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Titre : La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts

Éditeur : Gazette des beaux-arts (Paris)

Date d'édition : 1907-03-09

Contributeur : Houssaye, Edouard (1829-18..?). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 20550

Description : 09 mars 1907

Description : 1907/03/09 (A1907,N10).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6344243q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-11793

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/11/2012

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PROPOS DU JOUR

la-

ES incidents récents ont appelé l'attention sur les risques de vol que peuvent courir les bibliothèques. Les - dangers de cette sorte

-étaient bien connus déjà pour les musées et les leçons de l'expérience n'avaient malheureusement pas fait défaut. Mais les bibliothèques, en raison de leur nature, de leur organisation, de leur public, semblaient moins menacées. Si le péril n'est pas pour elles tout à fait le même, il faut bien reconnaître -qu'il existe.

A la vérité, on s'explique assez mal que des vols importants et répétés soient si faciles.

Ce n'est pas les règlements qui manquent dans notre pays, et ce n'est pas non plus les fonctionnaires. Il faudrait n'être jamais entré dans une bibliothèque pour ne pas connaître la série d'épreuves à laquelle le simple -lecteur est soumis. On n'obtient pas généralement communication d'un ouvrage sans avoir rempli un bulletin, décliné son nom et -son adresse, inscrit le volume désiré ; on ne sort pas sans avoir rendu les livres et fait viser ledit bulletin. Ces formalités seraient incompréhensibles et vexatoires si elles n'avaient pas précisément pour fin d'assurer le patrimoine de la bibliothèque contre les malveillances. Faut-il donc croire qu'elles -sont juste assez remplies pour être ennuyeuses et pas assez pour être efficaces ?

Quant aux prêts, ils sont entourés de plus de garanties encore. Tous les travailleurs savent que ce n'est pas peu de chose de faire sortir un livre d'une bibliothèque publique.

Une fois hors du sanctuaire, est-il abandonné ? Il doit y avoir, il y a des registres contenant les noms et qualités de l'emprun-

teur, la date de l'emprunt, les délais au bout desquels le livre doit être revenu. Des prescriptionspareilles ne sontpas difficiles à suivre, et si elles le sont, on se demande comment des ouvrages précieux peuvent disparaître.

Sans doute des rapports personnels de conservateur à emprunteur rendent parfois délicats des rappels à l'ordre nécessaires : c'est là que les fonctionnaires ont à faire paraître leur tact et leur fermeté. Les bibliothèques étrangères sont régies par des règlements aussi -sévères que respectés. On en pourrait citer une qui n'a consenti à prêter un livre en France que si la Bibliothèque Nationale se reconnaissait responsable. Assurément, c'est une extrémité; mais elle révèle une bonne méthode. Nos règlements, à nous, sont suffisants : il faut seulement qu'ils soient strictement appliqués, et c'est là, du plus humble au plus élevé des fonctionnaires, affaire de conscience professionnelle.

Nous sommes heureux d'apprendre que notre réclamation au sujet de la restauration des fresques du palais des Papes a porté ses fruits. On a congédié le peintre en bâtiment qui se livrait à l'enlèvement des badigeons et réclamé le concours de spécialistes italiens.

Puis on s'est adressé, à Paris, à M. Yperman, l'artiste qui a relevé avec tant de talent les vieilles peintures murales des églises de France, et on l'a chargé d'examiner quelles mesures il convient de prendre pour remettre au jour et conserver les peintures du palais des Papes. Félicitons les architectes des Monuments historiques d'avoir pris enfin ces mesures indispensables.


NOUVEtAES

*** Nous apprenons avec plaisir la nomination au grade d'oflicier de la Légion d'honneur de notre confrère M. Albert Soubies, dont les ouvrages sur les beaux-arts, le théâtre et la musique ont été maintes fois signalés dans cette Chronique.

*** Lundi dernier ont été inaugurées au Petit-Palais des Champs-Elysées, par le Président de la République, accompagné du ministre de l'Instruction publique et du sonssecrétaire d'Etat des Beaux-Arts, du président du Conseil municipal, du préfet de la Seine et d'autres notabilités, les nouvelles installations du Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris.

La grande galerie en hémicycle, mieux éclairée et où ont pris place, avec les acquisitions récentes, les dons faits ces derniers temps au musée et que nous avons annoncés en leur temps. Les Demoiselles des bords de la Seine et le Portrait du Corbineau, de Courbet ; les tableaux de Claude Monet et Le Sidaner, offerts par un anonyme et les grandes esquisses de Carrière pour la mairie de Reuilly, est maintenant tout entière consacrée à la peinture. Au milieu ont pris place des meubles contenant des dessins d'artistes modernes. Dans les salles adjacentes du pourtour, à la suite de la salle Henner et.

d'une salle de portraits où figurent les œuvres de Ricard, Fantin-Latour, Dubufe père et Hébert (Portrait de femme, don récent d'un amateur de New-York), offerts naguère au musée, sont installés les tableaux et les objets d'art de la collection Dutuit, mieux mis en valeur par cette exposition dans des salles moins vastes et mieux éclairées. Les antiques, les reliures et les gravures de la collection ont été placés au rez-de-chaussée du palais.

*** La Ville de Paris vient d'acheter à l'Association syndicale des peintres et sculpteurs français deux toiles faisant partie de la dernière exposition : JJlaternité, par M. LévvDhurmer, et l'Eglise de la Dalbade, par M. H.

Martin.

**< Dans un coin de l'Arsenal d'artillerie de Grenoble, existait une statue équestre de Napoléon Ier, d ie à Frémiet, et qu'on avait jetée bas en '1870, après La chute de l'Empire.

M. Dujardin Beaumetz vient de demander au général Picquart de lui expédier cette statue, propriété de l'Etat, dont il désire faire don au musée de l'Armée. Le ministre de la Guerre a déféré au désir du sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts et la statue de Napoléon Ier est en route pour Paris.

»** On vient d'installer au musée Guimet le résultat des fouilles que M. Amélineau a faites à Abydos, autour du tombeau d'Osiris (ire et 2? dynasties). L'intérêt va aussi à des inscriptions moulées sur les bouchons d'argile ou gravées sur des vases en pierre dure.

*** Le musée de la Comédie-Française a reçu un petit portrait à l'huile par Mlle Marie Besson, du regretté Pierre Laugier, le jeune sociétaire récemment décédé, et un buste en marbre de Lagrange par Eugène Guillaume.

*** L'Union Centrale des Arts décoratifs s'occupe en ce moment de l'organisation d'une exposition de l'ameublement moderne qui aura lieu du 10 mai au 10 octobre 19U7, au pavillon de Marsan. Cette exposition sera spécialement affectée aux copies de style pseudo - Henri II, Louis XV, Louis XVI et Premier Empire. Seront seules admises à y prendre part, des maisons françaises. Cette année sera consacrée à l'ameublement d'un salon. Les années suivantes, l'Union ouvrira des expositions relatives à la salle à manger et à l'orfèvrerie, à un cabinet de travail et à une bibliothèque.

*** Le dimanche 13 février a eu lieu à Paris, dans le square de l'Archevêché, près Notre-Dame, l'inauguration du buste du poète italien Goldoni. Ce buste offert à la Ville de Paris par M. Melzi d'Erol, président de la Société Dante Alighieri, est l'œuvre du statuaire Eduardo Fortini.

,,** En liquidant la succession d*un architecte du - Gouvernement, récemment décédé, on a trouvé dans sa bibliothèque un assez grand nombre de livres rares et de gravures précieuses portant l'estampille de l'Ecole des Beaux-Arts et qui proviennent surtout de la belle collection léguée à la bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts par l'architecte Lesoufaché. Y a-t-il là détournements volontaires ou faits de kleptomanie inconsciente?

Une instruction a été ouverte par le procureur de la République.

*** M. Holleanx, directeur de l'École française d'Athènes, vient de signaler dans la première séance tenue par cette École devant le roi de Grèce et autres personnalités notables, les travaux exécutés au courant de 190G. A Argos et à Délos surtout, les fouilles ont mis ù jour une véritable Pompéi grecque.

On y a découvert notamment un portique datant du roi macédonien Antigonell, monument circulaire élevé en l'honneur d'un grand personnage ; une maison avec son péristyle et ses colonnes encore debout, sa cour intérieure pavée et les statues du propriétaire et de sa femme. M. Leroux a décrit ensuite des lions de marbre trouvés à Délos. Il a démontré que l'un des quatre lions qui ornent aujourd'hui l'entrée de l'Arsenal de Venise provient de Délos.

*** La troisième session du Congrès préhistorique de France sera tenue cette année à Autun, les 13, 14 et 15 août.

*** En quittant l'ambassade de Madrid, M. Cambon remettra, au nom du gouvernement français, au roi et à la reine d'Espagne, en souvenir du voyage du roi à Paris, une collection de gravures tiréos spécialement à leur intent'on dans les ateliers de la Chalcographie du Louvre.


Au nombre de ces estampes figurent le Portrait du duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, -qui devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V, portrait gravé par Edelinck, d'après De Troy, et tiré sur satin ; Le Sacre -de Louis X V, Le Carrousel de 1662, les reproductions des Rubens du Louvre et diverses vues de Paris et de Versailles. Ces gravures seront présentées dans des coffrets de maroquin rouge aux armes du roi d'Espagne.

*** On annonce la découverte à Thèbes, par la mission américaine, du tombeau de la reine Tiy, épouse d'Aménothep III. Le sar-copbage, extrêmement beau, a malheureusement souffert : une vengeance sacerdotale, -sans doute, a gratté entre autres, sur les parois, le nom du fils de la reine, le roi hérétique Aménothep-Akhounaton.

A Deir-el-Bahari, la mission anglaise a mis au jour le tombeau du roi Mentuhotop II.

*** On annonce de Venise qu'on aurait découvert à Radicena, en Calabre, l'esquisse par Raphaël de la Bctailie de Constantin des Stances du Vatican, qui se trouvait jadis dans la collection du château royal de Naples.

*** On vient de célébrer à Milan le premier -centenaire de la fondation de la Pinacothèque Brera. Elle fut ouverte au public, il y a un siècle, par le peintre Giuseppe Bossi, secrétaire de l'Académie milanaise des Beaux-Arts.

PETITES EXPOSITION?

6e EXPOSITION DE L'AUTOMOBILE-CLUB Comme tous les ans, depuis que l'exposition de l'Automobile-Club a pris rang parmi les solennités artistiques des cercles mondains, sa marque spéciale est d'accorder une place d'honneur à la sculpture et à l' « art précieux ». Le Vieux vigneron de M. Gustave Michel, et le Laboureur de M. Greber, le buste de jeune fille du premier et le Narcisse du second nous touchent par des qualilés analogues et presque égales : équilibre de l'esprit et de la matière, justesse de l'exécution. Le marbre travaillé par M. Gardet et par M. Hannaux voisine avec l'argent cisplé par M. Falize et par M.

Aucoc. Au milieu de leurs prestiges accoutumés, on admire surtout, dans la vitrine de M. Lalique, une sorte de camail égyptiaque où l'or, en gardant sa richesse de métal, s'assouplit en plumes d'oiseau, et, dans celle de M. Gaillard, un coffret à incrustations dont la serrure se ferme d'une topaze qu'encadrent des monnaies du pape. Chez les peintres, les bonnes rencontres sont peut être plus rares. La plus agréable est la minuscule étude de femme que M. Eoll a peinte, dans la lumière du plein air, d'un pinceau heureux et léger. M. Devambez, ici, lutte d'esprit et de verve satirique avec M. Jean Veber. Ils ont sans doute chacun leurs partisans qui, par de plausibles arguments, défendraient burs préférences. Mais, si elles ne prétendent pas au même genre de succès -que le Plaisir d'amour de M. Veber, les deux

études que M. Devambez intitule Théâtre populaire ne sont-elles pas, pour cette raison même, celles où nous apparaît le plus clairement la valeur du peintre? M. Priant est mieux servi par sa virtuosité dans ses minutieux portraits à la mine de plomb que dans le dessin Les Ancêtres, où est calligraphiée une ambitieuse et confuse an-thropologie. Le clair Printemps de M. Barau brille parmi les paysages de ce salonnet, qui peut encore alléguer la participation de M. Foreau et de M. Gagliardini, paysagistes, de M. Abel Faivre et de M. Guinier, portraitistes.

EXPOSITION D'AQUARELLES, PASTELS ET DESSIXS (Cercle Volney) Plus familière, moins visitée, mais nullement moins digne de l'être, aussi sage d'ailleurs, cette petite réunion, qui suit de près celle, plus ambitieuse, du mois précédent, offre, au visiteur consciencieux de toutes et des moindres expositions une récompense, à tout prendre, suffisante, puisque M. Marcel Baschct, portraitiste de M. Henri Lavedan, peut S3 féliciter de s'être contenté du pastel, puisque MM. Nozal, Souillet et Huet, paysagistes, doivent à ce procédé la même reconnaissance. Les aimables mythologies de M. Camille Bourget lui sont plus redevables encore et nous procurent des plaisirs plus vifs. Cependant, aussi bien que dans leurs peintures, d'autres donnent ici la mesure de leurs talents: M. Raphaël Collin, dans les sanguines dont il illustre les Chansons de Bilitis ; M. Guillonnet, dans les vignettes qu'il composa pour un conte de Daudet ; MM.

Jousset, Royer, Triquet, dans leurs dessins; M. Guinier, dans un pastel.

lre EXPOSITION DE L'ASSOCIATION DES ARTISTES SUISSES A PARIS (Cercle international des Arts) Voici une initiative qui doit être rapprochée de celle dont les Américains ont donné l'exemple ; elle ne saurait être qu'encouragée et l'on serait heureux qu'elle fût suivie ailleurs. Tandis que le Salon d'Automne nous offrirait successivement les « rétrospectives » des peuples dont l'art a une histoire, ces peuples nous tiendraient au courant des efforts actuels de leurs artistes, en nous montrant ce qu'ils viennent prendre chez nous et ce qu'ils peuvent, occasionnellement, y apporter. Essayer, en quelques lignes et d'après cette première exposition, de définir L'art suisse, serait une tentative aventureuse. Si la Confédération des vingtdeux cantons peut citer avec orgueil ceux de ses enfants qu'elle nous prête: M. Steinlen et Mlle Breslau, M. Eugène Grasset et M. Carlos Schwabe, M. Pierre-Eugène Vibert et M. Schmied, il n'est pas douteux que, comme le reconnaît M. Edouard Rod dans une juste et sympathique préface, le public n'apprenne ici la nationalité de plus d'un parmi ces artistes réputés. Cependant les inquiétudes les plus récentes et les recherches de couleur les plus modernes se traduisent par des œuvres qui ne sont pas indignes d'attention, signées de noms que nous a fait connaître le Salon d'Automne : M. Fornerod, M. Morerod. Mais. si l'on voulait à toute force découvrir un caractère qui fût commun à la plupart de ces artistes, ne serait-


on pas tenté de sugg'rer que ce qu'ils doivent à leur patrie d'origine, c'est un amour de la ligne, du trait, qui fait d'eux des dessinateurs plutôt que des coloristes, et, dans bien des cas, des graveurs ?

Qui a conseillé ainsi leur œil et leur main ? Est-ce la dentelure des crêtes et la silhouette que les Alpes ou les Juras dôcoupeni. sur tous les ciels d'Helvétie?. Qu'ils se jettent dans le flot de la vie, qu'ils soient épris d'archaïsme, de stylisation ou de rêve, dessinateurs ou graveurs sont avant tout M. Steinlen et M. Schwabe, M. Grasset et M. Vibert, M. Schmied et M. Ranft, et jusqu'au sculpteur M. Angst.

lrc EXPOSITION DES « ONZE » (Galerie des Artistes modernes) Onze artistes, dont plusieurs possèdent déjà une légitime réputation et qu'unissent sans doute des liens de camaraderie sept peintres, deux sculpteurs (auxquels se joint cette année M. Bouchard, invité), un orfèvre et un céramiste, forment un nouveau groupe contenant assez de talents et des affinités suffisantes pour qu'il paraisse dès maintenant assuré de vivre. L'occasion nous est ainsi offerte, grâce à des ensembles complets, d'apprécier les efforts d'artistes qui n'ont pas moins de dons que d'acquis : MM. Déchenaud, Devambez, Laparra, Landowski. Ce sont surtout des paysages, justes et francs, souvenirs de Rome, de Bologne, de Venise, de Tolède ou du Caire, que nous montre cette année M. Laparra.

L'exposition de M. Devambez est particulièrement riche et intéressante. Nous voyons ou revoyons avec plaisir, à côté d'études ou de cartons pour le beau tableau L'Appel des fédérés, et de cette note charmante, Coin de la Villa Médicis, des ouvrages qui, dans les forma!s les plus divers, se distinguant par les mêmes qualités de touche expressive, d'ingénieuse composition et d'originale mise en toile: La Charge, Réunion de famille, La Servante, Place de la République. Des portraits et une savoureuse étude de nu font honneur au sûr exécutant qu'est M. Déchenaud. A la Danseuse de M. Landowski, vraie peut-être, mais d'une vérité trop littérale, on préférera le petit groupe plein d'allure et de rythme intitulé Porteurs d'eau aveugles. Les portraits élégants et superficiels de M. Làszlô, quelques paysages parisiens de M. Pagès, des intérieurs de M. Louis Mayer, puis les agrafes et les coupes ciselées par M. Edouard Monod, les grès de M. Decœur, les Hâleurs ou Débardeurs de M. Bouchard, un buste d'enfant en terre cuite de M. Constant Roux ne laissent pas de contribuer à l'agrément d'une réunion de bonne compagnie.

EXPOSITION DE PEINTURES PAR MM. CH. AZARD, JEAN BIETTE, CH. LACOSTE A.-M. LE PETIT, CH. MARTEL (Galerie B. Weill) Sans nous apporter rien d'absolument nouveau, cette petite exposition entretient des sympathies depuis longtemps vouées à M. Ch. Lacoste. Un crépuscule de Novembre au Luxembourg et deux natures mortes représentent dignement cet art frugal, timide, mélancolique, et pourtant d'une sérénité presque religieuse. Si M. Jean Biette arrive à se dégager d'une admiration trop visible pour Cézanne et pour M. Matisse, il trouvera sans

doute à employer utilement ses goûts de coloriste.

On pourrait risquer des prévisions analogues air sujet de M. Ch. Martel, dont les figures sont proches parentes des Égyptiennes de M. Emile Bernard.

EXPOSITION LUIGINI (Galerie Georges Petit) M. Ferdinand Luigini, dont les œuvres avaient déjà été justement remarquées à la Société Nationale et à l'exposition toute récente de la Peinture à l'eau, confirme et légitime ses succès antérieurs en nous montrant 45 aquarelles ou gouaches dont il a le plus souvent emprunté les motifs aux canaux, aux rues tranquilles, aux intérieurs rustiques des Flandres. Son métier, qui utilise le ton bistre du carton sur lequel se jouent ou éclatent les tons purs et les empâtements, est curieux et p'ein de saveur. Il s'apiarente à celui de plusieurs aquarellistes belges, comme M. Frantz Charlet et M. Henry Cassiers. Il paraît, d'ailleurs, que la priorité appartient sans conteste à M. Luigini.

On voudrait qu'il se gardât de certains effets agréables, mais factices, d'enveloppe et d'estompé (nos 2 et 8). Il peut s'en passer, ainsi qu'en témoigne plus d'une note franche et directe : Les Cafés du port à Ostende, Malines sous la neige, La Place de Malines, Marché de Moret, Intérieur jaune.

EXPOSITIONS PAVILL ET THORNLEY (Galeries Georges Bernheim et Georges Petit) M. Élie Pavill est un jeune peintre russe qui aime Paris et tous ses aspects, humbles, familiers, luxueux ou grandioses. Son préfacier, M. Maurice Guillemot,.n'a pas tort de le présenter comme une désirable recrue pour la Société des « Peintres du Paris moderne s, fondée par MM. Léonce Bénédite et Jean Guiffrey. M. Pavill est sensible à l'atmosphère ; il paraît, sans abdiquer sa personnalité, avoir choisi pour maître M. Lebourg. Le meilleur de son effort se trouve dans de petites études prestes et vives, où l'animation des places et des rues s'accorde avec le mouvement et la coloration des ciels.

Les vues de Pontoise et de Cannes de M. William Thornley sont des aquarelles habiles et soignées, qui atteignent, sans plus, à la moyenne de celles que, dans une salle voisine, nous offrait la Société des Aquarellistes français.

EXPOSITION LOUIS LEGRAND (Galerie Gustave Pellet) Ses eaux-fortes seules assureraient à M. Louis Legrand une bonne place pr.rmi les artistes originaux de ce temps. Sa personnalité était assez forte pour qu'il put, sans craindre l'accusation de plagiat, étudier les danseuses après M. Degas. Il n'était pas difficile de prévoir et on l'a constaté depuis longtemps que la vision qui est la sienne et son exceptionnelle aptitude .à charger d'expression une ligne fine ou écrasée, onduleuse ou aiguë,.

ne devaient pas être chez lui bornées aux ressources d'un unique procédé. Plus d'une de ses planches révèle les dons les plus savoureux du coloriste.

C'est donc légitimement et avec confiance qu'il nous soumet aujourd'hui les dernières œuvres du peintre.

Il lui suffit de quelques traits de pastel pour donner à ses dessins, les plus beaux et les plus riches,.


tout ce qui leur est nécessaire de couleur et de lu mière : tels, parmi d'autres, dont la valeur n'est pas moindre, ce charmant tableau des deux petites Danseuses devant la fenêtre, dont l'une, le corps ployé en avant, peigne la cascade de cheveux qui retombe de sa nuque, ou le grand pastel de la Danse (n° 19), ou celui qui s'intitule Tapisserie (no 16).

Paul Jamot.

Académie des Inscriptions Séance du 38 février Prométhée et l'aigle. M. Salomon Reinach -essaie d'établir que l'aigle de Prométhée était, à l'origine, l'aigle Prometheus, c'est-à-dire « p.'é-voyant » et « protecteur ».

Les Grecs primitifs clouaient des aigles au-dessus -des portes pour se préserver des influences mauvaises. en particulier de la foudre.

Comme beaucoup le croient encore de nos jours, ils pensaient qu'un oiseau de haut vol avait dérobé, -pour l'apporter aux hommes, le feu du soleil.

On en vint à considérer comme un châtiment et une expiation l'emploi prophylactique du corps de l'aigle.

Quand, à une époque plus récente, Prométhée fut conçu comme un homme, le3 éléments dont il .-a été question donnèrent naissance à son mythe; l'aigle lui même ne disparut pas de la légende, mais, de victime, il devint bourreau.

»

- Société des Antiquaires de France

Séance du 27 fétrier M. Rodocanachi donne sur le siège du château :Saint-Ange et sur l'emprisonnement de Clément VU, des détails nouveaux et très précis.

M. Emile Mâle étudie l'influence du drame liturgique français sur la sculpture du XII" siècle.

M. Amédée Bonnet signale dans l'église du -Gault-la-Forêt (Marne), des émaux de l'École Mosane et des fonts baptismaux du XII" siècle.

M. Gaucheri parle d'un manuscrit de la Bibliothèque royale de La Haye, vrai chef-d'œuvre exécuté pour Jean Lallemand, de Bourges.

M. de Mély présente la photographie d'une .miniature peinte par Guyot Bermin pour le cardinal Rolin et sur laquelle on lit, d'une façon très .nette, la signature de l'artiste.

M. Héron de Villefosse communique, de la part -dé M. Merlin, plusieurs inscriptions découvertes .récemment en Tunisie.

M. Lauer dépose sur le bureau des photographies de deux feuillets de la collection Montfaucon -à la Bibliothèque Nationale; sur ces feuillets ont -été dessinés, vers la fin du XIII" siècle, diverses -scènes intéressantes pour l'histoire du costume et .du symbolisme.

Josse Vyt et le retable de l' « Agneau mystique »

Nous avons reçu la lettre suivante : Clapham, le 28 février 1907.

Monsieur le Directeur, J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les détails biographiques sur la famille Vyt publiés par M. V. Fris, de Gand, dans la Chronique du 23 février, p. 61. Il y a cependant une assertion dans le premier paragraphe que je regrette d'y rencontrer. Il n'y a rien qui prouve que ce fut Josse Vyt qui commanda le tableau, à Hubert. L'inscription sur le cadre nous apprend que Hubert commença le retable et que Jean, son frère, l'acheva à la demande de Josse Vyt: Pictor Hubertus : e eyck maiur quo nemo repertus.

Incepit pondus : quod Iohannes arte secondus Suscepit lelus : Iudoci Vyd prece fretus.

On peut être certain que si Vyt avait commandé le tableau l'inscription nous l'aurait dit; rien de plus facile.

La légende fausse des van Eyck ne remonte qu'au milieu du XVIe siècle. Peu à peu on est parvenu à démontrer la fausseté de plusieurs détails de cette légende et, si nous persévérons, j'ai confiance que nous arriverons à établir la vérité.

Dans un volume actuellement entre les mains des imprimeurs, j'ai réuni tous les documents concernant la famille van Eyck et je mettrai le public ainsi à même de distinguer entre la vérité et les légendes, -entre les tableaux authentiques, douteux et faux.

Veuillez, Monsieur le Directeur, agréer l'assurance de ma considération distinguée.

W. H. James WEALE.

Sano di Pietro et Fiorenzo di Lorenzo AUX' ÉTATS-UNIS

Les musées américains viennent d'acquérir deux œuvres de maîtres italiens du xv. siècle dont les peintures sont rares en dehors de l'Italie.

La première est un triptyque du Siennois Sano di Pietro (1406-1481), représentant La Vierge assise entre deux Évanyétistes (longueur, y compris l'ancien cadre gothique : 5 pieds, 5 pouces). Parfaite, ment conservé, il appartenait depuis plusieurs générations à une famille établie aux environs de Sienne et figura honorablement à l'exposition rétrospective de Sienne en 1904. M. A. Augustus Healy, président du musée de Brooklyn, en fit l'acquisition et le donna au musée. Jusqu'à présent, il n'existait aux États-Unis qu'une peinture de Sano di Pietro, conservée dans la collection Jarves de l'Université de Yale à New-Haven (1).

Une reproduction à petite échelle du tableau de Fiorenzo di Lorenzo, acquis par le Musée métropolitain de New-York, a été publiée dans le Bulletin de ce musée (1907, p. 24.) C'est une œuvre tout à fait charmante, représentant L'Adoration de .l'Enfant par la Vierge et saint Joseph, avec un

(1) Goodyear, The Museum News, Brooklyn, février 1907, n° 5.


fond de paysage exquis où l'on croît reconnaître la ville de Pérouse. Si l'attribution à Fiorenzo est exacte, le petit panneau de New-York doit appartenir à sa dernière manière, celle de l'Adoration des Mages de Pérouse, que Vasari croyait être du Pérugin. Disons, à ce propos, que M.'S. Weber, dans la consciencieuse monographie qu'il a publiée sur Fiorenzo (Strasbourg, Heitz, éd. 1904), donne à cet artiste les trois petits tableaux du Louvre (1415), qui sont exposés sous le nom de Pesellino ; cette attribution avait déjà été proposé par M. Venturi (L'Arte, 1901, p. 3i6.) Salomon REIXACH.

̃ i II.

CORRESPONDANCE DE BERLIN

EXPOSITION DE PANNEAUX DÉCORATIFS DE M. GUSTAVE KLIMT Pour la première fois on expose à Berlin, el ez Keller et Reiner, les trois pannpaux décoratifs de M. Gustave Klimt : Médecine, Philosophie, Jurisprudence. Cette œuvre, qui fut commencée il y a une dizaine d'années, a toute une histoire. Commandée à M. Klimt par l'Université de Vienne, dont elle devait décorer Vaula, elle suscita, de la part de la majorité des professeurs, une violente protestation auprès du ministre, M. Wilholm von Haertel, qui pris parLi pour le peintre, puis, de la part d'une minorité plus avancée en matière d'art, une contre-protestation non moins violente ; enfin une interpellation au Parlement. L'Université refusa"les trois panneaux; et, s'il faut en croire la presse viennoise, le public donna raison à l'Université, en condamnant, même assez bruyamment, l'œuvre d'un peintre fort original et déjà célèbie.

On se rappelle l'évolution du talent de M. Gustave Klimt, qui, d'abord disciple très sage de l'école académique, se convertit subitement aux théories artistiques les plus modernes, et fonda en 1899, avec quelques amis, la Sécession de Vienne, sur le modèle de celle de Berlin et avec un programme analogue. Ses décorations du Reichenbergtheater, à Vienne, exécutées, il est vrai, en collaboration avec son frère Ernst et avec Franz Matsch, sont d'une tenue toute classique et peu inquiétante. Un peu plus tard, le peintre semble choisir, dans la mythologie grecque, des sujets se prêtant au double développement pittoresque et philosophique : Le -Char de Thespis, Le Théâtre de Taormina ; Le Culte de Dionysos, dans l'escalier du Hofburgtheater. Enfin il en arrive à concevoir et àtxécuter les troi3 compositions symboliques tant discutées.

On peut considérer ces trois panneaux au point de vue de l'idée et du symbole. C'est ce qu'ont fait, je pense, les professeurs de l'Université et la plupart des critiques viennois. Et c'est ce qui explique la violence de leurs sarcasmes. Les uns renvoient l'auteur au jugement des aliénistes, d'autres le comparent, comme réclamier, à Barnum et Bailey. 11 faut reconnaître que le symbole est peu clair, déconcertant et même ironique : on pourrait croire que le peintre a voulu marquer, parfois, son peu de respect pour les sciences, ses modèles.

Mieux vaut peut-être négliger les détails un peu puérils du-symbole et s'attacher à la construction décorative. Les trois panneaux sont symétriques et complémentaires. Symétriques, en ce que cha-

cun d'eux présente, à la partie inférieure, une figure réelle, très en relief et très éclairée, au-dessus de laquelle s'amoncellent, estompées, des figures de rêve. Complémentaires, par les couleurs qui y dominent : le rouge dans la Médecine, le vert dans la Philosophie, le noir et l'or dans la Jurisprudence.

Pans le premier de ces panneaux, la figure réelle est la déesse Hygie, tête grave, tranquille, impassible, draperie rouge; autour des bras s'enlace un serpent d'or dont la tête' vient reposer dans un vase de cristal. De la déesse, jusqu'au sommet du tableau, monte verticalement la chaîne des souffrants, femmes, vieillards, nouveau-nés; parmi eux.

s'allonge la Mort, squelette blanc voilé de bleu.

Mais de ce groupe pitoyable se détache, à gauche, un torse d'homme vigoureux et énergique; soiLbras tendu écarte du règne de la mort et de la souffrance et soutient, sur une nuée de tissu bleu et vert, une jeune femme animée d'une vie surnaturelle, qui embrasse un nouveau-né.

Dans la Philosophie, l'irréelle colonne humaine occupe la gauche du panneau. Des enfants insouciants, elle descend aux jeunes gfns pleins de confiance dans leur pensée, jusqu'aux vieillards désabusés qui cachent dans leurs mains la tristessede leur visage. En bas, violemment éclairée, une tête de femme aux yeux verts et pénétrants, aux traits énergiques, exprimant l'effort : c'ett l'esprit humain qui cherche et découvre. A droite, dans un ciel nocturne semé d'étoiles d'or et sillonné de reflets verts, un visage de basalte, mystérieux et muet : c'est le sphinx qui garde, sans la révéler jamais, l'énigme de l'univers.

La Jurisprudence, qui devait, sans doute, prendre place entre les deux autres panneaux, est une composition centrale à deux étages. En bas, au premier plan, le criminel, figure nue d'une réalité magnifique, se débat faiblement conire le gigantesque polype, aux cent yeux et aux cent bras, qui l'enlace, l'exténue, lui suce le sang et la cervelle. Autour de lui trois femmes fantastiquesfigurent les Érynnies : l'une, terrible, fixe des yeux: sa victime ; la seconde, fatiguée de la faction accomplie, semble au moment de s'assoupir ; la troisième, debout, la tête appuyée de côté sur ses mains jointes, dort profondément (cf. Eschyle).

Leurs chevelures, qui vont du blond pâle au cendré en passant par le blond ardent, jettent trois taches, sans éclat sur le fond sombre du panneau. A la.

partie supérieure, dressés devint un mur symbolique, trois petits personnages représentent la Justice, la Loi et la Vérité. Dans le mur sont encastrés, en mosaïque, les portraits des jurisconsultes.

célèbres.

Si l'on néglige quelques détails, c'est partout la même composition, la même technique, on pourrait dire la même pensée : le contraste du réel et du rêve, exprimé un peu grossièrement par la forme et par la couleur. Les figures réelles sont toujours la meilleure partie du tableau ; les figures symboliques, parfois d'un bel effet décoratif, sont souvent confuses et monotones. Toutefois, il faudrait, pour en pouvoir juger, avoir vu ces compositions en place, à bonne hauteur et bien éclairées1Quelque Université américaine, moins scolastique que celle de Vienne dans sa. conception des sciences, et plus large dans sa conception de l'art, nous en.

donnera bientôt le loisir. Maurice PERNOT.

Maurice PERNOT.


REVUE DES REVUES

Musées et Monuments de France (1907, ul 27). --- M. André Michel donne une intéressante étude sur les statues de Charles IV le Bel et de Jeanne d'Évreux récemment données à notre Musée national par la Société des Amis du Louvre, ainsi que nous l'avons annoncé : sculptées par Jean de Liège pour l'abbaye de Maubuisson, elles disparurent en 1793 de ce monastère ; elles furent conservées longtemps à Pontoise, et ensuite émigrèrent à Paris, dans la chapelle des Carmélites de la rue de Vaugirard, puis de l'avenue de Saxe où elles restèrent jusqu'à ces derniers temps (reprod. hors texte).

Note de M. Léonce Bénédite sur la reconstruction du musée du Luxembourg.

Réorganisation et nouvelles acquisitions du Musée céramique de Sèvres (4 reprod.).

- - MM. Paul Perdrizet et René Jean, qui viennent de publier un travail sur le musée Campana et la répartition de ses tableaux entre les musées de province en 1863, 1872 et 1876, demandent aux conservateurs de ces musées de publier les œuvres de cette provenance que ceux-ci détiennent, et ils font connaître eux-mêmes deux de ces peintures, de l'école ombrienne et de l'école vénitienne, conservées aux musées de Bagnols-sur-Cèze (Gard) et de Bayonne.

M. Jean Locquin publie un intéressant article sur des Madones de pitié à Saint-Pierre-le-Moutier et à Prémery (Nièvre) (reprod. de ces deux oeuvres ).

Bollettino d'Arte del Ministero della P.

Istruzione (1" année, 1907, 1er fasc.). Dans une lettre qui sert de préface et qui est adressée à S. E. Luigi Rava, M. Corrado Ricci explique que la présente publication a pour but de rendre compte, pour ainsi dire au jour le jour, des accroissements des musées publics en Italie, but que ne peut atteindre que très lentement la magnifique publication des Galeries nationales italiennes qui, commencée en 1894, n'a encore que 5 volumes.

Suit une lettre très libérale adressée par Le ministre Rava aux directeurs des Galeries et Musées royaux et des Offices royaux régionaux pour la conservation des monuments.

Le Discobole de Castel Porziano, par Giulio Emanuele Rizzo. Étude minutieuse de ce beau marbre, donné par le roi au Musée national de Rome. 1 fig. dans le texte et 3 pl. hors texte le montrent sous ses diverses faces, mutilé et restauré.

La « Cène) de Léonard de Vinci : rapport au ministre sur les travaux d'une Commission d'examen composée de MM. Camilîo Boito, Luca Beltrami, architecte, Lodovico Pogliaghi, le prof.

Luigi Gabba, Augusto. Brusconi, architecte, Filippo Carcano, le prof. Oreste Murani, le Dr Gustavo Frizzoni, Alfredo d'Andrade, Gustavo Moretti, Corrado Ricci, rapporteur.

1. Faut-il laisser mourir les œuvres d'art de leur belle mort ? C'est une théorie qui a ses adhérents et que légitiment jusqu'à un certain point les exploits de certains «. restaurateurs ». La Commission a jugé qu'il y avait quelque chose à faire pour sauver ce qui reste d'une œuvre qui laisse

tomber tous les jours quelque pètite écaille de ̃ couleur. Après les causes de destruction accumulées par des repeints de toute nature à la détrempe, à l'huile, à la cire, l'inertie complète a été un danger nouveau. La Commission, après un essai, a proposé de charger l'éminent restaurateur

Cavenagbi de recoller au mur les écailles de couleur qui menacent de tomber, et cela au moyen de colles réfractaires à l'humidité.

A condition que le travail soit accompli avec une prudence poussée jusqu'à la plus extrême limite, comme le désire la Commission, il est difficile à ceux qui ont vu la Cène de ne pas approuver cette décision (1 fig. et 1 pl.).

Suit une série de notes très compétentes sur les acquisitions nouvelles du Musée national de Florence; sur un Portrait d'homme de Lorenzo Lotto acquis par la Galerie de Venise ; sur une fresque de Stefano d'Antonio di Vanni (?) représentant La Cène, découverte à l'Institut royal des Beaux-Arts, de Florence ; etc.

(2e fasc.). Notes d'art sarde, par l'ingénieur Dionigi Scano. L'auteur étudie les restaurations de plusieurs belles églises romanes sardes (21 fig.

et 3 pl.).

M. Federigo Hermanin étudie un volume de dessins de Pier Leone Ghezzi, caricaturiste du XVIUS siècle, acheté par le Cabinet national des Estampes de Rome (8 reprod.), Nouvelles acquisitions de peintures vénitiennes au Musée des Offices, par M. Carlo Camba : œuvres de Vivarini, Fr. Guardi, Bellotto, S. Ricci, Cariani (?) (7 reprod.).

Note de M. A. Salinas sur une Vierge de VAnnonciation d'Antonello de Messino, donnée au, musée de Palerme (1 pl.).

BIBLIOGRAPHIE

Pierre Puget, décorateur naval et. marinister par Philippe AUQUIER, conservateur du musée des Beaux-Arts de Marseille. Étude historique sur les travaux du maître à l'arsenal de Toulon et catalogue détaillé des dessins de décoration - et vues de mer. Ateliers photo-mécaniques Longuet, Paris. In-folio, 36 planches et 30 p. de texte.

Un récent livre de M. Philippe Auquier, ainsi que le don au musée de Marseille de plusieursmorceaux importants, avaient rappelé "l'attention sur Puget ; néanmoins toute une partie de son œuvre demeurait assez mal connue et médite r c'étaient les nombreux dessins exécutés pour les vaisseaux du roi quand le grand sculpteur méridional était à l'Arsenal de Toulon. M. Auquier ne pouvait donner à son volume une meilleure suito qu'un (atalogue et un album de ces dessins, etla publication qu'il en fait chez M. Longuet est des plus intéressante. Outre une préface substantielle; dans laquelle il résume avec beaucoup de clarté les documents publiés jusqu'ici et y ajoute quel" ques renseignements qui avaient passé inaperçus,il nous donne la reproduction des modèles de décoration dont on avait beaucoup parlé, mais que peu de personnes avaient vus, modèles d'un style véritablement admirable. Quelques-uns peuvent ne goûter qu'à demi la grandiloquence toute


italienne de certains marbres de Puget et se plaire médiocrement à son Milon ou à son Hercule ; mais, comme décoration, il est incomparable et rien de plus somptueux que cet avant du Monarque ou l'arrière de la Madame, de la Royale-Thérèse ou du Rubis ; il faut savoir gré aussi à M. Auquier de nous avoir donné de bonnes photographies des sculptures encore aujourd'hui conservées à l'Arsenal de Toulon, ces médaillons et ces écussons de bois doré, détails seuls subsistants des navires disparus, mais qui demeurent les spécimens extraordinaires du style Louis XIV dans ce qu'il a de plus noble et de plus large. A côté de ces splendeurs peut-être certaines vues de mer sembleront-elles un peu criardes ; elles sont agréables encore et complètent un très intéressant recueil de documents que le bon catalogue dont il est précédé rendra plus utile encore.

R. K.

Gainsborough, par Gabriel M JÛREY. Paris, Laurens. In-8°, 128 grav., 24 grav. hors texte. (Coll.

des Grands Artistes).

M. Gabriel Mourey vient d'écrire sur Gainsborouh un livre court, substantiel et délicieux. Il paraît dans cette excellente collection Laurens qui nous a valu, sous l'étiquette de simples mementos -et résumés, des travaux de véritable et puissante originalité, tels que Y Albert Durer de M. Auguste Marguillier et le Nicolas Poussin de M. Paul Desjardins.

a Tom Gainsborough arrive un jour à l'école avec un billet signé de son père, demandant un congé pour son fils, et le voilà parti à travers la campagne, dans les bois, ivre de liberté, observant, rêvant, dessinant. Le soir venu, il rentre. Mais le subterfuge a été découvert : Tom a falsifié l'écriture de John Gainsborough. « Tu finiras par la potence! »

s'écrie le brave homme. Mais Tom. ne répond mot, montre simplement à son père le travail de sa journée, ses dessins; la fureur paternelle s'apaise.

Un autre jour, des maraudeurs dévastent le verger des Gainsborough ; Tom se cache, en surprend un grimpé sur un poirier, en fait un croquis rapide, mais si ressemblant, qu'il servira devant le tribunal de pièce à conviction. Ce fut l'esquisse du portrait de Jacques Poirier. Les belles, les significatives anecdotes, si éloquentes, si expressives! Que de choses : j'y vois, la grandeur du penchant irrésistible, l'utilité documentaire de l'œuvre d'art ( « une œuvre d'art, dit Ruskin, doit être un chapitre de géologie, ou de botanique, ou d'ornithologie, un document judiciaire, etc. ») et aussi la curieuse hiérarchie des devoirs dans la morale innée de l'artiste, pour qui le bien c'est ce qui seconde l'inspiration, le mal ce qui la paralyse, le bien, ici : la signature contrefaite et l'école buissonnière (le joli mot pour un paysagiste !), le mal : la classe qui ne peut rien'lui apprendre.

Plus tard, ce brave et honnête Gainsborough, admirable et généreux d'ailleurs, ne dédaigne pas l'argent, car l'argent n'est pas chose fatale à l'artiste, mais, même dans son atelier, « centre des élégances » de Bath, il se méfiera des gens du monde dont la fréquentation, si elle a le snobisme pour principe, énerve et tue les meilleurs talents.

« Vous-gaspillez vos dons avec les gentlemen », - écrit-il à son ami Jackson, « et toute votre étude est de savoir comment vous deviendrez gentleman.

Eh bien ! damnés gentlemen, il n'y a pas d'espèce d'ennemis plus à craindre pour un véritable ariiste quand on ne les tient pas convenablement à distance. Us n'ont en eux qu'une partie qui vaille la peine qu'on les regarde : c'est leur bourse. Quand des gentlemen viennent chez moi, mon domestique leur demande ce qu'ils veulent ; s'ils disent : a un ta« bleau », « Monsieur, passez par ici s'il vous plaît « et mon maître va venir vous parler », mais s'ils ne veulent que me saluer et me complimenter : « Monsieur, mon maître est sorti Il A propos de Gainsborough et de la peinture anglaise, M. Gabriel Mourey évoque à plusieurs reprises le grand nom de Ruskin. C'est un fait senti aujourd'hui par toute une élite, qu'on ne peut pas honorer plus grandement la peinture anglaise des deux derniers siècles qu'en apportant le témoignage de Ruskin, et que, réciproquement, tout hommage rendu à ces peintres que célèbre M. Mourey, à Gainsborough, à Turner, est un hommage rendu à Ruskin. Je n'en sais pas pour ma part de preuve plus touchante que la petite anecdote suivante, que je conterai pour finir et qui s'ajoute, significative aussi, aux anecdotes que j'ai rapportées plus haut. M. Groult, dont la collection est le Louvre de la peinture anglaise (notre Louwe, hélas ! en contient si peu ! ) en sera le sujet. Quand mourut Ruskin, cetéminent collectionneur songeait avec tristesse à la disparition du grand esthéticien dont la vie s'était dépensée dans la louange de Lawrence et de Gainsborough, dans la défense passionnée de Turner. Et incertain, se demandant comment il pourrait célébrer à sa manière l'iijustre décès, il. acheta un Turner. J imagine que cette offrande au mort, cette offrande un peu païenne de ce qu'il avait le mieux aimé sur la terre, eût été la plus douce au cœur de Ruskin. Et je me souviens qu'à l'époque j'avais cru voir là quelque chose comme un geste de poète.

M. P.

Versailles et Paris en 1871, par Gustave DORÉ, avec préface de M. Gabriel HANOTAUX. Paris, Pion, Nourrit et Cie. Un vol. in-8° de 100 pages.

Voici que s'ajoute à l'œuvre de Gustave Doré un complément inattendu, jusqu'ici ignoré des biographes. Il s'agit d'un album d'une centaine de dessins-charges qui font revivre, moins dans leur ressemblance exacte que dans leurs allures générales, les types des fédérés de lbTl, ainsi que les silhouettes des leaders de l'Assemblée nationale.

Une note préliminaire donne la genèse du recueil.

Réfugié à Versailles pendant la Commune, Gustave Doré a tracé cette suite de croquis pour les laisser en souvenir à l'ami dont il était l'hôte. Trente-six années ne lui ont rien enlevé de son intérêt. Bien mieux, le talent de Gustave Doré s'y montre à son plus grand avantage que dans telle entreprise de longue haleine, où ses moyens très limités, très spéciaux, ne lui permettaient pas de bien réussir.

En somme, sa mesure n'a jamais été mieux fournie que par le dessin d'humour, et ceux qui placent en première ligne dans son œuvre l'illustration du Rabetais et des Contes drolatiques se réjouiront de devoir à un ironiste plein de verve et sans fiel cet album, qui tantôt offre un lointain souvenir des portraits héroïques de Daumier dans la Caricature, et tantôt encore semble annoncer l'art de Léandre et de certains artistes des Fliegende Blaetter. M R. M.


NECROLOGIE

Le statuaire Just Becquet est décédé la semaine dernière à Paris, à l'âge de soixante-dix-sept ans.

Il était né à Besançon le 17 juin 1829.

Élève de Rude, dont il garda toute sa vie un entbousiaste souvenir, Becquet tenait de son maître l'habitude de ne jamais entreprendre ni une statue, ni un buste sans avoir soigneusement mesuré les volumes dont il se proposait de donner la sensation. De là, dans ses productions comme dans celles de son maître, une solidité, une justesse et une vigueur exceptionnelles.

Il inaugura sa réputation, au Salon de 1857, par un Faune dont le réalisme hardi lui valut, en même temps que force éloges, des critiques acerbes.

Dans les années qui suivirent il exposa successivement un Saint Sébastien (18f9), une statue allégorique du Doubs (1861), un Christ en croix (1863), une statue de Proudhon, une Vache en marbre (1867), puis des Vendangeurs (1869), une statue du R. P. Ducoudray et un Ismaël (1870), qui lui firent décerner des médailles de troisième et de seconde classe, suivies d'une de première classe, en 1877 pour le même Ismaël. Sa participation, en 1878, à l'Exposition Universelle lui valut une médaille d'argent et la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Il obtint en 1898 la croix d'officier, puis une médaille d'or à l'Exposition de 1900.

Ses dernières années se passèrent à revenir le plus souvent sur les sujets qu'il avait traités antérieurement et à les reprendre sous des formes nouvelles: un Faune jouant avec une panthère, un nouveau Saint Sébastien, un nouveau Christ en croix qui, avec un Joseph en Egypte, lui valut la médaille d'honneur en 1904. Il exécuta pendant la même période de nombreux bustes, entre autres ceux de Denfert-Bochereau, du médailleur Galbrunner et de l'architecte Bcrard. Il avait exposé au Salon de 19061e curieux portrait en terre cuite d'un avocat de ses amis, traité clans une formule à la Daumitr.

Nous avons le regret d'apprendre la mort de M. Théodore-Alexandre Weber, peintre du ministère de la Marine, décédé à Paris, à l'âge de soixante-neuf ans. Il était né à Leipzig, en 18b8. Il commença par étudier la peinture avec Krause. A l'âge de dix-huit ans, il vint à Paris, prit des leçons d'Isabey et commença d'exposer au Salon, vers 1860, des paysages et des marines. Après un séjour à Londres, puis à Bruxelles, il se fit naturaliser Français en 1878 et figura tous les ans au Salon de la Société des Artistes français. Une de ses œuvres les plus importantes, qu'il envoya à Bruxelles en 1878, a pour titre: Le Ba'eau de sauvetage.

Il avait obtenu des mentions honorables en 1861, en 1863, à l'Exposition Universelle de 1889, et une médaille de bronze à l'Exposition de 1900, où il avait une toile intitulée : Gros temps au Tréport.

Nous apprenons avec regret la mort du docteur Mathias Duval, professeur d'histologie à la Faculté de médecine, professeur à l'École d'anthropologie de Paris, membre de l'Académie de médecine, etc., décédé le 28 février, à l'âge de soixantetrois ans,

Né à Grasse (Alpes-Maritimes), Mathias Duval avait été élevé à Strasbourg où son père, le botaniste Duval-Jouve, remplissait les fonctions d'inspecteur d'Académie. Il fit ses études classiques dans cette ville et y suivit ensuite les cours de la Faculté de Médecine. Reçu en 1873 agrégé à la Faculté de Paris, il fut nommé bientôt après directeur du laboratoire d'anthropologie à l'Ecole des Hautes Études, et professenr d'anatomie à l'École des Beaux-Arts. Il ne devait quitter ce dernier poste qu'il y a quatre ans environ, lorsque sa santé et sa vue commencèrent à décliner. Dès 1882, il avait été élu membre de l'Académie de Médecine.

Le professeur Mathias Duval jouissait d'une autorité considérable à la Faculté de Paris, où son enseignement était l'un -des plus suivis. Outre de nombreux ouvrages de physiologie et de histologique, il a écrit un excellent Précis de l'anatomie à l'usage des artistes (1881), qui fut traduit en allemand.

Le 17 février est mort à Copenhague, à l'âge de près de soixante ans, le peintre danois AxelHelsted.

Fils d'un dessinateur renommé, il commença par pratiquer le portrait; mais, après avoir voyagé en Italie et observé la vie populaire de ce pays, il s'adonna ensuite à la peinture de genre. A la suite d'un voyage en Palestine, il a donné aussi beaucoup de petites toiles consacrées à des épisodes du Nouvean Testament, peints dans la formule traditionnelle et d'une touche minutieuse. Il était professeur à l'Académie et président du Comité des expositions organisées par cette institution.

On annonce la mort du peintre autrichien Karl von Kobierski, décédé récemment, à l'âge de cinquante-neuf ans, dans un asile d'aliénés. Il s'était fait connaître par des portraits en miniature des membres de la famille impériale (qui lui avaient valu le titre de peintre de la Cour) et de l'aristocratie viennoise.

MOUVEMENT DES ARTS

Collection de M. Georges Viau Vente de tableaux modernes faite à la galerie Durand-Ruel, le 4 mars, par Me P. Chevallier et MM. Durand-Ruel et fils et Bernheim jeune.

Tableaux. - 2. Boudin (L.-E.). Le Port de Bordeaux : 2.700.

5. Carrière (E.). Buste de femme : 1.800. 6.

Carrière (E.). Portrait de Madame Carrière: 7.300.

9. Cassatt (Mary). Maternité : 7.300.

11. Cézanne (P.). Paysage d'été : 14.200. 12.

Cézanne (P.). Paysage à Pontoise, Clos des Mathurins : 11.100. 13. Cézanne (P.). Fruits : 19.000.

14. Daumier (H.). Le Drame : 28.100 (au musée de Berlin). 15. Daumier (H ). Une Famille sur les barricades; Révolution de 1848 : 4.600. 16. Daumier (H.). Le Peintre et le Graveur : 2.450.

17. Delacroix.(E.). La Justice de Trajan: 7.250.

19. Gauguin (P.). Paysage de Bretagne : 1.950.

20. Gauguin (P.). Paysage de Bretagne : 1.600.


21. Guillaumin (A.). Paysage; Damiette (Seineet-Oise) : 2.000. 2'2. Guillaumin (A.). Vallons de la Creuse; mars 1897: 2.030. 24. Guillaumin (A.). Les Bessons vus de la Baumette ; Méditerranée, 1893 : 2.350. 25. Guillaumin (A.). Écluse du Pont Charrant (Creuse). Gelée blanche, 1899 : 2.150. 26. Guillaumin (A.). Environs de Paris ; effet de neige : 2.850.

31. Lebourg (A.). Panorama de la Seine à Bellevue : 2.300. 33. Lebourg (A.). Lever de soleil par la neige : 2.850.

36. Lépine (S.). Le Port d'Audierne : 3.100.

Monet (C.). 38. Les Glaçons ; effet de crépuscule: 17.700. - 39. Route à Giverny: 9.000. 40. Pourville, près Dieppe : 7.COO. 41. Le Petit bras de la Seine à Vcthcuil : 7.000. 42. La Seine à Vétheuil: 8.100.

43. Morisot (Berlhe). Jeune fille au corsage rouge: 14.400.

Pissarro (C.). 44. Jardin à Eragny: 4300. 45. Après-midi d'automne: 3.000. 46. Eragny ; matin d'automne: 2 700. 48. La Cueillette des pois, Eragny : 6.000. 49. Soleil couchant, Bazincourt : 3.050.

Renoir (P.-A.). 53. La Tonnelle : 23.000. 54. Baigneuse: 4750. 55. Au jardin: 6.850. 57. Confidences: 13.000. 58. Jeune fille à la canne: 4.950. 59. Baigneuse: 10 500. G0. Fleurs: 5. £ 00. 61. Ingénue: 25.100. 63. Jeune garçon : 8.100. 64. L'Atelier de l'arliste, rue SaintGeorges, année 1876: 4.900. 65. Le Quai Malaquais : 7.650. 66. Jeune femme :-4.110.

Sisley (A.). 68. Nature morte : 6.000. 69. Premiers jours d'automne, le matin : 6 2)0. 70.

Après-midi du milieu de l'été : 7.0 0. –71. L'Inondation : 10.000. 72. L'Ecluse de Bourgogne à Moret : 7.600. 73. La Lisière du Bois ; temps d'orage au piiatemps : 4.400. 74. La Seine à Port-Marly, 1875 : 16.300. -- 75. Tournant du Loing à Moret, printemps : 8.900. 76. Le Chemin de Veneux à Thomery par le bord de l'eau le soir: 6.900.– 77. Le Chemin des Grès à Bellevue : 5.300.

78. Un Chemin près du parc de Courances, environs de Melun, 18GS : 5.600. 79. L'Abreuvoir de Marly ; neige : 6.500.

Pastels et aquarelles. 80. Dagnan-Bouveret (P.-A.-J.). La Convalescente. Pastel: 1.520.

Degas (E.). 81. La Famille Mante. Pastel : 22.500.

82. Danseusa au foyer. Pastel : 16.100. 83. Danseuse au châle rouge. Pastel : 2.000. 84. La Toilette. Pastel : 4.500.

85. Jongkind (J.-B.). La Seine à Rouen. Aquarelle : 850. 87. Manet (E.). Portrait de Madame Guillemet. Pastel : 12.000. 88. Morisot (Berthe).

A la campagne Aquarelle : 950.– 89. Pissarro (C ).

Chaumières à Auvers, près Pontoise. Pastel : 1.450 francs.

Produit : 519.900 francs.

Tapisseries de Bruxelles Plats en ancienne faïence hispano-mauresque Vente de tapisseries et faïences hispano-mauresques, provenant du château d'Eu, faite à l'Hôtel Drouot, salle 1, le 16 février, par M. Bernier et MM. Paulme et Lasquin.

Tapisseries. 1. Suite de quatre tapisseries de la manufacture di Bruxelles, du XVII" siècle.

Sujets à grands personnages tirés de l'Histoire de

la Guerre de Troie, avec encadrements sur deux côtés de colonnes torses enguirlandées de fruits et Heurs. 1° Mariage de Deidamie. Elle porte l'inscription suivante : JEcides Thalamose. Jungit Deidamiae. Marque de Bruxelles, ainsi que la signature G. Vandenstrecken ; 20 Colère de Minerve. Au cartouche, l'inscription suivante: Abstinet a Ferro JEcides relinen te Minerva. Marque de Bruxelles signature, V. Leefdael ; 30 Combat d'Achille et d'Hector. Avec l'inscription suivante au cartouche : Hector a Congressus certamine Vieit Achilles. Elle porte la marque de Bruxelles et la signature de L.-V. Leefdael; et 4° Achille atteint par la flèche de Paris. Avec l'inscription suivante au cartouche : Sic moritur Paridis.

Derectus cuspide Achilles. Porte la marque de Bruxelles et la signature de G. Vandenstrecken : ensemble : 40.000.

Faïences hispano-mauresques à reflets métalliques. 2. Plat creux à large marli à treize compartiments, limités par un relief; décoré par bandes avec cinq fleurons bleus dans chaque compartiment. Armoirie au centre. Au revers, bandes et rayures : 15 700. 3. Plat à ombilic. Au centre, chiffres entrelacés, imbrications, et marli à feuillages stylisés. Au revers, cercles concentriques : 1.600. 4. Grand plat décoré de feuillages stylisés. Au centre, oiseaux et animaux disposés en rosaces. Au marli, feuillages et animaux. Au revers, carrelages ou imbrications: 1.220.

Produit : 79.000 francs.

Collection de M. le comte d'Yanville Première vente Vente de faïences et porcelaines anciennes, faite à l'Hôtel Drouot, salle 11, les 20, 2L et 22 février, par Mes Chevallier et Bivort et M. Caillot.

Anciennes faïences françaises. 7. Lille.

Grand plat rond, décor camaïeu bleu de lambrequin, vase cornes d'abondance et enfants : 810. 9. G rande statuette en faïence de Lorraine blanche : 315. 11. Terre de Lorraine. Buste sur socle rond de Jean-Jacques Rousseau, en terre de Cyflé: 210. 15. Marseille-Saint-Jean-du-Désert. Deux bouquetières, décor bleu et manganèse dans la manière de Nevers : 340.

21. Marseille, Saint-Jean-du-Désert. Assiette, décor bleu et manganèse, imbrications, fleurs et ornements ; armoirie surmontée d'u i casque et supportée par deux léopards : 305. 27. Moustiers Écuelle ronde, décor polychrome de médaillons de personnages, couronnes de fleurs jaunes: 435. 33. Moustiers. Bassin ovale et côtelé, décor bleu, dans le goût de Bërain : 460. 36. Moustiers. Grand plat ovale, décor camaïeu bleu, chasse au tigre, d'après Tempesta : 925. 37. Moustiers.

Plat à pans coupés, décor camaieu bleu ; paysage a\ec personnages (la Moisson) : 600. 54. Nevers.

Deux grandes bouteilles, décorées en blanc fixe de personnages et ornements dans le goût chinois, sur fond gros bleu ; monture bronza doré, ép.

L. XVI: 18.50J. - 55. Nevers. Plat rond, décor camaïeu bleu ; paysages avec personnages ; bouquets de fleurs, feuillages et oiseaux : 370.

56. Niederwiller. Jardinière-applique, ornements ajourée, faïence décorée d'un paysage camaïeu rose: 290. 62. Palissy. Petit groupe de deux


personnages assis s'cmbrassant. Terre vernissée -polychrome : 315. 79. Rouen. Assiette à bord contourné, décor polychrome, oiseaux et bouquets de fleurs. Atelier de Levavasseur : 650.–81. Rouen.

Plat rond. décor bleu et rouille, corbeille fleurie, cornes d'abondance, quadrillés, guirlandes : 2.930.

82. Rouen. Assiette, décor bleu et rouille ; bouquet de fleurs et feuillages; lambrequin, cartouches quadrillés, fleurons et pendentifs, au marli : 600. 8i. Rouen. Assiette, décor camaïeu bleu; au marli, iamtrjquin, guirlandes, pendentifs et fleurons; au fond, l'armoirie de Poterat: 2.000.

90. Saint-Clément. Écritoire rectangulaire, décor camaïeu, bleu et cr, de médaillons avec personnages et guirlandes en relief: 275. 92. Sceaux.

Vase brûle-parfums ovoïde, surpié douche ; décor polychrome: médaillon à sujet pastoral, au revers, guirlande de fleurs : 1.600. 1 8. Sceaux. Assiette a bord dentelé et lobé, décor polychrome d'oiseaux bouquets de fleurs et insectes. Marquée au revei s: O P : 390. 99. Strasbourg. Théière couverte, faience de Joseph Hanong, décor polychrome de bouquets de fleurs. Marquée : H : 300.

- Anciennes faïences étrangères. 103. Alcora.

Bouteille ronde à long col, décor polychrome de personnages chinois, animaux, oiseaux et fleurs : 520. 110. Delft. Vase en foimo de baril, décor polychrome et or de paysages: 40J. 112. Delft.

Deux potiches rondes, décor camaïeu bleu. Médaillons avec pagodes, quadrillés, arbustes, oiseaux et ornements: 610. 114. Delft. Assiette, décor b,leu, rouge, vert et or, lambrequin et armoirie avec la devise : Decus etTutamen : 2.200.

Anciennes porcelaines tendres françaises.- 125. Bourg-la Reine. Plateau oblong à bord découpé, décor polychrome de guirlandes fleuries : 415. 125. Bourg-la-Reine. Cache-pot obconiqu.e, anses têtes de dauphins, décor polychrome de guirlandes dp fleurs : 510. - 131. Chantilly. Petit cache-pot, branchages, décor polychrome de personnages chinois. Marque au cor de chasse: 715. 132. Chautilly. Deux statuettes d'homme et de femme assis, porcelaine tendre blanclie : 705. 13L Chantilly. Jardinière portant une hotte: 920.

137. Chantilly. Saucière coquille, décor polychrome de fleurs et de rosaces : 550. 143. Chantilly. Deux flacons cylindriques, décor polychrome coréen. 1 GL0. 150. Chantilly. Cache-pot à bord plat découpé, chimère et branchage : 830. 154.

Chantilly. Salière, décor polychrome de branchages fleuris et oiseaux : 1.110 162. Chantilly.

Tasse gobelet et sa soucoupe, imbrications blanches en relief, décor polychrome : 690. –164. Chantilly. Paire de cache-pots à oreilles, décor polychrome et or de réserves de bouquets de fleurs sur un fond quadrillé bleu. Marque au cor de chisse.

Datés : 1786 : 6.450. 16'). Cliantilly. Assiette à bord contourné, décor polychrome et or, quadrillés bleus, médaillons de fleurs et six réserves de fleurs: 1.200.

182. Mennecy. Statuette de femme debout en robe bleue et corsage jaune, sur terrasse verte : 1.210. - 186. Mennecy. Écuelle couverte et plateau, à godrons blancs, décor polychrome de rinceaux, de feuillages et hachures roses : 1.170. 189. Mennecy. Personnages de la comédie italienne, décor polychrome. Marque D. V. : 1.300.

190. Mennecy. Statuette de pèlerin adossé à un tronc d'arbre, décor polychrome. Marque D. V. : 3.000.

191. Mennecy. Joueur de flûte, décor polychrome. Marque D. V. B. A. : 1.\60. 192.

Mennecy. Joueur de vielle assis sur une terrasse rocaille, décor polychrome : 8.100. 193. Mennecy. Jardinier tenant un panier rempli de fruits et une serpette cassée, décor polychrome : 2.080.

195. Mennecy. Cache-pot à ansea cordées, décor polychrome, sujets dans le goût de Watteau.

Marque D. V. : 2.040. 198. Mennecy. Grotesque représentant un fort de la halle, décor polychrome : 2.350. 197 Mennecy. Groupe, enfant à califourchon sur un gros chien, décor polychrome : 8.000. 199. Mennecy. Tasse obconique et soucoupe, décor polychrome. Marque D. V. : 1.215. 200. Mennecy. Tasse forme gobelet et sa soucoupe, avec plateau présentoir; décor polychrome de médaillons de paysages, sur. fond vert avec carrelages. La tasse et la soucoupe sont marqués D. V. : 25.000. 210. Mennecy. Compolier côtelé à bord découpé, décor polychrome.

Marqué D. Y. 9 : l.ô 'o. 211. Mennecy. Deux personnages en biscuit tendre : jeune femme et, à ses pieds, un jeune homme. Marqué D. V. 5; 1 105. 2L4. Mennecy. Groupe de quatre enfants, représentant les Sciences et les Arts, sur terrassa rocailleuse, décor polychrome : 2.700.

215. Mennecy. Buste du roi Louis XV, sur socle quadrangulaire adhérent, avec les attributs de la royauté en relief. Porcelaine tendre blanche : 42 500. - 217. Mennecy. Deux magots, porcelaine blanche, montés en bougeoirs, bronze doré, époque L. XV, à fleurettes : 2.950.

220. Rouen. Porcelaine tendre. Deux cornets, forme rouleau, décor camaïeu bleu, lambrequins et rosaces dans le goût chinois : 4.000. 233.

Saint-Cloud. Vase pot-pourri côtelé, décor bleu dans le goût rouennais : 2 300. - 234. Saint-Cloud.

Couteau à découper, manche en porcelaine, camaïeu bleu : 1.010.

2i7. Sèvres. Tasse forme cul de poule et sa soucoupe, porcelaine tendre, décor polychrome et or : 755. 248. Sèvres. Tasse cylindrique et sa soucoupe, pâte tendre, médaillons à sujets de chasses, marines et paysages. Marque B. B. : 660. 251.

Sèvres. Quatre pièces, porcelaine tendre, décor polychrome tt or, médaillons, guirlandes de fleurs effeuillages. Marquées F. F. : 1.4(0.

254. Vincennes. Solitaire, plateau, sucrier, tasse et soucoupe, décor polychrome et or, médaillons à paysages avec personnages (lettre A) : 4.000.

Boîtes et flacons ancienne porcelaine tendre.

260. Ca?o di Monte. Tabatière avec ornements rouges violacés et têtes d'empereurs romainsblanches en relief; à l'intérieur : la Leçon de chant.

Monture ancienne, cuivre doré : 305. - 26.3. Chantilly. Boîte rectangulaire, porcelaine tendre, décor polychrome, paysages avec personnages. Monture ancienne, cuivre doré : 840. 261. Chantilly.

Bonbonnière contournée, porcelaine tendre, décor polychrome coréen. Monture arbent ép. L. XV : 710 francs.

265. Chelsea. Pet't flacon, Amour tendant son arc, porcelaine tendre : 715. 266. Mennecy.

Bonbonnière ovale, Négresse allaitant son enfant, porcelaine tendre, décor polychrome. Monture ancienne argent doré : 1.660. 268. Mennecy.

Boite rectangulaire côtelée, porcelaine tendre, personnages chinois sur fond bleu et branchages.

Monture argent : 1.020.

279. Mennecy ou Sceaux. Bonbonnière ovale, en


ancienne porcelaine tendre, quatre mé laillons à jeux d'enfants. Au revers, médaillon, les lettres G S, enlacées : 830. 280. Sèvres. Dessus de tabatière rectangulaire, à coins arrondis, porcelaine tendre, décor camaïeu rose, médaillons sujets pastoraux. Monture ancienne argent : 910. 281.

Tournai. Grande bonbonnière oblongue, porcelaine tendre, décor polychrome et or, sept médaillons, à marines et personnages, sur un fond de quadrillés rosis et or. Monture en vermeil, style L. XV : 10.300 francs.

Anciennes porcelaines tendres et dures. -

283. Buen-Retiro. Groupe : Gérés et Bacchus, porcelaine tendre, décir polychrome et or : 810. 286. Buen-Retiro. Statuette de forgeron, décor polychrome : 810. 237. Buen-Retiro. Bouddha assis, décor polychrome. Marquée de la fleur de lys en bleu : 2.220. 292. Chine. Potiche, décor polychrome, oiseaux, bilustrades, arbustes et ornements : 1.700 295. Fraakenthal. Statuette personnifiant le Rhin, décor polychrom". argent et or : 4.850. 299. La Haye. Assiette à bord dé.coupé, décor polychrome d'oiseaux, couronne de fleurs. Marque à la cigogne : 455. 315. Tournai.

Tasse cylindrique et soucoupe, décor polychrome et or, fond bleu. Service de Buffon : 480. 318.

Tournai. Jardinier et jardinière tenant des paniers de fleurs : 4~5. 324. Tournai. Groupe sur terrasse rocaille, porcelaine tendre blanche : l'oiseau envolé : 610.

Proiuit : 276.05i francs.

Collection Verhaeghe de Naeyer Vente faite à l'hôtel Drouot, salle 11, les 25 et 26 février, par M° Lair-Dubreuil, MM. Laurent Héliot, Paulme et Lasquin.

Porcelaines de Chine. 1. Deux potiches pouvant se faire pendant, dteorés en émaux de couleurs, de fleurs et ois aux sur rochers ; bordure à carrelage et fleurs sur fond piqué. Kang-hi : 2.400.

2. Vase ovoïde, décoré d'éma'lx en couleurs, de ruches, branches de fleurs, chrysanthèmes, paons sur rochers, insectes, papillons, etc.; bordure à carrelage. Kang-hi : 1.150. 7. Grosse potiche en porcelaine érnailléc sur biscuit, fond gros bleu, décorée en couleur d'une scène de cavaliers. Ming : 1.2J0 francs.

Bronzes chinois. 90. Garniture en ancien bronze patiné, brûle-parfum têtes d'éléphants, et deux éléphants caparaçonnés: 1.005.

Emaux cloisonnés. 106. Garniture en ancien émail cloisonné, deux vases, un brûle-parfum et deux porte-lumières, fond bleu turquoise : 2.050, 107. Garniture en émail cloisonné, coupe rectangulaire, à pans coupés, supportée par deux dragons en bronze doré, deux candélabres et deux porte-lumières en dragons ailés : 620.

Costumes, étoffe'. 181. Portière de temple, en soie rose brodée en couleur, scène de théâtre, personnages, dragons et soleil; fleurs, fruits, oiseaux et ornements : 1.230.

Produ't : 51.069 francs.

Vente anglaise Vente de tableaux anciens et modernes faite à Londres, le 23 février, par MM. Ghristie, Manson et Woods, appartenant en partie à R. Kirkman Hogdson Esq. :

64. A. Cuyp. Paysage avec portrait de Pierre Both, le premier gouverneur de Batavia, et sa femme : 23.6CO fr. 70. J. Sustermans. Portrait de la marquise de Guadagni : 20.C00. 82. Sir Th.

Lawrence. Portrait de Miss West, fond de paysage et feuillages : 105.000. 83. Jan Steen. Enfants s'amusant avec un chat : 13.950. 88. D. Gardner. Portrait de femme, gouache : 18.300. 113.

Gainsborough. La Voiture du marché : 15.750. 123. T. Gainsborough. Portrait de Sir William Lynch, ambassadeur de la Cour de Turin : 52.500.

-126. G. Mor'and. Gypsies, s:gné et daté 1792 : 21.000. 1^7. J. Hoppner. Portrait de Charles Oldfield Bowlfs Esq. : 57.000. 129. Sir Tli.

Lawrence. Portrait de la marquise de Londonderry : 7.600. 144. Guardi. Deux vues de Venise : 5.000. 145. Sir J. Reynolds. Portrait de femme ; 15.000. 146. A. Cuyp. Une ferme hollandaise : 100.000 francs.

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

EXPOSITIONS NOUVELLES Paris Exposition de peinture et sculpture, au Cercle de l'Union artistique, 5, rue Boissy-d'Anglas, jusqu'au 4 avril.

Exposition de tableaux de M. Eugène Delestre, galerie Bernheim jeune, 15, rue Richepanse, jusqu'au 9 mars.

Exposition de tableaux de M. Pavill Élie, galerie Georges Bernbeim, 9, rue Laffitte, jusqu'au 11 mars.

Exposition de tableaux de MM. Alexis et Eugène Delahoque, à l'Office tunisien, 8, rue Meyerbeer, jusqu'au G avril.

7e Exposition de la Société Artistique des Amateurs, pavillon de l'Alcazar (Champs-Elysées), du 9 mars au 3 avril.

Exposition de tableaux de M. Armand Guillaumin, galerie Druet, 114, faubourg Saint-Honoré, jusqu'au 23 mars.

Exposition de tableaux de M. Arthur Ctudd, galerie Bernheim jeune, 15, rue Richepanse, du 11 au 23 mars.

EXPOSITIONS ANNONCÉES Province Nancy : 43e Exposition de la Société lorraine des Amis des Arts, du 19 mai au 15 juillet. Envois des notices avant le 1" mai; dépôt des ouvrages, à Paris, chez Pottier, 14, rue Gaillon, du 8 au 20 avril; ou envois de province à Nancy, salle Poirel, du 29 avril au 1er mai.

Le Gérant : P. GIRARDOT.