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Titre : Vie de Saint Vincent, diacre et martyr, patron des vignerons / publiée avec l'approbation de S. Em. le cardinal Gousset,...

Éditeur : Matot-Braine (Reims)

Date d'édition : 1866

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33643921t

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 15 p. ; in-12

Format : Nombre total de vues : 26

Description : Collection numérique : Fonds régional : Champagne-Ardenne

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6210640j

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 26/03/2012

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VIE

DE

SAINT VINCENT

DIACRE ET MARTYR

Patron des Vignerons,

Publiée avec l'approbation DE S. KM. LK CARDINAL (iorssET,

Ârcht'u&juv if*. Reims.

n E DI S

MATOT-BRAINE, Librr) ire-Editeur.


PROPRIÉTÉ.


VIE DE SAINT VINCENT.

Le très-illustre martyr SAINT VINCENT, naquit en la ville de Huesca et fut élevé à Saragosse, ville capitale du royaume d'Aragon.

Son père s'appelait Eutiche et sa mère Enose.

Il s'adonna dès son enfance aux œuvres de piété et de vertu, jointes à l'étude des belles lettres, en sorte qu'il fut ordonné diacre par saint Valère, évêque de Saragosse, lequel étant déjà avancé en âge, donna la charge de la prédication à saint Vincent, qui s'occupa de ses nouvelles fonctions avec la ferveur d'un ange. C'était du temps de Dioclétien et de Maximien, tyrans cruels et furieux, qui pensant plaire à leurs faux dieux et affermir leur autorité dans leur empire, promulguèrent le célèbre édit de persécution qui


donna à cette époque le nom d'ère des martyrs, Les Empereurs, pour assurer l'exécution de leur édit, envoyèrent en Espagne le proconsul Dacien, ministre d'impiété, non moins aveugle en la superstition des faux dieux, que furieux contre la foi catholique.

Dacien, arrivé à Saragosse, persécuta injustement l'Eglise de Dieu, tourmenta et fit mourir plusieurs chrétiens ; entre autres, il fit arrêter saint Val ère, évêque, et saint Vincent, son diacre, comme étant les deux personnages qui pouvaient le plus lui résister pour offrir aux nombreux chrétiens une nouvelle preuve de courage, et les engagera persévérer dans notre sainte religion.

Néanmoins, le proconsul voulant examiner leur cause à loisir, les fit conduire à Valence, à pied, chargés de fers, où ils allèrent, en subissant les outrages" et les mauvais traitements des soldats qui les conduisaient.

Etant arrivés à Valence, on les. mit dans une prison infecte, où ils furent plusieurs jours, mourant de faim et de soif; mais, fort consolés par Notre-Seigneur, parcequ'ils en-


duraient tout pour lui. Le proconsul pensait qu'avec le temps, et par les mauvais traitements, il amollirait ces cœurs généreux ; mais le contraire arriva ; car plus il affligeait les confesseurs, plus ils s'encourageaient.

Dacien les fit comparaître devant lui, et les voyant sains et robustes, tandis qu'il pensait que les privations endurées dans la prison auraient dû les abattre, il se fâcha contre le geôlier, en disant : « Est-ce, ce que je vous « avais commandé? il est beau de voir sortir « de la prison les ennemis de notre empire « en si bon état ! » Puis, se tournant vers les saints martyrs, il leur demanda : « Que me « dites-vous, Yalèrc? ne voulez-vous pas « obéir aux Empereurs et adorer les dieux « qu'ils adorent ? » Le saint vieillard répondit doucement, mais l'éloignement empêcha le tyran d'entendre sa réponse.

Alors, saint Vincent animé par un zèle divin, dit à Yalère : « Pourquoi parlez-vous « ainsi entre vos dents, omm e si vous aviez « peur de ce tigre? Parlez clairement, afin « que tout le monde vous entende, et que « la tête de ce serpent infernal en soit brisée.


« Si votre âge et votre faiblesse ne vous le « permettent pas, donnez-moi la liberté de « lui répondre. » Après qu'il l'eût obtenue, il dit à Dacien : « Offrez à vos faux dieux « votre encens et vos sacrifices, adorez-les « comme les protecteurs de votre empire, « mais nous, qui sommes chrétiens, nous « n'ignorons pas que ce sont les ouvrages des « hommes, qu'ils n'ont pas de sentiments et « qu'ils restent sourds à vos prières. Nous « reconnaissons le souverain Dieu qui a créé « le ciel et la terre par sa seule volonté, et « qui, par sa providence, gouverne le monde.

« Nous ne croyons qu'en ce Seigneur Dieu « que nous adorons, et en Jésus-Christ, son « fils, lequel, revêtu de notre chair, mourût « sur la croix pour nous sauver. C'est pour « reconnaître cet amour infini, ce dévoue« ment sans bornes, que nous désirons souffrir « mille tourments, répandre notre sang, et « donner notre vie pour sceller notre croyance « à la foi chrétienne. »

Par ces paroles, les chrétiens qr: étaient présents, furent édifiés, et la colère du proconsul n'eût plus de homes. Il commanda


que saint Valère fut banni, et saint Vincent cruellement tourmenté. Les bourreaux le dépouillèrent de ses vêtements, l'attachèrent à un long poteau, lui tirèrent les pieds avec des cordes, et le tourmentèrent avec beaucoup de cruauté. Dacien lui disait pendant ces horribles tourments : « Ne vois-tu pas comme « ton corps est tout démembré? » Le saint martyr répondit : « C'est la ce que j'ai tou« jours désiré; crois-moi, Dacien, il n'y a pas « d'homme qui pût me faire autant de plaisir « que tu m'cu causes à présent. Tu es plus « tourmenté que moi, de voir que les peines « que j'endure ne me peuvent vaincre ; c'est « pourquoi je te prie de ne pas te relâcher de « ta cruauté, car plus mes souffrances corpo« relies seront grandes, plus ma couronne « sera glorieuse et j'accomplirai mon désir « de mourir pour le Sauveur crucifié. # Le tyran, écumant de rage à ces paroles, arracha les fouets sanglants de la main des bourreaux, et les en frappa avec fureur en les traitant de lâches. Saint Vincent regarda tranquillement Dacien et lui dit : c Je te re« mercie de me venger de ceux qui me


« frappent et de fouetter en amis ceux qui « me maltraitent. » Le tyran, voyant que le saint se moquait de lui, ordonna aux bourreaux de déchirer tout le corps de Vincent, avec des ongles de fer; ce qui fut exécuté avec une barbarie sans exemple. Mais le saint leur dit : « Que vous êtes faibles?

« que vous avez peu de force? je vous croyais « bien plus courageux. » Les bourreaux, las de le tourmenter, reprirent haleine, et Vincent était plein de courage et de joie, recouvrant ses forces par la douleur de ses peines, car Dieu l'avait animé d'une force et d'une constance si divine que les tourments lui semblaient des délices. Après avoir mis saint Vincent en croix, les bourreaux rétendirent sur des plaques de fer rouge, et lui brûlèrent les côtés avec des lames ardentes. Ils jetèrent du sel sur ses plaies, dont une partie en retombant dans le feu, rejaillissait sur le corps du saint martyr et le pénétrait jusqu'aux os.

Les ruisseaux de sang qui sortaient des entrailles du saint éteignaient le feu. Sa chair était toute rôtie, il ne restait que des os noircis, et le brave soldat de Jésus-Christ se riait de ses bourreaux et de Dacien.


Le proconsul, voyant sa volonté vaincue par le saint homme, commanda qu'on le ramenât en prison, où le sol, semé de pots cassés, ajoutait encore à ses douleurs (1). Yincent se préparait à de nouveaux combats, lorsque Dieu voulut lui accorder de nouvelles faveurs, et montrer que le ciel n'abandonne jamais ceux qui ont confiance en lui.

Une lumière divine commença à pénétrer dans la prison avec une douce odeur, les Anges vinrent visiter le saint martyr, et Vincent, voyant l'étonnement des gardes, leur dit : « Je ne m'enfuis point, je suis ici, entrez mes « frères, pour participer à la consolation que « Dieu m'envoie. En ceci, vous connaîtrez la « grandeur du Roi que je sers ; dites à Dacien, « de ma part, qu'il invente de nouveaux « supplices, car je suis déjà guéri. » Les soldats allèrent alors trouver Dacien, pour lui raconter ce qui se passait, et pendant ce

(1) D. IUiinart(//cf(.'S des Martyrs), rapporte que saint Vincent eût les jambes renfermées dans des ceps de vignes hachés. Circonstance qui tout à l'heure pourra nous servir à motiver le patronage du saint.


temps, les Anges chantaient des cantiques dans la prison du martyr.

La nuit étant passée, Dacien commanda qu'on amenât le saint en sa présence, et voyant que ses cruautés étaient restées sans effet, il commença par le flatter, en lui disant : « Tes « tourments ont été longs et rudes; il est bien « juste que tu te reposes en un bon lit et que « nous tâchions de te guérir. » Mais le saint étendu sur ce lit rendit son esprit à Dieu.

Le tyran fit jeter aux chiens le corps du martyr, dont les membres étaient étendus au bas d'une montagne; mais, sitôt que les oiseaux voulaient approcher du saint corps, un corbeau leur donnait la chasse. Il vint un loup pour s'en saisir, le corbeau l'attaqua et se mit sur sa tête en lui donnant tant de coups de bec dans les yeux, qu'il le fit promptement retourner vers sa tanière.

Dacien, averti de ce miracle, s'écria: « Yincent» tu me domines encore après ta « mort, et tes membres nus me fout la « guerre : il n'en sera pas ainsi ; » puis, se tournant vers les bourreaux, il leur commanda de prendre le saint corps, de le


coudre dans un cuir de bœuf et de le jeter à la mer; ce qui fut exécuté par ces dociles ministres de l'impiété. La puissante main de Dieu tira le corps du saint des eaux, et à leur retour vers la terre, les envoyés de Dacien l'aperçurent devant leur barque : saisis de frayeur ils n'osèrent plus y touclier.

Les vagues creusèrent peu à peu une fosse et couvrirent le corps du sable de la mer. Le saint avertit, par une vision, un chrétien du lieu de sa sépulture; mais cet homme craignant la colère de Dacien, n'osa pas l'exhumer: le saint apparut alors il une veuve très-pieuse et lui commanda de l'inhumer plus décemment ; ce qui fut exécuté hors des murs de Valence, à l'endroit où s'élève une église dédiée au saint martyr.

La mort de saint Vincent si précieuse aux yeux du Seigneur, arriva le 22 janvier de l'an 304, et depuis cette époque, Dieu a signalé la gloire du bienheureux martyr par des miracles éclatants.

Saint Vincent, diacre, et qui comme tel offrait le vin au saint sacrifice, ennivré, a dit saint Augustin, de ce vin spirituel qui rend


fort et chaste ceux qui en boivent, fut choisi pour le patron des vignerons.

Enfin, nous l'avons vu, le bois de la vigne servit à son supplice, raison de plus pour les hommes appliqués aux travaux des contrées vignobles, du choix qu'ils firent de saint Vincent pour leur patron.

La France possédait une grande partie de ses reliques. L'église de l'Abbaye de SaintGermain des Prés, fût bâtie en son honneur.

Childebert, roi de France, à son retour d'Espagne, rapporta la tunique, le bras et le chef du glorieux martyr qu'il domia à l'église du Mans.

De nombreuses églises dédiées au saint, s'élevèrent sur le sol de la France. A Reims, près de l'ancienne porte de Mars, on érigea, sous ce .vocable, une chapelle, qui fit détruite sous l'épiscopat de Monseigneur l'archevêque Maurice-le-Tellier.

L'Eglise célèbre sa fête le 22 janvier, cette solennité dans les nombreux vignobles de la Champagne, réunit un immense concours de fidèles chrétiens dont l'édification se manifeste par d'abondantes aumônes.


PRATIQUE.

Que penser de notre lâcheté et de notre Tie molle, en songeant aux souffrances du saint martyr ?

Les honneurs rendus aux saints ne sont pas une nouveauté.

Honorons-les en imitant leur foi, leur espérance, leur charité.

PRIÈRE.

Que votre amour, Seigneur, soit un feu qui embrase notre cœur, qui augmente notre foi, et qui, en nous inspirant du respect pour vos saints martyrs, nous excite à les imiter.

Extrait des anciens martyrologes par 11. M.


Office semi-double. Messe comme au, commun de plusieurs Martyrs.

Collecte. Adesto, Domine, supplicationibus nostris", ut qui ex iniquitate nostra reos nos esse cognoscimus, bcatorum Martyrum tuorurn Vmcentii et Anastasii intercessione libcremur. Per Dominnrn.

Collecte. Seigneur, exaucez nos prières i Faites que nos iniquités et toutes nos fautes, dont nous nous reconnaissons coupables, soient effacées par l'intercession de vos bienheureux martyrs saints Vincent et Anastase. Par NotreScigneur Jésus-Christ.

HYMNE.

SANCTORUM meritis inclyta gaudia Pangarnus, socii, gestaque fortia : Gliscens fert animus promere cantibus

CHRÉTIENS, célébrons par nos chants les joies ineffables et glorieuses que les saints ont conquises par leurs mérites ; acclamons leurs


actions sublimes. L'âme attendrie est portée à exalter par ses chants cette race héroïque de

Vainqueurs.

Voilà ceux que le monde a repoussés dans sa sottise : les apôtres de ton nom, ô Jésus, Roi généreux des Cicux, ont méprisé ce champ sans fruits et dépouillé de

fleurs.

Les menaces atroces, la furie des hommes, léurs coups sanglants, ils ont tout foulé aux pieds pour toi.

L'ongle de fer avec ses déchirures profondes s'est émoussé contre eux; il n'a pas eu de prise sur leurs saintes croyances.

Comme l'agneau, ils tendent la gorge au glaive qui les frappe..

Victorum genus optimum.

Hi sunt quos fatue mundus abhorruit ; Hutoc fructu vacuu m,

floribus aridum Contempsere tui nominis assecla , Jesu, Rex bone Cœh- turn.

Hi pro te furias atque minas truces

Calcarunt hominum , saeyaque verbera :

His cessit lacerans fortiter ungula, Nec carpsit penetralia.

Caeduntur gladiis, more bidentium ; Non murmur résonat, non querimonia;


Sed corde impavido mens bene conscia Conservat patieriliam.

Quae vox , quae poterit lingua retexere Quæ tu Martyribus munera praeparas?

Rubri nam fluido sanguine , fulgidis Cingunt tempora laureis Te, summa o Deitas unaque , poscimus Ut culpas abigas. noxia subtrahas , Des pacem famulis, ut tibi gloriam Annorum in seriem canant.

Amen.

pas une plainte, pas un murmure.

Le sentiment du devoir, la foi dans leurs âmes sans peur et inébranlables soutient leur patience.

Quelle voix, quelle langue , ô mon Dieu, pourra décrire les récompenses que tu réserves aux martyrs ?

Rougis du sang qu'ils ont versé, ils ceignent leurs fronts de lauriers éclatants.

Dieu puissant et uni-, que, pardonne nos fautes, nous t'en supplions ; efface nos iniquités, donne la paix à tes serviteurs, afin qu'ils chantent éternellement ta gloire.

Ainsi soit-il.

Traduction réservée par A. D.


|VV. Réjouissez - vous Dieu, Justes, tressaillez d'allégresse. Il.

Soyez glorifiés, vous tous iqui avez le cœur droit.

V. Lsetamini in Domino et exultate, justi.

H. Et gloriamini, omnes recti corde.

i Vêpres de la fête suivante, où l'on fait mémoire det saints Vincent, Anastase et de sainte Emêrentienne, vierge et martyre.