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Titre : Historique du 22e régt d'artillerie pendant la campagne contre l'Allemagne

Éditeur : H. Charles-Lavauzelle (Paris)

Date d'édition : 1920

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : France (1789-....)

Sujet : France

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34075907g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8°, 36 p.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6344491g

Source : Service historique de la Défense, 2012-180817

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/10/2012

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HISTORIQUE

du

22e Rég* d'Artillerie

pendant la

Campagne contre l'Allemagne

PARIS HENRI CHARLES-LAVAUZELLE Éditeur militaire 124, Boulevard Saint-Germain, 124 - "-. MÊME MAISON A LIMOOBS 1920



HISTORIQUE DU

22e RÉGIMENT D'ARTILLERIE -

» > Pendant la Campagne contre l'Allemagne

191.4

La déclaration" de guerre a touché le 226 régiment d'artillerie en plein déplacement d'écoles à feu.

Le 22 juillet 1914, le régiment avait quitté Versailles pour le camp de Mailly. Il y était à peine arrivé que, le 27, il recevait l'ordre de rentrer à Versailles par voie ferrée.

La précision avec laquelle s'exécuta, le 28, le transport des neuf batteries montra comment jouaient déjà les rouages du service des chemins de fer pendant la période de tension politique.

Le 22e n'avait pas de colonel, le nouveau titulaire, le colonel Geismar, n'ayant pas encore rejoint, absorbé par ses fonctions de chef-d'état-major du 36 C. A.

Le samedi 1er août, à 16 heures, l'ordre de mobilisation était apporté au lieutenant-colonel Poncet; on sonna la Générale.

Toutes les fenêtres du quartier se garnirent, mais aucun cri ne s'éleva; l'émotion, en ce grave moment, était sans doute trop violente.

Les opérations de la mobilisation commencèrent et. s'effectuèrent avec une régularité mathématique. Le 3 août, le commandement du régiment était donné au colonel Estienne, apôtre de l'aviation d'artillerie, qui amena du camp de Châlons une section légère d'aviation d'observation (deux monoplans Blériot démontables, trois pilotes observateurs).

C'était une innovation hardie pour l'époque. 1 Le 22° régiment formait l'artillerie de la 6e D. I. (A. D./6).

Cette grande unité comprenait quatre régiments de la garnison parisienne : 11e brigade : 248 et 28' R. I.; * 12e brigade : 5° et 1198 R. I.


Dès le 8 août, le 3e C. A., faisant partie de la Ve armée (général Lanrezac), était concentré eh entier au nord-est de Rethel Les Allemands, ayant envahi la Belgique au mépris des traités, la ve armée, aile gauche de l'armée française, s'avança à leur rencontre dans la direction de Charleroi.

Le 17 août, les honneurs étaient rendus aux couleurs belges à la frontière. Le 20, des reconnaissances d'officiers sont prescrites pour étudier les points de passage sur la Sambre, entre Le Châtelet, Charleroi et Marchiennes. La région, très industrielle, présente une agglomération compacte de maisons et d'usines. Les ponts sont relativement peu nombreux et d'un accès difficile.

Bien que l'ennemi soit signalé sur la route de Fleurus, Charleroi conserve un aspect confiant et animé. Les détachements français qui circulent dans les rues sont l'objet, de la part de la population belge, de l'accueil le plus cordial: on offre discrètement des fleurs aux officiers; on comble les sous-officiers et canonniers de fruits et de cigares.

Au cours de l'après-midi du 21, le 1er groupe alerté vient se mettre en position d'attente au milieu des crassiers de Couillet.

La liaison est établie avec le général commandant la 12e brigade, chargé de défendre les passages de la Sambre à Charleroi.

En ville, la placidité des heures précédentes a fait place à la plus vive surexcitation. Les autorités civiles belges viennent se mettre à la disposition du commandement français. Tous les tramways sont arrêtés et mis à la disposition du général commandant la 12e brigade pour le transport éventuel de troupes au delà de Charleroi. A 23 heures, aucun fait nouveau ne s'étant produit, le 1er groupe est renvoyé à son cantonnement, le château de Loverval.

Le 22 août, après une bataille menée surtout par l'infanterie, tout près des maisons de la ville, il faut reculer devant un ennemi très supérieur en nombre.

Au cours de l'après-midi, la situation est confuse. L'ennemi, qui a franchi la Sambre, est signalé en progression vers Bouffioux et Chamborgneaux.

L'infanterie demande l'appui de l'artillerie.

Le lieutenant Allard s'offre spontanément pour reconnaître les positions occupées par l'ennemi et rechercher des emplacements de batterie. Le lieutenant Allard effectue sa reconnaissance seul et en rapporte des renseignements précis.

Vers 17 heures, une contre-attaque est tentée vers Chàmborgneaux avec un régiment de renfort, le 23ge R. I.; le 1er groupe, qui l'appuie, est engagé à fond, et, quand les Allemands approchent, la 3e batterie tire encore pendant que les tirailleurs ennemis abordent la crête à moins de 300 mètres du canon resté ledernier. Les balles cassent des branches au-dessus des canon- 1


niers. Le commandant Cavally, qui, seul, a vu et reconnu les ennemis si, près, ordonne de se replier sur les échelons, pièce par pièce. Un conducteur ému casse le timon d'un canon en tournant; les jeunes servants sont un peu énervés par le baptême du feu; le maréchal des logis chef Rasseneur remplace lui-même le timon cassé; à côté, un cheval d'attelage du caisson est tué; le capitaine Trempât fait dételer, galope chercher un autre attelage. On arrive à tout ramener grâce à la nuit qui vient.

Dans le même temps, vers 18 heures, le colonel Doury, commandant le 5e R. I., avait demandé une batterie pour appuyer une contre-attaque sur Bouffioux. La lre batterie se porte sur Loverval et Bouffioux, mais la reconnaissance qui précède la batterie est accueillie au débouché d'un chemin creux par des feux de mousqueterie allemands.

La batterie, complètement en l'air, sans soutien, doit alors faire demi-tour dans le chemin creux, opération délicate sous le feu, mais faite avec calme, sous les ordres du lieutenant Démarquet.

Le lendemain 23, près de Nalines, accrochage de la 4e batterie pour protéger la retraite du 56 R. I., après un combat inégal : le capitaine Boy arrête à 16 heures un officier de liaison porteur de l'ordre à son groupe; il dit simplement : « Allez dire que «j'exécute immédiatement. » Mise en batterie sous le feu d'infanterie. Ouverture du feu à 1.500 mètres; mais les tirailleurs allemands progressent; la hausse de 600 mètres est ordonnée. Feu rapide. Les Boches s'arrêtent. Des fantassins s'élancent. On entend : 700! 800! 900! Les Boches reculent. Quelques salves encore et les avant-trains sont amenés. Des obus fusent, trop haut

heureusement.

La batterie rejoint le régiment au pas, sa mission remplie.

A la même heure, la 6e batterie s'applique à éteindre le feu de mitrailleuses allemandes qui déciment le 5e R. I.

Etablie à 1.000 mètres des mitrailleuses, malgré le feu et le tir d'une batterie de 77, elle accomplit sa mission, malgré des pertes, et le capitaine Legrand peut, le soir, ramener tout son matériel portant ses blessés.

La grande retraite commence. Toutes les nuits, on marche.

Le matin, on reconnaît des positions qu'on occupe pour protéger l'écoulement des longues colonnes grossies de lamentables théories de paysans fuyant l'invasion ou de fantassins fatigués auxquels l'hospitalité est donnée sur nos canons.

Le 26, on rentre en France; le 27, on passe l'Oise.

Le 29, premier accrochage : le 3e C. A. fait tête entre Guise et Origny. Répit de vingt-quatre heures. Mais bientôt, après avoir traversé Laon dans la nuit du 31 au leï, il faut passer l'Aisne à Pont-Arcy, puis, le 3, la Marne à Verneuil. Là, le 22e protège le passage; le capitaine Trempât, commandant la 3e batterie, est


blessé; on tient jusqu'au lendemain, mais ce jour-là, le 4, l'ennemi est tout près.

Le général Pétain prend alors le commandement de la 6e D. I.

Constamment à l'arrière-garde, il en impose vite *par son attitude magnifique. Il donne lui-même les indications au chef de groupe de queue qui ne doit quitter ses positions qu'après le passage de la dernière compagnie. Dans la matinée du 4, on passe le Surmelin et toute l'artillerie s'établit sur les crêtes au sud de cette rivière. Bientôt, les avant-gardes allemandes sont en vue et prises sous le feu. A 15 heures, la pression ennemie devient forte. A 16 heures, les dernières sections d'arrière-garde se replient près des batteries. Un cri s'élève près de la 3e Rendez-vous! » Heureusement, un sergent ramène une section. Fusillade; on en profite pour reculer canons et caissons à bras et gagner le coin d'un bois où les attelages sont cachés. Tout près de là, la lre batterie (capitaine Thomas) arrive à amener ses avant-trains au galop; le lieutenant Demarquet est blessé. Un peu plus loin, la 4e batterie, séparée de son échelon pris sous le feu d'une batterie de 77, arrête son repli et se met en batterie pour éteindre le feu allemand; le lieutenant Leclerc est blessé.

Le soir, il faut encore reculer. Quelques officiers ne peuvent plus cacher leur inquiétude : « Va-t-on passer la Seine après la Marne? » Le colonel Estienne est heureusement un modèle d'entrain. Il a toujours une réponse prête à nos questions : « Joffre, surpris par le nombre, se place pour livrer une grande bataille. Vous allez voir. Le Boche va être arrêté, etc. »

Cependant, le 5, le 3e groupe, de jour à l'arrière-garde, est bombardé sur la route. La 7e, qui marche la dernière, met une section en batterie; le tir ennemi est ralenti; une pièce est avancée à découvert et, tirant sur l'infanterie et une mitrailleuse gênante, permet an capitaine Briquet, attelé lui-même à l'un de ses canons, d'emmener le matériel de la 8e. Cinq gradés de la 7e vont alors chercher un caisson que la 8e n'avait pu enlever, faute de bras.

Le 6 septembre, l'heure a sonné de faire tête à l'ennemi. Et un miracle se produit. Ces armées, harassées par une retraite de deux semaines, la proclamation du général Joffre les a transformées. Elles résistent si bien que, le soir, on passe à l'attaque.

L'artillerie de la 6e division, renforcée de deux autres groupes, dont un de 120 L., est placée entièrement sous les ordres du colonel Estienne. Le maréchal des logis Damberville, pilote de l'escadrille du 22e, effectue une reconnaissance en avion et découvre, en lisière de Montceau-les-Provins, une très forte position de l'artillerie allemande.

Par une concentration de tous les moyens dont il dispose, le colonel Estienne inflige à l'artillerie ennemie des pertes sévères


(constatées de visu le lendemain matin) et permet à l'infanterie 1 d'occuper Saint-Bon, puis de progresser jusqu'aux lisières de Montceau-les-Provins.

Pour la première fois de la campagne, les^ batteries font un bond en avant.

La 6e division reprend Montceau.

Les Boches reculent. Lescceurs se réchauffent vite à cette nouvelle; on reprend le terrain perdu; si l'on est souvent incommodé par les odeurs des cadavres, on y recueille des épaves; les lettres surtout intéressent,"on se les traduit dans les rangs.

La poursuite. En une semaine, on pepasse la Marne, on arrive à l'Aisne. Le 12, ralentissenent. La 76 batterie, en avant-garde , avec la davalerie, est en actioii contre une batterie de 105, quand elle est contrebattue par une batterie de 77 et par de l'infanterie débouchant du village de Mer.fy, à 1.000 ïnètres; le matériel doit être ramené à l'abri, à bras; 7 hommes et plusieurs?.chevaux atteints.

Le 13 septembre, les armées s'accrochent avec furie au terrain.

La 76 batterie, en avant-garde, tient pendant cinq heures devant Courcy; le lieutenant Vigneron est blessé. La batterie neu- tralise une batterie de 77. Du fort de Brimont, tombent sur nos positions des rafales d'obus de 15 et de 21. Le lieutenant Guillemin, de la 6e batterie, est tué près de Villers-Fran queux avec deux sous-officiers; à la 3e batterie, près du P; C. du général Pétain, un obus de 15 tombe sur un caisson et fauche toute la î>'ièce; à la 9e batterie, deux canons et trois caiàsons sont démolis, le maréchal des logis Auger est tué sur son canon.

Les 14, 15, 16 et 17, la lutte est chaude. Le 5e R. I. perd trois colonels en quatre jours. Le général Pétain stimule les énergies par son exemple. « Chaque jdur gagné sans reculer équivaut à une victoire », dit-il dans un ordre. , Le front se stabilise. Les Allemands creusent des tranchées devant lesquelles ils placent des réseaux de fils de fer Les armées se terrent pour pouvoir résister aux bombardements et pour hiverner aux postes mêmes de combat.

Du magnifique observatoire de la tour d'Hermonville, les batteries, dont le tir est déclenché instantanément par téléphone, peuvent arrêter à temps toutes les tentatives d'attaques allemandes. ,

- Dès le mois de novembre, le Boche y renonce. 11 Le général Pétain étant nommé au commandement du 33e C. A., après avoir été fait officier de la Légion d'honneur par le général Hache,, commandant le 3® C. A., au/ P. C. de la tour d'Hermonville, le général Caré, puis, quelques jours après, le général Jacquot, ont le commandement de la 66 division.

, Le secteur du Godat devient calme. L'heure est, des deux. côtés) aux économiès de munitions.


La liaison, entre les batteries et l'observatoire, entre l'observatoire et l'infanterie, se perfectionne tous les jours. Dès octobre, sont installés : téléphones, postes optiques, officiers observateurs en liaison permanente aux tranchées. Tout cela fonctionne sous la direction du commandant Cavally, pour et à la satisfaction complète de l'infanterie de la division.

De plus, depuis le 1er novembre, le colonel Estienne avait organisé un service de recoupement des lueurs de batteries ennemies entre trois beaux observatoires; les trois directions envoyées à un poste central donn-ent, sur le plan directeur, un point qui permet de serrer nos tirs de façon à essayer la démolition du matériel des batteries allemandes.

1915

Le 11 janvier, le sous-lieutenant du Buit, de la 3e batterie, est tué dans une tranchée en passant son service d'observateur au sous-lieutenant d'Etigny.

Le 16 février, une attaque de diversion est tentée dans le sècteur. La 7e batterie, placée près de la gare de Cauroy, dans une position protégée, subit un bombardement de 21 qui en bouleverse tous les abords; elle arrive cependant à tirer toute la journée et même à se ravitailler entre deux rafales. Le lieutenant Vigneron et le 'servant Maillard sont cités à l'ordre d'e l'armée.

Le 13 mars, le sous-lieutenant Thiry, qui depuis janvier a organisé le service des petits canons de tranchée, est tué pendant une action locale.

Fin avril, le 3" C. A. est relevé par le 1er C. A.; on adopte la tenue bleu horizon. Repos dans la région Ville-en-Tardenois, Romigny; puis, le Il mai, le 3e C. A. est transporté en Artois et passe à la Xe armée (général d'Urbal), qui vient de réussir l'offensive de Carency conduite par le général Pétain, avec le 33e C. A.

Le 4 juillet, la 6e D. I. prend le secteur de Berthonval, MontSaint-Eloi, où l'on prépare une attaque pour septembre.

Près des premières lignes, dans un terrain découvert, les batteries ne peuvent se ravitailler que pendant la nifit, par des pistes de terre souvent défoncées, semées d'entonnoirs. 1 conducteurs, en pleines ténèbres, apprécient la lueur des fusées qui, de plus en plus nombreuses en première ligne, les aident à s'orienter. On demande pour la première fois à l'artillerie de 75 de faire des brèches dans les réseaux de fil de fer, pour faciliter l'assaut de la position ennemie.

Les 25, 26, 27, 28 septembre, l'offensive est poussée courageusement en Artois, pendant que l'armée de Champagne cherche à percer.


, Ces altaques, malgré quelques gains de terrain, ne réussissent pas. Les moyens d'A. L. sont encore loin d'être assez puissants. Il appert que le 75 ne peut pas tout faire.

Il faut une artillerie de destruction plus moderne.

La liaison avec l'infanterie est pourtant intime et emploie un nombreux personnel d'artilleurs. Pendant tous les jours d'attaque, le sous-lieutenant d'Etigny reste aux tranchées et renseigne complètement le commandement du groupement d'artillerie, quoiqu'il eùt été pris, le 25, sous un éboulement d'abri.

La 6e batterie (capitaine Lcgrand), qui devait couronner la crête de la Folie le soir de l'attaque et, pour cela, traverser toutes les organisations de la première position, est parvenue à construire, sous le feu, une piste charretière jusqu'à la première ligne. »

Le 23 octobre, la Ge D. I. est transportée en Picardie pour relever une division britannique dans le secteur de la VIe armée (général Dubois), secteur de Frise-Dompierre.

Après un séjour assez calme, caractérisé seulement par quelques grosses explosions de mines exécutées par les Allemands, elle est mise au repos, le 13 décembre, dans les environs d'Amiens.

Les 2e et 3e groupes prennent successivement un service de dix jours dans le secteur de Lihons.

Pendant les périodes de calme, en octobre 1914, sur le plateau de la tour d'Hermonville; en automne 1915, dans la Somme, le colonel Estienne étudie et perfectionne l'engin qui, tout d'abord simple carapace blindée, doit, en 1916, devenir le char d'assaut qui joua un rôle si important dans la victoire finale.

t9t6 Le général Nivelle prend le commandement du 3e C. A.

Le 8 janvier, la 6e D. I. entre dans le secteur du Quesnoy-enSanterre. Le fait saillant de ce séjour de six semaines est l'attaque allemande du 21 février, précédée d'une nappe de gaz toxiques, près de Maucourt, que défend le 24e R. I.

Les 5e et 6e batteries exécutent des barrages précis, l'attaque est arrêtée dans les réseaux de fil de fer.

Mais l'emploi du masque protecteur n'est pas encore entré dans nos mœurs et un assez grand nombre de fantassins sont victimes du terrible gaz, quelques-uns plusieurs jours après.

Le 21 février, c'est la grande attaque allemande du front de Verdun. On semble craindre aussi une attaque directe sur Pa-


ris, car le 29 février la 6e D. I. est transportée rapidement, par autos, dans le secteur de Vic-sur-Aisne où l'infanterie va aménager une deuxième position de l'A. D. 121 (général Guillemin, ancien colonel du 22e) pour la renforcer.

Tous les hommes se rappellent l'arrivée à la cote 138, au nord de Vic-sur-Aisne, sous une forte bourrasque de neige qui dure toute la journée du 4 mars. On occupe plusieurs positions où n'existe aucun abri; pour se reposer, la neige.

Le colonel Estienne est nommé commandant de l'artillerie du 3e C. A. Il est remplacé, à la tête du 22e par le lieutenantcolonel de Miribel.

Mais aucune attaque allemande ne se déclenche sur l'Aisne.

La 6U D. I. est retirée le 29 mars, placée dans la région de Cœuvres, Villers-Cotterets et le 3e C. A., tout entier, est embarqué le 31 mars pour Verdun.

Là, devant la formidable attaque, la défense du secteur vient d'être confiée à la II0 armée, sous les ordres du général Pétain.

La 6e D. I. prend, le 4 avril, le secteur de Tavannes - Vaux.

Les .trois groupes occupent des positions avancées. Le terrain y est déjà bouleversé par un mois de résistance. Les bombardements de tous calibres sont incessants.

Les canons sont placés parmi des débris de caissons, d'affûts, de munitions détruites, épaves de la résistance opiniâtre. Autour d'eux, des monceaux de douilles vides, pas le moindre chemin, une route défoncée, balayée toute la nuit par l'artillerie allemande : voilà pour les communications. Mais le courage est à la hauteur des circonstances. On vit sans sommeil et sans repos, n'ayant pour abris que des terriers sommaires fréquemment transformés en citernes.

Les obus s'acharnent, renversent ou brisént le matériel, ou, en traversant des sapes, écrasent des servants, ou défoncent des tombes fraîches dont le nombre s'accroît chaque jour, ou allument des incendies dans lès dépôts de munitions.

On tire quand même : officiers, sous-officiers et servants ravitaillent, servent les pièces, se prodiguent avec une fièvre qui les rend insoucieux de la fatigue et du danger.

Les conducteurs rivalisent de courage et de sang-froid. Partis des échelons dès le crépuscule, ils passent la nuit à découvert sur la route où les convois se croisent, se heurtent, s'enchevêtrent sous le harcèlement de l'artillerie.

Des voitures sautent, des chevaux s'abattent éventrés; l'ordre en est à peine compromis. La piste dégagée, les colonnes reprennent leur route dans la boue gluante et puante, sous l'averse, la neige, dans les ténèbres brutalement éclairées par les éclatements n qui font de nouveaux vides dans les colonnes et multiplient sous leurs pieds d'invisibles fondrières.


Des actes d'héroïsme marquent toutes ces sombres journées : Lç 10 avril, l'aspirant Moreau, de la 3e batterie, veut traverser un barrage d'obus de 15 pour courir au poste optique envoyer un ordre urgent; il est coupé en deux; en même temps l'aspirant Biaggi, de la 9" batterie, tombe tué sur un canon.

L'Officiel du lendemain, 12, faisait sous-lieutenants ces deux camarades.

Le 19, le jeune maréchal des logis Benoît, de la 26 batterie, 18 ans, soutient l'énergie de ses servants; il faut subir une rafale de 15 pendant un tir d'accompagnement d'attaque. Il tombe touché au ventre : « J'espère que bientôt je serai revenu », dit-il', pendant qu'on le porte. Il meurt quelques heures après. Dans cet enfer de Verdun, où il tombe, nuit et jour, plus d'un obus par seconde, les téléphonistes arrivent à maintenir les liaisons.

La rafale est à peine passée, hachant bout, qu'on les voit courir faire les soudures nécessaires, montrant un magnifique courage; les coureurs passent plusieurs fois par jour dans la fournaise, porter ordres et C. II. qui arrivent ponctuellement. A la 5e batterie, l'abri du capitaine Dhaille est complètement défoncé; le sous-lieutenant Vimont est blessé.

A la ge batterie, le lieutenant Thévenon est blessé gravement.

La 6e batterie (capitaine Legrand), la plus avancée dans le bois Contant, perd en moins d'un mois 15 tués et 29 blessés.

Tous mettent à la dure tâche l'entrain le plus endiablé.

Le 228 est fier d'être venu à son tour prendre la garde à Verdun. 1 Relevé le 6 mai, il a 36 canons démolis (sur 36). Oh! ils sont remplacés en quelques heures..Matériel et munitions ne manquent à aucun moment.

Le général Lebrun prend le commandement du 33 C. A. en remplacement du général Nivelle, élevé au commandement de la IIe armée, laissée par le général Pétain, nommé commandant du groupe d'armées du centre.

Le général Pont est nommé commandant de la 6° D. I., en remplacement du général Jacquot, qui prend le 35e C. A.

Bivouac à Senoncourt, puis on gagne la régionl de Salmagne, sans toucher à la seule bonne route, celle de Verdun à Barle-Duc, la voie sacrée, base du ravitaillement de l'armée.

Quinze jours de repos, puis du 28 au 30, après avoir retouché Senoncourt, les batteries reprennent position dans le secteur de Souville, près des emplacements occupés en avril. Le lieutenant-colonel de Miribel, commandant le 228, a sous ses 'ordres toute l'artillerie de campagne et toute l'artillerie lourde


courte du secteur comprenant approximativement huit groupes de 75 et six groupes d'A. L.

Le P. C. de l'A. D. avec celui de la division est à la tourelle de Souville. Le Boche, qui a déjà réussi à mettre hors de service les deux pièces de 155 qui armaient la tourelle, s'acharne encore sur ce petit ouvrage et fait pleuvoir jour et nuit dans les environs, obus à gaz et obus explosifs du plus gros caHbre, inutilement; le béton tient bon et les grosses marmites qui atteignent la tourelle ne réussissent qu'à la faire résonner comme une cloche.

Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, l'ennemi bombarde furieusement le secteur et particulièrement le bois de la Caillette.

Les batteries répondent par des tirs de contre-préparation. Un peu avant le lever du jour, le tir allemand cesse; un calme relatif renaît. Brusquement, vers 9 heures, on apprend à la Tourelle que les Allemands ont attaqué et enlevé tout le bois de la Caillette. Du 246 R. I. qui l'occupait, aucune nouvelle. Toutes les liaisons sont rompues; aucune fusée; les coureurs dépêchés au P. C. de ce régiment ne reviennent pas.

Les premiers renseignements sont apportés par un officier de crapouillots qui, au moment où il approchait de remplacement de ses pièces dans le bois de la Caillette, s'est heurté aux Boches.

Force lui a été de se replier en hâte pendant qu'il voyait les vagues ennemies débprder le P. C. du colonel du 24e R. I.

Peu après, le lieutenant d'Etigny, du 226, adjoint au commandant du 1er groupe, arrive à la tourelle de Souville. Il apporte du P. C. de la brigade, où il était en liaison, des indications précises sur l'attaque déclenchée le matin et sur la ligne atteinte par l'ennemi.

Grâce à ces renseignements, les barrages d'artillerie, jusque-là réduits aux anciennes lignes, peuvent être réorganisés.

Les batteries tirent sans arrêt pour limiter la progression de l'ennemi et empêcher qu'il ne passe par le trou existant à hauteur du ravin de Chambitoux.

Jamais pareille consommation de munitions n'a été faite. Bien que gravement intoxiqué par les gaz, le lieutenant d'Etigny retourne encore une fois au P. C. de la brigade, près de la chapelle Sainte-Fine.

Toute la journée se passe dans l'incertitude. Les ailes, vers la ferme Thiaumont à l'ouest, vers l'ouvrage R-4 à l'est, paraissent avoir tenu bon. Par contre, au centre, le front est rompu. Il n'y a plus, pour arrêter le Boche, que les tirs de notre artillerie.

Pendant la nuit du 1er au 2. des renforts d'infanterie montent en ligne. L'artillerie a pour mission d'empêcher l'ennemi de bouger, de le coller au terrain; sans cesse et sans arrêt, les batteries tirent malgré la fatigue écrasante, malgré des tirs effroyables de contre-batteries (les batteries du 1er groupe, près du bois Fumin.

sont prises à partie par du 380).


Les 2, 3 et 4 juin, la lutte continue sans répit, le front n'est reconstitué que péniblement. L'effort et les sacrifices demandés au 22e régiment vont croissants..

A notre droite, le fort de Vaux est pris (7 juin). Le dispositif du 1er groupe doit être remanié et les batteries retirées un peu en arrière. Tous les moyens sont mis en œuvre porr assurer les liaisons; les équipes de téléphonistes se prodiguent et rétablissent inlassablement les lignes constamment rompues. Pour suppléer au téléphona, qui ne marche que par instants, les coureurs accomplissent avec un dévouement héroïque leurs dures missions.

Après cinq jours d'efforts, la situation est à peu près rétablie dans le secteur de Souville.

Les pertes sont élevées, le personnel- restant est à bout de forces, quand, le 8 juin, l'ennemi prononce une nouvelle attaque, cette fois dans la direction de Fleury. Les barrages recommencent, la fatigue devient extrême.

Plusieurs batteries ont tiré plus de 4.000 coups par vingt-quatre heures, pendant plusieurs jours. Cela représente la manipulation de plus de trente tonnes par nuit, par une cinquantaine d'hommes, après avoir tiré, refait des abris effondrés, évacué des milliers de douilles vides, car on a eu trop de peine d'en voir, en avril, des centaines de mille laissées là inutilisées.

Les pertes sont encore aggravées par la malchance d'un coup de gTos calibre en plein dans la maison où e,st cantonné l'échelon de la 8e batterie, au moment où le personnel est rassemblé pour la soupe (23 touchés par le même coup). | La haute valeur morale du capitaine Briquet réussit à maintenir dans cette batterie si éprouvée la même ardeur que dans les autres.

La 2e batterie a plus de chance. En se repliant, le 4, elle fait une fausse batterie avec de vieilles ferrailles, à l'endroit qu'elle quitte; la nuit suivante, le maréchal des logis Ribes, venu pour retaper le camouflage, trouve l'emplacement complètement bouleversé.

La 0e batterie, au milieu d'un bois, arrive à assurer ses gros ravitaillements à bras, sur un parcours en pente de 700 mètres.

Le moral est toujours supérieur. Le cœur se trempe à l'effort.

Le servant Dupont, de la 2e batterie, tombe gravement blessé à l'œil: comme on le relève, il entonne la Marseillaise et clame : « Cochons de Boches! Mais heureusement ii suffit d'un œil pour pointer et venger mon frère. »

De jeunes liéutennnts deviennent des spécialistes éprouvés de la liaison avec l'infanterie : le lieutenant d'Etignv, le lieutenant Douchez. T e lieutenant Germain, de l'état-major du 3e groupe, organise à Froideterre un observatoire précieux.

Le 14 juin, l'A. D./6 est relevée par l'A. D./130. Elle va bi-


vouaquer à Senoncourt, puis se porte, les 17 et 18, dans la région du chemin de fer de Ligny-en-Barrois à Bar-le-Duc. Elle s'y repose pendant huit jours. La 6e D. I., éprouvée, est mise le 26 juin dqns le secteur de 1 royon, où elle se recomplète peu à peu.

Le colonel Estienne, promu général, est nommé au commandement de la nouvelle arme créée par lui : l'artillerie d'assaut.

Le moment était venu pour lui de réaliser son idée.

Le 10 août, le capitaine Briquet, commandant la 8e batterie, est tué aux tranchées de première ligne, en vérifiant un tir de barrage. Aucune action n'a lieu dans ce secteur pendant tout l'été.

L'artillerie s'emploie à de nombreux harcèlements; des tirs de pièces isolées, amenées. en première ligne pour vingt-quatre heures, rompent la monotonie de la guerre de position et gymnastiquent les jeunes commandants de batterie.

Toute l'activité demeure au nord de Verdun. Les Allemands, après être venus en juillet jusqu'à Fleury, à 6 kilomètres de la place, subissent une première,défaite le 24 octobre.

Le fort de Douaumont est repris par le groupement Mangin; -Vaux tombe quelques jours après.

Il se prépare une nouvelle action pour dégager Verdun. Le 1er décembre, la 6e D. I. est retirée du front, et le 22e régiment d'artillerie est mis à la disposition de la 133e D. I. Général Passaga) pour la préparation d'une attaque d'Hardaumont - Bezonvaux. Dans le secteur, c'est maintenant le règne de la boue. Il y a des enlisements signalés, et, même à l'arrière, les chevaux de nos échelons enfoncent jusqu'aux genoux, dans un bois qui — ô ironie! — se nomme « bois Sec ».

Une préparation minutieuse aboutit le 15 décembre à une belle victoire; gain de 3 kilomètres en profondeur, 12.000 prisonniers, 200 pièces, un nombreux matériel : tel est le bilan de la 133e division.

Dans les rangs de l'infanterie d'attaque, nos détachements de liaison et d'observation se distinguent. Le sous-lieutenant Barbier, du 1er groupe, malgré la perte de son détachement, moins le servant Noyon, de la 3° batterie, atteint l'ouvrage d'Hardaumont et y installe un poste optique qui, dès le soir du 15, renseigne son chef de groupe. Le sous-lieutenant Lhomme, du 2e groupe; le sous-lieutenant Charvet, du 3e groupe, réussissent aussi à se lier optiquement de la crête de Lorient à leurs groupes. Le sous-lieutenant Faillie mérite, pour sa bravoure, les éloges du colonel commandant le 401e régiment d'infanterie.

Mais une épreuve nouvelle commence pour nos artilleurs.

Les groupes, hors de portée, doivent avancer et occuper, dans une boue innommable, de nouvelles positions.

Le 15 au soir, le 3e groupe se porte dans le ravin de Chambitoux, transformé en chaos d'entonnoirs jointifs où les enlise-


ments sont fréquents; il peut ouvrir le feu, le 16, avec quatre canons; cinq autres sont restés dans la boue.

Le sous-lieutenant Arquis réussit le premier, avec un personnel fatigué par quarante-huit heures- de tirs intenses et ininterrompus, le tour de force qui a été, en pleine nuit d'hiver, le passage des canons sur un parcours de 3 kilomètres et demi, à travers le terrain de Fleury, naturellement accidenté et tellement bouleversé qu'en plein jour on ne peut littéralement distinguer v si Ton se trouve à l'emplacement du village ou à celui d'un des bois voisins;, les entonnoirs énormes de trous d'obus encore tout frais, où s'enlisent cadavres 'd'hommes èt d'animaux, ont retiré v toute consistance au sol et mettent un obstacle en apparence infranchissable au passage d'une voiture, \même légère.

Le 17, tout le groupe est placé et peut exécuter un barrage.

Comme abris, les tentes! On se met au travail; il faut supporter les bombardements et, aussi, organiser les liaisons, créer des observatoires. Dans les reconnaissances, le capitaine Legrelle, commandant la 8e batterie, et le sous-lieutenant Lévy sont tués avec cinq téléphonistes. Quelques1 jours après, le lieutenant Pa-

queron, commandant la 7e batterie, est blessé mortellement.

En liaison, le sous-lieutenant Arquis s'acquiert l'amitié du * lieutenant-colonel Picard, commandant le 321e. R. 1. Le jeune sous-lieutenant, entré quelque- temps après dans l'aviation, devait être tué, en septembre 1918, comme observateur de l'escadrille de la division..

Le 42® groupe avance aussi, le. 18, prendre, près du ravin dei 1 la Caillette, un emplacement laissé libre par le départ de la183e D. I. avec son A. D. -

La 66 D. I. entre en ligne.

Le 1er groupe est déplacé aussi, dès le 16, dans le bois de Vaux-Chapitre. - Par les froides et claires journées de janvier, les batteries (etnotamment le 3e groupe à Chambitoux, toujours visé) avaient dû subir de nombreux bombardements de 21, réglés par avion avec la facilité que leur donnait la neige, rendant "le camouflage illusoire; on ne peut camoufler un- navire sur la mer. ,.

'- Quand les groupes sont relevés, le 28 janvier, le. personnel est physiquement très éprouvé, mais le moral n'a pas faibli un instant. On sent que, maintenant, à Verdun, c'est l'Allemand qui a à se défendre. , La 133e D. 1. était revenue le 13 janvier, après avoir reçu dès maips du général Nivelle, le nouveau commandant en chef de l'armée française, les palmes de la Victoire.

Le 22e a perdu, dans la défense de Verdun : 1Q3 tués et 224 blessés. - v


1917

Le général de Barescut avait pris le commandement de la 6° D. I., le 18 décembre, en remplacement du général Pont, nommé major-général.

La nouvelle organisation du commandement de l'artillerie qui place le lieutenant-colonel de Miribel commandant de l'artillerie de la D. I., donne le commandement du régiment au chef d'escadron Cavally/ qui est promu-lieutenant-colonel.

Un souvenir de la relève : l'étape, du 30 janvier, de Souilly à la région du chemin de fer de Ligny-en-Barrois à Bar-le-Duc; une quarantaine de kilomètres sur la neige glacée par 15 degrés de froid, la route coupée en plusieurs endroits par des amoncellements de neige de 2 mètres de hauteur que la bourrasque a amenée là. Il faut passer dans les champs voisins durcis à souhait pour supporter le matériel.

Le 3e C. A. passe à la Xe armée, destinée à former une unité d'exploitation stratégique après la rupture du front ennemi, et l'entraînement à la guerre de mouvement commence, dans le camp de Gondrecourt.

Pendant une quinzaine, la 6e D. I. manœuvre sur la neige durcie par une température qui oscille entre 15 et 25 degrés de froid.

Ensuite, par Domrémy, Favières, la 6c D. I. gagne la région de Rosières-aux-Salines et Dombasle. Les hommes sont employés à améliorer l'organisation défensive du secteur au nord du Sanon.

Du 9 au 23 mars, deux groupes vont renforcer l'artillerie qui défend la forêt de Parroy. Les batteries trouvent des installations en superstructure, des baraques en planches, ce qui les change de Verdun; mais on y gèle et, sur les routes défoncées, on patauge. *

Le 24 mars, le 22e régiment d artillerie est porté aux environs de Nancy, aux fins d'embarquement. Le 28, la 6e D. I. est transportée dans la région de Château-Thi'erry.

Les trois groupes sont mis le 3 avril à la disposition de la 39e D. I. (général Massenet) pour la préparation de l'attaque que doit entreprendre la VIe armée (général Mangin) au Chemin-des-Dames.

Depuis le 18 mars, le Boche s'est replié sur tout le front d'Arras à Noyon. et il occupe maintenant une ligne solidement préparée (ligne Ilindenburg) pour déjouer les plans d'offensive alliés, dont on parle depuis quelques mois.

Amenés dans la région de Verneuil-Courtonne. les groupes sônt placés à moins de 1.000 mètres des lignes. nour pouvoir prendre à leur compte l'accompagnement de l'infanterie d'at-.


taque, quand les autres batteries, à bout de portée, se porteront -en avant.

Préparation retardée par un très mauvais temps, gênant notamment les réglages par avions.

La veille de l'attaque, le 3e groupe (chef d'escadron Deville) occupe au tilleul de Verneuil une position très rapprochée, aménagée par lui, où il faut monter les canons par une rampe très dure et le silence est indispensable, car la première ligne allemande est à 400 mètres; on réussit à ne pas attirer l'attention.

Le 16 avril, à 6 h. 30, les groupes ouvrent le tir de barrage roulant que les fantassins doivent suivre, mais aussitôt les canons du 3° groupe sont soumis au tir de barrage ennemi : le sous-lieutenant Guibert, de la 7e batterie, est tué, onze hommes touchés.

Les officiers entretiennent l'ardeur des servants au point que la cadence du tir n'est pas ralentie. Les lueurs de départ des coups et les éclatements des obus allemands sont mêlés. Le maréchal des logis Boucher, de la 9e batterie, dont le canon est sous le tilleul même, ligne de tir très repérée par l'ennemi, a plusieurs coups de 21 très près qui abattent plusieurs de ses servants; il continue cependant son tir de barrage avec le plus grand calme.

Le 2e groupe, au nord de Verneuil, est aussi bombardé; le maréchal des logis Malot, de la 6e batterie, a les jambes brisées près de son canon; il passe son carton de tir d'accompagnement au pointeur : « Tiens, surtout continue le feu sans arrêt. »

Le sous-lieutenant Tranquard, du 1er groupe, qui a une mission de régulateur de circulation dans les premières lignes, est tué à cheval à quelques mètrets de la première tranchée.

Le soir, la victoire n'était pas décisive, mais les Allemands avaient reculé de 2 kilomètres.

L'attaque est continuée les jours suivants, puis, le 5 mai, par la 1 Ie division.

Les échelons des batteries étant placés à Paars, les caissons avaient à faire 14 kilomètres pour se rendre aux positions de batterie; ils devaient suivre un itinéraire obligé dont le sol était crevé par une circulation d'une intensité inimaginable.

Depuis Verdun, les nombreuses demandes de munitions avaient amené l'artillerie à ne plus mettre en batterie que les canons: on entassait les munitions dans des abris plus ou moins sommai Ici, les res.12 caissons de chaque batterie faisaient tous les jours au moins 30 kilomètres, et il arriva que, les 10, 12 et 13 avril, cet effort dut être doublé pour ravitailler d'autres unités.

L'usure des chevaux fut incroyable. Les pertes se montèrent à plus de 200 animaux et tous les autres furent très amaigris.

Relevé fe 6 mai, le régiment rejoint la 6° D. I. dans les envi-


rons de Fère-en- Tardenois, puis gagne la région de Coulommiers par Château-Thierry.

Le général Poignon vient de prendre le commandement, le général de Barescut passant aide-major général.

Après quinze jours de repos, le 22e est envoyé renforcer l'A. D./13, pour la préparation d'une attaque du fort de la Malmaison, à l'aile ouest du Chemin-des-Dames.

A partir du 29 mai, les batteries entreprennent l'aménagement de positions rapprochées des premières lignes au nord-est de Condé-sur-Aisne; mais, le 1er juin, on abandonne ce projet d'attaque qui sera repris en octobre.

Les trois groupes rejoignent le 7 juin la 6e D. I., qui a pris la veille le secteur de Vailly. Là, les attaques allemandes sont répétées, suivies de contre-attaques qui multiplient les alertes. Nos batteries subissent quotidiennement de gros bombardements.

Le 24 juin, une pluie d'obus toxiques et lacrymogènes tombe toute la nuit. On a signalé notamment 10.000 coups de 15 dans le ravin de Rouges-Maisons où est le 3e groupe.

L'aspirant de la lre batterie étant légèrement blessé, le jeune brigadier Brière, 18 ans, court au poste de secours appeler les brancardiers; le bombardement redouble; il n'en revient pas moins vite à son poste dès que lés soins sont assurés; en route, un éclat d'obus le blesse mortellement. 1 Vers 22 heures, le lieutenant-colonel s'entretient par téléphone avec le sous-lieutenant Arrêteau, de la 5e batterie, qui est de service dans un P. C. d'infanterie; le colonel d'infanterie prend l'appareil et s'écrie : « Ce que ne vous dit pas votre lieutenant, c'est qu'il vient d'être blessé sérieusement par un éclat d'obus; il prétend ne pas quitter son poste. » Et le sous-lieutenant Arrêteau reste là pendant toute cette nuit d'agitation.

Nous avons, pour la première fois, pas mal de chevaux intoxiqués pendant lesTavitaillements. Il leur faudra aussi de bons masques. Pour les hommes, l'emploi est maintenant tout à fait dans les mœurs. Tout le monde sait que, sous ces bombardements terribles, un homme sans masque est condamné à mort.

Le 28, relève par la 129e D. I. Après deux jours passés à Lesges et environs, la 6e D. I. prend le secteur de Pargnan - Ailles, dans la Xe armée (général Duchêne).

Une série d'attaques de part et d'autre du Chemin-des-Dames tient le personnel alerté, nuit et jour, sans répit.Le 15 juillet, le sous-lieutenant Sabine, adjoint au lieutenantcolonel, parvient à téléphoner de la tranchée de départ, quinze minutes avant l'attaque du commandant Hugo sur la tranchée de Franconie, qu'il voit trop court le barrage d'un groupe. Pendant qu'on rectifie, le commandant Hugo est tué à côté de lui.

Le 19, le capitaine Martin, commandant la 2e batterie, est grièvement blessé, et le même obus blesse mortellement le ma-


réchal des logis Boisaubert, célèbre au régiment par sa bravoure.

Le 23, pendant un tir d'accompagnement d'attaque, le capitaine Bourget, commandant la 3° batterie, et son jeune souslieutenant, de La Bouillerie, sont blessés grièvement.

Le 26, à 18 h. 30, attaque allemande brusquée. Instantanément, toutes nos batteries sont soumises à un bombardement qui, en quelques minutes, les fait disparaître dans un nuage épais de gaz toxiques. 11 faut cependant tirer sans cesse et approvisionner. La 8e batterie, dans les bas-fonds de Jumigny, est celle qui souffre le plus; les hommes, masqués, vestes bas, courent dans les sapes pleines d'eau pour ravitailler. Cela dure pendant toute la nuit sans répit. Le matin, à 5 heures, quand le calme revient, il reste 6 servants debout et 2 canons. On a tiré 5.000 cartouches.

On a arrêté le Boche.

Le lieutenant Sauvage, du 1er groupe', en liaison dans le poste du chef de bataillon Paoli, du 228e R. I., relié heureusement par ligne souterraine, peut téléphoner sans arrêt au lieutenantcolonel Cavally. Il doit cependant participer un moment à la résistance rapprochée, les Allemands essayant de prendre pied dans la tranchée aux abords du P. C. Cette liaison permet au 1er groupe de tirer avec une telle justesse que le colonel Geiger, commandant l'A. D./158, lui apporte, le 27, les félicitations du 228e R. L

La 6e D. I. avait été remplacee dans le secteur par la 158e D. I., du 13 au 30 juillet.

Le régiment est relevé, le 13 août, par l'A. D./5.

Il a perdu au Chemin-des-Dames : 7 officiers, 14 sous-officiers, 85 canonniers.

Le 15 août, les batteries sont embarquées à Fère-en-Tardenois pour Montdidier.

La 6" D. I. est mise au repos dans le camp d'Onvillèrs, une des installations nouvellement aménagées à l'arrière-front dans ce but.

Le 18 août, la 0e D. I. a l'honneur de recevoir la visite de son ancien chef, le général Pétain, maintenant commandant en chef de l'armée française. l Le 22 août, elle est passée en revue par le général Lebrun, commandant le 3e C. A.

Le 1er septembre, le régiment prend le secteur de Saint-Quentin-sud, où il relève l'A. D./21.

Le dispositif de l'artillerie est plutôt offensif; toute l'artillerie de campagne est massée dans le ravin de Grugies, à seulement 2.000 mètres de la première ligne.

Il n'y a pas de deuxième position. Et cela ne choque pas trop,


car on sait que les Allemands n'ont plus les ressources nécessaires pour lancer une attaque d'envergure.

Le 20 novembre, les Anglais essaient une attaque brusquée sur Cambrai, avec de nombreux tanks.

Des dispositions sont éprises immédiatement chez nous pour étendre l'action et essayer la percée, mais l'attaque anglaise échoue.

La paix de Brest-Litowsk vient modifier complètement la situation des Allemands; leur blocus est rompu à l'est et ils peuvent amener en Belgique presque toutes les divisions du front russo-roumain.

Ils récupèrent une partie de leurs prisonniers en Russie.

Bref, la situation se modifie au point qu'en décembre tout notre dispositif est transformé;* on entame la construction d'une deuxième, d'une troisième position. L'artillerie est échelonnée en profondeur; chaque batterie avait déjà plusieurs positions de rechange que, suivant un plan nouveau, elle occupait quelquefois avec une pièce isolée pour exécuter un tir donné. Elle en construit de nouvelles, toutes en arrière de la position intermédiaire. Elle doit occuper celles-ci le plus tôt possible, mais les travaux sont retardés par la neige qui rend impossible le camouflage indispensable.

En décembre, les.'Allemands prennent l'habitude de bombarder les cantonnements avec des escadrilles d'avions*

1918

Le 16 janvier, la 6e D. I. est relevée par un C. A. britannique.

Le 20, elle est transportée aux environs du camp de Mailly, où, pendant un mois, elle procède à quelques évolutions.

Elle passe, alors, à la IVe armée (général Gouraud).

Le 1er mars, le régiment relève l'A. D./35, en Champagne, dans le secteur de Tahure. La 6e D. I. arrive le surlendemain.

Le lieutenant-colonel Cavally quitte le régiment et est remplacé par le chef d'escadron de Bonnault, qui est promu lieutenant-colonet quelques jours après.Sur tout le front de France, on attend une grande offensive allemande. On sait qu'elle a été préparée par l'ennemi pour qu'elle puisse être foudroyante. Le* terrain a été aménagé sur un front très étendu, les troupes groupées près des nœuds importants de voies ferrées et ainsi facilement transportables en quelques heures sur un point quelconque du front, situation très avantageuse. Du côté français, les précautions les plus minutieuses sont prises : échelonnement de l'artillerie, multiplicité des positions, camouflage artistique pour tromper, batteries muettes ne devant se dévoiler qu'en cas d'attaque; l'organisation


des liaisons est poussée aux limites de la perfection; enfin celle des moyens de préservation contre les bombardements à l'ypéritè est perfectionnée. Car depuis quelques semaines, ce nouveau produit, très toxique, réclame l'attention la plus sérieuse : se dissipant lentement, il rend dangereux au toucher le terrain, les objets voisins des points d'éclatement. Il attaque traîtreusement et violemment les parties sensibles du corps, notamment ies muqueuses, et provoque de très nombreux cas d'indisponibilité grave. Il nécessite donc des précautions compliquant le service, comme, par exemple, les équipes de rechange aux canons pour permettre aux servants des lavages fréquents avec changement de linge dans des postes de secours spéciaux.

Cet emploi de gaz toxiques, qui deviendra de plus en plus fréquent jusqu'à la fin de la guerre, aura eu au moins pour effet de détruire les animaux gênants des campagnes, notamment les rats, qui avaient été si désagréables dans certaines parties du front pendant les premières années de la guerre de tranchées.

Le 21 mars, une agitation allemande se' manifeste dans le secteur. Est-ce l'attaque? En Champagne, non, ce n'est qu'une diversion, pendant que l'attaque décisive est déclenchée devant l'armée britannique, notamment à Saint-Quentin, où la ligne que nous avons laissée à nos alliés, en janvier, est complètement enfoncée. Le moment est grave. Une attaque ne va-t-elle pas être tentée aussi en Champagne? On tâte l'ennemi par de nombreux coups de main dans l'espoir d'être renseigné par des prisonniers. Rien ne se produit sur le front de la IVe armée. Avril, mai se passent; les durs combats, la lutte acharnée, sont plus au nord.

Depuis la fin de mai, les Allemands sont à Château-Thierry, coupant la grande ligne directe du chemin de fer de l'Est.

Au début de juin, la 6e D. I. est transportée au sud de Montdidier et revient dans la IIP armée (général Humbert).

Elle est engagée, le 24, dans le secteur de Gournay-surAronde. Le front s'est fixé là depuis quelques jours après la belle contre-offensive lancée par le général Mangin, pour dégager Compiègne.

Plus de tranchées, quelques trous pour les petits postes, des fleurs, de belles récoltes-presque mûres, des arbres qui cachent nos canons à la vue des avions.

La guerre aérienne a pris, depuis avril, une très grande importance. De part et d'autre, les bombardements à dose massive sont constants sur les troupes mal cachées, sur les échelons, sur les postes de commandement; mais l'aviation allemande n'a plus la supériorité de 1917; elle est maintenant nettement inférieure et ne pourra lutter aussi longtemps contre les escadrilles alliées.

On prend un dispositif défensif et on tâte le Boche.

Le 9 juillet, on reprend la supériorité morale en enlevant La Ferme-Porte, avec 500 prisonniers et un important butin.


Le 15 juillet, les Allemands croient venue l'heure de la victoire. Ils paraissent persuadés que les alliés n'ont plus de féserves, car ils tentent entre l'Argonne et Château-Thierry une attaque téméraire pour couper les lignes de ravitaillement des armées de l'Est au sud de la Marne et marcher sur Paris. Mais le front de Champagne tient superbement, notamment le-secteur tenu naguère par nous à Tahure; au moins, si nous n'y sommes pas pour le grand jour, nous pouvons penser que nos travaui de défense de mars, d'avril, de mai ont leur utilité.

Partout, les Boches sont arrêtés.

Et, le 18 juillet, une haï die et magnifique contre-offensive marque, dans le Tardenois, le début des revers définitifs de nos ennemis.

Nous multiplions les coups de main; les prisonniers laissent l'impression d'un moral qui faiblit; celui de nos poilus s'en exalte d'autant.

Au début d'août, on prépare dans le secret un « très gros coup de main ». Il doit être, en plus grand, anàlogue à celui du 9 juillet. Le 7, des batteries sont avancées à quelques centaines de mètres de la première ligne. Le 8, on apprend qu'à gauche une : attaque importante franco-britahnique" a pleinement réussi et que 1 Montdidier est'débordée.

Le coup de main est fixé au 10 et les ordres parlent d'exploitation du succès. Pendant la préparation, l'ennemi répond par un fort bombardement d'obus toxiques; il semble tirer pour épuiser ses munitions avant de battre en retraite.A l'observatoire du 3e groupe, placé sous le toit d'une maison, un obus tombe dans une pièce voisine. Le brigadier Andrieux, de la 7e batterie, de service, rend compte et en même temps signale l'emplacement de la batterie ennèmie qui tire. Un obus éclate dans l'observatoire. Andrieux téléphoné qu'il essaie de rester à son poste, mais quelques instants après il étouffe, et, le surlendemain, il meurt d'intoxication.

Le 10, la IIIe armée déclenche, non pas un coup de main, mais une véritable offensive avec chars d'assaut. Le secret a été bien gardé. L'effet est foudroyant. D'un bond, le 119e et le 28e R. I.

dépassent Ressons-sur-Matz et atteignent Conchy-les-Pots. Les groupes changent de position et suivent l'avance par échelons.

Le soir, on a gagné 20 kilomètres.

Pour préparer l'attaque du 11, un nouveau bond est ordonné à l'artillerie. Les batteries sont déployées au sud de Conchy-lesPots, entre 22 heures et minuit.

Il faut alors préparer le tir d'accompagnement, le barrage roulant pour l'attaque qui doit s'élancer au petit jour dans une zone d'action inconnue, sous un ciel noir sillonné d'avions à la recherche de la moindre lumière décelant des troupes à bombarder.


Voilà le problème posé aux officiers, la plupart nichés à découvert. ne pouvant consulter leur seul guide, la carte, qu'avec des ruses d'apache, pour que leur pauvre chandelle ne soit pas vue d'en haut, ni des voisins avides avant tout d'obscurité pro- • tectrice.

L'attaque reprend donc en direction de Canny-sur-Matz, dont les abords formidablement organisés sont défendus par l'ennemi avec acharnement.

Le 1er groupe s'engage à quelques centaines de mètres des bataillons d'attaque. Le lieutenant Lhomme, avec une section de la 2e batterie, exécute à découvert un tir à vue sur Canny, à moins de 800 mètres, brise la résistance sur ce point et permet au 119e R. I. de progresser.

Le lieutenant Louis Maurisset peut coopérer activement, de son observatoire judicieusement utilisé, non seulement à l'attaque du 119e, mais, par ses renseignements, à la progression de la D. I. voisine de droite.

Les 2e et 3e groupes sont tout près; le maréchal des logis chef Bourdin et le maréchal des logis Gillet, de la 7e batterie, se distinguent particulièrement pendant cette action..

Le terrain de la bataille actuelle est celui des lignes défendues de 1914 à 1917, aux environs de Lassigny, Canny-sur-Matz. Les Boches trouvent là tranchées, réseaux, etc., où ils peuvent résister longtemps.

Des combats opiniâtres et répétés sont engagés pendant dix jours pour enlever la position qui ne cède que ligne par ligne.

La liaison de l'artillerie avec son infanterie est' assurée toujours de la façon la plus étroite; le lieutenant Battesti, de la 7° batterie, reçoit des compliments du colonel commandant le 28e R. I.

Le 28 août, tandis que l'infanterie de la 6e D. I. venait d'être relevée par celle de la 165° D. I., celle-ci attaque, le 22e l'appuie, portant rapidement ses groupes en avant malgré l'état des routes coupées par l'ennemi, en retraite, et sous le bombardement.

Depuis quelque temps, le bombardement des batteries est constamment toxique. Les Allemands emploient l'arsine dans tous leurs obus explosifs.

N'étant plus avertis par le bruit particulier de l'éclatement des obus lacrymogènes ou à ypéritè, les canonniers ne mettent pas leurs mascrjies et le gaz agit lentement, mais toujours gravement.

Indisposés le soir, les plus touchés sont malades, évacués le lendemain et quelques-uns meurent au bout de quelques jours.

Tous sont touchés pour longtemps. On en est réduit à mettre les masques à chaque bombardement, c'est-à-dire tous les jours.

Le 28, la 88 batterie, aux abords de Candor, subit plusieurs bombardements violents d'obus à arsine, qui lui causent des perles sérieuses. Le sous-lieutenant Cabrol est projeté, grièvement


blessé, par un obus tOIl\bé à ses pieds au milieu de la section.

Lelsoir, il reste deux canons,'et quelques hommes seulement qui ont résisté à l' intoxication.

L'ennemi s'est replié sur Catigny et je canal du Nord; il s'y défend opiniâtrement. Le 30, la position est enlevée et le 22e rejoint la 6e D. 1. Il est éprouvé, fatigué, mais fier d'une avance de 60 kilomètres. Les pertes : 4 morts, 60 blessés, auxquels il faut ajouter beaucoup d'indisponibilités momentanées pour intoxication.

Les officiers avaient eu leur lan(e part : le lieutenant Louis Maurisset, tué; les lieutenants Faillie, de Talhouët, les sous-lieutenants Héron, Val, Darey, Cabrol, blessés.

Quelques jours après, le régiment se met en route, par étapes, pour la région de Château-Thierry, où il arrive le 12 septembre.

Dès le 15, il est rapproché de l'Aisne, et, le 18, il relève l'A. D./164, dans le secteur de Paars. Il ne le garde que quatre jours. Le 22, il le passe à des batteries du 1er C. A. italien.

Il est question d'une nouvelle action offensive.

Les groupes reconnaissent des positions près de Baslieux et de Blanzy-les-Fismes; ils les préparent, les approvisionnent en munitions, puis les occupent le 26. Il va s'agir de rejeter l'ennemi au nord de l'Aisne. Le régiment doit appuyer d'abord la 45e D. I., puis la 6e, qui doit entrer en action à son tour. L'attaque se déclenche le 30 septembre. Le Boche résiste; il faut trois jours pour arriver à border l'Aisne, puis huit fours pour forcer le passage de la rivière, EnGn, le 12 octobre, l'Aisne est franchie et la 6e D. I. progresse jusqu'au camp de Sissonne. Le Boche, en reculant, brûle, saccage et ruine jusqu'à des dépôts de cartouches de 75 restés là depuis qu'il a pris le Chemin-des-Dames, fin mai 1918.

Quand, dans la soiréeldu 13, l'infanterie pénètre dans la partie sud du camp de Sissonne, tout le front ennemi s'illumine : les dépôts, les baraquements du camp, La Selve brûlent.

Les Allemands se terrent alors dans leur formidable position Hunding.

Le 14 octobre, le 3e groupe appuie le 119e R. I. qui atteint la route Sissonne-La Selve, limite nord du camp; la 9e batterie est vue par un avion au moment où elle se met en batterie. L'avion la mitraille à faible altitude; la mitrailleuse de la batterie se met rapidement en action et réussit à faire fuir l'avion.

Les attaques se répètent chaque jour en liaison avec les D. I.

voisines. L'ennemi, fortement retranché dans ses lignes serrées de forts nids de mitrailleuses, réagit surtout par l'emploi à doses massives d'obus à arsine qui causent des pertes dans les batteries.

Le 5 novembre, la position Hunding est enlevée.


Le 22e progresse avec la 6e D. I.; puis, le secteur d'action se rétrécissant, la Ge D. I. est mise en réserve le 7.

Les derniers coups de canon sont tirés.

Le régiment apprend bientôt l'armistice du Il novembre.

La dernière offensive d'octobre avait coûté au 22e : 8 tués, 78 blessés ou intoxiqués. Il faut y ajouter le capitaine Osmont, commandant la 4e batterie, mort le 1er décembre, victime de l'arsine.

Les batteries sont alors ramenées dans la région d'Epernay.

En décembre, le 22e va occuper, autour de Dieuze, un coin de Lorraine reconquise. La 6e D. I. défile dans les rues de Dieuze le 17 décembre.

Au début de février 1919, la division entre dans le Palatinat.

Le rêve devient réalité.

Elle séjourne dans la région de Deux-Ponts, Homburg, Landstuhl, jusqu'en juin.

I Les Alliés prenant alors des dispositions pour envahir l'Allemagne, à l'est du Rhin, dans le cas où la République impériale refuserait de signer les préliminaires de paix, la 6e D. I. est portée près du Rhin, dans la région d'Oppenheim, entre Mayence et Worms. La paix est signée, le samedi 28 juin 1919, à Versailles, dans la galerie des Glaces du château, où, le 18 janvier 1871, nos plénipotentiaires avaient dû signer l'abandon de l'Alsace-Lorraine,' aujourd'hui reconquise.

La 6e D. L'est ramenée dans le Palatinat et presque immédia tement les régiments d'infanterie sont embarqués pour Paris. Ils prennent part au défilé triomphal du 14 juillet, où le 22e, comme tous les régiments d'artillerie, est représenté par son étendard.

Enfin, les 10 et 11 août, le 22e est embarqué et rentre à Versailles, après une absence de cinq ans et quelques jours.



LES PERTES

Les pertes du régiment pendant la campagne sont 41 officiers: 14 tués et 27 blessés.

148 gradés : 41 tués, 107 blessés.

522 canonniers : 103 tués, 419 blessés.

En tout : 711 (158 tués et 553 blessés).

L'Ecole centrale des arts et manufactures occupe la place d'honneur de cette liste avec sept tués : sous-lieutenant Guillemin (6'), sous-lieutenant de Marnhac (4'), capitaine Legrelle (8'), sous-lieutenant Ruff (3'), souslieutenant du Buit (3*), lieutenant Pecquerie (6e), lieutenant Paqueron (7*).

Deux blessés : lieutenant Leclerc (4*), sous-lieutenant Vimont (5').

LES RÉCOMPENSES

Le bilan des récompenses est le suivant : l' RÉCOMPENSES INDIVIDUELLES.

16 croix de la Légion d'honneur.

16 médailles militaires.

11 décorations d'armées alliées.

27 citations à l'ordre de l'armée, 68 — à l'ordre du C. A.

217 — à l'ordre de la division.

1.590 — à l'ordre de la brigade ou du régiment.

2° 14 CITATIONS COLLECTIVES.

ORDRE DU 22' R. A. C., N° 45, DU 17 FÉVRIER 1915.

La 7' batterie du 22' R. A. C. — La 7' batterie garde depuis plus de quatre mois, dans une position avancée, exposée à de fréquents bombardements, la bonne humeur dont son chef, le capitaine Brudi, lui donne l'exemple. Le 16 février, soumise pendant trois heures au feu le plus violent, la 7° batterie a continué à tirer sans arrêt avec activité et précision, et exécuté plusieurs ravitaillements dans le plus grand ordre.


Le sous-lieutcnant Bazaine, avec sa batterie de 58°"°, installée dans nos tranchées de première ligne, à 100 mètres de l'ennemi, a puissamment contribué, par un tir habilement dirige, au succès de nos opérations à la cote 108. Il a été remarquablement secondé par le maréchal des logis Henno, de la 4e batterie.

Le sous-lieutenant Tliiry, déjà cité à l'ordre de l'armée, s'est prodigué sur tout le iront avec sa section de 37""°, pour appuyer l'attaque à courte distance, sous un feu violent.

ORDRE DU 22" R. A. G., N' 75, DU 20 AVRIL 1915.

Le personnel de la 3' batterie., - Continue son tir avec sang-froid, malgré le feu de l'ennemi qui détruit un caisson, tue trois hommes et en blesse cinq.

ORDRE DU 22" R. A. C., N" 138. DU 17 OCTOBRE 1915.

Les sous-o{{iciers, brigadiers et canonniers de la batterie de tir de la 6° batterie, sous le commandement du capitaine Legrand. — Ont construit

dans des conditions difficiles et malgré un feu incessant de mousqueterie, dans les nuits du 10 au 25 septembre 1915, une piste charretière jusqu'à nos premières lignes.

ORDRE DU 3" C. A., N" 119, DU 24 AVRIL 19IG.

La 2' batterie du 22' régiment d'artillerie. — Remarquable unité de combat qui a témoigné en toutes circonstances du meilleur esprit militaire et du plus beau courage. Le 19 avril 1916. sous les ordres du capitaine Martin, la batterie, prise sous un feu violent d'obusiers qui lui causait des pertes, a conlinué à tirer sans interruption pour soutenir l'attaque de l'infanterie.

ORDRE DU 22' R. A. C., N" 94, DU 15 JUILLET 1916.

La 4' batterie du 22' régiment d'artillerie. — En position avancée, sous le commandement énergique du capitaine Mius, a fait preuve pendant plus d'un mois des plus belles qualités, remplissant sous les bombardements les plus violents toutes les missions défensives et offensives qui lui étaient confiées. A notamment contribué au succès des attaques d'une division voisine. 'j La première pièce de la 5' batterie. — Sous les ordres du maréchal des logis Cornes (Joseph), sous un violent bombardement, avec calme, sang-froid et rapidité, a exécuté le barrage sur tout le secteur de la batterie, les autres pièces étant momentanément immobilisées.

ORDRE rE L'A. D./6, N° 26, PU 3 FÉVRIER 1917.

1 La 1re batterie du 22' régiment d'artillerie. — Soumise à un feu incessant depuis le début de décembre. A organisé et occupé une position avancée sous un tir incessant d'obus de gros calibres qui lui a fait subir des pertes sérieuses (décembre 1916). Occupe actuellement une position très fréquemment bombardée par des obus suffocants, garde l'entrain et la bonne humeur dont son chef, le lieutenant Poupet, lui donne l'exemple.


ORDRE DU 34' C. A., !'Ii° 218, DU 3 SEPTEMBRE 1918.

La 2* seclioti de la 3' batterie. — Le 17 août 1918, sous les ordres du lieutenant Lhomme, 'mise à la disposition d'un régiment d'infanterie pour réduire les centres de résistance de l'ennemi, s'est placée en batterie, en terrain découvert, immédiatement derrière les vagues d'assaut. A complètement annihilé, par un tir à 'toute vitesse d'une durée de deux minutes, la défense d'une position fortement occupée. ,

ORDRE DE LA III* ARMÉE, N° 538, DU 3 OCTOBRE 1918.

22' régiment d'artillerie. — Beau régiment qui s'est déjà illustré à Verdun et au Chemin des Dames. Sous les ordres du lieutenant-colonel de Bonnault, chef de la plus haute valeur morale et professionnelle, vient à nouveau de se distinguer, du 10 au 27 août, en appuyant les régiments de sa division, puis du 28 au 30, août, ceux d'une autre division, a su, par une liaison.étroite de tous les instants avec l'infanterie, par le dévouement, l'audace et le sang-froid de tous, briser les résistances de l'ennemi et ouvrir la voie à la progression de l'infanterie. A largement contribué aux succès obtenus, notamment le 11 août, en s'engageant au plus près des bataillons d'attaque, les 17 et 19 août, par le concours de ses pièces avancées, de ses observatoires et de ses agents de liaison poussés en première ligne, et surtout par une entente intime et permanente avec l'infanterie.

ORDRE DU 22" R. A. C., N" 89, DU 3 NOVEMBRE 1918.

S* batterie. — Solide, unité de combat qui, par J'énergie -et le dévouement constant de son personnel, ne cesse de rendre les meilleurs services. Le 16 octobre; 1918, a appuyé la progression de l'infanterie de deux emplacements successifs, exécutant dans des conditions très délicates son changement de position avec une remarquable rapidité.

9* batterie. — Unité pleine d'entrain qui a donné, le 16 octobre 1918, une nouvelle prouve de sa bravoure et de ses qualités manœuvrières, exécutant, dans le plus grand ordre, une mise en batterie, sur une position avancée, sous le feu d'un avion ennemi qui l'a mitraillée à très faible hauteur.

ORDRE DE L'ARMÉE ? 13364 D, DU 9 FÉVRIER 1919.

Le 22' régiment d'artillerie de campagne. — A fait preuve, pendant quatre mois de combats incessants, au Chemin des Dames, du 1" avril au 15 août 1917, d'une endurance, d'un dévouement et d'un allant exceptionnels. Malgré les pertes sérieuses, n'a cessé d'exécuter ses tirs sous les bombardements les plus violents et de prêter à l'infanterie l'aide la plus efficace. S'était déjà particulièrement distingué), en avril et juin 1916, pendant trois séjours à Verdun, dans les secteurs de Vaux et de Souville, où il a arrêté par ses feux l'avance ennemie, et en décembre 1916, à Douaumont, en se portant en avant, au moment de l'offensive et s'établissant à découvert dans une zone battue par l'artillerie ennemie, pour couvrir de ses feux la position conquise.

Cette deuxième citation du régiment lui donne droit au poit de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre.

Le régiment la reçoit, des mains du général commandant la VIIIe armée, à Landsthul, le 31 mars 1919.


Voilà ce que le 22e régiment a fait avec le 75, pendant la grande guerre. Il a subi les pires épreuves : La retraite de 1914, Verdun en 1916, le Chemin-des-Dames en 1917, sont les principales.

Toujours, il a rempli fidèlement les missions qui lui furent confiées, malgré les bombardements ou les gaz toxiques, malgré le surmenage, les intempéries, les pertes.

Son moral a toujours été superbe, fait de foi robuste dans la victoire définitive des Alliés, champions du droit.

Sa résistance a toujours été résolue.

Jamais, ni dans les durs moments de la retraite de 1914, ni dans la fournaise de Verdun en 1916, un seul canon n'a été laissé à l'ennemi. C'est avec d'autant plus de fierté que les canonniers du 22e peuvent regarder les milliers de canons qui meublent les places des grandes villes de France.

Les tirs, grâce aux perfectionnements incessants des méthodes, grâce à la volonté de tous, sont devenus chaque jour plus précis, déclenchés opportunément; ils ont apporté finalement à l'infanterie une protection d'une efficacité reconnue.

S'étant donnés toujours et totalement à leur devoir de bons Français, les canonniers du 22e se sont montrés dignes fils de leur grande#et valeureuse Patrie.

Honneur aux camarades 'tombés pour elle!

(


OFFICIERS AYANT COMMANDÉ LES UNITÉS.

1914. 1915. 1 1916. 1917. 1918.

Général commandant la G° D. 1 ( F lignerai ^KTAIN. Général JACQUOT. Général PONT. Général DE BARESCIJT, Général POIG:\ON.

i Commandant l'A. D/G Colonel DE MIRIBEL.

Commandant le rraiment,. Colonel EST E E Lieutenant-colonel Lieutenant-colonel I Lieutenant-colonel Cn ommandant le rngiment Coli onel i ESTIENNE. DE MIRIBEL. CAVALLY. - DE BONNAULT.

Commandant le 1" groupe Chef d'escadron CAVALLY. Chef d'escadron BRUDI.

Commandant Jal"batteric. Capitaine THOMAS. Capit. BZRUMJNSKI. Capitaine POUPET.

Commandant la 2'batterie. Capit. MALPOT. Capit. ALLARD. Capit. MARTIN. Capitaine PERROT.

Commandant la 3'batterie. Capit. TREMPAT, Capit. SALVAT. Capit. BOUHGET, Capit. POURTIER.

C d t l <ô) , CI ( d, d 1\1 Chef d'esc. Chef, d'esc. Chef d'esc.

Commandant le 2» a.. groupe Chef d'escadron n, , MARIE. DE MONTLEBEHT, LEGRAND. GUADET.

Commandant la 4" batterie - Capit, Boy. 1 Capit. Mius. Capit. WOOG. Cap t OSMONT.

Commandant la 5' batterie Capit. FOURNIER. Capit. DHAILLE. Capit. PRINGUET.

Commandant ia6*b'tterie. Capit. LEGRAND. Capit. FOWALSKT. Capit. DOUCHEZ.

Commandant le 3* groupe Chef d'esc. ROCHAS. Chef d'esc. DEVILLE.

C d t 1 ~"b tl C B L. t P C 't R (Cctïiit* CUNY Commandant la 7* batterie. Capit. BRUDI. Lieut. PAQUERCN. Capit. BOLLET. (Capit. MALO.

Commandant la 8* batterie Capit. BRIQUET. Capit. Lv GRLLLE. Capit. LANTZ. Capit. VIt.VILLE, C d t] 9" b tt C 't P 1 C ~'r' C 't G 1 L. l DI Capit, DELAVAI,.

Commandant la 9" batterie Capit. PEIFFE". Capit. MAUGBRY. Capit. GUADET. 1 Lieut. DEFRANCE. Lieut, CHAPIUX 1



1

LISTE DES MILITAIRES TUÉS AUX ARMÉES.

Officiers.

Capilaine Legrelle (8e).

Lieutenants : Pecquerie ,.(G'), Guillemin (6e).

Sous-lieutenants : Thiry (2'), Trancard (2'), Ruff (3 ), Bout de Marnac (4°), du Buit (7'), Guibert (7°), Lévy (8 ).

Aspirants : Moreau (3'), Biaggi (7').

Maréchaux des logis ': Chapin (1"), Avenel (1"), Lcchangeur (1"), Benoît (2e), Brunel (4e), Henno (4'), Raoult (5e), Bichot (5e), Florin (5°), Masson (6'), Deschamps (6'), Demihareng v7, Nussbaum (S't Brigadiers : Brière (1") Mignot (1"), Bouthier (2*), Mouton (3e), Brossard (6'), Carrière (6'), Devos (6), Foury (7'), Reniéville (8'), Blin (8'), Texier (8"), Conseil (8'), Routabout (8'), Souplet (9').

Maîtres pointeurs : Bénévillo (1 ro), Marchais (1"), Loiselier (1"), Terpin (1"), Mondeville (2'), Vincent (3'). Cléron (3'), Levézier (3'), Le Testu,(4'), Roger (4'). Lecan (5'), Ouin (5'), Lemoulle (6'), Follin (8').

Maitre ouvrier Gasse (6*).

Aide-maréchal Chudet (7*).

Brancardier Maugendre (5e).

Canonniers servants : Bertin (1"), Vincent (1"), Ileurteaux (1"), Bénard (1"), Varin (lre), Saubesty (1"), Pressoir (2'), Chiroir (3'), Huguerre (3*), Vézier (3e), Bourgeot (3e), Ouestel (3'), Angot (3'), Giroix (4'), Tabut (4'), Martin (5e), Legros (5e), Cerciat (5e), Gresser (5'), Mauconduit (6'), Launay (6'), Schwartz (6e i, Fos:ocy (6'), Petit (6'), Lancel (6'), Durand (7'), Léfrançois (7'), Cahard (7e), Maillard (7'), Martel (7*), Louveau (7'), Vaussard (8e), Genty (8e), James (9e).

Canonniers conducteurs : Lavandier (1"), Bazin (1"), Mvnnicr (1"), Toutin (1"), Marc (lre), Desmortreux (2e), Boco (2e), Philippe (2°), Nouvel (3'), Lefranc (3e), Flahaut (3e), Lernault (3'), Guéroult (3'), Langlois (3'), Leballcur (3'), Cret (4'), Boulanger (5'), Blondel (5'), Guidet (5'), Riquet (5'), Brunet (5e), Goulay (6"1, Godalier (6'), Mognot (6'), Fiquet (6'), Foureaux (6"), Barbaza (6'), Goëzt (6'), Jeanne (7'), Bordin (7'), Esselin (7'), Petit (8e), Conan (8'), Bénard (8e), Menguy (8'), Lefebvre (8"), Gentès (S'), Deniçourt (8"), Delière (8'), Lemarchand (8'), Tallard (9'), Gilles (9'), Flambard (9'), Lebas (9').

LISTE DES MILITAIRES MORTS AUX ARMÉES PAR SUITE DE BLESSURES.

Officiers.

Capitaines ! Osmont (4'), Briquet (8').

Lieutenants : Maurisset (2e), Paqueron (7e).

Sous-lieutenant Simon (4e).


Maréchal des logis chef Roux (9e).

Maréchal des logis artificier Chaumais (5*).

Mathé (2'), Boisatibert (2'), BonMaréchaux des logis : Vignaux (l"), Mathé (2'), Boisaubert (2'), Bonnaire (4'), Laulon (5'), Selosse (6'), Malot (6'), Lambert (8'), Auger (9*), Leprêtre (9e).

Brigadiers : de Wavrechin (1"), Auger (1"), Clément (2'), Chandellier (3*), Flamant (3'), Arnoult (4'), Foutrel (6*), Benoît (7'), Mezzadri (7'), Andrieu (7').

Maîtres-pointeurs : Desdoits (2'), Thirion (3e), Desprès (5'), Mouchard (6'), Bruno (p'), Deshois (8'), Loisel (8').

Canonniers servants : Denant (1"), Arnoux (1"), Longueville (3'), Hamel (3'), Massé (3'), Dedun (3'), Leroux (4°), Massay (5'), Iser (6'), Héluin (7'), Mairecolas (7'), Enguérand (8*), Gilliocq (9e).

Canonniers conducteurs : Chesnot (1"), Le Tinnier (l"), Chevalier (1"), Gallier (1 re), Butet (2'), Doury (2'), Dupuis (3'), Boitel (3'), Lemeunier (3'), Moussault (4'), Millot (4°), Nicoulaud (4e), Loconte (4'), Guillochon (5'), Allix (5'), Lefebvre (5e), Roc (6e), Bruneau (6e), Siroine (6e), Boufflet (6e), Leroux (6'), Prunier (6'), Boudin (6'), Gobourg (7'), Letellier (7'), Klugé (7'), Glérant (8'), Le Corre (8e), Prieur (8'), Morisse (8'), Brisset (8e), Hancart (8e), Poulain (7e).

LISTE DES MILITAIRES ^0Tè^|i'INTÉRlEUR PAR SUITE DB ELESSJJR&S.- Canonnier servant Delaunay (9').fit' Itâcl Canonrucr seruarU Delaunay (9').~!' i~ ~t' 1.$,/

LISTE DES MILITAIRË]5^0RTS A^X ARMEES PAR SUITE DR~~E~D~ÈS

Brigadiers : Fauvel (2'), Rodet (8e).

Maître pointeur Delamare (7e).

Canonniers conducteurs : Colé (2'), Paul (2e), Maneché (4e), Deslantes (5'), Mazé (6'), Denaux (64), Lenoble (6'), Lucas (7'), Plouin (S,), Marie (8e), Pedos (9'), Dumouchel (9').

LISTE DES MILITAIRES MORTS A L'INTÉRIEUR PAR SUITE DE MALADIES.

Canonniers servants : Lefebvre (1"), Favrié (2'), Lagravère (4'), Rose (4'), Barbotte (5e), Dufrenne (8e).

Canonniers conducteurs : Pollet (6'), Duboc (8'), Pallarès (8').



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