ë~<2~C XV Sages de Gloire J
du
68è2lEataillon de Chasseurs Alpins
1914-.1918
Préface
du Général dej^lâud'huy Gouverneur de Metz-,
BERGER-LEVRAULT NANCY PARtS STRASBOURG -
PAMKS DK (il.on:K
DU
68° BATAILLON I)E CHASSEURS ALPINS
2 AOUT 1914-30 MARS 1919
<7 été tiré de cet ouvrage 3.000 exemplaires siii, papier sur glacé offert généreusement par Il [ MON FRANÇAISE DES PAPETERIES D
Pages de Gloire du
68e Bataillon de Chasseurs
alpins
2 AOUT 1914-30 MARS 1919
Lettre-Préface du Général de MAUD'HUY
GOUVERNEUR DE METZ ANCIEN COMMANDANT DE LA VIIe ARMÉE
CITATIONS A L'ORDRE DE L'ARMÉE
DU
68e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
ORDRE GÉNÉRAL No 399 DE LA VIe ARMÉE
Le 3 septembre 1916, sous l'énergique impulsion du commandant DOPONT a enlevé, après une lulte acharnée de deux jours, un village formidablement organisé, s'est emparé de 150 prisonniers et de 3 mitrailleuses.
Le 9 octobre 1916.
Le Général commandant la VIe armée, FAYOLLE.
Après s'être fait remarquer par sa belle conduite à Cléry, vient encore sous le commandement de son chef, le commandant DUPONT, de se distinguer lors des attaques des 3o et 31 juillet 1917, en enlevant dans son élan tous ses objectifs, en s'y maintenant malgré les mitrailleuses, les bombardements et des contre-attaques répétées d'un ennemi tenace.
A, au début de sa progression, franchi en rampant des fils de fer incomplètement détruits, sous le feu du canon ennemi, et ne s'est relevé que pour courir à l'assaut sans s'arrêter.
A fait 83 prisonniers, dont 2 commandants de compagnie, et pris 6 mitrailleuses.
Le 28 août 1917.
Le Général commandant la l'le armée, MAISTRE.
ORDRE GÉNÉRAL N° 286 DE LA Irc ARMÉE
Sous l'énergique direction du commandant DE VERDILHAC, vient d'illustrer à nouveau la fourragère de son fanion. Ramené quarante-huit
heures auparavant devant des positions ennemies incomplètement définies mais solidement tenues, s'est précipité à l'assaut, tuant tout ce qui résistait, s'emparant d'une zone de terrain particulièrement importante, sur une profondeur de i kilomètre et capturant de nombreux prisonniers.
A répondu à une contre-attaque ennemie en attaquant de nouveau, faisant des prisonniers et conservant le terrain conquis.
Le 18 août 1918.
Le Général commandant la 1re armée, DEBENEY.
ORDRE GÉNÉRAL N° 208 DE LA Ire ARMÉE
Les 17 et 18 octobre 1918, sous les ordres du commandant DE VERDILIIAC, au cours de combats acharnés où il s'est heurté à des troupes d'élite, s'est emparé de la moitié du village de Petit-Verly et a rompu le
front ennemi en capturant 288 prisonniers, 4 canons, 4o mitrailleuses et un matériel important. Le 4 novembre 19 1 8, a franchi le canal de la Sambre à l'Oise sous un feu très violent, s'est emparé de haute lutte des positions de la rive Est, a progressé de 4 kilomètres, en capturant 120 pi isonniers et s'emparant de 3 canons, 20 mitrailleuses, 7 minenwerfers de gros calibre. A de nouveau attaqué en fin de journée et progressé jusqu'au village de Bergues, réalisant la rupture du front ennemi.
Le 12 décembre 1918.
Le Général commandant la Jre armée, DEBENEY.
Attribution de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire par ordre général n° 140 « F » du G. Q. G.
du 19 décembre 1918.
ORDRE GÉNÉRAL N° 140 « F »
Le général commandant en chef décide que le 68e bataillon de chasseurs à pied, qui a obtenu quatre citations h l'ordre de l'armée, pour sa brillante conduite devant l'ennemi, aura droit au port (ie la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
Le Général commandant en chef, PÉTAIN.
Le commandant DUPONT (VI septembre 1914-2o juin )'j!8).
PAGES DE GLOIRE
DU
68° BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
2 AOUT 1914 - 30 MARS 1919
LORRAINE
24-31 AOUT 1914
« La France peut compter sur nous, Les Fils seront dignes des Pères. »
(La Sidi-B¡'alzillt.)
Composé à l'origine de solides et robustes montagnards à l'énergie farouche et à la volonté de fer, venus pour les deux tiers de la Haute-Loire, pour l'autre tiers de l'Isère, le 68e bataillon de chasseurs alpins est mobilisé, dès le 2 août 1914, au quartier Bayard à Grenoble. Sous le commandement provisoire du capitaine DAVIN, qui remplace le capitaine COQUET du 28e B. C. A., son commandant d'après le plan de mobilisation, il est dirigé le 6 août sur Guillestre, afin de s'y entraîner, de s'y amalgamer, et, le cas échéant, de faire face à une intervention de l'Italie, cette puissance n'ayant pas encore donné l'assurance de sa neutralité dans le conflit européen. Le 10 août, le capitaine COQUET vient prendre le commandement du bataillon. Pendant trois semaines s'opèrent l'organisation des unités, leur équipement et leur encadrement. En même temps commence l'entraînement des chasseurs, tâche facile avec des hommes comptant au moins deux ans de ser-
LORRAINE 24-30 Août 1914
Extrait de la carte rie France, à l'échelle de 1/80.000e publiée par le Service Géographique de l'armée.
vice dans les bataillons alpins, animés par le souffle du plus pur patriotisme et bien décidés à défendre jusqu'au sacrifice suprême le sol sacré de la patrie menacée.
Le 20 août, l'Italie ayant manifesté sa bienveillance à notre
De gauche Ú drnïe : 3e rang : Lient. SABATTIER, cap. DUBARLE, médecin auxiliaire PINARD.
2E rang : Sous-lieut. REMILLY, lient. LEBLANC, cap. DUPONT, cap. BERTIN, lieut. MASSIOU.
1er rang : Lieut. RIBAUT, aide-major GUILLAUME.
égard et la situation de nos armées du Nord-Est n'étant pas sans inspirer quelque inquiétude, le retrait des troupes de couverture de la frontière sud-est est décidé. Le 21 août au soir le 68e embarque à Mont-Dauphin à destination des Vosges. Il quitte Guillestre dans un défilé triomphal, acclamé par une population qui, pour l'avoir connu pendant trois courtes semaines, s'est déjà attachée à lui. Sur son passage des maisons sont illuminées et
d'innombrables feux de bengale saluent son départ pour le front.
Le 24 août, le bataillon se réveille à Thaon-les-Vosges. C'est l'heure tragique où les Boches nous ramenant de Sarrebourg menacent la trouée de Charmes. L'armée ayant appris l'arrivée de quatre bataillons de chasseurs (46, 52, 68, 70), les a réservés comme suprême espoir pour endiguer le flot débordant de l'envahisseur. Son attente n'est pas déçue. Encore qu'un peu surpris de sentir l'ennemi si avant sur la terre de France, alors qu'il croit, selon l'expression même du communiqué, qu'aucun point du territoire n'est envahi, le 68e entre résolument dans la fournaise.
A marches forcées il gagne Rehaincourt où il reçoit l'ordre de s'organiser et de tenir coûte que coûte. La nuit du 25 août, très obscure, est pénible; on attend d'un moment à l'autre l'arrivée de l'ennemi, arrivée que des renseignements font prévoir comme prochaine. Aucune alerte n'ayant eu lieu, le 26 au matin le bataillon reçoit l'ordre de se porter en avant. Au cours de sa marche, il voit le premier bombardement, celui de la côte d'Essey sur laquelle s'acharnent en vain les batteries ennemies. Rassemblé au cimetière d'Haillainville, le G8e y reçoit le baptême du feu très crânement et en débouche pour se porter à l'attaque de Clézentaine. Très en vue sur la route Haillainville—Clézentaine, il est obligé, pour suivre un itinéraire moins exposé, de passer plus au nord par le bois d'Haillainville. C'est aux abords de Clézentaine qu'il capture ses premiers prisonniers : un officier et quelques soldats allemands; puis, par une nuit très noire, vers 9 heures du soir, il pénètre dans le village que l'ennemi a abandonné. Le 27 au matin, il progresse au nord dans la direction de Mattexey et pour la première fois, il a l'impression d'une grande bataille.
Les officiers et les chasseurs sont frappés par l'invisibilité complète de l'ennemi. Ce même jour, le bataillon enlève Mattexey et Seranville. Le lendemain, il subit un échec à l'attaque de Magnières et Domptail, échec qui sera réparé quelques jours plus tard par une marche victorieuse. Les 7c et 9e compagnies sont sérieusement éprouvées en débouchant du bois de Mattexey dans des champs d'avoine mûre sur lesquels la tenue sombre des chasseurs se détache trop parfaitement. L'ennemi ainsi averti déclenche sur les lisières du bois un fort bombardement qui cause quelques vides dans les rangs des compagnies d'attaque. Trois jours durant, le bataillon est aux avant-postes de la Mortagne. Il traverse successivement les bois du Quétil, du Penot, et de Laleau. Dans celui-ci il constate l'effet foudroyant des obus explosifs des 75 sur un bivouac ennemi qu'un tir de quelques minutes a transformé en un véritable charnier.
ALSACE SÙDELKOPF, KOHLSCHLAG, BALLON DE GUEBWILLER, UFFHOLTZ SILBERLOCH, ROCHE DURE
1er SEPTEMBRE 1914-24 MARS 1915
« O France 1 relève le front Et lave le sang de la face, Nos pas bientôt réveilleront Les Morts de Lorraine et d'Alsare. »
(La Sidi..Brah,'m.)
Fatigué par cette semaine de durs combats, le 68e s'embarque le 3 septembre à Châtel : l'Alsace réclamait déjà les al pins. Du Thillot, le bataillon se dirige sur Bussang et fait son entrée dans la vallée de la Thur. Partout il reçoit de la population le plus cordial accueil. Cantonné à Kruth pendant deux ou trois jours, il en repart bientôt pour aller occuper les hauteurs du Drehkopf et de la région avoisinante. Il organise défensivement le plateau de Breitfirst et de Hannenbrunnen; dans le même temps, il effectue de fréquentes et lointaines patrouilles dans la vallée de la Fecht (Metzeral, Sondernach), poussant même jusqu'au Kallcrwascn (Petit Ballon).
Le 9 septembre, le capitaine COQUET avait été appelé au commandement du 28e B. C. A. en remplacement du lieutenant-colonel BRISSAUD-DESMAILLETS, promu à la tête d'une brigade. Le 23 du même mois, il est remplacé à la tête du 68e par le capitaine DUPONT, qui conservera ce commandement pendant quatre ans. L'intérim est assuré par le capitaine DAVIN, commandant la 10E compagnie.
Les ig et 23 octobre, le 68e opère des reconnaissances offensives sur Rimbach et Jungholz, à la naissance de la vallée de Guebwiller. L'ennemi, inquiété jusque dans ses grand'gardes, veut réagir. Le 25 octobre il attaque en force, à l'effectif d'un bataillon, deux de nos postes principaux. Sur le poste du Sùdel, gardé par la section GIROUD de la ge compagnie, deux compagnies boclies chargent au son des fifres et des tambours, mais leurs efforts restent vains. Le poste de Kohlschlag, plus exposé, est menacé d'encerclement par une compagnie, c'est-à-dire par une troupe huit fois supérieure à son effectif; il se replie méthodiquement en
faisant le coup de feu. De Goldbach, où il est avec le peloton de sa compagnie au repos, le capitaine LAVAUDEN entend la fusillade : au pas de charge, à la tête d'une vingtaine de chasseurs, il se porte au secours de son poste attaqué. En cours de route le souslieutenant CONTE tombe mortellement frappé. Cette perte douloureuse, loin d'affaiblir le moral des chasseurs, les anime au contraire du désir de venger leur officier. Surexcités aussi par l'espoir de délivrer leurs camarades, ils s'avancent résolument sur Kohlschlag, en chassent les occupants affolés par la soudaineté et l'impétuosité
La section rie mil railleuses du bataillon au début de i'jiT).
du choc et les obligent à détaler à toutes jambes dans le ravin.
Exaltés par l'allure superbe des chasseurs, six braves soldats du 15e escadron du train des équipages partent comme volontaires à leurs côtés; l'un d'eux, suscitant l'admiration des chasseurs qui lui voient faire le coup de feu comme un guerrier éprouvé, est mortellement atteint en arrivant au col.
Au lieu de ralentir l'ardeur de nos combattants, cette tentative de l'ennemi reçoit une réponse à quelques jours d'intervalle. Le 10 novembre, les 7e et 9e compagnies, avec un peloton de la 10e, des éléments du 10e B. C. P. et du 21 3e R. I., opèrent un coup de main à très large envergure sur le village de Rimbach et la
croupe d'Ebeneck. Soutenue par la section de mitrailleuses du
Le Siuldlcopl' en leviier 1918 (\'I:e prise de Freundstein).
Vue prise de l'observatoire du Sçhletzenburg au-dessus de Sleinbacli.
Au premier plan Je village de Steinbach, immédiatement à sa Hauche le plateau d'iîffliolt/
A droite, Cernay. Au fond, la plaine d'Alsace.
bataillon, la ge compagnie progresse sur les crêtes boisées d'Ebe-
neck, en chasse instantanément les défenseurs et s'installe aux lisières du bois. De là elle peut couvrir sur la gauche l'opération de Rimbach à laquelle prennent part la 7e compagnie et un peloton de la 10e. Les mitrailleuses du lieutenant RENAUD entrent en action
De gauche à droite: 3e rang : Cap. DUPOKT, lieut. DESBENOIT.
se rang : Cap. LAVAUDEN, aide-major GUILLAUME, Cap. BALLON, s.-lieut. RENAUD.
1ER rang : Médecin-auxiliaire PINARD, lieut. SABATTIER.
dès leur installation et brisent dans l'œuf une contre-attaque importante. Rimbach est occupé pendant trois heures au bout desquelles on procède à l'évacuation volontaire, ordonnée par le commandement. Novembre et décembre s'écoulent sans incident de guerre notable. Le bataillon passe la nuit de Noël échelonné de Frenndstein au grand ballon de Guebwiller et descend au repos le lendemain. Ce repos à Bitschwiller est bien court. Le 26 la
9e compagnie prend les avant-postes à la cote 425 (nord-est de Thann). Le 3o décembre, à l'exception de la 10e compagnie demeurée au ballon de Guebwiller, les 7e, 8e et 9e compagnies montent en ligne devant Uffholtz, le centre du bataillon sur la croupe de la chapelle Saint-Antoine, la droite en liaison avec le 152e régiment d'infanterie, qui, depuis une semaine, vient de s'illustrer dans l'opération hardie de la prise de Steinbach. C'est dans les tranchées sommaires du plateau d'Uffholtz que les chas-
Groupe de la 8, compagnie à Roche Dure.
seurs, accroupis dans la boue glacée, écrivent ou reçoivent leurs lettres du nouvel an. Dans la nuit du ier au 2 janvier, attaqué après de sérieux bombardements, le bataillon repousse victorieusement trois fortes tentatives de l'ennemi en vue de la reprise de la croupe Saint-Antoine. Installés dans des trous d'obus, les mitrailleurs du bataillon font merveille et sous l'impulsion de leur chef de section, le lieutenant RENAUD des chasseurs forestiers, coopèrent dans une très large mesure à l'échec de l'ennemi.
Pendant que les combats s'apaisent dans la région de Steinbach, s'allume le formidable brasier de l'Hartmannswillerkopf qui devait coûter la vie à tant de chasseurs alpins et conserver jusqu'à l'armistice un caractère de violence inouïe. Les unités du 68e furent
appelées à coopérer plus ou moins directement aux affaires de l'Hartmannswillerkopf. Commandée par le lieutenant BERTIN en remplacement du capitaine DAVIN que les fatigues de la campagne ont obligé à abandonner son commandement, la 10e compagnie s'installe à Silberlocli, au bas des pentes sud-ouest de l'Hartmannswillerkopf, dans le courant de janvier. Impuissante, elle assiste à la tra-
Officiers el adjudants du bataillon (février I!t':i).
Lieut. DESBENOIT, s.-licut. CHAMPLONG, s.-lieut. JUGE.
Adj. ROBERT, adj. RERGEAUD, adj. MALARTRE, s.-lieut. RENAUD, THÉOPHILE (jeune Alsacien), aide-maj. REY, iuéd. auxil. PINARD, adj. Cnopy, lient. SABATTIER, lieut. CHATELET, adj. MIN.IAUD.
S.-lieut. HEMILLY, adj. ENJELVIN, adj. RERNAUD, adj. (imouD, lieut. LEBLANC, lieut. RIDAuT, lieut. MASSIOU, s.-lieut. PÉREAU, adj. LAURENT, adj. BRUNET.
Adj. PAQUIER, cap. LAVAUDEN, eap. BALLON, cap. DUPONT, cap. DUUARLU, lient. SICCURANI, aide-major GUILLAUME. cap. HERTIN.
gique épopée de la compagnie REGNAULT du 28e B. C. A. qui, cernée sur l'Hartmannswillerkopf, résiste jusqu'à épuisement complet à un ennemi dix fois supérieur en nombre. Entre temps, le peloton Châtelet, de la 7E compagnie, participe à une tentative heureuse pour dégager la section CANAVY du détachement REGNAULT sur le sinistre sommet. Mais entre rHartmannswillerkopf et Freundstein il importe de mettre la main sur la position d'Hartfclsenschloss (Roche Dure) et du Breital. Cette tâche est confiée aux 8E et 10E compagnies el.
au peloton GIROUD de la ge: la mission fut exécutée rapidement dans
des conditions cependant très pénibles (2-4 février 1915) et les chasseurs reçurent sur le terrain les félicitations du général SERRET, confirmées dans un ordre de la 66e division en date du 7 février 1915.
ORDRE GÉNÉRAL N° 128 DE LA 6G9 DIVISION
Les compagnies BERTIN et DUBARLE et le peloton GIROUD du 68e bataillon de chasseurs (capitaine DUPONT), en travaillant jour et nuit, ont réussi à créer en quarante-huit heures, à proximité immédiate de l'ennemi, une organisation défensive remarquable.
Le général est heureux de leur renouveler par la voie de l'ordre les félicitations qu'il leur a déjà adressées sur le terrain.
Le 7 février 1915.
SERRET.
Vers la fin février, les 7e et 9e compagnies opèrent dans la région du Breital entre le Sudel et Roche Dure. Se heurtant à d'épais réseaux de fil de fer non détruits, sur un terrain recouvert d'une épaisse couche de neige, la 7e compagnie attaque, le 18 février, en liaison avec le 334e R. 1. qui a pour objectif la cote 937 et le 6e B. G. A. qui marche sur la ferme de Sudel. Elle ne peut atteindre la cote 472 qui lui a été assignée comme objectif; après avoir essuyé de fortes pertes, elle est contrainte de regagner sa base de départ.
HERRENBERG, SCHNEPFENRIETHKOPF, COTE 1025, COTE 955 COTE 700, METZERAL
30 MARS - 2 NOVEMBRE 1915
« Jusqu'au dernier souffle de nos vies, jusqu'au dernier enfant de nos mères, jusqu'à la dernière pierre de nos demeures, tout est à toi, Patrie ! S'il faut des mois, nous lutterons des mois ; s'il faut des années, nous lutterons des années ; les enfants d'aujourd'hui seront les soldats de demain.
« Pardonne à Les enfants leurs erreurs de jadis. Dresse-les dans ta gloire, endors-les dans ton drapeau. Leve-toi, renouvelée el victorieuse sur leur tombe.
« Sois sauvée par notre holocauste, Patrie, Patrie ! »
(Carnet de campagne du capitaine Robert DUBANLE.)
Le bataillon, envoyé au repos à Kruth, le 21 mars, est employé pendant quelque temps à effectuer des travaux de route : il faut permettre l'accès de l'artillerie lourde aux crêtes du Batteriekopf, presque à la fontière, entre le col de Ventron et le Hohneck.
Le 31 mars, les 9e et 10e compagnies du 68e, occupées à des travaux de route, sont tout à coup alertées.
Une patrouille du 5e bataillon territorial de chasseurs, occupant le secteur de l'Herrcnberg, a signalé l'installation de l'ennemi sur le point culminant du secteur, la cote 1201. Le bataillon territorial a reçu l'ordre de dégager cette position par ses propres moyens.
Malgré les efforts héroïques de la compagnie ANDRIEU et des pertes sanglantes, il n'y peut réussir. Cependant, le danger est menaçant : on craint que l'ennemi ne se consolide sur la cote 1201. Il faut, à tout prix, l'en chasser. C'est cette tâche qui est confiée, brusquement, aux deux compagnies du 68e. Il ne peut être question de préparation d'artillerie : c'est à la baïonnette seule que doit être demandé le succès.
Le commandant du 5e bataillon territorial, le chef de bataillon TOZÉAT DE LESPIN, expose la situation aux capitaines LAVAUDEN et BERTIN. Le premier, comme plus ancien, prend la direction de l'opération; après une reconnaissance sommaire, il croit pouvoir répondre du succès. Le terrain est couvert de près de 2 mètres de neige; l'ennemi vient de repousser victorieusement une attaque : il ne se méfiera pas. Soutenue par la compagnie Bertin, la ge compagnie,
sous le commandement du capitaine LAVAUDEN, s'avance silencieusement à travers la forêt, avec une audace et une habileté remarquables : le lieutenant DESBENOIT dirige les éclaireurs. Bientôt toute la compagnie est massée, baïonnette au canon, à la lisière de la forêt sans avoir donné l'éveil à l'ennemi; il n'y a plus qu'un espace découvert de ioo mètres à traverser. Un geste, et c'est la charge; un cri terrible ébranle subitement les échos de la montagne; les chasseurs se ruent en avant, la baïonnette haute. En un clin d'œil la position est submergée; les Allemands, épouvantés, se sont enfuis sans tenter de résistance sérieuse. Trois lignes de tranchées et un important matériel sont en notre pouvoir. Les deux compagnies, ge et
Près de Plalzerwasel, le général SERRET donne des ordres pour l'attaque du Schnepfenrieth.
Herrcnberg, massif au second plan.
10E, se mettent aussitôt à organiser la position conquise; elles y sont relevées par les 7e et 8e com pagnies, redescendent à Kruth chercher leurs sacs, et remontent la même nuit, pour participer à la continuation de l'attaque qui doit avoir lieu le lendemain en direction de la cote 1080. Cette attaque se heurte dès l'abord à desravins infranchissables, et doit être remise à plus tard, pour être menée avec des moyens suffisants.
C'est au cours d'une reconnaissance qu'il dirige en plein jour, sur la cote 1080, que le lieutenant MASSIOU, de la 8e compagnie, est frappé mortellement d'une balle au ventre. A nrand'peine, un des hommes de son groupe en avertit le capitaine DUBARLE. Celui-ci ne veut pas laisser son ami aux mains de l'ennemi : sans souci du
danger, à la tête d'une équipe de brancardiers et accompagné du chasseur AMBLARD, volontaire pour cette mission, il se porte sous un feu très violent de mousqueterie au point où MASSIOU est tombé.
Dans l'intervalle, le caporal SIMON — nommé par la suite adjudant et décoré de la Médaille militaire — a pu abriter l'officier blessé dans un repli que forme à cet endroit l'épaisse couche de neige et lui donner les premiers soins. Surmontant des difficultés inouïes, le petit groupe tente de ramener dans nos lignes l'héroïque officier.
Mais l'ennemi tire sans arrêt, même sur le personnel sanitaire, cependant facilement reconnaissable. Plusieurs brancardiers et un infirmier tombent blessés; mais rien n'arrête le zèle de cette vaillante cohorte à la tête de laquelle le capitaine DUBARLE donne l'exemple d'une énergie surhumaine et d'un dévouement hors de pair. Après une heure d'une marche pénible sur la neige, accomplie sous le feu incessant de l'ennemi, le groupe arrive enfin à la tranchée française de la cote T 201.
Les moyens d'évacuation de l'époque ne permirent pas le transport immédiat du lieutenant MASSIOU à l'ambulance. Ce n'est que tard dans la soirée qu'il arriva mourant chez les bonnes sœurs de l'hôpital de Moosch, où il expira dans la nuit.
Affaire du Schnepfenrieth.
La conquête de l'Herrenberg consolidait nos bases d'opérations sur la haute vallée de la Fecht; le sommet du Schnepfenrieth (i.2g3 mètres), clé véritable de toute cette vallée, devint dès lors l'objet des préoccupations du commandement. Les 28e et 68E bataillon de chasseurs préparèrent l'opération qui devait nous donner la possession de ce point d'appui.
En une nuit, par un travail acharné, les compagnies LEJAR (28E) el, BERTIN (68E) creusent secrètement le large boyau qui permettra d'amener à pied d'oeuvre, à l'abri des vues de l'ennemi, les troupes destinées à l'assaut et, le 17 avril, à midi, le bombardement préparatoire commence. Bombardement bien faible sans doute à côté des monstrueuses préparations d'artillerie qui illustrèrent la suite de la guerre, mais formidable pour l'époque si l'on songe que deux mortiers de 220 jouèrent le rôle principal. Ces mortiers avaient été baptisés par leurs servants « Manon » et « Mignon ». Ils avaient été amenés de Kruth et montés jusqu'auprès du chalet de Hus, ce qui, a cette altitude et dans la neige, représentait un tour de force.
L'assaut suivit, magnifique : le succès fut complet : chargeant dans la neige, les deux bataillons enlevèrent à la baïonnette tous les
objectifs, s'emparant de 80 prisonniers et de 2 pièces de canon.
La 8e compagnie, au côté de laquelle marchait le capitaine DUPONT, franchit dans un élan admirable le sommet du Schnepfenrielh. Enflammée par l'exemple de son chef, elle progresse jusqu'aux lisières de la forêt, s'y installe face à Mittlach, en liaison à droite avec le
Platzcrwäsel, base de départ pour l'altaque du Schnepfenrieth que l'on voit an second plan.
28e B. C. A. Après une halte de la nuit, poursuivant un succès que la surprise avait rendu plus grand même qu'on n'osait l'espérer, les troupes d'attaque continuent leur marche en avant. Tandis que le 28e se heurte aux formidables défenses de la cote 1025, le 68e dévale à travers la forêt vers le fond de la vallée. Chez l'ennemi, c'est la panique : une heureuse rupture des communications téléphoniques, dès le début du bombardement, avait entretenu à l'ar-
rière des troupes allemandes une quiétude trompeuse. L'arrivée inattendue de nos chasseurs provoqua une fuite éperdue. L'émoi se propage jusqu'aux villages de la vallée que les Allemands commencent à évacuer en hâte. On constate ce mouvement. Une reconnaissance hardie, dirigée par le lieutenant LEBLANC, de la 10E compagnie du 68e, atteint le village de Mittlach pendant cette évacuation; et la nouvelle se répand bientôt : l'ennemi est en retraite ; c'est la grande avance. peut-être la percée ! La 9e compagnie du 68e, restée en réserve sur les hauteurs de l'Herrenberg, reçoit l'ordre de se porter en avant; elle franchit les tranchées allemandes hâtivement abandonnées par leurs occupants et dévale à son tour les pentes
Au sommet du Schnepfenrieth, le général SERRET s'entrelient avec le commandant COQUET.
boisées qui dominent la vallée de la Fecht. Une compagnie du 5e bataillon territorial de chasseurs la suit en soutien. La nuit arri ve, on marche toujours. L'ennemi a disparu. On avance encore, trébuchant et tombant dans l'obscurité sinistre de la forêt, dans les pierres roulantes, dans le chaos des racines, dans les rochers abrupts. Mais qu'importe tout cela ! L'ivresse de la victoire gonfle tous les cœurs. A 3 heures du matin, on aborde les lisières de la foret ; et dans la nuit sereine, sous les étoiles clignotantes, nos chasseurs voient les fusées éclairantes de l'ennemi reculer de minute en minule : spectacle inoubliable pour qui vécut cette heure de victoire.
L'avance continue : successivement Mittlach, Erbersch, sont occupés sans résistance ; et l'aurore trouve le 68e en avant de la grande usine d'Eselsbruck, à hauteur du hameau de Scliiesslock. Les
compagnies LAVAUDEN et BERTIN occupent le fond de la vallée. La compagnie LAVAUDEN s'installe au confluent de la Wurmsa, la compagnie BERTIN à Schiesslock; les compagnies DUBARLE et BALLON, en bordure du Saurunz, torrent qui descend du Schnepfenrieth. Les liaisons sont précaires à droite, absentes à gauche, malgré les efforts du peloton de skieurs envoyé spécialement dans ce but.
Il faut s'arrêter, malgré tout, et se retrancher sur place. Que n'aurait-on pu faire cette nuit-là, avec une division fraîche, voire avec une brigade, pour exploiter le succès? Mais la division n'était point là, même pas la brigade: il n'y avait que trois pauvres compagnies de chasseurs, de l'Herrenberg à Schiesslock, et l'avance réalisée en une nuit était de près de 5 kilomètres !
1025-955.
Le 20 avril, chargé d'appuyer le mouvement du 28e, en vue de la prise de la cote 955, la 7e compagnie essuie quelques pertes en patrouillant dans le ravin d'Hollenrunz. Sous le commandement du lieutenant CIIAMPLONG et de l'adjudant ROBERT, une poignée d'hommes restent accrochés au terrain à proximité immédiate d'un ennemi retranché et tiennent jusqu'à la nuit dans une posture difficile. Le 7 mai, le bataillon doit recommencer, aux côtés du 28e, l'attaque du sommet 955. Le tir de notre artillerie ayant été peu efficace, le 28e se heurte dès le débouché à une résistance opiniâtre; le 68e stationne dans la nuit du 7 au 8 sur la base de départ où il avait été rassemblé.
Dès le lendemain, il relève les unités très éprouvées du 28* sur le nouveau front, au centre de la prairie (Wasen) qui sépare 1025 de 955, dans le collet tragique où il devait, jusqu'au 15 juin, perdre tant de ses braves enfants.
Sans le moindre repos, tout le bataillon reste en première ligne.
Il poursuit l'organisation du terrain, en vue d'une reprise de l'attaque, creuse sous le nez de l'ennemi des parallèles de départ et effectue la nuit d'incessantes patrouilles, afin de déterminer le nombre et l'importance des organisations à franchir le jour de l'attaque. Dure période de secteur, qui se prolonge jusqu'au 27 mai et à laquelle succède une ère plus terrible encore, celle des attaques et des contre-attaques sur l'infernal sommet g55.
La préparation de l'attaque du 27 mai est poussée avec un soin tout particulier et tout le fignolement possible à l'époque. On assiste à l'installation de la première batterie de crapouillots de 58, commandée par un imberbe officier d'artillerie, le sous-lieutenant VIN-
CENT du 56E de campagne, que le bataillon a l'honneur de compter parmi ses chasseurs honoraires. A ses côtés, on admire le maréchal des logis GAUTRON, artilleur au courage téméraire, qui ne craint pas,
Dans le collet de g55.
Un caporal de la 8>- compagnie distribue la soupe à son escouade.
en plein bombardement ennemi, de grimper sur les plus hauts sapins afin d'y installer un téléphone et de régler le tir de ses pièces. C'est au cours de cette période que ce vaillant artilleur, fraternisant avec
le 68e, apprend à l'aimer et décide d'y solliciter son affectation. Elle lui sera accordée en août 19 I5, date à partir de laquelle, soit comme mitrailleur, soit comme commandant des éclaireurs, il continuera à donner des preuves éclatantes de bravoure et contribuera dans une très large part à la glorieuse épopée du bataillon.
Le 27 mai, à 8 heures, après une préparation de trois heures, colossale pour l'époque, les 7E et 10E compagnies participent en première vague aux côtés du 28E B. C. A. à l'attaque du sommet 955. Dans un élan admirable, malgré le tir intense de contre-préparation déclenché par l'ennemi, les chasseurs sortent de la parallèle de départ, les clairons sonnent la charge. Ils traversent au prix
Le cimetière de 1025.
Chasseurs des 28e et. 680 bataillons rendant les honneurs à leurs camarades qui y sont enterrés.
de lourdes pertes l'espace découvert qui les sépare de la lisière du bois et abordent résolu-nent les tranchées ennemies, y faisant quelques prisonniers. En raison de l'élargissement du front d'arrivée que réclame l'encerclement du sommet 955, la liaison reste un instant très précaire avec le 28E B. C. A. Le lieutenant CHATELET s'aperçoit rapidement du danger et, debout, se faufilant d'un sapin à l'autre, il essaie de se rendre compte du remède à apporter à la situation. Cet héroïque officier dont le peloton, modelé à son imaqe, a chanté la Sidi-Brahim une demi-heure avant le débouché de l'attaque, ne connaît que son devoir : après avoir, dans un élan passionné, conduit sa troupe sur ses objectifs, il veut l'y maintenir à tout prix malgré des velléités de retour offensif de l'ennemi. C'est
dans l'accomplissement de cet acte sublime qu'une halle vint le frapper mortellement au côté, et briser prématurément une carrière que quelques mois de campagne avaient déjà immortalisée.
La 10e compagnie fait face à un ennemi très agressif qui, embusqué aux pieds des sapins, rend la situation presque intenable.
Et cependant les liaisons sont opérées malgré les difficultés; sous l'impulsion du capitaine BERTIN et du lieutenant JBEKNAUD, le front s'organise et se consolide. On ne saurai t passer sous silence l'attitude admirable du sergent BRUCIIET, de la TOc compagnie, au cours de cette pénible journée : ce sous-officier ayant perdu son frère, chasseur à sa section, dans l'avance du matin, continue tout le jour à coté du cadavre de son frère à faire magnifiquement le coup de feu, enflammant par son exemple et son énergie peu commune la poignée d'hommes qui lui reste.
La oc compagnie est appelée à renforcer la gauche, du 28e; dans la matinée du 28 mai elle rétablit la situation un instant compromise par le repli d'une unité de ce bataillon. Le sergent MASSARDIEH se dresse debout sous une grêle de balles et, par son exemple, électrise les chasseurs qui se précipitent, baïonnette haute, au-devant de l'ennemi. Pendant trois jours, le bataillon résiste héroïquement à de très violentes contre-attaques précédées de bombardements d'une intensité inouïe.
Le 2 juin, une nouvelle contre-attaque se déclenche an cours de laquelle la compagnie DUBARLE, qui tient Je collet de g55, est sérieusement éprouvée. Après une journée calme, un intense bombardement commence subitement à G heures du soir; le capitaine DUBARLE pressent que ce tir est préparatoire d'une attaque ennemie. Il quille son sommaire poste de commandement installé à 25 mètres de la première ligne dans le boyau le plus bombardé du secteur, et, la pipe à la bouche selon son habitude, il se dirige sur la première tranchée tenue par sa vaillante compagnie. Il visite une à une les fractions sur lesquelles s'abat précis ci intense le tir de préparation.
Avec son calme coutumier, il donne ses ordres aux chefs de sections, ayant pour tous les chasseurs qu'il rencontre dans la tranchée son mot de réconfort : « Allons, courage, mon petit », accompagné d'un sourire et d'une paternelle tape sur l'épaule. 11 sait bien que chacun fera son devoir, mais il craint pour la sécurité de sa troupe; il est inquiet, non pas de l'issue de la lutle mais de l'état dans lequel en sortira sa compagnie. Il ne peut s'empêcher de revoir un à un ses chasseurs qu'il aime et dont beaucoup n'ont plus que quelques heures a vivre. A deux reprises, enterré par les obus qui pleuvent à une cadence accélérée, il se relève, ne voulant pas qu'on s'occupe de lui. Enfin, à la nuit. tombante, les tirs de barrage redoublent d'intensité pendant que pleuvent sur la première ligne les « tuyaux
de poêle « au sifflement sinistre. Aussitôt les fusils crépitent, les mitrailleuses que le tir d'anéantissement a épargnées entrent en action et, pendant un quart d'heure, clouent sur place ou accom-
Le général SEIUVET, dans une clairière de 1023, remet lu Légion d'honneur aux capitaines DUBARLE, Lkîinix et BALLOX du ü!:je, A gauche, sur le rang des décorés, l'adjudant < rONTAivn du 28c.
pagnent dans leur tranchée les Boches qui ont eu la velléité de reprendre le collet, croyant sa garnison anéantie.
A partir du 5 juin, le bataillon ne maintient plus en première ligne que la compagnie GIROUD (7E compagnie); les compagnies
BEUTIN, DUBARLE et LEBLANC viennent en réserve à l'est de la clairière du Schnepfenrieth. Ce demi-repos, à 5oo mètres des premières lignes, est à cette époque plus apprécié qu'un cantonnement à 10 kilomètres du front dans la dernière partie de la guerre. On en profite pour pousser activement la préparation de l'offensive de Metzeral : l'installation de l'artillerie de campagne, des obusiers, des mortiers et des crapouillots s'opère, tandis que les chasseurs préparent leur provision de grenades et fabriquent leurs échelles de franchissement pour escalader le parapet de la tranchée, le jour de l'attaque.
Le 68e doit participer, à l'effectif de deux compagnies en première
Tranchée allemande à l'attaque de laquelle furent tués le capitaine DUBARLE et le sous-lieutenant Lorol (955-15 juin).
vague (ge, 8e, un peloton de la 10e), à l'attaque des positions ennemies sur les pentes de g55 qui font face à Sonderuach et à l'enclos pentagonal situé entre g55 et le bois de Winterhàcjel.
L'ordre d'attaque prévoit un débouché initial de la ge compagnie à l'extrême droite du front d'attaque, la 8e compagnie ne devant s'engager qu'au cas où la progression sera possible.
A 2 heures du matin, le 15 juin, la 8e compagnie, la ge et un peloton de la IOe s'installent dans la tranchée de départ à l'est de g55.
Dès 6 heures, l'ennemi, averti par l'activité inaccoutumée de nos batteries, envoie une reconnaissance aérienne. Pour la première fois, le bataillon est survolé par un appareil ennemi se tenant à faible
955-700 METZERAL MEYERSBUL
altitude. En dehors de cette activité aérienne de l'ennemi, la matinée se passe sans incident. Les officiers qui ont la mission d'aborder les lisières ouest de Winterhâgel scrutent le bois à la jumelle et y repèrent des travaux qui font supposer l'emplacement à peu près certain de plusieurs mitrailleuses. On en rend compte à l'artillerie afin qu'un tir de destruction soit opéré sur ce point.
A midi, le bombardement français commence, très violent au début, puis d'une intensité plus faible par la suite. Une à une, les batteries ennemies ripostent et bientôt couvrent de leur grosse voix le vacarme assourdissant des quelques batteries françaises de 75 et de 120; elles déclenchent un barrage d'une violence inouïe sur le
Hombardemenl de Metzcral par l'artillerie allemandr après la prise du village.
collet ()55 et sur les arrières, causant de lourdes pertes au bataillon du 102E R. I. en réserve à 1025 (bataillon DAUZÈRE). AU cours de cette réaction, le bataillon éprouve une perte douloureuse en la personne du lieutenant RENAUD, commandant du peloton de mitrailleuses. Un aveugle éclat d'obus vient frapper en pleine poitrine ce vaillant officier, au moment où il dirigeait l'installation d'une mitrailleuse destinée à appuyer l'attaque. Sa mort, que ses chasseurs et ses camarades ressentent amèrement, sème une impression de tristesse sur tous les visages. Mais ce n'est point le moment de s'attendrir, il faut se raidir contre la douleur et songer à l'assaut prochain dont quelques minutes nous séparent.
A 16h 3o, exécutant fidèlement l'ordre d'attaque, malgré le peu
d'espoir qu'il conserve dans le succès de l'opération, le capitaine LEBLANC débouche avec une section de la 9° compagnie : accueillie par le feu infernal des mitrailleuses de Winterhâgel, que notre artillerie n'a malheureusement pas détruites, la petite troupe est fauchée au bout d'une cinquantaine de mètres. Le capitaine LEBLANC est blessé de plusieurs balles aux jambes ; mais le sergent DUCAROUGE, sous-lieutenant le jour même, ne désespère pas de la situation : arrêté à quelques pas d'un ouvrage ennemi, il y bondit et s'empare d'une mitrailleuse dont les servants fuient éperdument. La destruction étant insuffisante (on venait d'en avoir une preuve éloquente), la 9e compagnie regagne péniblement sa parallèle de départ afin de permettre à l'artillerie un nouveau tir d'efficacité. Profitant du repli, l'ennemi réoccupe sa tranchée. Le tir de l'artillerie adverse redouble d'intensité mais ne parvient pas à empêcher les deux braves compagnies du i52e (5e et 6°) que dirige l'énergique commandant DAUZÈRE, de se placer aux côtés des 8e et 9E compagnies du 68e, qu'elles renforcent.
Malgré l'échec de cette première tentative, le bataillon reprend confiance au contact des poilus du 1 52e.
Comment douter du succès à côté des héros du Spitzenberg, de Steinbach et de l'Hartmannswillerkopf? A I8h 3o le bataillon reçoit l'ordre d'attaquer à nouveau : c'est l'instant suprême et on compte que sous le nombre et la valeur l'ennemi fléchira.
Les premiers grenadiers qui esquissent le geste de franchir li1 parapet sont accueillis par une grêle déballés. Le capitaine DUHARLE, sa canne à la main, se dresse superbe sur le parapet de la tranchée de sa compagnie, et, malgré les balles qui à ses pieds frappent les cailloux, il a le sublime courage d'avancer. « A moi, les chasseurs de la 8e, crie-t-il, en avant, c'est pour la France. » Et de sa canne, il montre aux chasseurs la tranchée ennemie. A peine a-t-il fait une vingtaine de mètres qu'une balle meurtrière le frappe au côté, provoquant une mort instantanée.
Non loin de là, investi de l'épaulette ce même jour, et n'ayant pas encore appris cette heureuse nouvelle qui cependant réalise ses rêves, le jeune sous-lieutenant LOROL entraîne pour la deuxième fois ses chasseurs à l'assaut. Il est fauché presque dès le débouché par une rafale d'obus.
Ah! qui donc frappe ainsi dans l'amère nature, Et quel faucheur aveugle affamé de pâture, Sur les meilleurs de nous ose porter la main ?
Le ciel de ces élus devient-il envieux, Ou faut-il croire, hélas, ce que disaient nos pères : Lorsque l'on meurt jeune on est aimé des dieux?
Ces vers de Musset, tant expressifs qu'ils soient, demeurent bien faibles pour rendre la douleur du bataillon au soir de ce 15 juin.
RENAUD, LOROL, DUBARLE ! ces trois noms sonnent comme un glas au cœur de ceux qui vécurent cette pénible journée.
Le 14 juin, le capitaine DUBARLE, dans une lettre à sa famille, écrivait : « Cette attaque de demain, à côté de l'inévitable émotion, me donne une sorte de joyeuse impatience et la fierté de faire mon devoir.
« Combattre dans l'allégresse et mourir dans la victoire. »
Plus que de longs récits, sacinquième citation nous dépeint celui que le colonel BOUSSAT, dans une décision, appelait le « Bavard du 68e » : « Officier aussi valeureux que téméraire, déjà décoré sur le
Metzural, Altenhof et la croupe du Braunkopf vus de Meyersbül (août 1915).
champ de bataille pour sa brillante conduite. Est mort en faisant le geste du chef dont il avait toute la grandeur d'âme, entraînant avec un absolu mépris du danger, sa compagnie à l'assaut d'une position ennemie fortement défendue, au cri de « En avant ! pour la France! »
Le rédacteur de cette citation ne connaissait peut-être pas de très près le capitaine DUBAllLE. Nous qui avons vécu à ses côtés, trouvons qu'il joignait à une valeur intellectuelle et morale transcendante, une vertu guerrière beaucoup plus digne d'admiration que la témérité. C'est de sang-froid, très posément, sachant bien tout le danger qu'il courait, que DUBAKLE agissait. Il savait ce que doit être un chef à la guerre, et c'est parce qu'à une connaissance
très approfondie de son devoir, venait s'ajouter un courage surhumain pour l'accomplir, qu'il tint une si large place au 68e et y mérita la juste appellation dont l'honorait le colonel BOUSSAT.
Au soir de cette sanglante journée, épuisées, décimées, privées de la plupart de leurs cadres, les 8e et ye compagnies cèdent la place au i52e R. I. et gagnent le camp du Schnepfenrieth.
Le 17 juin, le bataillon se porte en réserve du 27e B. G. A. dans les boyaux d'accès à l'ouest de 955; le peloton de mitrailleuses et la 10E compagnie restent en place sur la base de départ du 15 juin.
Le 19, le 152e réussit à avancer et dans la nuit du 19 au 20, la 10e compagnie relie par un boyau la nouvelle ligne atteinte à l'ancienne.
Le 20, après une nouvelle préparation d'artillerie, le groupe de
Metzeral cil octobre igi5.
B. C. A. et le 152e R. I. reprennent l'attaque de Metzeral. Le 68E reçoit la mission d'attaquer, par la lisière ouest de la clairière d'Anlasswasen, les défenses du ravin de l'Hollenrunz, la progression frontale s'étant heurtée la veille à de grandes difficultés, que le 27* B. C. A. n'avait pu surmonter. La 10E compagnie parvient, en liaison avec le 15e B. C. P., àouvrirune brèche dans la ligne énnemie et tourne la position d'Anlasswasen en prenant pied sur les pentes de 955, face à Metzeral. Les 7e, 8e et ge compagnies appuient le mouvement en faisant face à l'ouest et achèvent l'investissement de la position allemande d'Anlasswasen. A 2 heures du mal i n, tous les éléments disponibles du 68e renforcent le i5e B. G. P. qui tente, de
se relier au 28e B. C. A. opérant dans la vallée de la Fecht en direction de Metzeral. Cette liaison s'effectue vers 5 heures du matin et la marche est reprise dans le courant de la matinée.
Le 23 juin, tout le bataillon est relevé par le 3e bataillon territorial de chasseurs aux lisières du bois de la cote 700, face à Metzeral et Sondernach, sur la deuxième position, dont il a commencé l'organisation. Il s'en va cantonner à Mittlach-Sud et à Mittlach-le-Bas.
Dans la nuit du 28 au 29 juin, après cinq jours de répit, tout le bataillon relève sur les hauteurs à l'est de Metzeral le 27E B. C. A.
A peine installée, à 3h 3o du matin, la section d'avant-postes de la cote 664 esl attaquée par jine forte colonne ennemie débouchant des
Au premier plall Sondernach etla croupe de Mättle à droite.
A UHlI(,.!i(' au dernier plan les positions allemandes du petit Ballon vue des penLes du SchllepL'ellrÍcl.h,
lisières de l'Illienkopf : obligée de battre en retraite, elle abandonne une mitrailleuse et quelques chasseurs.
Une contre-attaque immédiate est exécutée par la 7E compagnie, que commande le capitaine LEMAYEUR, arrivé au bataillon le 26 juin.
Péniblement, appuyée par une section de la 9e compagnie et des éléments du 22E bataillon de chasseurs, la 7E compagnie réoccupe la cote 664 dans la matinée, non sans avoir éprouvé de lourdes pertes (capitaine LEMAYEUR, lieutenant BOISSON et une quinzaine de chasseurs tués).
Dans la nuit du 2() au 3o juin, la compagnie SICCURAM (8e) et un peloton de la 10E compagnie progressent dans le ravin de Meyershiil, jusqu'alors inoccupé, et établissent une liaison entre
la droite du 22e B. C. A. appuyée à 664, et la gauche du 1 3e B. C. A., installée sur la croupe au sud de Meyersbül.
L'ennemi semble vouloir non seulement gêner notre installation sur les pentes ouest de l'illienkopf, mais entreprendre de nous rejeter dans la vallée de la Fecht au delà de Metzeral. Le iCI juillet, il déclenche un torpillage et un bombardement très serrés depuis la cote 664 jusqu'à Meyersbùl : à la nuit tombante, il attaque en force sur le front du 22E B. C. A. et de la ge compagnie (SABATTIER); mais celle-ci, par un feu de liane des plus meurtriers, lui inflige de très lourdes pertes et l'oblige à refluer en désordre aux lisières de rillien.
Le lendemain, l'ennemi revient à la charge et vers 6 heures, après
Cote -joo. - )Ioiiiiiiierit DurtAfu.!.:.
une préparation non moins violente qui avait duré toute l'aprèsmidi, il tente d'encercler les défenseurs de 664 en les tournant cette fois par le sud. La 10e compagnie ne se laisse pas émouvoir par le sinistre craquement des torpilles. Au fur et à mesure qu'ils sont enterrés dans la poussière et les cailloux, les fusils sont nettoyés.
Le lieutenant BERNAUD sait que si les armes fonctionnent, il pourra compter sur ses chasseurs.
Malgré l'état précaire des tranchées, à peine ébauchées, il s'en va de trou en trou visiter ses hommes; et au moment ou l'ennemi foncera sur eux, tous se dresseront sur le parapet, la rage au cœur, pour faire vaillamment le coup de feu. L'ennemi, favorisé par la
pente, dévale rapidement l'espace qui le sépare de la ligne française, mais, éprouvé par un feu précis et meurtrier, il est contraint de s'arrêter devant le faible réseau Brun qui la couvre. En désordre, il regagne ses lignes sans prendre le temps d'emporter ses morts et ses blessés : sur le terrain d'attaque, les cadavres ennemis sont nombreux (une trentaine environ sur le front de la 10e compagnie).
Un moment après, une patrouille capture 5 Boches qui, apeurés, n'ont pas osé se replier sur l'Illienkopf. L'ennemi apprend à ses dépens que vouloir nous chasser des positions conquises n'est pas chose facile et, dès lors, il ralentit son effort, pour ne plus réagir que par son artillerie et ses lance-mines. Le 22 juillet, la 8e com-
Cote 700. — Chapelle Sainte-Marie-au-Boi-i.
(Le rapilaine Uiviérk et ]\l. l'abbé Cahanei., aumônier divisionnaire).
pagnie, qui tient le front immédiatement au sud de 664, reçoit aux côtés du 28e une nouvelle attaque de l'ennemi. Cette fois, c'est par surprise, sans préparation d'artillerie, qu'il tente de reprendre 664, mais toujours en vain. Cette tentative marque le dernier épisode d'une longue série de combats qui, depuis le 17 avril, s'est déroulée presque sans interruption. Le bataillon y a pris une large part et, mieux que le plus éloquent des récits, les igo croix qui depuis le Schneptenrieth jusqu'à Meizeral jalonnent sa route, témoignent de ses héroïques et sanglants efforts.
Les mois d'août, septembre et octobre s'écoulent sans incident de guerre notable : le bataillon occupe, à l'effectif de deux compagnies, la zone d'avant-postes et la ligne de résistance de Meyersbûl,
puis, celle d'Heiden au nord-ouest de Sondernach. Sans relâche, il poursuit l'organisation de deux lignes, l'une au milieu de la pente de MeyersbÜl, et l'autre dans la vallée de la Fecht. La 8e compagnie, sous le commandement du capitaine SICCURANI, se spécialise dans la pose des réseaux de fils de fer barbelés qu'elle pousse activement chaque nuit jusque sous le nez de l'ennemi, tandis que la 9e compagnie (LAVAUDEN) creuse de remarquables abris en galeries. C'est la période où le bataillon, posant un instant la baïonnette, prend le pic et la pelle et réalise une organisation défensive modèle, que le général SERRET cite en exemple.
Désireux d'honorer la mémoire de ses officiers tués au cours de l'avance sur Metzeral, le bataillon obtient l'autorisation de donner leurs noms à des points de ce territoire sur lequel il vient de répandre si généreusement son sang : Le camp de Mittlach-le-Haut où s'installe le train régimentaire, s'appelle désormais « camp RENAUD » et on y érige un monument à la mémoire du vaillant forestier. Le bois de sapins de la rive droite de la Fecht au sud-est de Metzeral est connu sous le nom de « camp CHATELET ». Le grand boyau d'accès qui relie Metzeral à la lisière nord de la cote 700 est dénommé « boyau LEMAYEUR ». Le camp de la cote 700, en souvenir du capitaine DUBARLE, reçoit son nom et, au tournant de la route 896-Metzeral, à hauteur de la cote 700, les chasseurs élèvent à proximité du cimetière allemand le c monument DUBARLE ». Le poste de commandement du secteur MeyersbÜlHeiden à la cote 700 devient le « pavillon LOROL ». Enfin, pour conserver le pieux souvenir de tant de morts, le capitaine L. RIVIÈRE, qui commande la compagnie de mitrailleuses de la 6e brigade de chasseurs, fait construire, à la cote 700, la chapelle de Sainte-Marieaux-Bois, inaugurée le 15 octobre igi5 en présence du lieutenantcolonel BOUSSAT et de M. l'abbé CABANEL, aumônier de la 66e division, et où désormais la messe sera célébrée chaque dimanche par l'aumônier du bataillon.
Et, tandis que la lutte s'apaise dans la région de Metzeral, le Linge sanglant, où dorment d'innombrables chasseurs, réveille les échos de la vallée de Munster. : sans arrêt, la voix rageuse des 75 semble par-dessus les crêtes dire aux habitants de Colmar d'espérer encore, d'espérer toujours.
Le 7 novembre, le 68e apprend enfin la nouvelle de son retour dans la vallée de Saint-Amarin. Le 9 au soir, il cantonne à Urbès, Mollau et Storckensohn où il se repose pendant quinze jours de l'effort ininterrompu des mois précédents.
Le général JOFI-RE le passe en revue le i5 novembre à l'occasion de sa visite dans la vallée de la Thur.
Hartmannswillerkopf (20 novembre-31 décembre 1915).
Dès le 20 novembre, le bataillon reprend le chemin de la montagne; il se dirige par Willer et Thomannsplatz dans la zone immédiatement à l'arrière de l'Hartmannswillerkopf. C'est avec stupeur que les vieux du bataillon retrouvent le sommet qu'ils ont perdu de vue depuis le mois de février, tant les beaux sapins de l'époque ont été éclaircis et rasés par la mitraille et tant a été rendue sinistre par leur dénudation la silhouette des rochers fameux. On apprend bientôt que la lutte va s'y rallumer : le commandement français veut en finir avec la dispute presque quotidienne pour la possession du sommet. La mission de compléter la prise de l'Hartinannswillerkopf revenait de droit au 1 52c R. I., connu dans toute la région et même au delà sous le nom de « régiment du vieil Armand ». Pendant un mois complet, les compagnies du 68e procèdent à l'organisation de la place d'armes d'où partira l'attaque, fournissant dans cette période un effort magnilique auquel un guerrier qui ne prodigue pas les louanges, le commandant GUEY, du IER bataillon du quinzedeux, se plait à rendre hommage. Sur les chantiers, par tous les temps, les chasseurs rivalisent d'ardeur : depuis la pointe du jour jusqu'à la nuit tombante, un mois durant, sons les harcèlements fréquents des batteries et des lance-torpilles, ils creusent des parallèles de départ et assurent à travers des boyaux difficiles le transport. des rondins pour les couvrir.
La mission des icr et 2e bataillons du 152e consistait non seulement à reprendre le sommet, mais à s'emparer des organisations de la partie droite (ce qu'en leur langage les poilus du 152e appelaient la cuisse droite) en liaison avec le ¡Gc B. C. P. opérant devant le Rehfelsen, et de celles de la cuisse gauche en liaison avec le 5e 13. G. P. débouchant du bas de la pente nord de rHartmannswillerkopf, presque dans le ravin de Guttcnbachrunz (Bonne Goutte).
Le 5e B. G. P. devait donc assurer la liaison dans le ravin de Bonne-Goutte entre le 1 62e R. I. et les troupes en secteur à RocheDure, et le 5e B. G. P. après enlèvement du Rehfelsen, prolonger la droite du i:">2c Il. 1. sur les pentes est de l'Hartmaunswillerkopf.
Quoique épuisé par un mois de pénibles travaux, le 68e B. C. A., que le commandement, sait être à la hauteur de toutes les tàches, reçoit l'ingrate mission de ravitailler en munitions et en matériel les unités d'attaque et de les renforcer le cas échéant. Mission obscure dont il s'acquittera parfaitement en essuyant. des pertes sanglantes et qu'il outrepassera de sa propre iniliatnc en faisant le coup de feu et en mettant brusquement baïonnette au canon le matin tragique du 22 décembre.
Les 7e, 8e compagnies et le peloton de mitrailleuses sont répartis entre les trois bataillons du i52e, la 9e affectée au 5e B. G. P. et la.
IOC au i5e B. C. P.
Chaque unité opère sa mise en place dans le dispositif du bataillon qu'elle ravitaille, dès le 20 au soir. Le 68e est ainsi représenté depuis le ravin du Shil jusqu'à Bonne-Goutte.
Le 21 décembre, à 141, 10, après une préparation qui dure depuis 9 heures du matin, les troupes d'attaque, quoique sérieusement éprouvées par un tir de contre-préparation, débouchent de leurs
Les pentes sud de l'Hartmannswillei-kopf et le cimetière de Silberloch où reposent quelques chasseurs du 680,
parallèles de départ avec un élan inoubliable. Sur la gauche, la 9e compagnie suit immédiatement la progression facile , et rapide du 5e B. C. P. Au centre, la lutte est plus sévère : il faut toute l'indomptable énergie du 1 52C pour faire le siège à la grenade des nombreux nids de mitrailleuses que l'artillerie n'a pas atteints. A droite, le I5e B. G. P. progresse péniblement : il est obligé de stopper devant les organisations formidables du Rehfelsen. A peine les vagues ébranlées, nos chasseurs les suivent malgré l'intensité du barrage qui s'abat sur la zone où ils sont rassemblés, à proximité des dépôts de matériel. Qu'importe, il faut absolument ravitailler
la première ligne et au prix de douloureuses pertes, par des itinéraires battus, sous la fusillade violente, le fusil en bandoulière, la caisse de grenades ou le sac de cartouches sur l'épaule, l'encombrant réseau Brun en sautoir, les chasseurs rivalisent d'entrain pour atteindre à 800 mètres au delà les héroïques poilus du I52e, du i5e B. C. P. et du 5e B. C. P. A leur retour, devant le surcroît de travail des brancardiers des compagnies d'attaque, des corvées s'offrent volontairement pour les aider dans leur pénible tâche. La nuit entière c'est un va-et-vient animé, de la roche Sermet aux
Le rocher du sommet de l'Hartmannswillerkopf avec l'« arbre canon » en travers.
Au bas, une torpille à ailettes non éclatée.
avant-postes du 1 52e, de la barrière Félix aux abords du Rehfelsen, du ravin de Bonne-Goutte au « Nid à Boches » des pentes nord, puis, vers 3 heures du matin, satisfaits de l'empressement qu'ont montré les chasseurs, les commandants des unités d'attaque leur ordonnent un repos de quelques heures.
Les pertes du 152e, l'élargissement considérable de son front d'arrivée, l'obligent à maintenir une faible densité de défenseurs sur une ligne malheureusement unique. Toute la nuit, les patrouilles de l'ennemi se montrent très agressives, reconnaissent les points faibles de cette interminable ligne; et, pendant que, rageuse, crépite la
fusillade, des bataillons boches arrivés de Mulhouse se concentrent, à la faveur de la nuit et du bruit, dans les sapinières épaisses qui terminent la forêt de l'Hartmannswillerkopf du côté de la plaine.
La concentration terminée, l'ennemi déclenche au matin du 22, une furieuse contre-attaque. La mince ligne du 152e est rapidement percée sur la droite, sons le choc d'un ennemi qui attaque en fortes colonnes sans cesse alimentées par de fraîches et vigoureuses réserves. Notre artillerie, et le cas se reproduisit souvent dans ces combats de 191 5, après avoir tiré tous ses stocks avant l'attaque, n'était plus en mesure de déclencher le barrage qu'on était en droit d'espérer. La liaison encore précaire entre les armes contribua
Les pentes sud-est de l'Hartmanswillerkopf en janvier 1918.
Vue prise du sommet du cilmp Renié.
aussi pour beaucoup au silence de nos batteries. Rapidement débordé, le bataillon GUEY, du 152e, lutte désespérément sur les pent.es de la « cuisse droite ». A bout de munitions, on se bat à la baïonnette, et quand les fusils manquent, c'est à coups de pioche, à coups de pelle, que l'héroïque I52c se défend. De proche en proche, l'encerclement s'étend jusqu'aux défenseurs du ravin de Bonne-Goutte; l'ennemi entreprend la reprise du sommet, il se heurte à quelques groupes réservés du 152e qui se replient devant un flot débordant et sans cesse renouvelé de « Feldgrauen ». Trop tard, on engage un demi-bataillon du 23e d'infanterie. Les 7E et 8E compagnies apprennent, tant par le bruit de la fusillade qui se rapproche que par le récit de quelques rescapés, la nouvelle de l'arrivée des Boches. Sans attendre des ordres, les chasseurs s'équipent, font leur plein de
cartouches, remplissent leurs poches et, leurs musettes de grenades, et à la suitc de leurs officiers, s'engagent dans les boyaux qui remontent au sommet de rilartmannswillerkopf. Du poste Moyret (situé à mi-hauteur de la pente sud) au sommet, au pas de charge, entraînée par son vaillant capitaine, la 8e compagnie se porte sur la ligne française. Le capitaine SICCURANI, la rage au cœur, s'est dressé sur le parapet pour mieux se rendre compte de la situation. Une balle meurtrière, tirée presque à bout portant, l'abat au même instant au pied d'un tronc de sapin. A ses côtés, les chasseurs BuÉ-
Au premier plan le rocher d'Hirzstein, au second les penies sud de rHarliTumnswillerkopf (Vue prise de Scheffer, au dessous d'Herrenfluh),
NERD et CoNVERSET trouvent une mort glorieuse en voulant lui porter secours.
L'ennemi est contenu sur ce point. Après quelques escarmouches où les chasseurs lui imposent la supériorité de leur feu, les Boches n'insistent pas et se contentent de réoccuper leurs anciennes lignes. Le sous-lieutenant CHAMPLONG, de la 8e compagnie, organise dans le secteur de sa section un véritable concours de tir sur les silhouettes de Boches qui se profilent à quelques pas. Le premier, il donne l'exemple à ses chasseurs en abattant lui-même plusieurs Allemands.
Plus à droite, sur la pente sud, la 7e compagnie fait face à la région où l'enfoncement du 162e a été le plus rapide. Aussi, à peine équipés, les chasseurs se trouvent nez à nez avec l'ennemi qui a déjà dépassé l'ancienne ligne française. Ne se laissant pas décontenancer
par cette irruption, ils entreprennent une lutte à la grenade dans les boyaux, et, en quelques minutes, rejettent l'ennemi sur sa ligne d'avant l'attaque. Le lieutenant VERNIER est blessé en faisant le coup de feu à la tête d'un groupe de vaillants grenadiers.
Vers 11 heures, la situation est la suivante : les deux compagnies du 68e avec, à leur côté, des bombardiers du 56e d'artillerie, des sapeurs du 2e génie, des sapeurs des sections lance-flamme, des rescapés du 1 52e, des fantassins du 23e R. I. tiennent la ligne d'où est partie l'attaque. Deux jours durant ils s'y maintiennent héroïquement sous des bombardements d'une précision et d'une violence déconcertante, qui leur occasionnent de nombreuses pertes.
La IOe compagnie est maintenue sur le front du dje B. G. P. qui no subit pas de modification.
La ge compagnie, sur le front du 5e B. C. P., évacue, sur l'ordre du commandant de ce bataillon, la zone où elle s'était installée et se relie au 23e d'infanterie qui tient le pain de sucre sur la pente nord de l'Hartmannswillerkopf. Le 23 au soir, le bataillon est rassemblé sur la route de l'Harlmannswillerkopf à Herrenfluh; à hauteur du Faux-Shil au lieu de poursuivre sa route dans la direction d'un camp de repos, il oblique à gauche et, par le camp des Dames, prend la direction du rocher d'Hirtzstein où un nouvel effort de six jours allait lui être demandé. A droite de l'Hartmannswillerkopf, la croupe qui sépare le torrent du Sihl de celui du Faux-Shil est surmontée du rocher d'Hirtzstein que l'ennemi occupait antérieurement à l'attaque. Le 28e B. G. A., dans sa fougueuse avance du 21, avait porté son front sur le chemin qui longe du sud au nord la lisière ouest du bois de Watwiller, à l'est du rocher d'Hirtzstein, et s'était emparé immédiatement au nord du rocher du Collet de rHirtzstein.
Le bataillon relève le 28e B. C. A. sur un front de 800 mètres depuis le col inclus jusqu'à l'endroit où le chemin qui longe le bas du rocher se ramifie en deux tronçons se dirigeant l'un à Watwiller, l'autre à la carrière du Shil.
Dans la nuit du 24 au 25, favorisées par un radieux clair de lune, les 8e et 9e compagnies portent leur front à l'est du chemin de Watwiller, celle-ci, au pied du Sandgrubenkopf et celle-là à 200 mètres à l'est du chemin où elle a relevé le 28e B. G. A. Jour et nuit, profitant des accalmies, les chasseurs organisent la position atteinte et, malgré leurs fatigues exceptionnelles, repoussent à plusieurs reprises les contre-attaques ennemies.
Mais c'est spécialement sur le Collet que l'ennemi s'acharne, c'est là qu'il a décidé de prononcer sa prochaine contre-attaque afin de tourner les défenseurs du rocher et de réoccuper la lisière ouest de la clairière d'Hirtzstein. Dans l'après-midi du 26, il concentre un feu d'enfer sur le col, tenu par la IOe compagnie. Les
tranchées sont rapidement bouleversées, les fusils volent en morceaux tandis que s'allonge sans cesse la liste des tués et des blessés.
Sentant sa compagnie menacée, sous le bombardement infernal qui croît en intensité à chaque minute, le capitaine BERTIN se porte en terrain découvert sur sa première ligne. En cours de route, un éclat d'obus vient le frapper qui lui fracasse le maxillaire inférieur gauche.
Enivrés par l'âcre odeur de la fumée qui les enveloppe, animés du farouche désir de venger les nombreux camarades tués par le bombardement et de faire payer cher à l'ennemi la grave blessure de leur capitaine, les vaillants survivants de la IOe font bonne garde.
Cimetière militaire de Mittlach.
Aux côtés de leur commandant de compagnie, le lieutenant BERNAUD, dès que l'ennemi essaie de leur bondir dessus, c'est par une fusillade nourrie qu'ils l'accueillent, l'obligeant à ajourner une fois de plus son dessein de reprendre le Collet. Dans la nuit du 3o au 31 décembre, le bataillon cède la place au 7E B. C. A. et gagne le camp "Vagram à l'est de Thomannsplatz. Il n'était pas au bout de ses peines. Dans l'après-midi du 31, alors que les chasseurs, se croyant en dehors des zones habituellement battues par l'artillerie ennemie, se reposent sous les baraques Adrian des fatigues précédemment endurées, un bombardement subit et intense se déclenche sur le camp. En cinq minutes, une cinquantaine d'obus de gros calibre tombent avec précision sur les frêles abris causant
une trentaine de pertes, dont 8 morts, dans les rangs des rescapés de l'Hartmannswillerkopf.
Le 31 décembre au soir, le bataillon cantonne à Saint-Amarin.
Entre temps des deuils cruels ont atteint la division : le 17 décembre, le lieutenant-colonel BOUSSAT, qui commandait la 6e brigade de C. A., est frappé d'une balle au cœur, au cours d'une reconnaissance. A peine son remplaçant, le lieutenant-colonel HENNEQUIN, a-t-il pris possession de son commandement, qu'il tombe à son tour, frappé par un obus, devant son poste de commandement. Enfin, la division a la douleur de perdre son chef incomparable, le général SERRET, mortellement frappé.' d'un éclat d'obus à la cuisse au cours
Mittlach sud. — Le monument RESAUD.
d'une reconnaissance à l'Hartmannswillerkopf; et le jour même où des imposantes funérailles lui sont faites au cimetière militaire de Moosch, l'ennemi reprend dans un dernier assaut le rocher d'Hirtzstein. Alerté dans la nuit du 9 au 10 janvier, le bataillon gagne le camp Bouvines au nord de Thann et relève, dans la nuit du 11 au 12, le 28e B. G. A. au camp des Dames et à la lisière ouest de la clairière d'Hirtzstein.
Jusqu'au 31 janvier, le bataillon tient le secteur du camp des Dames. C'est au cours de cette période que le commandant LAFONT, chef d'escadrons de cavalerie, est appelé à commander provisoirement le bataillon, pendant une permission du commandant DUPONT. Vers la même époque, le bataillon reçoit un précieux ren-
fort composé en majeure partie de chasseurs des i4e, 54e et 30c bataillons blessés au Linge et de retour au front après guérison.
Le 31 janvier, le bataillon gagne le cantonnement de Malmerspach, près Saint-Amarin, où il séjourne jusqu'au 7 mars. Mais le 21 février, la lutte pour Verdun commence et pendant quelque temps le bataillon se tient prêt à y être dirigé. Le commandement réservait une autre mission à la 66e division; il la maintint en Alsace jusqu'au mois de juin.
Pendant quinze jours, le bataillon tient les avant-postes depuis Meyersbül jusqu'à Sondernach, puis, quittant le secteur de laFecht, revient dans celui de la Thur. Du 24 mars au 16 avril, on le retrouve à la cote 425 où, secondé par d'audacieux crapouilloteurs, il harcèle vigoureusement l'ennemi installé au saillant de 425. Du 17 avril au 5 mai, le bataillon est au repos à Bitschwiller où il reçoit le plus gracieux accueil de la population. C'est là que pour la première fois il entend les accents déjà mâles de sa fanfare en formation.
Enfin deux mois paisibles dans les grands bois de Roche-Dure marquent la fin de son séjour en Alsace. Le 68e inaugure pieusement en cet endroit le camp des réserves à l'ouest de Roche-Dure, connu désormais sous le nom de « Camp Siccurani ». Le ier juillet, il gagne par étapes le camp d'Arches, aux environs de Remiremont.
Ce n'est pas sans émotion que le bataillon quitte cette terre d'Alsace, lourde pour lui de sacrifices, cette terre où pendant plus de dix-huit mois il a versé généreusement son sang. En gravissant le col de Ventron, chacun se retourne et adresse un regard d'adieu aux cimes familières, depuis le Schnepfenrieth jusqu'à l'Hartmannswillerkopf, à ces sommets qui rappellent les heures de deuil, mais aussi les heures d'allégresse où le vent de la victoire agitait nos fanions.
Le 4juillel, à Ventrou, le bataillon défile devant son nouveau commandant de brigade, le colonel de COMBARIEUX, commandant la 81e brigade, et, précédé par les accents joyeux de sa fanfare, il gagne Raon-Basse. Il est fier d'être appelé à marcher désormais avec le glorieux 152e et heureux de sentir à la tête de sa brigade le chef très sympathique qui inspire à chacun une entière confiance.
Jusqu'au 20 juillet, s'opère la réorganisation du bataillon. En vue de la création du dépôt divisionnaire, la 7E compagnie quitte le bataillon et devient la IOe, tandis que la Se (GRANOTIER) s'appellera désormais 2E, la ge (REMILLY) 3e et la IOe (BARATIN) ire.
Les chasseurs subissent un entraînement intensif et, le jour où ils quitteront Raon-Basse, revêtus de l'inélégante capote d'infanterie, ils défileront à une allure superbe, étonnante pour des hommes qui viennent de mener pendant deux ans la déprimante vie de tranchée dans laquelle les muscles se relâchent et les articulations s'ankylosent.
SOMME CLÉRY-SUR-SOMME
3-7 SEPTEMBRE 1916
Tu nous apportes la faim, la soif, l'anxiété, le fer qui déchire nos entrailles, le feu qui brûle nos visages. Chaque jour tu exiges un plus lourd tribut; chaque jour il te faut des bataillons plus épais, de nouvelles poitrines et de nouveaux corps, à peine debout et déjà déchiquetés. Prends, prends encore. Un cri éperdu d'amour s'échappe des bouches expirantes. Pas de bruits, pas de chants, rien autour de toi, Patrie, que l'adoration de tes fils qui meurent, et la volonté implacable des vivants.
(Carnet de campagne de Robert DUBARLE, capitaine au 68e.)
Débarqué au camp de Crèvecœur près de Beauvais, après un voyage inoubliable, marqué par une ovation enthousiaste de la Coule dans une gare de la banlieue parisienne, le bataillon cantonne à La Neuville-sur-Oudeuil. Ce nom est resté gravé dans la mémoire de ceux qui y séjournèrent. La perspective des prochains combats n'altérait en rien la bonne humeur générale. Le temps est venu de rendre ici un hommage au 68e bis qui contribua dans une très large part à rendre agréable cette période de repos.
Le 11 août, il faut oublier les délices du repos et se rééquiper pour de nouvelles chevauchées. Le front de la Somme appelait la 66e division à la rescousse.
Après une halte de huit jours, dans quelques cantonnements insalubres sur les bords marécageux de la Somme, cantonnements restés célèbres dans la mémoire des chasseurs par les prix exorbitants que pratiquent de fort peu gracieuses madelons, le bataillon va bivouaquer vers la fin août aux abords de Suzanne. Pour la première fois, il lui est donné de voir une grande bataille en cours, et c'est avec intérêt que par petits groupes on visite les escadrilles, on s'approche des ballons d'observation, qu'on se glisse timidement auprès des monstrueux canons sur voie ferrée, qu'on fraternise avec les flegmatiques artilleurs britanniques, heureux de servir sans arrêt leurs modernes eL puissants canons. En Alsace, pendant dixhuit mois on avait fait la guerre avec des poitrines : ici, heureuse-
ment, on commençait à se servir du matériel. L'aviation notamment faisait merveille. Pendant dix jours de stationnement dans une zone située à 10 kilomètres des lignes, le bataillon fut heureux de constater l'écrasante supériorité de notre 5e arme sur celle de l'ennemi : c'était l'époque où sur leurs élégants « Bébé-Nieuport », GUYNEMER, DORME, HEURTEAUX, CHAPUT et beaucoup d'autres braves moins célèbres, assuraient, par des patrouilles hardies et incessantes, la maîtrise complète de l'air.
Le bataillon relève dans la nuit du Ier au 2 septembre le 4ic B. G. P.
Les officiers et sous-officiers chefs de section du bataillon avant l'offensive do la Somme.
De ynuche à droite : 3e rang : Lient. BOVIER-LAPIERRE, lieut. CONVERT.
2" rang : Adj. BERTRAND, adj. JACOMIN, adj. CHOPIN, lieut. REMILLY, lieut. BERGEARD cap. BARATIN, cap. BOUClIER, com. DUPONT, cap. MASSON, s.-lient. PÉREAU, adj. GIRARD, adj. ROGER, adj. BRUN, s.-lieut. GAUTRON.
1er rang: Adj. BUSCAILLON, adj. BONNEFOY, adj. MASSARDTER, s.-lieut. PASCAL, s.-lieut. DUCAROUGK s.-lieut. CHABERT, lieut. ROBERT, lient. BERRSAUD, s.-lieut. BASSIN, s.-lieut. CHOPY, adj. ENJOUDERT, adj. TRAVERSA.
dans le secteur sud de la division. Sa droite s'appuie à la Somme, sa gauche au boyau Christiania, son centre fait face au village de Cléry. Il met deux compagnies en première ligne, la première entre la Somme et le Tortillard-Cléry-Bouchavesnes, la deuxième entre le Tortillard et le boyau de Christiania. En outre, il assure la liaison avec le 33e C. A. sur la rive gauche de la Somme au moyen d'une flottille de trois barques commandée par le sergent DELAVY, de la ge compag nie, un héros tombé plus tard aux Bovettes, qui se signalera dans cette délicate mission par un zèle et une bravoure exceptionnels. Dans la nuit du 2 au 3, la compagnie GRANOTIER réalise sa mise en place aux abords et à l'intérieur du cimetière de Cléry.
Ses vaillants chasseurs l'ont preuve de leur bonne volonté habituelle et d'un entrain remarquable : elle parvient avant jour à s'abriter dans de sommaires parallèles de départ. Dans la nuit, l'ordre d'attaque pour le 3 septembre à midi est communiqué aux unités.
Cléry est traversé par trois routes allant de l'ouest à l'est.
La mission du balaillon est de s'emparer de la partie du village comprise entre la route du centre et la Somme. La préparation d'artillerie, qui dure depuis trois ou quatre jours, s'intensifie singulièrement dans la matinée du 3; elle est menée par de nombreuses batteries dont plusieurs de gros calibre (370). La réaction de l'ar-
Campements du bulaillon au nord de Suzanne (Somme). Fin août 1916
tillerie ennemie ne commence que vers 10 heures et ne s'étend guère que sur le front de la compagnie GRAIVOTIER. Le cimetière de Cléry est le point de rendez-vous de tous les obus partis des pentes de SaintQuentin, le Bois-Crochu au contraire ne reçoit que quelques obus épars dont l'effet est presque nul sur son sol marécageux.
A l'heure lt moins 5 débouchent trois reconnaissances de grenadiers, une dirigée par le sergent SIMON, de la 2e compagnie, l'autre par le sergent GAILLAHD, de la Ire compagnie, et la troisième par le sous-lieutcnant GAUTRON, de la 3e compagnie, qui opère tout à l'ait en bordure de la Somme. Elles progressent rapidement et atteignent la tranchée Serret, où elles tuent quelques Allemands qui hésitaient à se rendre et capturent les autres.
CLÉRY-s/- SOMME
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1*6 Septembre 1916-
A droite, la reconnaissance GAUTRON progresse jusqu'à la gare en longeant la tranchée de Cléry parallèle à la rivière. A midi et demi, elle atteint la gare et se heurte à cet instant à une vingtaine d'Allemands. Une lutte au mousqueton et à la grenade s'engage, au cours de laquelle 6 grenadiers du groupe GAUTRON capturent 15 Allemands du ier régiment de la Garde prussienne.
Les ire et 2e compagnies nettoient la tranchée Larchey à la lisière ouest du village et y capturent environ 4o prisonniers, puis, malgré un tir de flanc exécuté par les mitrailleuses d'Omiécourt, elles abordent leur deuxième objectif. Un groupe de la 2e compagnie s'engage dans la grand'rue et malgré la gêne apportée à sa progression par l'allongement trop lent du tir de notre artillerie, il arrive à l'extrémité du village. Là, il opère la liaison à vue avec le groupe GAUTRON, et se rencontre avec le groupe des éclaireurs de la Ire compagnie que commande le brave sergent GAILLARD. Dans cette avance, le caporal FAURE, les chasseurs LAMBOLEY, BONNET et FOURY, de la 2e compagnie, font preuve d'un entrain endiablé et d'un courage digne de tout éloge.
Clérv est tombé en entier aux mains du 68e au bout d'une heure de combat. Mais bientôt, on apprend que les unités de gauche (64e B. C. A.) n'ont pu progresser suffisamment et se trouvent face au nord et au nord-est, leur droite à hauteur de la tranchée Larchey; d'autre part, la liaison du 64e B. C. A. avec le 152, est coupée par une brèche de plusieurs centaines de mètres. Ordre est donné aux éléments de tête du 68e de suspendre leur progression et tous les éléments disponibles du bataillon sont portés sur la gauche : la 3e compagnie assure la liaison avec le 64e et s'installe, face au nordouest, dans les maisons au nord du village.
A 21 heures, appuyée d'un violent tirld'artillerie et précédée de Stosstruppen, une contre-attaque part de la carrière située au nord du village ; elle est brisée par nos tirs de mitrailleuses et la pluie de grenades dont la couvrent les grenadiers de la 3e, enflammés par l'exemple du sous-lieutenant DUCAROUGE et de l'adjudant MASSARDIER.
L'organisation du terrain commence, non pas sur la ligne atteinte dans l'après-midi, mais au milieu du village. La ligne d'avant-postes est installée à 5o mètres à l'est de la rue centrale de Cléry orientée du nord au sud et la ligne de résistance le long de cette rue. La journée du 4, le bataillon complète son organisation et opère, à la tombée de la nuit, deux reconnaissances dans la partie est du village. Ces reconnaissances se heurtent à des Allemands qui, au cours de la nuit précédente, ont réoccupé les maisons à 5o mètres de notre ligne d'avant-postes. Le sergent BEYSSAC, de la 2e compagnie, un patrouilleur éprouvé, rend compte de l'impossibilité de progresser et de l'installation de plusieurs nids de mitrail-
leuses. Devant cet incident, l'attaque est reportée au lendemain de façon à pouvoir être appuyée par un tir de destruction de l'artillerie lourde.
En liaison avec le 2E régiment mixte de zouaves et de tirailleurs (colonel LAMIABLE) et le 64e B. C. A., le bataillon reçoit la mission d'enlever la partie est de Cléry et de se porter à hauteur du pont détruit d'Omiécourt.
Après un tir de destruction de trois heures, le 5 septembre à midi, le bataillon s'élance de nouveau à l'assaut et capture dans son avance i officier et 4o prisonniers du 241e régiment saxon. La section SIMON, de la 2e compagnie, surmonte héroïquement la résistance des défenseurs du château et y capture une trentaine d'ennemis. La il, compagnie doit réduire plusieurs îlots de résistance au cours de sa progression. Dans l'une de ses escarmouches qu'il dirige avec son courage tranquille, le distingué lieutenant CONVERT est blessé.
Vers 15 heures, les 1 re et 2e compagnies renforcées par des éléments delà 3e, couronnent le talus à la lisière est du village et s'y installent.
La réaction de l'artillerie ennemie est violente. Le mont SaintQuentin fait feu de toutes ses pièces sur le village, mais, un incident regrettable se produit en cet instant : L'artillerie de campagne de la division qui opère au sud de la Somme a pour mission de barrer le pont d'Omiécourt; elle allonge inconsidérément son tir et, au bout de quelques instants, reporte son barrage sur le talus où le 68e est en train d'installer ses avant-postes. Un repli doit être exécuté en direction du château pendant toute la durée de ce barrage dont les fusées signaux sont impuissantes à obtenir l'allongement. La réinstallation sur la ligne atteinte auparavant s'opère avant la nuit et l'avion d'infanterie qui, volant à faible altitude, vient repérer l'emplacement de l'infanterie, peut annoncer à l'étatmajor la nouvelle de la prise totale du village de Cléry.
Dans la nuit, le bataillon est remplacé en première ligne par des éléments du 170E R. I. et se porte en réserve dans les tranchées ébauchées deux jours auparavant dans le milieu du village. Le 6, il supporte un bombardement d'une intensité inouïe. Ce tir, par bonheur un peu long, ne lui occasionne qu'une seule perte. Dans la nuit du 6 au 7, le bataillon est relevé et gagne Bray-sur-Somme où l'attendent les camions qui doivent le conduire au repos.
En ces trois journées de combat, le bataillon a perdu 3 officiers dont un tué (sous-lieutenant TRAVERSAT), 29 chasseurs tués et 160 blessés. Il fait à l'ennemi 150 prisonniers, dont 3o appartenant à une division de la Garde, et pris trois mitrailleuses. Il vient d'inscrire un nouveau fait d'armes à son actif et de prouver qu'il était aussi vaillant dans la plaine boueuse de la Somme qu'il le fut durant 1 dix-huit mois sur les sommets fameux des Vosges alsaciennes.
Sa conduite est récompensée par une citation à l'armée que lui décerne le général FAYOLLE.
OllDRE 33f) DE LA VI0 AUMÉE
Le 3 septembre 191 6, sous l'énergique impulsion Ju commandant DUPONT, Il enlevé après une lutte acharnée de deux jours, un village formidablement organisé, s'est emparé de 150 prisonniers et de 3 mitrailleuses.
FAYOLLE.
A la fin du récit des combats de Cléry notre pensée s'arrête sur une fraction de la section hors rang qui souleva notre admiration maintes fois mais qui obtint Ù Cléry une mention particulièrement élogicuse.
Infatigables coureurs, braves agents de liaison, courageux téléphonistes, patients observateurs, vous tous qui receviez des coups sans éprouver la satisfaction de les rendre, votre rôle moins glorieux que celui de vos camarades des compagnies d'attaque fut souvent presque aussi périlleux; par votre dévouement et par votre abnégation vous avez mérité une place honorable auprès d'eux.
Nous vous revoyons les uns dans les services que dirigeait avec 1111 zèle et un entrain toujours égal le lieutenant BASSIN, les autres aux côtés du lieutenant THOMAS qui goûta avec vous les joies d'une observation passionnée sur l'ennemi; et, lorsque pensant à vous, quelques physionomies frappantes surgissent, nous retrouvons de suite celles des caporaux CIIKMAIN et ABEILLON, des chasseurs BRIGAT, CROUZET, llARUTEAU, UUDIEF, COTHIER et de beaucou p d'autres dont les noms nous échappent, mais il en est une devant laquelle nous nous inclinons avec respect et émotion, celle de l'héroïque adjudant BOILEAU qui restera le symbole de la conscience et du courage qu'on rencontra toujours dans l'entourage du commandant du 68e.
Après quelques jours de stationnement à Grez, au sud d'Amiens, le bataillon gagne par étapes la région de Forgcs-Ies-Eaux (Seinelnféricurc), assignée comme zone de repos à la 00e division. Il cantonne à Saumont-la-Poterie où il se voit confier pendant vingt-quatre heures la garde du drapeau des chasseurs. C'est la période où tous les rescapés de Cléry s'en vont en permission pendant qu'arrivent les renforts de la vaillante classe 16. Le 10 octobre, le bataillon quitte Saumont-lc-Poterie et les camions le débarquent à La Neuvillc-lès-Brav au nord de la Somme. Il gagne le ravin de Maurcpas où il bivouaque jusqu'au i3.
SAILLY-SAILLISEL
13-23 OCTOBRE 1916
Ils sont las, ils ont lutté tout le jour. Ils ont souffert mais pas un n'a reculé.
Au soir, accablés par le nombre immense, leurs visages défièrent l'ennemi et l'arme que tu leur as confiée brille encore dans leurs mains crispées.
(Ilymne à la Patrie.
Carnet de route du capitaine Robert DUBARLE.)
Dans la nuit du 13 au [4 octobre, le bataillon relève au sud de Sailly-Saillisel des éléments décimés du 154e R. I. qui viennent d'essuyer un sanglant échec en attaquant à plusieurs reprises le village de Sailly-Saillisel.
La relève s'effectue sans incident, malgré la violence inaccoutumée du tir de barrage sur cette ligne. Le bataillon laissait trois
Poste de secours de Frégicourt (octobre lOIn).
compagnies en première ligne, son centre face au nord, à cheval sur la route nationale n° 37 de Bapaume à Péronne.
La 3e compagnie est en liaison à gauche avec le i 52e, la 2e au centre et la ire face au nord en direction de Saillisel, sa droite appuyée aux troupes qui opèrent dans le bois Saint-Waast. Le ifi
SAILLY-SAILLISEL 13 Octobre 25 .1916.
au matin, à la cadence du tir de l'artillerie, aux calibres des obus, au nombre des batteries en action, on se rend compte que l'ennemi est décidé à conserver à tout prix cette position. Malgré cet avertissement, le commandement décide de poursuivre l'attaque et la confie à la 81e brigade. A Cléry, l'honneur de la prise du village avait rejailli sur le 68e, il était juste que Sailly restât l'apanage exclusif du 152 e R. I. La droite du bataillon doit servir de pivot à la brigade : à partir de l'ouest de la route n° 37, les éléments du 68e B. C. A. doivent avancer et opérer un rabattement pour venir
Le ravin de Maurepas où le bataillon a bivouaqué avant et après la période de Sailly-Saillisel.
Au premier plan un chasseur du bataillon installant une cuisine.
Le terrain est semé de trous d'obus. Au fond un dépôt de munitions d'artillerie lourde.
se ranger le long de la route, se reliant ainsi au 1 52e R. 1. après la prise de Sailly.
A 1 7hio, l'attaque se déclenche, la moitié du bataillon (3e compagnie et un peloton de la 2e) débouche de ses tranchées. Fauchées par les tirs de mitrailleuses, les vagues essaient cependant de continuer leur progression. A la 3e compagnie les sous-lieutenants DUCAROUGE et GAUTRON sont blessés; l'adjudant RAYNAL rallie autour de lui quelques hommes, mais devant l'amoncellement inutile des pertes et l'impossibilité de continuer l'avance, on se terre sur place. Sur la gauche, plus heureux, le i52e réussit à s'emparer du
village presque en entier. Au cours de leur progression et pour se soustraire au tir des mitrailleuses, les éléments du I52c R. I. ont remonté vers le nord, laissant un vide entre eux et le bataillon. La compagnie BRENOT, du 64e, s'y intercale dans la nuit du 15 au IG. On s'installe sur la ligne atteinte, distante de 3oo à 400 mètres de la base de départ; mais l'ennemi réagit avec une ardeur farouche : son artillerie tonne sans arrêt et bat une zone profonde de 3 kilomètres. Pendant cinq jours, le bataillon connaît les horreurs d'un bombardement interminable, l'absence de sommeil, les longues nuits passées en haleine continue dans les entonnoirs remplis de boue glacée qu'on tente de relier entre eux, mais, grâce à son train régimentaire et à
Le chemin de Frérjiconrt à Sailly-Saillisel à la sortie de Frégicourt (Somme). Octobre 1916.
son train de combat, qui franchit chaque nuit, les barrages les plus violents, il ne cesse d'être ravitaillé.
Le poste du commandant DUPONT se compose d'une petite sape creusée dans le talus de la route de Frégicourt. Il est le point de rendez-vous des grosses marmites et à ses abords le peloton de sapeurs est sérieusement éprouvé.
La relève s'effectue dans la nuit du 23 au 24 par le 10e B. C. P.
Le bataillon est reporté en réserve de division dans le ravin de Maurepas; puis, le 27, embarqué en camions, il se rend à Oresmaux. De là, après une halte de trois jours, il gagne la gare d'embarquement de Prouzel, au sud d'Amiens, et se rend par voie ferrée à Lavelinedevant-Bruyères (Vosges).
VOSGES DÉCEMBRE 1916-FÉVRIER 1917
Sapins des Vosges, fiers, dressant à la frontière Voire feuillage sombre où la Mort eL l'Espoir Mêlent leur chants sacrés pour l'unique prière Qui convienne à l'autel que fait de vous le soir; Ombragez doucement les croix ou l'humble pierre Que pas même un ami ne viendra jamais voir ; Car la guerre maudite a semé sa poussière Sous vos voùles où Dieu, jadis, venait s'asseoir.
Que vos puissants piliers dressent leurs cathédrales Là même où nos combats ont mis des cris, des rAIes Qui resteront épars dans le feuillage épais.
Que les peuples, devant vos frondaisons superbes, Pensent, à tous leurs fils qui dorment sous les herbes Et voient sous vos rameaux le temple de la Paix !
Vosges, février iyi5.
Emile JOUVENEL.
Après une période de repos bien mérité qu'il passe à BarbeySeroux et Laveline-devant-Bruyères, le 68e est désigné pour occuper
Ktape sur le camp d'Arches (janvier 1917).
le secteur de la Tête de Faulx. Du 5 décembre 1916 au 12 janvier 1917, le séjour sur ce sommet illustré en 1914 par le 28e et le
30e B. G. A. ne donne lieu à aucun incident de guerre notable; la vie y est calme, à peine marquée à de longs intervalles par de légers bombardements.
Une réorganisation de la 66e division sur le type alpin nous fait déplorer le départ du i52e et de la 8 le brigade, mais en revanche elle vaut l'incorporation dans les rangs du bataillon de la glorieuse 5e compagnie du 28e, celle que le commandant DUPONT modela dès le temps de paix et avec laquelle il entra en campagne.
Cette compagnie devient la 8e du 68e, tandis que pour la dernière fois les unités originaires du 68e se voient changer de numéro. La
La Tète de Faulx vue de l'ouest (janvirr 1917).
Ire (capitaine BARATIN) devient la 6e, la 2E (capitaine BASSIÉ) devient la 7e, la 3e (lieutenant REMILLY) redevient la ge.
La C. M. (capitaine BOUCHER) est désormais constituée à trois pelotons, et les éclaireurs du bataillon sont réunis en un groupe franc dont le commandement est confié au sous-lieutenant GAUTRON.
A la même époque le bataillon voit son cadre d'officiers renforcé par des officiers venus de la cavalerie. Au cours de pages qui vont suivre, nous les verrons individuellement à l'œuvre. Avant de commencer le récit de ces combats où ils se montrèrent braves parmi les plus braves, avant de nous incliner devant leur tombe, redisons,
à la gloire de leur arme d'origine, que parmi les figures des chefs de sections de la guerre la leur restera comme une des plus pures, une des plus nobles, une des plus glorieuses.
Relevé par un bataillon du 163e R. I., le bataillon se rend par étapes au camp d'Arches, où il cantonne à Hadol-Haute et à La Quinfaing. Du 17 au 3o janvier, malgré l'exceptionnelle rigueur de la saison, l'instruction est menée très activement en vue de la campagne de printemps. Le 31 janvier, le bataillon s'embarque à Bruyères à destination de Yauthiermont et se dirige sur les cantonnements de Sentheim et de Lauw (vallée de la Doller). Pendant une semaine, il creuse des canalisations pour l'établissement d'un réseau télépho-
Concert donné par la fanfare à La Gelle-Vendières, près Montmirail (première semaine d'avril 1917).
nique souterrain, puis, détaché du gros de la division, il va effectuer le même genre de travail dans le Sundgau au sud de Dannemaric.
Le 4 mars, commence une série d'étapes, accomplies sous des giboulées continuelles, qui rendent la marche très pénible. Le 9 mars, le bataillon réoccupe au camp d'Arches le cantonnement de Raon-Basse qu'il.a connu en juillet 1916. L'instruction est reprise jusqu'au 23 mars, date à laquelle l'embarquement s'effectue à Girancourt à destination de Sézanne (Seine-et-Marne). Le bataillon gagne successivement la vallée du Petit Morin où il s'arrête quelques jours près de Montmirail, puis celle de la Marne, où s'opère la concentration en vue de l'offensive prochaine.
CRAONNE-CHEVREUX
AVRIL-MAI-JUIN 1917
Contemple ceux qui m'accompagnent, ô Patrie ! Ils se sont arrachés à leurs moissons, à l'usine qui travaille, à la vie facile ou prospère de leur village ou de leur cité.
Ils regrettent, ils se souviennent. Mais tous sont debout, pressés autour de toi. Et dans leur cœur naïf et qui ne raisonne pas habite la même volonté implacable de combattre pour toi et s'il faut de mourir.
(Hymne à la Patrie.
Carnet de route du capitaine Robert DUBARLE.)
La 66e division est affectée au G. A. R. (groupe d'armée de rupture); elle doit dans l'offensive prochaine exploiter le succès en
Vue prise du bastion de Chevreux sur la croupe de Chevreux et les pentes est du plateau de Californie.
cas de percée du front ennemi entre Craonne et Berry-au-Bac. A cet effet, elle est rassemblée dans la première quinzaine d'avril aux environs de Romain. Le i5, le bataillon se porte au ravin de
Beaugilet, point de rassemblement de la division. Inoubliable veillée d'armes que cette journée du 15 avril empreinte d'un
L'entrée d'une snpo creusée par les Allemands au bastion de Glievreux.
C'est à son entrée qu'a été tue le capitaine RASSIÉ le 24 avril 1917.
entrain endiablé, et qui se termina au chant de la Sidi-Brahim exécuté par un millier de poitrines !
A la faveur de la nuit, le bataillon franchit l'Aisne ; après une marche pénible de quatre ou cinq heures sur un terrain qlissant.,
CRAONNE Bastion de Chevreux
Le drapeau des chasseurs à l'entrée du poste de commandement CUnchair, mai KJ17).
A gauche du drapeau le colonel PAYARD, commandant du 8e groupe, et son officier adjoint le capitaine REGARD.
dans une obscurité complète, il atteint le bois des Couleuvres. A 6 heures, il s'engage dans le bois de Beaumarais et en atteint la lisière nord qui lui a été fixée comme place d'armes. Mais c'est en vain qu'il attend l'ordre d'attaque : le IER corps d'armée (troupe de rupture) s'est heurté à des organisations redoutables insuffisamment détruites et défendues avec opiniâtreté ; son usure rapide oblige le commandement à le retirer du combat. Le 21 avril, le bataillon est désigné pour relever au bastion de Chevreux le 46e bataillon de chasseurs. Chevreux, petit hameau près de Craonne, est situé au bas des derniers contreforts du Chemin des Dames. Le bastion de ce nom, au sud-est du village, est dominé par le plateau
Unchair (Marne). Le commandant, DUPONT présente le drapeau des chasseurs au bataillon.
de Californie dont l'attaque du 16 avril nous a [permis d'entamer la pente sud; il s'étend sur un front de 600 mètres environ. Sa garnison est composée de deux compagnies et d'un peloton de mitrailleuses : sur sa gauche, le détachement est en liaison difficile avec les éléments voisins (18e R. I.), séparé d'eux par une zone marécageuse et par la voie ferrée en remblai de Pontavert à Corbény. Sur la droite, la situation est plus précaire encore : les éléments français (67e B. C. A.) occupent encore la base de départ du 16 avril, à 800 mètres au sud-est du bastion. L'ennemi est donc à proximité immédiate de la droite du détachement et le harcèle sans cesse par des tirs d'enfilade et de revers. A plusieurs reprises, les groupes de droite repoussent victorieusement des coups de main fortement ap-
puyés par l'artillerie. Grâce au concours du 67e B. C. A., une communication est rapidement établie avec ce bataillon et vers la fin de la période d'occupation, tout danger d'encerclement est écarté.
Le 25 avril, le détachement éprouve une perte douloureuse en la personne de son chef, le regretté capitaine BASSIÉ, de la 7e compagnie. Quoique récemment arrivé au bataillon, ce jeune officier, venu de la cavalerie, s'était attiré la sympathie de tous. D'un regard doux et confiant, c'était une nature énergique et sérieuse. Enthousiaste en tout temps, il le fut spécialement à l'occasion de cette offensive. Comme cavalier il avait parcouru victorieusement la plaine de Corbény, de l'Aisne au marais Sissonne, dans les derniers
L'entrée d'un abri dans le talus de la voie ferrée Pontavert—Corbény.
jours de la victorieuse poussée de la Marne (septembre 1914).
Chasseur alpin, il voulait à nouveau y guider sa compagnie : il dut se contenter de la garde du bastion de Chevreux, rôle moins brillant, mais dans lequel il déploya une activité inlassable. Toujours sur la brèche, il ne connut pendant son trop court séjour au bastion ni trêve ni repos; il se rendait de jour et de nuit aux points délicats, exhortant les occupants par sa présence dans les moments difficiles, les encourageant de ses paroles et de son exemple. Au cours d'un de ces déplacements, un éclat d'obus le frappa en pleine poitrine ; il succombait quelques instants après, emportant les regrets unanimes de ceux qui l'avaient connu et aimé.
Coup de main de Chevreux.
Après un court séjour à Unchair où il a l'honneur de se voir confier, pendant vingt-quatre heures, la garde du drapeau des chasseurs, le bataillon remonte en ligne dans la soirée du 25 mai et réoccupe le bastion de Chevreux.
La situation s'est sensiblement améliorée dans cet endroit : la 18e division a élargi les gains réalisés le 16 avril et conquis le bois de Chevreux dont nous occupons la lisière nord. Le ier juin, sous les ordres de son intrépide officier, le sous-lieutenant GAUTRON, le groupe franc du bataillon est chargé d'enlever un poste ennemi sur la voie ferrée de Chevreux à Pontavert. L'opération, montée rapidement et appuyée par une seule batterie de 75, est exécutée à minuit avec un brio remarquable : en cinq minutes les occupants du poste, au nombre d'une dizaine, sont tués, blessés ou capturés.
De notre côté les pertes s'élèvent à deux ou trois blessés. Opération de détail, mais qui consacre une fois de plus la renommée de la vaillante phalange qu'est le groupe franc et lui vaut cette élogieuse citation à l'ordre de la 66e division :
Fraction d'élite, animée de la plus belle ardeur offensive, fière de sa mission et décidée à la remplir jusqu'au bout en toutes circonstances, a, sous les ordres du sous-lieutenant GAUTRON, rendu les plus grands services au commandement par d'incessantes patrouilles de nuit devant Craonne et finalement a réussi à enlever dans un terrain difficile, par une action énergique, un petit poste allemand composé d'un sous-officier et de sept hommes, ramenant dans nos lignes tous les occupants du poste, morts, blessés ou prisonniers.
Signé : BRISSAUD-DESMAILLETS.
Les déclarations des prisonniers confirment l'éventualité prochaine d'une contre-attaque sur le plateau de Californie par une division récemment arrivée de Roumanie. En effet, le 3 juin à 4 heures du matin, après un bombardement très violent qui dure depuis le 2 au soir, l'ennemi attaque en force le plateau et parvient à refouler les éléments français qui en tiennent la partie est (9e groupe B. C. A.). Le 28e exécute dans l'après-midi une audacieuse contreattaque restée célèbre dans les annales de la division et rétablit entièrement la situation, faisant des prisonniers, et capturant du matériel. Témoins de la superbe manœuvre du 28e B. C. A., plusieurs sections de mitrailleuses du 68e, placées dans le bois de Chevreux, ouvrent un feu nourri sur les Boches qui, culbutés sur le versant est du plateau, se replient en désordre aux lisières de Corbény.
Du 4 au 17 juin, le bataillon reste en réserve à Champ-d'Asile, entre l'Aisne et le plateau de Craonne. Il est relevé dans la nuit du 17 au 18 et transporté en T. M. à Coincy d'où il se rend par étapes à Pomponne près Lagny (Seine-et-Marne). Son séjour dans ce délicieux cantonnement est marqué vers la fin par un événement mémorable : il est désigné pour défiler à la revue du 14 Juillet à Paris, avec les délégations des unités citées à l'ordre de l'armée.
Le défilé eut lieu au milieu des acclamations de Paris, qui prodigua tout spécialement à la division Brissaud-Desmaillets ses marques d'enthousiasme et de reconnaissance.
CHEMIN DES DAMES TRANCHÉE DE LA GARGOUSSE
28 JUILLET-16 AOUT 1917
Dormez, mes frères, vous serez vengés.
Fume, ô sang vermeil, sous le soleil d'août.
Ta source n'est pas tarie.
(Carnet de route du capitaine Robert DUBARLE.)
La lutte continue très âpre sur le Chemin des Dames; pendant tout le mois de juillet l'ennemi fait des efforts réitérés pour nous enlever les gains du 16 avril et du 5 mai, et pour reprendre les
La présentation des fanions de la 06E division au néneral PÉTAIN (Hartennes et Taux, juillet 1917).
observatoires qui commandent la vallée de l'Aisne. Dans la région à l'est du fort de la Malmaison, il a réoccupé sur une longueur de i.5oo mètres la tranchée de la Gargousse, parallèle au Chemin des
Dames. Le 8e groupe de chasseurs reçoit la mission de la reconquérir. Une répétition de l'attaque sur un terrain d'exercice a lieu le 23 près de Saint-Remy-Blanzy (Aisne).
Entre temps la division a l'honneur d'être visitée par le général Pétain. Au cours d'une prise d'armes imposante où, sous le soleil de juillet, les fanions de la division sont présentés au commandant en chef, le capitaine BOUCliER, commandant la compagnie de mitrailleuses du bataillon, reçoit des mains jde celui-ci la croix de chevalier de la Légion d'honneur, distinction bien méritée par celui qui d'abord dans les rangs de l'héroïque i 52e R. I.
et ensuite dans ceux du 68e B. C. A. se fit apprécier tant par les
Le plateau du Chemin des Dames dans la région de la ferme de la Royère (juillet 1917).
vertus guerrières dont il montra l'exemple que par ses qualités de cœur et une exceptionnelle modestie.
Le 24, le bataillon gagne Gourcelles; le 25 il occupe les caves de Vailly et les creutes de Rouges-Maisons au nord-est de Yailly.
Très fertile avant la guerre, le plateau offre aujourd'hui l'aspect d'un désert: aucune végétation n'y apparaît, pas le moindre arbuste pour se dissimuler. En temps de paix, le sous-sol en était exploité activement : on en retirait cette pierre blanche qui, taillée et patinée, donne aux constructions de la région de Soissons leur cachet de symétrie. Voulant conserver une surface très fertile, on avait fait de l'exploitation souterraine et ouvert des grottes que dans la langue du pays on appelle « creutes ». Depuis la creute à une seule
galerie terminée en cul-de-sac, jusqu'à la cité souterraine, véritable labyrinthe aux multiples entrées, il existe sous le plateau du Chemin des Dames, et plus spécialement vers le rebord nord, toute
Poste de commandement du bataillon au cours de l'attaque de la Gargousse.
une série de cavernes qui furent utilisées comme abris par les deux adversaires. Le plateau atteint dans la région qui nous intéresse une largeur de 3 kilomètres : encadré à l'est par le ravin d'Ostel avec ses ramifications des fermes Gerleaux et Certeaux, à l'ouest
par la vallée plus importante d'Aizy et de Jouy qui remonte jusqu'au
tort de Malmaison, il se termine au sud par l'éperon au bas duquel est, bâti le village de Vailly, au nord par l'éperon de la Chapelle-
Sainte-Berthe. Le Chemin des Dames le traverse presque à son rebord nord, dominant le versant qui aboutit au canal de l'Aillette.
Position naturellement très forte, elle a été choisie comme ligne d'arrêt par l'ennemi. Il a construit de profondes tranchées couvertes par d'épais réseaux de fil de fer, aménagé de nombreux abris et blockhaus bétonnés, et transformé les creutes en puissantes places d'armes.
Dominant le plateau, la cote ici est en notre possession, elle donne des vues sur la tranchée de la Gargousse, objectif du 8e groupe,
Remise de la fourragère aux couleurs dn ruban de la Croix de guerre au bataillon PAR le général FRANCHET D'ESPEREY (château de Versiyny [Oise]. 2 septembre 11)17.)
et sur la ferme de la Royère, située un peu au-delà à l'extrémité nord du plateau.
Le 68e B. G. A. est à la gauche du dispositif, en liaison à droite avec le 67E B. C. A., à gauche avec le 5e B. C. A., qui doit former pivot au moment de l'attaque.
Il a deux compagnies en première ligne, la 6E à droite, la 7E à gauche; le groupe franc et la section MASSEY de la ge compagnie se joignent à la compagnie de gauche pour l'aider à nettoyer les abords du ravin Sainte-Berthe et à se relier avec le bataillon voisin.
Les deux autres compagnies occupent la tranchée d'Apana, à 200 mètres en arrière.
L'attaque est fixée pour le 31 juillet, 20 h 15. Des éléments de la 0e compagnie, abrités des vues de l'ennemi par un mouvement de terrain, se portent quelques minutes avant l'heure H au delà de leur propre réseau, incomplètement détruit, afin de progresser plus librement au moment de l'attaque. A l'heure H, la 7E compagnie, le groupe franc et la section MASSEY s'élancent hors de leur parallèle de départ; la 6e, qui reprend son mouvement à cet instant, essuie un tir de mitrailleuses assez nourri; mais une habile manœuvre aboutit à l'encerclement du blockhaus et à la capture de ses occupants.
La compagnie PASCAL, malgré le feu violent qui l'accueille à son débouché, réussit à progresser. La section SIMON, enflammée par l'exemple de son chef, bondit sur un nid de mitrailleuses, le réduit et y capture un officier et une quinzaine d'Allemands.
Quelques éléments s'installent dans la tranchée conquise et la nettoient de ses derniers défenseurs; d'autres, emportés par leur élan, l'ont dépassée et ont franchi sans le voir, tant le pilonnage a été violent, le fameux Chemin des Dames. Un fraction de la 6° compagnie atteint les abords de la Royère, tandis qu'à gauche le groupe franc est déjà à la naissance du ravin de la ChapelleSainte-Berthe ; réduit, à quelques hommes, il n'a pu explorer tous les abris sur son passage et bientôt il se trouve pris à revers par un parti ennemi bien supérieur en nombre. Sommé de se rendre, il répond à cette invitation par une attaque à la grenade, parvient au bout de quelques minutes à maîtriser l'ennemi, lui imposer sa supériorité et regagner la tranchée conquise.
Dans leur raid au delà de l'ohjectif, les fractions de nettoyage ont fait quelques prisonniers, semé la panique dans les rangs ennemis; mais les commandants de compagnie jugent sage de les faire rétrograder sur la Gargousse. A la faveur de la brume, le repli s'effectue normalement sans que l'ennemi en gêne l'exécution; en même temps, l'on installe des postes d'écoute dans les boyaux reliant la Gargousse à la position allemande.
Les liaisons avec les corps voisins sont encore très précaires : sur la droite, le 67E B. G. A. a dû reporter sa ligne dans la tranchée des Bandits, entre sa base de départ et la Gargousse. La section Hustachc, de la 8e compagnie, renforce la ligne sur ce point et, par son travail ininterrompu de la nuit, facilite la progression heureuse que le 67E B. G. A. entreprend le lendemain matin à 5h 3o. A gauche, le sous-lieutenant MASSEY, de la 9E compagnie, a la mission de se relier au 5e B. G. A.; il installe un poste avancé dans le boyau des Vanités qui remonte vers la position ennemie. A son retour d'une inspection de ce poste, il se heurte à un petit groupe d'Allemands dont l'un, parlant le français, essaie de se faire reconnaître comme
patrouilleur du 5e bataillon. MASSEY, intrigué par l'accent étrange de la voix, fait une sommation ; ne recevant pas de réponse, il décharge son mousqueton sur la silhouette que la nuit empêche de reconnaître, abattant ainsi un patrouilleur allemand.
A l'aube, la situation est améliorée; le bataillon tient solidement la Gargousse et s'apprête à résister aux contre-attaques. La première se déclenche vers 8 heures, enrayée par le tir des mitrailleuses et des fusils. Sur la gauche, les Boches, arrêtés à une centaine de mètres de nos lignes, nous offrent des objectifs merveilleux. Un feu combiné de fusils et de grenades V. B. organisé par le lieutenant MASSEY, qui abat lui-même une dizaine d'adversaires, inflige
Ferme Hameret.
à l'ennemi de très lourdes pertes. Au cours de la journée et de la nuit suivante, d'autres tentatives, appuyées par des tirs de mincn et des barrages violents, n'ont pas plus de succès. L'ennemi se rend compte à ses dépens que la Gargousse est défendue par des troupes aussi tenaces dans la défense qu'ardentes à l'attaque; après tant de pertes accumulées en vain, il abandonne bientôt le projet de la reprendre.
L'opération a rapporté 83 prisonniers, dont 2 officiers, l'un commandant de compagnie; le butin s'élève à 6 mitrailleuses, une cinquantaine de fusils et de nombreuses munitions. Malgré les pertes et les latigues endurées dans ce terrain boueux, l'attaque a été menée
avec un entrain remarquable qui a supris l'ennemi. Un officier prisonnier, interrogé, marque son étonnement de trouver des troupes au moral si élevé et répond : « Comment résister à de telles troupes? » A la VIe armée, on est heureux du résultat obtenu; l'opération y est tenue pour un modèle du genre dans la préparation et l'exécution d'une attaque à objectif limité. L'Echo de Paris, dans un article intitulé : « Avec les chasseurs de BRlSSAU-DESMAILLETS », rend hommage au mordant et à la belle tenue des chasseurs; ils viennent, dit-il, de consacrer une fois de plus leur vieille réputation et de prouver combien étaient mérités les applaudissements qui soulignèrent leur passage à la parade du 14 juillet.
Ce bel exploit vaut au 68e B. C. A. sa deuxième citation à l'ordre de l'armée ainsi conçue.
ORDRE N° 5o5 DE LA VIe ARMÉE
Après s'être fait remarquer par sa belle conduite à Cléry, vient encore, sous le commandement de son chef, le commandant DOPONT, de se distinguer, lors des attaques des 3o et 31 juillet, en enlevant d'un seul élan tous ses objectifs, en s'y maintenant malgré les mitrailleuses, les bombardements et les contre-attaques répétées d'un ennemi tenace. A, au début de sa progression, franchi en rampant des fils de fer incomplètement détruits sous le feu du canon ennemi ; ne s'est relevé que pour courir a l'assaut sans s'arrêter. A fait 83 prisonniers dont 2 commandants de compagnie et a capturé 6 mitrailleuses.
MAISTRE.
Relevé le 2 août, le bataillon est placé en réserve de division à Rouges-Maisons et à Vailly jusqu'au 16 août; puis, par étapes, il arrive le 26 août dans son cantonnement de Fontaine-les-CorpsNuds, à une dizaine de kilomètres de Senlis. Le ier septembre, on apprend la nouvelle tant attendue : la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre est conférée au bataillon par l'ordre 49 F. du G. Q. G. en date du 26 août 1917. La remise solennelle lui en est faite au château de Versigny (quartier général de la 66e division) par le général FRANCHET D'ESPEREY, commandant le groupe d'armées du Nord-Est : dans le cadre magnifique du parc de Versigny se déroule une brillante prises d'armes à laquelle prennent part des délégations de toutes les unités. Cette distinction est d'autant plus appréciée par le 68e qu'il est le premier des bataillons de chasseurs alpins, anciennement dits de réserve, à qui elle ait été conférée.
Jusqu'au 21 septembre, le bataillon reste au repos dans les cantonnements à proximité de la belle forêt de Senlis (château de
Chalis, Ermenonville). Il organise des jeux et aménage près de Fontaine un stade où chaque matin les sportifs vont s'entraîner. Transporté ensuite en camions dans la région de Vailly, le 68e participe pendant un mois aux travaux d'aménagement du terrain en vue de l'attaque générale projetée sur le Chemin des Dames, contrnisant des voies d'accès, des emplacements de batteries, camouflant les grandes artères de communication. Son peloton de sapeurs cantonne pendant cette période à la creute Hameret; il est occupé chaque nuit à l'organisation offensive de la future zone d'action de la division.
BATAILLE DE LA MALMAISON PANTHÉON—BOVETTES—PARGNY-FILAIN
23-27 OCTOBRE 1917
Reste deboift, soldat obscur. Nul ne connaît ta souffrance ; ton sacrifice demeurera ignoré.
Réjouis-toi. Ta souffrance est plus pure, ton sacrifice plus noble.
(Carnet de route du capitaine Robert DCBARLE.)
L'attaque de La Malmaison est appelée à se dérouler sur le plateau décrit ci-dessus contre des retranchements formidables et de nombreuses organisations souterraines dont certaines peuvent contenir plusieurs bataillons. Les offensives déclenchées depuis le 16 avril dans la région avaient révélé les dangers courus par une troupe qui progresse en laissant derrière elle des creutes inexplorées. Aussi, instruit par l'expérience, le commandement décida-t-il que des détachements spéciaux, dits « de creute », seraient adjoints aux bataillons d'attaque et auraient pour mission d'assurer la garde de l'entrée des creutes conquises et de tenir en respect, jusqu'à la reddition complète, leur redoutable garnison.
En raison de son engagement récent à la Royère, le bataillon se trouve cette fois en réserve de division, mais la constitution des détachements de creute lui absorbe presque tout son effectif, et le jour de l'attaque il sera réduit à une seule compagnie, un peloton de mitrailleuses et la section hors rang, les autres unités étant mises à la disposition des bataillons de première ligne et faisant partie intégrante de leur dispositif.
Dans la nuit du 22 au 23, la mise en place des bataillons s'effectue, gênée par une obscurité profonde et une réaction très violente de l'artillerie et des minenwerfers ennemis. Le 23 octobre, à l'heure H, 5'1 i5, le 68e est représenté sur tout le front de la division.
A gauche, le groupe franc, sous les ordres du sous-lieutenant MALBEC, joint à celui du 6c B. G. A., précède les vagues d'assaut de ce bataillon et atteint les objectifs qui lui sont assignés : les trois lignes de tranchées sur le plateau, à l'ouest du ravin du bois de Veau. Le sous-lieutenant MALBEC s'élance, enthousiaste, ardent,
communiquant à son groupe la volonté de vaincre dont il est animé ; malgré une blessure légère, reçue au départ, il continue sa marche sur la seconde ligne ennemie et, quelques pas avant de l'aborder, tombe mortellement frappé par un éclat d'obus, emporté à l'aurore de cette victoire qu'il avait préparée avec toute la ferveur de son âme de jeune cavalier assoiffé d'héroïsme. La première phase de l'attaque terminée, le groupe franc opère avec le 67e B. C. A. qui vient d'effectuer sous le feu de l'ennemi, dans un ordre impeccable, un franchissement de ligne. Enhardis par le succès qui se dessine à chaque pas, exaltés par le farouche désir de venger leur lieutenant, les grenadiers d'élite, sous la conduite de GUIMET, leur adjudant
Le plateau du Chemin des Dames dans la région du fort de La Malmaison qu'on aperçoit à l'horizon.
au courage légendaire, participent à la ruée finale : dans un bond impétueux', ils atteignent le ravin d'Entre-deux-Monts aux portes de Chavignon, à 4 kilomètres de leur base de départ. Pour sa brillante conduite dans cet engagement et en raison de ses faits d'armes antérieurs, l'héroïque adjudant GUIMET, déjà titulaire de la Médaille militaire et de quatre citations, reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
La compagnie ODRU forme trois détachements spéciaux affectés au 7e groupe de B. C. A. qui opère immédiatement à l'est du fort de La Malmaison (secteur de gauche). La section GENDHEAU, sur le front du 6e B. C. A., atteint la carrière Beauregard, entièrement démolie, et y capture quelques prisonniers et 2 mitrailleuses.
Malgré une erreur d'orientation du 46e bataillon avec lequel
i elle est engagée, erreur due à l'obscurité et aux difficultés de ce terrain chaotique, la section FÉRIAUD attaque les carrières Terre- 1
Jésus sur le Chemin des Dames ; elle s'y accroche vigoureusemenl en attendant la pointe du jour et y repousse une première contreattaque ennemie. Voyant les éléments du 46e B. C. A. aux prises avec un parti d'ennemis à la hauteur de la tranchée du Fanion, FÉRIAUD décide de leur porter secours. Plein de zèle et d'initiative, superbe de courage, il se dresse, malgré le feu violent des mitrailleuses, et du geste désigne à ses hommes l'emplacement où il va les conduire. A peine a-t-il fait quelques mètres qu'une balle l'atteint mortellement.
Le peloton que commande le sous-lieutenant BLAUBLOMME débouche, à 711 i5, avec le 67e B. C. A. de la creute Hameret. Croyant
La route Hamerel-Rouges- Maisons sur le plateau du Chemin des Dames.
que le 46c B. C. A., dans le sillage duquel il est axé, a progressé jusqu'au premier objectif, ce bataillon avance résolument, mais bientôt il est accueilli par un feu violent venant de la carrière du Tonnerre et de la tranchée de l'Orage. Il se heurte à des tranchées qu'il croyait déjà prises, et le détachement du 68e participe à ses côtés à une progression pénible, hérissée d'embûches. Au lieu d'exécuter le franchissement de ligne prévu, ce bataillon se trouve forcé d'attaquer une partie de l'objectif dévolu au 46e B. C. A., le détachement BLAUBLOMME reçoit la mission de s'emparer d'un .fortin dans la tranchée du Fanion. Malgré la difficulté de l'opération, BLAUBLOMME se fait une joie d'y participer : - gars du Nord, il est heureux de prendre part à la libération de ce territoire qui lui est si
cher. Crânement, il s'élance à la tête de son groupe, mais les grenadiers prussiens ont reçu l'ordre de délendre jusqu'au bout la position; dès le débouché, la petite troupe est accueillie par un feu de rnousqueterie bien ajusté. BLAUBLOMME tombe frappé d'une balle à la tête, à quelques pas en avant de son groupe. Tout mouvement est arrêté : quiconque se montre est soigneusement visé; cependant, inquiet sur le sort de son chef qu'il a vu chanceler, sachant bien le danger qu'il court en quittant le trou d'obus où il s'était tapi, le chasseur AGUETTAZ n'hésite pas à lui porter secours; mais, après quelques bonds, il tombe grièvement blessé à son tour. Sublime dévouement que celui de ce jeune héros qui expose si généreusement sa vie et en fait le sacrifice pour tenter de sauver son officier!
Ainsi répartie, la 8e compagnie reste jusque dans l'après-midi du 25 avec les bataillons de Ire ligne. Elle prend part à leurs côtés aux pénibles efforts de la journée du 23, les aide à refouler à plusieurs reprises les hardies tentatives des loups gris de la 5e division de la Garde prussienne et participe, dans la journée du 25, à la conquête définitive de tous les objectifs. Elle fut récompensée de ses efforts et de ses souffrances par la joie d'une victoire complète et par l'élogieuse citation au corps d'armée que lui décerne le général du Maud'huy, commandant du lIe C. A.
« Sous les ordres du sous-lieutenant ODRU s'est affirmée, lors des combats du 23 au 27 octobre 1917, comme une unité d'élite animée d'une ardeur et d'un sentiment du devoir admirables. Chargée du nettoyage des creutes solidement organisées et tenues par la Garde prussienne, s'est acquittée de sa difficile mission avec un héroïsme su perbe, se sacrifiant résolument pour permettre aux bataillons voisins de progresser et ne consentant à revenir en seconde vague, décimée et sans cadre, que sur l'ordre absolu du commandement. »
Le terrain du secteur de droite (g6 groupe de B. C. A.) était le plus tourmenté. On y trouvait les meilleurs abris et les carrières les plus solides que notre artillerie, en raison de l'insuffisance de l'observation aérienne, n'avait pu bouleverser. Dans cette partie du champ de bataille,, l'ennemi, presque acculé au rebord du plateau, se disposait à opposer la défense la plus opiniâtre.
La compagnie REMILLY, renforcée de la section GAUTHON, de la 7E, avait la délicate mission d'assurer le nettoyage des carrières des IJovettes et du Tonnerre dans le secteur du 24e B. C. A. Les Bovctt.es présentent. la forme d'un sillon en forme d'Y dont les lèvres sont constituées par les terres extraites du sous-sol; elles forment au-dessus du terrain d'attaque un réduit chaotique, où il est, facile de s'accrocher et d'où l'on peut effectuer, d une hauteur de 5 ou G mètres, des tirs plongeants dans toutes les directions.
Soumises avant leur départ à Lui violent tir de contre-préparation,
les sections de nettoyage partent à l'assaut dans un élan splendide, traversant dans l'obscurité, sous un feu d'enfer, un terrain affreusement bouleversé. Pendant cette marche, plus lente que ne l'a prévu le plan d'engagement, le barrage roulant a irrémédiablement distancé les vagues; aussitôt le rideau de fer de nos obus levé, les tranchées et les carrières se hérissent de mitrailleuses, de mitraillettes et de fusils en action. Leur tir très meurtrier décime rapidement le détachement des nettoyeurs. Cependant, quelques éléments particulièrement audacieux abordent les fameuses carrières : pris à
Le chemin conduisant à l'entrée de la creute Marthe. Point spécialement visé par l'artillerie ennemie.
Départ de la corvée d'ordinaire après un ravitaillement.
partie sur leur flanc, ils essuient des pertes très lourdes, et, bientôt dissociés, ils s'arrêtent et se maintiennent où ils se trouvent.
Le sous-lieutenant RAYNAL enflamme de son exemple la petite poignée d'hommes qui lui reste. A leur tête, il aborde le premier le rebord sud des Bovettes ; particulièrement désigné par ses gestes de chef, il est atteint d'une balle au front. D'une énergie peu commune, parti chasseur de 2e classe au début de la campagne, il avait successivement conquis tous ses grades sur le champ de bataille. Payant sans cesse de sa personne, il avait su obtenir la confiance de ses subordonnés; il ne connaissait pas de difficultés et aucune mission ne le rebutait. Du regard et du geste, il électrisait
sa troupe et avait su lui insuffler sa haine farouche de l'ennemi et en faire une unité d'élite.
Dans cette lutte inégale, la 9e compagnie perd encore le souslieutenant MASSEY, frappé mortellement par une balle dès le début de l'action : jeune cavalier ardent et intrépide, MASSEY s'était attiré l'estime de tout le bataillon. Dès son premier combat, à Chevreux, il s'était signalé par son initiative, son intelligence parfaite du combat d'infanterie; à la Royère, en août, il avait été l'âme du combat à l'extrême gauche du bataillon. C'était le type du parfait officier. Cette bataille de La Malmaison le passionnait. Il n'en connut que le prélude et paya de son sang le succès qu'il avait tant convoité.
Très éprouvée, réduite à une trentaine de chasseurs, un sergent, un adjudant et son capitaine, la ge compagnie avait perdu tous ses chefs de section, 47 chasseurs tués et une soixantaine de blessés.
Malgré son épuisement, elle reste accrochée aux Bovettes et coopère, à côté d'éléments d'autres bataillons, à la défense du terrain conquis. Elle reste en place jusqu'au 25 octobre, jour où elle voit enfin récompenser son héroïque sacrifice par la retraite générale de l'ennemi au delà de l'Ailette. Son fanion déjà décoré s'illustre d'une gloire nouvelle et le nom des Bovettes y figurera désormais en première place, évocant sa brillante conduite, qu'une citation à l'ordre du 11e corps d'armée rappelle en ces termes : « Compagnie d'élite, chargée le 23 octobre 1917, sous les ordres du capitaine REMILLY, de nettoyer des creutes fortement organisées et défendues par la Garde prussienne, est partie à l'attaque à côté des vagues d'assaut d'un autre bataillon, officiers en tête, avec un entrain et un élan superbes et a atteint avec audace et précision tous ses objectifs. Fauchée par les tirs de mitrailleuses subitement révélées, ayant perdu deux de ses officiers et presque tous ses cadres, s'est accrochée farouchement au terrain conquis, sans se laisser abattre par des pertes cruelles en cadres et en hommes, faisant preuve du plus généreux esprit de sacrifice et d'une ténacité glorieuse qui devait assurer la victoire. »
La section GAUTRON, de la 7e compagnie, chargée de nettoyer les carrières du Tonnerre dans le secteur du 24e B. C. A., atteint aux côtés de ce bataillon la tranchée de la Tempête et pendant toute la journée du 23 essuie les violentes contre-attaques que la Garde prussienne déclenche dans ce secteur.
Le 24 au soir, le sous-lieutenant GAUTRON tombe mortellement frappé d'un éclat d'obus.
Après avoir pendant de longs mois affronté les balles ennemies au cours des patrouilles et des coups de main qu'il exécuta avec le groupe franc, ce vaillant officier est mort laissant derrière lui tout
un passé de gloire et de bravoure. Au bataillon ses faits d'armes sont légendaires. A l'Hartmannswillerkopf, à Cléry-sur-Somme, à Sailly-Saillisel, à Chevreux, à la Royère, il s'illustre à la tête de ses grenadiers d'élite. Fauché comme ses jeunes camarades dans cette sanglante mêlée de La Malmaison, il est resté vivant dans la mémoire de ceux qui l'ont connu et incarne à leurs yeux un des plus beaux exemples d'héroïsme qu'ait enfantés la guerre.
Les autres sections de la 7e compagnie sont affectées dès le début de l'action, l'une (section VASTRA) à la garde des carrières du
Entrée de la creute Marthe (ferme Hameret).
Panthéon et les deux autres au renforcement de la ligne atteinte par le 24e B. C. A. Le lieutenant DUCAROUGE, malgré le feu infernal qui dissocie les unités, parvient à les regrouper. Il rétablit une liaison entre les 24c et 64e B. C. A. que l'âpreté de la lutte et l'obscurité du champ de bataille à l'heure de l'attaque ont momentanément séparés. Recueillant des groupes de chasseurs d'autres bataillons privés de cadres, il organise énergiquement la défense de ce secteur important du champ de bataille.
Pendant les deux journées des 23 et 24 octobre, confiante en son chef qui lui donne l'exemple du sang-froid et d'un mépris absolu du danger, la 7e compagnie lutte dans la boue, sous la pluie, contre un ennemi hardi renforcé sans cesse par des réserves groupées dans le ravin des Bovettes, elle le harcèle et, par son attitude agressive,
contribue dans une large mesure à l'usure des unités de la Garde prussienne. Dans la journée du 25, elle attaque les tranchées de l'Orage et de la Tempête et les carrières du Tonnerre aux côtés des 24e et 64e bataillons culbutant à l'Ailette les grenadiers de la Garde.
Après avoir occupé plusieurs positions de réserve dans la journée du 23, la 6E compagnie renforce le 27e B. G. A. accroché devant le terrible éperon de Pargny-Filain où il a été sévèrement éprouvé; elle accomplit sous de violents barrages des mouvements très pénibles et dans la journée du 24 établit à proximité de l'ennemi des liaisons entre les bataillons voisins. Dans la poussée générale du 25, utilisée comme réserve du 27E B. C. A. elle s'installe solidement sur le versant est de l'éperon de Pargnv, faisant preuve au cours de cette pénible journée d'un moral très élevé que n'ont abattu ni les pertes ni les fatigues surhumaines.
Dans cette série d'engagements, la compagnie de mitrailleuses opère par sections isolées affectées aux détachements de nettoyeurs.
Un seul peloton reste en réserve à la disposition du bataillon.
Malgré la pluie et la boue rendant leur déplacement très pénible sur ce terrain bouleversé, harcelés sans cesse par le canon et la mitrailleuse, nos mitrailleurs font preuve d'un entrain et d'une endurance dignes de tout éloge. Les sections de première ligne, quoique très éprouvées, continuent à assurer le fonctionnement de leurs pièces; il convient de rappeler qu'elles étaient commandées par le sous-lieutenant BERTRAND et le sergent BUBAT, deux belles ligures de la C. M. dont l'éloge n'est plus à faire.
Au cours de ces terribles journées le bataillon se signale tant par son ardeur combative que par le dévouement de son service de santé.
C'est avec une égale émotion que les témoins de La Malmaison se rappelleront les héroïques défenseurs des Bovettes groupés autour de l'adjudant VANEL, les ardents grenadiers de la 7E compagnie entraînés par l'énergique sous-lieutenant VASTRA, les brancardiers au courage sans défaillance conduits par le sergent MARTIN, les infirmiers zélés, les infatigables médecins de tous grades qui s'empressent jour et nuit dans les secteurs où le combat fait rage.
Quel impressionnant spectacle que celui de la cérémonie du cimetière de Vasseny où les chasseurs non encore dépouillés de la bouc glorieuse du Chemin des Dames, mais fiers de leur victoire, rendent les honneurs funèbres aux six jeunes officiers qui ont payé de leur vie la victoire de nos armes, et combien émouvante, la vibrante allocution du capitaine BERTIN qui adresse un dernier adieu aux héros d.^ ces sanglantes journées, jurant sur leur tombe, au nom du bataillon, de les venger dans les prochains combats !
Le 2 novembre la division reprenait la direction de l'Est et débarquait au camp de Villerscxel.
ALSACE
HARTMANNSWILLERKOPF-SUDEL-COTE 425
13 DÉCEMBRE 1917-30 MARS 1918
Pendant son repos, le bataillon voit revenir à sa tete le commandant DUPONT dont une fatigue de quelques semaines venait de le priver. Cet heureux événement est suivi de près par la nouvelle de l'hivernage dans la vallée de la Thur, le fief de la 66e di vision.
Aussi, malgré le peu d'intérêt de la zone des cantonnements et la
Une rue de Steinbacli en janvier 1918.
rigueur de la saison, la perspective de traverser bientôt le col de Bussang met la joie sur tous les visages.
Le mouvement commence le 27 novembre. Ce jour-là le bataillon cantonne à Rougemont (Haute-Saône); le lendemain, il gagne Fontaine-lès-Clerval à proximité de la vallée du Doubs, où il stationne jusqu'au 5 décembre.
Du 5 au 12 décembre, par étapes successives, interrompues
par une halte de trois jours à Saint-Maurice-sur-Moselle entre le 8 et le 12 décembre, le bataillon se dirige en Alsace et cantonne le 12 au soir à Bitschwiller.
Un ne saurait passer sous silence le retour des chasseurs de la
L'église de Sleinbacli on janvier 1918.
66e division dans la vallée de la ThÜr, qu'ils ont gardée contre les furieuses tentatives de l'ennemi pendant l'année 1915, et où ils reviennent après dix-huit mois d'absence. Le 68e B. C. A. en particulier, celui des bataillons qui a séjourné le plus longtemps
dans le secteur de la Thiir, connaît presque tous les gracieux villages qui de Bussang à Thann s'échelonnent le long de cette riante vallée. Il est fêté et acclamé par les braves populations alsaciennes qui, au cours de la guerre, ont donné tant de preuves de leur attachement à la France. Pendant que les enfants poussent de joyeux hourrahs et crient à tue-tête avec cet accent que tous ceux du bataillon se rappellent : « Vivent les chasseurs alpins! », les jeunes Alsaciennes manifestent par un large sourire leur joie de nous voir revenir. Les vieux, à l'enthousiasme plus contenu, saluent respectueusement au passage le fanion du bataillon qui
Le capitaine BERTIN, ancien commandant tic la [oe compagnie.
Capitaine adjudant-major du bataillon (le décembre 191G à mars njiS.
Promu chef de bataillon an 97e d'infanterie et fait officier de la Légion d'honneur.
revient sur cette terre plus glorieux encore qu'il ne l'a quittée, et, dans leurs regards, on lit la joie de voir reveni r ceux qui les ont délivrés du joug ennemi et dans lesquels ils ont placé la plus inébranlable confiance. Le bataillon, malgré la fatigue de 3o kilomètres d'étape, défile allégrement dans Bitschwiller où il a séjourné un mois en 1916 et où il compte de fidèles amis.
Dès le lendemain, il va prendre position au nord-est de Thann, au bas des derniers contreforts des Vosges alsaciennes, sur les collines vignobles qui les relient à la plaine. Le secteur Collardelle (du nom de l'héroïque commandant du 5e B. C. A. tué dans la région en 1915), lui est assigné. Il tient un front de 1.200 mètres environ avec trois compagnies en première ligne entre le village de Steinbach exclu et le ravin de Schmittenrunz. C'est la paisible vie
des secteurs calmes, qui ne va cependant pas sans le harcèlement presque quotidien d'obus toxiques sur la première ligne.
Le 8 janvier, le bataillon vient au repos partie à Thann et partie à Bitscliwiller. On y organise de nombreuses séances cinématographiques et une belle représentation donnée par les excellents artistes du-Théâtre aux Armées. Le icr février, le bataillon remonte aux avant-postes; il prend position sur les pentes sud de l'Hartmannswillerkopf, depuis le tragique sommet jusqu'au ravin du Sihl.
Pendant trois semaines il supporte les torpillages par minen de gros calibre et le tir des obus à gaz sur toutes les voies de communicalion et les points sensibles du secteur. Un repos de deux jours
Février 1918. Le doigt du Siidel.
lui est accordé le 20 février, et le 23 il s'installe au SÜdcI pour une nouvelle période de trois semaines. Le i5 mars, il cantonne à Bitscliwiller où son séjour est prévu pour trois semaines, mais brusquement, le 21 mars, se déclenche la violente offensive ennemie contre le front anglais. A la VIIe armée, on fait appel à toutes les réserves disponibles : en raison d'un retrait de troupes en HauteAlsace le bataillon est appelé dès le 24 mars à reprendre la garde de la cote 425.
C'est au cours de cette dernière semaine passée en Alsace que le capitaine adjudant-major BEHTJN est appelé au commandement du 3' bataillon du 97e régiment d'infanterie. A son grand regret, il se voit dans l'obligation de se séparer du 68e dans les rangs duquel il combat depuis le 2 août 1914 et qu'il aime comme une
seconde famille. Aux abords du poste de commandement de l'Alsacienne, il reçoit les délégations de toutes les unités venues pour lui dire adieu et lui exprimer les regrets que cause son départ, depuis le poste d'écoute jusqu'à l'échelon le plus reculé du train régimentaire. En termes émus, les larmes aux yeux, il les remercie de cette marque de gratitude et les assure de l'indéfectible souvenir qu'il garde de ce cher bataillon dans le commandement provisoire duquel il a éprouvé tant de satisfactions.
Le 31 mars, le bataillon fait mouvement pour gagner une gare d'embarquement près de Lure. Malgré la gravité du moment et la perspective d'une entrée prochaine dans la fournaise, c'est avec leur sérénité habituelle que les chasseurs du 68e acceptèrent le départ.
Sur le quai de la gare on entendit souvent fredonner le célèbre : « N'allez pas là-bas ». Souriants et confiants dans les destinées de leur patrie, ceux à qui s'adressaient ce refrain reprenaient sur un air familier aux chasseurs du général BRISSAUD-DESMAILLETS : T'en fais pas, mon vieux poteau, On les aura, les salauds.
SOMME HAlLLES — SÉNÉCAT — CAS™
4 MAI - 18 AOUT 1918
Patrie, rassure-loi. Notre âme n'était pas morte. Ta flamme n'était pas éteinte. Nous avons trompé l'univers parce que nous ne nous connaissions pas uoiis-mèmes.
Mais ton appel, nous l'avons entendu. A ton cri tous nous avons répondu. Et unis dans le péril, nous nous sommes dressés devant loi.
(Carnet de route du capitaine Rubert DUBARLE )
Le ro avril, le bataillon débarque à Verberic (Oise) et en deux étapes gagne Ofl'émont. au nord de l'Aisne, à 5 kilomètres de Rethondes, où il occupe des baraquemenls élablis en lisière de la foret de Laigne. Jusqu'au 20 avril, il prend part à des manœuvres de division sur le plateau de Quennevières—Nouvron-Vingré, à proximité immédiate du champ de bataille illustré par les zouaves et les tirailleurs au cours de l'année 191 5. Mais, tandis que le front se stabilise le long de l'Oise, la lutte continue implacable à la soudure des armées franco-anglaises devant Amieus; le commandement se voit forcé de relever dans ce secteur les divisions qui ont soutenu le choc durant tout le mois d'avril.
De ce fait, la 00e division est affectée à la Ire armée. Par étapes elle rejoint la région de Beauvais d'où elle est transportée en T. M.
dans la Somme. Le 68e cantonne à Esserteaux sur la route ParisAmiens, à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale picarde.
Le 3 mai, après un séjour de trois jours dans les bois de Boves, il est désigné pour relever un bataillon du 339e R. 1. en réserve dans le hameau de Hailles, au confluent de l'Avre et de la Luce. L'Avre, affluent de la Somme, aux bords très marécageux, a été franchie vers le début d'avril par l'ennemi, qui a même poussé sa progression jusqu'au cœur du plateau qui sépare les vallées de l'Avre efde la Noye. Les héroïques efforts déployés par les cuirassiers à pied et les fantassins de la 64e division l'ont obligé à évacuer le bois Sénécat, mais il se maintient encore au nord-est de ce bois sur la cote Ion qui lui sert d'observatoire et gêne considérablement la
circulation dans la vallée de l'Avre, depuis Thennes—Berteaucourt jusqu'aux abords de Boves. Le 14 mai, la cote est reprise par le 17e B. C. A., et du 16 mai au 3 juin le 68e B. C. A. reste en première ligne, sa gauche appuyée à l'Avre et sa droite au bois
SOMME Printemps Eté 1918
Extrait de la carte de France, à l'échelle de 1/80.000" publiée par le service géographique de l'armée.
Sénécat. Très dure période que la chaleur et une épidémie de grippe viennent encore rendre plus pénible. Le bataillon travaille sans relâche, sous des bombardements intenses, dans des nappes épaisses de gaz toxiques, à l'organisation de la position avancée. Pour son endurance et sa belle attitude pendant cette période, tout le
8e groupe de chasseurs (17e, 28e, 68e) est cité à l'ordre de la division avec le motif suivant : « Héritant d'une situation de fin de combat, sur un terrain dépourvu d'organisation défensive, a fourni un eflort exceptionnel durant un mois de dur secteur, a culbuté l'ennemi en lui enlevant des observatoires d'une importance capitale. Grâce à un labeur inlassable, malgré les fatigues d'une épidémie et en dépit de violents bombardements par obus toxiques, a organisé le terrain
Le château d'Hailles qui servit de poste de secours et de poste de commandement au bataillon pendant le mois de mai 1918.
L'un des objectifs qu'affectionnaient spécialement les artilleurs boches du bois de Moreuil.
offensivement et en a fait à la fois 1111 centre de résistance de premier ordre et un tremplin offensif parfaitement outillé.
« Par une lutte d'usure de tous les instants a pris et conservé l'ascendant sur l'ennemi, supprimant en lui toute velléité d'action et lui infligeant des pertes telles que ce dernier a du être relevé à trois reprises. Magnifique faisceau d'énergie, de vaillance et de dévouement. »
Du 2 au 20 juin, le bataillon est ramené sur la deuxième position à l'ouest de la vallée de la Noye et bivouaque dans le bois Coquelin au nord de Guyencourt.
Vers la fin de son séjour il déplore la perte du capitaine BARATIN, l'une des physionomies les plus frappantes du 68e, qui restera pieusement gravée dans la mémoire et dans le cœur de
ses camarades et de ses chasseurs comme symbole de bravoure, de franchise et de générosité.
Le commandant DUPONT, revenu incomplètement rétabli, a été très éprouvé par ce mois de dur secteur qu'il a voulu cependant terminer, malgré son complet épuisement. Cette fois l'avis du médecin est sans appel : il lui faut un repos prolongé de plusieurs mois, et le général se voit dans l'obligation de pourvoir à son rem placement.
Au cours de ces quatre années de campagne, grâce à son action personnelle de tous les instants, le bataillon a goûté une union
Les ruines de Castel après l'attaque du 12 juillet.
parfaite à tous les degrés de la hiérarchie; malgré la dureté et la longueur de la cam pagne la vie y a été rendue agréable et à chaque engagement il s'est montré l'égal des meilleurs, remplissant brillamment toutes les missions qui lui furent confiées.
C'est une grande déception pour tous que de voir le commandant DUPONT quitter le commandement de son cher 68E dont il a fait une unité d'élite. Mais, cette peine de la séparation, il la ressent lui-même à un degré que les mots sont impuissants à traduire. Ce n'est pas impunément qu'il s'est donné de tout son cœur à ce bataillon ; les liens qui l'y rattachent semblent si puissants qu'on ne pourrait les rompre. Pâle d'émotion, il s'en va au matin de ce 20 juin 1918 visiter toutes les unités bivouaquées dans le bois Coquelin et, en termes touchants qui arrachent les larmes à ceux
qui l'écoutent, il laisse parler son cœur et adresse ses adieux à ses braves chasseurs. Durant quatre ans, il a été à leur tête, vivant leur vie pénible, faite de souffrances et de dangers, mais auréolée de la gloire impérissable du 68e auquel son nom reste attaché.
A la même époque, le bataillon voit partir avec regret soii adjudant-major, le capitaine Alain D'HUMIÈRES. Venu de la cavalerie en octobre 1917, pendant son court séjour au bataillon, soit comme commandant de la 8e compagnie, soit comme adjudant-major, le capitaine D'HUMIÈRES avait conquis la sympathie générale et avait su se faire apprécier par de solides qualités militaires jointes à de
Une rue de Hailles (mai 1918).
hautes vertus morales. Appelé au commandement d'un bataillon du 19e R. I., il est remplacé par le capitaine VALLON, de l'état-major de la division.
Le 23 juin, arrive à la tête du 68e le commandant DE VERDILHAC.
Dès sa prise de commandement, marquée par un ordre du jour plein d'affection pour les alpins, on reconnaît en lui un chef avant les qualités d'esprit et de cœur requises pour poursuivre la tâche de son regretté prédécesseur. Sous des dehors sévères le commandant DE VERDILHAC cachait une profonde sensibilité. Ses ordres donnés, le souci du combat écarté, il redevenait lui-même. Le spectacle d'un béret surmontant une croix lui causait une émotion que très souvent il ne pouvait contenir. Il apprécia rapidement le ba-
Le commandant DE YERDILHAC (20 juin 1918-20 MARS HJKJ).
taillon dont il était fier de se voir confier le commandement et qu'il devait presque sans arrêt conduire de victoire en victoire.
CASTEL 12 Juillet 1918
Le bataillon occupe depuis le 20 juin la première position sur le plateau de Rouvrel entre le bois Sénécal et la ferme de l'Espérance.
L'ennemi devant lui tient les lisières du bois du Gros Hêtre et occupe comme zone avancée le Bois Noir. Le 3o juin, un détachement de la 7E compagnie, sous les ordres du lieutenant PEYRAS, exécute un coup de main sur ce point. Le Boche, mis en garde depuis quelques jours par la violence des bombardements, a évacué ce bois et le détachement rentre dans nos lignes après une fouille infructueuse.
Le 6 juillet, le bataillon occupe la position intermédiaire à l'est de Dommartin, à hauteur de l'insalubre bois des Rayons. Le n, appelé brusquement à participer à une attaque, il prend position entre le bois Sénécat inclus et l'A vre, sa gauche prolongée de la compagnie VIAS du 28E et d'un détachement du 25e dragons aux ordres du lieutenant de LA VILLÉON. Sa mission est de rejeter définitivement l'ennemi sur l'Avre : l'attaque du 14 mai a frustré l'ennemi de son observatoire de la cote 100, mais ne nous a pas permis d'y prendre pied suffisamment pour en retirer tout le bénéfice désirable; il s'agit de culbuter le Boche dans le ravin de Castel, de le chasser de ce village et d'établir une ligne avancée sur les bords de l'Avre.
Sur ce terrain, l'ennemi a profité d'une contre-pente coupée de talus pour y répartir sa garnison. Les défenses ne sont pas apparentes et consistent en quelques îlots de résistance, dont les défenseurs occupent les niches creusées dans le talus. Ce que l'on sait de l'ennemi, c'est qu'il est là, sans pouvoir préciser à quel point on le rencontrera. Dans ces conditions, un bombardement uniforme de toute la zone à enlever s'impose. Il commence le 12 juillet à 411 30 du matin; à 7 heures, les ge, 8e et 6e compagnies débouchent de leur parallèle sommaire et dans un élan irrésistible dévalent en trombe les pentes sud de la cote 100. Le barrage roulant les précède de peu, à tel point que les chasseurs se trouvent obligés de stopper à plusieurs reprises pour le laisser les devancer.
La ge compagnie aborde la tranchée de Magdebourg; après une lutte à la grenade assez vive, au cours de laquelle le sous-lieutenant REPPELIN est blessé, elle vient à bout de sa garnison, composée d'un officier et de 3o hommes. La 8e compagnie enlève la tranchée du Kronprinz, dont elle poursuit les occupants qui abandonnent armes, équipement et ravitaillement de la nuit. Immédiatement à l'est, la 6E compagnie et la compagnie VIAS du 28E entrent dans Castel qu'elles nettoient, pendant que les dragons occupent le bord de l'Avre et le calvaire de Castel, à la sortie sud du village.
Mais le Boche de la rive droite de l'Avre s'est ressaisi : une fois la neutralisation achevée et dès la levée du barrage roulant, de nombreuses mitrailleuses prennent d'enfilade le ravin de Castel, y rendant la circulation très pénible et causant de lourdes pertes dans
les groupes de tirailleurs qui procèdent à leur installation. Dans la soirée, sous l'effet d'une puissante concentration d'artillerie lourde, l'ennemi évacue ce nid de mitrailleuses. Il est obligé de procéder à la relève du bataillon du 81e d'infanterie que nous connaissons depuis trois mois et avec lequel tous les bataillons du 8e groupe de chasseurs ont eu de victorieuses rencontres.
Le i3 au lsoir, un parti ennemi prend pied au calvaire de Castel, mais les dragons ne veulent pas céder leur gain; encerclés toutefois par un ennemi très supérieur en nombre, ils sont obligés de se replier. Dès le lendemain, ils sollicitent l'honneur de reprendre le
Les bords de l'Avre dans la région de Castel (juillet 1918).
calvaire, et, de concert avec la section BATAILH, de la 8e compagnie du 68e, ils réoccupent ce poste avancé sans essuyer de pertes, y capturant une dizaine de prisonniers. A cette occasion, signalons le dévouement réciproque et la solidarité qui régnent entre le 68e B. C. A. et le groupe d'artillerie divisionnaire qui l'appuie depuis le début de la bataille de Picardie, et affirmons l'hommage de notre très vive sympathie à l'égard de tous nos camarades du 240e régiment d'artillerie de campagne. C'est, en effet, grâce à la précision de leur tir, à la rapidité de leur barrage que le bataillon doit son succès du 12 juillet et son heureuse réplique du 14 juillet.
Au cours de ces trois journées de combat, le bataillon a essuyé des pertes relativement faibles eu égard au résultat acquis, mais il déplore amèrement la mort de 25 chasseurs et de deux de ses jeunes
officiers, les sous-lieutenants JOUILLÉ, de la 6e compagnie, et SCHlNDLER, de la 8e compagnie, tombés, celui-là en repoussant debout sur le parapet de la tranchée une contre-attaque ennemie, et celui-ci en entraînant sa section à l'assaut Malgré la longueur et la dureté de cette période de secteur, les chasseurs ont montré aux Boches leur supériorité et ont marqué brillamment l'ouverture d'une série de combats qui rejettera en peu de temps l'ennemi sur ses positions de départ du 21 mars. A l'annonce de la dernière ruée de l'ennemi en Champagne (i5 juillet 1918), ils ont voulu dans leur secteur se montrer à la hauteur des grands événements qui décideront du sort de la France et, fatigués, rompus, au lieu d'aller goûter un repos bien mérité, ils consentent à rester en secteur. Leur vaillante conduite, dans cette affaire, est hautement appréciée; les témoins de l'attaque du 12 juillet diront qu'elle revêtait l'allure d'une charge de cavalerie. En des termes non moins flatteurs, le général DEBENEY récompense la conduite du bataillon en lui conférant, dans l'ordre général n° 86 de la Ire armée en date du 18 août 1918, l'élogieuse citation suivante : Sous l'énergique impulsion du commandant DE VERDILHAC, vient d'illustrer à nouveau la fourragère de son fanion. Amené quarante-huit heures auparavant devant des positions ennemies incomplètement définies, mais solidement tenues, s'est précipité à l'assaut, tuant tout ce qui résistait, s'emparant d'une zone de terrain particulièrement importnnte, sur une profondeur de 1 kilomètre, et s'emparant de nombreux prisonniers.
A répondu à une contre-attaque de l'ennemi en attaquant de nouveau, faisant des prisonniers et conservant le terrain conquis.
Le Général commandant la lri armée, DEBENEY.
L'attaque du 12 juillet a été le prélude d'une suite d'opérations qui tendent à rejeter l'ennemi le long de l'Avre et à assurer à la 66e division une solide base de départ pour la grande offensive de Picardie.
Relevé le [8 juillet des avant-postes de Castel, le bataillon occupe la position intermédiaire à l'est de Dommartin jusqu'au 26, garde ensuite la position de résistance depuis le hameau de Hailles inclus, la cote 82, la cote 93 jusqu'au bois Sénécat et est ramené au repos à Jumel (faubourg ouest d'Ailly-sur-Noye) le 2 août. Alerté dans la nuit du 6 au 7 août, il remonte en deuxième ligne à l'ouest du bois du Gros-Hêtre et, dans la nuit du 7 au 8, s'installe sur sa base de départ à l'est du bois du Billot pour participer à l'offensive du 8 août, tenue secrète jusqu'à la dernière minute.
MORISEL-MOREUIL
0 Victoire ! J'entends ton quadrige effrayant qui roule vers nous à travers l'avenir (Carnet de roule du capitaine Robert DUBARLE.)
Le bois du Billot, de forme rectangulaire, couronne l'éperon à l'est duquel est bâti le village de Morisel. Le secteur du bataillon est limité au nord par le bois Warlet, au sud par la route Ailly—
La lisière est du bois Sénécat après les furieux combats de mai, juin et juillet 1918.
Moreuil. Les 7e, 6e et 8e compagnies se placent à cheval sur cet éperon, la 6e au centre. La ge compagnie prend position à l'ouest du bois du Billot : son commandement dans ce combat est exercé par le lieutenant BONNEFOY, un vétéran du bataillon qui se signala pendant cinq ans par un très haut sentiment du devoir joint à un courage sans défaillance.
Les renseignements recueillis sur l'ennemi signalent encore sa présence sur la rive gauche de l'Avre. Malgré le commencement de repli exécuté plus au sud dans la région de Braches, celui-ci
MOREUIL-MORISEL
8 Août 1918
persiste à garder la tête de pont de Morisel. Confirmation de ces renseignements est donnée au cours de la mise en place du bataillon que gène le tir intense des mitrailleuses postées au nord-est de l'éperon du Billot. Devant le front du bataillon, l'ennemi tient de solides points d'appui. En face de la compagnie REGNAULD, le talus de l'Avre est fortement organisé ; la croupe devant laquelle opère la compagnie CHOPY se termine par le chemin Morisel-Castel, le long duquel de nombreux déblais de terre font supposer l'existence de profondes sapes souterraines susceptibles d'abriter une redoutable
La carrière de Morisel le 8 août 1918, deux heures après sa prise.
Quelques officiers du bataillon et du 8e groupe.
Au premier rang, assis au centre, on vareuse, le capitaine DUMESNIL, de l'état-major de la division, député d'Angers, nn fidèle ami du bataillon, tué le 8 septembre à Yauxaillon.
garnison ; enfin, le chemin creux de Morisel, la carrière à laquelle il aboutit, le cimetière et les maisons du village sont autant de bastions dont. il faudra raire le siège et réduire la garnison à la grenade et au lance-flamme.
Telle est la première position que devra aborder le bataillon.
Au delà, un gros obstacle surgit : l'Avre, rivière large de 8 mètres, -aux bords très marécageux, dont les passerelles ont été coupées par l'ennemi, et qu'il faudra cependant franchir sous le feu du canon et des mitrailleuses de la rive droite de l'Avre (celles du cimetière, de la gare, de l'église et du château de Moreuil, pour ne parler que de celles dont l'emplacement est à peu près connu). La rivière fran-
chie, le bataillon doit s'emparer de la partie centrale de la ville de Moreuil, en liaison au nord avec le 28e B. C. A., au sud avec le 64e.
Ce dernier objectif atteint, le rôle de la division sera terminé, puisqu'elle occupe le centre d'un saillant que l'ennemi fait dans notre front et que le plan d'engagement de l'armée prévoit la jonction des deux grandes unités qui l'encadrent ( 153e D. I. au nord, 15e D. 1. G. au sud) à hauteur du bois de Moreuil. Au matin de cette journée du 8 août, règ ne une brume épaisse et, vers 4 heures, à peine distinguet-on dans la région de Villers-Bretonneux l'éclair de la formidable canonnade anglaise. Petit à petit, la préparation d'artillerie s'étend
Le rétablissement du pont Morisel—Moreuil sur l'Avre le 8 août 1918.
vers le sud; elle commence sur le front de la 66e division à 4h 30, appuyée par d'innombrables batteries de tous calibres, en même temps que s'opèrent, par la plus formidable artillerie lourde longue qu'on ait jamais réunie, la destruction ou la neutralisation presque absolue des batteries ennemies.
Secret de l'opération, donc surprise totale chez l'ennemi; brume épaisse qui l'empêche de se rendre compte de l'envergure de l'opération et ne le laisse s'apercevoir de l'attaque qu'une fois celle-ci déclenchée, telles sont les conditions favorables dans lesquelles s'engage la bataille de Picardie qui devait immortaliser les vaillantes troupes de la Ire armée et permettre à son commandant, le général DEBENEY, de donner toute sa mesure de tacticien et de grand chef.
A l'heure H (6h25), animé d'une ardeur farouche et du désir de vaincre, confiant dans le succès de l'opération, le bataillon s'élance magnifiquement à l'assaut de ses objectifs : au nord, la compagnie REGNAULD progresse en luttant à la grenade le long du talus de l'Avre; au centre, la com pagnie CHOPY franchit rapidement sous un tir de mitrailleuses l'espace découvert qui la sépare de la carrière de Morisel qu'elle aborde résolument, y faisant plusieurs prisonniers dont quelques sous-officiers. La compagnie ODRU se dirige sur le cimetière de Marisel, où l'ennemi dispose de plusieurs mitrailleuses. Rien n'arrête son élan, elle aborde les nids de mitrailleuses et en met rapidement hors de combat les occupants, qui servent en terrain découvert leurs redoutables engins; précédée par la section de l'intrépide sous-lieutenant BATAILH, elle s'engage dans le village.
La première position enlevée en une demi-heure, il s'agit de procéder, après l'arrêt sur les bords de l'Avre prévu par le plan d'engagement, au franchissement de la rivière. Sous le commandement du brave adjudant BOUJ.ARAND dont la modestie n'a d'égal que Je courage, les sapeurs du bataillon rivalisent d'entrain pour jeter des passerelles de. fortune sur la rivière; se souciant peu du feu des mitrailleuses et du barrage de quelques pièces de 210 qui visent l'interdiction de la route Moreuil-Morisel à hauteur du pont, ils abattent les quelques troncs d'arbre encore debout et, en quelques instants, permettent à leurs camarades des compagnies d'assaut d'opérer le passage tant redouté dont la perspective avait fait frémir plus d'un combattant, même parmi les plus aguerris.
La marche en avant reprend; enhardis par le succès, les chasseurs ne veulent plus s'arrêter et règlent leur allure sur leur enthousiasme. Sagement, leurs officiers les modèrent et les conduisent dans Moreuil en flammes avec toute la prudence imposée par les circonstances.
La compagnie REGNAULD opère sa jonction avec les éléments du 28e partis des carrières de Thennes et de la ferme Lespinoy, qui arrivent en même temps qu'elle sur la place centrale de Moreuil.
La 6e compagnie se heurte le long de la grande route à la résistance de quelques mitrailleurs qui, conduits par un officier, se sont installés sur les décombres de l'entrée de l'église de Moreuil et balaient de leur feu les rues avoisinantes; maison par maison, le lieutenant CHOPY et ceux qu'il appelle affectueusement ses « petits » se faufilent jusqu'au milieu du village, y cueillant encore quelques prisonniers. Pendant ce temps, chargée d'opérer la liaison avec le 64e B. C. A., la compagnie ODRU s'engage dans une zone très marécageuse qui sépare le château de Moreuil de la rivière; péniblement elle atteint cet objectif, gênée à la fois par le bouleversement du
terrain et par le feu des mitrailleuses du château et de la brasserie de Moreuil que l'ennemi actionne jusqu'à la mort. La liaison s'opère enfin avec le 64e B. G. A.
A 9 heures, Moreuil est complètement occupé pendant qu'à l'est, zouaves et tirailleurs abordent le bois de Moreuil et, dans un ordre impeccable, escortés par des chars Renault qui font merveille, s'y engagent hardiment. L'écho de la bataille s'affaiblit, l'artillerie ennemie ne réagit plus qu'avec des pièces à longue portée dont les coups de départ sont à peine perceptibles, tandis que la fusillade s'entend de plus en plus lointaine. C'est qu'en effet, au matin de ce 8 août, le succès se dessine plus grand qu'on n'osait
La colonne des prisonniers de Moreuil en route vers le P. C. de division.
l'espérer; la première position ennemie s'est effondrée; derrière elle, la ligne de protection de l'artillerie a été crevée, et dès lors, impuissant à contenir le flot débordant des zouaves et des chasseurs, l'ennemi s'enfuit, abandonnant ce plateau de Santerre qui venait de lui coûter si cher. Dans sa retraite, d'abord échevelée, il laisse canons, caissons, parcs de munitions, parcs de pionniers, voitures, magasins de toute nature, etc.; dans telle usine d'Hangest-en-Santerre, on trouve ioo mitrailleuses légères, modèle 1908-191 5, qui n'avaient pas encore servi.
L'après-midi de cette belle journée est marquée par une avance notable sur le plateau de Santerre, importante à ce point que, le 9 au matin, le général TOULORGE, commandant le 31 C. A., pourra
installer son poste de commandement dans Morisel et que les ballons d'observation pourront s'élever au-dessus de ce même bois de Moreuil qui la veille encore servait de repaire aux artilleurs boches.
Bien préparée, cette opération fut menée avec un brio remarquable. Les chasseurs voulurent être à la hauteur de leurs camarades qui combattaient dans l'Aisne et, par sympathie pour le général DEBENEY qui avait su conquérir leur confiance, ils voulurent qu'à côté de celui du général MANGIN, son nom fût à l'ordre du jour.
Interviewé plusieurs mois après l'armistice par un correspondant d'Excelsior, le commandant de la Ire armée, exposant son point de vue sur les opérations de Picardie, et parlant de ses troupes (la 66e division comptait à la Ire armée depuis le IER mai), disait : « Chose assez symptomatique, mes troupes, en secteur depuis trois et quatre mois, tout épuisées qu'elles étaient, comprirent très nettement la situation. Les préparatifs, exécutés très rapidement, furent menés avec un entrain extraordinaire. Du haut en bas de l'échelle, des généraux au plus humble troupier, chacun « en a mis » à fond pour que l'effet de surprise fût complet. »
Ainsi se termine victorieusement cette lutte qui durant trois mois s'est déroulée très âpre depuis Hailles jusqu'à Moreuil et où le bataillon a perdu tant de ses enfants. Ce combat du 8 août lui vaut une nouvelle distinction, décernée par le général TOULORGE dans l'ordre 313 du 3ie C. A. en date du 12 octobre 1918 : Bataillon d'élite où l'esprit de corps est développé au plus haut point. Sous le commandement de son jeune et audacieux chef de corps, le commandant DE VERDILHAC, vient de s'affirmer comme une troupe de choc de premier ordre, en enlevant un village très puissamment organisé (Moreuil-Morisel), capturant 208 prisonniers, 16 mitrailleuses, 17 canons de tranchée.
Le Général commandant le 3ie C. A., TOULORGE.
Jusqu'au 12 août le bataillon cantonne à Moreuil et opère des travaux de réfection de routes aux environs de Plessier—Rozainvillers et Villers-aux-Érables.
AISNE MONTÉCOUVÉ -FONTAlNE-SAINT-REMY—TlNCELLE—VAUXAILLON
29 AOUT-17 SEPTEMBRE 1918
Toui le jour ils ont marché. Leurs cnmarades sont tomhés. Ils se sont couchés sous la mitraille puis relevés pour l'assaut.
Épuises mais jamais arrêtés, ils n'ont connu ni trêve ni repos.
(Carnet de route du capitaine Robert DUBAMLE.)
Relevée de son fief picard, après quelques jours de repos dans la zone de Lœuilly, la 66e division est embarquée en T. M. à destination de Iii Xe armée qui opère A la charnière du front dans la région de Soissons. Pendant les dix jours de repos, qu'il passe à Orcsmanx, le bataillon est réorganisé à trois compagnies et une compagnie de mitrailleuses par la dissolution de la 6e compagnie et du 3e peloton de mitrailleuses. Le 24 août, le bataillon débarque à Rethondes au bord de l'Aisne, entre Soissons et Compiègne. Le 25, il remonte la vallée qui part de Vic-sur-Aisne dans la direction du nord-est et bi vouaque à Morsain. L'olïensive déclenchée par l'armée MANGIN le 22 août avai t été couronnée de succès malgré une résistance acharnée de l'ennemi. Dure entre toutes, la mission de la Xe armée, qui, selon l'expression de son chef, consistait à rompre le front ennemi, entre l'Aisne et la forêt de Saint-Gobain, fut confiée à des divisions de choc ayant fait leurs preuves sur maints cham ps de bataille. Une reprise de l'offensive générale est décidée pour le 2g août. La 06e division reçoit la mission d'exploiter le succès sur le front que devait rompre la 64e division, entre Juvigny et l'Orme de Montécouvé. Le 28 août, le général MANGIN visite la division rassemblée, dans le ravin de Morsain : il lui dit la confiance qu'il a placée en elle et sommairement lui explique le rôle des chars Renault avec lesquels elle va opérer pour la première fois.
Le 2g, le bataillon, rassemblé dans le ravin au nord de Bagneux, attend vainement pendant la matinée l'ordre de se porter en avant ; la C)kc division, épuisée déjà par huit jours d'une progression pénible, s'est heurtée à une défense opiniâtre qui lui a interdit de
Extrait de la carte de France, a l'échelle de 118O 000'', publiée par le Service géographiciue de l'armée.
franchir la voie ferrée de Juvigny, tandis que, sur la droite, la 32e division américaine, sans se soucier des pertes, a pu un instant progresser presque jusqu'à Juvigny. Dans l'après-midi, le 68e glisse vers le sud et se tient prêt dans le ravin de Bieuxy à intervenir dans le sillage des Américains. Il bivouaque à Epagny et dans la nuit reçoit l'ordre de relever un bataillon du 34oe R. I.
Sans reconnaissance préalable, il s'installe le 3o août au matin en deuxième ligne au sud de Montécouvé, à côté des mitrailleurs
Voie ferrée de Juvigny à l'est de Montécouvé.
Identification des prisonniers allemands capturés au début de l'attaque du :;j août.
divisionnaires de la 32e division américaine avec lesquels les chasseurs sont heureux de fraterniser.
Une nouvelle mission incombe à la division : celle de réaliser la rupture du front ennemi dans la prochaine reprise de l'offensive.
Le 3i août, à 2 heures de l'après-midi, en formation diiuée mais cependant vulnérable sous l'intense tir ennemi, le 68, s'engage derrière le 17e B. C. A. qui, en première ligne, enlève successivement la cote 169,1a cote 171 et atteint en fin de combat la route de Béthune, restée célèbre dans la mémoire de ceux qui l'ont traversée.
Au cours de cette pénible progression, Je bataillon perd une centaine de chasseurs et plusieurs officiers. La journée du Icr septembre est consacrée à un regroupement des forces de la division en vue de la continuation de l'attaque. Dans la nuit du 1cr au 2 sep-
tembre, le 68e s'installe en bordure de la route de Béthune. Il doit enlever en liaison au nord avec le 5e B. C. A., au sud avec le 28E B. C. A., les organisations comprises entre cette route et le ravin de Lœuilly, la ferme de Touvent et Fontaine-Saint-Remy, puis pousser sur le plateau dans la direction de la voie ferrée ParisMaubeuge.
L'attaque, précédée d'un bombardement court mais violent, est appuyée sur le front du bataillon par deux sections de chars légers, soit dix chars. A l'heure H (i4 heures), malgré toute la bonne volonté des artilleurs d'assaut qui sont obligés de franchir sous le tir direct du canon ennemi une zone déserte de 3 kilomètres, les tanks sont légèrement en retard sur l'infanterie; ils ne la rattraperont qu'une fois la route de Béthune dépassée. Sous un feu intense de mitrailleuses et sous une pluie de projectiles à gaz, les chasseurs des 7c et 8E compagnies débouchent de leur base de départ, franchissent la route nationale, au delà de laquelle ils capturent les premiers prisonniers. Pendant le temps très court qu'ils mettent à traverser la zone les séparant de Saint-Rcmy et de Touvent, repaire des réserves ennemies, le tir de barrage s'abat colossal sur ces deux groupes de fermes, bloquant dans les caves et dans les sapes les compagnies de contre-attaque. Surprises par les chasseurs qui suivent de très près, osons dire de trop près, le barrage roulant, elles se rendent en masse et pendant qu'au pas de course, le bataillon franchit le ravin de Lœuilly-sous-Coucy, un flot sans cesse grossissant de prisonniers s'en va vers l'arrière, ne sachant où s'abriter pour se soustraire au tir de l'artillerie alleman de.
L'attaque du 5e bataillon ne progresse pas assez rapidement pour lui permettre d'atteindre à temps le rebord est du ravin de Lœuilly; aussi, les nombreux nids de mitrailleuses qui le bordent, dépassés par le barrage, ont-ils le temps d'entrer en action et d'ouvrir un feu d'enfilade très meurtrier sur les compagnies du 68ebataillon; mais celui-ci, malgré ses pertes, n'en atteint pas moins le rebord est du plateau. Sans liaison avec le 5e B. C. A., qui n'a pas franchi le ravin, se heurtant à une résistance à chaque pas plus grande, le bataillon s'installe dans la première tranchée ennemie à l'est du plateau. A 17 heures, l'attaque est terminée, le bataillon procède à son installation et la compagnie CHOPY opère la délicate liaison entre la compagnie DUMONT (7e) et le 5e B. C. A.
Ce n'est qu'à force de ténacité que cette dernière compagnie se maintient sur le plateau à hauteur de la ferme de l'Ermitage; elle repousse plusieurs hardies contre-attaques de l'ennemi. Puissamment aidée par la section de mitrailleuses du sergent CIIARROIN, elle inflige de lourdes pertes aux Boches désorientés, que leurs officiers
essaient de rassembler en vue d'un retour offensif. Malgré le feu d'enfilade meurtrier, un chasseur de la 7e compagnie, le jeune JACQUET, qui voit le feu pour la première fois, reste en terrain découvert adossé contre un léger parapet, sourd aux exhortations de ses camarades qui l'adjurent de s'abriter dans l'élément de tranchée où ils se trouvent; il leur répond : « Pour tirer juste, j'ai besoin de voir et d'être appuyé. Ne vous en faites pas pour moi. »
Il convient de signaler, à la fin du combat du 2 septembre, les conditions exceptionnellement pénibles dans lesquelles les chasseurs
Un des chars llenaull (illi ont participé à l'atttaque de Fontaine-Saint-Ilcmy le 2 septembre 1918.
ont opéré. Sur un terrain très' faiblement, ondulé, sillonné par de profondes tranchées, couvert d'épais réseaux de fil de fer à peu près intacts, la défense a été acharnée : des groupes de mitrailleurs ont tiré jusqu'à ce qu'ils aient été cloués sur place par les assaillants. Dans cette lutte anonyme, on ne saurait passer sous silence l'héroïque conduite du chasseur DUPIx, de la section hors rang, qui s'en va tout seul imposer silence à une mitrailleuse dont le tir géne la progression de ses camarades et ramène un officier et trois servants prisonniers.
Jamais au bataillon on n'eut à souffrir des gaz toxiques comme au cours de cette attaque. Déjà averti de la présence des chars d'assaut, sur le front de l'armée, l'ennemi avait hâtivement organisé des nids contre tanks : il disposait plusieurs mitrailleuses, deux
canons de 77 ou de 88 et ses fameux mastodontes de fusils anti-tanks dont, pour la première fois, le bataillon fit la connaissance. La proximité de ces pièces permit à leurs servants de tirer à vue sur les vagues d'assaut; aussi, contrairement à ce qui se passait dans les combats précédents, le tir de barrage, au lieu de rester fixe sur la base de départ de l'assaillant, devint cette fois régressif et s'abattit même sur les patrouilles les plus avancées.
Fatigués par la chaleur accablante de l'après-midi, par le port obligatoire du masque, dans une nappe toxique qui se dissipe lentement, et par l'opiniâtreté de la lutte, au soir de cette journée, les chasseurs sont cependant heureux de l'avance réalisée : celle-ci mesure une profondeur de 3 kilomètres, elle les a portés sur un plateau d'où ils aperçoivent, magnifiquement éclairée par le soleil couchant, l'imposante silhouette de la cathédrale de Laon, que le général MANGIN leur a assignée comme premier objectif.
Le lendemain est un jour de répit accordé au bataillon pour le regroupement des unités; journée rendue exceptionnellement pénible par l'intense bombardement qui transforme le ravin de Lœuilly en un véritable enfer et cause aux occupants du plateau de regrettables pertes. La gauche de la division (ge et 7c groupes B. C.
A.) reçoit dans la journée du 4 l'ordre d'enlever le Mont des Tombes pour se porter à hauteur des éléments du 8e groupe et de la division marocaine qui tient le plateau de Terny-Sorny. Pour sa part, le 68e doit, pivotant sur sa droite appuyée au 28e, avancer sa gauche de l'Ermitage à Tincelle. A 4 heures de l'après-midi, après un tir de préparation de quelques minutes, il s'élance à nouveau plein d'ardeur, atteint rapidement, malgré les terribles rafales de mitrailleuses, le chemin Tincelle—Terny-Sorny. Au bout d'une demiheure de lutte très pénible, le sous-lieutenant DUMONT, qui remplace à la tête de la 8c compagnie le capitaine ODRU blessé, aperçoit un rassemblement ennemi à la sortie des creutes de Tincelle en vue d'une contre-attaque dirigée sur sa compagnie. Sublimes d'énergie et d'audace, les chasseurs ne veulent pas lâcher un terrain si chèrement acquis, déjà jonché des cadavres de nombreux camarades; ils organisent une farouche résistance et parviennent à imposer leur supériorité à l'ennemi, qui se blottit dans les creutes de Tincelle.
Au cours de ces quelques heures tragiques les actes d'héroïsme furent nombreux : le lieutenant CHOPY, sentant la première ligne menacée, porte, sous un feu intense, sa compagnie en renfort.
Pendant cette avance il tombe mortellement frappé d'une balle au cou. Sous des feux de mitrailleuses des plus violents, ajustés presque à bout portant par les tireurs d'élite de la Garde prussienne, les brancardiers vaquent à leur pénible tâche; les agents de liaison assurent la transmission des plis, obligés fréquemment de ramper
mais décidés à remplir jusqu'au sacrifice leur rôle si délicat : c'est ainsi que le jeune PUTHOD, agent de liaison de la ge compagnie, malgré une première blessure, poursuit sa marche jusqu'à son commandant de compagnie, ce qui lui vaut une seconde blessure, celle-là mortelle.
Sur l'ordre formel du commandement, en raison du danger couru par la gauche du bataillon, un repli est exécuté à la nuit tombante sur la base de départ.
A contre-cœur, les survivants rétrogradent, fiers toutefois d'avoir su imposer leur volonté à la Garde prussienne et de lui avoir capturé 20 hommes et 4 mitrailleuses. C'est qu'en effet, ayant appris la présence de la 66e division dans ce secteur, et voulant à tout prix arrêter notre avance sur Laon, charnière vitale de son front, l'ennemi venait d'engager sa suprême réserve, la meilleure division de l'armée allemande, la 5e division de la Garde prussienne. Pour la troisième fois depuis le début de la campagne, les chasseurs du 68e se rencontraient avec les grenadiers de la Garde qu'ils avaient déjà battus à Cléry-sur-Somme et à la bataille de la Malmaison. Les chasseurs qui conduisirent les premiers prisonniers à l'officier de renseignements lui dirent : « Mon lieutenant, c'est ceux du liseré blanc. » Ainsi appelaient-ils les grenadiers du régiment Élisabeth.
- Ils furent heureux de savoir que ceux-ci de leur côté connaissaient la 66e division qu'ils désignaient d'un ton mêlé de terreur et de respect sous le nom de « Division Trompette » d'après les cors de chasse de nos écussons.
L'ennemi, sentant que toute résistance serait désormais très coûteuse, se décida à un repli sur la ligne Hindenbourg, laissant sur le plateau à l'est de Vauxaillon des arrière-gardes composées surtout de mitrailleurs. Le 5, à la pointe du jour, les patrouilles occupent Tincelle et progressent sur le plateau jusqu'à hauteur de la ferme des Pinlons à i.5oo mètres de leur base de départ. Le bataillon est dépassé par le 17e B. C. A. et se trouve placé de ce fait en réserve du 8e groupe.
Pendant les journées des 7 et 8 septembre, l'avance continue, lente mais méthodique, et, presque sans perte, la division dépasse Vanxaillon, réoccupant les lignes françaises d'octobre 1917, sur le rebord ouest du Mont des Singes. Le 8 septembre, une attaque est montée pour forcer la ligne Hindenbourg : les 8e et 9e compagnies du 68e sont prêtées an 67e B. C. A. afin d'assurer la liaison avec la division marocaine.
Mais la position Hindenbourg a conservé toute sa valeur. Les organisations y sont nombreuses et solides : de profondes tranchées barrent le plateau (Lorraine, Lorient, Moisy, etc.), couvertes par d'épais réseaux de fil de fer; les creutes organisées, les blockhaus
bétonnés permettent à la garnison d'attendre en sécurité le déclenchement de l'assaut. Pour en venir à bout il fallut une semaine de durs engagements. Un peu tardivement quelques batteries de gros calibre vinrent appuyer l'audacieuse mais stérile manœuvre ordonnée par la Xe armée et permettre aux chasseurs de ne plus déployer en vain leurs héroïques et sanglants efforts.
Du 10 au 14 septembre, le bataillon cantonne aux creutes de Tincelle. On profite de ce répit pour donner une sépulture convenable à tous les braves tombés depuis le 2 septembre. Le petit cimetière du ravin de Lœuilly, en bordure du chemin l'Ermitage—TernySorny, compte 3o chasseurs du 68e et, bien mieux que le plus éloquent des narrateurs, il dira à la postérité la superbe conduite du bataillon dans les combats des 2 et 4 septembre 1918.
Le 14 septembre, après une nouvelle préparation d'artillerie, plus puissante que celle du 8 et une organisation plus étudiée, la 66= division attaque à nouveau le Mont des Singes en liaison au sud avec les zouaves, les tirailleurs et les légionnaires de la Ire division marocaine. Ce jour-là l'attaq ue s'étend sur tout le front de la Xe armée. Le 68e, en réserve de brigade à la creute Tincelle, la quitte à l'heure H (6 heures) ; en cours de déplacement, sa mission primitive est changée : la division vient en effet d'essuyer un échec, la vitesse exagérée du barrage roulant ayant permis à l'ennemi de se ressaisir.
En conséquence, les deux bataillons en réserve (27e B. C. A. et 68e) reçoivent de la Xe armée l'ordre de tourner les défenses qui n'ont pu être abordées de face le matin. La reprise de l'attaque est fixée à 16 heures. Dès 8h30, le bataillon commence un mouvement de rocade sous le feu conjugué du canon et des mitrailleuses ennemies : il lui Lmt sa chance et son habileté habituelles pour ne pas y perdre la moitié de son effectif. Par les boyaux et les sentiers il gagne d'abord le fameux passage à niveau de Vauxaillon, qu'il franchit très heureusement entre deux tirs de barrage, puis, par la ferme du Bessy, il va prendre place sur le front de la division marocaine entre le 8e zouaves et le 7e tirailleurs, face au nord, à la naissance de la Vallée Guerbette. La mise en place des compagnies s'effectue avant la chute du jour, sous le harcèlement d'une puissante escadre ennemie de 5o avions d'infanterie et les tirs nourris des mitrailleurs du plateau 154. Par bonds successifs, avec une initiative digne de tout éloge, les chasseurs gagnent les emplacements qui leur sont désignés; au hasard, ils se glissent dans les trous d'obus occupés par les tirailleurs et les zouaves. Leur arri vée est saluée avec enthousiasme par les indigènes, qui, fiers d'avoir réalisé une importante avance, mais exténués par quinze jours d'attaque, sont heureux de sentir quelqu'un à leurs côtés. La 7e com-
pagnie capture au cours de la nuit 5 prisonniers appartenant à une nouvelle division prussienne ; c'est qu'en effet, bousculée, la Garde prussienne a reculé devant nos baïonnettes et doit être renforcée par ce qu'il reste de meilleur.
Le 15 septembre, à 3 heures du matin, le bataillon regagne les creutes au-dessus de Vauxaillon. Mais, la 66e division ne voulut pas quitter la Xe armée sans offrir, au général MANGIN, le morceau le plus dur du secteur, morceau dont il lui avait confié la conquête. Le i5, l'attaque est reprise après une puissante préparation d'artillerie : épuisés par dix-huit jours de lutte, les chasseurs enlèvent dans un sursaut d'énergie les tranchées du plateau de Moisy et les pentes sud du Mont des Singes, capturant 3oo prisonniers de la Garde dont 10 officiers. Dans la nuit du 16 au 17, la 66e division est relevée par une division renforcée de deux régiments américains de couleur.
Le bataillon a perdu au cours de ces trois dures semaines 70 hommes de troupe tués, 180 blessés ou intoxiqués; 10 officiers ont été tués ou blessés. Il est récompensé de ses efforts héroïques par la belle citation à l'ordre du 30e corps, en date du 14 octobre 1918, que lui décerne le général PENNET :
Sous les ordres du commandant DE VERDILHAC s'est maintenu à hauteur de sa vieille réputation. Grâce à l'énergie et à la volonté de vaincre qui anime les chefs et la troupe, à, au cours de violents combats ininterrompus depuis huit jours, poursuivi l'ennemi sans trêve ni merci, l'a manœuvré habilement, faisant tomber toutes les résistances sur un terrain semé d'embûches et défendu par les meilleures troupes allemandes sur une profondeur de 8 kilomètres. A capturé, au cours de ces combats, un matériel considérable et 175 prisonniers.
Le Général commandant le 30c C. A., PENNET.
Le bataillon cantonne le 17 octobre dans les creutes de Tartiers et traverse, le 18, la désertique région du plateau de NouvronVingré; il atteint la vallée de l'Aisne et fait une halte d'un jour à Jaulzy. Le 19, il gagne les villages de Vieux-Moulin et Rethondes en bordure de la forêt de Compiègne; il va enfin se reposer des dures fatigues qu'il a si vaillamment supportées depuis le mois de mai.
Aux côtés de son bataillon frère, le 17e B. C. A., avec lequel il a le plaisir de partager le cantonnement de Vieux-Moulin, le 68e organise des réunions sportives et, le 2 3 septembre, fête dignement la Sidi-Brahim à la célébration de laquelle il invite des délégations de l'artillerie et du génie divisionnaire. Le 6 octobre, dans une céré-
monie que préside le R. P. Vuillermet, il honore la mémoire de ses glorieux enfants tombés dans les derniers combats.
Les premiers jours d'octobre, dans chaque groupe de B. C. A., on forme un bataillon franc appelé à coopérer à la poursuite de l'ennemi au cas d'une nouvelle rupture du front. Mais les événements se précipitent et le bataillon entier reçoit l'ordre de quitter Vieux-Moulin.
Le II octobre, il est embarqué en T. M. pour le front de la Ire armée.
Sous un ciel gris d'octobre, par les routes bordées d'arbres que l'ennemi a sciés ou dynamités, les camions lui font traverser le désert Hindenbourg. De Noyon à Ham, les chasseurs voient pour la première fois les régions systématiquement dévastées par l'ennemi et.
cette vision décuple leur haine implacable du Boche.
PETIT-VERLY
17-19 OCTOBRE 1918
Après une halte de trois jours à Artemps (10 kilomètres au sud de Saint-Quentin), le bataillon se rend en une étape à Remaucourt.
Affectée au 15e G. A., la 66e division a le plaisir d'y rencontrer les 46e et 47e divisions de chasseurs; la grande famille bleue est au complet sur le dernier théâtre de la guerre. Tout en se préparant à la poursuite, la division revendique, elle aussi, l'honneur d'attaquer en première ligne, et, du 17 octobre au 5 novembre, fournissant un bel effort final, elle crève le front ennemi, progresse de 15 kilomètres, prend plusieurs villages et couronne ses exploits en traversant de vive force le canal de la Sambre.
Le 17 octobre, à 5h20, le bataillon s'engage sur un front étroit de 200 mètres, encadré à gauche par des éléments de la 126e division ( 112e R. I.), à droite par le 17e B. G. A. Sa base de départ est un peu à l'ouest de la route Bohain—Aisonville, son extrémité nord à 260 mètres au sud du chemin qui va de la ferme Forté au village de Seboncourt. L'axe de la zone d'attaque était jalonné par le canal des Torrents, fossé à sec en cette saison vers lequel viennent converger des rus nom breux partant de Petit-Verly et du hameau de Marchavcnne. Entre ces rus, des croupes à fortes pentes, largement ondulées, constituent des objectifs de marches successifs.
Le village de Petit-Verly barre l'horizon à l'est, à 4 kilomètres de la base de départ; son clocher sert de ligne de démarcation à droite au bataillon.
D'Etaves-et-Bocquiaux qu'il gagne dans l'après-midi du 1 6, le bataillon se rend sur sa base de départ. Obligé de combler un vide que la 126e division n'avait pas jugé utile d'occuper, c'est à tâtons, fraction par fraction, qu'il parvient à effectuer la soudure entre la droite de cette division et le 17e B. G. A. Très oblique par rapport à sa direction de marche, son front devra être redressé à l'aide de deux repères : la route Bohain—Aisonville, le long de laquelle les vagues d'assaut pourront s'aligner, et le canal des Torrents, qui servira d'axe de marche à la 9e compagnie et assurera ainsi la fixité de la direction.
Le 17 octobre, un brouillard intense règne sur les vallons et y demeurera fixé jusque vers 9 heures.
A 5h 3o, l'attaque se déclenche. Profitant du brouillard, la
compagnie de première vague (ge) progresse et manœuvre avec habileté les nids de mitrailleuses dont le terrain est parsemé. Le sous-lieutenant REPPELTN est grièvement blessé dans cette avance qu'il conduit avec son entrain habituel. Vers 7 heures, renforcée par des éléments de la 7e, la ge compagnie gagne le sommet de la croupe au nord de la cote 132 et y marque un temps d'arrêt. Au nord, la 126E division a été moins favorisée et le bataillon forme déjà, à côté du 1 7E B. C. A., une poche dans les positions ennemies. La marche en avant est reprise et les éléments de têle atteignent la croupe à l'est du Viviers, tout en se repliant légèrement sur leur gauche pour se mettre à hauteur de la 126E division. Dans l'après-midi, le 8e groupe reçoit l'ordre de passer la nuit sur les positions conquises et de les organiser comme base de départ pour attaquer Petit-Verly le lendemain. A 5h 3o, précédé d'un barrage roulant, le bataillon commence sa marche d'approche sur Petit-Verly. Mais il subit de lourdes pertes : les chars d'assaut n'arrivant pas immédiatement, l'ennemi reçoit l'attaque par des feux de mitrailleuses très denses.
Successivement toutes les compagnies du 68e ont été privées de leur commandant; la 9E, en particulier, déplore la mort de son chef ardent, le capitaine REMILLY, qui la commandait depuis bientôt trois ans. Appuyé par la compagnie VIAS, du 28e, envoyée en renfort, le bataillon accentue sa progression. Avec le concours des chars d'assaut enfin arrivés, les derniers îlots de résistance sont réduits, PetitVerly est traversé et la voie ferrée atteinte. Des feux de mitrailleuses balaient encore les talus de la voie ferrée, mais, vers 9 heures, les tanks sont dirigés vers la cote t58 (deuxième objectif immédiatement à l'est de la voie ferrée); ils réduisent les mitrailleuses qui y sont accrochées, et les chasseurs s'emparent de la crête.
Dépassé sur ses emplacements par le 27e B. C. A., le bataillon passe en réserve de division dès midi et, à ce titre, coopère à l'avance de l'après-midi et de la nuit du 18 qui nous met en possession des villages d' Hannapes et de Vénérolles et porte notre front en bordure ouest du canal de la Sambre. Du ig octobre au 4 novembre, le bataillon cantonne successivement à Petit-Verly et Mennevret, puis bivouaque dans la forêt d'Andigny, participant aux travaux entrepris en vue du franchissement du canal de la Sambre.
CANAL DE LA SAMBRE, FERME DU FORT D'OISY BERGUES-SUR-SAMBRE
4-5 NOVEMBRE 1918
Le canal de l'Oise à la Sambre est une des grandes voies de navigation intérieure. Large de 14 mètres environ à son plan d'eau, il était profond de 2 mètres lorsque la 66e division l'aborda. Les Allemands avaient fortifié la berge est par des trous de mitrailleuses et des éléments de tranchées creusés le long du chemin de halage.
En arrière, de nombreux nids de mitrailleuses aux abords des villages et dans les villages eux-mêmes, puis, à 2 ou 3 kilomètres, la ligne de protection de l'artillerie. Comme adversaires, nous avions les chasseurs de la 200e division allemande, troupes qui ne se faisaient guère d'illusions sur le sort final de la guerre, mais qui, ayant conservé intact le sentiment du devoir, défendirent vigoureusement les positions dont on leur avait confié la garde.
Le bataillon arrivait, lui, avec son moral habituel, à cette grande journée, qu'il ignorait devoir être celle de sa dernière bataille.
Dans la nuit du 3 au 4 novembre, il opère sa mise en place, encadré au nord par le 5e B. C. A., au sud par le 17e B. C. A., face à la ferme du fort d'Oisy, solidement organisée, sur la rive est du canal. L'heure de l'attaque était 5h45; le premier effort fut d'amener au bord même du canal le matériel de franchissement dissimulé dans les haies et les fossés à 200 ou 3oo mètres de la rive ouest. Rivalisant d'entrain et d'audace, les chasseurs et les sapeurs commencent la délicate opération du franchissement du canal; au début, on ne passe guère que quatre par quatre sur les radeaux qui font le va-et-vient entre les deux rives; les passerelles ne sont lancées que plus tard. A 6h3o, deux passerelles sont en place sur le front du bataillon, mais l'ennemi est sur ses gardes et le franchissement doit être opéré de vive force, après une lutte sévère où il faut, pour triompher, le cran des chasseurs du 68e.
Sur la rive est, ce ne sont que prairies de dimensions variables, bordées de haies qui coupent le regard et permettent facilement l'embuscade. Dans ce damier de pâturage, une mitrailleuse dans un entonnoir o.u à l'angle d'une haie suffit à assurer toute la garde du champ avoisinant. Là, les Allemands opposèrent une résistance farouche. Les chasseurs, distancés par le barrage roulant en raison
de la lenteur du franchissement, s'avancèrent quand même à l'heure prescrite et foncèrent droit devant eux. Arrêtés par les mitrailleuses de la ferme du fort d'Oisy, ils stoppèrent à 200 ou 3oo mètres de l'ouvrage, obligés d'attendre une nouvelle préparation d'artillerie.
A 4 heures de l'après-midi, l'ennemi tenait encore solidement ce point d'appui et enrayait une tentative d'attaque esquissée par les fractions avancées du bataillon. Celui-ci ne reprend sa marche en avant qu'à la pointe du jour, et, en liaison avec le 64e B. C. A., il progresse jusqu'à Bergues-sur-Sambre. Dans la matinée du 5, il est dépassé par le 73e R. I., de la 61e division.
Au cours de ces deux attaques menées à quinze jours d'intervalle, le bataillon s'était illustré d'une gloire nouvelle. Troupe de choc incomparable, à hauteur des situations les plus critiques, sa quatrième citation à l'ordre de l'armée DEBENEY vient affirmer quelle fut son attitude au cours de ces combats d'octobre et de novembre qui furent les derniers auxquels il participa.
Les 17 et 18 octobre 1918, sous les ordres du commandant DE VERDILHAC, au cours de combats acharnés où il s'est heurté à des troupes d'élite, s'est emparé de la moitié du village de Petit-Verly et a rompu le front ennemi, capturant 288 prisonniers, 4 canons, 4o mitrailleuses et un important matériel.
Le 4 novembre, a franchi le canal de la Sambre à l'Oise sous un feu très violent, s'est emparé de haute lutte des positions de la rive est, a progressé de 4 kilomètres, en capturant 120 prisonniers, s'emparant de 3 canons, 20 mitrailleuses, 7 minenwerfers de gros calibre; a de nouveau attaqué en fin de journée et progressé jusqu'au village de Bergues-surSambre, y délivrant 156 civils et réalisant la rupture du front ennemi.
Le Général commandant la Ire armée, DEBENEY.
L'ARMISTICE
Le 6 novembre, le bataillon, fier de ses succès, vint se reposer à l'arrière; la nouvelle de l'armistice lui arri va le II, au cours d'une étape dans la région au sud de Saint-Quentin. Au milieu des ruines, dans les champs parsemés des tombes de leurs compagnons d'armes, les chasseurs furent rassemblés en carré et le commandant DE VERDILHAG leur fit part de l'heureuse nouvelle; il les félicita d'avoir contribué dans une large mesure au succès de nos armes, rendit hommage aux morts du bataillon, adjurant les vivants de se souvenir d'eux sans cesse et d'honorer leur mémoire. Les chasseurs se regardaient sans mot dire, ils avaient l'air de sortir d'un-réve, il n'y eut ni cri ni manifestation. Embarqué en chemin de fer, le bataillon arrive aux environs de Creil le 17 novembre et cantonne jusqu'au 28 novembre à Moussy-le-Neuf, aux environs de Survillers.
Vainement, il attend l'ordre d'embarquement pour aller participer à la marche triomphale de nos armées en Alsace. On lui refusa cette bien légitime satisfaction à laquelle cependant les nombreuses croix échelonnées de Thann à Metzeral lui donnaient un droit indiscutable. Par étapes, il se rend dans la banlieue parisienne pour assister à la réception des souverains alliés. A défaut de Mulhouse, Bois-Colombes le couvre de fleurs et lui fait un accueil enthousiaste.
Jusqu'au 26 décembre, il y goûte un repos enchanteur, à proximité de Paris, où il va rendre les honneurs lors des arrivées du président Wilson, du roi d'Angleterre, du roi des Belges et du roi d'Italie.
Au cours du séjour à Bois-Colombes, la nouvelle del'attributioll de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire vient réjouir tous les cœurs.
Tant de gloire, tant de marques de respect et d'estime, tant de protestations de reconnaissance et d'amour n'étaient que la juste récompense de tant d'héroïsme et de tant d'efforts.
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LA DISSOLUTION
Du 26 décembre au 10 janvier, le bataillon se rend par étapes à Guise, puis à Cambrai où doit s'opérer sa dissolution. Cantonné à la citadelle, il aide dans la mesure de ses moyens les pauvres habitants de la malheureuse cité à reconstruire leurs foyers et s'attire rapidement toute leur sympathie. Les opérations de la démobilisation l'obligent à conserver à Cambrai la section hors
La remise de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire au bataillon par le général NOLLET, ancien commandant de la Gôc division (Bavais, février 1919).
Aux côtés du général NOLLET, le général BRISSAUD-DESMAILLETS.
rang oit sont groupés tous les hommes des classes 1906 et plus anciennes. Le reste du bataillon, formé en trois compagnies et une compagnie de mitrailleuses, est dirigé dans le courant de mars sur la 47e division. La 9e compagnie est affectée au 17e B. C. A.; les 7e, 8e et compagnies de mitrailleuses au 28e B. C. A. où, peu de temps après, elles ont la joie de retrouver à leur tête leur ancien chef, le commandant DUPONT, dont le nom est resté gravé dans tous les cœurs.
D'autres corps plus favorisés par le sort ont pu éprouver des satisfactions qui nous sont restées inconnues : les premiers embras-
sements de nos frères retrouvés d'Alsace et de Lorraine, la joie de reprendre la route des invasions fameuses, le bonheur de sentir le vent du Rhin claquer dans les plis de nos fanions.
Au lieu de tout cela, nous eûmes l'amertume d'une lente dissolution. Chacun pensait que « c'était fini », que la vie allait reprendre son cours heureux; cependant, cette très légitime joie de la perspective d'un retour prochain parmi des êtres chers laissait s'affermir un sentiment d'affection à l'égard du bataillon qui mourait doucement; les ruines de Cambrai durent entendre de bien touchants aveux à la veille des départs de démobilisation.
L'écusson du 68e parlait, en effet, au cœur de ceux qui l'avaient porté ; dans cet instant de la séparation les souvenirs se pressaient peut-être un peu confusément : c'était comme un afflux où surgissait la physionomie des chefs que l'on avait vu se succéder, des camarades que l'on avait connus : poilus hirsutes de la Haute-Loire et du Dauphiné, bleuets gouailleurs de la région lyonnaise, enfants de la France entière que le hasard des renforts avait amenés dans nos rangs, mais dans un recueillement ému la pensée s'arrêtait sur vous, nos chers morts, artisans de la gloire dont nous étions enivrés, sur vos croix à l'effigie du 68e qui parsemées de Thann à SaintQuentin marquent les étapes de son histoire en proclamant qu'elle fut faite d'endurance, de vaillance et de sacrifice.
Attribution de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire par ordre général n° 140 cc F » du G. Q. G. du 19 décembre 1918.
ORDRE GÉNÉRAL N° 140 « F »
Le général commandant en chef décide que le 68e bataillon de chasseurs à pied, qui a obtenu quatre citations à l'ordre de l'armée pour sa brillante conduite devant l'ennemi, aura droit au port de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
Le Général commandant en che f, PÉTAIN.
Sarrebrück, le 1er janvier igso.
Décoré de la fourragère jaune, le premier de tous les bataillons de chasseurs dits de réserve, le 68e, fils et émule en gloire du 28e, s'était haussé rapidement au niveau des plus beaux bataillons alpins.
Il ne connut que le succès, gagna toujours du terrain, n'en perdit jamais. Il réussit toujours parce qu'il était animé de la fureur de vaincre. Le nombre de ses prisonniers laissés aux mains de l'ennemi fut infime. Par contre, il infligea des pertes terribles à ses ad versaires.
Discipliné, travailleur, cocardier, joyeux mousquetaire, il sut conserver un moral splendide dans les circonstances les plus critiques.
Il méritait de subsister comme unité de l'armée démobilisée.
Mais, incorporées au 28e, ses belles compagnies de combat se sont retrouvées en famille sous les ordres mêmes de leur ancien chef bien-aimé, le commandant DUPONT, le père DUPONT! Elles ne pouvaient trouver une plus belle place d'honneur.
En ma qualité d'ancien chef du 28e bataillon et de la 66e division, j'envoie aux vieux braves du 68e, à leurs officiers et gradés, ainsi qu'à leurs valeureux commandants COQUET, DUPONT et DE VERDILHAC, l'assurance de ma vive affection et de mon admiration.
Ancien commandant du 28e, du groupe des bataillons alpins de l'armée d'Alsace, de la 3e brigade de chasseurs, de la division de chasseurs VAlsacienne, oaporal honoraire au 14, bataillon de chasseurs alpins.
APPENDICE
TEXTE DES CITATIONS OBTENUES PAR LES UNITES DU BATAILLON PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918 Groupe franc.
ORDRE DE LA 66E DIVISION N° 546 DU 10 JUIN 1917 Fraction d'élite, animée de la plus belle ardeur offensive, fière de sa mission, est décidée à la remplir jusqu'au bout en toutes circonstances.
A, sous les ordres du sous-lieutenant GAUTRON, rendu les plus grands
Le groupe franc du bataillon rassemblé autour du drapeau des chasseurs (Unchair, mai 1917).
services au commandement par d'incessantes patrouilles de nuit devant Craonne et finalement a réussi à enlever dans un terrain très difficile, par une action énergique, un petit poste allemand composé d'un sous-officier et de sept hommes; ramenant dans nos lignes tous les occupants de ce poste, morts, blessés ou prisonniers.
OaDU OU 68* BATAILLON '*• 1^0 PU II Faisant partie d'un vague d'assaut et ^désorganisé par*fe^l5B| lerie qui venait de mettre momentanément hors de combat~ le commandait, a fait preuve d'une audace et d'un sanyS^OS^H de tout éloge. Avant dépassé, l'objectif dans un élan ~SMMM trouvant ainsi menacé derrière lut par un retour wÊêkm d'Allemande qui le lommait de se rendre; l'a attaqué jà la
imposant sa supériorité et a pu ainsi rentrer indemne dans ln^lÉra!
conquise qu'il a ensuite farouchement conservée malgré tous !ir«J de l'adversaire. • , ->î
'~*- 6* compagnie..
ORDRE GÉNÉRAL N° f 28 DE LA 66' DIVISION *
La compagnie BERTIN du 681 B. C. A., en travaillant jour et nuit, a réussi à créer en quarante-huit heures à proximité immédiate de i'ennei&i une organisation défensive remarquable.
Le général est heureux de lui renouveler par la voie de l'ordre les félicitations qu'il lui a déjà adressées sur la terrain. - Le 7 février 19 z 5. : Le Général commandant la 66* division, f ■ SERRET.
ORDRE DU 68* B. C. A. NO 150 DU ii AOUT 1917 La 4* section de la 6* compagnie sous les ordres du sous-lieulenant Montandon.
S'est brillamment portée à l'assaut d'une forte position allemande devant La Royère le 31 juillet IQ17. Momentanément arrêtée par un tir très précis des mitrailleuses partant d'un blockhaus non démoli, a réussi & aborder cet ouvrage de flanc et à l'enlever, tuant ou faisant prisonniers les défenseurs et s'emparant du matériel.
A ensuite fait prouve de la plus belle initiative et du plus hardi courage en contribuant à l'enlèvement d'un nid do mitrailleuses ennemies qui causait de sérieuses pertes k un corps voisin et entravait sa progression.
7E compagnie.
ORDRE GÉNÉRAL N° 128 DE LA 66e DIVISION
La compagnie DUBARLE, du 68e bataillon de chasseurs, en travaillant jour et nuit, a réussi à créer en quarante-huit heures à proximité immédiate de l'ennemi, une organisation défensive remarquable.
Le général est heureux de lui renouveler par la voie de l'ordre les félicitations qu'il lui a déjà adressées sur le terrain.
Ls 7 février 1915.
Le Général commandant la 66e division, SERRET.
ORDRE DU 68e H. C. A. N° 150 DU II AOUT 1917 4e section sous le commandement de l'adjudant Simon.
S'est portée avec un entrain superbe et un courage admirable à l'assaut d'une position allemande et s'en est emparée sans .se laisser arrêter par des tirs très meurtriers de mitrailleuses ennemies. A réussi à faire prisonniers 1 officier et 12 hommes et à s'emparer de 2 mitrailleuses.
En butte à de violentes contre-attaques n'a pas cédé un pouce de terrain, a assuré la liaison avec les unités voisines et a opposé aux Allemands une résistance farouche sans perdre un instant sa gaieté et son entrain.
ORDRE DU 68e B. C. A. No 208 DU 1er JUILLET Igl8
1re et 4e sections sous le commandement du sous-lieutenant Peyras.
Les ire et 4e sections de la 7e compagnie du 68e B. C. A., sous la conduite ardente du sous-lieutenant PEYRAS-LOUSTALET, se sont portées magnifiquement à l'attaque d'une position ennemie et ont atteint tous leurs objectifs malgré un très violent tir de barrage qui n'a pu briser leur courageux élan, ni ébranler leur volonté d'aborder l'ennemi au corps à corps.
8e compagnie.
ORDRE GÉNÉRAL DU 34* CORPS D'ARMÉE DU 7 DÉCEMBRE 1914
La 5e compagnie du 28e bataillon.
A chassé l'ennemi à la baïonnette de la Tête de Faux, après avoir escaladé, sous le l'eu, des éboulis d'énormes rochers, et s'est maintenu ensuite sur ce sommet malgré touLcs les contre-attaques.
ORDRE GÉNÉRAL DU II* CORPS D'ARMÉE DU 27 NOVEMBRE 1917 Sous les ordres du sous-lieutenant ODRU, s'est affirmée, lors des combats du 23 au 27 octobre 1917, comme une unité d'élite, animée d'une ardeur et d'un sentiment du devoir admirables. Chargée du nettoyage des creutes solidement organisées et tenues par la Garde prussienne, s'est acquittée de sa difficile mission avec un héroïsme superbe, se sacrifiant résolument pour permettre aux bataillons voisins de progresser et ne consentant à revenir en seconde ligne, décimée et sans cadres, que sur l'ordre absolu du commandement.
ORDRE DU 68E B. C. A. A0 IÔO
La 3e section sous les ordres de Vadjudant Jantzij.
La 4, section sous les ordres du sous-lieutenant Blaublomme.
Arrivée sur une ligne nouvellement conquise, soumise à de violents bombardements et particulièrement visée par de vives contre-attaques ennemies, a fait preuve d'un entrain et d'un courage superbes, d'une discipline parfaite et d'une résistance admirable. Grâce à un travail incessant, a laissé, lors de la relève, une tranchée solide, très bien tenue et organisée.
9- compagnie.
ORDRE DU 68E B. C. A. N° 34 DU 4 AVIUL 1915 Le capitaine Dupont, commandant le 68e B. C. A., cite à l'ordre du bataillon la ge compagnie qui le 3i mars, étant occupée aux travaux de route, s'est portée sans hésitation à l'attaque d'une forte position que les Allemands organisaient et malgré les difficultés du terrain et la grande épaisseur de neige, a réussi a en déloger l'ennemi en chargeant à la baïonnette.
ORDRE GÉNÉRAL N° 322 DU 11E CORPS D'ARMÉE DU 27 NOVEMBRE 1917 Compagnie d'élite, chargée le 23 octobre 1917, sous les ordres du capitaine REMILLY, du nettoyage de creutes fortement organisées et défendues par la Garde prussienne, est partie à l'attaque aux côtés des vagues d'assaut d'un autre bataillon, officiers en tête, avec un entrain et un élan superbes et a atteint avec audace et précision tous ses objectifs. Fauchée par les tirs de mitrailleuses subitement révélées, ayant perdu deux de ses officiers et presque tous ses cadres, s'est accrochée farouchement au terrain conquis, faisant preuve du plus généreux esprit de sacrifice et d'une ténacité glorieuse qui devait assurer la victoire.
ORDRE DE LA 66e DIVISION N° 128 DU 7 FÉVRIER 1915 (Peloton GIROUD.)
Les compagnies BERTIN, DUBARLE et le peloton GIROUD du 68e B. C. A., en travaillant nuit et jour, ont réussi à créer en quarante-huit heures à proximité immédiate de l'ennemi une organisation défensive remarquable. Le général est heureux de leur renouveler par la voie de l'ordre les félicitations qu'il leur a déjà adressées sur le terrain.
ORDRE DU 68e B. C. A. N° 130 DU II AOUT 1917 3e section (section MASSEY).
Sous les ordres du sous-lieutenant MASSEY, a enlevé de haute lutte une position allemande solidement tenue, s'y est accrochée énergiquement, décimant par le feu les contre-attaques ennemies, exerçant une surveillance de tous les instants et montrant la supériorité que peut acquérir sur l'ennemi une troupe animée de la plus mâle énergie, de la plus farouche volonté, sous le commandement d'un chef résolu et audacieux.
Compagnie de mitrailleuses.
ORDRE DE LA 66e DIVISION N° 450 DU 15 SEPTEMBRE 1916
A percevant un groupe important qui se rassemblait pour une contreattaque et leur pièce ne pouvant l'atteindre de la tranchée, n'ont pas hésité à la mettre en batterie à découvert sous les balles et les obus et ont réussi à mettre l'ennemi en fuite en lui occasionnant de fortes pertes.
ORDRE DU 68e B. C. A. N° 155 DU 27 AOUT 1917
Brillante unité animée du plus bel esprit de sacrifice et de devoir.
Depuis le début de la campagne n'a cessé de se signaler dans tous les combats du bataillon et particulièrement à Uffholtz, à Metzeral, à l'Hartmannswillerkopf, à Cléry, à Sailly, à Chevreux, à la Royère, faisant l'admiration de tous et montrant ainsi de quoi sont capables des chasseurs disciplinés et courageux sous le commandement de chefs énergiques et aimés.
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PRISES DU 68e PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918
PRISONNIERS W PRISO"':-iTERS g CANONS CANONS COMBAT ---------- 3 île de Hommes :;¡ (JUiojers de troupe x tl'anchée ('Rlllpagne Offleiers de troupe tranchée campagne Lorraine. i 10 » w B Alsace (igi4). » 20 » » » Schnepfenriethkopf
Cote g55 [ 3 85 3 1 » Metzeral j Cléry 2 83 3 » » Sailly-Saillisel. « 12 2 » » Craonne, , , » 10 » » » La Royère, , , 2 81 G 2 » Castel.. , , 1 54 9 4 » Aloreuil 5 2o3 16 17 » V auxaillon, , , 3 175 15 4 2 Petit-Verly 5 288 40 12 4 Canal de la Sambrc 2 120 20 7 3 TOTAL 24 1. 141 n4 47 9
GRADÉS ET CHASSEURS DU BATAILLON QUI ONT OBTENU LES PLUS ÉLOGIEUSES CITATIONS
AnJcoANT PLAISANCE (JEAN) Six citations. Médaillé militaire pour le motif suivant « Chef de section d'une énergie peu commune et d'un courage admirahle. Le 12 juillet 1918, a enlevé brillamment sa section à l'assaut d'une position ennemie fortement défendue, entraînant ses chasseurs par son ardeur et son magnifique exemple personnel. A trouvé une mort glorieuse en abordant la position conquise. Une blessure.
Cinq citations.
ADJUDANT CHEF MASSARDIER (HENRI) s Mort au champ d'honneur le 3i juillet 1917. Titulaire de sept citations dont une à l'armée, une au G. A., r deux à la division, trois au bataillon.
ADJUDANT BUfLEAU (MARCEL) Mort au champ d'honneur le 31 juillet, 1917. Titulaire de six citations dont une à i'armée, trois à la D. T., une à la brigade et une au bataillon.
l34 PAGES DE GLOIRE DU 68e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
SERGENT BEYSSAC
De la 2e compagnie, Mort au champ d'honneur à Sailly-Saillisel quatre fois cité à l'ordre.
SERGENT BENNET (J. M.) De la 7e compagnie. Mort au champ d'honneur à Moreuil (Somme). Titulaire de quatre citations dont une à l'armée, une au C. A., une à la brigade, une au bataillon. Médaillé militaire avec le motif suivant : v Sous-officier brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A enlevé d'une façon superbe sa section à l'assaut d'un village fortement défendu. A été grièvement blessé à son poste de combat. »
SERGENT AMBLARD (URBAIN) De la 8e compagnie (1910). Tombé à l'Hartmannswillerkopf le 22 décembre igi5. Titulaire de; la première citation à l'ordre de l'armée décernée à un chasseur du fi8e (Herrenberg) « Le 2 avril 1915, s'est porté avec le plus grand courage au secours de son lieutenant grièvement blesse ; malgré les objurgations de cet officier, a refusé de le quitter et est parvenu à le ramener vivant dans nos lignes sous une violente fusillade. »
PAGES DE GLOIRE DU 68e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS 135
SERGENT LOUBIÈRE De la G.M. Mort au champ d'honneur à Guyencourt le 3 juin 1918 Titulaire de quatre citations.
SERGENT YERNAZ
De la 8c compagnie. Mort au chaipp d'honneur à Yauxaillon. Décoré de la Médaille militaire anglaise.
Titulaire de huit citations dont deux à l'armée, une au C. A., trois à la n. I. et deux au bataillon.
CAPORAL GABUT (PAUL) De la 8" compagnie. 5tort au champ d'honneur à Petit.Verly. Six fois cilé à l'ordre.
ADJUDANT GUIMET (LAURENT) Poile-fanioii du balaillon, adjoint à l'officier commandant le groupe franc. Chevalier de la Légion d'honneur. Titulaire de la Médaille militaire française, de la Médaille militaire anglaise (Military Cross) et de huit citations dont quatre à l'ordre de l'armée, deux à l'ordre de la division, deux au bataillon.
Médaillé militaire pour le motif suivant : » Gradé d'une bravoure exceptionnelle déjà cité à l'ordre pour sa belle conduite aux combats des 3 et 5 septembre 1916. S'est distingué de nouveau au cours des attaques des 15, 16 et 17 octobre 1916 où à la tète d'un groupe de grenadiers il a brillamment combattu pendant trois jours et s'est emparé d'une position allemande, prenant 2 mitrailleuses et capturant 25 prisonniers. Blessé, n'a quitté son commandement qu'une fois sa mission terminée. a Chevalier de la Légion d'honneur pour le motif suivant : « Sous-officier d'une bravoure légendaire au bataillon et dont les faits d'armes ne se comptent plus. Le 23 octobre 1917, son chef de section ayant été mis hors de combat, a pris le commandement des grenadiers d'élite du bataillon et les a victorieusement entraînés en avant. Trois blessures, médaillé militaire pour faits de guerre. »
ADJUDANT SIMON (LOUIS) De la 7" compagnie. Grièvement blessé à La Malmaison. Titulaire de sept citations dont deux à l'armee, deux à la division, deux a la brigade, une au bataillon. Médaillé militaire pour les combats de La Royère avec le motif suivant : « Chef de section remarquable, d'une bravoure à toute épreuve, sur le front depuis le début de la campagne. Le 3o juillet 1917, a enlevé sa section d'un élan superbe, s'est emparé de la position qui lui avait été assignée comme objectif et a résisté ensuite à plusieurs contre-attaques, encourageant ses hommes par son exemple et son entrain. i)~
ADJUDANT GAYARD (JEAN) Titulaire de six citations : une à l'armée, trois à la division, une au bataillon, une à la brigade : « Modèle de devoir et de bravoure qui a maintes fois donné les preuves les plus remarquables de sa haute valeur. A eu une conduite particulièrement brillante au cours des combats des 17 et 18 octobre. A capturé'dans un village, avec 9 chasseurs, une centaine de prisonniers. Cinq citations, une blessure.
ADJUDANT GERIN (ÉDOUARD) Sept citations : une à l'armée, une au C. A., trois à la division, deux au bataillon. Médaillé militaire pour faits de guerre avec le motif suivant : « SouR-officier d'élite, d'une éclatante bravoure, modèle d'entrain et d'énergie. Le 23 octobre 1917, a entraîné brillamment son groupe à l'attaque des abris ennemis, faisant preuve du plus bel esprit d'initiative dans la réduction des centres de résistance et dans l'organisation de la position conquise. Blessé une première fois, n'a pas voulu abandonner son poste ; atteint plus grièvement une seconde fois, n'a consenti à se laisser évacuer que sur l'ordre formel de son chef de section. Deux blessures antérieures.
Quatre citations. ,
ADJUDANT GRAND
Titulaire de la Médaille de Saint-Georges de 4" classe (Russie) et de six citations dont deux à l'armée, trois à la D. 1., une au C. A. Médaillé militaire pour le motif suivant : ,< Excellent chef de section qui s'est récemment signalé en enlevant ses chasseurs dans un superbe élan à l'attaque de deux villages âprement détendus par l'ennemi. <>
SERCENT ENJELVIN (JACQUES) Titulaire de cinq citations dont une à l'armée, deux, à la D. I., deux au bataillon. Médaillé militaire à la suite des combats de Yauxaillon.
SERGENT BRACQ (LOUIS-DÉSIRÉ) Cinq citations : une à l'armée, une à l'ordre de la division, trois à l'ordre du bataillon. Médaillé militaire avec le motif suivunt : « Gradé d'une énergie rare, modèle de courage et desang-froid, volontaire pour toutes les missions péril- leuses. Au cours du combat du 8 août 1918, a réduit 1111 nid de mitrailleuses et a atteint son objectif. Ouoique blessé, est resté à son poste pendant tout J le cours de l'opération. Une blessure antérieure.
Deux citations. » ;
CAPORAL DOUSPIS (CLÉMENT) De la 60 compagnie. Titulaire de six citations dont deux à l'armée. Médaillé militaire.
CAPORAL GUILLOMOND
De la G. M. Titulaire de cinq citations dont une à l'armée, une au C. A.. une à la D. I., deux au bataillon.
Médaillé militaire avec le motif suivant : « Mitrailleur d'élite, animé du plus bel esprit de sacrifice. S'est distingué par sa bravoure exemplaire dans tous les combats auxquels il a pris part depuis le début de la campagne. S'est magnifiquement conduit lors des attaques des 17 et 18 octobre 1918. A été[grièvement blesse à son poste le rgortobre. Deux blessures antérieures. »
CAPORAL ARNAL (LAURENT) Cinq" citations : une à l'armée, une an C. A., deux ù la D. I., une à la brigade. Médaillé militaire pour le motif suivant : « Gradé d'une bravoure légendaire au bataillon. S'est particulièrement distingué au cours de l'attaque du début de septembre en arrachant à la mort deux hommes de l'artillerie d'assaut grièvement blessés dans leur char en flammes et au secours desquels il s'est spontanément porté sous un tir intense d'al'til- lerie et de mitrailleuses. »
CHASSEUR BRIGAT (HENRI) Cinq citations : une à l'armée, une à la division, une à la brigade, deux au bataillon.
Médaillé militaire avec le motif suivant : « Agent de liaison d'un dévouement et d'uD courage exemplaires. Au front depuis le début de la campagne. A pris part à toutes les affaires menées par le bataillon el s'est.
toujours brillamment comporté. Pendant les opérations du3j août au 18 septembre 1918 a parcouru sans cesse le champ de bataille malgré les plus violents tirs d'artillerie et de mitrailleuses, n'ayant d'autre souci que celui d'apporter des ordres en dépit de toutes les difficultés. Une blessure. Quatre citations. »
CHASSEUR PÉLISSIER (ALBÉRIC) Pionnier au bataillon pendant toute la campagne.
Trois fois cité à l'ordre.
CLAIRON CROUZET Agent de liaison pendant toute lalcampaqne. Titulaire de quatre citations dont une à la brigade et trois au bataillon.
CHASSEUR BUFFELARD (PAULIN) Grièvement blessé le 29 mai 1918. Décoré de la Médaille militaire. Titulaire de quatre citations dont une à l'armée, une au C. A., une à la division et une au bataillon.
LE SERVICE DE SANTÉ DU BATAILLON A L'HONNEUR
Citations obtenues par le Service de Santé du bataillon.
ORDRE DU 68e B. C. A. N° 178 DU 12 JANVIER igi8 N'a cessé depuis le début de la campagne de faire preuve d'un admirable esprit de sacrifice, d'un dévouement hors de pair, d'un courage et d'une abnégation qui ont provoqué maintes fois l'admiration de tous.
A ainsi hautement contribué à maintenir le moral des chasseurs qui sont toujours partis au combat avec ardeur, certains d'être en cas de blessure promptement relevés et évacués et de recevoir des soins aussi rapides qu'éclairés.
ORDRE DU 68e B. C. A. N° 201 DU 12 JUIN 1918
Sous la direction du médecin-major Charroppin et de l'aide-major Foisy a fourni un effort exceptionnel pendant un mois de dur secteur.
Grâce à des soins assidus et éclairés, dans des postes qu'il dut organiser sur un terrain de fin de combat, a lutté avec succès contre une très sérieuse épidémie de grippe, a réussi à conserver au commandement des effectifs presque intacts, tout en assurant sous de violents bombardements par obus toxiques l'évacuation rapide des blessés, la relève des morts et l'assainissement du champ de bataille.
Médecins, infirmiers et brancardiers sont depuis longtemps considérés au 68e B. G. A. comme une phalange d'un zèle, d'un dévouement et d'un sacrifice admirables.
Le Servies de Santé du bataillon en mai 1918. Au centre le médecin-major CHARROPPIN.
A sa droite ses dévoués collaborateurs, l'aide-major FOISY et le sous-aide-major BONNEMAISON.
LE MÉDECIN AUXILIAIRE ALBERTINI (J.-B.) A participé à tous les combats d'avril igi5 à mai 1918.
A refusé à plusieurs reprises un poste à l'intérieur pour rester au bataillon. Médaillé militaire sur le champ de bataille de La Malmaison. Titulaire de sep 1 citations.
LE PASTEUR LÉO (ALBERT) 1 Caporal brancardier du 68e B. G. A. 1' (juin 1915-mai 1917).
A été l'objet pendant ce laps de temps de cinq cita- j tions dont une à l'armée, deux à la division, une au J corps d'armée, une au bataillon. Médaillé militaire ] pour le motif suivant : » Ancien pasteur divisionnaire, a demandé à devenir * brancardier de bataillon. D'un dévouement et d'un courage remarquables, fait l'admiration de tous les chasseurs. A assuré jusque dans les tranchées de première ligne, sans répit et sous les plus violents 4 bombardements, la relève et l'évacuation des blessés. » Blessé en avril 1917 au bois de Beaumarais.
LE SERGENT GILHOIDES, aumônier du bataillon.
Volontaire, malgré la perte de deux de ses frères morts au champ d'honneur, pour être jnaintenu à son poste. Six citations dont une à l'armée, trois ;'i la 1). T., deux au hataillon.
LE CHASSEUR DE Ire CLASSE TOUCHEBEUF, infirmier de la 0e compagnie.
Titulaire de huit citations dont une à l'armée, une au C. A., deux à la D. I., une au groupe et trois au bataillon, Médaillé militaire avec le motif suivant : « Sur le front depuis le début de la campagne, n'a cessé comme brancardier, puis comme infirmier de compagnie, de donner l'exemple d'un courage et d'un dévouement au-dessus de tout éloge. Le 3o juillet 1917, est parti volontairement avec les premières vagues d'assaut, pansant les blessés sous un feu violent, avec un profond mépris du danger et ne consentant à se reposer que lorsque tous les blessés furent évacués. Une blessure. a
LU CHASSEUR PAYS (PIEHRE), infirmier de la 8e compagnie.
ïiLulaire de sept citations dont une à l'armée, UIK à la division, deux à la brigade, trois au bataillon Medaille militaire pour le motif suivant : « Chasseur d'un courage et d'un dévouement absolus marchant avec les vagues d'assaut, n'a cessé d( circuler sous le feu des mitrailleuses ennemies poui panser les blessés, donnant à tous un remarquabh exemple d'abnégation et d'esprit de devoir. »
LE CHASSEUR VALENTIN (RÉGIS), infirmier de la 7° compagnie.
Titulaire de six citations dont une il l'armée et cinq au bataillon. Médaillé militaire avec le motif suivant : « Infirmier d'un dévouement absolu. A pris part a toutes les affaires du bataillon depuis le début de la campagne, se dépensant sans compter, notamment dans les récents combats, parcourant de jour et de nuit le champ de bataille, relevant en outre des blessés de son bataillon ceux des unités voisines. Pendant l'attaque et au plus fort d'un bombardement ennemi, n'a pas hésité à se rendre auprès d'un sergent grièvement blessé pour lui prodiguer les premiers soins et le ramener au poste de secours. »
1 i j 1
1 I
ENCADREMENT ET TRANSFORMATIONS
DU
68e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
PENDANT LA GUERRE 1914-1918
Commandants successifs.
Capitaine COQUET, 10 août-io septembre 1914.
Capitaine DAVIN, 10 septembre-23 septembre igi4Commandant DUPONT, 23 septembre 1914-20 août 1917.
Capitaine BEIITIN, 20 août-io novembre 1917.
Commandant DUPONT, 10 novembre 1917-10 février 1918.
Capitaine BERTIN, 10 février-25 mars 1918.
Capitaine D'HUMIÈRES, 25 mars-io avril 1918.
Commandant DUPONT, 10 avril-20 juin 1918.
Commandant DE VERDILHAC, 22 juin 1918-25 mars 1919.
État-major du Bataillon.
Capitaines adjudants-majors.
Capitaine MASSON, juillet-novembre 1916.
Capitaine BERTIN, novembre 1916-mars 1918.
Capitaine D'HUMIÈRES, mars-juin 1918.
Capitaine VALLON, juin-septembre 1918.
Capitaine DUCAROUGE, septembre 1918-mars 191G.
Officiers commandant le groupe franc.
Sous-lieutenant GAUTRON, novembre igifi-septembre 1917.
Sous-lieutenant MALBEC, septembre-octobre 1917 tMédecins-chefs de service, Aide-major GUILLAUME, août 1914-septembre 1915.
Aide-major CHARROPPIN, septembre igiS-septembre 1916.
Médecin-major SouLÉ, septembre-novembre 191 6.
Aide-major CHARROPPIN, novembre 1916-mars 1917.
Aide-major MORTEGOUTTE, mars-septembre 1917.
Médecin-major CHARROPPIN, septembre 1917-mars 1919.
Aides-majors.
RKY, août igill-août 1915.
BISSON, juin igi5-août 1917.
BOUDOT, août jgi5-août 1917.
Forsy, juillet 1917-février 1919.
Officiers adjoints.
Lieutenant BERTIS, août igi4-janvier 1915.
Lieutenant SABATTIER, janvier-juillet igi5.
Lieutenant BASSIN, juillet igi5-mars 1919.
« OJJicier de renseignements.
Lieutenant. THOMAS, mai 1917-octobre igi8.
Officiers pionniers.
Lieutenant GIRaUD, janvier igiG-mai 1917.
Lieutenant BOVIER-LAPIERRE, mai-septembre 1917.
Lieutenant RECNAULD, septembre igi7-juin 1918.
Lieutenant GONVERT, juin-septembre 1918.
Lieutenant BONNEFOY, septembre igi8-février 1919.
Ufficiers commandant le peloton de canons de 37.
Lieutenant PàEAU, novembre 1916-mai 1918.
Sous-lieutenant. BLUM. 6 -ma i igi 8
Officiers de détail, Lieutenant SICGURANI, août igi4-juin igiH.
Lieutenant LIOTAUD, juin igi5-mars 1919.
Officiers d'approvisionnement.
Lieutenant JUGE, août 1914-mars 19x7.
Lieutenant SEGAUD, mars 1917-février 1919.
PREMIÈRE PHASE Le bataillon compte quatre compagnies (7e, Se, 9e, 10e) et une section puis un peloton et enfin une compagnie de mitrailleuses.
Août 1914-juillet 1916.
7e COMPAGNIE Se COMPAGNIE -- .-. - -----.
Commandants Officiers Commandants Officiers de chefs de chefs compagnie de section compagnie de section
Cap. SUTTER. Lieut. REVERDY. Cap. LUTENDU. Lieut. MASSIOU 7.
Cap. BALLON. Lieut. FAURE. Cap. DUBARLE f. Lieut. RIBAUT.
Lieut. GIROUD. Lieut. CHATELET t. Cap. SICCURANI f. S.-lieut. PÉREAU.
Cap. LEMAYEUR f. Lieut. CHAMPLONG. Lieut. VALLET. S.-lieut. ROBERT.
Cap. SABATTIER. S.-lieut. BRUNF.T. Lieut. GRAJSOTIER. S.-lieut. THOMAS.
Lieut. DUCOUREY. S.-lieut. BOISSON t. S.-lieut. CHAMPLON(;.
S.-lieut. VERNIER. S.-lieut. GRANOTIER.
S.-lieut. PASCAL.
S.-lieut. CHOPY.
S.-lieut. COUVERT.
9" COMPAGNIE 10" COMPAGNIE --- - ----- -Commandants Officiers Commandants Officiers de chefs de chefs compagnie de section compagnie de section
Cap. LAVAUDEN. S.-lieut. CONTE f. Cap. DAVIN. Lieut. LEBLANC.
Cap. LEBLANC. Lieut. DUBARLE. Cap. BERTIN. Lieul. SABATTIER.
Cap. SABATTIER. Lieut. DESUENOIT. S.-lieut. BERNAUD. S.-lient. BEHNAUD.
Cap. LAVAUDEN. S.-lieut. LOROL t, Cap. RARATIJS. S.-lieut. HEMILLY.
Lieut. REMILLY. S.-lieut. DUCAROUGE. S.-lieut. CUABERT.
S.-lieut. CHOPY. S.-lieut. SEGAUD.
S.-lieut. GAUTRON.
S.-lieut. PASCAL.
SECTION PUIS PELOTON COMPAGNIE DE MITRAILLEUSES
de mitrailleuses (mars 1916)
Lieutenant RENAUD t. Commandant la compagnie : Lieut. BERGEAUD.
Sous-lieutenant BERGEAUD. 1 Lieutenant ROBERT.
Chefs'de peloton l Sous-lieutenant CIIABERT.
( S.-lieut. GAUTRON.
DEUXIÈME PHASE Le bataillon compte trois compagnies : lre (ancienne lOe); 2e (ancienne Se); 3e (ancienne ge), et une compagnie de mitrailleuses à deux pelotons (la 7e compagnie est devenue compagnie divisionnaire).
Juillet-novembre igiO.
I" COMPAGNIE 2° COMPAGNIE
--- ---- --- - --Commandant Officiers Commandants Officiers de chefs de chefs compagnie de section compagnie de section
Cap. BARATIN. Lieut. BERNAUD. Lieut. GRANOTIEH. S.-lient. THOMAS.
Lieut. Bo VIER-L APIERRE. S.-lient. PÉREAU. S.-lient. CHOPY.
S.-lient. CONVEKT. S.-lieut,. TRAVERSÂT j.
S.-lieut. BCSCAILLON.
31, COMPAGNIE
Commandant Officiers COMPAGNIE DE MITRAILLEUSES de chefs compagnie de section
Lieut. REMILLY. S.-lieut. DUCAROUGE. Commandant la compagnie : Cap. BOUGHER.
S.-lieut. GAUTRON. j Lieut. BERUEAUD.
S.-lieut. PASCAL. Chefs de peloton < Lieut. ROBERT.
[ S.-lieut. CHABERT.
TROISIÈME PHASE Le bataillon est porté à quatre compagnies : 6e (ancienne lie) ; 7e (ancienne 2e); 8e (5e du 28e B. C. A. versée au 68e B. C. A.); 9e (ancienne 3e) et une compagnie de mitrailleuses à trois pelotons.
Xovembre 1916-août 1918.
6e COMPAGNIE COMPAGNIE - .-. ---- .-/ -----..
Commandants Officiers Commandants Officiers de chers de chefs compagnie de section compagnie de section
Cap. BARATIN. S.-lieut.. MALBEC t. Lieut. BERNAUD. S.-lient. THmIAs.
Lieut. BERNAUD. S.-lieut. BONNEFOY. Cap. BASSIÉ f. S.-lieut. PEYRAS-LOUSLieut. CHOPY. Lieut. RRGNAULB. S.-lieut. THOMAS. TALET.
Cap. BARATIN t, S.-lieut. MONTANDOTW S.-lieut. PASCAL. S.-lieut. BUSCAILLON Lieut. CHOPY. S.-lieut. JOULLIÉ-J-. Cap. DUCAROUGE. S.-lieut. VASTRA.
S.-lieut. SIMON. Lieut. RF.GNAULD. S.-lieut. GAUTRON j.
S.-lieut. MUYARD. S.-lieut. MULLER.
8e COMPAGNIE De COMPAGNIE - - - ------- --
Commandants Officiers Commandants Officiers de chefs de chefs compagnie de section compagnie de section
Cap. VUILLKRNOZ 7. S.-lieut. BLAUBLOMME 7. Cap. RKMILLY. S.-lieut. RAYNAI. 7.
Lieut. ODRU. S.-lieut. FÉRIAUD f. Lieut. PASCAL j. S.-lieut. MASSEY 7.
Cap. D'HUMIÈRES. S.-lieut. DUMONT. Lieut. DEVICQUK. S.-lient. HeJUInE, Cap. ODRU. S.-lieut. SCHINDLER F. S.-lieut. BONNEFOY. S.-lieut. BONNEFOY.
S.-lieut. BATAILH. S.-lieut. DEVICQUE.
S.-lieut. BOUCHACOURT. S.-lieut. SIMON.
S.-lieut. REPPELIN.
S.-lieut. PARRAIN.
COMPAGNIE DE MITRAILLEUSES
i Cap. BOUcHEIl.
Commandants de compagnie j Cap, REnGEAuD.
(Lient. RODERT.
Commandants de S.-lieut. BLUM.
S.-lieut. BERTRAND.
QUATRIÈME PHASE Le bataillon compte trois compagnies : (6e supprimée), 7e, Se, 96 et une compagnie de mitrailleuses à deux pelotons.
Fin août igi8 à la dissolution.
7E COMPAGNIE Se COMPAGNIE -- -- --"'--
Commandants Officiers Commandants Officiers de chefs de chefs compagnie de section compagnie de section
Lient. REGNAULD. S.-lieut. VASTRA. Cap. ODRU. S.-lieut. BATAILH.
S.-lieut. GENDREAU. S.-lieut. PEYRAs-Lous- S.-lieut. DUMONT, S.-lieut. BOUCHACOURT.
Cap. RRGNAULD. TALET t, S.-lieut. DEHÉDlN. S.-lieut. DElIÉDIN, S.-lieut. GENDREAU. Cap. ODRU. S.-lieut. BLUM.
ge COMPAGME
Commandants Officiers COMPAGNIE DE MITRAILLEUSES de chefs compagnie de section
Lieut. CHOPY t., S.-lieut. REPPELIN. Commando dc compagnie I Cap. BERGEAUD.
Cap. RHMILLY f. S.-lieut. VERGNE. Command. de compagnie j Lleut. DEBRAY.
Lieut. VERGNE. S.-lieut. LAURENT t. Chefs HP NEINTNN J S.-lieut. BERTRAND.
Cap. LACARRIÈRE. S.-lieut. MUYARD t. I S.-lieut. JACQUOT.
S.-lieut. MUGUET.
NÉCROLOGE
DES
OFFICIERS ET CHASSEURS DU 68e BATAILLON TOMBÉS AU CHAMP D'HONNEUR
0 travailleurs tombés avant l'aube de gloire, 0 semeurs des bons grains non encore germés, C'est à vous qu'on devra les moissons de victoire Qui lèveront dans les sillons où vous dormez.
Mais quand viendra le jour des récoltes superbes, Lorsque nous faucherons en marchant devant nous, Quand la France nouvelle engrangera ses gerbes.
Alors, quittant nos rangs, nous reviendrons vers vous.
Alors, pieusement, nous baiserons la Lerre Que vous aurez gardée hors des bornes du temps Et, pensant à demain, nous ferons la prière Que l'âme de nos morts vive dans nos vivants.
En Alsace, juillet 1916.
P.-Louis RIVIÈRE, Commandant la compagnie de mitrailleuses de la 6e brigade de chasseurs alpins.
LIEUTENANT REVERDY
De la 71 compagnie, blessé le 27 août 1914 en Lorraine, mort des suites de ses blessures le 27 octobre 1916.
Cité à l'ordre de l'armée.
SOUS-LIEITENANT CONTE (DANIEL) Tombé le 25 octobre 1914 à la contre-attaque du Sudelkopf. Cité à l'ordre de l'armée et du 34e corps d'armée. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
LIEUTENANT MASSIOU (GASTON) Blessé le 2 avril 1910 à Herrenberg. Décédé le 3 des suites de ses blessures. Cité à l'ordre de la VIIe armée. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
LIEUTENANT CHATELET (GEORGES) Tombé le 27 mai igi5 à l'attqque de c Tombé le 27 mai 1915 à l'attaque de 955. Chevalier de la Légion d'honneur le jour de sa mort. Cité à l'ordre de l'armée, de la division et du bataillon.
SOUS-LIEUTENANT LOROL (JOANJSY) Tombé le 15 juin à l'attaque de g55. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume). Cité une fois à l'ordre de l'armée, une fois à la division, une fois au groupe de B. C. A.
CAPITAINE DUBARLE (ROBERT) Commandant la Se compagnie, tombé à l'attaque de 955 le 15 juin 1915. Chevalier de la Légion d'honneur (Schnepfenrieth). Titulaire de cinq citations dont deux à l'ordre de la VIle armée, une à l'ordre du 34e C. A., une à l'ordre de la 66e division, une au bataillon.
LIEUTENANT RENAUD (ÉTIENNE) Des chasseurs forestiers, tombé le 15 juin 1915 à l'attaque de la cote 955. Deux fois cité à l'ordre de l'armée,une fois à l'ordre de la division. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
SOUS-LIEUTENANT BOISSON (JOSEPH) Tombé le 29 juin igi5 à la contre-attaque de la cote G64. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume), une oitation à l'armée.
CAPITAINE LEMAYEUR (MAURICE) Tombé Je 29 juin à la contre-attaque de 664. Chevalier de la Légion d'honneur.
Deux fois cité à l'ordre de l'armée.
CAPITAINE SICCURANI (PASCAL) Tombé le 22 décembre à l'Hartmannswillerkopf. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
Cité à l'ordre de l'armée.
SOUS-LIEUTENANT TRAVERSA (ERNEST) Tombé le 5 septembre 1916 à Cléry-sur-Somme. Quatre citations : une à l'armée, une à la division, une à la brigade, une au bataillon. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
CAPITAINE BASSIK (RE:'iJ::) Commandant la 7e compagnie, tombé à la tête du détachement du Bastion de Chevreux (7° compagnie. 8e compagnie, un peloton de mitrailleuses) le 24 avril 1917. Chevalier de la Légion d'honneur ie jour de sa mort. Titulaire d'une citation à l'ordre de l'armée et d'une à la division.
CAPITAINE YUILLERMOZ (JULES) Tombé à Oulchy-le-Château le 16 octobre 1917. Cité à l'ordre du bataillon et. de la division.
SOUS-LIEUTENANT FÉRIAUD (LoUIs) Tombé au Panthéon le 23 octobre 1917. Titulaire de deux citations à l'armée, une à la division, une au groupe, une au bataillon. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
SOUS-LIEUTENANT RAYNAL (ANTOINE) Tombé le 23 octobre 1917 aux Boveltes. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume). Cité une fois a l'ordre de l'armée, deux l'ois à la division, une fois à la brigade, deux fois au bataillon.
SOUS-LIEUTENANT MASSEY (HENRI) De la 9" compagnie, tombé le 23 octobre 1917 à l'attaque des Uoveltes (Chemin des Dames). Titulaire de trois citations dont deux à l'armée et une au bataillon.. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
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SOUS-LIEUTENANT BLAUBLOMME (Jules) ^IFLJÏÏG De la 80 compagnie, tombé le a3 ôctpfare à l'attaque du Tonnerre (Omahi4m&éÊÊw& Chevalier de la Légion d'honiMr (léeoraëwà pwlhume). fitoM^m i^WW«8PWKj dont une à l'armée, une au C. A., une à la division et une au bataillon. *• <31
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LIEUTENANT GAUTRON (GEOItGES) De la 70 compagnie, tombé le 2'1 octobre à l'attaque du Panthéon (Chemin des Dames). Chevalier de la Légion d'honneur (Chevrenx). Titulaire de huit citations dout quatre à l'armée, une au C. A., trois à la division.
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SOUS-LIEUTENANT M AL BEC -(lÊlUÊÏPB^' Commandant le groupe franc du ^MipbJ^Ës l'attaque du bois de Veau (Chàmtiaea Mrajl 23 octobre 1917. Chevalier de i* M~B~Sm (décoration posthume), Titulaire de «aplï# çfkSH dont une à 1 armée, une au C. A. une i M im une an bataillon. ™
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CAPITAINE BARATIN (CLAUDE) Commandant la 6e compagnie, tombé le 18 juin 1918 au bois Coquélin (Somme). Chevalier de la Légion d'honneur le jour de sa mort. Titulaire de cinq citations dont une à l'armée, une au C. A., deux ù la division, deux au bataillon. ,
LIEUTENANT PASCAL (GUSTAVE) Tombé le 22 mai 1915 devant Hailles (Somme), commandant de la 7e compagnie. Chevalier de la Légion d'honneur, médaillé militaire. Titulaire de cinq citations dont trois à l'armée et deux au bataillon.
SOUS-LIEUTENANT JOUILLE (MARCEL) De la Ge compagnie, grièvement blessé le i3 juillet 1918 à l'attaque de Castel, mort des suites de ses blessures à l'hôpital de Contv (Somme) le 17 juillet 1918. Chevalier de la Légion d'honneur le jour de sa mort. Titulaire de quatre citations dont une à l'armée, une à la division et deux au bataillon.
SOwS-LIECTENANT SCHINDLER (PAn) De la Se compagnie, tombé le 12 juillet à Castel (Somme). Chevalier de la Légion d'honneur le jour de sa mort. Titulaire de deux citations dont une h l'armée et une au groupe de chasseurs.
SOUS-LIEUTENANT ML'YARD (HENRI) De la ge compagnie, tombé le 31 aoùt 1918 à la ferme de Montécouvé (Aisne). Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume). Titulaire de quatre citations dont une à l'armée, une à la division, une au groupe et une à la brigade.
LIEUTENANT CHOPY (CAMILLE) Blessé le 4 septembre 1918 à la ferme Tincelle près Lœuilly-sous-Coucy, mort le 14 septembre 1915 des suites de ses blessures. Chevalier de la Légion d'honneur (Moreuil).
Titulaire de huit citations dont deux à l'armée, une au C. A., deux à la division' deux à la brigade, une au bataillon.
SOUS-LIEUTENANT PEYRAS-LOLTSTALET (FERNAND) Je la T compagnie, tombé le 15 septembre 1918 à l'attaque du Mont des Singes (nord-est de Yauxaillon).
Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume). Titulaire de quatre citations dont deux à l'armée, une à la division, une au bataillon.
CAPITAINE REMILLY (ANTOINE) Tombé le 18 octobre 1918. Chevalier de la Légion d'honneur (attaque de Castel, 12 juillet 1918). Titulaire de huit citations : quatre à l'armée, une au; C. A., deux à la division, une au bataillon.
SOUS-LIEUTENANT LAURENT (MICHEL) Blessé le 18 octobre 1918, décédé des suites de ses blessures le 22 novembre 1918. Titulaire de cinq citations dont une à l'armée, une au C. A., unerà la division, deux au bataillon. Chevalier de la Légion d'honneur (décoration posthume).
LISTE DES SOUS-OFFICIERS ET CHASSEURS
DU
68e BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
TOMBÉS AU CHAMP D'HONNEUR (')
Lorraine. — 24-30 août 1914.
BESSETTE (Jean-Antoine), caporal, Saint-Pierre-du.Champ (Haute-Loire), 1 U°f).
DECROIX (Jean), chasseur, Le Cortial (Haute-Loire), igoG.
JAILLET (Léon), chasseur, Heyrieux (Isère), i go3.
BERTRAND (Régis), chasseur, Saint-Paulien (Haute-Loire), igo3.
CHASTEL (Alfred-Pierre), chasseur, Desges (Haute-Loire), igo5.
Alsace. — Automne 1914-Hiver 1915.
ANDRÉ (Jean-Marie), chasseur, 1907.
BARDET (Albert-Joseph), chasseur, Théus (Hautes-Alpes), 1904.
BOYER. (Charles-Frédéric), chasseur, Lair (Haute-Loire), Ig06.
CHASTEL (Théodore), chasseur, Ontet-Bas (Haute-Loire), Igoti.
CUBIZOL (André), chasseur, Saint-Jean-de-Nay (Haute-Loire), Ig06.
CHOLLAT-SERPOUT (Pierre), caporal, Saint-Georges-en-Valdine (Isère), igo3.
DucLoT (Albert-Jules), caporal, Mens (Isère), 1907.
DELORME (Joseph-Pierre), chasseur, Saint-Etienne (Loire), igo3.
PLANDIN (Alphonse-J.-B.), chasseur, Brioude (Haute-Loire), 1906.
FAURE (Pierre), chasseur, igo3.
JULIEN (Marius-André), caporal, Brignon (Haute-Loire), 1904.
LAURENT (Louis), chasseur, Venteugcs (Haute-Loire), igo6.
LOUBET (Pierre-Jules), chasseur, Champelause (Haute-Loire), 1904.
LOUBET (Joseph), chasseur, Recharenges (Haute-Loire), igo5.
MARGUE (François), sergent fourrier, de Joriage (Isère), 1904.
MARTIN (Antoine-Louis), sergent, Saint-Marcel près Marseille, igo5.
MAURAS (Louis), chasseur, Saint-Hostien (Haute-Loire), igo6.
: MUHEL (Marius-Jean), sergent, 1904.
PHILIPPE (Jean-Biaise), chasseur, Chàteau-Ville-Vieille (Hautes-Alpes), 1904.
PATOUILLARD (Jacques), chasseur, Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), 1901.
PESTRE (Léon-Firmin), caporal, Saint-Front (Haute-Loire), 1907.
QUEMLN (Jean), chasseur, Bournay (Isère), 1907.
RIBEYRE (Pierre-Claude), chasseur, Freycenet (Haute-Loire), igo3.
RIVALET (Auguste), chasseur, Champ (Isère), igo3.
(1) Le pays d'origine et la classe font suite à chaque nom.
ROUSSON (Marius), chasseur, Saint-Julien (Haute-Loire), 1900.
SAllY (Maurice), chasseur, Saint-rhienne (Loire), 1908.
SALOMON (Joseph-Jules), chasseur, La Grave (Hautes-Alpes), 1904.
SOUCHON (Frédéric), chasseur, Saint-Jean-d'Aubrigoux (Haute-Loire), 1906.
VENTALON (Victorien), chasseur, Saint-Paul-dc-Tartas (Haute-Loire), 1907.
Printemps 1915.
Herrenberg—Schnepfenrieth —1025—955—Metzeral.
AN(iLADE (Claude-Siméon), chasseur, Chanteuges (Haute-Loire), igo3.
ARNAUD (Henri-François), chasseur, Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire), 1904.
AUTIN (Jacques), chasseur, Oueyrières (Haute-Loire), 1901.
ARNAUD (Irénée-Antoinc), caporal fourrier, Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire), AVINAIN (Claude), chasseur, Craponne (Haute-Loire), Igot) AVOUAC (Edouard-Prosper), chasseur, Le Monastier (Haute-Loire), 1908.
BADIN (Maurice-Joseph), chasseur, Lyon, igo3.
BARUALON (Jean), chasseur, Riotord (Haute-Loire), 1 908.
BASILE (Louis), chasseur, Roubaix (Nord), 1895.
BATTAIL (Maurice), caporal, La Motte-d'Aveillans (Isère), 1907.
BAUDIN (François), chasseur, Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie), 1914.
BAVAIS ( HippolyTe), caporal, Laple (Ilaute-Loire), 1904.
BUSSON (Pierre-Léon), chasseur, Viry (Haute-Savoie), 1898.
Ih:SRO:'ol ( Bernard), chasseur, Clément (Cantal), 1908.
BIANCO (Jean), caporal, Grenay (fsère), 1901.
BLANC (Lucien-Mariin) chasseur, Valjoull'rey (Isère), 1903.
BLANC (François-Marie), chasseur, Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), 1894.
Ik\NCAI\D (Henri), chasseur, Grèzes (Haute-Loire), 1905.
i{f.AN':H):T (Pierre-Louis ), chasseur, Laroquebrou (Cantal), 1 gi5.
BLANDIN (Vincent), chasseur, Mésigny (llaute-Savoie), 1896.
BOKN (Jean), chasscur, Saint-Sigolène (Haute-Loire), 1909.
Bmnnkkoy (Léou-AJrien), chasseur, Ponet-Saint-Auban (J)rùme), 1899.
Bonnkkoy (Jean-Louis), chasseur, Les Kstables (Haute-Loire), igo5.
BONNIIT (Eugène), chasseur, La Ponet (Drôme), 1906.
Bohik (Marins), chasseur, Saint-Paut-de-Tartas (Baute-Loire), igo3.
BOUCIIKT ( IlippolyLe), chasseur, Montregard (Haute-Loire), 190g.
BOUDON (Jean-Claude), chasseur, Saint-Gencys (Haute-Loire), 1906.
BOUILLOUD (Antonin-Jules), caporal, Sassenage (Isère), igoi.
Bouihwn (Aik Iré), chasseur, Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire), i go3.
Bouikyri: (Pierre), caporal, Chamnlières-sur-Loire (Haute-Loire), Ig06.
BOUTTE. (Antoine), chasseur, Aurec (Haute-Loire), 1908.
BOUVIER (Joseph-Maurice), chasseur, La Cluzaz (Haute-Savoie), 1805.
BRAY (Louis-Adrien), sergent, de Grenoble, 1906.
BRESSAT (Claudius-Antonie), chasseur, Eslressin (Isère), 1898.
BRIGNON (Jean—Benoit), chasseur, Saint-Pierre-du-Champ (Haute-Loire), 1906.
BROSSARD (Joseph), chasseur, Lyun-Moiltchat, 1901.
BRUGILET (Jean-Pierre), chasseur, Solignac (Haute-Loire), 1904.
BRUCHON (Alfred), chasseur, Publier (Haute-Savoie) 1894.
CEYTE (Jean-François), chasseur, Le Puy (Haute-Loire), 1901.
(-11AMULAS (Pierre.), chasseur, Saint-Pierre-Eynac (Haute-Loire), igod.
CHARBON (Jean), chasseur, Pébrac (Haute-Loire), igo3.
CHAPON (Fldix), chasseur, Vorey (Haule-Loire), IgoG.
CHAPOT (Jean-Antoi ne), chasseur, Sa i nt-Pal-dc-Chalençon (Haute-Loire), 1905.
CHATTE (Joseph), caporal, Gillonay (Isère), 1907.
CHAUMET (Charles), chasseur, Langeac (Haute-Loire), 1907.
CHAZELLE (Claude), chasseur, Roche-la-Molière (Loire), igoi.
CHEVALLET (Jean-Marie), chasseur, Allinges (Haute-Savoie), 1896.
CLOPT (François), chasseur, Petit-Bornaud (Haute-Savoie), 1897.
CHOSSON (Mathieu), chasseur, Heyrieux (Isère), 1897.
CLER (Maximin), sergent, Moydans (Hautes-Alpes), 1910.
COLIN (Joanny), chasseur, Communay (Isère), 1902.
COSTE (Alphonse), chasseur, Saugues (Haute-Loire), 1903.
COSTON (Pierre ), chasseur, Saugues (Haute-Loire), igo5.
COTERLAZ (Auguste), chasseur, Machilly (Haute-Savoie), i8g5.
CROS (Jean-Louis), chasseur, Larnage (Drôme), 1899.
CROUZET (Jean-Marie), chasseur, Saint-Romain-la-Chalm (Haute-Loire), igo/1.
DELABRE (Camille), chasseur, Champelause (Haute-Loire), 1904.
DEBERLE (Alphonse), chasseur, Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire), igo5.
DUFOUR (Pierre), chasseur, Bonnefont (Corrèze), 1903.
DIEUZE (Joseph), chasseur, Malrevers (Haute-Loire), 1904.
Dupoux (Elie), chasseur, L'Epine (Haute-Loire), igoo.
DUFFAUX (Léon), caporal, Paris, igoi.
DUR\ND (J ean-Marie), chasseur, Pact (Isère), 1 907.
DAPZOL (Benoît), chasseur, Saint-Alyre-d'Arlanc (Puy-de-Dôme), 1907.
DUMAS (François), chasseur, Riom (Puy-de-Dôme), ] gog.
FAURE (Louis-Emmanuel), chasseur, Montségur (Drôme), 1904.
FAVERON (Claude), chasseur, Riotord (Haute-Loire), 1907.
FAYOLLE (Joseph-Eugène), chasseur, Rosières (Haute-Loire), 1906.
FLEURY (Gilbert), chasseur, Saint-Pardoux (Puy-de-Dôme), 1902.
FOULLIER (Claude-Alphonse), chasseur, Landos (Haute-Loire), 1906.
FRAPPA (Joseph-Auguste), chasseur, Charavignes (Isère), igoi.
1 FRAISSE (Antoine), chasseur, Nebouzat (Puy-de-Dôme), 1908.
GANDET (Francisque-Benoît), adjudant, Pont-de-Claix (Isère), 1906.
GARDES (Pierre), chasseur, Saint-Christophe-sur-Dolaison (Haute-Loire), Ig03, GARNIER (Marie-Joseph), chasseur, Espaly (Haute-Loire), Ig08.
GARNIER (Louis-Félix), chasseur, Saint-Jeures (Haute-Loire), 1899.
GARNIER (Constant-Adolphe), adjudant, Bevenais (Isère), igo3.
GEREY (Pierie), chasseur, Aurec (Haute-Loire), igoi.
GERVAIS (Martial), chasseur, Le Martre-de-Veyre (Puy-de-Dôme), 1899.
GIBERT (François-Régis), chasseur, Les Estables (Haute-Loire), 1907.
GIRAUD (Joseph-Cyprien), chasseur, Le Monastier (Haute-Loire), 1906.
GIRARD (Ferdinand-Pierre), chasseur, Saint-Quentin-Fallavier (Isère), 1907.
GONON (Joseph-Lucien), chasseur, Four (Isère), igo3.
GOURAND (Pierre), caporal, du Begne (Allier), 1899.
GOURGOUILLON (Jean-Alexis), caporal, Saint-Didier-sur-Doulon (Haute-Loire), 1909.
GRASSET (Albert), caporal, Les Estables (Haute-Loire), Ig06.
GRET (Louis), chasseur, Lyon, Ig02.
GUILUOT (Léon), chasseur, Mazet-Saint-Voy (Haute-Loire), igo4GUILLON (Pierre), chasseur, Moissieu (Isère), 1 902.
GUILLAUME (François), chasseur, Tauves (Puy-de-Dôme), 1906.
HUSTACHE (André), sergent, Besse-eu-Oisans (Isère), 1911.
JACQUET (Antonin-Marius), chasseur, Perier (Isère), 1903.
JAMET (François-Louis), chasseur, Le Mas-de-Tence (Haute-Loire), 1907.
JOUVE (Baptiste-Félix), chasseur, Yssingeaux (Haute-Loire), Ig06.
JOUVE (Antonin), chasseur, Le Puy (Haute-Loire), 1899.
JUVES (Henri-Auguste), chasseur, Montchenu (Drôme), 1 9 1 fi.
LAFAILLE (Pierre), caporal, Marseille, 1894.
LAURENT (Valentin), chasseur, Moustel (Isère), igi5.
LARDON (Jean-Marie), chasseur, Saiat-Didier-la-Séauve (Haute-Loire), igo4LASMARTRES (Auguste), chasseur, Polminhac (Cantal), igo3.
LARJES (Philippe), chasseur, Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire), 1904.
LIOTIER (Claude), chasseur, Queyrières (Haute-Loire), igoi.
LONDON (Régis), chasseur, Ceaux-d'Allègre (Haute-Loire), igo5.
MAGDEBEN (Henri), chasseur, Lans (Isère), igo3.
MALLERIS (J.-B.), caporal, Vinay (Isère), igo8.
MALÈGUES (Gaston), chasseur, Annonay (Ardèche), igo6.
MARIE (Adrien), chasseur, Chadiac (Haute-Loire), igoi.
MARMIER (Jean), caporal, Saint-Cyr-sur-Menthon (Ain), IGOY.
MARTIN (Jean-André), chasseur, Soufflaix (Haute-Loire), 1905.
MATHIAS (Jean-Joseph), chasseur, Ambert (Puy-de-Dôme), Ig08.
MAYOUSSE (Paul), chasseur, Engins (Isère), Ig06.
MENUT (Charles), chasseur, Saint-Jeures (Haute-Loire), 1907.
MICHEAU (Emile), sergent, Saint-Sauveur (Allier), 1905.
MIGNON (Léon-Arthur), chasseur (engagé volontaire), Longwy (Meurthe-etMoselle), 1883.
MIRAMAND (Louis), chasseur, Aurec (Haute-Loire), 1907.
MOIROUD (Jules-Claude), chasseur, Isle-d'Abeau (Isère), 1907.
MONIER (Thomas-Julien), chasseur, Saint-Julien-d'Ance (Haute-Loire), igo6.
MORO (Joseph-Marie), chasseur, Dunières (Haute-Loire), igoy.
MOULIN (Claudis-J.-M.), chasseur, Riotord (Haute-Loire), 1905.
MOURIER (J.-C.), chasseur, Montregard (Haute-Loire), igo4NARGE (Camille), chasseur, Saint-Jean-La-Chalm (Haute-Loire), igo5.
OUDIN (Claude-Laurent), chasseur, Araules (Haute-Loire), 1904.
PACCARD (Paul-Jules), chasseur, La Buisse (Isère), Ig06.
PAGES (Louis), chasseur, Toul (Cantal), 1912.
PAGES (Pierre-Victor), chasseur, Saint-Paul-de-Tartas (Haute-Loire), 1907.
PAI.HEC (Auguste), chasseur, Saint-Julien (Haute-Loire), igo3.
PELISSIER (Paul), chasseur, Mozoires (Puy-de-Dôme), igo8.
PETRE (Claude), caporal, Tence (Haute-Loire), 1904.
PEYRAILLER (J.-B.), chasseur, Sables-Vieilles (Haute-Loire), Ig03.
PEYVEL (Cl.), chasseur, La Rivière près Aurec (Haute-Loire), igo7PLACFAING (Augustin-Constant), caporal, de Sievoz (Isère), igo6.
PLANÇON (Laurent-Aimé), chasseur, Froges (Isère), igo3.
PLEMENT (Julien-François), caporal, Blessac (Creuse), Igil.
PORTAJLIER (Pierre), chasseur, Montbonnet (Haute-Loire), 1908.
PORTALIER (Dominique-Pierre), chasseur, de Cayres (Haute-Loire), 1906.
POTUS (J.-Claude ), chasseur, Montlet (Haute-Loire), igo3.
PRORIOL (Pierre-Marie), chasseur, Saint-Pal-de-Chalençon (Haute-Loire), 1906.
QUEILLE (Antoine), chasseur, Lascelles (Cantal), Ig03.
QUINTIN (Albert-Auguste), Vernassal (Haute-Loire), 1907.
RASCLE (Eugène-Marie), chasseur, Lapte (Haute-Loire), igoi.
RAVOUD (Casimir), chasseur, Saint-Jolie (Drôme), 18g9.
REMOND (François), chasseur, Athie (Yonne), 1902.
REVECHAT (J.-Claude), chasseur, Balmont (Haute-Savoie), igog.
ROMAIN (J.-M.), caporal, Saint-Ferréol-d'Auroure (Haute-Loire), 1907.
REYNACD (Firmin-Albert), chasseur, Lantriac (Haute-Loire), igoi.
RIBEYRON (Claude-Baptiste), chasseur, Valprivas (Haute-Loire), igo6.
RIGAUD (Jean-Pierre), chasseur, Saint-Quentin-Fallavier (Isère), igo3.
ROBERT (Henri), chasseur, Dunières (Haute-Loire), IGU5.
ROCHE (Jean-Philibert), chasseur, Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire), igo3.
ROCHE (Augustin), chasseur, Chaspuzac (Haute-Loire), igoo.
ROLLAND (Jules-Emmanuel), caporal, Charpey (Drôme), igo3.
ROMAGNY (Edouard-Benoît), chasseur, Lyon (Rhône), 1915.
SABIN (André), chasseur, Mézères (Haute-Loire), igo5.
SATRE (Duplessis-Joseph-Victor), sergent, de Saint-Laurent-du-Pont (Isère), 1894.
SABY (J.-B.), chasseur, Landos (Haute-Loire), 1904.
SAVY (Antoine), chasseur, Saugues (Haute-Loire), 1901.
TEYSSIER (Régis-Julien), chasseur, Dunières (Haute-Loire), igoi.
TEYSSIER (Rémy-Alphonse), chasseur, Tence (Haute-Loire), igo5.
THERRAY (Joseph), chasseur, Pisieu (Isère), 1907.
THOME (Abel), chasseur, La Roche-des-Arnauds (Hautes-Alpes), igio.
Tosi (Louis-Philippe), chasseur, Saint-Clément (Hautes-Alpes), 1915.
TOURNOUD (Philibert), chasseur, Saint-Egrève (Isère), i8gg.
TREYNARD (Célestin-Florentin), chasseur, de Vergnioz (Isère), igoi.
UZON (Eugène), chasseur, Saint-Jean-de-Nay (Haute-Loire), 1907.
VACHON (Claude), chasseur, Toussieu (Isère), 1907.
VACHOUX (Jean), chasseur, Genève (Suisse), 1898.
VENTALON (Victorin), chasseur, Saint-Paul-de-Tartas (Haute-Loire), 1907.
VIALARON (Jacques), chasseur, Saint-Maximin-sur-Mer (Var), 1904.
VIDAL (Alfred-Victorin), chasseur, Brives-Charrnsac (Haute-Loire), igo4VIALLON (Laurent), chasseur, Aurec (Haute-Loire), igo6.
VIDONNE (J.-M.), chasseur, Etrembières (Haute-Savoie), i8g8.
VISSAC (Baptiste), caporal, Desges (Haute-Loire), Ig06.
VITUPIER (Pierre), chasseur, Saint-Pierre-de-Rumilly (Haute-Savoie), i8g5.
VUATTOUX (Jules), chasseur, Orcier (Haute-Savoie), i8gg.
Hartmannswillerkopf. — Décembre 1915-Janvier 1916.
AMBLARD (Urbain), sergent, Siran (Cantal), 1903.
ARCHER (François-Clotaire), chasseur, Le Chambon-Feugerolles (Loire), 1901.
ARNAUD (Joseph), chasseur, Langeac (Haute-Loire), 1903.
AULONG (Alexandre), chasseur, Pressât (Creuse), 1911.
AYEL (Adrien), caporal, Saint-Pal-de-Chalençon (Haute-Loire), igo4BERGEROT (Etienne), chasseur, Fretterans (Saône-et-Loire), 18g9.
BESSET (Claudius), chasseur, Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), IGO7BERNARDIN (Ismaël), chasseur, Montargis (Loiret), igio.
BONCHE (Pierre), chasseur, Saint-Genest-Malifaux (Loire), igoô.
BONNARD (Joseph), caporal, Bonneval (Drôme), igo4.
BOUILHOL (Eugène), chasseur, Saint-Maurice-de-Lignon (Haute-Loire), igo8 BUENERD (Florentin), chasseur, de La Côte-Saint-André (Isère), igoi.
BUISSON (Alfred), caporal, Autrans (Isère), igo3.
CHADES (Louis), chasseur, Saugues (Haute-Loire), igo7CARMARON (Henri), sergent, Collombier (Allier), igo8.
CHAUMET (J.-B.), chasseur, Saugues-Saint-Romain (Haute-Loire), igo6.
CHAUVET (Marcellin), chasseur, Lorcières (Cantal), igo8.
CHOMETTE (Paul), caporal, Craponne (Haute-Loire), Ig15.
COLLOMB (J.-B.), chasseur, Eclose (Isère), igoi.
CONVERSET (François), chasseur, Bellevaux (Haute-Savoie), 1895.
COSTARIGOT (François), chasseur, Vernassal (Haute-Loire), 1906.
DEFAY (Etienne), chasseur, Chaudeyrolles (Haute-Loire), Ig06.
DUFOUR (Mathieu), chasseur, Polignac (Haute-Loire), igo3.
DUPERRIER (Joseph), chasseur, Grignols (Dordogne), Ig14.
FESQUE (Etienne), chasseur, Varennes (Haute-Loire), 1904.
FouRNEL (Mathieu), chasseur, Le Besset (Haute-Loire), 1901.
FLORY (Nicolas), chasseur, Vallauris (Alpes-Maritimes), 1899.
FUZET (Florent), chasseur, Vernassal (Haute-Loire), Ig04.
GAUDIN (Raoul), chasseur, Gigondas (Vaucluse), 1915.
GIRAY (Daniel), caporal, Chanas (Isère), 1904.
GRANGEON (Eugène), chasseur, Saint-Julien-d'Ance (Haute-Loire), igo5.
JOYEUX (Edmond), chasseur, Grenoble, igo3.
LANIEL (Jean), chasseur, Retournac (Haute-Loire), 1907.
MAISONNIAL (Régis), sergent Lapte (Haute-Loire), igo5.
MARNHAC (Maurice), chasseur, Beaux (Haute-Loire), igo4METRA (Jean), chasseur, Denicé (Rhône), 1897.
MÉZIÈRES (Henri), chasseur, Vindey (Marne), 1915.
MICHOTEY (Prosper), chasseur, La Chapelle-Saint-Sauveur (Saône-et-Loire), 189g.
PALATIN (Louis), chasseur, Saint-Offenge-Dessus (Savoie), 1907.
PAULET (J.-B.), chasseur, Saugues (Haute-Loire), igo3.
PHILIPPE (Louis-André), caporal, Châtillon-en-Di-ns (Drôme), igo4RIBERT (Eugène), chasseur, Bourg-Argental (Loire), 1906.
REYNAUD (Henri), chasseur, Gap (Hautes-Alpes), 1904.
RIBEYRON (Adrien-Marius), chasseur, Valprivas (Haute-Loire), Ig01.
SABATIER (Baptiste), chasseur, Saugues (Haute-Loire), igoi.
SABY (Louis), chasseur, Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), 1904* SACHET (Maurice), chasseur, Sassenage (Isère), 1903.
SOLILY (Antoine), chasseur, Saint-Didier-la-Séauve (Haute-Loire), 1903.
SOULIS (Théodore), chasseur, Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire ), 1902.
THOULUC (Emile), chasseur, Brommat (Aveyron), 1906.
TURC (Henri), caporal, La Motte-de-Galaure (Drôme), igio.
TURLAN (Germain), chasseur, Escandolières (Aveyron), 1904.
VAREY (Pierre-Antoine), chasseur, Chevaline (Haute-Savoie), 1899.
Alsace. — Janvier à juillet 1916.
FAURIAT (Auguste), chasseur, Paris, 1904.
FOUVET (Pierre-Auguste), chasseur, Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), igoi.
MILLET (Joseph), chasseur, Lyon, 1897.
SEJALON (François), chasseur, Freycenet-Latour (Haute-Loire), igo4SOUVIGNET (Jules), chasseur, Riotord (Haute-Loire), 1907.
THE (Adrien), chasseur, Saint-Félicien (Ardèche), 1914.
FOURNEL (Jean), chasseur, Sainte-Sigolène (Haute-Loire ), 1904.
GmARD (Louis), chasseur, Vienne (Isère), 1907.
MOUNIER (Pétrus), chasseur, Dunières (Haute-Loire), igo5.
Cléry-sur-Somme.
AUMIAC (Jean), chasseur, Jargonzac (Haute-Loire), igo3.
BARRIOL (J.-C.), chasseur, Saint-Hostien (Haute-Loire), igo3.
BELMONT (Marius-Paul), chasseur, Valady (Aveyron), 1906.
BRSSI (Philippe), chasseur, La Madeleine près Nice, 1915.
BONNET (Jean-François), chasseur, Vienne (Isère), 1907.
BONNET (Claude), chasseur, Saint-Jean-de-Bournay (Isère), 1907.
BONNEFOND (Jean-Louis), chasseur, igo4BOURSIN (Léger), chasseur, La Bourboule (Puy-de-Dôme), igi 1.
BOZON (Ernest), chasseur, Nouglard (Haute-Savoie), 1899.
BRUNEL (Michel), chasseur, Grèzes (Haute-Loire), igi4CALATAYUT (Diégo), chasseur, Sidi-Moussa (Alger), 1912.
CHAIX (Louis-Jules), chasseur, Mirmande (Drôme), igoi.
CHAIX (Auguste-Louis), caporal, Mirmande (Drôme), Ig15.
COURBON (J.-M.), chasseur, Saint-Victor-Malescours (Haute-Loire), IGI5 COURET (Jean), chasseur, Arlet (Haute-Loire), igo3.
DELRIEU ( J.-M. ), chasseur, Saint-Martin-sur-Vigouroux (Cantal), 1909.
DELCIIER (Victor), chasseur, Valujols (Cantal), igoo.
DUCROS (Alfred), ca poral, Saint-Gcorges-d'Aurac (Haute-Loire), 1907.
FOURY (J.-M.), chasseur, Saint-Jean-de-Nay (Haute-Loire), igo5.
GASPARD (Pierre), caporal, Raphaèle-lès-Arles (Bouches-du-Rhône), i goi.
IMBERT (Joseph), chasseur, Toulon (Var), 1898.
JACOMIN (Hilaire), adjudant, Saint-Michel (Savoie), igii.
JAMMES (Alphonse), sergent, Mazeyrat (Haute-Loire), 1904.
LABORDE (Jean), chasseur, Derignin (Basses-Pyrénées), 1915.
MAILLET (Aristide), chasseur, Pellafol (Isère), 1906.
MALFANT (Claude), chasseur, Allègre(Haute-Loire), 1906.
MARCHAND (Prosper), chasseur, Bellegarde (Isère), igo3.
MONDON (Joannès), chasseur, Chantemcrle (Drôme), Ig05.
MORIN (Elie), chasseur, Lyon, IGI/j.
MORIN (Auguste), chasseur, Saint-Julien-en-Vercors (Drôme), Ig12.
PERRET (J.-C.), chasseur, Saint-Régis-du-Coin (Loire), 1916.
PETIOT (Jean-Marie), chasseur, Bas-en-Basset (Haute-Loire), 1907.
PICOCHE (François), chasseur, Saint-Didier (Côte-d'Or), 1898.
ROCHE (Joseph-Louis), chasseur, Présailles (Haute-Loire), 1 {)otL RETY (Antoine), chasseur, Replonges (Ain), 1899.
RIVAL (Jean-Claude), chasseur, Cezenac (Haute-Loire), 1904.
SARRET (Théophile), sergent, Cayres (Haute-Loire), 1904.
VALLIER (Léon), chasseur, Saint-Andéol (Isère), igo6.
Sailly. — Octobre 1916.
AUGAGNEUR @ (Pierre-Marie), chasseur, Poule (Rhône), 19 16.
BARNOUD (Emile), sergent, Pommiers (Isère), 1903.
BAZIN (François), caporal, Reventin-Vaugris (Isère), 1 902.
BARRE (Nicolas), chasseur, Pont-de-l'Isère (Drôme), igoi.
BARIDON (Henri), sergent, Fressinières (Hautes-Alpes), 1911.
BARRIOL (Arthur), chasseur, Les Vastres (Haute-Loire), 1904.
BARTHELEMY-BLANC (François), chasseur, de Saint-Michel (Hautes-Alpes), 1904 BEYSSAC (Camille), sergent, Jullianges (Haute-Loire), igo5.
BAZET (Pétrus), chasseur, Bourg-de-Thizy (Rhône), 1 g 1 0.
BOUDEVIN (Jules), chasseur, Aillevillers (Haute-Saône), Ig08.
BOURNE (Paul), caporal fourrier, Bellegarde (Isère), igo3.
BREUIL (Denis), chasseur, Saint-Nicolas-de-Brief (Allier), igog.
BRUN (Gustave), chasseur, Aix-en-Diois (Drôme), 1903.
BUISSARD (J.-M.), chasseur, Le Touvet (Isère), igo5.
CARRIÈRE (Marcel), sergent, Toulouse, igi3.
COTE (J.-M.), chasseur, Saint-Romain-d'Urfé (Loire), igo4.
CASTINEL (Julien), chasseur, Le Muy (Var), 1909. 1 CRESPE (Pierre-Marie), sergent, Agizieux (Haute-Loire), 1907. !
DKSORMIÈRE (Pierre), chasseur, Thiers (Puy-de-Dôme), 1908.
DUCHÈNE (Louis), caporal, Annecy (Haute-Savoie), 1915.
DUPRAT (Jean), chasseur, Landiras (Gironde), 1914.
FAURE (J.-\1.). chasseur, Yssingeaux (Haute-Loire), 1913.
FLANDIN, caporal, Croze (Drôme), 1913.
GAGHE (Joseph), chasseur, Lacen;is (Rhône), 1916.
GOUTORBE (Jean), chasseur, Saint-Victor-Montéranex (Puy-de-Dôme), 1914.
GRANGE (Pierre), chasseur, Raucoules (Haute-Loire), 1905.
GIRARD (Henry), adjudant, Chichilianne (Isère), 1911.
GUICHARD (Jean), chasseur, Firminy (Loire), 1913.
GONNET (Marius), chasseur, Salon (Bouches-du-Rhône), 1912.
LAMBERT (Léon), chasseur, Seurre (Côte-d'Or), 1906.
LAROCHETTE (Émile), chasseur, Grandis (Rhône), 1915.
LAURENT (Joseph), chasseur, Ghanaleilles (Haute-Loire), 1901.
LAVASTRE (Louis), sergent, Alleyrac (Haute-Loire), 1907.
MACIIABERT (Firmin), chasseur, Laussonne (Haute-Loire), 1907.
MADEBÈNE (Eugène), chasseur, Bussières (Puy-de-Dôme), 1903.
MOUCHET (Jean-Pierre), chasseur, Chanaise (Haute-Loire), igo3.
OGIER (Joannès), chasseur, Saint-Jean-Bonnefonds (Loire), 1906.
OUDIN (Louis), chasseur, Aisans (Haute-Saône), 1906.
PAILLAS (Hilaire), chasseur, La Grave (Hautes-Alpes), 1907.
PERREAU (Louis), chasseur, Perugny-lès-Dijon (Côte-d'Or), 1898.
PIGNOL (Joseph), chasseur, Mazeyrat-Aurouze (Haute-Loire), 1901.
PITAVAL (J.-M.), chasseur, Sorbiers (Loire), 1904.
POCACHARD (Antoine), chasseur, Lyon, 1916.
RIONDELET (Mathieu), chasseur, Albigny (Rhône), 1916.
RIVAT (Michel), chasseur, Lorette (Loire), 1902.
ROUSTAN (Marius), Le Saix (Hautes-Alpes), 1897.
SIBILLE (Henri), caporal, Saint-Jean-de-Vaux (Isère), 1905.
TAVERNIER (Jean), sergent, Le Mas-de-Tence (Haute-Loire), 1903.
TREGHET (Edouard), caporal, Venables (Eure), 1912.
VAVRE (Pierre), chasseur, Marcenat (Cantal), 1916.
Tête de Faux. — Décembre 1916.
JOUFFRE (Antoine), chasseur, Saint-Étiennc (Loire), 1907.
Craonne. - Avril-mai 1917.
ACHARD (Jules), chasseur, Saint-Rambert-d'Albon (Drôme), 1917.
ARVIN (B.-Jean), chasseur, Flumet (Savoie), 1917.
BURIN (Jean), chasseur, Saint-Sigismond (Savoie), 1917.
CHAPUIS (Jean-Pierre), sergent, Saint-Hostien (Haute-Loire), 1915.
COTTIER (Jules), chasseur, Lagnieux (Ain), 1907.
DELABRE (Louis), chasseur, Saint-Étienne (Loire), 1906.
DUBOST (René), chasseur, Lyon, 191 6.
DUMOULIN (Paul), chasseur, Heyrieux (Isère), igo3.
GIRAUD (Hector), chasseur, Carpentras (Vaucluse), igi5.
GUILLERMIN (Claude), chasseur, Brangues (Isère), 1912.
GRANGER (Jacques), chasseur, Monistrol (Haute-Loire), 1908.
CREPT (Joseph), chasseur, Lyon, 1916.
GUÉRIN (Philibert), chasseur, Lacenas (Rhône), 1916.
JACOUTON (Paul), chasseur, Romans (Drôme), 1915.
MÉTIFIOT (Paul), chasseur, Notre-Dame-Belle-Colombe (Savoie), 1912.
MILLET (Auguste), chasseur, Lyon, 1917.
MOURAT (Henri), chasseur, Montélimar, igo3.
PAVIER (Joseph), chasseur, Saint-Baudille (Isère), 1906.
ROCHE (Ulysse), sergent, Cornillon (Drùme), 1912.
ROSSILLE (Elie), chasseur, Gothac-et-Brussac (Ardèche), 1 g 15.
GAITAZ (François), caporal, La Motte-Servolex (Savoie), 1907.
JONGIT (Jean), caporal, Craponne (Haute-Loire), 1899.
MARQUIS (Emmanuel), chasseur, Saint-Alban (Loire), 1912.
La Royère. — Août 1917.
BALLANDRAS (Louis), chasseur, Saint-Germain-la-Montaq ne (Loire), 1912.
BERTHEZÈNE (Benjamin), chasseur, Arplu (Gard), 1917.
BOILEAU (Marcel), adjudant, Fresse-sur-Moselle (Vosges), 1908.
BOURRETTE (Henri), chasseur, Valence (Drômc), 1912.
CACHAT-ROSSKT (Armand), chasseur, Chamonix, 1910.
DEFOUR (J.-M.), chasseur, Riotord (Haute-Loire), 1908.
GABE (Alfred), chasseur, Saint-Etiellne (Loire), 1915.
GAUTIER (Cyprien), chasseur, Saint-Arcons-d'Allier (Haute-Loire), 1907.
GRANGE (Albert), chasseur, Praz-sur-Alq (Savoie), 1918.
IVJASSARDIER (Henri), adjudant chef, Saint-Just-Malmont (Haute-Loire.), 1908.
MAuRANNE (Jean), chasseur, Chastel (Haute-Loire), 1914.
PAQUET (Pierre), chasseur, Ahoules (Ardèche), 1911.
PIC (Antoine), chasseur, Raucoules (Haute-Loire), 1907.
SAVEL (André), chasseur, Saint-André-de-Chalençon (Haute-Loire), 1905.
TÉRASSE (Alexandre), chasseur, Saint-Bonnet-Ie-Ghastel (Puy-de-Dôme), 1909.
VALIN (François), chasseur, Nivolas-Vermelle (Isère), 1913.
VESSEYRE (Joseph), chasseur, Vissac (Haute-Loire), Igoô.
YVAN (Hippolyte), chasseur, Avignon, 1911.
BARoux (Jean), chasseur, Caioire (Loire), 1911.
BONNET (Charles), chasseur, Alixan (Drôme), 1917.
CHASTEL (Alfred), chasseur, Desges (Haute-Loire), 1900.
FERRAND (Marius), chasseur, Ponl-Evèque (Isère), Igl4, QUINQUE (Pierre), chasseur, Les Cars (Haute-Vienne), I()I l,.
RozE (Etienne), chasseur, IgIG.
SERRE (Jean), chasseur, Sables-d'Olonne (Vendée), 1906.
COHADE (Antoine), chasseur, Saint-Genès-Champanellc (Puy-de-Dôme), 1906.
VINCENT (Félix), chasseur, Bains (Haute-Loire), 1906.
La Malmaison. — Octobre 1917.
AIMÉ (Louis), chasseur, Saint-Pierreville (Ardèche), 1917.
ALAGUETTE (Claude), chasseur, Tramayes (Saône-et-Loire), 1911.
ALLEGRET-PILLOT (Claude), sergent, Sainte-Aulne (Isère), 1903.
ARMAND (Joseph), chasseur, Saint-Leu (Oran), 1914.
AuDiER (Fernand), caporal, Montdauphin (Hautes-Alpes), 1915.
BAL (Claude), chasseur, Cevins (Savoie), 1917.
BARNIER (Baptiste), chasseur, Thoras (Haute-Loire), 1909.
BORNOUD (Jules-Auguste), chasseur, Grenoble, 1913.
BERNARD (Georges), caporal, Valjouffrey (Isère), 1914.
BERTHUIN (Paul), chasseur, La Baume-d'Hostun (Drôme), 19 1 7.
CARLE (André), chasseur, Saint-Vincent (Haute-Loire), 1902.
CARRON (François), chasseur, Saint-Jean-dc-Chevelu (Savoie), 1917.
CHAMP AVÈRE (Jacques), chasseur, La Séauve par Saint-Didier (Haute-Loire), 1906.
CHATEL (Alexis), caporal, Rivier-d'Allemand (Isère), 1914.
CHOUZENOUX (René), chasseur, Brive (Corrèze), 1911.
COSTE-TURBA (Léon), sergent, Valjouffrey (Isère), 1911.
COLIN (Louis), chasseur, Oyonnax (Ain), 1917.
COLONEL (Joanny), caporal, Monteynard (Isère), 1906.
CURT (Joseph), chasseur, Le Four (Isère), 1917.
DELAURENS (Paul), sergent, Colombier, canton de Neufchâtel (Suisse), 1914* DELAVY (J.-M,), sergent, Annecy, 1910.
DELIGNE (André), chasseur, Vernon (Eure), 1917.
EYMERI (Louis), chasseur, Saint-Félix-de-Reilhac (Dordogne), 1 916.
FÉLIX (Eugène), chasseur, Lavaldens (Isère), 1917.
FEYTE (Martial), chasseur, Coutures (Dordogne), 1917.
FLAQUlÈRE (Gérard), chasseur, Simeyrols (Dordogne), 19X7.
FOURGON (Auguste), chasseur, Monislrol (Haute-Loire), 1907.
FRET (Henri), chasseur, Paris, 1918.
GILLET (Léonard), chasseur, Meynac (Corrèze), 1917.
GIRAUD (Etienne), chasseur, Peupezat (Puy-de-Dôme), 1913.
GONNARD (Jean), caporal, Saint-Romain-d'Urfé (Loire), 1911.
GOUDARD (Fernand), chasseur, Mailly-la-Ville (Yonne), 1906.
GRANET (Marius), chasseur, Vallouise (Hautes-Alpes), 1916.
GRAND (Emile), chasseur, Glaizil (Hautes-Alpes), 1915.
GUERIN (J.-M.), chasseur, Montregard (Haute-Loire), 1907.
GRANGEON (Joseph-Claude), 1913.
GUILLOT (Jean-Félix), chasseur, Paris, 191 G.
GUYOT (Bernard), Troyes (Aube), 1917.
HeGON (Théodore), chasseur, Aiguilhe (Haute-Loire), 1906.
IMBERT (Antoine), chasseur, Saint-Germain-des-Fossés (Allier), 1916.
ILLE (Victorin), chasseur, Argein (Ariège), 1917.
JOUBERT (Henri), sergent, Rolampont (Haute-Marne), 1909.
JULIEN (Edouard), sergent, Grenoble, 1907.
LAFFAY (Jean), chasseur, Thizy (Rhône), 1916.
MANCELON (André), chasseur, Colonzelle (Drôme), 1917.
MARCOUX ( Marius), chasseur, Anneyron (Drôme), 1911.
MASGLAUX (Julien), chasseur, Saint-Etienne-du-Vigan (Haute-Loire), 1906.
MASSON (Joannès), chasseur, Marcilly-Ie-Pavé (Loire).
MEUNESSIER (Joseph), chasseur, Ham-sur-Meuse (Ardennes), 1915.
MIELLE (Auguste), sergent, La Grave (Hautes-Alpes), 1907.
MORÔEL (Joseph), sergent, Lyon, 1902.
PERLIN (Claude), chasseur, Saint-Rirand (Loire), 1899.
PIERRE (Jules), chasseur, Grenoble, 191 7.
PITIOT (J.-M.), chasseur, Saint-Paul-en-Jarrez (Loire), 1903.
RIFFAUD (Henri), sergent, Saint-Symphorien (Haute-Vienne), 1914.
RUMBAULT (Germain), chasseur, Saint-Georges-sur-Moulon (Cher).
ROME (J.-B.), caporal, Saint-Privat-d'Allier (Haute-Loire), 1904.
Roux (Jean), chasseur, Seyssinet (Isère), 1902.
SEGUIN (Charles), chasseur, Primarette (Isère), 1916.
SUGHET (Maurice), caporal, Joyeuse (Ardèche), 1 g 15.
THOMAS (Antoine-François), caporal, Bissy (Savoie), 1917.
TARDY (Louis), adjudant, Rive-de-Gier (Loire), 1910.
TREILLE (Joseph), chasseur, Brive (Corrèze), 1917.
VALETTE (Joseph), caporal, Les Vastres (Haute-Loire), 1907.
VALLA (Julien), caporal, Chenereilles (Haute-Loire), 1904.
VESIN (François), chasseur, Thollon (Haute-Savoie), 1909.
VEYGE (Eugène), chasseur, Nespouls (Corrèze), 1917.VOSSIER (Ambroise), chasseur, Pont-de-L'Isère (Drôme), 1917.
VUILLOD (Adrien), chasseur, Lcgna (Jura), 1915.
ZENHTER (Albert), chasseur, Lyon, 1919.
Alsace 1918.
FIESCHI (Marie-Antoine), chasseur, Cargèse (Corse), 1918.
GARNIER (Marius), chasseur, Allègre (Haute-Loire), 1907.
GERBAUD (Eugène), chasseur, La Ciotat (Bouches-du-Rhône), 1917.
GIRERD (Victor), chasseur, Chimilin (Isère), 1912.
JOUBRET (Eugène), chasseur, 1 913.
MURE (Henri), chasseur, il Pont-de-Barret, canton de Dieulefit (Drôme), 1899.
MÉZIÈRES (Henri), chasseur, Vindey (Marne), 1915.
PIGERON (Christophe), chasseur, La Chapelle (Allier), 1916.
Hailles-Sénécat, — 4cr mai-10 juillet.
BACCOT (Emile), chasseur, Varennes-Reuillon (Saône-et-Loire), 1917.
BERTRAND (Claude), caporal, Colombier-le-Vieux (Ardèche), IGI4BUFFET (Auguste), chasseur, Argillières (Haute-Saône), IGI4CHAMOT (Gustave), chasseur, Polignac (Haute-Saône), 1908.
DAURIAC (Jean), caporal, Lacépède (Lot-et-Garonne), 1915.
DUPUIS (Albert), chasseur, Thouars (Deux-Sèvres), 1917.
GAILLARD (Marcel), caporal, Troyes (Aube), 1910.
JANSONIE (Georges), chasseur, Neuvic (Corrèze), 1917.
LARDON (Rambert), chasseur, Roche-la-Molière (Loire), IgIO, LOUBIÈRE (François), sergent, Thiers (Puy-de-Dôme), 1913.
REVERDY (Léon), chasseur, Lyon, 1917.
MENIER (Antoine), adjudant, 1899.
TOCCANIER (François), chasseur, Vaulx (Haute-Savoie), 1898.
VALETTE (Jean); ehasseur, Salettes (Haute-Loire), 1906.
Castel. — 12-10 juillet.
BABEL (Lucien), caporal, Xertigny (Vosges), 1918.
BACCOMAIN (Pierre), chasseur, Saint-Brévin (Loire-Inférieure). 191 o.
BROCHIER-CENDRE (Léon), chasseur, Albrets (Isère), 1 9 13.
BUGNARD (Max), chasseur, Saint-Gille-aux-Bruxelles (Belgique), 1917.
FAUREL (Jean), chasseur, Souillac (Lot), 1916.
GÉRARD (Emile), Paris, 1 9 14.
GOUDENÈCHE (Victor), Lamazière (Corrèze), 1917.
€ (~~:~ ~~(C~~e LMMTM P ~M~<~~BE~
MERLE (Jules), chasseur, SAINUPOÇI-DÉ-L'ARIAS ^H«A|é4jQili(^v'F|pKw MIRAMON (Élie), chasseo/; Vittwdottneî (Atitfe), *0* ? CW PLAISANCE (Jean), a^TIDATT» liHMml (SAVOIE %■ -i§g*i •v;^»*FJJ ROCHE (Claude), chasseur^VinefranchefRbône), tgfri. *- • * ROCHE (Émile), chasseur, Bonvillard (Savoie), ÏGT4- J - > : FORIO (Jacques), chasseur, Arrens (Hautes-Pyrénéès), 1917. •>-$^ Î< TOURNIER (Michel), chasseur, Vilette-Serpouse (ïsère), i§i$, <* 1
Morouil. — 8-Î0 aoQt 1918.
#
BLAZY (J.-M.), sergent; Mazeyrat-Aurouze (Haute-Loire), loge.
DUMONT (Joseph), chasseur, Rumilly (Haute-Savoie), 1915.
FERRAND (Jean), chasseur, Saint-Marcel (IHH), "1903.
GAILLARD (J.-B.), chasseur, Chaudeyrac (Lozère), 1917.
MASSONI (Alexandre), caporal, Caleuzona (Corse), 1913. 1 MULLER (Lucien), sergent, Rambervillers (Vosges), 1917.
PHILIBERT (Marcel), chasseur, La Ville (Rhône), IQIÔ.
SBISS (François), adjudant, Havrincourt (Pas-de-Calais), igio.
VILLAIN (Roger), chasseur, Bar-sur-Seine (Aube), 1917.
BINNBT (J.-M.), sergent, Arnac (Cantal), IGI5.
CHAVARIN (J.-Louis), chasseur, Ariane (Puy-de-Dôme), 1904.
DAZAT (Lucien), chasseur, Thiat (Haute-Vienne), igi5.
VXRNAZ (Alexandre), sergent, Allinges (Haute-Savoie), igi i.
SERVE (Marius). chasseur, Allinges (Haute-Savoie), iyi6.
TOURNIER (Michel), chasseur, Salaise (Isère), 1916.
Montécouvé—Fontaine-Saint-Remy—Vauxaillon.
Si août-1 7 septembre 1918.
BELHEUD (Joseph), chasseur, Valjouffrey (Isère), 1919.
BERNAUD (Pierre), chasseur, Retournac (Haute-Loire), 1903.
BERSANQK (Pierre), chasseur, Carbat (Cantal), 1907.
BIRO (Jean-Pierre), chasseur, Romans (Drôme), 1917.
BONNET (Joseph), caporal, Albaret-le-Comtal (Lozère), 1904.
BOUCHKT (Joseph), chasseur, Saugnes (Haute-Loire), 1904.
BOUSQUET (Jean), chasseur, Saint-Étienne-de-Maurs (Cantal), 1908.
BWVET (Claude), caporal, Mably (Loire). 1910.
CONSTANTIN (Léon), chasseur, Mernier (Haute-Savoie), 1917.
CROZAT (François), chasseur, Mazeyrat-Aurouze (Haute-Loire), 1907.
ÉLOY (Jean), chasseur, Gondreville (Meurthe-et-Moselle), igi5.
FERRAYE (Jean-Pierre), chasseur, Engomer (Ariège), 1917.
FRANÇOIS (Henri), chasseur, Jaulnay-Clan (Vienne), 1914.
GAHNIER (J.-M.), chasseur, Saint-Jeures (Haute-Loire), 1910.
GIRAUD (Edmond), chasseur, Serbannes (Allier), 1917.
GOURUEL (J.-B.), caporal, Saint- Yrieix-le-Dejalat (Corrèze), 1917.
GRAILLON (Paul), chasseur, Paris, 1917.
GRANGIER (Heuri), chasseur, Rouzier (Dordogne), 191 S.
GUÉRIN (Léon), chasseur, Saint-Martin-aux-Arbres (Seine-Inférieure), 1916.
GUILLAUME (Eugène), caporal, Murat-le-Quaire (Puy-de-Dôme), 1910.
IMBERT (Edmond), chasseur, Marseille, igill.
IMBERT (Caston), chasseur, La Roque-sur-Pernes (Vaucluse), 1915.
IMBERT (Henri), chasseur, Orpierre (Hautes-Alpes), 1917.
JAYME (Claude), chasseur, Puy-Saint-Vincent (Hautes-Alpes), 1916.
JEANTOY (Jean-Louis), chasseur, Loubajac (Hautes-Pyrénées), 1916.
JOURDAN (Louis), chasseur, Aups (Var), 1917.
JOUVE (Antoine), chasseur, Saint-Étienne (Loire), 1917.
JULIEN (Yve ;), chasseur, Plouvain-Morlaix (Finistère), 1915.
LABERTY (J.-M.), chasseur, Foix (Ariège), '917.
LAVERYNE (Pierre), chasseur, Bressac (Ariège), 1902.
LIOTARD (Antoine), caporal, Le Monastier (Haute-Loire), 1909.
MAILLARD-GONOD (Joseph), chasseur, Hauteluce (Savoie), 1916.
MALLET (Georges), chasseur, Unieux (Loire), 1916.
MARIN (Joseph), chasseur, Craponne (Haute-Loire), 1907.
MIRABEL (Gustave), chasseur, Montsalès (Aveyron), 1907.
MONNET (Paul), chasseur, Saint-Pierre-de-Bressieux (Isère), 1 917.
PAROT (Auguste), chasseur, Archignat (Allier), 1904.
PHELIX (Joseph-Eugène), sergent, Grenoble, 1906.
PUTHOD (Pierre-Louis), chasseur, MAcon, 1915.
ROUAIX (François), chasseur, Lescure (Ariège), 1915.
TELLA (Gaston), chasseur, Anould (Vosges), 1917.
VANDROT (Pierre), chasseur, Thurev (Saône-et-Loire), 1913.
VAUDEVILLE (Henri), chasseur, Granges (Vosges), 1916.
VILLARD (Fernand), chasseur, Rochechinard (Drôme), 1917.
AURELLE (Joseph), chasseur, Girgols (Cantal), 1917.
BALLOT (Aloyse), adjudant, Paris, 1902.
BERIDON (Louis), chasseur, Auzet (Basses-Alpes), 1913.
BRUN (Joseph), sergent, Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire), 1909.
CLORINDE (Victor), caporal, Chàtillon-d'Azergue (Rhône), 1916.
FAUREL (Louis), chasseur, Nadaillac (Dordogne), 1917.
GAIDDON (Joseph), chasseur, Paris, 1917.
GALAND (Antoine), chasseur, Tauves (Puy-de-Dôme), 1912.
HEUSSLER (Frédéric), sergent, Thizy (Rhône), 1916.
ISAAC (Edgard-Jacob), caporal, Paris, 1915.
LONGHI (Victor), sergent, Lyon, 1916.
PELLETIER (Victor), chasseur, Villaines-sous-Malicorne (Sarthe), 1917.
PEYBARD (Claude), chasseur, Saint-Romain-la-Chalm (Haute-Loire), 1908.
RIOCREUX (Louis), chasseur, Malmont (Haute-Loire), 1901.
ROUSSEL (Paul), chasseur, Ferdrupt (Vosges), 1916.
SIMBELIC (François), chasseur, Lignerac (Corrèze), 1917.
VARENNE (Louis), chasseur, Vienne (Allier), igo3.
GAGNOUD (Joseph), chasseur, Saint-Chef (Isère), 1912.
Petit-Verly (17 octobre). — Canal de la Sambre (4 novembre 1918).
ALLION (Antoine), sergent, Saint-Germain-des-Fossés (Allier), igio.
BOCH (Léon), chasseur, Campagny (Savoie), 1917.
CABUT (Paul), caporal fourrier, Ugine (Savoie), 1915.
CHAMBARD (Marius), chasseur, Breuil (Saône-et-Loire), 1917.
CHOFFEL (Louis), caporal, Saint-Amé (Vosges), 1903.
COCUE (Alhert), caporal, Grenoble, 1917.
DUMAS (Gilbert), chasseur, Riom (Puy-de-Dôme), 1909.
GAIMIN (J.-Claude), Yenne (Haute-Savoie), 1916.
GRANGE (Pierre), chasseur, Saint-Galmier (Loire), 1911.
LAGIER (Ernest), chasseur, Savournon (Hautes-Alpes), 1917.
LEFÈVRE (Auguste), chasseur, Amiens (Somme), 1916.
MATHIOT (Charles) sergent, Sauzey (Meurthe-et-Moselle), 1915.
MOULINIER (Armand), chasseur, Silly-Ie-Guillaume (Sarthe), 1917.
PAILLARD (Edouard), chasseur, Bolandroz (Doubs), 1908.
PARIOT (Raymond), chasseur, Saint-Brancher (Yonne), 1917.
PONCET (Jean-Louis), chasseur, Quincieux (Rhône), 1916.
PUECH (Marceau), chasseur, Galriac (Gard), 1905.
SOULIER (Michel), chasseur, Montay-sur-Loirc (Allier), 1912.
VALET (Émile), chasseur, Épinal, 1909.
BAILLY (J.-M.), chasseur, Larajassc (Rhône), 1912.
BOUVIER (Jean-Louis), chasseur, Saint-Jean-de-Bournay (Isère), lyiO.
DESHORS (Antoine), chasseur, Rosières (Haute-Loire), 1906.
FIGEAc (Jean-Albert), caporal fourrier, Niogelas (Ardèche), 1912.
PKYRARD (J.-M.), chasseur, Saint-Didier-la-Scauve (Haute-Loire), 1906.
TABLE DES MATIÈRES
Pages LETTRE-PRÉFACE DU GÉNÉRAL DE i\LWD'HUY, , , , , ., v Citations à l'ordre de l'armée du 68e bataillon de chasseurs alpins VII Lorraine. , , , , , 1 Alsace , , , , , , , 5 Südelkopf, Kohlschlag, Ballon de Guebwiller, lTffholtz, Silberloch, RnrhrDurc. 5 Herrenberg, Schnepfenriethkopf, cote 1025, cote 055, cote 700, Metzeral. 12 Somme l\i Cléry-sur-Sommc 42 Sailly-Sallisel. , ,. 49 V osg-es. ,.,..,..,. 53 Craonne-Chevreux. , , , , .., 56 Chemin des Dames 64 Bataille de La Malmaison. , , , , , 74 Alsace. 83 Somme. 88 Hailles-SénécaL-t:Dstel. , , , , 88 Morisel—Moreuil ,. ",", 99 Aisne 106 .:YIontécouvé-Fontaine-Saint-Remy- Tincelle- V aux ai lion ., 106 Petit-Verly. 116 Canal de la Sambre, ferme du Fort d'Oisy, Bergues-sur-Sambre 11g L'armistice. , , , , , 121 La dissolution 122
APPENDICE
Texte des citations obtenues par les unités du bataillon pendant la guerre de 1914-1918 i25 Prises du 68e pendant la guerre. I3I Gradés et chasseurs du bataillon qui ont obtenu les plus élogieuses citations. i33 Le service de santé du bataillon à l'honneur i4i Encadrement et transformations du bataillon pendant la guerre. 14G Nécrologie des officiers et chasseurs du bataillon tombés au champ d'honneur. 151 Liste des sous-officiers et chasseurs du bataillon tombés au champ d'honneur I,r>9
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