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Titre : Pages de gloire du 28e bataillon de chasseurs alpins : 2 août 1914-30 mars 1919 / lettres-préfaces des généraux de Maud'huy et Brissaud-Desmaillet

Éditeur : Imprimerie Berger-Levrault (Nancy)

Date d'édition : 1921

Contributeur : Maud'huy, Louis-Ernest de (1857-1921). Préfacier

Contributeur : Brissaud-Desmaillet, Georges (1869-1948). Préfacier

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : France. Armée. Bataillon de chasseurs alpins (028)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb425746329

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (VIII-152 p.) : ill. ; 26 cm

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GG14182

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62385956

Source : Service historique de la Défense, 2012-160

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/07/2012

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1 28?

PAGES DE GLOIRE DU 28e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS

Lellre/- 0é!àce/ de/ Généraux' de J^ZCLlld'hliy el Briffaud-IJifmaillet

BERGER-LEVRAULT NANCY - PARIS. STRASBOURG



PAGES DE GLOIRE

DU

28e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS

2 AOUT 1914-30 MARS 1919


Il a été tiré de cet ouvrage 3.ooo exemplaires sur papier surglacé offert généreusement par les « PAPETERIES BERGES, DE LAXCEY,) (Isère).


Pages de Gloire du

28e Bataillop de Chasseurs alpins

2 AOUT 1914-30 MARS 1919

LETTRES-PRÉFACES des Généraux DE MAUD'HUY et BRISSAUD-DESMAILLET

IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT NANCY - PARIS - STRASBOURG 1921



LETTRE DU GÉNÉRAL DE MAUD'HUY

Metz, le 20 août ig20.

Chers chasseurs du 28*,

Mes enfants, vous êtes chasseurs!

Et chasseurs du 28e alp/n! Quel plus beau titre de gloire!

Avant la guerre déjà vous vous enorgueillissiez de l'être : Sidi-Brahim, Sébastopol, Solférino) ces noms-là de victoire chantaient à vos oreilles; et vous nous promettiez que les fils seraient dignes des pères.

Et les fils ont égalé, ont surpassé leurs pères!

Maintenant vous êtes, l'OUS le savez, les enfants chéris de la Nation; quand vous dites : « Je suis chasseur! » tous vous admirent et vous envient.

Et pourquoi? A cause de votre bravoure? Oui, certes. Nul n'a été plus brave que vous, à l'Hartmannswillerkopf à Metzeral, au Linge, à La Malmaison et en tant d'autres combats. Mais d'autres aussi ont été braves comme vous, et, cependant, n'ont pas votre renom.

C'est qu'à votre bravoure, vous avez joint tesprd de corps qui, pour vous, se confondait avec la discipline.

Toujours vous êtes restés bien tenus, astiqués, boutonnés. Et la Victoire, vous le savez, reste à celui qui demeure discipliné, boutonné, astiqué le dernier.

Parmi vous, chasseurs du 28", les uns sont morts boutonnés, les autres ont dépassé la frontière, boutonnés.

Des beaux soldats de la France, vous avez été les plus beaux!

Général DE MAUD'HUY, Député de Metz, Sergent au 280 bataillon de chasseurs alpins.



LETTRE DU GÉNÉRAL BRISSÀUD

Le 28e B. C. A. n'a connu que le succès au cours de la Grande Guerre que j'ai commencée et finie avec lui.

Merveilleusement préparé et entraîné en temps de paix par ses vigoureux chefs successifs, les lieutenants-colonels MICHEL, DE LA PINTIÈRE, HOCHSTETTER, if fut entre mes mains, son premier chef de guerre, et entre celles des commandants COQUET et PRUDHOMME, mes valeureux successeurs, un outil offensif incomparable.

Ancien commandant de la 3e compagnie pendant deux ans, fai eu le bonheur d'être placé à la tête de mon vieux bataillon dès la mobilisation, à mon retour de Chine. Cette rentrée dans ma famille de chasseurs m'a porté chance, car c'est au 28e, à ses splendides qualités guerrières, à son rendement exceptionnel, à ses brillants succès, que je dois mon rapide avancement aux grades de colonel et de général de brigade.

? Que ce soit sous mes ordres ou sous les ordres de mes successeurs, le 28e a toujours été vainqueur, a toujours enlevé ses objectifs, a infligé des pertes cruelles à Vennemi, a toujours fait fuir les troupes d'élite qui étaient habituellement amenées devant la 66e division. Son historique est une rayonnante épopée. Il me fut enlevé en janvier igi5, au moment de l'organisation des brigades de chasseurs, pour aller combattre sous les ordres du général SERRET, sur les cimes du Vieil Armand et de la vallée de la Thur où il retrouva son fils, le brave 68e B. C. A. Il y continua la série des splendides exploits qu'il avait inaugurés au groupe des bataillons d-Alsace à Ingershelm, au Violu, à la Tête des Faux.

Je m'étais promis de le retrouver et de combattre encore à sa tête. La reprise de contact eut lieu en avril 1917) sur les hauteurs de Craonne et au Bois de Beaumarais, lorsque je fus appelé du commandement de la 12e division à celui de la 66e. Depuis cette époque, le 28e se surpassa sous mes yeux, à chaque combat, à chaque bataille.

A Craonne, c'est l'impétueuse contre-attaque effectuée en plein jour qui nous remit en possession du plateau de Californie perdu quatre heures auparavant. Le 28e voulut montrer à son chef du début ce dont il était devenu capable après deux ans de guerre.

Cette contre-attaque provoqua Cadmiration d'un cheffort difficile à contenter, le général DUCHESNE.


Sur le Chemin des Dames, à la Garjtousse, à la bataille de La Malmaison, au Bois Sénécat, à Moreuil, à Vauxaillon, au canal de la Sambre, il fut sublime et décrocha coup sur coup les plus glorieuses citations.

Braves chasseurs) officiers et poilus du 28e, je ne vous oublierai jamais. Je pressens d'ailleurs que je reverrai mon ancien bataillon.

Lorsqu en février i<jij<,je dus me séparer de lui, en raison de la dissolution de la (j(je division, tA.lsacicllne, j'éprouvai un véritable déchirement de cœur. Je porte encore le deuil de notre séparation.

Mais j'ai la conviction que je vous retrouverai encore, que je serai de nouveau votre chef. Cela fut, cela sera.

28e, au revoir.

Commandant les troupes de la Sarre.

Sarrebrack, septembre ig20.


PAGES DE GLOIRE

DU

28e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS

2 AOUT 1914-30 MARS 1919

INTRODUCTION

« Allez-y gaiement; ceux qui se trouveront en face de vous préféreront être ailleurs. »

(Testament militaire du colonel de Maud'huy, commandant le 35e régiment, à son régiment.)

Le 9 juillet 1914? par un clair soleil, le 28e bataillon de chasseurs alpins s'éveillait, aux sons du « réveil en fanfare » joyeusement claironné dans la cour du quartier Bayard, à Grenoble, à l'occasion du départ aux manœuvres.

L'allégresse était dans tous les cœurs; pour les uns, c'était la perspective de la libération, au retour, dans quelques semaines ; pour les autres, c'était le charme de l'inconnu, du pays nouveau que - l'on allait voir, de la vie plus libre que l'on allait mener.

Par étapes, le 28e avait franchi cols et montagnes et il se trouvait dans le Briançonnais, à Névache, quand éclata brusquement la déclaration de guerre.

Perdu dans la pittoresque vallée de la Clarée, il goûtait le plaisir - de contempler une nature splendide, de faire des marches, des travaux, des reconnaissances, dans un pays de rêve. Les journaux arri-


vaient mal dans ce coin isolé et l'on vivait un peu comme retiré du monde, tout au charme d'une existence nomade, chaque jour variée,

et si différente de celle de la caserne.

Soudain, le 2 août, vers 4 heures du soir, l'ordre de mobilisation arriva. Ce fut une stupeur profonde d'abord et qui fit rapidement place à un enthousiasme débordant.

La revanche ! Quelle fierté de laver à tout jamais la tache de la dernière guerre, de fouler le sol de l'ennemi, en vainqueurs, de défiler dans ses villes, sous les yeux ravis de ses blondes filles. Et, parmi ces petits chasseurs, qui envisageaient l'avenir avec confiance et avec joie, combien peu pensèrent aux terribles souffrances qui les attendaient !

Quand la nuit vint, les cartouches étaient distribuées, les vivres de réserve étaient au complet, et les fusils, soigneusement « briqués », s'allongeaient d'une baïonnette affûtée à la meule.

Les compagnies s'éparpillèrent sur les sentiers des cols afin. de garder la frontière italienne, la neutralité de l'Italie n'étant pas encore officielle.

Quelle nuit! Cette première nuit de guerre fut comme une veillée d'armes tragique, dans le silence éternel des hautes cimes neigeuses.

On était haletant et fiévreux ; l'attente d'événements formidables, l'inconnu plein de choses obscures opprimaient les cœurs et inquiétaient les esprits.

Enfin, le 10 août, le bataillon partit pour la grande guerre.

L'Italie avait fait connaître son désir de rester neutre et le haut commandement, dégarnissant la frontière alpine, appelait sur un autre théâtre les troupes qui étaient demeurées dans les Alpes.

Le lieutenant-colonel HOCHSTETTER, qui commandait le 28e, était retenu au lit par une douloureuse maladie et il ne pouvait pas avoir la joie et l'honneur de mener, le premier, son bataillon au feu.

Il venait d'être remplacé dans son commandement par le lieutenant-colonel BRISSAUD-DESMAILLET, qui avait été, autrefois, capitaine au 28e et qui en avait commandé la 3e compagnie.

A l'aube, le 10 août, le bataillon était rassemblé en carré, dans un champ, à la Vachette, près de Briançon. Le commandement du « garde à vous » retentit, et, instantanément, chacun rectifia la position, dans le bruit sec et métallique des armes choquées.

Alors, une voix sonore, énergique, admirablement timbrée, s'éleva dans le silence et l'obscurité. Le nouveau colonel se présentait à ses braves ; on l'écouta avec une attention respectueuse et chacun, la main droite placée sur la croisière des baïonnettes au bout du fusil, redit en soi-même le serment que le chef faisait à haute voix, au nom de tous, de mourir plutôt que de reculer. Une



émotion intense étreignit tous les cœurs. La guerre était bien une réalité, cette fois-ci, elle commençait véritablement et elle allait faire ses terribles ravages dans les rangs de cette splendide jeunesse.

Encore sous l'étreinte de cette poignante émotion, le bataillon se mit en marche, et, aux portes de Briançon, il fit une halte, pendant laquelle le colonel, passant sur le front des compagnies, plongea dans les yeux de chacun son regard énergique et franc, cherchant à communiquer à tous sa confiance et sa volonté.

Puis, devant la 7e batterie du IER régiment d'artillerie de montagne qui lui rendait les honneurs, le 28e bataillon de chasseurs défila au pas de charge et traversa Briançon à cette allure, baïonnette haute, aux sons de la Sidi-Brahim et de la charge, jusqu'au point d'embarquement.

Le premier train comprenait l'état-major et les trois premières compagnies du bataillon : une grande joie était réservée à ce premier détachement.

Le 10 août au soir, apparurent dans la brume les belles collines qui environnent Grenoble, et ce fut pour tous une douce émotion que la vision de la ville qui avait abrité dans son enceinte le 28e B. G. A. A la gare, les hommes reçurent l'ordre de débarquer.

On se brossa avec fièvre, on ajusta coquettement les équipements et les bérets, car on allait défiler une dernière fois dans la ville des « Alpins » et dire adieu au lieutenant-colonel HOCHSTETTER avant de partir pour la frontière de l'Est.

Au milieu d'un enthousiasme indescriptible, le bataillon défila.

Jamais la fanfare n'avait joué avec autant d'entrain et jamais les chasseurs n'avaient eu l'allure aussi légère. Puis, un peu après minuit, le détachement revint à son point de départ et le train partit, emmenant bien loin des belles Alpes les chasseurs alpins de Grenoble.

Le 12 août au matin, le bataillon débarqua à Saint-Maurice, près de Bussang, dans les Vosges.

Son corps d'officiers était composé de la façon suivante :

Lieutenant-colonel BRISSAUD-DESMAILLET.

I Docteur BLOCH, médecin-major de 2E classe.

Lieutenant PRUDHOMME, officier d'approvisionEtat-major < nement.

Lieutenant VINCENT, officier des détails.

f Lieutenant GUÉTAT, adjoint au chef de corps.

Docteur MONTCENIS, aide-major de Ire classe.

Capitaine REGNAULT.

Ire com pagnie. Lieutenant D'ESCODÉCA DE BOISSE.

I Sous-lieutenant CANAVY.


Capitaine PASQUIER.

2e compr aq3 nie { T 2- com ( Lieutenant DE GROUCHY.

Capitaine DOBREMEZ.

1 Lieutenant KLEIN.

Lieutenant SIMON.

[ Capitaine VALENTIN.

4- com p .a g n ) Lieutenant LEJAR.

4 , compag nie Sous- lieutenant ANGELVIN.

4e compagnIe. t S 1. t t A [ Sous-lieutenant BEAUDOUIN.

Capitaine DUPONT.

5 com p a g nie Lieutenant DE POUYDRAGUIN.

Lieutenant MARTIN.

Sous-lieutenant BARROZ.

Capitaine BROUAND.

6e compagnie Lieutenant BALLON.

e compagme Sous-lieutenant DU REPAIRE.

F Sous-lieutenant BARBARO.

Section de mitrailleuses. Lieutenant CARTIER.

Ainsi encadré, le 28e bataillon de chasseurs entrait dans la bataillft/^ommandé successivement par le lieutenant-colonel BRIS-

SAUD-DESMAILLET, puis, par le chef de bataillon COQUET, ensuite par le chef de bataillon PRUDHOMME, tous les deux officiers au 28e lors de la déclaration de guerre, et enfin, par le chef de bataillon MASSON, le bataillon devait, au cours de la campagne, ne connaître que le succès.

Engagé en Alsace, d'août 1914 à août 1916, il inscrit sur son fanion les noms glorieux d'Ingersheim, de La Chapelle, du Bonhomme, de la Tête de Violu, de la Tête de Faux, de l'Hartmannswillérkopf, du Schnepfenriedkopf, de Metzeral et de l'Hirzstein. Puis, quittant la montagne pour la plaine, il se couvre de gloire, dans la Somme, à Bouchavesnes (septembre 1916) et au bois de Saint-Pierre-Waast (novembre 1916). Mais, l'hiver le revoit dans les neiges des Vosges et, au printemps, quand le 28"" est amené sur un autre terrain d'opérations, c'est pour culbuter l'ennemi, au Chemin des Dames, dans toutes les rencontres où il lui est opposé. Enfin, l'année 1918, commencée à l'Hartmannswillerkopf, se termine, pour le bataillon, dans les plaines de la Thiérache, après les magnifiques combats de l'Avre, de Moreuil, de Vauxaillon et enfin du canal de la Sambre.

Fidèles à la tradition des héros de Sidi-Brahim, les chasseurs du 28e n'ont rencontré l'ennemi que pour le culbuter, et pour lui imposer leur ascendant irrésistible. Partout où il y avait des lauriers à cueillir, ils étaient là, et les palmes de la victoire sont venues orner, nombreuses, les croix de guerre de leurs fanions.



PREMIÈRE PARTIE

L'ALSACE 12 AOUT 1914-25 JUILLET 1916

1

LA PLAINE 12 AOUT 1914-6 SEPTEMBRE 1914

De Massevaux à Colmar. — Combat d'Ingersheim. — Orbey. — La Poutroye. - Le repli : combat de La Chapelle. — Les Hautes HulLes. — Le Lac Blanc.

Le soir de son débarquement, le bataillon gravit, par une chaleur accablante, les pentes du Ballon d'Alsace. De cette immense crête herbeuse, aux pentes de laquelle s'accrochaient de hauts bois de sapins et de petites futaies de hêtres, la vue était grandiose. On devinait, à ses pieds, dans la brume du soir, la grande plaine d'Alsace, à laquelle conduisaient de minuscules petites vallées, abritant de gais villages en miniature, aux maisons blanches et aux grands toits rouges. Et puis, au loin, incessante et saccadée, la canonnade faisait un vacarme sourd et nous suivions les phases d'une bataille invisible, tandis que, peu à peu, avec la nuit, le bruit s'espaçait, diminuait et faisait place à un calme impressionnant, troublé seulement par le roulement des lourdes voitures de munitions et par les faisceaux bleus des projecteurs de Belfort.

Le bataillon occupa une ligne d'avant-postes, sur le versant alsacien des Vosges, jusqu'au 14 août au soir. La nuit était magnifique, le canon s'était tu, et la pleine lune éclairait mystérieusement les grandes forêts de sapins. Le bataillon se mit en marche vers l'inconnu, suivant des sentiers pierreux et profonds comme un lit de torrent, des sentiers de contrebandiers. Guidées par des douaniers, les compagnies en colonne par un descendirent vers la plaine.

Quand on arriva à la frontière, et qu'on pénétra sur un sol jusqu'alors occupé par l'Allemand, il y eut un frisson dans ce serpent


d'hommes : « la frontière, voilà la frontière ! » et le chuchotement se répéta tout le long de la colonne. Puis, soudain, au tournant d'un.

vallon, apparut, baigné d'une lumière bleue, le premier village alsacien. Avec quelle curiosité on détaillait les maisons. Il semblait qu'elles n'étaient pas comme les nôtres. Blanchies à la chaux, avec leurs façades coupées de longues bandes grises et leurs grands toits, elles paraissaient confortables et il s'exhalait d'elles comme un parfum de bien-être et de prospérité.

Puis, ce fut la grande route; une route large, bien entretenue, le long de laquelle couraient un ruisseau et une voie ferrée. Le bataillon traversa Sewcn, puis, au lever du jour, il atteignit Massevaux.

Des barricades, formées de charrettes renversées et de matériaux de toutes sortes, avaient été édifiées à chaque carrefour. Des douaniers montaient la garde et restaient étonnés de voir pour la première fois des chasseurs coiffés de bérets. Massevaux traversé, le bataillon s'éparpilla en petites colonnes, et, après une marche pénible sous d'épaisses futaies, par une chaleur suffocante, il atteignit, le i5 au soir, le village de Rodern pour aller prendre, en avant de cette bourgade, les avant-postes au milieu des vignes.

Pendant cette marche, un groupe de uhlans eut l'audace de s'approcher à moins de 5oo mètres d'une des colonnes du bataillon.

Le lieutenant AYME, de la 2E compagnie, tireur remarquable, prenant le fusil d'un de ses hommes, épaula froidement celui qui paraissait être le chef de la patrouille. Le coup partit et le uhlan tomba frappé d'une balle en pleine tête, tandis que ses compagnons s'enfuyaient de toute la vitesse de leurs chevaux.

Le 16 au matin, le bataillon reçut l'ordre de se porter en avant.

Formé en petites colonnes largement espacées, il s'avança jusqu'à la ligne Cernay-La Croisière-ferme Lutzelhof, après avoir traversé le champ, dévasté et couvert de débris, de la récente bataille de Cernay. Continuant son avance en pays reconquis, le 28E se porte, le 18 août, sur le coquet village ri" Hfholtz, où il passe la nuit. Dans le courant de la journée, un avion ennemi fut abattu par les feux de ses compagnies, dans nos lignes, et les pilotes faits prisonniers. Le ig au soir, après une marche pénible par des sentiers pleins d'éboulis, au milieu de montagnes abruptes, le bataillon arrivait à Wcsthaltcn.

Vers 5 heures, des détachements ennemis étant signalés sur Pfaffenheim, le lieutenant-colonel BRISSAUD désigne le lieutenant DE POUYDRAGUIN pour commander une reconnaissance offensive sur le village. L'effectif de cette reconnaissance est de deux sections, dont l'une opérera tandis que l'autre restera en soutien à quelque distance. Le détachement se faufile par petits paquets à travers les vignes qui environnent le village, mais une demi-section s'égare et


lorsque le lieutenant arrive à l'entrée du bourg, seize hommes seulement se rallient à lui.

Les habitants, interrogés, donnent des renseignements contradictoires, ils se méfient.

Une ferme à l'est de Pfaffenheim semble occupée par des cavaliers ennemis. La patrouille, officier en tête, se porte dans cette direction ; mais un civil s'est détaché d'un groupe de villageois et, à toutes jambes, il court avertir l'ennemi. Ne voulant pas tuer un Alsacien sur le sol reconquis, ni éveiller l'attention de l'ennemi par un coup de feu, le lieutenant poursuit le paysan, cherchant à le gagner de vitesse et à surprendre l'ennemi avant qu'il ne soit prévenu. La section suit son officier, mais à distance, car il est plus agile et plus légèrement armé. Un colosse est en sentinelle devant la ferme. Le lieutenant, sans chercher à se rendre compte si ses chasseurs l'ont suivi, attaque son adversaire à coups de sabre. Le Bavarois d'un coup de latte blesse l'officier à la main et le sabre tombe. La douleur ne ralentit pas l'élan du lieutenant DE POUYDRAGUIN. Il se jette sur le Bavarois et tous les deux roulent à terre dans un corps à corps furieux. Les forces de l'officier le trahissent, son antagoniste, d'une vigueur herculéenne, prend le dessus et dégaine un poignard.

Pendant cette lutte terrible, la section est arrivée. Le sergent POUCHOT et un de ses hommes se précipitent, baïonnette haute, au secours de leur chef. Le poste allemand fait feu à bout portant, mais, sans s'effrayer de ces coups, le sergent essaie de dégager le lieutenant de l'étreinte du Bavarois, et, par bonheur, d'un coup de baïonnette bien placé, il frappe le Boche à mort. En se portant au lieu du combat, le détachement a fondu sous le feu de l'ennemi.

Le lieutenant se relève, comprend la situation, et calme, maître de lui, décide de se replier.

Les balles pleuvent, mais le lieutenant parvient à emmener un de ses blessés.

Une batterie de 65mm ouvre alors le feu et protège la petite troupe jusqu'au moment où elle rejoint la section de soutien. On attend la nuit. On revient avec précaution relever les morts et les blessés, demeurés sur place. Alors seulement le lieutenant songe à se faire panser.

Le 20 août, franchissant de nouveau les arêtes des Vosges, par des sentiers presque impraticables et sous l'accablement de la chaleur, le 28e vient cantonner dans le riant village de Soultzbach, perdu au fond d'une fraîche vallée entourée de tous les côtés par de hautes montagnes, boisées de grands sapins. Le 21 août, une nouvelle étape conduit le bataillon à Kaysersberg par le Hohnack et le village d'Ammerschwihr.


Kaysersberg est un vieux bourg alsacien, au débouché de la vallée de la Béchine.

Une grosse tour, vestige d'anciennes fortifications, domine, au nord, toute l'agglomération, dont les antiques maisons, étroitement serrées les unes aux autres, laissent une impression de cité du Moyen Age. Le bataillon ne cantonne qu'en partie dans cette charmante cité.

Quelques-unes de ses compagnies furent détachées aux avantpostes, au col de Riquewihr et en direction de Kinsheim et d'Ammerschwihr. L'accueil de la population fut enthousiaste. Les drapeaux allemands furent brûlés en feu de joie, sur la place publique, et le colonel BRISSAUD-DESMAILLET fut le parrain d'un enfant, né le jour même, et qui reçut le prénom de François.

Le bataillon était en liaison, à droite, avec le 5e B. C. P. Le 22 août, une violente attaque allemande, soutenue par les mortiers de Neuf-Brisach, se déclencha sur le village d'Ingersheim, occupé par des éléments des 5e et 12e bataillons de chasseurs.

C'était le premier combat où l'ensemble du bataillon allait se trouver engagé. Alertées rapidement, les compagnies se fraient un passage à travers les vignes, hautes de plus de 2 mètres et extrêmement serrées. Au sortir des vignes, c'est la plaine dans laquelle serpente la Fecht. Des tranchées ennemies solidement garnies, soigneusement camouflées et desquelles part un feu meurtrier, arrêtent un instant le magnifique élan de la Ire compagnie crânement conduite par le capitaine REGNAULT. Les autres compagnies font un mouvement tournant et la batterie de montagne du capitaine COTTAVE, par quelques obus bien placés, jette le trouble parmi les Allemands. La marche en avant reprend, avec rage, car les pertes de la Ire ont été sévères et s'élèvent à 11 tués et 29 blessés. On poursuit l'ennemi à travers les vignes ; des Allemands, surpris dans leur retraite, sont fusillés à bout portant et sans pitié, tandis que la nuit tombe et qu'on se dirige à la lueur du village d'Ingersheim en flammes. L'attaque de flanc du 28E a dégagé les 5e et 12E bataillons de chasseurs et l'ennemi, quoique très supérieur en nombre, s'est replié vers Colmar sous la protection du tir de ses gros obusiers.

La nuit se passe dans le calme, mais on veille activement, dans la crainte d'un retour offensif de l'ennemi. Poursuivant son succès, le bataillon occupe, le 23 août, le bourg de Logelbach, un des faubourgs de Colmar, faisant tête de pont en avant du village d'Ingersheim.

Mais notre cavalerie ayant signalé l'occupation de Ribeauvillé par des forces ennemies importantes, le commandant du 28e, pour surveiller cette direction, fit occuper le col de Kinsheim et le mouvement en avant de l'ennemi s'étant accentué, le 28e reçut l'ordre,


INGERSHEIM COLMAR


le 25 août, de se replier sur Orbey, en défendant le terrain pied à > pied. La tristesse était profonde d'avoir à abandonner le terrain si chèrement conquis et surtout de laisser aux mains de l'ennemi les gracieux bourgs d'Ammerschwihr et de Kaysersberg, où l'accueil avait été si cordial. La 4e compagnie, ce même jour, faisant une reconnaissance dans les montagnes, en direction d'Aubure (Freland), se heurte à un nombreux parti d'ennemis. Un combat meurtrier s'engage et cette belle unité, après avoir perdu 4 morts, 4 disparus, se retire en emportant ses 14 blessés.

Le bataillon est un peu dispersé, pour faire face à toutes les attaques possibles. Le 27 août, les 4e et 5e compagnies vont remplacer, aux cols du Bonhomme et des Bagenelles, le 30c bataillon de chasseurs et, le 28 août au soir, une attaque allemande, au col des Bagenelles, se brise sous les feux de la 5e compagnie.

A ce moment, le bataillon reçoit la mission de tenir fortement une ligne d'avant-postes jalonnée par Les Chistes-La Chapelle-La Poutroye, protégeant ainsi le sud de la route du col du Bonhomme.

De fortes colonnes ennemies attaquent sans cesse et, le 2 septembre, malgré leurs efforts inouïs, ces colonnes sont repoussées. Le lendemain, par ordre, le 28e se replie et s'organise sur le plateau des Hautes-Chaumes, entre le Tanet et le col du Louschpach. Chacun s'ingénie à fortifier ces vastes terrains d'herbages, nus et sans abris, et la fraîcheur des premières nuits de septembre n'arrive pas à engourdir ces hommes, fatigués par plus de quinze jours de combats incessants et meurtriers, de marches très longues par des sentiers presque impraticables, devant un ennemi rusé, nombreux et connaissant admirablement ce pays, qu'il avait préparé depuis longtemps en vue de la guerre.

A peine reposés par une nuit tranquille, les détachements du 28e sont attaqués, le 4 septembre, par de fortes colonnes ennemies parties d'Orbey et de La Poutroye. Le combat se poursuit toute la journée, à notre avantage, et le bataillon n'est arrêté qu'aux portes - d'Orbey, par d'importantes réserves allemandes. Le combat offensif se continue pendant toute la journée du 5 septembre, mais, en plein succès, le bataillon reçoit l'orare de se replier et il aura désormais pour mission de défendre une ligne qui va, du Lac Blanc au col du Bonhomme, en passant par le col du Louschpach. Le 6 septembre, les 3e et 4e compagnies exécutent une brillante charge à la baïonnette, vers le col des Journaux, et contribuent pour une très large part au succès de la 82e brigade, dégageant ainsi Fraize et Plainfaing et rejetant l'ennemi sur la crête frontière, en direction de Sainte-Marie-aux-Mines.


II

LES YOSGES

Le col du Bonhomme. — La Tête du Violu. — Le col de la Cude. — La Tête de Faux.

Alors commence pour le bataillon une période de trois semaines extrêmement pénible. Sans abris, sans matériel, dans des ébauches de tranchées, le 28e est soumis à un incessant bombardement par obus de gros calibre, lequel commence avec le jour pour ne se

Col du Bonhomme. — Monument élevé à la mémoire du général BATAILLE et des héros tombés au champ d'honneur pendant les mois de septembre et octobre 1914.

terminer qu'à la nuit. Les pertes sont sévères, et le général BATAILLE, qui est venu encourager les chasseurs, trouve au milieu d'eux une mort glorieuse, frappé des éclats d'un obus de gros calibre.

Quelques jours après, le 10 septembre, le bataillon passait sous le commandement du chef de bataillon COQUET, remplaçant le lieutenant-colonel BRISSAUD-DESMAILLET, appelé au commandement du groupe de chasseurs formé des 13e, 22e, 30e et 28e B. C. A. De ce


fait, le bataillon restait sous les ordres d'un chef qu'il aimait et voyait venir à sa tête un commandant pour lequel il avait une

vénération sans bornes. Adjudant-major du 28E, le commandant COQUET avait dû prendre

LieuLenant-Colonel COQUET.

le commandement du 68e B. C. A., quand la guerre avait, été déclarée, et le bataillon avait été profondément affligé de se séparer d'un chef dont la bonté et la douce fermeté étaient proverbiales.

Relevé le 27 septembre, le bataillon quittait sans regret le col du Bonhomme, pour aller occuper des tranchées sous les hautes


forêts qui s'étalent au sud du col de Sainte-Marie-aux-Mines. Les travaux dont il était chargé devaient préparer l'attaque projetée

Tête du VIOlU et

la CUDE

818C. Frontière

contre l'observatoire allemand de la Tète du Violu et du col de la Cude, d'où l'ennemi tenait sous ses vues Saint-Dié, le col de SainteMarie-aux-Mines et le col des Journaux.


Le 31 octobre, le 28e, renforcé par une compagnie d'infanterie, doit enlever une partie de la crête frontière dite « Tête du Violu », immédiatement au sud du col de Sainte-Marie-aux-Mines. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le bataillon est soutenu, dans son attaque, par une vigoureuse préparation d'artillerie. A i3h 45. les compagnies s'élancent à l'assaut. La progression est lente au milieu d'un fouillis inextricable de branches de sapins, de fils de fer barbelés, de troncs et d'abatis. Une magnifique charge à la baïonnette se déclenche, à la poursuite de l'ennemi en fuite, dès que les réseaux de fil de fer ont été franchis. On peut suivre la progression des vagues d'assaut, sous ces grands bois épais, aux cris des chasseurs et aux sonneries de la charge.

Clairons et hommes s'époumonent, et, devant cet élan irrésistible, le Boche lâche pied, après s'être défendu vigoureusement pendant quelques instants. La Tête du Violu et le collet de la Cude sont enlevés, mais le bataillon a perdu 20 tués et 32 blessés, dont le capitaine DOBREMEZ et le lieutenant CARTIER.

Pendant la nuit, on organise rapidement le terrain conquis et, le lendemain, ier novembre, le 28E attaque la cote 780, immédiatement au sud du col de Sainte-Marie. Pendant la nuit, l'ennemi avait construit sur ce sommet un fortin, défendu par des réseaux traîtreusement placés au ras du sol et de couleur sombre. Deux charges infructueuses viennent se heurter aux tranchées ennemies.

La progression était difficile, tant à cause des fils de fer que de l'épaisseur de la forêt. Avisant le danger d'un échec dans de semblables conditions, les capitaines REGNAULT et PRUDHOMME prennent la tête d'une nouvelle charge à la baïonnette, et cette fois-ci, l'ennemi abandonne le terrain. Cette attaque partielle a été meurtrière.

Le capitaine PRUDHOMME a été grièvement blessé d'une balle au ventre, et les compagnies d'assaut ont perdu 12 tués et 36 blessés.

L'ennemi s'est rapidement ressaisi. Dès 3 heures du soir, il contre-attaque furieusement, avec des troupes amenées en hâte de Strasbourg.

Il se heurte à une défense meurtrière et inébranlable. Sans se lasser, il renouvelle vainement ses assauts jusqu'à la nuit, au son des fifres et des tambours, et laissant sur le terrain un nombre considérable de cadavres et de blessés.

Le 2 novembre, sans se rebuter, l'ennemi revient à la charge, mais il est arrêté par les tirs précis de la batterie de 65 du capitaine DE CORLIEU, placée à quelques mètres des tranchées du bataillon.

De nouvelles contre-attaques se succèdent sans répit, et l'ennemi, épuisé, renonce à l'espoir de reprendre aux chasseurs le terrain si vaillamment conquis.

Voulant commémorer les hauts faits accomplis par le 28e, le


lieutenant-colonel BRISSAUD, commandant le groupe des bataillons de chasseurs de la 66e division, a accordé au bataillon la citation suivante à l'ordre du grou pe : A magnifiquement combattu à Ingersheim (22-23 août 1914) où sa vigoureuse intervention sur le flanc droit d'une division bavaroise a déterminé la retraite de l'ennemi au delà de Colmar. Manœuvrant ensuite en retraite, a arrêté un ennemi très supérieur en nombre, le 2 septembre, au combat de La Chapelle-La Place-La Poutroye, sur un front de 6 kilomètres ; l'a ensuite contre-attaqué avec succès dans la région de PairisNoirmont—Hautes-Huttes. Porté en toute hâte au col du Bonhomme, violemment bombardé pendant plusieurs jours, et au col des Journaux, a enrayé en ces points, par de vigoureuses contre-attaques, la progression ennemie. Les 23-24 septembre, a participé brillamment à l'attaque des hauteurs de Lesseux et du Réduit.

Enfin, les 31 octobre et 1" novembre 9,4, après un hardi investissement, a enlevé, d'un splendide élan, le sommet du Violu et les hauteurs dominant le col de Sainte-Marie-aux-Mines. S'y est maintenu, en dépit des contre-attaques de cinq bataillons ennemis, et, par un travail acharné, a transformé cette région frontière en un centre de résistance modèle.

Signé : BRISSAUD-DESMAILLET.

Le 27 novembre au soir, les ire et 5e compagnies ainsi que la

La Tête de Faux conquise par les t'c et 5, compagnies du 281' alpins le 2 décembre 1 g 14*

section de mitrailleuses sont détachées du bataillon et forment, avec 1 v. trois compagnies du 30e bataillon de chasseurs, un détachement qui,


sous les ordres du capitaine REGNAULT, de la Ire compagnie du 28c, doit attaquer la « Tête de Faux ».

Ce piton, formé d'éboulis de rochers, boisé de petits sapins épais et rabougris, de genévriers et de hautes fougères, constituait un merveilleux observatoire, au centre d'un immense cirque formé, du nord au sud, par le Bressoir, le col des Bagenelles, le Rossberg, le col du Bonhomme, le col du Louschpach et le calvaire du Lac Blanc.

Le 2 décembre, à 2 heures du matin, le détachement quitte la vallée de la Meurthe, et, au milieu d'un brouillard glacial, il gravit, par des sentiers rocailleux, les pentes des Hautes Chaumes. Au lever du jour, un court répit est accordé pour casser la croûte, aux environs de la ferme de Reichberg, puis les colonnes s'enfoncent dans les épaisses forêts et arrivent au pied de la Tête de Faux. A 11 heures, quelques coups de canon balaient le sommet du piton et le détachement REGNAULT, cheminant sous bois, escaladant les pentes presque inaccessibles, arrive devant les défenses ennemies. Pour parvenir jusqu'au sommet, il a fallu souvent mettre le fusil en bandoulière et s'aider des pieds et des mains pour s'agripper aux énormes éboulis, obstacles presque infranchissables. D'épais réseaux, d'arbre en arbre, forment, avec les branches des sapins, un fouillis inextricable au milieu duquel on se fait jour à la cisaille et à la serpe. Mais ces Qbstacles n'arrêtent pas l'élan des chasseurs et le sommet de la Tête de Faux est atteint au prix de fatigues inouïes. Un feu nourri et meurtrier accueille l'apparition des bérets bleus sur la crête. Embusqué derrière de gros rochers, l'ennemi guette et tire à coup sûr. Le capitaine D'ESCODÉCA qui, pour l'attaque, remplaçait le capitaine REGNAULT à la tête de la Ire compagnie, est blessé à bout portant d'une balle à l'épaule.

Le lieutenant DE POUYOHAGUIN, commandant la 5e compagnie, est lui aussi grièvement touché. L'adjudant DESTRIBATS est tué d'une balle en plein front, alors que, sous une fusillade nourrie et à moins de 100 mètres de l'ennemi, il mettait ses mitrailleuses en batterie.

Malgré les pertes sévères, les chasseurs avancent toujours, se faufilant derrière les rochers, progressant en rampant dans les futaies.

La Tête de Faux est enlevée d'un seul élan. L'ennemi se retire dans des tranchées préparées à l'avance, à quelques mètres de celles que le détachement REGNAULT vient de lui enlever. Fidèle à sa tactique, l'Allemand contre-attaque pendant toute la nuit, et, au matin, les munitions manquent au moment où, dans un élan désespéré, l'ennemi sort une fois encore de ses tranchées. On défait rapidement des bandes de mitrailleuses, on ramasse les cartouches des morts et les chasseurs, craignant de ne plus avoir de cartouches, ménagent à contre-cœur leurs munitions. L'ennemi, lourdement éprouvé, regagne ses tranchées en rampant, et, pour venger cet échec, l'ar-


tillerie allemande arrose sans répit, avec des obus de gros calibre, les tranchées que le détachement REGNAULT lui a enlevées.

A la suite de ce combat, la citation suivante à l'ordre du

LA TÊTE DE FAUX ORBEY LA POUTROYE

C. A. vient récompenser la bravoure des ire, 5e compagnies et de la S. M. du 28e :

Le 2 décembre, sous le commandement du capitaine REGNAULT, ont chassé l'ennemi à la baïonnette de la Tête de Faux, après avoir escaladé sous le feu, des éboulis d'énormes rochers, et se sont ensuite maintenues sur ce sommet, malgré toutes les contre-attaques.


III

LES VOSGES (suite) 24 DÉCEMBRE 1914-25 JUILLET 1916

L'Hartmannswillerkopl. — Le bois de Wattwiller. — Breitfirst. - Le Schnepfenriedkopf.

— Cole ioa5 et cote 955. — Metzeral et Sondernach. — Cote 664 et le Kioske. — Les attaques de décembre igi5-janvier 1916 : l'Hirzstein, l'Hartmannswillerkopf. — Retour à Metzeral. — Le grand ballon de Guebwiller. — Départ de l'Alsace.

Relevées le même jour, le 19 décembre, de la Tête de Faux et de la Tête du Violu, les compagnies du 28e se regroupent à Corcieux et, après deux jours de repos, elles sont transportées en

La Tète de Faux, vue de l'ouest (1914).

Au second plan, le capitaine REGNAULT.

chemin de fer jusqu'à Bussang. Le 24 décembre au matin, après une nuit de repos, le bataillon fait étape sur la vallée de SaintAmarin. Par un temps magnifique, le 28e franchit le col de Bussang, suivant la route qui serpente au milieu de splendides forêts de sapins, toutes scintillantes de givre. Bientôt apparurent les belles cités du versant alsacien : Urbès, Wesserling, Saint-Amarin et Moosch.


En arrivant dans la vallée de la Thur, le 28E avait la joie de < retrouver son bataillon-frère, le 68e B. C. A. Issus du même dépôt, formés des mêmes cadres, frères d'armes et compagnons de gloire, ces deux bataillons nouaient, sur les pentes de l'Hartmannswillerkopf, la première maille d'une longue série de communes victoires. Marchant la main dans la main, ils ne devaient plus se quitter jusqu'à la fin de la guerre, sauf pendant les mois de septembre, octobre et novembre 1916, dans la bataille de la Somme.

Partout et toujours unis de liens affectueux et stimulés par une émulation courtoise, ils devaient s'aider mutuellement, de toutes leurs forces, de tout leur cœur, et partager glorieusement les mêmes lauriers.. L'infanterie de la 66e division était composée de la façon suivante : 81E brigade (colonel GOYBET) ; 115E brigade (colonel SICRE) ; plus six bataillons de chasseurs alpins (12e, i3e, 28e, 3oc, 52e et 68e); ainsi que les 3e, 5e et 7e bataillons de chasseurs territoriaux et deux bataillons territoriaux d'infanterie.

Le général SERRET commandait cette belle division à la tête de laquelle il devait trouver une mort glorieuse un an plus tard, sur les pentes du Vieil-Armand.

Le 28e pensait goûter un peu de repos dans cette vallée où, pour la première fois depuis le début de septembre, il se trouvait au milieu d'un pays riche, industriel et très peuplé. Ce pays rappelait à chacun les marches du mois d'août, dans la plaine d'Alsace. Les gens étaient affables, n'ayant pas encore été gâtés par le mercantilisme et par un contact perpétuel et forcé avec de nombreus.

troupes. Les coquets villages, aux grands toits, aux maisons blanches, donnaient une impression de calme et d'aisance.

Quels bons moments on allait passer dans ce pays nouveau et loin des bois sinistres où l'on avait attaqué et « tenu les tranchées » pendant trois mois et demi !

Aussi, quand vint l'ordre de se mettre en route le soir même, ce fut un serrement de cœur pénible. Des « distributions » copieuses avaient été faites en l'honneur de la fête de Noël, et il fallut préparer en hâte le repas qui promettait d'être succulent. En guise de réveillon, le bataillon allait faire une pénible étape, dans une neige épaisse et au milieu d'une contrée sombre et inconnue. On ne savai t rien, si ce n'est qu'on « montait » et, en effet, les montagnes que l'on allait gravir étaient aussi hautes et aussi boisées que celles d'où l'on venait. ^Le 25 décembre,'/au jour, après une marche de nuit rendue extrêmement pénible par la neige et par le manque de sentiers, le bataillon arrivait dans une région que seules nos patrouilles avaient parcourue : le col de Silberloch—l'Hartmannswillerkopf—l'Hirz-


stein et le bois de Wattwiller. On s'installa sur une ligne d'avantpostes et on creusa rapidement des tranchées. Des rencontres de patrouilles ont lieu dans les journées des 25 et 26 décembre, et l'ennemi, attaqué dans Steinbach par les éléments français placés à la droite du bataillon, prononce à son tour, le 27 décembre, une violente attaque dans le bois de Wattwiller. Il se heurte à notre énergique défense, et les chasseurs, à peine abrités dans des tranchées ébauchées, lui font éprouver des pertes énormes.

Mais l'Allemand ne se tient pas pour battu. Le 4 janvier 1915,

Les pentes sud de l'Hartmannswillerkopf et le cimetière de Silberloch.

à la faveur de l'épaisseur des bois, l'ennemi se glisse entre nos petits postes et encercle le sommet de l'Hartmannswillerkopf, défendu par une demi-section de la ire compagnie, commandée par le sergent CALESTROUPAT.

Violemment attaquée à 7 heures du matin par deux compagnies ennemies, la petite troupe, fortement éprouvée, ayant perdu son chef ainsi que 10 tués et 6 blessés, résiste héroïquement, successivement commandée par le sergent CALESTROUPAT, par le sergent BROCHE et par le caporal BARBOUTEAU. A 2 heures du soir, elle tient toujours. A ce moment, un peloton formé d'une section de la Ire compagnie et d'une section de la 3e compagnie, sous le comman-


dement du lieutenant CANAVY, est envoyé à son secours. Dans les bois épais qui couvrent le sommet, le peloton progresse d'arbre en arbre. L'ennemi est aux aguets; embusqué derrière lys.., énormes troncs de sapins, il ouvre un feu nourri sur les nôtres. Le lieutenant CANAVY entraîne ses hommes à la baïonnette. L'ennemi prend peur et s'enfuit ; les courageux défenseurs de l'Hartmannswillerkopf sont dégagés et cette héroïque défense vaudra à cette demi-section la première citation à l'ordre de l'armée qui ait été décernée à un détachement du 28^ » Mais la présence des Français au sommet de l'Hartmanns-

Les pentes sud de rHarlmannswillerkopf. — Vue prise du camp Renié.

willerkopf gênait énormément l'ennemi. Ce piton massif et boisé constituait en effet un observatoire de premier ordre d'où l'on dominait la plaine d'Alsace et le débouché de la vallée de Soultz.

L'activité de l'ennemi autour de l'Hartmannswillerkopf avait nécessité le renforcement de notre garnison dont l'effectif avait été porté à un peloton. L'ennemi; décidé à nous reprendre coûte que * coûte un point aussi important, attaque de nouveau le 9 janvier, mais, cette fois-ci, avec un bataillon. La garnison résiste énergiquement aux assauts de l'ennemi jusqu'au moment où un peloton du 68e, envoyé en renfort, permet aux éléments du 28e de disperser l'ennemi et de lui infliger des pertes sérieuses.

Depuis ce jour, la situation de la garnison devenait périlleuse.

Les intentions de l'ennemi étaient nettes et tout faisait supposer qu'il ne renoncerait pas à expulser nos éléments de ce point important.


} La ire compagnie tout entière avait été mise en grand'garde sur le piton. Le manque de troupes ne permettait pas d'établir une ligne continue de tranchées et de relier la grand'garde du VieilArmand avec les détachements voisins du Silberloch.

1. De très fréquentes patrouill es de jour et de nuit battaient les alentours et assuraient la liaison avec les éléments du bataillon.

Enfin, le ig janvier, l'attaque ennemie que l'on pressentait se produisit. L'ennemi engageait des effectifs importants évalués à trois bataillons au moins. Pour faire diversion, il prononce une violente attaque sur le rocher de l'Hirzstein et oblige le déta-

Au premier plan le rocher d'Hirzstein, au second les pentes sud de l'Hartmannswillerkopf (Vue prise de Scheffer, au-dessous d'Herrenfluh),

chement de la 3e compagnie qui s'y, trouvait à se replier sur la rive droite du ravin du Sihl. La ire compagnie, complètement isolée, est cernée. L'ennemi, faisant-face de deux côtés, creuse rapidement de profondes tranchées qu'il protège au moyen d'énormes abatis et d'épais réseaux de fil de fer. La iie compagnie se trouve réduite à ses seules ressources car il n'y a pas, à proximité, de troupe disponible pour essayer de la dégager. Après un effroyable bombardement par obus et par torpilles de gros calibre, l'ennemi tente un assaut, mais il est repoussé avec de fortes pertes. Le vlieutenant CANAVY, qui commande le détachement, prend ses dispositions pour soutenir un siège. Il fait la répartition des cartouches et des vivres et fait constituer une maigre et ultime réserve, en dépôt, près de son abri. Les chasseurs creusent des éléments de défense de manière à faire face à toutes les directions, et pour maintenir la


liaison avec le 28e, le clairon de la compagnie sonne fréquemment le refrain du bataillon. Cette sonnerie lointaine et étouffée par l'épaisseur de la forêt était poignante à entendre, mais aussi, quel réconfort elle apportait à ceux qui l'entendaien^La ire compagnie tenait bon et son moral ne devait pas être éprouvé, pour qu'elle clamât ainsi à la face de l'ennemi et au cœur de ses camarades sa vigueur et sa résistance.

t( Le 20 au matin, l'ennemi bombarde à nouveau le sommet du Vieil-Armand, au moyen de minen de très gros calibre. Mais le clairon de la compagnie sonne toujours, et, quand les 13e, 27E et 53e B. C. A. s'élancent à l'assaut, le clairon de l'Hartmann sonne la charge. En toute hâte, en effet, trois bataillons de chasseurs ont été amenés.

fi La lutte, sous les bois épais, ressemble à un guet-apens. L'ennemi, bien protégé au moyen de tranchées profondes et d'épais réseaux mêlés à 'des branches de sapins, décime, par un feu meurtrier, les courageux bataillons. Les pertes sont lourdes : il faut cesser l'attaque, et, au sommet de l'Hartmann, on perçoit le bruit de la fusillade que soutient la compagnie. et le clairon qui sonne toujours.

M Une tentative nouvelle pour dégager la ire compagnie, le 2 [ janvier, nous coûte de lourdes pertes et reste sans résultat; et, au sommet de l'Armand, l'héroïque clairon MOSNIER sonne éperdument le refrain du bataillon et la charge.

Enfin, le 22 janvier, l'ennemi écrase le sommet de l'Hartmann sous un bombardement terrifiant. Une bombe pulvérise l'abri du lieutenant CANAVY, emportant la tête de cet héroïque officier, et détruisant le dépôt de vivres et de munitions qui constituait l'ultime réserve de la courageuse troupe. Sans moyens de défense, sans vivres, épuisés, après trois jours et trois nuits d'une lutte épique et réduits à une poignée, les défenseurs de l'Hartmann sont faits prisonniers. L'ennemi, qui croyait avoir affaire à une forte garnison, est tellement stupéfait de ne trouver devant lui que quelques chasseurs, qu'il ne peut cacher son admiration et le commandant des troupes allemandes laisse échapper cette exclamation : « Vous êtes des braves. » En témoignage de leur admiration, les Allemands permirent à ces vaillants de conserver leurs armes, leur rendirent les honneurs à leur passage et les firent défiler à Mulhouse l'arme sur l'épaule droite. Ce fait est probablement unique dans les annales de la grande guerre.

l' Dignes fils des héros de Sidi-Brahim, les officiers et chasseurs de la Ire compagnie ont réédité magnifiquement l'exploit de leurs aînés. Peut-être pourrait-on dire qu'ils ont été plus courageux encore, s'il était permis de mesurer le courage des braves gens qui


savent mourir. Le bombardement le plus effroyable, la perspective d'un isolement absolu, Fangoisse de voir manquer les vivres et les munitions et de se trouver désarmés devant un ennemi féroce, rien de tout cela n'affaiblit leur courage. Stimulés par la bravoure de leur chef, CANAVY, un jeune sous-lieutenant de vingt-trois. ans, ils résistèrent au delà des limites des forces humaines et contribuèrent, pour une part immense, à la réputation des « diables bleus », si solidement établie chez les Boches comme chez nous-jÈ*) 1) CANAVY terminait son service militaire, comme sous^ieuteriant, quand la guerre éclata.

De petite taille, mais d'une allure élégante, il avait un admirable regard clair et franc.

Les magnifiques qualités dont il avait fait preuve laissaient deviner ce qu'il serait devenu, si la mort ne l'avait pas cueilli en pleine gloire. Et il n'eut pas, en mourant, la joie de voir briller sur sa poitrine la croix des braves, qui venait de lui être attribuée au titre du champ de bataille.

Encore sous le coup de la douloureuse émotion que lui avait causée la perte d'une de ses compagnies, le bataillon était attaqué, de nouveau, le 24 janvier xg15, dans le bois de Wattwiller, sur le front de la 6e compagnie. Un bombardement effroyable, par obus de gros calibre, ne tarda pas à niveler nos éléments de défense. La 6e compagnie est très éprouvée, tous ses officiers sont blessés et l'adjudant CASANOVA prend le commandement des éléments qui ont été épargnés par la trombe d'acier. Notre tranchée a été prise par l'ennemi. Sans donner à ce dernier le temps de souffler et de se reconnaître, CASANOVA rallie une poignée d'hommes; revolver au poing, il s'élance sur la tranchée perdue. Les Allemands, surpris de ce retour offensif inattendu, lèvent les bras, mais c'est peut-être un de ces pièges dont nos adversaires sont coutumiers. « Pas le temps de faire des prisonniers », s'écrie l'adjudant. Une seconde d'hésitation peut changer en un désastre son coup d'audace.

L'ennemi est nombreux et les chasseurs ne sont qu'une poignée.

En six coups de revolver, CASANOVA abat cinq Allemands. Entraînés par l'exemple de leur chef, les survivants et les blessés viennent à la rescousse; la position est reconquise et nos blessés et nos prisonniers sont délivrés.

La 4e section de la 6e compagnie voit son héroïsme récompensé par la citation suivante, à l'ordre de l'Armée : Tous ses officiers étant tués ou blessés, étant prise d'enfilade par une vive fusillade et attaquée de front, a résisté pendant plus de douze heures aux attaques de l'ennemi, sans perdre un pouce de terrain, pour assurer la liaison avec un bataillon voisin.


Relevé quelques jours après, le bataillon prend un peu de repos, le premier depuis le début de la guerre, dans la vallée de SaintAmarin. Les combats qu'il vient de soutenir depuis le 25 décembre, lui ont coûté des pertes sensibles : i officier et 70 hommes tués, 3 officiers et 146 hommes blessés, 2 officiers et 198 hommes disparus. Soit 420 officiers ou hommes hors de combat !

A cette époque, il forme, sous les ordres du lieutenant-colonel BOUSSAT, un groupe de bataillons de chasseurs, composé des 68e B. C. A., 5e et 7E bataillons territoriaux de chasseurs alpins.

Le r4 mars, le bataillon quitte la vallée de la Thur. Gravissant

Schnepfenried aperçu du poste d'observation ci-dessus. — Au second p]¡m, le Hohneck.

les pentes abruptes des Vosges, il occupe, dans les immenses espaces recouverts d'une épaisse couche de neige, le secteur de Breitfirst (altitude i. 3oo mètres) et de la vallée de laLauch.

De hardies reconnaissances permettent à ses éléments d'aller explorer, à de grandes distances, le Langenfeldkopf, l'Hilsenfirst, les villages de Mittlach et de Sondernach, dans la vallée de la Fecht, ainsi que ceux de Sengern et Linthal dans celle de la Lauch.

Mais une attaque importante était préparée qui devait nous amener aux abords de Metzeral et permettre à la 66e division de donner la main à la 47e division dans la vallée de la Fecht, en direction de Munster.

Les Allemands, pour protéger les avancées de Metzeral, avaient installé une redoute formidable sur le sommet du Schnepfenriedkopf.

Ce piton a, dans la vallée de la Fecht, une situation comparable à celle de la Tête de Faux. Observatoire de premier ordre, il per-


mettait à l'ennemi de surveiller tous nos mouvements depuis le Langenfeldkopf jusqu'au Hohneck; de plus, la neige, épaisse de plusieurs mètres, recouvrait complètement les taillis et empêchait , de masquer nos mouvements aux vues de l'ennemi.

Dans la nuit du 12 au 13 avril, un fort détachement, aux ordres

Platzerwasel. — Base de départ du 17 avril igi5.

Au second plan, le Sclinepfenried.

du capitaine LEJARD, composé de skieurs, d'une compagnie du 68e B. G. A. et de la 4e compagnie du 28E ainsi que d'un peloton de mitrailleuses du 28E, part des environs de Breitfirst (cote 1225), atteint Platzerwasel, à 800 mètres au sud du Schnepfenriedkopf, et s'y retranche dans la neige. Afin de se soustraire aux vues de l'ennemi, dans la mesure du possible, le bataillon a creusé, pendant la nuit, un profond boyau, dans l'épaisseur de la neige et sur


une, longueur de plus de 2 kilomètres, reliant ainsi Breitfirst à Platzerwasel.

Tout est prêt pour l'attaque du Schnepfenriedkopf.

Les Ire, 5e et 2e compagnies du 28E ainsi que la 8E compagnie du 68e B. C. A. doivent mener l'attaque. Elles sont appuyées par les trois autres compagnies du 28E et par deux compagnies du 68e, en réserve. Nos grosses pièces, encore en petit nombre, dirigent sur la crête un feu précis. Les compagnies d'assaut suivent la progression du tir de barrage, malgré l'épaisseur de la couche de neige et

Le général SERRET donnant des ordres au commandant COQUET pour l'attaque du Schnepfenried.

(Platzerwasel, mars 1915).

la raideur de la pente. Quelques-uns de nos obus de 220 éclatent près des premières vagues, sur les défenses ennemies, et permettent aux cisailleurs de couper les réseaux de fils de fer encore intacts.

Par ces brèches, les sections s'élancent, et le capitaine REGNAULT, de la ire compagnie, la canne à la main, arrive le premier sur le parapet de la tranchée allemande. Une balle tirée à bout portant le frappe mortellement. Les chasseurs, en voyant tomber leur capitaine, foncent sur l'ennemi, la rage au cœur. La tranchée allemande est nettoyée par les Ire et 2e compagnies du 28E et par la 8E compagnie du 68e, tandis que la 5e compagnie, sur le flanc gauche de l'attaque, opère un large mouvement enveloppant qui, menaçant la retraite des Allemands, les oblige à se replier précipitamment. Le bataillon dévalle sur les pentes dénudées du Schnepfenried, malgré les pertes sévères que lui infligent les tireurs d'élite du 14 e batail-


Ion de chasseurs de la Garde, embusqués à la lisière des bois de la cote 1025. Le capitaine KLEIN, de la 5E compagnie, et le lieutenant MOULIN, de la Ire compagnie, sont tués. Ces pertes douloureuses n'arrêtent pas l'élan des chasseurs qui réalisent une avance de plus de 3 kilomètres, en direction de Metzeral. De nombreux prisonniers, des mitrailleuses ainsi que 2 canons de 74 mm et leurs munitions tombent entre nos mains; dans les fermes du Schnepfenried de nombreux approvisionnements, un magasin d'habillement et une

Général SERRET et Commandant COQUET au sommet du Schnepfenried (18 avril igio).

grande quantité de munitions ont été abandonnés par l'ennemi, dans sa fuite précipitée.

La journée du 17 avril a coûté au bataillon des pertes sensibles : 2 capitaines, i lieutenant et 35 hommes tués, 2 officiers, 2 chefs de section et 270 hommes blessés.

Une perte, extrêmement sensible pour le bataillon, fut celle des capitaines REGNAULT et KLEIN.

Le capitaine REGNAULT joignait, à une énergie indomptable, une bravoure froide, une opiniâtreté inflexible et un sens militaire très averti.

D'un abord sévère, il avait conquis cependant, sans la rechercher, l'affection de ses hommes, par ses exceptionnelles qualités de chef.

Son regard, d'un bleu d'acier, intimidait au premier abord, mais, le plus souvent, cet éclat s'adoucissait pour se perdre dans une rêverie profonde.

Grand, le corps un peu cassé et le buste penché en avant, il


avait un profil très accusé, comme taillé à grands coups. La silhouette du capitaine REGNAULT était légendaire au bataillon.

Partout où il y avait du danger, on le voyait, imperturbable, insensible aux balles et aux obus, et la vue de cette impassibilité

Le sergent clairon RAMBAUDI sonnant la charge au sommet du Schnepfenried, pendant l'assaut.

I1 I - -

réconfortait les plus peureux : la ou il était, il n y avait rien a craindre. Sa prévoyance et son esprit de décision paraient à tous les dangers, et lui avaient valu fréquemment le commandement de détachements importants, notamment lors des attaques de la Tête de Faux et de l'Hartmannswillerkopf. La croix de la Légion


d'honneur, qui brillait depuis quelques semaines sur sa poitrine, lui avait apporté un témoignage exceptionnel de l'estime dans laquelle ses chefs le tenaient.

Le capitaine KLEIN, au contraire, était d'un abord souriant et aimable. Grand, un peu fort, la figure pleine, son éternelle pipe à la bouche, il attirait l:¡t. sympathie par sa bonhomie et une certaine familiarité avec les hommes. D'un caractère gai, mais facilement irritable, il joignait, à un courage admirable, les qualités de décision et de coup d'ceil du véritable chef.

Mais, la 66e division ne devait pas s'arrêter sur ces premières conquêtes. Aussi, le 20 avril, le bataillon recevait-il l'ordre de continuer son avance et d'attaquer la cote 955.

Ce piton, recouvert d'épais sapins, constituait la dernière défense allemande à l'ouest de Metzeral. Aussi l'ennemi, profitant des avantages que constituait une forêt presque impénétrable, y avait-il établi des lignes de défense formidables. De nombreux ré- seaux de fil de fer, mêlés d'abatis, protégeaient de multiples et profondes tranchées, dans lesquelles des abris solides avaient été aménagés. Une garnison de choix, constituée par les remarquables tireurs du I 4e bataillon de chasseurs de la Garde, avait reçu pour mission de briser, coûte que coûte, nos attaques sur ce point important.

Malgré une préparation d'artillerie insuffisamment réglée et qui avait laissé intactes les défenses de l'ennemi, les compagnies s'élancèrent dans une charge magnifique. Hélas! les réseaux étaient infranchissables et les vagues d'assaut se brisèrent devant ces défenses sournoises. Jusqu'à la nuit, les chasseurs subirent un feu meurtrier et précis; les Allemands tiraient à moins de 5o mètres et chaque balle frappait à coup sûr. Les pertes furent sensibles. Le soir, quand il fallut se replier, il manquait à l'appel 2 officiers, 2 aspirants et 58 hommes tués, ainsi que 3 disparus. Les blessés étaient au nombre de 93 dont 2 officiers.

Mais il fallait à tout prix enlever cette position. Le 7 mai, après une préparation aussi inefficace que celle du 20 avril, le bataillon reprit l'attaque. Il jouait de malheur, car il se heurta encore aux mêmes réseaux intacts. Cependant, il réussit à se maintenir sur place et à s'établir sur sa ligne de combat, après avoir réalisé une avance moyenne de 3oo mètres. Les pertes, le soir, étaient sensibles : 1 officier, 2 chefs de section et 19 hommes avaient été tués; 2 officiers et 36 hommes avaient été blessés. Après quelques jours d'un repos relatif dans les solitudes des grands bois, à moins de i kilomètre des lignes, le bataillon reprenait, le 27 mai, l'attaque de cette cote 955, qui lui avait coûté tant de pertes et qui était pour tous un objet d'effroi. La préparation d'artillerie, plus minutieusement étu-


955-700 M ETZERAL Meyersbul


diée, avait été de ce fait plus efficace. Les réseaux de l'ennemi avaient été en partie disloqués, et ses tranchées se trouvaient assez endommagées.

Malgré la répugnance instinctive qu'éprouvait le bataillon à

Le général SERRET, dans une clairière de 1025.

A gauche, sur le rang des décorés, l'adjudant GONTARD du 28e recevant la médaille militaire (avril 1915).

attaquer une position devant laquelle il avait échoué et subi de si lourdes pertes, il s'élança sans hésitation en liaison avec le 68e chasseurs. La défense d'un ennemi tenace coûta au bataillon la perte de 62 tués et de 25 blessés. Mais, submergé par nos vagues d'assaut, l'ennemi dut s'enfuir, laissant entre nos mains de nombreux blessés


et prisonniers. Le nombre des cadavres qui jonchaient le sol attestait, en outre, l'importance des pertes de l'ennemi.

A la suite de ce brillant assaut, la 2E compagnie mérita la citation suivante, à l'ordre du groupe des bataillons de chasseurs alpins : S'est élancée brillamment à l'assaut d'une position ennemie, franchissant d'un seul élan une distance d'environ 4oo mètres.

N- Mais, l'ennemi ne se tenait pas pour battu. Le 29 mai, une violente préparation d'artillerie de gros calibre, commencée à 5h 3o, mettait nos tranchées en fort mauvais état. Ces tranchées, l'ennemi les connaissait bien, car c'étaient celles qu'il occupait deux jours auparavant. Bouleversant les boyaux, défonçant les abris, les 210 et les i5o tombaient sans relâche. A nh45, l'infanterie allemande contre-attaquait, en-masse, et, à coups de grenades, tentait de jeter le désarroi parmi les chasseurs. Mais en vain ! Une fusillade nourrie et, en certains points, un corps à corps furieux arrêtèrent les assaillants.

Force leur fut de se retirer, en laissant sur le terrain de nombreux cadavres et des blessés.

Deux jeunes officiers, d'une bravoure superbe, les sous-lieutenants VERGNE et GUIGARD, de la Ire compagnie, trouvaient une mort héroïque dans un corps à corps furieux, en conduisant quelques-uns de leurs hommes à la contre-attaque d'un boyau momentanément occupé par l'ennemi. Le bataillon avait à déplorer, en outre, la perte de II chasseurs tués et 46 blessés.

A peine remis de ses fatigues par quelques jours passés sous la tente, au milieu des bois, et à quelques centaines de mètres des premières lignes, le bataillon était chargé, le 21 juin, de participer aux attaques qui devaient nous rendre maîtres de Metzeral et de Sondernach, dans la vallée de la Fecht.

A la suite d'une brillante progression, au milieu de bois épais et semés d'embûches, les Ire et 4e compagnies, sous le commandement du capitaine LEJARD et appuyées par des détachements du 15e B. C. P., participent le 21 juin, avec le 68e B. C. A., à l'enlèvement du village de Sondernach, vigoureusement défendu par les Allemands. Le reste du bataillon, après des assauts successifs et meurtriers, sous les bois épais, s'emparait des fermes de Winterhagel et de la cote 700.

Descendant des crêtes boisées, derniers contreforts du massif du Schnepfenriedkopf, les éléments du 28E se trouvaient brusquement devant un large verger qui s'étendait jusqu'aux lisières ouest du coquet village de Metzeral !


Mctzeral ! Ce village, au nom musical, s'étale dans une plaine étroite, au confluent des deux branches de la Fecht. Entouré de tous les côtés par de hautes montagnes, il est comme le centre d'un massif s'étendant en demi-cercle autour de lui, depuis le petit Ballon, au sud, jusqu'au Sattel, au nord, en passant par le Schnepfenriedkopf, le Braunkopf et l'Allmattkopf.

Cette cité, point extrême de la voie ferrée de la vallée de Munster, était riche et coquette. De belles maisons blanches, aux grands toits et d'aspect confortable, quelques usines, des villas aux couleurs vives, une église élégante au clocher pointu, tout cet

rSoinbardement et incendie de Metzeral (20 juin 1915).

ensemble perdu au milieu de vergers, faisait comme une délicieuse oasis, au débouché de vallées sauvages et au pied de sombres montagnes.

Mais la rage destructrice des Allemands devait transformer ce site délicieux en un horrible désert.

A peine les éléments du bataillon avaient-ils atteint les lisières ouest du village, qu'une trombe de fer et de feu s'abattait, crevant les toils, éventrant les maisons, incendiant les granges bourrées de foin et de paille. Des obus au phosphore, dégageant une fumée étouffante et éclatant en flammèches multiples, tombaient sans relâche et allumaient de nombreux incendies.

Sans se laisser arrêter par cette avalanche, le bataillon, en liaison à gauche avec la 47e division de chasseurs, attaque la partie sud du


village et franchit rapidement la zone battue par l'artillerie, talonnant l'ennemi. Après un court combat de rues, le Boche est délogé de Metzerjal et le 28e s'établit solidement en dehors du village, aux lisières est, juste au pied des pentes qui descendent de l'Ilienkopf et du petit Ballon.

La nuit se passe dans une tranquillité relative et, le 22 juin au matin, les quatre compagnies du bataillon reçoivent l'ordre de reprendre l'attaque et de s'emparer des hauteurs à l'est de Metzeral, entre le mamelon dit du « Kioske » et la cote 664.

Ces hauteurs constituaient un obstacle formidable. Dominant

Metzeral. — Le Kioske. — 664.

Metzeral d'environ 100 mètres, elles s'étagent, en pentes abruptes et absolument nues, jusqu'au piton boisé de l'Ilienkopf. Aucun repli de terrain ne permet de s'y abriter : des blocs de rochers parsèment, çà et là, l'herbe rare et l'épaisseur de terre qui recouvre le sous-sol rocheux est insuffisante pour permettre d'y creuser des tranchées.

Sous les feux de mitrailleuses partant de face, de l'Ilienkopf et de gauche, du Bois Noir et des pentes du Sattel, les compagnies du 28e gravissent lentement ces pentes arides. Mais les tirs de mitrailleuses allemandes prennent de flanc le bataillon et aucun repli de terrain ne permet de progresser à l'abri; aussi, quelques petits postes seulement sont-ils poussés jusqu'au sommet. A la nuit, la progression reprend et le bataillon s'installe sur la cote 664 et ses abords et profite fiévreusement de l'obscurité pour se creuser


des éléments de tranchées. Le travail est rendu extrêmement pénible par l'aridité du sol ; les tranchées ne peuvent être approfondies, par suite du sous-sol rocheux et, en beaucoup d'endroits, elles sont constituées par des amas de sacs à terre et de blocs de rochers.

L'ennemi, au contraire, bien abrité sous les bois de la crête de l'Ilienkopf, peut, tout à son aise, se fortifier solidement et surveiller, sans être vu, tous nos mouvements autour de Metzeral.

A partir du 22 juin, l'artillerie ennemie bombarde Metzeral sans répit, et c'est avec un serrement de cœur que les chasseurs voient cette coquette cité se transformer peu à peu en un monceau de

Mittlach.

ruines fumantes. Quand le bataillon est relevé, quelques jours après, il n'y a plus, dans Metzeral, une seule maison intacte et les vergers qui entourent le village ne sont qu'un vaste champ d'entonnoirs où gisent des arbres déchiquetés.

Relevé le 23 juin, le bataillon se reformait, dans la haute vallée de la Fecht, à Schiessloch et à Mittlach, villages situés à moins de 2 kilomètres de Metzeral, lorsque, le 29 jmn il fut alerté vers 11 heures du matin. Après un très violent bombardement des hauteurs à l'est de Metzeral, l'ennemi avait réussi à s'emparer de la cote 664. Rapidement, les Ire et 2e compagnies se portent à la contre-attaque ; par une marche audacieuse et qui déconcerte l'ennemi, elles traversent, en plein jour et à découvert, les vergers qui entourent Metzeral, puis, elles dépassent le village et gravissent les pentes de 664, s'accrochant au terrain et rampant jusqu'à distance


d'assaut. Après quelques minutes de tir d'artillerie sur le point conquis par l'ennemi, le détachement s'élance à la baïonnette et reprend le terrain perdu. A la nuit, le bataillon tout entier occupait le secteur, depuis la rive droite de la Fecht (au nord) jusqu'au ravin de Meyerbühl (au sud).

La période qui s'écoule de cette date au 8 octobre est une des plus pénibles que le 286 ait passées en secteur.

Sans abris, dans un sol rocheux où tout travail était presque impossible, le bataillon resta accroché aux flancs de cette crête 1

Au premier plan Sondernach et la croupe de Mâttle à droite.

A gauche au dernier plan les positions allemandes du petit Ballon vues des pentes du Schnepfenried.

aride. La chaleur fut constamment accablante et les grands jours d'été passaient avec une lenteur désespérante.

Les distributions ne se faisaient qu'une fois par vingt-quatre heures, entre 10 heures et minuit, et les nuits étaient employées à l'aménagement du secteur. Tout mouvement de jour était impossible, car l'ennemi, profitant de sa situation incomparablement plus favorable, arrosait le secteur d'obus, de torpilles et de feux de mitrailleuses, sans crainte de représailles. Chaque jour, son artillerie détruisait le travail que les chasseurs avaient opiniâtrément fait pendant la nuit, mais, la rage au cœur et sans se rebuter, le bataillon poursuivait méthodiquement l'aménagement de ses lignes.

La proximité de l'ennemi ne permettant pas de planter les piquets nécessaires à l'installation de réseaux solides, il avait fallu créer, au prix d'efforts persévérants, des « araignées » en fil de fer tressé,


qui, reliées"entre elles par de solides ligatures, étaient placées, la nuit, en avant désalignés, et constituaient un réseau important.

Les compagnies se relevaient deux par deux, tous les huit jours, et se rendaient]' à Mittlach ou à Schiessloch, afin de se nettoyer et de se reposer des fatigues extrêmes que leur imposait la garde de ce secteur ingrat.

L'ennemi se montrait actif, particulièrement devant le mamelon du Kioske et le rocher de 664, et ses grosses pièces d'artillerie, bien

Le commandent COQUET prononçant un discours sur les tombes des chasseurs du 28E tombés à 955. — Cimetière à la lisière de 1025 (5 juin igi5).

abritées dans la vallée de Munster, ne cessaient d'écraser les derniers débris des maisons de Metzeral.

Le 22 juillet, à 6h 3o du soir, un bombardement d'une extrême violence s'abattait sur Metzeral tandis que les torpilles écrasaient les défenses de la cote 664. Après trente minutes d'un feu infernal, l'ennemi s'élançait à l'assaut et refoulait momentanément les deux sections de la ire compagnie qui occupaient le sommet du rocher.

Mais il n'avait pu refouler les éléments de la ire compagnie qui tenaient solidement les tranchées situées à droite de la cote 664, ni les éléments du bataillon qui occupaient la gauche du rocher. Formant ainsi une pointe dans nos lignes, l'ennemi, harcelé par les feux de flanc du 28e et par les tirs de nos 75, ne pouvait progresser ni nous rejeter de la crête.

Les 4e et 6" compagnies du 28E, placées sous le commandement du capitaine LEJARD, avaient été alertées dès les premiers coups de canon. Gravissant bravement les pentes malgré un violent tir de


barrage, elles prenaient position à proximité du rocher, afin de donner l'assaut à la tombée de la nuit. Après un corps à corps rapide, l'ennemi était chassé, laissant des morts sur le terrain, mais le 28e était douloureusement affecté par la mort du capitaine GIRARD, nouvellement arrivé au bataillon, et qui avait été frappé d'une balle, tirée à bout portant. La ire compagnie, très éprouvée par le tir de l'ennemi, avait perdu 8 morts, 10 blessés dont 1 officier et des disparus.

A la suite de cette contre-attaque brillante, les 4e et 6e compagnies, obtinrent une citation à l'ordre de l'armée, dans les termes suivants :

Chargées de reprendre une tranchée momentanément enlevée par l'ennemie se sont superbement lancées à l'attaque sur un terrain découvert et battu par- des feux violents ; gravissant une pente extrêmement raide, ont enlevé la tranchée perdue, tuant, à coups de baïonnettes et de grenades, les Allemands qui se défendaient vigoureusement.

A partir de cette date, l'ennemi renonce à toute attaque et se borne à arroser, méthodiquement, nos tranchées et nos lignes arrières.

Enfin, le 8 octobre, le bataillon était relevé tout entier et allait prendre un peu de repos dans la riante vallée de la Thur, à SaintAmarin. Puis, ses compagnies allaient occuper, en réserve, les camps Duvernet et Rénier, à l'Hartmannswillerkopf, et étaient employées à des travaux d'aménagement de secteur et à des corvées de matériel. Les compagnies se relevaient deux par deux tous les huit jours jusqu'au 20 novembre, jour où le bataillon se retrouvait tout entier au repos, à Bischwiller, près de Thann.

Depuis un mois, le groupe BOUSSAT était devenu la 6e brigade de chasseurs et comprenait les 27e, 67e, 28e et 68e B. C. A.

Mais de nouvelles opérations se préparaient, qui allaient donner au 28e l'occasion d'affirmer une fois de plus ses magnifiques qualités guerrières.

A partir du ier décembre, le bataillon opérait une relève sur les flancs de l'Hartmannswillerkopf, en face du rocher de l'Hirzstein et dans le bois de Wattwiller et commençait l'organisation de ses parallèles de départ en vue de l'attaque qui devait avoir lieu sur le Vieil-Armand et ses abords.

Sous une pluie continuelle et par un temps glacial, à quelques mètres de l'ennemi, les chasseurs creusèrent fiévreusement les boyaux et les tranchées d'où ils devaient -partir à l'attaque.

Vêtus de capotes que leur avait prêtées l'infanterie, ils n'éveillèrent pas l'attention de l'ennemi et purent, sans être trop gênés


Officiers_duj88e bataillon avant l'attaque de rHartmannswillerkopf (octobre 1916).


par les feux de l'artillerie allemande, organiser plusieurs lignes de parallèles profondes et bien masquées aux vues de l'ennemi.

Mais pendant cette période de préparation d'attaque, le bataillon fut affligé par la perte d'un de ses chefs les plus estimés, le capitaine LEJARD, de la 4e compagnie. Officier au 28e depuis quelques années, le capitaine LEJARD était lieutenant quand la guerre fut déclarée.

Petit, sec, d'une allure dégagée, le regard clair et pétillant d'in, telligence, LEJARD était doué d'une énergie peu commune et d'un sang-froid impassible. Dans les situations les plus difficiles il était d'un calme impressionnant et ses qualités de chef lui avaient fait

Le rocher Hirzstein, au sud de l'Hartmannswillerkopf (vu du nord).

attribuer fréquemment des commandements de détachements importants.

Un obus tiré au hasard vint le frapper très grièvement tandis qu'il surveillait l'installation des cuisines de sa compagnie, à'quelr; ques centaines de mètres des tranchées.

Il mourait quelques semaines plus tard, regretté infiniment de tous ceux qui l'avaient approché et qui avaient apprécié, sous son extérieur un peu distant, ses magnifiques qualités de cœur et d'intelligence.

Le 21 décembre 1 g 15, l'attaque se déclenchait, après une longue et violente préparation d'artillerie qui avait fort endommagé les défenses allemandes ; mais le terrain boisé et fourré avait permis à l'ennemi de construire de nouveaux éléments de défense soigneusement masqués.


Des réseaux électrisés formaient une redoutable barrière. La veille de l'attaque, de courageuses patrouilles, munies de cisailles spéciales, arrivèrent, après de grands efforts, par une nuit sombre et pluvieuse, à faire des brèches dans ces défenses accessoires, et, quand l'attaque se déclencha, nos grenadiers furent heureux de pouvoir se faufiler à travers ces passages.

Le bataillon devait s'emparer des tranchées allemandes qui défendaient le rocher de l'Hirzstein, sur le flanc sud de l'Hartmannswillerkopf. En liaison, à gauche, avec la 81e brigade qui attaquait le Vieil-Armand, le bataillon était en contact immédiat avec le 27e B. G. A. et se trouvait placé à la charnière droite de l'attaque, à cheval sur les deux pentes du ravin du Sihl.

Il partit en trois vagues, dans un élan irrésistible. La première vague, formée des 5e compagnie à droite, 3e compagnie au centre, Ire compagnie à gauche, franchit sans hésitations les prés et les broussailles qui s'étendaient entre nos lignes et les lignes allemandes. Il était i4hi5.

Pendant quelques instants, l'ennemi résistait et de nombreuses mitrailleuses se démasquaient, notamment autour du rocher de l'Hirzstein, lequel s'élève, isolé, comme un immense pain de sucre au milieu de petites futaies de frêne. A leur tour, nos mitrailleuses entraient en action, et, par des feux bien dirigés, réduisaient au silence les mitrailleuses allemandes, tandis que nos vagues progressaient, malgré la gêne qu'elles éprouvaient à traverser un terrain bouleversé, et tellement boueux que les pieds ne pouvaient se décoller du sol.

A la grenade, les tranchées sont conquises, mais la première vague d'assaut continuant son succès, se porte en avant. A ce moment, les 2e et 4e compagnies, qui forment la deuxième vague, arrivent sur les tranchées allemandes.

Les nettoyeurs de tranchées de ces compagnies livrent un combat acharné aux éléments ennemis qui résistent encore. De chaque abri partent des coups de feu ; à chaque coin de boyau, c'est un combat sans merci à coups de grenades. Mais la partie est perdue pour les Allemands. Les derniers îlots de résistance capitulent; leurs défenseurs sont presque tous tués ou grièvement blessés et les prisonniers affluent au poste de commandement du bataillon.

Les objectifs sont atteints partout et très rapidement, mais, à la gauche du 28e, la liaison a été perdue avec la droite du 27e B. G. A.

Certains éléments de ce bataillon, ayant appuyé trop à droite, se sont mêlés aux chasseurs du 28e et l'ennemi, toujours accroché aux moindres replis du terrain et protégé par l'épaisseur des fourrés, tente de profiter de cet intervalle libre pour s'infiltrer dans nos lignes et nous prendre à revers.


HARTMANSWILLER HIRTZSTEIN


Quelques chasseurs, placés en avant, aperçoivent ce mouvement de l'ennemi et préviennent de suite leurs chefs. Sans retard, une forte patrouille formée par la section du lieutenant RIBIÈRE, de la ire compagnie, se porte sur le point dangereux et un combat acharné s'engage. L'ennemi est repoussé et la liaison peut enfin être établie avec le 27e B. G. A. A la nuit, une fraction de la 4e compagnie vient renforcer ce point délicat et consolider, d'une façon définitive, la liaison avec les éléments du 27e B. C. A.

L'ennemi a été nettement dominé par l'allant des chasseurs et la

L'Hartmannswillerkopf (versant allemand).

rapidité de l'attaque. Il a laissé en la possession du bataillon 150 prisonniers et de nombreuses mitrailleuses. De son côté, le 28e a perdu fort peu. de monde (75 hommes seulement), malgré la défense acharnée des Allemands. Mais l'ennemi s'est repris, et il a installé dans la forêt de Nonnenbruch une quantité considérable de batteries de gros calibre. A partir du 23 décembre un déluge d'acier s'abat sur nos tranchées, empêchant presque tout travail. Le terrain, gras et argileux, détrempé par la pluie, est difficile à remuer.

La terre se colle sur les pelles et les pioches, les tranchées sont transformées en torrents par la pluie incessante et à chaque instant des éboulements se produisent, détruisant le travail si opiniâ-


trément commencé. Les concentrations de feu de l'ennemi se poursuivent sans arrêt de jour et de nuit, et, malgré ce feu infernal et les intempéries de la saison, les nombreuses contre-attaques de l'ennemi se brisent toutes contre l'inébranlable défense du 28e.

Aussi, une brillante citation à l'ordre de l'armée vient-elle récompenser la bravoure et les efforts inouïs du bataillon : Sous les ordres du chef de bataillon COQUET, a, jle 21 décembre 1.91 5, dans un élan magnifique, enlevé d'un seul bond deux lignes successives de tranchées fortement organisées, en faisant de nombreux prisonniers.

S'est maintenu sur ses positions malgré des bombardements intenses qui lui occasionnaient de fortes pertes.

Le 28 décembre, le bataillon est enfin relevé et se rend, à quelques centaines de mètres des premières lignes, dans le bois dè Wattwiller, aux camps Bouvines, Collardelle et Schaeffer, en réserve de division.

Mais ce répit n'est que de courte durée. Le 8 janvier, en effet, l'ennemi, après un effroyable bombardement, a réussi à s'emparer des tranchées que le 28e lui avait enlevées. A la tombée de la nuit, le bataillon est alerté. La neige tombe, épaisse et persistante; la nuit est sombre et c'est au prix d'efforts inouïs que le bataillon réoccupe les lignes d'où il est parti à l'attaque, le 21 décembre.

Protégeant le repli des éléments du 7e bataillon de chasseurs, le 28e réorganise ses anciennes lignes, nivelées par les obus de l'ennemi.

De la plaine, les Allemands dirigent un tir précis sur nos ouvrages qui s'étalent sur les flancs de la montagne, et ce tir, en détruisant à mesure le travail du bataillon, fait en même temps de nombreuses victimes. Appuyant à gauche, de quelques centaines de mètres, le bataillon, dans la nuit du 12 au 13 janvier, occupe le secteur du Rehfelsen, sur les flancs mêmes de l'Hartmannswillerkopf, sa gauche partant presque du sommet du piton. Toutes nos défenses doivent être refaites, mais, sur ce point, le bataillon se trouve aux prises avec de nouvelles difficultés. A l'inverse des abords de l'Hirzstein, où le terrain gras rendait le travail presque impossible, au Rehfelsen, au contraire, la terre est rare, et c'est au milieu d'éboulis et de rochers qu'il fallait créer des lignes de défense et des abris. Le tir perpétuel de l'artillerie ennemie était encore plus meurtrier et plus gênant, et, sur ces rochers, les effets des obus étaient terribles. Un gros effort cependant était demandé au bataillon.

Fidèle à ses traditions, il se montra digne de la confiance que lui témoignaient ses chefs, et, le 29 janvier 1916, quand il fut enfin mis au repos, il laissait à ses successeurs des tranchées solides, des abris à l'épreuve et un terrain judicieusement organisé.


Après un long repos, qui permit à chacun de se remettre des fatigues effroyables endurées pendant deux mois, le bataillon fut chargé,.du 7 au 17 mars, d'occuper de nouveau le secteur à l'est de Metzeral, depuis le mamelon du Kioske, jusqu'au sud de la cote 664, puis, ramené de nouveau à l'Hartmannswillerkopf, il finit d'organiser défensivement le secteur du Rehfelsen, qu'il avait quitté le 29 janvier.

L'ennemi nous gardait toujours rancune de nos attaques de décembre. Aussi, son artillerie et ses lance-mines nous laissaient-ils sans repos. Du 22 mars au 17 avril, sous un feu d'artillerie perpétuel, le bataillon continua, sans se lasser, de mener à bien la tâche qui lui était confiée.

Un fait mérite d'être cité, qui montrera quel esprit animait les chasseurs du 28e.

Le matin du ier avril 1916, au lever du jour, un tir effroyable s'abat sur nos tranchées, qui, prises d'enfilade et de face, sont rapidement nivelées. Les abris s'effondrent sous les rafales, ensevelissant hommes et matériel. Le chasseur MARTIN est de garde dans la tranchée. Un obus tue deux caporaux, non loin de lui; un autre broie trois hommes dans un abri voisin. Lui demeure attentif afin de donner l'alarme si l'ennemi sort.

En temps ordinaire, dans les bombardements, le guetteur est relevé au bout de vingt ou trente minutes et va se mettre à l'abri auprès de ses camarades. Mais, aujourd'hui, nul ne remplace MARTIN.

Un à un, tous les chasseurs de l'escouade ont été tués ou blessés et il reste seul ! De temps en temps, il va de droite et de gauche en criant aux escouades voisines : « Tout va bien, les amis, je suis là! »

Les obus tombent toujours; un éclat lui laboure le visage.

MARTIN pourrait se replier sur le poste de secours ; il n'y songe même pas. Il tient stoïquement.

De son poste, le chef de section voyait cette tranchée peu à peu comblée, mais toujours occupée par le guetteur attentif.

Vers 1 Ih 30, le bombardement diminue. L'officier, d'entonnoir en entonnoir, gagne le poste où MARTIN, la face en sang, veille toujours.

— Comment, MARTIN, tu es blessé et tu restes quand même?

— Il faut bien que quelqu'un veille, mon lieutenant, les autres sont tous morts !

Après quelques jours de repos, le bataillon était chargé, le 6 mai, d'occuper le secteur du Judenhut, sur les pentes nord et est du Ballon de Guebwiller. Jusqu'au 23 juillet, sous de grandes forêts, dans un site magnifique et tranquille, le 28E organisa solidement des positions inexpugnables. D'audacieuses patrouilles, poussées journellement, maintenaient chez les chasseurs l'esprit offensif et entretenaient, chez l'ennemi, la crainte de ces « diables bleus »


insaisissables, qui allaient le délier à toute heure et le surprendre dans son travail.

Mais il fallut quitter ces grandes solitudes calmes ; les destinées du bataillon l'appelaient à d'autres combats et à d'autres gloires La bataille de la Somme battait son plein et le 28e tenait à aller cueillir, dans les plaines de France, une ample moisson de nouveaux lauriers.



DEUXIÈME PARTIE

LA SOMME 23 AOUT-12 NOVEMBRE 1916

Tranchée de Marrières. — Bouchavesnes. — Bois de Saint-Pierre-Waast. - Chantilly.

Les Vosges : Tête de Violu. — La Cude.

Arrivé par étapes au camp d'Arches, près d'Epinal, le bataillon, retiré de la 66e division, forme, avec les 6e et 27e bataillons de chasseurs, la 6e brigade de chasseurs, placée sous le commandement du colonel MESSIMY, ancien ministre de la Guerre.

Un entraînement intensif redonne à tous la vigueur et les qualités guerrières qui vont être si nécessaires dans la guerre nouvelle que le bataillon va affronter.

Après avoir fait un crochet au sud et être allé organiser des centres de résistance en Haute-Alsace, près de Seppois, le bataillon est embarqué, le 22 août, à Petit-Croix.

Le 23 août, au soir, il débarquait à Longueau près d'Amiens.

L'horizon est illuminé des éclairs incessants et innombrables de l'artillerie. Un grondement sourd perpétuel, obsédant, parvient du fond de la nuit. La grande bataille continue. On bivouaque près de Villers-Bretonneux, à Blangy. à Hamel, puis à Cerisy-Gailly et, le 3 septembre, le bataillon quitte le bivouac de Suzanne, à 2 heures du soir. Il atteint le moulin de Fargny, ensuite le chapeau de Gendarme et, le 4 septembre au matin, il se trouve engagé dans la bataille.

La 6e brigade de chasseurs a pour mission d'attaquer la crête dite des « Observatoires » et le bois Reinette; le 28e marche en deuxième ligne.

L'aspect de ce pays nouveau est profondément triste. Partout c'est la dévastation de combats sans merci. L'artillerie a détruit tout ce qui peut être un abri. Les bois ne sont plus. Seuls, de pauvres moignons d'arbres déchiquetés se dressent au milieu des débris de leurs branches qui jonchent le sol. -

, La terre est un cloaque d'entonnoirs ; le sol, grisâtre et poussiéreux, est parsemé de rares touffes d'herbe souillée. Pas d'eau,


pas d'abris, pas de villages. Des maisons, il ne reste que quelques pans de torchis et des monceaux de tuiles. De longues lignes blanches, tranchées et boyaux, zigzaguent au milieu de cette dévastation, et le sol est semé de casques, de débris d'armes, de munitions, de lambeaux de vêtements et de petites croix de bois sur des tertres blancs.

Des geysers de fumée, noirs, blancs, rougeâtres, jaillissent partout du sol, au loin, et, dans cet infini tout parait de teinte neutre.

Des canons, posés en plein champ, sont invisibles au milieu de cette nature grise et aride où seule la fumée blanche des départs indique l'emplacement des batteries.

L'artillerie française fait feu de toutes ses pièces. De tout côté, de partout, les coups de canon se précipitent et le vacarme est assourdissant au point que l'on n'entend même pas le sifflement .des obus qui viennent tomber à quelques pas.

Mais le 28e s'est vite habitué à cette guerre nouvelle.. Les objectifs fixés sont atteints d'un seul bond, malgré les feux de flanc de nombreuses mitrailleuses allemandes et un violent tir de barrage de l'artillerie ennemie. Les Ire et 5e compagnies du 28e ont été brillamment engagées et ont progressé profondément dans les lignes ennemies et le reste du bataillon a suivi le mouvement. Mais les pertes ont été élevées. Parmi les 25 morts du bataillon se trouve le capitaine MANGIN, de la 4e compagnie. En outre 2 officiers et 84 hommes ont été blessés.

Le capitaine MANGIN était un officier distingué et sympathique.

Lieutenant de réserve, il avait gagné les galons de capitaine et pris le commandement d'une remarquable compagnie.

Assez grand, le profil net, le visage sec au milieu duquel brillaient des yeux spirituels, MANGIN était doué d'un caractère gai, d'un esprit prompt et caustique. Son abord aimable et ses qualités de bravoure lui avaient mérité la sympathie de tous et sa perte fut très douloureuse à ceux qui l'avaient approché.

Le 6 septembre au soir, le 28E relève le 6e bataillon de chasseurs, en première ligne.

Du 7 au 11 septembre, installé dans ce qui fut le bois Reinette, il subit un bombardement incessant et meurtrier, qui ne l'empêche pas d'organiser de solides emplacements de départ. Le 12 septembre, enfin, le bataillon attaque. Il doit s'emparer d'abord de la tranchée de Marrières, formidable réduit organisé de longue date par l'ennemi, avec toutes les ressources d'un matériel puissant et considérable.

Poursuivant sa progression, le 28e doit atteindre les lisières des bois Aiguille et Marrières et, enfin, marcher sur son troisième objectif, aux abords immédiats du village de Bouchavesnes.

Trois compagnies, la 3e à gauche, la 2E au centre, la reà droite,


BOUCHAVESNES


doivent former la première ligne. Elles sont suivies, en deuxième ligne, des 4e compagnie à gauche et 5e compagnie au centre, ainsi que d'une section de mitrailleuses derrière la droite de la première ligne.

A 1211 28, franchissant rapidement les espaces arides et nus qui les séparent de l'ennemi, les vagues d'assaut s'emparent de tous leurs objectifs malgré d'effroyables barrages d'artillerie et de mitrailleuses. Les Allemands, surpris par cette irrésistible et fougueuse marée d'hommes, opposent une résistance inutile et force leur est de se rendre en masse. Puis, dans un ordre parfait et aussi impeccable que sur le terrain d'exercice, le bataillon reprend sa marche en avant et, à 5 heures du soir, il dépasse la route nationale de Péronne à Bapaume et enlève la tranchée de Bouchavesnes.

Enfin, à 7 heures, deux de ses compagnies, appuyées par un bataillon du 44e R. 1. et un bataillon du i33e R. I., enlèvent au pas de charge le village de Bouchavesnes, y capturant de nombreux prisonniers et des mitrailleuses ; puis elles s'installent solidement au delà des lisières est du village.

Les pertes, en regard du succès, peuvent paraître faibles : 2 officiers et 23 hommes ont été tués, 3 officiers et 93 hommes ont été blessés. C'est à l'ardeur de l'attaque, à l'ordre impeccable avec lequel il a progressé, au courage déployé par chacun, que le 28e doit d'enregistrer des pertes aussi minimes. Mais l'ennemi réagissait terriblement par des feux croisés et nourris de mitrailleuses et par des tirs d'artillerie extrêmement violents ; cette débauche de munitions fut inutile et impuissante à semer le désordre dans les rangs des chasseurs.

A la nuit, le 28e était retiré des premières lignes et passait toute la journée du 13 septembre en réserve, à l'ouest de la route nationale de Péronne à Bapaume, sous un feu d'artillerie très meurtrier. Relevé le 14 au soir, il partait au repos avec la glorieuse perspective de porter bientôt la fourragère, que lui méritait la deuxième citation à l'ordre de l'armée qu'il venait de conquérir si brillamment :

Bataillon d'élite, ayant déjà été cité à l'ordre de l'armée. Dans les attaques du 4 au 12 septembre, a, sous les ordres du commandant COQUET, progressé dans les lignes allemandes avec une énergie et une audace dignes d'admiration, réalisant, dans ses deux attaques successives, un gain de terrain de 4 kilomètres, faisant 4oo Allemands prisonniers, prenant 5 canons et 8 mitrailleuses et participant, en fin de combat, à l'enlèvement à la baïonnette, d' « un village fortement organisé ».

Dans la riche et fertile région de Gaillefontaine, près de Forgesles-Eaux, en Seine-Inférieure, le 28e put se reposer de ses fatigues


A Gaillefontaine (Seine-Inférieure). — Les officiers du 28e et le drapeau des chasseurs (octobreigi6).


et panser ses blessures. La garde du drapeau des chasseurs lui fut confiée pendant quelques jours. Puis, quand les compagnies eurent été reconstituées et quand l'instruction eut remis en forme cette belle unité, elle reprit sa place dans la bataille.

Transporté en camions jusqu'à Suzanne, le 23 octobre, le bataillon organise jusqu'au 3 novembre le secteur de la Ferme de l'Hôpitar, puis dans la nuit du 3 au 4 novembre, il relève les unités du 72e R. I., devant les lisières ouest du bois de Saint-PierreWaast. Le temps est affreux : il pleut sans cesse et le sol est un cloaque de boue gluante.

Les tranchées sont converties en ruisseaux où l'on patauge jusqu'à hauteur des genoux. La 4e compagnie prend position à la droite du secteur, la 3e compagnie au centre, la 5e compagnie à gauche. Derrière ces éléments, se placent, à gauche, la 2e compagnie et, à droite, la Ire compagnie.

Le bataillon doit attaquer, le 5 novembre, à nh 10, le bois de Saint-Pierre-Waast.

La pluie tombe toujours. Pour avancer sur ce sol glissant, il faut faire des efforts inouïs. A chaque pas on s'enlise et l'on traîne, après ses chaussures, des blocs d'une terre grasse et jaunâtre. Le tir de l'artillerie allemande, aussi vigoureux que celui de notre propre artillerie, se joint aux éléments pour rendre toute avance impossible.

Quand l'heure sonne de s'élancer à l'assaut, le 28e sort bravement de ses parallèles, sans se soucier des formidables obstacles qu'il va avoir à surmonter. Un tir de barrage d'une violence inouïe s'abat sur nos tranchées, sans parvenir à arrêter l'élan des chasseurs, mais notre préparation d'artillerie a été insuffisante. Gênées dans leur progression par la boue, les vagues d'assaut atteignent lentement une partie de leurs objectifs tandis que l'ennemi, qui a eu le temps de sortir de ses abris, arrose le terrain de balles de mitrailleuses.

Les deux compagnies de gauche sont arrêtées net à 5o mètres en avant des parallèles de départ. Elles restent stoïquement sur place toute la journée, clouées au sol par des feux effrayants qui rendent toute avance impossible sur ce glacis. Les unités de droite du bataillon, qui ont progressé légèrement, se trouvent isolées, sans liaison possible. Tout homme qui tente de bouger est impitoyablement frappé. Cependant, le bataillon se cramponne jusqu'à la nuit et repousse de nombreuses contre-attaques. Les pertes sont très sensibles et les 3e et 5e compagnies n'ont plus d'officiers.

Le commandant COQUET, parti derrière les vagues d'assaut, ne donne pas de ses nouvelles. Blessé d'une balle à la jambe, il reste toute la journée dans un trou d'obus, aux côtés d'un sergent tué


SOMME.1916 BOUCHAVESNES 4-12 /b?el9l6 S'PIERREWASST 5 -II - 9 b fe 191 6


d'une balle au front, et du sergent BocoN, de la 3E compagnie, avec lequel il fait le coup de feu, jusqu'au moment où l'obscurité de la nuit lui permet de rejoindre son poste de commandement. Enfin, le bataillon reçoit l'ordre de réoccuper ses positions de départ, et à la nuit, par petits groupes, les compagnies regagnent leurs emplacements. «

Hélas, quelles pertes cruelles !

61 hommes tués, 164 blessés et 76 disparus.

Mais le corps des officiers a été particulièrement éprouvé : 8 d'entre eux étaient blessés et 5 se trouvaient parmi les morts : les lieutenants GONTARD, BRUN, LEMARCHAND, COURTINES et DE NARBONNE-LARA.

Parmi eux, une belle figure brille d'un éclat particulier, celle du lieutenant GONTARD.

Engagé volontaire à quarante ans, comme chasseur de 2e classe au 28e, GONTARD avait conquis, en quelques mois, les grades de caporal, de sergent, d'adjudant et enfin de sous-lieutenant. La médaille militaire et la Victoria cross s'étaient ajoutées à la magnifique croix de guerre qui ornait sa poitrine.

Toujours simple, bon, affable, souriant, il s'était fait aimer de tous. Qui ne revoit encore sa belle figure pâle, barrée par une moustache blanche et ses yeux d'un bleu clair, aussi limpides que son âme était belle et franche? *

Malgré cette terrible épreuve, le rôle du bataillon n'est pas terminé. Il doit tenir encore, jusqu'au 11 novembre, et conserver intactes les positions dont la garde lui a été confiée. Enfin, la relève arrive, et c'est dans les charmants environs de Chantilly qu'il vient goûter un repos mérité, au charme duquel s'ajoute la gloire de former la garde d'honneur du général en chef.

Mais une ombre assombrit la joie de tous. Le chef de bataillon COQUET, promu à un grade supérieur, quittait le commandement du 28e, emportant l'estime et l'affection de ses officiers et de ses chasseurs. Ce chef, si bon et si doucement ferme, avait su commander ses hommes par les qualités du cœur. L'obéissance était facile à tous, parce que, à l'admiration pour un chef splendidement brave, se joignait un profond amour né d'une confiance absolue en la sûreté de son jugement, d'une sympathie entière pour sa nature droite et bonne, d'une tendresse filiale pour celui que l'on appelait familièrement le « Père COQUET ». Ce n'est pas en chef que le commandant COQUET conduisit soç bataillon, ce fut en « père » ; l'amour de ses « enfants », respectueux et sans bornes, lui évita toujours ;de faire appel aux rigueurs de la discipline et du règlement. Pour lui être agréable, aucune peine ne semblait dure et les magnifiques combats que soutint le bataillon, sous les ordres du commandant


Commandant PRUDHO.WME


COQUET, furent autant de victoires dues à l'ascendant pris par ce chef sur le cœur de ses chasseurs.

Mais ces sentiments de tristesse étaient adoucis par la nomination, à la tête du bataillon, du commandant PRUDHOMME.

C'était un ancien officier du 28E qui prenait le commandement du bataillon. Capitaine commandant la 4e compagnie, le commandant PRUDHOMME avait été frappé très grièvement d'une balle au ventre, alors - qu'il entraînait ses hommes à l'assaut de la redoute allemande de la Cude, le ier novembre 1914.

Sous les ordres de ce nouveau chef, le bataillon défilait devant le général JOFFRE, à Chantilly, le 3o novembre. La belle tenue de tous, l'entrain des chasseurs, l'ordre parfait du bataillon impressionnèrent favorablement le général en chef, qui fit part de ses éloges dans une lettre adressée au commandant à l'issue de la revue.

Les jours de repos étaient comptés : le 3 décembre, le 28E quittait Chantilly, emportant un souvenir inoubliable et glorieux du séjour qu'il avait fait auprès du « grand chef » et dans un site charmant.

Affecté de nouveau, et jusqu'à la fin de la guerre, à la 66e division, le bataillon formait désormais, avec les 67e et 68E B. C. A., un groupe placé sous les ordres du lieutenant-colonel PAYARD. Il débarquait à Corcieux, dans les Vosges, le 4 décembre, et revenait occuper les positions du Violu et de la Cude qu'il avait été le premier à conquérir en 1 g 14 Malgré de violents bombardements, il organisait ce secteur et y faisait plusieurs coups de main. Enfin, le 12 janvier, il était relevé et se rendait au camp d'Arches, pour une période d'entraînement intensif et d'instruction sévère. Puis, par étapes, il allait revoir Rodern, près de Thann, où il avait tenu les avant-postes en août 1914 et il s'y livrait à des travaux d'organisation jusqu'au 3 mars.

Enfin, après quelques semaines d'instruction passées de nouveau au camp d'Arches, le bataillon quittait l'Alsace pour se rendre, avec la 66e division, au point de concentration du' groupe des armées de rupture, sur l'Aisne.

La concentration de la division avait lieu à Romain, près de Fismes; le 15 avril, à la nuit, sous une pluie fine et incessante, le bataillon franchissait l'Aisne et allait s'installer, au petit jour, à la lisière sud du bois des Couleuvres, non loin de Craonne.


TROISIÈME PARTIE

LE CHEMIN DES DAMES 16 AVRIL-30 OCTOBRE 1917

L'offensive du 16 avril : le bois de Beaumarais. — Contre-attaque sur le plateau de Californie. — Craonne. — Revue du i4 Juillet à Paris. — La tranchée de la Gargousse.

Les Bovettes. — La Malmaison.

Le 16 avril au matin, le bataillon était rassemblé au versant sud de la butte des Pins, face à Craonne, dans le bois de Beaumarai s.

Les troupes d'attaque yenaient de partir à l'assaut et le bataillon était prêt à exploiter leur succès, en les dépassant dès que les premières lignes ennemies auraient été rompues.

Mais l'attaque des troupes françaises était vouée à un échec.

Les défenses allemandes, formidables, avaient été peu touchées par notre artillerie. De tous les côtés sortaient, de profondes creutes, des compagnies entières et d'innombrables mitrailleuses. La partie était perdue ; fauchées par les barrages de l'artillerie allemande et par les feux de ses milliers de mitrailleuses, les splendides troupes qui attaquaient en avant du bataillon durent stopper et s'accrocher au terrain, au prix de lourdes pertes.

Le 28e, non engagé, était gardé en réserve dans le bois de Beaumarais, et, jusqu'au 2 mai, sous un bombardement effroyable d'obus à gaz, il aménageait des défenses accessoires, faisait des corvées de matériel en première ligne, au prix de pertes sévères et de souffrances de toute sorte.

Après quelques jours de repos passés à Unchair, le bataillon revient, le 24 mai au soir, dans le bois de Beaumarais, afin de relever, sur le plateau de Californie, des éléments du 18e R. I.

En vue de cette relève, une reconnaissance d'officiers est montée, dans la nuit du 2 au 3 juin, sur le plateau de Californie. Depuis trois jours, l'ennemi, par un tir formidable et incessant, semble préparer une attaque, mais, cette nuit-là, le tir, qui paraît s'être ralenti, reprend à 2h 30 avec une violence inouïe et s'abat particulièrement sur les pentes sud du plateau. A 3h20, l'infanterie


allemande attaque. Le 18e R. I. supporte le choc sans fléchir, ses premières lignes ayant été peu atteintes, mais sur sa droite, les tranchées défendues par le e bataillon de chasseurs, complètement bouleversées, sont submergées et l'ennemi arrive jusqu'à Craonne.

Une partie de la reconnaissance des officiers du 28E, prise sous un feu de barrage * effroyable, où les obus à gaz sont en majorité, redescend les pentes du plateau, tandis que quelques-uns de ses membres sont obligés de rester avec le 18E R. 1. Des détachements des 5e et 24e B. C. A., poussés en hâte, arrêtent l'ennemi aux abords immédiats de Craonne, tandis qu'un vide important subsiste entre la gauche de ces éléments et la droite du 18e R. I.

Pour contre-attaquer immédiatement et en plein jour, il fallait faire appel à une troupe d'élite, animée d'un esprit offensif ardent et d'une abnégation héroïque.

i'Ç Le général BRISSAVD-DESMAILLET qui, depuis quelques jours, avait remplacé le général LACAPELLE à la tête de la 66e division, savait qu?il pouvait compter sur son ancien bataillon pour châtier l'ennemi de son audace.

Aussi fit-il appel au 28E, et le bataillon allait offrir à son général un magnifique cadeau de bienvenue et lui prouver qu'il était toujours digne de son glorieux passé.

Alerté immédiatement, le 28e, privé de son chef et de la plupart de ses officiers partis en reconnaissance, traverse le bois de Beaumarais, sous le commandement du lieutenant VIAS, et arrive vers 9 heures du matin aux lisières nord et ouest du bois de Beaumarais, face à Craonne et au plateau de Californie.

A lui va incomber la pénible mission de contre-attaquer.

Le bataillon doit traverser, sous le regard vigilant des drachen ennemis, le vaste espace découvert qui sépare les lisières du bois de Beaumarais des pentes du plateau de Californie.

Les boyaux ont été complètement nivelés; les obus de gros calibre tombent avec une régularité et une précision énervantes; le terrain, desséché par une longue période de chaleur, produit une réverbération aveuglante, tandis que l'air est rendu irrespirable par les émanations des obus à gaz et par la fine poussière que les obus dispersent dans l'atmosphère en éclatant. Aucune brise ne souffle pour adoucir les ardeurs d'un soleil de plomb.

Par petites colonnes, les éléments du bataillon s'engagent sur ce terrain nu et complètement bouleversé où toute végétation a été détruite par les obus ou brûlée par les gaz. Mais la progression du bataillon s'effectue avec une telle audace et une telle décision, que les pertes sont insignifiantes, et que les positions d'attente sont atteintes rapidement; la fatigue est extrême.

Les ire et 2E compagnies sont désignées pour participer. à la


Extrait de la carte de France à l'échelle de 1180.000e publiée par le Service géographique de l'armée.


contre-attaque, en coopération étroite avec les éléments des 5e, 24e et 64e bataillons qui protègent Craonne.

Le commandant PRUDHOMME remonte, dès io heures du matin, au poste de commandement « Elektra », creusé dans les parois du plateau de Californie, tandis que la Ire compagnie se blottit contre le revers sud du plateau et que la 2E compagnie s'abrite dans les galeries du poste d'Elektra.

Il est 11 heures. Estimant que deux heures ne suffiront pas pour la reconnaissance du terrain et la mise en place, le commandant rend compte que l'attaque ne pourra pas avoir lieu avant 2 heures du soir. La reconnaissance des commandants de compagnie est

Vue prise du bastion de Chevreux sur la croupe de Chevreux et les pentes est du plateau de Californie.

longue et pénible; elle se termine à 1 h 30 seulement et le chef de bataillon PRUDHOMME se trouve dans l'obligation de demander un délai d'une heure pour contre-attaquer. Il est impossible en effet de mettre en place, en une demi-heure, les troupes de contre-attaque, sur un terrain aussi dénudé et battu par les feux violents d'une nombreuse artillerie. De plus, les hommes, harassés par la marche de la matinée, ont besoin de souffler. Mais l'ardeur des chasseurs est telle que la mise en place s'effectue avec une rapidité inespérée et, à 2h 3o, elle est presque terminée. A ce moment-là, les commandants de compagnie remarquent un flottement dans les lignes ennemies. Saisissant ce moment favorable, les vagues d'assaut s'élancent avant l'heure fixée, et malgré le tir de notre propre


artillerie. Surpris par la soudaineté de l'attaque, l'ennemi résiste, mais il est rapidement maîtrisé ; les positions perdues le matin sont occupées en quelques secondes, et les deux compagnies d'assaut s'emparent d'un lot important de mitrailleuses, de granatenwerfer et de munitions. Les mitrailleuses allemandes sont aussitôt retournées contre l'ennemi et la ligne reconquise est ainsi puissamment étayée. Dans un élan admirable et spontané, et malgré la fatigue effrayante, le 28e a culbuté des troupes d'élite, amenées victorieuses de Roumanie et auxquelles leurs chefs avaient promis un important succès. Des monceaux de cadavres s'entassent dans les vestiges des boyaux. Les prisonniers — des Prussiens — hébétés par la soudaineté de l'attaque, ne peuvent pas cacher leur admiration pour les chasseurs et aussi leur déception. Mais l'éloge le plus sensible au bataillon fut celui que lui décerna le commandant MASSON, de ce 18e R. I. qui venait de donner par sa résistance une si magnifique preuve de vaillance. Exprimant son admiration au chef de bataillon PRUDHOMME, le commandant MASSON lui confia que « cette contre-attaque, faite en plein jour et presque sans préparation, lui paraissait d'une si folle audace qu'il n'eût pas osé la tenter avec ses propres troupes ».

Cette brillante contre-attaque a cependant coûté des pertes sensibles au bataillon, qui regretta la mort du capitaine BONNELLI, de la 2e compagnie, tué en plein assaut, au milieu de ses hommes, par un obus de gros calibre.

Les positions reconquises n'existaient plus, mais malgré un feu infernal de l'artillerie allemande, les chasseurs organisèrent rapidement une solide position. Sans abris, sous un soleil de plomb, privés d'eau, ravitaillés sommairement dans la nuit, ces héroïques soldats ne cessèrent de travailler la nuit et de monter le jour une garde vigilante. Sur ce glacis, chaos de trous d'obus, une ligne profonde de tranchées fut bientôt creusée. L'ennemi était à quelques mètres. Timidement d'abord, il chercha à clouer au sol les chasseurs, en faisant feu de ses nombreuses mitrailleuses, mais ses efforts furent inutiles. Les bérets bleus ne lui permirent pas de reprendre du mordant. Grenades et V. B., coups de fusil et tirs de mitrailleuses eurent tôt fait de calmer ces velléités d'activité, et, dès le lendemain de la contre-attaque, la seule réaction que le Boche put se permettre fut celle de son artillerie.

Elle fut effroyable. Du matin au soir, les « grosses marmites » ne cessèrent de sillonner le ciel et de marteler le plateau de Californie, dégageant une âcre fumée qui, jointe à la chaleur et à la poussière du terrain calcaire, desséchait les gorges et abrutissait les volontés. Le bataillon tint dans cet enfer et ne permit pas à l'ennemi de reprendre courage. Relevé quelques jours après, il


partait au repos, avec dans ses annales la magnifique citation suivante à l'ordre du 9E C. A. :

Chargé, le 3 juin, d'attaquer, l'ennemi ayant enlevé le matin des positions dominantes qu'il avait un intérêt primordial à garder, ce bataillon, sous les ordres de son chef, le commandant PRUDHOMME, a enlevé d'assaut tous les objectifs qui avaient été assignés et reconquis le terrain perdu.

Signé : NIESSEL.

Depuis trois semaines, le bataillon avait retrouvé un de ses chefs les plus aimés et dont le souvenir était demeuré impérissable dans son cœur. La 66e division, comme il a été dit plus haut, avait été placée sous les ordres du général BRISSAUD-DESMAILLET, qui, comme lieutenant-colonel, avait conduit le premier le 28e au feu.

Le général BRISSAUD ne devait plus quitter ses chasseurs. Dans un ordre du jour- adressé à son vieux bataillon, il se réjouissait de retrouver ses anciens et il leur recommandait de se faire raser de frais, le jour où il viendrait les voir, car il comptait leur donner l'acco lade.

Le général tint parole. Dans le bois de Beaumarais, un clair matin, le 28e eut la joie de revoir son général, et tous les anciens, ceux d'Ingersheim, de Violu, de la Tête de Faux, échangèrent avec ce chef aimé une virile accolade dans laquelle se mêlait, à la joie de se retrouver, un souvenir mélancolique du passé et une confiance absolue dans l'avenir.

Puis, à cette joie vint s'en ajouter une autre : Paris attendait les « diables bleus » pour le 14 juillet. Par étapes, en camions automobiles, la 66e division gagna les bords fleuris de la Marne. Le 28E, cantonné à Chelles, goûta les douceurs d'un repos enchanteur tout en se préparant à défiler sous les yeux sympathiques et ravis de la capitale.

Le 14 juillet 1917 ! Jour inoubliable pour tous ! La fatigue d'un long défilé dans Paris fut légère. Les sacs ne pesèrent pas lourd sur les épaules et le soleil de plomb, loin de ralentir l'allure des chasseurs, leur donna au contraire des ailes. C'étaient les ailes de la gloire qui les portaient au milieu des vivats d'un peuple immense et enthousiaste, et ce contact avec le cœur de la France fit oublier à tous les fatigues endurées et laissa entrevoir un défilé triomphal, plus lointain, sous l'Arc de Triomphe élevé à la gloire des Armées françaises.

Encore ornés des fleurs dont Paris les avait couverts, les chasseurs s'en allaient relever, en vue d'une attaque, au Chemin des Dames. Le 28 juillet, au soir, ils occupaient les tranchées françaises face à la ferme de la Royère et au ravin de l'Abordage, dans la région de l'Epine de Chevregny.


SECTEUR DE LA 66? Division ORGANISATIONS FRANÇAIS ET ALLEMANDES


Ils devaient enlever la tranchée dite de la « Gargousse », jadis française, mais que les Allemands avaient reprise depuis peu. En avant de cette importante tranchée, un nid de mitrailleuses appelé tranchée des Bandits, constituait un premier et redoutable obstacle.

Le 28e devait attaquer à la droite du 8e groupe de chasseurs, dont les autres unités étaient constituées par les vieux camarades de combat des 67e et 68e B. C. A.

Le dispositif de l'attaque du 28E était le suivant : 3e compagnie à droite, 4" compagnie à gauche, en première ligne ; 2E compagnie en soutien et, enfin, ire compagnie en réserve.

Le 29 juillet, au matin, la préparation d'artillerie commence et se poursuit effroyable, pendant toute la journée du lendemain, attirant, de la part de l'artillerie allemande, une très vigoureuse riposte.

L'attaque doit avoir lieu le 3o juillet à 20H 15. La nuit commence à tomber quand les 3e et 4e compagnies s'élancent avec une ardeur irrésistible, remplacées immédiatement dans leurs emplacements par la 2E compagnie. La tranchée des Bandits, rapidement atteinte, est nettoyée et les chasseurs abordent la tranchée de la Gargousse avec une telle fougue qu'ils la dépassent et atteignent le Chemin des Dames.

De toutes parts, derrière eux, surgissent des groupes d'ennemis, qui les prennent à revers à coups de fusil et de grenades. Le commandant de la 4e compagnie, se rendant compte du danger, fait braquer sur eux deux mitrailleuses, tandis qu'une section de fusiliers les attaque à revers.

La résistance des Allemands est rapidement réduite, et tous sont tués ou faits prisonniers.

Mais, emportées par leur élan, trompées par la nuit et par le bouleversement du terrain, les vagues d'assaut s'attaquent à la deuxième tranchée allemande. Un corps à corps sauvage s'engage; l'ennemi résiste, mais il doit céder devant l'ardeur des chasseurs : dc nombreux prisonniers restent entre nos mains.

Au cours de cet assaut, le sous-lieutenant MONTOUCHET, abordant un groupe d'Allemands qui se rendent, donne des ordres à sa section pour les envelopper et les réduire à l'impuissance.

Mais un gradé allemand profite de la reddition de ses hommes pour ajuster l'officier français. La balle, tirée à quelques mètres, frappe le lieutenant à la tempe. Sous le choc, l'officier tombe à genoux, la face ensanglantée, mais, conservant toute sa lucidité, il se rend compte que si les Boches, qui sont nombreux, tentent de résister, toute sa section sera anéantie. D'un suprême effort, il se redresse, aveuglé par le sang et par les lambeaux de la peau de son front qui pendent déchiquetés sur ses yeux.


Les officiers du 28e bataillon de chasseurs alpins à la veille de l'attaque de La Malmaison (octobre 1917).


Appuyé d'une main sur le bras d'un caporal, il se jette, revolver au poing, à la poursuite de l'Allemand qui l'a blessé. Une deuxième balle lui traverse le bras et le renverse à terre. Alors, rassemblant ses dernières forces, il tend son revolver au chasseur et lui dit : « Tiens, moi je ne puis plus, prends mon revolver et tue-le ! » Les chasseurs de MONTOUCHET, électrisés par l'exemple de leur chef, ne font point de quartier et, bientôt, la tranchée allemande est nettoyée d'ennemis.

Mais, se rendant compte du danger qu'il y a pour eux à occuper un objectif qui ne leur a pas été assigné, les commandants des deux compagnies donnent l'ordre de se replier sur la tranchée de la Gargousse et de l'organiser. La nuit est tombée très rapidement et le repli s'effectue dans un ordre parfait. On emporte les morts et les blessés et les sections s'installent dans ce qui reste de la tranchée de la Gargousse.

Par malheur, les liaisons sont précaires; l'obscurité n'a pas permis de se rendre compte de ce qui se passe à droite et à gauche, et, au jour, le commandant du 28e s'aperçoit qu'à sa gauche il existe un vide important qui le sépare du .e bataillon. Pour empêcher l'ennemi de profiter de cette faiblesse, des mitrailleuses sont placées rapidement, tandis que l'artillerie française balaie cet espace encore tenu par l'ennemi. Le matin du 3i juillet, à 5h 3o, tout est prêt pour combler ce vide et le e bataillon, appuyé par des éléments des compagnies de réserve du 28e, s'empare rapidement de ce qu'il n'avait pu conquérir la veille, et la liaison s'effectue, solide, avec les éléments de première ligne du 28e bataillon.

Mais l'ennemi contre-attaque violemment dès la tombée de la nuit. Les échecs ne le rebutent pas, et, jusqu'au jour, il poursuit ses vains efforts, lançant sans succès vague sur vague contre le roc inébranlable de nos lignes.

Sur le front qui lui a été assigné, le 28c s'est emparé de trois lignes de tranchées, a fait plus de 5o prisonniers, pris de nombreuses mitrailleuses et des granatenwerfer ainsi qu'une énorme quantité de munitions.

Deux citations commémorent cette victoire. Le général BRISSAUDDESMAILLET cite à l'ordre de la division le 28e B. C. A. :

Bataillon d'attaque à qui son très glorieux passé a mérité la fourragère. Vient encore une fois, sous le commandement de son chef, le commandant PRUDHOMME, d'enlever, au cours des combats des 3o et3i juillet 19 17, les objectifs importants qui lui étaient assignés. S'y est maintenu sans perdre un pouce de terrain, malgré les bombardements les plus violents et les réactions ennemies perpétuelles.


Le groupe franc du 28e est cité au même ordre en ces termes : Composé de gradés et de chasseurs pleins d'entrain et animés d'un enthousiasme vibrant, s'est élancé à l'attaque de la position ennemie, le 30 juillet 1917, en avant des vagues d'assaut, au cri de : « En avant, le groupe franc, c'est pour la France ! » Chargé de couvrir l'attaque et de reconnaître le terrain au delà de la ligne occupée, a réduit plusieurs noyaux de résistance, largement dépassé ses objectifs et jeté le désarroi chez l'adversaire, en pénétrant profondément dans ses lignes..

Relevé et mis en réserve le 2 août, le bataillon remonte en secteur le 10 août, à la suite d'une violente mais infructueuse contre-

attaque de l'ennemi, puis, retiré des lignes le 19 août, il est mis au repos à Baron dans l'Oise, où il séjourne du 26 août au 21 septembre.

Mais d'autres combats l'attendent encore. A Wasseny, près de Soissons, où il a été amené, il s'entraîne, par de nombreux exercices, en vue de la grande attaque qui se prépare sur le Chemin des Dames autour du fort de La Malmaison, et, le 22 octobre, à la nuit, il relève les unités de première ligne, car il doit attaquer au lever du jour, le 23 octobre.

Le but de l'attaque projetée est de prendre à l'ennemi toute la crête du Chemin des Dames, depuis le Panthéon, à l'est, jusqu'à la région du Moulin de Laffaux, à l'ouest, en passant par le fort cde La Malmaison.

La 66e division de chasseurs est placée à la charnière droite du dispositif de l'attaque, et, dans la 66e division, le bataillon se trouve, avec le 5e B. C. P. à l'aile droite, en liaison avec le 283e régiment d'infanterie.

Un détachement formé du 5e B. C. P. et des Ire et 2e compagnies du 28e doit progresser sur le ravin des Bovettes en liaison, à droite, avec le 283e R. I. lequel doit raccorder nos nouvelles positions avec les positions françaises de la Royère.

En première ligne, le 5e bataillon dispose de la ire compagnie du 28e pour le nettoyage du formidable réduit que constitue la carrière profonde dite « du Charbon ». Une section de la 2e compagnie doit avancer avec le 5e bataillon, sur les bords ouest du ravin des Bovettes, tandis que le groupe franc du 28e se portera en avant des vagues d'assaut, d'un bond, sur l'éperon coté 63.34. Les trois autres sections de la 2e compagnie constituent la réserve du 5e bataillon.

Un peloton de la 4e compagnie du 28e et une section de mitrailleuses sont en flanc-garde, pour parer, sur la droite, à tout événement imprévu. Enfin, le 2e peloton de la 4e compagnie et la 3e compagnie, ainsi que trois sections de mitrailleuses sont en réserve de division.


Le mouvement de relève s'est effectué sans pertes et, à Ih 3o du matin, le bataillon occupe ses emplacements de départ. Le tir de l'artillerie française augmente d'intensité de minute en minute. A partir de 2 heures, c'est un feu d'enfer de part et d'autre, car l'artillerie allemande réagit effroyablement.

L'attaque est fixée à 5h 15, le 23 octobre.

Une pluie fine commence à tomber et détrempe le sol gras ; les éclatements innombrables des obus dégagent une fumée âcre que la pluie maintient au ras du sol et qui rend l'air irrespirable.

L'heure arrive. Mues comme par un ressort, les vagues d'assaut

Le plateau du Chemin des Dames dans la région de la ferme de la Royère (juillet 1917).

Tir de l'artillerie française avant l'attaque de La Malmaison.

s'élancent, dans la nuit, à la lueur effrayante des fusées rouges et vertes que les Allemands lancent sans relâche pour réclamer l'appui de leurs batteries. Le tir, de part et d'autre, a pris l'allure d'une trombe. Le terrain est méconnaissable; les obus ont fouillé le sol et détruit les points de repère et les vestiges de tranchées.

La IRE compagnie du 28E, sous les ordres du capitaine DESTRIBATS, s'élance, et sans aucune perte enlève le Charbon. Mais la compagnie du 5e bataillon, qui doit dépasser la carrière et couvrir en avant la Ire compagnie du 28e, est arrêtée en cours d'avance par des mitrailleuses et ne peut progresser. Le capitaine DESTRIBATS se couvre à droite, à gauche, en avant et cherche la liaison. Dans la brume du petit jour on n'en trouve aucune. Le Boche se ressaisit. Dès 6 heures


les réserves fraîches sortent des abris intacts du ravin, gravissent la pente et commencent la contre-attaque.

Isolée, assaillie de trois côtés à la fois par les fantassins de la Garde prussienne, la .compagnie du 28E fait face partout. Quatre mitrailleuses se dévoilent sur la gauche. Elles tirent vers les Bovettes.

Puisque la liaison avec le 5e ne s'établit pas à gauche, c'est que ces engins paralysent l'avance. Sans hésiter, le sous-lieutenant LOESCH avec une poignée d'hommes s'avance, et, d'entonnoir en entonnoir, arrive aux deux premières pièces. Dans un assaut furieux,

La Malmaison.

Le chemin conduisant à l'entrée de la creute Marthe, point spécialement visé par l'artillerie ennemie.

Départ de la corvée d'ordinaire après un ravitaillement.

elles sont enlevées et leurs servants tués. Mais les deux autres sont imprenables. Un groupe de Boches bondit sur les chasseurs réduits au nombre de quatre. Le détachement ennemi les cerne dans un trou d'obus, puis rétrécit son cercle. Les grenades pleuvent. L'une d'elles éclate dans l'entonnoir où sont les chasseurs et les blesse ou les tue tous. Seul le sous-lieutenant LOESCH est indemne. On le somme de se rendre. Sans répondre il tue à coups de mousqueton les deux Boches les plus proches, bondit dans la brèche ainsi faite au cercle des assaillants et se replie lentement en les tenant en respect à coups de fusil.

Pendant cet épisode, la droite de la compagnie DESTRIBATS a subi une pression violente. Les balles pleuvent. Faisant le coup de feu,


combattant pied à pied avec une section, le capitaine dispute le terrain aux troupes fraîches qui l'accablent de toutes parts. Les munitions se font rares et tout ravitaillement est impossible.

Un à un tombent les héroïques chasseurs. Plutôt que de céder, ils se font tuer sur place. Chaque entonnoir contient un blessé ou un mort. Par moments, le Boche pour se ressaisir laisse un bref répit aux défenseurs. On prend les cartouches et les grenades des hommes hors de combat, puis, l'assaut recommence, âpre, rageur.

Peu à peu, les débris de la compagnie ont été repoussés au rebord sud de la carrière, sur les vestiges de la tranchée du Salpêtre.

Le soir tombe. On n'oppose plus au Boche que des poitrines sans défense. Les fusils pleins de boue ne fonctionnent plus, il n'y a plus de grenades, 97 gradés ou chasseurs jonchent le sol, et, parmi eux, l'aspirant HABAY, frappé mortellement tandis qu'il animait ses chasseurs par son splendide courage.

Un nouvel assaut boche se déclenche. Les loups gris de la Garde bondissant au bord des entonnoirs énormes, criblent les Français de balles et de grenades. La rage au cœur, épuisés, superbes, les chasseurs résistent. On n'a plus de grenades, on lance des pierres. On ne peut plus tirer, il reste la baïonnette. Mais le capitaine ne veut pas être cerné. Il sent l'inanité de tout effort pour tenir sur place.

Ni la droite ni la gauche n'ont pu rétablir la situation au cours de la journée, aussi, vers 17'30, ordonne-t-il le repli.

Lentement, tenant le Boche à distance, les quarante hommes restants regagnent la tranchée du Soufre. Mais leur héroïsme n'aura pas été perdu. Après un jour d'attente, durant lequel les patrouilles de la Ire compagnie inquiètent et pressent l'ennemi, un nouvel assaut brisera les dernières résistances, emportera à nouveau les Carrières, enlèvera tout le ravin et l'éperon Sainte-Berthe. La Ire compagnie a bien mérité, ce jour-là, une citation à l'ordre de l'armée pour elle, et pour son légendaire capitaine et le lieutenant LOESCH, la croix de la Légion d'honneur.

Pendant cet épisode les autres compagnies du 28e ont atteint leurs objectifs, malgré de lourdes pertes, causées par les tirs de l'artillerie et des mitrailleuses allemandes. La nuit du 23 est employée à l'organisation fébrile du terrain. La boue effrayante rend le travail presque inutile. Il est impossible de remuer la terre et les trous d'obus que l'on aménage sont des mares dans lesquelles l'eau monte jusqu'à mi-jambes.

Dans la journée du 24, la situation s'améliore, car l'attaque de La Malmaison, sur la gauche, a complètement réussi. Le Boche a été bousculé et de hardies patrouilles du 28e rendent compte que l'ennemi a faibli sur les points où il avait opposé, la veille, une si vigoureuse résistance.


ES BOVETTES 23 Octobre 26 1917


Le 25 octobre, au matin, le bataillon est ainsi réparti : 1° La Ire compagnie (réduite à moins de 5o hommes), la 2e compagnie, et une section de mitrailleuses, en première ligne, dans la tranchée du Soufre, à la disposition du commandant du 5e bataillon et faisant partie intégrante du dispQsitif de ce bataillon; 2° Un peloton de la 4e compagnie très éprouvé et deux S. M.

échelonnés sur la droite, et à hauteur des éléments du 5e bataillon, pour rétablir la liaison à la droite de la 66e division avec les éléments de la 67e division ; 3° Une compagnie et demie (3e compagnie et un peloton de la 4e) et

La Malmaison. — Ferme Huincret (octobre njiR).

trois S. M. aux ordres du chef de bataillon commandant le 28E, échelonnées en flanc-garde dans les deux anciennes parallèles de départ.

A 12 heures, ordre est donné aux 5e et 28E bataillons (formant, sous les ordres du commandant DELACROIX, un détachement rattaché à la 67E D. I.) d'attaquer, à 14 heures, le ravin des Bovettes, la carrière du Charbon, la tranchée du Noyer et l'éperon de la Chapelle Sainte-Berthe, en liaison à droite avec le 3Ggc d'infanterie.

Le 28e constitué à trois compagnies (deux unités normales, 2E et 3e compagnies, et une compagnie formée des éléments restants de la compagnie DESTRIBATS et du peloton de la 4e compagnie resté à la disposition du chef de bataillon) va se porter à l'attaque dans les conditions suivantes : Partant de la tranchée du Soufre. La compagnie VIAS (2E com-


pagnie) à gauche, progressera en losange par les pentes de la rive

LA MALMAISON

23-26 Octobre 1917

droite du ravin des Bovettes et prendra à revers les défenses de la carrière du Charbon.

La compagnie BALCET (3e) à droite, en colonne double de lignes d'escouade, par un, doit partir quelques instants après la compagnie VIAS pour laisser amorcer le mouvement débordant et attaquer de


front la tranchée du Salpêtre puis la carrière du Charbon, en liaison à droite avec le 36ge R. 1.

Le reste du détachement sera gardé en réserve dans la tranchée du Soufre.

L'attaque se déclenche à 14 heures dans les conditions prescrites.

Tandis que la compagnie VIAS progresse vivement et avec une belle audace, par la gauche, tous les V. B. de la compagnie BALCET arrosent de projectiles la tranchée du Salpêtre et la carrière du Charbon. De nombreuses mitrailleuses claquent de toutes parts.

Rien n'arrête les chasseurs, et la compagnie BALCET s'élance à son tour en dépit de la perte de son capitaine qui, dès les premiers pas, tombe très grièvement blessé. Le sous-lieutenant VERNIER, qui reste seul officier, prend le commandement de la compagnie et achève de l'entraîner à l'assaut. Les mitrailleurs boches sont cloués sur les pièces et bientôt la carrière du Charbon est occupée en totalité.

Conformément aux ordres reçus, l'attaque stoppe un instant. Les fractions de nettoyage se mettent aussitôt en action à l'entrée de nombreux abris généralement intacts du ravin des Bovettes et des Carrières.

Une centaine de Boches dont un « leutnant » appartenant au 20E régiment de la Garde y sont découverts; de plus, sur la droite du Salpêtre, nous capturons une dizaine de soldats du 154e R. I.

dont le bataillon était monté la veille en renfort.

Le nettoyage terminé, et tandis que des fractions réservées poussent leurs premiers éléments vers la tranchée du Salpêtre, l'attaque se reporte en avant, et ne s'arrête que sur l'objectif : tranchée du Noyer, de la Mélinite, et, dévalant irrésistiblement, atteint les lisières du ravin des Bovettes.

Il est i 3h 3o.

L'action a donc duré au total une heure et demie et ne nous a coûté que de faibles pertes en dehors de la grave blessure du capitaine BALCET.

Le butin se dénombre ainsi : Plus de 100 prisonniers; 15 minenwerfer de 17cm ; 6 minenwerfer de 2icm ; 12 mitrailleuses.

La nuit se passe sur ces nouvelles positions, et, le 26 octobre, à 5 heures du matin, une patrouille reconnaît Filain. Elle atteint l'église, longe le village par le sud et le sud-est sans recevoir un coup de fusil.

Comme notre artillerie bombarde Filain, elle ne peut pénétrer en son centre, mais la solitude de ses abords et l'absence totale de réaction portent à croire qu'il est évacué.


Le 33ge R. I., de son côté, rend compte, au contraire, qu'il a reçu des coups de fusil de Filain. A 11 heures, l'ordre arrive de pousser la ligne aux abords du Réservoir. Le 220E, maître de la Royère, doit descendre sur Filain et le déborder à l'est. Le 28e à l'ouest et le 33ge doivent y jeter une compagnie et une section de mitrailleuses.

A 12h 3o, une reconnaissance de la compagnie VIAS se porte à la route de Pargny à Filain, la dépasse et atteint la route FilainLe Moulinet. Elle attend longtemps pour établir la liaison avec le 220E aux lisières de Filain; quant à la compagnie d'occupation du 369e, elle viendra avec beaucoup de retard à la nuit.

Le secteur du 28e s'étend entre les premières maisons de l'ouest de Filain et la cote 878.

La compagnie BALCET (3e) à droite, la compagnie VIAS (2E) à gauche, progressent jusqu'à la route Filain—Pargny-Filain, en laissant leurs éléments de réserve à l'emplacement de leur première ligne du matin. Le Boche n'est plus là, le mouvement se fait sans encombre, et il n'est 'pas nécessaire de faire intervenir ces fractions ni le détachement DESTRIBATS.

Le 28e, entre le 25 et le 26 octobre, a conquis l'éperon SainteBerthe et le Charbon, a rétabli la situation et non seulement a reporté sa ligne sur l'objectif extrême prévu, mais a encore poussé des avant-postes près de i.5oo mètres plus avant, assurant la totale possession d'une zone de 2.3oo mètres de profondeur et coopérant à la prise du village de Filain.

Une troisième citation à l'ordre de l'armée vient récompenser la brillante conduite du bataillon dont les pertes ont été lourdes.

Bataillon d'attaque déjà titulaire de la fourragère, qui, sous le commandement d'un chef jeune et énergique, le commandant PRUDHOMME, n'a cessé de se distinguer au cours de la bataille de l'Aisne (avril-octobre 1917).

Amené rapidement le 3 juin, sous un bombardement intense, a repris d'un seul élan et conservé les positions dominantes du plateau de Californie. Les 3o et 31 juillet, au Chemin des Dames, a conquis et dépassé ses objectifs, s'est maintenu dans la tranchée dite la Gargousse sans perdre un pouce de terrain, malgré des réactions et des bombardements perpétuels; a fait 80 prisonniers et pris 6 mitrailleuses.

Au cours des opérations du 23 au 26 octobre a, par ses détachements de creutes, décimés par les mitrailleuses et l'artillerie allemande, surpassé encore sa réputation d'héroïsme. Mis à la disposition d'une grande unité voisine, a lutté pendant deux jours, enlevé des carrières et trois lignes de tranchées fortement tenues par la Garde prussienne, s'emparant de 100 prisonniers, 12. mitrailleuses et 21 minenwerfer lourds, réalisant une avance de i.5oo mètres.


Mais les pertes ont été lourdes ; une lutte sans merci, des feux d'artillerie et de mitrailleuses extrêmement violents, un terrain que la pluie a rendu impraticable, ont épuisé les forces de ces magnifiques troupes. Le succès, si glorieux, avait été assombri par les pertes cruelles subies par la splendide ire compagnie et par la mort du capitaine BALCET et du lieutenant LEROY.

Le capitaine BALCET était adjudant au 28e quand la guerre éclata.

Ses merveilleuses qualités lui avaient fait conquérir rapidement les galons de capitaine, auxquels était venue s'ajouter la croix des braves.

Grand, la figure ouverte, les yeux vifs, la démarche rapide, le capitaine BALCET avait un accueil aimable. Foncièrement bon et sensible, il était adoré de ses hommes et très aimé de ses camarades.

Le lieutenant LEROY était un jeune officier, venu de la cavalerie.

Son entrain, son audace, sa décision l'avaient fait placer à la tête du groupe franc, et nul n'était plus qualifié que lui pour occuper ce poste périlleux.

Il fut tué en avant de ses hommes, le premier sur la brèche, restant jusqu'au bout le splendide officier que ses chasseurs avaient aimé et admiré.

Dans la nuit du 26 au 2.7 octobre, le bataillon quittait ce tragique champ de mort où tant des siens dormaient le suprême sommeil.

Par étapes, le bataillon se rendait à Gland, près de ChâteauThierry, puis, le ier novembre, il embarquait en chemin de fer à destination du camp de Villersexel, dans la Haute-Saône, et il cantonnait à Montjustin, non loin de Vesoul.

Perché sur une hauteur, tel un nid d'aigle, dominant un vaste horizon, le village de Montjustin, malgré la bonne volonté de ses habitants, manquait totalement de confort. Mais, après les dures épreuves que le bataillon venait d'endurer, le repos lui parut éminemment appréciable. Au bout de quelques jours, les fatigues étaient oubliées et le bataillon, reformé avec des éléments des 46e et 57e bataillons de chasseurs dissous, était prêt à affronter vaillamment de nouveaux combats.


QUATRIÈME PARTIE

« VERS LA VICTOIRE » (Année 1918)

1

VOSGES ET PICARDIE (DÉCEMBRE 1917-AOUT 1918) L'hiver : l'Hartmann; le bois de Wattwiller ; le Siidel. — Combats de la vallée de l'Avre : Hailles. — Bois de Sénécat. — Castel. — Moreuil.

Jusqu'au 26 novembre, le 28e restait à Montjustin, puis, par étapes, il se rapprochait de la vallée de la Thur.

Quelle joie de revoir cette terre alsacienne où les chasseurs avaient laissé leur cœur ! Saint-Amarin, pavoisée, en fête, attendait ses diables bleus, et le n décembre, au milieu d'un enthousiasme délirant, le bataillon défilait avec un entrain endiablé. Mais la joie du retour devait être courte, car, le lendemain, le 28e quittait SaintAmarin pour aller occuper le secteur de l'Hartmannswillerkopf.

A 8 heures du soir, la relève s'effectuait sans incident. Trois compagnies tenaient les avant-postes avec trois sections en ligne et une en réserve : 4e compagnie à droite ; 2e au centre et 3e à gauche. La Ire compagnie, en réserve au camp Hoche, détachait une section au poste de commandement du bataillon, situé au camp de Pierre.

L'ennemi qui jusqu'à ce jour était resté calme, devint agressif dès qu'il eut appris la présence des chasseurs dans le secteur. Il réagit très violemment au moyen de son artillerie de tranchées, et, chaque matin au lever du jour, chaque soir à la tombée de la nuit, des rafales nourries d'obus et de torpilles de gros calibre s'abattaient sur nos positions.

L'activité de l'ennemi ne s'arrêta pas un seul instant jusqu'au 21 décembre. Depuis quelques jours, la Ire compagnie avait relevé la 4e compagnie à la droite du secteur, et ce jour-là, à 6 heures du


matin, un torpillage d'attaque se déclenche sur les boyaux et les voies d'accès. A 6h 15, l'ennemi, réparti en quatre groupes de vingt à trente hommes chacun, pénètre dans nos lignes, tuant les sentinelles qui n'ont pas pu se replier.

La section de l'adjudant JENATTON (Ire compagnie), son chef en tête, arrête le premier détachement tandis que le deuxième détachement, qui est arrivé presque au P. C. du capitaine DESTRIBATS, après avoir blessé le lieutenant MIGAYROU, est arrêté à son tour. Mais le détachement ennemi est bientôt renforcé par le détachement qu'a

L'Hartmannswillerkopf (versant allemand).

repoussé l'adjudant JENATTON et par une troisième patrouille ennem ie. Le capitaine DESTRIBATS, ainsi pressé, se défend à la grenade et repousse victorieusement les assaillants. Enfin, un quatrième détachement, à la gauche, qui tentait d'assaillir et de détruire nos organisations de la Roche Sermet, est arrêté par le caporal BOREL, qui tue de sa main trois Allemands dont un officier et oblige le reste du détachement à se replier en hâte. Les groupes se retirent précipitamment, laissant sur le terrain un certain nombre de caisses d'explosifs, d'armes, de cartouches et de pétards. A 91, 3o, l'artillerie ennemie cessait son feu.

Les pertes du bataillon étaient de 10 tués dont i aspirant, 15 blessés dont i officier et 13 disparus.


L'Hartmannswillerkopf (versant allemand).

Le rocher du sommet de l'Hartmannswillerkopf avec l'« arbre canon » en travers.


Les torpillages demeurèrent aussi intenses pendant les jours qui suivirent sans qu'aucun événement notable mérite d'être signalé.

Le 7 janvier, par un temps pluvieux, la bataillon était relevé et mis au repos dans la vallée, à Moosch, Saint-Amarin et Geishausen, où il resta jusqu'au 28 janvier., Le 29 janvier il montait en ligne relever le 64e bataillon au G. R.

Collardelle, au sud de l' Hartmannswillerkopf. Le secteur était calme et l'organisation défensive se poursuivit avec activité.

Mais, à partir du 13 février, l'ennemi, harcelé par nos rafales et nos patrouilles, commença à réagir violemment et amena une importante artillerie de tranchée de gros calibre ; les rafales nom-

Le sommet du Südel (décembre 1917).

breuses, chaque jour, jusqu'à la relève du bataillon le 19 février, ne firent que peu de mal.

Après deux jours de repos, dans la vallée de Saint-Amarin, le bataillon se trouve, de nouveau, en secteur. Le 22 février, il occupe le centre de résistance Sicurani, entre le Südel, au nord, et l'Hartmannswillerkopf, au sud, et y reste jusqu'au 15 mars. Dans l'épaisseur de ces forêts profondes, il travaille activement à l'amélioration des positions, malgré des tirs fréquents de la grosse artillerie ennemie. Des embuscades, des patrouilles nombreuses, tiennent l'ennemi en respect et maintiennent dans le bataillon le bel esprit offensif dont il a toujours été animé.

Après un court séjour dans la vallée de la Thur, le 28e relève, le 25 mars, entre Thann et Aspach, le ier régiment de hussards.


Vue prise de Freundstein (mars 1918).

Hailles. — Le château. — Poste de secours du 28e B. C. A.


Puis, le 31 mars, il quitte ces positions pour se rendre.par étapes à Lure où il s'embarque, le 8 avril, à destination de Verberie dans l'Oise. Il cantonne successivement à Verberie, à La Croix-SaintOuen et à Rethondes. Enfin, le 20 avril, il est transporté par

SOMME Printemps Eté 1918

camions aux environs d'Amiens et, le 3 mai au soir, il relève en fin de combat les éléments du 287e R. I. sur les bords de l'Avre, dans le secteur Hailles—cote 82-bois de Sénécat, au sud d'Amiens.

Alors commence une période ininterrompue de combats et de travaux, qui doit ne se terminer que le 8 août, par un succès éclatant, digne couronnement d'une lutte opiniâtre de trois mois.


En vue d'opérations offensives projetées, la 66e division doit

Une rue de Hailles (mai igi8).

Lisière est de Sénéent (mai 1918).

organiser très fortement une partie du secteur de la rive gauche de 1 Avre. La ligne française est précaire; qu'importe, de jour, de


nuit, sans relâche, on travaille. Peu à peu, de larges et profonds boyaux sont créés et des tranchées judicieusement tracées constituent une ligne chaque jour plus puissante. L'artillerie ennemie, violemment contrebattue par la nôtre, réagit cependant vigoureusement, mais n'arrête pas l'ardeur au travail du bataillon. Après un court séjour à « la Fourche » et à la cote 93, à quelques centaines de mètres des lignes, et sous des bombardements intenses et meurtriers par obus à gaz, le bataillon relève, le 20 mai, le 17e B. C. P. au bois « Triangulaire » et à la cote 100, en avant de Hailles.

La 2e compagnie du 28e est à gauche de la route Hailles-Castel et la 4e compagnie à droite de cette même route ; la 3e compagnie est en réserve à la cote 82 et la Ire compagnie à la cote 93. L'ennemi est calme, sauf aux heures extrêmes de la journée. Une épidémie de grippe sévit alors au bataillon et nécessite de nombreuses évacuations, mais les travaux d'organisation du secteur n'en sont pas arrêtés. En même temps, par des attaques répétées, le bataillon se rapproche peu à peu de l'Avre.

Puis, le 27 mai au soir, il relève le 64e B. C. A. dans le secteur du bois Sénécat où il ne trouve qu'une série de trous d'obus à peine reliés et des boyaux tout juste tracés. Les rafales de l'artillerie ennemie sont nombreuses et meurtrières, mais les compagnies se mettent au travail et établissent rapidement une organisation défensive des plus sérieuses.

Après un séjour charmant sous les marabouts du bois Cadet, du 2 au 17 juin, le bataillon relève le 6e B. C. A. dans le secteur Hailles—Gastel—cote 82, depuis la rive gauche de l'Avre jusqu'au bois de Sénécat.

La 2e compagnie, appuyée sur l'Avre, occupe la gauche du secteur, et la 4e compagnie la droite, appuyée au bois de Sénécat. En soutien se trouve la Ire compagnie, tandis que la 3e compagnie est en réserve.

Le 27 juin, la 3e compagnie, qui a relevé la 4e compagnie, exécute une très brillante opération sur la cote 100. Après une courte mais violente préparation d'artillerie, les détachements de cette compagnie s'élancent sur les tranchées ennemies. Un corps à corps de quelques minutes s'engage, au cours duquel l'ennemi, maîtrisé, laisse entre nos mains le terrain, des prisonniers et un important matériel.

Poursuivant ses succès, le bataillon engage, le 3o juin, ses Ire et 2e compagnies dans une attaque importante qui doit lui assurer une meilleure position sur la rive gauche de l'Avre.

Le terrain, rapidement nettoyé, est conquis de haute lutte, malgré de violents barrages d'artillerie et de mitrailleuses sur une


pente exposée aux vues de l'ennemi. Les abords de l'Avre sont purgés d'ennemis et le bataillon s'installe, à l'ouest et à proximité de Castel. Un important matériel et des prisonniers restent entre ses mains et sa position, sensiblement améliorée, lui donne des vues très importantes sur Moreuil et la vallée de l'Avre.

Après un court repos du 3 au II juillet, le bataillon, poursuivant ses succès, appuie la gauche de l'attaque du 68e B. C. A. vers Castel, le 12 juillet. Tous les objectifs sont enlevés et de nombreux prisonniers restent entre nos mains. Le village de Castel, réduit à un monceau de ruines inextricables, est volontairement abandonné

Les ruines de Castel après l'attaque du 18 juillet 1918.

et notre ligne passe le long de ses lisières ouest, afin d'offrir à l'artillerie ennemie un objectif moins repérable. Un très court séjour dans les « cagnas du bois Daumont », du 15 au 18 juillet, permet aux chasseurs de se nettoyer et de se reposer un peu, puis, le 18 juillet au soir, le 28e reprend les avant-postes, au point où il les avait laissés. Mais, sans se lasser, il progresse et pousse, dans la nuit, des postes avancés sur l'Avre, jusqu'à la hauteur du pont de Castel, détruit.

Une citation à l'ordre du ge G. A. vient récompenser les tenaces et glorieux efforts de.cette belle unité : Bataillon d'attaque dont son valeureux chef, le commandant PRUDHOMME, sait obtenir, par son ascendant personnel, des résultats merveilleux. Après s'être distingué dans les combats du 14 mai, a pris une part


importante aux opérations du 27 juin qui ont définitivement libéré le bois Sénécat ; les a couronnées, le 3o, par une action aussi vigoureusement menée qu'habilement préparée qui nous a rendus maîtres d'une ligne donnant un commandement important sur la vallée de-l'Avre.

Signé: GARNIER-DUPLESSIS.

Mais, au cours de ces attaques, le bataillon avait eu le vif regret de perdre un de ses chefs les plus estimés, le capitaine GENTET.

Venu en IgI5 de la cavalerie comme volontaire, avec le grade de sous-lieutenant, GENTET était resté longtemps adjoint au commandant et avait fait preuve, dans ces fonctions, de remarquables qualités d'intelligence, de méthode et de bravoure.

Nouvellement promu capitaine et placé à la tête de la Ire compagnie, le capitaine GENTET fut frappé mortellement d'une balle en allant lui-même, avec 2 ou 3 hommes, relever un blessé en avant de la ligne des sentinelles.

Cet acte magnifique dépeint le caractère de ce jeune chef : bonté, bravoure, mépris absolu du danger.

Le 23 juillet, une nouvelle attaque est exécutée par la division de droite de la 66E. Le 28E doit appuyer l'ensemble de l'attaque et s'emparer des rives ouest de l'Avre, en direction de Morisel. Les 4e et Irc compagnies gagnent du terrain, enlevant le ravin dit « Artillerie Schlucht », sur la rive ouest de l'Avre au sud du Gastel.

L'ennemi réagit assez peu et, à la nuit, des patrouilles traversent l'A vre au pont de Castel et poussent des pointes hardies jusqu'à la ferme Lespinoy sur la rive est à travers des marécages presque impraticables.

Le 26 juillet, à la suite de renseignements de patrouilles, des éléments appartenant à la compagnie VIAS sont lancés sur la rive droite de FAvre où ils doivent, en liaison avec la 42e D. I., s'emparer de la tranchée d'Essen à hauteur du pont détruit de Castel, ainsi que du chemin partant du passage à niveau de la voie ferrée et allant aboutir à la route nationale de Moreuil.

A 11 heures du soir, ces éléments traversent l'Avre et s'engagent dans les marécages sans fin qui bordent cette rivière. Après une courte préparation d'artillerie la tranchée ennemie est conquise sans combat et, le 27 juillet au soir, le bataillon prend pied sur la rive droite de l'Avre et s'installe sur les objectifs fixés.

Après quelques jours passés dans les bois de Guyencourt, du 27 juillet au 6 août, le bataillon gagne, dans la nuit du 7 au 8 août, ses emplacements de départ, en vue de la grande attaque qui doit se déclencher au lever du jour, et à laquelle la 66e division prend part tout entière, le 8e groupe attaquant à gauche et le 28e se trouvant à gauche et en première ligne.


Les ire et 3e compagnies (compagnies d'assaut) se placent au chemin creux du passage à niveau de Castel après avoir traversé le pont jeté sur l'Avre à l'emplacement du pont détruit de Castel. La 4e compagnie, en renfort, se loge dans la carrière o8-5g et les tranchées de Cologne et d'Essen.

La 2E compagnie, en réserve, se place au bois de la Maisonnette.

Le 8 août, à 5h II, le bataillon en entier, renforcé de la compagnie RENARD du 17E B. C. A., se porte à l'attaque de Moreuil.

Les bords de l'Avre dans la région de Castel (mai igr8).

L'opération est menée en liaison à gauche avec des éléments de la 37e D. 1. et à droite avec le 68e B. C. A.

Dans le détail il s'agit : 1 ° De nettoyer la vallée de l'Avre en aval de Moreuil ; 2° D'investir Moreuil par le nord et par le nord-ouest; 3° De nettoyer toute la partie nord de Moreuil.

Un détachement de lance-flammes est en outre mis à la disposition des compagnies d'attaque.

Les compagnies DE LAVILLÉON (Ire compagnie) (à gauche) et DE MONBRISON (3e compagnie) (à droite), appuyées par deux sections de mitrailleuses, marchent en première ligne; la 4e compagnie et une section de mitrailleuses sont en réserve.

Un peloton de mitrailleuses et le canon de 37 restent en position sur la rive gauche de l'Avre au bois Warlet, avec mission de flanquer à droite la progression du 28e B. C. A. La compagnie


RENARD du 17E B. C. A. a pour mission d'assurer la liaison de notre gauche avec la droite de la 37E D. I.

A 4h20 se déclenche brusquement la préparation d'artillerie,

MOREUIL 8 Août 1918

et à 5h 11, par un brouillard rendu plus intense par un tir d'obus fumigènes, le bataillon s'élance à l'attaque. L'ennemi réagit très


violemment dès le début du tir de notre artillerie et c'est au milieu de violents barrages que le bataillon progresse avec rapidité et

Le rétablissement du pont de Morisel-Morcuil (8 août 1918).

Les prisonniers boches dans Moreuil (R août T<JI8).

décision. Il colle étroitement au barrage roulant et effectue sa progression de point en point comme le plan d'engagement l'avait prévu. Le terrain marécageux ajoute encore aux difficultés du


brouillard et les compagnies doivent progresser à la boussole, au jugé, à l'oreille. Grâce au sang-froid des gradés, personne ne s'égare et les résistances sont rapidement réduites notamment à la ferme Lespinoy et au ravin de Wilhelm. Les prisonniers affluent et les mitrailleuses capturées sont nombreuses.

Le barrage ennemi devient irrégulier mais se concentre plus particulièrement, par des rafales courtes et nombreuses, autour de la ferme Lespinoy, des baraquements et du cimetière.

La liaison avec la 37e D. I. est constamment maintenue, et l'investissement de Moreuil commence dès 6H20. L'ennemi oppose à l'entrée du village une résistance acharnée. La section de l'adjudant ROCHE s'infiltre dans les rues par l'ouest tandis que le reste du bataillon fixe de ses feux les résistances ennemies au nord et au nord-ouest. Les sapeurs du détachement de lance-flammes, soutenus par la 3e compagnie, nettoient les premières maisons et la progression commence à travers les rues du village où se livrent des combats acharnés de maison en maison. La 3e compagnie s'est emparée de 4 minenwerfer et de leurs 25 servants, parmi lesquels 1 officier. Peu à peu les îlots de résistance sont conquis. La liaison à droite avec le 68e, rendue très difficile par de nombreux obstacles et nids de résistance situés sur la voie ferrée et sur la rive droite de l'Avre, s'établit solidement à la hauteur de la Station.

L'objectif final est rapidement atteint et le 28e donne la main au 68e sur la place centrale de Moreuil, à hauteur de l'église. Il est 9 heures.

Le bataillon a perdu 5 tués et 13 blessés. Il a capturé pendant sa progression : 311 prisonniers (dont 5 officiers); 8 minenwerfer ; 18 mitrailleuses ; 26 granatenwerfer; 1 fusil anti-tank; et un dépôt de munitions et de matériel du génie.

Au cours de cette attaque, l'adjudant ROCHE, de la 3e compagnie, s'était particulièrement distingué dans le commandement de sa section. Surmontant toutes les difficultés, il avait assuré avec le 68e B. C. A. une liaison rendue presque impossible par le terrain marécageux et par le brouillard. Puis, dans les rues de Moreuil, après un combat acharné, il avait pu tendre la main aux éléments du 68e qui venaient à sa rencontre.

ROCHE, un jeune, déjà médaillé militaire, recevait en récompense, sur le champ de bataille, la croix de la Légion d'honneur des mains du général BRISSAUD, en même temps que le capitaine DE MONBRISON, commandant la 3e compagnie.


Le succès du 28e était magnifique. Bravant tous les obstacles, réduisant les innombrables nids de mitrailleuses, progressant dans

L'église de Moreui] le soir du 8 aoùt 1918.

un brouillard intense et sur un terrain de boue et de marécages, le bataillon avait pu, sans pertes, grâce à son esprit d'offensive, s'emparer de tous ses objectifs et couronner son succès par un


combat de rues acharné, au cours duquel il infligeait à l'ennemi des pertes innombrables.

Ce victorieux assaut avait crevé le front allemand; aussi dès ah 3o, les troupes d'exploitation, dépassant la 66e division par la brèche qu'elle venait de faire, s'engageaient-elles à la poursuite de l'ennemi en pleine déroute, tandis que les chasseurs campaient sur les lieux de leur victoire.

La nuit se passait sans incident, dans les quelques caves intactes de ce qui restait de la belle localité de Moreuil.

Moreuil! Ce bourg que le bataillon avait contemplé, si coquettement étagé sur les coteaux de la rive droite de l'Avre, n'était plus qu'un monceau de tuiles et de briques, où s'entassaient çà et là de nombreux cadavres de Boches, cloués sur leurs mitrailleuses encore chaudes. Car les Boches avaient accumulé leurs engins à tous les carrefours, à tous les coins de rue, jusque dans les ruines du clocher, et il avait fallu, pour les réduire, ramper, se faufiler derrière les pans de murs, malgré les coups de fusil partant des soupiraux, et la lutte avait été sans merci. On n'avait pas fait de quartier, on n'en avait pas eu le temps, il fallait avancer à tout prix et ne rien laisser derrière soi.

Aussi, quand il fut relevé, le 9 août, le 28e quittait-il avec joie une région où il avait passé trois durs mois de combat et de travaux incessants, sous les ardeurs d'un soleil constamment brûlant, et dans les effluves des gaz asphyxiants que les deux artilleries prodiguaient sans arrêt.

En débarquant à Tilloy-lès-Conty, dans la Somme, le 15 août, le bataillon apprcnail qu'il venait d'être l'objet d'une belle citation à l'ordre du 3ic C. A. conçue dans les termes suivants : Corps d'élite. Ne connaît que le succès. Sous le brillant commandement du commandant PRUDHOMME, vient encore de donner une preuve de sa redoutable puissance offensive en enlevant d'un formidable élan un village transforme en forteresse, capturant 311 prisonniers, 18 mitrailleuses et 34 canons de tranchée.

S if/né : TOULORGE.


II

L'AISNE (27 AOUT-13 SEPTEMBRE 1918) Montécouvé. — Ferme Moisy. — Vauxaillon.

Après un court repos, qui lui permit néanmoins de se remettre de ses fatigues, le bataillon s'embarquait en camions le 23 août pour un autre théâtre d'opérations, et arrivait à 15 heures à La Maison-Blanche (Aisne), d'où il allait cantonner aux creutes de Jaulzy. Le 24 août il bivouaquait au bois de Rethondes, qu'il quittait le 27,. pour se rendre aux carrières de Morsain, près des lignes.

La bataille faisait rage dans la région à l'ouest du mont de Leuilly.

Quittant la Ire armée, la 66e division venait d'être affectée à l'armée MANGIN (Xe armée) qui, face à l'est sur les plateaux du Soissonnais, s'emparait irrésistiblement des positions allemandes de la ligne Hindenburg. La 66e division devait exploiter le succès des troupes chargées de la rupture, en direction de Vauxaillon.

Après une longue marche d'approche sur un terrain ravagé et poussiéreux, le 28e chasseurs arrivait, le 28 août à midi, sur la croupe nord-est de Bagneux et relevait, le 3o août, le 34oe R. I., en réserve dans le talus au sud de la ferme de Montécouvé.

Le 31 août, l'ordre de se porter en avant était donné à toute la division : le 8e groupe de chasseurs occupait l'extrême droite du dispositif, ayant en première ligne les 17e et 68e bataillons de chasseurs, et en seconde ligne le 28e. Malgré des barrages d'artillerie et des feux de mitrailleuses extrêmement violents, l'attaque réussissait, et pour la première fois de la campagne des tanks accompagnaient les chasseurs de la division. Le tir effroyable de l'artillerie allemande n'effrayait pas le 28e qui, marchant dans le sillage des deux autres bataillons du groupe, arrivait dans la région à mi-chemin entre la ferme de Montécouvé et la route de Béthune à Château-Thierry, non loin de Juvigny.

Pendant toute la journée du icr septembre, l'attaque stoppait pour l'aile droite de la 66e division, et les bataillons du 8e groupe étaient soumis durant tout le jour à un feu d'artillerie infernal.

Mais cette débauche d'artillerie était impuissante à arrêter l'élan et à briser le mordant des chasseurs, car, le 2 septembre, la marche en avant reprenait. A 14 heures, avec l'appui des chars d'assaut, le 28 attaquait avec ses ire et 2e compagnies en première ligne, et sa


3e compagnie en soutien. De terribles barrages par obus toxiques et par obus à explosifs gênèrent considérablement le débouché des vagues d'assaut. Les feux de mitrailleuses* se croisaient de toutes parts, mais au prix d'efforts inouïs les tranchées allemandes étaient enlevées. Apercevant un bataillon allemand massé dans un repli de terrain, les chasseurs du 28E, malgré leur éparpillement, foncent sur l'ennemi qui se débande, laissant de nombreux prisonniers entre nos mains. Enfin, à 3 heures du soir, le ravin de La Fontaine-Saint-Rémy était enlevé, et le 28e ne s'arrêtait que sur

Voie ferrée de Juvigny, à l'est de Montérouvê. — Le rassemblement des prisonniers (2 sept. 1918).

le sommet de l'autre versant du ravin, dans la tranchée de Calais, brillamment enlevée, après avoir effectué une avance de plus de 5 kilomètres en profondeur.

Les pertes étaient lourdes, et la consternation était générale au bataillon à l'annonce de la terrible blessure qui le privait de son chef aimé, le commandant PRUDHOMME.

Mais, en regard de ces cruelles pertes, quelle victoire ! La 2e compagnie s'était particulièrement distinguée et avait capturé à elle seule plus de 100 prisonniers, i canon de 77, 4 minenwerfer légers et 10 mitrailleuses; quant à la Ire compagnie, elle s'était, de son côté, emparée de plus de 100 prisonniers.

La résistance allemande devenait cependant très vive ; la 5e divi-


COMBATS DE VAUXAILLON CARTE CUI, Terrctin de BATAILLE


sion de la Garde, culbutée jadis à La Malmaison, se retrouvait de nouveau en face des chasseurs.

Dans la journée du 3, le bataillon aménageait ses positions et une reconnaissance énergiquement conduite par l'adjudant CHEVALLET s'emparait d'une compagnie allemande et de son chef. Les réactions de l'artillerie ennemie, toujours aussi violentes, n'empêchaient pas le 28E de progresser encore dans la journée du 4 septembre et d'atteindre le chemin conduisant de Terny-Sorny à la ferme Tincelle.

Mais le 5 septembre, l'ennemi, désespérant de tenir devant les chasseurs, se replie lentement. Le mouvement en avant se poursuit, irrésistible, et le 28e , serrant l'ennemi de près, ne lui permet pas de souffler. Vers 6 heures du soir, la route qui va de la ferme d'Antioche à l'orme de Neuville-sur-Margival était atteinte. La fatigue était extrême. Depuis sept jours, on se battait sans répit, au milieu d'une atmosphère saturée de gaz toxiques et sous un bombardement incessant. Cependant un nouvel effort était demandé au 28e le 6 septembre. Il fallait atteindre Vauxaillon et dépasser le vallon dans lequel court la voie ferrée de Soissons à Laon. Dès 5 heures, le bataillon attaquait et progressait lentement, mais sans arrêt, au milieu de barrages d'artillerie extrêmement violents.

Refoulant le 3e régiment de la Garde, au prix de prodiges inouïs, il atteignait successivement ses objectifs : tranchée de Jaffa d'abord, voie ferrée ensuite, et enfin les pentes à l'est de cette ligne de chemin de fer. Après un violent corps à corps, la 2E compagnie avait réduit un nid de quatre mitrailleuses et s'était emparée des défenseurs, mais la traversée de la voie ferrée avait été rendue extrêmement pénible par la violence des barrages d'artillerie et de mitrailleuses bien réglés sur un point aussi net. Une pointe hardie, poussée dans l'après-midi vers la ferme Moisy, restait infructueuse, des feux de mitrailleuses précis ayant rendu toute progression impossible. Aussi, dans la soirée, le bataillon, exténué, était-il relevé et allait-il s'installer dans le ravin de la ferme d'Antioche, où il séjournait, sous de très violents bombardements, jusqu'au 14 septembre.

Dans cet intervalle, le 10 septembre, le 28E était passé sous les ordre d'un nouveau chef, le commandant MASSON, venu du 4 le bataillon de chasseurs pour remplacer le chef de bataillon PRUDHOMME, grièvement blessé et évacué, et sous les ordres de ce chef de bataillon le 28E devait terminer la campagne.

Mais le rôle du 28E n'était pas terminé; la 6GE division devait attaquer la ligne Hindenburg et s'emparer du plateau à l'est de Vauxaillon. Dès le 14 septembre, l'attaque amorcée ne progressait que lentement sous les feux terribles d'une artillerie puissante et d'une infanterie que nos canons avaient à peine touchée.


Le 15 septembre l'attaque reprenait et se développait malgré la fatigue. Ces hommes éprouvés par seize jours de combats continuels, sans sommeil ni repos, à peine ravitaillés, marchant sous des orages multiples, dans une boue grasse et consistante, ne respirant qu'un air empesté par les gaz toxiques, ces hommes, brisés par d'effroyables tirs de barrage, couchés vingt fois au sol par les feux des mitrailleuses, ensanglantés au cours de corps à corps furieux, ces chasseurs splendides, méprisant la souffrance, s'attaquaient à la formidable ligne Hindenburg. Dans un assaut furieux, le plateau était enlevé, la ferme Moisy, de funeste souvenir, était dépassée et les tranchées de la ligne Hindenburg, brillamment conquises à la baïonnette et à la grenade, étaient remplies de monceaux de cadavres.

Mais la Garde prussienne, ne voulant pas faillir à sa réputation, contre-attaquait dès le 16 septembre au matin. La 3e compagnie,, qui avait relevé la compagnie de gauche du 6e B. C. A., était presque isolée, sans liaison effective à sa gauche. Sur le front de cette compagnie précisément, la contre-attaque allemande était d'une extrême violence. Rassemblant toutes leurs énergies, leur moral extrêmement élevé redonnant de la vigueur aux corps exténués, les gradés et chasseurs de la 3e compagnie tinrent tête aux « loups gris » de la Garde qui, fusillés à bout portant, criblés de grenades, se replièrent laissant devant les lignes du bataillon un monceau de cadavres.

Relevé dans la nuit du 16 au 17 septembre, le bataillon voyait resplendir à la croix de guerre de son fanion une quatrième palme, accompagnée de la citation suivante : Bataillon d'élite qui vient, sous les ordres du commandant PRUDHOMME et du capitaine DE GUILLEBON, remplaçant le chef de bataillon grièvement blessé, d'ajouter une nouvelle page de gloire à ses brillants faits d'armes antérieurs par une série de manœuvres aussi habiles qu'audacieuses, grâce à l'énergie et à la bravoure admirables des cadres et de la troupe; a, dans une lutte incessante, constamment imposé sa volonté à des adversaires dignes de lui, les a chassés successivement de toutes ses lignes de défense dans une zone des plus difficiles après des combats de cinq jours, a pris pied, malgré une résistance acharnée, sur une position puissamment organisée. Au cours de ces luttes, a capturé 1 canon, 4 minenwerfer, 5o mitrailleuses, 3oo prisonniers dont 23 de la Garde prussienne.

Signé: MANGIN.

Mais, malgré la gloire qu'il avait si largement conquise, malgré la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire qui lui était attribuée, le 28e partait au repos avec tristesse.

C'est qu'à des fatigues sans nombre, à des pertes cruelles s'ajou-


tait la douleur d'avoir vu affreusement blessé son vénéré commandant, le chef de bataillon PRUDHOMME.

Depuis longtemps officier au bataillon, le commandant PRUDHOMME en connaissait toutes les traditions. La lourde succession qu'il avait prise en remplaçant le commandant COQUET, il l'avait gardée intacte. Toujours splendide, discipliné, ardent à combattre, le 28e était resté, avec le commandant PRUDHOMME, la grande famille où tous les cœurs battaient à l'unisson.

La physionomie ouverte, marquée d'énergie et de volonté, le commandant PRUDHOMME était sévère et bon tout à la fois; sa justice et son inflexible droiture l'avaient fait aimer avec cette nuance de respect qu'imposait l'austérité de son caractère.

• Mais chacun savait quel cœur admirable se cachait sous ces dehors un peu sévèrès et l'admiration pour ce jeune chef s'était peu à peu muée en une affection sans bornes.

Très dur pour lui-même, payant le premier de sa personne, toujours sur la brèche, infatigable, le commandant PRUDHOMME se rendait compte de tout personnellement. Par n'importe quel temps, de jour comme de nuit, sous les obus comme par temps calme, on le voyait, inlassable, en première ligne, étudiant le terrain, interrogeant les hommes sur les moindres détails, encourageant ses officiers par ses paroles ou par sa foi.

Aussi, quand il était parti, emmené sur une civière, le corps broyé par un obus, mais les yeux toujours brillants de leur belle flamme, la consternation avait-elle été immense au bataillon. Quelques jours après, le 28e apprenait avec joie que les jours du commandant n'étaient plus en danger et que la rosette d'officier de la Légion d'honneur avait été accordée au jeune chef si regretté, en récompense de ses services, de ses blessures et en témoignage de ce qu'il avait su obtenir de son bataillon par l'ascendant qu'il avait pris sur lui.

Il avait fallu, au 28e, la présence à sa tête d'un chef sympathique pour qu'il réagît contre sa peine. Le capitaine adjudant-major DE GUILLEBON avait pris en plein combat dans ses mains énergiques le commandement du bataillon et avait pu ainsi mener à bien les opérations en cours. Aussi, dans la magnifique citation accordée au 28e, le nom de ce chef se trouve-t-il à côté de celui du commandant PRUDHOMME, et la réunion de ces deux noms est-elle un témoignage superbe de l'estime de tous pour l'officier chevaleresque et le chasseur intrépide que fut toujours le capitaine DE GUILLEBON.

A Rethondes, le bataillon se reposait enfin de ses innombrables fatigues.

Sur les bords de l'Aisne, dans un site enchanteur, aux abords immédiats de la forêt de Compiègne, les chasseurs purent se nettoyer, se reposer et se retrouver, hélas ! avec bien des vides.


Les pertes avaient été lourdes : 70 tués, dont trois jeunes et brillants officiers : le lieutenant DARMET, les sous-lieutenants DORÉ et FLORY, et plus de i5o blessés. Quand on se rappelle que le bataillon était à 3 compagnies de ligne et 1 compagnie de mitrailleuses et que l'effectif des compagnies était d'une centaine d'hommes, ces chiffres des pertes sont effrayants.

Puis, le 11 octobre, après avoir été reformé en cadres et en effectifs, le 28e quittait le cantonnement, sous les ordres de son nouveau chef le commandant MASSON. Embarqué en T. M. à destination de Serraucourt, près de Saint-Quentin, il arrivait par étapes, le 16 au soir, à Etaves-Bocquiaux, à quelques centaines de mètres de l'ennemi, et engageait dès le lever du jour une série de combats, les derniers de la grande guerre.

1


III

BATAILLE DE GUISE Le Petit-Verly. — Oisy. — Le canal de la Sambre à l'Oise. — L'armistice.

Talonnés sans répit, les Allemands accentuaient leur repli et évaèuaient peu à peu le sol de France.

Affectée de nouveau à la 1re armée, la 66e division avait pour mission de poursuivre le Boche avec son mordant habituel La Ire armée avait marché à pas de géant, depuis le jour où la division bleue l'avait quittée, le 8 août précédent.

Helevés de Moreuil le lendemain de leur victoire, les chasseurs retrouvaient la Ire armée à Bohain, c'est-à-dire à plus de 80 kilomètres du point où ils l'avaient quittée deux mois auparavant.

La victoire qu'ils avaient arporcée sur les bords de l'Avre, ils allaient la gagner sur les rives de la Sambre, couronnant ainsi magnifiquement leurs succès du printemps et de l'été.

Après quelques heures de repos dans les ruines de Séboncourt le 28e se portait en avant, au petit jour, le 17 octobre. En réserve du 8e groupe de chasseurs, il avançait dans le sillage des 17e et 68e bataillons, sa 2e compagnie placée sous les ordres directs du commandant DE VERDILHAC du 68e. La IfC compagnie, elle, à la droite du dispositif de l'attaque, obéissait aux ordres du commandant MARCHAND, du 17e B. G. A. Chacune de ces compagnies était appuyée d'une section de mitrailleuses.

Le reste du bataillon, sous les ordres du commandant MASSON, devait appuyer l'attaque des deux bataillons du 8e groupe.

A 5h 3o, l'attaque se déclenchait; le jour était faible, le brouillard intense se levait peu à peu pour faire place à un jour gris et brumeux qui donnait à ces tristes paysages de la Thiérache un air lugubre et morne.

Les Ire et 2e compagnies se portaient rapidement malgré un violent tir de barrage des pentes à l'est de Séboncourt, à la suite des 1 7e et 68e B. G. A. et occupaient la tranchée qui court sur la croupe nord-est de la cote 133, le long de la route de Bohain à Aisonville.

En arrivant sur cette route, la 3e section de la iie compagnie recevait l'ordre d'assurer la liaison avec les réserves de la division de gauche. Ne pouvant pas trouver la liaison, cette section tombait sur un nid de résistance muni de mitrailleuses à hauteur de la cote 133. L'adjudant JABAUDON, son chef, sans perdre la tête, faisait manœuvrer le réduit et, après l'avoir cerné, y faisait 14 prisonniers.

Le reste du bataillon n'avait pas à intervenir dans le courant de la


PETIT-VERLY 16-17 Octobre 1918


journée et occupait les emplacements suivants : 2e compagnie, pentes et carrières au sud-est de la ferme Hennechies, vers la cote 132;

Ire compagnie, pentes nord-ouest de Marchavenne; compagnie de mitrailleuses et 3e compagnie, dans le talus le long du canal situé entre la cote 132 et la route de Bohain. Sur ces emplacements, le bataillon passait la nuit sans incident.

Le 18 octobre, avant le lever du jour, le 28e était réveillé par le ronflement des petits chars Renault, qui venaient appuyer l'attaque du 8c groupe sur le Petit-Verly.

Seule la 2e compagnie était engagée ; renforcée d'une section de mitrailleuses, elle était mise à la disposition du 68e B. G. A. dont elle devait soutenir l'aile gauche et assurer la liaison avec la droite de la 126E division.

Dès l'apparition du jour, une section de cette compagnie, appuyée par une section de mitrailleuses légères, se portait en avant, sous les ordres du lieutenant BLÉTON et marchait à la gauche et à la hauteur des premières vagues d'assaut du 68e B. C. A. Le reste de la 2e compagnie, renforcé d'une section de mitrailleuses, était échelonné en arrière et à gauche du détachement BLÉ TON, et formait, sous les ordres du capitaine VIAS, un groupe de couverture sur le flanc gauche du 68e B. C. A.

A 5h 20, l'attaque partait, avec une allure extrêmement brillante, malgré d'énormes difficultés. Le terrain, complètement nu, offrait à l'artillerie et aux mitrailleuses allemandes un champ de tir extrêinement favorable. Malgré des feux intenses, les lisières sud et ouest du village étaient atteintes. Mais les Allemands se défendaient opiniâtrément dans le village de Petit-Verly et force était à la 2E compagnie de stopper, vers 6 heures, sous les feux extrêmement nourris dirigés sur elle par les mitrailleuses allemandes tirant de chaque maison. Mais les chasseurs n'étaient pas hommes à s'arrêter ainsi en plein succès. Aussi, le détachement BLÉTON engageait-il, avec ses propres moyens, un combat qui durait deux heures environ et se maintenait-il sur place malgré ses lourdes pertes.

Mais les chars d'assaut arrivaient à la rescousse; à 8h 3o le Petit-Verly était purgé d'Allemands et la progression continuait en direction du carrefour des cinq routes situé à 600 mètres au nordouest du clocher du village. Ce carrefour, solidement tenu par des mitrailleuses ennemies, était réduit par les chars et la voie ferrée était atteinte, malgré le tir précis de mitrailleuses placées sur la cote 158. Le talus de la voie ferrée offrait à la 2e compagnie un merveilleux abri pour opérer son regroupement, tandis que le capitaine VIAS, commandant cette compagnie, obtenait du commandant DE VERDILIIAC l'autorisation de donner des ordres aux 7E et 8e compagnies du 68e dont les capitaines avaient été blessés.


Le détachement VIAS, appuyé par les chars, attaquait alors, vers 9 heures, la cote 158 et s'en emparait après un magnifique assaut.

L'objectif de la journée était atteint malgré la résistance opiniâtre des Allemands, et la 2 e compagnie et son jeune chef pouvaient être fiers des résultats obtenus. Ses pertes, i officier grièvement blessé, 4 tués et 7 blessés, étaient relativement élevées, étant donné le très faible effectif des compagnies. Mais, en revanche, 14 prisonniers et une grande quantité de mitrailleuses et de matériel avaient été capturés.

En récompense de ses efforts et de sa fermeté inébranlable, le lieutenant BLÉTON recevait la croix sur le champ de bataille, et le capitaine VIAS, depuis longtemps légionnaire, voyait sa croix de guerre s'orner d'une nouvelle palme tandis que ses chefs rendaient hommage à sa magnifique conduite et à sa valeur militaire, depuis longtemps reconnue.

Pendant ce temps le bataillon n'avait pas à intervenir, et, le 18 octobre, quand les autres groupes de chasseurs de la division reprenaient la progression à la place du 8e groupe, le 28e formant l'avant-garde de son groupe progressait derrière les 6e, 27e et 67e bataillons, en direction du canal de la Sambre à l'Oise.

Le 18 octobre au soir, il bivouaquait dans le chemin creux à l'ouest de la cote 153 jusqu'au 22 au soir, où il allait cantonner au Mépas.

Le 25 octobre, à la nuit, le bataillon partait aux avant-postes et ne devait plus les quitter jusqu'à la fin des opérations de la division.

Il relevait des éléments des 24e et 64e B. C. A. (ge groupe de chasseurs) sur la rive ouest du canal de la Sambre et s'organisait à l'est du village d'Oisy. Le 27 octobre, des éléments des ire, 2e et 3e compagnies participaient, avec des éléments du 64e B. C. A., à la réduction d'un nid de résistance ennemi demeuré sur la rive ouest du canal. Malgré la perte de 1 chasseur tué et de 7 blessés, dont un officier, le nid était rapidement réduit et l'ennemi, rejeté sur la rive est du canal, laissait 6 prisonniers entre nos mains.

A partir de ce jour le 28e organisait, en vue d'opérations offensives, toute la rive ouest du canal. Jusqu'au 4 novembre il subissait toutes les intempéries d'une saison pluvieuse et froide, aggravées par des tirs perpétuels d'une artillerie et d'une infanterie très vigilantes. Le secteur, organisé admirablement au prix de fatigues extrêmes, devait servir de tremplin à la dernière grande attaque de la campagne.

C'est dans ces conditions que, fatigué physiquement mais toujours ardent et combatif, le 28e bataillon arrivait aux derniers jours de la campagne. Placé au centre de la division, il devait marcher


sur l'axe de l'attaque. Sa mission était de franchir le canal et d'attaquer en pointe les différents objectifs, les autres bataillons étant échelonnés à sa droite et à sa gauche.

Le 4 novembre, avant l'heure « H », les compagnies devaient prendre leur dispositif de départ à distance suffisante du canal pour permettre la préparation d'artillerie sur la berge est du canal; puis, à 5h 5o, le canal devait être franchi rapidement sur des radeaux, et des éléments de couverture devaient protéger l'établissement de deux passerelles. A 6h 40, ces passerelles devaient être franchies sous la protection d'un barrage roulant, et le bataillon passerait alors à l'attaque de ses objectifs successifs.

Son dispositif était le suivant : Une compagnie (3e compagnie, CHARREL) en première ligne.

Une compagnie (Ire compagnie, DE LAVILLÉON) en soutien immédiat.

Une compagnie (2E compagnie, ViAs) en réserve de groupe.

A chacune de ces compagnies était adjointe une section de mitrailleuses lourdes de la C. M. D'autre part, et pour faire baisser la tête au Boche, les V. B. constitués en batterie, les F. M. et les mitrailleuses devaient arroser de projectiles la berge est du canal, pendant la construction des passerelles jusqu'à l'heure du débouché.

Des sacs bourrés de paille constituent des radeaux de fortune qui permettront aux patrouilles de traverser le canal en se servant, en guise de rames, de leurs jambes et des crosses de leurs fusils.

Le canal est large de plus de 20 mètres et sa profondeur dépasse 4 mètres. L'opération est donc très hardie, car les patrouilles qui passeront sur l'autre rive devront maîtriser les éléments ennemis tout en ayant derrière elles, en cas de non-réussite, un obstacle infranchissable.

Mais l'ardeur de tous est immense. On sait que le Boche est à bout et que ce dernier coup de boutoir doit le réduire à merci.

On élèvera donc des passerelles de fortune, formées de caillebotis, de planches, de morceaux de bois, le tout relié par des liens quelconques.

Puis on franchira le canal sous les feux précis d'une artillerie qui a réglé minutieusement son tir., et pas un instant l'idée d'un insuccès n'effleurera l'esprit du 28E.

A 5h 5o, les sapeurs du génie et une section de la 2e compagnie, sous les ordres du sergent VACHIER, se portent en avant pour établir les passerelles. Accueillis sur la berge ouest du canal par un violent tir de barrage, par des feux nourris de mitrailleuses et par des grenades, ces éléments perdent beaucoup de monde. Presque tous les sapeurs du génie sont tués ou blessés, sauf le sergent VERMECH et le sapeur CAZANOREAU. Il faut établir les passerelles à tout prix.


Attaque du CANAL de la SAMBRE 4 Novembre 1918


Sous la direction du sergent du génie et du sapeur, les chasseurs du sergent VACHIER, aidés par les chasseurs de la compagnie CHARREL, se mettent courageusement à l'œuvre malgré la violence des feux de l'ennemi. A 6h 17 le capitaine DE MONBRISON, faisant fonction d'adjudant-major, communique au commandant ce renseignement laconique : « Un radeau est lancé. »

Sur ce premier radeau ont pris place quatre intrépides, le souslieutenant POIZAT, l'adjudant PIQUET, le sergent FERRERO, le chasseur POINTET. Ils sont accueillis sur la rive est par un barrage de pétards, mais ils se maintiennent sur la berge. Un deuxième radeau vient les rejoindre et, à 6H 3o, le capitaine DE MONBRISON envoie le renseignement suivant : « Un va-et-vient est établi entre les deux rives du canal (passage de droite), 12 hommes sont passés; je fais passer une mitrailleuse ; le 75 tire trop court. »

Sous la protection de ce courageux détachement, les chasseurs du sergent VACHIER et de la compagnie CHARREL, aidés bientôt par ceux du sous-lieutenant MIGAYROU et du sous-lieutenant GUILLAUME, de la Ire compagnie, se mettent ardemment à l'œuvre. Les deux passerelles sont en bonne voie, mais la passerelle de gauche n'est pas assez longue. Malgré le barrage allemand qui est toujours intense, on ramasse tout le matériel que l'on peut trouver sur la berge ouest et on termine avec des moyens de fortune la passerelle de gauche. Le détachement de protection s'élance sur l'ennemi avec une ardeur indomptable et s'empare de 10 prisonniers et de 2 mitrailleuses.

La 3e compagnie passe rapidement. Il est 71115.

A droite, le I7è B. G. A. s'est trouvé dans l'impossibilité absolue d'établir ses passerelles à cause de la violence des feux de l'ennemi.

Une compagnie du 17e vient donc traverser le canal sur la passerelle de droite du 28e, puis la ire compagnie passe à son tour.

A 7h35, le chef de bataillon reçoit le message suivant : « La 3e compagnie a atteint l'objectif A, le 17e est passé sur notre passerelle de droite, la 1 re compagnie va partir. » A cette même heure, le 68e est passé lui aussi et, à 7h45, la liaison s'établit entre les trois bataillons. Un vide s'est produit à droite qui a été comblé par deux sections de la Ire compagnie (sections GUILLAUME et MIGAYROU).

En effet, les éléments du 17e qui n'ont pas pu passer sur la passerelle du 28e ont dû emprunter celle du 6e; et il s'est produit un décalage vers la droite, décalage que la Ire compagnie a dû combler.

Le 68e et le 28e tiennent donc le front du groupe et le 17e empiète sur une partie de celui du 7E groupe. Les trois bataillons progressent dans la direction de Bergues et, à 8h 15, se heurtent à une très vigoureuse résistance de l'ennemi à 800 mètres à l'est du canal. Le souslieutenant POIZAT est mortellement blessé, à la tête de sa section,


par une balle de mitrailleuse. Le sergent JACQUEMONT le remplace et, de concert avec l'adjudant PIQUET, ils manœuvrent les mitrailleuses ennemies, les débordent et s'en emparent, tuant ou faisant prisonniers les servants. A leur droite, le sous-lieutenant MIGAYROU est arrêté lui aussi par les mitrailleuses; avec une audace admirable, il s'élance à la tête de ses hommes, tue de sa main 2 officiers et s'empare des mitrailleuses et des servants.

Nos premières vagues atteignent et dépassent de 200 mètres l'objectif; au cours de leur progression, elles ont pris 8 mitrailleuses et fait près de 100 prisonniers. On s'organise sur place. Les commandants de compagnie regroupent leur monde et mettent de l'ordre dans leurs unités. Le bataillon a perdu jusqu'ici 23 hommes dont 1 officier blessé mortellement.

Il est 14 heures, le tir des mitrailleuses ennemies partant de la cote 171 et de la route Robizeux-Boué est toujours d'une violence inouïe. L'ordre d'attaquer l'objectif suivant à 16 heures arrive au chef de bataillon à 5h 35, trop tardivement pour être exécuté avec succès; de plus, il parvient aux compagnies en pleine période de regroupement. Néanmoins, les 3e et Ire compagnies essaient de progresser. Le tir de notre artillerie s'est fixé en arrière de la route Robizeux-Boué et les nombreuses mitrailleuses de cette route clouent au sol les sections qui s'étaient élancées avec un courage admirable. Il est 16ll 4o. Notre première ligne est à environ 3oo mètres à l'est du coude de la route de Boué à Fesemy, et le chef de bataillon installe son P. C. à 5o mètres environ de cette même route. ,La 2e compagnie qui s'est portée sur l'objectif B s'y organise en en soutien. La progression a été rendue très difficile par l'état du terrain.

Le pays dans lequel le bataillon se bat est très morcelé; des haies épaisses et rapprochées coupent le terrain, constituant des obstacles qu'il faut attaquer à la hache, et à l'abri desquels les mitrailleuses ennemies se cachent et dirigent des feux précis et meurtriers.

Pendant la plus grande partie de la nuit les mitrailleuses ennemies exécutent des tirs violents et ininterrompus qui gênent considérablement nos mouvements mais ne les arrêtent pas, et le chef de bataillon prend ses dispositions pour organiser la ligne en vue de la défense de nuit.

A 2 ih 45, la 3e compagnie occupe la droite du secteur du bataillon avec deux sections en ligne, une en soutien; la Ire compagnie prolonge à gauche la 3e compagnie. Nos mitrailleuses flanquent cette .ligne, et la liaison est établie avec les 17e et 68e B. C. A. La 2e compagnie s'installe sur la ligne du P. C. avec échelons refusés à droite et à gauche et une section en réserve.


Le 5 novembre, à 3h 3o, sur le reçu de renseignements indiquant que le 9e groupe aurait atteint le sud-est de Bergues, le chef de bataillon donne l'ordre aux 3e et Ire compagnies d'envoyer des patrouilles pour se rendre compte de la situation de l'ennemi et, dans le cas où ce dernier aurait décollé, d'envoyer à sa poursuite une section par compagnie et d'atteindre si possible l'objectif suivant.

A 5h 35, les renseignements des patrouilles confirment le départ de l'ennemi et le commandant donne l'ordre à la 3e compagnie de progresser. «

A 5h 45, nos éléments sont arrôtés momentanément par un tir trop court de 155 et de 75. Mais la 3e compagnie progresse de i Irilomètre, s'emparant d'un canon de 7.7. Elle a dans son sillage la ire compagnie et elle atteint le troisième objectif. A ce moment la 2e compagnie se porte en avant et, à 9 heures, relève la 3e compagnie sur ses emplacements ; elle s'y organise jusqu'au moment (1 2h 30) où les éléments de la 5ie D. I. la dépassent.

A ce moment le bataillon a intégralement accompli sa mission.

Il a brillamment conquis tous ses objectifs. Il a fait de nombreux prisonniers et pris 1 canon, 8 mitrailleuses lourdes et légères, des fusils et du matériel en quantité. Les pertes, malgré la violence de la défense de l'ennemi, ont été relativement légères : 1 officier et 34 gradés ou chasseurs sur 250 combattants.

Le peu de pertes du bataillon et l'avance considérable qu'il a faite doivent être attribués à la minutie des dispositions prises et surtout à l'énergie indomptable de tous, gradés et chasseurs qui, n'ayant jamais eu un moment de défaillance ou d'hésitation, ont nettement dominé un adversaire tenace et encore redoutable, et ne lui ont j)as permis de se ressaisir.

Et surtout, il y a lieu de retenir et d'admirer l'initiative bien française de ces hommes inexpérimentés dans la construction des passerelles et qui, néanmoins, ont spontanément remplacé leurs camarades du génie et ont mené à bien une tâche aussi délicate.

Grâce au courage et à l'audace de tous, a pu ainsi s'effectuer la traversée jugée presque impossible et, en tout cas, très périlleuse d'un obstacle aussi puissant que le canal de la Sambrc à l'Oise, battu par les feux d'une artillerie encore nombreuse et de mitrailleuses postées à moins de 20 mètres.

Une brillante et cinquième citation à l'ordre de l'armée venait récompenser le courage et la valeur du 28e bataillon : Après avoir participé aux combats des 17 et 18 octobre, sous les ordres du commandant MASSON, a tenu pendant dix jours un secteur difficile qu'il a organisé en vue de l'attaque ultérieure, puis, le 4 novembre, s'est élancé à l'assaut de la rive est du canal de la Sambre à l'Oise, fortement


tenu, a construit des passerelles sous le feu intense de l'ennemi et progressé d& 3 kilomètres. A capturé 1 i3 prisonniers, un nombreux matériel et, par une attaque brillamment exécutée en fin de journée, a contraint l'ennemi à un nouveau repli.

Signé : DEBENEY.

-Retiré des lignes, le 28e apprenait la signature de l'armistice et, au milieu de la joie causée par cette nouvelle, le souvenir de tous les braves du bataillon que la mort avait frappés, et qui manquaient à l'appel, apportait une retenue à l'expansion de l'allégresse générale. Dans un mouvement de cordialité et de sympathie, la fanfare et tous les chasseurs venaient, spontanément, présenter au commandant MASSON et à ses officiers l'expression de leurs félicitations et de leur joie de la victoire et du prochain retour dans les foyers si longtemps abandonnés.


1

APPENDICE

Par étapes, la 66e division était amenée aux environs de Paris et le 28e cantonnait à Saint-Ouen.

Hélas! malgré l'attrait de la capitale, une amertume profonde envahit tous les chasseurs. L'espoir d'aller revoir la belle plaine d'Alsace, d'entrer, les fusils fleuris, dans Thann, Colmar, Strasbourg ou Mulhouse avait été vain, et, au lieu de partir vers les provinces retrouvées, le bataillon faisait étapes sur Paris.

Mais, en revanche, l'insigne honneur de former la haie sur le passage des souverains alliés avait été réservé aux admirables troupes de cette magnifique division. Alignés de chaque côté de l'avenue du Bois de Boulogne, puis de la rue de la Paix, les chasseurs du 28e présentèrent ainsi les armes au roi George V, au roi Albert Ier, au roi Victor-Emmanuel et au président Wilson, et, avec une allure impeccable, ils défilèrent à la porte Dauphine devant le général gouverneur militaire de Paris.

Acheminée ensuite, par dures étapes pendant le mois de décembre, sur la frontière belge, dans la région de Maubeuge, la 66e division y assura un service de garde-frontière jusqu'au moment de sa dissolution, en février.

Le 28e quittait, avec un serrement de cœur douloureux, la belle division à la gloire de laquelle il avait si largement contribué pendant toute la guerre.

Affecté à la 47e division de chasseurs, il formait, avec ses vieux compagnons de gloire de la 66e di vision, les 5e et 17e bataillons de chasseurs et, avec le 32e B. C. A., venu d'une autre division, la 93, brigade.

Cantonné à Montgé, dans la région de Dammartin—Saint-Mard, près de Paris, il avait la joie de recevoir dans ses rangs les 7e, 8e compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 68e B. G. A., dissous par suite de la fin de la guerre.

A l'occasion de la réception des compagnies du 68e, une grande Icte réunissait les officiers et chasseurs des deux bataillons qui, désormais, ne devaient plus former qu'une seule famille, unie par une estime réciproque et par cinq années de glorieuse et affectueuse collaboration.


Le commandant MASSON, appelé à un autre commandement, était remplacé à la tête du nouveau 28e par le chef de bataillon DUPONT, ancien capitaine du 28e au début de la guerre et ancien commandant du 68e pendant la majeure partie de la campagne.

Ainsi reformé et encadré le 28e quittait la France, en mai 1919, pour aller, dans les plaines du Palatinat, monter la garde sur le Rhin et faire résonner les villes allemandes des accents de ses fanfares alertes et vibrantes.

Garde du fanion.

Cue DE GUILLEBON

Adj. CHEVALLET

Cue DESTRIBATS

<;h. de R°» DUPONT

Tels sont les hauts faits qui placent le 28e B. C. A. parmi les plus belles troupes de l'armée française.

Tous les généraux sous les ordres desquels il a combattu ont été unanimes à reconnaître sa magnifique valeur et lui ont accordé les plus hautes récompenses.

Les trente-cinq citations collectives obtenues par le bataillon, par ses compagnies et par ses services, sont un témoignage irrécusable de sa haute valeur.


Elles se répartissent ainsi :

[ à l'ordre do l'arméo 5 (111. corps d'armée. 2 J ~Il 1 0 UR ci 1 d

- do la division 2 (Il U BI on.

(i ii naj on. ! — du groupe des bataillons de chasf sours de la OOe division. i ToLaI. 10

, Il l'ordre de l'armée. 1 (lu corps d'Hi'm<''c. 1 C't t, - de lu division. ; 1 1 Il IOIlS du |mt(li|lon : J Ire '1 - Ù\1 hataIllon. 1 cal eom Hl( Illf'. , .,

do la irc coinpu'jiii' i'arm,-c (|iromifevn 1/2 section I do la 2e sectioLI) , i - de. l'armée (3° section).. • i Total (i

V h l'ordre de la division 1 Citations 1 — du groupe des bataillons de cliasde la 2' compagnie*' J sours de la COc division 1 — du bataillon 1 Total. 3

Citations y 4 j à l'ordre de la division 1- • • 1 de |;i compagnie. | de la. (jt. hriuudo de chasseurs i Total. 2 ,'. l, 1 l, , Citations T ii l'ord re do l'année 1 de la /|c c.i>in puc) nio. I — de la 00e division (3e section) i Total. 2

Citation e ! a 1 cn-(l rc du corps d'année i 1 ,e (Il 01'( 1'(' ( l Il eOI'I)S ( :U'lliCC , 1 de la .r)p compagnie. 1

't.f à l'ordre de. l'année 1 Citai ions 1 île l'armée (/|r' see.tion) 1 de la Ci" compagnie, j de la division (7e escouade) 1 f de la division (i'v section) 1 Total 4

Citations de la section M à l'ordre, du corps d'armée l de. mitrailleuses. ) - de la divisioJ) , 1 ToL;)). 2


Le commandant DUPONT.


Citations \b J l, d d d, , de la compagnie à l'or d re du corps d'armée. 1 e a compagllle Í d h de la compag nie f - de la 6e brigade de chasseurs 1 de mitrailleuses. de la 6e brigade de c h asseurs Total 2 Citation Citation a or re e a ~~, d ivision. l du groupe tranc. à l'ordre de la 6 6 1- division

( à l'ordre de la division (signaleurs et téCItatIOns.) léphonistes) 1 de la section hors rang. j - du bataillon (infirmiers et bran( cardiers). 1 Total. 2

Dès octobre 191 6, le 28e avait reçu la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre, à laquelle fut substituée, en octobre 19 1 8, la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire, avec cinq citations à l'ordre de l'armée.

La magnifique page de gloire que le 28e B. C. A. a écrite de son sang restera dans l'histoire.

Grâce à la valeur et à la bravoure exceptionnelles des cadres, à l'opiniâtreté, au moral excellent, aux vertus guerrières des chasseurs, jamais le 28e ne connut la défaite ni le désespoir.

Formé de rudes montagnards : Auvergnats, Cévenols, Savoyards, gars de l'Allier ou de la Drôme, gens trapus, habitués aux rigueurs du temps et aux privations, il forma toujours un ensemble très homogène qui constitua entre les mains de ses chefs un redoutable outil offensif, aussi ardent à l'attaque qu'opiniâtre dans la défense.

Occupés aux durs travaux de la terre, ces chasseurs organisèrent admirablement les secteurs dont on leur confia la garde et leurs travaux furent cités souvent comme les modèles du genre.

Toujours disciplinés, au repos comme à l'attaque, les chasseurs du 28e ont laissé, partout où ils ont passé, le souvenir d'une troupe vigoureuse, ayant par-dessus tout le respect de son uniforme et la fierté de son prestige.

Mais cet historique serait incomplet, s'il ne parlait pas, à côté des splendides héros morts au champ d'honneur et des magnifiques chasseurs, chefs de bataillon, commandants de compagnie, chefs de section ou simples hommes de troupe dont les noms reviennent si souvent, des sympathiques officiers qu'une grave blessure ou une nomination à un autre commandement ont enlevés à l'affection du bataillon.


Parmi ceux-ci, deux figures se détachent avec un relief saisissant : Le capitaine DOBREMEZ, adjudant-major au 28e, et grièvement blessé d'un éclat de grenade en 1916, devait à la suite de cette blessure ne plus revenir parmi ses chasseurs.

Grand, fort, des yeux de feu, portant fièrement le « bouc » des vitriers, le capitaine DOBREMEZ s'était acquis au bataillon une , solide réputation de bravoure et d'urbanité. 0 , Blessé plusieurs fois à la tête de sa compagnie, il électrisait les hommes par sa bravoure froide et son intrépidité insouciante du danger.

Plus heureux que son camarade, le capitaine DE^GROUCHY ne quitta le béret que pour prendre le commandement d'un bataillon d'infanterie.

Lieutenant à la 2e compagnie, puis capitaine commandant une compagnie de mitrailleuses, enfin capitaine adjudant-major, le capitaine DE GROUGHY avait plusieurs fois exercé avec distinction le commandement du bataillon. La figure souriante, barrée d'une fine moustache gauloise, il a laissé au 28E le souvenir d'un homme affable, bon et énergique.

Enfin, un valeureux officier mérite une place toute spéciale dans les annales du 28E, le chef de bataillon DUPONT.

Capitaine commandant la 5e compagnie du 28E, il avait quitté cette unité en septembre 1914, pour prendre le commandement du 68e B. C. A. Ce n'était, à vrai dire, qu'un éloignement momentané, puisque. 28e et 68e devaient se retrouver côte à côte pendant toute la campagne.

Aussi, le « Père DUPONT », comme on l'appelait familièrement dans les deux bataillons, resta-t-il toujours en contact avec ses anciens camarades.

Quand la guerre fut finie, le 28e vit venir à sa tête ce commandant si aimé, digne successeur des BRISSAUD, des COQUET, des PRUDHOMME et des MASSON.

La grande famille qui, de 1914 à 1918, avait si magnifiquement vécu de gloire et d'affection, se retrouvait la même, unie par le souvenir des chers disparus, par la fierté des succès obtenus et par la présence dans son sein de chefs aimés et admirés.

Les officiers et chasseurs du 28e avaient juré sur la garde de leurs épées et sur la croisière de leurs baïonnettes de mourir plutôt que de reculer.

Ils ont tenu leur parole.


CITATIONS DU BATAILLON

ORDRE DE L'ARMÉE N° 5 Est cité à l'ordre de l'armée :

Le 28e Bataillon de Chasseurs alpins.

Sous les ordres,du commandant COQUET a, le 21 décembre 1915, dans un élan magnifique, enlevé d'un seul bond deux lignes successives de tranchées fortement organisées en faisant de nombreux prisonniers. S'est maintenu sur ses positions malgré des bombardements intenses qui lui occasionnaient de fortes pertes. L Au Q. G., le 5 mars igiî.

Signé : DE VILLARET.

ORDRE DE LA VIe ARMEE No 403 Est cité à l'ordre de la VIe armée :

, Le 28e Bataillon de Chasseurs alpins.

Bataillon d'élite, ayant déjà été cité à l'ordre de l'armée. Dans les attaques des 4 et 12 septembre, a, sous les ordres du commandant COQUET, progressé dans les lignes allemandes avec une énergie et une audace dignes d'admiration, réalisant, dans ces deux attaques successives, un gain de terrain de 4 kilomètres, faisant 400 Allemands prisonniers, prenant 5 canons et 8 mitrailleuses et participant, en fin de combat, à l'enlèvement, à la baïonnette, d'un village fortement organisé.

Au P. G., le 21 octobre 1916.

Le Général FA YOLLE, commandant la VIe armée, Signé : FAYOLLE.

ORDRE DE L'ARMÉE (Q. G. N° 6087 « D ») Le Général commandant en chef cite à l'ordre de l'armée : Le 28e Bataillon de Chasseurs alpins.

Bataillon d'attaque, déjà titulaire de la Fourragère, qui, sous le commandement d'un chef jeune et énergique, le commandant PRUDHOMME,


n'a cessé de se distinguer au cours de la bataille de l'Aisne (avril-octobre 1917). Amené rapidement le 3 juin, sous un bombardement intense, a repris d'un seul élan et conservé les positions dominantes du Plateau de Californie. Les 3o et 31 juillet, au Chemin des Dames a conquis et dépassé ses objectifs, s'est maintenu dans la tranchée allemande de la Gargousse sans perdre un pouce de terrain, malgré des réactions et des bombardements ennemis continuels, a fait 80 prisonniers et pris 6 mitrailleuses. Au cours des opérations du 23 au 26 octobre, a, par ses détachements de creutes décimés par les mitrailleuses et l'artillerie lourde, surpassé encore sa réputation d'héroïsme. Mis à la disposition d'une grande unité voisinera lutté pendant deux jours, enlevé des carrières et trois lignes de tranchées fortement tenues par la Garde prussienne, s'emparant de 100 prisonniers, 12 mitrailleuses, 21 minenwerfer lourds et réalisant une avance de i.5oo mètres.

Au G. 0. G., le 2 décembre 1917.

Le Général commandant en chef, Signé : PÉTAIN.

ORDRE DE LA Xe ARMÉE^N0 345 fDU IER NOVEMBRE 191 8.

Bataillon d'élite qui vient, sous les ordres du commandant PRUDHOMME et du capitaine DE GUILLEBON, remplaçant le chef de bataillon grièvement blessé, d'ajouter une nouvelle page de gloire à ses brillants faits d'armes antérieurs par une série de manœuvres aussi habiles qu'audacieuses, grâce à l'énergie et à la bravoure admirables des cadres et de la troupe, a, dans une lutte incessante, imposé sa volonté à des adversaires dignes de lui, les a chassés successivement de toutes ses lignes de défense dans une zone des plus difficiles après des combats de cinq jours, a pris pied, malgré une résistance acharnée, sur une position puissamment organisée.

Au cours de ces luttes a capturé un canon, 4 minenwerfer, 5o mitrailleuses, 3oo prisonniers dont 23"de la Garde prussienne.

Signé : MANGIN.

ORDRE DE LA Ire ARMÉE r N° 208 1 DU 12 DÉCEMBRE IQI5 r !

Après avoir participé aux combats des 17 et 18 octobre, sous les ordres du commandant MASSON, a tenu pendant dix jours, dans un secteur difficile qu'il a organisé en vue de l'attaque ultérieure, puis, le 4 novembre, s'est élancé à l'assaut de la rive est du canal de la Sambre à l'Oise, fortement tenue, a construit des passerelles sous le feu intense de l'ennemi et progressé de 3 kilomètres. A capturé 113 prisonniers, un nombreux matériel, et, par une attaque brillamment exécutée en fin de journée, a contraint l'ennemi à un nouveau repli.

Signé : DEBENEY.


ORDRE DU ge C. A. N° 257 DU 22 JUILLET 1918.

Bataillon d'attaque, dont son valeureux chef, le commandant PRUDHOMME, sait obtenir, par son ascendant personnel, des résultats merveilleux. Après s'être distingué dans les combats du 14 mai, a pris une part importante aux opérations du 27 juin qui ont définitivement libéré le Bois Sénécat, les a couronnées le 3o par une action aussi vigoureusement menée qu'habilement préparée, qui nous a rendus maîtres d'une ligne donnant un commandement important sur la vallée de l'Avre.

Signé : GARNIER-DUPLESSIS.

ORDRE DU 3IE C. A. N° 313 « P » DU 12 OCTOBRE 1918.

Corps d'élite. Ne connaît que le succès. Sous le brillant commandement du commandant PRUDHOMME, vient encore de donner une preuve de sa redoutable puissance offensive en enlevant d'un formidable élan un village transformé en forteresse, capturant 311 prisonniers, 18 mitrailleuses, 34 canons de tranchée.

Signé : TOULORGE.

ORDRE DE LA 66e DIVISION N° 816 DU 7 JUIN 1917.

Héritant d'une situation de fin de combat sur un terrain dépourvu d'organisation défensive, a fourni un effort exceptionnel durant un mois de dur secteur, a culbuté l'ennemi en lui enlevant des observatoires d'une importance capitale. Grâce à un labeur inlassable, malgré les fatigues résultant d'une très sérieuse épidémie et en dépit de violents bombardements par obus toxiques, a organisé le terrain conquis et en a fait à la fois un centre de résistance de premier ordre et un tremplin offensif parfaitement outillé. Par une lutte d'usure de tous les instants, a pris et conservé l'ascendant sur le Boche, supprimant en lui toute velléité de réaction et lui infligeant des pertes telles que ce dernier a dû être relevé à trois reprises. Magnifique faisceau d'énergie, de vaillance et de dévouement.

Signé : BRISSAUD-DESMAILLET.

ORDRE DE LA 66E DIVISION NO 876 DU II SEPTEMBRE 1918.

S'est affirmé une fois de plus troupe de choc incomparable par son esprit offensif, sa souplesse manœuvrière, son inlassable ténacité, son esprit de sacrifice illimité. Engagé le 29 août sur une ligne du front parti-


culièrement résistante, a entamé les lignes ennemies dès le premier choc, a poursuivi ensuite ses succès par un effort ininterrompu de jour et de nuit, soutenu pendant douze journées, réalisant une avance de plus de 10 kilomètres, à travers une succession d'organisations puissantes, énergiquement défendues.

Signé : BRISSAUD-DESMAILLET.

ORDRE DU GROUPE DE BATAILLONS DE CHASSEURS ALPINS DE LA 66e DIVISION N° 25 bis DU 7 FÉVRIER I g 15.

A magnifiquement combattu à Ingersheim (22-23 août 191 A), où sa vigoureuse intervention sur le flanc droit d'une division bavaroise a déterminé la retraite de l'ennemi au delà de Colmar. Manœuvrant ensuite en retraite, a arrêté un ennemi très supérieur en nombre, le 2 septembre, au combat de La Chapelle-La Place-La Poutroye, sur un front de 6 kilomètres, l'a ensuite contre-attaqué avec succès dans la région de PairisNormont—Hautes-Huttes. Porté en toute hâte au Col du Bonhomme, violemment bombardé pendant plusieurs jours, et au Col des Journaux, a enrayé en ces points par de vigoureuses contre-attaques la progression ennemie.

Les 23-24 septembre, a participé brillamment à l'attaque des hauteurs de Lesseux et du Réduit.

Enfin, les 2g^et_3o octobre 1914, après un hardi investissement, a enlevé d'un splendide élan le sommet du Violu et les hauteurs dominant le Col de Sainte-Marie, s'y est maintenu en dépit des contre-attaques de cinq bataillons ennemis, et, par un travail acharné, a transformé cette région frontière en un centre de résistance modèle.

Signé : BRISSAUD-DESMAILLET, Lieutenant-Colonel.

I


CHOIX DE CITATIONS OBTENUES

PAR LES

UNITÉS DU 28e BATAILLON DE CHASSEURS

ALPINS

24 novembre 1917.

ORDRE DE LA VIe ARMÉE N° 535.

Le général commandant la VIe armée cite à l'ordre de l'armée

La Ire. compagnie du 28e bataillon de chasseurs alpins.

Chargée, sous les ordres du capitaine DESTRIBATS, d'une mission très Jure et particulièrement délicate, la ilc compagnie du 28e bataillon de chasseurs alpins, franchissant deux lignes de tranchées ennemies, a atteint son objectif d'un seul élan, capturant 5o prisonniers. Pendant toute une iournée, a tenu tête à de furieuses contre-attaques, montrant dans ces circonstances un merveilleux esprit de discipline, de ténacité et de com- haLiviV,.

Le Général commandant la VIe armée, Signé : MAISTRE.

15 octobre 1918.

ORDRE DE LA Xe ARMÉE N° 3^5.

Est citée à l'ordre de la Xe armée :

La 3* section de la Ire compagnie da 28e bataillon de chasseurs alpins.

Héd uite à douze hommes a la suite des combats menés depuis leai) août et chargée le 15 septembre, sous le commandement de l'adjudant JABAUDON, d'une mission délicate de liaison entre deux bataillons, s'est


élancée à l'assaut des positions ennemies avec sa fougue habituelle, atteignant d'un seul bond l'objectif qui lui était fixé, capturant 4o prisonniers et de nombreuses mitrailleuses. Le 16 septembre, attaquée de toutes parts par un ennemi supérieur en nombre, s'est battue à la grenade avec un acharnement et une énergie farouches, causant à l'ennemi des pertes sensibles et lui interdisant tout progrès malgré trois contre-attaques violentes.

- Signé : MANGIN.

3o janvier 1915.

ORDRE DE L'ARMÉE N° 7.

Sont cités à l'ordre de l'armée : - La 4e section de la 6e compagnie.

Le (26 décembre, tous ses sous-officiers étant ,tués ou blessés, étant prise d'enfilade par une vive fusillade et attaquée de front, a résisté pendant plus de douze heures aux attaques de l'ennemi sans perdre un pouce de terrain pour assurer la liaison avec un bataillon voisin.

--

La 1re demi-section de la 2e section de la 1re compagnie.

Étant en poste avancé et enveloppée au point du jour par une compagnie allemande, a résisté do 7 heures à 14 heures sous le feu de l'ennemi parvenu dans des rochers à moins de 10 mètres de ses tranchées. Au moment où elle a été dégagée, les chasseurs, réduits au tiers de l'effectif et n'ayant plus de cartouches, se préparaient à se défendre à la baïonnette jusqu'à la dernière extrémité.

Signé : PUTZ.

11 août lOI;).

ORDRE DE L'ARMÉE N° 47-

Sont citées à l'ordre de l'armée :

Les 4e et 6e compagnies da 28e bataillon de chasseurs alpins.

Chargées de reprendre une tranchée momentanément enlevée par l'ennemi, se sont superbement lancées à l'attaque sur -un terrain découvert et battu par un feu violent, gravissant une pente extrêmement raide ; ont enlevé les tranchées perdues, tuant à coups de baïonnette et de grenades tous les Allemands qui s'y défendaient vigoureusement.

Signé : DE MAUD'HUY.


7 décembre 1914.

ORDRE DU 34e CORPS D'ARMÉE N° 441.

Le général commandant le 34e corps d'armée cite à l'ordre du corps d'armée : Les 1re et 5e compagnies, et section de mitrailleuses du 28e bataillon de chasseurs alpins, qui, le 2 décembre, sous le commandement du capitaine REGNAULT, ont chassé l'ennemi à la baïonnette de la Tête de Faux, après avoir escaladé, sous le feu, des éboulis d'énormes rochers, et se sont maintenues ensuite sur ce sommet malgré toutes les contre-attaques.

Le Général commandant le 34e corps d'armée, Signé : PUTZ. -

24 novembre 1916.

ORDRE DU 5E CORPS D'ARMÉE N° 22.

Le général commandant le 5e corps d'armée cite à l'ordre du corps d'armée :

La compagnie de mitrailleuses du 28e bataillon de chasseurs alpins, sous les ordres du capitaine de Guillebon.

Sous les ordres du capitaine DE GUILLEBON, a accompagné, le 5 novembre 1916, les premières vagues d'assaut et pénétré avec elles dans la position ennemie, atteignant à l'heure fixée le troisième objectif.

A cherché avec la plus audacieuse ténacité à se maintenir sur cette position, malgré la situation délicate résultant pour elle de l'impossibilité de progresser dans laquelle se trouvaient les unités placées à sa gauche.

Menacée d'être enveloppée, a dû se replier, ramenant dans nos lignes non seulement tout son matériel, mais encore une mitraillewse allemande et une vingtaine de prisonniers.

Le Général commandant le 5e corps d'armée, Signé : DE BOISSOUDY.


3 février igi5.

ORDRE DE LA DIVISION N° 124.

Le général SERRET, commandant par intérim la 66e division, cite à l'ordre de la division : La 3e escouade de la 6e compagnie du 28e bataillon de chasseurs.

Son caporal étant blessé assez grièvement et étant prise d'enfilade et de front par une vive fusillade, a résisté sans perdre un pouce de terrain pendant plus de douze heures aux attaques réitérées de l'ennemi pour assurer la liaison du 28e bataillon avec le i5* bataillon.

Le Général commandant la 66e division d'infanterie, Signé : SERRET.

29 avril 1915.

ORDRE DE LA DIVISION N° 18G.

Le général SERRET, commandant la 66e division, cite à l'ordre de la division ; La 3e section de la 4e compagnie et section de mitrailleuses, Lieutenant LEMARCHAND.

Chargées d'occuper un point d'appui très important, s'y sont maintenues pendant trois jours et trois nuits dans une tranchée de neige, et sans une minute de repos, sous un feu violent, réparant sans cesse la tranchée démolie par les obus et le feu des mitrailleuses.

Le Général commandant la 66e division, Signé : SERRET.

28 juin Ig15.

ORDRE DE LA DIVISION N° 2222.

Le général SERRET, commandant la 66E division d'infanterie, cite à l'ordre de la division : La Ire section de la 6e compagnie du 28e bataillon de chasseurs.

A débouché d'un seul élan du boyau d'attaque pour se porter à l'attaque d'une position ennemie, malgré un bombardement intense et


sous le feu de mitrailleuses ennemies (Combat du 27 mai des hauteurs de Metzeral).

Le Général commandant la 66e division, Signé : SERRET.

14 août 1917.

ORDRE DE LA DIVISION N° 609.

Est cité à l'ordre de la division :

Le groupe franc da 28e bataillon de chasseurs alpins.

Composé de gradés et chasseurs pleins d'ardeur et animés d'un enthousiasme vibrant, s'est élancé à l'attaque de la position ennemie le 3o juillet 1917, en avant des vagues d'assaut, au cri de : -« En avant le groupe franc, c'est pour la France ! » Chargé de couvrir l'attaque et de reconnaître le terrain au delà de la ligne occupée, a réduit plusieurs noyaux de résistance, largement dépassé tous ses objectifs et jeté le désarroi chez l'adversaire en pénétrant profondément dans ses lignes.

Le Général commandant la 66e division, Signé : BRISSAUD-DESMAILÉET.

5 février '1916.

ORDRE DE LA 6E BRIGADE N° 10.

Est cité a l'ordre de la Ge brigade de chasseurs alpins : La 1r— compagnie de mitrailleuses de la Ce brigade.

Le 21 décembre 1915, a accompagné l'attaque du 28e bataillon de chasseurs avec une énergie et un entrain remarquables. S'est portée tout entière immédiatement en ligne. A tenu pendant quinze jours dans des abris sommaires rapidement organisés, sous un bombardement violent.

Le Lieutenant-colonel commandant la 6e brigade de chasseurs alpins, Signé ; CHENEBLE.


15 octobre 1916.

W) ORDRE DE LA BRIGADE N° 3G.

Est citée à l'ordre de la brigade de chasseurs alpins : La 3e compagnie du 28e bataillon de chasseurs alpins, commandée par le lieutènant Lavielle et le sous-lieutenant Brun.

Après être restée huit jours en ligne en un point particulièrement délicat, violemment battu par l'artillerie ennemie, après avoir travaillé sans répit à la construction de parallèles de départ, a brillamment enlevé les objectifs qui lui avaient été assignés et n'a été arrêtée dans sa progression que par le retard de l'unité placée à sa gauche.

Ayant eu son commandant de compagnie tué et de nombreux gradés hors de combat, s'est maintenue en position sous un tir de barrage intense.

Le Colonel commandant la 6e brigade de chasseurs alpins, Signé : MESSIMY.

15 octobre 191 6.

ORDRE DE LA BRIGADE N° 40.

Le colonel commandant la 6e brigade de chasseurs alpins cite à l'ordre de la brigade : Le peloton des téléphonistes et signaleurs, sous les ordres de l'adjudant Touchagues.

Pendant les combats des 4 et 12 septembre 1916, a fait preuve d'une énergie et d'un zèle remarquables, installant de nombreuses lignes et réparant sans cesse les communications interrompues fréquemment par un violent bombardement. A subi de nombreuses pertes.

Le Colonel commandant la 6e brigade de chasseurs, Signé : MESSIMY.


28 juin igi5.

ORDRE DU GROUPE N° 6.

Est cité à l'ordre du groupe des bataillons de chasseurs alpins de la 66e division : La 5e compagnie du 28e bataillon de chasseurs alpins.

S'est lancée brillamment à l'assaut d'une position ennemie, franchissant d'un seul élan une distance d'environ 4oo mètres.

Le Lieutenant-colonel commandant le groupe, Signé : Boussu.

26 janvier 1917.

ORDRE DU BATAILLON N° 207.

Est cité à l'ordre du bataillon :

Le Personnel infirmier et brancardier du 28e bataillon de chasseurs.

Pendant les périodes de combat du 4 au 13 septembre et du 4 au 8 novembre 1916, l'ont cessé de donner des preuves de dévouement et du mépris du danger les plus absolus, ont assuré avec une magnifique abnégation poussée jusqu'au sacrifice, la relève et l'évacuation des blessés dans un terrain difficile et sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuses qui leur a infligé de lourdes pertes.

Le Chef de bataillon

commandant le 28e bataillon de chasseurs alpins, Signé : F. PRUDHOMME. 1


LISTE DES MORTS ET DES DISPARUS (PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE)

1 -

OFFICIERS

DATE GRADES NOMS ET PRÉNOMS CLASSE COMBAT de la mort

»

Année 1914.

Lieut. SIMON (Pierre) Col du Bonhomme. J-n- 14 S.-lieut. BAUDOINS (André). 1911 6-0-1 A Capit. VALENTIN (Henri) 1895 22-9-14 Lieut. CARTIER (Antoine) 1912 Tète de Violu. 3I-IO-I4

Année 1915.

S .-lieut CANAVY (Gaston) 19I1 Hartmannswillerkopf. 21-1-15 Capit. BROUANT (Camille) 1896 Bois de Wattwiller. 23-1-15 — REGNAULT (Joseph-Jean). 1895 Schnepfenriedkopf. 1 7-4-1 fi - KLEIN (Paul-Louis) Ig05 - S.-lieut. MOULIN (Louis). 1892 - — BLANCHET (Joseph) 1892 Cote 955. 20-4-i5 - VERGÈS (André) 1893 - FRAPIER (Charles). 1891 - 23-4-15 — MORTAMÉT (Henri). 19[3 - 7-5-10 — DE KÉRANFLECH-KERNEZÉ(C.) 1915 - - GUIGARD (Henri) 1913 — 2Q-5-I5 - VERGNE (Charles). 1907 DE SAINT-HILLIER (François). 1912 — 1 -6-15 - MARCON (Roger) 1912 Metzeral. 27-6-15 - NICOLET (Léon). 1901 - 22-7-1.5 Capit. GIRARD (Ernest) 1902 Cote 664 (Metzeral). 23-7-15 — LEJARD (François). 1903 Bois de Wattwiller. 20-12-15

Année 1916.

Lieut. ARTHAUD (Louis) 1900 Bouchavesnes. 4-9-1 C) Capit. MANGIN (Jean) 1905 — 5-9-16 S.-lieut. AGRON (Lucien-Louis). igoi — 12-9-1C» Lieut. LAVIELLE (Jean). 1902 - S.-lient. DE CRUZY-MARCILLAG (G.).. 1915 (Bataille de la Somme). 31-10-16 GONTARD (Jules) - GONTARD (Jules) Bois de ST-Pierre-Waast. 5-11 -16


DATE GRADES SOM8 ET PKÉNOMS CLASSE COMBAT de la mort

Année 1916 (suite).

S.-lieut. BRUN (Joseph) igi3 Bois d« St-Pierre-Waast. 5-11-16 — COURTINES (Guillaume) 1909 - LEMARCHAND (Albert) 1911 - DE NARBO.VNE-LARA .igi5 — -.:.

Année 1917.

Capit. BONELLI (Augustin-Gustare) 1903 Pl. de Californie. 4-6-17 Lieut. CAYREFOURCQ (Joseph). igo5 Les Bovettes. 13-10-17 S.-lieut. DUVILLARD (Léonce). 1911 23-10-17 — LEROY (Paul-Aimé). igii - Capit. BALCET (Joseph-Gustave) 1906 - 26-10-17

Année 1918.

S.-lieut. TOURNIER (Joseph) 1 g 13 Hailles. 4-5-I8 Capit. GENTET (André-Louis). 1908 Castel. 24-7-18 S.-lieut. DORÉ (Marius) 1906 Vauxaillon. 2-9-18 Lieut. DARMET (Louis-Pierre). 1910 — —S.-lieut. FLORY (Pierre-Ennemond). 1915 - li-9-18 - POISAT (Louis-Jules). 1917 Oisy. 5-n-i8


SOUS-OFFICIERS ET CHASSEURS

DATE DATE GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort tamort

Chass. ABONDANCE (Alexandre) io-3-i6 Chass. AUTIN (Pierre) 23-IO-I4 — ACHARD (Ernest-Marie) 8-7-15 — AUXIETRE (Martial). 17-4-15 — ALOCQUES (Paul-Georges) 25-10-17 AVIGNON (François). 9-9-18 — ACHON (René-Jacques). 31-8-18 — AVOCAT (H.-Honoré). 23-10-17 — ADOUL (Louis-Joseph). 26-9-18 — AYEL (Johannin) 5-n-ifi — AIMÉ (Paul-Adrien) 25-10-17 — BABY (Marius-Édouard) 5-9-16 Serg. ALAZARD (Jean-Antoine).. 8-7-15 — BADIN (Joseph) 2-9-18 Chass. ALDIN (Jean-Marie). 23-10-17 — BAILLY (Bernard-Louis) I-IO-Ill — ALLEGUÈDE (Louis-Ant.).. 12-9-16 Capor. BAL (Elie-Antonin) , 22-7-15 — ALLEX (Benoît). 4-1-15 — BANANIER (Henri-Jules).. 23-10-17 — AMIOT (Georges) 23-10-17 Chass. BANC (Lucien-Gabriel). 22-6-15 — ANDRIEUX (Lucien) - - BANDEL (Léon) 22-7-15 — ANDRÉ (Jean-Marie). 31-10-14 - BANDET (Louis-Clément).. I3-Q-I6 — ANDRIFUX (Louis). 2-9-18 — BARALE (Etienne). 10-9-16 - ANGOUSTURE (Ferdinand).. 23-10-17 Serg. BARBOUTEAU (Henri). 16-4-17 - ANJAJ_BIAN(Ernest-Antoine). 30-5-17 Chass. BARDEL (Claudius) 7-0-1 G - ANSELME (Alexandre-Léon). 17-6-15 Capor. BARDOU (Fernand) 17-4-15 - ARCIS (Baptiste-Joseph).. 23-1-15 Chass. BARET (Henri-Louis) 21-7-15 - ARCHAMBAUD (Joseph). 27-12-15 Capor. BARAIN (Auguste). i 18 - ARGOD (Marie-Louis) 23-2-I5 Chass. BARRIER (Jean-Marie).. 3-G-17 liéd. aux. ARGOUD (Joseph-Eugène).. 27-5-15 — BARBIOL (Paul-Jean). 22-6-i5 Chass. ARGOUD (H.-Alphonse) 20-4-I5 — BARRUEL (Camille) 21-12-15 - ARGOUD (AIiChel) 23-10-17 — BARTASSOT (Joseph). J-II-d, - ARNAUD (Louis). 4-9-16 - BARTHÉLÉMY (Jean-Noël).. 12-9-16 - ARNAUD (Joseph). 23-10-17 Serg. BARTHÈS (Achille-Alban).. 28-12-15 - ARNAUD (Joseph-Charles) 4-9-iC Chass. BASELE (Marie-Théodore) — ARNAUD (Joseph-Hyppol.) 23-8-I5 — BASSET (Henri-Auguste).. 5-N-I6 - ARNAUD (Mathieu) i-11 -14 — BATTAILLE (Augustin). 18-6-15 — ARVIND-BERRAUD (J.-César). 9-7-15 Serg. BATTIER /Joseph). 27-5-1 5 — ARSAC (Ch.-Joseph). 27-10-18 Skieur BAUDRAND(François-Laur.). 28-1-15 Capor. AUBAILLY (J.-Aimé). 8-1-16 Chass. BAYON (Jean). 26-8-I5 Chass. AUBERT (François) 4-9-16 — BEAL (Émile-Michel) 27-5-15 — AUBERT (Octave-Jules). 1-11-17 — BEAUMONT (Denis-Théoph ). 21 -1 -15 - AUBERT (Désiré). 31-7-17 — BECQ (Maurice). I4-6-I5 — AUBERT (Henri). ig-6-i5 Capor. BEGON (Pierre). 17-4-15 - AuBRuN (Arsène-Alp lion se). 28-12-15 Chass. BEGUET (Jules). 5-II-I6 - AUCLAIR (Denis-Gabriel).. 22-6-I5 — BELLAND (Jean-Alfred). 27-5-10 - AUDIBERT (Adrien) 27-5-15 Capor. BELLEGARDE (Denis-Mar.) 23-7-15 Adj. AUCORDIER (Alexandre).. 5-11-16 Chass. BELLOC BAT (Jean-Pierre) io-i i-ili Chass. AUDIBERT (Eugène-E.). 23-10-17 — BELLON (Jean-Joseph). 23-I-I5 - AUFÈvE (Hyppolite). 20-4-15 — BELLON (Marcel-François) 20-6-15 Serg. AUGIER (Léon-Henri) 5-II-I6 — BELLOT (Marcellin) 3-6-17 Chass. AUGIER (François-Henri).. 21-1-15 — BÉNÉVENT (Pierre-AIph.).. 5-11 -16 - AUNIAC (Victor) 3o-5-i5 — BENon (Pierre-Antoine).. 22-6-I5


DATE DATE GRADES KOMS KT PBKKOMS de GRADES S OMS ET PRÉNOMS de ln mort. la mort

Chass. BENOIT (Jean-Barbe). 19-5-18 Capor. BOIVIN (Pierre) 2-II-I4 Skieur BERANGER (Daniel) 11-9-1G Chass. BONNEFOY (Jean-Claude).. a5-i2-i5 Chass. BERANGER FENOUILLET (C.) 29-12-16 - BoNNEFOY (Antonin-Joseph). 4-1 1-18 — BERGER (Francis). 17-4-15 — BONNEFOY (Jean-Marie) 3-9-18 Skieur BERGER (Maurice). 1-5-18 Capor. BONNET (Jacques). 27-5-15 Chass. BERGER (Jullieu-Louis-J.) 5-9-18 Chass. BONNET (Clovis-Placide).. BERGOUNHON (Jean-Bap.).. 21-4-15 — BONNET (François-Marie).. g-I-IG Capor. BERIAUD (Eugène-E.) 23-7-15 Cap or. BONNET (Pierre-Émile). 21-12-15 Chass. BERLIOUD (Émilien-G.). 1-9-18 Serg. BONTllOUX (Henri-Noël) 8-8-18 1 BORIE (Jean-Gabriel) 1 8-8-14 - BERNARD (1,~tie) ~~-i 23-10-17 - BERNARD (Jean). 11-7-15 Chass. BORIE (François) 23-10-17 - BERNARD (Albert). 21-12-17 - BORNATOT (Claude)

— BERNARD (Lucien) 7-5-15 Capor. BOUDÉE (Jean-Michel) 23-10-17 Serg. BERNARD-YALLET (Aug.).. 15-6-15 Chass. ROUCIIERON (Jacques). 20-4-1^ Adjud. BERNAUD (Jean-Félix) i-ii-i/j - ROUCHET-MICHOLUS (Franç.) 27-5-10 Chass. BERNAUD (Samuel) 28-12-15 — BOUCHET (Jean-Alexandre). 7-5-15 — BERNAUD (Jean). 31-10-14 BOUDIGNON (Baptiste) 9-1-16 Capor. BERTET (Laurent) 7"9",4 — BOUDE (Léon-Antoine). 3O-II-I6 Chass. BERTHELIER (Jean-Eugèiie). 16 - BOUDOU (Joseph). 23-10-17 - BERTHOLUS (Joseph-Franç.). 28-1-16 -- BOUDRAND (Marcel) 27-5-15 — BERTRAND (Pierre) 20-4-15 — BOUGY (Louis-André) 29-7-17 — BERTRAND (Marius). 17-8-15 -— BOUJON (Etiennc). 20-4-15 — BERTRAND (CléMCIIL-P.) 7-9-1 (i Serg. ROUJARD (Pierre-Jules) 7-9-14 Skieur BESANÇON-MOTILE (Just.-J.). 22-1-18 Chass. BOULLE (André-Paul) 4-9- 16 Chass. BESSET (Louis). 10-7-15 — BONNIOL (Paul-Clément) 6-1 2-14 - BESSEYRE (Augustin) 7-5-15 — BOURGEOIS (Charles-Amb.). 24-12-17 — BESSON (Paul) 9-11-16 — BOURGES (Pierre-Henri) 25-4-]5 Serg. BEYNH (Pierre-Noël). 3-9-18 — BOURGUET (Auguste) 4-0-]6 Chass. BIAGGI (Gustave). 23-10-17 - BOURGUIGNON (Maurice-M.). 5-1 1-16 - BIBOLLET (Pierre). 5-9-16 -- BOURBOUX (Antoine). 20-6-15 — BILGRY (Louis). 23-10-17 — BOURRET (Auguste-Firmin). 23-I-I5 Capor. BILLARD (Francis). 27-5-15 — BOURRETTE (Donat) 4-9-16 Serg. BISSONNIKR (Nadir) 5-10-16 - BOUSSEY (Charles-Henri).. 6-9-14 Chass. BlzÉ (Jean) 16-9-18 — BOUTHIER (Jean) 21-1-15 - BIZET (Pierre) 2O-4-I5 — BOUTONNET (Pierre). 27-5-15 — BLACHON (Jean-Marie). 23-10-17 — BOUVET (Émile-Jean) 12-9-16 — BLADINAVIE (Pierre-Emile). 4-9-14 — BOUVET (Jean-Louis) 23-10-17 — BLANC (Joseph-Anloni) 7-5-15 — BOUVIER (Alexis). 3-6-15 — BLANC (Jérôme-Henri). io-3-i6 — BOUVIER (Frédéric-Marius). 2-12-14 BLANCHI (François-bidore). 23-10-17 — BOUVIER (Pierre-Joseph).. 4-11-1® BLANCHIN (Constant). 2-11-14 — BOVET (Louis) 11-7-16 BLANCHON (Jacques). 19-1-16 — BOYEZ (Antoine-B.). 3-12-14 BLANCHON (Henri). 20-4-15 - BOZON VERDURAZ (Joseph). 5-II-I6 BLONDEAU (Charles). 4-9-16 Capor. BRACHET (Marius-Louis).. 2-9-18 BLUMET (Gabriel-Maurice) 8-9-14 Chass. BRENIER (François-Joseph). 5-11-18 Capor. BODART (Marcel-Gustave) 21-12-17 Capor. BRENOT (Auguste-Hippol.). 2-9-18 - BOILEAU (Alfred-Auguste). Ô-II-16 Chass. BRESSAND (Laurent). 21-12-15 Chass. BOISSERANC (Pierre-Virgile). 27-12-15 Serg. BRET (Gabriel-Ernest). 15-6-10


DATE DATE GRADES NOMS ET PRÉÏTOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort la mort

Chass. BREUIL (Jean-Louis). 1-11-14 Chass. CHABRIER (Eugène). 8-9-18 Serg. BRISSARD (Paul) 18-6-15 — CHABOT (Louis)., 1-4-15 — BROCHETTE (François). 21-1-15 — CHABRIER (Claudius-V.).. 4-9-16 Skieur BRONDELLO (Jean). 1-9-16 — CHADES (Jean-Baptiste) 22-7-16 Chass. BROSSIER (Antoine) 9-11-16 — CHAIZE (Joanny) 6-9-16 - BRUCHoN(François-Michel). 17-4-15 — CHALAMEL (Firmin) 2g-5-i5 Capor. BRUGNONI (Léonard-V.) 22-6-15 — CHAMBET (Louis) 12-9-16 Skieur BRUN (Auguste) 22-10-18 — GHADRIN (Pierre) 20-4-15 Serg. BRUN (Joseph) 2-9-18 — CHAMBON (Pierre). 5-9-1[5 Chass. BRUN (Joseph-A.). 28-i2-j5 Gapor. CHAMBONNIÈRE (Gabriel) 26-4-17 - BRUN (Adolphe) 20-6-15 Chass. CIIAMBRETTE (François) 28-12-15 .:. BRUNET (Jules-Joannès) 5-1 1-16 — CHAMIOT (Clerc-Jean-Bap.). 5-1 1-16 Skieur BRUYÈRE (Henri-Jean). 20-4-18 — CHAMORAND (Pierre-Franç.). 22-7-15 Capor. BRUYÈRE (Jean-Marie). 1-4-16 — CHAMOUD (Jean-Marie). 5-11-16 Chass. BUDILLON-MARRON (Joseph). 5-1 1-16 — CHAMPEIL (Paul-Léon). T I-6-15 - BUISSON (Marius-Benoît).. 27-5-15 — CHAMPEII, (Alexandre). 20-12-15 — BUISSON (Jean-Marie-Ph.) 7-5-15 — CHAMPY (Charles-Eugène). 2-9-18 — BULLAT (Eugène-Jean). 23-10-17 — CHANAS (Joseph-Adrien).. 11-7-15 Capor. BURDIN (Séraphin-Lucien). 26-12-15 — CHABANON (Joseph) 5-1 1-16 Chass. BURLAND (François). 27-5-15 — CHANAS (Félix-Antoine) 18-6-15 — BURNICHON (Antonjn) 19-1-16 — CHANSON (Jean-Baptiste).. 9-9-16 — BURNET-FAUCHER (Joseph) 11-7-15 — CHAPON (Antoine). 22-7-15 Serg. BUTY (Joseph) «. 12-9-16 — CHAPUIS (François-Adolp.). n-l-15 Chass. Buzy (Henry-Jean) 8-8-18 — CHAPUIS (Jean-Marie) 16-7-15 — CABRIÉ (Emile). 20-4-15 — CHARAT (Jules-Joseph). 4-1-1-5 Skieur CACHAT (Adolphe) 28-9-16 Capor. CHARDON (Philippe-Ant.).. 4-4-i6 Chass. CAILLE (Clovis-H.) 17-7-15 — CHARVET (Auguste-J.-B.).. 24-6-18 — CACIELLO (Francisque).. 19 7-15 Chass. CHASSAGNE (Marius-F.) 1-8-17 Serg. CALESTROUPAT (Jean) 4-1-15 Capor. CHASSAGNE (Joseph). 6-9-18 - CALVAT (Séraphin-Ant.-E.). 20-1-16 Chass. CHASSAGNE (Léonard) 0-11-16 — CANOT (Philibert). 24-7-15 — CHASSAING (Simon) 16-6-17 Chass. CARDINAUX (Jean) 17-4-15 — CHASTELLOU (Charles) 22-6-15 — CKRROT (Antoine). 28-12-15 — CHATAIN (J.-Julien) 2Ô-I2-I5 — CARTET(Félix). 2-9-18 — CHATAIGNIFR (Joannes). 13-9-16 — CASSIER (Jean). 8-7-15 — CHATAIN (Désiré-Gabriel) 20-4-I5 — CASSE (Etienne-Joseph) 5-6-17 — CHATELARD (Imbert). 4-1-15 Capor. CASTELLANI (Claude-Jos.).. 9-1-16 — CHAUVEL (Jean-CI.-Eug.).. 27-5-15 Serg.sk. CASTERAT (Vincent-Germ.). 1-5-18 — CHAUVIN (Marcel-Jules) 1-9-18 Chass. CATELLAN (Frédéric-Et.).. 1 7-4-15 Serg.-maj. CHAUVET (Marcel-E.) 7-5-15 — CAZÈRES (François-Léop.) 23-10-17 Chass. CHAVASSIEUX (Pierre-Mar.). 18-7-15 — CÉDÂT (Baptiste). 3I-IO-I4 — CHEMARIN (François). 23-10-17 — CELLARIER (Sylvain-Aug.) 8-10-14 — CHÊNE (Léon-F.) 23-6-15 — CELLE (Louis) 7-9-14 — CHENEVIER (Casimir-M.).. 22-7-15 Capor. CHABAL (Léon-Lila). 22-7-15 — CHEVALIER (Alfred-Paul).. 5-11 -16 Serg. CHABERT (Marius-Séraph.). 5-9-16 — CHEVALIER (Vital) 8-10-15 Chass. CHABERT (Louis) 4-9-16 — CHEVALIER (Jean). 6-9-14 — CHABBERT (Joseph) 2-9-14 — CHEVALIER (Jules-M.)

— GHABBERT (Vincent). 4-9-1/1 — CHIRAC (Antoine-Guill.) 26-12-14


DATE DATE GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort - la mort

Chass. CHIRIEIX (Prosper-Octave) 20-4-15 Chass. DALBIN (Jean-Marie-L.) 20-4-15 — CHIROULET (Albert). 20-7-15 — DALLARD (Marius-H.-M.).. 27-5-15 - TJHOMETTE (Antoine). 22-7-15 — DALMAZ (Edouard) 4-5-18 — CHOTAIN (Marius). 6-9-14 — DAMEROI (Léon-Jean-Aug.). 22-7-15 — CIVEYRAC (François) 5-1 1-16 — DARNIS (Marcel-Louis) 29-12-17 — CLAVELLOUX (Jean) 6-9-16 Cap or. DAUMAS (Léon). 22-7-15, Serg. CLUZEL (Gabriel-Antoine) 23-10-17 Skieur DAROUX (Jean-Marie). 8-10-16 Chass. CASSOLO (Joseph). 21-1-15 - DARPHIN (Emile-Pierre).. 6-2-16 — COGNE (François). 12-9-18 Chass. DAUMUR (CI.) 29-8-18 — COIGNOUX (Michel) 18-6-15 — DAVAUD (François-Cyrille). 27-12-15 Adjud. COINTE (Célestin-Paul). 16-2-16 Capor. DAVID (Eugène-Adrien) 17-4-15 Chass. COL (Jules). 13-g-1 G - DAVID (René) 1-9-18 — COIN (Georges-Francis) 27-5-10 Chass. DAVID (Pierre-Adolphe) 30-7-17 - COLETTA (Louis-Théodore). 24-6-18 - DAVIET (Elie-Marius) 24-12-15 — COLLIARD-BIDEAUD (Jos.).. 27-5-15 Capor. DAVIN (Henri-Claude). 8-8-18 — COLLOMBAT TJoseph-A.) 4-9-14 Chass. DAVOINE (Marius-F.) 23-10-17 Capor. COLOGNY , (Jean-Jules-Mar.). 2-9-18 — DEBIOSSAT (Franç.-Basile) 27-12-15 — COMBE (Emile-André). 24-5-15 — DEBON (Félix) 10-9-16 Chass. COMBET (Auguste) - - DEBROCHE (François-Jos.) 22-7-15 — CONDEVAUX (Maurice). 27-5-15 — DEGOILE (Louis) 5- 11-16 — COMMOUX (Jean) 23-7-15 — DELACHENAL (J.-M.-F.) 17-10-18 — CONTE (Fernand-André).. 17-4-16 Capor. DELAIGUE (Jean-Claude).. 22-7-15 — CORDAT (Pierre-André) 20-4-15 Chass. DELAIRE (Louis-Eugène).. 27-5-15 Skieur CORNEFORT (Claude-Em.). 29-9-16 — DELETOILE (Raymond-D.) 26-12-14 Chass. CORTIAL (Antoine) 23-10-17 .:.- DELETRAZ (François) 22-7-16 — CORTIAL (Jean-Pierre-C.).. 24-2-16 - DEFFIGEAS (Joseph). 20-4-15 — CORTIAL (Jean-Baptiste) 0-11-16 - DELINCE (Paul) 8-11-16 — COSSE (Pierre-Célestin) 2-a-IR - DELINEAU (Armand). 20-4-15 Scrg. CossE(Paul-E.-Auguste) 26-12-16 - DELORD (Mathieu-R.). 27-5-15 Chass. COTTAVE (Joseph-Prosper) 26-12-14 - DELORME (Joseph). ig-i-i5 Capor. COTTE (Gustave-Grégoire). 30-7-17 - DELORME (Benoît-Joseph) 22-6-15 Chass. COTTET (Louis-François).. io-g-i6 - DELORME (Louis-Jacques) 2-9-.14 - COTTIN (Georges-Jules-L.) 17-5-18 Serg. DELORME (Berthollin-C.-J.). 3i-ro-i4 1 COULANGEON (Pierre) 20-4-15 Adjud. DELORT (Pierre-Eugène).. j-6-I7 - COULAUD (Auguste-H.) 19-1-16 Chass. DELPONT (Pierre). 31-8-15 Serg. COURANT (Paul-Auguste).. 6-9-16 — DENIS (Claudius-Léonard). 28-7-15 Chass. COUSSON (Jean-Bapt.-Aug.). 27-5-15 — DENIS (Ismaël). 1 1-7-15 Serg. COUTARD (Marcel) 12-9-16 — DEPERDU (Claude) 2-12-14 Chass. COUTTET (Martial-Joannes). 4-a-l0 — DEPRÉS (Camille-Félicien). 16-9-18 - COUYAT (Achille-Michel).. 7-5-15 — DERFEUILLE (Jean) 20-4-15 — CROIBIER (Claudius-Franç.). 21-12-1 5 — DEROUX (Fernand-Henri) 8-7-15 - CROUZET (Pierre) 2-11-14 — DERUAZ (François-Const.) 23-10-17 — ÇROUZOULON (Paul-Sylvain). 10-1-16 — DESBIOLLES (François-Jos.). 27-5-15 — CROZIER (Georges) 5-II-I6 — DESBORDES (Jack-Fern.).. 3i-8-i8 — CURTAT (Henri-Pierre-Al.). 23-10-17 — DESBOUDARD (Abel). io-i-i5 Capor. ÇIIRTAT (Charles). 9-1-16 — DESCHAMPS (Pierre). 5-11-16 Chass. CUZIN (Henri-Albert) 12-9-16 — DESCOURS (Lucien-Alex.) 10-6-15 Skieur DAFFOS (Jean-Honoré). 13-3-17 — DEsEsQuELLE(Fulgence-A.). 30-7-17


DATE DATTE GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort la mort

Chass. DESGOUTTES (Jean-Baptiste). 5-1 1-16 Chass. DUNAND (Marcel-Joannes). 2Q-5-I5 — DESGRANGES (Joseph). 27-5-15 — OUNAND (Maurice)

Serg. DESORMIÈRE (François-A.) 5-I 1-16 — DUPANLOUD (Joseph-Louis). 23-10-17 Capor. DESPOIS (Gaston-Louis) 17-4-15 Capor. DUPERRAY (Pierre) 13-g-16 Chass. DESSALLE (Pierre) 28-5-15 Chass. DUPETIT-MAGNEUX (Thed.) 20-11-15 - DESSEIGNE (Romy-Léon).. 12-9-16 — DUPORT (Jean-Claude). 7-2-15 Capor. DESSERPRIT (Toussaint) 20-4-15 - DuPUY (Remy-David). 21-12-17 Adjud. DESTRIBAT (Jean-Etienne) 2-12-14 Capor. Dupuy (Ernest-Edgard) 8-11-16 Chass. DESVEAUX (Alphonse) 17-4-15 Chass. DURAND (Jean-B.) 4~9~ 16 — DEVEAUX (Antoine). 5-9-16 Serg. OURAND (Ludovic-Emilien). 4-6-17 Serg? DEVERSON (Marie-Jean-P.) 7-5-15 Capor. DURAND (Claudius-Louis) 2-9-14 Chass. DEVIS (Benoît-Joseph). 2-6-18 Chass. DURIEUX (Jean-Charles) 21-12-15 — DEGRAIL (Joseph). 6-9-14 Capor. OUVERT (Edmond) G-g-14 — DHIRY (Etienne) 14-9-16 Chass. ECIIAUBARD (Jean) 4-I2_I4 Adjud. DIDIER (Adrien) 27-5-15 — EMARD (Joseph-Georges).. 19-8-14 Chass. DIDON (Gabriel-Louis). 1-3-18 — EMERY (Blaisc) 23-7-15 — DIEUDONNÉ (Georges) 21-1-15 - EMILE lVictor). 27-5-15 — DIGONNET (Jean-Marie) 23-1-15 — EXCOFFIER (François-Jos.) 1 g-1 -15 — DISSARD (Jean). 2-12-14 — ESCOT (Jean). 8-7-15 - DOCHE (Jean-Victor-Jos.) 13-9-16 - ESCOT (Jean). 3I-IO-I4 - DODET (Pierre-Georges) 30-7-17 —■ ESMENJAUD (Louis) 5-n-i6 - DOMPTMARTIN (Ephyse). 27-5-15 - ESPEIT (Gaston-Auguste).. 4-9_I4 - DONGER (Joseph-Lucien).. 7-9-14 — ESPINASSE (Antoine-Léon). 2-9-18 - DoRANGE(Pattoret-Honoré). 23-12-15 - ETIENNE (Pierre) 20-4-15 - DOREL (Jean-François). 11-6-15 - EXBRAYAT (Jean-Pierre) 27-12-15 Serg.sk. DORIDANT (Sulpice). g-6-15 Skieur EYMERY (Marius). 22-5-1 FI Chass. DORTET (Emile) 4-9-14 Chass. EYMARD (Léon-Eugène) 13-9-16 — DOURIS (Adrien) 14-9-14 Skieur EYNAuD(Albert-Pierre-AI.). 7-4-17 — DOUTRE (Jean-Louis) 31-10-14 Serg. EYRAUD (Florentin-P.). 17-9-14 Capor. DOYEN (Abel-Gustave). 14-6-15 Chass. EZINGEARD (Gabriel-Auy.) 28-6-18 Chass. DREVET (André-Barthel.).. 23-10-17 — FABRE (Henri-Emile) 2-12-14 — DREVET (François) 5-9-16 Capor. FABRE (André-Louis) 7-9-14 Serg. DREVON (René-Joseph-S.) 6-9-16 Serg. FALÈVE (Joseph) 20-I-I5 Capor. DUBOUCHET (Ambroise-J.) 4-1 1-18 Chass. FANGET (André-Joseph) 5-N-I6 Adjud. DUBOIS (Amédée-Louis). 2-9-14 — FALLOT (Jean-François) 22-7-15 Chass. DUBREUIL (Jean) 12-9-16 — FARGIER (Joseph-Regis).. IG-I-I5 - DUBRuc (Joannes-André) 23-7-15 — FARIGOULE (Jean-Claude).. 6-9-14 — Duc BRAGUET (André-J.).. 7-9-14 — FARSAT (Alexandrc-O.) 1 -4-10 - DUCLAUX (Marius-P.-V.).. g-8-18 — FASANDIER (Auguste) 3-I2-I4 — DUCOING (Jean). Ig-II-ILI — FAUCHER (Léon-Constant) 16-9-18 - DUFLOUX (Pierre-Aimé).. 27-5-15 — FAURE (Paul-Adrien) G-II-14 — DUFOURCQ (Adolphe-P.).. — — FAUCIIIER (Maurice-Jules). 15-9-14 — DUMANT(Serge). 27-7-17 Capor. FAURE (Elic-Clément). 17-4.-15 — DUMARCHAT (Jean) 7-5-15 Chass. FAURE (Norbert-Félix). 12-9-15 Capor. DUMAS (Marius-G.). 3I-IO-I4 — FORT (Fortuné-Abel) 20-4-I5 Chass. DUMONT (Jean). 31-5-18 — FAURE (Rémi). 28-G-IG — DUMONTEAUD (Jean-Félix) 26-12-15 Serg. FAURE (Amédée-Henri) 3-6-17 — DUMONTEIL (Calixte). 17-4-15 Chass. FAURE (Émile-Raymond.. 25-10-17


DATt'; DATE OKAIJKM NOMS HT PHl'tNOMS '1o SllADTCR SlIMfi M'L' PUÉN'OMS de la mort lu mort

Chass. FAURE (Henri-Louis) -i 1-1 O-1 /| Chass. FRÉCON (Marie-Jeau-Cl.), , 22-7-15 - FAUVET (Jean-Marie) 11 -7-1 f» — FREYCHET (Auguste) 6-12-14.

- FAUVRT (Simon-Pierre) q-!¡-IG - FRIGIDA (Lucien-François). 20'4-I5 - FAVIER (Jean) A /I - 7 -15 Capor. FRISON (Jean-Marie) I3-g-i6 FAVRAT (François) 30-7-17 Chass. r' ROMENT(Charles-Ililarion). 12-7-18 FAVRE (Victorin-Siméon).. i3-g-i6 Skieur FROSSARD (Etienne-Joseph). io-g-r8 Skieur FAVRE (Théodore-Auguste) H-IO-18 Capor. FRUGÈRE (Pierre-Vincent). 5-1 i-16 Chass. FAVRE (François-Lucien).. 30-7-17 Chass. Fuoc (Raoul-Antoine), 25-10-17 Capor. FAVIER (Alexis-Marius) 23-I-I5 Capor. FuslEn (Noël-Emile) 25-4-17 Chass. FAYARD (Claude-François) 4-9-16 Chass. FUZIER (Jean-Hippolyle).. 4-!)-16 Capor. FAYE (Joseph) 7- Capor. GACIIE (Pierre). 22-7-lfi Chnss. FAYET (Adrien) 3I-IO-I4 Chass. GAGNAIRE (Joseph) 6-II-J4 - FAYETTE (Camille-Lucien). fH 1-111 - GAGNEUX (Camille). 21-1-10 FAYOLLE (Victor-Pierre).. 27-2-15 - GAILLARD (Eugcne-Joscph). 21-12-15 FAYOLLET (André) 28-12-16 — GAILLARD (Joseph) 12-7-18 .- FÉLIX (Louis-André) /| J-1G GAILLARD (Henri-Joseph) 28-9-15 ----'- FERLA Y (Louis-Auguste).. 8-7-15 - GAILLARD (Maurice-Jules). 1 7-4-15 Ser<). FERRET (Antoine) 29-12-1.5 - GAMET (Louis-Marie) 27-5-.15 Chass. FERRAND (Au!Justc-Franç.). 9-1-16 - GAMOND (Jean-Joseph). 5-9-14 Serg. FERRAT (Charles-Louis-J.) 6-9-1/1 f,np. skiour GANDY (RAoul). Z3-3-I6 - FERRATON (Jean-Louis) 17-/1-17 Chass. GARAND (Léon-Pierre). 28-12-15 Chass. FERRIER (Louis-Marius-N.). 28-12-16 — GARAUD (Jcall). 29-5-15 FERROIL (Cyrille) 20-/|-I5 Capor. GARDE (Joseph) I-4-I6 - FEYFILUX (Jean-Baptiste).. 7-5-15 Skieur GARGIN (Louis-Désiré). 6-5-12 FIAT (Victor-Henri). 2-!)- 1 Chass. GARDKTTE (Claudius) 25-8-14 - FICHET (Joseph) U-I-I() - GAnIN (Constant-Marius).. 16-9-18 — FISCOT (Martial) 21-12-17 - GARNIER (Eugàne-A.) 22-6-I5 - FLAMMIBR (Justin) 22-7-16 - GARNIER (Henri Jean). 6-9-14 FLORET (Jean-Marie) 23-10-17 - GARNIER (llippolylc-Jos.) 31 -10-14 Capor. FONTAINE (Jules-Henri) 15-7-1 Capor, GARNIER (Marie-Jean-L. ).. 12-9-16 Chass. FONTANILLAS (Jean) 7 Chass. GASNIER (Charles-Jean) i3-q-i6 - FONTERET (Joseph) 8-7-15 - GAUD (Henri-Louis-Fr.) 10-1-16 Capor. FOR EST (Joannes) A3-1 -15 - UAUDIN (Pierre-Léopold).. 29-5-16 por. FotiLs T (. ] o.-innes ) (,RAUDIN (Pîeri,(~-],(oliold ) 2 9 -5-15 Chass. FOREST (Michel) 13-9-16 - GAUDON (Henort). 22-7-15 - FOROUE (Fabien) 20-1,-15 - GAUTHIER (VcSrance-Isid.) 23-I-I5 Capor. FOUCFIÈRE (Maurice-tëdm.) 13-9-14 - GAUVIN (nervais-Florent) 22-8-14 Chass. FOURNET (Pierre) *.>.-9-1S - GAY (Aniable) G-II-16 Serg. FOURNET (Georges-Louis) 5-1 1-16 — GAY (.AnloillC'-.Ioseph). 31-8-18 Chass. FOURNIES (Pierre-Annet).. 4-g-Ili — GAY (Joseph-Léopnld). 5-II-I6 FOURNIER (François). 7 78-8-14 GENKSTK (Michel-Aug.) 9-4-16 - FOURNIER (Louis-Joseph).. [)-3-rG - GENTIL-PERRET (Léon G.) 25-8-14 - FRADIN (Pierre) 5-II-I6 — GENOUD (Gustave-Célestin). 7-9-18 FRAISE (Blaise-Annet). A5-i2-I/| — GERMAIN (Alfred) 20-4-I5 FRANÇON (Autoine-Claude). 6-9-16 Skieur GERMAIN (Joseph-Emile).. 5-6-I6 FIlANcŒun(Alphonsc). 22-7-15 Chass. GKRPHAGNON (Jean). 23-1-15 Serg. I^RANCON (Jcan-lîaptisle). 19-6-16 — GIBERT (Detiis) 1-11-14 Chass. FIIANCON (Jean-Marie). 27-6-19 — GILG (Henri-Victor). 2-12-1/1 - FRECIIKT (Albert-Antonin). 18-6-16 — GILIBERT (Jean) 1 6


DATE DATE GRADES YOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de t la mort la mort

Chass. GILLES (Adrien-Eugène).. 23-1-15 Capor. GRAVIER (Auguste-Aimé) 22-7-15 - GIRARD (Marcel-Joseph).. 26-12-15 Chass. GRAVEL (Jean-Marie) 4-9"1.6 Serg. GUIHAC (Baptiste) 27-5-15 Capor. GRESSET (Vital-Joseph) 22-12-15 Chass. GIMBERT (Augustin). 5-11-16 Chass. GREYNAT (Emile-Marius) 24-10-14 — GIRARD (Félix-Fernand).. 4-5-18 Capor. GRIFFON (Antoine) 20-4-15 Capor. GIRAUD (Félix-Augustin).. 31-7-17 Chass. GROBEL (Ernest) 7-9-18 Chass GIRAUD (Louis-Fernand).. i5-g-i4 — GROBOIS (Jean). 28-12-15 Capor. GipAUD-SAUVEUR (Narcisse). 7-5-15 — GROSDENIS (Noël) 2O-4-I5 Serg. GIRAUDEAU (Lucien). 17-7-18 — GROS (J.-Bte) 11-7-15 —' GIROUD (François-Florent.). 27-5-15 — GUER (Henri-Ernest. 4-11-18 Chass. GIROUD (Claude-Marie) 4-I-I5 — GUERIN (Emile-Victor) 5-11-16 "'- GIROUD (Claude). 5-1 1-16 Aspir. GUÉRIN (Marius-Paul). 20-4-15 — GIUSTI (Joseph) 23-10-17 Chass. GUETTE (César-Louis). 6-9-16 - GLISE (Joseph-Marie) 23-10-17 — GUIGON (Joseph-Gustave) 31-10-14 - - GODON (Mathieu) J-II-I4 — C-UILHOT Joseph-Paul). 20-4-15 — GONIN (François-Charles) 22-8-14 - GUILLAmioN (Jean-Marie) 22-7-15 — GONNET (Jean-Baptiste) 2-12-14 - GUILLAUHONT (Jules) 23-7-15 — GONON (Julien Jean) 23-1-15 Serg. GUILLERMARD (Pierre-Ant.). 12-9-16 — GONON (Aimé-Joseph). 3-I2-I4 Chass. GUILLERMET (Jules) 27-5-15 — GORCE (Jean) 5-1 1-16 — GUILLERMIN (Pierre). 3-6-17 — GOUJON (Antoine-Pierre).. 19-1-15 Capor. GUILLERMOZ (Charles-Eug.) 23-10-17 — GOURNIER (Auguste-Remy). 12-9-16 Chass. GUILLOT (Pierre-Joseph).. 23-10-17 — GOUTAGNY (Ennem.-M.-J.). 20-4-15 — GUILLOT (François-Alex.) 23-7-15 — GOUTAILLER (Benoit) 29-5-15 - GUIMET (Pierre-Charles) 22-7-15 — GOUTAREL (Marius-F:). 1-11-14 Capor. GUIRONNET (Jacques-Jos.) 27-5-15 — GOUTAY (Adrien-Gilbert).. 23-10-17 Chass. GUITHARD (Jean-Prosper) 3I-IO-I4 — GOUTORBK (Antoine) 21-1-15 — GUYOT (Jean-Pierre) 27 5 I5 - GOUTTE (Félicien) 22-7-15 Aspir. HABAY (Victor-Auguste).. 23-10-17 - GOUTTEQUILLET (Jean-Mar.). 12-9-18 S.-maj. HEBERT (Jean-Joseph). 26-12-14 - GOUT-TRY (Marius-Alph.).. 23-7-18 Chass. HEBRARD (Jean-Edouard) 21-1-15 Cap. skieur GOUVILLE (Franç.-Alb.-J.) 25-2-16 — HECTOR (Henri-Paul) 27-5-I5 Chass. Goux (Philibert). 22-8-14 — HERAIL (Louis-Casimir).. 12-g-18 — GOUY (Joseph-Julien) 18-11-18 — HEYER (Charles-Martin) 28-5-18 — GRAIL (Auguste) 23-IO-I4 — HILLAIRET (Gaston-Pierre) 5-1 1-16 - GRAILLON (Jean-Claude).. 1 -11 -14 Serg. HOMMET (Maurice-Eugène) 18-9-18 — GRAMMENAND (Xavier-H.).. 5-9-16 Chass. HUGON (Julien-Eugène) Ig-I-15 — GRAND (Gustave) 23-io-i7 — Hugonnet (Joseph-Franç.) 23-10-17 — GRAND (Victor) 17-4-15 Serg. HUMBERT (Fernand). 5-7-] 5 — GRANGE (Antoine-Marie).. i5-io-i4 Serg. ISAAC (Fernand-Aimé). 3-12-14 Skieur GRANGE (Jean-B.) 27-3-16 Adjud. ISNARD (Jean-Eugène-E.) 21-12-15 — GRANGE (Joseph-Laurent). jo-4-17 Chass. ISSARTEL (Alexis-Joseph).. 20-4-15 — GRANGEON (Joseph-Isaac) 19-9-14 — JACOB (René-Louis).

— GRANGER (Antoine-J.-M.) 12-9-16 — JACQUET (Claudius) 8-8-18 — GRAS (Jean) 27-5-i5 — JACQUET (Louis-Vincent).. 5-9-15 — GRAS (Auguste-Louis). IG-I-I5 — JACQUETTE (Jean-Bte) 20-4-'5 — GRAS (Auguste-Félix). 15-4-16 — JAIL (Gustave-Paul). 4-9-16 — GRAS (Pierre-Henri) 20-I-I5 — JAMET (Jean-Baptiste). 3-6-17 — GRATAS (Pierre) 24-9-14 — JARDIN (Gustave-Alfred) 2-II-I4


DATE DATE GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mprt la mort

Serg. JARDIN (Auguste-Joseph) 17-4-15 Chass. LARGERON (Pierre-Marie) 23-10-17 Chass. JARRIGE (Jean-B.) 17-4-15 — LARMANDE (Maurice-Eug.) I-II-I4 - JAY DE LAVIS (Pierre). 15-g-i 4 — LASCAUX (Léonard) 2.-9-18 — JEAN (Léon) 4"9_I5 — LASFARGUES (Cyprien). 23-1-15 — JOANNES (Adrien-Henri) 2i-8-i5 — LASSAIGNE (Jean-Baptiste) 2r-6-15 Capor. JOLY (Jules). 5-II-I6 — LASSEIGNE (Jacques). 8-9-16 Chass. JOLY (Edmond-Alfred). 12-9-16 — LASTARD (Adolphe-Franç.). 22-7-15 Capor. JOSEPH (Auguste-F.) 8-7-15 — LAURENT (Robert-Ad.) 6-9-18 Chass. JOSSERAUD (Joseph-Franç.). 2-9-14 — LAURENT (Jean-Pierre) 23-1-15 :— JOUBAN (Joseph-Antoine).. 3o-8-i4 — LAURENT (Pierre). 10-8-17 — JOUBERT (Joannes-F.) 10-1-16 Adjud. LAVAL (Marc-Henri) 5-r l-i6 — JOUBERT (Henri) 9-9-16 Chass. LAVÉ (Paul-Auguste) 23-10-17 — JOUMARD (Pierre-André) 3I-IO-I4 — LAYAT (Pierre). 3I-IO-I8 — JOURDAIN (Régis). 21-1-15 — LAYAT (Baptiste) 2-9-18 Capor. JOURDAIN (Sylvain) 22-7-15 — LÈBRE (Barthelémy) 6-12-14 Chass. JOURDES (Charles-F.) 13-9-16 Capor. LEFAURICHON (Joseph-Jean). 2g-5-i5 — JOUVE (Henri-Léon). 2-9-18 Capor. LEFRANC (Jean-Albert) 23-7-15 — JOUVET (Laurent-Antonin) 24-7-15 Chass. LEGAT (Claudius-Léon) 27-6-18 — JUGY (Gaston-Casimir) 24-7-15 Skieur LELEU (Julien-André) 22-4-16 — JULIEN (Charles-Clément) 23-IO-I4 Chass. LELEU (Léon-Paul) 22-7-15 — JULIEN (Justin). 22-7-15 — LEMApiÉ (Pierre-Charles) 23-10-17 Serg. JURAMY (Joseph-François) 24-10-17 — LEMOINE (Joseph). 6-7-15 Chass. KERGAL (Antoine-Jean) 15-g-i8 — LERY (Joseph). 20-4-I5 — KOLLER (Henri) 3-12-14 Serg. LESCAMELA (Jean-Firmin) 20-4-15 Capor. LABÉ (Gaston-André). 20-4-15 Capor. LEVASSEUR (Adolphe-Ant.). 27-5-15 Chass. LABOUREYRAS (J.-Ulysse).. 7-5-15 — LEVEOUE (Philippe). 23-1-15 — LACAPELLE (Emmanuel).. 23-10-17 — LEYRISSEL (Joseph-Pros p.) 1-11-14 Serg. LACOURBAS (Jean-Joseph) 23-10-17 Serg. LEYSSIEUX (Charles). 17-4-15 Chass. LADOUCEUR (Louis-Pierre) Ig-II-14 Chass. LEYSSIEUX (Gustave-P.) 23-g-i5

- LADOUGY (Joseph-François). 3-i2-i4 Skieur LEYSSIEUX (Sylvain-Remy). 31-7-16 - LAFAY (Etienne-Jean). 13-9-16 Chass. LHERME (Jean-Louis) 15-9-15 Serg. LALOUE (Roger-Élie-P.) 2-9-18 Aumônier LIGEARD (Pierre-Auguste) 13-g— 16 Chass. LAMANCHE (Joseph) 11-7-15 Chass. LIMOUSIN (François). 8-7-15 — LAMBERT (Marcel-Eugène) 26-12-14 - LIOBARD (Michel-Joseph).. 27-5-i5 Capor. LAMBERT (Léon-Louis). 27-5-15 - LIOGIER (Claude-Adrien).. 8-7-15 — LAMBERTON (Alphonse-A.) 20-10-17 - LION (Joseph) 8-7-15 — LAMBRET (Marcel-Hippol.) 23-10-17 Aspir. LIOTARD (Jean) 15-3-16 Capor. LAMIRAND (Jean-Marie) 7-4-16 Chass. LIOZON (Louis). 11-7-15 Chass. LAMOUREUX (Christophe).. Ig-I-15 — LONG (Emmanuel-Joannes). 23-1-15 Capor. LAMOUREUX (Antonin). 5-11-16 Capor. LONGO-Rocco (Henri) 3I-IO-I4 Chass. LANDOIN (André-Cl.) 5-11-16 Chass. LOUBET (Paul-Léon) 6-9-16 — LAUTIER (Jean-Marie) 23-10-17 — LOTOUT (Paul). 16-9-18 - LAPEYRE (Augustin-Louis) 23-10-17 — LouBAT (Alphonse) 23-7-15 - LAPORTE (Jean-Baptiste).. 23-1-15 — LOUCHE (Marius-Ulysse).. 2-9-18 - LAPRADE (Gilbert) 23-10-17 — MACHEBCEUF (Louis) 31-12-17 - LARDON (Marie-Jean) 4—9_ 16 Skieur MADAMOUR (Benoit). 12-4-17 - LARFEUIL (Antoine-Joseph). 7-5-15 Chass. MADDALENA (Jean-Joseph) 8-1-16 - LARGE (Claudius). 17-10-18 Skieur MAFFREN (Constant-G.) 31-8-16


DATE DATE GRADES SOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort la mort

Chass. MAGNAN (Marius-Eugène) 23-10-17 Chass. MATHIEU (Louis-Antoine) 2-9-14 Skieur MAITRE (F.-Gaston). 8-7-16 — MATHIEU (Paul-Marc) 20-4-I5 Skieur MAITRE (Pierre) 7-4-16 — MATHIVAUD (Maurice) ig-i-i5 Chass. MALAVIELLE (Elie-Lucien) 5-II-I6 -- MATRAID (Pierre). 5-11-16 Héd. aux. MALÈGUE (Noël-Hector) 8-9-14 — MAUPETIT (Maurice). 3-6-17 Capor. MALEVAL (Alfred) 5-1 1-16 — MAURIN (Henri-Florentin) ig-4-i5 Chass. MALEYSSON (Pierre). 20-12-15 Capor. MAYET.(dit Chabert-Jules) 5-n-i6 — MALLOT (Jean) 20-4-15 Chass. MAZET (Joseph-Marius) 23-7-15 — MAUDIER (Marcel-Léun) 23-10-17 — MAziN (Pierre). 21-12-15 Skieur MANDRILLON (Albert-Dés.) 15-9-18 Capor. MAZUEL (Jean-François) 5-1 1-16 Chass. MANDUCHER (Pierre-M.) G-II-16 Chass. MEJEAN (Clovis) 24-4-I5 — MANEVY (André). 23-10-17 — INIELINAUD (Antoine). 1-11-17 Serg. MANTE (René-Victor) 1-11-17 — MELQUIOND (Maxime-Alph.). 23-I2-I5 Chass. MANUBY (Jean-Antoine) 23-10-17 Skieur MELQUIOND (Casimir-M.).. 25-2-I6 Capor. MARCHAL (Albert-Gaston). 16-9-18 Capor. MERCIER (Antoine-Pierre) 20-4-I5 Capor. MARCHAND (Paul-Célest.) 10-9-16 Chass. MERCON (Alphonse-Emile) 20-4-15 Chass. MARCHIS (Joseph-Eugène) 4~9"1 — MORET (Louis-Alexandre) 5-I 1-16 — MARCmo/NET (Gabriel) 23-1-15 — MERIGEON (Antoine) 23-10-17 — MARGAILLAN (René-Yictor). 10-12-14 — MÉNAGÉ (Justin) 22-7-1.5 — MARGERIDON (Gilbert) 2I-I2-I5 — METENIER (François) 25-10-17 Capor. MARLIAGUES (Jean-Gust.).. 3O-4-i7 Capor. METGE (Aug.-F.) 24-i2-i5 Chass. MARMOT (Joseph) 22-8-14 Chass. MEUNIER (Paul-Jean-Cl.).. 23-7-15 — MARON (Francis-Joseph).. 3I-IO-I4 — MEUNIER (Pierre-Félix) 15-6-15 — MARQUAUD (Victor) 19-7-15 Capor. MEYEH (Jean-Marie) 22-12-15 Capor. MARQUE (Jules-François) 2I-I-I5 Chass. MEYER (Jacques). 6-9-14 Chass. MARQUION (Henri-Hip.) 9-12-14 — MEYNADIER (Alphonse) 22-8-14 — MARTIN (Louis-Joseph) 23-10-17 Skieur MIBORD (Pierre-Cyrille) 8-10-18 ■— MARTIN (Emile-Louis). 4-6-17 Chass. MIBORD (Franc.-Edouard) 12-9-1.5 — MARTIN (Ernest) 2i-6-i5 — MICHALLET (Jules-Vincent). 2O-I-I5 Capor. MARTIN (Mathieu) 23-10-17 Serg. MICHAUX (Louis-Joseph).. 20-7-15 Capor. MARTIN (Jacques-Marie).. 17-10-14 Capor. MICHEL (Pierre-Michel) 19-7-15 Chass. MARTIN (Eugène-Henri) 3I-IO-I4 Chass. MICHEL (Edouard-Joseph) 16-4-17 - MARTIN (Regis-Etienne) 20-7-15 — MICHELLE (Henri-Antoine) 5-11-16 — MARTINET (Louis). 22-6-15 — MICHELON (Louis-Elie). 15 5-18 — MASSARD (Pierre). 2i-4-i5 — MICOUD (Joseph) 8-8-18 Serg. MASSARD (Remy). 5-9-16 - MILLAU (Marius-Elie) 15-9-16 Chass. MASSARD (Jean-Julien) 27-5-15 — MILLON (Louis-Fernand).. 27-5-15 Capor. MASSARD (Hipp.) 5-II-I6 — MILLOT (Alexandre-Blet) 2-g-18 Chass. MASSARDIER (Auguste) 17-4-15 Capor. MILLOIJ (Louis-Joseph) 1-11-17 Capor. MASSEBŒUF (Lucien) 5-11-16 Capor. MISTRAL (Marcet-Maunce). 22-7-15 Chass. MASSERAUD (Pierre). 12-11-14 Chass. MOINE (Jean) 4-li-14 — MASSON (Jean-Marie) 27-5-15 — MONCENIX-CHONCHON (CI.) 17-11-15 Skieur MASSON (Ernest-Emile) 21-4-16 — MONGE (Auguste-Alcide) 10-9-16 Serg. MASSON (Marcel-Adrien).. 7-9-16 Capor. MONIN (Abel-Joseph) 22-8-14 Chass. MASSAT (Théodore-Ch.) 7-2-15 Skieur MONIN (Donat-Charles) 25-2-17 — MATHERAT (Eugène-M.) 5-3-15 Chass. MONET (Léon-Arsène) 29-8-14 Serg. MATHÈs (Pierre-Louis) 16-9-18 — MONTAGNON (Marcel-Julien). 21-12-15 Chass. MATHIEU (Antoine) 23-10-17 — MONTANVEHT (Etienne). 22-7-15


DATE DATB GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort la mort

Chass. MONTEL (Henri-Pierre) 6-12-14 Serg. NOIRAT (Francisque) 20-4-I5 - MONTES (Jean-Marie) 25-i2-r5 Chass. NOTON (Antoine-Jean). 7-5-I5 — MOREL (Eugène-Lucien).. 5-1 1-16 —- NOYARET (Louis). 5-n-i6 - MOREL (Antoine). 21-12-15 - ODDOU (Aimé-Marius 8-9-14 - MOREL (Jean-Baptiste). 12-9-16 - ODEYER (Albert-Maurice) 27-5-15 Skieur MOREL (François-E.-Aug.). 16-6-15 - OLIVIER (Antoine) 6-11-14 Chass. MOREL (Eugène) 6-1-15 — OLIVON (Pierre) 18-6-15 — MORENAS (Martin-Félix).. 4-1 1-18 — OLLIER (Jean-François) 4-1-15 Capor. MORET (Félix) 6-11-16 — OTTAVY (Paul-François).. 4-1-15 Chass. MoRETON(Joseph-Claudius). 2-9-14 — PACCARD (Jules) 11-7-15 - MORETTON (Jean-Claude).. 20-4-I5 — PAGANON (Louis). 5-11-16 - MORGUE (Claudius) 23-10-17 - PAGAY (Pierre-Marie) 3I-IO-I4 — MORGUESSE (Joseph) 27-5-15 - PAGE (Jacques) 17-4-15 - MORNAY (Edmond-Ed.) 22-8-14 Capor. PAGET (Éloi-Jean) 10-9-16 — MOSNIER (Albert-Marius).. 30-7-18 Chass. PAILHAS (Clovis-Célestin) 20-4-I5 - MOSNIER (Louis-Joseph) 23-I-I5 — PAILLAS (Justin-Marius) 9-9-14 - MOTTE (Gabriel-François) 4-9-I8 — PAILLON (Basile) 7-5-15 — MOUILLET (Jean-Joseph) 2-12-14 — PAIN (Joseph-Emile) 8-9-15 — MOULIN (Joseph-Gustave) 1-11-14 — PALAIS (Francis-Antoine) 23-10-17 — MOULIN (Marie-Pierre) 26-4-15 — PALLON (Fernand-Josepb) 21-12-17 — MOULIN (François) 22-6-15 — PALMIER (Raoul) 12-9-16 Capor. MOULIN (Marius). 24-12-15 Serg. PARDON (Claude). 8-9-16 Chass. MOTTLOIS (Jacques) 18-5-15 Capor. PARNIER (Georges-Lucien) 23-10-17 — MOUNIER (Jean-Marie). 20-7-15 Skieur PARNIER (René-Jules) 5-10-17 — MOUNIER (Régis-Jean-P.) 27-5-15 Chass. PARROT (Eugène-Gaston) 11-7-15 — MOURARET (Régis-Félicien). io-3-i6 — PASCAL (Justin-Jean) 25-12-15 — MOURDON (Jean-Louis) 1-4-16 — PASCAL (Marius-Raphaël) 23-6-I5 MOUREN (Provençal) 22-8-14 — PASCAL (Louis-Auguste).. 12-9-16 - MOURIER (Henri-Jean). Ig-I-15 — PASCALiN (Eugène-M.) 22-7-15 - MOUSCAS-UNCA (J.-L.). 23-10-17 — PASSARD(Henri-Ferdinand). 2-9-18 - MOUSSET (Aimé) 2-6-18 Skieur PASTEUR (François). 8-2-17 - MOUSSET (Louis-Léonard) 17-4-15 — PATONNIER (Joseph-Louis) 4-9-18 Serg. MOUSSIER (Charles-Jean).. 25-I-I5 — PAULET (Louis). 3I-IO-I4 Chass. MOUSSIÈRE (Etienne) 20-4-15 — PAVIET (Jean) 4-9- 16 — Moussy (Antoine-Marius) 6-11 -14 Serg. PAVIOT (Joseph-Pierre) 27-5-15 -- MOUTIN (Emmanuel) 1-11-14 Chass. PAYS (Pierre-Félicien). 26-10-14 -- MOUYON (Gabriel-Henri) 3-6-17 Aspir. PÉCLET (Victor-Constant) 21-12-17 - MUGNIER (François). 5-N-I6 Chass. PELLAT (Jules-Levy) 27-12-15 - MURDINET (Jean). 5-1 1-16 — PELLAT (Albert-Antoine).. 7-9-14 - MURET (Joseph) 3-12-14 — PELLEND (Léon-Jean) 7-5-15 - MUZELIER (Louis-Joseph).. 7-5-15 — PELLET (François-Eugène) 9-1-15 - MUZELLE (Joseph-Marie).. 20-4-I5 Capor. PELLETIER (Gaston-Arsène). 16-9-18 - MUZELLE (Michel-François). 31-8-18 Chass. PELLETIER (Marius-René) 30-7-17 — MYE (Jules-Annet) S-I I-I5 — PELLIN (Lucien-Adrien) 6-11-16 — NEMOZ (Augustin-Ch.). ao-i-i5 — PELISSE (Louis-Hipp.). 12-9-16 — NEPOTE (Ampalla-Jean) 22-8-14 — PELISSIER (Pierre) 20-4-I5 Serg. NICOLAS (Jules). 12-9-16 — PELLISSIER (Maximin-C.).. 27-12-15 Chass. NICOLAS (François) 15-6-15 — PELORSON (Albert-Ch.) 22-7-15


DATE DATE GRADES NOMS ET PKÉTTOMS de GRADES NOMS ET PRÉSÎOMS de la mort la mort

Capor. PELLOUX (Joseph-Albert).. 20-4-I5 Capor. PICHOIR (Jean-Marie) 12-9-16 Capor. PELLOUX (Roger-Alex.) 28-11-14 Skieur PICQ (Régis). 6-5-i6 Chass. PELTE (Victor-Antoine) g-i-i5 Chass. PIENOZ (Eugène). 4-g-16 Capor. PELTIER (Jean-Georges) 22-7-15 Serg. PIFFAULT (Joseph) 11-7-18 Chass. PENEL (Charles-Alphonse) 9-1-16 Chass. PINET (André-Gabriel): 6-9-15 — PERARD (Jean-Marie) 27-12-15 - PINET (Joseph) 7-6-15 Capor. PEREYRON (Toussaint-L.) 4-11.18 Serg. PINGUET (Claude) 3-6-17 Chass. PERICHON (Antoine). 27-5-15 Capor. PINARD (Manuel-Augustin). 23-10-17 — PERNOUD (Joseph) 6-9-16 Chass. PITIOT (Jean-François). 22-7-15 — PERONNET (Louis). 17-4-15 Serg. PmOT (Antoine) 16-9-18 — PERONNET (Biaise) 3-6-17 Chass. PLANET (Jean-Joseph) 16-4-17 — PERONNY (Gilbert) 27-5-15 — PLAT (Fernand-Joseph) 24-7-15 — PERRASSE (Joannes). 23-10-17 — PLAY (Jean-Baptiste) 2-12-14 — PERRAUD (Pierre-Joseph).. 3-:I2-i4 — POINARD (Antoine) 29-12-15 - PERRE (Marius-Gabriel) 11-7-15 — PONIAS (Joseph-Guillaume). 20-I-I5 — PERRENOT (Marcellin-G.).. 20-4-I5 Capor. POINTUD (Jean). 27-5-15 — PERRET (Victor-Claude) 31-8-18 — POLYCARPE (Gabriel-Rom.). 22-8-1/1 Capor. PERRET (Henri-Marcel) 3-6-17 — PONCET (Emile-Joseph) 20-4-15 Chass. PERRET (Claude). 5-1 1-16 Skieur PONCET (Joseph) 10-2-15 — PERRIER (Joseph). 23-10-17 Capor. PONGIION (Albert-Joseph).. 23 7-16 — PERRIER (Pierre) 23-10-17 — PONCIN (Camille-M.) 2g-5-i5 — PERRIER (Jean-Henri). 23-I-I5 — PONTONNIER (Séraphin-L.) 27-5-16 — PERRIER(Joseph). 5-1 1-16 Serg. PONCHOT-ROUGE-BLANG (A.). 2-12-14 — PERRIER (Claudius-F.). 23-10-17 Chass. POUILHE (Antoine) 3I-IO-I4 Skieur PERRIER (Camille-Louis).. 4-1-18 - POUILLET (Paul-Jean) 2-9-18 Chass. PERRIN (Etienne-Jean). 2I-I-I5 Adjud. POULAT (Jules-Emile) 9-1-16 - PERRIN (André-Adolphe).. 2-9-18 Serg. POULET (Adolphe-Louis).. 23-10-17 - PERRIN (Léon-Jean). 3o-8-i4 Chass. POULY (Claude) 24-12-15 Serg. PERRIOLAT (F.-Emmanuel) 27-5-15 — PONTIGNAT (Paul) 29-8-14 Serg. PÉRRON (Jean-Stéphane).. 2-9-18 Capor. POUZOL (Marcel) 6-n-xO Chass. PERRONNET (Ernest). 20-4-15 Chass. POYET (Louis) 8-9-18 Serg. PERROUD (Marius) 17-4-15 - PRA (Pierre-Joseph) 1379-11) Chass. PETIT (Jean-Joseph). 16-9-18 - PRAT (Edouard-Théoph.) 6-12-14 Capor. PETIT (Louis-Michel) Ig-5-18 Serg. PRADINES (Pierre) 3-I-I5 Chass. PETIT (Alexandre) 31-12-17 Chass. PROST (André-Claude). 5-1 1-16 - PEYLLACHON (Antoine). 22-8-14 — PRUET (Charles) 7-9-18 - PEYNET (Marie-Eugène) 22-7-15 — PRUFOULHOUX (Claude) - jo-5-i8 - PEYRACHE (Jean) 5-9-14 — PUGEAT (Jean-Roger) 2-9-18 - PEYRACHE (Marius-Cél.) 27-5-15 — RABEYRIN (Jean-Marie) 11-7-16 - PEYRACHON (Jean-B.-F.) 27-5-15 Capor. RACLE (Fernand-Adolphe) 3-g-18 - PEYRE (Émile-Marius). 25-8-I4 Chass. RAMBAUD (Jean-Emile) i-n-i4 Capor. PEZET (Maurice-Louis) 23-10-17 — RAMBEAUD (Pierre-Louis) 23-10-17 Chass. PHILIDET (Jean) 4-9- 16 — RAMBLIÈRE (Joseph-Alexis). 4-G-17 Capor. PHILIPPE (François-Jules).. 21-12-17 — RAMUS (Jean-François) Ig-I-IG Chass. PIALOUX (Pierre) 23-1-15 Serg. RANG (Albert-Louis) i3-g-i6 — PIARDON (Charles-Jules) 23-1-15 Chass. RANGHOUX (Jean-Marie) 8-3-18 Serg. PICARD (Paul-Victor) 5-II-I6 — RANQUE (Edouard-Jules).. 25-9-I5 Chass. PICHARLE (Emile) 6-11-16 — RAPHEL (Célestin-Firmin) 17-^-16


DATE DATE GRADES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRÉNOMS de la mort la mort

S.-maj. RAQUET (Gaston-Pierre) 24-2-15 Skieur ROGUET (Mai-cel-Émile) 7 Chass. RAVIER-BOUGIÈRE (P.-M.) 17-4-15 Chass. ROLLAND (Alcide-Aimé) 18-10-18 — RAVEL (Joseph) 5-11-16 — ROMEYER (Jean-Marie) 4-11-14 Serg. RAVOUX (Alfred-Honoré).. 20-4-I5 — RONDET (Auguste-Jean) 3-9-16 Chass. RAYMOND (Jean-Louis). 4-9-16 — RONGÈRE (Pierre) 22-7-15 - RAYMOND (Joseph) 10-1-17 — RONZE (Claude-André) .5-II-I6 — REBOUL (Daniel) 16-7-15 — ROSIER (Pierre) 26-10-14 - REGNIER (Théophile-Emile). 27-5-15 — ROUCHON (Joseph) 19-1-16 - REPPELIN (Marius-Émile). 6-9-14 — RoussET (Louis) 22-6-18 - REVERSÂT (Gustave) 21-12-16 Capor. Roux (Joseph-Alfred). 24-9-14 Capor. REVOL (Célestin) 20-4-I5 Serg. Roux (Emile-Romain) 4-11-18 Chass. REY (Claudius-François) 23-10-17 Chass. Roux (Adrien-Jean). 16-9-14 — RFYMES (Acliilles-Michel) 25-4-17 — Roux (Joseph-François) 3-12-14 — REYMOND (Victor-Henri).. 4-1-15 Serg. Roux (Valentin) 25-4-17 — REYMOND-LARCUNA (Gust.) 10-1-17 Chass. ROYER (Honoré-Joseph) 8-9-14 — REYNAT (Alexandre-Jules). 20-4-15 — ROYET (Alphonse-J.) 12-11 — REYNAUD (Eugène-Marius). 19-1-15 — RUSSIER (F.-Auguste). 9-9-16 — REYNAUD (Albert-Auguste). 9-1-16 — SAGNE (Marcellin) 20-4-15 — REYNAUD (Ludovic-AIph.) 20-7-15 — SALADIN (Albert-Louis) 29-12-15 - REYNAUD (Jules). 30-7-17 Capor. SALAT (Joseph) 23-10-17 — RIBEYRE (Baptiste-Louis) 22-7-15 Chass. SALESSE (Joseph). 16-4-17 — RICHARD (Désiré-Emm.) 11-9-16 — SAMSON (Marceau-Pierre) 15-11-14 Capor. RICHARD (Jean-Isidore) 27-5-15 Capor. SAPANEL (Léon-Julien). 5-9-16 Skieur RIÈRE (Ernest-Louis) n-6-16 Chass. SARRAT (MaTius-Claudius). 5-11-16 Chass. RIGAUD (Gilbert) 4.-9-16 — SARRAZIN (Albet-F.). 1-11-14 - RIMBAUD-VORZET (Alfred) 10-9-16 — SARRA-ZIN (Alfred-Jules).. 27-5-18 Capor. RISPAL (Marius-Antoine).. 24-10-17 — SARRY (Claude) 3-6-17 Chass. RITOUX (Léon). i4-6-i5 — SAUNIER (Claude). 13-9-16 - RIVET (Jean). 5-1 1-16 — SAURET (Marius-Célestin) 27-5-15 - RIVOIRE (Jean-Pierre) 23-10-17 — SAURON (Étienne-Eugène) 23-10-17 - ROBERT (Fernand-Engène). 20-I-I5 — SAUVAGEON (Jean-Henri).. 8-5-i5 - ROBERT (Emile-André) 21-12-17 — SAUVAGE (F.) 23-10-17 Serg. ROBERT (Théophrle-Léop.). 22-8-14 — SAUTIER (Léon). 17-4-15 Chass. ROBERT (Pierre-Antoine).. 2-9-18 Cap or. SAVATTEZ (Joannes-Ant.).. 5-II-I6 - ROBERT (Pierre-Baptiste) 21-12-16 Chass. SAVIN (Claude-Marius). 23-10-17 - ROBERT (Joannin-Albert).. 27-5-15 Skieur SCANDOLERA (Ernest-Eug.). 5-7-16 -- ROBIN (Jean-Pierre). ao-4-15 Serg. sk. SEASSAL (André-Alexis) 8-10-18 - ROBIN (Césaire-Marius) 10-9-16 Chass. SEIGLE (Jean-Pierre) 10-9-14 - ROCHE (Jean) 4-9-: 6 Capor. SEIGNON (Henri-Louis). 7-5-15 - ROCHE (Siméon-Casimir) 3I-IO-I4 Chass. SEMANAZ (Joseph-Marius) 20-4-15 - ROCHE (François). 20-6-15 — SENTENA (Florimond-J.) 7-9-16 - ROCHER (Pierre-F.) 21-12-17 - SERVANIN (Jean-Petrus) 6-9-14 - ROCHER (Jean-Marie) 2-9-14 Capor. SESTIER (Laurent-F.) 24-12-15 - ROCHETTE (Jean). 2g-5-15 Chass. SIBILLE (Louis). 5-6-17 - ROCHON (Gilbert). 21-12-15 — SIBUET (Adolphe-Joseph).. I-6-I5 - RODILLON (Jean-F.). 20-4-I4 — SIGOUR (Pierre-F.) 22-1-16 - RODON (Maurice-Alph.) 5-1 1-16 — SIMANDON (Hippolyte). 14-6-15 - ROIBON (Pierre-Auguste).. 20-1 I-I5 — SIMONET (Hippolyte-André). 17-4-15


DATE DATE GRA.DES NOMS ET PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PliKSOMS de la mort la mort

Skieur SIRIOUD (Joseph). 25-4-18 Chass; VALIX (Jean-Louis). 23-10-17 Serg. SIRUGUE (Louis) 2-9-18 — VALLET (Louis-Eugène) 24-12-15 Chass. SOUBEYRE (Alphonse). 8-10-14 — VALLIER (Désiré-Camille) io-i 1-14.

— SOULIER (Aimé) 23-1-15 — VALLIORGUES (Jean). 2-12-14 —. SOULIER (François) 2-9-14 Adjud. VALLON (Henri-Antonin).. 7-5- 15 Capor. SOULIER (Claude-Pascal).. 27-5-15 Chass. VALOUR (Jean-Jacques) 12-9-16 Chass. SOULIER (Jean). 8-9-16 Capor. VAN DE PER (René-Jean) 4-1-15 — SOULIER (Antoine) 1-11-14 Chass. VARDON (Paul-Albert). 23-10-17 — STARON (Jean-Antoine) 5-11-16 Aspir. VARVAT (Maurice-Paul) 20-4-I5 — TAILLANDIER (Edmond) 24-5-15 Capor. VARILLON (Pierre) 30-7-17 — TAUPIO (Maurice). 20-6-15 Chass. VAURS (Martin) 3-6-17 — TERRASSON (Alexandre) 22-7-15 — VAYSSE (Ainbroise). 24-10-17 — TERRAT (Delphin) 23-10-17 —■ VELAY (Étienne-François) 18-10-18 — TESTUD (Victorin-Calixte). 8-1-16 — VELLEAUD (Jean-Léon). 2-12-14 — TEYSSÈRE (Abel-Jules). 26-12-14 — VERDIER (Jean-François).. 27-6-16 or. sk. TllERESETTE (Pierre-Éd.).. 2-9-16 - VERDURE (Georges-Louis) 23-10-17 Lhass. THIBAULT (Jules) 23-10-17 - VERGÉ (Marcellin) 12-9-16 — TIALLIER (Jean-Joseph) 22-7-15 - VERGNAUD (Modeste-M.).. 3-6-17 — TORGUE (Gaston-Aimé) 17-4-15 - VERGNE (Elle) 5-6-17 — TORNIER (Clément-Laurent). 8-9-16 Capor. VERGNE (Paul-Joseph). 22-7-15 Serg. TOURNEBIZE (Jean) 2-9-18 Chass. VERGNOL (Jean-Michel) 5-11-16 Chass. TRANCHANT (Pierre-Josepb). 3-6-17 — VERGNOL (Jean) 6-1 I-I4 - TRESSÈRE (F.-Justin) 18-6-15 — VERNAY (Jules-Antoine) 20-4-I5 - TREMOULIÈRE (Adrien). 14-6-15 — VERNAY (Ittienne-Marius) 17-10-18 - TRIBOLLIER (Moïse) 11-1-15 —■ VERNERIE (Laurent). 23-10-17 - TRIDON (Emile) 20-4-15 — VERNEY (Régis) 5-11-16 - TRIDOT (Jean) 15-6-15 Capor. VERRIÉ (Fernand-Hipp.).. 3-9-18 - TRIGNAC (F.-Fabien) 20-4-15 Chass. VEYSSET (Jean). 4-1-15 - TRIPIER (Louis-Paul) 20-4-15 — VIALAT (Louis) 3o-5-i8 - TROLLIER (Marcel) 21-12-17 — VIAL (Félix). 20-1-15 Capor. TRONEL (Constant) 31-5-17 — VIALA (Jean) 25-10-17 Serg. TROUILLET (Alexandre) 20-4-I5 — VIALARD (Germain-Félix) 23-10-17 Chass. TROUSSIER (Charles-Emile). 20-10-17 — VIALLIS (Alexandre) 27-5-15 Serg. TRUCHET (Albert) 23-2-I5 Capor. VIANNAY (Joseph). 29-6-18 Chass. TUFFERY (Louis-Guillaume). 23-5-18 Chass. VIANNEy-LIAUD (Constant) 29-7-17 - TURC (Louis-Victor) 5-9-16 Skieur VIEUGE (Jacques-Alfred).. 7-7-16 - ULLIEL (Romain-Jean). 22-7-15 Chass. VIGIER (Bertrand-Albert) 4-9-16 - URBAIN (Jean-Marie) 27-5-15 — VIEUX (Albert-Lucien). 23-I2-i5 - UZEST (Jean-Etienne) 10-7-15 — VIGNERESSE (Armand-F.).. 6-11-14 - VABRE (Eugène-Louis) 17-10-18 — VIGNEUX (Viclorin-Emile) 19-10-14 - VACHERON (Jean-Marie) 10-1-17 - VIGNAL (Claudius) 6-12-14 - VADON (Jean-Marie). 5-n-I6 — VIGOUROUX (Francisque).. 20-4-I5 - VAISSADE (Jean) 23-10-17 — VILLARD (Marius-Fernand). 4-1-15.

- VALAT (Giraud-Jean) 30-7-17 — VILLATTE (Pierre). 7-9-14 - VALENTIN (Jean-Claude) 28-8-14 — VILLENEUVE (Paul-Joseph) 20-4-I5 - VALET (Jean) 31-8-18 - VILLON (Joseph) 27-5-15 - VALETTE (Louis) 20-4~I5 - VINCENT (Charles) 17-4-15 - VALETTE (Charles-Adrien) 6-9-14 - VINCENT (Louis) - -


DATE DATE GRADES NOMS TOT PRÉNOMS de GRADES NOMS ET PRENOMS t de

la mort la mort

Chass. VINSON (Pierre) 21-1-15 Chass. VORGER (Joseph-Louis) 3-6-17 - VION (Jean-Eugène). 23-g-I5 — VOSSIER (Jean-Pierre) 23-10-17 - VITAL (Marcel-Alphonse) 23-10-17 — VUILLEMIN (Ulysse) 8-1-16 - VIITOZ (Marius-Émile) 2-9-18 — VUILLET (Joseph). 5-II-I6 - VIVET-GROS (André). 4-6-17 Serg. WACHON (Georges). 24-9-14

- VIVIER-REYNAUD (Aimé) 12-5-16 Skieur WOISSARD (Gaston). 27-4-17 - VOCANSON (Toussaint-A.) 2-12-14 Capor. WEYMAN (Louis-Emile) 23-10-17 Capor. VOLA ND (Jean). 3o-8-I4 Chass. YORARD (Antoine) 28-12-15 Chass. VORANGER (Gaston-Léop.) 23-10-17

MORTS EN CAPTIVITÉ

Chass. BADIN (Jean-Antoine). 23-I-I5 Chass. FÉLIX (Emile) 2U-8-I4 — BERTIÈRE (Prosper) 21-12-17 — FUMAT (Gaston) 22-8-14 — BOIT (Léon-Claude). 20-1-15 — GAGNIÈRE (Félicien). 23-1-15 — BRACONNIER(Marcel-Alph.). II-5-I5 — HERAUD (Jean-Louis) 25-8-I4 — CHALEIL (Laurent) 23-I-I5 — MOULIN (Jean) 23-I-I5 — CONI (Jean-Claude) 24-5-15 — OLLAGNIER (Pierre) 20-1-15 - DESCIIAMPS (Louis) 2-9-14 — REYNAUD (Camille) 23-I-I5 - DUFOURNET (J.) 23-10-17 — SAMAL (Joseph) 2-g-16

MORTS DANS FORMATIONS SANITAIRES

GRADES ET ÉVACUÉ G„ RADES NOMS ET PHKNOidN ÉVAOUÉ GRADES NO?l/> lé'!' .1'ltE!{01.Œ le GltAl>ES NOMS E'I' PHENO.l4S le

Capor. ABEL (Léon-Henri) 22-7-18 Serg. BEJUJ (Alexandre-Henri).. 13-5-18 Chass. ABRIAL (Pierre) 26-3-15 Chass. BERANGER (Paul) 11-9-16 — ALLEGRET-BOURDON (Léon) 3-g-i8 — BERNE (Pierre-Adrien) 27-12-15 — AMAT (Joseph) 1-1 I-I4 Aspir. BERTHELEMY (Raoul-F.) 23-10-17 — ANDEOL (Louis-Pierre) 12-9-16 Capor. BERTHOLON (Paul-F.) 18-6-15 — ANDRIEUX (Alexis-Jean) 28-4-17 Chass. BESSET (Jacques). 21-8-14 — ARNAUD (Abel-Louis) 14-6-15 — BEssET (Denis) ao-i-i5 - ASTlER (Gustave-François). 24-10-17 — BlscAÏs (Justin-Marius) 8-8-18 - ASTIER (Etlenne). 21-2-16 — BIERCE (Claude-Marie) 6-6-17 - AUBERT (Louis-Alphonse) 30-10-17 — BLANC (Jean) 23-5-16 - AucLAIR (Désiré-Emile).. 21-8-15 — BLANC (Claude) 29-8-15 — AUMAGE (Abel-Camille) 3-i2-i4 — BONMARDION (Jean-Antoine). 23-7-15 — BABUT (Michel-Auguste).. 27-7-15 Capor. BORDEL-PERRONCEL £ JOS.) 26-12-14 — BAL (Jean-François) 14-7-15 Chass. BORIE-LABAT (Jean). 4-9-I4 - BAYLE (Jean-Regis). 7-12-14 — BOUDINS (Jacques-Maurice). 1-2-18 — BEAUSOLEIL (Germain). 23-10-17 — BOURNE-BRANCHU (Éloi-J.) 5-5-i8 — BWEL (Louis-René). 20-3-18 — BOUSQUET (Louis-Marius) 14-7-18


ÉVACUÉ ÉVACUÉ GRADES NOMS ET PRÉNOMS le GRADES NOMS ET PRÉNOMS le

Capor. BOUVATIER (Henri) 1-10-16 Chass. DELTEL (Albert) 20-1-15 Ghass. BOUVIER (Pierre-Joseph) 4~ 11 -18 — DESGOUTTES (Eugène-Jean). 17-10-18 - BOYER (Pierre-Alexandre) 23-10-17 — DEVEAUX (Victor-Pierre).. 22-12-15 - BOYER (Auguste). 23-I-I5 — Dou (Louis-F.). 7-5-15 - BRACHET (Louis-Alphonse). 20-3-17 — DOUAY (Emile-Louis). 16-9-18 - BRAJOU (Léopold-Antoine) 5-1 1-16 — DOUILLET (JoSeph-F.) • H-7-I5 - BRUCHET (Pierre). 7-2-15 — Douix (François). 8-12-14 - BRIAND (Joseph-Antoine) .4-9_I8 — DRULHE (Elie-Antoine) 4"9"I8 Serg. BRUN (Joseph-Remy) I4-9_I4 — DUBOISSET (Pierre-Lucien) 6-9-14 Chass. BUISSION (Piotazr-Henri-L.) 13-6-15 — DUBURGUET (Pierre-Ephé.) , 24-7-15 Capor. BUISSON (Emile-Bernard). g-r-16 — DUCHOSAL (Gustave) 12-9-16 Chass. BURNET (Joseph-Léon). 31-5-17 — DUFRAIGUE (Antoine) 20-4-15 — CASSAGNE (Henri). 7-g-14 — DUMAZET (Henri). 2O-I-I5 — GASSAZ (Joseph-M.). 27-4-17 — Dupoux (Philippe-Auguste). 4~9~ 14 — CHALARON (Jacques) 29-12-15 — DUPRAZ-GRALLIEZ (Benoit). 28-5-15 — CHAMBET (Rosset-Jos.-C.) 1-8-17 — DURHÔNE (Pierre). 5-11-16 — CHAMBOST (Pierre-Benoit) 24 7-18 - DURIEUX (Pierre). 6-9-18 — CHAMBRAS (Jean). 4"9"I4 — DURY (Joseph). 12-9-16 — CHANAUX (Camille) 30-12-17 — DUSSIER (Robert-Pierre).. 5-1 1-16 — CHANDON (Jean-Baptiste).. 27-12-15 — ERARD (Marcel-Albert) 4-9-18 — CHANRION (Louis-F.) 5-g-16 Serg. EYMARD (Vernain-Cyprien), 10-8-16 Serg. CHARLES (Jean). 1-9-18 Chass. EYNARD (Adolphe) 22-7-15 Chass. CHARRIER (Edouard-Louis). 2g-5-15 — FARGES (Henri) 4-1-16 — CHARRE (Jean-B.) 16-10-14 — FAUCHER (Martial) 23-10-17 — CHAVANON (Jean-B.). 21-4-15 — FAURE (Louis-Adrien). 25-4-15 — CHAVASSIEUX (Pierre) 3o-8-i4 — FAURE (Jules-Antoine). 23-I-I5 — CHERVOIN (Simon-Jean) 13-9-16 Serg. FAURE (Gabriel-Jean) 20-4-I5 — CHEVAL (Jean-Joseph). 3-6-17 Chass. FAURE (Claudius). 20-4-15 — CHOULY (Pierre) 4-6-17 Adjud. FAURE (Maurice-Joseph).. 5-9-15 — CHOUVET (Jean-Pierre). 3o-i2-i4 Chass. FAURE (Francisque). 2-9-15 — CHOUVIAT (Jean-Louis). 25-io-i8 Skieur FAvRE-TAYLAz(Jacques-E.). 29-1-17 - COLIN (Paul). 18-5-17 — FAVRE-VICTOIRE (Jean-L.) 6-11-18 — CONSTANT (Auguste-Jos.) 9-1-16 Chass. FAYARD (Jacques) 30-8-18 — CONVEPT (Alexandre-Eug.) 9-1 1-18 Capor. FAYOLLE (Louis-H.). 20-2-16 — CoRDAT (Régis) 23-1-15 Chass. FAYOLLE (Benoît-B.) 27-5-15 Capor. CORREARD (J.-Aimé) 17-3-17 , — FERRIOL (Pierre). 17-10-14 Chass. CORNU (Pacifique-Joseph) 11-5-17 Capor. FIÈRE (Paul). 25-8-16 Serg. COURT (Justin-Emilien) 16-10-17 Chass. FIOT (Camille-Albert) 12-9-18 Chass. COURY (Jean) 22-12-15 — FLANDIN (Claude-Auguste) 17-10-15 — CRETIEN {Marie-Joseph) 18-2-18 - FLANDRIN (Joseph-Albert) 17-4-15 — DAuMAs (Pierre-Joseph) 23-i2-i5 — FONTANE (Louis) 7-12-14 Adjud. DAVID (Ernest-Joseph). 22-6-15 Skieur FRACHER (Joseph-F.) 25-5-I6 Chass. DEBON (Éloi-Joseph) 27-5-15 Chass. FRADIN (Jean-M.) 27-5-15 — DÉGERINE (François) 21-6-17 — FORT (Joseph-Marcel) 11-9-18 Capor. DÉGERINE (Alex.-Julien) 7-5-17 — FRANCOLON (Alexandre) 20-4-15 Serg.skieur DE LA BOISSIÈRE (Marie-X.). 7-4-16 — FRAUD (Antoine-Maurice) I8-6-I5 Chass. DELABRE (Charles-J.-M.).. 23-7-15 — GANAVAT (Henri-Antoine) 25-4-17 — DELERCE (François). 27-12-15 — GARRIVIER (Joseph-Gilbert). | 23-I-I5


ÉVACUÉ ÉVACUÉ GRADES S-OMS ET PRÉKOMS le GRADES NOMS ET PRÉNOMS le Chass. GAUTHIER (Jean-F.). 29-6-15 Chass. MATON (Étienne-Marius).. 8-9-16 - GAULTIER (Auguste-Joseph). 17-10-18 Capor. MAUREL (Louis-Joseph) 7-5-15 - GIGANDON (Jean-Benoit) 29-9-18 — MÉDAILLE ÇMarius) 14-4-15 Capor. GILLES (Henri). 9-3-16 - MÉNARD (Emile) 4-9-16 Chass. GILLES (Marcel) 8-9-14 — MERMET (Gaston). 31-12-14 - GIRAUD (Etienne) I5-2-I5 Serg. MIARD (Ernest-Joseph) 5-10-18 - GIRAUD (Justin) 12-9-16 Chass. MICHALLET (Pierre) 12-9-16 - GIVORD (Jean-Claude). 27-12-15 Skieur MICHALLON (Jean-B.) 30-9-18 Capor. GONDOIN (Noël-Henri). 23-I-I5 Chass. MICHON (Antoine-Jules) 17-11-14 Chass. GONON (Antoine) 15-6-15 — MILLE (Hipp.-Daniel) 14-10-18 - GOY (Raymond-Henri) 21-12-15 Capor. MONGÉ (René). I3-G-I6 - GOYET (Gaston-Charles).. 23-10-17 Chass. MONIN (François-Marius).. 3O-IO-I4 - GRANGEMAR (Antoine) 17-4-15 — MOREL (Emile-Antoine) 3-g-i8 - GRAVEJA (Jean-B.) 2g-5-15 Skieur MOREL (Louts). I3-3-I8 - GRIMAL (Casimir-Louis) 20-4-15 Chass. MOUT (Eugène-Marie). 23-10-17 - GUÉRIN (Jacques). 24-10-17 — NEYRIEUX (Jean-Marie) 29-9-18 - GUICHARD (Barthélémy) 7-11-16 Serg. NOVEL (François). 5-1-18 Serg. GUILLERMAZ (Marius) 5-11-16 Chass. NOYEL (Jean-Louis). 27-5-15 Chass. GUNILE (Paul-Henri) 3-12-14 Skieur ODIER (Paul-Léon). 25-10-18 Capor. GUYONNET (Victor-Marius).. I3-4-I5 Adjud. OREL (Michel-Thomas) 31-10-14 Chass. HABOUZIT (Alexis-Calixte) 15-11-18 Chass. ORIOL (Octave-Marie). 3-9-18 — HAN (Charles-Emile) 29-6-18 — PALAIS (Pierre). 13-g-16 Capor. HARTAUD (Claudius-Lucien). 4-9-14 — PAPILLARD (Henri-Léon).. 15-5-18 Serg. HUGONNARD (Camille-F.).. 12-9-17 — PARA (Paul-Louis). 6-11-16 S.-maj. ISSARTIAL (Paul-Auguste) 20-12-15 — PARDON (Joseph-Jacques) 24-5-18 Chass. JACCAZ (Louis-Ernest). 30-7-17 Serg. PARDON (Antoine) 28-4-17 — JALLAT (Ernest-Lucien) 24-12-17 Capor. PASQUION (Fernand-J.) 22-12-15 — JOLY (Jean-Claude). 2i-6-i5 Skieur PAYOT (Jean-Ovide). 23-9-16 Skieur Joz-RoLLAND (Désiré) 24-7-18 Chass. PEGHAIRE (Marie-Joseph).. 17-1-15 Aspir. KIENER (Jacques). 1-11-18 - PEILLET (Élie-Prosper). 8-2-15 Chass. LAGHAMPT (Joseph-Jean).. 11-7-15 Skieur PERNOT (Léon-Jules) Q-IO-IS - LACHAT (Pierre-F.) 2-10-16 Chass. PERONNA (Antoine) q-n-16 Adjud. LACOMBE (Pierre-F.). 29-5-I5 - PERROUX (Marie). 18-6-15 Chass. LEGRAS (Guillaume) 9-11-18 - PETIOT (Louis) 13-2-15 - LE GOFF (E.-Marie). 2-8-17 Skieur PEYLIN (Auguste) 10-7-15 - LIABŒUF (Pierre-Joseph).. 18-12-14 Chass. PEYRON (Aimé-Joseph) 27-5-15 - LOUVRIER (Jean-Joseph).. 27-10-18 Capor. PIAUD (Julien-Gustave) i6-q-i5 - LOUVIER (Henri-Daniel) 23-4-I5 - Pior (Jean-Marie) 13-9-18 - MALSERT (Henri-Marius).. 29-12-15 Serg. PIGOT (Henri-Julien) 6-12-14 - MARCEL (Louis) io-5-i8 Chass. PINCELON (Martinien-Eug.) 29-10-18 - MARCHAL (Charles-Isidore). 12-8-17 - PINET (Jules-Séraphin) 28-4-17 - MARIA (Emile). 26-4-27 - PION (Mathieu). 23-7-15 Capor. MARLENC (Georges-Rom.). 7-5-15 - PIOLLET (Léon-Léopold) 31-8-18 Chass. MARTEL (Marius-Eug.) 24-12-15 - PIPI (Fernand-Joseph). 9-9-16 - MARTIN François) 29-11-16 - POBLE (Jules-Jean) 24-10-15 Capor. MARTIN (G.-Joseph). 23-10-17 Capor. PRADEL (Alexis-J.) 24-7-15 Chass. MARTINAUD (André-Louis). 22-1-15 Serg. PRAT (Charles) 19-7-17 - MATHON (Fernand-Louis).. 16-4-17 Capor. QUELIN (Joseph-Pierre) 4-6-17


ÉVACUÉ Il ÉVACUÉ GRADES îfOMS ET PRÉNOMS l GRADES NOMS ET PRÉNOMS

Skieur QQERRY (Paul-Eugène) 26-2-16 Chass. SILVESTRE (F.-Auguste) 1-3-15 Chass. RAILLON (Gustave) 19-4-17 — SIMON (Joseph-Marie) 14-9-18 - RASCLE (Jean). 20-7-15 Skieur SIMOND (Martial). 22-9-18 - RASPAIL (Henri-Marius) 23-3-I6 Skieur SIMOND (Joseph) 17-3-16 - REDON (Jean-Louis). 30-12-17 Chass. Tissor (Pierre). 16-9-18 Serg. REVERDY (Constant) 22-3-I5 Skieur TISSOT (Jean) 1-10-18 Chass. REYMERMIER (F.-Alph.) 23-10-17 Chass. TOURNILLON (Henri-Félic.) 4-6-17 — REYMOND (Augustin) 2I-I2-I5 — TRIGNAC (Fortuné F.). 6-II-I6 Adjud. REYNE (Firmin) 23-10-17 TROPEL (Louis-J.) 12-9-16 Chass. REYNIER (Aimé-Alfred) 17-4-15 Capor. TRUC (Henri-Alexandre).. 16-9-18 - RIBIÈRE (Firmin) 24-10-16 Chass. VALARCHER (Guillaume). 26-10-17 - RICHARD (Christ.-Pierre).. 20-4-15 Skieur VANNIER (Henri-Jean). 4-9-16 -Capor. RIMBAULT (Germain) 23-10-17 Chass. VARAIGNE (Henri) 6-9-16 Chass. Rioux (Léon-Hipp.). 28-12-17 Capor. VAREILLE (Jacques). 30-7-17 — RIVERIEULX DE VARAX (E.). 1-9-18 Capor. VERDIER (Léon-E.) 5-9-14 Aspir. RIVOIRE (Henri-Victor) 24-5-18 Chass. VERDIER (Annet-Marius).. 23-10-17 Chass. RousTAN (Frédéric-Louis) 4-9-i8 — VERNAY (Jules-Jean) 26-12-14 — ROUVEYRE (Yves-Élie). 20-4-I5 — VERNET (Jean-Pierre) I6-6-I5 — ROYER (Eugène-Marcel) 24-8-16 .— VIALLET (Antoine. 11-9-18 — RUELLE (Henri-Eugène) 5-I 1-16 - VICAT (Joseph-Gabriel) 2-2-15 — SABATIER (Jean-Marie), 18-1-15 - VILLARD (Alexandre) 21-12-16 Capor. SAGNOL (Regis-Victor). 20-4-15 - VIOSSAT (Cyrille) 12-9-16 Chass. SAUZE (René-Henri). 4-5-17 - VISSAC (Prosper-Pierre) 29-12-16 - SEBOUL (Charles-Joseph).. 12-9-16 - VOUILLAUX (Joseph). 23-I-I5 Skieur SEMINEL (Edmond-Louis).. 4_II-I8 - VUAHAND (Joseph-Eugène). 24-7-18 Capor. SERTILLANGES (Jean-Adrien). 8-10-17

DISPARUS

DISPARU DISPARU GRADES XOMS ET PRÉNOMS le GRADES NOMS ET PRÉNOMS le Chass. ACQUIER (Théophile-Henri). 6-9-18 Chass. BOYER (Auguste-Henri).. »

- AMAROT (Joseph). 2-9-14 — BRUNAZ (Etienne-Jules) 30-7-17 - AMBROIS (Léopold-Roger) 30-7-17 — BURNET (Georges) 20-4-I5 - ARGouD-Puy(Eugène-Jean). 5-1 1-16 — CHAMBRAGNE (Pierre-Louis). 30-7-17 - BEAUVOIR (Joseph) 5-11 -16 — CHARVOZ (Constant). 29-6-16 - BELLONE (F.) 5-1 1-16 — CHASSEIN (Louis) 5-11 -16 - BELLEGO (Jean-Aug.) ig-i-i5 — CHAUME (Claude). 12-9-16 - BERMOND (Valentin-Aug.) 2-12-14 - — CHAuvENc (Paul-Auq.) 21-1 -9-15 — BERNARD (Mathieu). 23-I-I5 — C'HAVOULIER (Benjamin) i i - i — BLANC (Louis) 16-9-18 Capor. CHERVET (Louis) 30-7-17 — BONNENFANT (Jean-Raym.) 4-1-15 Capor. CHEVALIER (Jean-Antoine) 30-7-17 — BOUGAIN (Jean) 20-4-16 Chass. CIVET (Emilien) 7-9-14 — BONNET (Jean-B.). 5-11-16 — COLLIN (Marius-Ph.) : 6-II-I6


DISPARU DISPARU GRADES NOMS ET PRÉNOMS le GRADES NOMS ET PRÉNOMS le

Chass. COTTET (Jules-Henri) 5-II-I6 Chass. MEN.UEL (Marius). 25-8-I4 - DALLOZ (Auguste-André) 22-7-15 Capor. MERCIER (Jules) 5-II-I6 Capor. DELMARES (Louis) 23-10-17 Chass. MIGOUD (Joseph-Marius).. 30-7-17 Chass. DESCHARNES (Gervais). 5-11-16 — Musy (Étienne-Émile). 2-9-14 — DESSERT (Joseph). 2-9-14 — NOËL (Baptiste) 8-9-14 — DEVIDAL (Marius). 5-11-16 Aspir. ODOBET (Louis) 3-4-15 — DUCLAUX (Jean-Louis). 23-10-17 Chass. OUILLON (Jean-Joseph) 5-11-16 — DUMoNT (Jean-Claude). 7-3-15 — PERRAS (Casimir-Jules) 16-5-18 — DUNAUD (Joseph-Marie) 30-7-17 — PERRET (Auguste) 5-4-16 — DURAND (Frédéric-Phil.).. 2-9-14 — PERSIGNAT (Michel). 2O-4-I5 — EFFANTIN (Jean-Joseph) 6-9-14 — PETIT (Henri-Louis). 23-10-17 - ESCOFFIER (Michel-Marius). 5-11 -16 Ca por. PEYSSELON (Pierre-Antoine). 5-11-16 — FAURE (Jean-Marie).. , 5-r 1-16 Chass. PLAGNOL (Louis). 5-11-16 - FAVRE (Élie-Alexandre) 5-1 1-16 — PRADILLON (Moïse) 5-II-I6 — FERRIER (Jacques) 3o-8-i4 — PRAS (Jean-Joseph). 5-1 1-16 — FERRIER (Amédé). 30-7-17 Capor. PRALY (Paul) 5-II-I6 - FREYGHET (Léon-Henri).. 12-9-16 Adjud. PRORIOL (Jean-Claude) 22-7-15 - GAGNE (Eugène-F.). 13-9-16 Chass. IIIEU (Alphonse) 12-9-16 - GALLET (Alph.-Aug.) 2-12-14 ■— ROBERT (Jean). 24-10-17 - GATTEL (Jean-Henri) 5-11-16 - ROUILLAUD (Francis) 8-10-18 - GAUTIER (Marius). 4-9_I4 — SAUVADE (Jean) 25-8-14 - GEX (Marius-Ambroise).. 5-11-16 - SINZEL (J.-Baptiste). 2-9-14 - GIMBERT (Ernest-Marius).. 3I-IO-I4 — SOLVIGNON (Louis-Ferdin.) 5-11-16 - GONDIAN (Paul-Louis) 30-7-17 — TAIRRAZ (Marius). 5-II-i6 - GONIN (Benoit). 5-II-I6 — TARTAIX (Henri). 5-11-16 - GOURBAIX (Edmond) 30-7-17 Serg. TATIN (Edouard-Joseph).. 6-9-14 - GUYOT (Joseph) 16-9-18 Chass. TEXIER (Emile-André). 16-9-18 HAZARD (Robert-Albert).. 5-II-I6 Capor. TEYSSIER (Louis-Marius). , 5-11-16 Capor. JOSEPH (Etienne). 23-10-17 Chass. THERON (F.-Marius). 5-11-16 Chass. LAFAY (Jean-Marie). 25-8-14 — TROUSSIER (Marius-Albert). 5-11-16 - LAURENT (Georges-Joseph) 2-12-14 — VACHER (Antoine) 5-11-16 - LAPIERRE (Auguste). 5-11-16 - VARANFRIN (Joseph-Louis) 5-11-16 - LHOSTE (Alphonse-Régis) 12-9-16 — YEURIÈRE (Julien) 5-11-16 - LIMOUSIN (Jean-Aug.) 30-7-17 Capor. VIGIER (Edmond-Joseph).. 5-11-16 apor. LISTRAT (Majeuil) 20-4-15 Chass. BARBE (Jean-Pascal) 20-4-15 Chass. MAILLET (Aristide-Joseph). 3-9-16 — BERTRAND (Étienne-Louis). 23-I-I5 - MANCIP (Paul-Henri) 5-1 1-16 - CARRIER (François). 5-11-16 - MANDRIN (Jean-Louis). 5-1 1-16 — GARBE (Alexandre). 23-10-17 - MARCHAND (Eugène) 5-11-16 — GRANGER (Alexandre). I3-8-I5 - MARTIGKûN (Denis). 5-11-16 — LUZEAU (Eugène). 21-12-17 — MARTINET (François) 5-11-16 — MIALON (Pierre) 6 - MAUREL (F.) 5-1 1-16 Capor. PAGES (Henri). ; 27-5-r&v — MEGERAUD (André). 2-9-14 Serg. PAGES (Pierre) .,c. 12-9-16 > — MELINON (Pierre). 3-4-i5 Chass. SAUZARET (Louis) 23-I-I5 - - • -4


TABLE DES MATIÈRES

Pages LETTRE DU GÉNÉRAL DE MAUD' HUY v LETTRE DU GÉNÉRAL BRJSSAUD. VII INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE

L'Alsace (12 août 1914-25 juillet 1916). 7 I. - La Plaine (12 août igi4-6 septembre IgI4)., 7 De Massevaux à Colmar. — Combat d'Ingersheim. — Orbey. — La Poutroye. — Le repli : combat de La Chapelle. — Les Hautes Huttes. — Le Lac Blanc. 7 IL - Les Vosges. 13 Le col du Bonhomme. — La Tète du Violu. — Le col de la Cude.

— La Tète de Faux. 13 Ill. - Les Vosges (suite) (24 décembre igi4-25 juillet Igr6). 20 L'Hartmannswillerkopf. - Le bois de Wattwiller. — Breitfirst.

Le Schnepfenriedkopf. - Cote 1026 et cote 955. — Metzeral et Sondernach. — Cote 664 et le Kioske. — Les attaques de décembre 1915-janvier 1916 : l'Hirzstein, l'Hartmannswillerkopf. — Retour à Metzeral. — Le grand ballon de Guebwiller. — Départ de l'Alsace. 20

DEUXIÈME PARTIE

La Somme (23 août-12 novembre IgIÜ). 51 Tranchée de Marrières. — Bouchavesnes. — Bois de Saint-Pierrc-Waast.

— Chantilly. ■— Les Vosges : Tête de Violu. — La Cude 51

TROISIÈME PARTIE

Le Chemin des Dames (16 avril-So octobre 1917). Ci

-L'offensive du 16 avril : le bois de Beaumarais. — Contre-attaque sur le plateau de Californie. — Craonne. — Revue du 14 juillet à Paris. — La tranchée de la Gargousse. — Les Bovettes. — La Malmaison. 61


QUATRIÈME PARTIE

Pages « Vers la Victoire » (année 1918). 81

I, - Vosges et Picardie (décembre 1917-août 1918). 81 L'hiver : l'Hartmann; le bois de Wattwiller; le Südel. — Combats de la vallée de l'Avre : Hailles. — Bois de Sénécat. — Castel.

Moreuil - 81 II. — L'Aisne (27 août-i3 septembre 1918J 97 Montécouvé. — Ferme Moisy. — Vauxaillon 97 III. — Bataille de Guise. 104 Le Petit-Verly. — Oisy. — Le canal de la Sambre à l'Oise. — L'armistice. 104 APPENDICE '• ÏLK CITATIONS DU BATAILLON. 120 CHOIX DE CITATIONS OBTENUES PAR LES UNITÉS DU 28e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS. 124 LISTE DES MORTS ET DES DISPARUS. 131