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ROUEN
LIBRAIRIE HENRI DEFONTAINE
1920
HISTORIQUE
DU
403 e Régiment d'Infanterie 1915-1919
E 403e Régiment d'Infanterie fut formé aux ANDELYS (Eure), le 21 mars 1915 ; il se composait en grande partie de jeunes soldats de la classe 1915, du recrutement des 3" et
6' régions, et comprenait trois bataillons de chacun quatre compagnies, sous les ordres du lieutenant-colonel PERNOT.
Ces trois bataillons avaient été constitués le 10 mars, dans les conditions suivantes :
1 Bataillon. - Constitué aux Andelys, sous le commandement du chef de bataillon HURVOY.
1" C" (capitaine LECART) formée par les éléments du 28' R. I.
2' G" (capitaine BABLOT) - 39' R. I.
3° C" (capitaine OBESQUIER) - 74" R. I 4* Ci' (capitaine LORILLOT) - 24' R. 1.
(puis lieutenant ESPANET).
2' Bataillon. Constitué à Louviers (Eure), sous le commandement du chef de bataillon FREY.
5' C" (capitaine TARTRAT) formée par les éléments du 5* R. I.
6, G" (capitaine PAGE) - 119' R. I.
7" G" (lieutenant BENOIT) - 36° R. I.
8' G" (lieutenant COULON) - 24' R. 1.
3' Bataillon. Constitué à Ecouis (Eure), sous le commandement du chef de bataillon VERMONT.
9' G" (capitaine DORILLOT) formée par les éléments des 39', 5', 36', 119' R. I.
10'G" (capitaine MORET) du 106'R. 1.
Il" C" (capitaine SANDRIER) 94° R. I.
12'C" (capitaine GAZÈRES) 132" R. I.
(puis lieutenant BEAUPUIS).
Fin mars, le commandant VERMONT esf remplacé par le commandant BASTIEN, du IOle R. I.
Le 4 avril 1915, les bataillons s'embarquent au camp de Alailly, où s'est groupé le Régiment.
Après une période d'instruction de quelques jours, le 403' R. I. était acheminé, le 13 avril, vers le front, par voie ferrée jusqu'à Longueau et par étapes jusqu'à Bray-surSomme.
Création d'une Compagnie de Mitrailleuses Le 15'avril, une compagnie de mitrailleuses de Régiment à quatre sections est constituée, sous le commandement du lieutenant COURCOUX. Elle est armée d'abord de mitrailleuses Colt, puis de mitrailleuses Saint-Etienne, Le matériel transporté à l'origine à dos de mulets l'est ensuite par voiturettes.
Le I" mai, le capitaine LORILLOT, blessé, est évacué et
remplacé par le lieutenant GALLERAND dans le commandement de la g" compagnie.
Bray-sur-Somme. La D. I. ayant été mise à la disposition du IIe C. A., le 3' bataillon fut rattaché à la brigade du général DE LAVILLÉON, qui tenait les tranchées entre Fricourt et La Boisselle.
A partir du 18 avril, les i" et 2' bataillons occupent le secteur de la côte 71 et de la côte 110 (face à MametzFricourt, localités aux mains des Allemands). Il y a lieu de signaler, à cette époque, de nombreuses explosions de mines françaises et allemandes..
Le 9 juin, un bataiMon du 293E R. I. (Brigade du général MINOUSSE) ayant été rattaché au C. A., le 3e bataillon du 403" R. I. fut mis à la disposition de cette Brigade.
Le 1" juillet, le 31 bataillon fut replacé sous le commandement du colonel PERNOT.
Le 18 juin, une mine allemande occasionne des pertes à la 5* compagnie. Le lieutenant LEGIVRE est chargé d'occuper et d'aménager l'entonnoir.
Le 20 juin, une mine française (tranchée Garibaldi) donne lieu à un combat pour l'occupation de l'entonnoir qui reste aux mains de la 7° compagnie. Le capitaine CHAUSSON prend le commandement de la 7E compagnie.
Le 19 juillet, après une préparation d'artillerie, un coup de main est exécuté sur le « Bois Français » (sous-secteur ouest de la côte 110) par les 6E et 7' compagnies, qui ont pour mission de faire des prisonniers et de bouleverser les travaux de mines ennemies.
Des prisonniers sont faits par la section de l'adjudant BRIÈRE (7' compagnie). A cette affaire, les hommes ont un allant magnifique.
Le capitaine PAGE et le sous-lieutenant ROBERT (6' compagnie) sont tués.
Le capitaine CHAUSSON et le sous-lieutenant NAVOLY (7" compagnie) sont blessés.
Le 26 juillet, le 31 bataillon relève le 2e bataillon dans le secteur du Bois Français. Le 3 août, le Régiment, relevé par les Anglais, va au repos dans la région d'Amiens, où il s'embarque -le 20 août à destination du front de Champagne.
Beauséjour. Arrivé à Vitry-la-Ville, le 21 août, la Brigade est mise à la disposition du XVI' C. A. Le Régiment s'achemine par étapes pour le front. Il occupe le secteur de Beauséjour et y tient les tranchées quatre jours dans un secteur bouleversé par les attaques du printemps et les explosions de mines, sous un bombardement incessant d'engins de tranchées et dans des conditions atmosphériques très défavorables.
Relevé le 3 septembre, il gagne par étapes le front qui lui est assigné pour l'offensive (Ville-sur-Tourbe).
Ville-sur-Tourbe. Attaque du 25 septembre. Le secteur occupé est au nord du village et comprend l'ouvrage du Balcon.
Le 25 septembre, le Régiment participe à l'offensive générale.
1" bataillon, formant les 1" et 2e vagues d'assaut.
2' bataillon" - 3e et 4' - 3' bataillon, 5e et 6" - Pertes : 1" bataillon. Le chef de bataillon est porté disparu ainsi que le capitaine AUBESQUIER, les lieutenants LEVASSEUR, BONOT et le sous-lieutenant CORDELIER.
Le capitaine ESPANET (4' compagnie) et le sous-lieutenant LACOSTE (2* compagnie) sont tués. Le capitaine LECART (l'e compagnie) et le sous-lieutenant MEYER sont blessés.
La 2* compagnie est fortement éprouvée.
2' bataillon. Le capitaine TARTRAT et le sous-lieutenant ARBELOT sont tués. Le" lieutenant DE SAINT-JULIEN et le lieutenant COULON sont blessés.
Les 5e et 8' compagnies sont fortement éprouvées, les premières vagues d'assaut ayant été fauchées.
Le 3* bataillon a reçu l'ordre de ne pas sortir, d'assurer l'intégrité de notre première ligne contre les contre-attaques possibles et d'organiser défensivement les travaux exécutés précédemment en vue de l'offensive.
Le lieutenant COURCOUX, commandant la compagnie de mitrailleuses du Régiment, est remplacé par le lieutenant J. LEMÀRCHAND.
Le capitaine GALLERAND (9' compagnie) qui a été tué, est remplacé dans son commandement par le lieutenant ADAM.
Les 1" et 2* bataillons se renforcent au Bois de la Charmeresse et montent de nouveau en ligne dans le secteur d'attaque du 25 septembre.
Le t8 octobre, le Régiment est envoyé au repos à Ante (région de Sainte-Menehould), d'où il est enlevé en automobile, le 31 octobre, et mené à Somme-Suippe.
La Courtine. La D. I. est de nouveau rattachée au Il' C. A. et le Régiment relève dans ce secteur, les 3 et 4 novembre, des éléments de la 21e D. I.
Une attaque allemande avec des flammenwerfer se produit juste au moment de l'arrivée du 3' bataillon, il aide le 120" R. I. à rétablir la situation.
Le lieutenant LEGIVRE (5° compagnie), quelques jours après, occupe par surprise le petit poste allemand du Cratère.
Après trente-deux jours d'occupation ininterrompue, le Régiment est relevé, le 4 décembre, et envoyé au repos (région de Vitry-la-Ville). Le capitaine LORILLOT, nommé commandant, est affecté au 1" bataillon du 4o3\
Côte 193. - - Le Régiment reprend les tranchées, le 24 décembre, dans' la région de Souain-Tahure" à la côte 193.
L'occupatiort de ce secteur est marquée par une grande activité de l'artillerie ennemie : bombardement du 10 février. *
Le 11 février, la 2e compagnie de mitrailleuses du Régiment est constituée à quatre sections, sous les ordres du lieutenant REUSSNER. Elle est armée de mitrailleuses Saint-Etienne. Le matériel est transporté sur voiturettes.
Le Régiment quitte le secteur de la côte 193, le 27 février, pour aller relever les éléments de la Brigade qui viennent d'être très éprouvés par une attaque allemande.
Le Voussoir. La Pomme-de-Terre, sont les noms, le premier de la position de soutien, le deuxième de la position de première ligne du nouveau secteur, placé entre la côte 193 à l'ouest, de la butte de Tahure à l'est.
Cette occupation n'est marquée par aucun'combat, :mais est très pénible en raison des intempéries, de la position qui est vue de toutes parts par l'ennemi et soumise de ce fait à un tir très précis. v Le commandant FREY, évacué, est remplacé par le commandant MERMET, qui prend le commandement le 10 avril.
A la mcme époque, la 1" compagnie de mitrailleuses de
brigade (capitaine NOÉ), formée d'éléments empruntés aux deux régiments (403' et 410') devient 3' compagnie de mitrailleuses du régiment.
La compagnie de mitrailleuses du lieutenant LEMARCHAND devient 1" compagnie de mitrailleuses, affectée au 1" bataillon.
La compagnie de mitrailleuses du lieutenant REUSSNER devient 2' compagnie de mitrailleuses, affectée au 2' bataillon.
La compagnie de mitrailleuses du capitaine NoÉ devient 3* compagnie de mitrailleuses, affectée au 3' bataillon.
D'autre part, les capitaines adjudants-majors ayant été rétablis, le capitaine BABLOT fut délégué dans ces fonctions au 1" bataillon, le capitaine MORET au 410E R. I., le capitaine SANDRIER au 2' bataillon du 4o3', le capitaine BEAUPUIS au 3' bataillon du 403' R. I.
Ils furent remplacés dans leurs compagnies par les lieutenants NOBLESSE (2' compagnie), HOULIER DE VILLEDIEU (IOe compagnie), MALGRAT (11E compagnie) et CHARBONNOT (12' compagnie).
Le 2 mai, la D. I. étant relevée, le Régiment se rend par étapes, à l'arrière, à Fagnières (région de Châlons).
Verdun. - Embarqué en autos, le 21 mai, pour Rancourt te Régiment s'achemine vers Verdun.
Débarqué au Moulin-Brûlé, le 27 mai, il passe la nuit à la Citadelle.
La Division ayant été rattachée au groupement D (XII* C. A., général NOLLET), le Régiment prit les tranchées le 28 mai au soir au secteur d'Haudromont.
Le 8 juin, le 1" bataillon est désigné pour contribuer à la reprise de l'ouvrage de Thiaumont. Une contre-attaque
des 2'et 4E compagnies et d'un peloton de la r'. compagnie de mitrailleuses, chasse l'ennemi de cet ouvrage.
Le séjour dans cet ouvrage fut rendu très pénible par un bombardement incessant qui fit de très nombreuses victimes.
Le Régiment eut à cette époque une conduite admirable; il repoussa toutes les [attaques ennemies et ne perdit pas un pouce de-terrain.
Le 14 juin, le Régiment descend au repos à Fains (région de Bar-le-Duc) ; rattaché au groupement C (XXXI" C. A., général DE L'ÉTOILE), il remonte, le 25 juin, dans le secteur de Marre-Charny (rive gauche de la Meuse), qu'il occupe pendant cinquante-deux jours.
A part quelques bombardements, secteur paisible, mais très pénible au point de vue du travail intensif demandé aux hommes.
Le colonel PERNOT, nommé au commandement d'une brigade d'infanterie, est remplacé par le colonel ROLAND-CADET, après un court intérim exercé par le commandant BASTIEN. Ce dernier ayant été évacué par suite de maladie, le commandement du 31 bataillon fut exercé par le capitaine adjudant-major BEAUPUIS, jusqu'à l'arrivée du commandant LINARES (3IFR. 1.).
Du 15 au 22 août, le Régiment est au repos à Fains.
Pendant ce repos, création du dépôt divisionnaire, le 17 août.
Le Régiment, à partir de cette date, sera à trois bataillons, comprenant trois compagnies et une compagnie de mitrailleuses.
La 4' compagnie (capitaine VEILLET) passe compagnie de dépôt ; la 6e compagnie (lieutenant CRETIN) prend le n° 8 et passe compagnie de dépôt ; la 3* compagnie (sous-
lieutenant DUVAL) prend le n° 6 ; la i il compagnie ( lieutenant MALGRAT) prend le n' 12 et passe compagnie de dépôt ; la 12' compagnie (lieutenant CHARBONNOT) prend le n* 11.
Secteur de Reims. Le 22 août, le Régiment se rend par voie ferrée de Revigny à Epernay, et de là s'achemine vers Reims, où il va être affecté à la défense de la ville.
Du 25 août 1916 au 20 février 1917, les bataillons du Régiment occupent successivement les secteurs de Cernay et Butte-de-Tir, un bataillon étant en réserve à l'intérieur de la ville.
Le commandant MERMET quitte le commandement du 2' bataillon, le 3 octobre, et est remplacé par le commandant DEVIC, qui lui-même est remplacé, le 2 janvier 1917, par le commandant VENEL.
Cette longue période, malgré un hiver extrêmement rigoureux, ne fut pas trop pénible.
Du 17 février au 12 mars, le Régiment se livre à des exercices de préparation et d'exécution d'attaque dans les environs de Villers-Agron, camp d'Aougny, Ville-enTardenois. Des manœuvres de division terminent cette période d'instruction.
Le 25 février, le commandant LINARES, nommé lieutenantcolonel, prend le commandement du TÔI' R. I.
Les 3e, 7e et io" compagnies sont détachées, du 27 février au 4 mars, à Bethisy-Saint-Pierre, pour suivre l'instruction sur l'attaque des positions ennemies avec le concours des chars d'assaut.
Le Régiment revient à Reims/le 14 mars, reprendre son ancien secteur jusqu'au 4 avril. Il retrouve le secteur bouleversé par le dégel et beaucoup plus agité que pendant son premier séjour.
Le 17 mars, la 10' compagnie, dans le secteur de Cernay, subit un coup de main au cours duquel un caporal disparaît.
Le 18 mars, un obus éclatant rue du Barbâtre, tue le lieutenant LANGLOIS et blesse le commandant VENEL et le lieutenant CHAPELAIN. Le capitaine adjudant-major SANDRIER prend, à dater de ce jour, le commandement du 2e bataillon.
Le 25 mars, le capitaine BEAUPUIS, qui avait passé le commandement du 31 bataillon au commandant ALBOUSSIÈRES, venu du 114E B. C. P., conduisit un détachement de la n* compagnie dans trois petits postes ennemis qu'il trouva inoccupés, mais d'où il revint sans perdre un homme.
Le colonel, qui a quitté le commandement du secteur de Cernay-Butte-de-Tir le 6 avril, prend, le 7 avril, le secteur Betheny-Voie ferrée de Laon.
Secteur Betheny-Voie ferrée de Laon. La i5ie D. I.
ayant été désignée pour couvrir l'aile droite de l'attaque de la Ve Armée en direction du nord-est, le 3e bataillon fut chargé de s'emparer du saillant de Neufchâtel, forte organisation allemande, comprenant trois lignes de tranchées, protégeant à l'est la puissante position des Cavaliers de Courcy, et jugée susceptible, par son altitude, de fournir un observatoire utile pour la progression ultérieure du régiment de gauche (410*), dans la cuvette du Bois Souain-Ferme Modelin.
La préparation d'artillerie commencée le 6 avril, les Allemands réagissent aussitôt très fortement. Le 8, ils font même un coup de main sur la g' compagnie où un homme disparaît. Le 11, le sous-lieuteuant CUNY, avec un
détachement de la 10E compagnie, va, dans la première ligne allemande, vérifier les résultats de nos tirs.
Attaque du 16 avril. Malgré un temps défavorable, le 16 avril, à 6 heures, les 9', II. et 3* C. M., sous le commandement du capitaine adjudant-major BEAUPUIS, s'emparent d'un seul élan de leurs objectifs, faisant 215 prisonniers, dont plusieurs officiers, et capturant un important matériel. Dans la journée et la nuit suivante, elles résistent à dix-sept contre-attaques jusqu'à ce qu'elles fussent complètement relevées par le 2' bataillon, qui continue à assurer la défense du saillant.
Pertes. Le sous-lieutenant BRUNO est tué.
Le 18 avril, le commandement FREY prend, pendant l'indisponibilité du commandant VENEL, le commandement du 2" bataillon.
Le 21 avril, à 4 h. 3o, une violente attaque allemande se déclanche. L'attaque échoue devant la 7E compagnie (droite) et parvient à bousculer la 51 (gauche). Une contreattaque immédiate reprend tout le terrain perdu et s'empare d'une mitrailleuse, faisant des prisonniers et causant des pertes sanglantes à l'ennemi.
Le lieutenant-colonel COLLET, du 158e R. I., prend le commandement du 403% en remplacement du colonel ROLAND-CADET, appelé à la direction de l'infanterie de la 1 IE Division.
A partir du 23 avril, au matin, le Régiment cantonne à Reims, dans les caves.
Les pertes subies pendant ce dernier séjour aux tranchées s'élèvent à 83 hommes tués.
7 officiers blessés (lieutenant CHARBONNOT, souslieutenants BOINARD, MARTIN, CUNY, PIÉTRY, AUBRY, PIMONT) et 324 hommes. 29 hommes disparus.
Les Cavaliers de Courcy. Du 28 avril au 2 mai, le 1" bataillon est détaché dans le sous-secteur ouest de Courcy et passe sous les ordres du colonel commandant le 1" Léger. Il contribue au succès de l'attaque de ce Régiment et, à la descente, il est l'objet d'une lettre de félicitations. (Lettre n° 7465/3, en date du 2 mai 1917, du général commandant le XXXVIII* C. A.). Le bataillon va au repos à Champfleury, le 2 mai.
Les 10 et 11 mai, le Régiment monte occuper le secteur des Cavaliers de Courcy. Il est surtout occupé aux travaux de défense, dans ce secteur où tout est à organiser, et qui est soumis à un violent bombardement.
La 10e compagnie subit deux coups de main au cours desquels un sergent et quatre hommes disparaissent.
Du 12 juin au 6 juillet, période d'instruction aux environs de Reims et d'Epernay.
Le 6 juillet, le Régiment embarque en chemin de fer.
Il débarque à Ribécourt (Oise), le 7 juillet.
La 151e D. 1. dépend de nouveau du IIe C. A., qui fait actuellement partie de la IIIe armée.
Du 8 au 20 juillet, instruction, jeux, exercices (Cuy, 1" bataillon ; Thiescourt, 2' bataillon ; E. M., C. H. R., Dives-Divette, et Plessis-Cacheleux, 3e bataillon. Cette période se termine par des manœuvres de division.
Le 27 juillet, le Régiment embarque en camions autos.
Du 27 juillet au 15 août. exercices d'attaques aux environs de Saint-Gilles et Courville, où cantonne le Régiment.
Secteur d'Heurtebise. Le 19 août, le lieutenantcolonel COLLET prend le commandement du secteur d'Heurtebise ; la ISle 0.1. relève la 3e D. I. C. avec mission de tenter à nouveau une attaque au Monument et au Doigt
d'Heurtebise. Le premier séjour dans ce secteur, qui se termine le 23 août, permet aux cadres et aux hommes de se familiariser avec le terrain où ils auront à opérer par la suite. Seul, le 3e bataillon du 403' reste en ligne avec le 410E d'infanterie et relève dans la partie gauche (ouest du secteur) le 1" bataillon désigné pour faire l'attaque.
Les Allemands tentent plusieurs coups de main pour connaître nos intentions. Le sous-lieutenant FAIVRE (1 ic compagnie) est tué par un obus.
Attaque du 31 août. Le 3i août, à ig heures, l'attaque se déclanche et tous les objectifs sont atteints : Pour le 1" bataillon, à H 6 (saillant du Tunnel, tranchées d'Ems et de Jaœn), ce bataillon faisait 110 prisonniers, dont 38 officiers, et prenait 7 mitrailleuses et 4 mitraillettes.
Pour le 2E bataillon, la 5" compagnie atteint son objectif à H 20 (arrivée au Balcon) ; l'ennemi réagit violemment en prononçant trois contre-attaques dans le courant de la nuit.
Le 3e bataillon avait pour mission d'assurer la garde des tranchées de départ, de les ravitailler et éventuellement de renforcer les unités d'assaut.
Pertes. Tués : 8 officiers : capitaine LEGIVRE (5e compagnie), lieutenant ROLLET (canon de 37), souslieutenents HARDY (2' compagnie), FILLON (I" compagnie), CAUMER (I" compagnie), HUCHARD (6e compagnie), PARRAIN (6' compagnie), RENARD (2" C. M.).
Tués : lo5 hommes. Blessés : 115 hommes.
Disparus : 16 hommes.
Les jours qui suivent sont marqués de violents bombardements et de contre-attaques.
Le 2* bataillon est relevé le 1" septembre ; le 3° bataillon le 2, et le 1" bataillon le 4.
Le 6 septembre, le lieutenant-colonel COLLET passe le commandement du secteur au colonel GIBON-GUILHEM, commandant le 3g" R. I.
Le Régiment cantonne à Fismes jusqu'au 9 septembre.
Il gagne ensuite le grand repos dans-la région parisienne où il reste du 10 au 28 septembre.
Citation à l'ordre du jour de l'Armée, 20 septembre igij.
- Le 20 septembre, le Général commandant la X. Armée cite à l'ordre de l'Armée le 403" Régiment d'Infanterie : Chargé, le 31 août 1917, sur le Chemin-des-Dames, d'attaquer les positions du Monument d'Heurtebise a, sous le commandement du lieutenant-colonel COLLET, brillamment rempli cette mission que la conformation du terrain et les organisations ennemies rendaient tout particulièrement difficile.
A gagné d'un superbe élan tous ses objectifs, - faisant 180 prisonniers, dont - 7 officiers, prenant 8 mitrailleuses et résistant pendant quatre jours et quatre nuits consécutives à sept contre-attaques ennemies des plus violentes. S'est maintenu sur les positions conquises sous les bombardements intenses et continus.
A fait preuve, à nouveau, dans ces circonstances, des belles qualités qu'il avait montré depuis sa formation, à la bataille de Champagne en septembre 1915, à la bataille de Verdun en 1916, ainsi que le 17 avril 1917 dans le secteur de Reims, où il a enlevé tous ses objectifs et fait plus de 200 prisonniers et capturé 8 mitrailleuses.
Au Q. G., le 20 septembre 1917.
Le Général commandant la X* Armée, Signé : DUCHÊNE.
Le Régiment, ayant gagné par étapes-la région deSenlis, y séjourne jusqu'au 21 octobre (périodes d'instruction).
Les 28et 3e C. M. sont mises à la disposition du XIV* C. A.
(secteur du Moulin de Laffaux) pour l'offensive qui doit avoir lieu prochainement dans ce secteur. Dans ce secteur violemment bombardé, elles subissent quelques pertes et plusieurs hommes sont intoxiqués par les gaz.
Le 19 octobre, le commandant VENEL reprend le commandement du 21 bataillon en remplacement du commandant FREY, passé au i3y' R. I.
Secteur de Vaudesson. Le Régiment est transporté en camions autos dans la région de Soissons et, le 31 octobre, le lieutenant-colonel commandant le Régiment prend le commandement du secteur de Vaudesson.
Ce secteur, nouvellement conquis, très bombardé, demande un effort considérable d'organisation et de protection.
Le 23 novembre, le 410" R. I. relève le Régiment, qui va passer quinze jours au repos.
Le '8 décembre, le Régiment reprend le secteur de Vaudesson ; ce second séjour est fort calme.
Le 8 janvier 1918, le lieutenant-colonel COLLET passe le commandement de secteur au lieutenant-colonel commandant le 219E Régiment d'Infanterie.
Le Régiment est au repos à Soissons et aux environs, du 9 janvier au 10 mars 1918, et remis à la disposition du XI' C. A. en vue d'effectuer des travaux de défense sur la deuxième position entre Crécy-au-Mont et Margival, puis entre Sorny et- la ferme Chimy, sous la conduite du lieutenant-colonel COLLET qui pousse activement l'organisation des trois lignes de défense.
Les 4 et 5 février igi8, un concours divisionnaire est organisé entre les 4o3', 407' et 410' R. I. et le C. I. D.
(ce dernier comptant pour un Régiment).
Le 403e R. I. obtient les prix suivants : Premiers Prix ; Fusil 1886.
Escrime à la baïonnette.
Musique.
Deuxièmes Prix: F. M.
Stockès,
Troisième Prix : Mitrailleuse.
Prix Spécial: Grenadier.
Le 3 mars, le lieutenant CAILLAU (Marcel), remplace au commandement de la 1" C. M. le capitaine LEMARCHAND (Jacques), évacué pour maladie.
Le 5 mats, par décision du Général en chef, le chef de bataillon VENEL est affecté comme adjoint au Colonel commandant le 403' R. I.
A la même date, le capitaine SANDRIER (capitaine adjudant-major au 2' bataillon du 403.) prend le commandement de ce bataillon.
Secteur de Courson. Le 10 mars, le lieutenantcolonel COLLET reçoit l'ordre de relever le 19' R. I. dans le sous-secteur de Courson (C. R. bois Mortier et C. R. bois Quincy tenus par deux bataillons renforcés chacun jusqu'au 15 mars par deux compagnies américaines placées sous les ordres des chefs de bataillons) et en prend le commandement le 12 mars.
Le secteur englobe les têtes de pont de Courson et de Leuilly et l'avancée de Mont-des-Tombes.
Le Régiment subit des tirs de harcèlement et de destruction par 3o5 ; presque journellement, les Allemands tentent de jour ou de nuit des coups de main sur les C. R.
après de très violents crapouillotages et envoient de nombreux obus à gaz. Nos patrouilles prennent des
hommes du 397* R. I. Le secteur est très agité surtout à partir du 1" avril (tirs d'interdiction par 77, io5 et obus toxiques). Les guetteurs remarquent des allées et venues inaccoutumés d'Allemands vers le saillant Fox, la ferme d'Argentel et Jumencourt.
Le 7 avril, à 18 h. 45, des groupes importants d'ennemis venant de Bassoles, cherchent à aborder nos lignes.
La 10' compagnie arrête net les assauts furieux qui sont tous venus se briser sur les fils de fer de défense.
4 prisonniers du 3gy' R. I. restent entre nos mains.
La 10' compagnie est citée à l'ordre de l'Armée.
Le 8 avril, à 22 h. 3o, conformément aux ordres donnés par suite de la nouvelle activité allemande, le repli se fait au sud du Canal.
Le 9 avril, la 151' D. I. est rattachée au XX. C. A.
(général CHRÉTIEN).
Le secteur est toujours très agité ; de part et d'autre, les travaux d'organisation se poursuivent malgré l'activité de l'artillerie et de l'aviation et malgré les coups de main.
En date du 10 avril, le capitaine FEUILLOLEY, adjudantmajor au 1" bataillon, est affecté au 137e R. I. pour y prendre le commandement d'un bataillon (Note n° 3.034 du G. Q. G. du 3 avril 1918).
En date du 13 avril, le capitaine SANDRIER, adjudantmajor au 2e bataillon, passe au 410° R. I. pour y prendre le commandement d'un bataillon (Décision du Général commandant la VI' Armée no 4.578 du 8 avril 1918).
Par décision du Général commandant la VI" Armée en date du 15 avril sont affectés comme adjudants-majors : Au 1" bataillon, le capitaine GESREL.
Au 2' bataillon, le capitaine ADAM.
A partir du 3 mai, l'ennemi commence à révéler sa présence sur la rive nord de l'Ailette.
Le g mai, le 410* R. I. relève les éléments du Régiment qui vont au repos jusqu'au 26 mai dans les creutes de Juvigny.
Exercices d'attaques et de contre-attaques appropriées au terrain. De nuit, les travaux d'organisation de la deuxième position sont poussés activement (2 ms par nuit et par homme).
Le 20 mai, le Général commandant le XIe C. A. remet la croix de guerre aux drapeaux des 403e et 407e R. I.
Le lieutenant-colonel COLLET, partant en permission, le commandant VENEL prend le commandement du Régiment.
Grande Offensive allemande du 27 mai 191S
L'ordre d'alerte parvient à Juvigny le 26 mai, à 19 h. 3o.
L'attaque est annoncée pour le 27 mai, à 4 heures. Le bombardement commence à Juvigny vers 1 heure.
A 5 heures, la 9' compagnie part renforcer la droite du 410' R. I. et contre-attaque sur le Mont-des-Tombes qu'elle réoccupe à 19 h. 45 ; par suite du repli des 410e et 265" R. I., le 403' est en premières lignes. Le 28 mai, le Régiment est obligé de se replier sur Terny-Sorny, puis, dans la soirée, malgré les contre-attaques du 1" bataillon sur la Râperie, le Régiment s'appuie sur la route de Béthune.
Le chef de bataillon ALBOUSSIÈRES, commandant le 3' bataillon, est grièvement blessé et fait prisonnier. Le capitaine BEAUPUIS, adjudant-major, prend le commandement du bataillon.
Par suite du bombardement, le colonel TUPINIER, commandant l'Infanterie divisionnaire, venu pour donner des
ordres au commandant VENEL, est grièvement blessé, ainsi que le capitaine BROJAT, officier d'ordonnance.
L'ordre est donné de tenir la route de Béthune coûte que coûte jusqu'au lendemain matin. Un resserrement est ordonné pour 22 heures qui fixe le front du Régiment entre la route Terny-Sorny au sud et la Râperie au nord, mais le 29, à 4 heures, lorsque le mouvement est terminé, des trous existent dans la ligne incomplètement bouchée par le 66' R. I. T. ; l'infiltration ayant recommencé et le 66' R. I. T. s'étant replié, le flanc droit du Régiment est découvert. Le 3' bataillon se trouvant cerné, le chef de bataillon, deux officiers et le P. E. M. du bataillon sont faits prisonniers. Vers 9 heures, le Régiment se replie de nouveau dans la direction générale Maison-BlancheVillers-Lafosse. Dans la soirée, sous la pression ennemie, le Régiment est obligé de refuser son aile gauche qui vient s'appuyer sur la chaussée Brunehaut (ligne franchement orientée nord-ouest-sud-est). Dans les éléments du 403e R. I.
se trouvent les restes d'une compagnie du 410' R. I. (une section environ), des éléments du 415e R. 1. et des compagnies du Génie 15/7 et 15/57, La 151' D. I. ayant dû être relevée dans la nuit du 29 au 3o mai, fut obligée de rester en premières lignes, la troupe relevante n'étant pas arrivée.
Après une nuit calme, l'effort ennemi se fait sentir sur Chavigny et les pentes ouest de Juvigny. Le 1" bataillon, en contre-attaquant vers la côte 155,5, arrête momentanément l'effort ennemi et dégage le 2' bataillon.
A partir de midi, l'offensive ennemie est de plus en plus violente, appuyée par de très violents bombardements de tous calibres, y compris des batteries d'accompagnement,
et, vers le nord, par des mitrailleuses et des minen prenant nos lignes d'enfilade.
L'ordre est donné de tenir à tout prix le long de la chaussée Brunehaut et des renforts sont réclamés. Un bataillon du 127e R. I. est porté sur la croupe entre Chavigny et Villers-Lafosse et étage les cuirassiers sur la chaussée. Une compagnie du 127' R. I. est envoyée derrière les 1" et 2e bataillons pour les appuyer, ces deux unités, à 17 heures, étant à bout de forces et de munitions.
Le ravitaillement en munitions, longuement réclamé, arrive enfin. La position a été maintenue grâce à l'énergie de chacun et malgré de lourdes pertes.
A 18 h. 3o, l'ordre est donné de rompre le combat ; le repli s'opère sous un bombardement des plus violents et des rafales de mitrailleuses.
Un contre-ordre prescrit d'arrêter le mouvement et de reprendre position entre Cuisy-en-Almont et Laval.
Le 3i mai, les restes du Régiment arrivent à Ambleny où on le réorganise.
Le 2 juin, les 2' et 3e bataillons, avec une compagnie de mitrailleuses à neuf pièces, renforcent le 407e dans la défense de Vic-sur-Aisne.
Le 3 juin, le Régiment va occuper la ligne LaversineCourtançon. A 19 heures, l'ordre arrive de relever la 52e D. I. (57-123-i44e R. 1.) sur la ligne Croix-SainteCreaude-Carrières d'Hegnières ; les 1" et 2' bataillons se portent en avant et ne trouvent que quelques éléments du 57' R. I., mais occupent les positions prescrites. Deux compagnies du 17' R. I. se trouvent mélangées au 403' R. I.
Le 4 juin, vers huit heures, les Allemands bombardent violemment nos lignes. A 11 heures, les éléments du
17e R. I. quittent leurs positions, faisant des trous dans les lignes. Le troisième bataillon est complètement en l'air et doit se défendre face à l'est, au nord et au sud.
Luttant pied à pied, il essaie de se replier pour gagner la tranchée partant de l'ouvrage fermé et se dirigeant vers le nord de Laversine.
Le lieutenant DE VILLEDIEU est blessé et fait prisonnier ainsi que la plus grande partie des hommes qui lui restaient. Jusqu'au 8 juin, à 20 heures, l'artillerie seule est active (bombardement par minen et 210) moment où se déclanche une nouvelle offensive ennemie qui prend pied dans notre première ligne, mais le terrain perdu est immédiatement repris par une vigoureuse contre-attaque.
Le Régiment est relevé le 9 juin et reste en réserve jusqu'au 12 juin, puis est embarqué en autos pour aller au repos à Fresles (Seine-et-Oise). Par suite de l'arrivée de renforts (15 officiers et 848 hommes), le Régiment est reconstitué à trois bataillons.
Pertes éprouvées par le Régiment du 27 mai au 10 juin
5 officiers tués 22 blessés
74 hommes tués 533 blessés'
674 hommes disparus.
Le 22 juin, le Régiment s'embarque à l'Isle-Adam et débarque le 24 à Hericourt (Haute-Saône) pour être en réserve du 127' R. U. S. à Manspach (Alsace).
Secteur de Rechesy. Ce secteur est calme, à part quelques patrouilles et quelques coups de main. Les bataillons occupent trois centres de résistance et font de nombreuses reconnaissances. Le Régiment est relevé le
23 août par le 3* R. T. Sénégalais et va au repos à Phaffaus.
Pertes
7 hommes tués. g hommes blessés.
En date du 28 août, par ordre n" 8.ggj/1, le Général en chef cite à l'ordre de l'Armée : le général DES VALLIÈRÈS (Pierre-Emile), général de Brigade commandant la 151* D. I., tué à l'ennemi le 28 mai.
Le 31 août, le Régiment s'embarque à Belfort pour être affecté à la II" Armée (général HIRSCHAUER) et au XI' C. A.
(général PRAX), il débarque le 1" septembre dans la région de Brabant-le-Roi.
, Citation à l'ordre de l'Armée. En date du 8 septembre 1918, le 403. R. I. est cité à l'ordre de la Xe Armée pour les affaires fin mai, début de juin 1918, avec le motif suivant : Du 27 mai au 12 juin 1918, sous les ordres du commandant VENEL, puis du lieutenant-colonel COLLET, le 403* R. I., sans cesse en première ligne, a résisté héroïquement à la pression de plus en plus accentuée de l'ennemi, rétablissant inlassablement ses positions par une série de contre-attaques énergiques et brillantes sur un terrain battu d'obus toxiques et de projectiles de très gros calibre.
Le 3 juin, malgré la fatigue et les pertes de huit jours de luttes ininterrompues, réengagé brusquement pour combler un vide dans la ligne de bataille, se porte franchement à l'attaque, déconcerte l'ennemi par son intrépidité, l'arrête, le force à reculer et maintient intactes jusqu'à la relève les positions dont la défense lui a été confiée.
Note n" 48.057 du G. Q. G. du 31 août 1918.
Par ordre n' 122/F, le port de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre est accordé au 403c R. I.
Le 17 septembre, le général PRAX, commandant le XIe C. A., passe en revue les 403e et 410e R. I. La fourragère est remise à l'issue de la cérémonie.
Le Régiment est enlevé en camions-autos, le 21 septembre, à destination des camps des Carrières (1 kilom. 500 sud de Cuperly).
Le chef de bataillon VENEL, commandant le 2' bataillon, est détaché au Service des Chemins de fer et rejoint la Commission régulatrice de Calais (mutation prononcée par le Général commandant en chef à la date du 12 septembre).
Sous-secteur de Sommery. Le Régiment prend les tranchées dans la nuit du 24 au 25 septembre en vue d'effectuer une attaque le 26, à 5 h. 25. Lçs bataillons sont échelonnés en profondeur et encadrés à droite par le
118e R. 1. (22e D. 1.) et à gauche par le 410e R. î.
Attaque du 26 septembre igi8, Mission. - Enlever dans les limites affectées au Régiment : a) Les organisations jusqu'à la ligne tranchée de Gettingue.
b) Pousser des reconnaissances offensives jusqu'à la ligne Sainte-Marie à Py-Somme-Py. Le cas échéant, appuyer les reconnaissances de façon à se porter à distance d'assaut de la position au nord de la Py.
Le 1" bataillon atteint et franchit les lignes avancées allemandes faisant quelques prisonniers, puis arrive au deuxième objectif. A 8 h. 10, l'attaque et l'enlèvement de la position ont lieu ; le bataillon arrive sur la ligne Mecklembourg-Vandales. Le barrage ayant augmenté sa vitesse, les troupes se précipitent à sa suite pour le rattraper sur Darmstadt, mais une résistance opiniâtre s'élève entre lui et nous sur la tranchée de Schlesurg.
L'enlèvement puis la garde de cette tranchée va nous -occuper jusqu'au soir, avec des alternatives de succès et d'insuccès au cours desquels officiers et hommes ont une ̃ conduite admirable. Les pentes de Mecklembourg qu'il faut descendre sont battues par des mitrailleuses; les boyaux sont pris d'enfilade ; l'ennemi,, qui veut reprendre Schlesurg, déclanche un barrage de minen très nourri. La résistance est organisée avec les propres engins de l'ennemi; toutes les grenades allemandes sont recherchées et préparées. La belle conduite de tous permet de garder cette tranchée.
Le 31 bataillon reprend l'attaque le 27, mais un véritable labyrinthe avec blockauss bétonnés garnis de mitrailleuses •et de fils de fer intacts, force de recourir aux chars d'assaut.
Après des luttes acharnées, la progression continue ; toute la tranchée Gottingue (ligne principale de résistance) tombe, à 17 h. 15, entre nos mains.
Le a" bataillon reprend l'attaque le 28 septembre ; il est obligé, avant d'arriver à la tranchée Dusseldorf, de traverser des réseaux de fils de fer non détruits, sous les violents tirs de barrage et le feu nourri des mitrailleuses ennemies.
La progression est rendue impossible.
Récapitulation des prises à l'ennemi du 26 au 28 septembre 1918 inclus ; 2 fusils anti-tancks.; 22 mitraillettes ; 13 mitrailleuses 2 minenwcrfer ; 3 canons d'accompagnement ; 4 canons de 77 contre avions ; 3 canons de 77, et une grande quantité de matériel qui n'a pu être
dénombré. La résistance de l'ennemi fut tellement opiniâtre que très peu de prisonniers ont été faits (21 prisonniers), les Allemands ayant dû être tués sur place pour assurer la progression.
Après trois jours passés en réserve, le Régiment relève le 30e R. I. à l'est de Sainte-Marie-à-Py pour y effectuer une attaque.
Mission. Enlever la position de Notre-Dame-desChamps ; si possible atteindre la lisière nord du bois de Saint-Souplet.
Les i" et 3' bataillons occupent dans la matinée du 3 octobre le boyau Geisnau, position excessivement dure, le terrain étant absolument balayé par les mitrailleuses ennemies qui abattent tous les agents de liaison et tous les hommes qui se montrent.
A la tombée de la nuit, le Régiment s'infiltre et avant le lever du jour, il tourne les nids de mitrailleuses qui arrêtaient la progression du 93" R. I. Le 4 otobre, à 6 h. 3o, le 1" bataillon atteint Notre-Dame-des-Champs et, vers 11 h. 3o, le bois de Saint-Souplet. A 14 heures, le Régiment reprend sa marche en avant et enlève sous un violent barrage de i5o et de 210 tout le terrain jusqu'à Saint-Clemont-sur-Arnes. L'ordre est donné de faire face au nord et de marcher sur Saint-Pierre-à-Arnes ; c'est dans cette formation que le Régiment est relevé par la 61e D. I., le 6 octobre. Le 2" bataillon franchit l'Arnes ; il construit trois passerelles de fortune sous un bombardement violent pour établir une tête de pont qui permettra le débouché du 265e R. I.
Pertes
2 officiers tués 15 blessés
83 hommes tués 554 blessés
II hommes disparus.
Le Régiment part au repos, le 3 octobre, pour Mourmelonle-Petit, puis à Villers-Allerand, puis à Amenaucourt-laPetite.
Ordre général n° 477. Au P. C., le 30 septembre 1918.
Le 26 septembre 1918, les troupes de la 151* D. I. se sont portées dans un élan superbe à l'assaut des positions redoutables que depuis quatre ans l'ennemi organisait et perfectionnait sans cesse entre Souain et la Py.
Admirablement appuyés par leurs camarades de l'artillerie et de l'artillerie d'assaut, les 403% 407e et 410e R. I. ont rivalisé d'entrain et d'endurance.
Malgré les fatigues, les pertes subies et la résistance acharnée que leur opposaient des troupes d'élite, ces régiments ont rompu le front ennemi, réalisant une avance de plus de 6 kilomètres, faisant 600 prisonniers, capturant des canons, un grand nombre de mitrailleuses et un matériel considérable.
Et pendant ces rudes combats, sapeurs et télégraphistes du Génie, cavaliers, territoriaux, brancardiers, se dépensaient sans compter pour assurer les communications. les liaisons, les ravitaillements, la relève des blessés.
Officiers et soldats de la 151° D. I., vous avez été dignes de votre glorieux passé. A tous, j'adresse l'expression de mon admiration et de ma reconnaissance affectueuse. Avec vous, je salue avec un douloureux respect nos camarades tombés glorieusement pour la France.
Le Général commandanl la 1511 D. I., Signé : BIESSE. 1
Secteur de Suzaucourt. Le 4 octobre, le Régiment arrive à Asfeld-la-Ville et est mis le 25 à la disposition du XIIIe C. A.
Le ier novembre, le Régiment appuie l'attaque du 410' R. 1.
et du 1" Tirailleur sur la côte 145. Ce secteur continue à
être bombardé violemment par 77, 88, io5 et i5o, avec une forte proportion d'obus toxiques. Le 3 novembre, le 4038 R. 1. est en première ligneetpoussedesreconnaissances.
Pertes du 15 octobre au 4 novembre igi8
1 officier tué 7 blessés
15 hommes tués 231 blessés
7 hommes disparus Le 5 novembre, à partir de 4 heures, la diminution des tirs d'artillerie et de mitrailleuses ennemies laisse croire que l'ennemi bat en retraite. Après avoir poussé des reconnaissances qui ne rencontrent plus de résistance, le Régiment marche sur Saint-Fergeux ; le 6, il marche sur Doumely, que l'escadron divisionnaire atteint à 11 heures. Le mouvement se continue sur Folb-Gensée ; puis, le 7 novembre, sur Draize-Lalobbe, Signy-l'Abbaye ; puis, le 8, sur Thin-le-Montier, Clavy-Warby, Saint-Marcel, la Fosse-aux-Lions. Le 9 novembre, la 151 D. I. est remplacée dans son secteur d'attaque par la 13, D. 1.
Pertes du 5 au 9 novembre 1 homme tué. 4 hommes blessés. Disparus : Néant.
Le Régiment est au repos jusqu'au 16 novembre à Thin et à Saint-Marcel. Le 11 novembre, à 11 heures, le Régiment apprend officiellement que l'armistice est signé avec l'Allemagne.
Le Régiment se dirige, le 17 novembre, sur Mareuil-surAy, où il arrive le 22 novembre.
Au 25 novembre, l'effectif du Régiment est de 1.880 hommes.
Du 14 décembre 1918 au 3 février 1919, le Régiment fait mouvement sur l'Alsace par Mesnil-sur-Oger, Germinor,
Coole, Somsois, Landaville-le-Bas, Chatillon-sur-Broué, Wassy, Grindcourt-aux - Ormes, Sailly, Grand'Sione, Lignéville, Darncy, Fontenay-le-Château, Magnoncourt, Saint-Sauveur, Saint-Germain, Plancher-Bas, Rougemontle-Château, Vauthierment, Romagny, Sentheine, Soultz, Ensisheim.
Le 3 février, le i" bataillon relève les postes fournis par le 23ùe R. I. Le 2" bataillon est à Colmar (sauf la 6' compagnie, qui est à Sainte-Marie-aux-Mines).
Le 9 janvier 1919, le général GOURAUD, commandant la IV' Armée, cite à l'ordre de l'Armée la 2' compagnie.
Citation. Le général BIESSE, commandant la 151. D. I., cite à l'ordre de la Division le 403' R. 1. :
Superbe régiment, commandé par le lieutenant-colonel COLLET : Du 26 septembre au 6 octobre 1918, ayant pour mission de s'emparer d'une série de positions puissantes et défendues avec opiniâtreté par l'adversaire, les a conquises au prix d'efforts héroïques, et, poursuivant sa marche en avant malgré les résis.
tances de l'ennemi, a progressé de plus de 10 kilomètres en profondeur.
Ordre général n° 516 du 14 janvier 1919.
Le Régiment est relevé le 31 mars 1919 par le 6' R. I. ; à la date du 1" avril, le 403e R. I. est disloqué en deux parties.
1re partie. A) L'Etat-Major et la C. H. R., moins la musique et les clairons.
B) Tous les officiers et hommes de troupes volontaires pour l'Armée Polonaise.
C) Les Etats-Majors de bataillons, comprenant le commandant de bataillon, l'adjudant-major et un sous-officier..
D) Les commandants de compagnie.
E) Deux comptables par compagnie, un sergent-major ou fourrier, un caporal-fourrier ou secrétaire.
F) Une équipe de F. M. par compagnie.
G) Une équipe de six mitrailleurs par compagnie de mitrailleuses destinés à l'organisation et à la mobilisationd'un régiment de Chasseurs Polonais à Sens (ex 68' Division).
2' partie. Tout le reste des officiers et des hommes de troupe comptant au Régiment et inscrits sur les contrôles le 31 mars igig est passé en bloc à la 368 D. I. ;
tous les permissionnaires de bataillons ou détachés pour un motif quelconque sont rattachés à la 21 partie et passés.
à la 36' D. I.
Matériel, chevaux, voitures, tout le matériel (chevaux, voitures, mitrailleuses, F. M., canons de 3y, - mortiers Jouhandeau, Deslandes, téléphonique, etc.), est emmené à Sens.
(Exécution de la note 26155 du G. Q.. G. du 15 mars 1919.) Au Q. G., le 3o MARS Igl9 , Ordre général n° 53Ô La 151' D. I. sera dissoute le 5 avril 1919.
Depuis sa création et pendant quatre années, cette belle unité n'a.jamais reculé devant les lourdes tâches qui lui ont été imposées, et les a toutes accomplies à l'entière satisfaction de ses chefs. Sur la Somme et en Champagne en 1915, à Verdun en 1916, aux Cavaliers de Courcy et à Heurtebise en 1917, sur l'Ailette, sur la Py et sur l'Aisne en 1918, la 151° D. I. s'est acquise des titres inoubliables à la reconnaissance du pays. Ni les fatigues, ni les souffrances, ni les sacrifices les plus durs n'ont rebuté son endurance, ni atteint son courage magnifique.
A tous je souhaite longue vie, gloire et honneur et je dis merci de grand cœur. Les mois pendant lesquels j'eus l'honneur de commander la 151* D. I. compte pour moi parmi les plus beaux.
Régiments de la 151* D. I., je salue avec émotion vos Drapeaux- Le Général commandant la 151' D. I., Signé : BIESSE.
*
Ordre du Régiment n° 532 Au moment où le 403' R. I. se disloque, le Colonel adresse ses adieux à tous, officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du Régiment.
Il remercie encore une fois ses vieux compagnons d'armes du dévouerpent et de l'esprit de sacrifice qu'ils ont toujours témoignés et qui ont fait du 403' un régiment d'élite.
Le Colonel adresse ses meilleurs vœux à tous, souhaite bonheur et prospérité à ceux d'entre eux qui vont bientôt entrer dans la vie civile et bonne chance à ceux qui vont vers de nouvelles destinées militaires.
Aux Armées, le 31 mars 1919.
Le Lieutenant-Colonel commandant le W3e R. I., ; Signé : COLLET.
rr, 2, 3 et 4 avril, les éléments désignés pour le 2* Régiment de Chasseurs Polonais s'embarqueront à destination de Sens.
Le 20 avril 1919, le 403' R. 1. est dissout à minuit.
Tous les éléments restant sont passés en subsistance au 2' R. I. Polonais. t
Le 1" bataillon à la 26' compagnie.
Le 2° bataillon à la 25' compagnie. ': La C. H. R. et le 3' bataillon à la 24° compagnie. ;
L'effectif de la troupe est de 483 hommes.
L'effectif des officiers disponibles à cette date est de 27.
Aux Armées, le 20 avril 1919.
Le Lieutenant-Colonel commandant le 403. R. I.
P. O. Le Capitaine adjoint : î Signé : NOËL. £