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Titre : Testament de Napoléon. [15-25 avril 1821.]

Auteur : Napoléon Ier (1769-1821 ; empereur des Français). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1830

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31003683d

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , 28 p.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6128934c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LB48-2001 (A)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/11/2010

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TESTAMENT

DE

NAPOLEON.

PRIX : I FRANC.

A PARIS,

CHEZ GERMAIN MATHIOT, LIBRAIRE,

Editeur des Paroles et Faits mémorables de Napoléon, et du Tableau chronologique représentant les Victoires des Français,

RUE DE L'HIRONDELLE, N° 22, PRES LE FONT SAINT-MICHEL.

183o.


IMPRIMERIE DE DEMONVILLE ,

Rue Christine, n° 2.


TESTAMENT

D E

NAPOLEON.

Cejourd'hui, 15 avril 1821, à Longwood île de Sainte-Hélène.

Ceci est mon Testament, ou acte de ma dernière volonté.

ART. I. 1° Je meurs dans la religion apostolique et romaine, dans le sein de laquelle je suis né il y a plus de cinquante ans.

2° Je désire que mes cendres reposent sur les tords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé.

5° J'eus toujours à me louer de ma très-chère épouse Marie-Louise. Je lui conserve, jusqu'au dernier moment, les plus tendres sentimens : je la prie de veiller pour garantir mon fils des embûches qui environnent encore sou enfance.

4° Je recommande à mon fils de ne jamais oublier qu'il est né prince français, et de ne jamais se prêter à être un instrument entre les mains des triumvirs qui oppriment les peuples de l'Europe. Il ne doit jamais combattre ni nuire en aucune manière à la France : il doit adopter ma devise-: Tout pour le peuple français.

1


(II )

5° Je meurs prématurément, assassiné par l'oligarchie anglaise et son sicaire. Le peuple anglais ne tardera pas à me venger.

6° Les deux issues si malheureuses des invasions de la France, lorsqu'elle avait encore tant de ressources, sont dues aux trahisons de M*****, A*****, T***** et F*****. je jeur pardonne. Puisse la postérité française leur pardonner comme moi !

7° Je remercie ma bonne et très-excellente mère, le cardinal, mes frères Joseph, Lucien, Jérôme , Pauline, Caroline, Julie, Hortense, Catarine, Eugène, de l'intérêt qu'ils m'ont conservé. Je pardonne à Louis le libelle qu'il a publié en 1820. Il est plein d'assertions fausses et de pièces falsifiées.

8° Je désavoue le Manuscrit de Sainte-Hélène et autres ouvrages sous le titre de Maximes, Sentences, etc., que l'on s'est plu à publier depuis six ans : ce ne sont pas là les règles qui ont dirigé ma vie. J'ai fait arrêter et juger le duc d'Enghien, parce que cela était nécessaire à la sûreté, à l'intérêt et à l'honneur du peuple français, lorsque... entretenait, de son aveu , soixante assassins à Paris. (Dans de semblables circonstances j'agirais de même. )

II. 1° Je lègue à mon fils les boîtes, ordres et autres objets, tels que l'argenterie, lit de camp , armes , selles , éperons, vases de ma chapelle, livres, linge qui a servi à mon corps et à mon usage, conformément a l'état annexé, coté (A). Je désire que ce faible legs lui soit cher, comme lui retraçant le souvenir d'un père dont l'univers l'entretiendra.

2° Je lègue à lady Holland le camée antique que le pape Pie VI m'a donné à Tolentino.

3° Je lègue au comte Montholon deux millions


(III) ) de francs, comme une preuve de ma satisfaction des soins filials qu'il m'a rendus depuis six ans , et pour l'indemniser des pertes que son séjour à Sainte-Hélène lui a occasionées.

4° Je lègue au comte Bertrand cinq cent mille francs.

5° Je lègue à Marchand, mon premier valet de chambre, quatre cent mille francs : les services qu'il m'a rendus sont ceux d'un ami : je désire qu'il épouse une veuve, soeur ou fille d'un officier ou soldat de ma vieille garde.

6° Idem à Saint-Denis, cent mille francs.

7° Idem à Novare, cent mille francs.

8° Idem à Peyron, cent mille francs.

9° Idem à Archambaud, cinquante mille.

10° Idem à Corsor, vingt-cinq mille.

11° Idem à Chandell, idem.

12° A l'abbé Vignale cent mille francs. Je désire qu'il bâtisse sa maison près de Ponte- Novo de Rostino.

13° Idem au comte de Las-Cases , cent mille francs.

14° Idem au comte de Lavalelte , cent mille francs.

15° Idem au chirurgien en chef Larrey, cent mille francs. C'est l'homme le plus vertueux que j'aie connu (1).

16° Idem au général Brayer, cent mille francs.

17° Idem au général Lefèvre-Desnouettes, cent mille francs.

(I) On trouve au Mémorial, tome VI, mercredi 23 octobre 1816, la circonstance intéressante et curieuse qui a mérité une si magnifique apostille.


( iv )

18° Idem au général Drouot, cent mille francs.

19° Idem au général Cambronne, cent mille francs.

20° Idem aux enfans du général Mouton-Duverney, cent mille francs.

21° Idem aux enfans du brave La Bédoyère, cent mille francs.

2 2° Idem aux enfans du général Girard , tué à Ligny, cent mille francs.

23° Idem aux enfans du général Chartrand, cent mille francs.

24° Idem aux enfans du vertueux général Travost, cent mille francs.

25° Idem au général Lallemand, l'aîné, cent mille francs.

26° Idem au comte Real, cent mille francs.

27° Idem à Costa de Bastilica en Corse, cent mille francs.

28° Idem au général Clausel, cent mille francs.

29° Idem au baron de Menevalle, cent mille francs.

3o° Idem à Arnault, auteur de Marius, cent mille francs.

51 ° Idem au colonel Marbot, cent mille francs : Je l'engage à continuer à écrire pour la défense de la gloire des armes françaises, et à confondre les calomniateurs et les apostats.

32° Idem au baron Bignon, cent mille francs : Je l'engage à écrire l'histoire de lu diplomatie française, de 1792 à 1815.

33° Idem à Poggi, de Talaro, cent mille francs.

34° Idem au chirurgien Emmery, cent mille francs.

35° Ces sommes seront prises sur les six millions que j'ai placés en partant de Paris, en 1815, et


( v)

sur les intérêts à raison de 5 pour 100, depuis juillet 1815; les comptes en seront arrêtés avec le banquier, par les comtes Montholon, Bertrand et Marchand.

36° Tout ce que ce placement produira au-delà de la somme de 5,600,000 fr., dont il a été disposé ci-dessus, sera distribué en gratifications aux blessés de Waterloo , et aux officiers et soldats du bataillon de l'île d'Elbe, sur un état arrêté par Montholon, Bertrand, Drouot, Cambronne et le chirurgien Larrey.

37° Ces legs, en cas de mort, seront payés aux veuves et enfans, et au défaut de ceux-ci, rentreront à la masse.

III. 1° Mon domaine privé était ma propriété, dont aucune loi française ne m'a privé, que je sache. Le compte en sera demandé au baron de La Bouillerie, qui en était le trésorier. Il doit se monter à plus de 200,000,000 fr. , savoir : 1° le portefeuille contenant les économies que j'ai pendant quatorze ans faites sur ma liste civile, lesquelles se sont élevées à plus de 12,000,000 par an : j'ai bonne mémoire; 2° le produit de ce portefeuille; 3° les meubles de mes palais , tels qu'ils étaient en 1814. Les palais de Rome, Florence, Turin , compris tous ces meubles, ont été achetés des deniers des revenus de la liste civile; 4° la liquidation de mes maisons du royaume d'Italie, tels qu'argent, bijoux , meubles , écuries ; les comptes en seront donnés par le prince Eugène, et l'intendant de la couronne Compagnoni.

2° Je lègue mon domaine privé, moitié aux officiers et soldats qui restent des armées françaises qui ont combattu depuis 1792 jusqu'à 1815, pour la gloire et l'indépendance de la nation. La répar-


( vj ) tition en sera faite au prorata des appointemens d'activité. Moitié aux villes et campagnes d'Alsace, de Lorraine, de Franche-Comté, de Bourgogne, de l'Ile de France, de Champagne, Forez, Dauphiné, qui auraient souffert par l'une ou l'autre invasion. Il sera de cette somme prélevé un million pour la ville de Brienne, et un million pour la ville de Méry.

J'institue les comtes Montholon, Bertrand et Marchand mes exécuteurs testamentaires.

Ce présent testament, tout écrit de ma propre main, est signé et scellé de mes armes.

Signé NAPOLÉON.

Etat A joint à mon Testament.

I. I° Les vases sacrés qui ont servi à ma chapelle à Longwood.

2° Je charge l'abbé Vignale de les garder et de les remettre à mon fils quand il aura seize ans.

II. 1° Mes armes, savoir : mon épée, celle que je portais à Austerlitz, le sabre de Sobieski, mon poignard, mon glaive, mon couteau de chasse, mes deux paires de pistolets de Versailles.

2° Mon nécessaire d'or, celui qui m'a servi le matin d'Ulm, d'Austerlitz , d'Iéna , d'Eylau , de Friedland, de l'île de Lobau, de la Moscowa, de Montmirail. Sous ce point de vue, je désire qu'il soit précieux à mon fils. (Le comte Bertrand en est dépositaire depuis 1814.)

3° Je charge le comte Bertrand de soigner et conserver ces objets, et de les remettre à mon fils quand il aura seize ans.

III. I° Trois petites caisses d'acajou contenant, la première, trente-trois tabatières ou bonbon-


( vij ) nières ; la deuxième, douze boîtes aux armes impériales , deux petites lunettes et quatre boîtes trouvées sur la table de Louis XVIII, aux Tuileries, le 20 mars 1815 ; la troisième, trois tabatières ornées de médailles d'argent, à l'usage de l'Empereur , et divers effets de toilette, conformément aux états numérotés I, II, III.

2° Mon lit de camp, dont j'ai fait usage dans toutes mes campagnes.

3° Ma lunette de guerre.

4° Mon nécessaire de toilette. Un de chacun de mes Uniformes, une douzaine de chemises, et un objet complet de chacun de mes habillemens, et généralement tout ce qui sert à ma toilette.

5° Mon lavabo.

6° Une petite pendule qui est dans ma chambre à coucher de Longwood.

7° Mes montres, et la chaîne de cheveux de l'Impératrice.

8° Je charge Marchand, mon premier valet de chambre, do garder ces objets et de les remettre à mon fils lorsqu'il aura seize ans.

IV. I° Mon médailler.

2° Mon argenterie et ma porcelaine de Sèvres, dont j'ai fait usage à Sainte-Hélène : états b et c.

3° Je charge le comte Montholon de garder ces objets et de les remettre à mon fils quand il aura seize ans.

V. I° Mes trois selles et brides, mes éperons qui m'ont servi à Sainte-Hélène.

2° Mes fusils de chasse , au nombre de cinq.

3° Je charge mon chasseur Novare de garder ces objets, et de les remettre à mon fils quand il aura seize ans.


( viij )

VI. I° Quatre cents volumes choisis dans ma bibliothèque, parmi ceux qui ont le plus servi à mon usage.

2° Je charge Saint-Denis de les garder, et de les remettre à mon fils quand il aura seize ans.

Signé NAPOLÉON.

ÉTAT (a).

I° Il ne sera vendu aucun des effets qui m'ont servi. Le surplus sera partagé entre mes exécuteurs testamentaires et mes frères.

2° Marchand conservera mes cheveux, et en fera faire un bracelet avec un petit cadenas en or pour être envoyé à l'impératrice Marie-Louise, à ma mère et à chacun de mes frères , soeurs , neveux , nièces, au cardinal, et un plus considérable pour mon fils.

3° Marchand enverra une de mes paires de boucles à souliers en or au prince Joseph.

4° Une petite paire de boucles en or à jarretières au prince Lucien.

5° Une boucle de col en or au prince Jérôme

ÉTAT (a).

Inventaire de mes effets, que Marchand doit garder pour remettre à mon fils.

I° Mon nécessaire d'argent, celui qui est sur ma table, garni de tous ses ustensiles, rasoirs, etc.

2° Mon réveil-matin. C'est le réveil-matin de Frédéric II, que j'ai pris à Postdam (dans la boîte n° III).


(ix)

5° Mes deux montres , avec la chaîne des cheveux de l'impératrice, et une chaîne de mes cheveux pour l'autre montre. Marchand la fera faire à Paris.

4° Mes deux sceaux (un de France enfermé dans la boîte n° III).

5° La petite pendule dorée qui est actuellement dans ma chambre à coucher.

6° Mon lavabo, son pot à eau et son pied.

7° Mes tables de nuit, celles qui me servaient en France, et mon bidet de vermeil.

8° Mes deux lits de fer, mes matelas et mes couvertures , s'ils se peuvent conserver,

9° Mes trois flacons d'argent, où l'on mettait mon eau-de-vie, que portaient mes chasseurs en campagne.

10° Ma lunette de France.

11° Mes éperons , deux paires.

12° Trois boîtes d'acajou , nos I, II, III, renfermant mes tabatières et autres objets.

13° Une cassolette en vermeil.

Linge de toilette.

6 Chemises.

6 Mouchoirs.

6 Cravates.

6 Serviettes.

6 Paires de bas de soie.

4 Cols noirs.

6 Paires de chaussettes.

2 Paires de draps de batiste.

2 Taies d'oreiller.

2 Robes de chambre.

2 Pantalons de nuit.


(x)

1 Paire de bretelles.

4 Culottes , veste de casimir blanc.

6 Madras.

6 Gilets de flanelle.

4 Caleçons.

6 Paires de gants.

1 Petite boîte pleine de mon tabac.

1 Boucle de col en or,

1 Paire de boucles de jarretières en or,

1 Paire de boucles en or à souliers,

renfermées dans la petite boite n° III.

Habillement.

1 Uniforme chasseur.

1 Idem grenadier,

1 Idem garde nationale.

1 Capote grise et verte.

1 Manteau bleu (celui que j'avais à Marengo).

1 Jebeline petite veste.

2 Paires de souliers.

2 Paires de bottes,

1 Paire de bottes.

1 Paire de pantoufles.

6 Ceinturons.

ÉTAT (b).

Inventaire des effets que j'ai laissés chez M. le comte de Turenne.

1 Sabre de Sobieski (1).

(1) C'est par erreur que ce sabre est porté sur l'état A. Celui-là est le sabre que l'Empereur portait à Aboukir, et qui est entre les mains de M. le comte Bertrand. »


(xj )

1 Grand collier de la Légion d'honneur. 1 Glaive de consul.

1 Epée en fer.

1 Ceinturon de velours.

1 Collier de la Toison-d'Or.

1 Petit nécessaire en acier,

1 Veilleuse en argent.

1 Poignée de sabre antique,

1 Chapeau à la Henri IV et une toque, les dentelles de l'Empereur,

1 Petit médailler.

2 Tapis turcs.

2 Manteaux de velours cramoisi brodés, avec veste et culotte, 1° Je donne à mon fils :

Le sabre de Sobieski.

Le collier de la Légion d'honneur.

L'épée en vermeil.

Le glaive de consul.

L'épée en fer.

Le collier de la Toison-d'Or.

Le chapeau à la Henri IV et la toque.

Le nécessaire d'or pour les dents, resté chez le dentiste. 2° A l'impératrice Marie-Louise, mes dentelles.

A Madame, la veilleuse en argent.

Au cardinal, le petit nécessaire en acier.

Au prince Eugène, le bougeoir en vermeil.

A la princesse Pauline, le petit médailler.

A la reine de Naples, un petit tapis turc.

A la reine Hortense, un petit tapis turc.

Au prince Jérôme, la poignée de sabre antique.

Au prince Joseph, un manteau brodé, veste et culotte.


( xij ) Au prince Louis, un manteau brodé , veste et culotte.

Signé NAPOLÉON.

Au dos des feuilles pliées et scellées, renfermant l'ensemble du Testament, se lisait : « Ceci est mon Testament, écrit tout entier de ma propre main.

NAPOLÉON. Avril, le 16, 1821. — Longwood.

Ceci est un Codicille de mon Testament.

1° Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé.

2° Je lègue aux comtes Bertrand, Montholon et à Marchand, l'argent, bijoux, argenterie, porcelaine, meubles, livres, armes, et généralement tout ce qui m'appartient dans l'île de Sainte-Hélène.

Ce Codicille, tout entier écrit de ma main, est signé et scellé de mes armes.

Signé NAPOLÉON.

Au dos se lisait : « Ceci est un Codicille de mon Testament, écrit tout de ma propre main. »

NAPOLÉON.

Ce 24 avril 1821. Longwood.

Ceci est mon Codicille, ou acte de ma dernière volonté.

Sur la liquidation de ma liste civile d'Italie, tels que argent, bijoux, argenterie, linge, meubles, écuries, dont le vice-roi est dépositaire, et qui m'appartenaient, je dispose de deux millions que je lègue à mes plus fidèles serviteurs. J'espère que, sans s'autoriser d'aucune raison mon fils Eugène


( xiij )

Napoléon les acquittera fidèlement. Il ne peut oublier les 4o,ooo,ooo que je lui ai donnés, soit en Italie, soit par le partage de la succession de sa mère.

1° Sur ces 2 millions je lègue au comte Bertrand 300,000 francs, dont il versera 100,000 dans la caisse du trésorier, pour être employés selon mes dispositions à l'acquit de legs de conscience.

2° Au comte Montholon, 200,000, dont il versera 100,000 dans la caisse pour le même usage que ci-dessus.

3° Au comte Las Cases, 200,000, dont il versera 100,000 dans la caisse pour le même usage que cidessus.

4° A Marchand, 100,000, dont il versera 5o,ooo à la caisse pour le même usage que ci-dessus.

5° Au comte Lavalette, 100,000.

6° Au général Hogendorp, hollandais, mon aidede-camp, réfugié au Brésil, 50,000.

7° A mon aide-de-camp Corbinau, 50,000.

8° A mon aide-de-camp Cafarelli, 50,000.

9° A mon aide-de-camp Dejean, 50,000.

10° A Percy, chirurgien en chef à Waterloo, 50,000.

11° 50,000, savoir : 10,000 à Peyron, mon maître d'hôtel; 10,000 à Saint-Denis, mon premier chasseur; 10,000 à Novare; 10,000 à Corsor, mon maître d'office; 10,000 à Archambaud, mon piqueur.

12° Au baron Menevalle, 50,000.

13° Au duc d'Istrie, fils de Bessière, 50,000.

14° A la fille de Duroc, 50,000.

15° Aux enfans de Labédoyère, 50,000.

16° Aux enfans de Mouton-Duverney, 50,000.

17° Aux enfans du brave et vertueux général Travot, 50,000.


( xiv )

18° Aux enfans de Charlrand, 50,000.

19° Au général Cambronne, 50,000.

20° Au général Lefèvre-Desnouettes, 50,000.

21° Pour être répartis entre les proscrits qui errent en pays étrangers, Français, ou Italiens , ou Belges, ou Hollandais, ou Espagnols, ou des départemens du Rhin , sur ordonnance de mes exécuteurs testamentaires, 100,000.

220 Pour être répartis entre les amputés ou blessés grièvement de Ligny, Waterloo, encore vivans, sur des états dressés par mes exécuteurs testamentaires, auxquels seront joints Cambronne, Larrey, Percy et Emmery; il sera donné double à la garde, quadruple à ceux de l'île d'Elbe , 200,000.

Ce Codicille est écrit entièrement de ma propre main, signé et scellé de mes armes.

NAPOLÉON.

Au dos était écrit : « Ceci est mon Codicille ou acte de ma dernière volonté, dont je recommande l'exacte exécution a mon fils Eugène Napoléon. Il est tout écrit de ma propre main.

NAPOLÉON.

Ce 24 avril 1821. Longwood.

Ceci est un troisième Codicille à mon Testament du 05 avril.

1° Parmi les diamans de la couronne qui furent remis en 1814, il s'en trouvait pour 50,000,000 de livres qui n'en étaient pas, et faisaient partie de mon avoir particulier. On les fera rentrer pour acquitter mes legs.

2° J'avais chez le banquier Torlonia , de Rome , 2 à 300,000 livres en lettres de change de mes revenus de l'île d'Elbe; depuis 1815, le sieur de


(xv)

Peyrusse, quoiqu'il ne fût plus mon trésorier, et n'eût pas de caractère, a tiré à lui cette somme; on la lui fera restituer.

3° Je lègue au duc d'Istrie trois cent mille francs, dont seulement cent mille francs réversibles à la veuve, si le duc était mort lors de l'exécution des legs. Je désire, si cela n'a aucun inconvénient, que le duc épouse la fille de Duroc.

4° Je lègue à la duchesse de Frioul, fille de Duroc , deux cent mille francs. Si elle était morte avant l'exécution du legs, il ne sera rien donné à la mère.

5° Je lègue au général Rigaud, celui qui a été proscrit, cent mille francs.

6° Je lègue à Boisnod, commissaire-ordonnateur, cent mille francs.

7° Je lègue aux enfans du général Letort, tué dan s la campagne de 1815 , cent mille francs.

8° Ces 800,000 livres de legs seront comme s'ils étaient portés à la suite de l'article 36 de mon Testament, ce qui porterait à 6,400,000 livres la somme des legs dont je dispose par mon Testament, sans comprendre les donations faites par mon se cond Codicille.

Ceci est écrit de ma propre main, signé et scellé de mes armes.

NAPOLÉON.

Au dos se lisait : " Ceci est mon troisième Codicille à mon Testament, tout entier écrit de ma main, signé et scellé de mes armes. »

Sera ouvert le même jour, et immédiatement après l'ouverture de mon Testament.

NAPOLÉON.

Ce 24 avril 1821. Longwood.


( xvj )

Ceci est un quatrième Codicille à mon Testament, Par les dispositions que nous avons faites précédemment , nous n'avons pas rempli toutes nos obligations, ce qui nous a décidé à faire ce quatrième Codicille.

1° Nous léguons au fils ou petit-fils du baron Dutheil, lieutenant-général d'artillerie, ancien seigneur de Saint-André, qui a commandé l'école d'Auxonne, avant la révolution, la somme de 100,000, cent mille francs, comme souvenir de reconnaissance pour les soins que ce brave général prit de nous, lorsque nous étions comme lieutenant et capitaine sous ses ordres.

2° Idem au fils ou petit-fils du général Dugommier, qui a commandé en chef l'armée de Toulon, la somme de cent mille francs (100,000). Nous avons sous ses ordres dirigé ce siège, commandé l'artillerie. C'est en témoignage de souvenir pour les marques d'estime , d'affection et d'amitié que nous a données ce brave et int-épide général.

3° Idem nous léguons cent mille francs (100,000) aux fils ou petits-fils du député de la Convention Gasparin, représentant du peuple à l'armée de Toulon, pour avoir protégé, sanctionné de son autorité le plan que nous avons donné, qui a valu la prise de cette ville, et qui était contraire à celui envoyé par le Comité de salut public. Gasparin nous a mis par sa protection à l'abri des persécutions de l'ignorance des états-majors qui commandaient l'armée avant l'arrivée de mon ami Dugommier.

4° Idem nous léguons cent mille francs ( 100,000) à la veuve, fils ou petit-fils de notre aide-de-camp


( xvij ) Muiron, tué à nos côtés à Arcole, nous couvrant de son corps.

5° Idem ( 10,000) dix mille francs au sous-officier Cantillon qui a essuyé un procès, comme prévenu d'avoir voulu assassiner lord Wellington, ce dont il a été déclaré innocent. Cantillon avait autant de droit d'assassiner cet oligarque que celui-ci de m'envoyer, pour y périr, sur le rocher de SainteHélène. Wellington , qui a proposé cet attentat, cherchait à le justifier sur l'intérêt de la GrandeBretagne. Cantillon, si vraiment il eût assassiné le lord , se serait couvert, et aurait été justifié par les mêmes motifs, l'intérêt de la France, de se défaire d'un général qui d'ailleurs avait violé la capitulation de Paris , et par là s'était rendu responsable du sang des martyrs Ney, Labédoyère, etc., et du crime d'avoir dépouillé les musées contre le texte des traités.

6° 410,000, quatre cent dix mille francs seront ajoutés aux 6,400,000 dont nous avons disposé, et porteront mes legs à 6,810,000. Ces 410,000 doivent être considérés comme faisant partie de notre Testament, article 35 , et suivre en tout le même sort que les autres legs.

7° Les 9,000 liv. sterling que nous avons données aux comte et à la comtesse de Montholon , doivent, si elles ont été soldées , être déduites et portées en compte sur les legs que nous lui faisons par nos Testamens : si elles n'ont pas été acquittées , nos billets seront annulés.

8° Moyennant le legs fait par notre Testament au comte Montholon, la pension de 20,000 fr. accordée à sa femme est annulée : le comte Montholon est chargé de la lui payer.

9° L'administration d'une pareille succession ,

3


( xviij ) jusqu'à son entière liquidation , exigeant des frais de bureau, de courses, de missions , de consultations , de plaidoieries, nous entendons que nos exécuteurs testamentaires retiendront 3 p. 100, trois pour cent, sur tous les legs, soit sur les 6,800,000 francs , soit sur les sommes portées dans les Codicilles , soit sur les 200,000,000 du domaine privé.

10° Les sommes provenant de ces retenues seront déposées dans les mains d'un trésorier, et dépensées sur mandat de nos exécuteurs testamentaires.

11° Si les sommes provenant desdites retenues n'étaient pas suffisantes pour pourvoir aux frais, il y sera pourvu aux dépens des trois exécuteurs testamentaires et du trésorier, chacun dans la proportion du legs que nous leur avons fait par notre Testament et Codicille.

12° Si les sommes provenant desdites retenues sont au-dessus des besoins , le restant sera partagé entre nos trois exécuteurs testamentaires et le trésorier, dans le rapport de leurs legs respectifs.

i3° Nous nommons le comte de Las Cases, et, à son défaut, son fils, et, à son défaut, le général Drouot, trésorier.

Ce présent Codicille est entièrement écrit de notre main, signé et scellé de mes armes.

Signé NAPOLÉON. Ce 24 avril 1821. Longwood.

Ceci est mon Codicille ou acte de ma dernière volonté.

Sur les fonds remis en or à l'impératrice MarieLouise , ma très-chère et bien-aimée épouse, à Orléans, en 1814, elle reste me devoir deux millions, dont je dispose par le présent Codicille, afin de


( xix ) récompenser mes plus fidèles serviteurs, que je recommande du reste à la protection de ma chère Marie -Louise.

1° Je recommande à l'Impératrice de faire restituer au comte Bertrand les 30,000 livres de rentes qu'il possède dans le duché de Parme, et sur le mont Napoléon de Milan. ainsi que les arrérages échus.

2° Je lui fais la même recommandation pour le duc d'Istrie, la fille de Duroc et autres de mes serviteurs qui me sont restés fidèles, et qui me sont toujours chers : elle les connaît.

3° Je lègue sur les deux millions ci-dessus mentionnés, trois cent mille francs au comte Bertrand, sur lesquels il versera 100,000 dans la caisse du trésorier, pour être employés, selon mes dispositions , à des legs de conscience.

4° Je lègue 200,000 au comte Montholon , sur lesquels il versera 100,000 dans la caisse du trésorier, pour le même usage que ci-dessus.

5° Idem 200,000 au comte Las Cases, sur lesquels il versera 100,000 dans la caisse du trésorier pour le même usage que ci-dessus.

6° Idem à Marchand, 100,000, sur lesquels il versera ôo.ooo dans la caisse pour le même usage que ci-dessus.

70 Au maire d'Ajaccio , au commencement de la révolution, Jean-Jérôme Lewie ou à sa veuve, enfans ou petits-enfans, 100,000 liv.

8° A la fille de Duroc, 100,000.

9° Au fils de Bessières, duc d'Istrie, 100,000.

10° Au général Drouot, 100,000.

11° Au comte Lavalette, 100,000.

12° Idem 100,000, savoir : 25,000 à Peyron , mon maître d'hôtel; 25,000 à Novare , mon chas-


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seur ; 25,000 à Saint-Denis, le garde de mes livres ; 25,000 à Santimi, mon ancien huissier.

13° Idem 100,000, savoir : 40,000 à Planat, mon ancien officier d'ordonnance; 20,000 à Hébert, dernièrement concierge à Rambouillet, et qui était de ma chambre en Egypte; à Lavigne, qui était dernièrement concierge d'une de mes écuries, et qui était mon piqueur en Egypte; à Jeannet Dervieux, qui était piqueur des écuries, et me servait en Egypte.

14° Deux cent mille francs seront distribués en aumônes aux habitons de Brienne-le-Château, qui ont le plus souffert.

15° Les trois cent mille francs restant seront distribués aux officiers et soldats du bataillon de ma garde de l'île d'Elbe actuellement vivans, ou à leurs veuves et enfans , au prorata des appointemens , et selon l'état qui sera arrêté par mes exécuteurs testamentaires. Les amputés ou blessés grièvement auront le double. L'état en sera arrêté par Larrey et Emmery.

Ce Codicille est tout écrit de ma propre main , signé et scellé de mes armes.

NAPOLÉON.

Au dos était écrit: « Ceci est mon Codicille ou acte de ma dernière volonté, dont je recommande l'exécution a ma trèschère épouse l'impératrice Marie-Louise.

Sienc. NAPOLEON.


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Ce joli Recueil est terminé par la règle de l'Impériale, de l'Ecarté, de la Triomphe, de la Mouche, du Boston , de la Bouillotte, du Trictrac, des Echecs, et du Piquet à écrire.