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Titre : Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués, par Victor Henry,...

Auteur : Henry, Victor (1850-1907). Auteur du texte

Éditeur : E. Leroux (Paris)

Date d'édition : 1904

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305942567

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , XXIII-190 p.

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Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5818154k

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-15729 (2)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/03/2010

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BIBLIOTHÈQUE

; DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

PRÉCIS

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VICTOR HENRY

PROFESSEUR VI SANSCRIT ET GRAMMAIRE COMPAREE I>ES IANIUIES INDO-EmOPEENNISS À L'DNIVEIllSITÉ DE PARIS

PARIS

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28

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BIBLIOTHÈQUE

DE

L'EG^ÉpFRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

VOLUME II

PRÉCIS

DE

GRAMMAIRE PALIE


BIBLIOTHEQUE -

DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

VOL. I. — Éléments de Sanscrit classique, par Victor HENRV, professeur de sanscrit et grammaire comparée à l'Université de Paris. Paris, Imprimerie Nationale, Ernest Leroux, éditeur, MDCCCCII. Grand in-8°, xiv-28/1 pp.


PRÉCIS ! |

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GRAMMAIRE PÂLIE

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D'UN. ÇJÎOIX DE TEXTES GRADUÉS

PAR

VICTOR HENRY

PROFESSEUR DE SANSCRIT ET GRASIMAIRE COMPAREE DES LANGUES INDO-EUROPEENNES X L'UNIVERSITÉ DE PARIS

PARIS IMPRIMERIE NATIONALE

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28

MDCCCCIV



PRÉFACE.

I. Selon le degré de préparation du débutant, l'étude du pâli se présente à lui sous deux aspects tout différents : hérissée de complications et d'arbitraire, s'il ignore le sanscrit; simple, aisée et comme coulant de source, s'il est en mesure de la ramener à la norme sanscrite. Car la phonétique pâlie, si nombreuses qu'en soient les règles, est presque partout réductible à un ensemble d'équivalences très précises et très concordantes; et, lorsque d'aventure elle s'en écarte, c'est bien plus souvent pour se rapprocher du sanscrit que pour s'en éloigner davantage. Quand par hasard le pâli ne termine pas en -hi son cas instrumental-ablatif du pluriel, c'est que la consonne bh du sanscrit y demeure intacte; et, s'il déroge à la loi qui veut que br initial perde son r, c'est pour dire brâhmana, comme le sanscrit, — sauf à traiter ce groupe comme une consonne simple en ne faisant pas longue de position la brève qui le précède (nos io5", i, et 121, 9).

D'où procèdent à la fois cette régularité et ces irrégularités sporadiques, en d'autres termes, ce que c'est au juste - que le pâli par rapport au sanscrit et aux divers prâcrits, la question est trop vaste et trop peu mûre pour la discuter ici. Peut-être, faute de documents, restera-t-elle toujours sans solution certaine. Un seul point nous est acquis : le pâli n'est pas, ne saurait être un dialecte pur. En dépit de


VI PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

la tradition indigène qui le surnomme expressément mâgadhï bkâsâ, il n'est sûrement pas la mâgadhï (n° 2,3), la langue de la prédication initiale du Buddha, à laquelle il paraît seulement avoir çà et là emprunté quelques particularités (n° 5o, 2). Si l'on connaissait les prâcrits parlés au sud de l'Inde, vis-à-vis de Ceylan, au temps où le bouddhisme passa du continent dans la grande île (111e siècle avant notre ère), on reconnaîtrait sans doute dans le pâli un mélange à doses inégales de plusieurs d'entre eux, mais normalisé sous l'influence prépondérante d'un seul, en sorte que les formes fournies par les autres n'y constituent plus guère que des variantes ad libitum en infime minorité. Au-dessus de cette influence planait, encore plus lointaine, celle du sanscrit, que l'élite au moins des missionnaires devait cultiver à titre de langue savante : ainsi, à l'imitation de la grammaire sanscrite, la grammaire pâlie se codifia de bonne heure, — excellente garantie de conservation, — en même temps qu'elle s'émailla naturellement de sanscritismes, qui, sous leurs faux airs de survivances, ne sont peut-être au fond, connue nos latinismes delà Renaissance, que des restitutions d'artificiel archaïsme.

II. Quoi qu'il faille penser de ce parallélisme quasi infaillible du sanscrit et du pâli, on. ne saurait, ce semble, en surfaire la haute valeur pédagogique : bien savoir le pâli. c'est tout uniment être capable de transposer un texte en sanscrit à mesure qu'on le lit; et, quand le texte est correct, c'est un entraînement qui peut s'acquérir en quelques semaines. Si j'ai atteint ce but, les étudiants me le diront; mais, en tout état de cause, je les prie de se persuader que je mêle suis proposé et, par conséquent, de se le proposer


PREFACE. vu

à eux-mêmes, s'ils veulent me suivre. Nulle part une forme pâlie n'est enseignée en elle-même et pour elle-même : partout où cela a été possible, on a dégagé la forme sanscrite sous-jacente, réelle ou fictive, à laquelle elle se ramène; fat phonétique occupe plus du tiers du livre et doit, à elle seule, si elle a été bien assimilée, leur donner la clef d'une inûnité de mots et d'une notable partie de la morphologie; dès le début, on leur donne un texte pâli traduit mot pour mot en sanscrit, pour servir de modèle à leurs exercices ultérieurs; et enfin, si le lexique relève tous les mots qui figurent au corps de l'ouvrage, encore n'y en trouveront-ils presque jamais la traduction en français, mais simplement l'équivalent sanscrit, qu'ils auront à chercher ailleurs, si déjà ils ne le connaissent, s'habituant, à la faveur de ce détour, à n'envisager en quelque sorte le texte pâli que comme une gaze à travers laquelle le sanscrit doit transparaître à tout oeil tant soit peu exereé.

Contre cette méthode, indirecte en apparence, on peut, il est vrai, élever deux objections : Tune théorique, l'autre pratique.

Théoriquement, dira-t-on, il se peut que le pâli soit fort aisé à qui sait le sanscrit; mais qui ne le sait pas se verra contraint d'apprendre deux langues, et, s'il n'en veut utiliser qu'une, c'est double peine qu'on lui impose gratuitement. — La critique ne porte pas. Aucun orientaliste, se vouât-il exclusivement aux études pâlies et indo-chinoises, ne peut se dispenser de savoir un peu de sanscrit, ne fût-ce que pour reconnaître les emprunts faits à cette langue, ou pour mieux analyser et partant mieux comprendre les termes techniques de la nomenclature bouddhique. Or, sans le sanscrit, le pâli, si je ne m'abuse, est sensiblement plus


vm PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE,

difficile à apprendre que le sanscrit lui-même : ce qui revient à dire que, pour le travail que lui aurait coûté le pâli tout seul, l'élève se trouvera en fin de compte, par la méthode indirecte, en possession du sanscrit et du pâli. G est donc peine égale pour double profit.

Pratiquement, alléguera-t-on encore, il est fâcheux dinfliger à l'élève, pour un seul mot, l'ennui de deux recherches, et souvent de trois; car, s'il ne trouve pas le mot sanscrit dans le lexique du présent livre, il lui faudra de surcroît, se reporter à celui des Eléments de Sanscrit. — Mais, d'abord, au bout de peu de temps, il n'aura que rarement besoin de recourir au lexique pâli : la phonétique lui aura appris à reconnaître d'emblée le mot sanscrit; et, le reconnaissant, ou il en saura le sens, ou du moins il se souviendra de l'avoir déjà rencontré dans le lexique des Eléments, auquel dès lors il recourra immédiatement. Que si, au contraire, il n'identifie pas le terme pâli, la perte de temps que lui coûteront deux recherches dans deux lexiques courts et contigus sera amplement compensée par le gain d'un mot et d'un sens sanscrits qu'enregistrera sa mémoire. S'il ne trouve pas du premier coup, qu'il ne se décourage pas, et surtout qu'il ne croie pas trop promptement à une lacune (il y en a sans doute, mais bien peu, je l'espère, et de peu d'importance); qu'il cherche mieux, et il s'assurera que l'effort qu'on lui demande ne dépasse jamais ses forces et a toujours été calculé à dessein de les développer par l'exercice raisonné d'une saine initiative W.

( 1) J'accorde au surplus que la conséquence logique du système serait la fusion -en un seul des deux lexiques sanscrits-français du Précis et des Éléments. C'est à quoi l'avenir pourvoira, si jamais devient nécessaire une seconde édition de ce dernier ouvrage.


PRÉFACE. ir

Pour la lui faciliter, on a multiplié, dans le lexique pâli, les renvois à la grammaire, surtout à la phonétique, et, dans les articles sanscrits, les références aux textes pâlis qui renferment les mots correspondants : espèce de comptabilité en partie double, où sans fin se vérifient l'une par l'autre la règle et son application.

III. Les textes ont été empruntés à diverses parties, prose ou vers, du canon bouddhique, et.minutieusement gradués. Chaque version ne suppose, en principe, avec la consultation des lexiques, que la connaissance de la grammaire sanscrite élémentaire et des chapitres de la grammaire pâlie dont elle est précédée; en cas de dérogation exceptionnelle, une note éclaircit le passage ou renvoie à quelque paragraphe d'un chapitre suivant. Gomme les livres cités le sont sans aucune traduction du titre ni mention de leur place respective dans le canon pâli, le lecteur ne sera sans doute pas fâché de trouver ici un catalogue complet du Tipitakam, qui provisoirement l'orientera à travers cette imposante collection.

1. Vinayâpitakam cela Bible de Discipliner.

A. Pârâjikâ et les Excommunications «W.

B. Pâcittiyam rdes Pénitences •» ®.

( 1) Plus exactement, tries [péchés] qui font encourir excommunicationr,. Ces traductions de titres ne visent pas à l'exactitude littérale.

( 2) Ces deux ouvrages, qui comportent encore des divisions accessoires, composent ensemble le Suttavibhango, vaste commentaire narratif et exégétique, où se noient les fragments du texte du Pâtimokkham, le plus ancien du canon bouddhique, selon l'opinion fort plausible de plusieurs pâlisants européens, si même il ne remonte partiellement jusqu'au Buddha. C'est un formulaire de confession, qu'on lisait en entier dans chacune des séances bimensuelles de la congrégation : le moine ou la nonne qui avait enfreint un des articles de ce code minutieux s'en accusait publiquement et subissait le châtiment infligé par le Maître.,


Ï PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

C. Mahâvaggo «le Grand Recueil-*.

D. Cullavaggo « le Petit Recueils.

E. Parivâro «l'Appendice-Index-n.

2. Suttapitakam cela Bible des Instructions religieuses■■>.

A. Dïghanikâyo «le Recueil des longs morceaux-n.

B. Majjhimanikâyo ce le Recueil des morceaux

moyens-*.

C. Samyuttanikâyo «le Recueil colligé».

D. Aiïguttaranikâyo «le Recueil supplémentaire

supplémentaire

E. Khuddakanikâyo « le Recueil des morceaux

courts n, savoir :

1 a) Khuddakapâtho «le Petit Texte-;

i b) Dkamniapadam «les Sentences Morales 55;

3 c) Udânam «les Effusions^;

* d) Itivuttakani eles Traditions -n ;

re) Suttanipâio et Choix d'Instructions55;

6 !') Yimânavaltku et le Palais Céleste 55;

7 g) Petavatthu « Histoires de Poevenanls 55 ;

« h) Theragâthâ «les Stances des Doyens [de la Congrégation] 5) ;

s i) Therigâthâ et les Stances des Nonnes Doyennes-;

10 j) Jâlakam «les Renaissances [du Buddlia-] s ;

'/ k) Niddeso tt l'Exposition 55;

■"■ 1) Patisanibhidâniaggo «la Voie de l'Analyse n;

13 m) Apadânam ttles Légendes 55;

iv n) Buddhavaniso tria Généalogie du Buddkan;

"fo) Cariyapitakam K le Recueil [des exemples] de conduite55(2'.

(,; En opposition au 5e, compilé de fragments divers, ces quatre recueils sont dits par excellence caltâro nikâyû.

(S) C'est un recueil du genre de la Jâïakamâlâ sanscrite, dont plusieurs récits font double emploi avec le Jâtaka propre.


PRÉFACE. xi

3. Abhidhammapitakam «la Bible de métaphysique »WT A A. Dhammasangani « Enumération des conditions d'existence u.

^B, Vibhangaiii « l'Exégèse w.

iC. Kathâvatthu «les Controverses■>■>.

h D. Puggalapannatti «les Catégories n.

r E. Dhâtukathâ «les Éléments ou Principes constitutifs^.

i, F. Yamakam «les Dyades».

f G. Patthànam «les Causalités -n.

IV. A cette nomenclature je crois devoir joindre celle des termes techniques les plus usuels de la doctrine bouddhique, soit pour permettre à l'élève de mieux dégager l'esprit de ses textes, soit pour lui donner quelque lointaine idée des arguties, des analyses et des subdivisions à l'infini où elle se complaît.

1. H y a « quatre sublimes vérités n {cattâri ariyasaecàni), qui constituent la Bôdhi dont le Buddha fut illuminé et les assises de sa révélation, savoir: l'existence est souffrance; la cause de la continuation de l'existence est le désir ou la passion (tanhâ «soif »); la suppression du désir amène la cessation de l'existence; la vie de sainteté est le chemin de la suppression du désir.

2. Ce chemin est dit «la sublime Voie aux huit branches» (ariyo atthangiko maggo), savoir : bien voir, bien penser, bien dire, bien faire, bien vivre, bien s'astreindre, bien se souvenir, bien méditer.

3. Mais ce n'est là, si l'on peut dire, que le tracé à vol

( 1) Exactement rr de doctrine supérieure» ou et supplémentaire». muuiiAin-. PÂLIE. 1!

iiii'niîTEr.n: NATIONALE.


xn PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

d'oiseau de la route à suivre. Plus précisément, la doctrine y distingue «les quatre chemins» (cattâro maggâ), que l'adepte doit successivement atteindre et franchir, savoir : le chemin de l'entrée dans le. courant (solâpatti-) ou de 1a conversion; le chemin d'où l'on ne revient qu'une fois (sahadâgami-), c'est-à-dire qui ne comporte plus qu'une seule renaissance en ce monde; le chemin d'où l'on ne revient plus (cmâgami-), parce qu'il ne ..comporte plus qu'une dernière renaissance au ciel de Brahma; et le chemin de sainteté suprême (amlialta-). Chacun d'eux est divisé en deux étapes, l'une dite simplement maggo, et l'autre phalam «fruit». Celui-là seul qui a atteint la huitième et dernière, Yarahallaphalam, est proprement arahâ «saint» et assuré de ne plus jamais renaître: en d'autres termes, ce «fruit» ultime de la doctrine se confond avec le nibbânani (= sk. nirvânam).

h. Tant qu'on ne l'a pas atteint, on reste engagé dans le sanisâra ou flux des existences, et l'on peut passer indéfiniment de l'une à l'autre des cinq gati «conditions» des êtres vivants, savoir: nirayo «enfer»; tiracchân-ayoni «incarnation animale»; pettivisayo «état de revenant»; manussâ «condition humaine», et devâ «divinité». — L'enfer comprend huit « grandes géhennes » (mahânarakâ) et un grand nombre de petites, à supplices d'un raffinement varié. — La «matrice animale» s'ouvre aux pécheurs moindres, mais, naturellement, avec uue infinité de degrés encore dans la peine. —Les revenants (peta) errent de toutes parts, rôdent autour des demeures humaines, en proie surtout aux tourments de la soif et de la faim, et c'est oeuvre pie que de déposer à leur intention aliments et breuvages. — ■Le monde des hommes est unique, bien entendu. — Mais


PRÉFACE. XIII

le monde des dieux comprend plusieurs mondes superposés auxquels se superposent plusieurs «mondes de Rrahma»M, chacun avec ses attributs propres et ses subdivisions. — En somme, les sattalokâ, ou ce mondes des êtres vivants», sont au nombre de 3 j , étages en hauteur depuis l'enfer jusqu'au ciel suprême, et les individus, en raison de leur Icammam (= sk. karma, cf. S, 397 in fine), montent et descendent constamment cette échelle immense, tant qu'ils ne sont point parvenus au terme définitif du chemin de sainteté.

5. Le mécanisme de ces renaissances met en jeu une psychologie aussi compliquée que d'ailleurs superficielle et bornée. Il y a cinq «supports» (khandhâ=skandh&s) ou éléments d'existence, savoir : forme (rûpam), sensation (yedana), perception (saiinà), facultés intellectuelles et sensitives (sankliârâ} et conscience psychologique (vinfiânam)®. De cet ensemble se compose la vie, et la mort le détruit instantanément; mais, à l'instant aussi, de par la puissance du Kamma du mort, il en naît un nouvel et complet assortiment qui s'incarne en un autre vivant quelconque : ce vivant est censé autre que le mort, parce que ses khandhâ sont différents; mais en réalité il lui est identique, de par l'identité et la continuité de leur commun Kamma qui

( 1) Plus exactement et des Brahmâs»; car ceux-ci forment des légions d'anges en nombre infini, réparties entre plusieurs cieux, chacun sous la direction d'un archange dit Makâbrahmâ, dont la science, la puissance et la majesté ineffables ne sont rien pourtant au prix de celles du Buddha. Cf. n° 298, et aussi n° 260, où toutefois Mahâbrahma apparaît unique, identifié dès lors au dieu suprême du brahmanisme : ces théodicées factices sont nécessairement très brumeuses et saii6 fixité.

( 2) Toutes ces traductions sont plus ou moins approximatives; il est impossible de serrer de près cette terminologie diffuse et flottante. Il va de soi que chaque «support» comporte lui-même quantité de branches : ainsi les sahkhârâ sont au nombre de 5 21


xiv PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

prolongera ainsi l'existence du même être à travers les siècles de siècles nombres à la 100e puissance où l'imagination bouddhique aime à s'égarer.

6. Ce qu'il importe donc de détruire, d'anéantir, c'est ce Kamma fatal et tout-puissant, l'OEuvre et ses fruits amers. C'est à quoi précisément mènent «les quatre chemins»; et, comme la contemplation est l'ennemie née de l'action, c'est donc la contemplation (Jhânam = dhyânam) qui ouvre à ces voies le principal accès. Aussi sera-t-elle l'exercice spirituel préféré du fidèle studieux de son salut: il ira s'asseoir, les jambes croisées, en un lieu solitaire, loin de tout bruit et de toute distraction, concentrera sa pensée, et au besoin même provoquera l'extase par des procédés artificiels qui confinent à l'hypnose (regarder fixement un globe plein d'eau, etc.). La méditation comporte quatre degrés : extase de l'âme, mais intégrité de la pensée, qui médite sur le sujet choisi; torpeur de la pensée, qui cesse de suivre le fil des inductions, mais continuation de l'état extatique; cessation de l'extase elle-même, que remplace une immobile et parfaite sérénité; enfin, indifférence totale à tout ce qui pourrait causer plaisir ou peine. A ce stade, on devient capable de faire des miracles; et l'on ne renaîtra plus qu'une fois pour entrer dans le ciel suprême de Brahma.

7. Ainsi l'on se rend «saint» (arahâ), et, ayant vaincu sans retour l'ignorance (avijjâ), qui est la cause initiale du désir et des renaissances, on possède la science infuse, autrement dite les six ahhinnâ = abhijnâs, à savoir : le don des miracles; l'oreille divine, ou faculté d'entendre tout ce qui bruit dans l'univers; l'oeil divin, ou faculté de voir tout ce qui se passe dans tous les mondes; la puissance de lire dans


PRÉFACE. xv

la pensée d'autrui;la connaissance de toutes ses existences antérieures, et la science qui anéantit toute passion humaine. C'est le plus haut degré de la béatitude et l'entrée du nibbânam, du mokkho (= moksas), de cette délivrance absolue à ce point ineffable, que le routier verbeux dont toutes les voies convergent vers ce pôle unique le suppose partout et ne le définit nulle part.

8. Les adeptes de la doctrine de salut se désignent euxmêmes par une très grande variété de termes généraux ou spéciaux, dont il est bon de retenir les plus usités.

aggasâvako, «disciple en chef, apôtre principal» : tout Buddha en a deux; ceux du Buddha Gôtama se nomment Sâriputta et Moggallâna.

anuthero «sous-doyen» : cf. thero.

anubuddho, «sous-Buddha, apôtre»: désigne les premiers saints du bouddhisme.

ayyo (= ariyo) «prêtre bouddhiste».

araham ou arahâ (méritant) : «saint» (au sens technique défini plus haut) ; « apôtre » ; puis, par extension honorifique, et religieux très considéré».

ariyapuggalo (= âryapudgalas) : ce terme désigne un dévot plus ou moins avancé dans l'un quelconque des « quatre chemins» de la délivrance.

ariyo : même sens en principe; puis «membre quelconque de la hiérarchie sacerdotale».

asekho (qui n'est plus sekho, cf. ce mot), « disciple très avancé dans les voies de la perfection, saint » (comme araha).

âyasmâ, «vieux, vénérable, prêtre (âgé ou non) digne de grande considération».

upnsampanno, «qui a reçu l'ordination sacerdotale, prêtre consacré».


On PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

upâsako, ce dévot laïque, bouddhiste étranger au sacerdoce»; fm. upâsikâ.

tâdi (« tâdrk «semblable» [au Buddha]), «disciple sanctifié, saint»; cf. arahâm.

therïï «nonne âgée, doyenne», fm. de

thero (= sthaviras), «vieillard, moine âgé, doyen dé la confrérie».

paecekabuddho (= pratyeka- «Buddha individuel») : saint personnage qui de son propre chef a atteint, comme le Buddha, la science de la délivrance, mais qui ne la communique point à l'humanité; le terme s'oppose à sammârsambuddhOi

pandilo (savant), «adepte quelconque de la doctrine»; l'opposé est bâlo «(enfant), ignorant, pauvre d'esprit, étranger à la révélation».

pabbajito (qui a subi la pabbajjâ = pravTajyâ «admission dans la confrérie monastique»), synonyme de bhikkhu.

paribbajako (= parivràjakas), «religieux errant et mendiant, pèlerin, moine bouddhiste»; fm. paribbâjikâ. -

brahmano, brahmâ, brâhmaiw, synonymes de arahâ, mais signifient également «brahmane de caste».

bliadanto «prêtre bouddhiste», cf. n° i 33, 2.

bhikkhu ( = bhiksus «mendiant»), «religieux mendiant, moine» (en général); fm. bhikkhunî «nonne» (de même).

mahâthero ce-grand doyen», cf. thero.

mahâsâvako, «grand disciple, apôtre» : il y en a 80, y compris les deux aggasavakâ.

yogi «ascète contemplatif».

sakyapuuiko ou sakyaputtiyo «disciple de Sakyaputta» (autre nom de Gôtama Buddha).


PREFACE. xvn

samano (=çramanas «ascète»), terme général synonyme de bhikkhu. Fm. samanî.

sâmanero (dér. du précédent), «néophyte, novice, quia reçu les ordres mineurs, simple diacre»; fm. sâmanerï.

sâvako {== çrâvakas) «disciple» (en général, mais parfois avec un sens plus restreint ou même très élevé); fm. sâvikâ.

sekho ou sekkho (= çaiksas) : se dit d'un disciple qui a encore quelque chose à apprendre, qui n'est pas encore parvenu au sommet de la perfection; cf. asekho.

9. Je terminerai cette nomenclature, fastidieuse, mais utile, par l'énumération des principaux noms ou surnoms sous lesquels est connu le Buddha.

angïraso, patronymique mythique emprunté à la terminologie du Véda.

gotamo (= gautamas), nom propre de famille.

tathâgato (sens indécis) «le Parfait»?

tâdi, cf. le même mot sous 8, supra.

buddho, « l'Eveillé, l'Inspiré, le Voyant » W.

bodhisatto (= bodhisattvas) : le Buddha, mais dans l'une de ses existences antérieures, où il n'était encore que «futur Buddha», incarné en un dieu, un homme ou un animal quelconque.

bhagavâ. «le Bienheureux».

mahâpuriso «le Grand Homme».

inahâmuni «le Grand Ascète».

mahâvïro «le Grand Homme».

mahâsamano «le Grand Ascète».

(1> Il y a eu, avant le Buddha actuel, 24 Buddhas (mythiques), qu'il ne faut pas confondre avec ses incarnations en nombre indéfini comme Bôdhisattva.


irai PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

mahesi (= màharsi) «le Grand Sage».

sakko (= çâkyas), nom gentiiice de la dynastie royale d'où est issu le Buddha.

sakyapulto «le Fils de la.famille S.».

sakyamuni «l'Ascète de la famille S. ».

sakyo, autre forme de sakko.

satlhâ (= çâstâ) «le Maître».

sambuddho «le Voyant parfait», cf. buddho.

sammâsambuddho «le Voyant parfait et intégral», cf. sous 8 le mot paccekabuddho.

sayambhû ce qui est [Buddha] de par sa propre essence », épithète védique des dieux transférée au Buddha.

sâkiyo, autre forme de sakko.

siddhattho (= siddhârthas), nom propre du Buddha en tant que prince royal et avant qu'il fût illuminé delà Bôdhi.

sugato «le Bienvenu» (n° 165, i3).

V. Le plan et la méthode du présent livre sont, aussi exactement qu'il a paru possible, ceux de mes Eléments de Sanscrit classique, auxquels l'étudiant est renvoyé par un système continu de références marquées par un S. suivi d'un ou deux chiffres d'alinéas. Les autres abréviations et signes conventionnels sont les mêmes dans les deux ouvrages : il n'y faut qu'ajouter l'initiale .

«p. = pâli» M. Encore ce sigle et son corrélatif « sk. » sont-ils la plupart du temps rendus inutiles par un très simple artifice typographique : dans le corps de la grammaire et dans le lexique

ll) De plus, aux lexiques, les initiales te t. t.» désignent un (.terme technique» de la doctrine ou de la nomenclature bouddhique.


PRÉFACE. xix

pâli-sanscrit, les formes et les mots sanscrits ne sont jamais en italiques, en sorte que la distinction des deux langues s'accuse immédiatement aux yeux.

Quant à la façon d'étudier et d'employer ce Précis, je n'ai également, comme au seuil des Eléments, qu'à répéter au débutant la devise de l'abbaye de Thélème : Fays ce que vouldras. J'ai groupé et classé les règles et les exercices dans l'ordre gradué qui m'a paru répondre aux convenances de la majorité des esprits studieux. Mais les meilleurs sont ceux qui se créent à eux-mêmes leur pédagogie. Le tout est de leur fournir un bon instrument de travail. Je n'ai pas eu d'autre ambition M.

Sceaux, 10 février 190/1.

V. H.

( 1) MM. Barlh et Senart m'ont aidé de leurs conseils et de leurs critiques : M. Foucher, délégué de l'Ecole, s'est entremis amicalement pour assurer la publication de. l'ouvrage; M. Guérinot, correcteur à l'Imprimerie nationale, y a donné tous ses soins : qu'ils agréent ce faible témoignage de ma reconnaissance.



TABLE DES MATIERES.

N0B Pages.

PRÉFACE , v

TABLE DES MATIÈRES . . XXI

TABLE LITTÉRAIRE , , xxv

1. CHAPITRE PREMIER. Alphabet et Prononciation 1

17. CHAPITRE II. Les Voyelles et Diphtongues . . 7

33. CHAPITRE III. Les groupes de Voyelles i4

43. CHAPITRE IV. Les Consonnes 18

44. SECTION PREMIÈRE. Consonnes finales 18

45. Si. Explosives 18

46. Sa. Nasales 1 g

48. S 3. Semi-voyelles 20

49. S 4. Spirantes 20

51. S 5. Gonsonnes finales épenthéliques. 20

53. . SECTION II. Consonnes initiales et médiates. 21

55. ..Si. Explosives......,.,.,.., 22

59. S 2. Nasales 24

60. S 3. Semi-voyelles. 24

61. S 4. Spirantes 24

66. CHAPITRE V. Les Groupes de Consonnes 27

69. SECTION PREMIÈRE. La deuxième consonne est une.explosive 28

70. Si. Explosives entre elles 98

71. • S 2. Semi-voyelle -f- explosive. ............................ 29

75. S 3. Spirante■-(- explosive. 3o

79. SECTION II. La deuxième consonne est une nasale. 3i

79. Si. Explosive + nasale 31

81. S 2. Nasales entre elles 3i

82. S 3. Semi-voyelle + nasale 31

83. S 4. Spirante -|- nasale Si

84. SECTION 111. La deuxième consonne est une semi-voyelle.. 32

85. S 1. La semi-voyelle est y ........ ■. 32

92. S 2. La semi-voyelîe est r 34

94. S 3. La semi-voyelle est l. 36

95. S 4. La semi-voyelle est v . ., 36

100. SECTION IV. La deuxième consonne est une spirante .4.1 37


xxn PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

Yo. Pages.

106. CHAPITRE VI. Les groupes de Voyelles et Consonnes io

(119. Tableau d'équivalences du Sanscrit au Pêli ll°)

123. CHAPITRE VII. Généralités sur la Déclinaison ""

-136. CHAPITBE VIII. Déclinaison pronominale 52

137. SECTION PREMIÈRE. Pronoms sexués. 53

139. S î. Démonstratifs 54

143. S 2. Relatifs, interrogatifs et indéfinis 55

145. S 3. Dérivés de pronoms 55

147. SECTION II. Pronoms personnels 56

151. CHAPITRE IX. Déclinaison nominale : thèmes vocaliqucs 58

152. SECTION PREMIÈRE. Voyelle brève 58

153. ' S i. Voyelle-a- 59

155. S 2. Voyelle -i- 6o

157. S 3. Voyelle -u- 6i

159. SECTION IL Voyelle longue 6i

164. SECTION III. Diphtongue 63

166. CHAPITRE X. Déclinaison nominale : thèmes consonnanliques 65

167. SECTION PREMIÈRE. Nasale 65

167. Si. Thèmes en -an- 65

170. S 2. Thèmes en -in- (-un-) 66

171. SECTION IL Groupe nasal ■ 67

175. SECTION III. Sifflante 69

178. SECTION IV. Semi-voyelle 70

184. CHAPITRE XI. Adjectifs et Numéraux 73

195. CHAPITRE XII. Conjugaison : système du présent 78

198. SECTION PREMIÈRE. Verbes primitifs 80

199. S 1. Présents alhématiques 80

206. S 2. Présents thématiques 82

208. SECTION If. Verbes dérivés 82

209. S 1. Passif 83

210. S 2. Intensif et désidératif 83

212. S 3. Causatif et dénominatif 83

219. CHAPITRE XIII. Conjugaison : système de l'aoriste 87

224. SECTION PREMIÈRE. Aoriste radical 80

225. SECTION II. Aorisle thématique qo


TABLE DES MATIERES. xsm

N 0' Pages.

226. SECTION III. Aoriste sigmalique yo

227. Si. Premier type 91

230. S 2. Second type (verbes dérivés) 91

233. SECTION IV. Aoriste passif 92

236. CHAPITRE XIV. Conjugaison : les autres temps g.r>

237. SECTION PREMIÈRE. Imparfait go

239. SECTION IL Parfait g 5

241. SECTION III. Futur et conditionnel g(i

247. CHAPITRE XV. Conjugaison : les modes 100

248. SECTION PREMIÈRE. Optatif. 100

250. S 1. Présent athématique 100

253. S 2. Présent thématique 101

257. SECTION IL Impératif 102

263. CHAPITRE XVI. Les formes inconjugables du verbe 107

265. SECTION PREMIÈRE. Déclinables 107

266 S 1. Participes 1 oS

27.2. S 2. Verbaux 109

277. S 3. Gérondifs déclinables 110

282. SECTION II. Indéclinables 111

283. S 1. Gérondifs indéclinables 111

288. S 2. Infinitifs 112

294. Observations finales 113

LEXIQUES

I. Sanscrit-Français 121

IL Pàli-Sanscrit 161

SPÉCIMENS D'ÉCRITURES PÂLIES 185



TARLE LITTERAIRE.

K 01 Papes.

15. 1. KACCIYANA : Phonétique Pâlie (commentée en sanscrit) 5

16. IL SARANAGAMAHAM (formule d'entrée dans la communauté bouddhique)

bouddhique)

31. III. DHAMMAPADA (passim) : Stances gnomiques n

32. IV. MAHITAGGA (I, 3) : le premier miracle de la vie du Buddha.. i 3

63. V. DHAMMAPADA : Stances gnomiques a 5

64. VI. Le Décalogue bouddhique '. 26

65. VLI. CULLAVAGGA (VI, 20) : Préceptes de propreté 26

104. VIII. SUTTANIPITA (I, 4) : les Labours du Buddha 38

105. IX. DHAMMAPADA : Stances gnomiques.. 39

120. X. PETAVATTHU (IV, 7) : Râjapultapelavatthu (la Damnation de

l'Infant) '. 44

121. XL SUTTANIPITA (I, 10) : Instruction morale 44

122. XII. SUTTAVIBHANGA, Pârâjikâ (III, 2) : Excès de zèle 45

134. XIII. DHAMMAPADA : Stances gnomiques 5o

135. XIV. Excès de zèle (suite) 5i

150. XV. Excès de zèle (fin) 57

165. XVI. SUTTANIPITA (I, 2) : Dhaniyasutta (la Parabole du Riche)... 63

182. XVII. PETAVATTHU (I, 5) : Devoirs de pitié envers les défunts 72

183. XVIII. JÂTAKA, 189 : l'Ane déguisé en lion 73

193. XIX. L'Ane déguisé en lion (fin) 76

194. XX. DHAMMAPADA : Stances gnomiques 77

216. XXI. CULLAVAGGA (V, i5) : Interdiction de la nudité 84

217. XXII. DHAMMAPADA : Stances gnomiques 85

218. XXIII. JITAKA , 316 : l'Immolation de soi-même 80

235. XXIV. L'Immmolalion de soi-même (suite) g3

245. XXV. L'Immolation de soi-même (fin) : (l'Apothéose du Lièvre) 97

246. XXVI. DHAMMAPADA : Stances gnomiques 98

260. XXVII. JÂTAKA (Introduction) : la Victoire du Buddha sur Mâra io3

261. XXVIII. DHAMMAPADA : Stances gnomiques 1 o4

262. XXIX. La Victoire du Buddha sur Mâra (sw'fe) 106

298. XXX. La Victoire du Buddha sur Mâra (fin) 114

299. XXXI. CULLAVAGGA (XI, 1, i-4) : les Préliminaires du premier

Concile n5

300. XXXLT. MABIVAGGA (I, 6, 38-47) : un peu de philosophie bouddhique

(que le prétendu ttmoia ne trouve nulle part où se

prendre) "7



PRECIS

DE

GRAMMAIRE PALIE

CHAPITRE PREMIER.

ALPHABET ET PRONONCIATION.

Le présent chapitre suit, paragraphe à paragraphe, l'ordre du chapitre I" des Eléments de Sanscrit (S. i-i4),auquel on se reportera pour tous renseignements complémentaires de phonétique générale.

1. Le mot pâli ou pâli, quelle qu'en soit la douteuse étymologie, •— cf. le lexique pâli, s. v., et infra n° 56, i°, — signifie n texte», et, plus spécialement, le_ corps des textes sacrés du bouddhisme méridional. On l'emploie par convention pour désigner la pâlibhâsâ (sk. -bhâsâ), langue dans laquelle fut rédigé le canon de cette importante' et vivace doctrine, prêchée d'abord dans l'Inde centrale, puis confinée et conservée dans l'île de Ceylan, et de là répandue dans les divers royaumes qui se partagent encore aujourd'hui les deux tiers occidentaux de la grande péninsule d'Indo-Chine.

i. Dire trie pâb>, c'est donc exactement comme si l'on disait nia Bible" pour iri'hébreus. Mais c'est ainsi qu'on a longtemps désigné sous le nom impropre de rczend" la langue de l'Avesla. Et il y a d'autant plus de raison de maintenir cette appellation commode, que — on va le voir — il serait fort difficile de lui en substituer une plus adéquate.

a. C'est au contraire en sanscrit plus ou moins correct que sont composés les livres saints du bouddhisme septentrional, lequel d'ailleurs a également disparu, ou peu s'en faut, de l'Inde proprement dite , où il est réduit au seul Népal, mais, par contre, a franchi le Himalaya pour envahir le Tibet et la Chine, d'où il s'est propagé au Japon et dans l'Indo-Chine orientale.

GRAMMAIRE PÂLIE. 1

ISlPBlUrmE XATIO.NALt.


2 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S. Le pâli est une langue prâcritique. A ce titre, il descend, non pas du sanscrit même, mais d'un idiome antérieur qu'on pourrait dénommer K l'indien commun», ancêtre inconnu, et toutefois aisément restituable, du sanscrit et de tous les prâcrits. La seule supériorité du sanscrit, — mais elle est considérable,— c'est de nous avoir été transmis sous une forme beaucoup plus ancienne que ceux-ci, et, par conséquent, de refléter bien plus purement le langage primitif dont ils sont tous issus. Encore le pâli, à l'altération près de son système phonétique, a-t-il même conservé quelques éléments anciens que le sanscrit classique a perdus, et dont l'équivalent ne se retrouve que dans la grammaire plus archaïque de la langue des Védas.

i. Lors donc — ce qui arrivera constamment dans le cours de cet ouvrage — qu'une forme pâlie sera rapprochée d'une forme sanscrite, le lecteur ne devra jamais oublier qu'elles ne sont nullement juxtaposées en tant que l'une soit issue de l'autre, — et aussi ne seront-elles presque jamais réunies par le signe <, — mais simplement en tant qu'équivalentes (=), et parce qu'elles remontent toutes deux à une seule etmême forme del'indien commun, v. g. p. put(assa= sk. putrasya «du B\sn. Le sanscrit, supposé connu de l'élève, ne joue ici que le rôle d'un substitut très approché de la langue primitive qu'il ignore. En fait, la relation du pâli au-sanscrit est très sensiblement, dans les grandes lignes, celle de l'italien actuel au latin classique.

a. Encore que le pâli s'apparente directement au sanscrit védique, la connaissance sommaire du seul sanscrit classique suffit amplement à en ouvrir l'accès ; car les formes qu'il offre en commun avec le védique sont, heureusement, plus intéressantes que nombreuses. Cf. infra n" 9 (1), ih (h). 00, 33, 126, 137 (8), 196 et 287.

3. On ne saurait dire au juste à quelle région géographique de l'Inde a appartenu le pâli en tant que langue vivante et parlée, avant de prendre son essor par la prédication bouddhique. A s'en rapporter au pays d'origine du Ruddha, on le croirait parti du pays deMagadha (vallée moyenne du Gange en aval du confluent de la Jumna = Yamunâ); mais, malgré la tradition hindoue, on ne constate point, dans le pâli littéraire, d'affinité" spéciale avec le peu que l'on sait de la langue mâgadhï.

S. Le phonétisme du pâli est moins riche que celui du sanscrit. Néanmoins il comporte Zu sons ou articulations, savoir: 6 voyelles, 2 diphtongues, 1 nasalisation accessoire, et 3a consonnes.


ALPHABET ET PRONONCIATION. 3

4. Les voyelles pures sont : a, i, M, et les longues correspondantes.

LV du sanscrit est inconnu au pâli, qui le remplace, assez capricieusement, par d'autres phonèmes (infra n° 25). Quant à Vf et à 1'/ (voyelle), on sait qu'en sanscrit même ils n'ont point pris d'extension.

5. Les diphtongues e et o ne reçoivent ce nom que par tradition grammaticale, et parce qu'elles procèdent ou sont censées procéder de la contraction de deux voyelles. En réalité,ce sont de simples voyelles qui se prononcent comme en sanscrit, à cela près qu'elles peuvent même éventuellement s'abréger (infra n° ik, 3).

i. Les diphtongues ai et au du sanscrit sont normalement et respectivement représentées en pâli par e et o (infra n° 26).

2. L'ordre des voyelles et diphtongues au lexique est, dans l'usage ordinaire : a, â, i, ï, u, û, e, 0.

6» A l'anusvâra et à l'anunâsika sanscrits répond en pâli le niggahïta, nasalisation qui toutefois ne peut jamais affecter qu'une voyelle brève, — soit donc am, im, um, — mais qui n'en est pas moins susceptible d'une plus grande extension que les sons accessoires du sanscrit, et qui d'ailleurs, bien entendu, allonge par position la voyelle précédente. Cf. S. 6 , 3, et infra n° 1 k.

1. Lé mot niggahïta = nigrhlta « contracté» se justifie par le fait que la voyelle nasale est bien le produit de la combinaison d'une voyelle pure avec une consonne subséquente.

2. Selon Childers, le niggahïta se prononce, en Ceylan et Birmanie, exactement comme n guttural. Mais il se peut que ce ne soit qu'altération locale et accidentelle; et surtout, il faut tenir compte de ce qu'aux oreilles des Anglais et des Allemands, qui n'ont pas de voyelles nasales, les voyelles nasales du français produisent l'effet d'un h guttural.

'S, Le système des consonnes est beaucoup mieux conservé: les 2 5 muettes du sanscrit y figurent au grand complet; plus 5 semi-voyelles, et 2 spirantes, dont une sifflante et une aspirée.

1. Rigoureusement, en phonétique sanscrite, 17 (infra n" 9) ne saurait être une semi-voyelle, puisqu'il n'existe aucune voyelle qui y corresponde. Mais, si on ne l'ajoutait aux quatre semi-voyelles du sanscrit, on ne saurait exactement où le classer; et d'ailleurs, en phonélique pâlie, IV et 17 ordinaires n'ont pas non plus de voyelles corrélatives (supra n" k).


Il PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. On appréciera plus loin (cf. infra n" 83) l'avantage pratique qu'il y a à réunir Y s et 17* pâlis sous l'appellation commune de tr spirantes ».

S. TABLEAU DES MUETTES.

' SOURDES. SONOEES. NASALES,

Non asp. Asp. Non asp. Asp.

Gutturales.. . . k kh g gh h

Palatales c ch j jh n

Linguales. ... t th d dh n

Dentales I th d dh n

Labiales p ph b bh m

9. Outre les semi-voyelles du sanscrit, y, r, l, v, le pâli possède un / lingual (consonne!), substitut éventuel, en certains textes, d'une explosive sonore linguale. De plus, les textes qui remplacent d par / remplacent dh par / suivi d'A.

i. Cette particularité est commune au pâli et au sanscrit védique : le RigVéda, par exemple, entre deux voyelles, remplace toujours d par / et dh par th. Qu'on place la langue dans la position cacuminale du d, et qu'on articule sans rompre le contact entre la pointe de la langue et le sommet de la voûte palatine : il viendra ainsi un /modifie, d'où la notation / appliquée à ce phonème. — On observera en outre que, dans les graphies indigènes, l et 1 sont volontiers confondus.

2. Dans les alphabets indigènes, 17 occupe généralement la dernière place ; mais, dans les lexiques européens, il y a avantage à placer / et jh au rang alphabétique du d et du dh dont ils sont les substituts respectifs.

3. Le w pâli, entre voyelles, se prononce comme en sanscrit; mais, après consonne, il a conservé la prononciation plus archaïque du w anglais ou de la véritable semi-voyelle à'u. Cf. S. 9.

ÎO. Les sifflantes du sanscrit sont réduites en pâli à une seule, s, qui les représente toutes trois.

11. L'aspirée h est, comme en sanscrit, une sonore, et, d'une manière générale, la classification des consonnes en sourdes et sonores est la même dans les deux langues ; mais elle a bien moins déportée en pâli, où elle n'exerce aucune influence sur les syllabes finales.

1*. Les systèmes graphiques du pâli sont puisés aux mêmes sources que ceux du sanscrit et, notamment, que la devanâgarï


ALPHABET ET PRONONCIATION. 5

(S. 65 sqq.), mais varient suivant les nationalités et les pays à l'usage desquels les textes sont transcrits.

On se reportera sur ce point aux spécimens qui accompagnent l'ouvrage : mais presque toutes les éditions européennes de textes pâlis sont en transcription.

13. La versification pâlie repose sur l'alternance de syllabes lourdes et de syllabes légères. Le silôka ordinaire (=çlôka, S. 16) y est extrêmement commun.

14. Une voyelle suivie de deux consonnes fait syllabe lourde, comme en sanscrit, mais en principe par position seulement; car par elle-même elle est toujours brève : en d'autres termes, un groupe de consonnes abrège régulièrement une voyelle longue précédente.

i. Ll arrive même assez souvent qu'après une longue la consonne unique est doublée avec abrègement de la voyelle, v. g. pancannam trde cinq» =sk. pancânâm, et cf. supra n° 6.

2. Ll va de soi qu'au point de vue de la scansion le résultat est le même dans les deux cas, mais non pas du tout au point de vue de la constitution phonétique et esthétique du langage. On peut dire que le pâli tend à multiplier les consonnes longues au préjudice des voyelles longues primitives.

3. Les diphtongues n'échappent pas à la loi générale : ainsi l'on prononcera brefs, l'e de seyyo « meilleur » = çreyas, et Yo de sotthi « bien-être» = svasti. On rencontre même des diphtongues scandées brèves, c'est-à-dire abrégées devant une consonne unique: mais le fait est rare et peut passer pour une irrégularité accidentelle.

h. En versification, les convenances prosodiques exigent éventuellement, comme en sanscrit védique, l'allongement d'une voyelle brève (ramali> ramalï, infra n° 63 , 7) ou l'abrègement d'une voyelle longue (chettvâ > chelva, infra n° 165, 10), etc., faits aisés à reconnaître avec un peu d'attention.

15. Version 1.

PHONÉTIQUE PÂLIE.

1. attho akkharasannato. — 2. akkharâ akârâdayo ekacatlâlïsa. — 3. tattha odantâ sarâ attba. — k. lahumattâ layo rassâ, — 5. aniïe dïghë. — 6. sesà" byanjanâ. — 7. vaggâ pancapancaso mantâ. — 8. am iti niggahïtam.

(Grammaire de Kaccâyana, I, 1-8.)

COMMENTAIRE AVEC TRADUCTION SANSCRITE, i. sabbavacanâmm allho akkharehi eva sanhâyale; akhharavipalliyam M i. sarvavacanânâm artho 'ksarair eva samjnâyate; aksaravipattyâm hy


6 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

althassa dunnayatâ hoti : tasmâ akkharakosallam bahûpakâram sutlanarthasya durnayalâ bhavati : tasmâd aksarakauçalyam bahûpakâram sûlrântesUt — 2, te ca hho akkharâ api akârâdayo ekacattâlïsam sultanlesu te?u. — 2. te ca khalv *aksarâ apy akàradaya ekacatvârimçal sûtrântesu

sopakârâ honti. —3. tattha akkharesu akârâdisu odantà attha sarâ nâma

sopakârâ bhavanti. — 3. tatrâksaresv akârâdisv odanlâ aslau svarâ nâma

honti. — h. tattha althasu saresu lahumaltâ tayo rassâ nâma

bhavanti. — h. tatrâstasu svaresu laghumâtrâs trayo hrasvâ nâma

honti. — 5. tattha althasu saresu rassehi aîine panca sarâ dîghâ. bhavanti. — 5. tatrâstasu svaresu hrasvebhyo nye pafica svarâ dlrghâh.

— 6. lhapetvâ attha sare, sesâ akkharâ kakârâdayo niggahïlantâ lyan—

lyan— sthâpayitvâstau s varan, çesâ *aksarâh kakârâdayo *nigrahïtântâ vyafijanâ

vyafijanâ honti. — 7. tesam kho byahjanânam kakârâdayo maltâjanâni nâma bhavanti. — 7. tesâm khalu vyanjanânâm kakârâdayo makârantâ

makârantâ akkharavanto vaggâ nâma honti. — 8. am ili rântâh pancapancaço 'ksaravanto vargâ nâma bhavanti. — 8. am iti

niggahïtam nâma. *nigrahîtam nâma.

N. B. On s'appliquera à remarquer avec soin les différences essentielles des deux phonétismes, sans, pour l'instant, en rechercher les lois; on notera toutefois les applications de la loi des numéros 6 et 1 h. — Dans la phrase 3, le mot odantâ contient un d de liaison : comme sens, il équivaut à okârâniâ. —

Sur les constructions tatra , et sur le complément de anye dans la

phrase 5, cf. S. 157, 2, et g6. — Se reporter aux deux lexiques pour toutes autres difficultés. On a supposé sk. aksara msc., afin de ne pas rompre In concordance avec le pâli.

1©. Version IL

SARANAGAMAKAM. (FOEMDLE D'ENTRÉE DANS LA COMMOKADTÉ B0DDDHI6TE.)

1. buddham saranam gacchâmi. ■— 2. dhammam saranam gacchâmi. — 3. sangham saranani gacchâmi. — h. dutiyam pi buddham saranani gacchâmi. — 5. dutiyam pi dhammam saranam gacchâmi. — 6. dutiyam pi sangham saranam gacchâmi. — 7. tatiyam pi buddham saranam gacchâmi. — 8. tatiyam pi dhammam saranam gacchâmi. — 9. tatiyam pi sangham saranam gacchamïti.


LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 7

CHAPITRE IL

LES VOYELLES ET DIPHTONGUES.

l'y. A la seule exception de IV, les voyelles du sanscrit, envisagées isolément, c'est-à-dire en tant qu'elles ne subissent pas de changement de timbre en se combinant avec une consonne voisine (cf. infra nos 106 sq.), sont très fidèlement reproduites en pâli. Lorsque, par aventure, ainsi qu'on va le voir, le pâli substitue une voyelle aune autre, c'est souvent que celle du sanscrit même n'est point originaire, mais provient d'un phonème antérieur et hypothétiquement restituable, qui a subi dans chacun des deux domaines une vocalisation différente.

18. P. a = sk. a : dhamma « morale n = dharma ; aîina K autre » = anya ; gacchati «il va.» = gacchati ; etc., etc. — On a toutefois : mati et muti « intelligence » = mati ; timisa «obscurité» = tamisra ; saddhim « avec » = sârdham ; candimâ « lune n = candramâs (nomin.), et autres que l'usage enseignera.

On sait que la voyelle radicale de mali n'est point un a véritable, mais la vocalisation de Vn de la racine MAN (S. 82). Dans les autres cas ci-dessus, la voyelle divergente est en syllabe de moindre accentuation ; cf. au surplus le sk. timira ttobscur, ténèbres».

19. P. # = sk. â : data K donateur ;> = data (nom.); ârâma « plaisir r> = ârâma ; dayâ K compassion » = dayâ; etc., etc. —Sauf abrègement régulier (supra nos 6 et îk) devant un groupe de consonnes ou un niggahïta final : dayam (ace);pancannam (n° îk, 1); ratli « nuit y> = râtrï ; saddhim (n° 18), etc.

30. P. î = sk. i: i'fe' = iti; jivliâ «langue» =jihvâ; lipitaka «l'ensemble des livres sacrés du bouddhisme » = tripitaka; etc., etc. — Exceptions rares, presque toutes dues à un phénomène d'assimilation : usu et flèche » = isu; susu «jeune garçon » = çiçu ; ucchu « canne à sucre » = iksu ; etc.


8 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

£1. P. ï = sk. ï : dïgha « long » = dlrgha ; pïti «joie» = prïti: pïtï «qui boit» = pïtï (nom.); jïvantî «vivante» =jïvantï; etc., etc. — Abrègement, devant double consonne, ou y, ou m final : titlha «bain sacré » = tïrtha, issara « seigneur'» = ïçvara, issâ «jalousie» = ïrsyâ; dutiya, taliya (supra n° 16); rattim (ace.) = râtrïm, d'où par analogie un nom. ratli et similaires (supra n° 19 et infra n° 2/1 ).

L'abrègement devant y vient de ce que, dans la prononciation, la semivoyelle est doublée, bien que graphiquement simple : soit donc duliyya, taliyya, et cf. supra n" 16, 3.

3SS. P. w = sk. u : vatthu « chose » = vastu; vatthu «maison» = vâstu; ud, upa, préfixes; puppha «fleur?; =puspa; etc., etc. — Exceptions rares : puna et pana « derechef» = punar, guru et garu «lourd» = guru, âyasmâ «vénérable» = âyusraân (nom.); purusa et purisa « homme » = purusa.

1. Dans garu = guru, tout au moins, la voyelle radicale n'était sûrement pas un u primitif, mais un r vocalisé : le grec répond par a dans (Sapûs.

2. Vu initial développe éventuellement devant lui sa semi-voyelle : vûccati tril se nomme» = ucyate; uîM/Aaft = uhyate rûl est transporté» (VAH): vullitthali (ril se lève» = uttisthati.

33. P. ?1 = sk. û : nûna « certes » = nûnam ; mulha «fou» = mudha; dure «loin» = dure: pûjâ «hommage respectueux» ■=pûjâ; etc., etc. —Abrègement (n°s 6 et 1/1) : pubba «premier» = pûrva ; sutla « aphorisme » = sûtra ; même suriya « soleil » = sûrya, bien qu'en pâli l'w ne soit suivi que d'une seule consonne; gén. pi. bahimnam = bahûnâm ; ace. vadhum — vadhûm ; etc. — Dans bhïyo> bhiyyo «davantage» =bhûyas, l'ûa subi l'influence assimilante 'de la semi-voyelle suivante, puis s'est abrégé devant le groupe.

3 4. Abstraction faite des combinaisons de voyelles (infra nos 106 sq.), les règles de formation des composés nominaux sont en pâli exactement ce qu'elles sont en sanscrit: S. 36/i sq., et notamment 371. Que si, assez souvent, à la commissure d'un composé pâli, on rencontre une brève là où le sanscrit exigerait la longue, l'abrègement peut tenir : — à la présence, effective ou latente, d'une consonne double à l'initiale du second terme, v. g. pâramipaUa «parvenu à la perfection^=pârami-ppaUa=^rsm\-


LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 9

prâpta, et cf. infra nos 5A et 93 ; — 20 au caractère flottant de la quantité des finales dans les types dayam, rattim (et ratti nom.), vadhum, etc., expliqués plus haut, et cf. l'ace, pàramim du th. pâramï.

35. La voyelle r du sanscrit admet en pâli, sans loi fixe, les substituts les plus variés.

1. Toutefois le substitut normal paraît être?', qui se rencontre en toute position : initial, ina « dette » = rna (mais an-ana « exempt de dette », cf. 2 ), et tsi « saint homme » = rsi ; après gutturale, kiccha « pénible » = krechra ; après dentale, tina «herbe» =lrna, dissati « il est vu » = drçyate, et dittlia « vu » = drsta ; après labiale, pilthito «par derrière»= prsthatas, et miga « antilope» = mrga; après spirante, sihga « corne » = çrnga ; etc., etc., et voir encore au 20 infra.

2. L'a est également très fréquent, quoique rare à l'initiale : accha (mais aussi ihka) «ours» = rksa; kala «fait» = krla, mais hicca « devoir » = krtya; dalha « solide » = drdha ; pathavï «terre» = pr thivï, mata « mort » = mrta, et maga =-- mrga ; sali « souvenance » = smrti; etc.

3. L'M ne se rencontre guère que lorsqu'il est amené, soit par l'influence assimilante d'un u dans la syllabe suivante, soit par celle d'une consonne labiale précédente : uju « droit » = rju, et utu «saison »= rtu ; puthuvï «terre» (cf. 20), et pucchati « il interroge » = prcchali; vuddhi «accroissement» (mais aussi vaddlri} = vrddhi, et vulthi « pluie »=vrsli ; usabha « taureau » = rsabha, mais cf. vrsabha.

k. Dans quelques cas, outre la voyelle qui se développe, la lingualisation subsiste, sous forme d'r consonne, avant ou après celle-ci: iru «slance» = rc; brahâ « grand » = brhant, etc. Dans irilvija « prêtre » = rtvij, il vient en outre un i épenthétique (infra n° 67), et la consonne s'insère entre deux.

36. Les deux diphtongues pâlies répondent normalement aux quatre diphtongues sanscrites.

1. P. e=sk. e: deva «dieu» = deva; eti «il va» = eti; iietta « oeil » (e bref, n° 1 k, 3) = netra, etc., etc.


10 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. P. e = sk. ai : bhesajja « médecine » = bhaisajya ; veramanl «abstinence» = vairamanï; meraya «liqueur enivrante» = maireya;

maireya;

3. P. 0 = sk. o : roga « maladie » = roga; dosa «péché » = dosa; yoni « matrice » = yo ni; gotta «famille» (o bref, n° i4, 3) = gotra; etc., etc.

à. P. o = sk. au : opamma « comparaison » = aupamya; yobbana (o bref) «jeunesse » = yauvana; etc.

3y. En général, partout où l'on constate la substitution d'une diphtongue pâlie à une voyelle sanscrite, le fait relève de la morphologie : netvâ «ayant conduit» = nïtvâ, gahetvâ «ayant saisi» = grhïtvâ; lanotha «vous étendez» = tanutha, etc.; et cf. infra n° 29, 2. — Cependant l'on peut citer quelques types d'irrégularité sporadique : attha et eltha «ici» = atra; hetthâ «en bas» = adhastât; etc.

Le premier de ces mots paraît contaminé de eta- démonstratif; dans le second, c'est sans doute le groupe as qui a donné naissance à la diphtongue.

3S. Inversement, lorsqu'une voyelle pâlie répond à une diphtongue sanscrite, le phénomène peut se ramener à l'une de ces trois causes :

Il y a eu abrègement, puis changement de timbre en syllabe faiblement accentuée [meraya, supra n° 2 6 , 2, et cf. supra n° 18 ) ;

20 La voyelle a, qui en sanscrit eût fait diphtongue en se combinant en composition avec la voyelle suivante, s'est simplement élidée devant elle en pâli (*pura-uttama «très noble ville» >sk. purottama, mais > p. pur-uttama, infra n° 3 6 ) ;

3° La divergence relève de la morphologie : vuccali = ucyate, supra n° 2 2 , 2, et cf. n° 27.

39. En principe, la théorie du guna, de la vpddhi et du_ samprasârana, telle qu'elle est enseignée en S. 78 sq., vaut pour le pâli comme pour le sanscrit. Mais les applications en amènent naturellement des résultats fort différents et beaucoup moins nets.


LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 11

i. Ainsi, il est évident que les racines à i et u internes ne peuvent avoir que deux formes : une à voyelle simple, et une de guna-vrddhi (e, o, cf. n° 26). D'autre part, si une racine du type m est susceptible des trois degrés (ni, guna ne ou nay, vrddhi nây), le troisième n'en sera pas moins sujet à se confondre avec le deuxième en cas de doublement du y qui abrégerait l'a (supra n" i4). Enfin, les racines à r auront nécessairement des alternances fort capricieuses (supra n" 25), et la forme faible des racines à nasale pourra présenter une autre voyelle que l'a (supra n° 18).

2. U va de soi, d'ailleurs, qu'à une forme simple du sanscrit peut répondre, au point de vue du sens, une forme renforcée du pâli, ou réciproquement. ■— a) P. porisa «homme» n'est pas altéré de purusa : il signifie étymologiquement «humain» et répond à paurusa. P. edisa ou erisa «tel» est, si l'on veut, sk. îdrça, mais modifié par l'influence probable de quelque dérivation qui serait en sk. *aidrçya « similitude». — b) P. issariya ou issera «domination» répond comme sens à aiçvarya, mais est dérivé directement, sans vrddhi, de issara (n° 21); et l'on a de même ussukka «zèle», en regard de autsukya. — Ces contrastes foisonnent et méritent la plus grande attention.

30. Des considérations qui précèdent ressort la nécessité impérieuse, pour comprendre une dérivation pâlie, de la ramener à sa forme sanscrite et d'en analyser les éléments en sanscrit : travail de transposition que l'habitude facilite très vite et qui introduit dans un chaos apparent un ordre merveilleux et imprévu.

Soit, par exemple, un mot sonna «or» , et l'adjectif correspondant sovanna «d'or» : comment comprendre la relation qui les unit, si l'on ne remonte à sk. suvarna? Celui-ci, en syncope, donne sk. svarna, lequel aboutit à sonna (infra n" 111); et, d'autre part, la vrddhi de suvarna donne sauvarna, normalement représenté par sovanna. — Voici qui est plus fort : de sagga ttciel» , vient sovaggika «relatif au ciel». C'est que sagga = svarga, lequel, prononcé avec vocalisation de sa semi-voyelle, devient suarga > suvarga (formes védiques), d'où dérivation par vrddhi sauvargika, et conséquemment p. sovaggika. -- Dans ces cas et maints similaires, le pâli pose une énigme que seul le sanscrit peut résoudre.

31. Version III.

STANCES GNOMIQUES.

1. ko imam pathavim vijessati yamalokam ca imam sadevakam I ko dhammapadam sudesitam kusalo puppham iva pacessati ||


12 PÉRCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. sekho pathavim vijessati yamaiokam ca imam sadevakam [ sekho dhammapadam sudesitam kusalo puppham iva pacessati II

3. udakam hi nayanti nettikâ usukârà namayanti tejanam | dârum namayanti tacchakâ attânam damayanti panditâ ||

k. na hi pâpani katam kammam sajju khïram va muccati dahantam bâlam anveti bhasmâcchanno va pâvako ||

5. kâyena sanxvutâ dhïrâ atho vâcâya samvutâ I manasâ samvutâ dhïrâ te ve suparisamvutâ ||

6. sukhakâmâni bhûtâni yo dandena vihimsati | attano sukham esâno pecca so na labhate sukham ||

7. sukhakâmâni bhûtâni yo dandena na himsati | attano sukham esâno pecca so labhate sukham ||

8. gabbham eke upapajjanti nirayam pâpakammino | saggam sugatino yanti parinibbanty anâsavâ ||

9. idha socati pecca socati pâpakârï ubhayattha socati | so socati so vihafinati disvâ kammakilittham attano ||

10. idha modati pecca modati katapuûfio ubhayattha modati | so modati so pamodati

disvâ kammavisuddhim attano ||

11. idha tappati pecca tappati pâpakârï ubhayattha tappati I pâpam me katan ti tappati bhiyyo tappati duggatim gato ||

12. idha nandati pecca nandati katapuniio ubhayattha nandati | punnam me katan ti nandati bhiyyo nandati suggatim gato ||

(Dhammapada, passim.)


LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 13

EQUIVALENCES SANSCRITES ET ECLAIRCISSEMENTS DIVERS.

i. ... vijesyati sudeçitam kuçalah (infra n° 5o) . . pracesyali.

— 3. panditâh (infra n° £9). — h karma .... mucyale dahad

— 5. vâcayâ. — 6. esànah, pretya. — 8. gabbham «à une matrice» = «ils renaissent en ce monde» ; . . upapadyante . . . sugatayo . -nirvânti. —

9 ubhayalra .... vihanyate drstvâ .. — 10. pramodati. —

11. tapyate maya krtam iti. ..

33. Version IV.

LE PREMIER MIRACLE DE LA VIE DU RUDDHA.

1. atha kbo bhagavâ, sattâhassa accayena tamhà samâdhimhâ vutthahitvâ, ajapâlanigrodhamûlâ yena mucalindo ten' upasamkami ; upasarnkamitvâ mucalindamûle sattâham ekapallankena nisïdi, vimuttisukhapatisamvedï. — 2. tena kbo pana samayena mahâakâlamegho udapâdi, sattâhavaddalikâ sïtavâtaduddinï.— 3. atha kho mucalindo nâgarâjâ, sâkabbavanâ nikkhamitvâ, bhagavato kâyam sattakkhattum bhogehi parikkhipitvâ, upari muddhani mahantam phanam karitvâ attbâsi : ma bhagavantam sïtam, ma bhagavantam unham, ma bhagavantam damsamakasavâtâtapasirimsapasamphasso 'ti. — k. atha kho mucalindo nâgarâjâ, sattâhassa accayena viddham vigatavalâhakam devam viditvâ, bhagavato kâyâ bhoge vinivethetvâ, sakavannam patisamharitvâ, mânavakavannam ahhinimminitvâ, bhagavato purato atthâsi, anjaliko bhagavantam namassamâno. — 5. atha kho bhagavâ, etam attham viditvâ, tâyam velâyam imam udânam udânesi :

sukho viveko tutthassa sutadhammassa passato avyâpajjham sukham loke pânabhûtesu samyamo I sukhâ virâgatâ loke kâmânam samatikkamo asmimânassa yo vinayo etam ve paramam sukhanti II

(Mahavagga, I, 3.)

i. ... bhagavân saptâbasyâtyayena tasmât samâdher ., -mûlâd .. tenopasamakramkd;

tenopasamakramkd; nyasâdlt. — 3 niskramitvâ, . . . bhogaih

(chercherIchatluetIchip), ..'.'. krtvâsthât (*asthâsît): ma . . [prâpnolu], etc.

k kâyâd bhogân .... -nirmilvâ, etc. — 5. udânesi

«proféra»; asmimâna, «l'orgueil qui consiste à dire : je suis» = «la vaine illusion delà personnalité».


14 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

CHAPITRE III.

LES GROUPES DE VOYELLES.

33. Le traitement des groupes de voyelles, qui se rencontrent, soit dans le corps d'un mot, soit de la finale d'un mot à l'initiale du suivant, est régi en sanscrit classique par des lois très rigoureuses et presque absolues (S. 17 sq.). Les procédés du pâli, comme d'ailleurs ceux du sanscrit védique, sont infiniment plus élastiques : il admet, pour panier l'hiatus, toute sorte d'expédients, et au surplus il n'exclut point l'hiatus lui-même. Cf. supra nos 15, 16, 31 et 3 2.

Cet arbitraire est loin de constituer une difficulté dans l'étude du pâli. Tout au contraire, il offre, au point de vue de la clarté, de sérieux avantages : deux mots distincts peuvent presque toujours y être séparés, en sorte que les mots composés s'y dénoncent au premier coup d'oeil, et laissent, plus aisément qu'en sanscrit, transparaître leurs éléments.

34. D'un mot à un autre, et même parfois dans le corps d'un composé, l'hiatus peut demeurer : âyasmâ ânanio «le vénérable Ananda»; samkuddho atthi = « il est irrité » = samkruddho 'sti; mahâakâla- (supra n" 32, 2), etc. C'est le cas à peu près constant quand la première voyelle est une longue ou une diphtongue.

1. L'a final d'un vocatif ne se contracte qu'avec un iti subséquent (cf. S. Q4, 3O).

a. Les graphies telles que hi allhassa (n° i5,1), et les scansions du type larati annavam «il traverse la mer» (6 syllabes en fin de silôka) = taraty arnavam, sont extrêmement fréquentes.

3. Il n'est pas jusqu'au petit mot ca, qui ne reste souvent en hiatus, même devant un a.

35. Quand la contraction s'opère, c'est suivant les mêmes règles qu'en sanscrit, à cela près que, naturellement, elle ne saurait jamais aboutir à ai ni au (supra 11° 26), remplacés par e et 0.

1. A la commissure d'un composé : pâna-atipâta>pânâtipâta «nuisance à un être vivant»; upa-ita>upela «pourvu de», maha-


LES GROUPES DE VOYELLES. 15

tst > mahesi « grand sage » ; pada-udaka >padodaka « bain de pieds » ; maliâ-ogha > mahogha « grand flux » = mahaugha, apa-eti > apeli « il s'en va » = apaiti ; etc., etc.

On voit que le composé ne sera d'aspect insolite, que lorsqu'en sk. le second terme commencera par un r : mahesi = maharsi. Encore le pâli rétablit-il parfois en composition le timbre altéré dans le mot isolé : il a usabha «taureau», mais non *narosabha, «taureau parmi les hommes, héros»; son composé est narâsabha, plus proche du sk. nararsabha.

Il va de soi qu'en principe (supra n" ik) le résultat de la contraction sera une brève, si la deuxième voyelle est suivie d'un groupe de consonnes : lohitaakkha «qui a les yeux rouges» >lohitakkha = iohi{ëksa.; uluttama «la meilleure des saisons» , etc. Toutefois, bhasma-âcchanno>bhasmâcchanno, n" 31, U.

2. Entre deux mots : tassa aham > tassâham = tasyâham ; tassa etam > tassetam = tasyaitad ; etc.

Ce dernier cas est rare; car on peut tout aussi bien — et en principe cela est plus commode—admettre ici une élision (infra n° 36) et écrire en conséquence tass' etam et tass' aham.

36. On voit, en effet, que, dans la plupart des cas ci-dessus, tout se passe comme si la voyelle finale s'élidait purement et simplement devant la voyelle initiale. Soit donc par analogie de cette élision apparente, soit phénomène d'ordre spontané, une finale brève, y compris le niggahïta (supra n° 6), et éventuellement une finale longue, peut disparaître devant une voyelle initiale quelconque : ainsi, nïla-uppala «lotus bleu» donne nïluppala en contraste avec nîlotpala, et cf. supra n° 28, 20; ainsi, Uni imâni (= trïnïmâni), yassa indriyâni et tâsamaham peuvent aussi s'écrire-indifféremment tïnlmani ou Un imâni, yassendriyâni ou yass' indriyâni, tâsam aham ou tâs aham, etc., etc.

1. En métrique, la deuxième alternance sera indifférente, mais la première permettra de substituer une brève à une longue, et la troisième de supprimer une syllabe.

2. L'initiale qui cause l'élision peut subir un allongement compensatoire (supra n" 35, 2), même lorsqu'elle est de timbre différent : saddhâ idha «la foi ici-bas» >saddh' ldha(n° 121, 2) = çraddheha.

39. L'élision sanscrite d'un a initial s'est restreinte en pâli à quelques petits mots, plus ou moins enclitiques, ou du moins


16 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

accessoires, et à des vocables très usuels. Mais, par contre, elle s'y est généralisée dans une double direction.

1. C'est en toute position, après voyelle, diphtongue ou niggahïta, que l'a initial peut ainsi disparaître : ainsi, l'on a 'pi pour api, 'si pour asi «tu es», helthâ = adhastât (n° 27), etc.

2. L'élision peut, atteindre toute autre voyelle que l'a, soittoa 'dani = tasyedânïm, etc.

t. Ainsi sont nés les doublets très communs api et pi, Met ti (n° 3i, 11), iva et va (n° 31, 4), et sans doute aussi les aphérèses du genre de aggini > gini «feu», udaka>daka «eau» (sk. aussi daka).

2. La finale qui cause l'élision peut subir un allongement compensatoire: bhagavantam dassanâya ili > bh. dassanâyâ'ti «pour voirie Rienbeureux» = darçanâyeti; kim su idha > kim su 'dha = '*kim su iha, etc. De là, dans la quantité des voyelles finales, un certain flottement qui peut même s'accuser en d'autres occurences : infra n" 63, 7-8.

3§. L'extrême mobilité (infra n° £7) et la prononciation ambiguë du niggahïta ont amené à l'utiliser, — ainsi que Ym, qui au fond n'en diffère pas, — pour pallier çà et là un hiatus : idha « ici », mais idhani âhu « ici ils dirent » = ihâhuh ; cakkhu « oeil » = caksuh, mais cakkhum udapâdi «l'oeil apparut».

Sur l'insertion éventuelle d'autres consonnes euphoniques, on se reportera aux n" 51-52 infra.

39. L'ï devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peut, comme en sanscrit, se changer en y. Mais ordinairement il développe à sa suite sa semi-voyelle : vyagga et viyagga « exalté » = vyagra; vyanjana, byanjam (n° i5, 6) et viyanjana «consonne»; aggi-âgâra > aggiyâgâra «l'habitacle du feu sacré» (aussi agyâgâra); etc., etc. Exceptions : n0 Zio, 1-2.

Le même dédoublement, mais en sens inverse, peut se produirepour ! initial après voyelle finale non élidée : ainsi na idam s'écrira à volonté nayidam, ou nay idam ou même nay yidam.

40. L'u devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, se change habituellement en y (prononcé w, n' g, 3): anv-eti (n° 01. h): sv-âgala «bienvenu». Mais il peut aussi subsister en développant après lui sa semi-voyelle , bhikkhu-âsana « siège de moine » > bhikkhuvâsam = bhiksvâsana, etc.


LES "GROUPES DE VOYELLES. 1 17

i. Cf. supra n° 3o. — Par analogie de duva- = dva- en composition, ti- (= tri-) insère également un v devant voyelle : tiv-ahgika «triparti». Mais il y a contraction violente dans lïha «3 jours» = tryaha.

2. Le changement de ili en itv paraît dû à une influence assimilante du v subséquent dans ilv eva.

41. L'e final devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peut devenir ay comme en sanscrit; mais ce groupe non plus ne subsiste guère, quoique la disparition s'en opère tout autrement qu'en sanscrit. Le phénomène, qui affecte essentiellement les monosyllabes, semble se ramener à une métathèse (cf. infra 68), qui change ay en ya, après quoi l'a se contracte avec un a suivant : me ayant > * may ayam > * mya ayam > my âyam = me 3yam ; te ahum > * tay ahum >* lya ahum > ty âhum «ils furent»; te assa > ty assa (n° 35, i, in fine) = te/sya; etc.

Dans âvuso «Monsieur» (interpellation honorifique) =* âyusvas, voc. véd. de âyusvant «âgé» (synonyme de âyusmant, cf. supra n° a a'), le changement de ây eu âv paraît dû à la double influence de ¥u et du v subséquents : cf. n° ho , 2. De même âvudha «arme» =âyudha.

43. L'o final devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peut se dédoubler en av, comme notamment le th.g-o- > gav- «boeuf» (infra n° 164). Et il en est ainsi même de l'o qui ne procède point de a-\-u, mais de la transformation du visarga (infra n° 5o) et qui conséquemment n'a jamais contenu à'u. Mais dans les monosyllabes et les adverbes en -to < -tas (S. 157), ce groupe av subit la métathèse en va, après quoi l'a se contracte avec la voyelle suivante ou s'élide devant elle; et, comme u devant voyelle peut aussi devenir uv (supra n° ko), il en résulte que les juxtapositions ko ahu «qui fut?», ko attho «quel sens? », ko idha, etc., s'écriront éventuellement kv âhu ou kuv âhu, kv attho ou huv allho, kv idha et kuv idha (kuv idha), etc. De même svâhnm=so 'ham.

Les règles du présent chapitre, étant en général des ad libitum, ne méritent point l'effort d'une fixation immédiate dans la mémoire. On se bornera à les lire avec attention, sauf à s'y reporter toutes et quau'es fois on se trouvera en présence d'une juxtaposition insolite. C'est pourquoi elles n'appellent non plus aucun exercice spécial.

OBASIMAinE PÂLIK. 2

IMPBIUEME NATIONALE.


18 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

CHAPITEE IV.

LES CONSONNES.

43. Les concordances de consonnes du pâli au sanscrit, sans présenter nulle part de fortes anomalies et tout en formant un système très cohérent, sont assez variées pour exiger une analyse très minutieuse. Nous devons commencer par envisager chaque consonne isolément, et nous distinguerons tout d'abord, comme étant le plus simple, le cas de la consonne finale sanscrite.

Dans cette position, en effet, la consonne est nécessairement unique (g( 27). — H est bien entendu, ici et partout, que les processus phonétiques déjà exposés pour le sanscrit et censés connus du lecteur servent à la présente étude de base et de point de départ, à moins d'avertissement contraire : ainsi, pour expliquer p. solasa «16» , on partira de sk. sodaça, et non point de la forme théorique *sas-daea.

SECTION I. — CONSONNES FINALES.

44. Le pâli, en principe (mais cf. nos 5 i-5a), ne souffre à la finale aucune consonne, excepté les nasales.

SI. — EXPLOSIVES.

45. Toute explosive finale disparaît en pâli, parfois avec allongement, plutôt analogique que phonétique, de la voyelle ainsi découverte: — gutturale, sammâ «complètement» = samvak (l'a par imitation de mainte autre finale adverbiale); — 2° linguale, clia Ksix» (mais chai en composition et en liaison devant voyeiïe) = sat < sas; — 3° dentale, abl. sg. assâ = açvât, tamhâ (n° 32, 1) = tasmât; etc., etc.

1. Dans iru «le Rig-Véda» = rc, l'« provient d'une résonnance labiale exceptionnellement développée par la rencontre du g et du v dans le cp. rgveda > irubheda, sinon de la labiale implicitement contenue dans le g luimême; et, en conséquence, l'ancien thème consonnantique a passé à la flexion des thèmes en u-, infra 3.

2. Une influence du même genre paraît avoir agi sur le vocalisme final de puthu «à part» (mais parfois puihag devant voyelle) = prthak.


LES CONSONNES. 19

3. Quand la consonne qui tombe ainsi est une finale de thème nominal, la voyelle précédente se trouve découverte au nominatif, et dès lors le thème passe nécessairement de la flexion consonnantique à la flexion vocalique (supra). Dans ce cas, il peut arriver que celte voyelle à son tour se modifie pour s'adapter au système nouveau où est entré le thème. Ainsi, *pari-sad > parisat f. «assemblée» ne pouvait devenir p. *parisa, puisqu'il n'y a pas de noms féminins en -a : E a allongé sa voyelle et s'est altéré en parisâ qui se décline sur karma = kanyâ.

h. Dans d'autres cas où le mot a également changé de déclinaison, sa consonne s'est conservée, et même parfois mieux qu'en sanscrit ; mais c'est qu'alors elle a cessé d'être finale, étant couverte par une voyelle qui s'y est superposée et a fait passer le mot à la flexion vocalique : ainsi, rtvij, devenu iritvija (supra n" 25, 4), anuithubha contaminé de anustubh et de son adj. dér. ânustubha, se déclinent respectivement sur deva=deva et yuga = yuga; vâovâk est en p. vâcâ «parole» (sk. aussi vâcâ), et sant > san «étant» a gardé ses deux consonnes dans sa forme nouvelle de nom. sanlo, qui commande toute la flexion (infra n" 173, 2).

5. Quand la consonne défaillante paraît remplacée par le niggahïla, comme dans tiriyam «en travers» = tiryak, c'est pure illusion : il faut se souvenir que la forme du th. plein est tiryanc-, ou que tiryak lui-même en euphonie peut devenir tiryaiï, types qui â eux seuls justifient amplement l'intrusion du niggahïta; cf. aussi d'ailleurs supra n° 38.

§ 2. — NASALES.

Toutes autres nasales quel'w et Y m sont hors de cause; cf. toutefois l'alinéa immédiatement précédent.

46. Un final, relativement rare en sanscrit, l'est encore davantage, par des raisons morphologiques, en pâli, où notamment l'ace, pi. a une tout autre désinence. Lorsqu'il subsiste, il s'écrit usuellement en niggahïta : tasmim (loc.) = tasmin ; gaccham (nom.) = gacchan. Mais il peut aussi disparaître sans laisser de trace : âyasmâ (nom.) = àyusmân; braliâ (nom.) = brhan (infra n™ 171 sq. ) ; lamhi = tasmin (infra n° 13 7 ).

41?. Um final subsiste, et peut s'écrire, soit m, soit niggahïta en toute position : cf. nos 31 et 32.

1. Cette dernière graphie est généralement préférée. Mais le choix dépend essentiellement, soit du degré plus ou moins grand de liaison avec le mot suivant, soit, en poésie, de convenances prosodiques.

2. L'«i ou m peut aussi disparaître, surtout en poésie, à raison des exigences du mètre, v. g. m«ec«K# = fflacc«n#M = maiiyânam, infra n° 63, 2.


20 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — SEMI-VOYELLES.

48. LV final disparaît, sauf parfois en liaison (infra nos 51-5 2), avec allongement éventuel de la voyelle précédente : pila (voc.) = pitar ; puna et punâ = punar ; pâlo « de bonne heure » = prâtar, où le groupe est traité comme si r provenait de s (infra n° 5o).

1. Quand IV semble remplacé par un m, c'est affaire d'altération morphologique : adadum «ils donnèrent» = adadur, par analogie des nombreuses formes de pi. 3 qui se terminent en nasale.

2. Aucune autre semi-voyelle n'est en cause : / n'est point final, y et v ne le sont qu'en euphonie (supra n°* 41-/12), et /remplace une explosive (supra n" 45).

SA. — SPIRAKTES.'

Il ne peut être question que de Ys, puisque ç et h sont interdits à la finale sanscrite et que s y devient t; cf. supra n° 45.

49. Après toute autre voyelle que a, Ys final disparaît purement et simplement : purisâ «hommes» = purusâs; aggi (nom.) = agnis, aggibhi> aggihi (instr. pi.) = agnibhis; bhikkhu (nom.) bhiksus; etc.

50. Un as final devient 0 en toute position : puriso (nom.) = purusas; mano «esprit» = manas; lokato (abl.) = lokatas; paiicaso « 5 par 5 » = pancaças ; etc.

1. Ces deux règles d'une extrême simplicité reviennent à dire que la finale en s prend en toute position la forme qu'elle aurait en sk. devant sonore, puisque r final tombe en pâli : supra n" 48.

2. On constate parfois, sans doute par emprunt à la mâgadhï ( supra n° 2, 3), changement de as en e, comme dans sve et suve «demain» =çvas, qui fait un si étrange contraste avec lûyo et hiyyo «hier» = hyas.

3. P. bhavâma «nous sommes» pourbhavâmas, etc., provient d'altération grammaticale : la désinence des temps à augment a été indûment généralisée.

§ 5. — CONSONNES FINALES ÉPENTHÉTIQDES.

51. Il tombe sous le sens que les finales ainsi disparues en pâli ne sont pas tombées toutes à la fois et dans une position quelconque. Elles ont dû continuer longtemps à sonner constamment


LES CONSONNES. 21

en liaison devant voyelle initiale, alors qu'elles étaient devenues muettes devant consonne. Ainsi l'on prononçait couramment encore tasmât anno ou lasmâd anno, alors que la dentale s'était amuie dans tasmâ para «autre que lui». Et, de fait, on rencontre dans les textes nombres de graphies du genre de tasmât anno, où, bien entendu, les grammairiens considèrent le t comme une insertion purement arbitraire et euphonique.

Comparer les liaisons du français classique, que le français populaire n'a que lentement éliminées. — De même on devait dire encore pwnar èti, aham eva, alors qu'on disaitpunapatati, aham sunomi «j'écoute», ou même, sans nasalisation, aha sunomi, etc. ; et le sujet parlant, qui n'étymologise pas la langue qu'il parle, ne se rendait compte que bien confusément de la provenance de ces consonnes, d, r, m, qui, disparaissant ici, réapparaissant là, devaient lui faire l'effet de simples adjuvants euphoniques sans valeur précise. — C'est ainsi qu'en français nous disons mange-t-il ? par imitation de boit-il? vas-y par imitation de viens-y, qui lui-même procède de lu viens, etc.

53. De là une conséquence importante : d, r et m s'insèrent dans certains hiatus entre finale et initiale, sans aucun égard à la structure étymologique du mot auquel s'affixent ces consonnes.

1. sammâd eva ou sammad eva (supra n° 45, i°); punad eva = punar eva ; bahud idam; etc.

i. Dans la juxtaposition etad atthi = etad asti, l'euphonie a maintenu la forme correcte du nt. du pronom, devenu par ailleurs etam (infra n° i3y).

2. Seulement devant iva et eva, v. g. râjâr iva « comme un roi», et avec abrègement tailiâ eva > talhar eva = tathaiva, etc.

2. LV est légitime danspw»ar eva, vuttir esâ «cette conduite» = vrttir esâ, aggibhir iva «comme avec des feux», etc., où il passe également pour une épenthèse de pure euphonie.

3. idham âhu «ici ils dirent», punam eva, etc.

SECTION II. — CONSONNES INITIALES ET MÉDIAXES.

53. Les consonnes pâlies, en tant qu'elles ne se combinent pas entre elles ou ne subissent pas l'influence d'une voyelle voisine, sont en général d'une remarquable fixité, et aucun prâcrit ne reproduit aussi purement 3e consonnantisme du sanscrit.


22 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

54. Les lois sont les mêmes, sans distinction, pour les consonnes initiales et médiales, à cela près seulement qu'en principe une initiale ne se double pas.

i. L'extrême importance de cette règle n'apparaîtra qu'au chapitre suivant, où seront énumérés les innombrables cas de doublement de consonnes médiales.

2. Dans une composition nominale, l'initiale du second terme, quoique médiate en fait, peut garder par extension la forme qu'elle a lorsqu'elle est initiale absolue : ainsi pahha «question» =praçna, et milinda-panka (non -ppahha)' «l'interrogatoire de Ménandre» (titre d'un ouvrage bouddhiste). Mais au contraire, dans la composition avec préfixe, l'union intime des deux éléments fait que l'initiale du second est traitée en médiale : ainsi, anuggahïta, niggahïta, etc., en regard de#afàta=*grahïta=grhïta.

3. Après un petit mot, qui fait plus ou moins corps avec le suivant, ou même après une voyelle quelconque, pour les besoins du mètre, l'initiale peut être traitée comme elle le serait à la médiale : na ppasïdati «il n'est pas satisfait» = na prasîdati.

SI. — EXPLOSIVES.

55. Les échanges qui se produisent d'une classe à l'autre sont de nature tout à fait sporadique, comme dans kipilla «fourmi» = pipïla, où sûrement la dissimilation est en jeu. On peut toutefois mentionner :

Palatale > dentale, v. g. dosinâ ratli «nuit claire » =jyotsnâ, et likicchâ « médecine » = cikitsâ ;

2° Dentale>linguale, v. g. dainsa (n° 32, 3), dâha ou dâha «incendie», mais presque toujours dahali «il brûle», udâra et udâra « noble » = udâra, etc.

Dans ce dernier cas, la lingualisation paraît due à IV subséquent ; dans les autres, elle peut s'être produite d'abord dans des composés à préfixe tel que nis->nir-, puis s'être propagée dans le mot simple. Cf. S. 57.

56. Les échanges entre les divers ordres d'explosives sont également de très faible importance. Exemples :

i" Sourde>sonore, presque exclusivement dans les linguales, v. g. âiavika et âlavika «vivant dans les forêts» = âtavika, et cf. pâli s'il vient de rac. PATH «lire» (supra n° i) ;

20 Sonore>sourde, surtout dans les dentales, v. g. pâjeli et pâceti «il mène» = pràjayati,pâ7MMâ"ya « manifestation »=prâdur-


LES CONSONNES. 23

bhâva, kusîta « nonchalant » = kusida, *châba> châpa «petit d'animal » = çâva ( cf. infra n" 58);

3° Non aspirée > aspirée, fréquent surtout dans les labiales initiales, v. g. palita > phalita « gris » et pharasu « hache » = paraçu, mais aussi khattum (n° 3â, 3), khujja «bossu» = kubja, etc.;

k° Aspirée > non aspirée, v. g. idha>ida «ici»; dabhha.p> dabba=darbha.

Ces cas et similaires, en tant qu'il ne se produit pas de combinaison de plusieurs consonnes, sont exclusivement du domaine du lexique.

5 V. Les trois sonores aspirées, gutturale, dentale et labiale, sont très couramment remplacées par h.

On a déjà constaté pareils échanges en sk. : cf. S. 3o, 3OQ, et au lexique, rac. DHÂ, GRARH. L'affection est tout uniment plus développée en pâli, mais il est probable qu'en pâli même elle ne s'est produite régulièrement que dans le corps d'un mot (pahûta), d'où ensuite l'analogie l'a transportée à l'initiale (hoti).

1. Gutturale : lahu « léger »=laghu, etc.

2. Dentale : sâdhu>sâhu, «droit, bon»; -hi, désinence de sg. 2 à l'impér., =-dhi>-hi; AeW/iâ=adhastàt; etc.

3. Labiale : -bhi> -hi, désinence de l'instr. pi., = -bbis ; pahûta «abondant» = prabhûta; hohi «sois» = bodhi<:*bhodhi (S. 64), hoti «il est»=bhavati, etc.

Au contraire, une explosive primitive s'est maintenue dans : idha «ici» = iha ; gabbhara «caverne» = gahvara, et cf. gabhïra «profond» = gabhîra.

58. D'explosive à semi-voyelle, le changement de d en / est à volonté entre voyelles (supra n° g), et, inversement, celui dev en b (cf. S. 69, 2°) se produit sans règle déterminée, surtout à l'initiale. Mentionnons en outre :

1 ° j > y, dans nija > niya « propre », etc. ;

20 d>y, dans khâyita «mâché»=khâdita;

(Ces mutations paraissent dues au voisinage de Yi.)

3° d>r, dans edisa > erisa (n° 29, 2), ekâdasa> ekârasa « onze », et autres composés de daça ;

à" b>v, dans viheti «il craint» = bibheti, valâhaka «nuée de pluie» (n° 32, 4), etc. _ ■.


24 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

Chaque fois qu'on aura le désagrément de ne pas trouver un mot pâli sous la graphie v, on devra songer à le chercher sous la graphie b, et réciproquement,

§ 2. — NASALES.

50. Les nasales sont assez sujettes à s'échanger entre elles : palatale > linguale {ânâpesi> ânâpesi « il ordonna » = *âjnâpaisït) ; dentale > linguale (mânava «jeune homme», si c'est le même mot que mânava, mais il est également sanscrit); etc.

i. Le peu de fixité des nasales est graphique au moins autant que phonétique : il tient; à ce que, la nasale pouvant toujours être prononcée en niggahïta, les scribes négligents l'ont notée au hasard par n'importe quel signe de nasalité. Cf. n°! 46-472.

46-472. nasale linguale est parfois remplacée par la semi-voyelle de son ordre : venu> velu «bambou».

S 3. •— SEMI-VOYELLES.

©O. Les échanges de semi-voyelles sont sporadiques et ne méritent qu'une sommaire constatation :

i" y>r, v. g. antarârati « il court un danger » = antarâyati (par assimilation des deux syllabes) ;

2° r>l (assez fréquent), v. g. antalikkha «atmosphère», cattârlsa>cattâlisa (n° i5, 2) et caltâllsa (n° g, 1), tedasa>terasa (n° 58, 3°) > telasa «treize», etc.

.3° Z>r (du m'oins en apparence, mais IV pourrait être primitif) , dans kila et kira « certes » = kila.

Sur y>v, cf. n°s 4o, 2, et 4i. — Sur y>yy (très fréquent), n" i4,3, et;3o. — On a />n, par dissimilation, dans nahgala «charrue» =lângala. — Sur v > b, cf. n° 58 en entier.

S.A. — SPIRANTES.

61. Aux trois sifflantes du sanscrit répond presque invariablement l'unique sifflante du pâli.

i- P.s = sk. ç : salthâ «précepteur» = çâstâ (nom.) ; dasa = daça ; susu «jeune garçon » = çiçu ; etc., etc.

1. On sait que sk. ç, en certaines positions, devient cch (S. 3a, 3°). Cette mutation s'est propagée en p. dans des positions médiales où la phonétique


LES CONSONNES. 25

ne l'appelait pas (v. g. hatlhi-cchaka «fiente d'éléphant »),et de là à l'initiale dans chaka (n° 54) = çakrl, chavaka «cadavre» (çava), châpa (n° 56, 20).

2. P. s = sk. s : purisa, dosa, esa,isi, etc., etc.

2. P. cAa=sas s'explique par ce fait, que le numéral 6 commençait jadis par un groupe ks, conservé notamment dans les langues du groupe perse; mais on a la concordance habituelle dans solasa «16», satthi «60» , saltha «6°».

3. P. s = sk. s : mâsa « mois », senâ « armée », sam- préf., sabba « tout » = sarva, etc., etc.

63. L'aspirée sanscrite est presque toujours représentée par l'aspirée pâlie (sauf idha); mais, de plus, celle-ci peut représenter, soit une explosive sonore aspirée (supra n° 57), soit une autre spirante (infra n° 83).

63. Version V. STANCES GNOMIQUES.

1. dïghâ jâgarato rattï dïgham santassa yojanam |

. dïgho bâlânam samsâro saddhammam avijânatam ||

2. kiccho manussapatilâbho kiccham maccâna jïvitam | kiccham saddhammasavanam kiccho huddhânam uppâdo ||

3. na hi verena verâni sammanf idha kadâcanam | averena ca sammanti esa dhammo sanantano ||

h. yathâgâram ducchannam vutthi samativijjhati |

evam abhâvitam cittam râgo samativijjhati || 5. pupphân 5 eva pacinantam byâsattamanasam naram | suttam gâmam mahogho va maccu âdâya gacchati II 6.- appakâ te manussesu ye janâ pâragâmino |

athâyam itarâ pajâ tïram evânudhâvati || 7. ramanïyâni arannâni yattha na ramatï jano | vïtarâgâ ramessanti na te kâmagavesino || 8. na antalikkhe na samuddamajjbe na pabbatânani vivaram pavissa | na vijjatï so jagatippadeso yatthatthitam na ppasahetha maccu ||

(Dhammapada, passim.)


26 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

i. çrântasya. — 2. Cf. n° 47, 2. — h. duçchannam. — 6. atheyam. — 7. ramatl, n° 17. Ponctuer «r. a. : y. n. r. j., v. r. ; n. t. k. — 8. praviçya, yatrâsthitam.

64. Version VI.

LE DECALOGUE BOUDDHIQUE.

1. pânâtipâtâ veramanî sikkhâpadarn. — 2. adinnâdinâ veramanî sikkhâpadarn. — 3. abrahmacariyâ v. s. — k. musâvâda...

— 5. surâmerayamajjapamâdatthânâ... — 6. \ikâlabhojanâ. . .

— 7. naccagïtavâditavisûkadassanâ. . . — 8. mâlâgandhavilepanadMranamandanavibhûsanatthânâ. . . —9. uccâsayanamahâsayanâ.. . — 10. jâtarûparajatapatiggahanâ veramanî sikkhâpadarn.

Les cinq premiers commandements sont obligatoires pour les laïques. Tous le sont pour les prêtres et moines.

65. Version VIL

PRECEPTES DE PROPRETÉ.

1. tena kho pana samayena bhikkhu adhotehi pâdehi senâsanam akkamanti senâsanam dussati | bhagavato etam atthani ârocesum | na bhikkhave adhotehi pâdehi senâsanam akkamitabbam | yo akkameyya âpatti dukkatassâ Jti || 2. tena kho pana samayena bhikkhu allehi pâdehi senâsanam akkamanti senâsanam dussati | bhagavato etam attham ârocesum | na bhikkhave allehi pâdehi senâsanam akkamitabbam | yo akkameyya âpatti dukkatassâ Jti II 3. tena kho pana samayena bhikkhu saûpâhanâ senâsanam akkamanti senâsanam dussati | bhagavato etam attham ârocesum | na bhikkhave saûpâhanena senâsanam akkamitabbam I yo akkameyya âpatti dukkatassâ 'ti || k. tena kho pana samayena bhikkhu parikammakatayâ bhûmiyâ nutthuhanti vanno dussati | bhagavato etam attham ârocesum | na bhikkhave parikammakatayâ bhûmiyâ nutthuhitabbam | yo nutthuheyya âpatti dukkatassâ | anujânâmi bhikkhave khelamallakan ti ||

( Cullavagga, VI, 2 0. ) -

1. bhikkhu nom. pi.; âkrâmanti | «On dénonça le fait au Buddha» | bhikkhave voc. pi., cf. n° 5o, 2; -tavj'am | «Qui l'aborderait [ainsi, il lui adviendrait] péché de méfait.» Le dukkata est un péché qui obfige à confession et pénitence. Ces formules, comme on le voit, se répètent à satiété. — 4. bhûmiyâ loc. sg.


LES GROUPES DE CONSONNES. 27

CHAPITRE V.

LES GROUPES DE CONSONNES.

66. D'une façon générale, le pâli, comme toutes les langues prâcritiques, répugne aux groupes de deux consonnes dissemblables. Pour les éliminer, il recourt, en principe, soit à l'épenthèse, soit à l'assimilation.

61?. L'épenthèse ne vaut pas qu'on y insiste : non qu'elle ne soit extrêmement fréquente ; mais elle est toujours aisément reconnaissable. Une voyelle, de timbre variable, plus ou moins vaguement déterminé par les phonèmes voisins, peut s'insérer entre deux consonnes.

1. Après explosive : a ) devant nasale, ratana « gemme » = ratna, sukhuma « mince » = sûksma ; b) devant semi-voyelle, kilittlia (n° 3i, 9).

1. L'abrègement de l'a dans sukhuma trahit la date relativement récente de l'épenthèse (cf. n" 14).

2. Après semi-voyelle: devant spirante, tarahi*. alors » = tarhi, arahati « il doit » = arhati, garahati « il blâme » — garhati, etc.

2. Il se peut que l'insertion ne soit que graphique, comme dans arahati évidemment trisyllabe, infra n° io5, 2.

3. Après spirante : a) devant nasale, sineha « affection » = sneha; b) devant semi-voyelle, sirï «prospérité» = çrï, hirï «pudeur» = hrï, siloka «stance» = çloka, etc., etc.

3. Dans rahada «pièce d'eau» = hrada, il y a de plus métathèse; mais simple chute de la spirante dans rassa =hrasva (n° i5, 4).

4. Le groupe str développe une prothèse optionnelle dans itthï (aussi thï) «femme» = slrî.

6§. A défaut d'insertion vocalique, le groupe consonnantique peut encore se modifier par métathèse : infra n°s 83, gi, gg. Mais il se simplifie ordinairement par l'effet d'une assimilation


28 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

dont les lois dépendent surtout de la nature delà seconde consonne du groupe sanscrit.

i. Les groupes de trois consonnes ne sont pas fort communs en sk. même, et le pâli peut toujours les alléger, soit par épenthèse, soit en leur étendant son procédé assimilatif (cf. infra n°! 72, 2, et Q3, 2) : on se bornera donc à supposer les cas de deux consonnes successives, classés suivant la nature de la seconde.

2. Il est bien entendu que, même dans cette limitation, il demeure impossible de tout prévoir et enseigner. Mais l'analogie guidera l'étudiant dans l'application ultérieure des principes généraux ; et, quant aux faits isolés, ils ne relèvent que des lexiques.

SECTION I. — LA 2e CONSONNE EST DNE EXPLOSIVE.

69. La règle de ce cas est des plus simples : la première consonne, à moins qu'elle ne soit nasale, s'assimile totalement, en ordre et classe, à la deuxième.

1. Le groupe de nasale 4- explosive reste intact : panca «cinq» ; inda «chef» = indra; ambâ «mère»; etc.

2. Il peut même arriver que la nasale assimile l'explosive (ammâ), parfois en changeant de classe elle-même (pannarasa et pannarasa «i5»).

3. Une nasale finale, au contraire, peut s'assimiler, mais en ordre seulement, à l'explosive initiale suivante : ratin ca, infra n° io5, 1; et c'est la règle générale devant ti, supra n° 3i, 12, 65, 4, etc.

SI. — EXPLOSIVES ENTRE ELLES.

70, 1. Gutturale : devant dentale, vutta «dit» =ukta, satthi «cuisse» = saktbi, duddha «trait» = dugdha; et ainsi toujours, étant bien entendu que deux aspirées ne peuvent faire groupe (S. 64).

2. Dentale : a) devant gutturale, sakkâra «égards» = satkâra, uggacchali «il se lève » = udgacchati, etc. ;b) devant labiale, uppajjati «il se produit» = ulpadyate, abbhuta «nierveilleux» = adbhuta, etc.

3. Labiale : devant dentale, palta « atteint » = prâp ta, sadda « bruit » = çabda, laddha « pris » = labdha, et cf. supra n° 63, 5.

On a déjà rencontré dans les textes nombre de cas similaires, et un simple coup d'oeil au lexique permettra de les multiplier indéfiniment.


LES GROUPES DE CONSONNES. 29

§ 2. — SEMI-VOYELLE + EXPLOSIVE.

Il 11* Il ne saurait, naturellement, s'agir que de r et de /. La semi-voyelle disparaît, et la consonne se double (l'aspirée par sa non aspirée).

On sait que le sk. pratique aussi en pareil cas, facultativement, le doublement de l'explosive, mais en gardant intacte la semi-voyelle (S. 64, 2°).

Î3. 1. r -j- gutturale : makkata «singe» = markata, magga « chemin » = mârga, aggha « valeur » = argha.

Rarement, l'explosive se double et s'aspire à la fois : sahkharâ « gravier » = çarkarâ. Dans dtgha «long», elle ne se double pas, ce qui maintient la quantité de l't (supra n? i4).

2. r -\- palatale : accati «il honore» = arcati, majjâra «chat» = mârjâra ; macca « mortel », cf. infra n° 8 7.

3. r-\- dentale : vattati « il se trouve » = vartate, saddhim « avec » =sârdham; mais voir le n° 73.

k. r-j-labiale : sappa « serpent »= sarpa, suppa « crible » = çûrpa, gahbha «embryon» = garbha, etc.

VU* Quand IV est suivi d'une dentale, il laisse souvent de sa disparition une trace plus nette que le doublement : le groupe explosif est lingualisé, phénomène aisément concevable (S. 57, et infra n° 77), mais qui ne se laisse ramener à aucune loi fixe : ainsi, kîrti « gloire » ne devient que kilti, tandis qu'on a attha et altha «objet» = artha, addha et addha «demi» = ardha, et toujours vaddhati «il croît», vaddhana «accroissement», etc.

Mais la lingualisation, en tant que processus phonétique vivant, n'existe plus en pâli. Il en résulte : 1° que des finales casuelles ou autres, qui lingualisent leur nasale en sk., n'ont en p. que la dentale, v. g. isinâ (inslr.) = rsinâ, sallhânam (gén. pi.) = çâstrnâm; 2° que, même après un r conservé ou postérieurement introduit, le p. ne lingualisé pas de semblables finales, v. g. verena(n° 63, 3), sakharânam «desamis» pour sakhïnam = sakhïnâm.

'î'4. I -f- gutturale : ukkâ « torche » = ulkâ: — l + labiale : appa « petit » = alpa, kappali « il est bien en ordre » = kalpate ; pagabbha « impudent » = pragalbha.


30 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — SPIRANTE+EXPLOSIVE.

V&, Les groupes sanscrits sk et skh (à la médiale, éventuellement, sk et skh) s'assimilent en kkh, qui devient kh à l'initiale (supra n° hk) : nikkha «collier» =niska, nikkhamati «il sort» = nis-krâmati (simple kamali); khandha «épaule» = skandha, klialati «il trébuche» = skhalati.

Observer qu'ici et dans tout ce qui suit le doublement de l'explosive se complique d'aspiration, si elle n'est déjà aspirée. Par raison étymologique, l'aspiration fait défaut dans w'Mesa «chauve» =nis-keça, dukkata (cf. n" 77, 2), et similaires.

6. Les groupes sanscrits ce et çch s'assimilent en cch, v. g. acchera «merveille» = âçcarya.

Mais simplement duccarita «mauvaises moeurs», cf. n° 75.

fit * Les groupes sanscrits st et slh, st et sth, s'assimilent respectivement en llh et tth [th et th à l'initiale) : atthi «il est» = asti, hatlha «main» et hatthï «éléphant», vatthu «chose» et vatthu «maison»; thûpa = stâpa; attha «huit» = astau, titthati «il se tient» = tisthati, tuttha «satisfait» = tusta; *thubhati = sthivati, supra n° 65, 4.

1. Sans aspiration, atia «jeté» = asta, etc.

2. La lingualisation peut éventuellement atteindre le groupe tth provenant de dentales : atthi «os»=asthi. C'est, sans doute par analogie de titthati, le cas d'un très grand nombre de dérivés de la rac. STHA, même à l'initiale : allhita, n° 63, 8; thâna = sthâna, etc.

3. Puisque kata = krta n'a pas la linguale, celle de dukkata (n° 65) ne saurait guère procéder de IV (n° 73), mais vient du § de duskrla.

tfS. Les groupes sanscrits sp et sph (éventuellement, à la médiale, sp et sph) s'assimilent en pph >ph initial : apphutiha « intact » = asprsta, mais phassa « contact » = sparça ; nipphala * stérile » = nis-phala ; puppha « fleur » = puspa, etc.

Maispupp/ifto «fleuri» a un doublet phussita, où l'assimilation paraît s'être faite en sens inverse, tandis que l'aspiration a affecté l'initiale.


LES GROUPES DE CONSONNES. 31

SECTION II. — LA. 2e CONSONNE EST UNE NASALE. SI. — EXPLOSIVE-f NASALE. '99. En général, l'explosive assimile la nasale.

1. Gutturale : sakkoti «il peut» = çaknoti, aggi «feu» = agni, nagga «nu»=nagna, etc.

2. Dentale : attâ «âme» = âtmâ (nom.), sapatta « ennemi » = sapatna. Sur dn, cf. n° 43 et S. 62.

3. Labiale : pappoti « il obtient » = prâpnoti.

Toutefois c'est dans ce domaine que l'épenthèse (supra n° 67) apparaît avec le plus de fréquence : on a donc aussi âtumâ, pâpunoli, etc., et rukuma «or» = rukma. — Quand ce dernier subit l'assimilation, il devient rumma. — Les mots aggini «feu» et sakkunâti «il peut» paraissent contaminés des doublets réguliers aggi et *agini, sakkoti et *sakwwù, l'un assimilé, l'autre épenthétique.

80. Mais, quand la nasale est palatale, c'est elle qui assimile la muette précédente -.annota «inconnu» = ajusta, yanna «office brahmanique»=yajfia; à l'initiale, nâta «connu», nâti «parent».

S 2. — NASALES ENTRE ELLES.

81. La première nasale s'assimile à la deuxième : ninna «dépression du sol» =nimna; jamma «naissance» = janma (nom.).

S 3. — SEMI-VOYELLE -f NASALE.

83. La semi-voyelle s'assimile à la nasale. — 1. r -\-n^nn, v. g, karma «oreille», vanna «aspect extérieur». — 2. r -f- m > mm, v. g. dhamma «morale», kamma « acte »= karma (nom.). — 3. I-f-m>wim, v. g. jamma «méchant» =jâhna, vammïka «fourmilière » = vahnïka.

S k. — SPIRANTE-f NASALE. 83. Le traitement de ce groupe est très particulier : en général, la spirante, quelle qu'elle soit, y aboutit à h, et le groupe qui en résulte subit métathèse; après quoi la nasale, venue ainsi en contact avec la voyelle précédente, peut éventuellement se prononcer et s'écrire en niggahïta.


32 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

1. p-\-n, v. g. panha « question » = praçna. — Ç-\-m, v. g. amhamaya « de pierre »= açmamaya.

Le h de pan4a vient d'assimilation préalable au ç, qui est une palatale. — La consonne reste sifflante dans ramsi «rayon» = rasmi = raç.mi.

2. s-\-ii, v. g. «n^a «chaud» = usna, kanha «noir»=krsna, etc. — s+wi, v. g. gimlia etgimha «été»= grïsma, etc.

3. s-\-n, v. g. n/iôna «bain» (ordinairement avec épenthèse nahâna) = snâna, et cf. nâpita. — s-\-m, v. g. loc. tasmin > tamhi, etc., etc.

Dans y^n/iâ «clair de lune» = jyotsnâ, IV se change en », cf. supra n" 5g.

k. h-\-n, v. g. ganliâti «il saisit» = grhnâti. — A-j-m, v. g. jïmAa etjimha «oblique» = jihma. — Voir le même processus aux nos gi et g 9 infra.

Le mot brahma «piété» et ses nombreux dérivés gardent en pâli la forme qu'ils ont en sanscrit.

SECTION III. — LA 2e CONSONNE EST UNE SEMI-VOYELLE.

84. Ici les distinctions les plus minutieuses sont nécessaires entre chacune des semi-voyelles elles-mêmes, et, à quelque degré qu'on les multiplie, on ne saurait prétendre à épuiser le sujet. Mais, malgré le caractère nécessairement inconsistant de la phonétique semi-vocalique, il s'en dégage un principe général, qui subit peu de restrictions : quand l'assimilation se produit, c'est, la semi-voyelle qui disparaît, et la consonne précédente se double si elle n'est initiale.

Comparer, par exemple, la forme restée intacte âkhyâta «raconté» à la forme assimilée akkhâta(a bref), et tenir compte de ce qu'éventuellement elles peuvent se contaminer en une forme de compromis âkhâta, qui n'est pas normale.

SI. — LA SEMI-VOTELLE EST r.

85. Quand la semi-voyelle est y, elle peut subsister telle quelle, ou développer devant elle sa voyelle, ou subir une métathèse : soit donc, r+y>ry, ouriy, ou yr >yir. Les deux premiers


LES GROUPES DE CONSONNES. 33

cas n'offrent aucune difficulté; le troisième sera examiné en temps et lieu. Reste celui de l'assimilation.

86. Lorsqu'un y, précédé d'une muette non linguale ni dentale, ou d'une sifflante, subit l'assimilation, il disparaît, et la consonne se double. — Explosive : sakko, n. pr. (aussi sakya et sâltiya, n° 85) «Çâkya»; vuccati «il est dit» =ucyate, rajja (aussi râjiya) « royauté » = râjya ; tappati (n° 31, n), abbhuggata «s'étant approché »= ahhyudgata, et couramment ainsi pour abln- devant voyelle. —Nasale : sammâ, n° Zi5, i°.— Sifflante : passati «il voit » = paçyati, gén. tassa = tasya; sala « beau-frère » = syâla.

81 * Si le y est précédé d'une muette linguale ou dentale, l'ensemble du groupe s'assimile en palatales de même ordre : nacca (n° 64, 7), puhna (n° 3i, 10), etc.; sacca «vrai» = satya, âdicca « soleil » = âditya, najjâ (instr.) «par la rivière » = nadyâ, majjha «milieu» = madhya, anna (n° 18), etc., etc.; à l'initiale, câga « abandon » = tyâga, jhâna « méditation » = dhyâna, nâya « méthode » = nyaya (mais nyâsa « gage » ).

1. En conséquence de cette règle, les préfixes ali-, prati- et adhi-, devant voyelle, deviennent respectivement ace- (n° 32, \),pacc- et ajjh-, et l'on rencontre assez souvent la combinaison icc eva = ity eva.

2. Le mot kacchapa «tortue», qui paraît issu irrégulièrement de kaçyapa, est déjà sanscrit; mais sk. kâçyapa n. pr. a abouti normalement à Icassapa.

3. Quand la dentale qui s'unit auj est finale de préfixe, c'est elle qui s'assimile à lui : uyyoga «départ» = ud-yoga, et cf. supra n° 58, 1.

88. Le groupe ry, s'il ne demeure tel quel, peut éventuellement et sans loi déterminée :

Insérer un i, v. g. ariya «vénérable» = ârya, bhariyâ « épouse »=bhâryâ, supra n° 85 ;

( 1. La brévité de Y a atteste la date tardive de l'épenthèse. )

20 S'assimiler en yy, v. g. ayya «chef, prêtre»; (2. De même kariyâ opt. et kayyâ «il ferait» = kuryât, subsidiairement kayirâ, infra n° 11 4.)

3° S'assimiler en ll, v. g. pallahka «lit de repos» = paryanka (d'où fr. palanquin);

GRAMMAIRE PÂLIE. •>

s iiirnsicniE NATIONALE.


34 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

k" Subir une métathèse qui met le y en contact avec la voyelle précédente avec laquelle il se contracte, v. g. âçcarya «miracle» > *acchayra > acchera, issariya ou issera «domination», etc. Cf. infra n° g i, et joindre les métathèses du n°n4.

89. Le groupe ly subsiste ou s'assimile en ll, v. g. ]talyâna> kallâna «prospère».

9©. Le groupe vy peut subsister ou (très rarement) s'assimiler en yy. Plus communément, il devient by, et, quand ce dernier s'assimile, on a bb (jamais vv, cf. infra n° g3, 5). Enfin le y peut aussi disparaître purement et simplement.

Exemples : kâbya «poème» =kâvya, byahjana «consonne» (n° i5, 6), et couramment ainsi le piéf. vi- devant voyelle; dibba «céleste» = divya, et -tabba gérondif (n° 65); vâla « serpent » = vyâla; etc., etc.

91. Le groupe hy, s'il ne disparaît par épenthèse (n° 5o, 2), se transforme par métathèse : asayha « invincible »=asahya, oruyha gér. indécl. « étant descendu » = aA'aruhya.

Cf. supra n° 83, h, et infra n° 99. •— Dans leyya gér. décl. = leliya, il y a simple assimilation.

S 2. — LA SEMI-VOYELLE EST B.

93. L'épenthèse est rare. La règle générale est qu'après une consonne non nasale Yr disparaît et la consonne se double. — Mais la semi-voyelle peut encore laisser d'autres traces de sa présence, soit aspiration de la consonne précédente cumulée avec le doublement, soit lingualisation d'une dentale subséquente, même autre que n (cf. S. 5y). — Enfin, r peut se changer en l (supra n° 6 0, 2°), et alors l'ensemble de l'assimilation se fait, inversement, en ll.

1. Le lecteur reconnaîtra aisément chacune de ces variétés dans les exemples ci-après.

2. La nasale, en composition, devant r s'écrit eu niggahïta. — Sur le groupe mr, voir aussi n° 9 3, 4.


LES GROUPES DE CONSONNES, 35

93. 1. Gutturale-j~r, v. g. : pakkama «pas» = prakrama, agga «sommet» = agra; à l'initiale, gâheti «il fait saisir »== grâhayati, ghâna «nez» = gbrâna «odorat», et cf. ghâyati «il flaire».

i. L'aspirée dans khiddâ «jeu» = krïdâ; mais aussi kïlâ. — Groupe maintenu dans kriyâ «actions = kriyâ; mais aussi kiriyâ.

2. Linguale -f-r, v. g. r attha « royaume »==râstra? ottha «cha= meau » == ustra, etc.

2. On a ici un exemple encore du traitement d'un groupe de trois consonnes (cf. supra n 0' 68, i, et 72, a), et l'on vpit que dans l'espèce la troisième disparaît complètement puisque *râsta donnerait de même raltha, et que ollhfi est homonyme de çtlfiçL «jèvre» == ostha,

3. Dentale 4= J", V, g. igatta « membre » —gâtra, khetta « champ » = ksetra, rattï «nuit» ==râtrï; attha «ici» ===== atra, etc., satlu etsatthu « ennemi »== çatru ; bhadra>bhadda «bon»; inda «roi, chef», sans doublement à cause delà nasale; viddha (n° 32, 4) ; à l'initiale, /ayo=trayas, <ïçj==trïni, drava>-daVQ, «fluide, flux»,

3. On voit qug plusieurs mots admettent le maintien du groupe : il demeure toujours dans le dér. indriyq., — Assimilation en // dans cul la «petit» == ksudra; mais chuddha existe aussi, et d'autre part il y a un sk. ksufia, — De même, pour un groupe triple, alla (n° 65, 2).

k, Labiale 4=-r, v. g- : appatirûpa «malséant» = apratirûpa, appiya «désagréable» == apriya, sappanna «sage» == saprajna ; abbha « nuage » == âbhra ; à l'initiale, pati et j9«fe = prati, piya, pajâ, pâjia, bhâtâ « frère » = bhrâtâ ( nom. ), bhû « sourcil ».

4. Le groupe br subsiste dans brahma et dérivés, rac, RRU et dérivés. Mais le rare groupe mr développe un b épenthétique avec application de la règle générale ; tâmra «cuivre» 3==* lambra ;> lamha.

5. Le groupe vr se double en bb (cf. supra n° go, et infra np g7). Mais, comme à l'initiale le doublement n'est pas possible, IV tombe et le v demeure intact : vajali «il marche »== vrajati ; pabbajati «il s'avance»== pravrajati, et pabbajja gér. indécl.==pravrajya; libba «aigu» = tïvra.

6, Sifflante 4= r donne ss, y, g, : assu «larme» ==; açru, sahassa «mille»==sahasra; à l'initiale, samana «agsète bouddhiste »===== çramana, suta « entendu » = çruta ; sassû R belle-mère » == cvaçrû.

3.


36 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — LA SEMI-VOYELLE EST L.

94. Le cas est assez rare et se résout d'habitude par une épenthèse : hilâda «joie» = hlâda. Sinon,par une assimilation déjà connue du sanscrit : ullilta «oint» ==uuipta < ud-lipta. Et cette assimilation s'étend aussi à la nasale d'un suffixe : sallâpa « entretien » = samlâpa.

Noter l'insertion du b (n" 93, 4), puis l'épenthèse vocalique, dans ambila «aigre» = amla.

SA. — LA SEMI-VOYELLE EST r.

95. Après muette autre que dentale, le v tombe avec doublement : pakka «cuit» = pakva, kinna « levain »=kinva; à l'initiale, jahti « il brûle » = jvalati.

96. Après dentale (groupe beaucoup plus fréquent que tous les précédents), le traitement est fort variable.

1. Sourde -j- v : — a) maintien pur et simple, tvam «toi», -tvâ et -tvâna gér. indécl. ; — b) épenthèse vocalique, tuvam «toi»;

— c) assimilation, callâro « k » = catvâras, suff. -(ta ==-tva (S. 1 k6 ) :

— d) chute pure et simple du v à l'initiale, laça «peau» = tvac.

1. Dans* vaklvâ «ayant dit» >" vattvâ > valvâ, il n'y a rien que de normal, à cela près que le ll s'est allégé en l dans le groupe de trois consonnes: cf. n" 68, 1. Mais dans disvâ. «ayant vu» = drstvâ, le t disparaît comme écrasé entre la sifflante et le v. — Sur -tvâna > -tûna, cf. infra n° m, 3. — L'assimilation se fait en ce dans caccara «carrefour» = catvara.

2. Sonore simple -\- v : — a) maintien du groupe, dve «deux»;

— b) épenthèse vocalique, duve, etc. ; — c) dv >bb, ubbinaya «fausse discipline» == ud-vinaya, d'où — d) b à l'initiale bârasa «12», bâmsati «22», etc. ; — e) assimilation, saddala «gazon» = çâdvala; — f) chute après initiale, dïpa «île» = dvîpa, disa «ennemi», de rac. D VIS.

2. Sur dosa «haine», cf. infra n° 111, i.

3. Le groupe dh 4- v ne paraît guère admettre que l'assimilation : addhâ «chemin» = adhvâ (nom.); dhaja «drapeau» = dhvaja; sauf en 197,4 (-dhvc>-vhe).


LES GROUPES DE CONSONNES. 37

3. Toutefois uddha et ubbha «dressé» = ûrdhva ont l'alternance de dentale et labiale. Observer que le groupe est de 3 consonnes.

4. ïï va de soi que le groupe nv<:nu ne subit aucun changement: anveti «il suit».

9'î'. Le groupe rv s'assimile en bb (cf. supra nos go et g3 , 5) : pabbata «montagne» = parvata; nibbâna «l'état suprême» = nirvana. — Pour h, on a : kibbisa « péché»==kilvisa (aussi kilbisa); mais pallala «mare» == palvala.

98. L's étant une dentale, le v qui le suit est traité comme au n° g6, toutefois avec plus de constance. L'assimilation est de règle : assa « cheval », kurussu « fais » = kurusva, bhassara « brillant » == bhâsvara, etc.; à l'initiale, sa «chien» = çvâ, sagga «ciel», sassû «belle-mère». Mais l'épenthèse n'est point rare : suve (et sve) «demain»; suvâmï (et sâmï) « maître »==svâmï (nom,. \ suvatthi(et solthi, infra n° 111) «bien-être» = svasti.

99. Le groupe hv subit la métathèse en vh,v. g. jivhâv. langue» = jihvâ, savhaya «qui se nomme» = sâhvaya. Cf. nos 83 et gi.

Sur gabbhara = gahvara, supra n° 57, 3.

SECTION IV. — LA 2e CONSONNE EST UNE SPIRANTE.

ÎOO. L'A vient rarement après consonne, et ce groupe s'élimine par épenthèse (supra n° 67, 2). Quant à la sifflante, elle ne peut suivre qu'une explosive sourde, une nasale, un r ou un l. Le principe est simple : la gutturale assimile la sifflante, qui au contraire assimile la semi-voyelle; si l'explosive est dentale ou labiale, l'assimilation est réciproque et donne naissance à une consonne intermédiaire.

Il va de soi que la nasale devant s est niggahïta : vamsa «bambou» = vamça, etc.

ÎOI. Le groupe sk. h s'assimile en kkh (aspiration et doublement) : cakkhu « oeil » == caksus, bhikkhu « moine »== bhiksu, rukkha « arbre »== vrksa ; à l'initiale, khetta = ksetra, khipali «il jette» = ksipati, khudda «petit » == ksudra.


38 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

i. Sans aspiration, ikka «ours» = rksa.

2. L'assimilation en cch (infra n° 102) est plus rare, mais souvent optionnelle : accha «ours», akkhi et acchi «oeil» = aksi, pakkha etpaccha «aile» = paksa; à l'initiale, chuddha (n° g3, 3), khana «moment» et chana «fête» = ksana, chaîna «terre» = ksamâ; sans aspiration, culla(n° g3, 3).

103. Les rares groupes ts et ps s'assimilent en cch (supra n° îoô): macchara « envieux »== matsara, maccha « poisson »== matsya (3 consonnes); accliarâ «nymphe céleste»== apsarâs (nom.).

103. LV s'assimile à la sifflante :phassa « toucher »==sparça; vassa «pluie» == varsa, issâ «jalousie» = ïrsyâ (3 consonnes), etc. Quant à l -\- sifflante, je n'en sais pas d'exemple en pâli.

104. Version VIII. LES LABODRS DU BUDDHA.

1. evam me sutam || 2. ekam samayam bhagavâ magadhesu viharati brâhmanagâme || 3. tena kho pana samayena kasibhâradvâjassa brâhmanassa paiicamattâni nangalasatâni payuttâni honti vappakâle || k. atha kho bhagavâ puhbanhasamayam nivâsetvâ pattacïvaram âdâya yena kasibhâradvâjassa brâhmanassa kammanto tenJ upasamkami || 5. tena kho pana samayena kasibhâradvâjassa brâhmanassa parivesanâ vattati || 6. atha kho bhagavâ yena parivesanâ tenJ upasamkami | upasamkamitvâ ekamantam atthâsi \\ 7. addasâ kho kasibhâradvâjo brâhmano bhagavantam pindâya thitam | disvâna bhagavantam etad avoca |[ 8. aham kho samana kasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjâmi | tvam pi samana kasassu ca vapassu ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjassû 'ti || g. aham pi kho brâhmana kasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjâmïti || 10. na kho pana mayam passâma bboto gotamassa yugam va nangalam va phâlam va pâcanani va balivadde va | atha ca pana bhavam gotamo evam âha | aham pi kho brâhmana kasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjâmïti II 11. atha kho kasibhâradvâjo brâhmano bhagavantam gâthâya ajjhabhâsi ||

1 2. kassako patijânâsi na ca passâma te kasim |

kasin no pucchito brûhi yathâ jânerau te kasim ||


LES GROUPES DE CONSONNES. 39

i3. saddhâ bïjam tapo vutthi paiinâ me yuganangalam |

hirï ïsâ mano yottam sati me phâlapâcanam || îk. kâyagutto vacïgutto âhâre udare yato |

saccam karomi niddânam soraccam me pamocanam || i5. viriyam me dhuradhorayham yogakkhemâdhivâhanam |

gacchati anivattantam yattha gantvâ na socati || 16. evam esâ kasï katthâ sa hoti amatapphalâ |

etam kasim kasitvâna sabbadukkhâ pamnccatïti ||

(Sutta-Nipâta, I, 4.)

7. *adrçat = adarçat. — 8. kasassu, cf. n° 98. — 10. vayam, bhavato, bhavân. — 11. -abhâsata.— 12. Cf. infra n" 127; jànemu, pi. 1 opt. — i5. -ântam.

105. Version IX.

STANCES GNOMIQUES.

1. hitvâ ratin câratin ca sîtibhûtam nirûpadhim | sahhalokâbhibhum vïram tam aham brûmi brâhmanain ||

2. yo ca vantakasâv assa sïlesu susamâhito | upeto damasaccena sa ve kâsâvam arahati ||

3. appamâdarato bhikkhu pamâde bbayadassivâ | abhabbo parihânâya nibbânass" eva santike ||

k. bahum pi ce sahitam bhâsamâno na takkaro hoti naro pamatto | gopo va gâvo ganayam paresam na bhagavâ sâmannassa hoti ||

5. phandanarn capalam cittam dûrakkham dunnivâriyam | ujum karoti medhâvï usukâro va tejanam ||

6. yathâ dandena gopâlo gâvo pâceti gocaram | evam jarâ ca maccu ca âyum pâcenti pâninam ||

7. vânijo va bhayam maggam appasattho mahaddhano | visam jïvitukâmo va pâpâni parivajjaye ||

8. yathâpi rahado gambhïro vippasanno anâvilo | evam dhammâni sutvâna vippasïdanti panditâ ||

9. na tam kammam katain sâdhu yam katvâ anutappati | yassa assumukho rodam vipâkam patisevati ||


40 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

10. dhïrafi ca pannafi ca bahussutan ca dhorayhasïlam vatavantam âriyam | tam tâdisam sappurisam sumedham bhajetha nakkhattapathani va candimâ ||

(Dhammapada, passim.)

i. çïtï-, S. 36o. — 2. «.ssa = syât (n° 25q). — 4. bahum nt.; gâvo ace. pi.; ganayam, n° 46. — io. Scander âryam. Sg. 3 opt. bhajetha.

CHAPITRE VI.

LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES.

106. Indépendamment de quelques syncopes violentes dans des mots très usuels — comme bhante (formule de salutation à un religieux) pour bhadante = bhadram te « bonheur à toi ! » — les combinaisons de voyelles et consonnes en pâli n'intéressent, en fait de consonnes, que les nasales et les semi-voyelles et n'offrent aucune difficulté. La plupart, d'ailleurs, sont optionnelles, c'està-dire que la forme pleine subsiste presque toujours côte à côte avec la contraction.

SECTION I. — NASALES.

ÎO1?. On sait déjà que la contraction d'une consonne nasale avec voyelhs précédente se nomme niggahïta, et l'on a vu avec quelle facilité les nasales s'échangent, soit entre elles, soit avec le niggahïta.

La mutation du niggahïta en nasale palatale devant eva, v. g. tanneva = tam eva = tam eva, n'est pas un fait spontané, mais le résultat de la combinaison avec yeva, forme pâlie de eva.

108. Dans le corps d'un mot, la nasalisation peut disparaître, avec allongement compensatoire de la voyelle précédente, devant semi-voyelle ou spirante : sâratta « passionné »= samrakta ; vïsali «20», cattâlïsa « k o » ; sïha « lion » = simha ; etc., etc.

109. Inversement, soit phénomène d'assimilation, soit licence prosodique, soit simple erreur de graphie, une nasale peut s'in-


LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 41

sérer entre une voyelle et la consonne suivante : nagara > nahgara «ville».

SECTION II. — SEMI-VOYELLES.

HO. Le groupe ya, en syllabe de moindre accentuation, . est susceptible de se réduire à un simple i, v. g. nigrodha «figuier banian» = nyagrodha, majjhima «moyen» (adj.)=madhyama.

Ce que les grammairiens pâlis désignent, très improprement, sous le nom de samprasârana. Cf. S.'8i. — Disparition dissimilalive dans: upâdhyâya> upajjhâya>upajjha «précepteur»; moggallâna n. pr. = maudgalyàyana.

111. Le groupe va, essentiellement après un s, peut se contracter en o, v. g. sotlhi «bien-être» == svasti, sonna «or» = svamia ===== svarna < suvarna.

i. Même contraction, pour le groupe ve, dans dosa «haine» == dvesa.

2. On connaît, le doublet à épenthèse stwalthi. — Dans supati «il dort» = * svapali, la voyelle vient de l'analogie du vbl supta = sulla.

3. Le gérondif indéclinable en - tvâna admet une forme contracte en - lûna. Cf. infra n" 287. — Disparition de v dans yâgu «gruau» = yavâgu.

113. Le groupe vr subit une métathèse, qui change la consonne en voyelle, et réciproquement, dans : rukkha «arbre» = vrksa, apclruta « ouvert » == apâvrta.

113. Le groupe aya se contracte en e dans le suffixe des causatifs et des dénominatifs (S. 33i et 357) : yojeli «il unit» == yojayati ; ânâpeti « il commande » = âjfiâpayati ; gopayati> gopeli «il garde».

114. Le groupe ariy, procédant essentiellement d'épenthèse (supran 0 88, 1-2), peut subir métathèse en ayir, v. g. : ayirassa gén. = ariy assa, kariyâ «il ferait» > kayirâ, karïy ati (== krïyate) «il se fait, il devient» > kayirati, etc.

La syllabe ri disparaît tout entière dans porisa >posa «homme» , peut-être contaminé d'un mot *pomsa = *paumsa «mâle».

115. Le groupe alu semble perdre, son J et se contracter eno, danskhalu (==khalu) «certes »> kho (aussi khu, supra n° /i 2).


42 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

116. Le groupe ava se contracte en o dans plusieurs mots très usuels, notamment : le préf. ava, v. g. avatarali > otarali «il descend»; bhavati > /ioft «il est» ; bhoto, supra n° io/(, 10.

On sait que cette contraction, bien qu'infiniment plus rare, n'est pas sans exemple en sanscrit (S. s. v. bhos).

11V* Le .groupe avi semble avoir perdu son v, puis s'être contracté en e, dans le terme technique thera «moine âgé, religieux, révérend» = sthavira «vieux».

118. L'enclitique iva «comme» (ou*yiva, cf. supra n° 3g) peut subir métathèse et devenir viya.

i. Ici s'achève la phonétique pâlie. On ne s'étonnera pas de lui voir tenir deux à trois fois plus de place que la phonétique sanscrite, si l'on réfléchit que la connaissance théorique du pâli réside presque tout entière dans sa phonétique. ïï n'y a pas d'exagération à dire que qui saurait à fond la phonétique du pâli pourrait, à lui tout seul, restituer le pâli tel qu'il est, — exception faite des formes analogiques qui sont bien vite apprises, — et en tout cas traduirait, sans autre aide que celle d'un dictionnaire sanscrit, un texte pâli de moyenne force. On ne saurait donc trop recommander l'étude attentive de ces six chapitres.

2. Ce qui fait la difficulté des équivalences à retenir, c'est l'uniformité relative du pâli, en contraste avec la multiplicité des groupes phonétiques sanscrits: ainsi, un mot tatla peut représenter takta «élancé» et tapta «chauffé», et pourrait encore représenter tatra «là» , si celui-ci n'était devenu tattha, et tattva «existence», s'il n'était resté tatva; ainsi, sulla est sûtra «aphorisme» , supta «endormi» et syûta «cousu», et pourrait être encore sûkta, etc. ; ainsi, paila est pattra «aile», pâtra «coupe» et prâpta «obtenu», etc. On n'en finirait pas. La présence d'une linguale dans un mot fournit souvent un indice précieux de la disparition d'un r ou d'un s assimilé (supran"' 73 et 77) : on observera donc avec soin les lettres pointées en-dessous; mais encore est-ce un indice bien fuyant (nibbâna = nirvana, etc.). 11 faut épuiser toutes les possibilités, puis choisir celle qui convient au sens du texte.

3. Pour faciliter aux débutants ce travail, que plus tard ils exécuteront machinalement, on a réuni en tableau les principaux groupes sanscrits de deux ou trois phonèmes et leurs équivalences pâlies. U est toutefois entendu : i" que ce tableau ne comprend pas, en principe, les cas d'épenthèse ou de métathèse; 20 qu'il ne donne que les équivalences usuelles, négligeant les exceptions, assez nombreuses ainsi qu'on l'a vu; 3° qu'il ne donne que la forme médiale (n° 54) dont on déduira la forme initiale.


LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 43 119. Tableau d'équivalences du Sanscrit au Pâli.

SK. P SK. P. SK. P. SK. P.

aya e tk kk bhy bbh çc ce

ava o tkh kkh bhr bbh çeh cch

kt tt tp pp m y mm çn nli

ktr tt tph pph mr ml) cm mh

ktv tv un tl mt 11 çy ss, cch

ky kiy, kk ty ce ya ya, i çr ss

kr kk tr tt, tth rk kk çv ss

kv kk tv tt rg gg sk kkh

ks kkh, cch ts cch, ss rgh ggh skh kkh

ksn kkh, nh tsn si, nh rc ce st tth

ksy kkh, cch tsy cch rch cch str tth

khy kkh thy cch rj jj stv sv

gdh ddh thr tth ni nn sth ^h

gn gg dg gg rt tt çn nh

gy giy^gg àeh ggh rty cc ?P PP 11

gr gg dh bb rd dd, dd sph pph

gv gg dbh bbh rdr H ?m mh

ghn ggh dy jj, yy rdh ddh, ddh sy ss

ghy ghiy, ggh dr dd rp pp ?v ss

ghr ggh dv bb, dd rbh bbh sk kkh

cy cc dhy jjh riy, yy skh kkh

chy cch dhr ddh ry j 11, yir st tth

jfi fin dhv ddh, bbh rv bb sth tth,tlh

jy jj ny "fi rs ss sn

fie ne, nn nv nn rsy ss sp pph

ty cc pt tt lk kk sph pph

tr tt py piy, pp lp PP sm mh

thy . cch pr pp 1b bb sy ss

thr tth pv pp iy iy, U sr ss

dy jj ps cch Iv bb, 11 sv ss

dr dd bd dd va va, o hn nh

dhy jjh bdh ddh vr vu, ru hm mh

dhr ddh by bb vy bb hy yh

ny fin br br, bb vr bb hv vh


kk PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

13 O. Version X.

RÀUPUTTAPETAVÀTTHD.

i. naccam gîtant ratim khiddam anubhûtvâ anappakam |

uyyâne caritvâna so pavisati giribbajam || a. isim sunettam addakkhi attadantam samâhitam |

appiccham hirïsampannam unche pattâgate ratant || 3. hatthikkhandhato oruyha labha bbante 3ti ca bruvi |

tassa pattam gahetvâna uccam paggayha khattiyo II k. thandile pattam hhinditvâ hasamâno apakkami |

ranfio kitavassâham putto kim mam bhikkhu karissasi ||

5. tassa kammassa phaimsassa vipâko katuko ahu | yani râjaputto vedesi nirayamhi samappito ||

6. chai eva caturasïti vassâni nahutâni ca | bhusam dukkham nigato "tthi niraye katakibbiso ||

7. etâdisam kho katukam appadutthapadosinam | paccanti pâpakammantâ isim âsajja subbatam ||

8. so tattha bahuvassâni Aredayitvâ bahudukkham | khuppipâsahato nâma peto âsi tato cuto ||

9. evam âdïnavam disvâ issaramadasanibbavam | pahâya issaramadam nivâtam anuvattaye ||

10. ditthe Va dhamme pâsamso yassa buddhesu sagâravo | kâyassa bhedâ sappanfio saggam so upapajjatîti ||

(Petavatthu, IV, 7.)

2. adrâksït. — 3. abravît. — 5. abhût, *avedaisït, et cf. infra n° i53, 1. — 7. appa-, épithète de isi?n. — 8. âsït. — 10. Cf. infra n° 146.

131. Version XL

IKSTEUCTIOK MORALE.

1. kim su 3dha vittam purisassa settham kim su sucinnam sukham âvahâti | kim su hâve sâdutaram rasânam kathamjïvim jmtam âhu settham ||

2. saddh 5 ïdha vittam purisassa settham dhammo sucinno sukham âvahâti I


LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 45

saccam hâve sâdutaram rasânam pannâjïvim jïvitam âhu settham || 3. katham su taratï ogham katham tarati annavam |

katham su dukkham acceti katham su parisujjhati || k. saddhâya taratï ogham appamâdena annavam | viriyena dukkham acceti pafinâya parisujjhati ||

5. katham su labhate pannam katham su vindate dhanam | katham su kittim pappoli katham mittâni ganthati | asmâ lokâ param lokam katham pecca na socati ||

6. saddahâno arahatam dhammam nibbânapattiyâ | sussûsâ labhate pannam appamatto vicakkhano ||

7. patirûpakârï dhuraArâ utthâlâ vindate dhanam | saccena kittim pappoti dadam mittâni ganthati ||

8. yass 5 ete caturo dhammâ saddhassa gharamesino | saccam dhammo dhiti câgo sa ve pecca na socati ||

9. imgha afîne pi pucchassu puthû samanabrâbmane | yadi saccâ dama câgâ khantyâ bhiyyo 3dha vijjati ||

10. kathan nu dâni puccheyam puthû samanabrâhmane | so iiam ajja pajânâmi yo attho samparâyiko ||

11. atlhâya vata me buddho vâsâyâlâvim âgamâ |

so ^ham ajja pajânâmi yattha dinnam mahapphalam ||

12. so aham vicarissâmi gâmâ gâmam purâ puram | namassamâno sambuddham dhammassa ca sudhammatan Jti II

(Sutta-Nipâta, I, 10.)

1. Cf. n° 197, 6; -laram, cf. n° 1 85 ; âhuh. — 5. Lire peut-être metlani. — 6. çraddadhâno «par la foi» ; -pattiyâ, loc. du but ou abl. du motif? sussûsâ, cf. infra 11°. 160, 3. — 8. isino gén. sg. — 9. ahne, etc., ace. pi.; yadi «si» interrogatif. — 10. yo, cf. S. 160. — 11. atlhâya, infra n" 125, 1.

13 3. Version XII.

EXCÈS DE ZÈLE.

i. tena kho pana samayena anfiataro upâsako gilâno hoti | tassa pajâpatï abhirûpâ hoti dassanïyâ pâsâdikâ II 2. chabbaggiyâ bhikkhu tassa itthiyâ patibaddhacittâ honti II 3. atha kho chabbaggiyânam bhikkhûnam etad ahosi | sace kho so âvuso upâsako jïvissati na mayan tam itthim labhissâma | banda mayam âvuso


46 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

tassa upâsakassa maranavannant sainv&nnemâ" 'ti II k. atha kho chabbaggiyâ bhikkhu yena go upâsako ten' upasamkamimsu | upasamkamitvâ tamupâgakam etad avoeum II 5. tvani kho 'giupâsaka katakalyânq katakusalo katal?hïruttâno akatapâpo akataluddho akatakibbiso | katam tayâ kalyânain akatam tayâ pâpam ||

6. kim tuyh- iminâ pâpakgna dujjïvitena | matan te jïvitl seyyo ||

7. ito tvam kâlamkato kâyassabhedë param maranâ sugatim gaggam lokam upapajjissasi | tattha dibbehi pancahi kâmagunehi samappito samangibhûto paricâressagïti II 8. atha so upâsako I saccam kho ayyâ âhamsu | ahaô hi katakalyâno katakusalo katabhïruttâno akatapâpo akataluddho akatakibbiso | katarn maya kalyânam akatam maya pâpam | kim maybr iminâ pâpakena dujjïvitena I matam me jïvitâ seyyo | ito aham kâlamkato kâyasga bbedâ param maranâ sugatim saggam lokam npapajjisssmi | tattha dibbehi pancahi kâmagunehi samappito gamangibhuto p&ricâressâmïti ||

(Sutta^Yibbanga, III, a. A suivre.)

2. bhikkhu, infra n* 167: ils désirent la faire entrer dans leur communauté'. -=^3. Formule fréquente, sous-entendre quelque chose comme matam : «d'eux fut la pensée. == ils se dirent», samvaiiiwim = samvarnayâniii, impér. tassa, cf. n° 125. -^ 5. tvayâ, = ù,jîvilâ, n" I3Q, = 8. âhamsu «ont dit».

CHAPITRE VIL

GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON.

133. Le pâli distingue trois genres, entre lesquels les substantifs se répartissent sensiblement «me en sanscrit, surtout en ce qui concerne les féminins. Il y a toutefois cette différence ? qu'un substantif qui n'a en sanscrit qu'un seul genre usuel, soit masculin, soit neutre, peut être des deux genres en pâli.

134. Mais le pâli n'a que deux nombres : le pluriel y remplace le duel sanscrit, qui survit à peine dans la déclinaison du nombre s (infra nB 187, 2),

Il en résulte, entre autres conséquences, que les composés collectifs de deux termes et du type S. 879, 1 prennent au second terme la marque du pluriel, v, g. mMpitaro «père et mère».


GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON. 47

135. Nominalement, le jjâli a gardé leg huit cas du sanscrit, Mais en fait ce nombre se trouve passablement réduit par suite de circonstances accessoires, savoir : ip Je datif s'est entièrement confondu avec le génitif aux deux nombres; 20 l'ablatif et l'instrumental du pluriel n'ont plus qu'une seule et même forme; 3° dans la plupart des déclinaisons le nominatif et l'accusatif du pluriel sont identiques ; k" d'autres confusions partielles se retrouveront en leur lieu, cf. infra n 0' 160 sq.

1. Le vrai datif existe encore pour nombre de thèmes en -a-, mais sous forme de survivance adverbiale désormais figée et devenue étrangère fe la déclinaison proprement dite : atlhâya me (n"i2i,iiV«à cause de moi, dans mon intérêt» ; lokânukampâya «par commisération pour le mondes.

2. La confusion de l'instr. et de l'abl. pi. est purement formelle : elle procède de la similitude extérieure des deux désinences -bhis et -bhyas. Mais celle du gén, et du dat. aux 2 nombres est fonctionnelle : on sait que le sk. classique emploie couramment le gén. en fonction de dat. ; l'usage pâli n'est que la généralisation de cet emploi (S. 97, 4°).

3. Si le nombre des cas a diminué en pâli, en revanche les formes de chacun d'eux ont foisonné : ce qui, au surplus, ne complique guère la déclinaison; car, ce foisonnement étant dû à l'analogie, les types qui en sont issus sont aisés à retenir et identifiables au premier coup d'oeil. Il n'importe que gacchanlassa, par exemple, ne puisse s'apparier à gacchatas (gén.), puisque sa finale, imitée de celle de devassa = devasya, le fait immédiatement reconnaître pour un génitif.

136. Les règles de l'emploi des cas sont en principe les mêmes en pâli qu'en sanscrit; mais elles y sont, en pratique, beaucoup plus flottantes, ainsi qu'on doit s'y attendre pour une langue qui se rattache au védique, de syntaxe plus libre que le classique, et pour des textes d'époques diverses, dont les auteurs n'avaient pas tous reçu une éducation grammaticale uniforme. Par ces deux raisons, la syntaxe casuelle du pâli présente d'assez nombreuses particularités gporaaiques, dont il suffira de signaler ici quelquesunes à titre d'exemple.

1. Par une licence hardie, mais commune en sk. védique, le %-' terme invariable d'un composé peut s'accompagner d'un déterminant quelconque (adjectif, numéral, etc.), qui s'accorde avec le cas que prendrait son substantif s'il n'était pas le 1" terme d'un composé ; ainsi paneannam pabbata^


48 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

majjhe «au milieu des cinq montagnes», équivalant à pancannam pabbalânam majjhe = pancânâm parvatânâm madhye.

2. L'habitude de construire avec l'ace, les verbes de mouvement intransitifs a pu amener une construction pareille à la suite d'autres verbes intransitifs de nature toute différente; cela surtout à la faveur de la stylistique particulière, redondante, volontiers assonante et monotone de parti pris, qu'affectionnent les écrits bouddhiques, et dont le lecteur a pu déjà se faire une idée. Ainsi, après avoir dit annam bhulvâ udakam pivitvâ, le conteur ajoutera sans scrupule sayanam sayitvâ «s'étant couché [sur] un lit», encore que la syntaxe correcte exige le loc. sayane ordinairement employé.

3. De même, l'habitude d'employer surtout l'ace, ou le loc. à la suite des prépositions fait que l'un ou l'autre de ces cas pourra éventuellement être régi par une préposition dont le sens en appelle un autre, nommément l'instr. : saha gacchi tathâgatam «il suivit le Ruddha» (Bïpavainsa, II, 18): pancabhikkhusate saha «avec 5oo moines» (ib., II, 52); de même avec un vb., uîiche rato (n° 120, 2), équivalant à unchena, etc.

4. D'une manière générale, en traduisant un texte pâli, on songera aux déformations énormes que la déclinaison du latin classique a subies dans les usages du latin vulgaire et de décadence; et, bien que le pâli ne soit pas à beaucoup près descendu à un pareil chaos, on ne s'étonnera point pourtant d'y rencontrer çà et là des cas similaires.

13"y. Le nominatif, cas du sujet et du prédicat, s'emploie prédicalivement, comme en sanscrit, à la suite des verbes qui impliquent le fait d'avoir ou de s'attribuer une certaine modalité, v. g. kassako palijânâsi (n° 10k, 12, et cf. S. 92) ctu [te] dis laboureur 5).

138. L'accusatif s'emploie, avec autant et plus encore de conséquence qu'en sanscrit, comme complément des verbes transitifs, des verbes et des prépositions de mouvement, anu, abhi, liro,pati, etc.

Ainsi, il suffit parfois qu'un vb. ait un préf. de ce genre pour qu'il soitsusceptible de régir l'ace., alors même que sa valeur significative y répugne : le vb. prati-bhâ « convenir à, plaire à», régit habituellement le datif en classique (parfois l'ace, dans la langue plus archaïque) ; le pâli le construit à volonté avec son génitif ou avec l'ace, apissu mam tisso upamâyo palibhamsu, «est-ce que les trois paraboles m'ont été accessibles? = ai-je bien compris tes trois paraboles?»

139. L'instrumental d'accompagnement, d'égalité, demoyen, de cause, d'instrument, d'organe, l'instrumental complément du


GENERALITES SUR LA DÉCLINAISON. 49

verbe passif ou du verbal à sens passif, l'instrumental de temps, d'espace, de mesure, de qualité, etc., n'appellent aucune observation particulière.

i. Noter toutefois l'instr. de motif : annena vasati, «il habite [ici] à cause de la nourriture» ; le sk. dirait «aunâya», ou mieux «annasyârthe».

2. Noter aussi le type d'instr. dejnes^irejmjjualité : viseso pancahi vassehi bimbisârassa gotamo (Dîpavamsa, III, 58), «Gôtama [est] supériorité de Rimbisâra par 5 aus = G. était de 5 ans plus âgé que R.»; et observer dans la même phrase la fonction du prédicat et du génitif.

130. L'ablatif de point de départ, d'éloignement, de distance, de recul et peur, d'origine, de cause, etc., et l'ablatif complément d'un comparatif d'inégalité (n° 122, 6 ), — à cela près que le premier peut parfois être suppléé par le génitif, — obéissent aux mêmes règles qu'en sanscrit : cf. S. 96 et infra n° i3i, 20.

L'ablatif, avec ou sans param (cf. supra n 01 120, 10, et 122, 7), peut signifier «à la suite de».

131. Le datif-génitif, outre les usages ordinaires de ces deux cas en sanscrit, en cumule un certain nombre d'autres : —— 1° celui de l'instrumental de qualité, kusalo naccagïlassa «habile dans la danse et le chant»; -— 20 celui de l'ablatif de recul et peur, tasanti danclassa «ils craignent le bâton », tanatâdhammassa parihâyanti «ils sont délivrés de l'empire de la concupiscence»; — 3° celui du locatif absolu, gacchantassa kâlassa synonyme de gacchantasmim kâle «le temps marchant».

Le génitif absolu existe aussi en sanscrit classique, mais il y est sensiblement moins usité.

133. Le locatif ou cas de la situation peut, comme en sanscrit, remplacer l'accusatif-iilatif et le datif du but. Mais, de plus, le locatif est en quelque façon le cas à tout faire de la syntaxe pâlie, et on le trouve notamment employé pour : — 1° l'accusatif complément direct, bhikkhûsu abhivâdeli «il salue les religieux»; — 20 l'instrumental de motif, dïpï cammesu hannale «.c'est pour ses peaux qu'on tue le léopard»; — 3° l'ablatif de défense, kaclallsu

GRAMMAIRE 1>ÂL1£. ''

IKPRIttKmE NATIONALE.


50 PRÉCIS. DE GRAMMAIRE PÂLIE.

gaje rakkhanli «ils écartent les éléphants des bananiers»; — k" le datif du donataire, sahghe dinnam mahapphalam « le don fait à l'Eglise porte ample fruit»; ■— 5° le génitif partitif, kanliâgâvlsu sampamaklâratamâ «la noire est des vaches la plus riche en lait».

i. Ce dernier locatif s'explique par «parmi». Tous les autres sont, à proprement parler, des locatifs du but et s'expliquent par «par rapport à». Ils sont également tolérés en sk., mais bien moins communs.

2. ïïen est de même du locatif par semi-solécisme, n° 126, 3.

133. Le vocatif, par suite de l'habitude des bouddhistes de ponctuer à profusion de formules d'interpellation et de politesse leurs moindres discours, est un cas des plus usuels. Certaines de ces formules, figées sous une forme invariable, se sont propagées en dehors de leur domaine propre, à titre de parenthèses explétives et grammaticalement indépendantes.

1. Le voc. sg. âvuso (supra n°s 4i, et 122, 3) s'emploie en parlant à plusieurs personnes de la confrérie et équivaut ainsi à « Messieurs, mes chère frères», etc.

2. Le mot bhante, qui figure ordinairement seul ou en accompagnement d'un vocatif, — bhante ayam bhikkhu, «Maître, voici le moine», bhante Nâgasena, «ô révérend N.», — peut aussi se construire avec un nominatif: sunâlu me bhante samgho «daigne la sainte Église m'entendre». Il est vrai que bhante <bhadante n'est point, de par ses origines, un vocatif (supra n° 106); mais il passe pour tel, et il l'est si bien devenu dans la conscience linguisLique du sujet parlant pâli, qu'il a donné naissance par répercussion à un nominatif bhadanto «le prêtre bouddhiste», qui même a passé en sk. sous cette forme (bhadantah).

134. Version XIII.

STANCES GNOMIQUES.

1. appamatto pamattesu suttesu bahujâgaro | abalassam va sïghasso hilvâ yâti surnedhaso ||

2. yathâpi ruciram puppham vannavanlam agandhakam | evam subhâsitâ vâcâ aphalâ hoti akubbato [|

3. yathâpi ruciram puppham vannavanlam sagandhakam | evam subhâsitâ vâcâ saphalâ hoti kubbato ||

k. selo yathâ ekaghano vâtena na samïrati |

evam nindâpasamsâsu na saminjanli panditâ ||


GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON. 51

5. sabbattba ve sappurisâ vajanti na kâmakâmâ lapayanti santo | sukhena phutthâ athavâ dukkhena noccâvacam panditâ dassayanti || 6. yo ca vassasatam jîve kusïto hïnarvïriyo |

ekâham jlvitam seyyo viryam ârabhato dalham ||

7. yo appadutthassa narassa dussati suddhassa posassa ananganassa | tam eva bâlam patieti pâpam sukhumo rajo pativâtam va khitto II

8. sabbe tasanti dandassa sabbesam jïvitam piyam | attânam upamam katvâ na haneyya na ghâtaye ||

9. yassa pâpam katam kammarn kusalena pidhiyyati | so mam lokam pabhâseti abbbâ mutto va candimâ ||

10. idha vassam vasissâmi idha hemantagimhisu | iti bâlo vicinteti antarâyam na bujjhati ||

(Dhammapada, passim.)

2. Scander hol' ou hoty. L'élève doit maintenant aisément se rendre compte des menues corrections qui suffisent la plupart du temps pour remettre sur pied un vers défectueux : l'observation ne sera pas renouvelée. —- 6. jîvet. — 10. vasisyâmi; cf. supra n° 124.

135. Version XIV.

EXCÈS DE ZÈLE (Suite).

1. so asappâyâni c" eva bhojanâni bhunji asappâyâni ca khâdaniyâni khâdi asappâyâni sâyaniyâni sâyi asappâyâni pânâni pivi II 2. tassa asappâyâni c eva bhojanâni bhunjato asappâyâni ca khâdaniyâni khâdato asappâyâni sâyaniyâni sâyato asappâyâni pânâni pivato kharo âbâdho uppajji || 3. so ten 3 eva âbadbena kâlam akâsi || k, tassa pajâpatï ujjhâyati khlyati inpâceti | alajjino ime samanâ sâkiyaputtiyâ dussllâ musâvâdino | ime hi nâma dhammacârino brahmacârino saccavâdino sïlavanto kalyânadhammâ patijânissanti | n atthi imesam sâmaniiam n'atthi imesarn brâhmannam nattham imesam sâmannam nattham imesam brâhmannam kuto imesam sâmannam kuto imesam brâhmaniiam apagatâ

II.


52 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ime sâmannâ apagatâ ime brâhmannâ | ime me sâmikassa maranavannam samvannesum imehi me sâmiko mârito Jti II 5. anfie pi manussâ ujjhâyanti khlyanti vipâcenti I alajjino ime samanâ sâkiyaputtiyâ dussîlâ musâvâdino | ime hi nâma dhammacârino brahmacârino saccavâdino sllavanto kalyânadhammâ patijânissanti | a' atthi imesam sâmannam n^atthi imesam brâhmannam nattham imesam sâmannam nattham imesam brâhmannam kuto imesam sâmannam kuto imesam brâhmannam apagatâ ime sâmannâ apagatâ ime brâhmannâ | ùWupâsakassa maranavannam samvannesum imehi upâsako mârito "ti || 6. assosum kho bhikkhu tesam manussânam ujjhâyantânam khlyantânam vipâcentânam || 7. ye te bhikkhu appicchâ te ujjhâyanti khïyanti vipâcenti | katham hi nâma chabbaggiyâ bhikkhu upâsakassa maranavannam samvannessantïti ||

(Cf. supra n° 122. A suivre.)

1. bhunji, etc., aor. sg. 3. — 3. (akârsït) «fit [son] temps, mourut». — 4. Présents narratifs ; pâli-, futur d'éventualité, S. 2 46. — 5. On a donné le morceau in extenso à titre d'échantillon (relativement concis ! ) du style bouddhique : désormais les redites seront indiquées par des points. — 6. Aor. pi. 3 de CRU, régissant le génitif. — 7. Ces appicchâ sont opposés aux autres moines, dont la convoitise est blâmée.

CHAPITRE VIII.

DÉCLINAISON PRONOMINALE.

136. La déclinaison] nominale n'a exercé sur la déclinaison pronominale qu'une très faible influence analogique, et au contraire elle lui a fait d'importants emprunts : il y a donc avantage à commencer par les pronoms l'étude de la déclinaison pâlie. Ils s'y répartissent, comme en sanscrit, en pronoms sexués et pronoms personnels (cf. S. 161-171).


DÉCLINAISON PRONOMINALE.

53

SECTION I. — PRONOMS SEXUÉS. 131?. On prendra pour paradigme général le relatif yaSINGULIER.

yaSINGULIER.

M. F. NT. M. F. NT.

N. yo va yam N. 1 i va ) .

K * \ye \yàm

A. yam yam yam A. jJ ( yayo y

I. yena yâya yena (yebhi yâbhi yebhi

., ( yasmâ ) _ ( yasmâ ' ' ( vehi yâhi vehi

Ah. r7 , \yaya \a ,. ;^ ■'. *

( yamna ) ^ ( yamha _ _ i yesam yâsam yesani

D. ) ( yassâ ) ' [yesânam yâsânamyesânam

„ \ yassa \u _ ) yassa T l ^ ' .

G. ) ^ ( y««/« ) ' L. yesu yasu yesu

T ( yasmim yassam yasmim

\ yamhi yâyam yamhi

i. On voit que le msc- nt. est à peu près indemne de la contamination nominale: elle est plus sensible dans le fm. Procédons au détail.

SINGULIER. — 2. Le nom.- ace. nt. yam a pris la finale nominale. Sur le type en d final, conservé en liaison, voir n° 52, 1. — Sur l'ace, fm. devenu pareil au msç. et au nt., cf. n° 19.

3. L'instr. fm. yâya a interverti la quantité de ses deux voyelles, par analogie des quelques cas du même genre où la voyelle thématique est longue.

4. Sur yasmâ > yamhâ, cf. supra 11°' 45 et 83,3. — Le fm. yâya représente un sk.* yâyâs, qui est emprunté à la déclinaison nominale (S. io4).

5. De même au gén. fm. Quant à yassa et yassâ, ils répondent respectivement à yasya et yasyâs.

6. Sur yasmim > yamhi, cf. supra n 01 46 et 83, 3. — Lefm. yassam est régulier pour yasyâm, et le fm. yâyam procède de la flexion nominale.

PLURIEL. — 7. Sui' le fm. yâ, cf. supra n° 4g. — Le nom. et l'ace, étant semblables au fm. et au nt., le sont devenus par analogie au msc. — Le nom.-acc. fm. yâyo est nominal (infra n° 160 , 2).

8. L'instr. fm. répond à celui du sk.; l'instr. msc.-nt. aussi, en tant qu'il remonte à une forme védique yebhis concurrente de yais (cf. supra n° 57, 3). — Le type en -bhi est presque exclusivement théorique. — Sur l'ablatif, voir 11° 125, 2.

9. Au gén., le type yesânam yâsânam est pléonastique : l'àtïke du gén. pronominal s'est surchargé de celui du gén. nominal.

10. Sur yesu= yesu, cf. supra 11° 61, 2.


54 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

138. Suivent le présent paradigme : — rigoureusement, les pronoms proprement dits, dont on va donner la classification; — 2° avec des fluctuations que l'usage enseignera, les adjectifs pronominaux (cf. S. i53-i54), katara, katama, anha, anhatara, itara,para, pubba, sabba, eka, apara, adhara, etc.

Notamment, sabba et pubba ont facultativement des formes nominales : sg. abl. sabbâ, loc. sabbe, pi. nom. sabbâ (mais ace. sahbe).

§ 1. — DÉMONSTRATIFS.

139. Le thème ta- se décline sur ya-, à cela près que le nom. sg. est au msc. so (plus souvent que sa, cf. S. i53, i) et au fm. sa. De même, eso et esâ, nt. etam (éventuellement elad).

Outre les formes régulières du fm. sg., gén.-dat. tassa, loc. tassam, ces deux démonstratifs ont des formes où s'est introduite, probablement par analogie de imi- et de ko (infra n°! i4i et i44), une voyelle thématique », tissa, tissam, et d'autres où la finale -âya s'est cumulée avec celle du gén.- dat., soit lassâya et lissâya (cf. supra, n° 137, 9).

140. Le démonstratif ena-, dontla déclinaison est si défective en sk. (S. 1 55), en a développé une complète en pâli, où il s'est écourté en na-, mais où il ne lui manque que le nom. sg., soit donc : •— Sg. ace. nain, instr. nena nâya, gén.-dat. nassa nassâ (et nassâya, n° 13g), loc. ?iasmim nassam; — PL nom.-ace. ne nâ, instr.-abl. neln nâht, gén.- dat. nesam nâsam, loc. nesunâsu.

141. Le démonstratif des objets rapprochés se décline comme en sanscrit (S. 156),respectivement sur les th. i-,a-etana-, àcela près que le nom. fin. sg. est ayam comme au msc. (ni. idam) : le tout, bien entendu, en tenant compte des mutations phonétiques régulières. Mais, de plus, le th. ima->imi-, abstrait de cette flexion, s'en est créé une presque complète en pâli, en sorte que l'instr. msc. sg., par exemple, est amena ou iminâ, etc.

Formes à ajouter au paradigme sk. : — Sg. instr. iminâ imâya., abl. xmasmâ imâya, gén.- dat. imassa imissâ, loc. imasmim imissam ; — PI. instr.- abl. imehi imâhi, gén.-dat. imesam imâsa?n, loc. imesu imâsu; — subsidiairemenl.gén. fm. sg. imissâya, gén. msc. pi. imesânam, etc.


DÉCLINAISON PRONOMINALE. 55

14£. Le démonstratif des objets éloignés est : — Sg. nom. msc- fm. asu, nt. adum; açc. msc- îm.amum, nt. adum ou amum;

— PI. nom.- ace. msc. amû, fm. amû ou amûyo, nt. amû ou amûni.

— On voit que la voyelle thématique ne change pas (cf. S. 156 in fine) : elle est seulement brève à tous les cas du sg. et longue à tous les cas du pi. ; les désinences, comme au paradigme sanscrit.

S 2. — RELATIFS, INTERROGATIFS ET INDÉFINIS.

143. Du relatif ya- et de l'interrogatif ka- procèdent les comparatifs yatara- K celui de deux qui», katara-, et les superlatifs yatama-, katama-.

144. L'interrogatif, msc ko, îm. kâ, fait au neutre kim (S. 153, 3) et se décline sur ya-.

i. Toutefois, à raison sans doute de la forme Mm, il admet facultativement, même au msc. (sg.), les formes gén.- dat. kissa et loc. kismim^-kimhi.

2. Les distributifs et les indéfinis se forment au moyen des relatifs et des interrogatifs par les mêmes procédés qu'en sk. (S. i53, 3). Les particules pâlies sont : api>pi, ci (cid en liaison), cana et canam (au neutre), etc.

S 3. — DÉRIVÉS DE PRONOMS. '

145. Plusieurs formes casuelles des pronoms ci-dessus s'emploient adverbialement : yena, «par où, où» (n° 32 , i, etc.); abl. kamhâ « pourquoi ? » ; comme en sk. De plus, toutes les dérivations sanscrites énumérées S. 157-15 9 se retrouvent en pâli avec tant de régularité qu'il suffira de donner de chaque type unoujleux exemples.

1. Loc. attha «ici», y attha «où», etc.; dans l'interrogation, kullha, kuham, kuhim, et haham.

2. Abl. ato te d'ici», yalo «d'où», kuto, etc.

3. Quantitatif Aaa, qui peut se décliner.

4. Temporel kadâ, etc. (kadâci «parfois»).

5. Conditionnel yadi «si», lequel peut être suppléé par le sg. nt. yam, signifiant aussi «que, puisque», etc.

6. Modal : katham «comment?», yathâ «comme», torô«(nepas confondre avec tattha et yaltha).

7. Duratif yâva et yâvam «tant que», etc.


56 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

146. Au lieu du rit. adv. yam, le pâli, fidèle en cela à une construction du védique, emploie élégamment un cas quelconque du relatif y a- déterminé par l'attraction du principal substantif de la proposition.

Ainsi la phrase du n" 120, 10, qui a été corrigée pour la commodité de l'élève, porte dans le texte yesu buddhesu, qui, traduit littéralement, ne donne aucun sens; mais tout s'éclaire, si à yesu on substitue yam «si». Employer ce procédé empirique lorsqu'on rencontrera un relatif embarrassant.

SECTION II. — PRONOMS PERSONNELS.

14V, La déclinaison des pronoms personnels, non moins hétéroclite en pâli qu'en sanscrit, se complique encore de foisonnement de formes. Le mieux est de l'étaler sans commentaires aux yeux du lecteur qui fera de lui-même les rapprochements élémentaires.

irePers. Sg. N. aham

A. mam, mamam

I. Ab. maya, me

D. G. marna, mayham, mamam, amham, me

L. mayi

PI. N. mayam, amhe

A. amhe, amhâkam, no

I. Ab. amhebhi, amhehi, no

D. G. asmâkam, amliâkam, amham, no

L. asmâsu, amhesu

1. On voit que le dat. sg., tout en se confondant avec le gén., s'est conservé (mayhain = makyam), et que le th. pi. amha- =asma- a été quelque peu étendu hors de son domaine. — Le nom. pi. mayam (pour vayam) provient de contamination des cas qui commencent par m. — Les formes me et no ne sont jamais qu'enclitiques (S. 168).

2e Pers. Sg. N. tuvam, tvam, tam

A. tavam, tuvam, tvam, tam

I. Ah. tvayâ, tayâ, te

D. G. lava, tavam, luyham, lumham, te

L. tvayi,layi


DÉCLINAISON PRONOMINALE. 57

PL N. tumhe

A. tumhe, tumhâkam, vo I. Ab. tumhebhi, tumhehi, vo D. G. tumhâkam, tumham,vo L. tumhesu

2. Le th. du pi. a substitué par analogie un l initial au y du sk. — Les formes te et vo sont enclitiques. — Sur tvam>lain, cf. n° g6, i d. — Le pi. de ce pronom peut, par politesse, se substituer au sg.

148. Outre ces deux pronoms, le pâli possède encore : — le réfléchi indéclinable sayam=svayam; — 2°le réfléchi nominal attâ ou âtotâ=âtmâ (nom., cf. infra n° 167) ; — 3° l'honorifique bliavam = bhavân, dont la déclinaison est nominale (infra n° 173, 1).

149. Le possessif réfléchi est sa (=sva), ou le dérivé saka (=sva-ka), dont la flexion est nominale. Mais l'expression possessive la plus usitée est le génitif du pronom personnel (cf. S. 171 ).

150. Version XV.

EXCÈS DE ZÈLE (Suite).

1. atha kho te bhikkhu bhagavato etam attham ârocesum || 2. atha kho bhagavâ etasmim nidâne etasmim pakarané bhikkhusamgham sannipâtâpetvâ bhikkhu patipucchi || 3. saccam kira tumhe bhikkhave upâsakassa maranavannam samvannethâ Jti | saccam bhagavâ || k. vigarahi buddho bhagavâ | ananucchaviyam rnoghapurisâ ananulomikam appatirupam assâmanakam akappiyam akaranïyam | katham hi nâma tumhe rnoghapurisâ upâsakassa maranavannam samvannessatha || 5. nVtam rnoghapurisâ appasannânam va pasâdâya pasannânam va bhiyyobhâvâya saddhammatthitiyâ va ^nayânuggahâya II 6. evafi ca pana bhikkhave imam sikkhâpadarn uddiseyyâtha || 7. yo pana bhikkhu saiîcicca manussaviggaham jlvitâ voropeyya satthahârakam vâssa pariyeseyya maranavannam va samvanneyya maranâya va samâdapeyya ambho purisa kim tuyh' iminâ pâpakena dujjlntena matan te jïvitâ seyyo 'ti iticittamano cittasamkappo anekapariyâyena maranavannam va


58 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE,

samvanneyya maranâya va samâdapeyya ayam pi pârâjiko hoti

asamvâso °ti.

(Cf. supra n 01 122 et 135.)

2. Chercher PAT, etcf.n°2i4. — 3. sam-, pr. narratif. — 4. sam-, fut. d'éventualité. — 6. ud-, opt. — 7. sam-â-dâ caus. «instiguer».

CHAPITRE IX.

DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES.

151. On distinguera les thèmes vocaliques du pâli en : thèmes à voyelle brève (a, i, u); 20 thèmes à voyelle longue (â, î, û); 3° thèmes à diphtongue. — Quant aux principes qui régissent les altérations de ces flexions par rapport au sanscrit, outre l'intrusion considérable de formes pronominales, on peut les ramener à deux essentiels : . '

Comme en sanscrit, les thèmes féminins en -ï- et -û- ont exercé une forte influence sur les féminins en -i- et -u- (cf. S. 113 et 116), et cette action d'analogie, qui est allée jusqu'à la confusion presque complète, s'est aussi étendue partiellement sur les féminins en -â- (infra n° 16 0, 2 ) ;

20 D'autre part, la déclinaison des masculins-neutres en -a- est devenue en quelque sorte la norme de toutes les autres, en prêtant plusieurs de ses désinences, non seulement aux autres thèmes vocaliques de mêmes genres, mais aussi aux thèmes consonnanliques (infra n°s i55, 167, 16/t et 167 sq.).

SECTION I. — VOYELLE BRÈVE.

153. Comme en sanscrit, les thèmes en -a- ne sont que masculins ou neutres; ceux en -i- et -u- se répartissent entre les trois genres. Mais, à raison de l'insertion bien connue de In (S. 11k et 117), les neutres de ces deux dernières catégories se sont entièrement confondus avec les thèmes consonnantiques en nasale (infra n° 170, 2-3).


DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES VOCALIQUES. 59

SI. — VOYELLE -A-. 153. Masculins : th. deva- «dieu» (S. i 02).

SINGULIER. PLURIEL.

N. . devo N. V. devâ

A. devam A. deve

I. devena I. Ab. devebhi, devehi

Ab. devâ, devasmâ, devamhâ, G. D. devânam

devato L. devesu G. D. devassa

L. deve, devasmim, devamhi V. deva

1. Le sg. n'appelle plus aucune observation (cf. supra n° 137). On remarquera seulement l'intrusion de la désinence pronominale à l'ablatif et au locatif : le pâli dit, à volonté, par exemple, tamhâ devâ ou tamhâ devamhâ. Il va de soi qu'il fait également un large emploi de l'abl. en -to = -tas, suffixe devant lequel la voyelle thématique s'altère éventuellement : pilthito «du dos, par derrière» =prsthatas.

2. Le nom. pi. a en outre une forme en -âse, soit devâse, qui est d'ailleurs extrêmement rare, mais fort légitime, en ce qu'elle remonte au sk. védique devâsas «les dieux», avec finale empruntée aux thèmes consonnantiques (cf. supra n° 5o, 2).

3. L'ace, pi. deve, commun au pâli et à beaucoup de prâcrits, n'a pas reçu jusqu'à présent d'explication plausible : on soupçonne bien qu'il procède de la déclinaison pronominale; mais, si la juxtaposition (ace.) le "devân a pu, en effet, très aisément s'assimiler en le deve, on ne voit pas nettement pourquoi cette même altération n'a pas atteint la juxtaposition (nom.) te devâ.

154. Neutres : th. yuga- «couple» (S. io3).

SINGULIER. PLURIEL.

N. A. yugam N. V. yugâ, yugâni

V. yuga, yugam A. yugâni, yuge

Les autres cas comme au masculin.

1. Le nom. pi. yugâ est sk. védique.

2. L'ace, pi. yuge est emprunté aux masculins.


60

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 2. — VOYELLE -I-. 155. Masculins : th. kavi-«sage, poète» (S. 112).

SINGULIER. PLURIEL.

N. V. kavi N.V. A. kavayo, kaviyo, kavï

A. kavim r ,, ( kavîbhi, kavîhi

I. kavinâ \ kavibhi, kavihi

Ab. kavinâ, kavismâ, ka- G. D- kavînam

vimhâ, kavito L. kavïsu, kavisu

G. D. kavino, kavissa

L. kavini, kavismim, kavimhi

kavimhi

1. L'ancien voc. en e survit dans la forme d'interpellation ise (=rse) «ô sage ».

2. L'abl. kavinâ, pareil à l'instr., procède de la similitude des deux cas au pluriel ; les formes en -smâ et -mhâ viennent du type deva-.

3. Un inséré à l'instr. s'est propagé, — comme il l'a fait en sk., mais dans les neutres seulement, — au gén. et au loc, qui ont dès lors pris les désinences des thèmes consonnantiques. —L'ancien loc. en -au survit dans la forme adverbiale âdo ou âdu «tout d'abord».

4. Aux mêmes cas, respectivement, les désinences -ssa et -smim>-mhi tiennent du type en -a-.

5. Le nom. pi. kavayo est régulier; kaviyo est le même, avec la désinence appliquée directement sur le thème sans guna; quant à kavï, il est, ou imité simplement de l'allongement de la voyelle thématique dans devâ (pi. de deva-) ou identique à l'ace, régulier kavï (= kavîn) ; et probablement l'une et l'autre explication doivent se combiner, puisque l'ace, et le nom. se sont ici entièrement confondus (cf. supra n" 46).

6. L'aUongement en ï-, à l'instr. et au loc., plus commun en pâli que la brévilé du sk., est évidemment emprunté au génitif.

156. Féminins : th. jâti- K espèce» (S. 11 3).

SINGULIER. PLURIEL.

N. V.. jâti N.V. A. jâliyo, jâïï

A. jâlim

I. Ab. ) . _ _ . Les autres cas, comme pour

r n \iatiyn, iatya>iacca , . . „ r

i*. U. )• " J •' Imvi-, mais avec allongement

L {jâtiyam, jaccam constant, v. g. loc. jâllsu, etc.

\jâliyâ,jaccâ (cf. supra n° i5t, 1).


DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES. 61

On voit qu'en fait, au sg., les féminins ont rompu toute connexité avec les masculins. L'uniformité de leur flexion s'expliquera plus bas (n° 161, 3). — Observer le type, phonétiquement très régulier, jaccâ, etc. (supra n° 87), qui, bien entendu, se reproduit dans tous les thèmes en -ti~.

S 3. — VOYELLE -U-.

157. Masculins : th. caru- «.oblation» (S. 116) : se décline exactement comme kavi- (n° i55), en remplaçant i par u, ï par M, iy par uv, et ay par av.

1. L'ancien loc. en -au survit dans la locution adverbiale helo ou helu «à cause».

2. Le nom.-voc. sk. en -avas revêt une forme spéciale dans le voc. tout à fait usuel bhikkhave «ô moines» (cf. supra n° 5o, 2).

3. L'influence des féminins (n° i58) a amené occasionnellement des types de nom. pi. en -uyo.

158. Féminins : th. dhenu-z vache » (S. 116) : se décline comme jâti-, avec les mêmes substitutions que plus haut, soit donc I. Ab. D. G. sg. dhenuyâ, N. A. pi. dhenuyo dhenû, I. dhenûhi, L. dhenûsu, etc.

SECTION II. — VOYELLE LONGUE.

159. Sauf les monosyllabes, qui seront traités à part, les thèmes à voyelle longue sont, comme en sanscrit, tous féminins et de flexion identique.

160* Voyelle -â : kannâ. «jeune fille» (S. io4).

SINGULIER. PLURIEL.

N. kannâ N.V. A. kannâ, kannâyo

A. kannam L Ab. kannâbhi, kannâhi

I. Ab. ) G. D. kannânam

„ „ J kannâya T ;

D. G. y L. kannasu

L. kannâyam, kannâya

V. kahne

1. Sur l'instr. sg. kannâya, cf. supra n° 137, 3. — Le gén. (-dat.), qui devrait être 7MwTiM/â=kanyàyâs, a abrégé sa finale en se confondant avec lui, et la même forme, par suppression éventuelle du niggahïta, s'est étendue au locatif.


62 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. Le pi. pléonastique kannâyo est refait sur devïyo (infra n° 161); les autres cas, sans difficulté.

3. Le védique a un type d'instr. çuçrûsâ, semblable au nomin., qui paraît se reproduire dans le sussûsâ du n° 121, 6.

ÎOI. Voyelle -1 : devï « déesse» (S. io5).

SINGULIER. PLURIEL.

N.V. devï N.V. A. deviyo (^deviyo), devï

A. devim, deviyam L Ab. devïbhi, devïhi

I. Ah. ) G. D. devïnam

G. D. ^T L. devîsu T l deviyam

1. L'ace, sg. deviyam est régulier pour certains thèmes de cette classe, qui, en védique, se déclinaient à peu près comme les monosyllabes (infra n" 163), c'est-à-dire comme des thèmes consonnantiques : v. g. sk. véd. ace. sg. nadiam > nadyam «la rivière»; et, par conséquent, p. nadiyam ou nadyam > najjam, etc. De là, il a passé par analogie aux autres.

2. Observer la palatalisalion dans le type précédent, et similaires : instr. najjâ, etc. Cf. ^87.

3. Ici, la longue régulière des cas obliques s'est conservée (cf. n° 160, 1). Mais deux autres corruptions se sont introduites : la finale -iyâ a passé au locatif, par analogie de la double forme de ce cas dans la flexion précédente; et, d'autre part, en sens inverse, la forme du loc. s'est étendue à tous les autres cas obliques.

4. Nom. pi. deviyo (éventuellement -t- venu des autres cas, v. g. itthïyo «femmes»)=devyas; ace. pi. <fcw=devïs; mais les deux cas se sont confondus comme d'ailleurs en sk. védique.

163. Voyelle -û : vadhû «jeune épouse» (S. 106) : se décline exactement comme devï, en changeant i en u et ï en w, V. g. I. Ah. D. G. sg. vadhuyâ, N. V. A. pi. vadhû etvadhuyo (yadhûyo).

163. On sait que les monosyllabes en -ï et -û, y compris le second terme monosyllabique d'un composé, sont en réalité, en sanscrit, des thèmes consonnantiques (S. 123 ). Ils ont gardé en pâli des traces de celte ancienne flexion :atnsi, bhû fait loc. bhuvi «à terre». Mais, toujours comme en sanscrit, les féminins ont passé à l'analogie des thèmes vocaliques. Quant aux masculins, s'ils sont restés consonnantiques, c'est à la faveur d'une autre altération : l'insertion de Yn (infra n° 170, 4).


DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES. 63

SECTION III. — DIPHTONGUE.

164. On reconnaîtra aisément les survivances archaïques et les créations modernes qui s'entrelacent dans la flexion de go, «boeuf, vache» (S. 122).

SINGULIER. PLURIEL.

N.V. go N.V. A. gavo, gâvo

A. gam,gavam,gâvum,gâvam L Ab. gobhi, gohi

I. gava, gavena, gâvena G. D. gavam,gonam,gunnam

Ab. gava, gavasmâ, gavamhâ, L. gosu, gavesu, gâvesu

gâvamhâ, etc. G.D. gavassa, gâvassa L. gave, gavasmim, gavamhi,

gâvamhi

C'est là le seul thème à diphtongue : dyu- est devenu diva (sur deva), et raiest devenu raya (id.); nau-est devenu nâvâ (sur kannâ). Cf. supra n° 45 , 4.

165. Version XVI.

DHANIYASUTTA.

1. pakkodano duddhakhïro 'ham asmi (iti dhaniyo gopo) anutïre mahiyâ samânavâso |

channâ kuti âhito gini

atha ce patthayasï pavassa deva ||

2. akkodhano vigatakhilo 3ham asmi (iti bhagavâ) anutïre mahiy 3 ekarattivâso |

vivatâ kuti nibbuto gini (pe) Il

3. gopï marna assavâ alolâ (iti dhaniyo gopo) dïgharattam samvâsiyâ manâpâ |

tassa na sunâmi kinci pâpam (pe) || k. cittam marna assavam aiolam (iti bhagavâ)

dïgharattam paribhâvitam sudantam |

pâpam pana me na vijjati (pe) Il 5. altavetanabhato 3ham asmi (iti dhaniyo gopo)

puttâ ca me samâniyâ arogâ |

tesam na sunâmi kinci pâpam (pe) ||


64 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

6. nâham bhatako Jsmi kassaci (iti bhagavâ) nibbitthena carâmi sabbaloke |

attho bhatiyâ na vijjati (pe) ||

7. atthi vasâ atthi dhenupâ (iti dhaniyo gopo) godharaniyo paveniyo pi atthi |

usabho pi gavampatï ca atthi (pe) II

8. n'atthi vasâ n atthi dhenupâ (iti bhagavâ) godharaniyo paveniyo pi 11' alibi | usabho pi gavampatïdha n atthi (pe) Il

9. khïlâ nikhâtâ asampavedhï (iti dhaniyo gopo) dâmâ munjamayâ navâ susanthanâ |

na hi sakkhinti dhenupâpi chettum (pe) Il 10. usabhoriva chetva bandhanâni (iti bhagavâ)

nâgo pûtilatam va dâlayitvâ |

nâham puna upessam gahbhaseyyam (pe) Il il. ninnan ca thalan ca pûrayanto

mahâmegho pâvassi tâvad eva |

sutvâ devassa vassato

imam attham dhaniyo abhâsatha II

12. lâbbâ vata no anappakâ

ye mayam bhagavantam addasâma | saranam tam upema cakkhuma satthâ no hohi tuvam mahâmuni il

13. gopï ca ahaS ca assavâ brahmacariyam sugate carâmase I jâtimaranassa pâragâ dukkhass 5 antakarâ bhavâmase ||

ik. nandati puttehi putlimâ (iti mâro pâpimâ)

gomiko gohi tath' eva nandati |

upadhï hi narassa nandanâ

na hi so nandati yo nirûpadhi || 15. socati puttehi puttimâ (iti bhagavâ)

gomiko gohi tath" eva socati |

upadhï hi narassa socanâ

na hi so socati yo nirûpadhi II

Sulta-Nipâta, I, 2.


DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 65

i. samâna-, traduire par samânais, S. 384, i. -sï, allongement métrique; de même -palï (7), upadhï (i4); cette observation ne sera plus répétée. — 2. Observer les assonances qui font presque jeu de mots d'une stance à l'autre. — 3. samvâsiyâ, cf. infra n° i84. — 7. ««4/, cf. infra n" 200. — 10. chelva, par abrègement métrique; usabhor, cf. supra n° 52, 2; upessam futur. On sait que le but de la vie religieuse du bouddhiste est d'échapper à la renaissance. — 11. pûrayanto, cf. infra n" 172; pâvassi, sg. 3 aor. Il est sous-entendu que les biens de l'homme riche ont été engloutis. — 12. cakkliuma, cf. infra n" 171. — i3. -mase, pi. 1 impér. moyen; cf. infra n° 257.

CHAPITRE X.

DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES.

166. Par suite de circonstances déjà définies (supra n° 45), beaucoup de thèmes consonnantiques, et nommément la plupart de ceux qui se terminaient par une explosive (S. 129), sont devenus thèmes vocaliques en pâli. Il n'a conservé, el encore partiellement, que les catégories spéciales du sanscrit, c'est-à-dire les thèmes qui se terminent par : une nasale; 20 un groupe commençant par une nasale; 3° une sifflante ; 4° une semi-voyelle.— Telle sera notre division.

On constatera dans ces flexions : d'une part, la persistance des désinences de la déclinaison consonnantique, et même une certaine survivance, bien qu'atténuée, de l'antique distinction des cas forts et faibles (S. 128); mais, d'autre part, une intrusion considérable et parfois prépondérante des désinences des thèmes vocaliques.

SECTION I. — NASALE.

S 1. — THÈMES EN -AN-.

169'. Les masculins en -an- sont susceptibles : soit de conserver leur voyelle intacte dans toute l'étendue de leur flexion; soit de l'affaiblir, aux cas faibles, en i ou u (cf. supra n° 18); soit, enfin, de la laisser complètement tomber; le tout sans préjudice du passage de certains cas à la flexion vocalique.

Ainsi alla (nom.) = âtmâ (S. i3o, 2) fait au gén.-dat. attano, à l'ace, sg. altânam, aunom.-acc. pi. attano, etc.; mais l'ace, sg. est aussi atlam (comme

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66 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

devant), l'instr.-abl. pi. est toujours allehi (comme devshi), et le voc. sg. alla est calqué sur deva. — D'autre part, brahmâ (nom.) tr prêtre» fait : au gén.- dat. sg., brahmuno, mais aussi brahmassa (comme devassa); au gén.-dat. pi., brahmânam (comme devânam) ou brahmûnam;k l'instr. et au loc. pi., respectivement brahmehi et brahmesu, etc. ; et le voc. sg., assez étrange, est brahme.

168. La plupart de ces anomalies, avec lesquelles on se familiarisera par l'usage, se trouvent réunies dans le paradigme râjâ (nom., cf. S. i3o).

SINGULIER. PLURIEL.

N. râjâ N. V. râjâno

V. râjâ,râja A. râjano, râjâno

A. râjânam, râjam I. Ab. râjûbhi, râjûlu, râjuhi,

I. rannâ, râjinâ, râjena râjeblu, râjehi

Ab. rannâ, râjasmâ, ràjamhâ G. D. rannam, râjûnam, râjâG.

râjâG. ran.no, râjino, râjassa nam

L. râjini, ranra, ranne L. râjûsu, râjusu, râjesu

i. On observera la remarquable régularité de certains cas faibles, v. g. rflîMfl = ràjnâ. Quant aux altérations de flexion, elles s'expliquent d'ellesmêmes.

2. Le th. yuvan- (S. i3o, 4) conserve archaïquement la forme faible y un-: mais, dans la langue usuelle, il se décline comme alla.

3. Le th. çvan- (S. ibid.), tout au contraire, est un parangon d'irrégularité : il s'est détriplé en : — un th. suna- (sur deva-); — 2° un th. san-, représenté par nom. sg. sa, pi. sâno, ace. sg. et gén. pi. sanam; — 3° un th. sa-, qui n'a point de nom. sg., mais qui, à cela près, se décline presque sur deva- (sg. ace. sam, instr. sena, gén. sassa, loc. se et samhi, etc.; pi. N. sa, A. se, G. sânam, mais I. sâhi et L. sâsu avec â). — Outre suno (nom. sg.), on a aussi sûno et sono, et le reste à l'avenant.

4. Le th. puman- et homme» a perdu les formes faibles (sk. punis-) et se décline sensiblement comme brahman- (supra n° 167).

169. Le pâli n'a presque plus trace de neutres en -an-, parce que l'analogie les a fait passer à la déclinaison vocalique : ainsi, (nom. sg.) nâmam iniomii, dâmam et lien », comme yugam, et le reste à l'avenant.

S 2. — THÈMES EN -IN- (-UN-).

!¥©. Par suite de la chute de Yn au nom. sg. (S. i3o, G), cette catégorie s'est altérée dans le même sens que la précédente


DÉCLINAISON NOMINALE i THÈMES CONSONNANTIQUES. 67

(intrusion de la flexion vocalique); mais, d'autre part, et par la même raison à elle s'est enrichie en attirant à elle des thèmes qui, sans avoir jamais contenu à'n, se sont trouvés lui ressembler par la forme du nom. sg.

i. En fait, on peut dire que balin- trrobuste» se décline exactement sur attan-, en changeant a en i, mais sans guère allonger sa voyelle ailleurs qu'au nom; sg., et surtout, naturellement, sans jamais la changer en e, v. g. : Sg. N. balï, A. balinam balim, I. balinâ, G. balino balissa, etc.; — PI. N. A. balino balï (d'après kavï, n° i55), I. balihi (balïhi), G. balinam (balinam), etc. — Le nt. est bali régulier, ou balim, d'après yugam, et le reste comme ci-dessous.

2. L'insertion de Yn de déclinaison dans les thèmes neutres en i- (cf. supra n" ibs) a amené la confusion totale de cette catégorie avec la précédente, en sorte quewân'(S. ni) se décline comme balin-, sauf, naturellement : Sg. N. A. vâri vârim; PI. N. A. vârïni (aussi vârï).

3. Les neutres en u- ne pouvaient échapper à cette sphère d'attraction: madhu se déclinera donc comme vâri, en changeant i en u et ï en û (S. 117) v. g. gén. sg. madhuno et madhussa, etc.

4. Enfin, les noms masculins en î (et par accession ceux en û), uniquement parce que leur nom. sg. était en ï (cf. supra n" . i63), ont subi la même influence : ainsi, (nom. sg.) gâma-nî ttchef de village» (=grâma-nï, rac. Ni) se décline comme balï, et golra-bhû ttprêtre» (rac. RHU) fait au nom.-acc. pi. golrabhuno.

SECTION II. — GROUPE NASAL.

19 fi. La distinction entre adjectifs et participes de cette catégorie (S. 131) subsiste, mais fort atténuée, en ce que le pâli ne connaît plus de participes présents en -at- tout court : il dit dadam (nom.) «donnant» comme bharam s. portant» (cf. S. 2o3). En effet, au nom. sg., les participes, ayant la voyelle brève, conservent la nasale finale sous forme de niggahïta, tandis que les adjectifs perdent la nasale après leur voyelle longue ( cf. supra n° /( 6 ), v. g. bhagavâ K le bienheureux», cakkhumâ ttle voyant», etc. (voc. analogique bhagavâ, cakkhumâ, cf. n° 165, 12); et il n'y a plus entre eux d'autre différence.

1 % W. La distinction des cas forts et des cas faibles s'est fidèlement conservée dans l'une et l'autre classe : ace. sg. bhagavantam et blwrantam; mais instr. sg. bhagavatâ et bharalâ, etc. Dans l'une


68 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

et l'autre aussi, l'ace, sg. bhagavantam et bharantam a suscité par analogie un nom. sg. *bhagavanto et bharanta (d'après devo) et toute une flexion sur ce paradigme, moins le nom. sg. lui-même, inusité pour les adjectifs, quoique d'un emploi considérable dans les participes.

Ainsi : — Sg. I. bhagavantenabharantena, Ab.bIiagavanlasmâ-amhâ,G.T). bhagavantassa, L. bliagavante -asmim -amhi, etc.; — PI. N. bhagavanlâ, G. D. bhagavantânam, etc. ; et même l'intrusion a été si violente que l'ace., l'instr.-abl. et le loc. n'ont plus d'autre forme que celles empruntées au type deva- (bliagavante et bharante, bhagavantehi et bharanlehi, bhagavanlesu et bliarantesu).

1 « 3. Abstraction faite désormais de ce dernier type trop bien connu, on donnera ici, à titre de résumé, la flexion parallèle de l'adjectif et du participe.

Sg. N. bhagavâ, — bharam.

V. bhagavam, bhagavâ, bhagavâ, — bharam, bliara.

A. bhagavantam, — bharantam.

I. Ab. bhagavatâ, — bliaratâ.

G. D. bhagavato, — bharalo.

L. bhagavati, — bharati.

PI. N. bhagavanto, — bharanlo.

G. bhagavatam, — bharatam.

i. Au contraire du sk., l'honorifique se décline sur bharam. On y remarquera les formes suivantes :

Sg. N. bhavam. PL N. Y. bhavanto, bhonlo, bhaY.

bhaY. bhavanfe, etc. vanta.

A. hhavanlam. A. bhonte, bhavante.

I. bhavatâ, bhotâ, bhavantena. I. bhavantehi.

G. bhavato, bholo, bhavantassa. G. bhavatam, bhavantânam.

2. Le ppepr. du vb. «êtres n'a plus que le nom. sg. santo et la flexion assorlissanle , dans le double sens de trétant» et ttbon» : toutefois il a conservé un gén. pi. satam = salâm et un instr.-abl. pi. s«4Wi=sadbhis.

3. L'adj. maham «grand» (aussi mahâ) se décline sur bharam.

l^ 4. Les neutres de ces deux classes ne diffèrent, des masculins qu'au nom.-acc. ; mais, de plus,ils y diffèrent entre eux au pi.


DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 69

-— Sg. bhagavam (analogique de yugam), bharam. — PI. bhagavanli (régulier) et bhagavantâni (refait d'après n° 172), mais bharanlâ et bharantâni (tous deux refaits d'après n" 172).

SECTION III. — SIFFLANTE.

195. Le type neutre sk. vacas (S. 13 2 )=p. vaco ressemble au nom. sg. au type masculin sk. devas=p. devo. Sur cette similitude tout extérieure, s'esl construite en pâli une déclinaison hybride, en partie régulière, en partie analogique de celle de devo (respectivement yugam), et dont tous les éléments sont très aisément identifiables.

SINGULIER. PLURIEL.

N. vaco (cf. rajom.,n° 13k, N. V. vacâ 7). A. vace

V. vaca I. Ab. vaceblii, vacehi

A. vacam G. D. vacânam

I. vacasâ, vacena L. vacesu

Ah. vacâ, vacasmâ, vacamhâ

G. D. vacaso, vacassa

L. vacasi, vace, vacasmim, vacamhi

Dans les adjectifs de cette classe, c'est la flexion analogique qui l'a emporté, soit donc : nom. sg. msc. sumano «bienveillant» , fm. sumanâ, nt. sumanam, et le reste à l'avenant.

196. Les types neutres sk. havis et caksus (S. i32, 2) deviennent respectivement p. havi et cakkhu. Sous cette nouvelle forme, ils ressemblent extérieurement aux types vâri et madhu (supra n° 170, 2-3) : d'où confusion presque totale entre ces catégories.

Ainsi: instr. sg. havinâ, gén. sg. cakkhuno ou cakkhussa, pi. cakkhûni et cakkhû, etc.; avec, toutefois, quelques survivances comme instr. sg. âyusâ, d'où la sifflante conservée a même pu se glisser par analogie dans des formes où elle n'avait que faire. — Cf. âyum, n° 1 o5 , 6, et cakhhum, n" 299, 1.

171. Les comparatifs du type sk. çreyas (S. 133)=p. seyyo, font au nom. sg. des trois genres seyyo, et au surplus se déclinent comme vaco. — Les participes du parfait (S.-i3/i) n'existent plus que sous forme de survivances très altérées, dont la flexion est


70 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

analogique : nom. sg. vidvâ, ou vidû, ou viddasu «savant», avidvâ

tt ignorant», etc.

SECTION IV. —- SEMI-VOYELLE.

19 8. Les types sanscrits dâtar- et pitar- (S. 13 5 ) ayant pour caractéristique essentielle de perdre leur semi-voyelle au nom. sg. et de la changer en voyelle à maint autre cas, on doit s'attendre à les trouver fort corrompus en pâli, ou manque IV-voyelle. De fait, ils y sont à tel point transformés, que les grammaires indigènes les enregistrent sous .les formes thématiques respectives dâtu- etpitu-; et c'est sous cet aspect en effet qu'ils apparaissent pour la plupart au premier terme d'un composé, v. g. satthu-vacanam «la parole du précepteur» (=çâstp-), kattu-puîinâni tdes mérites de celui qui a fait» (= kart?-), etc. En outre, les deux types diffèrent plus entre eux dans leur flexion qu'ils ne font en sanscrit, parce qu'ils ont suivi des voies d'analogie divergentes, suivant qu'ils étaient noms d'agent ou noms de parenté, et même noms de parenté masculins ou féminins ; et c'est sous le bénéfice de cette triple distinction qu'il convient de les examiner.

199. Noms d'agent : th. dâtar- (dâtu-) «donateur». SINGULIER. PLURIEL.

N. data N. V. dâtâro

V. data, data (supra n° k&) A. dâtâro, dâtâre

A. dâtâram I. )( dâiarebhi, dâtarehi

I. dâtarâ, dâiârâ, dâtunâ Ab. )( dâtârebhi, dâtarehi

Ab. dâtarâ, dâiârâ G. D. dâlânam, dâlanam, dâtâG. D. dâtu, dâtuno, dâlussa rânam

L. dâlari L. dâlaresu, dâiâresu

i. Toutes ces formes s'expliquent aisément, soit eu partant du th. primitif dâtar-, soit par reconstruction sur un faux Ù\. dâtu-, abstrait principalement du gén. dâtu = datur (supra n° 48).

2. Sporadiquement on rencontre aussi dans cette flexion des formes analogiques qui appartiennent au type suivant (n° 180), v. g. loc. pi. kattûsu = kartrsu.

3. Le th. salthi- «ami», qui déjà eu sk. a une déclinaison très spéciale, a de plus subi en pâli l'analogie de la précédente et abouti ainsi à une fort


DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 71

étrange hétéroclise (cf. S. 131, 2). — Sg. : N. sakhâ;Y. sakhe, sakhï, sakhi, sakhâ, sakha; A. sakhâyam, sakham, sakhânam (d'après kannam etrâjânam), sakhâram (d'après dâtâram); I. Ab. sakhinâ;G. D.sakhino, sakhissa; L. sakhe. — PI. : N. V. sakhâyo, sakhino, sakhâno; A. id. et sakhï (=sakhîn); I. Ab. sakhehi, sakharehi et sakhârehi; G. D. salehïnam, sakharânam et sakhârânam; L. sakhesu, sakharesu.

ISO. Noms de parenté masculins : pitar- [pitu-) et bliâlar (bhâtu-); car le troisième, devar-, est devenu devara- et se décline sur deva-.

SINGULIER. PLURIEL.

N. pitâ N. V. pitaro

V. pitâ,pita A. pitaro, pitare

A. pitar am [ pilubhi, pituhi

I. pitarâ, pitunâ I. Ab. I pitûbhi, pitûhi

Ab. pitu, pitarâ,pitito ( pitarebhi, pitarehi

G. D. pitu, piluno, pitussa „ „ ( pitûnam, pitunnam

L. ^'tarï ( pitânain, pitarânam

L. pitusu, pitûsu, pitaresu

On voit que le th. devient ^uft- devant l'affixe -(o de l'abl. (= pitr-tas, et cf. supra n° 25, 1). Il le devient aussi très souvent en composition : pitigollam «la famille paternelle» , bhâli-pakkhato «du côté du frère» , mais pitupitâmahâ «le père et le grand-père», pitucchâ «tante paternelle» (cf. infra n" 181) et mâtucchâ «tante maternelle».

181. Noms de parenté féminins : mâtar- (mâtu-, mâti-, molli-, n° 261, 4), «mère», et duhitar- >dhïtar- «fille»; car on vient de rencontrer les derniers débris de sk. svasâ, lesquels, ainsi que nanandâ « belle-soeur », se déclinent exclusivement sur kannâ.

SINGULIER. PLURIEL.

N. mâtâ N. V. mâtaro

V. mâtâ, mata A. mâtaro, mâtar e, et ainsi

A. mâtaram de suite pour les autres

I. Ab. mâtarâ, mâtuyâ, mâlyâ cas, respectivement

G. D. mâtu, mâtuyâ, mâtyâ semblables à ceux des

L. .mâlari, mâtuyam, ma- thèmes masculins. lyam, mâtuyâ, mâtyâ


72 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

i. Il y a de plus un abl. sg. mâlito, et les formes de composition sont à l'avenant (n° 180).

2. Le terme usuel pour «soeur» est bhaginï.

183. Version XVII.

DEVOIRS DE PIETÉ ENVERS LES DEFUNTS.

. 1 , tiro kuddesu titthanti samdhisinghâtakesu ca i

dvârabâhâsu titthanti âgantvâna sakam gharam II

2 . pahûte annapânamhi khajjabhojje upatthite |

na tesam koci sarati sattânam kammapaccayâ ||

3 . evam dadanti fiâtïnam ye honti anukampakâ |

sucim panïtam kâlena kappiyam pânabhojanam | idam vo fiâtïnam hotu sukhitâ hontu nâtayo || k . te ca tattha samâgantvâ nâtipetâ samâgatâ | pahûte annapânamhi sakkaccarn anumodare 11

5 . ciram jïvantu no nâtï yesam hetu labhâmase |

amhâkafi ca katâ pûjâ dâyakâ ca anipphalâ ||

6 . na hi tattha kasï atthi gorakkh' ettha na vijjati |

vanijjâ lâdisï n atthi hirannena kayakkayam ||

7 ito dinnena yâpenti petâ kâlakatâ tahim | unname udakam vuttham yathâ ninnam pavattati | evam eva ito dinnam petânam upakappati ||

8 . yathâ vârivahâ pûrâ paripûrenti sâgaram |

evam eva ito dinnam petânam upakappati II g . adâsi me akâsi me nâtimittâ sakbâ ca me j

petânam dakkhinâ dajjâ pubbe katam anussaram ||

10. na hi runnam x& soko A'â yâ c' anfiâ paridevanâ | na tam petânam atthâya evam titthanti nâtayo ||

11. ayan ca kbo dakkhinâ dinnâ samghamhi suppatitthitâ | dïgharattam hitây 5 assa thânaso upakappati ||

12. so nâtidhamnio ca ayam nidassito petânam pûjâ ca katâ ulârâ | balan cabhikkhûnam anuppadinnam | tumhehi puiinam pasutam anappakan 5ti ||

(Petavatthu, 1,5.)


ADJECTIFS ET NUMÉRAUX. 73

3. Suppléer un iti à la fin de la slance. — 4. anumodaute. — Suppléer iti : cette fois ce sont les défunts qui parlent. — 5. yesam «afin que d'eux» , cf. n°* i 46 et i65, i3. — 9. *adâslt, akârsît, puis suppléer le verbe «être» , et ili devant petânam ; dajjâ = dadyât. — 10. tam est un ace. nt. adv., dont le corrélatif est yâ commandant toute la proposition précédente.

183. Version XVIII.

L'ÂNE DÉGUISÉ EN LION.

1. n' etam sïhassà naditan ti, idam pi satthâ jetavane viharanto kokâlikam ârabbha kathesi; so imasmim kâle sarabbannam bhanitukâmo ahosi ; satthâ tam pavattim sutvâ atïtam âhari ||

2. atïte bârânasiyam brahmadatte rajjam kârente bodhisatto kassakakule nibbattitvâ vayappatto kasikammena jïvikam kappesi || 3. tasmini kâle eko vânijo gadrabhahhârakena vohâram karonto vicarati || k. so gatagatatthâne gadrabhassa pitthito bhandikam otâretvâ gadrabham sïhacammena pârupitvâ sâliyavakhette visajjeti II 5. khettarakkhakâ tam disvâ sïho ti sannâya upasanikamitum na sakkonti || 6. ath' ekadivasam so vânijo ekasmim gâmadvâre nivâsamgahetvâpâtarâsampacâpento tato gadrabham sîhacammam pârupitvâ yavakhettam visajjesi || 7. khettarakkhakâ sïho ti saiïnâya tain upagantum asakkontâ geham gantvâ ârocesum ||

(Jâtaka, 189. A suivre.)

1. Préambule constant, sauf les variantes appropriées au sujet de chaque conte, de tous les jâtakas : c'est le Ruddha cjui est censé évoquer lui-même les scènes de ses vies antérieures. — Rien que n'ayant pas encore étudié la conjugaison, l'élève reconnaîtra désormais aisément les aoristes. —- 2. On en dira autant des causatifs : cf. supra n" 11 3. — h. gala. . . «à chaque fois qu'il arrivait à. .. ». — 6. Sur le double accusatif, cf. S. 33o.

CHAPITRE XL

ADJECTIFS ET NUMÉRAUX.

184. Les adjectifs et les substantifs susceptibles de varier en genre forment, comme en sanscrit, leur féminin, respectivement, soit en -â, soit en -ï, soit des deux manières, et à peu près selon les mêmes distinctions qu'en sanscrit (cf. S. 1 ko), qui sont surtout affaire d'usage.


74 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

Les substantifs-adjectifs on -alca (cf. S. 107, 3) font leur fm. en -ikâ : nâmaha, fm. nâmikâ, «qui porte le nom de» ; satthaka = 6ârtbaka, fm. satthilcâ «profitable», etc. : et parfois le suff. -ika est confondu avec le suffixe-%a qui lui ressemble (n 01 i5o,4,eti65,3).

185. Le comparatif et le superlatif des adjectifs ont les mêmes formes et les mêmes fonctions qu'en sanscrit (S. îki-ikk); mais par abus il n'est pas rare que le premier prenne .la place du second, sans même que le mètre l'exige (cf. supra n° 121, 1 ).

Gpar. en -tara, superl. en -tama, v. g. : bahu-tara bahutama, pâpa-tara pâpa-lama, etc.

20 Gpar. en -iyo ou -yyo (cf. la déclinaison, n° 177), superl. en -ittlia = istha : pâp-iyo pâp-ittha, appïyo etappiyo «plus petit», etc.

3° Cumul : pâp-ittha-tara «plus méchant», etc.

4° Irréguliers : seyyo setlha xmeiWeuv-n, jeyyojeltha, etc. —-En outre, les adjectifs dérivés des types des nos 170 et 173 perdent leur suffixe dérivatif devant les suffixes -iyo et-ittlia, v. g. : nom. *gunï ou gunavâ «vertueux», salimâ (= smrtimân) «réfléchi», medhâvï «intelligent»; cpar. gun-iyo sat-iyo medh-iyo, etc.; superl. gun-ittha sat-itlha medh-ittha.

5° En dehors des formations communes, le pâli en a une de superlatif qui lui est propre et qui n'appartient même à aucun prâcrit : c'est le typepâp-issika, dont l'analyse est malaisée.

186. On sait que le complément du comparatif se met à l'ablatif. Mais ce cas peut être suppléé par mie tournure analytique équivalente à notre «que» : c'est le pronom ya, mais suivi de la particule ce (=ced) et ordinairement accordé en genre, nombre et cas avec le complément; cf. n° 1 k 6, et infra n° i q k, 1 et 3.

18T. La numération repose sur le système des dix premiers nombres, dont la déclinaison est à peu près la même qu'en sanscrit, sauf naturellement les altérations phonétiques.

1. eko ekâ ekaiji. — Msc. et nt, : sans difficulté. — Fm, : G. D. ekissâ, etc.; cf. n° 13g.

1. Au pi. masc, eke «quelques-uns» , de flexion pronominale; mais aussi ekâ, de flexion nominale. Cf. n° i38, 2°, et S. i54.


ADJECTIFS ET NUMÉRAUX. 75

2. dve ou duve, des trois genres : N. A. dve, I. Ab. dvïbhi dvïhi, G. D. dvinnam duvinnam, L. dvïsu. En composition, dvi-, di- ou du-.

2. On voit que la flexion plurale s'est presque entièrement substituée à celle du duel. Il en est de même pour l'autre duel partiellement conservé en p. : N. A. «JAo = ubhau, I. Ab. ulhohi (-bhi), ubhehi (-bhi), G. D. itbhinnam, L. ubhosu, ubhesu,

3. tayo tisso Uni. — Msc. ; N. A. tayo, I. Ab. ubhi lïhi, G, D. tinnam tinnannam, L. tissu tïsu. — Fm. : N. A. tisso, G. D. tissam tissannam, le reste comme au msc. — Nt. : N. A. Uni, le reste comme au msc. — En composition, ti-, et cf. supra n° ko, i.

k. callâro calasso catlâri. — Msc. : N. A. caltâro caluro, I. Ab. calubbhi calûbhi catûhi, G. D. catunnam, L. catûsu. — Fm. N. A. calasso, G. D. catassam catassannam, le reste comme au msc. — Nt. : N. A. cattâri, le reste comme au msc. — En composition, calur- devant voyelle, catu- devant consonne, parfois avec doublement de celle-ci.

5. pahca, I. Mi. pancahi, G. D. paikannam, L. pancasu. En composition , paîiea-^, panna-, panna-.

6. cha (en liaison, chai, n° 45), \

]■ saf ' ( déclinés

8. attha, /

•• ' I comme panca.

9. nova, i

10. aasa[-rasa, -lasa, n°B 58, 3°, et 6o, 2°), j

11-19. Il est impossible d'énumérer toutes les formes de ces nombres. On se bornera à celles qui diffèrent le plus des formes sanscrites : ekârasa, bârasa, lelasa, coddasa cuddasa, pannarasa, solasa, saltarasa, allhârasa, ekûnavïsati (S. 177, 4); tous, sauf le dernier, déclinés sur pahca (cf. n° 188, 1).

188. Les décades sont : vïsati ou visa « 20 »; timsa ou limsati « 3 0 » ; cattârïsa > callâlïsa > lâlisa, etc. ; pahnasa, etc. ; satthi « 6 0 » ; saltati «70»; asïti « 8 0 » ; navuti « o 0 ».

1. Les numéraux en -i sont féminins et se déclinent sur jâti (n° i56). Ceux en -a prennent au nomin. la forme nt. -am, parfois la forme fm. -â, mais sont partiellement indéclinables; leur gén.-dat. est vïsâya (comme kannâya, n" i5g).

2. Les règles de la construction de ces numéraux et de leur composition entre eux sont tes mêmes qu'eu sk., bien qu'encore plus facultatives, etétran-


76 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

gement compliquées par la déformation phonétique. On peut noter à titre d'exemples : bâvisati «22», tevïsati «23», chabbïsati «26»; ekûnalimsa «29», battimsa «32»; cultâlïsa «44»; chappannasa »56»; cullâsïli «84», etc.

189. Les nombres «cent» et «mille» sont des substantifs neutres, sala et sahassa. Mais ils peuvent se multiplier par un composé, qui, dès lors, ne prend pas la marque du pluriel : N. A. bâsalam ou dvisalam « 200 », dasasahassam «10,000», etc.

L'imagination effrénée du bouddhisme en matière cosmogonique eteschatologique a développé jusqu'à un degré invraisemblable la nomenclature des puissances de 100 et de 1,000. On se bornera à noter ici lakkha(nt.) «10,000» et koli (f.) «10 millions».

19®. Le système ordinal est le même qu'en sanscrit : palliama ou pubba, dutiya, latiya, turiya (fm. -â) ou catutlha (fm. -î), pancatha ou pancama, satthâ-, etc. A cela près que, à partir de 11, on a le choix, toujours, entre la forme surchargée du suff. -ma et la forme écourtée sans suffixe : ekârasama ou ekârasa « 1 ie»; vïsatima ouvïsa « 20e»; navutimaou navula « 90e». Pour « 100e» et« 1000e», salama ou salalama, sahassama ou sahassalama; pour leurs multiples, bâsala, etc. « 200e».

191. En dehors desakim « une fois » (en liaison sakid— salât), les adverbes numéraux se forment par composition adverbiale avec le mot *khaUu- « fois » = krlu- : dvikkhaltum « 2 fois», etc.

199. Les dérivations modales (-dhâ), distributives (-so = -cas), nominales, et les compositions de sens numéral, sont les mêmes qu'en sanscrit (S. 1 79-180).

193. Version XIX.

L'ÂNE DÉGUISÉ EN LION (Fin).

1. sakalagâmavâsino âvudbâni gahetvâ sankhe dhamenlâ bheriyo vâdentâ khettasamïpam gantvâ unnadimsu || 2. gadrabho maranabhayabhïto gadrabharavam ravi || 3. ath' assa gadrabhabhâvam natvâ bodhisatto pathamam gâthain âha ||

k. n etam sïhassa naditam na vyaggbassa na dïpino | pâruto sïhacammena jammo nadati gadrabho ti ||


ADJECTIFS ET NUMERAUX. 77

5. gâmavâsino pi tassa gadrabhabhâvam natvâ althïni bhaiïjantâ pothetvâ sïhacammam âdâya agamamsu || 6. atha so vânijo âgantvâ tam byasanappattam gadrabham disvâ dutiyam gâtham âhall

7. ciram pi kho tam khâdeyya gadrabho haritam yavam | pâruto sïhacammena ravamâno ca dûsayïti ||

8. tasmim evam vadante y eva gadrabho tatth' eva mari || 9. vânijo pi tam pahâya pakkâmi II 10. satthâ imam desanam âharilvâ jâtakam samodhânesi || 11. tadâ gadrabho kokâliko ahosi panditakassako pana aham evâ ti || 12. sïhacammajâtakam ||

(Cf. supra n° i83.)

1. PI. 3 aor. àe(ud-)nadali. — 2. Sg. 3 aor. de ravati, et cf. mari, kâmi, etc. — 7. Optatif conditionnel : «mangerait, aurait mangé».

194. Version XX.

STANCES GNOMIQUES.

1. attâ bave jitam seyyo yâ c'âyam itarâ pajâ | attadantassa posassa niccani sannatacârino ||

2. n'eva devo na gandhabbo na mâro saha brahmunâ | jitam apajitam kayrâ tathârûpassa jantuno ||

3 . mâse mâse sahassena yo yajetha satamsamam | ekan ca bhâvittattânarn mubuttam api pûjaye | sa yeva pûjanâ seyyo y an ce vassasatam hutam || k. divâ tapati âdicco rattim âbbâti candimâ |

sannaddho khattiyo tapati jhâyï tapati brâhmano | atha sabbam ahorattim buddho tapati tejasâ II 5 . yo bave daharo bhikkhu yunjate buddhasâsane | so 'mam lokam pahhâseti ahbhâ mutto va candimâ I! 6. cattâri thânâni naro pamatto âpajjati paradârûpasevï | apunnalâbham nanikâmaseyyam nindam tatiyam nirayam catuttham || 7 . pûjârahe pûjâyato buddhe yadiva sâvake | papancasamatikkante tinnasokapariddave || 8. te tâdise pûjâyato nihbute akutobhaye |

na sakkâ punnam samkhâtum im' ettam api kenaci II


78 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

g . yassa chattirnsatï sotâ manâpassavanâ bhusâ | vâhâ vahanti duddittham samkappâ râganissitâ II i o . maggân' atthangiko settbo saccânan caturo padâ | virago settbo dhammânarn dipadânaii ca cakkhumâ II

(Dhammapada, passim.)

1-2. ce ayam, cf. n° 186; la seconde proposition de i se continue en 2; kayrâ, cf. n° 88, 2. — 6. V. sous na. — 7-8. Ne fait qu'une phrase : distinguer le gén. sg. des ace. pi. qu'il gouverne; sakkâ, cf. infra n° 278. -— 9. Suppléer tam devant vâhâ qui est en apposition à samkappâ. — 10. Suppléer un seltho à la fin.

CHAPITRE XII.

CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT.

195. Les principes généraux et les catégories de la conjugaison sanscrite (S. 19/1-199) s'appliquent sans aucune réserve à celle du pâli. Et néanmoins celle-ci est beaucoup plus simple : d'abord, elle n'a point de duel, ce qui supprime un tiers des désinences de chaque temps; puis, la voix moyenne n'y subsiste guère qu'à l'état de suravance, à ce point que-même les formes passives prennent presque constamment les désinences de l'actif; et enfin, si le pâli a fait foisonner à l'infini certaines formes temporelles ou personnelles, c'est toujours par application d'une très stricte analogie grammaticale, en sorte que ce foisonnement même, par l'uniformité qu'il impose à la langue, offre à l'étude une facilité déplus.

Le lecteur a déjà rencontré fréquemment les types vijjali = vidyate, pajjati = ]}aàyatc (194, 6), et yunjale (ig4, 5) n'est qu'une correction de l'éditeur au texte, des manuscrits, qui porte yuhjati.

196. Malgré cette identité de principe, on a-déjà pu s'apercevoir que la phrase pâlie n'a point tout à fait la même allure que la phrase sanscrite. Stylistique à part, la différence essentielle paraît tenir à deux causes : l'une de syntaxe, l'autre de grammaire.

1. Le pâli emploie bien moins volontiers que le sanscrit la tournure passive parle verbal déclinable (S, 1 83), et, dune manière générale, la tournure directe, par sujet, complément et verbe


CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT. 79

transitif en forme conjugable, lui est beaucoup plus familière. Cf. le n° ig3 supra, tout entier.

2. Le temps narratif du pâli est l'aoriste (cf. S. 275). L'imparfait existe ; mais l'aoriste l'a englobé dans son système et rendu çàet là méconnaissable. Quant au parfait, il est plus rare encore en pâli, que l'aoriste en sanscrit classique.

1. Ces deux causes, à leur tour, se ramènent à une seule plus profonde : la tournure par le verbal à sens passif est encore inconnue du sk. védique le plus ancien; d'autre part, le védique fait un très large emploi de tous les aoristes, et le parfait, au contraire, n'y est pas un passé narratif, mais plutôt une sorte de présent duralif; or, sur ce point comme sur maint autre (supra n° 2), la tradition pâlie remonte par delà le sk. classique.

2. Ces différences impliquent et imposent un remaniement pédagogique par rapport à la grammaire sanscrite : comme les verbaux sont d'importance secondaire et, d'ailleurs, aisément reconnaissables à qui sait le sanscrit, On les réservera pour la fin ; l'aoriste, qui fourmille dans les textes, doit venir immédiatement après le présent: et enfin, comme la formation aoristique s'applique à toutes les catégories de verbes, primitifs et dérivés, le mieux est de débuter par rémunération complète de ces catégories.

3. Accessoirement, on observera que le présent narratif, suppléant l'aoriste, est encore beaucoup plus commun en pâli qu'en sanscrit.

199. Le classement des verbes repose, comme en sanscrit, sur le système du présent, dont les désinences, — sauf naturellement les déformations éventuelles que leur inflige la phonétique pâlie, — forment un tableau d'une grande simplicité.

ACTIF. MOYEN.

12 3 12 3

Sg. -mi -si -ti -e -se -te.

i—anle. -arc.

1. Ces désinences s'appliquent à tous les présents, athématiques ou thématiques (cf. S. 201 sq. et 219 sq.), et conséquemment aussi à tous les temps primaires (cf. S. 248 et 2 54).

2. Sur pi. 1 act. -ma, cf. supra n" 5o, S.

3. On voit que la distinction du sk., entre pi. 3 act. -anti et -ati, a été éliminée par extension de la désinence thématique; et, par voie de conséquence logique, pi. 3 moy. est devenu partout -anle. Toutefois, ganhali pi. 3, doublement irrégulier, Dïpavamsa, xxi, 1.

1.


80 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

4. PI. i moy. -mhe = mahe parait avoir perdu sa voyelle sous l'influence de pi. 2 -vhe, qui n'en a jamais eu et qui répond très régulièrement à sk. -dhve : cf. supra n°! 57, i, et 9(5, 3.

5. PL 3 -are (n° 182, h) est un emprunt analogique au système du parfait : cf. infra n° 23g et S. 229.

6. Certaines formes ontl'â long thématique ailleurs qu'aux 1"'personnes (âvahâti, n°i2i, 1): ce sont des survivances de l'ancien subjonctif ou futur védique, qui en pâli ont à peu près réduit leur sens à celui d'un indicatif présent.

SECTION I. ■— VERBES PRIMITIFS.

198. On sait qu'en sanscrit les verbes étudiés sous les nos S. 201-225 peuvent cumuler deux ou trois types de présent. Mais ce qui n'est en sanscrit qu'une possibilité, d'ailleurs assez fréquente, est presque la règle en pâli : en ce sens, du moins, qu'un verbe à présent athématique (S. 20/1-216) a très souvent développé par analogie tel autre présent athématique concurrent, et en outre, presque toujours, un présent thématique.

1. Ainsi : «il donne» se dira dadâti (régulier) ou deti (=*dayati, ou refait sur l'imper, dehi), ou dajjati) = *dad-ya-ti); «il peut», sakkoti (= çaknoti), ou sakkunâti (conjugué surkrlnâli), ou sakkoti (thématique); etc., etc.

2. Sous le bénéfice de cette réserve, on classera les présents dans l'ordre où ils sont présentés en S. 204 sq. ; mais, comme leur suffixe est ordinairement déformé par ia phonétique pâlie, on les appellera sous le numéro d'ordre qu'impose à chacun la grammaire indigène (S. 2 25, 2).

SI. — PRÉSENTS ATHÉMATIQUES.

199. PRÉSENT RADICAL (2e CLASSE). — L'ancienne apophonie du sg. au pi. a presque entièrement disparu. La flexion s'est nivelée, tantôt par extension de la forme forte, plus rarement au profit de la faible, parfois avec subsistance de doublets.

1. Ainsi : sg. emi, esi, eti «il va»; pi. ema, elha, enti (mais aussi yanli); act. sg. 3 bravïti ou brûli «il dit», pi. brûma, brûtha, mais bravanti;moj. sg. brave, brûse, brûle; pi. brumhe, bruvhe, mais bravante. A plus forte raison : sele «il gît» et seti, pi. sente (= çayanle) et senti, d'où sg. 1 semi, etc.

2. Les verbes deli «il donne» , neti «il mène» et hoti «il est» se conjuguent comme eti, mais ne sont radicaux qu'eu apparence (supra n" 198 , 1, et infra n° 206, 2).


CONJUGAISON : SYSTEME DU PRESENT. 81

300. Le plus important des présents de cette classe est naturellement celui du verbe «être», dont il faut donner le paradigme au complet.

Sg. i. asmi > amhi. PI. i. asma > amha ( n° 8 3, 3).

2. asi. 2. attha (n° 77).

3. atthi(n" yy). 3. santi.

Sg. 3 est fréquemment employé avec un sujet pluriel, v. g. pultâ m atthi «j'ai des fils».

SOI. PRE'SENT REDOUBLE'( 3e CLASSE). — L'apophonie a disparu : julwli, pi. juhonli «.ils font libation »; jahâli « il abandonne 55, pi. 1. jahâma. Toutefois le vb. «donner» l'a conservée sous la forme cidessous.

Sg. 1. dadâmi, clammi. PI. 1. damma (= dadmas).

2. dadâsi. 2. dattha.

3. dadâti. 3. dadanti.

1. On comprend que dammi est analogique de damma.

2. titthati «il est debout» etpivali «il boit» sont thématiques comme eu sk. (S. 211); mais le premier a en outre un doublet radical //wïi (archaïque).

£©3. 5e CLASSE (S. 212). — L'apophonie a totalement disparu: sunoti «il entend»; pi. sunoma, sunolha, mais pi. 3 sunanti par extension de la désinence -anti'(cf. infra n" 20A); de même sakkoti «il peut», etc.

SOIS. 8e CLASSE (S. 213-2i A). — L'actif a perdu l'apophonie, et même pi. 3 est lanonli. Mais la voix moyenne de ce verbe est remarquablement conservée (th. lanu-, pi. 3 tanvante), et le verbe « faire », qui fait à l'actif karoti karonli sans aucun changement, a au moyen une variété de formes, primitives ou analogiques, qui dépasse celle du sanscrit.

Sg. 1. hubbe (=kurve). PI. 1. kubbamhe, kurumhe.

2. huruse, kubbase. 2. kuruvhe, kubbavhe.

3. kurute, kubbate. 3. kubbante, kurunte.

On voit d'un coup d'oeil comment la conjugaison régulière et apophonique s'est scindée en deux flexions uniformes. Eu outre, sg. 3 kubbali et pi. 3 Imbbanti (n° 195).

GnAMHAIMi I'ÀLIE. 6

nipniMETur. NATIONALI:.


82 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

304. 9e; CLASSE (S. 215). — Aucune apophonie : kinâti, pi. kinâma, kinâiha, kinânti «ils achètent»; de même, saklmmù « il peut », sunâti « il entend », cf. supra nos i g 8 et 2 0 2 ; avec métathèse , gatihâli « il saisit » = grhnâti.

305. 7e CLASSE (S. 216). — Entièrement disparue : pi. 3 bhindanli a amené la création analogique de sg. 3 bhindati, et conséquemment le transport total à la flexion thématique, soit bhindâmi «je brise», etc.; de même, anjati «il oint », • chindali «il coupe », bhunjati « il mange », etc.

Le chef de cette classe a une triple conjugaison, respectivement, sur sg. 3 rxindliati «il obstrue» (thématique), rundhïti et rundhiti, ces derniers analogiques de pi. 1 rimdhima, substitut pâli de sk. rundhmas par épenthèse probable.

S 2. — PRÉSENTS THÉMATIQUES.

SOG. ire et 6e CLASSES (S. 222) : bliarali «il porte»; tudali «il pousse»; muncali «il lâche». Rien de plus simple que cette flexion, dont presque tous les verbes sont susceptibles (n° 198).

1. Le paradigme est presque superflu : act. sg. bhavâmi «je suis» , bhavasi, bhavati^holi (supra n" 116); pi. bhavâma, bhavatha, bhavanti; moy. sg. bhave, bhâvase, bhavale; pi. bhavamke, bhavavhe, bhavante. Ainsi pour tous les types suivants.

2. Swhoti s'est construite toute une flexion : homi, hosi, hoti, homa, holha, honti (n° 199, 2).

307. k" CLASSE (S. 22/1) : dibbati (= dïv-ya-li) «il joue».

1. La raciue de ces verbes ne se terminant jamais en voyelle, le signe caractéristique de la classe (y) ne saurait apparaître en pâh, mais s'y dénonce par le doublement ou l'altération de la consonne : passali «il voit», yujjhati «il combat», etc.; il reste visible pourtant, sauf métathèse, dans nayliali «il lie». Cf. supra n" 86-91.

2. Le type hors classe de S. 225 est représenté en pâh par : icchati «il désire» , gacchati «il va» , pucchali «il demande» , acchali (= * as-cha-ti ou *âs-cha-ti) «il demeure».-

SECTION IL — VERBES DÉRIVE'S.

S08. Tous les verbes dérivés (S. 3i5-36o), y compris l'intensif, ont en pâli un présent thématique.


CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT. 83

SI. — PASSIF.

3®9. Gomme en sanscrit (S. 3i6), le passif se forme au moyen d'un indice -ya-, mais il prend habituellement les désinences actives : dïyali « est donné », dhïyali ou dhiyyati « est contenu », sûyait ou suyyati (=çrûyate); «on fait» se dit karïyati, kariyyali, kariyati > kayirati et kayyati.

i. Quelquefois, l'indice passif s'applique, non sur la racine, mais sur le thème même du présent aclif : de même que le sk. a développé un prcchyate (S. 225, i) «on demande», le p. a pucchiyamâna «étant interrogé» , et, concurremment à gam-ya-le et gam-ïya-ti, gaech-ïya-ti «est abordé».

2. Quand la racine se termine en consonne, il va de soi que l'indice -yan'estplus directement visible (cf. supra n° 207, 1). Mais le passif se dénonce en général par l'état faible de la racine (S. 317) : ijjali «il est sacrifié», mais aussi yajïyati analogique; muccali «il est lâché», vuccali (=ucyate) «il est dit» , yujjnli «il convient» , vijjati «il existe», chijjati «on coupe», etc.

S 2. — INTENSIF ET DÉSIDÉRATIF.

310. L'intensif (S. 343 sq.), aussi rare en pâli qu'en sanscrit classique, ne mérite qu'une mention : aW</aWaft (=jâ-jval-ya-te) « il resplendit », lâlappati et lâlapati « il se lamente » ; cancalati a. il bouge continuellement»; cahkamati, jangamati «il va et vient».

811. Le désidératif (S. 346 sq.) est un peu plus important. Son indice -sa- est parfois visible :pivâsaft'(=pi-pâ-sa-ti, cf. supra n° 2 01, 2 ) « il désire boire », sussûsati (= çu-çrû-sa-te ) « il écou te », etc. Mais ordinairement il se combine avec la consonne finale de la racine : bubhukkhali « il désire manger » ; tikicchati (= ci-kit-sa-ti), « il soigne, il guérit », etc.

Sans redoublement (S. 352) : icchali = Ipsati (confondu avec icchati = icchati, supra n" 207, 2); dicchati «il désire donner»; hiinsati «il endommage».

S 3. — CAUSATIF ET DÉNOMINATIF.

%1'g. Le causatif (S. 329 sq.) et le dénominatif (S. 356 sq.) forment deux catégories considérables, caractérisées toutes deux en général par l'indice -aya-, qui ordinairement se contracte en -fi- (supra n° 113) : bhâveli «il produit»; cor eti «il vole»; etc.

6.


84 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

913. Le sens du causatif est le même qu'en sanscrit, et plus souvent qu'en sanscrit il se réduit à celui du verbe simple : rajjam kâreti (n° i83, 2) «il exerce la royauté».

314. En ce qui concerne la forme, le causatif se distingue en général, comme en sanscrit, par un état fort (guna ou vrddhi) de la racine. Mais de plus la formation spéciale par insertion de p, qui ne s'applique en sanscrit qu'à un nombre insignifiant de verbes, a foisonné en pâli de manière à englober facultativement toute la dérivation causative.

1. Ainsi : non seulement thapeti «il établit», ropeti «il plante»; mais à volonté kâreti et kârâpeti «il fait faire», pâeeti et pâcâpeti «il fait cuire», yojeti et yojâpeû'«il fait atteler- , mocelt'et muncâpeli (ce dernier refait simplement sur le th. de l'actif muncali) «il fait lâcher-, etc. — N. R. La forme ainsi surchargée a l'avantage de supprimer l'amphibologie par son sens presque constamment causatif.

2. Sous l'une ou l'autre forme, la dérivation causative peut s'appliquer sur un verbe déjà dérivé, notamment sur un désidératif : tikicchayati > tikiccheti ou likicchâpeti «il fait soigner», etc. Il y a même un causatif de causatif: lhapâpeti «il fait poser».

3. Inversement, la dérivation passive peut s'appliquer sur un thème de causatif : yojïyati «on fait atteler»; otârïyati «est déchargé», cf. supra n"i83,4.

315. La formation dénominative ne requiert aucune explication. Exemples : namassati «il salue » = namasyati; sk. samavadhâna «connexion» = p. samodhâna, d'où samodhâneti «il établit la connexion» [entre ce qu'il vient de raconter et l'incident qui a provoqué son récit, supra n° 193, 10]. L'indice est visible dans le type pulUyali<xil traite en fils».

Le pâli possède aussi le type de vb. composé de S. 36o qui comporte pareil changement vocalique, v. g. dalhï-bhavati «il s'affermit», bhasmï-karoti «il réduit en cendres » ; avec abrègement de 1'/, supra n" 1 2 4, 1 o5,1, etc.

316. Version XXI.

INTERDICTION DE LA NUDITÉ.

1. tena kho pana samayena bhikkhu naggâ naggam abhivâdenti naggâ naggam abhivâdâpenti naggâ naggassa parikammam karonti naggâ naggassa parikammam kârâpenti naggâ naggassa


CONJUGAISON: SYSTÈME DU PRÉSENT. 85

denti naggâ patiganhanti naggâ khâdanti naggâ bhunjanti naggâ sàyanti naggâ pivanti || 2. bhagavato etam attham ârocesum || 3. na bhikkhave naggo abhivâdetabbo na naggena abhivâdetabbam na naggo abhivàdâpetabbo na naggena abhivâdâpetabbam na naggena naggassa parikammam kâtabbam na naggena naggassa parikammam kârâpetabbam na naggena naggassa dâtabham na naggena patiggahelabbam na naggena khâditabbam na naggena bhunjitabbam na naggena sâyitabbam na naggena pâtabbam || k. yo piveyya âpatti dukkatassâ 3ti ||

(Cullavagga, V, ID.)

Cesont, comme on sait, les ascètes jainas, et non les bouddhistes, qui font profession de nudité. — 3. kâtabba = katlabba = kartavya, et le reste à l'avenant. — 4. Cf. supra n° 65, i.

31V. Version XXII.

STANCES GNOMIQUES.

i. yo uppatitam yineti kodham visatam sappavisam va osadhehi | so bhikkhu jahâti orapâram urago jinnani iva tacam purânam ||

2. maranena pi tam pahïyati

yam puriso marna yidan ti mannati |

evam pi viditvâ pandito

na pamattatâya nameti sam mano II

3. sabh attha munï anissito

na piyam kubbati no pi appiyam |

tasmim paridevanamacchararn

panne vâri yathâ na lippati || k. udabindu yathâpi pokkhare

padume vâri yathâ na lippati |

evam muni nopalippati

yadidam ditthasutam mutesu va || 5. yathâpi nâvam dalham âruhitvâ

piyen' arittena samangibhûto |

so târaye tattha bahû pi afine

latr' ùpayannû kusalo mulïmâ II


86 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

6. evam pi yo vedagu bhâvitatto bahussuto hoti avedhadhammo | so kbo pare vijjhâpaye pajânam sotâvadhânûpanisûpapanne U

7. yassa nissayatâ n'atthi natvâ dhammam anissito | bhavâya vibhavâya ca tanhâ yassa na vijjati ||

8. tam brûmi upasanto ti kâmesu anapekhinam | ganthâ tassa na vijjanti atâri so visattikam ||

9. phandamânam pajam disvâ macche appodake yathâ | anfiam annehi byâruddhe disvâ mam bhayam âvisi ||

10. yena sallena otinno disâ sabbâ vidhâvati | tam eva sallam abbuyha na dhâvati nisïdati ||

(Dhammapada, passim.)

3-4. La construction des comparaisons est un peu lâche : sous-entendre un antécédent au locatif devant yod. — 5. târayet: vpâya- avec abrègement métrique. — 8. atâri &01:, cf. infra n" 228. — 9. âvisi, idem.

318. Version XXIII.

L'IMMOLATION DE SOI-MEME.

satta me rohitâ macchâ ti | idam satthâ jetavane viharanto sahbaparikkhâradânam ârabbba kathesi | sâvatthiyam kir 3 eko kutumbiko buddhapamukbassa samghassa sahbaparikkhâradânam sajjetvâ gharadvâre mandapam kâretvâ buddhapamukham bhikkhusamgham nimantetvâ sajjitamandape pannattavarâsanesu nisïdâpetvâ nânaggarasapanïtadânam datvâ puna svâtanâya puna svâtanâyâ ti sattâhani nimantetvâ sattame divase buddhapamukhânam pancannam bhikkbusatânam sahbaparikkhâre adâsi | satthâ bhattakiccâvasâne anumodanam karonto | upâsaka tayâ pïtisomanassam kâtum vattatïti | idam lu dânam nâma porânakapanditânam vamso | porânakapanditâ hi sampatlayâcakânam jïvitam pariccajitvâ attano mamsam pi adamsû ti vatvâ tena yâcito atïtam âhari II

atïte bârânasiyam brabmadatte rajjam kârente bodhisatto sasayoniyam nibbattitvâ araûne vasati | tassa pana aranïiassa ekato pabbatapâdo ekato nadï ekato paccantagâmako | apare pi 'ssa tayo sahâyâ ahesum makkato sigàlo uddo ti | te cattâro pi panditâ


CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 87

ekato vasantâ attano attano gocaratthâne gocaram gahetvâ sâyanhasamaye ekato sannipatanti | sasapandito dânam dâtabbam sïlam rakkhilabbam uposathakammam kâtabban ti tinnam janânam ovâdavasena dhammam deseti | te tassa ovâdam sampaticchitvâ attano attano nivâsagumbam pavisitvâ vasanti || evam kâle gacchanle ekadivasam bodhisatto âkâsam oloketvâ candam disvâ sve uposathadivaso ti natvâ itare tayo âha | sve uposatbo | tumhe tayo pi janâ sïlam samâdiyitvâ uposathikâ hotha | sïle patitthâya dinnadânam mahapphalam hoti | tasmâ yâcake sampatte tumhehi khâditabbâhârato datvâ khâdeyyâthâ ti || te sâdhu ti sampaticchitvâ attano vasanatthânesu vasitvâ punadivase tesu uddo pâto va gocaram pariyesissâmïti nikkhamitvâ gangâtïram gato | atb 3 eko bâlisiko satta rohitamacche uddharitvâ valliyâ âvunitvâ netvâ gangâtïre vâiikâya paticchâdetvâ macche ganhanto adho gangam bhassi | uddo macchagandham ghâyitvâ vâlikam viyûhitvâ macche disvâ nïharitvâ atthi nu kho imesam sâmiko ti tikkhattum ghosetvâ sâmikam apassanto valliyam dasitvâ attano vasanagumbe thapetvâ velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam âvajjanto nipajji ||

(Jâtaka 316. A suivre. )

Pour les aoristes, voir le chapitre suivant. — vatlati + inf., «il s'agit de, il y a lieu de, tu as raison de». — hotlia, impér. — khâdeyyâthâ, opt. — le sâdhu .. . tesu : ce loc. donne à tout le début de la proposition la valeur d'un loc. absolu. —pariyesissâmi, khâdissâmi, futurs.

CHAPITRE XIII.

CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE.

3115. L'aoriste est par excellence le temps narratif du pâli, et l'on a déjà vu qu'il a presque absorbé l'imparfait (cf. en outre, infra nos 228 et 238). A raison de cette absorption, d'une part, et, de l'autre, de l'extension analogique qu'a subie son système, la dérivation aoristique en est venue à s'appliquer, non plus seulement sur une racine pure comme en sanscrit, mais sur un thème quelconque de présent, tout à fait à l'instar d'une dérivation d'imparfait.


88 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

EXEMPLES. — D'un verbe GAM, le sk. ne peut tirer que des aor. (radical) a-gan «il alla», (thématique) a-gam-a-t, (sigmatique) a-gam-î-t, etc., tous formés directement sur la rac. GAM; tandis que le p., appliquant en outre la formation aoristique sur le th. du pr. gacchati, crée sans difficulté le type agacchi (=*agacchltl), et même aganchi avec restitution de la nasale. De même, ajinï «il a violenté», sur le pr.jinâti: de rac. JYA, etc., etc.—A un pr. redoublé comme ja-hâ-ti, ne peut correspondre en sk. qu'un aor. sigmatique a-hâ-sî-t «il abandonna»; mais le p., propageant le redoublement, peut dire ajahâsi, ajuhosi, et cf. supra n° 201. — N. B. Il n'échappera à personne que les aoristes du 1" type (agacchi, ajini, cf. sk. agacchat, ajinât) sont en réalité des imparfaits qui ont emprunté les désinences de l'aoriste.

3 30. L'augment a- ne fait point partie intégrante de la formation aoristique, qui en effet n'a pas besoin de ce critérium pour être aisément reconnue : aussi l'emploi des formes sans augment est-il, comme en védique, très largement répandu, soit en prose, soit surtout en vers.

331. L'aoriste sans ou même avec augment, à la suite de la particule ma ou mâssu (=mâ sma), est d'un emploi courant comme expression prohibitive (S. 277): ma ahosi, n° 3oo.

333. Les désinences de l'aoriste, abstraction faite des distinctions particulières qui vont suivre j peuvent se résumer dans le tableau suivant :

ACTIF. MOYEN.

12 3 12 3

Sg. -m — — (-a) -se -ttha

m ; «7 ( ""' ~um \ -nue , ,

FI. -mlia -tllia l -vham -tthum

( -suni, -nisu ( -mhase

ACTIF. — 1. La désinence secondaire de sg. 1 ne souffre aucune difficulté : cf. S. 255 et 277.

2. Sg. 2 est naturellement sans désinence, puisque la finale sk. est une simple consonne (supra n° 49). — Soit, dès lors, le type sk. a-drç-a-s «tu vis» : il se traduit normalement en p. addaso (le doublement vient d'analogie de l'aor. parallèle ci-dessous). Puis, la similitude de sg. a et sg. 3 dans l'aor. sigmatique dont il va être question, amène leur assimilation dans celui-ci : en d'autres termes, une forme de sg. 2 addasa ou addasâ. — Soil, d'autre part, le type sk. a-drâk-s-T-s «tu vis» : le répondant p. sera, sans difficulté, addakkhï, communément abrégé en addakkhi comme sg. 3.


CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 89

3. Sg. 3 est sans désinence, par la même raison que ci-dessus (supra AS). — Le type sk. a-drç-a-l cril vit» donne addasa, qui, surtout arcliaïquement, s'allonge en addasâ, soit par action purement mécanique, soit par imitation de la longue régulière des aoristes radicaux (ar/ô = adàt). —Le Lype a-dràk-s-ï-t donne addakkhï, lequel à peu près constamment devient addakkhï, soit par abrègement me'canique, soit'par influence vague de la brève de l'aor. passif (infra n° 233).

h. Les finales de pi. 1-2 ne relèvent que fort indirectement du sk. Ici la conjugaison devient périphraslique, bien qu'avec une syncope assez intense : ce sont, en réalité, les formes correspondantes du pr. du vb. nétre» (supra n° 200) qui s'affixent, à titre de vb. auxiliaire, au thème du temps. — La nasale de pi. 1 peut êlre omise et sou a final s'allonger.

5. PI. 3 n'est que variantes d'une seule et même forme. — Soit sk. pi. 3 d'aor. radical adur (S. 279) : p. adû est régulier, et p. adum ttils donnèrent» n'en diffère que par l'addition d'un niggahîta qui peut être inorganique, mais qui, plus probablement, est une trace de la nasale caractéristique de pi. 3 dans d'autres systèmes de temps. (Il va de soi que la voyelle finale de la racine disparaît devant cet v). —D'autre part, si l'aor. est sigmatique, sa finale, en vertu du même processus sera -suin (= -s-ur), dont -insu est la métathèse; ou, plus exactement, -insu est le produit de la contamination des deux finales *-sû et -sum, théoriquement issues de -sur.

MOYEN. — 6. L'analyse des désinences moyennes ne serait pas beaucoup plus malaisée; mais l'intérêt en est trop médiocre, vu la rareté de l'emploi.

3 33. On distinguera en pâli trois sortes d'aoristes (cf. S. 278) : radical; 20 thématique; 3° sigmatique, subdivisé à son tour en deux types, d'importance capitale. Et l'on y joindra, puisque le présent passif a été étudié, l'aoriste passif.

Une forme corrélative à l'aor. sigma-thématique n'a jusqu'à présent point été signalée en pâli. Si elle venait à se rencontrer, on la reconnaîtrait sans peine : soit, par exemple, un type *rukkhâ = *aruhkha = aruksat nil monta -n, cf. S. 287.

SECTION I. — AORISTE BADICAL.

£34. L'aoriste radical (cf. S. 279) est presque aussi rare en pâli qu'en sanscrit classique. Sauf en tant que prohibitif, il y garde son augment, v. g. aithâ = asthât, etc.

Il faut signaler : rac. BHU, sg. 3 ahû, ahu et en liaison ahvd = abhiït, pi. 1 ahvmhft, pi. 3 ahuin, le reste inusité; 20 rac. DA, sg. 3 adâ. pi. 3 adum


90 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

(supra n° 222, 6); 3° rac. GÂ, sg. 1 agam (analogique des suivants), 2 affâ, 3 agâ (=agât), pi. 1 agumha, 2 aguttha, 3 agum (=agur): h" rac. KAR, sg. 1 akam (analogique delà suivante), 3 akâ tril fit» (=véd. akar), pi. 1 akamhâ, 2 akattha, 3 akarû ou akarum.

SECTION II. — AORISTE THÉMATIQUE.

335. Théoriquement, on sait que l'aoriste dit thématique (S. 280) ne diffère de l'imparfait que par le degré de la racine; or, en pâli, l'imparfait a à peu près adopté les désinences de l'aoriste sigmatique, et à plus forte raison l'aoriste thématique a-t-il dû le suivre dans cette voie. Il ne se distinguera donc en général du type suivant que par le degré faible de la racine, ce qui en pâli est un critère assez insignifiant. Tout au plus peut-on citer quelques formes isolées qui, en préservant la désinence thématique, demeurent fidèles au prototype accusé par le sanscrit: addasa (n° 222, 3), mais pi. addasum (sk. adrçan); agamâ ou gamâ = a-gam-a-t (pr. gacchati), etc.

1. Malgré l'indigence de ses formes thématiques, le p. en a créé quelquesunes que le sk. ne possède pas : c'est qu'il les a construites sur l'analogie de formes de sg. 1 radical qui ont un faux air de sg. 1 thématique. Ainsi, à l'instar de ahuvam = a-bhuv-am (S. 279), il a ahuvo rrtu fus-=*abhuvas. De même, akaro rrtu fis» peut ressortir à sg. 3 thématique véd. a-kar-a-t, mais peut aussi procéder par analogie de sg. i radical véd. a-kar-am. — N. B. Il est impossible de détailler tous les jeux d'analogie qui ont donné naissance à diverses formes capricieuses et plus ou moins isolées : le lecteur, au besoin, les démêlera de lui-même, moyennant l'application des lois de la phonétique.

2. La bizarre forme de sg. 1 alaîtham a je pris» est refaite par analogie sur sg. 3 alattha, et celle-ci est une forme moyenne remontant à ^a-labh-ta nil prit» >sk. véd. alabdha.

3. Letyped'aor. thématique redoublé (causalif) de S. 33g n'a pas survécu en pâli. Mais, par contre, on y constate la remarquable conservation de quelques formes très archaïques d'aor. thématique redoublé non causalif : apalla ttil vola» = a-pa-pt-a-t, de rac. PAT (cf. S. 85): avocâ rril parla» = *a-va-uc-a-t (cf. S. s. v. VAC).

SECTION III. — AORISTE SIGMATIQDE.

3@©. Des deux types pâlis d'aoriste sigmatique, le premier correspond à la seconde variété du sanscrit (S. 28/t), le second à


CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 91

la première et à la troisième (S. 282 et 286). Ils ont extraordinairement foisonné.

SI. — PREMIER TYPE.

33 *9 • Cet aoriste, en fait, n'est guère sigmatique que de par ses origines et n'apparaît tel qu'à pi. 3 : c'est qu'il s'est construit tout entier sur sg. 2-3, qui précisément, comme on sait, ne sont point sigmatiques (S. 2 85). Soit, par exemple, avadhi ce il frappa» = a-vadh-ï-t (supra n° 222, 3) : au lieu du sk. a-vadh-is-am, le p. a construit sur avadhi une forme de sg. 1 avadhim, et le reste à l'avenant.

Sg. 1 avadhim. PI. 1 avadhimha.

2 avadhi (n° 222, a). 2 avadhitlha.

3 avadhi. 3. avadhimsu.

338. Parmi les verbes non dérivés, il n'en est presque pas un seul qui ne possède ou ne puisse posséder cet aoriste. H suffira d'en donner quelques exemples, rangés dans l'ordre où sont énumérés plus haut leurs présents (nns 199-207) : sayi et sâyi «il se couchai); 2°pW«il but» (cf. supra n° 219); 3" suni «il entendit)); atani « il étendit », akari «il fit»; 5° aklàni «il acheta», sakkuni « il put » ; 6° bhuiîji « il mangea » ; 70 abhavi « il fut », alari «il franchit», muîici «il lâcha»; 8° apassi «il vit», yujjhi «il combattit»; g0 pucchi «il demanda», gacchi ou ganchi «il alla».

Pour ce qui est des verbes dérivés, on trouvera plus loin l'aor. passif (n° 233). Dans les autres, cette formation aoristique ne s'est pas fort propagée : il y a bien un paradigme théorique acorayi ce il vola» ; mais il relève de l'imparfait (n° 238); le vrai aoriste est acoresi (n° 232).

33S. Ici trouve sa place naturelle l'imparfait-aoriste du vb. «être» (S. 262), qui en pâli a passé complètement à la flexion aoristique et, sauf pi. 3, se conjugue sur avadhi, savoir : —Sg. : âsiiii, âsi, àsi; — PI. : âsimha, âsilllia, âsum (ÂSW). Mais la forme âsimsu existe également.

S 2. — SECOND TYPE (VERBES DÉRIVÉS).

330. La seconde variété d'aoriste sigmatique insère un indice -s-, manifeste ou latent, entre la racine verbale et la finale de la


92 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

première : — après voyelle, a-dâ-si «il donna» = *a-dâ-s-ï-t; — après consonne, asakkhi «il put» = *a-çâk-s-I-t.

En général, suivant que l'indice sigmatique subsiste ou qu'il est absorbé en vertu des lois phonétiques, c'est respectivement âsi ou avadhi qui sert de paradigme de flexion : pi. 3 adâsum ou adamsu, mais asakkhimsu.

33 t. Moins répandue que la précédente dans les verbes non dérivés, celte formation n'en compte pas moins des représentants, au moins théoriques, dans toutes leurs classes. — Exemples (dans l'ordre du n° 228): 1° y âsi «alla»; 2° adâsi, aiihâsi «se tint», ahâsi «quitta» (et ajahâsi, n° 219), etc.; 3° assosi (= açrausït) «entendit»; h"altâsi «fit» (=akârsït), d'où alors, pour ce verbe, l'illusion d'un faux radical kâ-, qui s'est répandu dans d'autres formes (inf. kâium, gér. décl. kâtabba); 5° aîinâsi (pr. jânâtï) «connut»; 6° bhahkhi «brisa»; 70 ahosi (/IOM) «fut», qui fait pi. 3 ahesum; 8" addakkhi «vit», rattaché au pr. passait; g° (*appakkhi = aprâksït).

333. Mais le véritable domaine de cet aoriste, ce sont les verbes dérivés, essentiellement les causatifs et dénominatifs, qui tous, à la suite de leur voyelle caractéristique -e- (supra n° 212), affixent l'indice sigmatique pour former leur passé narratif usuel : — kâresi «fit, fit faire», kârâpcsi «fit faire», etc.; — kathesi « conta », odhânesi (nos 193, 10, et 2 15 ), etc., etc. — L'énumération n'en finirait pas.

On voit qu'en fin de compte le p. s'est construit un système de conjugaison tout à fait différent de celui du sk., qui, à toutes les époques de son existence, ignore l'aoriste dans les verbes dérivés ; mais on voit aussi combien il est aisé de ramener l'un à l'autre.

SECTION IV. — AORISTE PASSIF.

333. L'aor. passif sg. 3 du type S. 32/1 ressemble entièrement parla finale à sg. 3 aor. actif du pâli. D'autre part, on connaît la tendance du pâli à remplacer constamment les formes passives par l'actif. Dès lors, il n'est point malaisé de comprendre comment il en est venu à construire, sur la forme du présent de son verbe passif, une forme de sg. 3 aor., puis toute une flexion,


CONJUGAISON: SYSTÈME DE L'AORISTE. 93

exactement parallèle à celle de notre premier type d'aoriste sigmatique. Ainsi, de même que pajjati = padyate, forme théoriquement moyenne, fait à l'aor. pajji(n° D. 1% in fine), vijjali = vidyate, forme passive, donnera vijji «il se trouva», muccati (=mucyate) fera mucci «il fut lâché», etc., etc.

i. Ce qui distingue essentiellement ces néoplasmes, c'est, comme on le voit, le consonuantisme du radical, lequel est un constant rappel du suff. -yadu présent, fondu avec la consonne finale de la racine : muîici relâcha», mucci rrful lâché» ; chindi rr coupa », chijji «fut coupé»; caji rrquitla», cajji rrfut quitté» ; addakkhi revit» , adassi réapparut». On ne saurait prêter trop d'attention à ces nuances.

2. Toutefois cette forme se dénonce encore occasionnellement par un autre critère : à raison même de l'amphibologie possible, elle accuse une tendance plus forte que celle de tout autre type pâli à se conjuguer en voix moyenne : ainsi, de kariyati, aor. kariyiltha rrfut fait», et non "kariyi tout court; de anubhUyati rron ressent», anubhûyi, ou anvabhûyi, ou anvabhûyiliha, etc., etc.

334. L'analogie est allée plus loin encore : il n'y avait pas de raison pour que les verbes dérivés fussent privés du temps narratif passif dont étaient pourvus tous les autres, et aussi le leur a-t-on étendu; mais il était inévitable que, dans ce nouveau complexus morphologique, la forme du passif coïncidât avec celle de l'actif. Conséquemmenl, par exemple, le causatif dasseti (= darçayati) a un aor. dassesi, qui signifie indifféremment «montra» ou «se montra».

De même, dûsayi (n° 193, 7), du caus. dûseti, se traduira «a gâté [la situation]»; mais, pris au sens passif, on pourrait également l'entendre comme era péri». — D'une manière générale, lorsqu'il y aura équivoque sur la valeur sémantique d'un aoriste, on se décidera d'après les autres indications du texte, mais en préférant toujours le sens actif s'il est possible.

335. Version XXIV.

L'IMMOLATION DE SOI-MÊME (Suite).

sigâlo pi nikkhamitvâ gocaram pariyesanto ekassa khettagopakassa kutiyam dve maipsasûlâni ekam godham ekaii ca dadhivârakam disvâ atthi nu kho etassa sâmiko ti tikkhatum ghosetvâ sâmikam adisvâ dadhivârakussa uggahanarajjukam glvâya pavesetvâ mam-


94 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

sasûle ca godhan ca mukhena dasitvâ netvâ attano sayanagumbe thapetvâ velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam avajjanto nipajji || makkato pi vanasandam pavisitvâ ambapindim âharitvâ vasanagumbe thapetvâ velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam avajjanto nipajji || bodhisatto pana velâyam eva nikkhamitvâ dabbatinâni khâdissâmïti attano gumbe yeva nipanno cintesi | marna santikam âgatânam yâcakânam tmâni dâtum na sakkoti | tilatandulâdayo pi mayham n' atthi I sace me santikam yâcako âgacchissati attano sarïramamsam dassâmïti |] tassa sïlatejena sakkassa pandukambalasilâsanam unhâkâram dassesi | so âvajjamâno imam kâranam disvâ sasarâjam rânamsissâmïti pathamam uddassa vasanatthânam gantvâ brâhmanavesena atthâsi ! brâhmana kimattham thito sïti ca ATitte pandita sace kinci âliâram labhejyam uposathiko hutvâ samanadhammam kareyyan ti | so sâdhu dassâmi te âhâran ti tena saddhim sallapanto pathamam gâtharn âha |

satta me rohitâ macchâ udakâ thalam ubbhatâ | idam brâhmana me atthi etam bhufrâ vane vasâ ti || brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïri sigâlassa santikam gato tenâpi kimattham thito sïti vulte tathJ evâba | sigâlo sâdhu dassâmïti tena saddhim sallapanto dutiyam gâtham âha | amussa khettapâlassa rattibhattam apâbhatam ! mamsasûlâ ca dve godhâ ekafi ca dadhivârakani | idam brâhmana me atthi etam bhutvâ vane vasâ ti |i brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïti makkatassa santikam gato tenâpi kimattham thito sïti vutte talh" evâba | makkato sâdhu dammïti tena saddhim sallapanto tatiyam gâtham âha | ambapakk 5 odakam sïtani sïtacchâyam manoramam | idam brâhmana me atthi etam bhutvâ vane vasâ ti ||

(Cf. n° 218.)

a-disvâ, composition du préf. négatif avec le gér. indécl. — sakkoti semble employé par abus pour sakkati = çakyate (S. 190). — dassâmi = dâsyâmi.

— Bizarrerie bouddhique qu'il faut entendre littéralement : l'erardeur» du dévouement du lièvre est si intense qu'elle se fait sentir jusqu'au ciel et rréchauffe» le trône d'Indra; le dieu, averti par là qu'il se passe quelque chose d'insolite, dirige son regard vers la terre et. . . — vutte, cf. S. 362, 3.

— jânissâmi rrje me consulterai = nous verrons cela». — amhapakka reun [fruit] mûr de manguier = une maugue».


. CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 95

CHAPITRE XIV.

CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS.

336. Les autres temps de la conjugaison pâlie sont : les deux passés narratifs autres que l'aoriste (imparfait et parfait), dont l'application est des plus restreintes ; et le futur, dont le temps à augment est, comme en sanscrit, le conditionnel.

SECTION I. — IMPARFAIT.

337. L'imparfait est le temps à augment du présent. Le pâli en a conservé quelques restes épars, notamment dans le type athématique redoublé et le type thématique; mais, dans ce dernier même, pi. 3 est toujours athématique ou, en d'autres termes, aoristique (cf. S. 2 55-2 56, et supra n° 222).

Sg. 1. adadain, abhavam. PI. 1. adadamhâ, abhavamhâ.

2. adado, abhavo. 2. adadaltha, abhavattha.

3. adadâ, abhavâ. 3. adaduin, abhavû.

Les observations du n° 222 s'appliquent ici. La suppression du niggablla peut donner sg. 1 abhava.

338. Le plus ordinairement, la flexion tout entière est aoristique et l'augment peut être omis, c'est-à-dire que sg. 3 est abhavi ou bhavi, et le reste à l'avenant (supra n° 227). Ce type se rencontre dans un certain nombre de causatifs ou de dénominatifs : akârayi « il fit faire, il fit » ; yojayi « il attela » ; kalhayimsu «ils contèrent» (cf. n° 228).

SECTION II. — PARFAIT.

339. Le parfait a pour caractéristique le redoublement, dont les règles sont les mêmes qu'en sanscrit (S. 232 sq.). Mais le vocalisme radical est devenu uniforme (cf. S. 2 35 sq.) :papaca, par exemple, fait au pi. papacu. Pour les désinences, un paradigme suffira sans commentaires.


96 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. babhûva. PI. i. bahhûvimha. Sg. î.babhûvi. PI. i. babhfwimhe.

2. babhûve. 2. babhûvilllia. z.babhûvillho. 2. babhûvivho.

3. babhûva. 3. babhûvu. 3. babhûvklha. 3. babhûvire.

340. Le parfait est inusité. Deux formes seulement en sont d'usage courant: sg. 3 Â/IÛ «il dit»; plur.-3 âhu ou âhamsu (aoristique).

SECTION III. — FOTUR ET CONDITIONNEL.

341. Le futur simple (S. 2/17) a pour indice -ssa- (= -sya-) ou -issa- (=-isya-), dont l'emploi respectif est, comme en sanscrit, affaire d'usage : 1° essaii «il ira», dassati « donnera », Ùassali «se tiendra», nessati «conduira», kalhessah «contera», etc.; 20 nayissali «conduira», bhavissati «sera», karissati «fera», katliayissati «contera», etc. Les désinences, naturellement, sont celles de bhavati (supra n° 206, 1); toutefois, sg. 1 moy. est bhavissam, v. g. n° i65, io.

On prendra garde que l'indice du futur peut, comme celui de l'aoriste (supra n° 219), s'afiixer, non à la racine pure, mais à la forme toute faite du présent : sunissati erenlendra», jânissati reconnaîtra», gacchissali reira» (n° 235), etc.

343. Quand l'indice commence par s et s'affixe à une racine qui finit en consonne, les lois phonétiques trouvent leur application : Y s se combine avec la consonne précédente; quant au y, il peut disparaître dans le conflit de consonnes; mais il se peut aussi que la syllabe ya devienne i (supra n° 110). Exemples : 1" checchati «il coupera» = chet-sya-ti ; bhokkhale «il mangera» = bhok-sya-te ; 20 sakkhiti «il pourra» = çak-sya-ti, dakkliiii «il verra» = drak-sya-ti, checchiti «coupera», etc.

Soit, d'une part, le type en -sya-, sakkhiti, et, de l'autre, un type en -isya-, *saMssati = *çak-isya-ti : en se contaminant l'un l'autre, ils ont donné naissance au type analogique sakkhissati rrpourra», et autres phénomènes similaires.

343. Le futur périphrastique (S. 2/19) a laissé en pâli quelques vestiges profondément altérés. Soit, par exemple, sk. kartasmi, qui aurait p. "kâlamhi pour répondant régulier (cf. supra


CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 97

a3i, 4°) : une corruption avec métatbèse a donné kâhâmi, qui ensuite s'est conjugué analogiquement, sg. 3 kâhati «fera», etc. La contamination de cette forme avec le type sakkhiti a donné sg. 3 kâhiti (kâhîli) et pi. 3 kâhinti, etc. On a, de même, ehiti «ira» et hohiti « sera ».

Ultérieurement, la contamination avec le futur simple (n° ahi ) a fait créer hohissati, l'analogie de essati a donné naissance à hessali «sera», etc., etc. C'est à l'analogie même qu'il faut s'adresser pour résoudre les multiples problèmes qu'elle pose à l'étudiant en pâli.

344. Le conditionnel se tire du futur simple par l'adjonction de l'augment et la substitution des désinences secondaires aux primaires : abhavissâ ou abhavissa « serait » ; sg. 2 est pareil à sg. 3, ou se termine en -sse (cf. supra n" 5o, a); pi. 3 est -ssanisu ou -ssiinsu (cf. n° 2 38) ; le reste comme à l'imparfait (n° 237), et les désinences moyennes comme aun° 197. Pour l'emploi de ce temps, on s'en référera à S. 270.

345. Version XXV.

L'IMMOLATION DE SOI-MEME (Fin).

brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïti sasapanditassa santikam gato tenâpi kimattham thito sïti vutte tathJ evâha | tam sulvâ bodhisatto somanassappatto | brâhmana sutthu te katam âhâratthâya marna santikam âgacchantena | ajjâham maya nadinnapubbam dânam dassâmi | tvam pana sïlavâ pânâtipâtam na karissasi | gaccha tâta dârûni samkaddhitvâ angâre katvâ mayham ârocehi | aham attânam pariccajitvâangâragabbhepatissâmi | marna sarïre pakke tvam mamsani khâditvâ samanadhammam kareyyâsïti | tena saddhim sallapanto catuttham gâtham âha | na sasassa tilâ atthi na muggâ nâpi tandulâ | iminâ agginâ pakkam mamam bhutvâ vane vasâ ti |[ sakko tassa katham sutvâ attano ânubhâvena ekam angârarâsim mâpelvâ bodhisattassa ârocesi | so dabbatinasayanato utthâya tattha gantvâ sace melomantaresu pânakâ atthi te ma marimsû ti vatvâ tikkhattum sarïram vidhûnitvâ sakalasarïram dânamukhe datvâ lamghitvâ padumapunje râjahamso jiya^pamuditacitto angârarâsimhi

GnAMMIIRE rÂLIE. /•''-'' '-' \ '


98 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

patil so panaaggibodhisattassa sarïre lomakûpamattam pi unham kâtum nâsakkhi | himagabbham paviltho viya ahosi || atha sakkam âmantetvâ | brâhmana tayâ kato aggi atisïtalo marna sarïre lomakûpamattam pi unham kâtum na sakkoti | kirn nârn etan ti âha || pandita nâham brâhmano sakko aham asmi tava vïmamsanatthâya âgato ti || sakka tvam tâva tittba j sakalo pi ca lokasannivâso mam dânena vïmamseyya n5 eva me adâtukâmatam passeyyâ ti bodhisatto sïhanadam nadi || atha nain sakko sasapandita tava guno sakalakappam pâkato hotû ti pabbatam pïletvâ pabbatarasam âdâya candamandale sasalakkhanam âlikhitvâ bodhisattam âmantetvâ tasmim vanasande tasmim yeva Aranagumbe tarunadabbatinapitthe nipajjâpetvâ attano devatthânam eva gato || te pi ca cattâro paiiditâ samaggâ sammodamânâ sïlam pûretvâ uposatbakammam katvâ yathâkammam gatâ ||

satthâ imam desanam âharitvâ saccâni pakâsetvâ jâtakam samodhânesi | [saccapariyosâne sabbaparikkhâradânadâyako gahapati sotâpaltiphale patitthahi] | tathâuddo ânando ahosi sigâlo moggallâno makkato sâriputto sasapandito aham evâ ti || sasajâtakam ||

(Cf. n" 218 et 235.)

ârocehi, infra n" 25g. — kareyyâsi, infra n° 5 254 et 256. — dânaimikhe «dans la gueule de la libéralité», recherche de style. —pabbatam. . ., autre bizarrerie : les contes de ce genre en fourmillent. — canda-. . . : cf. S. s. v. çaçin. — sakalo pi. . . : infra n*" a48 et 288. — La parenthèse est comme qui dirait une note insérée dans le texte: cf. la Préface, IV, 3. — Ce récit et celui des n0> 183 et ig3 sont des spécimens des étranges sujets d'édification que les prédicants bouddhistes se sont ingéniés à tirer des vieux contes d'animaux : il y en a des centaines de cette force.

34©. Version XXVI.

STANCES GNOMIQUES.

1. na pupphagandho pativâtam eti na candanam tagaramallikâ va j satan ca gandho pativâtam eti sabbâ dîsâ sappuriso pavâti || 2. yâvad eva anatthâya iiattam bâlassa jâyati j

hanti bâlassa sukkamsam muddbam assa vipâiayam II


CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 99

3. akkocchi mam avadhi mam ajini mam ahâsi me | ye tam upanayhanti veram tesam na sammati ||

k. akkocchi mam avadhi mam ajini mam ahâsi me | ye tam na upanayhanti veram tes 3 ûpasammati ||

5. bhadro pi passati pâpam yâva bbadram na paccati | yadâ ca paccalï bhadram atha bhadrâni passati ||

6. atha pâpâni kammâni karam halo na bujjhati | sehi kammehi dummedho aggidaddho va tappati ||

7. anekajâtisamsâram samdhâvissam anibbisam | gahakârakam gavesanto dukkhâ jâti punappunam ||

8. gahakâraka dittho si puna geham na kâhasi I sabbâ te phâsukâ bhaggâ gahakûtam visamkhitam | visamkhâragatam cittam tanbânam khayam ajjhagâ II

9. yassa jâlinï visattikâ

tanhâ n5 atthi kuhinci netave I tathâgatam anantagocarain apadam kena padena nessatha ]| 10. na câhu na ca hessati na c etarahi vijjati | ekanlam nindito poso ekantam va pasanisito II 11. yâvam hi vanatho na chijjati anumatto pi nai'assa nârisu | patibaddhamano va tâva so vaccho khïrapako va mâtari II 12. aham nâgo va samgâme câpato patitam saram | ativâkyam titikkhissam dussïlo hi bahujjano ||

(Dhammapada, passim.)

7-8. Le sens intime de ces deux stances obscures paraît être : Tant qu'on cherchera, sans le trouver, le «constructeur de la demeure» [corporelle], — c'est-â-dire la racine de l'illusion qui fait croire à l'existence du moi personnel {cf. supra n" 32, 5, et infra a° 3oo ), — on errera emprisonué daus le réseau des existences; mais, dès qu'on l'a trouvé, que l'illusion disparaît, on atteint la délivrance. Cela est bien bouddhique. — 9. netave, cf. infra n° 29J.il. -paka, cf. S. s. y. pa-, et p. 181. — 12. bahûjanâ ferait aussi bien le vers et le sens.


100 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

CHAPITRE XV.

CONJUGAISON : LES MODES.

34?. Gomme le sanscrit, le pâli n'a que deux modes verbaux : l'optatif et l'impératif. De plus, il n'a de modes qu'au seul présent.

SECTION I. — OPTATIF.

348. L'optatif, témoin les deux exemples du n° 2^5, remplit exactement les mêmes fonctions, impérative mitigée et potentielle ou conditionnelle, qu'en sanscrit (cf. S. 292). Dans cette dernière, si deux optatifs sont construits en parataxe, le premier exprime la condition, soit qu'il se trouve ou non précédé d'une particule signifiant «si». Prohibitif, l'optatif se construit avec na, mais également avec ma (infra 11° 261, 10).

349. Au point de vue de la forme, le pâli distingue, comme le sanscrit, l'optatif du présent athématique et celui du présent thématique (S. 29/1); mais celui-ci a presque entièrement supplanté celui-là, qui ne fait plus que se survivre dans quelques types isolés.

SI. — PRÉSENT ATHÉMATIQUE.

350. Parmi les présents radicaux, le seul optatif resté pur est : sg. 3 SM/« = syât (S. 2g5 , 1); pi. 3 siyum = syur. Aux autres personnes, et même à celles-ci, la voyelle initiale de la racine a été rétablie par analogie (cf. supra n° 200) ou contamination du subjonctif véd. asat «qu'il soit», et l'on a : sg. assam (=*asyâni), assa, assa; pi. assâma, assalha, assu assum.

351. Comme présent redoublé, il n'y a plus guère que dajjâ (=dadyât, n° 2g5, 20), qui se conjugue sur assam, mais qui d'ailleurs est concurrencé par d'autres formes. Il en est de même, dans la classe suivante, de la forme extrêmement usitée kayirâ


CONJUGAISON : LES MODES. 101

«ferait» =*karyât (supra n° n&), que l'analogie substitue à kuryât : sg. kayirâmi, kayirâsi, kayirâ; pi. kayiràma, kayirâtha, kayirum. Enfin, dans les "verbes en -nâ-, subsiste jannâ « connaîtrait» =jânïyât, mais cf. infran° a54, 5°.

353. Toutes ces formes athématiques ont, comme on le voit, les désinences actives. Eventuellement, on y rencontre çà et là un type de moyen kayirâtha, n° 2 61, 5, et cf. n° 2 5 6.

S 2. — PRÉSENT THÉMATIQUE.

353. La caractéristique générale de l'optatif pâli est un disyllabe -eyya-, qui s'attache à la dernière consonne du thème du présent, v. g. bhaveyyâmi «je serais». A sg. 3, la finale peut être un simple -e = sk. -et (cf. S. 296) : bhave = bhavet; et de même aussi pi. 1 bhavema, etc.

354. Le transport analogique de cet indice à toutes les classes de verbes donne, dans l'ordre accoutumé : 1° saye ou sayeyya «serait couché»; 20 dadeyya, ou deyya (cf. n° 199, 2), ou dajjeya (contaminé de n° 2 5i); 3° sune ou suneyya «entendrait»; à" kare ou Imbbe (cf. n° 2o3), kareyya ou kubbeyya «ferait»; 5° jâneyya «saurait»; 6° bhinde «fendrait»; 70 bhave, ou bhaveyya, ou huveyya, ou même heyya (n° 206); 8° dibbe «jouerait»; 90 gacche ou gaccheyya «irait».

355. Au passif, sauf prédilection éventuelle pour les désinences moyennes (supra n° 2 33, 2), la formation est nécessairement la même : tappe ou tappeyya ( ou tappetha, n° 2 5 6 ) « souffrirait ». Les causatifs et dénominatifs, outre les deux types normaux coraye et corayeyya «volerait», ont en outre un type écourté cor eyya, et le reste à l'avenant.

356. On a déjà pu s'apercevoir que l'optatif actif a emprunté sauf à sg. 3 et pi. 3 , les désinences de l'indicatif présent (cf. supra 11° 197). Les désinences de l'optatif moyen sont demeurées plus conformes au type du sanscrit (S. 29/1).


102 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. -eytjâmi PI. -eyyâma Sg. i. -eyyam PI. -eyyâmhe

2. -eyyâsi -eyyâiha z.'-elho -eyyavho

3. -eyya, -e -eyyum 3. -etha -eram

Le type jânema (n° 253) peut éventuellement être remplacé par jânemu (n" i8et io4, 12).

SECTION IL — IMPÉRATIF.

359'. Les désinences sont les mêmes pour la forme thématique que pour la forme athématique, à une seule différence près : sg. 2 thématique peut être sans désinence (cf. S. 3o5 et 309).

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. -mi PI. i. -ma Sg. 1. -e PL 1. -mase

2. -hi 2. -tha 2. -ssu 2. -vho

3. -tu 3. -ntu 3. -tam 3. -nlam

Nulle part plus qu'à l'impératif, la conjugaison du pâli ne concorde avec celle du sanscrit. •— Toutefois, à sg. 1 act., l'analogie de l'indicatif a changé -ni en -mi, ce qui fait que l'impératif peut se confondre avec l'indicatif. Au moyen, sg. 1 -e = ai, et sg. 2 -ssu = sva (supra n° 98); à pi. 1, le changement de -mahai en -mase s'explique par l'existence d'une ancienne forme de pi. 1 act. de l'indicatif qui n'apparaît qu'en védique (-niasi).

35S. Les principaux exemples d'impératif sont, dès lors, dans l'ordre accoutumé :

Actif : sg. 1 emi, 2 ehi, 3 etu «qu'il aille», pi. 1 enlu, etc.; brûhi « parle » ; sehi « couche-toi » ;

Il est bon de donner le paradigme complet du vb. «être» :

Sg. : 1. asmi 2. âhi 3, atthu

PI. : 1. asma 2. altha 3. santu

2° Actif : dadâhi ou dchi (et dajja, supra n° 198, i) «donne»; Moyen : sg. 1 dade, 2 dadassu, 3 dadalam;-pi. 1 dadâmase, 2 dadavho, 3 dadanlu;

3° Actif: sg. 3 sunâlu (cf. supra n°s 202 et 20 II);

h" Actif : sg. 2 karohi et kuru (S. 3 1 1, 3), 3 karolu et kurutu (analogique); pi. 3 kubbantu et karonlu (idem); — Moyen :


CONJUGAISON : LES MODES. 103

sg. i kubbe, 2 kurussu, 3 kurutaiii; pi. 1 kubbâmase, 2 kuruvho, 3 kubbaniam, sans difficulté;

5° Actif : jânâhi «sache»; kinâlu «qu'il achète», etc.;

6° Actif : chmdâhi ou chinda «coupe», comme le suivant;

70 Actif : sg. 2 bhava ou bhavâhi (et hohi, supra n°.2o6), 3 bhavatu (et hotu); pi. 3 bhavantu (et Aonfo), etc.; — Moyen : hare «que je prenne», harassu «prends», etc. ; — les deux classes suivantes exactement de même.

On se gardera de confondre sg. 1 impér. moy. avec sg. 3 opt. act. ; mais la première de ces deux formes est infiniment rare.

359. L'impératif passif ne diffère de l'actif que par la forme du thème (cf. supra n° 2 3 3 ) : chijjatu ou chijjatam « qu'il soit coupé ». Les causatifs et dénominatifs, lorsqu'ils ont leur forme contractée, affixent, pour la clarté, -hi à sg, 2 : ârocehi «annonce», kathehi

« raconte», etc.

36». Version XXVII.

LA VICTOIRE DU BUDDIIA SUR MÂRA.

tasmim samaye mâro devaputto siddhatthakumâro mayham vasam atikkamitukâmo na dâni Jssa atikkamitum dassâmïti mârabalassa santikam gantvâ etam attham ârocetvâ mâraghosanam nâma ghosâpetvâ mârabalam âdâya nikkami | sa mârasénâ mârassa purato clvâdasa yojanâni hoti dakkhinato ca vâmato ca dvâdasa yojanâni pacchato yâvacakkavâlapariyantam katvâ thitâ uddham navayojanubbhedâ yassâ unnadantiyâ unnâdasaddo yojanasahassato patthâya pathavïudrïyanasaddo viya sûyati | atha mâro devaputto diyaddhayojanasatikam girimekbalam nâma hatthim abhirûbitvâ bâhusahassam mâpetvâ nânâvudbâni aggabesi | avasesâya pi mâraparisâya dve janâ ekasadisakam âvudham na ganhimsu nânappakâravannâ nânappakâramukhâ hutvâ mahâsattam ajjhottharamânâ âgamimsu || dasasahassacakkavâle devatâ pana mahâsattassa thutiyo vadamânâ atthamsu | sakko devarâjâ vijayuttarasamkham dhamamâno atthâsi | [so kira samkho visambatthasatiko hoti sakim vâtam gâhâpetvâ dhamanto cattâro mâse saddam karitvâ nissaddo hoti] i mahâkâlanâgarâjâ atirekapadasatena vannam vadanto


104 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

atthâsi | mahâbrahmâ setacchattam dhârayamâno atthâsi | mârabale pana bodbimandam upasamkamante upasamkamante tesam eko pi thâtum nâsakkhi sammukhasammukhatthânen 3 eva palâyimsu I kâlo nâgarâjâ pathaviyam nimujjitvâ pancayojanasatikani manjerikanâgabhavanam gantvâ ubhohi batthehi mukbam pidahilvâ nipanno | sakko vijayuttarasamkham pitthiyam katvâ cakkavâlamukhavattiyam atthâsi | mahâbrahmâ setacchattam cakkavâlakotiyam thapetvâ brahmalokam eva agamâsi | ekadevatâpi thâtum samattho nâhosi | mahâpuriso ekako va nisïdi || mâro pi attano parisam âha | tâtâ suddhodanaputtena siddhalthena sadiso anno nâma puriso n' atthi mayam sammukbâ yuddham dâtum na sakkhissâma pacchâbhâgena dassâmâ ti || mahâpuriso pi tïni passâni oloketvâ sabbadevatânam palâtattâ sunfiâ ti addasa | puna uttarapassena mârabalam ajjhottharamânam disvâ ayam ettako jano mam ekakam sandhâya mahantam vâyâmam parakkamam karoti | imasmim thâne mayham mâtâpitâ va bhâtâ va anno va koci nâtako n' atthi | imâ pana dasa pâramiyo va mayham dïgharattam putthaparijanasadisâ | tasmâ pâramiyo va phalakam katvâ pâramisatthen' eva paharitvâ ayam balakâyo maya viddhamsetum vattatïti dasa pâramiyo âvajjamâno nisïdi ||

(Jâlata, inlrod. A suivre.)

mâraghosanà et similaires sont des termes techniques et consacrés : d'où aussi le pléonasme (fréquent d'ailleurs en style védique) après mârasenâ. — diyaddha- multiplie salika; mais, plus loin, visam- s'additionne avec lui. — uddham : comme la Chasse Infernale de notre folklore, symbole de la tempête, l'Armée de Mâra manoeuvre entre ciel et terre : c'est pourquoi elle a aussi

une dimension en hauteur. — ekadevatâ samattho, par syllepse, comme

s'il y avait -devo.

361. Version XXVIII. STANCES GNOMIQUES.

i. na bràhmanassa hareyya nâssa muncetha brâhmano | dhï bràhmanassa hantâram tato dhï yassa muncati ||

a. sincabhikkhu imam nâvam sittâ te lahum essati | chetvâ râgan ca dosan ca tato nibbânam ebisi ||


CONJUGAISON : LES MODES. 105

3. na jatâhi na gottena na jaccâ hoti brâhmano |

yamhi saccan ca dhammo ca sa sukhï sa ca brâhmano II

h. na câham brâhmaiiam brûmi yonijam mattisambhavam | bhovâdi nâma so hoti sa ve hoti sakincano | akincanam anâdânam tam aham brûmi brâhmanam ||

5. kayiran ce kayirâtha dalhani enani parakkame | sithilo hi paribbâjo bhiyyo âkirate rajam ||

6. attânan ce piyam jannâ rakkheyya nam surakkhitam | tinnam annataram yâmam patijaggeyya pandito II

7. kunibhûpamam kâyam imam viditvâ nagarûpamam cittam idam thapetvâ | yojetha mâram pannâvudhena jitan ca rakkhe anivesano siyâ || 8. aciram vat' ayam kâyo pathavim adhisessati |

chuddho apetavinnâno nirattham va kalingaram || g. yathâpi bhamaro puppham vannagandham ahethayam'l paleti rasam âdâya evam gâme muni care II 10. ma pamâdam anuyunjetha ma kâmaratisanthavam |

appamatto M jhâyanto pappoti A'ipulam sukham || 1 1. hïnam dhammam na seveyya pamâdena na samvase |

micchâditthim na seveyya na siyâ lokavaddhano || 1 2. yathâ buljbulakam passe yathâ passe marïcikam j evam lokam avekkhantam maccurâjâ na passati || 1 3. yo ve uppatitam kodham ratham bhantam va dhâraye | tam aham sârathim brûmi rasmiggâho Jtaro jano II 1 à. ayasâ va malam samutthitam tadutthâya tam eva khâdali | evam atidhonacârinam sakakammâni nayanti duggatim || 1 5. ucchinda sineham attano

kumudam sâradikam va pâninâ | santimaggam eva brûhaya nibbânam sugatena desitam ||

(Dhammaparla, passim.)

1. Le premier na est prohibitif: le second, simplement négatif. Le sens de muncaii (dat.), tout à fait exceptionnel paraît être «assaillir» ou «être irrité


106 PRÉCIS- DE GRAMMAIRE PALIE.

contre». Pour la symétrie, on attendrait, au lieu de hantàram, un nom d'agent tiré de rac. BAR. — 2. lahum, nt. adv. : la barque, c'est lui-même; l'eau à fond de cale, les passions. — h. « dont la mère est de caste brahmanique » — 5. Attention auxjeuxde mots. — 9. vannagandha, cp. copulatrf,

copulatrf, d'adjectif. L'ascète ne doit pas séjourner dans les lieux habités. — 12. Si la mort ne le voit pas, elle ne peut lui faire aucun mal. ■— 1 h. ladcomposé avec un gérondif.

363. Version XXLX.

LA VICTOIRE DU BUDDHA SUR MÂRA ( Suite).

atha mâro devaputto etenJ eva siddhattham palâpessâmïti vâtamandalam samutthâpesi ! tam khanam yeva puratthimâdibhedâ vâtâ samutthahitvâ addbayojanadviyojanatiyojanappamânâni pabbatakûlâni padâletvâ vanagaccharukkliâdïni unmûletvâ samantâ gâmanigame cunnavicunnam kâtum samatthâpi mahâpurisassa punnàtejena vihatânubbâvâ bodhisattam patvâ cïvarakannamattam pi câletum nâsakkhimsu || tato udakena nam ajjhottharitvâ mâressâniïti mahâvassam samutthâpesi | tassânubhâvena uparûpari satapatalasahassapatalâdibhedâ valâbakâ uttbahitvâ vassimsu | Mitthidhârâvegena patha\î chiddâ ahosi | vanarukkhâdïnam uparibhâgena mahâogho âgantvâ mahâsattassa cïvare ussâvabindutthânamattam pi temetum nâsakkhi || tato pâsânavassam samutthâpesi | mahantâni mahantâni pabliatakûtâni dhûpayantâni pajjalantâni âkâsenâgantvâ bodhisattam patvâ dibbamâlâgulabhâvani âpajjimsu || lato paharanavassam samutthâpesi | ekatodhârâul)hatodhârâasisatlikhurappâdayo dhûpayantâ pajjalantâ âkâsenâganlvâ bodhisattam patvâ dibbapupphâni ahesum || tato angârakavassam samutthâpesi | kimsukavannâ angârâ âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûle dibbapupphâni hutvâ vikirimsu || lato kukkulavassam samutthâpesi j accunho aggivanno kukkulo âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûle candanacunnarn hutvâ nipati || tato vâlukavassam samutthâpesi ! atisukhumavâlukâ dhûpayantâ pajjalanlâ âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûle dibbapupphâni hutvâ nipatimsu || tato kalalavassam samutthâpesi | tam kalalam dhûpayantam pajjalantam âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûle dibbavilepanam hutvâ nipati || tato iminâ bhimsetvâ siddhattham palâpessâmïti andbakâram samutthâ-


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 107

pesi | tam caturafigasamannâgatam mahâtamam hutvâ bodhisattam patvâ suriyappabhâvihatam viya andhakâram antaradhâyi || evam mâro imâhi navahi vâtavassapâsânapaharanangârakukkulavâlukakalalandhakâravutjhïhi bodhisattam palâpetum asakkonto kim bhane titthatha imam kumâram ganhatha banatha palâpethâ ti parisam ânâpetvâ sayam pi girimekhalassa hatthino khandhe nisinno cakkâvudham âdâya bodhisattam upasamkamitvâ siddbattha utthaha etasmâ pallankâ nâyani tuyham pâpunâti mayham eso pâpunâtïti âha || mabâsatto tassa vacanam sutvâ avoca | mâra n' eva tayâ dasa pâramiyo pûritâ na upapâramiyo na paramalthapâramiyo na pi panca mahâpariccâgâ pariccattâ na nânatthacariyâ na lokatthacariyâ na buddhicariyâ pûritâ j nâyam pallaiiko tuyham pâpunâti mayh 5 ev 3 eso pâpunâtïti ||

(Cf. n° 260. A suivre.)

CHAPITRE XVI.

LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE.

363. Comme en sanscrit (S. i83 sq.), les formes inconjugables du verbe sont d'un emploi et d'une importance considérables. Le pâli en a peu perdu : seul, le participe du parfait (S. 2 39 ) y a disparu; et en revanche il en a conservé plusieurs que possédait le védique, beaucoup plus riche en noms verbaux que le classique. On les distinguera en déclinables et indéclinables.

364. Tous ces mots, à titre de formes nominales, sont susceptibles de recevoir le préfixe négatif a- ou an- (cf. S. 1^7) : participe, ahethayam (n° 260, 9); verbal, anutta «qui n'a pas été dit»; gérondif déclinable, abhabba «incapable» (n° 299, 2); gérondif indéclinable, adisvâ (n° 2 35); infinitif, cf. infra n° 288.

SECTION I. — DÉCLINABLES.

365. Les noms verbaux déclinables sont : les participes; 20 les verbaux proprement dits; 3° les gérondifs déclinables de diverse formation.


108 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

SI. — PARTICIPES.

366. Il n'y a de participe proprement dit qu'au présent et au futur des deux voix. Mais on tire du verbal une dérivation adjective qui fait fonction de participe passé à sens actif (infra n° 276 ).

36Î'. Le suffixe du participe présent actif est-nt-, dont on a vu la déclinaison (supra n 05 171 sq.). — Il ne reste qu'à en poursuivre l'application dans les diverses classes de présents (cf. supra nos 199 sq.) : tarda «étant», enta «allant», etc.; 2° dadam et dadanla «donnant», juhonta «faisant libation»; 3° sakkonta «pouvant»; k" kubbam, kubbanta, karonta (et karam} «faisant»; 5°sunam et sunanta «entendant»; 6° chindam et chindanta «coupant»; 70 bhavam etbhavanta (>/wnte) «étant», etc., etc. —■ Pour les causatifs et dénominatifs : dhârayam, dMrenta et dhârâpenta «tenant»; corayam et corenta «volant».

368. Le suffixe sanscrit du participe présent moyen athématique, -âna-, peut en pâli s'adapter à tous les verbes, bien qu'il soit fortement concurrencé, jusque dans son propre domaine, par. le suivant : sayâna «gisant»; 20 (dadâna «donnant»); 3° (sunâna «entendant»); h" kubbàna et Icarâna «faisant»; 5° sampajâna (infra n° 299, 1); 6° chindâna «coupant»; 70 khâdâna «mâchant», etc.

369. Le suffixe moyen -mâna-, beaucoup plus répandu, s'est propagé par analogie dans toutes les classes de verbes : samâna «étant»; 2° dadamâna «donnant»; 3° sunamâna «entendant»; à" lairumâna et karamâna «faisant»; 5° (jânamâna «sachant»); 6" chmdamâna « coupant » ; 70 sussamâna «se desséchant», etc., etc.

3 ?0. Malgré la rareté relative des formes moyennes en pâli, le participe moyen y est d'un emploi très courant, notamment pour les verbes à sens intransitif, comme le dernier cité (snssali = çusvati); et, par la même raison, les verbes passifs, bien qu'ils se conjuguent généralement avec désinence active, font leur participe en -mâna-, v. g. chijjamâna «étant coupé», vijjamâna «se trouvant».


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 109

S^l. La ' formation du participe futur n'offre aucune difficulté : karissam, karissanla, karissâna et karissamâna «devant faire », etc., etc.

S 2. — VERBAUX.

3 9 3. Le sens des verbaux est le même qu'en sanscrit (S. i85). Toutefois, il peut arriver, par une sorte d'abus, que le verbal d'un verbe transitif ait le sens actif : puitha signifie « ayant été interrogé», mais peut signifier «ayant demandé».

3 73. Le verbal en -ta-, toujours formé directement sur la racine, reste en toute occurrence aisément reconnaissable, malgré les variations que lui inflige l'action combinée des lois phonétiques du sanscrit et du pâli.

i. La racine se termine par une voyelle ou une nasale : affixalion pure et simple à la forme faible, bhûta rrété» , gala «allé», hâta «tué» , etc.

2. La racine se termine par une semi-voyelle :-même affixalion, kala rrfait» (= krta, supra n° 25).

3. La racine se termine par une explosive autre que sonore aspirée : l'explosive est absorbée par le t subséquent, avec doublement, catta rrquitté» = tyakta , litta noint» = lipta,palta rratteint» = prâpta (supra n° 70).

à. L'explosive finale est une sonore aspirée : même absorption, en tenant compte de ce qu'en sanscrit déjà le t.est devenu dh (S. 61), muddha «fou» = mugdha, vudqlia rrvieux» = vrddha, laddha «pris» = labdha, etc., etc.; lïlha rrléché» (SÏ63, k" h).

5. La racine se termine par une sifflante : dillha «iudiqué» = disla, dittha rrvu» = drsla, duttha rrgâté» = dusta; mais vatla «plu» = vrsla (supra n° 77). — Et de même, éventuellement, pour tous autres suffixes ht initial.

3'S'4. A plus forte raison demeure toujours reconnaissable le suffixe -ita- très répandu, v. g. patita «tombé», pacha «cuit», pucchiia (n° 10/1, 12). C'est, comme en sanscrit, l'indice unique pour les verbes causatifs : gamita «qu'on a fait aller > allé», dès lors synonyme de gâta, pâcita « cuit », etc.

3 75. Le suffixe -na-, obligatoire dans les mêmes verbes qu'en sanscrit (S. 185 , 3), ne se dissimule guère davantage.

1. Il reste visible à la suite d'un d, qu'il assimile comme en sk. : bhiuna «fendu», channa rrcouvert». — Noter dans cette catégorie : sinna «assis»


110 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

(aussi sanna), pour *sïnna, analogique du pr. sîdati: et dinna «donné» , qui n'a pas d'équivalent sk.

s. ïïreste également visihle, sous la forme -»a-àla suited'unr, qu'il assimile (supra n° 82) : tinna «franchi» = llrna; cunna «broyé» = curna.

3. Mais il s'assimile à un g précédent (supra n° 79, 1) : bhagga «brisé» = bhagna.

376. Sur chacun de ces verbaux, on peut former un adjectif qui a le sens d'un participe passé actif, par l'addition d'un suffixe -vanl- (S. 186) ou -vin- (S. i3o, 6), dont la déclinaison est connue (supra n 03 171 sq. et 170) : dinnavâ ou dinmvanta, dinnavl ou dinnavi « ayant donné », etc.

S 3. — GÉRONDIFS DÉCLINABLES. 3 7 7. Le suffixe le plus simple est -ya- (S. 187).

1. U demeure fort souvent visible : neyya «qu'il faut mener»; kâriyam «ce qu'on doit faire, affaire» : bhâriya rrqu'il faut entretenir» et bhariyâ rrépouse»; avec métathèse, gàraylia rrblâmable».

2. Quand la phonétique exige l'assimilation du y, on en est averti par le doublement de la consonne radicale : gamma rraccessible» = gamya; bhabba = bhavya, bhabba = bhâvya, etc.

3 78. Deux gérondifs de cette catégorie, figés sous une forme désormais invariable, qui paraît être celle du nominatif pluriel neutre, sont employés indifféremment, quel que soit le sujet de la phrase, et gouvernent un infinitif-accusatif {infra n° 290), savoir : sakkâ «il est possible» (n° 19a, 8), à peu près équivalent à la tournure sanscrite de S. 190; et labblul «il est permis» (n°299, 1).

2? 7 9. Quand le suffixe est-tya-, le pâli répond naturellement par -cca-, v. g. kicca (n° 25, 1).

3§0. Aux suffixes -tavya- {-iiavya-), le pâli répond sans difficulté par -tabba- (-itabba-), v. g. kattabba = kartavya (aussi kâlabba, supra n" 231, h"), et cf. la version du n° 216.

381. Enfin, la formation la plus complexe est le type gamalûya « qui doit aller, où l'on peut aller » (double sens), lmranîya, etc.


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERRE. 111

Noter que le suffixe du gérondif déclinable peut parfois affecter, non pas la racine pure, mais le thème même du présent : pàpunanlya «qu'on peut acquérir», au lieu de pâpamya = prâpanîya.

SECTION II. — INDÉCLINABLES.

3§3. Les noms verbaux mdéclmables sont : les gérondifs indéclinables et les infinitifs.

S 1. — GÉRONDIFS INDÉCLINABLES.

383. Ce qui, dans cette catégorie, différencie fortement le pâli du sanscrit, c'est que les divers types de suffixation n'y sont pas nécessairement répartis entre les verbes à préfixe et les verbes sans préfixe : en d'autres termes, qu'en principe on peut dire kariya «ayant fait», tout aussi bien que katvâ, et vikatvâ «ayant, changé», tout ausssi bien cpievikariya (cf. S. 188). Toutefois, la forme en -tvâ, moins amphibologique, l'emporte beaucoup en fréquence.

<§84. En effet, la forme en -ya, éventuellement allongée en -yâ, était sujette à tous les accidents ci-dessus (n° 277), ce qui fait qu'elle ne se rencontre guère que dans les verbes à racine terminée par une voyelle {âdâya) et dans ceux où la phonétique permettait d'y préposer un i protecteur : vandiya et vandiyâ « ayant loué», suniya «ayant entendu», etc.; cependant gamma «étant allé» (= * gam-ya), pavissa (n° 63 , 8) et similaires.

385. Le suffixe -tya > -cca est naturellement fort peu répandu : pecca « étant mort », n° 31, 6.

386. Au contraire, le suffixe -tvâ (-itvâ") a remarquablement prospéré; et, non content d'envahir tous les verbes, il s'est attaché, non pas seulement à la racine pure, mais même au thème de conjugaison, en sorte qu'il a donné naissance aux types les plus variés. — Applications : 1° sayitvâ «s'étant couché»; 20 datvâ et daditvâ « ayant donné », thaivâ « s'étant tenu », etc. ; 3° sutvâ et sunitvâ « ayant entendue; ù° katvâ et karitm «ayant fait»; ^"îiatvâetjânkvâ^s^&rA connu»; 6° chctvâ et chindàvâ «ayant coupé; 7° bhutvâ > IvuÀvâ et bhavkvâf.devenu»; 8° (juivâ = dyûtvâ, et dibbitvâ «ayant joué»);


112 PRECIS DE GRAMMAIRE PALIE.

g0 gantvâ (avec restitution de la nasale) «étant allé» (théoriquement aussi gamitvâ et gacchitvâ); io° passif, chijjilvâ «ayant été coupé», etc., etc.; 11° causatif ou dénominatif, kârelvâ ou kârâpelvâ «ayant fait, ayant fait faire», thapâpetvâ «ayant fait poser», kathayilvâ ou kathetvâ «ayant raconté», coretvâ «ayant volé», etc.

i. Ce suffixe, commençant par t, est naturellement susceptible de causer tous les accidents phonétiques définis sous le n° 273, sans d'ailleurs s'altérer lui-même. Il s'altère toutefois dans le type disvâ rrayant vu» (n° 96, 1).

2. Mais, de plus, comme il commence par deux consonnes et que le pâli ne souffre pas 3 consonnes consécutives, il s'ensuit que la consonne radicale, similaire ou assimilée, qui précède le t, disparaît sans laisser de trace : eheteâ = chettvâ (supra). La racine, alors, devient parfois méconnaissable : ainsi, si pacitvâ n'était la forme usuelle, patvâ pourrait représenter sk. paktvâ rrayant cuit», et il représente en effet sk. *prâptvâ «ayant atteint» (n° 262).

387. Moins commun que le suffixe -tvâ, mais plus usité que lui pour certains verbes, le suffixe védique et pâli -tvâna, qui éventuellement se contracte en -tûna, s'affixe exactement dans les mêmes conditions et remplit la même fonction : sutvâna et sunitvâna « ayant entendu»; kalvâna, katlûna, kâtûna (cf. supra n° 280) «ayant fait»; etc., etc.

S 2. — INFINITIFS.

388. Le thème dont les infinitifs sont les formes casuelles est, comme en sanscrit, un thème en -lu- construit sur la racine, renforcée (S. 189) et peut, comme tout autre thème nominal, constituer le premier terme d'un composé : alikkamitu-kâma (n° 2 6 0 ) « désireux de transgresser, qui prétend braver » ; avec négation (cf. n° 26/1), a-dâtu-kâma, «non désireux de donner, avare» (n° 2 45), etc.

389. En pâli, ce suffixe -tu- (-itu-) peut en outre, comme les précédents, s'appliquer sur le thème du présent, et le thème' nominal iansi formé a un accusatif et un datif, dont la nature même définit l'emploi.

39©. L'infinitif-accusatif est en -tum. — Exemples-: etum

« aller », vallum « parler », sayitum et selum « être couché » ; 2 ° dâtum «donner» [dadâlum et dajjitum ne sont que possibles), thâtum «se


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 113

tenir » ; 3° sotum et sunilum « entendre » ; k" kattwji et kâtum « faire » ; 5° nâtum eljânitum « connaître » ; 6° chetlum etchinditum «couper»; 7° bhavitum et hotum «devenir»; 8°sussilum*.se dessécher»; 9°g-«Mlum etgamitum «aller»; io° causatif ou dénominatif, corayitum et coretum, etc.

Déformations phonétiques: vatlum (supra), cattum rrquitter», patlum «atteindre»; laddhum rrprendre», lelhmn rrlécher»; datthum rrvoir»; etc.

391. L'infinitif-datif est en -lave (cf. S. 116), rarement en -tuye, v. g. etave, sotave, etc.

393. On vient de voir qu'il n'y a pas d'infinitif passif. Mais, soit parce que l'infinitif, simple nom verbal est de sa nature indifférent entre le sens actif et le sens passif (S. 190), soit à raison du caractère un peu lâche et arbitraire de la syntaxe pâlie, Tinfinitif-datif prend souvent dans la phrase une acception de passivité : nelave (n° 2/16, 9) «pour conduire»; mais netave atthi «il est à conduire», c'est-à-dire «digne ou susceptible d'être conduit».

393. De même, l'infinitif-accusatif n'a pas besoin d'être précédé de sakkâ ou labbhâ pour prendre le sens passif. On l'a rencontré avec ce sens, par exemple, à la suite de sakkoti «il peut» (n° 2 35) et de valtati «il s'agit» (n° 218, cf. 11° 260).

OBSERVATIONS FINALES.

S 94. Une grammaire pâlie ne saurait jamais être matériellement complète : d'abord, les formes ont foisonné en tous sens et délient l'énumération; puis, tous les textes ne sont pas publiés, — tant s'en faut, — et nombre de formes encore inconnues peuvent surgir à la lumière.

395. Mais une grammaire pâlie peut être virtuellement complète, en tant que presque toutes les formes possibles y soient repérées, et qu'il n'y ait guère de chance, pour celui qui l'aura pratiquée à fond, de rencontrer, même dans les textes encore inédits, une forme tout à fait insolite et déconcertante.

S 96. C'est pourquoi l'on ne saurait trop recommander au lecteur d'analyser minutieusement toutes les formes qu'il a rencontrées dans les versions faites ou à faire, et de les classer sous leur rubrique grammaticale respective, de façon à bien reconnaître les similaires lorsqu'il abordera des textes plus compliqués et moins soigneusement glosés.

GRAMMAIRE PALIE.


114 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

999. Pour tout ce qui concerne la composition pâlie, on s'en référera à S. 3 6 à sq. et 3 7 8 sq-, sous le bénéfice des observations portées aux n°° 2 4, 28, 188 (2),"a35, etc.f pour la dérivation pâlie, au tableau des suffixes sanscrits (S. p. 181), en tenant compte des modifications que leur impose la phonétique pâlie.

398. Version XXX.

LA VICTOIRE DU BUDDHA SUR MÂRA (Fin).

mâro kuddho kodhavegam asahanto mahâpurisassa cakkâvudham visajjesi | tan tassa dasa pâramiyo âvajjentassa uparibhâge mâlâvitânam hutvâ atthâsi | (tam kira khuradhâram cakkâvudham armada tena kuddhena vissattliam ekaghanapâsâne thambhe vamsakallre viya chiiidantam gacchati) I idâni pana tasmirp niâlâvi-- tânam hutvâ thite avasesâ mâraparisâ idâni pallankato vutthàya palâyissatîti mahantamahantâni selakûtâni nsajjesum. | tâni pi mahâpurisassa dasa pâramiyo âvajjentassa mâlâgulabhâvam âpaj= jitvâ bhùmiyam patimsu | devalâ cakkaYâlamukhavatàyarn thitâ gïvam pasâretvâ sïsam ukkhipitvâ | nattho vata bho siddhattbakumârassa rûpaggapatto attabhâvo | kinnukhokarissatïti olokenti j| tato mahâpuriso pûi'itapâramînam bodbisattânam abhisarubujjhanadivase pattapallankam mayham pâpunâtïti vatvâ thitam mâram âha | mâra tuyham dânassa dinnabhâve ko sakkhiti âha | mâro ime ettakâ sakkhino ti mârabalâbhimuldiam hattham pasâresi j tasmim kbane mâraparisâya aham sakkhï aham sakkhîti pavatlasaddo pathavïudrïyanasaddasadiso ahosi 11 atha mâro mahâpurisam âha i siddhattha tuyham dânassa dinnabhâve ko sakkhiti I! mahâpuriso tuyham tâva dânassa dinnabhâve sacetanâ sakkliino | mavham pana imasmim thâne sacetano koci sakkhï nâma n' atthi | titthatu tâva me avasesattabhâvesu dinnadânam | vessantarattabhâve pana thatvâ sattasatakamahâdânassa tâva dinnabhâve ayam acetanâpi ghanamahâpathavï sakkhîti | cïvaragabbhantarato dakldiinahattham dmirriharitvâ | vessantarattabhâve thatvâ mavham sattasatakamahâdânassa dinnabhâve tvam sakkhï ua sakkhîti mahâpathavîabhimukham hattham pasâresi [| mahâpathavî ahan te tadâ. sakkhîti virâvasatena virjvasâhassena \irâvasata,sahassena mârabalam avattharamânâ viya unnadi |] tato niahâp.urise dinnan te siddhattha


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 115

mahâdânam uttamadânan ti vessantaradânam sammasante sainmasante diaddhayojanasatiko girimekhalahatthi jannukehi patitthâsi | mâraparisâ disâvidisâ palâyi | dve ekamaggena gatâ nâma n' atthi | sïsâbharanâni c3 eva nivatthavatthâni ca pahâya sammukhasammukhâ disâhi yeva palâyimsu |[ tato devasanghâ palâyamânam mârabalam disvâ mârassa parâjayo jâto siddhatthakumârassa jayo jayapûjani karissâmâ ti nâgâ nâgânam supannâ supannânam devatâ devatânam brahmâno brahmânam pesetvâ gandhamâlâdihatthâ mahâpurisassa santikam bodhipallankam agamamsu | evam gatesu ca pana tesu |

jayo hi buddhassa sirimato ayam

mârassa ca pâpimato parâjayo |

ugghosayum bodhimande pamoditâ

jayam tadâ nâgaganâ mabesino ||

jayohi — pa—

supannasanghapi jayam mabesino ||

jayo hi —pa—

jayam tadâ devaganâ mahesino II

jayohi —pa—

jayam tada brahmaganâpi tâdino ||

(Cf. n" 260 et 262.)

Au second mâlâvilânâm, observer les incorrections qu'autorise le peu de fixité de la syntaxe pâlie : on attendrait mâlâmlâne. — Observer aussi le vb.

au pi. avec un sujet sg. collectif. — devalâ : c'est là le rôle pileux que

jouent habituellement les dieux (du brahmanisme) dans les légendes bouddhiques ; ils n'y figurent que pour faire mieux ressortir la géniale supériorité du Buddha et y rendre hommage. — sakkhï : ne pas confondre avec sakhï —, ni avec le vb. «pouvoir». -— Construire dinnassa dânassa bhave (cf. supra n" 126, 1), «relativement au fait de libéralité exercée [par toi] ». — mahâpurise. . sammasante : le Buddha se parle à lui-même.

399. Version XXXI.

LES PRÉLIMINAIRES DU PRES1IER CONCILE.

atha kho âyasmâ mabâkassapo bhikkhû âmantesi | ekam idâham âvuso samayam pâvâya kusinâram addhânamaggapatipanno mahatâ bhikkhusamghena saddhim paûcamattehi bhikkhusatehi |


116 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

atha khv âham âvuso maggâ okkamma annatarasmim rukkhamûle nisldim | tena kho pana samayena annataro âjïvako kusinârâya mandâravapuppham gahetvâ pâvam addhânamaggapatipanno hoti | addasam kho aham âvuso tam âjïvakam dûrato Va âgacchantam i disvâna tam âjïvakam etad avocam | ap' âvuso amhâkam satthâram jânâsïti | âmJ âvuso jânâmi ajja sattâhaparinibbuto samano o-otamo tato me idam mandâravapuppham gahitan ti | tatrâvuso ye te bhikkhû avîtarâgâ app ekacce bâhâ paggayha kandanti chinnapapâtam papatanti âvattanti vivattanti | atikhippam bhagavâ parinibbuto atikhippam sugato parinibbuto atikhippam cakkhum loke antarahitan ti | ye pana te bhikkhû vïtarâgâ te satâ sampajânâ adhivâsenti aniccâ samkhârâ tam kutJ eltha labbbâ ti | atha khv âham âvuso te bhikkhû etad avocam | alam âvuso ma socittha ma paridevittha | nanv etam âvuso bhagavatâ patigaccJ eva akkhâtam | sabbeh 5 eva piyebi manâpehi nânâbhâvo vinâbhâvo annathâbhâvo tam kut 5 etlha âvuso labbbâ yan tam jâtam bhûtam samkhatam palokadhammam tam vata ma palujjlti | n' etam lliânam vijjatîti | tena kho pana samayena âvuso subhaddo nâma vuddhapabbajito lassam parisâyam nisinno boti | atha kho â\Tiso subhaddo vuddhapabbajito te bhikkhû etad avoca | alam âMiso ma socittha ma paridevittha sumutlâ mayam tena mahâsamanena upaddutâ ca mayam borna idam vo kappati idam vo na kappatïti idâni pana mayam yam icchissâma tam karissâma yam na icchissâma na tam karissâma ti | banda mayam âvuso dhamman ca vinavan ca samgâyâma | pure adhammo dippati dhammo patibâhïyati avinayo dippati vinayo patibâhïyati | pure adhammavâdino balavanto honli dhammavâdino dubbalâ honti avinayavâdino balavanto honli vinayavâdino dubbalâ bontïti || i || tena bi bhante thero bhikkhû uccinâtû ti | atha kho âyasmâ mahâkassapo ekenJ ûnaj;ancaarahantasatâni uccini | bhikkhû âyasmantam mabâkassapam etad avocum | ayam bhante âyasmâ ânando kincâpi sekho abhabbo chandâ dosa mohâ bhayâ agatim gantum bahu ca tena bhagavato santike dhammo ca vinayo ca pariyatto | tana hi bhante thero âyasmantam pi ânandam uccinâtû ti | atha kho âyasmâ mahâkassapo âyasmantam pi ânandam uccini || 2 || atha kho therânam ])hikkhûnam etad ahosi j kaltha nu kho mayam


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 117

dhamman ca vinayan ca samgâyeyyâmâ ti | atha kho therânam bhikkbûnam etad ahosi | râjagaham kho mahâgocaram pahûtasenâsanam | yam nûna mayam râjagahe vassam vasantâ dhamman ca vinayan ca samgâyeyyâmâ na anne bhikkhû râjagahe vassam upagaccheyyun ti II 3 || atha kho âyasmâ mahâkassapo samgham nâpesi | sunâtu me âvuso samgho | yadi samghassa pattakallam samgho imâni panca bhikkhusatâni sammanneyya râjagahe vassam vasantâ dhamman ca vinayan ca samgâyitum na annehi bhikkhûhi râjagahe vassam vasitabban ti | esâ natti | sunâtu me âvuso samgho | samgho imâni panca bhikkhusatâni sammannati —la— ti | yassâyasmato khamati imesam pancannam bhikkbusatânam sammutti —la— ti so tumV assa | yassa na kkhamati so bhâseyya | sammatâ samghena imâni —la— ti | khamati | dhârayâmïti || h ||

(Cuilavagga, XI, i , 1-4.)

C'est le concile dit de Râjagrha (capitale du pays de Magadha, cf. supra n'a), censé tenu aussitôt après la mort du Buddha, mais dont toute l'histoire est purement légendaire: voir Oldenberg, Mahâvagga, introduction, p. xxvi sq. — Les discours du promoteur du concile tiennent les n0£ i et 4 tout entiers : prendre garde aux récits, aux propos par lui rapportés et aux citations qui s'y insèrent. — yam nûna .... [yaîi ca] na-anne. ... Si d'autres que les 5oo avaient à ce moment résidé à B., ils auraient dû, à peine de nullité, être aussi convoqués. — la=râjagahe samgâyitum vasitabban.— sammatâ, cf. n° i54, i.

300. Version XXXII.

UN PEU DE PHILOSOPHIE BOUDDHIQUE.

( Que le prétendu «moi» ne trouve nulle part où se prendre.)

atha kho bhagavâ pancavaggiye bhikkhû âmantesi | rûpam bhikkhave anattâ | rûpan ca h° idam bhikkhave attâ abhavissa na yidam rûpam âbâdhâya samvatteyya labbhetha ca rûpe evam me rûparn hotu evam me rûpam ma ahosïti | yasmâ ca kho bhikkhave rûpam anattâ tasmâ rûpam âbâdhâya samvattati na ca labbhati rûpe evam me rûpam hotu evam me rûpam ma ahosïti || 38 || vedanâ anattâ | vedanâ ca l\ idam bhikkhave attâ abhavissa na yidam vedanâ âbâdhâya samvatteyya labbhetha ca vedanâya evam me vedanâ hotu evam me vedanâ ma ahosïti | yasmâ ca kho bhikkhave


118 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

vedanâ anattâ tasmâ vedanâ âbâdhâya samvattati na ca labbhati vedanâya evam me vedanâ hotu evam me vedanâ ma ahosïti || 3 g II sannâ anattâ —la— samkhârâ anattâ | samkhârâ ca h" idam bhikkhave- attâ abhavissamsu na yidam samkhârâ âbâdhâya samvatteyyum labbhetha ca samkhâresu evam me samkhârâ hontu evam me samkhârâ ma ahesun ti i yasmâ ca kho bhikkhave samkhârâ anattâ tasmâ samkhârâ âbâdhâya samvattanti na ca labbhati samkhâresu evam me samkhârâ hontu evam me samkhârâ ma ahesun ti II ko II vinnânam anattâ | vinnânam ca h' idam bhikkhave attâ abhavissa na yidam vinnânam âbâdhâya samvatteyya labbhetha ca vinnâne evam me vinnânam hotu evam me vinnânam ma ahosïti | yasmâ ca kho bhikkhave vinnânam anattâ tasmâ vinnânam âbâdhâya samvattati na ca labbhati vinnâne evam me vinnânam hotu evam me vinnânam ma ahosïti || ki II tam kim mannatha rûpam niccam va aniccam va ti | aniccam bhante | yam panâniccam dukkham va tam sukham va ti | dukkham bhante | yam panâniccam dukkham vàparinâmadhammam kallam nu tam samanupassilum etam marna eso 3ham asmi eso me attâ ti | no h5 etam bhante || h 2 || vedanâ —la— sannâ —la— samkhârâ —la— vinnânam niccam va aniccam va ti | aniccam bhante | yam panâniccam dukkham va tam sukham va ti | dukkham bhante | yam panâniccam dukkham riparinâmadhammam kallam nu tam samanupassitum etam marna eso 3ham asmi eso me attâ ti | no h3 etam bhante || 43 || tasmât iha bhikkhave yam kinci rûpam atïtânâgatapaccuppannam ajjhattam va bahiddhâ va olârikam va sukhumam va hïnam va panïtam va yam dure va santike va sabbam rûpam n3 etam marna n' eso'ham asmi na me 'so attâ ti evam etam yathâbbûtam sammappannâya datthabbam || h k || yâ kâci vedanâ —la— yâ kâci sannâ ■—la— ye keci samkhârâ —la— yam kinci vinnânam atïtânâgatapaccuppannam ajjhattam va bahiddhâ va olârikaTn va sukhumam va hïnam va panïtam va yam dure va santike va sabbam vinnânam n' etam marna n" eso 3ham asmi na me 3so attâ ti evam etam yathâbhûtam sammappannâya datthabbam || 45 II evam passam bhikkhave sutavâ ariyasâvako rûpasmim pi nibbindati vedanâya pi nibbindati sannâya pi nibbindati samkhâresu pi nibbindati viiïnânasmim pi nibbindati | nibbindam virajjali virëgâ


LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 119

vimuccati vimuttasmim vimutt 5 amhïti nânam hoti khïnâ jâti vusitam brahmacariyam katam karanïyam nâparam itthattâyâ ti pajânâtïti || 46 II idam avocabhagavâ | atlamanâ pancavaggiyâ bhikkhû bhagavato bhâsilam abhinandanti | imasmin ca pana veyyâkaranasmim bhannamâne pancavaggiyânam bhikkhûnam anupâdâya âsavehi cittâni vimuccimsu j tena kho pana samayena cha loke arahanto honti II 47 ||

(Maiâvagga, I, 6, 38-47.)

38. anattâ = na attâ. — rûpan ca , cf. supra n° 248. — ma ahosi,

cf. supra n° 221. — Sous-entendre quelque chose comme le vb. «être» devant âbâdhâya, et, devant rûpe te relativement à. . . », quelque chose comme le vb. «dire», suggéré d'ailleurs par ili. — 44. ajjhallam va bahiddhâ va équivaut à «subjectif ou objectif». — 46. nâparam. . . «il n'y a pas derechef (retour) pour l'état actuel des choses = je suis mort au monde des sens». — 47. honli, présent narratif, à traduire par un imparfait : cf. supra n° 196, 3. —- cha, eux cinq elle Buddlia. — Ce «prêche de Bénarès» est le premier acte de sa vie publique, comparable dans le canon bouddhique à ce qu'est dans l'Évangile le Sermon sur la montagne; et de ce simple parallèle ressort à première vue la différence profonde qui sépare les deux prédications de Jésus et du Buddha.



LEXIQUES.

I. SANSCRIT-FRANÇAIS.

N. B. — Ne sont pas relevés, en principe, dans ce lexique, les mots ou les sens qui figurent déjà au lexique sanscrit-français des Eléments de sanscrit classique, auquel l'étudiant voudra bien se reporter en cas de besoin. — Quand le présent lexique renvoie au suivant, c'est que le pâli présente, pour le mot afférent, une particularité qui manque au sanscrit.

amça, m. : partie, part, lot; le lot d'heur ou de malheur assigné à chacun par la destinée (246, 2 ).

akâla, m. : (litt.) temps qui n'est pas un temps; (en tête d'un cp., 32, 2) intempestif, hors de saison.

akutobhaya, adj., (litt.) à qui de nulle part ne vient crainte, impassible, imperturbable (194, 8).

agati, f., impossibilité d'aller, etc. Cf. p. agati.

a gara, nt., maison, habitacle, appartement.

agra,nt.: sommet, degré suprême (298); (en tête d'un cp!) en chef, supérieur, éminent, exquis (218).

afigana, nt., cour. Cf. p. aiigana.

ajapâla, m., (étymologiquement) chevrier.. Cf. p. ajapâla.

atipâta, m., excès, mauvais traitement (35). — PAT.

atireka, m., excédent. Cf. p. atireka-. — RIC.

*ativâkya, nt., excès en paroles, injure (246 , 12). — VAC.

atyaya, m. : fait de dépasser, de passer, etc.; instr. (32, 1), au bout de. — I.

adâtukâma11', adj., (litt.) non désireux de donner, sans charité, avare (2 45). — DA. \

adbbuta : adj., mystérieux, merveilleux; nt., miracle.

adhas, adv., prép., au-dessous de (ace. 218, gén.).

(1> Au n° S. 371, après «gérondif déclinable», ajouter «ou thème d'infinitif», et cf. S. 180.


122 PBÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

*adhivâhana, nt., véhicule (io4, i5). — VAH.

adhyâtma, adj., propre, personnel, subjectif (3oo).

adhvan, m., chemin, voyage (96 et 299).

anâgata, adj., non [encore] venu, futur (3oo).

anukampâ, f. (i25, 1), commisération, charité : d'où adj. dér.,

182,3. — KAMP. anugraha, m. : dat., cp., propre à favoriser (i5o, 5). anubhâva, m., supériorité, dignité, pouvoir supérieur et extraordinaire ( 2 4 5 ). — BHU. anumodana, nt., haute satisfaction (218). — MUD. antara, adj. : loc. plur., cp., parmi (245). antarâya: adj., qui vient dans l'intervalle; m., obstacle, danger

(cf. 60 et p. anlarâya}. — I. antariksa, nt., l'espace, l'atmosphère (en tant qu'intermédiaire

entre ciel et terre), andhakâra, m., nt., obscurité, ténèbres (262). apeksâ, f., considération, égard à. — 1KS. abhibhû, adj., qui domine, supérieur à (io5, »). — BHU. abhimukha : adj., le visage tourné vers, en face de; nt. adv.,

dans la direction de ( 2 9 8 ). abhirûpa, adj. : conforme; beau (122, 1). abhisambodhana, nt., 1.1., acquisition de la bôdhi. V. ce mot,

et cf. sam budh. abhra, nt., nuée d'orage, nuage (ig4, 5). ambâ,f. (voc. amba), mère (69, 2). ami a : adj., aigre (g4); m., vinaigre. AR, vb. : sam + ppe du caus., s'unissant avec, uni à, pourvu de

(122,7), parvenu à, confiné dans ( 12 0, 5 ). arati, f., mécontentement, impatience, désir (io5, 1). aritra, nt., rame, aviron, gouvernail (217, 5). ARC, vb., (briller), louer (cf. rc), honorer (72 , 2). ARJ, vb., pr. rnjate (cf. S. 216 et 222, 2) : se diriger.

sam-, tendre ensemble, atteindre ensemble, arnava, m. : flot, vague; mer, océan (121, 3). artha, m. : objet, chose (3a, 5); but (dat., 125, 1); besoin (le

complément àl'instr., i65, 6); avantage, richesse (121, 10);


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 123

sens, pensée (i5, i), discours (i65, n); -arlha- (cp. 262), en vue de, avantageux, fructueux.

ardha, adj., m. : en composition après un numéral, v. g.dvyardha (260), un et demi, etc.

arha, adj., qui mérite, digne de (ig4, 7). — ARH.

arhant : ppe pr., adj., méritant; m., t. t., saint, vénérable, en possession de la plus haute dignité de la communauté bouddhique (121, 6). — ARH.

alpaka, adj. : pi., très peu (63, 6).

avadhâna, nt., attention, dévotion (217, 6). — DHA.

avara, adj., cpar. de ava (S. i48): inférieur; postérieur; plus proche de celui qui parle (lat. cis-, 217, 1).

avavâda, m., t. t., instruction, homélie (218). -— VAD.

avaçesa, nt., excédent, reste. Cf. p. avasesa. — ÇIS.

avaçyâya, m., gelée blanche (262).

a va s an a, nt. : action de délier, de dételer; point d'arrivée, gîte d'étape; fin, achèvement (218). — SA.

açman, m., pierre, caillou.

astângaka, adj., composé de huit membres, de huit parties (t. t., le chemin enseigné par le Buddha(1)).

*asamvâsa, adj., privé de résidence commune, exclu de la communauté, excommunié (i5o, 7). — 3 VAS.

âkâra, m., forme, apparence, manifestation (235).— KAR.

âgâra, nt., habitacle, demeure, appartement.

âjïvaka, m., moine mendiant (299). — JIV.

âtavï, f., n. pr. d'une ville (121,11).

âttamanas, adj. (cf. S.,p. 212, n. 2), dont l'esprit est emporté,

en extase, ravi de joie (3oo, 47). âtman, m., cf. S. s. v. : soi-même (3i; 120, 2; 1 34, 8); le

moi (3oo); en cp., -âlma (3oo). _

1 âdâna, nt., fait de prendre, de s'approprier (64, 2). — DA, et cf. â-, s. v.

2 âdâna, nt., fait d'être lié, attachement (261, 4). — 2 DA.

<■' ig4, 10. Voir la préface, IV, 2.


124 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

âdïnava, m., détresse, misère (120, 9).

ânanda, n. pr. d'un des principaux disciples du Buddha, v. g.

945, 299,2. — NAND. AP, vb. -.pari-, obtenir, acquérir (299, 2).

pra-, obtenir, acquérir (261, 10), vbl prâpla, atteint,

touché de (245), ayant atteint (262). Cf. p. pâpunâti.: âpatti, f. : délit, péché (65, 1). — PAT. âbâdha,m., oppression, destruction (3oo, 38), malaise, maladie

(t35,a). — BÂDH. ârnra, ni., manguier (2 35). âyudha, nt. : cakra-, cp. possessif en sk. (épithète de Visnu « armé

du disque»), mais cp. appositif en p., cf. S. 368, 2, et 369, 1. ârâma, m., plaisir (19)- -—RAM. ârya, adj., noble, respectable; t. t., cf. p. ariya, âvila, adj., trouble, suspect (io5, 8). âçrava, adj., obéissant, docile, fidèle (i65, 3). — CRU. âsrava, m. : écume; impureté, corruption (3i, 8), dont l'homme

se libère parla vraie connaissance (300, 47). — SRU. âhâra, m., nourriture (io4, i4, et 218). — HAR. âhvaya, m., interpellation, nom. — H VA.

I, vb. : ali- (121, 3, i83, 2); anu- ( 3 1, 4 ) ; apa- (35, t ) ; upa( 16 5, 10); para-, s'en aller (261, 9 ) ; pra- (pretya « étant mort v, 31, 9 ) ; vi-, se disperser, se dissiper, s'évanouir [yita-, cp. possessif, 63, 7, etc.).

ING, vb., bouger : sam-, même sens (i34, 4).

icchâ, f., désir (cp. 135, 7. — 1 IS.

ittham, itthâ (véd.), adv., ainsi.

1 IS, vb., désirer (3i, 6) : pari-, chercher (218), rechercher, provoquer ( 15o, 7) ; sam-prati-, consentir, adhérer (218).

2 IS, vb. : pra-, caus. (le gén. régi paraît être partitif, <d'unpoussant l'autre », 298).

IKS, vb. : ava-, regarder, considérer comme (261, 12). 1R, vb. (véd.), pr. Irte et ïraie, caus. irayati, etc. : se mettre en mouvement; sam-, même sens (i34, 4).


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 125

u (véd.), particule enclitique qui s'attache surtout aux conjonctions copulatives, v. g. alho (3 i, 5) = * atha -u.

uccâ, adv., en haut, en l'air (120, 3), (cp.) haut (64, 9); uccâvaca, adj., haut et bas (cp. copulatif, cf. ava), nt., diversité, changement d'humeur ( 134, 5).

un cha, m., glanage, glanure, glane, fétu (120, 2).

utthâtar, m., qui se lève, actif, vaillant (121,7). — STHÂ.

utthâna, nt., fait de se lever, de se produire, de se manifester, etc. (262). —STHÂ.

utpâda, m. (comme le précédent, 63, 2). — PAD.

udan, nt. (véd.), eau (2 17, 4).

udâna, m. : expiration; expansion de joie et de triomphe; hymne ou stance proférée dans un pareil état d'âme (t. t.) ; dénom. udânaya'.i(?>2, 5, avec un spécimen d'udâna). — AN.

udâra, adj., élevé (cf. ud), noble, excellent (182, 12). —AR.

udgrahana, nt., action de saisir (235). — GRABH.

udbheda, m., développement (260). — BHID.

udra, m. (cf. udan), loutre. -— 218.

unnama, nt., relèvement, hauteur (182 , 7). — NAM.

unnâda, m., bruit, fracas (260). —NAD.

upakâra, m., service, assistance (i5, 1). —KAR.

upadhi, m., t. t., substratum(1> (io5, 1). — DHA.

upanisad, f., instruction ésotéiïque(2'. — SAD.

upamâ, f. : mesure appliquée, comparaison; exemple (i34, 8); parabole (128); (à la fin d'un cp.) semblable à (261, 7). ■— MA.

upavasatha,m. : veillée; veille de fête, vigile (où l'on jeûne); 1.1., jeûne religieux (218). — 3 VAS.

upasevin, adj., qui recherche, fréquente ( ig4, 6). — SEV.

upânah, f., sandale, chaussure (65, 3). — NAH.

upâsaka, m. : serviteur; adhérent; t. t., fidèle laïque de la religion bouddhique (122, 1 ). — AS.

C Les ttsubstrats» dont doit se libérer celui qui aspire à la sainteté bouddhique sont «amour, douleur et action».

(2> C'est en sk. le nom teclmique des traités théosophiques qui forment le complément et sont censés contenir l'essence suprême des Védas. Cf. p. wpanisâ.


126 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

uraga, m. («qui marche sur la poitrine»), serpent (217, 1), cf.

uras et -ga. usna, adj., nt., chaud, chaleur (32, 3).—US.

ÛH, vb. (variante probable de VAH), pr. uhati, etc. : vi-, affouiller, déblayer (218).

rsabha, m., taureau.

eka : ne deArient simple article indéfini que dans les bas temps du sk., mais en p. couramment ( 1 o4, 2 ).

ekatas, adv. : d'un côté (218); ensemble (218).

ekântam, ace. adv., complètement, sans restriction, définitivement (246, 10). Cf. anla.

etarhi, adv., cf. S. 169, 2°: maintenant (246, 10).

audaka, adj., aquatique. Cf. udakaetS. 87.

audârika, adj. dér. (cf. udâra), de forte taille, grand, gros, grossier, matériel (3oo, 44).

aupamya, nt., comparaison. Cf. upamâ et S. 87.

ausadha : adj., végétal; nt., simple, remède (217, 1). GLosadJii et S. 87.

katuka, adj., aigu, mordant, rigoureux (120, 5). katbâ, f., propos, discours (245), conte, etc.

1 KAR, vb. : le causatif au sens du simple, emploi fréquent, surtout en p., v. g. 183, 2.

sam- (-sfo-ta), façonné, créé, contingent (29g, 1).

2 KAR, vb., pr. kirali kirale (véd.), pass. lâryale, etc. : répandre, joncher; â-, répandre en abondance, soulever (261, 5); vi-, disperser, éparpiller (262).

karïra, m., nt., jeune tige de roseau (298).

karna, m. : oreille; coin, pan (262).

karmânta, m., occupation, besogne (io4, 4). Cf. anla.

KARS, vb. (io4, 8) : sam-, recueillir, amasser (2 45).

karsaka,m., laboureur, agriculteur ( 104, 12).

KALP, vb. ; convenir, être séant (299, 1); caus., arranger,


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 127

ajuster, gagner (i 83, a); upa-, revenir à, être à la convenance, à la disposition de (182, 8),

kalpa, m,, période indéfinie, long cycle d'années qui correspond à la durée du monde (2 45).

kaipya (gér. décl. de KALP), adj., rituel, à prescrire, prescrit (182, 3), recommandable, bon (i5o, 4).

kalya, adj., sain, séant, exact (3oo, 4a), agréé (299, 4).

kaçyapa, m., tortue(87, a).

kasgya ; adj,, rouge, jaune-rouge; m., nt.,lie, ordure, (t. t.) impureté , corruption ( 10 5 , 2 ).

kâtyâyana, m,, n. pr, patronymique de l'auteur d'une grammaire pâlie (i5).

kâma, m. : ^kâma, cp. possessif, qui a le désir de, qui souhaite ( 31, 6 ), a envie de ( 18 3, 1 ).

kâya,m., assemblage des membres, corps (3i, 5), corps, assemblage, multitude (260). <=— 1 CI.

1 kâla, m. • kâlma, au temps prescrit (182, 3).

2 klla, adj,, noir (le dieu-serpent, 260). kâlakrta, adj, cp., fixé par le temps.

kâçyapa, m., n. pr. patronymique d'un des premiers disciples du Buddha et grands saints de la communauté bouddhique (87, a, et 299).

kasaya, m., nt. (cf. kasaya et S. 87), robe jaune, insigne du moine bouddhiste ( 1 o5» a)..

kimçuka, m., butea frondosa, arbre à belles fleurs rouges qui ressemblent à des papillons (262).

kitava», m- : joueur, vaurien;- n, pr. (120., 4).

kilbisa, kilvisa, nt., pé&ké (120, 6).

k-ïrti, f., renommée, gloire (121, 5).

kîla, m., pieu, poteau, bloc (i65, 9).

kuti, kutï, f., cabane, hutte, hangar ( 16 5, 1 ).

kutumba, nt., maisonnée, famille : d'où adj. kulumbika, qui administre la maisonnée, chef de famille (218)

kudya, nt., mur intérieur, paroi (182,1).

kutas, interrogation exclamative qui équivaut à une négation ou prohibition énergique (135, 4, et 299, 1).


128 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

kumâra, m., jeune garçon, infant, jeune prince (260). kumuda, nt., nymphéa, lotus de nuit (261, i5). kuçinagara, nt., n. pr., capitale du pays des Mallas, dans la

plaine du Gange (299, 1 ). kusïda, adj., indolent, paresseux, négligent. — SAD avec particule péjorative.

kûta, m., nt. : corne; sommet, faîtage (246, 8). kûpa, m. : loma- (245), cavité à poil, pore, krtu (pi. krtvas, en dernier terme d'un cp. dont le premier terme

est un numéral), fois (32 , 3). krsi, f., labourage, agriculture (1 o4 , 12). — KARS. kokâlika, m., n. pr. d'un disciple du Buddha (i83, 1). kauçalya, nt., correction ( 15, 1). Cf. kupala et S. 87. KRÂM, vb.: ad-, dépasser, transgresser (260); sam-ati-(vbl, 194,

7), laisser derrière soi, s'affranchir de; apa-, s'en aller (120,

4); ava-, descendre, venir (299, 1): â-, aborder, monter sur

(65, 1); ni-, s'avancer (260); tus-, sortir (32, 3); para-,

s'avancer hardiment (260), faire un effort énergique (261, 5,

calembour); pra-, s'avancer, partir (193, 9); upa-sam-, venir

à (32 ,1). krïdâ, f., jeu (120, 1). — KRID. KRUÇ, vb., pr. kropali, etc. : crier; â- (246, 3), poursuivre de

cris, insulter, injurier, krodha, m. (217, 1, et 298), krodhana, nt. (i65, 2), colère.

— KRUDH. KLIÇ, vb. : vblklista, mal, souffrance (3 1, 9). ksamâ et ksânti, f., patience, résignation (121, 9). — KSAM. KSI, vb. : pass., se consumer de chagrin, en plaintes (i35, 4);

vbl, détruit, anéanti (3oo,46); vi-sa?n-(non sk.), vbl, anéanti

(246,8). KSIP, vb. : ud-, avancer, tendre en avant, lever (298): pari-,

entourer, envelopper (32, 3). ksudra, adj. : petit; vil, méprisable (261, 8). ksura, m., rasoir, lame très affilée (298). ksurapra, m., lame lancée eu guise de flèche (262). ksema, m., nt., paix, refuge, sécurité (io4, i5).


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 129

KHAN, vb. : ni-, enfoncer en terre (i65, 9).

khara, adj., dur, rude, grave (i35, 2).

khâdya: adj., gér. décl. de KHÂD ; nt., aliment qu'on mâche,

nourriture solide (182,2). khila, m., nt. : friche, terre improductive; stérilité, impuissance;

obstination vaine et coupable ( 165, 2). kheta, m., phlegme, salive (65, 4). KHYÂ, vb. : sain-, compter, recenser, estimer ( 1 g4 , 8).

gaccha, m., arbre (262).

ganayati, vb., compter, recenser (io5, 4, cf. gana).

GAM, vb., aller (3i, 11); apa-, s'éloigner de, quitter (i35, 4); â-, Arenir dans (120, 2); sam-anu-â-, vbl, doué de (262); ■ sam-â-, venir ensemble à (182, 4); ud-(jo, 2); abhi-ud-(86); upa-, s'approcher de (i83, 7), venir à (299, 3); ni-, encourir (120, 6); vi-, se disperser, s'évanouir (32, 4).

gamana, nt., le fait d'aller, l'entrée au (16).

3 GAR, vb., veiller (63, 1) : prali-, passer en veillant (261,6).

garbha, m., matrice, embryon, la renaissance en ce monde (abhorrée des bouddhistes); -garbhe, -garbham, au sein de (245).

GARH, vb. : vi-, blâmer, désapprouver (i5o, 4).

gavesate, vb. (litt. cal désire des vaches», 1 IS), désirer ardemment, rechercher avec zèle (246, 7).

gavesin, adj., désireux (63, 7); cf. gavesate.

1 G A, vb., aller : adhi-, aller à, atteindre (246, 8).

2 GA, vb., chanter : sam-, chanter en choeur, réciter ensemble en cadence, réciter, répéter (29g, 1).

gâthâ, f. : chant; (t. t.) dans les livres bouddhiques, la partie versifiée qui s'insère dans la prose d'un récit, stance, v. g. io4, 11, 1 g 3, 3, etc. — 2 GA.

gamin, adj., qui va, parvient à (63, 6). — GAM.

*girimekhala, (litt.) «ceinturé de montagnes n, cf. mekhalâ, n. pr. de l'éléphant de Màra (260).

girivraja, m., n. pr., capitale du pays de Magadha (120, 1).

G1UMMAIIÎE PALIE. (J

IMPRIMERIE KATIOKALE


130 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

gîta, nt., chant, chanson (64, 7). — 2 GÂ.

guda, m., boule : mâlâ-, gerbe, bouquet (262).

guna, m. : qualité; kâma-, qualité sensuelle (il y en a autant que de sens), délices (122, 7); vertu, abnégation, piété(245).

gulma, m., nt., buisson, brousse (218).

geha, nt. (forme prâcritisée de grha), maison (i83 , 7).

go car a, adj., m. : où l'on vague, cherchant sa nourriture (218); portée, domaine (2 46, 9), ce qui est à portée («proie» 218); mahâ- (cp. possessif), de grandes ressources (299, 3).

godha, f., grand lézard, iguane (235).

gopa,m. : berger, éleveur (io5, 4); gardien (235). • gomin, m., propriétaire de bétail (i65, i5).

gautama : patronymique, de la famille de Gôtama; m., n. pr., nom de famille du Buddha ( io4, 10, etc.).

gaurava, nt. : lourdeur; importance; gravité, respectabilité. Cf. guru.

GBATH, vb., pr. grathnâli et granthaii, vbl gralhita, etc. : lier, attacher, s'attacher (121, 5).

grantha, m., noeud, lien (217, 8). — GBATH.

GBABH, vb. : caus. au sens du simple (en p., contamination de l'un et de l'autre, 27, i83, 6), prendre, etc.; ni-, contracter ( 6 ) ; pra-, saisir ( 12 0, 3 ), étendre, lever (29g, 1 ) ; prati-, accepter, (t. t.) recevoir un don, l'aumône (216, 1).

grâha, adj., qui tient, qui se borne à tenir (261, i3). — GRABH.

grïvâ, f., nuque, cou (235, 298).

GLA, vb., pr. glati etglàyati, vbl glana, caus. glâpayad, etc. : être fatigué, languissant, malade (122,1).

ghana, adj. : ferme, solide (298); cp. eka-, massif, d'une solidité à toute épreuve (i34,4, 298). — H AN.

GHUS, vb., pr. ghosali, caus. ghosayati, etc. : bruire, crier, proférer à voix très haute (218, 260); ud-, caus., entonner à pleine voix (298).

ghosanâ, f., proclamation (cri de guerre, 260).


LEXIQUE SANSCRIT:FRANÇA1S. 131

cakravala, nt. : horizon circulaire (bordé d'un cercle de montagnes légendaires); disque du monde, univers (mythique11', 260).

caturanga, adj., quadruple, complet (substantivement dans le cp. du n° 262).

candrâ,m. (218, la lune est le calendrier des jeûnes).

capala, adj., inconstant, léger, papillonnant (io5, 5).

CAR, vb. : se promener (120, 1); pratiquer ( 165, i3),etc; pari-, (caus.) circuler, passer oisivement la vie (122, 7); vi-, circuler, errer (121, 12), voyager ( 183, 3 ).

carman, nt., peau, pelage (i83, 4).

caryâ, f., pratique, zèle, culte intense (262). — CAR.

câpa, m., nt., arc (246, 12).

cârin, adj., qui se conduit, pratiquant (194, 1).

1 CI, vb. : ud-, choisir, élire, convoquer (29g, 2);pra-, cueillir (3i, 1, 63, 5, etc.).

2 CI, vb., gér. ind. -citya : sam-, de propos délibéré (i5o, 7). cïrna, adj. (vbl de CAR), pratiqué (121, 1).

cïvara, nt., robe du moine bouddhiste (io4, 4, le cp. est copulatif et t. t. des attributs du mendiant).

cûrna : (vbl d'un vb. CARV), réduit en poudre (262); vi-, id. ( 2 6 2 ) ; m., nt., poudre, farine (262).

cetana, nt., intelligence, conscience; cp. sa-, conscient, animé, être vivant (2g8).

CYU, vb., pr. cyavali cyavate, vbl cyuta, etc. : s'en aller, disparaître, (euphémisme) mourir (120, 8).

chattra, nt., parasol (insigne de haute dignité, de royauté, etc.,

260). CHAD, vb.(i65, 1) : â-, couvrir (3i, k);prali-, recouvrir (218). chanda, m., bon plaisir, vouloir, désir (2gg , 2). chavi, f., peau : en conséquence, la négation de anu chavim signifie

«à contre-poil» (i5o, 4). CHID, vb. : couper, rompre (i65, 9-10); ud-, id. (261, i5).

W Dans la croyance bouddhique, ces ttunivers» sont en nombre infini, groupés par trois et séparés par des ttenfers». Le texte du n° 260 en admet 10.000.


132 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

jagatï, f.,la terre (63 , 8, d.jagat).

jatâ, f., tresse (coiffure distinctive de l'ascète (261,3).

JAN, vb. : pass., échoir à, venir en partage (246, 2).

jantu, m., créature, être, homme (ig4, 2). — JAN.

janman, nt., naissance, origine. —JAN.

jâtaka, nt! : nativité, (t. t.) conte relatif à une des renaissances du Buddha ( 1 g 3, 10) et recueil de ces contes. — JAN.

jâtarûpa : adj., beau; nt., or (64, 10).

jâti, f., naissance, renaissance (au sens bouddhique, i65, i3) : ksînâ —, la renaissance est détruite, épuisée (3oo, 46) =le sujet ne renaîtra plus.

jâlma, adj., vil, misérable ( 193, 4).

jihvâ, f., langue.

jïrna, adj. (vbl de JAR), vieux, usé (217, 1).

jïvikâ, f., vie, subsistance (i83, 2). — JIV.

jïvita (vbl de JIV), vie (63, 2, 121, 1, 122, 5, etc.).

jïvin, adj., vivant (121, 1).—JIV.

jetavana, nt. (forme prâcritisée de *jelr- «bois du vainqueur?)), n. pr. de la forêt qui est un des théâtres ordinaires de la prédication du Buddha ( 183, 1 ).

jiïapti, f. (cf. jMpayali), annonce (proposition mise à l'ordre du jour, 29g, 4).

JNA, vb. : estimer (261, 6); anu-, approuver, permettre (65, 4); 'pra-, connaître, comprendre, avoir la claire intelligence (121, 10, 217, 6), (vbl)préparé (un siège, 218); sam-pra-, comme pra- (2 g g, i);prati-, affirmer (io4,12); vi-, connaître distinctement, bien discerner (63,1); sam-,marquer,indiquer (1 5, 1, cf. samjnâ), reconnaître pour, prendre pour, penser, croire (1 83, 5).

jiïâti, m., parent proche, parent. (182,3). — JNA.

jiïâtra, nt., entendement, connaissance (246, 2). •— JNÂ.

jiïâna, nt., connaissance, science (262). —JNA.

JYÂ, vb., pr.jinâli, vblj'ïïa, etc. : violenter (246, 3).

J VA L, vb. : pra-, flamber, être ardent (262).

taksaka, m., charpentier (3i, 3). — TAKS.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 133

tagara, nt., une certaine plante odoriférante et le parfum exquis

qu'on en retire {2 46, i). tathâgata : adj., venu en telle situation; m. (litt. «tel qu'il est»),

n. pr., surnom ordinaire et très commun du Buddha (2 46, 9). TAP(1), vb. : pass. (3i, 11); anu-, (pass.) souffrir à la suite de,

se repentir, regretter (105,9). TAB, vb. :franchir (121, 3, ig4, 7); caus., faire passer, transporter à l'autre bord (217, 5); ava-, descendre, (caus.)

décharger (i83,'4), (vbl) traversé de part en part, transpercé

(217,10). taruna, adj. (f. -l), jeune, tendre (245). tâta, voc., mon fils (interpellation affectueuse, 2 45). tâdrç, tâdrça (io5, 10), adj., tel; pour l'application pâlie et

exceptionnelle du premier de ces mots au Buddha (298), cf.

tathâgata ou la Préface (IV, 8-g). — DARÇ. tâmra : adj., rouge ;nt., cuivre. TIM,vb. : caus. *temayati, mouiller, humecter (262). tiras, prép., adv., à travers, de l'autre côté, derrière. — TAR. tïrtha, nt., gué, bain, bain sacré. — TAR. tïvra, adj., aigu, fort, intense, tùsnïm, ace. adv., en silence (2gg, 4). trsnâ, f., soif, cupidité, désir sensuel (217, 7). — TARS. tejana, nt., pointe de flèche (3i, 3). — TU. TYAJ, vb. : pari—, abandonner, sacrifier (218, 245). tyâga, m., renoncement absolu., sacrifice de ses biens et de sa

personne (vertu par excellence, 121-, 8). trâna, nt. : -bhïru-, cp. possessif, adj., en garde scrupuleuse,

circonspect, timoré (122, 5). tvac, f., peau (217, 1).

damça, m., taon, grosse mouche (32, 3). — DAÇ. daksinâ, f., (par extension de sens) oblation (182, 11). dadlri, nt. (décliné sur aksi), lait aigri (2 35). DAM, vb., pr. damayati, vbl dânta, etc. : contenir, dompter

<>' Le sens trbriller» (194, 4, avec jeu de mots) n'est que p.; mais en sk. même les verbes qui siguifient «brûler» ont l'arrière-sens de (thriller», et réciproquement.


134 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

(3i, 3); (vbl) refréné, ascétique (i65, 4), âtma- (120, 2) = ya âtmânam adamayat.

1 D AR, vb., pf. dadâra, vbl dlrna, caus. dârayati, aor. caus. adïdarat, pass. dïryate, etc. : percer, fendre ; *ud-, aurait le même sens.

2 DAR, pr. driyate, etc. : â-, avoir égard à (cf. âdara); sam-â-, donner la plus grande attention à (218).

darbha, m., sorte d'herbe douce et fine (235).

DARÇ,vb. : caus., manifester ( 2 3 5 ); m-, caus., enseigner, indiquer, prescrire (182, 12); gér. décl. darçanïya, digne d'être vu, beau (122, 1 ) ; ppe pf. sans redoublem. darçivas, qui a vu, s'est rendu compte de, connaît à fond (io5, 3).

DAL, vb. (variante de 1 DAR), pr. dalali, etc., crever, éclater; caus. dâlayati (165, 10), avec^ra- (262), faire éclater, briser, fracasser.

dahara, adj., fin, tendre, jeune (ig4, 5).

1 DÂ, vb., donner (yuddham—, assaillir, 260), permettre (260): â-, recevoir, prendre, saisir (63, 5, etc. ) ; upa-â-, saisir, employer, s'attacher à, tenir compte de (300, 47); sam-â-, livrer à, (caus.) faire que quelqu'un se livre à, suborner envuede(i5o,7); anu-pra-, offrir, donner, apporter (182, 12).

2 DÂ, vb., pr. dyati, vbl dita, etc. : lier.

dâna, nt. : don; (plus spécialement) repas offert (2 18). — 1 DA. daman, nt., lien, corde à bétail (165, 9). — 2 DÂ. dâyaka, m., donateur (182, 5, 245). — 1 DÂ. DIV, vb., pr. devali, vbl dyûna, caus. devayati, etc. : pari-, se

désoler, se lamenter (2gg, 1). DIÇ, vb. : caus., prêcher (3i,i, 261, i5); ud-, citer (réciter,

i5o, 6), (gér. ind. adv.)relativement à, au sujet de. dïrgharâtram, nt. adv., longtemps (cf. râlri). durgati, f. : misère, etc.; l'enfer (3i, 11). — GAM. durdina,.nt., intempérie (32, 2, cf. dina). durnaya, m., incorrection (i5, 1). —Ni. DUS, vb, : pr. dusyali dusyate (65, 1) et pass. du caus. cksyate

(ig3, 7), se gâter, s'abîmer, subir dommage, périr; pra-,

vbl dusla, nt., méfait, péché (120, 7). dûraksya. adj., difficile à garder (io5, 5). — RAKS.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 135

deçanâ, f., instruction, prêche, leçon (ig3, 10). — DIÇ.

DRU, vb. : upa-, assaillir, oppresser, opprimer (2gg, i).

dvipada : adj., bipède; m., homme (ig4, 10).

dvïpa, m., nt., banc de sable, île.

dvïpin : adj., parsemé d'îles (cf. dvïpa), tacheté; m., léopard,

panthère (i g3, 4). dvesa, m., animosité, haine. — DVIS.

dhaniya, m., n. pr., Leriche (i65, i).

DHAM, vb., pr. dhamati dhamate, vbl dhamita dhmâla, pass.

dhamyate dhmâyale, caus. dhmâpayati, etc. : souffler; jouer d'un

instrument à vent, v. g. 260 et 193, 1. DHAR, vb. : caus., tenir en main (260), arrêter net (261, i3),

constater qu'une proposition est adoptée, la tenir pour ferme

(299<4 dharanï, f., terre, sol (165, 7). — DHAR.

dharma, m. (outre les sens généraux connus) : bonne condition, état d'âme (des saints, 121, 6; il y en a deux essentiels, le calme et la contemplation) ; (t. t.) la loi, la doctrine, en tant qu'opposée à la discipline (yinaya) et éventuellement à la métaphysique [abhidharma).

dharman, nt. (véd.), loi, ordre (io5, 8). — DHAR.

DHÂ, vb. : antar-, cacher, (pass.) s'évanouir (262), (vbl, 29g) disparu; api-, recouvrir (une chose par une autre, i34, 9), rendre [le bien pour le mal] ; â-, installer (lefeu, 165, 1); sam-â-, Arbl, très ferme, attentif, absorbé, fervent ( 10 5, 2, 120, 2); sam-, gér. ind., adv., relativement à, au sujet de, contre (260).

dhârana, nt., fait de porter (64, 8). — DHAR.

1 dhârâ, f., flot jaillissant, torrent (262).

2 dhârâ, f., lame, tranchant (262).

1 DHÀV, vb., pr.dhâvati, etc. : couler; courir (217, 10); anu-, courir le long de (63, 6) ; vi-, courir çà et là (217, 10) ; sam-, parcourir (2 46, 7).

2 DHÂV, vb., pr. dhâvad, vbl dhauta (65, 1) : laver, dhur, dhura, m., joug, charge. — DHAR.


136 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

*dhuravant, adj., qui porte, qui s'impose un joug, une charge

(121, 7). Cf. dhur. DHÎJ, vb., pr. dhûnoti dhûnute et dhunoti dhunute, vbl dhûta et

dhuta, etc. : secouer; vi-, secouer en tous sens (2 45). dhûpayati, vb. (caus.' d'une rac. dhû «fumer», cf. dhûma),

enfumer (fumer, 262). dbrti, f., fermeté, force d'âme, résignation (121, 8). — DHAR. *dhenupa, m., jeune veau (165, 7, cf. -pa). DHYA, vb., pr. dliyâli et dhyâyati, etc. : penser, méditer; ava-,

prendre en mal, juger mauvais, se scandaliser (ce sens a passé

à p. ujjhâyad); *vi- (non sk.), réfléchir, méditer, s'instruire

par méditation (caus., 217, 6). dhyâna, nt., méditation, contemplation. — DHYA. dhyâyin, adj., adonné à la méditation (ig4, 4). — DHYÂ. DHVAMS, vb., pr. dhvainsali, caus. dhvanisayati, etc. : disperser;

vi-, en tous sens (260). dhvaja, m., étendard, drapeau.

nagara, nt., villeforte, citadelle (261, 7).

NAD, vb., pr. nadati, etc. : bruire, rugir (245); vbl nadila, nt., rugissement (i83, 1); ud-, mener grand bruit (ig3, 1), crier, mugir (298).

nada, m., bruit, rugissement (245). — NAD.

nanândar, f., belle-soeur (181).

NAND, vb. (31, 12) : abhi-, se réjouir au sujet de, accueillir avec grande allégresse ( 3 0 0, 47 ).

nandana, adj., causant joie, délices (1 65, i4). — NAND.

namasyati, vb. (cf. namas), il fait hommage, il salue respectueusement (32, 4).

NAH, vb. : upa-, attacher, faire un paquet de (métaphorique, 2 46, 3); sam-, (vbl, ig4, 4) équipé.

nâga, m.: serpent (32, 3, etc.); (par écourtemenl d'un cp. possessif tel que *nâga-nâsa ) éléph ant ( 16 5, 10, 246, 12).

nâtya, nt., danse, comédie (64, 7, et 120, 1).

nânâ, adv. : diversement; (généralement en tête d'un cp., 218, 260) divers, de toute sorte.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 137

nikâma, m., désir, plaisir, agrément ( i g 4 , 6). Cf. kâma.

nigama,m., ville (262). —GAM.

nitya,adj. : constant (adv., ig4, 1); éternel (3oo, 42).

nidâna, nt., cause, liaison, occurrence (1 5o, 2).— 2 DÂ.

nindâ, f., désapprobation, blâme ( 134, 4). — NIND.

nimna, nt., lieu en contrebas, vallon (182,7).

niraya, m., enfer (3i, 8, et ig4, 6). — I.

*nirdâna,nt., action de sarcler 11' (io4, i4).

nirvana, nt. : extinction; l'état suprême d'indifférence absolue

auquel aspire le bouddhiste et qui doit le préserver de toute

renaissance(2). — 2 VA. nivâta : adj,, à couvert du vent; [asile] discret; nt., sécurité.

Mais p. nivâta (m., 120, 9) signifie s modestie». — 2 VA. nivârya, adj. (gér. décl. de VAR caus.), susceptible d'être

refréné, coercible ( 105, 5). — 1 VAR. nivâsa, m., gîte de nuit (i83, 6). — 3 VAS. niveçana, nt. : fait d'entrer; demeure, gîte; patrie; (métaph.,

261, 7 ) attachement. NI, vb. : conduire (246, 9); emporter (235); trouver en cherchant (246, 9, jeu de mots); pra-, amener, apporter, servir

(182, 3 ?), désirer (182, 3?), mais cf. p. panïta; vi-,renvoyer,

chasser, maîtriser (217,1), nu, encl., annonce souvent une interrogation (218, etc.). netrika, nt., tuyau de seringue (le sens «canal d'irrigation» n'est

pas sk.). Cf. p. neltika (31, 3). — NI. nyagrodha, m. (=*nyak-rodha «qui croît de haut en bas »), le

grand figuier d'Inde dont les branches retombantes poussent

des radicelles et reproduisent de nouveaux sujets (32, 1, etc.).

Le brahmanisme et le bouddhisme l'entourent d'une vénération

religieuse. — RUH. nyasa, m., dépôt, gage (87). — 2 AS.

( 1) 11 existe un nom d'agent nirdâlar ttsarcleur», qui se rattache à une rac. 3 DA «couper».

(J) Ce n'est naturellement pas ici le lieu de discuter le sens de cette nolion si connue et pourtant si ardemment controversée. M. Oldenberg incline à croire que le nirvana est bien le néant, mais qu'on réservait aux seuls adeptes de premier rang cette révélation désolante.


138 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

PAC, vb. : caus., faire cuire (i83, 6); pass., être cuit, brûlé à petit feu (120, 7), mûrir, venir à point (246, 5); vi-, (caus.) dissoudre par cuisson, (pass.) venir à maturation, entraîner ses suites naturelles, cf. sk. vipâka et p. vipâceti.

patala, nt. : toit; couche (de nuages, 262).

PAT, vb. : ud-, s'élever, éclater (217, 1); ni-, tomber (262); sam-ni-, (caus.) assembler, convoquer (i5o, 2);pra-, tomber à la renverse (2 g g, 1); vi-, (caus.) faire envoler, faire sauter, couper (246, 2).

pati, m. : gavâm-, taureau ( 165, 7).

PAD, vb. : â-, encourir (194, 6); ud-, avoir lieu, se produire (32, 2);prati-ud-, (vbl) actuel, présent; upa-, venir à, avoir en partage (3i, 8), gagner (120, 10), (vbl) doué de (217, 6); ni-, se reposer, rentrer chez soi (218); prati-, venir à, prendre (un chemin, 299, 1); sam-, (vbl) acquis,possédé (132), doué de (120, 2).

pada, nt. : pas, trace de pas (246, 9); endroit, séjour, support [a-, 246, 9, jeu de mots); mot, phrase, sentence 11' (dharma-, sentence morale, ou le corps de la doctrine, ou plutôt le titre même de l'ouvrage, 3i, 1, et cf. la Préface, HI, 2 Eh); quart de stance, vers (260).

1 PAR, vb. : emplir (i65, 11);pari-, id. (182, 8).

para, adj. : nt. adv. (abl.), à la suite de, après (122, 7).

parama, adj. : suprême, idéal, infini (32, 5, etc.); t. t. fréquent, v. g. dans paramârtha, «la Vérité suprême, l'Etre en soi ». Cf. pâramï (262).

parâkrama, m., effort énergique, assaut violent (260). — KRAM.

parâjaya, m., perte, défaite (298). — JI.

parikarman, nt., préparatifs (du service divin, 216, 1) ; -krta, apprêté, aplani, balayé, etc., en vue du service divin (65, 4). — KAR.

parityâga, m., sacrifice (i° de sa fortune, 20 de son épouse, 3° de ses enfants, 4° de son royaume, 5° de sa propre vie, accompli par le Buddha, 262 ). — TYAJ.

( 1) Les «quatre padas» (msc. en p., ig4, 10) sont des sentences qui formulent les quatre «nobles vérités» du bouddhisme (âryasalyâni). Préface. IV, i.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 139

paridevana, nt.- (-â f.), lamentation (i 82, 10). — DIV.

*paridrava, m., fait de courir de côté et d'autre, égarement. Cf. p.pariddava.—DRU.

parivesanâ, f., distribution de vivres (io4, 5).

parivrâja, m., marcheur, promeneur, moine errant et mendiant, ascète (jeu de mots, 261, 5). — VRAJ.

paris ad, f., assistance, escorte. — S AD.

pariskâra, m. : ustensile; (218) au nombre de huit (l'écuelle, les trois robes, la ceinture, le rasoir, l'aiguille et le filtre), constituent le mobilier essentiel du moine bouddhiste. -— KAR.

parihâna, nt., décadence, perdition (io5, 3). — HÂ.

parusa, adj., rude, grossier, insolent (120, 5).

parna, nt. : plume, aile; feuille (217, 3).

paryanka, m. : divan; le siège sur lequel le Buddha est assis, les jambes ramenées sous le corps {eka-, 32, 1), dans la pose hiératique bien connue, et que Mâra lui dispute (262).

paryavasâna, nt., fin (245, cf. avasâna).

paryâya, m., succession, série; répétition; sentence, leçon, instruction (i5o, 7).— I.

palâyati, vb. (*palâ=parâ, et ayali pr. thématique, mais le vb. ainsi formé a pris une existence indépendante et donné naissance en sanscrit et en pâli à de nouveaux dérivés), il s'enfuit (260, etc.). — I.

palita, adj., gris, chenu, blanchâtre (56).

PAC, vb. : voir; voir les choses telles qu'elles sont (3oo, 46); avoir une vision, une compréhension claire, juste (32, 5 ) ; sam-anu-, envisager comme, tenir pour (3oo, 4a).

pândukambala, m., belle pierre décorative d'un blanc jaunâtre, marbre jaune-pâle'1'.

pâtra, nt., (t. t.) écuelle à aumônes (io4, 4). — 1 PÂ.

pana, nt., boisson (182, 3), breuvage (135, 1). — 1 PÂ.

pâpman, m. : malheur; péché; n. pr. le Malin (épithète ordinaire de Mâra, 165, i4, etc.). Ci.papa.

para, nt., rive opposée (63, 6), rive (217, 1).—2 PAR.

(" Matière première du trône d'Indra (2 35).


140 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

pâramï, f. (inusité en sk., équivalent de sk.paramatâ, ou de sk.

pâram-itâ «passage à l'autre bord», cf. para, qui est aussi p.

avec le même sens) : degré suprême, vertu idéale, perfection'1', pârçukâ, f. (aussi parçukâ et par eu f., et cf. pârçva nt.), côte (os

du thorax), 246, 8. pârçva, nt., côté : triiii —, à droite, à gauche et derrière soi

(j>açcât), l'adversaire étant devant (260). pâvaka : adj., purifiant, pur; m., feu (31, 4). — PU. pâvâ, f., n. pr. d'une ville (2gg, 1).

pinda, m., nt. : motte; lingot; grappe, régime ; bouchée de nourriture; aliment mendié, aumône (io4, 7). pindï, f. (235) : cf. pinda. pipâsâ, f., soif (120, 8). — 1 PA. PID, vb. : caus., comprimer, pressurer (2 45). pïtin, adj., qui boit, buveur. — 1 PÂ. punja, m. : tas, masse; touffe (245). punya : adj., heureux, agréable (ig4, 6), bon, vertueux ; nt., le

bien (3i, 10) et le mérite qui en procède, pur a, nt., bourgade, ville, puratas : adv., en avant (260, les autres mots à l'avenant);

prép., devant, en face de (gén., 32, 4). purusa, m. : mahâ-, surnom du Buddha (260). PUS, vb. : vbipusla, nourri, choyé, chéri, cher (260). puskara, nt., fleur de lotus bleu (217,4). PUJ, vb. : âtmânam— (ig4, 3), se surveiller avec ferveur, pûjâ, f. (182, 5, et p.pûjanâ, 19/1, 3), culte. — PUJ. pûti, adj., pourri, puant (i65, 10). Mais cf. p. pûtilalâ. pûra, adj. : remplissant; plein (182, 8). — 1 PAR. pûrvâhna,m., avant-midi (io4, 4). Cf. ahan et vikâla. prthak, adv., séparément, un à un (121, 9). prstha, nt. : dos; surface(245). paurâna, adj., antique (218). Cf. purâna.

u) Les textes en distinguent: 1° trois degrés, «normal» (sans épitlièle), «inférieur» (upa-), et «absolu» (paramâiilia-); 2° dix genres, «charité, moralité, abnégation, sagesse, énergie, patience, véracité, résolution, douceur, résignation»; en tout 3o. Cl'. 262.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 141

prakata, adj., visible, manifeste (245).

prakarana, nt., occasion, occurrence (i 5o, 2). ■— 1 KAR.

prakâra, m., espèce, sorte (260). — 1 KAR.

prakrama, m., pas, début. — KRAM.

pragalbha, adj., résolu, hardi, effronté (74).

prajâ, f., la gent (au sg., 63, 6), les gens. — JAN.

prajna, adj., sage, intelligent ( 105, 10). —JNÂ.

prajnâ, f., connaissance, intelligence (io4, i3, et 3oo).

pratigati, f., retour (2gg, 1). — GAM.

pratigrahana, nt., acceptation, fait de recevoir (à titre

d'aumône, 64, 10). — GRABH. pratirûpa, adj. : conforme à un modèle; convenable, recommandable

recommandable 121, 7, et i5o,4). Cf. rûpa. pratilâbha, m., conception (63, 2). —LABH. pratisamvedin, adj., ayant la pleine et absolue conscience de

(32,1). — 1VID. pratyanta, m., limite, frontière (218). Cf. anla. pratyaya, m., cause (abl., 1 82, 2, «à cause de»). — I. pradosa, m., corruption, faute, péché. Cf. dosa. prapanca, m. : développement; diffusion intellectuelle et

morale, en tant qu'opposée au reploiement sur soi-même

(1 g 4, 7), et le mal qui en résulte, prapâta, m., chute : chïhna-, chute pareille à celle d'un [arbre]

coupé, brusque, violente (29g, 1). — PAT. prabhâ, f., éclat, splendeur (262). — BHÂ. pramâna, nt., mesure, taille (262). — MA. pramâda, m., négligence (plus spécialement dans l'accomplissement des devoirs religieux, 64, 5, et 10 5, 3). — M AD. pramocana, nt. : fait de détacher; cueillette (io4,i4?); déliATance

déliATance i4, jeu de mots ? cf. io4, 16). — MUC. *praroga, m., destruction. Cf. roga et RUJ. pralopa, m., destruction. —LUP. pravrtti, f., nouvelle, fait(183, 1). — VART. pravrajita, m. (vbl de VRÀJ), religieux mendiant (299,1). PRAÇ, vb. : prad-, interroger (i5o, 2). praçamsâ, f., éloge, louange (134, 4). —ÇAMS.


142 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

praçna, m. : question; problème; controverse. — PRAÇ.

prasâda, m. : apaisement (cf. SAD); sérénité; joie, etc. (i5o, 5); mais cf. n.pasâda.

praharana, nt. : attaque; arme offensive (262). — HAR.

prâjana, nt., gourdin, aiguillon à mener le bétail (cp. copulatif, io4, i3).—AJ.

prânaka , adj., vivant; m., être vivant (cf. prâna et prâmbhûta, 3a, 5); (vermine, 245).

prâtar, adv. : de bonne heure; demain (235).

prâtarâça, m., déjeuner (i83, 6). — 2 AÇ.

prâdur, adv. : — BHU, apparaître; — KAR, manifester.

prâya, m. : règle, bon usage; sa-, cp. (S. 180, 3), normal, avantageux, bon, sain (i35, 1). —I.

*prâçamsa, adj. (dér. àepraçanisâ, S. 87), faisant éloge, rendant l'hommage dû ( 12 0, 10?).

prâsâdika, adj. : affable, gracieux; beau; cf. sk. prasâda, mais aussi p. pasâda (122, 1 ).

phana, m., crête du serpent (32, 3). phalaka, m., nt. : plaque; bouclier (260). phâla, m., nt., soc de charrue (io4, 10).

BANDH, vb. : prati-, (vbl) attaché à ( 122, 2 , et 246, 11). BARH, vb., pr. brmhati et brhali(cf. brJiant), caus. brmhayati, etc. :

fortifier, affermir (261, 15). bala, nt. , force matérielle, vigueur; armée (260). balâhaka, m., nuée d'orage (32, 4, et 262). bali, m., tribut, offrande, balin, adj., fort, robuste (cf. bala). balivarda, m., taureau de joug (io4, 10). bajiirdhâ, adv., extérieurement (300, 44). Cf. bahis. BADH,vrb. -.prati-, repousser par violence, proscrire (2gg, 1). bâla, m. : enfant; être dénué de raison, insensé (3i, 4). *bâliçika, m. (sk. baliça «hameçon»), pêcheur (218). bâhâ, f. (inusité en sk.) : bras; dvâra- (182, 1), chambranle. Cf.

bâhu.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 143

bindu, m., goutte (217, 4), perle (262).

bïja, nt., semence (io4, i3).

budbuda, m., bulle d'air dans l'eau (261, 12).

BUDH, vh. : comprendre, songer à (i34, 10), être dans son bon

sens (246, 10); vbl, t. t., n. pr. (i5o, 4, etc.); sam-, vbl,

complètement illuminé (autre nom du B., 121, 12, etc.). bodhi, f., t. t., l'absolue illumination, la révélation de la suprême

vérité, par laquelle un homme atteint l'état de Buddha. Cf. les

suivants. — BUDH. bodhimanda, m., le siège qu'occupait le B. quand il atteignit la

bôdhi (260). bodhimandala, nt., l'endroit sacré où se tenait le B. lorsque la

bôdhi lui fut révélée, bodhisattva, m., t. t., celui qui a atteint le stade de sainteté

immédiatement inférieur à celui de Buddha (nom que porte

le B. dans ses incarnations antérieures à la dernière, i83,

2, etc.). brahmacarya, nt., t. t., chasteté (64, 3, etc.). brahmacârin, m., t. t., qui garde le voeu de chasteté, brahmadatta, m., n. pr. d'un roi (i83, 2, etc.).

1 brahman, nt., t. t., piété, dévotion.

2 brahman, m. : n. pr., Brahma, le dieu suprême du brahmanisme (ig4, 2), qui en toute circonstance rend hommage à la sainteté supérieure du Buddha (mahâ-, 260); t. t., pi., certains anges très élevés dans la hiérarchie céleste (298).

brâhmana, m. : sectateur de Brahma (io4,2, etc.); t. t., bouddhiste parvenu à un haut degré de sainteté (121,9, etc.), arhat (cf. ce mot).

brâhmanya, nt., t. t., état de brâhmana (i35, 4).

bhaktakrtya, nt., repas (218). — BHAJ et KAB.

bhagin : adj., heureux (cf. bhaga); f. -ï, soeur (parce qu'elle a le

bonheur d'avoir un frère, 180). BHAJ, vb., choyer, honorer, servir (io5, 10). bhadanta, m., bouddhiste (honorifique, i33,2).


144 PRECIS DE GRAMMAIRE PALIE.

bhaya, nt. : terreur (217, 9); danger (ig3, 2), en apposition au n° 1 o5, 7, ou bien cp. bhayamârgam; -darcivas, qui voit un danger dans, qui évite (105 , 3).

BHAR, vb. : apa-, emporter ( 235 , ou *apa-â-z. emporté et apporté ici»); ud-, faire sortir, tirer (235).

bhavya, adj., propre à, sujet à (io5, 3), capable de (299, 2); l'emploi avec régime est pâli. — BHU.

BHÂ, vb. : â-, luire, éclairer (194, 4); prati-, apparaître, se manifester, plaire à (dat., ace, 128).

bhâga, m. : part, lot (io5, 4); partie, division, côté (260), etc.; upari-, loc. adv., au-dessus de (298).

bhândikâ, f., ustensiles, mobilier, pacotille (i83, 4).

bhâraka, nt., charge, cargaison (i83, 3).

bhâradvâja : adj., relatif à, issu de Bharadvâja (sage de l'âge védique); n. pr. patronymique d'un brahmane; krsi-, sobriquet, parce que cette branche de la famille s'adonne à l'agriculture, soit quelque chose comme «Bh. de Labour» (io4, 3).

bhâva, m. : fait de devenir, d'être, nature, etc. : bhûyas-(i5o, 6), le fait de [le] devenir davantage; aima- (2g8), existence en âme, une des incarnations antérieures et successives [du Buddha]; les trois cpp. en 2gg signifient «séparation, privation, contrariété»; -bliâvam â-PAD (262), se changer en.

BHÂS, vb. : adhi-, adresser la parole à (io4, 11).

bhâsâ, f., façon de parler, langage, langue (1). — BHÂS.

BHÂS, vb., pr. bhâsad, caus. blmsayad (cf. BHÂ) : luire, briller; pra-, caus., éclairer, illuminer (t34, 9).

bhiksu, m., t. t., moine bouddhiste.

BHID, vb., briser (120,4, et cf. 2o5).

BHÎ, vb., avoir peur (193, 2, etc.), et cf. BHYAS.

BHUJ, vb. (io4, 8-9) : gér. décl. bhojya, nt., nourriture (plus spécialement semi-liquide, pâteuse, etc., 182 , 2).

BHU, vb. : vbl du caus., formé, transformé, discipliné, en bon point (63,4, etig4,3); anu-, jouir de (120, 1); pari-, caus., maîtriser ( 16 5, 4 ) ; pra-, vbl, abondant.

bhrta, m. (ci bhrlya), salarié, serviteur (i65, 5-6).

bhrti, f., entretien, salaire (1 65 , 6). — BHAB.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 145

bhrça, adj., fort, violent (ig4, 9), rigoureux (120, 6). bheda, m. : fait d'éclater, de se produire avec violence (262);

séparation d'avec, destruction de (120, 10). — BHID. bheri, bherï, f., tambour (ig3, 1). bhoga, m., repli, anneau d'un serpent (32, 2). BHYAS, vb., craindre : caus. bhïsayad (262). Cf. BHÏ. BHRAMÇ, vb., pr. bhramçale et bhraçyate, vbl bhrasla, caus.

bhramçayati, etc. : tomber (218). BHRAM, vb. : vbl, égaré, lâché à l'aventure (261, i3). bhrû, f., sourcil (g3).

magadha, m., n. pr. de pays (2, 3) et des gens qui habitent le

Magadha (io4, 2). MAJJ, vb., pr. majjali majjate, aor. pass. amajji, vbl magna,

caus. majjayati, etc.-: plonger; ni-, s'enfoncer, se terrer (260). mandana, nt., ornement, parure (64, 8). mandapa, m., nt., pavillon, hall de fête (218). mandala, nt. : disque (245); vâta-, cyclone (262). MAD,vb. :pra-, être négligent, inattentif ( 134, i,etc). mada, m., ivresse, orgueil, insolence (120, 9). — M AD. madya, nt. (gér. décl. de MAD), liqueur enivrante (64, 5). madhyama, adj., médian, moyen. M AN, vb. (217, 2) : vbl, accordé, promis à; désidér., éprouver,

mettre à l'épreuve (235); sam-, être d'avis, décider, autoriser,

sanctionner ( 2 9 9, 4 ). manaâpa : adj., qui gagne le coeur, charmant, exquis (i65, 3);

nt., plaisir sensuel (1 94 , 9). — AP. manusya : adj., humain; m., homme (63, 2). m an 0 rama, adj., délicieux (235). — RAM. mantrayati, vb. : â-, interpeller (245), conter à (ace, 29g, 1);

ni-, inviter (218). mandârava, m., arbre à corail, erythrina indica (passe pour un

des arbres célestes(J', 2 g g, 1).

( 1) En conséquence, si les fleurs de cet arbre se rencontrent sur terre, c'est que les dieux les y ont semées du haut du ciel, pour solenniser quelque événement extraordinaire.

Git.uiMAiwi pji.11:. 10

IMPr.lSIETlIE NATIONALE.


146 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

MAR, vb. (ig3, 8, etc.) : caus. marayad, tuer (262), causer la

mort de (i35, 4). marïcikâ, f., reflet, mirage (261,12). MARC, vb. : sam-, toucher, saisir, (métaph.) toucher du doigt,

méditer avec certitude (2g8). mala, nt., ordure, tache, rouille (261, i4). mallaka, nt., vase de noix de coco, vase (65,4). mallikâ, f., sorte de jasmin (246, 1). maçaka, m., moustique (32, 3). m ah an t, adj. : t. t., cp. maJiâ-, épithète ordinaire des dieux et des

grands personnages, v. g. mahâpurusa et mahâsaltva, le Grand Etre

= le Buddha. mahï.f. («la grande»), n. pr. d'une rivière (165, 1-2). MA, vb. : mesurer, former; abhi-nis-, se faire à soi-même, revêtir

(32,4); caus., se faire à soi-même, se donner (260), construire, édifier (2 45). mânavaka, m., jeune homme (32,4, et 5g). mâtrâ, f. : mesure: quantité (d'une voyelle, i5,4); -mâtram,

rien que (2àb, 282), exactement, entout(io4, 3, 2gg, 1, plus

ou moins explétif). Cf. S. 3go. mâna, m., orgueil, vanité, arrogance (32, 5). — MAN. mânava, m., homme. Cf. manu et 5g. mâra, m. : la mort; t. t., le diable, le grand ennemi des hommes

et l'adversaire acharné du B. qui doit assurer leur rédemption,

cf. 260, 262 et 298. — MAR. mârjâra, m., chat. — MARJ-(?). mithyâ, adv., à faux (cp. 261,11), faux, mîmâmsâ. f., méditation, épreuve (245): — MAN. MUC, vb. : lâcher: délivrer, etc.; se défaire de. s'affranchir de

(31, 4, et cf. p. muccad); pra-, délivrer, affranchir (pass. mucyate,

mucyate, 16); vi-, affranchir (3oo, 46). mucilinda, m., nom d'un arbre (légendaire, 32, 1). niunja, m., sorte de roseau d'un usage courant pour la confection

de nattes et cordeaux (16 5, 9). MUD, vb. : se réjouir (3i, 10); anu-, se réjouir de (182,4);


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 147

pra-, être très heureux (3 i, 10); sam-, jouir en commun d'une

vie heureuse (2 45). mudga, m., sorte de fève comestible (245). muhûrta, m., nt., moment, court instant (194, 3). mrsâ, adv. : en vain, à faux : d'où cp. -vâda, m., mensonge

(64,4),etl'adj. dér., i35,4. mekhalâ, f., ceinture (insigne du moine), medhâ, f., intelligence, sagesse : d'où dér. medhâvin (105, 5) et

cp. sumedlia (1 o5 , 10), etc. maitra, nt., amitié. Cf. mitra et S. 87. maireya, m., nt., sorte de boisson sucrée et -spiritueuse

(64,5). mogha, adj., vain,sans valeur, de rien (i5o, 4). — MUH. moha, m., erreur, égarement (29g, 2). — MUH. maudgalyâyana, m. (issu de Maudgalya, lui-même de la

descendance de Mudgala), n. pr. patronymique d'un

des premiers disciples du B. et fondateurs du bouddhisme

(245).

YAM, vb. : vbl, retenu, tempéré, réduit (io4, i4);

sam-, même sens (adverbial dans le cp., ig4, 1). YÂ, vb. : caus. yâpayali, faire aller, faire passer, passer le temps,

la vie (vivre, 182 , 7). YÂC, vb., interroger, prier, solliciter (218). yâcaka, m., mendiant, religieux mendiant (218). yâma, m. : marche, cours; veille, tiers de la nuit, de trois heures

environ (261, 6). — YA. YUJ,vb. : s'adonner à, s'appliquer à (loc, ig4, 5); caus., atteler

(dompter, 261,7); anu-, s'attacher à (ace, 261, 10); pra-,

atteler (io4, 3). yuddha, nt. (vbl deYUDH), combat (260). yoktra, nt., corde d'attelage (io4, i3). — YUJ. yoga, m., attachement, ferveur religieuse, absorption dans la

pensée suprême (io4, i5). — YUJ. yojana, nt. : attelage, étape d'attelage, route à faire (63, 1);

lieue (260).


148 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

yoni, m., f. : sein, matrice, cf. 261, 4; la .périphrase en 218 revient à dire «incarné en lièvre».

RAKS, vb. : garder, etc.; surveiller pour protéger (261,6); surveiller pour empêcher de nuire (261,7).

raksaka, m., gardien (i83, 7). — RAKS.

raksâ, f. : go-, élève, élevage (182 , 6). — RAKS.

rajas, nt.: poussière (i34, 7, et 261, 5); impureté, corruption, mauvaises passions (261, 5).

RANJ, vb., pr. ranjad et rajyali, vbl rakla, caus. ranjayati, pass. rajyate, etc. : teindre, se teindre; vi-, déteindre, s'affranchir de toute passion (cf. râga), entrer dans l'état d'indifférence ( 3 00,46) ; sam-, se passionner (108).

rati, f., plaisir, volupté (io5, 1). — RAM.

RABH, vb. : â-(i34, 6), (gér. indécl. adv.) à propos de, relativement à, en l'appliquant à (183, 1 ).

RAM, vb., caus. ramayali, etc. : jouir d'un calme heureux, se plaire, etc. (63, 7); vbl rata, satisfait, se plaisant à (io5, 3).

rava, m., cri, voix haute (ig3, 2). ■— RU.

rasa, m. : suc (245, 261, 9); mets délicat (218).

râga, m., passion : vïta-, indifférent. ■— RANJ.

râjagrha, nt., n. pr., capitale du Magadha (2gg, 3).

r â-çi, m., amas, monceau (245).

RU, vb., pr. rauli et ravali,pî. rurâva, aor. arâvït, vbl ruta, caus. râvayati, etc. : crier (ig3 , 2).

RUC, vb. : â-, caus., faire savoir, annoncer, dénoncer (65, 1).

rucira, adj., brillant, splendide (i34, 2). — RUC.

RUJ, vb., pr. rujali rujate, pf. ruroja, vbl rugna, etc. : briser; pra-, pass. rujyate, périr (299 , 1).

RUDH, vb. : *vi-â- (217, 9), gêner, oppresser, serrer.

RUH, vb. : abhi-, monter sur (260); ava-, descendre (120, 3); vi-ava-, caus., amener à descendre, à se priver de, dégoûter de, priver de (abl., i5o, 7); â- (217, 5).

rûpa, nt. : t. t., la forme, la matérialité extérieure qui semble constituer l'être (3oo, 38); lathâ-, ainsi fait, tel (194, 2).


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 149

roga, m., maladie, infirmité (i65, 5). — RUJ.

laksana, nt.. cf. S., p. 242 , et s52 , n. i.

laghu, adj., léger (syllabe brève, i5, 4).

LANGH, vb., pr. lahghati, caus. langhayati, etc. : sauter, bon■

bon■

latâ, f., plante grimpante, liane (i65, io).

LAP, vb. : 134, 5, cf. p. lapayali; sam-, converser (2 35).

LABH, vb. (3i, 6, etc.) : pass. (impersonnel), il réussit, il est bon, possible, permis, etc. (3oo, 38, et cf. 278).

lângala, nt., charrue (io4, 3).

LIKH, vb. : à-, dessiner, tracer (245).

LIP, vb. : pass. lipyate (217, 4); upa-, pass. (217, 4), et cf. la note : mouiller, souiller.

LUBH, vb., pr. lubhyad, caus. hbhayad, etc. : être cupide; vbl lubdha, cupide (substantivement, 122,5).

loka, m. : non seulement ce monde-ci et l'autre monde (v. g. 121, 5 ), mais le monde, le domaine privé de telle ou telle divinité ou entité légendaire (v. g. 260). Cf. p. deva.

lola, adj., remuant, inconstant, luxurieux ( \ 65 , 3).

lohita, adj., rouge (35, et cf. rohita).

vamça, m. : bambou (2g8); série continue, race; dvïpa-, la généalogie de l'île [de Ceylan], ouvrage semi-historique (126, 3); coutume héréditaire, pieuse tradition (218).

vanijyâ, f., trafic, commerce (182, 6).

vata, adv. exclamatif, certes, en vérité (121, u , etc.).

VAD, vb. : parler (ig3, 8); caus., faire résonner (ig3, 1), et cf. p. vâdeti; abhi-, interpeller (216, 1 ), caus., saluer (13 2 , 216).

VAN, vb., pr. vanotiet vanali, etc. : aimer.

1 vana, nt., bois, forêt (235).

2 vana, nt., concupiscence, cf. 13 1 et 246, 11. — VAN. A^AND, vb., pr. vandali vandate, vbl vandita, etc. : saluer, louer.

Variante nasalisée de VAD. VAM, vb., vomir, cracher, rejeter (io5, 2).


150 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

vayas, nt., âge, âge viril (adulte, i83, e).

1 VAR, vb. : â-, couvrir, empaqueter (2 18); pra-, couvrir, vêtir (i83, 4); vi-, découvrir, (vbl) sans toit (i65, 2); sam-, parisam- (vbl-, 3i, 5), contenu, contenu en tous sens.

varga, m. : groupe; classe, ordre (de consonnes, i5, 7);

sai-vargiyâs, pi., formant un groupe de six, (t. t.) les six moines du début de la communauté bouddhiste (122,2, etc.). —VARJ.

VARJ, vb. : â-, s'adonner, s'appliquer à, observer (218, 235); pari-, caus., éviter avec soin (io5, 7).

varna, m. : forme, aspect (32,4, et cf. pj. vanna, 260); état de lieux (65, 4); description, hypotypose (122 , 3).

varnayati, vb. : sam-, décrire, louer (122, 3).

VART, vb. : (impersonnel) il se trouve, il sied, etc. (218); anu-, caus., employer, observer (120, 9); â-, se retourner (2gg, i);ni-, revenir (io4, i5); nis-, se produire, naître (i83, 2); pra-, se rendre à (182, 7), se produire, s'élever (298); vi-, tourner sur soi-même (2gg, 1 ); sam-, être sujet à (3oo, 38).

varti, vartï, f. (sens divers, entre autres), la moulure qui court au bord d'un vase. — VART.

vardhana, adj. : loka- (261, 11), fauteur du monde, mondain. — VARDH.

VARS, vb. : pra-, pleuvoir (i65, 1).

VARH, vb., pr. vrhali brhali, pass. vrhyate, caus. barhayad, etc. : tirer violemment: â-, arracher ( 2 17, 10).

valli, vallï, f., liane (218).

vaça, m. : pouvoir, autorité (260); instr. adv., cp., par rapport à, par le moyen de (218). — VAÇ.

vaçâ, f., génisse, vache (i65, 7).

2 VAS, vb. : ni-, endosser par dessus un autre vêtement(!). se draper dans (io4, 4, 260).

3 VAS, vb., pass. usyate; etc. : habiter, séjourner (2g8, 3),

Childers, pour le pâli, donne précisément le sens inverse, qui va bien pour le premier passage, mais mal pour le second, à moins qu'on n'entende * nivastra-vastrëni en cp. copuiatif.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 151

pratiquer, observer (3oo, 46); adhi-, caus., adhérer à une opinion, une doctrine (2gg, i); upa-, attendre, attendre le lendemain, faire vigile, jeûner; sam-, cohabiter, s'adonner à (261,11).

vastu, nt. -.prêta- (cf. 120), affaires de revenants. — 3 VAS.

vastra, nt., vêtement (2g8). •— 2 VAS.

VAH, vb. : entraîner, emporter (194, 9); â-, amener, procurer, assurer (121, 1).

VA, vb. : souffler; nis-, s'éteindre (i65, 2), parvenir au nirvana; pari-nis-, parvenir au nirvana (31, 8, et se dit de la mort du B-, 2gg, 1); pra-, souffler, s'exhaler, exhaler son parfum (2 46,i).

vâcâ, f., voix, parole, entretien (3 1, 5). — VAC.

vânija, m., marchand (io5, 7, i83, 3, et cf. vanij).

vâta, m. : adv. cp., prati-, à contre-vent (246, 1).

vâditra, nt., instrument de musique. — VAD.

vâma, adj., gauche (côté, 260).

vârânasï, f., n. pr. de ville (aujourd'hui Bénarès, i83, 2, etc.).

vârivaha, adj., amenant de l'eau (rivière, 182, 8).

yârdala, m., nt., temps pluvieux (cf. 32, 2).

vâlikâ (2 i8) = vâlukâ (262), sable.

vâsa, m., demeure, séjour (121, 11, et i65, 2). — 3 VAS.

vâha : adj., qui traîne; m., bête de trait, cheval, véhicule, etc. (194,9).'— VAH.

vikâla, m. (temps inopportun), après-midi (64, 6), le moine ne devant manger qu'entre le lever du soleil et midi.

vigraha, m. : existence distincte; forme individuelle, corps; cp. possessif (i5o , 7), individu. — GRABH.

vicaksana, adj., sage, voyant (121, 6). — CAKS.

vijaya, m., victoire (260). ■—JI.

vijnâna.nt., conscience (261, 8, et 1.1. de psychologie, 300, 4i). — JNÂ,etcf. la Préface, IV, 5.

vitâna, m., nt., baldaquin, dais (298). — TAN.

vitta, nt,, richesse, trésor (121, 1 ). — 2 VID.

1 VID, vb. : savoir, reconnaître (32, 4, etc.); caus., percevoir, sentir, éprouver, souffrir ( 1 2 0, 5).


152 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

2 VID, vb. : acquérir, gagner (121, 7, etc.); trouver: pass., se trouver, être (63,8, etc.); nis-, trouver [le fond], pénétrer, se blaser, s'affranchir de désir (3oo, 46).

vidiç, f., région collatérale (298, cf. diç).

vinaya, m. : bonne conduite, morale; retenue, .discipline (32,5, etc.); t. t., discipline (en opposition avec le dharma, cf. ce mot). — NI.

vipatti, f., insuccès, incorrection (i5, 1). — PAT.

viparinâma, m., changement (300, 43). —NAM.

vipâkâ, m., conséquence, fruit (io5, 9, etc.). — PAC.

vibhava, m., affranchissement de l'existence, délivrance finale, nirvana (217, 7). — BHU.

vibhûsana, nt., ornement (64, 8). — BHUS.

vimukti, f., délivrance (32, 1). — MUC.

virâga : adj., exempt de passions (32, 5); m., absence de passions, indifférence (3oo, 46). Cf. râga.

virâva, m., cri, clameur (2g8). — RU.

vilepana, nt. : onction; onguent (64, 8). — LIP.

vivara, m., nt., fente, trou, anfractuosité (63,8). — 1 VAR.

viveka, m., discernement (32, 5).

VIÇ, vb. : â-, pénétrer (217, 9); nis-, jouir de, posséder (i65, G), acquérir, trouver (246,7); Pra~ •- pénétrer (63,8), caus., faire entrer dans (suspendre, 235).

viçuddhi, f., purification, pureté (3i, 10). — ÇUDH.

vïdhra : adj., sans tache, serein (32, 4); nt., temps serein, ciel clair, etc.

vega, m., mouvement impétueux, élan (262).-— VU.

venu, m., roseau, bambou.

vetana, nt., salaire, gages (165, 5).

vedanâ, f., 1.1., sensation (3oo, 39). — 1 VID.

vedha, m., fêlure, défaut (217, 6). — VYADH.

velâ, f. : moment (32,5); loc, en temps opportun (218, et cf. l'observation sur vikâh).

vesa, m., costume, apparence extérieure (235 ).

VEST, vb., pr. vestale, etc. : envelopper: ni-, id.; *vi-ni-, développer, défaire (32,4).


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 153

vaiyâkarana : adj, [dér. de vyâkarana, nt., explication (KAR), instruction détaillée, etc.; substantivement, t. t. (3oo, i7).

vairamana : adj. dér. de viramana, nt., cessation (RAM); f. -ï, abstention de (abl., 64, i).

*vaiçvamtara, m., n. pr. patronymique d'un roi légendaire, avant-dernière incarnation terrestre du Bôdhisattva ou Buddha») (998).

vyagra, adj. : très attentif; exalté. Cf. agra.

AT AT H, vb., pr. vyathad vyathate, vbl vyalhita, caus. vyathayati, etc. : chanceler, vaciller.

VYADH, vb. : *sam-ad-, percer d'outre en outre (63 , 4).

vyavahâra, m., affaires, trafic (i83, 3). •— HAR.

vyasana, nt., mésaventure. ■— 2 AS.

vyâyâma,m., effort(260). — YAM.

VRAJ, vb. : pra-, s'avancer, mais cf. pravrajita.

vrata, nt., observance, pratique religieuse (io5, 10).

çakrt, nt. (les autres cas sur un th. çakan->çakn-), excrément, ordure.

1 çakti, f., pouvoir, puissance, vertu magique. — ÇAK.

2 çakti, f., lance, épieu (262).

çankha, m. : coquille; trompe (ig3 , 1, et 260).

çataka : adj., centuple; nt., centaine (2g8).

çatikâ, f., centaine (260). Cf. cala.

ÇAM, vb. : pass. (63, 3); upa-, vbl, parvenu à l'apaisement

suprême (217, 8). çayana, nt., lit, couchette (64, 9). —CI. çarkara, m., çarkarâ, f., gravier, çalya, m., nt., pointe de flèche, écharde, épine, tout corps pointu

qui adhère et torture (217,10). çava, m., nt., cadavre, çâkya (adj. dér. de çaka, n. pr.), n. pr. : patronymique

d'une famille de l'Inde, d'où le B. est issu; surnom du

(1> En sk., simplement le nom sans vrddki, viçvanitara, «qui franchit tout, vainqueur».


154 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

B.(1), v. g. dans çâkyapuiriyâs, « disciples du B.» (i35, 3).

çâdvala : adj., gazonné; nt., gazon.

çânti, f., apaisement,paix du coeur (261, i5). — ÇAM.

*çâyanïya, nt. (i35, 1) : cf. çayantya.

çâradika, adj., d'automne (261, i5). Cf. çârada.

çâriputra, m. (sa mère se nomme Çâri), n. pr. d'un des premiers disciples du B. et grands fondateurs de la communauté bouddhique (2 45).

çâli, m., riz, céréale (i83, 4).

câsana, nt., doctrine et discipline religieuses (ig4, 5). ■—

' ÇÂS.

çastar, m. : instructeur, précepteur; n. pr., le Maître (surnom courant du B., v. g. i83, 1). — ÇÂS.

çiksâ, f. (dér. désidér. de ÇAK) : instruction, doctrine; -pada (cf. ce mot), précepte (64, 1, et 1 5o , 6).

çithila, adj. : lâche; nonchalant; qui traîne les pieds en marchant (jeu de mots, 261, 5).

CI, vb. : adhi-, être couché sur (ace., 261, 8).

çïrsa, çïrsan, nt., tête (2g8). Cf. ciras.

çukra, adj., clair, brillant, prospère (246 . 2). — ÇUC.

çuddhodana, m. (prâcritisé, pour *çuddhaudana, cf. 26 et 35), n. pr. du père du Buddha (260).

ÇUDH, vb. : pari-, atteindre la pureté parfaite (121, 4).

çuçrûsâ, f. (dér. désidér. de CRU), obéissance (121, 6).

çrngâtaka, m., nt., carrefour (182 , 1).

çeya, adj. gér. décl. de CI : substantivement (-â), 165 , 10.

çaiksa, adj. dér. de çiksâ, et cf. S. 87: m., étudiant; t. t., membre élevé de la communauté ( 31, 2), mais non encore arhat

(399»3)- ça il a (dér. de pila, et cf. S. 87) : adj., pierreux; m., roc, rocher,

tertre, montagne (1 34 , 4).

çoeana, nt., affliction, tourment (i65 , i5). — ÇUC.

*çrad : indéclinable qui se compose tel quel avec DHA pour

<■> Mais non pas, comme on le croit trop généralement, son véritable nom : çàhyamuni est un sobriquet ou plutôt une périphrase poétique qui signifie trie voyant ascète de la famille des ÇàkyaS7i.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 155

former un vb. signifiant «croire, avoir la foi», lequel se conjugue exactement comme DHÂ (121,6, et cf. les suivants).

1 çraddhâ, adj., croyant, qui a la foi (12 1, 8, et cf. *çrad).

2 çraddhâ, f., foi. Cf. sk. çrâddha.

ÇRAM, vb. : être las (63, 1); se fatiguer; s'astreindre, etc.

çramana, m. : ascète; t. t., moine bouddhiste, religieux mendiant, etc. (121,9, etc.). — ÇRAM.

çfavana, nt., ouïe, audition (63, 2). — CRU.

çramana, nt., l'état de çramana (i5o, 4).

çrâvaka,m. : étudiant, élève; 1.1., disciple bouddhiste(300, 46); sectateur laïque du B. (ig4, 7). — CRU.

çrâvastï, f., n. pr. de ville (218).

CRI, vb. : ni-, vbl, appuyé sur, supporté par (ig4, 9).

cru ta (vbl de CRU), nt., doctrine, science (io5, 10).

çrotas, ni., oreille, ouïe (217, 6). — CRU.

çvaçrû, f., belle-mère (mère du conjoint).

çvastana, adj., de demain (218). Cf. cvas etadya.

sanda, m., nt., fourré d'arbres (235).

STHlV, vb., pr. slhïvati, vbl sthyûla, etc. : cracher; ni-, nis-, cracher (65,4).

samyama. m., restriction, constriction, compression, retenue,

abstinence, etc. (32,5). — YAM. samvâsa, m., cohabitation (dér., i65, 3). — 3 VAS. samsara, m., t. t., transmigration (63, 1, et 246, 7). —

*SAR. samskâra,m. : composition (cf. 246, 8); t. t., agrégat, objet

composite, créature, etc. (2g 9, 1); 1.1., pi., les prédispositions,

tendances, impulsions (3oo, 4o). Cf. la Préface, IV, 5. samstava, m. : éloge; connaissance familière, intimité avec

(261, 10). — STU. samsthâna, nt., fait de se tenir, lieu où l'on se tient ferme,

position,assiette (166,9). — STHA. samsparça, m., contact (32, 3). — SPARÇ.


156 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

samkalpa, m., intention, volition, direction de volonté, résolution, etc. (i5o, 7, et ig4, 9). — KALP.

samgrâma, m., rencontre (cf. grâma), bataille (246 , 12).

samgha, m. : troupe; assemblée; t. t., l'assemblée des fidèles, l'Église bouddhique (16, 3, etc.). — HAN.

SAJ, vb. : vi-â- (63, 5), vi- (cf. 217, 8, et 246 , 9), vbl, attaché, amoureux, concupiscent.

sajj ayati, vb. (dénominatif desajja) -. apprêter; vbl sajjita, apprêté, construit, décoré (218).

samjnâ, f., t. t., perception (3oo, 4o). —JNA.

satkâra, m. (et autres cp. de sat avec KAR, cf. 182, 4), égards, respect, zèle, ferveur, gratitude.

sattva, nt. : existence; être vivant (182, 2).

satya, adj. : (outretous les sens bien connus) nt., t. t., une vérité (il y en a quatre essentielles, Préface, IV, 1 ), la vraie doctrine, la vérité absolue révélée par le B.

S AD, vb. : â-, caus., assaillir (120,7); n^~-. s'asseoir (32, 1), se reposer,goûter un repos parfait (2 17,10) ;pra-,*vi-pra-, laisser déposer sa bourbe (comme l'eau tranquille), devenir net, clair, serein, etc. (io5, 8).

sadyas, adv., instantanément, tout de suite (3i, 4).

sanâtana, adj., immémorial, éternel (63, 3).

samdbi, m., jonction : de deux chemins, de deux champs (borne de champ, 182 , 1). — DHÂ.

samnivâsa, m., ensemble (245). •— 3 VAS.

sapatna, m., rival, ennemi.

samagra, adj. : complet (cf. agra) ; à qui rien ne manque; (unanime, d'accord, 2 45).

samanga, adj. : qui a tous ses membres (cf. ahga) : d'où samangin, pourvu au grand complet, de (122, 7, et 217, 5).

samatikrama, m., fait de dépasser, délaissement, abandon (32, 5). — KRAM.

samanta, adj. : limitrophe (cf. anta); complet, parfait; abl. adv., de toutes parts (262).

samartha, adj. : conforme; capable (260). Cf. artha.

samavadhâna, nt. (DHÂ), connexion, lien : d'où un \h.*sama-


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 157

vadhânayati (193, 10), qui désigne le «lien» établi par le B.

entre le récit qu'il vient de faire et l'existence antérieure

{jâtaka) de lui-même et des disciples actuels qu'il a en vue. samâ, f., année (1 94, 3). samâdhi, m., attention, profonde méditation, vision extatique,

calme extatique (32, 1).— DHÂ. samâna, adj., semblable (cf. sama) -. dér., i65, 5 «qui se ressemblent ou me ressemblent », ou «tous ensemble», et cf. i84. samparâya, m., mort, vie future (121, 10). — I. sambhava, m. : naissance, origine; cp., issu de, causé par

(120,9), qui l'est du chef de (261, 4). — BHU. sammati, f., opinion, accord (299,4). — MAN. SAR, vb. :pra-, caus., avancer, allonger, étendre (298); vi-, se

répandre en tous sens (217, 1 ). sarïsppa (formation intensive) : adj., rampant; m., nt., reptile,

vermine (32, 3). — SARP. SARJ, vb. : vi-, caus., lâcher (183, 4), lancer (298). SAH, vb. : maîtriser, dominer (298); pra-, vaincre, violenter,

s'emparer de ( 63, 8). sahita (= samhita), adj. : pourvu de, doué; bien arrangé, bien

dit, bien pensé, etc. (io5, 4). — DHÂ. SA, vb. -.pra-, vbl, attaché, zélé, fervent (182 , 12). sâksin, adj., spectateur, témoin (298). Cf. aksi. sâyam, ace. ou loc. adv., au soir : d'où sâyâhna, m., soir, soirée

( 218 ), cf. ahan. sârathi, m., cocher (261, i3). Cf. ratha. sâhvaya, adj., qui se nomme. . . Cf. âhvaya. siddhârtha, cp. : adj., qui a atteint son but; n. pr., nom mondain

du Buddha, porté par lui jusqu'au jour de la révélation _suprême (260). SIV, vb., pr. sïvyad sïvyate, vbl syûta, etc. : coudre, sukhita, adj. (vbl d'un dénorn. sukhayali), à l'aise, content,

heureux, ravi, sugata: adj., bien venu; n. pr.,le Bienvenu, surnom courant du

Buddha(i65, i3, et 261, i5). sugati, f., le ciel, la béatitude céleste (3i, 12, etc.).


158 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

suparna : adj., qui a de belles ailes ; m., grand oiseau, faucon, aigle (mythique, 298).

subhadra, m., n. pr. d'un moine ( 2 g g, 1).

sumedhas, adj., judicieux, sage (i34," 1). Cî.medliâ.

susthu, adv., comme il faut-, bien (2 45). — STHÂ.

sûtrânta, m. (synonyme bouddhique de sûtra), traité ou chapitre de doctrine surtout religieuse (i5, 1).

SEV, vb. : s'adonner à, choyer (261, 11); prati-, fréquenter, éprouver, ressentir longuement (io5, 9).

sauratya, nt., satisfaction intime (io4, i4). Cf. su-rata.

stambha, m., étai, pilier (298).

STAR, vb. : ava-, renverser, bouleverser (298); * adhi-ava-, s'avancer pour renverser, assaillir furieusement (260). •

stuti, f., louange, hymne de louange (260). — STU.

stûpa, m., hangar ; t. t., soit «stèle», tombeau en forme de coupole (1), vénéré comme renfermant des reliques de saints bouddhistes (77).

sthandila, nt., sol nivelé, sol (120, 4).

stbala, m., plaine surélevée, plateau (i65 , 11), rive (en opposition au lit, 235). — STHÂ.

sthavira : adj., gros, épais; âgé, vieux; m., t. t., moine âgé, ancien ou doyen de communauté bouddhique (117, etc.).

STHÂ, vb. : impér. sg. 2, tiens-t'en là>tuprends trop de peine (245) ; impér. sg. 3, qu'il ne soit pas question de > je laisse de côté (instrum. 298); caus., établir, admettre, poser, édifier, etc., arrêter, retenir (gér. ind. «excepté», i5, 6); â-, se tenir (63, 8); ud-, se lever, etc. (32, i);sam-ud- (vbl, 261, i4), issu de, (caus. 262) faire naître; upa-, être à la disposition de (182, z);pra-, s'étendre, éclater (260); prati-, se tenir, être présenté, servi (182, 11), se tenir ferme dans, s'appuyer sur (218), être fixé dans la possession de (2 4 5).

sthâna, nt. : place, endroit; sammukha-^Qo instr.), droit devant soi; demeure (245); objet, chose (ig4, 6, et 2gg, 1); id. quasi-explétif en cp. (64 , 5). — STHA.

( 1) C'est du moins le type architectural primitif; mais il n'a pas été respecté dans la suite.


LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 159

sthiti, f., maintien, permanence (i5o, 5). — STHA.

snâna, nt., ablution, bain. — SNÂ.

SPAND, vb., pr. spandali spandale, etc. : vibrer, branler, trembler,

frétiller (217, 9). spandana, adj., mobile, inquiet (io5, 5). — SPAND! sparça, m., attouchement, contact. — SPARÇ. SPHUT, vb., pr. sphotad et sphuiad, etc. : se fendre, éclater,

crever; caus. spJiotayati, fendre, faire crever, secouer ferme,

rouer de coups (ig3 , 5). SMAR, vb. : se souvenir (gén., 182, 2); vbl smrta, avec sens

actif en p. seulement (272, et 2gg, 1); anu-, se souvenir

(ace, 182, 9). smrti, f. : souvenir; mémoire; t. t., récognition, attention

réfléchie, conscience nette. — SMAR. syâla, m., beau-frère (frère de l'épouse), sravana, nt., le fait de couler (ig4, 9). —SRU. srotas, nt., courant, rivière (ig4, 9). — SRU. svaka, adj. (dér. àesva), sien (32, 2, etc.). svara, m. : voix, etc.; voyelle (i5, 3). svarna, nt. (variante de suvarna), or. svâmin, m. : maître, qui commande, etc., propriétaire (cf. 218);

époux, mari (135 , 4) ; titre d'honneur donné à un personnage

vénérable, svid, particule enclitique d'insistance et d'emphase.

hamsa, m. : râja-, cygne royal, ou sorte de flamant d'une majestueuse beauté (2 45).

H AN, vb. : frapper, tuer (262), torturer à mort (120, 8); vi-, disperser, dissiper, anéantir (262).

hanlar, m., meurtrier, assaillant (261, 1). — HAN.

HAR, vb. : prendre [le bien] de quelqu'un, dépouiller (gén., 246, 3, et 261, 1); â-, apporter, citer (183, 1) ; ud-, retirer, tirer (pêcher, 218); *abhi-ni-, retirer et étendre (298); nis-, tirer (218); pra-, combattre (260); vi-, passer le temps, demeurer (io4, 2, et i83, 1); prali-sam-, contracter, déguiser (32,4).


160 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

harita, adj., jaune, blond (ig3, 7).

hasta, m., main, bras, brasse (260).

hastin : adj., qui a une main; m., éléphant (120, 3).

HÂ, vb. : délaisser (io5, 1), devancer (i34, 1); vbl hîna, inférieur, insuffisant, défectueux (261, 11), médiocre, mal en point (3oo, 44); pra-, quitter, renoncer à (120, 9), (pass.) être quitté, échapper (2 17, 2).

hâra, m., le fait de prendre, d'empoigner (i5o, 7). —HAR.

HIMS, vb. : maltraiter (3 1, 7) ; vi-, id. (3 1, 6).

HU, vb., offrir libation, sacrifier (1 g4, 3).

HETH,vb. : caus., causer dommage à, compromettre (261, 9).

hrï, f., honte, pudeur, retenue, chasteté.^ ^;-ipr>.

hlâda, m., sérénité, joie. f J> ' ' ' 'V;>/


II. PALI-SANSCRIT.

N. B. Ne sont pas repris, en principe, à ce lexique les mots pâlis identiques aux corrélatifs sanscrits ou très aisément restituables sous la forme sanscrite. — Les thèmes vocaliques (n°" i5i-i64 et.169) sont repris sous la forme thématique ; les thèmes consonnantiques (n" 166-181), sous celle du uomin. sg. ; les verbes, sous celle de sg. 3 du présent. Éventuellement, d'autres formes casuelles ou temporelles sont relevées en tant que de besoin.

1 a- = a- (négatif, devant toute forme, même conjugable, v. g. ajânâmi «je: ne sais pas »).

2 a- = â- (devant double consonne, v. g. 65).

avisa—amca. akkocchi = *âkrauksït. -aM/ta=aksa (35, 1). akkhara (m., nt.) = aksara. tfM4âta=âkhyâta (84). akkhi (nt. ) = aksi (101, 2, décl.

sur vâri, 170,2). agati, f., mauvais pas, erreur,

hérésie (299, 2). agamâ = agamat (aor. ). aggtt=agra(93, 1).

a^=agni(79> *)• aggini=Agm (7g in fine).

aggha (m., nt.) = argha (72,

ahgana, nt., concupiscence, souillure, péché (i34, 7). ace- = aty- (87, 1).

GRAMMAIRE PALIE.

accali = arcati ( 7 2, 2). accay a =atyaya. accha = rksa ( 2 5, 2, 101, 2). acchali, il demeure (207, 2). accharà = apsarâs (102). acchi = aksi, et cf. akkhi. acchera = âçcarya (76, et

88, 4°). ajapâla, m., n. pr. d'un arbre

légendaire (3a, 1). ajja = adya (121, 10). a/)7i-=adhy-(87, i). ajjhatta = adhyatman. ajjhottharad=* adhy-ava-strnâti

(\98)." aiijati = anakti ( 2 0 5 ).

«ii/'a&'À:a=*anjali-krt(cf. 25,2,

45, et S. 874, 1). ajïna==anya (87). amïatara, l'un ou l'autre,

un quelconque, un (122,

1, etc.). «iïttâta=ajnàta (80). 1 attha = artha ( 7 3 ).

11

ISlPniMEBIE NATIONALE.


162

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2 attha = &sta.u (77).

atthâ=SiSthât.

atthi = asthi ( 7 7, 2 ), cf. akkhi.

atthila = âsthita (77, 2).

addha = ardha (73).

annava=arnava.

-anha (cp.) = -ahna (io4, 4).

atireka- (cp.), plus de.

aUla (cf. I) : nt., histoire du temps passé, légende sainte (i83, 1); loc., autrefois, au temps jadis (183 , 2).

1 aito = asta (77, *)•

2 atta = âtta.

3 atta- = âtma- (7g, 2 )• attâ = ëim.â (7g, 2).

1 aW/i(i = atra (27 et g3, 3).

2 attha = arth& (73). atthi= asti (77 et 200). atho ( 31, 5 ) = * atha u. addasa > addasâ = adarçat

(222, 2).

addha = ardha (73).

addliâ = adhvâ ( g 6, 3 ).

addhâna (nt. refait sur l'ace, du précédent) = addhâ.

adho (ace. 2i8) = adhas.

anucchaviya, cf. chavi.

anulthubha (nt.) = anustubh (45,4).

anutlra (refait sur anu tïram), rive (16 5 , 1).

anumatta, adj. (refait sur anu mâtrâm, mais semble contaminé du sens de anu), tout petit (246, 11).

anulomika, adj., cf. loman. anta, m., nt. : ekam — (écrit en

un seul mot, io4, 6, ne pas

confondre avec ekantam),

d'un côté, de côté. awto=antar (48). anlarahila = antarhita. antarâya (m.), fin, mort

(i34, 10), (cf. lat. interilus).

interilus). =antarâya.ti (60, 1°). anlalikklia (nt.) = antariksa

(60,2°). apajita, nt., défaite (ig4, 2).

SI. apâruta, adj., ouvert (112). apissu (interrog. 128)= api

sma et api svid. apekkhâ apekhâ= apeksâ. w = apy(299, 1).

1 appa- = sip&- (63, 6, etc.).

2 (7ppa-=a-pra-(io5,o,etc). appati- == a- prati- (g3 , 4). appiccha, adj. (cf. 1 appa et

icchâ), très modéré dans ses désirs, austère, ascète.

appila = arpita (72, 4°).

appiya= apriya (g3, 4).

apphuflha = asprsta (78).

abbuyha = âvrhya ( 14, 2 5, 3, etgi).

abbha (m.. nt. ) = abhra (g 3,

abbhuggala = abhy - ud - gâta

(86). abbhuta = adbhuta (70, 2).


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

163

abhabba = abhavya (go). amata = amrta (25, 2 ). amba (235) = âmra. ambila = amla ( 9 4 ). ambho (interjection), en vérité !

oh ! (i5o, 7) cf. bho. ammâ = ambâ (69, 2 ). amha- = açma- ( 8 3, 1 ). ai/asffl (26 i,i4)=ayas (45 , 4). ayir a = avya (114). ayya = ârya (88, 20). aranna (nt.) = aranya. araha (etc.) = arha (etc.),

.(67. 4

ariya= arya (88, i°).

alla = ârdra (93, 3).

avyâpajjha (étymologie obscure, forme en tout cas très contaminée, 32, 5), adj., exempt d'accident, de souffrance , etc.

asamvâsa, adj., t. t., privé de cohabitation, exclu de la communauté religieuse (i-5o, 7).-

asayha = asahya (g 1).

astd=açîti (120, 6).

asmimâna, m., 32, 5.

1 assa = açva (g8).

2 assa = asya (gén.).

3 assa = * asyât ( 2 5 0 ). assava = âçrava.

assu = açru (g3 , 6). aha (nt.)=ahan. aA<m=ahârsït. a/tft=abhût.

âkâsa = âkâça (218). âkhâta = âkhyâta (84). âdavika = âtavika (56 , i"). âlavï = âtavï (121, 11). ânâpesi (-ti), 5 g et 113. âlumâ = âtmâ (67, 1 ). âdicca = âditya (87). âdiyad = âdriyate (218). âdu, âdo, 155, 3. ânubhâva = anubhâva. âma (interjection), certes, oui

(299> 0âyasmâ ( 2 2 , « âgé »), terme de

vénération et de politesse

envers un prêtre. âroceti=ârocayati (65, 1 ). âvudha = âyudha (4i). âvuso (4i et i33, 1). âsava = âsrava. âsi = âsït (22g). âha, âhu, âhum (48, 2 4o).

ikka=rksa (25, 2, et 101, 1).

ikkhati— iksate.

imgha, interjection (121, 9).

icc = ity (87, 1).

icchati (207, 2, et 211).

î))aA'=ijyate(2og, 2).

Mya.ft = rnjate (pour la forme et) == ingati (pour le sens, par contamination).

ina = rna (25 , 1).

ilthatta, nt. (= *itthâ-tva cle fait d'être ainsi »), la condition actuelle, l'existence en ce monde-ci (3oo, 46).


164

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

itthï = strl (67, 4).

ilv = ity (4o, 2).

ida(b^,h°)^=idha.

idha = iha «ici» (57., 3).

tWo.=indra(6g, 1, et 93, 3).

iriivija = rtvij (25,4, et

45, 4). iru (f.)=rc (25, 4, et 45, 1). m=rsi(25, 1, et 61, 2). issara = ïçvara ( 21 ). issariya = aiçvarya (29, 2, et

88, W). issâ = ïrsyâ (21, 10 3 ). issera = aiçvarya (29, 2, et

88, 4°). "

ïsâ, f., timon de charrue (io4, i3).

ukkâ=ulkâ~ (jk).

uccam =uccâ, cf. 45, 5.

ucchu = iksu (20).

M/'« = rju (25 , 3).

ullliâna = utthâna (77, 2).

ulâra = udâ'ra (55, 2°).

unha = usna (83, 2 ).

w<tt = rtu (2 5 , 3).

ultara, cpar., cf. 18 5 : vijaya-, cp., n. pr., la Victorieuse (trompe d'Indra, 260).

udda = udra ( g 3, 3 ).

uddha = ûrdhva (g6, 3).

udrïyana (nt. 260)=* uddrïyana, et cf. 1 DAR.

upanisâ (== upanisad, cf. 4 5,3 ), cause, secret (217, 6).-

uparûpari=UipavYupavi (pléonasme d'accumulation).

upâhanâ ( f. ) = upânab ( cf. 45, 4).

uposalha = upavasatha ( 116 ).

uppala=\i.tpa\a (36, et 70, 3).

uppâda = utpa~da (70, 3).

ubbinaya = udvinaya (g6, 2).

ubbha = ûrdhva ( g 6, 3).

ubhayaltha = ubhayatra.

w5/w=ubhau (187, 2).

wy^âna=udyâna (87, 3).

uyyoga = uàyoga (8j, 3).

usablia, 2 5, 3 : usabhor, 165, 10, cf. 5i-52.

w-sw (m., f.) = isu (20).

ussâva = avaçyâya (par contamination de *ud- ?).

ussukka = autsukya (2g, 2 ).

û|7a,^/w = upadhi (cf. i4, 4).

ekacca, un, un certain : pi.

ekacce, quelques-uns (299). eZâc&sa = etâdrça (120, 7). etta (ig4, 8), etlaka (260),

adj., si grand (admiratif)(1>. etlha = atra (27), là (182, 6). edtsa = ïàrça (2g, 2). enta, ppe, allant (267). erisa^edisa (58, 3°). esa = esa(6i, 2, et i3g).

(1> Le im'=imam qui précède est un ruse, abusivement employé en fonction de nomin.-acc. sg. nt. — En 298, le sens est nsi nombreux».


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

165

esali—ésati (1 IS). ehiti, il ira (243).

o- = ava- (116).

ogha == augha ( 2 6 et 35).

1 ottha (m. ) = ostha ( g 3, 2 ).

2 ottha (m.) = ustra (g3, 2). olârika = au dârika.

odaka (nt. = audaka), eau

(29, 2, et 235). opamma = aupamya (26, 4). ora = avara(i 16). oruyha = avaruhya ( g 1 et 116). osadha — ausadha (26, 4).

kaccâyana == kâtyâyana, m., n;

pr. d'un grammairien (i5).

kacchapa=kacchapa = kacyapa

(87. 0-,-

kattha — krsta ( 2 5 , a et g 3, 2 ). kaddhad = karsati (cf. 56, !°). karma (m.) =karna ( 8 2 ). Â;aK4a=krsna (2 5 ,2, et 83, 2). kata = V\ta (25,2). kattabba = kartavya (280). /«i^â=kartâ (178, 2). kaltum = kartum ( 2 g 0). kattha (2gg, 3)=* katra,

où? katvâ =krtvâ (283). kandad= krandati ( 2 g g , 1). kappa=kalpa (74). kappad = kalpati (74). kappiya = kaipya (85-86). kabba = \âvya (go). kamali= kramate (g3).

kamma (nt.) = karma (82, et cf. 169).

kamnu{Zi, 8, et cf. 170).

kayakkaya (nt., 182,6), achat et achat, trafic (par répétition d'un dér. de KRÎ).

kayira (nt., 261, 5 ) = kârya.

kayirali =kriyatè (114).

&a!/ïra = kuryât(88, 2).

kayyâ = kuryât (88, 2 ).

kariyâ = kuryât (88,2).

karïyad=kriyate ( 114 ). ■

karond = kurvanti ( 2 0 3 ).

kalala(nt., 262), boue.

kalïra (m., 298)= karïra.

/«îZfo.(3oo)=kalya (89) : patta- (299,4) = prâpta-, agréé, approuvé.

kallâna == kalyâna (89).

kasati = krsati, et cf. kasi.

kasâva = kasaya.

kasi = krsi ( 2 5 , 2, et 61, 2 ).

kassaka = karsaka (10 3).

kassapa = kâçyap 8(87, 2 ).

kâlabba == kartavya (280).

kâtum = kartum (290).

kâbya = kâvya (go).

/Mra?ia(==kârana, nt., K cause »),

. événement, circonstance (235).

kala, m., dans la locution kâlam KAR, «faire son temps, mo urir » ( 13 5, 3 ).

kâlakata (=kâlakrta) et kâlamkala ( cf. le précédent), mort, défunt.


166

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

kâsâva = kasaya.

kâhad, kâhid, kâhïti, il fera

(243). kicca = krtya (25, 2, et

. 979)- kiccha = krcchra (25, 1).

kincana (= kim cana, mais devenu substantif), nt., attachement au monde, souillure morale (261, 4).

kincâpi (=*kim ca api), quoique, encore que (2gg, 2).

kinâd = krïnâti (2o4).

kinna == kinva ( g 5 ).

kitti== kïrti (73).

kipilla (m.) = pipïla (55).

kibbisa (nt.) =kilvisa (g7).

kimattham (235) : dans quel but ? dans quelle intention ? à quel propos ? pourquoi ?

kira = kila (60, 3°).

foWyâ = kriyâ (g2-g3).

kililtha = klista (77 et g 4).

Mfl=krïdâ(g, 1, et g3).

kukkula, kukkula, m., cendre chaude (262).

kujj]iali=kvadayati (87).

kudda = kudya.

kuto (= kutas), comment? (négation exclamative ,299,

0kuddha.=

0kuddha.= kubbate, il fait (ao3).

kurule = kurute (203). kusala = kuçala (61, 2 ). kusinârâ (f.)= kuçinagara. kusïla = kusïda (56, 20). kuhinci (=*kuha cit), quelque

part, n'importe où. kodha = krodha ( g 3 , 1 ). kosad = kroçati; avec â-, akkosati

akkosati 1, et cf. 54). kosalla = kauçalya ( 15 , 1,

26, 4, et 89). kv<zkuv = ko (42).

kliajja = khâdya (87).

khana = ksana (101, 2 ).

-khata = * -skrta (29g, 1).

khatdya = ksatriya ( g 3 , 3, et 101).

khallu- = krtu- (1 g 1).

Manft=ksânti (i4 et 101).

khandha = skandha (76).

khamati (= ksamati ,101, mais sens pass. 29g), il est approuvé, agréé, adopté.

khaya = ksaya (101).

klialati = skh.aiaû (75).

* khâti = khyâti '( 1 g 4, 8 ).

khâyita =khâdita (58, 20).

khiddâ=krïdâ ( g 3, 1 ).

-khita = -skrta I 1' (246, 8).

khipati = ksipati (101).

khippa = ksipra ( g 3, 4, et 101).

( 1) Suivant la règle générale, on attendrait -khata ( cf. ce mot), et khita répondrait à sk. ksita, qui ferait aussi le sens; mais le parallélisme obligé de visamkhâra impose -skrta.


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

167

khïna = ksïna (101). khlyali = ksîyate (101). /c/wra = ksïra (101). khïla ( m. ) = Ma = kïlà

(56, 3°). Mw = khalu (n5). khujja = kubja (56, 3°). khudda = ksudra ( i o i ). khup- < * khut- < * khudh =

ksudh (120, 8). Mwra=ksura (101). khurappa = ksurapra. khela = kheta (56, i°, et

9'1)- Me£ta = ksetra (101).

Mema = ksema (101).

Mo = khalu (i i5).

khv = khu = khalu (42).

gacchati = gacchati (207, 2). ganhati = grhnanti (197, 3 ). ganhâd = grhnâti (2o4). gwZta—gâtra (g3, 3). gadrabha = gardabha (183,

3)- gantha = granth a ( g 3 , 1 ).

ganthad = granthati ( g 3,

ganclhabba=gandkarvdi (72,4). gabbhara = gahvara (57,

*gamati, il va, cf. aor. agamasi

(36o).— GAM. gamma = -gamy a (277). g-araAflft = garhati (67, 2). gww=guru (22, 1).

#o/ia (m., nt.) = grha (25,

2). gahetvâ = grhïtvâ (27). g-âwia = grâma (g 3, 1). gâmanï (décl., 170, 4). gârayha (277), cf. garahad. gârava (m.) = gaurava (mais

refait sur garu). gâha = grâha ( g 3, 1 ). gâheli = grâhayati ( g 3, 1 ). gimha = grïsma (83, 2). g-ï'm = agni (37). gimha = grïsma (83, 2 ). giribbaja = girivraja (93, 5). gilâna = glana (67, 1). grôâ=grïvâ (g3, 1). gula=g\ida (g et 2g8). gunittha, guniyo, i85 , 4°. gutla= gupta (70, 3). gumba = gulma. go (décl. i64). gotama = gautama (26, 4). gotta = gotra ( g 3, 1). golrabhû (décl., 170, 4). goped = gopayati (113 ). gomika = -gomika (dér. régulier de gomin).

ghara (m., nt.) = grha (transfert d'aspiration).

gharam-esï, cp., qui désire la maison, sédentaire, casanier, solitaire (121, 8).

ghâiia = ghrâna (g3, 1).

ghâtayati, cf. sk. HAN.

ghâyali,.pr. de GHRÀ.


168

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ca = ca(1).

cakka = cakra ( g 3 , i).

cakkhu ( nt: ) = caksus (49,101

et 17 6 ) : d'où cakkhumâ (= caksusmân), qui

voit clair, voyant, sage. cankamali — cankramati (210). caccara (nt.) = catvara (96, 1). cajad = tyajati (87.). m;)a^=tyajyate(87). cancalali^sio).. .-. caila = tyakla (273, 3). caltâro. = catvâras (96, 1). cattàiïsa cattâlïsam = catvârimçat

catvârimçat 2°). cattuni = tyaktum (290). -canam.= cana (63,3). canda = candra ( 9 3, 3 ). candima (m.) = candramâs

(18). camma (nt.) =. canna (82 et

169). cariyâ = carya (88, i°). cavali = cyavati (86). câ^a=tyâga (87). côrefi= cârayati ( 113). cinna = cïrna (82). cinâti = cinoti (202). cmleli= cintayati, (113). cunna = cûrna (82). cMto(2)=cyuta(86). cuMa=ksudra(g3,3, et 101,2).

ce = cet : y an —,186.

cha = sat (45, et 61, 2). chaka (nt.) = çakrt (61, 1). chal=-- sat (45). cham (m. ) = ksana (101, 2 ). châtia = chattra ( g 3, 3 ). chabbaggiya = sadvargiya. chamâ= ksamâ (101, 2 ). c/i«OT/fa(m.)=*çavaka(6i, 1). châcleli = châdayati ( 113). châpa = çâva (56, 2% et 61, 1). chijjali = chidyate (209,2 ). chidda = chidi'a (93, 3 ). chindad = cbinatti ( 2 0 5 ). chuddha = ksudra (9 3, 3, et

101,2). chetvâ = cheltvâ (286, 2).

jaggati = *jâgrati, pour jâgarti,

cf. 198. jahgamali (210). -

jaccâ (instrurn.)=jâtyâ (87). jannuka (nt. dér.) =jânu.

1 jamma (nt.) = janma (81 et 169).

2 jamma = jâlma (82). jalali = jvalati ( g 5 ). jahâli = jahâti ( 2 01 ). jâgarati = jâgarti (cf. 67).

"jâna, ppe pr. moy. de jânâd

(268, 5').

( 1) Ce petit mot n'est pas toujours une simple conjonction copulalive : il prend souvent une valeur plus forte, soit «car* (sgp, 1), ou même (par confusion avec ce?) Ksin (3oo, 38, où il se peut toutefois que csi» soit sous-entendu).

( 2' Exactement, la cuti est le lakkhana de la morl.


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

169

jânissâmi:(sg. i fut. de=jânâmi, cf. 2o4), j'y songerai, nous verrons, etc. (formule dilatoire, a35).

_/âyafî' = jâyate(ig5).

jâlï = jâlï (ou jvâlï).

jimha = jibma {83, 4 ).

jiniia = jïrna (82).

jita (ni., cf. JI), victoire ; apa(id.), défaite :ig4 , 2.

jinâti ( 2 o4 , 2 17). ■— J YÂ.

jimha = jibma ( 8 3 ).

M«-Jiuva(gg).

jîtnAâ = jyotsna (83, 3). —

'DYDT.

jutvâ .= dyûtva (286). juhonli = juhvati (201). jetlha,jeyyo, 185, 4°. j'otofe == dyotati. — DYUT.

jhâna = dhyâna (87). jhâyali = dhyâyati (87). ;'%t = dliyâyi( 87 )..."'■

natta — jnâtra ( g 3 , 3 ).

natli = jnapti ( 7 0, 3).

natvâ = jnâtvâ (286).

iiâta = jfiâta (80).

nâlaka (dér. du précédent ,2 6 0),

parent, cf. nâti. nâ^i = jfiâti (80). nâtum = jnâtum (290). ruina = jiïâna (80). nâya = nyâya (87 ). neva=eva (107)- -nnu —T-nna (18 ) = -jna.

thatvâ = sthitvâ (286). thapapeti, caus. de caus. (214). thapayali( 15, 6 )>-thaped(z35)

= sthâpayati. thambha = stambha ( 7 7 )• ■ thahati, pr. thématique de STHA

(cf. 198) : aor. althahi lhahi

(pfo-,-245). ~ thâd, pr. radical de STHA

•■ (201). .--.■ ■:■■■■■.

thâtum = sthatum (77). ' thâna = sthâna (77). ^ - "' thânaso (== *sthânaças, et cf. sthâne), à propos,-comme il faut, tout naturellement, nécessairement (182 ,\ 1). " thâpaped, caus. de. caus. (ài4). thâped = sthâpayati (1 i 3 ). /to' = sthiti (77).

damsa■= damça ( 5 5, 2°). dasati= daçati(55, 2°). - dahati = dahati ( 5 5, 20). dâha'== dâha ( 5 5 ; 2°).

takkara =tatkara (70, 2). iaca (m.) =tvac (cf; 45,-4). tacchalta =? taksaka (101, 2 ). /aw/iâ = trsnâ(25 , 2, et 83, 2). ladya = trtïya ( 2 5, ' 1 ). tato (=tatas), ensuite décela, à cause de cela (120, 8)..

1 ta«a = takta(ii8).

2 tatla — tapta (118). ta«/i« = tatra(n8). /atoa (nt.) = tattva (118).


170

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

tanond = tanvanti ( 2 0 3 ). tappad =tapyate (86). lama tamo (nt. ) = tamas. lamba = tâmra (93, h), layo = trayas ( g 3, 3 ). tarahi = tarhi (67, 2 ). tasati = trasati ( g 3 , 3 ). tasinâ = trsnâ (cf. 67). taliam, tahim, adv., là, en cet

endroit (182, 7, et cf. kuha

> kuhim, etc.). tâtia = trâna ( g3, 3 ). tâdi = tâdrk ( 2 5, 1, et 44). lâdisa = tâdrça (25, 1). tâlisa = catvâriinçat (188). tâva= tâvat (45). ti = iti (37). ti- = tri- (g3, 3). likicchati = cikitsati (211). dkicchâ= cikitsâ (55, i°). titthati = tisthati (77 et 201). dna = trna (2 5, 1). dnm = tïrna (82). tinnam = * trïnâm ( 14 et

.".'l87);

iitikkhad = titiksate (101). titilia = tïrtha (21). libba — tïvra ( g 3, 5 ). timisa (nt. ) = tamisra (18). tiriyam = tiryak (45, 5). tiv- = tri- (4o, 1). Uni =trïni (g3, 3). uJia = tryaha ( 4 0, 1 ). luttha = tusta (77). tunhi = tûsnïm (83, 2 ). tumhe (ià'j), pi. de

tuvam = tvam ( g 6, 1). temeli = * temayati (113 ). -tta (nt. ) = -tva ( g 6, 1 ). fy=te(4i).

thaiidila = sthandila (77)- *tharad, cf. ajjlwttharad et

STAR. ihala (nt. ) = sthala (77). thï= strï(67, 4). thud = stnti (77)- thûpa = stûpa (77). thera = sthavira (77, 117).

daka (nt.) =udaka (37). dakkhinâ = daksinâ (101). _ dajjati, pr. thématique de DA

(=*dadyati, ig8). dajjâ = dadyât (182, 9). datihum = drastum ( 2 g 0). daddha= dagdha (55 et 70). dalha = drdha (2 5, 1). —

DARH. dadâti = dadâti (201). daddallad=jâjvalyate (210).

1 danla (m. ) = dant (45, 4 ).

2 danta = dânta ( 14 ). dabba (m.)=darbha (56, 4°). dameli = damayati (113 ). dammi = *dadmi (201).

dava = drava ( g 3 , 3 ). dassali= dâsyati. dassana = darçana (1 o3 ). dassivâ = darçivân ( 10 3 ). dâni = idânïm (37, 2 ). dama (nt.) = dama (16g).


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

171

dâra (m.), dârâ (f.), cf. dârâs,

épouse (ig4, 6). dâru(d. 170, 2-3) = dâru. dicchati = ditsati (211).

1 dittJia = dista ( 7 7 ).

2 diltha = drsta (25, 1).

3 dittha = dvista ( g 6, 2 ). ditthi = drsti (261, 11). dinna, vbl de DA, 275, 1. dinnadâna, cp., le don donné,

libéralité, charité ( 218, etc.). dipada = dvipada (g6, 2). dippati = dïpyati (86). dibba = divya (go). dibbad = dïvyati ( g 0 et 2 0 7 ). diyaddha = dvyardha. diva, m., ciel (i64). divâ, adv., de jour (= divâ). disa, m., ennemi (g6, 2). disad = diçati (61, 1). disâ= diç (45, 4).. ■disvâ= drstvâ (g6, 1, et 286). dissati = drçyate (2 5, 1, et

86). dtgha = dïrgha (72, 1). dxpa (m., nt.) = dvïpa (g6,

2). épi = dvipï (g6, 2). dïyati = dïyate (20g). dukkata = duskrta (75). duggad= durgati (72 , 1). duccarita = duçcarita (76). dullha = dusta (77)- duliya = dvitïya.

duddina = durdina (72,3). duddha = dugdha (70, 1 ). dunnaya = durnaya (82). dummedlia—durmedha (82). duve = dve (96, 2, et 187). dussad= dusyati (61 et 86). dûrakkha = dùraksya. dûsayati = dûsayati (cf. 2 34). deti, il donne (19g, 2). deva (= deva) : un dieu'1'; le ciel (32,4, 165, 1, etc.).

1 dosa= dosa (61,2).

2 dosa = dvesa (111, 1). dosinâ = jyotsnâ (55, 1% et

cf. 67 et 83, 3). —DYUT.

dhamsed = dhvamsayati (g6,

3, et 113). dhaja = dhvaja ( g 6 , 3 ). dhamma = dharma (82). dhâvad = 1 dhâvati. dhid = dhrti (25, 1 ). dhiyyate = dhïyate (20g). <fe^/« = dhik(45). dhïlâ = duhitâ ( 181 ). dhïyali = dhïyate (209). dhota = dhauta (26, 4 ), et cf.

dhovad. dhona (=dhâvanade2DHÂV?):

le cp., jn 261, 14, signifie

« grand pécheur». dhorayha (m.) = "dhavrayha =

*dharvayhà=* DHAR-VAHya,

DHAR-VAHya, de somme..

"' Le cp. dér. sadevaka, à la suite de loka (3i, 1-2 ), signifie «avec les [mondes des] dieux».


172 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

dhovad=<2 dhavati.

na-, se compose comme a-, avec le même sens, v. g. ig4 , 6, et 2 45.

nain = enam (i4o).

nakkhaltha = naksatra (g3 et îoi).

wa^«=^nagna(7g, i).

nahgara= nagara (109).

nahgala =*= lângala (60, 3°).

nacca =.nâtya ( 87).

najjâ = nadyâ (instr. 87 ).

nattha = nasla ( 7 7 ).

nanandâ = nanândâ (181).

namassali= namasyati (86).

nayhali = nahyati (91 et 207).

narasabha — nararsabha (35).

nahâna = snâna(83, 3).

nahuta (nt., cf. sk. ayuta? S. 176, 2 ), nombre représenté par 1 suivi de 2 8 zéros(1>.

nâma (nt.) = nâma (16g).

nâvâ=nau (45, 4, et 164).

nikkesa = niskeça (75).

nikkha = niska ( 7 5 ).

niggahïta (6 et g3, 1 ).

nigrodha = nyagrodha (110).

nicca = mtya (87).

nitthubhad .= nisthïvati.

n iddâna = * riirdâna (72, 3 ).

ninna = nimna (81).

nipphala = nisphala (78).

nibbâti'. = nirvâti ( g 7 ).

nibbâna = nirvana (118).

nibbittha — nirvista (97).

nibbisad =xàr\içati. ■ ==.-

nibbula, vbl irrégulier de nibbâti (165, 2, et cf. 18).-

niya == nija = nija ( 58,1°).

nissaya (m. ) = *niçraya, support, attache (217, 7);

. cf.

nissita = niçrita ( g 3, 6 ).

nutthuhali = nitthubhad.

nûna (= nûnam), certes, je suppose, j'aime aie croire.

netta = netra (g3 , 3).

neltïka ( == * naitrika ), m., ouvrier qui creuse des. canaux d'irrigation (31, 3).

nhâna = snâna (83, 3 ).

1 pa = pra (g3, 4).

2 pa(nq8)=peyyâla. pakâsed = prakâçayati. pakka = pakva ( g 5 ). pakkama == p r akrama ( 9 3 ). pakkha = paksa (101,2). pagabbha = pragalbha (jk). pacc- = praty- (87, 1). paccati =.pacyate (86). paccanta = pratyanta (87, 1). pacchâ == paksa (101, 2). pacchato = pacchâ ( 15 3, 1 ) =

paçcât(75). pa/<7 = prajâ(g3, 4).

[ 1) Les bouddhistes, plus que tous autres Hindous, se plaisent à jongler avec des nombres qui défient l'imagination.


LEXIQUE PÂLI-SANSCRIT.

173

pajâpatï (cf. prajapati), f., épouse (122,2).

PWaii = padyate (87) : ni-, caus. (2 45), déposer, remettre, faire rentrera domicile.

panna = prajna (80).

pannatla= *prajnâpta, vbl du caus. de JNA.

panîiâ = prajnâ (80).

panha = praçna (83, 1).

paix = prati ( g 3, 4, et cf. '73).

pathama = prathama (190).

pathavï = prthivï (25,2).

patlhâya = prasthâya (77, 2).

panïta (= pranïta), adj., excellent, exquis,' très goûté.

pandita, m., t. t., converti, adepte de la doctrine bouddhique.

1 panna = parna (82).

2 panna = panca (69, 2).

1 pad (m.) = pati.

2 pali= prati (g3, 4).

1 palta = pâtra ( 14 et g3 , 3 ).

2 palta±= prâpta (70 et 272).

3 palta = paptat (225, 3). patd= prâpti (121, 6). pattum = prâptum ( 2 g 0). patvâ = *prâptvâ (286, 2). pallia (= patha), m., chemin. patthayad = prârthayati. paduma = padma (67, 1). padesa = pradeça (63, 8 ). padosa = pradosa.

pana = punar (22 et 48).

panna = panca (6g, 2).

pappoli = prâpnoti (79).

pabbajad = pravrajati (93, 5).

pabbala = parvata (97).

pamâda = pramâda ( g 3 , 4).

pariddava (= paridrava, mais sens influencé peut-être par celui de paridevanâ), m., lamentation ( 1 g4, 7).

panbbâja = parivrâja ( g 3, 5 ).

pariyatta=paryâpta.

pariyesati = pari-esati.

pariyosâna = paryavasâna.

parisâ = parisâd (45, 3).

palâta, vbl, enfui, mis en fuite, cf. palâyati (260).

palâyad (260) : caus. (262).

paled = pava\ti (26, 20, et 60,

pallahka = paryanka (88, 3"). pallala (nt. ) = palvala ( g 7 ). pavalta = pravrtta (25, 2). pavatli = pravrtti ( 2 5,' a ). paveni (= praveni, «tresse,

série », etc. ), f., patrimoine,

biens héréditaires (165, 7). pasamsâ == praçamsâ. pasâda (= prasâda), t. t., la

foi.

pasuta = prasita. SA.

passa (m., nt. ) = pârçva. passati = paçyati (86 et

207). pahûla = prabhûta (57,3). pâkala = prakata.


174

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

pâcana =prâjana, cf.

pâceti = pâjeli (56, 20) = prâjayati

prâjayati mène». pâli = pâli(1 et 56, 1°). pana = prâna (g3, 4). pâni= pâni. pânï = prânï (prânin). pâtarâsa = prâtarâça. pâlu= prâdur (48 et 56, 20). pâto = prâtar (48). pâpimâ = pâpmâ (67, 1). pâpunâti = pâpunod= prâpnoti

(7g, 202, 2o4, 262). pârâjika (cf. para et AS), adj.,

t. t., méritant expulsion (de

la communauté), passible

d'excommunication (15o, 7). pârula (vbl = pravrta, et cf.

112), couvert (i83, 4). pârupati (formation caus. sur le

précédent), il couvre. pâli (= pâli, K ligne, rangée » ),

f. : ligne d'écriture; texte

sacré; pâli (1-2). pâsanisa = prâçarnsa. pâsâdika = prâsâdika.

P'=api(37).

pittha (nt.) = prstha (25, 1, et

77); abl. pilthilo, cf.

pitthî (f. ) = pittha (260).

pid- pilu- = pitr- (180).

FF = priya(g3,4). pivad =pibad = pibati (201). pïled = pïdayati ( 9 et 113 ). pïù = prïti ( 2 1 et 9 3, 4 ). piiï = pïtï (dér. de pïta, 21).

pucchad = prcchati (25, 3, et

207, 2). puma = punya (87).

1 puttha = pusta (77)-

2 puttha = prsta ( 2 5, 3 ). pulta = putra ( g 3, 3 ). putlimâ (1 71), adj., qui a un ou

des fils (putla).

puthu = puthag = prthak (2 5 , 3, et 45, 2).

puthuvï = prthivï (25, 3 ).

puna = punar (48).

punam = punar (cf. 38).

punad = punar (52, 1).

punadivase (loc), quand il fit de nouveau jour = le lendemain (218).

punar >punâ (48 et 52).

puppha = puspa (78).

pubba = pûrva (14 et g 7) : loc., auparavant, dans une existence antérieure.

pubbanha=pûrvâhna.

puma (décl., 168, 4).

puratlhima (cf. purastât, dér. de puras), adj., oriental.

purisa = purusa = purusa (22 et 61, 2).

pure = puras (5o, 2) : avant que > de peur que (29g.

0putilalâ,

0putilalâ, cordifoiius, sorte de liane en broussaille. pûreti = pûrayati. — 1 PAR. pe (i65) = peyyâla. pecca = pretya (258).


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

175

pela = prêta ( et cf. vastu ), mort, revenant. — I.

peyyâla, nt. : ce mot, de douteuse origine (=paryâya?), équivaut à notre «etc.» et tient lieu des fastidieuses redites qui émaillent partout les écrits bouddhiques; cf. 2 pa,pe et la.

peseti = presayati. — 2 IS.

pokkliara = puskara (cf. 29, 2).

potheli = sphotayati (56, 4°, 78,55, et transfert d'aspiration).

porisa = purusa ( 2 g, 2 ).

posa = purusa (114).

phandali = spandati (78). phandana = spandana (78). pharasu = paraçu ( 5 6., 3°). pharusa = parusa (56, 3°). phalila = palita (56,3°). pliassa = sparça ( 7 8 et 10 3 ). phassukâ phâsukâ = pârçukâ

(56 et 1 o3). phuttha = sprsta ( 2 5, 3, etc. ). phussita = puspita ( 78 ).

bandhati = badhnâti (2 0 5 ). bala = bala : (182 , 12) force>

nourriture, aumône ? ou bien

pour bali = bali ? bâ- = d\'â- (96, 2). bârânasï = vârânasL bâhad = bâdhati (57, 2 ). bujjhad = budhyati (87).

bubbulaka = budbuda (70, -beda = -veda (45, 1 ).

%-=vy-(9°)-

brahâ = biiiân (25, 4 ).

brahma (décl. 167).

bruvi, sg. 3 aor. de brûli.

brud = brute (199, 1).

brûhayati = bnnhayati (r>w, 2 5, 3, et allongé par compensation du m, 108).

bhagavâ (décl. 171 sq. ). bhagga = bhagna (79 et 275). bhaiijati = bhanakti ( 2 0 5 ). bliane (sg. 1 moy. de bhanati

= bhanati), dis-je (exclamatif).

(exclamatif). (etc.) = bhrta (etc.). bhalla = bhakta (70, 1). bhadante ( 106, et cf. 133, 2). bhadda = bhadra = bhadra. bhanta = bhrânta. — RHRAM. bhante, 106, et 133, 2. bhabba = bhavya ( g 0). bhamara = bhramara ( g 3, 4 ). bhariyâ = bhâryâ (88, i°). bhavam (décl., 173, 1). bhassali = bhraçyate : aor.

abhassi bhassi (218). bhassara = bhâsvara (98). bhâtà (décl. 180) = bhrâtâ. bhâli- bhâtu- = bhrâty- (180). bhâsad = bhâsati (61, 2). bhâsâ = bhâsâ. bhâseti = bhâsayati (113 ).


176 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

bhiniseti = bhisayati.

bhikkhû = bhiksu (101 et

157, 2). bhindad = bbinatti ( 2 0 5 ). bhiyyo = bhûyas ( 2 3 ). bhïyo = bhùy as (23). bhunjad ( 2 0 5, déjà sk. ).

1 bhutvâ = bhutvâ (i4).

2 bhutvâ == bhuktvâ (70, 96). bhusa = bhrca (25, 3, et 61,

1 Wm(f.) = bhû (décl. i63).

2 Wm(f.) = bhru(g3,4). bhesajja = bhaisajya (26, 2 ). blw = bho < bhos.

bhojja = bhojya (86).

bholo (gén.) = bhavatas (173,

bhovâdi (=*bho-adi) ou bhovâdî (= *bho-vâdin), adj., qui commence en disant bho, qui interpelle par bho (sobriquet ironique donné par les bouddhistes aux brahmanes, 261,4).

mainsa = mâmsa ( 14 ). makasa = maçaka. makkata = markata (72, 1). maga = mrga (25,2). magga = mârga (1 h et 7 2 , 1) :

addhâna- (29g, 1 ), grande

route. macca = martya (72,2). maccu = mrtyu (87). maccha = matsya (102).

macchara = matsara (102). majja = madya ( 8 7). majjâra = mârjâra (72, a), majjha =madhya (87). majjhima = madhyama (110). manjerika, nt., n. pr. de la ville

mythique des demi - dieuxserpents

dieuxserpents mannati = manyate (87).

1 ?nata = mata.

2 mata = mrta : nt., la mort (122,6).

ma#fl=mâtrâ (14 et g 3, 3). malti-= mâli- (261, 4). manâpa = manaâpa. manussa = manusya (61 et

86). manteli=mantrayati. marali, vb., il meurt. — MAR. * masad^mrçati ( 2 5 et 61).

1 massu, forme correcte de mâssu.

2 massu = çmaçru ( g 3, 6 ). maham (173, 3 ), cp. mahâ(32,

mahâ(32,

mâtâ, f., mère (décl. 181). inâti- mâtu- = mâtr- (180181).

(180181). caus. de minâti. mâreti, caus. de marali. mâssu, prohibitif, contaminé de

ma sma et ma svid (221),

et cf. massu. miga = mrga ( 2 5 , 1). micchâ-— mithyâ ( 87 ). mitla = mitra ( g 3, 3).


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

177

minâd=* mimâti (mimïte) dissimilé

dissimilé l'influence des

verbes de ge classe (2o4).

— MA. milinda, n. pr., Ménandre

(54). mugga = mudga (70, 2 ). mucalinda=mucilinda. muccati=mucy ate ( 2 0 g ). *mujjali= maijati (cf. 18). muta = mata : nt., pensée

(217, 4). muli=mati (18). mutta = mukta (70, 1 ). muddha (m. ) = mûrdhâ ( 14 et

72). musâ = mrsa (25, 3, et 61). mûlha= mûdha ( g ). metta = maitra (26, 2, et

93, 3). medhittlia, medluyyo, i85, 4°. meraya = maireya (26, 2 ). moggallâna = maudgalyâyana.

ya = ya : yam, nt. adv., que, puisque, lorsque, etc. ; yena, instr. adv., où.

yanna^= ya]na (80).

yathâkammam, nt. adv. : — gâta, qui a eu après sa mort le destin conforme à ses mérites et démérites (2 45).

yatilia = yatra : réduit au sens de «que», 121,11.

yadi, si (interrogatif = allem. oh, 121, 9):—m, ou bien.

yadiva (194, 7 ) = yadi va. yâpeli = yâpayali ( 113 ). yâva=yâ\at (45). 2/w;)'«fc'=yujyate(209). yujjhad = yudhyati (87). yunjate = yunkte ( 2 0 5 ). yeva = e\'a (107). yo/eïï==yojayati(ii3). yotla=xoktra (70, i,et g3 , 3). yobbana = yauvana (26, 4).

ramsi = raçmi (83, 1 ).

rakkhâ = raksâ (101).

raja (nt.) = rajo = rajas (175).

ra/;«=râjya (86).

rajjuka, m., cordon (rajju).

raiino (gén.) =^râjnas.

rattha = râstra (g3, 2).

ratana = ratna (67, 1 ).

raid (f. ) = râtri ( g 3 , 3 ).

ramessad, fut. de ramati (contaminé de ramed caus.?).

raya (m. ) = rai (45, 4, et i64).

1 7'«sa=rasa.

2 -rasa = -daça (58, 3°). rassa = hrasva (67, 3). rahacla (m.) = brada (67, 3). ™;ïy« = râjya (86).

râsi^râçi (61, 1). rukuma=rxikina (79). rukkha = vrksa (101 et 112). runna (vbl de RUD ), nt., pleurs,

larmes(i82,io). rundhali=mnaddhi (triple cor;-

jugaison, 2o5).

UIIAMHAI1IE PAUli. 1 'i

miT.iMEim: »ATIu^.^l.p:.


178

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

rumma = rukma ( 7.9 )• ruhali rûhad (260) = rohâti (cf. 2g, 2).

ta (29g et %oo)=peyyâla. lakkha = lalsa (18g). lakkhana = laksana (101). lacchad=lapsyati (102). lattha (alaltha), 2 25, 2. laddha = labdha (70, 3, et

2?3).

ta(^/iMTO=labdhum (2go). lapayad ( 13 4, 5 ) = lapati. labbhati=labhyate (86). labbliâ, il est permis (278). -I«sa=-daça (60, 2°). to/ra=laghù (57, 1). lâlapali, lâlappad ,210. litta = lipta (70, 3, et 273). lippali = lipyate (86). fetaa=lïdha (g et 273). Ztt/jaft = rujyate (60, 2°). luddha= lubdha (70, 3). lelhum = ledhum (g et 2go). %p = lehya(gi). fote'=lokayati (113 ). hma (nt.)=loma (16g).

1 va=i\a (37).

2 ua=eva(37).

3 va=va ( dans yadiva). w»isa = vamça (61 et 100). vagga = \arga (72, 1). wzeî, f., parole (io4, i4).

VAC. vaco (nt.) = vacas (175).

vaccha = vatsa (2 46 , 11 ). Myafa'=vraj ati ( 9 3, 5 ). vajjati=*var]ati (vrnakti, 2o5

et 218). valta = vrsta ( 2 7 3 , 5 ). vatlati = vartate (72-73). »a//i = varti (72-73). vaddhali = vardhati (73). wa^/M=vi'ddhi (2 5, 3). vanna = varna (82) : éloge,

louange (260), cf. varnayati.

varnayati.

1 vata = vrata ( g 3, 5 ).

2 vata=vata.

1 #ai!ta=vrtta (io4, i5).

2 «ato = * vapta (upta), semé.

valtad=vrartate (72-73). vatlum = vaktum (290).

1 wztt/M, vbl de 2 VAS.

2 vattha = vastra (77 et 93).

1 vatthu = vastu (22 et 7 7 ).

2 vatthu = vâstu (i4 et 22). «ztoâ=uktvâ (96, 1). vaddalikâ= *vârdalikâ (i4 et

72).

vadd]iana=Yardla.an& (72).

vadhad, pr. thématique de VADH : aor. avadhi vadhi (227):

vanatha (cf. 1 et 2 vana), m. : brousse forestière ; désir, concupiscence (jeu de mots, 246, 11).

vanta = vanta ( 14 ). — VAM.

vappa (m.=*vapya), semailles.


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

179

vammïka = valmîka (82). vaya ( nt. ) = vayo = vayas. valâhaka = balâhaka. vasa(jn., nt.)=vaça (61). vasâ=vaçà~ (61, 1°). vassa (m., nt.)=varsa : pluie,

saison des pluies ( 2 g g ) ;

année. vassati = varsati (61 et 10 3 ). vâla^= \yâla (90). vâditta=vâditr a ( g 3 , 3 ). vâdeli = \h~da\ati: faire parler;

jouer d'un instrument de

musique; vbl, nt., musique

(64,7). vâyâma = vyayama (90). vâraka, m., pot, jarre (235). vâred = vârayati ( 113 ), et cf.

vunâd. — 1 VAR. vâseti = vâsayati. — 2 et

3 VAS. TO))'afo'=vidyate (209, 2). vijjhad = vidhyati (87). vinnâna = vijnâna (80). vidati(pr. thématique de 1 VID),

il sait, il reconnaît. vidisâ=vidiç, et cf. disâ. vidû, adj., savant (177)- viddasu, adj., savant (177)- t/wta7ia = vïdhra (i4 et g3, 3). vidvâ, adj., savant (177)- vipâka (cf. vipâka), m., conséquence funeste. vipâceli=\ipâcayati (cf. vipâka

et PAC), il se désole, il est

affligé, irrité.

viya=iva (118).

viyagga=^agra(3q).

viyaûjana=vyan]ana.

viriya = vïrya ( 14 et 88 ).

visa (nt.) = visa (61, 2).

visamkhâra (cf. samskâra), m., dissolution, anéantissement.

visamkhila, cf. -khita.

visaia = visrta (25, 2 ). .

visati=viçati (61, 1 ).

visatdkâ (cf. 1 satta), f., attachement, concupiscence.

visïïka, nt., spectacle, divertissement (64, 7).

visesa=viçesa (61, 1 -2 ).

-vissa=-viçya ( 6 3 et 8 6 ).

vihed = bibheti (57, 3, et 58, 4).

vïmanisati (dissimilé avec influence du préf. vi-), et

vïmamsâ=mïmâmsâ.

wsaft'=vimçati (108 et 188).

vuccati=ucyate (22 et 8 6 ).

vutthi=vrsti (25, 3, et 7 7 ).

vuddha = vrddha (25,3, et 78).

OTîâft = vrnoti (202 et 204).

vwta=vrta (25, 3).

vulta=ukta (22 et 70).

vutd= vrtti ( 2 5, 3).

vuttitthad = uttisthati (22, 2).

vuddhi= vrddhi (25, 3).

vuyhati = uhyate (22,2).

vMSîta=usita ( 22 et 61).

«e=vai(26, 2).


180 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

vellwd=vestayati (77 et n3).

t>eta=venu(5g, 2).

vedagu vedagû, adj. (le 2e terme

=-ga), qui est parvenu à la

pleine science (217, 6). veded = vedayati (aor., 120,

5). veyyâkarana=vaiyakarana. ver a = vaira (26, 2). veramarû=vairamanï. vesa=vesa (61, 2°). vessanlara=* vaiçvamtara. voca (avocat), aor. de VAC. voroped = vyavaropayati (go,

n3 et 116). — RUH. vohâra =vyavahâra (90). vyagglia. = vyâghra ( 14 et

93> 01

01

2 sa = sva (i4g).

3 sa = çvâ(i68, 3, 3°).

4 sa-=sa- (v. g. 3i, 1). sanisad= çamsati (61, 1). saka=s\a\.a (i4g). s«/am=sakrt (25, i,45, 5, et

1 g 1 ) : au sens du fr. s une fois que» (260).

1 saMa = çakra (61 et g3).

2 sakka = çakya (61 et 8 6 ).

3 sakka = çâkya (i4 et 86). sakkaccam = satkrtya (gér. indécl.

indécl. adv., cf. 45, 5 ), avec égards , respect, gratitude, etc. saklcad ^çaky aie (61 et 86).

sakkâ, il se peut (278). sakkâra=satkâra (70, 2 ). sakkunâd = çaknoti (7g et

204).

sakkoti = çaknoti (7g et 202). sakkharâ= çarkarâ (72, 1). . sakkhiti =çaksyat\ (110). sakkhï=sâksl (i4 et 101). sakya = çâkya (i4 et 86). sakhâ ( décl., 17g, 3 ) = sakhâ.

sakhâ. = svarga ( 3 0. 72 et

98)- sawÀ7fc7=çankha (61, 1).

sahkhala=samskrta.

sahkhâra = samskâra.

sace (cf. ce, locution généralisée des phrases nombreuses où le verbe conditionné avait pour sujet un démonstratif msc), si.

sacca = satya (87): saccam... « est-il vrai que. . ? »

1 sayya^! = *sarjati=srjati.

2 saj/jaf{=sajvate.

sajju = sadyas (18 et, .8 7 ). sa/)k!=sajjayati(ii3). sancicca = samcitya (87). sannata = samyata (87). sannâ = samjnâ (80). sannâla=samjnâta (80).

1 saltha=* srasta = srsta.

2 saltha = sastha (61, 2 ). samlhâna. = samstbâna (cf. 77,

2 ) : abrègement prosodique en 165, 9.


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

181

sanda = sanda (61, 2 ).

1 sata = çata(6i, 1, et 18g).

2 sala = srta (25, 2 ).

3 sata = smrta,

satam (gén. pi., 173, 2). sali =smrti (2 5 , 2). satittha, satimâ (= smrtimân ),

satiyo, i85, 4°.

1 satta = sakta (70, 1).

2 satta = sapta (70, 3, et 187).

satli= 1 et 2 çakti. sat lu=çatru ( g 3, 3 ).

1 saltha, adj. ( * sa-artha ) et m. (= sârtha) ; cf. aussi satthaka (i84) : appa-(io5, 7), avec une faible suite.

2 satlha = l2 castra (61, 77 et

93)-

3 sattha = castra ( 14, 61, 77

et g3). satthâ = çasta (77 et 178). satthi ( nt. )=sakthi (70, 1 ). satthu=çatru ( 9 3, 3 ). sadda = cabda (61, 1, et 70,

3). saddala = çadvala(i4etg6, 2). saddahâna ^= craddadhâna

(57> »)■ saddha = 1 çraddhâ (61 et

93, 6). saddhâ = 2 craddha (61 et

93, 6). saddhim = sardham ( 1 h , 18 et

72). sanantana = sanatana.

1 sa?ita = san (décl., 173, 2).

2 s«Mta=çânta (i4 et 61).

3 santa = cranta (i4, 61 et

9.3)- sanli= çanti, et cf. 2 sa?ita.

s«îift/ca(adj. dér. de sk. sa-j-anti « proche »), voisin (gén.) : loc. adv., près, tout proche.

santhava = samstava (72).

sapatta (adj.) = sapatna (79,

sop^a. = sarpa (72, 4 ). sappanna = * saprajna (93, 4 ). sappâya=saprâya ( g 3 , 4 ). sappurisa = satpurusa (70, 2). sabba = sarva (97). sabbhi=sadhh\s(ij3, 2). samana = çramana (61 et 93). samatikkama = samatikrama. samannâ- (262)= s aman va-. sa»ta" (=samâ), f., année: nt. adv. satamsamam, cent ans.

1 samâna=samâna.

2 samâna, étant (269). samudda = samudra ( g 3 , 3). samodhâna = samavadhâna

(n6).

sampavedhï, adj. (cf. vedha et VYATH,et56, 1°), susceptible de vaciller, ébranlable.

samphassa = samsparça (78 et io3).

sammad = çâmyate (i4 et 86).

sammad = sammâ (52, 1 ). sammannah = sammany ate.


182

PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

sammâ (sammad 52)= samyak

(45 et 86). sammuti= sammati (i8). sayam=svayam (98 et i48). sayad (pr. thématique) = sed. sayana=çayana (61, 1 ).

1 sara = çara (61, 1).

2 sara=svara (98).

s«raKa = çarana (61, 1) : -gamana (nt., 16 ), la profession de foi bouddhiste.

sarafo = smarati; cf. sali.

sarabhanna, nt. (cf. 2 sara et BHÂN), sorte d'intonation ou de récitation bouddhique.

salla (m., nt. ) = çalya.

sallàpa = samlâpa ( g 4 ).

1 savana=sravana.

2 savana=çvavana. savhaya = sâhvaya ( g g ). sasa = çaça (6i3 1).

sassû = çvaçrû (61, g3 et g8).

sa/ta (ace, 126, 3).

sahaii (sg. 3 opt. sahelha,

63, 8). sahassa = sahasra ( g 3, 6, et

18g): sous-entendre gavam,

ig4, 3. sâ = çvâ (168, 3, 20). sâkiya= çâkya (61 et 86). sâdu = svâ~da (98). sâmanna = " çrâmanya = ( pour

le sens) çramana. sâmika=-svârnika ( g 8 )=( pour

le sens) svâmî. sffmï = svârnï (98).

sâyanha=sâyâhna (83, 4 ). sâyati, vb. (216), il goûte, il

savoure : cf. sâdu. sâralla = samrakta (108). sâradika, adj., cf. çârada. sâriputta = çâriputra. sâfo=syâla (86). sali (m. ) = çâli (61, 2 ). sâvaka = çrâvaka (61 et g3). sâvatthï = çrâvastï. sâsana = çâsana (61, 1). sâhu= sâdhu = sâdhu (57, 2). sî = asi (37).

sikltJiâ= çiksâ (61 et 101). sigâla = srgâla (25, 1 ). sihga=ÇThga (25, 1). sihghâtaka = çrngâtaka. sincati = sincati : écoper (un

navire qui fait eau). s!fôa = sikta (70, 1, et 261, 2). sithila = çith ila ( 61, 1 ). siddhattha = siddhârtha. sineha = sneha (67, 3 ). sî?ma = sanna (275). sibbati = sïvyati (90). smnisapa = sarïsrpa. sirimâ (=çrïmân), adj. dér. de sirï=çvl (67, 3). st'ta~=çilâ (61, 1). siloka = çloka ( 61 et 6 7, 3 ). sïgha = çïghra (61 et g 3 ). sïta = çïta (61, 1). sïta = çïla(6i, 1). sïsa (nt.)=çïrsa. sT/w=siipha (108).

1 S!*^SU.


LEXIQUE PALI-SANSCRIT.

183

2 su=svid (sma, 221). sukka = çukra (61 et g 3 ). sukhuma=s\ïksma (67, 1). suggad (d'après duggati)'== sugati.

sugati. = çuci (61, 1). sujjhati= çudhyate (87). «m?ta = çûnya (i4, 61 et 87). sutthu = susthu (.77). sunâti=çrnoti ( 2 0 4 ). sunod = çrnoti (202). suta = çruta (61 et 9 3, 6).

1 sutta = sapia (70 et 118).

2 sutta = syûta (118).

3 sutta = sùtra ( 14 et g3, 3). /i szrfta=sùkta (i4 et 70). suttanta = sùtrânta. swfoâ=çrutvâ (61 etg3, 6). suddlwdana = çuddhodana. suna, m., chien (168, 3, 1°). supati=svapati (111, 2). sM^j?a = çûrpa (61 et 72, 4). subbata = suvrata ( g 3, 5 ). sumana = sumanas (décl. 175). suyyad = çruyate (20g). suriya =sûrya (%3 et 88). suvatthi= svasti ( g 8 ). suvâmï= svâmï ( g 8 ).

sww = çvas (5o, 2, et 98). swsM = çiçu (20 et 61). sussati =çusyati (61 et 86). sussûsad=çuçrûsate (211). sussusâ=çuçrûsâ (61 et 93). suna, m., chien (168, 3 ).

sûyati = çruyate (20g). SMta=çûla (61, 1). sekha = çaiksa ( 2 6, 2, et 101). se/_taa = çrestha ( 185 , 4°). seta=çveta (61 et g 8).. sed=çete. ( 61 et 19 g). se/ta (nt.) = sayana (113). se?ta = senâ. set/ya=çeya(6i, 1). seyyo = çreyas (18 5, 4°). •se/a=çaila (26, 2, et 61). sesa=çesa (61, 1 et 9). soka = çoka (61, 1). socati= çocati (61, 1 ). so/asa = sodaça (g, 43 et 61). sowfl, m., chien (168, 3). sonna = suvarna (3oet 111).

1 sota (m., nt.) = srotas.

2 sota (nt.) = çrotas. sotâpatd (cf. 2 sota etpatd), f.,

acquisition d'ouïe, conversion

à la doctrine(1). sotum = çrotum ( 2 g 0 ). sotthi= svasti (77 et 111). somanassa=sau manasya. soracca = sauratya (26 et 87). sovaggika, adj. (3o). sovanna, adj. (3o). svaiina= suvarna (111). svâtana = çvastana : dat. adv.

(ou sousrentendre le mot

« repas»), 218. svâham = so'ham(42). sye=çvas(5o, 2, et g8).

(" Ou bien l'interprétation par 1 sota, cf. la Préface, IV, 3.


184 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

hatmati— hanyate (87).

/ïaMa=hasta (77).

hatthï = hastï (77).

lianda (exclam.) = hanta.

havi(nt., décl. 176).

liave ( exclam. ) = ha vai.

hila, nt. : dat. de but, 182, 11,

cf. 12 5, 1. hiyyo = hyas ( 5 0, 2 ). hiranna=h\ranya (87). /w'rl=hrï(67, 3). hilâda=hlâda ( g 4 ). "f> r>,

/wn«,vbldeHÂ.

/wyo = hyas (5o, 2).

hettliâ = adhastât (27, 37 et

"57). hetu,heto, à cause de (167, 1). hessatii il sera (2 43). hoti = bhavati (57, 116, îgg

et 206). hotum = bhavitum = bhavitum

(2 go). hohili, il sera (243). - hphissati, il sera (2 43).


SPECIMENS D'ÉCRITURES PÂLIES.

I. — CARACTÈRES CARRÉS.

VOYELLES.

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a â i î u û e o

Signe de nasalisation (niggahïta).

■■■'.!_■' m .

CONSONNES.

Gutturales ..... m a n ui c

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Palatales o co c ai ;M

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Linguales u u q u an

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Labiales a ta o n n

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Semi-voyelles. m s m S «

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Spirantes H «n

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186 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

II. — CARACTÈRES BIRMANS. VOYELLES.

Initiales. ra 530 . CT <rf p g @ G@°

Combinées. // _o — — _ — G_ G_O

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Signe de nasalisation (niggalûla), .1. m

CONSONNES.

Gutturales en s ■" o SJO C

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Semi-voyelles... co <a coç o

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Spirantes co oe


SPÉCIMENS D'ÉCRITURES PALIES. 187 III. — CARACTÈRES SINGHALAIS.

VOYELLES.

Initiales. qp qp (g °& c C1 ô ' ©

Combinées. // _o — 2. — — ®—. ®_o

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Signe de nasalisation (niggahïla). JL m

CONSONNES.

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188 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

IV. — CARACTÈRES CAMBODGIENS.

VOYELLES.

Initiales. S$ §-^3 Q> Q\ % % d %

Combinées. // _^ ^ 2 _ _ <?_ 2

1 II

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Signe de nasalisation (niggahïla).

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CONSONNES.

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Semi-voyelles. . . ££5 f ^5 §J §~

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Spirantes §5 $y^

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SPECIMENS D'ÉCRITURES PALIES. 189

V. — CARACTÈRES SIAMOIS. VOYELLES.

Initiales. fl ou 6 B1 fi fi B B ifi îfi

Combinées. // 1. _1 L _ _ _ i_ î_

a â i ï u û e o

Signe de nasalisation (niggahïla).

i. m

CONSONNES.

Gutturales ..... fl il fi SI >J

Palatales -S 13 if tu tu

c c4 j jh n

Linguales f) § "71 50J tu

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Dentales ?l ti V\ fi. U

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Labiales îJ U ' W il JJ

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Semi-voyelles... Il î D ft 1

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Spirantes âw ., ■

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190 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

REMARQUE.

Il a paru impossible d'entrer ici dans le détail des ligatures extrêmement variées que peuvent former entre elles les consonnes ci-dessus. Elles n'offriront d'ailleurs aucune sérieuse difficulté à celui qui se sera rendu maître de la langue; car elles sont, somme toute, à raison des particularités de la phonétique pâlie, en nombre beaucoup plus restreint que dans l'écriture sanscrite, en sorte que, dans le cas d'un graphisme correct, les chances de confusion restent minimes. Quant au déchiffrement de manuscrits peu lisibles, ce n'est naturellement point un exercice de débutants.

EM.





ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28.

PUBLICATIONS

DE

L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT.

I. Numismatique annamite, par le capitaine Désiré LACROIX. Un volume in-8" et un atlas de médailles s Q5 fr.

H. Nouvelles recherches sur les Chams, par Antoine CABATOS. Un volume in-80, figures et planches 10 fr.

III. Phonétique annamite (dialecte du Haut-Annam), par

L. CADIKRE. de la Société des Missions étrangères à Paris. Un volume iu-8° 7 fr. 5o

IV. Inventaire des. monuments historiques du Cambodge, par le

commandant E. LUSET DE LAJONODIÈRE. Un volume iu-8° illustré, ta fr. :

V. L'art gréco-bouddhique du Gandhâra. Étude sur les origines de*

influences classiques dans l'art bouddhique de l'Inde et de l'Eifreino Orient, par A. FOOCHER. Un volume in-8" richement illustré. (Sous prtxue.)

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Atlas archéologique de l'Indo-Chine (monuments du Champa et du Cambodge), par le commandant E. LUSET DE LAJONQPIÈBE. Un vohinie. in-i'olio, avec cartes, cartonné. . 19'fr.

BIBLIOTHÈQUE l>E L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT.

I. Éléments de sanscrit classique, par Victor HKMM, professeur à

l'Université de Paris. Un volume in-8" j o fr,-.- ' ' t

II. Précis de grammaire pâlie, accompagné d'un choix de textes

gradués, par Victor HKMH. professeur à l'Université de Paris. Un volume in-8" to fr.