Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 18 à 18 sur 102

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Conscience, par Alexandre Dumas

Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1855

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb303728570

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-4° , 100 p.

Format : Nombre total de vues : 102

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6132126g

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-1999

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/09/2010

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


CONSCIENCE.

17

Bague à Chine,

Bague à Suzette et Martine, Ah! ah!

Catherinetle et Catherina.

Bague à la jeune Lison,

A la comtesse de Montbazon ; Bague à Madeleine, Diamans à la Du Maine.

Ces bagnes ri nous a donné, Puis il invita nous à souper.

Pomme à Dine,

Pomme à Chine, Pomme à Suzette, à Martine,

Ah ! ah ! Catherinette et Catherina. Pomme'à la jeune Lison, A la comtesse de Montbazon ;

Pomme à Madeleine,

Orange à la Du Maine.

Il invita nous à souper, Puis il nous eaimena coucher.

Paille à Dine,

Paille à Chine, Paille à Suzette, à Martine,

Ah ! ah ! Catherinette et Catherina. Paille à la jeune Lison, A la comtesse de Montbazon ;

Paille à Madeleine,

Bon lit à la Du Maine.

Il nous emmena coucher, Enfin nous a renvoyé :

Renvoya Dine,

Renvoya Chine, Renvoya suzette et Martine,

Ah ! ah ! Catherinette et Catherina. Renvoya la jeune Lison, La comtesse de Montbazon;

Renvoya Madeleine,

Garda la Du Maine.

La ronde de Catherine eut un grand' succès auprès de tous les jeunes gens et de toutes les jeunes filles, mais il n'en fut pas de même auprès de Bernard, qui, comme s'il eût voulu protester contre la légèreté des deux derniers couplets, leva la tête, regarda avec inquiétude du côté de la porte, et fit entendre un long hurlement.

Il va sans dire que cette espèce de protestation fut fort mal reçue par la joyeuse société, qui imposa silence à Bernard, et qui, d'une voix unanime, demanda une seconde chanson.

On mit une seconde fois les noms de tous ceux qui composaient ia veillée dans un chapeau où Conscience, qui paraissait plus préoccupé que les autres du hurlement de Bernard, plongea la main.

Cette fois il en tira le nom de Bastien.

Une chanson n'était pas chose à effrayer beaucoup Bastien ; Bastien avait un répertoire tout entier; seulement son répertoire était tout spécial, et les jeunes filles les moins bégueules parurent s'inquiéter légèrement de la chanson qu'allait chanter le hussard.

— Ah ! ah 1 fit celui-ci retroussant sa moustache, c'est donc à moi à vous dire une chanson.

— Oh ! oui, dirent les jeunes filles, mais une belle, n'est-ce pus ?

— Comment ! une belle, dit Bastien, mais je n'en sais pas d'autres que des belles.

y.n«-m««mure d'incrédulité passa parmi les assistans. /$$$kÊ& MM1- 01' pour rassurer la société, Bastien -en^h^ina^vol'x^tite la chanson suivante ;

Les hussards en campagne,

Riiitinlin ! Les hussards en campagne,

Rintïntin ! Un pied chaussé et l'autre nu, Pauvre hussard ! d'où reviens-tu?

Bintintin l

Mais à ce moment une opposition qui s'était manifestée dès les premiers vers éclata.

— Ah ! monsieur Bistien, demandèrent les jeunes filles en joignant les mains, une autre, une autre!

— Comment ! une autre 1

— Oui, oui, une autre, s'il vous plaît.

— Pourquoi cela, une autre? demanda Bastien.

— Mais parce que nous connaissons celle-là, dirent les jeunes gens, tu nous l'as déjà chan*é plus de dix fois.

Bastien se retourna vers les jeunes gens en fronçant le sourcil.

— Eh bien ! mais, dit-il, quand je vous l'aurais déjà chantée dix fois, s'il me plaît do la chanter onze?

— Tu es libre, Bastien ; mais nous sommes libres de nous on aller pour ne pas l'entendre.

Et deux ou trois firent un mouvement pour sortir.

II paraît que Bernard était de l'avis de ceux qui protestaient, car il souleva la tête une seconde fois, poussa un second hurlement plus long et plus lugubre encore que le premier.

Quelque chose comme un frisson passa dans l'esprit de tout le monde.

— Mon Dieu ! dit Mariette, y a-t-il donc quelqu'un qui se meurt dans les environs?...

— Feras-tu un peu taire ton chien ? s'écria Bastien.

— Je puis bien dire à Bernard « Va chercher Bastien », quand Bastien se noie, dit Conscience, mais je ne puis pas dire « Tais-toi, Bernard », quand Bernard veut parler.

— Ah ! tu ne peux pas le faire taire, dit Bastien ; eh bien ! c'est moi qui m'en chargerai, s'il hurle une troisième fois.

— Bastien, dit Conscience avec sa voix persuasive, ne vous frottez jamais à Bernard, je vous le conseille.

— Et pourquoi cela ? demanda Bastien.

— Parce que Bernard vous en veut.

— Bernard m'en veut ? Ah ! ah ! et à quel propos ? Conscience tourna ses grands yeux bleus et si limpides

vers Bastien.

— A propos de ce que vous ne m'aimez pas, Bastien ; et Bernard, qui m'aime, n'aime pas ceux qui me haïssent.

Tout le monde resta muet, même Bastien, à cette mélancolique réponse.

— Ah ! c' te bêtise ! murmura Bastien ; je ne te haïs pas, moi, au contraire.

Et il tendit la main à Conscience. Conscience lui donna la main en souriant. Bernard leva la tête, allongea la langue, et lécha les deux mains réunies de Conscience et de Bastien.

— Tu vois bien qu'il ne me haït pas, continua Bastien, qui tenait à prononcer le mot hair à sa manière.

— Parce que tu as du bon au fond, dit Conscience, et que parfois tu te dis que ce mauvais sentiment que tu as pour moi est injuste.

L'opinion émise par Conscience était si exactement l'expression de ce qui se passait dans le coeur de Bastien, que celui-ci, ne trouvant pas un mot à répondre, changea le sujet de la conversation.

— Eh bien ! fit-il, vous demandez donc une autre chanson ? '

— Oui, oui, dirent toutes les voix.

— Eh bien ! on va vous en dire une, une ronde bressanne, et avec l'accent encore; mais il faut m'habiller pour cela.

— Comment ! t'habiller? dirent les garçons.

— Oui... et que ces demoiselles m'habillent en vieille