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Notice complète:

Titre : Catalogue du musée d'Anvers / Musée. Anvers. (Musée royal)

Éditeur : Académie royale des Beaux-Arts (Anvers)

Date d'édition : 18..

Contributeur : Musée royal des beaux-arts (Anvers, Belgique). Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42616488s

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 292 p. ; in-12

Format : Nombre total de vues : 304

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6227028g

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2012-54613

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/07/2012

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CATALOGUE DU MUSKK D'ANVERS.


Imprimerie do J. F. nmrlamann. à Anvprl.


CATALOGUE

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MUSÉE D'ANVERS

PUBLIÉ PAR

LE CONSEIL D'ADMINISTRATIOX

L'ACADÉMIE ROYALE DES BEAUX-ARTS.



INTRODUCTION.

Le Musée d'Anvers, augmenté en 1840 du legs précieux que lui fit le chevalier Florent VAN ERTBORN, ne possédait pas encore de catalogue qui remplit la double condition de donner une idée complète des richesses qu'il renferme, et d'être à la hauteur de la science. Le Conseil d'Administration de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers, résolut de combler cette lacune. Il institua une commission chargée de diriger et de contrôler ce travail, et désigna pour en faire partie : MM. le baron Gustaf WAPPERS, directeur de l'Académie Royale d'Anvers; Laurent VEYDT, secrétaire du


Conseil d'Administration de l'Académie; J. A. VERSGHAREN et Ernest BUSCHMANN, professeurs à l'Académie, Henri CONSCIENCE, greffier de l'Académie.

M. Laurent VEYDT, ayant été nommé ministre des finances, il fut remplacé par M. le baron Jules DE VINCK, secrétaire du Conseil d'Administration de l'Académie.

Cette Commission comprit que l'œuvre devait être reprise depuis sa base; que l'ancien catalogue devait être regardé comme non avenu, et que de consciencieuses études, des recherches laborieuses étaient nécessaires pour atteindre son but. Elle confia alors à M. Joh. Alf. DE LAET, professeur agrégé à l'Université de Gand, la mission de recueillir tous les documents imprimés ou manuscrits qui pourraient fournir des lumières, et qui se trouvaient épars dans les archives de l'ancienne confrérie de St-Luc, dans des correspondances, des catalogues inédits, des livres d'art, etc.; et de préparer un corps d'ouvrage conçu sous le double point de vue du classement et de la description des tableaux qui composent le Musée, et de la biographie des artistes qui y sont représentés.

M. DE LAET s'acquitta de cette tâche longue et difficile avec zèle et avec talent. La Commission put dès-lors s'occuper activement de l'examen du travail présenté : elle suivit pas à pas les résultats obtenus, les soumit à une discussion sérieuse, vérifia les descriptions tableau par tableau, et admit le


catalogue que le Conseil d'Administration publie aujourd'hui.

Les principes qui ont servi de base au plan de cet ouvrage, dérivent de la composition même du Musée, qui renferme presque exclusivement des tableaux de récole flamande. Ce caractère particulier a naturellement indiqué la seule marche à suivre pour la rédaction d'un catalogue descriptif. Il ne pouvait être question d'un classement des œuvres d'art par écoles, et dès-lors le seul ordre méthodique à adopter, était celui de la succession chronologique. Cet ordre a été suivi scrupuleusement,' lorsque les auteurs des compositions à décrire, étaient connus, — et le plus exactement qu'il a été possible, pour les tableaux anonymes.

Quant à chaque objet d'art pris isolément, il a été décrit dans ses parties essentielles, et l'on en a fait ressortir les caractères les plus saillants, afin que l'amateur, lorsqu'il voudrait conserver un souvenir durable des œuvres qui auraient le plus attiré son attention, ne fut plus condamné à perdre un temps précieux à la rédaction de notes. C'est aussi dans le but de faciliter les recherches que des savants ou des artistes étrangers pourraient vouloir faire, que les dimensions ont été indiquées d'après le système métrique, (la mesure, prise dans le cadre, ne représentant que la partie visible du tableau).

Dans les nombreuses séances qu'elle a consacrées


nu contrôle du travail de M. DE LAET, la Commission s'est surtout attachée à vérifier l'authenticité des œuvres d'art, point de vue sous lequel d'assez nombreuses rectifications ont été faites aux indications fournies par les anciens catalogues.

Après avoir tenu compte des caractères auxquels les hommes compétents peuvent reconnaître pour ainsi dire scientifiquement l'authenticité plus ou moins grande d'une œuvre d'art, on a consulté les documents concernant le Musée, qui reposent aux archives de la province d'Anvers; entre autres un catalogue manuscrit des tableaux qui se trouvaient à l'École centrale le 28 Vendémiaire, an 9; puis la Notice sur les tableaux du Musée faite en -1820; le Catalogue de 1829; le supplément fait en 1841, et surtout un petit livre publié à la fin du siècle dernier à Anvers, chez Gérard BERBIE, sous le litre de : Description des principaux ouvrages de peinture et de sculpture actuellement existants dans les églises, couvents et lieux publics d'Anvers.

Pour les tableaux de la Collection-van Ertborn, les documents officiels faisaient complètement défaut. Les notes manuscrites laissées par le généreux donateur, ainsi qu'une lettre envoyée à ce sujet, de Munich, par M. Sulpice BOISSERÉE, ont été d'une grande utilité. Mais la recherche de l'authenticité des tableaux de cette provenance, a surtout été facilitée par le concours personnel de deux hommes d'une célébrité européenne, qui tous deux ont fait


une étude spéciale des maîtres anciens, M. Gustaf WAAGEN, directeur des Musées de Berlin et M. le professeur HOTHO. L'un et l'autre, durant le séjour qu'ils ont fait à Anvers, ont bien voulu servir de guides à M. DE LAET, au nom de qui, comme en notre nom propre, nous saisissons avec empressement l'occasion qui nous est offerte aujourd'hui, d'exprimer publiquement notre reconnaissance à ces deux hommes éminents.

Dans les notices biographiques qui précèdent les descriptions des tableaux, on s'est généralement borné à l'indication des principaux événements qui ont marqué dans la vie des maîtres ; toutefois plusieurs de ces notices ont acquis une certaine étendue, parce que les recherches faites dans les archives de l'ancienne confrérie de St-Luc, conservées en partie à l'Académie royale actuelle, ont amené la découverte de nombreuses erreurs commises par les biographes des peintres flamands, et que la Commission a cru rendre un service réel à l'histoire de l'art, en faisant redresser ces erreurs, sur l'autorité des documents authentiques. Parmi ces documents, le plus ancien et le plus précieux est un registre d'inscription de francs-maîtres et d'élèves, manuscrit in-4°, connu sous le nom de Liggere van St-Lucas Gilde et portant en guise de titre, l'inscription que voici :

In den Name Ende ter eere ons HEEREN IESV CHRISTI en MARIA Synder Moeder ende Sinte LVCAS


Soe Is defen boeck begost gheheeten of ghenaemt den liggere van S. LVCAS guide waer In dat ftaen alle de guide broeders van S. LVCAS guide voersf.

beghinnende A0 XlIlIC en Liij binnen Antwerpen.

Hecr Dekens, Oudermans, en Ouders Allfamcn Gheeft Recht, Vonnisse, alfoo SALOMON dede : Aenfiet glieen perfoonen, Arm, Ryck, maer 't betamen Dordinantie onderhoudt hier ter ftede, Soo leefdy hier Namaels met CIIIUSTVM in vrede.

3 Regum 5 cap.

J. Van Schilde. i

Ce registre, commencé en 1453, contient les inscriptions des francs-maîtres et des élèves jusqu'à l'année 1615, à l'exception des années 1541, 1562, 1563,1565 et 1566 pour lesquelles il ne présente que des en-tête et des pages blanches. — Un autre * Traduction littérale. — Au nom et en l'honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ et de Marie, sa Mère, et de St.-Luc , a été commencé ce livre appelé ou nommé le Liggere (substantif intraduisible, dont le verbe-racine Liggen signifie être couché, être déposé) de la confrérie de St.-Luc, dans lequel sont inscrits tous les confrères de la susdite confrérie de St-Luc.

Commençant A0 xiiiic et Liij Dans Anvers Sieurs Doyens , Anciens et Parents ensemble Rendez justice et arrêts comme le fit Salomon : Ne considérez nulles personnes, pauvres, riches , mais ce qui convient.

Maintenez l'ordonnance (la loi) dans la ville; Ce faisant vous vivrez après votre mort en paix avec le Christ.

Rois Chap. 3 Vers. 3.

J. Van Schilde.


registre intitulé : Der Bussen boeck van S. Lucas guide, contient les statuts d'une caisse de secours mutuel fondée en 1538, et depuis la date de la fondation jusqu'en 1627, les noms de ceux qui ont fait partie de l'association.

Une série de registres qui font suite au Liggere, format in-folio, contiennent non-seulement les noms des francs-maîtres et des élèves admis par la confrérie de St-Luc, mais encore le compte détaillé des recettes et des dépenses de la corporation.

Lorsqu'il y a eu lieu d'invoquer le témoignage de l'un ou de l'autre de ces documents, on l'a cité sous le numéro qu'il porte dans l'inventaire des archives.

Les rectifications d'erreurs commises par les biographes de l'école flamande et l'exhumation d'un grand nombre de faits inconnus jusqu'ici, ne seront pas sans doute pour l'archéologue la partie la moins intéressante de ce catalogue. Si de nouvelles découvertes étaient faites, si d'autres renseignements étaient communiqués, si même des inexactitudes s'étaient glissées dans cette première publication, il en sera tenu compte dans une édition nouvelle.

Il eut peut-être été désirable de pouvoir conserver un classement spécial pour la précieuse collection léguée à la ville d'Anvers par feu M. le chevalier Florent VAN ERTBORN ; mais en ce cas, il eut fallu non-seulement recommencer le classement


par ordre de succession chronologique, mais encore avoir recours à une double série de numéros , disposition dont les avantages n'eussent pas balancé les inconvénients. La Collection-van Ertborn, qui occupe un salon spécial, a donc été comprise dans le classement général ; seulement on a eu soin d'indiquer en tête des numéros les tableaux qui en font partie.

Le généreux donateur de cette collection, aussi remarquable par l'activité intelligente et féconde qu'il déploya dans sa carrière administrative, que par son amour pour les beaux-arts, son ardeur infatigable à rechercher les œuvres des vieux maîtres, sa sollicitude éclairée pour l'Académie d'Anvers qu'il réorganisa, et pour les jeunes artistes qu'il savait à la fois stimuler et encourager, — a trop bien mérité de ses concitoyens pour que ce ne soit pas un devoir, en terminant ces lignes , d'offrir ici à sa mémoire un sincère et reconnaissant hommage.


CATALOGUE.

GIOTTO (ANGELO DI BONDONE) (1276-1536).

Fils d'un laboureur, Angelo di Bondone, plus connu sous le nom de Giotto, naquit à la villa di Vespignano en 1276, et mourut à Florence en 1336. Il fut pâtre dans sa jeunesse et plus tard élève de Cimabuë. Il prit d'abord la manière de ce maître; mais depuis, il s'éloigna beaucoup plus que celui-ci des traditions byzantines. Les deux tableaux que le Musée possède de lui, appartiennent évidemment à sa première manière. Dans les œuvres de sa seconde époque, l'or ne sert plus exclusivement de fond à ses compositions; le ciel et les divers accidents de la nature commencent à s'y produire, mais toutefois avec réserve et timidité. Le Giotto a beaucoup voyagé. Il séjourna tour-à-tour à Florence, à Rome, à Rimini, à Milan, à Naples, à Vérone. Le pape Clément V l'emmena à Avignon. Plus tard les Scaliger le firent venir à Padoue et il vécut à Ravenne dans l'intimité du Dante. Les principaux ouvrages de ce maître ont été exécutés dans ces villes. Ses tableaux de chevalet sont peints d'après le procédé que les Italiens appellent a tempera. -


N° 1. - H. 0.41.5. L. 0.22. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

St.-Paul. — Ce personnage, qui de la main gauche porte un livre fermé et un glaive de la droite, se détache sur un fond d'or. Il est vêtu d'une tunique verte sous une draperie purpurine.

Ce tableau et le N° 2 qui en est le pendant, proviennent du cabinet de feu le baron Denon, à Paris, à la vente publique duquel M. Van Ertborn les acheta en 1826. M. Denon les a fait graver.

N° 2. - H. 0.41.5. L. 0.21.5. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Sl.-Nicolas. — Le saint, qui a la mitre en tête, est vêtu d'une tunique verte brodée d'or; à ses pieds se voit une religieuse à genoux, probablement la donatrice du tableau. Fond d'or.

SIMON MEMMI, DIT SIMON DE SIENNE (1280-1544).

Simon Memmi, fils de Martin , né à Sienne en 1280 selon les uns, en 1284 d'après les autres, est mort à Avignon en 1544. Il est mieux connu sous le nom de Simon de Sienne que sous celui de Memmi que Vasari lui a conservé. 11 fut contemporain et, à ce que l'on croit, collaborateur de Giotto.

Cet artiste a mené une vie assez nomade. Vers l'année 1558 il fut appelé par 1P pape Benoît XII, à Avignon où il est mort.


Si Giotto fuL lié avec le Dante, Memmi fut plus particulièrement l'ami de Pétrarque pour qui, dit-on, il fit le portrait de Laure , portrait que depuis il a répété dans quelques-uns de ses tableaux. Ce maître a peint a temlJera.

N° 5. — T. sur B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Ce numéro est formé de quatre tableaux réunis dans un seul cadre; ils se complètent, par le sujet, dans l'ordre suivant : LA VISITATION. — leP Panneau, H. 0.25.5. L. oas (de droite à gauche). L'ange Gabriël. — Il est agenouillé et présente une tige de lys en fleurs.

4e Panneau. La Vierge en méditation. — La Vierge est assise; devant elle s'épanouit le lys, symbole de chasteté.

Elle est vêtue d'une tunique rouge sous un manteau bleu et lient de la main gauche un livre ouvert.

LA PASSION. — 2e Panneau. H. 0.24. s. L. 0.16. La Descente de Croix. — Cette composition comme la suivante, présente de nombreuses figures.

5e Panneau. Le Coup de lance. Dans ce panneau se lisent les lettre S. P. peintes en or sur la tunique d'un soldat et sur des plis de drapeau. Elles peuvent également signifier Simon Pinxit, inscription qui est reproduite dans le cadre, ou la formule Senat. populusq. Roman.

Ces quatre petits tableaux, achetés à Dijon en 1826 , sont à fond d'or, peints sur une toile enduite de l'apprêt ordinaire de blanc d'Espagne et appliquée sur des panneaux en bois de peuplier.


HUBERT VAN EYCK (1366-1426).

Hubert est l'aîné des deux grands peintres dont l'influence sur l'art chrétien fut à la fois si universelle et si profonde. On ne saurait indiquer d'une manière positive ni l'année, ni le lieu de sa naissance. Le baron de Keverberg, s'appuyant sur le nom même des deux frères, les croit originaires d'Eyck, petit village éloigné d'un quart de lieue de Maeseyck, et connu plus tard sous le nom d'Ouden- ou Alden-Eyck ; mais nous devons faire observer ici que le nom de Van Eyck était assez commun dans les Pays-Bas, même du temps des deux frères, et qu'entre autres, dans les archives de l'église de Notre-Dame à Anvers , dont nous devons la communication à la complaisance de M. Léon de Burbure, il se trouve plusieurs documents des XIVe et XVe siècles, où ce nom se rencontre fréquemment. Pourtant l'on s'accorde assez généralement sur la foi de Van Mander, à faire naître Hubert à Maeseyck en 1366. Il mourut à Gand le 18 septembre 1426.

Nous ne discuterons pas ici la question tant controversée de savoir si les frères Van Eyck ont été les premiers inventeurs de la peinture à l'huile. C'est là un point de technologie dont l'examen ne saurait trouver place dans le cadre étroit d'un catalogue.

On ne connaît pas le maître d'Hubert. Quelques-uns présument qu'il aurait été élève de son père; d'autres sont tentés de croire qu'il n'eut de maître que la nature et son propre génie. Ceux-ci se trompent évidemment. Les artistes de la valeur d'Hubert ne s'improvisent pas. Il est donc probable qu'il a fréquenté les ateliers de maîtres flamands ou colonais. Du reste, la vie de cet artiste n'est pas bien connue.

A peine possède-t-on quelques renseignements dignes de foi sur les deux ou trois points les plus importants de sa carrière. On sait qu'il vint s'établir à Bruges avec son frère Jean et sa sœur Marguerite ; mais on ignore en quelle année eut lieu ce changement de résidence. Bruges , l'opulente, était à cette époque une des villes les plus libres et les plus puissantes du monde. Nulle part les Van Eyck ne pouvaient trouver


un théâtre plus favorable à leur génie. La noble cité ne trompa point leur attente ; elle admira les grands artistes.

On sait que les deux frères ont occupé un rang distingué à la cour des ducs de Bourgogne. En 1420 les Van Eyck allèrent s'établir à Gand pour y peindre dans la chapelle que la famille Vydt y possédait à l'église de St-Jean (St-Bavon), ce célèbre tableau de l'Agneau, que la Belgique ne possède plus en son entier. Ce tableau, ordonné par Hubert et peint par lui jusqu'en 1426, année de sa mort, a été plus tard achevé par Jean. Hubert fut enterré dans le caveau même de la famille Vydt.

N° 4. — H. 0.29, L. 0.19. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) PANNEAU DE DROITE. — La Vierge vêtue d'une robe de brocard d'or et d'une mantille rouge recouvrant un voile de lin, présente de la main gauche le sein à l'EnfantJésus (nu) qu'elle porte dans le bras droit. Une tresse de cheveux blonds lui retombe en ondulant sur le côté gauche de la poitrine, tandis que du côté droit sa chevelure se perd sous le voile à la hauteur de l'épaule. Fond uni.

H. 0.29 L. 0.19.

PANNEAU DE GAUCHE. — Les Donateurs. — Le donateur (buste) a la tête nue, les cheveux longs, raccourcis sur le front qu'ils recouvrent à demi, la barbe rase et les mains jointes. Il est vêtu d'un justaucorps noir sous une houppelande brune à collet de fourrures. Derrière lui et plus à gauche, se tient la donatrice vue à micorps, habillée de noir sur corsage jaune et coiffée d'une guimpe blanche. Fond uni. Ce diptyque est contesté à Hubert Van Eyck par quelques autorités.


JEAN VAN EYCK (1370-1440).

Les historiens n'ont guère été d'accord jusqu'ici sur la date de la naissance et sur celle de la mort de ce grand peintre. Sur l'autorité de quelques indices assez vagues et sur celle d'une note trouvée par feu M. Scourion dans les archives de la ville de Bruges, on s'est pendant longtemps contenté des chiffres 1370 t 1445. Une pièce plus récemment découverte par M. Stoop, de Bruges, dans les archives de l'église de St-Donat, paraît devoir établir d'une manière précise la date du décès de Jean qui, d'après ce document, serait mort en juin 1440.

Il fut élève de son frère Hubert. On ne possède pas de lui de tableau authentique qui soit antérieur à 1420. Sa biographie demeure du reste tout aussi incomplète pour nous, que peut l'être celle de son frère. En 1420 il vint à Gand avec Hubert et y acheva après la mort de celui-ci, le tableau de l'Agneau auquel il mit la dernière main en 1452.

On ne sait pas au juste quel fut le titre qu'il porta à la cour de Philippe-le- Bon; Van Mander lui attribue celui de conseiller intime que d'autres lui contestent. Quoi qu'il en soit, il vécut dans l'intimité de ce prince et accompagna les ambassadeurs qui en 1428 firent le voyage de Portugal pour demander au nom du duc, la main de la princesse Elisabeth, fille du roi Jean I. Il fit de cette princesse un portrait qu'il envoya en Flandre. Jean Van Eyck était marié en 1459 ; le fait est constaté par un de ses tableaux, et comme sa femme avait 53 ans à cette époque, on peut supposer qu'il a dû l'épouser vers 1450. Marguerite Van Eyck, probablement l'aînée de Jean, était morte à Gand, même avant son frère Hubert et repose non loin de celui-ci dans la chapelle des Vydt.

N° 5. - H. 0.32. L. 0.19. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Sainte-Barbe. - (Dessin sur panneau.) La sainte,


vêtue d'une ample robe à larges plis, assise devant une tour de style ogival en construction, feuillette un livre et tient une palme de la main gauche. Au second plan, autour de l'édifice, se meuvent des personnages de toute espèce, ouvriers, cavaliers, promeneurs, etc. A l'arrièreplan se trouvent des bois, des champs, des prés, des eaux, des châteaux, des montagnes. Le cadre porte :

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Le fond de ce dessin à la plume et au pinceau, est légèrement teinté d'azur et de pourpre. Il a appartenu aux célèbres imprimeurs Enschede, de Haarlem, qui, en 1769, en firent faire par Van Hoorde une gravure de même dimension que l'original. En 1786, le n° 5 fut vendu par les Enschede au marchand P. Yver, qui le céda à la collection si renommée de Ploos van Amstel. A la vente publique de ce cabinet, M. Oyen en devint propriétaire, et c'est de la veuve de ce dernier que M. Van Ertborn l'acheta en 1828.

N° 6. - H. 0.19. L. 0.12. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Sainte Vierge. — La Vierge, vêtue d'un ample manteau bleu, et couronnée'd'un léger diadème de perles, porte l'Enfant-Jésus (nu) qui tient de la main gauche une espèce de chapelet de coraux. A droite de la Vierge se trouve une fontaine de métal à quatre jets. Les pieds de la mère du Christ reposent sur la partie inférieure d'une draperie rouge richement brodée (or et noir), que deux anges maintiennent tendue derrière elle. Plus avant et en partie cachés par cette draperie, un banc de pierre


couvert de gazon, un bosquet de fleurs à corolles rouges et le ciel. Le cadre porte :

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M. Van Ertborn acheta ce tableau en 1858 au curé de Dickelvenne, village de la Flandre-Orientale.

N° 7. - H. 1.20. L. 1.54. T.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) La Stc-Vierge, Sl-George et Sl-Donat. — La Vierge vêtue d'un large manteau rouge doublé de vert, est assise dans un temple sous un dais. Elle porte sur les genoux l'Enfant-Jésus (nu) qui tient un bouquet de fleurs et caresse un perroquet. A droite de la Vierge, St-Donat, mÎlré d'or, en dalmatique pontificale bleue, richement brodée, Lient de la main droite une roue portant cinq cierges allumés dont il fait offrande à la mère du Sauveur. De la gauche il porte une croix ouvrée en guise de crosse. — A gauche de la Vierge, Sl-Georges debout, armé de toutes pièces, soulève son casque de la main droite et laisse reposer dans le bras gauche un pennon blanc chargé d'une grande croix rouge. — Entre la Vierge et St-Georges, le chanoine Van der Paele, donateur, à genoux, vêtu de l'aube et muni de la pelisse canonicale, porte de la main gauche un livre ouvert revêtu d'un long morceau de peau de chamois. De la droite il tient des besicles. Un tapis à riches dessins est étendu aux pieds de Marie; derrière elle, et fermant le dais sous lequel elle est assise, se trouve une tenture ouvrée de tleurs.

A quelques détails d'exécution près, ce tableau est la


répétition de celui qui se trouve actuellement à l'Académie de Bruges, ville dans laquelle l'un et l'autre ornaient jadis la même église. Plus tard, notre n° 7 fut placé dans l'église de Walervliet près d'Eecloo, FlandreOrientale,

FRA GIOVANNI DA FIESOLE (BEATO FRA ANGEUCO) (1387-1455).

Cet artiste, dont le nom véritable était Santi Tosini, naquit en 1387 dans la ville dont il porte le nom ; il mourut à Rome en 1455 et fut plus tard mis au nombre des bienheureux. Il se forma d'abord à l'école de son frère, qui était peintre miniaturiste. Tout jeune encore, il se voua à la vie monastique et entra dans l'ordre des Dominicains. Fra Angelico fut un modèle de toutes les vertus ; son humilité était si vraie et si profonde, qu'il refusa constamment les dignités ecclésiastiques dont voulut le revêtir le pape Nicolas V, qui l'avait appelé à Rome. Ses petits tableaux sont peints a tempera, mais il'peignit à la fresque ses compositions plus importantes.

N° 8. - H. 0.22. L. 0.27. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

St-Ambroise refusant l'entrée du temple à l'empereur Théodose. — En l'an 590 la ville de Thessalonique, capitale de la Macédoine , s'étant révoltée contre Botheric, gouverneur romain de cette province, l'empereur Théodose marcha contre la cité rebelle, la prit et en fit massacrer les habitants. En expiation de cet acte de


cruauté, St-Ambroise, alors archevêque de Milan , imposa une pénitence à ce prince et lui refusa l'entrée de l'église. C'est ce dernier fait que reproduit la composition de Fra Angelico. St-Ambroise couronné d'une auréole, étend la main gauche pour repousser l'empereur; de la droite il brandit une espèce de verge dorée. A quelque distance du saint, l'empereur s'incline humblement et croise les mains sur la poitrine. Ce prince est accompagné de deux de ses officiers et d'un nain qui, vu de dos, et placé entre St-Ambroise et Théodose , se trouve être un peu plus rapproché de l'avant-plan que les autres personnages. Trois moines vêtus de blanc descendent la pente d'un rocher. Les figures les plus importantes de cette composition sont à la fois peintes et dorées. Il y a peu de feuillage et le fond uni du tableau est à peine nuancé. Provient du cabinet de la comtesse de Looz, à Florence, et fut en 1825, vendu en vente publique à Paris.

PIERRE CHRISTOPHSEN (1395-1449).

On ne connaît ni le lieu ni l'année de la naissance de cet artiste, ni les événements de sa vie ; mais il est prouvé par la date d'un tableau signé de lui et découvert par M. Aders, de Londres, qu'il peignit à l'huile en 1417. On est autorisé par ce fait à placer sa naissance à la fin du XIVe siècle. On connaît de lui un tableau qui porte la date de 1449, et même il en existe, dit-on, qui sont datés de 1452. Il n'est pas douteux que cet artiste ne soit élève des Van Eyck. Le procédé à l'huile qu'il employait déjà en 1417 et son style si rapproché de celui des deux grands peintres, en fournissent une preuve suffisante.


N° 9. — H. 0.29. L. 0.19. B.

(MUSÉE VAN ERTBORS.) St-Jérôme. — A gauche un homme à genoux, habillé de vert foncé. Derrière lui le lion emblématique. A droite, St-Jérôme debout. Quoique ce saint n'ait jamais été revêtu d'une dignité ecclésiastique, et qu'à peine son humilité lui ait permis de recevoir l'ordination , les peintres du moyen âge l'ont souvent représenté comme il l'est ici, avec la robe et le chapeau rouges. Il porte * de plus de la main gauche une crosse papale et de la droite un livre fermé. Un paysage assez accidenté, représentant un château bâti au milieu d'un lac borné par des montagnes, sert de fond à ce tableau.

TABLEAUX AXOÏÏMES DU XIVe SIÈCLE.

Tableau hollandais.

N° 10. - H. 1.49. L. 1.46. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Calvaire. — Le Christ en croix, ayant les pieds juxtaposés et non pas superposés d'après la tradition flamande, forme le centre de la composition. A sa droite est debout la Vierge vêtue d'un manteau bleu et d'une tunique


rouge; à sa gauche St-Jean, également debout, portant un manteau rouge et une tunique verte, patrone le donateur Henri Van Ryn, archidiacre de l'église de St-Jean à Utrecht, agenouillé au pied de la croix et revêtu de l'aube et d'un manteau rouge.

Cette composition, qui provient de l'église de St-Jean à Utrecht, est peinte sur fond d'or gaufré, et entourée d'un cadre doré, plat, sur lequel se trouvent représentées des pierres précieuses. Il porte l'inscription suivante en caractères gothiques ordinaires : « Anno domini M0 CCC LXIIJo in crastino Sancti Bonifacii et socior (uni) ejus. Obiil dominus Henricus de Reno. Hui' (us) ecclie (ecclesiæ) prepositus et archidiaconus istiusque altaris fundator. Orate pro eo. » — Dans les angles supérieurs sont représentés le soleil et la lune. Aux pieds du Christ, se trouvent une tête de mort et quelques ossements.

École Flamande.

t t. - H. 0.75. L. 0.79. B.

(muske VAN ERTBORN.)

Le Couronnement de la Vierge. — Dans une large stalle que recouvre en grande partie un tapis doré, sont assis le Christ et la Vierge que couronne son iils. La main gauche du Sauveur s'appuie sur un globe. Quatre anges jouant de divers instruments de musique, surmontent les colonnelles de 1ft stalle. Fond d'or.


École Flamande.

N° 12. — iu 0.22. L. 0.16. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Ecce Homo. — Le Christ, qui a les mains liées sur la poitrine, est assis sur le sommet d'un rocher. Autour de lui se détachent sur fond d'or sept compositions circulaires assez animées, représentant l'une la circoncision, les autres les mystères de la passion depuis le jardin des Olives jusqu'au Calvaire. Acheté à Turnhout par M. Van Ertborn.

École de Cologne.

N° 15. - H. 0.63. L. 0.18. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Si-illédard. - Le saint, debout, nu-tête, ayant la tonsure monacale, est vêtu d'un froc noir. Il tient la crosse de la main gauche et un mors de la main droite.

Fond d'or qui se termine en une ogive peinte.

École Italienne.

N° 14. - H. 0.66. L. 0.39. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Madone. — La Vierge, debout, est vêtue d'une tunique rouge recouverte d'un manteau bleu. L'Enfant-Jésus qu'elle porte sur le bras gauche est tout vêtu de brocard


d'or. Deux saints en manteaux rouges sont debout aux côtés de la madone. Des anges sont agenouillés dans la partie supérieure du tableau qui se termine en ogive.

Fond d'or.

THIERRY STUERROUT, DIT DIRK VAN HAARLEM (1410-1470).

On s'accorde assez généralement à faire naître cet artiste en 1410, à Haarlem , où il serait mort en 1470. Cette opinion ne repose pourtant sur aucun document historique. Van Mander qui nous a conservé le peu de renseignements biographiques que nous possédions sur ce maître , nous apprend que Thierry demeura à Haarlem, rue de la Croix, non loin de l'hospice des Orphelins. Plus tard il habita Louvain où il peignit deux tableaux qui sont aujourd'hui la propriété de S. M. le roi des Pays-Bas, et portent la date de 1462. Stuerbout est plus connu sous le nom de Dirk van Haarlem ; Vasari l'appelle Diric di Lovanio. On présume qu'il fit quelques élèves dans l'ancienne capitale du Brabant.

Sa manière se rapproche de celle de Memling.

N° 15. - H. 0.29. L. 0.20. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Sie-Vierge. — La Vierge vue jusqu'aux genoux, est vêtue d'une tunique verte et d'une draperie rouge.

L'Enfant-Jésus qu'elle porte sur le bras gauche, est nu.

La blonde chevelure de Marie, divisée sur le front, lui retombe en longues tresses sur les épaules. Fond : lisière de forêt.


JOSSE DE GAND (1410-1480 [?}).

On manque de renseignements biographiques sur ce peintre. Le témoignage d'un MS. de la fin du XVe siècle qui appartient à M. Delbecque, de Gand, autorise à croire qu'il fut élève d'Hubert Van Eyck. On peut donc supposer qu'il est né de 1400 à 1410. Il a dû atteindre un âge très-avancé et vivre longtemps en Italie, puisqu'en 1474 il y fit pour la confrérie du Corps du Christ à Urbin, un grand tableau à l'huile qui lui fut payé 230 florins d'or.

On connaît du reste bien peu d'ouvrages authentiques de de ce maître.

N° 16. - H. 0.92. L. 1.07. E.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Là. Nativité. - A l'avant-plan l'Enfant-Dieu repose sur un linge étendu à terre. A ses pieds est agenouillée la Vierge vêtue d'une tunique bleue et d'un manteau rouge. Derrière elle se tiennent des bergers en costumeflamand du commencement du XVe siècle. Placé vis-à-vis.

de Marie et à droite de la composition, St-Joseph se découvre avec respect, tandis que des anges vêtus du; costume sacerdotal sont en prières autour du Christ..

Un chœur de sept anges régutièrement groupés, planeau-dessus du lieu de la scène, qui représente un vaste bâtiment en ruines. A l'arrière-plan l'âne et le bœuf" Fond : paysage montagneux.


ANTONELLO DE MESSINE (1414-1492.) Cet artiste est né à Messine : les opinions varient sur l'année de sa naissance, sur celle de sa mort et même sur l'âge qu'il a atteint. Vasari affirme qu'il est mort à 49 ans ; mais le chevalier Puccini, réfutant l'assertion de Vasari, fait naître Antonello en 1414 et mourir en 1492. M. Waagen , se borne à dire qu'il florissail en 1445 et vivait encore en 1478; M. Fortout donne les chiffres 1447 t 1496 sans pourtant pouvoir justifier ces dates. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'Antonello vint en Flandre et y fut élève de Jean Van Eyck qui lui enseigna le procédé de la peinture à l'huile. A la mort de Van Eyck, il se fixa à Venise et s'y fit une grande réputation.

N° 17. — H. 0.58. L. 0.42. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Ce tableau s'éloigne à la fois et par le style et par le coloris, de la manière dont le supplice du Sauveur est ordinairement représenté par les peintres. La scène se passe dans un vaste paysage éclairé d'un jour plutôt riant que lugubre. Le Christ est cloué, les pieds superposés, sur une croix qui s'élève au centre de la composition; les larrons a qui déjà le bourreau a brisé les os et qui se débattent dans les tortures de l'agonie, ne sont pas cloués à des croix, mais fixés par des cordes à des troncs d'arbre dépouillés de leurs cimes. Ils animent par leurs mouvements fortement exprimés la droite et la gauche du tableau. La Vierge est assise sous la croix du côté du bon larron ; de l'autre côté se tient St-Jean à demi agenouillé et les mains jointes. A l'avant-ptan se voient des crânes, des


fleurs, un hibou, un serpent, un lièvre, etc. Au secondplan , qui représente une campagne dominée par les tours de deux châteaux-forts, cheminent des piétons et des cavaliers à quelque distance desquels des cerfs et d'autres animaux broutent l'herbe en liberté. Fond : paysage montueux entourant un lac, ciel serein. Uit petit cartel porte en caractères presque microscopiques : « 1445. Antonellus messaneus me 0° (oleo) pinxt (xit). »

La date de cette inscription est contestée; le troisième chiffre étant plus ou moins endommagé, se lit 1475 par quelques auteurs. Ce tableau fut acquis par M. Van Ertborn en 1826, de feu M. Van Rotterdam, professeur de l'Université de Gand, qui lui-même l'avait acheté àla mortuaire de la dame douairière Maelcamp van Balsberghe.

N° 18. - H. 0.29. L. 0.21. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait. —Le personnage a le teint méridional, le regard fin, le nez long et eflilé, les lèvres minces, les pommettes saillantes, le menton proéminent, les cheveux noirs, longs et crépus. Il est coiffe d'un bonnet noir et vêtu d'un costume de même couleur que dépasse un petit col de chemise rabattu. Il tient en main une médaille qui porte en exergue : NER. CLAUD. CAESAR AUG. c. E. TR.

P. IMPER. Fond : paysage ; un étang où nagent des cygnes ; un homme à cheval ; ciel pur mais foncé et verdàtre.

M. Van Ertborn acquit ce tableau à la vente de M. Denon, à Paris. Il a été gravé pour l'ouvrage que ce savant se proposait de publier ; il le fut une seconde fois pour


l'ouvrage du Rév. M. Dibdin : A bioyraphical and pittoresque tour in France and Germany. T. Il. p. 458.

Quelques auteurs voient dans cette peinture le portrait du graveur Victor Pisani, d'autres celui d'Antonello lui-même-

GÉRARD VAN DER MEIRE (1420 [?] ).

On n'a pas de renseignements sur la vie de cet artiste.

L'année de sa naissance et celle de sa mort sont également inconnues. D'après MM. de Bast, Passavant et Hotho, Van der Meire fut élève d'Hubert Van Eyck. L'opinion de ces auteurs se fonde sur l'autorité d'un ancien vers et sur le peu de réalisme qui se retrouve dans les œuvres de ce maître.

Si ce fait pouvait être considéré comme étant suffisamment établi, on devrait placer la naissance de Gérard dans les premières années du XVe siècle. La seule chose que l'on sache de lui d'une manière positive, c'est qu'il demeura longtemps à Gand , qui pourrait bien avoir été sa ville natale puisque le surnom de Gérard de Gand lui a été attribué par quelques auteurs.

N° 19. — H. 0.92. L. 0.64. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

TRIPTYQUE. PANNEAU rnINCIPAL. — Le Portement de la Croix. — Le Christ couronné d'épines, porte péniblement la lourde croix que Simon de Cyrène l'aide à soutenir.

Ste-Véronique s'agenouille devant le Sauveur et lui tend le linge où doit s'empreindre la sainte image. Un homme armé d'un bâton et d'un marteau, s'apprèle-à pousser


le Christ. Deux ou trois soldats an second plan, sont coiffés du turban; les autres portent les armes et le costume flamand du XVe siècle. Derrière le groupe de soldats, s'avance la Vierge. Fond : paysage montueux, accidenté de rochers à pic, où se voit la fuite en Egypte.

Ce panneau porte un d gothique et plus haut un b du même caractère.

H. 0.92. L. 0.51.

VOLET DE GAUCHE. — La Présentation au temple. — La Vierge présente son nouveau-né au grand-prêtre qui tend les mains pour le recevoir. Derrière Marie, St-Joseph, deux femmes et un lévite qui garde la colombe blanche.

Le devant d'autel porte : DO/\NXS i/XO Lt > le reste est masqué (Dominus vobiscum). Ce panneau est marqué d'un a gothique.

H. 0.92. L. 0.31.

VOLET DE DROITE. — Jésus parmi les docteurs. — Dans un temple, au second plan, l'Enfant-Dieu est assis sous un dais. A l'avant-plan et à droite, la Vierge; derrière elle, St-Joseph; à gauche, quatre docteurs vêtus de costumes du XVe siècle. Ce volet est, marqué d'un s initial gothique. Le n° 49 et les trois numéros suivants proviennent de l'église de Hoogstraten.

N° 20. - H. 0.76. L. 0.60. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Le Christ en croix. — A la droite du Christ, la Vierge,


St-Jean et les saintes femmes ; à sa gauche, un groupe de soldats. Une inscription indique que le chef de cette troupe dit : Verè, filï (us) Dei erat ille. Sauf ces mots en lettres gothiques, le tableau ne porte ni marque, ni inscription.

N° 21. - H. 0.92. L. 0.65. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Le Christ au tombeau. — Les saintes femmes et deux hommes rendent les derniers devoirs au Sauveur couché dans son suaire sur un tombeau de marbre. Dans le fond, on voit le Calvaire et un groupe représentant Jésus descendu de la croix.

N° 22. - H. 1.03. L. 0.52. B.

(MUSÉE VAN ERTllORN).

DIPTYQUE. 1ER PANNEAU. —Mater Dolorosa.—La Vierge vêtue d'un long manteau vert sombre, est debout au milieu d'une auréole d'or. Son cœur n'est percé que d'un seul glaive. Ce panneau et son pendant se terminent en ogive.

H. 1.05. L. 0.52.

2e PANNEAU. — La Donatrice. — Une femme vêtue de noir et coiffée d'une guimpe blanche, est agenouillée devant un prie-Dieu sur lequel repose un livre ouvert.

Elle semble être protégée par sa patronne vêtue d'un riche costume du XVe siècle, coiffée d'un chaperon


noir et tenant un glaive sur la garde duquel est perchée une pie. La face latérale du prie-Dieu est ornée d'un ange portant un écusson et les lettres romaines P. 0.

reliés par un nœud rouge. Fond : paysage montueux, ciel serein.

ROGIER VAN DER WEYDEN , 'DIT ROGlER DE BRUGES (14.-1464).

Élève immédiat des Van Eyck et maître de Memling, Rogier dé Bruges occupe une des places les plus brillantes parmi les grands artistes qui ont illustré la première période de l'école flamande. La date exacte de sa naissance est inconnue; mais les principaux faits de sa vie permettent de supposer qu'il naquit soit à la fin du XIVe, soit au commencement du XVe siècle. Selon toutes les probabilités, il était originaire de Bruges, ville dont il porta longtemps le nom, même à l'exclusion de son nom de famille, découvert, il y a quelques années seulement, par M. Wouters, archiviste de la ville de Bruxelles.

Les auteurs italiens le désignent sous des noms différents, Facius l'appelle Rogerius Gallicus, d'autres Rvgicri de Bruges, Rogel Flandresco. Des actes conservés aux archives de Bruxelles, prouvent que de 1436 à 1449, Rogier Van der Weyden était peintre à gages ou portraiteur de la ville de Bruxelles, place que probablement il garda jusqu'à sa mort. En 1450, d'après le témoignage de Facius, il assistait à Rome aux fêtes du grand jubilé. On conjecture qu'il passa plusieurs années en Italie, puisque ses œuvres y étaient nombreuses, mais aucun fait positif ne vient à l'appui de cette supposition. Quoi qu'il en soit, les auteurs italiens ne parlent


de lui qu'avec un véritable enthousiasme et il n'est pas douteux qu'il n'exerça une grande influence sur les peintres de la Péninsule. On prétend aussi, mais ici les preuves font complètement défaut, qu'il visita l'Espagne. Un document récemment découvert dans les archives du royaume, établit que le 5 octobre 1464, Elisabeth Goffaerts, veuve de Rogier, fit don au prévôt du couvent de St-Jacques-sur-Caudenberg, de 20 pelers d'or, à charge de célébrer à perpétuité l'anniversaire de feu maître Rogier Van der Weyden , peintre, et de sa veuve.Cette indication, combinée avec la donnée d'un registre qui fait partie des archives de l'église de Ste-Gudule à Bruxelles, d'après laquelle le service commémoratif de Rogier se célébrait le 16 juin, peut faire admettre comme une certitude, que l'illustre élève des Van Eyck mourut à Bruxelles le 16 juin 1464.

Rogier Van der Weyden ne fut pas le dernier de sa famille qui cultiva la peinture. Il eut un homonyme, probablement son petit-fils, qui fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc à Anvers en 1528. Un autre Van der Weyden, du prénom de Goswin , peignit en t555 pour l'abbaye de Tongerloa un triptyque, actuellement en possession du Musée de Bruxelles , sur lequel, d'après le témoignage du chanoine Heylen, se trouvait une inscription portant que l'abbé de Slreyter avait fait faire en 1535 ce tableau par Goswin Vau der Weyden. septuagénaire, imitant l'art de son aïeul Rogier.

Voici sur ce Goswin quelques renseignements que nous avons découverts dans le Liggere 1:1503, admis comme franc-maître de St-Luc; il reçoit un élève nommé Peerken Bovelant; 1504, idem Simon Porlugaloys ; 1507, idem Aerdt Van der Vekene; 1512, idem Neelken van Berghen et Frans Dreyselere; 1513, idem Inghels lngelssoue; loli, doyen de la confrérie; 1517, reçoit comme élève Hennen Simons; 1530, doyen pour la seconde fois. Après 1550, nous perdons sa trace dans le Liggere.

» Yuyes ]'illtr"'¡"ch,'


N° 23. — H. 2.00. L. 0.97. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) TRIPTYQUE. — LES SEPT SACREMENTS. — TABLEAU PRINCIPAL. — L'Eucharistie. — Dans la grande nef d'une église de style ogival, le sacrifice de l'Homme-Dieu se consomme sous la double forme. A l'avant-plan, le Sauveur crucifié. Au pied et à droite de la croix, la Vierge, vêtue d'un manteau bleu et coiffée d'un voile blanc , s'affaisse sur elle-même, succombant à sa douleur.

Elle est soutenue par St-Jean, vêtu d'une tunique et d'un manteau rouges. La main droite de la mère du Christ, repose dans les deux mains d'une des saintes femmes portant une robe verte, un manteau violet et un voile blanc; les mains et la tête de cette dernière, font seules partie du tableau principal, le reste du corps appartenant au volet de droite. A gauche de la croix, se trouve une autre sainte femme, vue de dos, vêtue d'un surtout rouge, à manches jaunes-violettes et coiffée d'une guimpe blanche roulée et rabattue d'arrière en avant. Derrière la croix et un peu à gauche, Marie Madeleine prie avec ferveur. Elle a les mains jointes et lève vers le Christ des yeux où se peint la plus profonde affliction. Son vêtement se compose d'une guimpe blanche, d'une robe violette relevée au-dessus des genoux, doublée d'une fourrure blanche rayée de brun, et d'une jupe verte. — Devant le jubé qui ferme le chœur et le sépare de la nef, un prêtre en chasuble violette, brodée de palmes d'or et d'une croix à branches obliques de haut en bas, officie et fait l'élévation; il est assisté d'un servant tonsuré, ayant une épée et une


espèce de pique, vêtu d'un surtout pourpre, de brègues rouges, chaussé de souliers à la poulaine : son chapeau lui pend sur le dos. — L'autel auquel le prêtre officie, est orné d'un devant vert. Il est surmonté d'une châsse dorée, dont le corps supporte six statuettes de saints, et qui se termine par une tourelle ouverte où l'on voit la statue d'or de la Vierge dont la tête est peinte ; l'EufantJésus est en tunique blanche. L'intérieur des volets de la tourelle, représente en huit panneaux , les principaux événements de la vie de Marie. Les montants du jubé supportent les statues des apôtres St-Pierre, St-Paul et St-Jean ; les draperies de ces statues sont dorées, les têtes et les mains ont leur couleur naturelle. A la gauche de la statuette de la Vierge, un ange à la robe et aux ailes vertes, porte sur une banderolle d'or une inscription relative à l'Eucharistie. — Dans la nef, à gauche, près de la porte du temple, un mendiant tend une écuelle; un autre s'appuie sur une béquille. On voit ensuite un homme à moitié caché par un pilier; plus vers le fond un bourgeois feuilletant un livre conservé derrière un grillage; plus loin encore, un homme et une femme debout. A droite, au fond, un prêtre habillé de rouge, chante au lutrin. Chaque pilier est orné d'un écusson d'or à croix de gueules. Dans les angles supérieurs et en dehors du tableau se trouvent deux écussons dont l'un, de sable semé de fleurs de lys d'or, à la tour d'argent surmontée de deux crosses de gueules, est celui du chapitre de Tournay; l'autre, d'or, au chevron de sable chargé d'une croix d'argent, sauf la croix qui appartient peut-être à une abbesse , est, d'après le Jardin des armoiries, imprimé à Gand


ehez Gérard Salenson en 1567, le blason de la famille de Boonem.

H. 1.20. L. 0.63.

VOLET DE DROITE. - Dans ce volet et dans celui qui lui sert de pendant, chaque sacrement est représenté par un groupe entièrement indépendant de ceux qui l'avoisinent. A son tour chaque groupe est surmonté d'un ange vêtu d'une couleur distincte et portant inscrit sur une banderolle un texte sacré relatif au mystère représenté.

Nous indiquons la succession des groupes en allant de l'avant-plan à l'arrière-plan pour le volet de droite et en suivant l'ordre inverse pour le volet de gauche.

fT GROUPE. Le Baptême. — Cinq personnages. Ange vêtu de blanc.

2e GROUPE. La Confirmation. — Huit personnages.

Ange vêtu de jaune. Trois enfants déjà confirmés, portant le bandeau au front, s'éloignent du groupe principal.

3e GROUPE. La Confession. — Trois personnages. Le prêtre est coiffé d'une capuche. Ange vêtu de rouge. Tout au fond de la nef un prêtre dit la messe.

H. 1.20. L. 0.63

VOLET DE GAUCHE. - Ce volet, comme le précédent, représente une nef latérale.

tr GROUPE. L'Ordination. — Six personnages. Ange vêtu de pourpre.

2e GROUPE. Le Mariage. — Cinq personnages. Ange vêtu de bleu.


3E GROUPE. L'Extrême Onction. — Quatre personnages.

Ange vêtu de violet. Le moribond à qui s'administre le sacrement, est couché dans un lit sculpté. A ce groupe se rattache une femme assise du côté opposé au lit; elle prie dans un livre et un petit chien barbet se tient à ses pieds.

Ce tableau a été acheté à Dijon en 1826, aux héritiers de M. Pirard, dernier président du parlement de Bourgogne.

N° 24. - H. 0.20. L. 0.12. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) L'Annonciation. — Dans une chambre à croisées rectangulaires à travers lesquelles on voit une plaine verdoyante, la Vierge est assise devant un prie-Dieu tapissé de rouge.

L'Ange Gabriel, portant un sceptre , lui apparaît : il est vêtu d'une robe blanche, longue et flottante. La colombe mystique plane au-dessus de Marie. — Au fond de la chambre un lit rouge à ciel et à rideaux verts.

A l'avant-plan des fleurs dans un vase de cuivre. Ce petit tableau, acheté en Allemagne en 1833, fut longtemps attribué à Memling.

N° 25. - H. 0.38. L. 0.22. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Buste. Le prince paraît avoir atteint l'âge de 60 ans, ce qui assignerait au tableau la date de 1456. II est


vêtu d'une tunique noire et porte le collier de la Toison d'or. Un collet de martre est rattaché par deux cordons dont l'un supporte une petite croix d'où pendent deux perles. Les cheveux, coupés ras, dessinent sur le front et une ligne qui s'étend sans ondulation de l'oreille droite à la tempe gauche. — M. Van Ertborn acheta en 1827, à Besançon, ce portrait qui a appartenu à Colhert, surintendant des finances de France sous Louis XIV. Il a été gravé par Louis, pour faire suite à la collection des ducs et duchesses de Bourgogne de Jorias Suiderhof.

HANS MEMLING (14..-1470-1484.) Il y a peu d'artistes célèbres dont l'histoire soit moins connue que celle de Memling. Quelques auteurs vont jusqu'à lui attribuer une origine allemande, et même on n'a pu se mettre d'accord jusqu'ici sur la véritable orthographe de son nom. Quelques-uns l'appellent Memling, d'autres Hemling.

Descamps, d'après Van Mander et Sanderus, le nomme Memmelinck. Nous ne pouvons analyser ici toutes les raisons invoquées par M. S. Boisserée et par Mme Johanna Schoppenhauer en faveur de la seconde orthographe, qu'ont adoptée MM. Hotho, Fortoul, de Dillis, etc. Nous noterons seulement que ceux qui la défendent, s'appuient surtout sur l'existence à Constance et même à Brème, selon M. Fortoul, d'une famille portant le nom de Hemling, et puis sur la forme équivoque du Id, initiale de la signature de l'artiste.

Nous ne savons s'il existe un exemple authentique de cette forme employée pour un H, puisque l'originalité même de la signature de Memling, apposée au bas du mariage mystique


tic S le-Catherine, est contestée par le savant Louis de Bast.

Son emploi comme M est au contraire attestée par plusieurs documents anciens, et entre autres par l'inscription du tableau de Jean Mostaert, Gvemium Virginis, etc. (Voir le n° 47 de ce catalogue). Dès lors nous ne voyons pas pourquoi l'on se départirait de l'opinion la plus ancienne , qui a pour elle l'autorité du temps et celle de de Bast, de MM. Octave Delepierre, Waagen, Passavant, Hathgeber, etc. Nous ferons d'ailleurs observer que notre peintre est appelé Memelino et Memeglino par les Italiens, et que le Memmelinck de Van Mander n'est que la permutation très-naturelle et très-fréquente en flamand du nj c en nk, avec intercalàlion du scheva après la première syllabe. Il n'y a non plus aucun motif de croire que Memling ait été Badois ou Brémois d'origine. Descamps le fait naître à Damme, Van Mander le dit. né à Bruges.

A notre sens l'opinion de ce dernier est la plus probable, et ceux qui la soutiennent, invoquent à bon droit en leur faveur le fait de l'admission de Memling à l'hôpital St-Jean, fondation où n'étaient reçues que les personnes nées à Bruges ou à Maldeghem, On s'est livré à beaucoup de recherches pour parvenir à établir d'une manière quelque peu précise la date de la naissance de Memling et celle de sa mort. Les uns le font naître en 1425, les autres en 1440, mais jusqu'ici on n'a rien découvert de positif à cet égard. Les aunées que nous avons inscrites sous son nom sont celles pendant lesquelles il semble avoir le plus produit.

Memling, dont la biographie est vague et obscure, doit avoir beaucoup voyagé. Il est presque certain qu'il a visité l'Italie, l'Allemagne et la France; on présume même qu'il a parcouru une partie de l'Espagne. On prétend aussi qu'il a longtemps servi dans les armées de Bourgogne. Il paraît avoir été élève de Rogier de Bruges.


N° 26. — H. 0.59. L. 0.23. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'un moine. — Le vieillard, vu à mi-corps, nu-tête et vêtu d'un. froc blanc, a les mains jointes.

Tout en lui respire une ferveur recueillie. Fond verdâtre et uni.

N° 27. - H. 0.49. L. 0.31. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait de Philippe de Croï, baron de Kiévrain.Le front entièrement recouvert par les cheveux, les mains jointes et tenant un chapelet, ce personnage est vêtu de noir et porte une mince chaîne d'or qui fait plusieurs fois le tour du col. L'angle supérieur droit du panneau porte, en lettres gothiques, le chiffre K. P.

(Philippe de Kiévrain ?). Ce tableau, qui provient d'un château du pays de Namur, doit être antérieur à 1472, date à laquelle Ph. de Croï fut créé chevalier de la Toison d'or et quitta , à cause de la mort de son père , le lambel de ses armes qui se trouve au dos du panneau.

(Contesté.) N° 28. - H. 0.31T L. 0.15. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) DOUBLE DIPTYQUE. — FACE ANTÉRIEURE. VOLET DE DROITE.

— La Ste-Vierge. — Vêtue d'un ample manteau rouge doublé de vert, et la tête ceinte d'une riche couronne, la


Vierge, qui porte l'Enfant Jésus enveloppé de langes blancs, est debout au milieu d'une magnifique église.

Devant elle un vase de cuivre où se trouvent des lys et quelques autres fleurs. A l'arrière-plan, dans le chœur , deux anges portant un livre ouvert. Dans le cadre se lit l'inscription : Salve Regina misericordie (œ).

H. 0.31. L. 0.15

VOLET DE GAVCIIE. — Portrait. — Un abbé, revêtu du costume blanc de l'ordre de Prémontré, est agenouillé devant un prie-Dieu, dans une chambre garnie d'une haute cheminée où flambe un feu ardent. A ses pieds la mitre abbatiale repose sur un coussin rouge ; la crosse ust appuyée à la cheminée. A l'avant-plan un petit chien endormi. Une console porte un monogramme composé d'un C et d'un H.

H. 0.31. L. 0.15

FACE POSTÉRIEURE. — VOLET DE DROITE. — Portrait. Un abbé de l'ordre des Bénédictins de Prémontré agenouillé devant un prie-Dieu et muni de la crosse, est peint sur fond rouge-jaspé. Ce volet porte, en partie recouvert par un pli de la draperie du prie-Dieu, le monogramme indiqué plus haut.

H. 0.31. L. 0.15.

VOLET DE GAUCHE. — Salvator mundi. — Dans une niche dont le cintre porte l'inscription : Primus et novissimus, le Christ vêtu d'une longue robe blanche, tenant un


livre ouvert, et bénissant le monde, est debout sur un Asia globe posé sur un socle. Sur le globe se lit : P. cafri ; sur le socle se voit le millésime 1499, et dans le cadre : Salvator mundi : Salva nos. Derrière le Christ, une draperie rouge bordée de vert, est ornée des lettres grecques A et 12; et plus bas : P (pater) et F (filius).

Au bas de la niche et de chaque côté, se trouve un écusson blasonné, dont un en couleur. Provient de l'abbaye des Dunes-lez-Bruges, dont le dernier abbé, M. Nicolas de Roovere le céda en 1827 à M. Van Ertborn. Ce double diptyque est contesté.

JÉROME BOSCH (1450-1518).

Né à Bois-le-Duc, Jérôme Agnen n'est généralement connu que sous le nom de Bosch, qu'il emprunta à sa ville natale.

Quelques-uns le disent né en 1450, d'autres le font naître en 1470. L'opinion des premiers paraît être la plus probable.

La date de sa mort est constatée par les registres d'une confrérie de Bois-le-Duc, dont il était membre; ils mentionnent parmi les confrères décédés en 1518 : Hieronymus Agncn, alias Bosch, insignis pictor. Jérôme fut parmi nous le créateur de cette école fantastique que continuèrent les Breughel.

On a pourtant de lui quelques compositions traitées avec plus de réserve. La plupart de ses tableaux sont en Espagne, ce qui a porté quelques biographes à supposer qu'il doit avoir résidé en ce pays.


? 29. - H. 0.81. ^L. 0.70. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Tentation de Sl-Antoine. — Au centre de la composition une tour en ruines, bâtie sur un pont, est cernée par une espèce d'hémicycle devant lequel est agenouillé le saint hermite, entouré d'innombrables et indescriptibles figures fantastiques. A l'arrière-plan une ville en feu. Signé Hieronimus Bosch. Le peintre lui-même a gravé le sujet de ce tableau.

CONRAD FYOL (1464-1476).

Ce peintre, né à Francfort-sur-Mein, florissait de 1464 à 1476.

N° 30. - H. 1.61. L. 2.15. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) TRIPTYQUE. — TABLEAU PRINCIPAL. — L'Adoration det Mltges. — La Vierge, ayant à sa gauche St-Joseph, est assise dans un bâtiment en ruines, près d'une fenêtre à travers laquelle se voient trois personnages vêtus de costumes du XVe siècle. L'Enfant-Jésus (nu) tient un chapelet. Un mage qui porte le collier de la Toison d'or et aux pieds duquel se trouve un chaperon noir entouré d'une couronne, s'agenouille


devant le Christ. L'ampoule qui contient son offrande est posée sur une chaise de bois à trois pieds. Derrière ce personnage,- s'avance le roi d'Orient, qui reçoit son ampoule des mains d'un page vêtu du costume européen du XVe siècle. Après lui vient le roi maure suivi d'un esclave vêtu de rouge. Une levrette blanche est couchée à l'avant-plan.

H. 1.61. L. 1.00.

VOLET DE DROITE. — La Nativité. — L'Enfant-Jésus est couché sans langes sur le sol nu. La SI,-Vierge est agenouillée à sa droite. A sa gauche se trouvent deux anges en prières et St-Joseph debout. Au second-plan le bœuf et l'âne. Deux anges planent dans l'angle supérieur droit.

Fond : un mur et une partie de paysage.

H. 1.61. L. 1.00.

VOLET DE GAUCHE. - La Circoncision. — Un groupe de six figures entoure l'enfant divin à qui le prêtre agenouillé pratique la circoncision. Fond : un temple.

Ce triptyque a été attribué à Conrad Fyol, le peintre du tableau de la galerie de Schleisheim.

QUENTIN MASSYS (U60-1530).

Le nom de ce grand peintre s'écrit Messys, Mnlsys ou Metsyt par la plupart des auteurs. Rarement on le retrouve


sous la forme de Massys, laquelle pourtant était le plus généralement adoptée du vivant même du maître, comme le prôuve suffisamment le Ligyere, ce manuscrit si précieux pour l'histoire de l'art flamand i. Le nom de famille de Quentin s'y présente douze fois ; neuf fois il y est écrit comme nous le faisons; une fois on y lit Mascys, une autre fois Macys qui se prononcent de même. La seule variante réelle : Janne Messys se rencontre sous l'année 1536, mais cette orthographe est infirmée par Jean lui-même dans des tableaux que le Musée d'Anvers possède de lui, et sur lesquels se lit avec les dates de 1558 et 1564 la signature JOANES MASSIIS.

La question de savoir en quelle année est né Quentin, n'a pu encore être définitivement résolue. La première date certaine que fournisse l'histoire est celle de la réception du grand artiste en qualité de franc-maître de la confrérie de St-Luc à Anvers en 1491. On est autorisé à croire qu'il devait avoir de 30 à 55 ans à cette époque, puisque d'après le témoignage de ses biographes, que corroborent les faits.

que nous signalerons plus loin, il avait, avant d'être peintre, exercé le métier de forgeron. On sait que différentes légendesplus ou moins poétiques, se rattachent au changement de profession de Quentin. Nous ne les reproduirons pas, car toutes sont apocryphes. Mais par contre nous emprunterons aux archives de l'église de Notre-Dame d'Anvers et au Libère, quelques renseignements positifs par lesquels il se trouve établi que la famille Massys (Mctsys), était fixée à Anvers longtemps avant la date probable de la naissance de Quentin, et qui fournissent sur le grand peintre des notions biographiques complètement ignorées jusqu'ici..

Une partie notable de ces renseignements, celle qui est puisée aux archives de Notre-Dame, est due au zèle infatigable de M. Léon de Burbure. Nous osons espérer qu'on les lira avec d'autant plus d'intérêt qu'elles paraissent ici pour la première fois, et mettent pour ainsi dire hors de doute ce

( Voyi'.i l'iulrodui tinu


fait, naguère contesté par M. Edouard Van Even, que Quentin est né à Anvers S'appuyant sur un passage de Guicciardin qui ajouste confusément à la liste qu'il donne des peintres remarquables de son temps, les noms de Dirik de Louvain (Thierry de Haerlem) et de Quentin né au mesme lieu de Louvain, M. Van Even se croit autorisé à faire naître Massys dans l'ancienne capitale du Brabant. Cet auteur, pour donner quelque poids à l'opinion qu'il émet, invoque encore le témoignage d'Opmeer qui, dans son Opus chronographicum Orbis, édité en 1611, place sous le portrait de Massys, copié 'd'après une médaille qui fut frappée en l'honneur de ce peintre en 1496, les mois : Quintin. Lovanien. pict. « On doitsupposerdeces mots, ainsi que de ceux de Guicciardin, » dit M. Van Even. « que Metsys n'était alors connu que sous le nom de Quentin de Louvain. Van Mander est le premier auteur chez qui l'on trouve son nom de famille. Mais ce qui surtout doit corroborer les dires de Giucciardin, c'est l'existence à Louvain de 1469 à 1530 d'un Josse Metsys , serrurier et maître horloger de la ville. »

L'argumentation de M. Van Even, tout habile qu'elle est, ne saurait tenir devant un sérieux examen. D'abord il n'est pas bien certain que Guicciardin en parlant d'un Quentin né à Louvain, ait voulu désigner Massys ; mais même en admettant que les paroles de l'auteur italien se rapportent à ce grand maître, - ce qui, soit dit en passant, ne prouverait guère en faveur du goût d'un homme qui n'ajoute Massys que confusernent à sa liste, — on ne saurait accepter Guicciardin comme une autorité décisive; car il n'est venu s'établir à Anvers que 26 ans après la mort de Massys et l'on sait qu'il s'en faut de beaucoup, que son livre sur les Pays-Bas soit exempt d'erreurs et d'inexactitudes. Quant à Opmeer, ce chronographe n'a probablement fait que copier l'erreur de Guicciardin , attendu que l'inscription Quint.

Lovanien. pict. ne figurait pas sur la médaille frappée en

t Voyez la Renaissance, t8d.6-t8d.7, livr. 42 et 13.


14-96, médaille d'après laquelle, au témoignage de Forncmberg, qui combat l'opinion de Guicciardin, Corneille Van der Gheest fit ciseler le portrait de Quentin sur la pierre tumulaire qu'il lui consacra en 1629. Ce qui d'ailleurs dément implicitement Guicciardin et Opmeer, c'est que dans les documents authentiques consultés par nous, Massys se trouve constamment désigné soit sous son nom de famille, soit tout simplement sous celui de meestcr Quinten, et que certes on n'eut pas manqué d'ajouter, selon l'usage de l'époque, le nom de son lieu de naissance à son nom de baptême, si en réalité il avait été étranger à Anvers. Mais contrairement à la supposition de M. Van Even, Massys ne reçoit jamais le surnom qu'il désire lui attribuer.

Reste donc le seul argument sérieux, l'existence à Louvain d'un Josse Metsys, qui vivait de 1469 à 1530. Voici les dates officielles qui lui ôtent toute valeur.

La première trace que l'on rencontre de la famille Massys dans les archives de Notre-Dame d'Anvers, se trouve dans des actes datés de 1446, 1434 et 1435, dressés par Johannes Massys alias Merlsys, deviens camcracensis dyocesis, publicus impcriali allctoritate ac venerabilis curiœ leodensis notarius, de qui la signature se trouve au bas des actes sur les degrés d'une croix historiée et consiste en ces mots : Johannes Mertslis de Mechliuea, ce qui permet de supposer qu'une branche des Massys était d'ancienne date établie à Malines, ou même que la famille est originaire de cette ville.

Mais dès 1453-1554 nous trouvons les Massys (Metsys) positivement établis à Anvers, puisqu'en ces années un Jean Metsys, forgeron, exécute plusieurs ouvrages en fer à l'église de Notre-Dame, - De 1454 à 1455 Jean Metsys touche du chef de travaux de même nature une somme de 20 escalins 6 deniers. - En 1464, Jean Metsys, forgeron, reçoit pour plusieurs ouvrages en fer, faits pour la même église, la somme très-importante alors, de 5 livres, 17 escalins, 13 gros de Brabant. — En 14G5-1466, un Jean Metsys reçoit comme gages annuels de l'église de St-Jacques la somme de 18 escalins om de clorken te stfUene; ce qui fait croire que, comme le


Metsys de Louvain, il était horloger en même temps <jue forgeron. — Fin 1467-1468 une vrouwe Metsys louche le montant d'un compte d'ouvrages en fer, parmi lesquels sont comprises deux des croix qui furent placées à cette époque sur les parties achevées de l'église de Notre-Dame. — Au mois d'octobre de la même année 1467-1468 vrouwe Metsys reçoit encore de la fabrique de Notre-Dame paiement d'un compte pour ouvrages en fer, montant à 4 livres, 5 escalins, 5 gros.

- En 1478, un Egidius Messys, deviens cameracensis dyocesis, assiste à Anvers, avec deux autres prêtres, en qualité de témoin, à la rédaction du testament du chanoine Van Pulloys.

— En 1490-1491 meurt un Jean Masceyns. - En 1491-1492 meurt la veuve d'un Jean Massys.

Nous avons déjà dit plus haut que dans la même année 1491-1492, Quinten Massys fut admis comme franc-maître de la confrérie de Sl-Luc l. Dix ans après, cette corporation reçut

1 A dater de 1191-1492 nous nous bornons à emprunter au Liggere les notes tjui se rapportent à Quentin et à ceux d'entre les membres de sa famille qui cultivèrent la peinture. Voici encore une série de faits constatés par les archives de Notre-Dame, lesquels, sans entrer dans notre cadre, prouvent l'existence à Anvers de plusieurs branches de la famille Massys.

De-1515 à lois vivait à Anvers Jeanne Massys, épouse de Gérard Loumans, et de ISIS à 1533 Madeleine Massys, sœur de Jeanne. — En 1318 la confrérie de St-Antoine choisit pour doyen Jean Massys, époux de Marie Bollincx, et reçoit pour confrère Jean Mersys, de jonge, pelletier, dont le nom s'écrit aussi Merssys, Mercy., Marchys et Massys. — En 1519-15-20 Jean Merssys est doyen de la confrérie de St-Antoine. — En 1521 Jean Merchys, de jonge, est tuteur de Dominique Marchys. — En 1526 vivait à Anvers Jacques Massys, oncle de Jeanne et de Madeleine Massys ; il était cuyper, c'est-à-diie , maître tonnelier marchand de vins. — En 1S2G meurt Jean Massys, de oude, (frère de Quentin?).

— En la même année 1520 Egide Massys prend en location des terres dit chapitre de Notre-Dame situées à Wommelghem. - En 1528-1529 un Jean Marscys est reçu dans la confrérie de St-Antoioe. - En 1530-1531 vivait à Anvers heer alias meester Hendric Massys. — De 1531 à 1542 , Jean Massys, (ils de Quentin, habite une maison appartenant à l'église de Notre-Dame. En 1555 cette église donne une maison en location à Georges Massuys. En 1537 un Jean Marchys possède une maison in 't molegat geheeten de Kouse.

— A dater de 1543 un Peeter Quintens (élève d'Ariaen?) désigné la première fois comme beeltsnyere et la seconde comme stoffeerder, loue pendant plusieurs années un atelier dans la galerie (prtnd) de l'église, galerie qui, divisée en


en la même qualité Jean Massys, qui probablement était frère de Quentin. Les élèves de Quentin furent : En 1495 Ariaen; en 1501 fVillcm Muelenbruec ; en 1504 Edwaert Portugalois ; en 1510 Henne Boechmakere. Jean n'eut qu'un seul élève d'inscrit: Stoffele ValL de Putte en i 504. - Jean, fils de Quentin, et élève de Jaket Oskens en 1516, fut reçu francmaître en 1531, en même temps que Corneille , qui pourrait bien être un fils de Jean Massys, franc-maître en 1501. Le fils de Quentin eut pour élèves : En 1556 Frans Van Cuyck; en 1543 Frans de Witte; en 1567 un élève dont le nom n'est pas indiqué, et en 1569 Olivier de Cuyper. Un second Quentin fut admis dans la confrérie comme « fils de maître » en 1574.

Plus lard, le nom de Massys ne se rencontre plus dans le Liggere, ni dans aucun autre document qui nous reste de la corporation.

Jean n'est probablement pas le seul fils du célèbre maître, qui ait suivi la carrière paternelle. Il paraît même avoir eu deux frères, ses aînés, qui en 1510 étaient élèves d'Ariaen, l'ancien disciple de leur père. Le Liggere les désigne sous les noms de Peerken Quintens et de Jocsken. On peut supposer que ce dernier est mort jeune, car nulle part on ne le trouve dans la liste des francs-maîtres. Peut-être aussi est-il le Jacop Quintens, cité sous l'année 1554-1555 dans la note ci-jointe; toutefois son nom ne figure pas dans les actes dont nous parlerons plus loin ; mais quant à Pierre, il fut reçu franc-maître en 1520, et vivait encore en 1549, puisqu'en cette année il reçut un élève du nom de Heynken Hans. Nous n'avons pu découvrir lequel d'entre les fils du grand peintre

plusieurs compartiments , était occupée par un grand nombre de peintres et de sculpteurs. — Eu 1554-1555 un Jacob Quintens (Joocsken élève d' Aria en 1) peint pour l'église de Notre-Dame deux crucifix et le hàton d'une croix qui servait journellement. — En 1559-1560 un Nicolas Massuys meurt et est enterré avec les meilleurs ornements des funérailles — De 15G1 à 1571 un Jean Marcys, de qui le nom s'écrit aussi Marchys et Mercys dans les comptes de la fabrique, occupe dans la rue des Brasseurs (des Peignes) une maison appelée la Descente de Croix. — En 1377-1578 meurt une Catherine Mercys — En 1600-1601 meurt une Catherine Masni. — En 1024 est enterré le 15 mai, Jean Messys.

[Extrait des Archives de Notru-Dame, communiqué par M. LÉON DE EUrtaURE).


fut père du second Quentin Massys, reçu comme « Ois de maître » en 1574.

Dans ses notes manuscrites sur Massys, feu M. Van Ertborn cite deux pièces authentiques, dont il résulte que Van Mander, d'accord en cela avec la pierre tumulaire conservée au Musée, a commis une erreur en indiquant l'année 1529 comme date de la mort du peintre. La première de ces pièces est un acte passé en présence de Massys par-devant le magistrat d'Anvers, le 8 juillet 1530; la seconde est le décompte fait entre la veuve de Massys et ses enfants mineurs, le 12 octobre 1531.

Massys serait donc mort soit dans la seconde moitié de l'année 1530, soit dans le premier semestre de 1551. Celte dernière supposition paraîtra même la plus probable, lorsqu'on saura que les comptes de l'église de Notre-Dame dont l'année administrative commençait et finissait la veille de Noël, mentionnent en 1530-1531 la mort de A/eester Quinlen.

Massys, qui habita d'abord la rue des Tanneurs, et plus tard, dans la rue avoisinante des Arquebusiers, une maison nommée St-Quentin, actuellement marquée Son 3, N° 1408, a.

été marié deux fois. On ignore la date de son premier mariage avec Alyt Van Tuylt, dont il a dû avoir cinq enfants : Pierre et Jacques, qui ftirent élèves d'Ariaen en 1510 ; Jean, francmailre en 1531 ; Quentin-Paul et Catherine. En 1508 ou 1509 il épousa en secondes noces Catherine Hyens que, d'après Cacte de décompte, il laissa veuve avec trois fils : Quentin, Hubert et Abraham, et trois filles du nom de PétronilleCatherine, Claire et Suzanne.

Si l'on en peut croire ses biographes, le grand peintre, dont l'école forme le point de jonction entre celle des Van Eyck et celle de Rubens, fut aussi un musicien très-distingué et un littérateur flamand du plus grand mérite. Ce dernier fait n'a rien d'improbable, car la confrérie de St-Luc était une association dramatique et littéraire presqu'autant qu'artistique, et il n'était pas rare de voir la peinture et les lettres simultanément cultivées par les plus dignes de ses membres. Massys, intimement lié avec Erasme. Thomas Morus, Petrus Egiditis, fut très-honoré de ses contemporains,


el c'est probablement à la haute estime que lui partaient ses confrères, qu'il a dû la faveur d'être affranchi des charges de la confrérie et entre autres du décanat, faveur souvent achetée à beaux deniers comptants par les hommes de cette époque, qui, en matière de fonctions publiques et de dignités électives avaient, paraît-il, de toutes autres idées que leurs arrière- neveux.

N" 51. - H. 0.58. L. 0.28.5. B.

(MUSÉE VAN ERTBOKN.)

Tête du ChTisl. — Le Sauveur , dont la tête est entourée d'une légère auréole, est vu jusqu'à la naissance du torse que recouvre une tunique rouge, attachée par un fermoir de pierres précieuses. A sa gauche, une croix délicatement ouvrée dans le style gothique. On voit une partie de la main droite du Sauveur étendue pour bénir. Fond verdàtre, uni, gr. nat.

N° 52. - H. 0.38. L. 0.28.5. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Tête de In Vierge. — La Vierge, également vue jusqu'à la naissance du torse, a les mains jointes. Elle porte une riche couronne d'or d'où s'échappe un léger voile. Auréole et fond comme au n° 26, dont celui-ci est le pendant.

iV 55. — H. 0.45. L. 0.30. B.

(MUSÉE VAN ERTIIOIIN.)

Madeleine. - La sainLc. vue à mi-corps el placée sous


un portique, tient un vase de inarbre blanc, dont elle soulève le couvercle. Fond : paysage, ciel; à droite une maison. Acheté en 1856 à la vente de M. Jean Van Hal, à Anvers.

N° 54. H. 0.65. L. 0.52. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN,) Les Avares. — Un homme coiffé d'un chaperon rouge, compte des pièces d'or et les annote dans un registre. Une femme portant une coiffure verte, se penche sur son épaule.

N° 55. — Diamètre 0.29.

(MUSÉE VAN EJlTBORN.) PANNEAU CIRCULAIRE. — Sainte Face. — La tête sanglante du Christ, couronnée d'épines, est peinte sur un fond blanc qu'entoure une mince bande rouge.

N° 56. - H. 2.60. L. 2.07. B.

TRIPTYQUE. — TABLEAU PRINCIPAL. — Ensevelissement du Christ. — La scène se passe dans un paysage abrupte et montueux, dont le rocher du Calvaire occupe à peu près les trois quarts. La partie de droite est formée par une gorge de montagnes à vaste perspective. Au sommet du Golgolba se voit la croix d'où vient d'être détaché le Christ. Au pied de l'instrument du supplice', deux saintes femmes agenouillées recueillent dans un


vase le sang du Sauveur. Les larrons sont encore suspendus au gibet. Ils ont lesipieds juxta-posés et non pas superposés comme c'est d'usage dans les anciennes écoles flamande et italienne. A gauche, derrière le gibet, un homme portant une longue échelle, descend de la montagne et semble prendre la direction que lui indique un personnage placé un peu plus bas et à demi caché par une pointe de rocher. Sur le plateau même du rocher se trouvent deux hommes assis. Celui qui est le moins en vue fait son repas; l'autre secoue la poussière d'un soulier qu'il vient d'ôter. - En descendant vers la gauche, le regard découvre le tombeau préparé pour le Christ dans le roc même du Calvaire. A l'entrée du sépulcre se tient un vieux Israélite vu à mi-corps, qui porte le suaire. Plus avant dans la grotte on aperçoit une femme éclairant sa compagne qui balaie le sol.

Le groupe principal, en y comprenant le cadavre divin, se compose de dix personnages de grandeur naturelle. — Dans sa marche vers la tombe, le funèbre corlége fait une halle au pied même du Calvaire. Tout à l'avant-plan, le Sauveur couché dans son suaire, est à demi soulevé par Nicodème qui le soutient sous les aisselles et se baisse de manière à donner sur ses genoux fléchis un point d'appui au cadavre. A la droite de Nicodème et devant ce personnage, Joseph d'Arimathie soutient d'une main la tête du Christ et soulève de l'autre, en les contemplant avec une indicible angoisse, les lambeaux d'une plaie produite par la couronne d'épines. A gauche, Madeleine en pleurs et les cheveux épars, se baisse vers le Christ. Elle soutient de la main gauche un des pieds du Sauveur, et de la main droite,


qu'orne une bague de fiancée, elle essuie avec ses cheveux la plaie de cette partie du corps. Tout auprès d'elle se voit un vase richement ouvré. A la droite de Madeleine, .et penchée comme elle, Marie Solomée soulève de la main droite le bras gauche du Christ et tend l'autre main vers une éponge que lui présente une troisième sainte femme. Entre les groupes qui viennent d'être décrits, la Vierge-Mère vêtue d'un manteau bleu et coiffée d'un voile de lin , est agenouillée près du corps de son Fils; elle lève les mains jointes et subit les tortures d'une douleur sans larmes. St-Jean, vêtu du manteau rouge, soutient sa mère d'adoption. — Derrière ce groupe, et le complétant, se voient deux autres saintes femmes dont la première a les mains jointes, tandis que la seconde, déjà mentionnée dans le groupe de Madeleine, porte d'une main un vase d'or et présente de l'autre une petite éponge à Marie Solomée. Un homme coiffé du turban, porte la couronne d'épines et se trouve entre St-Jean et Joseph d'Arimathie. Les costumes, parmi lesquels celui de Joseph d'Arimathie se distingue par sa richesse, appartiennent en partie à la mode flamande du temps de Massys, en partie à la fantaisie de l'artiste.

H. 2.60. L. 1.17. B.

VOLET DE DROITE. — Décollation de St-Jean Baptiste. Dans une salle de festin richement décorée, Hérode est attablée avec Hérodiade qui picotte de son couteau la tête de St-Jean, apportée par sa fille sur un plat de métal. Derrière celle-ci apparaissent trois gardes dont les têtes seules sont visibles. A l'avant-plan et à droite


nn page tient en lesse une levrette à deini-eachée par un baquet de métal où se trouvent deux amphores. Derrière llérodiade et sa fille, on aperçoit à travers une arcade, sur un pont et à l'entrée de la porte d'une prison, la scène de la décollation. Le cadavre du saint précurseur est à terre et le bourreau remet la tête à la sinistre danseuse que suit une troupe de soldats. Plus haut, mais dans la salle, une estrade à devanture verte, à laquelle est accolé un ange qui maintient sur le chapiteau d'une colonne l'écusson du St-Empire. Des cartels pourpres portent les lettres S. P. Q. R. Sur l'estrade quatre trompettes qui viennent de sonner. Costumes diu temps de Massys.

H. 2.GO. L. 1.15. B.

VOLET DE gmjciie. — Martyre de SI-Jean Évangéliste.

A ravani-plan deux aides-bourreau en haut-de-chausses, et en chemise à manches retroussées au-dessus du coude, attisent nn feu ardent sous une vaste fournaise. Près d'eux se trouve un pot à bierre. L'expression ironique, la pose dégagée et la rude nature de ces deux hommes, qui rappellent involontairement certaines créations de Shakspear, contrastent fortement avec l'émacialion mystique de St-Jcan. L'évangélisle, agenouillé dans la fournaise, lève vers le ciel les mains et les regards, et loin de souffrir, il semble être en extase. Plus loin un groupe de cavaliers, dont le chef, montant un cheval blanc, porte un turban orne d'une couronne. Ce groupe se compose de neuf personnages. Un soldat sonne la fanfare; au lube de l'instrument est appendu un drapelet chargé de l'aigle impériale. Un jeune homme perché


sur un arbre, contemple la scène. Fond : ciel serein coupé de légers nuages et dans le lointain un donjon , aux meurtrières duquel apparaissent quelques soldats.

Ces deux volets portaient jadis en grisaille sur la partie extérieure, les figures de St-Jean-Baptiste et de St-Jean l'Évangéliste. L'histoire de ce tableau, chef-d'œuvre de Massys, nous a été conservée par les auteurs, et les renseignements fournis par eux, sont confirmés par des 1< actes authentiques déposés aux archives d'Anvers. Le triptyque fut commandé à Massys en 1508 par les menuisiers de cette ville, pour servir de tableau d'autel à la chapelle que la corporation possédait dans l'église de Notre-Dame. Le prix convenu entre les doyens et le peintre était de 300 florins, à payer en trois termes.

Cette convention pourtant ne fut pas exécutée à la lettre, et plus tard le paiement du capital fut converti en celui d'une rente au profit des enfants de Quentin. Le tableau demeura dans la chapelle des menuisiers jusqu'à l'époque des iconoclastes (1566-1567), des ravages desquels on parvient à le garantir. A cette époque, Philippe II en offrit de fortes sommes et fit de grandes instances pour l'obtenir. Ce fut en vain. Les tentatives d'Elisabeth, reine d'Angleterre, demeurèrent également infructueuses, quoiqu'elle présentât de payer le chef-d'œuvre 8,000 nobles à la rose, soit plus de 64,000 florins, somme d'autant plus énorme qu'à cette époque l'or avait une valeur presque double de celle qu'il représente aujourd'hui. Néanmoins la corporation des menuisiers, appauvrie par les troubles, allait en 1577 consentir à la vente, lorsque, sur les instances du peintre Martin de Vos,


le magistral d'Anvers mit opposition au marché et acquit le chef-d'œuvre contre payement d'une indemnité de 1,500 florins. Depuis lors le triptyque orna dans la cathédrale l'autel de la chapelle de la circoncision, où il demeura jusqu'à l'enlèvement de nos objets d'art en 1794, auquel toutefois on fut assez heureux de Le soustraire.

La pierre déposée sous le tableau, est le monument original de Massys et fut enlevée au cimetière des Charireux-hors-les-murs, lorsqu'en 1629, le cloître devant être agrandi, on fil transporter les cendres du grand peintre au pied du portail ouest de la cathédrale. Le magistrat d'Anvers fit à sou tour enlever cette pierre en 1818, pour la remplacer par une copie exacte. C'est depuis lors qu'elle fait partie du Musée. Elle porte en champ l'écusson de la peinture surmontée d'une tête de mort, et en légende : Scpullure van Mr QuirUcn Malsys in syrien leven qrofsmidl en daernacr fameus schilder. Slcrf anno 1529.

CORNEILLE ENGELBRECIITSEN (1468-J555).

Ce peintre dont le nom s'écrit aussi EngcWerts, est né à Leyde en 1468 Son père était graveur sur bois. CorneilJe a encore peint à la colle et fut un des premiers qui introduisirent à Leyde le procédé à l'huile. On suppose qu'il a été le maître de Luc de Leyde, lequel fut très-lié avec le fils d'Engelbrcclitsen , Pieter Cornelis, peintre de vitraux. On ignore tout autre particularité de la vie de Corneille qui mourut dans sa ville natale en 1533. Cet artiste était bon.


f dessinateur et finissait précieusement ses tableaux. Plusieurs de ses ouvrages ont été détruits par les iconoclastes. Parmi les œuvres authentiques qui nous restent de lui, on cite le - triptyque conservé à l'hôlel-ue-ville de Leyde et un autre que possède le Musée de Vienne. Le Liggcre 1 de la confrérie de St-Luc d'Anvers, mentionne parmi les francs-maîtres reçus en 1492, Corne\ls de Ilollandere. Est-ce Engelbrechtsen?

N° 37. — H. 0.95 L. 0.68. B.

<. Sl-Liénard visitant les prisonniers. — La scène a lieu devant la porte d'un donjon, sur la plate-forme duquel le même sujet se trouve répété d'une manière différente.

La composition principale se compose d'un groupe de sept personnages. Le saint, vêtu d'un costume ecclésiastique , donne la main à un prisonnier. Fond : le donjon, une rue, ciel.

N° 58. - 8.0.95. L. 0.68. B.

St-Hubert. — Le saint, ayant à ses côtés le cerf de la légende, est en costume épiscopal, tunique et dalmatique vertes. Il se détache sur une draperie rouge.

JEAN GOSSAERT DIT JEAN DE MAUBEUGE (1470-1532).

Gossaert est né à Maubeuge. On ignore la date exacte de sa naissance, mais on s'accorde généralement à la placer

1 Voir l'Introduction.


vers l'année 1470. L'œuvre la plus ancienne que l'on connaisse de lui, est de 1495. Il séjourna pendant une dizaine d'années en Italie où il avait suivi un prélat de la maison de Bourgogne, au service duquel il demeura après son retour dans les Pays-Bas. Il est probable que les numéros 59 et 40 sont antérieurs à son voyage en Italie, tandis que le N° 41 a évidemment été peint plus tard. Gossaert vécut longtemps à Middelbourg et à Utrecht; passa après la mort de son premier protecteur au service du marquis de Vere et mourut à Anvers en 1532, d'après la légende de son portrait gravé par un des Galle.

N° 39. - H. 0.52 L. 0.44. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Les saintes femmes. — Groupe de cinq personnages.

Les sainies femmes pleurent la mort du Christ. St-Jean soutient la Vierge qui s'affaisse sous le poids de la douleur.

N° 40. - H. 0.50 L. 0.42. B.

(MUSÉE Vki ERTBORN).

Les juges intègres (Justi judices). — Une troupe de cavaliers, se composant de huit personnages y compris le chef qui monte un cheval blanc. chemine avec lenteur. La plupart des cavaliers sont sans armes, mais deux piétons armés les accompagnent. Le tout respire un grand air de sévérité et de recueillement. Fond : ciel.

N° 41. - H. 0.24 L. 0.18,5 B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Ecce Homo. — Le Christ nu et couronné d'épines est


assis, adossé à une colonne. Deux hommes et une femme placés sur un second plan moins élevé, viennent contempler le Sauveur. Ce tableau, qui provient du cabinet de M. Brentano, d'Amsterdam, est signé : Joannes Malbodius invenit.

- BERNARD VAN ORLEY (1470-1550).

Plus connu sous le nom de Barend van Brussel, et issu d'une ancienne et noble famille de Bruxelles, Van Orley naquit dans cette ville en 1470. Il vécut longtemps à Rome et s'y lia d'amitié avec Raphaël dont il adopta le style. De retour dans sa patrie, il fut nommé peintre de la cour de Charles-Quint. Ce fut lui qui surveilla avec Michel Cocxie l'exécution des magnifiques tapis que le pape Léon X fit fabriquer en Belgique sur les dessins de Raphaël. Bernard mourut dans sa ville natale en 1550.

N° 42. - H. 0.29 L. 0.40,5. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Enfant Jésus. — Couché sur un coussin de velours vert, l'Enfant divin (nu) appuie le bras droit sur un globe. De la main gauche il tient un fruit. Fond uni.

N° 45. - H. 0.47. L. 0.38. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait. — Le personnage, qui peut avoir de 30 à 35 ans, est vu à mi-corps, coiffé d'un chapeau de forme


ronde, vêtu d'une tunique rouge et d'un surtout noir bordé de martre. Sa main droite repose sur un livre; de la gauche, aux doigts de laquelle brillent deux bagues, il Lient une paire de gants. Acheté à l'Écluse.

N° 44. - H. 1.00. L. 0.77. B.

L'Adoration des Mages. - La Vierge, vêtue de vert, assise à l'intérieur d'un riche bâtiment en ruines, porte son Fils sur les genoux. L'Enfant-Dieu presse le bout des doigts au Mage de l'Occident (le donateur?), qui, agenouillé devant lui, est vêtu d'un manteau de fourrure rehaussé du collier de la Toison-d'Or. Près de ce personnage se trouvent tout à l'avant-plan un petit chaperon et un sceptre. Devant et derrière lui s'avancent les deux autres mages portant des ampoules. Sur un plan plus éloigné apparaissent les têtes de cinq gardes. Derrière la Vierge se voit St-Joseph, vieillard à barbe blanche, en manteau rouge, tenant un chapeau de paille de la main droite. — Au fond d'un paysage montagneux et boisé, une troupe de voyageurs, suivie de chameaux, passe devant une espèce de villa-métairie; plus loin paissent des moutons ; au sommet d'une montagne des soldats semblent être en quête de l'enfant que redoute Hérode.

Ce tableau, qui provient du monument de la famille Claris, comtes de Clermont, à la cathédrale d'Anvers, a été jadis, mais à tort, attribué à Josse Van Cleef, dit le Fou.


( ALBERT DURER (1471-1528).

- Durer, élève de maître Michel Wohlgemuth, est célèbre entre tous les artistes de l'ancienne école allemande. Il naquit à Nurnberg en 1471 et fut à la fois peintre, graveur sur bois et à l'eau forte, géomètre et ingénieur excellent.

Il voyagea beaucoup et visita les Flandres, où les hommes les plus distingués de l'époque s'empressèrent de lui faire accueil. Il a laissé un journal de son voyage. Le succès de Durer fut si universel que la direction de l'art s'en ressentit 'jusqu'en Italie même. Albert fut comblé de bienfaits et d'honneurs par l'empereur Maximilien I, qui le tenait en une estime singulière. -

N° 45. - H. 0.21. L. 0.16. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de Frédéric III, Électeur de Saxe. Cette grisaille, conforme à la gravure que Durer en a faite en 1524, porte le monogramme de l'artiste.

LUCAS CRANACH, LE VIEUX (1472-1553).

Né à Cranach, en Franconie, en 1472, selon M. Waagen qui donne à cet artiste le nom de Sunder, tandis que d'autres le nomment Lucas Muller. Il vécut longtemps à la cour des Électeurs de Saxe et mourut à Weimar en 1553.

N° 46. — H. 0.37,5. L. 0.25. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Adam et Ève. — Le premier couple est placé debout


sous un pommier très-chargé de fruits, dont le feuillage recèle le serpent. Adam accepte la pomme que lui présente sa compagne. Fond sombre et opaque. L'arbre porte la marque ordinaire de Lucas et la date de 1521 ; toutefois les deux derniers chiffres en sont douteux.

JEAN MOSTAERT (1474-1555).

Cet artiste naquit à Haerlem en 1474 et fut élève de Jacques de Haerlem. Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas, se l'attacha comme peintre et gentilhomme de la cour. Il mourut daus sa ville natale en 1555 ou 1556.

No 47. — H. 1.31 L. 1.08. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Tableau votif. La Vierge portant l'Enfant Jésus, debout dans une auréole entourée d'anges , apparaît dans les airs. La partie inférieure se compose d'un homme et de deux jeunes femmes vus à mi-corps. Une tête de vieille femme et celle d'un homme d'âge inûr remplissent les intervalles que laisse exister le groupe principal. Sur une banderolle qui serpente entre les cinq personnages, se trouvent inscrits plusieurs textes sacrés qui prouvent que le vœu a été fait par une jeune mère, probablement par le personnage représenté à l'angle de gauche : JAM NOVA PHOGENIES CELO (c.œlu). Une partie du V. 14, Chap. III d'Isaïe: Ecce virgo CONCIWET ET PARIET FIUUM, et : GKEMIUM VIRGINIS ERIT


SALUS POPULI. La forme du second M dans le mot gremium est remarquable. Nous avons eu occasion de la reproduire dans la notice sur Memling p. 45. Il ne sera peut-être pas sans intérêt d'annoter ici qu'un tableau votif qui a de très-nombreuses analogies avec notre No 47, se trouve dans la galerie de S. M. le Roi des Pays-Bas à La Haye (Salle Gothique N° 20 du catalogue). Ce tableau, attribué à Quinten Massys, présente les mêmes inscriptions avec de légères variantes. Ainsi on y lit : Gremimum Virginis erit salus genlium et les trois M qui figurent dans ce texte ont la forme que voici :

Le n° 47 a jadis appartenu à l'église des Récollets d'Anvers. En i826 M. Van Ertborn l'acheta à un tonnelier de la rue des Nattes, en cette ville.

N° 48. - H. 0.61. L. 0.46. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait d'homme. — Le personnage peut avoir à peu près 30 ans. Il a le col nu; sa tête blonde, mais fière et énergique, est coiffée d'un chapeau à larges bords.

L'écusson qui se voit dans le tableau, est surmonté d'une toque de baron et entouré des insignes de la Toison d'or.

N° 49. - H. 0.6t. L. 0.46. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de femme. — C'est, sauf quelques minimes détails de costume, et une légère variante dans la pose ,


la reproduction exacte de la figure de jeune femme qui occupe l'angle inférieur gauche du n° 47.

Ce tableau, acheté comme le précédent, à la vente publique du cabinet Enschede, à Haarlem, porte le cartel des armes de Jacqueline de Bavière, duchesse de Brabant, comtesse de Hollande, etc. L'un et l'autre, cités par Van Wyn , ont été gravés en 1769 par C. Van Noorde. Néanmoins nous ne saurions nous rallier à l'opinion de ceux qui dans le n° 49 voient le portrait de Jacqueline et dans le n° 48 celui de Frank Van Borselcn. D'un côté il est plus que probable que les armoiries ont été surajoutées; d'un autre on ne saurait contester l'authencité des trois tableaux; tous les connaisseurs-, au contraire, signalent dans la grande composition surtout, la main de Mostaert, et le style comme le costume dénotent à toute évidence un peintre du XVIe siède. Or, il n'y a rien qui autorise à croire que Mostaert ait été chargé de peindre le n° 47 en accomplissement d'un vœu fait par une personne morte bien longtemps avant la naissance de l'artiste et qui d'ailleurs, au témoignage de l'histoire, n'a jamais eu de descendants.

TIZIANO VECELLIO (1477-1576).

Tiziano Vecellio, que les Français appellent communément le Tilieii, est né en 1477 à la Pieva de Cadore dans le Frioul, de parents appartenant à la plus ancienne noblesse d'Italie.

Dès l'âge le plus tendre il fit preuve d'un goût décidé pour la peinture et entra tout jeune encore, à l'atelier de Gentile


qu'il abandonna bientôt pour se metre sous la conduite de Giovanni Bellini à qui il dut son initiation aux secrets de l'art. Vers ce temps-là le Giorgione était dans toute sa gloire. Vecellio qui admirait son talent et brûlait d'envie de l'égaler, se lia d'amitié avec ce peintre célèbre et lit de si rapides progrès sous sa discipline, que le Giorgione finit bientôt par le traiter en rival et rompit tout commerce avec lui. A la mort de Giorgione, Venise salua le Titien comme ■ le plus grand peintre de l'époque, et de ce moment commença pour lui une carrière de succès et de bonheur que la mort même semblait respecter, car elle ne vint le frapper que lorsque, en 1576, il s'en fallait à peine de quelques mois qu'il ne fût centenaire. Vecellio pour qui l'art s'était transformé en une inépuisable source de richesses, menait un grand train de vie et recevait avec splendeur les premiers personnages de l'état et de l'église. Charles-Quint le créa chevalier, puis comte palatin et lui assura une pension considérable. Le Titien a fait à trois reprises le portrait du grand et redoutable bourgeois de Gand. La splendide carrière fournie par ce peintre, se termina, comme nous l'avons déjà dit, en 1576, à Venise.

N° 50. - H. 1.45. L. 1.83. B.

(DON DU ROI GUILLAUME r).

Présentation à St-Pien'e. — Un membre de la famille vénitienne des Pesaro, évêque de Paphos, nommé amiral des galères pontificales, est présenté à Si-Pierre par le pape Alexandre VI. Le saint, vêtu d'une tunique rouge et d'un manteau brun , et tenant de la main gauche un livre fermé, est assis, à droite, sur un trône dont la base de marbre est ornée de bas-reliefs empruntés, quant aux sujets, à la théogonie payenne. Aux pieds du saint sont déposées les clefs symboliques. Pesaro, portant


l'étendard du pape, aux armes de Borgia, est agenouillé sur les dalles. Il est en costume de dominicain, mais devant lui est déposé le casque du guerrier. Derrière ce personnage et un peu à sa droite, s'incline à demi Alexandre Borgia, la tiare en tête et vêtu d'une riche dalmatique verte. Fond : l'Adriatique où croisent de nombreuses galères à voile latine. Sur une cartouche est inscrit : RITRATTO DI VNO DI CAsa PESAROIN VENETIA, CHE FV FATTO GENERALE DI Sta-CUIESA. TITIANO F. Le roi des Pays-Bas Guillaume 1 fit en 1823, présent de ce tableau au Musée d'Anvers.

HENRI DE BLES (1480-1550).

Né à Bouvignes en 1480, ce peintre, à qui les Italiens donnent le nom de Civetta, paraît être mort à Liège en 1550.

Il peignit à la fois le paysage et les sujets sacrés. On lui a donné le nom de maître au hibou, parce qu'il aimait à placer cet oiseau de nuit, dans quelque coin bien obscur de ses productions.

N° 51. - H. 0.79. L. 0.57. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Le repos en Egypte. — La Vierge assise sur un tertre devant un bosquet touffu, présente le sein à l'EnfantJésus qui joue avec un chapelet de coraux. A gauche de Marie et sur un plan plus éloigné, s'est endormi St-Joseph.

Fond : paysage accidenté, ciel légèrement couvert.


VICTOR ET HENRI DUNWEGE (-1520).

Ces frères, sur lesquels nous ne possédons pas de détails biographiques, florissaient vers 1520 à Dortmund en Westphalie, où se trouve encore aujourd'hui leur œuvre principale.

N° 52. - H. 1.28. L. 1.57 R..

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Sainte famille. — Au second plan et au centre de ta composition, Ste-Anne, coiffée d'un voile blanc, habillée d'une robe verte et d'un manteau rouge, est assise sous un dais dans une stalle dorée. Plus jeune qu'on ne la représente ordinairement, sa tête, aussi bien que celle des trois autres saintes qui l'accompagnent, est entourée d'une large auréole d'or. Elle tient de la main gauche un livre.

ouvert. St.-Joseph vêtu d'une tunique bleue à manches.

vertes et d'un manteau rouge doublé de brocard,, présente dans un panier des cerises à Ste-Aime, à la gauche de qui St-Joachim, vêtu d'un manteau rouge à capuchon bleu et appuyé sur une petite béquille, contemple la mère du Sauveur. Plus à l'avant-plan, aux pieds de Ste-Anne, est assise avec l'Enfant-Jésus, la Vierge en manteau bleu, la.

tête ceinte d'une couronne d'or. A la droite de Marie et sur le même plan, la mère de Simon, de Judas Taddée,.

de St-Jacques-Mineur et de Joseph Justus, en voile de lin,.

robe bleue et manteau rouge. Au-dessus de chaque enfant se trouve inscrit en lettres d'or le nom qu'il porte. Jacques.

et Joseph jouent aux pieds de leur mère sur les genoux.

de laquelle est assis Simon qui tend la main vers un fruit présenté par Taddée. Derrière ce groupe se trouvent deux.


hommes en costume allemand de l'époque des peintres.

— A la gauche de Marie est assise la mère de Jean et de St-Jacques-Majeur. Coiffée d'un voile de lin, elle est vêtue d'une jupe de brocard et d'une robe verte doublée de bleu. St.-Jean, debout, offre un fruit à St-Jacques qui repose sur les genoux de sa mère. Derrière ce groupe, un homme ayant la tête couverte d'un chaperon et le corps enveloppé d'une riche tunique de brocard rouge, lient un livre ouvert. Fond : partie de ville assise sur un fleuve, paysage montueux, ciel serein. Provient de l'église de Calcar.

JOACHIM PATENIER (1490-1548).

Né à Dinant. Aucun biographe ne donne la date de la naissance de cet artiste, mort, dit-on, en 1548. Ce que l'on sait d'une manière certaine , c'est qu'il fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc à Anvers en 1515, et non pas en 1555, comme l'assurent quelques auteurs dont l'erreur provient évidemment d'une confusion de noms, car le Liggere t, document auquel nous empruntons la première date, mentionne sous l'année 1535 Hcrry de Patenier qui pourrait bien être fils de Joachim. En supposant que l'auteur du n° 53 avait 25 ans à l'époque de sa réception, on peut admettre qu'il est né vers 1490. Il vécut longtemps à Anvers et lors du voyage d'Albert Durer dans les Pays-Bas, il se lia avec ce grand artiste qui fit son portrait.

1 Voir l'Introduction.


N° 55. H. 0.17. L. 0.21,5. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

La fuite en Égypte, — Au moyen-plan de droite d'un paysage montagneux, se voient deux rochers abruptes et à pic. A gauche quelques maisons rustiques dans un vallon au centre duquel se trouvent un étang où nagent - deux cygnes. A l'avant-plan un bosquet devant lequel passe un petit groupe qui représente la fuite en ÉgypLe.

A l'arrière-plan un lac dans les montagnes. Fond : ciel chargé de légers nuages.

LUC JACOBSZ (LUCAS VAN LEYDEN) (1494-1553).

Plus connu sous le nom de sa ville natale, substitué à son nom de famille, Luc Jacobsz, né à Leyde en 1494, y est mort en 1533. Le talent de cet artiste fut très-précoce. A l'âge de 9 ans il publia ses premières gravures, et peignait à 12 ans des aquarelles qui se vendaient très-cher. Jus-

ques-là il n'avait pris leçon que de son père Hugues. Il se mit plus tard sous la discipline de Corneille Engelbrechtszen, et c'est en quittant l'atelier de celui-ci qu'il fut reconnu comme chef de l'école hollandaise. Il eut une carrière brillante, fit une fortune rapide et épousa une demoiselle de la noble maison de Boschhuisen. Albert Durer se rendit, dit-on, à Leyde pour apprendre à connaître de plus près l'homme qui, maniant comme lui le burin et le pinceau, était doublement chef d'école. Les six dernières années de la vie du maître se passèrent dans les souffrances que lui faisait éprouver une maladie contractée durant un


voyage qu'il avait fait dans la partie méridionale des PaysBas en compagnie de Jean de Matibeuge. Le Liggere 4 mentionne parmi les franc-maîtres de St-Luc reçus en 1522, Lucas de Hollandere. Est-ce Luc Jacobsz?

N° 54. - H. 0.30 L. 0.32. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

L'Anneau. — Un homme déjà sur le retour, passe un anneau au doigt d'une jeune fille.

N° 55. - H. 0.26. L. 0.19 B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

David et Saül, — Saül courbé par l'âge et par l'adversité, est assis dans une stalle sous un dais de pourpre.

Il soulève une pique. David, qui se tient debout en face du roi, joue de la liarpe. Un groupe de six personnages occupe le second plan. Ce tableau a été acheté à Amsterdam. La gravure que le maître a faite de ce sujet, a été décrite par Bartsch, vol. 7, page 552.

N" 56. - H. 0.14. L. 0.10. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

St.-Luc et St.-Marc, (dans le même cadre). — St.-Luc vu à mi-corps et de profil, écrit à un pupitre. A sa gauche le bœuf symbolique. Derrière lui un guéridon avec quelques fioles. La partie supérieure du tableau se termine

1 Voir l'Introduction.


par une tenture verte. — St.-Marc , également vu à micorps et posé de profil, écrit à une table. A sa droite le lion. Derrière lui quelques livres sur un rayon. Tenture supérieure rouge. — Ces deux tableaux ne forment pas diptyque, mais paraissent avoir fait partie, avec le numéro suivant d'une série des quatre évangélistes, à laquelle manque aujourd'hui St.-Jean. Ce numéro et le suivant - sont contestés, quoique d'après Bartsch ils aient été ^gravés par le maître.

N° 57. — H. 0.15 L. 0.10. B.

(MUSÉE VAN ERTDORN).

St-Mathieu. — L'évangéliste, vu à mi-corps et à-peuprès de profil perdu, écrit à un pupître dans l'embrasure d'une fenêtre ouverte , à travers laquelle on voit le ciel, et un ange qui semble dicter le texte sacré. Tenture supérieure rouge.

Nn 58. — H. 0.77 L. 0.95. B.

(MUSÉE VAN ERTDORN).

L'Adoration des Mages. — La Vierge, vêtue de vert et coiffée d'un voile blanc, est assise avec l'Enfant-Jésus dans les ruines d'un vaste bâtiment. Derrière elle se tient St.-Joseph aux pieds de qui sont couchés l'âne et le bœuf. L'un des mages, agenouillé, touche les pieds du Christ, l'autre lui présente la myrrhe et le troisième s'avance avec l'encens. Dans le fond, paysage accidenté, quelques personnes de la suite des mages. Contesté.


N° 59. - H. 0.29. L. 0.22. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — L'Adoration des Mages. — La Vierge, vêtue de bleu, est assise en plein champ non loin d'une ruine. Derrière la Vierge, St-Joseph debout. Un des mages est agenouillé devant le Sauveur; les deux autres s'avancent aux côtés de la Vierge. Dans le fond, paysage boisé et montagneux chargé de fabriques , on voit un grand nombre de figures dont les mouvements sont très-variés.

H. 0.29. L. 0.08,5.

VOLET DE DROITE. — St.-George. — Le saint, revêtu d'une armure d'or et montant un cheval blanc, brandit le glaive pour frapper le dragon qui, vomissant la flamme, se débat à ses pieds. Plus loin une femme agenouillée.

Fond : paysage accidenté.

H. 0.29. L. 0.08,5.

VOLET DE GAUCHE. - Le Donateur. — Ce personnage, vêtu d'une houppelande noire bordée de fourrure, est agenouillé. dans l'attitude de la prière; un chapelet est retenu entre ses mains jointes. Sa patronne, debout derrière lui, porte de la main droite un livre ouvert et un glaive sur la garde duquel est perchée une colombe blanche. Dans l'angle inférieur de gauche, le démon apparaît sous la figure d'une bête fauve. Fond : paysage boisé, étoffé d'une petite métairie. Ce triptyque est contesté.


JEAN SCHOREEL (4495-1562,) Né en 1495 à Schoreel ou Schoorl, village des environs d'Alkmaer, ce peintre, qui fut aussi musicien et poëte, avait fait de très-bonnes études littéraires, et parlait, dit-on, couramment cinq langues, quoiqu'il se fut de très-bonne heure adonné à la peinture. Son premier maître fut Willem Cornelisz de Haarlem, à qui succéda Jacob Cornelisz d'Amsterdam. Après avoir quitté celui-ci, Schoreel se mit sous la discipline de „ Jean de Maubeuge, qu'il abandonna bientôt pour se rendre à Cologne, puis à Spire et enfin à Nurnberg, où il continua quelque temps ses études sous la direction d'Albert Durer.

Mais l'esprit inquiet du jeune artiste ne lui permettait guère de faire un long séjour quelque part que ce fût. Il reprit donc sa vie nomade, alla à Venise et partit de là pour la TerreSainte. A son retour il visita l'île de Rhodes, où il fut parfaitement accueilli par le grand-maître, revit Venise, vint séjourner à Rome, y étudia les antiques et y copia plusieurs tableaux de Raphaël, de Michel-Ange et d'autres maîtres italiens. Plus tard, lorsque son compatriote Adrien VI fut élevé à la chaire de St-Pierre, ce pontife le nomma conservateur du Belvédère. Après la mort d'Adrien (1523), Schoreel revint à Utrecht, où il mourut en 1562. Ce peintre a presque exclusivement travaillé pour les rois et les princes, mais il chérissait trop sa liberté pour consentir à se mettre dans leur dépendance directe. Aussi le roi de France François Ier fit-il de vains efforts pour l'attirer à sa cour. Il eut pour élèves Martin Heemskerke et Antonio Moro, peintre du roi d'Espagne Philippe Il.

N° 60. — H. 0.83. L. 0.63. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Le Christ en croix. — Trois anges qui planent autour de la croix, reçoivent dans des calices le sang du Sauveur.


La Vierge, vêtue de vert, et St-Jean, vêtu de rouge, sont debout sous la croix, devant laquelle est agenouillée Madeleine en riche costume de fantaisie. Fond ; paysage accidenté.

MICHEL COCXIE (1497-159-2.) Né à Malincs en 1497 et fils d'un peintre qui portait le même nom que lui, Michel fut d'abord élève de son père, puis de Bernard Van Orley. II résida longtemps en Italie où il s'appropria si bien le style de Sanzio, que le surnom de Raphaël flamand lui en demeura. A son retour d'Italie, il s'établit dans sa ville natale, y fut inscrit en 1539 dans la confrérie de SI-Luc, et mena une vie très-splendide. Durant son séjour au-delà des Alpes, il avait épousé Ida Van Hasselt dont il eut deux enfants, Aune et Raphaël: ce dernier fut peintre comme son père et s'établit à Anvers, où il fut reçu franc-maître de St-Luc en 1585. Le Liggere 1 l'appelle Rafael Coxijen. Après la mort d'Ida Van Hassel (1569), Michel épousa en secondes noces Jeanne Van Schelle qui lui survécut. Il mourut en 1592 â Malines des suites d'une chute faite à Anvers, où il travaillait à un grand tableau commandé par le magistrat. Comme Schoreel, Michel Cocxie sut résister à toutes les séductions dont l'entoura François I", qui voulait l'attirer à sa cour. Il fut peintre de Philippe II, pour qui il exécuta plusieurs grands ouvrages, et fit du célèbre tableau de l'Agneau des frères Van Eycl<, une copie qui lui fut payée 2,000 ducats, somme énorme pour l'époque. Celle copie, envoyée à Madrid, fut enlevée par le général Belliard du temps de l'invasion française en Espagne. Aujourd'hui clic se trouve en partie au Musée de

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Berlin, en partie au Musée de Munich et en partie dans la galerie de S. M. le roi des Pays-Bas.

N° 61. H. 2.64. L. 2.37. B.

Martyre de St-Sébastien. — Le Saint est lié à un arbre.

Quatre archers dont un, touchant à la partie inférieure du cadre, n'est vu qu'à mi-corps, visent le martyr que vient déjà d'atteindre une première flèche. Derrière le groupe d'archers qui occupe la gauche de la composition, se trouvent quelques spectateurs. A droite est assis un soldat sous le bras duquel apparaît la tête d'un chien de chasse. Au second plan un groupe de cavaliers. Fond : paysage borné de collines. Fig. de gr. nat. — Signé MICIELO COCXYEN. FF. 1575. Provient du Vieux Serment de l'arbalète d'Anvers.

N° 62. - H. 2.57. L. 0.90. B.

Martyre de St Maurice. — Devant un bâtiment d'architecture antique où se voit une idole brisée, est agenouillé le saint martyr à qui un soldat lie les mains tandis que le bourreau s'apprête à lui trancher la tête.

Derrière ce groupe, au second plan, se tient une espèce de magistrat accompagné d'une troupe de soldats. Fond : une partie de colline; ciel nuageux. Fig. de gr. nat.

Ce numéro et le suivant ont probablement servi de volets à une composition plus importante.

N° 63. - H. 2.57. L. 0.90. B.

Martyre de St-Blaise. — Le saint suspendu à un tronc d'arbre, a les genoux fléchis, les bras étendus


et le haut du corps fortement incliné en avant.' Le bourreau, armé d'une espèce de sarcloir à long manche, lui racle la peau. Un aide du bourreau attache les pieds du martyr, un autre s'efforce de soulever un panier de sel et un nègre répand celle matière corrosive sur les plaies sanglantes de la victime. Fond : groupe d'arbres; ciel nuageux. Fig. de gr. nat.

N° 64. — H. 2.00. L. 1.43. T.

Triomphe du Christ. — Le Christ, assis sur son tombeau et triomphant de la mort et du péché, a le torse nu, tandis que la partie inférieure du corps est recouverte d'une draperie rouge. Ce tableau, revêtu de la signature, peut-être apocryphe, Michecl Coxsys fait, porte les deux inscriptions que voici : MoRS, SVM moks TVA, MOHSVS TVVS, 0 lnferne. Luc 5, et : Serpens, contuivi CAPVT TVA. Gen. 3. Fig. de gr. liai.

IIANS HOLBEIN (1-498-1554).

Cet artiste célèbre naquit à Augsbourg t'n 1498, et mourut de la peste à Londres en 15ai. Connue la plupart des grands maîtres de son temps, il mania avec une égale facilité le burin et le pinceau. Ami d'Erasme qui l'envoya au chancelier d'Angleterre Thomas Morus, Holhein fut pris en affection et comblé de bienfaits par Henri VIU, après la mort duquel (1547) il continua de séjournera la cour d'Angleterre. Le plus célèbre des ouvrages de ce peintre, est la danse macabre qu'il exécuta sur les murs du cimetière de Bâle. Les tableaux suivants lui t-ont attribués.


F N0 65. - H. 0.10,5. L. 0.8,5. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

; Portrait d'homme. — Le personnage, vu à mi-corps, est coiffé d'une toque noire et vêtu d'une houppelande de même couleur, d'où sort un petit col de chemise.

Fond uni.

N° 66. - H. 0.16. L. 0.13. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de François II, Dauphin de France. L'enfant vu à mi-corps peut avoir de 2 à 5 ans. Il est vêtu d'un justaucorps jaune à taillades et à manches bouffantes rouges, et coiffé d'un chaperon noir bordé de cygne, posé sur un serre-tète blanc. Fond uni. Au-dessus du portrait se lit en lettres très-endommagées : Françoi Dauphin. Ce tableau a été acheté en Hollande en 1855.

N° 67. - H. 0.60. L. 0.47. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de Jean Frobenius. — Ce célèbre typographe , ami de Holbein et d'Erasme, est coiffé d'une toque noire et vêtu d'une houppelande de même couleur bordée tic martre. Le portrait a à-peu-près les deux tiers de grandeur naturelle. Vu à mi-corps, Frobenius est assis à une table sur laquelle sont posés un sablier de fayence blanche et un volume relié de rouge où se lit is ERAS. n.

La main droite du personnage repose sur ce livre qui


probablement fait partie des œuvres d'Erasme; de la gauche il tient un petit rouleau de papier. Fond : bibliothèque sur le double rayon de laquelle se trouvent neuf volumes posés à plat et un calice d'or. Un autre portrait de Frobenius avec lequel celui-ci a été comparé par M. Van Ertborn, se conserve à Bâle; un troisième , tout pareil au n° 67 se trouve, dit-on, en Angleterre et appartient aux comtes de Tadnor.

TABLEAUX AMMES DU xvme ET DU COMMENCEMENT DU XVlme SIÈCLE 1.

École flamande.

No 68. - H. 1.76. L. 1.41. B.

Fêle du Serment des archers. — Dans un jardin et devant un château dont le portail est surmonté de la statue de St.-Sébastien, le roi de la fête, entouré de membres du Serment, est assis sous un dais de brocard rouge dont le dossier est orné d'une grande clef d'or.

Un échanson lui verse à boire dans une coupe d'argent,

1 Le cabiDPl de M. Van Ertborn constitue une collection distincte. C'est pourquoi nous classons sous la même rubrique toutes les oeuvres anonymes dont elle se compose, quoique dans le nombre il s'en trouve qui sont postérieures à la première moitié du XVII* siècle.


une jeune dame lui offre des fruits et à sa gauche un musicien joue de la musette. Devant lui et plus vers l'avant-plan les deux fous du Serment exécutent une danse au son d'un tambourin tenu par un nègre qui en même temps joue de la flûte. Autour de ce groupe, à droite et à gauche de la composition , se pressent de nombreuses figures d'hommes, de femmes et d'enfants, „ parmi lesquelles il en est plusieurs qui par leur altitude témoignent que l'humeur des convives a déjà atteint un certain degré de gaieté. Ce tableau, qui a pour fond un paysage où s'élèvent quelques châteaux, ne porte ni marque ni inscription; seulement les armes d'Anvers, d'Espagne et de Jérusalem s'y reproduisent fréquemment.

N° 69. — H. 0.51. L. 0.41. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Apprêts du crucifiement. — A gauche de la composition le Christ sanglant et couronné d'épines, est assis sur un tertre. Ses pieds reposent sur le montant de la croix à la traverse de laquelle un homme fore un trou.

Un aide du bourreau fait boire le fiel au Sauveur, tandis qu'un autre placé à sa gauche et un peu en arrière, semble l'insulter. Devant le Christ est agenouillée une religieuse patronée par St.-Augustin en habils pontificaux. La Vierge, St.-Jean et Madeleine sont assis à droite au second plan. Fond : le flanc du Calvaire; un château, campagne.


N" 70. - H. 1.23. L. 0.47. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Exaltation de la Vierge. — La Vierge, vêtue d'une robe blanche et d'un manteau bleu très-foncé, vient de surgir de la tombe à laquelle prient deux anges. Les pieds de Marie reposent sur les mains de deux autres anges, tandis que quatre séraphins, lui soutenant les bras et le torse, la conduisent vers le céleste séjour, représenté par une auréole d'or où se détache en rouge la silhouette de la Trinité. Entre la Trinité et la partie inférieure de la composition, on voit, dans un paysage, une église gothique non terminée et le ciel. Tous les anges sont vêtus d'habits sacerdotaux sur lesquels se détachent des ailes multicolores. Ce tableau, volet peint par derrière, rappelle le style et en partie le faire de Josse de Gand.

N° 71. — H. 0.68. L. 0.57. B.

Même école.

La Vierge et l'Enfant-Jésus. — La Vierge, vêtue d'une robe de couleur sombre et d'un manteau rouge, est assise dans une chambre où se voit à gauche une fenêtre à pelites vitres et à droite, dans un vase d'or, une tige de lys en fleurs. L'Enfant-Jésus est soutenu par sa mère sur une lable où se trouvent quelques cerises.


N" 72. - H. 0.99. L. 0.65. B.

École hollandaise.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

La sibylle de Tibur montrant à l'empereur Auguste la Ste-Vierge qui apparaît dans les airs. — L'empereur, vieillard à barbe blanche, est agenouillé à droite, dans une place publique dont les bâtiments appartiennent au style de l'architecture civile hollandaise du XVme siècle.

Placée à sa gauche et la main appuyée sur son épaule, la sibylle lui montre la Vierge avec l'Enfant-Jésus qui apparaissent dans une gloire. A la droite d'Auguste et, comme lui, tournant le dos au spectateur, un page agenouillé porte la couronne et le sceptre. A l'angle dt l'avant-plan de droite se trouvent deux suivantes de la sibylle ; à gauche se tiennent quatre officiers de la suite d'Auguste; au centre du second plan se voient quatre soldats armés, un lévrier, un paon et quelques figures accessoires. Tous les personnages sont vêtus de costumes du XVme siècle et plusieurs parties des étoffes et même des ornements d'architecture sont dorés; la tunique du page entre autres est toute semée de A dorés. Ce tableau fut acheté à Bois-le-Duc en 1828.

N° 75. - H. 0.68 L. 0.53 « B.

École inconnue.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — La Vierge vêtue d'une longue robe pourpre et d'un manteau rouge est


assise, dans une stalle gothique, sous un dais vert que soutiennent des anges. L'Enfant-Jésus, debout aux pieds de sa mère, écoute deux anges agenouillés qui font de la musique.

H. 0.68. L. 0.22. B.

VOLET DE DROITE. - St-Christophe portant l'Enfant-Jésus, traverse un gué.

H. 0.68. L. 0.22. B.

VOLET DE GAUCHE. — St-George armé de pied en cap achève le dragon abattu à ses pieds.

N° 74. - H. 0.68. L. 0.59. B.

École de Cologne.

(MUSÉE VAN ERTnoRN).

La bénédiction. — Dans une basilique , devant un autel qui est surmonté d'un triple triptyque - représentant des événements de la vie de la Vierge, un pape coifïé de la tiare et vêtu d'habits pontificaux donne la bénédiction avec le Si-Sacrement qu'encensent deux anges aux ailes irisées, vêtus de robes blanches à reflet bleu. Plusieurs parties de ce tableau sont dorées. On prétend que le pontife représenté ici, est le pape Paul n.

élu en 1464, mort en 1471.


N° 75. - H. 0.47.5. L. 1.34. B.

École du Bas-Rhin.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Résurrection. — Le Christ vêtu d'un manteau rouge et portant la croix, s'élève dans une gloire. Trois soldats , ~ec costume de l'époque du peintre, se prosternent devant la tombe dont un ange, vêtu de blanc, a soulevé la pierre. Fond -paysage. Acheté à Aix-la-Chapelle.

N° 76. — H. 0.42. L. 0.56. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Sainte Vierge. — Marie, vue à mi-corps, soutient son fils, debout sur un coussin rouge. Placé à sa gauche, un ange vêtu de blanc, offre un fruit à l'Enfant-Jésus.

A droite St-Joseph. Aux pieds du Christ se trouvent un livre, un chapelet, de petits souliers et d'autres accessoires. Fond : intérieur fermé par des draperies de couleur verte et rouge; paysage.

N° 77. H. 0.73. L. 05.5. B.

École inconnue.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

La Vierge, vêtue d'un riche manteau amarante, est assise sous un portique de marbre polychrome, chargé de guirlandes et orné de figures d'anges en relief. A travers


les arcades en plein-cintre de ce portique se voit un paysage accidenté. Un ange, agenouillé à la droite de la Vierge, présente un fruit à l'Enfant-Jésus. A la gauche de Marie, deux anges, debout, chantent dans un livre.

N° 78. -. H. 0.20. L. 0.15.5. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.

Baptême du Christ. — Le Christ, nu, est debout dans le Jourdain, tandis qu'agenouillé et vêtu d'un froc, St-Jean lui verse l'eau du baptême. Au second plan de gauche, un ange vêtu de rouge, aux ailes rouges et noires, tient la robe du Sauveur. Les deux autres personnes de la Trinité apparaissent dans les airs. Fond : paysage.

N° 79. — H. 0.26. L. 0.16. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, vêtu de noir à bordures de martre et coiffé d'un chapeau à trois pointes, tient des deux mains un livre fermé. Fond uni.

N° 80. - H.O. 28. L. 0.24. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait de Philippe-le-Bon (buste). - Le duc de Bourgogne est vêtu de noir et porte sur des cheveux courts un


chaperon noir, dont la bande retombe sur l'épaule droite.

Jl a la barbe rase, et la simplicité de son costume n'est relevée que par le collier de la Toison d'or. Fond vert, uni.

N" 81. - H. 0.71. L. 0.50. B.

Ecole hollandaise.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, de grandeur naturelle, a la barbe et les cheveux ras, la tête couverte d'un chapeau à larges bords, le col nu, orné d'une légère chaîne d'or. Il est vêtu d'un surtout grisâtre serré par une ceinture où pend une aumonière: De la main gauche il tient une flèche et une espèce de sablier.

A droite, à hauteur de la tête, est appendue une horloge.

Sur une banderolle étendue dans la partie supérieure, se lit en caractères gothiques : IIORA EST JAM NOS DE SUPNO SURGERE QUIA, NOVISSIMA. HORA. EST. Ce portrait dans lequel chaque détail est destiné à rappeler la brièveté de la vie, la rapidité du temps, pourrait bien être néanmoins celui de quelque chef-homme d'une confrérie d'archers. M. Van Ertborn l'acheta à Bruges.

N° 82. - H. 0.21. L. 0.14. B.

Ecole flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait d'homme (mi-corps). — Le personnage à: barbe et à cheveux ras, est coiffé d'un bonnet noir


moins élevé par derrière que sur le devant où s'attache un ornement de perles et de pierres fines. Il est vêtu d'une robe noire à fourrures, d'où sortent vers le poignet , des manches rouges. Ses mains reposent sur une bannière blasonnée aux armes de Bourgogne et de Brabant. Fond bleu, uni.

N° 85. - H. 0.58. L. 0.26. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait d'homme (buste). — Le personnage vêtu de l'aube, a les mains jointes et semble être agenouillé devant un prie-Dieu. La campagne se voit à travers une fenêtre ouverte.

N° 84. - H. 0.34. L. 0.24. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de femme (buste). — La jeune dame est vêtue d'une robe noire à manches et à collerette blanches. Elle est coiffée d'une guimpe de toile, et un bandeau de la même étoffe lui recouvre le front. Ses armes se trouvent dans l'angle supérieur de droite.

N° 85. — H. 0.16. L. 0.08. B.

Même école.

(MUSÉE VAN BRTBORN).

Homme en prières. — Un homme vêtu de rouge, est


agenouillé dans l'attitude de la prière. Son patron qui est debout derrière lui, est vêtu d'une tunique bleue et d'un manteau vert. Fond : intérieur de chambre.

N° 86. — H. 1.07. L. 0.11, B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

St.-Christophe. — Le saint, vêtu d'une tunique bleue et d'une draperie rouge, a les jambes nues jusqu'audessus des genoux. Traversant un gué, il porte sur l'épaule droite l'Enfant-Jésus vêtu de pourpre, et semble plier sous le léger fardeau ; aussi s'appuie-t-il des deux mains sur un long et fort bâton. A sa droite apparaît au loin un ermite caché dans une anfractuosité de rocher. Fond : large flaque d'eau , étoffée de quelques petits navires et éclairée par un soleil couchant.

N" 87. - H. 0.44. L. 0.34. B.

École hollandaise.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait de femme.-Une jeune dame qui, vue à mi-corps, a la poitrine toute couverte de joyaux, sous lesquels se voit une pélerine blanche richement brodée d'or qui se termine en haut par une espèce de collier. Une coiffe de lin, également brodée d'or, lui recouvre le front et la tête.

La ceinture du personnage est dorée et ses mains sont chargées de bagues précieuses. Fond verdâtre et uni.


N° 88. - H. 0.35. L. 0.24. B.

École hollandaise.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, déjà sur le retour, est coiffé d'une toque noire et vêtu d'une houppelande de même couleur à collet de martre ; sa main droite repose sur un sablier et la gauche sur une lettre ouverte. Ce tableau porte les armoiries de Borre van Amerongen et celles de Van Neck, familles de la Hollande septentrionale. Fond uni.

N° 89. — H. 0.20. L. 0.15. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait de femme (buste). —Jeune fille blonde coiffée d'une loque rouge d'où sort un voile noir. Elle est vêtue d'un corsage noir à manches rouges , toutes semées de crevées. Le cadre est marqué d'un monogramme composé des lettres J. G. F.

No 90. - H. 0.69. L. 0.51. B.

École inconnue.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, jeune homme à cheveux et à bonnet plats, est vêtu de noir et tient une bourse de la main gauche. Fond : rougeâtre uni.


N° 91. H. 1.07. L. 0.72. B.

École Allemande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — Sainte Vierge La Vierge, vue à mi-corps, est vêtue d'une robe verte et d'un manteau rouge sur lequel retombe sa blonde chevelure. Elle maintient l'Enfant-Jésus assis sur un tapis et prenant des cerises dans un panier qu'un ange lui présente. Un autre ange, assisà droite, fait de la musique.

Dans les airs apparaissent, séparés par un groupe d'anges, Dieu le Père et le St.-Esprit. Dans le fond, paysage très-accidenté, sont représentés le massacre Mes innocents et la fuite en Égypte. Le cadre porte en incision, les deux premières phrases de l'Ave.

H. 1.07. L. 0.29.

VOLET DE DROITE. — Le donateur, vu à mi-corps, vêtu d'une robe pourpre sous une houppelande noire à collet de martre et coiffé d'un chapeau à larges bords, est patroné par St.-Sébastien qui porte une tunique de brocard d'or. Fond : paysage. Les armoiries du personnage : de sable à l'aigle d'or , sont suspendues à un arbre. Dans le cadre sont incisés les mots : Adi 15 ivnii etatis 52 A01515.

H. 1.07. L. 0.29.

VOLET DE GAUCHE. — La donatrice, vue à mi-corps, vêtue de noir et coiffée d'une guimpe blanche, est patronée par Ste-Maric-Madelaine qui porte une robe noire à


très-larges manches doublées de rouge. Les armoiries figurées dans ce panneau, sont mi-parties de celles du donateur et de celles de la donatrice : de sable à la bande d'or, accompagnées au canton senestre du chef, d'un croissant d'or et au canton dextre de la pointe, d'une étoile de même. Dans le cadre sont incisés les mots : Adi 8 decembris clalis 24 Ao 1515.

N° 92. - H. 0.47. L. 0.46. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Mater dolorosa. — La Vierge, entourée d'une auréole, vêtue d'un ample manteau vert, paraît être assise.

Elle implore à mains jointes la miséricorde divine. Les sept douleurs de Marie sont représentées dans autant de petites compositions circulaires symétriquement distribuées autour de la figure principale.

N° 95. - H. 0.72. L. 0.81. R.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Conversion de St.-Malhicu. — Le Christ, suivi de quelques apôtres, passe devant le comptoir du fisc et parle à Mathieu, qui se penche dans l'embrasure d'une fenêtre. L'appartement où se trouve le futur évangéliste, est tout rempli de comptes où se lisent divers noms flamands parmi lesquels celui de Jan Van Remers est placé plus bas et plus en évidence.


N° 94. — H. 0.41. L. 0.34. B.

École de Westphalie.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Ecce Homo. — Le Christ, vu à mi-corps, a l'épaule gauche nue; une partie du bras gauche, l'épaule et le bras droits sont couverts d'un manteau de pourpre grisâtre. Le Sauveur, les mains liées de cordes, est couronné d'épines et porte le sceptre dérisoire.

N° 95. — H. 0.62. L. 0.49. B.

École de Massys.

, (MUSÉE VAN ERTBORN.) Christ mort. — Le Christ (nu) dont on ne voit que la tête et une partie du torse à peu près de grandeur naturelle, repose au pied du Calvaire. Vêtue d'une coiffe blanche et d'un manteau bleu, la Vierge-Mère embrasse son fils et le presse sur son cœur. Provient de l'ancien séminaire de Malines.

N° 96. -- H. 0.41. L. p.56. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Jeune fille agaçant un vieillard (buste). — Un vieillard, vert et dispos, résiste en riant à une jeune fille qui cherche à s'emparer d'une bourse qu'il tient. Dans le fond, un homme à demi-caché derrière une porte entr'ouverte,


guette cette scène. Fig. de gr. nat. Acherté en- 1821 à la.

vente publique de feu M. le Dr Cuypers, à Anvers.

N° 97. — H. 0.80. L. 1.15. B.

lfJême école.

(MUSÉE VAN ERTBOR-î.) Un banquier (bustes). — Le banquier, debout dans soi* comptoir, aligne des pièces d'or et d'argent. Sa femme contrôle l'opération et feuillette un registre. Dans le fond s'avance un jeune homme apportant une lettre. Fig.

de gr. nat.

N° 98. H. 1.65. L. 0.71. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Portement de la Croix. — Le Christ, qui fléchit sousle poids de l'instrument du supplice, est soulagé par Simon de Cyrène. Devant le Sauveur s'agenouille Ste-Véronique qui s'apprête à essuyer le front sacré. Des soldats, dont le chef monte un cheval blanc, complètent la.

composition. Fond : château-fort, partie de ville.

N° 99. - H. 1.36. L. 0.46. B.

École de Jean de Maubeuge.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Portement dr la Croix. — Le Christ vêtu d'line longue-


robe de pourpre, et succombant sous la croix , est maltraité par des soldats qui se trouvent derrière lui et à sa gauche. Provient d'une église de Grammont.

N° 100. — H. 0.67. L. 0.53. T. sur B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

La Vierge en prières (buste). — La Vierge, placée dans une espèce de niche en plein-cintre, a les mains jointes .et s'incline légèrement.

N° 101. - H. 2.77. L. 2.25. B.

École inconnue.

Ensevélissement du Christ. — Au pied du Calvaire, qui forme la moitié gauche du tableau, le cadavre sacré est couché dans un suaire par Nicodème qui, placé à droite, en maintient les extrémités inférieures, et Joseph d'Arimathie, qui le soulève par les épaules. La Vierge, en manteau bleu et en robe de lin, est agenouillée devant son fils. A sa droite se tient St-Jean; à sa gauche et derrière elle, se voient trois saintes femmes, tandis que non loin de St-Joseph d'Arimathie et tout à l'angle inférieur gauche,s'avance un homme portant un suaire sur l'épaule.

Sans marque ou signature.


N" 102. - H. 0.40. L. 0.37. B.

École de Jean Mostaert.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Christ au tombeau. — Le Christ, en partie enveloppé de son suaire, soutenu par deux saintes femmes et par St.-Jean, fait face au spectateur; une troisième sainte femme, vue à mi-corps, prie à l'avant-plan de droite.

Fond : paysage boisé et une grotte où deux personnages semblent préparer le tombeau du Sauveur. La partie supérieure de ce N°, qui paraît avoir eu des volets. se termine en trèfle gothique.

N° 103. - H. 0.40. L. 0.27. B.

École allemande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Jeune homme blond coiffé d'une toque posée sur l'oreille droite; vêtu d'une robe rouge à larges manches et d'un manteau noir à large collet de martre. Il tient une fleur de la main gauche. Fond verdâtre, uni.

N° 104. - H. 0.15.5 L. 0.13. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme. — Jeune homme blond, à légères moustaches et barbe rouges. Il est vu à mi-corps, vêtu


de noir et coiffé d'une toque noire posée sur l'oreille gauche. Fond vert, uni.

N° 105. - H. 0.14.5. L. 0.11. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Sainte en prières. — La sainte, vue à mi-corps, vêtue d'une robe jaune et d'un manteau rouge , a la tête ceinte d'une couronne. De ses mains jointes elle tient un crucifix.

N" 106. - H. 0.91. L. 0.81. B.

"'- École inconnue.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) 1 Vierge avec l'Enfant-Jésus entourée d'anges bleus et rouges.

No 107. - H. 0.34. L. 0.28. B.

École inconnue.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme. — Le personnage, vu à mi-corps, vêtu d'un justaucorps rayé jaune et brun et de grègues ballonnées, a les cheveux ras, la moustache rabsrttue sur la bouche, la barbe en pointe. Il porte sur un haubert la fraise empesée. Devant lui sont posés des gantelets et un heaume sur lequel il appuie la main droite.

La gauche tient la garde d'une épée. Fond uni.


N° 108. — H. 0.55. L. 0.24. (chaque panneau) B.

École allemande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

PANNEAU DE DROITE. — Portrait d'homme. - Ce personnage, vu à mi-corps, a la tête nue, les cheveux courts, les mains jointes. Il est vêtu d'une houppelande noire à collet de martre. Son chapeau est posé devant lui sur l'appui d'une fenêtre. Fond sombre, uni.

PANNEAU DE GAUCHE. - Portrait de femme. — Le personnage, vu à mi-corps, coiffé d'une guimpe blanche, est vêtu d'une robe rouge sous un surtout noir. Il a les mains jointes et tient un rosaire dont le credo repose sur l'appui d'une fenêtre. Fond sombre, uni.

N" 109. - H. 0.20. L. 0.15. B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Jeune homme à cheveux courts, coiffé d'un bonnet noir et plat posé sur l'oreille droite. Il est vêtu d'un manteau noir et tient des gants de la main gauche, tandis que sa droite est appuyée sur la hanche. Fond uni.

N° 110. - H. 0.65. L. 0.50. B.

École italienne.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Madone. — La Vierge, à cheveux noirs, est vêtue d'une


robe rouge et d'un manteau bleu. L'Enfant-Jésus (nu), jouant avec des merises, est assis sur les genoux de sa mère qui l'entoure du bras droit et appuie le bras gauche sur une table. Fond : à gauche, draperie verte; à droite, paysage.

No 111. — H. 0.26. L. 0.21. B.

École du Bas-Rhin.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Jeune homme, coiffé d'une toque noire posée sur l'oreille droite, vêtu d'un manteau noir que relève une chemise blanche, et dont un pan, passant sous le bras gauche, est rejeté sur l'épaule droite. Il tient une bourse de la main gauche, qui repose sur la droite. Fond : Embrasure d'une fenêtre; on y voit un écusson sous lequel, dit-on, se lisait autrefois le nom d'Imhof.

N° 112. — H. 1.65. L. 1.55. Ovale B.

École flamande.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait de François Sonnius. — Ce prélat, qui fut le premier évêque consacré d'Anvers, était évêque de Boisle-Duc lorsqu'il fut élu au siège de cette première ville, le 30 juin 1568. Il fut un des théologiens catholiques qui, à la diète de Worms, soutinrent le plus vivement la dispute contre Luther. Dans ce portrait il est peint en buste,


de profil, en froc et en toque noire. Fond uni. Inscription : JElalis sve 68. Gravé dans le Théâtre sacré du Brabant.

N° 113. — H. 0.72.5. L. 0.56. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Maler dolorosa. — La Vierge, vêtue de vert, coiffée de blanc, le cœur percé d'une seul glaive, est entourée d'une auréole où planent des chérubins.

N° 114. — H. 0.46. L. 0.36.5. B.

Même école.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, qu'on croit être Guillaume Ier, prince d'Orange, est dans la force de l'âge. Il est coiffé d'une calotte noire, vêtu d'un justaucorps noir à passementeries d'or et d'une fraise empesée. Les armoiries se trouvent à gauche. Fond uni.

N° 115. - H. 0.42.5. L. 0.56. B.

École inconnue.

Sic-Famille. — La Vierge, vue à mi-corps, soutient l'Enfant-Jésus debout sur un coussin rouge. A sa droite se tient St-Joscph ; à sa gauche un ange offrant un fruit.

Fond : Intérieur borné par des draperies de couleur verte et rouge; paysage.


N° 116. — H. 0.59. L. 0.58. B.

Blason. — Ce blason, peint en losange, représente un homme endormi dans un paysage, avec l'inscription : NIET SONDER GODT. Le cadre intérieur est chargé d'une sorte de rebus composé de nombreuses figures.

N° 117. - H. 0.59. L. 0.58. B.

Blason. — Christ en croix, avec une inscription trèsendommagée. Les angles latéraux du losange, sont chargés d'écus portant chacun lion de sable sur champ de gueules et lion d'or sur champ de sable.

N° 118. - H. 0.61.5. L. 0.62.5. B.

Blason. — Peint en losange, ce blason représente deux femmes et un enfant dans un paysage. Les quatres angles sont chargés d'écus ; celui de l'angle supérieur est entouré du collier de la Toison d'or. Le cadre intérieur offre deux fois l'inscription : D'ONGELEERDE LIERE. Dans l'angle supérieur et les angles latéraux se voient des têtes de lion ; une tête de bœuf orne l'angle inférieur. Ce blason est celui d'une ancienne société littéraire et dramatique de Lierre.

N° 119. - H. 0.73. L. 0.73. B.

Blason. — De nombreuses figures peintes sur fond d'or en losange, et presque toutes isolées les unes des autres, forment un rébus.


N° 120. - H. 0.73. L. 0.73. B.

Blason. — Peint en losange. La Vierge avec l'EnfantJésus est assise sur la corolle d'un lys. De chaque côté se trouve un ange; dans chaque angle latéral un écu.

Inscription : REYNE BLOEME.

N° 121. - H. 0.69. L. 0.69. B.

Blason. — De nombreuses figures peintes sur fond sombre en losange, et presque toutes réunies en groupes, forment rébus.

N° 122. - H. 0.69. L. 0.69. B.

Blason. — Rebus peint en losange sur fond gris et composé de nombreuses figures qui.sont pour la plupart isolées les unes des autres.

N° 125. - H. 0.78. L. 0.78. B.

Blason. — La Trinité. — Le Christ est couché sur les genoux de Dieu le père, vêtu d'habits pontificaux; ils portent ensemble un livre ouvert où se lit : Ick ben die A en die 0, dal beghi en de dat eijnde. Apocalij. L Le St.-Esprit plane dans les airs. Losange.

N° 124. - H. 0.72, L. 0.75. B.

Blason. — Un guerrier revêtu d'une armure antique, est debout dans un paysage et tient un pommier chargé de fruits. Un mendiant est assis à sa droite; un autre,


accroupi à sa gauche, boit dans une écuelle. Le cadre, en losange, porte l'inscription : DEN GROEÏENDEN BOOM.

LIERE. Ce blason est, comme le N° 118, celui d'une ancienne société littéraire et dramatique de Lierre.

N° 125. - H. 0.81. L. 0.81. B.

Blason. — Ste-Apollonie est debout dans un paysage où fleurit l'érica sur laquelle butinent les abeilles. Deux moutons et une chèvre paissent au loin. Une banderolle porte en lettres gothiques l'inscription : Wij. heijbloemkens. bieen. vrucht. met. bliscapen. Les angles latéraux du losange sont chargés d'écus ; l'angle supérieur est ^rné des armes d'Espagne. Ce blason provient d'une ancienne société littéraire et dramatique de Turnhout nommée de Heybloeme.

HANS VAN DER ELBURCHT (1500-1551).

Ce peintre, surnommé Klein Hansken ou Petit-Jean , parait être né vers 1500 à Elburcht, dans la Gueldre. 11 peignait la figure et le paysage. C'est en 1556 et non pas en 1555, comme on le lit partout, qu'il fut reçu francmaître de St-Luc à Anvers. Certains biographes indiquent l'année 1546 comme date de sa mort; mais il est avéré qu'il vivait encore en 1551, puisqu'à cette date le Liggcre 1 mentionne comme étant entré à l'atelier de Hans Van der Elborcht, l'élève Michel Salebos.

1 Voir l'introdiiction.


N° 126. - H. 2.80. L. 2.13. B.

La multiplication des pains. — Le Christ, vêtu d'une tunique de pourpre (pâle) et d'un manteau rouge, est assis à l'avant-plan au centre de la composition. Il bénit les cinq pains et les deux poissons que lui présente un enfant placé à sa gauche. Derrière le Sauveur, dans les trois-quarts de gauche, se tiennent debout les douze apôtres, dont les attitudes expriment soit la foi, soit l'étonnement, soit la curiosité. Au second-plan de droite et au fond, se fait la distribution d'aliments à la foule partagée en différents groupes. Fond : Paysage.

JEAN MASSYS (1504-1570).

Fils du célèbre Quentin. On ignore la date de la naissance et celle de la mort de ce peintre. Nous avons fixé approximativement les dates d'après les indications fournies par le Liygere 1 qui nous apprend qu'en 1516 Jean Massys fut élève de Jaket Oskens; que la confrérie l'admit comme franc-maître en 1531, et qu'en 1569 il reçut encore un élève du nom d'Olivier De Cuyper. Comme nous avons donné dans la biographie de Quentin des détails précis et inédits sur la famille Massys, il serait oiseux de reproduire ici les faits qui s'appliquent plus spécialement à Jean.

N° 127. — H. 0.62. L. 0.29. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Visite de la Ste-Vicrge. — Marie, accompagnée de St-Joscph, rend visite à sa cousine Élisabeth qui accourt

1 Voir rlntinduction


vers elle les bras ouverts. Les costumes sont du milieu du XIVe siècle; le lieu de la scène est une vue de ville dont les maisons appartiennent au style flamand de la même époque. A l'avant-plan il y a, comme seuls accessoires.

une poule et un coq. Ce tableau est signé : JOANES MASSIIS.

1558.

N° 128. - H. 1.50 L. 1.51 B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.) Guérison de Tobie. — Le vieux Tobie et sa femme sont assis dans un champ boisé. Leur fils vient d'arriver et s'empresse de toucher les yeux de son père avec le fiel "sairaculeux contenu dans un coquillage. Un petit chien accourt demander des caresses de bienvenue à la mère du pieux voyageur. A la droite du jeune Tobie se tient sa femme Sarah avec l'ange qui a servi de guide. Fig. pet..

nat. Est signé : JOANNES MASSIIS. 1564.

LAMBERT SUSTERMAN (1506-1560) Ce peintre, qui fut aussi philosophe et poète, est plusconnu sous le nom de Lambert Lombard. Il naquit à Liège, en 1506, de parents pauvres. On croit qu'il fut pendant quelque temps élève de Jean de Maubeuge, à qui il emprunta le goût de la peinture italienne que plus tard il contribua si puissamment à répandre parmi nous. Bientôt il suivit le cardinal Pole au-delà des Alpes et y étudia sous la conduite d'Andrea del Sarte. Après son retour à Liège , il partageait d'ordinaire son temps entre les études scientifiques et la pratique de l'art. Sa fortune demeura toujours


très-médiocre, ce qui ne l'empêcha de se marier à trois reprises, quoiqu'il eût eu plusieurs enfants de ses deux premières femmes. L'influence exercée par Lambert Lombard sur l'école flamande, fut d'autant plus étendue qu'il forma de nombreux élèves , lesquels à leur tour, se firent les propagateurs de son système. De ce nombre furent Frans Floris et Guillaume Key. Lampsonius et H. Goltzius ont écrit sa biographie, mais ils n'indiquent pas la date de sa mort sur laquelle on n'a d'autre renseignement que l'inscription placée sous son portrait fait par Théodore Galle. Cette inscription porte : Obiit apud Leodienses, anno 1560.

N° 129. - H. 0.46. L. 0.33. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Portrait d'homme (buste). — Le jeune homme a les cheveux ras; il est vêtu d'une légère toque noire et vêtu d'un justaucorps de même couleur, recouvert d'une pelisse brune. De la main droite il tient une lettre ouverte. Ce tableau porte dans la partie supérieure du fond grisâtre : ÆTATIS. 19.

PIERRE AERTSZEN (1507-1573).

Connu sous le nom de Lange Pecr, que lui fit donner sa haute stature , cet artiste était le fils d'un chaussetier d'Amsterdam. Il naquit en cette ville en 1507 et fut d'abord élève d'Allard Claessen , qu'il abandonna bientôt pour aller continuer ses études dans la partie méridionale des Pays-Bas et plus spécialement à Anvers, où en 1533 il fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc. Le Liggcrc1

1 Vnir l'Iutrniliirtion.


ne le désigne que sous le nom de Lange Peter, schildere, et il est à présumer qu'il ne profita pas longtemps des droits que lui conférait son titre, puisqu'il ne fit aucun élève parmi nous. Il mourut en 1573, laissant trois fils qui suivirent la carrière paternelle. Pierre Aertszen peignait l'histoire; parfois cependant ses compositions ne compre- naient que des accessoires et des ustensiles de ménage.

N° 150. — H. 0.29 L. 0.39. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

Calvaire. — A l'avant-plan un groupe nombreux de disciples et de saintes femmes pleurent la mort du Christ.

A l'arrière-plan le Christ crucifié entre les larrons. Au pied de la croix une cohue de soldats, de cavaliers et de spectateurs. Fond : Paysage; dans le lointain, à droite, Jérusalem ; ciel sombre, chargé de nuages.

LUCAS DE CRANACH, LE JEUNE (1515-1586).

Né en 1515, probablement à Weimar, et mort en 1586, cet artiste fut élève de son père, Cranach le vieux, cité pag. 67.

N° 151. - H. 0.51. L. 0.35. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN.)

La Charité. — Cette vertu est représentée sous la figure d'une femme enveloppée d'un voile diaphane et assise sur une pierre. Elle donne le sein à un enfant, tandis qu'un autre, placé derrière elle, lui met les mains


sur les épaules et qu'un troisième joue à terre. Sauf une seule échappée à gauche, le fond de ce tableau est formé par une liaie haute et touffue. A droite se voit en partie un pommier chargé de fruits. Provient du cabinet de M. Tiberghien à Bruxelles.

FRANÇOIS DE VRIENDT (1520-1570).

Plus généralement connu sous le nom de Frans Floris, ce peintre célèbre est né à Anvers vers l'année 1520. Son père, Corneille de Vriendt, tailleur de pierres, portait déjà le surnom de Floris ; sa mère se nommait Maria Goos.

Frans fut d'abord destiné à la statuaire ; mais son goût prononcé pour la peinture lui fit abandonner le ciseau. Il se rendit à Liège et y étudia sous la direction de Lambert Lombard qui lui lit prendre goût aux principes des écoles transalpines. Revenu dans sa ville natale, il fut reçu francmaître de la confrérie de St-Luc en 1540 et non pas en 1539, comme le disent la plupart de ses biographes, confondant sans doute l'année de la réception de Frans avec la date de celle de son frère Corneille, architecte et statuaire. Bientôt la réputation de Frans, qui avait visité l'Italie , s'étendit au loin et son talent lui valut, avec l'amitié de plusieurs d'entre les plus illustres seigneurs du temps, tels que le prince d'Orange et les comtes d'Egmont et de Horn, de grandes richesses que le peu d'ordre qu'il apportait à sa conduite, ne lui permit pas de conserver.

11 peignait d'une manière très-expéditive et l'on assure qu'il eut plus de cent élèves dont une trentaine sont nominativement cités par Van Mander. Une particularité assez curieuse, c'est qu'aucun de ces élèves ne se trouve inscrit au Liggere 1. Floris mourut à Anvers en 1570. La famille

1 Voir l'Introduction.


à laquelle appartenait ce peintre a produit plusieurs artistes de mérite. Le plus célèbre après François, est son frère Corneille à qui Anvers doit son hôtel-de-ville et sa Maison Hanséatique. Des deux fils de Floris, peintres tous deux, l'aîné Jean-Baptiste fut assassiné par les Espagnols; le cadet s'établit à Rome et s'y fit une brillante réputation par ses tableaux de chevalet.

N° 152. - H. 3.08. L. 2.20. B.

La chute des Anges. — Tout en conservant une unité réelle, ce tableau est pour ainsi dire divisé en deux zones dont l'une est remarquable par un style sévère et réservé, tandis que l'autre se distingue par le laisser-aller le plus fantastique. Dans la partie supérieure, l'archange Michel, armé du glaive flamboyant et la tête ceinte d'une auréole dorée, foudroie le chef des anges rebelles, qui a revêtu la forme d'un dragon couronné. Aux côtés de St-Michel, des anges, armés delanceset d'épées, combattent la tourbedes dénions, qui se défend avec plus de rage que de succès.

La plupart des anges rebelles ont conservé la forme humaine, mais ont la tête d'animaux immondes ou féroces; seule, la métamorphose de Lucifer est bien complète. La bataille se livre dans les airs, et c'est à peine si l'on aperçoit, la terre qui s'enlr'ouvre en vomissant des flammes. Fig. de gr. nat. Signé : FF. IV. ET. FA. 1554.

N° 155. - H. 2.51. L. 1.96. B.

Adoration des Bergers. — L'Enfant-Jésus est couché nu dans une crèche recouverte de langes et de paille.

Devant lui est agenouillée la Vierge-Mère; derrière elle apparaît St.-Joseph sous la figure d'un vieillard. A


gauche de Marie se trouve un groupe nombreux d'hommes et de femmes dont l'attitude trahit en même temps l'empressement et la vénération. A droite s'avancent deux bergers dont l'un apporte un petit bouc. Au pied de la crèche et la touchant de la tête, est couché l'âne, et, plus vers l'avant-plan, un agneau aux pieds liés.Le bœuf se voit à l'arrière-plan dans une étable. La scène se passe dans une ruine pittoresque. Fig. de gr. nat.

N° 134. - H. 21.2. L. 0.97. B.

St.-Luc. — Représenté sous la figure d'un vieillard (qu'on dit être le portrait du peintre Rykaert Aerts, dit Ryckaert-metter-Stelt, ami deFloris, né à Wyck-op-Zee en 1482, mort à Anvers en 1577), St.-Luc est assis devant un chavelet dans une chaise d'osier. Sur ses pieds repose la tête du bœuf symbolique dont le front est orné du blason de la confrérie des peintres. Derrière le saint, un homme, à manches retroussées, broie des couleurs. Fond : intérieur d'atelier. Provient de la grande salle de l'ancienne Académie. Fig. de gr. nat.

N° 135. - H. 0.98. L. 0.75. B.

Portrait d'homme. — Un chanoine revêtu de l'aube, est en prières devant l'image du Sauveur crucifié. Derrière lui se voit son patron debout.

LAMBERT VAN NOORT (1520- ).

Cet artiste dont le nom s'écrit aussi Van Oort, mais à tort comme le prouvent ses monogrammes et signatures


authographes, fut à la fois peintre et architecte. Né à Amersfort vers 1520, il vint, jeune encore, s'établir à Anvers où, au, témoignage du Liggere 1 il fut reçu francmaître de la confrérie de St-Luc en 1519 et non pas en 1.547 comme le prétendent quelques biographes. On ne connaît pas la date de sa mort. Son fils Adam Van Noort fut le premier maître de Rubens et le beau-père de Jacques Jordaens.

N8 156. — H. 0.45. L. 0.42. B.

DEUX SIBYLLES. — Deux panneaux réunis sous le même numéro. - PANNEAU DE DROITE. — La Sibylle de l'Église du Christ, debout, ayant les bras et les pieds nus, porte un livre sous le bras droit et un Christ en croix de la ,'main gauche. Inscription : Sibilla ccclesiœ Christi; plus bas le monogramme du maître et la date de 1565. - PANNEAU DE GAUCHE. — La Sibylle Agrippine (H. 1.30 L. 0.38) qui porte des verges de la main droite et une barre de fer .ou entrave de la gauche. Inscription : Sibilla Agrippa; plus bas le monogramme et une date illisible.

N* 157. - IL 1.30. L. 0.25. B.

DEUX SIBYLLES. — Deux panneaux réunis sous le même auméro. —Comm&les précédentes ces figures sont debout, ont les pieds et les bras nus; mais elles se distinguent des premières en ce qu'elles portent sur la tête un chapiteau de colonne. Sur le panneau de droite figure la sibylle helponce (H. 1.59. L. 0.25) portant les trois clous de la Passion avec l'inscription: Sibilla Helponce; sur le panneau de

1 Voit l'Introduction.


gauche, la sibylle delphique portant la couronne d'épines avec l'inscription : Sibilla delphica, sans date ou monogramme.

N° 158. - H. 1.63. L. 1.08. B.

Sibylle portant la lance et l'éponge. Sans inscription, mais signé du monogramme et datée de 1565.

N° 459. - H. 1.62. L. 1.18. B.

Sibylle tenant la colonne à laquelle fut attaché le Christ. Signé et daté comme au numéro précédent.

N° 140. - H. 1.60. L. 0.19. 'B.

Sibylle portant le calice.

N° 141. — H. 2.26. L. 2.26. B.

Nativité du Christ.' — L'Enfant-Jésus est déposé sur les degrés d'un palais en ruines, tandis que la Vierge, St.-Joseph et un ange sont en adoration devant le divin nouveau-né, et que de nombreux bergers accourent de toutes parts pour lui rendre hommage. Petit, nat. signé : Lamberlus à Noort inven. pingebat. A0 1555.

N° 142. - H. 1.25. L. 1.98. B.

Le Christ lavant les pieds de ses apôtres. — Le Christ agenouillé, lave les pieds de St.-Pierre assis à gauche de la composition. Autour de ce groupe, les onze apôtres sont assis dans diverses attitudes. Pet. nat. signé : Lambert à Noort invrn. ping. A" 1560,


N° 143. - H. 1.07. L. 2.70. B.

La Cène. — Le Christ occupe le milieu de la composition; autour de lui sont assis à table les apôtres dont trois sont vus de dos. Le Sauveur lève l'hostie de la main droite et tient le calice de la gauche. Pet. nat.

signé et daté de 1558.

N° 144. - H. 1.35. L. 1.83. B.

Le Christ au Jardin des Oliviers. — Ce tableau préseule deux épisodes; La scène principale se compose ,à l'avaut-plan de trois apôtres endormis, au second-plan de droite du Christ agenouillé priant son père d'éloigner sde lui l'amer calice. A l'arrière-plan de gauche est représentée la scène du baiser de Judas. Pet. nat. signé du monogramme et daté de 1565.

N° 145. - H. 1.34. L. 1.52. B.

Couronnement d'épines. — A l'avant-plan et au centre de la composition, est assis le Christ à qui deux bourreaux appliquent la couronne d'épines, tandis qu'un autre lui présente le roseau. Pilate et les juges occupent de chaque côté les angles du second plan. Pet. nat. Daté de 1565 et signé du monogramme.

N° 146. - H. 1.4-2. L. 1.93. B.

Portement de la croix. — Le Christ, fléchissant sous le honteux fardeau, est assisté par Simon de Cyrène.

Devant lui s'est agenouillée Ste.-Véronique. Les larrons, conduits par des soldats, marchent en tête du cortège


que ferment St.-Jean, les saintes femmes et la Vierge.

Pet. nat. Signé du monogramme et daté de 1565.

N° 147. H. 1.42. L. 1.83. B.

Calvaire. - Placé entre les deux larrons, le Christ en croix occupe le milieu du tableau. A ses pieds s'est agenouillée Marie Madeleine. La Vierge évanouie, soutenue par St.-Jean et une sainte femme, forme groupe à l'avant-plan de droite. Au second plan de gauche se tiennent deux vieillards. Petit, nat. Fond : Jérusalem.

Signé du monogramme et daté de 1565.

N° 148. - H. 1.42. L. 1.91. B.

Ensevelissement du Christ. — Porté par Nicodème et St.-Joseph d'Arimathie, le Christ occupe le centre de la composition. Devant lui est assise Madeleine.

St.-Jean, la Vierge évanouie et quelques saintes femmes peuplent le fond. Pet. nat. Signé.

N° 149. - H. 1.57. L. 0.88. B.

Résurrection du Christ. — Le Christ, triomphant de la mort, s'élève dans une gloire. A l'avant-plan de gauche on voit un soldat efl'rayé. Signé et daté de 1565.

MARTIN DE VOS (1524-1603).

Les biographes ne sont pas d'accord sur la date qu'ils assignent à la naissance de ce peintre. Les uns la placent en 1320 ou 1524, les autres, avec Van Mander, en 1531. Ce qu'il


y a de certain, c'est qu'il est né à Anvers, d'un père hollandais portant le prénom de Pierre et admis comme franc-maître de St-Luc en 1519. Martin reçut de son père les premières leçons de dessin, mais il se perfectionna sous la conduite de Frans Floris et plus tard, dans un voyage qu'il fit en Italie, il devint l'élève et l'ami du Tintoret. Après son retour à Anvers, la confrérie de St-Luc l'admit en qualité de fils de maître en 1558 et non pas en 1559 comme l'écrivent par erreur la plupart des biographes , qui paraissent avoir confondu avec Martin, Jacques ou Philippe de Vos reçus en cette dernière année. Martin fut doyen de la corporation en 1572.

Il peignait d'ordinaire de grandes compositions, excellait dans le portrait et fit plusieurs élèves, dont le plus célèbre, Wenceslas Coeberger, se trouve inscrit dans le Liggcre*, sous l'année 1573. On a beaucoup gravé d'après de Vos , qui mourut, dit-on, à Anvers en 1603, laissant un fils connu 'dans la confrérie de St-Luc, sous le nom de Martin de Vos, le jeune, et admis comme fils de maître en 1607. Ce qu'il y a de singulier à cette date, c'est que déjà en 1606 le Liggere assigne nominativement au jeune de Vos un élève du nom de Willem Robrecht. Un élève appelé jtlachiel BCielkens est inscrit sous 1605 comme admis à l'atelier de Martin de Vos, sans autre désignation. S'il s'agit ici du vieux De Vos, le fait de l'inscription infirmerait la date généralement assignée à la mort de ce peintre.

N° 150. - H. 3.47. L. 2.79. B.

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — Triomphe du Christ. - Vainqueur de la mort et du péché figurés à ses pieds par un crâne et un dragon, le Christ, qui montre le ciel de la main droite et tient la croix de la gauche, est dans un mouvement ascensionnel. H n'a d'autre vêtement qu'un léger manteau servant de fond

i Voir l'Introdnrtion.


à la carnation sans aucunement la dérober aux regards.

A l'avant-plan de droite se voit St.-Pierre à genoux, qui tient les clefs symboliques de sa main gauche reposant sur une bible ouverte au Chap. 2 des actes des Apôtres dont le texte latin est copié depuis le Y. 18 jusques et y compris le V. 24. De la main droite il montre le Christ. A l'avant-plan du côté opposé, se trouve St.-Paul avec le glaive, la main droite posée sur la poitrine. Sa gauche appuie sur une bible ouverte au Chap. VI de l'épitre aux Romains, transcrite du V. 7 jusques au Y. 14.

inclusivement. — Derrière St.-Pierre se voit St.-George,.

armé à la romaine, debout et la tête découverte. De la main droite il tient son étendard à croix de gueules sur champ d'argent et porte son casque dans le bras gauche.

— Derrière St.-Paul apparaît, les maius croisées sur la poitrine, Ste.-Marguerite accompagnée de l'agneau.

Dans les airs planent deux anges portant l'un une couronne de fleurs, l'autre une couronne de laurier; autour d'eux, dans une gloire, se groupent de nombreux chérubins. Fig. de gr. nat.

H. 3.45. L. 1.25.

VOLET DE GAUCHE. — Fondation de Ste-Sophie. L'empereur Constantin, vigoureux vieillard à barbe blanche , la tête ceinte de la couronne à turban, est assis au second-plan et montre à St.-Georges, debout derrière, lui l'église de Ste-Sophie, dont la coupole est terminée, mais au portail de laquelle travaillent encore de nombreux ouvriers. Un architecte, placé à la gauche de Constantin, semble vouloir appeler son attention sur


quelque détail. Derrière le groupe, formé par l'empereur et St-Georges, se montrent des personnages de la cour.

Tout à l'avant-plan, un ouvrier taille un bloc de marbre.

Dans les airs apparaît la Vierge avec l'Enfant-Jésus. Fig.

de gr. nat.

H. 3.45. L. 1.23.

VOLET DE DROITE. — Baptême de Constantin. — Dans une église d'architecture antique, l'empereur, vieillard à barbe blanche, nu jusqu'à la ceinture, est agenouillé près des fonds baptismaux. Un évêque, accompagné d'un prêtre qui porte la crosse, baptise le vieux guerrier.

Deux diacres à genoux près de Constantin, tiennent des cierges allumés. Plus à l'arrière-plan, St-Georges, le casque en tête, maintient son étendard. Entre le saint et l'évêque se trouve Ste-Marguerite, et plus loin un groupe de spectateurs. Fond : paysage où se voit St-George combattant le dragon. Tout à l'avant-plan, le sceptre et la couronne à turban sont posés sur un tapis sur la bordure duquel se lit : Robycolium cr.0 fecit Merten de Vos Antwerpiensis. CI:) DL XXXX. Fig. de gr.

nat. Les revers des volets représentent St-Georges à cheval et Ste-Marguerite avec le dragon.

N° 151. - H. 2.06. L. 1.85. B.

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — St-Thomas touchant les plaies du Christ. — Dans une salle d'architecture antique, le Christ est debout au milieu de ses apôtres qu'accompagnent la Vierge et une sainte femme (probablement la donatrice du tableau). A droite St-Thomas à


genoux, touche la plaie du côté du Sauveur. A gauche St-Pierre, assis, tient une Bible ouverte au chap. 55, v. 10 et 11 d'Isaïe, texte flamand. Au-dessus de la porte du fond se lit la date MDLXXIIII. Fig. de gr. nat.

H. 2.20. L. 0.89.

VOLET DE GAUCHE. — Baptême du Christ. — Le Christ nu, sur qui plane l'Esprit-Saint, est agenouillé dans le Jourdain devant St.-Jean qui le baptise. Dans le lointain on aperçoit deux anges debout devant un groupe d'arbres.

Fond : paysage. Fig. de gr. nat.

H. 2.20. L. 0.89.

VOLET DE DROITE. — Décollation de St.-Jean-Baptiste. A l'avant-plan, vu en raccourci, est couché sur le dos le cadavre nu et décapité de St.-Jean. Au moyen-plan, Hérodiade reçoit de la main du bourreau, sur un plat de métal, la tête du martyr. Derrière ce groupe se voit une vieille femme qui parle à la danseuse. Fond : extérieur de prison devant les fenêtres barrées de laquelle apparaissent quelques figures. — Fig. de gr. nat.

N° 152. - H. 2.61. L. 2.11. B.

Nativité du Christ. — A l'intérieur d'un vaste palaisen ruines, le divin nouveau-né est couché dans une crèche. Autour de lui sont des anges en prières et l'un d'eux le montre à la Vierge agenouillée devant son fils qu'adore aussi St.-Joscph, debout à droite. Derrière le groupe principal sont placés le bœuf et l'âne. Dans le lointain apparait un ange annonçant la venue du Messie


aux bergers dont quelques-uns déjà accourent vers la crèche. Fig, de gr. nat.

N° 153. H. 2.59. L. 2.22. B.

Le denier de César. — Le Christ, debout au milieu d'un groupe nombreux composé, à gauche d'apôtres, de disciples et de quelques femmes, à droite de pharisiens, d'hérodiens et de soldats, confond la malice judaïque par la sage sentence qui fait le sujet de ce tableau. Au coin de gauche est assis St.-Pierre sur qui s'appuie une petite fille couronnée de fleurs; au coin de droite est assis un soldat armé. Le fond de cette composition qui compte plus de trente fig. de gr. nat. est formé par une place publique étoffée de divers groupes. Marqué du monogramme M. D. V. F. et daté de 1601.

N° 154. - H. 2.48. L. 0.94. B.

Le denier de la Veuve. — A droite le Christ suivi de quelques apôtres, est assis dans le temple et montre la veuve qui, au moyen-plan, dépose une pauvre offrande dans le tronc aux aumônes. A gauche est une femme agenouillée, la tête en profil, et devant elle un enfant qui contemple le Sauveur. On voit quelques docteurs juifs vers l'arrière-plan que termine un dais sous lequel sont exposées les tables de la loi. Fig. de gr. nat. Volet du n° 155.

N° 155. - H. 2.48. L. 0.94. B.

Le denier de tribut. — St.-Pierre retire d'un poisson le denier devant servir à payer le tribut, et le montre


à un jeune disciple qui tient la corde du filet. Au moyen-plan, devant une haute maison, s'avance le Christ entouré de ses apôtres, à qui des soldats interdisent le passage. A l'arrière-plan se dessine la ville de Capharnaum que mouille un lac; à l'avant-plan sont éparpillés des crabes et des coquillages. Fig. de gr. nat. Volet du n° 155.

N° 156. - H. 2.72. L. 2.17. B.

St-Lucpeignant le portrait delaVierge.—A l'avant-plan de gauche est assise la Vierge avec l'Enfant-Jésus qui semble offrir à l'apôtre-artiste quelques raisins détachés de la grappe que tient sa mère. Derrière la Vierge se voit une table où sont placés un livre ouvert, un volume fermé et une sphère céleste. — A l'avant-plan de droite St.-Luc, assis devant son chevalet, peint le groupe qui vient d'être décrit; à sa gauche repose le bœuf symbolique et derrière lui se trouve un homme qui broie des couleurs. Le lieu où se passe la scène est l'intérieur d'un riche palais. La partie supérieure du tableau se termine par une gloire dans laquelle planent des anges portant des fleurs. Fig. de gr. nat. Les costumes, sauf celui de la Vierge, appartiennent à l'époque de de Vos et d'après la tradition, St.-Luc et la Vierge représenteraient cet artiste et sa femme.

N° 157. — H. 2.30. L. 1.51. B.

St-François et un autre saint de son ordre. — Dans un vaste paysage St-François, reconnaissable aux stygmates, est debout à l'avant-plan de droite; son pied gauche est


sur un arbre. A gauche se voit le compagnon de St-François, debout et les mains jointes. Le symbole de la rédemption apparaît dans une gloire. Fig. de gr. nat. Ce tableau était jadis encadré dans les onze numéros suivants, réunis aujourd'hui dans un cadre fenêtré.

N° 158. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

Scènes de la vie de St-François et d'un autre saint de son ordre. — Futur compagnon de St-François, un tout jeune homme, vêtu de noir, est agenouillé devant l'autel de La Vierge. Plus à l'avant-plan se tient un prêtre en aumusse, vu de dos. Fond : Intérieur de chapelle; sur l'autel, un tableau représentant la Vierge avec l'EnfantJésbs; dans un vitrail, un écusson sous lequel, après quelques lettres indéchiffrables, se lit : H. Marlcini (Mar-tini?). Voir le N° 157.

N° 159. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

Le même jeune homme à genoux, entouré d'un groupe de moines, reçoit des mains de St-François l'habit de l'ordre. Fond : Un tableau d'autel représentant le Christ, laissant couler dans un calice le sang de la plaie du côté.

N° 160. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

St-François et son compagnon sont nourris miraculeusement au désert où ils trouvent un repas frugal servi sur l'herbe. Fond : Paysage très-boisé.

N° 161. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

St-François avec son compagnon, est debout devant un


four ardent et en retire sain et sauf un enfant dont la mère est agenouillée à l'avant-plan de gauche. Fond : Paysage.

N° 162. — H. 0.52. L. 0.41. R. Esquisse.

Prédication de St.-François. — Le saint, debout dans un paysage accidenté, prêche devant un auditoire assez nombreux assis sur l'herbe à l'avant-plan de droite. A gauche et derrière le saint, s'avancent, armés d'arcs et de flèches, deux sauvages qui semblent vouloir l'attaquer.

N° 165. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

St-François guérit en invoquant la Ste-Vierge, des infirmes et des impotents agenouillés devant lui. Fond : une chapelle avec tableau d'autel représentant la Vierge et l'Enfant-Jésus.

N° 164. — H. 0.52. L. 0.40. B. Esquisse.

Mort de St-François. — Le saint, qu'entoure une auréole, est couché sur un lit dans ses habits monastiques. Un moine de son ordre est agenouillé au chevet, un autre au pied du lit.

N° 165. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

Quatre moines soutiennent le cadavre de St-François en travers d'un lit trcs-riche où est couché un jeune homme que vient de ressusciter l'attouchement de la relique.


N° 166. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

Une mère, accompagnée de trois femmes, présente son enfant mort à St-François qui apparaît dans une gloire.

Ne 167. — H. 0.52. L. 0.41. B. Esquisse.

L'Enfant ressuscité est offert à St-François qui apparaît dans une gloire. Dans ce cadre ne figurent que deux femmes.

N° 168. — H. 0.40. L. 1.51. B. Esquisse.

Vénération du tombeau de St-François. — On voit StFrançois couché dans son tombeau de marbre dont une paroi latérale est absente. A ses pieds sont agenouillés un roi et une reine, derrière lesquels s'avancent deux hommes portant un possédé. De l'autre côté, formant la gauche de la composition, sont deux hommes à genoux et une femme qui offre une statuette d'or. Derrière eux s'avance un impotent. Fond, : Intérieur d'église.

N° 169. - H. 0.32. L. 0.70. B.

Deux grisailles. — PANNEAU SUPÉRIEUR. — Dans les deux tiers de droite un groupe très-nombreux fait cercle autour d'un ange qui plane dans une gloire. Le lieu où se passe la scène est l'intérieur d'un temple antique sur une porte duquel se voit l'image de la Vierge. Le tiers de gauche représente une vasle plaine dans laquelle les chrétiens livrent bataille aux infidèles.


n. 0.33. L. 0.70.

Panneau inférieur. — Debout dans le péristyle d'un palais d'architecture antique, un vieillard tend la main à un homme agenouillé devant lui, qu'accompagnent deux pèlerins. A droite et à gauche, deux groupes composés d'hommes, de femmes et d'enfants, sont mis par leurs attitudes en rapport avec la scène principale. Fond : Place publique avec deux figures.

N° 170. - H. 2.79. L. 2.12. B.

Tentation de St-Antoine. — Ce tableau, dont l'action est multiple, représente, en dehors du sujet principal, plusieurs épisodes de la vie du saint ermite. Si l'analyse s'en fait dans l'ordre chronologique, on trouve d'abord à l'arrière-plan de gauche St-Anloine et St-Paul qui quittent la ville pour se rendre au désert et parlent à l'architecte d'une église en construction. Au même plan, mais à droite, les deux solitaires, assis dans un ermitage bâti au milieu d'un paysage boisé, sont miraculeusement nourris par un corbeau. Ces deux scènes sont séparées l'une de l'autre par un cortège fantastique de démons, remarquable par l'éléphant et surtout par la girafe qui y figurent. — L'action principale est divisée en deux partics. La partie inférieure, en la décrivant de droite à gauche, se compose d'une femme jeune, belle et richement parée, mais couronnée d'un bois de cerf; elle offre un cassette pleine d'or à Antoine qui porte le cadavre de son compagnon Paul, à une fosse creusée par deux lions; puis d'un groupe de musiciens infernaux montés sur des oiseaux grotesques. La partie supérieure , aussi


importante que l'autre, représente St-Antoine transporté à travers les airs par un groupe nombreux de démons aux formes les plus bizarres. Le saint est vêtu d'une robe rouge et d'un manteau noir marqué d'un T. Fig. de demi-gr. nat.

CRfSPIEN VAN DEN BROECK (1530-1'587)..

Né à Anvers en 1530, cet artiste, élève de Frans Floris-, fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc en 1555. Il mourut en Hollande en 1581 selon les uns, en 1587 selon les autres. Il a gravé sur cuivre et sur bois et enseigné l'art du burin à sa fille Barbe, née à Anvers en 1560, qui a produit quelques bonnes planches parmi lesquelles on cite celle d'après le jugement dernier, décrit sous le numéro 171.

N° 171. - H. 1.55. L. 1.14. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Jugement dernier. — Au milieu d'une gloire, entouré ranges, de saints et de justes, le Christ debout sur un globe , vient juger le monde. A sa droite sont placées les saintes femmes, à sa gauche les quatre évangélistes, Moïse, St.-Pierre, St.-Paul et St-André.

La partie moyenne du tableau est occupée à droite par une masse innombrable de justes, et, plus à l'avantplan, par quelques ames bienheureuses qui montent vers les régions célestes; à gauche par un essaim de réprouvés et par des ames que les démons précipitent dans l'antre de feu. La partie inférieure est remplie par


des pécheurs des deux sexes, à qui des démons font subir divers supplices. Signé : CRISPIAN FA" 1571.

GILLES MOSTAERT (1530-1598).

Né à Hulst. Son père, peintre décorateur , vint s'établir à Anvers, lorsque Gilles et son frère jnmeau François (francmaître en 1553) étaient encore enfants. Notre artiste fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc en 1554 et son nom, que les doyens de l'année avaient négligé d'inscrire, fut en 1590 rétabli sous cette date dans le registre officiel des membres de la corporation. Il mourut dans un âge trèsavancé, en 1598 selon les uns, en 1603 suivant les autres.

Un Gilles Mostaert, probablement le fils de l'auteur du N° 172, se trouve inscrit dans le Liggere1 comme fils de maître, sous la date de 1612.

N° 172. - H. 0.49. L. 2.41. B.

Ex voto.— Au milieu de huit portraits d'hommes, dont sept, habillés de noir, portent la fraise à tuyaux, t:!i:;!is que le huitième est revêtu de l'aube presbytérale, se trouve dans un cadre séparé, un petit tableau représentant le Christ en croix, la Vierge et St-Jean debout sous l'instrument du supplice. Les portraits de gr. nat.

PIERRE BREUGHEL, LE VIEUX (1550?— 1600?).

Le maître du N° 173 est né à Breughel dans la baronie de Bréda, et mort à Bruxelles. La date exacte de sa naissance,

i Voir l'Introduction.


celle de sa mort et son nom de famille sont Inconnus. Ce qu'on sait de positif sur sa vie, c'est qu'il fut d'abord élève de Pierre Koeck d'Alost, dont plus tard il épousa la fille, puis de Jérôme Kock. Il a voyagé en France et fut, en 1551, reçu franc-maître de St-Luc à Anvers. Il peignait de préférence les sujets gais et grotesques, ce qui lui fit donner le nom de Viesen Breughel, et les scènes de la vie rustique, qui lui valurent le sobriquet deBoeren Breughel. Notre artiste ne s'en tenait pas exclusivement à la palette ; il maniait aussi lé burin et publia même quelques gravures sur bois. Il est père de Jean, connu sous le nom de Fluiveelen Breughel ou Breughel de velours, franc-maître en 1597 et de Pierre, surnommé Helsche Breughel ou Breughel d'enfer, franc-maître en 1609.

Les dates données par quelques auteurs qui font naître l'élève de Pierre Koeck en 1510 et mourir en 1566, ne sauraient donc être exactes, et celles de 1530 + 1600 doivent d'autant plus se rapprocher de la vérité que le Liggere 1 mentionne formellement ses élèves jusqu'en 1599, année sous laquelle est cité Andries Daniëls by Peeter Breughel. seilder, et comme nous venons de le voir, Pierre, le jeune, ne fut reçu franc-maître que dix ans plus tard.

N° 173. - H. 1.22. L. 1.6S. B.

Portement de la Croix. — Dans un paysage flamand où se développe à droite le panorama de Jérusalem, tandis qu'à gauche une colline de sable jaune, figure le Calvaire, s'avance un cortége des plus bizarres, que déjà quelques curieux ont devancé au lieu du supplice. La marche est ouverte par une troupe de cavaliers armés de toutes pièces, et séparés par un groupe de gamins, de la charrette entourée de populaire, où sont assis les deux larrons en compagnie de deux confesseurs de l'ordre de

1 Voir l'Introduction-.


St-Augustin. Le pauvre véhicule est immédiatement suivi d'une seconde troupe de cavaliers semblable à la première, d'une espèce de sergent à cheval et d'une troupe de soldats à pied, derrière lesquels s'avance le Christ succombant sous le poids de la croix. Ste-Véronique est à genoux devant le Sauveur, qu'un nombreux groupe d'hommes du peuple soutient et aide à porter l'instrument du supplice. A son tour le Christ est suivi par les principaux d'entre les Juifs, à cheval. A droite quelques paysans flamands qui reviennent du marché, sont placés sur un tertre et. regardent passer le cortège. A l'avant-plan de gauche se trouvent St-Jean et les saintes femmes. Les costumes appartiennent pour la plupart à la mode flamande du temps de Breughel et le paysage est étoffé d'ermitages et de croix en pierre où prient des religieuses.

IIANS JORDAENS (1559'-1599).

D'après les biographes, cet artiste, né à Anvers en 1539", a été élève de Martin Van Cleve. Nous n'avons pourtant pu découvrir son nom parmi ceux des élèves assez nombreux qui, au témoignage des registres officiels, ont fréquenté l'atelier de ce maître. Évidemment on ne peut le confondre avec le Hans Jordaens qui sous l'année 1572, ligure dans le Liggere 4 comme élève de Noé de la Noewielle (Noville) et ne fut reçu franc-maître qu'en 1582. Mais peut-ctre est-ce lui que ce document désigne en 1571 sous le nom de Jan Jordaens, tafercchnaekev. Cet artiste doit être mort à

1 Voir rinh"diiniun.


Delft en 1599. Un autre Hans Jordaens fut inscrit au Liggcre comme fils de maître en 1600, et il ne serait pas impossible que celui-ci fut l'auteur du n° 174.

N° 174. - H. 1.70. L. 2.45. T.

Mort de Pharaon. - Les Israëlites viennent de passer à pied sec la mer Rouge qui devait faire obstacle à leur fuite, et, (dans la moitié gauche du tableau) ils contemplent, du haut des rochers, le spectacle qui se déroule à leurs pieds. Là s'avance le Pharaon d'Égypte, et la mer soulève son char que les eaux vont engloutir. Autour de lui se débattent contre une mort inévitable, les fantassins et les cavaliers de sa nombreuse armée.

FRANÇOIS POURBUS, LE VIEUX, (1540-1580).

Fils de Pierre et d'une fille du peintre Lancelot Blondeel, cet artiste naquit à Bruges en 1540 et mourut à Anvers en 1580 selon les uns, en 1584 selon les autres. Il fut reçu franc-maître de notre confrérie de St-Luc en 1569 et non pas en 1564 ou en 1579 comme l'avancent certains biographes.

D'abord élève de son père, il le fut plus tard de Frans Floris dont il épousa la nièce, fille de Corneille Floris l'architecte.

Son fils, né à Anvers en 1570 , franc-maître en 1591, mort à Paris en 1622, fut peintre et porta le même prénom que lui.

N° 175. - H. 2.43. L. 1.86. B.

Prédication de St.-Éloi. - St.-Éloi en habits épiscopaux , soutane de pourpre et dalmatique d'or, est debout dans la chaire de vérité de l'ancienne église de


Ste-Walburge à Anvers. A l'avant-plan se groupe dans des attitudes variées, un nombreux auditoire composé d'hom.

mes, de femmes et d'enfants, qui probablement représentent les principaux membres de la confrérie des forgerons et des personnes de leur famille. Les costumes appartiennent à l'époque du peintre. Ce tableau, qui figurait jadis dans la chapelle des forgerons à l'église de N.-D. d'Anvers, passa de tout temps pour être de Pourbus, et, par respect pour la tradition, nous l'avonsconservé sous son nom, quoique la date de 1588 qu'il porte et un monogramme où ne se retrouve aucune des initiales de ce maître , soient faits pour inspirer au.

moins des doutes très-graves sur son authenticité.

GILLES CONGNET (1540-1616).

Ce peintre sur lequel les biographes ne nous fournissent' guère de renseignements intéressants, sinon qu'il voyagea en Italie et peignit beaucoup à la fresque à Terni, à Napleset dans quelques villes de la Sicile , est né à Anvers. Nous croyons que la date de sa naissance doit être rapportée vers 1540, puisque d'après le Lu/yere A il fut en 1555 reçu comme élève par Lambrecht Mascyns; en 1661, comme franc-maître de St-Luc. Il occupa le -décanal de la confrérie en 1584 et 1585. On prétend qu'après cette époque il se rendit à Amsterdam et plus tard à Hambourg où il serait mort vers 1600. Cette dernière assertion est probablement erronée , vu que le No 176 de ce catalogue est le portrait d'un homme mort en 1615, messager d'une confrérie anversoise. On peut donc présumer que Congnet

1. Voir l'Introdnetitiri.


revint dans sa ville natale et y décéda après 1615 dans un âge avancé. Le nom de cet artiste s'écrit de diverses 'manières par les biographes; lui-même signe Congnet.

N° 176. — H. 1.70. L. 1.33. B.

Portrait d'homme. — Portrait en pied d'un tambour du vieux Serment de l'arc, à Anvers. Le personnage, ayant la caisse au côté, est vêtu d'un justaucorps jaune et de grègues rouges, soutenues par une ceinture où estappendue une aumonière. De la main gauche il tient une baguette et de la droite une toque à panache. À l'angle inférieur de droite se lit : Congnet fct. Pierson la bues tromelslager heeft dese guide van den oude hantboge ghedient 51 jaren, 1581 in Meerte en slerff in 't jaer 15.

N° 177. - H. 1.92. L. 2.24. B.

St-Georges. — Au centre de la composition St-Georges à cheval, revêtu d'une armure d'or et portant un écu d'argent à croix de gueules, combat avec le glaive le dragon qui, déjà blessé d'un coup de lance à la .poitrine, se tord à ses pieds. A gauche Ste-Marguerite (nue) accompagnée de l'agneau, semble attendre sa délivrance. Le cheval blanc du saint est orné d'un cimier à panache. Paysage.

Fond : Ville, ciel sombre. A l'angle inférieur de gauche se lit : In mayus Ano 1581 is dat hier gheset geschildert en geinvent. Van Gillis Congnet. Les ornements du cadre font croire que le tableau provient d'un Serment d'arbalétriers.


FRANÇOIS FRANCKEN, LE VIEUX, (1544-1616).

Cet artiste est un des membres les plus anciens de la nombreuse famille des Francken dont le nom s'écrit encore Franck, mais à tort, par quelques biographes. Il naquit à Anvers vers l'année 1544, fut élève de Frans Floris, francmaître de St-Luc en 1567, doyen de cette corporation en 1588 et 1589 et mourut dans sa ville natale le 6 octobre 1610, comme l'atteste le registre 6 des archives de la confrérie, p. 170 et 171. Il forma plusieurs élèves et fut père de Jérôme, d'Ambroise, de Sébastien et de François Francken.

N° 178. - H. 2.54. L. 1.15. B.

VOLET. — Les disciples d'Émaüs. — Assis à table dans la moitié droite du tableau, le Christ rompt le pain. Les deux disciples étonnés le reconnaissent à ce signe. Fond : Partie de portique, et à gauche un paysage où s'avance le Sauveur avec les deux disciples. Aux pieds de la figure principale se trouve inscrit le texte latin du Ch. 24. V. 51 de l'Évangile de St-Luc. Fig. de gr. nat.

N° 179. - H. 2.54. L. 1.16. B.

VOLET. —Congrégation des premiers fidèles. — Les fidèles sont assemblés pour l'élection de deux apôtres, dans une modeste chambre, où St-Picrrc (au second-plan) officie à un simple autel de pierre recouvert d'une nappe de lin. A l'angle supérieur de gauche, le nom de Jéhovah brille dans une gloire d'où se projettent deux rayons sur St-Barnabas et Sl-Paul. debouts à l'avant-plan de droite. A côté des nouveaux apôtres sont agenouillées deux femmes séparées par un enfant. A l'angle inférieur gauche se lit le texte


latin du Ch. 15. V. 2. des Actes des Apôtres. Fig. de gr.

nat.

N° 180. — H. 0.82. L. 1.10. B. Grisaille.

Combat des Horaces et des Curiaces. — A l'avant-plan le dernier des Horaces est prêt à frapper le dernier des Curiaces. Autour de l'arène se groupe une foule immense; à droite les Romains victorieux; à gauche les Albains consternes, devant qui sont entassés les cadavres des combattants sur lesquels se tue un chef albain.

N° 181. H. 2.70. L. 0.90. B.

VOLET. — Martyre de St-Georges. — Le saint est attaché, au second-plan, à un poteau qui se trouve en rapport avec une roue destinée à déchirer les chairs des martyrs.

Mais la roue éclate avant d'avoir blessé le guerrier chrétien, et pour se garantir des miraculeux projectiles, un soldat, placé à l'avant-plan à côté d'un cadavre, se baisse en étendant les bras. D'antres soldats s'enfuient dans le fond. Ciel nuageux percé d'un rayon lumineux. — Face extérieure : St.-George à cheval, en grisaille. Fig. de gr. nat.

N° 182. — H. 2.70. L. 0.90. B.

VOLET. — Décollation de Sl.-Georges. — Le saint, agenouillé à droite, s'incline pour recevoir le coup mortel que le bourreau, placé à gauche et vu de dos, s'apprête à lui donner. Sur un plan plus élevé et sous une espèce de portique, se trouvent plusieurs personnages,


parmi lesquels il en est un qui étend la main comme pour faire grâce au martyr. Fond : ville, ciel sombre. Face extérieure sainte Marguerite, en grisaille. Fig. de gr. n a t.

JÉRÔME FRANCKEN, LE VIEUX, (1544-1620.) Frère du précédent et né également vers 1544 à Herenthals, en Campine, selon les uns , à Anvers selon les autres.

Il fut élève de Frans Floris, mais son nom ne se trouve dans le Ligyerc 1 ni en cette qualité ni en celle de franc-maître que pourtant il pourrait avoir acquise en 1562, 1563, 1565 ou 1566, années pour lesquelles ce document ne présente que des pages blanches. C'est en 1665 qu'il travailla avec d'aulres artistes flamands, au château de Fontainebleau; mais peu après, un ordre de Philippe Il ayant obligé tous les Belges à sortir de France, il quitta ce pays pour faire son tour d'Italie. Il revint bientôt à Paris, fut peintre de portraits à la cour et ouvrit une école que fréquentèrent plusieurs de ses anciens condisciples de l'atelier de Frans Floris. Hevenu à Anvers en 1590, Jérôme n'habita que cinq ans sa ville natale, puisqu'en 1595 il était de retour à Paris où il mourut dans un âge très-avancé. On ignore la date précise de sa mort, qu'on s'accorde néanmoins à placer vers 1620. En ce cas le n° 179 serait un de ses derniers ouvrages; mais il peut aussi être dû au pinceau de Jérôme Francken, le jeune.

N° 185. - H. 1.80. L. 2.79. B.

Iloratius Cocles au pont Sublicius. — Le héros romain, placé à droite, défend le pont que deux soldats rompent

i Voir riutrudui'tion.


derrière lui et qu'essaient en vain de franchir les guerriers ennemis. Les combattants sont séparés par un cadavre et deux soldats mutilés. Signé : Jeronimvs Francken, inv. et fecit, anno 1620 den 14 Augusli.

AMBROISE FRANCKEN, LE VIEUX (154 -1619).

Frère puîné des précédents. La date de sa naissance n'est pas établie. TI mourut à Anvers en 1619. Quelques biographes présument qu'il fut élève de Frans Floris, d'autres assurent qu'il s'est formé à l'école de Martin de Vos. Le Liggere 1 ne fournit aucun renseignement qui puisse aider à élucider la question; seulement ce document, qui contient un compte autographe d'Ambroise, nous apprend que reçu franc-maître en 1575, il fut doyen de St-Luc en 1581 et 1582. En 1605 il ouvrit son atelier à son neveu Jérôme Francken , le jeune fils de François.

N° 184, - H. 2.75. L. 2,40. B.

La Cène. — Assis à table au milieu de ses apôtres dont quelques-uns, y compris Judas, sont vus de dos, le Christ prie et élève le calice. Al'avant-plan quelques amphores. Fond : draperie rouge et l'intérieur de la salle.

Fig. de gr. nat. Signé du monogramme du maître.

N° 185. - H. 2.59 L. 2.17. B.

Martyre des SS. Crépin et Crépinien. — Au centre de l'avant-plan les deux saints, étendus à plat ventre,

i Voir l'Introduction.


sont attachés sur des chevalets. Un bourreau déchire en lanières la peau de St.-Crépin. Celui qui vient de l'aire subir le même supplice à St.-Crépinien , pousse des cris de douleur et plusieurs personnages se détournent avec épouvante, car un grand nombre d'alènes, miraculeusement animées, s'échappent d'une corbeille pleine d'outils de cordonnier, pour aller frapper les bourreaux et leurs aides. A l'avant-plan de droite un groupe nombreux de seigneurs en costume quasi-oriental, assiste à la torture subie par les martyrs. — Sur des plans plus éloignés on voit divers épisodes de la vie des deux saints. A droite on les précipite, la meule au col, dans un fleuve profond; à gauche on les fait bouillir dans une fournaise ardente d'où s'échappe un jet d'eau frappant d'aveuglement le juge par qui a été prononcée la cruelle sentence. Un supplice analogue se trouve reproduit sur un plan plus éloigné. Les fig. du groupe princ.

de gr. nat.

N° 186. - H. 2.56. L. 0.90. B.

VOLET. — Martyre des SS. Cosme et Damien. — Le cadavre décapité de l'un des martyrs, occupe l'avantplan. Au second plan un bourreau va porter le coup mortel à l'autre, qui s'est agenouillé en invoquant le Christ. A l'arrière-plan et à droite se tient une troupe de soldats romains, commandée par un chef à cheval; à gauche se montrent quelques spectateurs. Fond : paysage; ciel orageux. Fig. de pet. nal.

N° 187. - H. 2.56. L. 0.90. B.

YOLET. — L'hôpital. — A l'avani-plan un chirurgien


vient d'amputer à un malade, la jambe droite dont un aide soutient encore le moignon , tandis que l'opérateur se dispose à y adapter une jambe artificielle. Le second plan présente diverses scènes du traitement des malades.

Fond : intérieur de salle.

N° 188. — H. 0.41. L. 0.54. B. Esquisse.

Martyre de Ste-Catherine. — La martyre est attachée à une roue du moyeu de laquelle jaillissent des flammes.

Tout autour se tient une multitude de soldats effrayés par les éclats d'une seconde roue, qui se projettent au loin. Au-dessus de la sainte apparaît le Christ qui lui tend la couronne du martyre.

N° 189. — H. 0.52. L. 0.53. B. Esquisse.

Miracles au tombeau d'un saint. — Le tombeau vers lequel accourent plusieurs malades, occupe l'avant-plan de gauche. Un aveugle vient d'y recouvrer la vue. Le lointain, qui représente une place publique avec un autel en plein vent, est animé de nombreuses figures.

ADRIEN THOMAS KEY (i 544?-i 590 ?) Ce peintre sur lequel les biographes ne fournissent aucun renseignement précis, est probablement anversois d'origine.

On le dit neveu de Guillaume Key qui, franc-maître de St-Luc en 1542, fut doyen en 1552. Nous avons fixé la date de sa naissance et celle de sa mort d'après le peu de données que le Liggcrc 1 nous fournit sur son compte ;

1 Voir l'Introduction.


loo8, Adr iaen Kcyns, élève tle Jan Hack ; 1568, Adriaen Tlwmns, scildere, reçu franc-maître; 1588, un élève, Adam van PUllens, by Adriaen Rey, schildere. Après cette date son nom ne se rencontre plus dans les registres authentiques de la corporation de St Luc.

N° 190. - H. 1.85. L. 1.18. B.

Portraits de famille. — Dans un riche vestibule deux femmes vêtues de noir, ayant les mains jointes, sont agenouillées à un prie-Dieu recouvert d'une sombre élofl'e sur laquelle se détachent les armes de la famille.

Fig. de gr. nat. Porte la date de 1575 et le monogramme du maître.

N° 191. — H. 1.83. L. 1.18. B.

Portraits de famille. — Cinq hommes vêtus de noir et porlaut la fraise, une femme et deux enfants sont agenouillés à un prie-Dieu. Le reste comme au n° 183.

PAUL BRIL (1556-1626).

Ne à Anvers en 1556 et frère de Mathieu Bril qui, né en 1550, mourut en 1580. Tous les biographes disent qu'il fut d'abord élève de Daniel Wortelmans. Ce nom nous est parfaitement inconnu et très-probablement faut-il le remplacer par celui de Damien Oortehnan, artiste cité dans les archives de la confrérie de St-Luc. Paul Bril se rendit depuis à Rome où il se mit sous la discipline de son frère Mathieu, qu'il ne tarda pas à surpasser. Paul mourut à Home en 1626, et c'est sans doute à cause de son séjour prolongé en


Italie, que son nom ne se rencontre pas parmi ceux des francsmaîtres deSt-Luc, tandis que le Liggere 1 mentionne sous l'année 1570 Jacques et Hans Bril, qui probablement appartiennent à la même famille.

N° 192. - H. 0.26. L. 0.35. B.

(MUSÉE VAN ERTBORN).

Paysage. — A l'avant-plan de droite sur un tertre, à l'ombre d'un grand chêne, se trouve un troupeau de porcs. Au second-plan coule une rivière que bordent des rochers escarpés. Ciel légèrement nuageux.

OTTO VAN VEEN (1556-1654).

Célèbre sous le nom d'Otto Venius, cet artiste né à Leyde, en 1556, appartenait à une des familles les plus illustres du Brabant. M. Victor Van Grimbergen a donné sa généalogie dans les notes qu'il a jointes à l'édition flamande de la vie de Rubens, publiée à Anvers en 1840. Il ressort de ce document qu'Oltavio Van Veen, fils de Corneille, bourgmestre de Leyde en Hi65, descend en ligne directe de Jean Van Vene, fils naturel de Jean III, duc de Brabant et d'Isabeau Van Vene, dite Ermengarde de Vilvorde. Cette généalogie a été reconnue par jugement du conseil souverain du Brabant, rendu le 17 novembre 1668. - Oltavio reçut les premières leçons de dessin d'isaâc Nicolaï et fit de bonnes études latines. A 15 ans il partit pour Liège d'où le cardinal de Graesbeke l'envoya à Rome. Élève de Fréderico Zucchero , il prolongea pendant 7 ans son séjour

1 Voir 1*1 ut rorl iii-l ion -


dans la ville éternelle et vint, après avoir parcouru l'Allemagne, se fixer dans les Pays-Bas méridionaux que gouvernait alors le duc de Parme. Ce prince lui fit donner les titres d'ingénieur en chef et de peintre de la cour d'Espagne. Après la mort de Farnèse (1592) il vint séjourner à Anvers où il fut reçu franc-maître de St-Luc en 1594 et nommé doyen en 1603-1604. Le Liggerc i écrit son nom de trois manières Octaitf vn Veen, Octave Vene et Otho Van Peen. — Les archiducs Albert et Isabelle en lui conférant le titre de surintendant des monnaies, l'attirèrent de nouveau à Bruxelles, où il mourut en 1634.

— Cet artiste, qui fut de plus poëte et prosateur remarquable, et serait plus célèbre encore qu'il ne l'est, s'il ne s'était vu éclipser par son grand élève Pierre Paul Rubens, habitait à Anvers une maisou de la rue qui porte aujourd'hui son nom. Il eut un frère du nom de Pierre, qui cultiva la peinture en amateur, et un autre nommé Gyshrrcht, graveur qui a beaucoup travaillé d'après les tableaux d'Oclave. Ce Gysbrecht, né à Leyde en 1558, mourut à Anvers en 1628. Notre artiste n'a pas , que l'on sache, laissé de descendance mâle, mais il eut sept filles de son mariage avec Marie LooLs.-Roch Van Veen , que quelques biographes font passer pour fils d'Otto Venius, est probablement fils du graveur.

N° 195. — H. 2.67. L. 1.61. B.

Zachée sur le figuier. — Le Sauveur que suit une grande foule s'avance , ayant à sa droite un apôtre. A gauche s'approche une femme conduisant un enfant. Zachcc, obéissant à la parole du Christ, s'apprête à descendre du figuier. Fond : paysage. Fig. de gr. nat.

1 Vmr l'Introduction


- N° 194. - H. 2.67. L. 1.61. B.

Vocation de St.-Mathieu. — A l'avant-plan de droite, le Christ suivi d'apôtres. A sa gauche, le publicain Mathieu debout devant le comptoir du fisc, s'incline en écoutant la parole divine. Quelques hommes, pour contempler la scène, sont montés sur des piédestaux de colonne. Fond : perspective de ville. Fig. de gr. nat.

N° 195. — H. 2.67. L. 1.64. B.

Miracle de St.-Nicolas. — Le saint en habits pontificaux, est debout au milieu de la foule dont se détachent plusieurs hommes chargés de sacs de froment. A l'avant- plan, vue de dos et implorant le saint, est assise une femme aux pieds de qui s'ébattent deux enfants nus, tandis qu'à gauche un jeune garçon s'appuie sur un sac.

Fond : mer houleuse où met à la voile un navire monté par un nombreux équipage. Ciel sombre. Fig. de gr. nat.

N° 196. - H. 2.67. L. 1.64. B.

Acte de charité de St.-Nicolas. — Assises dans une chambre, trois jeunes filles travaillent à la lueur d'une chandelle. Une d'elles montre une poignée d'or à ses sœurs. Le père vieux et infirme, affaissé dans un fauteuil, manifeste son étonnement de voir surgir à la fenêtre un homme qui d'une main se masque le visage et de l'autre fait tomber une bourse. Fig. de gr. nat.

N° 197. - H. 0.75. L. 0.62. B.

Portrait de Jean Mirants. — Quatrième évéque d'Anvers


(buste). Né à Bruxelles le 6 janvier 1560, Miraeus fut nommé en 1602 à l'évêché d'Anvers vacant par la promotion de Guillaume de Berglies à l'archevêché de Cambrai. Son sacre eut lieu le 30 mai 1604. Il dota Anvers de son premier séminaire et laissa par testament une grande partie de ses biens à cette institution. Le 12 janvier 1611, il mourut à Bruxelles au sortir d'un repas de noces chez le comte de Berlaymont. Dans ce portrait, le prélat, dont la lèvre supérieure est ombragée d'une légère moustache, est vêtu d'un camail violet et coiffé du bonnet carré de docteur en théologie. Gr. nat.

N° 198. - H. 2.55. L. 1.02. B.

St-Luc devant le proconsul.-Le saint,dans l'attitude de l'orateur, est debout, à droite, devant le magistrat romain, assis sur un siège élevé. A gauche, derrière deux soldats assis, se tiennent un vieux rabbin et un homme du peuple qui semble accuser l'évangéliste. Un disciple accompagne l'apôtre au-dessus duquel planent deux anges portant une banderollc où se lit : Lucas est meum solus. Fond : perspective de ville. Fig. de gr. nat. Peint pour La corporation de St.-Luc.

HENRI VAN BALEN (15C0-1632).

Né à Anvers en 15G0, mort en celle ville en 1632. Le nom de Van Balen est ancien dans les annales de l'école flamande: déjà en I WU nous rencontrons dans le Liytjcre < un Pierre

Voir l'lntroductiou


Van Balen parmi les franc-maîtres de St-Luc et en 1561 ce document fait mention d'un Fernand Van Balen qui pourrait bien être le père de notre artiste. Henri fréquenta longtemps l'atelier d'Adam Van Oort et visita plus tard l'Italie. Francmaître de St-Luc en 1593, il fonctionna comme doyen de cette corporation en 1609 et 1610, forma de nombreux élèves et fut le premier maître de François Snyders et d'Antoine Van Dyck. Il avait souvent recours au pinceau de Jean Breughel pour ses fonds et paysages. Son fils Jean, né en 1611, suivit la carrière paternelle.

N° 199. — H. 1.79. L. 0.56. B. Volet.

Concert d'anges. — Quatre anges, assis sur un trône de nuages, jouent de divers instruments. Autour d'eux planent des chérubins.

N° 200. — H. 1.79. L. 0.56. B. Volet.

Concert d'anges. — Trois anges, autour desquels planent des chérubins, sont assis sur un trône de nuages et chantent un cantique au Seigneur. Deux anges, planant au-dessus d'eux, les accompagnent sur des instruments.

N° 201. - H. 2.69. L. 2.01. B.

Prédication de St.-Jean. — Le saint, debout sur un tertre, annonce la venue du Messie à un nombreux auditoire groupé autour de lui. On remarque au premier plan une mère avec son enfant et quelques jeunes filles.


ABRAHAM JANSSENS (1569-1631).

Ce peintre célèbre à la fois par son talent vigoureux et par les incessants efforts qu'il fit pour se poser en rival de Rubens, naquit à Anvers en 1569 et y mourut en 1631.

Jusqu'ici on a ignoré qui fut son maître et cela était d'autant plus regrettable qu'il n'est pas indifférent pour l'histoire de l'art, de savoir à quelle source s'est abreuvé un génie aussi viril que Janssens. Nous sommes donc heureux de pouvoir combler cette lacune au moyen des indications du Liggere 1 qui nous fournit les dates suivantes : Élève de Hans Snellinck en 1585; franc-maître de St-Luc en 1601 ; doyen de la corporation en 1606 et 1607. - Après avoir acquis de grandes richesses qu'il dissipa par suite de sa rivalité avec Rubens, avec qui il prétendait lutter de faste comme de génie, il mourut, dit-on , dans un état voisin de l'indigence. Sa veuve lui survécut jusqu'en 1643 et c'est probablement son fils qui sous le nom d'Abraham Janssens se trouve inscrit comme fils de maître , en 1636-1657 au registre 5 des archives de St-Luc.

N° 202. — H. 1.12. L. 0.80. T.

Vierge. — Sur les genoux de la Vierge, vêtue d'une tunique rouge et d'un manteau bleu, est assis l'EnfantJésus à qui St.-Jean présente des cerises. Fig. de gr. nat.

N° 205. - H. 1.77. L. 5.08. B.

Scaldis. — Le fleuve Escaut, représenté sous la figure d'un vigoureux vieillard nu et couronné d'herbes marines, est couché dans les roseaux. Il appuie le bras droit sur l'urne d'où coulent ses ondes et tend la main gauche vers une couronne de fruits et de céréales que

i Voir l'Introduction.


lui présente la ville d'Anvers sous la forme d'une femme richement vêtue et coiffée d'une tour crenelée. Grande nature. Ce tableau ornait jadis la cheminée de la salle des États à l'hôtel-de-ville d'Anvers.

N° 204. - H. 2.28. L. 2.08. B.

Adoration des Mages. — La Vierge, vêtue de blanc et de bleu, est assise à l'avant-plan de gauche; derrière elle se tient St.-Joseph et à ses pieds s'agenouille un mage qui présente à l'Enfant-Jésus de l'or monnayé.

A droite on voit les deux autres mages debout avec quelques serviteurs. Fig. de gr. nat.

JACQUES VAN ES (1570-1621).

On possède peu de renseignements biographiques sur ce peintre. Né a Anvers en 1570, il y mourut en 1621.

N° 205. - H. 0.63. L. 0.49. B.

Table chargée d'accessoires. — Sur une table recouverte d'un tapis verdâtre, sont posés une assiette d'étain, une coupe d'or, un couteau, un citron coupé, une montre et une cruche de métal. Fond gris.

MARTIN PEPYN (1574-1641).

Les biographes ne sont pas d'accord sur les dates de la naissance et de la mort de cet artiste anversois décédé &


Rome. Dans le doute nous avons inscrit celles de 1574tl641 qui sont le plus généralement adoptées. Admis en 1600, comme fils de maître dans la confrérie de St-Luc (Liggere t) Pepyn vivait encore à Anvers en 1626, puisque cette année-là, le registre 6 des archives de la corporation le désigne comme ayant reçu un élève du nom de François Van Boost. C'est vers cette époque qu'il partit pour Rome où son talent le fit accueillir avec distinction. Il se maria et se fixa dans la ville éternelle. Il eut probablement une fille qui cultiva la peinture, car le registre 5 des archives de St-Luc fait mention d'une DUe Catarina Puppyn (sic) admise à la maîtrise comme fille de maître en 1653-1654. Van Dyck fit de Pepyn un portrait qui fut gravé par Bolswert. L'hôpital Ste-Élisabeth de cette ville, possède quelques productions excellentes de ce maître.

N° 206. - H. 1.70. L. 2.44. B.

Passage de la mer Rouge. — L'armée égyptienne périssant dans les Ilots, occupe à gauche à peu près le quart de la composition. Moïse, placé sur une côte élevée, maudit les persécuteurs de la population israëlite représentée par une foule de personnages en costume flamand de l'époque du peintre, qui presque tous emportent quelque meuble ou ustensile de ménage. A l'angle de droite est assise une mère donnant le sein à son enfant, et devant ce groupe se voit une sacoche marquée du monogramme de Pepyn et de la date 1626.

N° 207. - H. 2.55. L. 1.02. B.

Prédication de Si.-Luc. - L'apôtre, vêtu d'une robe foncée et d'un manteau rouge, est debout devant un groupe

i Voir l'iulrodiiclinn.


de femmes et une multitude d'hommes parmi lesquels on remarque un vieux pharisien. Costumes en partie de fantaisie, en partie de l'époque du peintre. Fond: paysage. Provient de la salle des réunions de la confrérie de St.-Luc.

N° 208. — H. 2.82. L. 1.12. B.

St.-Sébastien. — Une dame romaine à genoux à l'avantplan de gauche, est bénie par le saint qui lui touche le front. Dans la partie droite du tableau se trouvent deux compagnons de Sébastien ; dans la partie gauche quatre figures d'hommes et une petite fille vêtue du costume du XVIIe siècle. Ces personnages ainsi que la dame romaine, représentent très-probablement les donateurs du tableau qui jadis servit, avec le N° 204, de volet au martyre de St.-Sébastien de Michel Coxie, marqué N° 61 au présent catalogue. — La scène se passe sous un portique qui donne sur une place publique.

Fig. de gr. nat.

N" 209. - H. 2.82. L. 1.12. B.

Apparition de St-Sébastien. — Un néophyte chargé de chaînes, est couché parmi d'autres captifs sur les dalles d'une prison. Un vieillard encourage le prisonnier, et sa mère, pour l'exhorter à la constance, lui montre le sein qui l'a nourri. Le Martyr, apparaissant sous le costume d'un soldat romain, montre le nom du Seigneur qui brille dans une gloire. A droite quelques enfants et deux femmes éplorées. Fond : intérieur de prison. Fig. de gr. nat.


LUC FRANCHOYS (1574-1643).

Né à Malines en 1574 et mort dans sa ville natale en 1645, cet artiste dont le nom s'écrit aussi François par quelques auteurs, a beaucoup voyagé. Il porta le titre de peintre des reines d'Espagne et de France. Ses deux fils, nés l'un et l'autre à Malines, Pierre (1606fl654) et Luc (1616-t.) cultivèrent la peinture avec succès.

N° 210. - H. 2.00. L. 1.4t. T.

Éducation de la Vierge. — Ste-Anne montre à lire à sa fille prédestinée, qui lève les yeux vers le ciel. St-Joachim se penche légèrement sur ce groupe. Fond : draperie rouge. Fig. de gr. nat.

N° 211. - H. 1.97. L. 1.39. B.

Apparition de la Sle-Vierge. — La Vierge et l'EnfantJésus assis sur des nuages, apparaissent à un saint de l'ordre des Carmes. L'Enfant divin pose la main sur la tête du moine agenouillé, et à son tour, celui-ci étend les mains vers le Sauveur. Dans le fond sont couchés des malades qui semblent implorer l'assistance de la Vierge.

A droite quelques chérubins planent dans la partie supérieure. Fond sombre. Fig. de gr. nat.

9


PIERRE PAUL RUBENS (1577-1640)..

Ce chef glorieux de l'école flamande est né, le 29 juin 1577, de Jean Rubens, docteur-ès-lois, échevin d'Anvers, et de Marie Pypelincx. Anvers et Cologne se disputent l'honneur d'être son lieu de naissance , et il est probable que les prétentions de l'une et de l'autre ville, appuyées sur des arguments plausibles , ne cesseront de trouver des défenseurs que si quelque jour la découverte d'un document authentique venait terminer la querelle. Quoiqu'il en soit, nous partageons l'avis de Fiorillo qui, tout en admettant que Rubens est né à Cologne, n'en proclame pas moins que ce grand peintre doit être considéré comme Flamand , la ville d'Agrippine n'étant devenue que par accident (durcb einen Zufall) le lieu natal du grand peintre. Pierre-Paul vint à Anvers en 1580, à l'âge de 11 ans, un an après la mort de son père, qui eut lieu en 1587.

Jean Rubens avait destiné son fils à parcourir la carrière où lui-même s'était distingué. Anssi Pierre-Paul débutat-il à Anvers en continuant des études littéraires commencées sous la conduite paternelle; son intelligence était si prompte, sa mémoire si sûre que, tout enfant encore, il s'exprimait avec aisance en latin. Bientôt, obéissant aux désirs de sa mère, il entra comme page au service de Marguerite de Ligne, veuve du comte Philippe de Lalaing ; mais peu après il sentit s'éveiller en lui ce génie de la peinture qui devait un jour lui assurer une gloire immortelle. Sa mère pourtant ne consentit qu'après un refus longtemps prolongé, à le laisser s'engager dans une carrière si pleine d'incertitudes et, à certains égards, de périls. Ce ne fut donc qu'a près avoir surmonté ce premier obstacle de la volonté maternelle, que Rubens put faire , par son entrée dans l'atelier d'Adam Van Oort, un premier pas dans la voie splendide qu'il devait se frayer. Van Oort avait de grandes qualités comme artiste , niais son humeur brutale le rendait peu propre à former des élèves.

Cependant Rubens ne se laissa pas rebuter par les procédés peu encourageants du maître et se soumit pendant plusieurs


années à sa discipline, avant de se mettre sous la conduite d'Otto Venius, peintre de mérite, savant aimable, professeur dévoué et, contraste frappant avec Van Oort, se souvenant dans toute sa conduite, qu'il était gentilhomme de bonne maison.

Nous voyons par le Liggere 1 que Rubens fut reçu francmaître de St-Luc en 1598. C'est la première date certaine que nous possédions sur sa vie d'artiste. Deux ans après, le 19 mai 1600, nous voyons Pierre-Paul, dont la réputation commençait à grandir dans le pays natal, partir pour continuer ses travaux en Italie.

Tandis qu'à Venise il étudiait les œuvres du Titien et de Paul Véronèse, il se lia d'amitié avec un gentilhomme attaché à la cour du duc de Mantoue, Vincent de Gonzague. Ce prince, à qui Rubens fut présenté par son ami, accorda au jeune Flamand le titre de gentilhomme et le relinl pendant huit ans auprès de lui, permettant toutefois à son peintre de faire de fréquents voyages à Rome. En 1608, le duc de Mantoue envoya Rubens à Philippe 111, roi d'Espagne, lui donnant la mission ostensible de présenter à ce souverain une voiture et des chevaux magnifiques, mais en assignant probablement en secret un but plus sérieux au voyage de l'artiste. Rubens, en sa double qualité d'ambassadeur et de peintre, fut accueilli avec distinction à la cour de Madrid.

De retour à Rome, il peignit trois tableaux pour l'église de Sonia Maria Novella, résida quelque temps à Mantoue, et visita de nouveau les principales villes d'Italie , y étudiant les grands maîtres et y créant lui-même des chefs-d'œuvre. Touta-coup la nouvelle de la maladie dangereuse dont sa mère venait d'èire atteinte, le força à repasser les Alpes. Il partit incontinent; mais quelque hâte qu'il put faire, il n'eut pas la ronsolation de recueillir le dernier soupir de sa mère, morte avant son arrivée. Pour faire diversion à la douleur que lui causa cet événement, Pierre-Paul forma le projet de retourner à Mantoue; mais les archiducs Albert et Isabelle

l "oir rJntroducLinn


Dlirent tout en œuvre pour le retenir dans les Pays-Bas et s'efforcèrent, comme s'exprime le biographe latin du maître, à l'attacher à leur cour avec des chaînes d'or. Peut-être n'y auraient-ils pas réussi si un intérêt plus puissant que celui de son ambition, n'était venu enchaîner Rubens au sol natal; mais son mariage avec Isabelle Brandt, fille de Claire de Moy et de Jean Brandt, secrétaire de la ville d'Anvers, lequel eut lieu le 13 octobre 1609, mit définitivement fin à tout projet d'expatriation.

Dès lors Rubens se fixa à Anvers qu'il ne quittait que pour faire d'assez fréquents voyages à Bruxelles où l'appelaient les archiducs qui l'honoraient de leur intimité , l'aimant pour les qualités de son cœur, l'admirant comme grand peintre et l'estimant pour son habilité peu commune dans la conduite des affaires publiques. C'est à cette époque que Pierre-Paul acheta et fit rebâtir d'après ses propres plans, la grande et magnifique maison qu'il habitait dans la rue qui porte aujourd'hui son nom. Bien des années s'écoulèrent sans que le maître dont la réputation grandissait toujours , vit marquer sa carrière par quelque événement important, si l'on excepte la naissance d'un premier fils qui reçut le nom de l'archiduc Albert, son parrain (1614), et celle d'un second qui date 1618. Mais peu d'années avant la mort d'Isabelle Brandi (1626) Rubens fut appelé en France par Marie de Médicis qui vers ce temps, fondait le Luxembourg et avait l'ambition d'y faire peindre son histoire par le plus illustre artiste de l'époque. C'est alors, qu'il rencontra à Paris le duc de Buckingham, qui lui fit part du désir qu'avait le roi Charles Ir de voir la bonne entente rétablie entre les couronnes d'Espagne et d'Angleterre. L'infante Isabelle, à qui Rubens avait donné connaissance de ces ouvertures, députa en 1628 le grand peintre au roi d'Espagne. Pierre-Paul revint en 1629 avec le titre de secrétaire du conseil privé de S. M. Catholique à Bruxelles et passa l'année suivante en Angleterre pour conclure la paix entre Philippe IV et Charles Ir. A cette occasion le roi d'Angleterre le créa chevalier, lui faisant


présent, entre autres objets de prix, de l'épée dont if s'était servi pour la cérémonie.

En 1630, le 6 décembre, Rubens épousa en secondes noces à Anvers, Hélène Fourment, jeune fille de 16 ans, d'une beauté peu commune. Trois ans après , en 1635, il fit un voyage en Hollande, dans le but d'amener un rapprochement entre les États et l'infante Isabelle, et peutêtre eut-il réussi dans cette mission délicate, si la mort du prince Manrice n'était venue les terminer d'une manière fatale.

Sept ans plus tard, le 30 mai 1640, le plus grand peintre du XVII. siècle s'éteignit après quelques mois de souffrances, sans avoir tout-à-fait atteint l'âge de 63 ans. Sa mort fut un deuil public pour Anvers et pour tous les Pays-Bas, sur lesquels s'était projetée avec tant d'éclat sa gloire sans rivale.

Il fut enterré à l'église de St-Jacques, dans la chapelle qui porte son nom. De son mariage avec Hélène Fourment il avait eu cinq enfants : Claire-Jeanne (1632); François (1633); Alexandre-Joseph, Jsabelle-Hélinc (1635); PierrePaul (1637), et Comtancc-Albertine, fille posthume, née le 3 février 16-11.

Nous ne tenterons pas d'esquisser ici une appréciation du génie de Rubens; nous ne le montrerons point dans le double faste de sa vie et de son intelligence ; nous ne dirons ni sa magnificence ni sa supériorité universelle. Lors même que le cadre borné d'un catalogue tolérerait un travail de cette nature, nous jugerions inutile de tenter ce qui déjà a été fait à plus d'une reprise avec talent et succès1.

f Voir : PIERRE PACL nmm:'\s. par EIINEST RI'SCIIMANN. Publié par 1rs Société dos Srione^s, Lpttres l't Arts d' A nvers. In-fol. 22 pp. Anvrrs, Jo*.

M.Jncobs.tSin.


N" 21-2. H. 4.24. L. 3.10. B.

Le coup de lance. - Le Christ mort, attaché à la croix, occupe le centre de la composition. Longin, le légionnaire romain, montant un cheval gris pommelé dont la croupe est tournée vers le spectateur, porte le coup de lance au Sauveur. Un autre soldat, s'inclinant sur-l'encolure d'un cheval brun, occupe devant Longift l'avant-plan de droite et n'est vu qu'en partie. Le bon larron, vieillard à tête et barbe grises, est crucifié à la droite du Christ qu'il invoque une dernière fois.

A gauche le mauvais larron, homme à cheveux noirs, dans toute la force de l'âge, se tord sur la croix où vient de lui rompre les os un soldat qui descend l'échelle appuyée au gibet. Sous ce groupe et à l'avant-plan de gauche, est debout la Vierge-Mère qu'une sainte femme cherche en vain à consoler dans son inexprimable douleur. A la droite de Marie et un peu derrière elle, St.-Jean, appuyé à la croix du mauvais larron, verse des larmes abondantes. Madeleine éplorée, à genoux sous la croix du Sauveur, tend les mains vers Longin qu'elle supplie d'épargner le flanc sacré. A l'arrière-plan deux hommes vus à mi-corps. Fond : paysage vu à vol d'oiseau, ciel. Fig. de gr. nat. Gravé par Schelta à Bolswert.

N° 213. - H. 4.47. L. 3.55. B.

L'adoration des Mages. — Dans une étable dont le toit s'appuie à droite sur les ruines d'un palais antique, la Vierge-Mère s'incline sur son fils et le soulève à demi de son humble couche, le montrant aux mages qui sont


venus pour l'adorer. A gauche et derrière Marie se tient St.-Joseph. Le mage offrant l'encens, est revêtu des insignes du sacerdoce; il occupe à-peu-près le centre de la composition et s'agenouille devant l'humble nouveau-né de Bethléem. A sa gauche et séparé de lui par un enfant à genoux, est debout le mage abyssinien.

tandis que celui qui vient offrir l'or, vieillard à longue barbe blanche, drapé d'un large manteau rouge brodé d'or, se tient à l'avant-plan de droite. Derrière celui-ci surgissent quelques figures d'hommes du peuple, parmi lesquels un personnage à cheval vêtu du costume de la première moitié du XVIIe siècle. Plus vers l'arrière-plan et au centre de la composition, se tiennent des soldats, quelques bergers et des esclaves nus montant des chameaux. Le bœuf, dont la tête seule est visible, est couché à l'avant-plan de gauche. Fig. plus gr. que nat.

S'il faut en croire la tradition, ce tableau, peint en 1624, a été achevé en 13 jours. Gravé par Lommelin, Eyndboedts et C. Van Merlen.

N° 214. - H. 1.93. L. 1.39. T.

Ste. Thérèse intercédant pour les ames du purgatoire.Le Christ, dont le torse et le bras droit sont nus, tandis qu'une draperie rouge lui enveloppe en majeure partie le reste du corps, est debout sur un tertre. Devant lui, dans l'attitude d'une personne qui supplie, est agenouillée Ste.-Thérèse revêtue du costume de son ordre. Tout à l'avant-plin est ouvert l'ardent purgatoire où deux hommes et deux femmes subissent les tourments


expiatoires. On veut que Rubens ait eu dessein de se peindre lui-même dans l'homme qu'à droite un petit ange s'apprête à retirer des flammes, et que la femme qu'on voit à ses côtés, soit Elisabeth Brandt. Fond : paysage borné par un ciel nuageux où planent quelques anges.

Fig. de gr. nat. Gravé par Schelta à Bolswert.

N° 215. - H. 1.39. L. 0.99. B.

PANNEAU PRINCIPAL. — TRIPTYQUE. — Le Christ à la paille. — Le corps du Christ, posé sur une pierre recouverte de paille, occupe tout l'avant-plan du tableau. Il est soutenu par St.-Joseph d'Arimathie et en partie enveloppé d'un suaire que soulève la Vierge. Non loin de Marie se tiennent St.-Jean et Madeleine en pleurs.

H. 1.37. L. 0.42. B.

VOLET DE DROITE. — La Vierge. — Vue à mi-corps, la Vierge soutient l'Enfant-Jésus (nu) debout sur une estrade recouverte de quelques langes.

H. 4.37. L. 0.42. B.

VOLET DE GAUCHE. — St.-Jean l'Évangéliste. Vu à micorps, St-Jean tient de la main gauche un livre largement ouvert et rejette un peu la tête en arrière pour contempler l'aigle qui descend vers lui. Fig. de gr. nat.

Gravé par Ryckmans.

N° 216. -- H. 4.20. L. 2.25. B.

Communion de St.-François d'Assise. — Temple d'architecture classique. A droite, devant un autel surmonté


d'un dais rouge, un prôtrc debout, en costume d'officiant, tend le pain des anges au saint qui va mourir.

Aux côtés du prêtre se trouvent deux accolylcs dont un vu de dos, est agenouillé sur les degrés de l'autel.

St.-François est nu; il a fléchi les genoux, mais ses forces le trahissent et deux moines de son ordre le soutiennent sous les aisselles. Autour de ceux-ci se groupent plusieurs frères dont la douleur se manifeste par le geste et l'expression. Dans la partie supérieure du tableau et devant uno fenêtre à travers laquelle on voit le ciel, plane un groupe d'anges nus. Fig. de gr. nat. Gravé par Snycrs.

La familln Van der Werve do cette ville possède la quittance autographe do oe tableau. En voici la tonour: « Iconderschi-cueizbelcrnnemifaiighélehebbon ut handen van viynhccr Janpcrs Charles do somma van seven hondert un vyftig guidon, lot volkomcn belalinghe van een stuck tchildcry door myne handt gema{!kt, staendo in St-Franciscus kercke tot Antwarpon. Endc t'oirkonde der waerhoydt, hehho te dose quittancio gcschrevcn endo ondertcekont. Dasen 17 may 1610.

PlliTRO PAULO HUDItNS.

N" 217. — Il. 1.95. L. 1.40. T.

L Éducation de la Vierge. — Le lieu où ne passe la lIIr.Ímc, est un perron borné par une balustrade et donnant sur un jardin. Deux anges, planant dans les airs, apportent une couronne do (leurs à celle qui sera un jour la mère du Christ. Ce groupe attire l'attention de Ste.-Anne assise vers le milieu du tableau, et de St.-Joachim qui est deboul derrière elle au second-plan


de droite. St.-Anne appuie la main gauche sur l'épaule droite de la Vierge, et celle-ci, jeune fille rêveuse et distraite , tenant nonchalamment un livre qui repose sur les genoux de sa mère, semble ignorer encore la sublime mission à laquelle elle est appelée. Fig. de gr.

nat. Gravé par Bolswert.

N° 218. - H. 1.40. L. 1.24. B.

TRIPTYQUE. — PANNEAU PRINCIPAL. — Incrédulité de Si -Thomas. — Le Christ a le torse et les bras nus; le reste du corps enveloppé d'une draperie rouge. Il occupe la moitié de droite du tableau et montre ses plaies à St.-Thomas et à deux autres apôtres, debout du côté opposé. Fond uni. Fig. de gr. nat. vues jusqu'au-dessus des genoux.

H. 1.45. L. 0.56. B.

VOLET DE DROITE. — Portrait de Nicolas Rockox , bourgmestre d'Anvers. — Ce magistrat, l'ami intime du grand peintre, a la tête nue, les cheveux ras, la moustache légèrement retroussée et la barbe en pointe.

Il est vêtu d'un justaucorps de velours noir d'où se dégage la fraise et que recouvre un manteau noir doublé de martre. Sa main droite repose sur sa poitrine; de la gauche il tient un petit livre d'heures. Fond : intérieur, partie d'un portique. Fig. comme dessus.

H. 1.45. L. 0.56. B.

VOLET DE GAUCHE. — Portrait de la femme de Rockox.

- Adrienne Perez a les cheveux retroussés et maintenus


par une coiffe de velours noir se terminant en patte sur le front. Sa robe noire d'où sort la fraise, est rehaussée par un collier de perles blanches. Elle tient des deux mains un chapelet de coraux. Fond : même intérieur que dessus, mais orné d'une draperie pourpre suspendue au-dessus du personnage. Ce triptyque provenant de la chapelle Rockox à l'église des Récollets d'Anvers, a été gravé par Spruyt.

No 219. - H. 1.63. L. 1.92. B.

La Vierge au Perroquet. -'La Vierge, vêtue d'u ic robe ronge et d'un manteau bleu, est assise au milieu de la composition, sur un riche perron qui a vue sur un vaste paysage. Appuyé contre son berceau, l'Enfant-Jésus (nu) est debout à la droite de sa mère qui caresse sa blonde chevelure. St.-Joseph, vêtu d'une robe pourpre et d'un manteau jaune, occupe derrière Marie, la. partie gauche du tableau et se penche vers le groupe principal. Un aras au plumage jaune et vert, est perché, à droite, sur le socle d'une colonne. Fig. de gr. nat. Ce tableau, gravé par Bolswcrt, fut donné en cadeau par Rubens à la confrérie .de St.-Luc, dont il. ornait le grand salon.

N° 220. - H. 2.19. L. 1.22. T.

Christ en croix — Grande nature. Ciel sombre. Fond : paysage et la ville de Jérusalem légèrement indiquée.

Gravé par Bolswert.

N° 221. — n. 1.59. L. 1.52. B.

La Trinité. — Le Christ mort, couché dans son lincrul , repose sur les genoux de son Père au-dessus de qui


plane le Su-Esprit. Deux anges, debout aux côtés du groupe, portent les attributs de la passion. Dieu le Père a les bras étendus et soulève le suaire de la main gauche.

Le Christ est vu très en raccourci. Fig. de gr. nat. Gravé par Bolswert.

N° -1-25. L. 0.92. B.

Descente de croix. — Ce tableau est une répétition sur des dimensions très-réduites, du chef-d'œuvre du maître, qui orne l'église de Notre-Dame d'Anvers. Les quelques différences que présentent les deux compositions, sont à la vérité sensibles lorsqu'on en compare les dessins, mais elles échappent à l'analyse descriptive.

1.

N° 225. - H. 1.03. L. 0.72. B.

Arc de triomphe, dit de Philippe I. — Face antérieure.

Après la prise de Noordlingen en 1634 et la victoire de Calloo, Ferdinand d'Autriche, Infant d'Espagne , fit en 1635 une entrée triomphale à Anvers. Tous les arcs de triomphe, les chars et les autres pièces de grande ornementation dont la ville se para en cette occasion solennelle, furent composés par Rubens et plus tard gravés par Tliéod. Van Thulden, pour l'ouvrage où cette entrée est décrite dans ses moindres détails par le célèbre Gevartius, l'ami du grand peintre. Cet ouvrage, imprimé à Anvers en 1641 chez .Toannes Meursius et édité par Th. Van Thulden lui-même, porte le titre de : Pompa inlroïlus Ferdinandi austriaci, Hispaniarum Infanlis ect.

in urbem Anlverpiam. Le N° 225 est le modèle de l'arctriomphal élevé entre la place de Meir et la rue des


Tanneurs et faisant face à celle-ci. Il est peint par Van Tliulrfcn ainsi que le N°224. Voir Gevarlius, p. 25.

N° 224. - II. 1.04. L. 0.73. B.

Arc de triomphe, dit de Philippe 1. — Face postérieure faisant face à la place de Meir. Voir le N° précédent et pour la description détaillée, l'ouvrage de Gevarlius, p. 35.

No 225. - H. 1.01. L. 0.71. B.

Arc de triomphe dit de la Monnaie. - Face antérieure.

Modèle composé et peint par Rubens, de l'arc de triomphe érigé près de l'hôtel des Monnaies, vu de la place dite le Rivage. Pour la description détaillée, voir Gevartius, p. 151.

NI, 226. — H. 1.03. L. 0.71. B.

Arc de triomphe dit de la Monnaie. - Face postérieure, vue de la rue du Couvent. Voir le N° précédent et Gcvarlius, p. 155.

No 227. - H. 1.03. L. 0.71. B.

Char de triomphe. — Ce char, dit Laurea Calloana, (les lauriers de Calloo) se trouve très-minulieusement décrit dans l'ouvrage de Gevartius, pag. 175. En 1840, lors des fêtes de Rubens, les artistes anversois ont fait construire, en suivant exaclcmcnt le modèle du No 227.

un char qui figura dans VOmmcgang avec l'inscription : fluide der kunstenarcn aen Rubens, et devint depuis la propriété de la ville d'Anvers.


ADAM WILLAERTS (1577-1640).

Né à Anvers en 1577 , cet artiste mourut en 1640 à Utrecht, où il passa la majeure partie de sa vie, et fut à plusieurs, reprises doyen de la confrérie de St-Luc. Il eut deux fils,.

Corneille et Abraham qui l'un et l'autre furent reçus francsmaîtres de la confrérie de St-Luc à Utrecht, le premier en1622, le second en 1624. Adam peignait de préférence les marines, les plages, les'ports, les marchés, les processions et les fêtes.

N" 228. - H. 0.81. L. 1.71. B.

Fête donnée à Tervuren aux archiducs Albert et Isabelle.

- L'étang de Tervuren, situé dans un paysage accidenté et très-boisé, est entouré d'une foule de personnes detout âge et de tout étal, divisée en groupes nombreux et variés. A gauche LL. AA. sont assises sur une estrade couverte, élevée au bord de l'étang. A droite des cavaliers et des fantassins, s'avançant dans l'eau, se disputent le prix du tir auquel servent de but deux cygnes qui* nagent au loin,

FRANÇOIS SNYDERS, (1579-1657).

Ce peintre d'animaux, dont le nom s'écrit aussi Snyers, fut élève de Pierre Breughel en 1593 et plus tard de Henri Van Balen. Né à Anvers en 1579, il y fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc en 1602, et mourut, d'après les archives de la corporation, en 1656-1657. Doué d'nn génie ardent, Snyders aimait surtout à peindre des chasses sauvages , et travailla souvent avec Rubens el Jordaens dont il avait la touche large et le puissant coloris. L'archiduc


Albert l'honora du titre de premier peintre de la cour. Van Dyck a peint son portrait dont il fit plus tard une eau-forte que Jacques Neefs acheva au burin.

N° 229. - H. 1.36. L. 1.95. T.

(DON DU BARON DE PRET.)

Cygnes et Chiens. — Deux cygnes de gr. nat. se défendent avec vigueur contre une couple de chiens de chasse que l'on voit déboucher à droite à trayers les joncs.

Quelques canards effrayés s'envolent dans diverses direclions.

N° 250. - H. 1.17. L. 1.94. T.

(DON DU BARON DE PRET.)

Nature morte. — Sur une table, en partie recouverte d'une nappe de lin, toute sorte de gibier est déposée pêlemêle avec des légumes et des ustensiles de cuisine sur lesquels perchent deux combattants. Dans un plat posé sur un chevreuil, s'étale un énorme homard.

PIERRE VAN MOL (1580-1650).

Né à Anvers en 1580, Pierre Van Mol avait plus de 30 ans lorsqu'on 161*1 il se mil, d'après le Liggere 4, sous la discipline de Segcr Van de Grave, qu'il quitta pour fréquenter la grande école de Rubens. Nous voyons dans le registre 6 des archives de Si-Luc, qu'il fut admis à la maîtrise en 1622-1623.

Il mourut à Paris en 1650.

1 Voir l'Introduction.


No el - - H. 2.65. L. 1.94. T.

Adoration des Mages. - La Vierge, derrière laquelle apparaît St-Joseph, est assise à droite. L'Enfant-Jésus accepte l'or que lui présente un Mage agenouillé, vieillard à barbe blanche, revêtu d'un manteau de brocard d'or dont les pans sont soutenus par trois enfants à genoux.

Ce groupe est entouré de deux autres Mages et de leur suite, formée en grande partie de soldats bien armés.

Fond : à droite, un bouquet de feuillage; à gauche, une ruine. Fig. de gr. nat.

JOSSE DE MOMPERE (1580?-1638).

Les biographes, qui tous se sont copiés les uns les autres , font naître ce peintre à Bruges en 1580, et mourir à Anvers en 1638. Nous avons vainement cherché dans les archives de St-Luc la justification de ces dates que nos investigations, au contraire, tendraient à infirmer. Ainsi la famille de Mompere est évidemment originaire d'Anvers. Le premier artiste de ce nom que mentionne le Liggcre 4, fut reçu franc-maître en 1530; il s'appelait Josse comme l'auteur du no de qui il est probablement l'aïeul. En 1582, date assez rapprochée de l'année prétendue de la naissance du paysagiste , Barthélemy de Mompere, doyen de la corporation de St-Luc, y inscrivait comme fils de maître, Josse de Mompere « son fils. » et nul autre Josse ne fut plus tard admis parmi les francs-maîtres.

Notre artiste serait donc né vers 1560. Nous ne trouvons pas de traces de sa mort dans les comptes dits doodschulden.

Breughel de velours , différents Francken , D. Teniers le vieux et si nous ne faisons erreur, H. Van Balen, ont

1 Voir l'Introduction.


tour à tour étoffé ses tableaux. Son portrait a été gravé à l'eau-forte par Van Dyck. Th. Galle, E. Van Panderen et G. Visschers ont gravé d'après Josse de Mompere, qui luimême mania le burin avec succès.

N° 252. - H. 1.20. L. 1.73. B.

Paysage montagneux. — A gauche s'élèvent de grandsrochers à pic entrecoupés de bois. A droite, une gorge de montagnes ouvre une vaste perspective. Les nombreuses figures dont ce tableau est étoffé, sont de François Francken le jeune; elles représentent l'ancienne légende d'un empereur d'Allemagne, perdu dans les montagnes et miraculeusement sauvé.

FRANÇOIS FRANCKEN, LE JEUNE (1580-1642).

Quatrième fils de François le vieux. Il naquit à Anversen 1580 et fut élève de son père; dont il ne quitta l'atelier que pour faire son tour d'Italie. Le Liggcre 1 nous apprend qu'il fut en 1614-1615 doyen de la confrérie de St-Luc, dont il avait été reçu franc-maître en 1605. Il mourut dans sa ville natale en 1642, laissant un fils qui comme lui portale surnom de François et suivit la carrière paternelle.

N° 255. — H. 1.15. L. 1.60. B.

Les œuvres de miséricorde. — La distribution des pains se faisant à un groupe nombreux de pauvres, occupe tout l'avant-plan de droite et en partie celui de gauche, dont

i Voir l')n»rndi.i(j.ion


le reste est consacré à la distribution des boissons. Les autres œuvres sont figurées au second plan. Le fond, composé de plusieurs bâtiments, présente à droite un intérieur de cuisine, à gauche une chambre de malade.

Au milieu de la partie supérieure apparaît dans une gloire le Christ, appuyé sur les symboles des quatre évangélistes. Signé du monogramme du maître. Porte l'inscription : Die dit beeldt besiedl claer, Het sal hem leeren naer Godts Vermaen, de armen onghetroost Niet le laten gaen.

1608.

DÉODAT DELMONTE (158t-1634}.

D'après les biographes, ce peintre , de famille noble , est né à St-Trond en 1581, mort à Anvers en 1631. Il était lié d'amitié avec Rubens, dont il fut l'élève, vécut quelque temps à la cour du duc de Neubourg et servit l'Espagne en qualité d'ingénieur militaire. Van Dyck fit de lui un portrait que grava Lucas Vorsterman. Nous n'avons pu découvrir dans les archives de St-Luc aucun renseignement qui se rapporte d'une manière directe à De)monte. Nous voyons seulement dans le Liggere 4, qu'en 1609 fut reçu en qualité de fils de maître, Deodati scilder van Oermonde, lequel eut, en 1610 , un élève du nom de Thomas Morren, et par le registre 5, p. 302, qu'un sieur Thcodati est mort en 1644-1645.

1 Voir l'Introduction.


N° 254. — H. 4.06. L. 3.00. B.

La transfiguration. — Ce tableau se divise naturellement en deux zones. Dans la zone supérieure, le Christ apparaît dans sa gloire entre Moïse et Élie. A sa gauche et un peu plus bas se voit le groupe formé par St-Pierre, St-Jean et St-Jacques que Jésus a emmenés avec lui sur la Montagne, et que la gloire du Maître frappe d'éblouissement. La zéne inférieure se divise en deux groupesdistincts qui sont mis entre eux en un rapport intime.

A gauche un homme, accompagné d'une femme et de deux personnages masculins, amène un possédé. Plus vers l'avant-plan, à l'angle du même côté, est agenouillée une femme, et derrière elle se tient un jeune homme en costume du XVIIe siècle. A droite, St-Paul, entouré d'un groupe nombreux d'apôtres, étend les bras.

pour chasser le démon du corps de l'adolescent.. Fig. plusgr. que nat.

GASPARD DE CRAEYER (1582(5?)-!669).

Né à Anvers en 1582 selon les uns, en 1585 d'après les autres , de parents appartenant à la riche bourgeoisie , de Craeyer, mort à Gand en 1669, y fut enterré dans l'église des Dominicains. Il fut élève de Raphaël Coexie et s'établit à Bruxelles où il se fit recevoir franc-maître de la confrérie de St-Luc. fait qui explique l'absence de toute mention du nom de cet artiste dans les archives de la corporation anversoise. Sa vie fut très-longue et très-active; il peignit le portrait et les sujets sacrés, fut favorisé par des souverains et porta le titre de premier peintre du célèbre


Jacques Booneu, archevêque de Malines. Les paysages, dans la plupart des tableaux de ce maître, sont de Louis de Vadder ou de Luc Achtschelling. De Graeyer n'a jamais voyagé. Van Dyck fit de lui un portrait que grava Paul Pontius.

N° 255. — H. 1.92. L. 2.68. T.

Élie au désert. — Le prophète, dont la nudité est à peine masquée par la draperie rouge qui lui passe sur le bras droit et au-dessus des genoux, est assis à gauche devant un bosquet solitaire. Il tend la main droite vers un corbeau qui lui apporte sa nourriture. Sa gauche s'appuie sur un livre déposé à terre à côté d'autres volumes et d'un pain que vient de lui apporter un second corbeau qui s'envole dans le lointain. Ciel sombre, au milieu duquel apparaît Élie emporté dans un char de feu.

Fig. de gr. nat. Provient du cabinet de feu M. Beeckmans, à Anvers.

GUILLAUME VAN NIEULANT (1584-1635).

Cet artiste, qui fut bien moins remarquable comme peintre que comme dramaturge flamand, naquit à Anvers en 1584 et mourut à Amsterdam en 1635. Il se fit d'abord élève de Roland Savary et plus tard de Paul Bril qu'il s'en fut trouver en Italie et dont il s'appropria la manière.

D'après le Liggere 1 il devait être de retour à Anvers en 1605, car, quoique lui-même n'ait été admis comme fils de maître que l'année suivante, il reçut en 1605 un élève du nom

Voir l'Introduction.


de Peerken Hermans. Il vécut longtemps dans sa ville natale et fut élu Ancien lors de la réinstallalion de la confrérie littéraire et dramatique du St-Esprit, dite Olyftak, réinstallation qui eut lieu le 24 septembre i615. (Reg. 3, fol. 1). Van Nieulant, qui a gravé une collection de 60 vues d'Italie d'après ses propres tableaux et ceux de Paul Bril, habitait encore Anvers en 1624 et y fit représenter le lr mai, par la confrérie de SL-Luc, sa remarquable tragédie : Ægyptica ofte JEgyptxsche tragoedie van Antlwnius en Cleopatra , imprimée la même année chez Guillaume Van Tongeren.

Ce peintre-poëte, dont l'auto-anagramme était Dienl Vwen Al, orthographiait aussi son nom : Van Nieuwelandt.

N° 236. - H. 0.49. L. 0.65. B..

Vue de Rome. — A l'avant-plan de droite un groupe, en majeure partie composé de femmes, est assis à l'ombre d'une ruine, dans un endroit qui rappelle imparfaitement le Campo-Yaccino. Plus loin, un muletier s'entretient avec un pâtre. Le reste du tableau est étoffé d'assez nombreuses figures, de vaches, de moutons et de chèvres. Signé : G. Y. NIEVLANT. 1611.

CORNEILLE DE VOS (15857-1644?).

Les biographes disent que ce peintre est né à Hulst, mais ils n'indiquent ni l'année de sa naissance, ni celle de sa mort, ni ne donnent absolument aucun détail sur sa vie.

Les dates que nous proposons comme devant le plus se rapprocher de la vérité, sont basées sur des données fournies par les archives de notre confrérie de St-Luc. En 1399 le Liggere t mentionne Cornelis De Vos, élève de David

i Voir l' j nlroduclion.


Remeeus. En 1609 et en 1619 Cornelis De Vos fut doyen de la confrérie. En 1630-1631 il paie comme ancien doyen (oud deken) une somme de 12 flor. (Reg. 5, fol. 57); en 1633-1634 un Cornelis De Vos, probablement le fils de notre artiste, stoffeerder, (nom donné à des peintres ayant pour spécialité d'étoffer de figures d'hommes et d'animaux les paysages et les marines), est reçu dans la corporation en qualité de fils de maître, wynmeester (Reg. S, fol. 108), et dans la même année le doyen De Vos eut pour élève Willem Van Everdycke (Reg. 5, fol. 107). En 1642-1643 il reçut un autre élève du nom de Hendrik Namleton (Reg. 5, fol. 266). C'est la dernière date que nous fournissent les archives de St-Luc. Il est probable que Corneille appartient à la même famille que Hans et Pauwels De Vos qui, comme lui, furent élèves de David Remeeus, l'un en 1601, l'autre en 1605 (Liggere). Le portrait de Corneille, peint par Van Dyck, fut gravé par Lucas Vosterman.

N° 257. - H. 1.20. L. 1.02.

Portrait d'Abraham Grapheus, messager (knape) de la corporation de St-Luc. — Le messager, vieillard aux cheveux grisonnants, à la barbe rase, à la figure refrognée, est debout devant une table recouverte d'un tapis, où sont posés cinq calices d'or richement et artistement ouvrés, qui sont, ou des cadeaux faits par de hauts personnages, ou le prix des triomphes obtenus par la corporation dans ces brillantes luttes dramatiques et littéraires, dont l'introduction dans les Flandres est presque contemporaine de l'affranchissement des communes.

Grapheus, vêtu de noir et portant la fraise, a la poitrine couverte de plaques et de médailles conquises par la confrérie. Il a le bas du corps caché par un tablier de grosse toile grise et l'avant-bras gauche par une serviette


de lin. De la main droite il soulève à hauteur de la hanche un pot de métal: de la gauche il tient un calice.

Fond : Chambre. Fig. de gr. nat. vue à mi-corps. Signé : C. DEVOS. F. 1620. Ce tableau, peint l'année même du second décanat de De Vos, fut donné en cadeau à la confrérie de St-Luc.

N° 258. - H. 1.03. L. 1.07. B.

Ex volo. — VOLETS. — Portraits de famille. Ce numéro se compose de deux pièces réunies dans un cadre fenêtré.

Dans celle de droite on voit le père avec cinq fils, dont trois, marqués d'une croix rouge, devaient être décédés du vivant même des parents. Le père, qui a la tête nue, les cheveux ras, la barbe en pointe, les moustaches retroussées, est vêtu de noir et porte la fraise à larges tuyaux. Pour les fils, cette partie du costume est remplacée par un col de chemise rabattu. La pièce de gauche représente la mère avec cinq filles, dont la plus jeune est marquée de la croix rouge. La mère et trois filles sont vêtues de noir et portent la fraise à tuyaux empesés. Elles ont le front découvert et les cheveux retroussés sous une coiffe en forme de croissant, de batiste pour la mère, d'étoffe d'or pour les filles. La cinquième porte le costume des religieuses de l'ordre des Carmélites. Tous les personnages, vus à mi-corps, ont les mains jointes et sont agenouillés à un prie-Dieu.

N° 259. - H. 1.46. L. 1.16. B.

Ex volo. — Portraits d'homme et de femme agenouillés devant l'autel de la Vierge. L'homme a la moustache et


la barbe grises; coiffé d'une calotte, vêtu de noir, il porte la fraise à larges tuyaux. Sa main droite repose sur un livre ouvert; la gauche appuie sur la poitrine. La femme, vêtue de noir et portant la fraise à tuyaux empesés, a les cheveux grissonnants, retroussés et contenus par un serre-tête se terminant en patte sur le front. Elle tient de ses mains jointes un chapelet à grains de perles.

Fond : Chapelle avec tableau représentant la Vierge et l'Enfant-Jésus. Fig. de gr. nat.

N° 240. - H. 1.55. L. 2.49. T.

La famille Snoeck offrant des ornements sacerdotaux à Jean C. Van de Sterre, élu abbé de St-Micbel à Anvers, en t629. - A droite, Van de Sterre, suivi de cinq moines de l'abbaye et d'un officier laïque, est debout en costume abbatial. Il accepte un ostensoir des mains du chef de la famille Snoeck, agenouillé devant lui. Entre ces deux personnages et en partie caché par les plis d'une chasuble, d'une chappe et d'une étole, est accroupi un homme qui tient une hostie. A gauche sont agenouillés les membres delà famille, trois hommes, deux femmes et trois enfants dont deux, placés à l'avant-plan, présentent divers ornements d'église et quelques petites hosties sur un plat de vermeil. Un groupe de spectateurs se tient dans le fond où se voient l'église et l'abbaye de St-Michel et une partie de la flèche de Notre-Dame. Fig. de petite nat.

Signé : C. DE Vos. FECIT. A0 1630.

N° 241. — H. 1.60. L. 1.61. B.

L'Adoration des Mages. — La Vierge, accompagnée de St-Joseph, est assise dans l'angle de gauche du lableall.


Devant elle est agenouillé le Mage qui fait offrande de l'or au divin nouveau-né. Les deux autres Mages et quelques personnages, debout dans diverses attitudes, occupent la moitié droite de la composition. Signé : C. DE Vos. F.

N° 242. - H. I.M. L. 0.93. T.

Le vœu à la Vierge. — Un jeune homme, vêtu de gris" est agenouillé, au premier plan, devant un autel orné de la statuette de la Vierge. Au second-plan se tiennent deux hommes, une femme et un jeune homme qui joignent leurs prières à celles du premier personnage.

GERARD ZEEGERS (1589-1651).

Nous orthographions d'après les notes et signatures d'co maître lui-même, ce nom que la plupart des biographes écrivent Scghers. Gérard naquit à Anvers en 1589 et y mourut en 1651. Peu d'artistes eurent une carrière plusheureuse que la sienne. Inscrit comme élève de la confrérie de St-Luc en 1603, sans indication de maître (Liggere i) il fréquenta successivement les ateliers de H. Van Baleu et d'Abraham Janssens qu'il abandonna pour aller étudier en Italie les ouvrages de Manfredi et surtout du maître de celui-ci, le Caravage. A son retour à Anvers en 1608, il fut reçu franc-maître de St-Luc et dès-lors sa vie ne fut plus qu'une suite non-interrompue de succès. Il visita Madrid où il était recommandé par le cardinal Zapata, ambassadeur d'Espagne à Home, y peignit plusieurs tableaux pour le roi, fut comblé de présents et ne put qu'à grand'peine obtenir

1 Voir l'Introduction.


congé de revenir dans sa ville natale, dont il préférait le séjour à celui de la cour la plus brillante. Doyen de St-Luc en 1646-1647 il reçut son fils Jean-Baptiste, en qualité de Wynmeester (Reg. 5, fol. 352). Il mourut en 1650-1651, sous le décanat de Thomas Willebrords (Bosscbae-rts). Peignant les sujets sacrés, les joueurs , les musiciens etc., Zeegers s'était acquis une fortune telle, qu'il put consacrer une somme de 60,000 florins à l'acquisition d'un cabinet formé de chefs-d'œuvre des grands maîtres de son époque.

N° 245. — H. 2.58. L. 1.66. T.

St-Stanislas à Kostka. — Prêt à entrer dans l'ordre dp St-Ignace et déjà revêtu du costume religieux, St-Stanislas remet la couronne princière à son frère puîné qui s'avance avec empressement pour la recevoir. En échange de la couronne terrestre, à laquelle renonce le pieux jeune homme , un ange vient lui ceindre la tête de la couronne céleste. — A gauche est assise, sous un dais, la mère de St-Stanislas, qui verse d'abondantes larmes, tandis qu'une petite fille s'efforce en vain d'attirer son attention ; derrière celle-ci se tiennent le prince à Kostka et quelques membres de la famille. A droite, devant le saint, se trouve une table couverte d'un parchemin scellé; à l'avant-plan une épée et une armure. Au fond on voit deux seigneurs de la cour. Dans la partie supérieure planent quelques anges. Fig. de petite nat.

N° 244. - H. 5.03. L. 5.40. T.

Mariage de la Vierge. — La Vierge et St-Joseph, se donnant la main et debout devant le grand-prêtre qui les bénit, forment avec ce personnage, le groupe principal au


centre de la composition. Ils sont posés sur un degré peu élevé, jonché de fleurs. Ste-Éiisabetb, Ste-Anne et nne troisième femme accompagnent Marie; St-Joacliim et quelques autres personnages se tiennent derrière St-Joseph.

Au-dessus du groupe principal plane le St-Esprit dans une gloire entourée d'anges. Fig. plus gr. que nat.

N° 245. - H. 2.61. L. 1.95. T.

Extase de Sle- Thérèse. — La sainte, vêtue du costume de son ordre, robe brune, manteau blanc et voile noir, est agenouillée devant un crucifix posé à terre sur un livre. Elle est légèrement inclinée en arrière et soutenue par un ange, tandis qu'un séraphin descendant du ciel, s'apprête à la percer du dard enflammé de l'amour divin et qu'elle se sent illuminée d'un rayon de la gloire céleste. Dans la partie supérieure du tableau planent trois chérubins. Fig. de gr. nal.

N° 246. - H. 1.55. L. 2.56. T.

Le Christ revenant des limbes. — A droite la Vierge entourée d'anges, vient de pleurer la mort de son divin fils. Autour d'elle sont épars les instruments de la passion cl se voit le linge de Ste-Véronique. Marie se retourne vers le Christ qui s'avance, à gauche , suivi des justes de l'ancienne loi ramenés des limbes. Parmi ceux-ci on remarque David agenouillé, Moïse, SL-Joseph, etc. Audessus de la Vierge planent deux anges portant une banderolle avec l'inscription : Rkgina COF.LI laetare ALLET.VI.


N° 247. — H. 1.13. L. 0.86. T.

Ste-Claire en adoration devant l'Enfant-Jésus. — La Vierge assise, soutenant de la main gauche quelques fruits déposés sur ses genoux, maintient de l'autre, l'Enfant-Jésus assis à ses côtés. A gauche on voit à mi-corps Ste-Claire dans l'attitude de la prière. Fig. de gr. nat.

No 248. - H. 1.97. L. 1.38. T.

La Vierge au Scapulaire. — La Vierge, vêtue d'unerobe de pourpre et d'un manteau bleu, est assise à gauche sur un trône de nuages, dans une gloire entourée de chérubins. Elle tend le Scapulaire à St-Simon Stock, général des Carmes, agenouillé à droite et vêtu du manteau blanc de son ordre. Fond : Paysage montagneux, ciel. Fig. de gr. nat.

DANIEL SEGHERS (1590-1660).

Daniël Seghers, le plus célèbre peintre de fleurs qu'ait produit l'école flamande, est né à Anvers en 1590. Elève de Jean Breughel et inscrit comme tel dans le Liggere 1 sous l'année 1611, il obtint dans le courant même de cette année la maîtrise de la confrérie de St-Luc. Peu de temps après, en 1614, il enlra au noviciat des Jésuites à Malines, fut envoyé à Rome et fit à son retour les vœux de frère-lai de l'ordre. Cet artiste, de mœurs très-simples, fut l'ami de Rubens et de Corneille Schut. Les suaves productions de son pinceau valurent à son ordre plus d'avantages que n'eussent pu lui en assurer les plus habiles diplomates. C'est ainsi qu'en reconnaissance de l'envoi qui lui fut fait d'un petit chefd'œuvre de frère Daniel, le prince d'Orange Frédéric-Henri

i Voir l'Introduction.


accorda aux Jésuites de la province d'Anvers, la faculté de circuler librement en tout temps dans les Provinces-Unies, faveur d'autant plus précieuse, que l'ordre avait de vastes propriétés sur le territoire des Etats. Ce peintre, dont la vie fut riante et douce comme la nature qu'il aimaità reproduire, mourut dans sa ville natale le 2 novembre 1660 selon les uns, 1661 selon les autres.

N° 249. - H. 2.98. L. 1.89. T.

Guirlande de St-Ignace. — Le fondateur de la Société de Jésus est peint en buste dans un monument dont le style appartient à l'époque et au goût de Rubens. Il tient un livre ouvert où se lit : AD MAJOREM DEI GLORIAM et REGVLÆ SOCIETATIS JESV. Une riche guirlande de fleurs orne le monument et se divise en cinq parties principales dont deux supérieures, deux latérales et une inférieure. Cette dernière, qui est la plus importante, recouvre en partie les degrés du monument, ça et là parsemés d'insectes. Quelques anges, planant dans les airs, soutiennent une grande couronne de fleurs. Fig. de gr. nat. peintes par Corneille Schut.

N° 250. - H. 0.75. L. 0.31. B.

Guirlande de la Vierge. — Quelques fleurs s'entrelacent avec les ornements d'un cadre composé dans le goût de Rubens, où est peinte la Vierge avec l'EnfantJésus qui semble contempler les fleurs. Fig. peintes par C. Schut.

CORNEILLE SCHUT (1590-1655).

Ce peintre que quelques biographes comptent au nombre


des élèves de Rubens, naquit à Anvers en 1590 et y mourut en 1655. Les archives de la confrérie de St-Luc ne nous apprennent pas à quelle époque il fut admis à la maîtrise; mais en 1619 il entra dans la Société de secours mutuels des maîtres, dit Busse (Busscnboeck, Reg. no 2) et en 1634-1635 il paya 200 florins le privilége à lui accordé en séance plénière de la corporation , de n'être jamais élu au décanat, lequel a été de tout temps une charge et non pas, comme semblent le croire quelques auteurs, une distinction enviée, (Reg. 5,. fol. 128). Plusieurs membres de la famille Schut étaient francs-maîtres de St-Luc. Les œuvres de Corneille sont assez nombreuses et ce fut lui qui étoffa le plus souvent les tableaux si précieux de Daniel Seghers. Il a été enterré dans l'église de St- Wmebrord- lez-Anvers, où se trouve son monument en marbre noir, enrichi de deux tableaux de sa main, l'un représentant le Christ mort, l'autre, complétant la Trinité, Dieu le Père et le St-Esprit. Lorsqu'il y a quelques années, cette église fut dallée à neuf, M. G. Kumps, alors vicaire, actuellement. curé de SL-Willebrord, obtint qu'on laisserait en place la pierre tumulaire de Schut, et c'est grâce au zèle pour l'histoire de l'art, dont a fait preuve cet honorable ecclésiastique, qu'on peut encore lire aujourd'hui l'iascription suivante, jusqu'ici inédite :

Cornelius Schut humanarum ifgurarum pictor en (et?) inventionum eopia ac dispositione singularis" obiil 29 aprilis 1655.

Dla Anastasia Scelliers eius uxor obiit 24 Ocfobris 1654 ut qui christiano conjugio modicum juncti fuere in terris cclcrnum jnngantur in ccelisprecarc lector.


N" 251. — H. 3.39. L. 2.48. T.

Portiuncula. — Le Sauveur et la Vierge, entourés des chœurs célestes, sont assis sur un trône de nuages et tendent le bref de l'indulgence dite Portiuncula à St-François agenouillé devant eux. Dans la partie inférieure de la composition se voient un homme et deux femmes à genoux, et derrière ceux-ci, dans l'angle de gauche, le démon vaincu par les mérites du saint. Fig.

de gr. nat.

N° 252. - H. 3.75. L. 2.92. T.

Décollation de St-Georges. — Le saint dépouillé de ses vêtements, est agenouillé au centre de la composition, sur les degrés d'un temple païen où trois bourreaux s'apprêtent à lui faire subir le dernier supplice. Livré aux joies de l'extase, il semble poursuivre du regard un groupe d'anges qui lui ouvre le chemin du ciel. A l'avantplan de gauche se tiennent deux enfants dont l'un mène en laisse un chien de chasse ; à l'avant-plan de droite se voit un groupe nombreux de soldats, commandé par un chef qui monte un cheval blanc. Fig. de gr. nat. Gravé par Eyndhoedts.

JACQUES JORDAENS (1594-1678).

Ce grand peintre qui partage avec Van Dyck la gloire de prendre immédiatement rang après Rubens dans les fastes de l'école flamande, est né à Anvers le 20 mai 1593, de Jacques Jordaens, marchand de toiles et de Barbe Van


Wolschaten ou Wolschoten. Le Liggere 1 nous apprend qu'en 1607 il entra comme élève à l'atelier d'Adam Van Noort, et ce fut après s'être formé sous la discipline de ce maître, qui plus tard devint son beau-père, que Jordaens put mettre à profit, sinon les leçons, du moins les conseils de Rubens. Nous ne retrouvons pas Jordaens comme francmaître dans le Liggere qui ne mentionne sous l'année 1615 qu'un Jacques Iordaens, waterschilder; mais il' n'en fut pas moins admis à la maîtrise en cette même année comme le témoigne le Reg. 6, p. 150 des archives de St-Luc, où il se trouve dûment désigné : Jacques Jordaens, schilder, lynwatierssone. Ce fut le 16 mai 1616 qu'il épousa Catherine Van Noort, fille d'Adam, et peu après il adhéra avec son beau-père au culte réformé, ce qui explique à la fois l'absence du nom de ses enfants dans les registres baptismaux • de N.-D. et son enterrement à Putte, village mitoyen sur la frontière des Provinces-Unies, où se trouve encore sa pierre tumulaire, que fit restaurer, il y a quelques annés, le roi Guillaume Il des Pays-Bas. D'après l'inscription de ce monument, Jordaens mourut le 18 octobre 1678, le même jour que sa fille Anne-Catherine; sa femme était morte le 17 avril 1659 8.

La carrière de Jordaens n'offre guère d'événement remarquable au point de vue biographique. Ce maître n'a jamais voyagé, et sa vie s'écoula paisible et heureuse dans les murs de sa ville natale où il jouissait à la fois d'une fortune considérable qu'il s'était acquise par son talent, et de l'estime générale qu'il devait à des mœurs pures, jointes à un caractère ouvert et loyal. Rubens lui avait voué une amitié fraternelle. Depuis 1659'jusqu'à sa mort, Jordaens habita à Anvers la maison faisant le coin sud-est de la rue Haute et de la rue Renders. — Notre artiste a fait quelques eaux-fortes.

Marinus, P. De Jode, P. Pontius et surtout Bolswert ont

l Voir l'Introduction.

1 Voir pour quelques détails intéressants sur la vie de Jordaens, la note placée à la suite de l'édition flamande de la vie de Rubens, par M. Victor Van Grimbergen.


beaucoup travaillé d'après lui. Ce fut De Jode qui grava son portrait peint par Van Dyck.

N° 255. — H. 2.93. L. 3.65. T.

La Cène. - Dans une salle qui a vue sur'une campagne boisée, le Christ est assis à table ayant huit apôtres à sa gauche et quatre, parmi lesquels Judas Ischariote, à sa droite. Le Sauveur tient le calice de la main gauche et avance la droite vers Judas qui, vu de profil, caresse un chien de chasse. Les apôtres, à qui le geste du Christ vient de désigner le traître, se montrent Ischariote avec mépris et dégoût. Fig. de gr. nat.

N° 254. H. 2.67. L. 3.69. T.

Les sœurs hospitalières. — Le premier plan est occupé par une foule de nécessiteux, de malades et d'enfants pauvres à qui les sœurs de Ste-Élisabeth viennent porter secours. Quelques-unes de ces saintes filles donnent le pain à ceux qui ont faim, d'autres habillent ceux qui sont nus, soignent les malades ou pansent les blessés.

Plus vers le fond on voit à gauche un prêtre, et à droite un homme et une femme qui représentent probablement les donateurs du tableau. Fig. de gr. nat.

N° 255. — H. 2.67. L. 1.67. T.

Le Christ au tombeau. — Le corps du Christ que Nicodème et Joseph d'Arimathie, placés au second plan , soutiennent par les pieds, est reçu, à l'avant-plan, par deux hommes nus qui se tiennent à l'intérieur même du


sépulcre et dont le torse seul est visible; St-Jean, agenouillé à droite, pousse doucement le corps sacré dans la direction de la tombe. A ce groupe principal s'en relie un second formé par les trois Maries et un apôtre. Fig.

de gr. nat.

N° 256. - H. 2.61. H. 2.75. T.

Le Pégase. — Au sommet du Parnasse et dans le ravin qui en sépare la double cime, s'élance le cheval aîlé dont les pieds font jaillir l'Hippocrène. Au-dessous de lui s'ébattent des génies, et à gauche, dans un bosquet, deux satyres semblent vouloir se cacher Fig. degr. nat.

Plafond de la grande salle de la confrérie de St-Luc, à Anvers.

N° 257. - H. 1.84. L. 4.95. T.

Tableau allégorique. — Le Commerce et l'Industrie protégeant les Beaux-Arts. — Mercure, le dieu du commerce et une figure de femme représentant l'industrie, sont assis au milieu d'un groupe nombreux de personnages allégoriques qui figurent les différentes branches des beaux-arts. L'Industrie donne à boire à un personnage drapé d'un manteau rouge, sur qui Mercure étend son caducée Fig. de gr. nat. Provient du salon de la confrérie de St-Luc.

N° 258. - H. 2.44. L. 2.20. T.

L'Adoration des Bergers. — La Vierge assise devant une pauvre étable , soutient son divin nouveau-né , que viennent adorer des bergers, des femmes et des enfants,


apportant d'humbles offrandes. Derrière la Vierge, St-Joseph est debout entre le bœuf et l'âne. Dans la partie supérieure plane un groupe d'anges. Fond : Paysage.

Fig. de gr. nat.

N° 259. - H. 2.39. L. 2.31. T.

La loi humaine basée sur la loi divine. — La figure allégorique de la loi humaine est assise sur un lion dompté, couché sur un trône de nuages. Elle accepte le glaive et la balance que lui présente un ange placé à sa gauche. A sa droite Moïse tient les tables de la loi divine, sur lesquelles Aaron montre les inscriptions que voici : lre table : Deut. 1, V. 10. a Verhoort uwe broederen gy Rechters ende rechtet recht tusschen een ygelyck en synen broeder ende den vreemdelinck. » Et plus bas : ARTI PICTORLE JACOBUS JORDAENS DONABAT. 2e table, en partie visible, le V. 15, Ch. 19 du Lévitique : « Gy en sult geen onrecht doen in 't gerichte, gy en suit het aengesicht des geringen niet aennemen, nochte des grooten aengesicht voortrecken. » Fig. de gr. nat. Cadeau de Jordaens à la confrérie de St-Luc.

THÉODORE ROMBOUTS (1597-16.. ?) On ne sait pas au juste où naquit ce peintre. L'année de sa naissance et celle de sa mort sont également inconnues.

Quelques biographes le font naître à Anvers en 1597; d'autres, mais évidemment à tort, à Gand en 1617. Immerzeel le croit originaire de la Hollande, mais néglige d'indiquer les motifs sur lesquels il fonde cette opinion. Les archives de


St-Luc nous apprennent qu'il obtient la maîtrise le 3 février 1625, (Reg. 6, fol. 379) ; qu'il fut doyen de 1628 à 1630 (Reg. 5), et qu'en 1657 fut payée de son chef la redevance que prélevait la confrérie sur les héritiers des membres défunts (Reg. 5, fol. 175) ; ce qui pourtant ne prouve pas suffisamment que Rombouts soit mort cette année-là, puisqu'il était permis aux maîtres de payer cet impôt de leur vivant, usage qui ne fut aboli qu'en 1671. (Resolutie-Boeck, 24 août 1671). Il est néanmoins plus que douteux que, comme l'affirme Immerzeel, il y ait des tableaux authentiques de Rombauts portant la date de 1690. Rombouts, élève d'Abraham Janssens, se distingua comme son maître, par la haine qu'il avait vouée à Rubens et voulut se poser en rival du grand peintre sinon par le talent, du moins par le faste. C'est lui qui fit bâtir l'hôtel avoisinant le palais du roi, place de Meir à Anvers; mais vaincu dans le luxe comme dans l'art, il ne put l'achever faute de fonds. Rombouts a voyagé en Italie. Son portrait, peint par Van Dyck, fut gravé par Paul Pontius.

N° 260. - H. 3.14. L. 2.44. T.

Sainte famille. — La Vierge vêtue d'une robe rouge et d'un manteau bleu, est assise au centre de la composition; elle laisse reposer l'Enfant-Jésus dans son bras gauche et tend de la main droite la croix symbolique à St.-Jean-Baptiste aux pieds de qui se voit l'agneau.

A droite se tient Sainte Anne qui se penche vers sa fille; à gauche s'étend un paysage dans le goût flamand, peint par Wildens. Fig. de petite nat.

N° 261. - H. 2.56. L. 2.00. T.

Le Christ pélerin. — Le Christ sous la figure d'un pèlerin, est assis à gauche. Son pied gauche baigne dans un bassin de cuivre où se lit la signature du maître et la


date de 1656. Un moine augustin, suivi de plusieurs frères de son ordre, dont le Christ a voulu mettre la charité à l'épreuve, lui essuie le pied droit. Dieu le Père et le St.-Esprit apparaissent dans une gloire entourée d'anges.

Fig. de gr. nat.

ANTOINE VAN DYCK (1599-1641).

Van Dyck est sous le double point de vue de son talent et de son caractère, la figure la plus poétique qui apparaisse dans l'histoire de l'école flamande au XVIIme siècle. il appartient probablement à une ancienne famille d'artistes, puisque le nom de Van Dyck se rencontre fréquemment dans le Liggere 1 et que déjà un Tucnken (Antoine) Van Dyck s'y trouve inscrit sous l'année 1546 comme élève de Jean Van Cleve, pour être reçu à la maîtrise en 1556. Quoiqu'il en soit, le grand peintre de portraits est né à Anvers le 22 mars 1599, de François Van Dyck et de Marie Cuypers ou Cuperis, dans la maison nommée St-Paullls in 't kasteel van Ryssel, actuellement marquée Son 5,N° 500. En 1690 nous trouvons Van Dyck inscrit au Liggere comme élève de Henri Van Balen, et au Registre 6, fol. 194, Antonio Van Dick (sic) figure parmi les franc-maîtres reçus sous le décanat de Pierre Goetkint. La même année Van Dyck entra dans l'association de secours mutuels (Bussenboeck). 2

On veut que ce soit vers 1620 que Van Dyck se mit sous

i Voir l'Introduction.

1 Voir pour les détails sur la généalogie do Van Dyck , l'ouvrage déjà cité dieM. Victor Van Grimbergpn, p. 507 et sniv. Voici sur les Van Dyck quelques renseignements inédits. puises dans les archives de St-Luc : En 1546 Tnenken Van.

Dyek. élève de Jan Van Cleue (Liggere); 1856, franc-maître Antoni Van Dycke.

tchilder ; (1 bid.) 1598, Seser (Seger?) Van Dyek. élève d'Adam Van (N)Oort.

pour le portrait, (ibid.) 1030 1031 (deeanat de Jean Breughel) Antonin Van Dyc ¡,.ie) « ayant donné sa parole de se préseuler pour être reçu franc-maître, mais


la direction immédiate de Rubens qui, dit-on, lui conseilla de s'appliquer spécialement au portrait; il le fit partir pour l'Italie en 1622, et lui donna pour ce voyage un des plus magnifiques andaloux de ses écuries. Ce fut alors qu'eut lieu l'aventure si romanesque et si connue de Saventhem, sur laquelle les biographes flamands se sont étendus avec tant de complaisance.

Arrivé en Italie, Van Dyck séjourna d'abord quelque temps à Florence, puis à Gênes et à Venise où il étudia de préférence les œuvres de Titien et de Paul Véronèse. Après quelque temps il revint à Gênes, partit de là pour faire son tour d'Italie en compagnie de la duchesse d'Arundel, et passa quelques mois à Rome où il fit le portrait du cardinal Bentivoglio. En 1625 il était de retour à Anvers, d'où il entreprit plusieurs petits voyages en France et en Hollande , parce que dans ces pays les grands seigneurs lui payaientde ses portraits des prix beaucoup supérieurs à ceux qu'il en pouvait obtenir dans sa ville natale , qu'à cette époque la gloire de Rubens remplissait tout entière. Pour ce motif Van Dyck passa en Angleterre vers 1629 et y logea chez son ami le peintre Geldorp qui, malgré l'influence très-réelle dont il jouissait, ne put parvenir à le faire présenter à la cour. Mais à peine Van Dyck eut-il quitté la Grande-Bretagne, que Charles Ir chargea le chevalier Kenelm Dighy, et de rappeler le grand peintre et de lui offrir un logement à Blackfriais, où plus tard ce souverain vint souvent lui rendre visite. A peine l'artiste flamand était-il établi au château royal, que la faveur et la fortune vinrent lui faire oublier les difficultés qu'il avait jusqu'alors éprouvées dans sa carrière. En 1652, le o juillet, le roi le créa chevalier au palais de St-James el lé clécora l'année suivante du titre de premier peintre de la couronne, attachant à cette charge un traitement de 200 X. par an. Dès

étant change d'avis » fait cadeau à la confrérie d'une somme de 9 florins (Reg. 5, fol. 89 ; 1633-34 Andries Van Dyck, schilder, et Daniel Van Dyck , schilder, sont reçus francs-maîtres (Reg. 5, fol. HO). Le Busboek (Reg. 7, fol. 64) nous apprend que le premier fut admis le 8 juillet et le second le 25 septembre 1634.


lors Van Dyck fit grande figure à cette cour de Charles Ier, de mœurs si faciles; il tenait table ouverte et ne craignait pas de dépenser avec la même facilité qu'il l'acquérait, l'or qui, on peut le dire , ruisselait de son pinceau. L'été il habitait Eltham, dans le comté de Kent.

Mais la santé assez faible de Van Dyck ne put longtemps résister au double excès du travail et des plaisirs : ses amis le conjurèrent de mettre un terme à ce genre de vie, en épousant Justine-Anne Ruthven, une des plus belles femmes d'Angleterre, issue d'une illustre famille écossaise, à qui l'avait présenté le comte d'Arundel. On dit qu'à celle occasion il assura le sort de sa fille naturelle, MarieThérèse, en lui assignant une dot de 40,000 florins.

Peu de temps après son mariage, il se rendit à Anvers avec sa jeune femme qu'il tenait à présenter à sa famille.

Ce voyage dût avoir lieu vers 1634 , puisqu'en cette année Van Dyck fut élu au décanat par ses confrères de la corporation de St-Luc. Il passa par la France pour retourner en Angleterre. Mais l'espoir que ses amis avaient fondé sur son mariage devait être déçu; sa santé déclina de plus en plus et malgré la haute récompense promise par Charles Ir à qui sauverait son grand et noble peintre, Van Dyck expira à Londres le 9 décembre 1641, n'ayant pas tout-à-fait atteint l'âge de 42 ans. On lui fit de pompeuses obsèques à l'église de St-Panl où se voit encore de nos jours son monument.

La fille unique que Van Dyck avait eue de son mariage, ayant épousé en premières noces sir Stepney, fut l'aïeule du célèbre l'oële Richard Stepney, né en 1663.

N° 262. - H. 3.14 L. 2.43. T.

Christ en croix. — Le Christ se détache sur un ciel sombre où planent quelques anges. Ste- Catherine, agenouillée à gauche, embrasse les pieds du Sauveur qu'adore St.-Dominique, debout à droite. L'ange de la mort, avec le flambeau renversé et la lampe sépulcrale, est


assis au pied la croix, sur une pierre portant l'inscription suivante qui démontre que ce tableau est un ex-voto, consacré par Van Dyck lui-même à la mémoire de ses parents : Nepatris SVI manibus TERRA GRAVIS ESSET, hoc SAXVM CRVCI ADVOLVEBAT ET nVlc LOCO DONABAT ÀNTONIUS VAN Dyck. — Fig. de gr. nat. Fut peint pour le maître-autel de l'église des Dominicains.

N° 265. — H. 1.18. L. 0.95. B.

Portrait de Malderus, 5me évêque d'Anvers. — Ce prélat, né à Léon-St.-Pierre, non loin de Bruxelles, docteur en théologie, fut élu évêque d'Anvers en 16H, et mourut dans cette ville en 1653. Assis dans un fauteuil de cuir de Cordoue, il est coiffé du bonnet de docteur et vêtu d'une aumusse blanche d'où se dégage une croix pastorale. Il tient un livre de la main gauche.

Gr. nat. ; vu jusqu'aux genoux.

N° 264. - H. 3.03. L. 2.23. T.

Le Christ au bassin. — A droite, le Christ mort, reposant dans une grotte, sur le suaire qui recouvre une partie saillante du rocher, est soutenu par la Vierge de Douleur qui semble montrer le saint cadavre au Père qu'elle invoque dans ses angoisses. Madeleine en pleurs, les cheveux épars, est agenouillée devant le Sauveur et lui embrasse la main gauche. Derrière elle, et tout-à-fait sur la gauche, s'avance St.-Jean tenant une draperie rouge. A l'avant-plan de droite sont déposés quelques instruments du supplice, parmi lesquels on remarque le bassin de cuivre auquel le tableau emprunte son


nom. Fond : la grotte; partie de ciel à gauche. Fig. de gr. nat.

No 265. — H. 1.14 L. 2.07. T.

Christ au tombeau. — Assise, à gauche, à l'entrée du tombeau, priant avec ferveur, mais en proie aux plus poignantes angoisses, la Vierge laisse reposer dans son sein la tête du Christ dont le corps est étendu sur une pierre en partie recouverte du linceul. St.-Jean , agenouillé un peu plus bas et en partie masqué par le cadavre sacré, montre la plaie de la main gauche du Sauveur à deux anges dont l'un se voile la face. Fond : ciel nuageux. Fig.

de gr. nat. Gravé par BolswerL La tradition veut que Van Dyck peignit ce tableau peu de temps après son retour d'Italie.

N° 266. - H. 1.04. L. 0.7-2. B.

Christ en croix. — Fig. de gr. académique. Ciel sombre. Sans accessoires. Gravé par un anonyme.

D'après la tradition , Van Dyck aurait peint ce petit tableau pour terminer une dispute avec les RR. PP.

Auguslins d'Anvers, qui se refusaient à lui payer 600 florins, le beau tableau d'autel que l'on voit encore aujourd'hui dans une chapelle de leur ancienne église. Le N" 266 fuL, dit-on , donné comme appoint.

N° 267. - H. 1.89. L. 1.11. T.

Portrait en pied de César Alexandre Scrtglia. Ce prélat fut un des négociateurs que l'Espagne envoya à Munster pour la conclusion du traité de Westphalie, si funeste à la


partie méridionale des Pays-Bas. Scaglia est représenté tête nue, vêtu d'une soutane noire et d'un manteau de même couleur qu'il soulève légèrement de la main gauche , tandis qu'il appuie le coude droit sur le piédestal d'une colonne où se lit : CÆS. ALEXANDER SCAGLIA EX COMITIB. VERRVCiE MARCHIONJB. CALLVXII ABBAS STAPDARDJE ET MANDANICES. LEGATIONVM ET RER. GEST. FAMA INCLITVS.

FRATRIBUS PRO ALTERNA MEMORtA HOC ALTARE EREXIT. OBIIT XXI MAIl MDCXLI. Les armes de Scaglia portent la devise : QVIESCENDO SAPIMVS. Gr. nat. Fond : à droite la colonne, à gauche un rideau de damas brun.

ADRIEN VAN UTRECHT (1599-1652).

Ce peintre, qui se distingua par ses tableaux de fruits, voyagea en Allemagne , en France et en Italie et reçut partout un accueil également empressé. Descamps assure qu'il devint peintre par hasard; Sandrart et Houbraken - affirment qu'il fut empailleur d'oiseaux. Sans vouloir contester ce dernier fait, nous pouvons invoquer les résultats de nos recherches dans les archives de St-Luc, pour prouver que Van Utrecht a fait des études très-régulières. Né à Anvers en 1599, il entra à l'âge de 15 ans, en 1614, à l'atelier de Herman De Ryt, (Liggere et Reg. 6, foL 122) ; fut reçu franc-maître le 49 août 1625 (Reg. 6, fol. 379), et mourut à Anvers, non en 1551 comme l'admettent les biographes, mais en 1652-1655 sous le décanat de David Ryckaert (Reg. 5, fol. 408). Van Utrecht a beaucoup peint pour la cour d'Espagne.

N° 268. — H. 2.04. L. 2.88. T.

Nature morte. — Un cygne mort, d'autres pièces de


gibier, des fruits et des accessoires sont déposés sur les degrés d'un Terme. Le reste de composition représente un paysage où apparaît à droite la tête d'un mulet. Gr.

nat. Acheté à Mme Ve Van Lanschot.

N° 269. - H. 2.58. L. 2.28. T.

Nature morte. — Un cygne mort, posé dans un plat de vermeil, et un paon occupent le milieu de cette composition, qui est très-riche d'accessoires figurant des fleurs, des objets d'antiquité, des attributs d'arts et de sciences , etc. Gr. nat.

TABLEAUX ANONYMES DU Ht" SIÈCLE.

N° 270. - H. 2.46. L. 1.65. T.

École flamande.

Christ en croix. — Le Christ appendu en croix, occupe le milieu de la composition. Madeleine en robe verte et manteau rouge, est agenouillée, les mains jointes, au pied du gibet. A gauche St.-Jean, debout, vêtu de rouge ; à droite la Vierge, également debout, vêtue de bleu. Fond : Jérusalem. Ciel nuageux. Fig. de gr. nat.

N° 271. - H. 2.11. L. 0.78. B. Volet.

Même école.

FACE INTÉRIEURE. — Flagellation des quatre couronnés.

— A l'arrière-plan de droite les quatre saints, dépouillés


de leurs vêtements et liés à un poteau, sont battus de verges. Deux anges leur apportent la couronne du martyre. A l'avant-plan est assis une espèce de prévôt à verge, en costume du commencement du XVIe siècle; il écoute un homme placé à sa gauche et suivi de quelques autres personnages. Petite nat.

FACE EXTÉRIEURE (grisaille). — L'architecte. — A droite un personnage à tête nue, à longs cheveux flottants, tient un compas et un parchemin déroulé. Il est suivi de deux compagnons et semble écouter attentivement un jeune gentilhomme placé à sa gauche. Costumes comme dessus. Petite nat.

N° 272. - H. 2.11. L. 0.78. B. Volet.

Même école.

FACE INTÉRIEURE. - Lapidation des quatre couronnés.

- A l'avant-plan les cadavres des martyrs gisent nus au bas d'un rocher le long duquel coule une rivière. A gauche, des bourreaux placés sur un plan plus élevé et derrière lesquels se tiennent quelques chefs, font rouler une lourde pierre sur les cadavres. Costumes comme au N° 271. Gr. nat.

FACE EXTÉRIEURE (grisaille). — Les constructeurs. A l'avant-plan de droite deux hommes posent une pierre marquée d'une croix, tandis qu'au second plan de gauche un troisième ouvrier, derrière lequel se tiennent de plus importants personnages, taille une pierre. Dans le fond, qui figure une place publique, on voit plusieurs ouvriers occupés à des travaux de construction. Costumes comme dessus. Petite nat.


N" 273. — H. 1.10. L. 1.67. B.

École de Pierre Breughel, le vieux.

Kermesse flamande. — Le lieu où se passe la scène joyeuse est un village des environs d'Anvers, arrosé par une petite rivière. Plusieurs lenies ou établis de marchands forains, de charlatans et de baladins nomades sont éparpillés entre quelques châteaux et des habitations rustiques. Une masse innombrable de personnages de tout âge et de tout rang prennent part aux plaisirs de la kermesse, dansent, chantent, jouent, achètent, s'ébahissent ou se promènent. A gauche, quelques paysans se livrent une bataille à laquelle les femmes ne demeurent pas étrangères. Fond : Paysage; dans le lointain la silhouette de la ville d'Anvers.

MOISE VALENTIN (1600-1632).

Né à Conlommiers en 1600, cet artiste français se rendit jeune encore en Italie où il se lia d'amitié avec le Poussin , et trouva un protecteur puissant dans le cardinal Barberini.

Tout lui présageait la plus belle carrière, lorsqu'en 1632 il mourut à la suite d'un bain froid, pris au sortir d'un repas.

N° 274. - H. 1.55. L. 2.06. T.

(LEGS DE M. VAN DEN BOSCH-VAN cam.)

Le Brelan. — A une table recouverte d'un tapis grisfllre, sur laquelle se trouvent déposées comme enjeu


plusieurs pièces d'or et d'argent, est assis un soldat portant cuirasse et rapière, et coiffé d'un feutre gris à plumet rouge. Ce personnage a pour partenaire un fils de famille : un vieillard portant bésicles, suit attentivement le jeu de ce dernier. A gauche la vieille hôtesse du lieu s'entretient avec un valet attablé devant le verre et la bouteille. Fig. de gr. nat. Légué au Musée en 1847,

JEAN VAN HOECKE (1600-1650).

Van Hoecke, qui pourtant fut un des élèves les plus marquants et les plus heureux de l'école de Rubens, n'a pas laissé de traces dans les archives de la confrérie de St-Luc.

Nous n'avons donc pu contrôler au moyen de documents officiels, les données en général si fautives, des biographes.

D'après les auteurs, Van Hoecke est né à Anvers en 1600 et mort en cette ville en 1630. Il s'appliqua d'abord aux lettres qu'il ne cessa pas même de cultiver après s'être plus spécialement voué à la peinture. Notre artiste a beaucoup voyagé.

Il se fit une belle réputation à Rome ; pourtant on s'efforça en vain de l'y retenir. A son départ de la ville éternelle, il fut appelé à la cour de l'empereur Ferdinand II, où il résida longtemps. Revenu en Belgique avec l'archiduc Léopold, il porta le titre de premier peintre de la maison de ce prince.

N° 275. - H. 1.13. L. 0.92. B.

Si-Antoine de Padoue en adoration devant la Vierge. La Vierge, vue jusqu'aux genoux, est debout dans une gloire et présente l'Enfant-Jésus à St-Antoine, agenouillé et vu à mi-corps. Petite nat.


JEAN VAN BRONCKHORST (1603-1659).

Cet artiste dont le nom s'écrit parfois Bouckborst, naquit à Utrecht en 1603 et mourut en 1659. Il fut longtemps peintre sur verre comme son premier maître Jean Verburgh,à l'atelier duquel il entra à l'âge de 11 ans. Ayant quitté sa ville natale en 1620, il résida assez longtemps à Arras , et y étudia sous Pierre Mathys. Plus tard il reçut à Paris les leçons de Charnu.

Revenu à Utrecht, il se lia d'amitié avec C. Poelenburg, prit goût à la peinture à l'huile et renonça à son ancienne spécialité. Bronckhorst fut reçu franc-maître de la confrérie de St-Luc à Anvers en l'année 1633-1634, (Reg. 5, fol. 110). Il grava une collection de 24 planches, la plupart d'après des tableaux ou des dessins de Poelenhurg.

N° 276. - H. 0.99. L. 0.78. T.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage qui a les mains jointes, la moustache et l'impériale grises, est vêtu d'une toge et d'un manteau noirs : il est coiffé d'une calotte d'où s'échappent de rares cheveux.

JEAN COSSIERS (1603-1660).

Ce peintre, dont le nom s'écrit indifféremment Coetsiers, Causiers, Cotsiers dans les documents des archives de St-Luc, orthographie lui-même Cossiers dans les comptes de son décanat. Né en 1603, il ne se trouve pas inscrit comme élève, mais les biographes assurent qu'il fréquenta l'atelier de Corneille de Vos. En 1628-1629 il fut reçu comme fils de maître dans l'association de secours mutuels (Busse ; Reg. 7, fol. 3) et remplit les fonctions de doyen de St-Luc, de 1639 à 1641. Les auteurs indiquent l'année 16S2 comme celle de son


décès; mais c'est évidemment une erreur, puisque Cossiers figure encore comme ancien doyen dans les comptes de 1660, (Reg. 5, fol. 440). Cossiers fit quelques voyages et peignit beaucoup pour le roi d'Espagne et pour l'arcbiduc Léopold.

N° 277. - H. 1.52. L. 2.37. T.

L'Adoration des bergers. — Au centre de la composition et à l'intérieur d'une étable, est assise la Vierge avec l'Enfant-Jésus. Autour d'elle se groupent de nombreux bergers et des femmes du peuple qui viennent adorer le Messie. Un agneau aux pieds liés, est déposé devant la Vierge. Fig. de gr. nat.

N° 278. — H. 1.32. L. 1.01. T.

Scène d'intérieur. - Un gentilhomme, vu jusqu'aux genoux, coiffé d'un feutre gris et vêtu du costume de l'époque du peintre, allume sa pipe à la flamme d'une chandelle. Un page distrait qui lui apporte à boire, laisse couler la boisson. Fig. de gr. nat.

N° 279. — H. 0.99. L. 0.78. T.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage vêtu de noir, en rabat blanc, est coiffé d'une petite perruque à la Louis XIV. Gr. nat.

N° 280. - H. 1.07. L. 0.87. T.

Portrait d'un chirurgien (buste). — Ce personnage, vêtu


de noir, tient une partie des instruments servant à l'opération du trépan , et a devant lui un crâne perforé à la suite de cette opération. Gr. nat.

SIMON DE VOS (1603-1678).

Le nom de de Vos se rencontre de très-ancienne date et très-fréquemment dans les annales de l'école anversoise.

Simon, né à Anvers en 1603, fut très-probablement un proche parent de Corneille, à l'atelier duquel il entra en 1615 (Liggere *) pour en sortir en 1620, lorsqu'il fut admis à la maîtrise, (Reg. 6, fol. 254). Les biographes le font élève de Rubens; mais cette assertion est contredite par les dates que nous venons de transcrire : ce qui est probable , c'est qu'il se perfectionna dans l'art, par l'étude des œuvres du grand maître, sans se mettre sous sa discipline immédiate. Il peignait les sujets sacrés, les chasses et le portrait. Le sien, dû au pinceau de Van Dyck, a été gravé par Pontius. Parmi les élèves les plus marquants de Simon, nous citerons Gaspard Van Opstal qu'il reçut en 1632-1633, (Reg. 5, fol. 76).

Ce maître mourut en 1678.

N° 281. - H. 1.19 L. 0.75. B.

Portrait d'homme. — Le personnage, à barbe et à cheveux gris, vêtu de noir et portant la fraise à larges tuyaux, est agenouillé, les mains jointes, devant un prie-Dieu. Derrière lui se voit St.-Guillaume, son patron.

Gr. nat.

« Voie l'Introduction.


No 282. — H. 1.19. L. 0.73. B.

Portrait de femme. — Le personnage, qui a le front découvert, les cheveux retroussés, les mains jointes, est agenouillé devant un prie-Dieu. Il est vêtu de noir et porte la fraise empesée. Derrière lui se voit Ste. -Barbe, sa patronne.

ERASME QUELLYN, LE VIEUX (1607-1678).

Erasme Quellyn, né Anvers en 1607, mort à l'abbaye de Tongerloo en 1678, a été l'ami et le disciple de Rubens, qui pourtant ne fut pas, comme le disent la plupart des biographes, son premier maître dans l'art de la peinture. Quellyn, fils d'Erasme le statuaire, entra en 1633-1634 à l'atelier deJ. B. Verhaeghe (Reg. 5, fol. 108) et en sortit la même année pour être admis dans la confrérie de St-Luc enqualité de fils de maître, (Reg. 7, fol. 64). Avant de se consacrer exclusivement à la peinture, il avait cultivé les lettres, ce qui contribua beaucoup à amener l'intimité dont l'honora Rubens. Quellyn fit quelques eaux-fortes et presque tous les graveurs renommés de l'époque ont travaillé d'après ses tableaux.

N° 285. - H. 2.48. L. 1.90. T.

Miracle de St.-Bruno. - Dans un paysage où domina la ruine d'un temple païen, s'avance le saint évêque qui tient de la main gauche un calice d'où sort l'EnfantJésus, et de la droite, ressuscite en le bénissant, un enfant que viennent de lui apporter deux femmes age-


nouillées. Les traits de la mère, encore tout inondés de larmes, expriment la confiance dont la remplit ce miracle. Fig. de gr. nat.

N° 284. - H. 2.49. L. 1.97. T.

Miracles de St. -Bruno. — Ce tableau représente deux épisodes. La scène principale offre St.-Bruno, guérissant de la morsure d'un serpent, un homme couché à ses pieds. Un ange apporte au saint la mître épiscopale.

Deux spectateurs sont debout à l'angle de droite. — Au fond de gauche, une femme retire de l'eau le cadavre d'un enfant que ressuscite le saint apparaissant dans une gloire. Fond : paysage. Fig. princ. de gr. nat.

«

THEODORE VAN THULDEN (1607-1686).

Ce peintre, né à Bois-le-Duc en 1607 et mort dans sa ville natale en 1686, vint très-jeune à Anvers, où il fréquenta l'école de Rubens. A l'âge de 20 ans, en 1626-1627, il fut honoré de la maîtrise de la confrérie de St-Luc (Reg. 5, fol. 171) et onze ans après, en 1638 et 1639, il fut un des doyens de cette corporation célèbre. Rubens l'employa souvent à peindre une partie de ses tableaux. Il vécut pendant quelque temps à Paris où ses œuvres étaient très-recherchées. Les sujets religieux n'étaient pas les seuls qu'il affectionnât; il nous reste de lui plusieurs tableaux de genre représentant pour la plupart des noces, des tabagies et des kermesses flamandes. Van Thulden a manié le burin avec beaucoup de succès.


N° 285. H. 1.46. L. 1.23. T.

Portrait d'homme.- Le personnage, jeune encore, est vêtu du costume blanc de l'ordre de St.-Bemard ; il appuie sur le dossier d'une chaise garnie en cuir de Cordoue, la main gauche dont il tient un bonnet de docteur. Fond : intérieur. Fig. de gr. nat.

PIERRE VAN LINT (1609-1668).

Si l'année 1609. que les biographes indiquent comme étant celle de la naissance de Van Lint, est une date exacte, ce peintre commença ses études à l'âge de dix ans, puisqu'en 1619-1620 il entra à l'atelier de Roelant Jacops (Reg. 6, fol. 252). Il fut reçu franc-maître de St-Luc en 1632-1633 (Reg. 5 , fol. 78), et ne tarda pas à partir pour Rome , où il peignit quelque temps à l'Académie et devint bientôt peintre en titre du cardinal-doyen Ginnosio, évêque d'Ostie dont il fit le portrait portant le n° 288. En 1644 il était de retour à Anvers, et y prit un élève du nom de Gaspard Ulens (Reg. 5, fol. 283). La confrérie de St-Luc -le dispensa de la charge du décanat (Reg. 10). Van Lint, qui mourut en 1668, à Anvers, sa ville natale, eut probablement un fils qui porta également le nom de Pierre, fut inscrit comme élève en 1654-1653 (Reg. 11, fol. 52) et était maître en 1688.

N° 286. - H. 1.10. L. 0.83. T.

Ste-Catkerine. — La sainte, vue jusqu'aux genoux, tient le glaive de la main gauche, et une palme de la main droite. Derrière elle se voit la roue. Fond uni.

Gr. nat.


N° 287. H. 1.10. L. 0.87. T.

Portrait d'homme. — Le personnage, qui peut avoir atteint la cinquantaine, est vêtu du costume noir des Alexiens. Sur une table placée' à sa gauche, se voient un livre et une tête de mort sur laquelle il pose la main gauche et qu'il montre de la droite. Fond : draperie foncée; paysage. Fig. de gr. nat. vue jusqu'aux genoux.

N° 288. - H. 1.76. L. 1.41. T.

(DON DU COLONEL ROTTIERS).

Portrait d'homme. — Le cardinal-doyen Ginnosio, personnage à barbe grise, est vêtu de la robe rouge et coiffé d'une loque de la même couleur. Assis dans un fauteuil et vu jusqu'aux genoux, il tient de la main droite une lettre où se lit : Al eminentissimo dekan cardinale Ginnosio, Il mio pâtre (sic) ; et plus bas : Pieter Van Lint, Fec. il primo A. (premio agÕsto?) Roma, A0 1639. Gr. nat.

N° 289. - H. 1.76. L. 1.41. T.

Le gué. — Une troupe de pèlerins, de soldats et de femmes, est groupée, à gauche, sur la rive d'un fleuve qu'elle s'apprête à traverser. L'avant-plan du même côté est occupé par une femme couchée à terre, et deux enfants. A l'arrière-plan de droite, perspective montagneuse, on voit un cavalier avec une jeune fille en croupe, qui fait avancer son cheval dans la rivière.

— Fig. de gr. nat.


N° 290. - H. 0.76. L. 0.61. T.

St.-Christophe. — Le saint, dont on ne voit que la tête et le torse en partie recouvert d'une draperie rouge, porte sur l'épaule droite l'Enfant divin qui tient un globe.

Fond : ciel brumeux. Fig. de gr. nat.

?291. —— H. 2.53. L. 1.70. T.

Miracle de St.-Jean Capistran. — Le saint, suivi de 60n compagnon, marche sans même mouiller ses sandales, sur les eaux vertes de la mer. Le regard fixé au ciel, il pose le pied en toute sécurité. A gauche et dans le lointain, quelques personnages placés sur la jetée, sont frappés d'étonnement à l'aspect du miracle qui s'opère sous leurs yeux. Fig. de gr. nat. signé : P. V. LINT. F.

P. H. FRANCK (1652).

On manque de renseignements biographiques sur cet artiste qui appartient à la bonne école de Rubens. 11 florissait vers le milieu du XVIIe siècle, époque à laquelle (1652) fut peint le tableau représentant St-Antoine de Padoue, mentionné sous le n° 295.

N" 292. - H. 2.57. L. 1.69. T.

St.-François d'Assise. — Le saint , debout dans un paysage, montre les stygmates. Des anges planent autour de lui. A ses pieds reposent un crucifix et une tête de mort. Fig. de gr. nat. Signé du monogramme du maître.


N° 295. - H. 2.57. L. 1.69. T.

La coupe empoisonnée. —■ St.-François revêtu du costume de son ordre, mais aux pieds de qui sont déposés la mitre et la crosse épiscopales, est debout au milieu de la composition. A gauche s'avancent deux gentilshommes dont le plus âgé offre à boire au saint dans une coupe d'or ; mais au moment même où l'humble religieux porte la main vers le mortel breuvage qu'elle contient, il en sort une couleuvre pour l'avertir de la trahison tramée contre lui. La Vierge apparaît dans les airs avec l'EnfantJésus qui s'incline vers St.-François. Fond : à droite une partie d'église , à gauche paysage et ciel. Fig. de gr. nat.

Pendant du N° 292.

N" 294. - H. 2.54. L. 1.66. T.

SI.-Louis croisé. — Louis IX, roi de France, vient de faire le vœu d'aller en Terre Sainte combattre les infidèles. Un jeune prince accourt pour consoler le roi que, malgré sa piété et son courage, afflige la pensée d'un prochain départ. Sl.-Louis armé de la cuirasse, est revêlit du manteau royal de velours bleu semé de fleurs de lys et décoré des insignes de l'ordre des chevaliers de Jérusalem. Fig. de gr. nat. Signé du monogramme de Franck.

N° 295. — H. 4.23. L. 2.21. T.

Sl.-Anloinc de Padoue. — Au milieu de la grande nef d'une église et assis sur un trône de nuages, St-Antoine apparaît dans une gloire entourée d'anges. La partie inférieure de la composition est formée par divers personnages qui rappellent les miracles relatés dans la légende


du saint : une mère dont l'enfant est ressuscité; un créancier qui sort de son tombeau pour donner quittance d'une dette payée; un voleur qui restitue un trésor dérobé , etc. Ce tableau qui a servi de monument funéraire à Alexandre-Jean Van den Broek, est signé du monogramme du maître. Fig. de gr. nat.

DAVID TENIERS, LE JEUNE (1610-1694).

Teniers, le jeune, partage avec Rubens l'honneur d'avoir le plus contribué à assurer, dans son genre, la supériorité de l'école flamande du XVIIe siècle. Né en 1610, il fut d'abord élève de son père, puis d'Adrien Brouwer et enfin de Rubens dont les conseils et l'exemple contribuèrent le plus à former son talent. Admis à la maîtrise de St-Luc comme fils de maître en 1632-1633 (Reg. 5, fol. 77) ses débuts, dit-on, ne furent pas heureux, et il eut d'abord quelque peine à placer ses ouvrages. Pourtant la fortune ne tarda guère à lui devenir plus favorable. L'archiduc Léopold prit goût à ses tableaux et à sa conversation, le nomma peintre de sa cour, chainbellan et directeur de sa galerie de tableaux. Dès lors le succès de Teniers alla en augmentant, au point que le roi d'Espagne fit construire une galerie spécialement destinée à recevoir les ouvrages de ce peintre, et que la reine Christine de Suède honora l'artiste de l'envoi de son portrait. Don Juan d'Autriche fit un jour le portrait du fils de Teniers dont il fut à la fois l'ami et l'élève, et le laissa à son professeur en souvenir des études qu'il avait faites sous sa conduite. David s'était bâti dans le village de Perk, entre Malines et Vilvorde, un château qui devint le lieu de réunion de tout ce que la Belgique comptait alors d'hommes distingués dans la noblesse, les lettres, les sciences et les arts. Notre artiste, qui fut doyen de St-Luc en 1644 et 164b , se maria deux fois; la première


avec Anne Breughel, fille de Breughel de velours; la seconde avec Isabelle de Fresne, fille d'un conseiller à la cour de Brabant. Il eut plusieurs enfants de l'un et de l'autre lit, et mourut en 1694, à Perk où il fut enterré. La famille Teniers, dont le nom s'écrit constamment Tenier dans les archives de St-Luc, date de loin dans l'histoire de l'art flamand et a fourni une nombreuse phalange de peintres.

David a excellé dans les kermesses, les tabagies, les corps de garde, les petits paysages ; mais il peignait aussi avec un remarquable talent le portrait et les grands sujets, et copiait de manière à tromper les plus experts connaisseurs, les tableaux de l'école italienne.

N° 296. - H. 1.73. L. 2.04. T.

(DON DU ROI GUILLAUME l).

Panorama de Valenciennes. - En 1656, la ville de Valenciennes, qui alors faisait encore partie des PaysBas , se trouvait serrée de très-près par l'armée française commandée par les maréchaux de Turenne et de la Ferté, lorsque vinrent à son secours les Espagnols conduits par don Juan d'Autriche, qui avait avec lui le grand Condé. Le corps de la Fèrté, séparé du reste de l'armée par l'Escaut, occupait une position très-désavantageuse. Ce fut pourtant en vain que Turenne invita son collègue à passer le fleuve pour réunir leurs forces.

Aussi la Ferté fut-il attaqué et battu, et à peine Turenne pùt-il parvenir à opérer sa retraite. — Le centre du tableau présente, avec le plan de la ville, celui de la position respective des armées et des opérations d'attaque et de défense. A l'avant-plan de gauche, on voit un groupe de cavaliers qui s'avancent vers la ville. — Ce panorama est encadré de trophées d'armures, d'armes


et d'engins de guerre, interrompues à la partie supérieure par la figure allégorique de la ville de Valenciennes que le peintre a mise sous la protection du St-Sacrement de Miracle et de la Ste-Vierge. Le St-Sacrement brille au milieu d'une gloire entourée d'une multitude d'anges qui portent les drapeaux pris sur l'armée française. Un peu plus bas sont appendus de chaque côté les armes d'Espagne. — A la partie inférieure de l'encadrement, de trophées, se voit le buste en bronze de Philippe IV, couronné par deux génies et protégé par Minerve qui foule aux pieds la Discorde, et par Hercule aux côtés de qui le lion belgique abat sous sa griffe le coq gaulois.

A droite et à gauche de ce groupe figurent plusieurs portraits de chefs militaires, peints en médaillons, parmi lesquels on en remarque deux qui ont des anges pour tenants; ce sont, à droite du buste de Philippe IV, celui de don Juan; à gauche, celui de Condé. — Don fait au Musée, en 1825.

N° 297. — H. 0.37. L. 0.49. B.

Buveurs flamands. — A l'avant-plan de droite une demi-douzaine de paysans se sont réunis pour boire et pour fumer. Deux d'entre eux sont assis sur une cuvette renversée devant un tonneau qui leur sert de table; l'un d'eux, vu de face , tient une canette flamande, l'autre, vu de profil, couve du regard un cruchon posé à terre à ses côtés. Leurs quatre compagnons sont debout. Il y en a deux qui font groupe avec les personnages assis; un autre,

rapproché de l'avant-plan, mais éloigné du groupe principal, fume phlegmatiquement sa pipe, tout en observant


un épagneul qui semble se défier de lui. Le sixième personnage, placé à l'arrière-plan de droite, est vu de dos. — Toute cette scène se passe devant une maison rustique, sur le seuil de laquelle se tient une femme qui porte un cruchon. Une auge à pourceaux, attenante à cette habitation dont le faîte sert de perchoir à deux ou trois pigeons, et quelques rares accessoires de ménage campagnard , complètent la composition à droite. Dans la moitié de gauche se voit un paysage à large perspective, coupé par un ruisseau, accidenté de fabriques, de bouquets d'arbres, de collines, et éclairé par un soleil qui annonce déjà le déclin du jour. — Acheté en 1840 à la vente de feu M. Schamp d'Averschoot, à Gand, par le gouvernement belge, qui en a fait présent au Musée.

Gravé par Lebas sous le titre de Sixième vue de Flandre.

JACQUES VAN ARTOYS (1613-1665).

Ce paysagiste, né à Bruxelles en 1613, est mort en 1665.

On prétend qu'il fut élève de Wildens ; mais s'il en est ainsi, il ne dût pas tarder à abandonner la manière de son maître pour ne plus suivre que ses propres inspirations. Les biographes ne nous fournissent aucun renseignement précis sur ce peintre qui, dit-on, fut l'ami de David Teniers et lui dût quelquefois les étoffes de ses tableaux.

N° 298. - H. 2.30. L. 1.65. T.

Paysage. — A l'avant-plan de droite, un grand chêne croissant au bord d'une route sablonneuse qui longe un


lac. Le, fond se compose d'une partie de ce lac et d'un vaste et calme paysage. Ciel d'été un peu nuageux.

GODEFROID FLINK (1615-1660).

Né à Clève en 1615, mort en 1660. Cet artiste fut d'abord destiné au commerce ; mais après avoir longtemps résisté aux vœux du jeune Godefroid, ses parents résolurent enfin de le faire entrer à l'atelier de Lambert Jacobsze, prédicant anabaptiste et peintre distingué, que Flink ne quitta plus tard que pour se mettre sous la discipline de Rembrant.

Au bout d'un an, notre artiste s'était si bien approprié la manière du grand coloriste, qu'il parvenait à donner le change aux plus habiles connaisseurs. Il peignit aussi dans le goût de Murillo, et plus d'un des tableaux de Flink passe aujourd'hui pour l'œuvre de l'artiste espagnol. Le no 299 lui est attribué.

N° 299. - H. 2.01. L. 1.74. T.

Portraits. — Vêtus d'un costume de fantaisie, dans le goût pastoral, un homme et une femme qui se donnent la main, sont debout devant un bosquet. A droite paissent des moutons. A gauche, un campagnard, caché au second plan, semble guetter le couple amoureux. Fig. de gr. nat.

ANTOINE GOBAU (1615-1680).

Ce peintre anversois, dont le nom s'écrit aussi Goubau et même Goebauw par quelques biographes, signe constamment


Gobau. On trouve dans tous les auteurs les dates de 1625fl677, lesquelles à notre avis, sont également erronées.

puisque les registres de St-Luc attestent que déjà eu 16291630, Antoine Gohau était élève de Jean de Farius (Reg. S, fol. 5) et qu'il fut reçu franc-maître en 1636-1637, (Reg. 5, fol. 172) ce qui permet de conclure qu'il doit être né vers 1615. D'un autre côté le tableau n° 301, que possède de lui le Musée, porte la date authentique de 1680. Ceserreurs de date sont, du reste, fréquentes chez les biographes et le dépouillement scrupuleux que nous avons fait des archives de St-Luc, nous a permis d'en redresser un grand nombre. Gobau résida longtemps en Italie, mais il était à Anvers en 1631-1652, puisqu'en cette année il reçut un élève du nom de Laurent Goubou, (Reg. 5, fol. 387.) La confrérie de St-Luc lui avait accordé le privilége d'être, tant qu'il demeurerait célibataire, exempt des charges du décanat, (Reg. 10).

N° 500. — H. 1.13. L. 1.64. T.

Fête d'artistes. — Devant une ruine romaine où se voit, à gauche, entre les restes d'une haute colonnade, une fontaine ornée des statues de Vénus et d'Hercule, de nombreux artistes dessinent et prennent les proportions d'un torse. A droite, leurs compagnons sont gaiement assis à table devant une masure adossée à une ruine, non loin de laquelle s'élève un obélisque. Le centre est occupé par un troupeau de moutons et des pâtres de la campagne de Rome. Signé et daté de 1662.

N° 501. — H. 2.05. L. 3.85. T.

Place Navona, à Rome. — Cette place, au centre de laquelle s'élève une fontaine monumentale, sert de marché et est animée d'innombrables figures. Signé et daté de 1680.


JEAN-PHILIPPE VAN THIELEN (1618-1667) Jean-Philippe Van Thielen, seigneur de Couwenbergh , est né à Malines en 1618. Sa noble naissance ne l'empêcha pas d'entrer en 1631-1632, comme apprenti (leerjongen) à l'atelier de Théodore Rombouts, (Reg. S, fol. 62). Les biographes assurent qu'il fut élève de Daniël Seghers dont il demeura l'ami. Les registres de St-Luc ne font pas la moindre mention de ce fait ; seulement ils nous apprennent que Van Thielen futreçu franc-maître en 1641-1642, (Reg. 5 fol. 245.) II épousa Françoise Hemelaer dont il eut trois filles qui toutes cultivèrent l'art de peindre les fleurs.

N° 502. - H. 0.98. L. 0.66. T.

Guirlande de fleurs. — Le buste en bronze de MarieLouise, impératrice des Français, qu'entoure cette guirlande, a été peint par M.-I. Van Brée.

PENNEMAECKERS (1620?- ).

La plupart des biographes ne font pas mention de ce peintre sur lequel les archives de St-Luc ne nous ont pu non plus fournir aucun renseignement. Il passe pour avoir été élève direct de Rubens, ce qui autorise à placer sa naissance vers 1620. On veut aussi qu'il ait été religieux de l'ordre des Récollets.

N° 505. - H. 2.81. L. 1.97. T.

Ascension. — Le Christ, s'élevant dans les airs, occupe le centre de la composition. La partie inférieure se compose à droite de la Vierge et de St-Jean agenouillés,


à gauche de SI-Pierre et d'un autre personnage également à genoux. Derrière ces deux groupes on voit quelques apôtres debout. Fig. de gr. nat.

THÉODORE BOEYERMANS (4 620-1680).

On ignore la date de la naissance et celle de la mort de cet artiste anversois, sur la vie duquel les biographes ne nous fournissent presqu'aucun renseignement. Se copiant les uns les autres, la plupart des auteurs se bornent à dire qu'il fut élève de Rubens. Pourtant sa manière décèle plutôt un disciple de Van Dyck. Les registres de la confrérie de St-Luc ne le nieniionnent que deux fois; la première sous l'année 1653-1 Go-4 dans laquelle il fut admis à la maîtrise, (neg. 5, fol..108) et cette date permet de placer sa naissance vers 1620; la seconde sans date, au Reg. 10, où il est dit qu'il sera dispensé de la charge du décanat, tant qu'il restera célibataire (soo langh hy ongetrout is). La dernière date que nous possédions sur Doeyermans, est celle de 1675 dont est marqué son tableau N° 304.

N° 304. -- H. 2.53. L. 3.12. T.

L'Ambassadeur. — Au second-plan et au centre de la composition, un roi et une reine sont assis sur le trône.

A l'avant-plan de gauche un ambassadeur, accompagné d'un page et de quelques diplomates, s'incline devant une jeune princesse qui, suivie de ses demoiselles d'honneur, occupe la droite du tableau. Fig. de gr. nat.

N° 305. II. 4.65. L. 6.2G. T.

La Piscine de Bclhsnide. — Dans celle vaste composition, le Christ, accompagné de sa mère, est debout vers


la droite, près d'une fontaine surmontée du pélican symbolique, et se baisse vers la. piscine qui contient l'eau vivifiante. La partie de gauche est occupée par une foule d'hommes, de femmes et d'enfants, qui, dans son ensemble, résume la plupart des infirmités humaines. Un de ces personnages boit de l'eau qu'il puise à la source. A la droite du Christ, un malade, suivi de deux femmes, est amené dans une chaise à porteurs. Le fond se compose d'un portique et d'un ciel nuageux, où planent quelques séraphins et un ange portant une banderolle avec l'inscription : HAVRIETIS AQVAS IN GAVDIO DE FONTÏRVS SALVATORIS. — Tout à l'angle de gauche, la sœur noire Hélène Fey, donatrice du tableau, est agenouillée non loin d'une colonne, sur le piédestal de laquelle se lit son épitaphe avec la date de 1675, et plus bas la signature du maître.

N° 506. - H. 1.28. L. 2.67. T.

La Visite. — Dans un riche jardin, ordonné dans le goût de Le Nôtre, orné de fontaines et de balustrades, est réunie, à gauche, une famille qui, selon la tradition, se distingua par ses libéralités envers le séminaire d'Anvers, et se compose d'une vieille dame vêtue de noir, de deux jeunes époux en riche costume de l'époque et de deux enfants qui se cachent à demi derrière un rideau rouge. A droite, un ecclésiastique séculier, qui paraît appartenir à la famille , sert d'introducteur à un personnage de la Société de Jésus, de qui le compagnon s'arrête modestement à l'entrée du jardin. La vieille dame est seule assise; les époux s'avancent à la rencontre du visiteur. Dans le fond un page apporte des rafraîchissements.

Signé.


N° 507. - H. 1.88. L. 4.52. T.

Anvers, mère nourricière'des Peintres. — La ville d'Anvers, vêtue d'un riche costume de l'époque de Marie de Médicis, est assise au milieu de la composition. Le Temps, placé à sa gauche, lui amène quelques enfants dont elle encourage les premiers pas dans la carrière de l'art. Du même côté, mais plus à l'avant-plan, est couché le fleuve Escaut, le coude gauche appuyé sur son urne et tenant dans le bras droitla corne d'abondance. A la droite d'Anvers, un jeune peintre s'avance et montre une esquisse à la ville qui, en signe de protection, lui met la main sur l'épaule. Un peu plus vers le fond on aperçoit Rubens et Van Dyck. A l'avant-plan, un singe prend ses ébats et quelques enfants dessinent au pied d'une table recouverte d'un tapis rouge. Inscription : ANTVERPIA. (Æ) PICTORVM NVTRICI. Fig. de gr. nat. Provient de la grande salle de la confrérie de St-Luc, où il faisait pendant au tableau de Jordaens, n° 257.

THÉODORE BOEYERMANS ET THIERRY VAN DELEN.

Théodore ou Thierry Van Delen est né à Heusden, en 1625 d'après quelques biographes, et vers 1635 selon d'autres. On ignore l'année de sa mort ; mais il vivait après 1651 comme eu font foi les dates de quelques-uns de ses tableaux. Il vécut longtemps en Zélande où il fut revêtu de la dignité de bourgmestre d'Arnemuiden. Ses compositions architecturales ont été le plus souvent étoffées par Roeyermans, Van Herp, Palemédès et Wouwermans.


N° 508. — H. 2.38. L. 2.30. T.

Tableau allégorique. — Le lieu où se passe la scène est une vaste galerie d'architecture classique. Cette partie du tableau est due au pinceau de Van Delen ; le reste est l'œuvre de Boeyermans. — A l'avant-plan, la Poésie et la Peinture sont assises dans une stalle. Elles se donnent la main à l'invitation de la Concorde qui, de la main droite, tient deux cœurs unis. A droite on voit deux génies qui s'embrassent; à gauche il y en a deux autres qui chassent le génie de la Discorde. Quelques génies planent dans la partie supérieure. Provient de la confrérie de St-Luc.

JEAN PEETERS (1624-1677).

Frère et élève de Bonaventure Peeters, Jean est né à Anvers en 1624. Il peignait d'ordinaire les marines et vues de rivière et fut admis à la maîtrise de St-Luc en 1645-1646 sous le décanat du célèbre Teniers, (Reg. 5, fol. 517). Les biographes placent sa mort en 1677.

N° 509. - H. 0.75. L. 1.11. T.

L'Escaut pris de glace devant Anvers. — Vers le milieu du XVIIe siècle, l'Escaut fut pris de glace pendant plusieurs jours : les Anversois y élevèrent des tentes et s'y promenèrent en patins, en traîneaux et même en voitures à roues. Ce tableau nous montre Anvers tel qu'il était à celle époque, avec l'église et la porte du bourg, la grue et les tourelles des métiers.


H. V. ANTONISSEN.

Artiste inconnu des biographes et probablement Hollandais d'origine. Sa manière nous porte à le classer parmi les peintres nés dans la première moitié du XVIIe siècle.

N° 310. - H. 0.75. L. 1.07. T.

Une rade. — Quelques bâtiments sont à l'ancre ou à la voile sur une rade calme. Au fond se dessine la silhouette d'une ville. Ciel nébuleux. Signé.

JEAN FEYDT (1625-1671).

Ce peintre, dont le nom s'écrit parfois Fyt ou Feyt, appartient à une famille d'artistes très-souvent citée dans les registres de St-Luc, où lui-même pourtant n'a pas laissé de traces. D'après les biographes il est né à Anvers en 1625 et mort en 1671. Il peignait de préférence le gibier mort et les chasses , et partagea souvent avec Snyders l'honneur d'être le collaborateur de Rubens et de Jordaens. Il a beaucoup gravé d'après ses propres compositions, et ses travaux de burin ne le cèdent en rien à ses tableaux, qui se distinguent par une grande correction, une touche large, un coloris vigoureux et une étude sévère de la nature.

N° 311. - H. 1.06. L. 1.78. B.

Deux lévriers. — Les deux chiens dorment au pied d'un arbre, près de quelques perdrix et d'un lièvrcinorts.


N° 512. H. 1.18. L. 1.63. T.

(DON DE M. STIERS D'AERTSELAER).

Le repas de l'aigle. — Sur le sommet d'un rocher solitaire sont descendus deux aigles qui viennent de termimer leur chasse. L'un d'eux dévore un canard sauvage et étend les ailes pour protéger cette proie contre son compagnon, qui, placé un peu plus bas, le cou tendu et traînant l'aile, s'apprête à attaquer son rival. Fond : quelques sommets de montagne; ciel nuageux.

PIERRE THYS (1625-1682).

Cet artiste, qui signe Thys, mais dont le nom s'écrit Tyssens par les biographes et dans les registres de St-Luc, est né à Anvers en 1625. Les auteurs nous apprennent peu de chose sur son compte et les renseignements que nous pouvons donner nous-mêmes, nous ont été fournis par les archives de la corporation des peintres. Ces documents le désignent en 1635-1636 comme élève d'Artus Deurwaerder; (Reg. 5, fol. 146) en 1644-45 comme franc-maître ; (Reg. 5, fol.

299) ; en 1660 comme doyen, (Mcmoricboeck). Il vivait encore en 1677, puisqu'en cette année', en qualité d'ancien doyen, il apposa sa signature à une résolution de la confrérie, (Reg. 10, fol. 25 verso) ; mais il était mort le 4 juin 1685, vu qu'à cette date la direction de St-Luc décide de payer à ses héritiers une somme de 68 florins, (Reg. 10, fol. 35 recto).

Les biographes n'indiquent pas la date du décès de Thys.

N° 515. — H. 2.48. L. 2.65. T.

Portiuncula. — St.-François conduit par un ange, est agenouillé sur les marches d'un autel où le Christ et la


Vierge sont assis dans une gloire, sur un trône de nuages. Dans la partie supérieure planent deux anges portant une banderolle avec l'inscription : INDVLCENTIA PLENARIA PORTIVNCVLA. Fig. de gr. nat.

No 514. H. 1.51. L. 1.15. T.

Icare et Dédale. — Le jeune Icare, vu jusqu'aux genoux, est soutenu par son père et tient de la main droite, une de ses ailes qu'il va s'attacher. Fig. de gr. nal. Provient de la confrérie de St.-Luc.

N° 515. - H. 2.50. L. 1.69. T.

Apparition de la Vierge. — La Vierge, suivie de deux femmes, apparaît à St.-Guillaume, duc d'Aquitaine, vieillard à barbe blanche, vêtu du costume de l'ordre de St.-Augustin, mais ayant le casque en tête. Ce personnage, agenouillé à l'avant-plan de gauche, est soutenu par un ange. Deux séraphins planent dans la partie supérieure. Fig. de gr. nat. Signé.

N° 516. — H. 3.84. L. 2.29. T.

Assomption de la Vierge. — La Vierge, planant au centre de la composition, est reçue au ciel par la SteTrinité. A sa gauche est assis le Père ; à sa droite s'avance le Fils qui lui tend la couronne. Aux pieds de Marie, se groupent de nombreux anges portant les emblêmes de la litanie que l'Église récite en son honneur. Fig. de gr. nat.


N° 517. — H. 0.99. L. 0.79. T.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage-est, vôtu de noir et coiffé d'une perruque à la Louis XIV. Gr. nat.

JEAN SIBERECHTS (1625-) Peintre anversois appartenant à une famille d'artistes dont la plupart des membres furent sculpteurs. Le nom de cette famille s'écrit le plus souvent Sibrechts, Sieberechts ou même Seberechts. Les biographes sont d'accord sur la date de la naissance de Jean qu'ils placent en 1625; mais ils diffèrent beaucoup sur celle de sa mort, pour laquelle les uns indiquent 1686, les autres 1705. Les registres de Si-Luc ne font qu'une seule fois mention de lui, lors de sa réception à la maîtrise, comme fils de maître, en 1648-1649, sous le décanat de Ballhazar Moretus, (Reg. 11, fol. 52). Jean Siberechls travailla souvent dans le goût de Berchem et de Cari Dujardin.

N° 318. — H. 2.30. L. 3.12. T.

Miracle de St-Antoine. —Au milieu d'un vaste paysage, St.-Antoine accompagné d'un frère, est debout dans l'attitude du prédicateur. L'auditoire humain lui fait défaut; mais la puissance de sa parole est telle, que des animaux de toute espèce et de tous les climats sont accourus pour l'entendre. Les poissons même surnagent dans les eaux d'un petit lac qui se voit au second plan.

Signé et daté de 1666.

FRANÇOIS GOUBAU (1625-) Inconnu aux biographes , ce peintre appartient à une famille anversoise qui a fourni une nombreuse phalange d'artistes et fut alliée à Rubens. Nous ignorons la date de sa


naissance et celle de sa mort; mais le tableau que le Musée possède de lui, et surtout les registres de St-Luc, qui sous l'année 1649-1650 font mention de son admission à la maîtrise. autorisent à rapporter la première à l'année 1625. La peinture de F. Goubau se rapproche de ce que les amateurs appellent la manière claire de Gérard Zeegers. L'auteur du n° 519 aurait-il été élève de ce maître ?

N° 519. - H. 1.58. L. 1.51. T.

Adoration du St. Sacrement. — Un abbé et un frère de l'ordre de St.-Norbert, sont agenouillés devant l'autel du St.-Sacrement dont St.-Norbert restaura le culte à Anvers en 1122, après y avoir victorieusement combattu les erreurs de l'hérésiarque Tanchelin. Un ange apporte une couronne de laurier au principal personnage. Signé et daté de 1650.

MARC-ANTONIO GARIBALDO (1625-1690).

Cet artiste anversois est inconnu à la plupart des biographes et ceux qui le citent, se contentent de dire qu'il vivait en 1690. Le nom deGaribaldo, Grebaldo, Garbaldi, se trouve dès le milieu du XVe siècle dans les archives de l'église de N.-D. à Anvers, etil se rencontre fréquemment dans les documents qui nous restent de l'ancienne corporation de St-Luc. En 1618, Gilliam Gerebaldo était admis à la maîtrise, (Reg. 6, fol. 195) ; en 1629-1630 Flups Grebaldo était inscrit comme élève de Wouter Haps et Marc-Antonio Garibaldo luimême fut reçu franc-maître en 1651-1652 (Reg. 5, fol. 389).

C'est cette date qui nous porte à placer en 1625 la naissance de ce maître sur qui nous n'avons pu découvrir d'autres détails biographiques.


N° 520. - H. 2.66. L. 1.52. B.

La fuite en Égypte. — La Vierge montée sur un âne et portant sur les genoux l'Enfant-Jésus, chemine eu compagnie de St.-Joseph. Sur leur passage une idole tombe de son piédestal. Deux anges qui mènent l'âne , portent un panier rempli d'outils de charpentier. D'autres anges planent dans les airs. Fig. de gr. nat. Porte la signature un peu endommagée du maître.

JEAN VAN KESSEL (1626-1679).

La famille Van Kessel a fourni à la confrérie de St-Luc d'Anvers, plusieurs membres que les biographes confondent assez souvent. Jean, né en 1626, fut en 1654-1635 élève de Simon de Vos (Reg. 5, fol. 124) et dix ans plus tard, en 1644-1645, il fut admis à la maîtrise (Reg.-5, fol. 500). Nous n'avons rien pu découvrir d'officiel sur la date de sa mort que quelques auteurs, mais sans indiquer de source, placent en 1679. Van Kessel, qui peignait les oiseaux, les fleurs et les insectes, fut appelé à la cour d'Espagne, y reçut le titre de peintre de la reine , et s'essaya , dit-on, à peindre le portrait dans le goût de Van Dyck , mais sans trop y réussir. Il eut un fils du nom de Ferdinand, qui adopta la manière de son père et vécut longtemps à la cour du célèbre Jean Sobieski, roi de Pologne.

N° 521. H. 1.70. L. 2.34. T.

Concert d'oiseaux. Des oiseaux d'espèces très-variées sont groupés sur quelques branches d'arbres; le hibou tient le papier à musique où sont notés des cris.


BILTIUS (1651).

On n'a pas de renseignements biographiques sur cet artiste hollandais qui florissait vers le milieu du XVllc siècle. La date de 1651 est donnée par les auteurs comme inscrite sur un de ses tableaux qu'il signait rarement; il les peignait d'ordinaire sur fond blanc.

N° 522. - H. 0.92. L. 0.87. T.

Combat de coqs. - Devant une cage à poules, sur laquelle sont déposés deux lapereaux blancs, deux coqs s'apprêtent au combat. Fond blanc.

JEAN ERASME QUELLYN, LE JEUNE (1629-1715).

Membre de la célèbre famille des Quellyn, dont le nom s'orthographiait originairement Quellinck, notre artiste, né à Anvers en 1629, fut le lils et l'élève d'Erasme, le vieux. Les archives de la confrérie de St-Luc dans laquelle, à ce que disent les biographes, il fut reçu en 1661, ne nous fournissent en ce qui le concerne aucune date certaine. Il voyagea en Italie, étudia de préférence les œuvres de Paul Véronèse, et s'y acquit une belle réputation. A son retour il passa par Venise où il fit le portrait de l'empereur Léopold qui le décora du titre de peintre-lauréat impérial. Jean-Erasme épousa une fille du cèlèbre Teniers et mourut à Malines en 1715. De la mort de ce peintre , qui fut un des plus féconds et des plus laborieux de nos artistes, date le déclin de la grande école flamande. La préparation des toiles dont se servait Quellyn , a fait pousser au noir la plupart de ses tableaux.

N° 525. — Il. 10.00. L. 7.69. T.

La Piscine de Bclhsaïdc. — Les personnages de cette


immense composition, se meuvent dans un vaste monument de style classique , bâti à ciel ouvert. Vers le centre du tableau, mais un peu à droite, le Christ suivi de ses disciples , peints , dit-on, d'après autant d'élèves de Quellyn, et entouré de Juifs, se penche sur la piscine autour de laquelle sont rassemblés des malades et des impotents de tout rang, de toute race et de tout âge.

Parmi ceux-ci on remarque dans la moitié de gauche une jeune mère montée sur un âne et le paralytique qui porte son lit. A l'avant-plan de droite sont groupés Quellyn, sa femme et ses enfants qui jouent avec des chèvres. Dans le fond règne un perron et plus haut une galerie où se voient d'innombrables figures. Une pierre posée à l'angle de l'avant-plan de gauche, porte : Joan Erasmus Quellinus Junior inu. et F. A. 1672. Une pierre tumulaire, jetée à l'avant-plan au centre du tableau , porte avec la devise Cresce svaviter, une inscription que nous reproduisons parce qu'elle donne quelques renseignements sur celui qui, sept ans avant sa mort, fit placer ce tableau dans la nef latérale de droite de l'église de St.-Michel à Anvers :

DOM. Deum hominem in tabula proponens R. adm.

D. F. Ambrosius Van Eyck hujus ecc : can : personnaet (sic) pastor in vosselaer et beirs sibi piisque parentibus Ambrosius van Eyck et Magdalena Bernaerts hoc cristianse (sic) spei posuit monumentuin.

Prsecessit pater AolVI.D.C.XXXIX. IV nov.

Successit mater A°M.D.C.LYI. III aug, Accessit filius AoM. D.C.LXXIX. july 50 ut hominem habeant adjutorem morluis precarc viator.


N° 324. — R. 4.95. L. 7.69. T.

Balustrade. — Des hommes, des femmes et des enfants occupent cette balustrade, qui, surmontée d'un vase et de deux petits obélisques, complète la composition décrite sous le N° précédent. A la partie moyenne est attaché un écu.

N° 525. - Il. 5.25. L. 4.55. T.

Les martyrs de Corcum. — Premier épisode. Deux religieux de l'ordre de Prémonlré sont entrainés par une garde nombreuse de fantassins et de cavaliers vers une prison de style roman, devant laquelle les attend un rassemblement de peuple. Fig. degr. nat.

N° 520. — H. 5.25. L. 4.55. T.

Méme sujet. — Second épisode. Dans une salle d'architecture classique, se tient l'audience du tribunal exceptionnel qui doit juger les religieux. A gauche, le juge et ses assesseurs occupent une estrade. Un inoiue, assis devant eux, prend la défense de ses compagnons qui, placés sous la garde de quelques soldats, animent la partie droite du tableau. Fig. de gr. nat.

No 327. - H. 5.25. L. 4.55. T.

lIUme sujet. — Troisième épisode. Les religieux, renfermes dans une grange, sont livrés aux mains de leurs bourreaux. Déjà cinq d'entre eux sont pendus; un en


maltraite quelques-uns, et d'autres semblent faire offrande au Seigneur de la vie qu'ils vont échanger contre le martyre. A l'avant-plan de-gauche, le juge qui a prononcé la cruelle sentence est renversé et mordu par un chien. Fig. de gr. nat. Porte la date de 1676. Les numéros 525, 526 et 527 se terminent en ogive.

N° 528. — H. 1.23. L. 1.00. T.

Portrait de Gaspard Nemius, sixième évêque d'Anvers.

— Ce prélat, curé à Werwick, fut élu au siège d'Anvers, en 1655 et appelé en 1652 au siège archiépiscopal de Cambrai. Il mourut dans cette dernière ville le 22 novembre 1667. Assis dans un fauteuil de velours rouge et vu jusqu'aux genoux, il est vêtu de l'aube et du rochet épiscopal, coiffé du bonnet de docteur. De la main droite il tient un livre d'heures ; sa gauche repose sur l'appui du fauteuil. Gr. nat.

N" 529. - H. 1.25. L. 1.00. T.

Portrait d'Aubert Van den Eede, huitième évêque d'Anvers. Il fut chanoine de la cathédrale d'Anvers, et mourut d'une épidémie, après avoir occupé pendant onze mois le siège épiscopal. Vêtu comme Nemius et peint à peu près dans la même pose, Van den Eede a la tête nue.

Gr. nat.

N° 550. - H. 4.60. L. 2.03. T.

St-Bruno recevant l'habit. — St-Bruno, agenouillé devant le Pape, reçoit la robe de son ordre. Le Pontife,


entouré de personnages ecclésiastiques et militaires, est assis, à droite, sur un trône au pied duquel est déposée l'épée de St-Bruno. Fig. gr. nat.

N° 551. - H. 4.05. L. 2.52. T.

Le Christ chez Simon le Phariséen. — La table est dressée sur un perron en plein air que joint, vers le fond, une galerie où se trouvent quelques figures. Le Christ est assis et répond à Simon, qui le blâme de permettre à Madeleine d'approcher de lui et d'oindre ses pieds. La pécheresse essuie en ce moment les pieds du Sauveur. Fig. de gr. nat. Signé et daté de 1692.

"'N° 552. - H. 1.17. L. 1.90. T.

Martyre de Ste-Agathe. — La sainte, liée à une colonne et occupant le centre de la composition, est torturée par deux bourreaux, tandis que le juge est assis à l'angle de droite. Plusieurs spectateurs sont placés à gauche sur un plan moins élevé. Une inscription nous apprend que ce tableau servit de monument funéraire à demoiselle Agathe Breethoeck, morte en 1684.

N° 553. - H. 2.53. L. 1.63. T.

Nativité. — L'Enfant-Jésus, de qui émane la lumière dont s'éclaire l'avant-plan, est couché dans une crèche.

La Vierge et St-Joseph sont en adoration devant le divin nouveau-né, tandis qu'à l'arrière-plan un ange annonce aux bergers la venue du Messie. Fig. de gr. nat.


HENRI VAN MINDERHOUT (1673-1696).

Ce peintre, né à Amsterdam en 1637, s'établit 1663 à Bruges où il entra dans la confrérie de St-Luc. D'après les biographes il serait mort dans cette dernière ville en 1696.

Les archives de la confrérie anversoise nous apprennent que le 9 septembre 1672, les doyens, agissant comme mandataires de la chambre plénière, chargèrent Van Minderhout de peindre un tableau pour la corporation, (Reg. 10, fol. 17). Antoine Van Minderhout, qui probablement est un fils de Henri, fut admis à la maîtrise à Anvers, en qualité de fils de maître en 1687, (Reg. 11, fol. 71). Henri peignait d'ordinaire les marines mais sans toutefois se borner à ce genre.

N° 554. — H. 2.30. L. 2.22. T.

Port du Levant. - Quelques navires sont à l'ancre dans un port, à la pointe duquel s'élèvent une tour orientale et des édifices de moindre importance. Sur la grève, qui occupe tout l'avant-plan, se groupent des soldats, des esclaves des deux sexes. et des marchands montant des chevaux et des chameaux. Fond : Mer calme, paysage montueux, ciel nuageux.

N° 555. - H. 2.48. L. 2.22. T.

Cariope devant le roi d'Éthiopie. — Dans un grand et beau palais grec, une jeune fille richement vêtue, est agenouillée sur un coussin d'or auquel est appendu un cartel, dont l'inscription nous apprend que cette jeune personne est la princesse Cariope, fille d'Hydaspe et de Persine. Deux esclaves, marchant derrière elle, portent un tableau où est représentée une jeune fille nue. Devant elle s'avance, suivi de ses esclaves, un roi éthiopien saisi


d'admiration à la vue de celle qui l'implore. A gauche sont assemblés des vieillards grecs.

KEERINGS ET ABRAHAM GENOELS (1640-).

Nous ne savons trop à quel Keerings il faut attribuer le paysage du n° 236, puisque le seul artiste de ce nom que connaissent les biographes, est mort en 1646, c'est-à-dire six ans seulement après la naissance de Genoels. Quant à celui-ci, il appartient à une ancienne famille d'artistes anversois. Déjà en 1613 un Corneille Genoels est cité dans le Liggere 1 comme élève de Josué Van Maie. En 1628-1629 un Abraham Genoels entrait en la même qualité à l'atelier de Gabriel Francken, (Reg. 6, fol. -492) pour passer franc-maître en 1636-1637, (Reg. 5, fol. 172). L'auteur du n° 236, probablement fils de l'élève de Francken, fut admis à la maîtrise en 1672 (Reg. 11, fol. 7) et s'engagea le 4 septembre 1673 à faire pour la confrérie un tableau digne de sa réputation.

à condition d'être exempt de la charge du décanat pour un terme de 25 ans, (Reg. 10 , fol. 19). Genoels fut élève d'Abraham Backereel. Il résida longtemps à Paris où il devint collaborateur de Lebrun, membre de l'Académie, pensionnaire de Louis XIV. Il occupa un appartement aux Gobelins.

fit en 1674 une excursion à Rome et revint à Paris où il fut protégé par Colbert. Ce peintre,qui traitait avec un égal talent le portrait et le paysage, gravait aussi à l'eau-forte. Il était né en 1640 et quelques biographes le font décéder à Anvers en 1682, tandis que d'autres assurent qu'il mourut en cette ville dans un âge très-avancé.

N° 556. - H. 2.28. L. 2.32. T.

Minerve et les Muses. — Dans un paysage historique,

i Voir l'Introduction.


formé à gauche d'arbres de haute futaie, à droite de rochers à pic, les Muses, assemblées sur un tertre, reçoivent la visite de Minerve. Provient de l'ancienne corporation de St-Luc.

ADRIEN DE BACKER (1643-1686).

Né à Amsterdam en 1643, ce peintre est mort dans sa ville natale en 1686. Les biographes bornent à ces dates ce qu'ils nous apprennent de la vie de De Backer.

N° 557. - H. 4.10. L. 1.79. T.

Tableau allégorique. — Sur une estrade où s'élève la statue de la peinture, sont assises la Paix et la Justice au-dessus desquelles plane un génie qui vient les couronner et une colombe apportant le rameau d'olivier. Sur le piédestal de la statue se lisent ces deux vers : Sic mihi pacificœ ramus pingatur olivœ Ut pax justitiœ consociala viget.

Fond : Paysage.

JEAN PIERRE TASSAERT ( -1725).

Les biographes ne donnent presqu'aucun renseignement sur ce peintre qui reçut le surnom de XAnglais. On ignore même l'année de sa naissance, mais il fut probablement fils de Jean Tassaert, franc-maître de St-Luc en 1635, (Reg. 5, fol. 127 et Reg. 7, fol. 6). Lui-même fut doyen de la corporation anversoise en 1701 , mais acheta le 5 septembre 1702


une dispense de toute charge ultérieure du décanat, (Reg. 10, fol. 82). On dit qu'en 1717 il partit pour Munich où il fil quelques portraits et qu'il mourut dans sa ville natale en 1725.

N° 558. — H. 1.51. L. t.24. T.

Les philosophes. — Un homme, assis à l'angle inférieur gauche, fait une lecture qu'écoutent un vieillard à barbe blanche, placé au centre de la composition, et d'autres personnages posés dans diverses attitudes. Costumes de fantaisie. Fond : Chambre.

GODEFROID KNELLER (1660-1726).

Lubcck vit naître en 1648 selon les uns, en 1600 d'après les autres, cet artiste qui mourut en 1726 à Londres où il s'était depuis longtemps établi et portait le titre de peintre du roi. Kneller fut d'abord élève de Rembrandt, plus tard de Ferdinand Bol, et voyagea en Italie où il étudia les œuvres des Carrache et du Titien. Il fut chargé par le roi d'Angleterre de faire le portrait de Louis XIV. L'empereur d'Autriche l'avait anobli.

N° 359. — H. 1.27. L. 0.91. T.

Portrait du chanoinè Cockx, chantre de la cathédrale d'Anvers. — Ce personnage, debout et vu jusqu'aux genoux, est vêtu de l'aumusse et coiffé de la calotte. Sa main droite repose sur la gauche, de laquelle il tient un bonnet de chanoine. Gr. nat.


JEAN VAN ORLEY (1657-1700).

Fils de Pierre Van Orley, paysagiste assez médiocre, cet artiste est né à Bruxelles en 1656 et l'on présume qu'il est mort vers l'année 1700. Van Orley a gravé à l'eau-forte.

N° 540. - H. t.01. L. 0.78. B.

La Vierge et l'Enfant-Jésus. - La Vierge, vue en pied, est assise dans un paysage montagneux et porte son Fils sur les genoux. Ciel nébuleux. Gr. nat.

GASPARD JACQUES VAN OPSTAL (1660-1714).

La famille Van Opstal a fourni plusieurs membres à la confrérie anversoise de St-Luc. En 1635-1636 un Gérard Van Opstal, statuaire, fut admis à la maîtrise (Reg. S, fol. 148). En 1641-1642 Barthélemy Van Opstal , probablement fils de Gérard, entra à l'atelier du statuaire Ambroise Gast, (Reg. S, fol. 243). En 1632-1633 un Gaspard Jacques Van Opstal est inscrit comme élève de Simon De Vos, (Reg. 5, fol. 76). Quant à l'auteur du N° 341, nous n'avons pu découvrir ni de qui il fut élève, ni en quelle année il obtint la maîtrise. Les archives de St-Luc nous apprennent seulement qu'il était doyen de 1698 à 1699 et que le 19 mai de cette dernière année, il paya de la somme de 300 florins son exemption future du décanat, s'engageant en outre à faire gratis le portrait de Jean-Charles Van Hove, chefhomme de la confrérie. Les biographes n'ont enregistré aucune particularité de la vie de Van Opstal qui, mort en 1714, est, disent-ils, plus connu par ses ouvrages que par ses aventures.


N° 341. - H. 3.10. L. 1.75. T.

Le Christ apparaissant à St.-Jean à la Croix. — Le saint, derrière lequel se voient la Vierge et St.-Jean l'Évangéliste, est agenouillé devant le Christ qui occupe la droite du tableau. Dieu le Père et le St-Esprit, se moutrent dans une gloire entourée d'anges.

N" 542. - II. 0.81. L. 0.68. T.

Portrait d'homme. (Buste, forme ovale). — Le personnage, vêtu de noir, est coiffé d'une perruque à la Louis XIV. Gr. nat.

GODEFROID MAES (1660-1722).

Ce peintre anversois, que les biographes font naître en 1660, était déjà en 1682 doyen de la confrérie deSt-Luc, et fut un des artistes les plus féconds de son époque. Il mourut dans sa ville natale en 1722.

N° 545. - H. 4.G4. L. 2.70. T.

Martyre de St.-Georges. — Le saint, que l'on a forcé de s'agenouiller devant un petit autel païen, refuse de brûler l'encens que lui présente un enfant. Les bourreaux s'apprêtent à lui faire subir le dernier supplice et attendent les ordres de l'empereur Dioclétien qui assiste à cheval à cette scène. Plusieurs figures de femmes et de vieillards se relient au groupe principal. Dans le ciel apparaissent, entourés d'un groupe d'anges, la figure


symbolique de l'Église , St.-Pierre et St.-Paul. Fig. de gr. nat.

GASPARD PIERRE VERBRUGGEN (1663-1720).

Ce peintre de fleurs, né à Anvers en 1663, était doyen de St-Luc en 1691. En 1706 il s'établit à La Haye où son talent ne tarda pas à lui assurer la vogue ; mais ses dépenses excédant ses revenus, il se vit bientôt forcé de revenir dans sa ville natale et d'y accepter les fonctions de messager (knape) de la corporation dont il avait été doyen. Verbruggen mourut à Anvers en 1720.

N° 544. - H. 2.5"2. L. 9.3&. T.

Fleurs. — La statue de Diane chasseresse, posée sur une fontaine dans une niche de style rocaille, est entourée de bouquets et de guirlandes composés des fleurs les plus variées. Signé.

PIERRE YKENS (1650-1750).

Cet artiste anversois dont le nom s'écrit constamment Eyckens par les biographes, écrit lui-même Ykens et les registres de St-Luc suivent la même orthographe. Les auteurs ne sont pas d'accord sur l'année de sa naissance que pourtant presque tous placent en 1650, parce qu'en 1689 il fut doyen de la confrérie de St-Luc. Mais comme il fut le premier maître de A. C. Lens, né en 1739, et que, par suite, il devait vivre encore en 1750, nous avons mieux aimé supposer qu'il a été doyen à 24 ans que d'admettre gratuitement qu'il soit devenu centenaire. Nous n'entendons rien décider du reste, ni même


poser en fait avec les biographes, que le doyen de 1689 soit positivement le même personnage que le maître de Lens.

et nous nous bornerons à publier ici les données inédites suivantes, puisées dans les registres de St-Luc. — 1630-31, François Ykens, franc-maître; (Reg. 5, fol. 55) — 1687, Jean Saey élève de Peeter Ykens; (Reg. 11, fol. 60) — 1689, doyen Pieter Ykens, se rachète du décanat; (Reg. 10, fol. 50) -1690, Franc-maître Jan Pieter Ykens (qui pourrait bien être le maître de Lens et même l'auteur du n- 345) (Reg. H, fol.

après 60)-— 1690 Thomas Van Kessel, élève du doyen Ykens (Reg. 11, fol. après 61).

N° 545. - H. 2.76. L. 2.32. T.

Sle-Catherine disputant avec les philosophes. — La sainte est debout dans le prétoire et semble parler sous l'influence de l'inspiration divine, aux nombreux philosophes qui se groupent autour d'elle. Le magistrat romain assis à droite, s'irrite du hardi langage de la future martyre. Placés à ses pieds, des philosophes lisent attentivement un manuscrit grec. La balustrade qui surmonte le fond du prétoire, est occupée par quelques figures. Gr.

nat.

N° 546. - H. 0.98. L. 0.80. T.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, vêtu d'un manteau noir et coiffé d'une perruque à la Louis XIV, appuie la main droite sur le dos d'un siège. Gr. nat.

BALTHAZAR VAN DEN BOSSCHE (1675-1715).

Né à Anvers eu 1675, ce peintre mourut dans sa ville natale en 1715. Le célèbre duc de Marlborough, lors de soa séjour à Anvers, fit faire son portrait par Van den Bossche.


N" 547. - H. 1.60. L. 1.82. T.

Visite de Jacques Gérard de Knyff, bourgmestre d'Anvers, au jeune Serment de l'arbalète. - Dans une vaste salle somptueusement décorée et se terminant par un perron, quelques dignitaires de la confrérie sont assis à une table chargée de livres et de diplômes. Leur attention, comme celle du groupe très-nombreux qui occupe la droite du tableau, est attirée par l'entrée du bourgmestre. Ce personnage, qui s'avance à gauche, est reçu par les doyens de la corporation. Quelques personnes se tiennent sur le perron et sur l'escalier qui y conduit.

Celte composition, comprenant une quarantaine de portraits, est signée et datée de 1711. Costumes de l'époque,

JEAN HOREMANS, LE VIEUX (1685-1759).

On ne possède guères de renseignements sur la vie de cet artiste que la plupart des biographes font naitre à Anvers en 1685. Horemans est mort en 1759.

N° 548. - H. 1.40. L. 2.03. T,

Visite rendue au Serment de l'Escrime, par J.-B. Delcampo, bourgmestre d'Anvers, et J.-B. Vermoelen, abbé de Sl-Michel. — Comme le numéro précédent, ce tableau fourmille de figures et représente un grand et riche salon au centre duquel sont assis les doyens et anciens du Serment. La plupart des membres de la confrérie occupent la droite, tandis qu'à gauche quelques-uns d'entre


eux vont complimenter les deux personnages qu'accompagnent des subordonnés civils et ecclésiastiques. L'auteur s'est peint derrière ce groupe. Non signé, mais daté de 1713.

TABLEAUX ANONYMES DU XVIlma SIECLE.

N° 549. - D1AM. 0.40. B.

École flamande.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage, vêtu de noir à collet monté blanc, coiffé d'une toque noire, porte la barbe longue et bifurquée. Gr. nat.

N° 550. - H. 0.51. L. 0.65. B.

École hollandaise.

Hiver. — Sur une petite rivière prise de glace, que traverse, à droite, un pont à deux arches, ou voit des patineurs, des traîneaux, etc. Au fond une église de village. Ciel gris.

N° 351. — H. 0.61. L. 0.51. par panneau. B.

École flamande.

Douze portraits d'homme (bustes). — Les personnages sont presque uniformément vêtus d'un justaucorps noir


d'où se dégage une fraise blanche; ils ont la tête nue et portent la barbe en pointe. Un seul a des dimensions s'écartant de celles qui sont inscrites ci-dessus, (H. 0.52.

L. 0.41.) un autre fait exception pour le costume; il est coiffé d'une calotte noire, porte le rabat au lieu de la fraise et n'a que la moustache sans barbe. Quelques-uns de ces portraits, qui représentent probablement les doyens d'une corporation, portent les dates de 1600 à 1605. Gr. nat.

N° 352. - H. 0.49. L. 0.37. B.

Même école.

Portrait d'homme (buste). — Vieillard à front chauve et à barbe grise, vêtu du costume des Dominicains. Gr.

nat.

N° 353. — H. 0.49. L. 0.37. B.

Même école.

Portrait d'homme (buste). - Religieux dominicain à front chauve et à barbe grisonnante. Gr. nat.

N° 354. H. 1.17. L. 0.92. B.

Même école.

Ensevelissement du Christ. — Le cadavre du Christ est couché dans une grotte , sur un bloc de pierre recouvert du linceul. Le torse repose (à droite) sur les genoux de la Vierge vêtue d'un manteau vert, et derrière laquelle


on voit St-Jcan en manteau rouge. A gauche, Madeleine, vêtue d'une robe violette et d'un manteau vert, s'incline pour embrasser la main du Christ.

Nu 555. — H. 1.70. L. 0.77. B.

École italienne.

Ascension. — A la partie supérieure de la composition, le Christ, entouré d'anges, est debout dans une gloire.

Dans la partie inférieure se trouvent les apôtres qui, par leurs attitudes, expriment l'admiration, l'étonnement ou la frayeur.

N" 350. -- H. 1.00. L. 0.80. T.

École flamande.

Portrait d'homme. — Le personnage, vu à mi-corps, est enveloppé d'un large vêtement noir et porte une grande perruque à la Louis XIV. Gr. nat.

N" 557. - H. 2.50. L. 1.72. T.

Môme école.

Le coup de vent (paysage). — La partie principale de la composition est formée par une gorge de montagnes où le vent souffle avec une violence extrême. A l'avantplan de droite, un saule et un chcnc subissent l'effort de la tourmente. Du côté opposé, des campagnards et des troupeaux s'enfuient à la hâte pour chercher un refuge.

Ciel nuageux.


N" 558. - H. 2.03. L.. 1.53. T.

Même école.

Un saint de l'ordre de St-François. — Le saint portant un crucifix dans le bras droit, est agenouillé dans sa cellule devant un prie-Dieu, où se voit, à côté d'un encrier et de plumes, l'histoire de la vie du fondateur de l'ordre. Divers objets indiquent la macération et les études pieuses. A gauche on voit, à travers une porte ouverte, deux moines, dont l'un invite l'autre à faire silence. Gr. nat.

N° 559. — H. 0.90. L. 1.33. T.

École hollandaise.

Deux jeunes filles (mi-corps). — Placée à droite devant une table recouverte d'un tapis rouge, l'une des deux jeunes filles choisit dans une corbeille, des fleurs qu'elle s'apprête à réunir en bouquet; l'autre, à gauche, caresse un mouton. Gr. nat.

N° 560. - H. 0.87. L. 0.70. T.

École flamande.

Fantaisie pastorale (bustes). — Un berger joue de la flûte pour une bergère qui, assise devant lui, caresse un agneau. Gr. nat.

N" 561. H. 1.93. L. 2.05. T.

Même école.

Mort d'Abel. — Abel renversé, à droite, s'appuie sur la


main droite et cherche à se garantir la tête du bras gauche, qu'à son tour Caïn, appuyé sur le genou gauche, s'efforce d'écarter avant de frapper son frère. Ciel sombre Fig. de gr. nat.

LE PÈRE THYS, DOMINICAIN.

Nous ne possédons aucun délail biographique sur cet artiste , ainsi qu'à l'égard des quatre peintres suivants, appartenant au commencement du XVIIIe siècle.

N" 562. H. 5.GO. L. 2.18. T.

Descente de Croix. - Le cadavre sacré occupe le centre de la composition. Tenu en haut par un homme penché sur la traverse gauche de la croix, il est supporté par deux personnages montés sur une échelle de chaque côté du gibet, et reçu par la Vierge, St-Jean et Marie-Madcleine. Une autre sainte femme s'avance au second plan.

de gauche. Fig. de gr. nat.

PIERRE SNYERS, DIT LE SAINT (-1752).

N° 565. — H. 0.68. L. 0.86. T. Paysage montagneux. — A l'avant-plan de gauche se voient des champignons, des fleurs et des chardons. Plus loin, près d'une élévation de terrain, se tiennent deux enfants qui se montrent un nid d'oiseaux suspendu à droite à une branche d'arbre. Provient de la confrérie anversoise de St-Luc.


J. VAN PENNE.

No 364. - H. 2.15. L. 1.20. T.

La faiseuse de galettes. — A l'avant-plan de droite, une vieille est assise dans sa cuisine devant un feu où chauffe la poêle aux galettes. Derrière elle se tient son mari. A gauche sont couchés à terre deux garçons qui se dispulent la possession de la friandise, tandis qu'une commère s'apprête à entrer dans la maison. Fig. de gr. nat. Marqué du monogramme du peintre.

HERREYNS, LE VIEUX.

N° 365. - H. 2.43. L. 1.11. T.

Dieu le Père. — Vêtu d'une tunique blanche et d'un manteau de brocard d'or, Dieu le Père est assis sur un trône de nuages et tient de la main gauche le globe surmonté de la croix. A sa droite plane le St-Esprit. Fig. de gr. nat.

GOVAERTS.

N° 566. - H. 1.41. L. 1.86. T.

Assemblée du Serment de l'arbalète. — A gauche les membres du Serment de l'Arbalète sont assemblés dans un bâtiment qui se termine par une galerie ouverte. A droite, le protecteur de la corporation, en costume du


commencement du X VIlle siècle, est assis dans un fauteuil et entouré d'une foule de génies qui procèdent à son apothéose.

BALTHAZAR BESSCHEY (1709-1776).

Cet artiste anversois , dans les œuvres duquel le déclin de l'école flamande est sensible, est né en 1709. Il fut doyen de la confrérie de SL-Luc en 1756 et mourut en 1776. Son fils Jacques F. Besschey, né vers l'année 1739, fut doyen en 1767 et mourut en 1799.

N° 567. - H. 2.64. L. 1.95. T.

Joseph vendu par ses frères. — Joseph éploré est debout, à gauche, devant le groupe formé par ses frères.

Parmi ceux-ci il en est un qui le livre et reçoit les deniers du marchand , lequel s'avance à droite devant un groupe formé par des esclaves et des chameaux. Fig. de gr. nat.

Signé et daté de 1744.

N° 5G8. — H. 2.64. L. 1.95. T.

Joseph, vice-roi d'Égypte. - Joseph, assis à gauche, est entouré de quelques seigneurs égyptiens. Devant lui s'inclincnt deux de - ses frères qui viennent acheter du grain. Fig. de gr. nat. Signé et daté de 1744.

N° 569. - H. 0.74. L. 0.92. B.

Portrait du peintre (buste). — L'artiste, coiffé d'une perruque poudrée, vêtu d'une veste de soie jaune à jabot


de dentelles et d'un manteau rouge, a le bras droit appuyé sur le dos d'une chaise. De la main gauche il tient la palette et les pinceaux. Il travaille à un tableau représentant Vénus et l'Amour. Gr. nat. Signé. Provient de la salle des directeurs de l'ancienne Académie.

PIERRE JOSEPH VERHAGHEN (1728-1811).

Né à Aerschot, le 19 mars 1728, P. J. Verhaghen mourut à Louvain le 3 avril 1811. Après avoir reçu des leçons d'un peintre décorateur, restaurateur de tableaux, il vint en 1741 continuer ses études à l'Académie d'Anvers, et quitta plus tard cette ville pour s'établir à Louvain où il se maria. En 1771 il obtint le titre de peintre du prince Charles de Lorraine, et l'impératrice Marie-Thérèse lui fournit les moyens de se perfectionner par les voyages. Le 16 mai de la même année, il quitta Louvain en compagnie de son fils aîné, pour parcourir la France, l'Italie et tous les pays de l'empire.

Il obtint surtout beaucoup de succès à Rome, et y plaça plusieurs de ses ouvrages. En 1773 il visita Vienne où MarieThérèse le chargea de travaux considérables, lui accorda de riches récompenses et le décora du titre de premier peintre de la cour. La grande princesse ne put cependant réussir à fixer dans la capitale de l'empire, cet artiste qui partageait l'attachement de nos anciens maîtres pour le sol natal. A la fin de 1773, Verhaghen était de retour à Louvain où depuis lors il se fixa définitivement.

N° 570. - H. 1.67. L. 1.97. T.

Agar et Ismaël chassés par Abraham. — Agar, donnant la main à Ismaël, s'apprête à partir dans la direction que lui indique Abraham. Plus vers la droite, se


montre Sarah retenant le petit Isaac qui veut s'élancer vers son frère. A gauche le fond est formé d'un paysage. Fig. de petite nat.

ANDRÉ CORNEILLE LENS (1759-1822).

Fils d'un peintre de fleurs, André-Corneille est né à Anvers le 31 mars 1739. Tout jeune encore il s'appliqua à la peinture et reçut d'abord les leçons d'Ykens, puis celles de Beschey. A l'âge de 16 ans il était lauréat de l'Académie d'Anvers, et neuf ans plus tard il entreprit avec son frère le voyage d'Italie où il fit, sous la protection du prince Charles de Lorraine, un séjour de près de trois années , se consacrant spécialement à l'étude des chefs-d'œuvre de Raphaël et de la statuaire antique. A son retour dans sa ville natale, il fut désigné comme professeur à l'Académie.

Agissant sous l'influence des idées de son époque, il travailla dès 1770 à faire abolir l'obligation imposée aux peintres, d'obtenir la maîtrise de la corporation de St-Luc, et parvint en 1773 à faire donner par le gouvernement une décision en vertu de laquelle les artistes étaient affranchis de cette obligation. L'empereur Joseph Il tenta d'attirer Lens à Vienne ; mais quelque brillant que fut le sort qui l'attendait à la cour, notre artiste refusa d'abandonner sa patrie. En 1781 il s'établit et se maria à Bruxelles où il mourut le 50 mars 1822. Lens s'est distingué comme écrivain aussi bien que comme peintre. Il est auteur d'un Essai sur le goût en peinture et d'un Traité sur les costumes des peuples anciens.

N° 571. - H. 1.74. L. 1.45. T.

(DON DE L'AUTEUR.) L'Annonciation. — La Vierge, vêtue de blanc et de


bleu et assise à gauche, s'humilie devant l'ange Gabriël qui s'incline devant elle. Fig. de petite nat.

N° 572. - H. 0.73. L. 0.92. T.

Tableau allégorique. — A gauche est assise la muse des beaux-arts , tenant d'une main la palette et les pinceaux, tandis qu'à ses pieds reposent les attributs de diverses sciences. Hercule, armé de sa massue, chasse, du côté opposé, l'Envie et l'Ignorance. Provient de la salle des Directeurs de l'ancienne Académie.

N° 575. — H. 0.73. L. 0.92. T.

Portrait du graveur Pierre Martenasie, ancien directeur de l'Académie d'Anvers (buste). - Cet artiste, vêtu d'un habit brun, en jabot et manchettes, travaille à sa planche de l'Enlèvement des Sabines, d'après Rubens.

Gr. nat. Signé et daté de 1762. Même provenance que le numéro 548.

GUILLAUME JACQUES HERREYNS (1743-1827) Cet artiste qui perpétuait avec tant de succès parmi nous - les principes de la grande école de Rubens, alors que la plupart de nos compatriotes s'étaient mis à la suite de David est né à Anvers le 10 juin 1743. A peine avait-il atteint l'âge de 22 ans, que déjà son talent hors ligne le fit désigner comme professeur à l'Académie d'Anvers. En 1767 il fut mandé à Malines par le Grand Conseil et chargé de reproduire par le dessin les événements les plus remarquables de l'histoire nationale. Herreyns continua de résider à Malines jusqu'en


1798, et y fonda une Académie de dessin , de peinture et de statuaire, pour laquelle il obtint la protection spéciale du prince Charles de Lorraine. En 1781 l'empereur Joseph II honora d'une visite l'atelier de Herreyns, et, quelque temps après notre artiste fut décoré du titre de premi er peintre du roi de Suède. Lors de son retour à Anvers , Herreyns , que les offres les plus séduisantes n'avaient jamais pu décider à quitter le sol natal, reprit ses fonctions de professeur, et, peu après, de directeur de l'Académie qu'il réorganisa et dirigea jusqu'à sa mort. Il exerça la plus heureuse influence sur la génération actuelle et c'est à lui que nous devons en partie la renaissance de l'école flamande aux anciens principes de laquelle il ramena ses disciples par son exemple et par ses conseils ; mais mort en 1827, il ne put jouir du spectacle de cette brillante et vigoureuse renaissance qu'il appelait de tous ses vœux.

N° 574. — H. 0.96. L. 0.78. T.

Portrait de J. Ghesquière, de l'abbaye de Tongerloo (buste). — Le personnage, en soutane noire, est coiffé d'une perruque poudrée. Sa main gauche repose sur un livre ouvert. Gr. nat.

N° 575. — H. 0.96. L. 0.78. T.

Portrait de Jacques Buens, de l'abbaye de Tongerloo (buste). — Le personnage vêtu comme au N° précédent, tient une lettre de la main droite. Gr. nat.

N° 576. - II. 0.80. L. 0.76. T.

(DON DE M. VAN OUWENHUISEN.)

Portrait (buste). — Le personnage, vieux prêtre à


cheveux blancs, vêtu du surplis et de l'étole, tient une lettre de la main droite. Gr. nat.

SIMON DENIS (1733-1813).

Les biographes disent que ce paysagiste anversois, élève de H. J. Antonissen, et ordinairement nommé le chevalier Denis, naquit vers le milieu du XVlllc siècle et mourut en 1811. Des renseignements recueillis près des membres de la famille de Denis, nous permettent de donner des dates plus exactes de 1755fl813. En 1786 cet artiste partit pour 1 Italie, y contracta mariage avec une romaine et s'établit plus tard à Naples, qu'il continua d'habiter jusqu'à la fin de sa carrière. Le séjour à l'étranger et les succès qu'il y obtint, ne lui firent pourtant jamais oublier sa patrie; il demeura en correspondance suivie avec sa famille et plusieurs artistes belges, et légua au Musée les tableaux que nous possédons de lui.

N° 577. - H. 0.47. L. 0.59. T.

(DON DE L'AUTEUR.) Cascade. - L'eau tombe d'un rocher à pic et s'étend à l'avant-plan en une nappe ça et là interrompue par des fragments de roc. Signé D. 1795.

N° 578. - H. 0.32. L. 0.46. T.

(DON DE L'AUTEUR.) Paysage. Un sentier sablonneux conduit dans un vallon ou croissent des arbres dont on aperçoit les cimes.


No 579. - H. 0.61. L. 0.86. T.

(DON DE t'AUTEUR.)

Le soir (paysage). — Le soleil se couche derrière une haute chaîne des montagnes, au pied de laquelle s'étend à gauche un lac où s'ébattent des baigneurs, et dont les eaux se perdent dans une grotte. Un couvent s'élève dans le lointain sur un plateau formé d'une suite de tertres. Étoffé de deux chasseurs, d'une jeune fille italienne et deux chiens. Signé.

BALTHAZAR PAUL OMMEGANCK (1755-1826).

Ommeganck fut un des rares artistes qui, à une époque de déclin, surent se montrer les dignes successeurs des maîtres illustres que compte en si grand nombre notre vieille école flamande. Il naquit à Anvers le 26 décembre 1755 et fut élève du paysagiste Henri Joseph Antonissen, peintre de mérite dont le nom serait sans doute plus connu qu'il ne l'est, si ses œuvres étaient moins rares. Les débuts d'Ommeganck furent assez obscurs et même, lorsqu'il était à l'apogée de sa réputation, il obtenait rarement plus de 2,000 à 2,500 francs de ses chefs-d'œuvre si chers et si recherchés aujourd'hui. En 1799 il obtint le premier prix pour le paysage à l'exposition de Paris , et cela sans avoir voulu prendre part au concours, puisque le tableau couronué n'était autre chose qu'une table de piano, qu'à sen insu un de ses amis avait expédié en France. Mais ce fut seulement à dater de 1808 que sa réputation grandit à Paris. En 1814 il reçut avec P. Van Regemorter et Odevacre, la mission d'aller reconnaître à Paris les tableaux que les Français avaient enlevés à notre


pays. On sait quelle colère.fit naître en France une restitution aussi légitime des objets d'art ravis dans l'Europe entière. Ommeganck, homme d'un caraclère doux et même timide, crut devoir, en présence des menaces qui lui furent faites de divers côtés, laisser à ses deux collègues le soin de s'acquitter de la besogne commune. En dépit de cette réserve, il ne put échapper aux outrages qu'on lui avait annoncés, et peu de temps après l'enlèvement des chefsd'œuvre flamands, un tableau d'Ommeganck, exposé à Paris , fut détérioré d'un coup de couteau. L'artiste cherchait à restaurer tant bien que mal son œuvre, lorsqu'elle lui fut achetée par un noble étranger à condition de la laisser dans l'état où elle se trouvait, afin de transmettre à la postérité le souvenir d'un acte si odieux de vandalisme. Ommeganck mourut dans sa ville natale le 18 janvier 1826 , regretté autant pour son caractère que pour son talent. Le roi des Pays.-Bas l'avait décoré de l'ordre du Lion Belgique; il était membre de l'Institut des Pays-Bas, de celui de France et conseiller de l'Académie d'Anvers. Il eut de son mariage avec Mlle Parent, un fils et sept filles, dont une suivit la carrière paternelle.

Ommeganck, paysagiste et peintre d'animaux, excellait surtout à représenter les moutons. C'est dans les environs de Dinant, d'Huy et de Chaudfontaine qu'il faisait de préférence ses études d'après nature.

N° 580. — H. 0..50 L. 0.61. B.

Paysage montagneux avec moutons. — Le troupeau assez nombreux , est gardé par un berger qui s'entretient avec une paysanne montée sur un âne. Ciel d'été nuageux. Acheté par le Musée en 1846, à la vente mortuaire de Mme Baesten née Ommeganck.


ROBERT LEFÊVRE (1756-1831).

Cet artiste, né à Bayeux en 1756, fut étève de Regnault; il cultiva la peinture d'histoire et surtout le portrait. Il mourut en 1831.

N° 581. - H. 1.15. L. 0.87. T.

Portrait de Van Dale. — Ce célèbre peintre de fleurs naquit à Anvers, le 27 mai 1764, et mourut le 20 mars 1840 à Paris, qu'il habitait depuis 1786. Dans le N° 381, l'artiste, vu à mi-corps et nu-tête, est vêtu de noir. Il porte la cravate blanche. Il appuie sur une table recouverte d'un tapis rouge la main gauche, avec laquelle il tient ses pinceaux. Gr. nat. Acheté par le Musée. Signé : Robert Lefevre, 1804.

MATHIEU IGNACE VAN BRÉE (1773-1839).

Ce peintre naquit à Anvers le 22 février 1773, et fit ses premières études à l'Académie même dans laquelle plus tard il devait se signaler par l'éclat de son enseignement. Après y avoir remporté les premiers prix, il se rendit à Paris et s'y mit sous la discipline de Vincent. En 1797 il fut second dans le concours pour le grand prix de Rome, concours qui, par le nombre et le talent des artistes qui y prirent part, avait d'autant plus d'importance, que les terribles événements de la révolution française l'avaient fait suspendre depuis six années. Dès lors on pût présager ce que Van Brée serait un jour. Aussi fut-il à peine de retour dans sa patrie , que les régences d'Anvers et d'Amsterdam eurent presqu'eo même temps recours à ses pinceaux pour perpétuer le souvenir d'événements remarquables. Il joignait alors au titre de premier professeur de l'Académie d'Anvers , celui de peintre de l'impératrice Joséphine.


Nous ne retracerons pas dans ses détails la carrière artistique de Van Crée , ni ne reproduirons la nomenclature de ses principaux ouvrages; parce que, quel que fut son talent, Van Brée, dont presque tous les tableaux portent plus ou moins le cachet de l'école à laquelle s'était formée son adolescence, s'est moins distingué comme peintre que comme professeur. Attaché à l'Académie d'Anvers dès le commencement de ce siècle et directeur de cette institution depuis la mort de Herreyns , Van Brée réunissait à un haut degré les qualités qui distinguent les esprits initiateurs.

Il possédait cette souplesse d'intelligence qui sait se plier aux nécessités de l'enseignement, cette patience que rien ne rebute, cette vive conception qui, pour se communiquer et se traduire, trouve mille ressources inattendues ; il avait dans toute l'acception du mot, le génie du professorat. Aussi n'avait-il rien négligé de tout ce qui pouvait le faire exceller dans la carrière ingrate à laquelle il s'était voué avec amour. A la science du dessin, il joignait la pratique de la statuaire et de l'architecture, et consacrait à la culture des lettres tout ce qu'une vie active pouvait lui laisser de loisirs.

Van Brée mourut dans sa ville natale, le 15 décembre 1839, à la suite d'attaques réitérées d'apoplexie qui, pendant les dernières années de sa vie, l'avaient en partie rendu paralytique. Ses funérailles eurent lieu au milieu du concours de toute une population qui pleurait en lui le professeur célèbre et l'homme de bien.

N° 582. - H. 2.90. L. 3.65. T.

(DON DE S. M. LE ROI GUILLAUME Ir.)

Mort de Rubens. — Rubens mourant, couché dans une chaise longue, occupe le milieu de la composition.

Placée à sa gauche, sa femme défaillante, est soutenue par Gevartius. Du même côté, deux notaires formulent


les dernières volontés du grand peintre, et plus loin s'avance une religieuse tenant un cierge bénit. A droite sont agenouillés les fils et les élèves de Rubens, derrière lesquels se tiennent un prêtre et ses accolytes qui récitent les prières pour les agonisants. A travers une fenêtre du fond, apparaît la tour de N.-D. d'Anvers.

Signé et daté de 1827.

FERDINAND DE BRAECKELEER (1792).

Artiste vivant. Né à Anvers, le 12 février 1792.

N° 585. - H. 4.74. L. 6.87. T.

La furie espagnole. — En l'an 1576, la garnison espagnole de la citadelle d'Anvers se rua traîtreusement sur la ville et la mit à feu et à sac, mais non sans rencontrer une vigoureuse résistance, tant de la part de la bourgeoisie que de celle des régiments allemands à qui était spécialement confiée la garde de la cité. Parmi les édifices incendiés, figurait l'hôtel-deville sur la façade postérieure duquel les traces du feu sont encore visibles de nos jours. C'est cet épisode de nos guerres de religion, épisode dont le souvenir s'est perpétué de génération en génération dans la population anversoise, que le peintre a représenté dans cette composition. Le lieu où se passe la scène est le Canal au Sucre, et le fond se compose de la façade postérieure de l'Hôtel-de-ville dont l'incendie éclaire de ses lueurs sinistres la flèche de N.-D. Au centre de la composition, Goswin Van Vareick, marquis


d'Anvers, s'élance à la tête d'une multitude de bourgeois et de gentilshommes, à la rencontre d'une bande d'Espagnols qui débouche par la droite en massacrant tout ce qui s'oppose à son passage. Aux côtés de Van Vareick, est tombé atteint d'une balle, le bourgmestre Jean Van der Werve. A gauche se groupent des combattants , des blessés, des femmes et des enfants saisis d'effroi. Aux fenêtres apparaissent de nombreux défenseurs de la ville. Fig. de gr. nat. Signé et daté de 1837.

Acheté par la ville d'Anvers.

COPIES.

N° 584. - H. 1.30. L. 1.00. T.

D'après Jacques De TVit.

Le jeune dessinateur.

N° 585. - H. 1.05. L. 0.75. T.

D'après Van Dyck.

St-Pierre.

N° 586. - H. 1.05. L. 0.75. T.

D'après le même.

St-Paul.

N° 587. - H. 1.21. L. 0.90. T.

D'après le même.

Portrait (mi-corps) de l'infante Isabelle-Clairc-Eugénie.


STATUAIRE.

ARTUS QUELLYN, LE VIEUX (1609-1668).

Ce célèbre statuaire naquit à Anvers en 1609. Il est à croire qu'il reçut les premiers enseignements de membres de sa famille qui, comme on sait, se sont presque tous conquis une belle place dans les annales de l'école flamande. Plus tard il se rendit en Italie où il se mit sous la discipline de François Duquesnoy, et devint un des premiers maîtres de son époque.

De retour dans sa patrie, il fut admis, en 1640-1641 et en qualité de fils de maître, dans la confrérie de St-Luc, (Reg. 5, fol. 234). La régence d'Amsterdam le chargea bientôt des travaux de sculpture qu'elle faisait exécuter à son hôtel-deville, et, si l'on doit en croire son portrait gravé par R. Collin en 1662, le nomma statuaire en titre de la ville. Plusieurs souverains le chargèrent de grands travaux et l'honorèrent de marques de distinction. Il mourut à Anvers en 1668, laissant un fils (franc-maître en 1650-1651, Reg. 5, fol. 578) qui, comme lui, se nommait Artus, et fut le digne héritier de la gloire paternelle. Les élèves d'Artus, le vieux, furent, en 1641, Jacques Janssens, (Reg. 5, fol. 242), et en 1645, Henri Quellyn, (Ihid., fol. 283).

N° 588. — H. 0.98. Marbre.

Portrait de Louis Benavidès, marquis de Caraccene. Le personnage, qui a la tête nue, les cheveux longs, porte la moustache et la royale. Vêtu d'une armure que recouvre en partie un rabat de dentelle, une écharpe en sautoir et la décoration de l'ordre de St-Jacques, il tient des deux mains le bâton du commandement.

Gr. nat.


LOUIS WILLEMSENS (1635-1702).

Cet artiste, né à Anvers en 1655, y mourut en 1702 d'après les biographes qui assurent également qu'il fut élève d'Artus Quellyn, le vieux, et admis en 1641 comme franc-maître de la confrérie de St-Luc. Nous avons, pour notre part, vainement cherché la date de sa réception. Une seule fois il est fait mention de Willemsens dans les archives de St-Luc, à savoir, sous la date du 6 février 1675, (Reg. 10, fol. 21), et le fait qui y est signalé a directement rapport au n° 389. C'est pourquoi nous croyons devoir en donner ici la traduction littérale: « Le » 6 février 1675 Lowis Willemsens offre à la Chambre l'art et » le travail qu'il a mis au portrait du comte de Monterey, » taillé de sa main en marbre blanc. En reconnaissance, les » doyens ne le porteront jamais sur la liste des éligibles au a décanat. »

N° 589. — M. 1.02. Marbre.

Portrait de Jean Dominique de Zuniga et Fonseca, comte de Monterey, gouverneur des Pays-Bas méridionaux (buste). — Le personnage, qui a la tête nue, est coiffé d'une massive perruque à la Louis XIV. Il est revêtu d'une armure unie, porte l'écharpe nouée à la taille et tient de la main droite le bâton du commandement. Gr. nat. Provient de la confrérie de St-Luc.

GUILLAUME KERRICX (1657-1719).

Né à Termonde en 1657, mort à Anvers en 1719, Guillaume Kerricx, élève d'Artus Quellyn, le jeune, fut en 1692 prince de la société littéraire de St-Luc De Fiolieren, et en 1711 doyen de la corporation. Nous trouvons au registre 10 des


archives deSt Luc plusieurs détails d'autant plus intéressants sur ce maître, que tous se rapportent directement à l'œuvre que le Musée possède de lui. Nous y voyons d'abord que Kerricx avait pour femme DUe Barbe Ogier, fille du poète flamand qui mit en drames les sept péchés capitaux, et poète elle-même. « Elle était » dit le reg. 10, fol. 61 recto, « auteur de la composition qui fut représentée le 21 février » 1693 par la Chambre, en présence du duc de Bavière et de » sa suite. » (Cette pièce fut imprimée chez le doyen Godgaf Yerhulst). Nous trouvons plus loin, fol. 65 recto : « Le 12 août » 1693 il a été résolu à l'unanimité des voix que le doyen » Guillaume Kerricx fera et achèvera le portrait et la statue » de S. A. Electorale et Sérénissime Seigneur Duc de Bavière, » avec les ornements nécessaires. — Le prix en sera fixé par » jugement des doyens. » Et plus loin, fol. 67 recto : « Le » 21 août 1694 il a été accordé au doyen G. Kerricx 800 flo» rins pour l'exécution de la statue susdite, ce de quoi le » susdit doyen Kerricx a déclaré se contenter, quoiqu'il eût » dû en recevoir plus, mais il en agit ainsi par suite du » zèle qu'il professe pour la Chambre. » Kerricx eut un fils du nom de Guillaume Ignace, qui suivit la carrière paternelle.

N° 590. — H. 1.17. Marbre.

Portrait de Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas méridionaux (buste). — Le personnage porte la perruque à la Louis XIV. Il est revêtu d'une armure richement travaillée que recouvre en partie un rabat de dentelle noué et un manteau orné de broderies et doublé d'hermine. De la main gauche il tient le bâton do commandement. Gr. nat. Signé et daté de 1694.


I. P. VAN BAURSCHEIT (1700).

Cet artiste anversois florissait au commencement du XVlll1" siècle. Nous ne le trouvons pas inscrit parmi les francsmaîtres de St-Loc. Cependant il avait cette qualité et le Reg. 10, fol. 84, fait mention de lui sous la date du 7 mai 1707 comme étant condamné à payer une indemnité au sieur De Wit; :- le 5 décembre 1720 (fol. 101) comme créancier de la Chambre pour une somme de 55 florins 10 sols déboursée dans un procès contre les quatre couronnés; et, le 5 février 1723 (fol. 104), comme ayant droit à une indemnité de 25 florins à charge-de Pierre Domindt, dont le fils Vincent Domindt, élève de Van Baurscheit, n'avait pas fini le temps stipulé au contrat fait entre eux- Il vivait encore en 1741 et fut au nombre des artistes qui s'engagèrent à cette époque à donner des leçons gratuites à l'Académie.

N° 591. — H. 0.86. Marbre.

Portrait d'homme (buste). — Le personnage est coiffé d'une perruque. Armé de la cuirasse et du haubert et décoré de la Toison-d'Or, il est revêtu d'un ample manteau. Signé L P. VAN BAURSCHEIT, AD VIVUM F. A.

MDCC. Gr. nat.

JEAN FRANÇOIS VAN GEEL ('1756-1850).

Né à Malines en 1756, ce sculpteur fut élève de son concitoyen Pierre de Valck. En 1784 il fut nommé professeur à l'Académie de Malines fondée par Herreyns, et obtint le titre de statuaire du cardinal de Franckenberg, archevêque de Malines. En 1817 il fut promu au professorat de la statuaire à Anvers et mourut en cette ville le 20 janvier 1850.

Son fils Jean Louis a suivi la carrière paternelle; il est l'auteur du Lion de Waterloo.


N° 592. — H. 2.06. Pierre de France.

STATUE ALLÉGORIQUE. Le Temps enlevant la Beauté, — Le Temps, représenté sous la figure d'un vigoureux vieillard (nu) s'appuyant sur un rocher, enlève la Beauté, jeune femme vêtue d'une tunique légère, qui essaie en vain de se défendre contre son puissant ennemi. Plus gr. que nat. Signé et daté de 1815.

MATHIEU IGNACE VAN BRÉE (1775-1839), Voir page 253.

N° 595. — H. 1.30. Terre cuite.

Portrait de Rubens. — Buste plus gr. que nat.

GUILLAUME GEEFS (1806).

Artiste vivant. Né à Anvers, le 10 septembre 1806.

N° 594. — H. 0.78. Plâtre.

portrait de S. M. Leopold 1", roi des Belges. Gr. nal.

CHARLES HENRI GEERTS (1808).

AL tiste vivant. Né à Anvers le 10 août 1808.

N° 595. — H. 1.37. Pierre de France.

Quentin Massys (statue). — Massys, vôtu du costume


de son époque, est assis sur une enclume contre laquelle sont posés divers instruments de forgeron, des ornements d'architecture métallurgique, une palette, des pinceaux, etc. Il tient de la main gauche un portefeuille où il crayonne un dessin. Gr. nat. Signé et daté de 1859.

JOSEPH GEEFS (1811).

Artiste vivant. Né à Anvers le 25 décembre 1811.

N° 596. — H. 0.64. Marbre.

Portrait du chevalier Florent VanErlborn (buste). — Le donateur de la collection des antiques du Musée, est vêtu du costume moderne, en partie recouvert d'un manteau à collet de fourrure. Il a la tête nue et porte la décoration du Lion Belgique. Gr. nat. Signé et daté du 20 Juin 1849.

— Sur la face antérieure du piédestal en marbre noir (H. 1.47) se lit en lettres d'or, sous les armoiries de M. Van Ertborn, l'inscription suivante : CHEVALIER FLORENT VAN ERTBORN BOURGMESTRE D'ANVERS 1817 A 1828 DÉCÉDÉ A LA HAYE 28 AOUT 1840.

« Je lègue à la ville d'Anvers ma collection de tableaux.

Carlsruhe 27 Avril 1852. »


N° 597. — H. 0.95. Granit noir.

(DON DE M. J. DE WITTE).

Statue d'Isis. (Busle allongé). — Cette statue de type égyptien, a été trouvée à Anvers dans la maison dite Reuzenhuis.

N° 598. — H. 1.02. L. 0.44 ET 0.39. Calcaire blanc.

Monument de Fabius Rufus. — Les faces latérales de ce petit monumcnl sont ornées d'une branche d'olivier. La face postérieure et une partie de la face latérale gauche, portent des entailles qui prouvent qu'il a été attaché à quelque construction plus importante. La face antérieure présente sous un feston l'inscription que voici : L FABIVS. RVFVS

FECIT. SIBI. ET.

FABLE- TYCHE.

CONIVGI. ET FABIO RVFOFILlO.

Dans la partie supérieure se trouve creusé le cinerarium.

Ne 599. — H. 1.85.

Tombeau d'Isabelle de Bourbon, comtesse de Charolais, femme de Charles-le- Téméraire. — Isabelle de Bourbon, dans un voyage qu'elle fit en Hollande avec le comte de


Charolais, fut atteinte d'une maladie de langueur. Ses médecins lui conseillèrent de se rendre à Gand, où se trouvait alors la jeune Marie de Bourgogne. Mais le mal s'étant aggravé en route, elle mourut le 15 septembre 1465, à Anvers, où elle fut enterrée devant Je maitreautel de l'église abbatiale de St-Michel. Le tombeau, qui figure sous le numéro 599 , provient de cette église.

La statue en bronze d'Isabelle est couchée sur un monolithe de pierre de touche (LONG. 5.08. LARG. I.ÏO.), qui repose actuellement sur un bloc de maçonnerie. La princesse est vêtue d'une robe à corsage uni et d'un manteau ; elle porte un diadème en perles sur des cheveux qui retombent le long des épaules en mèches ondulantes. Ses mains sont jointes et ses bras gantés. Sa tête repose sur un coussin et ses pieds s'appuient sur Un petit chien. Gr.

nat. — Ce monument, qui n'a pu tout-à-fait échapper aux outrages des Iconoclastes du XVIe siècle, a été gravé dans la Notitia Marchionatis sacri Imperii de LEROY, imprimée à Amsterdam chez Lammingan, en 1658, et reproduit d'après cette première gravure, mais avec des corrections faites sur l'original, au ;:yr vol., p. 225, de la Geschiedenis van Antwerpen sedert de stichting der slad lot onze tyden, uitgegeven door de rederykkamer de 01 yftak, bewerkt door F.-H. MERTENS en K.-L. TORFS; Anlwerpen, 1847, J.-E. Buschmann. La base du tombeau primitif était flanquée aux quatre angles de petites figures de femmes, et au milieu des faces latérales de figures d'hommes. Ces statuettes en pied portaient le costume du XVe siècle. Dans le pourtour du monolithe était incrustée une lame de cuivre portant une inscription, donnée par François Swertius, dans son ouvrage


sur les monuments funéraires et les inscriptions publiques dans le duché de Brabant, et reproduite par Leroy, ouvrage cité. La voici : Hic jacet nobilissima Isabellis, ut subscripta utriusque parentis demonstrat progressio, Karolesij Comitissa, Karoli Ducis Borbonij filia devotissima, Domini Karoli , illustrissimi Principis Philippi Dei gratia Burg. Lotharingse, Brabantiae, Limburgi Ducis, Fland. Artesise, Burg. Palatini, Hann. Holl. Zeland. Namurcis Comitis, S. Imperii Marchionis, Salinarum, Machliniæ Domini, unici filij, conjux charissima, quae Mariam unicam ex illustrissimo marito rclinquens filiam, in florida aetate decessit. Anno M.C.C.C.C.LXV. die xin Septembris. In Christi pace requiescat.

N° 400.

Chaise de Rubens. — Cette chaise carrée, garnie en cuir et ornée de clous de cuivre à larges têtes arrondies, est celle qui servait à Pierre-Paul Rubens aux séances de la corporation de St-Luc, dans l'année de son dccanat, 1653.


pe A



Pt. B.



pL c.



pi D.

I.P,\Ç\N BAURSCHEIT F:_RMDCt



Planche A.

i. Antonello de Messine. N° 17 2. Jérôme Bosch. » 29 3. J. Massys. » 127 4. Ibid. » 128 5. Frans Floris. » 132 6. L. Van Noort. » 145 7. Ibid. » 136 8. Ibid. » 141 9. M. De Vos. » 150 10. Ibid. » t55 H. C. Van den Broeck » 171 12 » 175 13. G. Congnet. » 176 14. J. Francken. » 1^3 15. A. Francken. » 184 16. A. T. Key. » 190


Plauelie B.

1 M J,cnyn N° 20G 2. M. Coexie » 61 3. C. De Vos j) 237 ¿. G. Van Nieul:mt., , 236 5.Th.nombout9. » 261 6. Th. Bocycrmans.. , » 306 7. Il. V. Anthonissen. » 510 8. A. Goubau » vu 9. P. Thys. , , » 315 tO. J. Sioercchts. , » 34g 11. F. Francken, le jeune. „ 233 12. F. Gouoau. , » 319 13. M. A. Garibaltlo » 320 14. J. E. Qucllyn.. , , » 531

Planche C.

1. II. P. Franck j\0 292 2.G.P.Vcrbruggen.- » 344 3. J. Van Penne. » 564 4. D. Van den Dossehe. „ 347 K. P. Ykcns. , , » 345 (5. B. Beschey » 369 7. A. C. Lens. » 373 8. M. I. Van Drée. » 382 9.F.dcDraeckctcer. » 383 10. S. Denis. » 377 11 I,)id » 379


Planche D.

1. J. Geefs N» 396 2. G. Kerricx. » 390 3. I. P. Van Baurscheit. » 391 4. J. F. Van Geel. » 394 5. C. II. Geerts. » 595



TABLE ALPHABÉTIQUE des artistes cités dans le Catalogue, avec l'indication des Numéros qui accompagnent leurs œuvres i.

ADRIEN VAN UTRECHT. Voyez : VAN UTRECHT.

AERTSEN (PIERRE).

No 130. Calvaire ANTHONISSEN (H. V.) » 510. Une rade. » 218 ANTONELLO DE MESSINE.

» 17. Calvaire. », 52 » 18. Portrait. » 53 BESSCHEY (BALTHAZAR).

» 367. Joseph vendu par ses frères » 244 » 368. Joseph, vice-roi d'Égypte. » 244 » 369. Portrait du peintre » 244

t La table des œuvres anonymes suit celle-ci : elle est divisée par époques et par écoles.


BILTJUS.

N° 322. Combat de coq. page 324 BOEYERMANS (THÉODORE).

» 304. L'ambassadeur. » 214 » 305. La piscine de Bethsaïde » 214 » 306. La visite. » 215 » 307. Anvers, mère nourricière des peintres.. » 216 » 308. Tableau allégorique. Il 217 BOSCH (JÉRÔME).

» 29. Tentation de St-Antoine » 48

BREUGHEL (PIERRE), le vieux.

» 173. Portement de la croix. , » 131

BRIL (PAUL).

» 192. Paysage. - » 143 CHRISTOPHSEN (PIERRE).

» 9. St-Jérôme. » 27

COCXIE (MICHEL).

» 61. Martyre de St-Sébastien. * 81 » 62. Martyre de St-j[aurice. » 81 » 63. Martyre de St-Blaise. » 81 » 64. Triomphe du Christ. » 82 CONGNET (GILLES).

n 176. Portrait d'homme » 135 » 177. St-Georges. » 135 COSSIERS (JEAN).

» 277. L'adoration des bergcrs. » 199 » 278. Scène d'intérieur » 199 » 279. Portrait d' homme. » 199 » 280. Portrait d'un chirurgien. » 199


CRANACH (LUCAS), le vieux.

Ne 46. Adam et Eve page 67 CRANACH (LucAs), le jeune.

» 131. La charité , , » m DE BACKER (ADRIEN).

» 397. Tableau allégorique. , » 231 DE BLES (HENRI).

» Si. Le repos en Egypte. » 72 DE BRAECKELEER (FERDINAND).

» 383. La furie espagnole , » 254 DE CRAEYER (GASPARD).

» 235. Élie au désert. » 171 DELMONTE (DÉODAT).

» 234. La transfiguration. » 170 DE MOMPERE (JOSSE).

» 232. Paysage montagneux. » 168 DENIS (SIMON).

» 377. Cascade. , , » 249 » 378. Paysage. » 249 » 379. Le soir. , » 250 DE VOS (CORNEILLE).

» 237. Portrait d Abraham Grapheus » 173 » 238. Ex vota. M 174 » 239. Ex voto » 174 » 240. La famille Snoeck » 175 » 241. L'adoration des ma.qes. » 175 » 242. Le vœu à la Vierge. » 176 DE VOS (SIMON).

» 281..Por<r<M<e<'A<MMM<e. » 200 » 282. Portrait de femme. ., » 201


DE VOS (MARTIN).

N° 150. Triptyque. Panneau principal : Triomphe du Christ. Volet de gauche : Fondation de Ste-Sophie. Volet de droite : Baptême de Constantin. page 119 » 151. Triptyque. Panneau principal: St-Thomas touchant les plaies du Christ. Volet de gauche : Baptême du Christ. Volet de droite : Décollation de St-Jean-Baptiste. » 121 » 152. Nativité du Christ. » 122 » 153. Le denier de César. » 123 » 154. Le denier de la veuve. » 123 » 155. Le denier de tribut. » 123 » 156. St-Luc peignant le portrait de la Vierge. » 124 » 157. St-François et un autre saint de son ordre. » 124 » 158-168. Scènes de la vie de St-François et d'un autre saint de son ordre. Esquisses » 125 » 169. Deux grisailles. » 127 » 170. Tentation de St-Antoine., » 128

DE VRIENDT (FRANÇOIS).

» 132. La chute des anges » 113 » 133. Adoration des bergers. , » 113 » 154. St-Luc « H4 y 135. Por~'a~d'/tOHttMc » 114

DIRK VAN HAARLEM. Voyez : STUERBOUT (TIlIERRV).

DUNNVEGE (VICTOR et HENRI).

» 52. Sainte famille. » 73 DURER (ALBERT).

» 45. Portrait de Frédéric. Ill. » 67 ENGELBRECHTSEN (CORNEILLE).

» 37. St-Lic'nard visitant les prisonniers. » 63


N° 38. St-Hubel't. page 63 EYCKENS. Voyez : YKENS.

FEYDT (JEAN).

» 311. Deux léviiers » 218 » 312. Le repas de l'aigle. » 219 FIESOLE (FRA GIOVANNI DA).

» 8. St-Ambroise refusant l'entrée du temple à Théodose. » 25 FLINK (GODEFROID).

» 299. Portrait. » 211

- FLORIS tFJ\ANS). Voyez : DE VRIENDT (FRANÇOIS).

FRA GIOVANNI DA FIESOLE. Voyez : FIESOLE.

FRANCHOTS (Luc).

» 210. Éducation de la Vierge. » 152 » 211. Apparition de la Vierge. » 152 FRANCK (P. H.) » 292. St-François d'Assise » 205 » 293. La coupe empoisonnée. » 206 » 294. St-Louis croisé. » 206 » 295. St-Antoine de Padoue. « 206 FRANCKEN (AMBROISE), le vieux.

» 184. La cène » 159 » 185. Martyre des SS. Crépin et Crépinien » 139 » 186. Martyre des SS. Cosme et Damien » 140 » 187. L'hôpital. » 140 » 188. Martyre de St-Catherine. » 141 » 189. Miracle au tombeau d'un saint » 141 FRANCKEN (FftANÇOIS), le vieux.

» 178. Les disciples d'J~MiaMs. » 136


N° 179. Congrégation des premiers fidèles. page 136 » 180. Combat des Horaces et des Curiaces » 137 » 181. Marbre (ZeS~-Geor~es. » 137 » 182. Décollation de St-Georges » 137 FRANCKEN (FRANÇOIS), le jeune.

» 255. Les ocuvi-es de Miséricorde » 168

FRANCKEN (JÉRÔME), le vieux.

» 185. Horatius Cocles. » 158 FYOL (CONRAD).

» 30. Triptyque. Tableau principal '.L'Adoration des mages. Volet de droite : La Nativité.

Volet de gauche : La Circoncision » 48 GARIBALDO (MARC-ANTONIO).

» 520. La fuite en Égypte. » 223 GENOELS (ABRAHAM).

» 556. Minerve et les Muscs. » 230

GÉRARD VAN DER MEIRE. Voyez : VAN DER MEmE (GÉRARD).

GIOTTO (ANGELO DI BONDONE).

» 1. Saint-Paul. » 18 » 2. Saint-Nicolas. » 18

GOSSAERT (JEAN), dit JEAN DE MAUBEUGE.

» 39. Les Saintes Femmes. » 64 » 40. Les juges intègres. » 64 » 41. Ecce Aowo. » 64

GOUBAU (ANTOINE).

» 300. Fête d'artistes. » 212 » 301. Place Navona, à Rome. » 212


GOVBAV (FRANÇOIS).

No 319. Adoration du St-Sacrement. page 222 GOVAERTS.

» 566. Assemblée du Serment de l'arbalète. » 243

HANS VAN DER ELBURCIIT. Voyez : VAN DER ELBURCHT.

HERREYNS , le vieux.

» 36b. Dieu le Père. » 243 HERREYNS (GUILLAUME JACQUES).

» 374. Portrait de J. Ghesquière » 248 » 375. Portrait de f. Buens » 248 » 376. Portrait. » 248 HOLBEIN (HANS).

» 65. Portrait d'homme. » 83 » 66. Portrait de François 11. » 83 » 67. Portrait de Jean Frobenius » 85 HOREMANS (JEAN).

» 548. Visite rendue au Serment de l'Escrime.. » 257 JACOBSZ (Luc). — LUCAS DE LEYDE.

» 54. L'anneau. ,. » 76 » 55. David et Saül. » 76 » 56. St-Luc et St-Marc. » 76 » 57. St-Mathieu. » 77 » 58. L'adoration des Mages. » 77 » 59. Triptyque. Panneau principal : l'Adoration des Mages. Volet de droite : St-Georges.

Volet de gauche: le donateur. » 78 JANS SENS (ABRAHAM).

» 202. Vierge » 148


N° 203. Sealdis. page 148 » 204. Adoration des '¡-uges. » 148 JEAN DE MAUBEUGE. Voyez : GOSSAERT.

JEAN MASSYS. Voyez : MASSYS.

JORDAENS (HANS).

» 174. Mort de Pharaon. » 133

JORDAENS (JACQUES).

» 253. La cène » 184 » 254. Les sœurs hospitalières. » 184 » 255. Le Christ au tombeau. » 184 » 256. Le Pégase. » t85 » 257. Tableau allégorique » 185 » 258. L'Adoration des bergers. » 185 » 259. La loi humaine basée sur la loi divine.. » 186 JOSSE DE GAND.

» 16. La Nativité. » 31 KEERINGS.

» 336. Minerve et les Muses » 230

KEY (ADRIEN THOMAS).

» 190. Portraits de famille. » 142 » 191. Portraits de famille. » 142 KLEIN HANSKEN. Voyez : VAN DER ELBURCHT.

KNELLER (GODEFROID).

» 339. Portrait du chanoine Cockx » 232

LEFÈVRE (ROBERT).

» 381. Portrait de Van Dale. , .., » 252

LENS (ANDRÉ CORNEILLE).

» 371. L'Annonciation » 246


N° 372. Tableau allégorique. page 247 » 373. Portrait du graveur P. Martenasie. » 247 LUCAS DE LEYDE. Voyez : JACOBSZ (Luc).

MAES (GODEFROID).

» 343. Martyre de St-Georges » 234 MARTIN DE VOS. Voyez : DE VOS.

MASSYS (JEAN).

» 127. Visite de la St-Vierge. , » 108 » 128. Guérison de Tobie. » 109

MASSYS (QUlNTEN).

» 31. Tête du Christ » 56 » 32. Tête de la Vierge. » 56 » 33. Madeleine. » 56 » 34. Les avares. » 57 » 35. Sainte Face.. , » 57 » 36. Triptyque. Tableau principal : Ensevelissement du Christ. Volet de droite : Décollation de St-Jean-Baptiste. Volet de gauche : Martyre de St-Jean l'Évangéliste. » 57 MEMLING (HANS).

» 26. IJfoine. - » 45 » 27. Portrait de Philippe de Cl'oï. » 45 » 28. Double diptyque, renfermant : La sainte Vierge, un portrait, le Christ, un deuxième portrait « 45 MEMMI (SIMON), dit SnION DE SIENNE.

» 3. Za!t)Mt~a<toMen4panueaux. » 19 MOSTAERT (GILLES).

» 172. Ex 'Vota. , , » 130


MOSTAKBT (JEAN).

N" 47. '1(iblectit t)otif page 68 » A-8. Portrait d'hommc. , » 69 » 49. Portrait de femme. , , , , » 69 OMMEGANCK (BALTHAZAR-PAUL).

» 380. Paysage montagneux avec mouton». » 251 OTTO VAN VEEN, OTTO VENIUR. Voyez : VAN VEEN (OTTO).

PATENIER (JOACIIIM).

» 53. La fuite en Égypte. ,. » 75 PEETERS (JEAN).

» 309. L'Escaut pris de glace devant Anvers.. » 217 PENNEMAEcKEns.

» 303. Ascension. , » 213

PEPYN (MARTIN).

» 206. Passage de la mer Rou.fJi? » 150 » 207. Prédication de St-Luc. , » 150 » "8. Il 151 » 200. Apparition de SI-Sébastien Il 151 POURIÎOS (FIIANÇOIS).

Il 175. Prédication de Si-Éloi., » 133 QUELLYN (EnAsME), le vieux.

» 283. Jmracle de St-Bruno., » 201 » 284. Miracles de St-Bruno. , » 202

QUELLYN (JrA-, ERASME), le jeune.

» 323. La piscine (le ~c</i.'Tt!jf' » 224 Il 324. 7~M.'!<r~c. » 226 J, 32f». Les martyrs de Gm'rll"lll., » 22fi


N° 326. Même $ujet page 226 » 327. Même sujet. » 226 » 328. Po~nMfdeGot~MM'd~VewtMS. » 227 » 329. Portrait d'Aubert Van den Eede. » 227 » 330. St.-Bruno recevant lhabit Il 227 » 331. Le Christ chez Simon le pharisien » 228 » 532. Martyre de Ste-Agathe. » 228 » 333. Nativ'ité, ., » 228.

QUENTIN MASSYS. Voyez : MASSYS (QUENTIN).

ROGIER DE BRUGES, ROGIER VAN DER WEYDEN.

Voyez : VAN DER WEYDEN.

ROMBOUTS (TRÉODORE).

» 260. Sainte famille » 187 » 261. Le Ch't'ist pèlerin. , » 187 RURENS (PIERRE-PAUL).

» 212. Le Coup de lance » 157 » 215. L'Adoration des Mages., » 157 » 214. Ste-Thérèse intercédant pour les âmes du purgatoire. » 158 » 215. Triptyque. Panneau principal : Le Christ à la paille. Volet de droite : La Vierge. Volet de gauche : St-Jean l'Evangéliste » 139 » 216. Communion de St-François d'Assises » 139 » 217. L Education de la Vierge » 160 » 218. Triptyque. Panneau principal : Incrédulité de St-Thomas. Volet de droite : Portrait de Nicolas Roclwx. Volet de gauche : Portrait de la femrne de Rockox. » 161 » 219. La Yierge au Perroquet. » 162 » 220. Christ en croix » 162 » 221. La Trinité., )> 162 » 222. Descente de croix. » 163-


N° 223. Arc de triomphe. page 163 » 224. Arc de triomphe. » 164 » 225. Arc de triomphe. » 164 » 220. Arc de trriomphe. , » 164 » 220. Char de triomphe., » 164 SCHOREEL (JEAN).

» 00. Le Christ en croix. » 79

SCHUT (CORNEILLE).

» 251. Portiuncula. , » 182 » 232. Décollation de St-Georges. » 182 SEGHERS (DANIEL).

« 249. Guirlande de St-Ignace. » 180 « 258. Gu'irlande de la Vierge. » 180 SEGHERS (G.). Voyez : ZEEGERS (GÉRARD)

SIUERECHTS (JEAN).

Il 318. Miracle de St-Antoine. ,. » 221

SIMON MEMMI. Voyez : MEMMI (SIMON).

SNYDEllS (FllANÇOIS).

» 229. Cygnes et chiens. » 166 « 230. IValui-e morte » 166

SNYEHS (F). Voyez : SNYDERS (FRANÇOIS).

SNYERS (PIERRE) dit le Saint.

n 3U3, Paysage. , , » 242 STUERDOUT (TIUERRY), dit DIRK VAN HAARLEM.

» 15. Sle-f/iC1'gC. ,. M 30 SUSTERMAN (LAMBERT)» 129, Portrait d' hornml! .,. » 110


TASSAERT (JEAN PIERRE).

N° 338. Les philosophes page 252 TENIERS (DAVID), le jeune.

» 296. Panorama de Valencicnnes » 208 » 297. Buveurs flamands. » 209 THIERRY STUERBOUT. Voyez : STUERBOUT (THIERRY).

THYS, le père.

» 562. Descente de cl'oix. ,. » 242

THYS (PIERRE)

» 313. Portiuncula. , , « 219 » 314. Icare et Dédale. , ., h 220 » 315. ~p~aW~o~de~ct~er~c. » 220 » 516. Assomption de la J/ierge. » 220 N517.jPor~c6t<d'AoM?He. » 221

TITIEN. Voyez : TIZIANO VECELLIO.

TIZIANO VECELLIO.

» 50. Présentation à St-Pierre. » 71

VALENTIN (MOÏSE).

» 274, Le brelan. , 196

VAN ARTOYS (JACQUES).

» 298. Paysage. , ,. » 210 VAN BALEN (HENRI).

» 199. Concert d'anges. , , ., » 147 » 200. Concert d'anges. , » 147 » 201. Prédication de St-Jean. » 147

VAN BRÉE (MATHIEU-IGNACE).

» 382. Mort de Rubens » 253


VAN BRONCKHORST (JEAN).

N"276.Po?-<?'ct~d'/io??t~e. page 198 VAN DELEN (THIERRY).

» 308. Tableau allégor'ique. , » 217 VAN DEN BOSSCIIE (BALTHAZAR).

» 347. Visite de J. G. de Knyff, bourgmestre d'Anvers, au jeune Serment de l'arbalète « 237 VAN DEN BROECK (GRISPIEN).

» 171. Jugement dernier. » 129 VAN DER ELBURCIIT (HANS).

» 126. La multiplication des pains.. , » 108 VAN DER MEIRE (GÉRARD).

« 19. Triptyque. Panneau principal : Le Portement de croix. Volet de droite : La présentation au temple. Volet de gauche : Jésus parmi les doctoui-s » 34 » 20. ~eC/trts<cno'ot.e. » 35 » 21. Le Christ au tombeau. » 36 » 22. Diptyque. 1er Panneau : Mater dolorosa.

2e Panneau : La Donatrice. » 36

VAN DER WEYDEN (BOGIER), dit HOGIER DE BRUGES.

» 24. Triptyque : Les sept Sacrements. » 39 » 24. L'Annonc'iation. » 42 » 23. Portrait de Mt~ppc-~c-~o~ » 42 VAN DYCK (ANTOINE).

» 262. Christ en croix » 190 » 2ü3. l'orlmil de Malderus. » 191 » 264. Lp Chrisf au fJ(tssin. , » 191


No 265. Christ au tombeau. page 192 » 266. Christ en croix. » 192 » 267. Portrait en pied de C.-A. Scaglia. » 192 VAN EYCK (HUBERT).

» 4. La Vierge et l'Enfant-Jésl" » 21 VAN EYCK (JEAN).

» :S. Ste-Barbe. » 22 » 6. Ste- r ierge. » 23 » 7. La Ste-Vierge, St- Georges et St-Donat.., » 24 VAN Es (JACQUES).

» 205. Table chargée d'accessoires. » 149 VAN HOECKE (JEAN).

» 275. St-Antoine de Padoue en adoration de..

vant la Vierge »■ 197

VAN KESSEL (JEAN).

» 321. Concert d'oiseaux. » 223

VAN LINT (PIERRE).

» 286. Ste-Cnthm'i'YIf!. , » 205 » 287. Portrait d'homme » 204 » 288. Portrait d' homme. , , , » 204 » 289. Le ,gué. , » 204 » 290. St-Christophe , » 205 » 291. Miracle de St-Jean Capistran » 205 VAN MINDERHOIJT (HENRI).

» 334. Port du Levant » 22!> » 335. Cariope devant le roi d'Ethiopie , ..» 229 VAN MOL (PIERRE).

» 351, Adoration des J/a,qes, , > > > ,. » 167


VAN NIEUWLANT (GUILLAUME).

N° 236. Vue de Rome. page 172 VANNOORT (LAMBERT).

» 136. DeuxSibylles » 115 » 137. Deux Sibylles. » 115 » 138. Sibylle. » 116 » 159. Sibylle., » 116 » 140. Sibylle. » 116 » 141. Nativité du Chtist » 116 » 142. Le Christ lavant les pieds des Apôtres.. » 116 » 145. La Cène. » 117 » 144. Le Christ au jardin des Oliviers » 117 » 145. Le couronnement d'épines. » 117 » 146. Portemcnt de la croix. » 117 » 147. Cc[~0!tre. » 118 « 148. Ensevelissement du Christ. » 118 » 149. Résurrection du Christ. » 118

VAN OORT. Voyez : VAN NOORT.

VAN OPSTAL (GASPARD-JACQUES).

» 341. Le Christ apparaissant à St-Jean. » 234 » 342. Portrait d'homme. » 254

VAN ORLEY (BERNARD).

» 42. L'Enfant Jésus. » 65 » 43. Po)-~-c[tf. » 65 « 44. LAdoration des lJla.qcs. » 66 VAN ORLEY (JEAN).

» 340. La Vierge et VEnfant Nsus. , » 233 VAN PENNE (J.).

» 564. La faiseuse de galettes » 243


VAN THIELEN (JEAN PILIPPE).

N° 502. Guirlande de fleurs. page 213 VAN THULDEN (THÉODORE).

» 285. Portrait d'homme. » 203

VAN UTRECHT (ADRIEN).

» 268. Nature morte. D 195 » 269. id » 194

VAN VEEN (OTTO).

» 195. Zachée sur le figuier. » 144 » 194. Vocation de St-Mathieu. , » 145 » 195. Miracle de St-Nicolas. » 145 » 196. ActedecharitédeSt-Nicolas., » 145 » 197. Portrait de Jean hlirœus. » 145 » 198. St-Luc devant le proconsul » 146 VERBRUGGEN (GASPARD PIERRE).

» 344. Flem' s. » 255

VERHAGEN (PIERRE JOSEPH).

» 370. Agar et lsmaël chassés par Abraham.. » 245 WILLAERTS (ADAM).

» 228. Fête donnée à Tervueren aux archiducs Albert et Isabelle. » 165

YKENS (PIERRE).

» 345. Ste-Catherine disputant avec les philosophes » 236 » 346. Portrait d'homme. » 236

ZEEGERS (GÉRARD).

» 245. St-Stanislas à Kostka. » 177


iN, 244. de la Vierge. , page 177 » 245. Extase de Ste-Thérèse, , » 178 » 246. Le Christ revenant des limbes. » 178 » 247. Ste- Claire en adoration devant l'Enfant, Jésus. , » 179 )> 248. La Vicrge au scapulaire. » 179


ANONYMES.

Tableaux anonymes du XIV' siècle.

TABLEAU HOLLANDAIS.

N° 10. Calvaire. page 27 ÉCOLE FLAMANDE.

» H. Le couronnement de la Pierge. » 28 » 12. Ecce homo. n 29 ÉCOLE DE COLOGNE.

» 13. St-illédard » 29 ÉCOLE ITALIENNE.

» 1 ii. Madone. » 29

Tableaux anonymes du IVe et du commencement du XVIe siècle.

ÉCOLE FLAMANDE.

No 68. Fête du serment des archers. page 8-i » 69. Apprêts du crucifiement. » 85 » 70. Exaltation de la ~e~e » 86 » 71. La Vierge et l'Enfant-Jésus » 86 » 76, Sle--Vierge. , ») R9 » 78. Baptême drt Christ. » 90


N° 79. Portrait d'humme. page 90 « 80. Portrait de Philippe-le-Bon » 90 » 82. Portrait d'homme. » 91 » 83. P01.tl'ait d'homme. » 92 » 84. Portrait de femme. » 92 » 85. Homme en prières. » 92 » 68. St-Chi-istophe » 93 » 92. Mater Dolorosa. » 96 » 93. Conversion de St-Mathieu » 96 » 104. Portrait dThomme » 100 » 105. Sainte en prières » 101 » 109. Portrait d'homme. » 102 » 112. Portrait de François Sonnius » 103 » 113. Mater Dolorosa » 104 » 114. Por~'a~d'AoMtMtc » 104 » 116-125. Suite de blasons, avec figures, etc. » 105 » 95. (ÉCOLE DE MASSYS). Christ mort. » 97 » 96. (Même école). Jeune fille agaçant un vieillard. » 97 « 97. (Même école). Un banquier. » 98 )) 98. (Même école). Portement de la croix. » 98 » 99. (ÉCOLE DE JEAN DE MAUBEUGE). Portement de la ci-oix « 98 « 100. (Même école). La Vierge en prières. » 99 » 102. (ÉCOLE DE G. MOSTAERT.) Christ au tombeau. » 100

ÉCOLE HOLLANDAISE.

» 72. La sibylle de Tibur montrant à Vempereur Auguste la S te-Vierge qui apparaît dans les ail-s » 87 » 81. for</'6[«!û{'AuMtwe. » 91 » 87. Portrait de fe-tit-aw » 93 » 88. Portrait d'/iuw/if,. » 94 » 89. Portrait de /~M~~c. » 91


ÉCOLES ALLEMANDES.

N° 74. La bénédiction page 88 » 75. Résurrection. » 89 » 9). Triptyque. Panneau principal : La Vierge.

Volet de droite : Le donateur. Volet de gauche - La donatrice » 95 » 91. Ecce Homo. » 97 » 103. Portrait d'homme » 100 » 108. Portraits d' homme et de femme » 102 » 111. Portrait d: homme. » 103 ÉCOLE ITALIENNE.

» 110. iliadone » j 02 ÉCOLES INCONNUES.

» 73. Triptyque. Panneau principal : La Vierge.

Volet de droite : St-Christophe. Volet de gauche: St-Georges., » 87 » 77. La Vierge et l'Enfant-Jésus. » 89 » 90. Pm.trait d:homrne. » 94 » 101. Ensevelissement du Christ. » 99 )) 106. La Vierge avec l'Enfant-Jésus. » 101 » 107. Portrait d'homme » 101 » 115. Ste-Famille. » 104

Tableaux anonymes du XVIe siècle.

ÉCOLE FLAMANDE.

270. Christ en croix. , page 19i » 271. Flagellation des quatre couronnés. » 191 » 272. Lapidation des quatre couronnés » 195 » 273. La l'iergc ct l'Enfant-Jésus,. » 196


N° 274. (ÉCOLE DE BREUGHEL, LE VIEUX). Kermesse flamande. page 196

Tableaux anonymes du XVIIe siècle.

ÉCOLE FLAMANDE.

No 349. Portrait d' Aemme. page 238 » 351. Douze portraits d' hommes. » 238 » 352. Porlrait d'/LOr.nme. » 239 M 353. Portrait d'homme » 239 » 354. Ensevelissement du Christ, ., » 239 » 356. Portrait d'humme. » 240 « 357. Le coup de vent. » 240 » 358. Un saint de l'ordre de St-François. » 241 » 560. Fantaisie pastomle. » 241 » 361. IJ[o'rt d>Abel. » 241 ÉCOLE HOLLANDAISE.

» 350. Hiver. » 238 » 359. Deux jeunes filles., « 241 ÉCOLE ITALIENNE.

» 355. Ascension. , , » 240.

Copies.

N° 384. Le jeune d.essinatcur. page 255 » 385. SI-Pierre » 255 » 386. St-Paul. » 255 » 387. Portrait de l'infante Isabelle-Claire-Eugénie. » 255


STATUAIRE.

GEEFS (GUILLAUME).

N- 394. Portrait de S. M. Léopold }r. page 260 GEEFS (JOSEPH).

» 396. Portrait du chevalier Florent Van Ertborn » 261

GEERTS (CHARLES-HENRI).

» 395. Quentin Massys » 260 KERRICX (GUILLAUME).

» 390. Portrait de Maximilien-Emmanuel de Bavière. » 258

QUELLYN (ARTUS).

» 388. Portrait de Louis Benavidès. » 256

VAN BAURSCHEIT (J. P.) No 591. Portrait d homme. page 259 VAN BRÉE (MATHIEU rGNACE).

» 393. Portrait de Rubens. » 260

VAN GEEL (JEAN FRANÇOIS).

» 392. Le Temps enlevant la Beauté » 260 WJLLEMSENS (LOUIS).

» 389. Portrait du comte de Monfet'ey. » 257


No 397. Statue d'Isis. page 262 » 398. Monument de Fabius Rnfus. » 262 » 399. Tombeau d'Isabelle de Bourbon. » 262 » 400, Chaise de Rubens. M 264

Quatre planches de signatures et monogrammes, accompagnées de l'indication des noms des artistes page 265