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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1923-10-29

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 29 octobre 1923

Description : 1923/10/29 (Numéro 17044).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6055517

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/09/2008

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M. Peiner commente à Sampigny sa réponse aux suggestions de M. Baldwin

Le président du Conseil affirme une fois de plus le caractère irréductible de la dette allemande, et expose dans quelles conditions les moyens d'assurer le règlement de celle-ci peuvent être étudiés devant la commission des réparations et entre alliés. La limite de nos concessions est atteinte. Nous ne la dépasserons pas. »

M. Poincaré a inauguré, hier, le monu- ment aux morts de Sampigny, Cette petite localité de la Meuse est le berceau des siens il y a rslevé la maison familiale du clos a sur laquelle le tir de l'artillerie allemande s'était acharné pendant les courts loisirs que lui .laisse la lourde charge du pouvoir, il aime à y retrouver un instant de calms .sinon de repos. Ayant passe sa petite enfance au milieu de cette population meusienne, il en a conservé d'ineffaçables et tendres souvenirs qu'il s'est complu, hier, à évoquer avec émotion devant le monument aux morts de la commune. Une fois de plus il a loué en inn magnifique langaga les vertus traditionnelles des Lorrains qui, plus qu'ailleurs, ·ur cet étroit coin de terre martelé par les obus, ont affirmé leur persistante vitalité et rendu un splendide hommage à la fidélit¢ alsacienne qui, par le généreux concours des Mulhousiens, a prêté une aide efficace au relèvement des ruines de SamP'gny.

Mais si le président du Conseil, se trouvant au milieu dg ses « concitoyens les plus proches et les plus aimés », a donné d'abord libre cours à l'expression de ses sentiments affectueux, il s'est ensuite tourné vers te grand problème qui hante tous les esprits et a poursuivi en ces termes

Ecartons résolument de nous tous ces hommes de peu de foi qui ne savent qu'inventer pour dénigrer la France et pour obscurcir en elle la conscience de sa valeur et de ses succès. Nous les avons connus dans cette sombre année 1917 où ils ont failli empoisonner la France. Quelques-uns cherchent encore à l'anesthésier et Ils ont l'effronterie de s'agiter, comme s'il§ la croyaient frappée d'amnésie. SI l'occupation de la Ruhr n'avait pas tourné à notre avantage, ils auraient saisi, avec une sorte de joie malsaine. l'occasion de spéculer sur l'inquiétude publique. Les événements les ont déconcertés, mais ils ne sont pas encore corrigés et ils continuent à guetter les incidents et peut-être à souhaiter les accidents qui pourraient favoriser leurs manœuvres. Aux bons citoyens de veiller et de préserver de toute atteinte l'admirable moral du pays.

L'hypocrite volte-face

de l'Allemagne

Lorsque l'Allemagne a bruyamment annoncé la cessation de la folle résistance qu'elle nous avait opposée, j'ai cru devoir conseiller la défiance et souffler sur quelques illusions. Je ne m'étais malheureusement pas trompé en disant que nous n'en avions pas fini avec les inleigues et les faux-fuyants. L;année dernière, avant que nous prissions des gages, l'Allemagne prétendait qu'elle ne pouvait pas nous livrer les quantités de charbon fixées par la commission des réparations, parce qu'elle en avait 6esoin pour sa propre industrie. Celte année, notre occupation de la Ruhr a démontre que le Reich était parfaitement à même de se passer de ce charbon, Aussitôt, il a changé de système et iI nous déclare maintenant que, s'il peut effectivement laisser raire les livraisons, il n'est pas en mcsare de les payer. Toute la tactintre de l'Allemagne débitrice apparaît dans l'hypocrisie de celte volte-face. Mais Il est arrivé que cette politique de négation et de mauvaise volonté, accompagnée du .gaspillage financier et du désordre monétaire, a abouti a des catastrophes intérieures, ouvert la lutte entre les intérêts contraires et réveillé le vieil antagonisme des Etats allemands. Pendant que la Prusse, la Saae et la Bavière cherchaient rt se rejeter la responsabilité d'une anarchie qu'elles avaient toutes contribué il faire naître, et dont, 'n'en déplaise il M. Slrcsemann, elles portent seules la responsabilité, il a éclaté, dans tes régtons occupées, des mouvements qve le malaise des populations et la vieille opposition de beaucoup d'entre elles il la Prusse ont spontanément provuqués, Ces initiatives ne sont pas notre fait; nous sommcs taujours restés scrupuleusement en dehors des affaires intérieures de l'Aileruaque et ce ne sont pas les allégations du gouvernement allemand, outrageusement répandues en Europe et dans le nouveau monde, qui obscurciront une vérité qui éclate aux yeux de tous les spectateurs impartiaux. Nous ne renoncerons pas à réclamer des garanties de sécurité

Quelle que soit demain la constitution de l'Allemagne, quelles que soient plus tard les relations mutuelles des Etats qui composaient, au lendemain du trailé, l'Empire germanique, nous ne songerons jamais à violenter la conscience des populations» et nous ne nourrirons aucun projet d'annexion. Mais nous ne renoncerons pas il réclamer des garanties permanen:es de sécurité. Celles qui nous avaient été promises à Versailles ne nous ont pas été fourniers. L'Allemagne a. de son côte, paralyse. depuis plusieurs mois, le contrôle des commissions militaires interalliées elle s'est dérobée à la plupart des obligations qu'elle avait souscrites pour le nombre et l'armement des hommes gardés sous les drapeaux elle est à même de réadapter rapidement ses usines à la fabrication des canons n les munirions elle peut équiper en quelques jours une flotie aérienne elle n'a secoué aucune des influences militaristes qui l'ont si longtemps dominée elle encourage ou tolère partout une propagande forcenée de revanche et d'impérialisme. Sous serions donc bien imprudents (/1' ne pas nous tenir sur nos gardes et d'abandonner ou d'affaiblir nos moyens de protection.

Nous ne sommes pas plus disposés à sacrifier notre droit aux réparations. Totd ce qui se passe aujourd'hui achève de démontrer que nous .avons eu grandement raison de prendre des goges. Si nous ne les avions pas pris et si, au mois de janvier dernier nous avions simplement accordé à l'Allemagne le moratorium de deux ou trois ans qu'elle nous demandait, elle pe serai!, pas seulement aujourd'hui maîtresse de ne rien nous verser, mais elle serait libre de continuer a s'enrichir à nos dépens et de suralimenter toutes les usines du Reich avec le charbon de la Ruhr. Maintenant, au contraire, l'Allemagne est elle-même intéressée à prendre le pius tût possihle les mesures nécessairrs pour payer ses créaneiers elle sait que nous ne nous dessaisirons pas de nos gages uirmt d'avoir touché le montant de nos réparations. C'est à elle d'avancer, par un effort sincère, la date de notre évacuation de la Ruhr. Quant à nos alliés, qu'attendons -nous d'eux 1

LE CORTEGE OFFICIEL SE RENDANT A L'INAUGURATION

De gauche à droite le préfet le maire, M. Godin M. Poincaré et M. Maginot

Rien que l'observation du traité qu'ils ont signé avec nous. La dette allemande a été consciencieusement fixée par la commission des réparations. Cette fixation n'a pas été faite, comme on l'a dit parfois, sans examen suffisant et sur les seules indications des gouvernements intéressés. Elle a donné lieu, au contraire, à des études prolongées et à des auditions réitérées des représentants du Reich. La demande anglaise elle-même a été réduite par la commission, qui l'a trouvée exagérée. Le chiffre arrêté ensuite et signifié à l'Allemagne a été accepté par le gouvernement de M. Lloyd George et il a fait l'objet, le 5 mai 1921, d'un état de paiements dressé par les alliés, sur la proposition formelle du cabinet de Londres. Cet état de paiements a été communiqué au Reich par voie d'ultimatum. La fixation est donc définitive et, comme il y a été procédé en exécution du traité, elle ne peut plus être modifiée sans notre assentiment. Le traité prévoit expressément, en effet, qu'aucune remise ne peut être accordée à l'Allemagne, sinon par l'unanimité des gouvernements créanciers, et la France a été trop éprouvée pour donner son adhésion à cette réduction.

On ne peut discuter que sur la capacité de payement du Reich

On nous demande cependant, à chaque instant, de procéder ;'i une évaluation nouvelle de Il capacité de payement de l'Allemagne. Qu'entendKin par là? S'il s'agit d'arriver, par une voie détournée, à la diminution du chiffre de la dette allemande, c'est une combinaison que nous sommes résolus à ne pas favoriser. S'il s'agit d'apprécier ce que l'Allemagne peut payer demain et dans un avenir immédiat, rien de plus nécessaire que cet examen. Mais précisément, la commission des réparations a été chargée par le traité d'évaluer, de temps en temps, cette capacité de payement, naturellement variable suivant l'état économique et financier de l'Allemagne. Il n'y a aucun motif pour enlever à la commission des réparations une de ses fonctions les plus importantes elle ne mérite pas d'être frappée de suspicion elle a toujours fait preuve de compétence et d'impartialité elle doit donner à l'Allemagne, avant chacune de ses décisions, l'équitable faculté de présenter ses observations elle a la bonne fortune d'avoir, à toutes ses séances, un représentant officieux des Etais-Unis, qui est un homme d'une haute conscience et d'une absolue loyauté elle compte parmi ses membres des délégués britanniques, italiens, belges, qui sont tous des esprits très distingués je ne veux pas parler de son président, parce qu'il est Français et qu'il est mon ami mais on ne prétendra pas, je pense, qu'il manque d'intelligence ou d'expérience. Il me semble, en tout cas, que la conclusion s'impose. L'Allemagne vient de reprendre contact avec la commission. La commission en.tendra sans doute avant peu les délégués du Reich. Qu'on la laisse travailler et remplir son mandat

L'honorable M. Stanley Baldwin, avec qui je me suis réjoui d'avoir pu avoir à Paris un très cordial en.tretien, m'a publiquement adressé, y a trois jours, une invitation et une prière, une invitation courtoise à une conférence internationale ou à uive commission d'experts placée sous les auspices de la commission des réparations, et une amicale prière de réfléchir jusqu'à trots fois avant de décliner ces propositions.

Je n*ai pas besoin de dire que toute suggestion de l'honorable premier ministre britannique est et sera toujours considérée par moi comme digne de la plus sérieuse réflexion. EL comme le discours de M. Baldwin-date déjà de trois fois vingt-quatre heures, j'ai pris le temps de le méditer beaucoup plus de trois fois. La France est prête à se concerter avec les alliés sur le paiement des réparations

Je me suis dit, d'abord, que nous étions entièrement d'accord sur un point essentiei;, l'intérêt qu'il y a à régler, le plus tôt possible, entre atiiés, la queslion des réparations et à nous concerter pour en assurer le paiement. Nous sommes plus intéressés que personne ce règlement et nous n'avons pas la folie de vouloir le retarder.

Nous souhaitons également, comme le premier ministre britannique, que les Etats-Unls consentent à ne pas se tenir complètement Il l'écart des affaires d'Europe. Nous croyons que plus la solidarité économique, financière et morale se resserrera entre le vieux et le nouveau continent, mieux sera servie la cause de l'humânifé.

Mais sur quoi discuterait une conférence internationale ? Comment serait-elle composée ? Dans quels rapports de collaboration ou de dépendance serait-elle, soit vis-à-vis des gouvernements, soit vis-à-vis de la commission des réparations ? Quelles seraient ses attributions ? Autant de problèmes qui, dès le premier stade de mes réflexions, se sont posés à mon esprit et que je n'ai pas réussi à résoudre. On a beaucoup plaisanté, en Angleterre, mes discours dominicaux. Que de discours quotidiens et contradictoires et inutiles, ne nous réserverait pas une conférence internationale 1 Et pendant ce temps, mes amis. vous continueriez à attendre des pierres et des tuiles peur la reconstruction de vos maisons.

Nous ne saurions accepter

que la commission des réparations fût dessaisie

Si vraiment le gouvernement britannique ne songe pas à nous demdnder de faire venir siéger l'Allemagne dans la conférence dont il parle, s'il a simplement, comme nous, le désir d'obtenir la coopération des Etats-Unis, il nous est bien aisé de nous entendre sur une idée déjà envisagée à Parts comme à Washington, à Bruxelles et à Home. La commission des réparations est là. Elle procède tous les jours à (je enquêtes et à des expertises. Elle peut sans. innover en quoi que ce soit demander au délégué officieux des Etats-Unis de désigner des experts américains pour examiner avec des expcrts français, anglais, italiens et belges, la

capacité de paiement actuelle de l'Allemagne et pour réclamer du Reich un programme de restauration financière et monétaire et un plan précis de réparations, tout cela dans le cadre du traité. Mais nous ne saurions accepter que la commission fût dessaisie, ni qu'on la remplaçât par un organisme où notre part d'influence, déjà inférieure à notre part d'intérêts, serait encore réduite.

La limite de nos concessions est atteinte. Nous ne la dépasserons pas. Voilà quatre ans que nous faisons les frais des avantages accordés à l'Allemagne, en dépit du traité. C'est assez. Nous n'oublions pas, nous n'oublierons jamais, la part considérable que tous nos alliés ont eue dans la victoire commune. Nous conservons le souvenir vivace et reconnaissant de la fraternité d'armes qui a assuré le succès de nos efforts. Mais chacun de nous, en luttant pour les autres, luttait aussi et surtout pour lui-même. Nous avons donné autant que nous avons reçu et nous pouvons réclamer une gra- titude égale à celle que nous devons à nos amis. Nous avons été les plus éprouvés par le nombre de nos morts et par l'étendue de nos dommages, et c'est sur notre sol ravagé que s'est joué le sort de la guerre. Nous ne voulors pos supporter seuls la presque totaLité des dépens d'une cause qui était vitale pour toacs et que nous avon.s gagnée ensemble. Nous ne voulons pas nosc plus rester exposés nouvelles $ions duus ces marches de l'Est que le prési- dent H'iL.son appelait, un jour, d'un mot très juste,-ta frontière de la liberté. Nos amis belges et nous, nous sommes les gardiens de cette /rontière. mais sE derechef elle était un jour franchie, tons nos alliés seraient bientôt menaCes derrière nous. Notre politique de prudence et de fermeté n'a donc rien d'égoïste et d'étroit elle est commandée par le bien générale des Peuples. Si nous l'abandonnions, no2es ne trahirions pas seulement la France nous desservirions le monde entier.

DEUX ÉLECTIONS MUNICIPALES ONT EU LIEIJ, HIER, A PARIS Deux élections municipales ont eu lieu, hier, à Paris, dans la quartier de la Santé, pour remplacer -NI. Hénaffe, et dans le quartier de Charonne pour remplacer M. Reizs, tous deux décèdes. M. M.arty, inéligible, ayant obtenu par deux fois la majorité des suffrages dans ces deux quartiers, les opérations électorales avaient été annulées par le conseil de préfecture.

Les deux scrutins auxquels il a été procède hier ont donné les résultats suivants QUARTIER DE LA SANTÉ

Inscrits 3.045. Votants 2.049

Blancs et nuls 33.

Ont obtenu

M'M. Montillof, Entente républ.. voix Midol, communiste 482 Crabol, radical socialiste. 403 Goldsky, communiste dissid ?69Graziani, P.S.LO 180 Pichon, républicain 33 (Ballottage.)

[Le 5 novembre M.' "Martv avait obtenu suffrages, et 913 le 18 février -dernier QUARTIER DE CHARONNE

Inscrits 10.084. Votants

Blancs et nuls 126.

MM. Levillain, Y&l.0 2.655 voix Jâidol, communiste. 2.497 David, républ. démocrate. 661 Lesbroussard, Entente rép, 508 (Ballottage.)

,Jïï' Marty avait réuni 4.i56 voix en mars

LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE RHENANIE

A Mueh£ M. W«lWrhofl, Finances. Au centre M. Matuies, commissaire à l'Exécutif. A droite M. de Metien, Aflalrei étrangères.. En bas M. Matthes, passant en revue les milices rhénanes.

LE GOUVERNEMENT SAXON repousse l'ultimatum

du gouvernement d'Empire Berlin, 28 octobre (dép. Petit Parisien) Après une séance qui a duré plusieurs heures le cabinet saxon a catégoriquement rejeté l'ultimatum du gouvernement d'Empire.

Le cabinet saxon déclare que, seule, la Diète de Saxe a le droit de faire démission- ner le gouvernement.

Les socialistes Robert Schmidt, actuellement ministre de la Reconstruction, Hilferding, ministre des Finances du premier cabinet Stresemann, et Gradnauer, qui s'étaient rendus, la nuit dernière, de Berlin à Dresde pour convaincre le président du Conseil bavarois Zeigner de démissionner, sont rentrés après un échec complet Le cabinet saxon a publié dans la soirée, après le départ des socialistes berlinois, le communiqué suivant

Le gouvernement saxon repovsse énergiquement l'ultimatum du chancelier Stresemann; cet ultimatum n'est pas motivé politiquement et l'exigence du gouvernement d'Empire est inadmissible du point de vue constitutionnel. Seule, la Diète saxonne est qualifiée pour révoquer le gouvernement saxon. Aussi longtemps que cela n'aura pas lieu, le gouvernement saxon restera à son poste, mais it provoquera à très bref déLai à la Diète saxonne un débat à ce sujet.

LE 1 COMMUNIQUÉ. DE LA REICHSWEHR Berlin, ociotae (<&> Havas.) <>̃ Lu Reichswehr, qui publie chaque jour ,un bulletin de ses opérations en Saxe, annonce qu'elle a avancé son front de bataille.

La compagnie envoyée à Freiberg a ouvert le feu sur les insurgés à un endroit dénommé « Le Fossé rouge ». Les patrouilles parcourent la ville et des arrestations sont opérées. Les pertes des insurgés à Freiberg sont de vingt-trois- morts, dont une femme, et de trente et un blessés.

UN ACCORD AVEC KRUPP SERAIT BIENTOT CONCLU Dusseldorf, 28 octobre (de notre env. spéc.) Simultanément aux négociations qui se poursuivent actuellement à Dusseldorf avec le groupe Stinnes pour la reprise du travail dans les mines et les livraisons de charbon au titre des réparations, des pourparlers sont engagés depuis quelques jours, à Essen, avec M. Krupp, mis en liberté provisoire (mais qui n'est nullement à Berlin, comme l'ont annoncé certains journaux américains), pour arriver à des accords de même nature que ceux conclus entre la M. I. C. U. M. et le groupe Otto Wolff. Ces négociations sont en bonne voie, mais on affirme, dans les milieux alliés, (aucune signature n'a encore été échanKojxe(, l'on déclare inexactes les informations publiées à ce sujet.– Robert Voucher. Dùsseldorff, 28 octohT (dép. Public Ledger.) M. Krupp von Bohlen, mis en liberté provisoire sur parole par les autorités françaises, s'efforce déjà d'obtenir que les usines Krupp reprennent le travail comme avant la crise.

En ce qui concerne les pourparlers avec M. Stinnes, il a été convenu que les signatures seraient échangées après que celui-ci serait revenu de Berlin, c'est-à-dire demain ou après-demain.

L'accord ressemblerait à celui qui fut conclu récemment avec le groupe Otto Wolff.

On prévoit que M. Krupp signera un accord avant M. Stinnes.

C'est Mme Bcrlha Krupp qui, impressionnée par les excès auxquels se livraient les sans-travail, réussit à convaincre son mari de la nécessité dune entente avec les autorités alliées, alors même qu'il était encore en prison.

M. Guy de Weno'el, député de la Moselle, blessé dans un accident d'auto

Son valet de chambre a les deux jambes brisées Laon. 28 octobre {dép. Petit Parisien.) Des chasseurs se rendaient ce matin en âutoin-dbile à Notre-Dame-de-Licsse. Leur voiture entra en collision, aux approches de' Laon. sur la route de Soissons, avec un camion de la société soissonnaise T Abeille ».

M. Guy de Wendel. député de la Moselle qui était dans l'automobile, fut assez sérieusement, blessé à la tète. Son valet de chambre, M. Jean Tibby, quarante-quatre ans, a eu les deux jambes broyées. Tous deux furent immédiatement transportés à 1 Hôtel-Dieu de Laon.

Après avoir reçu les soins des docteurs Lemarchal et Chaufour, M. de Wendel a été conduit à la clinique Lemarchal Un autre domestique do M. de Wendel se plaint de douleurs internes. Deux autres personnes sont légèrement blessées

AU PAYS DU MYSTÈRE

COMMENT JE PARVINS A LHASSA, LA VILLE SACRÉE DU THIBET(I) Par le docteurMAC GOVERN, de l'Université de Londres

Ce ne fut que deux jours plus tard que je reçus l'ordre de me rendre au Kashak, dont le quartier géné- ral est établi dans une aile de la « chokang » ou cathédrale. Je fus mis en présence du premier ministre, le lonchen, et de ses deux collègues, Ngapo shapé et Parkang Dzang. Tsarong avait soigneusement évité de se rendre à cette réunion du cabinet.

Le Kashak est chargé de l'administration du pays tout entier; constitue en même temps la haute cour d'appel, et c'est par son entremise que le Dalaï Lama exerce ses pouvoirs exécutifs. Il nomme et révoque les cinquante- trois gouverneurs de districts, et, à part quelques lois qui sont soumises à l'approbation de l'Assemblée, pour donner satisfaction aux moines turbulents, est chargé de la législation.

Les trois ministres me reçurent dans une modeste chambre encombrée de paperasses. Les deux shapés ne prononcèrent que quelques paroles et les sentiments hostiles qu'ils nourrissaient à mon égard étaient visibles, Le lonchen, par contre, fut très courtois,mais son air préoccupéme fit comprendre les ennuis que ma pré-

sence avait occasionnés au gouvernement. Il avait l'apparence d'un homme doux et timide, et ressemblait plutôt à un reclus religieux qu'à un des plus hauts fonctionnaires du Thibet. Il m'exposa la situation très délicate dans laquelle le Kashak se ouvait. L'Assemblée nationale s'était élevée avec véhémence contre la poursuite de notre voyage au moment de notre première tentative, et si ses membres apprenaient ma présence à Lhassa, leur fureur serait sans bornes. D'un autre côté, le gouvernement de l'Inde avait pris à mon égard uns attitude très inamicale, '-et. le major Bailey exigeait mon renvoi immédiat à Darjceling. Le lonchen ajouta, cependant, qu'étant donné ma présence à Lhassa, on l'avait persuadé je reconnus l'influence de Tsarong de m'y laisser séjourner quelques jours, mais il me pria de ne sortir que sous mon déguisement.

Le lonchen tenait beaucoup à connaître 10 but de ma visita à Lhassa, mais comme il n'aurait certainement pas compris l'intérêt d'une mission anthropologique, je l'informai que l'étude du bouddhisme était mon seul but et que j'avais tout risqué pour venir étancher ma soif de connaissance à la fontaine de sagesse de Lhassa.

Entrevue secrète avec le Dalaï Lama Trois jours plus tard, le 2G février, je pus enün obtenir une entrevue du Dalaï Lama. Il avait une trop grande crainte de soulever le mécontentement populaire pour m'accorder une audience publique, mate sa curiosité avait été tellement excitée, qu'une entrevue secrète fut décidée. Sonam et mes domestiques n'étaient même pas au courant des pourparlers qui eurent lieu. Dans la soirée, un messager ae présenta pour m'accompagner, soi-disant au Kashak, mais, au premier tournant de rue, nous nous dirigeâmes vers la porte de la ville et le Potala. Nous pénétrâmes sous une porte dérobée de l'enceinte sacrée et, après avoiir fait l'ascen'!Ion de plusieurs escaliers thibétains, qui ressemblent des échelles, je fus introduit dans une petite pièce où un homme sieul m'attendait. Ce personnage n'était autre que Sa Sainteté.

Dans l'ombre qui envahissait la pièce, je pus distinguer un homme de petite taille, plus frèle et avec une physionomie plus longue et ovale que la plupart des Thibétains. Sa face portait encore les traces que la variole y avait laissées dans sa jeunesse sa tête était rasée, selon la coutume des prêtres, mais il portait de longues moustaches cirées en pointes, à la mode indienne. Il donnait l'apparence d'un homme qui avait l'habitude d'être vu sous le jour d'un dieu et qui, en plus, avait une foi inébranlable en sa propre divinité mais, malgré cela, une grande quiétude et un air de modestie semblaient l environner. Il n'avait rien de l'apparence délicate et mystérieuse du Trashi Lama de Shigatsé. Son apparence était plutôt celle d'un homme du monde, observateur attentif de la nature humaine et esprit perspicace s'abandonnant à l'étude des causes finales. Son habillement, d'une extrême simplicité, était presque semblable à celui d'un moine.

Il serait intéressant de rappeler comment le Dalaï Lama est élu. Les hautes fonctions de Dalaï Lama, on lo sait, ne sont pas héréditaires, mais le souverain tout-puissant du Thibet n'est pas pour cela élu par son peuple. Il est choisi au moyen d'un système qui est unique au monde. Théoriquement, le Dalaï Lama est une réincarnation de la divinité chénrési, et est également une réincarnation immédiate de sa personne. Peu de temps de quelques mois à deux ans après la mort du pontife, le conseil suprême des moines annonce au peuple la découverte du nouveau Dalaï Lama. Il se peut que ce nouveau Dalaï Lama soit un enfant âgé de quelques mois ou même de deux ans, mais, en tout cela, il faut que sa naissance'ait eu lieu après la mort du dernier Dalaï Lama dont l'âme est sensée avoir trans- migré dans le corps de l'enfant. Quelquefois, avant sa mort, le vieux Dalaï Lama fait savoir à ses conseillers qu'il renaîtra dans telle ou telle région ou daps telle ou telle famille. Cette indicati,o.n;jfacilite considérablemenet les ehosqg'- fors'que le moment de la désignation est venu. Les chefs des monastères importants du Thibet et de la Mongolie se réincarnent' de la même façon et, en général, la réin-

LE DALAI LAMA

carnation de ces lamas moins importants se prolonge jusqu'à la plus,grande vieillesse. Il n'en est pas de même avec les Dalaïs Lamas.

Les premiers quatre grands pontifes, qui n'étaient que des chefs religieux, atteignirent une vieillesse assez avancée. Ce ne fut que la cinquième incarnation qui, avec l'aide des Tartares, s'empara des pouvoirs politiques. Les intrigues politiques commencèrent alors à influer sur la destinée de chaque réincarnation. Depuis ce moment jusqu'au petite actuel, qui est le treizième de la lignée, aucun Dalaï Lama ne vécut au delà de dix-huit ans, ûgo de sa majorité. C'est ainsi que les jeunes Dalaïs Lamas mineurs furent, pendant très longtemps, de simples jouets entre les mains de l'oligarchie religieuse qui domine le pays. Ces prêtres tout-puissants, craignant qu'un Dalaï Lama adulte ne fût pas suffisamment malléable, faisaient le nécessaire pour que le suprême pontife.se réincarnât dès qu'il avait atteint sa majorité. Le Datai Lama actuel est le seul qui ait échappé à ce sort depuis un siècle.

Il possède une énorme force de caractère, et il l'a manifestée d'une façon des plus frappantes en échappant à la mort qui n'a cessé de le menacer. Il est fils de paysans. Au moment de son avènement, le Thibet était sous l'influence de la Chine, et comme la 'Chine ne voulait pas que le pouvoir tombât entre les mains des puissantes familles thibétaines. le. choix d'un enfant de paysan était tout indiqué. Cet, homme, aujourd'hui âgé de quarante-neuf ans, a réussi à s'emparer de la puissance qui depuis si longtemps avait, appartenu aux factions religieuses. Il apprit, sans doute de fort bonne henre, la destinée tragique de ses prédécesseurs, et, bien avant d'at-

Musiciens thibétains

teindre sa majorité, évita toute nourriture qui n'avait pas été goûtée, en sa présence, par son entourage. Il put, de cette façon et. de bien d'autres encore, échapper aux dangersç qui le menaçaient.

A dix-huit ans, en atteignant sa major té. il insista pour se faire remettre effe :̃ <ment les pouvoirs qui, nominalemen iui appartenaient, et ce ne fut pas sans il.[cultes qu'on les lui remit.

Enhardi par ce succès et par la « volofié de puissance ainsi que « la volonté de vivre », le Dalaï Lama se lança dans un,politique extérieure assez risquée, qui fut la cause principale de l'expédition britannique de 1904 et de l'incursion chinoise de 1909.

Notre entretien avec le Dalaï Lama ne porta que. sur des questions générales, et jé dus promettre de tenir le secret le plus absolu' sur notre conversation. Je pris ensuite congé de cet homme remarquable et regagnai ma demeure de Lhassa par les mêmes chemins détournés.

Le lendemain, 27 février, l'orage, auquel je pouvais m'attendre, éclata. Ma présence à Lhassa. avait été enfin signalée aux moines Les plus turbulents de la ville, (1) Copyright aux Etats-Unis et au Canada, par le New-York Times en Angleterre, par le Daily Telegraph en France, par le Petit Parisien en Australie, par l'Unitcd Cable Service aux Indes, par l'Englfshmnn, etc. Tous droits réservés par la mission britannique bouddhiste au Thibet.

(V'rtir le Petit ParMen, a" des le, Si leptem- irc, 1", Il, 13' e: X 'octobre.