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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1923-03-13

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 13 mars 1923

Description : 1923/03/13 (Numéro 16814).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse

Description : Collection numérique : BIPFPIG15

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

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Description : Collection numérique : BIPFPIG37

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k605321k

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/09/2008

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LES DECISIONS DE BRUXELLES La France et la Belgique ne subor- donneront pas l'évacuation de la Ruhr à de simples promesses de l'Allemagne. Cette évacuation se fera au fur et à mesure que l'Allemagne exécutera ses obligations. REÎTRE CE MÂT» Bruxelles, 12 mars {de notre env. spéc.) On résumerait sans doute assez exactement la conversation franco-belge qui vient d'avoir lieu en disant qu'elle a été moins importante au point de vue de notre tactique dans la Ruhr qu'en ce qui concerne le futur dénouement du conflit qui met aux prises l'Allemagne d'une part, la France et la Belgique de l'autre. Deux questions entièrement distinctes ont été, en effet, abordées, soit au cours de la réunion tenue au début de l'aprèsmidi par les ministres français et belge eb l'ambassadeur de France, soit dans la réunion plus vaste décrite dans le communiqué, Ni l'une, ni l'autre n'étaient d'ailleurs nouvelles. Elles avaient été déjà discutées en conférence et en tête à tête, lors de la précédente rencontre de MM. Poincaré et Theunis, les 21 et février dernier. Elles n'avaient cessé depuis de demeurer sur le tapis.

La méthode

La première de ces deux questions est celle de la méthode qu'il s'agit d'employ er dans la Ruhr. La seconde est. celle du but final, que la France et la Belgique doivent se proposer. Problème de la guerre, d'une part, de l'autre, problème de la paix. C'est au premier point que sont consaçrés les quatre premiers paragraphes du communiqué. Pour les comprendre, il est bon de savoir que, depuis quelques semaine- deux conceptions sont aux prises au sujet de la meilleure façon de conduire le blocus dans la TRuhr. Les uns considèrent que la plus simple est d'attendre sans bouger les résultats du blocus. Au cas où ils se feraient trop attendre, ils se borneraient à recommander une extension de l'occupation sur la rive droite du Rhin. Les seules opérations de détail qu'ils préconisent sont la saisie à main armée du charbon dans certaines mines.

Une seconde méthode. ptlus souple, paraît toutefois avoir été définie dès la dernière réunion de février par le maréchal ï'och, dont l'énoncé produisit alors unc impression également profonde sur -NI. Poincaré et sur M. Theunis. Elle consiste en gros, tout en maintenant un blocus rigoureux, à attaquer iL l'intérieur de la Ruhr les résistances allemandes, l'une auprès l'autre, de manière à ranimer sur certains .points la vie économique aujourd'hui paralysée. Il s'agit, en quelque fort, de chercher le joint. C'est ce plan du maréchad Foch. communiqué à Dusseldorf dès le 23 février, et auquel le général Degoutte répondit par. son rapport du 2 mars, qui parait avoir été définitivement adopté par les deux gouvernements.

La présence de M. Franzen, qui repréeentait ici la mission Coste, et dont la compétence s'impose chaque jour davantage, a d'ailleurs permis de donner aux délibérations d'hier un tour exceptionnellement précis.

De cette décision d'ensemble, il convient de rapprocher celle qui a pour objet de réprimrr les cfiimes allemands, non point par des représailles sanglantes, mais par des amendes et des prises de gage, de même que celle qui concerne les intérêts du commerce que la France et la Belgique ont le vif souci de ménager.

Les deux gouvernements ont, en somme, résolu de définir plus clairement encore que par le passé la ligne de conduite qui devra être ce'We de leurs représentant dans la Ruhr. Pour se garder de toute ?xagf-raiion, il convient néanmoins d'ajouter que ces instructions nouvelles ne pourront être jugées que d'après la façon dont elles seront exécutées sur place et par les résultats qu'elles produiront.

Le règlement final

Au contraire, on peut dès maintenant marquer la portée exceptionnelle ai la dernière partie du communiqué, qui s'occupe de la deuxième question, c édile du règlement final.

A la suite d'une conversation approfondie, dont l'initiative appartient au gouvernement belge, mais à laquelle M. Poincaré ne pouvait que se prêter d'avance, étant donné ses conceptions maintes fois exprimées, la France et la Belgique ont définitivement fait connaître leurs intentions au sujet de la Ruhr.

En prenaier lieu, elles ne cachent pas leur résoLution de n'évacuer la Ruhr qu'au fur et ia mesure de V exécution des paiements dus par l'Allemagne. Ceci signifie qu'après les nombreux manquements de l'Allemagne, elles estiment ne pouvoir se dessaisir de letar nouveau gai territorial avant que les promesses aH ,ndes aient été suivies d'effet.

Mais, d'autre part, les deux gouvernements font du méme coup justice de la légende d'après laquelte \U prépareraient à détacher définitiv-:n,e:it la Ruhr de l'Allemagne. La Ruhr est pour eux un gage temporaire, il suffit, pour qu'elle soit restituée, que l'Allemagne l'iv-^uitte i.'e ses obligations.

Ce double principe devra mettre fin à plus d'une équivoque ent; etenue l'opinion étrangère par la propagande allemande. Sans doute les sceptiques ou les juges malveillants ne désarmeront pas tout à fait. Ils diront que tcut eu affirmant que la Ruhr n'est qu'un la France et la Belgique se l' i exiger de l'Allemagne des s' :;?ment excessives que le gage, dans m pru^-me, ne pourra être restitué. Il serait fncile de démontrer que les demandes Irar.co -belges n'ont rien que de raisonnable et de motivé. La France et la Belgique ont été accusées de suivre, à l'égard de l'AllsïiagTîe, une politique sinon impérialiste, du moins personnelle et dédaigneuse de l'intérêt général. Les principes posés aujourd'hui permettront non seulement de confonde cette accusation, mais de préparer, te moment venu, le rétablissemen*. de la coopération interalliée. Ph. Mille:,

LE DEPART DE M. POINCARE A LA GARE DU NORD. A la gauche du président du Conseil, le baron de aaiilier d'üestroy, ambassadeur de Belgique à Paris, «'entretenant avec M. Le Trocquer. En haut le ministère des Affaires étrangères i Bruxelles, ou s'est Moue la conférence.

LE COMMUNIQUÉ OFFICIEL 1

Voici le communiqué qui a été remis à la pre·se, à l'issue de la conférence MM. Poincaré, Maginot, Le Trocquer, assistés de MM. Herbette, ambassadeur de France, du flénéral Dégoutte, de M. Tirard, haut commissaire français des territoires occupés; de M. Perretti de la Rocca, directeur des affaires politiques au Quai d'Orsay; de M. Guillaume Franzen, ingénieur; de M. Isambert, secrétaire général de la haute commission Ù la conférence; de MM. Theunis, Jaspai', Devèze.eujean, assistés de MM. le générale MagUnde, du général Rucquoy, du baron Rolin-Jacquemyns, haut commissaire belge des territoires occupés; Hannecart, chef des services techniques de la rnission belge en Rhénanie le vicomte J. Davignon, se sont réunis aujourd'hui, de, deux heures six heures, un ministère des Affaires étrangères où ils ont examiné ensemble, conformément à l'usage établi par les deux gouvernements, les diverses affai- res en cours dans la Ruhr et dans h's au- tres territoires nouvellement occupés sur la rive droite du Rhin.

Ils ont pris les mesures nécessaires pour assurer les lioraisons de charbon et de coke ù la France et à la Le programme dressé sera exécuté progressivement, suivant les directives communes données pur les deux cabinets-

Ils ont réglé les questions relatives an fonctionnement de la comptabilité de la régie franco-belge des chemins de fer. Ils se sont anis d'accord sur les mesures dc répression ou les sanctions à appliquer en cas de nouveaux attentats diriges contre les troupes d'occupation. Ils ont déterminé les règles suivant lesquelles les licences pourront être accordées en cas de marchés en cours avec des industriels Enfin, les deux gouvernements se sont trouvés une fois de plus d'accord pour ne pas subordonner à de simples promesses de l'Allemagne l'évacuation de la Ruhr et des territoires nouvellement occupés sur la rive droite du Rhin, mais pour l'effectuer au fur et à mesure de l'exécution par l'Allemagne de ses obligations des réparations.

Les deux gouvernements sont également résolus à ne pas quitter ces territoires sans avoir obtenu du gouvernement du Reich, avec la levée des pénalités, des garanties certaines pour les nationaux allemands qui auraient collahoré avec les autorités alliées.

M. ACCLAME A BRUXELLES Bruxeiles, 12 mars (dép. Petit Parisien.) M. Poincaré, qui avait quitté Paris il huit heures dix du matin, en compagnie dv Le Trocquer, ministre des Travaux publies, et Perretti de la Rocca, directeur

AYONS-NOUS YU HIER le dernier jour de la crue? La Seine, ainsi qu'il était annoncé, a eu, hier, une nouvelle hausse de vingt-deux centimètres. Mais s'il faut en croire les services de la navigation cette nouvelle montée des eaux est comme le chant du cygne de la crue. Après être demeurée étale pendant quelque temps, quarantehuit heures environ, la Seine, nous affirme-t-on, commencera à descendre et le rabais sera assez rapide.

En effet, on affirme qu'en amont, le maximum a été atteint par la Seine et ses affluents.

Le maximum de la Marne, dit le communiqué du ministère des Travaux publics, parait réalisé à Cha,lifert, où la montée totale était, dimanche, de neuf centimètres.

La Seine, a Montereau. a atteint son maximum hier déjà la baisse enregistrée, hier matin, était de huit centimètres. A Paris, la Seine a monté de vingt-deux centimètres au pont d'Austerlitz.

Le maximum réalisé au cours de la journée est aux environs de la cote cinq mètres trente-cinq au pont d'Austerlitz. A 5 heures du soir, la cote avait déjà baissé de 7 cen M mètres.

Il est donc probable que nous avons vu hier ,1« dernier jour de la crue.

Il est heureux que la crue de la Seine dans la traversée ait atteint son maximum, oar le fleuve commençait à devenir inquiétant. Les eaux ont en effet envahi à Asnières, -.dans la, journée d'hier, les chaussées îtgs rues du Maine, Duchemay et du Chemin-Vert. Elles remontent actuellement par les diverses bouches d'égout.

D'attiré part, à Gennevilliers, le quai d'Asnières est inondé au point que des passerelles ont dû être établies sur divers. points.

des Affaires po'litiques au ministère des Affaires étrangères, est arrivé il treize heures dix-neuf dans la capitale belge, où une foule nombreuse, massée aux abords de la gare du Mkli, lui a fait une chaleureuse ovation.

MM. Theunis et Jaspai', membres du gouvernement belge M. Herbette, ambassadeur de France à Bruxelles M. Maginot, ministre français de la Guerre, arrivé le matin dans 'la capitalé belge M, Max, bourgmestre de Bruxelles M. Tirai-il, haut commissaire français des territoires rhénans, le général Degoutte, le général Sérot Almeras-Latour, ainsi que le général Bocquet étaient venus l'attendre sur le quai. MM. Theunis et Jaspar ont souhaité la bienvenue au président du Conseil à sa ck'sotuile de wagon, puis l'ont accompagné jusqu'à la sortie de la gare, au milieu des acclamations de la foule.

Au dehors, la manifestation populaire a pris un caractère tout particulier de vive sympathie. Des acclamations nourrirs et des cris de « Vive la France « Vive Poincaré » ont' salué longtemps l'homme d'Etat français et ses collaborateurs.

Avant d'aller au ministère des Affaires, étrangères. M. Poincaré, accompagné de M. Herhett.e, s'est rendu à l'ambassade de La conférence, au ministère des Affaires étrangère;; a commencé à deux heures. M. Poincaré. arrivé en auto avec M. Herbette. a été vivement acclame par les curieux rangés sur if trottoir de la rue de la Loi. La réunion, qui a été précédé d'une conversation à laquelle seuls les ministres ont pris part, s'est terminée à six heures.

En sortant du ministère, MM. Poincaré et Jaspar ont déclaré tous deux aux journalistes « Nous ne dirons pas un mot-; nous l'avons promis. Cette consigne a été rigoureusement observée.

M. Poincaré, de M. Herbette, ii rendu ensuite visite au roi Albert. A vingt heures, enfin, un dîner a été offert, en l'honneur des membres de la conférence, par M. Theunis, premier ministre.

M. Poincaré quittera Bruxelles pour Paris, demain à huit heures du matin. M. Mayer ne sera pas remplacé l'ambassade d'Allemagne à Paris Berlin, 12 mars {dép. Rodiu.

Une note officielle, annonce ce soir que M. Mayer, ambassadeur allemand à Paris, qui est mort ce, jours derniers à Munich, ne sera pas remplacé pour le moment à l'ambassade allemand.

Cette note ajoute que, tant que la question de la Ruhr n'aura pas été tranchée, le gouvernement allemand né sera représenté il Paris que par un chargé d'affaires.

POUR ET CONTRE

Les différents comités des fêtes de Paris semblent- avoir découvert cette année quelques vérités précieuses et fortes. C'est que Paris n'est situé ni à Nice, ni au Caire, ni à Ceylan. C'est que l'hiver est à Paris une saison assez froide, assez humide, assez détestable. C'est qu'il n'est pas très opportun, ni même très raisonnable, d'organiser en pareille saison, dans la boue, sous la pluie, ou par dix degrés au-dessous de zéro des réjouissances de plein air. C'est qu'il n'est pas prudent <lu tout, ni humain, quand il fait un temps de chien, de trimballer par la ville sur. des chars variés de pauvres reines à peine vêtues et frigorifiées. C'est que tous les cortèges formés en plein hiver, quand il gèle ou quand il pleut, se disloquent au cimetière. Tous ces cortèges sont ceux «de la grippe, de la congestion, de la maladie. Et tous les chars, si réussis qu'ils puissent être, symbolisent une même calamité, qui est la bronchopneumonie.

Nos comités des fêtes ont donc réduit nos fêtes, cet hiver, à leur plus simple expression. Et je les félicite chaleureusement de leur bienfaisante réserve. Je les félicite non moins chaleureusement des projets qu'ils nous annoncent. Car nos comités n'ont pas l'intention de priver les Parisiens des fêtes qui les amusent et qui amusent tout particulièrement les cornmerçants. Loin d'eux, une telle pensée défaitiste et criminelle. Seulement, ils feront célébrer ces fêtes pendant la belle saison, quand il fera beau ou du moins quand il y aura toutes chances pour qu'il fasse beau.

Eh bien! mais c'est parfait! C'est parfait et c'est très heureux pour tout le monde sauf peut-être pour les docteurs et les pharmaciens. Profitons de nos beaux jours qui sont si courts, comme dit la romance. Egayons notre Paris quand il peut vraiment être gai, quand il y a du soleil, des fleurs, de la brise et de la gaîté. Ne nous entêtons pas à essayer d'organiser, dans la boue, dans la neige, de pitoyables cortèges en tète desquels, toujours, marche, masquée et ricanante, une vieille dame hideuse çt Maurice^ P/axt_

L'ATTENTAT DE BUER

Deux des assassins de MM. Cornet Joly arrêtés, tentent de s'évader et sont tués Des Allemands interviennent et attaquent le poste français Celui-ci tire cinq des agresseurs tombent

A Dortmund, des soldats français ayant reçu des coups de feu, ripostent. Un Allemand est tué, deux autres blessés

Dusseldorf, 12 mars (de notre envoyé spéc.) Le châtiment ne s'est pas fait attendre. Les assassins du sous-lieutenant de chasseurs à pied Colpin et de l'agent technique Joly ont été arrêté* et tués.

Il convient de dire que la police allemande n'a pas opéré seule le service de îa sûreté française s'est, lui ausgi, occupé de l'affaire et c'est grâce à lui que le.résultat ne s'est pas fait attendre. Sans lui les assassins courraient encore. Comment fut menée l'eaqaête

Voici comment tes choses se sont pasOn avait, je vous l'ai dit, aussitôt le crime commis, commencé une enquête. Tout de suite elle s'éclaira presque du premier coup. Hier soir on apprit qu'un habitant de Buer s'était vanté, devant des amis qu'il croyait sûrs, de « descendre » un Français, deux, trois Français, autant de Français qu'il aurait, sans trop de risques pour lui, l'occasion de « descendre ».

Les inspecteurs de la sûreté française se rendirent à la maison qu'habitait cet individu. Il n'était pas chez lui. mais sa femme était là. C'était une femme assez jeune qui, grelottant de peur, déclara en balbutiant, la voix étranglée, que son mari n'était pas là, qu'il n'avait pas passé la nuit à la maison et que cela l'inquiétait beaucoup, un homme si rangé, si sobre, si bon époux, si bon père do famille, un homme tout plein des plus belles vertus familiales.

Mais cette femme tremblait si fort, elle était si peu maîtresse d'elle-même, on la sentait si angoissée, si effrayée, qu'à son attitude, les inspecteurs de la sûreté comprirent qu'elle ne disait pas la vérité. Son mari devait être là caché dans un recoin de la maison.

L'arrestation des assassins

On fouilla l'habitation de fond eu aomble,de la cave au geôlier, et dans un pla-,card de la chambre à coucher, derrière un fouillis de vêtements d'hommes et de femme,; ou découvrit le mari et avec lui un autre' individu. On lea sortit de là, ils étaient verts de peur et on les amena aussitôt au poste de soldats voisin. On les y laissa sous bonne garde.

Leur tentative d'évasion. Leur mort. Peu de temps après. les gendarmes vinrent chercher les deux prisonniers pour les conduire dans un autre poste, mais au moment où ils franchissaient la porte pour sortir, les deux individus les bousculèrent et prirent le large, Ils n'allèrent pas bien loin, une salve de coups de feu les étendit raides morts sur la chaussée.

Le poste français attaqué

A l'heure même où ^es deux assassins tombaient sous les coups de feu des gendarmes français, une partie de la population de Buer manifestait dans les rues et sur les places de la ville, pour protester contre l'arrestation opérée la veille du bourgmestre, de son adjoint et de deux notables elle manifestait sans cris, sans hruiL sans violence.

Mais tout à coup, comme une traînée de poudre c'est le mot de circonstance le bruit ae répandit que deux Allemands venaient d'être tués par des gendarmes. Aussitôt un groupe de manifestants se précipita sur le poste français le plus proche. Cette fois. ils hurlaient, ils menaçaient, ils se démenaient comme des diables. Au moment où ils franchissaient le passage laissé libre entre la barrière de fils de fer barbelé, des soldats sortirent du poste et sommèrent les manifestants de se retirer. Peine perdue. Les Allemands, toujours hurlant et de plus en plus menaçant, continuèrent à avancer.

Alors, nos soldats n'hésitèrent plus. Ils tirèrent et cinq Allemands tombèrent net. C'est ainsi une enquête rapide nous l'a appris que les événements se sont passés.

L'agression de DortmuAd

Les assassins de Buer ont trouvé des imitateurs. (Test ainsi qu'k Dortmund, hier. trois soWats français, qui venaient d'accompagner à la. gare un de Leurs camarades qui partait en permission, ont été attaqués par des individus dissimulés derrière des arbres. Il« essuyèrent des coups de revolver et l'un des soldafs fut blessé à la jambe droite. Ses camarades ripostèrent vivement et tuèrent un de leurs agresseurs et en blessèrent deux autres. Un tué et deux blessés.

Que va-t-il arriver maintenant ? Allonsnous voir se renouveler dans la Ruhr les événements sanglants de la Haute-Silésie ? Si Ton veut être objectif et prudent, il conviendrait sans doute de ne pas systématiser les actes qui viennent de se produire. S'il est clair que les organisations nationallistes sortent de l'expectative dans laquelle elles se tenaient enfermées et commencent à s'éveiller, vont-elles continuer à user de viotence ?

Attendons quelques jours avant de nous prononcer. Cette renaissance de l'agitation naifionatliste peut provoquer dans da population de la Ruhr une reaction.

N'oublions pas que les ouvriers des grands centres industriels ont créé des « centuries pour combattre les menées des agitateurs à la solde de Berlin. Tenons-nous en au fait brutal. Depuis huit jours, nul incident grave, nulle manifestation violente, nul attentat. Mais samedi un double assassinat à Buer, dimanche une tentative de meurtre à Dortmund. Ces. actes terroristes

inquiètent la population

Ce qui nous frappe, par contre, c'est l'attitude passive, inquiète, de la population. Elle porte sur ses épaules un. lourd fardeau qui l'accable. EHé souffre, cela p'est voir, te»

Le sous-lleutenint Colpin

cette situation douloureuse pour elle; mais elle sen.t rôder autour d'elle 'le péril nationaliste, et cela l'inquiète, car elle le redoute. Elle voudrait la paix. Brusquement, au milieu d'une accalmie, des coups de feu retentissent, un crime est commis, le sang coule alors les paysans et les commerçants de la Ruhr sentent revivre plus fort leurs angoisses.

Ils se cachent et se terrent, en proie aux plus,vives alarmes, et souhaitent que tout cela finisse.

Cette effervescence n'est que d'un moment et que de quelques-uns. Elle -n'est pas générale.

Mais par tous ces attentats Berlin veut-il la qu'elle s'étende à toute la Ruhr"?

Jeu dangereux. --Jean Rogier.

UNE « EXPLICATION » ALLEMANDE Francfort, 12 mars {dép. Radio,;

On aurait pu croire que le gouvernement allemand aurait éprouvé quelque peine à fournir des explications au sujet de l'assassinat à Buer d'un sous-lieutenant et d'un fonctionnaire français. Les dirigeants du fteioh ne se laissent pas embarrasaer pour si peu: une note d'allure officieuse parue aujourd'ui dans la presse allemande, annonce, en effet, que les deux victimes sont tombées sous les balles de soldats français. Tout simplement 1

LES DEUX FRANCS ASSASSINES Le sous-lieutenant du 17' bataillon de chasseurs qui a été assassiné samedi à Buer est l'officier de réserve Colpin Pierre-Marie-Ernest, né à Lille en 1900. Il terminait deuxième année de service en qualité de sous-lieutenant.

lié le mars 1876, à Saint-Benin-d'Azy (Nièvre), Obef de gare à Marennes depuis le 1" janvier 1918 et employé, principal de 1" classe dans les sections de chemins'de fer de champagne. M. Joly était volontairement parti pour la Ruhr le janvier 1923. LE LIEUTENANT COLPIN

Lille, 12 mars ydép. Petit Parisien.) Le sous-lieutenant. Colpin appartient à une trtu honorable famille de Lille, où son père exerce dépuisune trentaine d'annéec la profession de libraire, .62, rue Ksquermoise.

Pierre-Marie-Ernest Colpin, né en à LiMe, était le quatrième d'une fa-mi Lie de onze enfante. 'Etudiant en philosophie, il était ;parti avec sa classe en, 1921. Au régiment, on apprécia .vite ses quaiitée, et son avancement fut rapide. Envoyé en'HauteSilésie, iî pa*s-a caporal, puis servent. et obtint aisément le brevet d'officier de réserve.

Nommé sous-lieutenant à Trêves, il quitta bientôt son bataillon de chasseurs alpins et passa au chasseurs à pied» qui faisait partie des troupes d'occupation ae Duisttourg.

Dans une lettre récente adressée à s» famillie, le jeune homme racontait qu'il venait d'expulser d'une caserne des pclicusra aWemandte, des « schupos », et il se demandait s'il ne serait pas victime de leur vengeance.

Dans sa dernière lettre, arrivée ce matin même, le lieutenant annonçait qu'il viendrait en permission à Lille le 13 ou 14 mars. Certes, le père avait bien lu dans les journaux locaux le double assassinat de Buer. Mais, comme le nom était mal orthographié, il -ne pensa pas qu'M pût être celui de son fils. Or, peu après 1a réception de la lettre joyeuse du soldat annonçant son arrivée prochaine, on remettait à M. Colpin, un télégramme lui apprenant la triste nouvelle. On conçoit la douleur do cette famille. Le père, que nous avons trouvé dans sa librairie de la rue Esquermoise, faisait peine à voir. Quant à la mère, aux frères et aux soeurs, auxquelles nous avons apporté nos condoléances, nous les avons trouvés en larmes dans leur maison familiale de FlersBourg, En nous redisant les qualités du disparu, devant lequel le plus brillant avenir était ouvert. ell«s ont bien voulu nous remettre à l'intention du Petit Parisien sa photographie.

La famille Colpin a délégué son fils aîné, Jacques Colpin, artiste peintre, pour la représenter aux funérailles qui n'auront lieu qifà son arrivée. Rappelons, pour terminer, que le sous-lieutenant Colpin, étant. originaire des régions libérées, devait être renvoyé dans ses foyers le

ALGER FÊTE

les vainqueurs du Sahara A l'hôtel de ville, en présence du gouverneur général de l'Algérie, M. Raffi, maire de ta vitte, dit son admiration & MM. Haardt et Audouin-Dubreuil pour l'exploit qu'ils ont accompli

Atger, 12 mars (dép. Petit Parisien.) Alger la Blanche avait ce matin un gracieux air de fête. Un doux soleil dont les rayons semblaient si pàles auprès de ceux du soleil au un soleil de printomoa buvait la pluie répandue hier sur la Nille au cours d'un violent orasto. On a l'àino joyeuse à A'iger qitaud !c tcmips ft4 beau portant la joie rtfs-haijitan-ls, qui s'exprimait par l'enchantement de leurs visages, était aujourd'hui d'un autre ordre. Alger recevait et fêtait les vainqueurs du Sahara, ceux qui le traverseront en automobile. DAs huit, heure?, ce matin, lis ruo* nri>sentaient une animation inn-i'oiimmiM' et, bien que ce fût un jourde }r:iv;»M. in1'1 ù>-j\ nombreuse, enthousiaste, était mas-éu il. onze heures devant rhok'i'iie viHn où urne réception avait été organisée en l'honneur de mission.

La réception à l'hôtel de ville

MM. Haardt et Audouin-Dubreuil avaient pris place dans une voiture automo bifte particulière pour se rendre à la mairie. Détail a*n usant elle n'était pas do la marque Citroën. Je les suivais dans rauto-efrenille du Petit Parisien, dont les deux fanions flottaient sous la brise légère. Quand tes deux chefs de la mission arrivèrent à l'hôtel de ville, monument imposant, mais dont la façade disparaît, cachée sous l'arcade qui borde la rue devant la rade dont les flots déferlent doucement sur la jetée, ils y furent reçus par M. Raffl, maire, entouré des membres du conseil municipal, On remarquait à ses côtés les généraux Paulinier et Ratier commandant le 19, corps et la division d'Alger; l'amiral Adlnémar de Kransac: M. Bazil Cave. consul d"Ang*eterre le préfet d'Alger, te président de TAutomobile-Ohib, etc.

A dix heures, M. Steeg, gouverneur général! de l'Algérie, fit son entrée. ? s'entretint quelques instants avec 'les deux chefs de la mission puis de ̃cortège gagna la grande sa-He des séances pavoises aux -couJeuTS nationales. Sur son passage, la musique du 1" zouaves jouait la Marseillaise autourdes tables, les invités s'alignèrent.

M. HaawJt était à la droite du maire, M. Auriouin-Dubreui'l à sa gauche; à côt-é de cBlui-ci se trouvait M. Stérç^ en face le groupe des cinq mécanos de la mis&ion».en complets de sport, guêtrés ju&qu'au genou, faieait une tache oiaire au milieu de tous les costume» officiels.

M- Raffl, maire d'Alger, en un discours mniprpint d'une grande éloquence eeuhaite la bi^nven-ue aux membres de la mission auto-mtftbrle tenr dit l'admiration de la vi-We d'Alger pour la réussite de leur exploit qu'il rattache aux légendes de cas voyagea fabuierax accomplis à travers le «désert par des explorateurs intrépides; il déroula Te ion martyrologe des missions sahariennes et rappela la en tragique dé 'la seconde mission Flattera, la mort du père de Foucault et du général Après lui. M. Audmiin-Dubrruil. qui était très ému, lut. au nom de M. Haardt et des membres ole la mission, une réponse où il montra éloquemment l'intérêt national de l'épreuve accomplie.

Après avoir apposé leur signature sur Ip Livre d'or de la ville d'Alger et avoir éf.é félicités par M. stwg et le consul d'Angleterre, M<M. Haardt et Andouin-Dubreuil quittèrent l'hôtel de ville sous les vivats d'une foule nombreuse massée devant .l'édifice. Derrière lour voiture. l'an–to-ctiPnille du Petit Parisïm se frayait difficilement un passage; cellos du raid, arrivés seulement ce matin à Alger, n ayant pu être débarquées, elle bénéfiriait. df> la curiosité populaire pour l'insfrument automobile qui sut, triompher des obstacle- du dési*rf.

Le soir, l'Antoniol^'lo-Club fi'AIuvrie offrait un banquet en l'honneur des ment-hres de la mission. M. Diviélle, son présĩHaardt répondit.

M. Citroën et les membres de la mission saharienne seront reçus samedi à l'Hotel de Villa La municipalité de Pari. recevra à l'Hôtel de. Ville, samedi prochain, à seize heures, les. organisateurs et les réalisateurs du raid transsaharien en aiil.os-chenillos.

LA SANTÉ DE LORD CREWE L'amie «aile de -Midp-Brel^- ̃- a communiqué llier soir le bulletin de santé suivant

l.i>rtl Crewc a parc-o une journ/c calme mais, M)3!4.rro une lép'-re am«*lioratien, l'état du crut continue à donner des tnquiéhiiiP:

Siané Sir Il. But t.e Porter,

Dr r.Esojn,

l)r Gabriel M.u!k,v.\ue.

LA DAME QUI VOULAIT TTRE LA MIEUX HABILLÉE or L018BES

Mme J. V. Hash, la dame qui voulait Hre « le mieux habillée de Londres ». est artm-llement à Paru. On se souviendra que son mari av<M été r cité W justice, devant les cours londoniennes, par une grande metena parisienne, pour le recouvrement de ."O.flOO francs de Inilettes fournies .«a femme. Mmp Sn»h. convoquer; pnr le jUHe, rétusée pour raison (le xdnté. Elle est encore souffrante, mate se propoae de regagner Londres d'ici quelques jours.