CORRIGÉ f.- f DES
EXERCICES FRANÇAIS SERVANT D'APPLICATION l.A NOUVI'.l.l.K (iRAMMALRB FRANÇAISE THEORIQUE HT l RATIO LE
selon la méthode de Lhomond et les principes
1)1 DICTIONMIRE DE L'ACADÉMIE.
PAR MM AUDRAYE et FÉnARD INSTITUTEURS, auteurs île la f.ranimaire et Je t'Ant'imf'tique des En(a:¡ls,
A I. USAGE DIS ÉCOLES PRIMAIRES.
ÉDITION reitt\-rirint!' un uran-l m n.bre do didôes ci d'histoire* propres à être lues dans les Cours d'adultes.
Les règles ne se fixent dans 1 a mémoire que lorsqu'on les a souvent appliquées.
( ACADÉMIE.)
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CORRIGÉ
DES
EXERCICES FRANÇAIS
NT D'APPLICATION /\:VK S^VELLE-GÎUMMAIItE FRANÇAISE THÉOlUQCE .:-' , l' ,\ ~Ë~ PRATIQUE iëipft '.,;mé^liode de Lliomond ,::.-., 'C S ej les principes \, ;"
U- DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE.
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Tableaux d'Arithmétique pour la lecture et l'écriture 50cenL des nombres NOTA. - La plupart de ces ouvrages ont été autorisés par les Conseils académiques de Caen et deRennes, et par Son Exc. M. te Mwiistre de l'instruction pltblique, ;
AVERTISSEMENT
Le nrésent volume comprend trois séries d'exercices correspondant aux trois séries de numéros de- notre nouvelle Gram- maire rt*aacaise, ,.., La première série (grand texte et chiffres gras) est spéci- lement destinée aux moins avances des élèves. Les jeunes gens qui auraient déjà «t de semblables exercices pourront se contenter de parcourir ceux-ci rapidement.
La seconde série (exercices en lettres et en chiffres moyens) convient spécialement à ceux qui, possédant déjà les notions fondamentales de la grammaire, doivent acquérir une instruction plus étendue.
Enfin la troisième série (récapitulations et petit texte) est destinée aux plus avancés.
Afin que le Maître puisse toujours proportionner ses lecons à la force ou aux besoins de l'élève, nous distinguons géneralement deùx sortes d'exercices récapitulatifs : les premiers, dits orthoaraphiques, ont plus particulièrement trait a l'étude de l'orthographe; les autres, dits syntaxiques,, concernent surtout la sVntaxe de subordination.
Chaque exercice se compose de deux parties: en premier lieu, il s'ag'it d'expliquer la définition ou d appliquer la règle de la eSUr/surun certain nombre d'exemples choisis dans l'Académie ou les bons auteurs : en second lieu, l'élève est appelé à chercher le sens des termes peu connus, ou a composer lui-même de petites phrases semblables à celles qui lui oàt nassé Sus les yeux. C'est ce dernier travail que nous indiquons sous le titre particulier de devoirs, ou exercices d'invention. Il a pour but de familiariser les élèves avec les particularités delalangué, et, tout en gravant la règle dans leur esprit,de les préparer à faire les narrations et a traiter convenablement les sujets de lettres qui se trouvent a la fin du volume (1).
(1) Il n'est pas possible de donner le corrigé des devoirs ou exercices d'invention, chaque elève P pouvant faire un travail spécial qui reunisse les conditions vention "Vo~c~î-m~arche que l'on pourra suivre dans la correction de ces sortes de devors. Supposons que le professeur ait demandé une phrase ou dpive entrer un verbe en cer. On fera lire à haute voix l'exemple du 1" élève, puis celui du second, adu u a 3° , (ulu u 4", etc. Cela fait, le Maître indiquera quelle est la phrase qui répond le mieux à la question, et il la fera transcrire par tous les élèves sur un cahier spécial dit Corrigé des devoirs français. Cette manière de procéder est, comme on le voit, fort simple j elle s'applique a presque tous les cas. Pour les devoirs dç Style proprenients dits, voir page209 la méthode à suivre.
Ces sujets de lettres ne sont pas les seuls que l'on puisse demander aux élèves. Nous nous sommes nécessairement bornés à indiquer les cas qui se présentent le plus généralement, mais il importe que chaque Maître, selon les besoins de sa classe, prépare lui-même, s'il y a lieu, d'autres devoirs qui compléteront les nôtres. L'étude de la langue, comme toute autre, doit avant tout avoir un caractère d'utilité pratique.
Outre les deux principaux exercices de style (narrations et lettres à faire), le professeur peut demander, de temps à autre, la traduction d'une fable en prose, le développement d'une maxime ou d'un précepte, etc. Rien n'empêche même qu'avec les jeunes gens suffisamment instruits, on n'aborde les sujets purement littéraires, tels que le meurtre d'Abel, le tableau du Déluge, la prière d'Eslher, la mort de saint Louis, Napoléon devant les Pyramides. etc., mais il ne faut jamais oublier qu'il est indispensable de s'attacher au principal, c'està-dire au nécessaire ou à l'utile, avant de songer à l'accessoire. Nous insistons donc fortement pour que les exercices proposés aux élèves offrent toujours ce cachet d'utilité pratique qui permet aux familles, aussi bien qu'aux enfants, d'apprecier les avantages et les bienfaits de l'instruction.
Avant d'analyser une phrase, on aura soin de la lire, d'en faire la construction, et d'en expliquer le sens, propre ou figuré.
Dans la conjugaison des verbes qui prennent l'auxiliaire avoir, le Maître aura soin, quand les elèves seront déjà familiarisés avec les diverses formes des temps composes, de ne faire écrire que la 1" personne de ces temps. Agir autrement, ce serait perdre un temps précieux.
Un dernier mot au sujet des exceptions que l'on trouvera mentionnées en tout petit texte à la fin de certains exercices ou au bas des pages.
Ces exceptions feront voir qu'en fait de langage il n'existe que fort peu de principes absolus ; elles pourront servir de complément ou d'application aux règles, toutes les fois que le Maître le jugera convenable ; elles fourniront enfin l'occasion de signaler aux meilleurs élèves un écueil à éviter. En lisant les ouvrages de nos grands écrivains, quelques jeunes gens, plus empressés que réfléchis, pourraient, de prime abord, leur reprocher l'emploi de termes surannés ou incorrects. 11 convient de ne pas perdre de vue que les bons auteurs ont été, de tout temps, obligés de subir l'influence de leur siècle ; que telle expression reconnue bonne aujourd'hui, n'aurait pu être admise autrefois, et réciproquement, et que, dès lors, il ne faut pas se liâter de censurer des écrivains qui se sont servis d'une forme qui n'a plus cours. On sait que l'usage est le tyran des langues, et cet usage, comme l'a dit Varron, n'est jamais stationnaire.
CORRIGE DES EXERCICES FRÀRÇàlS
Le volume d'Exercices étant spécialement destiné aux élèves qui possèdent les premières notions du français, on ne doit pas s'attendre à rencontrer ici toutes les applications élémentaires qui se trouvent au commencement de la Grammaire des Enfants ou dans la première partie de nos Exercices orthographiques. Nous nous bornons, en débutant, à donner en quelques pages un certain nombre de devoirs sur les régies qui n'ont pu trouver place dans nos précédents ouvrages, on à rappeler brièvement, par des exemples, les principes essentiels qu'il importe de ne point oublier,
NOTIONS PRÉLIMINAIRES et remarques sur la lecture.
icr Exercice. — Sons simples et sons articulés. (Gramm., n0* 1 à 4 (i).
(Indiquer de vive voix les différentes sortes de sons qui composent chacun des mots suivants.) (2).
Ami, être, image, opération, uniformité, syllabaire, inquiétude, oubli, miniature, peintre, sculpteur, paysage.
Devoir à faire. — I. Citer un mot où entre le son simple a Un antre où entre le son c ? — Un autre le son i ? — Le son o ? - Le son u? — Les sons ou? an ? in' on ? un ? (3).
IL Citer de la même manière des mots où entreront les sons articulés suivants : ab ? baf rac? car? heur? tac? stal stu 1 strie ?psal? foi? loi? soi?
III. Ecrire les sons simples ou artieulés qui suivent: le, iè, voi, dè, a, ni, u, ne, son, con, dè, par, lé, eu, ti, ar, son, lè,é, le, iè, voi,dè,par, té, zan, pré, re, man, le, ra, né. gé, son, lé, par, je, qa, lan, du, pie, sin, son, lè,- puis lire ces différents sons en commençant par la fin et dire la phase obtenue (4).
Ce dernier exercice fait voir comment les sons simples combinés, d'après certaines règles, avec les sons articulés finissent par former des mots et des phrases ayant un sens complet.
Il explique aussi pourquoi notre écriture, qui représente des sons, est dite phonétique (du grec phône, voix ou son).
(1) Ne pas oublier que ce volume renferme trois séries d'exercices qui se distinguent à pr..
mière vue, par les caractères employés (Voir l'Avertissement, p. 3).
(2) Notez que les différents sons du langage parlé correspondent aux syllabes du langage écrit : autant de syllabes, autant de sons. — A-mi, un son simple (a), et un son articulé (mi); I-tre, un son simple ré), et un son articulé (Ire); i-ma-ge, un son simple et deux articulés, etc.
(3) Pour la correction de ce devoir, consultez l'Avertissement, p. 3, note du bas.
(4) Voici lieUe phrase : Les sons simples du langage parlé sont généralement représentés par des voyelles, et les sons articulés par des consonnes unies à des voyelles. — Nous disons généralement, parce que nous avons quelques sons simples (an, in,. ah! hé, et, etc,) qui s'écrivent au moyen d'une voyelle et d'une consonne, et quelques sons articulés (si@ brr., elAJ.) qui se représentent par des consonnes seules.
2e EXERCICE. - Voyelles et consonnes.
(GRAM., NOS 8 et 11.) (Nommer chacune des lettres qui composent les mots suivants, et dire si ce sont des voyelles ou des consonnes.) Les éléves plus avances diront pourquoi chaque lettre est consonne ou voyelle (1) Grammaire, évêque, jardin, bastion, café, moka, zéphyr, zoophytes ou animaux qui ressemblent à des plantes.
Devoir à faire. —Citer et écrire un mot commençant par a? un autre par b ? par c? par d? par e? parp etc jusqu'à s, puis souligner les mots qui commencent par des voyelles.
3e EXERCICE. — Différentes sortes d'e.
(GRAM., N06 15 à 18.) (Lire et écrire les mots suivants en signalant les trois sortes d'<, et en disant pourquoi ils sont muets, fermés ou ouverts.) (2).
Pépin, pépinière, âme, été, père, mère, chêne, chènevis, je prie, je prierai ; collège, collégien, pèlerin, j allège, je protège, je protégerai, vous jetez, vous projetez, vous projetterez; fer, hiver, terre, assez, changer, vous changez, vous appellerez, il repète, il répétera.
Devoir à faire. — Citer cinq mots où se trouve un e muet, cinq autres où se trouve un é fermé sans accent, et cinq où se trouve un è ouvert également sans accent.
4e EXERCICE.- Valeur du tréma et de l'y. (GRAM. Nos 24 et 25.) (Lire les mots et les phrases qui suivent en rappelant les remarques dont ils sont l'objet.) (3).
Saul, Saùl ; mais, maïs; voile, voïle; nef, iiiir, naïveté ; héroïque héroïsme ; figue, ciguë, ambiguë, continue, etiguë faïence. oïdium, Kaphaël, païen, coïncider, coïncidence, coïntértsse.
Pavs paysan, abbaye, citoyen, moyen, doyen, style, péristyle, yolo, jury, le Puy. - Bayard, Bayeux, Bayonne.
Devoir à faire. — Chercher dans le Dictionnaire la signification des mots incompris. Donner un extmple pour chaque mot
(1) Bans le mot évêque, l'é est une voyelle, car cette lettre représente un son simple ; le v est une consonne, car il conçourt avec l'é à représenter le son articulé vêt été (2) Dans pépin, l'e est muet parce qu'il se prononce e; dans pêpxmere, le 1" é est fermé puisqu'il se prononce e, etc.
(3) Saul se prononce sol, mais Saul se prononce Sa-ûl, en deux syllabes, à cause nu tréma, etc.
Pays se prononce pai-i*, car l'y équivaut ici à deux i; etc. - Les trois derniers mots et quslques autres font exception à la règle.
5 e EXERCICE.—Voyelle» longues oubooveit.
; (GR £ m\, N® »«.)
(Lire les mots suivants en. faisant sentir .les longues et les brèves.) Las, lasser, lacet; tas, tasser, tâcher,, tacher: péché et pêcher ; il pèche et il pèclie ; il dit, qu'il dît ; il fit son de- voir, il se fie à quelqu'un; le dos d'un livre et la dot d'une femme ; une cotte de mailles et les côtes de la France; le sou du pauvre et le sous-officier ; le jeune homme et le jeûne du carême.
Devoir. - Cherchèr le sens des,^ termes incompris et donner un exemple pour chaque mot (1).
6e Exercice.-Récapitulation sur la prononciation des voyelles.
(Gram., nos 19 à 26.) (Lire les mots et les phrases qui suivent, an rappelant les remarques dont ils sont l'objet.
Août, curaçao, toast, femme, hennir, solennel, solennité, encoignure, faon, Laon, paon, Oignon, aiguille, aiguillon, sanguinaire; Noël, poëte, symétrie, sibylle, mitoyenneté, mur et mûre, sur et sûre. On annonce au prône les fêtes et les jeûnes. ",, La Saône est une rivière de France. La fête de Pâques est très-solennelle.
Caen est une jolie ville. Les petits de la biche se nomment faons. La gloire est un puissant aiguillon. Ne prononcez pas anguille comme aiguille. Le maïs ou blé de Turquie sert d'aliment chez tous les peuples des pays Inéridionaux. La plupart des paysans russes sont encore esclaves. Le vinaigre est sur.
Je suis sûr que vous écouterez désormais mes explications. Robinson fit naufrage et fut jeté, par la tempête, dans une île déserte, où. - il resta longtemps seul. La patience est une vertu qui nous fait supporter patiemment les maux de cette vie.
Devoir. — Chercher le sens ,des termes inconnus, et dire ce que signifie ; la gloire est un puissant aiguillon.
7E EXERCICE. - Prononciation du g et du c. (GRAM., nos 28, - 29, 30, 33.)
Curé, cure, gerçure, cage, façade, maçon, Mâcon, leçon, façon, faconde, langnge, jaugeage, jardin, gaidien, jarre, Dag<iu-c, jury, je le juie, envergure, partageons, l'alagops.
Devoir.—Indiquer le sens des mole inconnus (1).
8e EXERCICË. - H muettes ou aspirées, (GRAM., ?" 34 à 30.). ,
(Mettre les avant les mots suivants et prononcer.) Huiles, harengs, hiboux, hannetons, hurlements, haricots, hallebardes, Hollandais, héros, héroïnes.
Devoir. - Distinguer les deux sortes d'h et indiquer le sens des termes peu connus.
1) Au besoin, le maitre indiquera lui-même les mots il expliquer.
9E EXERCICE. — PRONONCIATION iffl L'r, "DE L'S ET DU t.
(Gram., no, 45 à 48, pim 50 et 51,) (Lire les mots suivants et rappeler les remarques,) » Monsieur, messieurs, saison, raison, poison, poisson, empoisonner, empoissonner, saisissement, résurrection, ressusciter.
Inepte, ineptie, partiel, partial, essentiel, dig; stion, indigestion, bastion, mixtion, immixtion, démocrate, démocratie, démocratique.
Parasol, préséance, antisocial, balsamine, transaction, transit, transir et transi de froid.
Devoir.—Expliquer et employer les termes incompris.
10* Exercice.— Récapitulation sur la manière de prononcer les consonnes.
(Gram., n° 27 à 60.) Plomb, aplomb, cécité, calvitie, impéritie, banc, estomac, vermicelle, vÎoloncelle, milord, Joab, serf, clef, chef-d'œuvre, œufs, bœufs, gage, gangrène, les 7.éros, les héros, les barils, les onlils, les damnés, les albums, les post-scriptum., un spécimen. un examen, un lycéen, un chrétien, le scliah de Perse.
Le baptême, les fonts baptismaux, la sculpture et les sculpteurs, -un jeune coq, des coqs d'Inde, les préséances, les transitions, les transactions, tes prix et les accessits, le granit et le quartz, un fat, une dot, les aspects, les respects, l'instinct des oiseaux, la gestion d'un bien, la scintillation (d)des étoiles, les écueils (2) dangereux, les whigs et les torys, aller à New-York, à Metz, révérer Newton, admirer Michel-Ange, lire Shakespeare, payer un schelling, examiner une statue équestre, faire partie de l'orchestre, acheter un almanach, mourir au champ d'honneur, avoir un képi ou un shako, boire de l'eau stagnante, être asthmatique, avoir un aphthe, étudier les mœurs des Cophtes, dessiner un sphynx.
11e EXERCICE. — Im et in au commencement des mots; syllabe oi ; ble et bre à la fin des mots. (Gr., nos 67 à 70.) Incendie, initiale, immense, imaginaire, impulsion, infidèle, immensité, immangeable, immanquable, immanquablement, inhumainement, innocemment.
Moi, toi, soi, loi, foi, roi. moitié) toise, soigneux, loisir, foire, effroi, — roide, roideur, roidir.
Septembre, octobre, novembre, décembre; aimable enfant, personne honorable, jeune homme estimable, autorité respectable, cruel opprobre.
Devoir.—Chercher et indiquer le sens des termes incompris.
(1) Dans scintiller et scintillation" les 1 ne sont pas mouillées. (Acad.)
(2) Ecueil se prononce ékeuil. (Acad.)
1 12, EXERCICE. — Diphthongues. (GRAM., NOS V® et 73.) (S'appliquer à bien prononcer les mots suivants.) Dieu, diable, diablotin, diète, étudier, idiot, gardien, chrétien, diantre, union, diamant, matière, manière, panier, saladier, Canadien, méridien, méridional, Diogène, opiniâtre, opiniâtreté, question, questionnaire, vous questionnez, vous questionniez, vous quittiez, vous vous acquittiez, vous vous inquiétiez mal à propos.
Devoir. — Chercher et expliquer le sens des termes incompris.
13* Exercice. — Récapitulation sur les syllabes difficiles et les homographes. (Gram., n" 61 à 74.) J'eus, nous eûmes, enhardir, enivrer, agenda, antenne, antienne, sciemment, fréquemment, immédiatement, immensément, inodore, inhumation, inhumain, insensible, in folio, in-octavo, in-quarto, ardoise, Pontoise, étoile, nombre, pénombre, équilibre, stable, instable, lisible, inlisible, illisible, suggérer, succéder, succession collatérale, je le pense, je le veux, je ne puis, je ne sais, tiens, je le tiens, Péonien, miniature (1), nous étions, vous prétendiez, nous répondions, vous m'actionniez, nous nous défendions devant le président. Ils président bien, ces présidents. Ces peintres sont excellents. Ils excellent dans leur profession. Ils négligent leurs intérêts. Il devient négligent, ils deviennent négligents. Les résidents sont des envoyés qui résident eu pays étranger ; ils sonl moins que les ambassadeurs et plus que les agents. Il convient qu'ils convient leurs anjis à assister à cette fête.
Deuoir. — Chercher et expliquer le sens des mots incompris.
14e EXERCICE.—Liaison des mots. (GRAM., No 7e) Sac à ouvrage, arc-en-ciel, bois sec et dur, temps froid et humide, long hiver, dix-neuf et demi, neuf hommes, dix ouvriers adroits, enfant trop étourdi, pot à l'eau, plat à barbe, gilet élégant, trois et quatre, deux et sept, prix et accessits, méritez-en, donnez-leur-en, restez où vous êtes, à qui est cet objet? Ce n'est point à moi, ce n'est pas à vous, je ne sais pas à qui est-ce.
Pour les élèves plus avancés (n" 75 à 89).
Juillet et août, Adam et Eve, le clerc est à l'étude, respect à la loi, aspect étrange, instinct étonnant, passer d'un bord à l'autre, aller de part et d'autre, percer de part en part, c'est un bon avis, un métier ennuyeux, ce chemin est étroit, le plomb est lourd, je le leur ai dit, nous leur avons parle, elle est si intrépide, ils sont six intrépides. Qui est-ce qui a fait cet accroc a votre habit? Le respect et l'amour des peuples sont les plus suis appuis d'un trône.
(1) L'Académie dit que l'on prononce ordinairement mignature, mais cela ne prouve pas qu'il ne vaille mieux prononcer miniature.
15e Exercice.-Récapitulation générale sur la prononciation des voyelles, consonnes, diphthongues, etc.
(Gram., nOI 15 à 89.) I. Dans les exercices précédents, nous avons fait l'application des remarques qui concernent la prononciation des voyelles et des consonnes; il nous reste à résulter ici les plus importantes de ces remarques. Notons d'abord que, pour bien prononcer, il importe de bien distinguer les différentes sortes d'e, et de ne point supposer des accents où il n'y en a pas. Beaucoup de personnes lisent et écrivent mal les mots suivants ; brevet et breveter, secret et secrétaire, recenser et recensement, publier un décret, décréter mie mesure, avoir du zèle, être zélé comme un pèlerin, aller en pèlerinage, sortir du collége ou du lycée, répéter uue question, je la répète, je la répéterai ; semer du chènevis et des pépins, faire une chènevière, planter une pépinière, etc.
II. Il convient aussi de remarquer le son particulier de certaines leltres dans les expressions suivantes, qui sont assez fréquemment employées : citrouille aoûtée, louer des aoûterons à la mi-août, assister à un banquet, prendre du punch, porter un toast, les toasts sont parfois bruyants; aiguiser un couteau, dessiner un paysage, sarcler de l'oignon, acheter une houe. planter des houx, où est Dieu? quel chef-d'œuvre! quel héros!
quel héroïsme [ quels hurlements 1 le pouls me bat, prendre du laudanum, combattre l'oïdium avec la fleur de soufre, dompter un cheval, un féroce quadrupède, empoisonner un chien, empoissonner un étang ; arroser des balsamines, rire d'un fat, n'avoir pas de tact, faire une partie de whist, ramasser du varech, payer un schelling, trouver le quotient d'une division, donner du fil à retordre, entonner-le Magnificat, allumer un phare, avoir une Voix de stentor, se rendre esclave, se rendre à Antioche, à Suez, à Windsor, à Laon, à Caen, etc.
111. Il est même bon de se familiariser un peu avec les phrases suivantes, qui sont, en général, moins usitées que les précédentes : la piqûre du taon est funeste aux bœufs; les yoles et les yachts sont de légers navires, les sloops n'ont qu'un mât, saint Paul s'appelait d'abord Saul; Christophe Colomb découvrit l'Amérique; le veimioette est une espèce de pâte; la fumée du tabac enivre; la gangrène est à craindre; le spleen est une terrible maladie ; les étoiles scintillent (1) ; le passé défini des verbes français correspond à l'aoriste des verLes grecs ; les quakers sont forts laconiques; les banqueroutiers seront puais ; cette loi est tombée en désuétude; l'Angleterre a donné le jour à Shakespeare et à Lavi Mithel-Ange est un Italien ; le czar est l'empereur de Russie ; l'Achéron ne rend point sa proie; les aphthessont douloureux ; je ne sais que dire de vous; les tuteurs ont la gestion des deniers de leurs pupilles; le condor a jusqu'à huit mètres d'envergure; les vergeures ou raies du papier sont quelquefois très-apparentes; saint Vincent de Paul est un des héros de l'humanité, UI¡e des plus grandes gloires du christianisme ; le chrétien désire la mort pour être délivre des liens matériels qui le retiennent sur cette terre, où les pures jouissances qu'il goûte ne sont qu'une ombre légère de la félicité qu'il pressent.
Devoirs.—Rendre compte du sens des mots ou des phrases incompris.
(1) On prononce les deux 1 sans les mouiller. (Acad )
16e EXERCICE. — Manière de lire.
(Gram., nos 98 à 94.) (Lire à haute voix, puis faire lire, apprendre et expliquer les morceaux suivants.) I. — Pour les commencants.
LE BORGNE ET LE BOSS(!.
Un borgne ayant, un matin, rencontré un bossu, le colloque suivant s'établit entre eux : « Comme vous êtes chargé 1 l'ami, disait le borgne en se moquant de la bosse de l'autre ; il est encore de bonne heure pour avoir un si lourd bagage sur le dos! »
— « Vous avez raison, mon cher, répondit le bossu avec une présence d'esprit admirable ; il ne doit pas être bien tard, car vous n'avez encore qu'un œil d'ouvert. »
Devoir. - Expliquer le sens du mot colloque et dire quelle moralité on peut tirer de ce dialogue. - L'élève n'oubliera pas qu'en général le ton de la lecture doit être celui de la conversation.
II. — Pour les élèves plus avancés.
JUPITER ET MINOS (1).
e Mon fils, disait un jour Jupiter à Minos, Toi qui jupes la race humaine.
Expliqu' -moi pourquoi l'eu fer suffit à peine Aux nombieux criminels que l'envoie Atropos (2).
Q.iel est de la vertu le fatal Adversaire, Qui corrompt à ce poi t la faible humanité r C'est, j* crois, l'intérêt. »—« L'intérêt? Non, mon père. "— « Et qu'est-ce donc? » —« L'oisiveté. » FLORIAN. (3) Devoir. - Chercher et expliquer le sens des mots ou des membres de phrases incompris, puis indiquer la moralité de cette fable.
Se rappeler qu'il f-iut r lire avec naturel, sillon le genre du morwau choisi; 9.° articuler distinctement sur un ton moyen, sans hâte et sans langueur; 3° donner aux signes de ponctuation leur valeur légitime. (Théi y, Princpes de lecture à haute voix.) III. — Pour les plus avancés des élèves.
PRIÈRE D'ESTHEU.
(Elle demande à Dieu le salut des Juifs, qu'Aman voulait détruire.) 0 mon souverain roi,
Me voici donc tremblante et seule devant toi ! »Mon père mille fois m'a dit dans mon enfance, Qu'avec nous tu juras une sainte alliance,
(1) Jupiter, le plus grand des dieux du paganisme; Minos, son fils, roi de Crète, puis juge des enfers.—(2) Alrnpos, divinité païenne qui était censée couper le fil de la vie des hommes
—(3) Florian, fabuliste français, né en 1755, mort en 1794. -
Quand-pour te faire un peuple agréable à tes yeux, Il plut à ton amour de choisir nos aïeux; L s Même tu leur promis, de ta bouche sacrée, Une prospérité d'éternelle durée.' - Z, Hélas 1 ce peuple ingrat a méprisé ta loi; f La nation chérie a violé Sa foi (1), Elle a répudié son époux et son pèrePour rendre à d'autres dieux un honneur adultère.
Maintenant elle sert sous un joug étranger i Mais c'est peu d'être esclave, on la veut égorger.
Nos superbes vainqueurs insultant à nos larmes Imputent à leurs dieux le bonheur de leurs armes (2),
Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton autel !
Ainsi donc un perjide, après tant de miracles, Pourrait anéantir la foi de tes oracles, Ravirait aux mortels le plus cher de tes dons, Le saint que tu promets et que nous attendons 1!. (3) Non, non, ne souffre pas que ces peuples farouches, Ivres de notre sang, forment les seules bouches Qui, dans tout l'univers, célèbrent tes .bienfaits, Et confonds tous ces dieux, qui ne furent jamais.
j. RACINE, Esther, aot. I ; scène 4 (4).
Devoir. — Expliquer le sens des passages difficiles.
N'oublions jamais que la lecture sentimentale doit être fondée sur la lecture régulière. Vainement vous donnerez de l'éclat à la voix si vous frappez l'oreille de sons illégitimes, ou si vous la fatiguez de sons confus. Tout doit être distinct, détaché: les membres de phrases, les mots, les syllabes mêmtf. Ce n es*P?® par la voix qu'on se fait entendre, c'est par la prononciation.- Jamais Lekain (célèbre acteur tragique) ne portait à l'oreille des sons mieux entendus que lorsqu'il parlait plus bas.-En général, rien n'est plus ràre qu'on bon lect'eur j tout le monde sait dire un mot aprèf; l'autre ; personne ne sait lire. (Domergue.) (5).
Si vous voulez bien parler et bien écrire, n'écoutez et ne lisez que des choses bien dites et bien écrites. (Boiste.) (6)
(1) Faites sentir légèrement les trois syllabes de nation et de violé; sans cela vous détruiriez, la mesure du vers. Observation analogue sur ré-pu-di-é, au vers suivant.
(2) Imputent à leurs dieux. prononcez im-pu-te-ta-leurs dieux. (Gramm., n-91.) (3) C'est-à-dire le Messie, qui devait descendre de David. Si Aman ett détruit la nation juive, le Messie promis n'aurait pu naître.
(4) Jean Bacine ou B«d»..père,cM poëte tragique, l'une des plus grand-es gloires de notre pays. Né à la Ferté-blilon (Aisne), eii 1649, mort à Paris, en U99.-Louis Racine, fils du prSenf'est^nn'u^^P^ religieuse." mais il-est loin d'avoir égalé son père.
Né a Paris en 1692, mort en 1763.
(5) Domergue, grammairien, né à Aubagne (Bouches-du-Rbône), en 1745, mort à Paris, .en 1810.
(6) Boiste, savant lexicographe français, né en 1765, mort en 1824.
CHAPITRE PREMIER.
EXERCICES SUR LES NOMS ou SUBSTANTIFS.
Nous ne donnons pas ici d'exercices spéciaux pour la distinction des différentes sortes de noms, ni pour celle des genres et des nombres. Si quelques élèves n'étaient pas familiarisés avec ces notions élémentaires, on les leur expliquerait sur les exemples suivants, Aux élèves avancés, le maitre pourra faire remarquer que les noms de jours, de mois, de saisons, de métaux et de villes sont généralement masculins. Il en est de même de ceux en (4ge, en s ou z; en au, en eu et en 011, al et ail.—Mais les uomt en tié et ceux eb ion sont le plus souvent féminins.
Les noms de métaux ainsi que ceux de vertus et de qualités ne s'emploient pas ordinairement au pluriel.
11e Ex. - Pluriel des noms. (GR., N° 183.) (Dans le livre de l'élève, tous les noms en italique sont au singulier.) Les groseilliers sont originaires des Alpes. Les ivrognes font souvent des zigzags en marchant. Il y a beaucoup de rizières en Lombardie. Les chemins de traverse sont ordinairement pleins d'ornières. La fête des tabernacles se célébrait sous des tentes, sous des feuillèes. Les boas sont les plus forts et les plus grands de tous les serpents. Les rouliers transportent les marchandises sur des chariots, charrettes, fourgons et autres voitures roulantes de cette espèce Les Romains consultaient les livres des sibylles dans les affaires importantes ; on prétend qu'il y a eu jusqu'à douze sibylles.
Devoir. — Souligner les noms, puis expliquer les termes peu connus, et spécialement la dernière phrase.
i8'' Ex. — Noms en s, x ou z ; au, eu et ou. (Gr., 124 à 126.) En Bretagne, on rencontre souvent des croix sur le bord des chemins. On a vu des vaisseaux de plus de dix mille tonneaux.
On mène les buffles par des anneaux qu'on leur passe dans les naseaux. Les menuisiers travaillent en bois; ils font les ouvrages nécessaires dans l'interieur des maisons, tels que portes, croisées parquets, armoires, tables, lambris, etc.
Le., geîîdarnies arrêtent les filous. Les hiboux et autres oiseaux de nuit se retirent dans les vieilles masures. Les poux se cachent dans les cheveux. Les bambous croissent dans les terrains sablonneux des Indes. Les sapajous sont des singes dout la taille est au-dessous de la moyenne. Les taillandiers sont des artisans qui font toutes sortes o'outils pour les charpentiers, les charrons, les tonnelin's, les laboureurs, etc., comme faux, haches, cognées, serpes, hoyaux.
Devoir semblable au précèdent (t7* exercice).
19e EXERCICE, — Noms en al et en ail. (GRAM. 127 à 130.) (Dans la partie de l'élève, les noms en italique sont au sigulier.) Tous les maux s'adoucissent avec le temps. Ce naturaliste a de beaux coraux, des coraux très-rares. On se sert de cors, à la çhassé, pour exciter les chiens et pour donner certains signaux.
Les servals se trouvent au Sénégal et au Cap. Il vient des cals aux mains à force de travailler. Les émaux doivent être trèsfusibles. Ce boucher, est riche, il a plusieurs étaux. Il y a des aulx cultivés et des aulx sauvages. Ce jardinier cultive des ails de plusieurs espèces. Ces deux piédestaux ne sont pas sur la même ligne. La défense des narvals fournit un bel ivoire. Il existe à Paris quelques portails fort estimés. On trouve des nopals de différentes sortes. Les cordiaux donnent du ton à l'estomac. Les jeunes pousses de l'ajonc servent à nourrir les bestiaux. Les carnavals de Venise, et, en général, ceux du Midi, sont les plus célèbres et les plus brillants; il en est de même des festivals.
Devoir.—Souligner les noms communs et les noms propres, les analyser oralement, puis expliquer les termes peu connus et spécialement la dernière phrase.
20e Exercice.-Aïeul, ciel, cell; récapitulation. (Gr. 131 à 184.) (A mettre au pluriel.) Ses deux aïeuls assistaient à son mariage (Acad.). Les ciell de ce peintre sont lourds (Id.). Les mulots coupent la racine des blés. Ce pain a de grands yeux (Acad.). Ce bouillon est gras, il a beaucoup d'y eux (Id.). Les stables de ce fermier sont remplies de bestiaux. Les pilotis sont d'énormes pieux que l'onerifoncee n terre quand on bâtit sur un terrain marécageux. Les servals se nourrisent principalement d'oiseaux. On dit que les baobabs vivent plusieurs milliers d'années. Par leur forme générale, les narvals ressemblent aux marsouins. Les anciens croyaient à l'existence de plusieurs cieux de matière solide et transparente (Ac.).
L'air, la fumée et la vapeur d'eau sont des gaz. Les rues des grandes villes sont pavées de filous. Certaines personnes se figurent que la vie est une succession de bals et de so rées. Tailler à deux yeux, à trois yeux, c'est laisser sur la branche que l'on coupe, deux ou trois- boulons à fruit {Ac.). Ce ministre a eu plusieurs travails celte semaine avec l'Empereur (Id.).
Les notaires avaient autrefois des grilles en saillie aux fenêtres de leurs études. Les madrépores et les coraux doivent leur origine à des animaux. Ses bisaieuls vivent encore (Ac.). Si nos trisaieux mangeaient leurs aliments crus, nous n'en avons pas tout à fait perdu l'habitude. [Brillat-Savarin (1).] Devoir semblable au précédent (19* Exercice).
NOTA. — Les modèles d'analyse se trouvent dans la Grammaire. Chaque jour, le Maître donnera, selon la force des élèves, quelques mots ou une petite phrase à analyser grammaticalement. Ces exercices se feront tantôt de vive voix, tantôt par écrit, mais plus souvent de vive voix.
(1) Brillai-Savarin, magistrat distingué, né à Belley (Ain), en 1755, mort en 1826; auteur de la Physiologie du gofil, ouvrage étincelant de verve et d'esprit.
21e Exercice.-Récapitulation. (Gram., 123 et 135.) La Géographie,-La géographie a pour but de nous faire connaître la surface de la terre, l'enchaînement des montagnes, le cours des fleuves, la situation des étangs, lacs et marais, l'aspect des mers, la distribution des trois règnes de la nature ; les climats et leur influence sur les productions naturelles. Elle nous apprend aussi les peuples qui habitent la terre, les lieux qu'ils occupent et les travaux qu'ils y ont exécutés, soit pour les rendre plus habitables, pour embellir leur iéjour ou multiplier leurs ressources, soit pour faciliter les communications entre les divers pays et les diverses provinces. Elle nous donne enfin les notions les plus indispensables sur les rapports qui existent entre la terre, les autres planètes et, en général, les corps qui, ainsi que notre globe, roulent dans l'espace. La géographie et la chronologie sont les deux yeux de l'histoire.
Devoir.-Chercher le sens des termes peu connus et dire, en particulier, ce que signifie la dernière phrase.
22e Exercice.—Suite des précédents. (Gram., 123 à 135).
Le Loir.-La robe de ces animaux, qui ont quelques rapports avec les écureuils, est garnie d'une épaisse fourrure et revêtue de couleurs sinon brillantes du moins douces et harmonieuses. Ils sont sujets à un engourdissement périodique qui, commençant avec les froids, cesse aux premiers jours Au printemps. Ils sortent plusieurs fois de cet état de torpeur pendant l'hiver, et consomment les provisions qu'ils ont amassées durant la belle saison, et qui consistent ordinairement en noix, noisettes, faines, glands, châtaignes, etc. Dans l'été et l'automme, ils se nourrissent des fruits pulpeux des arbres fruitiers. Les loirs demeurent toujours sauvages, mais leur chair est bonne à manger. Les Romains, qui en faisaient grand cas, en élevaient une grande quantité. Yarron a donné la manière de faire des garennes de loirs; Apicius celle d'en faire des ragoûts.
Devoir semblable au précédent.
23e Exercice.- Suite des précédents. (Gram. 123 à 135.) Les Oiseaux imitateurs.-Le singe, par la ressemblance des formes extérieures, et le perroquet, par l'imitation de la parole, ont toujours paru à 1 homme des êtres privilégiés, intermédiaires entre lui et la brute.
Les sauvages, très-insensibles au grand spectacle de la nature, trèsindilTérenls pour toutes ses merveilles, n'ont été saisis d'étonnement qu'à la vue des perroquets et des singes; ce sont les seuls animaux qui aient fixé leur stupide attention. Ils arrètent leurs canots pendant des heures entières pour considérer les cabrioles des sapajous, et les perroquet sont les seuls oiseaux qu'ils se fassent un plaisir de nourrir, d'élever, et qu'ils aient pris la peine de chercher à perfectionner; car ils ont trouvé le petit art, encore inconnu parmi nous, de varier et de rendre plus riches les belles couleurs qui parent le plumage de ces hôtes, étrangers à nos climats mais familiers à nos demeures. BUFFON.
Devoir semblable aux précédents.
24e Exercice.-Recapitulation. (Gram., t23. à 136.)
L'Angleterre.—Ce pays fournit en abondance des grai'fI:G, des fruit!, des légumes. du houblon, des plantes farineuses et oléagmeuses, mars pas de vin. Les pâturages sont magnifiques, le bétadet les chevaux excellents. Le gibier abonde sur beaucoup déports, les tourn ont ûisparu depuis neuf siècles. Il y a encore de vastes fordts da-D,s l'ouest, mais généralement la culture est bien entendue. On y trouve de belles routes et de nombreux chemins de fer. Londres, sur la Tamise, est la capitale de, l'Angleterre. Cette ville, avec les vastes faubourgs qui en dépendent, occupe une surface de plus de cent kilometres carrés et renferme plus de deux millions d'habitants. Presque toutes les rues ont des trottoirs et sont éclairées au gaz ainsi que les quais, On y remarque de nombreux squares (places avec jardins au centre), le tunnel construit sous la Tamise, des docks ou bassins magnifiques destinés à recevoIT les lis seaux et les marchandises, de beaux parcs et un grand nombre de monuments publics. L'industrie, extraoramairement développée, consiste principalement en draps, soieries, lainages, cotonnades, lOOtennes, limes, aiguilles, horlogerie, ustensiles d'acier, de fer et detain, coutel rie, chapellerie, faïencerie, miroiterie, carrosserie, pelleterie, meubles, tapis, papiers de tenture, toiles à voiles et autres, armes à feu, instruments de chirurgie, de mathématiques, depbysique et dashononue produits chimiques, imprimeries, distilleries, brasseries, fonderies et teintureries.
Devoir.—Expliquer le sens des termes incompris.
25° Exercice.—Swte des précédents. (Gram., ti3 à 135.) La France (l),-Parcourez la France du nord au sud, votre étonnement et votre plaisir iront toujours en croissant. Les gras pâturages, les fer,-- tiles champs de blé de la Flandre et de la Beau ce céderont la place aux beaux vergers de la Normandie et aux fertiles champs de lin de la Bretagne. Les côtes de cette dernière province vous offriront les tableaux mélancoliques de l'Ecosse et de la Norvège adoucis par un climat tempéré. Des célèbres coteaux de la Marne et des riveg majestueuses du Rhin, vous pouvez passer aux vignobles de la Bourgogne, non moins fameux. Les bords délicieux de la Loire arrêteront vos pas si les rochers - volcanisés de l'âpre et salubre Auvergne, les basaltes du velay et au Viyarais et les sites helvétiques du Jura ne se disputent vos regards.
Alors même que vous auriez voyagé dans les montagnes, le Daupiime vous réserve des surprises : ses rochers nus et stériles bornant des vallées fécondes, les superbes bois de mélèzes et de sapins et la variété des plantes et des minéraux seront encore nouveaux pour vous. Si vous n'avez pas visité l'Italie et l'Espagne, vous vous consolerez lorsque les oranqers et les oliviers, les plœntatinns de mûrier sel les embaumes, sous le beau ciel de la Provence et du Languedoc, s offriront à vos regards. Vous concevrez alors pourquoi ces contrées ont îjispire plus de troubadours et de trouvères que le reste de la France, Passez enfin la Garonne, et allez goûter le plaisir utile de vous abreuver des eaux des Pyrénées au milieu des sites les plus pittoresques, où des physionomies un peu moresques frapperont votre vue et où des sons étrangers vous feront souvenir du voisinage de l'Espagne. Quelle toute d'objets curieux s'offrironl dans ce voyage à vos regards étonnes 1 Devoir semblable au précédent.— Distinguer les noms communs et les noms propres.
(1) Ne pas oublier que les noms propres commencent par une majuscule (Grain., no 107:)
26- Exercice.—Récapitulation. XGram., 123 à 135).
L'Asie.—C'est la plus grande et la plus peuplée des cinq parties du monde. Elle est cinq fois plus étendue que l'Europe, dont elle diffère complètement, aussi bien que de l'Afrique, par sa configuration; car l'Afrique ressemble à un énorme corps sans membres, et 1 Europe n un petit corps avec des membres immenses. L'Asie, réunissant à elle seule ces deux caractères, a la forme d'un grand quadrilalère d'où s élancent de toutes parts des membres longs et puissants, qui se dessinent en caps et en péninslttes, et auxquels se raltachent des îles plus ou moins considérables. La valeur absolue des richesses minérales de l'Asie est inconnue; avec le calcaire, les schiates, le granit et le qUQXlZ, on y exploite, et en quantité considérable, tous les tiiétcvux utiles et les gemmes les plus précieux : l'or, l'argent, l'étain, le cuivre, le mercure, le fer, le plomb, l'asphalte le naphte, l'aimant, les plus beaux diamants de l'univers, le rubis, ie saphir et le porphyre, l'ômeraude, l'aigue-marine, le sel, etc.
le règne végétal n'y est pas moins varié; il donne tous les produits qu'on trouve dans les pays situés sous les tropiques: le caféier, la canne à sucre, les plantes à ëpices balsamiques, odorantes, médicinales ; le palmier-cocotier, le sagou, l'aréquier, le dattier, le figuier du Bengale, le teck. Tindigo, la garance, le jasmin grandiflore, le thé, l'arbre à poivre, l'arbre à soie, le banapier, le lentisque, le pin aromatique, le poivre, myrte, le camphrier, le cannellier, le bétel, le riz, le mais, etc. La flore asiatique, olus variée que celle d'aucune des autres parties du monde, comprend toutes les espèces utiles de l'Europe, qui lui en doit un grand nombre, et possède la plupart des végétaux précieux des contrées tropicales.
La plus grande partie des animaux qui se trouvent en Afrique, en Europe et en Amérique, se trouvent aussi en Asie. Il est même quantité de ces animaux qui, originaires de l'Asie, y conservent toute la beauté des formes, la vigueur, l'énergie qu'ils ont dû recevoir au moment de la création ; tels soul, entre autres, le cheval arabe, l'âne de Perse, la chèvre cachemire et la chèvre d'Angora. L'éléphant, le chameau, le bœuf, 1 hermine, la zibeline, le musc, le pangolin, le gnous le zèbre, l'antilope, le renne et mille autres quadrupèdes; les huîtres à perles, les vers à soie, les perrnquets., l'alouette du Tonkin, les faisans, les paons, sont égaleles perroquets, d'une exlrémité à l'autre de l'Asie. Les mers qui baignent ment répandus le vaste continent asiatique fournissent une grande abondance de poissons de différentes espèces. On y trouve des squales de grande taille, des balistes, des aleutères, des chétodons, des labres et des mimérophis. Le gouram est un des poissons d'eau douce les plus délicats. Le Gange nourrit une espèce de dauphins connue de Pline 1 Ancien (1) sous le nom de platyniste. Parmi les crustacés des mers méridionales, il faut citer les langoustes, la maïa à crête et la maïa pipa, le matou lé vainqueur, le crabe bronzé, les squilles, le palémon carcin, etc. — Sur les cotes, on voit une grande variété de géophytes aux plus brillantes couleurs, des coralinées jaunes, bleues, rouges, vertes, des gorgones en forme d'éventail, et sur les côtes orientales, la marée, en se retirant, laisse sur le rivage une foule d'actinies qui lui donnent l'aspect d'un brillant parterre de fleurs. L'Asie renferme environ cinq cents millions d'habitants, dont trois cent cinquante millions pour l'empire chinois.
Devoir semblable aux précédents. — Analyser les noms propres.
(1) Pline l'Ancien, célèbre naturaliste romain qui périt asphyxié par la fùraie lors de la première éruptioif du Vésuve, Van 79 de notre ère.
CHAPITRE II.
EXERCICE SUR L'ARTIOLE.
.2'Ye EXERCICE.—Au ouaiix; (Gram. nos 137 à 147.) (Distinguer les différentes sortes d'articles et se rappeler qu'on met (lit avant un nom singulier et aux avant un nom pluriel.
On doit obéir aux lois. Les vivres sont fort chers dans cette ville au commencement de l'été. Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles. Toute la nature renaît au printemps. La chèvre aime à gravir au sommet des coteaux. Jeanne d'Arc fut blessée au siége de Pans.
Il appartient aux pères de châtier leurs enfants. Le boire et le manger sont communs à l'homme et aux animaux.
L'oisiveté est une tache au front d'un homme pauvre.
Devoir. — Analyser les articles, et expliquer le sens des mots ou des phrases incompris.
Nota.-On trouvera p. {;:, ¡jp, exercices sur l'emploi des articles simples le et III dans certains cas parliculiers, puis p. 01 et suiv (2-partie) toutes tes remarques relative; a l'emploi et à la répétition de l'article en général.
CHAPITRE III.
EXERCICES SUR LES ADJECTIFS.
Voir p. 13, au haut, la note sur les noms, applicable aux adjectifs.
188e EXERCICE. — Fémioiu des adjectifs.
(GRAM., Nos ISS A 158.) Dans le livre de l'élève, les adjectifs en italique sont au masculin.
Dieu seul est grand. La vertu seule est aimable. Ce cordon n'est pas assez tors. Cette soie n'est pas assez torse.
Il est bancal. Elle est bancale. Le nature humaine est encline au mal. Cet homme est décrépit avant l'âge. Cette femme est toute décrépite. La prière rend l'affliction moins douloureuse et la joie plus pure. Une glorieuse mort est préférable à une vie honteuse. Ce billet est payable à jour préfix, à heure préfixe. Le fût d'une colonne torse est contourné en forme de vis. Il a le parler bref, la parole brève.
Brief ne se dit plus guère qu'au féminin et dans ces locutions : briève description, briève narration (Acad.) Devoir. — Souligner les adjectifs, puis chercher le sens des mots peu connus et expliquer la 10e phrase.
2ge EXERC.- Féminin des atyectils en-el, et, eur, etc.
(GRAM., 1S9 à 163.) , Il met tous les jours un nouvel bab\t. Elle met tous les jours une nouvelle parure. Il a ~té condamné à me passer titre nouvel et reconnaissance. Le vice aura son éternel châtiment et la vertu sa récompense éternelle. L'allure naturelle du cheval est le pas; .puis le trot et le galop ; l'atnMe est une allure artificielle. Paul est chrétien; Pauline est chrétienne. Cet homme est sujet aux fluxions. N"tre terre est sujette à -de grandes lévolutions. Jutes est un habile devineuv; Julie est une Ilabile devineuse. Augusbn fut pécheur) Madeleine fut pécheresse. Duguesclin fut le vengeur de la France, Jeanne d'Arc en fut la vengeresse. Crtte religieuse est une exacte observatrice de sa règle. Cette femme est une dangereuse corruptrice de ia jeunesse. Les poètes ont regarde Cérès comme l'inventrice du labourage.
Devoir.—Chercher le sens des expressions incomprises.
30e Exercice .—Récapitulation Vr le féminin des adjectifs.
- (Gram; no' 155 à 169.) Cet homme est un grand chasseur, cette femme est une grande chasseuse (1). Voilà une vendeuse de fruits, une vendeuse d'herbe, une revendeuse de légumes. La venderesse s'est obligée, dans le contrat, à quitter sa maison à telle époque. Le père est le tuteur naturel de ses enfants. La mère est la tutrice naturelle de ses enfants. Il a été condamné comme détenteur des biens de la succession. Elle a été. condamnée comme détentrice de ces biens. Louis XIIT est le fondateur de l'Académie française. Saiute Thérèse est la fondatrice des Carmélites. M™" de Sévigné est un auteur distingue.
Cette dame est autèur d'un fort joli roman. Mm. Deshoulières était un poète aimable (2). La France compte aujourd'hui plusieurs femmes qui sont toutes d'aimables et gracieux poëtes. Les ouvrages de Mmo Williams la font regarder tour à tour comme puëte et comme historien.
Le sol est sec, la terre est séche à l'époque des fortes chaleurs. Nous ne nous connaissons que d'hier, il me traite déjà comme un vieil ami, comme une vieille connaissance. C'est l'homme du monde le plus naif. Cette personne est franche et naïve. Chez toutes les nations, l'agriculture est la source la plus pure de là prospérité publique. L'ancienne langue grecque était fort harmonieuse. La paresse est la plus ardente et la plus maliqne de toutes les passions. Il est quelquefois plus difficile de se défendre contre une insinuation maligne que contre une accusation-ouverte. A Paris, l'eau-de-vie est la boisson favorite des chiflbnniers et des gens de la basse classe. Cette personne est témoin de ce qui s'est passé entre eux et' nous ; elle est un bon témoin.
Voici l'homme le plus grognon, la vieille' la plus grognon que je connaisse.
Laissez-là ce vieux grognait, cette Vieille grognon. Voyez donc cette petite laideron qui fait la ooquettè (3). Elle est demeurée capot (Acad.).
Devoir. — Expliquer le sens des termes incompris.
(1) On n'emploie le féminin chasteréssè qu'en poésie.
(2) L'Aqadémie donnç aussi poétesse : ilitake - rnoderne compte plutiNrs poétesses célèbres, mais elle ajoute que cette forme esf peu usitée.
(3) On dit de même une petite souillon, une petite eaUsiûn. On dit aussi cette femme est ulle fcstition olb uyte itifitionne insupportable. (Acad.)
31e EXERÇlCE. —Pluriel dès adject.I'-'.
(GRAM., NOB 1'0 À tTS.) Un mouvement brusque, des mouvements brusques, des attaques brusques. Tout médicament amer est tonique.
Presque tous les médicaments amers sont toniques. Les âmes les plus simples et les plus pures ne sont pas exempt, tes de tentations. Les vents coulis sont dangereux; le vent coulis est dangereux. Les saints furent les doux et humbles disciples du doux et humble Jésus. Cette femme a les yeux bleus. Elle porte un bandeau bleu sur ses cheveux châtains. Dans la ruine de Jérusalem, les prophètes hé-
breux voyaient sa renaissance.
Devoir. — Chercher puis expliquer le sensées termes incompris.
32E EXERCICE. - Adjectifs en al. (GRAM., nos 173 à 175.) Les temples, les écoles et les mairies sont des bâtiments communaux. Les chemins vicinaux et les chemins ruraux sont classés ou reconnus parles conseils municipaux. Les biens dotaux sont inaliénables. Les seigneurs féodaux du moyen âge étaient autaut da petits tyrans. Quelques abbés avaient le privilège d'officier en habits pontificaux. Les Persans et les Turcs nous appellent peuples occidentaux. Les peuples septentrionaux sont fort carnassiers en comparaison des méridionaux. Les sont foi-t carnassiers en colens i '~dar tt~~ les jiijubes, les figues et quatre fruits pectoraux sont les dattes, les jujubes, les figues et les raisins. Sophie ne sait point les compliments trïoiaux. Tous les tableaux qu'il a chez lui sont des originaux. La pemturt et la sculpture sont des arts libéraux. La valeur seule ne fait que des brutaux, la raison fait des braves.
Devoir.- Expliquer les mots incompris et la dernière phrase.
33e Exercice.-Récapilulation sur le pluriel des adjectifs.
(Gram., n-, 170 à 175.) Il y a trois chevaux andalous dans l'écurie. Les biens de la fortune ne sont pas les vrais biens. La religion rend toutes les tribulations supportables et utiles. Le feu est le plus puissant de tous les agents naturels. La taille des pierreries est différente selon les différents pays. J'ai pour les livres grecs un merveilleux respect. Les Romains rendaient des honneurs divins à leurs empereurs. Plus les tombeaux sont modestes, plus ils sont touchants. Les ornements les' plus simples sont ordinairement les plus beaux. Les tireurs de cartes sont de pretendus devins. Les tireuses de cartes sont de prétendues devineresses. L'éphod était une espèce de ceinture à l'usage des prêtres hébreux.
Autrefois, les universités donnaient des avis doctrinaux sur les livres. Dans le but de bâter les progrès en tout genre, l'autorité a institué de nombreux concours éanlonaux, départementaux et régionaux. Les décrets lmpériaux ont force de loi.
Devoir. — Chercher le sens des termes peu connus et expliquer les deux dernières phrases.
34e Ex.—Cet ou cette; ces ou ses, etc. (GR., 182 à 196.) Cet écolier ne fait encore que des barres. Tant que j'occuperai cette place, j'en remplirai les devoirs. L'herbe est bien drue dans cette prairie.V ous n'étiez pas encore lorsque cet événement arriva.
La pratique de ce pays est, à cet égard. telle que je vous le dis. Chaque nation a ses coutumes. Chacun sera réroqipensé selon ses œuvres. Ces prunts confites sont rances. Il est bien amer à un père de voir ses enfants ne pas répondre a ses soins.
Ce discours enflamma leur courage. De tout ce qu'il vous tit là, il n'y a pas la millième partie de JraÍ. Avec une telle célébrité, ou n'est étranger nulle part. Il n'y a nulle certitude d;IDS les choses de ce inoude. A quel quautième de la lune sommesnous? Quels sont vos prénoms? Je vous les ai dits maintes fois.
Devoir.—Souligner les adjectifs ëéterminatifs et eipliquer le sens des termes incompris.
RÈGLES D'ACCORD DES ADJECTIFS.
3Se EXERCICE. — lre Règle (un seul nom).
(GRAM., n° il».> Le diamant est toujours cher; les diamants sont toujours chers. Les âmes de cœur et de courage savent seules gagner le ciel. Une loi est censée abolie par le non-usage. L'usage des liqueurs spiritueuses est dangereux.
Les plus courtes folies sont les meilleures. Fuyez les fautes vénielles si vous voulez éviter les fautes graves. Bien des choses qui auront paru bonnes en cette vie seront trouvées mauvaises ou inutiles en l'autre. Moïse propose aux hommes charnels, par des images sensibles, des vérités pures et intellectuelles. 11 y a, en Italie, des académiciens et des académiciennes. Ces dames étaient habillées en chasseuses.
Les sibylles des anciens n'étaient autre chose que des devins ou des devineresses, et cependant les princes, aussi bien que les particuliers, comblaient des présents les plus riches tous ces diseurs et toutes ces diseuses de bonne aventure. On leur a donné du vin tel quel, des étoffes telles quelles. Les acides font passer au rouge les couleurs bleues des végétaux. Les métaux les plus compactes sont les -plus pesants (1). Les mères sont les vrais précepteurs du genre humain (2). Ah 1 les femmes docteurs ne sont pas de mon goût. L'affaire est conclue : il a dit les paroles sacramentelles, les mots sacramentaux. (Aead.) Devoir. - Rendre compte de l'orthographe, et expliquer le sens des termes incompris.
(1) Quoique l'on trouve compact (sans e) au masculin singulier, l*A.hftdé] £ le écrit compacte (avec un e) corps compacte, substance compacte.
(w2) Cette phrase est de Legouvé. L'Académie ne donne pas le iertuuin préceptrice, quoique quelques auteurs le trouvent admissible.
36e EXERCICE. — Adjectifs se rapportant à deux noms du même genre. (GRAM., n° 178.) J'ai une faim et une soif excessives. Ce cheval a la tète et l'encolure belles. Il a le corps et les membres bien proportionnés.
Les perdrix rouges ont les pieds et la bec rouges. Le condor est un oiseau d'une force et d'une grandeur prodigieuses. Cela est dépeint avec une naïveté et une vérité admirables. La religion et la vertu peuvent seules rendre heureux. Dans la primitive Eglise, il y avait des fidèles qui, pendant le carême, ne mangeaient que du pain et des fruits secs. Certains chênes, tres-communs dans nos forêts, acquièrent une grosseur et une hauteur considérables. On enduit la carène des navires d'un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble. Il faut que le bœuf et le mouton rôtis ne soient guere cuits. Pour la sauté des animaux, il serait a désirer que l'on eût un abreuvoir et un lavoir séparés.
Le benjoin et le laorax mélangés donnent une odeur fort agréable.
Le plomb pèse onze fois plus que l'eau; il a une odeur et une saveur désagréables, surtout quand on l'a frotte. Le style de Xénophou (historien grec) eyt d'une élégance et d une dOllcem exquises. Ecbatane, capitale de la Médie, fut fondée par Deioces et environnée de sept murailles de hauteur et de couleur différentes.
Devoir. - Rendre compte de l'orthographe et chercher le sens des termes incompris.
37e EXERCICE. — Adjectifs se rapportant à plusieurs noms de genre différents. (GRAM., n° 179.) L'eau et l'air nous paraissent bleus. Cette voiture part à jour et à heure fixes. Le beurre fort a une odeur et un gout forts.
Le vautour est un gios oiseau de proie a tele et a col nus. Le cousin est une sorte de moucheron dont la piqûre et le bourdonnement sont fort importuns. Il existe certains lézirds dont les jambes et les pieds s, nt si courts et si peu apparents qu'ils ressemblent à des serpents. Lê, groteron est une plante dont les tiges et les fruits sont hérissés de petits crochets et s'attachent aux vetements. Dcns les lazarets, on se servait de parfums pour purifier les personnes et les effets regardés comme suspects. On appelait armes courtoises celles dont on se servait dans les tournois, parce que la pointe et le tranchant en étaient émousses, et qu'elles n'ptaient point meurtrières. Louis XYI mourut avec un courage, une résignation et une pieté admirables. ha Majeste était d'une sérénite et d'un calme parfaits. La girafe est un quadrupède ruminant de l'intérie r de I Afrique, qui a une trèsgrande taille, le cou et les jambes de devant forts longs, la croupe très-basse, la têle petite, surmontée de deux especes de cornes, et le poil ras tacheté de jaune fauve et de blanl' Le travail, l'économie et la vertu seuls peuvent empêcher que le passé ne soit perdu pour nous. Les lois du Japon ont été faites avec une sévérité et exécutées avec une ponctualité extraordinaires.
Devoir. — Rendre compte de l'orthographe et dire ce que signifient les mots lazaret et tournoi.
38e Excreice,-Adjectifs avant le nom; récapitulation sur les règles d'accord. (Gram., n08 177 à 195 ) Impie et cruelle, Athalie fit massacrer tous les priiicos du saiig de David, sauf Joas. Heureuges les sociétés humaines si elles avaient autant de sagesse que celles des abeilles. L'envie rend baineuse8 les personnes qui en sont atteintffl.
Triste et afftigeante dans le jeune homme, l'ivrognerie devient hideu8t dans les vieillards et dans les femmes. Exempts de maux réels, les hommes s'ell formeiit à l'empire. Le cliniat, le sol et la végéltalion du Tliibet sunt très-vat-i&. L'ancieitne Egl~pte était traversée par une in finité de canaux d'une long u eur et d'une largeur incroyables. Les sols calcaires ont des propriétés ct des vices ol)pogés à ceux des solti argilew;. Infatigab~e destructrice des vers blaiics, la taupe mérite d'être reSI et. tée. Nous possédons des microscopes d'une délicatesse et d'une perfection alit-irablet. Ne soyons pas bassement iii làchenient serviles; soyotis modestes, humbles nièine, mais jamais obséquieux ou vi's (1) ; soyotis dignes, mais sans morgue, comi,laisants sans rien exiger des autres; gondreux sans prodigalité, économes sans avarice, graves sans être moroses. Les Esquimaux pèchent; en hiver, ils dévorent, crus ou cuits, les animaux que chassent leurs clllens intelligenss et vivent inslluciants et heureux au milieu de la plus hOlTible nature.
La nature et le climat dominent presque seuls sor les sauvages. 11 ne fau jamais se faire une couronne de ce qui est une lioiite, el c'est toujoursuiie honte de porter atteinte aux intérêts et à l'ordre publics.
Devoir. Expliquer les mots obséquieux, morgue, etc.
39e Exercice.-Récapitulation sur les adjectifs.
(Gram., 155 à 195.) Le Basque a l'air dégagé, la tète haute, le regard vif et fier, le toiiil bruti et coloré, les elieveux noir8. Il esl sobre et frugal, impétueux, fidèle et laborieux, mais vindicatif, ami des plaisirs, des habitudes pastoraLes, et esclave des anciens usages.
Les Aragonais sont froids et sérictix, souvent brusques et rudes dans Leur ton comme dans leurs manières. Ils passent pour opinidtres, alla chés à leur pays el à leur, u.;a -es ne se pliant jamais aux circonstaiices, et se vantant même de leur fipre inllexibilite d'humeur.
Les Arabes sont grands, bien faits, vigoureux, sobres el (rvgfJux (2), endurcis au travail et à la fatigue. Ils montrent une gravité triste, uoe indifférence fatal, uii égoïsme insenisible. La crnaulé entrelenue pat- le fanatisme fait le fond eiigagemetits. Les Bedouins de8 déserts mènent la vie nomade, rp» conservé les mœurs pi tmitive8 ; les Arabes dcs villes se ressentent un peu des bienfaits de la chilisation et du coritact lies Européens. Chez cette naHon comme divorce a licu pour le moindre prétexte aussi la vie des femmes est-elle dépondante, pénible et laborieuçe. l,es art8 sont pen estimé8, si ce n'est la fabricatioii des arcs, des javelots et des cinw!f:I'('cs. Il existe cff'taines contrées oill'agriculture et le commerce sont florissants.
Devoir.-Expliquer les termes peu connus.
(1) Ob,~équieusa ou t'iles, etc., si ce sont des lemmes q-i P-~Iellt-
40e Exeroice. - Récapitulation (mite).
.(Gram., 155 à 195).
Le Loup.-Cet animal diffère du chien par son museau plue allongé, ses oreilles plus développées, son pelage plus touffu, ses proportions plus vigoureuees, sa taille plus grande ainsi que sa mâchoire et ses dents. "Mais eet diJmrences, qui n'ont rien de fondamental, doivent être en grande partie attribuées aux modffications que la vie sauvage ou la vie domestique ont dû nécessairement déterminer chez cet deux espèces. Le loup commun est de couleur fauve," avec le museau noir et allongé. Une ligne noire qui s'étend le long des membres, antérieur* est Un des caractères physi lues qui distinguent plug particulièrement le loup du chien domestique. Par suite de la guerre continuelle qu'il Tait ans bergeries et aux basses-cours, le loup est un des animaux les plus nuisibles ; aussi est-il partout l'objet d'une guerre assidue, et a-t-il presque entièrement disparu de pays où il était autrefois très-commun. Il se retire dans les lieux boisés et touffus les plus distants qu'il peut de la présence de l'homme, et n'en sort que pressé parje hesoin. Pendant l'hiver, le froid et la faim conduisent les loups en tcoupes-juaque dans les villages, où ils font entendre d'affreux. hurlements. Ils peuvent, à c& qu'il parait, se passer de nourriture pendant plusieurs jours, maiw- fis résistent moins à la soif, et on les voit fréquemment venir se désaltérer au bord des ruisseaux. Affamés, ils n'épargnent pas même l'homme, et on en a vu attaquer les.
bergers plutôt que les troupeaux, dévorer des femmes, emporter. des enfants.
Devoir. — Expliquer les expressions pelage, vie domestique, etc.
41e Exercice. —Récapitaditation des adjectifs.
(Gram., 155 à 195.) Les Préjugés. —A Rome, les devins étaient payés par l'Etat pour lire l'avenir dans le cœur et dans le foie d'un bœuf. Il y avait même des poulets sabrés, qui, selon le plus ou moins d'appélit qu'ils montraient, annonçaient si les armées seraient victorieuses ou vaincues. Les plus grandç personnages remplissaient la charge d'augures, qui consistait à conjecturer les événements futurs d'après le vol des oiseaux. Si une troupe de corbeaux volaient à droite, c'était bon signe; s'ils volaient à gauche, c'était un présage sinistre. Et ce qu'il v a de curieux, c'est qu'en Grèce c'était le contraire : la gauche était le bon côte et la droite le
mauvais. Il y avait aussi des interprètes des songes, et les songes jouent un grand rôle dans l'histoire ancienne. — Dé nos jours, malgré le progrès des lumières, et en dépit des condamnations dont la police correctionnelle frappe à chaque instant les prétendus sorciers, nous voyons encore bien dps gens (tupés par ces impudents escrocs. Dans les campagnes surtout, de pauvres sots s'imaginent que ces charlatans ont le pouvoir de fairo retrouver les choses perduu, de guérir les maladies des bestiaux, de jeter des sorts ou des maléfices, de faire voir l'avenir dans un miroir et autres billevesées semblables. Que dis-je?
ri'avons-llous pas vu, il y a peu d'années, les classes élevées de la société s'engouer des tables tou> nantes, et croire qu'en frappant du pied, ces tables pouvaient d'elles-mêmes répondre aux questions qui leur étaient adressées f Après cela, nous n'avons plus le droit .de nous moquer de. la. simplicité de nos pères, qui croyaient aux revenants, aux lutins, aux fantômes, aux enchanteurs et aux talismans, et qui pensaient voir les sorcières traversant les airs pour se rendre au sabbat, montées sur un manche à balai.
Devoir.—Expliquer les termes meompris.
4i« Exercice.— Récapitulation (suite). (Grammaire, 185 à 195.) L'Autruche (1), - Bien que pourvue d'ailes, l'autruche est privée de la faculté de voler. Elle s'éloigne ainsi du type le plus ordinaire des oiseaux pour se rapprocher ctes mammifères, avec lesquels elle a des rapports directs de plus d'une espèce et tellement prononcés, que les anciens la désignaient sous le nom d'oiseau-chameau ;2). L'autruche est le plus grand de tous les oiseaux ; celle d'Afrique atteint jusqu'à deux mètres de hauteur Elle est portée sur des jambes nues d'un mètre de longueur.
Son côu, de pareille dimension, est flexible et sans grâce, et supporte une tête petite en proportion de la grosseur du corps. Son bec déprimé et ses yeux grands et ouverts contribuent à lui donner un air d'étonnement et de stupidité qui lui a valu, de tout temps, sous ce rapport, la réputation la mieux établie: « Dieu l'a privée de sagesse, dit le livre de Job, et l'intelligence lui a été refusée. » On en a fait une mère imprévoyante qui abandonne ses œufs à la merci du ciel ; enfin on a dit que lorsqu'elle était poursuivie, elle croyait se soustraire au danger en cachant sa tête derrière le plus petit buisson, laissant le reste du corps à découvert. Elle court avec une telle rapidité qu'un cheval au galop ne peut l'atteindre que lorsqu'elle est fatiguée.
Les autruches sont herbivores. Leur ouïe est fine et leur vue perçante mais le sens du goût et celui du toucher sont extrêmement obtus et presque nuls, à ce qu'il paraît, car, en domesticité, on les a vues avaler non'seulement toutes les substances végétales et animales, mais encore les matières minérales même les plus pernicieuses, telles que du fer, du cuivre, du plomb, des pierres, de la chaux, du plâtre, tout ce qui se présente enfin, jusqu'à ce que leur grand estomac soit rempli. Il est doué d'une force si digeslive et si dissolvante qu'elles rendent les métaux qu'elles ont avalés usés et même percés par le frottement et la trituration. Les plumes d'autruche sont un objet considérable de commerce: chez tous les peuples, on a su tirer parti de l'élégance de ces plumes gracieuses, soit pour orner la tête des femmes ou les coiffures militaires des hommes, l'encolure même des chevaux au temps de la chevalerie, soit pour décorer les ameublements des riches ou des grands dignitaires.
Leur peau est assez épaisse pour fournir aux naturels un cuir solide dont Us font des boucliers et des cuirasses. La chair en est médiocre cependant des nations entières de l'Arabie s'en nourrissaient autrefois, et plusieurs tribus africaines s'en nourrissent encore aujourd'hui. Les Arabes ne parviennent às'en emparer qu'après une poursuite des plus opiniâtres mais la chasse devient moins longue et moins pénible quand ils emploient des lévriers. Plusieurs parties de leur corps étaient autrefois employées en médecine ; aujourd'hui, on n'en fait plus aucun usage, DffVoir.- Noter et expliquer les termes incompris.
(1) Grand oiseau de l'ordre des échassiers, que l'on trouve dans toute l'Afrique et dans les parties occidentales et méridionales de l'Asie.
(3) Vue de loin, dans le désert, l'autruche ressemble assez. à un chameau.
CHAPITRE IV.
EXERCICES sua LES PRONOMS,
Voir la remarque sur les noms, p. 13, au commencement.
438 Exercice. — Se ou ce. — Gram. n° 209.
Voyez comme ce serpent se replie. Elle se porte avec ardeur à tout ce qu'elle fait. La paye de ces ouvriers se fait tous les samedis. Tout change en ce monde ; il n'y a rien de constant.
Ce qui est amer à la bouche est doux au cœur. Ce jeune homme rattache à copier ce qu'il y a de meilleur dans son modcle. On peut ne pas dire tout ce qu'on ponse. mais il faut penser tout ce qu'on dit. Dans l'autre monde, il faudra rendre compte de ce que nous aurons fait dans celui-ci. Quelques marchands ayant enlevé tous les draps pour se rendre maîtres des prix, on se plaignit de ce monopole. Ce fait se retrace à mon esprit comme s'il était encore présent à mes yeux. Rendre un homme camus, c'est le réduire à ne savoir que dire. Quiconque se chaige des affaires d'autrui, est souvent obligé de négliger les siennes. Quand ce bon homme se mêle de railler, il est plus malin que persoune.
Devoir. — Expliquer monopole et les autres termes incompris.
Accord des pronoms.
44E EXERCICE. —GRAMMAIRE, n° 217.
Jules est paresseux, il ne travaille pas. Ces écoliers sont paresseux, ils ne font rien qui vaille. L'humilité est la vertu des forts, elle prépare l'âme à de grandes choses. Si les populations rurales étaient plus éclairées, elles sciaient plus heureuses. Les comètes reçoivent du soleil le peu de clarté dont elles jouissent. Les feuilles du marronnier sont composées et celles du chêne sont simplco. Dix en ces pièces de monnaie n'en valent qu'une de celles-là On met des sonnettes aux pieds des oiseaux do proie avec lesquels on chasse. Il y a des lunettes à travers lepudles on voit les objets renversés. Il m'a tenu un discours.
auquel je n'ai rien compris. Vous avez des habitudes auxquelles il faut renoncer. La France est divisée en i e 'partemcnts à la tête desquels sc'trouve un préfet.
lavoir. — Expliquer les mots comètes, lunettes et autres termes incompris, puis développer le sens de la 4e phrase.
45' ExBM.—Accord des pronoms. — Ga. n* 217.
La porcelaine est belle, mais elle est fragile. Quand les terres - sont bien fumées, elles en fructifient davantage. Les racines sont sujettes à s'altérer quand elles ne sont pas couvertes de terre. Consultez les vieillards : ils ont appris à leurs dôpeus la route de la vie, ils vous empècheront de vous égarer. Les barbes des épis d'orge sont plus longues que celles des épis de seigle.
Les fleurs de la seconde tleuraison (1) soi.t ordinairement moins grandes et moins belles que celles de la .première. On appelait autrefois vil es franches celles qui ne payaient pas la tailte, Les fruits d'un grand nombre de plantes servent à la nourriture des hommes ou à celle des animaux. Les sacrements sont les canaux par lesquels Dieu répand ses grâces. Il est certaines choses pour lesquelles on éprouve de la repugnance. La gomme résine est un suc laiteux qui découle de certains végétaux auxquels on fait des incisions. Romulus (2) et ses successeurs jetèrent les fondements des institutions auxquelles Rome dut sa grandeur.
Devoil'.-Expliquer les mots taille, successeur, et autres termes incompris.
46* Exercice. — Récapitulation sur les No, 209 et 217.
Cette chaise-ci est moins haute que celle-là. La chair des truites saumonées est rouge comme celle des saumons. C'est une affaire dont il est bien instruit, il en pourrait parler savamment. Quand la rivière déborde, elle inonde toute cette plaine. Les poêles répandent une chaleur plus égale que celle des cheminées. Les infirmités sont le cortége de la vieillesse; les inquiétudes celles de la puissance. Les hommes sont des roseaux fragiles sur lesquels on ne saurait s'appuyer sans s'exposer à chanceler et à tomber, Il ne faut pas marchander sa via quand il s'agit de sauver celle d'un ami. Ceux qui n'ont jamais souffert ue savent rien : ils ne connaissent ni les biens ni les maux ; ils s'ignorent eux-mêmes. Les faux dévots aiment mieux faire des œuvres de surérogation que de satisfaire à celles qui sont obligatoires. Les branches du saule pleureur sont plus longues et plus flexibles que celles du saule ordinaire. Il a poussé les enchères de cette maison au plus haut point où elles pouvaient aller. Tel est le caractère des hommes qu'tis 11e sont jamais contents de ce qu'ils possèdent. Les saturnales étaient des jours privilégiés pendant lesquels les esclaves romains jouissaient d'une apparence de liberté. Les lois selon lesquelles Dieu a créé l'univers sont celles selon lesquelles il le conserve. Les savants ont calculé que la chaleur envoyée à la terre par le soleil compense exactement celle qu'elle peut perdre encore.
Devoir. — Expliquer les mots et les phrases incompris.
(1) On dit aussi lforaison (Aead.),
(2) Roniului, premier roi de Rome, vivait en 75i avant Jésus-Christ.
47» Exercice.—Se ou ce; pronoms et adjectifs en rapport aoeepluikurs noms de même genre ou de genres différents, (Gr., a" Ï09 et 217.) Quand un pronom remplace des noms de même flenre ou de genres diJférents, on snil les règles d'accord des adjectifs (Gr., 178 et 179).
La beauté est comme la rose: elle se flétrit au soude du plaisir. Cett demoiselle manque de grâce, elle n'a point de tenue. Pauline et Louise manquent de grâce; elles n'ont point de tenue. Voici des .hommes et des femmes auxquels on ne peut se fier. L'histoire naturelle nous révèle les magnificences de la terre, l'astronomie celles du ciel. L'orang-outang est une espèce de singe dont la taille et la conformation se rapprochent de celles de l'homme. Il y a des instruments, comme le piano et la harpe, sur lesquels on peut exécuter plusieurs parties à la fois. Dieu nous a donné le travail et l'intelligence, à l'aide desquels nous pouvons faire produire à la terre ce qui est nécessaire à nos besoins. Après un certain temps, les planètes et les astres reviennent au même point d'où ils étaient partis; Dieu a défini le temps et le lieu auxquels cela arrivera. On ne se fait pas assez d'idée, dans le monde, des inquiétudes et des fatigues sans zombr6 auxquelles sont -exposées les personnes qui travaillent pour satisfaire nos besoins et nos plaisirs. La mémoire des tyrans est odieuse : celte des bienfaiteurs de l'humanité doit être éternelle. Le zèle et l'exactitude avec lesquels je me suis acquitté de l'emploi que S. Exc. m'avait confié n'ont pas dû lui inspirer de défiance. L'homme, la marchandise, le ballot, la lettre une fois affranchis sont libérés des droits auxquels ils étaient soumis.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots, pour le dire, arrivent aisément. [BoiLEAu.] (1) Devoir.—Expliquer le sens des expressions incomprises.
48' Exercice. —Récapitulation sur les pronoms. (Gr., 209-217) (Rendre compte de l'orthographe.) Du progrès agricole.—Pourquoi les Anglais, avec un sol moins favorable que le nôtre, obtiennent-iis près de 22 hectolitres d'un hectare de terre tandis que nous ne savons encore en tirer que 16 ? C'est qu'ils sont plus habiles que nous en agriculture, et que, loin de toujoursrépéter, comme nous: « Faisons ainsi, parce que nos pères ont fait de même, » ils savent innover à propos. Il y a des moyens sûrs d'élever notre agriculture au niveau des besoins qu'elle doit satisfaire, si nous nous décidons à les employer. Que le cultivateur, dans chaque petite ferme-, se donne la peine de recueillir tout le fumier qui se produit sur sa terre, de lui creuser une fosse, de l'arroser, de le retourner, de l'enfouir; qu'il sache disputer aux vents les feuilles sèches, extraire la boue des fossés, ramasser les débris de plâtre et de chaux, répandre quelques tombereaux de sable sur un champ argileux, ou d'argile sur un terrain sableux. En voilà assez déjà pour que le rendement en blé soit augmenté. Il pourra alors accorder plus d'espace aux fourrages artificiels, et avoir ainsi la facilité d entretenir ou d'engraisser quelques bêtes de plus. De là encore de nouveaux engrais, de nouveaux perfectionnements et de nouveaux profits. Devoir. - Chercher et expliquer le sens des expressions incomprises.
(1) Boileau, un de nos plus grands poètes, Auteur des Satires, de l'Art poétique et da Lutrin. Né à Paris en 1636, mort en 1711.
49* Exercice. -Récapitulation. (Gr., 209-217.) Les fourmis. — A l'aide de leurs antennes, qu'elle, frottent contre celles de leurs compagnes, les fourmis ont un moyen de se communiquer leurs pensées ou leurs impressions. On ne saurait expliquer la rapidité avec laquelle elles s'avertissent. L'une d'elles a-t-elle découvert, en errant çà et là, un pot de miel ou de sucre, un fruit à terre, une chenille, une branche chargée de pucerons? en un instant des milliers de fourmis arrivent, averties par la première, qui en a prévenu une deuxième, celle-là une troisième et ainsi de suite. Vous avez dû eu voir souvent trainer un fardeau un peu lourd. Elles sont là plus de cent tirant de toutes leurs forces, tandis que d'autres les excitent et les encouragent. — Quand on les attaque, elles se défendent avec un courage étonnant. On remarque aussitôt un grand mouvement dans la fourmilière. Ne croyez pas qu'elles aient peur et qu'elles se hâtent de fuir. Les unes se précipitent au-devant de l'ennemi, les autres vont chercher du secours dans la fourmilière en appelant les ouvrières; d'autres enfin transportent les larves au fond de l'habitation, pour les mettre en sûreté Mais quand, après de courageuses tentatives, elles s'aperçoivent que la lutte est inutile, elles se retirent et se mettent promptement à l'abri en ayant soin d'emporter, quand elles le peuvent, les cadavres de celles de leurs compagnes qui ont été tuées, et qu'elles entraînent dans leur trou.
Devoir. — Expliquer les mots antenne, larve, etc.
50. Exercice. - Récapitulation des pronoms. (Gr.,209-217.) Les Germains. - Les anciens Germains étaient grossiers plutôt que féroces, francs, loyaux, hospitaliers, observateurs religieux de leur parole. Ils ne s'adonnaient pas à l'agriculture, et ne vivaient que du lait et de la chair de leurs troupeaux et de leur chasse. Ils avaient des demeures fixes, bien qu'ils délestassent les villes. Ils étaient grands mangeurs V surtout grands buveurs : fêtes, visites, délibérations même en matière de gouvernement, tout se lésolvait en festins. Ils se groupaient autour de chefs de leur choix pour de grandes expéditions. Ils obéissaient la plupart à des rois héréditaires, mais ils n'en avaient pas moins une sorte d'aristocratie dans le conseil des grands et des vieillards, et une démocratie dans les assemblées ou diètes nationales, où tous les hommes libre3 se rendaient. Il faut bien distinguer, chez les Germains, la nation d'avec la bande : celle-ci se composait des hommes armés qui s'associaient à la fortune d'un guerrier renommé, et le suivaient dans une expédition ; dans celle-là étaient compris les femmes, les enfants et les vieillards. Leurs armes étaient, pour l'infanterie, des épées longues et lourdes, comme celles des Germains franciques et allemaniques, ou courtes et tranchantes, comme celles de Suèves ; des arcs et des flèches, des épieux ou courtes lames, la hache à deux tranchants, la framée ou javelot à crochet, la cuirasse en peaux de bêtes ou en fer, le bouclier long et étroit, etc. Ils croyaient aux sorts et aux oracles. Les femmes surtout leur semblaient aptes à prédire, et ils témoignaient à quelques-unes d'entre elles une grande vénération.
Devoir.—Expliquer les mots et les phrases iocompris.
CHAPITRE V.
EXERCICES sua LES VERBES.
51* EXER.—Avoir et être. (GRAM., p. 34 et 35.) Tu as, il a, elle a faim. J'avais, tu avais, il avait, ils avaient soif. J'eus, tu eus, il eut, il faudrait qu'il eût du courage. J aurai, tu auras, il aura raison. Nous aurons, ils auiont tort.
J'aurais, tu aurais, il aurait,elles auraient froid J'eusse eu, tu eusses eu, il eût eu, ils eussent eu peur. Aie pitié des malheureux. J'aiconfiance en Dieu. Il faut que j'aie, que tu aies, qu'il ait, qu'ils aient terminé demain.Tu es, il est,Paul est studieux.
J'étais, tu étais, il était, elle était docile. Ils étaient, elles étaient, Jacques et Jean étaient sages. Je fus, tu fus, n fut, elle fut honnôte. Tu seras, il sera, elle sera timide. Nous serons, ils seront, Charles et Louis seront calmes. Je serais, tu serais, elle serait sévère s'il le fallait. Sois tranquille.
11 faut que je sois, que tu sois, qu'elle soit affable. Il faudrait qu'ils fussent, qu'elles fussent, que Paul et Jules fussent sincères. On ne peut avoir et avoir eu, étre et avoir été.
Devoir. — Expliquer et analyser la dernière phrase.
52e EXERCICE.—Verbes en er. (GRAM., p. SGETSL.) * L'écureuil aime les noisettes. On aime un bon plaisant, on abhorre un caustique. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. Dis-moi qui tu fréquentes, je te.dirai qui tu es. La peur aggrave le mal sans y remédier. Souvent les enfants aggravent leurs torts par la manière dont ils s excusent.
Les âmes fortes repoussent la volupté comme le nautonier évite les écueils. L'intempérance exténue le corps à la longue. V ous manquiez seul à la fête qu'on avait préparée pour vous. Il faut que nous nous acquittions de nos devoirs et que nous n'épargnions pas notre peine. Il a surhaussé sa marchandise. Votre vaisseau voguait en pleine mer, et nous voguions nous-mêmes à pleines voiles en même temps.
Ces deux peuples se liguèrent contre leur ennemi commun. Le blé sue, les foins suent jusqu'à ce que toute humidité qu'ils renferment soit évaporée.
Devoir. — Expliquer, abhorrer, caustique, aggraver, nautonier, écueil voguer, et évaporer, puisanalyser lalrephrase.
53* Ex.—Verbes en cer et ger (GR. SS~'-'ess.) J'acquiesce à votre demande par amour de la paix. On applique des sangsues afin qu'elles sucent le sang. Ne menaçons personne. Il ne faut pas soupçonner ceux que l'on emploie, ou ne pas employer ceux que l'on soupçonne(1). Le coup qu'il reçut le transperça. Je le dégageai de ses liens. On exigea la représentation de son passe-port.
Louis XIV protégeait les lettres et les sciences. Sésostris (roi d'Egypte) subjugua ou, pour mieux dire, ravagea toute l'Asie. On l'obligea à, se démettre de son emploi. Vous lui adjugeâtes le prix tout d'une voix. Nous nous jugeons rarement comme les autres nous jugent. Ceux qui pèchent les perles plongent dans la mer pour en rapporter les.huîtres.
Devoir:-Expliquer acquiescer, soupçonner, transpercer, subjuguer, adjuger, plonger et rendre compte de l'orthographe.
548 EXERCICE. — Verbes en eler et etcr. (GRAM., 259 et 260.) Cet homme est ivre, il chancelle. On n'exécute pas tout ce que l'on projette. Ils rejetèrent cette mesure comme trop violente. Quand le feu est a une maison, on appelle les pompiers.
On nivelle la rivière depuis tel mdroii jusqu'à tel autre, pour savoir combien elle a de pente. Vous renouvellerez sa douleur si vous lui paviez de cet événement. Elle soufjlette son enfant pour les moindres fautes. Vous n'avez pu prendre la balle quand je vous l'ai jetée; renvoyez-la-moi, jo vous la rejetterai. Le vent amoncelle les sables. Je cachette ma lettre, vous décachetez la vôtre. Dites au cocher qu'il attelle. 0 Dieu, û notre cause est victorieuse, avant la fin du jour le sang d'une hécatombe ruissellera sur vos autels. Avant que les moines eussent des églises, ils priaient dans de petites chapelles que l'on appelait oratoires.
Il gèle à pierre fendre, il dégèle ensuite. L'eau se congèle par le froid. Cette liqueur se congèlera promptemeut. Son action décèle une âme corrompue. Sa malice s'est décelée dans cette affaire. Un si grand bonheur rachète bien des peines. Il achèterait volontiers cette maison, mais l'argent lui manque. Vous avez là un habit qui décolleté beaucoup. Je l'épousseterai comme il faut. Si vous me faites ce plaisir, vous me rachèterez la vie.
Cette affaire rue martèle le cerveau. Durant les neiges, les lapins pèlent les jeunes arbres. Le corbt'au croasse, l'aigle trompeté.
Les apothicaires enquèêtent leurs lioles. Cette affaire ne compète point à tel tribunal. On tachète, la tranche et la couverture des livres en y appliquant de la couperose et d'autres substances colorantes. (Académie à marbrer.) Devoir.- Expliquer chanceler, amonceler, ruisseler, déceler, marteler, trompeter, étiqueter, competer et. tacheter.
(1) Notez qu'ici la cédille se trouve dans le radical du verbe,
55* Ex. Lever, mener, etc. (GR.,n° 261.) Je me lève de bon matin. Il faut voir comme il se démène.
Vous lui avez porté le coup de grâce; il ne s'en relèvera jamais. Cet argént ne le mènera pas loin. Quittez ces vaines pensées, qui ne vous mèneront à rien. Le printemps ramène les beaux jours. Montez dans ma voiture, je vous ramènerai. Cet homme achève paisiblement sa carrière.
On achèvera cela plus tard. Ce sac crèverait si vous l'emplissiez tant. La charge de poudre est trop forte, elle crèvera ce canon. Je le relèverai bien du péché de paresse.
Les ciboules relèvent le goût des sauces. Pour combien en achèterons-nous? On recèpera toutes les vignes prochainement. Quand on tarde trop à vendanger, le raisin s égrene.
Devoir - Expliquer démener, ciboule, et receper.
56e EXERCICE. - Céder, régler, recéler, etc. (GR., nos 262 et 263.) Je cède à la force. Tu règles du papier. L'or adhère lorteraent au mercure. Dieu pénètre le fond des cœurs. Il nous confère ses grâces. Il ne délaisse jamais ceux qui espèrent en lm. Je désespère à* venir à bout de cette affaire. Il a des manières hautes qui aliènent les esprits. Le vin mélé avec de l'ead désaltère mieux que l'eau pure. On dit que les ours lèchent leurs petits pour achever de les former. Il ne faut pas confondre l'abus avec l'usage : les exemptions trop fréquentes dégénèrent en abus Toute la nature annonce, révèle, publie qu il y a un Dieu. La eloire de ses belles actions reflète sur toute sa famille. La mer recèle de Grands trésors dans sou sein. Les montagnes fie l'Ardèch'e recèlent toutes sortes de substances minérales Ce laboureur empiète peu à peu sur son voisin. Il répète toujours le même mot Cela m'inquiète beaucoup. Mille peines nous fatiguent et nous inquiètent ici-bas. Il faut s'acquitter de ses devoirs et ne pas s'inquiéter du reste. Ne vous inquiétez point de cette affaIre.
Les Etats généraux de 1789 décrétèrent la constitution de 1791.
Le temps séchera vos larmes. Ces plantes ne sécheront pas si vous ne les étalez 'Je ne céderais pas pour un empire. Ils céderont si vous moutrrz de la fermeté. Je pénétrerai ce mystère.
Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauve. Ou procédera a la vente de tous ces meubles. Sans le travail. l'homme végéterait sur la terre. Nous conférerons de cette atraire. Je prendrai le parti que vous me suggérerez, Si notre raison, qui doit rester toutes choses, est déréglée, qui est-ce qui la réglei-a ? Il a fait une mauvaise action, il ne prospérera pas. t. est un estomac d'autruche, il digérerait le fer. Si le soleil parait, il rassérénera le temps. Je vous l'ai toujours dit et je vous le répéterai: priez sans cesse. Tous les peuples connaîtront et vénéreront le nom du Seigneur. Les plaisirs abrégent les jours. La conversation abrége la route. Cette citadelle protège et prottigera toujours la ville.
Devoir. — Expliquer adherer, conférer, aliéner, — refléter, recéler, empiéter, décréter, — conférer, suggérer, rasséréner, vénérer, etc.
61 * EXERCICE. —Créer, prier, ETC.^GRAM.,264-265).
(Rendre compte de l'orthographe.) Le vert récrée la vue. Il faut des jeux qu{récréent et qui ne fatiguent pas l'esprit. Quand, on a beaucoup travaillé, il est bon de se récréer un peu. Dieu seul est un être incréé; la matière a été créée. Une belle personne n'agrée pas toujours. De nouveaux besoins créent de nouvelles industries. On supplée quelquefois à l'habileté par la finesse.
Son mérite suppléait au défaut de sa naissance. La valeur snpplée au nombre. Si vous ne pouvez venir, je vous suppléerai. Notre vaisseau fut dégréé par le mauvais temps.—Ne nous associons qu'avec nos égaux. Il ne faut pas que nous nous associions avec toute espèce de gens.
J'ai fait planchéier mon cabinet; il est fort bien planchéié.
Devoir.-Expliquer récréer, recréer, dégréer, etc.
588 EXERCICE. — Verbes en yer. (GRAM., nh 266 à 268.) Si vous le rudoyez, vous le découragerez. Si vous le rudoyiez, vous le décourageriez A quoi vous servirait d'avoir de l'esprit si vous ne l'employiez pas? A quoi vous servira d'avoir de l'esprit si vous ne l'employez pas, et que vous ne vous appliquiez pas? (909) Vous payez-vous de chansons? Je crains que vous ne vous égayiez quelquefois aux dépens des absents. Quand nous sommes estropies. uous nous appuyons sur des béquilles. Il est bon que nous appuyions notre seutiment de l'autorité des savants.
Dans les mots de plusieurs syllabes, il y en a toujours une sur laquelle nous appuyons plus fortement que sur les autres (Acad.).
Celte mère choie trop ses enfants. Ce prédicateur ennuie ses auditeurs. La lecture désennuie. Les loups harlent et n'aboient pas. Ne souffrez pas qu'il vous côtoie. Quand on se noie on s'accroche où l'on peut. Dans les endroits où l'eau tournoie, il y a ordinairement un gouffre. On emploiera ces déblais à combler le fossé voisin. Les gens infirmes s'appuient sur des béquilles.
Qui casse les verres les paye (t).Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de dettes. Vous avez payé pour moi aujourd hui, je payerai pour vous*à la première rencontre. Cet homme bégaye si iort qu'on a toutes les peints du monde à l'entendre. Ce balancier monnaye tant de pièces d'or par jour. Autant l'esclavage me répopne, autant la liberté m'effraye. Allez voir de près ce qui vous effraye, et, le plus souvent, vous rirez vous-même de votre frayeur. Le diamant est le plus dur des minéraux: il les raye tous et n'est rayé par aucun. Cette femme grasseye agréablement.
Devoir. — Expliquer rudoyer, choyer, bégayer, monnayer, etc.
(1) L'Académie permet aussi d'écrire paie, je paierai, begaie, monnaie, m'effraie, etc., sais elle donne constamment la préférence aux premières formes.
&9* ExERCICE. - Verbes en ir. (GRAM., 269 à ïîl.) Le nain nourrit beaucoup. Les fruits et les légumes ne nourrissent pas autant que la viande. Cet homme a du mente, il réussira. Ils sont trop étourdis, il ne réussiront a rien. Saisissez bien ce que je Vous dis. Ce traductear a mal saisi ce passage.
L'esprit vieillit comme le corps. Les chagrins l'ont bien vieilli.
Le combustible enchérit tous les jours. Il ne faut pas que plusieurs pâtissent pour un seul. La vraie philosophie eleve 1 ame et affermit la raison. La mer a englouti bien des vaisseaux.
Le luxe a perverti bien des femmes.
A l'entrée des églises, on trouve de l'eau bénite. Les personnes pieuses placent une branche de buis bénit au-dessus de leur lit. Les drapeaux de ce régiment ont été bénits par 1 archeveque.
Bénis soient vos drapeaux lui ont sauvé l'honneur de la France 1 Le prêtre a béni l'assistance Dieu bénit autrefois la raee d Abraham. A la Chandeleur, on porte des cierges bénits. Bénie soit la main qui m'étrenne. On rebénit une église lorsqu'elle a été profanee. — Les anémones fleurissent de bonne heure. Les arts jleurissaient sons le rcgne de ce prince (t). Le poele Ronsard florissait en France a la fin du XVi" siècle. Athènes florissait sous Périclcs. Nous sommes nés dans un royaume J orvisant.
Le plus illustre sculpteur de l'antiquité fut l'Athenien Phidias, qui florissait en l'an 450 avant Jésus-Christ. - Qui hait la vérile hait aussi li lumière Les hommes qui haïssent la vérité haïssent aussi ceux qui ont la hardiesse de la dire. Nous haïmes, Tous haïtes toujours l'hypocrisie.
Devoir.— Expliquer les mots traducteur, combustible,pdtir.
— Chandeleur, art, sculpteur et sculpture.
60* EXERCICE. — Verbes en oir. (GRAM., 272 à 277.) La matière reçoit tout s sortes de formes, La roude-majorreçoit touioursle mot (2). Cette phrase est mal conçue. Il a été bien déçu. Je l'aperçois de loin. On le raille et il nés en aperçoit pas.
Ce sont eux qui perçoivent les revenus de cette propriété. - Je vous demande mon dû. Un grand effet est toujours du a une grande cause. Le culte d'adoral:on n'est dû qu à Dieu seul. Il ne faut pas rendre aux hommes des honneurs qui ne sont dus qu'à Dieu. Il lui est dit, tant en principal qu'en arrérages, la somme de. Combien vous redoit-il? Il m est redit et ni francs. - Les hommes d'aujourd'hui sont bien ditl'é:'tnls de ceux que nous voyions autrefois. /{ics-vous, ou fst-ce tout de bon? Riiez-vous, ou était-ce tout de bon? Il est très utile que nous prévoyions ce que nous aurons a faire. Je m'aperçois que vou«souriez de mon embarras. Nous nous aperçûmes que vous souriiez de notre embarras. Seigneur, nous avons attendu la paix et ce bien n est pas encore venu; .}OIlS nous confiions en vous, nous croyions toucher au temps de cousolation, et voilà encore des troubles.
Il importe que jefULp., que tu fines, que les jeunes gens fuient.
les mauvai.-es sociétés.
Devoir. — Expliquer les mots matière, décevoir, arrérages, etc.
(1) On peut dire aussi florissaient (Acad.)—(2) Ronde, visite autour d'une place; ronde-major, ttU* que fait le major ; mot ou mot d'trdre, terme qui sert à le reconnaitre.
6l* EXERCICE, — Verbes en re. — (GRAU., 278 à 283.) Dieu répand ses grâces comme il lui plait. Le feu durcit le limon el amollit la cire; l'orage abat les plantes et all'ermit le chéue robuste. Il estgnéri de sa goutte, mais il feint encore un peu du pied gauche. Le feu résout le bois en cendre. On a résolu ving fois ce problème. Il paraît que vous avez tort. Ces raisons me paraissent bonnes. Il n'a point comparu. La viande se racornit à force de cuire. Si on veut que des chevaux travaillent bien, il faut les bien nourrir. Entendez-vous bruire les vagues, le vent le tonnerre ? On donne le nom de corporal au linge bénit que le prêtre étend sur l'autel pour recevoir le calice et ensuite l'hostie.
Devoir. - Expliquer limon, goutte, feindre, résoudre, elc.
C2« Exercice. — Récapitulation sur les verbes en cer, ger, eler, eler, etc (Gram., t57 à 283.)
1 Mon père a exhaussé un mur. 2 Le ciel exauça nos vœux. 3 Ces neurs exhalent une douce odeur. 4 Saluons respectueusement nos supérieurs. 5 Il ne faut pas aciuiescer aveuglément aux sentiments de ceux qui nous entourent. 6 Je regrette, je regretterai toujours d'avoir perdu mon temps (1). 7 Quand ils furent à telle hauteur, il survint une tempète qui les obligea de relàcher. 8 Si vo'us me le permettez; je décachetterai cette lettre. 9 Il y a des étoiles qui élincellent plus que d'autres. 10 Le vrai moyen d'éviter la guerre, c'est de cultiver les armes, c'est d'honorer les hommes qui excellent dans cette profession (1). 11 Sa fortune chancelle, elle a besoin d'ète étayée. 12 En été, les rosées abondantes suppléent à la rareté des pluies. 13 Nous nous confions dans la bonté de notre cause. 14 Si nous nous confiions trop en nous-mêmes, nous risquerions de nous égarer.
15 Quant à la raison que vous m'alléguez aujourd'hui, je m'y rends; mais que pouvais-je penser de celle que vous alléguiez hier?
Devoir. — Expliquer les mots exhauller, exaucer, exceller, étayer, etc.
63* Exercice. — Suite de la récapitulation. (Gr., 257 à 283.) i Il ne gèle jamais sous les tropiques. 2 Quand il dégèlera, les murailles lueront. 3 Dans les temps humides, les blés se carient promptement. 4 Cet homme a projété , projette et projettera toute sa vie. 5 La neige est formée par des vapeurs qui se congèltnl dans l'atmosphère. 6 J'achèterai cette marine (2) pour faire pendant à une autre que j'ai déjà. 7 Je vous prèterai ma voiture, et vous me la ramènerez, 8 Il pénétra dans la chambre et ouvrit les armoires avec de fausses clefs. 9 Cet homme élevé si haut, le voilà tombé, et il ne se relèvera jamais de sa chute. 10 Le jour de la manifestation révélera toutes nos actions aux yeux de l'univers. 11 Si Dieu nous protège, qu'avons-nous a craindre?
12 Le Seigneur agrée les prières du juste et les offrandes du pauvre, plus encore que les présents des riches. 13 Il y a bien des choses qui sont bonnes et qui cependant n'agréent pas à tout le monde. 14 Cet homme bènat/e si fort qu'il aurait besoin d'un trucheman (3). 15 Dieu humilie les présomptueux, tandis qu'il protège et protégera toujours ceux qui se confient en lui. 16 Les paysages de la Suisse offrent une foule de tableaux où la nature déploie sa grandeur et sa fécondité.
Devoir. - Expliquer tropique, se carier, paysage, etc.
(1) Notez que dans reyretter, exceller, etc., les 1 et les I appartiennent aux radicaux.
(2) Marine, en termes de peinture, se dit d'un tableau représentant un port de mer ou quelque vue de la mer. (8) Trucheman ou truchement, sorte d'interprète.— Bigayt ou bégai" (Acctil.)
64- Ex.-Suite de la récapitulation s-ur les verbes en eler, eter, ier, etc.
(Gram., 257 à 283.) 1 Je vous céder ai ma place. 2. Lui céderiez-vous vos droits? 3. Voici un sentier qui abrege Je chemin d'une lieue. 4. Au Jour du jugement, mon péché s'élèvera, contre moi. 5. L'écorce de cet arbre adhère fortement au bois. 6. Dieu seul peut anéantir, les -êtres qu'il a créés. 7, Cet homme a un excellent estomac: il digérerait le fer 8. Les troupes mercenaires sont des Lroupes élrapgères dontonachete les services.9.L homme ne vénétrera jamais une foule de mystères dont Dieu s est Têservé la connaissance. 10. Minos avait consulté l'oracle d'Apollon ( ) pour savoir combien de temps sa race régnerait suivant les lois qu'il venait d'établir. 11. Chacun doit choisir le chemin qui le menera au terme de la carrière à parcourir ici-bas. 12. Se faire connaître,, e est faire ou dire quelque chose qui décèle les dispositions, les qualités bonnes ou mauvaises que l'on a. 13. Employons bien notre temps. 14. Gelui qui écoute emploie souvent mieux son temps que celui qui parle. 15. Cet enfant bégaye, il n'a pas la prononciation libre. 16. Quelques personnes affectent de grasseyer, rien n'est plus ridicule. 17. Les marchandises qui passent de bout payent moins de droit que les autres. 18. Ce n'est pas le récit détaillé des moindres actions d'un homme supérieur qui nous révelera le secret de son ascendant, mais la recherche attentive des mobiles élevés de sa conduite.
Devoir.-Expliquer passer debout, mobiles, etc.
65e Exercice. — Suite de la récapitulation précédente.
(Gram., 257 à 283.) 1. La valeur supplée aux armes. 2. L'or supplée souvent au mérite.
3. Gelte place fut créée pour un tel. 4. Il faut que nous pratiquions la vertu. 5. Un discours monotone assouvit ordinairement les auditeurs.
6 Nous nous confiâmes en Dieu. 7. Elles se confièrent mutuellement leurs projets. 8. Si cela ne vous désagrée point, je me recréerai maintenant 9. Cela décèlerait trop l'intention que vous avez : 10 Un distribua six pains bénits 11-. Aujourd'hui, les drapeaux sont bénits dans l'église métropolilaine du lieu où le régiment tient garnison. 12. Un autel portatif est une pierre plate et bénite selon les formes ordinaires de l'Eglise pour célébrer la messe en pleine campagne. 13. Dans les villes qui paraissent "iouir de la paix et où les arts fleurissent, les hommes sont dévorés d'envie, de soins et d'inquiétudes. 14. D'où vient que tant de colonies grecques qui florissaient sur cette côte sont actuellement détruites?
15 l' Les arts ont fleuri dans cette contrée, il y en reste encore des traces.
IB, Quand tout nous réussit au gré de nos désirs et que nous n'éprouvons aucune contrariété, nous ne songeons pas à Dieu, nous ne nous occupons qu'à regret des choses de l'éternité.
Corrigé des exceptions tirées des bons auteurs (2).
1 Dieu promit à Abraham qu'en lui et en sa postérité toutes les nations seraient binia (Bossuot). 2 On voit dans la formule de la consécration de Pépin le Bref que Charles et Cailoman, ses fils,lurent aussi oints el bénis [Montesquieu (3)].
Devoir.—Expliquer monotone, auditeur, etc.
(1) Apollon, dieu de la lumière, de la poésfe et des beaux-arts.
(2) Phrases modifiées d'après l'usage actuel. (V. l'Avertissement, p. 4.)
(3) Bossuet (1627-1704), évéque de Meaux, auteur du Discours sur l'Histoire M™"*/ des Omisons funèbres, etc. — Montesquieu (1089-1755), célébra magistrat auteur d# hsprit du Lois, des Causes de la grandeur et de la décadence des Romains, etc.
Orthographe des personnes.
66' EXERCICE.—(GRAM., n" 284 A 293.) Jepàrus à la cou r dès ma plus tendre jeunesse. Jepwis le dire,mon cœur ne s'y corrompit point. Je formai même un grand dessein: j'osai y être vertueux,Dès que je connus le vice, jein en éloignai.
Garde-toi de désirer tout ce que tu vois, de croire tout ce que tu entends, de dire tout ce que tu sais, de faire tout ce qu élu peux.
Il est à présumer qu'il n en demeurera pas là.—Qui n entend qu'une cloche n'entend qu'en !'on.-PI\Js on y songe, plus on se convainc de la sublimité des livres saints.
Quand nous ferons un pas en avant, les Anglais en feront deux.— Agissez comme vous l'endndrez.—Nous exigeons nos droits en toute rigueur et nous voulons que les autres soient désintéressés quand il s'agit des leuis; nous sommes pointilleux à garder notre rang, et nous voulons que les autressoient humbles et condescendants; nous nous plaignons volontiers du prochain, fit nous ne voulons pas que l'on se plaigne de notis ; nous estimons beaucoup ce que nous faisons pour autrui, et nous comptons pour rien ce que l'on fait pour nous. Vous êtes juste, Seigneur, et vos jugements sont équitables !
Devoir.—Expliquer les mots cour, dessein, présumer, etc.
67e Ex.-Futur et Impératif. (204 et 295.).
Je vous confierai un secret. Je confirai ces prunes à l'eau-de-vie. On fondera un hôpital en ce lieu. La glace se fondra au soleil. Tous les hommes ressusciteront un jour.
Adressez-vous à ce banquier, il vous négociera votre billet.
Va à la campagne, vas-y voir ton père ; mènes-y tes amis, rapportes-en des fruits, manges-en quelques-uns. Cette affaire est très-importante, examine-la bien, songes-y tous les jours, donnes-y tous tes soins. Laisse-les parler, ils , s'enferreront d'eux-mêmes.
Devoir. — Expliquer confier, confire, fonder, fondre, etc.
688 EXERCICE.—Récapitulation.—(GRAM. , rio' 294 à 298.) Ne charge pas trop cette poutre, elle romprait. Quand tu accuses la Providence, descends en toi-même, et iu la justifieras. Il pleuvra furieusement à l'endroit où cette nuée crèvera Pensesy bien, jeune homme, que sont dix, vingt, trente ans pour un être immortel ? Ne parlez pas à un fou, vous perdriez votre temps.
Admire l'tlégance de cet objet, admires-en le charme. Admire en auel état me voilà (l). Soyons lop-que et nous serons justes.
(1) Au mot aller, l'Académie dit, avec un à et sans trait d'union: vas en savoir des nouvelles.
D'après cela, faut-il écrire vas y mettre ordre, daignes y mener ton père, saches en trouver, etc.
Nom ne le pensons pas. Si l'on disait sans s va en savoir des nouvelles, l'hiatus va en formé de deux sons peu distincts serait insupportable ; mais dans va y mettre ordre, les deux sons (a et y) se trouvent détachés sans le secours de l's, et ainsi cette lettre euphonique ne IImhl.
pas indispensable. Quant aux autres expressions: daigne y mener ton père, sache en trouver, etc., on peut Irès-facilement les prononcer sans s. — Quelques grammairiens, qui admettent parfaitement va le chercher, je verfs y aller, etc. (sans tiret), proposent d'écriro : ras-en
Il faudrait que tu tinsses ta parole, qu'ils tinssent leurs promesses. Je n'ignore pas qu'on le blâma ouver!ement, mais Je n'oserais affirmer qu'on le blâmat sérieusement. Le projet qu il conçut ne réussit pas; il serait à désirer qu'il en conçût un autre.
Fais un grand feu bien ardent, et jettes-y tout ce fatras. Je crois qu'il partit hier; je ne pense pas qu'il partit sans moi. Je sais qu'il vint chez vous; je voudrais qu'il vînt chez moi, qu'ils vinssent nous voir. Je m'aperçois qu'il vieillit, je n'aurais jamais cru qu'il vieillît si rapidement (l).
Devoir.—Expliquer le sens de la phrase quand tu accuses, etc.
Accord du verbe avec son sujet.
8ge EX.-I re Règle (un seul sujet). (GR., nO 302.) Je suis, tu es, Dieu est. Celui qui change souvent de condition ou de profession n'acquiert pas de bien. Nous aimons toujours ceux qui nous admirent, mais nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons. Je n'aime point un charlatan qui veut me faire accroire que je suis malade pour me vendre ses pilules. Tu me demandes s'il y a des Juifs en France; sache que partout où il y a de l'argent il y a des Juifs. Bénissez, ceux qui vous maudissent et laites du bien à ceux qui vous détestent. D'abord très-acerbes, les nèfles acquièrent, quand on les conserve (805) quelque temps, une saveur douce et assez agréable.
Devoir. — Expliquer le sens de la deuxième phrase.
?©9 EXERCICE. Se Règle (GRAM., n° 303.) (Plusieurs sujets de la même personne.) La puissance et la bonté de Dieu sont infinies. La chaux et le ciment lient les pierres. Voici l'heure où les maçons çt leurs manœuvres quittent le travail. L'eau et l'air s'insinuent par les plus petites ouvertures. Les cicux et toute la nature parlent de la puissance du Créateur. La chirurgie et la pharmacie étaient autrefois exercées par les médecins.
La racine est la partie par laquelle les arbres et les plantes tiennent à la terre et en tirent leur principale nourriture.
Il y a de la superstition à croire que la rencontre d'une belette, qu'une salière renversée et le sel répandu sur la table présagent un malheur.
Devoir. — Expliquer s'insinuer, chirurgie, pharmacie, etc.
chercher, vas-y mettre ordn\$ache$-en trouver, etc. Cotte orthographe aurait l'inconvénient de violer l'une des remarques relatives à l'emploi du trait d'union (Gram., n* MM, remarque); elle a^est pas admissible. Ecrivons donc, comme l'Académie: vas rit savoir des nouvelle», et disons: va y mettre ordre, daigne y mener ton père, sache en trouver, etc. Nous concilierons ainsi les exigences de l'oreille avec celles de la grammaire.
(1) DaRI la 1" partie de cette phrase, vieillir estftu préseut de l'indicatif.
71* ExERCICE. Sujet avant ou après le verbe. (Ga., tôt et 306.) C'est là qu'habitent ces pauvres gens. Les maux qu'entraine la guerre sont incalculables. Qui pourrait nombrer les désordres et les malheursque causent les guerres civiles. Partout régnaient le carnage et l'horreur. Quelles furent alors sa fermete et sa sagesse. Les maladies et les miseres sont le partage du genre humain. Ii a conservé cet éclat, cette fraîcheur de teint que donnent la jeuntsse et la beauté. Ce que vous dites là est une puérilité. Les dépenses que/oni faire la vanité et la débauche sont le plus lourd de tous les impôts. Dussiez-vous me prendre en pitié, il faut que vous sachiez jusqu'où pouvaient aller ma candeur et mes ilhsions. L'action qu'exercent sur notre corps les variations de la température est grande. Il a un coup d'oetl, un sang-froid et ua courage qui le rendent propre à la guerre.
Les chiure,. ou chaises curules étaient des chaises d'ivoire sur lesquelles siégeaient les principaux magistrats <1o la république romaine. Dans le vaste bassin des mers se rendent tous les fleuves qui arrosent les diverses contrées du monde. De leur sein s'élèvent sans cesse dans l'air les vapeurs dont se forment les nuages, et que les vents dispersent sur toute la surface de la terre. Si les préceptes de la foi élèvent notre âme au-dessus des intérêts de ce monde, les enseignements de l'histoire, à leur tour, nous inspirent l'amour du beau et du juste, et la haine de ce qui fait obstacle aux progrès de l'humanité, Davoir.—Expliquer la 9e phrase: Les dépenses, etc.
72" Ex. — 3' Règle (sujets de toutes sortes). (Gr., nOI 302 à 306.) 1 Albert et moi sommes tombés d'accord. 2 Tous les changements que semblaient opérer les magiciens d'Egypte n'étaient que des prestiges. 3 L'exposition au midi, la chaleur et la légèreté de la terre contribuent à la précocité des fruits.
4 Votre mère, votre, grand-père et moi avons besoin de repos. 5 La peste, la famine, la guerre, etc., sont de terribles fléaux. 6 Une maison simple et bien réglée, où règnent l'ordre, la paix et l'innocence, fait plaisir à voir. 7 Les lois divines et humaines nous imi osent des devoirs; la bienséance, l'amitié, la décence nous en imposent aussi. 8 Il faut que toi et ceux qui sont ici fassiex les mèmes serments. 9 Les prières du juste, les cris des innocents qu'on persécute montent jusqu'au ciel. 10. Les gens de lettres, ordinairement sédentaires, sont sujets à une foule de maladies qu'tunorent les personnes qui travaillent en plein air et en prenant de l'exercice. 11 Les heures, les jours, les semaines, les mois, les annees coulent comme les minutes et les secondes. 12 Dieux 1 que sont devenus ces toits de chaume et ces foyers rustiques qu'habitaient jadis la modération et la vertu ! 13 La course à pied, la course à cheval, la course dans les chariots sa pratiquaient en Egypte avec une adresse admirable. 14 Un je ne sais quoi m'averlit que je dois nie défier do cet homme. 15 La pensée seule d'une humiliation ou d'une douleur nous inquiète et nous chagrine.
1G Je n'adore qu'un Dieu, maître de l'univers, Sous qui tremblent le ciel, la terre et les enfers [CORNEILLE] (t).
Devoir. — Expliquer le sens de la dernière phrase.
(1) Corneille, célèbre poète tragique, été à Rouen en 1606, mort en 1684.
73* Exerc. — Récapitulation sur l'accord du verbe (302 à 306).
1 Puisse votre projet réussir ! 2 A qui appartiennent les objets trouvés f 3 Mon avocat et moi sommes de cet avis. 4 Le froid et la bise gercent les lèvres et les mains. 5 La pie et le perroquet articulent très-bien plusieurs mots de suite.
6 Trop de longueur et trop de brièveté obseurcissenl un discours. 7 Voici une terre où croissent eu foule des herbes nuisibles et malsaines. 8 L'arithmétique et la géométrie sont la clef des mathématiques. 9 Il relève de maladie, les ragoûts, la salade ne lui valent rien. 10 Son père, sa mère et moi le lui avons défendu.
11 On doit avoir de l'indulgence pour les fautes que l'inexpérience et la vivacité de la jeunesse font commettre. 12 L'italien, l'espagnol et le français sont du latin corrompu. 13 Le tien et le mién entiendrem beaucoup de guerres et de procès i4 Un objet effrayant, un bruit terrible produisent chacun en nous une vive émotion 15 Le castor, qui se bdiit une cabane, l'oiseau, qui se con8truit un nid, n'agissent que par instinct. 16 Une contre-marque est un second billet que délivrent les contrôleurs d'un théâtre à ceux qui sortent pendant le spectacle, afin qu'ils aient la faculté de rentrer 17 Est-ce qu'Annibal en passant les Alpes, César en débarquant en Epire ou en Afrique regardaient en arrière? 18 Tant de naissance, tant de biens lui attiraient les regards de toute l'Europe. 19 Le foyer d'une lentille est le point vers lequel conver-ient les rayons lumineux qui la traversent. 20 Il fallait que Madame la princesse et moi fussions bien fortes pour résister à tout ce que nous éprouvàmes jusqu'à notre arrivée à Maroc.
Devoir. —Chercher le sens des expressions incomprises.
74' EXERCICE.— Différentes sortes de verbes (Ga., NOl 319 à 336.) (Les souligner et en indiquer la nature.) Ilpleut (impers,) souvent en automne. Les honneurs pleuvent (intr.) surlui. Quemurmurez-vous là (tr). Je m'empresse (pron.) de vous satisfaire (tr .). Jésus dit (tr.) il Saint Pierre: Paissez (tr.) mes agneaux. Dormez votre sommeil (intr. empl. tr.) grands de la terre. Les hommes sont (subst.) comme des machines que la coutume pousse (tr). M'ordonner (tr.)du repos, c'est tsubst.) croître mes malheurs (intr. empl. adiv.). On dit de même poétiquement roucouler une romance, hurler un chant barbare, soupirer des ven, etc.
llr Devoir.-Changer les formes transitives ou actives qui sutvent en formes passives (1) : La lumière pénètre le verre. Les mères aiment tendrement leurs enfants. On dit que le général a pris telle ville. En 1807, l'Angleterre abolit la traite des noirs (2). On aime mieux flatter et applaudir que reiresser. On n'a pas encore répondu la pétition. Il a renvoyé son frère et moi. Elle a mécontenté ses parants et vous.
2' Devoir.—Tourner parl'artifou tiansitifles phrases suivantes: Le verre est pénétré par la lumière. Les enfants sont tendrement aimés de leurs mères. On dit que telle ville a été prise par le général. En 1807, la traite des noirs fut abolie par l'Angleterre, On aime mieux être flatté et applaudi que redressé. La pétition n'a pas encore été répondue. Son frète et moi avons été renvoyés par lui. Ses parents et vous avez été mécontentés par elle.
(1) Le 21 devoir est le corrigé du 1er.
(2) Expliquer ce qu'était l'horrible tratlc connu tous le nom de traitt det noIr.,
Verbes irréguliers.
(Les exercices 75, 76 et 77 concernent les verbes irréguliers qui suivent les règles de la formation des temps (ler Tableau de la Gram.); les 78e et 79e exercices sont relatifs aux terbti tout à lait irréguliers (2* Tableau); enfin le 80" s'applique aux verbes défeetifs.) 75* Exercice.—1er tableau; 28 et 3° conjug .-(Gram., p. 58 et 59).
Mon sang bout quand je vois de pareilles choses. Quand l'eau bouillira, vous me le ferez savoir. Il n'a pas encore payé les vêtements qui le couvrent. Qui dort dine. Avez-vous bien dormi?
L'hiver a lui. Nos beaux jours fuient rapidement. Fuyons le mal. La Joi de Dieu défend de mentir. Ne le croyez pas, il ment.
Il m'a offert sa maison. Je pars pour la promenade. Dieu départ ses grâces avec équité. Je sens mon ignorance. Il se ressent do son rhumatisme. Tu sers Dieu. Nul ne peut servir deux maîtres.
A quoi servirent vos expédients. Le renard sort de son terrier.
Tout le monde est sorti Nous avons bien souffert. Son cœur tressaillait d'aise. Les justes tressaillit ont de joie. Vêtez-vous promptement. Que Le vous vêtez-%-o%is MieUi A son enterrement on a vêtu douze pauvres. Il est dangereux de se dévêtir trop tôt. L'Empereur pourvoit à toutes les magistratures. Pourvoyez à cette affaire. Dieu y pourvoira. On y H pourvu. Les hommes sages prévoient les événements. Nous ne prévoyions pas que cela dût arriver ainsi. Sursoyez aux poursuites. Il sera sursis à l'exécution de l'arrêt.
Devoir.-Expliquer le sens des mots et des phrases incompris.
76* Exercice.—1" Tqbleau; 4* conjugaison. (Gram., p. 59.) Je bats des mains. Ces quatre hommes se battaient. Le désespoir nous abat. Si vous poussez votre cheval, il s'abattra.
Cela ne conclut rien. Nous conclurons cette affaire. La chose est conclue. Que faut-il que nous en concluions? Il s'est bien con-
duit. Elle put des guides qui la conduisirent. Nous confirons ces cerises. Vous connaissez-vous à cela ? Elle s'y connaît. Il s'y est toujours connu. Ce tailleur coud bien. Je coiisis mes caniers, je les recoudrai. Je crains de vous déplaire. Nous craignons tous la mort du corps, mais celle de l'âme qui est-ce qui la craintl Vous craigniez d'avoir affaire à un malhonnête homme, vous voilà bien désabusé. Le peuple croit aux prédictions de l'almanach. Nous croyions passer la souée en famille chez lui, il s'y trouva quantité de monde. Je crois t'âme immortelle. Il croît du lin dans ce pays. La violette croit ordinairement dans les lieux solitaires et ombragés. Celui qui fait croîtfe deux brins d'herbe où il n'en croissait qu'un rend service à l'Etat. Les sapins croissent surtout dans les régions du Nord et sur Je haut des montagnes. Je vous ecrirai demain. Il joint les mains.
Joignons la prudence à la valeur, J'ai lu votre lettre; je la lus et la relus hier. On l'a exclu du concours. On l'exclura de l'assemblée. La rudesse et la grossièreté n'excluent ni la ruse ui l'arlitice. Il y a prés de chez moi un forgeron dont le marteau me rompt la tète. Faites du bien à ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient.
Devoir.—Expliquer le sens des mots et des phrases incompris.
778 Exercice.—1er Tableau, fin de la 4* ccmjug. (Gram., p. 59).
Mets en Dieu ta confiance. Ce meunier moud trop gros; il faudrait qu'il moulût plus fin. Depuis quand êtes-voua né ? Je naquis, nous naquîmes, ils naquirent en telle année. 11 est reconnu que les meilleurs levrauts sont ceux qui naissent au mois de janvier. Cet aliment nuit à la santé. Cela m'a bien nui. Trop gratter cuit, trop parler nuit. On oint, les évèquea à leur sacre. Il a paru de grands génies dans notre siècle. Un ange apparut à Marie. Le temps paraît beau. Ceci me plaît, Cela m'a plu. Nous nous repaissons de fumée, de vaines espérances.
Le brouillard S3 résout en eau. Les vapeurs se résolvent en pluie.
Avez-vous résolu votre problème? Ne souriez pas. Il convient que nous riions avec ceux qui rient, et que nous pleurions avec c&ux qui pleurent. La volupté affaiblit l'esprit et corrompt le cœur. Cette somme vous a-t-elle suffi ? Cela me suffit. Je suivrai votre conseil ; il mérite d'être suivi. Il faut savoir se taire à propos. Tais-toi, babillard. Cette laine est fort bien teinte. Il s'est peint lui même, voilà son portraiL Le fond de l'œil est comme une toile sur laquelle se peignent Its objets- Il vous convaincra par expérience. Malheur aux vaincus 1 Vivent les braves! Vive L'Ewpereur! Vivent nos libérateurs! La soie est le fil que produisent des chenilles qui vivent sur le mûrier, et au'ou appelle vers à soie. Remercions Dieu d'avoir créé .pour nous le soleil, sans lequel nous vivrions dans une nuil profonde.
Devoir.-Expliquer le sens des termes incompris.
78" Exercice.—2' Tableau, 1" et 28 conjug.--(Gram., p. 60 et 61.) Comment va votre santé? J'irai bientôt chez vous. Il-faut que j'aille, que nous allions vous voir. Ce charlatan enverra son malade dans l'autre monde. On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crime. Le bon ton s'acquiert par la fréquentation des personnes bien élevées. Le biel' mal acquis qu'en offre à Dieu est une oblation qu'il rejette. Les ardoises chaull'ées au four acquièrent une grande ténacité. Les coutumes s autorisent par le temps et acquièrent force de loi. Je vous prie, et, au besoin, vous requiers de faire telle chose- Le passavant doit être représenté aux préposés, sur la roule, toutes les fois quite le requièrent. Courons à toutes jambes. Nous courrons bientôt un grand danger.J'accueille, j'accueillis, j'accueillerai, nous accueillerons votre proposition. Accueilles favorablement ma demande.
Nous mourons tous les jours. Cet homme mourra dans sa peau.
Il est mort ce matin. A Dieu seul appartiennent la gloire et la grandeur. Nous nous entretînmes de cette nouvelle, comme nous aurions fait de toute autre chose. Elle aura quinze ans viennent les prunes. Après avoir échangé quelques politesses, nous en vînmes à l'objet de notre entrevue. Il vint a'nous tout effrayé.
Je voudrais qu'il vint à ma rencontre. Je souhaiterais que tu vinsses toi-même, qu'ils vinssent eux-mêmes s'assurer du fait.
Dieu connaît l'accusateur et l'accusé, viendra le temps où il rendra à chacun selon ses actes. C'est du Brésil que viennent presque tous tes diamants livrés au commerce.
Devoir.—Expliquer la 7e phrase : Le bien mal acquis etc.
79*.Ex. e-4 Tableau, 3* et 4e conjugaison.) (Gr., pi 60 et 61.) Cent hommes ne sauraient mouvoir cette pièce; ils ne la inouvraient pas. C'est la passion qui le meut. C'est la colère qui Jm4 à cette action. Puissent nos efforts être agrèés du ciell Puasse sa paternelle protection descendre sur nous! II ne fai t pas que la coutume prévale sur la raison. Je crains que sa réponse nëquivaille à un refus (t'. Asseyons-nous, assoyer.vous. On s'assied quand on est fatigué. On donne le nom de banc des avocats aux banquettes sur lesquelles s'asseyent les avocats dans les tribunaux. Il n'a point été à la campagne, que je sache. Je ne sache personne qu'on puisse lui comparer. Sachex tirer parti des divers talents de vos subordonnés. Je lui ai donné de l'ouvrage, il u'aTien fait qui vaille. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Dieu, en créant le monde, a disposé toutes choses dans cet ordre admirable où nous les voyons. Si nous voyions l'étendue des montagnes en profondeur, les cheveux nous en dresseraient à la tète. Prévoir se conjugue comme voir, excepté au futur de l'indicatif et au conditionnel, où il fait je prévoirai, je préooirais. Je vais sortir un moment, veuillez garder ma place.
Qui a bu boira. Je dis quelquefois en moi-même : La vie est trop courte-pour que je m'en inquiète. Ne me dédisez pas. Il itait un s: grand froid que le vin se gèle dans les verres. Qui court deux lièvres n'eu prend aucun. Je m'en pendrai à vous de tout ce qui pourra arriver.Les vers s'apprennent plusfacilementquela prose.
Devoir.- Expliquer les expressions incomprises.
8Qe Exercice, Verbes défectifs. (Grammaire, p. 62 et 63.) Pour nn moine, l'abbaye ne faut pas. Ses forces défaillent tous les jours. Cet homme, qui remplissait l'univers de son nom, gît maintenant dans le tombeau. Avez-vous ouï dire cette nouvelle ?
Le premier terme de son bail échoit à la Saint-Jean. Il faut que dans quelques jours, vous voyiez, celte affaire faite ou faillie. Le peuple croit qu'il pleut quelquefois des insectes. Mon argent est flambé, je n'espère plus le ravoir Ce bonnet et ce chapeau coiffent bien; ils siéent bien à l'air du visage. Les couleurs trop Voyantes ne vous siéront pas. La coiffure que cette dame portait Jfii seyait mal. La d issipatiJn ne sied guère a un magistrat. Jamais un,criminel ne s'absout de son crime. Il a été renvoyé absous.
Elle a été renvoyée absoute. C'est une personne simple a qui l'on fait accroire tout ce qu'on veut. Cet homme ne chante pas, il brait. Le vent bruit daas la foièt. Les flots bruyaient. Cette porte ne cldt pas bien; quand vous y aurez fait telle réparations, elle clora mieux, ellr clora juste. Ce jardin est clos de murailles. Ce paquet a été clos par nécessite. Voilà des poussins qui viennent d'eclore. Ces fleurs écloront bientôt. Le beurre frit dans lapocle.
Voici du poisson frit, une carpe frite. Le soleil luit pour toul lo monde. Les a,-,neauxpassseïcLair rr f~ eit. e. Le soleil luit pour toul. le monde. Les agneauxjpaisscnil'liei be. Le jour ne fait que poindre.
Ces chèvres sont traites Vous êtes bien distrait. Il faut sa voir se soustraire à la tyrannie des passions.
Devoir. — Développer le sens de la dernière phrase.
(1) Au subjonctif prévaloir fait que je prévale, mais eij uwiioir conjiigué comm, valoir.
81* Exercice. Récapitulation. (Gr., p. 57 à 63.) Je combattrai pour vous. Le bluet croit ordinairement parmi les blés. Une soupe bien consommée est cellequi a cuit longtemps.
La lecture des mauvais auteurs corrompt le goût et le style.
Vivent la Champagne et la Bourgogne pour les bons vins. L'if croît lentement, mais il acquiert parfois des dimensions énormes.
Les aveugles acquièrent, tu geuéral, une grande finesse de tact.
Lorsque nous croyions tinir cette affaire, il se trouva qu'on y mit de nouveaux obstacles. Les loochs se prennent ordinairement par cuillerées. Ce que vous me dites aujourd'hui ne s'accorde pasavtcce que vous me dites nier. Cette maison me convient, il faut que je l'achète. Apres avoir transformé le logis, je refis le jardin, je plantai des massifs, je construisis desserres. lin apprenant à connaître les hommes, il est rare qu'on apprenne à les estimer. Bien que nous voyions, chaque jour, le soleil se lever, monter dans le ciel, puis se coucher, cependant le soleil en réalité tst immobile. Quand il villa tournure que prenaient les affaires, il revira de bord. Fassent les dieux que vous n'eprouviez jamais de semblables malheurs! Une mine est ua lieu souterrain ou gisent et d'où l'OL peut extraire en grand des métaux, des minéraux et certaines pierrts précieuses. On voit l'eau sourdre de tous côtés. Si vous gardiez longtemps ces fleure dans la même eau, elles pueraient. (Acad.) Devoir.-Expliquer le sens des termes incompris.
82e Exercice, Formes interrogatives. (Grammaire, 397 à 403.) Est-ce, mon rher Mentor, que vous ignorez la faiblesse et l'enibarras des princes ? Je me souviens d'avoir été malade à Paris: j'étais fort pauvre, aussin'eus-jeni amisni médecins. etjeguéris.
Ce projet dût-il échouer, il sera toujours beau de l'avoir conçu.
Dusse-je en mourir, je ferai ce que j'ai résolu. Qu aperçois-je; est-il bien vrai, Fiombc, et ne rez.e"ie point? Me trompe-je aujourd'hui ou me trompai-je h.er ? Quand on voit quelqu'un faire une faute, il faut se demander a s' i-méme, comme Platon: Ne lui ressemblé-je point? Céderai-je à ces violences? si je le fais, chacuu croira que c'est un acte de faiblesse. Si ce malheur m arrive, à quoi serai-je réduit ? Que pourrais-je faire qui me causât une douleur plus sensible ? Que voulez-vous que je fasse ? renoncerai je à mon père, à ma mère, à ma patrie? Pouiquoi ne le ferais-je pas? Vous me promettez, dira-t-on, d'être sage, mais quelle garantie en aurai-jel Comment jugerais-je un homme que le n'ai vu qu'une fois? Jusqu'ici j'ai rencontré beaucoup de masques ; quand verrai je des visages d'homme? Pourrais-je ne ppo aimer ma mère? Si je ne l'aimais plus, t'en parlerais-je encore? Tu as quitté ta patrie pour t'mstruire et tu méprises toute instruction ; tu viens pour te former dans un pays où l'on cultive les arts, et tu les regardes comme pernicieux; te Je dirai-je. ou tu ne penses.
pas ce que tu dis, ou bien tu fais mieux que tu ne penses.
Devoir.—On peut dire serai-jeou serais je toujours malheureux ?
Où pourrai -je ou bitn où pourrais-je vous rejoindre?—Expliquer le sens dans chacun de ces pas.
83* Exercice.- Récapitulation générale sur les verbes.
Tremblement de terre de Lisbonne m.-Ce fut le 1" novembre 1755 qu'eut lieu le tremblement de terre de Lisbonne, le plus épouvantable des temps modernes A. 9 heures 45 minutes du matin, on commença à entendre sous terre un bruit semblable à celui du tonnerre, et immédiatement après un violent choc renversa la plus grande partie de la ville: en six minutes environ, soixante mille personnes perirent. La mer se retira d'abord et ensuite s'éleva subitement à plus de 16 mèlres audessus de son niveau ordinaire. Les montagnes voisines et les plus grandes chaînes du Portugal furent violemment ébranlées : la plupart d'entre elles s'ouvrirent à leur sommet et se déchirèrent jusqIun e vers leur base; des masses de rochers roulèrent dans les - vallées. Un quai nouvellement et solidement construit en marbre s affaissa tout k coup.
un grand nombre de navires attachés à l'ancre et où le peuple s'é ai réfugié furent ensevelis dans un gouffre qui se forma instantanément et qui parut avoir une centaine de brasses de profondeur.
Detioiî-.- Souligner les verbes et expliquer les termes peu connus.
84° Exercice.—Récapitulation générale sur les verbes (Suite).
Une tempête.—Pendant que les matelots oubl aient les dangers de la mer,, une soudaine tempète troubla le ciel et la terre. Les vents déchainés muamaient avec fureur dans les voiles, les ondes noires battaient les flancs du navire qui gémissait sous leurs coups. Tantôt nous montions sur le dos des vagues enflées, tantôt la mer semblait se dérober sous le navire et nous précipiter dans l'abime. Nous apercevions auprès de nous des rochers coutre lesquels les flots irrités se brisaient avec un bruit horrible Alors ie compris par expérience ce que j'avais souvent oui dire à Mentor, que les hommes mous et abandonnés aux plaisirs manquent de courage dans les dangers Tous nos Gypriens (2) abattus Piratent comme des femmes. je n'entendais que des cris pitoyables, que des regrets sur les délices de la vie. que de vaines promesses aux dieux pour leur faire des sacrifices si l'on pouvait arriver au port. Personne ne conservait assez de présence d'esprit ni pour ordonner les manœuvres ni pour les faire. Il me parut que je devais, en sauvant ma vie, sauver relie des autres. Je pris le gouvernail en main, parce que le pilote, troublé par'le vin comme une bacchante, était hors d'état de connaître le danger : Vencourageai les matelots effrayés; je leur fis abaisser les voiles; ils ramèrent vigoureusement; nous passâmes au travers des écueils, et nous vimes de près toutes les horreurs de la mort.
Devoir.-Souligner les verbes et expliquer les termes peu connus.
85. Exercice. - Suite de la récapitulation générale des verbes.
Le bœu(.-Le bœuf, le mouton et les autres animaux qui paissent l'herbe, non-seulement sont les meilleurs, les plus utiles, les plus précieui pour l'homme, puisqu'ils le nourissent, mais ce sont encore ctux qui consoinmen t et ilépen,ent le moins. Le bœuf surtout est, a ce e Il ard, l'animal par excellence, car il rend à la terre tout autant qu'il en tire, et même il améliore le fonds sur lequel il vit - C'est sur lui que roulent tous les travaux de la campagne; il est le domestique le plus utile de la ferme, le soutien du ménage champêtre ; il fait toute la force de l'agriculture. Autrefois II faisait toute la richesse des hommes, et
(1) Capitale du Portugal, i l'embouchure du Tage, sur le bord de l'océan Atlantiqu, (î) Cypriens, habitants de l'ile de Cypre ou Chypre, dans la Méditerranée.
aujourd'hui il est encore la base de l'opulence des Etats, criu ne peuvent se soutenir' et fleurir que par la culture des terres et par l'abondance du bétail.-Le bœuf ne convient pas autaut que le cheval et l'Ane pour porter des"fardeaux : la forme de son dos et de ses reins le démontre ; mais la grosseur de son cou et la largeur de ses épaules indiquent assez qu il est propre à tirer et à porter le joug. Il semble avoir été fait exprès pour la charrue. La masse de son corps, la lenteur de ses mouvements, le peu de hauteur de ses jambes, tout, jusqu'à sa tranquillité et à sa patience dans le travail semble (814) conoourir à le rendre propre à la culture des champs, et plus capable qu'aucun autre de vaincre la résistance constante et toujours nouvelle que la terre oppose à ses efforts.
Devoir.^ Souligner les verbes et expliquer le sens des passages difficiles. 86- Exercice. — La propreté. — Ce que la pureté est pour l'âme, la propreté l'est pour le corps. La nature elle-même t'enseigne la propreté.
Comme il n'est pas possible que, quand tu as mangé, il ne reste quelque chose dans tes dents, elle te fournit de l'eau et t'ordonne de te laver la bouche afin que tu sois un homme et que tu ne ressembles pas à un animal
immonde. Elle te donne un bain et des linges contre la sueur et la crasse qui s'attachent à la peau. Ne t'en sers-tu pas ? Tu n'es plus un homme.
Est-ce- que tu n'as pas soin de ton cheval, que fu fais étriller, de ton chien, que tu fais frotter et nettoyer ?.Ne tratte donc pas ton corps plus mal que ton cheval ou que ton chien; lave-le, nettoie-le, ne fais pas peur ; que personne ne te fuie; car qui est-ce qui ne fuit pas un .homme sale et qui sent mauvais? Mais tu veux être malpropre ; sois-le donc seul l jouis de ta saleté; mais quitte la société, va, dans un désert, vas-Y pour toujours, et n'empoisonne pas tes voisins, tes amis. Tu n'es qu ordure et lu oses venir avec nous dans les temples où il est défendu de cracher et de se moucher! (Maximes d'Epictèle (1), traduction Dacier.) Devoir.—Expliquer les mots peu connus et indiquer les inconvénients de la malpropreté.
87* Exercice.-Le boulanger qui ne donne pas le poids. — le Prends ce pain de deux kilos, disait à son garçon un boulanger qui avait l'habitude de tromper ses pratiques ; prends-le, porte-le chez l'épicière, demande en même temps deux kilos du sucre et paye ce qui sera dû. »
Le garçon prend le pain, se rend chez le marchande, fait sa commission et revient vers son maître. « Diable fit celui-ci, ton paquet me semble bien léger; ne t'es-tu point trompé? » Et il pesa lui-même l'objet.
S'étant aperçu qu'il y manquait 150 grammes : « Retourne, co.ntjnua-t.-ih chez la voisine ; retournes-y promptement, et dis-lui que je tiens a mon poids. » Le garçon obéit ; mais, comme il revint avec le même paquet, le boulanger furieux voulut éclaircir le mystère. Il se rendit chez j'épieière : « Voisine, lui dit-il, mou garçon ne vous a-t-il-pas demandé deux kilos de sucre, et ce paquet n'est-il pas celui que vous avez remis pour moi? "— cc Oui, Monsieur. » — « Alors je suis surpris que vous m'envoyiez en moins 150 grammes de marchandise, et je vous invite à m'en tenir compte. » — « Voisin, dit l'épicière, il n'y a pas de quoi réclamer si haut Ce pain est bien le vôtre, n'est-ce pas? Il — « Oui vraiment. » — « Je l'ai placé dans ma balance pensant qu'il avait le poids que vous demandez. S'il ne l'a pas, à qui la faute ? et suis-je obligée d'être aujourd'hui plus scrupuleuse à votre égard que vous ne l'étes ordinairement au mien? » Le boulanger confus comprit la leçon et sut en profiter, car, à partir de ce jour, il donna exactement le poids.
Devoir.-Expliquer le mot garçon et indiquer la moralilé de l'histoire.
(1) Epictëte, philosophe stoïcien, qui vivait à Rome sous les empereurs Domitien, Adrien et Marc-Àurèle, vers l'an 100 de l'ère chrétienne. Zénon et Socrate, dont il est parlé dans la 89* exercice, étaient les chefs des stoïciens. Epicure (vers 300 avant Jésus-Christ) fut celui des épicuriens. Les stoïciens menaient une vie irùs-austère ; les épicuriens ae songeaient qu"ux plaisirs.
.Suite âe la ~f<êéapït\ilàtioh générale.
88e Exorcioe. - Le présent et l'avenir.. —Les hommes passent comme tes fleurs qui s'épanouissent le matin et qui, le soir, sont flétries et foulées aux pieds. Les générations des hommes s'écoulent comme les ondes d'un fleuve rapide; rien ne peut arrêter le temps, qui entraine après lui tout ce qui parait le plus immobile. Toi-meme, ô mon fils ! mon cher Nsi toi-même qui jouis maintenant d'une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n'est qu'une fleur qui sera presoue aussitôt séchée qu'éclose. Tu te verras changer insensiblemeut: les RTâees riantes, les doux plaisirs qui t'accompagnent, la force, la santé, fa ioie s'évanouiront comme unoeau songe; H ne t'en restera qu'un triste souvenir : la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur les sources de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l'avenir, te rendre insensible à tout, excepté a la douleur. Ce temps te paraît éloigné i hélas 1 tu te trompes, mon fils, il se hate, le voila qui arrive: ce qui vient avec tant de rapidité n'est pas loin de toi, et le présent qui s'enfuit est déjà bien loin, puisqu'il s'anéantit dans le moment que nous parlons et ne peut plus se rapprocher. Ne compte donc jamais, mon fils, sur le présent; mais soutiens-toi dans le sentier rude et âpre de la vertu par la vue de l'avenir. Prépare-toi, par des mœurs pures.et par l'amour de la justice une place dans l'heureux séjour de la paix. [Fènelon. (1).] Devoir. —Expliquer le sens des mots épanouir, ondes, et autres expressions peu çoniiiles.
890 Exercice. — Quelle est ta vie? Après avoir bien dormi, tu te lèves quand il te plaît : lu bailles, tu t'amuses, tu te laves le visage. Après cela, ou tu prends quelque méchant livre, pour tuer le temps, ou tu écris quelŒUC bagatelle pour te faire admirer. Tu sors ensuite et tu vas faire des visites, te promener et te divertir. Tu rentres, tu soupes, tu te mets au lit. Avec ces mœurs d'un épicurien et d'un débauché, tu parles comme Zenon et comme Socrate. Mon ami, change de mœurs ou change de langage, changes-en au plus tôt. Si tu cesses pour un moment d avoir de l'at fenlion sur toi-même, et que tu te flattes que tu la reprendras quand il te plaira, tu Seras trompé. Une légère faute négligée aujuurdtiui te précipitera demain dans une plus grande, et cette négligence répétée formera, une habitude que tu ne pourras plus corriger, quelque envie que tu en aies. - par les habitudes contraires : tu Les habitudes ne se surmontent que par les habitudes contraires: tu a accoutumé à la volupté ? dompte-là par la douleur; tu vis dans la paresse? embrasse le travail; tu es prompt, souffrepatiemment les injures ; tu es adonné au vin? ne bois que de leau ; ainsi de toutes les habitudes vicieuses, et tu verras que tu n'auras pas travaillé en vain. Mais ne t'exvose pas légèrement à la rechute avaut que d'être bien assuré de toi, car le combat est encore inégal, et l'objet qui t'a vaincu te vaincra encore, si tu n'y prends garde. — Quand tu es attaqué d'une tentation, si tu diffères au lendemain à la combattre, le lendemain vicndra et tu ne combattras poinl. Ainsi, de lendemain en lendemain, il se trouvera nonseulement que tu seras vaincu, mais que tu seras tombé dans une insensibilité qui t'empêchera de l'apercevoir même que lu pèches, et tu éprouveras effectivement en toi la vérité de celte maxime : Que celui qui diffère de jour à autre est toujours accablé de maux. (Epictèle, traduction Dacier.) Devoir. — Expliquer les mots stoïcien, épicurien, etc.
(1) Fénelon, archevêque de Cambrai, ni en 1651, mort en 1715, auteur de l'ouvrage da..
lequel soçt racontéesles aventures de Télémaque, fils d'Ulysse.
suite de la récapitulation générale.
90. Exercice.— Les beaux esprits—J'étais ce-matin dans ma chambre, qui comme tu sais, n'est séparée des autres que par uneHîloison fort mince et percée en plusieurs endroits, de sorte qu'on entend tout ce qui se dit dans la chambre voisine. Un homme qui se promenait à grand pas disait à un autre : Je ne sais ce que c'est, mais tout se tourne contre moi - il y a plus de trois jours que je n'ai rien dit qui m'ait fait honneur et je me suis trouvé confondu pêle-mêle dans toutes les conversalions sans qu'on ait fait la moindre attention à moi, et qu'on m ait deux fois adressé la parole. J'avais préparé quelques, saillies pour relever mon discours, jamais on n'a voulu souffrir que je les fisse venir. J'avais un conte fort joli à faire; mais, à mesure que j'ai voulu approcher, on la esquivé comme si on l'avait fait exprès. J ai quelques bons mots qui depuis quatre jours vieillissent dans ma tête, sans que j'en aie pu faire le moindre usage. Si cela continue, je crois qu'à la fin je serai uu sot; il semble que ce soit mon étoile et que je ne puisse m'en dispensa. Hier, j'avais espéré de briller avec trois ou quatre vieilles femmes qui certainement ne m'en imposent point, et je devais dire les plus jolies choses du monde: je fus plus d'un quart-d'heure à digérer ma convesation; mai* elles ne tinrent jamais un propos suivi, et elles coupèrent, comme des naraues fatales (1), le fil de tous mes discours. Yeux-tu que je te diie ?
Fa réputation de bel esprit coûte bien à soutenir. Je ne sais comment tu a8 fait pour y parvenir. -Il me vient une pensée, reprit l'autre : travaillons de concert à nous donner de l'esprit; associons-nous pour cela. Chaque jour uous nous dirons de quoi nous devons parler, et nous nous secout-rons si bien que, si quelqu'uri vient nous interrompre au milieu de nos idées, nous -l'attirerons nous mêmes ; et, s'il ne veut pas venir de bon gré, nous lui ferons violence. Nous conviendrons des endroits où il faudra approuver, de ceux où il faudra sourire, des autres où il faudra rire tou à fait et à cgoorregee déployée. Tu verras que nous donnerons le ton à toutes tes conversations, et qu'on admirera la vivacité de notre esprit et le bonheur de nos réparties. Nous nous protégerons par des signes de téte mutuels. Tu brilleras aujourd'hui, demain, tu seras mon second. J'entrerai avec toi dans une maison etie m ecnerai en te montrant: Il iaut que je vous dise une réponse bien plaisante que monsieur vient de faire à un homme que nous avons trouvé dans la rne. Et je me tournerai vers toi. I. e M
attendait pas, il a été bien étonné. Je réciterai quelques-uns de mes vers et tu diras: J'y étais quand il les fit; c'était dans un souper et il ne reva pas uri moment. Souvent même nous nous 7-aii<erom toi et moi, et l'on dira : Voyez comme ils s'attaquent, comme ils se défendent, ils ne s'é- parqnent pas. Voyons comment il sortira de là; à merveille 1 quelle présence d'esprit. ! voilà une véritable bataille. Mais on ne dira pas que nous nous étions escarmouchés la veille. Il faudra acheter de certains livres qui sont des recueils de bons mots composés à l'usage de ceux qui n'ont point d'csprit et qui en veulent contrefaire ; tout depend d avoir des mode Je veux qu'avant six mois nous soyons en état de tenir une conversation d'une lleure toute remplie de bons mots. Voilà, mon chér ie parti qu'il nous faut prendre.; fais ce que je te dirai, et je te avant six mois une place à l'Académie; c'est pour te dire que le travail ne sera pas long, car pour lors tu pourras renoncer à ton art : tu seras homme d'esprit malgré que tu en aies, et je ne crains pou loi que l'embarras des applaudissements. (MONTESQUIEU.; Devoir. — Chercher et indiquer le but ou la moralité de cette piquante satire. *
(1) Parques les trjis déesssS nommées Clotho, Lacliésis et Atropos (p- H) CLUI, Mionlet anciens, filaient, dévidaient et coupaient le fil de la vie des hommes.
91* Exercice.—Verbes et phrases à conjuguer (1).
(Il suffira généralement d'indiquer la 1" personne des temps composés.) Le chiffre 1 indique la conjugaison ordinaire ou affirmative; 2 indique la négative; 3 l'interrogative et 4 l'interrogative et la négative tout à la fois. Pour chacun de ces cas, l'élève dira si la phrase exprime une idée bonne ou mauvaise, waje ou fausse.
1. Je n'aime pas les paresseux. Bien. (2 et 3.) (a).
2. Je hais les menteurs. (1, 2, 3 et 4.) 3. Je m'effraye de peu de chose. Mal. (t, 2, a et 4.) 4. J'ai honte de bien faire, (l, 2, 3 et 4).
5. Je ne suis pas responsable des fautes d'autrui. Vrai. (2 et 3.) 6. Je réponds à toutes les lettres que je reçois. (l, 2, 3 et 4.) (bl.
7. Je suis bien éloigné de faire ce que je'dis (1, 2 et 3).
8. Quand je prie bien, je persévère, (l et 2.) (c.) 9. Je parle de ce que je ne coanais pas. (l, 2, 3 et 4.) 10. Je mécontente tous ceux qui ont affaire à moi. (i 2,3 et 4.) 11. J'ai un panaris qui me cause une grande douleur. (1 et 4).
12. Je prends plaisir à voir voleter les abeilles. (t, 2. 3 et 4.) 13. Je fais semblant de ae pas entendre ce qu'on me dit. ( 1,3 et 4.) 14. Je désire que vous partagiez mon opinion. (1, 2, 3 et 4.) 15. Je n'ai rien que je n'aie reçu iPuis interrog.: Ai-je rien, ete.
16. J'aime que l'on me flatte. (1, 2, 3 et 4.) 17. Je n'avance rien que je ne prouve. (2 et 3).
18. J'ai défendu qu'on me réveille. (1, 2, 3 et 4.) 19. La menace m'irrite et ne m'effraye point. (i, 2, 3 et 4.) 20. Je souffre impatiemment qu'on leur ait refusé ce service.
(t. 3 et 4). — 21. Je cherche la solitude afin qu'on ne puisse me distraire de mon travail. (1 à 4.) 22. Le3 devoirs de la société exigent que je ménage l'amourpropre d'autrui. (1, 2, 3 et 4.) — 23. Quand (ou si) je ne supporte pas les fautes d'autrui, je commets moi-même UM faute (d).
— 24. Je ne désire avoir de la fortune que pour en faire part à ceux qui m'entourent. (2 et 4.) — 25. Le grand monde m'etourdit, je préfère un petit cercle d'amis. (1, 3 et 4.) — 26. Je puis faire ce que vous me dites. (1, 2, 3 et 4.) (e). — 27. A peine ai-je réparé une faute que je retombe dans une autre, (e). — 28. Je puis encore (ou alors) me dédire et faire ce qu'il me plaira. (1, 2, 3 et 4.) — 29. Par la lecture, j'acquiers une foule de connaissances qui me sont fort utiles. (1 et 4.) — 30. Je m'assieds ou m'assois quand je suis fatigué. (1, 2, 3 et 4.) — 31. Je me souviens des offenses que j'ai racues. ^1, 2, 3, 4.) — 32. Quand il s'agit de faire un payement, je ramasse ce qui m'est dû en plusieurs endroits, et je m'en retourne avec une grosse somme, (i et 4.)
11) Un numéro chaque semaine ou chequéjour.
(a) Tu n'aimes pas loi paresseux, il n'aime pas les paresseux, etc. Puis: Aimé-je les paresseux ? aimes-tu les paresseux 1 aime-t-il les paresseux ? etc., etc. Quand le complément ne varie pas, on pourra 'e horner à l'écrire à la premiëre personne de chaque temps seulement.
(b) Tu réponds à toutes les lettres que lu recois, il répond à toutes les lettres qu'il reçoit, etc.
(c) Au subjonctif on dira: Il faut que je prie bien pour que je persévère ; il faut que tu priet bien pour que tu persévères ; il faut qu'il,'¡Jrie bien, etc.
(d) Quand tu ne supportes pas les fautes d'autrui, tu commets toi-même une faute, etc. As subjonctif : Il faut que je supporte les fautes d'autrui pour que je ne commette pas moi-mém.
deJautes; il faut que tu supportes les fautes d'autrui, etc.
(e) A peine as-tu réparé une faute que tu retombes dans une autre; à peine a-t il réparé, etc.
Notez qu'on dit bien aussi à peine j'ai réparé, tu al reparé, etc. (11° 745).
CHAPITRE VI.
EXERCICES SUR 1H .&a'l'lOII-.
inofa. Sur lei participes présents et les adjectif. verbaux, v. 2o partie, p. 145 et suit.
92e EXER. — 1re Règle d'accord— (GRAM., n°416.) Lieu élevé, montagne élevée. Le tonnerre tombe d'ordinaire sur les lieux les plus élevés. On se sert de canards privés pour prendre les canards sauvages. On donne le nom de courson à une branche de vigne taillée et raccourcie à trois ou quatre yeux. Cet homme n'a point d'autre lit que deux ais posés sur des tréteaux. La séve liquide, absorbée par les racines des plantes, s'élabore dans leurs parties foliacées (1). Dès qu'ils se virent assiégés dans leurs murailles, ils se livrèrent au désespoir.
Devoir.—Expliquer la 6e phrase : La séve liquide, etc.
93E EXERCICE.—2* Règle (et LRE).—(GRAM,417 et 416.) Cet habit est usé, cette robe est usée. La mèche de votre fouet est usée. Au printemps, la terre est tapissée de fleurs.
Au dernier jour, les bons seront séparés des méchants. La plupart des rues de Paris sont garnies de trottoirs. Caïn a été maudit de Dieu. La pénitence n'est point véritable si elle n'est accompagnée d'une ferme résolution de ne plus pécher. Il ne faut pas rendre aux hommes les honneurs qui ne sont dus qu'à Dieu. Une heure après que la nouvelle fut arrivée, elle fut divulguée partout. Après cinq ans, on n'est pas reçu à demander les arrérages d'une rente échue.
Devoir.-Expliquer le sens de la dernière phrase.
94E EXEftCICE.- :te IlèglO (et 2E).—(GRAM.,418 et 417.) 11 m'est redevable des 600 francs que je lui ai prêtés. Je voudrais d'une étoffe pareille à celle que vous m'avez montrée. Je lui ai renvoyé sa canne, qu'il avait oubliée chez moi. Je fus bien tenté de lui répondre d'une manière qui ne lui aurait pas plu. Entre les nouvelles qu'il a débitées, il y en a quelques-unes de vraies. Quelque proposition qu'on lui ait faite, elle n'ajamaisvoulu entendre raison.
(1) S'élabore, se modiie, te troilorme par un travail particulier.
On a commencé, suspendu, interrompu, abandonné, repris, continué ces travaux. La langue primitive est celle qu'on suppose que les hommes ont parlée la première.
Devoir.—Expliquer le sens des deux dernières phrases.
95e Ex.— Verbes pronominaux (GRAM., 119).
Ces deux courriers se sont croisés. Ma lettre s'est croisée avec la sienne. Les brigands se sont retirés dans les montagnes. Ces deux femmes se sont prises aux cheveux et se sont décoiffées l'une l'autre. Ce jeune homme s'est bien perfectionné par la fréquentation des honnêtes gens.
Les deux parties s'étant arrangées, on déchira le dédit.
Les ambassadeurs se sont communiqués leurs pleins pouvoirs. Elle s'est permis de tenir des propos contre moi.
Elle s'est plu à vous contredire. Ils se sont plu à me persécuter. Nous ne nous serions jamais défiés qu'ils dussent nous abandonner ainsi.
Devoir.-Expliquer le sens de courrier, dédit, ambassadeur, etc.
96" EXERCICE. - Récapitulation. (GR., 413 à 419).
Les membres engourdis par le froid se dégourdissent peu à peu auprès du feu. Cet événement est cause de tous les désordres qui sont arrivés. Voilà une étoffe qu'on n'a encore montrée à personne, vous eu aurez la fleur. Depuis un siècle, tous les genres de fabrication se sont perfectionnés. Cette dame s'est bien montée en dentelles. Ce sont des sentiments que la nature a empruntés dans le cœur de tous les hommes. Il faut précompter sur cette somme de dix mille fraucs tes trois mille francs que vous avez reçus. L'entreprise dut-elle échouer, il sera toujours beau de l'avoir tentée. La lune a été créée par Dieu pour éclairer nos nuits, qui, sans elle, ne nous offriraient que ténèbres profondes.
Devoir.-Expliquer la dernière phrase.
97* EXERCICE.—Suite de la récapitulation. (GR., 413-419).
La correction de cette page est terminée. Cet enfant a les dents gâtées pour avoir mangé trop de sucreries. De tous les pays que j'ai parcourus, aucun ne m'a paru plus beau que la France.
Les saumons qu'on prend dans la mer n'ont pas si bon goût que ceux qui se sont dégorgés dans les rivières. Ils se sont succédé de père eu fils dans cette charge. Avec votre permissioD,je vous dirai que la chose s'est passée un peu différemment. Dans.les airs notés, les mesures sont séparées par des barres qui coupent la portée de distance en distance. Il faut respecter les princes et ménager leur délicatesse, même en les reprenant. Sous les premiers rois de France, Clotaire 1er lit une loi pour qu'un accusé ne put être condamné sans être ouï.
Devoir. -Expliquer la dernière phrase.
98* EXERCICE.— Récapitulation. (GRAM., 413 à 419).
L'amitié que je lui ai vouée ne s'est pas refroidie. Il exige des honneurs qui ne lui sont pas dus. Les pleurs qu'elle avait longtemps retenus débordèrent à la fin. La conduite qu'il a tenue dans cette affaire mérite les plus grands éloges. Cette femme était belle, mais le temps a effacé sa beauté. Il n'a point justifié les espérances qu'on avait conçues de lui. Que de services il m'a rendus! Je ne veux point, mon fils, que vous baissiez le prochain , quelque grave iujure qu'il vous ait faite. Ces deux femmes se sont bien peignées. En me payant, il m'a retenu la somme qu'il m'avait prêtée J'ai transmis à un tel la lettre que vous m'aviez envoyée pour lui. Il a prodigué toutes les richesses que son père avait amassées. Je lui ai recédé la maison qu'il m'avait vendue. Il avait formé beaucoup de projets qu'il n'a pas réalisés. Elles se sont juré une amitié éternelle. La vérité historique devrait être aussi sacrée que la religion. Pour bien juger certains faits éloignés. il faut se transporter chez le peuple, à l'époque, au milieu des circonstances où ils sont arrivés. On représente les sphinx couchés sur le ventre, les jambes de devant étendues et la tète droite. Il n'y a rien d'impessible à ceux qui savent oser et souffrir; ainsi ceux qui s'endorment, comptant que les choses difficiles sont impossibles, méritent d'être surpris et accablés.
Devoir.—Expliquer la dernière phrase.
998 ExiERctcx.-Sui te de la récapitulation. (GRAM.,413 à 419).
Ces jeunes gens se sont querellés. Voilà précisément le lieu où la chose s'est passée. La vanité est bien ancrée dans la tète de cet homme. Plusieurs personnes se sont proposées pour cet emploi. Elles se sont bien promis de ne plus remettre les pieds dans cette maison. Ce pays abonde en blé depuis les défrichements qu'on a faits. Tous les arbres que ce jardinier a écussonnés sont bien venus. Oa est parfois assez mal payé des peines qu'on s'est données pour réussir. Les événements s étaient succédé avec rapidité. Je suis encore en reste avec vous des bons offices que vous m'avez rendus. Il porte toujours les marques des blessures qu'il a reçues à la guerre. Toutes les persécutions qu'on a exercées contre les chrétiens n'ont servi qu'à en augmenter le nombre. Toute saisie-exécution doit etre précédée d'un commandement. Les lâches empereurs que les Turcs ont eus depuis le XVIIe siècle, leurs mauvais généraux et le vice de leur gouvernement ont été le salut de la chrétienté. Les grands pins gémissant sous les coups de hache, tombent en roulant du haut des montagnes. Quand Télémaque approcha de Salente, il fut bien étonné de voir toute la campagne des environs, qu'il avait laissée presque inculte et déserte, cultivée comme un jardin et pleine d'ouvriers diligents. Si, pendant près de mille ans, les Romains sont toujours sortis des plus dures épreuves et des plus grands périls, c'est qu'il existait une cause générale qui les a toujours rendus supérieurs à leurs ennemis, et quiapermis que des défaites et des malheurs partiels n'aient pas entrainé la chute de leur empire.
Devoir.—Expliquer ancrée, écussonner, et la 13e phrase.
100* EXERCICE.—Mettre au féminin les phrases suivantes : Ils se sont rencontrés nez à nez (t). Ils se sont embrassés. Ih se sont d'abord mesurés des yeux. Ils se sont rendu mutuellement des services. La médtcine qu'il a prise l'a fort soulagé. A votre place, un autre se serait empressé de venir. Sa tète s'est montrée et il nous a injuriés. Suivons l'exemple de ceux qui nous ont devancés dans la carrière. Je ne compte pas la perte qu'il a faite, on l'en a suffisamment dédommagé. Ils se sont partagé la somme. La petite vérole est une peste dont la vaccine nous a délivrés.
Devoir. — Développer le sens de la dernière phrase.
101E EXERCICE. — Mettre au pluriel les phrases suivantes: L'étoffe qu'il a achetée ne vaut rien (2). On a retrouvé chez un recéleur l'effet qu'il avait volé. Cet homme s'est bien battu; il a bien disputé. Ce soldat avait déserté, les gendarmes l'ont repris et l'ont ramené à son régiment. J'ai trouvé la bague qu'il avait perdue, et je la lui ai renvoyée. Il réalisa l'espérance qu'il avait donnée. Il a acheté une terre et il l'a payée sans rien débourser.
La promesse qu'on lui a faite l'a ébloui. Ce cocher est maladroit, il nous a versés deux fois. Je vous ai crédité des 500 francs que je vous avais prêtés et que vous m'avez remboursés.
Devoir. - Expliquer le sens de la dernière phrase.
Suite de la récapitulation sur les participes, 102e Exercice. - Eruption du Vésuve (3). — La plus terrible éruption du Vésuve dont J'histoire ait gardé le souvenir, est celle qui eut lieu l'an 79 de notre ère. Deux villes, Herculanum et Pompéï, furent englouties, avec tous leurs habitants, sous un monceau de cendres et de laves ou matières brûlantes sorties du volcan. A cette époque, le Vésuve était couvert de forêts ; on ne se doutait pas des dangers qu'offrait son voisinage. Tout à coup d'épouvantables tremblements de terre se firent sentir, le sol fut fendu en divers endroits, les anciennes laves, qui s'opposaient à la sortie des nouvelles, furent lancées en l'air avec un bruit affreux, des tourbillons de cendres et de fumée obscurcirent l'atmosphère, des torrents de matières brûlantes couvrirent les campagnes ainsi que les deux malheureuses villes qui viennent d'être citées. Quelques-uns des habitants purent échappera la mort, mais le plus grand nombre, ne prévoyant pas la grandeur du danger, furent ensevelis sous les cendres et les laves. De nos jours, on les a retrouvés dans leurs maisons, avec leurs meubles, après dixhuit cents ans. Ces fouilles attirent un grand nombre de curieux visiteurs, qui retrouvent là des traces de la manière dont se logeaient et vivaient les anciensDevoir.—Expliquer les mots volcan, cratère, lave, etc. t
(1) Ellelle sont rencontrées nez à nez. Elles se sont embrassées, etc.
(2) Les étoffes qu'ils ont achetées ne valent rien. On a retrouvé chez des recéleurs. etc.
(3). Vésuve, volcan situé en Italie, près de JNaple». (1020 mitres de hauteur.)
Suite de la récapitulation.
103* Exercice. — La Patrie. — La patrie, c'est une terre bénie où l'on trouve plus qu'ailleurs le soleil bienfaisant, la riante verdure, la nature animée. C'est là que dorment d'un sommeil paisible les parents de nos parents descendus au tombeau. C'est là que nous sommes nés (1), là que notre mère nous a reçus, en pleurant, dans ses bras, a oublié ses souffrances pour ne penser qu a nous, nous a nourris de son lait, et, la nuit, s'asseyant en silence auprès de notre berceau, heureuse de nous voir, a veillé bien souvent pour nous chérir quelques instants de plus. C'est là qu'elle nous a parlé, la première, de Dieu et de cette vie, où souvent la vertu subit de cruelles épreuves, pendant que les méchants prospèrent, nous recommandant de ne jamais porter envie à l'homme dont le bonheur n'a pas son principe en Dieu. C'est là que se sont passées les premières années de notre enfance. C'est là que notre père nous a tant de fois varié de devoir, de piété, d'honneur. C'est là qu'il nous a dit adieu pour la dernière fois, et que nous avons suivi, bien jeunes encore, sa dépouille mortelle au champ du repos.
Devoir. — Quelle est notre patrie V Quels sont nos devoirs envers elle ?-(Uaimer, la servir, la défendre, même au péril de notre vie.) 104e Exercice.- Les chauves-souris.— Les chauves-souris ne sont pas des oiseaux ; ce sont des mammifères volants (2) qui ont des ailes membraneuses (3), et qui ressemblent à une souris pour la forme et la grosseur du corps. Nous en comptons six ou sept espèces eu France, parmi lesquelles on remarque les chauves-souris ordinaires. Retirées pendant le jour dans les carrières, dans les greniers, dans les troncs d'arbres, elles attendent l'heure du crépuscule dans un état d'immobilité presque constante et sans doute de sommeil. C'est surtout dans les salles souterraines de certaines cavernes qu'on les trouve ainsi réunies. Aussitôt que le crépuscule commence à faire place à la nuit, on voit ces chasseurs affamés sortir de leurs sombres retraites et courir après leur proie avec une gloutonnerie qui les aveugle sur le danger, et ne leur permet pas de distinguer les piéges les plus grossiers. Aussi peut-on prendre des chauves-souns à la ligne, en amorçant un hameçon avec un insecte, et en agitant cet appât dans l'air. Ces animaux ne sont nullement faciles à observer vivants. Privés de leur liberté, ils ne tardent pas à périr, quelque soin qu'on prenne pour les conserver. Leurs mœurs nocturnes, le choix de leur retraite, en ont fait pour des peuples entiers un objet de dégoût et d'horreur. Moïse les met au nombre des animaux impurs dont le peuple de Dieu ne doit jamais manger la chair. Les Grecs semblent les avoir prises pour modèles de leurs Harpies (4). Au. moyen âge, elles sont les compagnes des sorciers, des loups-garous, et quand on a voulu représenter Satan, on a chargé ses épaules de vastes ailes de chauves-souris.
Devoir. — Mots à expliquer : Mammifère) crépuscule, hameçon, etc. Pourquoi dit-on que les chauves-souris sont des chasseurs ?
(1) Ou nées, au féminin pluriel, si ce sont des femmes qui parlent. Même observation pour refus et nourris, qui suiullt.
(2) Ces exercices étant destiné. RUIL élèvos gyancési nous soulignons, dès maintenant, tel adjectifs nrbaux. (8) Ailes membraneuses, formées d'un tissu miace et large, sans plumes.
(4) Harpies, monstres ailés à figure de femme, au corps de vautour, aux oreilles d'ours.
Suite de la récapitulation.
105* Exercice. - La moralite dans le travail. - Le travail étant la grande fonction de l'homme sur la terre, chacun est tenu de la remplir.
selon son énergie, loyalement, sans récrimination ni défaillance. Travailler à contre-cœur ou sous l'empire de l'envie et d'uu antagonisme haineux, cest altérer le travail, ajouter l'amertume à la fatigue, se condamner presque toujours à mal faire, et jeter souvent un embarras de plus dans l'économie générale, car l'action de chaque homme a sa portée. Bien employée, cette force produit des résultats qui étonnent ; mal employée, surtout si elle est égarée par une mauvaise passion, elle cause un véritable ravage : c'est le ver qui ronge et fait mourir le chêne ; c'est la fissure qui submerge le navire. Que d'élablissements, d'abord solides et prospères, ont été détruits et ruinés par des employés infidèles ou des ouvriers paresseux 1 Que de familles perdues par l'action solitaire et cachée d'un seul de leurs memhres ! Que de riches exploitations tout à coup arrêtées et tombant dans un incurable étiolement par la faute et la mauvaise volonté, ici d'un directeur là de quelques travailleurs ! Que d'industries créées et organisées par l'intelligence elle-même, longtemps heureuses et brillantes, se trouvent tout à coup arrétées comme par une force invisible, frappées de paralysie, sans la moindre maladie apparente) Elles se savent capables de parfaitement marcher, et pourtant elles se sentent embarrassées, entravées. Le malajse dure un an, deux ans, quelquefois plus.
Devoir. - Mots à expliquer : récrimination, antaqonisme, économie generale, etc.
106* Exercice.—Suite du précédent.—Mais voilà que tout à coup la vie revient. Quelle main mystérieuse a pu vaincre un mal qui paraissait si profond et sans remèdes? Il a suffi d'un berger qui gardât bien le troupeau, d'un agriculteur qui traitât bien ses champs, de quelques ouvriers actifs et rangés qui de concert avec un honnête et intelligent contre-maure n'ont point triché au travail et ont pris un sérieux souci de la resposabilité du patron. Le commis frivole ou vicieux gaspillant son temps et toujours à parler des fabuleux bénéfices du maître a été remplace par un homme laborieux, sincère, désireux de se conquérir non poste et bon salaire mais également ambitieux de faire prospérer la maison, un peu de bon sens a tout changé; chacun a vu que le mal ne pouvaitengendrer que le mal, puisque le maître, le patron, le propriétaire,' le chef enfin ne peut être ni frappé ni atteint sans que tous ceux qui travaillent autour de lui soient également atteints et frappés. Le travail de chacun s'est alors moralisé, discipliné, et a sincèrement marché au but commun, et aussitôt la prospérité de renaître. La merveille n'a pas d'autres secrets; il n'y a ni erreur ni paradoxe à affirmer que partout où se monlrent et se développent la bonne volonté, la franche energic, et l'intelligence accompagnées de la moralité, la misère et l'infortune sont toujours vaincues. La fortune est beaucoup moins capricieuse et injuste que ne le disent les paresseux, les joueurs et les voluptueux. Elle se plait surtout à seconder les œuvres honnêtes, bien conçues et sagement menées par 1 ordre, la sobriété, la constance et l'esprit de mesure. Le peuple qui veut monter et prospérer doit donc mettre lui-même à l'ordre au jour la moralité dans le travail, et cette moralité doit être partout exigée sincère et austère. Du moment où les ouvriers de toute espèce, convaincus de cette vérité, la mettront fermement en pratique, la misère sera vaincue et la prospérité accourra, avec la paix et la concorde des esprits, qui seules la conservent et la fécondent.
Devoir. - Expliquer les mots patron, paradoxe, fortune, moralité ùeml le travail) etc.
Suite de la récapitulation.
44007 T Exercice. -Arts libéraux et mécaniques.-On peut, en général donner le nom d'art à tout système de connaissances qu'il est permis de réduire à des règles positi ves, invariables et indépendan tes du caprice ou de l'opinion; et il serait permis de dire, en ce sens, que pi^^ sciences sont des arts, étant enms g p côté pratiqué. Mais comme il y a des règles pour les opérations de l'esprit ou de l'âme, il y en a aussi pour celles du corps, c'est-,à-dire pour celles qui, bornée.
aux corps extérieurs, n'ont besoin que de la main senle pour être exécutées. De là la distinction des arts en libéraux et en mécaniques, et la supériorité qu'on accord ordinairement aux premiers sur les seconds.
Cette supériorité est sans doute injuste à plusieurs égards : si, en effet, les arls libéraux exigent uli travail intelligent, dans lequel il est difficile d'exceller, les arls mécaniques nous procurent, cn revanebe, des avantages supérieurs. C'est cette uitilité mème qui a forcé de les réduire à des opérations purement maciiinales, pour en faciliter la pratique, à un plus grand nombre d'hommes. ~lais la socit~té, cn r(,sp(-ctant avec justice les grands génies qui l'éclairerit, n(~ doit point a, ilir les mains qü-i la servent. La découverte de la boussole n'est pas moins avantageuse au genre humain que ne le serait à la physique l'explication des propriétés de cette aiguille. El puis, à considérer en lui-mème le principe de la distinction dont nous parlons, combien de savants prétendus dont la science n'est proprement qu'un ar! meranique
Devoir - Expliquer la différence entre une science et un art, 108, Exercice. - Suite du précédent. - Le mépris qu'on a pour les arts mécaniques semble avoir influé jusqu'à un certain point sur leurs inventeurs mêmes. Le* noms de ces bienfaiteurs du genre humain sont presque tous inconnus, tandis que l'histoire de ses destructeurs, c'est-Mire des conquérants, n'est ignm'ée de personne. Cependant c'est peut-être chez les artisans qu'il faut aller chercher les preuves les plllS admirables de la sagacité de l'esprit, de sa patience rt de ses ressources. J'avoue que la plupart des arts n'ont été inventés que peu à peu, el qu'il a fallu une assez longue suite de siècles pour porter les montres, par exemple, au point de perfection où noUS les ,.oyons. :'lIais n'en est-il pas de même des sciences? Combien de iriviuv des siècles précédents, teurs, avaient été préparées par les travaux ~d si('cks prrir'èdents, souvent même amenées à kur maturité, ai point de ne demander plus qu'un pas à faire ? e^pour n ^I^> t< « l'horlogerie, pourquoi ceux à qui nous devons la fusée des et la répétitionne sont-ils pas aussi estimés que ceux qui ont travaille successivement à perfectionner l'algèbre ? D'ailleurs, si j'en crois quelques philosophps que le mépris de la rnultitude pour les arls n'a point empéché8 de les étuiiier, il est certaines machines si compliquées et dont toutes res parties dépendent tellement l'une de l'aiilre qu'il est difficile que l'inveiition en soit due à plus d'un seul homme. Ce génie rare, dont le nom est enseveli dans l'oubli, n'eût-il pas été bien digne d'^tre placé à cblé du petit Dombre d'esprits créateurs qui nous ont ouvert dans les sciences des routes nouvelles? [D'ALEMBERT (1).] Devoir, — Expliquer les termes difficiles.
(i) Jû'AJembert, célèbre matoématicien lié à h". en *717. ¡;¡J.QI1 en 1783<
109® Exercice. — Les Insectes. — Avant d'atteindre le terme le plus brillant de leur existence, les insectes sont obligés de passer par différents étals, que l'on nomme métamorphoses. Ces métamorphoses sont, pour la plupart, l'état de larve, celui de nymphe ou de chrysalide, et celui d'insecte parfait. La structure des organes des insectes est d'une extrême complication. L'expérience z. prouvé qu'ils sont doués de sensibilité, et que c'est à la presence des nerfs répandus dans toute leur économie qu'ils doivent la perfection des sensations et leur vie organique. Leur tête est constamment munie de l'organe de la vue. Les yeux sont taillés en facettes hexagonales au nombre de plusieurs milliers, reflétant plusieurs nuances. Quoique l'on n'ait pas encore reconnu le siége des sensations de l'ouïe et de l'odorat chez les insectes, il est cependant certain qu'ils les perçoivent. Les antennes paraissent être chez eux l'organe du toucher.
Leurs pattes, ordinairement au nombre de six paires, sont reçues chacune dans une partie du thorax et divisées en quatre parties : la hanche, la cuisse, la jambe et le tarse. Leurs ailes sont transparentes, membraneuses , parsemées de nervures. Elles sont recouvertes de deux ailes supérieures, plus épaisses chez les coléoptères. Le mécanisme de la respiration des insectes a été l'objet de grandes recherches. Il est maintenant constaté que l'oxigène est nécessaire à leur respiration, que ce gaz est absorbé, l'acide carbonique dégagé, et que dans cette opération il se développe de la chaleur.
Devoir.—Expliquer lest.ermes incompris. ::> '•*» .ifji;
1104 Exercice. — L'Australie (1). —Sous le rapport des produits naturels, le continent de l'Australie, vu son étendue, semble appartenir aux parties les moins favorisées de la surface du globe. Les métaux reconnus jusqu'ici sont le fer, le plomb et le cuivre, mais ces métaux sont inexploités. La végétation est presque exclusivement bornée aux plateaux et aux hautes vallées. La flore (2) de cette contrée présente un grand nombre d'espèces qui lui sont propres, mais on n'y trouve presque aucune des plantes les plus utiles a l'homme. Les céréales et les fruits de toutes sortes y ont été introduits, et leur culture réussit parfaitement. La faune de l'Australie est également très-pauvre en espèces utiles. Les animaux domestiques de l'Europe, aussi bien que les plantes, ont dû y être importés, et les troupeaux, surtout ceux de mérinos, forment aujourd'hui la principale richesse des colonies européennes. Les habitants indigènes de l'Australie, dont on ne porte pas le nombre à plus de soixante mille, appartiennent à la race des nègres océaniens, dont ils forment une variété particulière. Ces nègres, au teint couleur de suie, aux cheveux crépus, mais non laineux, au nez épaté, sont moins intelligents que ceux de la Guinée. Divisés en petites tribus, vivant des produits de la pèche et de la chasse, sans autre industrie que celle qui leur est nécessaiie pour construire des canots informes, préparer des filets et quelques armes : livrés au fétichisme; faisant même, dit-on, des sacrifices humains; plongés, en un mot, dans le dernier degré de l'abrutissement et de la barbarie, ils semblent, par leurs caractères physiques comme par leurs facultés intellectuelles, occuper l'un des derniers rangs dans la série des variélés de l'espèce humaine. Les Anglais sont encore les seuls peuples de l'Europe qui aicnt fondé des établissements dans l'Australie, et, malgré toutes les tentath es qui ont eu lieu, la civilisation des iadigènes n'a ~t presque aucun progrès.
Devoir. — Expliquer le sens des expressions incomprises^-- .Mfi
(t) Ou NQuvelle-Hollande, lie immense, qui se trouve dans la partie occidentale de l'Océanla, vers le sud-ouest.
(2) La flort d'un pays est la collection des végétaux ou des plantes qui crOÛMnt B&tunllfe ntnt ta» n paj», — la fimt m» la collection d«« anima». «]*«» ..liniju.
MOTS INVARIABLES.
CHAPITRE VII.
EXERCICES SUR IaEa ADVEBBES.
111° EXERCICE. — Adverbes en animent ou eIllDlent.- IGRAhi., n° 423, note.) Il faut être vêtu décemment. On doit se conduire prudemment. Cet enfant profite étonnamment II parle un peu trop insolemment. Il a fait cela sciemment. Je vous dis ceci confidemment. On ne saurait agir plus innocemment.
Il ne méritait point cette place, on l'a évidemment favorisé. Le sage ne recherche pas ardemment les biens de la fortune. Ils sont rares, les hommes constamment désintéressés. Les personnes qui ont de la charité supportent patiemment les offenses.
Devoir.—Expliquer l'orthographe des adverbes en ment, et dire de quels adjectifs ils sont formés.
112' EXERCICE.-Là ou lt* S où et ou, amment ou emment.
(GRAM., n° 425, puis 423, noie.) Ici il y a une forêt; là se trouve une montagne. Il faut dire, à lagloire de ce prince, qu'il ne commit jamais sciemment l'injustice. Celui qui est dans les ténèbres ne sait plus CM it va.
On donne le nom de juif à celui qui prête à usure, ou qui vend exorbitamment cher. L'animal nommé paresst ux se traîne pesamment et laborieusement sur la terre. Les astres suivent constamment la route qui leur fut tracée, D'ici là, nous comptons dix lieues. Tous ses meubles étaient jetés çà et là. J'ai chez moi un belvédère (1) d'où je vois deux lieues a la ronde.
Devoir. — Expliquer le sens de sciemment, belvédère, etc.
(1) L'académie écrit aussi belvéder, et fait remarquer que l'r se fait sentir.éIwit muculin, cette dernière orthographe serablerait méme prélérable à la première, quisque 1 « Usai ttt sénéralement le signe du téminin.
113* Exercice.- Récapitulation. — (Gram., 521-426.) On croit volontiers ce qu'on désire. Il ne faut rien faire précipitamment. Ce remède agit tlioÑMmMl. Il a vaillamment combattu. Il supporte fort impatiemment ce revers. Ses yeux parlent plus éloquemment que sa bouche. Candide écoutait attentivement et croyait innocemment ce qu'on lui disait. Là où est notre trésor, là ainsi est notre cœur. Ce mariage a été fait tolennellement.
L'impression de ce livre est assex soignée : on y trouve pourtant quelques fautes par-ci par-là. On emploie fréquemment les sangsues pour opérer des saignées locales. Cela est arrivé récemment. tout récemment. Il a agi trit-imprudemment en cette rencontre. On'ne dit pas les choses si crûment. Les femmes veulent ardemment ce qu'elles veulent, et elles viennent ordinairement à bout de l'obtenir. La récidive entratne une peine plus forte que celle à laquelle on a été condamné précédemment. Le paradis ne coûterait guère si on l'obtenait en ns se privant de rien pendant sa vie, et en témoignant, à la mort, de la haine à sa famille.
Devoir. — Expliquer le sens des deux dernières phrases et dire si l'on doit teqours imiter la conduite de Candide.
Nof. — Comnu «xtrclc» war IN adverbes, en peut taon tain le 1M* ci-après.
Suite de la récapitulation sur les adVlrllu.
114* Exercice. — Brièveté et néant de la vie. — C'est bien peu de chose que l'homme, et tout ce qui a fin est bien peu de chose. Le temps viendra où cet homme qui vous semblait ri grand ne sera plus, OÙ il sera comme l'enfant qui est encore à naître, où il ne sera rien. Si longtemps qu'on soit au monde, y fût-on mille ans, il faut en venir là. Il n'y a que le tempe de ma vie qui me fait différent de ce qui ne fut jamais. Cette différence est bien petite, puisqu'à la fin je serai encore confondu avec ce qui n'est point ; ce qui arrivera le jour où il ne paraîtra pas seulement que j'aie été, et où peu m'importera combien de temps j'ai été, puisque je ne serai plus. J'entre dans la vie avec la loi d'en sortir, je viens faire mon personnage ou me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître.
La vie est de quatre-vingts ans tout au plus, prenons-en cent : qteil y a eu de temps où je n'étais pas ! qu'il y en aura où je ne serai point 1 et que j'occupe peu de place dans ce grand abîme des ans 1 Je ne suis rien ; ce petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant, où il faut que j'aille. Je ne suis venu que pour faire nombre, encore n avait-on que faire de moi, et la comédie ne se serait pas moins bien jouée quand je serais resté là, derrière le théâtre. Ma partie est bien petite en ce monde et si peu considérable que, quand je regarde de près, il me semble que c'est un songe de me voir ici, et que tout ce que je vois ne sont (t) que de vains simulacres (de vains fantômes). (Bossuet.) Devoir. — Souligner les adverbes, appliquer les règles et expliquer le sens des expressions incomprises.
(!) GrMVMto, «• M.
CHAPITRE VIII.
EXERCICES SVIL LES PRÉPOSITIONS.
115e EXERCICE. — à ou a; dès ou des. (GRAM., n° 434).
A bon chat bon rat. On a plâtré cela du mieux qu'on a pu. Il y a des gens qui affectent à tort de faire sentir toutes les lettres linales. Dès l'enfance, on doit s accoutumer au travail. Je partirai dès demain, dès la semaine prochaine. La cire se ramollit dès qu'on l'approche du feu.
Les fleurs commencent à se faner dès qu'elles sont cueillies. J'ai pris note de ce que j'ai à payer et a recevoir a la fin du mois. Il avait de grandes prétentions, mais il a eu à décompter. La vraie politesse ne consiste pas à faire des révérences, mais à dire et à faire des choses agréables à ceux avec qui l'on vit.
Devoir. — Appliquer les remarques et expliquer la première et la dernière phrase. ',.
1168 EXERCICE. — Récapitulation. - GRAM., 429-436.) A Paris il v a vingt mairies. Chaque chose a son terme. A la longue tout s'use. A l'impossible nul n'est tenu. Nous nous sommes trouvés uez à nez à la promenade. Il y a ordinairement une préposition devant le régime indirect; il n'yen a pas devant le régime direct. Dès Roanne, la Loire est navigable.
C'est votre père et dès lors vous lui devez le respect. Dès qu'un escla ve touche la terre de France, il est libre L'oiseau-mouche a la fraîcheur des fleurs comme il en a l'éclat. A Wardhuus, en Laponie, ou a un jour de six semâmes et une Duit d égalé durée. En hiver, le soleil est plus près de la terre; en été il en est plus éloigné. Le prince arrive, allons au devant de lui. La tranquillité régne au dedans du royaume. il m'a cédé tout son bien sa vie durant, sauf ses rentes. L instituteur a un grand rôle à remplir dans l'éducation des enfants du peuple Appiendre à lire et à écrire serait un danger, bi Ion n'apprenait en même temps à comprendre et à choisir ce qu'on lit, à le juger avec une conscience pure, un sens droit et des convictions arrêtées.
Devoir. — Expliquer la dernière phrase.
CHAPITRE IX.
EXERCICE SUR LES CONJONCTIONS.
- IllJe EXERCICE. — (GRAM., n08 13* à 443.) (Souligner les conjonctions.) Dès qu'on a trouvé un objet, il faut en rechercher le maître, soit en faisant annoncer sa trouvaille, soit, et mieux encore, en la remettant au maire de la commune ou au bureau de police, qui font faire eux-mêmes les recherches.
On inscrit sur un registre la désignation de l'objet perdu et le nom de celui qui l'a trouvé, et si, au bout de trois ans, cet objet n'a pas été réclamé par son propriétaire, la loi permet de le remettre à celui qui l'a trouvé. Mais encore, celui-ci est obligé par la conscience et l'honneur, de le restituer, autant que cela se peut, au véritable propriétaire, s'il vient à être connu, même après un plus long délai.-Il faut toujours être probe et loyal : quand même on échapperait à la justice des hommes, on n'échapperait pas aux reproches de sa conscience ni à l'œil de Dieu.
Devoir. - Expliquer la dernière phrase.
CHAPITRE X.
EXERCICE SUR ¡'ZS INTERJECTIONS.
118e EXERCICE.—(GRAM., nos 445 à 44S.) (Souligner les interjections.) Un duc de Duras voyant un jour Descartes qui faisait bonne chère lui dit, en le raillant: Hé quoi! les philosophes usent-ils de ces friandises? — Pourquoi pas, rcpon" dit Descartes; vous imaginez-vous que la nature n'a produit les bonnes choses que pour les ignorants?
l'ii ami de Bacchus atteint d'hydropisie S'écriait, sur le point de descendre au tombeau : Ah! ciel, comment mon corps peut-il être plein d'eau, Puisque je n'en bus de ma vie?
Devoir. — Rendra compte du sens des phrases.
CHAPITRE XI.
REMARQUES ORTHOGRAPHIQUES, 119e EXERCICE. — Dérivés et primitifs.
(GRAM., 45S-45®.) (Faire épeler et écrire les primitifs, qui sont en italique.) Plomber, pLomb; sachet, sac; froidure, froid; lardoire, lard; bourgade, bourg; litière, lit ; outillage, outil; fouetter, fouet; essaimer, essaim ; trotter, trot; tyrannie, tyran; brassée, bras; reposoir, repos ; parenté, parent; laitage, lait; fruitier, fruit; tricoter, tricot; gantier, gant; plateau, plat; potage, pot; futaille, fût ; ratière, rat; instinctif, instinct; fluxion, flux; rizière, riz; gazomètre, gaz; cousine, cousin; coussinet, coussin; ronde, rond; goûter, gout; quartier, quart ; artiste, art; archer, arc; banqueter, banquet; loterie, lot; parier, pari; aérer, air; panier, pain; vanner, van; venter, vent; fondateur, fondation; déserteur, désertion; manuel, main; vinaigre, vin; vanité, vain; cheminer, chemin; temporaire, temps.
Devoir. - Chercher le sens des termes incompris.
120* EXERCICE. - Primitifs et dérivés. - (GR., 458 à 460.) (Écrire les primitifs suivants en cherchant les dérivés.) Drap, marchand, granit, ciment, abricot, aliment, gland, hareng, moment, instant, grabat, canot, certificat, sénat, tribut (impôt), attentat, soldat, gigot, parfum, regard, mandat, salut, sourcil, aérostat, élément, magistrat, scélérat, brigand, arsenic, renard, tisserand, enfant, client, géant, transparent, courtisan, paysan, complaisant, obéissant, requis, conquis, soumis, étroit, suspect, fagot, placard, support, dard, respect, éclat, argent, rabot, début, affront, sanglot, arrêt, galop, retard, débit, transport, crédit, acquit, profi:, péril, emprunt, éclat, complot, poignard, souhait, accent, rérit, tourment, babil, débit, dépit, avis, cachot, mépris, exploit, lambris, égout, combat, trépas, bruit, sirop, départ, estomac, serment, défaut, dégât, tentation, tedemption, butio, notaire, marin, charlatan, magasin. Exeeptions: Contrat, conscrit, escroc, époux, heureux, emploi, appétit, courroux, bijou, absous, dissous, discours, conoours, relais, effort, renfort, choix, croix, or, étain, suppôt, impôt, dépôt, intérêt, délit, et quelques autres.
Devoir. -Indiquer pourquoi les derniers mots font exception.
12i« Exercice. -Primitifs sans dérivés. (Mots à lire, à épeler et à écrire fréquemment.) Son final a : dahlia, baobab ; - cotignac, almanach; - appas (charmes), canevas, chasselas, frimas, galetas, repas, verglas, ananas, cervelas, coutelas, fatras, galimatias, hélas ! lilas, plâtras, taffetas ; — achat, apparat, appât (amorce), apostat, apostolat, carat; électorat. état, goujat, odorat, pensionnat, plagiat, potentat, résultat, orgeat, consulat, forçat et autres mois où at est une finale ajoutee à un mot français. — Son ar: bazar, hangar, égard, étendard, houlevard, brancard, brouillard, fuyard, hussard, milliard, vieillard, rempart.Son e ou eu : jeu, pieu, vœu, nœud. — Son é : volontiers, nez, rez-de-chaussée, assez, chez.— Son è: dais, jais, biais, frais, marais, laquais, palais, panais, désormais, jamais, mais, rais (rayon) ; — un mets, un legs, décès, congrès, abcès, cyprès, près, auprès, après; - un fait, titrait, et les composés forfait, attrait, portrait, etc. ; — bosquet, hoquet, cabinet, effet, pistolet et autres mots Ou le qo ti è final bref se fait entendre. — Son i : cric, nid muid; — api, bailli, bistouri, démenti ; parti, autrui, étui ¡-avril, alguazil, baril, fenil, fournil ;— abattis, appentis, brebis, cassis, châssis, cliquetis, coloris, croquis, devis, gâchis, glacis, hachis, logis, panaris, paradis, parvis, pilotis, radis, ris, souris, sursis, taillis, torticolis, cuis, camboUIs, puits, chènevis ; -acabit, bandit, biscuit, conflit, dédit, habit, esprit, répit, verdict ; - crucifix, perdrix. - Son o : écho (bruit), broc, trop;—chaos, héros;—billot, escargot, falot, loriot, calicot, camelot, chariot, chicot, écot (part), haricot, ilot, javelot, matelot, mot, mulot, paletot, paquebot, pavot, prévôttuyau, hoyau, artichaut, assaut, héraut (d'armes), levraut, quartaut ; — la chaux; le taux (intérét), — Son or : cor, lord, nord ; - remords, corps, un mors (freitt). ressort, sort, tort. — Son u : talus, plus, but. — Son ou : coup, beaucoup, loup, marabout, surtout, atout. - Son our : à rebours, toujours, velours. — Son an : bilan, cadran, écran ; différend ; étang ; orangoutang; jument, talent, bêtement. — Son in : thym; seîn, dessein. -Son on : tronc, gond, plafond, fonds (de terre).— Son oi : anchois, carquois, une ou deux fois, empois, minois, pois et poids; détroit, endroit, surcroît, poix (goudron), voix. — Son eur : ailleurs, d'ailleurs. - (Expliquer les termes in* compns.) 122' EXERCICE.—M avant b ou p, etc. — (GUAM., n" 46i à 471.) Ambition, emmancher, exemple, impie, combat, hnmble, nombre, campagne, champêtre, sciemment prudemment.
Imprudence, impuissance, arrogance, évidence, éloquence, compétence, exigence, résidence; — auteur, auteur, serviteur, laboureur, cultivateur, dessinateur, sculpteur, heure, demeure; - rasoir, grattoir, abreuvoir, réservoir, batancoire, écriloire, ivoirt. observatoire ; — bonté, légèreté, curiosité, oisiveté, impartialité, équité, sainteté, dictée, jetée, portée, saignée, beurrée, gelée fumée, armée, renommée, cuvée, charrelée, cuillerée, brassée ; — expansion, atteutien, détention, suspension, ascension, dissension, abstension ; - annexion, complexion, réflexion, affection, correction , liction , exactIon, distinction , extinction , sanction, roction, décoction ;—rendement, assaisonnement, complètement, essentiellement, subséquemment, constamment ; — convoquer, convocation ; disloquer, dislocation, remarquable, camphre, bonbon, néanmoins, embonpoint, nous vinmes, nous tînmes, existence, connivence, leurre, pelittée, prétention, affection , provocation, révocation.
Devoir. — Expliquer le sens des termes incompris.
.N6la. — Lei MerOttt correspondant aux n" 469 et 470 se trouTent au chapitr. du MrtittM présent, ywrti*, p. 149 <t 147. ,
123° EXERCICE. -Consonnes doubles.- (GRAM., 472-482.) Afrirm-r, affermir, africain; effort, effet, éfauftler; difficile, différence, offense, officier, fultisauce, suffoquer, suffocation. Abbé, abbesse, abbaye, rabbin, rabat, aboiement, abattement, subrogation ; - océan. oculiste, occasion, occupation; - reddition, addition, additionner, adapter, adoption, rédemption affranchissement, dticace, diffainer, (hffamatloD, offre, ofi'rande, office, suflrage, suffocant, suftisamment; - suggestion, agglomération, agrase, agrandir, agré fation, agreable, agréger, agiesseur, agncole; - ile. îlot, Inégal, illisible, illégitime ; - inwge, imaginaire, immédiat, inimerger, imiter, immatriculer, s'immiscer, immixtion; - opposer, opprobre, opprimer, oppression; - ironie, irascible, irritable, irrégulier; - poisson, eropoisson- ner, ressentiment, ressemblance, ressort, resserrer, resserneler, ressource, cession, concession, r , semer. blâmer, blâme, fête, châsse, châssis, enchâsser, enchaîner; - abayer, occasionncr, rudoyer. rudlesse, alftic«%,ion, affluence, effusion, difforme, agglutination, ilotisme, illustre, immense, immangeable, opportun, oppresseur; préséa-ilce, précession. po~~session, assassin, Séchainement, Hippolyte, hypothèse, hypothèque.
Devoir. - Chercher le sens des termes incompris.
124* EXERCICE. - Majuscules. — GRAM., ao 483.) Dieu seul est er&nd. - Jésus-Christ dit à Marie-Magdelaine : Tes pechés te sont pardonnés. - Notre pays s'étend, de l'est à l'ouest, depuis le Rhm jusqu'à l'Océan. - La France possède un grand nombre de fabulistes à la tête desquels brille La Fontaine.
- Fils ainés de l'antiquité, les Frauçais, Romains par le génie, sont. (Jrecs par le caractère. - Les toits en pointe sont en usage dans le Nord - les toits plats dans le Nlidi.-Les fleuves du Nord transportent dans les mers une prodigieuse quantité de elaçons.
- Las Turcs se coiffent d'un turban, les Français d'un etiapeau.
- Les Allemands sont les descendanis des anciens Germains.-Il m'esl veau faire une querelle d'Alleinand. - Généralement parlant, les Espagnols sont sobres, les Français gourmets, les Italiens friands, les Anglais gourmands tt les' Anglo-Américains goinfres. - L'esprit de l'hoainie ne peut eoncevoir tin effet ëans cause, la créature sans le Créateur. - Pàques est un(, fête que les chrétiens solennisent tous les ans en mémoire de la résurrection de Notre-Seigneur.-On représente la Mort sous la forme d'un sauelelte armé d uiiô faux.-LaParesse vaii lentement que la Pauvreté l'atteint hientôt. - Le desordre~ déjeune avec I,AI)oadance, dine avec, la Pauvreté,soupe avec la Misère et va se coucher avec la Hotite. (Dans les 2 dern. phr. on peut omet. les maj.) Le cruel Repenlir est le premier bourreau Qui dans un sein coupable enfonce le couteau. (L. Racine.) Devoir.—Souligner les noms et employer les majusculea, puis chercher et expliquer le sens des expressions incomprises.
125" Exercice. — Suite des majuscules. (Gr., n" 483 à 488).
Les prêtres des faux dieux étaient des imposteurs. Dieu conduit le monde selon les desseins cachés de sa providence. L'usage des poêles nous est venu du Nord. L'Empereur est le chef de l'Etat. Il y a des charlatans dans tous les états. Indiquez à ce monsieur la route qu'il doit suivre. Lovis XIII est le fondateur de l'Académie française. J'ai admiré les beaux tableaux de la cathédrale d'Anvers, entre autres la Descente de croix de Rubens. La Renommée, dans l'Enéide, et la Mollesse, dans le Lutrin, sont des personnages allégoriques. Saint Fiacre est le patron des jardiniers ; saint Eloi celui des orfèvres; saint Crépin celui des cordonniers. Cette dame logea près le Palais-Royal, à Paris. Il demeure près la porte Saint-Antoine. Les tribunaux ne se rassemblent qu'après la Saint-Martin. Voulez-vous qu'un homme soit fidèle à tenir sa parole? soyez discret à l'exiger. Cette mesure n'est qu'un palliatif qui aggrave les maux de l'Etat en paraissant les soulager, Il n'y a guere de livres anglais où il n'y ait quelque chose contre les Français, d'italiens où il ne se trouve des idées folles, d'espagnols qui ne soient farcis de miracles, et de français où l'auteur ne se loue dans sa préface. Où se trouve la mer Rouge? la basse Normandie ? la basse Bretagne? le département des Basses-Alpes ? celui des Hautes-Pyrénées? les Etats-Unis ? les Pays-Bas ? Voici un pays bas et plat. Connaissez-vous ce bas Breton, ce bas Normand ? Un poëte a dit, en parlant de la fausse dévote : Toujours sur sa toilette est la sainte Ecriture ; Auprès d'un pot de rouge on voit un Massillon. (Voltaire).
Devoir semblable au précédent (124* exercice).
Un Massillon, recueil de sermons par Massillon, célèbre prédicateur (1668 A 1742.)
126' EXERCICE.—Accents et apostrophe (GR., nos,489 à 499).
La violette est l'emblème de la modestie. Cet événement se pa%sa sous l'empire de Charlemagne. Les bripitaux sont des établissements très-utiles. Pour s'instruire à réformer les hommes, il faut commencer par se réformer soi-même. Je serai chtz vous entre onze heures et midi. De vingt il n'en est resté que onze (t).
Avez-vous acheté de la ouate (2)? Les yachts sont tort communs en Angleterre et en Hollande. Cette dame est morte, le chagrin l'a conduite au tombeau. Voyez-le à son retour. La grand'route est achevée (3). Cette personne a été bien vexée; elle a eu grand' peur. Il doit s'attendre à quelque aventure lâcheuse. Les hommes doivent s'entr'aider. Adressez-vous à quelque autre personne. J'ai grand'faim. j'ai extrêmement faim. Il n'y a pas de honte à être pauvre. Quand cet assassin serait exécuté, il n'y aurait pas grand' perte. Une fois, entre autres, il arriva que.
Il est presque idiot. Lorsque Alexandre pénétra dans l'Inde, il reacontra Porus, roi de ce pays. Entre amis, on ne regarde point aux petites choses. Ils auront tort s'ils se fàchent de cela. Les rebelles désobéissent à l'autorité légitime; ils se révoltent contre elle. Tous les hommes sont égaux devant Dieu : la sagesse, les talents et les vertus mettent seuls de la différence entre eux.
DevoirExpliquer le sens des passages incompris.
(1) On qu'orne, en conversation. (Acad.) — (2) Ou quelquefois de l'ouate. (Acad.) Kotes qu'on dit camitole, couverture d'ouate ; jupe doublée d'ouate. (Acad.) — (3) On dit aussi grandi route, grande masse, avoir une grande faim, etc. (Acad.)
T27* ExiciNcicie. - Cédille, tréma, trait-d'union et parenthèses.
(GRAM., n° 500 à 505.) En Belgique, le français esl la langue commune. Homère et Virgile sont appelés les princes des poëtes (1). Les païens exposaient les martyrs aux bètes féroces. Le mot hêroï-comique s'applique aux poëmes et aux autres ouvrages d'esprit. Pour indiquer que deux voyelles ne forment point de dipbtbongue, on met un tréma sur la seconde, comme dans faïence. Ma maison est contiguë à la vôtre. Ces deux provinces sont contiguës. L'année commune ge compose de trois cent soixante-cinq jours. Les apôtres recurent le Saint-Esprit le jour dz la Pentecôte. Allonsnous-en d'ici. Va-t'en, va-t'en porter ma lettre. Il prend dei airs familiers, très-familiers avec ses supérieurs. Cette femme était très-colère ; il faut qu'elle ait bien pris sur elle pour être maintenant d'un commerce aussi doux. Il ne fait pas bon se frotter à cet homme-là. Assurez-vous de cette nouvelle ; allet vous en assurer. Venez me parler. Va te récréer. Les éphémères (insectes d'un jour) se montrent quelquefois en si grand nombre que l'air en est obscurci. Le peuple se tlgure une félicité imaginaire dans les situations élevées, où il ne peut atteindre, et il croit (cor tel est l'homme) que tout ce qu'il ne peut avoir c'est cela même qui est le honneur qu'il cherche. (Massillon.) Devoir. — Expliquer le iens des expressions incomprises.
128e Exercice. — Récapitulation. - (Gram,. 483 à 505).
Là où sont nos soldats, là se trouve la victoire. Le clair-obscur est la juste distribution des ombres et de la lumière. Nos aïeux, à leur gré, faisaient un dieu d'un homme. Il est quelquefois nécessaire de prendre son parti sur-lechamp. Il y a des occasions ou il est bon d'avoir du flegme. La ciguë des jardins, qui a beaucpup de ressemblance avec le persil, a occasionné plus d'une foi.
de dangereuses méprises. Ce jeune homme lit toutes sortes de livres indifféremment et sans choix : il n'a pas tout à fait raison. Elle parle très-pertinemment de beaucoup de choses. Cette embarcation est aIt ras de l'eau Il employa tour à tour les caresses et les menaces, et peu à peu il réussit Notre cœur change sept fois le jour : tantôt joyeux et tantôt triste; aujourd'hui calme et demain agité; naguère fervent, maintenant tiède, il est aussi inconstant que les flots de la mer Plus un objet se refroidit facilement et complètement, plus l'air qui l'environne se refroidit aussi. La diète fut dûment, légalement, légitimement convoquée. Los ennemis s'enfuirent jusqu'à un certain endroit où ils tirent volte-face, D'oit avez-vous appris cette nouvelle? Le jeu est très en usage en Europe : pour bien des gens, c'est un état que d'être joueur. Le Rhône s'engouffre et se perd à seize kilométres au-dessous de Genève, et reparaît à un quart de lieue de là. Si jamais homme a été capable de soumettre un vaste empire, quoique récemment conquis, ç'a été sans doute Alexandre. Des Limousins fort simples demandaient à un pape qu'il leur accordcit dorénavant deux récoltes de blé chaque année: « Tres-volontiers. dit le Saint-Père, à condition que dorénavant vous ferez durer votre année vingt-quatre mois. x (Anonyme.)
(t) Homère (environ 900 ans avant J.-C.) a compoié en grec Iliade et l'OdWllé,. Virgil., poète latin ou romain, vivait du tempi d'Auguite et de Jétut-Chhtt. Il est l'auteu t'M poème immortel intitulé l'~Eniiit, ou récit des aventures ti'iAét.
129* Exercice.—Notre-Seigneur Jésus-Chrisf.—Quatre mages ou philosophe.
d'orient vinrent l'adorer dans son berceau. Pour le soustraire à la colère d'Hérode, qui voulait le faire mourir, Marie s'enfuit en Egypte avec saint Joseph, son époux, et y resta avec l'enfant jusqu'à la mort du Roi. Ils revinrent ensuite dans la Galilée et s'établirent à Nazareth. A l'âge de douze ans, Jésus alla à Jérusalem avec ses parents. Il exerça ensuite la profession de charpentier avec saint Joseph A trente ans, il sortit de Nazareth et alla sur les bords du Jourdain, où il se fit baptiser par saint Jean, son précurseur. Puis il choisit douze disciples, connus depuis sous le nom d'Arôtres, et parcourut avec eux les villes de la Judée, prêchant aux hommes la charité, l'amour de Dieu, l'attente d'une autre vie, donnant l'exemple de toutes les vertus et confirmant ses dogmes par une foule de miracles. Il changea l'eau en vin aux noces de Cana, rendit la santé aux malatles, la vue aux aveugle?, l'ouïe aux sourds ; il ressuscita le fils de la veuve de Naïm, ainsi que Lazare. La troisième année de sa prédication, il retourna à Jérusalem, où il entra triomphant. Ses dogmes soulevant contre lui les pharisiens et les prêtres juifs, ils résolurent de le faire mourir. Ils séduisirent Judas, un de ses disciples, qui le leur livra moyennant trente deniers. Alors ils le menèrent chez Ponce-Pilate, qui gouvernait la Judée pour les Romains: et l'accusèrent de vouloir renverser le gouvernement établi. Ayant été déclaré digne de mort, il fut conduit au Calvaire et mis en croix entre deux voleurs. Comme il l'avait prédit, il ressuscita le troisième jour, et quoiqu'on eût mis des gardes auprès de son tombeau. Il apparut ensuite à ses disciples, qu'il eut grand' peine à convaincre, et les chargea de prêcher l'Evangile.
Devoir.—Expliquer précurseur, pharisiens, etc.
130e Exercice. — Effets du Christianisme sur le génie de l'homme. — Quel noble et imposant caractère la religion chrétienne sait imprimer au talent ! Le lyrique français plane dans les nues lorsqu'il suit lo vol dn Psalmiste. Athalie est le fruit de la lecture des livres saints, et le Discours sur l'histoire universelle, le plus beau monument peut-être dont se puisse enorgueillir notre littérature, a été tout entier inspiré par cette même religion dont il décrit l'origine; la suite, les combats et le triomphe. Sans doute, à quelque époque et en quelque pays qu'ils fussent nés, Pascal (1), Racine et Bossuet n'auraient point-été des hommes ordinaires, mais on peut douter cependant qu'ils eussent atteint ces hauteurs, dernières limites tracées pour ainsi dire à l'esprit humain, si leur génie n'eût été nourri et fortifié par la méditation habituelle des vérités les plus sublimes. Voltaire et Rousseau même sont toujours admirables lorsque, dominés par un ascendant irrésistible, ils rendeut hommage à ce culte qu'ils n'ont que trop souvent outragé: le premier n'est jamais plus pathétique et plus touchant que quand il célèbre les vertus chrétiennes, et le morceau le plus éloquent qu'ait écrit l'autre est un éloge de Jésus-Christ. D'où vient que le génie dirigé par l'influence des opinions religieuses s'élève ainsi au-dessus de lui-même? Pourquoi les auteurs chrétiens sont-ils supérieurs aux autres sages quand ils parlent de Dieu, de l'homme, de l'éternité? Est-ce l'effet du perfectionnement de l'art, ou cela ne tient-il pas plutôt à la puissance de la vérité ?
VILLEMAIN, Mélanges littérairn.
DevDir.-Expliquer les expressions incomprises.
(f) Pascal (1623-1669), cÓltbre écrivain français, auteur des Pensée et des frM(nde!M,
131* EXERCICE.—Homonymes.—(GRAM., 507-509).
Nota. — Un grand nombre d'homonymes ayant déjà été cités dans les Exercices orthographiques en rapport avec la Grammaire des enfants, nous nous appliquerons surtout ici à en signaler quelques autres.
Ami. Paul est mon ami. C'est par l'amict que le prêtre commence à s'habiller. Qui vous a mis en cet état?
Archer. Les gendarmes ont remplacé les archers. Cet artiste manie l'archet avec grâce.
Beaucoup. J'ai beaucoup ri. Tu as fait un beau coup.
Bonace. Cette tempéie tut précédée d'une bonace, Cet homme est bien bnnasse. La bonace retarde les navires.
Bonheur. Chacun court après le bonheur sans pouvoir l'attraper. On a fait les seigles de bonne heure cette année.
clou. Faute d'un clou, on perd son cheval. Etes-vous allé à Saint-Cloud? Une maladie me cloue dans mon ht.
Ecot. J'ai payé mon écot. Cette salle a beaucoup d'écho.
Date. Quelle est la dote de ce fait? Avez-vous mangé des dattes ? Tous les notaires datent leurs actes.
Délacer. Celte enfant ne peut pas se délacer elle-même. On se délasse d'un tmvail par ua autre travail.
Desseller. Ce cheval a trop chaud ; il ne faut pas le desseller sitôt. On va desceller ces gonds.
Devoir. — Indiquer les différentes manières d'écrire les sons a, e, é, è, t, o, u, et citer des exemples (t).
132' EXERCICE.-Suite des homonymes. (GR., 507-509).
Détoner. La poudre détone. Ce chantre détonne souvent.
FalalMe. Etes-vous ailé a Falaise? Cette côte est toute bornée de falaises. Les falaises de la Normandie.
Fard. Les eaux de senteur et !esfards sont des cosmétiques.
Le phare d'Alexandrie a donné son nom aux autres phares.
Leur. Leur coiîduile me surprend. Il ne se laissera pas prendre à ce leurre. Tu te leurres d'uu vain espoir.
Sentie. Les hommes sensés ne croient pas aux maléfices. Une loi est censée abolie par le non-usage.
Sur. Sur l'avenir, inseusc qui se fie. Ces pommes sont sures.
Rien n'est si sûr que la mort. L'attaire est sûre.
Surtout. Surtout pensez a moi. Voici deux beaux surtouts.
Il donna sur le poisson comme il avait fait sur tout le reste Sou. J'ai trouvé un sou. Mettez cette lettre sous enveloppe.
Les pauvres gens ne mangent pas à demi leur soùl.
Trop. Ou prétend que la soupe à l'oignon dessoule ceux qui ont trop bu. Allez bon trot. Ce cheval a le trot bien dur.
zélé Ce missionnaire est fort zélé. Les anciens croyaient à l'existence de serpents ailés.
Devoir. — Indiquer les différentes manières d'écrire les sons ou, an, in, on, un, oi, oir, eur, our, ar, etc.
(t) Exemples pour a: il a, ti qui, tu 98, ah ! ha I sop ha, Wi combat, mat, a il, bail, trépas, etc.
133' Exercice. — Suite des homonyme. — Je fournirai des aequits bons et valables. Le poisson a avalé l'appdt. On a assis un impôt. Je vous expliquerai cela une autre fois. Il ne faut pas se tenir entre deux airs. Ce cheval ne va que par sauts et par bonds. Je n'ai d'aulre but que de vous être utile. Je suis en butte à la raillerie. Le corps de tel saint est en chair et en os dans cette église. Les contes dont les bonnes amusent les enfaats sont des récits puérils et sans vraisemblance. Les sucreries gâtent les dents. Dans les Indes, on se sert ordinairement de bœufs pour monture. Voici une magnifique robe de g axe. On trouve la iail dans le voisinage des mines de houille. Les foies de certains animaux servent de mets. L'Eglise honore la mémoire des martyrs. Ce malade me fait souffrir le martyre. La filleule porte ordinairement le nom de sa marraine. Le roi, par son ordonnance du. avait créé tant de pairs. Tâchons do vivre en paix. On m'a retenu cinq francs sur ma paye. La plupart des arbres coupés jusque sur leurs racines reproduisent un nouveau plant. La lumière passe au travers des pores du verre. L'airain sert principalement à faire (1062) des cloches. La distance du talon du pied du cerf aux os ou ergots sert à connaître son âge. Pour l'ordinaire, les sots sont présomptueux. Il y a, dans cette rivière, des sauts en trois ou quatre endroits. Aux noces de Cana, J.-C. convertit l'eau en vin. Les aliments se convertissent en chyle dans notre estomac. Autant je mets de prix à l'estime des gens sensés, autant je méprise les jugements téméraires de la multitude. (J.-J. R.) Devoir. — Indiquer les homonymes des mots en italique.
134" Exercice. — Suite et fin des homonymes. — La peinture et la sculpture sont des arts d'imitation. Dans le chaos, tous les éléments étaient confondus.
La mélisse est une des plantes les plus chères aux abeilles. Un marquis est plus qu'un comte et moins qu'un duc. Le raisiné est une espèce de confiture liquide faite avec du raisin doux, auquel on ajoute quelquefois des poires ou des coings.
Tu dors, Brutus Le soleil dore les moissons. Cet écho répète les sons. J'ai eu bien des croix en ma vie. Jéhu fut un roi d'Israël. En Angleterre, les femmes de chevaliers prennent le titre de lady (1). Ce biscuit est un peu mat. Il m'a fait échec et mat. Les grands cutters (2) portent un mdt de hune. Le 22 novembre, on célèbre la fête de sainte Cécile, vierge et martllre. C'est un martyre que d'avoir affaire (1062) à des chicaneurs. Toute proposition affirme ou nie. A laver la tête d'un More, on perd sa lessive (3). La Guadiana (4) s'engouffre et se perd l'espace d'environ trois lieues. Minerve est appelée la déesse aux yeux pers. Le tain des glaces est un mélange de vif-argent et d'étain. A la NouvelleHollande, il y a des cygnes noirs. Le lichen s'implante jusque dans les pores des rochers. Le taon et le frelon sont des espèces de mouches. L'air était parfumé du souffle des xéphyrs. Il a les bras trop courts pour sa taille. Je sais court d'argent. Ne donnons pas cours à l'erreur. Je couperai cours à la discussion en les invitant à se taire. Fasse le ciel que je revoie les lares paternels 1 Il a produit son baptiltaire. Le baptistère de Constantin est auprès de Saint-Jean de Latran (église de Rome). A voir l'ordre qu'il mettait dans ses affaires, on eût dit qu'il pressentait sa fin. Tout le monde était de cet avis, voire même monsieur un tel, qui n'est jamais de l'avis de personne.
Devoir. — Citer les homonymes et les paronymes des mots en italijue.
1 (1) Frononcez tedi. — (2) On prononce et plusieurs écrivent coti c (Acad.). — (3) Mora 011 Maure., peuples de l'Airique septentrionale, au teint brun. — (4) Fleuve d'Espagne,
Récapitulation ginêrale sur la première partie.
135. Exercice.-Bretons et Normands.—Aux environs de la Flèche (~Wihe), un nouveau garda çhasse4 Braon ^oriJfidPn* û et, comme tel, ass&i aibposé a croire aux sorcies, au diable et aux revenants, vient d'être admis chez le copte de C.(1)- Il y a quelques jours, l'enfant de l'Armorique traversait leparc lorsqu'il avise, sur la branche j la p nliW&évée d'un arbre, un superbe corbeau Nord garde- chasse, qui avait reçus le matin même un fusil dont et ne connaissait Au moment où il va Lâcher la détente, une voix très-accentw>, qui. Inrait sertir du bec du çorbeau, lui crie; s JNe me Ç et l'oiseau reste immobile. La frayeur gagne aussitôt le nouveau gar<w, qui jetle. son fùsë et revient. 8U château, la terres dans lame, disant qu'il a vu le diable, que le diable est lIoir, que -le iHable lai aparlé-- Au récit de son avàture, un fou-rire -part ie là cuisine, gagne .--~ bientôt au salon. - -Voici lèmat lie l'éJli!\'lTle¡ Le fM d«4mmbe de G. 3. élevé urL corbeau qui £'e5t attadig. à h7i, atmoquel en a a ,pprt.t.quelques mots, eti4re-ouire,9 ceux-4 lîp.niq \Uf!Z par, 1), afin de le preserver lorsqu'41 se trottve en prOiIWnaDe dans les eiixiro,,s - Leya'Llvi,ga gartle-: chasse a bien de la peine à rroire qu'il n'y ait pas de sorcellerie. dens cetie affaire.
Le p;ëtc normand Malherbe avait un frire 3f(ec qui il fut JT» «TU
lui lit quelqu'ç-n, des. pl,Qcès entre personnes si proches L » - « Et avec qui donc voulez-vous que j'aie? répondit l'autre; avec les Turcs et le Moscovites ? Je n'ai rien à démêler avec eux. » ., -., Devoir. - Indiquer la moralité de ces deux-histoires.
136° Exercice. - Etat présent de Jérusalem. -Cette ville qui le berceau de la religion judaïque. de la reliîion elirét~ena~a, et qiji est encore le second sanctuaire de la religion mahométane, présente comme trois ,"'lies aussi différentes de mœurs que de croyances. ~e~,~ Jui~ ont trois chrétiens et 5,000 m~-~Suront de pauvres Mlles soutBr~ synagogues qui attestent l'état de leur misère. Ce sont de pauvres salles souœr.
raines ou le jour arrive a peine par quelqeues ouvertures. Les Chretiens sont malheureusement partagés aussi, dans la ville sainte, en. trois CQmmunions: le,
Latins ou Catholiques, les Grecs et les Arméniens. Ces diyerses nations se par- tagent la garde du Saint-Sépulcre, et rëlèbèent tour à tourj dans l'églisd qui le
renferme, les cérémonies de leur culte. Cette yieiUe basilique, si respectable par ses souvenirs, si remarquable par son architecture, a até presque entièrement consumee en 1808. Les Armeniens avaient trmnle n'a recouvré que ses anrèrent le desastre 1 annee le d temple n'a recouvré que. ses anciennes dimensions, sa noble architecture a disparu. Un aulre édifice fittire en- core les regards du voyageur à Jérusalem ; c'est la u^i^e par les muremplacement du temple de Salomon, au centre de la Cité, ha~ bite par les musulmans Cet édifice est imposant, mais les Européens n'en peuvent voir que l'ex- térieur, oar il y a peine de mort contre tout chrétien qui met sowenw..lrt le eed sur le parvis qui l'environne. Tel est l'esprit de l'islamisme, ta* est le caractère du gouveineme~nt turc, qpi domine à Jérusalem. , Il soinble que cette terre ne ~siècles, d'ayoir été témçin de l'immolation de l'Homme-DIeu.
Devoir. — Expliquer le sens des termes incompris.
Exposition universelle de *80».
137, - Dictée donnée dons les écoles de filles.
MORT DE JEAÎSNE D'ARC (2).
Le bûcher était dressé sur la place du Vieux-Marche. Lorsqu'on
(1) Ceci 10 passait en 1866. - (2) Le 30 mai 1431, à Rouen. -
y fit monter Jeanne, on plaça sur sa tète une mitre où étaient écrits les mots : hérétique, relapse, apostate, idolâtre. Sou confesseur était monté sur le bûcher avec elle ; il y était encore, que le bourreau alluma le feu.. Jésus 1 » s'écria Jeanne, et elle fit descendre le bon prêtre. « Tenez-vous en bas, lui dit-elle ; levez la croix devant moi, que je la voie en mourant, et dites-moi de pieu ,es paroles jusqu'à la fin.. Elle assura encore que les voix venaient de Dieu, qu'elle ne croyait pas avoir été trompée, et qu'elle n'avait rien fait que par ordre de Dieu.. Ah ! Rouen, ajoutait-elle, j'ai grand'peur que tu ne souffres de ma mort. »
Ainsi protestant de son innocence et se recommandant au Ciel, on l'entendit encore prier à travers la flamme ; le dernier mot qu'on pût distinguer fut: a Jésus! »
Il y avait peu d'hommes asseï durs pour retenir leurs larmes ; tous les Anglais, sauf quelques gens de guerre qui continuaient à rire, étaient attendris. « C'est une belle fin, disaient quelquesuns, et je me tiens heureux de l'avoir vue, car elle fut bonne femme. - Les Français murmuraient que cette mort était cruelle et injuste. « Elle meurt martyre pour son vrai Seigneur. — Ah 1 nous sommes perdus, on a brûlé une sainte. — Plut à Dieu que mon âme lût où est la sienne ! » Tels étaient les discours qu'on tenait. Un autre avait vu le nom de Jésus écrit en lettres de flammes au-dessus du bûcher. (De BARANTE. Histoire des dues de Bourgogne.) A 138. — Dictée donnée dans les écoles de garçons. r BONAPARTE AU SAINT-BERNABD (1).
Le général Bonaparte se mit enfin en marche pour traverser le col le 20 avant le jour. Son aide de camp et son secrétaire l'accompagnaient. Les arts l'ont dépeint franchissant les neiges des Alpes sur un cheval fougueux ; voici la simple vérité. Il gravit le Saint-Bernard, monte sur un mulet, revêtu de cette enveloppe grise qu'il a toujours portée, conduit par un guide du pays, montrant dans les passages difficiles la distraction d'un esprit occupé ailleurs, entretenant les officiers répandus sur la route, et puis, par intervailes, interrogeant le conducteur qui l'accompagnait, se faisant conter sa vie, ses plaisirs, ses peines, comme un voyageur oisif qui n'a pas mieux à faire. Ce conducteur, qui était tout jeune, lui exposa naïvement les particularités de son obscure existence, et surtout le chagrin qu'il éprouvait de ne pouvoir, faute d'un peu d'aisance, épouser l'une des filles de cette vallée. Le premier consul, tantôt l'écoutant, tantôt questionnant les passants dont la montagne étaitremplie, parvint à l'hospice où les bons religieux le reçurent avec empressement. A peine descendu de sa monture, il écrivit un billet qu'il confia à son guide, en lui recommandant de le remettre exactement à l'administrateur de l'armée, resté de l'autre côté du Saint-Bernard. Le soir, le jeune homme retourné à Saint-Pierre, apprit avec surprise quel puissant voyageur il avait conduit le matin, et sut que le général Bonaparte lui faisait donner un champ, une maison, des moyens de se marier enfin, et de réaliser tous les rèves
1) En mai 1800.
de sa modeste ambition. Ce montagnard vient de mourir de nos jours, dans son pays, propriétaire du champ que le dominateur du monde lui avait donne. (THIERS, Histoire du Consulat tt de l'Empire.) 139* Exercice. — Sens des mots (Gr., 510 à 529).
(Indiquer le sens des mots suivants d'après leur décomposition).
Amener, apporter, apposer, attirer, accroître.
Antéchrist, antichrétien, antichambre, antécédent (210).
Défaire, dédire, desserrer, désosser, disparaître, disconvenir, désobéir, désavouer, désespérer, déshonorer, désabuser, dissuader.
Ex-officier, ex-député, ex-maire, ex-conseiller, ex-notaire.
Infidèle, infortuné, insensible, instable, insipide.
Imberbe, impoli, imprudent, impartial, immortel, immangeable, immédiat, immense (non mesurable).
Illégal, illégitime, irrégulier, irréflexion, irrécusable, irréparable, irrémissible.
Innover, innovation; importer, importation; immixtion.
Médire, médisance; méfait, mefàire ; mésuser, mésaventure, mésintelligence, méfiance.
Redire, refaire, revenir, rappeler, reprendre, rapprocher.
Surveiller, surveillance, soutirer, soumettre, soumission, semi-preuve, demi-année, mi-carême, quasi-délit.
Transporter, transport, transvaser, transalpin, cisalpin.
Vice-roi, vice-président, vice-consul, vicomte, vicomtesse.
Arceau, cerceau, tableau, caveau, jardinet, chambrette, rondelet, follicule, pellicule, jaunâtre, noirâtre, verdâtre, etc.
Soutenable, insoutenable; supportable, insupportable ; abordable, inabordable ; lisible, illisible ; perceptible, imperceptible ; insatiable, irréprochable, immanquable.
140° Exercice. — Suite du précédent. (Gram., 510-529).
Renvoyer, reconquérir, accourir, redormir, rouvrir, déeouvrir, repartir, pressentir (1), desservir, ressortir, soutenir, revenir, disconvenir, contrevenir, revoir, prévoir, entrevoir (2), se rasseoir, reconduire, reconstruire, méconnaître, découdre, recoudre, décroître, redire, dédire, médire, prédire, contredire, contrefaire ; récrire, inscrire, prescrire, souscrire, transcrire, transmettre ; refaire, défaire, surfaire, satisfaire (faire assez) j rejoindre, déjoindre, adjoindre, disjoindre; relire, renaître, apparaître, comparaître (paraître avec), reparaître, disparaître ; déplaire, reprendre, apprendre, désapprendre, sourire, survivre ; criailler, buvotter, clignoter, tapoter.
Exemple d'harmonie imitalive : Que le poëte, dit Charles Nodier, fasse bruire les brises à travers les bruyères, murmurer les ruisseaux qui roulent lentement leurs eaux entre les rivages fleuris, soupirer les scions ondoyants qui se balancent, qui gémissent; frémir et frissonner les frais feuillages; roucouler la tourterelle ou hurler au loin le hibou ; qu'il fasse se lamenter les vents plaintifs ; qu'il les fasse rugir furieux ; qu'il mêle leur clameur effravantel à la sourde rumeur de l'ouragan, au fracas des torrents qui se brisent de roc en roc, au tumulte des cataractes qui tombent, aux éclats des tonnerres qui grondent, aux cris des pins qui se rompent.
(1) Pré veut dire à l'avance; prédire, préjuger, prévoir, préparer, prescrire.
(2) Voir entre, prévoir confusément ce qui doit arriver.
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.
AtJM~Y]E<&~JÉRAtM)
CORRIGÉ
DES
EXERCICES FRANÇAIS
DEÙXIÈME PARTIE
SS ~W ]JU TT A. 3K. 932
1
CAEN
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PARIS
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Tableau pouvant servir * eoojnguer te* verbem irrég, on lit, - om et en RE qui suivant les rtglea de la formation des temps (Gr 58.).
I Nom de l'Élève ! Date ) PRESENT DE L'INFINITIF. PARTICIPE PRÉSENT. PARTICIPE PASSÉ. PRÉSENT DE L'INDICATIF. PASSÉ DÉFINI.
j; • "• • • re ant. Je s e Je s.
Le prés. de l'inf. forme 2 t. Le part. prés. forme 2 t. Le participe passé forme Le présent de l'indicatif ne for- Le passé défini ne forme Le futur simple. L'imparf. de l'indicatif. tous les temps compo- me qu'un seul temps : l'impé- aussi qu'un temps : .f l'imLe présent du conditionnel. Le prés. du subjonctif. sés avec avoir ou etre. ratif. parfait du subjonctif.
FUTUR SIMPLE. IMPARFAIT DE L'INDICATIF. AVEC AVOIR. PRÉSENT DE L'INDICATIF. PASSÉ DÉFINI.
'Je. rai. ie ais. J'ai. Je s e. Je. s.
,Tu.. ras. Tu ais. J'eus. Tu. s es. Tu s.
¡n.. , ra. Il. ait. J'«vais Il t e. H t.
N. rons. N ions. J'aurai. N ons. ons. N. mes.
v rez. V iez Q, j'aie. V ez ez. V tes.
Is roitt. Ils aient. Q. j'eusse. Ils. ent. ent. Ils rent.
PRÉSENT DU CONDITIONNEL. PRÉSENT DU SUBJONCTIF. AVEC ÊTRE. IMPÉRATIF. IMPARFAIT DU SUBJONCTIF.
IJ Q' J C t ,. d r. Q
rais. je e. Je suis Ce temps n'a point de lre pers. Q. je sse.
;,Tu rais. tu es. Je fus au singul. m de 3e au sing. et Q. tu sses.
Il.. , rait. Qu'il. e.. J'étais. au pluriel. Qu'il. t.
lN. rions. Q. n, ions. Je serai. s e. Q. n ssions.
r!ons- n jons- serai. s e. Q. n ssions.
!v Tte* 'ez- Q- j° sois on s. ons. Q. v ssiez.
raieiit. Qu'ils ent. Q. je fuisse ez ez. Qu'ils. ssent.
Nous devons ce tableau et d'utiles conseils à l'obligeance de M. Potier, ex-directeur de l'École primaire annexée au Lycée do Caen.
île PARTIE. -..-.: SYNTAXE.
L GBAÏITRX Ier. - BYNTAXB DES NOMS.
141* EXERCICK. — Genrè douteux. (GRAM., 533 et 534.) (Dam la, partie d. l'élhe, tout les mots en italique sont au masculin singulier.) L'argent est blanc. Le. premier àge de la vie est 1"àge du bonheur. Ce vaisseau a perdu toutes ses ancres. Cet amadou serait meilleur s'il était plus sec. It v a une lampe qui brûle toujours devant cet autel. Une loi autorise ce département à s impeser deux centimes additionnels. La mfSse est bien avancée, le premier evangile est dit. Un homme de votre rang devrait ne donner que de bons eumptei. Quelle image devrait être plus familière a. l'homme que celle de la mort. L'ivoire de Guinée est le plus serré, le plus lourd et le. plus estimé de tous. Il ne faut qu'une etince'le pour al'umer un grand incendie. La pomme de terre est un excellent légume. Les ouvrages bien, écrits seront les s'uls qui passeront à la postérité. Les orages sont très-fréquents en été. Le fruit et le sue du mancenillier sont des pobons V ès-swJrfi/s. J'ai reça un léger reproche. Vous ne courez aucun risque. Une sentinelle est ordinairement de faction pendant deux heures. Les vêpres sont finies.
Devoir. — Expliquer les mots peu connus, et analyser la première phrase.
442* Exercice. — Genre douteux (suite). — (Gram., 533-534.) Le .groseillier est un arbuste. Le lait est, dans certains cas, un excellent antidote. Elle a beau cacher son âge, on le connaît par ses rides. Anne, sans se ttoubler, regarde toutes les approches de la mort. Une horloge est un automate, un automate fort curieux. Cette circonstance est d'un malheureux augure. La cheminée était ornée de deux beaux candélabres. Il n'y a pas de plus utile épargne que celle du temps. Ce précepteur a de bons émoluments. Cette gaze est à fa fois fin. et chère. Cet herbage est d'un très-grand revenu. Les égouts reçoivent toutes les immondices des villes. Cette pauvre mère n'a que des langes grossiers pour son enfant. Ce météore n'a paru que momentanément. Voici un grand ovale, un ovale bien formé. Les feuilles et les fleurs sont les organes esstntiels des végétaux. Voilà ma dernière offre. Tout est en joie dans cette maison, on y entend des ris continuels, des ris éclatants. Partager les rênes, c'est en prendre une dans chaque main et conduire ainsi son cheval. On lui a fait un reproche sanglant, un. sanglant outrage. Les topinambours sont des tubercules Lons à manger. Abaissez un des stores. Les rosacées forment une famille de plantes dont les corolles se composent de pétales disposés comme cette de la rose.
Devoir. - Chercheras sens des mots peu connus et analyser la 1" phrase.
Noms de genre douteux (suite).
143e Exercice. — Voici un grand interligne (m). L'approche d'un pestiféré est moins dangereuse que celle d'un homme vicieux. Les premiers habitants de la Grèce n'avaient pour demeures que des antres profonds. J'ai attendu deux mortelles heures dans une antichambre. Certains automates sont des machines fort ingénieuses (1). Notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome. Les comestibles sont rares et chers dans cette ville. L'empeigne de ce soulier est trop dure. Le suc de la fumeterre produit sur les yeux le même effet que la fumée. Les homards sont de grosses écrevisses de mer. Cet homme n'est pas toujours dans sa folie, il a de bons intervalles. Les épinards, les artichauts et les salsifis sont d'excellents légumes. Les hypocrites se couvrent du masque de la dévotion. La nacre est une matière blanche et brillante qui forme l'intérieur de beaucoup de coquilles. Les odes les plus élevées sont celles qui célèbrent la Divinité. Il y a une espèce de lis dont les pétales sont renversés et recourbés. Ce savant a laissé quelques opuscules très-curieux.
Il faut tempérer la sévérité du reproche par la douceur des expressions. Tous ces stores sont à ressort spiral. La dureté de la topaze est assez grande pour rayer le quartz. Quand un officier passe devant la sentinelle, elle présente les armes. Il entre beaucoup d'iugrédients dans la composition de la thériaque. Le poumon est composé d'une infinité de petite8 vésicules, Cet homme a un ulcère qui le ronge.
Devoir. — Sens des termes incompris. Analyse de la t r. phrase.
144* Exercice. — Elle a de l'esprit comme un ange. Le câble d'une ancre a ordinairement 120 brasses de longueur. Les Autrichiens avaient retranché toutes les approches de Rivoli. Un beau camée est plus rare qu'une belle pierre taillée en creux. Cette louange est si exagérée qu'elle a l'air d'une épigramme. Il a publié le troisième fascicule de son traité sur les mousses. On croit que les filandres sont formées par de petites araignées. Quand on range une armée en bataille , on laisse certains intervalles entre les bataillons. Vous dites que cela est, quel indice en avez-vous? L'ivraie annuelle est le fléau des champs. Cette nuit il est tombé du givre. La Morée est jointe au continent par un isthme. Mettez de la réglisse dans votre tisane. On vient de distribuer la notice des livres du cabinet de mon- sieur un tel. Un cœur droit est le premier organe de la vérité. La terre, en tournant autour du soleil, décrit, non pas précisément un cercle, mais un ovale ou une ellipse On découvre chaque jour en Egypte de nouvelles oasis. Les obélisques qui sont à Rome ont été apportés d'Egypte. Quand l'ocre est calcinée, on en fait une couleur rouge. Les pétales de cette fleur sont disposés en croix.
Enlevez la pellicule qui s'est formée sur cette tasse de lait bouilli. Cette plante est un simple d'une grande vertu. Les balles de coton s'imprègnent quelquefois de miasmes pestilentiels. Dans les lieux humides, la fresque (sorte de peinture) ne dure pas longtemps. Un grand État comme la France ne saurait vivre, même au sein d'une prospérité générale, sans ressentir quelques malaises accidentels.
Devoir. — Sens des mots.— Analyse de la 1" phrase. (Ange sujet de a s-ent).
(1) On clt., entre autres, le Joueur de flûte puis Le Canard de Vaucanion (1708-1782), qui preaait du grain a,,et ion bee et le digérait. •
Noms masculins ou féminis, selon le cas.
145e Ex. — Amour., DéUce, Orgue et enfant L'amour paternel ne doit pas être faible. L'es premières amours sont ordinairement les plus vives. Quel délice que -die faire du bien 1 Jie fais de la lecture mes plus chères délices. X'orgue de cette église est excellent. Il y a dé bonnes orgues en tel endroit. Léon est un bon enfant.
Adèle est une bonne' enfant. J'aime toujours ma petite enfant (c'est une fille), malgré les divines beautés de son frère La loi a veillé avec soin à ce que les pauvres enfants auxquels Dieu enlève leurs parents ne fussent pas dépouillés de ce qui-leur appartient.
Devoir.-Sens des mots. Analyse de la première phrase.
146* EXERCICE.—Aide, aigle, amour, délice, orgue, couple, - enfant et foudre.
Ce maçon a besoin d'un aide. La rime est une aide peur la mémoire. n' y a des aigles 'noirs et des aigles roux. Cet homme est un aigle. Il cbaLte au petit aigle tous les dimanches. Achetezmoi donc une rame d" grand aiel«\ Les aigles romaines n'étaient point des aigles peintes sur des drapeaux; c'étaient des agles d'argent ou d'or au haut d'une pique. JI-n'y a point de belles prisons ni de laides amours. L'amour maternel est de tous les amours le seul qui soit réel. Cette mère a été la nourrice de tous ses enfants. Vous ne ferez jamais rien de cet enfant, c'est un petit volontaire (l). Nous avons mang'> une couple diœufs frais. Une paire ou un couple de pigfons se compose de deux pigeons vivants et appariés. La foudre sillonne les nues. Les armes de l'empire français sout une aigle tenant un foudre dans ses serres.
Deoptr, — Composer huit petites phrases où entreront chacun des mots aide, aigle, amour, etc., et analyser : ce maçon, etc.
147* Exercice.—Récapitulation.—(Grammaire, n01 536 à 555).
Je compte vous aller voir l'automne prochain. Louise et Juliette sont de vraUpëtits amours. Cet enfant ne vient pas bien (L). Les militaires portent le crêpe -au bras. Cette femme est ma locataire. Cet esclave s'est sauvé de chez son maître (<). Elle a été mon élève reconnaissante. Carthage était la digna émule de Rome. Berthe était, de tous mes enfants, celle que j'avais le plus aimée.
L'espace était étroit, mais nous trouvâmes moyen de nous y loger tous. Son maître d'écriture lui donne tous les jours de nouveaux exemples. Il y a un très-beau finale au deuxième acte. La cruauté des tyrans cherche chaque jour de nouvelles délices parmi les larmes et le désespoir des malheureux. N'inspirons jamais aux enfants le goût des expériences cruelles : lorsqu'ils sont- barbares envers les bêtes innocentes, ils ne tardent pas à le devenir envers les hommes. Les drapeaux des Romaitis étaient décorés d'une aigle aux ailes éployées tenant un foudre dans ses serres.
- Devoir.-Sens des termes peu connus. Analyse de la première phrase.
(1) Cet eu cette, a volonté, Dire pourquoi.
148° Ex. — Gens (masc. ou fém.) GR., 6B7 à &??.
Quelles gens êtes-vous? Vous êtes de bonnes gens. 11 s'accommode de toutes gens. Les gens insolents se font détester. Comment pouvez-vous vous trouver avec de pareilles gens? On n'obtient rien de certaines gens s ils n'ont pas l'espoir d'être récompensés. Les gens les plus inexcusables sont les plus féconds en excuses. Certaines gens savent si bien observer les nuances qu'ils n'ont de probité que juste ce qu'il en faut pour n'être pas traités de fripons. Les gens grossiers mais bons ressemblent aux fruits hérissés de piquants. Les Malouins sont les meilleurs gens de mer qui soient en Europe. Les faux honnêtes gens sont ceux qui déguisent leurs défauts.
Devolr.-Sens des mots. Analyse de la première phrase comme s'il y avait vous êtes quelles gens ? (Gens attribut de vous.) 149- EXERCICE.— Gens, hymne, œuvrs, orge, Pâque, période, quelque chose et témoin.
Les jeunes sens ne sont pas assez ménagers. Tous leshonnêtes gens sonl bien reçus dans cette m-uson. Le& anciennes hymnes de l'Eglise ont le mérita de la simplicité. La Marseillaise est up.
hymue guerrier. L'œuvre de ln rcdempiion fut accomplie sur la Croix. Les alchimistes passaient leur vie à chercher ce qu'ils appelaient la pierre philosophale ou le grand œuvre. Le giavtuT Uclerc a laisse un œuvre qui comprend plus de 4000 pièces.
Voilà de l'orge bien levée. La meilleure orge employée seule donne un pain m&t. Quand Pâques sera venu, je ferai tel e chose.
N -S. célébra la Pàque avec ses disciples. Il est au plus haut période de la gloire. IL y a dans ce qu'il dit quelque chose de vrai.
C'est quelque chose de bien doux que la liberte. Quelque chose que vous ayez promise, donnez-la. Celle dame est témoin ae ça qui s'est passé, elle eu est un bon témoin.
Délvoir. -Co m Poser huit petites phrases ou entreront chacun des mots gens, hymne, œuvre. etc., et analyser la première phrase ci-dessus.
i50. Exercice.—Récapitulation.—(Grammaire, n" 556 à 575).
Ce militaire est entré dans la garde impériale. Les gens malins ont toujours l'œil ouvert. Il n'y a pas de têtes plus vides que celles des gens pleins d'ellx-mêllles. Les grandes guides sont celles que le cocher tient dans ses mains afin de pouvoir, par leur moyen, diriger les chevaux. In mémoire est un écrit sommaire qu'on remet à quelqu'un pour le faire ressouvenir de quelque chose. L'œuvre (onchâssure) de ce diamant est fort delicate. L'office de la cathédrale est pompeux. Les cœurs nobles et généraux aiment à rendre de bons offices. Il y a une etuve dans cette office. L orge monde estde 1 orge (lèpouillée de sa pellicule et bien nettoyée. L'orge perlé estde l'orge depiH ses parties corticales et arrond e par la meule et la râpe en forme de petites perles. J'irai vous voir à Pâques closes. Ces deux lignes sont des parai èles mal tracées. Faites le parallèle d'Alexandre et de César. Il y a telles gens qui senorgueillissenl des travers dont ils devraient le plus rougir. L orgue ae saintGermain-l'Auxerrois, à raris, dû à Lebrun, est un des plus beayx de France.
Detiott,. Sciis des mots. Analyse de la première phrase.
Suite de la récapitulation sur les noms des deux genres.
151' Exercice. — (b55 à 575). Cela m'est échappé de la mémoire. Il arrive toujours quelque accident aux gens querelleurs (1). Cette office est placée bien commodément. Il est difficile de se parer des mauvais offices secrets Mettez-vous en état de faire de bonnes pâques. Tous les lieux qui sont sur le même parallèle ont les jours et les nuits de la mêllle longueur. Les gens attachés à la glèbe n'avaient pas la faculté de-disposer de leurs biens. Cet artiste a tout l'œuvre d'Albert Durer (2). Je vous ai rendu toutes sortes de bons offices, mais vous n'y avez pas correspondu. Ce n'est point un avantage d'avoir l'esprit vif si on ne l'ajuste: la perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être bien réglée. Il y a plusieurs espèces d'orge: l'orge commune, vulgairement appelée grosse orge, l'orgo carrée, l'orge anguleuse, l'orge noire et l'orge pyramidale. En découvrant les Indes, les Espagnols semblèrent n'avoir pensé qu'à découvrir aux hommes quel était le dernier période de la cruauté. Le soleil fait sa période en 365 jours et près de six heures ; la lune fait la sienne en 39 jours et demi. Le régulateur d'une montre est le ressort spiral: celui d'une horlogo est le pendule. Les charlatans distribuent aux gens simples des remèdes auxquels ils attribuent toutes sortes do vertus. Si quelque écrivain célèbre s'avisait de prédire aujourd'hui, sans aucune preuve, qu'on parviendra un jour à faire de l'or, nos descendants auraient-ils droit, sous ce prétexte, de vouloir ôter la gloire du grand œuvre à un chimiste qui en viendrait à bout ?
Devoir. « Sens des mots. Analyse de la 1re phrase.
152* Exercice. — (535 à 591). Quelle inscription porte ce cartouche? La critique est aisée, mais l'art est difficile. Ils se sont rendus at4 greffe du tribunal. L'ancienne livre tournois valait vingt sous (3). La Manche est une des mers de l'Europe. Les dames sacrifient journellement à la mode. Le platine est un métal fort dur. Est-elle à son poste ? A-t il reçu sa demi-solde ? J'ai fait un bon somme. Il m'a joué un vilain tour. Voilà un beau vapeur qui arrive.
Elleaae rendent réciproquement de mauvais offices. Je ne connais personne 1 de plus malheureux que lui. Il n'y a personne qui ne soit sujet à errer. Cet homme est au dernier période de sa vie. Pendant la marche du convoi, les coins du poêle seront tenus par MM N. et N. Cette carpe étalt encore toute vive quand on l'a mise dans la poêle. Il y a quelque chose de mystérieux dans cette affaire. Quelque chose qu'il eût faite, il ne la niait jamais. On ne connaît plus l'espèce de murex d'où les anciens tiraient la pourpre. Les relâches sont fréquents à ce théâtre. Poursuivez vivement cet escroc ; ne lui donnez aucun relâche. Venez, mesdames, être témoin de son triomphe Je les ai pris tous à témoin ; je vous prends toutes à témoin. Les ennemis envoyèrent un trompette pour demander à enterrer leurs morts. Les professes portent le voile noir.
S'il a quelque chose de bon, il le tient des exemples qu'on lui a donnes. Avouons que les savants n'ont pas toujours besoin d'être récompensés pour se multiplier ; témo n l'Angleterre, à qui les sciences doivent tant, sans que le gouvernement fasse rien pour elles.
C'est dans le foie et surtout dans la rate Que Galien, Nicomaquc, Hipnocrate (4), Tous gens savants, placent les passions. (VOLTAIRE.) Devoir.—Rendre compte des termes peu connus, analyser la 1" phrase et dire pourquoi, dans la dernière, tous reste au masculin.
(1) Chien hwgneux a toujours l'oreille déchirée, dit-on proverbialement.
(2) Célèbre peintre et graveur (1471-1528). — (3) Tournois, adjectif des deux genres; frappé .) Tpun. C. terme rappeU. livre sterling. — (4) Célébres médecins de l'antiquité.
153* Exercice. — Noms propres de genre douteux. - Man est plus petit et plus éloigné du soleil que la terre. La savante Toulouse et la florissante Marseille sont des villes du Midi (1). Rouen est renomme pour toiles. Lyon est fameux par ses étoffes de soie. Amsterdam n est commençant que pendant la paix. Orléans fut délivré par Jeanne d'Arc. Londres (m) est plus grand que Paris. Madrid est, comme Rome, entouré d'une campagne déserte.
Babylone semblait être née pour commander à toute la terre. Rome enflée fit dire à Porsenna, qui venait de la réduire à l'extrémilé, qu'il cessàt d'intercéder pour les Tarquins, puisque, résolue de tout hasarder pour sa liberté. elle recevrait plutôt ses ennemis que ses 'yrans. Lorsque Lisbonne fut renversapar un tremblement de terre, ses habitants, en s'échappant de leurs maisons, sembrassaient les uns les autres. En approchant de Naples, vous éprouvez un bienêtre si parfait que rien n'altère la sentalion agréable qu'elle vous cause. La (dans les plaines de Lens), on célèbra Rocroy délivre. Les ennemis sont poussés partout Oudenarde (2) est délivrée de leurs mains. Dunkerque fut prise en treize
jours au milieu des pluies de l'automne. Albion (f), maîtresse du commerce dans toutes les régions du globe, prend moins d'intérêt aux destinées intérieures de l'Europe. Quand Louis II disparaît, Constantinople est prise. Calais n'est séparé de Douvres que par un canal étroil; cette ville est célèbre par le siège qu'eite soutint contre Edouard 111, qui la prit par la famine en UW1. Devoir. - Sens des mots. Analyse de la 1r. phrase. (Terre sujet de est éloignée, sous-entendu j c'est comme s'il y avait que la terre n'en est eloignee.) 154" Exercicc.-Nombre douteux. (Singulier ou pluriel.) Après dîner, nous irons à vêpres. Après vêpres on chante compiles. Nous sommes encore loin de Pâques. Est-il donc, pour jeûner, Quatre-temps ou Vigiles ? Les clocbes dans les airs, de leurs voix argentines, appelaient à grand bruit les chantres à matines. Matines sont sonnées j on a dit matines et laudes. Autrefois, l'année commençait à Pâques ou a Noël. On chante a ténèbresles lamentations de Jéremie. On ne donne point de gag a acedomestupie: on l'a pris pour sa nourriture. Dans l'armée française, les épauleites a graine d'é- pinards indiquent un grade supérieur. La tyrannie à quelquefois d'heureuses prémices. Après un certain temps, on n'est pas reçu à sssrizsz ges d'une rente échue. Un locataire doit garnir son logement de meubles. S'il vous manque quelque chose, je vous le donnerai. Les grands courages ne se laissent point abattre par l'adversité, Il lui est arrivé plusieurs bonheurs en un jour. Voici une boîte de deux ors, Il y a de différentes couleurs. Les droits sur les fers ont été réduits. Il fait le commerce des fers (3).
Devoir, - Sens des mots. Analyse de la premièrs phrase.
NOTA - On trouvera, p 86 et suivantes, des exercices sur l'emploi du singulier ou du pluriel avec les noms compléments d'une préposition.
(1) En général, tout nom de ville qui se terminPpar une s)'lIabe féminine (Gram., p. li, note de bas) est féminin; dans tout E,,.,tre cas, il est masculin. On excepte Jél'usale-M, Sion, Ilion et de bas) qui sout féminins. (Domergue.) - Dans le doute, le mieux est de faire précéder le nom du mot viZle, et de dire, par exemple, ia i)iilc de Bi,uxelles, la ville de Calais, etc.
(2) Oudenarde, ville de Belgique, sur l'Escaut.
(3) ces qu,%tre derniers exemples, tiras du Dictionnaire de l'Académie, prouvent que beaticoup de noms qne l'OR ni trouve ordinairement qu'au singulier, peuvent CD certains cris s'employer au pluriel.
ni:ie Ex. — Pluriel des noms propres.
(GRAMMAIRE,592 et 593).
La famille des Corizeille jencore au j ourd'hui des repréLa famille des * aujourd'hui des représentants. Il n'y a si petite nation moderne qui n'ait ses Alexandres et ses Césars. N.-S. J.-C. compte les David et les Salomon parmi ses ancêtres Quand Louis XIV donnait des fêtes, c'étaient les Corneille, les Molière, les Quinault, 1 les Lulli et les Lebrun qui s'en mêlaient. Quel plaisir d'aimer la religion et de la voir crue et soutenue par les Bacon, les Descartes, les Newton, les Grotius, les Corneille, les Racine, les Boileau, les Turenne, les d'Aguesseau, l'éternel honneur de l'esprit humain!
Devoir.-Sens des mots. Analyse de la première phrase.
156* EXERCICE.-SU/te du précédent.- (GRAM., &92 à 596).
Les jaunes Achilles ont btsoin de Neslors. La Seine a eu ses Bourbons le Tibre a en ses Cèsurs. La famille des Scipions et celle des Gracques chez les Romans; les Ptolémées en Egypte, les Héristals en France et les Stuarts eu Angieteire out été de tout tempsrélèbres. Le survivant des trois Horaces trouva son salut dans l'appti au peuple. L'ecoletlorentine a eu pour chrfs Léonard de Vinci et Michel- Ange ; l'ecole romaine, Raphaël ; l'école lombarde, le Corrége et bs Cartache. Le ozar est l'autocrate ou monarque absolu de toutes les Russies. Vainqueurs des pirates, des Espagnes et de tout i'Orieut, Pompée devint tout puisshhI dans la république romaine. On est effrayé quand on considère que les nations qui sont à présent dl's royaumes si redoutables. toutes 1rs Gaules, toutes les Espagnes, etc , n'ont été, durant plusieurs siècles, que de> provinces romaines.
Devo,r.-Aualyser la première phiase et en composer cinq autres où entreront les expressions suivantes : les Alexandres, les Césars, les Corneille, les Ratine, les Molière, avec ou sans s.
157- Exercice. — Récapitulation. (592-598 )—Ce joueur perdit dans la soirée cinquante napoléons Il parut, dans les premiers siècles de l'Eglise, un grand nombre d'évangiles. Les Condé et les Turenne, aussi bien que les Bélisaire, ont éprouvé l'inconstance de la fortune. Souvint nos malheurs et nos torts sont la faute de nos mentors. Le monde est une grande comédie où l'on trouve mille tartufes pour un Molière. La Meuse eut ses Ruyters, la Seine eut ses Tourvilles. Donnez-moi des Davids et des Pharaons amis du peuple de Dion, et ils pourront avoir des Natlinns et des Josephs pour ministres. Il avait dix louis dans sa poche, les filous l'ont déniaisé. La rage des Zcïles porte souvent la calomnie aux oreilles de ceux qui peuvent nuire. Le 15* siècle fut l'époque des Léonard de Vinci, des Pérugin, des Al il hel-A Il qe, des Titun et des Raphaël.
Les Téniers se vendent fort cher. L'empereur Valérien donna dans plusieurs occasions, à Aurélien, des al tonins d'or et des pliilippes d'argent. La belle collection des classiques latins, imprimée par les D dut, fut commencée en 1818 et terminée en 1832. Seigneur Gil Blas, voici deux hippocrates qui viennent vers vous et qui vous remettront sur pied en peu de temps. J'ai toujours oublié à vous dire qu'il y a des Escobards de différentes impressions.
Devoir. — Sens des mots. Analyse de la 1" phrase.
158* EXEBCICE.-Pluriel des mots invariables. (Ga., n* 599).
Il y a toujours avec lui des si et des mais. (Acad).
Les si, les mais, les oui, les non, Toujours à contre sens, toujours hors de saison, Echappent au hasard à sa molle indolence. (DELILLE.) Vos pourquoi timroot-its? (Acad.) Les quand, les qui, les quoi pleuvent de tous côtés, Sifflent à mon oreille en cent lieux répétés. (VOLTAIRE.) Il faut avec cei homme mettre les points sur les i (Acad.) 159e Ex. Noms étrangers GR., nos 600 à GOS.
Les aldermans de Londres sont chargés de la police.
Les querelles du jansénisme firent éclore une multitude de factums. Les valets haïssent les factotums. Les macaronis et le vermicelle sont des pâtes d'Italie. Il me manque deux numéros de ce journal. Les opéras de Gluck et de Mozart sont célèbres. Il y a, dans les pianos, une pédale qui sert à étouffer les sons. Voici toute une bande de petits populos. Jules a eu trois pensums cette semaine J'ai appris cela de certains quidams. Quand vous me rendrez mes récrpissés, je vous rendrai vos papiers. Les apothicaires gardent les récipés des médecins. On confond souvent les canapés avec les sofas (ou sophas). Trois zéros après un quatre font 41 >00. Il a eu un prix et deux accessit (ou sits).
Les bateleurs et les charlatans amusent le peuple par des bouffonneries et des lazzi (ou zis). Les quintelli sont des morceaux de musique à cinq parties. Il n'y a guère de soprani que parmi les femmes et les enfants. On a quelquefois confondu les carbonari avec les francs-maçons.
Devoir.-Sens des mots. Analyse de la première phrase.
160' Ex.—Suite des noms étrangers (GR., 604 < 606).
A la grau l' diesse, on a chanté un Credo eu musqué. Dites votre confiteor. On chaula ceite année-là plusieurs Te Deum.
Leg alibi sont fréquents en matière criminelle. Cette pifce mm- mence par un bel andanté. Mw, de Séu^ué i ".sait dessin folio en douze jours quand il pleuvait. Il faisait tenir ses bénéfices par des custodi-nos Un grand nombre d'ex-voto sont suspend sa la voûte de cette chapelle. Les tac-simile sont des copies figurées. Il met des post-scriptum à toutes ses lettres. Eu Espagne comme à Rome, J'HJqu'l'oit on ost abolie, et l'affreux spectacle des auto-dafé ne se renouvellera pas. On a mis ce. religieux dans l'in puce (prison) du couvent. Il fait des meâ culpâ a nen plus finir. Tous les Gloria Patti Je ce musicien sont fort beaux. Les olim (anciens registres du parlement d j Parb) furent commencés en 1313. Les plus célèbres Ecce homo ont été peints par le Titien, ie Coirege, les Carrache, le Guide, Albert Durer, etc.
Devoir. — Analyser la première phrase et en composer dix autres avec : bifteck, domino, examen, lady, piano, quolibet, quintetto, in-octavo, ex-voto d sénatus-consulte au plunel.
tSi' Exercice.-Noms étrangers sur le pluriel desquels l'Académie n'est pas d'accord avec les grammairiens. (Grammaire, 602 à 606).
Nous donnons ici l'orth. de l'Acad.; les grammairiens ajoutent une Observer les alinéa. Les aparte doivent être rares et courts. A cette tirade, il s'est élevé de grands brouhaha. Des cicerone nous proposèrent leurs services. Il y a plusieurs déficit dans cet inventaire A-t-on envoyé les duplicata de ces dépêches? Les errata sont nécessaires dans les livres. Les prètres d'un diocèse ne sont point reçus dans un autre s'ils n'ont l'exeat de leur évêque Cet évêque a expédié plusieurs exeat. Etes-vous allé voir les fantocchini (pr. tot).
Quand on veut se rappeler quelque chose, on peut se servir de différents memento. Les quatuor de ce compositeur sont fort estimes. Cet homme fatt sans cesse des quiproquo. Ce violoniste a exécuté plusieurs solo. Il y a dans le rosaire quinze Pater et cent cinquante Avé.
Devoir.-Analyser la première phrase, puis expliquer le sens des termes peu connus, et dire en quoi l'orthographe de l'Académie diffère ici de celle des grammairiens.
168e EX.-Noms composés. - Ire et Ze RÈGLES.
Cette longue-vue est excellente. Ces longues-vues sont excellentes. Les mortes-saisons ruinent les pauvres ouvriers.
On a composé, pour les sourds-muets, un langage particulier. Voici des plates-bandes garnies de fleurs. On élève les pigeons dans les colombiers et dans les basses-cours. Les brocolis se mangent accommodés comme les choux-fleurs.
Les beaux-fils et les belles-filles ne s'accordent pas toujours avec les beaux-pères et les belles-mères. Toulon, Brest et Cherbourg sont des chefs-lieux de préfectures maritimes. Les bas-reliefs sont des ornements dont l'architecture fait usage pour décorer les parois des temples et des palais.
Devoir.—Sensées mots. Analyse de la première phrase.
163* EXERCICE. - Suite du précédent. (GRAM., 609 à 614.) Ce tambour-major a un joli colback (bonnft à poil). Ces tambours-mnjors ont de jolis colbacks Les biens-tond, sont des biens solides. Les prix-fixes se sont fort multipliés à Pans. Cet homme ne faii que tergiverser ; il prend sans cessti ds jauxfuyants. Les procès-vei baux de saisie contiennent la description des meubles. I.es marlins ou maitinets-pêcheurs sont des espèces d alcyons (oiseaux de mer). Il ne faut p,s tuei le* chatshuonts, car Ils se nourrissent de soutis, de mulots et de taupes.
Cette femme e-t une vra'e pie grièche. Vodà un aveugle des Quinze-Vingts. Les hôtels Dieu sont fies hôpitaux. Avez-vou quelquefois mangé des reines Claude? La oi monte par 10lui tt par den,i-tons. Il ne fmt pas ajouter trop de foi aux semipreuvis. Il y a des contrats et des quasi cantrat., des délits et des quasi-délits. Le Sén*t et le Corps législatif uni chacun un président et plusieurs vice présidents. Les blancs seings bont des armes perfides dans les mains d'un fripon.
Devoir. — Analyser la première phrase et en composer qnatre autres où entreront les expressions suivantes: basse-cour, chathuant, chef-lieu, vice-roi.
164e EXERCICE.—Suite des noms composée.
(3E RÈGLE, Ci5 6t?) Les eaux-de-vie de Cognac sont fort estimées. Cet intendant s'est enrichi par les pots-de-vin Presque tous les tableaux de ce peintre sont des chefs-d'œuvre Les culsde-sac ou impasses sont de petites rues qui n'ont pas d'issue. Les œils-de-bœuf de la cour du Louvre, à Paris, sont ornés de sculptures. Allez dans la prairie, et vous pourrez admirer à la fois mille arcs-en-ciel peints sur chaque goutte de rosée Il fait sans cesse des coq-à-l'âne.
Voilà d'excellents pot-au-feu. Ils ont de fréquents têle-àtête. Ce pâtissier est renommé pour ses vol-au-vent. Les becs-de-cane et les becs-de-corbin ou de corbeau sont des instruments qui ont quelque ressemblance de forme avec le bec des oiseaux dont ils portent le nom.
Dctwr.—Sens des mots Analyse de la première phrase.
1650 Exercice.-Trois premières régies.—(Grammaire, 609-617).
I.-Les plates-formes sont communes en Italie L'étude des belles-lettres polit les esprits. Voilà des bou s -rimes difficiles à remplir. Il sait tous les ponts-neufs qui courent les rues (1). Ce cheval m'a fait cent pontslevis. On fera la revue des havre-sacs. Il fut assigné par-devant les jugesconsuls. Il n'y avait pas de preuves entières contre lui, il n'y avait que des semi-preuves. Les auteurs médiocres croient se donner du relief en critiquant les chefs-d'œuvre. On ne peut ouvrir ces cc ffi es-forts si l'on n'en sait le secret. Cette femme a épousé un veuf et elle a eu deux beaux-fils.
Les loups-garnus n'existent pas. Les loups-cerviers sont probablement les animaux que les anciens appelaient lynx. On se sert de dogues pour garder les maisons et les basses-cours. La France exporte des grains et des eaux-de-vie.
La fleur de la pâquerette a des fleurons au centre et d. demi-fleurons à la circonférence. Ces bas-reliefs sont si effacés qu'on ne peut pas démêler ce que le sculpteur a voulu figurer.
Il.-Les aigues-marines sont des espèces de pierres précieuses. Ils sont venus sur la foi de deux sauf-conduits. Les commissaires-priseurs sont aussi vendeurs de meubles. Les intendants et les hommes d'affaires s enrichissent assez souvent par des pols-de-vin. La mimique est le principal moyen de transmettre les idées aux sourds-muets. Les loriots mangent la chair des cerises, et les gros-becs cassent les noyaux et en mangent l'amandc. Les porcsépics vivent dans des terriers profonds. Les bas-fonds sont fertiles, mais humides et souvent inondés. Le pere de famille est en droit de punir chacun de ses enfants et pelits-enfants qui commet une mauvaise action Les snpeursVO m nier s sont de braves et honnêtes citoyens qui se dévouent au salut de leurs semblables dans les incendies. On protend que les ch its-hmnts voient plus clair la nuit que le jour Boieldieu est auteur d'un grand nombre d'operas- comiques. Il faut que ces arcs-boutants soient bien forts et bien construits pour soutenir la poussée de cette voûte Les chr!tYlu-lé,qers étaient d anciennes compagnies de cavaliers. Les gluaux sont surtout employés pour prendre les becs-fins à la pipée..
Devoir.--Analyser les premières phrases ; en composer d autres ou entreront les mots suivants: appui-main, bain-marie, brcche-dent, terre-plein ci blanc seing (sans trait-d'union), puis indiquer le sens et le pluriel de ces noms composés
(1) Ici pont-neuf désigne une chanson populaire semblable à celles que l'on vendait autrefois sur le Pont-Neuf, à Paris.
166* Ex. Suite des noms composés. (4* RÈG., 618 à 622.) On est quelquefois obligé de montrer son passe-psrt. Il a essuyé bien des passe-droits. J'achèterai un paquet de curedents Beaucoup d'entrepris s'adjugent à des préte-noms. Cet homme a toujours des arrière-pensées. Il est accompagné d'une band" de coupe janets. Il se lient toutes les après dinées chez lui. L'édredon sert à faire des couvre-pieds et des couvertures.
Les préfets ont SOUH leuis oidres autant de sous-préfets qu'il y a d'arrondiïsemements dans le département. Lts petits trissons, les lassitudes sont les avant-coureurs de la fièvre. Il y a des gens qui ne louent ou qui ne blâment que par des contre-vérités.
Ceux qui travaillent sur les ports à dechargcr le bois ou à tirer de l'eau sont des gagne-deniers. Cette maison n'est jamais louée, en totalité; elle est sujette à bien 'les non-valeurs. Ea France, on nommait ~autiflims chefs d'escadre les officiers que l'on appelle maintenant contre-amiraux. Appuyez cette muraille par de? contre-fiches, cet edilice par des arcs boutants.
Les passe-ports se donnent aux amis et lt s sauf conduits aux enuemls.-Vous avez la un joli serre-papiers. Je lui ai donné deux à-compte. Le* abat jour font destinés à éclairer les étages souterrains. Les jardiniers garantissent les couches avec des paillassons et d s brise-vent. Les maisons de jeu sont souvent des coupe-gorge. Ces escaliers sont de vrais casse-cou. Quel est le pluriel de garde manger et de garde-malade ? x Devoir. — L'Académie dit et écrit un attrape-mouche et un chasse-mouche, un casse-noisette, un chausse pied et un couvrepied, un coupe jarret, «m cure-dent tt un cure-oreille, un essuie-main, uu fesse cahur, un gagne-denier, un sous pied et un tire-botte, un vide-bout tille, des passe-poils et des piqueniques. Chercher le sens de ces expressions et les employer.
1678 EXERCICE. 58 Règle et récapitulation. (623 à 615.) J'ai acheté deux bnUe-tout. Ces enfants sout de vrais brise-tout.
Il ne faut pas s'arrêter aux ouï-dire ni condamner sur de., on dit. Les qu'en dira-t-on inquiètent peu le sage. Il e-t toujours avec des je ne sais qui. Les supérieurs des communautés avaient des pas se-par tout. Un pince sans-rire est uu homme malin et sOllruuis. Il ue pouvait suffire à tous les rendez-vous qu'on lui donnatt. H a soin de prendre pour lai tous les sot l'y laisse.
Les jongleurs font des tours de passe-passe. Il a fait dix manque-à-toucher dans la partie. Ne lui prêtez point d'argent, c'est un haut-le-pied. On a forgé cette nouvelle pour se moquer de ce gobe-muuches. Les porte-voix sont d'un grand usage dans la marine. Les passe-poils servent à distinguer les différents corps de troupes. La sympathie sert en nous de contre-pouls à l'intérêt personnel. La corneille, en deux tire-d'aile, s'élève au-dessus des autres oiseaux. Les lougres et les chasse-marées sont de petits navires. Si le guide d'un peloton ne marche pas également, il occasionne des à-coup (temps d'arrêt brusque). On jette des chausse-trapes dans des gués, dans les avenues d'un camp pour enferrer les hommes et les chevaux. Les contre-maîtres se servent d'un sifflet pour commander les manœuvres.
Devoir. Analyser lest"1 phrases et employer »asse"deôowt, boute-en-train et boute-tout-cuire. Notez que boute-feu fait boute-feux au pluriel, {Acad.
168' Exercice - Pluriel dés noms compléments d'une préposition.
(Gram., 626 à 632.) Un noyau d'abricot, des noyaux d'abricots. Nestor vécut trois âges d'homme.
Il fut comblé de louanges Les poissons ont la peau couverte d'écailla. Il y * plusieurs variétés de guigniers. Les filous ont cent sortes d'attrapoires. Un homme d'honneur doit tenir sa parole. Une bonne éducation préserve la jeunesse de quantité de désordres. La conversation a roulé sur toutes sortes de matières. Ce qu'il vient de vous dire n'est qu'un tissu de faussetés. Cet homme a beaucoup d'esprit, mais il n'a point de lettres. Il a dépensé en pure perte beaucoup de paroles et beaucoup d'esprit. Sardanapale, li fameux par ses voluptés, fut, dit-on, le premier qui fit usage de lits de plume. Le coucher des petits enfants est ordinairement fait de balle d'avoine. Ce prince accorde sa protection à tous les les gens de mérite et de talent. Quand les marchandises que les diverses nations portent aux Indes y sont chères, les Indes donrient beaucoup de leur marchandise, qui est l'or et l'argent, pour peu de marchandises étrangères : le contraire arriye lorsque celles-ci sont à vil prix.
Deuoir.- Sens des mots. Analyse de Nestor vécut (pendant), etc.
169e Exercice. — Suite du précédent.-Allons nous prosterner au pied des autels. Tombons aux pie ls de notre divin Sauveur. J'ai mes jours de gaieté et mes jours de trist'sse. Voici un homme de bonne humeur qui dit force joyeusetés. Les nèfles sont des fruits à noyaux. Le saule, le noyer, le coudrier, le chêne sont des arbres à chatons Ce fermier élève à la fois des bêtes à cornes et des bêtes à laine. Les terres à blé ont beaucoup donné cette année. On ne voit plus guère de lits à quenouilles (colonnes) que chez les gens de la campagne. Toutes les liqueurs perdent de leur- force et diminuent de volume par l'évaporation. Expliquez cela en meilleurs termes. Vous prendrez d'heure en heure une cuillerée de cette potion. Les géographes modernes ne comptent plus par climats; ils comptent par degrés de latitude. Ce sont tous des gens à talents, des gens d'esprit César avait pour principe de ne rien* remettre au lendemain. Il n'est point de roses sans épines. Ce prince va souvent sans suite et satis escorle. Les blatiers achètent à é~iens es. Ce pririce va souvent sans suite et sans escorle. Les blatiers achètent à des fermiers pour revendre en détail dans les marchés.
De larrons à larrons il est bien des degrés : Les petits sont pendus et les grands sont titrés. (FR. DE NEUFGH.) Devoir. - Sens des mots. Analyse de la première phrase.
170" Exercice.-Suite du précédent (1).-Un bouquet de primevère. Une bordure de primevères. Son discours esL plein d'obscurité ou d'obscurités.
Donner, répandre de l'argent à pleine main ou à pleines mains. C'est un homme qui ne manque pas de talent. Ce sont des gens à talents. Les oies sauvages vont eri troupe. Elles ne vont pas toutes ensemble, elles marchent par troupes de dix, de vingt, etc. Cette affaire est en bonne main, 'éducation de ce jeune homme est en bonnes mains. Les abeilles et les papillons voltigent de fleur en fleur. Eugène est sans défaut (2). Sa femme étant morte sans enfant.
il doit rapporter lemariage. Dans ce pays, il n'y a point de pierres(3). Les troupes ont eu une longue marche à faire et peu de séjours. Autrefois les soldats se ser-
vaient de mèche pour faire partir leurs mousquets. Les marabouts servent d'ornement à diverses coiffures de femmes. Ce boulanger cuit beaucoup de pains tous les jours. Il ne faut pas de cérémonie entre amis. Un bouquet de cylises. Une élévation de 15 à 16 pieds sous poutre. Choses de différente espèce (4). Instrument de mathématique, etc.
Devoir. - Rendre compte de l'orthographe des mots en italique.
(1) Les expressions suivantes sont tirées du Dictionnaire de l'Académie.'
(2) Plus expressif que sans défauts. — (3) Au mot torchis. — (4) A séparer.
1718 EXERCICE —Compléments des noms. (GRAM., n" 638 à 61b).
- (Remplacer de par en quand l'nsage actnel le permet), Il y a des étaux. de bois. Les meules de mouliu sout de pierre.
Il y a des meules de bois pour faire du cidre. Cette terrasse est de terres rapportées. Voici une maison de (ou en) pierre de taille.
Achetez ce coupon de toile de baliste. Voila une. bergère de point de Hongrie. Le basin est une étoffe croisee dont la chaine -est de fil «t la trame de coton. Les panneaux de ce lambris sont de-bois de sa pin et les pilastres de chên. Ce llistre n'est pas de cristal de roche; il n'est que de cristal fondu. Il y a feur les fenêtres de cette égl ise des treillis de fil d'archal pour conserver les vflraux. Les sculpteurs font leurs modèles de terre. Ou donne le nom dï billes a de petites boules de pierre ou de marbre qui servent à des jeux d'enfants, d'ecoliers. (Acàd.) (Dire pourquoi on peut ou non employer de dans les expressions suivantes.) Place Vendôme. Rue Saini-Eusiache. Quartier Saint-Houoré.
Faubourg Saint-Jacques. Porte Salnt-Auloine. Prison SaiolePélagie. Port Saint-Nicolaa. Porte Saint-Denis. Paroisse SaintJean. Palais Pitti. Mu-ee Cémentin, Villa Borghèse. Quartier du Marais. (JI axi.) — Exceptions modifiées : coilege Charlemague; collège Saint-Louis; théâtre Saint-Charles. a Naplts. (Acad.) —Ou dit également bien le 1er juin ou le 1er de juin. (Acad.) Devoir.-Analyse de la t" phrase (étau sujet reel de y a).
172e Exercice.—Récapitulation.—N° 633 à 635.
(Dire pourquoi on peut employer d, de, en, etc.) I.-Des confitures au miel. Tirer les bottes à quelqu'un. Oter la bride à un cheval Mesure de bois et mesure en bote. Un mètre de ruban et un mètre en ruban. Table couverte de mets et toit couvert en ardoise. Croix en broderie d'argent (1). Clocher en pierre de taille. Inscription en caractères grecs, en hiéroglyphes. Couturière en linge, en robes, pour femmes. La récolte en vin n'a.pas été fort abondante. La popeline est une étoffe dont la chaîue est de soie et la trame de laine (Acad.) Lequel vautle mieux, dit Mentor, ou une villesuperbe en marbre, en or et en argent, avec une campagne négligée et stérile, ou une campagne cultivée et fertile avec une ville médiocre et modeste dans ses mœurs ? (Fén.) - Bâcher un bateau, c'est le meltre dans un lieu commode du port, pour la charge etla décharge des marchandises. La douane perçoit les droits imposés sur l'entrée et la sortie des marchandises, Formuler une ordonnance de médecine, c'est la rédiger selon les règles et avec les termes d-t l'art (2).
TI. — Le sud de l'Asie.— Ces contrées se distinguent par leurs étoffes de coton et de soie, les beaux, tapis de Pèrse, les châles de l'Inde renommés dans le monde entier, les peaux de cordouan et de chagrin, les travaux eu ivoire, en v nacre, en écaille et en laques, les camelots de poil de chameau, les porcelaines, les bijoux, l'acier de l'Inde,- d'une trempe tellement dure qu'il coupe l'acier d'Europe-. Ce sont les Européens qui font lé commerce extérieur par la voie maritime: le commerce intérieur se fat ordinairement par caravanes. Les principaux articles d'exportation, consistent en coton, sucre, thé, riz, indigo, opium, café, chevaux, ivoire, pierrcâ précieuses, cuivre, poils de chèvre, soie, étoiles de soie et de coton, châles de première qualité, crêpes, porcelaines et laques de Chine, etc. Les principaux articles d'importation sont la quincaillerie, les armes, la poudre, les étoffes, les draps, les mousselines et autres marchandises de fabrique européenne.
Devoir.-Sens des mots. Analyse de la phrase la douane pevçoit, etc.
(i) Acad. mot esprit. — (2) Dans ces 3 dernières phrases, les noms ont un compl. commun.
sur la syntaxe des noms. - (Grammaire, 533 à 635).
n3. Exercice.-Les bonnes gens sont aisés à tromper. Le gingembre est une espèce de plante. Le hanneton est un scarabée. Le pêne de cette serrure est S On a répété cette calomnie dans un libelle. On l'a précipité (ou téel dans un abîme de maux. Je vous ai attendu l'après-midi entiere. Les bonnes œuvres sont agréables à Dieu. On envoya un trompette sommer la plllce. Sqn mal commence à lui donner du relâche. Cette année, nous aurons Pdques en avril, La mélisse est un simple d'une grande vertu Les géraniums et les fudmat (sortes de plantes) sorit très-sensibles aux gelées. Ce jeune homme est étourdi comme le premier coup de matines Les for;s de la halle sont des portefaix qui font le service de la halle aux blés. C'est une grande consolation pour un père de voir tous ses enfants établis. Faites mettre des contrevents à toutes ces fenêtres. La population de ce quartier n'est qu'un ramassis d'étrangers. Lulli composa en quinze ans dix-neuf opéras dont les paroles étaient dues au poete Quinault. 11 s'était réservé les gages de cet office, et il en laissait les émoluments (revenus éventuels ou variables) à ceux qui travaillaient sous lui. Faire une fausse confidence à quelqu'un, c'est lui dire en secret quelque chose de faux dans le dessein de le tromper. La mythologie est l'histoire fabuleuse des dieux et des demi-dieux de l'antiquité. Les batailles de Louis XII et de François lu sont les sujets des bas-reliefs qui sont autour de leurs tombeaux.
Devoir.-Sens des mots. Analyse de la première phrase. (Gens, m. pl.) 174- Exercice (533 à 635). - Le plaisir passe comme une ombre Il passe au café toutes ses après-dmées. On servit un ambigu magnifique. Les ortolans et les becs figues sont d'ordinaire extrêmement gras. La langue des oiseauxmouches est composée de deux fibres creuses. C'est de l'Inde que nous viennent presque toutes les épices. La. plupart des vigiles sont accompagnées de jeûnes. Autrefois, on baptisait principalement le jour de Pâques. Il y a eu plusieurs ~vourparl rj entre les ministres de ces deux cours. Les plafonds sont faits pour cacher les poutres et les- solives. Ce marchand a perdu l'année dernière dix mille francs en non-valeurs. Cela vous engagera dans un dédale de procédures S'il arrive quelque chose de fdcheux, je le prends sur mon compte.
Une promesse sous seing privé ne donne point hypothèque Les mei.Zes gens sont soupçontteux, les jeunes gens sont imprudents. Le rossignol élève ses concerts dans les bocages témoins de ses premicres amours. Dans cette maison l'office est très-nombreux. Il n'y a personne de moins cutieux d'ap- prendre que les gens qui no savent rien. Deux parents du marié et de la mariée tenaient les bouts du poêle. Les jeux de mains finissent souvent par des querelles j ils ne conviennent qn'à des gens mal éleves. La manière de ce peintre, de ce sculpteur, a quelque chose de contraint. Les bornes-fontaines sont destinées k entretenir la propreté des rues des villes. La silice entre dans la cornposition des pierres gemmes et de presque tous les quartz. Les pénitents se revêtent d'un cilice. Nous avons fait plusieurs pique-niques le mois dernier. Les contre-allées de cette avenue sont réservées aux piétons. Les sei-gents-nicijoi-s sont les premiers des sous-officiers d'une compagnie Si les passe-droits sont fâcheux dans toutes les administrations, ils sont surtout funest dans l'armée, car ils y portent la désaffection.
Devoir.—Sens des mots. Analyse de la première phrase (ombre sujet de passe sous-entendu). -
sur la syntaxe des noms (suite).
M, Exueice. - Il y a des gens qui ont la manie des albums. Le célèbre Mozart (1756-1791) a laissé plusieurs opéras qui sont des chefs-d'œuvre, Si l'amour de la liberté éleva l'âme, il exalte aussi souvent les passions d'une manière dangereuse. Les enfants étourdist bruyants, légers, ne deviennent guère que des gens médiocres. On lui a fait un léger reproche, il a pris le mors aux dents. Les longs factums qu'il publia contre eux ne produisirent aucun effel. 11 y a dans la masse des contributions de to département ppur cent mille francs de non-valeurs, il n'y a eu personne de lésé dans celle affaire. Beaucoup de semi-preuves réunies ne font jamais une pteuve complele Dans toutes les manœuvres, les serre-files se conforment aux mouvements du peloton Les Cosaques sont ordinairement les avant-coureurs des armées russes. Les premières vêpres se disent la veille de la fête. C'est un critique impitoyable; il étrille les gens d'une rude manière. Ces jeunes gens sont employés dans l'ad.
ministralion des vivres comme gardes-magasins. Grâce aux conseils éloquents de J.-J. Rousseau,-les enfants ne sont plus gênés, serrés dans des langes étroits, comme ils l'étaient autrefois. Les vermicelliers fabriquent ou vendent du vermicelle, des macaroni et autres pâtes semblables. Les radis, les figues, le beurre, les anchois se servent en hors-d'œuvre. Les pendentifs du Val-deGrâce sont sculptés ; ceux du dôme de Saint-Pierre sont ornés de mosaïques, La plupart des Mécènes (protecteurs des lettres et des arts) ont été des hommes peu instruits: témoin (n* 1166) Auguste et Louis XIV.
Devoir. — Sens des mots. Analyse de la première phrase.
'176* Exercice.—Les antennes de certains insectes sont filiformes (1). Je ne connais personne d'aussi heureux que cette femme. Les quiproquo d'apothicaire sont très-danqereux. Voilà une frise ornée de bas-reliefs, il faut mettre deux portemanteaux dans cette chambre. Il sait tous les niimeros de ses ballots. On çultive dans les jardins plusieurs espèces de clematites. En carême on dit vêpres avant midi, excepté le dimanche. L'Ascension est quarante jours après Pâques. L'épilogue doit être court; il doit résumer les principaux points du discours. Elle œt témÕin de ce qui s'est passé; elle en est un bon témoin.
Rien ne peut faire disparaître ce stigmate flétrissant. Les passions les plus violentes nous laissent quelquefois du relâche, mais la vanité nous agite toujours.
Les beaux-arts étaient en grande estime chez les Grecs. Les obélisques sont ordinairement chargés de caractères hiéroglyphiques. Voltaire enrôla tous les amours-propres dans une ligue insensée. Les Anglo-Saxons furent vaincus et soumis par Guillaume-le-Conquéraut. En iconologie, un foudre ailé est le symbole de la puissance et de la vitesse. La plupart des poëmes épiques italiens sont écrits en stances. Les vrais gens de lettres et les vrais philosophes ontbeaucoup plus mérité du genre humain que les Orphée, les Hercule et les Thésée, tous gens biencormus, tous gens d'esprit et de mérite. On ne peut aller de Suède en Norvège que par des défilés assez dangereux, et, quand on les a passés pn rencontre de distance en distance des flaques d'eau que la mer y forme entre les rochers Il sut affronter la tempête de cent foudres d'airain tour nés contre sa tôte. J'aurais voulu établir, disait Napoléon Ier, qu'il n'y eût (l'avoués ni d'avocats rétribués que ceux .qui gagneraient leur cause.
Devoir. -Sens des mots. Sens et analyse de la première phase.
(1) Antennes, petites corne» mobiles que les insectes portent spr la tête. filiforme, délia comme un fil. tcte. ftH fo ..).<!, d<H)~
sur la syntaxe des noms (fin).
177' Exercice. — Suétone (historien romain) a écrit l'histoire des douze Césars, Les chœurs d'Esther et d'Athalie sont des chefs-d'œuvre. On appelle nectaires certains appendices floraux. Les ailes d'une fleur papilionacée (1) sont les deux pétales latéraux. Le palme romain est de huit pouces trots lignes et demie Il y a une césure, un repos à la fin du premier hémislicbe. Les gens marqués au B (2) passent eà général pour spirituels et malicieux. Plusieurs aigles furent prises par les Germains après la défaite de Varus. Les proses diffèrent des hymnes en ce que celles-ci sont de vériiables pièces de poésie mesurée. Les pétales de la capucine sont ciliés, c'est-à-dire garnis de poils rangés comme des cils.
La puissance, la grandeur de cet empire touchait à son dernier période.
Les épisodes, dans un pocme, doivent être subordonnés à l'action principale. Le scarabée pulsuteur fait entendre, la nuit, le tic-lac d'une montre pour appeler sa famille. Nous avons souvent chanté des Te Deum que bien des mères traduisaient en De Profundis. Un finale d'opéra renferme souvent des airs, des duos, des trios, ou des quatuors, ou des quintetti ou des chœurs. Le rosaire est un chapelet composé de quinze dixaines d'Avé, chacune précédée d'un Pater. Les hauts-de-chaussesdesCenl-Suisses étaient à taillades. Là (en enter) commencera ce pleur éternel qui n'aura jamais de fin. Les actions qui comblèrent Pompée de gloire firent que, dans la suite, quelque chose qu'il eût faite au préjudice des lois, le Sénat se déclara toujours pour lui. Le parc français et surtout le jardin réservé de l'Exposition universelle de 1867 offraient uri aspect féérique. La foule se pressait dans cette charmante oasis où des serres, des grottes, des aquariums avaient été organisés comme par enchantement.
Les si, les car, les contrats sont la porte Par où la noise entra dans l'univers. (LA FONTAINE.) 178" Exercice *— Exceptions tirèes des bons auteurs.
(Phrases modifiées d'après l'usage actuel.) , Le comté de Clermont et le comté de Toulouse. (Montesq.) Du langage français bizarre hermaphrodite,
De quel genre te faire, équivoque maudite ? (Bail.) Je commence à sentir les effets du poison. (Ane. auteurs.) De livres et d'écrits, bourgeois admirateur, Vais-je épouser ici quelque apprentive (pour tie) auteur ? (BOILEAU,) Comme un aigle qu'on voit toujours, soit qu'il vole au milieu des airs, soit qu'il se pose sur le haut d'un rocher, etc. (BOSSUET.) Quand Dieu veut savoir quelque chose, il le sait. (MONTESQ.) L'odorante primevère élève sur la plaine Ses grappes d'un or pâle et sa tige incertaine. (ST-LAMBERT.) L'œuvre de Callot est si vaste qu'on a peine à le rassembler, et pourtant il est mort bien jeune. (COUSIN,) La bardane est une plante à fleurs composées dont le calice est formé de folioles crochues, et qui croît le long des chemins. (ACAD.) Le sacerdoce a encore ses Phinées, la magistrature ses Samuels, l'épée ses Josués, la cour ses Daniels, ses Esthers et ses Dav'ds. (MASSILLON.) 11 serait facile de multiplier les citations. Celles-ci suffisent pour montrer comment les langues se modifient peu à peu. (Préface, r..&,)
(1) Ou papillonacée. (Acad.) — (2) Borones, bigles, bossus ou boiteux.
CHAPITRE II.
SYNTAXE DE L'ARTICLE.
179eEx.—Emploi d<>l'article.(Gii.63î et®38).
Le soleil est brillant. La lune est le flambeau des nuits.
Les étoiles ont été créées par Dieu La langue italienne s'est formée de la langue latine. Le professeur classe les copies suivant le degré de mérite des compositions. Les feux follets sont encore la frayeur des villageois, des voyageurs superstitieux, des femmes et des enfants. Dans les réjouissances publiques, les anciens ornaient de couronnes les statues des dieux, les temples, les maisons, les vases, les navires, etc.
Devoir.-Dire pourquoi on emploie l'article.
180e EXERCICE. Ellipse de l'article. (GRAM., A* 639.) Veuillez, Monsieur, agréer rres hommages. Pensons, chrétiens, à notre dernière heure Tombeaux, trônes, palais. tout périt, tout s'écroule. Contentement passe richesse. Pierre q ii roule n'amasse pas mousse. Bien mal acquis no prctite jamais. Les fruitsde la cinripagne: blés,raisins,pommes, noix,etc.,8ont saus la garde de Dieu, et Dieu punit les voleurs quand les hommes, qui ne les voient pas, ne penveat le faire. A vaillant homme courbe épée. Chose promise, chose due. Après l'herbe verte, ce que l'autruche mange ..ave(\ le plus de plaisir, ce sont les salades, fruits, graines, feuilles, bourgeons, et jusqu'à des morceaux d'écorce de bois.
Devoirs. - Expliquer le sens des phrases, analyser la première et dire les motifs de l'ollipse de l'article avant les mots en italique.
181* Exercice. — Remarques et récapitulation. (Gram., 637 à 640.) Une fille de roi. Une fille du roi. Un maire de village. te maire du village. Une femme de bon ton. Une femme du bon ton. Nous sommes de même âge. Nous sommes du même âge. — Hé ! l'ami, venez donc (t). A sotte demande pointde réponse. Ville qui capitule est à demi-rendue. Sous Louis XIV, la calotte était d'un usage presque général pour tous les laïques d'une profession grave: magistrats, avocats, hommes de lettres, bons bourgeois. Cette affaire est trèsobscure, c'est la bouteille à l'encre. Perrette sur sa tète, avait un pot au lait.
Entendre la raillerie, c'est avoir la facilité, le talent de bien railler; entendre raillerie, c'est ne point s'offenser des plaisanteries dont on est l'objet.
Devoir. —Sens des phrases Motifs de l'emploi ou de l'ellipse de l'article.
(1) Cet exemple prouve qu'avant lei noms en apostrophe on emploie quelquefois l'article.
Cela se voit aussi dans les énumérationi tt les proverbes. (179e Exerc.)
182* EXER. - Répétition de l'article. (GRUI., 641 et 641.) Les rues et les chemins publics appartiennent à tout le monde.
On a établi en France l'unité des poids et des mesures. Fendant que ces oiseaux sont dans le nid, le père et la mère vont leur chercher de la nourriture. Naturaliser un étrange en lui accorder les droits et les privilèges dont jouissent les naturels du pays. On doit éviter de confondre les affaires spirituelles et les affaires temporelles, les intérêts spirituels et les inlerets temperels. Cette mesure exge le concours de 1 autorité civile et. de l'autorité militaire. - Ce ne fut que vers le x^ et le XVI" siècle que la dévotiou à saint Joseph prit un grand &r- cro ss. ment. Le XVIIe et le XVIIIe siccle ont été les temps les plus florissants de la littérature française. ee pourvoyeur a fait marché pour fournir la gro-se et la menue viande. Sans le bœuf, les pauvres et les riches, les grands et -les pftit-au'aient braucpup de peine à vivie. Le cycle lunaire est une levolutjon de 19 année* au bout des quelles les nouvelles et les pleines lun's retombent à peu près au même jour et à la mêm.. heure.
Devoir. —Rendre compte des règles, puis indiquer les anlres tournures possibles (642, 644 et 645). Analyse de la 1re phrase.
1838 EXERCICE. - Non répétition de l'article, (Gham., .ne 646.) Les bruits ou tapaees nocturnes sont punis. Loth habitait la ville ou bourg de Sortons. L'esprit de vin ou alcool entre dans la plupart Ides élixirs. Un blanc seing est un papier ou parcn- min signé que l'on confie à quelqu'un pour qu il le remphsse.
Avec les bateaux à vapeur, on r.'a plus a redouter les reff, is du calme ou absence de vent. Quand nous voyhgeons. les beles et fertiles plairjf's elles-mêmes nous ~rniuient. Le juge d'ios!rucllon est un magistrat établi pour rechercher les crimes et ~délIIS, en recueillir les preuves ou indices, et faire arreier les prévenus.
Les bons et vrais dévots, qu'on doit suivre à la trace, Ne sont pas ceux non plus qui font tant la grimace. (MOL:) Devoir.-Expliqner la règle puis composer cinq petites phrases semblables aux piécêdentes.
184" Exercice. — Récapitulation. — (Gram., n" 64i à 648.) Son père et sa mère lui ont laissé un grand patrimoine. Les enfants sont obligés de nourrir leur père et leur mère dans le besoin, Chaque jour, chaque heure m'apporte de nouvelles inquiétudes. Cet homme a toutes ses aises, toutes ses commodités. Notre bonne et notre mauvaise fortune dépendent de notre conduite Cette affaire a deux faces : un bon côté et un. mauvais. Ce noble ou gentilhomme a pour sa part mille arpents de terre. Le savant et modeste auteur de l'Imitation de Jésus-Christ n'est pas connu. Quel beau, quel grand appartement que vous avez 1 Je garderai longtemps le, souvenir de cette belle, de cette heureuse, de cette grande journée (1). J'ai loué mon grand et bel appartement. Mon grand et mon petit appartement sont occupés, Lc style simple et le sublime diffèrent ordinairement l'un de l'autre. Veuillez, mon bon et digne ami, vous souvenir de moi J avais à cœur la publication de mon dernier et meilleur ouvrage (J -.ÍR.) Plein de mon ancienne et aveugle confiance, j étais bien loi.
de soupçonner le motif de ce voyage Devoir. —- Sens des mots. Cinq phrases semblables aux premières.
P,
(t) Exception. Celt. tournure est plus expressive que la forme ordm»ir».
IS.'!ie Ex. — Article avant, les partitifs.
(GRAMMAIRE, G50).
J'ai acheté de la viande, de bonne viande. Il a de bons et de mauvais jours. Louise et Adèle sont de jeunes filles.
Ce fermier a eu de bonnes et de mauvaises années. Cette affaire aura de fâcheuses suites. Les enfants sont de tendres fleurs qu'il faut préserver du souffle impur des vices.
Les seuls jours mauvais sont ceux dans lesquels on commet de mauvaises actions ou on néglige d en faire de bonnes. Il est bien de prier, mais il est mieux de faire de bonnes œuvres. J'ai reçu de cet homme-là de bons offices et de bons avis Il pénétra dans la chambre et ouvrit les armoires avec de fausses clefs. (Acad.) Devoir. — Expliquer la règle puis modifier les phrases en plaçant l'adjectif après le nom.
186E Ex.EMtCE.—SM«e du précédent. (GRAM., 6S1 et 651).
II a bu du petit lait Elle mangera des petits-choux. Nous gommes des jeunes gens. Voilà des petits-maitres qui passent.
Achetons des petits pâlés tout chauds. L homme qui a du Lon sens voit de loin et se tient sur ses gardes. On dit des bons mots. on fil des chansons, on se donna des ridieuhs. Il faut de la bonne foi entre les parties contractants. Crovez-vous, de bonne foi, qu'il ait reçu des pleins pouvoirs. (Acad.) Il a aujourd'hui un accès de la maladie, de la mauvaise humeura laquelle il est sujet. ( Acad., mot jour.) Heureux, si de son temps, ppur cent bonnes raisons, La Macédoine eùt eu des petites-maisons. (BOILEAU.) Devoir —Cinq phrases semblables aux piécfdentrs avec petits pois, petits-maitres, bon sens, bons mots, bonne foi. Analyse.
187- Exercice.-Récapttulation —(Grammaire, n" 649 à 655).
Je veux de meilleur pain, de meilleur vin. Buvons du meilleur; lirez du meilleur. Il faut prendre dit plus beau bois pour faire ce meuble. Y a-t-il du bon sens à se conduire ainsi? Je lui ai écrit de la bonne encre, Vous nous avez servi de bon vin l'autre fois; donnez-nous du même. Paris a de beaux édifices, des rues larges, de vastes promenades. Souvent, de petits commencements on vient à de grandes choses. * ette marchandise, cette denrée est du bon numéro, de bonne qualité. Donnez-nous du beau ; ne nous faites point de montre.
Je veux du bon, du neuf, du solide II y a du bon et du mauvais dans cet homme. Quantité de gens ont dit cela. Donnez-moi un peu de pain. Veuillez me donnée un peu de l'excellent pain que vous avez acheté hier (1). Cette matière fournit abondamment des idées (i).
Devoir.-Expliquer les règles sur les phrases..précédentes. S'attacher surtout à faire v.,ir que l'emploi ou la suppression de i'article change complètement le sens. Analyser la première phrase (de préposition partitive).
(11 Notez que l'emploi ou la suppression de l'article avant les noms partitifs est quelquefois facultative. Voici quelques exemples tirés du Dictionnaire de l'Académie et des boni auteurs.
Dire de gros mots ou des gros mots; il y a des honneles gens ou d honnêtes gens partout. Il nt faut faire de peine, de la peine à personne. Cette tragédie n'est pas un chef-d'œuvre ; c'est lour simplelllCllt unt pièce du second on du troisième erdre. Dans les grands Etats, il y CI flécemllremenlde, grands seigneurs. (Munlesc[ )—(2) Idces est ici le complément de fournit.
,
188* Ex. -Article dans les phrases négatives. (GRAM ., n° 656).
I.-Je n'ai pas d'argent. Je n'ai pas de l'argent pour le dépenser follement. N'avez-vons pas de la santé, de la fortune des amis?
que vous faut-il de plus? Dans ce pays, on ne souffre poiot de fainéants. Je ne prendrai pas de la peine pour rien. W y a-t-il pas du plaisir à tout critiquer? Il avait al s flatteurs et non pas des amis. Ou peut, avec des rubans, parer des courtisans, mais on ne fait pas des hommes. Il ne faut pas faire des spéculations, des entreprises au dessus de ses forces.
Oui, la guerre après soi traîne tant de malheurs.
Qa'd est peu de lauriers qui ne coûtent des pleurs. (BOURS.) II.— Il n'avait pas d'outils. Il n'avait pas des outils à revendre. Cet homme n'a pas de sentiments. Madame, je n'ai point des sentiments si bas. Il parle sans faire de faute 11 ne peut parler sans faire des fautes. Nous ne sommes sur la terre que pour faire du bien (1). Je n'ai de volonté que la tienne (2 N'avezvous point d'enfants? Les rois ne veulent point avoir autour d'eux des visages tristes et mécontents Ils n'ont des yeux que pour voir la vérité s'élever contre eux Tout esprit n'a pas des yeux pour la connaître Quand on ne fait pas du bien avec le plaisir d'en faire, on le fait ordinairement très-mal. Avant l'âge de raison, l'enfant ne reçoil pas des idées, mais des images. On nomme essais de petites bouteilles où il ne tient du vin qu'autant qu'il en faut à peu près pour l'essayer.
Devoir. - Composer cinq phrases semblables à celles de l'exercice I, et dix semblables à celles de l'exercice Il. Analyse de la phrase nous ne sommes sur la terre, etc. (Ne.. que adv. composé signifiant seul-ment, modifie faire.) 189* Ex.—Article avec PLUS, MIEUX, MOINS. (Gr. 657. à 659).
I.-De ces deux étoffes, je tiens que la première est la plus belle. Les aliments les plus simph s sout les meilleurs. Elle
associait les grâces les plus aimables aux mœurs les plus pures.
Les ravivais esprits empoisonnent lescliosesles puis innocentes.
Les arbres les mieux taillés deviennent les plus Danstea arbres 1,8 Illus beaux produisent le plus de frui s. Dans les classes, les élèves qui apprennent le plus facilement leurs leçons ne sont pas toujours ceux qui reassissent le mieux.
II —C'est en automne que la chair du renard est le plus estimée. Parmi ces étoffes voyez laquelle vous plairait le plus. De toutes ces figures, voici celle que j'aime le mieux. Ceux qui avaient le plus contribué à détrôner ce prince furent les premiers à le rétablir. La couleur verte est celle qui fatigue le moins la vue.
A la honte de la raison, du bon sens, on voit encore les erreurs les plus grossières s'accréditer, Il y a déjà longtemps que je m'occupe d'affaires, et j'ai toujours remarqué que celles qui-m'avaient le mieux réussi étaient celles que j'avais le plus longuement étudiées.
Devo 'r. - Composer cinq phrases semblables à celles ds l'exercice 1 et dix autres semblables à celles de l'exercice II. Explication et analyse de la phrase les mauvais esprits, etc.
(1) Ne. que signifiant seulement veut l'article.
(2) Ne. que signifiant nul autre rejette l'article. (Auad.)
sur la syntaxe des noms et de l'article (533 à 663).
(Devoirs et analyses semblables aux précédents.) 1900 Exercice. — Pauvreté n'est pas vice. A quelque chose malheur est bon. Les mouches à miel ne veulent pas se loger dans de vieilles ruches. Les pères et les mères ne doivent point violenter leurs enfants dans le choix d'un état. Voici les livres que j'ai le plus consultes. Les années de l'enfance sont assurément celles qui s'envolent le plus vite. La poésie grecque et la poésie latine sont pleines de naturel et d'harmonie.
De ces deux sœurs, la cadette est celle qui est le plus aimée (1). C'est la femme que j'ai le plus aimée. Voici celle de toutes ses filles qu'elle aime le plus. Les gens les plus aimables sont ceux qui choquent le moins l'amour-propre des autres. Ceux qui font beaucoup de bruit ne sont pas les plus a cra'ndre. C'est au moment où les renards ont leurs petits à nourrir qu'ils exercent le plus de rapines et qu'ils sont le plus dangereux pour nos basses-cours. Les esprits hâiifs ne sont pas toujours ceux qui réussissent le mieux dans la suite. Les vérités que l'on aime le moins à entendre sont celles qu'il imporle le plus de savoir. Les docteurs ou Pères de l'Eglise qui ont le plus écrit et dont les doctrines ont dominé sont saint Athanase, saint Jean Chrisostome, saint Jérôme et saint Augustin. Les personnes sans caractère sont celles qui promettent le plus et qui tiennent le moins. Les hon-d'œuvre plaisent quelquefois, mais il y en a trop dans cet ouvrage.
Hé mon Dieu 1 tout cela n'a rien dont il s'offense, 11 entend raillerie autant qu'homme de France. (MoL.) 191* Exercice. — A sotte demande point de réponse. Les chauve.
souris sont de vrais quadrupèdes. Il y a en Amérique de grosses araignées qui sucent le sang des petits oiseaux. Le musée de Saint-Germain est ouvert au public les dimanche, mardi et jeudi de chaque semaine.
Rameau est l'un des plus célèbres compositeurs des 17e et Ige siècles. Les vers grecs et les vers latins sont composés de syllabes longues et de syllabes brèves. Il a chanté sa partie sans faire de fautes. Il croit dire des bons mots et il ne dit que des quolibets. On distinguait parmi les nobles les palatins ou gouverneurs de provinces. Les épingles des numéros trois, quatre et cinq sont les plus petites de toutes. Oui, tyrans, vous êtes des loups cruels et non pas des pasteurs. Franchement, je ne fais pas des vers ni même de la prose quand je veux. De tous les oiseaux qui peuplent nos basses-cours, le coq et la poule sont ceux qui nous rendent le plus de ser ices. Les payements que fait un débiteur doivent être imputés sur les dettes qui lui sont le plus à charge (2). L'épaisseur d'un bois, d'une forêt est l'endroit où les arbres sont le plus près les uns des autres. Les peuples qui vivent de végétaux sont de tous les hommes, les moins exposés aux maladies et aux passions. J'admirais les coups de la fortune, qui relève tout à coup ceux qu'elle a le plus abaissés. Je sèmerai autour de la pierre de mon frère les fleurs que vous aimez le mieux.
Il y a des ménagements politiques pour les gens qui en méritent le moins. La tribune aux harangues était un lieu élevqé udi 'oeù n méritent le grecs et les orateurs romains parlaient au peuple assemblé, Tous les défauts paraissent croilre dans les hautes places, où les moindres choses ont de grandes conséquences, et où les plus légères fautes ot de violents contre-coups.
(i) Ou la plus aimée. (Acad.) Cet exemple preuve que, dans certains eas, on peut à volonté, selon l'idée que l'on veut rendre, employer le, la ou les.
q2) Au mot nouveauté, l'Académie dit étoffes les plus à la mode. Il Mt évident que l'on tirait bien, avec une autre nuance, le plus à la mode (alors).
sur la syntaxe des noms et de l'article (fin).
achète, il faut prendre du beau. Si j'ai de l'argent, t'e n'est pas pour le gaspiller mal à prop03. Les hommes intolérants ne sont I)as toujours les plus ment des gens dont le crime était d'avoir eu des musions et de le dire.
C'est le sort des rois d'être blâmés lors même qu'ils sont le moins blà- mables. Les passions ont nn intérèt qui fait qii'on doit s'en défier, lors même qu'elles parais:;ent le plus raisonnahles. Les côtes basses des pays maritimes sont souvent bordées de dunes ou monticules de sables mouvants, que la mer Y amène. Les troubadours et les trouvères ou trouveurs couraient de châteaux en ccnhaâile eaux pour Y chanter leurs poëmes. Il y a un tour à donner à tout, même aux choses qui en paraissent le moins sus- ceptibles. Jeiix de main, je il n'y a que les gens mal élevés qui se divertissent à s'entre-frapper. Je mettais le matin sur mon agenda des bons mots que je donnais p pour des impromptus. La métaphysique et la géométrie soiit (le tjutes les sciences qui appartiennent à la raison, celles où l'imagination a le plus de part. L'Egypte aimait la paix et elle n'avait des soldats que pour sa défense. L'Italie, l'Allemagne et la France sont les pays qui comptent le plus de musiciens. Les truffes de Périgord sont le~ estimées. Les ran.oneurs viennent presque tous de Savoie. Curius et Fabrice, ces grands capitaines qui vainquirent de la vaisselle de terre. Ces rois n'avaient pas mis leur plaisir à faire du bien.
193e Exercice.- L'armée française comprend quatre armes distincte Lerégiment cune de ses armes compte un certain nombre de régtments. Le régiment d'infanterie se divise en bataillons , celui de cavalerie en escadrons. L'escadron et U~bataillon sont composés d'un certain nombre de compagnies.
La compagnie est commandée par un capitaine assisté d'un lieutenant et d'un souche u tenant ; loiM «ton et par un officier supérieur qui porte le titre de chef; le régiment par un colonel assisté d'un lieutenant-colonel. La direction de la comptabilité et la direction du dépôt appartiennent aux officiers s appelés majors. Le soin de l'instruction et de la bonne exécution du service est confié à des adjudants-ma- jors ayant ordinairement rani de capitaine. Dans chaque compagnie il y a des sous-officiers qu'on appelle, dans la cavalerie maréchaux des logis, et dans l'infanterie sergents. Au-dessous des maréchaux des logis sont lrs brigadiers; au-dessous des sergenls. les caporaux. L'adjudant sous-officier, le sergeiit-major, le maréchal des logis chef sont des sousofficiel s cchhaarrgge és d'un service spécial. Les porte-drapeau (Acad.) ont veiller à la garde de cette enseigne militaire, qui est actuellement surmontée d'une aigle d'or aux ailes eployees, tenant un foudre dans ses serres.
Exceptions ~-L-utne et louable pratique de perdre en frais de noce le tiers de h.
dot qu'une lemme apporte (La *" £ >-"■•X.ÏÏÏSdJJS et innocente proie. (La Font.) saint Augustin (Bourd.}-Ni loups ni renards n'éplaientla douce et innocente proie. (La Font.) - Quelques aventuriers lui firent faire de petits procès. (Condorc.)- C'est daus l'année 1760 que ..tt~ r littéraire lut la plus vive. (Id.) - En s'éveillant au l~"int du jour. lorsque l'esprit est le plus net et les pensée, le pi pures, les rois d'Egypte lisaient leurs lettres. (Bou.)
(1) Le plus se rapporte à sincèrement et le plus .ineèrement forme une expression ndw ml. saperUtlva qui modifie religitux.
CHAPITRE III.
SYNTAXE DES ADJECTIFS.
194e EXERCICE. - Emploi des adjectifs. - (GRAM., n° 664.)
(L'hrasos corrigées.) Quand on est jeune et ardent, il faut acquérir toutes sortes de connaissances. — Quand on est proscrit et persécute, il est rare qu'on rende justice à son adversaire. — Qu'il ait été heureux ou malheureux, je n'ai jamais cessé de lui témoigner de l'estime. Quand j'ai été riche et puissant, vous m'avez été fidèle. - Si l'on est vain et orgueilleux, il est rare qu'on accepte les conseils d'autrui. - Le père de Sésostris conçut le dessein de faire de son fils un conquérant. Quand le jenne prince fut un peu avancé en âge, il lui fit faire son apprentissage par une guerre contre les Arabes.
Sésostris y apprit à supporter la faim et la soif, &t soumit cette 'nation, jusqu'alors indomptable. Voyant qu'il s'était accoutumé aux travaux guerriers par cette conquête, son père le fit tourner vers l'occident de l'Egypte ; il attaqua la Lybie, et la plus grande partie de cette vaste région fut subjuguée. (Boss.) Devoir.— Expliquer et transcrire les phrases ci-dessus.
195e Ex. Accord de l'adjectif. 065, Ge et OS.
L'usage seul peut naturaliser les mots étrangers. Cet écolier est le souffre-douleur de ses camarades. Contente de .son pays, où tout abondait, l'ancienne Egypte ne songeait point aux conquêtes. Elle trouvait honteux que l'avarice n'ait point de bornes. Quels étaient en secret ma honte et mes chagrins ! Parmi nous, les médecins sont obligés de faire des études et de prendre certains grades; ils sont donc censés connaître leur art. Il n'a manqué à Molière que d'éviter le jargon et d'écrire purement : quel feu, quelle naïveté, quelle source de la bonne plaisanterie!
Ennemis de la lumière, les hiboux ne quittentleurs retraites que le soir. Cette immense et tumultueuse république avait pour chefs le pape et l'empereur. Les chanoines ont pour insignel' aumusse. Dieu donne àl'homme pour soutiens l'espérance et la résignation. L'intempérance change en poisons mortels les aliments destinés à conserver notre vie (1).
Devoir. Composer 10 phrases où entreront au masculin et
au féminin les mots suivants &e.cAurc. grec, vieux, malin.
, (1) Les quatre dernières phrases l'C om ient le l'ûlc d'altribuls.
t. - r~.
5
98 SYNTAXE DES ADJECTIFS. I 196e EXERCICE. - Rapports douteux. - (GRAM., no 666.) Des bas de soie brodés. Des bas de fil écru. Une boîte de fruits de soie. Vase, de terre cuite orné de peintures. Ce sauteur fait des tours de force extraoirfina" - u boîte d'or enrichie de diamants. Ce cheval Il le tour de la bourhe boîte d'or enrfcftie de d,aJa^tsC Le roi lui a fait présent d'une tours de force vif avec le bout des blanc. L'ibis rouge a le PluJ? £ érique méridionale couchent les ailes noir. Les Dans les «wmonw.
enfants nus sur des lits de coton de £ & et leg clievaux de selle de deuil, on couvre les chevaux de carrosse et les chevaux de selle de housses de drap noir trainantes. Notre esprit est si bizarre qu'il s'avise de louer morts les gens qu'il dénigrait virants. Le curaçao se fait avec de l'eau-(Ie-.Nie) de l'écorce d'oranges amères et du sucre. Les épis naissants du maïs, confits dans le vinaigre, font un mets et un assaisonnement agréables. Le grand et le petit épagneul, qui ne diffèrent que par la taille, transportés en An- gleterre, ont change du blanc au noir. La dame (ronze heures est nne plante liliacee à fleurs blanches qui ont Extérieur, des pétales vert. On débarrasse les poule:; de la verniine en les lavant avec vert. On débarrasse les P°ule* de do„ane sur le fer et le cuide l'eau de savon not ceux qui sout dus pour le fer et le vre ouvrés sont p us forU «JJ:^[sée en licnf provinces adcuivre non ouvres. La 0 Q subdivisées en districts à la tete desquels sont placés des coinrnissaires, que l'on nomme en France sous-préfets. Cette partie de votre distours demande à être plusétu.
diée. J'ai la plupart de mes livres l'eliés en veau fauve (no 978.) fera entrer l'une des dix primières expressions ci-dessus. 0,0.) 1976e EXERCICE. - Récapitulation. - (GRAM., 665 à 670.) Je nous donnerai la croix et une image coloriée. Les Hollandais aiment le fromage et le hareng saur. Rica jouit d'une santé parfaite : la force de sa constitution, sa jeunesse et sa gaiete naturelle le mettent au-dessus de toutes les épreuves. Les plus célèbres lasait. on, par Dédale sur le modèle du premier. et les gants Il dormait, la pojtnne et les bras d6couverts. Au jour indiqué, je mis le pantalon, habit et le gilet noirs, la cravate et les gants blancs. L'orgueilleux se suppose une grandeur et un mérite dé- mesurés. Cet enfant se distingue par un zèle, un courage, une adresse et un talent extraordinaires. Les framboises ont une saadresse et un talent e^tr^S mais eiles se corrompent fort veur et sont parfum su *ettes aux Ners. Il ne faut pas que les prix sont prochgieusemen ux vers. Il «e faut pas que chures doivent être lavées uec de l'eau très-pure ou avec de l'eal et un peu de Niii rouge. de 1 ea, vantes : père et mere contents, frète e( industrie nul■< tante vigilants, bras et ja/mbcoupe > lait et eau rnèlés avec du miel. - Analyse de il dormait, etc (sous-ent. ayant).
198' EXERCICE. - Adjectifs en rapport avec des synonymes et des noms unis par ou. — (GRAM., 671 à 674.) (Faire écrire correctement les adjectifs en italiques.) I. — Il est d'une aménité , d'une douceur inaltérable. L'amour de Dieu remplit les anges d'une joie, d'une jubilation perpétuelle.
Ce héros montrait dans le danger un courage , une intrépidité étonnante. Un legs, une donation plus forte que la loi ne permet, n'est pas nulle pour cela; elle est simplement réductible. Tout dissident professe une doctrine, une opinion différente de celle du plus grand nombre.
II. — Devis, description ou état détaillé de toutes les parties d'un ouvrage. Voici des strophes ou couplets propres à être chantés. Mésallier quelqu'un, c'est le marier à une personne d une naissance ou d'un rang fort inférieur. Les joues ou côtés de la tête du condor sont couverts d'un duvet noir. Pour faire passer quelque terme ou quelque proposition trop forte ou trop hardie, on emploie des correctifs, tels que pour ainsi dire, en quelque façon, etc. Le glougou est le bruit que fait le vin ou quelque Autre liqueur lorsqu'on la verse dans une bouteille. On a divisé les étoiles en groupes ou constellations, au nombre de cent environ, parmi lesquelles il en est de magnifiques. On nomme sol, dans une mine, la muraille, la partie de la roche sur laquelle la mine ou le filon est appuyé. On donne le nom de parpaing à une pierre , à un moellon qui tient toute l'épaisseur du mur, et qui a deux faces ou paremeats, l'un en dehors, l'autre en dedans.
Devoir. — Analyse de la première phrase il est (sous-ent. doué) d'une aménité etc. (Aménité, compl. de l'adj. doué).
199* Exercice. Suite des noms unis par ou. (Gram., 675 et 670.) Quel est le père de famille qui ne gémit de voir son fils ou sa fille perdus pour la société? Le charbon ou le quinquina réduits en poudre im4 palpable sont les seuls dentifrices que l'on puisse employer avec avantage. On appelle minière la terre, le sable ou la pierre dans lesquels on trouve un métal ou un minéral. On donnait autrefois le nom de rôle à une ou plusieurs feuilles de papier, de parchemin, collées bout à bout, sur lesquelles on écrivait des actes, des titres. Planche se dit aussi d'une plaque de cuivre ou d'un morceau de bois plat sur lesquels on aexéfcuté quelque i ouvrage de gravure. Appliquez sur la partie malade une pièce de flanelle ou un morceau de linge plié en plusieurs doubles. On donne le nom de plateaux A certains petits plats de bois, de porcelaine ou de fer-blanc vernissé, sur lesquels on sert ordinairement le thé, le café, etc. A voire perle ou à votre salut est attachée (1) la perte ou le salut de tous ceux 1 qui vous environnent (Mass.). J'ai vu souvent neuf ou dix femmes, ou I plutôt neuf ou dix siècles, rangées (2) autour d'une table de jeu (Mont.).
Devoir.—Analyse de la phrase appliquez sur la partie etc.
(1) Accord avec perle, terme le plus rapproché. — (2) Accord avec femmes, l'auteur voulait I parler de neuf ou dix vieilles femmes et non de siècles propreœents lIits.
200' EXERCICE. - Adjectifs-adverbes. - (GRAM:, ne 677.) Cette ville est très-forte (1). Cette jeune fille est forte en histoire(1). Cette affaire est fort importante. Cette viande est mauvaise (lY elle sent mauvais. On nous a vendu ces livres trop chei,.
Il s'est expliqué en termes fort clairs. C'est une fort aimable dame.
Nous avions deviné juste. Ces souliers sont si justes que je ne puis les mettre (1). Cette graine ne doit pas être semée si épais. 11 y a des arbres qui s'entretiennent toujours verts (l). Cette tasse s'est cassée net. Nous ayons tranché net la difficulté. Ils entendent dur.
Elle croit dur comme fer tout ce qu'on lui dit. Les appartements se louent fort cher dans cette maison. Vous serez hachés menu comme chair à pâté. Les balles pleuvront dru, et menu. Des débris tombaient dru comme la grêle. Les bains étaient fort en usage chez les anciens. Elle se fait fort d'obtenir la signature de son mari. Cette entreprise lui tient fort au cœur Légère et -court vêtue, elle allait à grand pas. L'intérêt chWUe daus les circonstances délicates; la vertu va droit au but et ne tombe pas.
Devoir. - Composer cinq petites phrases dans lesquelles on mettra les expressions suivantes, en rapport avec des noms du féminin pluriel : fort aise, vendre cher, chanter faux, raisonner juste, pMr français. Analyse de la troisième phrase (fO?'t, adj.
empl. adverbialement, modifie importante).
201' Exercice. Suite des adjectifs-adverbes. (677 et 109:2,) Fllp s'est fâchée tout rouge. Ils aiment fort à manger salé. Cette sLatue sonne creux. La rose sent bon. Les punaises sentent très-mauvais. Ce marchand vend bien cher ses nippes. Combien faites-vous cette éloffelà? Vous la faites trop cher. La mille-feuille est ainsi nommée parce que ses feuilles sont découpées très-menu. Quand les hirondelles volent bas, on dit nue c'est signe de pluie. Ces oiseaux volent très-haut. Les carrosses haut suspendus sont fort versant. Les frégates (oiseaux de mer) s'avancent fort loin en mer et s'élèvent très-haut. Elle est court d'argent. On l'accabla tellement de raisons qu'elle resta court. Elle est demeurée court après les premiers mots de son compliment. Nommpr à tout propos la personne à qui l'on parle estune incivilité; ou doit dire Voudra Madame tout court. Cette jeune fille est droite comme un jonc (1). Ses folles dépenses la mèneront droit à l'hôpital. Cette route mené tout droit à Paris. Ils restèrent fermes et inébranlables (1). N allez pas lâcher le pied dans cette occasion, enfants; tenez ferme. Heureux les Grecs s'ils étaient demeurés fermes (1) dans ces maximes, Les Juifs tiennent ferme à une religion qne le monde même n'a pas précédée, Devoir.-.Mettre les expressions suivantes en rapport avec dès-noms du masculin pluriel : raisonner juste, parler enroué, frapper fort, fort en colère, frais rasé.-Analyse de la l10 phrase.
Nota.-Pour les difficultés relatives à l'orthographe des mots court, droit, ferme et haut, voir en outre les Remarques detachees, n° 1092.
(1) Ne pas oublier que les verbes être, paraître, rester et autres analogues sont ur<Jitlv\tf{Wcnt suivis d un adjeclii qui s'accorde avec le S\ljet. «(}RAM., 1109 321 et 322)
80Se EXERCICE. -Nu et demi. — (GRAM., 8'-8.) - Il était nu-tête et nu-jambes. Elle allait pieds nus, les bras nus, les jambes nues. Les sauvages vont tout nus. La façade de cet édifice est trop nue..
Son discours n'ira qu'à une demi-heure. Nous vous attendons depuis une heure et demie. Ces rideaux ont trois lés et demi de large. Quatre demis valent deux unités. Le blanc de baleine sert à faire des bougies demi-diaphanes.
Devoir.-Composer, avec nu et demi, cinq petites phrases semblables aux précédentes, et noter que l'on écrit demidiaphane, demi-mort, etc., avec un tiret, tandis qu'on écrirait à demi diaphane, à demi mort, etc., sans tiret (Acad.).
203E EXERCICE.—Nu, demi, ci-inclus, ci-joint.—678 ET 679.) Ci-joint les pièces que vous avez demandées. Vous trouverez ciinclus copie du contrat. Vous trouverez ci-incluse la copie du contrat. Je vous recommande les lettres ci-incluses. Je vous renvoie ci-jointe la lettre de votre ami. Il tombe quelquefois des grêlons qui pèsent une demi-livre. Une morale nue cause de l'ennui. Faute confessée est à demi pardonnée. Vous trouverez ci-joint copie de l'acte. 11 n'y a nul ornement à la broderie de ce tableau, elle est trop nue. Ces caractères ne sont pas lisibles, ils sont à demi effacés.
Toute nue, la vérité peut déplaire. Vous trouverez ci-jointe une copie de l'acte. Le connétable portait l'épée haute et nue devant le roi. Les grands ne se croiraient pas des demi-dieux si les petits ne les adoraient pas.
Devoir. Cinq phrases avec ci-inclus et ci-joint.
2,04° Exercice. —Nu, demi, feu, possible, etc. (Gr., 678 à 683.) J'ai acheté la nue propriété de ce bien. Le gaz hydrogène est quatorze fois et demie aussi léger que l'air. Ci-joint quittance de la somme versée.
Cette horloge sonne les quarts et les demies. Durant le deuil du feu roi, toutes las dames étaient en mante. Dans le manifeste de la feue czarine un des princes est condamné à mort pour avoir proféré des paroles irrespectueuses. J'ai ouï dire à feu ma sœur que sa fille et moi naquîmes la même année. J'ai reçu franc déport une lettre anonyme. Vous recevrez douze exemplaires francs de port. Cette lettre est arrivée franche de 'port sous le couvert du ministre. J'ai éprouvé tous les malheurs pos sibles. Je lui offre toutes les garanties possibles. Faites le moins d'erreurs, le moins de fautes possible. Les maisons sont proches l'une de l'autre.
On construira ces édifices proche la ville. Les lunettes à longue vue rapprochent les objets ; elles les font paraître plus proches. Cette dame a dix mille francs. de revenu, non compris la maison où elle loge.
Puisqu'on écrit vous trouverez ci-annexée copie de ma lettre, d'où vient qu'il faut dire vous trouverez ci inclus copie de ma lettre ?
Devozr. — Dix 'phrases avec feu, franc, possible et proche.
205e EXERCICE.-Mots désignant la couleur.- (GRAM., 684 à 681.)
Les diamants sont le plus souvent translucides et sans couleur; on en voit cependant de verts, de jaunes, de roses, de bleus et moisie et une paire de souliers niordorés. Mme la comtesse de C.
portait une robe couleur Was, rchaussée d'une admirable garniture.
La plie franche ou carrelet est parsemée de taches aurore; sa chair est délicate. Le colibri il. gorge cannin a quatre pouces et demi de est délicate. Le cohbri a gorge c longueur. Cette jeune fille a de chqevenx châtain clair. Les ailes de certains papillons sont d'une belle couleur marron foncé.
Le canard sauvage a les parties inférieures gris blanc varié de bleu cendré, le bec dun jaune vpeeS pieds orangés.-Cette femme a les cheveux clairs-bruns. Quand on se couche, on a des pensées qui ne sont que brult. Lb~ène a le poil du corps et la crinière d'une couleur (BuiTon.) Le sureau produit des fleurs blanches d'uue odeur parlicuhere et forte, auxquelles succèdent des fruits rouges-noirâtres. (Acad.) La couleur feuillemorte ne va pas bien aux brunes. \Acad.) (i:.
Devoir. — Sens des mots. Analyse de la dernière phrase.
Je ne me soucie guère de ces paroles aigres-douces. Sous la lui de Moïse, on offrait à Dieu les cnfants premief's-nés. Les beautée sont clair-semées dans cet ouvrage. Les chevaux court-jointés deviennent aisement droits sur leurs membres. Les chevaux longjointés ont rarement de la force (2). On donne le nom de parche min vierge à la peau préparée des petits cbevreaux ou agneaux mort-nés. Bien des peuples de l'antiquité baignaient dans leai froide les enfants nouveau-nés. Les avis ont été mi-partis} les opi nions ont été mi-parties (il y cn a eu autant d'un côte que d l'autre). Les chambres mi-parfies étaient composées, par moitié, d juges catholiques et de juges protestants. 11 y a des fleurs simple et tles fleurs doubles ou se'7'z-doulles. Les poëmes héroï-romiqw et des fleur, doubles ou sont à la fois graves et badins. L'armée anglo-fl'"w:aise hattit II Russes en Crimée. Nos adversaires sont la plant est toute-puissante. 11 y a des institution d sous-marines. Dans beaucoup Ia Cette maison est tov passe-ports est d'une pratique rigoureuse. - Cette maison est tom fraîche faite. Ces roses sont fraiches cueilliey, ces fleurs sont fra ches écloses. La viande fraiche tuée n'est pas tendre. Il faut tê, les nouveaux veytus, les nouvelles venues. Ces nouveaux mai iést plus arrogants et plus fiers que les anciens nobles. Ce quelquef Devoir. - Sens des mots. Analyse de la 1'. phrase.
(1) Noter la différence entre étoffe blaue r et iwffe "'eu-clair.
(2) l.oncj-jninié et court-jointe prenn.nl largué, nouveau mont.
(3) Nouveau-né prend le tiret, mais nouvw dé/largué, .101I1't'aU moné, ne le prennent piS (Acad.)
207e Exercice.—Adjectifs en able. —(Gram., n° 693 et 694.) Les meilleurs ouvrages sont critiquables. Voilà une faute impardonnable. Certaines gens ne vous aborderont pas sans vous demander des nouvelles de votre chère santé, de votre vénérable père, de votre respectable tante et de votre honorable famille. Je te confierai mon inconsolable affliction, mon inconsolable douleur.
Devoir. -Peut-on dire qu'une personne est déplorable, inexplicable, irréprochable, variable? (Oui, par exception). -Attaquable, tmitable, inestimable, soutenable, surmontable et tenable? (Non, par except.) Peut-on dire qu'une douleur est inconsolable? (Oui); qu'une haine est irréconciliable? (Oui, par except.).
Construire douze phrases où entreront les douze adjeclifs précédents.
208* EXERCICE.—Place des adjectifs.—(GRAM., n° 695 et 696).
(Indiquer le sens des phrases suivantes.) Sans mentir, Jeannot est un pauvre homme. Lazare fut un homme pauvre. Ce savant était un bon et digne homme. Nous n'avions à souper qu'un méchant poulet. Voilà une épigrarnme fort méchante. Les procureurs du roi ne sont pas seulement d'honnêtes gens, ce sont encore des gens fort honnêtes. Il a de bonnes et de mauvaises qualités ; mais, le fort portant le faible, c'est un galant homme. Le bois mort comprend les branches ou les arbres qui ne reçoivent plus de séve; le mort-bois se compose des épines, des ronces, des genêts et autres espèces de bois de peu de valeur. Il importe peu au public que la Mort de César soit une bonne ou une méchante pièce (Volt.) Le vice peut faire d'heureux mortels, la vertu seule fait des mortels heureux. (Boiste.) Devoir.—Composer huit phrases où entreront chacune des expressions suivantes : homme brave et brave homme ; méchant cheval et cheval méchant; pauvre poëte et poëte pauvre ; figure triste et triste figure.
209e EXERCICE.—Compléments des ad.'ectifs.-(GR., 697 à 699).
Ma maison est contiguë à la vôtre. Le séjour des campagnes est, sous bien des rapports, préférable à celui des villes. L'Alsace est limitrophe de l'Allemagne. Il est indifférent à tout ce qui se passe.
La musique des anciens Grecs était très-différente de la nôtre. Détourner le sens d'un mot, c'est donner à ce mot une signification différente de celle qu'il doit avoir. Saint Vincent de Paul est célèbre par ses vertus. Bordeaux est renommé pour ses bons vins. Cet homme est prêt et apte à rendre toutes sortes de services. Cet héritage est uffseté et hypothéqué à quelque créance. Je suis paresseux à écrire. Je sais que vous êtes paresseux d'écrire, mais vous ne l'êtes pas de rendre service. Cet homme est propre à tout. Il a un coup d'oeil, un sang-froid et un courage qui le rendent propre pour la guerre. Le filage de la laine destinée à ou pour faire la chaîne d'une étoffe est différent de celui de la trame. Père rude à ou envers ses enfants. '(Acad.) Devoir.—Sens des mots. Analyse de la première et de la dixième phrase, cet héritage etc.
210* EXERCICE .—Adjectifs possessifs.—{ GR., 700 et 701).
Le côté me fait mal. Ma migraine m'a repris. Il a son plan dans la tête. Il fait ses études; il fait son droit. Il possède bien sora Homère et 3on Cicéron (1). Son laquais lui portait la robe.
Il sent son homme de qualité (i). Le cerf a mis bas son bois. jCet oranger fait bien sa tête. En tombant du ciel, Vulcain se cassa.la jambe. Rincer sa bouche ou se rincer la bouche. Faire ses ongles, faire sa barbe, ou se faire les ongles, se faire la barbe. On forme son goût ou on se forme le goût par l'étude des bons auteurs.
C'est le monde qui lui a formé r esprit. Les momes grecs. laissent croître leur barbe et leurs cheveux. Tant vaut 1 homme, tant vaut sa terre ou la terre. (Acad.) Devoir.—Sens des mots. Analyse des deux premières phrases.
211e Ex.-Notre,leur ou nos, 703 et 704).
I.-Les martyrs ont répandu leur sang pour la foi. Ils ont fait bien des folies dans leur jeunesse. On a remis aux trois frères le bien de leur mè;,e. Ils dinèrent tous ensemble pour sceller leur réconciliation. Il fut la dupe de leurs simagrées Les arbres ont perdu leurs feuilles. Leurs caractères sont a mille lieues lun de l'autre. Les soldats chargèrent leurs armes. Ils avaieat bien concerté leurs mesures. Les anciens avaient dans leurs troupes des gens armés de frondes. Les juifs appelaient gentils tous ceux qui n'étaieut pas de leur nation. Les Grecs décernaient des couronnes à ceux de leurs compatriotes qui avaient rendu de grands sorvices à leur vatrie Les anciens Égyptiens ont cacbé les secrets de leun religion sous des caractères mystérieux. Leur doctrine s'éloigne peu de la sienne. Leurs doctrines s'éloignent peu lune de l'autre.
Il (703 à 706). - Les pères revivent dans leurs enfants. Les glaneurs ont recueilli assez de blé pour leitr hiver. Les ennemis jonchèrent de lezt?,s morts le chainp de bataille. Cet événement n'a servi qu'à resserrer les ii(puds de leter (lmitié. Ces peuples ont une grande vénération pour n'est pas claris l'ord que les enfanls meurent avant leui~s paren,ts. Leurs beaux cheveux pennaieut sur leurs épaules et flotlaient au gré du venl.
Ceux qui ont soin de leitr i-i5l)utatioib se proposent une tin Tlounête dans chacune de le?trs actions. Les ehimistes emploient très-souyent l'eau dIstillée dans lez4i-s expé-i~ieni-es. La vocation des rois est de rendre leurs sujets heureux. Nous avons laissé notre bagage ou nos bagages en arrière. (Acacl.) Ces mussieurs ont E~S' (i lait une pendule achetée eli commun). Ces deux hODlmes ont perdu leur honi~eur.
Les 'époux peuvent exclure de leur communauté tout leur mobilier présent et futur. Ma fille, vutre Dlodestie, les tendres soins que vous rendez à ves parents font. souhaiter à toutes les mères de vous donner pour épouse à léiei-s fils. La succession du père s'est partagée par têtes, parce que tous les enfants étaient vivants; celle de la mère s'est partagée par soucbes, pàrce qu'un des quatre enfants était mort, et que les petits-en- fants sont venus à partage avec leurs oncles, par représentation de £eur père. (Acad.) Devoir. - Sens des mots et des phrases. Analyse des deux premières.
(1) Expression particulière dans laquelle l'usaae exige l'adjectit possessif.
212E EXERCICE,",,:,Son, sa, ses, leur ou en.—(GRAM., no 707.) (Dire pourquoi ces mots sont bien employés dans les phrases suivantes.) Cet aubergiste, ce traiteur accommode bien ses hôtes. Quand on surveille soi-mqme affaires, elles n'en Tont qne mieux. Sa modestie relève le mérite de sa belle action.-Cet ouvrage est beau, la matière en est riche. Pour faire son profit d'un livre, il faut en noter tous les bons endroits. Lucerne est une des plus belles villes de Suisse; les rues en sont larges et bien pavées.
Devoir.—Copier les phrases qui précèdent et rendre compte de la règle par écrit.—Analyse de la 58 phrase [faire, compl. de il faut noter; en, compl. d'endroits; noter, sujet reel de faut.) 213' EXERCICE.—En pour son, sa, ses, leur.—(GRAM. , nu 707.) I.-Je tâte votre habit, l'étoffe en est moelleuse. Il y a, dans cette machine, quelque chose qui en gène les mouvements. La vermine s'est mise sur cet arbre et en a gâté les fruits. Puisque ce remède ne lui a rien fait, il faut en redoubler la dose. Le tuyau est bon, mais la soudure en est mal faite. Cette affaire est délicate, le succès en est douteux. Cette montagne est fort escarpée, la descente en est rude. Le vent frisait l'eau et en ridait légèrement la surface.
Le plan de son ouvrage est excellent, mais l'exécution n'en vaut rien. Avant de construire un édffice, il faut en avoir arrêté le plan. Quand on donne les cartes, il ne faut pas én laisser voir le dessous. Ce nœud s'est défait parce que l'étreinte n'en était pas assez forte. On mange ordinairement les pommes d'api sans en ôter la pelure. Quand cesseront leurs malheurs ? je n'en vois pas, je n'en aperçois pas le terme.
Devoir.-Gomposer cinq phrases dans lesquelles les expressions suivantes seront en rapport avec des noms de personnes : son œil, son âge, sa joie, sa vertu, ses talents. II.—Quand on parle du loup on en voit la queue. J'ai suivi son affaire et yen connais tous les détails. 1] faut casser le noyau pour en avoir l'amande. La publicité du crime en rend la punition plus nécessaire. Le notaire qui avait rédigé le dédit en demeura dépositaire. Sa modestie relève toutes ses autres qualitës. Un hypocrite a beau prendre le ton de la vertu, il n'en peut inspirer le goût à personne. Les paroles je te baptise, etc., sont la forme du sacrement de baptême, et l'eau en est la matière, On verse de l'eau sur les malières terreuses pour en extraire les parties solubles. Sa toupie, son sabot tourne si vite que le mouvement en est imperceptible. Cette statue est dans un jour qui en fait ressortir toutes les beautés. On goûte le vin ou les autres boissons pour en connaître la qualité. On fait une sorte de lessive aux olives pour en ôter l'amertume. Les pièces de ces deux écus sont les mèmes, mais les émaux en sont différents. Maîtres de l'univers, les Romains s'en attribuèrent tous les trésors. Pour les pauvres, un plaisir est une fleur au milieu des épines; ils en goûtent vivement la jouissance éphémère. Quand une période n'est pas bien ponctuée, le sens en est quelquefois douteux. Il ne faut pas trop laisser tomber sa voix à latin des phrases.
Devoir.- Sens des mots et des phrases. Analyse de pour les pauvres, etc. (au milieu des épines, compl. de placée ou trouvée sous-ent.
après fleurs).-Gomposer cinq phrases dans lesquelles les expressions suivantes seront en rapport avec palais et discours: son plan, ses délonrs, ses richesses, leurs auteurs, leurs beautes.
214° Exercice. Suite de son, sa, ses, leur ou en. (Gr., 707 et 708.) La guerre a ses douceurs, l'hymen a ses alarmes. Chaque chose a ses avantages et ses inconvénients. A l'aspect de l'orage, la poule ramasse ses poussins sous ses ailes. La vie n'est rien par elle-même; son prix dé'Pend de son emploi. D'api rès les rè~,~,,les de la grammaire, il faut faire accorder l'adjecdf avec son substantif, Quelquefois une cantharide nichée dans la corolle d'une rose, en relève le carmin par son vert âlémérauda. il faut mettre chaque chose à sa place. Cette vache est boiine, soglait rend bien de la crème. L'esprit de l'bomme est fort limité; ses connaissances ne s'éteildent pas loin. La mer a des limites et des lois; ses mouvements y sont assujettis, L'arroche a des qualités analogues à celles de l'épinard; ses feuilles donnent au houi Ion une couleur dorée. , C'est pour nourrir le papillon que la rose entr'ouvre les.glandes nectarées de son sein; c'est pour en pi,otéger les oei:tfs, collés comme un bracelet autour de ses branches, qu'elle est entourée d'épines. Les destinées de la Grèce ne pouvaient être indifférentes aux Romains, qui lui avaient emprunté ses lois, ses sciences, sa littérature et ses arts. (Vie de César.) Devoir.-Mettre les expressions suivantes en rapport avec des noms de choses: sa cime, sa couleur, son poids, son cours, ses progrès.
215e Ex. Vingts cent, mille, etc. (710 à VIS.) (Se rappeler les remarques relatives à l'emploi du trait d'union. Gr., n° 508.) l. - Quarante-quatre s'écrit par deux quatre. Sept multiplié par trois donne vingt. et un. L'année civile est de trois cent soixante-cinq jours. Peu de personnes vivent quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans. La rame de papier contient cinq cents feuilles. Voyez donc le numéro cinq cent. L'Amérique fut découverte en mU quatre , cent quatre-vingt-douze, par Christophe Colomb. Ce cheval fait tant de milles à l'heure. A l'œil nu, on distingue environ trois mille étoiles. Soixante-quatre mille francs et le quart en sus font quatre-vingt mille francs. Cette église coûtera neuf cent mille francs. On a déjà pour trois cent mille francs de souscriptions.
II (709 à 714).—J'ai tous les neuf dans mon jeu. Au piquet, les neuf, les huit et les sept sont les basses cartes. Les premiers hommes ont vécu neuf cent, neuf cenf trente et jusqu'à neuf cent soixante ans. Le deux décembre mil huit cent cinquante-deux, Napoléon III fut proclamé empereur. Le jubilé fut, dit-on, institué par le pape Boniface VIII, l'an treize cent. On trouve un grand nombre de médailles frappées ayant l'an mille. 'Jn intervalle d'unè cinquantaine de milles, sépare ces deux villes. Cet événement arriva l'an deui mille du monde. Les Septante ont interprété l'Ancien Testament. L'ancienne Egypte entretenait avec soin une milice dequatre cent mille soldats. L'Europe renferme environ deux cent quatrevinqts millions d'habitants. La dette de la France est de plusieurs milliards. Sous Lois XIII, il n'y avait pas pour cent mille ecus de pierreries appartenant à la couronne; le cardinal Mazarin nen laissa que pour douze cent mille, et aujourd'hui (1750) il y en a pour environ vingt millions de livres. (Volt.) Devoir.-Composer dix phrases avec vingt, cent, mille, etc.
t 188 EXERCICE.—Aucun et nul.—(GRAM., n° 11®.) I.-Il n'a aucun moyen de subsistance. Il n'a reçu aucun secours. Il n'a jamais senti aucun remords. Nulle grande route. nulle communication, nul vestige d'intelligence dans un lieu sauvage. On n'y peut aborder d'aucun côté. Cette femme est belle, mais elle n'a nul agrément, aucune grâce.
On ne méprise pas tous ceux qui ont des vices, mais on méprise tous ceux qui n'ont aucune vertu.
Il. (715 à 718.) — Ces vases coûtent douze francs chacun. Il ne prend aucun soin de ses affaires. Elle ne m'a rendu aucuns soins.
Il n'a fait aucunes dispositions, aucuns préparatifs (1). Il a obtenu ce qu'il demandait sans aucuns frais. Il n'y a nul inconvénient à faire ce que vous me dites. C'est un homme qui plaint ses pas ; on n'en peut tirer aucun bon office. Il n'y a pas d'apparence que cela ait aucune suite. Télémaque savait taire un secret sans dire aucun mensonge. Il n'y a nul vice extérieur et nul défaut du corps qui ne • soient aperçus par les enfants. Les gens sensés n'ajoutent aucune foi aux prédictions des astrologues. Aucuns disent (et je n'ai pas de peine à le croire) qu'il jura comme un païen. D'aucuns croient que je suis paresseux.
Devoir.-Composer dix phrases avec aucun et nul.
2 1 Ire EXERCICE.—Même ou mêmes.— (GRAM., 710 et IRIO.) I.-Les gens médiocres sont ordinairement satisfaits d'eux-mêmes. Les mêmes effets doivent sortir des mêmes causes. Souvent l'apprêt des viandes coûte plus que les viandes mêmes. Les mêmes livres relus à différents âges ne paraissent plus les mêmes. 11-Iuia tout donné, même ses habits. Des perdrix, des lièvres, des agneaux même ont été tués par les grêlons. Les Romains ne vainquirent les Grecs que par les Grecs mêmes. Le cri de la nature se fait entendre chez les peuples même les plus sauvages.
II. — J'éviterai les fautes même les plus légères; Les chefs me mes s'honorent du nom de soldat(2). Les Français, les Italiens, etc , se servent des mêmes lettres, quoiqu'ils les prononcent différemment. Dieu envoie souvent de grandes afflictions même à ceux qu'il aime. Les corrupteurs des témoins sont encore plus coupables que les faux témoins mëmes. Les personnes timides/croient être en danger dans les moments méme les plus sûrs. Ceux qui ne sont contents de personne' sont ceux mêmes dont personne n'est content.
Quel plus grave tribunal y eut-il jamais que celui de l'aréopage, si révéré dans toute la Grece qu'on disait que les dieux mêmes (2) y avaient comparu.
Devoir.—Composer cinq phrases avec même adjectif et cinq autres avec même adverbe.-Analyse des premières phrases.
(1) Au mot préparatifs l'Académie dit aussi aucun préparatif.
(2) Mêmes ou même, selon la nnance que l'en vent rendre.
218E EXERCICE.—QUELQUE-—(GR., n0B VSL et WM).
I.-Entre voisins, il y a toujours quelques débats. Il - ne faut pas se faire d'ennemis, quelque petits qu'ils soient.
Les filous sontsouvent trompés, quelque adroitement^.uils s'y prennent. Quelle que soit votre attention, quels que^soient vos desseins, quelles qw soient vos vues vous n'êtes pas sûrs de réussir. En toutes choses, fais ce que tu.dois, et, quelle que soit.l'opinion du vulgaire, ne t'en inquiète pas.
Les Français sont égaux devant la loi, quels que soient d'ailleurs leurs titres et leurs rangs. (Pour l'analyse v. p, 109 et 436.) II. (721 à 723). - Avant de faire son lit, on devrait exposer les matelas quelques beures à l'air. Les fruits sauvages, quelque mûrs qu'ils soient, ont toujours un goût un peu austère. Quelle que soit sa religion, l'homme superstitieux est idolâtre. Quelque bien qu'ils se conduisent, les honnêtes gens ne réussissent pas toujours. Quelques honneurs qu'il ait obtenus, il est resté le même. On abattit quelques grands arbres. Quelques grands biens que vous ayez, ménagez-les. Quelque habiles chasseurs qu'ils soient, ils auont de la peine à tuer un lièvre. Quel qu'il puisse être, je ne le crains pas. On ne doit point s'écarter de son devoir, quelles que soient les circonstances où l'on se trouve et les personnes avec lesquelles on a affaire. Cela se passait il y a quelque soixante ans. - -.
Devoir. - Composer dix phrases avec quelque. - Analyse des 1 (après matelas, la préposition durant ou pendant est sous-entendue.) 219e Ex.-Tout, adj. ou adv -(GR., WS8 à 130).
I.—Tous nos fruits sont gâtés. Nous sommes tous mortels.
Ils furent tous exilés. Les raisins sont encore tout verts.
Ces vins-là veulent être bus tout purs. Ce poisson est frais, il a les ouïes toutes vermeilles. Le vinaigre mêlé avec de l'eau désaltère mieux que l'eau toute pure. Après une vie toute chrétienne, il est mort comme un saint. En temps de pluie et de dégel, les maisons deviennent tout humides.
II. (725 à 735).—Nous sommes tous solidaires. Le tout est plus grand que sa partie. Ils sont tous deux tout seuls. Vos condiscip es se comportent tout autrement que vous. Ils furent tous étonnés (1).
Ce vieillard a la barbe et les cheveux tout Dlancs. Elle est toute honteuse quand on lui parle. Il ne faut qu'un homme de bonne humeur pour égaycr toute une compagnie. Tout Rome le sait; j'ai attendu une heure tout entière. Le lion est tout nerfs et tout muscles Ce sont des' gens qui sont tout cœur, tout esprit. Le cas est différent, c'est tout un autre ças. Toute autre gloire s'efface devant la sienne. J'en avais une tout autre autre idée. Cette somme est toute où vons lavez laissée (No 728.) Devoir —Composer cinq phrases avec tout adjectif et cinq autres avec tout adverbe.-Analyse des premières phrases ci-dessus.
y 11) Tout ou tous selon le sens que l'on veut rendre (Acw/.).
des noms et de l'article. (Gram., 533 à 735.) (Devoirs et analyses semblables aux précédents.) 220- Exercice. - Les vieux amis et les vieux écus sont les meilleurs.
L'ange extermina les premiers-nés des Egyptiens. La condition des choses humaines est d'être périssables. Les avares font leur dieu de leurs coffresforts. Les étoiles doubles offrent souvent des différences de couleur trèsmarquées. Dix livres sterling font environ deux cent cinquante livres tournois ou 250 francs. Ce comédien a un aplomb et un sang-froid imperturbables. Capitaine renard allait de compagnie avec son ami bouc des plus haut encornés. Les Grecs, naturellement pleins d'esprit et de courage, avaient été cultivés de bonne heure par des rois et des colonies venues d'Egypte (1). Certaines plantes portent des fleurs rouges et roses réunies en têtes à l'extrémité de leurs longs pédoncules. Des serpents verts, des hérons bleus, des flamants roses, fie jeunes crocodiles s'embarquent, passagers, sur ces vaisseaux de fleurs. J'ai de la peine à vous croire, aussi bien qn'eux, exempt de blâme. Un saphir de trente grains (moins de deux grammes) vaut environ deux mille francs, lorsqu'il est d'une belle couleur bleu-barbeau. Les étoffes marron sont décidément en vogue, et elles parcourent toutes les nuances, depuis la feuille-morte jusqu à la couleur havane. Chez les Grecs et les Romains, l'autel avait la forme d'un piédestal carré, rond ou triangulaire, orné de sculptures, de bas-reliefs et d'inscriptions ; on y brûlait de l'encens et la portion de la victime qui devait être consumée.
Devoir.—Sens et analyse de la lie phrase. (Les meilleurs, superlatif.) 221e Exercice. — Les mathématiciens divisent la circonférence d'un cercle en trois cent soixante degrés. Ce ballon est maintenant à quelque cinq cents pieds au-dessus de nos tètes. Dans la progression des lumières croissantes, nous paraîtrons nous-mêmes des barbares à nos arriere-neveux. A la voix de la mode, les femmes, si jalouses de leur beauté, se déforment elles-memes. Ses infortunes eurent leur source dans un amour-propre indomptable. Quelque effort que fassent les hommes, leur néant parait partout. Les habitudes s'acquièrent par la répétition fréquente des mêmes actes. Les charlatans, plus adroits qne les voleurs, arrivent au même but sans courir les mêmes dangers. Eu une rencontre décisive, les Gaulois, d'ailleurs plus forts en nombre, montrèrent plus de hardiesse que les Romains, quelque déterminés qu'ils fussent. Elle était si fort en colère qu'elle avait les yeux tout en feu. - Les vers alexandrins français ont six pieds de deux syllabes chacun. La lèpre des mauvaises mœurs menace de s'étendre sur la société tout entière. Un gros brochet engloutit une carpe tout entière. On ne doit pas préférer l'intérêt d'un particulier à l'intérêt de toute une nation. Tel, avec deux 'millions de rente, peut encore être pauvre, chaque année, de cinq cent mille livres. Somme toute, ce n'est pas un homme a qui l'on puisse se fier. Nous nous entretînmes die cette nouvelle comme nous aurions fait de toute autre chose. L'éloquence de Bourdaloue a tout un autre caractère que celle de Massillon.
Il y a des tribus d'insectes qui sont vêtues de robes flottantes que l'on dirait brodées par la main des fées, tant la trame en est richement nuancée, tant les brodures en sont délicates.
Quelque puissant qu'on soit en richesse, en crédit, Quelque mauvais succès qu'ait tout ce qu'on écrit, Nul n'est content de sa fortune, Ni mécontent de son esprit. (Mm. DESHOUL.) Et comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis, Ilome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. (CORN.) Devoir.- Analyse des le,s vers comme s'il y avait bien qu'on soit très (quelque) puissant, etc.
(1) Bossuet suppose que les premiers rois grecs ne venaient pas d'Egypt.
W Exercice. - Les Bibliothèques. - La- bibliothèque Impériale, a Paris contient près d'un million de volumes et quatre-vingt mille manuscrits ; celle de l'Arsenal cent quatre-vingt mille volumes et cinq mill-e manuscrits ; la bibliothèque Mazarine cent dix mille volumes et quatre mille manuscrits ; enfin celle du Panthéon ou de Sainte-Geneviève, cent vingt mille volumes et vingt mille manuscrits. Total pour les quatre: plus de quatorze cent mille volumes et neuf cent mille manuscrits 1 Le prince de Condé.-Il tenait pour maxime qu'un habile capitaine peut bien être vaincu, mais qu'il ne lui est pas permis d'être surpris. A quelque heure et de quelque côté que vinssent les ennemis, ils le trouvaient toujours sur ses gardes, toujours prêt à fondre sur eux et à prendre ses avantages. Comme un aigle qu'on voit toujours, soit qu'il vole au milieu des airs, soit qu'il se pose sur le haut de quelque rocher, porter de tous côtés des regards perçants et tomber si sûrement sur sa proie qu'on ne peut éviter ses ongles non plus que ses yeux (1), aussi vifs étaient les regards, aussi impétueuse était l'attaque, aussi fortes et inévitables étaient les mains du prince de Condé. En son camp on ne connaissait point les vaines terreurs, qui fatiguent et rebutent plus que les véritables. Toutes les forces demeuraient entières pour les vrais pénis.
Les Jacinthes. — Les jacinthes sont des plantes herbacées dont les feuilles longues et presque linéaires sortent de terre en forme de gerbe.
Elles naissent d'une sorte d'oignon et s'étalent de manière à former un tapis verdoyant au milieu duquel s'élève une hampe lisse, terminée par un joli panache de fleurs simples ou doubles, monopétales, dont le linibe est découpé en six parties frisées ; le centre de ces corolles qui ressemblent à de petits lis, est occupé par six étamines attachées à la paroi, et un pistil. Jadis la jacinthe faisait payer ses faveurs bien cher : un seul oignon d'une variété nouvelle se vendait de un à trois mille francs. La plus belle espèce de jacinthes est celle d'Orient, dont la hampe se termine par un épi de jolies fleurs blanches ou bleues, qui réunit à la délicatesse de ses formes l'odeur la plus suave.
2t3e Exercice. — Exceptions (modifiées) tirées des bons aU/Cllrs.
Les corneilles emmanteléei ont une partie du corps noire et le reste grisâtre. (Amd.) Récit exact fait avec tout le soin et la ponctualité possibles (2). Le bon goût des Egyptiens leur fit aimer la solidité et la régularité toutes nues. (Hoss.) Cette princesse (Henriette d'Angleterre), née sur le trône, avait l'esprit et le cœur plus hauts que sa naissannce. (Buss.) Nous n avons nul monument bien assuré des premiers temps de Home. (J.-J. Rouss.) J'ai vu des mortels fort supérieurs, mais je n'eu ai vu allcun qui n'ait plus de désirs que de vrais besoins. (Volt.) Il se trouve souvent des témoins des choses même les plus cachées. (Acad. au mot parler.) Salomon avait douze mille écuries de dix chevaux chacune. (Guinée.) Comme ils imitent les mœurs des bêtes, ils sont excusables de s'en attribuer la nature. (ilassillon.) Chez les Grecs, la loi était regardée comme la maîtresse ; c'était elle qui établissait les magistrats et qui réglait leur pouvoir. (Boas.) Nestorius, patriaiche de Constantinople, divisa la personne de JésusChrist, et, vingt ans après, EutychCs, abbé, confondit ses deux natures. (Boss.) (3). L'instruction primaire est désormais une des garanties de l'ordre et de la stabilité sociale (4).
(1) En au lieu de ses serait équivoque ici.
(2) Acad. Quand deux noms unis par et sont ainsi à peu près synonymes Hi arrive quelquefois que l'Académie et les bons auteurs laissent l'adjeclif au singulier.
(3) Dans ces deux dernières phrases, en est fautif puisqu'il s'agit de personnes.
(4) L'auteur, M. Guizot, a fait accorder avec stabilité seulement, à cause sans doute de l'effet désagréable du pluriel masculin sociaux. Même dans les cas les mieux déterminés, il arrive, comme on le voit, que les écrivains consultent l'harmonie ou la fantaisie tout autant çue la logique. C'est une remarque qu'il faudrait ajouter en beaucoup d'endroits après qu'on a énoncé la règle.
CHAPITRE IV.
SYNTAXE Da. PRONOMS.
tih* EXERCICE. - Emploi des pronoms. — (GRAM., 737 à 742.) (Corrigé des phrases données dans les Exercices.) L'homme est un être fui raisonne. Il m'a reçu avec une politesse qui m'a charmé. Les dieux sont lents à punir ou à récompenser, mais enfin ils rendent justice à chacun. La perfection chrétienne consiste à s'humilier, chose si difficile à l'homme ! On n'a droit de réduire une nation en servitude que lorsque la perte de sa liberté est nécessaire pour la conservation de la conquête.
Il est loin d'être complaisant et je suis serviable. On dit que les anciennes pièces de monnaie doivent être refondues. Une sentence d'interdit fut publiée sur tout le royaume ; cet interdit dura six mois.Comme je ne fus jamais un grand croque-notes, je suis persuadé que sans mon Dictionnaire on aurait dit à la fin que je ne savais pas la musique (ou que je parlais d'un art que je ne connaissais pas). Lorsque le fils du comte de Lally eut atteint l'âge requis pour demander justice, les esprits étaient préparés à applaudir à cette mesure et à la solliciter.
Sans vouloir diminuer la gloire de Newton, on peut faire remarquer qu'il doit beaucoup à Galilée, car celui-ci (oa ce dernier) lui a donné la théorie de la pesanteur. On voyait le corps du jeune Hippias étendu et porté dans un cercueil orné de pourpre, d'or et d'argent. Sous la république romaine, jamais le Sénat ni les consuls ne tentèrent de faire grâce; le peuple même n'ttsait pas de ce droit, quoiqu'il révoquât quelquefois son propre jugement. Ceux qui écrivent par caprice sont sujets à retoucher leurs ouvrages; comme leur humeur n'est pas toujours fixe, et qu'elle varie en eux selon les occasions, ils se refroidissent bientôt pour les expressions et les termes qu'ils ont le plus aimés. De jeunes personnes entrant dans le monde n'ont souvent pour toute gouvernante qu'une mère très-légère et qui ne peut leur montrer les objets autrement qu'eife les voit. Un auteur sérieux n'est pas obligé de remplir son esprit de toutes les ineptes applications que l'on peut faire au sujet de quelques endroits de son ouvrage, et encore moins de supprimer les passagei critiqués. Quand on dit que les arts rendent les hommes efféminés, on ne parle pas, du moins, des gens qui s'y appliquent, car ils ne sont jamais oisifs. — Je passais l'autre jour sur le Pont-Neuf avec un de mes amis. Il rencontra un homme de sa connaissance qu'il me dit être un géomètre. J'aime à croire qu il en était ainsi, car cet homme était dans une rêverie si profonde qu'il fallut que mon ami le tirât longtemps par la manche et le secouât pour le faire descendre jusqu'à lui, tant était grande l'attention qu'il apportait depuis plus de huit jours à l'examen d'une ligne courbe.
225e EXERCICE. — Place des pronoms (sujets ou compléments.) (GRAM., nos 743, 745, 746 et 748.) I. — Ses sœurs portaient un panier et lui un paquet (1). Ne rêvé-je point? Peut-être irai-Je, peut-être n'irait pas. Encore ne sais-;e. Aussi puisse vous en assurer. Aussi ne lui en a-t-elle rien dit. En vain prétendrais-je le persuader. Malaisément viendrai-je à bout de cela. Inutilement voudrais-Je m'y opposer. — J'en veux à lui et nullement à vous. Je pense souvent à vous, pensez quelquefois à moi. Il a mécontenté ses parents et moi (2). C'est peu d'aimer les vers, il les faut (ou il faut les) savoir lire.
Quand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux endroits qu'il lui faut (3) ressembler. (MOL.) Là, regardez-moi là durant cet entretien, Et jusqu'au moindre mot imprimez-le-vous bien. (ID.) II. (743 à 749).—Puissé-je vous voir aussi heureux que vous le méritez!
Le condor a, dit-on, jusqu'à vingt-cinq pieds d'envergure. A peine était-il sorti (4) que la maison s'écroula. Apeine est-il hors de son lit (5). A peine le soleil etait-iï levé (6) qu'on aperçut l'ennemi. J'essayerai, contiuuii »e, de vous désabuser sur ce point. Comment 1 lui dis-je, vous êtes aveugle et que ne priiez-vous cet bonnête homme qui-jouait aux cartes avec vous de vous conduire? Les mulets ont le pied plus sûr que le cheval; aussi les emploie-l-on de préférence dans les pays chauds. « Sire, disait quelqu'un à Napoléon, telle chose est impossible. — « Monsieur, répondit l'Empereur, le mot impossible n'est pas français » Avant Guttemberg, tous les livres étaient écrits à la main ; aussi étaient-ils très-rares et trhschers.-Vous avez mon chapeau, reudez-le-moi. Quand vous aurez des nouvelles, faites-les-moi savoir. Je me hâterai de l'aller recevoir.
On (lit sans négation : Amenez-le.
Donnez-le-moi.
Epargnez-les-nous.
Mets t'y, jette t'y, etc.
On dit avec la négation : Ne l'amenez pas.
Ne me le donnez pas.
Ne nous les épargez pas.
Ne t'y"mets pas, ne t'y jette pas, etc.
226e EXERCICE. - Répétition des pronoms (sujets ou compl.) (GRAM., nos 750 à 755.) Il parle et agit sottement. Il écrit et ne plaide pas. Il ne plaide pas, mais il écrit. Il est tombé et s'est meurtri le visage. Leurs épées se croisaient lorsque je survins et les arrêtai. Si vous ne voulez pas faire ce que je vous dis, je vous piaulerai la et ne me mêlerai plus de vos affaires. Je n'ai vu la paix, le bonheur et les richesses se perpétuer que dans les familles où l'on aime et pratique la vertu. Je me contente de lui avoir prêté de l'argent et ne veux point le cautionner. J'ai dressé mon petit budget, et j ai reconnu qu'il me serait impossible de faire cette dépense (7). — Je le pris par le bras et t'entraînai hors de la chambre. Je lqi appelé et rappelé sans qu'il m'ait répondu. Je l'ai cherché et recherché sans le pouvoir trouver. Ces deux corps de troupes se sont rencontrés et battus (8). Ces deux hommes se sont aperçus, se sont approchés l'un de l'autre et se sont parlé.
Devoir. - Composer dix phrases semblables aux précédentes.
(1) Lui. sujet de portait, sous-entendu.—(2) Moi, complément de mécontenté, sous-entendu.
- «I) Ou faut lui. — (4) Ou il était sortt. - (5) Ou il est hors. — (6) Ou était IPÉ. ("I) Ou «i reconnu. — (S) Ou se sont buttvs.
fcfcV8 Ex.—Leur pron. ou leurs adj.-—(GR., V&l.) Nous pour je et vous pour tu (n° 756).
l,-Jo leur ai parlé, à eux et à leurs adhérents. Ces chevaux sont rendus, faites-leur donner l'avoine. Ces orangers vont périr si on ne leur donne de l'eau. Ces murs de terrasses sont maL faits, on ne leur a pas donné assez de talus. La proximité de leurs maisons leur donne la facilité de, se voir à toute heure.II, — Travaillez, mon ami, vous serez bien payé. Travaillez, mes amis, vous serez bien payés. Mon cher ami, vous me fournissez des armes côntre vous-même. Si nons sommes bien informe, disait un journaliste, la chose s'est ainsi passée. Vous n'êtes guère secrète, Eulalie ; vous redites tout. On l'a fait apercevoir plusieurs fois de sa faute, mais nous sommes opiniâtre, nous ne voulons pas nous corriger. Il est rare que les hommes célèbres aient des enfant? qui leur ressemblent. On leur a donné tant pour leurs prêts et avances.
Je lui remettrai mille francs, moyennant quoi nous serons quittes.
Nous, soussigné, maire de Gaen, certifions l'exactitude de ce fait.
Devoir. - Composer cinq phrases avec leur adjectif et cinq avec leur pronom.— Devoir analogue sur nous pour je, etc.
228" EXERCICE.—Soi ou lui, elle.— (GRAM., 759 et 760.) 1. - On ne saurait être trop réservé à parler de soi. Quand on est au service de quelqu'un on n'est plus à soi. Chacun est maître chez soi; chacun travaille pour soi. Quiconque rapporte tout a soi n'éf pas beaucoup d'amis. 11 n'est pas naturel de s'attaquer à plus fort que soi. Trouver son maître, c'est avoir affaire à quelqu'un de plus fort, de plus habile que soi. Il faut laisser Aronce parler proverbe et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines, de ses insomnies.
II. (759 à 76t),-11 ne faut pas se prendre à plus fort que soi. César défendit de garder chez soi plus de soixante sesterces (environ douze mille francs). L'homme le plus doux mis hors de lui devient le plus violent.
Api && de longs égarements, on peut encore revenir à soi. Sa colère l emporta, mais il revint à lui presque aussitôt. Vainement un criminel cherche à se fuir lui-même. Quand on ne sait pas s'occuper, on cherche à se fuir soi-même. Les torts d'un ami sont affligeants et pour nous et pour lui En s'obligeant de respecter en autrui les droits qu'il voulait faire respecter on soi, le citoyen a mis des boraes étroites au pouvoir qu'il avait comme homme. On discute ces choses-là entre soi et non pas en public. Phédon n'ouvre la bouche que pour répondre ; il tousse, il se niouçhe sous son chapeau, il crache presque sur soi. Les troupes étaient trèa-attachées à Caligula. qui avait passe son enfance parmi elles. Un homme de bien ne saurait empêcher, par toute sa modeste, nu on ne dise de lui ce qu'un malhonnête homme sait dire de soi (1). Les longues guerres eutraînent toujours après elles beaucoup de désordres.
Devoir.—Composer cinq phrasps où l'on devra employer soi et cinq autres où devront figurer lui, elle, etc.
(1) C'est-à-dire qu'on ne vante son mérite, ses bonnes qualités, comme le malhonnête homme vante les siennes.
229E ExzitclcE. - En, y pour de lui, d'elle, etc. (GRAM., 763.) (Rendre compta de l'emploi des mots en italiques.) I. - Le vin- est bon, mais il en faut user modérément. En faisant souvent une chose, on en contracte l'habitude. J'ai suivi ses progrès et j'en ai été surpris. Il avait une affaire fort ennuyeuse, mais il s'en est débarrassé. N.-S. a travaillé longtemps pour gagner sa vie, nous enseignant par là que le travail honore l'homme et qu'il ne faut jamais en rougir. Un sage suit la mode, et tout bas il s'en moque. — Les choses de la terre ne méritent pas qu'on s'y attache.
Olt peut se prêter au plaisir, mais il ne faut pas s'y abandonner. Il proteste de son innocence, mais je n'y crois pas.
II (762 à 764).—C'est un véritable ami ; je n'oublierai jamais les services que j'en ai reçus. Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Prenez cet homme à votre service; essayez-en deux ou trois mois. Gardez votre place, je serais fâche de vous en priver.
Je n'ai pas renoncé à ce travail; je m'y remettrai incessamment. Le procédé est honnête, cependant, il ne faut pas trop s'y fier. L'Ecriture dit que celui qui scrute la majesté divine en sera accablé. C'est un événement bien triste; j'en suis très-affligé. Autant qu'on le peut, il-faut essayer de remonter à l'origine des choses pour en être bien instruit. Cette planche vacille, mettez-y un clou pour l'assurer. Cette mère adore ses enfants; elle en est idolâtre. On alune les étoffes pour que les matières co- forantes s'y fixent d'une manière solide. L'affaire ne marchera point si vous n'y donnez un coup d'épaule. Ces malheureux ne pouvaient se défendre; on en fil une horrible boucherie. Les plaies se rouvrent quand il y est resté des corps étrangers. La commission était difficile, il s'en est acquitté à miracle. Un homme vous flatte-il ? ne vous y fiez pas: il vous calomniera le lendemain. Quoique je parle beaucoup de vous, mahlle, j'y uense encore davantage jour et nuit. Cet homme ne se laisse pas attraper impunément. Qui s'y frotte s'y pique (Acad.). Si toutes les femmes étaient inconstantes et légères, ce serait folie de s'y attacber (1).
Devoir.-Composer dix phrases avec en et y pour à lui, de lui, etc.
230e Ex.—Emp loi de le, la ou les, pron. (Gr., 765 et 766.)
Était-ce votre sœur? Oui, c'était-elle. Etes-vous fatiguée, Madame? lqua, je ne le suis pas. Vous des hommes d'esprit? vous ne le serez jamais. Je me regarde comme la mère de cet enfant ; je la suis de cœur, je la suis par ma tendresse pour lui. Si j'étais mère, je le serais avec toute la tendresse imaginable. Les belles choses le sont moins hors de leur place. Cette étoffe est telle que vous la voulez. La nouvelle est telle que je vous le dis. Il faut être plus matineux que vous n'êtes (2). Je ne suis pas tel que vous pensez. C'est gâter cet enfant que de le mignoter comme vous faites. Des choses qui ne sont pas messéantes à un séculier le seraient à un ecclésiastique. Il y a des jeunes gens qui se vantent d'être plus corrompus qu'ils ne le sont en effet; ce sont des fanfarons de vice.
Devoir.-Composer cinq petites phrases avec le, la, les pronoms.
s (1) Notons en terminant qu'on dirait bien, en parlant d'une maison : je lui ai donné un air neuf: en parlant d'une procession: aucune ne lui ressemble; d'une critique, il faut lui donner la louange pour passe-port ; d'un torrent, il entraîne tout avec lui ; Une laisse après lui que des sables; de l'intérêt, montrer ponr lui trop d'attachement; de la paille, que le vent la
chasse devant lui; de nos passions, il dépend de nous de régner sur elles; de 1 infortune, elle nous procure quelquefois des avantages que nous wattrions pas eus sans elle; des injures, elles n'atteignent que ceux qui ne s'elèvent pas au-dessus d'elles, parce que, dans tous ces cas, il est impossible de se servir des pronoms en, y. Mais on ne dirait pas d'un lit : je me repose sur lui ; d'un hàton, je m'appuie sur lui; d'une canne oubliée, je suis parti sans elle, eto.
On prendrait un autre tour ; je tne repose sur ce lit; je m'appuie dessus j je l'ai Olfblléc, etc.
(2) Ou que vous ne l'êtes*
231* EXERCICE.—Pronoms possessifs.—(GRAM., 767 à 769.) J'ai reçu votre lettre du 12. Je réponds à votre lettre du 20 courant. Dans votre dernière dépêche, vous me disiezque. Jugez des dispositions du prochain par les vôtres. Ces peuples ont des mœurs bien différentes des nôtres. Cette personne est des nôtres. Cette chose est mienne. Ces objets sont vôtres. Un mien cousin est juge maire. Ces biens-là vont devenir tiens. Le tien et le mien engendrent beaucoup de querelles et de procès. Je m'intéresse à eux et aux leurs. Un mien frère, un mien parent, une mienne cousine.
Dévoir.-Composer trois phrases avec les trois dernières expressions. Analysez j'ai reçu votre lettre (datée) du 12.
232' EXESCICE.-Ést ou c'est.-(GRAM., no- 770 à 773.) Lui donner des conseils, c'est perdre sa peine. Ce que vous dites et rien, c'est la même chose. Oublier un bienfait, c'est un crime odieux. Le plus sûr moyen de se tromper, c'est de se croire infaillible. Faire taire certaines gens est (1) un plus grand miracle que de faire parler des muets. Détruire la justice, c'est saper les fondements de l'Etal. Nier cette vérité, c'est nier qu'il fait jour en plein midi. Servir son ennemi quand on pourrait lui nuire, c'est (2) une noble vengeance. Dans l'embarras où je suis, me demander de l'argent, c'est m'égorger. Souffler n'est pas jouer. Aller du conuu à l'inconnu, c'est le meilleur mode d'instruction. Mettre quelqu'un au pied du mur, c'est le mettre hors d'état de reculer, le for cer à prendre un parti. Faire la construction d'une phrase, c'est disposer, suivant l'ordre direct ou analytique, les mots d'une phrase qui renferme une inversion.
Devoir.-Falre la construction de la phrase suivante puis l'analyser ; Le casuiste le plus sûr, c'est la conscience d'un homme de bien. (La conscience. est le casuiste.) 233e EXER. — Celle reçue, ceux chargés, etc. (GRAM., 774 et 775.) Le secrétaire d'une mairie est celui qui est chargé de tenir les registres et d'en donner des extraits. Cette soume, jointe à celle qui est portée d'autre part, forme un total de mille francs. Les mesures de solidité sont celles qui servent à mesurer les solides. Les fourrages couverts de rosée ne sont pas plus indigestes que ceux qui ont été fauchés la veille (3). Pour les enfants placés dans les hospices, la mortalité est plus considérable que pour ceux qui sont placés à la campagne. La lumière du gaz est plus vive et plus pure que celle qui est produite par l'huile. La poudre à canon faite avec le charbon de ronce est, dit-on, plus forte que celle qui est faite avec du charbon de saule. Dans ce ministère, les dépenses relatives au personnel excèdent de beaucoup celles qui concernent le matériel. L'accroissement énorme des recettes promet aux actionnaires des dividendes équivalents sinon supérieurs à ceux qui sont actuellement distribués. C'est une maxime de droit qu'il faut étendre les dispositions favorables et restreindre celles qui sont dures et sévères. A Rome, on confondait la blessure faite à une bête et celle faite (par except.) à un esclave. (Montesq.)
(1) On c'est. — (2) Ou est. — (3) Ce n'est pas le fourrage lui-même qui rend les animaux malades, c'est la précipitation avec laquelle ils le dévorent.
2346 EXERCICE. — Celui-ci ou celui-là, etc. (GR., 776 et 777.)
Il ne faut pas confondre la vapeur d'eau avec la fumée.
celle-ci est ordinairement noire, celle-là, au contraire, est blanche. La plupart des fabriques sont dépendantes les unes des-autres : la prospérité de celle-ci est due au bas prix des produits de celle-là. Une femme prude paie de maintien et de paroles, une femme sage paie de conduite : celle-là sait son humeur et sacomplexion, celle-ci sa raison et son eccur. Corneille nous assujettit a ses caractères et à ses idées, Racine se conforme aux nôtres, celuilà peint les hommes comme ils devraient être, celui-ci les peint tels qu'ils sont. Il est très-malaisé que la plupart des principaux d'un Etat soient malhonnêtes gens et que les inférieurs soient gens de bien ; que ceux-là soient trompeurs et qua ceux-ci consentent à n'être que dupes.
Devoir.-Composer cinq phrases avec celui-ci ou celle-là, etc.
235e EXERCICE. -A qui ou auquel etc.-(GRA.M., 779 à 783.) Je lui ai écrit une lettre à laquelle il n'a pas répondu. Aristote a comoaré les lézards à des serpents auxquels on aurait ajouté des p3 On ne doit point séparer le rclatIf qui du substantif ou nom auquel il se rapporte. Tâchez de vous accoutumer aux mœurs et aux manières des gens avec qui vous avez a vivre. 0 rochers escarpes, c'est à vous que je me plains/car je n'ai que vous à qui jepuiise me plaindre. Il y eut une sanglante rencontre des deux avant-gardei> qui amena un combat général. (Acad.) Il y a une édition de ce livre, laquelle se vend fort bon marché. Deux marchands qui étaient voisins et faisaient le même commerce, eurent, dans la suite, une fortune toute différente. Une certaine inéga île sociale, nui entretient l'ordre et la subordination, est l'ouvrage de Dieu (La Bruy.).
Chez les mahomélans comme parmi nous, les Juifs font paraître pour leur. religion une obstination invincible, qui va jusqu'à la folie. A sa naissance le Cid n'a eu qtfuue voix pour lui: celle de « J'ai reçu une lettre demun père, laquelle m'apprend bl' traités de paix sont sacrés parmi les hommes: il semble que Lotsoilla.
voix de la nature qui réclame ses droils. C'est ce même Hemde que saint Matthieu dit avJfail égorger tous les enfaiits. Afin d'obtunir la déli- vranee du roi, son Feigncur, la reine d Angl< teric fit, avec le duc de Lorraine, une entreprise dont le succès paraissait infaillible, tant le concert en était juste. (BOSSUET.) Devoir.- Analyser : Les anciens croyaient qu Apollon protégeait les arts, que Minerve inspirait la sagesse, que Jupiter était le souverain des dieux et Mars l'arbitre de la guerre.
236* EXERCICE. — On ou l'on. — (GilAm., 784 à 786.) Quand on est belle, on ne l'ignore pas. On nous tient enfermées chacune dans notre appartement. C'est une personne en qui on (ou l'on) peut se confier. Si on 1 eut ouï parler, on ne l'eût pas condamné. Tout le vin s'en ira si on n'y prend garde. Ces appartements seront disponibles si on ne les loue. On 9. attribué longtemps et on (ou l'on) attribue encore, dans les campagnes éloignées, de grandes vertus à une branche de coudrier. On fait
bien des fautes quand on est jeune et que l'on ne prend conseil que de soi-même. Dans le langage ordinaire, on appelle journée l'espace de temps qui s'écoule depuis l'heure ou 1 on se lève jusqu'à l'heure où l'on se couche. (Acad.) D/!VOir.-Sens et analyse de la première phrase.
S»?6 EXERC.-On ou on ne.-(GR., HS'S).
On ne peut être juste si l'on n'est humain. Il n'y a pas grand mérite à être libéral quand on est riche. C'est un homme qu'on n'offense point impunément. Dans les arts, quand on n'avance pas, on recule. Le mal vient sans qu'on y pepse. L'église était si pleine qu'on n'y pouvait entrer.
C'est une forte maison, on y fait beaucoup de dépense.
Quand on est pauvre, il faut savoir se contenter de peu.
Ce feu mourra si l'on n'y met du bois. On n'est pas encore parvenu à gouverner les aérostats. Voilà des rideaux bien amples, on n'y a pas épargné l'étoffe. Je n'ai pu parvenir à lui faire entendre qu'on n'avait eu aucune intention de l'offenser. La baie est trop forte pour qu'on y puisse passer. La terre s'effrite ou s'épuise si l'on n'y met pas d'engrais. Ce mal ira toujours croissant si l'on n'y prend garde. Je sentais bien qu'on n'y allait pas de bonne foi.
Après avoir beaucoup voyagé, on est bien aise de retourner dans son pays. Il est consolant de penser qn'on a fait son devoir. Quand an est faible de corps, on n'est pas propre à la guerre. Il ne faut paa entreprendre de tromper aussi rusé que soi, ou, si on le tente, on n'y réussit pas.
L'honneur est comme une île escarpée et sans bords : On n'y peut plus rentrer dès qu'on en est dehors. (Doileau). Devoir.-Composer cinq phrases avec on ne suivi d'une voyelle.
2386 EXERCICE.—Pronom chacun.-(Gn., nos 792 et 793.) (Employer soii, sa, ses ou leur, leurs, selon les cas.) Remettez ces objets chacun à sa place. Ils prirent séance chacun selon son rang, chacun à son rang. Ils apportèrent des offrandes au temple, chacun selon ses moyens. Les fils de l'empereur avaient chacun leur parti. Les passions ont chacune leur caractère particulier. Dieu a soin de tous les hommes, il leur donne à chacun leur pâture. Mettre des gens dos à dos, c'est renvoyer, chacune de leur côté, deux personnes qui sont en différend. Les communautés religieuses ont chacune leur nécrologe. Les pauvres ont chacun leur pain. Ronsard et Balzac ont eu, chacun dans leur genre, assez de bon et de mauvaispour former après eux de très-grands hommes en yers et en prose. Ces excellents maîtres ont fait, chacun dans leur genre et selon leur génie, de très-beaux ouvrages. Tirer un criminel à quatre chevaux, c'est attacher chacun de ses membres à un cheval et faire tirer les quatre chevaux chacun de son côté en même temps. Il n'y a pas d'ordre dans cette maison : les domestiques prennent et tirent chacun de leur côté.
Devoir. — Analyse de la première phrase comme s'il y avait remettez ces objets à leur place; remettez chacun à sa place.
239e Exercice.—Pronom chacun (suite).-(Gram., 790 à 794.) Chacun a ses défauts. Chacun a ses partisans. Il faut que chacun se cotise selon ses facultés. Tous les citoyens doivent contribuer aux dépenses publiques, chacun selon ses moyens. Les parties similaires sont chacune de la même nature que leur tout. Ce poëte, ce romancier fait parler à chacun son langage. Les rois harbares se sont mis, chacun dans sa nation, à la place des empereurs. Les Grecs formaient une nation composée de villes qui avaient, chacune, leur gouvernement et leurs lois. Les deux armées se retirèrent chacune de son côté. Les olficiers de marine eurent ordre de se rendre chacun à leur poste. Tous les maris étaient au bal, chacun avec sa femme. Toutes ces diverses actions paraissaient chacune en leur place. Quel adieu et quelle tristesse d'aller chacune de son côté, quand on se trouve si bien 1 Quand les chevaux ne s'accordent pas et tirent chacun de leur côté, le char s'en va dans le précipice. Œdipe laissa son royaume à ses deux enfants à condition qu'ils régneraient tour à tour chacun leur année. Les trois fils de Louis le Débonnaire cherchèrent, chacun de leur côté, à attirer les grands dans leur parti et à se faire des créatures. Autrefois, les ecclésiastiques et les seigneurs levaient des tributs réglés, chacun sur les serfs de ses domaines. Ceux qui s'aiment d'abord avec la plus violente passion, contribuent bientôt, chacun de leur part, à s'aimer moins et ensuite à ne s'aimer plus. Le mot que s'emploie souvent, comme conjonction, entre deux membres de phrase qui ont chacun leur verbe exprimé ou sous-entendu. Le scrutin individuel est celui où les votants ne désignent, chacun sur leur bulletin, qu'une seule personne ; le scrutin de liste est celui où les votants écrivent, chacun sur leur bulletin, autant de noms qu'il y a de nominations à faire (1).
Exceptions. - Arranger, combiner ses idées, c'est les mettre chacune à leur place. (Acad.) Empâter une figure, c'est en mettre les couleurs chacune à leur place sans d'abord les mêler ni les confondre. (Acad.) Ces deux personnes ont tort, chacune de leur côté. (Acad.) Plusieurs personnes ont donné, chacune selon ses moyens, de quoi former une certaine somme.%4cad. à cotiser.) Comme les peuples marchaient chacun en sa voie, Dieu choisit Ahraham. (Bossuet.) Ils allaient, de leur œuf, manger chacun sa part Quand un quidam parut. (LA FONTAINE.) Devoir.- Dix phrases semblables à celles citées dans la Grammaire.
240e EX.-L'un l'autre ou l'un et l'autre.—(GR., 795 et 796.) Ils s'aidaient l'un l'autre. Aimez-vous les uns les autres. Les deux vaisseaux s'accrochèrent l'un l'autre. Ces deux puissances font tous leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre. A la chasse, les chiens s'animèrent les uns les autres. Les hommes doivent se supporter les uns les autres.
Le jour et la nuit se succèdent l'un à l'autre. Ils s'attachèrent pour jamais l'un à l'autre. Tant de prétendants se nuisent les uns aux autres. Les brochets se dévorent les uns les autres. Ces deux ennemis se défiaient l'un l'autre. La plupart des animaux sont la proie les uns des autres. Ils se sont blessés l'un l'autre (2). Les événements sont enchaînés les uns aux autres par une fatalité invincible. On dispute tous les jours, dans les écoles, si la logique est un art ou une science; elle problème serait bientôt résolu en répondant qu'elle est à la fois l'un et l'autre.
Devoir. - Composer cinq phrases avec l'un l'autre, etc.
(t) On dirait de même : Ils se rendirent à leur poste, chacun selon l'ordre qui lui aunf été assigné, et, en parlant de livres, les ttnseurs ôtent chacun l'endroit ouileur plaît témoins.
(LA Bruy.)-(2) Ou l'un et l'autre selon le sens.
et des trois autres premières espèces de mots (Gr. 533 à 800).
Se rappeler les règles d'accord (N° 217 de la Gram.)
241E EXERCICE.—Les fonctions de juge sont incompatibles avec celles de notaire. Quand la sagesse et la vertu parlent, elles calment toutes les passions. On enseigne, dans ce pensionnat, tous les arts d agrément. Il faut avoir bien mauvaise opinion de soi 'pour ne pas vouloir paraitre tel (1) que l'on est. L'impression de ce livre est assez soignée ; on y trouve pourtant quelques fautes par-ci par-là. On n'ose le louer en sa présence de peur de blesser sa modestie. Certaines gens plaisent par la vivacité et par l'agrément de leur physionomie plus que par la régularité de leurs traits. Il faut donner à chacun leur fait (part) pour qu'ils en disposent comme ils voudront (2). Quiconque de vous, mes filles, osera broncher sera punie. Un tablier est une pièce de toile ou de cuir que les ouvriers et les femmes mettent devant eux pour travailler. Si les peuples savaient quelles peines et quels travaux sont attachés à la royauté, personne ne ramasserait un diadème s'il le trouvait à ses pieds. La géographie et la chronologie étant les deux yeux de l'histoire, pour bien connaître celle-ci, il faut être guidé par celles-là. On appelle ode héroïque celle dont le sujet et le style sont nobles ou élevés. Les halliers sont des buissons fortfépais dans lesquels le menu gibier se réfugie pour éviter le chasseur. Lesbourgeons commencent à se montrer à l'aisselle des feuilles dès que celles-ci ont pris tout leur développement. Après les familles sacerdotales, celles que les Egyptiens estimaient les plus illustres étaient les familles destinées aux armes. Fortexacts dans la pratique de certains devoirs extérieurs, les petits esprits négligent celle des vertus essentielles.
(Analyse de la dernière phrase.) 242e Exercice.-Quand on n'a rien à dire, le meilleur est de se taire.
Personne ne parle de nous en notre absence comme il eu parlerait en notre présence. Pour être pauvre on n'est pas malhonnête homme. Un malheur continuel pique et offense : on hait d'être ainsi houspillée par la fortune (Mme de Sévigné parle d'elle). C'est un fort mauvais débiteur, on n'en peut tirer aucun parti. Chacun des créanciers solidaires a le droit de réclamer seul la totalité de ce qui leur est dû. Il ne faut pas donner sa parole si on ne veut pas la tenir. Mon fils, vous avez été créé pour être heureux tôt ou tard : la raison le démontre, l'expérience le constate, la foi l'enseigne. Servir Dieu, ce n'est point passer sa vie à genoux dans un oratoire; c'est remplir ponctuellement les devoirs de son état. Si l'on est obligé de faire du bien aux étrangers, à plus forte raison en doit-on faire à ses parents. Cette maison est agréable, le mal est qu'on y trouve quelquefois mauvaise compagnie. Cette campagne est très-nue: on n'y voit que quelques bouquets d'arbres par-ci par-là. Les oranges étaient autrefois fort rares, maintenant les rues en sont pavées. Si on veut que des chevaux travaillent bien, il faut les bien nourrir. Les lois sont exécutoires en vertu de la promulgation qui en est faite par l'Empereur. L'ennemi menaçait plusieurs provinces; la nuée a crevé sur le point où l'on était le moins en defense. Il n'est rien qu'on n'obtienne des Français par l'appât du danger ; il semble leur donner de l'esprit, c'est leur héritage gaulois. Il est rare qu'on excelle dans un art si l'on n'a point d'enthousiasme. Sans l'humilité, on n'acquiert aucune vertu, et on perd celles qu'on avait acquises. Les jours maigres sont ceux pendant les quels l'Eglise catholique défend de manger de la viande. Les religieux qui demeurent au couvent de Saint-Sauveur, à Jérusalem, ne vivent que des aumônes et charités qu'on leur envoie de la chrétienté, et que les pèlerins leur donnent, chacun selon ses facultés.
Analyse de la 1Tephrase: se taire est le meilleur quand, etc.
(1) Au masculin tu au féminin, selon te cas.—(2) Ou le voudront.
sur la syntaxe des pronoms, eu» 243e Exercice. -Une première victoire doit emmener d'ares. Les deux rois firent chanter des Te Deum, chacun dans Son camp. Savoir se contenter de peu, c'est la bonne philosophie (i). Comment' colonel, dit la dame, on se croit seule à se promener dans le parc et l'on vous rencontre ainsil Quand on est accoutumée à se voir jeune et belle, c'est une cruelle chose de devenir vieille et laide (2). on ne peut aller loin dans l'amitié si l'on n'est disposé à se pardonner les uns aux autres les petits défauts. La -potasse de Russie et celle d'Amérique sont les plus estimées dans le commerce. Les mesures en fer-blanc sont moins chères que celles en étain (3). Celui qui n'a point encore senti sa faiblesse et la violence de ses passions n'est point encore sage, car il ne se connaît point encore et ne sait mustres, entre lesquels notre nation seruble partagée, et qu ela postérité saura mettre chacun à sa place, se disptitent la. g Ioire du cothurne. Quelques grands Iiiens qu'une à la place, se disputent la ^oire du cQuelques grands biens luxe, femme apporte dans une mai , A l'Exposition universelle de 1867, on remarquait une machine qui fabrique trente mille briques par jour. On "Y voyait aussi un instrument qui perfore les rochers, et au moyen duquel les inventeurs prétendent obtenir des résultats trois fois plus rapides que ceux donnés -(4) par le percement du IVIont-Cenis. Convoquies le premier laiivier, les cortes portugaises (asserablées nationales) ont été closes bier. Tous les projets présentés pendant cette session par le Gouvernement, notamment celui qui concerne le code, ont été adoptés par les Chambres.
Analyse de la 2' phrase.
gneur; qu'on ve ïus reprenne si sévèrement, pendant vos f pour avoir simplement violé les règles de la grammairc en composant: il est sans doute honteux à un prince, qui doit avoir de l'orctre en tout, de tomber en de telles fautes, mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fâché, car nous lie blâmons pas taut la faute elle-méme que le défaut d'attention qui en est la cause. - Ce défaut d'attention vous fait maintenant coIIÍondre l'ordre cles paroles; mais, si nous laissons vieillir et fortifier cette mauvaise habitude, quand vous viendrez à manier, non plus les paroles, mais les choses elles-mêmes, vous eil troublerez l'ordre : vous parlez maintenant contre les lois ùe la grammaire, alors vous mépriserez les préceptes de la raison; maintenant vous placez ,malles pa- roles, alors vous placerez mal les choses: vous récompenserez au lieu d", punir, vous punirez quand il faudra récompenser. Enfin vous ferez tout sans ordre, si vous ne vous accoutumez dès votre enfance à tenir votre esprit attentif, à ré;ler ses mouvements vagues et incertains, et à penser sérieusement en vous-même Exceptions (modifiées) -Il c.ourra bien ri™ ^troupe^
la main les unes auX autres (Boss.). Le Sénat croyait que 80rriUer Rome de ses vieilles superstitions, c'étctitfaire injure au nom romain (Id.). 0 Dieu, que de profanations les armestratnent toujours après elles (Massil.) Vous SM c [ ai dit des comédies et des opé- ras qtit doivent être j~5itt~s il Marly (Rac.). Ce que je vous dis là, on le dit à bien d'autres (La ras qui doirent être joues à Mar y ( '{'dde p nersonnes de voir tous les pauvres d'une ville asFont. ). Il ne convient pas a toutes sortes Aussitôt qu'un Egyptien était mort, on l'amenait en jugemeut. L'accusateur publie était écouté. S'il prouvait que la conduite ùu mort eût été mauvaise on condamnait 5(1. mémoire, et le défunt était privé de sépulture.
[lïoss.J.
(1) Ou cst.-(2) Ou le masculin si on désigne lln ou de fer, d'étain.-(4) 0" qui donnés.- (5) Paroles de Bossilet eu Dauphin, fils nlné de Louis xIV.
CHAPITRE V.
SYNTAXE DU VERBE.
245* EXERCICE.—Sujets et verbes.—(GR., nos 801 à 803.) (Phrases corrigées.) Celui qui a trouvé un objet doit le remettre à l'autorité.—Quiconque n'observera pas cette loi sera puni — Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux (1). Ce en quoi il eut tort fut de répondre impoliment.—Janvier a trente et un jours; février, vingt-huit ou vingt-neuf (2).-Le climat de l'Egypte, où la neige et la glace sont inconnues, est des plus chauds.-La liberté n'étant pas un fruit de tous les climats, n'est pas à la portée de tous les peuples.—Quiconque n'est pas sensible au pldisir de faire du bien n'est pasnégrand.
—Gélon, roi ou tyran de Syracuse, ayant vaincu les Carthaginois, exigea qu'ils ne sacrifieraient plus de victimes humaines.
Perue au lendemain (3). On a toujours raison, le dettin toujours tort. — Les limites des sciences sont comme l'horizon : plus on en approche, plus elles reculent. — Jean de Castro, fameux général portugais aux Indes, se trouvant avoir besoin d'argent, te coupa une de ses moustaches et envoya demander aux habitants de Goa vingt mille pistoles sur ce gage. —Il en est de l'homme de bien comme des plantes aromatiques : plus elles sont broyées, plus elles exhalent leurs parfums. — Tout ce que nous faisons, que nous pleurions, que nous nous réjouissions, doit être d'une telle nature que nous puissions du moins le rapporter à J.-C. et le faire pour sa gloire.-Ceux qui n'ont pas craint de tenter, au XVIe siècle, la réformation par le schisme, ne trouvant point de plus fort rempart contre leurs nouveautés que l'autorité de l'Eglise, ont eté obligés de la renverser (4).
Devoir .-Composer une phrase commençant par quiconque; - une autre par celui; — une autre par qui ayant pour corrélatif celui, sous-entendu deux autres dans lesquelles le verbe sera sous-entendu ; — enfin cinq autres analogues aux exemples corrects du n* 803 de la Grammaire.
Analyse des premières phrases.
——————————_ I (1) Dans cette plirase, qui est très-correte, le pronom qui est sujet de deux verbes On peut dire aussi que qui a pour antécédent celui, sous-entendu, et alors qui est le sujet de sert et celui (soui-antendu) est le sujet de a.
(2) Ici le sujet février a pour verbe rt sous-entendu.
(3) Sujet lit ou toi, sous-entendu. Il en est de mème pour tous les impératifs.
(4) Notez que les phrases suivantes qui renferment des pléonasmes autorisés (Ne 1184 de 1.
Gramm.) sont tres-correctes : Pierre et Céphas, c'est le même apôtre. Hélas ! où est ce temps, cet heureux temps, .m les rois s'honoraient du nom de fainéants. Elle n'est Droint tari. la source de nos larmes, etc.
2i6' EXERCJCE.-Accord du verbe.-(GRAM., 804 et 805.) Pâques arrive tard cette année. Le beau temps nous convie à la promenade. Je dis les choses comme je les pense. Ces ouvriers ne font rien si on ne les presse. Etalez ces bijoux afin qu'on les voie mieux. Les honneurs vont chercher l'homme sage qui les fuit.
Ceux qui flattent les princes les corrompent. A la guerre on fusille les espions quand on les découvre. Les ambassadeurs sont les représentants des souverains qui les envoient. L'intempéranee commande les excès, la raison les condamne, le repentir les expie. Les étoiles fixes ont une lumière qui leur est propre et qui les distingue des planètes.
Devoir.—Cinq phrases avec les suivi d'un verbe.
247* EXERCICE.— Plusieurs sujets.—(GRAM. , 806-807.) l.-L'une et l'autre expression s'emploient. (1) Le hérisson et la chenille seramassent dès qu'on les touche. Sa contenance. son trouble, sa confusion disent assez qu'il est coupable. Sa réputation, son nom, sa gloire s'étendent sur tout--, l'Europe. Il n'y a pas de peuple où la frugalité, où l'épargne, ou la pauvreté aient été plus longtemps en honneur que chez les Romainii.
II. -Mon avocat et moi sommes (le cet avis. Pour îe"'lui aww défendu!
vous et moi ne négligeons rien. Son père, sa mère et moi le lui avom défendu.
Toi et moi nous avons fait ce que nous devions. Vous et moi nous somirei contents de notre sort. Votre père et moi, disait Marie à Jésus, nous vous cherchions pleins de douleur. Vous el lui, vous éte8 les deux pendants. Nous irom à la campagne, lui et moi. J'ai appris que loi et ton frère vous partiez bientôt.
Mon fils, disait Nestor à Télemaque, votre père et moi nous avan, été longtemps ennemis I'wi de l'autre. Vn père rlira moi et riioii fils j uri maitre, inoi et moii domestique. (N, 305 de la Gram.) Devoir.— Dix phrases avec plusieurs sujets de différentes personnes.
248* EXERCJCE.-Sujets synonymes. - (GRAM. 810 à 812.) Gradations et sujets résumés 813 et 814.
Le bien, la fortune lui oienten, dormant. cred.t s~na~ se raffermit de jour en jour. 1.11 grande lassitude, son ,-xtrêtue faiblesse l'empêche de marchel'. ia réputation, sa gkire c,)mi,,ience à se teriiir. Son plaidoyer, son factum nc contient aucune raison solide ; c'est une déclamation continuelle. Chaque pays, chaque degré de température a ses plantes particulières.- La gloire, la raison, votre devoir vous convie à agir loyalement. La religion, la morale, l'humanité veut qu'on aide son semblable. Votre naissance, votre honneur, votre gloire Recela de vous. Une vapeur, une goutte d'eau suffit pour tuer uii homtne..-Le peuple et l'armée, tout était consterné. Femmes, enfants, vieillards, tout fut massacré, personne n'échappa. La vie, le temps, la santé, la force physique et morale, les richesses, les plaisirs, tout nous échappe, rien ne nous reste.
Devoir.-Neuf phrases semblables aux précédentes. Analyse.
(1) Ou s'emploie (Acad.), mais m'.ins régulièrement.
249E EXERCICE.— Sujets unis par ou et par ni. (815, 816 et 818.) I.—L'un ou l'autre de ces mots suffit bien certainement. Un ou deux hommes sufifront pour ce travail. Ou ton sang ou le mien lavera cette injure. Ou l'amour ou la haine en est la cause. La douceur ou la violence en viendra à bout. Le prône est une instruction chrétienne que le curé ou le vicaire fait tous les dimanches à la messe paroissiale. Lui ou elle viendra avec moi. Le mensonge ou la vérité que publie un malhonnête homme perdent l'un son prestige, l'autre son autorité. Ni l'une ni l'autre n'est ma mère. Ni moi ni Martin ne sommes rois. Quand le mal est certain, la plainte ni la peur ne changent le destin.
II. (815 à 8f9).-Vous ou moi, nous feront telle chose. Ni l'une ai l'autre ne me conviennent. Ni vous ni moi ne pouvons connaître l'avenir. Ni l'un ni l'autre ne viendra (1). Est-ce vous qui viendrez ou si c'est lui? La peur ou la misère lui a fait commettre cette faute. La peur ou la misère ont fait commettre bien des fautes. Il y a des choses dont la décence, le bon goût ou les bienséances ne permettent pas de parler. Il arrive parfois que les objets se choquent par un trem blement que cause le froid ou la peur. Le bonheur ou la témérité ont pu faire des héros, la vertu toute seule peut former de grands hommes. Chacun a sa marotte : le géomètre ou le physicien trouvent futiles les occupations du poète, tandis que le banquier ou l'agent de change regardent, à leur tour, comme trèsfutiles les occupations du savant.
Adieu, je perds mon temps; laissez-moi travailler : Ni mon grenier ni mon armoire—Ne se remplit à babiller. (LA FONT.) Devoir.-Dix phrases avec des sujets unis par ou et par ni.
230e EXERCICE.— Sujets unis par comme, etc. (GRAM.,*820.) I.-L'homme, comme la bête, est sujet à la mort. L'agriculture, I.— L'homme, comme a besoin de serviteurs éclairés. La prose a son rliythme, ainsi que la poésie. L'âme, de même que le corps, se développe par l'exercice. La raison, aussi bien que la foi, nous apprend qu'il y a un autre monde après celui-ci. Les sages quelquefois, ainsi que l'écrevisse, marchent à reculons.
Il. (820 à 822).—Le singe avec le léopard gagnaient de l'argent à la foire.
C'est le corps et non pas 1 âme, qui est mortel. C'est Dieu et non pas nous, qui a fait nos ames. C'est son ambition, plus encore que ses revers, qrn l'a perdu. A Rome, c'était moins la naissance que les dignités curules qui décidaient de la noblesse. Ce n'est pas la raison, c'est le sentiment qui domine dans cet ouvrage.
Ce sont vos premiers discours et non le dernier, qui doivent causer quelque surprise. C'est la loi et non pas l'homme, qui doit régner.Son esprit, non plus que son corps/ne se pare jamais de vains ornements. C'est la fantaisie, plutôt que le goût, 'Illi produit tant de modes nouvelles. Le peuple, et surtout les matelots croient que 1 on peut conjurer la tempête Le commun des hommes, surtout ceux de la campagne, voitnt la mort sans effroi. Rien ne manque à cette fête, dont le pauvre. plus encore que le riche, a sa part. Lefranc do Pompignan crut que sa dignité autant que ses ouvrages le dispensaient de reconnaissance. C'est la pureté de ce diamant, plutôt que sa grosseur, qui le fait tant valoir. Non-seulement toutes ses richesses, mais encore toute sa gloire s'évanouit.
L'amitié, la santé, mieux que tout l'or du monde.
Satisfont les souhaits du poëte et du sage. (BÉRANGER.) Devotr.-Dix phrases avec sujets unis par comme, etc.—Analyse.
(1) Ou viendront. (Acad.)
251E EXERClcE.-Collectifs sujets.—(GRAM., no 826.) I. — La foule des affaires l'accable. Une foule d'historiens ont raconté ce fait. La niasse des créanciers délibérera sur cette proposition. Une infinité de gens s'imaginent que les richesses font le bonheur. Cet ensemble de bâtiments forme une masse imposante.
Une nuée de barbares désolèrent l'empire romain. Cette multitude de barbares se précipita comme un torrent vers les contrées méridionales. Un nombre infini de gentilsbommes prirent la croix.
Le grand nombre des émigrants annonce la misère d'un pays.
II (825 à 827.)-La plupart écrivent ce mot de telle manière.
Combien voudraient être à votre place! Ne vous hasardez pas dans cette affaire, plusieurs s'y sont ruines. En politique comme en architecture, beaucoup ont la fureur de bâtir. En France, la moitié des cultivateurs sont propriétaires. De nos ans passagers, le nombre est incertain. La plupart des anciens patriarches étaient pasteurs.
Plus de la moitié de son troupeau est mort de la clavelée. (Acad.) La moitié des siens sont demeurés pour les gages. Beaucoup de femmes sont peureuses. Quantité de gens ont dit cela. Nombre d'historiens l'ont ainsi raconté. Peu de personnes savent se modérer dans la bonne fortune. Combien s imaginent avoir de l'esprit parce qu'ils ont vieilli! Trop de négligences de style déparent ce traité.
Devoir.— Dix phrases semblables aux précédentes.-Analyse.
252e EXERCICE. -Suite des collectifs, — (GRAM., 825 à 830.) Une quinzaine de francs suffira (1) pour sa dépense. Une volée de pigeons s'abattit (2) sur mon champ. Cette troupe de malfaiteurs augmente à chaqueinstant.
Le plus grand nombre était d'avis contraire. Cette partie de l edifice fut détruite par un incendie. La moitié des volants était pour tel religieux, l'autre moitié voulait un autre supérieur. Une partie de ses économies fut employée a secourir sa famille. La majorité flottait entre ces deux candidats. Les trois quarts de l'assemblée se sont levés contre la proposition. La pluralité des avis, des opinions fut pour lui. La pluralité des femmes existe dans l'Orient. La majorité absolue des suffrages se compose de la moitié des voix plus une Plus d'un témQin a déposé. Plus d'un s'est endormi plein d'espérance dans le lendemain et nés est pas réveillé. J'ai connu plus d'un Anglais et plus d'un Allemand qui iie trouvaient d'harmonie que dans leurs langues Peu de gens savent séparer l'homme de son vêtement. La moitié des officiers disponibles viennent (2) d'être appelés sous les drapeaux. Plusieurs s'y rendaient, je me suis mis du nombre. La plupart des romans sont une viande bien creuse pour l'esprit. Depuis qu'une troupe de petits-maîtres s'est mélée Barmi nous, nous ne savons plus où nous en som- mes Un troupeau de moutons est entré dans cette avenue et y a fait de grands dégâts. Le sol du département du Gers est calcaire et argileux ; une assez grande partie est compoiée de bruyères et de landes. Tandis que cette multitude d'hom-.
mes timides et troublés regrette la vie, sans chercher les moyens de la conserver, ne perdons pas un moment pour sauver la nôtre.
D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers temps nous retracer quelque ombrei Le reste pour son Dieu montre un oubli fatal. (PACINE.)
(1) Ou suffiront. (Acad.) — (2) Acad.-Vient pourrait également convenir.
253e EXERCICE. — Moi qui, toi qui, etc. (GRAM., no 831.) C'est moi qui me nomme Pierre. C'est moi qui suis l'offensé.
C'est moi qui l'a? dit. C'est nous qui l'avons fait. Si c'était toi qui eusses fait cela. C'est toi qui l'as fait. C'est moi qui en ai donné le plan. C'est toi, mon fils, qui me rends aujourd'hui la lumière.
11 n'y a que toi qui puisses le faire.
C'est moi, dit le Seigneur, qui étends les eaux et qui soutiens la terre. C'est vous qui lui avez procuré cet emploi. 0 mon Dieu, c'est vous qui, la balance à la main, réglez le sort des combats. Arrête, toi qui passes ici. C'est nous qui avons remporté la victoire. Ce sont eux qui ont commencé le combat. Toi-même, ô mon fils, mon cher fils, toi-même qui jouis maintenant d'une jeunesse si vive et si féconde en ylaisirs, tu deviendras vieux à son tour.
Et vous, l'un des soutiens de ce tremblant État, Vous, nourri dans les camps du saint roi Josaphat, Qui, sous son fils Joram, commandiez nos armées, Qui rassurâtes seul nos tribus alarmées.
Voici comme ce Dieu vous répond par ma bouche. (RACINE.) Devoir.—Dix phrases semblables aux précédentes.—Analyse.
254e EXERCICE. — Qui sujet. — (GRAM., no 832.) Les gens qui ont la voix fausse n'entendent pas bien également des deux oreilles. C'est son intérêt, son profit qui le guide. Cet homme a un asthme, une toux qui l'incommode beaucoup. Je connais une foule de personnes qui ont éprouvé le même accident.
Ce n'est pas moi, c'est le temps qui vous pressera. C'est Dieu qui vous châtie et non pas moi, qui ne fais que prêter ma main. On ne pense rien de vous qui ne soit honorable. Il y a peu d'hommes qui sachent connaître leurs véritables intérêts. Tous les peuples croient à l'existence d'un Dieu qui rémunère la vertu et châtie le vice. Il y a, dans cette comédie, une combinaison d'incidents qui est fort ingénieuse.
Il est une classe d'hommes qui passent laborieusement leur vie à ne faire que des riens. Il devait me fournir tant d'arbres, mais j'en ai rejeté la moitié, qui ne valait rien. Combien de gens croient pouvoir mépriser le peuple, qui sont peuple eux-mêmes. Ce n'est pas la richesse ou la pauvreté qui nous élève ou nous abaisse aux yeux de Dieu, ce sont nos vertus ou nos défauts. Un piquet de cavalerie ou d'infanterie se compose d'un certain nombre de cavaliers ou de fantassins quL se tiennent prêts à marcher au premier ordre. Aucun de ceux qui ont espçr en Dieu n'a été confondu. Chacun des phénomènes qui so passaient autour de lui excitait l'admiration de Gustave. L'histoire a conservé un grand nombre de traits de dévouement qui honorent l'humanité. Le nombre des pigeons ramiers qui arrivent dans le midi de la France vers la fin d'octobre est considérable.
-Il s'est retiré chez un de ses parents qui lui veut du bien. Il fut un des premiers qui demandèrent cette réforme. On estime à un sur trente la quantité d'individus de 1 espèce humaine qui meurent annuellement. 0 Pisistrate, tu es mort, comme ton frère, en homme courageux; il n'y a que moi qui ne puis mourir. C'est là que nous vous vîmes, ô grande déesse qui habitez cette île ; c'est là que vous daignâtes nous recevoir. L'aimant, un des corps qui ont été le plus étudiés et sur lequel on a fait des découvertes si surprenantes, a la propriété d'attirer le fer.
Devoir.—Dix phrases semblables à celles du no 832 de la Gramm.
255° EXERCICE.—Vous seul ou le seul qui. (GR., 833, 34, 36 et 38.) C'est vous seul qui avez fait cela. Vous êtes le seul qui l'ait pu faire. Je suis le seul qui soit resté ici. Il n'y a pas un seul homme qui l'ait dit. Vous êtes le premier homme qui m'a dit que j avais du cœur Charles VII fut le premier des rois de France qui entretint des troupes soldées. Comment chère Louise, as-tu pu perdre le goût de ces plaisirs que toi seule étais capable de sentir et de rendre ? Newton est le premier qui ait donné les lois de la retar- dation du mouvement des corps dans les fluides. Tu le seul qui pût me dédommager de l'absence de Rica, et il n'y avait que Rica qui pût me consoler de la tienne. Vous n'êtes pas des esclaves qui ne rompront jamais leur chaîne. Je suis Dioin , > qui blessai Vénus au siége de Troie. Non, je ne serai plus ce téméraire Télémaque qui ne sait profiter d aucun conseil.
Devoir. - Cinq phrases semblables aux précédentes.
256E EXERCICE. — Ut, des. ; récapitulation. — (831 à 841.) Une des roues frottait contre la caisse de la voiture. Un des quatre votant, a été rompu par le vent. C'est un de ses amis qui lui donne la table. Il est un de ceux qui ont le mieux L" de ceux qui avaient participé à l'assassinat a été le révélateur de ses complices. Il remarqua un de leurs vaisseaux qui était presque semblable au nôtre. Amyot est un des écrivains qui notre langue. Saturne est une des planètes qui marchent le plus lentement. L'astronomie est une des sciences qui font (1) le plus d'honneur à l'esprit humain.
La Barbarie est une des contrées du monde qui ont été le plus anciennement connues Un des articles de ce traité était énoncé de telle sorte que les deux parties pouvaient l'interpréter à leur avantage. En est-il parmi vous qui consentissent à mourir pour la patrie? En est-il un seul qui consentît à cela ? On donne le nom de demoiselles à un genre d'insectes à quatre ailes membraneusea, qui ont les yeux fort gros et le corps très-long. Nous étions les mêmes (835) qui avions combattu dans les jeux; nul autre n'y (ut admis. T. ne seras pas le premier qui auras retrouvé là-bas la paix et la santé de l'âme. Homère est un des plus grands génies qui aient existé; Virgile est un des plus accomplis.
Devoir.-Composer cinq phrases semblables aux précédentes.
257e EXERCICE. — C'est ou ce sont. — (GRAM., no *42.) Ce sont vos frères. Ce font eux que voilà. Ce sera vous, Messieurs, qui resterez ici. Quel discours est-ce là ? Quels gens sont-ce là ?
Sont-ce là nos gens ? Je suis un peu souffrant, mais ce ne sont que des misères. Ce furent les Phéniciens qui inventèrent 1 ecnture Je craignais que ce ne fussent des ennemis, et c'étaient de nos gens. Ce sont eux qui ont bâti ce superbe labyrinthe. Ce qui donne le plus de valeur à cette terre, ce sont les bois qu'elle contient. Quand cet homme est en colère, ce sont des mugissements qu'il fait entendre. Chez les anciens, c'étaient les vieillards qui gouvernaient ; chez nous, ce sont les jeunes gens. Ce que vous dites là est un des bons mots d'un tel.
Devoir. — Cinq phrases avec c'est et cinq avec ce sont.
(1) Ou fait (Acad.). La première tournure est la plus usitée (Id.).
258* Exercice. — C'est ou ce sont (suite). — (Gr., 841 à 845.) C'étaient les légions qui disposaient de l'empire. C'est de nos ennemis que dépend la paix ou la guerre. C'est des contraires que résulte l'harmonie. C'tst des Tartares que sont sortis quelques-uns des peuples qui ont renversé l'empire romain. Ces terres étaient en friche ; c'étaient des landes. Les noces furent préparées ; c'étaient des fêtes, des carrousels, des opéras continuels. Si la copie vous plaît tant, que sera-ce de l'original ? Fût-ce nos propres biens qu'il fallût sacrifier, nous devrions servir notre patrie. Ce ne sont pas ses propres mots, mais c'est le sens de ce qu'il a dit. Ce sont de ces choses qui ne me sont jamais entrées dansTesprit. Ce n'est point la chair et le sang qui vous l'ont révélé.
C'est du père et de la mère que naît la famille, c'est d'eux aussi que dérivent les vertus et le bonheur. C'est des régions tropicales de l'Asie que beaucoup de plantes sont originaires. On dit que c'est des Orientaux que nous avons emprunté l'usage du chapelet, au temps des croisades. Transporter dans des siècles reculés toutes les idées du siècle où l'on vit, c'est, des sources de l'erreur, celle qui est la plus féconde. Ce ne sera ni la force de vos armées ni l'étendue de votre empire qui vous rendront cher à vos peuples ; ce seront les vertus qui font les bons rois. Dans cent ans, le monde subsistera encore en son entier ; ce ne seront plus les mêmes acteurs, mais ce sera le même théâtre et les mêmes décorations. On allait au temple pour demander la faveur des dieux : ce n'était pas les richesses et une Onéreuse abondance ; de pareils souhaits sont indignes des mortels bien nés. Les dieux décident de tout : c'est donc les dieux et non pas la mort qu'il faut craindre. (FÉNEL.)
Exceptions modifiées. — Ce sont des péchés légers que le juste commet (Boss.).— Ce qu'un sage général doit le mieux connaitre, ce sont ses soldats et ses chefs (Boss.).-Ce sont ces deux vérités que je me propose de réunir dans ce discours (MASS.). -- Sont-ce des prêtres séculiers par qui il fait desservir sa chapelle, ou bien sont-ce des religieux? (RACINE). — Autrefois, en Egypte, on vit douze rois qui partagèrent entre eux le gouvernement du royaume ; ce soirt eux qui ont bâti ces doute palais qni composaient le labyrinthe (Boss.).
Ce n'est pas les Troyens, c'est Hector qu'on poursuit (RACINE) (1).
Devoir. — Analyse de c'étaient les légions, etc. (2).
259e EXERCICE.—Infinitifs sujets. (GRAM.) 846 et 847.) Etre et paraître. sont deux. Voir, ouïr et se taire sont difficiles à faire^ Aimer ses père et mère, être reconnaissant envers ses bienfaiteurs sont des lois de la nature. Verser le sel devant soi à table, voir des couteaux en croix, casser un miroir, entendre le cri d'un corbeau ou d'une chouette, voir une, trois ou cinq pies sont des choses parfaitement simples et desquelles il ne peut résulter aucun malheur.
Parler et affirmer, pour de certaines gens, est précisément la même chose.
soigner le bétail, traire ses vaches, par exemple, et vendre leur lait n'est pas un mal, - liien dépenser et peu gagner, c'est le chemin de l'hôpital. Voir et écouter les méchants, c'est déjà un commencement de méchanceté. Vivre libre et tenir peu aux choses humaines, c'est le meilleur moyen d'apprendre à mourir.
Apprendre les langues les plus difficiles, connaître les livres et les auteurs ç'ont été vos premiers plaisirs.
Devoir. — Composer cinq phrases semblables à celles des n" 846 et 847 — Analyser les premières ci-dessus. (Etre et paraître sont deux choses différentes.)
(1) Si l'on remplaçait ce n'est par ce ne sont, le vers aurait une syUabe de trop.
(2) Etaient a pour lujet grammatical ce et pour sujet syileptique légions. (No 1185).
260E EXERCICE.—A vous à qui, de vous dont, etc. (GR.,849.) C'est à vous que je parle (i).-C'est à vous que je dois tout (1).
- C'est pour vous que je travaille (i).-C'est sur vous que j'ai les yeux (1).—C'est de lui qu'il s'agit. - C'est a vous qu il veut parler.- C'est à eux qu'il faut vous adresser. - C'est là qu'elle demeure - Il en est encore là où il était hier.-C'est vous sur qui le chàtiment retombera.- J'adore ceux dont ou de qui je tiens la vie. - C'est de ce dernier théàtre que je suis le fondateur. -Ce n'est pas d'un saint qu'un dévot 2) sait dire du bien, mais d'un autre dévot.- Ce n'est pas de ces sortes de respects que je Ious parle.
Devoir.- Corriger au besoin les phrases précédentes, puis écrire les différentes formes correctes (quand il y a lieu).
261e EXERCICE. - Le parler ou lui parler.—(GR.,850 à 853).
Ils se parlaient les uns aux autres. Marianne les plaisanta d abord. Viendrez-vous me voir? j'irai (3). Aidez-lui à se recharger (1053). Il y a un an que la fièvre lui dure. Ses engelures lui démangent (intr.) beaucoup. Je le lui ai entendu dire. Cette garniture assortit bien à la robe (4). Je n'ai pu parvenir à lui parler. Venez avec moi, je vous ferai parler à elle. César parlait le latin et le grec avec la même facilité. 11 avait peine à travailler, mais on l'y a accoutumé. Il est allé chercher la mort dans les combats etl'y a trouvée. J'avais vendu mon cheval à un tel, mais je le lui ai racheté.
Ne lui surfaites pas votre étoffe ; vous leur avez surfait. Sa mémoire se trouble ; il ne se rappelle plus ce qu'il a à dire (1148). On dut leur faire monter l'escalier. L'oncle Joseph savait les noms de la plupart des papillons, et il offrait à ses neveux de les leur apprendre. Je l'ai vu faire merveille a ce siège (5). Ce chien s'attacha si fort à mon habit que je ne pus lui faire lâcher prise. On n'a jamais pu lui faire entendre raison. On l'a fait rentrer dans le néant d'où on l'avait tiré. Les généalogistes vous feront descendre d'où il vous plaira. Daignez considérer le sang dont vous sortez. (CORN.) Devoir semblable au précédent.-Analyse de la 1" phrase comme s'il y avait ils se parlaient - les uns parlaient aux (titres. - Dire la différence entre je l'ai entendu dire des injures et je lui ai entendu dire des injures ; je l'ai vu faire une farce et je lui ai vu faire une farce, etc.
262e EXERCICE. — Compléments communs.-(GRAM., nO 854 ) Les voitures publiques mènent et ramènent les voyageurs. Une vie réglée conserve et fortifie la santé. L'étisie ou phttusie est une maladie qui dessèche et consume le corps. Il vise, il tend à vous supplanter. La mer ronge et détruit ses rivages. Ruminer une chose c'est penser et repenser à cette chose, la tourner et retourner dans son esprit. Le travail est le plus sûr moyen de prévenir ou de calmer les orages que les passions excitent dans notre cœur.
Devoir.— Composer de petites phrases avec les expressions suivantes: lire et relire sa leçon; manger et boire quelque chose; plier et replier son corps; chasser et prendre des oiseaux; se soutenir et marcher sur ses pieds; examiner et juger up compte ; recevoir et vérifier les billets; demander et fournir des renseignements; secourir et vengeras victimes; bloquer et attaquer une place.
(1) Ou c'est vous à qui, pour qui, sur qui, etc. -(2) Faux dévot. - (3) Par euphonie, un dit j'irai pour j'y irai. — (4) Ou avec la robe (Acad.). — (5) L'Acad, dit aussi (à pas); J. n, lui ai jamais vu faire un faux pas.
263e EXERCICE.—Compléments convenables.-(GRAM., n° 855.) Apprêtez-moi ce dont j'ai besoin pour sortir. En allant ici ou en revenant de là, je passerai chez vous. Pour entrer dans un port ou pour en sortir, on attend le temps où la marée est favorable. Les entrants et les sortants sont ceux qui entrent dans un lieu ou en sortent. S'il est vrai que l'on soit riche de tout ce dont on n'a pas besoin, un homme fort riche, c'est un homme sage (1).
Devoir.—Analyse de la première phrase.
264e EXERCICE. - Place des compléments —(GRAM., 856 et 857.) I. — <5n a pris deux cents hommes à l'ennemi. On mettra ce militaire à la demi-solde. Rappelez un peu votre mémoire. On mit une taxe sur les plus imposés. On jeta ce condamné dans les basses-fosses. César ordonna à Labiénus de le venir joindre (2).
Je vous demande une heure de votre temps. Dieu a donné la raison it l'homme pour lui faire discerner le bien du mal, le vrai d'avec le faux. Les anciens se servaient ordinairement de clepsydres pour mesurer le temps. Un angon est une espèce de crochet qui sert ordinairement aux pêcheurs pour tirer les crustacés d'entre les rochers. Les voleurs ont pris à mon voisin tout ce qu'il avait d'argent sur lui. Le perroquet prend souvent, avec sa patte, ce qu'il veut prendre ensuite avec son bec.
Il. (856 à 858.)-Tenez, Monsieur, battez-moi plutôt et me laissez rire (3). Il n'a retenu, de ses conquêtes, que deux forteresses. Il faut, de bonne heure, habituer les enfants à prier Dieu. Il y a, dans cette affaire, des dangers auxquels vous ne pouvez échapper. Voudriez-vous, en passant, dire à un tel de m'envoyer ce dont j'ai besoin. Dans sa jeunesse, le czar Pierre ne pouvait passer un pont sans frémir. On fouille dans les en'railles de la terre pour en tirer les métaux. A cette époque, je ne considérais pas l'enquête comme terminée. C'est seulement à un certain âge que la loi permet aux enfants de se marier sans le consentement de leur père. L'ensemble de la figure a dix faces ; du bas du genou au cou-de-pied il y on a deux. Cette cuisinière fait danser l'anse du panier: elle trompe ses maîtres en leur faisant payer ce qu'elle achète plus cher qu'on ne le lui a vendu. Je viens chercher, dans cette petite bouteille, une médecine pour mon père, qui est malade.
Devoir.-Assiiner aux compl. leur véritable place et analyser les Ir.. phrases.
265e EXERCICE. (859). - Vous aimez le jeu et le gain. Il se plaît à lire et à écrire.—Exceptions : Je crois vos raisons excellentes, et que vous le convaincrez. Les grands exigent de nous, disait Massillon, une nourriture solide, et que nous parlions le langage de la sagesse. En ce pays, la plupart des hommes sont adonnés à l'agriculture ou à conduire des troupeaux. Je suis frappé de la grandeur d'âme de ces deux personnes, et de voir l'esprit de l'une et le cœur de l'autre supérieurs à la fortune.
860 et &6i.—Je suis enchanté de vous voir. Le vaisseau fut long- x temps tourmenté de (ou par, (Acad.) la tempête. Il fut écrasé par la chute d'une muraille. La langue française est souvent défigurée par la manie du néologisme. Saint Maximin est renommé par tout l'Orient pour sa piété et sa doctrine.
Devoir.—5 formes passives avec de pour complém. et oavecpar.
(1) Notez que la phrase on le flalte qu'il obtiendra ce qu'il désire et autres semblables sent correctes.—(2) Ou de venir le joindre (225* Exercice),—(3) Ou îaissM-moi rire (225 Eure.).
- 266* Exercice.—Auxiliaires (avoir ou être).-(GR., 862 à 866).
Le vaisseau a péri, mais on a sauvé l'équipage (1). - Je Wen étais douté.—Le tribunal cassa la procédure et tout ce qui.s'était ensuivi. — Il est allé chercher son cheval.—Le courrier est-il déjà arrivé?-Il est chu (tombé) en pauvreté. Cela lui est échu en'partage. — Autrefois, on privait de la sépulture ceux qui étaient decéfés abuïekat (sans testament). - Ces fleurs sont écloses cette nuit.-Des moutons sont entrés dans ce champ et y ont fait un grand dommage.—Ce magistrat est mort et a été remplace par un tel.-Je suis né en telle année.-Nous étions en paix, il-nou, est -venu troubler.-Ce «bruit n'esl. pas parvenu jusqu* moi. Il avait déjà de la peine à subsister, et, pour surcharge, il lui est survenu deux enfants.-Il lui est échu une succession du chef de sa femme.
DevoÍ1,.-Dix phrases avec périr, aller, arriver, etc., aux temps composés.
267e FXERCICIE.-AVOir OU être, selon le cas.—(GnAM., 867 et 868.) Nous avons abordé à telle heure. Nous sommes abordés depuis peu.-La rivière a baissé d'un pied. — La rivière est maintenant baissée.-Sa situation a bien changé depuis lors ; elle actnelle- ment bien changée.-Il esf fort déchu de sa réputation.— Il a déchu de jour en jour.-Nous avons déménagé hier. Il est déménagé depuis trois semaines. - Le thermomètre a descendu de quatre degrés. il est descendu à zéro.-Les actions ont monté beaucoup. Le blé est monté jusqu'à trente francs l'hectolitre. - J'ai resté sept mois à Colmar sans sortir de ma chambre. Il est resté oisif tout ce temps-là. Elle est restée stupéfaite. Quand j'ai voulu prendre cet outil, le manche m'est resté dans la main. Reprenons ce discours où nous étions restés. L'affaire est restée là.
Partir, Pisser, sortir et tomber.
Ce fusil a parti tout d'un coup (2). Il serait parti aujou-rd'hui sans une affaire qui lui est sitryentie.-Il a passé par Lyon. tlie est passée de l'autre côté de l'eau. Depuis votre départ, il s'est passé bien des événements. A quelle époque a-t-elle passé son examen ? J'ai passé l'été à la campagne. Ce bien a repasse dans notre famille après en être sorti depuis un siècle. Il a passé comme une chandelle qui s'éteint. Il est passé (mort). Il y a deux heUles qu'il est trépassé.
Il a trpnassc à telle heure. Il est sorti mais il va rentrer. La Loire, qui était sortie de Ion lit v est rentrée. Cet enfant n'a pas poursuivi ses études ; il est sorti du collége en troisième Il est entré dans ma chambre et il en est ressorti un moment après.-L'oiseau a tombé tout à coup sur la perdrix. Sitôt queil on est toiiibé, il faut songer à se relever, Les poètes disent que Vulcain (dieu du feu) a tombé du ciel pendant un jour entier. Cette ferme m'est échue, m'est tombée en partage. En voulant éviter un inconvénient, il est tombe dans un autre.
TWoir --Composer dix phrases dans chacune desquelles on fera entrer les verbes rester, passer, sortir et tomber se conjuguant successivement avec avoir et avec être.— Analyse des premières phrases ci-dessus.
(1) Périr se conjuguait autrefois avec Nre, et l'Acad. donne même encore l'instance es rie-Dépérir prend avoir ou être selon le cas : l'armée est dépérie, a dtpen.
—T2)"Notez qu'on dit: ce fusil est parti au repos; il était au repos quand il est parti. ces deux coups de fusil sont _pf(î*(is simnltanément. (Acad.).
268' Exercice. — Récapitulation. — (Gram., 862 à 870.) (L éléve dira pourquoi l'on emploie avoir ou être.) Les moyeux de ces voitures ont cassé. Par où la dispute a-t-elle commencé » La rivière a décru de deux pouces. Les eaux sont bien décrues. Le fleuve a débordé deux fois cette année. La rivière est débordée. Cet écrivain a bien dégénéré Cette race est bien dégénérée. La justice est descendue en tel endroit. Il n'est pas engraisse, mais il a démaigri. Sa maladie est empirée; elle a beaucoup empiré. Il elt monte dans sa chambre et il y est resté. Le luxe est monté au plus haut degré. Sa maison est montée sur un pied trop coûteux. Les jours sont raccourcis d'une demi-heure depuis un mois. On l'attendait à Paris, il est resté à bien au-dessous de son concurrent. Il a passé résolûment au travers des ennemis. Le coup lui a passé sous le bras. Sa goutte est passée, mais il a encore le pied tout étourdi. Elle a passé deux heures à se parer. Il a passé le pas (il ut mort Ce riment a passé (pour a été passé) en revue. Ce grand courage a tombé tout a coup. Ce mot, ce propos n'est pas tombé à terre. Cette pièce est tombée à la première représentation. Il a craché en l'air, et cela lui est retombe sur le nez On le croyait guéri, il est retombé. Cette terre est tombée en partage au cadet. Il est délaisse de tous ses parents. Elle ne l'a jamais délaissé. Les pertes qu'il vient d éprouver ont tout à fait délabré ses affaires. Ses affaires M.T.t bien délabrées. Nous avons couru de grands dangers. Ce prédicateur est fort couru. H n'y a pas assez de cette marchandise tant elle est courue Ils ont accouru ou ils gong accourus. Quoi! la troisième livraison de ce recueil n'a pas encore paru? L'atlas de cet ouvrage n'a pas encore été publié; il n'a pas encore paru. Envoyez-moi toutes les livraisons qui ont paru. A peine eut-il paru sur la scène qu'il s'éclipsa. Les traces n'en ont point encore disparu ou n'en sont point encore disparues. Elle a disparu ou elle eat disparue avec lui. Il a été as- signé à comparaître par-devant tels juges j il n'a pas comparu. Qu'a-t-il résulté de là? Qu'en est-il résulté?
Tous ces exemples sont extraits du Dictionnaire de l'Académie.
Devoir. - Composer seize petites phrases où entreront les verbes cesser changer, accroître, déchoir. rrwnter, descendre, jucher et déjucher (d'abord avec avoir, ensuite avec dire).
269E ExERCME.—C<MMM:'r, demeurer, échapper, expirer.
Cette maison m'a convenu. Cet emploi lui aurait bien convenu.
Nous sommes convenus de vous rejoindre à tel endroit. Il n'en est pas disconvenu. Elle a. demeuré trois ans à Rome. Mon cheval est demeuré en chemin. Il est demeuré trois mille hommes sur la place. Ce monsieur a demeuré longtemps à la campagne, en route.
J'ai demeuré captif en Egypte. Ce bien lui est demeuré malgré les efforts de ceux qui le lui disputaient. Cet homme n'a demeuré que très-peu de temps en ce lieu. Mon ouvrage en est resté, en est demeuré au même point. La gloire lui en est demeurée tout entière. Sa canne lui a échappé (ou lui est échappée) des mains. Un cri, un soupir lui a ou lui est échappé. Votre observation m'avait d'abord échappé. Le véritable sens de ce passage avait échappé à tous lestraducteurs. Cette bévue lui est échappée dans un moment d'irréflexion. Cela lui est échappé dansla Chaleur de la composition.
Il l'a échappé belle. La balle a percé votre chapeau, vous l'avez manqué belle. Il allait confier ses affaires à un fripon, il l'a manqué belle. Son bail expire à la St-Jean; le mien a expiré hier. Les délais sont expirés, la trève est expirée. Ce temps expiré, aucune réclamation ne pourra être admise. Il a expiré entre mes bras.
Devoir.-Faire entrer les 4 verbes ci-dessus ainsi que l'expression la manquer belle dans dix petites phrases prenant avoir et être.
Emploi du présent pour le passé.|- (Voir 135e et 272e Exercice).
270E EXERCICE.— Présent ou imparfait.-GR., 879 à 881.
On m'a écrit qu'il demeure maintenant à Paris.Mme du Gué a mandé à M. de Coulanges que 'Vous étes belle comme un ange.
Qu'est-ce que vous voulez, rnon papa? Ma grand'maman m'a dit que vous me demandez. L'acteur Baron disait qu'on doit réciter et non déclamer la tragédie. L'ibis est un oiseau, une espèce de courlis qui était fort révéré des anciens Egyptiens, parce que, se ceux qui ont médité sur l'art de gouverner les hommes, ont re- nourrissant de serpents, il en détruit une grande quantité. Tous connu que c'est de l'instruction de la jeunesse que dépend le sort des einpires. Annibal reconnut trop lard que, dans IF-s affaires de la guerre, il y a des moments favorables et decisifs qui ne revien..
Exceptions : On a dit que chaque vertu était entre deux vices. (Acad.) On nent jamais. On a que m'écrit d'Ispahan que tu avais quitté la Perse et que tu étais actuellement à Paris. (Moniesq.) Cette maison a fait sou bilan, et elle a reconnu que ses bénéfices, que ses pertes étaient considérables. (JuLd.) On a remarqué depuis longtemps que les habitants des campagnes y moins souvent malades que les hommes qui font leur séjour dans les grandes villes. Nous avons déjà dit que la grande chaleur énervait la force et le courage des hommes, et qu'il y avait dans les climats froids une certaine force de corps et d'esprit qui rendait les hommes capables des actions longues, pénibles, grandes et hardies.
• Devoir. - Composer cinq phrases semblables aux premières.
271< Exercice. - Récapitulation. - (Gram., 877 à 893.) Si tu meurs, je meurs; si tu pars, je pars. Son procès se juge demain. Partout où les Romains campaient, ils faisaient des retranchements. On a reconnu que cela était vrai, que cela élait nécessaire (1). On a cru longtemps q[ue la terre était imrnobile. Je vous ai dit que la neige est composée de tout petits glaçons minces et transparents. Il Y a longtemps qtie l'on a dit qne la bonne foi e8j l'âme d'un grand ministre. On a cru autrefois que les founois faisaient leurs provisions en été pour l'hiver. Des philosophes ont enseigné (lue la matière est incréée. S'il n'avait rien retranché de sa dépense, il était ruiné avant six mois.
Quand les soldais se saisirent de Jésus, ses disciplts s'enfuirent et le laissèrent seul au milieu de ses ennemis. Dès que j'ai eu fini (2) je sui..orti. Apri's que vous avez eii parlé (2) il s'est retiré. Après que vous eùtes parlé, il se retira. II allait le tuer si je ne l'eusse retenu. Vous l'aurez sans doute exliort(i à la patience. Je me suis présenté à votre porte, oii m'a dit que vous élie" sorti. On m'a rapporté que suis présente: à J ina, do chu un tel. J'ai promis de le protéger contrc quiconque l'attaquerait~. J'ai agi dans la persuasion que vous m'appruuvel-iez. M. le Ministre a annoncé à la Chambre des dép utés qu'il dépose,~ait proeliainement une demande de fontis. Dieu a l~romis qu'il remettrait les péchés a ceux qui les confesseraient, qu'il donnerait sa grâce à ceux qtai la demande- raient, qu'il aiderait à mieux vivre ceux qui le désireraient.lsanc lui, j'aurais eu dîné (2) de meilleure heure. Si je ne l'aimais plus, t'en parlerais-je encore? Je m'étais bien douté que mon départ (erait (3) du bruit. S ois juste et sage, tn seras fort comme dix mille éléphants. Veuillez, mon cher ami, vous empresser de faire telle chose. 0 dieux, punissez, punissez Ulysse.
(1) Ou est, selon 1» nuance.-(2) Temps surcomposé. -(3) Et non aurait fait.
Suit de la récapitulation sur remploi des temps de l'indicatif et du conditionnel.
(Gram. n°s 877 à 893.) 272* Exercice. - Mort de Turenne. —Les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort ; l'armée en deuil est occupée à lui rendre les devoirs funèbres, et la Renommée, qni se plaît à répandre dans l'univers les accidents extraordinaires, va remplir toute l'Europe du récit glorieux de la vie de ce prince, et du triste regret de sa mort, Que de soupirs alors ! que de plaintes !
que de louanges retentissent dans les villes, dans la campagne! L'un voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l'espérance de sa récette ; l'autre, qui jouit encore, en repos, de l'héritage qu'il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l'a sauvé (1) des désordres et des cruautés de la guerre : ici l'on offre le sacrifice adorable de J.-C. pour l'âme de celui qui a sacrifié SEP vie et son sang au bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l'on s'attendait (1) à lui dresser un triomphe ; chacun choisit l'endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge, et chacun, s'interrompant lui-mème par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l'avenir. Ainsi tout le royaume pleure la mort de son défenseur, et la perte d'un seul homme est une calamité publique. (FLÉCHIER.) Devoir. - Analyse de la 1" phrase les pères mourants envoient leurs fils afin de pleurer sur leur général mort.
Pleurer,comp. indir. d'envoient, à cause d'afin de ou pour sous-entendu.
i730 Exercice. — Autrefois et aujourd'hui. — J'étais l'autre jour dans une maison où il y avait un cercle de gens de toute espèce : je treuvai la conversation occupée par deux vieilles femmes qui avaient en vain travaillé tout le matin à se rajeunir. Il faut avouer, disait une d'entre elles, que les hommes d'aujourd'hui sont bien différents de ceux que nous voyions dans notre jeunesse : ils étaient polis, gracieux, complaisants; mais à présent, je les trouve d'une brutalité insupportable. Tout est changé, dit pour lors un homme qui paraissait accablé de goutte ; le temps n'est plus comme il était : il y a quarante ans, tout le monde se portait bien; on marchait, on était gai, on ne demandait qu'à rire et à danser; à présent tout le monde est d'une tristesse insupportable. Un moment après, la conversation tourna du côté de la politique. Morbleu! dit un vieux seigneur, l'Etat n'est plus gouverné : trouvez-moi à présent un ministre comme monsieur Colbert! Je le connaissais beaucoup, ce monsieur Colbert; il était de mes amis ; il me faisait toujours payer de mes pensions avant qui que ce fût : le bel ordre qu'il y avait dans les finances 1 tout le monde était à son aise ; mais aujourd'hui, je suis ruiné. Que prouvent ces diverses réflexions, sinon que nous ne jugeons jamais des choses que par un retour secret que nous faisons sur nous-mêmes. Je ne suis pas surpris que les nègres peignent le diable d'une blancheur éblouissante et leurs dieux noirs comme du charbon, et que tous les idolâtres aient représenté leurs génies avec une figure humaine et leur aient fait part de toutes leurs inclinations. On a dit fort bien que si les triangles faisaient un dieu, ils lui donneraient trois côtés. (MONTESQUIEU.) Devoir. — Analyse de la 1" phrase j'étais entré durant l'autre jour, etc.
(1) Ici le verbi exprime un temps doublement passé.
274° EXERCICE.—Subjonctif après douter, etc.— (GRAM., 896.) 1 -Je doute que vous gagniez votre procès. Je trouve bien étrange que vous ayez fait cela. J'ai regret que vous n'ayez pas entendu ce discours. Je suis ravi qu'il ait gagné sa cause. Je désire qu'elle réussisse. Plaise à Dieu qu'il revitnne sain et sauf!
II. (897).- Je dis que vous avez raison. Je dis (je veux) qu'il fasse son devoir. - Qu'entendez-vous par là? J'entends qu'il a eu tort. J'entends que vous travailliez avec moi. - Je prétends que mon droit est incontestable. Si je vous fais ce plaisir, je prétends que vous m'en fassiez un autre. -Je suppose qu'il eit honnête homme. Supposez que l'or soit aussi commun que le fer. — Prenez garde (remarquez) que l'auteur ne dit pas ce qne vous pensez. Prenez que je n'aie rien dit. - Il a ordonné par son testament qu'on lui fil les obsèques les plus simples. La Cour a ordonne que ce témoin serait entendu (t).
Devoir.-Analyse des premières phrases.
275e EXERCICE.— Subjonctif après ne. pas, etc.—(GRAM.,n°898.) I. — Je ne crois pas qu'il soit venu. Nous ne certifions pas que cela soit. Je ne suis pas certain qu'il réussisse. Nous ne nous plaignons pas qu'on nous ait battus. Je ne sache pas qu'elles soient malades. Je ne me souviens pas qu'il m'ait dit cela. Je ne soupçonne pas que ce mot vienne de lui. Nous ne prévoyions pas que cela dût arriver ainsi.
Il est constant qu'il a dit cela. Il n'est pas constant qu'il ait dit cela. Est-il constant qu'il ait dit cela? Pensez-vous qu'il faille croire tout ce qu'il dit? Croyez-vous qu'il veuille acquitter sa dette?
Il nie qu'on doive restituer (2). Croit-il que je veuille vous tromper?
Je ne désapprouve pas que vous preniez ce parti. Comment voulezvous que je subvienne à tant de dépenses? Pensez-vous que cela puisse se faire ?
Devoir.-Transcrire les phrases ci-dessus en supprimant les négations ou la forme interrogative et indiquer quel mode on emploiera. (Indicatif.) II. (899). — N'oubliez pas que je vous attends. Croyez-vous qu'il n'en sera pas mécontent? Je ne dissimule pas qu'il y aura des difficultés à vaincre.—Oubliezvous, Madame, que Thésée est mon père et qu'il est votre époux ? Je ne doute pas que Dieu a eu de bonnes raisons pour créer l'univers. Je ne désavoue pas que j'en ai été fâché (3). Malgré les lois prohibitives de la chasse, il n'est pas douteux que le propriétaire ou le fermier peuvent, en tout temps, se défendre des dégâts causés par les animaux nuisibles. Quand les anciens élevaient des statues à quelque vice, cela ne signifiait pas qu'ils aimassent ce vice (4). Ne trouvez-vous pas, mes amis. que nous devons remereier Dieu, chaque jour, de ce qu'il veille ainsi sur nos besoins, en envoyant à nos moissons la pluie qui les fait germer et la chaleur qui les fait mûrir ?
Devoir. — Analyse des premières phrases.
(1) Ou fût entendu (Acad ). En général, quand ordonner exprime l'arrêt d'un tribunal o* d'un pouvoir suprême, on met le verbe suivant au futur de l'indicatif ou au conditionnel; ex. : Ordonné qu'il sera fait rapport à la Cour. (RAC.); l'empereur Dioclétien ordonna que les Manichéens seraient brûlés. (CONDILLAC.) Il en est de même d'exiger, quand il s'agit d'un trait imposé par les vainqueurs aux vaincu» : On exigea d'eux qu'ils remettraient le port de Lilybée. (VERTOT.)
(2) Nitr est le contraire d'affirmer. - (3) Ou que j'en aie été fdché. (ACAD. - (4) Ici le subjonctif a été employé par Montesquin.
276E EXERCICE. —Subjonctif après il faut, etc.— GRAM., no 900.) ï.—11 faut que les passions soient soumises à la raison. Il convient que vous surveilliez sa conduite. Il est vraiment étrange que vous ne croyiez jamais vos amis. Il est fâcheux que vous ne vous soyez pas trouvé avec nous. If est rare que l'on revienne d'un long fourvoiement. Il est juste qu'un meurtrier périsse.
II. (901). -Il me semhle que je le vois. Il me semble qu'on me fend la tête.
Il ne paraît pas que vous soyez son ami (1). Il me paraît que vous doutez de ma sincérité. Il.est probable qn'il a dit cela. Il n'est pas probable qu'il ait fait cela (1). Il y a un siècle qu'on vous attend. Il ne suit pas de là que vous ayez raison (1). Il est présumable qu'il viendra. Est-il présumable qu'il réussisse (2). Il est à presumer qu'il y consentira. Il n est pas à présumer qu'il y consente (1). Il est vrai qu'on l'a maltraité. Est-il vrai qu'on l'ait maltraité (2) ? S'il est vrai que Dieu nous voit, faisons le bien et fuyons le mal. S'il est vrai que vous aimez la justice, n'endurcissez pas votre cœur. Il semble que cela soit à vous: vous en faites comme des choux de votre jardin. Il semble que cela se soutienne sur rien, que cela ne tienne à rien. Il me semble que mon cœur veuille se fendre par la moitié. On dirait qu'il a pris à tâche de choquer tout le monde.
On dirait que le ciel, qui se fond tout en eau, Veuille inonder ces lieux d'un déluge nouveau. (BOILEAU.) Devoir.-Analyse des premières phrases.
217e EXERCICE.—Subjonctif après qui, etc. (GRAM., 902 et 904.) I. - Hérodote est le premier historien qui ait parlé des nilomè tres (3). C'est le seul homme qui vive de la sorte. Il y a peu d'animaux dont le pied ait plus de sûreté que les chèvres et les mulets.
Les chevaux arabes sont les plus beaux que l'on connaisse. La rose principale de cette église est la plus belle qui soit en France. La famine est un des plus grands fléaux qui puissent désoler un pays.
Voici le meilleur expédient que nous puissions prendrepour votre affaire. Tous les hommes recherchent les richesses, et toutefois on voit peu d'hommes riches qui soient heureux.
C'est une femme qui mérite qu'on la plaigne. Il n'y a que la vertu qui puisse rendre un homme heureux. Tout le monde travaille ; il n'y a que vous qui ayez les bras croisés. Il n'y a guère d'auteurs qui ne sommeillent quelquefois. Cette hypothèse (supposition) n'a rien qui doive vous blesser.
II. (903 et 905). - D'où sont venus les premiers hommes qui ont peuplé l'Amérique ? Je fais la meilleure contenance que je puis. Le peu que j'ai fait pour vous ne mérite pas tant de remercîments. Le moins qu'on peut faire par procureur, c'est le mieux. Je veux des souliers que je puisse mettre aisément. Je cherche les souliers que je puis mettre aisément. Qui ne sait pas son métier l'apprenne ou le quitte. Dans cette république, qui ne sait pas son métier l'apprend ou le quitte. Je veux un métier qui me nourrisse. J'ai un métier qui me nourrit.
Il faut toujours montrer aux jeunes gens un but solide et agréable qui les soutienne dans le travail. Voilà le but solide qui me soutient. Il n'y a que moi qui ne puis mourir. C'est la seule fois que je l'ai vu (4). Le plus que je puis faire (5).
Le plus que vous en pouvez prétendre (6).
Devoir. — Analyse des premières phrases.
(1) Subj. à cause Je la négation. - (2) Suùj. à cause de l'interrogation.
(8) Colonnes graduées qui servent à mesurer la crue des eaux du Mil.
(4) Ou aie vu (Acad.) — (5) Ou puisse faire (Acad.) — (6) Ou puissiez (Acad.)
278" EXERCICE.—Subjonctif après qui.. que, afin que, etc.
I. (906 et 908).—Qui que nous soyons, Dieu nous voit. Qui que vous soyez, respectez les vieillards. Quelles qu'elles soient, elles ne réussiront pas. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c'est un habile homme. Qùoi que vous écriviez, évitez la bassesse. Nous devons respecter nos parents, quels qu'ils soient, quels qu'ils puissent être. Quelque raison qu'on ait à faire valoir, il ne veut rien écouter.
Tirez la sonnette, afin qu'on vienne ouvrir la porte. Je désire que vous partiez promptement pour que vous reveniez plus tôt.
C'est une affaire faite, pourvu que le père et la mère y veuillent donner leur approbation. Loin qu'il soit disposé à vous faire des remercîments, il est homme à vous chercher querelle. Pour peu qu'on me fasse de difficultés, j'abandonnerai l'entreprise. Il revint à la charge quoiqu'on l'eût maltraité. En Turquie, on parle le turc quoique le Coran, les Traditions, les traités de médecine, d'astronomie et de philosophie soient écrits en arabe.
II. (907 et 909). -Tout grand seigneur qu'il est, cet homme n'est pas heureux.
L'Egypte, toute superbe qu'elle était, devint sujette des Perses. L'espérance, toute trompeuse qu'elle est, sert au moins à nous mener a la fin de la vie par un chemin agréable.-Expédiez cet homme, qu'il s'en aille. Il ne sera pas content qu'il ne vous ait vu. Si les hommes étaient sages et qu'ils suivissent les lumières de la raison, ils s'épargneraient bien des chagrins. Il ne faut pas compter sur la Providence de manière qu'on ne fasse rien pour se tirer de peine. L armée se porta de manière qu'elle tenait les principales places des ennemis en échec. La clef s'est engagée dans la serrure de maniere qu'on ne peut l'en retirer. Il entortille ses phrases de manière qu'on n'y peut rien comprendre. La nuit vint de façon que je fus contraint de me retirer. Il faut vivre de façon qu'on ne fasse tort à personne. Nous ferons en sorte qu'ils n'aient pas lieu de se plaindre.
Devoir.-Analyse de la première phrase comme s'il y avait bien que nous soyons qui (petits ou grands, etc.), Dieu nous voit.
279' Exercice. — Récapitulation. — (Gram., n" 894 à 910).' (Noter l'emploi du subjonctif ou des autres modes dans les phrases suivantes.) J'ignore s'il est arrivé. J'ignorais qu'il fût arrivé. Je n'ignore pas qu'il a voulu me nuire Il se fut bientôt ennuyé d'eux'. Il s'en fut bientôt ennuyé. 11 est peu probable que cette fête ait lieu. J'ai toujours entendu que notre arrangement s'exécuterait ainsi. Il serait à craindre que cette chose ne manquât. Il est impossible qu'un pareil événement ait eu lieu Il n'y a que les evêques qui atent le pouvoir d'ordonner les prêtres. Il semble qu'il ait pris à tache de me ruiner. Au plus loin que ma vue puisse s'étendre, je n'aperçois rien. Qui m'aime me suive, Qui m'aima me suivit. Il se plaint de ce qu'on le calomnie Il se plaint qu'on l'ait calomnié. Oui vous a dit que rien ne s'opposerait à vos desseins ? Ne trouvez pas mauvais que je prenne la liberté de vous écrire (ou si je prends la liberté de vous écrire). Supposez que je n'aie rien vu. Où avez-vous pris que je voulais (ou voulusse) vendre ma maison ? Je suis fâché que vous ne m ayez pas prévenu. Je suis fâché de ce que vous ne m'avez pas prevenu. Il pourrait arriver qu'en voulant perfectionner la scène française on la gdterait entièrement. Il serait à désirer que les personnes de la province attachassent plus d'importance qu'elles ne le font à la bonne prononciation. Ce n'est pas que je veuille, que je prétende. Une échelle est une machine composée de longues pièces de bois traversées d'espace en espace par des bâtons disposés de manière qu'on peut s'en servir pour monter et pour descendre. Devoir. — Analyse des trois premières phrases. (Ignorer a pour compl. direct l'il est arrivé, qxf il fût arrivé, etc.)
280* EXERCICE. —Présent ou imparf. du subjonctif (912 et 913).
Dès qu'il est dans son cabtnet, il ne veut pas qu'on l'inquiète (1).
Je ne souilrirai pas que vous me parliez découvert. Je ne permettrai point qu'il en soit ainsi. Croyez vous que je n'aie pas bien mal au cœur de voir toutes ces folies ? Ce n'est pas assez qu'un avocat connaisse les lois et les ordonnances, il faut encore qu'il entende bien la pratique.
Je doute qu'on puisse être heureux lorsqu'on a quelque faute grave à se reprocher. Je doute que l'on pût être heureux si l'on avait quelque faute grave à se reprocher. Je m'étonne qu'il ne voie pas le danger où il est. Je m'étonne qu'il ne vit pas le danger où il était. L'Evangile est le plus beau présent que Dieu pût faire aux hommes. Baléasaf est aimé du peuple; il n'y a aucune famille qui ne lui donndt tout ce qu'elle a de bien s'il se trouvait dans une pressante nécessité; il n'y a aucun de ses sujets qui ne craigne de le perdre, et qui ne hasardât sa propre vie pour sauver celle d'un si bon roi.
Devoir.-Composer cinq phrases semblables à celles du n° 912 et cinq autres à celles du no 913.
2810 EXERClcE.-Quatre premières règles.-(GR., 911 à 915.) (A partir de la 3' phrase, employer successivement avec le même verbe les quatre temps du subjonctif.) Faites en sorte que cet ennuyeux se retire. Je crois qu'il eût mieux profité des avis qu'il a reçus s'il eût été plus clairvoyant.
Il n'y a rien que je ne fasse pour vous. Il n'y a rien que je ne fisse alors pour vous. Il n'y a rien que je ne fisse pour vous si vous travailliez davantage. Il n'y a rien que je n'aie fait pour vous. Il n'y a rien que je n'wsse fait pour vous si vous vous fussiez mieux conduit.-Il n'est rien dont je sois plus certain. Il n'est rien dont je fusse alors plus certain. 11 n'est rien dont je fusse plus certain si tel point m'était démontré; etc. Il n'y a qu'une seule personne qui vous puisse donner des nouvelles de cet homme. Il n'y a qu'une seule personne qui vous en pût alors donifbr des nouvelles, etc. Il n'est fils de bonne mère qui ne veuille faire cette action, etc. C'est notre ancre de salut, c'est la seule chose qui puisse nous sauyer, etc. C'est la plus sûre ou l'unique ressource que nous ayons, etc. C'est de tous ces monuments le seul qui soit resté debout, etc. Il y a peu d'animaux farouches qu'on ne sache apprivoiser, etc. Zaïre est un des personnages les plus touchants qui soient sur la scène, etc. Je ne conçois pas qu'un homme sage puisse s'oublier à ce point, etc. C'est la seule récompense qu'il ambitionne; il n'en veut point d'autre, etc.
Devoir.-Analyse de faites (agissez) en sorte que, etc.
(1) Dans l'explication de toutes ces phrases, le maître pourra demander: 1° Pourquoi on emploie le subjonctif; 2° pourquoi tel temps du subjonctif.—Ici inquiète est au subjonctif parc' qu'il est sous la dépendance d'un verbe (vouloir) qui exige ce mode (nO 896 de la Gram.)-On emploie le présent du subj. parce que il veut est au présent de l'indicatif et qu'inquiète doit marqner un ~présent ou un futur (ns 912).
282» EXERCICE.—5« ,'ègle..;.-.(GRAM., no 916.) I. — Je ne sache pas que ce laquais vous appartienne. Je ne savais pas que ce laquais vous appartint. Il avait bien peur qu'on nsJui allouât point cette dépense. A l'expiration de mon bail, j'ai demandé au propriétaire qu'il ne relouât mon appartement. Je lui ai signifié que je ne veux pas qu'il mette le pied chez moi. Je lui avais signifié que je ne voulais pas qu'il mit le pied chez moi. Cet ecclésiastique eût mérité que le pape le promût à la dignité de cardinal. Il vaut mieux qu'il se taise que de parler mal à propos. Il vaudrait mieux, etc. Il est bon que vous lui fassiez des excuses. Il serait bon, etc. Je n'aurais jamais cru qu'il eût réussi sans vous.
II.- On a placé ce livre sur le bureau afin qu'on puisse le consulter. Je suis venu vous voir pour que nous parlions de nos affaires. Quoiqu'il relive de maladie et qu'il soit encore très-faible, il a voulu se mettre en route. Je voudrais bien qu'il ne neigeât plus. Ce prince fit son entréo dans le plus haut appareil qu'on ait jamais vu. Il serait désirable que les philosophes s'appliquassent à démontrer combien la paix serait avantageuse aux peuples de l'Europe. S'il arrivait que quoique enfant indolent eût du penchant à croupir dans la paresse, il faudrait lui administrer quelque stimulant qui l'éveille. Pendant des siècles, il a suffi de dire au monde que telle avait été la volonté de César pour que le monde oM.
Plaise aux dieux que mon père, échappé à la fureur des vagues, puisse régner sur Ithaque, jusqu'à la plus extrême vieillesse, et que je puisse apprendre longtemps sous lui comment il faut vaincre ses passions pour savoir modérer celles de tout un peuple l Aristodème, tyran de Cumes, chercha à énerver le courage de la jeunesse : il voulut que les garçons laissassent croître leurs cheveux comme les filles ; qu'ils les ornassent de fleurs et portassent des robes de différentes couleurs. Si Voltaire eût également soigné toutes les parties de son style et qu'il eût plus tenu à la perfection qu'à la fécondité, il serait le premier de nos poëtes.
283* Exercice. — Récapitulation. — Faites en sorte qu'il ait terminé demain (1). Je ne sentais pas que l'on me trompait (2). C'est assez qu'il parle pour qu'on le croie. Il est à craindre que cela ne fasse impression sur les esprits faibles. Il était à craindre etc. Il ne faut pas que la coutume prévale sur la raison. Il ne faudrait pas etc. Il faut toujours se conduire de manière gu'on ùit aucun reprocha à se faire. Si vous m'aimez et que vous vouliez me le persuader.
Si vous m'aimiez et quo etc. Si, dans l'assemblée, un orateur paraissait tout à coup et qu'il voulût se faire entendre? Il y a peu de personne qui sachent se procurer une vieillesse heureuse et respectée. Qui que nous soyons, nous sommes pécheurs, et, comme tels, nous devons faire pénitence. Aristide avait été juste avant que Soçrate eût dit ce que c'était que la justice. Une reprise perdue est celle qui est faite de manière qu'on ne l'aperpoive pas et qu'elle se confonde avec le tissu de l'étoffe. Ce n'est pas que je sois fâché de voir la philosophie cultivée, mais je ne voudrais pas qu'elle devint un tyran qui exclût tout le reste. On dit que l'araignée aime la musique et qu'une vive lumière l'attire; ce qu'il y a de certain, c'est que tout sauvage et craintif qu'il soit (exceptcet animal peut s'apprivoiser.
Devoir.—Analyse de la 1" phrase (V. 281* Exerc.).
(1) Ici le passé ait terminé marque un temps futur.
(2) Même an' la négation sentir yeut ici l'indicatif.
384e EXERCICE. — Emploi de l'infinitif. —
(GRAM., 920 à 922.) On ne devient point savant sans étudier. Il est incivil de s'accouder sur la table devant ses supérieurs. Une légère étincelle peut causer un grand embrasement. Quand on prie des gens à un repas, il faut avoir soin de les assortir.
Il faut rougir de commettre des fautes et non de les avouer.
Il est moins honteux de convenir de ses torts que de chercher à les justifier. Je suis affligé. Vous paraissez contrarié.
Adraste même a honte de se sentir troublé. C'est assez parlé, assez disputé (ou assez parler, assez disputer). (Acad.) Devoir. — Analyse de la première phrase.
285e EXERCICE. — (GRAM. n" 924 à 927.) (Dire si les infinitifs suivants sont bien employés.) Je ne suis pas certain de réussir. Les plus doctes sont sujets à faillir. Tel croit gouverner un autre qui en est gouverné. Je lui ai mandé de venir (1). Je suis rentré chez moi pour changer. L'appétit vient en mangeant (2) Il vaut mieux ne pas promettre que de violer sa parole. Je crois avoir fait ce que je devais. Il faut adorer les mystères sans vouloir les approfondir. L'affaire-est trop importante pour ne pas prendre le temps d'y penser (Acad.). Nous avons si bien pris nos mesures que nous sommes assures de réussir (3). On n'obtient pas ce qu'on demande en prenant de l'humeur au premier refus. Notre écrilure se lit en allant de gauche à droite, celle des Orientaux en allant de droite à gauche.
Les empereurs romains ont employé tout leur pouvoir à faire que l'on obéît à l'Eglise. Qu'ai-je fait pour que tu viennes troubler mon repos? Je le console de la perte flp, son bien. Je vous ai confié mon fils afin que vous en fassiez un honnête homme, Je suis fâché de voir qu'on reçoit de la sorte une personne comme vous. Ne croyez pas qu'on le fera revenir sur sa décision.
Devoir. — Analyse des premières phrases.
286E EXERCICE.—Mettre cuire ou à cuire, etc. -(GR., 928 à 931.) Mettez sécher le linge (4). Mettez de l'eau bouiUir. Il s'est mis tout de bon à étudier. Il faut mettre tremper ces pois , ces pruneaux pour les amollir. Tout ce qu'elle s'imaginait tenir lui échappait tout à coup. 11 m'a assez mal reçu ; à peine a-t-il daigné m'écouter et me répondre. Il dédaignait de nous parler. Un grand courage dédaigne de se venger. Je désire le voir. On désire de la revoir avant peu. Peut-on espérer de vous revoir ? Adraste espérait du vaincre facilement le fils d'Ulysse. On a vu la cigogne préférer de périr avec ses petits plutôt que de les abandonner. Je souhaiterais pouvoir vous obliger. Elle se plaisait aux champs où elle avait grandi, et ne souhaitait pas d'en sortir. Les néchants craignent les méchants, s'en défendent et ne souhaitent point de les voir en crédit. La fermière sourit, et pour faire plaisir à ses visiteurs, elle leur expliqua ce qu'ils désiraient de tant savoir.» Malheureux que je suis ! je souhaite de revoir ma patrie peut-être pour devenir plus malheureux encore !
Devoir.—Composer dix phrases avec les verbes cités nos 928 à 93i.
(1) Ou qu'il vint (Acad.)—(2) Voir la note 1 de la Gram., p. 187.—(3) Ou que nous réussirons. (Acad.)-(4) Pour d sécher, à bouillir, etc. (Acad.)
et des quatre premières espèces ie mots (Gr., 533 à 931.).
287' Exercice.-Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés. Chacun des deux partie a des fautes à se reprocher. Les alchimistes prétendent convertir les métanx imparfaits en or. Le râtelier sert à contenir le foin ou la paille que mangent les bœufs. Les gens ignorants croient encore qu'il y des magiciens qui enchantent les hommes, les animaux. On donne le nom de faîtage à la pièce de bois qui termine le comble d'une maison, et sur laquelle s'appuient les chevrons.
Cet homme s'exprime avec une clarté, une facilité qui me surprennent. Il y en a qui parlent bien et qui n'écrivent pas de même : c'est que le lieu et les assistants les échauffent. Prenons, vous et moi, dit Mentor, un de ces grands bancs de rameurs. Il s'en est emparé sans que mon frère ou moi nous en soyons aperçus. Le sage Nestor ne put se trouver dans le conseil parce que la doulenr, jointe à la vieillesse, avait flétri son cœu r. Si notre être, si notre substance n'est rien, tout ce que nous bâtissons dessus, que peut-il être? C'est dans le lit de l'Océan que naissent une multitude de plantes inconnues à nos botanistes. L'homme n'est rien qu'un fantôme, une ombre, une vapeur qui se dissipe dans les airs.
Les charges romaines, dont la dignité autant que le profit s'augmentaient avec l'empire, furent briguées avec fureur.
Devoir. — Analyee de la première phrase. — (Vertu sujet de a sous-entendu.) 288' Exercice.—Les ignorants n'ont pas de doutes: ils ne sentent ou n'aperçoivent point les difficultés. Songez-vous quel serment vous et moi nous engage?
Ce n'est pas moi, c'est vous qui avez fait cela C'est l'orgueil, plutôt que la justice et la piété, qui est l'âme de nos entreprises. Quelques sages ont cette opinion ; le reste des hommes est d'un autre avis. Chacune de ces choses a des qualités propres et particulières qui la distinguent. Quantité d'oiseaux se vinrent percher (1) sur ces arbres. La même couleur et le même dessin qui nous semblent admirables un jour, le lendemain nous paraissent ridicules si la mode les condamne. Thalès est le premier des Grecs qui ait enseigné que les âmes font (i) immortelles. Moïse a écrit les œuvres de Dieu avec une exactitude et une simplicité qui attirent la croyance et l'admiration. Avant l'institution des caisses d'épargne, peu d'ouvriers économisaient quelque chose, et quand la maladie, les infirmités ou la vieillesse arrivaient (816), l'on n'avait d'autre ressource que l'hôpital, où la vie' est quelquefois bien triste. La société n'est pas si mauvaise qu'on veut bien le dire : parmi les millions que j'entends sonner autour de ma médiocrité, j'en sais plus d'un qui commença par un gros sou. Une froideur ou une incivilité qui vient de ceux qui sont au-dessus de nous nous les fait haïr; mais un salut ou un sourire nous les réconcilie. Si les morts revenaient au monde et qu'ils vissent l'usage que certains héritiers font de leur fortune, ils seraient bien étonnés. La vanité est tellement ancrée dans le cœur de l'homme qu'un goujat, un marmiton, un crocheteur se vante et veut avoir des admirateurs. Avec quelque supériorité de force qu'on s'engage dans un combat, le moindre mécompte, une terreur panique, un rien vous arrache la victoire. Il faut que ce soit (3) la sagesse et la vertu, plutôt que la présence d'un Mentor, qui nous inspirent ce que nous devons faire.
Oublions tout, que rien ne nous aigrisse; Pour n'aimer pas, faut-il qu'on se haïsse1 (VOLT.) Devoir. — Analyse de la première phrase.
(1) Ou vinrent se percher.—(2) Vaut mieux qu'étaient.—(3) Ou soient.
289° Exercice.-Fais ce que dois, advienne que pourra. Dites-nous des choses vraies, si vous voulez qu'on les croie. Je vous ai dit ce que c'est (1) que les brouillards et les nuages. C'est une des caresses auxquelles on accoutume les enfants. Il a passé par ici ce matin: il m'a dit qu'il srsLl eeTst îl.e Qui n'eùt dit que le ciel seconderait ses bonnes intentions? Pythagore est le premier d'entre les Grecs qui ait pris le nom de philosophe. Les philosophes les plus sensés, qui ont réfléchi sur la nature de Dieu, ont dit qu'il est (3) un être infiniment parfait. Il n'y a rien de caché qui ne vienne à être découvert rien de secret qui ne vienne à être connu. Ce que vous dites la prouve qu il est riche, mais ne prouve pas qu'il soit honnête homme. Il semble qu'il y ait de la sympathie entre certaines plantes (901, note.) Il semble qu'il SOit mort; il n'a plus de mouvement ni de sentiment. Cet homme demande que vous daigniez l'écouter. Nous dédaignions d'abord de nous servir de son crédit, mais nous fûmes obligés d'y avoir recours. Orphée obtint de Pluton qu'Eurydice retournerait (4) parmi les vivants. Mon antichambre n'est pas faite pour s y ennuyer en m'attendant; passez jusqu'à moi sans me faire avertir. Rome fit tous les jours de grandes entreprises, et Annibal. tout habile, tout courageux, tout victorieux qu'il était, ne put tenir contre elle. Rica et moi sommes peut-être les premiers parmi les Persans que l'envie de savoir ait fait sortir de leur pays et qui aient renoncé aux douceurs d'une vie tranquille pour aller chercher laborieusement la sagesse. Tout persuadé que je suis que ceux que l'on choisit pour de différents emplois, chacun selon son genre et sa profession, font bien, je me hasarde de dire qu'il se peut faire qu'il y ait au monde plusieurs personnes que l'on n'emploie pas, qui feraient très-bien. Le 3 avril 1867 eut lieu à Mételin (dans l'Archipel) une procession solennelle pour remercier Dieu de la cessation du fléau (tremblement de terre) qui s'était appesanti sur l'île. La majeure partie des habitants assistaient à cette solennité. Presque toutes les femmes étaient en costume de deuil ; plusieurs d'entre elles avaient les cheveux épars et marchaient pieds nus.
Devoir. — Analyse de Fais ce que tu dois, etc.
290* Exercice. - Travaux des champs. — Ils s'accomplissent presque tous en plein air et en plein jour, santé et gaieté de l'homme. L'homme n'y est point machine, il est homme : il y place son émulation, son orgueil, son adresse, sa force, son exactitude, son habileté : il y est actif et assidu, mais il n'y est pas esclave Il se sent libre et il se déplace à son gré dans le vaste atelier rural ouvert à ses pas. Il y devient robuste, il y reste sain. Sans cesse aux prises avec les forces de la na ure, il y exerce les siennes. Il a la fierté et le courage de sa liberté ; il est propre à tout. Quand il a grandi dans cette forte discipline des travaux champêtres, le sabre ou le fusil luK paraissent légers (816) après la charrue ou le pic; il est aussi propre à défendre son pays qu'à le fertiliser. Une empreinte de santé, de vigueur, de franchise, de liberté et de tierte modeste virilise ses traits. Il regarde en face, il marche droit, il parle haut, il respire a pleine poitrine, il ne craint et il n'envie personne. Placez à côté l'un de l'autre un ouvrier en soie de Lyon, et un paysan de l'Auvergne ou des Alpes du même âge, et comparez l'homme à l'homme : l'un vous rendra fier, l'autre vous rendra triste d'appartenir à la race humaine, qui a produit tant de faiblesse a côté de tant de majesté. (LAMARTINE).
Devoir - Traduire cette dictée au pluriel. Les hommes n'y sont point machines, ils sont hommes, et^ - Analyse de presque tous (ces travaux) ils s'accompl ssent en plein jour et en plein air.
(1) Ou c'litait. — fi) Ou repassera. - (3) Mieux qu'titait. - (4) Ou retournât. (FÈNEL.)
291e Exercice, — La mauvaise honte — Il y avait auprès de notre vigne (858), dit saint Augustin dans ses Confessions, un poirier chargé de poires.
Elles n'étaient ni très-belles ni très-bonnes ; cependant nous résolûmes de les voler, une troupe d'enfants débauchés que nous étions. Une belle nuit, après avoir bien joué et bien couru, selon notre maudite coutume, nous allâmes donc secouer cet arbre et nous en emportâmes tout le fruit. Nous en mangeâmes quelque peu, mais ce n'était pas pour en manger que nous l'avions volé, et quand cela n'aurait du aboutir qu'à le jeter aux pourceaux, nous étions contents d'avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas faire. Quelle horrible dépravation de cœur 1 Nous cherchions à rire et nous nous chatouillions nousmémes, pour ainsi dire, par le plaisir de tromper ceux qui ne s'attendaient pas au mauvais tour que nous leur jouions, et qui ne manqueraient pas d'en avoir , un grand dépit. Car je me souviens fort bien, et vous le voyez, ô mon Dieu, que je n'aurais jamais commis ce larcin si j'avais été seul. Qu'on est ennemi de soimême quand on est capable d'une amitié comme celle qui était entre les autres enfants et moi ! A quoi une telle amitié peut-elle être propre, si ce n'est à renverser les plus simples notions de la justice et de l'honnêteté ? Car dès qu'un de la troupe avait dit : Allons, faisons telle chose, il n'y en avait pas un qui ne suivit aveuglément, et qui n'eût honte de n'avoir pas perdu toute pudeur (1 ).
Devoir. — Analyse de la 1" phrase : Saint Augustin dit, etc.
292e Exercice. — Les véritable8 plaisirs. — On se gâte le goût par les divertissements comme par les viandes. On s'accoutume tellement aux choses de haut goût que les viandes communes et faiblement assaisonnées deviennent fades et insipides. Craignons donc ces grands ébranlements de l'âme qui préparent l'ennui et le dégoût. Ils sont surtout à craindre pour les enfants, qui résistent moins à ce qu'ils sentent, et qui veulent être toujours émus. Tenons-les dans le goût des choses simples ; qu'il ne faille pas de grands apprêts de viande pour les nourrir, ni de grands divertissements pour les réjouir. La sobriété donne toujours assez d'appétit, sans avoir besoin de le réveiller par des ragoûts qui portent à l'intempérance. La tempérance, disait un ancien, est la meilleure ouvrière de la santé et du bonheur ; avec cette tempérance, on n'a besoin ni de machines, ni de spectacles, ni de dépenses pour se réjouir: un petit jeu 'Iu'on invente, une lecture, un travail qu'on entreprend, une promenade, une conversation innocente qui délasse après le travail, font sentir une joie pure. Les
plaisirs simples sont moins sensibles et moins vifs, il est vrai : les autres enlèvent l'âme en remuant les ressorts des passions. Mais les plaisirs simples sont d'un meilleur usage : ils donnent une joie égale et durable sans aucune suite maligne. Ils sont toujours bienfaisants, au lieu que les autres plaisirs sont comme les vins frelatés, qui plaisent d'abord plus que les naturels, mais qui altèrent les organes et nuisent à la santé. (FÉNELON).
Devoir. — Analyse de la i" phrase. comme (on se la gâte) par les viandes.— Viandes, compl. indir. de se gâte sous-entendu.
(1) Cette histoire rappelle celle des moutons de Panurge, dans Rabelais. On est en mer.
Panurge veut acheter un mouton de son voisin Dindenaut. Celui-ci ne consent que moyennant une grosse somme d'argent. Marché fait, Panurge jette son mouton en pleine mer. Tous les autres moutons de Dindenaut, imitant le premier, sautent à l'eau ; Dindenaut et ses gens s'y jettent eux-mêmes pour les repêcher, et Panurge leur remontre par « force lieux de « rhétorique, les misères de ce monde, le bien et l'heur de l'autre vie, affirmant plus heureux « être les trépassés que les vivants en cette vallée de larmes. »
293' Exercice. — Ménalque ou le Distrait. — Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme : il s'aperçoit qu'il est en bonnet de nuit, et,venant à mieux s'examiher, il se trouve rasé à moitié.
11 voit que son épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, et que sa chemise est par-dessus ses chausses. S'il marche dans les places, il se sent tout d'un coup frapper rudement au visage; il ne soupçonne point ce que ce peut-être, jusqu'à ce qu'ouvrant les yeux et se réveillant il se trouve devant un limon de charrette ou derrière un long ais de menuiserie, que porte un ouvrier sur ses épaules.
Ou l'a vu une fois heurter du front contre celui d'un aveugle, s'embarrasser dans ses jambes et tomber avec lui, chacun de nmcôté, à la renverse. Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tète à la rencontre d'un prince et sur son passage, se reconnaitre à peiue, et n'avoir que le loisir de se coller à un mur pour lui faire place. Il cherche, il brouille, il crie, il s'échauffe, il appelle ses valets l'un après l'autre; on lui perd tout, on égare tout. Il demande ses gants qu'il a à ses mains, semblable à cette femme qui prenait le temps de demander son masque lorsqu'elle l'avait sur le visage. S'il écrit une longue lettre, il met de la poudre dessus à plusieurs reprises et jette toujours la poudre dans l'encrier— (Analyse de la première phrase.) 294- Exercice.-Suite du Distrait. — Souvent il vous interroge, et il est déjà bien loin de vous quand vous songez à lui répondre; ou bien il vous demande en courant comment se' porte votre père ; et, comme vous lui dites qu'il est fort mal,' il vous crie qu'il en est bien aise. Il vous aperçoit quelquefois sur son chemin; il est ravi de vous rencontrer; il sort de chez vous pour vous entretenir d'une certaine chose. Il contemple votre main. Vous avez là, dit-il, un beau rubis ï est-il balais? Il vous quitte et continue sa route : voilà l'affaire importante dont il avait à vous parler. Se trouve-t-il à la campagne ? Il dit àquelqu'un qu'il l'estime heureux d'avoir pu se dérobera la cour pendant l'au tomme, et d'avoir passé dans ses terres tout le temps de Fontainebleau. Il tient à d'autres d'autres discours; puis, revenant à celui-ci : Vous avez eu, lui dit-il de beaux jours à Fontainebleau; vous y avez sans doute beaucoup chassé?
Il commence ensuite un conte qu'il oublie d'achever; il rit en lui-même il éclate d'une chose qui lui passe par l'esprit, il répond à sa pensée il chante entre ses dents, il siffle, il se renverse dans une chaise, il pousse un cri plaintif, il bâille, il se croit seul. S'il assiste à un repas, on voit le pain se multiplier insensiblement sur son assiette : il est vrai que ses voisins en manquent aussi bien que de couteaux et de fourchettes, dont il ne les laisse pas jouir longtemps. H oublie de boire pendant tout le dinerou, s il s en souvient, et qu'il trouve qu'on lui donne trop de vin, il en flaque plus de la moitié au visage de celui qui est à sa droite; il boit le reste tranquillement, et ne comprend pas pourquoi tout le monde éclate de rire de ce qu'il a jeté à terre ce qu'il a versé de trop. (LA BRUYÈRE).
Devoir.—Sens des phrases.—Analyse de la première.
Nota.-Les deux exercices précédents Peuvent se mettre au plxriel en remplaçant Mélia/que
(1) Jean lie la Bruyère, écrivain français, né Cil 1644, prés de Donrdan (Seine-et-Ois,), et une traduction de ceux du grec Théophraste. norceau prudent «st extrait,
395. Exercice. - Portrait de César. - L'éducation avait fait de César un homme distingué, avant qu'il fut un grand homme. Son affabilité, dit Plutlai rque, sa politesse, spn accueil gracieux, qualités qu'il avait à un degré au-dessus de son âge. lui mentaient 1 affection. A ces mialitéFnaturelles, développées par une éducation brillante, venaient s' ajouter des avantages physiques. Sa taille élevée, ses membres arrondis et bien proportionnés, i!nyrima-ent à sa personne une grâce qui le distinguait de tous. Il avait fes ~eux.lloirs, le regard pénétrant, le teint d'une couleur mate, le nez droit et assez fort. Sa bouche, petite et régulière, mais avec des lèvres front figure un caractère de bienveillance, tandis gue la largeur de son front annonçait le développement des facultés mtellectuelles. Son visage St S du moins dans sa jeunesse, car sur les bustes, faits sans doute vers la fin de sa vie. ses traits sont plus amaigris et portent des traces de fatigue. Il avait la voix sonore et vibrante, le geste noble, et air de dignité régnait dans toute sa personne. Son tempérament, d'abord délicat devint robuste par un régime frugal, et par l'habitude d'abord délicat, l'intempérie des saisons. Adonné des sa jeunesse à tous de s'expo- les exercices du corps, il montait à cheval avec hardiesse, et supportait sans peine les privations, les fatigues. Sobre dans sa vie babituelle, sasanté n'était altérée ni par l'excès du travail, ni par l'excès des plaisirs.
Cependant dans deux occasions, le première à Cordoue, la deuxième à Thapsus, il fut pris d'attaques nerveuses, confondues à tort avec l'épilepsie.
En résumé au physique et au moral, on trouvait dans César deux natures rarement unies dans la même personne: il joi fe ait la délicatesse aristocratique du corps au tempérament nerveux de l'homme de guerre les grâces de l'esprit à la profondeur des pensées, l'amour du luxe et des arts à la passion delà vie militaire dans toute sa simplicité et sa rudesse; en un mot, il alliait l'élégance des former qui séduit, a l'énergie du caractère, qui commande. Tel était César à dix-huit ans.
oqce Firprcife — Exceptions-modifiées. — La gloire et la prospérité des méchants sont courtes (FÊNEL.) La victoire et la confiance en soi rompirent l'union des Grecs (Boss.) Vous êtes d'un sexe et d'un rang qui vous mmeetttteennt t dans ile es bienséances du monde (Mus.) Un peu d'esprit et 1 de temps à perdre lui suffisent pour conserver son autorité.
(LA BR.) A quoi auraient abouti tant de qualités héroïques? (FLÉCH.) L'architecture égyptienne montrait partout cette noble simplicité ci l'etle grandeur qui remplissent l'esprit. S il y a quelque chose de flatteur dans KSoWSW M dJuîŒqnS l'on y attache, c'est d'y pouvoir faire le bien. (MASS.) La course à pied, la course à cheval, la course dans les chariots se pratiquaient en Egyple avec uhe adresse admirable. Mon juif intimidé conclut un marché par lequel la maison et' moi lui appartiendrions tous deux (VOLT.) Mme de Sévigné, dont un rhumatisme cruel attaquait pour la première fois la brillante santé, écrivait à son cousin Bussy : C'est un étrange noviciat pour une créature comme moi, qui avais passé ma vie dans une~ parfaite santé. Calypso voulut faire entendre à Télémaque qu'Ulysse avait péri. Je suis rentré par l'autre porte (MOL.) Ce n'est pas de ces sortes [de respects que je vous parle (MOL.) La passion se termine d'ordinaire à toute généreuse qu'elle soit (t) ou paraisse en commençant (COUSIN).
C'est à vous, mon esprit, à qui je veux parler. (BOIL.) (2) On dit que son front jaune et son teint sans couleur, Perdit en ce moment son antique pâleur (BOIL.) (2).
C'est dommage, Garo, que tu n'es (3) point entré 1. (LA FONT.)
(1) Semble préférable à est ou paraît.-(2) Si l'on remplaçait à qui par que le YUS nrait ineomp\8t.-(3) Pour que tu ne sois. (Acad. à domrr.age).
CHAPITRE VI.
SYNTAXE DES PARTICIPES.
297 Ex.— Participes présents ou adjec.
tifs verbaux. (GRAM., nos 934 et »3«.) (Dans la partie de l'éléve, les participes et les adjectifs verbaux sont au masculin singulier) Bruit alarmant. Nouvelle alarmante.-Homme obligeant.
Personne obligeant ses voisins.—Voyez ces colonnes gisant éparses. Il a la bouche toute saignante. L'ennui succède souvent aux plaisirs bruyants. Cet homme gâte toutes les affaires en les précipant. Des coteaux riants bornent agréablement la vue de ce côté-là. C'est principalement en été qu'on voit des vers luisants. Les étoiles sont autant de soleils éclairant probablement d'autres mondes.
Devoir., Analyse de la 4e et de la 5* phrase.
298* EXERCICE.—Suite du précédent. (GRAM., 934 à 937.) Les animaux ruminants ont plusieurs estomacs. La lionne, hérissant sa crinière, provoque au combat ses rivaux rugissants.
Les tarières, les vilebrequins et les forets sont des instruments perçants. On a vu des gens feindre une longue maladie pour se rendre intéressants. On ne guérit point les grands maux en les (lattant. Les métaux les plus compactes sont les plus pesants. Du temps de Louis XIV, les lettres étaient très-florissantes. La chaleur du feu se communique aux corps environnants.
Devoir. - Analyse des deux premières phrases.
299e Exercice. - Suite des précédents. (Gram., no' 934 à 938.) Un soulage ses maux en les racontant. Sa place l'assujetlit à des devoirs génants. Les esprits bas et rampants ne s'élèvent jamais au sublime. Ces machines lèvent plus de dix quintaux pesant (1). Le peuple s'épuisent par des impôts toujours cr°issmtf- Ces témoins sont vacillants dans leurs dépositions. Il faut ménager les hommes, même en les reprenant. Les feuilles de cette plante aquatique sont flottantes. II y a des corpuscules qui émanent des corps odorants. Les contours ondoyanti expriment la souplesse et concourent à la grâce des figures Ce jeune homme a dissipé sa jeunesse au milieu des plaisirs bruyants du monde Avant d hmi » tre un devoir de morale, la chasteté est une loi de ccoonnsseeï rvvaatiiioonn que la nature impose à tous les êtres vivants.
Devoir. - Analyse des deux premières phrases.
(1) C'est-à-dire lèvent une charge pesant plus de 10 quintaux.
300. Exercice. - partie. prés. ou adj. verbaux. (Gr., 934 à 938.) Un fort mulet porlesix cents Les (leurs du nùdufar (1) passent nelle. L'hirondeHe donne la chasse aux insectes voUigeants eL suit avec pour réfrigérantes. Dieu rend les saints participants de la gloire éter- de l'Afrique. Ce n'est pas une chose séante de parler si haut devant les quant sur rOcéanA.Uanllquuene dechcoosi e Q chaleur d?B ba- personnes à (lui on doit du respect.que de fois, dans la chaleur des batailles, je me suis arrêté à contempler mes jeunes conscrits se jetant dans la mêlée. (NAPOL.) Voilà la troisième reine expirant en Angleterre par le d:ernier jBuPPnf^°^n Mniw quiKondS^orsdelajorût!
errant Cà et là polir trouver un sentier qui les conduise hors de la forÓl.
Rome subjuguant l'univers abattu, ne vaut p.. u hameau qehabite la vertu.
Oui, sans cesse ignorants de nos propres moins. (CORN.)
Devoir.- Analyse de la 1" phrase. (V. note p. 1M ; 301° Exercice. — Termes de pratique. (Gram., 939 çt 940.) Maison à lui ,r'ZmntS[tantT, dépendante de te, ~~; autre. Cas résuctants du procès. Reql~tG lendante à. Toute effttti'e Ces sante. «(iens à ce connaissants. Demicrê lovemnta de la vealBdea meubles. Terreari dl.oit. Fofte wanlc nt iouutiers) ou ayants cause. Chacun des ayants droit. fille usante et jouissante de ses droits. Il y a quelquun dans la pièce attenante. Semer des libelles tendants à la sédition. Il n'a point la y ^T,éléaec^Ue terre il n'en a que la jouissance sa vie durant (2). On a saisi tous les biens et tous les effets existants. Les fruits pendant par les racines font partie du fonds. Il vendrait sori père à beaux deniers comptants.
SOI1 Exercice.-Fatigant ira fatiguant, etc. (G., 9U et ®*2-) Qu'il est fatigant avec ses questions. La "isite d'un homme désœuvré est fatigante. Son bien est devenu la proie d'un inti-ipreuve convaincante, c'est, du moins, uu motif de crédil)~it pas une personne est vêtue d'une manière extravagante, qui la fait ressembler à un masque; c'esît un vrai, carême-prenant. T .'exposition met en rappprt le producteur et le consommateur; elle établit entre fabricants une rivalité salutaire. La valeur du franc est à peu près équivalente à l'ancienne livre tournois. Les juges diflëdeux partis différents; vers lequel penchez-vous? Les juges différant d'opin diffé1'cntes. Le sel est un excellent appât pour attirer pesanteurs différentes. Le sel est un excellent appât pour attirer leur profession. Les hommes insolents pendant la prospérité sont toujours faibles et tremblants dans la disgrâce. IL vaut mieux lire beaucoup quelques livres excellents que de lire beaucoup de livres mauvais ou médiocres.
Composer dix phrases avec les mots des nos 941 et 942.
(1) Ou nénuphar. (AcaJ.) - (2) Pour durant u vlc (nO 430).
sur les participes présents (932 à 942).
303» Exercice.—Il y a plusieurs emplois vacants dans cette administration.—Nous avons vu le siècle bien différent de ce qu'il est. Sa manière de réciter est d'une monotonie fatigttnte. Entre deux travaux également fatigants, on n'a pas de choix à faire. Le régime de vie doit être différent' suivant les différents tempéraments. La frileuse hirondelle ramène les zéphyrs voltigeants (1) autour d'elle. On l'a pressé par des raisons si fortes et si convaincantes qu'il a été obligé de se rendre.
Nous ne sommes qu'un instant sur la terre, semblables à ces feux errants qu'on voit dans les airs durant la nuit sombre. J'ai toujours vu ceux qui voyagent dans de bonnes voitures bien douces rêveurs, tristes, grondants ou souffrants (1). Les soi-disant magiciens prétendent conjurer le démon, la peste, les orages, etc., au moyen de certaines paroles. Les chevaliers errants allaient par le monde cherchant les aventures, châtiant les méchants, protégeant les opprimés, et soutenant, la lance au poing, l'honneur et la beauté de leurs dames envers et contre tous. La campagne était couverte d'épis jaunissants et d'esclaves qui les faisaient tomber sous la faux tranchante; de jeunes enfants les ramassaient et les présentaient à ceux qui en faisaient des gerbes. Un parent d'Idoménée, qui aspirait à lui succéder, lâchant les rênes à ses chevaux fumants de sueur, était tout penché sur leurs crins flottants, et le mouvement des sueur, de son char était si rapide qu'elles paraissaient immobiles, comme roues les ailes d'un aigle qui fend les airs. Si les enfants des rois, dégénérant de leur auguste naissance, n'avaient que des inclinations basses et vulgaires, quel opprobre pour leur nom et pour la nation qui attendrait de tels maîtres f Pevolr.-Analyse des deux premières phrases.
304* Exercice. — Sa chemise était toute dégouttante de sueur. La rosée dégouttant des feuilles rafraîchit la terre. Tous les êtres pensants sont différents, et tous se ressemblent au fond par le don de la pensée. Malachon ne songeait qu'à peigner ses cheveux blonds flottants (1) sur ses épaules. Les moissonneurs ardents et infatigables font tomber sous leurs faucilles tranchantes les jaunes épis qui couvrent les campagnes. A la vue d'un loup affamé qui, d'une gueule béante et enflammée, s'élance pour les dévorer, les agneaux bêlants (1) se réfugient autour de leur mère. On n'entendit plus les coups des terribles marteaux qui, frappant l'enclume, faisaient gémir les profondes cavernes de la terre et les abîmes de la mer.
Nous passàmes toute la nuit, tremblants (1) de froid et demi-morts, sans savoir où la tempète nous jetait; enfin les vents commencèrent à s'apaiser, et la mer, mugissant, ressemblait à une personne irritée.
On ne voyait de tous côtés que des femmes tremblantes, des vieillards courbés, de petits enfants les larmes aux yeux qui se retiraient dans la ville. Les bœufs mugissants et les brebis bélantes venaient en foule, quittant les gras pâturages et ne pouvant trouver assez d'étables pour être mis à couvert. Télémaque fut longtemps agité par des songes qui lui représentaient son pere Ulvsse. Cette chère image revenait toujours sur la fin de la nuit, avant que l'Aurore vint chasser du l'iel, par ses feux naissants, les inconstantes étoiles, et de dessus la terre le doux sommeil suivi des songes voltigeants. Pluton était sur un trône d'ébène ; son visage était pâle et sévère ; ses yeux creux et étincelants, son front ridé et menaçant. C'est au nord de l'Europe que se forment ces nations vaillantes qui sortent de leur pays pour détruire les tyrans et les esclaves, et apprendre aux hommes que la nature les ayant faits égaux, la raison n'a pu les rendre dépendants que pour leur bonheur.—(Analyse )
(1) L'adjectif urbal est plus expressif que le participe prhent.
(Les exercices préliminaires se trouvent p. bO et suiv.) 30OE EXERCICE.- Phrases à faire passer par les quatre formes. i (Masculin sing.; fém. sing.; mascul. plur. et fém. plur.) Il est passé, elle est passée ; ils sont passés t'lles sont passées. Il s'est blessé, elle s'est blessée; ils 'se sont > S' fait un babit, elle s'est fait une robe, etc. Je me suis endormi, elle s'est endormie, etc. Il s'est imagine que je voulais le tromper, elle s'est imaginé que je voulais la tromper, etc. (1). denier trente; très-avantageusement de son bien, il l'a vendu au denier trente; elle s'est défaite très-avantageusement de sa terre, elle l'a renfjue au denier trente, etc.
Devoir.-Analyse de la première phrase.
306' El Bitcicic.-Ph rases au masculin.
(Elles sont au féminin dans la partie de l'élève.) Il est fier de se voir admiré. Jules s'est coupé à la main. Il s'est trouvé mal. Ils se sont fortement querellés. Ils se sont brouillés pour une bagatelle Ils se sont pris aux cheveux et se sont battus.
Ils se sont précipités dans les bras l'un de l'autre. Ils se sont liés dès qu'ils se sont connus. Il s'est trahi par un inot qui lui est échappé. Il s'était flatté de réussir. Je nc sais quelle chimpre il s'est mise en tête, mais je puis affirmer qu'il est induit en erreur.
Il s'est rendu méprisable pas sa mauvaise conduite. Il était sage; mais les mauvaises compagnies l'ont padu.
Devoir.—Analyse de la 1" phrase au masculin et au féminin.
307E EXEBCICE.-Phrases au singulier.
(Elles sont au pluriel dans la partie de l'élpve ) On l'a consigné pour un jour. Ecoutez le récit du péril qUi nous avons couru. Il s'était placé sur le premier banc, mais on ~l'ei a délogé. 11 s'est réconcilié le jour de Pâques: bon jour, bonn œuvre. La bête féroce que l'on a apprivoisée retient toujours que
que chose de son naturel. L'abeille est défiante parce qu'elle el petite et faible; mais elle est bien utile. Un hôpital est une hôtel lerie que la Providence a placée sur le chemin des misères ~hl maines. Il s'est moqué de la remontrance qu'on lui a faite. de l'n qu'on lui a donné. Autrefois, on traînait sur la claie celui qui ava été tué en duel ou qui s'était donné la mort. Chaque malfaiteur commencé par ne vouloir rien faire, puis, pour subvenir à ses b, soins, il s'est fait voleur, et quelquefois a tué celui qui défendl son bien.
Devoir.-Analyse de la 1" phrase au singulier et au pluriel.
(1) Dans s'mii'f/iHcr, le yr.mom se est , compliin. imm.lii.r i. et le partie reste invariable.
308E EXERC.—Approuvé, excepté, passé, etc. (945 à 951.) Approuvé l'écriture ci-dessus. Ces mots sont exceptés de la règle générale. Elle fut exemptée de cette charge attendu son infirmité.
Attendu les circonstances atténuantes, la cour ne les a condamnés qua une légère amende. Toutes ses filles sont mariées, excepté la plits jeune. Ils ont tOIlS péri. cinq ou six personnes exceptées.
Passé telle heure, le portier n'ouvre plus. Je compte les moments passes loin de toi. C'est une perte irréparab!e que celle d'une jeunesse passée dans la dissipation. Acheté cent rames de papier no 2 des Vosges. Les Romains appelaient barbares tous les étrangers, excepté les Grecs. Il donne tous les ans deux mille francs aux pauvres, non compris les aumônes extraordinaires. fendant les trois jours que nous avons passés chez eux, ils nous ont excédés de brmne cherc. La nature a donné des termes à la stature d'uu homme bien conformé, passé lesquels elle ne fait plus que des géants ou des nains. A Rome, les hôpitaux font que tout le monde est à son aise, excepté ceux qui travaillent, excepté ceux qui ont de l'industrie, excepté ceux qui cultivent les arts, excepté ceux qui ont des terres, excepté ceux qui font le commerce.
DevoÙ.. - Faire entrer dans de petites phrases les expressions sui. vantes : vu l urgence, supposé tel événement, ouï le rapport d'un.
tel, parties ouïes, certifié véritable.
309- Exercice.— Verbes pronominaux essentiels (952).
Les gardiens se sont absentés. Le prisonniers se sont évadés. Ils se sont attroupes. Elles se sont agenouillées. Ces maisons se sont eboulées. Ils se sont efforcés de parvenir. Les ennemis se sont empares de telle ville.
Ils s'en sont allés. EUes s'en sont retournées. Nous nous sommes blottis dalls ,i m r lm!?lsnees imprudemment dans cette affaire.
Ils Sl\ 4)i)t Peifitiq. Vous vous êtes 80!tvenus de nous. Ils sc sont îm~pi@is.
Ils se sont enfuis. Vous êtes souvenus de nous. Ils se sont mépris.
Verbes pronominaux considères comme essentiels (953).
Ils se sont accordés à reconnaîlre leur erreur. Elles se sont aperçues de leur méprise. Ces jeunes gens se sont attaqués à plus fort qu'eux. Ils s'étaient 1 EUes se sont avisél'., d'nn bon expédient. Ils s'étaient défiés de moi. Nous nous en Jonl5 bien doutés. les prisonniers se sont edappés. Ils se sont hitJn gardés de nous prévenir. Elles se sont jottées des dilrieultés. Nous nous sommes loués de ses bons procédé".
Ils si, sonl elés de ce qui ne les i-egardait pas. Elle s'est plainte de votre conduite. Yous vous êtes toujours bien portée, Madame ? Elles se sont prévalues. de votre promesse. Ils se sont saisis de vos papiers. Elle s'est Lax va»n,»i tageusement servie de son crédit. Ils se sont tus l'un et l'autre.
,. , Verbes pronominaux intransitifs (955).
nsui rît c deux sœurs se sont toujours ressemblé. Que de rois se sont succédé sur le trône ! Nous nous sommes convenus. Elles se sont plu mutuellement. Il.,; sc sont toujours déplu dans le commerce. Elles se sont complu à médire. Elles se sont ntti Jes unes aux autres. Nous nous sommes ri des ohsfacles. Elles se sont souri l'une à l'autre. Ils se sont toujours suffi.
Pierre et Jules se sont parlé longtemps. La langue latine s'esl autrefois parlée en Franc'. S°nt ^ar^e lon°teniPs- La langue latine s'est aulrefms Verbes pronominaux ayant le sens passif (957).
Mes cheveux se sont mélés. Nos souliers se sont déformés. Cette couleur s'est ternie. La ville s'est engloutie. Cette machine s'est délabrée à forcede servir.
Devoir.-Faire entrer dans de petites phrases tous les verbes du no 933.
Récapitulation sur les quat,'e ,'ègles (nOS 9 310e EXERCICE. - Les billets à ternie et le-, effets publics sont
regardés comme meubles. Elle s'est oubliée jusqu'à frapper son Mon ami, vous vous êtes trop livré à lui. Mon fils, vous vous êtes mépris. procédés. La maison a été brúlée, et les maisops voisines s'en sont ressenties. Cette femme apercue, ils se sont aperçus se sont arrogé ce privilége. Elle s'est apercue, ils se sont aperçus de l'erreur. Fjiute d'être fixée comme elle devrait l'être, cette porte ballotte. Les trois jours que nous avons passés avec vous nous ont paru bien courts. Les bons et les mauvais succès semblent s'être paru bien courts. Les bons et les mauvais deg sottises bien partagé la durée du règne de Louis Xl V. Il 'i a des sottises bien habillées comme il y a des sots bien vêtus. Ma fille, disait Mme de Sévigné, je me suis mise à vous écrire au bout de cette petite allée sombre que vous aimez, assise sur ce siége de mousse où je vous ai vue quelquefois couchée. Judas Machabée ne voulut d'autre recom- pense des services qu'il avait ,'cndus à la patrie que rhonneur de l'avoir servie. Les P0cle® P 9'
batailles. On ne rappelle l'histoire du règne d'un prince ambitieux que pour On le souvenir des maux qu'il a faits aux hommes.
Devoir. - Analyser: Les billets payables à terme fixe, etc.
311e EXERCICE. - Les règles sont hérissées d'excep tioiis que lE tact doit pressentir. Elles se soiit prévalut-s de certains avantages Des auteurs célèbres sc sont servis de sfirillante ? Dieu et les roi de cette France que j'avais laissée si brillaiite ? Dieu et les roi sont mal servis et mal loués par les ignorants. lis se sont percé 1, poitrine; ils se sont pucés de coups. Les hommes se sont avisé de tout, excepté d'être sages. Le latin et le grec se sont longtemp parlés. La gloire des grands hommes sc doit toujours mesurer au moyens dont ils se sont pour l'acquérir. Nous sommes per suadés (1) qu'on ne saurait trop faciliter les moyens de s'instruin Les opérations libres de l'esprit on t toujours été le partage a ceux qui se sont crus les plus favorisés de la nature. On a fa marcher cet enfant trop tôt, ses j se sont urquées. Le m accoutumance n'aurait pas dû vieillir; les meilleurs écrivains s' sont semis. La France et l'Angleterre, pour s'être fait la guerre se sont trouvées endettées chacune de plusieurs milliards. Ne nous sommes plaints (1) que la mort, ennemie des fruits que ne nous sommes plaints (1) ques la m , dans sa fleur Ghaque COn, promettait la princesse, les a roavagés dans sa fleur. Chaque conl tion a ses dégoûts, et à chaque état sont attachées des amertum Vue au télescope, la voie lactée se résout en une multitude nombrable d'étoiles distinctes. Les actes synallagmatiques (con nant obligation réciproque) doivent être (aits doubles quand n'ont pas éte passés Javant notaire. Les navigateurs qui, les 1 miers, se sont avisés de faire le tour du monde, ont été bien s pris, après avoir toujours suivi la même direction, de se revenus au point d'où ils étaient partis.
(1) Ou persuadé, plaint, si c'est une seule personne qui parle.
312* Exercice. - Suite de la récapitulation (932 à 957). - On donne le nom de langue morte a celle qu'un peuple a parlée, mais qui n'existe plus que da is les livres. Une dynastie nouvelle s'est établie dans ce royaume. La langue primitive est celle qu'on suppose que les hommes ont parlée la première. Les cnefs-d œuvre que les anciens nous avaient laissés dans presque tous les genres avaient été oubliés pendant douze siècles. Tu frémiras en apprenant quels dangers j'ai courus par mon imprudence. Dieu nous a faits justes. Elle avait deux filles, elle les a faites religieuses. Toutes les heures que vous avez dormi, je les ai passées a écrire. Malgré le soin qu'ils avaient de leur beauté et de leur parure, les anciens Perses se sont toujours piqués de ne point manquer de valeur et ils en ont donné d'illustres marques. Les dieux, dont les hypocrites se sont jouta, et qu'ils ont rendua méprisables aux hommes, prennent plaisir à se venger de leurs insultes. C'est mal raisonner contro la religion de rassembler dans un grand ouvrage une longue énumération des maux qu'elle a produits si l'on ne fait de même celle des biens qu elle a faits. Les hommes, nés pour vivre ensemble sont nés aussi pour se plaire, et celui qui n'observerait pas les bienseances, chovtant tous ceux avec qui il vivrait, so discréditerait au point qu'il ne pourrait faire aucun bien. Jésus a appris aux enfants comment ils doivent être dociles obéissants, empressés à soulager les douleurs de ceux à qui après Dieu, ils doivent tout ici-bas Les brisants sont figurés sur les cartes marines par de petites croix. La charpie se compose de petits filets tirés d'une toile usée que 1 on a coupée par morceaux. Les calices et les pétales dentelés ont leurs découpures moins égales et plus écartées que ceux qui sont dentés. Platon, avec son éloquence qu'on a crue divine, a-t-il renversé un seul des autels où de monstrueuses divinités étaient adorées ? Le commerce de tant de peuples divers, autrefois étrangers les uns aux autres, et depuis réunis sous ladoiuination romaine, a été un des plus puissants moyens dont la Providence so soit servit pour donner coure à l'Evangile.
Devoir. — Analyse de la première phrase.
3138 EXERCICE.— Trois ires remarques. — (GRAM., 958 à 960.) Il Y a eu bien des orages l'été passé. Que d'orages il y a eu cette année! Il est arrivé de grands malheurs. La disette qu'il y a eu cet hiver a causé bien des maladies. — Les affaires que vous aviez prévit que vous auriez sont-elles terminées ? Les mathématiques que vous navez pas voulu que j'étudiasse, sont cependant fort utiles. , Mes raisons, que j'avais cru qu'on approuverait, me paraissaient meilleures qu'elles ne sont en effet. - Cette personne est plus intelligente que je ne l'avais cru. La chose arriva comme je l'avais prévu. Elle n'a pas été aussi sage que je l'aurais désiré. Elle me parut comme vous me l'aviez dépeinte (l). Elle n'eet pas arrivée aussitôt qu'elle 1 avait promis. Cette chose est arrivée comme ou l'avait prévu. Elle n est pas aussi jeune que je l'avais cru. Votre sœur est plus petite que vous ; je l'avais crue aussi grande (1). Il faut lui donner cette place, il l'a bien méritée. Ce marchand perd sur sa marchandise; il la vend moins cher qu'il ne l'a adwtée.
Cette atraire n'est pas aussi avantageuse qu'on l'avait espéré. Cefte chambre est moins grande que je ne l'avais cru. Vous l'avez rendu honteux (2) par les reproches que vous lui avez faits. Elle l'a échappé belle. Elles l'ont manqué belle (3).
Devoir. - Composer six phrases semblables à celles des nos 958 et 960.
(1) Notez qu'ici l' représente un nom.—(2) Ou rendue honteuse. - (3) C'est-à-dire elle l'a échappé (le danger) d'une belle manière, etc.
314e EXERCICE. - Participes passés suivis d'un infinitif.
I. (0tM et 962.) — Cette femme s'est fait peindre. Ils se sont fait voir â tout le monde. Vous l'avez fait rougir en la regardant. De tout temps, la vertu s'est fait estimer. Sa robe était bleue, elle Fa fait reteindre en brun. On a donné à un autre la place qu'on lni avait fait espérer. Cette volaille a rendu beaucoup de graisse quand on l'a fait ciaire. - La maison que rai vtke s'écrouler menaçait ruine ; celle que j'ai vu démolir était fort solide. Tels. sont les événements extraordinaires que nous avons vus s'accomplir. Les vieux ifs de nos cimetières ont plus d'une fois survécu aux églises qu'ils ont vu bâtir. Dans l'enfance des sociétés les homines, attachés au sol qui les avait vus naître, voyageaient fort peu. Ces enfants se sont laissés tomber. Cette femme s'est laissée tomber. Elle s'est laïssé séduire par une fausse nouvelle. Je lei ai laissés sortir.
Tu les as laissés reposer, Elle les a laissés aller. Jamais les Romains ne se sont laissé abattre par les revers.
II. (061 à 967.)-Ils se sont laissé voir. Ils se sont laialé devancer. Elles se sont lausé prévenir. La cuisinière a fait frire une carpe. La carpe qu'elle a fait frire était excellente. La rivière a crû ; les neiges l'ont fait croître. C'est. une affaire qu'il a pris à tâche de faire réussir. Les gens que vous avez sont laissé ne sont pas ceux que vous avez vu mener en prison. ra fau couler, enfermer entre deux rivières. Sa vigne était belle, mais la pluie va fait couler.
Nos laboureurs restent attachés à leur terre comme fes bœufs à la prairie qui les a vus naître et qui les nourrit. Quels travaux n'a-t-elle pas eus à supporter.
Les leçons qu'on lui a donnéu à étudier sont fort difficiles. Les 4yres nu eus à lire étaient très-interessants. Voilà les ennemis que la reine a eus à combattre et que ni sa prudence, ni sa douceur, ni sa fermeté n'ont pu vaincre.
Je leur ai fait toutes les avances que j'ai dû. C'est une question que je lui.
ai laissé démêler. Voilà, mon fils, le sujet des larmes que tu noms as vus ver- ser. Les personnes que j'ai entendues chanter ont une fort belle vÕix. La plante mise en liberté garde l'inclinaison qu'on l'a forcée à prendre. Pour être plus sûr de la verité de ces deux choses, il faut les avoir vues s'accomplir réellement. Les espérances que nous avions cruel devoir se réaliser se sont évanouies. Aimez toujours vos parents; souvenez-vous de la peine qu'ils ont eue à vous élever. Les méchants seront punis pour les maux qu'ils auront faits, et pour ceux qu'ils auront laissé faire. Quels travaux n'a-t-elle pas tug à supporter avant de se reposer. S'il m'avait demandé des services, je lui aurais rendI tuus ceux que j'aurais pu. Les secours que l'on vous a offerts, madame, et que je vous ai vue dédaigner, vous auraient été cependant fort utiles. Les secours que vous avez implorés, madame, et que je vous ai vu refuser inhumainementi yous auraient sauvée du danger. Les serpents paraissent privés de tout moyen de se mouvoir, et uniquement destinés à vivre Sll1' la place où le hasard les a fait naitre.
Devoir. - Dix phrases semblables à celles des n" 961 à 961.
315e EXERCICE. - Participes passés précédés de le peu (no 968) ou d'un adverbe de quantité (n 969).
Le peu de leçons que j'ai prises ont suffi. Le peu d'instruction.
qu'il a eu le fait tomber dans mille erreurs, Le peu de diligence et d'exactitude qu'il a mis dans la conduite de cette affaire est cause qu'elle a échoué. Il ne laissa pas, en lui donnant des marques de son affection, de lui reprocher le peu de. confiance qu'il avait eu en lui.
Que de maux.la religion chrétienne n'a-t-elle pas adoMCM/Jamais tant de vertu fut-elle couronnée? Combien de coutumes inhumaines. et de lois injusles n'a- t-on pas déjà abolies? Quels flots de sang pour moi avez-vous répandus ? Je ne puis te dire quelle peine tout cela m'a faite.
Devoir.-Six phrases semblables aux précédentes.
316* EXERCICE.—Participe passé précédé du pronom en (970 à 973).
Tout le monde m'a offert des services et personne ne m'en a rendu. J'ai dépensé toutes les sommes que j'avais reçues, je n'en ai rien emboursé. On a bonte d'avouer qu'on a delà jalousie, et l'on se fait honneur d'en avoir eu. Il a élevé plus de monuments que d'autres n'en ont détruit. Baléasar possédait plus de trésors que son père n'en avait amassé par son avarice cruelle. C'est un veritable ami; je n'oublierai jamais les services que j'en ai reçus. Les coucous sont capables d'une sorte d'éducation; plusieurs personnes de ma connaissance en ont élevé et apprivoisé. On n'a pu remettre ce prince en possession des villes qu'on lui avait prises, mais on lui en a donné l'équivalent.
Combien en a-t-on vus, jusqu'au pieds des autels Porter un cœur pétri de penchants criminels ! (VOLT.) Devoir.-Cinq phrases semblables au précédentes.
817* ExERcicz.- Coûter, valoir, peser. (Gram., 974 à 977.)
Cette terre m'a coûté deux mille francs. Je voudrais bien ravoir les deux mille francs que cette terre m'a coûté. Que de soins ce travail m'a coûté.Que d'honneur lui a valus votre protection! Je ne saurais vous exprimer toutes les peines quecette affaire m'a [coûté. Les dix francs que cette étoffe a coûté, elle ne les a jamais valu. Les 100 fr. que cette affaire.m'a valus ont été bien employés. La gloire que ses exploits lui ont value ne périra pas. Les honneurs qu'on m'a rendus, c'est mon liabit qui me les a valus. Ce fromage ne pèse plus les dixkilog. qu'il a autrefois pesé. Les marchandises que vous avez pesées sont vendues; elles seront livrées prochainement.
Devoiro-Six phrases semblables aux précédentes.
318e Exercice. 11e Remarque (978).-Je n'ai plus ni père, ni mère, ni patrie assurée. Voici une inscription, une épitaphe qravée sur une lame de cuivre. C'est son intérêt, aussi bien que votre félicité, qu'il a consulté.
C'est sa gloire, plutôt que le bonheur de la nation, qu'il a ambitionnée.
C'est moins son intérêt que votre félicité qu'il a eue en vue. Les matières d'or el d'argent sont les lingots et les barres employés pour la fabrication des monnaies. On donne, en général, le nom d'étoiles à tous ces astres lumineux que nous voyons au ciel, la lune et le soleil exceptés.
C'est un des bons médecins de Paris qu'il a consulté. Voilà un des plus honnêtes et ddS plus consciencieux avocats que j'aie vus de ma vie. Les Perses, adorateurs du soleil, ne souffraient point les idoles ni les rois qu'on avait faits dieux. Il y a eu des femmes qui se sont distinguées à la guerre, qui se sont battues comme des hommes, qui ont montré un courage, une audace, une science militaire que peu d'hommes ont égalée. Les grands fleuves ont plusieurs bouches dont les intervalles ne sont remplis que des sables ou du limon qu'ils ont charriés. Dans le commerce, il faut avoir des garauties sûres pour les prêts ou les avances que l'on a faits à quelqu'un.
Devoir. - Analyse de la dernière phrase. f
et des cinq premières espèces de mots (533 à 979).
3iQe Exercice.-Le brouillard s'est résous en pluie. Cette écuelle s'est bosselée en tombaiit. Il a signé, de ce requis. Les viandes bien mâchées sont à demi digérées: Un eloseau est un petit jardin de paysan, clos de haies. La messe est bien avancée; le premier parlée. Quandles de Meaux (Bossuet) a créé une langue que lui seul a parlée. Quand les Egyptiens se sont mélés d'être conquérants, ils c@nt surpassé tous les autres Il est bienséant~ aux jeunes gens de respecter la vieillesse et de n'être pas trop pressés de parler. Les mourants qui parlent dans leurs MMMHi les interprète à sa manière et selon ses intérêts. Il s'est comporté en véritable ami, en homme de bien dans toutes les affaires qu'on lui a CQnfiées. La nature a mzs au fond de nos cœurs une sorte de vénération religieuse pour tout ce qui nous rappelle les êtres que l'amitié ou la reconnaissance nous ont rendus sacrés. Une multitude d'animaux placés dans ces retraites par la main du Créateur y répandent l'enchantement et la vie. On nomme parties concertantes ou parties de choeur celles qui s'exécutent par plusieurs personnes chantant ou jouant à l'unisson, clia.
cune selon la nature de sa voix ou de son instrument. Vers l'an 100 de
notre ère, un nombre infini de peuples barbares aussi inconnus que les pays qu'ils habitaient, parurent tout à coup, inondèrent ilempireromain, le ravagèrent, le dépecèrent et fo-ndèrent tous les ro-yaumes que DOUS voyons à présent en Europe.
Les enfants de Louis, descendant au tombeau, Ont laissé dans la France un monarque au berceau. (VOLT.) Devoir. - Explication et analyse de la dernière phrase. (Louis XIV.) 320e Exercice. - Les enfants mal élevés sont impatientants. Ces deux amis se sont fait une donation mutuelle. 11 avait fait ouvrir une vue sur son voisin. on la lui a fait boucher. Voilà des souliers neufs que j'ai fait faire il Y va trois mois. Perdre sur sa marchandise, c'est la venâre moins cher qu'on ne l'a achetée. L'olivier est un-des arbres les plus précieux que la nature ait donnés à l'homme (840). C'est un des plus grands questionneurs qu'on aii~ jamais vus. A cette triste nouvelle, vous eussiez vu cette pauvre mère défaillant dans mes bras et perdant connaissance.
Les actes sous seing prive n'ont de dale certaine e du jour où on les a fait enregistrer. Urie~ partie du règne de J(-seph Wl fut employée à faire la guerre aux Turcs. Les attaques de l'endemi furent plus sérieuses q~;e nous ne l'axioiis prévu. Ces barbares, qui espéraient de surprendre la ville, furent eux-nièmes su7@p~~zs et consternés. L'invention de la poudre à caiiori a fait renoncer aux macbines de guerre employées par 1es anciens. Il semble que Sésostris ait dédaigné de mourir comme les autres hommes: devenu aveugle daus sa vieillesse, il se donna la mort à luimême o d'autres halb'Eitg! vpte riche à jamais. L'empereur Auguste ne portait point d'autres habits que ceux qu'avaient filés sa femme, sa fille ou sa mère (816,2°.). Dans l'étude de la nature, les hommes se sont d'abord appliqués, comme de C-(incert, à satisfaire les besoins les plus pressants-mais quand ils en sont venus aux connaissances moin g absolument nécessaires, ils ont tlû se les partager et y avancer, chacun de son colé, d'un pas égal. Chaque année, quand les premiers froids de l'automne se sont fait sentir les hirondelles se réunissent en troupes no!îe £ S™intJÎ?nô sent dans des pays~ plus chauds, d'où (-~lle,s reviennent quand le printemps renaiet. La mOlhe des passagers, affatbhs, eæplrants de ces angOIsses - inconcevables que le roulis d'un vaisseau porle dans les nerfs et dans toutes les humeurs du corps, agitées en sens contraires, n'avait pas même la force de s'inquiéter du danger ; l'autre moitié jetait des cris et faisait des prières.
Devoir. — Analyse des deux premières phrases.
321e. Exercice. Je les ai v?t,; (1 suppliant leurs juges. Je les ai vu,, (t) mourir; c'est moi qui ai recuetl i leurs derniers soupirs. i)uelque chose que je lui aie dite, je n'ai pu le convaincre. Il s'est sauvé des emlJllchüs posés, Ils s'étaient plaisamment imaginé que nous ose lui étaient opresister. Où sont nos enfants? je les envoyés ceuillir des fruits. Les pa- ges que j'ai eues à transcrire étaient illisibles. J'ai bien couru pour obtenir cette grâce ; on me l'a bien fait acheter. Compatissante va"e,'s les malheureux, elle s'était toujours empressée à les secourir. Il y a des irré- dicaments qu'on a crus propres à dissoudre la pierre dans 1-i vessie. Les voies romaines prenaient leurnom de celui qui les avait fait COJlstruire nu réparer. La guerre étant déclarée entre les deux prinees, ils ont ?'appelé leurs ambassadeurs. J'ai lu énitre jetant dans mes lectures toute la force et tout l'agrément (lue j'ai pu. Nous a%,ons si de l'éussir. Devenus florissants, lettrés, polis, mous et lâches, les Arabes furent subjugués par les barbars. Henri IV et Louis XIV se sont acquis le surnom de Grand par barbares H"eX nri L'v , thileq. Les Américains sont des peuples nouveaux; il me semJjle qu'on n'en peut douter au peu de progrès que les plus civilisés d'entre se sont dans les arts. Les lieux donnés à loyer doivent être restitués par les locataire tels qu'il les a reçus. L'Inde nous est plus connue par les denrées précieuses que l'industrie des négiciants en a tirées dans tous les tcmps que par des relations exactes. Les chats sont des anin a x d'un caractère timide; ils duviennent sauvages par poltronnei-je, défiants ar fa leâse, rusés par nécessités. Ils ne sont jamais méchants Slorso^l/11^ en colère, et jamais en colère que lorsqu'ils croient leur ^mcnaœc *' en Devoir .—Sens et analyse de la phrase: Les lieux donnés à loyer, etc.
322° Exercices.-Il y eut vight toasts de portés. Les toasts sont parfois bruyants. Ce sont les meilleures que j'aie jamais vus. C'est moi qui la lui ai fait connaître. Peu de gens que J'ale Jamais t'us. C'est moi de voix et leur démarche sont empruntés L'hiimrîn«i eSl un dl!S plus gros mammifères connus. Le cùaos n'elait qu'un assemblage confus des éleinents. Napoléon nassa nar des chemins qu'on avait foujours crus impraticables. La proposition qu'il a faite a été mal reçue. Les carrosses haut suspendus sont fort versants. Les berlines sont 1 no iiis Vei-iiies que les autres voilures. Sou armée n'était qu'un raZ d'a l't:'nturicrs accourus de toutes parts. Le labyrinthe n'était pas tant un seul palais qu'un amas de douze palais disposés régulièrement et m i communJquaienl ensemble. On donne le nom de contré-espalier à ulle raugee d'arhres taillés en espalier et plantés vis-à-vis d'un espalier. Les pensées de Dieu sont aussi élevees au-dessus de celles des hommes crue les astres du ciel sont distants de la terre. Le peu de vaisseaux que Mm t -in avait laissés pourrir dnns nos ports furent réparés Dans leur orgueil, les Algériens s'é- taient persuadé qu'aucune puissance au monde ne pouvait les soumetre et s emparer de leur pays. Ce n'est qu'assez tard, et peu à peu; que les hommes, sentant le besoin de serér et de vivre en sOciéte, se sont construit des cabanes rapprochées les une des autres. Un adiï;ira bien plus la hodlé avec laquelle Télémaque secourait son plus klai pnnemi, que la valeur et la sagesse qu'il avait montrées en sauvant dans la bataille l'armée des aînés. Lavoisier était un des plus honnêtes d ?ns la ba" comme un des plus laborieux et des plus savants rl mmiiwt !? qu'ait eUs '* France. Gènes fut saccagée au dixième SICeIe, n ais le négoce qui l'avait fail fleurir servit à la rétablir. En en Asie et en Grèce, Bacchus ainsi nu Hercule étaient reconnus comme demi-dieux. ce' lia('cllus Malheur aux cœurs ingrats, et nés pour les forfaits, Que les douleurs d'autrui n'ont attendris jjiiiais !
Devoir.-Analyse des vers: Malheur (advienne) aux ro'urs ingrats, ctr.
(1) Ou '!tes, s'il s'agit des emmes.—(2) Ou assurfa.
323° Exercice.—L'or et le platine à 1 taux. Ils s'étalent persuadé qu'on n'09(3Tal les ci)lotredire. Il arrive à certaines gens des P®^^cid^en.l,s g ^„uu 'oon n tni 'aauurraa it pP as crus possibles. Cette farce eitunc des plus risibles qu'on ait ecore w» 0 g0Ill j^cé mille traits des plus piqua,,nts. ils se sont lancés l'ua. sur l'autre. Les naufragès ont construit un radeau sur lequel ils se sont sauvée. Nous approchons de la rôte ; on en vo-yall déjà. les brisants (707). n y a eu tant de communiant8 à iàques dafis telle paroisire Je n'al P9h.l( taosif les bornes que vnus M'a vlez pre8crite8. Je me 8uls enqu18 (t)oe cef lhommelà partout, el je n'al p)uenavolrau revenu y compris la maison où elle loge. Il a mille frailes de revenu, la maison où il loga non comprise. Que de grands projets ne répondent pas à l'espérance qu'on en avait La religion serait mIcu!K comz,ue et plus respectée si elle était mIeux vrallquée par ceux qui doivent donner le bon exemple. Beaucoup de nègociants font banqueroule pour s'ttre livrés à de folles dépenses ou À de IOIIBS enlreprises. On donne parfois le nom do médaille à une pièce d g de cuivre quI représente un i;ujct de dévotion et que le pape Il bénUe. On volt quelques hommes, que certains événements orit prives de la matn drol~i1. faire accomplir par la main gau(,,hc, il force de patience et d'la ilotrtia4 un grand nombre d'actions auxquelles elle était auparavant ln ablie. Le peu d'hahitude que la nallon a cu n'examiner ses esoiris,ii(3a ressources et ses forces, a t~nuj ours laidsé les Etatis-génér x 8lit sdecotespritde sulle el de cette connaissance de leurs affaires qu'onl les comfflutes réglées.
Devoir.-Analyse de la 1" phrase: jMwid sous-ent. métaux.
324° F.Jtcrcir,o.—Ils se sont dit des mots piquants, dcs paroles piquan- les. Ln plupart des persoun(,~s que. l'ai vue, me l'onl assuré. Celte ptaille filles Il 1610 yeux fripons, éveillés, agaçant8. Si on ne leB cal retenues, res deux femmes lie seraient dévisagées. Connaissez-vouB les moyens qu'il a fait valoir dans sa i-equéte? G(-' yicil\ard a récompensé ceux de ses dermestiques qui l'avaienl bIen Rcrvi. Plusieurs émigrant8 8e sont embarqué pour l'Amérique. Il a perdu vingt louis comptant (9) et claquantie sur sa PtLi'olL-. On au trois nuits durant (4W el on lou,t~ a pa~,ù taiil par auilée. Lell cabi-iotets suspendus tfop haut sont sujets à vei-2ei-. Les enfants s'a mu Ben l à fuire voler des I=auLans cn lu tenant attaché au bout d'iiii 111. Les Çcullles et l'écorcc du aunt employées en màduclite. L'uITllt, comma toute auti-e clmso, doit ôtm iii terdit sur le terrain d'autrui sans l'autorisation du propriétaire. Les mifiés ë,)Ul.d(.s el cuelbées sont pliafi i cralndre quL~ lei lialnl~î 0llvcrl,'s et déclarées. Lus arcoJ'ùs dtssonanL6 foiit un bon i,~ffi3t aud lia suul biun préparés et bien sauvé. D'excellents auteurs ont écrit l'histoire ancienne et inudl-,rile; des esprils justes el éclalrÚ8 l'onl appi-ofondie. Se succédant dès lors sans tri~tei,i-uption, tles espi~Its m~,ditatifs nous ont conctuiti, en moins de quaranle siècles, aux profonds calculs des Newton et des Laplace C o~,~ à l'aldt~ de l'ignorance qile se sont propagé.'8 ks doctrines subversives de toule sociélé. niuu, aussi I)Ieil qu(3 lô Prince, est mal servi pai, leil îgiiortoilm. Nt)ii-êt ult~mcnt toutes ses l'ichesses et Seo honneurs, mals eil(..ol,(! touto sa voi-lu s'est évanouie (3). On Il parlé de deux domestiques, mais nolamment d'Alexis, qu'on a vu dwi&I'appartament où le llilillieui- esl arrivé. Guillaume s'af)proc.ba dc Londres portaal devaat lui une bannière bénite que le pape lui avait donnée. A votre perte ou à votre salu l e.sl ntLuc/¡¡iala J)CI-LUOU le salu l de ceux qui vous eD.l'Íl'oDnel.ll (4).
Devoir. -Sens cl analyse «le la dernière phrase..
a~'geili ; aruciit comlliatti (1) Ou enguise si c'est une femme qui parle. (2) Sous-entendu argent ; arucnL comz'llJltl.
(3) Accord du verbe et du pivrll.ipo QVCO LO I.NM qui »mtw £ i» encore.
(4) Aoo ir.l nvor prrtt A '-1'"10 .10 rnivcremn (/;,.lI.m., p. 102, noie du bas).
325* Exercice.— Les bons plaisants sont rares. Elle s'est formalisée de la liberté qu'il a prise. J'ai vu Clémence ; je l'ai vue suppliante et prosternée à vos pieds. Arago est un de nos savants les plus distingués. Les alchimistes ont débité force rêveries aujourd'hui oubliée.. Cet assemblage d'hommes venus de tous les pays fut le noyau de la colonie. Des renseignements fort exacts m'ont été communiqués. Quand ils se furent communiqué leurs réflexions, ils se décidèrent à partir. Nos troupes oiit renversé tout ce qui s'est présenté devant elles.
Entendez-vous les rugissements des bêtes féroces cherchant une pâture pour leurs petits affamés. L'honneur, l'innocence, le temps et l'argent perdus ne se regagnent jamais. Les rois sont exposés à être le jouet des autres hommes, lors même que les autres hommes paraissent tremblants à leurs pieds. Philippe-Auguste employa une année à faire construire dix-sept cents vaisseaux et à préparer la plus balle armée qu'on eût jamais vue en France. A peine le roi Henri III futil à Lyon, qu'avec le peu de troupes qu'on lui avait amenées, il voulut forcer des villes qu'il eût pu ranger à leur devoir avec un peu de politique. Les Russes ont fait en quatre-vingts ans, que les vues de Pierre ont été suivies, plus de progrès que nous n'en avons fait en quatre siècles. Alexandre a bàti plus de villes que tous les autres vainqueurs de l'Asie n'en ont détruit. Dès l'année qui suivit la disgrâce de la Hougue, la France eut des flottes aussi nombreuses qu'elle en avait eu déjà. En possédant les cœurs, ce roi possède plus de trésors que son père n'en avait amassés par sonavarice cruelle. Combien Dieu en a-t-il exaucés ! (MASSIL.) Devoir. — Analyse de la dernière phrase. (Dieu a exaucé, etc.) 326e Exercice. — La bonite fait la guerre aux poissons volants. Il s'est allé coiffer de cette femme. Il s'en est allé coiffé de cette femme. Avant que l'on connût le aucre, tous les fruits étaient confits au miel. La lumière se rompt différemment en traversant différents milieux. Alexandre trouva les Macédoniens non -seulement aguerris, mais encore triomphant,. Toutes nos langues modernes sont sèches, pauvres ,et sans harmonie, en comparaison de celles qu'ont parlées nos premiers maîtres, les Grecs et les Romains. La capitulation en rase campagne est regardée comme déshonorante. Les Romains envoyaient des colonies de vétérans dans les villes qu'ils avaient conquises. Les Phéniciens poussèrent des cris de joie en nous voyant,comme en revoyant des compagnons qu'ils avaient'crus perdus. Dans les irrégularités même que l'usage a reçues et qu'il a fait passer en loi, on remarque souvent que ce qui les a introduites, c'est qu'elles donnent à l'expression plus de vivacité, de grâce ou d'énergie ; jusquelà rien n'est plus juste que de se soumettre à l'usage. Quoi de plus faux de ne pas reconnaître la prééminence de ces êtres privilégiés qui apparaissent de temps à autre dans l'histoire comme des phares lumineux, dissipant les ténèbres de leur époque et éclairant l'avenir. Aristonoüs mena Sophronime voir la prairie où erraient ses grands troupeaux mugissants (1) sur les bords du fleuve, puis 41 aperçut les troupeaux'de moutons qui revenaient des gras pâturages ; les mères bêlantes et pleines de lait y étaient suivies de leurs petits agneaux bondissants.
La vue de ce vaisseau lui était infiniment plus douce que toutes les grâces de la nature renaissantes (I) au printemps après les rigueurs de l'affreux hiver (FiNEL.). Les bombes des Vénitiens détruisirent plus d'un ancien monument que les Turcs avaient épargnés (2). (VOLT.) Divoir. — Analyse de la dernière phrase.
(1) Mugissants.., renaissantes, sont plus expressifs que mugissant, renaissant.
(2) Dans celte phrase, Voltaire considérant l'expression plus d'un ancien monument cemme un véritable pluriel, a écrit épargnés en conséquence. C'est uue syllejise qu'il est difficile di blàmer.
Dictées données dans les examens.
327. Exercice. — Le peuple athénien. - L'histoire nous représente le peuple athénien tantôt comme un vieillard que ses maîtres se sont plu a tromper et qu'on pouvait tromper sans crainte, tantôt comme un enfant qu'il fallait à l'envi amuser sans relâche, s'enivrant des éloges qu'il avait MpM. applaudissant aux reproches qu'il s'était imprudemment attirés par sa conduite, passant de l'extrême apathie à l'affinité extrême, ayant des sensations très-vives, très-passagères, réunissant enfin les qualités les plus opposées, celles dont il était le plus facile d'abuser pour le séduire. Mais quelles qu'aient été les bizarreries de son humeur, ce peuple fut grand, et le peu de terre qu'il avait reçue en partage a fait figure dans le monde plus que de vastes royaumes. (Examens de l'école forestière. )
Devoir. - Adalyse de la dernière phrase. (Bien que les bizarreries de son humeur aient été quelles, ce peuple fut grand, etc )
328* Exercice.- La civilisation française en Afrique. - Alger était autrefois la terreur des mers. Aujourd'hui l'Afrique n'inspire plus de crainte à personne.
Nous n'avons pas seulement détruit l'antique piraterie, nous avons fait, des pays soumis aux barbares, une terre presque toute française. Nous ne nous sommes pas contentés d'y gagner des batailles : nos soldats, transformés en ouvriers de la civilisation, ont agrandi ou creusé des ports, fortifié des rivages, desséché des marais, tracé des routes superbes, construit des villages, des bourgs et des villes Ils ont fait la chasse aux bêtes féroces, comme les demi-dieux de la fable, et détruit, p-jur ainsi dire, l'hydre de Lerne (1). Ils ont agrandi le domaine du monde civilisé. L'histoire de leurs luttes et de leurs travaux en Afrique égale ou dépasse ce que les Romains ont fait de plus grand. (Exammsde l'école militaire.) Devoir. - Analyse de la dernière phrase.
329. Exercice. - Les femmes d'Alger. — Voici quelques détails que donne sur les femmes d'Alger une de mes compatriotes qui s'est rendue on Afrique pour rejoindre son mari. Je ne me serais jamais imaginé, écrit-elle, qu'on pilt trouver quelque grâce dans le costume de femmes qui, avant notre arrivée, lie s'étaient jamais trouvées en rapport avec des Européens. Eh bien ! je vous déclare que les femmes d'Alger sont tout aussi adroites que nous dans l'art de se parer ; elles portent de longues jupes transparentes, servaut de par-dessus, retenues par un ruban qui leur ceint la taille et dont les bouts flottants tombent plus bas que les jarrets. Quoiqu'elles aient chez elles les jambes nues, elles ne sont jamais nu-tète ; les jeunes filles que nous avons vues courir dans les jardins avoisinant le nôtre, portent une petite calotte de velonrs parsemée de pièces d'or. Quelle que soit l'exiguïté de la fortune des parents, ils ne se sont jamais refusés à donner à leur fille cette parure réputée de fort bon goût.
Devoir — Analyse de la première phrase.
(1) llydrt, énorme reptile à sept tcles, dont eelle du milieu était immortelle. D'après la mythologie, il ravageait tout le pays de Lerne (Grèce).
330e Exercice. -Les Fauvettes.
Charmants oiseaux, qui revenez en foule Dans nos jardins, et jusque parmi nous, Restez ici, car le printemps déroule ( Son vert tapis, que vous trouvez si doux.
Vous aviez fui les rigueurs de la bise Pour aller loin chercher d'autres climats; Mais maintenant le soleil et la brise Font refleurir les jasmins, les lilas.
Votre ramage, ô mes chères fauvettes, Vient égayer les bosquets, les buissons ; Je vous entends, agaçantes, coquettes, Jeter au vent vos plus belles chansons.
Oh ! je l'ai vu, caché sous la feuillée, L'objet ebéri de vos tendres amours ; Petite mère, à la mine éveiUée, Par ses bons soins l'enjolive toujours.
Bientôt après, sortant de la coquille, Les nouveau-nés rempliront le berceau ; Puis un matin, la nouvelle famille S'envolera vers le prochain rameau. ORAIN. (Conteur breton.) Devoir. — Sens des termes incompris.;- Analyse.
• 331e Exercice. - Les Plaisirs.
Ces hommes, que vous avez entendus faire à l'envi l'éloge des plaisirs, croyez-vous, quelles que soient leur assurance et leur sincérité, qu'ils y aient trouvé véritablement le bonheur ? Et vous-même, avez-vous rencontré dans ces plaisirs que vous avez entendu tant vanter, les charmes qu'ils vous avaient semblé avoir effectivement1? Non, sans doute, toute belle, tout attrayante qu'en est l'apparence, ils cachent toujours quelque chose d'amer qui les empoisonne. Plus on en a goûté dans le cours de la vie, moins on les a aimés à la fin. On s'aperçoit de bonne heure qu'on n'a d'autres fruits à en recueillir que des regrets. On n'a pas plutôt cessé d'en jouir qu'ils'accablent l'âme, ne fût-ce que par les souvenirs qu'ils ont laissés. Nous souffrons des délices que nous avons perdues, comme nous jouissons des peines dont nous sommes délivrés. Il faut donc, si nous sommes sensés, qu'à l'aide d'un travail opiniâtre nous fuyions ces délices vers lesquelles nous entraînent le feu et l'aveuglement de la jeunesse pour préparer à notre vieillesse des jouissances qui ne soient suivies d'aucun regret. C'est du peu d'attention qu'ils ont tait à ce conseil de la raison, que résultent pour les vieillards la plupart des maux qui les affligent. Le peu d'expérience que l'on a déjà acquise à vingt ans suffit pour en convaincre quiconque sait observer ce qui se passe autour de lui. Le travail est la loi de l'humanité ; quiconque n'a pas travaillé, doit être censé n'avoir pas vécu. Une voix secrète nous le dit ; mais, de plus, le travail, quelques grands ennuis qu'il nous cause d'abord, est pourtant la seul voie qui conduise à la gloire comme au bonheur. Le témoignage de tous les siècles, comme le sentiment de tous les sages, confirme cette vérité. (Examens des aspirants, à Douai.)
332e Exercice. - M £ oréfluresT'Uétiffeotrf lesS? vi-
l'homme commande à toutes les créatures; JI établit entre, les ètzes vi- vants l'ordre, la subordination et l'harmonie. Voyez ces plages désertes, ces tristes contrées ou l'homme n'a jamais résidé, couvertes ou plutôt hérissées de bois épais et noirs dans toules les parties élevées; des arbres sans écorce et sans cime, courbés, rompus, tombant de vétuslé, d'autres en plus grand nombre guant auprès des premiers, pour pourrir sur des * monceaux déjà pourru, 'touft'ent, ensevelissen t les germes prêts à éclore.
La nature, qui, partout ameurs, brille "par sa jeunesse, parait ici dans la décrépitude; la terre surchargée par le poids. surmontée par les débris de ses productions, n'offre, au ueu d'une verdure florusante, qu'un espace encombré, traversé de vieux arbres chargés de plantes parasites, de lichens, d'agaries, fruits impurs de la corruption: dans toutes les parties basses, des eaux mortes et c.roU'p'issantes faute d'être conduites et dirigéess; des terrains fangeux qui n'étant ni solides ni liquides sont et dirigées ; des terrains idutiles aux habitants de la terre inabordables et demeurent egalement inutiles aux habitants de la terre et des aquatiques et fétides, ne nourrissent que des insedes venimeux et servent de repaires aux animaux immondes.
Devoir.-Explication et analyse de la première phrase. 333e Exercice. - (Suite du précédeitt). - Entre ces marais infects, qui occupent les lieux bas, et les forêls décrépites qui couvrent les terres élevées, s'étendent espèces de landes, des savanes qui n'ont rien de commun avec nos prairies; les mauvaises herbes y surmontent, ! étouffent les bonnes; ce n'est point ce gazon fin qui semble faire le duvet de la terre, ce n'est point cette Pjouw émaillée qui annonce sa brillante fécondité; ce sont des vé £ el"° épi entrelacées les une dans les autres, qui semblent moins tenir à la terre qu'elles ne tiennent entre elles, et qui, se ttesséchant et repoussant successivement les unes sur les autres, forment une bourre grossière, épaisse de plusieurs pieds. Nulle route, nulle communication, nul vestige d intelligence dans ces lieux sauvages; 1 homme, obligé de suivre les sentiers de la bête farouche, s'il veut les parcourir; .aint de veiller sans cesse pour éviter d'en devenir la proie; effrayé de leurs rugissements, saisi du silence même de ces profondes solitudes, rebrousse chemin et ait: « La nature brûle est hideuse et mourante; c'est moi, moi seul qui peu,oC la rendre agréable et vfvan'fjr fnrmnns.eii des ruisseaux, des canaux ; eramortes en les faisant couler, formons-en des riaisseaux, des canaux i employons cet élément actif et dévorant qu'on nous avait cache et que nous ne devons qu'à nous-mêmes^■ pe.lto. nb^fieeu u à cette bourre superflue, à ces vieilles forêts déjà à demi consommées; achevons de re aveC le fer ce que le feu n'aura pu consumer: bientôt, au lieu du jonc, du nénuphar (0, dont le crapaud composait son venin, nous verrons paraître la renoncule, le trèfle les herbes douces et salutaires ; des troupeaux d'animaux bondissants fouleront celle terre jadis impraticable; ils y trouveront une subsistance abondante, une pâture toujours renaissante ; ils se multiplieront pour se miilliplier encore: servons-nous de ces nouveaux aides pour achever nolre ouvrage; clue le beouf soumis au joug emploie ses forces et le poids de sa masse à illonner la terre ; quelle rajeunisse par la culture; une nature nouvelle va sortir de nos mains. »
(Buffon.) Devoir. - Explication et analyse de la 1- phrase jusque pmiries.
~,~ dOline aussi }I/iltlll'hetr avec ph (àpo!yalttiric), ce qui est plus conlorme i rétymoloçjie.
334e Exercice. — La nature cultivée. - Quelle est belle, la nature cultivée !
que, par les soins de l'homme, elle est brillante et pompeusement parde! Il en fait lui-même le principal ornement, il en est la production la plus noble; il met au jour, par son art, tout ce qu'elle recélait dans son sein : que de trésors ignortf, que de richesses nouvelles 1 Los fleurs, les fruits, les grains perfectionnés, multipliés à l'infini : les espèces utiles d'animaux transportées, propagées, augmentée, sans nombre ; les espèces nuisibles réduites, confin jes, reléguées : l'yr, et le fer plus nécessaire que l'or, tirés des entrailles de la terre ; les torrents flontenus. les fleuves dirigés, resserrés; la mer même soumise, reconnue, traversée d'un hémisphère à l'autre ; la terre accessible partout, partout rendue aussi vivante que féconde ; dans les vallées de riantes prairies, dans les plaines de riches pâturages ou des moissons encore plus riches ; les collines chargées de vignes et de fruits, leurs sommets couronnés d'arbres utiles et de jeunes forêts ; les déserts devenua. des cités habitées par un peuple immense qui, circulant sans cesse, se répand de ces centres jusqu'aux extrémités ; des routes ouvertes ellréqwmtÓed, des communications établies partout comme autant de témoins de la force et de l'union de la société ; mille autres monuments de puissance et de gloire démontrent assez que l'homme, maître du domaine de la terre, en a changé, renouvelé la surface entière, et que de tout temps il en partage l'empire avec la nature.
Devoir.—Analyse de la première phrase.
385* Exercice. - (Suite du précédent.) — Cependant il ne règne que par droit de conquête; il jouit plutôt qu'il ne possède, il ne conserve que par des soins toujours renouveles; s'ils cessent, tout languit, tout s'altèro, tout change, tout rentre sous la main de la nature : elle reprend ses droits, efface les ouvrages de l'homme, couvre de poussière et de mousse ses plus fastueux monuments, les détruit avec la temps, et ne lui laisse que le regret d'avoir perdu par sa faute ce-que ses ancêtres avaient çonquit par leurs travaux. Ces temps où l'homme perd son domaine, ces siècles de barbarie pendant lesquels tout périt sont toujours préparés par la guerre et arrivent avec la disette et la dépopulation.
L'homme, qui ne peut que par le nombre, qui n'est fort que par la réunion, qui n'est heureux que par la paix, a la fureur de s'armer pour son malheur et do combattre pour sa ruine: excité par l'insatiable avidité, aveuglé par l'ambition encore plus insatiable, il renonce aux sentiments d'humanité, tourne toutes ses forces contre lui-même, cherche à s'entre-délruire, se détruit on effet, et, après ces jours de sang et de carnage, lorsque la fumée de la gloire s'est dissipie, il vbit d'un œil triste la terre dévastée, les arts ensevelis, les nations dispersées, les peuples affaiblis, son propre bonheur ruiné et sa. puissance réelle anéantie.
Devoir. — Analyse de la deuxième phrase : Cet temps etc.
336" Exercico. — (Suite du précédent.) — Grand Dieu ! dont la seule présence soutient la nature et maintient l'harmonie des lois de l'univers; vous qui, du trône immobile de l'empyrée, voyex roulor sous vos pieds toutes les sphères célestes sans choc et sans confusion; qui, du sein du repos, reproduisez à chaque instant leurs mouvements immenses, et seul régissez dans une paix profonde ce nombre infini de cieux et de mondes, rendez, rendez enfin le calme à la terre agitée! Qu'elle soit dans le silence! qu'à votre voix la discorde et la guerre cessent de faire retentir leurs clameurs orgueilleuses Dieu de bonté 1 auteur de ous les êtres, vos regards embrassent tous les objets de la création ; mais
l'homme est votre être de choix ; vous avez éclairé son âme d'un rayon de votre lumière immortelle; comblez vos bienfaits en pénétrant son cœur dun trait de vore amou r: ce sentiment divin se répandant partout réunira les natures ennemies ; l'homme ne craindra plus l'aspect de l'homme, le fer homicide n armera plus sa main ; le feu dévorant de la guerre ne fera plus tarir la source des générations, l'espèce humaine, maintenant mutilée, moissonnée dans sa fleur, ger- mera de nouveau et se multipliera sans nombre; la nature accablée sous le poids des fléaux, stérile, abandonnée, reprendra bientôt, avec une nouvelle vie son ancienne fécondité; et nous. Dieu bienfaiteur, nous la scéonderons; nous la cultiverons, nous l'observerons sans cesse pour vous offrir à chaque instant un nouveau tribut de reconnaissance et d'admiration. (BUFFON.) 337e Exercice. - De quelques difficultés d'orthographe. - Il se présente, dans les dictées, quelques difficultés d'un genre tout particulier, devant lesquelles des élèves même très-intelligents, se sont trouvés embarrassés ou plutôt se sont créés eux-mêmes des embarras par leur hésitation et leur défaut de savoirfaire, fort excusables d'ailleurs. Ainsi, l'orthographe de certains noms composes n'est pas enseignée de la même manière par l'Académie et par les grargniai- riens. D'accord sur plusieurs mots tels qu'un porle-mouchettes, un serrera piers, etc., les autorités se divisent sur beaucoup d'autres, tels qu'un couvrepied, un cure-dent, un emporte-pièce, un tire-boîte, un essuie-main, un gardemeuble, etc , dans lesquels l'Académie, contrairement a l'opinion professée dans certaines méthodes, n'admet l's finale qu'au pluriel. - La même divergence d'avis se rencontre sur le participe coûte, que l'Académte écrit toujours invariable, tandis que les grammairiens le font varier quand on l ite au sens figuré comme dans la phrase suivante: La peine que vous a coûtée cette affaire, méritait bien les éloges qu'elle vous a valus. La marche à suivre en pareille circonstance est toute simple: il suffit, après avoir. orthographié ces mots litigieux de l'une ou de l'autre manière, d'écrire en marge, par un renvoi : orthographe de l'Académie ou de telle grammaire autorisée.
Exceptions modiftées. -- Il a fait, à lui l'cul, plus d'exploits qtte les autres n'en ont iu. (BOIL) - usage des cloches est, chez les Chinois, de la plus hante.
antiquité; nous i~en avons eu en France qu'au sixième siècle de Hotre ère.
(VOLT,) - J'avais cherché un moyen de donner à mes observations sur ces lois un air de nouveauté. Comme je viens de le dire, à plusieurs époques on en a proposé et adopté. (B. CONST.) — Vous critiquez nos pièces de théâtre avec l'avantage non-seulement d'en avoir vu, mais encore d'en avoir fait (D'ALEMB.)- Combien de fois la reine d~Angleterre a-t-elle remercié Dieu de deux grandes grâces: l'une de l'avoir faite chrétienne; l'autre. Messieurs, qu'attendezvous ? peut-ètre d'avoir rétabli les affaires du roi son fils? non, c'est de l'avoir faite reine malheureuse. (Boss.) Vieux langage.-Et de son grand fracas surprenant l'assemblée, Dans le plus bel endroit a la pièce troublée (MOL.).
Et les petits en même temps, Voletants, se ^c,a»r;gis^ «. «
(LA FOliT. ; l'Alouette et ses petits avec le Maître d'un hamp.) On dit encure aujourd'hui; avoir toute honte bue, pour : avoir perdu toute mot honte).
CHAPITRE VII.
SYNTAXE DES ADVERBES.
338e Ex. Emploi des adverbe8 (9SO et 988).
I.-Metlez cela sur la table. Il était caché sous le lit. Il était dans la maison. Elle est maintenant hors la ville. Il se promenait autour de son jardin. Avant de partir, il vint me dire adieu. Le cadet est riche, mais l'aîné l'est davantage. Les souris ont rongé ce pain tout autour.
II (980 à 983). - Otez cela de dessus le buffet. On eut bien de la peine à le dégager de dessous son cheval. Au dedans et au dehors de la ville, tout était calme. Tirer vapité de son rang, c'est annoncer que l'on est au-dessous. J'ai cherché inutilement dessus et dessous le lit. Les alentours de ce château sont magnifiques. La science est estimable, mais la vertu l'est bien davantage. Il y a des étoiles qui étincellent plus que d'autres. Cet homme a plus de brillant que de solide.
Le blé est la plante qui nous intéresse le plus. J'ai le désir de lui écrire, mais il faut auparavant que je connaisse son adresse. Je suis flatté de plaire à un homme comme vous ; je le suis encore davantage de la bonté que vous avez. Si vous êtes enchanté de lui, il l'est bien davantage de vous.-ll a conduit l'affaire consequemment a ce qui avait été décidé. Je vois cela autrement que vous, différemment de vous. Il faut aimer Dieu préférablement à toutes choses. Ces deux auteurs ont écrit sur la même matière, 'mais l'un bien inférieurement, bien supérieurement à l'autre.
Le mot pièce s'applique parfois à certaines choses considérées séparément de Celles qui sont de même nature.
Devoir.-Composer dix petites phrases dans lesquelles entreront les mots: dessus, dessous, dedans, dehors; alentour, auparavant, davantage; antérieurement à, conformément à, te indépendamment de, régulièrement employés.
3390 EXERCICE.—Que. comme ou comment ; aussi ou non plus, etc.
(GRAM., nos 986 et 988.) Je suis aussi fort que lui. - Elle est tout aussi instruite que moi.
-Je puis faire ce travail aussi bien que vous. Il a mal pris mon affaire; voici comme ou comment il fallait la prendre. — Comment vous portez-vous? aurait dû dire le provincial à l'académicien Fontenelle: Comme vous voyez, eût répondu celui-ci.—Vous le voulez?
et moi aussi. —Vous ne le voulez pas? ni moi non plus. — Ceux-ci n'en sont pas, ni ceux-là non plus.—L'âme du Mazarin, qui n'avait pas la barbarie de celle de Cromwell, n'en avait pas non plus la grandeur.
Devoir. — Cinq petites phrases où les mots que, comme, cvmment aussi et non plus seront régulièrement employés. ;
340- Exercice.-Aussi ou autant; si ou tant, etc. (Gram., no' 984 à 989.) Il n'y a rien de si aisé (985) - Ce trou r~'(,St pas si grand Xe l'autre. CeUe cave est si humide que l'eau y dégoutte toujours. - Rien ne m'a tant fâché que cette nouvelle. - Il y avait les 4flatteurs des rois.
Les flatteurs des peuples sont aussi dangereux que les flateurs des rois.
- Il est aussi fort que vous; il vous prêtera le collet quand vous voudrez. - Le singe est indocile atttiant qu'extravagant. - Les fruits, les légumes ne nourrissent pas autant que la viande. - La faveur éles princes n'exclut pas le mérite et ne le suppose pas nonPLU^ S. - Rien ne l'a tant affligé que la mort de sa mère.- Il est modeste autant qu'habile. -Il n'y a rien sur quoi l'on ait tant disputé. - Il n'y a rien qui use tant un homme que la débauche.
-Ils m'ont tant importuné de leurs demandes qu'ils n'obtiendront rien. - Le melon est un fruit aussi agréable que rafraîchissant, mais absolument dépourvu de qualités nutritives, et convenant peu aux estomacs délicats. - Aussitôt la pré- sente lettre reçue, vous viendrez me rejoindre. - Ces étoffes ne sont pas belles; aussi ne coûtent-elles guère. - Les ignorants sont des gens de bonne tâle ; aussi les charlatans veulent-ils les multiplier.
Devoir. - Composer dix petites phrases avec aussi et autant; si, tant et aussitôt, régulièrement employés.
341' Ex.-Plu@ tôt ou plutôt, etc .- (Gr., n° 974.
I -Ce bois rompra plutôt que de fléchir.-Sans cette mésaventure, nous serions arrivés deux heures plus tôt.C'est dommage que vous n'ayez point apprécié cela plus tôt. - Les arbitres jugent plulôt selon les règles de l'équité que suivant la rigueur des lois.-Vous n'avez pas été plutôt parti qu'il est arrivé ('I).-La mère de saint Louis eût préféré perdre son fils plutilt que de le voir commettre un péché mortel.-Il n'eut pas plut-t dit, il n'eut pas plittôt fait telle chose qu'il s'en repentit (Acad.).
Il. (990 à 996). - Paul est beaucoup plus instruit que moi. - Il est plua; ius- truit de beaucoup. - Adèle est beaucoup plus ScOMp qu'il ait satisfait cependant plus âgée de beaucoup.- il s'en faut beaucoup qu'il ait satisfait l'attente du public. - Il s'en faut beaucoup des votre tâche soit auslSi avancée qu'elle devrait l'être. -La liauteur de cette enfants obéissent tout de coup celle des maisons voisines..- Il faut que les enfants obéissenl tüut de suite.-Il a couru vingt portes de suite. - On ressentit, on éprouva plusieurs commotions de suite. — Notre argent est plus d'à moitié dépensé -L'excessive joie arrache plutôt des pleurs que des ris. - Je n'ai pas eu plutôt lâche cette parole que je m'en suiss mordu" _Le corps de l'homme n'est pas plutôt arrivé à son point de perfection qu'il commence à déchoir - Ce cheval a pris le galop tout à coup. - Il gagna mille écus tout d'un coup.M sa fortune tout d'un cottp - Prendre la mouche, c'est se fâcher, s'irriter tout à coup.-J'ai extremement faim (2). Il a extrêmement soif. Nous partirons incessamment.
Devoir. - Composer dix petites phrases où l'on fera etitrer les expressions beaucoup et de beaucoup; de suite et tout de suite; plus tôt et plutôt; tout à coup et tout d'un coup; très et bien régulièrement employes.
(1) cl~~t-à-dire il est arrive dé, que vous êtes pa,,ti. Quand plutôt n'est p~~ l'opposé de plus tard, on l'ecrit en un ..t. Ici pititôt signifie dès que, alissitôt que, à peine.
(2) Ou bien je suis très-affamé. Je suis très-altéré. Nous partirons au plus tôt.
342' EXERCICE. — Pas- et point. - (GRAM., no 999.) (Signaler la différence qui existe entre les premières phrases ; employer pas ou point dans les suivantes.) I.—N'avez-vous pas vu un tel? N'avez-vous point vu un tel?Avais-je pas raison? Avais-je point raison? - N'avez-vous point pris ma tn ontre P N'ave z-vou s pas de monnaie sur vous? —Ne voulez-vous point venir? Ne me reconnaissez-vous point? Mais, ne vous oterez-vous pas de là (1) ?
II (997 à 1001.—Cet enfant ne travaille pas. 11 De travaillepoint.-Je n'en veux point. le n'en veux pas tant que vous m'en offrez.-Il n'a point d'argent. Il n'a pas assez d'argent pour acheter ce qui lui manque.—Je ne sais pas le jeu des échecs ; je n'en sais que la marche.-Il n'a pas d'esprit ce qu'il faudrait pour sortir d'un tel embarras.-Cicéron n'est pas moins véhément que Démosthène; Démosthène n'est pas si abondant que Cicéron.—Il n'en reste pas un seul petit morceau. Il n'y a pas dix ans que l'événement est arrivé. Tous n'en trouvez pas deux ae votre avis — N'avez-vous pas été là? N'avez-vous point été là?—N'est-ce point vous qui me trahissez? N'est-ce pas vous qui me irahissez ?
Il n'a osé vous le dire par la peur de vous déplaire.-Il ne cesse de se plaindre. Je ne sais où le prendre. Je ne saurai que devenir. Il ne sait ce qu'il dit, ce qu'il veut. Je ne sais pas l'anglais. Je ne savais point ce que vous racontez.-ll ne soupe guère. Je ne sortirai de trois jours. Je ne vis jamais rien de plus merveilleux. Il est d une humeur si tenace qu'on n'en saurait rien tirer. Il ne faut attrister personne. Il ne faut pas attrister cette personne. Qui ne dit mot consent. La rue est fort nette; il n'y a pas une goutte d'eau dans le ruisseau. Il n'y a guère de choses qui ne ioient faisables à qui veut bien les entreprendre. Je n'ai ni faim ni soif.
Il n'a d'esprit ni peu ni point. Ce discours n'a ni rime ni raison. Ni les biens ni les honneurs ne valent la santé. Il est avantageux de n'être ni trop pauvre ni trop riche.—Depuis dix ans, je ne l'ai pas vu. Depuis dix ans je ne le vois point. 11 y avait bien des années qu'il n'avait vu son frère. Il y a longtemps qu'ils ne se voient point.
Devoir.-Dix phrases semblables à celles des nos 997 à 1001.
343e Ex.— Ne après avant que, sans que, etc. (Gr., 1002 à 1004,) Sauvons-nous avant que l'orage vienne. — Il y en a pour un siècle avant qu'on ait achevé ce monument. Je ne puis parler sans qu'il m'interrompe. Il n'en fera rien à moins que vous ne lui parliez. Rêmuez ce blé de peur qu'il ne s'échauffe. Il ne faut pas trop faire chauffer cette sauce de crainte qu'elle ne tourne. Je n'aurai point de repos qu'il n'ait achevé. On ne chante guère le double d'un air qu on n'ait chanté le simple. Vous ne sauriez lui'parler de cela qu'aussitôt il ne s'échauffe.
J'ai défendu que vous fissiez telle chose. Empêchez qu'il n'approche.
La pluie empêchera qu'on n'aille se promener demain. Evitez qu'il ne vous parle. Prenez garde que l'on n'accroche votre habit. Donnez-vous de garde qu'on ne vous trompe. Je n'empêche pas qu'il ne fasse (2) ce qu'il voudra. Quelquefois une vague haute comme une montagne venait passer sur nous, et nous nous tenions /erme, de peur que, dans cette violente secousse, le mût qui était notre unique espérance ne nous échappât.
Gardez qu'une voyelle, à courir trop hâtée, Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée (BOII,.).
Devoir.-Dix phrases semblables aux précédentes.
(t) Notez aussi la différence entre : cette chose ne peut pas arriver, et cette çhose peut ne pas arriver. — (2) Ou qu'il fasse, sans négation.
344e EXERCICE .-Ne après craindre, etc. (Gram., no .) I. Je ne crains qu'il ne pleuve. Je ne crains pas qu'il plf-.Uye.-()n appréhende que la fièvre n>:? revienne. On n'appréhende pas qu'elle revienne. - J'ai peur qu'il n'arrive. Je n'ai pas peur qu'il arrive.Je tremble que cela ne soit. Vous ne devez p,98 appréheuder que je le loue. - C'est autre chose que je ne croyais. — Il agit autrement qu'il ne parle. Il n'agit pas autrement qu'il parle. Il est plus heu- reux que vous ne l'êtes. Jamais père ne fut plus heureux que vous l'êtes. que vous ne l'êtes. Jamais ne parlez. On iie peut pas mieux - Vous - Il est moins riche, plus riche qu'on ne croit. L'Egypte n'étaint pas moins peuplé qu'elle était vaste. —
Ces fruits sont meilleurs que je ne croyais. Ils ne sont pas meilleurs que je le croyais.
Il (Mb à 1007) .—Je crains qu'il ne vienne pas. je tremble qu'elle n'arrive pas à l'heure. J'ai bien peur que ce fripon ne soit pas puni. Ne crai- gnez-vous point que l'on ne vous fasse le même traitement? Pourquoi se faire plus riche, plus pauvre, plus jeune qu'on ne l'est réellement ?
Quel mortel fut jamais plus heureux que vous l'êtes (1)? Personne n'est plus votre serviteur que je le suis. On ne peut pas être plus frappé qu'il l'est de cette injure. Je lui ai conseillé de choisir un bon avocat, de peur de cette perde Je procès, de crainte que ce vaurien ne soit pas puni sévèrement. Si vous ne trolivez pas de votre maison plus que je vous en offre, je vous demande la préférence. La distance d'ici là est moindre que vous ne dites. Cette somme n'est pa5 moindre que vous le dites. Est-elle moindre que vous le dites? Ne craignez-vous pas que la foudre ne tombe pas sur vous (2)111 n'est pas si emporté qu'il ne sache bien qu'ils ne soient réconciliables. ommes ne sont pas si broudies Devoir.-Dix pbrases semblables à celles des no 1(05 à 1007.
345e EXERCICE. —Ne après douter et nier, etc. (Gn., 1008 et 1009.) 1. - Je doute qu'il vienne. Je ne doute pas qu'il ne vienne bientôt. Je doute fort que cela soit. Je ne doute pas que cela ne soit.
- Il nie qu'il ait fait cela. Je ne nie pas qu'il n'ait fait cela (»>Je nie que cela soit vrai. Je nie qu'il ait raison. On ne peut mer que cette vie ne soit misérable. Je doute que le ris excessif con- vienne aux hommes, qui sont mortels. Je ne nie pas qu'il ne soit le plus généreux des hommes. - On ne disconvient pas qu'il lie soit brave, mais il est un peu trop fanfaron. Nul doute, point de doute que cela ne soit. Je m «toute P^^scl.enir que ce resoit la source du repos.— Vouis ne sauriez disconvenir que ce re- mède ne soit meilleur que tous e pas que vous ne contribuiez à maintenir les rapports d'amitié qui existent entre lui et moi. Persorine ne peut nier que, dans le principe, l'homme n'eût droit de regarder comme son propre bien la cabane qu'il avait élevée et les fruits qu'il avait cultivés. On ne peut disconvenir que depuis le renouvellement des leltres parmi nous on ne doive, en partie, aux dictionnaires les lumières générales qui se sont perfections on ne puisse faire quelques objections contre Sopbocle.
répandues dans la société. Je ne disconviens pas qu'avec toutes ses Devoir. - Cinq phrases semblables à celles des nos 1008 et 1009.
(1) Interrogation dans la forme ,eulement. - (2) uu~ gumlie sur vous (RACINE). - (8) Dans cette phrase et la suivante, les deux négations équivalent à une aifirmatiun. — (4) 0" q,,'il pif fait cela (A"I).).
11(1008 à 1011).—Je ne doute point que cela ne soit. Je doule qu'aucun de vous, qu'aucun d'eux le fasse. On ne peut douter que le labourage ne fût connu dès l'origine du monde. Je ne puis douter, en vous écoutant, que les dieux ne vous aient envoyé ici pour adoucir mes maux. Il nia tout à plat qu'il en eût jamais rien dit. On ne peut nier que le charbon de terre ne contient du bitumej(i). Vous ne saurez disconvenir qu'il ne vous ait parlé (2). On peut nier que Jésus-Christ ait ressuscité les morts, mais on ne peut nier qu'il ait ressuscité le genre humain (3). Qui peut douter que le clergé n'ait été bien aise de la conversion de Clovis, et qu'il n'en ait même tiré de grands avantages? Doutez-vous qu'il ne vienne? Niez-vous qn'il vienne? Doutez-vous que je sois malade? Doutez-vous que je ne tombe malade si je fais cette imprudence ? - 1 Devoir.-Six phrases avec douter, nier et disconvenir.
346' EMRCtCE.—Ne après il s'en faut, etc.-(GRAM., n° 1012.) Il s'en faut beaucoup que l'un soit du mérite de l'autre. Il s'en fallait bien qu'il eût achevé. 11 s'en est peu fallu qu'il n'ait été tué.
Il ne s'en est presque rien fallu. Peu s'en faut qu'on ne m'ait trompé. Il s'en faut deux travers de doigt que ces planches ne se joignent. Il ne s'en faut pas de l'épaisseur d'un cheveu que ces deux choses-là ne se touchent. Vous dites qu'il s'en faut tant que la somme entière n'y soit; il ne peut pas s'en falloir tant. Il s'en faut seulement deux doigts qu'il y en ait une aune. (Acad. à doigt.) Il ne tint à rien qu'il ne fit telle chose. A quoi tient-il que nous ne partions ?
Il tint à peu de chose que je ne lui fisse un affront. -Je crains que vous ne vous mcpreniez, il n'y a personne qui ne s'y méprenne. Il n'y a si bon charretier qui ne verse quelque fois. Il n'y a si belle personne qui ne devienne laide en vieillissant. Il n'est pas possible que milord ne se trompe (4). Ce n'est pas que je ne l'aime (5). Ce n'est pas que ce ne soit un des endroits les plus glissants de son affaire. Ce n'est pas qu'ils se soucient des hommes ni qu'ils craignent par bonté de les affliger. -, Devoir. - Cinq phrases semblables aux précédentes.
347' Exercice. — Récapitulation orthographique sur les n" 997 à 1012.
Le mal vient sans qu'on y pense. C'est un bruit à tête fendre, on n'y peut durer. Il faut empêcher que la division qui est dans cette maison n'éclate. Je crains que Julien n'arrive trop tard. Il est à craindre que cette opération n'échoue. Ce malheur n'est pas si grand qu'on n'y puisse apporter quelque remède. Avoir plus de bien qu'on n'en dépense, c'est être riche. Convenir que l'on eut tort, c'est être plus sage que l'on n'était. Un miroir flatteur est celui où l'un se voit plus beau qu'on n'est. Parler autrement qu'on ne pense, autrement qu'on n'agil, c'est mentir. On ne peut disconvenir que cette main (la trompe de l'éléphant) n'ait plusieurs avantages sur la nôtre.Il s'en faut peu de chose que cela n'aille, Il n'y a coin et recoin où l'on n'ait cherché. Je me doutais bien qu'on en viendrait là. Il ne se doutait pas qu'on eût des preuves contre lui (6).
Il ne tient pas à certaines gens que la raison humaine n'ait une marche rétrograde. Il ne tenait pas à lui qu'on n'oubliàt ses victoires. Cet humme, si l'on n'y prend garde, brouillera tout. Il n'oserait vous attaquer en homme d'honneur, mais craignez qu'il ne vous assassine. Il est certaines professions dans lesquelles on ne peut bien réussir si l'on n'est ambidextre. Comme politique, on ne peut nier que Charles-Quint n'ait été supérieur à François I". Peut-on nier que Napoléon ait été le plus grand capitaine des temps modernes? (Fait évident.) ,Devoir. — Analyse de la dernière phrase.
(1) Ou contient, sans oe. —(2) Ou qu'il vous a parlé avec l'indicatif. (3) Fait certain, incontestable. — (1) Ou se trompe (sans ne) selon le sens.
(5) Sens affirmatif; si l'on voulait rendre l'idée contraira, on dirait que je l'aime.
(6) Notez bien qu'il s'agit ici de se douter. Avec douter seul, il faudrait ne.
,
et des six premières espèces de mots.
348e Exercice-orthographe.-Je crains qu'il ne meure. Je ne crains pas qu'il meure. On ne saurait bien comp saurait durer. Boucher un passage, !
il fait si chaud dans cette chambre qu'on n'y saurait durer. Boucher un passage, c'est empêcher, par quelque obstacle, qu'on n'y puisse entrer. L'ouverture était assez grande pour qu'on y pùt introduire la mam. Il est fâcheux d'avoir plus d'affaires qu'on n'en peut porter. Nous craignions que cette contestation n'allât trop loin. Se déguiser, c'est se montrer tout autre qu'on n'est réellement. On ne peut douter que la lupe n'ait un volume considérable. Il y a beaucoup de mots qu'on prononce autrement qu'on ne les écrit. Il est fait tout autrement que vous ne croyez. Je suis ici depuis deux jours; on ne peut être plus satisfait d'une ville que je le suis de celle-ci. Il chante mieux, beaucoup mieux qu'il ne faisait Elle a été mieux reçue qu'elle ne croyait, que nous ne croyions nousmêmes. Heureux et sage celui qui dit en s'éveillant: Je veux être aujourd'hui meilleur que je n étaishier. il y a des maux dont on n'est jamais si bien guéri qu'il n'en reste quelque ressouvenir. Les remèdes extrêmes sont ceux que l'on n'administre aux malades qu'après avoir employé sans succès tous les autres remède. il s'en faut bien que les petit nombre de connaissances certaines sur lesquelles nous pouvons compter soit suffisant pour satisfaire à tous nos Devoir.-Analyse des trois premières phrases.
349e Exercice.- Orthographe et syntaxe.-Je regrette qu'il soit parti si tôt. Cette ganse est trop étrOite, le bouton n'y saurait entrer. Ils n'ont pas plittôt tiré un coup qu aussitôt ils le homme est si avide qu'il devore plutôt qu'il ne mange. A volume égal, l'or l'emporte de beaucoup sur l'argent. Ce jeune homme a beaucoup gagné depuis que je ne l'ai vu. Je n'achèterai rien que je n'aie vu le courant du marché. Il s'en manque quatre doigts que cette porte ne joigne. Il s'en faut de peu que ce vase ne soit plein. Peu s'en fallut qu'Idoménée n'interrompît Mentor pour lui témoigner son ressentiment.
Jamais on n'eut plus d esprit a souper h é Il n'y a tête d'homme qui ose entreprendre d faire telle chose (1). Il n'y a point de gens dont la conversation soit si mauvaise qu'on n'en puisse tirer quelque chose de bon. Ne cherchez point Rouvrir les défauts dans les chefs-d'œuvre avant que vous ayez appris à en connaître les beautés. Les patriarches habitaient sous des tentes; ce n'est pas qu'ils n'eussent l'u bâtir aussi bien que les autres habitants du même pays, mais ils préféraient cette manière de vivre.
Exceptions modifiées.- Craignez que ce moment fatal ne revienne. (MASSIL.
- Est-ce que vous ne me jugez digne d'aucune réponse? (LA BRUY.) -On ne veut rien faire ici qui vous déplaise. (RAC.) - Il n'est pas de plus sublimes vérités que celles de la religion, e'L il n'en est pas non plus qui soient moins connues. (MASS.) - Ce qu'ils ont de vivacité et d'esprit leur nuit plus que ne fait a quelques autres leur sottise ! (LA BRU Y .) - Il ne faut pas souffrir que notre imagination nous jette dans le malheur avant que la fortune nous y fasse tomber.
(BOISTE.) - Les passions sont les mêmes dans le peuple et dans les grands, mais il s'en faut bien que le crime soit égal. (MASS.)- Ci peuple abandonnerait soi pays ou se livrerait à la mort plutôt que d'accepter la servitude: ainsi il es aussi difficile a subjuguer qu'il est incapable de vouloir subjuguer les autres (FENEL.) - Vous savez comme Branca m'aime : il y a trois jours que je n'ai ap pris de ses nouvelles ; cela n'est pas vraisemblable; mais lui, il n'est pas vrai semblable non plus. (Mme DE SEV.) n^% i m un fait réel ; Gardez que, devant un juge, - Vous -ntez (2) un fait réel; En On estdeux fois liminel.
Devoir. - Analyse de la dernière phrase.
(1) Sens négatif ; qui n'ose donnerait à la phrase le sens affirmatif. (2) Pour ut «..»• •
CHAPITRE VIII.
SYXTAX. DES PBÉPOSITIONS.
350* EXERCICE. — A et de; à et ou; auprès de et près de, etc.
(GRÂM., n08 1013 à 1016.) A qui est-ce à jouer ? C'est à vous à faire. A vous le dé; c'est à vous à parler, à répondre, à agir. C'est aux évêques de bénir les abbés et les abbesses. C'est à vous de prendre garde à cela.
Exceptions: C'est au juge à prononcer. (Acad.) C'est au père à gouverner ses enfants. (M ) C'est au supérieur à donner ses ordres. (ld.) C'est au diacre à chanter l'évangile (Id.) Ce n'est pas au locataire à faire les grosses réparations. (Id.) C'est celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver. (Id.) Cet enfant est âgé de 7 à 8 ans. Nous avons rencontré 15 à 20 personnes. Les perdrix pondent ordinairement 15 ou 16 œufs. Je lui ai écrit 2 ou 3 fois, il ne m'a pas fait de réponse.
Versailles est près de Paris. La place d'une jeune fille est auprès de sa mère.
Ce malade a auprès de lui un médecin très-habile. Il est logé près d'ici, fort pris d'ici. Il est bien près de midi.
Votre mal n'est rien auprès du sien. La terre n'est qu'un point aupris du reste de l'univers. Ce service n'est rien au prix de celui qu'il m'avait rendu. Cet homme-là est. un aigle au prix de ceux dont vous parlez.
Devoir.-Composer cinq phrases semblables aux précédentes.
351E EXBBCICE. — A travers et au travers; entre si parmi, etc (GRAM., n'a 1017 à 1023.) Nous passâmes à travers un bois. Il s'est fait jour au travers des ennemis. Son cheval prit le mors aux dents et l'emporta à travers as champs. Ils pénétrèrent à travers les obstacles (Acad.) Avant de parler, réfléchissez. Avant que de choisir un état, il faut examiner sa vocation. Dans certains pays du Nord, on voyage en traîneau pendant l'hiver.
Il partage son temps entre l'étude et le jeu. Platon et Aristote tiennent le Ie* rang parmi les anciens philosophes.—Je désirerais passer ma vie à la campagne. Les troupes se mettront bientôt en campagne. Il s'est mis en campagne depuis hier pour découvrir la demeure de cette personne. — Ce bruit n'est pas parvenu jusqu'à moi. Cette nouvelle n'était pas venue jusques à nous (Acad.) Entre amis, tout doit être commun. Ce père partage également sa tendresse entre tous ses enfants. Je suis bien tenté d'aller prendre l'air à la campagne.
Un bon général doit s'attacher à maintenir la discipline parmi ses soldats. Cela est commun parmi les militaires, entre les militaires ; entre les bourgeois parmi les bourgeois. (Acad.) , Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes,
352. Ex. - Près de et prêt à ; voici et voilà, etc. (1024 à 1027.) Soyons toujours P' êts à supporter quelque chose. Au printemps, les beaux jours sont près de revenir. L'avare est prêt a vendre son âme pour de l'argent. Cette famille est près de s'éteindre.
Napoléon sentit qu'il était près de mourir. Ce bâtiment menace ruine ; il est près de tomber. Les armées étaient prêtes à en venir aux mains. Le prince est en colère et la foudre est près de tomber. Ce jeune homme était près de se perdre, des gens charitables l'ont redressé. Comme nous étions prêts a partir, il survint un orage. (Acad.) Il faut être civil envers (ou à l'égard de) tout le monde. Le père use de correction envers ses enfaiits. - Sa maison est vis-à-vis de la mienne. Il est logé hors la barrière, proche de cctte^toffe (Acad.) - Voilà votre part, et voici Ja mienne (1). Voici l'endroit de cette étoffe, et voilà l'envers. Du pain et du fromage, voilà son déjeuner de tous Jes jours. Jouir du présent sans s'inquiéter de l'avenir, voilà sa philosophie. Voilà Jes services que je Jui ai rendus, et voici quelle a éité rna récompense. roici Ja maxime de l'égo'îste : « Tout pour moi, rien ponr les autres. » LIre tin peu et méditer beaucoup, voilà ce qui conduit à la connaissance de soi-même et des autres. Pour être heureux, il n'est besoin ni de richesses, ni de gloire : un cœur pur, tranquille et content de peu, voilà le secret du bonheur. Devoir. - Composer dix phrases semblables aux précédentes.
353, Ex.-A, de, en, etc., répétés ou non.-(Gn., 1028 à 1030.) 1. - Il faut chercher à penser et à parler juste. Aujourd'hui, il n'y a pas de honte il être pauvre et à servir les autres. Il y a un grand mérite à sentir et à confesser ses torts. Après beaucoup de tours et de détours nous arrivâmes. En France et dans presque toute l'Europe, les hommes saluent en étant leur chapeau et en s'inclinant. Il possédait tant en argent et en billets. La marche d'un vaisseau s'évalue en lieues marines ou en degrés (2). On distingue les dents en molaires ou mâchelières, en dents canines: et en dents incisives Crébillon doit sa renommée a Rhadamiste et Zénobie.
Exceptions. -Les choses du monde sont sujettes à un lin* et refliix tuel (Acad.) Les ascendants ne succèdent point aux j>ro|.reN ; - » aux meubles et acqueCs. (lri.) fl m'a vendu.«• m l.» .,1 terres dettes e: hypothèques. cultiver (/</•) On lui a fait ce aux particuliers à condition de I.,s défricher et culttt,e;,. (Id.) On Iiii a fait ce payement en écus et iiuli-es esp(-~-es ayant cours. (Id,) On tliÜse les corps eit bons et mauvais conducteurs dn calc,i~i,iiie (Id.) La râpe sert à mettre eii poudre du sucre, de la muscade, de la croiite (le pain, et autres choses semblables. (hl.) II. - Le chef de la troupe s'approchant de Paul el de Virinie leur dit: le Bons petits blancs, n'ayez pas petir. )) Cette maison est belle par dedans et par deliors.
Elle sut l'émouvoir par ses larmes et ses prières. Dieu fait luire le soleil sur les bons et sur les méchants. Les plantes se multiplient par les semences, les marcottes et Jes boutures. (Acad.) Les pyramides d'E,,ypte sont renommées pour leur tïWt X?0*~i empêche leurs progrès dans les sciences et dans les arts.
Devoir. —Composer six phrases semblables aux précédentes.
(t) Dans cette phrase et la suivante, on doit employer voici pour désiuner l'ohjet le plu.
rapproché et voilà pour le plus éloigné.
(2) Ici la non répétition de en changerait complètement 1, sens.
354' EXER. - Complément des prépositions. (1031 à 1034.) (Dire pourquoi l'es phrases suivantes sont correctes.) J'ai promis de le protéger envers et contre tous. On a publié sur, pour et contre la doctrine d'Aristote une foule d'écrits. Les membres de cette assemblée écrivent oui ou non sur leurs billets, selon qu'ils votent pour ou contre le projet présenté. Bien que le hibou supporte assez facilement la lumière du jour, ses heures de prédilection pour la chasse sont le matin avant et le soir après le coucher du soleil. Accoster, en termes de marine se dit dune embarcation qui vient se placer le long et à côté d'un objet. Il faut avoir une bien bonne tête pour pouvoir la mettre à la place et au-dessus de celles de trente millions d hommes.
Je vois, dans cette affaire, des probdbilités pour et eontre. Mettez cela devant ou derrière, devant ou après. Mettre U charrue devant les bœufs, c'est commencer par où l'on devrait finir, faire avant ce qui devrait être fait après. Il a pris mon manteau et s'en est allé avec. Je n'en ai pas entendu parler depuis.
Devoir. Composer cinq phrases semblables aux précédentes.
Récapitulation sur la syntaxe des prépositions et des sept premières espèces de mots.
355' Exercice. - 1 (Orthographe). On l'a plongé dans la rivière jusqu'au cou.
Les hommes corrompus n'ont aucune pudeur et ils sont toujours prêts a toutes sortes de bassesses. J'écrirais jusqu'à demain: mes pensées, ma plume, mon encre, tout vole. Quelques vérités à croire, un petit nombre de préceptes a pratiquer. voilà à quoi la religion révélée se réduit. Ceux qui nuisent a la réputation ou à la fortune des autres plutôt que de perdre un bon mot mentent une peine infamante. Mécontents de leur sort, les esclaves étaient toujours prêts à secouer le joug et à devenir les auxiliaires de tous les ambitieux. En Laponie, une peau d'hermine coûte quatre ou cinq sous; la chair de cet animal sent tresmauvais. Les bases classes d'un collége sont celles par où commencent les ecoiers jusqu'à la quatrième inclusivement. Il faudrait que tout homme public, quand il est prés de faire une grosse sottise, se dît toujours a lui-même l'Europe te regarde. »
II (Syntaxe). A qui est-ce à donner ? C'est à vous à donner. Dieu tient le cœur des rois entre ses mains puissantes. Parmi les Romains, le maître avait droit de vie et de mort sur ses esclaves. Il s'est retiré pour toujours a la campagne ; c'est un philosophe. Jusques à quand me persccuterez-vous ? Leurs maisons sont situees à l'opposite ou vis-à-vis l'une de l'autre. L usage des virgules était inconnu aux Grecs et aux Latins. La contention habituelle de l'esprit, voilà le plus sûr garant de la pureté des mœurs Les vergues sont de longues pièces de bois qui sont attachées en travers (1) des mâts d'un navire pour en soutenir les voiles. Parlez à haute et intelligible voix (2). Les orgueilleux veulent avoir raison envers et contre tous. On fera la visite de cet établissement de l'avis et en présence du directeur. Souffler le chaud et le froid, c'est louer et bldmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d'avis contraires. Exceptions modifiées. — Sylla proscrivit trois d quatre mille citoyens romains (Acad.) - Plusieurs gens de lettres ont été ingrats entiers leurs bienfaiteurs. — Entiers (ou d l égara d') un tel homme, on ne doit négliger ni le plus, ni le moins. (J.-J. Rous.)
(1) En travers, suivi d'un complaisant veut de. (Acad. à croisée, dame, etc.) (2) La répétition de la préposition à modifierait le sene,
CHAPITRE IX.
SYNTAXE DES CONJONCTIONS.
356* EXERCICE. — Et ou ni. — (GRAM., 1035 à 1041.) 1. - Je crains qu'il ne vienne et qu'il n'oublie vos avis. Je ne crains pas qu'il vienne, ni même qu'il pense a venir. Je ne retranche ni n'ajoute rien à l'histoire que je raconte. Il ne perd ni ne che ni n'a j oute rien à gagne à ce changement. - Jacques et Jean sont partis. Ni lui ni moi ne sommes partis. Jenny est active et laborieuse. Agathe n'est pas active ni laborieuse (1). Ce chasseur a encore de la poudre et du plomb. Ce chasseur n'a pas de poudre m de plomb. Il n a plus ni poudre ni plomb. J'ai le pouvoir et la volonté de vous nuire. Je n'ai pas le pouvoir ni la volonté de vous nuire, ou je n'ai ni le pouvoir ni la volonté de vous nuire. - Il est sans force ni vertu.
Elle est sans force et sans vertu. Il était bien de figure, mais sans élégance et sans grâce.-Plus on travaille, moins on s ennuie. Plus on le connaît, plus on l'estime. Pins on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte. Plus on est élevé, plus on doit être modeste.
Analyse de la dernière phrase. (On doit être plus modeste quand on est plus élevé.) II. — On ne sait qui meurt ni qui vit. Les sceptiques ne niaient ni n'affirmaient rien. Je ne connais point cet homme-là ni ne veux le connaître. Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte. Il faut exposer parfois sa vie et sa santé. Il ne faut pas prodiguer légèrement, etc.; ou bien : il ne faut prodiguer ni, etc. Il a été l'auteur et le conseiller de cette entreprise. Il n'a pas été 1 auteur ni, etc. C'est un homme qui se souvient des bienfaits et des injures Cet homme ne se souvient pas, etc. Il sait ce qu'il fait et ce qu'il dit. Il ne sait, etc. Il y a honneur et profit à ce métier. Il n'y a nt. etc. Il n'a ni force ni vertu , il est sans courage et sans caractère (2). Peut-on m'attribuer des vers sans rime, sans mesure et sans raison ? On donne le nom de fleuret à une épée a lame carrée sans pointe et sans tranchant (2). Mieux l'Etat est constitué, plus les affaires publiques l'emportent sur les privées. Plus on a lu, plus on est instruit ; plus on a médité, plus on est en état d'affirmer qu'on ne sait rien. Le sourd-muet ne parle ni ne chante que parce qu'il n'entend pas.
Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
(1) Ou n'est ni active ni laborieuse. — (2) Ou sans courage ni caractère.
Exceptions aux n" 1037 et 1038.
Les prescription» médicales ne sauraient être trop claires et trop précises (AClId.) Il n'y a point de stience dont l'étude ne soit pleine d'épines et de difficultés (Td.) Racine n'a pas l'âme tragique il n'aime ni ne connait la politique et la guerre. (Lous.) Cessons de nous flatter. Il n'est esprit si droit Qui ne soit imposteur et faux par quelque endroit, (Bril.)
Ex. - Parce que, quoique, quand, etc.
(Gram., nos 1042 à 1047.) I.— Il est tombé parce que le chemin est glissant. Jugez de ce qu'ils aiment par ce qu'ils souhaitent. Quoiqu'Émile soit pauvre, il est honnête homme. Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez échapper à la douleur. Il est assez ordinaire de se fâcher quand on a tort. Quand nous reverronsnous? Les rois, quant au temporel, sont indépendants de la puissance spirituelle.
Il. -Il a peu ou point de santé. On vieillit malgré qu'on en ait.
Un homme n'est pa« pauvre parçe qu'il n'a rien, mais parce qu'il ne travaille pas. Parce qu'il y a différentes religions, s'ensuit-il qu'il n'y en ait pas une véritable ? Par ce que vous me répondez, je vois que vous n'avez pas compris la question. Je suis résolu de faire telle chose, quoi qu il puisse arriver. Je vous payerai quand vous voudrez. Quand on s'expose trop souvent à un péril, on finit par y succomber. Quand on a mal commencé, .en quoi que ce soit, il faut recommencer ou renoncer à ses projets. Je vous accorde votre première demande; quant à l'autre, je he saurais l'accueillir. Depuis l'invention de la poudre, les batailles sont beaucoup moins sanglantes qu'elles ne l'étaient auparavant, parce qu'il n'y a presque plus de mêlée. Quoiqu'il relève de maladie et qu'il soit encore très-faible, il a voulu se mettre en route.
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse : Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. (BOIL,) Devoir. — Dix phrases semblables aux précédentes.
Récapitulation sur la syntaxe des conjonctions et des huit premières espèces de mots.
358° Exercice. — (Orthographe.)—Quand on est bien, il faut s'y tenir. Quand on a quelque affaire à conduire, il faut être patient. Il n'y a ni coin ni recoin que la commission n'ait visité. On est né pour les grandes choses quand on a la force de se vaincre soi-même. Il est tard de songer à Dieu quand on est près de mourir. Une maison se délabre bien vite quand on n'en a nul soin. On ne doit décintrer les voûtes que quand elles sont bien sèches. Rire du bout des dents, c'est s'efforcer de rire quoiqu'on n'en ait nulle envie. On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on se l'imagine. Je ne me plais pas dans cette société parce qu'on y voit toujours de nouveaux visages. La rudesse et la grossièreté n'excluent ni la fraude ni l'artifice. Quand on fit cette proposition, tout le monde s'éleva contre. Quand un banquier paye une lettre de change avant l'échéance, il escompte l'intérêt du temps. L'affaire est bonne quant au fond, mais la forme n'en vaut rien. Quoique l'Evangile propose à tous la même doctrine, tt ne propose pas à tous les mêmes règles. Ou bien toute religion périra dans le monde, ou le christianisme durera, car il n'est pas au pouvoir de la pensée de concevoir une religion plus parfaite.
Quand le mal est certain, La plainte ni la peur ne changent le destin. (LA FONT.) Chacun a son défaut où sans cesse ri revient : Honte ni peur n'y remédie. (LA FONT.) Devoir. — Analyse de la première phrase.
359- Exercice. - (Syntaxe.) -Il ne faut repousser ni le pauvre ni l'étranger.
Un homme comme vous est au-dessus d'un pareil soupçon. Il ne plaint ni son temps ni ses soins quand il s'agit d'obliger. Le papier vélin est sans vergeurps (pr. ju) et sans pontuseaux. Les loriots ne sont point faciles a élever ni a apprivoiser. Plus les corps sont rares (poreux), plus ils sont légers. Je ne considère ni sa fortune ni ses richesses; je ne considère que son mérite. C'est une grande misère que de n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler ni assez de jugement pour se taire. Or, au reste, cependant, sont des conjonctions transitives, car elles marquent le passage ou la transition d'une chose à une autre. Je ne vous aime ni plus ni moins que si j'étais votre frère. Il pleut, il neige, que eest une bénédic- tion. Que si vous alléguez telle raison, je vous répondrai ceci. On ne trouve, dans les humains, ni les vertus ni les talents qu'on y cherche.
Sans la langue, l'auteur le plus divin, Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain. (BOIL.) Pmndifiées —Plus la distance du peùple au'gouvernement augmente, plus los tributs deviennent onéreux. (J.-J. Rouss.)-Plus on est riche, plit~s on a de ponvoir et de dignités. mais plus on a de charges à supporter, de devoirs à remplir. (V'ie de Ces.) - Calypso ne vous loue que parce qu'elle vous croit faible et Vaill. (Fénel.) - Dès lors qu'on les approche, ils se mettent sur leurs gardes. (MOL.) - Les esprits forts pensent-ils avoir mieux vu les difficultés, parce qu'ils y succombent, et que les autres, qui les ont vues, les ont mépriséesY (Boss.) Devoir. — Sens et analyse des deux vers ci-dessus.
CHAPITRE X.
SYNTAXE DES INTERJECTIONS.
360e El. - Ha! ou ah! Ho! ou oh ! etc. (1048 à 1050.) (Dire pourquoi les interjections suivantes sont bien employées.) O le rusé coquin! Ho! ho! vous faites bien l'entendu. Eh! mon Dieu lai!'sons tout cela. Hé! qu'allez-vous faire? Hé, pauvrebomme, que je vous plains ! Ah! mon Dieu, qtf avez-vous fait ? Voulez-vous venir, hein ? Hein, que dites-vous donc là'~ Eh bien ! bourreau, ^7! expr^nne émotion profonde et de quelque durée ; ha! expi-irne un sentiment subit et passager.
Le son de ah! est prolongé, celui de Aa ! est bref. Qui diable vous a dit cela ? Que diantre me veut-il : La Tortue arriva la première.
- Hé bien 1 dit-elle au Lièvre, avais-je pas raison?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter! et que serait-ce Si vous portiez une maison. (LA FONT.) Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
CHAPITRE XI.
EXERCICES SUR. LES REMARQUES DÉTACHÉES.
361- Exercice. — (Gram., n°s 1051 à 1057.) 1051. Cette robe s'abîme h la poussière.— 1052. Il a fort bien agi à mon égard. —1053. Aidez à cet homme, qui plie sous la charge qu'il porte. Aidezlui à soulever ce fardeau. Vous avez promis de l'aider de tout votre crédit, n'allez pas vous démentir. Je l'ai aidé toutes les fois qu'il a eu recours à moi.1054. De même que la cire molle reçoit aisément toutes sorles d'empreintes, de même un jeune homme reçoit facilement toutes les impressions qu'on veut lui donner. De même que le feu consume la rouille et purifie l'or, ainsi les souffrances rendent les vertus plus pures et plus précieuses. Comme nous nous affectionnons de plus en plus aux personnes à qui nous faisons du bien, de même nous haïssons violemment ceux que nous avons beaucoup offensés (1)—1055.
Cette femme a l'air bon et elle est méchante ; cette autre a l'air méchant et elle est bonne. Julie a l'air contente. Ils ont l'air fdchés de ce qu'ils viennent d'apprendre. Ils ont tous deux l'air prévenant, spirituel, railleur. Ces légumes n'ont pas l'air d'être cuits. — 1056. — Les menues réparations sont à la charge du locataire. Elle n'est point propriétaire de son domaine, elle n'en est qu'usufruilière. Le donateur transmet au donataire la propriété des choses données.
Il est le dépositaire de mes secrets.
Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
362" Bxercice. — (Gram., 11" 1057 à 1062.) 1057. J'allai passer dix jours à Londres 11 alla faire un tour dans le jardin.
Avez-vous été à Paris? J'irai. Ira-t-il à Rome? Il ira. —1058. La piété véritable élève l'esprit, ennoblit le cœur, affermit le courage. Cette famille fut anoblie par Henri IV. — On applaudit l'acteur, mais on siffla la pièce. Quand un homme est en faveur, toute la cbur lui applaudIt. — Un armistice veint d'être signé par les chefs des deux armées. L'Empereur a accordé une amnistie générale. Atteignez-moi ce tableau ; il est trop haut, je ne saurais l'atteindre.
(Orthographe) — J'ai affaire d'argeut. J'ai affaire de vous, ne sortez pas. Vous aurez fort à faire pour réussir. A qui pensez-vous avoir affaire? Il n'est pas plaisant d'avoir affaire à des chicaneurs. Cet homme fait très-mal ce qu'il a à faire. Les mauvais ouvriers massacrent tout ce qu'ils ont à faire. Si vous avez affaire, je m'en irai.
J'ai affaire dans ce quartier, je vous y conduirai. Je fais l'une après l'autre chacune des choses que j'ai à faire. Me voilà quitte de la corvée que j'avais à faire. C'est à lui que je veux avoir affaire et non à d'autres. Il est désagréable d'avoir affaire à des gens difficultueux.
Cet homme a des manières qui rebutent tous ceux qui ont affaire à lui. C'est un homme qui passe toute sa vie à faire, défaire et refaire. Avant de découper, les tailleurs prennent la mesure des vêtements qu'ils ont à faire. On envoya chercher un médecin qui prescrivit dhers remèdes et expliqua ce qu'il y avait à faire.
Devoir. - Analyse d'applaudit et de la dernière phrase.
(1) Autres corrélatifs: Plus on est de tons, plus on rit. Tant vaut l'homme, tant vaut la terre. Autant de têtes, autant d'avis. Autant d'eau que de vin, etc.
363* Exercice. - (Gram., n" 1063 à 1073).
J'irai me baigner. Elle a été de coucher. Mon père, ma mère et moi nous RIIDRO nous promener le dimanche (1). Vous nouS aueule du chat, ainsi que celle du nigaud, - Ces oiseaux ouvrent le bec. - La gueul4 du chat, ainsi qua-celle du tigre, est armée de dents aiguës. - Serez-vous capable de porter cefarde. Cette terre est gusceptible d'améliorations. Je suis trop dusceptible: un, rien me blesse, L'esprit de l'homme est susceptible de bonnes et de mauvaises inipressions. — Ce vase ei5t très-fragile. - Le corbeau croasse; la grenouille et le crapaud coassent.- Co peintre colorte assez bien, mais il dessine maL On calorie les plans on teintes plates .enlumier des images, c'est les colorier, y appliquer les couleurs convenahlel. La garance colore en rouge lell os des animaux qui s'en nourrissent, Les a8 6 le soleil couchant. - La salle commence à s ^t,ccbba^u Cet enfant commence à parler avec facilité. Enos commença d'invoquer le riom du Seigneur. Lorsque l'orateur commença de parler, chacun se tut pour l'écouter. Quand le tonnerre commence de gronder, il faut s'attendre à un orage. Bocchoris, roi d'Egypte, comptait pour rien les hommes.
On Olt maUre de la vie des autres quand on ne compte plus pour rien la sienne.
- On a souvent cumparé Virgile et homère (ou Virgule à Homèro, Virgile avec Homère), Devoir. - Composer dix plipases semblables aux précédents..
364" Exercice. - (Gram., n" 1074 à 1087).
Je vou. confierai ma bourse. Je me confie en Dieu Je me fie à lui (ou en lui).
Ce tribunal est incompétent pour connaître de cette affaire. -Ce port de mer est très-important — Le temps consume toutes choses. Oncoruomme une grande -luatitité de vin dans cette rnaison. Le feu de cette cheminée était ri ardent qu'il con8uma trait bûches en un quart d'heure. Une soupe bien consommde cet celle (pli a cuit longtemps. RoUin, daui son Traité des Études, a parlé de l'éloquence en ritéteiir con8ommé. La longueur d un mur Olt une quantité continue. Depuis huit jours, jo travrille continuellement. - Je veux continuer à m'wstmire. Ce jeune homme se ronlr. : il continue de ~°"'*'°'rsX - lh dit d'un homme qu'on a contraint à faire quelque chose quiLaété obligé de passer le nu* ë Je crois en Dieu Il n'y a que les esprits ignorants ot faibles qui ci oient aux revenants ou Sen ÏÏSÏ^Il Y eut Iroil mille homme, U tuél duo cacombat —J'ai dîné d'un poulet, d'un morceau de bœuf.—Demain matin (ou demain au matin) je me propose d'aller vous voir.-Je no demande qu'à écouter, qu à entendre. Je vous demande « m'écoiller, de »We,.dro. - Cet écolier est en troisième, il va passer en seconde. Voyager en .econdes. -Tout flatteur ut difne de mopri. Vous êtes digne de louango. Elle est indigne d'un poreil honneur.—Quand deshommes éclairés disputent longtemps, il > a grande apparence que la qu"on n'est cas claire. Ces deux amis commençaient a disputer aigrement, un tiers a parlé de nouvelles pour faire diversion. - Il faut savoir distinguer le bon grain du mauvais (ou d'avec le mauvais). Il est quelquefois bien difficile de démêler le vrai du faux (ou d'avec le Lux).
Devoir. - Analyse de : Il n'y a que les esprits ignorants, etc.
(1) Notez qu'on dit bien il m'a tellement impatienté que j'ai fini par l'envoyer promener, l'envoyer paitre. (Acad.) (2) i rj»KU~ est ellpllùle d'amitié, de sïtsffiiïiï n'est pu cl11",blo do Irolnol cellO oit.r,l (id.). cette salle e5t capable de contenir tant dB personnes (Id.). CoUo dlauo n'oll pal capable de rhisler la violence des OolS (lei,)
365e Exercice. — Orthographe. — (Nos 1088 et 1092.) Mon sentiment est différent du vôtre. Nos avis sont différents.
Je ne dis pas que le soleil tourne chaque jour autour de la terre, je dis qu'il semble tourner; cela est bien différent. Ils étaient tous divisés dans cette famille; c'est lui qui a travaillé à la pacificatiod de leurs différends. Il ne faut pas s'ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et sœur, mari et femme, etc. — Cette avenue mène droit à la rnute.
— Cette doctrine mène droit à l'athéisme. Redressez-vous, Mademoiselle, tenez-vous droite. En général, les mères exhortent leurs filles à se conduire avec sagesse, mais elles insistent beaucoup plus sux la nécessité de se tenir droites, d'effacer leurs épaules, etc.
Us s'arrêtèrent tout court au milieu de leur harangue. Elle demeura court en présence du roi. Cette maladie a tourné court. Tranchez court, tranchez net la difficulté. Elle voulait entrer en discussion, je Ijti coupai court. Je coupai cours à la discussion en disant: Soyons fermes, restons fermes. Les esprits mous et indécis, qui n'ont pas la force de marcher droit et ferme, sont .sujets aux divagations.
Ces chevaux sont haut montes. Voilà des oiseaux qui volent haut.
Sous la Restauration, les plus haut imposés avaient le droit de voter deux fois dans la même élection.
Devoir. — Sens et analyse de la dernière phrase.
366' Exercice. — (N.' 1093 à 1114.) Le corps de certains poissons est recouvert d'écailles. Le fruit de l'amandier se nomme amande; il est enfermé dans une coque recouverte d'une écale verte. —
Eclairez ce monsieur qui descend l'escalier. — La mort égale tous les rangs.
Cette allée est .raboteuse, il faut l'égaliser. — Ne fréquentons pas les gens éhontés (ou déhontés). - Un danger émjnent peut n'être pas imminent. — La vertu emprunte de (ou à) la modestie son plus beau lustre. Le plus, le moins, illustrissime, sérénissime, etc.. sont des superlatifs empruntés de l'italien, qui les a pris du latin. — Mon cheval se porte bien maintenant; il est bien enfQrci.
Les travaux manuels et les exercices du corps sont très-utiles pour renforcer la santé. - Je vois avec plaisir que vous entendez fort bien raillerie quand d'autres que moi vous font la guerre sur vos petits défauts. — Je n'envie pas le sort des riches ; je ne porte envie à personne. — Il m'est survenu un petit érésipile, qui me fait assez souffrir. — L'éruption de ce volcan fut précédée d'un tremblement de terre. L'empire romain fut désolé par les fréquentes irruptions des barbares. — J'espère vpus revoir prochainement. Je tuis persuadé que vous avez. Tait des progrès. - Le courage, l'intrépidité d'Alexandre est connue de tout le monde. - Je voudrais vous éviter un travaiL fatigant, je ne sais si je pourrai réussir. - Il n'est pas encore venu? Je vous fais excuse, il est venu et il est reparti. — Vous avez grand tort de parler comme vous faites. Une parole d'intérêt ranime quelquefois autant que le ferait une potion cordiale. Ne le croyez pas, il ne fait que mentir. Ce jeune homme ne fait que de sortir du collège.
Cette personne ne fait que de s'éveiller. Il ne fait que tourner et se retourner dans son lit. Cet homme n'est jamais content, il ne fait que demander. — Quand le navire fait eau, il faut pomper à tour de bras. On relâcha pour faire de t'eau.
— Il a fait cette faute par inattention. C'est faute d'expérience, faute d'altention' souvent qu'on se laisse séduire par des sophismes. — Flaires cette rose; elle fleure comme baume.
Douoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
367e Exercice. — Fond, fonds ou fonts. (No 1115.) Une boite à double fond est celle qui a un premier fond sous lequel s'adapte un autre fond, de manière qu'on peut cacher quelque chose entre deux. Couler à fond uue affaire, c'est 1 achever complètement, de manière qu'on ne doive plus y revenir, qu'il n'en soit plus question. Le fond de l'ouvrage est bon, mais les détails n'en sont pas heureux. La forme emporte le fond. Il fait trop de fond sur de simples apparences. Je fais fond sur vous (t). J'ai placé mon argent à fonds perdus (ou perdu). On l'accuse d'avoir diverti (s'être approprié) les fonds qui lui étaient confiés. On lui a joué un mauvais tour, mais il est en fonds pour reprendre sa revanche. Cet homme a un grand fonds de bonté, de science, d'orgueil, d'esprit. — Elle a un fonds de raison qui la préserve de bien des fautes (2). J'ai pour lui un grand fonds d'estime. Il faut avoir un grand fonds de patience pour souffrir cela. Ce marchand a vendu son fonds de boutique. Il ne faut point bâtir sur le fands d'autrui. Voilà un fonds qui rapporte au centuple. Il mange nonseulement le revenu, mais aussi le fonds. Autrefois, les fonts baptismaux étaient dans une petite église différente de la grande, mais voisine, et qu'on nommait baptistère (3).
Devoir. — Analyse de la dernière phrase.
368e Exercice. (Gram., 1116 à 1124.) Le mortel fortuné est heureux. L'homme riche possède de grands biens. —
Nous vous ferons passer les marchandises au fur et à mesvrt (ou à fur et mesure) qu'elles arriveront. - Donnez-vous garde (ou de garde); on est sur le point de vous jouer un mauvais tour. — Cet homme hérite d'une grande fortune. Una rien hérité de son père. Le patrimoine est le bien qu'on a hérité de ses parents.
— Imitons les exemples de nos devanciers. - Il a un air de grandeur qui impose. Ne croyez pas cet aventurier: il en impose. Kléber déploya un certain faste, moins pour satisfaire ses goûts que pour imptscr aux Orientaux. S'ea faire accroire, c'est tirer vanité d'un mérite qu'on n'a pas pour imposer aux autres, tu charlatan est un homme qui cherche à en imposer, à se faire valoir par un grand étalage de paroles. - Ce bois est infesté de voleurs, de loups. Les pays chauds sont infectés de la peste. De quel droit infestes-tu les mer&? disait Alexandre à un pirate. - Du droit dont tu infestes l'univers ! répondit le pirate, -Je ne dois insulter personne. rapproche pas de lui, mon fils, car il croirait que tu voudrais lui insulter dans son malheur. - Il faut savoir joindre la prudence à la valeur (ou avec la valeur).
Devoir. — Dix phrases semblables aux précédentes.
(1) C'est dans le même sens qu'on dit au figuré, bâtir sur un fond peu solide, tendis qu'on dirait j'ai bâti ma maison sur mon propre fonts, (Aced.) » (3) On dirait, avec une nuance différente, un fond de raison, de vérité, de corruption. Il y a bien un (olla de vérité dans ce qu'il nous a dit. Il y avait en lui un fond de corruption (Acnd.) \3) Il ne faut pas confondre baptistère (petite église où l'on administrait le baptême), anc bafitntaire, acte de baptême,
369' Exercice. - (Gram., n" 1125 à 1133.) Charles eslpauvre, mais il ne laisse pas d'être (ou que d'être) honnête homme.
— C'est un homme tel-qu'il vous faut (pour le faut). Cette chose est plus difficile à faire qu'elle ne parqit (pour ne le paraît). Rassurez-vous, il n'y a pas tant à craindre, que vous pense* (pour le pensez).— Nous avons acheté une demi-douzaine da serviettes à liteaux. Le bois de chêne sert à faire des linteaux. J'ai lu cela dans le journal, dans les journaux.—L'un et l'autre, à mon sens, ont le cerveau tFoublé. L'un et l'autre, à ces mots, ont (ou a) levé le poignard. — Les belles dames ne sont guère matineuses.— La Marne mole ses eaux avtc celles de la Seine. n faut savoir mêler la douceur à la sévérité, l'agréable et l'utile (1).— Où est votre frère? D vient de monter en haut. Après s'être élevé majestueusement, le ballon est descendu ; il montait et descendait rapidement.— Ce tonneau est si lourd que dix hommes ne sauraient le mouvQir. C'est la passion qui le meut. C'est la colère qui l'a. mû à cette action. On ne saurait expliquer comment l'Aine étant purement spirituelle peut mouvoir le corps. Il faudrait mouver la terre de ce pot, de cette caisse.
Devoir. —Composer dix phrases semblables aux précédentes.
370' Exercice. - (Gram., nO, 1134 à 1143.) Non-seulement Jules est bon, mais encore il est généreux. Non-seulement il n'est point avare, mais même il est prodigue. Non-seulement il a regagné l'argent qu'il avait perdu, mais il a gagné beaucoup au delà. Un clirétien doit aimer non-seulement ses amis, mais même ses ennemis. Ah ! monsieur, mettez-vous à table ; non-seulement nous vous défrayerons, mais encore nous ne souffrirons pas que vous manquiez d'argent. Non-seulement les planètes tournent autour du soleil, mais encore elles tournent sur elles-mêmes. La langue française est si chaste qu'elle rejetie non-seulement toutes les expressions qui blessent la pudeur et qui salissent l'imagination, mais encore celles qui peuvent être mal interprétées. La force de cet Etat consiste non-seulement dans le nombre de ses habitants; mais encore dans leur industrie. — Je vous ferai observer que vous vous trompez. - DéWtor,-Yous de cette bête; elle est ombrageuse. J'aime à parcourir les vallées ombreuses. — Les hommes d'Etat sont souvent appelés à parler d'abondance, c'est-à-dire sans préparation. - C'est participer en quelque sorte au crime que de ne le pas empêcher quand on le peut. L'enthousiasme de- cet homme participe de la folie. Les animaux que l'homme a le plus admirés sont ceux qui ont paru participer de sa nature. - La beauté est passagère. - Cette rue est très-passante.- Ce chien a la patte cassée. Le bœuf a le pied fourchu.
Cet oiseau de proie tenait une perdrix dans ses serres. — Savez-vous toucher le piano, l'orgue, etc. ? — De deux maux, il faut éviter le pire. Un coup de langue est pire qu'un coup de lance. Ses affaires vont de mal en pis, de pis en pis. Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire. Il n'est pas na'urel qu'un peuple quitte un bon pays pour en chercher un pire. Les hommes seraient peutêtre pires s'ils venaient à manquer, de censeurs. On a dit pis que pendre de lui.
Mettons les choses au pis. On l'a mis au pis faire. Ce vin est pire (plus mauvais) qu'il n'était. Ce malade est pis (plus mal) que jamais. Le retour' sera pire (ou pis) que matines.
Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
(1) On voilpar cette phrase, extraite du dictionnaire de l'Académie, qu'on petit dire, selon le cas, mêler avec, mêler à et mêler et.
371e Exercice. - (N08 1144 à 1147.) (Orthographe.) - Pliez votre lettre. Dites la différence entre oui demandez-vous? et que demandez-vous? Qu'est-ce que cela prouve? Qui est-ce qui a perdu ces gants? Qui est-ce qui ne plaint pas les malheureux? Qu'est-ce qui occasionne la fonte des neiges, la chute des avalanches? Il n'y a rien de si élevé a quoi il ne puisse prétendre. Il est brave, il a de qui tenir. - Il a perdu une sœur qu'il aimait beaucoup (ou qui l'aimait beaucoup, selon e sens) (1), C'est elle qui l'a nourri (ou qu'il a nourrie, selon le sens). Il fut trahi par un homme qu'il avait accablé de biens. Le cheval s'est précipité dans un abîme avec le cavalier qu'il portait.
Ce prince a autour de lui des gens qui le trompent. Il s'applaudit beaucoup de ce qu'il a dit; de ce qu'il a fait. Il est resté dans le régimeut qu'il avait quitté. On a fait contre lui une satire qui le couvre de ridicule. Si vous lui dites quelque chose qui le blesse, il ne sera pas muet. Je lui ai indiqué cet homme-là, qui l'a bien servi dans son affaire. Le Nil, en débordant, fertilise les terres qu'il inonde. Un froid extrême produit l'insensibilité dans les parties du corps qui l'éprouvent. Pour faire chauffer un bouillon au bainmarie, on place dans l'eau chaude le vase qui le contient. Le boulet rouge met le feu aux matières combustibles qu'il frappe. Tout homme en place doit se rendre agréable à ceux qui l'approchent. Sur un fait qui n'est fondé sur rien, l'autorité de celui qui le nie est égale a l'autorité de celui qui l'allègue. Le sujet d'un fleuron doit être approprié à la matière du chapitre qu'il termine. - Il ne fait que ce qui lui plait. Il est pourvu de tout ce qu'il lui faut. Dites-moi. sans me flatter, ce qui vous en semble. Je déeire connaître votre opinion, quelle qu'elle soit, quelle qu'elle puisse être.
Devoir. — Analyse de la phrase : Un froid extrême, etc.
372' Exercice. — (N°s li48 à 1155 ) Vous rappelez-vous ce fait ? Je me le rappelle parfaitement. Je ne me lerappelle pas. Je me rappelle seulement de l'avoir vu. Je ne me rappelle plus de quelle affaire il s'agit. Cet événement fit une telle impression sur lui qu il s'en rappelait jusqu'aux moindres circonstances. J'aimerais m'en l'appeler Il's détails —11 a recouvré la vue. Il avait perdu 1 usage île la parole, mais il l'a recouvré. Courir après son éteuf, c'est prendre beaucoup de peine pour recoitvrer un bien qu'on a laissé échapper.-On ne remplit pas un but, on l'atteint. - Je repars hientùt. 11 faut que l'on répartisse les biens de cette succession entre plusieurs cohéritiers. Votre ami est-il reparti? A-t-il réparti entre ses associes, les bénéfices de l'entreprise? Elle ne s'est pas départie de sa demande, de ses prétentions. Pourquoi voulez-vous qu'elle s'en départe ?— Avez-vous résolu votre problème. - Les tribunaux de première instance ressorhssent aux cours d'appel.
Mon affaire ressortit au juge de paix. Le département des Hautes-Alpes redorât à la cour impériale et à l'académie de Grenoble. Les pairies ou duchés-pairies ressortissaient immédiatement au parlement. Le grand conseil était une compagnie supérieure à laquelle ressortissaient les différends qui naissaient entre les présidiaux. Cette jeune personne réunit le mérite et la modestie. Elle unit le talent à la vertu. J'ai rêvé toute cette nuit de combats et de naufrages. Cette affaire est de grande conséquence ; il faut y rêver.
Devoir. — Composer dix phrases semblables aux précédentes.
(1) Si l'un écrit qu'il, la sœur était aimée de son frère si l'on met qui l' c'est, au contraire, le frère qui était aimé de sa sœur.
373e EXERCICE. — Orthographe (no 1156.) Qui vous dit rien? Qui vous reproche rien? Il passe sa vie à ne rien faire. Il n'y a rien qui M'ait ses incommodités. Rien A est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. Rien n'égale la valeur de nos soldats. Cela est d'une perfection que rien n'égale. Y a-t-il rien de si beau que le désintéressement ? Rien n'est si beau, dans une jeune personne, que la modestie. Nous avions cru qu'il était mort; il n'en est rien. Je vous jure qu'il n'en est rien. Est-il rien de plus utile qre l'instruction et la vertu? Rien n'est à l'abri des ravages du temps. Il n'y a rien que je ne voulusse faire pour le servir. Rien n'empêche que cette affaire ne se fasse. Rien peut-il dédommager de la perte d'un ami? Ne croyez pas que la clémence de saint Louis edt rien de faible. L'affaire est à vau-l'eau, on n'en espère rien. Rien n'est plus ridicule qu'un vieux fat. Cette comédie est un ouvrage de pièces de rapport où rien n'appartient à 1 auteur. Prenez toujours avis des gens sages avant de rien faire. Rien n'est plus opposé à la véritable dévotion que la superstition. Tout est grand et admirable dans la nature; il ne s'y voit rien qui ne soit marqué au coin de l'ouvrier. Une conscience que rien n'alarme voit le péril de sang froid et l'affronte courageusement. Aristote dit qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait passé par les sens.
Devoir. -- Composer cinq phrases avec ne. rien ou rien. ne, le mot suivant commençant par une voyelle.
374' Exercice. - (Gram., n" 1157 à 1160.) (Indiquer le seni des phrases suinntei.) Il n'est rien moins que prudent. Souvent l'homme qui se tait n'est rien moins qu'un sot. Vous vous donnez pour un honnête homme, et cependant vous n'êtes rien moins que tel. Il est clair que le beau doit être toujours simple, quoique ce qui est simple ne soit souvent rien main, que beau. L'origine de ce jeu (l'écarté n'est rien moins que noble; il ne fut d'abord en usage que chez les laquais. Il ne fallut rien moins que la main de Dieu pour empecher les Assyriens d'accabler la Judée sous Ezéchias. Langely, le dernier fou sous Louis XIV, n'était rien moins que dévot: il n'allait jamais au sermon; comme on lui en demandait un jour la raison : « C'est, dit-il, que je n'aime pas le brailler, et que je n'entends pas le raisonner. » Quand Dieu choisit une personne de grand éclat pour être l'objet de son éternelle miséricorde, il ne se propose rien moins que d'instruire le genre humain Quand les Romains eurent goûté la douceur de la victoire, ils ne prétendirent à rien moins qu'à subjuguer tout l'univers. — Cette personne saigne du nez de temps en temps. Il s'était chargé de faire cette proposition, mais il a saigné du nez. — Quand on discute, il faut être de sangfroid, de sens rassis - Il ne sert à rien de s'emporter. Il ne sert de rien de confesser son larcin si l'on ne restitue. L'estime de toute la terre ne sert de rien à un homme qui n'a pas pour lui le témoignage de sa conscience. — Cet acteur a été sifflé et persiflé bien des fois. -Je m'occupe à lire. Il s'occupe de ses affaires. — Soit que l'on parle, so., t que l'on écoute, l'attention est nécessaire. Soit en bien, soit en mal, il ne faut rien dire sans motif raisonnable. — Pour faire cette acquisition, il lui manquait 6,000 fr., son père les a suppléés. Dans les
temps de disette, on supplée au pain par le riz et par les pommes de terre. —
Ce vêtement est tâché. Le grand soleil lui a tacheté le visage. Ces fleurs sont tachetées de rouge. - J'ai pour témoins des personnes dignes de foi. Les hommes extrêmement heureux et les hommes extrêmement malheureux sont également portés à la dureté: témoin les moines et les conquérants. - La tendresse maternelle ne doit jamais dégénérer en faiblesse. -Relevez cet enfant qui est par terre. Votre livre est tombé à terre.
Devoir. -Composer dix phrases semblables aux précédentes.
3758 EXERCICE — Orthographe (n° 1169.) De tout temps, les petits ont pâti des sottises des grands. Cette dette est exigible en tout temps. Voici des marchandises de tout genre (1). C'est un homme accompli de tout point, en rouf puint. L'effroi se répandit de fouflcôté ou de tous côtés. De toute part (ou de toutes parts), la nature offre des merveilles et des énigmes. Je vous souhaite toute sorte de prospérité (ou toutes sortes de prospérités).
Le port d'arm es n'est pas permis à toute sorte (ou toutes sortes) de personnes. La matière est susceptible de toutes sortes de formes.
Ce général expose ses troupes à tout moment (ou a tous moments,.
Il retombe dans les mêmes fautes à tout bout de champ. On doit, en toute chose (ou toutes choses), se conduire prudemment. - Je TOUS recommande cela sur toute chose (ou sur toutes choses). Il vient à tous coups, à tous propos, à tous moments me quereller.
En tout pays, il y a une lieue de mauvais chemin (2). La nature répand ses dons, ses richesses en tous lieux. Napoléon a ptrté en tous lieux la gloire de son nom.
Devoir.-Analyse de la dernière phrase.
376- Exercice. - (Gram., n" 1170 à 1173.) Ces deux amis sont confrères : ils sont tous deux conseillers à la Cour impériale. — Un bon général sait unir la prudence à la valeur (ou avec la valeur). —
Le suc de la ciguë est vénéneux. Le serpent à sonnettes est venimeux. On dit que les herbes sur lesquelles le crapaud et la chenille ont passé sont venimeuses (Acad.).—Les personnes borgnes ne voient que d'un œil. Cet aveugle ne vo; t pas à se conduire ; il ne voit goutte (ou n'y voit goutte). Chacun voit avec ses lunettes. Il ne voit pas distinctement, il ne fait qu'entrevoir. J'ai peine à voir clair, le soleil me donne dans les yeux. J'ai peine à voir clair dans tout ceci.
Cette phrase est obscure, on n'y voit que du brouillard, on n'y comprend rien.
L'affaire est maintenant si embrouillée que le diable n'y verrait goutte. Le peu, ple croit que la taupe ne voit goutte, c'est une erreur. Cette personne ne voit pas bien, elle ne voit pas plus clair qu'une taupe. Les aveugles ont lé tact plus sûr et plus fin que ceux qui voient. Il fait obscur ici, je ne vois goutte (ou ie n'y vois goutte). Ce négociant ne voit goutte dans ses affaires ; je n'entends goutte à ce qi-eil dit. Cette histoire est fort embrouillée, je n'y entends goutte, je n'y vois que du feu. Les presbytes sont ceux ou celles qui voient mieux de loin que de près. Il faut bien bander le colin-maillard de peur qu'il ne voie; Le lynx ne voit point à travers les murs, mais il est vrai qu'il a les yeux brillants.
Tel fait métier de conseiller autrui Qui ne voit goutte en ses propres affaires. (LA FONT.) Devoir. — Composer cinq phrases semblables aux précédentes.
Exceptions modifiées (no, 1051 à 1153.) - J'allai, il y a cinq à six mois, dans un café de Paris (Montesq.). — Il fut jusques à Rome implorer le sénat. (3) -Je vais me promener tous les jours. Ces entants disputent continuellement. Nen-seulement Avicenne fut un grand médecin, ce fut aussi un mathématicien distingué, auquel nous devons des travaux remarquables. -- Le département de la Manche ressortit à la Cour impériale de Caen. — Prenez garde de tomher, car on ne voit pas clair. - Apportez-moi de la lumière afin que je voie clair.
(1) On peut dire aussi de tous les genres, en employant l'article (Acad.).
(2) 11 n'y a point d'entreprise où il ne se rencontre quelque diiliculté.
(3) 11 n'est guère possible de modifier cc vers de Corneille. On obtiendrait, en effet, Il alla jusquà Rome implorer le^Sénat, phrase dans laquelle la répétition du son a produirait un effet désagréable.
377* Exercice. — Paronyme. (n* 1174).
Ce mot, employé seul, a telle acception. —Ce couvercle s'adapte bien à son vase. — Il y a, cette année, affluence de marchands à la foire. — Ce vent nous * amènera de la pluie. — Voici un joli vase; je cherche à Yappareiller. On a brouillé tous ces gants, appartM-Ies. — Le juge de paix vient d'apposer les scellés chez cet homme. — Ce comptable aura bien de la peine à faire apurer ses comptes. — La herse et la charrue sont des instruments aratoires. Pour convaincre un juge irrité, il faut prendre quelques précautions oratoires.
— Je l'en crois sur sa simple assertion — Je vous attends à telle heure. —
L'histoire est le récit des événements passés. - Marcher sur des épines, c'est se trouver dans une conjoncture difficile. — Au dernier concours cantonal, ce fermier a obtenu une timbale d'argent. — Les enfants ne viennent qu'au dessert.
— Les flambeaux sont éteints. Le soleil déteint toutes les couleurs. - Nous échangeâmes quelques politesses et nous nous séparâmes, On essange le linge avant de le mettre à la lessive. — Les fermiers sont tenus de rempoissonner les étangs à la fin de leur bail. — Les épitaphes commencent ordinairement par ci-gît. — Essorer du linge, c'est l'exposer à l'air pour sécher. Essoriller un chien, c'est lui couper les oreilles. — Les enfants font des glissoires sur les ruisseaux gelés. J'ai fait une glissade (mouvement involontaire) et je suis toinbé. L'inclinaison de ce mur est très-sensible. Il fit une légère inclination de tête.
- Cet homme a une grande justesse de raisonnement. — Craignons la justice de Dieu.
Devoir. — Expliquer les mots en italique, puis faire entrer dans de petites phrases les paronymes non employés.
378. Exercice. Suite du précédent. (t!74).
Cette robe à cinq lés de tour (1). — Les manœuvriers entendent bien la manœuvre des vaisseaux. Les manouvriers sont des ouvriers qui travaillent des mains. — Qu'est-ce que vous marmottttM la (2) ? — Il fait le matamore (faux brave) et n'est qu'un poltron. — Dans le langage médical, on parle souvent de potiorts médicinales. — Odoriférant, dit l'Académie, signifie la même chose' qu'odorant. — Le mensonge officieux est défendu. Voici une nouvelle officielle.
- Les oiseliers élèvent et vendent des oiseaux. — Ordonnancer un mémoire, c'est donner l'ordre d'en payer le montant. — Manuscrit original. Péché originel. Plante originaire d'Amérique. — On palisse les pêchers et on palissade un mur en l'entourant d'une espèce de haie. — Un juge partial est un mauvais juge. — Les philosophes sont les précepteurs du genre humain. - Le poisson est un excellent mets. — Ce malade prend d'heure en heure une cuillerée de sa potion. — A la première prédication des Apôtres, beaucoup de Juifs se convertirent — On l'a préposé à la conduite de tous les travaux. —Loin d'être avare, cet homme est prodigue. La proue est l'avant du navire et la poupe l'arrière. —
Je vous prête ma voiture, vous me la ramènerez. — Cette vigne a poussé beaucoup de sarments cette année. — Les Romains consultaient les livres des sibylles. — C'est lui qui a mis la suscription à cette lettre. — Nous avons mangé une fricassée de tendrons de veau. — Biens temporels (opposés à spirituels). Pouvoir temporaire (qui ne dure qu'un temps). La véracité de cette histoire est suspectée — N'avez-vous rien à ajouter pour votre défense, disait un juge à un accusé dont l'avocat venait de plaider la cause : « Monsieur, répondit le prévenu, je m'en rapporte à Véquitation (équité) du tribunal. »
Devoir semblable au précédent. — Corriger la dernière phrase.
(1) Lé, largeur d'une étoffe entre les lisières ; lai. il, largeur totale.
Il) Marmonner, murmurer sourdement; marmotter, parler confusément et entre ses dents.
(Les chiffres entie parenthèses renvoient aux reglea à appliquer.) 370e Exercice.—Celui-là est riche qui reçoit plus qu'il:ne consomme (1077); celui- * là est pauvre dont la dépense excède (262) la recette. Le babeurre est cette liqueur séreuse et blanche que laisse (306) le lait quand la partie grasse est convertie en beurre. Les émouleurs font le métier d'émoudre, d'aiguiser les couteaux, les ciseaux et autres instruments tranchants (937). Défoncer un terrain, c'est le fouiller à la profondeur de denx à (1014) trois pieds, en ôter les pierres, les gravois, et mettre à la place du fui-iier ou (425) de la terre nouvelle. Une crémaillère est un (533) ustensile de (633) fer qu'on scelle au fond des cheminées et qui sert à pendre au-dessus du feu les chaudrons, les marmites, etc , dans lesquels (217) on veut faire cuire ou chauffer quelque chose. La baguette magique est celle avec laquelle les magiciens et les fées sont censés (179) faire leurs enchantements. La baguette divinatoire est une branche de coudrier fourèhue avec laquelle certaines (557) gens prétendent découvrir les mines, les sources d'eau, la trace d'un voleur, d'un assassin, etc. Le pli qui se trouve sous la langue est quelquefois si long dans les enfants nouveau-né. (690) qu'on est obligé de le couper avec des ciseaux. L'hyène est un quadrupède (44) de l'Asie et de l'Afrique méridionales (178) qui a beaucoup de rapport avec le loup par son naturel carnassier, par sa taille et par (1029) la forme de sa tête, mais qui en (763) diffère principalement en ce qp'il n'a que quatre doigts à chaque pied.
Devoir. — Analyse de la dernière phrase.
380* Exercice. — On dépense trop d'argent, lorsque tenté par le bon marché, on achète (260) des choses dont on n'a (787) pas besoin. Donner des paroles.
c'est (772) faire de (650) belles promesses qu'on n'a (787) pas le dessein de tenir, Le grand autel (533) de Saint-Pierre ( 488, note) de Rome a (434) un baldaquin porté sur quatre colonnes torses. Les feuilles de certains bananiers sont d'une telle 'grandeur qu'on les emploie (267 et 805) souvent en guise de nappes et de serviettes. C'est un mastic qui fait la liaison des pierres et des émaux (129) dont la mosaïque est composée. La cavité intérieure de l'oreille contient plusieurs conduits diversement dirigés, tels (177) que le limaçon et les canaux semi-circulaires (690). Etre à la source des nouvelles, c'est (772) se trouver au lieu où (425) passent (306) les choses les plus importantes (657), et où l'on est (787) le plus tôt (99 i) instruit des événements Quelques (721) biens que possède un homme, s'il ne sait pas s'en (763) contenter, il est aussi malheureux que s'il n'avait rien (1156). Nous sommes si ingrats que sur les merveilles mime (719 que la Providence (483) a faites (949) en notre faveur, bien loin de lui rendre grâces, nous l'accusons et nous nous plaignons d'elle. Il pleut rarement en Egypte; mais le Nil, qui l'arrose (1147) toute (728) par ses débordements réglés, lui apporte les pluies et les neiges des autres pays. Quatid (1056) les points noirs font un angle donné avec les rayons du soleil, ils paraissent rouges ; c'est ce que tout homme peut éprouver (921) eu lisant. On appelle (259) actes de notoriété certains actes passés devant notaires, par lesquels (781) des témoins suppléent (264) à des preuves par écrit. Un acte recognitif est celui par lequel on reconnaît ou on ratifie une obligation, en rappelant le titre qui 1 a créée (264).
Démosthènes avait tellement le goût de l'étnde qu'il se faisait quelquefois raser la moitié de la tête afin de lie pouvoir sortir de son cabinet que ses cheveux ne (1002 note) fussent repoussés.
Devoir. — Analyse de la première phrase.
381* Exercice. — On représentait Jupiter avec l'aigle et la foudre (5M), marques (667 et 1166) du pouvoir souverain. César et Pompée avaient chacun leur (793) mérite, mais c'étaient (842) des mérites différents (942).
Autrefois, il était défendu de prendre la qualité d'écuyer, si l'on n'était (787) pas noble. Toutes les nations ont un droit des gens, et les Iroroquois même (719), qui mangent leurs prisonniers, en ontun. Un Sybarite se plaignait de ce que le pli d'une des feuilles de roses sur lesquelles (781) il était couché l'ayait empêché de dormir. — On avait fait un fonds (1115) de cent mille (713) francs ; on n'en a employé que soixante, c'est quarante mille francs de revenant bon. Toute existence émane de l'Etre éternel (483), infini, et la création tout entière (733). avec ses soleils et ses mondes, chacun desquels renferme en soi (760) des myriades de mondes, n'est que l'auréole de ce grand Etre. Les Indiens avaient représenté les anges comme des créatures immortelles partic/pante* (1138) de la Divinité (4831, et dont un grand nombre se révolta (828) dans le ciel contre le Créateur (483). La plus douce récompense d'un professeur qui n'est pas trop indigne de ce titre, est de voir s'élancer sur ses traces de (650) jeunes et nobles esprits qui, aisément, le devancent et le laissent bien loin derrière eux. Les philosophes éclectiques sont ceux qui, sans adopter de système (492) particulier, choisissent dans les divers systèmes les opinions qui leur (757) paraissent les plus (657) vraisemblables. En douze cent quarante-huit (503) saint Louis (488, note) après une longue et douloureuse maladie, recouvra (1149) la santé, et, plein de reconnaissance pour Dieu, qui l'avait sauvé (1147), il résolut de se croiser.
Dictées données dans les examens.
382* Exercice. - De la lecture des bons écrivains (1).
La lecture des bons modèles a toujours été regardée comme émi- nemment prepre à développer le germe des talents. La voie des préceptes est longue, celle des exemples est beaucoup plus courte.
Les maîtres peuvent nous donner les règles du style ; c'est dans les auteurs qu'il faut en chercher la pratique. Mais quels auteurs doit-on lire et comment doit-on les lire ? Le goût de la lecture est naturel aux jeunes gens, et souvent ils le portent jusqu'à la pission : de là vient qu'il est si funeste à un grand nombre d'entre eux. Il a donc besoin d'être réglé. Qu'ils choisissent, parmi les écrivains, ceux que le jugement des siècles et une opinion publique bien prononcée, certaine, invariable, ont placés au premier rang: les Pascal, les Bossuet, les Fénelon, les Boileau, les Corneille, les Racine et les La Fontaine. Nous ne dirons pas jusqu'où ils pourront, dans la suite, étendre leurs lectures ; mais, en attendant qu'ils aient le goût assez sûr pour pouvoir braver L's dangers imminents d'une corruption devenue aujourd'hui très-commune, ils doivent rigoureusement s'en tenir à un petit nombre d'excellents modèles. (GIRARD.) Devoir. — Sens et aualyse de la première phrase.
(1) A partir de cette dictée, le maître doit faire expliquer l'orthographe et le sens des mets ea italique, ainsi que les autres expressions incomprises des élèves, (Voir page 241.)
383e Exercice. - Existence 'de Dieu. - Les peuples les plus grossiers et les plus barbares entendent le langage des cieux. Dieu les a établis sur nos têtes comme des hérauts célestes qui ne cessent d'annoncer à tout l'univers sa grandeur. Leur silence mojestueux parle la langue de tous les hommes et de toutes les nations
c'est une voix entendue partout où la terre nourrit des habitants.
Qu'on parcoure jusqu'aux extrémités les plus reculées de la terre et les plus désertes, nul lieu dans l'univers, quelque caché qu'il sait du reste des hommes, ne peut se dérober a l'éclat de cette puissance qui brille au-dessus de nous dans les globes lumineux qui décorent le firmament. VoiU le premier livre que Dieu a montre aux hommes pour leur apprendre ce qu'il est. C'est la qu'ils étu- diéront d'abord ce qu'il voulait leur manifester de ses perfections infinies; c'est à la vue de ces grands objets que, frappés d admi- ration et d'une crainte respectueuse, ils se prosternaient pour en adorer l'auteur tout-puissant. Il ne leur fallait pas de prophètes pour les instruire de ce qu'ils devaient à la majesté suprême, la structure admirable des cieux le leur apprenait assez. Ils laissèrent cette religion simple et pure à leurs enfants; mais ce précieux dépôt se corrompit entre leurs mains. (Examens de l'Oise.) Devoir - Seiis et orthographe des expressions peu connues.
384e Exercice. — Erreurs des grands- - Les riches et les puissants croient q qu'on est misérable et hors du monde quand on ne vit pas comme eux; mais ce sont eux qui, vivant loin de la nature, vivent hors du monde. Ils vous trouveraient, ô éternelle beauté, s'ils vous cherchaient seulement au dedans deux-memes Si vous étiez un amas stérile d'or, ou un roi victorieux qui ne vivra pas demain ou quelque forme attrayante et trompeuse, ils vous apercevraient et vous attribueraient la puissance de leur donner quelque plaisir. Votre nature vaine occuperait leur vanité. Vous seriez un objet proportionné à leurs pensées craintives et mmpantes. Mais, parce que vous êtes trop au dedans d'eux, où ils ne rentrent jamais, et trop magnifique au dehors, où vous vous répandez dans l'infini, vous leur êtes un Dieu caché. Ils vous ont perdue (i) en se perdlUlt.
L'ordre et la beauté même que vous avez répandus sur toutes vos créatures, comme des degrés pour élever l'homme a vous, sont devenus des voiles qui vous dérobent à leurs yeux malades. Ils n'en ont plus que pour voir des ombres. La lumière les éblouit. Ce qui n'est rien est tout pour eux; çe qui est tout ne leur semble rien.
Cependant qui ne vous voit pas n'a rien vu; qui ne vous goûte point n'a jamais rien senti : il est comme s'il n'était pas, et sa lÍe tout entière n'est qu'un songe malheureux. BERN. DE ST-PIERRE.
Devoir semblable au précédent.
3858 Exercice. - Le bonheur. - On doit surmonter bien des obstacles et éprouver bien des déboires avant qu'on acquiere la science du bonheur, science pourtant moins difficile qu'on n a coutume de le croire si l'on sait réfléchir quelque peu et commander à son amour-propre. En effet, quels sont les gens que, jusqu'ici, nous avons vus les plus tranquilles ?* 11 serait difficile de démêler
(1) S(~ rapporter à pie/'re plutÓt qu'a fondements.
(2) L'auteur a fait ACCÔRD.RPÈRRF" AVEC èlernelle qui précCde.
les causes des différences que nous remarquons dans la société si l'on n'examinait attentivement les divers caractères des hommes ; mais en les étudiant à fond, on aura la conviction que le bonheur appartient surtout aux personnes dont l'esprit sait le mieux se plier aux mille exigences de la société, et dont le cœur est satisfait d'une position qui répond à leurs besoins et à leurs plaisirs.
Telles gens sont propres à commander, tels autres à obéir. Le commandement demande des talents supérieurs, des connaissances auxquelles tout homme ne peut atteindre. Il convient donc, pour être heureux, qu'on n'mt que le degré d'ambition proportionné à son mérite, autrement l'harmonie serait détruite entre les hommes.
Si l'on est tenté de s'élever au delà, on a à craindre le sort de l'orgueilleux Icare, qui, malgré les conseils que son père avait cru devoir lui donner, s'approcha trop près du soleil, puis tomba victime de son imprudence. Mesurons donc nos forces, et sachons distinguer ce que nos épaules peuvent porter; gardons qu'on n'ait à nous reprocher le p ju d'aptitude que nous aurons montré. Mieux vaut un bon cordonnier qu'un mauvais général. C'est ce que nous devons souvent nous rappeler, dût notre orgueil en être froissé. Souve' nons-nous aussi que ce n'est point la place qui ennoblit l'homme, mais que c'est l'homme qui ennoblit la place. (Examens du Nord.) Devoir. — Sens des phrases. — Analyse de la dernière.
386e Exercice. — L'épée de Damoclès. — Environ 400 ans avant Jésus-Christ, régnait à syracuse, en Sicile, un roi du nom de Denys, issu d'une famille obscure. Après avoir remporté de grands avantages sur les Carthaginois, ce prince s'était vu enlever la ville de Géla, possession de Syracuse. Les Syracusains se révoltèrent contre lui. Denys réussit à étouffer la sédition; mais, à partir de ce jour, il devint tellement inquiet et soupçonneux, qu'il n'admit plus jamais sa femme ou ses enfants dans son appartement sans les fouiller. Cependant, un de tes courtisans, appelé Damoclès, vantait sans cesse le bonheur du tyran (c'était le titre que l'on donnait alors aux rois de Sicile), — « Mon Dieu, lui dit Denys, puisque tu me trouves si heureux, prends un instant ma place ; je te la céderai volontiers. » Damoclès consent avec joie. Il se voit bientôt élevé sur un siége d'or enrichi de pierreries ; une douce symphonie charme ses oreilles ; de nombreux esclaves s'empressent d'exécuter ses moindres désirs; un magnifique repas est servi: la table est couverte des mets les plus exquis, des vins les plus vantés ; Damoclès nage dans la joie. Mais voilà que tout à coup, en levant les yeux, il aperçoit, suspendue au-dessus de sa tète, par l'ordre du tyran, une épée nue qui ne tient au plafond que par un crin de cheval. Aussitôt Damoclès oublie l'éclat qui l'environne ; il n'entend plus les sons de la musique, il perd l'envie de toucher aux meilleurs mets, il ne songe plus qu'à la terrible épée qui menace sa tête. Pâle et tremblant, il supplie le roi de le rendre à son premier état. — « Je le veux bien, répond Denys; mais s'il t'arrive encore de célébrer mon bonheur, pense à l'épée suspendue. »
Et nous aussi, quand nous sommes tentés d'envier le sort des autres ou que nous sommes près de commettre quelque faute, pensons aux soucis de Denys, pensons à l'épée de Damoclès.
Devoir. — Analyse de: Quand nous sommes tentés, etc.
M7' Exercice. - L'orage et la foudre. - Aux lueurs de l'éclair, au fracas de l'averse, du tonnerre et des vents déchainés, un grand acte providentiel s'accomplit. La foudre, en effet, IPst ODe cause de vie bien plus qu'une cause de mort. Malgre les terribles mais rares accidents qu'elle occasionne, obéissant en cela aux décrets impénétrables de Dieu, elle est un des plus puissants moyens que la Providence emploie pour assainir I atmospbere, pour ue barrasser l'air que nous respirons des exhalaisons meurtrières engendrées par la pourriture. Nous brûlons des torebes de paille et de papier dans les appartements dont il faut assainir l'air; avec ses immenses traits de feu, la foudre remplit un effet analogue dans l'étendue atmosphérique. Chacun de ces éclairs qui vous font tres- saillir de frayeur est un gage de salubrité generae, coups de tonnerre qui nous glacent de crainte est une preuve du grand travail de purification qui s'opère en faveur de la vie. Et qui ne sait avec quelles délices, après un orage, la poitrine s'emplit d'un air plus pur, alors que l'atmosphère assainie par les feux de la foudre, donne une nouvelle vie a tout ce qui respire! Gardons- nous-donc d'une folle terreur lorsqu'il tonne, mais élevons notre esprit vers Dieu, de qui le tonnerre et l éclair ont reçu leur salutaire mission. (Indiquer les précautions à prendre en cas d'o,'oqe.) Devoir. - Sens des mots et des phrases.-Analyse de la derniere.
388e Exercice. - L'hygiène - Après-avoir bu ou mangé quelque aliment, quelque boisson très-chaude, n'en prends pas une glMOi.
les dents ont tout à perdre a ces brusques transitions, et une fois gâtés, ces organes de la mastication ne remplissant plus qu'imparfaitement leurs fonctions, les gastrites el les autres maladies surviennent. Peu ou point de sucreries. Sois réglé dans tes repas, sobre et tempérant : l'estomac d'un bon ouvrier n'a pas besoin d'être excité par la diversité des mets, et un verre de vin pris inutilement peut faire autant de mal qu'un aliment corrompu. Crains surtout les suites de l'abrutissante ivresse. En général, on doit quilter la table avec un léger reste d'appétit, et se livrer, après le repas, a un exercice modéré. Un froid aux pieds, une trop grande, tension.
d'esprit pourraient troubler la digestion et devenir nuisibles. Du- rant le travail, en évitera le passage siibit d'une température à autre: une boisson froide, quelle qu'elle soit, prise quand on est en sueur, peut causer la mort en arrêtant la transpiration; un courut d'aft est également pernicieux. Il faut, en outre, remplacer à propos les vêtements humides par des vêtements secs, changer de linge au moins toutes les semaines et de draps tous les mois, aérer les alcôves préférer les lits fermes aux lits mielleux qui favorisent la paresse, prendre des bains le plus souvent possible, mais à ieun éloigner de son habitation toutes les mauvaises odeurs, tous les miasmes qui pourraient y pénétrer, user de poêles ventilateurs (*) préférablement aux autres, faire le bien et éviter les excès de toute nature. C'est en suivant ce régime que quelques vieillards ont pu vivre plus d'un siècle ; c'est pour l'avoir abandonné qu'une Ifoule de gens, vieux avant l'âge, meurent dans la fleur de la jeunesse. „, (*) Au lieu de prendre l'air à l'intfrieur, les'poèles ventilateurs la prennent au dehors, aLt ils versent dans l'appartement les fio16 d'air chauà et pur qui se renouvellent SUi ceSSI.
389e Ex.—Le 14e siècle. On n'entendait parler que e reve de possessions, de malefices. La maladie de Charles VI fut attribuée à un sortilège, et on fit venir un magicien pour le guérir. La princesse de Glocester, en Aiigieterre, ftit condainnée à faire amende honorable devant l'église de Saint-Paul, et une baronne du royaume, sa prétendue complice, fut hrûlée .ive comme sorcière (1). Si ces horreurs, enfantées par la crédulité, tombaient sur les premières têtes de l'Europe, on voit a;,-ez à quoi étaient expQSés les simples têtes de l'Europe, on E spagne, tout ce qui n'était pas citoyens. L'Allemagne, la France, S~~ag~ ne, tout ce qui n'était pas en Italie grande ville commerçante, était absolument sans police, Les bourgades murées de la Germanie et de la France furent successivement sa, cagées dans les guerres civiles. L'empire grec fut inondé par les Turcs. LEencore kpartagée entre les chrétiens et les mahomèla souvent par des guerres intestines. Enfin du temps de Philippe de Valois, d'Edouard ni, de Louis de Bavière, de Clément VI, une peste générale enleva ce qui avait échappé au glaive et à la misère.
- Immédiatement avant ces temps du quatorzième siècle, on a vu les croisades dépeupler et appauvrir notre Europe. Remontez depuis ces croisades aux temps q s écoulèrent après la mort de Charlemagne, ils ne sont pas moins maibeureux et sont encore plus grossiers. La comparaison de ces siècles avec le nôtre, quelques perversités et quelques malheurs que nous puissions éprouver, doit nous faire sentir notre bonheur, malgré ce penchant presque invincibl41 que nous avons à louer le passé aux dépens du présent.
390e Exercice. — La société moderne.
[Paroles d. Mg' Darboy, , A de Paris, à la distributiou des récompenses de la sociétè protectrice des apprertti, et des enfanls employés dans TTZ"I{C*Z Oui, la société vaut mieux qtie plusieurs ne le disent. Elle aime et protége ses fils les plus désliéritès ; elle a pour eux la grave et dévouée sollicitude d'un pèi-e et le vaillant cœur d'une mère. Sans doute elle ne veut p~-is qu'ils se reposeilt uniquement stir autrui el se désintéressent de leur propre destinée, mais elle ne refuse jamais non plus de venir eii aide à ceux qui soliffresit, surtout sans l'avoir mérité. Est-ce Il dire qu'elle soit, de tout point, excellente?
Evidemment non. Comme tout ce qui est de ce monde, la société moderne a ses imperfectious et ses heures de défaillance ; mais le sentiment morlll et religieux ne l'abandonne pas, et elle poursuit sans cesse le pro~-rès. A 11 fond, elle dédaige les sophistes qui veiiietit I*emprisoiin er dans la inatière et dans le temps ; elle Ya plus haut et plus loin. SI des ied,; elle touche la terre, de l'esprit et du cœur elle touche les cIeux. Elle cherche quelquefois le bien à travers l'intérêt, mais elle le cherche aussi directement et pour 1 lui-même, et en définitive elle le fait.
i Devoir. - Analyser la première phrase et en développer le sens.
(1) La princesse de Glocester, ainsi que son amie étail accusée de sortilège Xlsutiuo de bienfaisance et de crédit fondées sans l'intérét des classes popalaires el trop peu co.de bienfaisance el de d'asile, écoles gratuites, ouvroirs cours d'adultes et d'apprentis, nues : crèches, salles sociélé. alimentaires, caisses d'épargne, sociétés de secours m.tuels, prêts de "i""ce au trani!, caisie des innlides oI.u travail, laisses ole retraite pour la vieillese. tt hospices, colonies aU ierilles-écoleô, médecfne gratuite, etc., .te, (Voir ci-après p. 2Ï1 et
391e Exercice.-Le vrai patriotisme.-On se trompe si 1 on croit pouvoir être bon citoyen quand on ne sait pas être bon fils, frère dévoué, époux sérieux ou célibataire ordonné. Le cœur de l'homme est un. Tel il se montre dans la famille et dans les rapports personnels, tel il est toujours dans la société politique. Tous les hommes, sans doute, ne sont pas aptes à connaître utilement et à traiter les affaires publiques ; le petit nombre acquiert cette aptitude. Mais l'honnêteté, la justice et le dévouement qu'exige la vie publique sont exactement les mêmes que ceux qui sont réclamés par la vie privée. La première les demande seulement à un degré plus élevé ; l'homme public n'est jamais que l'homme privé s'élevant lui-même à une puissance supérieure. Il faut donc d'abord chercher l'homme privé dans celui qui aspire à la vie publique, et rester bien convaincu que si le premier est vicieux ou sans valeur, le second laissera toujours beaucoup à désirer.
392e Ex. — Une mère à sa fille. — Je me suis rappelé, ma chère enfant, que vous vous plaigniez beaucoup et de vos compagnes et du sort, la dernière fois que je vous visitai. Vous m'avez énuméré longuement tous les malheurs, ou plutôt toutes les contrariétés qui se sont succédé depuis plusieurs mois, comme pour vous accabler.
Je ne disconviens pas que, comme vous, on n'ait quelquefois le droit d'accuser le sort, mais aussi, combien de personnes n'avezvous pas entendu blâmer à cause de leur caractère acariâtre, de leur humeur insupportable! Il semble donc que, si nous ployions notre caractère aux petites exigences des personnes avec qui nous avons affaire, avec qui nous sommes obligées de vivre, nous serions souvent moins malheureuses. Hé, mon Dieu! si chacune voulait tout soumettre à son empire et à ses caprices, vous sentez que la vie de ceux qui nous entourent deviendrait un supplice.
Consultez-vous vous-même, ma chère enfant ; descendez au fond de votre conscience; demandez- vous si vous n'avez pas été parfois la cause de tous ces petits chagrins qui vous ont assaillie: peutêtre trouverez-vous que c'est de vous plutôt que des autres que vous avez à vous plaindre. Séparez-vous un instant des personnes qui vous ont constamment applaudie, dont les louanges ne vous ont servi qu'à gâter votre caractère; et bientôt, croyez-en les paroles d'une amie, bientôt vous vous sentirez le courage et la force nécessaires pour supporter le peu de contrariétés qui pourraient vous arriver encore. Conduisez-vous enfin avec cette douceur, cette modestie qui sied tant aux personnes de votre âge, et je ne doute pas que vous ne vous voyiez délivrée de tous vos chagrins plus tôt que vous ne l'aurez espéré. Ma lettre vous paraîtra sans doute un peu dure, mais quelle que soit la réception que vous lui préparez, je me reprocherais ma faiblesse, si je vous avais laissée ignorer le peu de vérités que je vous ai crues uLiles.
A traduire au masculin: Un père à son fils, etc.
393' Exercice. — Le bon cultivateur. — On se figure généralement qu'il suffit à un cultivateur de savoir manier la charrue, nourrir des chevaux et ensemencer la terre ; c'est une erreur capitale. Le bon cultivateur est celui qui, à la connaissance générale des terrains sur lesquels il peut être appelé à opérer, ajoute celle des diverses parties de la ferme ou de la propriété qu'il fait valoir.
Qui ne sait en effet, que pour amender, améliorer une terre, il faut d'abor,l en connaître les qualités et les défauts? Ce premier point acquis fet il ne s'acquiert, la plupart du temps, que par une pratique assez longue), le cultivateur intelligent s applique à rechercher les meilleurs moyens, et les plus économiques, de transformer utilement les différentes portions de son domaine afin d'en tirer le parti le plus avantageux : drainer les terres humide., marner ou chauler les sols argileux, répandre du calcaire et des cendres sur ceux où la tourbe domine, choisir 1 especc d engrais, fumiers chauds ou froids, guano, tourbe, noir animal, etc., et le genre de plantes : bois, céréaLcs, fourrages, qui conviennent le mieux à tel ou tel sol; établir une telle succession de culturei et employer assez de fumier pour que chaque portion de terre ne se.
puise jamais, c'est-à-dire reçoive toujours plus d'engrais qu fllen en consomme. Il doit, en outre, surveiller la croissance des arbres et des plantes: pincer, ébourgeonner, élaguer, greffer: détruire les herbes et les insectes nuisibles : chardons, ivraie, chenilles, charançons, etc ; connaître les moyens pratiques de mener a bien les différentes récoltes, de les recueillir et de les conserver économiquement, de savoir, au besoin les utiliser en les transformant, d'écouler avantageusement les produits et tenir un compte exact de ses recettes et de ses dépenses.
391be Exercice. - tSuite du précédent.) - On voit déjà quelle variété de connaissances doit posséder un cultivateur digne de ce nom; ce n'est pas tout, cependant. Les soins hygiéniques adonner à la famille et aux domestiques, aussi bien qu'au bétail lui-même, et, par conséquent, la meilleure disposition des bâtiments de la ferme, les conditions de propreté et de salubrité indispensables, ne peuvent lui rester inconnus. Il faut également qu'il sache choisir les meilleures races d'animaux, suivant l'usage qu'il veut en faire et la nature du terrain qu'il exploite: chevaux de course ou de trait, bœufs de travail ou d'engrais, etc. Il faut qu'il se tienne au courant des nouvelles méthodes inventées par la science, qu'il the un bon journal d'agriculture pratique; que, par des expériences continuelles, renouvelées chaque année sur une petite portion de terrain, il mette en regard des bénéfices présumés les dépenses occasionnées par les cultures d'essai ; qu'il s'efforce ainsi de substituer aux espèces communes et aux procédés vulgaires, d'autres espèces ou d'autres procédés perfectionnés: qu'il connaisse les machines et instruments aratoires qui peuvent suppléer avantageusement, c'est à-dire économiquement, au travail de l'homme: semoirs, fouilleuses, défonceuses, faucheuses, machines à battre, à vanner, à cribler, à faire le beurre ou le fromage, etc.; qu'il s'approprie ceux de ces instruments qui conviennent à son domaine et qu'il apprenne à s'en servir; que, dans ce but, il visite de temps en temps les expositions cantonales ou régionales de la contrée qu'il habite; qu'il se fasse expliquer l'effet utile ou désavantageux de ces machines; qu'il instruise ses ouvriers, qu'il les encourage, qu'il les intéresse au succès !e son entreprise, qu'il leur donne, en un mot, partout et toujours, l'exemple du travail intelligent, de la moralité, de l'ordre, de la constance et du dévouement, sans lesquels il est impossible de réussir dans quelque condition que ce soit.
- 3958 Esercice. — Paraître.
(La césure est indiquée par un trait vertical.) Par sot orgueil, 1 par désir de paraître (1) Que de sotti 1 ses fait le genre (1) humain!
Tel jette l'or ) ce soir par la fenêtre Qui ne sait pas 1 s'il dînera demain.
Là ce gandin 1 etale une toilette Qu'à sen tailleur 1 il doit depuis deux ans ; Un peu plus loin cette mère coquette Pour se parer ) fait jeûner ses enfants.
Ailleurs un fat dont toute la science Est de railler ) les talents qu'il n'a pas, Est écouté; 1 grâce à l'impertinence, Qui lui fait tout 1 juger de haut en bas.
Ce bon bourgeois 1 singe le gentilhomme, Sa femme rêve 1 équipage et château.
Pour qu'un journal 1 aux Faits divtrs le nomme, Cet autre fou 1 court se jeter à l'eau ; Et de ces fous pas un seul ne s'avise, Que du bonheur ) le paisible sentier, — Quand de chacun 1 paraître est la devise,S'arrête au coin 1 d'un modeste foyer! (SIMONOT).
Devoir. - Traduire en prose le morceau qui précede. )
896® Exercice.— L'Amour du foyer.
Que me font les plaisirs que nous offre le monde (1) ?
Sous de riants attraits 1 ils charment notre cœur Et séduisent souvent; 1 mais, ô douleur profonde, Ils ne donnent jamais t la paix et le bonheur.
Pour de tristes hochets 1 on voit la multitude Sacrifier son temps, 1 son repos et son pain ; Heureux, heureux encor (2), 1 lorsque la lassitude, Est le moindre des maux 1 du sombre lendemain.
Il n'en est point de même (1) 1 au sein de la. chaumière : Le plaisir en famille est pur et sans remords; Les plaisirs du foyer ne mouillent la paupière, Que par des pleurs de joie 1 et de touchants transports. (ROUSSEL.) « Enfants qui grandissez 1 eu rêvant le bonheur, DWait un bon vitJillard au bout de sa carrière, Semez, pour avoir l'arbre où se cueille sa fleur, Le travail, la vertu, ) l'aumône et la prière. » (SIMONOT.) Devoir —Expliquer le sens du morceau précédent et analyser la dernière strophe. - Hémistiche, moitié du vers de 12 syllabes.— Césure, coupure ou repos à la fin du premier hémistiche. Dans les vers de 10 syllabes (395e Exer.), la césure est aprèsla4e -R~ plates, celles formées de deux vers masculins suivis de deux vers féminins, comme dans la Prière d'Esther, p. 11 - Rimes croisées, un vers masculin suivi d'un féminin, comme ci-dessus.
(1) La syllabe feminine qui termine le @ers et celle qui se troun avant ulli-voyelle ou uns là muette, ue compte pas~Notez l'orîhegraphe d'elîc*rc ala~l une "n!,Onnc. C'M co qwqyi appelle une licence poétique.
CHAPITRE XII.
FIGURES DE GRàNxàlllaz OU DE SYNTAXE.
397e Exercice. — (Gram., 1175 à 1185.) Exemples de construction directe ou grammaticale.
La justice est la pierre fondamentale des Etats. Celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête. La construction directe est conforme au génie de la plupart des langues de l'Europe moderne, et particulièrement à celui de la langue française.
Inversions ramenées à l'ordre direct.
Vous pensez à quoi? On soulage parfois ses maux en les racontant. Il y a un gouffre (ou un gouffre existe) dans l'endrôit où vous voyez tournoyer l'eau. On pourrait faire entrer Paris dans une bouteille, s'il était plus petit. Il faut éviter. (ou les mauvaises constructions, les équivoques doivent être évitées) quand on écrit. La bienveillance avec laquelle.
vous avez accueilli ma première demande est ce qui m'engage à vous en adresser une autre (771). La reconnaissance est le plaisir des bons cœurs (773).
Ellipses à signaler.- Les mots sous-entendus sont en italiques.
Vous, songez à ce que vous dites. — Que demandez-vous ? Je ne demande ribn. — Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ? Je voulais qu'il mourût. — L'Afrique n'est pas si peuplée que l'Europe l'est (;peuplée).Comment veux-tu être traité ? dit Alexandre à Porus. Je veux étre traité en roi, répondit celui-ci. — Les animaux n'inventent ni ils ne perfectionnent rien. — Ils coururent aux armes et se saisirent des objets qu'ils trouvèrent, qui (les uns se saisirent) d'une épée, qui (les autres se saisirent) d'une pique, qui (d'autres se saisirent) d'une hallebarde.-Quelle médecine vous fera digérer? Ce sera l'exercice; quelle médecine réparera vos forces ? Ce sera le sommeil.
Pléonasmes à signaler et à expliquer.
(Ils) sont rares, ceux qui préfèrent toujours le devoir au plaisir. Nous pensons (nous), que telle chose doit être. Le livre que vous cherchez, e) voici, vous (le) voyez. Les afflictions que les saints ont toujours reçues comme des grâces, on (les) craint comme des malheurs ; les prospérités que les justes ont toujours craintes comme des malheurs, on lies) souhaite comme des grâces. — Explétifs: Enfilez-moi la porte, et bien vite. Faites-nous taire ces gens-là. Donnez-leur-moi sur les oreilles.
Syllepses tirées des bons auteurs.
L'un et l'autre m'est (pour me sont) à charge. L'objet le plus odieux qu'eût toute la Grèce étaient (p. était) les barbares. Les personnes d'esprit ont en eux (p. en elles) les semences de tous les sentiments. Cet homme connaît aussi bien les littératures étrangères que celle de son pays. La plupart des hommes sont de grands enfants. Ce que vous me dites là sont tout autant de fables, tout autant de visions. Quand le peuple hébreu entra dans la terre promise, tout y célébrait leurs ancêtres. Les âmes vnlgaires et obscures ne vivent que pour elles senles' ils peuvent faire des chutes, mais leur péché du moins se borne à eux* (MASSILL.)
CHAPITRE XIII. !
IXEBCICES SUR LA POE CTUATION.
39ge Exercice. -Emploi de la virgule. (1186 à 1189).
Avec le temps les haines s'assoupissent. Malheur au cœur double, qui pense une chose et en dit une autre. Les rois, qui paraissent les plus heureux des hommes, sont SOllvent les plus malhemeux. Un sot n'entre, ni miche digère le fer. Le courage n'est ne se tient sur ses jambes comme un homme a esprit. Il n'est pas vrai, comme on l'a prétendu, que l'au- truebe digère le fer. Le courage n'est pas ennpmi de la sagesse, et rune mérité n'est pas toujours une vertu. Croire que lorsqu'on se trouve treize à lable il en doit mourir un dans l'année, c'est une superstition. Le on dont parent, allié, serviteur ou domestique de rune des qu'il est plein dont Criton marche, dont il se met, dont Il entre, ou voit qu'il est plein d'orgueil. seraU boule.
pouvait impunément s'approp bieii d'autrilii, la société serait bouleversée, la propriété détruite, et la loi du plus fort élablie. Les plus grands philosophes ne font que, bégayer quand ils veulent parler de ce CI,ui est accessible à la raison humaine. Une virgule omise ou mal placée repaud de la confusion dans une phrase, la ren obscure ou louche, et lui fait quelquefois signifier le contraire de ce qu'elle avait à exprimer. Charles VI était grand, fort, adroit dans les exercices du corps. Pour n'arriver pas sans ressource à notre éternelle demeurr, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel. Les canards domestiques, excepté ceux de Barbarie, paraissent descendre du fiauvage. Renoncer, à certains jeux de cartes, signifie mettre und carte d'une autre couleur que celle qui est jouée, soit qu'on ail de cette derdière, soit qu'on n'en ait pas.
Devoir. - Analyse de la dernière phrase.
399* Exercice. - Virgules et points-virgules. (1186 à 1190).
Les voluptés énervent; elles énervent l'âme et le corps. I~e dueal de Prusse vaut 11 fr. 77 centinies; celui de Saxe, li fr. 86 ceiitimes; celui de Hollande, il fr. 93. Eii France, on po~-le, le deuil en noir ; en Turquie, eii bleu ou en violet; à la Chine, en blanc; en Ethiopie, en gris.
Les Turcs ne souffrent point de figures dans leurs peintures; ils n'ont que des moresques et des arabesques. L'homme effronté est sans pudeur ; l'homme audacieux, sans respect et sans réflexion; l'homme hardi, sans crainte. On disait quL~ les ennemis avaient désolé toute la Fraiice, mais le mal n'était pas si grand qu'on le faisait. Il y a des plan les qui prennent également en toutes sortes de pays; il Y en a d'autres qui ile viennent qu'en de certaines terres. Dne pensée qui demande un développement d'une certaine étendue, forme, ce qu'on appelle un paragraphe; plusieurs paragraphes font un chapitre; plusieiirs ebapitres font un livre ; plusieurs Ji vres font un traité. 11 Y a des insectes qui rampent, comme les vers i d'autres qui marchent, comme les fouridis, et d'autres qui volent
comme les mouelles, les hannatons,-Ies papillons. Dans la décoration, les frises sont peintes ou sculptées ; dans la menuiserie, elles encadrent. les parquets et les padiieaux ; dans la serrurerie, elles font partie des grilles et d rampes d'esc?Llier. D'après la manière dont Dieu a dispogé toutes chosès, ity a moins d'inégalité qu'on ne croit dans le bonheur des hommes.
Presq~ie Loujours, il existe uue secrète compensation dans les diverses situatIOTlS de chacun. Si Le pauvre n'a pas les jouissances du riche, il n'en a pas non pleus les inquiétudes; si sa nourriture est plus frugale, son appétit est meilleur, il ne connaît pas les maladies qui suivent les excès; s'il ne jouit pas de ces honneurs tant enviés, il jouit de la paix, de 1 indépendance et d'un sommeil paisible.
Devoir. — Analyse de la dernière phrase.
4008 Exercice.-Virgule, point-virgule et deux points. (1186 à 1191.) L'Ecriture dit : Priez et veillez de peur que vous n'entriez en tentation.
La rhétorique a trois parties: invention, la disposition l'élocution, Un discours régulier se divise en sept parties, savoir : l'exorde, l'exposition, la division la narration, la confirmation, la réfutation et la péroraison. Le malheur est bon à deux choses : à éprouver les amis et à épurer la vertu.
Quoique invisibles, il est toujours deux témoins qui nous regardent : Dieu ptla conscience Pétrone a vécu en dissipateur et il est mort a l hôpital : la fin couronne Iœu vreNous sommes sofidaires: les torts de l'un de nous retombent ëur tous les autres. Côme de Médicis disait à un savant mais méchant homme : Il est vrai que vous avez de bon vin, mais il est dans une méchante futaille. Un maître avare menaçait son valet de lui donner "deSDS de bSon;'celui-ci répondit: Je n'en crois rien, parce que ce serait donner quelque chose. La musique vocale comprend quatre parties principales, qui sont (1): le dessus, la haute-contre, la taille ou le ténor et la basse. Chaque pièce d'argenterie est marquee de trois poinçons : celui de l'orfèvre qui l'a faconnée; le ppinçoo de ville, qui en assure le tîtee; et le poinçon de l'administration, qui est la quittance des droits de contrôle.
Devoir. - Développer le sens de la 7* pbrase et analyser la dernière.
401e Exercice. - Sur tous les signes de ponetnation. (1186 à 1200.) Etes-vous bien ? tenez-vous y (2). Qui est là? est-ce vous ? Qui est-ce qui a semé vos terres? elles n'ont pas été bien semées. Voyons, parlez-moi franchement ; que pensez-vous de cetLe conduite? Vous ne dites rien, est-ce que vous n'avez pas de langue ? Qu'est-ce à dire ? vous murmurez ?
Qu'étiez..vous donc devenu ? nous vous cherchions partout. Qnoi 1 vous voilà déjà revenu ? Quel enfant insupportable c'est un vrai petit démon.
Quoi 1 vous croyez bonnement ce qu'on vous a dit? Moi, je voudrais vous offenser 1 l'en suis à mille lieues. Chansons, chansons 1 je ne vous écoute point. Diable 1 comme vous y allez ! Que diantre demandez-vous ? Comment! est-il donc vrai qu'il soit mort? Il pleut au moment où je veux sortir, quelle contrariété 1 L'horoscope de ce libertin n'est pas difficile à lirer : on peut prédire qu'il nuira ses jours à l'hôpital.
t As-tu présenté la note desTrais à M. A. ? » disait un huissier à son clerc. — « Oui, Monsieur. » - « Qu'a-t-il répondu ? » - « Il m'a dit d'aller au diable. » - « Et après, qu'as-tu fait ? » ---'- « Ma foi, Monsieur, je suis venu vous trouver. »
(1) Ici et dans les cas semblables, on peut se dispenser d'employer les deux points.
(2) Ainsi qu'on l'a vu n° 483, le point interrngatif et le point exclamatif ne veulent être suivis d'une grande lettre que lorsque le sens, absolument terminé, aurait demandé un point indépendamment de l'interrogation ou de l'exclamation.
(N« 1186 à 1200.) 402e Exercice. - Leg @?rincipa?tx arts. - Ls principaux arts sont, la grammaire, qui fail parler correctement; la rhétorique, qui fait parler :.
éloquement, la poétique, qui fait parler divinement et comme si. l'on était inspiré la musique qui, par la juste proportion des sons, donne à la voix une force secrete pour délecter et pour émouvoir; la médecine et ses dépendances, qui tiennent l p humain en bon état; l'arithmétique pratique, qui apprend à calcumler sûrement et facilement ; l'architecture, qui donne ~commoQ_Ue i.^rement et facilement; l'ar- chitecture, qui doune la commodité et la ueauté aux édifices publics et particuliers, qui orne les villes et les fortifie, qui bâtit des palais aux rois et des temples à Dieu; la mécainique, qui fait jouer les ressorts et transporter aist~ment les corps pesants, comme les pierres, pour élever les édifices et les eaux pour le plaisir ou P..)ur la commodité de la vie demeurent beaucoup au-dessous, et autres semblables. (BOSSUET).
Devoir. — Sens et analyse de la phrase. qil'elles Devoir. - Sens et analyse de la phrase.
première du monde, n'est pas seulement l'école de l'hoiineur et de la discipline, elle est aussi celle de la plus touchante fraternité. En voici un exemple récent. Un jeune homme d'une famille illustre, le marquis de Villeneuve-Trans, qui s'était engage pour prendre part à l'expédition de crimée, en 1833, était de service un j dans la tranchée. Le feu de l'ennemi tonnait avec violence. Un de nos soldats, qui s'était avancé iml'ennemi tonnait ouvert sans défense aux I)alles des Rilsses, tomba blessé. Dans les douleurs de l'agonie, il se tourna vers ses camatomba blessé. Dans les viendra-t-il me tomba blessé. Dans les doulmeurs de l'agonie, il se tourna vers ses camarades et s'écria d'une voix mourante: 1 Personne ne viendra-t-il me pauvre jeune homme, qui meurt consolé par celle étreinte suprême.
lui au milieu d'une horrible mitraille, et serre dans sa main la main du Comme ce trait peint bien le caractère traçais ! Comme il fait honneur - au marquis de Villeneuve 1 Devoir. - Sens et analyse de la première phrase.
404e Exercice. — Clarté du discours. - Vous voulez, s Acis, iiie dire qu'il fait froid ; que ne diles-vous: « Il fait froid ? Vous voulez m'all- prendre qu'il pleut ou qu'il neige; dites: « Il pleut neige » Vous me trouvez bon visage et vous désirez de m'en fl'liciter; dites : « Je vous trouve bon visage. » Mais, répondez-vous cela est bien uni et bien Acis? est-ce lin si grand ma d'êlre entendu quand on parie, et de parler vais vous jeter dans l'étonnement: une chose vous manque, c'est l'es- prit. Ce n'est pas tout: il y a en vous une chose de trop, qui est l'opinion d'en avoir plus que les autres. Voilà la source de votre pompeux galimad'en avoir plus que les autres. Voilà la source de votre pompeux galimadevenu pape, il aUa droit. Comme on lui en demandait la raison, il répondit; « N'étant alors que cardinal, je cherehais les clefs du paradis et Je me courbais pour les ramasser; à présent que je les ai, je ne dois plus regarder que le ciel. »
(1) Phébus, style obscur et ampoulé: donner dans h phébus, (Arad.)
(N- 1186 à 1200.) 405- Exercice. - Importance de la politesse. - Avec de la vertu, de la capacité et une bonne conduite, on peut être insupportable. Les manières, que l'on néglige comme de petites choses, sont souvent ce qui fait que les hommes décident de vous en bien ou en mal : une légère attention à les avoir douces et polies prévient leurs mauvais jugements. Il ne faut presque rien pour être cru fier, incivil. méprisant, désobligeant ; il faut encore moins pour être estimé tout le eontraire. La politesse n'inspire pas toujours la bouté, l'équité, la complaisance la gratitude; elle en donne du moins les apparences, et fait paraître l'homme au dehors comme il devrait être intérieurement. Les manières polies donnent cours au mérite et le rendent agréable. Il faudrait avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir sans la politesse. — L'esprit de politesse est une certaine attention à faire que, par nos paroles et par nos manières, les autres soient contents de nous et d'eux-mêmes. C'est une faute contre la politesse que de louer immodérément, en présence de ceux qui chantent ou qui touchent un instrument, quelque autre personne qui a ces mêmes talents, comme devant ceux qui vous lisent leurs vers un autre poète. Dans les repas ou les fêtes que l'on donne aux autres, dans les présents qu'on leur fait et dans tous les plaisirs qu'on leur procure, il y a faire bien et faire selon leur goût : le dernier est préférable.
(La Bruyère.) « Monseigneur, disait un délateur à Louis de Bourbon, frère de Charles V, voici un mémoire qui vous instruira de plusieurs fautes que des personnes pour qui vous avez trop de bonté ont commises contre vous. » — « Avez-vous aussi tenu registre des services qu'elles m'ont rendus? » répondit le prince.
Devoir. — Sens et analyse de la première phrase.
406e Exercice - La jeune fille. — Antiope est douce, simple et sage. Ses inains ne méprisent point le travail, Elle prévoit de loin, elle pourvoit à tout; elle sait se taire et agir de suite avec empressement ; elle est à toute heure occupée ; elle ne s'embarrasse jamais, parce qu'elle fait chaque chose à propos : le bon ordre de la maison de son père est sa gloire ; elle en est plus ornée que de sa beauté. Quoiqu'elle ait soin de tout, et qu'elle soit chargée de corriger, de refuser, d'épargner (choses qui font haïr presque toutes les femmes), elle s'est rendue aimable à toute sa maison. C'est qu'on ne trouve en elle ni passion, ni entêtement, ni légèreté, ni humeur, comme dans les autres femmes : d'un seul regard elle se fait entendre, et on craint de lui déplaire ; elle donne des ordres précis, elle n'ordonne que ce qu'on peut exécuter; elle reprend avec bonté, et, en reprenant, elle encourage. Le cœur de son père se repose sur elle comme un voyageur abattu par les ardeurs du soleil se repose à l'ombre sur l'herbe tendre. Antiope est un trésor digne d'être recherché dans les terres les plus éloignées. Son esprit, non plus que son corps, ne se pare jamais de vains ornements ; son imanation, quoique vive, est retenue par la discrétion : elle ne parle que pour la nécessité, et, si elle ouvre la bouche, la douce persuasion et les grâces naïves coulent de ses lèvrés. Dès qu'elle parle, tout le monde se tait, et elle rougit <- peu s'en faut qu'elle ne supprime ce qu'elle a voulu dire, quand elle s'aperçoit qu'on l'écoute si attentivement. A peine l'avons-nous entendue parler. (Fénelon.) A un sermon prononcé dans une paroisse de campagne, tout le monde fondait en larmes, exceptéoin paysan. Quelqu'un lui dit. « Mais tu ne pleures pas, malheureuxl — Moi ! répondit-il, je ne suis pas de la paroisse. »
Devoir. — Sens et analyse de la dernière phrase.
Ame Exercice. - De Veau. — L'eau recouvre la plus grande partie de la surface de notre planète. Sous le nom de mer, d'océan, elle remplit de vastes bapins dont le rôle est évidemment de fournir à l'atmosphère l'humidité nécessaire à la production des phénomènes météorologiques que nous observons tous les jours, Prise à la surface ou dans le sein de la terre, l'eau n'est jamais pure, Elle contient en dissolution ou en suspension une quantité plus ou moins grande de substances terreuses, alcalines ou métalliques, quelques gaz, du soufre ou des matières végétales et animales. Elle se purifie bidh un peu par le repos, mais ce n'est que par la distillation qu'on l'obtient exempte de tous corps étrangers.
L'eau la plus ordinaire est prise dans les sources, les puits, les rivières et les étangs; celle qui est fournie par la neige et la glace fondues; celle qui constitue la pluieeà encore considérée comme de l'eau ordinaire; mais, quoique ordinaires, toutes ces eaux ne sont pas potables. Les unes, celles de certaines sources et de certains puits, contiennent beaucoup trop de plâtre ou de sulfate de chaux on les appelle eaux crues. Celles des marais et des étangs, dites stagnantes, renferment des matières organiques plus ou moins corrompues Enfin, les caux de neige et de glace ne sont pas assez chargées de l'air nécessaire à leur digestibilité. On purifie les premières en y ajoutant du carbonate de potasse, qui précipite la chaux; les secondes se purifient par l'ébullition l'agitation ; les troisièmes, par l'agitation seulement. Les eaux de pluie sont les plus pures de toutes, surtout si on a eu le soin de les recueillir dans des réservoirs pratiqués exprès, et si l'on amis de côté les premières tombées.
408e Exercice. - Anecdotes. - Le duc de Vendôme avait auprès de lui Villiers, un de ces hommes de plaisir qui se font un mérite d'une liberté cynique Il le logeait à Versailles dans son appartement. On l'appelait communément Villiers-Vendôme. Cet homme condamnait hautement les de Louis XIV en musique, en peinture, en architecture, en jardins. Le roi plàntait-il un bosquet, meublait-il un appartement, construisait-il une fontaine? Villiers trouvait tout mal entendu et s'exprimait en termes peu mesurés. « Il est étrange, disait le Hoi, que Yilliers ait choisi ma maison pour venir s'y moquer de tout ce que J * fais. J) L'ayant rencontré un jour dans les jardins : I( Hé bien! lui dit-il en lui montrant un de ses nouveaux ouvrage.,, celan'a donc pas le bonheur de V01iS plaire? )1 - « Non, J1 répondit Villiers. - « Ceperidant, reprit le Roi, il y a hien des gens qui u'en sont pas si mécontents. » - « Cela petit être, repartit Villiers; chacun a son avis. )¡-Le Roi, ennani, répondit: « On ne peut plaire il, tout le monde. »
Un jour Louis XIV jouant au trictrac, il y eut un coup douteux. On disputail i les courtisans demeuraient dans le silence. Le comte comte gez-nous, lui dit le Roi. » - « Sire, c'est Nous qui avez tort, » dit le comte. « Et comment pouvez-vous iiie donner le tort avaiit de sanoir ce dont il s'agit? »
- « Eh ! Sire, ne voyez-vous pas que, pour peu que la chose eût seulement été douteuse, tous ces messieurs vous auraient donné gain de cause. »
Aux environ, de Biarritz en septetnbi,e 1868. - Le Prince Impérial distribuait aiix pauvres qu'il rencontrait les dix louis que son père lui avait donnés pnnur accomplir cette bonne oeuvre. Le corlége passa justement devant un large écriteau portant ces mots: « La mendici 'té est interdite dans toute l'étendue du département des Basses-Pyrénées. ~, x Tenez, Prince, dit le capitaine Conneau, vous violez uii arrêté préfectoral. » - « La mendicité est interdite, répondit l'Empereur, mais la charité est ordonnée !
409e Exercice. — Le premier moutardier du pape. - Quand un homme manifeste de graudes prétentions dans un petit emploi, on se rit de ses airs d'importance, en disant avec moquerie : « Il se-croit le premier moutardier du pape ! Il D'où vient ce proverbe ? Beaucoup l'ignorent. Expliquons-le.
Le cardinalDossa, depuis pape sous le nom de Jean XXII, était fils d'un cordonnier deCahors. A peine assis sur le trône pontifical, il vit ses parents, transportés de joie, faire le si é ,portés de joie, faire le siège de son palais. Sa Sainteté était avare, mais les membres de sa famille croissant chaque jour à vue d'œil, le vingt-deuxième des - Jean en plaça quelques-uns et congédia les autres.
- Cependant il Imi arriva de Dijon un cousin à qui le pape voulait du bien. —
« Voyons, lui dit un jour le Saint-Père, je cherche un emploi, un prétexte pour te faire allouer 3,000 ducats. Que veux-tu faire? » — « Mais, vénéré cousin, à Dijon nous ne savons tous faire que de la moutarde. » - K Cela suffit : dès aujourd'hui tu es moutardier du pape. » — Le cousin dijonnais était aux anges. Il prit un costume vert-pomme avec un moutardier en sautoir, et pour devise : Je chatouille la bouche, et je pique le nez.
A quelque temps de là arriva de Carpentras un nouveau cousin. C'était aussi un solliciteur, et il fut appuyé par le moutardier. Le pape, qui avait des cousins pardessus les oreilles, essaya de congédier le nouveau venu et s'y prit ainsi: il lui promit la place de second moutardier, à la condition toutefois que le premier y consentît. Connaissant la jalousie du Dijonuais pour sa charge, il comptait sur son refus pour évincer l'autre. Le lendemain, ils arrivèrent tous les deux. —
« Eh bien 1 dit le Saint-Père au moutardier, vous ne voulez pas partager l'autorité avec notre cousin ? » — «Au contraire, dit le fonctionnaire: s'il devient second moutardier, je monte aussitôt en grade, et je deviens le premier moutardier du pape, » - Jean fut pris au piége et ne put refuser son assentiment. —
« Saint-Père, et pour nos émoluments? reprit le nouvel employé. » — « Des émoluments ? Je n'en donne pas : vous aurez quelque chose à ma mort. » — « Autant vaudrait de la moutarde après le dîner ! ) — Le mot plut à Sa Sainteté, qui donna 1,500 ducats à son second moutardier.
410" Exercice.-La partie de chasse. —Un bon gros papa, muni d'un attirail complet {y compris le port d'armes), alla un jour faire une partie de chasse. Après avoir inutilement lâché plusieurs coups de feu, il s'en revint harassé, moulu, désespéré, le carnier vide.
Craignant les quolibets de ses amis, il entre à l'hôtel de *** et dépose le carnier sur le comptoir, eu disant : « Remplissez-moi ça de gibier, j'ai une petite affaire à régler, je reviens dans cinq minutes. »
11 revient en effet, prend son carnier, que le maître d'hôtel lui présente avec ce sourire d'intelligence d'un homme qui connaît les faiblesses de ses semblables, et paie sans murmurer ce qu'on lui demande.
Enfin, il retourne au logis, où ses amis l'attendent : — ( Eh bien ! dit l'un d'eux, as-tu fait bonne chasse? »
Le chasseur ouvre silencieusement sa gibecière, et en tire avec orgueil : 1" Un lièvre. (1" exclamation:) ; 2° deux perdrix. (2° exclamation 1) ; 3° Trois "cailles (3" exclamation !); 4° un homard cuit. (explosion de rires !).
Était-ce une plaisanterie du maître d'hôtel? On n&l'a pas su.
CHAPITRE XIV. j PHRASES A ANALYSER 1 (Grammaticalement puis logiquement.) t
411. Exercice. - Analyse des propositions (1). - (1201 à 1219.) 1. Dieu existe. -2. L'univers est immense. - 3. La justice et la vérité sont sœurs. - 4. La puissance de Dieu est iiifinie. - 5. L'homme est faible et mortel.
- 6. La lune est le satellite de la terre (2). - 7. L'homme sage est ménager du temps et des paroles. - 8. Contentement passe richesse.—9. Les esprits inappliqués ne réussissent a rien. - 10. On lessive certaine terres afin d'en tirer du salpêtre. -1. t. Une conscience pure est le plus doux oreiller. -12. L'instruction sera toujours l'auxiliaire le plus sûr des progrès pacifiques. - 1.3. J'ai eu dans ma non. des hôtes fort aimables. -14. Je n'ai pas voix au chapitre. - IS. Oit lui a jeté de la poudre aux yeux (2). - 16. On dessale l'eau de mer en la dis- tillant. - 17. J'ai fait là un pas de clerc. -18. Nous pouvons dire, à quelques siècles près, la date du déluge. -19. Le concours de l'Empereur et des deux Chambres est nécessaire à la confection des lois. - 20. Dans le pays du suffrage universel, tout citoyen doit savoir lire et écrire.
41i' Exercice. - Analyse des phrases (3). - (1220, à 1230.) 21. Le métier ne peut avilir l'homme; l'homme peut ennoblir le rnétiér. 22. Les filous prennent subtilement, et les voleurs de grand chemin prennent de force. - 23. Il prétend que je ne l'ai pas payé, mais j'ai son acquit. - cU. Dieu permet quelquefois que les méchants prospèrent. - 25. L'holiime qm mérrise le pauvre fait injure 'à celui qui l'a créé. -26. Celui qui garde sa bouelie et sa langue garde son âme de pressantes afflictions. - 27. Toutes les professions sGlâ honorables dès lors qu'elles sont utiles et qu'on les exerce avec probité. Cn peuples, qui avaient gémi loiigtemps sous la tyrannie, ne songèxent plus qu'à peuples, qui avaient |em, La religion chrétienne, qui ne semble avoir d'objet que la félicité de l'autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci - 30. Tobie disait à son fils: « Núus sommes pauvres, mon fils, mais nous serons riches si nous craignons Dieu W). )1 - 31. Faire penser de soi que l'on n'est qtio'médiorre ment fin, (c')est avoir fait un grand pas dans la finesse. la na.
agréables et ne vouloir absolument que ceux qui sont utiles, (c')est blâmer la nature, qui produit les fleurs, les roses, les jasmins, comme elle produit les fèves et les choux. — (Rendre compte de Vemploi des signes de ponctuation.)
(1) On suivra les modèles donnés dans la Grammaire, p. 180 et 181. Il est bien entendu que chaque exercice peut taire l'objet de plusieurs leçons. si besoin est.
(2) lie pas oul)lier que d.i~e-t commence l r udiquer le senr, p~opreou figuré des phrases ou propositions qui présentent quelques difficultés.
(3) Pour analyser logiquement une phrase, voir en particulier le no 1"5 de la Grammaire.
(4) On est dans l'habitude d'analyser al"S sommes pauvres, autre proposition prraprincipale ayant pour complément ce qui suit; nous sommes pauvres, autre proposition prin- cipale. Cette métlioJe 11 est pas rigoureuse, P permis de la considérer comme pnnincideente qui sert de complément à la première. S'il est permis de la considérer comme principale, c'est uniquement parce qu'elle a, par elle-méme, un sens complet. - Mor. fils, apoa- trophe qui désigne la personne à laquelle on adresse la parole.
413* Exercice. — Propositions directes, inverses, elliptiques, etc.
(Gram., n-* 1231 à 1235.) (Les mots sous-entendus sont entre parcntbêus.) 33. (Nous) ménageons le temps. — 34. L'or est le plus beau et le plus précieux (métal) des métaux. - 35. Cet homme est raide comme une barre de fer (est raide). — 36. Le porphyre est plus dur que le marbre (n'est dur). — 37. Le prince parla ainsi, et chacun (s'empressa) d'applaudir. — 38. Les exemples conduisent plus efficacement à la vertu que les préceptes (n'y conduisent). — 39. La solitude avec des livres vaut mieux que (ne vaut) la société avec des sots.— 40. QuLne fait des châteaux- en Espagne (1)?—41. Le sang artériel est plus rouge que (n'est) le sang veineux.—43 Le pain de seigle est moins blanc et moins nourrissant que (n'est) le pain de froment (1).— 43. Diou dit à Abraham : IL (Abrham)prends ton fils Isaac, qui t'est si cher, et (toi) va me l'immoler sur la montagne que je te montrerai. » —44. Le blé étant ordinairement cher à l'époque Se la moisson, il convient de s'approvisionner dans les autres temps (3).
— 45. La sévérité est à l'éducation ce que le frein est au coursier. - 46. A bon chat, bon rat (survient).—47. (Celui) qui embrasse trop étreint mal. - 48. Autant de têtes (opinent), autant d'avis (sont émis). — 49. (Si) l'homme vaut tant, sa terre vaut tant. - 50. Le général prit sur lui (le risque d'attaquer. - 51. Il s'éloigna tout honteux, et nOus (commençâmes) de rire. - 52. Se vaincre est (le plaisir) d'un héros, pardonner est (le propre) d'un Dieu.—53. (Bien) qu'ils soient très-puissants, les rois meurent comme les autres hommes (meurent). —
54. (J'admets) que. vous écriviez quoi (quoi que ce soit), évitez la bassesse. —
55. Allons-nous-en chez nous; (que) chacun (aille chez soi). - 56. (Ceci est le) chapitre 15"; (il traite de l') analyse logique (il concerne l'analyse logique).
—57. D'autres sauraient vous flatter ; moi, je vous dis la vérité (proposition redondante).
4W Exercice. -Gallicismes. - (Gram., n°s 1236 et 1237.) (Traduction des gallicismes cités dans la partie de l'élève.) 58. S'endormir en société est indécent. — 59. Plaider est un mauvais métier.
,— GO. Ensevelir les morts est une œuvre de charité. — 61. (L'action) d'abandonner son ami est une grande lâcheté.—62. Se croire parfait est une grande imperfection. — 63. La grippe (la fantaisie) de bien des cens consiste à acheter beaucoup de livres qu'ils ne lisent pas.-64. Mille homme furent tués.-65. Acquérir ne suffit pas ; savoir conserver est également nécessaire. —66. Courir ne sert de rien, si l'on ne part à point.-67. Le monde existe depuis six mille ans.
- 68; Encore qu'il soit jeune (ou bien qu'il soit jeune), cependant il est sage.69. Bien commencer n'est pas tout ; persévérer est nécessaire. — 70. Avoir la foi ne suffit pas ; on doit encore faire de bonnes œuvres. —71 Il vient sur-ledidmp (ou il viendra prochainement, très-prochainement). - 72. Il est arrivé depuis un instant. -73. Rien n'est infini, à moins que Dieu (ou si ce n'est Dieul ou encore : Dieu seul est infini.—74. Il n'est pas instruit (ou instruit est ce qu'il est le moins).—75. Cela signifie quoi (quelle chose?) — 76. (Vous) soyez intègre, votre honneur y est intéressé. -77. Quoi qu'elle dise (1237), son droit est douteux. — 78. J'ai faim, j'ai soif (ou je suis affamé, je suis altéré). —79. Pour le succès des sociétés ouvrières, une somme de vertus bien supérieure à la somme des capitaux est nécessaire. (Développer cette pensée.) Analyser ensuite les Exercices n" 402 à 409.
(f) Avant le! interrogations, on peut sous-entendre je demande, mais cela n'est nullement nécessaire. — (2) Notez que dans les nos 36, 38, 39 à 42 le ne sous-entendu est une sorte d'explélif qui lie rend pas véritablement la proposition négative. — (3) La présence d'un participe, présent ou passé, indique pariois, comme ici, une proposition particulière, que certains auteurs nomment proposition absolue. La phrase iio 42 peut se traduire ainsi : Parce que le blé est ordinairement cher etc. ; elle renferme donc deux proposit cs. — On analyserait de même ma tâche finie, je sortirai, c'est-à-dire je sortirai aprrs r, tâche finie, quand ma tâche sera finie.
EXPRESSIONS VICIEUSES et expressions admi8es.
415-Exercice.-Dites : 1. J'ai arand'peur, extrémement peur, ,j'avair, certainement raison, parfaitement! raisoii, eitc^ 4. Q^^ant, r pourtant TOUS avez faire dont il s'est agi est en bonne joie - 4. Cependant, pourtant 'Vous avez fait cela. - 5. Les plus courtes folies sont les meilleures. - 6. Cette maison est construite avec de mauvais matériaux. -7. Faner. c'est tourner et retourner les herbes d'un pré pour les faire sécher. 8. La distance qui nous sépare des étoiles fixes est tellement grande qu'il est presque impossible de la mesurer.
9. L'exécution de ces derniers travaux commencera prochainement.-10. Après qu'on lui eut coupé le bras, il lui survint une hémorragie qu'on ne put alTêter.
-11. A la différence des arrhes proprement dites, le denier à Dieu ne s'impute point sur le prix. - 12. On admira la manière dont le prince d'0™. rétablit l'ordre. - 13. J'espère même quand vous serez lasse des conversations générales, qui ressemblent assez au mille et un, à cela près qu'elles sont moins amusantes, que je pourrai trouver une minute pour avoir l'honneur de voUS parler raison. (VOLT.) Devoir. -Analyse de la dernière phrase.
416» Exercice. — Expressions admises. (A employer.) 1. L'adjoint du maire (i). - 2. Les fonts de baptême. - 3. Homme tannant (ennuyeux, niolestant).-4. Humeur massacrante.-5. Bouche torte (pour torse).
-6 Un quignon (gros morceau) de pain. 7. Ecuille bosselée en tombant. 8. Barette plus large par en haut que par en bas. 9. Argent plus d'à moitié dépensé.- 10. Mer océane. - 11. Cour sale et malpropre. (Acad., à ordure.) 12. J'en suis choqué.-13. La journée d'aujourd'liui.-14. Le temps à venir (i).
- 1S. L'année, le mois. la semaine qui vient. -16. Au sortir de la classe.:.17. Sortir à la brune. - 18. Il a pensé se rompre le cou. - 19. Prendre ses jambes à son cou. -20. Attendre après quelqu un.— 21. Awr ae confen. Naviguer de conserve. - 22. Tirer quelque cbose de I'èau. - f3. Partir potir chez soi. -2A. Ainsi donc, vous refusez. - 25. A telle fin que de raison. Fin flnale.26. Jour ouvrier ml, jotir i ouvrable. - q-i. Moiiter, remonter une horlo~--e. 28. Vendre cher, à bon marché. - 29. Planter des pois, des fèvea, des pepins (3).
- 30. Mener une vie. avoir ou tenir une conduite. - 31. S'endormir vers les trois heures. - 32. Etre en léthargie. - 33. Il trépassa sur le mirtuit. (Acad.), sur les une heure. (Id) - 3t. Ch ndelle des 4, des 8, des 12 à la livre. 35. Passer titre nouvel et reconnaissance. - 36. Avoir toute honte bue.-37. Se faire ilre dans le jour; plaindre sa mine.
- 39. Extraire un livre (l'abréger). - 40. Faire de certaines choses, produire de certains effets. - 41. S'écrire sur la liste chez le portier. -42. Je suis, j'étais tout contre le mur -4.3. MeUre quelqu'un au pied du mur. - .14. Venir comme mars en carême (à jour fixe), et venir comme marée en carême (à propos).~45. Le mal qu'on laisse invété~er (pour s'iiivétéi-er). 46. Quand sa mauvaise humeur lui prend, le tient. - 47. Faire quelque chose à dessein Gue d'autres le fassent. - 48. Trois francs 38 cent. sont un compte borgne. - 49. Qui de 6 ôte deux, reste 4. - 50. Troisième personne singulière. (Acad., à apparoir.)-,5i. A ce qu'il me semble ou ce me semble , à ce qu'il m'a dit, à ce que je erois..
(1) Voici l'adjoint du maire. J'ai tcnu cet en(ant sur les fonts de baptême, etc.
(2) A venir, locution iasshCt«^^»»ines^^ de~ pepins, etc.
417" Exercice.—Suite du précédent.-Au bout de l'aune faut le drap. Qu'estce que vous venez me ravauder ? Le prince veut être obéi. La bataille s'est donnée en plaine campagne. La gourmette de votre cheval est défaite. Le navire alla briser contre un écueil. Le cercle et le trapèze sont des figures de mathématique (au sing.). J'ai tout cela classé dans ma téte. Quel jour est-il f Quel jour est-ce aujourd'hui ? Quel quantième du mois avons-nous ? J'étais à cette époque très-loin de Paris. Les banquets étaient très-en vogue chez les anciens. Il a pris un habit qui lui tiendra chaud. Il est si fort en colère qu'on aura bien de la peine à l'apaiser. Il n'est plus si en colère, il commence à se radoucir. Cest un homme qui vous glissera des mains au moment que vous y penserez le moins. il dit des choses si hors de propos qu'on ne saurait s'empêcher de lui rire au nez.
Cet ouvrage serait fort bon niétait la négligence du style. Ferrer la mule, c'est acheter nn chose pour quelqu'un et la lui compter plus cher qu'elle n'a coûté.
Juger comme arbitro, c'est décider comme étant choisi par ceux qui sont en différend. Renvoyer les. parties comme n'y aynnt pas lieu de prononcer juridiquement. Les ennemis avaient pris une bicoque ; en revanche nous leur prîmes une de leurs meilleures places. Les noms et les adjectifs de genre commuu sont ceux dont la terminaison est la même au féminin qu'au masculin. (Acad.)
418e Exercice.— De quelques abus de langage.
Nous ne savoas plus, dit un écrivain moderne, exprimer simplement les idées les plus simples. Le domestique qui me sert à boire me demande si j'acceptemi du vin de Bordeaux ou du vin de Bourgogne; bon gré mal gré je suis devenu le client de mon cordonnier, et hier le clerc de mon perruquier m'a coupé les cheveux dans une étude ou, tout au moins, dans un salon de coiffure.
Les portiers sont devenus des concierges ; j'en connais un qui a transformé sa loge en bureau de renseignements, et un autre qui a décoré la sienne d'un tableau sur lequel on lit en grosses lettres: Administration. Il n'y a plus d'épiciers, de maçons, de dentistes, mais des marchands de denrés coloniales, des entrepreneurs, des professeurs de prothèse dentaire. - Cette recherche du mot à effet se rencontre même dans la bonne société: on ne chante plus une romance, on l'interprète, - on ne joue plus un air sur le piano, on le dit,. on n'aime plus un poëte, on l'adore; le thé que vous sert la maîtresse de la maison n'est pas très-bon, il est -exquis; son petit garçon n'est pas genlil, il est délicieux : sa robe n'est pas jolie, elle est ravissante, et ainsi de suite. Ouvrez les journaux, vous y rencontrerez aussi mille expressions forcées; il n'est plus question que d'événements terribles, d'applaudissements frénétiques, de crimes effroyables, de dévouements héroïques, d'euthousiasmes indescriptibles, de fièvres nerveuses qui s'emparent de toutes les imaginations, de temps splendides favorisant des fêtes magnifiques au sujet desquelles l'anxiété de l'attente est à son paroxysme, etc. Ces exagérations bizarres et parfois ridicules amènent la corruption du langage et du goût. Il faut les éviter avec soin.
SYNONYMES ET ANTONYMES,
(Les élèves indiqueront les synonymes des mots suivants.)
419e Exercice (n* 1239).—Noms. — An (année), jour (journée), démon, chanteur, moment, église, univers, vallée, montagne, nord, sud, paresse, respect, ruse, marchand.
Abandon, contentement, division, empire, empereur, idée, secours, don, charge, lot, orient, ouest, remarque, route.
Vêtement, piété, danger, mort, rue, adresse, malheur, colère, avertissement, réponse, bonheur, étonnement, naïveté, mentarie.
Tranquillité, difficulté, ténèbres, puissance, orgueil, calme, hauteur, musicien, adoration, plainte, prodige, probité, vivres, gages.
Frugalité, récompense, emploi, maison, domicile, valet, cabaret, voleur, faute, chagrin, dispute, aJfront, pauvreté, haine, alarme.
Dieu, Jésus-Christ, prêtre, modestie, bonté, esprit, pauvreté, image, conversation, courage, amour, langage, proGt, récréation, joie, commune, pays, navire, etc.
420e Exercice. — Adjectifs. — Aisé, brillant, content, lourd, malaisé, rusé sale, second, vrai, neuf, robuste, hardi, difforme, vaincu.
Poli, impoli, frugal, las, fainéant, beau, fou, vieux, sincère, fâché, célèbre, horrible, sûr, prodigieux, têtu, peureux, pauvre, savant, magnifique, commun.
Verbes. — Se nommer, diviser, être, aimer, achever, abandonner, mourir, respecter, secourir, envoyer, agréer, Questionner, conduire, adorer, penser, comprendre, démolir, souhaiter, restituer, se plaindre, soulever, tolérer, décorer, animer, affliger.
Mots invariables. — Secondement, souvent, toujours, vraiment, cependant, autrefois.
Antonymes (n" 1242). - Paix (auerre), vérité (erreur), fermier, bailleur, donateur, successeur, égoïsme, fin, chaud, supérieur, snccinct, acheter, attiser, avant, sagement, faussement, etc.
421" Exercice. - Suite des synonymes (1239 à 1241).
Le b eau est au-dessus du joli. La soupe diffère du potage en ce que celui-ci est confectionné avec des fécules uu du riz. On dit plus ordinairement assiette de potage qu'assiettée. On dit le commerce et non le négoce de la France. On se méfie des autres, on se défie de soi. Luther et Calvin sont des hérésiarques.
Vous m'avez persuadé, mais non pas convaincu. Pour faire une bonne fondation dans un terrain marécageux, il faut asseoir les fonde nents sur pilotis. Celui qui exerce les hoaux-arts s'appelle artiste; celui qui se livre aux arts mécanique est un artisan. Un cordonnier a des apprentis, un peintre a des élèves. La religion païenne défendait le suicide, ainsi que la chrétienne , il y avait même des places dans les enfers pour ceux qui s'étaient tués (suicidés). Tout locataire est responsable des détériorations faites durant (pendant) son bail, i es ceps de vigne sont toujours tortus (1).
(1) F.11 Qi'n&ra] tors indique simplement la direction d'un corps qui va tournant en long et en biais (culuntic torse, fil tors); tOUIt emporte une idée de défaut ou de censure ; torduindique que l'on a employé des efforts pour faire changer à un corps sa direction propre ou naturelle.
422* Exercice.-Suite des antonymes (1242 et Î243).
A présent est le contraire d'autrefois. Inhumer a pour antonyme exhumer.
Ce qu'il y a de plus opposé à la douceur, c'est la rudesse ou l'emportement ; à la méchanceté, c'est la bonté; à l'humanité, c'est l'égoïsme ; à la prodigalité, c'est l'avarice. L'émulation est une vertu, l'envie est un vice. On honore en tous lieux la divinité et on la déshonore. Une vieillesse prématurée est souvent l'héritage d'une jeunesse vicieuse. Le style, le langage des vers, diffère beaucoup de celui de la prose. L'action de respirer comprend celle d'inhaler et celle d'exhaler. Le tout est plus grand que la partie. Le contenant est plus grand que le contenu. Il jouit du revenu de cette maison, mais un autre en a la propriété. Quand on ne se fie pas aux copies, il faut recourir aux originaux. La vue myope est l'opposé de la vue presbyte. Les lunetles concaves servent aux myopeset les lunettes convexes aux presbytes. La lumière pénétre tous les corps diaphanes. En France, on a longtemps mis des prologues au commencement des opéras. Chez les animaux, l'angle facial est moins ouvert et plus aigu que chez l'homme
EXERCICES PRÉPARATOIRES DE STYLE.
Nous avons déjà présenté cumme lels la conjugaison des phrases données, p. 49, puis le passage du masculin au féminin, du singulier au pluriel et vice versa (p. 50, 141, 143, 168, 190), enfin la recherche des synonymes usuels ; il nous reste à rappeler brièvement quelquesuns de ces exercices et à en indiquer d'autres que les élèves pourront faire avec fruit.
1. - Passer de l'actif au passif (336).
Les pièces voulues ont été transmises au préfet. — Cette requête a été répondue. — Je ne veux pas dire désobéi. — Les blés ont été bruinés, c'est-à-dire gâtés par la bruine. — Serez-vous assez osé pour soutenir cette erreur? cela serait bien osé, trop osé. — Il ne met cet habit que les jours de fêtes carillonnées. — Dans la conversation, on peut dire vous êtes tout pardonné ; hors ce cas, le participe pardonné ne s'applique point aux personnes. (Acad.) II. - Imiter une tournure, une phrase donnée.
(Composer deux phrases semblables à chacune des suivantes.) t Tel croit prendre qui est pris. — 2. Tel fait des libéralités qui ne paye pas ses dettes. — 3. Bien des gens, affrontés par ce marchand, se plaignaient de lui. — 4. Une imagination qui s'échauffe trop exagère tout. — 5. Toute marchandise qui doit payer les droits et qui n'a point été déclassée est confiscable.
— 6. Cette somme, jointe à celle qui est portée de l'autre part, forme un total de 1,00U francs. — 7. Les albinos ont les yeux tellement sensibles qu'il leur est impossible de supporter la lumière du jour. — 8. En termes de marine, naviguer à la part se dit lorsque chacun de ceux qui composent un équipage a sa part dans les bénéfices de la campagne. — 9. Il existe une musique de style, et celui qui ne la-possède pas ne saura jamais écrire.
Ill. - Terminer une phrase commencée.
Le premier jour de la semaine est le dimanche. Une figure à trois côtés se nomme triangle. Les hirondelles annoncent le retour du printempI, La chute des feuilles annonce l'approche de l'hiver. La débauche mène à la misère; le crime, à l'échafaud; le travail, l'activité et l'économie, à la fortune. Les talents mènent plus souvent à la réputation qu'à la fortune. — Le lis est le symbole de la pureté ; la violette, de la modestie ; le chêne ou le lion, de la force ; l'olivier, de la paix; le renard, de la ruse; la palme et le laurier, de la victoire.
IV. - Assigner aux compléments leur véritable place. ( 1244 à 1248.) Les médecins ont abandonné la pharmacie aux apothicaires. Les beautés de la nature attestent à chacun de nous l'existence de Dieu. Le panetier est celui qui, dans les communautés, les collèges, les hospices, etc., est chargé de garder et de distribuer le pain. La première loi du discours étant de se faire entendre, la plus grande faute que l'on puisse faire est de parler sans cire entendu. Ce fut Charles IX qui, par l'ordonnance de Roussillon, du mois de janvier 1583, établit que l'année, au lieu de commencer à Pâques, commencerait le premier janvier. Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs;- examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, qu'il lit pour la première fois, où il n'a nulle part, et que l'auteur aurait soumis à sa critique; et se persuader ensuite que l'on n'est pas entendu seulement à cause que (not043) l'on s'entend soi-même, mais parce qu'on est en effet intelligible. (LA BRUYÈRE.
V. — Employer le terme propre (1210).
(Les mots entre parenthèses ne doivent pas être employés.) Les cabarets (auberges) ne sont guère fréquentés que par les ivrognes. Les paysans habitent des chaumières ; les hiboux se retirent dans les masures. Le rossignol est le chantre (chanteur) des bocages. Les grandes routes (chemins) sont entretenues aux frais de l'Etat. Les capitales sont presque toujours de grandes villes (communes). On ne voit guère de basiliques (églises) que dans les localités importantes. Payons exactement le salaire des ouvriers, les gages des domestiques, les htnoraires des médecins, etc.L'acier est cassant; le verre est fragile. Nos soldats sont courageux ; la nution française est belliqueuse. La religiun dominante (principale) en France est le catholicisme. Etant étranger à ce pays, j'espère que vous ne trouverez pas extraordinaire (mauvais) que j'en ignore les usages.
On ensemence un champ, on sème du trètlc. On récolte le grain, oii recueille les suffrages. On abat un arbre, on démolit une maison. J'adore Dieu, j'honore mes parents. On apure un compte, on épure l'huile, on nettoie le blé. On divise un cercle, on partage un gâteau entre plusieurs personnes. Les animaux vivent et meurent (décèdent) comme nous. Je vous rends mes bonnes grâces; restituez-moi la somme que vous m'avez prise. On réclame un objet prêté, on revendique un droit 11 n'est pas permis de déserter son poste, mais on peut quitter son pays. On lui a forcé la main; on a violenté sa conscience. J'ai transmis (adressé) à un tel'la lettre que vous m'aviez envoyée pour lui. Les conquérants ravagent les provinces et saccagent les villes (1). Autrefois (naguère) on brûlait les sorciers ; aujourd'hui l'un s'en moque et cela suffit. -
(1) On dit aussi sacrager une province (Acad.) ; mais on ne dit pas ravager une ville.
Quelques mots sur le style épistolaire.
Le style est l'art ou la manière d'exprimer ses pensées par écrit.
On distingue trois sortes de style : le style simple, le style tempéré et le sublime.
Les principales qualités du style sont : 1° La clarté, qui n'est autre chose qu'une division, une disposition simple et facile du sujet que l'on traite; 2° La pureté, qni consiste dans l'emploi des expressions et constructions correctes ; 3° Le naturel, qui consiste à rendre nos pensées avec simplicité, avec aisance, sans recherche, sans efforts Cctte dernière qualité est essentielle au style épistolaire ou des lettres.
Pour écrire convenablement, il faut réfléchir longtemps, se bien pénétrer de son sujet, et exprimer ensuite ses idées avec simplicité et convenance. Ce qui rend souvent une phrase vicieuse, c'est l'emploi fautif ou mal ordonné des mots qui, que, dont, il, le, la, son, sa, ses, etc. Il faut, pour éviter cet écueil, faire des phrases courtes; elle seront par cela même plus faciles à construire, et le sens en sera plus clair.
Une lettre est une conversation écrite entre des personnes absentes, Il faut donc écrire comme on parlerait à la personne même, en observant de ne point faire de fautes et d'éviter la trivialité.
Dans des lettres d'affaires, il faut surtout s'appliquer à être clair et précis, sans cesser pour cela d'être poli et respectueux. On doit dire la chose et rien de plus. Il est sans doute permis de faire valoir ses raisons, mais il faut toujours que l'on reconnaisse en celui qui écrit cette droiture et cette sincérité qui caractérisent l'honnête homme.
Les lettres familières doivent être pleines de franchise et d'enjouement. Les bons sentiments y tiennent une large place, et là, plus que partout ailleurs, la prétention serait déplacée.
Observation. — Il faut modifier son style suivant la qualité de la personne à qui on s'adresse et suivant le sujet que l'on traite. On doit donc être poli et respectueux avec un supérieur, libre et enjoué avec un égal, grave ou bienveillant avec un inférieur. On ne doit pas oublier non plus d'être prudent dans les reproches, sincère dans les consolations, poli dans les demandes, modéré dans les plaintes, naturel dans les récits, etc.
Cérémonial usité dans les lettres.
Les pétitions se rédigent en double, dont l'un sur papier timbré, l'autre sur papier libre de même grandeur.
Les demandes et réclamations se font également en double, mais sur papier libre et de grand format. Quant aux lettres ordinaires, on les fait sur du papier rogné a cet effet, dit papier à lettre.
La date se met à droite, en tête de la lettre. Cependant, si l'on écrit à un supérieur, il paraît plus convenable de la placer à la fin, et à gauche de la signature.
Dans toute lettre, on doit laisser à gauche, une marge de cinq centimètres ; toutefois, pour les pétitions, elle est de la moitié de la largeur du papier.
On place les mots Monsieur, Madame, etc., à sept ou huit centimètres du haut de la lettre, et le corps de la lettre doit commencer à trois centimètres au-dessous.
Si c'est à un supérieur que l'on écrit, il est bon de répéter les mots Monsieur, Madame, ou le titre honorifique, dans le corps de la 'lettre.
11 faut éviter avec soin de trop serrer les dernières lignes et de placer sa signature daus un coin ou elle serait a peine aperçue, et où elle aurait mauvaise grâce. Les ratures, les renvois, les surcharges, les abréviations sont des négligences qu'on ne peut tolérer dans une lettre, qui doit toujours être écrite nettement et lisiblement.
La formule de salutation, qui se trouve à la fin de toute lettre, varie suivant la qualité de la personne qui écrit, et celle de la personne à laquelle on écrit.
En voici une très-usitée et très-respectueuse: elle s adressA à un supérieur : J'ai I honneur d être, avec le plus profond respect, Monsieur.
votre très-dévoué seiviteur (1).
En voici une autre qui respire plus l'égalité: Je suis, Monsieur, votre dévoué serviteur.
Enfin les suivantes terminent convenablement les lettres familières: Tout à VOU8- Votre affectionné. (2) - Je vous embrasse de tout mon cœur.
On plie la lettre de manière à former un carré long i aujourd'hui, on se sert généralement d'enveloppes dans lesquelles ont introduit les lettres pliées de grandeur, et on affranchit.
(1) Quand on s'adresse à un supérieur il ne iaul pas faire entrer le mot considération dans.
la formule. se dit ordinairement de supérieur u inférieur, rarement d'égal a égal , ('2) A/tectio,,,," se dit ordinairement de snpéricur ,'¡ fnf"rieur, rarement d'é~al il égal, jamais n'inférieur à supérieur,
SUJETS DE LETTRES (1).
(Lire et méditer attentivement les pensées ou les explications qui suivent l'énoncé du sujet; se rappeler ensuite les conseils donnés dans la Grammaire, n" 1251 et suivants, et ceux des deux pages précédentes.) 1 Lettre à un marchand mercier pour lui demander quelques articles.
Clarté, concision, politesse.
2 Réponse du marchand, qui envoie les objets demandés.
La probité, la diligence et le savoir-faire mènent à la bonne fortune.
3 une personne renvoie à son marchand quelques articles qui ne conviennent pas.
Quoi que vous écriviez, évitez la bkssesse, Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. (BOILEAU.) 4 Réponse du marchand qui n'a pas les articles voulus.
Le vendeur ne se paie pas de fausse monnaie ni l'acheteur de mauvaise marchandise.
5 un marchand m'a envoyé des objets défectueux ; je lui propose de les conserver moyennant un rabais de 50 pour ou de les lui renvoyer.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée, Dans vos plus grands écarts vous soit toujours sacrée. (BOIL.) 6 Réponse du marchand, qui explique le motif de l'erreur et consent à la réduction proposée.
On basarde de perdre en voulant trop gagner.
La bonne réputation du marchand, c'est sa fortune.
7 un marchand de comestibles avec lequel vous êtes en rapports fréquents devient fort peu ponctuel depuis quelque temps ; vous lui écrivez à ce sujet.
Ne pas perdre de vue que la bonne volonté du marchand est quelquefois paralysée par l'incurie des commis.
8 Un tailleur d'habits écrit à l'une de ses pratiques, à laquelle il a déjà adressé une première facture, qu'il suppose n'être pas arrivée à destination.
Il faut penser, parler et agir mûrement, sans précipitation.
9 Lettre d'un créancier à son débiteur pour réclamer l'argent que celui-ci lui doit.
Ne tyrannisez point le débiteur pauvre, désireux d'acquitter ses dettes.
10 Lettre à une personne pour lui réclamer des objets prêtés.
Rappelez rarement un service rendu : Le bienfait qu on reproche est un bienfait perdu.
(1) A la suite de chaque sujet de lettre, nous donnons une pensée à méditer, ou nous exprimons les principales idées à émellre, mais il nops a paru superflu de donner des corrigés. Les éléves suivront leurs propres inspirations. Ils remettront leurs essais au Maître qui les corrigera lui-même, lira publiquement, s'il le juge convenable, le meilleur devoir, et fera, au besoin, traiter une seconde fois le sujet avantla mise au IIet.
Pour les 65 premiers devoirs, les Maitres peuvent consulter notre COllrs de dictées. Ils y trouveront les idées à développer dans chaque deyoir.
11 Lettre d'un locataire à son propriétaire pour lui demander de faire des réparations à sa maison.
Les grosses réparations sont à la charge du bailleur ; les réparations locatives (à faire aux âlres, au bas des murs, etc.) sont à celle du preneur.
12. Vue personne écrit au greffier du tribunal civtl pour lui demander 1° son acte de naissance ; 2° l'acte de décès de son père, etc.
(Il faut verser à un bureau de poste, à l'adresse du greffier, la somme nécessaire pour la délivrance des actes, puis joindre le mandat à la demande que l'on adresse.) Donner brièvement les indications voulues.
13 Lettre à un maire pour lui demander un alignement.
Exposer clairement et brièvement l'affaire. Ces sortes de demandes se font en double : l'un sur papier timbré de 50 c., l'autre sur papier libre.
14 Lettre d'un fermier à son maitre. Il lui demande du temps pour le paiement.
A gens d'honneur, promesse vaut serment.
15 népouse du maitre, qui accorde un peu de temps.
Si le serviteur dépend du maître, le maître a besoin du serviteur.
16 Lettre d'une personne à une autre de sa connaissance pour la prier de lui prêter quelque argent.
Tenez votre parole inviolablemeut, mais ne là donnez pas inconsidérément.
17 Réponse à la lettre précédente.
Prêtez de bonne grâce, avec discernement ; S'il faut récompenser - faiLes-le noblement. (MOREL DE VINDÉ.) 18 Lettre de remerciement à une personne qui a bien voulu nous prèter une certaine somme.
Celui qui rend un service doit l'oublier ; celui qui le reçoit, s'en souvenir.
19 une jeune personne se recommande à une dame pour la prier de lui trouver une place convenable.
Un métier vaut un fonds de terre. (FRANKLIN.) 20 Lettre d'un jeune homme à son curé pour lui demander de le faire entrer comme apprenti dans un atelier voisin.
Une profession est un emploi qui réunit honneur et protil.
21 Antoine désirant entrer à l'école de dressage ou dans une ferme-école adresse une demande à M. le Préfet.
Les écoles de dressage et d'équitatiou reçoivent, dès l'âge de 14 ans, les jeunes gens qui se proposent de devenir piqueurs, cochers, paJefreniers grooms. Les bourses des fermes-écoles ne sont ordinairement accordées qu'à des fils de cultivateurs âgés de i6 à 20 ans, sachant lire, écrire et compter.
22 Lettre d'un jeune homme à son protecteur.
L'honnête homme à la reconnaissance, Sur toute autre vertu donne la préférence.
23 Léon après avoir terminé ses études écrit à un commerçant pour le prier de lui procurer un emploi dans sa maison.
Que jamais du sujet le discours s'écartant, , N'aille chercher trop loin quelque mot éclatant.
24 Un jeune homme placé en apprentissage remercie ses parents ou ses maitres de leurs bons conseils.
Père et mère honoreras, afin de vivre longuement.
Quant aux ingrats, il n'en est point qui ne meurent misérables.
25 un cultivateur dont la ferme a été incendiée (ou dont les récoltes ont été détruites par la grêle, la gelée, les inondations, etc.), demande à M. le Préfet une remise totale ou une modération d'impôts.
A faire dans les 15 jours de l'accident. Détailler les pertes. Pièces à joindre: 1° Feuille d'avertissement; 2° Quittance des termes échus; 3° Extrait de la matrice cadastrale. (Voir no 13, note.) 26 Noël ayant atteint sa 60e année au Ie" janvier, demande à être déchargé de la prestation.
Avant 18 ans'et au-delà de 60, nul n'est assujetti à la prestation en nature ou en argent.—A faire dans les 3 mois à partir de la publication du rôle. — Pièces à produire : avertissement, quittance des termes échus, acte de naissance ou certificat du maire pouvant en tenir lieu. Papier simple (1).
27 Fauvel, qui est imposé à la prestation pour 3 chevaux, en a perdu un avant le 1er janvier; il demande une réduction de 4 fr. 50 représentant la valeur de 3 journées de travail.
Mêmes formalités qu'au n°26. Papier simple (1).
28 Jacques, imposé à Grandval, a quitté cette commune le 31 décembre pour venir habiter auCliene. Il demande à être déchargé de la prestation.
Mêmes formalités qu'au n° 26. Le contribuable qui a quitté son domicile avant le 1'" janvier et qui n'a conservé aucun établissement dans son ancienne résidence doit être, sur sa demande, dégrevé de la prestation lors même qu'il ne serait pas imposé ailleurs ; mais il ne serait pas fondé à ré clamer la décharge de sa contribution personnelle et mobilière s'il ne justifiait pas qu'il est imposé, pour l'année courante, dans sa nouvelle résidence. (Guide du contribuable, par Isoard.) — Quant à celui qui change d'habitation après le ler janvier, il ne peut obtenir aucune réduction sur sa cotisation personnelle ou mobilière.
29 Lettre d'un enfant studieux à son père après une distribution de prix, un examen ou une visite de l'Inspecteur.
Soyons humbles et modestes au milieu des succès. [faire.
Les récompenses honorifiques ne sont que des encouragements à mieux 30 une petite fille raconte à sa mère la détresse d'une famille indigente, et la prie de secourir ces pauvres gens.
Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez. (BOIL ) 31 Jules adresse à M. le Préfet une demande pour être admis à l'examen des bourses de l'enseignement spécial.
Les candidats doivent avoir 10 ans au moins et 15 ans au plus. Ils sont interrogés, selon leur âge, sur la lecture, l'écriture, la grammaire, le calcul, la géographie et l'histoire, le dessin, la géométrie plane, une langue vivante, les premières notions des sciences physiques et naturelles, etc.
(V. l'arrêté du 6 mars 1866.)
(1) Celui qui n'atteint sa 696 année qu'après le 1er janvier doit sa prestation pour l'année entière, car cet impôt est annuel.— Il en-est de même de celui qui perd soit un domestique, soit un cheval, etc., après le 1" janvier. (Isoard.)
32 Alfred répond à son frère, qui lui a demandé ce qu'il fait à l'ecole.Clarté, exactitude, ordre et méthode.
33 Luc invite son ami à une fête qui aura lieu dans la localité.
34 Réponse de cet ami, qui ne peut venir.
35 lettre d'une jeune fille à son parrain pour le remercier du cadeau qu'elle en a reçu.
Le plaisir des bons cœurs est la reconnaissance.
36 Lettre d'une jeune personne à sa mère. Elle lui envoie un petit cadeau pour le jour de sa fête.
La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne. (CORN,) 37 un jeune homme qui avait offensé son ami, veut se réconcilier avec lui.
L'équité veut que uous accordions aux autres le pardon que uous demandons pour nous-mêmes. (IlORACE.) 38 Réponse à la lettre précédente.
Avisez sans intérêt ; pardonnez sans faiblesse. (Fénei..) 39 Gustave fait à son frère absent la description de sa fête de paroisse.
Soyez vif et pressé dans vos narrations ; v Soyez riche et pompeux dans vos descriptions. (BOIL.) 40 Lettre d'une petite fille à son père pour le jour de l'an.
Soyons simples avec art, sublimes sans orgueil, agréables sans fard. (Id ) 41 Lettre d'un domestique ou d'un apprenti à ses maîtres pour le jour de l'an.
Respect, reconnaissance, dévouement.
42 un militaire annonce à ses parents son prochain retour.
C'est peu d'être un guerrier. La modeste douceur Donne un prix aux vertus et sied à la valeur.
43 Réponse de son jeune frère.
44 Une petite flile apprend à sa mère qu'elle est sur le point de faire sa première communion.
45 Un fils à son père. Il lui peint ses regrets de l'avoir contristé par sa conduite dissipée.
On doit craindre le Ciel, et jamais libertin, N'a fait encor, dit-on, qu'une mauvaise fin. (TH. CORNEILLE.) 46 Réponse de la sœur, qui annone le succès de sa démarche.
Soyez officieux, complaisant, doux, affable, Poli, d'humeur égale, et vous serez aimable.
47 zoé conjure son frère de rompre avec des amis dissolus. *
La vertu la plus ferme évite les hasards.
Qui s'expose au péril veut bien trouver sa perte. (p. CORN.) 48 Réponse du frère. ILne veut pas déshonorer son nom.
Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.
49 paui ayant entendu dire que son frère, placé comme lui en apprentissage dans une localité éloignée, se fait remarquer par la singularité de sa tenue au dehors, dans les rues, les promenades et autres lieux publics, lui écrit à ce sujet.
Reprenez sans aigreur, louez sans flatterie.
5-0 Joseph raconte à sa sœur le bonheur qu'il goûte chez son grand-père, à la campagne.
Au sein de ses amis, auprès de ses parents, Les plaisirs sont plus doux et les malheurs moins grands.
51 un jeune homme placé en apprentissage reconnaît l'utilité de l'instruction et écrit à son ancien professeur.
52 en enfant qui vient de perdre sa mère mande cette nouvelle à son ami.
Dieume l'avait donné, il me l'a ôté; que son saint nom soit béni. (JOB.) 53 Réponse à la lettre précédente.
Le véritable ami se connaît dans l'adversité.
54 une demoiselle annonce à son frère l'état désespéré de leur père.
"Vouloir cc que Dieu veut est la seule science Qui nous met en repos. (MALHERBE.) 55 Réponse du frère, retenu au lit par un accident.
56 Une jeune personne vient de perdre sa mère; son amie lui apprend cette douloureuse nouvelle.
La plaintive élégie en longs habits de deuil, Sait, les cheveux épars, gémir sur un cercueil. (BOIL.) 57 Un ancien militaire devenu infirme adresse à S. Exc.
le Ministre de la guerre une demande de secours.
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ; Que le début, la fin répondent au milieu. (BOIL.) Nom, prénoms, âge; états de services, position de fortune, charges, etc., du pétitionnaire.
58 Une jeune personne désireuse de suivre les modes (ou un jeune homme enclin au jeu), a prié sa sœur de lui procurer quelque argent.—Réponse de la sœur.
De l'éclat des vertus la femme toujours brille, Quand elle vit modeste au sein de la famille.
59 Lettre de Charles à son frère pour lui inspirer l'horreur du mensonge. (Une ou plusieurs histoires.)
60 Esther à sa jeune sœur sur la politesse. (Histoires.) (i) La politesse est à l'esprit Ce que la gràce est au , visage: De la boalé elle est l'image Et c'est la bonté qu'on chérit.
61 Avantages de l'ordre et de la propreté. (Hiwires.) Le désordre produit la misère et la malpropreté engendre les maladies.
62 lettre à une sœur sur le babil et la curiosité. (Histoires.) Nous avons deux oreilles et une seule langue pour nous apprendre à écouter beaucoup et à parler peu.
63 un ouvrier qui habite la campagne désirerait s'mstaller à la ville. Il consulte à ce sujet une personne de sa connaissance, qui lui est toute dévouée. — Répoafile.
Heureux l'homme des champs, s'il connaît son bonheur !
G4 Où conduisent la paresse et l'oisiveté. (Exemples.) La paresse, toujours endormie, sera vêtue de baillons.
L'oisiveLé est la mère de tous les vices.
G5 Paul adresse à son frère quelques conseils sur le choix d'un ami. (Histotres ou exemples.) Ne vous liez jamais qu'avec d'honnêtes gens.
66 JoIes ayant besoin de quelques bons livres de lecture, d'écriture et de calcul, expose à son pêre les avantages des connaissances qu'il se propose d'acquérir, et le prie de vouloir hien lui procurer les ouvrages dont il s agit.
67 Demande d'inscription pour le concours d'admission à l'école des Arts-et-Métiers.
A M. le Préfet avant le te' mai. Limites d'âge, H etIS ans Coudions requises, pièces à fournir. (V. le décret du mois d'avril 1.867.) 68 lettre de Blanche à son frère sur la nécessité de l'économie. (Histoires.) 1. Travailler, c'est le premier devoir; économiser, c'est le second.
2. l'pnnnnmip met en réserve pour le moment du besoin.
3. Elle entretient la concorde dans les familles. Comment on économise.
69 Louis indique à son frère où il doit placer ses petites économies. (Exemples.) 1. imniicps des caisses d'épargne et autres établissements publics.
2. Inwnivfnirinfs des loteries et des ieux de hasard qui démoralisent les meilleurs esprits et les conduisent a la misère et à la honte.
(1) Après que le sujet aura été traité suivant le plan indiqué, le maître pourra,. s'il le juge convenable, proposer à seE; élèves d'inventer une ou deux histoires dans lesquelles ils feront ressortir les avantages de la politesse et les inconvénients de la grossièreté, ainsi que leurs déplorables conséquences.
Ce second exercice, qui fera l'objet d'une nouvelle leçon, aura l'avantage d'exircer le jUIJeOient des élèves en les forçant à essayer une combinaison, un certain arrangement d'idées.
Môme observation à l'égard des lettres qui suivent.
70 Avantages de la diction et de l'orthographe. (On peut adopter la forme du u° 66).
1. On juge l'homme sur son langage et sur ses écrits.
2. L'orthographe achève notre considération dans le monde, [tance.
3. Sans ces choses, on ne peut parvenir à un poste de quelque impor71 Lettre sur les avantages du dessin linéaire (V. n° 66).
1. Simplicité des premières notions. Leurs usages.
2. Dans bien des cas, on ne peut être habile ouvrier sans connaître le 3. Agréments qu'il nous procure dans nos loisirs. [dessin.
72 François à un de ses amis, sur la mort de leur bon curé.
1. Il annonce cette mort et peint la consternation qu'elle a causée..
2. Nombreuses qualités de ce bon prêtre.
3. Soin qu'il a pris de leur instruction en particulier.
4. Larmes de tous les habitants à son enterrement.
73 Lettre. Estelle fait à son oncle la description d'une procession le jour de la Fête-Dieu (voirn0 39).
1. Le beau temps favorise la fête.
2. Bel ordre de la procession, qui se déploie dans la campagne.
J. Les chants religieux remplissent l'air et montent vers le ciel.
4. Elégance et simplicité de ces reposoirs élevés à la hâte par la piélé des fidèles. — Bénédiction.
74 Lettre de Noémi à son frère, à l'occasion du jour de la commémoration des Morts.
1. Impressions que lui a causées le glas funèbre retentissant la nuit.
2. Les chants, les ornements, tout dans le lieu saint parle de la mort.
3. Souvenir de ceux qui nous furent chers et pour qui l'on prie.
4. Que de pieuses larmes tombent des yeux de, la foule recueillie !
75 Lettre de Sophie à sa tante. Elle lui peint le dévouement d'une sœur de saint Vincent de Paul.
1. Dénùment d'une pauvre veu ve chargée de famille elgravement malade.
2. Une bonne religieuse paraît.-Son assiduité, ses veilles, ses fatigues.
3. Elle semble l'ange gardien de la maison. - ,
76 Lettre d'une jeune personne à l'Impératrice.
Elle prie S' M de vouloir bien faire admettre à l'école des Pupilles de la Marine un enfant de 7 ans, fils d'une pauvre famille de naufragés que ses parents ont recueillie. (Papier tellière.) 77 Etienne a racconté à son frère les ennuis qu'il éprouve dans rétablissement où ses parents l'ont placé.
Souvent la sagesse suprême Sait trier notre bonheur même Du sein de nos calamités. (ROUSSEAU.) 78 Avantages de l'histoire et de la géographie (V. n° 66).
1. Fréquent usage de l'histoire et de la géographie dans les conversations même familières.
2. L'histoire emeut ou égaie la famille le soir autour du foyer.—Elle instruit l'homme en louant les belles actions et en flétrissant les mauvaises.
3. La géographie de notre pays surtout est indispensable. — Curiosités dont elle nous entretient.
79 Avantages et utilité de l'hygiène, des notions de physique, de chimie et de cosmographie.
1. L'hygiène nous permet de conserver un esprit sain dans un corps sain.
2. La physique- nllus explique une foule de phénomènes intéressants.
3. La chimie nous apprend à tirer parti des substances les plus diverses.
4, La cosmographie Dons révèle l' mensité et la b,-té de l'univers.
5. Taules ces sciences rapprochent l'homme de la Divinité.
80 Ullk ancien militaire silftisamment instruit et parfaitement noté voudrait obtenir un poste dans l'administration des chemins de fer. Il adresse à ce sujet une demande au directeur de la ligne dans laquelle il se propose d'entrer (V. n" 57) 81 La veuve d'un ancien fonctionnaire, sollicite de M. le Préfet la géance d'un bureau de tabac dont le produit est inférieur à 1,000 fr. (papier timbre; apostille du maire, etc.).
An-dessus de 1,000 Ir., les demandes doivent être adressées à M. le Directeur général des contributions indirectes, à Paris.
82 Un mauvais accommodement vaut mieux qu'un bon procès (A développer en donnant des exemples.) 83 lin nauvre aveugle HlHl8 famille demande à Hniperatrice la faveur d'être admis à l'hospice des Quinze-Vingts, à Paris. (Certificats de médecins et autres; v. n 57.) 84 lettre d'Hélène à sa sœur sur l'avarice.
1. L'avare augmente ses privations et ses soucis à mesure qu'il augmente 2. Ces inutiles richesses ne servent qu'à le faire détester. [ses tré.,,oi-s.
3. Il est dur envers les pauvres et envers lui-même.
4. Tout le inon(le c, r, rit, ses liéritiers pleurent arement sa mort.
85 Sur les feux follets, les sorciers et les revenants.
86 Lettre d'Eugénie à sa sœur sur l'amitié.
1. Aimer ceux qui nous entourent, c'est embellir notre vie.
2. L'amitié, en liant mutuellement lefhommes, les rend meilleurs.
3. Elle ne connaît ni l'envie, ni la jalousie, IIi les liaines.
4. Elle adoucit nos peines, elle augmeiite nos jouissances.
87 Sur les moyens de s'enrichir et d'ètre lieureux.
Si quelqu'un vous dit que vous pouvez faire fortune autrement qu(~ par le travail el l'économie ne lVcoutez pas ; c'est un empoisonneur. (Fra^u*.) 88 Sur une visite de l'Inspecteur dans les classes.
8e) Sur la carrière de l'enseignement.
90 sur le style épistolaire et les formules de salutation.
FIN DE LA SECONDE PARTIE ET DU LIVRE DE L'ÉLÈVE.
Dictées données dans les examen..
Toute cette partie, spécialement destinée aux maîtres, sera renouvelée à chaque édition.
1. Lell oies sauvages. — Ces oies sont absolument semblables à celles (1) de nos basses-cours. Elles (2) ont le même large bec, le même cou long et raide, les mêmes pieds palmés; car les oies, aussi bien que les canards, sont des oiseaux nageurs.
Seulement, les oies sauvages ont beaucoup plus de légèreté que les oies domestiques, et elles volent aussi bien que les canards sauvages. Comme eux, elles émigrent (3) aux approches de l'hiver pour revenir au printemps, et elles ont à peu près le même genre de vie. Cependant, comme elles se plaisent moins dans l'eau que les canards, elles y vont moins souvent. Quelquefois, il en vient dans nos pays, mais il est difficile de s'en emparer, tant ces oiseaux sont agiles et défiants.
2. Le Printemps. - Il charme, pour ainsi dire, tous nos sens. L'air est alors pur, frais, azuré ; le zéphyr y circule sans secouse et sans bruit pour y distribuer partout une douce température; et de nombreux papillons, comme des gemme s animées (1),.
y jettent, en volant, mille reflets. Le ruisseau,remis en liberté par le dégel, descend plus limpide et plus gai dans la plaine fleurie, et, quand il passe, on dirait que les fleurs s'inclinent pour s'y mirer. Ces fleurs, qui invitent la main à les cueillir, sont nonseulement plus nombreuses qu'à toute autre époque, elles ont encore des couleurs plus tendres et des parfums plus exquis. Dégagée du long silence imposé par l'hiver, la voix des oiseaux semble avoir plus de fiaicheur et plus de mélodie. Tous les animaux, jusqu'au reptile, jusqu'à l'insecte, ont revêtu leurs habits de fête, et la terre, ainsi parée dans ses trois règnes, épanouit à nos yeux toutes les premices du nouvel an, pour que notre reconnaissance monte avec transport vers la Providence divine, qui nous prodigue tous ces dons. (TECLIÈRES.) 3. Le monde est l'œuvre de Dieu. — Si j'entre dans une maison, j'y vois des fondements de pierres solides posées pour rendre 1 édifice durable ; j'y vois des murs élevés, avec un toit qui empêche la pluie de pénétrer au dedans; je remarque, au milieu, une place vide qu'on nomme une cour ; je rencontre un escalier dont les marches sont visiblement faites pour monter; des appartements dégagés tes uns des autres pour la liberté des hommes qui logent dans cette maison ; des chambres avec des portes pour
(t).-Ou ceux ; dicter les deux formes ; l'élève choisira. — (2) Ou ils. — (3) G est-à-dire qu'elles quittent les pays du Nord, où elles séjournent durant l'été pour venir habiter des climats moins froids. L'extrême chaleur et le froid extrome leur sont également nuisibles
(1) L Académie ne cite gemme que comme adjectif masculin, et elle donne pour exemples : pierres gemmes, sel gemme , ce qui prouve qu'elle veut dire que gemme n a qu'une forme pour les deux genres. D'après l'étymologie et les bons auteurs, gemme, employé comme nom, est du féminin.
218 » DICTÉES SUPPLÉMENTAIRES.
y entrer, des serrures et des clefs pour fermer et pour puisse entrer fenêtres par où la lumiere entre, sans incommodé avec elle; une cheminée pour faire du feu sans être incommodé de la fumée; un lit pour se coucher; des chaises pour s'asseoir; de la fumée; un lit pour secoucè. her, écrire_ Jamais aucua une table pour manger; une écritoire pour écrire. Jamais aucun homme sensé ne savisera de dire que cette maison, avec tous ses meubles, s'est bâtie et ^^même L'ouvrage du monde entier a cent fois plus d'art, d'ordre, de proportion et de symétrie industrieux des hommes Ce serait que tous les ouvrages les plus industrieux des hommes Ce serait donc s'aveugler par obstination, que de ne pas reconnaître la main toute-puissante qui a formé l'univers. (FÉNELON.) ; ~me 4. IL'homluey e St Cîkit, PO Ur le ciel. - Pourquoi l'holume ne trouve-t-il le bonhenr nulle ursefatiguent; que les les richesses l'inquiètent; que les honneurs le fatiguent; que les plaisirs le lassent; que les sciences irritent sa curiosité loin de la satisfaire ; que la réputation le gêne et l'embarrasse ; que tout cela ensemble lui laisse encore quelque ohose à désirer ? Tous les autres êtres, contents de leur destination, parussent heureux, a leur manière, dans la situation où l'auteur de la nature les a placés. Les animaux rampent dans les campagnes, sans envier la destinée de l'homme qui habite les villes et les palais somptueux ; les oiseaux se réjouissent dans les airs, sans penser s'il y a des créatures plus heureuses qu'eux sur la terre. Tout est heureux, pour ainsi dire, tout est à sa place dans la nature : l'homme seul est inquiet, mécontent; l'homme seul est en proie à ses désirs, se laisse déchirer par des craintes, trouve son supplice dans ses espe- rances, devient triste et malheurcu au mLicu de 'ses plaisirs: l'homme seul ne rencontre rien ici-bas où son cœur puisse se fixer. D'où vient cela ? 0 tiomme, ne serait-ce point parce que fixer. D'où vient cela? O homme, ne serait-ce point ? (MASS. )
vous êtes ici-bas déplacé, et que vous êtes faitpour le ciel. (MASS.) 5. Le8 courts tllitdulteÉ% - L'institution des cotii-s d'adultes est une grande pensée: c'est peut-être la plus hardie qui soit jamais venue à un gouvernement ~mSte~i~ S n ~et'}~ c'e.t en jamais venue à I.n gouvernement intelligent et libéral ; c'est en tout cas, celle d'un gouvernement résolu à engager, la nation tout entière dans la voie en mettant ta entière dans la voie du progrès intellectuel et de servir les interêts sceiaux, et de développer en même temps leurs aptitudes et leur initiative individuelles au meilleur point de vile dl; chacun el pour la plus grande prospérité nationale. les idée Un peuple s'iiffirrne et prospère, dans la mesure oii les idéevraies, justes, pratiques et morales ont pénétré la masse national.
et y forment l'esprit public; et celuilà ira au plus haut et al meilleur de la civilisation et de l'humanité, dont toutes les classe auront le mieux appris deux choses : comment il faut penser e vivre au foyer; comment il faut agir forum. La science de l vie est la première de toutes. Le programme de l'enseignemer public peut embrasser l'ensemble des connaisssances humaine!
et porter la spéculation de l'idée pure au degré le plus élevé. s l'éducation sociale ne se fait pas, le sol se couvre de subtils ra sonneurs et de sophistes ; mais nulle part ne s'élèvent les hommE pratiques ni les fermes esprits. (AMIEL, LIVU ries Adultes.)
6. De la Charité. — La charité est cette bonne odeur de Jésus-Christ, qui s'évanouit et s'éteint du moment qu'on la découvre. Ce n'est pas qu'il faille s'abstenir des offices publics de miséricorde: nous devons à nos frères l'édification et l'exemple; il est bon qu'ils voient nos œuvres; mais il ne faut pas que nous les voyions nous-mêmes; et notre gauche doit ignorer les dons que répand notre droite. Les actions mêmes que le devoir rend les plus éclatantes doivent toujours être secrètes dans la préparation du cœur; nous devons entrer pour elles dans une manière de jalousie contre les regards étrangers, et ne croire leur innocence en sûreté que lorsqu'elles sont sous les yenx de Dieu seul.
Oui, les aumônes qui ont presque toujours coulé en secret arrivent bien plus pures dans le sein de Dieu même que celles qui, exposées, même malgré nous, aux yeux des hommes, ont été comme grossies et troublées sur leur cours par les complaisances inévitables de l'amour-propre et par les louanges des spectateurs: semblables à ces fleuves qui ont presque toujours coulé sous la terre, et qui portent dans le sein de la mer des eaux vives et pures, au lieu que ceux qui ont traversé à découvert les plaines et les campagnes n'y portent d'ordinaire que des eaux bourbeuses, et traînent toujours après eux les débris, les cadavres, le limon qu'ils ont amassés sur leur route.
7. La Hache. — J'avais un voisin qui acheta une hache et voulut que toute la surface du fer fût aussi brillante que le tranchant. Le marchand consentit à donner ce poli, à condition que l'acheteur tournerait la roue de la meule. Celui-ci se mit à tourner, tandis que le marchand appuydtt fortement le fer sur la pierre. Mon voisin trouva bientôt la besogne fatigante; il quittait la roue de temps en temps pour voir où en était l'opération, et, à la fin, il voulut reprendre la hache telle qu'elle était. — « Non, dit le marchand, tournez toujours, elle deviendra brillante dans un instant; elle ne l'est encore que par places. » — « N'importe, répondit l'acheteur, je crois que je l'aime mieux avec ses taches. »
Que d'hommes ressemblent à cet acheteur! Ils trouvent trop difficile de prendre certaines bonnes habitudes ou d'en quitter de mauvaises; ils renoncent à leurs efforts et ils disent que la hache vaut mieux avec ses taches. (FRANKLIN.) 8. Le bon Ouvrier. — N'allez jamais le chercher au cabaret ni dans les grèves, ni dans l'émeute, ni dans les foires à paroles. En un jour de profonde commotion, vous pourrez peut-être le rencontrer au milieu du tumulte; mais soyez sûr que s'il y aperçoit la guerre civile il fera vite volte-face vers l'ordre et la patrie. La puissance et la grandeur des démocraties se mesurent au nombre de cette espèce d'ouvriers, comme la dégradation des démagogies se marque par le nombre des ouvriers du cabaret, de l'estaminet, des réunions douteuses, des bals à sarabande et de l'émeute avinée. Sur ce point, la France a beaucoup gagné depuis 30 ans; car si le nombre des ouvriers dévoyés est augmenté, en revanche, le nombredes bons ouvriersa centuplé. Voilàpourquoi aussi la démocratie a considérablement monté, dans le vrai sens du mot, pour la prospérité du travail lui-même et de la pacification sociale.
9 Fénelon. - Fénelon, archevêque de Cambrai, confessait assidûment et indistinctement, dans sa métropole, toutes les personnes qui s'adressaient à lui. Il y disait la messe tous les samedis. Un jour, au moment où il allait monter à l'autel, il aperçut une pauvre femme fort âgee, qui paraissait vouloir lui parler. Il s'approcha d'elle avec bonté, l'enhardit par sa douceur a s exprimer sans crainte. « Monseigneur, lui dit elle en pleurant et en lui présentant une pièce de douze sous, je n'ose pas ; mais j'ai beaucoup de contiance dans vos prières. Je voudrais vous prier de dire la messe pour moi. » — Donnez, ma bonne, lui dit t en recevant son offrande, votre aumône sera agréable a Dieu.
« Messieurs, dit-il ensuite aux prêtres qui l'accompagnaient pour le servir à l'autel, apprenez à honorer votre ministère. » Apres la messe, il fit remettre à cette femme une somme considérable et lui promit de dire une seconde messe le lendemain a son intention.
(MAURY.) 10. La Colère (1 ) .—La colère est une courte folie; elle a pour quelques instants les symptômes que la démence furieuse présente sans cesse. N'est-ce pas une chose humiliante, pour une jeune nlle surtout, qu'on puisse la comparer, ne fût-ce qu'une heure dans toute une semaine, à ces êtres infortunés qu'on n a jamais abordés sans effroi ou sans pitié ? Quelque indulgente que soit 1 institutrice, elle doit non pas sévir durement contre l'enfant colère, mais la surveiller sans cesse, causer raison avec la jeune fille qui montre un caractère irascible, qu'un mot fait sortir des gonds.
Si elle veut même que ses avis soient utiles, il faut qu elle-meme
m. — — (t) Questions adressées sur cette dictée: Analysez la première phrase. —
Combien de propositions? Différence entre la principale et l'incidente ? — La colère est une courte folie. Désignez les parties de cette proposition. (J e rôle remplit le mot courte ? - Si on le supprimait? - A quoi servent les > n pléments ? - Qu'entendez-vous par sujet simple? - L'attribut si'.1ple ou composé ? - Le participe présent, pris comme adjectif, varie-t-il - i- JCtepie, supposé, vu. demi? - N'est-ce pas une chose humiliante, etc.? analysez. Pourrait-on interroger avec une forme affirmative ? (Oui, en certains cas; l'X: vous ites bien, Monsieur?) - Pourum jeune fille, CUIIlIncnt ^omme/.-vui s 1'1' complément? - Définissez le complément direct. - Le complément indirect. Pourquoi le verbe puisse est-il au subjonctif ? - Y a-t-il des conjonctions aprè, lesquelles on emploie le subjonctif? - Et des verbes ? - Tous les verbes uiii- personnels sont-ils suivis du subjonctif? De quoi se compose ifbrortunds ?
Quels sont les différents sens de la particule in? Aualysez la proposition : Quelque indulgente. - Analysez la proposition suivante. Comment est employé le mot colire ? - Comment écrivez-vous irascible ? - Fait sortir, réglé du mot fait suivi d'un infinitif? - Elle va partir, il doit sortir ; comment sont employés va et doit ? (Comme auxiliaires.)-Peut-on employer le présent au lieu du passé ?- Quand emploie-t-on l'auxiliaire être ?-L'emploie-t-on avec un participe d'action ?-Quand emploie-t-on l'imparfait del'indicatif ?- Le passé défini?
-Avec quel temps de l'indicatif le conditionnel est-il en rapport,?-Quand on met le premier verbe au présent avec une condition, à quel temps est le second
Pourquoi vu invariable ?-Quel est le complément direct ? — Emues, pourquoi au féminin pluriel ?-Le verbe émouvoir est-il régulier ?—Ou sont les irrégularités?
—De quoi est composé ce verbe? - Comment écrivez-vous discussion Queues sont les règles pour l'orthographe d'usage? - Pourquoi ces yeux ; ces est-il démonstratif ? — Quels sont les homonymes de ces ? Quand emploie-t-on te lutur !
— L'imparfait du subjonctif ?
conserve le calme et le sang froid qu'a perdus son élève ; et cependant n'en avons-nous pas vu qui se sont émues presque autant que celles qu'elles avaient dessein de ramener ! Au lieu de discussions aigres ou railleuses, qu'elle mène la jeune furieuse devant une glace, et la force à se contempler : à la vue de ces yeux ardents, de cette figure grimaçante, de ce teint enflammé, la jeune fille rougira ; et quels que soient ses cris et sa colère, elle adoucira sa voix glapissante ou rauque, étouffera ses plaintes, et des larmes de repentir succéderont aux pleurs de rage qu'elle aura versés auparavant. [Examens de Paris. 1 11. L'Évangile. — La majesté des Écritures m'étonne; la sainteté de l'Evangile parle à mon cœur. Voyez les livres des philosophes avec toute leur pompe: qu'ils sont petits près de celui-là!
Quelle douceur! quelle pureté dans les mœurs! quelle grâce touchante dans les instructions! quelle élévation dans les maximes!
quelle profonde sagesse dans les discours! quelle présence d'esprit, quelle finpsse et quelle justesse dans les réponses, quel empire sur les passions ! Il n'y a point de vérité morale ou politique qui ne soit en germe dans un verset de l'Evangile ; toutes les philosophies modernes en ont commenté un et l'ont oublié ensuite ; la plalarathropie est née de son premier et unique précepte, la charité. La liberté a marché dans le monde sur ses pas, et aucune servitude dégradante n'a pu subsister devant sa lumière ; l'égalité politique est liée de la reconnaissance qu'il nous a forcés à faire de notre égalité, de notre' fraternité devant Dieu; les lois se sont adoucies, les usages inhumains se sont abolis, les chaînes sont tombées, la femme a reconquis le respect dans le cœur de l'homme. A mesure que .-a parole a retenti dans les siècles, elle a fait crouler une erreur ou une tyrannie, et l'on peut dire que le monde actuel tout entier avec ses loisl ses I mœurs, ses institutions, ses espérances n'est que le Verbe evangélique plus ou moins incarné dans la civilisation moderne. (J.-J. ROUSSEAU et LAMARTINE.) 12. La Hale. - Une haie est une décoration. Les riches la bannissent de Iturs jardins parce qu'elle coûte peu; ils lui préfèrent une charmille taillée comme une muraille; mais il me semble qu'il y a autant de différence d'une charmille toute nue à une haie chargée de peurs et de fruits qu'il y a entre une étoffe unie et une étoffe magnifiquement brodée. Une belle haie présente seule le spectacle d'un beau jardin. Voyez ces pruniers sauvages dont les fruits naissants sont semblables à des olives. Ces sureaux voisins parfument l'air de bouquets de fleurs en ombelles; ces houx opposent leur vert lustré et leurs grains écarlates aux nuages blancs des fleurs de 1 aubépine; l'églantier jette çà et là ses guirlandes de roses, relevées d'un vert tendre. La ronce même n'est pas sans beauté; ici elle accroche d'un arbrisseau à l'autre ses longs sarments garnis de girandoles couleur de chair, et là se roule autour du tronc des arhres de la forêt, qui sont renfermés dans la haie et qui s'élèvent de distance en distance, comme autant de colonnes qui la fortifient. Mille petits oiseaux trouvent à la fois de la nourriture et des abris sous ces différents feuillages. Chaque espèce a son étage : en bas sont les merles et les fauvettes; plus haut les
rossignols, et au faîte de ces vieux ormes, nous entendons murmu., rer la tourterelle et nous voyons voltiger la grive, qui 'Y bâtit son nid. La nature a jeté. depuis le sommet de la forêt jusque sar ces gazons, des rideaux de toutes sortes de verdure et de ileurs,pour mettre les nids des oiseaux à l'abri. Nos mères en faisaient autant lorsqu'elles couvraient d'un voile de taffetas vert, ourlé de leur main, le berceau de leur enfants. (BERNARDIN DE ST-PIERRE.) 113. Les Moissons. - Il faut d'abord remarquer que nous!
trouvons cette charmante nuance de vert qui naît de l'alliance de deux couleurs priinitives opposées : le jaune et le bleu Cette couleur barmonique se décompose à son tour, par une autre métamorphose, vers le temps de la moisson, en trois couleurs primor- (liales. qui sont le j nune des blé5;., le rouge des coquelicots et l'azur des bluets. Ces deux plantes se trouvent toujours dans les blés de l'Europe, quelque soin que les laboureurs prennent de les vailner et de les sarcler. Elles forment, par leur harmoilie, une teinte poui-pre très-riche, qui se détache admirablement sur la couleur fauve des moissons. Si l'on étudie ces deux plantes à part, on trouvera entre elles beaucoup de contrastes particuliers ; car le bluet a ses feuilles menues et le pavot les a larges et découpées: le bluet a les corolles de ses fleurs rayonnantes et d'un bleu tendre, et le pavot a les siennes larges et d'un rouge l0& £ e, bluet jette ses liges divergentes, et le pavot les porte droites. On trouve Pucore dans les blés la nielle, qui s'élève à la bauteur de leurs épis, avec de jolies flelirspurpui~ines en trompette, et le convolvulus à fleur?
couleur de chair qui grimpe autour de leurs chalumeaux, et les entoure de verdure corririae des thyrses. La pilupart de ces-végétaux entoure de verdure comme le vent les agite, vous diriez, à leurs ondulations, d'une mer de verdure et de fleurs. (BERNARDIN DE SAINX-PXBURE.) p«/j'çç/-i> ne pas trouver de contradicteurs quand je dirai que l'histoire est la reine et la mère de toutes les sciences ! En effet, quelles qve soient les prétentions de ses rivales, on ne saurait nier la supériorité que se sont plu à lui reconnaître les juges les plus compétents. Le langues que nous avons appris à parler ne seraient pas aussi utiles qu'elles le sout si elles n'arrachaient au temps et à la mort ce que leur faux impitoyable tâche de nous ravir. Eût-on connu les hommes dont nous sommes proposé d'imiter les vertus si l'histoire ne les eût immortalisés?
C'est elle qui fixe éternellement le théâtre de l'univers, qui en perpétue les scenes en dévoile tous les Sans la connaissance de l'histoire, nous resterions enfants toute notre vie, car que pourrait nous apprendre le peut nombre des événements que nous aurions vus s'accomplir, en comparaison Je ceux que nous avons lus ou entendu raconter. Tous les trésors qile les filles de Mnémosyne (1) ont amassés à l'envi seraient perdus pour nous si leur sœur Clio n'eût pris soin de nous les conserver.
Un charretier sur son chariot. La bizarrerie des opinoins. Un matelas de bourre. Voyez-vous cette chattemitte
(1) Mnémosyne ou la Mémoire, mère des neufMu.e. Clio était une de « ,Iéesses ; elle présidait à l'histoire.
15. Lui Prière. — Quand vous avez prié, ne sentez-vous pas votre cœur plus léger et votre âme plus contente ? La prière rend l'affliction moins douloureuse et la joie plus pure : elle mêle a l'une je ne sais quoi de fortifiant et de doux,et à l'autre un parfum céleste. — Que faites-vous sur la terre et n'avez - vous rien à demander à Celui qui vous y a mis? Vous êtes un voyageur qui cherche la patrie. Ne marchez point la tête baissée : il faut lever les yeux pour reconnaître sa route. Votre patrie, c'est le ciel, et, quand vous regardez le ciel, est-ce qu'en vous il ne se remue rien ? est-ce que nul désir ne vous presse ? ou ce désir est-il muet? Il en est qui disent: A quoi bon prier ? Dieu est trop audessus de nous pour écouter de si chétives créatures ? Et qui doue a fait ces créatures chétives? Qui leur a donné le sentiment, et la pensée, et la parole, si ce n'est Dieu ? Or, s'il a élé si bon envers elles, était-ce pour les délaisser ensuite et les repousser loin de lui?
Ea vérité, je vous le dis, quiconque dit dans son cœur que Dieu méprise ses œuvres, blasphème Dieu.
16. Il en est d'autres qui disent: A quoi bon prier? Dieu ne sait-il pas mieux que nous ce dont nous avons besoin? Oui, Dieu sail mieux qne vous ce dont vous avez besoin, et c'est pour cela qu'il veut que vous le lui demandiez ; car Dieu est lui-même votre premier besoin, et prier Dieu, c'est commencer à posséder Dieu.
Le père connait les besoins de son iils; faut-il, à cause de cela, que le fils u'ait jamais une parole de demande et d'actions de grâces pour son père ? Quand les animaux souffrent, quand ils craignent ou q.uand ils ont faim, ils poussent des cris plaintifs.
Ces cris sont la prière qu'ils adressent à Dieu, et Dieu l'écoute.
L'homme serait-il donc, dans la création, le seul être dont la voix ne dùtjamais monter à l'oreille du Créateur? — Il passe quelquefois sur les campagnes un vent qui dessèche les plantes, et alors on voit les tiges flétries pencher vers la terre ; mais, humectées par la rosée, elles reprennent leur fraîcheur et relèvent leur tète languissante. Il y a toujours des vents brûlants qui passent sur l'âme de l'homme et la dessèchent; la prière est la rosée qui la rafrai.hit. (LAMENNAIS.) 17. Les PeupHers. — Les peupliers sont abattus: adieu l'ombrc ; adieu les sons murmurants de la fraîche colonnade ! Le vent ne vient plus jouer et chanter dans leurs feuilles ; l'onde ne reçoit plus leur image dans son sein. — Douze ans se sont écoulés depuis que, pour la dernière fois, j'ai visité mon champ favori et le bord sur lequel ils étaient plantés ; et maintenant, regardez, ils sont étendus sur le gazon; il me sert aujourd'hui de siège l'arbre qui, jadis, me prêta son ombrage. Le merle a pris son vol pour choisir une autre retraite là où les noisetiers le protégent contre la chaleur. Et le paysage dans lequel me charmait autrefois sa mélodie ne résonne plus de ses chants, qui coulaient à flots si doux.
Mes années fugitives se hâtent; bientôt je serai couché aussi humblement que ces peupliers ; j'aurai une toulfe de gazon sur la poitrine, et, sur la tête, une pierre, en attendant qu'un autre bosquet s'éléve à la même place. Ce changement occupe mon cœur et ma pensée ; il me fait songer à la fragilité de l'homme, puis à
ses joies. Bien que notre vie ne soit qu'un songe, ncs plaisirs, je le vois, ont une durée plus courte encore ; ils meurent encore plus vite que nous.
19. État d'une société sans religion- - On dit bieu quelquefois ce qu'un peuple est devenu par l'abus qu'on a pu faire de la religion; mais il faut bien comprendre aussi ce que deviendrait sans elle le monde social. Oui, n'en doutons pas, sans la religion, on verrait plus que jamais les familles troublées par la discorde et le libertinage, des époux sans union, des enfants sans respect, des serviteurs sans fidélité; on verrait plus que jamais des êtres contre nature qui, n'étant plus reteJîUS par le frein d'une éducation religieuse, connaitraient dès leur plus tendre jeunesse, les ruses et l'audace du crime, et présenlemient devant les tribunaux épouvantés le plus hideux de tous les splectacles, celui des forfaits dans l'âge même de la candeur et de l'innocence; on verrait des malfaiteurs qui, débarrassés de la crainte de la justice divine, calculeraient froidement qu'après tout le temps du supplice sera court, marcheraient ensuite à l'échafaud, portant sur le front, non la pâleur et la honte du crime, mais presque Iv- calme de la vertu, et donneraient ainsi au peuple l'efrrayant exemple d'un coupable qui meurt sans crainte et sans remords; on verrait des hommes qui formeraient les projets les plus iniques, les plus insensés, les plus désastreux peut-être pour leur pa- trie dans la pensée que tout finit au tombeau, et que, s'il le fallait, ils sauraient bien échapper par le suicide au châtiment et à l'opprobre Sans la religion enfin, on verrait plus que jamais, , de toutes parts, des égoïstes qui, détournant leurs regards des biens de la vie future, ne seraient que plus ardents pour les biens de la vie présente, plus dévorés de désirs ambitieux, moins touches des maux d'autrui, moins capables de sacrifices généreux, plus enclins - à tous les désordres qui sont le fléau des Ëtats comme des familles. (FRAYSSINOUS.) 20. A qui devons-nous l'usage du sucre, du chocolat, de tant de subsistances agréables et de tant de remèdes salutaires 9 A des Indiens tout nus, à de pauvres paysans, a de misérables nègres.
La bêche des esclaves a fait plus de bien que l'épée des conquérants n'a fait de mal. Cependant, dans quelles places publiques sont les statues de nos obscurs bienfaiteurs ? Nos histoires memes n'ont pas daigné conserver leurs noms. Mais, sans chercher au loin des preuves des obligations que nous avons a la nature, n esi ce pas à l'étude de ses lois que Paris doit ses lumières multi- pliées, qui s'y rassemblent de toutes les parties de la terre, s'y combinent de mille manières et se réfléchissent sur l'Europe en sciences ingénieuses et en jouissances de toute espèce? Où est le temps où nos aïeux sautaient de joie quand ils avaient trouvé quelque prunier sauvage sur les rives de la que chevreuil à la course dans les vastes prairies de la Normandie?
Nos terres, aujourd'hui si couvertes de moissons, de vergers et de troupeaux, ne leur fournissaient pas alors de quoi vivre ; ils erraient çà et là, vivant de chasses incertaines et n'osant à la nature. Les moindres phénomènes leur taisaient peur , ils trem-
blaient à la vue d'une éclipse, d'un feu follet, d'une branche de gui de chêne. Ce n'est pas qu'ils crussent les choses de ce monde livrées au hasard; ils reconnaissaient partout des dieux intelligents ; mais n'osant les croire bons sous des prêtres cruels, ces infortunés pensaient qu'ils ne se plaisaient que dans les larmes, et ils leur immolaient des hommes sur tel terrain, peut-être, qui sert aujourd'hui d'hospice aux malheureux. (BSRIURDIN DE SAINE- PIERRE.) 21. Les animaux sont à la fois formés d'une manière admirable pour vivre dans les sites les plus rudes, et animés de l'instinct le plus docile pour se rapprocher de l'homme. Le lama du Pérou gravit avec ses pieds fourchus et armés de deux ergots les précipices des Andes, et lui apporte sa toison couleur de rose. Le renne au pied large et fendu parcourt les neiges du Nord, et remplit pour lui ses mamelles de crème dans des pâturages de mousses. L'âne le chameau, l'éléphant, le rhinocéros, sont répartis pour son service aux rochers, aux sables, aux montagnes et aux marais de la zone torride. Tous les territoires lui nourrissent un serviteur : liv plus âpres, le plus robuste ; les plus ingrats, le plus pat ent. Mais les animaux qui réunissent le plus grand nombre d'utilités sont les seuls qui vivent avec lui par toute la terre. La vache pesante paît au fond des vallées ; la brebis légère sur le flanc des collines ; la chèvre grimpante broute les arbrisseaux des rochers; le porc, armé d'un groin, fouille les racines des marais à l'aide des ergots en appendices que la nature a placés au-dessus de ses talons pour l'empeeher d'y enfoncer; le canard nageur mange les plantes fluviatiles; la poule à l'œil attentif ramasse toutes les graines perdues dans les champs ; le pigeon aux ailes rapides celles des forêts las plus écartées, et l'abeille économe jusqu'aux poussières des fleurs. Il n'y a point de coin de terre dont ils ne puissent moissonner toutes les plantes. Celles qui sont rebutées des uns font les délices des autres, et jusqu'aux poisons servant à les engraisser Le porc dévore la prèle et la jusquiame; la chèvre, le tithymale et la ciguë. Tous reviennent le soir à l'habitation de l'homme aver des murmures, des bêlements et des cris de joie, en lui rapportant les doux tributs des plantes changées, par une métamorphose inconcevable, en miel, en lait, en beurre, en œufs et en crême.
(BERNARDIN DE StINT-PIERRE.) ii. Conseils. — 0 homme, avant de t'engager sur la mer orageuse de la vie, connais-en les périls, et, lorsque tu les auras affrontés, sache en supporter les fatigues et les misères. Quant à toi, jeune imprudent, qui n'a.- ni 111 sagesse ni la fermete nécessaires pour en prévenu et en soutenir les dures nécessités, crains de t exposer à l'étourdie sur ses flots mugissants. Bientôt il se pourrait qu'on aperçût au grand jour ta pusillanimité. Ne te hâte point de faire le triste essai du peu de forces que le Créateur t'a départies; use plutôt d'une sage réserve. Malgré notre impatience le moment du combat arrive souvent plus tôt qu'on n'a désiré rie l'engager, souvent les jours du malheur nous prennent au dé- 1 pourvu, et nous sentons tout à coup faillir le peu de confiance que nous avions e?i,- jusque-là dans les préparatifs dont nous nous
étiolis occupés, que nous nous étioils plu à faire- - Nous voici arrivés au moment solennel ; l'adversité te défie; avance hardiment. Hé bien! d'où vient que je te vois reculer? Où donc est cette ardeur que ce5; paroles vaines nous ont si souvent laissés espérer en toi? Amère déceptinn ! tu ne ra'écoufes plus, tu fuis! Va cacher ta honle loin des regards de ton semblable, ou plUlôt vaLpnarer en secret à de nouvelles luttes, à une noble revanche; mais ne rentre en lice que quand, au peu de précautions que tu auras jugées indispensables, tu joindras une volonté ferme et constante, une énergie à toute épreuve. Quelle que soit (1) ta position sociale ou tes riches;es, quelques sages mesures que tu croies avoir arrêtées, n'oublie F~as que la douleur est le sort de l'humanité, et qll'il g'est ni puissance, ni fortune, IIi prudence (lui puisse nous en garantir. Quoique nous c,'oyions être à labn des coups du sort, en définitive l'adversité est une ennemie avec laquelle il faut en venir aux prises. Montrons nous donc, par notre eouragre, plus forts qu'elle ; sachons être grands pour le peu de iours qu'il nous est donné de passer sur la terre.
Devoir. - Mettre cette dictée au féminin: 0 femme, etc.
23. importance d'une bonne éducation. — S'il est une vérité que tous les hommes se sont plu à reconnaître c'est celle qui proclame les avautages d'une bonne éducation. Les plus grands philosophes, les plus sages législateurs qu'il y ait jamais eu depuis les temps les plus recules jusqu'à nos jours, ont attaché à cette question l'importance qu'elle mérite, et je pense qu'il n'a existé personne qui n'ait cru que l'éducation de la jeunesse est une des choses qui contribuent le plus à la prospérité des Etats.
Quels que soient les talents qu'on ait reçus de la nature, il ne faut pas croire qu'on puisse se distinguer dans le monde si la culture et l'exercice ne viennent les développer. Combien d'hommes -.e sont rencontrés qui, privés de ce trésor inappréciable, se sont vus en butte à la misère sans pouvoir trouver des ressources pour sortir de la position embarrassante où leur ignorance les avait ietés > Combien d'autres encore se seraient élevés aux postes les DIUS éminents. se seraient fait, peut-être, un nom immortel, si leurs parents s'étaient imposé quelques sacritices pour fecondet dans l'esprit de leurs enfants les germes que la nature y avait dépos&s !
Î4. Quels puissants instruments l'instruction n a-t-elle pas fournis aux hommes que leur peu de dispositions naturelles sentblait avoir destinés à une condition tout autre que celle qu'ils se ?ont créée ! En effet, quelques patients efforts qu'ils eussent faits ils ne seraient jamais arrivés au but qu'ils se sont efforcés d'atteindre, si leur intelligence n'eût été développée et comme agrandie par les connaissances qu'on leur a enseignées. Quant à vous, que la nature a favorisés (2) et qui pouvez enrichir votre esprit de connaissances devenues chaque jour plus nécessaires, songez à bien user des instants précieux qu'on vous a donnes pour les ac-
(t) Par exception, on peut employer le singulier. (V. Gram., nU 673, note du bas.—(2),Ou le féminin pluriel s'il s'agit de femmes.
quérir. C'est à vous qu'il importe de dédommager vos parents des soins que leur a coûté (Acad.) votre enfance, afin qu'ils n'aient point à se repentir de tous les sacrifices qu'ils se sont imposés pour votre instruction. Si la chose était tout autre, quelle peine ils en éprouveraient, et combien vous-mêmes vous auriez à vous reprocher le peu d'application que vous auriez montré ! Mais j'aime à croire que vous agirez différemment. La meilleure, la plus douce récompense que vos parents aient le droit d'attendre de vous, c'est que vous justifiiez plus tard les espérances qu'ils ont corn ues, c'est que vous acquériez pour les années à venir un fonds de science et d'instruction qui ne se perde et ne s'épuise jamais.
25. Conseils d'un Père. — L'étude de la religion,- mon fils, doitêtrele fondement, le motif et la règle de.toutes les autres.
Deux choses peuvent être renfermées sous ce nom : la première est l'étude des preuves de la vérité de la religion chrétienne ; la seconde est l'étude de la doctrine qu'elle enseigne, et qui est ou l'objet de notre foi ou la règle de notre conduite. L'une et l'autre sont absolument nécessaires à tout homme qui veut avoir une foi éclairée et rendre à Dieu ce culte spirituel, cet hommage de l'être raisonnable à son auteur, qui est le premier et le principal devoir des créatures intelligentes ; mais l'une et l'autre sont encore plus essentielles à ceux qui sont destinés à vivre au milieu du monde et qui désirent sincèrement y conserver leur innocence en résistant au torrent du libertinage, qui s'y répand avec plus de licence que jamais. Vous ne sauriez mieux réussir à l'éviter qu'en vous attachant aux deux vues générales que je viens de vous marquer: l'une de vous convaincre toujours de plus en plus en plus, et du bonheur que vous avez d'être né dans la seule véritable religion, en vous appliquant à considérer les caractères éclatants qui en démontrent les vérités; l'autre de vous remplir le cœur et l'esprit des préceptes qu'elle renferme, et qui sont la route assurée pour parvenir au souverain bien, que les anciens tages ont tant cherché, et que la religion seule peut nous faire trouver.
26. Continuation. — Vous allez -entrer dans le monde et vous n'y trouverez que trop nie jeunes gens qui se font un faux honneur de douter de tout, et qui croient s'élever en se mettant nu-dessus de la religion. Quelque soin que vous preniez poil- éviter les mauvaises compagnies, il sera presque impossible que vous soyez assez heureux pour ne rencontrer jamais quelques-uns de ces prétendus esprits forts qui blasphèment ce qu'ils ignorent. 11 sera fort important pour vous d'avoir fait de bonne heure un grand fonds de religion, et de vous être mis hors d'état de pouvoir être ébranlé ou même embarrassé par des objections qui ne paraissent spécieuses à ceux qui les proposent que parce qu'elles flattent l'orgueil de l'esprit et la dépravation du cœur, qui voudraient se mettre au large en secouant le joug de la religion. Vous sentirez alors le frivole des raisonnements qu'on se donne la liberté de faire contre la religion, et vous comprendrez que le système de l'incrédulité est infiniment plus difficile à soutenir que celui de la foi, puisque les incrédules sont réduits à oser dire, ou qu'il n'y a point de Dieu, ou que Dieu n'a rien révélé aux hommes, ce qui
est démenti par tant de démonstrations et de faits qu'il est impos- sible d'y résister : en sorte que quiconque a bien médité toutes ces preuves ti-ouve qil~il est non seulement plus sûr, mais plus f-icile de croire que de ne pas croire, et rend grâces à Dieu d'avoir bien voulu que la plus importante des vérités fût aussi la plus certaine, et qu'il ne fût. pas plus possible de douter de la vérité de la religion chrétientie qu'il l'est de douter s'il y a eu un César ou un A lexand re. (D'AGUESSEAU.) d.
27. Comment on doit reprendre leA défaut-s de ses amis. - Les avis qu'on donne ne blessent d'ordinaire que parce qu'on les donne comme certainement vraÍs. Il ne faut ni juger, ni vouloir être cru. Il faut dire ce qu'on pense, non avec au- torité., et comptant qu'une personne aut-a tort si elle ne se laisse corriger, mais simplement pour décharger son coeur, pour n'user point d'une réserve contraire à la simplicité, pour ne manquet- pas à une personne qu'on aime, mais sans préferer nos lumières aux sionnes, comptant qu'on peur facilement se tromper, et se scanda- liser mal à propos; enfin étant aussi content de n'être pas cru, si on dit mal, que d'être cru si oit dit bien. Quand on donne des avis avec ces dispositions, on les donne doucement, et on le- t'ait aimer.
S'ils sont vrais, ils entrent peu à peu dans le cœur de la personne qui en a besoin, et y portent la grâce avec eux ; s'ils ne sont pas vrais, on se désabuse avec plaisir soi. même, et on reconnut qu'on avait pris, en tout ou en partie, certaines choses extérieures autrement qu'elles ne doivent être prises. (FENELON.) 28. Les Volcans. - Les montagnes ardentes qu'on appelle volcans renferment dans leur sein le soufre, le bitume et les matières qui servent d'aliment à un feu souterrain, dont lefletplus violent que celui de la poudre et du tonnerre, a de tout temps étonné effrayé les hommes et désolé la terre. Un vo eau est un canon d'un volume immense, dont l'ouverture a souvent plus d une demi-lieue cette large bouche à feu vomit des torrents de fumée et des flammes, des fleuves de bitume, d3 soufre et de métal fondu des nuées de cendres et de pierres; et quelquefois elle lance a plusieurs lieues de distance des masses de rochers énormes, et que toutes les forces humaines réunies ne pourraient pas mettre en mouvement. L'embrasement est si terrible et la quantité des matières ardentes, fondues, calcinées, vitrifiées. que la montagne rejette, est si abondante, qu'elles enterrent les villes, les forets, couvrent les campagnes d'une croûte de cent et de deux cents pieds d'épaisseur, forment quelquefois des collines et des montagnes qui ne sont que des monceaux de ces matières entassées. L'action de ce feu est si grande, la force de l'explosion est si violente qu elle produit par sa réaction des secousses assez fortes pour ébranler et faire trembler la terre, agiter la mer, renverser les montagnes, détruire les villes et les édifices les plus solides, à des distances même trèsconsidérables. (BCFFON.) 29. nuffori. (1707 à t 788). - Le caractère et les habitudes des animaux, l'aspect et la physionomie des contrées, furent retracés par son pinceau avec une inconcevable magie. L'impression, souvent vagne, que nous recevons de la première vue des objets,
est par lui reproduite avec une précision et une simplicité qui étonnent à chaque instant. En lisant Buffon, on sent de nouveau ce qu'on avait éprouvé sans bien le définir ; on retrouve le sentiraentl qu'avait fait naître en nous l'aspect du cheval parcourant fièrement la prairie, ou de l'âne portant son fardeau avec patience.
La peinture des frimas éternels revient glacer tous nos sens; et quand il nous représente les marais fangeux de l'Amérique méridionale, une impression profonde de dégoût et d'horreur nous faisit entièrement. Jamais peintre ne montra plus d'imagination que Buffon. Son langage, où quelques personnes ne veulent voir que les traces de la patience et de l'art, est en même temps la représentation fidèle des sensations les plus vives. Souveyt il a une telle vérité, que le lecteur se sent ému jusqu'au fond du cœur, comme si l'auteur avait voulu peindre les effets des passions. On agit sur l'âme dès qu'on parvient à représenter avec justesse et profondeur le moindre de ses mouvements, (de Barante.) 30. Saint Paul. — Le discours de l'Apôtre est simple; mais ses pensées sont divines. S'il ignore la rhétorique, s'il méprise la philosophie, Jésus-Christ lui tient lieu de tout. Il ira, cet ignorant dans l'art de bien dire, avec cette locution rude, avec cette phrase qui sent l'étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs; et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d'Eglises que Platon n'y a gngné de disciples par cette éloquence qu'on a crue divine. Il prêchera Jésus-Christ dans Athènes, et le plus savant des sénateurs passera de l'aréopage en l'école de ce barbare. Il poussera encore plus loin ses conquêtes; il abattra a'lx pieds du Sauveur la majeste des faisceaux romains en la personne d'un proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. Rome même entendra sa voix; et un jour, cette ville maitresse se tiendra bien plus honorée d'une lettre du style de Paul adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu'elle a entendues de son Cicéron.
(BOSSUET.) SI. Les Zones glaciale*. — Pendant de longues semaines, le soleil ne se montre plus à l'horizon; il n'y a plus de différence entre le jour et la nuit, ou plutôt il règne une nuit continuelle, la même à midi qu'à minuit. Cependant, quand le temps est serein, l'obscurité n'est pas complète ; la clarté de la lune et des étoiles, augmentée par l'éblouissante blancheur de la neige, sous laquelle tout est enseveli, produit une sorte de crépuscide monotone, suffisant pour la vis:on. D'ailleurs, vers le pôle, s'allument, par intervalles, les splendeurs de l'aurorelboréale, foyer électrique qui darde ses rayons de lumière au haut du ciel. comme une gerbe d'artifice ses fusées. A la faveur de ce demi-jour blafard, dans des traîneaux qu'emportent en désordre des attelages de chiens, les peuplades de ces régions déshéritées poursuivent une proie dont la blanche et chaude fourrure forme un article important de commerce.
32. Chétif de taille, trapu, l'habitant de ces rudes climats partage son temps entre la chasse et la pêche. La première lui fournit des pelleteries pour ses vêtements, la seconde lui fournit sa nour-
riture. Des poissons desséchés tenus en réserve, à demi corrompus, de l'huile infecte de baleine. mets rebutants pour npus, sont le régal habituel de ses entrailles faméliques. Il demande encore a la pêche le combustible de son foyer alimenté avec des tranches de lard de baleine et des ossements de poissons. Ici, en effet, le bois est inconnu; aucun arbre, si robuste qu'il soit, ne peut résider aux rigueurs de l'hiver. Un saule, un bouleau, réduits à de maigres buissons, traînant à terre, s'aventurent seuls jusqu'aux extrémités septentrionales de la Laponie, où cesse la culture de l'orge, la plus agreste des plantes cultivées. Au delà, toute végétation ligneuse disparait, et. pendant l'été, on ne trouve plus que de rares touffes d'herbe et de mousse, mûrissant a la hâte leurs graines dans les creux abrités des rochers. Plus haut encore, la fusion complète de la neige et de la glace ne peut avoir lieu l'été; la terre n'est jamais à nu, et toute végétation est absolument
impossible. (FABRE.) 33. Eft lumière et les couleurs. - La lumière est la palette inépuisable où la nature entière puise ses cou eurs, depuis les plus éclatantes jusqu'aux plus modestes. C'est la lumière qui donne aux fleurs leur riche coloris, au ciel son riant azur, a la mer son indigo sombre. C'est la lumière qui fait verdir les feuil1 es empourpre les fruits et dore la moisson ; c'est elle qui fait resplendir les métaux et scintiller les pierres precieuses. C'est la lumière qui peint le plumage des oiseaux, qui sème des rubis et des émeraudes sur les élytres des scarabées, et jette sur l'aile • du papillon d'inimitables reflets ; c'est elle qui incendie les nuages du soleil couchant, qui teint de rose l'aube matin ale et donne l'éblouissant aspect de Mouate aux nuées où couve l'orage. Mais comment donner même une faible idée de tout ce que les trésors de la lumière renferment de teintes, de nuances, de reflets9 Comment surtout rendre compte d'une telle richesse de colora-.
tion avec des moyens aussi simples !
34 Sept rayons différemment colorés, qui se réfléchissent, séparés ou réunis, dans des proportions variables, constituent 1 interminable échelle des couleurs! Chaque nuance, pour si peu qu'elle diffère des autres offre dans la surface du corps quila présente, une structure spéciale, propre à réfléchir tels rayons et non tels autres ; et cela dans des proportions rigoureusement déterminées. Il faut, pour chaque teinte de la matière, un arrangement subtil que la raison devine, mais que l'œil n'apercevra jamais. Regardez une simple fleur des champs : voyez ce blanc si pur, ce rose si tendre, ce rouge si vif, ce jaune, ce vert, ce brun et toutes ces teintes qui tranchent ici vivement, qui là passent de l'une à l'autre par des transitions graduées avec une perfection exquise ; songez aux mille combinaisons nécessaires, dans l'arrangement intime de la matière de la plante, pour produire tous ces effets de lumière colorée, et reconnaissez qu'une main aussi délicate dans l'infiniment petit que puissante dans l'infiniment grand, que la main de Dieu est là. (FABRE.) 35. L.!i! Rogations. - Les cloches du hameau se font entendre les villageois quittent leurs travaux: le vigneron descend de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le bûcheron sort
de la forêt, les mères, fermant leurs cabanes, arrivent avec leurs enfants, et les jeunes filles laissent leurs fuseaux, leurs brebis et les fontaines pour assister à la fête. On s'assemble dans le cimetière de la paroisse, sur les tombes verdoyantes des aïeux. Bientôt on voit paraître tout le clergé destiné à la cérémonie : c'est un vieux pasteur qui n'est connu que sous le nom de curé, et ce nom vénérable, dans lequel est venu se perdre le sien, indique moins le ministre du temple que le père laborieux du troupeau. 11 sort de sa retraite, bâtie auprès de la demeure des m ris, dont il surveille la cendre. Il est établi dans son presbytère comme une garde avancée aux frontières de la vie, pour ceux qui entrent et ceux qui sortent de ce royaume des douleurs. Un puits, des peupliers, une vigne autour de sa fenêtre, quelques colombes composent l'héritage de ce roi des sacrifices.
36. Après l'exiortation, l'assemblée commence à marcher en chantant. L'étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêle-méle avec son pasteur. On entre dans des chemins ombragés et coupés profondément par la roue des chars rustiques ; on franchit de hautes barrières, formées d'aubépine où bourdonne l'abeille et où sifflent les bouvreuils et les merles. Les arbres couverts de leurs fleurs ou parés d'un naissant feuillage ; les bois, les vallons, les rivières, les rochers entendent tour à tour les hymnes des laboureurs. Etonnés de ces cantiques, les hôtes des champs sortent des blés nouveaux, et s'arrêtent à quelque distance, pour voir passer la pompe villageoise.
37. Chacun retourne à son ouvrage: la religion n'a pas voulu que le jour où l'on demande à Dieu les biens de la terre fût un jour d'oisiveté. Avec quelle espérance on enfonce le soc dans le sillon après avoir imploré celui qui dirige le soleil, et qui garde dans ses trésors les vents du midi et les tiède 4 ondées ! Pour bien achever un jour si saintement commencé, les anciens du village viennent, à l'entrée de la nuit, converser avec le curé, qui prend son repas du soir sous les peupliers de sa cour. La lune répand alors les dernières harmonies sur cette fête, que ramène chaque année le. mois le plus doux, et le cours de l'astre le plus mystérieux. On croit entendre de toutes parts les blés germer dans la terre, et les plantes croitre et se développer : des voix inconnues s'élèvent dans le silence des bois, comme le chœur des anges champêtres dont on a imploré le secours, et les soupirs du rossignol parvien.ient à l'oreille des vieillards assis non loin des tombeaux. (CHATEAUBRIAND.) 38. Merveilles de la aature.—Un jour d'été, pendant que je travaillais à mettre en ordre quelques observations sur les harmonies de ce globe, j'aperçus, sur un fraisier qui était venu par hasard sur ma fenêtre, de petites mouches si jolies que l'envie me prit de les décrire. Le lendemain, j'y en vis d'une autre sorte, que je décrivis encore. J'en observai, pendant trois semaines, trentesept espèces toutes différentes; mais il y en vint, à la fin, en si grand nombre et d'une si grande variété, que je laissai là cette étude, quoique très-amusante, parce que je manquais de loisir et, pour dire la vérité, d'expression.
Les mouches que j'avais observées étaient toutes distinguées les unes des autres par leurs couleurs, leurs formes et leurs allures.
Il y en avait de dorées, d'argentées, de bronzées. de tigrées, de rayées, de bleues, de vertes, de rembrunies, de chatoyantes. Les unes avaient la tête arrondie comme un turban ; d autres allongée en pointe de clou. A quelques-unes elle paraissait obscure comme un point de velours noir; elle étincelait à d'autres comme un ruus.
Il n'y avait pas moins de variété dans leurs aile3 : quelques-unes en avaient de longues et de brillantes comme des lames de nacre ; d'autres de courtes et de larges, qui ressemblaient a des reseaux de la plus une gaze. Chacune avait sa manière de les porter et de s'en servir. Les unes les portaient perpendiculairement, les autres horizontalement et semblaient prendre plaisir à les étendre.
39. Celles-ci volaient en tourbillonnant à la manière des papillons: celles-là s'élevaient en l'air en se dirigeant contre le vent, par un mécanisme à peu près semblable à celui des cerfs-volants de papier, qui s'élèvent en formant avec l'axe du vent, un angle, je crois, de vingt-deux degrés et demi. Les unes abordaient sur cette plante pour y déposer leurs cetifq -, d'autres, simplement pour s'y mettre à l'abri du soleil. Mais la plupart y venaient popr des raisons qui m'étaient tout à feit inconnues; car les unes allaient et venaient dans un mouvement perpétuel, tandis que d'autres ne remuaient que la partie postérieure de leur corps. Il y en avait beaucoup d'immobiles et qui étaient peut-être occupées comme moi, à observer. Je dédaignai, comme suffisamment connues, toutes les tribus des autres insectes qui étaient attirées sur mon fraisier, telles que les limaçons, qui se nichaient sous ses feuilles, les papillons, qui voltigeaient autour, les scarabées, qui en labouraient les racines; les petits vers, qui trouvaient le moyen de vivre dans le parenchyme, c'est à-dire dans la t-enle épaisseur d'une feuille; les guêpes et les mouches à miel, qui bourdonnaient autour de ses fleurs, les pucerons, qui en suçaient les tiges, les fourmis, qui léchaient les pucerons; enfin les araignées, qui, pour attraper ces différentes proies, tendaient leurs filets dans le voisinage.
(BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.) 40. Le groupe de l'Empereur ià l'Exposition univerltelle dt" 1S67. — L'Exposition universelle, qui, pendant sept mois, a fait de Paris le centre du monde, n'est plus qu'un souvenir ; ses innombrables trésors se sont dispersés ; ses constructions grandioses, pittoresques ou industrielles, ont disparu; tout ce qui était matière superbe ou frivole a cessé d'être.
L'heure est venue de se recueillir et de dégager des ruines de cette grande Exposition, tant admirée et tant critiquée, l'idée humanitaire et féconde qui doit lui survivre.
Tous les objets envoyés à l'Exposition universelle étaient divisés en dix groupes. Les neuf premiers embrassaient, dans une classification méthodique, les produits les plus remarquables des arts, de l'industrie et de l'agriculture ; là s'étalait, s'agitait et brillait de mille façons la matière perfectionnée, illustrée, vivifiée en quelque sorte par la main de l'homme.
Le dixième groupe était le plus important. C'était la collection
de ce que l'Empereur et l'Impératrice ont fait depuis quinze ans pour les ouvriers.
41 L'œuvre impériale s'étend sur toute la vie du travailleur; elle ne cesse de le protéger depuis le berceau jusqu'à la tombe.
En vQici le résumé court et simple ; le bien veut être raconté comme il a été fait, sans phrases.
Une ouvrière pauvre est sur son lit de misère. Elle va devenir mère. Comment se procurera-t-elle les secours de 11 science et de quoi couvrir la frêle nudité du cher petit être qu'elle va mettre au monde? Un médecin entre, une layette arrive. Qui les envoie? une société de charité maternelle. En 1867, 76 de ces sociétés ont secouru 15,800 familles.—La mère est retournée au travail de chaque jour, qui la réclame ; la crèche s'ouvre le matin au nourrisson, et le rend le soir au sein maternel. — Quand l'enfant a deux ans, la salle d'asile hérite de la crèche. Il y a déjà en France 3,572 établi-,sements de ce genre. — Ces sociétés, ces institutions, créées avant l'Empire, mais considérablement développées depuis douze ans, sont placées sous la protection directe et vigilante de l'Impératrice, première dame patronnesse de France. C'est une mère qui est sur le trône.
42. L'enfant a-t il perdu ses parents? Il est recueilli par un honnête ménage d'ouvriers, qui, moyennant une subvention annuelle de 224 francs en moyenne, l'élève et lui apprend un état.
Son contrat d'apprentissage est fait sous le contrôle du ministère de l'intérieur, et un bienveillant patronage le suit jusqu'à sa majorité. A qui cet enfant doit-il sa nouvelle famille et cette protection incessante ? Encore à l'Impératrice.—En 1856, à la naissance du Prince Impérial, la population du département de la Seine offrit à l'Impératrice comme témoignage d'allégresse et de dévouement une somme de 100,000 francs montant de souscriptions limitees à 5 et 10 centimes. La Souveraine consacra cette offrande aux enfants du peuple et fonda l'Orphelinat du Prince Impérial, faisant ainsi de son fils le patron des pauvres orphelins. — Des dons considérables viennent incessamment augmenter les ressources de cette institution touchante, à laquelle l'Empereur a, dès le premier jour, assuré sur sa cassette une dotation annuelle de 30,000 fr.
43. Après les orphelins, les filles pauvres. Une maison modèle les accueille des leur huitième année, leur donne une instruction religieuse, élémentaire et professionnelle, et en fait de dignes et bonnes ouvrières. C'est la Maison Eugène-Napoléon, ouverte en 1857, au faubourg SainthAntoine, pour 300 jeunes filles. L'Impératrice pourvoit a toutes les dépenses, se renseigne, par un bulletin trimestriel, sur la conduite, la santé et les progrès de chaque élève, et souvent Sa Majesté vient oublier les soucis de la grandeur au mili u de ses protégées reconnaissantes et ravies. — On sait l'histoire de cette fondation. En 1853, le conseil municipal de Paris avait voté 600,000 francs pour l'achat d'un collier de diamants présent de noces qu'il destinait à rimpéramce; mais la jeune Sou-' veraine, comme-l'illustre Romaine, choisit une plus belle parure: a la place des diamants offerts, elle se donna 300 pauvres pupilles.
Quand l'enfant de l'ouvrière est frappé d'une maladie grave, force
est de recourir pour lui à l'hôpital. II y a rue de Sevres un eta-
blissement spécial; mais, pour les visites de la mère attristée, la
route est bien longue entre cette rue et les faubourgs de la rive droite. En 1854, L'impjra ncejrtaHj. rue de Charenton, l'hôpital Sainte- Eugénie, où, depuis treize ans, pins de 3.600 malades re-
çoivent, chaque année, les ; 44. Les enfants déshérités de l'ouïe, de la parole ou de la vue, ne pouvaient être oubliés. En sourds.muets ou aveugles, actif patronage les écoles gratuites des sourds-muets ou aveugles, et, en 1866, les institutions impériales des jeunes aveugles et des sourds-muets de Paris, de Bordeaux et de Chambéry.
Les jeunes détenus de la Roquette s'étiolaient moralciiipnt et physiquement dans les cellules de leur prison. Un matin, le 19 juin 1865, arrive à l improviste une grande dame: c'est l'Impératrice, qui éclaire de sa presence cette somhre demeure pénitentiaire, Dès le lendemain, une commission est nommée pour remédier à l'état des choses; et bientôt les petits prisonniers sont transférés dans des colonies agricoles. Là, au grand air du travail des champs, sous une sage direction, ils reprennent la santé du corps et de l'âme. Les prédestinés du vice deviennent ainsi de bons travail-leurs. Aujourd'hui l'épreuve est faite: la colonie agricole est le meilleur système d'éducation correctionnelle.
45. L'agriculture a besoin de bras intelligents. L'Empereur fonde à ses frais l'enseignement agnco e H d'agriculture et des fermes-écoles, des chaires départementales d'agriculttire et des inspectiolis générales. La Sologne, la Bretagne, la Champagne, les Landes, sont ainsi régénérées.
L'énseignement iîidttsti,iel ne préoccupe pas moins l'esprit de l'Empereur. Au Conservatoire des arts et métiers n iratioQ) s>«trale des arts et manufactures, développés sous son inspiration, de joutent, en 1863, une Ecole d'horlogerie, rivale de celles de Suisse, et trois Ecoles d'arts > forme une société de proSous le patronage de l'Impératrice, se forme une société de protection des apprentis et des enfants des manufactures, ces parias d'autrefois. On se rappelle la grande cérémonie des récompenses distribuées, le 27 octobre 1861, p-.,ir Sa Majesté à cette laborieuse et intéressante jeunesse, dans le Palais de l'Industrie.
A l'Impératrice appartient encore la création de l'école des Pupilles de la marine, où, depuis 1862, sont admis. à l'âge de sept ans, les orphelins et enfauts de marins. Les élèves y reçoivent une instruction élémentaire, morale et professionnelle jusqu à l'â-e de treize ans, époque à laquelle ils passent à l'école des mousses, organisée sur des bases toutes nouvelles. Cette pépinière de nos flottes comptait, au 1" janvier 1867, 416 pupilles. 46. Faut-il maintenant parler de l'instruction primaire, autrefois resserrée daus un tit étroit, et qui depuis plusieurs années, s'étend de tous côtés en nappes fécondes~~ Sans d~ute il est encore bien des esprits incultes a conquérir; mais, grâce à l'initiative impériale, admirablement secondée à tous les degrés, déjà oii peut prévoir le temps où partout en France, dans les villes et dans les
bourgades les plus reculées, nul ne dira plus ne savoir signer, vu sa qualité d'ouvrier paresseux.
« Dans le pays du suffrage universel, a dit l'Empereur, tout citoyen doit savoir lire et écrire. » Aussi, sur tous les points, que voyons-nous? Ecoles primaires, cours d'adultes pour les deux sexes, cours techniques, écoles dominicales, écoles du soir, orphéons, écoles régimontaires et maritimes, bibliothèques populaires, sociétés de livres utiles, etc. Pour combattre l'ignorance invétérée, l'esprit instructeur a recours à toutes les formes : c'est le Protée de la civilisation (1).
47. Voilà donc l'enfant du pauvre élevé, secouru, instruit. Il est homme, il a en main un état ; mais le crédit lui manque pour s'établir : un bon génie est encore là.
En 1862, l'Impératrice, frappée des difficultés de la vie ou vrière, fonde la Société du Prince Impérial, dont le but est de faciliter par des prêts l'achat des instruments, outils, ustensiles, meubles ou matières premières nécessaires au travail, et de venir en aide aux besoins accidentels et temporaires des familles laborieuses. — De 1862 à 1867, la Société du Prince Impérial a consenti 15,767 prêts, montant à 4,291,245 francs.
Jusqu'alors il n'existait véritablement pour l'ouvrier qu'une sorte de crédit, le crédit à la chose, le prêt sur gage ; l'institution nouvelle a inauguré pour lui le crédit personnel. — Avec ce crédit, la dignité de l'emprunteur, loin de s'amoindrir, s'affirme. Voyant que son courage est une valeur appréciée, il tient a. ne pas déchoir de la confiance que lui accorde cette banque gratuite des prêts d'honneur, et pratique mieux les vertus de la famille.
On répète souvent le vieil adage : « Qui donne aux pauvres prête à Dieu. » N'est-il pas maintenant juste de dire : « Qui prête aux pauvres donne à Dieu ? a 48. Ainsi outillé, encouragé, soutenu l'ouvrier, relève mieux de lui-même: le sentiment de la responsabilité lui donne l'esprit d'initiative. Administrer lui-même l'opération industrielle qu'il alimente par son travail, acheter les matières premières et vendre ses produits, sans prime à des intermédiaires, tel est son rêve, son but. Ainsi est née la Société coopérative.
Que n'a pas fait l'Eimereur pour acclimater parmi nous ces sociétés ouvrières? En 1866, il crée pour elles une caisse de crédit et verse 500,000 francs, moitié du capital primitif. Les tisseurs de Lyon souffrent dans leur industrie, it les aide à constituer une association coopérative en les commanditant de sommes considérable!, auxquelles la Société du Prince Impérial ajoute un prêt de 300,000 francs. Enfin il se montre au plus haut point libéral pour toutes les tentatives d'associations de ce genre.
Ainsi, après avoir, par la loi sur les coalitions, admis les ouvriers à la faculté de s'entendre légalement, l'Empereur leur a donné le moyen de s'associer utilement. A lui l'honneur d'avoir émancipé le salarié et fondé la liberté du travail.
(1) Les bibliothèques scolaires permettent aux ouvriers de se procurer, moyennant une très-faible rétribution, une foule de bons ouvrages qui, achetés séparément, coûteraient fort cher.
49. Par le crédit, l'ouvrier a vu se développer ses ressources ; bientôt il aspire à devenir propriétaire. Une combinaison nouve'le le lui permet : il aura sa maison, son jardin. Moyennant un modique payement prélevé périodiquement sur son salaire, il acquiert au bout de quelques années la propriété du foyer près duquel croit et prospère sa jeune famille.
Ce précieux avantage de la propriété, le travailleur en est redevable à la création des maisons et cités ouvrières. La première cité de ce genre a été construite en 1849, rue Rochechouart, par le Prince-Président. Depuis cette époque, l'Empereur a dotel Asile de Vincennes de plusieurs maisons au boulevard Mazas ; il a fait élever, avenue Daumesnil, 41 maisons parfaites d'aménagement spécial, et il vient d'en faire don à la Société coopérative immobilière des ouvriers.
A l'Exposition figurait un modèle d'habitation à bon marché quia obtenu tous les suffrages : l'exposant était l'Empereur. Le Jury lui a décerné la plus haute récompense dont il pût disposer: la médaille d'or.
50. A un point de vue plus général, l'Empereur se montre constamment soucieux d'assurer aux travailleurs une demeure saine et à bon marché. En 1859, une loi intervient pour 1 assainissement des logements insalubres. En 1852, 10 millions sont affectés à l'amélioration des logements d'ouvriers dans les grandes villes manufacturières ; des subventions importantes sont accordées à des sociétés de cités ouvrières, notamment 300,000 francs a celle de Mulhouse. Dans le même but, l'Empereura tout recemment envoyé sur sa cassette 100,000 francs aux ouvriers de Lille et 10,000 francs à ceux d'Amiens.
Fondation de lavoirs publics et de bains gratuits ou a prix minimes, — création de squares, oasis de l'ouvrier, - développement des chemins vicinaux, artères de la vie rurale, - rachat de divers péages, — travaux publics qui, chaque année, produisent plus de 200 millions de salaires, — institution de l'assistance judiciaire, abolition de la contrainte par corps, — abaissement du tarif des douanes et de l'impôt Concier,- telles sont encore, a divers points de vue, les marques incessantes de la sollicitude impériale pour ceux qui vivent péniblement de leur travail.
51. Pendant les rudes mois d'hiver, au" moment où, pour certains ouvriers, manque le travail, que de bienfaits ignorés du public! En faveur de milliers de familles nécessiteuses, 1 Empereur et l'Impératrice prélèvent sur leur cassette des sommes considérables pour payer des loyers arriérés, retirer des objets mis en gage et faire distribuer, par les commissaires de police, des bons de pain, de viande et de bois de chauffage ; ils font mieux encore, ils consacrent, chaque année, une somme de plus de 200,000 fr. a l'organisation des fourneaux économiques, où les familles pauvres trouvent des aliments tout préparés, de bonne qualité, et aux prix les plus réduits.-Les quatre premiers fourneaux datent de 1865 ; il en existe aujourd'hui dans Paris vingt et un. — Des fourneaux semblables ont été créés à Lille, grâce à un don de 10,000 francs envoyé par l'Empereur.
L'ouvrier est-Il malade ? il trouve à l'hôpital des soins excel-
ents. Les maitres de la science sont constamment au service de la bienfaisance.
Depuis 1851, les hôpitaux ont pris une extension nouvelle : plus de 100 hospices ont été fondés et ont porté à 1,500, dans tout l'Empire, le nombre de ces asiles de l'humanité souffrante. Que de secours la générosité impériale ne leur a-t-elle pas prodigués!
Entre autres dons, l'Impératrice établit 100 lits nouveaux aux Incurables moyennant 100,000 fr.; elle dote d'une somme importante l'hôpital des Eaux-Bonnes, et agrandit tellement la maison des aliénés de Charenton qu'elle l'a en quelque sorte fondée pour la seconde fois.
5i. L'ouvrier est guéri, le mal a disparu ; mais la faiblesse est restée. L'atelier au sortir de l'hôpital serait un cas de rechute.
L'Asile de Vincennes est chargé de la transition. Là, pour le convalescent, bien être physique et récréatious morales. L'Empereur disait, en 1855, à l'architecte : « Evitez tout point de ressemblance avec un hospice ou une caserne ; offrez à chaque convalescent un local qui lui permette de rentrer dans la vie privée; jetez partout la lumière et l'air ; ménagez de grands espaces, de vastes promenades; éloignez tout aspect froid, triste et monotone. » Ce programme A été admirablement rempli ; en dix ans, plus de 80,000 ouvriers ont expérimenté que l'Asile impérial de Vincennes est bien le palais de la convalescence.
Comme pendant à cet Asile grandiose, l'Asile impérial du Vésinet assure les mômes avantages aux ouvrières qui ont à raffermir leur santé. — Les ouvriers du Rhône n'ont rien à envier à ceux de la Seine, car l'Impératrice a récemment acheté et donné pour eux aux hospices de Lyon le château de Longchêne. — Enfin, aux frais de l'Impératrice, un service de conférences par des hommes d'élite a lieu trois fois par semaine à l'Asile de Vincennes. L'ouvrier rentre chez lui plus fort, plus instruit et meilleur.
53. Tous les malades indigents ne sont pas à proximité d'un hôpital, où d'ailleurs ils ne pourraient tous être reçus; mais les secours ne leur manquent pas. — A côté des bureaux de bienfaisance, qui ont pris une extension considérable, la médecine gratuite pour les pauvres des campagnes a été organisée en 1855 par l'initiative de l'Empereur. En 1865, plus d'un millon d'indigents ainsi assistés. et 1,156,975 francs dépensés pour leur santé par les communes, les départements et l'Etat, témoignent des immenses bienfaits de cette organisation nouvelle de la charité publique.
Le sort des gens de mer a aussi sa part de protection. - Battu par la tempête, un navire va périr sur la côte; impuissants, éperdm, les matelots invoquent Notre-Dame-de-Bon-Secours. Tout à coup du rivage part en siftlant et tombe à bord une amarre ; un canot s'avance intrépidement, à force de rames ; l'équipage est sauvé. - Qui donc envoie ces secours suprêmes? L'Impératrice patronne de la Société de sauvetage des naufragés.—Cette Société a déjà installé 30 stations de sauvetage, munies de canots insub.
mersibles et de porte-amarres. De nombreux marins et 24 bâtiments menicés d'une perte certaine lui doivent leur salut.
Déjà l'Impératrice avait, en 1853, fondé des sociétés de secours
mutuels en faveur des marins, et, en 1859, la caisse des offrandes nationales en faveur des armées de terre et de mer qui compte aujourd'hui près de 7,000 pensionnaire.
54. De même que les caisses d'épargne, dont l'encaisse a triplé depuis quinze ans, les sociétés de secours mutuels, admirable ré-- seau de prévoyance étendu sur toute la Fr..ince, ont reçu du Gou- vernement impérial '°»ie De 1851 à 186G, leur nombre s'est accru de 3,377 ; il est aujourd'hui de 5,614. Leur capital, composé pour partie d'une dotation impériale de 10 millions, s'élève à plus de 43 rnilliolis; 30 millions de réserve leur permettent de faire face aux charges, aux accidents et à toutes les éventualités de l'aven.r.
Quand l'âge (lu repos est arrivé, l'éipargne (les années de travail doit assurer à l'ouvrier l'aisance ou du moins des ressources suffisantes. Le Gouvernement impérial lui viellt en aide par une insLÏtution protectrice. La Caisse des rentes viagères pour la vieillesse prend un essor que l'avenir doit développer encore. Ses recettes dépassent cette année 123 millions.
55. Le second Empire ne pouvait laisser dans l'oubli et la misère les glorieux débris de nos armées de la République et du premier Empire. De 1852 à 1867, l'initiative personnelle de l'Em..
pereur a fait distribuer en secours une somme de 38,500,000 fr. à
61,000 de ces vieux soldats, derniers témoins d'un âge héroïque, et qui, bien qu'infirmes et courbés sotis le poids des années, ont conservé toujours jeunes leur patriotique ardeur et leur amour pour la cause qu'ils ont servie.
56 Comme la guerre. le travail a ses blessés. L'invalide du champ de bataille à sa r'etraite acsurée ; pourquoi le mutilé agricol" ou industriel n'aurait-il pas l~,t sienne ? - L'Fmpereur a miiri cette pensée, et, l'nn dernier, il a présenté au Conseil d'Etat iin projet de loi ayant pour but tl'org;tiiiser à la fois une Caisse des invalides du travail et une Faisse d'assurances en ciis de décès.
Cette mesure populaire, aujourd'hui adoptée par le Corps législatif, est tin des gr.mds événements du règOf'. de Napoléon III.
Le pitivre a fiiii sa dernière misère: un corbill(lî~d, une bière nue, un eliien qui suit tête baîse voilà le drame qu'a représenté un tableau popularisé par la g~aviire- le Convoi du pauvre. D'avance on entrevoit le fossoyeur qui, d'un pied hanal, brutitl, va pousser le corps dans la fosse commiiine, sans qu'une prière amie s'élève au ciel pendant que toml)e et sonne la première pelletée de terre.
- Le Prince-Président fut un jour frappé de ce pénible specacle, et, le 21 mais 1852, il décréta le serfice des aumôniers des dernières prières. Maintenant, il n'y a plus promiscuité de morts dans la fosse commune; iin prêtre est toujours là pour faire au pauvre les tristes honneurs du cimetière, et présenter son âme à Dieu.
57. Telle est sommairement l'œuvre impériale. Suivant pas a pas le fils du peuple dans toutes les phases de son existenee. elle lui tend la main à chaqup- épi-etive qu'il rencontre; elle fait de lui un citoyen utile en lui inspirant l'amour dn bien, de la famille et de son pays.
Est-ce à dire que, dans cette carrière infinie de la bienfaisance, l'initiative impériale ait entrepris de tout faire et de combler toutes les lacunes? Non, assurément. Pour cette tàche immense, il faut le concours de tous les efforts, efforts collectifs et individuels.
Mais partout l'Empereur a donné l'exemple, encouragé et récompense les hommes qui ont fait le bien, ce qui est encore une manière de le faire; partout il a créé des types, fourni des modèles planté des jalons, et ouvert la voie qui conduira les générations nouvelles à un nouveau degré de bien-être et de prospérité.
Ce n'est pas seulement par des institutions secourables que se manifeste le dévouement de l'Empereur et de l'Impératrice. Leurs Majestés payent de leur personne même l'amour de leur peuple.
Le monde entier a appris en admirant que, partout où il y a un danger, une catastrophe, un fléau, ce n'est pas seulement de l'or, c'est leur cœur, leur courage, leur vie qu'ils offrentl — Lyon, Angers, Paris, Amiens, ont désormais leur légende d'héroïque bienfaisance.
58. A tout homme qui n'aura pas les yeux opiniâtrement fermés à l'évidence, on est donc en droit de dire : Quel prince, quel gouvernant, quel réformateur, a jamais accompli ou même rêvé pareilles choses en faveur du peuple? 11 y a eu des rois, des empereurs, des maîtres de la terre, qui se sont illustlY!. par le génie des armes, des beaux-arts ou de la législation ; mais l'Empereur Napoléon III, tout en maintenant la gloire de notre drapeau, notre supériorité artistique et l'excellence de nos lois égalitaires, est le premier qui ait mis constamment au premier rang des préoccupations de son règne la conquête du bien-être intellectuel, moral et matériel de la grande masse de ses sujets, de ceux-là qui combattent, en travaillant, lagrande bataille de la vie de chaque jour.
Sans doute il est un roi que longtemps on a cité comme modèle exceptionnel de popularité. Un poëte a dit de lui qu'il était Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire.
Pourquoi cette popularité de Henri IV ? Qu'admirait-oR avec tant d'amour dans le Béarnais? Etait-ce le guerrier ? était-ce le politique? etait-ce le huguenot vert-galmt qui disait: « Paris vaut bien une messe? » Non; c'était surtout l'excellent prince qui, dans un jour de belle humeur, avait lancé ce mot: « Je veux que tout paysan puisse mettre la poule au pot le dimanche. »
Voilà ce qui est resté gravé dans le souvenir du peuple, alors tailtable et corvéable à merci, misérablement courbe sous le joug féodal, ce qui a passé traditionnellement de génération en génération : une boutade cordiale, un mot !
Quelle distance entre la poule au pot théorique de Henri IV et le grand œuvre humanitaire de Napoléon 111 !
L'Empereur suit sa voie providentielle. Derrière lui, il peut laisser des ingrats; c'est le privilége de ceux qui font le bien; mais les populations qui s'empressent sur son passage et qui l'acclament avec tant de reconnaissance chaque fois qu'il parcourt nos provinces avec l'auguste femme qui s'est associée à son œuvre
généreuse, attestent que son cœur parle invinciblement au cœur de 1 la France. ut la France grayidp- et heureuse; elle le veut L'Spereur .veut la France grande et heureuse; elle le veut heureux et grand. (Moniteur.) 59. L'exilé. - Il s'en allait errant sur la terre. Que Dieu guide le pauvre exilé!
p-ne., et ils m'ont rega.rdé, et je les ai regardés, et nous ne nous sommes point reconnus. L exile partout est seul.
Lorsque je voyais, au déclin du jour, s'élever du creux d'un vallon la fumée de que que me disais: « Heureux celui qui retrouve le soir le foyer domestiqueret s y assied au -milieu des siens ! » L'exilé partout est seul.
Où vont ces nuages que chasse la terapête. Elle me chasse rnmme eux et qu'importe où? L'exilépartout est seul.
Ces arbres sont beaux, ces fleurs sont belles ; nAis ce ne sont point les fleurs ni les arbres de mon pays ; il ne me disent rien.
L'exilé partout est seul.
Le ruisseau coule mollement dans la plaine, mais son murmure n'est pas celùi qu'entendit mon enfance: il ne rappelle à mon âme aucun souvenir. L'exilé partout est seul.
Ces chants sont doux, mais les tristesses et les joies qu'ils réveillent ne sont ni mes tristesses ni mes joies. L exile partout est seul.
60. - On m'a demandé : « Pourquoi pleurez-vous ? » Et quand je l'ai dit, nul n'a pleuré, parce qu'on ne me comprenait point.
L'exilé partout est seul.
J'ai vu des vieillards entourés d'enfants, comme l'olivierde se.
rejetons; mais aucun de ces vieillards ne m'a appelé son fils, aucun de ces enfants ne m'appelait son frère. L'exilé partout est seul.
J'ai vu des jeunes filles sourire, d'un sourire aussi pur que la brise du matin, à celui que leur amour s'était choisi pour époux , mais pas une ne m'a souri. L'exilé partout est seul.
J'ai vu des jeunes hommes, poitrine contre poitrine, s'étreindre comme s'ils avaient voulu de deux vies ne faire qu'une vie; mais pas un ne m'a serré la main. L exilé partout est seul.
Il n'y a d'amis, d'épouses, de peres et de frères que dans la patrie. L'exité partout est seul.
Pa&r? eriieTc^ete'gémir ; tous sont bannis comme toi: tous voient passer et s'évanouir peres, fre. res, époux, amis.
La patrie n'est point ici-bas; l'homme 1Vh
ce qu'il prend pour elle n'esl qu un. gîte d'une nuit. Il s'en va errant sur la terre. > Que Dieu guide le pauvre exilé! (LAMENNAIS.)
HiHtoires et tahte« Á raconter.
Cette partie, spécialement destinée aux mattnç, sera renouvelée à chaque édition.
1. Une préventlon favoral)le.-Une princesse de HesseDarmstadt ayant amené ses trois lillesàune impératriced'Allemagne, afin que celle-ci choisît parmi elles une femme pour le grand-duc, l'impératrice se di-cida promplement pour la seconde. On lui demanda le motif de sa prévention favorable. Elle répondit: « Je « les ai regardées toute* les trois descendre de voiture ; l'ainée a fait « un faux pas, la seconde a descendu naturellement, la troisième « a franchi le marche-pied. En effet, l'aînée est gauche, et la plus « jeune est trop décidée. »
2. Guatimocin. — Guatimozin, chef des Mexicains, fut fait prisonnier par les Espagnols au moment où il se sauvait dans une barque (1), et conduit au quartier général de Cortez (2). L'avidité des vainqueurs dévorait en idée les trésors de Guatimozin ; l'armée en attendait la distribution. On le somma vainement de dire où il les avait cachés. Cortez craignant d'être soupçonné de s'entendre avec lui, ordonna que l'on mît à la torture ce chef infortuné. On l'étendit sur des charbons ardents. Tandis que le feu pénétrait jusqu'à la moelle de ses os, Cortez, d'un œil tranquille, observait les progrès de la douleur et lui disait: « Si tu es las de souffrir, déclare où tu as caché tes trésors, »-Soit qu'il n'eût rien caché, soit qu'il trouvât honteux de céder à la violence, le héros du Mexique honora sa patrie par sa constance dans les tourments; et, comme Cortez le menaçait d'inventer pour lui de nouveaux supplices: « Barbare, lui dit il, peut-il être pour moi un supplice égal à celui de te voir? » Et il ne laissa échapper ni plainte, ni prière, ni aucun mot qui implorât une humiliante pitié.
Près de lui. sur le même brasier, on avait étendu son fidèle ministre ; mais celui-ci, plus faible que son maître, avait peine à résister aux tourments ; prêt à succomber, il tournait vers son chef des regards douloureux, et se plaignait de l'excès de ses souffrances.
« Et moi, lui dit Guatimozin, suis-je donc sur un lit de roses? »
Vaincu par ces nobles paroles, Cortez fit cesser cette odieuse exécution ; mais, en 1522, il fit pendre Guatimozin, soupçonné d'avoir voulu s'enfuir de sa prison. Ce malheureux prince n'avait guère que 25 ans. — On ne saurait imaginer un conquérant plus barbare ni un plus magnanime vaincu.
3. Un usage anglais.—Un Anglais contait, il y a quelques jours, un usage fort curieux de son pays, a"sez peu répandu toutefois pour que beaucoup de nos lecteurs ne le connaissent pas.
Quand un homme se montre grossier dans son langage, dans son attitude ou dans sa conduite, et qu'il devient désagréable à ceux qui J'approchent, on l'envoie à Coventry, c'est-à-dire qu'on le suppose absent, et qu'alors il est parfaitement isolé.
(1) La ville do Mexico, capitale du Mexique, est située entre deux lacs
(?) Fernand Cortez, conquérant et dévastateur du Mexique, en 1519.
personne ne lui répond, personne ne lui rend aucun bon orhce, si ce 'est dans les objets qui tiennent du devoir.
Il est assis au Inilieu d'eux, il mange avec eux, s'il est leur commensal, et tout le monde cause librement de lui en sa présence; on le traite comme un absent; on se rend compte, des motifs qui l'ont fait envoye¡' à Coventry. considération, l-on en Si Von conserve encore pour lui quelque considération, l'on en parle amicalement, et l'on témoigne le dtsir de le voir rentrer dans on ne prtte aucune attention à ce qu'il dit ouace qu'il fait.
Dans les premiers moments, l'individu envoyé à Coventry est en général mécontent, quelquefois querelleur, et veut se battre avec toute la compagnie. Un n'a pas l'air de s'en apercevoir, car c'est 1 une règle que ce qu'il fait ne peut être vu ni entendu; il est absent, il ne saurait (lonc blesser personne. Au contraire, plus il se fàche, plus on se réjouit à ses dépens. fatigué dp ga situation, Ce qui Cela dure jusciu'à ce qu'il soit fatigué de sa situation, ce qui arrive ordinairement au bout de quelques semaines, souvent même au bout de quelques jours.
S'il désire alors avec empressemeht revenir de Coventry, et qu'il consente à faire toutes les réparations qui peuvent être exigées de sa part, les gens de la société s'apprennent réciproquement la nouvelle de son retour; tont le monde se félicite de son bonvojage et tout ce qui s'est passé s'onblie à l'instant.
N,eq,t-ce pas charmarit? et l'usage d'envoyer les gens à Coventry ne devrait-il pas se généraliser un peu partout, dans toutes les sociétés et dans teus les inondes !
4. ta Pie et l'Aigle.
Fable.
Désirant se créer un sort pour l'avenir, Une pie, accorte et pimpante, A l'aigle, son voisin, uu jour alla s'offrir En qualité de gouvernante. ,
Admettez-moi, dit-elle, au nombre de vos gens Je suis propre et tiendrai parfaitement votre aire; Madame n'aura pas meilleure chambriere Et je bercerai vos enfants ; , , Etanl, comme on le sait, très-leste et fort legere, Je pourrais vous servir, au besoin, de courrière, Vous n'en rencontreriez aucune assurément Parmi tous les oiseaux qui peuplent ces parages, Pour porter plus habilement Vos ordres souverains et vos galants messilges..
J'ai d'autres qualités, qui, certes, vous plairont Et surtout vous amuseront : Avec facilité, je cause, je babille - Que c'est plaisir de m'econter ; C'est par là surtout que je brille, Et, lorsque je m'y mets, on ne peut m arreter ; Aussi chacun me trouve amusante et gentille.
J'ose donc espérer, mon noble et beau seigneur, Que vous m'accorderez cette insigne faveur D'être votre servante et votre messagère.
— Moi t'employer, dit l'aigle, en fronçant le sourcil!
Non, non, car je craindrais que ta langue légère Ne divulguât partout ce qui se passe ici ; Porte ailleurs tes talents; va, ma bonne commère, De tes services, grand merci !
A mon gré, cet aigle était sage : Ali ! qu'on éviterait de luttes, de tapage Au dehors et dans le ménage, En écartant de son logis Les bavards et les étourdis! (DELARUE.) 5 Le Devin. — Un devin qui, par son art, avait recueilli une somme d'argent assez considérable (car partout les fourbes trouvent des dupes), allait de ville en ville prédisant l'avenir, découvrant les secrets les plus cachés, disant à chacun ce qu'il avait à faire pour s'enrichir et pour déjouer les desseins de ses ennemis. Il arriva un jour à Villefranche (1), où sa profession peu connue lui donnait l'espérance de faire une abondante recette. Monté sur une calèche attelée de deux chevaux, brillamment vêtu, il sé posta sur le marché public. Là, son fidèle écuyer fait retentir les sons d'une trompette bruyante, qui avertit le public de sa présence.
La foule s'empresse autour de l'équipage du devin. « Messieurs et daines, s'écriait-il d'une voix sonore et imposante, venez à moi, et, par la puissance de mon savoir, je vous révélerai tou t ce qu'il vous importe de connaître, car l'avenir et le passé me sont tout aussi bien connus que le présent. Ce n'est pas tout ; je connais la pensée de votre âme aussi bien que vous-mêmes. L'art de la divination, que je possède seul en France, m'a été transmis de père en fils à dater du roi Salomon et de l'Egyptien Trismégiste (2), qui avait appris cet art divin chez les Mages et chez les Chaldéens. Me voici, que chacun me demande ce qu'il veut savoir, et, de suite, il sera satisfait. j) - Pendant que notre devin haranguait son auditoire attentif, sa femme, qu'il avait laissée à l'auberge pour garder son argent, arriva tout éplorée, et lui dit que, pendant qu'elle causait dan" la chambre d'une voisine, des voleurs étaient entrés furtivement dans son appartement, et avaient enlevé son trésor. Alors quelqu'un parmi la foule adressant la parole au deviu tout effaré : « Comment se fait-il, monsieur le devin, que vous qui connaissez si bien l'avenir, le présent et même le passé, vous n'ayez pas su que les voleurs vous dévalisaient au moment où vous nous vantiez votre science et votre savoir ? Bien sot celui qui vous croira. »
Cette fois, le devin y fut pour ses frais d'éloquence.
(1) Plusieurs communes portent ce nom. L'histoire ne dit pas de laquelle il s'agit ici, mais peu importé.
(2) Hermôs Trismégiste ou Mercure trois fois grand, personnage fabulent que les Egyptiens regardaient comme l'inventeur de toutes les sciences.
6. Georges d'Amboise (1460 à 1510) (1). — Cet illustre prétat, l'un des hommes les plus vertueux de son siècle, possédait en Normandie un château et une terre qui faisaient tes délices. Il aurait vivement désiré que le parc eût plus d'étendue; malheureusement un domaine voisin, le serrant de près, y était presque enclavé et ne permettait pas de l'agrandir. Le cardinal eût été heureux d'acquérir ce domaine, mais il savait que son voisin tenait beaucoup à sa propriété, et il ne faisait à cet égard aucune démarche.
Un jour f quelle fut sa surprise !) son voisin vint lui-même offrir de lui vendre son bien. « Je l'achèterais très-volontiers, dit le cardinal,et votre offre m'est infiniment agréable ; mais, ajouta-t-il en remarquant que son voisin était en proie à une tristesse qu'il cherchait à dissimuler, en même temps que votre proposition me réjouit, elle m'étonne. Je vous croyais extrêmement attaché a votre domaine, et je pensais que vous ne vous décideriez jamais a le vendre.» — « Telle était, en effet, ma résolution, répondit son interlocuteur en soupirant. C'est l'héritage de mes pères, je croyais bien ne le quitter qu'avec la vie ; mais ma fille est sur le point de contracter un mariage avantageux ; on exige une dot en argent; je n'en ai pas, je sacrifie mon bonheur au sien. » — « Mon cher voisin, dit l'excellent cardinal, renonçant sur-lechamp à tout le plais.r qu'il se promettait de cette acquisition, puisque votre bonheur tient à la conservation de ce domaine, n'y aurait il pas moyen de le garder tout en donnant une dot à votre fille? Ne pourriez-vous pas, par exemple, emprunter a quelqu'un de vos amis la somme dont vous avez besoin, sans intérêts, et remboursable à des tprmes fort éloignés, économiser tous les ans quelque chose sur votre dépense et vous trouver quitte sans presque vous eu apercevoir? » — « Ah! monseigneur, où sont au* jourd'hui les amis qui prètent une pareille somme à de telles contlitions ? » — « Ayez meilleure oninion de vos amis. répliqua le ministre en lui tendant la main; mettez-moi du nombre et recevez la somme dont vous avez besoin aux conditions que je viens de vous expliquer. » Son interlocuteur ne put répondre que par des larmes à un procédé si noble et si généreux. Le cardinal paraissait encore plus heureux que lui. « Quelle excellente affaire pour moi, disait-il ; au lieu d'acquérir un domaine, je viens d'acquérir un ami. »
Ce bel exemple de loyauté et de désintéressement devrait nous apprendre à modérer nos prétentions et nos désirs.
7. La foire au pain d'épice, à Paris. I. Une petite fille âgée de cinq ou six ans marchait, en donnant la main a sa mère, le long des baraques au pain d'épice. Elle était jolie comme un chérubin. Des grappes de boucles blondes, épaisses et soyeuses, s'agitaient sur son cou et sur ses épaules. Elle était habillée comme une poupée: robe et manteau de velours anglais cramoisi garnis de
(1) Né près d'Amboise en 1460, mort en 1510. D'abord archevêque de Narbonne, puis de Rouen; ensuite cardinal et premier ministre de Louis XlI. 5011 tombeau est à Rouen.
cygnes, feutre gris emplumé, bottines hongroises mordorées, et me poupée Huret à la main, moins belle qu'elle, mais non moins élégamment habillée.
La. petite fille avait une envie folle de pain d'épice et ne se gênait pas trop pour en demander à sa mère. laquelle, soit par fausse honte, soit parce qu'elle ne crût pas ce bonbon assez hygiénique pour son enfant, faisait la sourde oreille et la laissait se lamenter.
Des instances et des lamentations, la petite fille en était venue aux larmes. La mère la grondait, et, après l'avoir grondée, avait rehraussé chemin et cherchait des yeux sa voiture qu'elle avait probablement laissée aux abords de la place. Cette résolution.
comme iien vous pensez, ne séchait pas les larmes ee la pauvre enfant.
Or, à quelques pas de la petite fille et derrière elle marchait une enfant du peuple, le type opposé de la fille de la dame. L'une était blanche et blonde, l'autre brune et bistrée comme une petite bohémienne: des cheveux de jais, non pas bouclés, mais frisés naturellement, la figure barbouillée ; sur elle, une petite robe incolore et en haillons; à la main, un gros morceau de pain d'épice marqueté d'amandes.
II. Tout en suivant la blonde enfant pour admirer de plus près la belle poupée, dont elle n'aurait jamais la pareille, elle entend lell. plaintes et voit les larmes. D'un mouvement spontané et généreux, elle casse en deux son pain d'épice et tend l'une des 1 deux moitiés à la petite demoiselle, qui hésiie un instant, jette un regard timide à sa maman, et saisit le morceau de pain d'épice taudis que celle-ci la boude et détourne la tête.
Les gémissements et les pleurs ayant cessé tout à coup, ce changement la trahit. D'un simple regard la mère comprend tout ce qui vient de se passer. Il lui faut réprimander d'un côté, récom penser de l'autre.
Elle commence par tirer une pièce blanche et la donner à la petite gamine; puis s'adressant à sa fille: - Bébé, lui dit-elle, vous n'êtes qu'une gourmande. Vous allez vite donner un jouet à cette enfant, qui vous a fait un cadeau.
Mais pendant qu'elle cherche du regard une haraque de marchand de jouets, le petit cherubin blond ouvre ses grands yeux bleus, réfléchit un moment, puip, avant que la mère puisse l'en empêcher :—Tiens, dit-elle, et elle met sa poupée entre les mains de la fillette brune, qui fait entendre un de ces cris de joie comme seuls les enfants en savent pousser.-Tu ne la battras que lorsqu'elle ne sera pas sage, lui recommanda-t-elle.
Que faire? la mère n'ose réclamer.
Après avoir fait deux pas, la petite blonde se retourne et ajoute : —Elle s'appelle Nini, tu sais !
C*est tout ce qui m'est resté dans la mémoire de ma visite à la foire au pain d'épice: cet acte de communisme, au rebours de la petite partageuse, le communisme du pauvre qui donne au riche, et qui donne sans prévoir que celui-ci le lui rendra avec usure.
8. une vengeance. — 1. Le cercueil était simple: c'était un pauvre cercueil de sapin; aucune flpur ne l'ornait; pas de coussin de satin blanc rosé pour reposer cette tête au front pâle ; pas de soyeux rubans autour de ce triste linceul. Les cheveux bruns qui encadraient ce visage décoloré étaient décemment arrangés; mais nulle coiffure ne les dérobait aux regards. La victime de la cruelle.
misère semblait sourire dans son sommeil ; elle avait trouvé du pain, le repos et la santé.
a Je veux voir ma mère, » dit en sanglotant un pauvre enfant au moment où l'entrepreneur des pompes funèbres de la ville clouait le cercueil — V o"s ne le pouvez pas. répliqua rudement ce dernier ; hors de mon chemin, garçon; comment quelqu'un ne prend-il pas ce gamin? — « Laissez-moi la voir une minute seulement, s'écria l'orphelin abandonné sans aide et sans espoir, se cramponnant au couvercle de la bière que la charité avait donnée à sa mère. » Et, tandis que son regard se fixait avec angoisse sur les traits farouches de cet homme, des larmes de désespoir coulaient le long de ses joues, sur lesquelles n'avait jamais brillé la fleur de l'en'ance. c'était désolant de l'entendre crier : « Une fois seulement ; laissez-moi voir ma mère seulement une fois ! »
Le monstre sans cœur rejeta si brutalement l'enfant en arrière que le pauvre petit trébucha. Un instant il frémit de douleur et de rage ; son œil bleu s'agrandit, sa lèvre se projeta, ses dents grincèrent, et un éclair traversa ses larmes. Il leva son bras chétif, et, d'une voix qui n'avait rien de l'enfant : « Quand je serai grand, dit-il, je vous tuerai! »
II. L'immense salle du tribunal était comble.
« Personne ne se présente-t-il pour servir d'avocat à cet homme? » demanda le juge.
Un silence glacial accueillit ces paroles Il y avait dans l'auditoire un jeune étranger dont les lèvres fortement serrées trahissaient une profonde émotion ; ses traits accusaient une. intelligence supérieure qui n'excluait pas une certaiue réserve. Il s'avança d'un pas ferme et le regard plein de feu pour plaider la cause de l'accusé sans défense. Son discours ft une profonde sensation, son éloquence entraîna, l'auditoire, et son génie convainquit les juges : l'homme sans défense fut acquitté. « Que Dieu vous bénisse, dit ce dernier ; moi, je ne le puis. — Je n'ai que faire de vos remerciements, répondit froidement l'étrar ger. — Je.
je crois que vous m'êtes inconnu. — Accusé, je viendrai au secours de votre mémoire. Il y a vingt ans, vous rejetâtes loin du cercueil de sa mère un pauvre enfant dont le cœur était brisé. J'étais ce pauvre enfant. »
L'homme devint livide.
« M'avez-vous sauvé pour me prendre la vie? » demanda-t-il.
- Non, repartit le jeune homme, j'ai une plus douce vengeance: j'ai sauvé la vie de l'homme dont la brutalité a fait à mon cœur une plaie qui s'est envenimée pendant vingt ans. Allez, souvenezvous des pleurs de l'enfant sans protection ! H L'homme courba la tête sous le poids de sa honte et quitta l'é-
tranger, doot la magnanimité était aussi grande qu'incompréhensible, mais dont Dieu avait le secret; aussi le jeune .avocat sentit-il dans son âme le sourire de celui à qui il avait s/lcrifié sa vengeance.
Ô. La commune aux aliénés.—1. J'étais à la. rechorched une maison de campagne, que je désirais non loin de la Seine ; j'en trouve une de belle apparence dans un village de Normandie. —
JI Il me parait, me dit le propriétaire, bon vivant, que vous ne craignez pas. d'augmenter le nombre des aliénés? » — Que voulezvous dire P nftcriai. je. »:- « Vous ignorez donc le sobriquet donné aux habitants de ce village? » — « Oui, Monsieur, je l'ignore; mais, s'ils sont fous, je ne me soucie guère de vivre parmi eux, car la frayeur que j'aurais de gagner la maladie commune pourrait me la faire contracter. » — « Oh ! rassurez-vous ; il n'y en a pas.
plus ici qu'ailleurs ; c'est la simplicité d'un maire qui leur a valu ce surnom. Si vous le voulez, je vais vous raconter l'anecdote qui y a donné lieu. »
Le village de B. était administré, il y a cinq ou six ans, par un cultivateur aisé ayant de la droiture, de bonnes intentions, mais peu lettré. Or, cet homme, que je nommerai Thouret, reçut un jour une circulaire de M. le préfet du département, par laquelle ce magistrat demandait l'état nominatif des aliénés existant dans la commune. M. le maire relut cette lettre trois fois de suite avec beaucoup d'attention, espérant y trouver la signification du mot aliénés, qu'il ne connaissait pas. (e Diable! se disait-il en se grattant I"OrQille, qu'est-ce que c'est donc que ça? )1 Après bien des réflexions qui n'aboutirent à rien, il se décida à aller trouver son adjoint, M. Bétant, honnête vigneron avec qui il était fort bien, et il le pria de prendre communication de la lettre. M. l'adjoint savait un peu lire, mais pas très-couramment. Craignant d'ennuyer l'autre il lui dit : « Lis toi-même ; je t'écoute. » Quand la lecture fut faite : « Eh bien ? dit Bêlant. » — « Eh bien ? dit Thouret ; peux-tu me dire ce que c'est que les aliénés ? » — « Ah ! c'est ce mot lit qui t'embarrasse? » — Parbleu! sûrement tu sais ce que ça veut dire, toi. » — « Oh ! je sais à peu près. » — « Eh bien? dis-moi à peu près. » — « Dame, oui, je sais à peu près ; mais je ne peux pas te l'expliquer. » — « Cousin, si tu ne peux pas me l'expliquer, c'est que tu ne sais pas. Il ne faut pas me faire le fanfaron ! Allons trouver M. Le Maître. Lui qui est secrétaire de la mairie, il va nous dire cela tout de suite. »
IL Chemin faisant, ils rencontrèrent un jeune notaire du voisinage, qui venait de faire signer un contrat de mariage. L'idée vint à M. Thouret de le consulter sur le mot qu'il leur fallait connaître à tout prix. II Tu vas te faire moquer de toi, lui dit Bélant. » — « Pourvu qu'il ùe se moque pas de nous deux, qu'est-ce que cela te fait? » M. le maire s'approche; son adjoint le suit. « Monsieur le notaire, lui dit le premier, voudriez-vous bien pous donner un avis de conseil sur une lettre qui nous embarrasse ? » Quand le notaire eut examiné l'affaire: M Messieurs, répondit-il gravement, les aliénés sont ceux qui vont à la messe le dimanche. » — « Ah! tiens, je ne m'en serais jamais douté, dit le maire ; je vous remercie, monsieur. » — « Oui, c'est cela,
S^?• ft?nr 'io„( 'iflp c avais bien,moi. » Le notaire s'esquiva, craignant d'éclater de rire à leur barbe et les laissa dans cette croyance Or, ceci se passait un samedi. Les deux cousins reconnaissant qu il PHe serendreSz HnstSur, dpnt la demeure était encore éloignée, décidënl qu'ils iront à la messe le lendemain, et qu'ils sortiront uti peu avant les a.utres paroissiens pour compter le nombre des dévots dits aliénés. ŒetTur projet, puis ils se réjoignent. Le nombre eétait que de quaraiiite-ciiiq. - « Cest bien peu, se dirent-Ils, sur plus de mille âmes-; on 'Va dire que nous n-ayons pas de dévotion, et nous n'obtiendron8 pas le curé que nous sollici^ tons » ™n nous pouvons bien doubler, tripler même le nombre de quarante-(,inq; qiii est-ce qui nous contredira? le nombre » Voilà Maire entendue. Rentré chez lui, M. le maire fit celte réponse au préfet. « Monsieur le pre.et pni oui rreépDoonnddr re à votre honorée en date du., je vous dirai que, pour quant aux aliénés qui existest dans la commune, ils sont 180, le maire et l'adjoiiit coropris. D Je hisse à deviüer l'étonnement où une pireille réponse jeta M. le préfet. II ne pouvait aoire qu'il y eu, tant de fous dans le village de B., et pourtant, il KaU presque en douter, en vovant M. le maire et M. 1 adjoint compris dans le nombre. « A coup sûr, se dit-il, ces deux-là le sont; mais je dois m'informer s'ils ont autant de confrères qu'ils lc, sont, ma j préfet fit prendre des renseignements ; il apprit la vérité, qui se répandit bientôt dans tous les rangs de la bureaueratid départementale. L'hilarité fut générale et prolongée; on fit mille Tiiaiaaniprips sur le maire et les habitants de B. Bref, maints surnomstleur furent donnés; resta celui d'aliénés.
10 Auelaues anecdotes sur Mapoléoii ler. - 1. A la fin da Consulat le 29 mars 1804, Napoléon se rendit au Prjtanée militaire situé alors rue St-Jacques, où se trouve actuellement le lycée Louis le-Grand, à Paris. Les élèves, fractionnés en vingt-deux corn.
pagniei} étaient armés de fusils proportionnés à leur taille. Il y avait des enfant. depuis l'âge de neuf ans. Beaucoup étaient connus personnellement du premier Consul, qui allait de temps a autre dans les établissements de ce genre. C'était toujours une grande joie parmi les élèves quarid on annonçait sa visite. Ce jour-là, le petit bataillon était sous les armes. En passant devant la dernière compagnle, Napoléon reconnaît un pensionnaire avec la famille duquel il est très-lié. L'enfant baissait la tête; le premier Consul lîasse son doigt dans son col pour lui relever le visage, et, voyant que le col le serre beaucoup, il se retourne vers le directeur, M. Champagne: « Est-ce que M>US croyez, lui dit-il, que vous me ferez des hommes, en étriquant ainsi ces -enfants'? ») Puis, s addrres-' sant directement à l'élève: « Alphée, lui dit-il, cours au magasin va changer d'uniforme et reviens te présenter a moi; je veux te voir avec un nouvel habit. Bientôt Alphée accoult, et se place devant le premier Consul en lui présentant les armes: « A la bonne heure ! » dit Napoléon en pinçant l'oreille de l'élève. Il était a peine hors du Prytame, que tous les enfants se précipitent en courant vers le magasin, demandant à grands cris qu'on leur livre l'habit touché par le premier Consul. Ce vêtement fut, en effet, partagé
en vingt-deux portions, une par compagnie, et chaque eleve eut un petit morceau de ce vêtement, passé à l'état de relique. Il est difficile, on en conviendra, d'inspirer un sentiment plus dévoué a la jeunesse que celui qu'elle avait alors pour le premier Consul.
Il. Par suite des guerres que Napoléon soutint ou dans lesquelles il fut fatalement entraîné, personne ne fit faire une plus grande consommation de soldats; mais personne n'était plus avare du sang des Français en dehors du champ de bataille. Il ne pouvait souffrir l'idée du duel. Au camp de Boulogne, il malmena sa garde qui s'était laissée aller à des querelles sanglantes avec des régiments de la ligne. Le 7 mai 1802, il écrivit au ministre de la guerre Berthier: « Je vous prie, citoyen ministre, de faire connaître au général Reynier que le duel qu'il a eu et qui a privé la patrie de l'un de ses plus braves généraux (Destaiug), est un deuil publie; qu'il est à craindre que de pareilles scènes ne se renouvellent encore, et que l'intention du Gouvernement est qu'il s'éloigne de Paris de plus de trente lie-ies En plusieurs autres circonstances, Napoléon fut intraitable et punit très-sévèrement les combats de ce genre Quant au suicide, il ne pouvait admettre qu'un soldat s'en rendît coupable. Le 12 mai 1802, il mit à l'ordre : « Le grenadier Gobain s'est suicidé pour des raisons d'amour; c'était, d'ailleurs, un très-bon sujet. C'est le second événement de cette nature qui arrive au corps depuis un mois. Le premier Consul ordonne qu'il soit mis à l'ordre de la garde: « Qu'un soldat doit savoir vaincre la douleur et la mélancolie des passions ; qu'il y a autant de vrai courage à souffrir avec constance les passions de l'âme qu'à rester fixe sous la mitraille d'une batterie. S'abandonner au chagrin sans résister, se tuer pour s'y soustraire, c'est abandonner le champ de bataille avant d'avoir vaincu. »
111. Ver&1805, un jeune matelot anglais fait prisonnier, s'éahappa d'un dépêt et parvint à gagner les bords de la mer, aux environs de Boulogne, où il vivait caché dans les bois. Dévoré du désir de revoir son pays à quelque prix que ce fût, il construisit, à l'aide de son couteau et avec des écorces d'arbres, un léger esquif sur lequel il espérait gagner les croiseurs anglais, qu'il était occupé, une grande partie du jour, à guetter de la cime de quelques arbres Il fut prit au moment où, chargé de son canot, il allait se jeter à l'eau et s'y aventurer. On l'emprisonna comme espion ou voleur.
La chose étant parvenue jusqu'aux oreilles de Napoléon, qui se trouvait à Boulogne, il eut la curiosité de voir cette embarcation, dont on parlait beaucoup ; il ne put croire, à sa vue, qu'il y eût un être assez insensé pour avoir osé en faire usage, et se lit amener le matelot. qui lui continua que telle avait été sa résolution, lui demandant pour toute faveur la grâce de lui permettre de l'exécuter.
« Tu as donc une bien grande envie de revoir ton pays ? lui dit l'Empereur; y aurais-tu laissé ta fiancée? » — « Non, répond le matelot ; c'est ma mère, pauvre et infirme, que je voudrais revoir. »
— « Tu la reverras! s'ecria Napoléon. » El, gur-Ie-cbamp, il commanda qu'on prît soin de ce jeune homme, qu'on l'habillât, qu'on le transportât à bord du premier croiseur de sa nation, et qu'on
lui remît une forte somme d'argent pour sa rnere. « Elle doit être bien bonne, ajouta l'Empereur, car elle a un bien bou fils. »
IV.-L'Empereur lisait quelquefois, le matin, les nouveautés et les romans du jour. Quand un ouvrage lui déplaisait, il le jetait au feu. S'il nous trouvait, le soir. occupés àlire dans le petit salon, où nous l'attendions à l'heure du coucher, il regardait quels livres nous lisions, et, quand c'étaient des romans, ils étaient brûlés sans miséricorde. S. M. manquait rarement d'ajouter une petite semonpe à la confiscation, et de demander si un homme ne pouvait pas. fcyre une meilleure lecture ? Un matin qu'il avait parcouru et jeté au feu un livre de je ne sais quel auteur, Rousfan se baissa pour le retirer, mais l'Empereur s'y opposa en disant : « Laisse donc brûler toutes ces sottises-là ; c'est tout ce quelles méritent. »
(CONSTANT (1); Mémoires.) 11. Lettre de Paul-Louis Courier à sa cousine [Mm0 Pigalle, - I. « Un jour je voyageais en Calabre. C'est un pays de méchantes gens, qui, je crois, n'aiment personne, et en veulent surtout aux Français. De vous dire pourquoi, cela serait long ; suffit qu'ils nous haïssent à mort, et qu'on passe fort mal son temps lorsqu'on tombe en leurs mains. J'avais pour compagnon un jeune homme d'une figure. ma foi, comme ce monsieur que nous vîmes au Raincy : vous en souvenez-vous ? et mieux encore peut-être. Je ne dis pas cela pour vous intéresser, mais parce que c'est la vente.
Dans ces montagnes, les chemins sont des précipices, nos chevaux marchaient avec beaucoup de peine ; mon camarade allant devant, un sentier qui lui parut plus praticable et plus court nous égara.
Ce fut ma faute; devais-je me fier à une tête de vingt ans? Nous cherchâmes, tant qu'il fit jour, notre chemin à travers ces bois : mais plus nous cherchions, plus nous nous perdions, et il était nuit noire quand nous arrivâmes près d'une maison fort noire. Nous y entrâmes, non sans soupçon ; mais comment faire? Là nous trouvons toute une famille de charbonniers à table, ou du premier mot on nous invita. Mou jeune homme ne se fit pas prier : nous voilà mangeant|et buvant, lui, du moins; car, pour moi, j'examinais le lieu et la mine de nos' hôtes..
« Nos hôtes avaient bien mine de charbonniers; mai.s .la mai.son, vous l'eussiez prise pour un arsenal. Ce n'étaient que fusils, pistolets, sabres, couteaux, coutelas. Tout me déplut, et je vis bien que je déplaisais aussi. Mon camarade, au contraire, il était de la famille, il riait, il causait avec eux ; et, par une imprudence que j'aurais dû prévoir (mais quoi ! s'il était écrit.), il dit d'abord d'où nous venions, où nous allions, qui nous étions. Français, imaginez un peu! chez nos plus mortels ennemis, seuls, égares, si loin de tout secours humain ! Et puis, pour ne rien omettre de ce qui pouvait nous perdre, il fit le riche, promit à ces gens pour la dépense et pour nos guides, le lendemain, ce qu'ils voulurent.
« Enfin, il parla de sa valise, priant fort qu'on en eut grand soin, qu'on la mît au chevet de son lit ; il ue voulait point, disait-il, d'autre traversin. Ah ! jeunesse, jeunesse ! que votre âge est a plaindre ! Cousine, on crul que nous portions les diamants de la
(1 ) Valet de chambre de Napoléon 1er.
couronne ; ce qitfl y avait de plus intéressant pour lui dans cette valise, c'étaient les lettres de sa maîtresse.
« Le souper finL on nous laisse ; nos hôtes couchaient en bas, nous dans lA chambre haute, où nous avions mangé. Une soupente élevée de sept à huit pieds, où l'on montait par une échelle, c'était là le coucher qui nous attendait, l'espèce de nid dans lequel on s'introduisait en rampant sous des solives chargées de provisions pour toute l'année. Mon camarade y grimpa seul. et se coucha tout endormi, la tête sur la précieuse valise. Moi, déterminé à veiller, je fis bon feu et m'assis auprès.
Il. « La nuit s'était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand, sur l'heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j'entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et disputer. Prêtant l'oreille par la cheminée, qui communiquait avec celle d'en bas., je distinguai parfaitement ces propres mots du mari : Eh bien ! enfin, voyons, faut-il les tuer 'tous les deux? A quoi la femme répondit : Oui, et je n'entendis plus rien.
« Que vous dirai-je? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme un marbre ; à me voir, vous n'eussiez su si j'étais mort ou vivant, Dieu ! quand j'y pense encore !. Nous deux presque sans armes contre eux, douze ou quinze, qui en avaient tant ! Et mon camarade mort de somme.il et de fatigue ! L'appeler, faire du bruit, je n'osais ; m'échapper tout seul, je ne pouvais; la fenêtre n'était guère haute, mais, en bas, deux gros dogues hurlant comme des loups. En quelle peine je me trouvais, imaginez-le si vous pouvez.
« Au bout d'un quart d'heure qui fut long, j'entends sur l'escalier quelqu'un, et, par les fentes de la porte, je vois le père, sa laippe dans une main, dans l'autre un de ses grands couteaux. 11 montait, sa femme après lui et moi derrière la porte : il ouvre ; mais avant d'entrer, il pose la lampe, que sa femme vient prendre; puis, il entre pieds nus, et elle, de dehors, lui disait à voix basse, mas.
quant avec ses doigts le trop de lumière de la lampe : Doucermni, va doucement. Quand il est à l'échelle, il monte, son couteau dans les dents, et; venu à la hauteur du lit de ce pauvre jeune homme étendu, offrant sa gorge découverte, d'une main il prend son couteau, et, de l'autre Ah ! cousine !. il saisit un jambon qui pendait au plancher, en coupe une tranche et se retire comme il était venu. La porte se referme, la lampe s'en va, et je reste seul à mes réflexions.
a Dès que le jour parut, toute la famille à grand bruit vint nous éveiller, comme nous l'avions recommandé. On apporte à manger; on sert un déjeuner fort propre, fort bon, je vous assure. Deux chapons en faisaient partie, dont il fallait, dit notre hôtesse, emporter l'un et manger l'autre. En les voyant, je compris enfin le sens de ces terribles mots : Faut-il les tuer tous deux? Et je vous crois, cousine, assez de pénétration pour deviner à présent ce que cpla signifiait. »
12. La feuille de chêne et la feuille de tremble. I. Un jour, la feuille de chêne dit à la feuille de tremble : « Que vous
semble, ma sœur, de la vie que nous menons? N'est-il pas bien dur d'être comme nous sommes, toujours attachées a la même branche, sans la quitter jamais que pour mourir ! Tout ce qui a vie autour de nous est lihre ; le nuage va porter ou il veut sa rosée bienfaisante ; l'oiseau bâtit son md où il lui plaît et parcourt les airs à sa guise ; les animaux df-s bois vont tranquillement ou la fantaisie les mène ; pourquoi donc sommes-nous captives comme si nous n'étions pas, nous aussi, des créatures de Dieu ? » - « ht où irions-nous, ma sœur? répondit la feuille de tremble. Que ferions-nous de la liberté, si un souffle ennemi nous la donnai Attachées à notre branche, nous. y trouvons la vie, l'air nous berce doucement, le soleil couchant nous visite de ses plus beaux rayons, que nous faut-il de plus? » - « Oh! beaucoup de choses qui me manquent, à moi, et vous vous contentez a bon marche, pauvre feuille de tremble que vous êtes. Dans ce canton, j en conviens il n'y a guère de feuilles qui me valent ; je suis verte et de bonne apparence; à quoi, dans notre solitude, me servent tous ces avantages ? Grâce à Dieu, je dois le dire, je trouve ici tout le nécessaire La rosée du ciel, les sucs nourriciers de la terre ne me manquent pas; mais que c'est peu de chose quand on pense aux parfums qui là-bas s'exhalent des fleurs embaumées pour nourrir les abeilles' L'air vous berce doucement, dites-vons; moi j'étouffe dans cette forêt, au milieu de tant de feuilles de mon espèce, qui me cachent le monde. Le monde doit être si beau ! il fait si sombre sous ces grands arbres, tandis que le jour est brillant dans la plaiiae ! Le soleil couchant me visite, c'est vrai, mais c'est le soleil levant qu'il me faut. Enfin, notre vie tranquille me déplaît et je m'ennuie. Si haut que je sois placée sur mon arbre, c'est toujours ce vieux hêtre que je vois devant moi ; hâtons-nous donc, ma sœur, hâtons-nous, détachons-nous; fuyons. Abandonnées sur l'aile du zéphyr, ou emportées par la tempête, je veux aller comme l'oiseau vers la nue, je veux courir en liberté sur la montagne, je veux contempler la nature au bord des frais ruisseaux. »
Il. — « Vous m'effrayez, ma sœur, dit à ces paroles la feuille de tremble tout émue; un peu trop de séve trouble, je crois, votre raison. Nous détacher? Fuir? Y pensez vous ? Qui donnera l'ombre à nos bois quand nous n'y serons plus ? Quel voile mystérieux couvrira les retraites de la biche timide? qui recevra la rosée pour abreuver la terre et qui pompera les sucs aériens pour l'arbre séculaire qui nous porte? » — « Cela m'inquiète peu, je vous assure; assez d'autres resteront quand je serai partie. » — « Vous n'irez pas loin, croyez-moi, sans trouver un sort pire que le notre.
Voyez toutes nos pauvres sœurs mortes qui jonchent le sol à nos pieds ? A peine détachées par le vent, elles sont tombées sur la terre pour s'y flétrir. » — « Elles etaient déjà faibles et languissantes, la liberté les a perdues; je suis, moi, pleine de verdure et de force, la liberté me sauvera. » — « Tant d'ennemis, tant de dangers seront sur votre route ! » — « Je suis feuille de chêne, ma sœur, et je ne connais pas la crainte. » - « Vous rappelez-vous ce bûcheron, qui nous fit grand'peur au printemps; il disaitcomme
vous : « Je veux aller courir le monde, car malgré peines et labeurs, ici je meurs de faim et je n'ai pas même d'eau à boire. » Il partit pour la ville; vous savez comme il est revenu : pâle de misère, découragé par l'indifférence des hommes et le cœur oppressé de tristesse, mais encore bien heureux de retrouver sa hache, son pain noir et sa forêt. Il y en a d'autres qui, partis comme lui, ne sont pas même revenus. » — « Bah ! il y a mauvaise chance pour les uns et bonne cbance pour les autres; le nuage ne manque pas d'air pour le porter, l'oiseau trouve son grain et le ruisseau sa pente. » — « L'oiseau, le ruisseau, le nuage sont où le Créateur les a placés. Vous êtes feuille, ma HImr, et votre place est sur votre branche. » — « Chansons, que tout cela ! le vent se lève, adieu; j'en profite et je pars. » — Elle partit, en effet, l'imprudente feuille de chêne, dédaignant l'arbre qui l'avait fait naître ; elle quitta pour des chimères la branche qui lanourrissait. Qu'eu arriva-t-il? Elle n'alla point jusqu'à la montagne et le frais ruisseau ne la vit jamais sur son bord. Le soir n'était pas venu que flétrie, desséchée, gisante sur la terre, foulée aux pieds des troupeaux, il ne restait plus d'elle que de tristes débris. Plus sage, la feuille de tremble, humblement satisfaite de son sort. vécut encore de longs jours, et ne tomba aux sombres bords qu'à l'heure où les vents dépouillent la nature. — Si petite qu'elle soit, conservez la position que Dieu vous a faite. L'homme qui, sans y être contraint, abandonne son pays ou son état, court le plus souvent à sa ruine.
13. Aventure d*EI»ii-el-ltBagazt. — I. Sous le règne de Motadad, il y avait à Bagdad un homme appelé Ebn-el-Magazi, dont le métier était de conter dans les rues des anecdotes et des bons mots. Il avait un talent remarquable, et on ne pouvait l'entendre sans rire. Voici une de ses aventures rapportée par lui-même : « J'étais un jour devant la porte du palais du calife ; j'égayais le peuple par des récits piquants. Un des serviteurs de Motadad viut se placer derrière moi. Aussitôt je me mis à conler des histoires de domestiques. Elles l'amusèrent. Il s'en alla et revint quelques instants après. Il me prit par la main et me dit : « Je suis entré dans l'appartement du calife ; je me tenais debout devant lui, lorsque j'ai pen-é à toi et à tes discours ; j'ai ri, le calife a trouvé cela étrange et m'a dit : « Hé bien ! qu'as-tu donc?- » J'ai répondu : « Il y a près de la porte un certain Ebn-el Magazi qui raconie des « choses à faire rire une pierre. Là-dessus le calife m'a ordonné « de t'amener en sa présence ; mais je veux la moitié de la grati« fication qu'il t'accordera. » L'idée de cette gratification excitant mon avidité, je lui répondis : « Monsieur, je suis un pauvre homme « chargé de famille ; si vous vouliez vous contenter du sixième ou « du quart. » Il fut inflexible. »
Il. Introduit par lui, je'saluai le calife, qui me rendit le salut.
Ses regards étaient attachés sur un livre. U le parcourut presque en ( niier, tandis que j'étais debout devant lui. Enfin il le ferma, leva les yeux vers moi et me dit : « Tu es Ebn-el-Magazi?. On « m'a rapporté, continua-t-il, que tu racontes des histoires curieuses « et plaisantes. » — « Seigneur, répliquai je, le besoin rend in« dustrieux. Je réunis autour de moi un cercle d'auditeurs ; je
« captive leur bienveillance par mes récits et je sollicite leurs « bienfaits. » — « Voyons ton répertoire, ajouta le calife. Si tu « me fais rire, je te donnerai deux mille pièces d'argent. Et si je a ne ris pas, que me donneras-tu? » — « Je n'ai rien à vous cf offrir que ma tête, lui dis-je ; vous en ferez ce que vous voua drez. » — « C'est proposer une condition fort équitable, reprit « Motadad; hé bien ! si tu ne me fais pas rire, je t'appliquerai dix (t coups sur la nuque avec ce sac. » Je me dis à moi-même: a Un « prince ne frappe qu'avec quelque chose de léger, de doux. » Je tournai les yeux vers le sac, qui était de maroquin, et suspendu dans un coin de la salle : « Je ne me trompe pas, me dis-je ; il y « a probablement de l'air dans ce sac. Si je fais rire le calife, j'ai « tout profit ; si je n'y réussis pas, hé bien ! dix coups d'un sachet « gonflé de vent seront faciles à supporter. » Je commençai à raconter des bons mots, des anecdotes, traits de bédouins, de pédants, de juges, de filous, je débitai'de tout. Enfin mon répertoire s'épuisa ; le mal de tête me prit ; je tombai dans la tiédeur, puis dans le froid. Cependant, tous les pages et domestiques placés derrière moi étouffaient de rire : le calife seul conservait un sérieux imperturbable : « Je suis au bout, lui dis-je ; ma foi, je n'ai « jamais vu un homme comme vous. » — « C'est fini? demanda« t-il. » — « Je n'ai plus qu'une chose à dire, repris-je. » — « Parle, répondit-il. »
lll. « Vous m'avez promis, ajoutai-je, de me donner pour gra« tification dix coups sur la nuque; je vous prie de me les appliquer,
« et d'en joindre encore dix autres à ce nombre. » Il eut envie de rire, mais il se retint et répondit : « Accordé. » Je tendis la tête.
Au premier coup qu'il me donna, je crus qu'une tour s'écroulait sur moi : le sac était rempli de cailloux. Il m'en frappa dix fois et mon col faillit être brisé. Mes oreilles tintaient ; le feu sortait de mes yeux. Je m'écriai : « Seigneur, un mot ! » Il se disposait à compléter le nombre de vingt, mais il s'arrêta. « Qu'est-ce ? dit..
« il. » — « Suivant les principes de la religion, répondis-je; il « n'est rien de plus louable que de tenir sa parole, ni de plus « odieux que d'.y manquer. Or, je me suis engagé envers le dômes« tique qui m'a introduit ici à partager avec lui ma gratification, « quelle qu'elle fût, petite ou grande. Par un effet de votre géné« rosité et de votre munificence, vous avez bien voulu la porter au « double; j'ai ma moitié, l'autre moitié lui appartient. » Ces mots firent rire le calife au point qu'il se renversa sur le dos ; il frappait des mains, il trépignait, il se pressait le ventre Enfin il se calma et dit : « Qu'on amène un tel devant moi. » Et il commanda qu'on lui donnât le reste des coups. — « Qu'ai-je donc fait ? s'écria le « d >mestique. » — a C'est moi, lui dis-je, qui ai commis la faute « et mérité cela, mais tu es mon associé. On m'a payé mon con« tingent, on va maintenant te payer le tien. » Tandis qu'on le battait, je me mis à lui adresser des reproches et à lui parler ainsi : « Je te disais que je suis pauvre et chargé de famille ; je te « peignais ma misère et te priais de te contenter du sixième ou du « quart; tu as exigé la moitié. Si j'avais su n'obtenir du comman« deur des croyants d'autre gratification que des coups, je te l'au-
« rais abandonnée tout entière. » Le calife recommença à rire en entendant ce discours. Quand le patient fut reçu sa portion, Mo.
tadad prit nue bourse dans laquelle étaient deux mille pièces d'argent ; il les partagea entre le domestique et moi. Ensuite je me retirai. CAUSSIN DE PERCEVAL.
Devoir. — Développer les raisons qui faisaient rire le calife.
14. vue consultation. — I. Il a quelques mois arrivait à Paris un Américain dont on disait merveille. Eu effet, les journaux du Nouveau-Monde, dans leurs immenses colonnes d'annonces, proclamaient depuis des années « que M. W. connaissait le - présent, le passé et l'avenir, et que grâce aux esprits ou au somnabulisme, il lisait dans le cœur humaiii comme dans un livre ouvert. «
M. W. arriva donc à Paris, accompagné de sa renommée, de ses esprits et de sa somnambule, une petite femme âgée d'une quarantaine de printemps. Il loua dans une maison meublée un appartement plein de dorures, de glaces et de fausses porcelaines de Chine; il fit afficher son nom sur tous les murs de Paris; il daigna annoncer que le prix de sa consultation spirite ou magnétique ne dépasserait pas un louis, et il attendit.
On ne Le fit pas attendre longtemps. Les — comment les appellerai-je ? —' les curieux — cela ne blessera personne — les curieux donc commencèrent à faire queue chez M. W. Sa somnambule faisait miracle ; sur dix fois, elle se trompait bien une fois, mais de si peu !
Le succès de M. W. durait depuis une semaine, le jour où on lui annonça la visite de deux messieurs à l'air très-distingué.
M. W. les reçut dans son salon. Il comprit qu'il avait affaire à deux Anglais ; il entama la conversation dans cette langue. Ces deux messieurs étaient J'un très-blond, l'autre très-brun ; celui-ci répondait par monosyllabes, celui-là était très-loquace. Le blond expliqua à M. W. qu'il désirait consulter sa somnambule sur son présent et sur sa famille, et qu'il désirait aussi voir son ami assister à cette consultation.- Alors ce sera une consultation double, répondit M. W. Aôh, yea, ça m'est égal. -
lis—: M. W. appela la petite femme, qui s'endormit après quelques passes. — Voulez-vous donner quelque chose à mon sujet pour le mettre en communication avec les personnes dont vous désirez des nouvelles? dit M. W. au gentleman blond. — C'est juste, fit celui-ci. Et il tira de son portefeuille une boucle de cheveux très-noirs. M. W,, après avoir mis la boucle dans les mains de la somnambule : « Où êtes-vous.? Que voyez-i-ons ? lui dit-il.
-Je marche, je marche, commença la somnambule d'une voix monotone, tout droit devant moi, je passe beaucoup d'eau. — C'est la Manche, dit M. W. - uest vrai, répondit le gentleman blond, tandis que le brun faisait un signe affirmatif. — Je marche encore, continua la somnambule, j'arrive a une grande ville. Oh 1 quelle grande ville ! Il y a beaucoup de fumée. — C'est Londres, dit M. W. Continuez. - Je prends le chemin de fer, me voici dans la campagne. J'arrive à une grande habitation, un palais au
milieu d'un jardin, d'un parc. - C'est mon château, s'écria le monsieur blond vivement émotionné.— C est votre château) comme vous le dites très-bien, riposta M. W. Et que voyez-vous dans ce jardin? dit-il en s'adressant à la somnambule; regardez bien, faitesnous la description. — Devant ce palais, recommença la somnambule, il y a une grande pelouse. A gauche, une pièce d'eau avec un jet au milieu. Dans l'eau des oiseaux blancs — Oh!
mon lac, mes cygnes, s'écria le monsieur blond. — Il y a plusieurs oiseaux blancs, une petite barque. et la somnambule s'arrêta. — Et au bord du lac, vous ne voyez pas de grandes ou de petites personnes, interrogea d'un ton un peu irrité M. W. Au bord du lac, je vois une petite personne, très-jeune, un en..
fant. — C'est mon Georges, interrompit , le gentilhomme blond, — Un garçon très-jeune, il s'amuse avec un cygne; oh! il tombe dans l'eau. — Le monsieur blond jeta un cri de douleur. —
Un monsieur le sauve, un monsieur âgé. — C'est son précepteur, dit avec joie le gentleman blond à M. W. qui triomphail.
— Deux dames arrivent, continua toujours sur le même ton la somnambule. L'une est brune et jolie, l'autre est un peu vieille.. — C'est ma femme avec son ax-gouvernante.
— La jeune pleure de joie. Elle embrasse l'enfant.
Celui-ci pleure. On le met au lit. La jeune femme va dans son boudoir. Elle s'assied devant un bureau. Elle regarde un portrait d'un monsieur blond. Elle l'embrasse. Elle commence une lettre. elle écrit : « Mon cher mari. »
— Assez, assez, s'écria le monsieur blond en se levant. C'est sublime, c'est merveilleux. Vous pouvez réveiller votre somnambule.
III. J'espère que vous êtes content, dit M. W., et que vous proclamerez dans tout Paris ce que vous avez pu voir vous-même.
— Avec plaisir, mon eher monsieur. Seulement, je vous préviens d'une chose. Je n'ai pas de château, je n'ai pas d'enfants, je n'ai jamais été marié, je suis né dans le quartier de la Chausséed'Antin, je suis blond sans être Anglais et je parle anglais sans avoir jamais mis les pieds à Londres.
— Mais, monsieur. balbutia M. W. blême de colère.
- Je suis venu avec le docteur, mon ami, pour voir comment vous saviez arranger vos affaires. Nous vous avons fait perdre du temps, voilà cinq francs pour la peine.
En disant cela, le monsieur blond jeta une pièce de cent sous sur uu guéridon et partit avec son ami.
Ceux qui s'étonnèrent du départ subit du célèbre W., en lisant ces lignes, auront la clef du mystère.
(1 n'y a que les ignorants et les sots qui croient aux somnambules, aux sorciers ou aux revenants.
15. Es-tu content, ou l'histoire des Nez, nouvelle drolatique.— I. A Dewilz, aux environs de Progue, vivait un fermier, riche et bizarre, qui avait une jolie -fille à marier. Les étudiants de Prague (en ce ti mps-là, il y en avait vingt-cinq mille), allaient souvent du côté de Dewitz, et il en est plus d'un qui eût volontiers conduit la charrue pour devenir le gendre du fermier. Mais
comment faire ? La première condition que le rusé paysan impo.
sait à chaque nouveau taiet était celle-ci: « Je t'engage pour un an, c'est-à-dire jusqu'à ce que le coucou chante le retour du printemps; si d'ici là tu me dis une seule fois que tu n'es pas content, je te coupe le bout du nez. Du reste, ajoutait-il en riant, je te donne le même droit sur ma personne. » Et il faisait comme il avait dit. Prague était rempli d'étudiants auxquels on avait recollé le bout du nez, ce qui n'empêchait pas la cicatrice et encore moins les mauvaises plaisanteries. Kevenir de Dewitz défigure et ridicule, c'était de quoi refroidir la passion.
Un certain Coranda, assez lourd de sa personne, mais froid, fin et rusé, ce qui n'est pas un mauvais moyen de faire fortune, voulut tenter l'aventure. Le fermier l'accueillit avec sa bonhomie ordinaire, et, le marché conclu, l'envoya aux champs labourer.
A l'heure du déjeuner, on appela les autres valets, mais on eut soin d'oublier notre homme; à dîner on fit de même. Coranda ne se troubla point, revint au logis, et tandis que la fermière portait du grain aux poules, il décrocha dans la cuisine un énorme jambon, prit un grand pain dans la huche et s'en alla aux champs dîner et faire un somme.
Lorsqu'il revint le soir: « Es-tu content? lui cria le fermier.
Très-content, répondit Coranda; j'ai mieux diné que vous.» Voilà la fermière qui accourt en criant au voleur et notre homme de rire. Le fermier pâlit. « Vous n'êtes pas content? dit Coranda. —
Un jambon n'est qu'un jambon ! reprit le maitre. Je ne me trouble pas pour si peu. » Mais depuis lors on eut soin de ne pas laisser à jeun notre étudiant.
Il. Vint le dimanche. Le fermier et sa femme montèrent en char pour se rendre à l'église, et dirent au prétendu valet: — Tu soigneras le diner; tu mettras dans la marmite ce morceau de viande, et tu y joindras oignons, carottes, ciboules et persil. — Bien. dit Coranda.
Il y avait à la ferme un petit chien mignon qui se nommait Persil. Coranda le tue, le dépouille et Je fait bouillir proprement dans le pot-au-feu. Quand la fermière revint, elle appela son favori; hélas! elle ne trouva qu'une peau sanglante pendue à la fenêtre.
— Qu'as-tu fait? dit-elle à Coranda. - Ce que vous m'avez commandé, maîtresse ; j'ai mis oignons, carottes, ciboules et persil dans la marmite. — Méchant sot! cria le fermier, tu as eu le cœur de tuer cette innocente créature, qui faisait la joie de la maison?
- Vous n'êtes pas content, dit Coranda, en tirant son couteau de sa poche? — Je ne dis pis cela, reprit le bonhomme. Un chien mort n'est qu'un chien mort. Et il soupira.
III. Quelques jours plus tard, le fermier et sa femme allèrent au marché. Comme ils se méfiaient de leur terrible valet, ils lui dirent : — Tu resteras au logis, tu ne te permettras rien de ton chef, tu feras exactement ce que feront les autres. — Cela suffit, JilCoranda.
Il y avait dans la cour un vieil appentis dont le toit menaçait ruine. Vinrent les maçons pour le réparer; suivant l'usage, ils
commencèrent par le démolir. Voilà mon Coranda qui prend une échelle et monte sur le toit de la maison, qui était tout neuf.
Bardeaux, lattes, clous, crampons, il arrache tout, et en dispense au vent les débris. Quand le fermier revint, la maison était a jour.
— Drôle, s'écria-t il, quel nouveau tour m'as-tu joué ?- Je vous ai obéi, maître, reprit Coranda; vous m'avez dit de faire ce que feraient les autres. Est-ce que vous n'êtes pas content? Et il tira son couteau. - Content, dit le fermier ; content; pourquoi serais-je mécontent? Quelques lattes de plus ou de moins ne me ruineront pas. Et il soupira.
IV. Le soir venu, le fermier et sa femme se dirent qu'il était grand temps d'en finir avec ce diable incarné. Comme c'étaient des gens sensés, ils ne faisaient jamais rien sans consulter leur fille, l'usage étant en Bohême que les enfants aient toujours plus d'æsprit que les parents.
- Père. dit Hélène, je me cacherai de bon matin dans le grand poirier, et je ferai le coucou ; tu diras à Coranda que l'année est passée, puisque le coucou chante; tu le paieras et tu le renverras.
Chose dite, chose faite. Dès le matin, on entend dans la campagne le cri plaintif de l'oiseau du printemps : Coucou! coucou!
Qui parut surpris, ce fut le fermier. — Or çà, mon garçQn, ditil a Coranda, voici la saison nmyelle qui nous surprend ; le coucou chante sur le poirier là-bas ; vieus que je te paie et séparons-nous bons ainis. - Un couçou ? dit Coranda, je n'ai jamais vu ce bel oiseau.
Il court à l'arbre et le secoue à tour de bras. Ou entend un cri., et voilà que de l'arbre tombe une jeune fille, Dieu merci avec plus de peur que de mal. — Scélérat! criait le fermier. Vous n'êtes pas content P dit Coranda en tirant son conteau. Misérable! tu me tues ma fille et tu veux encore que je sois content; je suis fou de colère; va-t'en, si tu ne veux périr de ma main. — Je partirakquand je vous aurai coupé le nez, dit Coranda. J ai tenu ma parole, tenez la vôtre. — Holà, dit le fermier en mettant la main devant son visage, tu me laisseras bien racheter mon nez. -
Soit, dit Coranda.—Veux-tu dix i-noutoiis ?- N-on.- Deux bœufs?
— Non. -Dix vaches?- Non, j'aime mieux vous couper le nez..
Et il aiguisa son couteau sur le seuil de la maison.
V. Père, dit Hélène, j'ai fait la faute, je la réparerai. Coranda, vftulez-vous ma main au lieu du nez de mon père? — Oui, dit Coranda.—J'y mets une condition, dit la jeune fille; je prends pour ma part la suite du marché. Le premier de nous qui ne sera pas content en ménage, on lui coupera le nez. -Bien, dit Coranda; j'aimerais mieux que ce fût la langue, mais, après le nez, on y viendra, Jamais on ne vit plus belles noces a Dewitz, et jamais il n'y eut plus heureux ménage. Coranda et la belle Hélène furent des époux accomplis ; jamais on n'entendit ^e plaindre ni le mari ni la femme ; ils s'aimèrent à couteaux tirés, et, grâce à leur ingénieux contrat, gardèrent, pendant leur longue union, et leur amour et leurs nez.
Edouard LABOULAYE, de l'Institut.
Devoir, — Moralité de cette histoire.
16. Misère et Pauvreté. — I. Notre-Seigneur Jésus-Christ et saint Pierre vinrent un jour se promener aux environs de Bergues-Saint-Winoc, une fort jolie ville du pays de Flandre. Ils étaient vêtus plus que simplement, comme gens dont la position est faite, et qui ne tiennent pas à jeter de la poudre aux yeux du vulgaire. Chemin faisant, l'âne qu'ils montaient tous les deux perdit un de ses fers ; au moment où ils s'en aperçurent, les voyageurs se trouvaient devant la forge de Pierre Lambrecht, que tout le monde dans la contrée appelait Misère, parce qu'il n'était l'ilS riche. Le forgeron était en train de travailler de son dur métier, sans autre compagnie que celle de son chien, Pauvreté, qui venait de temps en temps lui lécher les mains et lui dire, de ses grands yeux mélancoliques: Courage, maître ; la vie que tu mènes est rude, mais ton fidèle ami Pauvreté t'aime bien.
Notre-Seigneur Jésus-Christ demanda au forgeron s'il voulait ferrer son âne.—Entrez et asseyez-vous, dit-il, je vais vous servir tout de suite.
Notre-Seigneur et faint Pierre s'assirent, et Misère ferra l'âne avec un fer d'argent, pendant que Pauvreté se laissait caresser par les étrangers, ce qui était une grande preuve d'estime. —
Combien vous dois-je ? demanda Notre-Seigneur Jésus-Christ, lorsque l'ouvrage fut terminé.—Rien, répondit le forgeron, qui croyait avoir affaire à plus pauvre que lui. — Notre-Seigueur Jésus-Christ, qui sait tout, ayait naturellement lu dans la pensée de Misère. —
Puisque vous êtes si bon et si généreux, lui dit-il, je vous permets de faire trois souliaits.- Bien, dit Misère, sans manifester le moindre étonnement ; et il se mit à réfléchir à ce qu'il demanderait. —
Choisis le ciel, lui souffla saint Pierre à l'oreille. — D'abord, reprit Misère, je désire que tous ceux qui viendront s'asseoir désormais dans mon grand fauteuil ne puissent se lever sans ma perIlllssion. — Accordé, dit Notre-Seigneur. — En second lieu. —
Choisis le ciel, répéta saint Pierre, un peu plus haut cette fois, en tirant le forgeron par la manche de son habit. — Laissez-moi donc tranquille, vous, répondit brusquement M sère, qui n'aimait pas à être dérangé quand il réfléchissait. En second lieu, continudt-il, je voudrais que ceux qui grimperaient au haut d'un noyer qui s'élève dans mon ja din ne pussent plus en descendre saus ma permissiou. - Accordé, dit Notre-Seigneur. - En troisième lieu.
— Choisis donc le ciel ! s'écria saint Pierre avec une certaine véhémence. — Je ne m'en soucie pas. En troisième lieu, dit-il en élevant la voix, j'ai ici une petite bourse en cuir, je veux que tout ce qui y entre n'en puisse sortir sans ma permission. — C'est bien, tout sera ainsi que vous le désirez, dit Notre-Seigneur.
Et, souhaitant le bonjour à Misère, il partit avec son apôtre saint Pierre, qui ne dissimulait pas son mécontentement.
IL Quelques mois après la visite de Notre-Seigneur, les temps étaient durs, le forgeron tomba dans une misère si grande, qu'on lui eût donné alors son nom, s'il ne l'avait eu déjà. Il avait employé son dernier morceau de fer et jeté sa dernière croûte de pain à Pauvreté. La nuit noire venait ajouter encore à la tristesse de cette forge sans vie. Il déposa son marteau dans un coin et
s'assit à califourchon sur son enclume; il regrettait amèrement de ne pas s'être fait donner un peu d'argent, plutôt que d avoir forme ces trois souhaits, qui ne lui avaient été d'aucune utilité. Pendant qu'il était perdu dans une immense rêverie, on frappa a sa porte.
« Entrez ! » cria-t-il sans se déranger. On leva le loquet, et ua.
homme, petit de taille et courbé par l'âge, entra dans sa forge. —
Misère, vous paraissez triste, dit-il. — Oui, répondit le forgeron; on le serait à moins. Autrefois j'étais riche, et aujourd'hui je sais pauvre. — N'est-ce que cela ? c'est un malheur qui n'est pas sans remède ; il m'est aisé de vous rendre aussi riche que la mer est profonde.-Si vous pouviez faire cela, je vous considérerais comme le premier dss hommes. — Je le puis, mais à une condition : c'est que dans dix ans, vous me donnerez votre âme. - Que faut-il faire ?-Signer votre nom au bas de ce parchemin avec votre sang.
— Volontiers, s'écria le forgeron. Plutôt vendre mon âme au diable que de croupir toute ma vie dans la gêne ! Et il donna du poing contre l'enclume, en fit sortir quelques gouttes de sang et signa. Le petit vieillard prit le parchemin et s'éloigna en ricanant.
III. Misère avait de l'argent autant qu'il en voulait. Tous les matins il remplissait ses poches. Il mangeait, buvait et chantait le jour, le soir et la nuit, eL le lendemain il recommençait. Tout le monde lui souriait depuis que la fortune lui avait souri. Mais son bonheur était trop complei pour pouvoir durer ; les dix ans passèrent bi, n vite, et le diable revint à la forge sous la forme du petit vieillard, pour emporter l'âme de Misère. « Asseyez-vous dans mon grand fauteuil, dit le forgeron, lorsqu'il eut introduit Satan; vous devez être fatigué, votre voynge est long Vous ne sere7 pas fâché de vous réconforter un peu , j'ai là un excellent jambon et de la forte bière de mars dans ma cave. » Le diable s'assit, allongea sa jambe boiteuse et sentit bientôt un certain bienêtre se répandre dans tous ses membres. Pendant qu'il se prélassait dans le fauteuil, en rêvant au merveilleux jambon et à la bière mousseuse, Misère était allé prendre dans sa forge une verge en fer, avec laquelle il entra en sifflant un air connu. — « Avant de manger du jambon, dit-il d'un ton goguenard, nous avons à causer d'autres petites affaires. » Et il se mit à frapper si violemment sur le dos de Satan, que celui-ci en devint bleu et gris. Le pauvre diable grinçant des dents de colère, voulut se lever et saisir Misère; impossible : il était comme collé au fauteuil.—Délivrez-moi !
cria-t-il. Le forgeron frappait toujours.—Délivrez-moi, de grâce!
Le forgeron frappait de plus belle. - Délivrez-moi, je vous accorde un sursis.-Voilà enfin une parole conciliante. Je ne vous frapperai plus ; mais, avant de vous laisser quitter ce fauteuil, je veux que vous me promettiez loyalement de me donner encore dix ans, et ds fournir autant d'argent que j'en ai en depuis votre première gracieuse visite. — Je vous le promets, s'écria le boiteux. - Eh bien
partez donc, vieux drôle ! dit Misère. — Le diable s'envola en se frottant les côtes.
IV. La vie de Misère redevint un long éclat de rire ; les fêtes , succédèrent aux fêtes, les bouteilles aux bouteilles et les chansons aux chansons ; mais, hélas ! dix ans sont bientôt passés quand on
est heureux. Un jour, au moment où il y pensait le moins, le forgeron vit entrer chez lui, non plus le vieux diable, qui le craignait, mais bon nombre de solides gaillards, illustrés de deux cornes monumentales et d'une queue immense. — Mes amis, dit Misère avec une apparente bonne humeur, nous sommes au temps des noix, et une noix succulente est un régal inconnu en enfer. Si, pendant que je vais fairf un bout de toilette indispensable pour voyager en votre honorable compagnie, vou; aviez envie de grimper quelque peu dans mon noyer, ne vous gênez pas.
Les démons ne se le firent pas dire deux fois; en moins d'une minute, ils étaient tous montés pêle-mêle à l'arbre.
Misère entra dans sa forge, alluma son feu, éteint depuis vingt ans, chauffa à blanc la longue verge qui avait déjà servi à rosser le vieux diable, et, armé de ce tison, il harcela si bel et si bien ses nouveaux hôtes, qu'ils se mirent à crier comme des damnés :Meurtre et feu ! Mais Misère ne cessa la correction que lorsqu'on lui eut promis de le laisser vivre encore dix ans et de lui donner autant d'argent que par le passé. Dès que l'accord fut conclu, les diables s'enfuirent en boitant des deux pattes.
V. Misère passa gaiement ses nouveaux dix ans, qui s'envolèrent comme s'envole un beau rêve. Cette fois, tout ce que l'enfer avait de diables valides vint le chercher. Lucifer lui-même était à la tête de son armée. Quand le forgeron vit cette effroyable bande, il ne pu' se déf ndre d'un instant ae irayeur; mais il se rassura en songeant que la vanité est le vice qui a perdu le démon. — « Je me suis laissé assurer, dit-il à Lucifer, qui s'avançait en fronçant le sourcil, que vous pouviez, si c'était votre bon plaisir, vous rendre si petits, que cette bourse vous contiendrait facilement, vous et toute votre estimable société. Si cela était vrai, ce serait bien commode pour voyager ; je vous porterais un bout de chem:n.
Mais c'est sans doute un conte bleu que l'on m'a fait. » Lucifer se méfiait bien un peu du forgeron, mais il ne pouvait deviner sa ruse ; d'un autre côté, il était assez tier de montrer qu'il pouvait l'impossible. En un clin d'œil, toute l'armée fut dans la bourse, que Misère ft-rma vivement. - Vous êtes en mon pouvoir, engeance cornue, il vous en cuira! s'écria Misère en se précipitant dans sa forge. Il plaça la bourse sur l'enclume, et, d'un bras vigoureux, leva son gros marteau, qui retomba de tout son poids sur les malheureux diables. Ils furent bientôt aussi plats que des pièces de six blancs; les malheureux poussaient des cris à faire trembler la terre. - Criez, hurlez, c'est comme si vous chantiez. — Grâce !
grâce - Point de grâce ; dit le forgeron. J'ai un peu d'argent en réserve, je resterai encore quelque temps sur la terre, et lorsque je mourrai de ma belle moi t, je vous emporterai avec moi. Je vous empêcherai ainsi de faire du mal à mes semblables. Et il mit la bourse dans sa poche.
VI. Dès le lendemain, il se passa sur terre les plus étranges choses: un des amis de Misère vint lui rendre cent écus d'or qu'il lui avait volés au jeu, et le cabaretier lui servit du vin fait avec du raisin ; mais, comme toute médaille à son revers, la cabaretière ne lui sourit plus quand son mari avait le dos tourné;
Les neveux ne souhaitèrent plus la mort de leurs oncles; Les usuriers ne prêtèrent plus qu'à six pour cent ; Comme on ne passait plus ses nuits à jouer, on n'avait plus mal aux nerfs; comme on ne courait plus le guilledou à la belle étoile, on n'avait plus de rhumatismes ; bref, comme on ne mangeait plus que pour vivre, on n'était plus malade d'indigestion ni d'aucune autre maladie: les médecins furent ruinés; Comme on ne volait plus et qu'on n'assassinait plus, les avocats et les juges furent ruinés ; Comme on ne se battait plus, l'armée n'eut plus d'avancement.
Les femmes ne furent plus: Ni coquettes, ni médisantes, ni intéressées, ni infidèles, ni gourmandes, ni fausses; Elles devinrent insupportables pour tout le monde, surtout pour leurs maris.
La vie était d'une monotonie désespérante.
Personne ne comprenait d'où venait cette vertu chronique, plus déplorable que les plus déplorables calamités, dont on connaît à peu près les causes et dont on prévoit la fin.
On avait nommé des commissions, qui avaient fait de l'eau claire, comme toutes les commissions passées et à venir ; toutes avaient constaté le mal, mais aucune n'avait trouvé le remède.
On avait institué des prix Montyon pour celui qui découvrirait un vice, fût-ce le plus mignon de tous.
On avait écrit des volumes contre la vertu, comme on en avait écrit jadis contre les vices; ils étaient pleins de lettres, de mots et de phrases, mais on avait oublié d'y mettre des idées, VII. Le comte de Flandre, qui régnait alors que se passaient ces bizarres choses, fit comme le célèbre calife des Mille et une Nuits, il parcourut la plus grande partie de ses villes sous un déguisement. Lorsqu'il arriva devant la forge de Misère, entendant un bruit effroyable, il entra. — Que se passe-t-il ici? dit-il au forgeron.
Misère montra la bourse et raconta tout à son souverain, qui lui apprit, à son grand étonnement, combien il avait fait de mal en croyant faire le bien.
Tout désolé que fût le forgeron, il n'oublia pas de demander son parchemin, ses dix ans et son argent, avant de délivrer Lucifer et les siens.
Lorsque la promesse fut faite, il délia la bourse, et toute la bande s'enfuit, comme si elle avait eu l'épée de saint Michel dans les reins.
Les vices refleurirent alors comme par enchantement, et le monde reprit sa physionomie.
Le forgeron' vécut de nouveau comme un prince, et Pauvreté comme un chien de prélat. L'un buvait dans un verre de cristal de Bohême, l'autre mangeait dans une écuelle d'argent, et l'hiver il portait une lévite de futaine, comme une personne naturelle.
Mais on se lasse de tout, même du bonheur: Misère voulut mourir. Se sentant un peu souffrant, il appela le meilleur médecin de la contrée. Ce praticien, qui ne manquait jamais un malade,
lui signa promptement ses passeports pour l'autre monde. Quand le forgeron fut mort, il alla tranquillement, avec son chien fidèle qui avait voulu le suivre, frapper à la porte du paradis.
VIII. Malheureusement l'apôtre porte-clefs a la mémoire longue ; lorsqu'il vit l'homme qui avait méprisé ses conseils, il lui dit en grognant:—Vieil entêté, vous auriez pu choisir le ciel, vous ne m'avez pas écouté ; vous n'entrerez pas, c'est moi qui vous le dis.
Et, sans plus de cérémonie, il lui ferma la porte au nez.
Ce début ne plut pas trop à Alisère ; mais, obligéde se soumettre, il s'en alla au purgatoire.—Vous n'avez pas de petits péchés sur la conscience, lui dit-on avant qu'il fùt arrivé à la porte ; il n'y a pas de place ici pour vous.
—Il ne me reste plus que l'enfer, murmura Misère en soupirant.
-Arrivé devant le palais de Satan, il tira la sonnette, et un pauvre diable, maigre comme un cent de clous, qui remplissait les fonctions de concierge, ouvrit un judas, regarda du coin de l'œil et reconnut le terrible forgeron, qui l'avait si rudement aplati. Il tomba à la renverse, en criant à ses camarades de ne pas toucher à la porte, que c'était Misère qui avait sonné. Personne n'osa placer un pied devant l'autre, et l'infortuné forgeron, après avoir attendu longtemps, fut obligé de s'en aller avec son brave chien.
Voilà pourquoi Misère et Pauvreté sont toujours de ce monde.
CHARLES NARKEY.
FIN DES IIISTOIRES ET DE LA PARTIE DU MAITRE.
ERRATA. •
Page 15, ligne 2 ; Qram, n"" 123 et 135 ; lisez Ú 135.
P. - 37, — 41 ; au lieu de soyons logique ; écrivez logiques.
P. — 80, - 15 ; les ennemis sont poussés; lisez repousses.
p, — 80, - 19; Louis II disparaît ; lisez Louis XI apparait.
P. — 83, - ; les aparté; lisez aparté (Acad.) p, - 83, - 44 ; quasi-cantrats; lisez contrats.
P. — 88, - 25 ; becs figues ; lisez becfigues, en un mot.
P. - 91, - 34. A demi-rendue, supprimez le trait d'union.
P. — 100, — 31 ; fort versant; lisez versants au pluriel.
P. — lia, note du bas; au lieu de s'y jettent eux-mcmes pour les repécher; lisez y tombent eux-mémes en essayant de les retenir.
P. - 161, - 8; au lieu de con finjes, lisez confinées.
P. - ItiG. - "27; au lleu.de ne tombe pas, dites ne tombe.
P. - 193. - 28 et 20. Ce tera pour ce àera, sans majuscule.
P. — 212. — 19. Avisez sans intérêt, pour aîmez.
P. - 215, - 38 et 40. Racconfé et sait trier pour raconte et sait tirer.
P. - 217. - 18. Sceouse pour wcottsse.
P. - f2. - 50. Clinttemille pour chattemile.
P. - 3S1, n,j37. Commencer ainsi La cérémonie terminée, etc.
P. - §36, ligne 7. Croit pour croit.
Pages Avertissement * 1" PARTIE. I t
Exercices sur les remarques relatives à la lecture. 5 CHAP. I. - Exercices sur les noms ou substantifs. - - - - cHAp. Il. Exercice sur l'article. ; 18 CHAP. III. - Exercices sur les adjectifs.,.. 1° CHAP. IV. - Exercices sur les prénoms : 26 CHAP. V. Exercices sur les verbes, 30 CHAP. VI. — Exercices sur les participes ,. 50 CHAP. VII. — Exercices sur les adverbes. 58 CHAP. VIII. — Exercices sur les prépositions. , , 60 CHAP. IX. — Exercices sur les conjonctions, ,. , , , , 61 CHAP. X. — Exercice sur les interjections..,. 61 CHAP. XI. - Exercices sur les remarques orthographiques, les homonymes et le sens des mots. 62 2" PARTIE, - SYNTAXE.
CHAP. I. - Exercices sur la syntaxe des noms. , , , 75 CHAP. II. Exercices sur la syntaxe de l'article. 91 CRAP. 111. - Exercices sur la syntaxe des adjectifs 97 CHAP. IV. - Exercices sur la syntaxe des pronoms. 111 CIIAP. V. — Exercices sur la syntaxe des verbes. 121 CHAP. VI. - Exercices sur la syntaxe des participes., 145 CHAP. VII. - Exercices sur la syntaxe des adverbes. 16I CHAP. VIII. — Exercices sur la syntaxe des prépositions.. 169 CHAP. IX. — Exercices sur la syntaxe des conjonctions.. 172 CHAP, X. — Exercices sur la syntaxe des interjections.. n4 CHAP. XI. — Exercices sur les Remarques détachées. 175 CHAP. XII. — Exercices sur les figures de grammaire ou de syntaxe 193 CHAP. XIII. - Exerciees sur la ponctuation., , .,., 194 CHAP. XIV. — Phrases à analyser 200 EXPRESSIONS vicieuses et cxpressions mi¡¡;es.. , • ■ 202 SYNONYMES et antonymes , , A'\V\ 205 EXERCICES préparatoires de style • • ,'L;', 205 SUJETS de lettres. V. - Y - - i- 217 SUJETS de lettres , , , ,.6"', ;?* .';.:i;. 209 DICTÉES données dans les examen 1' 241 HISTOIRES et tables à raconter. 241 ,", ~So,- .-
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Premier Alphabet ou Syllabaire des commentants, par t j MM.AulM-ayeet.)'e)ard:unYol.iu-18. lu Second Alphabet, suite du précédent, par les mêine3; iu-18 carfolJ lié. , , , jU C £ U^ Tableaux de lecture, par les mêmes (17, sur demi-rabin) 1 m. 25 ¡ ÊCM1TCKE. l Neul feinlles de 8 Modèles: prix de chaque feuille.. • :• 10 canl.
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Premiers cxereices de calenl sur la numération et les quatre règles, avec de nombreux problèmes, par MM. Aù- cent.
braye et l'érard Corrigé des exercices de calcul (réponses). 40 cent.
Arithmétique des enfants, ou Goura de calcul sur les quatre règles el le système métrique, par plusieurs lllslilu- OU cent.
teurs; in-l- cartonné cent.
Partie du Maître de l'Arithmétique des enfants 80 cenl.
Arithmétique élémentaire (Ihéorique et pratique), J'ellfermaiil de nombreuses applications sur le systeme métrique, l lesrèglûsde I roi s, d'intérèi, de société, les racines, Le- toisé, etc., 1 fr. »
par MM. Auhraye el l'érard « 1 fr.
Partie du Maître de l'Arithmétique élémentaire. ! fr. 50 Supplément à l'Arithmétique élémentaire, ou \niions théoriques el pratiques sur les racines, les progressions, les logarithmes cl le calcul des annuités, par les mêmes. 15 cenl.
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Tableaux d'Arithmétique pour la lecture et l'écriture ries JlfJlllbres. , , , 50 cent.
;\"OT.-' La plupart de ces ouvrages ont été autorisés par les Conseils académiques de l'nen el de Bennes, et par Son F.xc. M. le Ministre de l'Instruction publique.
bnp. Papny.
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