Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 4 sur 4

Nombre de pages: 4

Notice complète:

Titre : Le Petit journal

Auteur : Parti social français. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)

Date d'édition : 1869-10-03

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 146118

Description : 03 octobre 1869

Description : 1869/10/03 (Numéro 2467).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5905183

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/07/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


SAMEDI LE CRIME "3!ûi*assisté à la mise eil cercueil des ikduvres des victimes de l'horrible assassinat de Pantin.

Je les ai accompagnés jusqu'à la gare du Nord, et j'ai vu s'éloigner le train qui les emportait vers Tourcoing.

11 me reste à rendre compte de la triste et touchante cérémonie funèbre qui a été célébrée dans cette dernière ville pour les funérailles de la famille Kinck.

Le train est arrivé à Lille à deux heures du matin; il est reparti à 8 h. 45 m. et est arrivé à Tourcoing à 9 h. 15 m. Partout sur le passage du train la foule était échelonnée. Au sortir de Lille, l'on traverse les communes de Fives et SaintMaurice.

C'est par milliers qu'il iaudrait compter les personnes aux barrières, aux fenêtres, sur les arbres même. Arrivé à Roubaix, c'était encore pis la gare de Roubaix était renfermée dans un cercle de curieux qui peut s'évaluer de à 5,000 personnes.

-Il a fallu reformer un deuxième train. En descendant du train il semble que f on rentre dans une fourmilière, mais une fourmilière de morts car pas le moindre bruit ne se fait entendre. f La, gare présente un spectacle imposant elle est entiéoement tendue de noir, ainsi que les bâtiments environnants. Sur un des côtés, on remarque un char monumental, avec des tentures en noir et en blanc, attelé de quatre chevaux blancs recouverts d'un drap funèbre.

1 Il est entouré par les autorités et par un détachement de la compagnie des pompiers en armes, qui essaient d'empêcher l'envahissement de la foule.

Tout à coup il se fait un grand silence. Chacun se découvre. Le wagon qui contient les corps des victimes vient d'être aliéné vis-à-vis du char. On va procéder a,u transbordement des cercueils.

Un commissaire de police remplit les formalités ordinaires en présence de M. Leblanc, adjoint; puis un pharmacien, M. Desmons, monte dans le wanon et y répand des liquides désinfectants.. ies cercueils sont ensuite amenés un

Feuilleton du 3 Octobre 1869

B 375 S 142G H 908

DEUXIÈME PARTIE

LES VOLEURS DE HEURES XIII

LE BAL

L'affluence était brillante et [nombreuse à l'hôtel du Gouvernement.

Tout ce que l'île comptait d'autorités et de notables s'était donné rendez-vous chez l'amiral comte de Capraïa.

Chacun savait la crise qu'il avait subie et > l'arrivée de ce jeune médecin nègre qui ve- nait des écoles de Paris.

Les hommes voulaient féliciter la comtesse, les femmes défraient .l'interroger sur ses intentions au sujet de es médecin, et lui Reproduction et traduction interdites. 'Voir le Petit Journal depuis la 17 août.

par un, celui de Mme Kinck en premier 1 n, puis ceux des enfants par rang d'â/e. Une lois placés sur le char, on les recouvre d'un immense drap mortuaire et on place sur chacune des bières une couronne d'immortelles. Les pompiers entourent le char, et le cortège se met en marche vers l'établissement de 1 EnfantJésus, ou une chapelle ardente est prépaparée d -puis la veille.

Dans la rue de la Station, que l'on traverse à la sortie delà gare, les candélabres des becs de gaz sont recouverts de drapeperies noires et blanches. Dais toutes les rues qui seront parcourues par le cortège, la foule est immense. C'est a peine si l'on peut se frayer un passage. Aux fenêtres, il n'y a pas une place qui soit inoccupée. La ville entière est en chômage; dans plusieurs fabriques, qui n'ont pas été fermées, les ouvriers ont quitté le travail. Malgré tout, l'ordre n'est pas trouble un seul instant, et le recueillement est général.

Le cortège arrive a l'hospice de l'Enfant- Jésus" situé rue de Roubaix; les cercueils sont placés dans une chapelle ardente construite dans les couloirs du préau de la maison.

A dix heures, au bruit des cloches de l'église Saint-Christophe, le clergé de Tourcoin s arrive, accompagné d'un grand nombre d'ecclésiastiques de Lille, Iloubaix et des communes environnantes, ainsi que de chantres venus de tous côtés afin de donner plus d'éclat à la cérémonie. Les cercueils sont portés à bras sur des civières par les porteurs ordinaires. Celui de la mère est le premier; il est recouvert d'un drap noir.

Les six autres, placés par rang d'âge, sont couverts de draps blancs avec une grande croix noire.

Devant chaque cercueil marche une petite fille portant une croix de bois noir sur laquelle sont inscrits le nom et l'â,ge du défunt.

Derrière, la famille dont la plupart des membres sont accompagnés d'un prêtre. On voit ensuite la vieille mère de Mme Kink, Mme Rousselle et ses filles; car, à Tourcoing, on a conservé les traditions des campagnes, les femmes assistent aux enterrements.

Après la famille, on remarque M. Dausse, secrétaire de la préfecture du Nord, remplaçant M. de Saint-Paul, préf'et du Nord, empêchépar un deuil de fï.- mille (il a perdu son beau-frère, M. Ma- gnien); M. Iioussel-Defbntaines, maire, son adjoint, le Conseil municipal, toutes

demander si sérieusement elle oserait braver l'antique préjugé et adopter cet homme de couleur.

L'amiral était en grand uniforme. Il portait sur la poitrine la croix de Saint-Louis à côté de celle d'officier de la Légion d'honneur.

Il n'était pas étonnant à cette époque de voir les hauts dignitaires n'occupant que les grades inférieurs dans l'ordre créé par Napoléon. A l'origine, l'empereur s'était montré très circonspect dans le recrutement des membres de la Légion d'honneur. De nos jours, il n'est pas un général ou un amiral qui ne sait commandeur, la plupart sont grands-officiers. Sous le premier empire, on comptait des généraux de division qui n'étaieut que simples chevaliers.

L'amiral se tenait debout à l'entrée des salons, lls'iucliuaitsilpncieusementet ne répondait que par des saluts aux compléments qui lui étaient adressés. Les invités mettaient cette réserve sur le compte de son état de santé mais tous étaient d'avis que jamais le gouverneur n'avait montré une physionomie aussi reposée.

Pourtant quelqu'un qui l'eût observé de près eût été frappé de l'atonie de son regard. Cet homme paraissait dormir les yeux oucommençait à faire son effet; les facultés

les notabilités commerciales de la ville, ainsi que plusieurs membres de l'Administration municipale de Roubaix. Sur le passage des sept cercueils,, tous les yeux se mouillent.

Iî y a du monde jusque sur les toits. Les ouvriers ont. abandonné les ateliers. Il en est venu de la Belgique, de Lille, de' Mazeille, de. Roubaix. Cinquante mille personnes sont rangées sur la route suivie par le triste cortège»

Ce cortège présente un aspect vraiment émouvant. Le recueillement et le silence de la foule sont tels que l'on distingue par intervalle des sanglotes étoufl'és. Les femmes pleurent à chaudes larmes; les hommes sont douloureusement impressionnés. Seul, le son lugubre et monotone des tambours qui précèdent le cortège retentit au loin.

A dix heures un quart environ, le cor- tége arrive à la cathédrale, qui est entièrement tendue de noir; la foule est compacte, émue, recueillie; on n'entend que des sanglots.

Les sept cercueils ont été placés sur des catafalques au milieu de l'église; ils occupent les deux tiers de la nef. Et, dans les bas-côtés, les fidèles prosternés, prient pour le repos de l'âme des malheureuses victimes.

Le curé-doyen de la cathédrale a officié. Ce vénérable prêtre exerce le sacerdoce depuis cinquante-trois ans. L'Empereur l'a décoré de sa main l'année dernière. M. Jules Brame, député de l'arrondis- sèment, rejoint le cortège iL l'église. On l'a averti par dépêche, et il arrive de sa ferme-modèle de Beaumont.

Pendant la cérémonie, une dépêche est apportée par le maréchal des logis de la crendarmerie à M. Dausse, qui la communique au maire. Est-ce hi confirmation du bruit qui a couru de ̃& découverte du corps de Kinck père

Il y a un instant d'émotion, c'est simplement l'avis que vingt sergents .de ville sont envoyés de Lille comme renfort pour maintenir la foule, qui est véritablement énorme.

Les ateliers, ou il restait encore quelques ouvriers, ferment à onze heures et demie, et lorsque, le cortège quitte l'église pour aller au cimetière, on peut dirp sans exagération que toute la ville le suit.

de ''amiral semblaient éteintes.

Auprès de lui était la comtesse appuyée au bras de Lionel, son fils, et très-fière des regards qu'attirait sur lui le brillant capitaine de la corvette l'Espérance.

Le jeune homme pourtant montrait un front soucieux. Ses regards allaient de son père à l'escalier par lequel arrivaient les invites une double préoccupation devait agiter son esprit. Elle ne pouvait échapper à sa mère

Qu'as-tu donc, mon fils, demanda-t-elle tout bas?

Lionel tressaillit comme qnelqn'un surpris en faute; puis répondant à la comtesse Regardez donc mon père, dit-il; il paraît étranger à tout ce qui se passe.

La comtesse tressaillit à son tour.

C'est vrai. Mais vois comme ses traits sont reposés. Il ne souffre plus. Les morts aussi ne souffrent plus, répondit Lionel.

Et il ajouta avec une grande et profonde douleur

Si un jour il allait ne plus nous reconnaître

fais-toi, fit vivement la comtesse, taistoi, Lionel, mon fils, je t'en supplie. Cette scène intime fut interrompue par l'arrivée d'Olivier de Quincey.

L'amiral le regarda une seconde, puis dé-j

On prend la rue de Roubaix, puis celle de Tournai. En passant devant le n° 15, on s'arrête un instant; c'est là que Jean Kinck, jeune homme encore, vint travailler, se former comme bon ouvrier, c'est la qu'il a connu sa femme, qu'il l'a Ce court épisode est rendu plus touchant encore' par la grande simplicité d'allures de la population tourquemoise, qui se ait honneur de n'avoir pas cru un seul ins'ant la culpabilité du père. On arrive au cimetiére en passant devant le monument de la bat allé de/Tourcoing, caillée par Moreau, le 18 mai VïM. Une Grande croix noire annonce que le terrain'Vi, l'avance, sont creusés sept tosses, a été donné par la vi'le.

Après les prières, M. Dausse, secrétaire général, s'avance, et prononce au milieu de l'attendrissement général quelques paroles émues,

Le maire cède son tour de parole à M. Jules Brame, qui ne consent à parler que sur les instances réitérées de ses concitoyens.

Il fait ressortir devant cette population d'ouvriers les mérites de la vie de famille, de la vie de travail, il adresse auxpau-' vres morts une allocution touchante, retrace leur départ joyeux pour aller retrouver le père, et demande enfin pardon à la mémoire de Gustave du soupçon qui. a pesé un instant sur lui. Mais, c'est avec fi2rté qu'il rappelle les délégations de, tous ceux qui o.it connu la famille. « Cette terre, dans les entrailles de » laquelle vous reposez maintenant, dit» il en concluant; cette terre recèle en» core une victime. La justice de Dieu » vous réunit déjà; c'est maintenant » l'oeuvre de la justice des hommes qui » va commencer. »

Ce qui domine la foule, ce n'est pas une pensée de colère, de vengeance, l'image de Traupmann est bien loin d'elle. Tous les cours sont tournés vers la prière, tous vers l'expiation suprême, et l'on se sépare alors sous l'empire d'une poignante émotion.

Une dépêche, adressée dans la matinée à M. le maire de Tourcoing, annonce que, par décret impérial, les irais des tunérailles et de la concession perpétuelle sont à la charge de l'Etat.

L'administration municipale de la ville de Lille avait pris dès l'abord l'initiative de ce témoignage de douloureuse sympa-. 1 thie pour les victimes.

tourna les yeux. Il ne l'avait pas reconnu. Tu vois bien, fit tout bas Lionel à sa mère. Il fallait que réellement la mémoire de l'amiral fût bien éteinte pour ne pas reconnaître Olivier, qui se montrait dans un cos- tume brillant.

A cette époque, les garnisons d'outre-mer étaient tenues partout par des troupes spéciales, recrutées parmi les habitants réunis en une milice nommée Bataillons coloniaux. Olivier était chef d'un de ces bataillions, et c'est revêtu de son costume officiel qu'il s etait présenté chez le gouverneur.

Ses yeux interrogeaient anxieusement toute la salle. Lionel, au contraire, ne quittait pas des yeux l'entrée des salons. Que cherchez-vous donc? demanda la comtesse au fils de la pauvre Mmede Quincey. Olivier rouait. Je cherche le docteur noir. balDutia-t-il..

La comtesse sourit d'un sourire forcer qu'elle sut rendre aimable.

L'éclat de vos regards disait mieux que cela, fit-elle.

On se souvient qne ce matin-là même elle s'était engagée vis-à-vis de Dupuis à faciliter le mariage du fils de la marquise de Quincey avec Georgette.


Les cérémonies des funérailles sont terminées à une heure après midi. La foule se retire lentement du cimetière après avoir déposé pieusement des couronnes d'immortelles sur les tombes. Je me suis étendu longuement sur cet imposant hommage rendu il. la mémoire de la' famille qui est en même temps une solennelle protestation contrc le crime dont elle a été victime mais les documents me sont arrivés en très grande quantité, et j'ai puisé amplement dans la lettre de M. Renaudin, notre r2présentant Lille, dans le Progrès et Y Indépendant du Nord, de Lille, ainsi que dans le Figaro, de Paris.

J'aurais voulu rester sur l;t douloureuse émotion que m'a cansé ce récit, mais je suis obligé de me reporter en Alsace, où la justice poursuit, activement les recherches et les fouilles qu'elle a entreprises pour retrouver le cadavre de Jean Kinck. Voici la nouvelle lettre que je reçois de notre correspondant

Guetuviller, octobre.

Ce matin, de bonne heure, on est venu m'apporter une nouvelle qui prouve maintenant clairement que Kinck père est venu en Alsace, et jusqu'à Soultz, prèsGuebwiller. Hier soir, l'employé du bureau de l'omnibus de Soultz remarqua entre autres bagages, un -sac de voyage qui était là depuis environ un mois, sans que personne fut venu le réclamer.

L'employé se souvient bien que ce sac avait été déposé au bureau par deux personnes disant qu'elles viendraientlechercherlerendemain, mais qui nie se sont plus montrées. Désireux savoir à qui appartenait le colis, il l'ouvre et y trouve une boîte sur laquelle il lit

Jean Kinck,

« Roubaix.

Stupéfaction du préposé qui fait immédiatement sa déclaration.

De tout cela il résulte, que Kinck père est venu en compagnie d'une autre personne (Traupmann), de Bollwiller à Soultz en ompibus, et à Soultz ils sont descendus pour al-ler à pied, il Cernay ou à Guebwiller. Mais plus que probablement à Cernay, puisque c'est pour aller à cette ville que le chemin est plus court.

Il longe la colline et la forêt, est de plus très-peu fréquenté et propice à l'exécution des projets de Traupmann.

Donc, il y a un point éclairé et qui facilitera les recherches de la justice.

Kinck père est venu jusqu'à Soultz, c'est assez, maintenant où a-t-il été assassiné? Le juge d'instruction est ici.

Des fouilles sont organisées aux environs, (principalement entre Soultz et Cernay. Espérons que bientôt j'aurai de nouvelles communications à vous faire.

CAMILLE KRAFT.

P. S. -A l'heure où je vous écris, Traup- mann père n'est pas encore arrêté; je le tiens d'une personne qui arrive de Cernay. A Paris, l'instruction est entrée dans une phase qui ne nous permettra plus de fournir des renseignements très détaillés sur ce qui se passe à Mazas.

M. Douet-d'Arcq, juge d'instruction, a repris chaque fait, et dans ses interrogatoir es, dans les confrontations aux-

Cette contrainte imposée à la mère de Lionel ne touchait] en rien la pauvre jeune fille que, comme tout le monde, la comtesse .adorait.

Pour Dupuis seul, elle ressentait ce mépris des âmes nobles envers les natures viles auxquelles les rattache un lien quelconque. Olivier cependant répondit à la femme du !gouverneur

i Je vous affirme comtesse que je cherche ¡ le docteur.

Votre mère serait-elle plus mal, de1 manda vivement la mère de Lionel. < Non, mais elle a sans hésiter mis toute sa confiance en le docteur Maurice, qui lui a fait plusieurs visites, et je suis impatient de Cette' courte conversation fut interrompue par la voix de l'huissier, qui annonça à voix haute

Le commodore Sir Mortley et les officiers du Terrible.

puis immédiatement après Le capitaine baron Van Broek et les ^officiers du Taciturne.

L'officier anglais se présenta suivi de tout son état-major. Il mit tout ce qu'il put trouver de raide dignité anglaise dans son salut -et passa.

'Après lui vint l'équipage hollandais. ,.Le bacon Vaa Broeck coupa court aux

quelles il soumet rraupmann, il s'étudie 1 à élucider tous les points de cette mysté- rieuse et ténébreuse affaire.

Traupmann a été reconnu positivement par un grand nombre de témoins. Il fiinira certainement par succomber lutterait contre la vérit,é.

Il vient d'ailleurs de recevoir une lettre par laquelle son père l'adjure de dé| noncer ses complices et de iâire des aveux complets.

Voici le texte de cette lettre éplorée que j'emprunte au Moniteur

Ceruay. 29 septembre 1869.

Malheureux fils,

Je ne puis plus douter maintenant de l'hor- reur de ta position Et, c'est brisé de douleur et dans l'impossibilité où je suis de t'écrire, que je m'adresse à des personnes compatissantes qui veulent bien me servir d'interprètes.

On m'apprend que tu refuses de nommer tes complices! Mais si tu ne les nommes pas, malheureux, tu laisseras croire au monde entier que tu es le seul coupable!

Au nom de ta mère qui se meurt de douleur, de tes frères et de tes soeurs qui t'aimaient tant, au nom de Dieu que nous t'avons appris à craindre et à adorer, je te conjure dé désigner tes infâmes complices à la justice des hommes.

Oui, songe à ta famille! Il n'est pas juste j qu'elle supporte seule le souvenir impérissable de l'horrible forfait.

C'est le suprême adieu d'un père dont la vieillesse est flétrie.

JOSEPH TROPPMANN.

L'assassin sera-t-il insensible à la manifestation de la douleur profonde d'un honnête homme, de son père ?

Résistera-t-il aux larmes de sa mère? Niera-t-il toujours ?

Persistera-t-il dans son système de défense que les faits détruisent?

Non la vérité triomphera de sa farouche volonté et de son énergie désespérée. THOMAS GRIMM.

Nous avons recu hier la visite de M. Frémion père, épicier, rue d'Egleny, n° 3, à Auxerre.

On se rappelle que nous avons raconté que Frémion fiîf a fait une déposition importante. C'est lui qui, en quittant le pont, de Pantin, en compagnie d'un soldat, a vu vers onze heures du soir un individu en blouse blanche creuser une fosse dans le champ Langlois et deux autres hommes se dressent quelques pas plus loin.

Le fait de cette déposition est très exact; ce qui est controuvé, c'est que Frémion fils ait passé la journée du dimanche avec Traupmann à Saint-Cloud.

Le jeune Frémion est un garçon très honnête, très intelligent et incapable de mauvaises fréquentations, il est en apprentissage chez M. Lenoble, épicier, rue da Charoane,157. LE CALFAT HAliGlEL

M. Edouard Waldteufel qui nous a transmis hier un document intéressant sur le gendarme Ferrand, nous envoie aujourd'hui du Havre des détails sur le calfat Hauguel

C'est un garçon de trente-cinq ans son

protocoles officiels. Il paraissait pressé de donner suite à un désir qui déjà le remplissait de joie, car sa physionomie se montrait rayonnante.

Quand il eut passé devant l'amiral, il se dirigea vers le commodore Mortley à qui les lois de préséance voulaient qu'il rendît hommage. Les deux états-majors hollandais et anglais se saluèrent et leurs chefs échangèrent une officielle poignée de mains.

J'ai été désolé d'apprendre, dit alors le Hollandais, qu'hier, à la cantine du Pied d'Or, mon équipage a rossé le vôtre.

Je sais, répondit froidement l'Anglais; j'ai fait punir mon monde pour ne pas avoir cassé la tête à vos hommes.

Moi, au contraire, riposta Van Brœek, j'ai fait donner à mes marins double ration de rhum.

Ah fit le commodore ,en se mordant les lèvres.Vous m'en rendrez raison. A vos ordres. Quand nous aurons fini notre première aiiàire.

Yes, fit l'Anglais qui reprit après une seconde

Si vous le voulez, nous nous battrons deux fois, l'une après l'autre.

Pourquoi pas les déux fois en même temps demanda le Hollandais très sérieusement.

.L'Anglais réfléchit$

œil est doux comme celui d'une jeune fille; sa voix est timide autant que sa main est robuste et calleuse. Je l'ai vu à Rouen après les ovations dont il a été l'objet; il. portait pour la première fois les médailles qui lui ont été décernées par les Sociétés de sauvetage de cette ville et de Lelgique il semblait confus de son triomphe et son ml était gros de larmes. Son portefeuille est rempli des cartes qu'on lui fait passer »de toutes parts comme marque de sympathie. J'ai remarqué, entre autres, celle de M. Gémond, inspecteur général des dons et secours de l'Empereur.

Hauguel compte une dizaine de sauvetages son père, qui est garde-feu, en a accompli trente et quelques; il a encore son grand-père, un vénérable nonagénaire qui a fait aussi jadis ses preuves. Hauguel est une nature de sentiment, très nerveux et d'une sensibilité presque féminine'

Malgré le bruit qui se fait autour de lui, il est en ce moment sans ouvrage. Sa profession de calfat lui rapporte 7 fr. par jour, quand le navire à bord duquel il travaille est droit, 8 fr. quand il est couché. Cette différence tient à cg que dans cette dernière situation il ne peut s'absenter de l'œuvre qu'après complet épuisement des réparations à faire.

On mange un morceau à bord, quand il se trouve une minute de répit, et la'minute ne se trouve pas toujours.

Le travail de calfat consiste, comme on sait, à calfeutrer avec de l'étoupe, les interstices entre les planches de la coque des navires.

Hauguel ne veut à aucun prix entendre parler de faire son portrait. Il a, dit-il, ses ravisons pour s'y refuser. Le croquis assez inexact qu'un journal a donné, a été pris malgré lui pendant qu'il causait avec des camarades sur la place de la Mâture. De temps en temps, un de ses amis lui disait, désignant le dessinateur parisien Y' t' croque! (Il te croque.)

Hauguel alors se tournait et se retournait pour rendre impossible la tâche de l'artiste.

A son avis Traupmann sait nager. Il a dû plonger trois fois pour le pêcher. A la première, il l'avait perdu de vue; à la deuxième le soleil qui rendait l'eau fort transparente permit aux spectateurs du quai de voir le

noyé et de signaler à son sauveur la place qu'il occupait; Traupmann était pris par ses basques au-dessons de la quille du vaisseau la Louisiane et il battait l'eau des mains pour se forcer à couler: là s'engagea la terrible lutte connue; Hauguel asséna un bon coup à son adversaire pour l'épuiser; il avait luimême un énorme besoin de reprendre haleine.

Il remonta à la surface de l'eau, et quand il jugea que son homme devait être suffisamment anéanti pour n'être plus à redouter, il revint à la charge, et étreignant vigoureusement la poitrine de Traupmana dans son bras droit, il se le. laissa enlever par deux ouvriers charpentiers, nommés Lecoutheux et Maillard; après quoi Hauguel, sans plus se préoccuper du tour de force qu'il venait d'accomplir, rentra se changer dans sa chambrette, et alla déjeuner chez son restaurateur habituel qui est le cabaretier Signol, quai Lamblardie.

Tous ces détails m'ont été racontés par lui, au milieu d'un groupe de camarades, dans une guinguette de la rue de l'Arsenal, où il trinque de temps en temps avec Sandon, son ami, propriétaire de ce modeste établissement, intitulé A la botte d'oignons. PARIS

L'enquête se poursuit activement sur les circonstances qui ont pu amener l'incendie de l'Hip-

Il ne comprenait pas. > Comment cela, dit-il

Avec une épée dans une main et un pistolet dans l'autre.

Oh 1 yes, fit Mortley. ";CT" Les choses en restèrent là, car on venait d'annoncer le docteur Noir.

C'était lui que, depuis le commencement de la fête, attendait la curiosité.

Son entrée fit sensation tout le monde voulait voir le nouveau venu, qui se présenta vêtu avec une très grande élégance. Quelque aversion que les créoles eussent pour les nègres, ils durent s'avouer qu'il avait très grand air.

L'amiral, la comtesse et Lionel lui serrèrent la main comme à un ami.

Cette manifestation produisit un effet négatif.

Il ne manque plus que la gouvernante lui donne le bras, fit un créole.

Ce fut le mot qui devait éveiller la réaction. Elle fut d'autant plus vive que tous s'étaient laissés surprendre par la première impression. Dès lors, le médecin était condamné. Pas un blanc ne lui eût adressé la parole; pas une créole qui ne lui eût tourné le dos. D'un coup d'œil, Maurice avait tout prévu, tout compris.

Il était brave. Pourtant, au seuil du salon, .il hésita.. y !;•

podrome. Voici quelques renseignements à ajouter à ceux que nous avons donné hier

Sur quarante chevaux de prix, deux ont été brûlés les autres ont été sauvés par le sieur Richebert, par le sergent de ville Mercier et par un pompier.

Le sieur Machédin, peintre en voitures, rue de l'Université, 53, qui figurait au nombre des travailleurs, est tombé d'une échelle sur laquelle il était monté à une grande hauteur et s'est grièvement blessé.

Les sieurs Doyen, avocat, et Laiblio, serrurier, demeurant rue des Dames, 17, ont reçu également des blessures graves en aidant à combattre l'incendie.

Tout le matériel est perdu.

L'Hippodrome Arnault était situé dans l'ori- gine, il y a trente ans, au midi de l'arc-de-triomphe de l'Etoile, sur une éminence plantée d'arbres, qui a disparu depuis pour faire place au beau quartier qu'on y voit maintenant. Exproprié en 18G0, il alla s'installer au nord du rond-point de la plaine de Passy.

Le feu a pris hier soir, vers six heures, au fond de l'impasse Berthaud, rue Beaubourg, 24, chez le sieur Duclos, épicier, dans la cave, parmi des vases remplis d'esprit de vin.

Cet incendie a d'abord répandu une grande inquiétude dans le voisinage, mais les pompiers de' la rue des Blancs-Manteaux sont accourus aussi- ci tôt et sont bientôt parvenus à se rendre maîtres de l'incendie en l'étouffant avec du sable.

Dans l'après-midi d'hier, deux dames, l'une. jeune, l'autre d'un certain ¡'¡:se, luttaient à coups d'ombrelle et de parapluie à qui entrerait la pre- mière dans l'omnibus de Montmartre à la G-la-!cière il n'y avait plus qu'une place. La scène se passait rue Saint-Denis, non loin du bureau des voiture.

La foule s'était bien vite amassée autour du spectacle. Au plus fort de la lutte, un passant ar-i rive, monte sur le marche-pied et entre dans l'omnibus.

Complet, s'écria le conducteur, et il donna le signal du départ, pendant que la foule éclatait de rire autour des deux combattantes, qui se sau-j vèrent comme elles purent.

L'une a laissé sur le trottoir un chignon et un peigne, qu'elle a fait réclamer dans la soirée au poste voisin. Hier matin a eu lieu l'ouverture des vendanges d'Argenteuii, si renommées dans les environs de Paris.

Il va là, dit le Figaro, durant la n.uit qui précède le premier jour des vendanges, une ïï.ire inouïe, étrange, comme il n'en existe r-.uiîe as£-.re part en France.

(:'est la foire aux vendangeurs. On ne saurait se faire une idée, sans l'avoir vue, de la physionomie particulière que présente cette réunion nocturne, la plus bruyante et la plus tumultueuse qu'il soit possible d'imaginer. La petite côte d'Argenteuil est littéralement prise d'assaut par tout une population d'hommes, de femmes et de jeunes filles qui, à la nuit tombante, arrivent de tous les villages des environs et s'installent tranquillement, non point dans les auberges, mais sur le seuil des maisons, sur les trottoirs, sur la place et au beau milieu des rues, A neuf heures, la circula.tion commeuçe à être difficile mais toutes les routes, tous les chemins,1 tous les sentiers continuent à déverser sur la ville, déjà pleine de monde, de nouvelles cohor-' tes de vendangeurs, et, à minuit, il est impossible de traverser ces masses agglomérée, dont les ondulations font songer aux vagues de la mer. Quel tableau pour un peintre! la ville d'Argenteuil n'est plus qu'un immense bivouac. Elle a un surcroit de population qu'on peut évaluer à dix mille étrangers. Les uns dansent des farandoles, les autres hurlent des chansons; ceux-ci dorment couchés sur le pavé et ceux-là s'injurient, se bousculent, se battent, tandis que d'autres allument des feux et font cuire sous la braise des pommes de tPrre!

Jamais campement de tribus nomades, dans les plaines de l'Afrique, n'a présenté un spectacle plus bizarre et plus mouvementé!

Les vignerons ne se présentent sur le lieu de la foire que vers trois heures du matin. Aussitôt les charits cessent, les discussions s'apaisent les dormeurs se lèvent et les embauchayes commencent. A cinq heures ils sont à peu près terminés.

Alors a lieu le défilé. Les vignerons, sembla-

L'idée de fuir lui traversa l'esprit. Il eut une seconde de terrible incertitude: Il sentait qu'en ce moment il allait à jamais perdre ou gagner la partie.

Il eût donné sa vie pour qu'une de ces femmes lui tendît la main.

Mais l'immobilité froide gagnait de plus en plus toute l'assistance.

Tout à coup il sentit un bras se glisser sous le sien, tandis qu'une voix très douce, mais qui lui parut divine comme un chant céleste, lui disait

Voulez-vous être mon cavalier, docteur? Il se retourna vivement et poussa un pe-t tit cri. Il venait de reconnaître Fernande, la Fée aux Perles, la plus belle de l'île, celle qu'il aimait! Elle était éblouissante dans sa toilette blanche et bleue et sous ses flots de perles, qui éclairaient moins que le sourire bienveillant dont elle encourageait le nègre.

Maurice demeurait muet de recorinaissance.

Il put parler enfin.

Merci, mademoiselle, dit-il, vous mô' sauvez la vie.

Elle sourit, et se dit tout bas à elle-même Qui sait?. ce n'est peut-être pas la!' première fois..

{La suite à demain) îvan DE wossttoSjji"


l)!es à un capitaine commandant un régiment se dirigent. vers leurs vignobles, suivis de leur petite armée de vendangeurs, dont les chants joyeux vont réveiller les échos des coteaux voisins. Cette année, le nombre des vendangeurs em bauchés a été d'environ sept mille, et, en ce moment, tout le territoire, compris entre Cormeilies et Argenteuit, sur une étendue de plus de cinq kilomètres, est occupé pas ces pacifiques légions de travailleurs.

Hier matin, un omnibus de quatorze places, remorqué par une locomotive toute petite, une vraie miniature portant le nom de Persévérante, a parcouru l'avenue de Neuilly.

Un conducteur, placé sur le siége, sonnait de la trompette, et chacun accourait pour voir passer ce véhicule de nouvelle espèce, qui bientôt fonctionnera, à ce qu'on assure, sur différentes grandes voies.

Une jeune fille de vingt-deux ans, Louise-Clémentine Petitfils, marchande coquetière, née à Chevilly et y demeurant chez ses parents, s'était rendue avec son cheval et sa voiture à la gare de (Choisy po r expédier des marchandises.

Elle avait laissé son véhicule pour régler son compte avec le facteur-chef, quand elle entendit :le sifflement du train express n° 5 allant de Paris Bordeaux.

Craignant que son cheval n'eût peur et ne S'emportât, elle voulut traverser la voie pour aller le maintenir.

En ce moment, une autre jeune fille, sa cousine, qui se trouvait de l'autre côté, lui fit des signes réitérés pour l'avertie du danger qu'elle courait.

Il était trop tard.

Le train, arrivant avec unedité, renversa la malheureuse jeune ails, jt après le passage du wagon, on ne trouva plus qu'un cadavre mutilé.

Jeudi matin, l'enfant d'un commerçant de la place de la Mairie, à Neuiîly, âgé à peine de vingt mois et courant déjà partout comme un petit furet, avait traversé la chaussée de la rue de Sablonville une voiture de charbon était arrêtée et le petit bébé, sans aucune façon, passe entre les jambes du cheval et les roues, au moment même où le conducteur donnait son coup de fouet ipour faire partir le cheval. Un cri d'effroi part de toutes les poitrines des personnes présentes; la voiture part et l'on accourt.

Par un hasard inouï, l'enfant était sain et sauf, 'il était resté immobile.

On se rendrait difficilement compte de l'émotion de la pauvre mère.

Le Lexomen nous donne une nouvelle assez piquante.

On se rappelle la légende du roman et de la pièce de M. Dumas père la Da.me aux Camélias. Une jeune femme qui fut célèbre dans le moade galant parisien en est l'héroïne, et beaucoup de ceux qui lurent le livre et applaudirent le drame, l'avaient connue joyeuse et charmante avant la maladie qui, lentement, la mena au tombeau. Elle s'appelait Marie Duplessis. Un portrait d'elle existe, peint par Vidal. « Marie Duplessis, dit le Lexovien, est représentée assise au sortir du bain; elle est enveloppée d'un léger burnous algérien, les mains appuyées sur ses genoux croisés; ses cheveux noirs dénoués s'étalent sur ses épaules et descendent jusqu'à terre, se détachant merveilleusement sur la blancheur du vêtement..

» A l'origine, les jambes étaient nues; mais sur un avis donné à la sœur de Marie, un artiste inconnu, mais certainement habile, les a depuis dissimulées sous une draperie dextrement touchée, qui se raccorde au burnous, et transforme le vêtement en un long peignoir. »

Ce portrait fut légué par Marie Duplessis à une sœur demeurée dans le pays natal, une petite commune du département de l'Orne.

Hier soir à six heures, deux ouvriers des ports ont été tués par le choc d'une grue à vapeur, sur le quai de Passy, près du pont de Grenelle.

Le journal Le Monde pour rire fait trêve à sa gaieté habituelle et à sa plaisanterie. Il consacre son grand dessin de la première page au su,jet qui a si douloureusement ému l'opinion publique, au crime de Pantin.

Ce dessin est saisissant de réalité et très remarquable.– Un numéro 10 centimes.

Les Travaux de Paris

PETITE REVUE DES TRAVAUX DU MOIS DE SEPTEMBRE On travaille toujours au Palais de justice à l'établissement des fondations du grand perron en avant du vestibule. A la salle des pas perdus on continue les travaux du grand comble en fer et de ses accessoires.

Quai de l'Horloge, à la Préfecture de police, le gros œuvre est au plancher haut du 1er étage. Au nouvel Hôtel-Dieu, on continue la pose. la corniche sur le pourtour intérieur des bâtiments on monte les murs de refend dans la hauteur des combles, et on commence les combles en fer des bâtiments sur la rue de Constantine.

On est en train de construire la façade principale de l'église Kotre-Dame-des-Champs ainsi que l'échafaudage de la tour de ladite église. Rien de nouveau aux Halles-Centrales; on continue, au pavillon n° 12, la pose des boutiques au rez-de-chaussée et celles des resserres au sous-scl.

La couverture des bâtiments de l'école Turgot est presque terminée. Le ravalement, sur la cour est commencé,

A l'église de Ménilmontant, on fait la sculpture des chapiteaux des autels et le ravalement j de la grande porte d'entrée avéc sculpture des ornements.

̃ÏÏ5 abattoirs de la Villette, on pose la char-

pente du comble des Ci, et 7e bâtiments du et] du K* ilôt.

Au marché aux bestiaux, on commence le prolongement des abris et on termine l'étage des combles.

On achève les aménagements intérieurs de l'église Saint-Ambroise.

A la caserne de la garde de Parisv faubourg Saint-Denis, on a commencé la pose des assises de soubassement du pavillon des ot'ficiers en bordure sur le boulevard de la Chapelle et à l'angle du faubourg,

A l'entrepôt de Bercy, la première portion du percement de la grande rue est presque terminé. A la halle aux vins, les quatre celliers sont arasés ,jusqu'au comble. Les celliers aux eauxde-vie sont prêts à recevoir la charpente. Au temple israélite de la rue des Tournelles, on continue les plâtres intérieurs et la distribution du bâtiment d'administration.

On élève les murs latéraux de l'abside et de la baie du sanctuaire, ainsi que le deuxième étage de la façade du temple.

Au temple israélite de la rue des Tournelles, le ravalement de la façade est descendu à la hauteur des chapiteaux et des arcades du rez-dechaussée. Toute lu voûte du porche est ravalée jusqu'à la naissance des arcades intérieures. PETITES NOUVELLES

Le officiel publie un décret nommant substitut à Paris M, Grattery, avocat, en remplacement de M. Duvergier.

Dans sa séance de jeudi, l'Académie française a procédé au renouvellement de son bureau M.^Camille Doucet a éU- nommé directeur et !IL Autran chancelier. Lors de son récent passage à Paris, le prince de Galles a visité avec intérêt l'Exposition des Arts industriels, au palais des Champs-Elysées.

Le vainqueur de Théodoros, lord Napier. duc de Magdala, est attendu aujourd'hui à Paris, venant de Bombay par Marseille. Il se rend en Angleterre.

Demain dimanche, au bois de Boulogne, dernière journée des courses. ttt.

L'artiste de l'Odéon, Romanville, qui avait été atteint de paralysie cérébrale, vient de mourir à Charenton. L'ouverture de la salle Beethoven, passage de l'Opéra, aura lieu le 5 octobre seulement.

Aux Foiies-Bergère. la nouvelle partition de M. Frédéric Barbier, Mademoiselle Piermot, vient d'obtenir un brillant succès.

Ce soir à huit heures, au thé;ltre des Folies-Saint-An- toine. lro représentation de l'Associé de Crampon; A la recherche d'un logement.

Un concours sera ouvert à l'Ecole impériale vétérinaire d'Alfort, le G décembre 1869, pour la nomination à deux places de chef de service d'anatomie, de physiologie et écoles d'Alfort et de Lyon.

Le publie est prévenu qu'à partir du mois d'octobre courant, le départ de Bordeaux des paquebots-poste français pour le Brésil et la Plata aura lieu le 24 au lieu du 25. Au retour, ces paquebots rentreront à Bordeaux le 3 de chaque mois, à commencer par celui qui, au lieu d'arriver le 19 décembre 1869, arrivera le 3 janvier 1870. Par contre, les paquebots anglais de la même ligne. partant le 9 de Soultiarapton, et qui y rentrent actuellement le 5, y rentreront le 18, dater du mois de décembre 1869.

On mande de Venise le 30 septembre M. Nigra est arrivé aujourd'hui, à cinq heurés après midi, avec M. Fréms. Tous deux sont descendus à l'hôtel Danieli. mairie de saint-cloud. Dimanche octobre clôture de la fête de Saint-Cioud. Jeux, divertissements de tous genres dans le parc. Feu d'artifice entre les deux cascades.

Illuminations bal de nuit.

CHRONIQUE

-Le singulier mariage que fait Hortense! Est-il possible à une jeune femme si riche d'épouser un malheureux littéralement ramassé dans la rue 1 Pire encore que cela un pilier d'estaminet du quartier latin Un garçon sans le sou! Qui parle l'argot! Qui fait des mots et des calembours! Quel goût, bon Dieu! Et où allons-nous etc., etc.

Mettez ces phrases coupées à toutes les sauces que peuvent inventer les langues médisantes, et vous aurjz une idée approximative de ce qui se disait et se colportait de saloa en salon sur le mariage projeté de Mme veuve Hortense Z. une jolie « consolable » de vingt-deux ans, blonde, élégante, riche, et qui, maîtresse de choisir dans le « tas » de jeunes et vieux papillons brûlant leurs ailes autour de sa- fortum et de ses beaux yeux, se décida pour l'homme si cruellement habillé comme ci-dessus. Voici l'histoire vraie

Mme Hortense Z. a un frère nommé Victor, un jeune étourdi,. audacieux, coureur, d'aventures. Pendant les courts jours de l'hiver dernier, Victor rencontra, en tournant le Pont-Neuf, une jolie fille dont le maintien modeste, la tenue honnête, commandaient tout au moius le respect. Victor n'en tint compte et. partit, en conquérant, sur la piste de la jeune fille, jusqu'au cinquième étage d'uue maison de la rue Soufflot. Là il fut reçu à la porte par un homme d'une quarantaine d'années, le frère de la jolie iille un brave ouvriers, charpenté en Hercule qui montra froidement à Victor le chemin de l'escalIer. Le dandy eut l'impudence de se courroucer et parla même iièrement de coups de canne. L'ouvrier p;it alors le jeune homme par les reins, et, pâle de colère, le transporta à bras tendus jusque sur le trottoir de la rue Victor, humilié, eut le malheùr, en se sentant libre, de lâcher le fameux coup de

canne dont il avait pari;} là-haut. 11 yj tenait.

Ce fut alors la bataille d'un chat contre un lion. Victor, assommé aux trois quarts déjà, allait être pulvérisé littéralement. Et, chose assez habituelle en pareil cas, les spectateurs laissaient faire. Tout à coup, un passant se jeta dans la bagare, sépara les combattants et sauva la vie à Victor. C'était un jeune homme d'une trentaine d'années aux allures débraillées, ayant mencé depuis neuf ans son droit, sans parti pris de l'achever. Très joli garcon au demeurant, et se nommant Régiaald comme si son parrain avait deviné qu'il deviendrait le héros d'un roman de la vie pratique, j Reginald releva Victor meurtri et l'emmena avec lui au café voisin, où ils finirent par boire ensemble un verre de punch. Ils se quittèrent les meilleurs amis du monde. Après deux autres rencontres, Victor proposa à Reginald de le présenter à sa sœur, qui tenait à remercier le sauveur d'un frère qui était comme un Dieu pour elle. Reginald, plus habitué au plancher des estaminets qu'au tapis d'un salon, si libre dans ses propos, si à l'aise dans ses costumes de fantaisie, déclina d'abord l'offre puis, sur les instances pressantes de Victor, il se laissa conduire à l'hôtel de Mme veuve Hortense Z.

L'entrée de Reginald dans le salon fut un événement. Jamais succès de gaucherie n'égala le sien. Reginald s'en apeçut et se sauva de là comme un chat affolé à la queue duquel on a attaché une casserole, et jurant qu'on ne l'y prendrait plus. Puis trois jours après il I'evint. S'étant trouvé têie à tête avec Hortense, son frère et deux autres personnes il se mit à l'aise, eut beaucoup d'esprit -un peu risqué peut-être-et s'oublia même jusqu'à rouler entre ses doigts une cigarette qu'il faillit allumer.

Finalement, malgré une tasse de thé avalée en rechignant, mais servie par les mains d'Hortense il se retira enclaauté. Huit jours après, Reginald n'était plus reconnaissable. Ses allures et ses habits avaient changé il eût pu presque passer déjà pour un homme du monde; un mois plus tard, il l'était devenu tout à fait, et si bien qu'il demanda carrément la main d'Hortense, mais avec une telle grâce qu'elle ne put la lui refuser, non plus que son cœur par dessus le marché.

Or, avant-hier, l'église de la Trinité était encombrée d'un monde animé des meilleu- res dispositions à la moquerie.

On voulait voir ce « malheureux ramasse dans la rue », ce « pilier d'estaminet », ce « pauvre diable sans le sou », etc., etc. Quand Reginald se présenta avec sa belle tête intelligente, merveilleusement élégant dans 'Son labit de noces, les moqueries se changèrent en étonnement, et une vieille dame dit son yoisin

Eh Eh 1 Hortense l'a donc joliment décrassé!

Chœur de femmes et de jeunes filles Décidément Hortense a eu bon goût. Voilà comment les diseurs de quolibets en sont aujourd'hui pour leurs frais.

XAVIER EYMA.

B©WS RÏYKES Ad. RlOS. Séparément C. VkmnAGrammaire Arithmétique. Musique. Géométrie. ̃ Tenue llnre*. Deswt. Arpentage. axeruteb. rrav.aiqmlle Chimie. Mécanique Corrigé- Agriculture. Physique. Algèbre. Dans4e>ni4e la France 10 c. cheztotaa libraires DÉPARTEMENTS

Une souscription est ouverte au Havre et à Bordeaux, en l'aveur des victimes pauvres de l'incendie de la rade de Bordeaux.

La population de Toulon est en émoi depuis plusieurs jours par suite d'un assassinat mystérieux qui a été commis dans cette ville. M. Samson (c'est le nom de la victime), habitait le premier étage d'une maison sise près de la Porte-Neuve. j'Il. Samson, qui était marié et avait 1 plus.eurs enfants, demeurait assez souvent seul à Toulon, pendant que sa famille résidait dans une maison de campagne aux environs de SainteMarguerite.

M. Samson était rentré chez lui entre six et sept, heures. Depuis ce moment, personne ne le revit plus.

Le lendemain matin, Mme Samson arriva de la campagne et frappa inutilement à la porte. Elle lit ouvrir par un serrurier et trouvai au fond d'une pièce le corps sanglant et inanimé de son mari.

A ses cris, les voisins accoururent et virent le ca davre de -NI. Samson étendu sur un matelas qui avait été jeté sur le sol.

La victime avait été frappée pa.r une main étrangère et avec une iurie peu commune- Les coups avaient été portés à la tète, aux mains et sur la partie postérieure du corps.

L'assassin a dù entrer pieds nus dans l'appartement pour ne pas éveiller l'attention. On a trouvé' dans la cuisine un vase plein d'eau ensanglantée on suppose que le meurtrier s'est lavé les mains après avoir accompli son crime. On a écarte tout. de suite la pensée d'un vol, car on a retrouvé sur la cheminée la chambre la montre de nI. Samson et son porte-monnaie intact. Un dernier indice est venu démontrer qu'une vengeance abominable avait seule guidé ic bras du meurtrier. Le portrait de -Ni. Samson avait été décroché de la muraille t brisé en plusieurs morceaux.

L'assassin présume a été arrôJ té avant-hier a

Marseille par M. Lamole, commis-aira spécial de Mercredi soir, M. La,mole étant entre au cale des Mille Colonnes, aperçut à une table un iudivictu dont la physionomie sombre et les traits durs attirèrent d'abord son attentiou.

Le mystérieux personnage lisait le numéro du journal du Var, dans lequel est raconté l'assassinat il paraissait absorbé dans cette lecture qa'il n'interrompait que pour réfléchir ou prendre un ,journal allemand qu'il abandonnait ensuite afin de revenir à la première feuille.

Vers une heure du matin, l'individu se leva, et à peine avait-il mis le pied sur le seuil qu'il tombait entre les mains de la police.

Cet homme, sur lequel pèsent de graves soupçons, exerçait l'état de voilier; il se nomme Antoine Consauve, natif de Cette, étage de vingttrois ans.

On a trouvé sur lui, un porte-monnaie contenant environ 3')0 fr. et, parmi ses effets,, on a découveri une paire de chaussettes toutes tachées de sang.

On dit que des pièces compromettantes ont été trouvées en sa possession, et que l'on a constaté sur tout son corps de fortes et nombreuses blessures. ̃ -̃' POLICE CORRECTIONNELLE

UN NÈGRE BLANC.

Ecoutez, celle-là est bien bonne, ce serait dans la revue des Tribunaux de l'Almanach comique qu'on croirait que c'est un procès de fantaisie, et pourtant l'atïaire a été jugée hier par la 7e chambre correctionnelle.

Il s'agit d'un voleur à la roulotte qui, peur n'être pas reconnu par les témoins cités à l'audience, s'est noirci le visage et a tenté de jouer son rôlç de nègre. Il est machiniste de son ëtat; au fait, "•rac et rentre absolument dans sa par-

•i, comme il a les cheveux b!onds et lissés, on comprend que le tribunal examine avec un certain étonnement ce nègre d'une espèce extrêmement rare.

d!. le président. ̃– Comment vous nommezvous ?

Le prévenu (parlant nègre). Moi, nom Kenn Giniet. M. le président. Votre âge? 'Î!i Le prévenu. Moi, âgé vingt et un ans. Nous avons fait connaître sa profession. M. le président expose au prévenu la prévention dont il est l'objet.

Le prévenu. Moi, bon nègre pas fait ça, moi pas voleur.

llf. le président. Nous allons entendre les témoins. 1 Le premier est un garçon de magasin nommé Brun; on l'appelle. Il s'avance à la barre, regard de le prévenu avec étonnement et dit Tiens 1 un nègre ? mais mon voleur n'était pas un nègre. Le prévenu. Moi, pas connaître massa (Monsieur). M. le président. Mais vous n'êtes pas nègre': (étonnement et mouvement de curiosi:é dans l'auditoire), vous êtes barbouillé de noir.

Le préoenu (cessant de parler nègre). C'est au dépôt les autres qui m'ont fait ça pour rire. il!. le président. Ah! alors pourquoi donc, cherchiez-vous à tromper la justice en faisant le' nègre?

Le prévenu. J'ai pas fait le nègre.

M. le président. _,comment! vous n'avez pas parlé comme les nègres? Le prévenu. Ah! c'est parce lue, au dépôt,; quand les autres m'ont eu barbouillë, alors j'ai parlé nègre pour rigoler, et puis ici ça m'est revenu sans le vouloir; mais pour le vol, je suis- innocent. i M. te président. C'est ce que nous ai ions voir (Au témoin) déposez. Le témoin. Le 23 septembre, entre cinq' et sig heures, j'étais dans la rue de l'Echiquier, frai- nant une petite charrette à bras, chargée de n>ar-^ chan.lises que j'allais livrer dans liil'érentes maisons. Arrivé au no 17, où j'avais un paquet a reme:tre, j'entre dans la maison en laissant ma^ 1 charrette la porte..

Au bout de cinq à six minutes je reviens et je m'aperçois qu'on m'avait enlevé dew paquets, l'un contenant des châles de lame, l'auire des robes de lainage l'épicier d'en face, qui était sur le pas de sa porte, me dit alors qu'un individu de telle et telle façon avait pris deux paquets sur ma voiture.

Je me suis mis à sa recherche mais ne l'ayant pas trouvé, je suis retourné au magasin et ai raconté à mes patrons le vol dont j'avais été victime puis je suis revenu à tout hasard dans le. quartier de l'Echiquier. Le soir, vers six 11 sept heures, j'ai rencontre, points à mon voleur; je l'aborde, je lui dis que ce devait être lui qui m'avait pris deux paqaets sur ma charrette. Il nie formellement. Alors, i je lui dis de venir avec moi chez le commissaire de police. Il me répond qu'il veut bien, et nous; voilà partis pour aller chez le commissaire de la rue Drouot. Arrivés devant l'Hôtel des Ventes, mon indi- vidu me prie d'y entrer avec lui, parce qu'il a un mot à dire à quelqu'un; j'y consens mais à peine avions-nous ouvert, la porte, qu'il prend sa' course, traverse la grande salle, et sort par l'au- tre bout qui doc ne rue Rossmi; je cours après lui en criant « Au voleur! » et sans des agents qui avaient entendu mes cris et qui voyaient un homme s'enfuir à toutes jambes, il ma^rdiu, ^M^ïc président. Vous le connaissez bien H De témoin. Dame. vous savez. je crois.- bien que c'est lui, mais étant en nègre. Le prévenu. C'est pas moi.

,il, le président. –Mais l'homme qu'on a-. 1 Le témoin. Oh! c'était bien lui, et s'il était débarbouilla, ie vous dirais tout de suite., M. le président. Quelle était la valeur des deux paquets soustraits ? Le témoin. Ça pouvait valoir dans les,' 150 francs les deux.

l.e deuxième témoin est l'épicière.

inègrel <


Le. pas connaître M. Is président.– -Zs'cras n'allez pas recommencer votre comédie?

L". prêtent; Par.ion, je n'y pensais pius. Ah te président (au témoin). Vous reconnaisÔnuilla^e il avait une Le. le cLeniise à raies le le prévenu se mouche et quand il retire son mouchoir ̃- son v ?agp. on s'ap< rçoiî que son nez est devenu blanc. inutile de d.re l'état sur L't'picipre confirme ce qui a été dit dans la précédente déposition.

Le prévenu. C'est pas moi.

3/. le président. On a trouve dans les tigps de vos bottes une cravate de soie toute neuve, ayant môme, encore l'étiquette; c'est une cravate que vous veniez de voler.

Le prévenu. Mon président, pour ce qui est de ça, non, ,je venais de l'acheter.

Ai. le président. Pourquoi Pavez-vous mise dans vus bottes?

Le prévenu. Mon Dieu. je l'avais mise dans mes bottés. je ne sais pas. On peut mettre une cravate dans ses bottes, ca ne prouve pas qn'on l'a volée.

Notre nègre blanc a été condamné à treize mois de prison. (Gazette des Tribunaux.)

ETRANGER

Le journal anglais le Morning Herald raconte un triste événement, arrivé dans le district du lac de "Windermore. Samedi matin, un gentleman et sa femme visitaient lps lacs anglais; ils avaient loué deux poney-s et un gu de, désirant monter le Coniston Cldman, montagne très recherchée par les touristes.

A peine engagés dans la montagne, les touristes lurent surpris par un violent ouragan et un brouillard épais. Connue il n'était pas possible de faire un pas sans s'exposer à tember dans des abîmes, le gentleman et sa femme mitent pied à terre.et le guide prit les poneys par la bride. Les poneys ne voulrwt plus avancer, le gui';e fut obligé de s'arrêter. Les voyageurs se trouvérent donc séparés du guide, eï il leur fallut continuer leur ioule seuls jusqu'à Coniston. Ce ne; fut pas sans avoir couru les plus grands iiangeis qu'ils y arrivèrent à une heure avancée de la. nuit. Toutefois le guide né reparut pas, et luivji on commença des recherches, et on le iro,uva mort appuyé sur le 1lanc de la montagne. -Mis deux poneys étaient à cotA de lui.

On suppose que cet homme est. mort de faim 1 pendant l'orage, dont la durée a été vraiment extraordinaùye, même pour ces régions de montaVARIÉTÉS

IX

Mais, au momesit où j'allais passer leseuil de la porte, Geneviève, froide et immobile comme une stj.tue, me barra le passage; sa main se plaç^ sur mon épaula, et je sentis tout mon sajAg se figer il me semblait que si elle avai*fc voulu appuyer seulement j'allais tomber ai.nsi qu'une ruine qui croule; je.u'c sais la regarder, car ses yrux -pénétraient jusqu'au fond démon âme comme un scalpel. ]6ï tu lui rends la vie, me dit-elle avec un f.ccent d'ironique pitié, il te déshéritera! • iviais c'est mon père Que m'impor-' tent ses richesses Il soutire, il va mou'ïix. laissez-moi

Mais la misère, sais-tu ce que c'est?. La prison d'abord! le mépris et les insultes de la foule. de longues heures, de lon- gués aimées de jeunesse perdues. des ra-! lies impuissantes. des nuits d'insomnies cassées se tordre les hras à des barr. aux. Puis après. plus de fêtes. plus d'amours. rien que la solitude glacée. cette pauvreté bpnteuse, qui se traine en rugissant d'envie!

BOIIBSE-Eciitus et «tuons •p^T'DÏrïïii. Préc- Ccrn> V"EDas Tern. ÎSÎGHFTE. BaBq.Frauce21.r2 e otuie) cours clôture cours clôture cours. DIVERSES clôt, j cours. il 05 il ..I i)S 75 I8fi3 520.. 51î 65. 3di OMiftaUonï du 'Trésor: :'Où i!)7 ̃i''ti-- 370 50 Tunis, 18S). I:i9 <:f«ditB'mcole HiS ~iô «25 WO s Hi2 oO 7cj Obi. Mexique. S.-Compt.'i,i commerce. | Soc. g. algér. ^l ltanq. Ottom. a55 ofô Bourbonnais.! t!iléans.1 »U2 50; 95s 7i. 9U2 SUl «bï 50 Lvon-Uen 57 :J-'5 ..i | Oaz Alarseihe. ias 157 165 Fusion 6(;. 3J- 50 :i23 obtigat. ^ïi » •>» SJ 75 9.Ï..J ̃̃ !ur. -Central. 3 32) Canal ce buez 4s2 50 4t3 75 l'Siiien ii 0/0 53 •'•L9 »uez, avril bti. U7 50 iSÏ 50 intérieure Stt l'i! .I 37 I 1883 .j '<"<> •• Ui 40 C-gen.d.Jiaux *55 Ifc-cSO.O illtdoe 310 Gaz gênerai.. 5)0 Y'ïtopdJmmanufil 5i..| 51 | Pirtiioais. KO.. SI I Obi. hnmol.nl. \\H 50 19j 75 <i(iillfirrae-i.uxemROurg.. 1S7 DOi 198 S.irjgosse.I 1*3 25 Hl If^iete hmere 315 |i32 5U, Konl^rEspapii; i J!> 49 ..j 5S 75; 18Mj 4.9 490 JJ'-«ks deilar.

0 pitié

tes les voluptés te souriront les jours et tes nuits s'enlaceront encore dans ce joyeuses 0 gies Et ppis ;e t'aime, moi Tu sais bi.ii 'jiie je L'ami-'

titla»! j'hésitais! Oui, mon odieuse éteinte. J'hésitais tout cet or iii'ebloui?sait. et je ne voyais plus rien que cet or

Une circonstance puérile.Te mn rappelle que, pendant quese livrai!. en moi cet aureux combat, un orgue arrêté devant l'hôtel, dans la rue, jouait je ne sais quels airs joyeux qui semblaient me railler comme des chants de l'enfer.

Mon père se souleva, laissa errer son regard autour de lui, puis j'entendis un grand gémissement, et il s'affais:a sur lui-même, sa tête touchant ses genoux il était mort. Je tombai évanoui.

Le reste est conrusdansmamêmoire. Quand je revins à moi, j'étais rue de l'Orangerie, 'dans la maison de Mme Labbé. On me par lait avec douceur comme à un enfant; je voyais souvent autour de mon chevet des hommes à visage sévère- qui causaient à voix basse et prononçaient mon nom. Quand il m'é happait un mot du passé, ils secouaient la tête et me grondaient.

Je revis Agathe. D'abord, elle m'apparut dans mes insomnies comme un ange gardien descendu du ciel. Je n'osais bou- ger, de peur de faire disparaître cette vision divine. Peu à peu le sentiment de la réalité me revint.C'était bien elle, ma donce !iancée, qui veillait près de moi Oh sous son regard, mon âme se rouvrait comme une fleur ;Oiis un rayon.

La convalescence fut longue; enfin, appuyé sur le bras de Mme Labbé et d'Agathe, je pus descendre et m'asseoir dans le jardin, près du tilleul, sous le sole radieux Je retrouvai peu à peu dans mon coeur toutes les traces de mon preirier amour. Et, chose étrange, les événements qui s'étaient passés dep lis mon départ de la rue de l'Orangerie se trouvaient tout à fait effacés de mon souvenir. J'étais comme ces gens qui ont fait un rêve ierrible et qui cherchent à se le rappeler.

Que vous dirai-je, six mois après j'époussi Agathe. J'étais heureux. j'aimais. j'étais aimé. Mais il fallut, pour cette union, discuter ces misérables questions d'argent qui flétrissent tout. On crut pouvoir me faire souvenir que mon père était mort et que j'av.ds hérité de sa fortune. Ce fut un coup de foudre. Le voie qui couvrait tout

ce côté de ma vie se déchira. De cet instant seulement la raison m'était revenue,Je cachai ma douleur, mes remords. L'on pouvait, en découvrant que jusqu'alors moi, qu'on croyait depuis longtemps sauvé, j'avais oublié la mort de mon père et ces jours d'aberrations et de débauche, -l'on pouvait douter de ma guérison. Je craignais pour mon amour. ,j'eus la force de me taire! et le mariage se fit. Mais depuis, pas un jou" de repos pour moi. l'ctit à petit, comme les horizons qui se dessinaient à mesure que la brune se lève, ces temps de délire m'apparaissent dans fous leurs hideux détails. Je m'accusais de la mort, de mon père. je le revoyais la nuit pâle et couché à terre, comme il revoyait, lui, son frère qu'il avait tué! Hol.s! il fallut bien' ouvrir mon cour à cet ange dont ia vie était unie à la mienne! Je ne trouvai en elle qn'indulgence, et pitié, et pardon. Loin de me repousser, loin de m'abandonner à mon désespoir, elle m'a appris à prier, elle m'a soittenu dans ma d> tressa; après avoir sauvé mon corps, elle a sauvé mon âme, pi -ut-être. Au lieu de nu maudire pour ce crime dont

j'ai horreur, elle cherche à me persuader que déjà ma raison était ébranlée, que j'ai été le joue! d'une horrible vision. Mais, non je le sais bien. Genev'ève avait pénétré dans la chambre de elle m'a parlé!Et cette femme, c'était le démon je n'ai j mais comp is comment elle a\ait eu l'audace de prend. e la nom d' ne sain:e. Epuisé par ce récit, le comte se 1. Puisyeux devinrent nayards. et il se débattit dans les tortures d'nno crise nerveuse.

vvilhem tenint» JUGEMENT

Affaire contre COXGUItRENXE DÉLOYALE

Extrait.

Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale,

Empereur des Français, à tous présents et à venir, salut,

Le tribunal de cc-mmerce du département de la Seine: séant à Pari. a rendu le jugement dont la teneur suit

Mercredi 22 juillet 18G8.

Entre (II tries fabricant de pastilles de légumes pour le pot-au-J'eu, demeurant a a.'is, rue Uucouedic, n'' 25, demandeur comparant, et plaidant par M" SchayR, u^o-at près le tribunal; Et Charles fiozit-ro" fabrita.il, demeurant à Romainviilc (Seine), détendeur comparant et plaidant par M0 X. agivé,

Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi;

Attendu qu'il résulte des débats et des explication- des parties, que Rozière a annonce dans un grand nombre de journaux, d'afiiches diverses, prospectus et lacune; de commerce,

Qu'il était seul récompensé dune médaille à l'Exposition universulle de tSG7,

Et que lesdits prospectus et factures sont ornés de l'emblème de ladite médaille, alors qu'il n'a reçu qu'une s',ii p e menii'in honorabie

Attendu que si les distinctions honorifiques accordées il des industriels ont un certain mérite et une certaine signification pour celui qui les obttent, il importe, dans l'intérêt même do ces industriels comme des consommateurs, de réprouver le fait qui aurait pour conséquences de modilier la distinction des récompenses distribuées, et défavoriser par des moyens trop ingénieux la mauvaise foi de cerlan.s con «̃̃/ enls.

Attendu qu'il n'appartenait pas à R zière d'attribuer a sa maison un semblant de médaille, puisqu'elle n'avait obtenu du jury qu'une mention honorable

Que c'est donc à bon droit que Carpentier à dénoncé ce fait comme un moyen de concurrence déloyale prohibé par la loi;'

Attendu qu'il y a eu de la part de Rozière un fait de concurrence- reprochable en faisant annoncer et porter sur ses prospectus et factures une médai lle qu'il n'avait pas obtenue; qu'il y a lieu de lui interdire, et dire qu'il sera tenu de supprimer do ses annonces, prospectus et factures la mention indiquant qu'il a obtenu une médaille à l'exposition de et de lui faire défense de se servir de l'emblème de ladite médaille, a.nsi que de celle de 1865,

Sur les dommages-intérêts

Attendu que Carpentier ne justifie d'aucun préjudice appréciable que ia condamnation aux dépens sera d'ailleurs u-e réparation suffisante; Sur la demande en insertion

Attendu que Rosière a porte i !a connaissance du public les faits qn lu: sont jugement reprochés les monrs et dispositifs du présent jugement seront insères dans trois journaux de Paris, au choix du demandeur et aux frais du défendeur;

Par ces motifs

Le tribunal, jugeant eu premier ressort, dit que Bo:iè e sjra tenu de supprimer de ses annonces. al'liches diverses, prospectus et papiers de comme ce, renonciation indiquant que ses pastille-, sont le; seules récompensées d'une médaille à rExoosition universelle de 18: 7- Lui fait défense d; se servir de l'emblème de ladite mirdaille, ainsi que celle de ÎS55, qui ne lui a pas élé accordée par le jury.

Ordonne l'insertion du présent, jugement dans trois journaux de Paris, au choi:; iW, warnentier et aux frais de Rozière;

Déclare Carpontier ma! fondé en sa demande en dominaires-iiitorru, l'eu déboute;

Condamne Rozièro aux dépens,même au coût de l'curegistrement du présent jugement;

Ordonne que le jugement sera exécute selon sa, forme et teneur, et. en cas d'appcl par provision en La maison rarpentier a refn la sente médaille accordée cette industrie.

AGEICULTURE. maiiché mi nm™™

SguHcs (100 Kil.) hors barr. rR1X officiels

Colza t.fùtsg» dégelée. KO en tonne g» désolée. 101 5a Enur. en tonn. 109 50 Lin en fûts }<8 en tonnes. 89 5'J indiffène Pl'-lX COMMERCIAUX

Colzadisp.cuur 10) Courant 100 Prochain •2 derniers 10150 .'(premiers 101 75 M. u en aoàt. ili-2 4 derniers 1870. Huiie de lin. 8S Courant mois. K,S Prochain SS 2 derniers. 89 ;.l ♦ premiers. 89 50 Esprit.* (l'hect. hors barr.). ?*eîterave lr"qfé Disponible PRIX COMMERCIAUX Nord fin l^ijté Courant mois. 6i 'roi'iiain 2 derniers 4 premiers 62 Jlui en août.

Suci-es (les 100 kil.)

ilndig. en entr i Sucres rafiinés(les lOOkil.) dix jours sans escompte lîolie sorte 13.: nonne sorte. 131 5D Sortes ordinr»». 131 ï'uriucs

S marq. le sac de ai kil. net PRIX OFFICIELS

Disponible OFFICIELS PRIX commerciaux:

S marq. disp.. Courant Octobre 59 75 derniers Nov. et décemb 60 25 60» 4 no'S de nov. premiers 60 50 Fariness*™ le sac de i~>~ k.net PRIX OFFICIELS

Disponible 57 75 PRIX COMMERCIAUX Courant Prochain. Nov. et d-jeemb 58 53 35 4 m is de nov. 58 7j &'arin««!p eojisoœîïîalêna Prix exiié:nes-, le srio de 157 kil. net.

totons. Havre, I" oitobre. Ou a fait. hier soir du très ordinaire L -nisiaue sur octobre fr.; J un bloc de 500 b. Ooihera. dans le port, à llf) l"r., livrable au type sur octobre.

Depuis on en a fait à ce même prix sur ootûiireet Louis;an<\

MVi. Manbant et Israël, juges suppléant? Mandons et ordo.mou > -Vum^ huisier, sur ce requi, de uiBtt.e ledit jugenenl a exécution; à nos tribu"?" >i9 n^miere ins.: n-ca la uiam, a tous ïommaudauu et o'V.cieH d, la fo;oe pub^ue En foi de quoi le: prient jugement a été signé par !Il, le [.résident et par le grenier.

UBRA.R1E "bEAIX-ARTS AGRICULTURE g7"ôûflôt

Quai de la Mégisserie, 2, Paris 'A Envoi franco sur demande du Catalogue d'oignons, de Jacinthes, Crocus. Glayeuh. fraisiers, arbres fruitiers, etc., qui vient de paraître. Le MOSIïBl'B ,DES¡ FONDS PU» SShTïCS sera envoyé gratuitement, pendant deux mors, aux Personnes 'lui en feront la demande, Ecrire au directeur, 8. rue Neuve-Saint-Augustin. LES DENTS. Conservation, maladies. (Inflammation des gencives, ébranlement et déchaussement, dents artificielles,) A. Preterre, ch.-d. lauréat de la EWdo méd. de Paris. 1 v 2-édit. f 3 f. 50 c. B. des Italiens. 29 de ceux qui, ayant acquis par le travail et l'économie, des capitaux destinés à élever leur famille et à assurer leurs vieux jours contre le besoin, ont confié ces capitaux à de grandes Compagnies avec la conviction qu'ils n'auraient aucun risque à courir. J L'ÉPARGNE désire être le guide et le conseil de ceux qui, possédant un petit avoir, n'entendent le placer que dans des, entreprises loyalement conduites et sagement administrées.

L'ÉPARGNE, qui paraît chaque dimanche, et dont le prix d'abonnement est pour toute la France de 2 fr. 40 cent. par an, publie tous les tirages, dividendes, con-; vocations, comptes-rendus, etc., etc.

L'ÉPARGNE, enfin, pour mieux rem-i plir ce rôle, prend l'engagement de n'accepter aucune subvention. Elle agit sous la direction exclusive de son fondateur, M. F. de Fontbouillant, chevalier de la Légion d'honneur.

L'ÉCHO DE LA S0RB01IE

Moniteur de l'Enseignement Secondaire des jeunes filles ENTRE DANS SA SECONDE ANNÉE LE 5 OCTOBRE 1869 j 1° En envoyant franco un mandat de 6, 10 ou 20 fr on est' abonné pour 3, 6 ou i2 mois, a ta .̃dit. des Cours de année. paraissant les mardis jeudis et samedis, du 5 octobre i8G9 au 5 octobre, U<>° En envoyant G, 10 ou 20 fr., on est alonné pour 3,'G ou mois, aux Cours de 2" année paraissant les marnes aux mêmes dates; J1 "j" Par faveur tout exceptionnelle, en envoyant Za, fr., on reçoit immédiatement la édition des Cours' de I en solumes, marqués G fr., et on est abonne au 3 premier;; mois des Cours de 2° année. à partir du D octobre 1SG9.

Pour tous les articles non A. D. Cassigneut. Imurimerie du Petit Journal Rue de La Fayette tel, Paris

mprimé sur les machines cylindriques de H.Mariaon i

rr.ix ooMMEUciAui

A part cela, le marché est au plus grand calme, et nous ne notons paa au-delà de 323 b. de ventes à quatre lieures.

11 faut voir de très ordinaire Louisiane autour de 142 fr. 50, l'Oomera autour de I l6 fr. $ SPECTACLES DU SAMEDI 7 l/.l Français. la Parvenue, Il ne faut jurer de rien». S 1/4 Opertt-iioœique. la Petite Fadette.

S Italiens. Il Trovatore.

7 3/4 Odéon. le Uàturd.

S Lyrique. Dern er Jour de Pompéï.

7 Gymnase, Diane de Lys, la Veilleuse.

8 Vaudeville. Arlequin et Colombine, lfamara, 7 Variétés. La Belle llélène, l'Homme ¡¡la clé. 7 1/i Chàrelet. la Poudre de Perlinpinpin

8 Palais-Royal. 2 po.tiëres. Ingénues Brésilien. 7 Porte-St-Martin. Patrie.

7 3/4 Bouffes-Parisiens.– Tu l'as voulu, Mariage, le Rajah. 7 Gaité. Chatte blanche. 7 Ambigu. les Couteaux d'or.

7 3/4 folies-Dramatiques. le Petit Faust, Gloriette, S Athénée. le Docteur Cnspin.

7 1/? Hcnut-Pîasrs. Tigre du Beugale, le Veilleuf 7 1/2 Déjazet. l'Ouverture de la Chaise, M. Garât Chàteau-d'Eau. Réouverture prochainement. S Folies-Harigny. Sa.'on. Mari perdu. Fils il Ko-kiWiO 8 Clany. le Juif Polonais

8 1i2 Hobert Houdin (boulevarn des Italiens. 8)s 7 1/2 Beaumarchais. François Piraud.

7 3/4 La Villette, la Vierge noire.

8 Bellevilie.

S Ciroue de l'Impératrice. Exercices Équestres. 8 1/2 Habille. Bal tous le; soirs.

8 1/2 Parc d'ïdalie (V.ncemies). Soirées daMarte.H, Géorama universel, Parc Montsouris cMeutwugs) Entrée Si C