Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 8

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1922-10-05

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 05 octobre 1922

Description : 1922/10/05 (Numéro 16655).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse

Description : Collection numérique : BIPFPIG15

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : BIPFPIG37

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k605162q

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 29/09/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99%.


LES NEGOCIATIONS DE MOUDANIA progressent de façon satisfaisante.

DEUX COMMUNIQUES, L'UN BRITANNIQUE, L'AUTRE FUâNÇAIS, LE CONSTATENT ^w

Bien que les nouvelles reçues de la conférence de Moudaiiia soient encore laconiques, il semble que les pourparlers soient en bonne voie.

Des avant-hier, tes généraux alliés, du, avec Ismet pacha sur les points »;>sentiels. de l'armistice. C'est dire que, idès ce moment, un accord définitif était en vue.

1.'arrivée des délégués grecs a permis id'aboi-der hier la négociation détaillée qui Il. serait surprenant que cette, négociation tournât court.

Au surplus, on constate à Londres, ainsi que l'indique notre correspondant, une tendance marquée à la conciliation.

Il est- significatif, à cet égard, quor, M. Venize'los, qui avait adresse une première lettre au Times, ait jugé nécessaire d'en publier hier soir une seconde, pour répondre aux critiquas qui lui avaient été opposées dans la presse anglaise. La vérité semble être, que tiédeur à la. politique orientale dont elle attribue l'inspiration à M. Venizelos; Au surplus, M. Venizelos lui-même a été le premier à considérer que la Grèce idevait accepter la note alliée du 23 septembre, si dure qu'elle fût pour les revendications hellènes. On peut compter qu'il s'emploiera jusqu'au bout à faciliter l'accord nécessaire.

LES COMMUNIQUÉS OFFICIELS

Londres, 4 octobre (dép. Petit Parisien.) Un message échange Telegraph de jCûnstantinople annonce qu'un accord a été conclu entre les généraux alliés et Ismet pacha et. que la protocole de la conférence de Moudania sera très probablement signé •aujourd'hui même. Deux communiqués ofVoici celui publié ce matin par le quartier porterai des troupes françaises Comme on l'a annoncé, rrne réunion prépare, to ire des généravex alliés s'est tenue hier mai: à Moudania, et a abouti à l'esquisse d'un protocole. Les généraux alliés se sont ensuite réunis à 3 heures, avec ismet pacha. Grâce aux dispositions' conciliante manifestées des deux c6tés, un accord a été conclu sans difficulté sur la majorité -~dcï Articles qui constituent la base de la question.

La séance s'est 8 heures du iso»\ Elle a été reprise ce rnaiiz, heures. Dans l'intervalle, les généraux ont 'écliamjé leurs vues, en examinant les objections du délégué t2trc.

L'impression est très satisfaisante.

D'autre part ie correspondant de l'âgence Reuter à Constantinaple t.élégraphie le texte du communiqué officiel publié ce matin par le quartier nénéral de t'armée britannique

La conférence de Moudania, qui s'est ouverte mardi après-midi, 3 heures, a progressé de' façon satisfaisante. Ismet pacha a renouvelé aux troupes natinnalistes son ordre d'éviter tont conlact avec les forces britanniques. Les nationalistes ont aeeépté les principes de la note des alliés. L'arrivée des représentants arecs à HouL'IMPRESSION A LONDRES

Londres, 4 octobre [dé p. Petit Parisien.) Après deux journées d'optimisme croissant,, nous avons vu reparaitre, aujourd'hui, quelques heures d'inquiétude. Des rumeurs- assez vagues couraient, ce matin. au sujet de difficultés que rencontraient, disait-on, les négoeiateurs de Tloudar.ia. Selon tes uns. les obstacles à un arrangement résidaient dans un refus 'de la Grèce d'évacuer la Thrace, et, selon 1es autres, dans l'insistance turque à exiger le retrait des troupes britanniques de Tchanak.

Il ne semble pas, à la vérité, qu'aucun télégramme précis soit venu appuyer ces impressions pessimistes, qui ont, du reste, fait place. ce soir, à un retour de confiance. La raison de ce malaise réside plutôt dans la présence prolongée de M. VeHizelos à Londres et dans les commentaire* dont on accompagne ses viaites et ses déclarations. Sa lettre d'hier au Times dont le Petit Parisien a donné, ce matin, les dispositions essentielles a été reproduite par tous les journaux de l'aprèsmidi, et l'on a vu dans sa suggestion relative i'occupation de la Thrace par les tronpe-s britanniques, tandis que l'administration grasque y serait maintenue, une nouvelle preuve do l'habileté astucieuse de l'homme d'Etat crétois, et l'on a eu, tout de suite, la crainte que la (îrande-BreUnrne ne soit entraînée dans de nouvelles aventuras, où elle risquerait de firer les marrons du feu pour la Grèce. La presse anglaise a été peu près unanime déclarer que, non seulement t'occupation grecque devrait cesser immédiatement en Thrace, mais que l'administration grecque devrait pareillement prendre lin, et un organe ministériel comme VEvening Standard insiste pour que le gouvernement se garde de toute politique qui pourrait apparaître comme progrecque ou antiturque.

Le même journal a, d'ailleurs, rceueilli, en réponse à la lettre de M. Venizelos, les déclarations du docteur Reschad bey, représentant officieux du gouvernement d'Angora. Celui-ci a reproduit, en substance, les deux points des revendications turques, telles qu'elles sont indiquées, ce matin, dans le Petit Parisien, et qui se résumcnt, on le sait, de la manière suivante évacuation immédiate de la Thrace brierilalt! par les troupes grecques 2° restauration de l'administration civile locale turque et de la gendarmerie ottomane dans «ette province.

Aux allégation? de M. Venizelos, concerliant les massacres dont les Turcs se seraient rendus coupables, le docteur Resnhad a déclaré avoir en main les preuves 'de destructions, de pillages et de massacres commis par les troupes helléniques lorsqu'elles évacuèrent l'Anatolie.

Mais, si toutes ces controverses et les

rumeurs auxquelles elles ont donné lieu ont causé un certain malaise, les dépêches parvenues Londres dans la soirée ont ramené la confiance, en annonçant que les généraux alllés et Ismet pacha auraient réussi

Dana les milieux o-fûciéls, on se borne à indiquer que les premières nouvelles reçues de Moudania permettent de penser que la conférence s'est engagée dans d'excellentes conditions et que .les perspectives ide succès sont assez'réelles.

Le comte de Saint-Aulaire s'est rendu. ce soir, au Foreign Office, où il s'est entretenu assez longuement des délibérations de Moudania et des conditions de l'armistice gréco-turc.

D'autre part, les ministres britanniques ont été rappelés il Londres pour une grande séance du cabinet, qui aura probablement lieu demain.

Signalons enfin que :'IL Venizelos, qui a vu aujourd'hui NI. Harvey, ambassadeur, des Etats-Unis, se propose de rendre visite, domain, li l'ambassadeur de ïirance, et qu'il compte partir ensuite pour Parbj. Verra-t-il M. Lloyd George avant son départ? C'est le secret de demain. Jean AJasHp.

Le sauvetage de I* Autriche tions de détail élevées au dernier moment par l'Italie, le projet pour le sauvetage de l'Autriche a été achevé hier à Genève par la Société des nations.

La clé de voûte du système qui vient d'être élaboré consiste dans la création, à l'usage de l'Autriche, d'une double institution un commissaire général de la Société des nations, un comité de contrôle. Le commissaire, nommé par le conseil de la Société des oations, résidera bJ Vienne et sera chargé de veiller à l'exécution des réformes nécessaires pour régénérer l'Autriche. Il n'aura, sans doute, aucun pouvoir administratif direct. Toute-fois. 1e gouvernement autrichien ne pourra disposer des fonda d'emprunt millions de couronnes or), ni émettre du papier monnaie, sans l'autorisation du commissaire. En d'autres termes, c'est le commissaire qui tiendra les cordons de la bourse.

D'autre part. comme les puissances qui auront prêté de l'argent à l'Autriche devront pouvoir surveiller leurs intérêts, elles seront représentées à cet effet par un comité dr contrôle. siégeant de préférence il Genève, Ce comité se cornpasera par suite des représentants de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Halie et de la Tchéeooslovaquie, qui fournissent chacune les 20 0/0 de l'emprunt, et des représentants éventuels des gouvernements qui participeront aux 20 0/0 restants. L'Autriche reçoit ainsi une tutelle plus nécessaire encore que les subsides dant elle a actuellement besoin. Grâce à cette tutelle, il n'est pas vain d'espérer qu'celle ne tardera plus à sortir de Ia lamentable ?itun,tion où elle était, tombée.

L'honneur de cette difficile négociation revient avant tout aux membres du comité qui, a Genève, élabora ce nouveau stat.ut, et entre fous h M. Renés, président du Conseil de Tchécoslovaquie. Ce comité fut efficacement secondé par' le personnel (ivlinique de la Société des nations, qui, dpja. l'an dernier, avait résolu le problème de ilanîe-Snésie. l'h. M. LE SUCCESSEUR D'EBERT

;sera désigné le 3 décembre prochain Berlin, octobre {dép. Prtit Parisien.) .l'apprends de source très bien informée que la réélection du président de la République allemande est fixée au 3 décembre.

AU SALON DE L'AUTOMOBILE

M.LOUIS BARTH U nwssÊt à fil. Louis pis Nous avons dit hier, que le prochain nonsei'l des ministres serait sans doute appelé à désigner le suoc-ess.eur de M. Louis Dubois à la commission des réparations. le débuté de la Seine ayant confirmé au président du Cons-eifl, de façon absolue, son intention de so retirer. Et nous ajoutions que plusieurs noms étaient mis en avait. Quatre ou cinq candidats, en elïet, étaient sur les rangs, appartenant tes uns a la liaute Assemblée, les autres il .la. Chambre des députés. D'autre part, à la suite d'entretiens, que le président, du Conseil avait eus avec deux ou trois hommes politiques ayant joué un rôle important.au cours de ces dernières années, certains avaient cru pouvoir citer les noms de ces personnalités comme ceux parmi lesquels se trouverait le futur président de la commission des réparations. Toutes ies candidatures se trouvent écartées, tous les bruits mis en circulation sont infirmés: C'est M. Louis Barthou, vice-président du Conseil, ministre de la Justice qui, aujourd'hui peut-être, demain à coup sûr, sera désigné pour représenter Ja France à la conunission des réparations et par conséquent, pour ooc-uper la présidence de cette commission, puisque c'est au delégué de notre pays que revient la direction des travaux de l'important organisme né du traité de paix.

M. Louis Barthou, qui avait refusé le poste d'ambassadeur à Berlin, a acceptés Poffré qui lui était faite par le président* du Conseil, de succéder à M. Louis Dubois, la présidence de la commission des réparations étant, suivant l'expression même du garde des Sceaux « un poste périlleux où il y a de nombreux coups à recevoir Qui succédera à M. Barthou ?

La désignation de M. Barthou sera ratifiée aujourd'hui par le conseil des ministres.

Est-ce à dire que la nomination du nouveau délégué français à la commission des réparations sera, ce matin, un fait accompli '? Peut-être. Mais ce n'est pas certain. M. Barthou, abandonnant les Sceaux, le chef du gouvernement sera amené à proposer au conseil la nomination d'un nouveau ministre de la Justice.

Quai sera appelé place Vendôme ?

Un membre du cabinet, un sénateur ou un député ?

Si c'est un membre du cabinet comme certains le pensaient hier, M. Poincaré serait conduit à remanier son cabinet si c'est un sénateur ou un député ne faisant pas partie du gouvernement, il y aurait tout simplement une nomination à faire.

D'après les bruits recueillis dans la soirée à la meilleure source, c'est la première hypothèse qu'aurait envisagée M. Poincaré, et c'est à un ministre, membre de la Haute Assemblé»;, qui fut au Sénat rapporteur fiscal de la commission des finances que le président du Conseil confierait le portefeuille détenu aujourd'hui encore par M. Barthou. Un sous-secrétâire d'Etat, député de Seine-et-Oise, recueillerait la succession du ministre nommé garde des Sceaux.

Mais il importe de faire remarquer que ce sont là des bruits, rien que des bruits, le président du Conseil et ses collaborateurs s'étant refusés à faire la moindre confidence aux journalistes qui les interrogeaient.

LE FUTUR PRÉFET DE LA SEINE Comme nous l'avons annoncé, les membres du gouvernement examineront aujourd'hui, en conseil des ministres, les titres des trois candidats à la préfeeture de La Seine, MM. Juiilard, Bernard et Canal. La nomination du successeur de M. Autrar.fl est imminente.

Nous croyons savoir que l'actuel préfet de la Seine se verra confier, à titre de compensation un poste important qui sera indiqué au conseil par M. de Lasteyrie, ministre ders Finances.

iiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiimiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiii ,4 la 2' pane. les Mémoire» (te Guillaume il

DANS ATHÈNES

APRÈS LA Athènes, 4 oct. (de notre envoyé spécial.) J'ai quitté à Nisch le Simplon-OrientExpress, bondé d'officiers anglais en civil allant occuper des postes de commandement à Constantinople et aux Dardanelles pour prendre le petit train conduisant, à travers la vallée du Vardar, à Salonique et à Athènes Toute la Serbie commente avec beaucoup d'intérêt les événements d'Athènes. On sent qu'elle se prépare à ne pas être prise au dépourvu par les événements, quels qu'ils soient. A plusieurs reprises, nous rencontrons des trains chargès de troupes se rendant vers lesfrontières orientales de la Yougoslavie. Les soldats, très bien Pquipés, ont fort belle alet chantent avec entrain. Tous les ponts sur le Vardar jusqu'à la frontière grecque sont gardés militairement. Le convoi s'avance lentement, s'arrêtant une éternité à chaque station. Il contient de nombreux Grecs et Arméniens de Smyrnc, rentrant d'Europe Centrale et cherchant avec anxiété des nouvelles de leurs familles et de leurs biens. A Salonique, le train est pris d'assaut par des centaines de réfugiés qui attendaient depuis hier le moyen de se rendre dans la capitale. La détresse de ces malheureux est terrible. Beaucoup n'ont pu sauver de l'incendie et du pillage qui précéda que les hardes qu'ils ont sur eux. Des mères ont perdu tous leurs enfants dans la pã Clique et ne cessent de so lamenter. De nombreux orphelins pleurent et demandent du pain. Les réfugiés s'entassent pêle-mêle dans tous les couloirs et le train continue sa marche plus lentement encore.

Dans 'le wagon-restaurant vide de consommateurs, car les vivres sont épuisés et il nous a fallu diner hier d'un morceau de pain noir accompagné d'une tranche de fromage de brebis, achetés à un paysan serbe, les voyageurs se sont groupés autour d'un officier qui lit les nouvelles d'Athènes apportées par le journal que le conducteur ̃d'un train, rempli de démohilisés, remoniLant vers Salonique, vient de nous donner au passage. Nous apprenons le départ du roi, l'entrée à Athènes des troupes révolutionnaires et l'acceptation de M. Venizelos de représenter la Grèce à l'étranger. Pendant la lecture toutes les figures, dont beaucoup sont tristes et soucieuses, s'éclaireissent. On sont que l'on sort du cauchemar et cetto impression ira grau- dissant à meeure que nous approcherons d'Athènes. On sent que la division en vonizelistes et antivenizelistes qui, pen- dant six ans, déchaîna tant de naine de part et d'autre. disparaît actuellement devant, le désastre politique do Constantin et que l'esprit de conrorde nationale, instauré par les chefs du mouvement rwolutionnaire, a déjà gagné tout la pays. Aphones, où nous 'arrivons vers minuit, a gardé sa physionomie habituelle tous les grands cafés rengorgent de clients. Comme il fait très chaud, le nombreux public est instaldé, dana cette magnifique nuit claire d'Orient, sur la place de la Constitution et admira le cinéma en plein air. Beaucoup d'officiers sont assis aux terrasses des restaurants, où les orchestres jouent les derniers airs eri vogue des music-halls parisiens. Vers une heure du matin, les refrains de Phi-Phi et de Dédé font encore la joie des Athéniens. On ne se douterait nullement de la Révolution si on ne voyait à chaque instant des patrouilles, baïonnette au canon, sillonner les rues d'un pas traînard.

Devant le palais du Parlement, un détachement de troupes révolutionnaires, rentrant d'Asie Mineure, a formé les faisceaux, et les soldats, roulés dans leur toile de tente, dorment snr les dalles et les marches de marbre du palais. Ils me rappellent une section de fantassins des troupes françaises d'occupation, dont les poilus dormirent sur les mêmes dalles enroulés dans leur capote, alors que les Français venaient de ramener Venizelos à Athènes.

Aujourd'hui, après un désastre qu'il eût été facile d'éviter, ce sont les soldats grecs eux-mêmes qui viennent dans la capitale demander le départ de celui que nous savion. être néfaste à la Grèce et le retour à la politique francophile de Veniz.ilos. Depuis huit jours les événements ont marche a pas de géant. Voila comment nous sommes arrivés à la situation actuelle, dont le dernier acte a été le départ des délégués militaires grecs à Moudania, à la conférence de l'armistice. Les délégués, dit-on, ne sont d'ailleurs pas munis de pleins pouvoirs, mais devront en référer à Athènes. au gouvernement, et. au comité révolutionnaire. Robert Yaueher.

L'AMIRAL COUNDOURIOTIS REFUSERAIT LA PRESIDENCE DU CONS:IL

Athènes, 4 octobre (dép. Haras,)

M. Krokidas a rendu visite à l'amiral Coundouriotis hier soir et l'a pressenti au sujet de la présidence du Conseil. L'amiral a répondu qu'il préférait conserver un commandement actif dans la marine

I». CATLAhIANDS, MINISTRE DE GRÈGE A LONDRES, A REJO!NT SON POSTE

Londres, 4 octobre {dép. Petit Parisien.) M. Catlamanos, le nouveau ministre de Grèce à Londres, est arrivé ici ce matin. Il a eu, dans la journée, un long entretien avec M. Venizelos.

M. VENIZELOS SERA REÇU DEMAIN PAR LE PRESIDENT DU CONSEIL Nous croyons savoir que M. Venizelos,, dont l'arrivée à Paris avait été plusieurs foie annoncée et retardée, sera reçu demain matin par NI,. Poincaré.

L'ACTE D'ABDICATION DE CONSTANTIN EGARE ET RETROUVE

Athènes, 4 cctobre (dép. Havas.)

L'acte officiel d'abdication du roi Constantin, qui avait été égaré au cours des événements, a été retrouvé aujourd'hui et spra publié demain au journal officiel du gouvernement.

M. GÉRARD, AMÉRICAIN À BERLIN EST EN PARFAITE SANTÉ

• M. Gérard, ancien ambassadeur des EtatsUnis à Berlin, nous prie de démentir la nouyeiffe de sa mort qui a été répandue par les journaux allemands.

M. Gérard, qui rési-de actuellement sn Amérique, est en parfaite santé.

M. Cuvillier, directeur technique du Madelon soupçonné de l'assassinat de la petite Barbala subit un interrogatoire de quinze heures ET LA JUSTICE LE GARDE A SA DISPOSITION

Depuis la découverte de l'horrible amassinat dont la petite Suzanne Barbala fut l'innocente victime, l'opinion publique, impatiente, s'étonnait que les magistrats 'charges de percer le mystère qui plane sur ,ce crime retentissant n'eussent point encore découvert l'assassin.

M.M. Bacquarl, juge d'instruction, et Guillaume, commissaire à la police judiciaire, qui dirigeaient l'enquête, laissaient dire sans trop s'émouvoir, vérifiant avec soin tous les renseignements, toutes les indications qu'on leur donnait, procédant patieimnient, avec méthode, pour en arriver à circonscrire chaque jour davantage le champ de leurs recherches.

Ces jours derniers nous laissions entendre que les magistrats instructeurs croyaient être sur la bonne piste. Celui qu'ils soupçonnaient, nous le con.naissions, mais dana l'unique souci de ne ,pas gêner les opérations de la police, nous avons, ce sujet, observé la discrétion la plus absolue.

Cette ddserétion n'a plus de raison d'être aujourd'hui.

A la police judiciaire

Le personnage, rfur qui pèsent certaines présomptions est Ni. Jean Cuvillier. II habite 58, rue Denlert-Rochereau. à Noisyle-Sec. il est directeur technique du cinéma Madelon dont Ni. Théry dirige la partie administrative. C'est, lui qui avait été convoqué chez M. Guillaume, comme nous l'annoncions hier mais, changeant d'avis, le magistrait charmait M. Pinaau, secrétaire à la police judiciaire et le brigadier Rousselet d'aller quérir de bon matin ce témoin » si intéressant. L'inspecteur Hiquet, avait d'ailleurs passé toute la nuit à faire le guet rue Denfert-Rochereau.

M. Guvillier venait de se lever quand l'auto amenant MM. Pineau et Rousselet stoppa devant la porte de sa demeure. En reconnaissant le brigadier-chef de la police judiciaire, qu'il avait déjà vu plusieurs fois depuis la découverte du crime, le dir,cteur eut un haut-le-corps.

Vous étiez convoqué pour huit heures, lui dit M. Pineau, mais M. Guillaume a cru urgent, de recueillir plus tôt votre déposition. Aussi sommes-nous venus vous (prier de venir tout de suite.

Sans répondre, M. Cuviliîer prit place dans J'auto qui fila immédiatement dans la direction de Paris et du quai des Orfèvres. Pendant le trajet, de courte durée d'ailleurs, M. Cuvillier, d'ordinaire jovial et mon.tra pluW^Jfcserv.é.. Vers 7 h. 30. il était intro.. tt. dans le cabinet de M. Guillaume, qui a avait de nombreux renseignements il. lui demander », venait de lui dire M. Pineau. Cet entretien du magistrat ot du directeur du « Madelon » se prolongea jusqu'à midi 30 sans que rien en ait transpiré.

A ce moment, la conversation fut inter- rompue, magistrat, secrétaire et « témoin éprouvant le même besoin de se restaurer. Et dans., une dépendance du cabinet de iM. Guillaume, on servit à M. Cuvillier le repas qu'il avait fait commander dans un restaurant du voisinage.

Vers deux heures, MM. Guillaume et Pineau revinrent quai des Orfèvres et, de nouveau, s'enfermèrent en compagnie du brigadier-chef Rousselet et du directeur du cinéma.

Ils y restèrent jusqu'au dîner. Entre temps, Mme Cuvïïlicr fut introduite dans 'l'antichambre du commissaire. Que se passa-t-ill ensuite On ne sait. Quelques vagues Échos arrivent seuls jusqu'à nous. M, Cuvillier proteste énergiquement de son innocence.

Vous m'accusez, dit-il en substance. Eh bien apportez-moi des preuves, la preuve.

Repris immédiatement après le dinar, l'interrogatoire s'est terminé seulement à minuit un quart, M. Cuvillier qui n'a pas été placé sous mandat de ,dépôt a été alors conduit, menottes aux mains, dans une chambre de surveillance, où il passera la nuit. Il sera à nouveau interrogé aujourd'hui.

Les présomptions

Quelles sont les présomptions qu'on a pu recueillir, les charges qui peuvent peser sur l'associé de M. Théry? Il serait prématuré de donner des précisions. Car. h vrai dire, ce ne sont encore que des fbruits. Mais ces bruits sont troublants. M. Jean Cuvilüer, est un homme qui a quelque peu aépasaé ta cinquantaine, de lame moyenne, de forte corpulence, à l'allure un peu lourde. Avant de devenir l'associé de Ni. Théry, il possédait, à Noisyle-Soc, oit il habite. l'Eden-Cinéma, qu'il vendit il y a deux ans, pour acquérir sa part dans l'exploitation du « Madelon Avant la guerre, il dirigeait un autre cinéma à Reims.

D'aucuns prétendent, toutefois, que ce

Les obsèques da la malheureuse victime ont eu lieu hier en présence d'Un. tonle émue. votel il cortège passant (Uvant le e J£c">lon-Clnéma >

La maison de M. Cuvillier à Noisy-Ie-Sec

Daiia lu HiMailluri l'inspecteur Hiquet

n'est pas là sa première profession et qu'auparavant, il aurait exercé eeile dis bouclier Est-ce vrai ? Ce n'est encore qu'un bruit que nous devions signalier, bruit qui, maintenant, ne saurait tarder il être ou confirmé ou démenti. D'ailleurs, en admettant que. coïncidence hizarrc, il ait exercé cette urofession, ce ne serait point la preuve qu'il est l'auteur de l'assassinat et du dépeçage de la petite Suzanne.

Mais il est d'autres particularités de sa vie qui ne seraient point étrangères h la division qu'a prise la justice de lui d2mander des expiations. On dit, notamment. que plusieurs petites flilr* auraient déja été l'objet de ses eiïtreprispx audacieuses. Tout ceci, il faut le reconnaître ne constitue, .au pis aller, qu'un faisceau de présomptions qui ne seraient pas de nature à établir la culpabilité du directeur du cinéma.

Mais peut-être M. GuiKlaume possèdet-il des charges plus précises qfti–nlo.«fc point eine6ré~ëté divulguées.

Dernière interview

A Xoisy-ie-Sec, 58, rue Denieri-Rochereau, un petit pavillon rose à volets verts la paisible retraite où l'on vient finir ses jours, loin des passions humaines. C'est là qu'habite celui, qu'à tort ou raison, on soupçonne aujourd'hui du plus odieux des crimes.

Je voulais voir cet homme là oit il a vécu avant que la police ne vînt l'y chercher. Je l'attends jusqu'à la nuit. Enfin, un pas rapide sonne dans la petite rue de banlieue, si calme c'est lui.

Lorsqu'il me voit, il s'arrête brusquement au seuil de la porte

Qu'est-ce que vous me voulez ?

Je suis le journaliste que vous avez dc'à vu au cinéma.

Ah bien (Il respire, soulagé.) Entrez II se découvre. Il est inondé de sueur. J'entre. Un bureau banal divan, bibliothèque et large table qui disparaît sous des journaux. Ils y sont tous, ceux du matin et ceux du soir, ouverte à la page où l'on parle de l'affaire Barbala. Jean Cuvillier allume le gaz

J-e vous reoonnius, maintenant.

Je regarde ce gros homme, à gros yeux, grosses moustaches et grosses mains. Il a Je cou court. la bouche gourmande, le regard luisant.

:\Ion potage, erie-t-il il sa femme, et des œufs Je meurs de faim, voyez-vous. Il tient à manger là, devant moi, pour montrer son solide appétit d'homme tranquille. Entre deux cuillerées de soupe, il lance des mots et. des rires

Alors, o'est vous qui avez raconté qu'on avait tué la gosse au cinéma. Et avec la carte de l'endroit. l'itinéraire. le portrait de la victime. Ma parole, il ne manquait que celui, Nous la donnerons bien un jour.

Bien sûr Bien sûr

Mais vous avez tort de chercher au MaUeJon. La famille ie dit bien, ia petite n'a pu suivre qu'un ami. Et jamais eîP.e n'est venue à mon ciné, cette gosse-là.

Et puis le coupable est un type qui éajt dùcouper. C'est pas commode, ce 'travail- là Tenez, moi, quand j'ai un poule!, je le place sur un billot et, avec une hachette pan pan La voix est joviale mais le rire sonne mal.

J'ai l'impression qu'i! se voit soupçonné