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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1931-04-19

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 19 avril 1931

Description : 1931/04/19 (Numéro 19773).

Description : Note : Dernière éd. de Paris.

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse

Description : Collection numérique : BIPFPIG15

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : BIPFPIG37

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k626975f

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/11/2008

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en contre-bas, ne tardèrent pas à élargir l'ouverture et tout un pan de terre, large de quatre à cinq mètres, céda. Par cette cascade improvisée, l'eau gagna le lit voisin de la petite rivière, le Moleret. qui, au delà du Bourget, porte le nom de la Molette.

Sous cet afflux inattendu, le Moleret déborda bien vite. Il se répandit dans les jardins des pavillons construits en contre-bas du canal, mais, là, ses dégâts furent assez restreints. La Molette, par contre, qui par delà la ligne de chemin de fer de Soissons, va se jeter dans le Croud, sortit rapidement de son lit, inondant la plaine qui s'étend de Bobigny à Drancy et au Blanc-Mesnil. Vers 15 h. 30, les habitants du « Village ParisiMi ̃» à Dranoy virent soudain leur;; i..i.isonnettes isolées et l'eau ne tarda pas à pénétrer dans les habitations, la plupart composées d'un rezde-chaussée à peine surélevé d'une petite marche.

Au aianc-Mesnil. les bas quartiers- «t notamment le lotissement Monttlly furent envahis par les eaux. Cent cinquante maisons durent être évacuées et leurs habitants dirigés sur l'école du Centre où, en hâte. on leur aménagea des couchettes. Le groupe scolaire des Petits-Ponts a été également inondé.

Les secours

Immédiatement prévenu, M. Ponchy, maire de Bondy et conseiller général de la Seine, fit alerter les pompiers de la localité qui, sous le commandement du capitaine Pierre, se portèrent sur les points atteints par l'inondation, tandis que M. Saint-Royre, commissaire de la circonscription, prenait toutes mesiii.es utiles pour modifier la circulation .va. les routes environnantes.

De leur côté, les pompiers de Noisyle-Sec. de Drancy. de Bobigny, ceux du Blanc-Mesnil et d'Aulnay-sous-Bois, secondés par les gendarmes et les agents de police, s'empressaient, avec .un égal dévouement, à porter secours à leurs concitoyens restés dans leurs habitatlons.

Le temps pressait et il ne pouvait être question d'établir des passerelles. la plupart des routes et chemins étant déjà coupés. Les sauveteurs se mirent donc à l'eau jusqu'aux cuisses pour aller dégager les inondés. A Bondy, on établit, au moyen des camions de ta voirie municipale, une sorte de « bac automobile s servant à assurer la circulation des piétons entre les deux tronçons de la route d'Aulnay. Ce service fut notamment très apprécié lorsque tramways et trains du soir ramie- nèrent les habitants de Bondy et d'Aulnay travaillant à Paris. Et les pompiers l'assureront avec dévouement durant toute la nuit.

Les travaux de défense

On s'était préoccupé, d'autre part, d'aveugler autant que possible la voie d'eau et aussi de parer à son aggravation. On pouvait craindre, en effet, que la brèche ne s'aggrandit, provoquant de nouveaux éboulements de la digue qui eussent considérablement accru le débit des eaux. Mais l'opération était délicate, ainsi que nous l'exposa, sur les lieux mêmes, M. Copigneaux, ingénieur en chef de la section des canaux, qui dirigeait l'ensemble des opérations. -r- La rupture de la digue, nous dit-il, est certainement due à la nature sablonneuse des terres en ce point des travaux. Pour aveugler la brèche qui, sous l'érosion des eaux, s'élargit très vite, nous avons disposé, en travers, une barque sur laquelle ont été appuyés des madriers. On ne pouvait songer, en effet, à « frapper des pieux dans un sol vaseux et peu consistant, ce qui eût aggravé le dégât. Pour renforcer ce barrage de madriers et assurer une étanchéité aussi complète que possible. nous formons, vous le voyez, une sorte de cuirasse en faisant jeter à l'eau des sacs de ciment. Il y en a actuellement déjà plus d'un millier, qui ont été pris en toute hâte chez les divers entrepreneurs de la localité.

Nous avions toutefois a redouter que la poussée des eaux ne provoquât un autre éboulement à proximité du bartage, qui constitue un étranglement du canal. Pour éviter cette éventualité, nous avons fait établir, au pont de la Forêt, qui est en amont, un barrage de madriers et de planches diminuant l'arrivée des eaux. Grâce a cette me sure, le niveau de l'eau a baissé, en, aval, de 40 à 50 centimètres, ce qui soulage notablement la digue. Mais il en résulte, au loin, des répercussions dont il faut tenir compte. La circulation des bateaux est arrêtée de ce fait, sur les canaux Saint-Martin et Saint-Denis. Nous ne pouvons faire baisser le plan d'eau davantage, car ces eaux alimentent le bassin de la Villette. où se trouVent des bateaux et péniches de 500 à 1.000 tonnes qui doivent rester à flot sous peine de faire culbuter leur chargement.

Pour réduire, toutefois, le niveau en amont, nous avons fait ouvrir le déversoir dans la Beuvronne, qui passe à Claye. Mais ce point se trouve à 14 kilomètres d'ici et l'influence de ce déversoir ne pourra se faire sentir avant plusieurs heures, au début de la matinée de dimanche. Le plus rgent est donc de fermer la brèche et nous pen-j sons pouvoir y parvenir avant peu. Dans la soirée, en effet, les eaux ne filtraient plus que faiblement à travers le barrage. On peut espérer que le cours de la Molette réduira assez rapidement la vaste nappe qui s'étend sur une partie de sa vallée, couvrant une superficie de plusieurs hectares, dont les cultures sont, il faut le craindre, gravement compromises.

Les habitants évacués devront toutefois attendre quelques jours avant de réintégrer leurs demeures. Ils ont été hébergés chez des amis ou logés par les soins des municipalités intéressées. L'AVIATEUR THORET

RÉINTÉGRÉ DANS L'ARMÉE L'aviateur Thoret, qui avait été mis en disponibilité étant lieutenant, vient d'être réintégré dans l'almée avec le grade de capitaine.

M. DOUMERGUE

EST RENTRE A PARIS Achevant hier, sous un ciel gris, la dernière étape de son voyage en Tunisie, le Président de la République est arrivé à Paris, venant de Toulon. Sur le quai pavoisé de la gare de Lyon. où était déroulé un tapis rouge, une compagnie de la garde républicaine, alignée l'arme au pied, et la musique de la garde attendaient dès 10 heures le train présidentiel. Bientôt arrivaient MM. Chiappe, préfet de police Paul Guichard et Noël, directeur de la sûreté générale, précédant de peu MM. Pierre Laval, président du Conseil André Tardieu, Paul Reynaud, Maginot, Rollin, Flandin, Guernier. Deligne, Blaisot, Champetier de Ribes, de Chappedelaine, membres du cabinet Léger, directeur du cabinet de M. Briand, représentant le ministre des Affaires étrangères Cathala, Diagne, Dignac, François-Poncet, sous-secrétaires d'Etat respectifs de l'Intérieur, des Colonies, de la Marine et de la présidence du Conseil: Renard, préfet de la Seine: général Pettelat, commandant la place de Paris M. Mugniot, ingénieur en chef de l'exploitation. Le corps diplomatique était représenté par M. de Chlapowski, ambassadeur de Pologne; M. Yoshizawa, ambassadeur du Japon, et M. Dino Cesiano. ministre de Roumanie.

A 10 h. 23, la locomotive pavoisée conduisant le train présidentiel entrait en gare. La sonnerie aux champs se fit entendre la garde présenta les armes et. quelques instants plus tard, M. Gaston Doumergue descendait de son wagon, suivi des ministres qui l'avaient accompagné en Tunisie MM. Dumont, ministre de la Marine: Léon Bérard, garde des Sceaux; du général Lasson. de MM. de Fouquières et Jules Michel.

Le Président se dirigea aussitôt vers l'avant du train, où il remercia, en leur serrant la main le mécanicienchef Dupuis et le chauffeur Venet, debout près de leur machine. Puis le cortège, traversant le salon d'attente, décoré, gagna la sortie. Respectueusement salué par les personnalités qui l'entouraient le chef de l'Etat prit place, avec M. Jules Michel, dans l'automobilé qui le conduisit à l'Elysée. Sur tout le parcours, les passants saluèrent ou acclamèrent M. Gaston Doumergue.

LE MINISTRE DE L'AIR

EST ARRIVÉ A PORT ETIENNE Dakar, 18 avril (dépêche Havas). M. J.-L. Dumesnil, ministre de l'Air. a déposé hier, à 15 heures, une palme au monument élevé au gouverneur Van Vollenhoven.

Le ministre et sa suite sont partis ce matin, à 6 h. 30.

L'escadrill» ministérielle, composée de huit avions, a atterri dans dexcellentes conditions, à Saint-Louis, à 7 h. 30.

M. J.-L. Dumesnil s visite la base d'hydravions. A 11 h. 15. l'escadrille ministérielle, composer de cinq avions et accompagnée d'un ai ion de la Compagnie Générale Aérof.oâtale, piloté par Guillaumet, avec le radio Gimié et l'inspecteur Bouisset, a quitté SaintLouis pour Fort-Etienne

L'atterrissage

La station de' Port-Etienne signale qu'à 16 h. 30 les trois premiers avions de l'escadrille du ministre de l'Air ont atterri à Port-Etienae et les deux autres sèf 16 h. 40.

Le ministre passera la nuit à PortEt^enne. Il poursuivra son voyage demain vers Cap-Jùby et Agadir. MM. Gaston-Gérard et Lucien Saint recevront lundi le ministre de l'Air Marrakech

Rabat, 18 avril (dép. Petit Pari8ten.) L'arrivée de M. Dumesnil à bord de l'avion piloté par Costes est prévue pour dimanche à Agadir et. lundi à Marrakech. MM. Gaston Gérard et Lucien Saint attendront dans cette ville le ministre de l'Air, qui visitera successivement, au M a r o c Casablanca, Meknès, Fez. Erfoud et Rabat. M. ANDRE TARDIEU A LILLE M..André Tardieu, invité par la Sooiété des agriculteurs du Nord, présidera, aujourd'hui, à Lille, la distribution solennelle annuelle des récompenses aux lauréats des concours culturaux de la région du Nord.

Le ministre de l'Agriculture partira pour 1411e, ce matin, à 8 heures, et sera de retour, à Paris, dans la soirée.

Mort de M. Auguste Gauvain M. Auguste Gauvain, membre de l'Institut, directeur de la politique étrangère au Journal des Débats, est décédé hier matin, à Pau, où il était en traitement depuis quelques semaines, après une longue et épuisante maladie. Né à Vesoul en 1861, M. Gauvain a consacré la plus grande partie de sa vie à l'étude des questions de politique extérieure. Il laisse de nombreux ouvrages très appréciés les Origines de da guerre européenne, l'Europe avant la guerre, l'Affaire grecque, la Question yougoslave, l'Europe an jour le jour, etc.

Sa disparition sera unanimement regrettée dans les milieux journalistiques et diplomatiques, où Il était particulièrement estimé.

Le mystère

de la chambre 9 SUITE aE LA PREMIÈRE FACE

Les déclarations' du mari

M. et Mme Picard habitaient depuis trois ans un appartement au cinquième étage, 3 bis, rue du Colonel-Oudot, près de la porte Dorée. C'était un ménage uni.

Le mari, André, est électricien. Sa femme, fort jolie, était depuis deux mois environ sans travail. Mais elle s'occupait de son intérieur, qui est très coquet.

Jamais elle n'y recevait de visite et son entourage n'attachait pas d'importance à ses très rares sorties. Isolee à Paris, elle n'avait d'autre parent que sa mère, veuve de guerre, qui habite à Charleroi, en Belgique. Le ménage a un petit garçon de quatre ans, Henri, qui est élevé dans le Var chez ses grands-parents paternels.

Au cours de l'après-midi, M. Guillaume entendit M. André Picard. Il lui demanda si le nom de « Lepère » ne lui rappelait pas quelque souvenir. Le mari répondit qu'il se souvenait en effet avoir trouvé une fois. dans le sac de sa femme, un bout de papier sur lequel. sans y attacher aucune importance, il avait lu « Lepère, rue d'Alésia x, sans toutefois pouvoir se rappeler le numéro de la rue. Il ajouta qu'un autre jour Il avait aperçu de loin sa femme dans les parages de IVglise de Montrouge, peu éloignée de la rue d'Alésia.

Disparus

M. Guillaume, en présence de ces corrélations, détacha deux inspecteurs pour surveiller le domicile de Lepère, avec mission, dès que celui-ci en sortirait ou tenterait d'y rentrer, de l'amener à la police judiciaire pour fournir des explications.

Le commissaire divisionnaire apprenait peu après que Lepère n'avait pas été vu par les voisins depuis jeudi et que sa femme était partie vendredi matin à 9 heures. M. Guillaume, après avoir exposé les faits à M. Peyre, juge d'instruction, se rendit rue d'Alésia pour y perquisitionner.

Il Soignez la chatte

Comme, vers 18 heures, M. Guillaume ] arrivait devant la porte, il y rencontra M. Carrié, commissaire du quartier Montparnasse, qui. de son côté, pour un autre motif, venait effectuer une per- quisition chez Lepère.

M. Carrié venait, en effet, de rece- voir une lettre mise le matin même, à 11 h. 50, à la poste de ta are SaintLazare par Lepère. i Dans cette missive, le représentant expliquait à M. Carrié qu'atteints sérieusement par la, crise économique et ne pouvant payer leur loyer ni diverses dettes, sa femme et lui avaient pris la résolution de mettre fin à leur existence. I! disait encore qu'ils avaient quitté leur logement la veille n'ayant pu payer le seul terme qu'ils devaient et que l'on trouverait leurs papiers ainsi qu'une somme de 500 francs dans le tiroir de leur bureau. Il suppliait le commissaire de vouloir bien « placer » auprès d'une famille amie des bêtes leur chatte qu'ils .n'avaient pas eu le courage de tuer. Il remerciait enfin le commissaire d'exécuter leurs volontés. La concierge, confiait un instant après aux deux commissaires qu'elle possédait aussi une lettre de Lepère, accompagnée d'un billet de 20 francs et dans laquelle les locataires demandaient qu'elle voulût bien soigner leur chatte avant que celle-ci eût trouvé un asile définitif.

Suicide ou faite ?

La perquisition faite dans fappartement des époux Lepère permit de constater d'une part qu'aucun papier personnel, qu'aucune somme d'argent, contrairement aux assertions de Lepère, ne se trouvaient dans les pièces et le bureau d'autre part que les époux avaient soigneusement enlevé toutes leurs photographies se trouvant dans des cadres, ce qui semble Indiquer, qu'au lieu de se suicider, tous deux ont pris la fuite en ayant bien soin d'emporter les papiers susceptibles de faciliter à la police de retrouver leurs traces.

Lepère, a-t-il exercé sur sa femme neurasthénique une influence pour la décider à ce départ, sans. bien entendu, lui révéler « l'affaire de la rue Troyon ?

Quoi qu'il en soit, muni d'une photographie du représentant, datant de dix ans. qu'il a pu obtenir, M. Guillaume a envoyé dans la soirée une circulaire avec le signalement de Lepère. Il est d'ailleurs possible que le représentant en pommes de terre, à bout de ressources, ait eu réellement l'intention de se tuer avec sa femme et que ne voulant pas que sa maîtresse Andrée Picard lui survive, il l'ait supprimée après l'avoir enivrée.

Dans le voisinage des époux Lepère, on déclare que ceux-ci étaient d'un caractère assez bizarre. Ils ne sortaient que rarement et menaient une vie très régulière. Leurs affaires étalent mauvaises depuis quelques mois, et Lepère se plaignait fréquemment de l'indifférence des membres de sa famille, aux- quels il avait fait fréquemment des appels d'argent. Il est certain qu'ils étaient dans la gêne et, avant-hier, la concierge avait payé de ses deniers leur quittance de la Compagnie du gaz. Les familiers du couple soulignent surtout la cocasserie de la femme, mais se refusent à croire que Lepère ait pu commettre un crime.

Elle met le feu à ses économie qu'elle avait cachées dans un poêle Dijon, 18 avril (dép. Petit Parisien.) Mme Charles, couturière à Bonnencontre, cacha, il y a quelque temps, toutes ses économies dans le four de son poêle. N'y pensant plus, elle fit du feu et sa petite fortune, s'élevant à 10.000 francs, fut en partie consumée.

Aujourd'hui ont lieu les élections municipales de Lyon

Lyon, 18 avril (dép. Petit Parisien.) A la veille de la consultation électorale dans laquelle M. Herriot joue sa situation municipale, il est intéressant de rappeler les résultats des précédents scrutins.

Le III" arrondissement, sur lequel se concentre l'attention, en raison de la personnalité du maire démissionnaire. doit élire un remplaçant à M. Richerand, socialiste, décédé. En face de M. Herriot se présentent, on s'en souvient, M. Lamarque, socialiste S.F.I.O.; M. Veuillet, modéré; le docteur Georges Lévy, communiste M. Bagary, républicain socialiste, et le docteur Millet, socialiste indépendant, qui faisait partie, en 1929. de la liste battue de M. Victor Augagneur.

En 1929, sur 20363 inscrits, 15.688 citoyens avaient voté. Au premier tour. la liste socialiste avait obtenu de 5.600 à 5.993 voix la liste Augagneur, de 3.142 à 3.842 les radicaux, de 2.713 à les modérés. de 1.946 à 2.213, et les communistes, de 1.553 à 1.621. Radicaux et socialistes n'ayant pas fait le cartel, M. Augagneur se retira avec sa liste en se désistant pour les modérés au second tour, et l'on obtint les résultats que voici liste socialiste, élue en entier, avec des chiffres de voix échelonnés de 5.934 à 6.641: modérés, de 4.985 à 5.422 radicaux, de 2.427 à 2.918; communistes, de 982 à 1.066. En 1925, la liste du cartel des gauches, avec M. Richerand en tête, passait au premier tour avec 10.619 voix pour le moins favorisé des candidats et 10.863 pour M. Richerand. Le bloc national arrivait second, avec 3.527 voix, les communistes en avaient 1.660 et les socialistes communistes, 571. Mais le problème se posera tout autrement demain, car les électeurs voteront surtout sur ces questions « Estimez-vous que l'administration municipale de M. Herriot doit être continuée, ou bien approuvez-vous les socialistes dans leur campagne pour conquérir la mairie? »

En tout cas, au III' arrondissement, l'attitude des partis, au secund tour,

n'est pas encore précisée. Cependant, les communistes ont formellement annoncé que, suivant leur tactique habituelle, ils maintiendront leur candidat, quoi qu'il arrive. Il est infiniment probable que les socialistes en feront de même, bien qu'ils ne l'aient pas encore annoncé officiellement. Mais les dirigeants de la fédération n'en font point mystère. Quant à M. Veuillet, il n'annonce pas encore ce qu'il conseillera de faire à ses électeurs.

Au I" arrondissement, deux sièges sont à pourvoir, celui de M. Chazette. décédé, et celui de M. Herriot, démissionnaire. Les radicaux tiennent solidement et présentent M. Cohendy, professeur à la faculté de droit, et M. Edouard Petit, négociant. Leurs adversaires les plus dangereux sont le docteur Francillon et M. Jean Arabe, modérés. Puis viennent M. Charles Reynard et M. Muzeaud, socialistes, et deux communistes dont on ne parle guère. En mai 1829, la liste radicale, qui avait M. Herriot en tête, fut élue au premier tour avec 5.156 voix au dernier et 5.632 à M. Herriot sur 13.693 inscrits et 10.220 votants. La liste Augagneur obtenait de 2.883 à 3.296 voix les socialistes, de 669 à 785 les com-

munistes, 389 à 426.

En 1925. la liste Herriot triomphait avec un nombre de voix échelonné de 6.024 à 6.577, le Bloc national obtenait 3.299 voix. les socialistes 529 et lem communistes 396. Mais alors la lutte n'était pas aussi âprement engagée. M. Herriot était tête de liste dans cet arrondissement encore. Sa personne dominera la situation. Ses électeurs approuveront-ils son départ pour le 3* arrondissement en votant pour les candidats radicaux

fêlectiott législative de Privas Une élection législattve a lieu aujourd'hui dans la première circonscription de Privas (Ardèche), pour procéder au remplacement de M. Antériou; radical socialiste, décédé.

Sont en présence le D' Edouard Roche, ancien sénateur, radical socialiste, et M. Léonce Salles, architecte à Nîmes, socialiste S. F.I. O.

L'esprit était là et volait l'argent Lyon. 18 avril {dép. Information.) M. Couplet, sous-chef de la sûreté, vient de mettre le point final à une rocambolesque histoire en arrêtant Joseph Caraes. vingt-sept ans, chauffeur au service d'un fabricant de produits chimiques lyonnais, M. B.

Chez M. B. féru de spiritisme, où l'on évoquait en famille les esprits, Caraes, qui assistait aux séances, se révéla bientôt comme un médium extraordinaire et fit parler notamment chez ses patrons les esprits du corsaire Surcouf et du bandit dauphinois Mandrin.

Mandrin et Surcouf annonçaient volontiers cataclysmes, crises, etc.. et recommandaient chose surprenante de cacher titres; et argent.

M. B. mit ainsi dans une cassette 63.000 francs en espèces, qu'il cacha dans la cave de son château de Culain Bien entendu, la cassette ne garda pas lonftfj»mps -sari contenu.

D'autres sommes, moins importantes, furent à plusieurs reprises mises dans des sachets et déposées dans un puits :asséché creusé dans l'immeuble habité par M. B. piace des Jacobins, à Lyon. Ces sommes disparurent comme celle de Culain.

Enfin, au cours d'une nouvel!e évocation, « l'esprit de Mandrin » subtllisa à l'un des assistants son portefeuille qui fut retrouvé dans les bagages de Caraes. lequel a été écroué. Mais M. B. ne semble pas encore convaincu de la culpabilité de son chauffeur.

MAISON DE CONVALESCENCE DES GARDIENS DE LA PAIX A ÉTÉ INAUGURÉE HIER A SEVRAN-LIVRY

En haut une vue de propriété. En bas de gauche à droite. OU. Dreux, le comte de Nalèche, M1"" Chiappe, M. Cathala, M. Chiappe et Guichard

L'inauguration de « la Maison de repos et de convalescence Jean Richer n, annexe de « la Maison de santé du Gardien de la paix », a eu lieu hier à 15 h. 30, à Sevran-Livry, sous la présidence de M. Cathala, soussecrétaire d'Etat, député de Seine-et-, Oise.

Il fut reçu par MM. de Nalèche, président du conseil d'administration de la Maison de santé du gardien de la paix » Jean Chiappe, préfet de police; Bonnefoy-Sibour, préfet de Seine-etOise Renard, préfet de la Seine Liard, secrétaire général de la préfecture de police Guichard, directeur général de la police municipale Petitpas. maire de Sevran, et Mmes Jean Chiappe et Renard.

Assistaient également à la cérémonie MM. Dreux, Bonal, président du conseil général de la Seine Migette, sousdirecteur au ministère de l'Intérieur Massard, conseiller municipal de Paris, les hauts fonctionnaires de la préfecture de police, qu'accompagnaient des délégations d'inspecteurs et de gardiens de la paix.

M. de Nalèche retraça l'œuvre accomplie par Mme J. Chiappe qui, après avoir réussi en quelques mois à réunir les fonds qui lui permirent

d'édifier une maison de aanté, citée comme un modèle de clinique chirurgicale, sut trouver de nouveaux et généreux donateurs grâce au concours desquels la maison annexe de convalescence a pu être créée.

M. Dreux. légataire universel de Mme Jean Richer, donateur, dit toute sa satisfaction d'avoir mis à la disposition de la police parisienne cette propriété destinée aux agents convalescents.

Puis, M. Cathala, dans une brillante et très applaudie improvisation, remercia les donateurs et animateurs de l'œuvre: Délégué par M. Pierre Laval, pour représenter le gouvernement, le soussecrétaire d'Etat ne dissimule pas sa joie d'accueillir dans le département de Seine-et-Oise les agents de la police parisienne, dont personne ne méconnaît les dangers et les risques. Il rendit tout à la fois hommage aux corps des inspecteurs et gardiens de la paix, ainsi qu'aux chefs qui les dirigent, MM. Jean Chiappe et Paul Guichard, en y associant le nom de Mme Jean Chiappe, bienfaitrice des défenseurs de l'ordre. La visite qui suivit permit d'admirer la parfaite Installation de cette maison qui pourra abriter une quarantaine de convalescentg.

La journée

des souverains d'Espagne De nombreux amis de la famille royale d'Espagne ont continué, dès hier matin, à venir s'inscrire à l'hôtel Méurice. devant lequel un important service d'ordre, dirigé par M. Lefils, commissaire divisionnaire, faisait circuler les curieux.

Les souverains, qui prirent assez tard leur petit déjeuner, ne sont pas sortis dans la matinée. Mais à 10 h. 45 les infants don Jaime et don Juan, accompagnés de leur précepteur, parurent à la porte et prirent un taxi qui s'éloigna vers la Concorde. Derrière eux sortirent les infantes Beatrice et Marie-Christine, accompagnées de leur jeune frère, l'infant don Gonzalo. Ils montèrent également dans une automobile qui prit la même direction. A 11 h. 15, M. Quinones de Leon arriva à l'hôtel; le duc d'Albe y vint vers midi. Tous deux ont déjeuné avec la famille royale.

Vers 15 h. 35, Alphonse XIII, accompagné de M. Quinones de Leon. ancien ambassadeur, et du duc de Miranda, a quitté son hôtel et s'cji. rendu en automobile à Fontainebleau. Il alla directement au château où il fut reçu 1 par M. Bray, archi'.CiTt: en chef. Le roi a parcouru pendant trois quarts d'heure les 'ardins. Reconnu au cours de sa promenade p-ti quelques personnes. il fut salai et acclamé. Alphonse XIII a ensuite regagné Paris par la forêt.

Il a dîné à l'hôtel Meurice en compagnie de la famille royale el de quelques intimer

Des cambrioleurs en auto emportent 120.000 francs de confection Nimes, 18 avrii (dép. Petit Parisien.) Un vol avec effraction a été commis. la nuit dernière, au préjudice de M. Jouanny marchan" Ut confection, à Aubenas. On lui a dérobé 270 robes. divers costumes pour hommes. 120 fourrures en peau de renard, 25 à 30 écharpes et 80 jupes en tissu noir, le tout valant 120.000 francs environ. Des barrages ont été établis sur toutes les routes par la gendarmerie, le vol ayant été opéré avec une auto.

L'ATTENTAT

CONTRE Mme HUGUETTE SUITE bE LA PREMIÈRE PAGE

Elle habitait un hôtel, 30, rue SaintAndré-des-Arts, depuis qu'elle s'est séparée de son mari. Elle a quitté Melun, il y a cinq ans, « précisément à la suite des scandaleuses révélations de M. Pierre Benoit sur ma vie privée. »

Voulut-elle poignarder Mme Hu.guette ?

Elle le nie. Elle était déjà venue la veille devant le théâtre Saint-Georges, mais n'avait pas vu l'artiste.

Je suis revenue parce que je voulais, en lui faisant peur avec mon couteau, la faire parler.

On s'est jeté sur moi. Et c'est à cet instant que toutes les deux nous avons été blessées chacune à une main. Le couteau, elle l'avait acheté il y a trois mois, pour ce qu'elle considère comme une entrée en matière. Et il était ouvert dans son sac, tout prêt tandis qu'elle guettait l'arrivée de l'artiste.

Dans le couloir des coulisses, elle demanda à Mme Huguette < si tout cela allait bientôt finir s>. L'artiste hâta le pas- La folle courut sur elle, son grand couteau à la main.

Au chauffeur de Mme Huguette elle dit qu'il ne savait pas tout le mal que sa patronne lui avait fait.

Après toutes ses explications, elle regarda bien dans les yeux M. Pouyoulat pour cette dernière déclaration Je suis très instruite, j'ai mon brevet.

A l'hôtel de la rue Saint-André-desArts, on la considérait comme un peu bizarre. Elle recevait des femmes-professeurs qui lui faisaient préparer, disait-elle, un examen qui lui permettrait d'obtenir un emploi supérieur dans l'administration des Postes, le sien ne lui rapportant que 15.000 francs par an. La soirée du théâtre Saint-Georges n'a pu avoir lieu les places ont été remboursées.

Mme Huguette a été gardée toute la soirée à l'hôpital Lariboisière. Elle a les deux tendons du petit doigt de la main droite coupés.

Et voilà encore une affaire qui soulèvera le cas si troublant des demi-fous en liberté. Car il s'en est fallu de peu que la charmante Hugruettp ex-Duflos ne soit plus grièvement blessée par cette femme manifestement atteinte du délire de la persécution, et qui, cependant, tenait un emploi qui nécessite apparemment un minimum de lucidité.

NOS ÉCHOS Aujourd'hui

La flamme du Souvenir sera ravivée par l'U. N. C. et les médaillés militaires de Magny-en-Vexin. ainsi que par l'U. NO. R. de la XIII' région et du XIII' arrondissement.

cérémonies religieuse* Messe pascale de la jeunesse étudiante chrétienne, 8 h. 45, 22, rue N.-D.-des-Champs. Service pour les Saint-Cyriens. 8 h. 30, SaintLouis des Invalides.

Congrès Jeunesse étudiante chrétienne des écoles primaires supérieures. 8 h. 30, avenue de Breteuil, 56.

Expositions Salon des femmes peintres, Grand Palais. Œuvres de ToulouseLautrec, pavillon de Marsar.. Aquarelles de Van der Meulcn. manufacture des Gobelins. Projets primés du concours du timbre antituberculeux, boulevard Saint-Michel. En plein air Les artistes professionnels, boulevard Raspail (Lutétia). Société artistique des P.T.T. Produits de la Bourgogne et du Morvan. 10 à 18 h., avenue Danmeanil.

Réunions d'anciens combettants union fraternelle des blessés de guerre. 10 h., mairie du I". Société amicale des officiers honoraires. 10 h. 30. Cercle mllltaire, 12 h., banquet.

Réunion» Art et science 9 h, 45, musée Carnavalet. Comité national des loisirs. 9 h. 45, 12, rue Colin. à Puleaux, 9 h. 10, rue Vauquelin. Société de lecture et récitation 14 h., mairie du IX". Bibliothèaue féminine et féministe. 15 h.. 55. rue de Seine. Voyageurs et commis du commerce et de l'industrie. 20 h. 45. mairie du III'.

Fêtes et concerts Fanfare la Sirène, 14 h., salle Huyghens. Les Amis de Chignore, 14 h.. 2, rue des Batignolles. La Grappe du Quercy. 14 h., 199, rue SaintMartin. La Dordosne. 14 h. 30. 19. rue Blanche. A. S. des élèves de rhétophilo et math, 14 h. 64, rue du Rocher. Les Ariégeois de Paris. 14 h. 8, t'ue Danton. Bon Foyer de Belleville. 15 h. 30, 8, avenue Simon-BolivaT. Artistes boursiers de Paris, 16 h. musée Galliéra. Le Génie français, 20 h. 33, avenue Farmentier. La mutualité commerciale, 14 h..Sorbonne. La Morvandelle. 20 il.. mairie du VI·. Percherons de Paris, 14 h.. 34. boulevard Bonne-Nouvelle. Anciens élèves du Prytauée militaire. 15 h.. Cercle militaire. section dps médaillés militaires, 14 h. mairie du XV'.

Banquets Fédération indépendante, républicaine et sociale des A. C. et victimes de la guerre, 12 h., S), boulevard de Ctichy. Chambre syndicale df-s pharmaciens de la Seine. 20 h. 9, quai d'Orsay. Concerts publics 16 h.. Tuileries, LuxemCourses 14 heures à Longrcliamp.

T. S. F. Concert au « Poste Parisien s. Compte rendu de la couise .ycliste ParlaCaen et de la course d'automobiles de Monaco (Paris P. T. T.). Samson et Daltia (Langenberg). Voir au Courrier des amateurs.

M. Jean Caseou, chargé de mission au cabinet du ministre de la Justice, est nommé chef-adjoint en remplacement de M. Detzanglea. avocat a la cour d'appel de Paris, dont la démission est acceptée.

M. Contenot, vice-président du conseil municipal, et M. Darras, directeur des beaux-arts de la Ville de Paris, ont inauguré hier le quinzième Salon de l'Association des artistes de Paris, ouvert à Bagatelle jusqu'au 15 mai. M. Clive Carey, artiste britannique réputé, ancien élève de M. Jean de Reszké, membre du groupement bien connu en Grande-Bretagne et en Amérique, interprétera le vendredi 24 avril, à 21 heures, à l'Institut International de coopération intellectuelle, des chants populaires anglais, irlandais, écossais. canadiens et indiens.

Pour les cérémonies, la ville etc. il n'y a que chez F. Sorbier que l'an trouve des jolis chapeaux. Prix sans concurrence, 11, rue Lafayette, 11, place de la Madeleine.

MARIAGE

Le 14 avril, a eu lieu, en l'église réformée de l'Annonciation, le mariage de M. Jean Rocaut, capitaine aviateur. chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre et croix de gue"ï*ë<aërTro:-1B., fils du capitaine Henri itocaut, mort pour la France, et de Mme Henri Rocaut, née de Ratasssi, s,veû«Mlle Marcelle Qutllet, fille de M. Aristide Quillet, éditeur, directeur des Dernières Nouvelles de Strasbourg, commandeur de la Légion d'honneur, et de Mme Aristide Quillet, née Neubert.

Les témoins étaient pour le marié. MM. le général aviateur Féquant, le médecin général Cadiot, commandeurs de la Légion d'honneur; pour la mariée, MM. le général Dubail, grand chancelier de la Légion d'honneur, le docteur Schefller, commandeur de la Légion d'honneur.

NECROLOGIE

Nous apprenons la mort de Mme Georges Godet, décédée le 17 avril 1931, en son domicile, rue La-Boétie, 114, dans sa soixantième année. Les obsèques auront lieu demain lundi 20 avril, à 10 heures précises, en l'église Saint-Philippe du Roule, sa paroisse. On se réunira à l'église.

De la part de M. Georges Godet, son mari, et des familles Combaudon. Lef a u r e, Malivoire, Lesoure, Rontaix, Morin, Léautey.

On est prié de considérer le présent avis comme tenant lieu de faire-part. Mort de M. Wilfred C. Chapman secrétaire du Traveller's Club M. Wilfred C. Chapman, secrétaire depuis 1920 du Traveller's Club » de Paris. est mort hier, après une doulou.reuse maladie, dans l'appartement qu'il occupait au siège du club, 25, avenue des Champs-Elysées.

II était âgé de cinquante-sept ans. Avec lui disparait une des figures les plus populaires de la colonie anglosaxonne de la capitale.

Officier de liaison de l'armée anglaise pendant la guerre, il avait été blessé en septembre 1914.

Il sera vraisemblablement inhumé lundi au cimetière anglo-américain de Sain t-Germaln-en-Laye.

Feuilleton du Petit Parisien, MÉPHIITÔ grand roman inédit

ARTHUR BERMÈDE

QUATRIEME PARTIE

LA REVANCHE DE L'AMOUR

1

Un bomme juste

Assis devant sa table de travail, le professeur Eric Bergmann regardait avec Une expression de bienveillante sympathie un homme de mise très sobre, d'attitude ultra-moderne et qui réalisait dans son intégrité le typye-né de l'officier ministériel.

Le visiteur n'était autre, en effet, que M1 Adolphe Lombart, notaire, dont rétude était l'une des plus anciennes et des plus cotées de Paris.

Je voué remercie, mon cher mal.tre, disait le grand savant au tabellion, de m'avoir apporté voue-mème cette nouvelle.

C'était la moindre des choses, affirmait MI Lombart. en s'Inclinant légèrement.

Il allait continuer. Mais Cornélius apparaissait.

Discrètement, le docteur allait se retirer. Mais Eergmann lui disait Restez, mon cher. Vous n'êtes pas de trop. au contraire.

CoKyright by Arthur Bernode IH31. Trsductlon et reproduction interdites en tous pays.

Et il présentait

M" Adolphe Lombart, notaire. Le docteur Gustav Cornélius, mon bras droit et mon meilleur ami.

Les deux hommes se saluèrent. le premier cérémonieusement, le second avec une cordiale courtoisie.

M' Lombart. expliquait aussitôt Bergmann, vient de m'apprendre que Willy Keanton laissait par testament toute sa fortune à notre chère Hilda. Que) grand coeur s'exclamait le médecin.

Le notaire observait

C'était, d'ailleurs, une précaution superfétatoire M. Keanton ne laissant aucun parent légitime ou naturel, toute sa succession se trouvait naturellement dévolue à sa femme. Bergmann appréciait avec émotion Le geste de ce pauvre Willy n'en est que plus touchant. Car il prouve mieux que tout. combien il était attaché à ma fille.

Et tandis que Cornélius approuvait de la tête, il fit douloureusement Sa mort est le plus grand malheur qui pouvait nous arriver. Jamais on ne le fera payer assez cher à celui qui l'a causée.

Le notaire reprenait

Les journaux de ce matin annonçaient que la police était sur une piste sérieuse.

J'ai lu, en effet. ponctuait le professeur, d'un ton plutôt sceptique. On frappait à la porte.

Entrez fit-il, avec une certaine nervosité.

Un valet de chambre apparut. Iî portait sur un plateau une carte qu'il présenta au maître. Celui-ci la prit et lut à mi-voix

Jacques SIIRAL

inspecteur de la poHce judiciaire Bergmann ordonnait à aon damestique

Dites à ce monsieur que je vais le recevoir.

M* Lombart se levait et, prenant

congé du professeur qui le remerciait encore de sa démarche, il s'en allait, reconduit par le docteur Cornélius. Dès que le notaire fut parti, le savant appuya sur le bouton d'une sonnerie électrique et dit au valet de chambre qui avait immédiatement répondu à son appel:

Faites entrer M. Mirai.

Et, s'adressant au docteur qui revenait vers lui, il ajouta

Ce détective doit avoir certainement quelque chose d'intéressant à nous dire.

Le Furet apparut. En voyant son visage marqué de quelques ecchymoses, le professeur s'écriait

Cher monsieur Miral, que vous est-il donc arrivé ?

Le jeune inspecteur, qui, très en forme, semblait avoir oublié ses tragiques émotions de la nuit précédente, répliquait

Je vais vous le dire.

Et, tout de suite, il poursuivait Excusez-moi, mon cher maître, de vous déranger. Mais j'ai cru indispensable de vous prévenir d'un événement grave qui s'est passé au cours de la nuit dernière.

Et lentement, il articula

Mlle Monique Dauvray a failli être assassinée

Assassinée répétaient simultanément le savant et le médecin. Par Méphisto complétait Mirai avec une tranquille assurance. Que nous dites-vous là ? reprenait Eric Bergmann bouleversé. Cela devient formidable scandait Cornélius.

Encore plus formidable que vous ne le pensez appuyait le détective. Vous allez en juger par vous-mêmes. Et il faisait à ses deux Interlocuteurs le récit exact du drame dont il avait manqué lui-même d'être victime. Le professeur et son ami se regardèrent, consternés.

Le premier, Bergmann reprenait

Monsieur Mirai, selon vous, ce serait encore Méphisto qui aurait com- mis ce nouveau forfait ?

Qui voulez-vous que ce soit Dans quel but ?

Toujours le même dérouter la justice en achevant de faire converger ses soupçons sur cette malheureuse. Et si. me doutant que ce bandit préparait un mauvais coup contre cette jeune fille, je n'avais pas eu l'idée d'aller rôder la nuit dernière aux alentours de sa maison, il en arrivait à ses fins qui, ainsi que le démontre une lettre que j'ai trouvée au domicile de Mlle Dauvray. étaient de laisser croire que celle-ci, terrorisée par la perspective de comparaître devant un juge d'instruction et d'être obligée de lui avouer qu'elle avait participe à l'assassinat de M. Keanton. avait volontairement mis fin see jours.

» Fort heureusement, je suis arrive à temps pour secourir cette malheureuse. Mais la lutte a été sévère et, un peu plus, moi aussi, j'y restais. Recevez toutes mes félicitations reprenait le père d'Hilda. Encore une fois de plus. monsieur Mirai, vous avez fait preuve d'une bravoure et d'une adresse remarquables. Mais, d'après ce que je crois comprendre, votre avis est que Mlle Dauvray est innocente ? Entièrement.

Donc, ainsi qu'elle l'a affirmé, les lettres que ma fllle a trouvées seraient des faux.

Mirai répliquait

Je ne sais pas si c'est l'opinion des experts. Mais, en tout ons. c'est la mienne.

Après tout ce que vous venez de me raconter, abondait le professeur, il est fort possible, en effet, que vous ayez raison. En tout cas, cela me paraît excessivement troublant- Et comment va Mlle Dauvray ?

Je suis passé tout à l'heure la clinique du docteur Bourdon. avenue du Roule, à Neuilly, où je l'avais fait

transporter Elle n'était pas encore revenue à elle. Mais on m'a affirmé qu'elle ne tarderait pas à reprendre connaissance. Et c'est très important. Car elle pourra nous donner le signa- lement de son assassin et c'est làdessus que je compte pour le coffrer.l Souhaitons qu'elle reprenne ses sens le plus tôt possible. déclarait le savant, En tout cas, si, comme vous me fafftrmez et comme je commence à le croire, elle a été l'objet d'une infernale machination de la part de Méphisto, je me ferai un devoir de réparer le tort que je lui ai causé, et je vous serais tout particulièrement reconnaissant, monsieur Mirai, de vouloir bien lui en faire part.

Certainement, mon cher maître! faisait le jeune détective. Je n'en attendais pas moins de votre loyale bonté. Si j'osais, je vous demanderais même. Mais j'ai peur d'abuser de votre générosité. Dites, je vous en prie.

Eh bien je crois, mon cher maî- tre, que si vous faisiez prendre de ses nouvelles et même. si vous ne voyez pas d'inconvénient, à ce qu'à défaut de vous le docteur Coraélius se rendit à son chevet.

Bergmann ne le laissait pas achever

Très volontiers. faisait-il avec élan. Dites-moi, mon cher Gustav. vous voudrez bien vous rendre cet après-midi à la clinique'

C'est entendu acquiesçait aussitôt le brave docteur.

Le grande savant reprenait

Ma fille, qui a passé une très mauvaise nuit, est encore beaucoup trop bouleversée pour que je la mette au courant de ce nouveau drame. Avant de lui en parler, je voudrais être sùrj de pouvoir lui faire partager notre conviction que Mlle Dauvray n'a rien, vis-à-vis d'elle, à se reprocher. Dès que cela me sera possible, le le ferai, soyez-en persuadé, et je connais assez

bien ma chère Hilda pour être convaincu qu'elle se tera un devoir, elle aussi. de rendre justice à celle qui a été injustement accusée. et de lui faire oublier tout ce qu'elle a souffert à ce sujet.

Je ne puis vous dire, mon cher maître, exprimait Miral, à quel point je suis touché de votre accueil. Je m'efforce d'être un homme juste!

Et vous y parvenez!

Vous semblez vous intéresser beaucoup a Mile Dauvray faisait le professeur avec bienveillance.

A présent je puis bien vous le dire, déclarait le jeune détective. elle est ma fiancée

Ah mon pauvre monsieur Mirai, s'exclamait le père d'Hilda. Combien ai-je dû vous rendre malheureux Non, maître répliquait le Furet; Car je connais si bien Monique, je la sais tellement au-dessus non pas d'une infamie, mais du plus léger mensonge. que tout de suite mon cœur, bien plus que mon flair de policier, m'a averti qu'elle disait la vérité.

Voilà qui est très beau s'écriait Bergmann. Permettez-moi cependant de vous adresser un léger reproche. Pourquoi ne m'avez-vous pas dit plus tôt que vous deviez épouser Mlle Monique Dnuvray ?..

Parce que. aux yeux de tous, je ne devais être Ici qu'un policier. Cependant, quand j'ai accusé devant vous Mite Monique, pourquoi n'avez-vous pas pris sa défense ? Et quand je vous ai montré les fameuses lettres, pourquoi ne m'avez-vous pas déclaré qu'elles étaient fausses ? Sans le moindre embarras, le Furet ripostait

Parce que toutes les apparences étaient contre elle et que ce n'était pas, mon cher maître, le moment de vous heurter de front. J'ai préféré attendre l'événement qui me donnerait la possibilité d'aborder avec vous la

question sur un terrain plus favorable. L'événement s'est produit. Voilà pourquoi je n'ai pas hésité à venir vous trouver et à tout vous dire. Vous avez très bien fait approuvait le professeur.

Miral se levait. Il semblait très satisfait de sa démarche.

Cornélius lui demandait

A quelle heure pensez-vous que je pourrai voir Mlle Monique ? Cet après-midi, vers quinze heures. C'est entendu. Peut-être, monsieur Mirai, aurai-je te plaisir de vous rencontrer à la clinique ?

Je ne le pense pas, fit le Furet car je suis convoqué à seize heures par le luge d'instruction et je crois que j'en ai pour un bon moment avec lui.

En tout cas, à très bientôt.!

A très bientôt, docteur Au revoir, mon cher maïtre Lorsque je verrai Mlle Dauvray et si. toutefois, elle est en. état de me comprendre, m'autorisez-vous à lui rapporter notre entrevue ?

J'allais vous le demander ap. puyait le grand savant.

Je crois pouvoir vous affirmer qu'elle en sera très heureuse. Encore un mot. mon cher maître ?

Je vous en prie.

Je vous demande de ne bien vouloir annoncer à personne, sauf à Mme Kcantan, naturellement, mon prochain mariage avec Mlle Monique.

Je vous promets que votre secret sertl respecté, affirmait Bergmann avec un ton sincère.

Et à quand la. noce? questionnait l'excellent Cornélius.

Quand j'aurai coffré Méphisto répliquait Mirai.

Je souhaite. formulait ie professeur, que ce soit le plus tôt possible. Et moi donc accentuait le Furet de la Tour-Pointue.

(A suivre.)