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Titre : 1er régiment d'infanterie coloniale historique du régiment 1914-1919 / [signé Lieutenant Colonel Barbassat]

Auteur : Barbassat, Albert Alexandre (1874-1932). Auteur du texte

Éditeur : Imprimerie centrale (Cherbourg)

Date d'édition : 19..

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : France. Armée. Régiment d'infanterie de marine (001)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42716923r

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 24 p. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 28

Description : Collection numérique : Fonds régional : Basse-Normandie

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63899001

Source : Service historique de la Défense, 2012-180274

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/11/2012

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1ER RÉGIMENT ,f

D'INFANTERIE COLONIALE

HISTORIQUE

DJ~

RÉGIMENT

1914

19 19



1ER RÉGIMENT

D'INFANTERIE COLONIALE 1

péclarafioll de Çuerre et )IlObili$af;,-¡¡¡ IV

Nous savons tous avec quelle exactitude et quelle promptitude la mobilisation s'ellectua en France, le jour même de la déclaration de guerre où l'Allemagne dévoila son ambition d'hégémonie universelle par la force.

Au 1er Régiment d'Infanterie Coloniale, la mise en campagne se pasa comme dans le reste du pays, avec un ordre parfait.

Notre armée avait à se concentrer du 5 au 18 août.

Dès le 7, le 1er Régiment'était prêt à partir.

Le Commandement du Corps et de ses Compagnies était réparti comme il suit : Colonel GUÉRIN Lieutenant-Colonel VITART 1er BATAILLON

Commandant QUINET ; Capitaine-Adjoint NOIRET

ire Compagnie Capitaine ROUSSEL.

2e Compagnie. Capitaine SORLIN.

3e Compagnie Capitaine LEMOINE.

4e Compagnie Capitaine MARSAUD.

2e BATAILLON

Commandant BERTAUX-LEVILLAIN ; Capitaine-Adjoint MASSON

5 e Compagnie Capitaine LACOURRIÈRE.

6e Compagnie. Capitaine SIMON.

7e Compagnie. Capitaine IGNARD.

8e Compagnie Capitaine FOUQUE.


3e BATAILLON Commandant RIVIÈRE ; Capitaine-Adjoint VIGNON

gé Compagnie' Capitaine QUATREFAGE.

1 10e Compagnie. Capitaine TRACOL.

lie Compagnie. Capitaine DIONIS DU SÉJOUR.

12e Compagnie Capitaine JALAT. Compagnie H.-R. Capitaine DAUZIAT.

Adjoint au Colonel : Capitaine SCUIEFFER Ces trois Bataillons s'embarquèrent à la gare de Cherbourg, le 7 Août, par trois convois qui partirent de deux heures en deux heures.

L'esprit de la Troupe était merveilleusement enjoué; nos soldats venaient de traverser la Ville au milieu des acclamations delà foule qui leur jetait des fleurs et entonnait avec eux la JfarseillaÜe. On comprend la déception de l'Allemagne quand elle connut l'unanimité de ces manifestations dans toute la France et cette sérénité d'union de toutes les consciences françaises.

On s'émerveille à constater comment les innombrables mouvements des convois sur le réseau national purent se produire dans toutes les directions et dans un incessant va et vient, sans qu'il se produisît le plus petit encombrement.

Par la ceinture Nord de Paris et par la ligne de l'Est, le Régiment arrive le 9 au matin à la gare de Revigny près de Bar-le-Duc. Il fait dès lors partie du Corps colonial, à trois divisions, et prend ses premiers cantonnements à Faims, d'où il devra gagner à pied sa place au front.

Le 12 Août, il atteint Sommaise, après une marche très dûre où cinq hommes succombent à l'insolation. Dans la nuit du 16 au 17. il parvient à Chauvenay-Ie-Château, près de Montmédy, où il se repose durant une journée de ses déplacements que la chaleur rend extrêmement pénibles.

Le 21. à 1 heure du matin, il franchit le poteau de la Frontière de Belgique, au N. E. de Montmédy.

Çuerre de njouvemeni : Xasemoy- Îlossïgnol Dans la région du Luxembourg Belge où le Régiment dut s'avancer, tout annonçait la violence du prochain contact. Les Allemands, en effet, après leur cynique violation de la Belgique, venaient de culbuter, par surprise, les forces du Roi Albert, et refoulaient avec acharnement le irideau improvisé par les Franco-Anglais pour leur barrer la vallée de l'Oise.


Pendant notre marche à l'ennemi, le f sr régiment a l'honneur de former la tête d'Avant-Garde.

Le 21 Août, à 9 heures du matin, il entre à Meix-sousVirton et s'établit en avant-postes : le 1er Bataillon au N. du village, le 2a à l'Est, et le 3e en réserve.

Cette halte est immédiatement employée à disperser les cavaliers ennemis trop avantureux qui laissent des prisonniers entre nos mains. Mais nous occupons ainsi une position trop excentrique pour être gardée la nuit. A 7 heures, l'ordre est donné d'abandonner ce lieu et de se porter vers St-Vincent que le Régiment atteint à 1 heure du matin, le 22.

Les habitants informent que le village a été visité par les uhlans dans la soirée précédente.

immédiatement le dispositif de sûreté est repris, pour couvrir le village de St Vincent.

La nuit s'écoule sans choc, mais on entend galoper les uhlans dans toutes les directions, et certaines compagnies,, pour se prémunir contre des attaques possibles forment le carré après avoir doublé les sentinelles.

Tandis que le reste de la Brigade Coloniale se livre à quelques heures de repos son chef, le Général Montignault, reçoit l'ordre de reprendre la marche en avant* dès la pointe du jour, de se porter sur Neufchâteau pour y aller cantonner.

Le 2e Bataillon du 1er Régiment part en tête.

Les hommes n'ont pas mangé depuis 24 heures, à cause des déplacements continuels et le départ est si brusque qu'ils n'ont pas le temps d'avaler le café. Ils n'en conservent pas moins leur bel entrain. Ce bataillon pénètre dans la fôret très dense, ou les chemins seuls sont facilement accessibles. D'après les renseignements l'ennemi se serait replié à 20 kilomètres à l'Est de Neufchâteau. Mais à peine notre tête d'avant garde a-telle pénétré de 1500 mètres dans le couloir de la haute futaie, qu'elle essuie une vive fusillade. L'ennemi est retranché dans les fourrés et reste complètement invisible. -

Malgré, la surprise aucun flottement ne se produit parmi nos hommes. Ils s'élancent, tandis que le restedu 2* Bataillon pénètre à son tour dans la forêt.

« En avant! » crient les officiers. Les Marsouins se sentent électrisés ; les clairons sonnent la charge sans interruption.

L'abordage se produit, terrible.

Hélas le succès ne devait pas récompenser tant. de valeur.


L'ennemi est trop supérieur en nombre. Nos unités sont écharpées à mesure qu'elles se présentent.

Le 1er Régiment est bientot engagé tout entier. Les trois bataillons s'acharnent à la luttecontre l'adversaire qui,peu à peu, les déborde de toutes parts. Ils sont décimés.

Deux unités du 2e Régiment renforcent le lep. On s'accroche au terrain. Les hommes se surpassent, ceux qui n'ont plus de cartouches courent en avant et vont en ramasser sur les morts.

Le soir de la bataille, les Coloniaux avaient affaire à 12 Régiments de l'armée du Duc de Wurtemberg. Un contre huit, et ces 12 Régiments durent employer 4 heures pour obliger notre poignée de soldats, à une retraite de 900 mètres.

C'est à ce combat épique qu'on à donné le nom de Rossignol.

Désormais ce nom devra briller sur le Drapeau du 1er Colonial.

Sur la ligne du 1erchoc, des centaines d'hommesgisaient.

Les Commandants BERTEAUX-LEVILLAIN, QUINET et RIVIERE étaient tués ainsi que les Capitaines SORLIN, LA COURRIERE, SIMON, FOUQUE et JALAT, les Lieutenants BLANCHE, BRION, CROISE, VANNIER, BOIS, le Capitaine MASSON, les Lieutenants FICHEFEU, QUINOT, TRATOT, LOZE, DENIS, CORBE disparus dans la mêlée.

Avec le Colonel VITART qui avait une main arrachée, les Capitaines NOIRET, ROUSSEL, IGNARD, MARSAUD, VIGNON, TRACOL. DIONIS, les Lieutenants DUVOYSIN, BOISOT, LAURENT, BEGOT, VIALLE, HAYERT. TITEUX, CHENET, CHABRE, HUBIN, CHAR LANNES, LAZENNEC, TADD étaient blessés, la plupart grièvement.

Après la résistance en forêt, (de 9 heures du matin à midi) le 1er Colonial ne faiblit pas un seul instant entre la lisière du bois et le village de Rossignol, de midi à 7 heures du soir. Pourtant les Compagnies sont réduitès à quelques hommes elles sont presque totalement. dépourvues de leurs officiers et des autres gradés. Elles restent stoïquement aux emplacements que leur désigne le Général de Brigade.

Le 2e Régiment tente une reprise d'offensive, en suivant


son Colonel qui a saisi un fusil et s'est élancé au pas de charge. Mais un feu terrible jette à terre cet Officier avec la plupart de ses hommes.

Pendant ce temps, le Village de Rossignol est mis en état de défense avec le concours du Génie. Nos mitrailleuses infligent à l'ennemi des pertes effroyables ; notre artillerie fait rage.

La résistance de cette position de repli devient de plus en plus acharnée contre l'adversaire, toujours plus nombreux, qui rétrécit le cercle autour de nous.

On ne peut plus relever les blessés. Un seul espoir nous reste, c'est que la 3e Brigade arrive à temps pour desserrer l'étau, mais cette Brigade se trouvait engagée àSt-Vincent.

A 4 heures, il ne restait plus qu'à tenter de se dégager du village de Rossignol où l'ambulance regorge de blessés. Mais l'encerclement ne permet pas un repliement définitif, d'autant plus que l'artillerie ennemie dirige intentionnellement son tir en arrière des défenseurs.

Et l'on se bat sur place jusqu'à ce que l'adversaire envahisse les habitations. Bon nombre de ces maisons sont en flammes. Les clairons allemands sonnent notre «cessez le feu », On répond à cette impertinente injonction en redoublant les feux. Nos artilleurs emploient leurs derniers obus et font sauter leurs pièces. Enfin, les Marsouins, exténués, ne tombent entre les mains de l'envahisseur que terrassés par des forces trop considérables.

Tant de courage et d'opiniâtreté n'ont pas été dépensés en pure perte. Grâce au dévouement du 1er Colonial, la marche de l'Armée du Duc de Wurtemberg a été retardée de 24 heures, ce qui a permis à nos Brigades du Corps de se préparer aux belles résistances des jours suivants.

«Je proclame bien haut, dit le Général MONTIGNAULT,que l'héroïsme, la bravoure, l'esprit de sacrifice, le mépris du danger dont ont fait preuve les troupes d'élite avec lesquelles j'ai participé à ce combat, leur font le plus grand houneur.

Que de traits d'héroïsme il y aurait à mentionner de la part de ces héros obscurs dont le mot d'ordre a été jusqu'au bout: «Mourir s'il le faut,mais tenir quand même». Bien que se voyant entourés par un ennemi très supérieur en nombre, dont les renforts ne cessaient d'arriver, tous ces bravesont lutté jusqu'au bout, revenant continuellement à la charge, malgré les pertes sanglantes chaque fois éprouvées.


Comme leurs aînés de Bazeilles, ils n'ont cessé le combat que le soir, quand, à bout de forces, les munitions épuisées, ils c'étaient plus qu'une poignée sans chefs, ceux-ci étant presque tous tués ou blessés ».

Le 1er Colonial eut près de 2.000 tués, mais les Allemands en avouèrent 5.000.

Trois cent hommesà peine s'étaient soustraits à l'étreinte des Allemands. On recommença la reconstitution du 1er Régiment au moyen de 2.000 recrues qui rejoignirent le 2 Septembre à Mointoit, dans les Ardennes, les sections échappées de Rossignol.

Ce fut d'abord la retraite jusqu'à Tliiéblemont et Ecriennes dans la Vallée de la Marne, retraite dont on confia la protection à nos Marsouins.

Dans ces mouvements de repli, le Régiment livra d'incessantes escarmouches qui retardèrent l'avance de l'ennemi.

Le 1er Colonial se trouvait à Thiéblemont lorsque le Généralissime lança son ordre célèbre: «Personne ne devra reculer d'une semelle ».

Le 5 Septembre, nos hommes atteignent l'artillerie lourde allemande.

Le 6, renforcés par de nouveaux détachements, ils bondissent à la curée contre l'ennemi qui cède sur toute la ligne des Armées.

La poursuite continue jusqu'à Ville-sur-Tourbe. Là, le Régiment reprend contact avec l'adversaire au-dessous de Berzieux.

Il attaque le 15 au matin, lutte jusqu'au soir et atteint de nouveau les tranchées allemandes où il attaque à l'arme blanche.

Toutefois, pour réparer les pertes, il lui faut revenir à 400 mètres en arrière.

Durant ce retour, 20 Marsouins défendent victorieuse- ment une briqueterie contre un millier de boches, et ne la quittent que pour permettre à nos mitrailleurs d'arrière de mieux balayer le terrain.

Avant de mourir de tes quatre blessures, le Capitaine COURTIN décharge tout son revolver sur l'ennemi et remet, en souriant, l'arme à son ordonnance.

Le 1er Colonial apparaît ensuite en Argonne.

octobre. Du 7 au 12 Octobre, le Régiment, composé


de 2 Bataillons sous les ordres du Lieutenant-Colonet VACHER est au repos à Hans, à 7 où 8 kilomètres en arrière, des lignes de Massige. ';..

Le 13 il prend les tranchées du secteur de Massige pendant une période de 7 jours, les 2 Bataillons étant en ligne.

Pertes légères.

Le Régiment est ensuite envoyé de nouveau à Hans, et mis en route sur la Cheppe à une quinzaine de kilomètres de Châlons-sur-Marne. La veille du départ le 3* Bataillon est reconstitué (Commandant HURON-DUROCHET).

Séjour à la Cheppe du 21 Octobre au 8 Novembre (l'E.

M. du Régiment, les 1er et 3" Bataillons à la Cheppe le 2* Bataillon à Cuperly).

Novembre. - Le 8 Novembre le Régiment se met en route pour Chaudefontaine (près de Ste Menehould) séjour de 3 jours. ,

Le 10 le Régiment prend les tranchées en Argonne dans le secteur au Nord de la Harazée. Les 3 Bataillons sont en ligne. Combats violents, attaques, contre-attaques. Le Capitaine BARREAU en contre-attaquant pour reprendre une tranchée perdue est grièvement blessé et évacué.

* Pertes assez lourdes pour le Régiment.

Quelques jours plus tard le Régiment va au repos à Noirmont.

Du 19 au 23 le Régiment prend de nouveau les tranchées dans un secteur particulièrement dur (secteur de la Fontaine-de-Mortier). Le 23, relève. Repos à Vienne-la-Ville et ferme de la Noue.

A partir de ce moment, les mouvements de relève du Régiment sont ainsi réglés : Les lep et 2e Régiments d'Infanterie Coloniale forment, la brigade GUERIN et prennent le secteur s'etendant depuis l'Ainne jusqu'au pavillon de Bagatelle ; le 1er et le 2* se relèvent réciproquement.

Le dispositif adopté par le 1er Colonial est le suivant : Au repos : l'E. M. du régiment est à la ferme de La Noue: les Bataillons sont en partie à la ferme de La Noue, en partie à Vienne-la-Ville, une autre partie à Vienne-le* Château.


En ligne,séjour de 4 jours alternant avec des séjours de même durée de repos, l'Etat-Major du Régiment est à SaintThomas, le 1er Bataillon occupe le sous-secteur de gauche (sous-secteur de Gervon), le 3e Bataillon occupe le soussecteur du centre (secteur de Vienne-le-Château), le 2* Bataillon occupe le sous-secteur de droite (secteur du Pavillon de Bagatelle.) C'est un secteur extrêmement pénible avec de grosses pertes en Officiers et en Hommes de troupe ; secteur très pénible à cause du feu et de la boue des tranchées.

Pendant ces périodes, attaques de l'ennemi, contre-attaques du Régiment. Combats continuels sans cependant qu'il y ait des faits saillants.

A noter toutefois l'effort fourni par la 5e Cie, citée à l'or* dre du Corps d'Armée : » Le Général de Division IfUMBERT, Commandant le 32° Corps » d'Armée, cite à l'Ordre du Corps d'Armée : La 56 Compagnie du 1er Régiment d'Infanterie Coloniale.

« Pour l'effort admirable qu'elle a fourni du 13 au 21 Décembre 1914 » dans le Bois de la GRURIE, en maintenant ses positions, malgré les » attaques violentes et incessantes de l'ennemi ».

(Citation insérée à l'ordre 249 du 32 C. A. du 7-2-15).

£ ==J ÇI==Î 1915 Le 28 Janvier 1915, les Allemands attaquent dans le secteuf au Nord de la Harazée ; les Bataillon d'Infanterie de ligne perdent leurs tranchées avec de grosses pertes.

Le 1er Bataillon du 1er Colonial, au repos à Vienne-laVille est alerté, et va contre attaquer. Lutte extrêmement violente, combats corps à corps ; grosses pertes pour le Bataillon.

A signaler particulièrement la conduite du Commandant SCHEFFER,Commandant le Bataillon,du Capitaine BAISSE, tué ce jour-là d'une balle au front, du Sous-Lieutenant


LEBOURCICOT qui a assuré le commandemantde 2 Compagnies et à su enrayer l'attaque ennemie sur son front, et à reprendre une partie des tranchées.

Pendant les mois de Février, Mars et Avrilgle Régiment continue à tenir le même secteur, avec des pertes particulièrement lourdes pour le t* Bataillon au secteur du Pavillon de Bagatelle. ,

Pas de faits vraiment saillants, la lutte continuelle, sous bois, dans des conditions extrêmement dures pour nos troupes, sans cesse assaillies par le Corps d'élite des Pionniers du 16e Corps d'Armée Allemand de METZ sous les Ordres du Général VON MUDRA (Armée du KRONPRINZ).

Secteur du four de Paris

Le 5 Mai, le régiment se transporte dans le secteur du Four de Paris.

Du 12 Mai au 6 Juin, les Bataillons du ter Régiment d'Infanterie Coloniale prennentle service en première ligne, concurremment avec le 2e Régiment d'Infanterie Coloniale.

Période relativement calme jusqu'au 2 juin.

Dans la nuit du 2 au 3 Juin, deux attaques ennemies se produisent contre les tranchées occupées parla 9* Compagnie dans le « sous-secteur du centre; elles sont facilement repoussées.

Le 5 Juin, une nouvelle attaque se produit au même point ; elle est également repoussée. Les 6 et 7 Juin le Régiment est relevé du secteur du Four de Paris et vient en 2e ligne. (Etat-Major à Noiremont).

Pertes dans le secteur: 30 évacués, 57 blessés, 5 tués.

Secteur de Bagatelle Les 10 et 11 Juin le Régiment prend le service en I" ligne dans le secteur de Bagatelle, (E. M. à Beaumanoir, P. C. du Colonel). Séjour assez mouvementé, le secteur étant soumis à un violent bombardement d'artillerie et de minnenverfers. Plusieurs mines ennemies explosent sous nos tranchées qui, néammoins, grâce à un travail de nuit intensif, sont réparées et maintenues intégralement.

Le 14 Juin, le 3e Bataillon relevé par un Bataillon de la 80° £ Brigade, part au repos à Viél Dampierre.

Le 17 Juin, les 2 autres Bataillons sont également rele-


iës et viennent cantonner à Viel Dampierre et Bernonville.

Pertes d4 10 au 17 Juin Tués 17 ; Blessés 108 ; dont un officier (sous-lieutenant LE BOURSICOT,) (pertes supportées en majeure partie part le 1er Bataillon).

Les 20 et 21 Juin, le régiment fait mouvement par voie de terre et vient cantonner à Coupeville, (E. M.), Fresne et Moure. Il fait alors partie de la 15e D, d'Inf. Coloniale t (2* Corps d'Armée Coloniale), de nouvelle formation et se réorganise dans ses cantonnements de repos.

Un détachementde renfort venu du Dépôt le 21 Juin porte l'effectif du Régiment à 51 Officiers et 2.765 Hommes.

Dans la journée du 1er Juillet, le Régiment alerté est enlevé en camions auto et vient à Givry en Argonne et le Chatëlier.

Les 5 et 6 Juillet, il se porte sur Vienne-la Ville (2e Bataillon) et les Hauts Bàtis (1er et 3e Bataillon E. M ) Puis le 7 Juillet le 3e Bataillon vient occuper en lre ligne le secteur Y (secteur de Servon). Le 1er Bataillon aux abris de Vienne-le-Château.

Secteur de Servol : Combat du 14 Juillet Les 3 Bataillons sont employés du 7 au 13 Juillet aux travaux d'aménagement du secteur Y en vue d'une attaque à exécuter. En raison de cette attaque, le Régiment est rattaché k partir du 2 Juillet au 32e Corps d'Armée, ainsi que toute la 15* Division d'Infanterie Coloniale.

L'attaque est effectuée le 14 Juillet sur la position allemande du Bois Beaurain.

Le 28 Bataillon prend part à l'attaque comme troupe d'assaut, le 3e Bataillon tient garnison dans le secteur d'attaque et le lei Bataillon est en réserve de Brigade.

Le 2" Bataillon, après avoir subi des pertes sérieuses, réussit, concurremment avec un Bataillon du 2a Régiment d'Infaterie Coloniale, à prendre pied dans le Bois Beaurain, mais ne peut s'y maintenir.

La 6, Compagnie, à la suite de cette attaque, obtient la Citation suivante à l'Ordre de l'Armée :


Le Général Commandant la 38 Armée cite a l'ordre de l'Armée, la 68 Compagnie du lep Régiment d'Infanterie Coloniale.

« Sous l'impulsion de son Commandant de Compagnie. le Lieutenant Lepage, de ses officiers et chefs de sections, s'est élancée le 14 Juillet 1915, sans hésitation et bravement à l'attaque des tranchées allemandes défendues par des mitrailleuses et un canon-revolver. A perdu dans cette attaque les 4/5 de son effectif et tous ses officiers » Signé: HUMBERT.

(Cette Citation est insérée à l'Ordre N° 158 de la 3e Armée) Les pertes au cours des journées du 14 et du 15Juillet sontde: 5 Officiers tués (sous-lieutenants BAYLE, DUSSAROY-DE-VIGNOLLES, GRAILHE, MORISSET, CIBELLI.) 7 Officiers blessés 4 Officiers disparus Troupe ; Tués 56; Blessés 433; Disparus 200.

Le 16 Juillet, le Régiment est ramené en 2e ligne aux abris de Vienne-le-Château.

Secteur de Vienne-le-Château : Conjbat au 7 floût, combats des et 12 floût Le 22 Juillet, le Régiment reprend le service en lre ligne dans le secteur de Vienne-le-Château.

Période d'organisation et de travaux du secteur.

Pertes : 3 tués ; 6 blessés.

Le 1er Août, le 1er Bataillon, mis à la disposition de la 40e Division d'Infanterie, va occuper en lre ligne le secteur de Fontaine-aùx-Charmes où il repousse le 3 Août, une violente attaque ennemie.

Pertes: 9 tués (dont un Officier, sous-lieutenant LE BOTTE,) 39 blessés.

Le 3 Août, le 2e Bataillon revient en lre ligne dans le secteur de Vienne-le-Château et le 3e Bataillon est mis à la disposition de la40e Division d'Infanterie dans le secteur de Marie-Thérèse.

Le 7 Août, l'ennemi attaque violemment le secteur au point dit le «Doigt de»Gant».

II réussit à occuper une partie du saillant, mais est finalement arrêté grâce à la résistât^ énergique des Unités qui occupent ce secteur, dont ils efforts sont d'ailleurs récompensés par les Citations suivantes : (1°) Le Général BRO Commandant la 15e Division d'Infan*


terie Coloniale cite à l'ordre qe la Pi vision : le 28 Bataillon du ier Régiment d'Infanterie Colonial.

« Récemment réorganisé à la suite de l'attaque du 14 Juillet, où il avait été fortement éprouvé et composé pour plus de la moitié de son effectif de soldats qui voyaient le feu pour la première fois et d'officiers tous arrivés depuis quelques jours, a fourni du 4 au 9 août, un magnifique exemple de bravoure et de ténacité, sous l'énergique commandement de son chef, le Commandant Soubirar, a repoussé à trois reprises le 4 et 6 et particulièremenl le 7 août, de violentes attaques ennemies, qui avaient pénétré à la suite de l'explosion de plusieurs mines en plusieurs points de notre ligne ».

(Cette Citation est insérée à l'Ordre de la 158 Division d'Infanterie Coloniale N° 21 du 9 Septembre 1915.) (2°) La 5" Compagniedu 1er Régiment d'Infanterie Colonial « Bien que eomposée en grande partie d'hommes voyant le feu pour la première fois, a soutenu le 7 août, une violente attaque allemande, précédée de l'explosion de plusieurs mines ; l'a arrêtée et, énergiquement commandée par son chef, le Lieutenant Villemenot, a réussi par un dur combat de pétards et de grenades, à refouler l'ennemi et à regagner upe partie du terrain perdu ».

(Cette Citation est insérée à l'Ordre de la 15e Division d'Infanterie Coloniale N° 21 du 9 Septembre 1915).

Le Général Commandant le 10e Corps d'Armée cite à l'Ordre du Corps d'Armée, la 68 Compagnie du 1er Régiment d'Infanterie Colonial ("Capitaine NICOL).

« Pour l'esprit offensif et l'énergie dont elle a fait preuve pendant ioute la journée du 7 août en chassant par une action incessante les Alleman s des tranchées dans lesquelles ils avaient pénétré à la suite d'explosions de mines ».

(Cette Citation est insérée à l'Ordre du tOe Corps d'Armée N° 74 du 8 Août 1915).

Le Général Commandant la 15e Division d'Infanterie Coloniale cite à l'Ordre de la Division la 3e section de la 98 Compagnie du 1er Régiment d'Infanterie Coloniale.

« Sous la direction énergique de l'Adjudant Levaslot, a tenu tête à une attaque d'un ennemi très supérieur en nombre. A contre-attaqué cinq fois et a infligé à l'ennemi des pertes supérieures à son propre effectif », (Cette Citation est insérée à l'Ordre N° 21 de la 15e Division d'Infanterie Coloniale du 9 Septembre 1915).

Le 11 Août, alors que le départ du Régiment est déjà prescrit, se produit une violente attaque allemande sur tout le secteur (occupé alors par le 68 régiment).


Le 1er Bataillon est rappelé et vient renforcer en Ir,, ligne le 68 Régiment; peu après le 28 Bataillon est engagé à son tour.

L'ennemi a réussi à prendre pied dans la lre ligne, mais est arrêté par nos contre-attaques et subit de grosses pertes.

Le 13 Août, le Régiment est relevé, enlevé en automobiles et vient cantonner à St-Germain-la-Ville, où il se réorganise.

Les pertes dans la période du 28 Juillet au 12 Août sont de: 3 Officiers tués (Capitaine UMBRICHT, Lieutenant BONNET,Sous- Lieutenant MICHEL),4 officiers blessés,80 hommes tués, 342 blessés, 80 disparus. , \, Le 26 Août, le Régiment fait mouvement sur Suippes ,où il cantonne le 27 Août. ;

Le 28 Août, le 3e Batail!on prend le service en 1 e ligne dans le secteur G (secteur à l'Ouest de la route de SuippesSouain).

Les travaux d'organisation du secteur d'attaque commencent aussitôt et sont poussés très activement. L'état sanitaire n'est pas très bon en raison des grandes fatigues imposées ; d'assez nombreux cas à forme typhoïdique sont signalés.

Le Régiment alterne en lr8 ligne avec le 2e Régiment tous les 6 jours ; les Bataillons de 28 ligne continuent à coopérer activement aux travaux.

Le 16 Septembre, le Lieutenant-Colonel CAHEN vient prendre le Commandement du Régiment.

Les pertes au cours de cette période, du 25 Août au 24 Septembre,sont de: 11 tués; 59 Blessés; 257 Hommes évacués.

Bataille de Champagne : 25-30 Septembre 1915 Le 25 Septembre 1915,a lieu l'attaque générale du front de Champagne.

Le 1er Colonial y prend part avec 2 Bataillons en lre ligne (1er et 2* ) et un Bataillon en réserve de Brigade (3').

Le Régiment, encadré à gauche par le 7e Corps d'Armée, à droite par la 2" Brigade de la 15' Division d'infanterie Coloniale, a pour objectif la ligne de crêtes de la Vallée de La Py au sud de Somme-Py.

En moins d'une heure,la lre position ennemie est enlevée sur une profondeur de 4 kilomètres.


Arrêté à la 2' position (tranchée des Tantes et de Lubeck), le Régiment se reforme en 2e ligne.

Le 28, avec l'appui des Unités de renfort du 6e C. A. nne nouvelle attaque est déclanchée. Une partie de la 2* position ennemie est occupée, mais on ne peut progresser aù delà.

Le 29, au soir la Division est ramenée en arrière.

La belle conduite du Régiment au cours de l'attaque du 25 Septembre lui vaut la Citation suivante à l'Ordre de l'Armée: « Depuis le début de la campagne, a maintes fois donné la preuve de son endurance, de sa solidité et de son héroïsme. Le 25 septembre 15 vigoureusement entrainé par son chef le Lieutenant-Colonel CAHEN, (blessé au cours de l'action) a brillamment attaqué les positions ennemies, enlevant successivement 5 lignes de tranchées, se portant d'un seul élan jusqu'à des positions d'artillerie ennemie, faisant de nombreux prisonniers et s'emparant d'un matériel important. A ensuite tenu solidement le terrain conquis, sous un bombardement intense et malgré la fatigue et les pertes subies, a donné une nouvelle preuve de son énergie et de son allant dans l'attaque du 29 septembre ».

Le 30, le Régiment part pour la Cheppe, y stationne le lr Octobre, puis est enlevé en auto-camions jusqu'à la gare de Ciry où il s'embarque à destination de LongueilSte-Marie (Oise) point de débarquement.

Du 2 au 13 Octobre, il stationne dans la Région Arsy, Cauly, Le Fayel, puis à partir du 14 Octobre dans la région de Hemivilliers, Granvilliers, Beaupuis où il se réorganise.

Les pertes du 25 au 30 Septembre ont été de : 8 Officiers tués : (Capitaines RIDEAU, LE BARBANCHON, BRUAUD, lieutenants VAUCHERET. BERBUDEAU, souslieutenants GUIMBUTIERE, LEfOINE, COURTADE).

2 Officiers disparus (Capitaine DELAUNAY, sous-lieutenant MAUGOLLOT). - 16 Officiers blessés, 125 Hommes tués, 529 blessés, 522 disparus.

Le 18 Octobre le Chef de Bataillon ALLARD prend le Commandement du Régiment.

Le 26 Octobre, le Régiment fait mouvement sur Choisy-laVictoire, pour prendre part à une revue du 2e Corps d'Armée Coloniale passée par le Président de la République et le Roi Georges V.

Retour du Régiment aux cantonnements le 28 Octobre.

Le 26 Décembre, le Régiment quitte ses cantonnements et se rend au Camp de St-Riquier (Somme).


1916

--t.t--

Le 16 Janvier, départ de St-Riquier, le Régiment arrive le 20 dans ses nouveaux cantonnements : Aroy, Blincourt, Froyères, Grandfresnoy et Bois de Lihus et y séjourne jusqu'au 2 Février.

Le 3 Février. le Régiment s'embarque à destination du Camp retranché de Lyon.

Il commence immédiatement les opérations destinées à transformer l'équipage sur roues en équipage muletier (type alpin) en vue de son départ pour l'Armée d'Orient.

J)épart pour l'Orient Le 11 Février, le 2e Bataillon quitte Lyon à destination de Toulon où il embarque le 12 sur le vapeur « Sant'Anna », arrive à Salonique le 16 Février et bivouaque à Lutra, (20 kilomètres Est de Salonique.) Les autres Bataillons s'embarquent les 18 et 21 Février ; le 27 Février, le Régiment en entier est rassemblé aux bivouacs de Lutra.

A dater de leur débarquement, les éléments du Régiment font partie de la 2e Brigade Coloniale (1er et 3* Régiment.) de la 17e Division d'Infanterie Coloniale.

Dès leur débarquement les, Bataillons sont employés activement à la construction des routes dans la vallée de Vasilica, (Communications entre Salonique et les 3e positions anglaises.) Le 4 Mai, le Régiment quitte la région de la Vasilica pour se porter en 4 étapes dans la région de Likovan.

Du 8 Mai au 7 Juin, période d'instruction et de travaux de routes.

A dater du 20 Mai, la 2e brigade prend la dénomination de 34' brigade reçoit l'ordre de se porter dans la région sud du Butkova Cola avec mission d'intervenir contre toute troupe ennemie se portant dans la région de DenniHissard, soit sur Poroj. soit sur Butkova-Radile, soit sur Butkova-Loziota, et de se relier à droite avec le 56e Colonial vers Yeninah, à gauche vers Poroj, avec la 57e Division d'Infanterie.

Le Régiment gagne la région fixée en deux étapes, très


pénibles,dans un terrain sablonneux et par une très forte chaleur.

Du 9 au 16 Juin,séjour dans la région de Butkova-Cola, très pénible par suite de la chaleur et des moustiques.

L'état sanitaire baisse.

Le 16 Juin, la Brigade reçoit une nouvelle mission.

Relevée par une Brigade anglaise, elle doit se porter dans la région Gola Ismaili Patères (S. E. lac Doiran) pour interdire à l'ennemi la ligne Gola, côte 576.

Le Régiment fait mouvement en 3 étapes, ces étapes quoique faites de nuit, furent aussi pénibles que les précédentes à cause de leur longueur, de la nature montagneuse du terrain traversé et du mauvais état des chemins.

Dans la nuit du 19 au 20 Juin, le Régiment opère la relève aux avant-postes des troupes de la 57 Division occupant la région 576-Ismaili, et des troupes anglaises occupant la Région de Gola.

Les unités commencent aussitôt la mise en état de défense des positions et l'amélioration des communications du sous-secteur.

L'état sanitaire continue à baisser. Une épidémie do paludisme, suite probable du séj our dans les marécages de Butkova, sévit sur le Régiment et augmente dans des proportions très fortes le chiffre des évacuations quotidiennes.

Le mois de Juillet est employé aux travaux d'organisa* tion défensive des postes et aux travaux de routes nécessaires pour améliorer les communications en vue d'une action offensive.

La première semaine d'Août est employée aux derniers préparatifs d'attaque de la Brigade.

La 348 Brigade a pour mission d'attaquer les ouvrages avancés Bulgares, puis le Petit Couronné et le Grand Couronné sur le front compris entre le lac Doiran et la côte 535.

fiHaque du Jîoût L'attaque commence le 9 Août par une intense préparation d'artillerie.

Le 10 au matin, pendant que le 3° Colonial, qui est à droite, enlève la côte 227, le 1er Colonial occupe le plateau de Vladaja et les hauteurs au Nord, malgré un feu violent de l'artillerie ennemie.


Jîitaque de nuit du ik- au 15 Jîout Le 14 Août, le régiment reçoit l'ordre de pousser sa Ir ligne sur les crêtes dominant le ravin de Jumeaux, en liaison avec le 3e Colonial à droite, et d'occuper le Piton Brûlé et La Tortue.

Les objectifs sont assez rapidement atteints, mais la (0* Compagnie qui occupe la crête de la Tortue, est débordée sur sa gauche par une fractton ennemie importante et est obligée de se replier.

La Compagnie qui occupe le Piton Brûlé (4- Cie), se voyant en l'air par suite du repli de la 10* Compagnie et menacée à son tour d'être tournée par sa gauche et coupée, se replie sur ses positions de départ.

Au cours de cette opération de nuit les pertes furent de: 2 Officiers blessés ; 13 Hommes tués ; 34 Blessés ; 4 disparus.

Jîitaque du 16 Jîoût (enlèvement de la Zoriua) Le 15, le Régiment reçoit l'ordre de reprendre l'attaque de la Tortue et de réoccuper le Piton Brûlé.

Le 1er Bataillon est chargé d'enlever la Tortue, le 28 Bataillon a pour mission d'occuper le Piton Brûlé.

L'attaque est déclanchée le 16 Août à 7 heures,après une violente préparation d'artillerie.

En une demi-heure,les deux objectifs sont atteints et les Compagnies d'attaque s'organisent tout de suite sur les positions conquises.

Une tentative de contre-attaque ennemie est aisément repoussée. Un matériel assez considérable (fusils, cartouches, etc..). est abandonné sur place par l'ennemi.

Pertes : 2 Officiers blessés, 6 hommes tués, 18 blessés.

Secteur oe Coiran Les positions occupées sont renforcées défensivement.

Au cours de cette période,les pertes du Régiment en tués et blessés furent relativement faibles. Mais les rigueurs de la température et du climat, et les fatigues imposées causèrent de nombreuses évacuations pour maladie (paludisme, dysenterie).

Le leP Septembre,le secteur du Régiment est modifié par suite du départ du 55* Colonial qui tenait le front à l'ouest de la Tortue.


Les 2e et 3e Bataillons alternent entre eux pour l'occupation de la Tortue, (tous les 6 jours) le ter Bataillon relève le 55e Colonial et occupe le front entre la Tortue et la 22e Division Anglaise.

Pertes du 1er Septembre au 25 Octobre : Tués 20, blessés 55, décédés 3, évacués 676.

Les 26 et 27 Octobre, le Régiment est relevé par 2 Bataillons de la 798 Brigade. Il rejoint son nouveau secteur en quatre étapes, assez pénibles par suite du mauvais état des chemins muletiers.

Occupation au secteur d'Os in Les 3 et 4 Novembre, reconnaissance du nouveau secteur occupé par le 3e Régiment Serbe que le 1er Colonial relève dans la nuit du 4 au 5 Novembre.

Le secteur occupé est le secteur d'Osin, à l'ouest de Lhumeica, région montagneuse et difficile.

Les mois de Novembre et de Décembre sont employés, à l'organisation du nouveau secteur, organisation entièrement à faire.

Les pluies elle froid rendent très pénibles l'exécution de ces travaux et causent de nombreuses évacuations.

Du 25 Octobre au 10 Décembre les pertes sont de : 2 Officiers blessés (dont un mortellement, Capitaine MA THIS). 2 hommes tués, 9 blessés, 2 disparus, 409 évacués.

1917

Aucun fait important à signaler dans le mois de Janvier.

D'une façon générale, l'ennemi montre peu d'activité et se borne à canonner par intermittence les positions que nous organisons.

Les travaux d'organisation de la lre ligne sont terminés le 1er Février, malgré les difficultés de transport du matériel, l'insuffisance des effectifs et surtout l'étendue du front tenu par le Régiment (12 k. 500).

Les pertes du 10 Décembre au 1er Mars sont de:

1 tué ; 8 blessés ; 1 disparu ; 269 évacués. ;


Relève et mouverrjeqt sur Jjerrjïck] Le 20 Mars le Régiment est relevé par le 58' Régiment d'Infanterie, et se porte sur Bernick, où il rejoint la 348 Brigade Coloniale.

Les étapes (du 21 Mars au 4 Avril) s'effectuent dans de bonnes conditions.

Le 12 Avril, le Régiment relève aux ires lignes le 3e Colonial entre Rapech et la Tcherna.

A partir de ce moment et jusqu'au 4 Septembre, le Régiment occupe le même secteur (centres Tabou et Sertaille) concurremment avec le 3e Colonial..

Le 18 Août, le 3e Bataillon est supprimé, le 96° B. T. S.

entre tactiquement dans la composition du Régiment.

Aucun fait saillant à signaler.

Les pertes au cours de cette période sont de : 2 Officiers tués, 5 Officiers blessés; 41 hommes tués; 112 blessés ; 656 évacués.

Du 1er au 4 Septembre, le Régiment est relevé (le 1er Bataillon et le 96e B. T. S. par le 37e Colonial, le 2e Bataillon par un Bataillon du 36e Colonial), et est envoyé au repos au bivouacde Settina, où il séjourne jusqu'au 13 Octobre.

Du 17 Octobre au 31 Octobre, le Régiment tient le soussecteur de la Boucle de la Cerna, la droite appuyée au fleuve.

A partir du 2 Novembre, il relève les éléments de la 34° Brigade au centre Tabou.

Dans la nuit du 8 au 9 Novembre, vers 2 heures du matin, l'ennemi, après une violente préraration d'artillerie sur tout le front occupé par la Division, tente un coup de main sur la Courtine Thomas, mais arrêté par le feu de notre artillerie et de nos mitrailleuses, il ne peut aborder la tranchée. Un mort laissé dans les fils de fer permet d'identifier le 146a Régiment d'Infanterie Allemande.

Au tours de ce coup de main, nos pertes sont de : 1 Officier blessé mortellement (Capitaine LE TRAON), 4 Hommes tués ; 8 blessés.


1918

–-waaiea^»-' ̃

A partir du 15 Avril, le Régiment occupe les centres de résistance Tabou et Bataille concurremment avec le 3e Colonial.

Le 4 Mai, le Régiment prend comme secteur le Centre des Italiens et Centre Dabitza.

Dans la nuit du 10 Mai, vers 2 heures 30, après une très violente préparation d'artillerie et favorisés par un grand vent, deux détachements d'assaut ennemfs tentent de pénétrer dans notre tranchée au Piton des Italiens.

L'ennemi laisse deux hommes appartenant à des Unités allemandes sur le terrain.

De notre côté les pertes sont de: 15 tués ; Il blessés ; 1 disparu.

A la suite de ce coup de main, le Général HENRY Commandant l'A. F. 0., cite à l'ordre de l'Armée la lre section de la 38 Compagnie : « La lre section de la 3e Compagnie du 1r Régiment d'Infanterie Coloniale commandée par le sous-lieutenant MARTIN, occupant un point particulièrement sensible de notre première ligne dans la nuit du 9 au 10 mai, a été attaquée par un groupe (d'assaut ennemi après un bombardement d'une violence exceptionnelle. Malgré la mise hors de combat de la moitié de son effectif, a réussi brillamment à repousser l'ennemi non sans lui avoir fait subir des pei tes dans un combat corps à corps à la grenade dans une tranchée ravagée ».

(Cette citation est insérée à l'ordre N° 215 de l'A. O. du 28 Mai 1918.

Après un mois de repos, au col de Vratta, le Régiment relève, dans la nuit du 6 au 7 Juillet, aux Centres Tabou et Bataille le 56e Colonial.

Dans la nuit du 1er au 2 Août, un groupe commandé par l'aspirant BELLIDENTY réussit, par surprise, à faire irruption dans la tranchée ennemie et tue 4 Bulgares qui refusaient de se rendre.

Le 5 Août, la 17" Division d'Infanterie Coloniale relevée parla 11* Division d'infanterie Coloniale, se rend dans la région de Vladovo.


Le 7 Septembre,le Régiment fait mouvement de Vladovo sur Dogni-Podjar et bivouaque au Gloglot le 11 Septembre.

Dans la nuit du 11 au 12 Septembre, les 1er et 3" Bataillons vont occuper leur secteur d'attaque dans les tranchées de Kravitza en remplacement des Serbes. La grande offensive des Armées Alliées d'Orient va se déclancher.

Les derniers préparatifs d'attaque sont poussés très activement jusqu'au 14 Septembre.

Offeqsive du 15 Septembre 1918.

La 17' Division d'Infanterie Coloniale, ayant en lre ligne les l'r et 548 Colonial, occupe les pentes escarpées etboisées de Kraqitza, sur un terrain coupé de ravins, en face de positions tellement fortifiées par l'ennemi que lui-même les considérait comme imprenables.

C'est le point choisi, sur le front d'Orient pour faire la trouée. La 122e Division d'Infanterie, en liaison à gauche, participe à cette opération qui va amener la rupture du front Bulgare.

Le 1er Régiment d'Infanterie Coloniale a pour mission d'enlever d'un bond les tranchées de lra et 24 lignes Bulgares, puis le Piton 1736 ; d'un 2° bond le Manchon de Goliak et Kravitza 1771; prendre pied sur les pentes Nord de ces points, s'y établir de manière à battre les chemins y donnant accès.

Le Régiment prend le dispositif suivant : Deux Bataillons d'attaque, à droite 3e Bataillon 96' B. T.

Commandant CARPENTIER, à gauche 2e Bataillon Commandant PERRAUD.

Le 1er Bataillon est en soutien.

Après un violent bombardement qui dure 20 heures, le 15 Septembre à 5 heures 30, les Bataillons d'assaut débouchant d'un seul bloc de nos tranchées, se portent en avant et grimpent les pentes.

La progression sous bois est extrêmement difticile en raison du terrain très accidenté, des obstacles inextricables formés par les abatis dÙs au tir de l'artillerie, et de la résistance obstinée de quelques groupes ennemis.

La résistance acharnée de l'adversaire est vite surmontée par l'élan irrésistible de nos colonnes d'assaut qui l'assaillent de toutes parts. Durement bousculé, il se rend ou s'enfuit.


En peu de temps,les fractions d'assaut atteignent le Piton.

lfr objectif.

La progression continue. mais en arrivant à la lisière du bois, elle doit se ralentir, de forts groupes abrités dans les têtes du Yetchen, et les mitrailleuses de Kravitza obligeant par la violence de leur tir nos vagues d'assaut à se terrer. A 11 heures, tous les objectifs fixés pour le Régiment sont définitivement atteints. Le sommet de Kravitza est à nous. Le front Bulgare est brisé.

La Division Yougo-Slave s'engouffre dans cette brèche, à la poursuite de l'ennemi en déroute, et exploite le succès.

Les pertes au cours de cette attaque n'ont rien d'excessif si l'on tient compte de l'importance du résultat obtenu.

6 Officiers tués ; Hommes de troupe, 88 tués dont 29 Sénégalais; 9 Officiers blessés; Hommes de troupe 326 blessés dont 115 Sénégalais; disparus: 2 Hommes de troupe.

Le nombre de prisonniers faits par le Régiment s'élève à plusieurs centaines, le matériel pris à l'ennemi est considérable.

La belle conduite du Régiment au cours de cette attaque lui vaut la Citation suivante : « Le 15 Septembre 1918, le 1er Régiment d'Infanterie coloniale auquel était rattaché le 96 B. T. S. s'est porté à l'attaque des lignes ennemies puissamment organisées sous bois, en terrain montagneux et très difficile; sous les ordres du Lieutenant-Colonel ALLARD, ce Régiment, dans un élan irrésistible, à enlevé la irc ligne de défense, puis a. poursuivi sa progression sans arrêt, atteignant tous ses objectifs et s'y maintenant malgré des contre-attaques violentes et répétées," assurant ainsi par son mordant et sa tenacité la rupture du front ennemi et permettant l'exploitation immédiate du succès par les troupes de deuxième ligne.

C'est la 2* Citation à l'Ordre de l'Armée qu'obtient le ln" Régiment d'Infanterie Coloniale, ce qui lui donne droit au port de la fourragère.

A la suite de celle attaque le Général PRUNEAU, Commandant la Division, adresse aux troupes l'ordre suivant : « Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats. Les victoires ininterrompues du front occidental avaient suscité dans vos cœurs le désir ardent d'égaler vos camarades de France : votre désir vient d'être exaucé, Le long des pentes escarpées et boisées de KRAVITZA, sur un terrain coupé de ravins,au milieu d'un fouillis inextricable d'arbres et de branches abattues,vous vous êtes précipités à l'assaut des positions Bulgares et, dans un élan et une fougue irrésistibles vous avez atteint


tous vos objectifs, bousculant l'ennemi, lui faisant 1000 prisonniers, lui enlevant 5 canons de campagne, 11 canons de tranchées, 40 mitrailleuses.

Tous, fantassins, artilleurs, sapeurs,avez rivalisé d'ardeur et d'entrain pour assurer le succès de l'attaque confiée à la Division. Je vous en remercie de tout cœur et suis fier d'avoir l'honneur de vous commander.

Désormais vous n'avez plus rien à envier aux camarades d'Occident : Vous allez reprendre comme eux la guerre de mouvement et poursuivre vos succès dont la date du 15 septembre 1918 marquera le glorieux début, en même temps qu'elle illustrera d'une nouvelle page brillante les historiques de vos beaux régiments.

En adressant notre respectueux salut aux vaillants camarades tombés sur le plateau de KRAVITZA,nous avons la plus grande consolation de penser que leurs tombes marqueront pour toujours le seuil de la porte que les Marsouins de la 17e Division entr'ouvrirent à leurs camarades serbes tout émus de fouler à nouveau le sbl de leur Patrie illuminé par une aurore de Victoire ».

poursuite de Nqqemi jusqu'au Dailube Le 19 Septembre, le Régiment continue sa marche en avant, supportant des fatigues inouïes, sous un soleil torride, au milieu de contrées sans eau et parfois sans ressources, dans une poursuite à outrance unique par sa rapidité dans l'histoire de la guerre actuelle, acculant l'ennemi à la défaite et l'obligeant à mettre bas les armes.

L'itinéraire suivi est le suivant : Rozden, Konopista, Bunarce. Kavadar ; le Vardar est franchi le 26 Septembre au gué d'Umalca. ,

Les Armées ennemies rejptées d'une part à l'Est du Vardar, de l'autre à l'Ouest de la Cerna, coupées de leurs communications, entament une retraite qui tourne au désastre. à Le 30 Septembre, au bivouac de Kaluista, parvient la nouvelle de l'armistice conclu avec la Bulgarie qui s'effondre et demande grâce.

Le Régiment se dirige ensqite sur Egri Palanka et arrive à la frontière Bulgare, (gare de Guechevo), le 12 Octobre où il est embarqné en chemin de fer à destination de Pirot via Sofia. De nombreux détachements Allemands occupent encore la région.

Poursuivant alors sa marche en avant par voie de terre jusqu'au Danube, le Régiment bivouaque successivement à : Demska, Kalna, Kujazevac, Zajecar, Lepna, Planinica, Boljevac, Valakouje, Zlot, Bauja, Zacubila, Petrovac,


Podjarevatz, Samëndria, (sur le Danube) où il arrive le 12, Novembre.

Au cours de cette longue poursuite tout ravitaillement par l'arrière est impossible ; tous les ouvrages d'art et les voies ferrées ont été détruits.

Tous les hommes font preuve d'une endurance et d'un entrain admirables; la plupart marchent pieds nus et presque sans vêtements ; la grippe infectieuse fait de sérieux ravages dans les rangs. Néanmoins le moral ne faiblit pas, tout le monde a à cœur d'aller jusqu'au bout.

Au cours des mois d'Octobre et de Novembre, les pertes sont de : 319 évacués pour maladies, 60 décès.

A partir du 21 Novembre,commence la période d'occupation de la Hongrie.

A cette date le Régiment embarque sur chalands à destination de Novi-Sad (Neusatz) et y séjourne jusqu'au 25 Mars 1919.

Le Régiment fait ensuite mouvement par voie ferrée sur Temesvar (un Bataillon étant détaché à Arad) puis sur

Valkanv et enfin sur Lucos.

/t:,£J Fait 49i9.

{**( & + )®l \5\ 1 * /<§$ Eri LONEL BARBASSAT,

Commandân giment d'Infanterie Coloniale.



CHERBOURG IMPRIMERIE CENTRALE 25, Mue Toar-Ctrr*$