l'ancienne « maison du château, qui tomba en « fuines, l'an 1771, sans écraser le « garde qui habitait le haut, ni le con« cierge avec ses prisonniers , qui « demeuraient en bas.

« La démolition de la tour devint


funeste aux volatiles, qui en étaient en possession de temps immémorial.

L'oiseau nocturne y faisait entendre ses lugubres cris; les moineaux y avaient fondé une bruyante république. dont le voisinage nuisait beaucoup à nos jardins et à nos champs ; les martinets y avaient aussi un piedà-terre, et passaient tous les ans la mer pour venir nous rendre visite , dans la belle saison ; mais ils furent contraints, les uns et les autres, d'abandonner les foyers où leurs aïeux s'étaient maintenus, pendant tant de siècles, malgré la guerre continuelle que leur faisaient nos arquebusiers. »

11 y avait, au midi de la tour, une orte, avec pont-levis, nommée le orps-de-garde. Ce fut par cette porte ue les troupes de Charles VII, pénirèrent dans le château , en j4-i9*


Il fut repris , par les Français., sur les Anglais, qui eu avaient etc maîtres., pendant 31 ans. Le château de Coudé, dont on voit encore les ruines", près de l'église Saint-Sauveur, était alors en état de défense, comme il l'était encore, danfc le seizième siècle, tandis que le duc de ftlontpensier ét.ul lieutenantgénéral de la Normandie.

Charles de la Broyze, sieur de la Plantine était capitaine - gouverneur du château et bourg de Coa-dé. Le i3 juin 1582, il nomma son lieutenant,1 au gouvernement du même château, Jacques Deprépetit , écuyer, sieur de la Turquaizière, pour sa bonne conduite,, diligence, hardiesse et vaillance.

Louis, de Rolian-Guéméné, comte de Montbazon ., seigneur de Condé, écrivit une lettre , le i5 avril 1585, à M. de la Turquaizière , capitaine à CÜlIJé-


snr-Noireau. Quand M. Deprepétit reçut sa commision de lieutenant, ce château était menacé d'un siège , par le baron de Verrier, seigneur de Vassy, qui en était éloigné de deux lieues. Pierre Deprepétit, mort en 1711, sieur d,.

Saint-Pierre, fut le dernier gouverneur de Condé-sur-Noireau et du château de ce bourg.

Avant l'année 1789, quoiqu'il y eût, à Condé, deux églises : Saint-Martin et Saint-Sauveur, il n'y avait cependant qu'un curé résidant à Saint-Martin, qui était l'église paroissiale. Il était aidé, dans ses pénibles fenctions par deux vicaires, et un autre desservait Saint-Sauveur, avec deux prêtres obitiers, et l'office était célébré, dans cette ancienne chapelle du château , avec la même solennité que dans l'église paroissiale. Il y avait aussi un


prieur, à l'hôpital, qui tait indépendant du cure. Jusqu'en 1780, il célébrait l'office dans la chapelle de l'hospice , qui ayant menacé de tomber en ruines , fit retirer le prieur à SaintSauveur. Cet état de choses continua jusqu'en 1794 , où les églises furent fermées et livrées à des usages profanes, L'église Saint-Sauveur formait autre- fois la chapelle du château, mais dans une dimension beaucoup plus petite.

C'était une église à campanilier, comme on en voit encore dans quelques endroits; 1 on pouvait s'y rendre du château , par un souterrain. Elle reçut de grandes 1 augmentations, après la révocation de l'édit de Nantes, et, le désir d'y placer trois cloches, entraîna la dépense d'un clocher. De nouvelles augmentations y furent faites, en 1772 et J776. La nef ne fut pavée qu'en 1785


L'église Saint-Martin , est située à l'extrémité du faubourg de ce nom , sur la route de Titlchebry.

On y fit de grandes réparations, en 177S et en 1779. Elle n'était pas entièrement pavée, avant cette époque. Les amateurs arrêtent leurs regards , avec intérêt, sur les vitraux du chœur qui représentent la passion de N.-S.-J.-C.

Indépendamment de ces églies, trois autres édifices y étaient ouverts au culte, sous la dénomination de chaptlles.

La chapelle de la Maladrerie, ou de Suint-Lazare, sur la route actuelle de Caen, route qui fut commencée en 1767. C'était, ainsi que son nom l'indique assez , MU établissement hospi- talier. La reine Blanche lui accorda des terres, avec le droit de hav^c,.


La chapelle Saint-J acques, qui n'existe plus remontait à l'année 1719.

Celle de' l'aumônière fut consacrée le 29 Mai 1705.

Fondé vers le milieu du 12" siècle, l'Hôtel-Dieu était anciennement situé auprès d'i Pont; à la fin du 17e siècle, on l'avait transféré dans la Grand'rue.

Les Protestants tinrent des assemblées , à Condé , dès le commencement de la réforme , c'est-à-dire , dans les premières années du seizirème siècle. Ils furent ensuite contraints de se retirer au hameau des Isles^ où ils élevèrent un temple, en 1 629. Ils tinrent, à Condé., un sinode provincial , en 1674. Vers l'époque de la révocation de l'édit de Nantes, la ville et ses dépendances ne comptaient que 58i familles. En 1776, le nombre en fut porté à 940. Cependant., la popula-


tion ne s'élevait pas encore à trois mille habitants , à l'époque de la révolution Française (Je 1789.

« C'était un ancien usage, dit U.

« l'abbé Guillaume Marie, au pont de « Montilly, de se disputer, tous les «. ans, le jour du Mardi gras, une a pomme de discorde, appelée Soulle ; a ell était faite de morceaux d'étoffé, a de la grosseur .et de la forme d'un « boulet de 24* fleurie de rubans de < toute couleur. Les athlètes de Côndé, « osaient seuls la disputer aux paysans c de Montilly , de la Baaoque et de « Caligny, qui venaient y signaler leur a courage. Les vainqueurs l'emportaient « chez eux, en triomphe, c'était presa que toujours nos Condéens. Ils l'exa posaient dan-s le carrefour , le jour de n Marcbé, aux yeux des vaincus, en « criant pour les liuer : g, la bouillie ,


a à la bouillie. Il n'y avait pas d'année « qu'il ne restât des blessés sur l'arène; « mais, en 1770, M. le comte d'Oléan« çon proscrivit très-sagement cet amua sement daflgereux, que Charles V , 0 roi de France avait autorisé , 400 « ans auparavant, dans son ordonnance « de 1370. »

a On avait aussi coutume , dans l'oc« tave du Saint-Sacrement, de jeter « dans le carrefour de Condé , des « balles nommées Éteux, pour amuser Il le peuple qui se les disputait, et cet a usage a cessé avec celui de la Soulle, « à cause des mêmes raisons. »

Parmi les franchises, dont jouissait la ville, on compte : i°. Le droit de Bourgeoisie , qui dispensait de payer le droit de treizième au scjgueur, lorsque l'on faisait une vente.


mais seulement quatre deniers de coutume. Ce droit autorisait les Condéens i élire leurs maires et et échevins ; à délibérer en assemblée générale sur le mode de perception des impôts que la ville devait payer.

20. Le droit de chasser, sans fusil , mais avec un bâton blanc, aux chiens courants, sur toutes les terres de Coudé ; de pêcher dans le INoireau et la Druance, à la ligne et avec des filets à mailles d'un pouce carré.

3". Le droit de passer librement , et sans rien payer, sur divers ponts, dépendants de la seigneurie de Condé, ou était établi un péage coutumier, pour l'entretien et la réparation de ces ponts.

Les bourgeois de Condé avaient aussi le droit d'étaler toutes les marchandises et les viandes., sous les halles couvertes*


ils étaient exempts de la rétribution de quatre deniers, par chaque étalant, pour chaque jour de marché fixé qux lundi et jeudi de chaque semaine.

Avant la révolution Française de 1789, le commerce de Condé consistait eu Lingetterie , filandriu, tannerie, chaptllerie, inaquignonnerie. La coutellerie de cette ville, si vantée par les géographes, était tout-à-fait tombée et se réduisait à un seul ouvrier.

Quoiqu'en dise M. l'abbé Made., Condé ne méritait guère , avant 1789, le titre de ville que lui donne pompeusement son historien. M. l'abbé Béziers lui-même ne lui donne que le nom de bourg. Ce ne fut qu'en 1776, qu'on prit des mesures pour défendre de couvrir les maisons en paille : on ne commença à paver les rues qu'en 1779. Aucune disposition n'avait


encore été faite dans l'intérêt de la iureté publique ni de l'embellissement ; :e ne fut qu'en 1782, qu'on s'y procura une pompe à incendie.

Le débordement des eaux des deux rivières, qui l'arrosent, était d'ailleurs un grave inconvénient. Les inondations étaient fréquentes , dans les parties basses de la ville, avant qu'on eût exhaussé le pavé des rues.

On n'avait pris aucune précaution pour l'écoulement des eaux , et , comme elles demeuraient long-temps stagnantes dans les rues, on n'avait pas trouvé de meilleur moyen pour se rendre d'un bord à l'autre que de faire la traversée dans des cuves.

Aucun rég!ement sur la voirie, ni sur la salubritépublique ne prévenait les inconvénients qui pouvaient résulter de cette négligence. Les rivières et les rues


étaient encombrées d'inunondicts. En un mot, la ville était dans un élut de malpropreté dégoûtante.

ta. Druauce et le Noireau ea se déhor.

dant subitement venaient se réunir Jws la seule rue qui servait de communication entre la partie du nord et la pur Lie d 1 midi Le centre de la ville se trouvait f quemment inondé et cette rue princi- pale était dans uu état de dégradation inconcevable. L'eîm y stagnant les trois quarts de l'année, il n'était pas çare de voir toute communication interrompue entre le nord et le midi de h ..Ü:c.

Pendant les meilleurs temps de l'année, les Condéens à pied, pour éviter de we mouiller, se voyaient réduits à pEts-rr sous des poic hes qui bordaient Ics deux côtés de la rue du Yieux-Cbâlei. i)ans le$ autres iues, où il n'y avait point de payé, le passage n'offrait pas plus d'à-, gréments


Le défaut d'alignement des maisons, ;t les rues tortueuses et étroites , contribuaient aussi beaucoup à rendre la nlle incommode et même désagréable à la vue.

Le pont, sur la Druance, était masqué , de chaque côté, par de petites maisons en ruines et offrait le coup-d'œil le plus désagréable. Ce pont était même tellement étroit que les charretiers dégradaient, en passant, la couverture des maisons, avec leurs charriots rustiq ues. Quoique d'une construction trèssolide, ce pont avait été tellement encombré par les sables que ses six arches ne suffisaient pas à l'écoulement des eaux , dans les crues extraordinaires : ce qui causait des débordements dans les rues.

Le pont de la lloque offrait les mêmes inconvénients : alors, les eaux,


en se débordant dans les rues, les rendaient impraticables.

Tel était l'état de la ville en 17^9 ; nous allons la voir s'agrandir s embellir, et sa population augmenter de plus de moitié par le commerce qui deviendra très-florissant.


�-, I!

DE LA VILLE

DE

CONDÉ-SUR-NOIREAU.

LIVRE CINQUIÈME.

DEPUIS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DE 1789 JUSQU'A NOS JOURS.

"I-\\W\\I-\

Nous n'entrerons point dans de longs détails sur la malheureuse époque où nous arrivons. De grands changements s'opérèrent ; mais souvent, hélas ! au prix de forfaits qui font frémir d'horreur.


Nous ne ferons qu'effleurer rapidement la narration des faits , parce que ces divers changements furent communs à toute la France.

Pen d ant les premiers mois de l'assemblée des Etats , des lois furent portées sur l'abolition de la Gabelle, des dîmes, des exemptions, des tailles, etc.

Peu de temps après, le régime municipal fut changé. Un maire électif, avec un Conseil municipal électif, remplacèrent lès syndics, dans chaque paroisse.

Il y eut, à la même époque, un procureur de la commune. Ce nouveau fonctionnaire, également électif, était chargé spécialement de défendre les intérêts et de poursuivre les affaires de la commune.

Au mois de Janvier 1790, les anciennes divisions provinciales du royaume furent supprimées, et tout le territoire de la France se trouva partagé en 85


départements. L'antique province de Normandie se vit alors dépouillée de son beau nom , et, son sol forme à lui seul cinq des Départements nouveaux.

Condé-sur-Noireau fut enclavé dans celui du Calvados. On donna le nom de District à chaque subdivision , dans les départements. Les districts furent subdivisés eux-mêmes en Cantons A partagés en Communes.

La division par départements et par districts s'appliqua non-seulement aux affaires administratives , mais encore aux affaires judiciaires, et même en peu de temps, aux affaires ecclésiastiques.

Dès le mois d'août 1790, les baillages furent supprimés, et les Tribunaux de district les remplacèrent. Les Justices de paix furent encore établies. par la même loi. Il y en eut une pour c haque


canton : chacune eut un juge électif.

Enfin, les circonscriptions d'évêchés furent aussi changées, et Condé-surNoireau continua de dépendre de celui de Bayeux.

C'était en moins d'une année que toutes ces grandes mutations s'étaient opérées et la face des choses se renouvelait japidement. Encore deux années, et il ne devait plus exister, en France, aucune des institutions que les états généraux y avaient trouvées. à leur installation.

En 17ÇP, l'intérieur de la ville était le théâtre de scènes bizarres et tumul tueuses. La religion chrétienne ayant été abolie, de nouvelles cérémonies y furent substituées. L'église où l'on avait adoré la très-sainte Trinité fut convertie en Club; l'hymne des Marseillais remplaçait le cantique de Sion, et l'on


voyait le disciple de filarat s'asseoir à la place du ministre de J.-C. , dans la chaire de vérité. Dans les rues, sur les places , au milieu des promenades publiques, on célébrait des fédérations., des fêtes de la patrie, des festins patriotiques. Des pompes triomphales traversaient la ville et offraient, à tous les regards , des spectacles inusités. Le peuple paraissait, en un mot, plongé dans l'ivresse, ou dans le délire. Toutefois , au milieu de ces extravagances, si quelques Condéens furent faibles et ridicules t du moins ils ne se montrèrent jamais cruels.


itons &<BTOS& DE LA VILLE

DE

CONDË-SUR-NOIREAU.

——— '.,.,CI.

VIEUX-CHATEAU.

Les ruines de la vieille tour du Château que l'on voit encore au nord de la ville, près de l'église Saint-Sauveur, ont en partie échappé au marteau des démolisseurs, pendant la tourmente révolutionnaire. Les murs ont environ trois mètres d'épaisseur et dix de hauteur.

Les souterrains , par lesquels on communiquait avec l'extérieur, subsistent


encore en partie. C'est par erreur, que le bon et respectable abbé Marie t attribue aux romains ce monument du moyen-âge. Pour nous, nous sommes convaincu que c'est un édifice de l'onzième siècle ou au plus tard du douzième.

MONUMENTS RELIGIEUX.

L'église Saint-Sauveur , à côté des ruines du château, nous paraît aussi de la même époque, mais , dans une dimension beaucoup plus petite.

Intérieurement, elle a 55 mètres de long et 7 de large. Les bas-côtés., qui s'étendent dans toute la longueur de l'édifice , ont trois mètres de largeur La fenêtre qui éclaire l'extrémité du chœur et les arcades, qui séparent le choeur des bas-côtés, sont du roman de transition. Get édifice serait assez


régulier, s'il n'tait défiguré par une tribune qui règne sur la nef et ses bascôtés.

A l'extrémité de la nef, on admire une magnifique Coquille placée sur un piédestal triangulaire d'un très-beau travail. Elle sert de bénitier et n'a pas moins d'un demi-mètre de largeur, mais sa longueur est un peu plus étendue. On y lit cette inscription : CETTE COQUILLE A ÉTÉ DONNÉE PAR M. LE CONTRE-AMIRAL DUMONT-DURVILLE, A L'ÉGLISE SAINT-SAUVEUR DE CONDÉ, 1842.

La nef ne fut pavée qu'en 1^85.

L'extrémité est couronnée par un dôme du plus mauvais goût, surmonté d'une lanterne , en bois, dont la hauteur surpasse l'édifice d'environ dix mètres.

L'église Saint-Martin située au midi de la ville, a environ 28 mètres de long; la nef à 9 mètres de large et le chœur 6,


Les bas-côtés, qui règnent seulement autour du chœur> ont 5 mètres de large.

Au nord du chœur, on remarque des arcades bouchées et à plein cintre , ainsi que des fenêtres ogivales. L'arc à l'entrée du chœur, est un grande ogive du roman de transition ; l'extrémité est éclairé par une magnifique ogive du style flamboyant et partagée par deux menaux. On y admire de beaux vitraux peints, qui représentent la passion de J.-C. Ces vitraux sont incontestablement de la fin du 16° siècle , ou du commencement du 17e; car, on y voit les portraits et les armoiries de Nicolas de Pellevé, seigneur de Condé et d'Isabelle de Rohan , qui contractèrent mariage en 1593. Les deux fenêtres, qui éclairent les has-côtés, à l'orient.

450J:lt du style ogival flamboyant. L'autel


en marbre grisâtre , est d'un mauvais goût. Deux gradins et un tabernacle de marbre blanc y ont été placés il y a quelques années. La porte de l'extrémité de la nef, et la fenêtre qui la surmonte, sont ogivales. Le clocher s'élève, au nord , entre le chœur et la nef ; la hauteur du corps carré est d'environ 15 mètres. Il n'offre de remarquable, sur chaque face, qu'une fenêtre de transition. Le corps carré, dont chaque face forme un pignon, est surmonté par une flèche octogone , en bois , recouverte d'ardoises , d'environ huit mètres d'élévation. En résumé, la construction primitive de cet édifice remonte à l'onzième siècle. On y fit de grandes réparations, en 1778 et 1779 elle n'était pas même alors entièrement pavée.

Indépendamment de ces églises, on


trouve encore , à Condé, une chapelle, sous l'invocation de Notre-Darne de Bon-Secours. Elle est bâtie à peu de distance de l'emplacement de la chapelle de la Maladrerie., au bord de la route de Caen , avec les offrandes généreuses des Condéens , et par les soins de M. Degron , alors vicaire de Saint-Sauveur et actuellement curé de Ieré.

Le 13 janvier 1826, on poa la première pierre du temple Protestant, élevé en vertu d'une ordonnance royale du 5 octobre 1825.

HOTEL-DIEU.

L'Hôtel-Dieu, fondé au milieu du 12e siècle, était autrefois situé auprès du Pont : à la lin du 17e siècle , on Vavait transféré dans la Grand'rue , il


est actuellement placé près l'église Saint-Martin. Les vieillards et les infirmes y trouvent un soulagement à leur misère , dans le dévouement de deux religieuses de la communauté de Séez, attachées à cet établissement.

PENSIONNATS ET ÉCOLES COMMUNALES.

Un Pensionnat communal fut établi, en 1826, sous la direction de M. Galant.

Situé entre les rues aux Moutons et Bosny , il est auprès de la maison qu'occupait l'ancien collège anéanti en 1722. Les élèves y font leurs humanités jusqu'à la quatrième inclusivement.

En 1829 , M. Bertrand succéda à M.

Galant, il a donné sa démission en 1840. Le priocipal actuel est M. Gautier.

Comme la plupart des élèves , qui


commencent leurs études dans ce pensionnat, vont les terminer au collège royal de Caen, on se conforme, pour les diverses branches de l'enseignement, au programme adopté dans ce collège , afin que ces élèves puissent suivre les court avec succès.

En i836, une École primaire supé" rieure y fut adjointe. Un professeur de Dessin linéaire est aussi attaché à l'établissement.

Il existe encore quatre Écoles primaires , pour les garçons.

En 1817, M. Bouffey , curé de SaintSauveur , obtint l'établissement des Sœurs de la providence , pour l'instruction des jeunes filles.

Deux Pensionnats pour les jeunes demoiselles ont été établis depuis 1 83o.


Il existe encore deux autres Écoles pour les filles, sur la paroisse Saint-Sauveur.

Al. Suriray, curé de Saint-Martin , a obtenu, en i843, des Sœurs de la Providence, pourl'instruction des jeunes filles du faubourg Saint-Martin.

ÉTABLISSEMENT DE L'ÉCOLE DES SOURDS-MUETS.

M. Charles Dudesert, originaire de Condé, fonda un établissement de Sourds-Muets qui a subsisté environ deux ans , de 1828 à i83o. Le nombre des élèves des deux sexes ne s'élevait pas au-dessus de quinze. Rivale un instant du Bon-Sauveur , cette institution n'a pu survivre à son fondateur.


SŒURS DE LA MISÉRICORDE.

Le 8 octobre 1836, six Sœnrs de la Miséricorde -, furent envoyées de Séez, par M. Bazin , fondateur et directeur de cet établissement, afin de soigner les pauvres malades et leur procurer tous les secours spirituels et temporels.

INTRODUCTION DE L'IMPRIMERIE

A COLNDÉ.

M. Jean-Pierre Auger, originaire de Condé, obtint son brévet d'imprimeur en lettres , en 1829, et celui de Lithographe en 1854 Depuis celte époque ses presses sont continuellement en activité. 11 nous a engagé à faire l'histoire de sa ville n:)tale, et s'est chargé d'en faire l'impression.


HALLES AUX GRAINS , POTS, RUES ET PLACES PUBLIQUES.

M. de Longaunay, privé des droits seigneuriaux, en 1 790, conserva cependant la propriété des bâtiments destiné3 à la tenue des audiences, à la prison , à l'étalage des viandes et des marchandises. Privée de bâtiments, qui lui étaient indispensables, après la levée du séquestre et la réintégration de M. de Longaunay dans ses biens, la ville acheta de lui la maison de dépôt, la maison de ville, la salle des audiences pour !e tribunal de commerce et la justice de paix.

En 1821, M. de Longuunay lui vendit encore les anciennes boucheries, les halles aux toiles et aux marchandises.


En 1821 et 1837 la viUe acheta aussi de deux particuliers les maisons voisines. Désirant faire construire une halle aux grains, une halle aux toiles. une mairie et un tribunal de commerce. on résolut de raser les anciennes Halles et on ouvrit une souscription, qui fut remplie dans trois jours, surto-jt par les commerçants. Ce magnifique bâtiment a été construit en 1836 et i85~ , par M. Deschamps , entrepreneur, sur les plans et devis de M. Ldhère, architecte de la ville , et sous l'administration de M Deprepetit, maire.

Après la destruction de l'ancienne boucherie , la ville en fit construire une nouvelle en 1807, le long de la rivière piès le Pont.

Les pbces publiques de Condé ne méritent aucune mention ; ce sont pour


la plupart des carrefours étroits dont le sol est incliné et inégal.

Il faut en excepter toutefois le Champ de Mars , autrefois le Champ St.-Gilles, où se tiennent les foires, et qui, par son étendue et sa situation, est parfaitement approprié à cet usage. Des rangs d'arbres plantés tout alentour forment des promenades publiques, qui le rendent très-agréable, sans nuire à sa destination.

Les principales rues de Condé sont celles de Saint-Jacques , de la Poissonnerie , du Vieux-Château, de la CroixBardtl et du faubourg Saint-Martin.

Les trois premières forment dans la ville, avec le carrefour qui est en face l'église Saint-Sauveur, le prolongement de la route royale de Falaise à Vire.

Plusieurs rues latérales plus. ou moins


troites et irrégulieres, viennent y aboutir, telles que la rue aux Moutons, la rue ie la Douve , la Grande et la Vieille rue.

A l'extrémité de la rue du VieuxChâteau, on prend, à gauche, la rue de la Roque, et à droite celle de Vire.

M. Loysel-Durandière, négociant, vient d'ouvrir dans sa propriété deux rues, dont l'une, dite rue de Pontécoulant , communique de la grande Toirie au Champ de Iars, et l'autre , dite rue Loysel , aboutit à la rue Dumont-Durville. La maison ou est né ce célébré navigateur se trouve dans cette dernière rue.

Les Ponts sont au nombre de trois.

Le premier situé sur la Druance, entre la rue de la Poissonnerie et celle du Vieux-Château* a été reconstruitpar


le gouvernement, en 1837 ; il fut livré au public , le 26 octobre ; M. Target, préfet du Calvados , et M. Lemansel, sous-préfet de Vire" y passèrent les premiers. Les travaux ont été exécutés par M. Fontaine, entrepreneur. AI.

Pattu , ingénieur en chef du Calvados voulait, par économie, le faire construire en bois. M. Fontaine offrit de le faire , en pierres, pour le même prix. Alalgré cette offre généreuse , M. Pattu n'en persista pas moins dans sa résolution de le faire en bois. quoique bien moins solidement. Au milieu de cette diver gence d'opinions, il ne fallut rien moins que toute la fermeté et l'énergie de M.

Deprepetit , maire, pour réussir à faire exécuter le projet de M. Fontaine. Cet honorable magistrat ne balance pas un instant., il va trouver, à Paris, le ministre des travaux publics et fait préva-


loir son opinion. C'est donc au zèle et à la fermeté de M. Deprepetit et de M.

Fontaine que les Condéens sont redevables de posséder un pont aussi solideaient qu'artistement confectionné.

Le second, celui de la Roqu, situé sur le Noireau sert de communication entre la ville et Saint-Pierre-du-Regard.

Il a été reconstruit, en pierres, aux frais de la ville et 'de cette commune , en 1841 « sous l'administration de M. Alexandre-Lamotte, maire actuel.

M. Malhère en a été l'architecte et M.

Delosier l'entrepreneur.

Si M. Deprepetit , maire , n'eut pas l'honneur de voir terminer le pont de la Roque , sous son administration , il a eu au moins la gloire d'avoir fait toutes les démarches nécessaires à cette construction de première nécessité.


Le troisième., appelé le Pont des Chaillouets, a été élevé sur la Druance, en 1832, aussi sous l'administration de M. Deprepetit.

Depuis la fin de l'Empire , l'administration s'est occupée, avec une certaine persévérance, de la police intérieure, qui aurait dû être, dans tous les temps , l'objet de bes premiers soins. lin 1822, le plan de la vilh, levé par M. Després, géomètre, fut approuvé par une ordonnance royale , et, depuis cette époque, les constructions ne sont faites que d'après l'alignement fixé.

Au reste, le zèle éclairé de l'administration a obtenu, depuis i83o surtout, d'importantes améliorations. Condé s'agrandit et s'embellit d'une manière remarquable; ses rues, autrefois sales,


étroites, tortueuses, sont entretenues avec plus de soin, et commencent à être soumises à des alignements réguliers; d'élégantes maisons s'y élèvent ; de nouvelles communication sont ou vertes: une fort-belle rue rattache ajourd'hui à la ville l'église Saint-Martin qui, en était naguères encore tout-a-fait isolée.

Pour peu que cet état prospère dure encore un demi-siècle , on peut prédire que Condé deviendra une des principales villes du Calvados.

Occupons-nous maintenant du Commerce de Condé-sur-Noireau : signalons ses progrès , depuis le commencement du dix-neuvième siècle jusqu'à notre époque.

COMMERCE.

- Vers la fin du 18e siècle, la Chapellerie et la Coutellerie, dont parlent les


anciens dictionnaires, étaient h peu près nulle? , la Tannerie et la Mégisserie se sont soutenues.

Le commerce de Condé consistait principalement en fils de lin et de chantre, écrus, achetés dans la Bretagne et confectionnés en chaînes pour être vendues à la halle d'Yvetot.

Le commerce des cotons leur succéda ; d'abord on les faisait filer à la main, dans les campagnes aux environs d'Aunay, ensuite vinrent les petites mécaniques ou Jenny, remplacées par les Mull-Jenny et les Continus.

La situation avantageuse de Condé au confluent de deux rivières , dans les quelles une troisième ( La Vère ) t ient se jeter à deux kilomètres de distance en aval , permit d'établir des usines hydrauliques qui ont été perfectionnées. Des ateliers de construction


pour les métiers ont été créés; les établissements pour la teinture , le blanchiment et l'apprêt des cotons se sont accrus en proportion des besoins; les fabricants ont eu le bon esprit de ne pas introduire la fraude dans la fabrication , leur persévérance dans cette voie, en maintenant la réputation de la fabrique, assurera l'écoulement de ses produits.

Nous avons sous les yeux un rapport statistique fait à la société littéraire de Condé, le 6 mars 1&27, duquel il résulte qu'à cette époque huit cent mille kilogrammes de coton étaient préparés et filés annuellement par vingt-six filatures hydrauliques et trois manèges établis à Condé et dans les environs.

La* fabrique du lieu employait un cinquième de ce produit, le surplus.

étîUt^jcpojté à Fiers, Laral, le Mans , B^sse^; et la Bretagne.


On fabriquait annuellement à Condé 'et dans les communes environnantes 24J5OO pièce!'" de 80 à ioo mètres rune, de tissus en coton , sous les dénominations de reps, croisés, retords, etc.

On évaluait à 4,835 le nombre des ouvriers, hommes, femmes et enfants occupés à ce travail et repartis ainsi -dans chaque branche -

Filature, j^55o. > « Fabr.;qije , 3,125.

- Teinture" 1 80. f 4j835.

i Construction de métiers So. )

"-' f Il existait alors une filature de Laine Mérinos qui, depuis, a été convertie .en une filature de Gotod: ,1.

• Maintenant 40 filatures hydrauliques dont deux ayant des pompes à feu auxiliaires , plus deux usines ayant poor uniques moteurs des pfonapes à feu, produisent annuellement deux millions


quatre cents mille kilogrammes de coton filé, ou par jour ouvrable huit mille kilogrammes.

Condé et les communes environnantes employent annuellement un million de kilogrammes, pour la fabrication de cent mille coupes de tissus de toutes sortes, à raison de 70 mètres de longueur et de dix kilogrammes de pesanteur , en moyenne : les communes figurent dans ce chiffre pour les deux cinquièmes. Ces marchandises sont exportées dans les anciennes provinces de Bretagne de Bourgogne, L'anjou, le Berry, le Poitou, la Guyenne, etc.

On commence à en expédier en Algérie.

Les cotons qui ne sont pas employés par la fabrique de Condé et des communes voisines , le sont, pour la majeure partie, par celle de Fiers , et pour le surplus par celles de la Ferté-Mâcé > Mayenne , Laral, etc.


Six maisons de commission reçoivent èri outre en consignation et vendent annuellement tant à Condé qu'à Fiers six cents mille kilogrammes de cotons filés, la majeure partie par des continus., provenant des filatures de Gonneville ( Manche ) , Rouen , Brionne, Lisieux , Caen , Fafaise, etc.

Un établissement important, récemment formé rue Saint-Martin , par MM".

Lefournier-Lamotte père j fils et Dufay, mérite une mention toute particulière.

On y fabrique avec une rare perfection Je Linge de table, Damassé en fil, Damas soie et laine pour ameublements et Damas tout coton.

Les ouvriers employés à ce genre d'jn dustrie, tant dans l'intérieur de l'établissement qu'ap -dehors., pour la teinture et pour le tissage , sont au nombre d'envifou deux cents,


POPULATION.

Comme nous l'avons dit plus haut en i6^4J la population agglomérée ne s'élevait qu'à trois mille âmes : elle est maintenant de plus de six mille.

L'accroissement de la population de cette ville, est dû au développement de son commerce et à l'ouverture des routes royales et départementales , a des lignes de grande communication et de chemins vicinaux, qui procurent des communications promptes et faciles avec les villes de Caen, Vire, Domfront, Mortain, Fiers, Angers et Falaise. Chaque jour, la ville est traversée par douze voitures publiques. D'autres grandes lignes de communication , l'une avec Bayeux par le Pleisis-Grimoult et Aunay, une autre avec Argentan et la troisième avec Briouze , sont en con?


fection et seront bientôt livrées au public, et il serait désirable que toutes les communes du canton eussent aussi une route directe avec le chef-lieu par Pontécoulant.

FOIRES ET MARCHÉS.

Il se tient à Condé plusieurs Foires, notamment celle du GrandJeudi, de la Mi-Carême; la foire Fleurie; celle des Rogations ; celle du SaintSacrement; la foire Saint-Gilles , qui commence le premier septembre et dure huit jours; et la foire St.Martin.

Les Marchés s'y tiennent le Lundi et le Jeudi de chaque semaine.

CURÉS DE SAINT-SAUVEUR.

Avant l'année 1792, Saint-Sauveur n'était qu'une succursale et St.-Martin


était l'église principale ou l'église matrice de Condé. En 1802, après le concordat, elle fut érigée en église paroissiale, et Saint-Martin ne fut plus qu'une annexe de Saiut-Sauveur. Voici les noms des Curés de cette paroisse, depuis son érection en cure : Bouffey, Jean-J acques, né à VillersBocage ",:ancieu curé de Saint-Aignanle-Malherbe, curé en 1802., mourut le 29 M ars 1818. Il avai t été choisi pour curé de Saint-Étieune de Caen ; mais, son humilité lui lit refuser de si grands honneurs.

Lefournier , Guillaume , né à Coudé, ancien prieur de] l'abbaye du Val, et desservant de Meré, lui succéda et mourut, le 9 septembre 1830.

M. Vautier, Jean, né à Vassy, curé d'Aunay et chanoine-honoraire de Bayeux, prit possession en 1830, et


gouverne encore, avec zèle , cette paroisse : il est aussi doyen du canton.

CURÉS DE SAINT-MARTIN.

Souillard, Christophe, en 1573Graindorge, Jacques, mort en 1613.

Matrouillet Isaac, de 16 13 à 1628.

Stainhuret, donna sa démission, vers 163o , et occupa ensuite une chaire de philosophie, à Caen.

Leboucher , Julien, promoteur de Domfront, [fut transféré à la HauteChapelle.

Simon, Julien, docteur en Théologie, ancien curé de Clichy, près Paris, mort en 1661.

Pothouin, Philibert, bachelier en Théologie, aumônier du roi, mourut en 1669.

De Poil vilain, Henri, vers 1662 ,

mort en 1674.


Levaillant, Robert, bachelier, docteur de la faculté de Sorbonne, licencié aux lois, de 1674 à 1707, où il mourut âgé de 80 ans.

Dubois, Gabriel-Philippe, sieur de Saint-Quentin , de 1707 à 1 7 60, époque de sa mort.

D/Arclais, Louis, sieur de Montamy, donna sa démission en 1756.

Bourgeois, Jacques-Noël, bachelier en Théologie , chanoine de Crespy-enValois, fut le dernier curé, jusqu'en 1-792.

En 1840, Saint-Martin fut érigée en succursale ; cette paroisse a pour curé : M. Suriray, Louis-Auguste , né à Viessoix, chanoine de Bayeux., ancien supérieur du petit Séminaire de Lisieux: et principal du collège de la même ville, où il a professé pendant plusieurs années


la Rhétorique et la Philosophie. Il fut installé, en cette même année , et gouverne encore cette paroisse.

BAILLIS.

Jean Gaipes, vicomte, en 1469.

Gervais Lemarchand, révoqué en 1552.

Gilles Davoult.

Louis Dupont.

Nicolas Dupont, sieur du'Breuil.

Jean Bain, écuyer, en 1597.

Pierre Dupont, écuyer, seigneur de Ronfeugeray-Garancière.

Jacques de Croisilles, sieur des Fosses, en 1606.

Nicolas Lemouton, sieur deLaunay, mort en 16 6.

Paul Lefêvre, sieur du Fang, en 1618.

Pierre Guerard, sieur du Guay , en 1626.


Nicolas Cœurdoux, sieur de la Chapelle, en 1626.

Gervais Cœurdoux, sieur de Beaupré, morl en 1654.

Charles de Prépetit , sieur de Grain- mont , mort en 1660.

Isaac de Prépetit, sieur de Calian.

Charles Martin., mort en 1 700.

Julien Roullin, en 1701.

Nicolas de Sainte-Marie, sieur du Meslay.

Gabriel-Joachim Dandelle de Soulligny , sieur de la Moissardière.

De Moulin de Grandchamp.

Michel-Joseph Aubin , qui fut le dernier jusqu'en 1 792.

NOTAIRES ET TABELLIOf.

Jusqu'au 16° siècle, il n'y avait que les ecclésiastiques et les hommes de justice qui sussent écrire. Pendant le


moyen-âge, les contrats n'étaient point signés, souvent point datés et passés seulement, en présence de témoins, sans le concours ni de magistrats ni de notaires. Les chartres furent rédigées y en latin , jusqu'au i5* siècle, et sont, en général , très courtes. Les ducs de Normandie ne savaient point écrire, les seigneurs de leur cour n'étaient pas plus lettrés. Ils apposaient leurs sceaux sur les chartres, ou faisaient une croix , au bas de laquelle le clerc écrivait le nom du souscripteur. Ce fut au commencement du 14e siècle , que l'institution du garde du scel et celle des Tabellions parurent prendre une forme stable.

Le mot de Tabellion, vient de Tabula ou Tabella, qui signifiait ces tablettes enduites de cire, dont on se servait


autrefois, au lieu de papier ou de parchemin.

Les Tabellions , d'abord , rédigeaient les actes pour les parties requérantes , sans en conserver ni registres, ni minutes. Leurs clercs ou écrivains s'appelaient Notaires, parce qu'ils n'écrivaient que par notes et abréviations.

Jusqu'en 1300, leurs actes ou ehartres, étaient ordinairement en latin , écrits sur de petits carrés de parc hemin, la plupart sans date. Alors , on faisait mention de plusieurs témoins et l'on scellait la chartre du scel, ou sceau des contractants. Chacun avait son scel, qu'il appliquait aux actes qu'il souscrivait. Les nobles y faisaient graver leurs armoiries a les roturiers , ce qui leur plaisait, et, le plus souvent, ce qui faisait allusion à leur état ou à leur nom, une croix , une fleur, un arbre , un


animal etc. , et, autour Sigillum. et le nom de celui à qui appartient le sceau.

Mais, l'expérience ayant appris que de pareils actes étaient très-exposés à se perdre., Saint-Louis., joi de France * ordonna aux Tabellions, vers 1270 , de tenir un registre exact et minute des actes qu'ils rédigeraient. dans la suite, et d'en délivrer des grosses ou expéditions aux contractants, c'est pourquoi, il les créa en titre d'office.

En 1542, François 1er érigea des clercs ou notaires de Tabellions en titre d'office. z On attribua aux notaires le droit de- recevoir des mmutcs d'actes, et aux 'tabellions, le droit de mettre en grosses et expéditions. Les notaires ont toujours joui d'une grande considération dans la société. Ils sont dépositaires de la fortune des particuliers et du


secret des familles. C'est par la forme de leurs actes qu'ils maintiennent la paix entre les hommes , préviennent les contestations qui pourraient naître , par la suite , et perpétuent leur mémoire en rendant authentiques leurs dernières volontés.

Il y a actuellement deux notaires , à Condé: Mlf. Blanchard et Davoult (îj.

Le premier, comme successeur des anciens tabellions et notaires de Condé , possède les minutes de : Michel Harel, tabellion, de i655 à 1660.

Pierre Lerebours, premier notaire créé tant pour Condé que pour les paroisses de Méré, Proucy ( Calvados) ,

(1) Pour faciliter les recherches des anciens actes, nous donnons ici les noms des tabellions et le temps de leur exercice.


Saint-Pierre - du-Regard , Berjou et Monlilli (Orne), depuis 1687 jusqu'en 1718.

Pierre Lrrebourg, précité, comme tabellion, de 1696 à 1718.

Jacques Gosselin, notaire , de 1719 à 1758.

Jacques-Martin Dubois , tabellion, en 1758 à 1759.

Charles Halley , tabellion à Lacy , de jC)75 à 1 692.

Rolland Béhier, tabellion à Athis, en 17^4 et 1725.

François Lebas , tabellion , de 1725 à 17 02.

Gerva is Lebailly, tabeilion, de ij33 à 1755.

Jacques Larue , tabellion , à Brées , de 1753 à 1766.

Pierre Lemoine, tabellion , à Atliis, de 1749 à 1766.


Jean-André-Hays Lccanu et RénéFrançois Deprepetit, tabellions de 1759 à 1 792, époque de la suppression du tabellionage.

René-François Deprepetit, précité, notaire royal , de 1761 à 1802.

Nicolas Chastel, tabellion, à Atliis, de 1769 à 1778.

M. Louis-François-Henry Deprepetit, notaire royal, de 1802 à i833.

M. Eugène Guillet, notaire royal, de 1833 à 1837.

M. Pierre-Jean-Baptiste Blanchard, en 1837; occupe encore cette honorable fonction.

Il y avait autrefois , à Saint-Jean-leBlanc , une sergenterie royale , qui appartenait aux seigneurs de Lénault, nommés Radulph. Elle dépendait de la vicomté de Vire et Vassy., suppri-


mée en 1702. Cette sergenterie, divisée en plusieurs branches, avait quatre sergents particuliers et autant de tabellions, qui, quoique'placés en diverses paroisses , prenaient tous le titre de Tabellions de Saint-Jean-le-Blanc. Il y en avait à Lénault, à Lassy, au PlessisGrimoult et à Saint-Pierre-la-Yieille.

Les plus connus sont : Marivingt, Bisson, Halley, Angot, Samson, Picard. Charles Halley, était Tabellion à Lassy, Étienne Sébire l'était à Lénault en 1675 et 1676 ; Samson et Picard l'étaient à Saint-Pierre-la-Vieille.

M. Lucien-Jean-Baptiste Davoult, comme successeur des anciens tabellions et notaires de la sergenterie royale de Saint-Jean-le-Blanc , possède les minutes des tabellions et notaires ci-après désignés : Colin Trenchy et Elie Enguerrand.


en 1408. Ménildo était alors garde des sceaux et des obligations de la vicomté de Condé.

Etienne et Robin Huet, en 1 1Q» Raoult de Mont b ru y. en 1 ^2.

Guillaume et Jélian Grésil, en 1^90.

Thomas Lefresne et Jean Iluet , en 15 -) Q.

Jean de Montbray et Guy Brunet , en 15:1!J.

Jean de Montbray et Jean Leconte, en 157?.

Pierre de Montbray et Jacques André en 1^90.

Pierre Guerard et Jacques André , en 1 59S.

Jean Chemin et Isaae Leconte en 1608.

Pierre Chemin.

Jean Langlois et Deshayes en îGi/j.

Pierre Doraniot et Lepréj en ) G 19.


Jean Lerocher et Jean Bridet , en 1610.

Jean Lerocher, en 1622.

Jean Lerocher et Pierre Doranlot 0 en 1625

Pierre Chemin , en 1629.

Jean Bridet et Isaac Leconte, en 1643.

Jean Leconte et Thomas Élie, en 16^9.

David Signard et Isaac Leconte , en 1653.

Claude Hébert et Pierre Mesrouze, en 1658.

Michel Harel et Claude Hébert, en 1659.

Daniel Savary et Edmond Madeline ; en 1664.

Edmond Madeline, Daniel Savary et Thomas Élie , de 1660 à 1677.

Pierre Lecois, en 1687.

Gervais Cœurdoux et Isaac Lelandois, en 1692.


NOTAIRES DE LÉNAULT.

Jacques Debons, de 4691 à 1708.

François Lapersonne , de 1709 à 1754.

Jacques Lapersonne , de 1754 à 1777.

Jacques-Crjstophe-Louis Paysans, de 1777 à 1783.

Charles-Gabriel-Pierre Lapersonne , de 1783 à 1803.

En 1806, le notariat de Lénault fut transféré à Saint-Jean-le-Blanc. M.

Sébastien-François Davoult, fut notaire de Saint-Jean-le-Blanc, de 1806 à 1826.

En 1826, le Notariat de Saint-Jeanle-Blanc fut transféré à Condé, où M.

Davoult continua d'exeicer ses fonctions jusqu'en 1833 ; il donna sa démission en faveur de son fils.

M. Lucien-Jean-Baptiste Davoult


notaire de Gondé, depuis: i833, s'acquitte encore de cette honorable fonction.

TRIBUNAL DE COMMERCE.

Une loi du 6 Août 1791 porte création d'un Tribunal de Commerce à Condé-sur-Noireau; sa juridiction est limitée aux cantons de Condé, Vassy et Aulnay. Les membres de ce tribunal, élus par une assemblée de notables commerçants le 8 Octobre, prêtèrent serment le 17 Novembre. La première audience eut lieu le 24 du même mois.

Le tribunal était ainsi composé : MM.

Vaulogé de Beaupré, Louis., président.

Callais, Gervais.

Lenormand , Sébastien.Boisne, Louis, Desprey , Jacques.

Juges.


Nous donnons ici la liste des Présidents qui ont siégé jusqu'à présent; avec indication de l'année de leur première entrée en fonctions. Quelquesuns ont été réélus.

MM.

Vaulogé de Beaupré, en 1791.

Hayes, Jacques , en 1796.

Gourgeon, Gédéon , en 1800.

Boisne , Louis, en 1814.

Lemoine, Louis, en 1817.

Vaulogé-Longpré , Jacques , en 1819.

Gallais., Gervais, en 1823.

Bridet, Jacques , en 1828.

Nérou fils aîné., en 1830.

Brière, Michel, en 1842.

Il remplit encore cette importante fonction.

CONSEIL DE PRUD'HOMMES.

La ville de Condé avait obtenu par


décision du 9 janvier 1832, la création d'un Conseil de Prud'hommes, ayant la même étendue de juridiction que le tribunal de commerce; mais diverses circonstances l'empêchèrent de jouir des bienfaits de cette institution jusqu'au 2 janvier 1844 , ou MM. les membres élus furent instalés et nommèrent pour leur président M. Delaferté, Alphonse.

JUGES DE PAIX.

En 1790 les anciennes et nouvelles hautes-j ustices furent supprimées, et les justices de paix furent crées peur les remplacer.

Il y en eut deux pour Condé : l'une pour la ville et l'autre pour les autres communes du canton.

M. G uillaume-Jacques Lefournier 1 juge de paix de la ville , depuis 179° jusqu'à sa mort, arrivée le 13 juin 1804


M. Jean-Baptiste Davoult-Dudouitel , juge pour les communes de 1790 à 1804. Il fut ensuite seul juge de la ville et du canton., de 1804 à 1824.

M. Nicolas-Guillaume-C harles Lefournier. fils du premier juge du même nom , en 1824 et 1825.

M. Ange-François-Hyacinthe RoullinDeboisville , juge de paix en 1826 , remplit encore cette fonction paterntlle.

MAIRES.

DEPUIS LEUR CRÉATION EN 1;90.

Michel-Joseph Aubin , de 1790 à >795.

Aimé-Gédéon Gourgeon , en 1795 et 1796.

Pierre Collin, en 1797.

Michel-Hubert, en 1797 et 1798.

Charles-Jean Lainé-Deshayes , en 1798.


Pierre Brisset, de 1798 à 1802.

Charles-Jean Davoult-Dubourg, en 1802 et ,8o3.

iNicolas-Guillaume Lefournier , de 1803 à 1823.

M. Raven-Philippe-Pierre JouvinDusaussay , de 1824 à 1830.

M Louis-François-Henry Deprepetit, de i83o à 1840. où il donna sa démission. Cet honorable magistrat a été nommé Chevalier de l'ordre royal de ]a légion-d'honneur , le 28 août. 834.

M. Daniel Delalande., adjoint au maire, en remplit seul les fonctions depuis la démission de M. Deprepetit, jusqu'au 7 février 1841.

M. Louis Alexandre-Lamotte , en 1841 il remplit encore cette honorable fonction.


GRANDS HOMMES DE CONDË.

( Voir la Biographie de M. Dumont-d'Urville , à la fin).

Enguerrand Signard, naquit à Condésur-Noireau. Après avoir fini ses études à Caen , il se fit religieux dans le couvent des Jacobins de cetta ville , devint docteur en Théologie et Prieur de sa maison. Son mérite et ses vertus s'étant fait connaître, il fut choisi pour confesseur , par Charles duc de Bourgogne, et peu de temps après il occupa le siège épiscopal d'Auxerre. Il ne fit presque que paraître dans ce diocèse, qu'il gouverna pendant deux ans, et mourut le U2 mars 1485, précisément , le même jour du même mois où il avait pris possession.

LECLERC DE BAUBERON.

Nicolas-François Leclerc de Bauberon,


naquit à Condé-sur-Noireau, le 4 Mai 1715. Il était docteur en Théologie, qu'il professa pendant 5o ans , à Caen.

Il était reeteur-émérite, dans l'université de Caen, chanoine de l'église métropolitaine de Rouen , officiai et vicepromoteur de l'abbaye royale de Saint£tienne de Caen. Son principal ouvrage est un savant Traité sur la Grâce. Il avait composé des traités sur la Pénitence, le Mariage, les Lois, la Restitution et l'Ecriture Sainte. Ils sont restés manuscrits. Il mourut à Caen le 4 décembre 1790.

GUILLAUME MARIE.

M. l'abbé Guillaume Marie, naquit à Saint-Sauveur de Condé, le ib Mai i 74o. Il fut d'abord curé de la LandeVaumont et ensuite de Rouvres. Il


refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé, et, montra, en s'exilant en Angleterre, son courage et sa foi.

Il est auteur d'un essai sur l'histoire de sa ville natale, publié en 1795. Ce vertueux ecclésiastique mourut à Condé le 5 octobre 1808.

STATUE DE DUMONT-D'URVILLE.

En 1845, une souscription fut ouverte pour élever au célèbre et trop infortuné M. Dumont-d'Urville un Monument dans sa ville natale. Au moment où nous terminons cette histoire , les Condéens voient déjà avec allégresse , la statue placée sur un beau piédestal en granit encore couverte en attendant le jour oà elle sera inaugurer, fixé au so octobre.


Cette statue de bronze, haute de deux mètres 66 centimètres, représentant l'Amiral, et supportée par un piédestal , est élevée au carrefour principal de Condé , dans l'angle formé par la route royale. Au pied de la statue, sont placés comme attributs un globe terrestre, quelques instruments d'astronomie et de marine, des livres et une carte de géographie en partie déroulée.

En outre, sur les faces du piédestal, sont incrustés quatre bas - reliefs en bronze , réprésentant les phases principales de la vie du grand navigateur. Chaque bas-relief a 80 centimètres de largeur , 55 centimètres de hauteur. Les sujets sout ceux-ci : 10 Découverte ou mieux appréciation parM. d'Urville de la Venus Victrix, à Milo ( 1820 ), avec le tracé de Tarnphitéâtre Voiseti et des fameuses grottes de Milo ;


20 Voyage dans l'Océanie ; scène de travaux concernant la botanique et l'astronomie ; rencontre des Sauvages ; tombeau érigé à la Peyrouse, avec les chiffres 1 822, 24, 27 et 29, dates des deux premières circonnavigations de l'amiral.

3° L'Astrolabe et Zélée naviguant dans les glaces Polaires et découvertes de terres Antartiques ( 1837 — 1840).

4° Catastrophe du 8 Mai 1842, sur le chemin de Versailles.

« L'artiste chargé d'exécuter la « Statue et les bas-reliefs est M. Domit nique Molchnekt, rue de Babylone, « no 18, à Paris, auteur de plusieurs c statues qu'il a faites pour les villes de « Nantes, Rennes, Cahors", St.-Malo cet Paris , etc. , etc. w


HISTORIQUE

SUR M. LE CONTRE-AMIRAL DUMONT - D'URVILLE.

M. le contre-amiral Dumont-d'Urville [ Jules-Sébastien - César], Daqnit', à Condé-sur-Noireau, le 23 mai 1790.

Gabriel-Charles-François Dumont, seignenr d'Urville, sop père, était juge civil, criminel et de police à Condé.

Sa famille y était l'objet d'une considération marquée, duè à de longs et honorables services dans la magistrature. Jeanne-Françoise-Julie-Victoire de Croisilles, sa mère, était d'une ancienne famille de la meilleure noblesse


de Normandie. Ce brave marin n'était, à ses premiers jours, qu'un cliétif enfant que sa mère n'espérait pas conserver et qui ne dut en effet la vie qu'à de tendres et incessantes préoccupations.

A l'âge de deux ans, il faillit périr par le feu. Il était tombé dans le foyer de la cheminée de la chambre de son père, qui fut témoin de l'accident, mais retenu par la goutle sur son fauteuil, il ne put secourir son enfant qu'en appelant fortement Ifs domestiques. Dumont-d'Urville a porté toute sa vie, sur l'une de ses mains, les marques du danger qu'il courut dans son enfance.

A l'âge de trois ans,, il quitta le lieu de sa naissance et alla habiter, avec sa famille, poursuivie alors par les agents révolutionnaires, le hameau de Cours-


d'Orne, à Feuguerolles. Les mêmes circonstances amenèrent près de M. d'Urville celui qui devait être son précepteur. C'est là qu'il commença ses études classiques dont se chargea son oncle maternel, M. l'abbé de Croisilles , depuis vicaire-général de Bayeux.

Sa mère lui faisait faire des courses très-longues à pied, dans les champs, et l'obligeait à rester nu-tête et nupieds , même en hiver. Depuis l'amiral a dit bien des fois qu'il était redevable aux rudes exercices que lui imposait sa mère , de sa forte constitution.

Le jeune d'Urville répondit aux- soin# de son oncle qui le plaça ensuite au collège de Bayeux. Il semblait que l'étude si ari de des lettres et des sciences ne fût pour le jeune d'Urville qu'un amusement.


En 1802, à l'âge de douze ans, ses études étaient terminées au collège de Bayeux. Au concours , qui eut lieu à cette époque , pour former le lycée de Caen, il fut admis à l'unanimité. Il s'y livra spécialement à l'étude des mathématiques , des langues vivantes et des sciences naturelles.

Il aima toujours à apprendre les langues. Il s'occupa quelque temps de l'hébreu; il apprit l'anglais et le russe, mais c'est surtout à la langue chinoise qu'il se livra le plus , et aux langues de l'Asie et de l'Océanie.

Rien, chez le jeune d'Urville , ne fit d'abord prévoir ce qu'il fut plus tard.

Enfant, ses jeux étaient tranquilles, son visage grave et pensif, son maintien calme. Un jour sa mère lui apporta l'histoire de l'Amérique par Roberton.

Depuis ce jour, l'avenir du jeune homme est fixé, la glo-ire de Colomb


l'enivre et ne le laisse plus dormir. Sur les bancs du lycée de Caen, dont il est un des meilleurs élèves, il pense sans cesse u ce grand homme, à cette iie pure, à ce dévouement si admirable!

Ce fut sous l'influence de ces idées qu'à la sortie du collège , il fit connaître à sa mère le parti bien arrêté qu'il avait pris d'entrer dans la marine. On le fit donc admettre parmi les aspirants.

Il se rendit à Brest en 1808, et en 1817 il obtint son brevet d'enseigne de vaisseau. En 1816, M. d'Urville servait sur le vaisseau qui apporta, de Palerme en France, Louis-Philippe d'Orléans et sa famille. C'est avec le grade d'enseigne de vaisseau, mais plus spécialement comme savant , qu'il accompagna M. le capitaine Gautier pour exécuter., dans la Mer Noire et la partie orientale de la Méditerrannée, un travail hydrograli icldue. C'était en 1819.


C'est pendant son séjour à Miloqu'il eut le bonheur de découvrir et d'indiquer à M. Rivière , ambassadeur de France à Constantinople la Vénus qu'un paysan de cette ville venait de trouver en bêchant son champ : ce chef-d'œuvre de sculpture , objet de l'admiration des artistes, est aujourd hui au musée du Louvre., dont il fait un des plus beant ornements ; dessinée et gravée plusieurs fois, cette statue a été décrite à l'envi par MU. Emerie David, Alexandre Le Noir et les comtes de Valory et de Clarac.

Appelé à Taris, en 1820, à la syite du commandant de l'expédition, il reçut le brevet de lieutenant de vaisseau ; puis à son retour, il projeta, avec M. Duperrey, un voyage, dans l'intérêt des sciences. Il s'embarqua, à Toulon, sur la corvette la Coquille, en 1822, sous le commandement de


M. Duperrey. Ce voyage autour du monde, dura 51 mois et ils parcoururent s5 mille lieues. M. d'Urville chargé, outre son grade, de la botanique et de l'entomologie, ra pporta trois mille espèces de plantes, dont quatre cents nouvelles; enrichit le muséum d'histoire naturelle de Paris de douze cents insectes dont quatre cent cinquante manquaient et quatre cents inconnus.

Ils rentrèrent en France, en 1825. Au retour de ce voyage, M. d'Urville, déjà chevalier de la Légion-d'Honneur, fut nommé capitaine de frégate et chevalier de Saint-Louis.

A peine débarqué, il reprit la plume et dressa le plan d'un autre voyage autour du moade. A la fin de 18:25, M. d'Urville reçut sa lettre de commandement. Le bruit venait de se répandre qu'on avait obtenu quelques in-


dice? sur Lapeyrouse. M. d'Urville fut chargé d'en rechercher les traces. La corvette la Coquille , désignée encore pour ce voyage prit le nom de l'Astrolabe, qu'avait porté le bâtiment monté par Lapeyrouse. Elle mit à la voile, à Toulon, en 1828 , et se dirigea vers les îles Vanikoro , où le capitaine Dillon prétendait avoir trouvé les traces du naufrage de Lapeyrouse. D'Urvilleenvoya quelques hommes dans le grand canot explorer les rescifs de l'ouest; ils rapportèrent quelques débris de navires que M. Gressien s'était procurés chez les insulaires, qui néanmoins avaient refusé de lui indiquer le lieu du naufrage de Lapérouse. Quelques jours après, on renouvela les tentatives, et M. Jacquinot, en montrant un morceau dedrap rouge, séduisit un des sauvages qui, pour l'obtenir., consentit à conduire le canot à


l'endroit même où avait péri, sans doute l'infortuné navigateur.

Là le détachement de l'expédition aperçut, disséminés au fond de la mer, à trois ou quatre brasses, des ancres, des canons , des boulets , des saumons en fer et en plomb, principalement une immense quantité de plaques de ce dernier métal. Tout le bois avait disparu, et les objets plus minces, en cuivre ou en fer, étaient corrodés par la rouille.

Instruit de cette déouverte, M. Dumont-d'Urville envoya sur-le-champ la chaloupe sur le théâtre du naufrage, et conduisit la corvette dans la baie intérieure, à laquelle il donna le nom de baie Maoevai. Cette manœuvre difficile à travers un canal étroit, obstrué de coraux , bordé de brisants redoutables, nécessita deux jours entiers d'efforts opiniâtres.

On s'occupa pendant deux autres


jours à retirer du fond des eaux le plus d'obj' ts qu il fut possible, entre autres un ancre de neuf cents kilogrammes, un canon court en fonte du calibre de huit, tous deux côrrodés par la rouille et çouverts d'une croûte épaisse de coraux, un saumon de plomb, et deux pierriers en cuirre en assez bon état de conservation.

M. d'Urville conçut alors le généreux dessein d'élever près du mouillage de la corvette un monument à la mémoire des m alheureux Français qui avaient fait naufrage près de ces rivages funestes.

M. d'Urville choisit une petite touffe de mangliers verdoyants pour y placer le cénotaphe. L'érection de ce monument modeste, mais suffisant pour attester le passage de l'Astrolabe à Vanikoro et l'expression des regrets de l'équipage, fut commencée le 6 mars et achevée le 14.

L'inauguration en fut consacrée' par


trois décharges de mousqueterie et une salve de vingt et un coups de canon.

En 1829, l'Astrolabe laissait tomber l'ancre devant Marseille. A son retour, M. d'Urville fut élevé au grade de capitaine de vaisseau, La révolution de ) 83o arriva et ce fut M. d'Urville que l'on chargea de conduire, hors de France, Charles X et sa famille. il s'acquitta noblement de cette délicate mission. Les six années suivantes s'écoulèrent pour lui dans le repos, comme oublié par le gouvernement nouveau; enfin, en 1807, il obtint le commandement d'une nouvelle expédition composée de l'Astrolabe et de la Zélée : M. d'Urville était de retour en 1840. Depuis trente-huit mois, qu'elles étaient sorties de Fiance, elles avaient parcouru environ trente mille lieues. C'est ce dernier voyage qui a mis le comble à sa gloire. - A la fin de l'année 1840, il fut


promu au grade de Contre-Amiral. Après être resté quelque temps à Toulon., pour se remettre de ses fatigues, il vint se fixer à Paris. Enfin le 8 mai 1842 arriva, jour à jamais déplorable ! Le dimanche précédent, Paris avait célébré la fête du roi, c'était maintenant le tour de Versailles. Dès le matin, les flots de la population parisienne se précipitaient sur le double chemin de fer. Pressé par sa femme et son fils , le contre-amiral consentit à s'y rend:e. Le soir, il reprit avec eux la route de Paris. Entre Meudon et Clamart, par un accident affreux, soixante voyageurs ne formèrent plus qu'un hideux amas de cendres, d'os et de chairs noircis par le l'eu. M.Dumontd'Urville , hélas ! sa femme et son fils étaient au nombre des victin es C'est ainsi que le contre ami ri DumOilt-d'UrdIlt: est descendu dans la tombe, avant le temps. Deux expédia


tions consacrent le souvenir de son nom dans la science. Elles absorbèrent moins de sept années de sa vie pendant lesquelles il parcourut plus de soixante mille lieues, explora deux trille lieues de côtes inconnues ou vaguement indiquées avant lui, découvrit deux grandes terres., près de cinquante îles, et rapporta aux sciences naturelles d'immenses richesses, plusieurs milliers d'espèces déplantés, d'insectes et d'autres animaux nouveaux. Les marins rendent hommage à la conception de ses plans, à l'habileté de sa direction, à sa fermeté, à sa persévérance et surtout à sa hardiesse.

L'on peut dire que son dernier voyage a couronné dignement la carrière maritime si longue et pourtant si abrégée

de cet homme que la France neut op- 'i poser avec orgueil aux plus na-.

dateurs des autres natioD rYi. gatçurs di es autres national ^> 7- 1


aa DES MATIÈRES.

Préface. v* LIVRE PREMIER.

Depuis les temps reculés jusqu'à la première invasion Anglaise , en 1346. 1 LIVRE DEUXIÈME.

Depuis la première invasion Anglaise au milieu du 14e siècle, jusqu'aux commencements du Protestantisme au milieu du 16e. JI LIVRE TROISIÈME.

Depuis les commencements du Protestantisme en 1560, jusqu'à la révolution Française en 1789. 53 LIVRE QUATRIÈME.

État ancien de Condé-sur-Noireau , description de la ville avant 1789. 52 LIVRE CINQUIÈME.

Depuis la révolution Française de 1789 , jusqu'à nos jours. 73


État actuel de la ville de Condé. 78 Vieux-Château. id.

Monuments religieux. 79 Hôtel-Dieu. 83 Pensionnats et Écoles communales. 84 Sœurs de la Miséricorde. 87 Introduction d'une Imprimerie à Condé. id.

Halles aux grains, Ponts, Rues, et Places publiques. 88 Commerce. 95 Population. 101 Foires et Marchés. 102 Curés de Saint-Sauveur. id; Curés de Saint-Martin. 104 Baillis. 106 Tabellions et Notaires. 107 Tribunal de Commerce. 118 Conseils de Prud'hommes 119 Juges de paix. 120 Maires. 121 Grands Hommes. 123 Statue de Dumont-d'Urville, 125 Notice sur Dumont-d'Urville. 128