L'UNIVERS ISRAÉLITE Journal des Principes Conservateurs du Judaisme
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S. BLOCH Paraissant le Vendredi
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Septembre 1921 Eloul 5681 10' Samedi: Schofetim (fin du sabbat à 20 h.).. 7 11 Dimanche. 8 12 Lundi.. - 9 13 Mardi.. 10 14 Mercredi. 11 15 Jeudi 12 16 Vendredi. 13
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NAZARETH Mercredi, 14 septembre, 2 h. 1/2 M. Philippe Britchk, 46, rue des Dames, Mlle Annette Davidsohn, 21, avenue Victor-Hugo, à Pavillons-s.-Bois.
Jeudi 15 septembre, 2 heures * M. Yechiel Warga, 5, rue Lesage, Mlle Olga Berson, 35, rue de Tourtille.
Jeudi 15 septembre, 2 h. 1/2 M. Max Gribansky, 19, rue de Lappe, Mlle Frieda Sames, 12, rue Beautreillis.
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Bar-Mitzwa Samedi, 10 septembre NAZARETH Marcel Wolff, rue des Quatre-Fils, H. Borman, 109, rue Ville-du-Temple.
TOURNELLES Isaac Sachs, 8, rue de Jarente.
Dons et Offrandes Mesdames B. B. à Saint-Germain, 1.000 francs.
Mme Iklé, MM. Moïse Engelmann, H. Simhra, 100 fr.
Mme Raphaël Lévy, à Versailles (En mémoire de sa mère, Mme Vve Isidore David, décédée le 23 août 1921). M. S. Lévy, Mme Eug. Cohen, Mme Caroli, MM. Bélaïche, F. Meyer, 5o fr.
MM. J. Sebaoun, Maus, 3o fr.
H. Penso, 26 fr.
Sacerdote, 25 fr.
MM. Julien Lévy, Dr Elzas, Castro, Rabbin Adler, Mme Victor Naïm, MM. H. Nahum, Mosés de Aron Salzédo, Kaplan, Martin Lévy, A Weil, 20 fr.
MM. Camille Lévy, Max Bloch, D. Cohen, M. Papo, 0. Césane, Séror, Roth, Franck, 10 fr.
MM. Beppino Tayar, J. Lévy, M. Simon, Weil, Israël, 5 fr.
COMITÉ DE BIENFAISANCE Anonyme, 100 fr.
Inhumations Vve Bornstein, née Chawa Bellan, 80 ans, boulevard Haussmann, Adolphe Smucler, 3 ans.
Abraham Oungre, 72 ans, 65, rue du Ranelagh.
Henriette Oujevolk, 37 ans, 19, rue Sidi-Brahim.
Michel Golodorosky, 51 ans, III, rue de la Folie-Méricourt.
Vve Garfunkel née Mina Segal, 79 ans, venant de Vincennes.
Bernard Wolkenstein, 64 ans, 320, rue Saint-Honoré.
David Rossmann, 65 ans.
Vve Ruben Dreyfus, née Mina Dreyfus, 70 ans, 22, bd Flandrin.
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UNE THÈSE SUR LE SIONISME Le Congrès qui se tient en ce moment à Carlsbad est une occasion de se renseigner sur le sionisme, ses principes et son histoire. Le sionisme est encore peu connu en France et n'a guère eu de succès parmi les israélites. Ses partisans ont fait pourtant un effort louable de propagande ; les publications sur le mouvement et l'organisation sont assez nombreuses et, si l'on dressait le catalogue des plus récents ouvrages français intéressant le judaïsme, les travaux d'origine ou d'inspiration sioniste y occuperaient sans doute la plus large place.
Il nous manquait jusqu'à présent un ouvrage d'ensemble sur le sionisme. Cette lacune a été comblée par M. Marcel Bernfeld, qui a fait de la question le sujet d'une thèse de doctorat en droit (i).
, «
C'est un gros livre, qui est bien fait et qui n'est pas mal écrit; il se lit avec intérêt d'un bout à l'autre. L'auteur a examiné tous les coins et recoins du sujet, brièvement parfois, plus souvent avec de longs développements (comme sur les persécutions du moyen âge et les pogromes contemporains).
C'est presqu'une étude sur la question juive, dont le sionisme constitue d'ailleurs, pour l'auteur, la solution à la fois unique et intégrale.
On voit que M. Bernfeld est sioniste. Mais dans une thèse de doctorat, il aurait peut-être dû exposer la question avec un esprit plus objectif et une méthode plus critique, sans faire flèche de tout bois, sans esquiver les dificultés et écarter dédaigneusement les objections. Son livre est plutôt un plaidoyer d'avocat qu'une thèse de droit.
Et qu'une thèse de droit international public. L'auteur n'a fait que glisser sur les grosses questions qu'il devait examiner du point de vue où il se plaçait. Il a défini le sionisme « la restauration de la nation juive comme personne du droit des gens en Palestine au moyen de garanties du droit international public » ; mais comment se feraient cette reconstitution d'une nation, cette restauration d'un Etat et quelles seraient ces garanties du droit des gens, voilà ce qu'il ne nous
(1) Marcel BERNFELD. Le Sionisme, éiude de droit international public. Paris, Jouve et Cie, éditeurs, 15, rue Racine, 1 vol. grand in-8° de 477 p.; 12 fr. 50.
apprend pas. Seuls, les termes du « programme de Bâle » sont examinés d'un peu près. Mais aucune explication sérieuse ne nous est donnée de la signification (ou des significations possibles) du « foyer national juif » dans la déclaration Balfour, de la constitution de ce foyer dans le cadre d'un mandat britannique et de l'exercice de ce mandat sous l'autorité de la Société des Nations. M. Bernfeld n'étudie pas les termes « national home » et « the Jewish people » ; il n'essaie pas de distinguer entre un « foyer national en Palestine » et « la Palestine foyer national ». Il se borne à affirmer que la déclaration Balfour, insérée dans le projet de traité avec la Turquie, constitue de la part des Alliés, une « reconnaissance formelle de l'unité nationale juire » et du « droit imprescriptible du peuple juif à la Palestine ».
Dans l'analyse d'un livre, nous ne pouvons que suivre l'au-
teur. Examinons donc, après M. Bernfeld, ses deux thèses essentielles sur la nation juive et la Palestine juive, et recherchons ce qu'il y a de vrai dans la formule fameuse « donnez au peuple sans pays le pays sans peuple ».
Les théoriciens du sionisme croient que les malheurs des juifs sont dus à leur dispersion et à la ruine de leur Etat ; ils en concluent qu'un « régime de droit et de sécurité » n'est possible qu'avec la concentration des juifs en Palestine et la reconstitution de leur Etat. Mais la dispersion des juifs dans le bassin méditerranéen avait précédé la disparition de leur Etat et c'est même ce qui les a sans doute sauvés des conséquences de la catastrophe de l'an 70. De plus, ce n'est pas cette catastrophe qui a inauguré, comme on le croit généralement, l'ère des persécutions. L'Empire romain, après avoir réprimé sans pitié leurs révoltes, a laissé les juifs tranquilles ; il leur a conservé ou conféré les mêmes droits qu'aux autres habitants; il leur a même reconnu certains privilèges.
Ceux-ci leur ont été retirés par les empereurs chrétiens, mais quand l'Empire s'est écroulé sous les coups des Barbares, les juifs ont survécu, comme citoyens romains, dans le nouvel état de choses. Il a encore fallu plusieurs siècles à l'Eglise pour façonner les peuples à sa doctrine et à sa discipline. Il a fallu la domination du clergé, les Croisades, la féodalité pour développer peu à peu un régime d'exclusion et d'oppression à l'encontre des juifs, traités eh étrangers au corps politique et social.
C'est parce que les juifs du moyen âge étaient partout considérés comme des étrangers qu'on s'imagine aujourd'hui qu'ils formaient partout une nation. Exclus de la vie publique, ils étaient parqués dans leurs juiveries ; retranchés de la vie intellectuelle, ils se servaient de caractères hébreux pour transcrire le français ou l'allemand. Mais quelle erreur de voir dans l'existence des ghettos le substitut d'un territoire national ou dans l'emploi de l'alphabet hébreu pous écrire en yidich la conservation de la langue nationale ! Si la nationalité est surtout un fait de conscience et de volonté, les incapacités imposées aux juifs ne peuvent tout de même pas être alléguées comme des critériums de leur nationalité. Autant dire que les détenus d'une prison forment une nation à part.
La vérité est que, suivant les idées de l'antiquité, les juifs cessèrent en fait de former une nation le jour où leur indépendance nationale fut détruite. Individuellement, ils devinrent des sujets et plus tard même des citoyens romains ; collectivement ils restèrent un groupe ethnique comme tous ceux dont la juxtaposition formait l'Empire. A la fin du moyen âge, quand la notion moderne de la nation se fut constituée, les juifs, dispersés dans tous les pays et même différenciés avec les pays, ne pouvaient pas être considérés comme formant une nation : n'ayant pas de pays, ils n'étaient pas un peuple.
La Révolution française a mis fin à l'ancien régime. Les hommes de la Révolution et les juifs de France ont parfaitement compris, quoi qu'en pensent les théoriciens sionistes, la portée de la question juive : les juifs étant des hommes comme les autres, devaient être citoyens comme les autres ; ils cessaient d'être des étrangers sans pays pour devenir des citoyens de leur pays ; eux qui n'avaient pas de nationalité en acquéraient une. C'est ce qu'on appelle l'émancipation juive. Le mouvement inauguré par la Révolution a fini par gagner toute l'Europe, malgré les résistances et les oppositions.
Aujourd'hui la libération politique des juifs est reconnue par tous les Etats civilisés, même les Etats antisémites. Il est donc ridicule de prétendre que l'émancipation juive a fait faillite.
Mais l'émancipation a comme corollaire, dans les Etats modernes, l'assimilation, c'est-à-dire la fusion sociale, intellectuelle et morale, (sauf les particularités dues à la différence
d'origine et de religion). Cette assimilation, facilement réalisable dans les pays de l'ouest, où les juifs sont peu nombreux au milieu d'une majorité homogène et civilisée, se heurte à de grandes difficultés dans les pays de l'Europe orientale, où ils forment d'importantes minorités en face de populations elles-mêmes hétérogènes et peu cultivées. Les juifs de ces régions ont pris conscience peu à peu de leur individualité ethnique; les souvenirs du passé, les difficultés du présent, le mouvement des nationalités contribuent à les « renationaliser ». C'est une évolution nouvelle, qui n'est pas encore générale et qui n'aboutira peut-être pas à sa fin, car elle est entravée par des tendances contraires et des obstacles matériels, dont le principal est que les juifs, contrairement aux autres nationalités, ne sont la majorité sur aucun territoire et dans aucun Etat. On ne peut donc pas soutenir que les juifs forment actuellement une nation.
♦ * *
Mais les juifs pourront-ils devenir une nation, la tendance de nationalisation l'emportant finalement sur la tendance à l'assimilation ? Les conditions sont peu favorables dans les pays de l'Europe orientale, où ils formeront toujours des minorités, entamées par la majorité ou d'autres minorités. Le seul moyen de reconstituer une nation juive serait de l'établir dans un autre pays où les juifs seraient chez eux. Ce pays ne peut être que la Palestine. Mais est-il possible de concentrer la grande majorité des juifs en Palestine de manière qu'ils y soient chez eux ?
Les théoriciens sionistes l'affirment. M. Bernfeld assure qu'on peut installer assez vite en Palestine dix millions de.
juifs, dont la majorité formera naturellement la classe des cultivateurs. En admettant que la Palestine soit plus grande et plus fertile qu'elle ne l'est, il faudrait un temps indéfini pour obtenir ce résultat ; seuls des pays de grande industrie ou d'immenses richesses naturelles sont susceptibles d'une immigration considérable et rapide à la fois.
Mais si le repeuplement juif de la Palestine n'est pas possible dans d'aussi grandes proportions et dans un rythme aussi accéléré, non seulement il ne résout pas sensiblement la question juive dans les autres pays, mais en Palestine même il se heurte à l'opposition des occupants actuels, qu'on
ne peut pas mettre devant le fait accompli. Dans un volume de plus de 450 pages, M. Bernfeld en consacre exactement 3 à la population arabe de Palestine. Il est vrai qu'il s'est efforcé précédemment de démontrer tout au long que les droits des juifs sur la Palestine ne sont pas prescrits. Nous croyons que c'est vrai. Mais les habitants actuels ont aussi des droits.
M. Bernfeld affirme que « tous autres droits doivent être subordonnés » à celui du peuple juif. Allez donc persuader les Arabes de Palestine que leurs droits ne comptent pas devant un « droit historique » !
La vérité nous paraît être que les revendications juives sur la Palestine doivent être fondées sur un autre titre : celui de l'intérêt supérieur de la civilisation. Ce ne sont pas les anciens juifs palestiniens qui revivent pour réclamer leur pays, ce sont des Européens, des civilisés qui veulent mettre en valeur l'antique terre de leurs aïeux. Quant aux occupants actuels, ils sont campés dans le pays depuis des siècles, mais ils ont été incapables de le développer. Il faut tout de même respecter en eux la souveraineté nationale et le droit de libre disposition? Mais ils ne forment pas une nation, pas même une race. C'est pourquoi il était juste que le pays fût confié, sous l'autorité de la Ligue des Nations, à une puissance mandataire qui le fera développer par les plus capables. Si des juifs le peuvent et le veulent vraiment, ils feront de la Palestine leur pays et deviendront alors une nation.
* * *
Nous pouvons conclure que, si les juifs en général ne forment pas actuellement une nation dans le vrai sens du mot, une partie d'entre eux, qui ne peut pas encore ou qui ne veut plus se fondre avec les autres nations, a tendance à se reconstituer nationalement, que cette reconstitution est possible en Palestine, mais pour une fraction seulement et dans un certain laps de temps. Même dans ces limites, la conception est généreuse et l'expérience devrait être encouragée par tous les juifs si les sionistes étaient aussi raisonnables qu'ils sont passionnés. Mais le sionisme ne peut pas être considéré comme « la solution définitive et totale de la question juive ».
JUDAEUS.
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ECHOS ET NOUVELLES Nominations et Distinctions.
Ont été promus ou nommés dans la Légion d'honneur, au tire du ministère de la Guerre (réserve et armée territoriale).
Officiers : MM. Allouch (Joseph), capitaine au 31e régiment d'aviation.
Frey (Léon), médecin-major de Ire classe du gouvernement militaire de Paris.
Lang (Gustave), officier d'administration principal du gouvernement militaire de Paris.
Chevaliers : MM. Bader (Joseph), capitaine d'artillerie, du Ier régiment de défense contre avions.
Bigart (Raphaël-Edmond), médecin-major de 2e classe du gouvernement militaire de Paris.
Coblentz (Adrien), chef d'escadron territorial du 22e régiment d'artillerie.
De Goldschmidt (Edouard-Salomon), lieutenant de territoriale au service des chemins de fer et des étapes.
Lang (Georges), lieutenant au 108e régiment d'infanterie.
«
* *
Ont été reçus agrégés de l'enseignement secondaire à la suite des concours de 1921 : Philosophie : Mlle Kaploun ; MM. Dreyfus et Bloch.
Lettres: M. Lipman ; Mlle Grumbach.
Allemand: M. Lévy Dispecker.
Mathématiques : Mlle Vaille.
*
* * Lafamine en Russie.
De tous côtés, gouvernements et associations privées se préparent à l'immense effort de solidarité humaine que rend nécessaire la détresse du peuple russe.
Nos coreligionnaires auront à cœur de participer à cette œuvre qui imposera des sacrifices énormes et s'associeront aux collectes interconfessionnelles dues à différentes initiatives. C'est ainsi que là section française de l'Union internationale de secours aux enfants de Russie a publié un appel à l'assistance placé sous le patronage de Mme Millerand, du cardinal Archevêque de Paris, du grandrabbin de France et du pasteur Monod.
A côté de cette action générale les groupements confessionnels se préparent à constituer des fonds de secours par l'organisation de collectes. A New-York a eu lieu, par exemple, une réunion des représentants de 380 associations juives qui ont résolu d'ouvrir une
souscription spécialement destinée à venir en aide à nos coreligionnaires. Il a été décidé de demander à tous les israélites américains de faire l'abandon d'une journée de travail ou du produit d'une journée de vente en faveur des juifs de la Russie soviétique, de l'Ukraine et de la Russie Blanche.
1 Le major Blake, correspondant du Daily News, qui revient de Russie, fait un exposé déchirant de la situation, il nous montre les enfants errant tout nus et dont les côtes, enflées par la faim, ressortent comme des baguettes de tambour. Hommes et femmes, affaiblis par la dysenterie, ne peuvent remuer leurs membres. A Pinsk, en particulier, la situation est terrible et la plupart de ceux qui meurent de faim sont des juifs. C'est la mort à bref délai si on ne vient pas à l'aide.
Quel impérieux devoir s'impose à nous !
* * *
La Société des Nations et les droits des minorités.
Dans une de ses récentes séances, le Conseil de la Société des Nations, après avoir entendu le rapport de M. Balfour, a décidé de placer sous la garantie de la Société des Nations les clauses relatives à la protection des minorités contenues dans le Traité de Paix avec la Hongrie (articles 54 à 59) et avec la Roumanie (articles I à 10).
Les principales dispositions de ces articles, qui sont identiques dans l'un et l'autre traité, ont pour objet d'assurer aux membres des minorités la protection de leur vie et de leur liberté, le libre exercice de leur culte, de leur conférer l'indigénat, la jouissance des droits civils et politiques sans qu'aucune infériorité puisse résulter pour eux du fait de leur religion « notamment pour l'admission aux emplois publics, fonctions et honneurs ou pour l'exercice des différentes professions ou industries ». Les ressortissants de Hongrie et de Roumanie appartenant à des minorités ethniques, de religion ou de langue auront le droit de créer, diriger et contrôler à leur frais des institutions charitables, religieuses ou sociales, des écoles et autres établissements d'éducation, avec le droit d'y faire librement usage de leur langue propre et d'y exercer librement leur religion. En matière d'enseignement public, les gouvernements accorderont des facilités appropriées pour assurer que, dans les écoles primaires, l'instruction soit donnée dans leur langue aux enfants de ressortissants d'une langue autre tout en rendant obligatoire l'enseignement de la langue du pays. Les minorités se verront enfin assurer une part équitable dans le bénéfice et l'affectation des sommes qui pourraient être attribuées sur les fonds publics par le budget de l'Etat, les budgets municipaux ou autres, dans un but d'éducation, de religion ou de charité.
Un savant juif.
Le Times, dans un article sur le dévouement médical, cite le fait.
suivant : Haffkine soignait une épidémie dans l'Inde. Sas études scienti- fiques lui donnèrent l'idée d'un vaccin préventif, qu'il prépara. II l'expérimenta sur des animaux et le trouva bon. Mais pouvait-il aussi protéger l'homme? Alors il entendit l'appel du devoir. Il s'injecta à lui-même le vaccin, s'inocula ainsi le mal et attendit.
C'était la mort certaine et horrible si sa théorie était fausse. Mais elle n'était pas fausse et aujourd'hui des millions d'hommes dans l'Inde sont immunisés par le vaccin de Haffkine.
M. Haffkine est un savant juif, un grand savant et un grand juif.
Il a sauvé la vie à des millions d'êtres humains menacés de la peste.
Les antisémites, qui ne le connaissent pas, s'en vont répétant que les juifs colportent la peste. 1 Une œuvre de guerre et d'après-guerre.
Beaucoup de nos lecteurs et de nos lectrices connaissent déjà l'œuvre des « Frères et Sœurs de Guerres (Union des familles françaises et alliés) », qui a pour but l'aide aux enfants, veuves et mères des héros. C'est une des premières ouvres de guerre : elle a été fondée en septembre 1914, par Mme Esther Lemaire-Crémieux, et elle continue à faire le bien.
Actuellement, elle aide plus de 15.000 orphelins, 7.000 veuves et 800 mères de soldats et d'officiers. Elle a donné ou fait donner plus de 6 millions. Rien que cette année, elle a distribué pour 55.000 francs de vêtements.
L'œuvre a des collaborateurs dans toutes les religions. Plusieurs de nos coreligionnaires lui prêtent un concours actif. Elle a pour trésorière Mme Lévy-Haussmann.
Nous la recommandons vivement à l'attention et à la générosité de nos lecteurs et dé nos lectrices.
«
Du fanatisme à l'imbécillité. *..
M. Urbain Gohier a déniché dans la Gazette de Lausanne, cette annonce inquiétante : (o Ecole missionnaire juive, Tunis, cherche jeune fille chrétienne capable enseigner couture, lingère, broderie. S'adresser, etc. ».
Et il demande : « Pourquoi faut-il spécialement une chrétienne à ces missionnaires juifs ? » Oui, pourquoi, si ce n'est pour un meurtre rituel, n'est-ce pas ?
Aveuglé par son fanatisme, il ne s'est même pas aperçu que l' « école missionnaire juive » est une école de missionnaires chrétiens chargés de convertir les juifs de Tunis à la religion de M..
Gohier!
Le théâtre et la synagogue.
Une parole connue d'un rabbin du Talmud oppose la fréquentation de la synagogue à celle du théâtre. Ce rabbin était du même avis que Bossuet et J.-J. Rousseau sur la moralité des spectacles.
Mais les sionistes, qui prétendent, par ailleurs, nous ramener au judaïsme authentique, considèrent le théâtre comme une institution nationale et « cultuelle », qu'ils veulent mettre à la charge des communautés juivos.
Récemment les membres sionistes du consistoire de Cracovie ont demandé que l'entretien du théâtre juif de la ville fût inscrit au budget de la communauté. Le journal sioniste de Vienne trouve cette proposition « remarquable » et « raisonnable », et déplore qu'elle ait été repoussée.
♦ * Une tournée pastorale.
Le grand-rabbin d'Angleterre vient d'achever la plus grande tournée pastorale qu'un ministre du culte ait jamais faite. Il a visité les communautés juives de l'Empire britannique, de l'Afrique du Sud au Canada en passant par l'Australie. Ce voyage a duré plusieurs mois. Le Très Révérend Chief-Rabbi ne s'est pas contenté de prononcer des discours et des sermons ; il a inspecté les écoles et fait des conférences. Celles-ci, qui portaient sur la Bible, étaient tenues devant des auditoires de toutes les confessions. D'une manière générale, il a été reçu avec de grands honneurs par les autorités gouvernementales, parlementaires et municipales ; son voyage aura relevé le prestige du judaïsme dans les Dominions. 1 On dit que le but immédiat de cette randonnée rabbinique autour du monde était d'obtenir des souscriptions pour le grand fonds de un million de livres sterling que le judaïsme anglais est en train de constituer pour le développement de l'instruction religieuse et l'amélioration du sort du rabbinat. Un journal israélite de Londres s'est plaint que l'on chargeât le grand-rabbin de ramasser de l'argent au risque de diminuer son autorité. Hélas ! c'est à cela qu'on emploie généralement les rabbins dans les communautés qui se croient modernes et où l'on méprise les rabbins quêteurs de Palestine !
*
Imagination tudesque. JO Savez-vous pourquoi les juifs de Haute-Silésie ont voté contre l'Allemagne lors du plébiscite? C'est tout simple : le général le Rond, commandant en chef des troupes d'occupation, est juif et apparenté à une famille de commerçants juifs deGleiwilz, les Rund. La presse antisémite d'Allemagne, qui a fait cette géniale trouvaille, s'en sert comme de tant d'autres mensonges, pour mener sa campagne d'excitation antijuive !
1
Le 12e Congrès sioniste Le 12e Congrès sioniste s'est ouvert le 1er septembre à Carlsbad.
440 délégués des pays les plus divers y représentent les organisations sionistes. Une foule énorme remplissait la vaste salle où se tient l'assemblée. Sur la tribune ont pris place, à côté des personnalités sionistes, l'ambassadeur d'Angleterre en Tchéco-Slovaquie, un représentant de l'Etat Tchéco-Slovaque et un délégué de la municipalité de Carlsbad.
La première séance est présidée par le Dr Weizmann, président du Comité d'action sioniste, qui prononce le discours inaugural en hébreu.
« Il y a huit ans, dit en substance l'orateur, que nous nous sommes réunis pour la dernière fois. Ces huit années ont apporté des modifications considérables dans la destinée des nations. Elles n'ont pas eu des conséquences moins importantes pour le peuple juif. La guerre mondiale a ébranlé notre œuvre entière jusque dans sa base; l'existence de notre organisation a été menacée et il nous a fallu employer toutes nos forces pour sauver de la ruine ce qui pouvait en être sauvé. Nous avons dû aussi intervenir dans le domaine de la politique, pour réaliser, dans les limites du possible, les conditions qui nous mettraient en mesure, la guerre une fois terminée, d'établir notre œuvre sur des bases durables et de la poursuivre avec plus d'ampleur. Nous n'avions rien d'autre que la force morale de notre idée, notre droit historique, notre inébranlable attachement à Sion et le souvenir du travail accompli jusqu'à présent par nous pour rendre la vie à la Palestine. C'est avec ces armes — avec ces seules armes — que nous nous sommes mis en campagne pour obtenir que notre nation fût reconnue, que ses revendications fussent prises en considération à la conclusion de la paix : c'est avec ces armes que nous avons vaincu. Le résultat fut la déclaration Balfour, l'agrément donné par les puissances alliées à cette déclaration, son incorporation dans le traité turc et la délivrance à l'Angleterre d'un mandat pour la Palestine avec la condition formelle d'y établir un home national juif. La déclaration Balfour en soi ne nous offre que la possibilité de résoudre notre question ; elle ne nous apporte pas un home national tout fait ; elle ne constitue qu'une base pour son établissement.
Si vous deviez être tentés de vous plaindre de ce que nous ne soyons pas entrés davantage dans le domaine des réalisations en nous appuyant sur cette déclaration, n'oubliez pas que l'ordre est toujours troublé dans le proche Orient, que le traité avec la Turquie n'est pas encore ratifié, que le mandat n'est pas encore signé. Nous n'avons pas cessé et nous ne cesserons pas d'agir pour que soient créées en Erez Israël les conditions que nous sommes en droit d'attendre. Le
gouvernement britannique nous a donné sa parole, dans la pleine connaissance des responsabilités et des difficultés que son engagement comporte. Le gouvernement britannique a la volonté de tenir sa parole. Les fondements de notre home national sont solidement assis, mais n'odbliez pas que, pour l'instant, il n'y a pas encore de voie directe qui mène à Erez Israël. -
« Ne sous-estimons pas ce que nous avons édifié déjà et ce que nous continuons à construire. Les restrictions de l'immigration, les obstacles que nous rencontrons sur notre route nous impressionnent désagréablement. Aujourd'hui encore, plus d'un an après la décision de San Remo, il y a des ombres au tableau; je n'ai pas l'intention de le nier. Malgré tout, notre œuvre progresse. Nos pionniers ont apporté à notre centre d'action comme au pays tout entier un regain de force. Le Congrès aura à examiner les plans d'extension de notre colonisation, d'établissement de colonies nouvelles sur le sol qui a été récemment acquis dans le nord de la Palestine. Un projet de grande envergure est en voie de réalisation pour l'irrigation et pour l'utilisation de la force hydraulique; son exécution permettra d'employer un nombre considérable d'ouvriers juifs. Une banque d'hypothèques va être créée, qui permettra d'activer la colonisation et les travaux de construction. Le Congrès aura à considérer aussi le développement de nos établissements financiers. Bientôt va être créé un Institut médical qui rentrera dans le cadre de l'Université que nous projetons.
« Nous regrettons profondément qu'une partie de la population arabe nous témoigne encore de l'hostilité. Notre politique à l'égard des Arabes est claire et franche. Nous ne renoncerons à aucun des droits qui nous ont été assurés par la déclaration Balfour. Pour qu'interviennent des relations satisfaisantes entres juifs et Arabes, il est essentiel que les Arabes reconnaissent les faits acquis. Aussi longtemps qu'ils se refuseront à le faire, nous serons obligés d'aviser aux moyens de nous défendre contre leurs attaques. L'auto-défense est un devoir élémentaire, mais nous proclamons solennellement que nous n'avons aucune pensée agressive et que nous n'avons nullement l'intention de toucher aux droits légitimes de nos voisins.
Nous espérons en un avenir où juifs et Arabes de Palestine vivront côte à côte, travaillant en commun à la prospérité du pays. Rien ne fera obstacle à ce plan quand nos voisins se rendront compte que nos droits sont aussi sacrés que les leurs.
« La situation intérieure de notre peuple continue à se ressentir des conséquences de la guerre. Le même temps qui nous a donné la déclaration Balfour a apporté le désespoir et la destruction dans les centres les plus importants de la population juive. Aussi longtemps que le judaïsme de l'Est ne se sera pas remis de ses épreuves, notre travail national sera considérablement entravé. Nous espérons que )fk le judaïsme américain a la pleine conscience du devoir qui lui
incombe. Quant à ceux des juifs qui se tiennent en dehors de notre organisation, un vaste champ s'ouvre à eux et ils peuvent collaborer à la tâche commune dans le domaine de l'activité pratique en Palestine, dans le développement des œuvres d'éducation.
« Nous considérons le Keren Hayessod comme l'instrument de notre volonté nationale pour la reconstruction de la Palestine, mais nous concevons que les juifs puissent ne pas être unanimes à reconnaître au même degré que nous la nécessité d'une manifestation une de la volonté nationale. Nous sommes prêts à concéder qu'il n'y a pas qu'un chemin qui conduise en Palestine, et notre désir n'est pas de barrer la route à ceux qui veulent cheminer par d'autres voies.
« Une chose est certaine ; c'est qu'en dépit de toutes les difficultés, notre organisation est plus forte que jamais. La volonté nationale vit et agit dans les masses profondes de notre peuple. L'heure est solennelle. Mon vœu le plus ardent est que le Congrès se montre à la hauteur de la lourde tâche qui s'impose à lui. »
M. Sokolof, président du Comité exécutif, a prononcé ensuite un long discours, également en hébreu, où il a passé en revue les répercussions de la guerre et de l'après-guerre sur les juifs dans les différents pays : il a évoqué les pogromes qui, en Ukraine, ont fauché et continuent d'anéantir des milliers d'existences, sous les yeux impassibles de l'Europe et de la Société des Nations. Il a montré ensuite la portée du grand acte historique que constitue la Déclaration Balfour qui inaugure une ère nouvelle dans l'histoire du judaïsme et dont la réalisation sera poursuivie en dépit des obstacles, des épreuves, des crises et des préjugés, en parfaite harmonie avec les Arabes, comme dans le respect le plus absolu de tout ce que la Palestine représente de sacré pour les chrétiens. Il a souligné également l'importance des clauses des traités de paix relatives à la protection des minorités et exprimé l'espoir que ce Congrès voie renaître le vieux peuple de la Bible et d'Erez Israël.
M. Clark, ambassadeur d'Angleterre, après avoir salué le Congrès au nom de son gouvernement, a relu le texte de la déclaration Balfour, au milieu des applaudissements frénétiques de l'Assemblée, puis adressé au judaïsme un appel l'invitant à avoir confiance dans ses chefs et à travailler patiemment à l'édification du home national juif. Le Congrès a désigné ensuite M. Sokolof pour présider ses travaux. Les débats ont commencé dès la deuxième réunion. Comme on pouvait s'y attendre, en raison des graves dissentiments qui se sont produits au cours de ces derniers mois dans les milieux sionistes, depuis surtout que s'est consommée la rupture avec les dirigeants sionistes d'Amérique, ils ont pris immédiatement une tournure très âpre. M. Simon, ancien membre du Comité exécutif, a mené le premier l'attaque contre la direction actuelle du mouvement.
(A suivre)
Dans les Communautés ARCACHON Offices d'été On nous écrit d'Arcachon : Depuis de longues années les israélites d'Arcachon n'avaient eu la satisfaction de voir leur temple ouvrir ses portes, sauf pendant les jours de Rosch-Hachana et du Yom-Kippour.
Cette année, par un esprit d'initiative qu'il faut vite louer, beaucoup de membres de la communauté de Bordeaux en villégiature ici, ont eu l'idée de faire célébrer le culte durant tout leur séjour, et ont pu assister régulièrement aux offices des vendredi soir, samedi matin et après-midi.
Pour ce faire, ils ont fait appel aux sentiments religieux et au dévouement de M. Salomon Jacobson, qui pendant 35 années a occupé la place de hazan à la théba de Bordeaux. Nul mieux que lui ne pouvait être désigné pour ce poste religieux, car il s'est retrouvé au milieu de ses amis, de tous ces coreligionnaires bordelais, avec lesquels il a vécu depuis son enfance.
Il y avait là des membres du consistoire et de la commission administrative de Bordeaux, avec toutes leurs familles, et bon nombre de coreligionnaires de passage.
Tout en étant reconnaissants aux initiateurs de cette ouverture annuelle, nous serions heureux de la voir se produire dès le mois de juillet. Arcachon, comme on peut l'avoir remarqué, compte un certain nombre de coreligionnaires établis dans la ville auxquels peuvent se joindre ceux qui y possèdent des chalets, et ceux qui viennent y passer quelque temps. Ces trois éléments forment sûrement un noyau d'israélites susceptibles d'assurer un service au temple, mais il faudrait que les aimables initiateurs de cette année prissent l'engagement de recommencer et de rappeler aux coreligionnaires égarés sur la plage, qu'il y a, avenue Gambetta, un temple dans lequel on peut aller prier au moins deux fois par semaine.
ALGER Rapport du Consistoire Nous avons déjà eu la satisfaction de constater que la communauté d'Alger, toujours présidée par M. Abraham Stora, avait, après les épreuves de la guerre, retrouvé sa prospérité matérielle. Le dernier rapport du Consistoire que nous venons de recevoir, porte témoignage de cette situation florissante, du moins au point de vue administratif et financier.
Le rapport n'indique pas le nombre des membres de l'Association
consistoriale d'Alger (ils ne paient que 3 francs de cotisation annuelle). Une modification des statuts a accordé le titre de membre aux locataires de places dans une des synagogues consistoriales. Le nombre des électeurs a été ainsi considérablement élevé et les dernières élections ont été plus animées. Le Consistoire a été renouvelé et quelque peu rajeuni par l'élection de nouveaux membres, dont l'un, M. Georges Albon, a été nommé secrétaire.
C'est lui qui a présenté le rapport moral à la dernière assemblée générale. Grâce aux recettes réalisées, il a été possible, non seulement d'augmenter les traitements et les indemnités du personnel, et de créer une caisse de prévoyance pour les rabbins, mais aussi d'entreprendre des travaux de réfection au cimetière et dans les synagogues. Le projet d'édification d'un immeuble où seront réunis tous les services de la communauté n'a pas encore pu être réalisé. Au point de vue religieux, nous ne trouvons guère à relever que le fonctionnement d'un cours créé par la Société « Etz-Haïm » pour la formation d'officiants et de professeurs d'instruction religieuse.
Le compte-rendu financier, présenté par l'ancien et dévoué trésorier du Consistoire, M. J. Kaoua, signale de notables accroissements de recettes dans les principaux chapitres. On sait que la principale ressource des communautés algériennes est le produit de la taxe sur l'abatage de la viande cacher. Cette taxe a rapporté en 1920 la somme de 192.469 fr. 60, dont les 5/12 (80.191 fr. 50) sont affectés aux besoins du culte, tandis que les autres 7/12 sont destinés à la charité et sont distribués aux indigents israélites par la Sous-Commission israélite du Bureau de bienfaisance municipal.
Remarquons à ce propos que le Consistoire avait versé 1.000 francs à la souscription en faveur des indigènes victimes de la sécheresse.
En examinant les dépenses, on est étonné de constater que l'Association consistoriale d'Alger, dont les recettes s'élèvent à près de 490.000 francs et qui a pu acheter pour plus de 175.000 francs de rentes, neverse à l'Union des associations cultuelles qu'une cotisation de 4. 000 francs (précédemment 3.000 francs) et en plus une subvention de 250 francs au Séminaire. Il est vrai qu'elle ne contribue au traitement de son propre graud-rabbin que pour 4.200 francs.
Comme il convient de finir par l'éloge, nous avons été heureux d'apprendre qu'une souscription en faveur des victimes des pogromes avait rapporté la somme de 6.380 francs. C'est un indice réconfortant de l'esprit de solidarité israélite de nos coreligionnaires algériens.
Les amis de l'UNIVERS ISRAELITE sont priés de nous envoyer des listes d'ABONNÉS POSSIBLES.
Nous ferons aux personnes désignées sur ces listes un service gratuit, à titre d'essai, pendant un mois.
Nouvelles de l'Étranger RUSSIE La situation des juifs Répondant aux affirmations de certains journaux antisémites anglais, disant que les juifs vivent heureux sous le régime soviétique, le Daily Telegraph écrit : « Ceux qui pensent que le régime des bolchéviks est favorable aux juifs en Russie seront stupéfaits en lisant l'information communiquée par les enquêteurs américains. Les habitants juifs de nombreuses villes et localités provinciales ont dû fuir pour échapper aux bêtes à forme humaine qui opèrent en Ukraine et en Russie méridionale. C'est pourquoi les centres importants se remplissent de juifs pauvres. A Moscou, par exemple, où il y avait 70.000 juifs, il y en a actuellement 300.000. Des centaines de milliers fuient de Russie. En Pologne se sont concentrés 200.000 réfugiés. Sur la frontière polonaise se trouve un nombre énorme de réfugiés, mais on ne les laisse pas entrer dans le pays, faute de ressources pour nourrir cette masse affamée et par suite des restrictions apportées à l'immigration par divers Etats d'Europe et d'Amérique. »
Trotzky et le rabbin de Moscou Le Najer Haint reproduit une correspondance entre Trotzky et le très vieux rabbin de Moscou, Mazé. Ce dernier avait adressé au dictateur un mémorandum où il indiquait que la politique bolchéviste entraîne l'extermination de millions de juifs. Le rabbin demandait à Trotzky d'avoir pitié du peuple juif. Trotzky répondit : « Même si le communisme, pour vivre, exigeait le sacrifice de la race juive entière, ce serait la plus belle mission qui pourrait échoir à un peuple. » Les pogromes Les juifs, dans une terreur panique, fuient vers les frontières; malgré les répressions, 40.000 familles juives ont gagné la seule frontière roumaine. Des centaines de milliers d'entre eux se trouvent près de la frontière polonaise. Les maladies et la faim déciment les fuyards, mais leur torrent ne s'arrête pas.
Le Najer Haint résume une conférence faite à Riga par l'homme politique juif Kreinine. Le conférencier a dit que la
vague des pogromes en Russie, loin de diminuer, ne fait que s'étendre. Dans les régions de Volhynie, de Minsk et de Mohilef, une série de pogromes a éclaté. D'Ukraine et de Russie Blanche les bandes transportent leur activité dans le centre de la Russie. La population juive ne trouve aucun secours, car il n'y a pas d'aide à attendre des Soviets : souvent les troupes de protection qu'ils envoient se joignent aux bandes et collaborent aux pogrom.
LETTONIE La situation politique des juifs Le député juif-national au Parlement de Lettonie, M. Helmann, a donné à un correspondant de la Wiener-Morgenzeitung les renseignements suivants sur la situation des juifs en Lettonie : Le Parlement vient d'adopter un amendement à la loi relative au repos hebdomadaire : selon le texte proposé par les députés juifs les « ouvriers et employés qui observent pour des raisons religieuses ou nationales le repos de samedi ont le droit de travailler le dimanche». Ce vote a suscité une telle fureur dans les partis gouvernementaux qu'ils ont fini par repousser, dans son ensemble, la loi sur le repos hebdomadaire.
La même lutte était engagée autour du projet de loi sur l'autonomie nationale. La Commission de la constitution au Parlement a adopté le projet, mais les partis gouvernementaux s'agitent pour le tenir en échec.
La question de la nationalité lettone a une grande importance pour les juifs de Lettonie.
D'après la loi, sont considérés comme citoyens lettons ceux qni, à l'époque du tsarisme, ont été enregistrés dans les étatscivils des territoires qui composent la Lettonie actuelle. Mais comme ces territoires étaient situés en dehors de la zone réservée aux juifs, ce pourcentage ne comprend que 15,2 de toute la population juive en Lettonie; les autres 80 sont considérés comme étrangers sur lesquels on prélève des taxes spéciales et qui peuvent être expulsés à chaque instant. Les députés juifs ont proposé un amendement à cette loi pour que soient considérés comme citoyens lettons tous ceux qui étaient domiciliés en Lettonie depuis 1914 et s'y trouvaient en novembre 1918, au moment de la déclara-
tion de l'indépendance du pays. La Commission principale a repoussé cet amendement. Le sort de 60 à 70.000 juifs en Lettonie dépend maintenant de la solution que recevra cette question.
——————S-~E=-<e-=~<=————— NOUVELLES DIVERSES — On annonce la mort à Kissingen, du député Friedmann, membre de la 3e et de la 4e Douma, où il se fit le champion des droits des juifs. Lors de la constitution du gouvernement de Kerensky, il avait été désigné comme membre de la commission chargée de préparer le projet d'émancipation des juifs.
— Par dérogation à la loi sur l'immigration, les femmes dont les maris résident déjà aux Etats-Unis et qui viendraient les rejoindre, ne seraient pas comprises dans le pourcentage de l'immigration.
— On annonce que le gouvernement mexicain, désireux d'accorder toutes facilités aux juifs qui voudraient émigrer pour le Mexique, a décidé de créer un consulat à Varsovie.
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