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Titre : Reliquaire du 2me régiment de zouaves

Éditeur : Fouque (Oran)

Date d'édition : 19..

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb425681660

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 15 p. ; 22 cm

Format : Nombre total de vues : 28

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62628385

Source : Service historique de la Défense, 2011-321292

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/07/2012

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Reliquaire

DU

2" Régiment de Zouaves



RELIQUAIRE

DU

2me RÉGIMENT DE ZOUAVES



Reliquaire du 2m8 Régiment de Zouaves

Issu du vieux corps de zouaves de la conquête, qui s'illustra, avec quel éclat, à Médéa, Constantine, Miliana, l'Isly, le 2e de l'arme formé en 1852, entre aussitôt tout vivant dans l'Histoire en menant l'assaut de Laghouat où son drapeau, bien avant tous les autres, flotte au faîte du minaret de la Casbah, où tombe à sa tête le Commandant Moran, qui, par-delà la mort, lui trace encore d'un geste figé, l'objectif à conquérir

L'année suivante, le régiment sillonne l'insoumise Kabylie, livre de rudes combats dans un terrain chaotique, enlève d'un élan, sous les balles, le col de Tizzi ou Sekka.

Mais soudain, le décor change : c'est la Crimée, la lugubre Dobrudja, où deux ennemis redoutables le déciment : la fièvre, le choléra, puis, enfin, c'est Sébastopol, l'escalade des hauteurs de l'Aima sous un feu meurtrier, la rùée. le corps à corps victorieux sur la Tour du Télégraphe.

« J'ai vu les positions enlevées par mes Zouaves, écrit le Maréchal de Saint-Arnaud, dans son rapport. C'était sublime ; ils se sont fait admirer des deux armées ; ce sont les premiers soldats du monde ».

Au cours du siège de Sébastopol, le 2e Zouaves ne chôme pas ; il s'empare des batteries blanches, mais trop aventuré et prisonnier de son succès, il doit se frayer, à la baïonnette, le chemin du retour.

Lancé prématurément à l'assaut au jour de l'attaque générale, il fléchit sous le nombre, mais se replie en ordre et la tête haute.

Il est rapatrié à Oran, non sans s'être à nouveau signalé au combat de Traktir.


En 1859, on le trouve en Italie, chargeant à Magenta le 9e Régiment d'infanterie autrichienne. Il lui arrache son

drapeau. L'aigle du 2e Zouaves, qui porte en l'or de sa poitrine la plaie sombre d'un biscaïen, s'orne, du coup, de la croix de la Légion d'honneur.

Sans souffler, le régiment se porte sur Castiglione, bouscule l'ennemi à San Cassiano, prend sa part du succès de Solférino, puis rentre à Paris.

Mais, à peine vient de s'achever la Campagne d'Italie que des difficultés surgissent à la frontière marocaine. Deux bataillons du 2e Zouaves poussés sur Tlemcen arrêtent net à l'Oued Taouli les charges impétueuses des Beni Snassen, puis franchissent, sous une grèle de balles et de pierres les gorges du Taforat, brillante affaire qui contraint les dissidents à implorer l'aman.

En 1861, le 2e Zouaves s'en va guerroyer au Mexique. Il y enlève sans coup férir le col de Cumbres, mais ses vagues d'assaut viennent se briser à la Guadalupe sous la fusillade nourrie des forts et des remparts.

Ramenés vers Orizaba, nos zouaves ne rêvent que de revanche à prendre de cette douloureuse affaire. Le siège de Puebla leur en offre l'occasion ; ils envahissent le fort Saint-Xavier, hissant leur drapeau sur l'ouvrage. Puebla capitule ; c'est la victoire. Le régiment défile fièrement dans Mexico.

Le combat de Majona, où il fait merveille encore, met un point final à cette rude expédition.

De retour en Algérie, le 2e Zouaves se signale lors de l'insurrection des Ouled Si Cheik et au cours de la colonne de l'Oued Guir.

Mais voici que va se clore pour un temps l'ère des épopées coloniales. La guerre de 70 passe et vient marquer d'une tache sombre l'historique doré du Régiment.

Guerre de 70-71

Frechviller, Warble, Sedan, noms fatidiques qui demeurent douloureusement dans nos mémoires. Wcerth, d'où le 2e Zouaves chasse les Prussiens baïonnettes aux reins ; d'où, délogé à son tour, il recule pied à pied, chargeant


rageusement à maintes reprises, refoulant à chaque fois une infanterie dix fois supérieure en nombre et laissant sur le terrain 1.200 hommes sur 2.000.

Sedan, où le régiment déploie en une lutte inégale encore autour de Balan toute l'énergie du désespoir.

Et c'est la capitulation imposée par un commandement débile ; mais le fier drapeau du 2e ne tombera pas aux mains de l'adversaire ; son colonel le brûle pieusement devant la poignée de survivants ; l'aigle est enterré dans un gymnase ; les officiers se partagent la frange. Ainsi finit, en un déchirement, mais pur de toute souillure, le vieux drapeau du Régiment, dont l'aigle mutilé brille aujourd'hui en la meilleure place de notre salle d'honneur.

Mort à Sedan, le 2e Zouaves renaît de ses cendres avec le 2e Régiment de marche, levé en Algérie parmi les jeunes colons et les zouaves retraités, et, tout au long des opérations sur la Loire, puis à l'Armée de l'Est, cette unité de formation accomplit noblement sa tâche. Les préliminaires de paix mettent un terme à sa carrière.

1871 à 1914

Reconstitué en 71, le Régiment prend part à l'expédition de Kabylie, se bat à Tizi-Ouzou, à Fort-l'Empereur, à Schriden, de sanglante mémoire, puis coopère à la soumission du Sud Oranais qui s'insurge.

La France entreprend alors une expédition au lointain Orient. Le 2e Zouaves sera de la fête. Un de ses bataillons, dirigé sur l'Indochine, livre, durant de longs mois, une chasse acharnée et féconde aux pirates du Tonkin, du Cambodge et de l'Annam.

Puis les Zouaves du 2e, comme en prévision du plus terrible règlement de comptes de peuples à peuples qui se prépare, trempent leurs âmes et leurs corps au dur creuset -des campagnes marocaines. Cette veillée des armes agissante portera ses fruits. Ils sauront, tout au long de la Grande Guerre, surpasser leurs anciens en héroïsme, comme en résignation.


1914-1918 La Retraite. La Marne.

Aux premiers jours d'août 1914, l'armée allemande envahit la Belgique et déferle en marée vers nos frontières.

A Charleroi, où s'affrontent les deux armées, le 2e Zouaves reçoit un sanglant baptême du feu. Attaquant Auvelais, hérissé d'armes automatiques, il y bouscule la Garde impériale, perdant son chef valeureux : le lieutenant-colonel Troussel et un millier des siens.

Ephémère succès, les bombardements d'une extrême violence, le manque de munitions, des menaces sur leurs ailes, contraignent les survivants épuisés à rallier leurs tranchées de départ.

Et c'est la retraite vers la Marne, par étapes nocturnes harassantes. Mais loin d'accabler le régiment, les épreuves et les déceptions, l'incertitude du lendemain, semblent stimuler sa foi. Il attend son heure ; chacun garde au cœur l'espoir anxieux d'une victorieuse cont;re-offensive ; chacun se prépare à répondre au signal que ne peut manquer de donner le Général en Chef.

Le 28- août, devant Guise, le Régiment, en un soubresaut qui atteste sa capacité offensive, porte à l'ennemi un coup si violent qu'il le fait chanceler et suspendre sa marche fulgurante.

Victoire encore sans lendemain ; menacé d'un débordement sur sa gauche, le 2" Zouaves, s'enfonçant plus avant vers le Sud, reprend son mouvement de retraite, qui va s'achever, le 6 septembre, quand passera dans ses rangs le mot d'ordre immortel, d'une si tragique noblesse en son laconisme r « Attaquer partout, se faire tuer sur place, mais ne point regarder vers l'arrière ». La volonté du Chef s'irradie, traverse les âmes ; la détresse des jours passés n'est plus qu'un mauvais rêve enfui, et c'est le triomphe de la Marne, où le Régiment, frémissant d'entrer en lice, ne joue, hélas ! qu'un rôle de réserve d'armée.

Lâché le 8 septembre aux trousses de l'ennemi défait, le Régiment talonne ses arrières-gardes, précipitant leur déroute, culbute un bataillon cycliste, capture une batterie, pénètre dans Montmirail.


Transporté le 10 septembre dans la région de l'Oise, il enlève Montchoisy, mais reçoit, aux environs de Cuts, le choc de divisions imprévues, libérées par la chute de Maubeuge.

Durant trois jours, au prix de sacrifices inouïs et renouvelant les exploits des vieux zouaves de Wcerth, il contient les assauts d'un ennemi quatre fois plus nombreux, s'incruste, pantelant, au village de Laigle, où le Chef de bataillon Fabre, blessé et tombé aux mains de l'ennemi, est félicité par le Général commandant les troupes allemandes : « Vous aviez sur les bras, Commandant, toute une division ».

Une héroïque intervention sur Carleport, de la 3e Brigade marocaine permet au Régiment de se rétablir sur Tracy-leVal et Tracy-le-Mont.

Endiguant ainsi cette nouvelle poussée allemande sur Paris, la 37e Division vient de lui en barrer, à tout jamais, la route.

Stabilisation

Mais c'en est fini pour longtemps de la guerre fraîche et de l'élan joyeux. La morne, l'interminable et mélancolique guerre de tranchées commence.

Mal préparé à cette lutte sournoise qui répugne à son ardeur, le 2e Zouaves va tenter à maintes reprises de briser lai ceinture blindée qui l'enserre.

Il se lance tour à tour sur Puisaleine, Quennevières, Nampcel et le bois Saint-Mard. Si ces actions partielles ne procurent que de maigres avantages territoriaux, elles sont lé sanglant témoignage d'une mystique de l'offensive que l'usure et les souffrances n'ont pas entamée.

La Champagne En septembre 15, le Régiment participe aux attaques de Champagne.

Le 25, à l'aube, il fonce, baïonnettes hautes, sur des fils de fer à peu près intacts et des mitrailleuses qui mettent par terre en quelques minutes un chef de bataillon et 1.100


hommes. Mais, en dépit des vides ainsi creusés dans ses vagues et faisant revivre la légendaire « furia francèse », il enlève trois lignes successives de tranchées, dépasse le Bois Volant, capturant 4 canons et 300 prisonniers, anéantissant cinq compagnies du 107e Saxons;

Le 26, il reprend l'attaque, bien que réduit de moitié et privé de son chef, le Colonel Decherf, blessé, entamant la conquête de la deuxième position allemande, qu'il achève le lendemain.

Il maintient, par la suite, tous ses gains, brisant net de furieuses contre-attaques et, quelques semaines plus tard, le Général Joffre vient épingler la fourragère verte à son drapeau.

Verdun

Le 2e Zouaves pouvait-il manquer à la lutte pour Verdun ?

Il y reçoit le premier choc, sans fléchir ; participe, durant des mois, à la noria tragique qui s'établit autour de la Cité douloureuse. On l'y retrouve encore, quand il s'agit de donner le suprême assaut qui la dégagera à tout jamais de l'étreinte allemande.

Le 21 février 16, le Kronprinz déclenche sur Verdun une attaque de grand style, qu'appuie une artillerie d'une puissance insoupçonnée. Le 2e Zouaves, au repos à Dieue, est hâté sur le village de Bras, où il passe la nuit sous la neige ; les unités de première ligne, écrasées, ont abandonné leurs positions. L'heure est critique !

Il gagne, par une nuit sans l^ne, que trouent sans arrêt les éclatements d'obus, la lisière du bois des Fosses ; puis, à l'aube, il reprend en un tournemain le bois de la Vavrille ; mais, autour de lui, de toutes parts, accablés d'obus et durement pressés, les Français cèdent pied à pied. Le Colonel Decherf ordonne alors le repli sur Froideterre et Louvemont.

Le 25, nouvelle ruée sur nos tranchées ravagées ; sur tout le front de Douaumont, les Zouaves, agrippés à la boue des sillons, couchent des rangs entiers de silhouettes grises et, tandis qu'arrivés au paroxysme du corps à corps, ils luttent sans rompre d'une ligne, de longs rubans de camions auto-


mobiles s'acheminent par la Voie Sacrée et déversent, à portée de la citadelle, troupes neuves et canons de tous calibres.

TCes engagements passionnés lui ont coûté 31 officiers et 1.650 hommes.

Le 2e Zouaves, retiré du front, goûte une convalescence vite écourtée. L'ennemi, qui précipite ses attaques, marque, en effet, de nouveaux succès, menaçant la Côte 304 et le Morthomme. Le Régiment reçoit mission de défendre le plateau de Rieux et, du 20 avril au 30 mai, il interdit toute progression ennemie dans cette zone.

Au début de juin, les Allemands ont envahi la superstructuré du Fort de Vaux, dont l'héroïque garnison défend encore les casemates souterraines. Le 2e Zouaves et le Régi- ment colonial du Maroc sont mis, le 6 juin, à la disposition du Général Hirschauer, Commandant le secteur.

Le Général Nivelle lui présente ainsi leurs deux colonels : - « Je vous amène les chefs de corps des deux plus beaux régiments de France. »

Autour de l'épave du Fort de Vaux, nos Zouaves, durant neuf jours, tiennent et ne cèdent pas le moindre trou d'obus de ce terrain lunaire où s'entassent chaque jour un peu plus les cadavres : 19 officiers et 846 hommes hors de combat, telle est la désolante rançon de leur héroïque résistance.

Le 9 juillet, Fleury tombe aux mains de l'adversaire, qui npt plus qu'à'trois kilomètres de la vieille citadelle. Est-ce l'hallali qui sonne et l'agonie qui commence ?

Non. La 37e Division accourt ; le 2e Zouaves, traversant un barrage serré, enlève d'un élan la crête de Thiaumont, pénètre dans la poudrière de Fleury, où il capture 300 Allemands.

," L'emprise ennemie sur Verdun se desserre.

En septembre, le Régiment occupe les aborda du Fort de Douaumont, réconquis de haute lutte et, le mois suivant, il participe à l'offensive qui va dégager largement le fort tant disputé, cette pierre angulaire de l'organisation défensive dont, quelques mois plus tôt, l'ennemi, par sans fil, clamait la chute aux quatre coins de la Terre.

Le 15 décembre, sur le front où tout paraît irréel, dans le décor dantesque, les guetteurs allemands, levant la tête


entre deux éclatements d'obus, ont une hallucinante vision : la nappe de boue vient de s'animer devant eux, des blocs argileux s'extrayant de la gangue, prennent soudain des formes humaines qui courent dans la glaise fluide et abordent leurs trous dans un éclair de baïonnettes. Nos Zouaves cueillent ainsi 400 prisonniers aux faces hâves, qui lèvent les bras en un « Kamarade » implorant. Cette action renouvelée de l'antique a poussé nos lignes à trois kilomètres au-delà de Douaumont. Elle dépasse en grandeur et en sacrifice toutes les pages de guerre des temps écoulés et c'est une histoire vraie.

Le Régiment a perdu, dans cette affaire, 28 officiers et 1.200 hommes ; mais les Zouaves ont été, suivant l'expression de Mangin, les bons ambassadeurs de la France.

Offensive d'avril 17

Le début de 17 est marqué par un vaste repli de l'ennemi qui, racourcissant son front, l'établit sur de nouvelles positions logiquement tracées, auxquelles son vandalisme, rasant tout ce qui borne les vues, crée des champs de tir et de mort.

En avril, le Commandement Français entreprend une offensive d'ensemble, large et profonde, dont l'objectif est la libération du sol français.

Le 2e Zouaves y joue sa partie en Champagne, à l'est du Canal de Godât. Enthousiaste, il se porte à l'assaut du Mont Spin, où fourmillent observatoires et mitrailleuses sous béton. Son premier bataillon atteint le bas des pentes, mais à quel prix ! Il y perd tous ses officiers ; le 5°, décimé, parvient difficilement à sa hauteur. Sans forces pour pousser plus avant, le Régiment s'enterre sur la ligne atteinte.

Il est le seul corps de l'Armée Mazel ayant, ce jour-là, marqué quelque succès.

L'échec de cette offensive, qui voulait être décisive, cause une déception qui affecte le moral de bien des unités. Alors, se déclenche contre notre armée une offensive spirituelle conçue d'après un plan « Made inGermany ». Emise à Paris que l'Etat-major allemand a choisi comme base de départ, elle monte, s'enfle, inonde les arrières, où elle trouve de


complaisantes résonnances, envahit la zone des armées et s'envient mourir sur nos tranchées de première ligne où tiennent des combattants que l'école du danger, de la douleur et de la lutte, a plus rudement trempés. Mais elle a, chemin faisant, semé le doute, le découragement et la révolte parmi certaines unités. Cette vague méphitique n'émousse en rien la foi patriotique et le souffle vital du 2e Zouaves. Il demeure un Régiment d'action, tendant toutes ses facultés vers la même fin : La Victoire.

Il occupe, à cette époque, un secteur en Lorraine, ne cesse de harceler l'ennemi par ses raids audacieux et, le 25 novembre, à la suite d'un engagement sévère devant la côte 344, il réalise tous ses objectifs.

Les offensives de 18

, Le printemps de 1918 nous réserve la plus chaude alerte.

Traqué de toutes parts et sentant lui échapper la victoire, l'ennemi tente un effort désespéré sur le front, à l'Ouest de Saint-Quentin. La poussée massive de 50 divisions, vigoureusement épaulées par une artillerie formidable, fait s'écrouler le front anglais et menace Amiens et Compiègne. Les Alliés sont en proie à une mortelle anxiété. Allonsnous être coupés de nos Alliés britanniques ?

La 37e Division, qui guerroie en Lorraine, est jetée en bouée de sauvetage, en plein désastre.

Débarquée vers Villers-Bretonneux et le Bois de Hangard ; elle y déploie une activité agressive qui maîtrise l'adversaire. Elle établit un front nouveau qui ne fléchira plus.

Le 8 août, elle passe à l'offensive. Au 2e Zouaves échoit la redoutable mission de s'emparer des organisations du Moulin de Thennes et du Bois Moreuil, tout barbelé et bardé d'armes automatiques.

En un splendide élan, il envahit le système de tranchées adverses, se bat bientôt, libre de ses mouvements, en terrain non organisé. Il devance les corps voisins, délivre maints


villages et surgit en trombe aux portes de Roye, sur les talons de l'ennemi battu, capturant 300 prisonniers et 22 canons.

Le 19 août, il se rend par étapes dans la région de Compiègne ; le 28, il franchit la Divette, fonce sur Noyon, enjambe le Canal du Nord, s'engage dans les marais de la Verse, où les Zouaves ont de l'eau jusqu'aux genoux, pénètre enfin dans les quartiers de Cavalerie, où se livre un corps à corps farouche.

Le lendemain, en dépit du feu trop bien réglé de l'ennemi, il couronne le Mont Siméon, d'où ne peuvent le déloger de furieuses contre-attaques.

La bataille prend alors l'allure d'une curée ; le 5, il dépasse Colonfay et Le Sourd ; le 6, la Chaussée ; le 7, il franchit le Thon ; le 8, il est à la Demi-Lieue ; le 9, à Hirson ; il va fouler enfin le sol de la Belgique quand les échos du clairon de l'armistice mettent un terme à sa course victorieuse.

Une cinquième palme est la sanction de ses derniers exploits et son ultime citation synthétise, en traits lapidaires, toute sa carrière de guerre.

Et voilà la merveilleuse histoire du Régiment.

Comme les dunes aux crètes lumineuses de ce Sahara, non loin duquel il vit le jour en 1852, que le vent du désert sculpte, façonne, défait et nivelle pour les recréer et les effacer encore et constamment les déplace et les tourmente, il n'a jamais connu le repos et l'inaction.

S'efforçant chaque jour vers un dynamisme ardent, il a promené son Drapeau sus tous les champs de bataille et jalonné de cadavres une route qui fut souvent le plu3 douloureux des calvaires, des rivages du Pacifique à ceux des mers de Chine. f Cent fois démoli, cent fois renouvelé et régénéré, il a connu les gloires les plus hautes et le fond de la détresse humaine et, contre vents et marées, il est allé tout droit vers son clair destin.

Le plus beau privilège de la grandeur est d'imposer de grands devoirs ; les Zouaves d'aujourd'hui, qui seront les Zouaves de demain, ont recueilli pieusement le flambeau des mains de leurs anciens et, si l'heure doit sonner de


courir aux frontières, dans cette Europe qui ne semble pas prête encore à l'universel embrassement, fiers et dignes Cadets de ceux de Magenta, de ceux de Frœchviller, de Guise et de Verdun, ils maintiendront leurs pures traditions et sauront ajouter des pages glorieuses au Livre d'Or du 2e Zouaves.

I. - Extrait de l'Ordre général N° 477 du 28 janvier 1916 : Le Général Commandant la IVe Armée, cite à l'ordre de l'Armée :

Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Aux ordres successifs du Lieutenant-Colonel DECHERF et du Chef de bataillon de SAINT-MAURICE a préparé par un travail acharné son offensive de CHAMPAGNE. S'est emparé le 25 Septembre 1815, avec un élan que n'a pu briser le feu meurtrier des mitrailleuses, de trois lignes de tranchées et d'un bois fortement organisé. A poussé, le 26, une nouvelle attaque en prenant à l'ennemi quatre canons et un important matériel : est resté en ligne jusqu'au ler Octobre sous un feu dur d'artillerie lourde, organisant énergiquement et solidement le terrain conquis.

Signé : GOURAUD.

II. Extrait de l'Ordre général N° 573, du 5 janvier 1917 : Le Général Commandant la IIe Armée, cite à l'ordre de l'Armée :

Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Le 15 Décembre 1916, sous le commandement du LieutenantColonel BONNERY, s'est élancé à l'assaut avec la plus belle ardeur, malgré les difficultés du terrain et un violent bombardement. Surmontant les résistances de l'ennemi, a atteint à l'heure 1 fixée, après une marche de plus de trois kilomètres l'objectif qui lui était assigné ; s'y est maintenu malgré de violentes contre-attaques ; a fait de nombreux prisonniers, capturant dix canons et un matériel de guerre considérable.

Signé : GUILLAUMAT.


III. - Extrait de l'Ordre général N° 286, du 2 janvier 1918 : Le Général Commandant la 37e Division cite à l'ordre de la Division:

Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Régiment animé du plus bel enthousiasme et de la foi patriotique la plus profonde. Le 25 Novembre 1917, sous les ordres du Lieutenant-Colonel DE METZ, après avoir été soumis pendant plusieurs heures au violent bombardement de l'artillerie ennemie, est sorti d'un superbe élan de ses tranchées et, malgré les plus grandes difficultés, a conquis tous ses objectifs, mettant l'ennemi en fuite en lui enlevant des prisonniers et du matériel.

Signé : GARNIER-DUPLESSIS.

IV. - Extrait de l'Ordre général N° 137, du 30 septembre 1918: Le Général Commandant la lre Armée, cite à l'ordre du jour de l'Armée : Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Sous les ordres du Lieutenant-Colonel DE METZ, a effectué en trois jours de combats et de brillantes manœuvres, du 8 au 10 Août 1918, une progression de vingt-deux kilomètres dans les lignes ennemies. Véritable régiment d'avant-garde, a poussé le 10 Août au-delà de ses objectifs pour occuper des points dominants et faciliter ainsi aux régiments voisins le passage de l'AVRE. A capturé dans ces tiois journées dix-neuf canons, dix-neuf mitrailleuses et plusieurs centaines de prisonniers.

Signé : DEBENEY.

V. Extrait de l'Ordre général N° 548, du 13 octobre 1918 : Le Général Commandant la IIIe Armée cite à l'ordre de l'Armée :

Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Régiment d'élite; sous le commandement éclairé et froidement résolu de son Chef de Corps, le Lieutenant-Colonel DE METZ, a franchi de vive force, le 28 Août 1918, le canal du Nord aux portes même d'une ville importante que sa brillante manœuvre


du lendemain devait faire tomber. Le 29 Août 1918, a emporté d'assaut un piton âprement défendu, escaladant les pentes, sous un 1 feu violent d'artillerie et de mitrailleuses. Les 5, 6 et 7 Septembre 1918, a toujours devancé l'heure de l'attaque, menant avec fougue la poursuite de l'ennemi à qui sa vitesse en imposait ; est demeuré trois jours en avant-garde à 4.000 mètres au-delà de toute liaison latérale, obligé la nuit venue de faire face dans toutes les direc- tions. Par son acharnement, par son audace, a empêché l'ennemi de se raccrocher aux lignes prévues dans ses ordres et a précipité le mouvement de retraite jusqu'aux inondations de la ligne SIEGFRIED. A fait des prisonniers de trois régiments différents.

Signé : HUMBERT.

VI. - Extrait de l'Ordre général N° 236, du 8 février 1918 : Le Général Commandant la lre Armée cite à l'ordre de l'Armée :

Le 2e Régiment de marche de Zouaves : Magnifique régiment qui s'est couvert de gloire au cours de la campagne, notamment à VERDUN. Réengagé le 27 Octobre 1918 sous lé commandement du Lieutenant-Colonel DE METZ, peu après jeté brillantes opérations qui lui valaient une citation à l'ordre de l'armée, a fait preuve de remarquables qualités de ténacité dans l'attaque de la forte position de LEHERIE-LA-YIEVIELE ; s'est élancé ensuite à la poursuite avec une âpreté et une ardeur exceptionnelles, empêchant l'ennemi de se rétablir avant HIRSON et d'opérer la destruction des ponts de la ville, capturant un matériel important de cinq trains del chemin de fer prêts à partir.

Signé : DEBENEY.




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