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Titre : L'Univers israélite

Éditeur : L'Univers israélite (Paris)

Date d'édition : 1918-06-28

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344300007

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344300007/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 34229

Description : 28 juin 1918

Description : 1918/06/28 (A73,N42).

Description : Note : GG14181.

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6487057b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 8-Lc3-60

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 29/04/2013

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Calendrier Israélite de la emaint

Juin 1918 Tamouz 6678 29 Samedi. Pin'has (fin du sabbat à 9 h. 55). tg 3o Dimanche. 20 Juillet 1 Lundi 21 2 Mardi .- 22 3 Mercredi.. 23 4 Jeudi. f 24 5 Vendredi (Office du soir à 6 heures) 25

Direction et Administration 47, Boulevard Saint - Michel, PARIS (&' arrond.)

ABONNBMbT : Un an Six mois Trois mois

-- - - -

France. 25 fr. 15 fr. 8fr.

Etranger. , , 80 fr. 17 fr. 9 fr.

Prix du Numéro : 60 centimes Vente au numéro à la Librairie Dirlacher, Il rue du Fanhourg-Saint-Denis (10* arr.

à la Librairie Lipschutz, 28, rue Lamartine (9° arr.) 1 la Librairie Samuel, 9, rue Cadet (9. arr.


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COMMUNAUTE ISRAELITE DE PARIS

Décès Max Brauer, 71 ans, 3, rue Hippolyte-Lebas.

Henri Otter, 10 ans, 28, rue Chapon.

Vve Samson Weill, née Rachel Dreschmann, 65 ans, 2, rue Candié.

Charles Levy, 60 ans, venant d'Orléans.

Mme Favel Feldstein, née Clara Langmann, 41 ans, 46, rue Richer.

Gabriel Cain, 74 ans, 7, avenue Launière.

Vve Joseph Levy, née Julie Einstein, 78 ans, 8, boulevard du Temple.

Daniel Hoffmann, 76 ans, 42, boulevard du Temple.

Vve Isaac Franck, née Rebecca Van-Minden, 78 ans, hôpital Necker.

Max Michel, 38 ans, hôpital Tenon.

Dons et Offrandes M. S. Bernheim, 200 fr. ; Isidor Weill, 100 fr. ; Mayer Ettinger, 50 fr. ; Cabasso, 20 fr. ; Wurceldorf, 20 fr. ; Gross, 10 fr. ; Gross, 10 fr. ; Lehmann, 10 fr. ; Lévy, 5 fr.; Altzmann, 5 fr. ; Raphaël Lévy, 5 fr.

LISTE DES DONS REÇUS EN RÉPONSE A L'APPEL DU « TOIT FAMILIAL » M. le rabbin Debré, 300 francs ; Mme Eugène Simon, 500 ; Mlles Hauser, 100 ; Mmes Braun, 25; Paul Givy, 100; Grunberg, 20; Rau, 5o ; Pam, 20; Jules Bollac, 20; René Guttmann 25; Max Kieter, 100; Thaleimer, 10; Sauerbach, 100; Simon Seligmann, 20; Louis Vey, 10; Léon Auscher, 50 ; Alexandre Weill, aoo ; MM. Eagène Sée, 25 ; Georges Trêves, 20 ; Louis Blocq, 10 ;


Mmes Ullmann, 30 ; Salomon, 20; Ottensooser, 20; Eschwège, 10; Frédéric Simon, 100; Sreinberg, 10; M. Willy Blumenthal, 50 ; M. et Mme Paul Brühl,50 ; MM. Albert Trêves, 10; Brandon, 20; M. Ch. Beer, 20 ; Mmes Heilbronn, 20; Prager, 50 ; Lémant, 5 ; Salvador Cahen, 25 ; Charles Lévy, 20; Vidal, 20; Léopold LouisDreyfus, 200; R. Falco, 20; Antoine-May, 50 ; MM. Georges Kohn, 100; S. Propper, 100; Mmes René Dreyfus, 20; Henry Brühl, 50; Sigismond Kahn, 100; Pfeiffer, 10; J. Stern, 50; Arthur Kann, 20; Dreyfus- Crémieux, 50; Meyer, 10; L. Maurice, 40; Maurice Fould, 20; Paul Grunberg, 25; Albert Hermann, 10 ; Weil Salomon, 10.

M. Roger Trêves, 100; Mme Emile Halphen, 100; M. J. de Graaf, 20; Mmes Léon Tédesco, 10; Louis Helbronner, 20; Bomsel, 20; René Himann, 20; baronne James de Rothschild, 30; M. Julien B'ocq, 10; Mmes Aron, 100; M. Emile Lévylier, 50; Mmes Aug. Hirseh, 25 ; René Dreyfus, 20; Otto Simon, 30; MM. Léon Grunberg. 30; Jules Cahen, 100; Mmes F. Goldschmidt, 50; Carcassonne, 5 ; Richard Bloch, 20 ; Alfred Lévy, 20 ; MM. Stern, banquiers 100; - Mmes Shaki, 50; Ch. Coblence, 20; Kihn, 10; Alfred Bechmann, 50; M. Paul Auscher, 50 ; MM. Louis Weill, 20; Ellissen, 100 ;.Mmes Isidor Bloch, 10; R. Weill, 50; G. Marix, 50 ; P. Bickart, 5o ; M. E. Deutsch de la Meurthe, 30; Mlle Alice Blun, 40; Mmes Reblaui, 20; H nri Auscher, 20; Lambert, 50; bironne Maurice de Rothschild, 100; Mmes Bickart-Sée, 50 ; Julie Weil, 25 ; Emile Samuel, 200 francs.

Nous prions MM. les abonnés dont l'abonnement est échu de vouloir bien le renouveler sans autre avis et de nous épargner autant que possible les Jrais de recouvrement par la poste. L'heure est aux économies de temps et d'argent.

Les abonnés de l'Etranger peuvent se servir du mandat international ou du chèque. Nous les prions de se rappeler que l'Administration des postes françaises ne se charge pas actuellement d'opérer les recou-

vrements à l'étranger.

Les abonnés qui désirent avoir des exemplaires supplémentaires d'un numéro sont instamment priés de les comminder avant le tirage L'administrateur du journal étant mobilisé, on voudra bien ne porter aucun nom propre sur le libellé du mandat ni sur celui de l'adresse.

MM. les abonnés sont priés de joindre à toute réclamation, demande de renouvellement ou de changement d'adresse, une des dernières bandesadresses ou, à défaut, indiquer le numéro porté sur la bande à gauche du nom.


Le rabbinat français au champ d'honneur

Abraham Bloch, Jules Ruff, Maurice Vexler, Georges Boris

Sous ce titre, l'intéressante revue Foi et Réveil a publié dans son n° 6, un article ému de notre excellent collaborateur M. le rabbin Maurice Liber. Nous en reproduisons la partie générale et la page consacrée au regretté rabbin Boris. L'Univers Israelite a déjà rendu un hommage mérité à la mémoire des autres héroïques victimes du devoir.

Le rabbinat français, qui a eu une quarantaine de ses membres mobilisés, en a perdu quatre au champ d'honneur: le grand-rabbin Abraham Bloch, le rabbin Jules Ruff, les rab- bins Vexler et Boris. Les deux premiers, déliés par l'âge de toute obligation militaire, avaient demandé à servir comme aumôniers et ils ont été frappés dans l'exercice de leur ministère. Les deux derniers, partis à la mobilisation, sont tombés dans le rang, l'un comme brancardier, l'autre comme caporal.

Les deux plus âgés avaient parcouru le plein de leur carrière et fourni la mesure de leurs capacités quand une belle mort est venue couronner leur existence de l'auréole du martyre.

Les deux autres ont été fauchés en pleine jeunesse, en pleine vigueur ; pour eux, un glorieux trépas a brisé, avant l'heure, des activités qui promettaient d'être fécondes et des réputations qui s'annonçaient brillantes. Leur disparition prématurée est d'autant plus déplorable qu'ils apportaient à notre rabbinat, à nos communautés, une force neuve, française de fraiche date, mais plus foncièrement juive, tandis que leurs aînés représentaient dans le rabbinat, dans le judaïsme français, la tradition alsacienne-lorraine.


* *

Comme Vexler, Boris était un jeune. Il l'était par l'âge et il est mort avant d'avoir donné sa mesure. Mais il était jeune encore, et comme Vexler, dans un autre sens ; venu, lui aussi, d'un pays étranger où la vie juive est active, il ambitionnait de ranimer le judaïsme français en faisant de la communauté un foyer de vie juive.

Georges Boris (Ber Grudsky), né à Bialystock (Lithuanie) en 1886, vint à Paris vers 1900 pour faire ses études à 1 École rabbinique. Il les interrompit pour un voyage de famille aux États-Unis. Il est probable que ce séjour à l'étranger eut, comme pour Vexler, une certaine influence sur son développement intellectuel en l'amenant à réfléchir aux conditions d'existence du judaïsme ; il parait avoir rapporté une vive impression du judaïsme américain. A peine sorti du séminaire, il fut remarqué à Vichy, où il avait été chargé du service rabbinique pendant la saison, par le président de la communauté de Lunéville. Le rabbinat de Lnnéville était vacant ; on l'invita à se porter candidat; il fut élu (1913). Le voilà, à vingt-sept ans, et malgré son origine étrangère, chef religieux d'une des plus importantes communautés de l'Est et l'une des rares qui aient une tradition. Bien qu'il n'y ait fait qu'un court séjour, sui vi de quelques visites — à peine nommé il dut partir pour terminer son service militaire — il conquit la sympathie et a considération de tous ses fidèles. Il y a des rabbins qui passent toute leur carrière dans une communauté sans y laisser de traces ; il lui a suffi de quelques mois pour marquer son passage à Lunéville.

La raison de ce succès, elle est dans l'action d'une personnalité accusée, qui sait ce qu'elle vaut et ce qu'elle veut. Boris a exposé son programme dans un discours d'installation. Il n'apportait aucune formule nouvelle et pourtant il faisait entendre des paroles qu'on n'a pas coutume de prononcer dans nos chaires. Il veut d'abord faire connaître le judaïsme, car * il existe une poésie, une littérature, une pensée juive ».

Il veut faire pratiquer le judaïsme : « Pour vivre le judaïsme.

il faut qu'il devienne partie intégrante de notre moi », et c'est grâce aux pratiques que nous pouvons « pénétrer notre vie de


l'idéal du judaïsme ». Enfin et surtout — cela était nouveau dans la bouche d'un prédicateur — il déplorait l'absence de vie juive, « dans ce sens que nous ne portons pas toujours aux questions juives l'intérêt qu'elles devraient provoquer parmi nous. Songez qu'il y a de par le monde plus de onze millions d israélites. Comment accomplissons-nous le devoir qui nous incombe de nous intéresser à la vie morale et intellectuelle de ceux qui, comme nous, sont les descendants des promoteurs du monothéisme ? Voilà la dernière tâche à laquelle je me consacrerai : faire connaître la situation matérielle aussi bien que la situation morale et intellectuelle de nos coreligionnaires.

Boris n'indiquait pas par quels movens il comptait atteindre son triple object'f. Mais nous savons qu'il prenait la parole tous les vendredis soirs, qu'il multipliait les entretiens particuliers, qu'il voulait développer l'instruction religieuse chez nos adolescents, organiser des conférences, créer une bibliothèque. Bref, c'était un jeune rabbin qui avait le sentiment d'un effort à tenter nour rattacher ses fidèles au judaïsme.

On éprouve un serrement de cœur à la pensée que cette expérience n'a pu être poursuivie, cette espérance réalisée.

Mobilisé comme caporal au 177e d infanterie, Boris partit pour le front à la fin d'août 1914. Il fut alors proposé comme aumônier ; il refusa, préférant rester à son poste de combattant. Le 24 septembre, il fut blessé à La Fonchette (Somme).

Depuis on perd sa trace. Il est porté officiellement comme c disparu ».

* * +

Le rabbinat français a déjà payé un large tribut à la guerre.

Abraham Bloch et Vexler, Jules Ruff et Boris : l'âge mûr et la jeunesse ; deux carrières honorablement remplies et dont l'une, particulièrement belle, s'est sublimisée en un geste mémorable ; deux talents jeunes et vigoureux et dont l'un s'était affirmé avec un éclat et un rayonnement sans égal: nous avons perdu tout cela et nous nous sentons appauvris de tant de forces spirituelles. Mais notre pauvreté serait plus grande encore si ces morts n'étaient pour nous que des morts.

Que le rappel d'une formule et d'une coutume juives serve donc de conclusion à ces notes biographiques.


Il est d'usage en Israël, quand on nomme un défunt, d'ajouter : Zekher tzaddik li berakha, « le souvenir du juste est une bénédiction ». Oui, que le souvenir des rabbins tombés au champ d'honneur, en nous inspirant de nous attacher à ce qu'il y avait de meilleur en eux, soit une source de bénédiction pour nos fidèles et nos communautés. L'usage s'est conservé dans nos communautés de réciter, à la clôture des trois fêtes de Pésah, Chabouoth et Souccoth, une formule de bénédiction pour les pasteurs, les bienfaiteurs et les membres de l'assemblée. Autrefois, chaque communauté avait une liste de noms à commémorer; en tête figuraient les rabbins célèbres, dont on invoquait la mémoire comme pour se mettre sous leur égide. Je voudrais que, dans toutes les communautés de France, les noms des quatre rabbins morts « pour la patrie et pour l'idéal » soient évoqués aux trois fêtes et à Ki pour, afin que cette commémoration, commentée par une prédication appropriée, soit un appel périodique à une vie religieuse plus active et plus haute.

M. LIBER, aumônier militaire.

ÉCHOS et NOUVELLES

Culte Samedi 29 juin (19 Tamour): Section de PINE'HAS (Nombres, (xxv, 10 à xxx, 1).

A. — La Paracha doit son nom à Pine'has (Phinéas, le petit-fils d'Airon), à qui Dieu assure son « alliance de paix > et le « sacerdoce perpétuel », parce qu'il a pris le parti de son Dieu et sauvé lis eifints d'Israël 9, tandis que les Midianites corrupteurs sont voués à l'anéantissement (xxv, 10-18).

Arrivés au terme de leur séjour dans le désert, les Israélites doivent être recensés à nouveau ; ce dénombrement servira de bise au partage de la Terre-Sainte. Les Lévites, qui n'ont pas de patrimoine, sont comptés à part (xxvi). Mais les filles de Celof'had — cjlai ci étant mort sans laisser de fils — sont declarées, sur leur réclamation, habiles à lui succéder. A ce propos, loi sur les successions (XXVII, 1 - 11).


Dieu annonce à Moïse qu'après avoir contemplé la Terre-Promise du haut du mont Abarim, il doit mourir. Le prophète rtpond simplement : « Veuillé le Seigneur, le Dieu des esprits de toute chair, préposer un chef à cette communauté, quelqu'un qui marche à leur tête et les dirige, afin que la corrmunauté du Seigneur ne soit pas comme un troupeau qui n'a point de pasteur »• Dieu désigne Josué, qui est aussitôt installé (XXVII, 12-23). « Le sacerd )ce. privilège d'une famille, est héréditaire, et la royauté le sera; mais dans la république de Moïse, la présidence appartient au plus digne. » (Wogue).

Les deux derniers chapitres (XXVIII et XXIX ) contiennent l'énumération des offrandes publiques, soit, d'une part, les sacrifices quotidiens ou plutôt bi quotidiens, et, d'autre part, les sacrifices additionnels du sabbat, de la néoméonie et des diverses fêtes. Ces prescriptions, conclut Wogue, « n'ont plus, naturellement, d'ap- plicaiion possible depuis la destruction du temple de Jérusalem ; mais la Synagogue se dédommage, en quelque sorte, de cette privation par deux moyens : io par la récitation publique, dans chaque circonstance, du paragraphe qui s'y rapporte ; récitation insérée dans le rituel (prières journalières et sabbatiques) ou faite directement dans le livre de la Loi (néoménies et fêtes) ; 2° par l'institution des prières en général, fondées sur une parole d'Osée (XIV, 3) ou plutôt sur le principe aboda JO tefila-(« le culie, c'est la prière .). La prière, cet heureux succédané du sacrifice antique, est calquée sur lui et correspond à ses diverses formes: celles du matin et du soir (Cha'arith et Minha), aux deux holocaustes journaliers ; celles des sabbats, néoménies et fêtes, dans leur partie supplémentaire et spéciale, aux sacrifices additionnels de ces jours (Moussaf), dont elles ont conservé le nom ».

B. — La Hiftara est, non pas celle de la section de Pine'has, mais celle du 1er sabbat qui suit ie jeûne du 17 Tamouz. En effet, le choix des haftarot, depuis cette date jusqu'à la fin du Pentatevque, n'a pas été motivé, explique Wogue, « par quelque ressemblance avec les Sections respectives, mais par le caractère de l'époque à laquelle on les récite. Cette époque a pour point de départ le jeûne du 17 Tamouz, triste précurseur d'un jour plus triste encore, le 9 Ah, qui le suit à trois semaines d'intervalle : intervalle de deuil, suivi à son tour d'une période de consolation. C'est pourquoi, dans les trois samedis qui suivent le 17 Tamouz, on récite des prophéties menaçantes et sévères; puis, dans les samedis qui suivent le jeûne d'Ab, sept chapitres de consolation et deux d'exhortation à la pénitence, transition naturelle aux solennités de la Pénitence qui suivent immédiatement >. Ajoutons que l'usage s'est conservé dans les communautés sefardites de traduire les « haftarot de malheur » en langue vulgaire (autrefois en espagnol, aujourd'hui en


français), à l'usage des fidèles moins instruits. On devrait bien généraliser cet usage.

La haftara de ce samedi (nous ne dirons plus désormais de la paracha) est tirée du premier chapitre de Jérémie. On ne pouvait mieux inaugurer cette série de lectures que par cette page d'ai.

rain : Dieu annonce sa vocation au prophète, qui devra exercer sa mission sans peur ni défaillance et qui annonce, en effet, dans une première vision sinistre, l'invasion de la Palestine et l'investissement de Jérusalem, juste châtiment de l'infidélité du peuple.

La Synagogue tient à ajouter à cette prophétie menaçante la perspective consolante des trois premiers versets du chapitre JI : Dieu se souviendra d'Israël, qu'il s'est consacré.

«

Deuil.

Morts pour la France.

O i annonce la mort au champ d'honneur de M. Roger Bernheim, aspirant d'artillerie, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palme, tombé le 4 juin, dans sa vingtième année.

Il était le fils de M. et Mme Sylvain Bernheim-Geismar, 56, avenue de la République, à Paris, et neveu du lieutenant-colonel Bernheim-Dennery. „

D i sous-lieutenant d'artillerie André Bernheim, glorieusement tombé pour la France le 19 mai 1918. Agé de 20 ans, il commandait une batterie.

L'inhumation a eu lieu au pied du Mont des Cats, avec le ministère de l'aumônier militaire Léon Sommer.

Aux parents si cruellement éprouvés nous adressons nos reli- gieuses et patriotiques condoléances. ** * * * Morts au champ d'honneur : Albert Sèches, soldat au 154e d'infanterie, tué le 27 avril 1918, à Dornart- sur-la- Luce (Somme), neveu de M. le grand-rabbin intérimaire de Lyon.

* *

Nous apprenons la mort au champ d'honneur de l'aspirant Gaston Picard, du 538 d'artillerie, cité à l'ordre de l'armée, décoré de la medaille militaire, tué près d Avancourt, le 18 février.

Il était fils de M. Th. Picard, honorablement connu dans la communauté lyonnaise.

* * *

On nous annonce la mort au champ d'honneur de : Abraham Ben Kemoun, de Tlemcen, zouave au 38 bis, décédé des uites de ses blessures à Breteuil (Oise), le 8 avril 1918 ;


Memoun Ben Kimoun, de Constantine (né à Tlemcen), zouave au 3e bis, tué à Roquencourt (Oise), le 6 avril 1918 ; Abraham Ben Benyamine, dit Attal, de Souk-Ahras (département de Constantine), zouave au 3e bis, tué à Roquencourt (Oise), le 6 avril 1918.

Elie Chetrit, d'Alger, chasseur au 1" bataillon d'Afrique.

* *

Nominations et Distinctions.

Légion d'honneur.

A été inscrit au tableau spécial de la Légion d'honneur pour chevalier : M. Lévy (Raymond-Liebmann), lieutenant de réserve à la 32e batterie du 281e régiment d'artillerie lourde: « Officier d'élite, d'un moral très élevé et d'une bravoure à toute épreuve. A été grièvement blessé sur la position de batterie. Amputé du bras droit et de la jambe gauche. Une citation ». (Officiel du 5 juin 1918).

Le lieutenant Félix Bénoliel, du 2e régiment de zouaves, vient d'être promu capitaine à titre définitif.

Nous avons publié en leur temps les deux élogieuses citations que notre vaillant coreligionnaire a obtenues sur le front nord-est et en Orient.

Nos sincères félicitations.

4 * * Vient d'être promu lieutenant M. Roger Bank dont nous avons publié d'élogieuses citations. Son frère, Raymond Bank, qui, pendant une période de convalescence à la suite de blessures, a suivi les cours d'artillerie de Fontainebleau, vient d'en sortir sous-lieutenant et de repartir pour le front sur sa demande, malgré une inaptitude résultant de sa dernière blessure.

» *

Parmi les jeunes israélites reçus récemment à Polytechnîque figure M. René Picard, reçu 10., frère de l'aspirant Gaston Picard, tombé pour la France et dont nous annonçons plus haut la mort.

Encore un rabbin décoré de la Croix de guerre.

Nous apprenons avec un très vif plaisir que M. le rabbin Justin Schuhl, aumônier titulaire aux armées, vient de recevoir la Croix de guerre avec la belle citation suivante, à l'ordre de la Direction du Service de santé du .e corps d'armée : 9 Aumônier d'un dévouement inlassable, fait preuve de beaucoup de zèle et de courage en se rendant fréquemment dans toutes les unités du C. A., jusqu'aux premières lignes, pour l'exercice de son ministère.


M. le rabbin Justin Schuhl, frère du regretté grand-rabbin Moïse Schuhl, appartient à une des familles les plus distinguées du judaïsme français. Ses nombreux amis seront heureux, mais nullement surpris, de lire l'hommage officiel rendu à son dévouement inlassable, à son zèle et à son courage. Nous lui adressons nos bien cordiales félicitations.

, * «

A l'ordre de la brigade: Léon (Gaston), serg ent au 1er mixte de zouaves et tirailleurs.

«Trèss bon sous officier. A brillamment entraîné sa 1/2 section à l'assaut du 14 novembre 1916. A été blessé au cours du combat. »

Le sergent Léon est le fils de la regrettée Directrice de l'Ecole maternelle israelite de Bordeaux.

* * #

A l'ordre du régiment E dgard Sèches, brancardier au 14e régiment d'infanterie.

« Ayant fait preuve du plus grand courage et de parfaite abnégition, en assurant, pendant les journées des 18, 19, 20 et 21 avril dernier, la parfaite relevée des blessés, aux moments les plus durs de ces journées ».

Le brancardier E dgard Sèches avait déjà été cité, le 13 mai 1917 (Voir Univ. du 9 nov.). Il est titulaire de la croix de guerre avec étoiles.

MM. Léon et Sèches sont, comme le soldat Albert Sèches, dont nous annonçons plus haut la mort glorieuse, des neveux de M. le grand-rabbin Edgard Sèches.

* * *

Le soldat Maurice Lévy a été l'objet, avec d'autres camarades, de la belle citation suivante : « Volontaires, le 15 octobre 1917, pour rechercher entre les lignes le corps d'un sous-officier disparu au cours d'une rencontre ; ont poursuivi leurs recherches alors qu'il faisait grand jour jusqu'à ce qu'ils aient accompli leur mission et ont ramené dans nos lignes le corps du sous-officier, celui d'un soldat allemand tué dans la même rencontre et du matériel abandonné par l'ennemi sur le terrain. »

* * ¥

En dehors de l'Œuvre israélite des séjours à la csmpagre, le Comité de Bienfaisance israélite de Paris a été agréé parla Commis- sion de Sauvegarde de l'Enfance pour l'envoi d'enfants parisiens en colonies de vacances.

Nos lecteurs savent, d'ailleurs, par les listes des dons publiés dans nos colonnes, que le Comité de Bienfaisance a ouvert une souscrip-


tion spéciale dans ce but. Nous ne saurions trop les engager à contribuer à cette bonne œuvre.

* * #

Mot de la fin.

Du Cri de Paris, sous le titre « Union sacrée » : « Un aumônier militaire breton rencontre des députés qui s'informent de sa situation.

— J'ai été longtemps aumônier auxiliaire. J'ai fini par être titularisé, grâce à un collègue, un vraiment « chic type ».

- Parbleu, s'écrie un député, toujours l'influence cléricale.

- Mais non, dit l'aumônier, c'était le rabbin », Se non è vero. -

, Un appel du Toit Familial"

Le « Toit Familial », ancien home, reconnu d'utilité publique,' œuvre très intéressante qui s'occupe du placement gratuit des dames et jeunes filles dans l'enseignement, le commerce et l'industrie, établi à Paris, 9, rue Guy-Patin, adresse l'appel suivant que nous recommandons à l'attention charitable de nos lecteurs ; En raison des événements du mois dernier nous avons dû assurer dans le plus bref délai le départ de nos jeunes filles cardiaques convalescentes ou nerveuses et il nous faut aujourd'hui faire face à de nouvelles dépenses pour envoyer nos pensionnaires surmenées à la campagne, à la mer ou à la montagne. Or, notre caisse de secours est vide, ainsi que celle qui assure l'existence de notre pavillon de SaintGermain.

Nous venons donc faire un appel pressant à votre générosité en faveur de nos protégées, et nous vous assurons de notre profonde gratitude.

Cet appel est signé de la vice-présidente, Mme Masse, et de lu présidente de la propagande, Mme Grumberg.

Nos lecteurs trouveront plus haut, à la suite des dons et offrandes de la communauté, la première liste ds généreux souscripteurs qui ont répondu à cet appel et auxquels nous souhaitons de nombreux imitateurs.

-4r1


Pour le Livre d'Or du Judaïsme français MORTS AU CHAMP d'HONNEUR

Onzième liste (1) Morhange (Louis-Nathan), de Toul, sergent au .tirailleurs de marche, mort dans le naufrage du Calvados. Cité à l'ordre.

Nakache (Joseph), caporal au 104e régiment d'infanterie, tué en août 1915 dans le secteur de Reims.

Nakache (Moïse), zouave au 4e régiment, tué en Macédoine, le 16 septembre 1916. ,

Pessin (Marcel), de Paris, engagé volontaire, brigadier au 47e ré- giment d'aitillerie, décédé des suites de ses blessures, à Davenestcourt (Somme), inhumé le 2 janvier 1917 avec le ministère de M. le rabbin S. Rapaport, aumônier militaire.

Picard (Raphaël), de Martigny-les-Bains (Vosges), caporal au i56* d'infanterie, tué le 25 septembre 1914 entre Drouville et Crévic (Meurthe-et-Moselle).

Poulner (Félix), de Paris, soldat au régiment d'infanterie, blessé mortellement à Crouy, le 29 novembre 1914, décédé le 3 décembre, inhumé au cimetière de Soissons.

.Salomon (Roger), sous-lieutenant au d'infanterie, tué au bois Saint-Pierre-Waast (Somme), le 15 octobre 1916. Deux fois cité à l'ordre. Il était le fils de feu Michel Salomon et le neveu de M. Wal- bert Salomon, du secrétariat du Consistoire de Paris.

Schneeberger (Paul-Raphaël), de Paris, lieutenant au 146e régiment d'infanterie, tombé a Neuville-Saint-Waast, le 8 juin 1915. Cité deux, fois à l'ordre de l'armée.

Sélem (Haïem-Emile), d'Alger, soldat au 96* d'infanterie, tué en août 1914, inhumé sur le territoire de la commune de Bonviller (Meurthe-et- Moselle).

Stam, lieutenant au 110e regiment d'infanterie, tué dans la Somme le 12 septembre 1916. Cité à l'ordre du corps d'armée.

(1) Voir Y Univers Israélite des 17 et 31 mai.


Simon (René), de Nîmes, caporal au 157e d'infanterie, décédé des suites de blessure à Toul (Meurthe-et-Moselle), inhumé au cimetière israélite de cette ville.

Soussan (Jules), d'Alger, zouave au 3* mixte, tué le 12 septembre 1916, dans la Somme, inhumé à Etinehem (Somme).

Storck (Marcel), de Paris, tué le 13 mai igi4, à Tracy-le-Mont (Oise).

Touati (Mardochée), de Aïn-Temouchent (Oran), zouave au régiment, décédé des suites de ses blessures à l'ambulance de.

(Grèce), le septembre 1916.

Ulmann (Georges), de Montbéliard, né à Seloncourt, médecin aide-major au 407e régiment d'infanterie, tué le 28 juin 1916, au Faubourg Pavé (faubourg de Verdun). inhumé au cimetière militaire des Casernes Bevaux. Il a été cité trois fois à l'ordre.

Waïchmann (Israël), engagé volontaire, inhumé au Riez, entre Neuville et la Targette (Pas-de-Calais).

Weill (Alexis-Maurice), de Neuilly-sur-Seine, soldat au 356e régiment d'infanterie, mortellement blessé au Bois-le-Prêtre, le 31 mars 1916, inhumé le 1er avril, au cimetière de Belleville (M.-et-M.), avec le ministère de M. le grand-rabbin I. Bloch, aumônier militaire.

Weille (Georges-Léon), de Nancy, caporal au 69e régiment d'infanterie, mort le 1er septembre 1914..à Deuxville (M.-et-M.), inhumé au nouveau cimetière de cette commune.

Weiser (Raymond), de Paris, maréchal des logis au 11e cuirassiers, tué en Champagne, le 3o juin 1916, inhumé au cimetière de la Ferme de Moscou. Cité à l'ordre de l'armée.

Wiener (Robert), lieutenant au 267e régiment d'infanterie, tué en Champagne, le 16 avril 1917. Cité deux fois à l'ordre.

Zaïtchik (Lucien), de Paris, soldat au 66e régiment d'infanterie, tué le 25 septembre 1915, inhumé à Agny-lès-Arras. Cité à l'ordre du régiment.

Zerbib (Isaac), soldat au 1618 d'infanterie, tué le 3o octobre 1917, inhumé au cimetière militaire de Bras (Meuse).

Zivy (Paul Armand), de Nancy, capitaine au 79e régiment d'infanterie, décédé des suites de blessures, le 14 mars 1915, à Abbeville (Somme). Cité à l'ordre de l'armée.


Les événements de Palestine

Les représentants de la communauté Israélite de Jérusalem chez le général Allenby On mande du Caire au Times, à la date du 7 juin: Une cérémonie intéressante a eu lieu à Jérusalem lors de la Journée de l'Empire.

Les représentants de la communauté israélite ont été reçus officiellement par le général Allenby et lui ont présenté les roultaux de la loi dans un étui d'argent. Des discours éloquents ont été prononcés par deux rabbins représentant les sections de la communauté Sephardim et Askenazim, par la docteur Weizmann et le général Allenby.

On remarquait parmi les invités les chefs des communautés non israélites.

Bataillons juifs pour la Palestine en Russie Le Temps a publié cette dépêche : Zurich, Il juin.

Le journal Odessœr Deutsche Zeitung, organe officieux de l'autorité allemande en Crimée, annonce dans son numéro du 3 juin la dicouverte à Odessa d'une puissante organisation israelite s'accupent du recrutement d'anciens combattants de l'armée impériale et da leur envoi à Vladivostock, d'où ils seraient dirigés sur le front palestinien.

On sait, en effet, que les colonies juives ont constitué par engagsm;tvs volontaires plusieurs bataillons israélites qui combattent aux côtés des troupes britanniques sur le front de Syrie et en Palestine.

Di a>nirîuses arrestations, entre autres celles de deux rabbins, auraient été opérées par les autorités militaires allemandes.

Le judaisme américain et la question palestinienne L'American Jewish Committee, organisation analogue à l'Alliance Israélite, a défini son attitude dans la situation créée par la Déclaration Balfour. Au cours d'une Assemblée générale à laquelle assistaient les notabilités du judaïsme américain - Louis Marshall, président; Jacob Schiff, Abram Elkers, etc., — le Comité a adopté la résolution suivante :

Le Comité juif d'Amérique a été organisé en premier lieu dans le but d'obtenir les droits civils et religieux aux juifs dans toutes les


parties du monde, de les protéger contre les inégalités et de leur assurer les mê mes facilités qu'aux autres citoyens au point de vue économique, social et scolaire. Ces objectifs continueront d'être les siens.

Le Co nité considère comme établi (mot à mot : axiomatique) que les juifs des Etats-Unis y ont constitué une patrie (home) permanen e pour eux et pour leurs enfants, qu'ils ont acquis les droits et assume les devoirs corrélatifs de citoyens américains et reconnaissent leur attachement sans réserve à ce pays, qu'ils aiment et cherissent et de la population duquel ils constituent une partie integrante. D'autre part, le Comité ne perd pas de vue qu'il est partout des juifs qui, mûs par un sentiment traditionnel, aspirent à une patrie (home) en Terre-Sainte pour les juifs (the Jewish people). Cette : espérance, nourrie pendant des siècles, a notre sympathie la plus cordiale.

Mais nous reconnaissons qu'une partie seulement des juifs établi.

raient leur domicile en Palestine. La plupart continueront à vhre dans les pays où ils forment actuellement partie intégrante des citoyens, où ils jouissent de tous les droits civils et de la liberté religieuse et où, citoyens loyaux et patriotes, ils maintiendront et développeront les principes et les institutions du judaïsme.

Quand donc le gouvernement britannique a fait récemment la déciatation, maintenant appuyée par le gouvernement français, aux termes de laquelle « il envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objet t. le Comité en a accueilli la nouvelle avec une profonde reconnaissance.

Les conditions attachées à cette déclaration sont considérées comme étant d'importance essentielle, étant donné qu'elles stipulent que « rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine ou aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays ». Ces conditions correspondent pleinemeni aux buts généraux que le Comité a toujours poursuivis et à l'idéal des juifs d'Amérique.

La Comité accueillera comme bienvenue toute occasion qui se présentera d'aider à la réalisation de la Déclaration britannique, > sous tel protectorat ou souveraineté que le Congrès de la paix déterminera, et de coopérer dans ce but avec ceux qui, attirés par des liens religieux ou historiques, chercheront à établir en Palestine un centre pour le judaïsme, pour le prog ès de notre religion, po ur la culture et le developpement de la littérature, de la science et de l'art dans un milieu juif et pour la renaissance du pays. »


UN SOLDAT

Le Capitaine Trumpeldor

Les pogromes ont recommencé en Russie, les dépêches des Agences nous en apportent la triste nouvelle. Vraiment, on était en droit d'esperer que le gouvernement de Lénine-Trotsky, à defaut de mieux, allait du moins montrer un peu plus de liLéralisme à l'égard de ces éternels pers'cutés qu'etaient les juifs russes sous l'ancien régime.

Mais si leur sort ne s'est pas beaucoup amélioré, du moins eux, ils ont pris conscience de leurs droits. Nous avons enregistré avec joie, comme signe de bon augure, la nouvelle que des milices juives se sont organisées dans quelques villes pour se défendre contre les attaques éventuelles des bandes noires. La milice juive de Moscou, nous ont appris les journaux, est commandée par le capitaine Trumpeldor qui s'illustra naguère pendant l'expédition des Dardanelles.

Le capitaine n'est pas un inconnu pour moi. En effet, à l'époque où je remplissais les fonctions d'aumônier israélite du corps expéditionnaire, je fus aussi, avec l'autorisation des autorités militaires françaises et anglaises, l'aumônier du a Zion's Mules Corps » que commandait Trumpeldor. Il donna à tous ceux qui l'approchèrent l'impression d'un chef énergique et courageux, qui avait mis son besoin d'activité au service d'une belle idee, et qui, à la vaillance d'un soldat, joignait la lucidité d'un organisateur et la douce persé- vérance d'un idealiste.

Trumpeldor est originaire du Caucase. Les Juifs de cette région ont joui de tout temps d'une situation privilégiée. Ilsavaient adopté, comme nos juifs occidentaux (auxquels ils ressemblent, d'ailleurs, sur bien des points), les mœurs et la langue du pays. Trumpeldor fie, en qualité de jeune soldat, la campagne russo-japonaise. Sa belle conduite pendant le siège de Port-Arthur lui valut le grade de sergent et les quatre ordres de la croix de Saint-Georges. Mais il reçut aussi une blessure qui entraîna l'amputation du bras gauche.

A la fin de la guerre, il obtint l'épaulette de sous-lieutenant, cas extrêmement rare pour un juif sous le régime tsariste.

La guerre avait eu un autre résultat pour lui : elle l'avait mis en contact avec les Juifs de Pologne et de l'ouest de la Russie. Il connut leur situation misérable et leurs rêves politiques. Il entendit parler de sionisme, et ayant lu des brochures sur cette question en russe (il ne comprend pas le yiddiche), il s'enthousiasma pour l'idée.


Homme d'action, avant tout, chez qui les idées se traduisent vite en actes, il émigra en Palestine et s'établit comme colon.

La guerre l'y surprit. Il fut naturellement parmi ceux qui furent exoulsés de Palestine et se réfugièrent à Alexandrie. Déjà alors (fin 1914), on pirlait d'une prochaine campagne en Palestine. Etaitil possible que les Juifs qui avaient commencé à défricher le pays et rêvaient de s'y fixer en nombre pussent se désintéresser de l'effort que l'Angleterre allait tenter pour conquérir la Terre-Sainte ? Trumpeldor sentait que ceux qui avaient l'intention de réclamer un jour la Palestine comme leur patrimoine devaient prendre part à la lutte pour pouvoir faire valoir leurs droits.

La Providence mit sur son chemin un homme capable de le comprendre, décidé à l'aider de toutes ses forces. Le colonel Patterson fut séduit par l'idée d'un corps de volontaires juifs qui, sous l'égide de David, sous le signe du Maguen David, collaborerait à la conquête de la Palestine. Il n'épargna ni son temp ni sa peine pour faire aboutir ce projet. Muni de tous les pouvoirs nécessaires, Trumpeldor fit appel aux réfugiés palestiniens. Les engagements furent nombreux et bientôt une petite troupe fut levée. Trumpeldor en reçut le commandement avec le grade de capitaine.

Nous arrivons ainsi au printemps de 1915. L'idée d'une camppgne en Palestine était provisoirement abandonnée, mais l'expédition des Dardanelles avait été entreprise. Le capitaine Trumpeldor accepta avec empressement la proposition de partir avec sa petite troupe pour la presqu'île de Gallipoli, où elle pourrait s'aguerrir en attendant le jour d'entrer en Palestine. La troupe des volontaires juifs palestiniens fut affectée au service du ravitaillement et prit le nom de « Zion's Mules Corps » ou « Corps des Muletiers de Sion ».

C'est ici que nous allons les voir à l'oeuvre. Quelques mots sur les hommes qui composaient cette unité. On y rencontrait des Marocains, des Tripolitains, des Yéménites au type presque nègre, des Palestiniens et surtout des Russes. Tous les dialectes parlés par les Juifs de la Diaspora étaient représentés : le yidich, l'arabe, l'espagnol. On créa l'unité de langue en adoptant comme langue officielle l'hébreu, le lechon hacodèche, que tous parlaient. Ce n'était pas une des moindres surprises qu'on éprouvait dans ce milieu d'entendre retentir des commandements militaires dans la langue des Prophètes.

La petite troupe rendit des services signalés à l'armée anglaise, les hommages officiels du haut commandement le prouvent. Le mérite en revient à celui qui les a entraînés, formés, commandés au feu, secondé d'ailleurs par d'admirables lieutenants, anciens sousofficiers de l'armée russe. Mais ce fut en premier lieu, lui. le chef, qui donna à tous l'exemple des vertus militaires, et particulièrement du courage, de la discipline, de la résistance aux fatigues.

Courageux, certes, il le fut. J'en atteste tous les officiers fran-


çais qui l'ont vu à l'œuvre et qui ont admiré son calme imperturbable et son mépris du danger sous les bombardements les plus intenses.

Que le fois j'ai entendu cette aporéciation élogieuse, formulée avec conviction : « Votre capitaine anglais a du cran », et pourtant on ne s'emballait pas facilement dans cette presqu'île où le calme de vant le danger s'imposait, jusqu'à un certain point, à tous. Bien des fois, nos officiers lui exprimèrent eux-mêmes leur admiration. Mais sa mo destie supportait difficilement l'éloge. En dehors de son service, il était d'une timidité, d'une réserve bien faites pour étonner chez un homme aussi énergique. Quelques exemples pour illustrer notre dire ne seront pas superflus.

Le jour de Noël qui, en 1915, tomba un samedi, fut un des plus agités. Le camp fut copieusement arrosé d'obus de tous calibres; Atchi-Baba et la côte d'Asie s'etaient mis de la partie et même des Taubes, une escadrille de six appareils (ce qui est un joli chiffre pour l'époque), vinrent lancer des bombes. Ce furent surtout nos 24 de marine qui étaient pris à partie. Le camp du Zion's Corps se dressait à proximité de ces batteries. Il reçut quelques obus égarés et surtout force éclats. A l'heure de l'office, je montai vers le camp.

Il était désert. Le capitaine avait défendu à ses hommes de quitter leurs « cagnas » souterraines, sauf pour le service. Mais que lui- même fut au-dessus de la peur, il le prouva en se promenant, en compagnie d'un ami, pendant une heure, à travers le camp.

Un jour, on vint annoncer au capitaine que trois de ses hommes avaient été bltssés en première ligne. Il se rendit sur les lieux et pendant qu'il était penché sur un des blessés, il fut frappé à son tour par une balle de mitrailleuse qui lui entra dans le dos et dont la pointe ressortit sur la poitrine. Il se rendit au poste de secours, enleva sa vareuse et pria le docteur de lui extraire la baile. Le major inspecta la plaie, puis hocha la tête : Impossible de faire l'operation ici, elle sera trop douloureuse, il faudra endormir le blessé. Mais Trumpeldor se contenta de répondre : « Je ne suis pas une demoiselle, coupez ». Après deux incisions en croix, la balle résista à l'effort de la pincette. Pâle, suant d'angoisse, le docteur recommence à taillader dans la chair vive. Mais lui, le capitaine, reste impassible. Le lendemain, à l'hôpital, lors du renouvellement du pansement, on voulut le retenir et il fut même question d'évacuation sur Alexandrie. Il répondit qu'un chef n'avait pas le droit de se faire dorloter pendant que ses hommes étaient en danger. Par faveur spéciale, il obtint la permission de ne se présenter à l'hôpital que pmrlj renouvellement des pansements.

(A suivre.) HENRI LÉVY, Aumônier militaire.

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