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Titre : Le manifeste d'Antoine Brun (1638) / publié, avec une introduction et des notes, par Émile Longin,...

Auteur : Brun, Antoine (1599-1654). Auteur du texte

Éditeur : L. Bon (Vesoul)

Date d'édition : 1905

Contributeur : Longin, Émile (1849-1930). Éditeur scientifique

Sujet : Franche-Comté

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb341018178

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (XVI-94 p.) ; in-8

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5785858d

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LK2-5266

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/01/2010

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Couverture Inférieure «anquante


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EN COULEUR


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(1688)

Publié avec une introduction et des notes

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EMILE LONGIN

Correspondant de la Real Acaderoia de la Historia

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IMI'Ul.MKHir. KT LIRHAIIUB LOUIS DON

1905



FIN D'UNE SERIE DE DOCUMENTS EN COUtEUR


(1638)

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EMILE LONGIN

Correspondant de la Real Academia de la Historia

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IMI'HIMKIUK KT UIHIVHlIK 1.0LIS IlON 1905



iNliBOMJCTION

Il y a près de quarante ans, un ecclésiastique dont la verte vieillesse devait être consacrée tout entière à noire histoire nationale (I) publiait d.'as une revue de Besançon un document de premier ordre (2) : c'était le tableau dg la résistance opposée par nos aïeux h la France en 163? et en id38 ; ce document lui avait été communique par l'archiviste du Uoubs et il en avait immédiatement reconnu la valeur. Jamais rattachement des Franc-Comtois a la maison d'Autriche ne s'était affirmé d'une façon plus saisissante ; jamais leur héroïsme n'avait été célébré avec une telle éloquence ; c'était moins une relation historique qu'un discours plein d'une mâle vigueur. I,a publication d'un écrit semblable était un vrai service rendu aux lettres franc-comtoises. Malheureusement, plusieurs feuillets du manuscrit ayant été rongés sur les bords par l'humidité, M. l'abbé Suchet s'était vu obligé de recourir à des restitutions hasardées ; il avait aussi cru nécessaire de rajeunir l'orthographe ; on ne voit pas d'ailleurs qu'il se soit inquiété de rechercher l'auteur de cet énergique appel à l'opinion publique.

Lorsque, seize ans plus tard, .M. le président Clerc publia son histoire des Étals de Franche-Comté (3), il donna en appendice le

(1) Avec cet ecclésiastique a disparu récemment le dernier des prêtres qui, sous l'impulsion de M. l'abbé Besson, s'élaient voué* avec ardeur â l'étude de nos annales, y apportant parfois autant d'originalifé que de conscience. Cf., sur ses «uvres, h. PINGHI», .V. le chanoine Sucfiet, dans le Rulletin de l'Académie des sciences, belles lettres et arts de Besançon, année 1904, p. 105.

(2) Mémoire tur les guerres de Franche-Comté : campagnes de IGS7 et de 1638, dins les Annale* franc-comtoises du 30 juin 1860.

(3) Histoire des Étals généraux et des libertés publiques en FrancheComté. Besancon, 1882, 2 vol. in-8 de 420-Vt et 461-VI pages. Cet ouvrage avait paru dans les Mémoires de la Société d'émulation du Jura, années 1876, 1878, 1879 et 1881.


— IV —

document que les Annales franc-comtoises avaient révélé, niais, i;ominé par sa passion pour le gi-and magistrat dont il s'était constitué le panégyriste (lj, il n'hésita pas à lui attribuer le Manifeste an nom des peuples de la Franche-Comté de Iloingoiigne : e Ce manifeste, dit-il, doit être de tfoyvin ou de Brun, dont je retrouve l'action el la main puissante dans celle prodigieuse el invincible résistance d'un petit peuple contre les armées d'un grand roi dirigées par le génie de Richelieu (2), l'Ius probablement il est de la main de lîoyvin (3). » M. Clore était le plus consciencieux des historiens, mais le sens littéraire lui faisait totalement défaut • sans cela, il se serait rendu compte de la différence qui existe entre le style du rédacteur du manifeste et celui de l'auteur du Siège de Dote ($), Boyviu «je ne parle que de l'écrivain) plaît par sa naïveté un peu solennelle, mais celle-ci ne va pas sans une certaine lourdeur; il y a bien de l'apprêt, bien de l'empois, dans la gravité dont il ne se départ que pour risquer quelques traits plaisants; ses récits sont souvent prolixes, parfois confus ; ils n'ont pas la fermeté de contours de ceux de Girardot de Xozeroy (5) ; par ce que le jargon moderne appellerait son écriture,

(t) Jean Hoyvin, président du parlement de Dole, sa vie, ses écrits, sa correspondance politique, Besançon, 1856, in-8 de LXII-158 pages.

(2) Dans une lettre dont je n'ai pu découvrir ni le destinataire, ni la date, Antoine Bnm disait : ». Mirum et sinpendum promis banc Hispanicai dilionis porliunculain ab aliis tanto terrarum spatio dissilani et sçmolam, jamque meliore sui parle collapsam, seminecem el semiuslam, domi forisque occnpalatn, nec Germanorunt minus quaiu Galtorum furore direplani, illis alendis, istis propulsant Imc tisque suffecisse. » Augustin Nicolas dira plus lard, dans une requéle adressée au roi d'F.spagne au nom des États de Franche-Comté : « No ay hombre que sepa del mundo y de la situacion del condado de Borgona que no aflrnie ser su conservation un milagro conlinuado fp. 5). »

(3) E CIEBC, Histoire des Mais généraux et des libertés publiques en Franche-Comté, I. il, p. 172.

(1) le siège de la ville de Itole, capitale de la Franche-Comté de llourgongne,el son heureuse délivrance. Hacontès par M.Jean Doyvin, conseiller de Sa Majesté en son souverain parlement audit Dole. A Uole, chez Antoine Binait, imprimeur juré de la Cour cl de l'Université. M. DC. XXXY1I, in-4 de 30G pages, C feuillets liminaires cl 11 feuillets pour la table. Ui$ seconde édition parut l'année suivante à Anvers ; c'esl d'après elle "qu'a été faile la réimpression de 1809.

(f>) h'Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Ilourgongne est trop peu connue ; elle n'intéresse pas exclusivement noire histoire et ta Société de l'histoire de France serait bien inspirée, si elle en donnait au public une nouvelle édition.


l'illustre parlementaire appartient au seizième siècle finissant, tandis que le manifeste renferme des endroits digues d'elle égalés aux meilleures pages de Balzac.

Au surplus, le |*xte de M. Clerc ne modifiait aucune des reconstitutions, ne comblait aucune îles lacunes de l'édiliou précédente ; quelques fautes de lecture étaient corrigées ; l'orthographe du temps avait été rélah'ie, mais elle était loin d'être partout uniforme. Ce qui était plus f&cheuv, c'est que M. Clerc s'était contenté d'analyser certains passages du manifeste, et il se trouve que plusieurs de ceux-ci ont un réel intérêt. Quelques éclaircissements sur les conditions dans lesquelles cet écrit avait été composé n'eussent pas été surperflus. Kufiu c'es! à peine si l'on rencontrait de loin en loin une noie au bas des pages, comme s'il n'était pas toujours opportun de conlrôler les assertions d'un historien.

Malgré cela, je ne songerais pas à réimprimer cet ouvrage, si je n'étais en mesure d'en faire connaître l'auteur. Il existe h la bibliothèque publique de IMe une transcription du manifeste (I) ; l'écriture en est d'une uellelé parfaite ; ou est visiblement eu présence d'une copie préparée pour l'impression, l'n assez grand nombre de corrections, toutes de forme, sont de la main d'Antoine Brun, et cette circonstance, a elle seule, suffirait à démontrer l'erreur dans laquelle est tombé M, Clerc, quand on ne reconnaîtrai! pas la langue du Hémosthèue dolois xty dans les véhémentes objurgations iî< la fin. Ce sont bien là ses tournures de phrases préférées ; ce sont bien ses périodes oratoires d'une ampleur toute rirérouienue ; c'est bien surtout sa profonde connaissance des intrigues politiques du temps, mise au service d'un patriotisme aussi ardent qu'éclairé. I.e style a un cachet'de maturité indéniable ; porté par les événements tragiques qu'il expose, le célèbre procureur général sacrifie moins au bel esprit que dans les rouvres de sa jeunesse ; les pointes sont absentes, et on

(1) Sis. 322 fol. f-22 Cf. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements, t. xm, p. 139.

(2) C'esfle nom que Balzac donne à Brun dans nn de ses écrits : « Je m'en rnporte, dit-il, nui François el mu Bourguignons, h monsieur Brun, le Pftnosllieric de Dole, aussy bien qu'à monsieur le Mai»Ire, le Cicéren de IVitis. » Sacrale chreslien, p. 339.


— VI —

ne se heurte pas à de fatigantes réminiscences de la fable antique comme dans l'oraison funèbre de Clériadus de Vergy (I).

Moins de dix ans s'étaient cependant écoulés depuis qu' « avocat en grande réputation (2), » Antoine Brun avait prononcé dans l'église de Dole le panégyrique du comte de Champlitte (3), mais, en 1632, il avait été appelé à siéger au parlement, et dès lors avait commencé pour lui celle vie fiévreuse qui devait le conduire à représenter l'Espagne avec éclat au congrès de Munster. Ce fut après la campagne de IG38qu'il rédigea son manifeste; il l'avait terminé à la lin de l'automne, puisqu'il celle époque il annonçait à Saavedra (i) l'envoi de son manuscrit à Sarmienlo (5) : « Brevi admodum narralione,

(I; Clériadus dé Vergy, comte de Champlitte, baron et seigneur de Vaudrey, A c, Morey, M-ihîoche, l.cftond, la Rochelle, etc., chevalier de la Toison d'or, fils de François de Vergy, comte de Chauipliite, gouverneur du comté de Bourgogne, et de Renée de Ray, dame de Vautravcrs, sa seconde femme. Nommé, par patentas du C août IG02, gouverneur du comté de Bourgogne après le décès de son frère consanguin Claude de Vergy, le comlc de Ghamplitlé élait mort sans " enfants le 27 novembre 1630.

(2) BrxoD vr. CIIAP.XAGE, Mémoires pour servir à Vhistoire du comté it flourgogne, p. CÔ5.

(3) Discours funèbre prononcé en l'église Hoslrc-Dame de Doit par Antoine llrun, ndvocat au parlement el du conseil de ladicte ville, par ordre cl commandement dé messieurs du magistral, lorsqu'ils faisaient célébrer les olxrqiie* de mesure Clériadus de Vergy, comte de Champlite, chevalier de la Toison d'or et gouverneur de. Iloutgongne, dans les Mémoires de h Suriété d'émulation du Jura, année 1873, p. 337.

A celte époque, !l arrivai! assez souvent que des laïcs parussent dans la chaire a la mort d'un granà personnage. Ccsl ainsi qu'en IC3I le futur auteur du Ihuctier d'Fslaf prononça dans l'église de Dole l'oraison funèbre dé l'infante Isabelle-Claire-Eugénie. V» î.oxmx, Vu diplomate franc-comtois : François de [.isola, sa vie, ses écrit s, son testament, p. 9.

(libcs. <r pensées à une haute fortune • que Brun nourrissait, au dire de Girardot de Nozcroy, lui avaient fait proraptemcnl reconnaître en D. Diego de Saavedra, « c.-prit facile cl lettré, r, l'homme qui pouvait le lîrcr de sa province, el il ne perd.» I aucune occasion de cultiver l'amitié du Tacite espagnol. C'est ce dont on se convaincra aisément en lisant la correspondance que M. le marquis de Scey de Brun a bien voulu me permettre de consulter au château de Buthiérs.

(i>> I). Antonio Sarmienlo, comte de Crescenfe, avait été envoyé en Franche^ Comte pour renseigner csactcntcnt ta cour de Madrid sur l'état de la province.


— VII —

disait-il, varios et triennales belli in bac provincia eventus complexus sutn, nec non Galloruni perfidiam cl ferocîlatcm prosequlus ; quam tragicam historiam ÏJno Antonio de Sarmienlo porrexi cl tradidi, et sic cnm juris sui facta sil, suo etiam arbilrio, vel in luceni prodibit, vel leuebris damnahitur (I). »

C'était, de son propre aveu, pour faire suite à la Déclaration des commis au gouvernement de ta Franche-Comté de Uonrgongne (2j qu'Antoine Brun se proposait de publier ce manifeste. Il est impossible d'imaginer un tableau plus frappant et plus exact des maux que nos ancêtres endurèrent de la part des lieutenants de Louis XIII pendant les deux années qui suivirent la levée du siège de Dole et on se prend â regretter que Sarmienlo n'en ail pas autorisé l'impression. C'est, en effet, le diplomate espagnol qui a empêché cet écrit de voir le jour ; sans méconnaître les rares qualités de l'auteur, il se défiait un peu de son ambition ; ses liaisons avec certains Français lui étaient

« D'esprit brillant comme son père cl tiourry de sa main à la prudence espagnole, » il joua plus lard un rôle important dans la conspiration du comte de Soïssons contre Richelieu el passa pour avoir été l'amant de la duchesse de Chevreuse. Cf. Négociation de D. Antonio Sarmienlo, qnando le embïaron de Flandcs segunda veiâBorgona, en el ano de 1038. — Mss. Chifflel, I. xxxvn, fol. 230; GIRARDOT DE XozEftov, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Dourgongne, p. 201.

(1) Dole, 29 octobre 1038. — Ardi. de Butliiers, papiers de Uran, I. xix.

(2) Déclaration des commis au gouverncmenl de • la Franche-Comté de Dourgongne sur l'entrée hostile de l'armée française attdict pays. Dole, Binârl. 1037, in4 de 71 pages, fa rédaction de cet écrit paraît avoir été confiée à Antoine Brun ; après la levée du siège de Dole, la cour l'envoya aux PaysBas pour faire le cardinal infant juge de l'opportunité de sa publication : « Nous la supplions très humblement, écrivirent les membres du parlement à Son Altesse Royale, ordonner ce qu'elle voudra estre faîet du dicl manifeste cy joinct, qui sert de rc-sponsscs à plusieurs déclarations venues cl espanchées tant en ce pays qu'antres provinces de l'Europe par l'ordre de Sa Majesté très chrestïenne, affin que s'il csl expédient il soit imprimé en la forrci qu'il est ou telle autre que S. A. S«c cl ceux de son conseil jugeront plus séante et convenable. » La cour au cardinal infant, Dole, 19 août 1036.— Corr. du parlement. Arcli. du Doubs, B 203. Cf. J. GALIIIIER, Le diplomate Antoine litun pendant le siège de Dnle de 1636, dans le Hullelin historique el philologique du Cotnité des travaux historiques c! scientifiques, année 1902, p. 210.


— VIII —

suspectes (I) et les allures de son beau-père (2; en Suisse faisaient planer des doutes sur son désintéressement* Sarmienlo avait d'autre part présente â l'esprit l'animosité que la cour avait récemment montrée a l'endroit de Girardot de Xozeroy (3) cl soupçonnait, peutêtre â tort, le procureur général de l'avoir fomcnléc (i). Tout porte a croire qu'il craignit de fournir au remuant magistral l'occasion de

çl) Antoine Bttm avait achevé ses éludes â l'université de Bourges ; il était en relation* avec les Farci, les Colletel, les Boisai; un de ses frères était en outre allié â un habitant d'Auxonue qu'un historien du duché dit avoir été le principal artisan de la violation de la neutralité, et le prince de Condé parait avoir un instant compté sur relie alliance four gagner le procureur général. Cf Mémoire présenlé au roi p.»r M. I«Î Prince, Dijon, 10 février 1030 — Letttes, instructions diphmiliques cl papiers d'Ktat du cardinal de ftichelieu, I. v. p. 421 ; DE LA MARK, lie belto Durgundico, p. 5 ; GmiftbOT DE NOZEROV, Histoire de dit ans d? ta Franche-Cnmlé de Itounjongne. p. 81.

(2) Ayant perdu Tannée précédente sa première femme, Marguerite Tissot, Anloinc Brun s'élail remarié, le 10 juillet 1038, avec la fille du surintendant des saunerics, Magdeleinc d'Accosté. Au mois de janvier, Jean d'Accosté avait été chargé d'intéresser les Treize Cantons au rétablissement de la neutralité, et dans celte mission il encourut le reproche de s'amuser â a ses affaires et trafiques particuliers. » Cf. Amtliche. Sammlung der altern Kidgenossischen Abschiede, t. v, part. il. p. 1008, 1071 1078, 1087, 1100, 1102, 1103 cl 1107; K. Loxras, Instructions diplomatiques dit parlement de Dole à. Jean d'Accosté, dins le Hulletin de la Société d'agriculture, sciences el arts de h Haute-Sione. année 1882, p. ISO; fi>., l'ne mission en Suisse (i638), dans le même recueil, année 1888, p. Ifil ; K. MAAG, Die Freigrofschaft Durgund und ihre fleiiehungen sw der stft<reii>>rischcn Kidgenossenschafl vont Tode Karts des Hûhnen bis mm Friede von Sijmwegen (t47/-I6îS)t p 82.

<3) Sur les incidents auxquels je fais allusion, cf. La Cour aux officiers provinciaux. Dote, £0 février 1038; Girardot de No/eroy â la cour, Salins, 13 avril 1038; ta cour ai marquis de SaJnt*Maitin, Dole, 2 août 1G38; la cour à Sarmienlo, Dole, 5 août 1038; Sarmienlo a la cour, Salins, G août 1038 ; le Marquis de Saint-Martin à ta cour, Girey, 9 anfil 1038; la cour au président Roosc Dole, 8 octolte. 1033. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 231, 233, 238, 210; K. CLERC, Jean thyi in, président du parlement de Dole, p. f 10 ; I*. FERRAI o et M. PRiiftoti fit'udi' sur Girardot de Soie*otj seigneur de Itcauvhcmin. dans les Mémoires de la Société d'émulation du Jura, année !9tH)t p. 251.

(t) Bmn s'est défendu d'avoir pailïcîpé à la mesure prise au mois de février «ordre Girardot de N'nwrny, et je crois qu'il fattl plutôt l'attribuera lîoyvin. Toutefois je dois faire observer que la minute de la dépérhe du 2 aoôl est de la main du procureur général.


— IX —

se mettre encore plus en évidence : tant qu'il résida en FrancheComté, Antoine llrun n'eut pas ses coudées franches, cl ce ne fui qu'après son départ (Il qu'on vit s'établir entre le gouverneur de la province, le président du parlement el le procureur général l'entente que les contemporains appelèrent le triumvirat (2).

Il n'est pas d'ailleurs impossible que l'envoi du manifeste â Sarmienlo ait coïncidé avec l'incident rapporté par Girardot de Xozeroy, incident dont les archives de la cour ne. gardent pas de trace (3>, mais qui faillit amener une rupture, ouverte entre l'envoyé espagnol et le procureur général.

Après avoir raconté la tentative malheureuse de Sarmienlo sur le château de Griment (S),- le chroniqueur franc-comtois ajoute : « Il (Sarmienlo) estoil fasrhé ronlre les banquiers qui manioient l'argent du lloy pour re qu'ils en liroient un proffil démesuré (5) et se fascha

(I) Sarmienlo quitta la Franche-Comté le 8 novembre 1038 pour se rendra Milan. Cf. Sarmienlo â la cour. Pontarlier, 7 novembre 1038; le même au marquis de Saint-Martin, Poniarlier, 7 novembre. 1038. — Corr. du parlement. Areh. du Doubs, B 210.

(2; * Le marquis, bien qu'il fui mal content du parlement, dissirauloit néanmoins ses fascheries par l'advis de l'abbé des Trois Rois qui avoit eslably et entrefenoit une intelligence entre luy. le président et le procureur général, qui sont les trois principaux ressorts pour la conservation de la province.. De quoy chacun parloil â sa façon et aucuns disoient que cette intelligence csloit bonne quand elle n'avoit autre but que le service du Boy et repos de son estai, mais si elle estoït pour l'intérc-st particulier de chacun des trois pour se presler la main l'un l'autre elle seroil mauvaise, et appeloîent celte union le triumvirat. i> GtttAitbot t>E N'oZEftôY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de ttotirgongne, p. 235.

$) Il est curie':s de constater que, pour le mois d'octobre 1038, la correspondance du parlement ne renferme qu'un 1res petit nombre de dépêches, comme si une main intéressée en avait soustrait une partie.

(I) Le 9 août 1038.

(5) * Les banequiers qui manioïcht large» 1 du Roy, dit un faclutn du tempsestoienl Daccosté; celui qui avoit traïcle avec luy cl ses associez ai) nom du parlement csloit le procureur général, qui s'en fit bailler la commission. La banc* que par lé traîcté csloit à treize et demy pouc cent, l'argent délivré à h commodité des banequiers, frais cl pallies passées. I.c profit estoït si eveessif que le seigneur don Antonio rsciivil au j-artemcnl que sur deux cens mille escus Daccosfeeu avoit eu septante cinq mille, qui csloit de plus de trente cinq |>our cent, cl ledit I seigneur t'aida avec d'autres à cinq pour cent qui continuent de


du trop d aulhorité que prenoit Brun, duquel il avoil conceu mauvaise opinion â cause des correspondances cl vieilles amitiés qu'il avoil en France (l|, el ne sçaehanl qu'en croire (sur ce que d'autre part le parlement et le gouverneur laisoient cslal de luy il pralicqua envers Brun ce que le roi Philippe II avoit coutume de pralicquer en pareil cas envers ses principaux ministres. Car il fil uolte de tous les advis qu'il avoil contre Brun, le nommant en langue espagnole du nom de Pardof et eu fil un pli sur lequel il fil escrire par son sécréta ire ces mots : Mémoires très importons touchant '« procureur général, cl sortant de Salins laissa ce pli sur la table de son cabinet, duquel il remit la clef â son hosle et le pria instamment que personne u'cnlrast dans son cabinet ; llioste qui ne s'estima pas compris en celte deiïense ne larda guières à y entrer, cl voyant la superscrinlion de ce pli laissé sur la table voulut veoir le dedans et ne se put retenir qu'il n'en donnasl advis au procureur général qui ésloit son amy. Le procureur général ne se contenta pas de l'advis, mais fit tant qu'il se saisit du pli, duquel il fil grand bruit au parlement ; Sarmienlo estoil lors â Poniarlier, qui reprit aigrement son hosle et demanda au parlement qu'on lui renvoyas! sou papier, sinon que celuy qui s'en oflenscil el le tiroit à soy en demeureroil convaincu. Ce fut le commencement des inimitiés de Brun contre Sarmienlo, cl Brun eut mieux fail de proffiler de l'advcrlissement sans eu mot dire et aller doresenavant plus retenu et â pas plus asseurés en ses correspondances el affaires qu'il manioit (2). »

senîr. » fa justification d'Antoine Brun sur re point n'est pas d'une clarté parfaite : je n'ignore pas qu'avant le siège de Dote il éïai! déjà r. splendide en sa maison, » mais la fortune qu'il avait recueillie â la mort de son père joîn?: k ses émoluments comme procureur général ne saurait expliquer le luxe dont i»t la fin de sa vie il aimait à s't-njourer. Cf. J. GAUTHIER, Le ménage d'an ambassadeur d'Espagne, au milieu du AT//* siècle, dans les Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, année 1000, r>. 333.

(1} Les amïliés d'Antoine Brun, je me haie de le dire, étaient plus litlérairès que politiques ; on faisait cas de ses écrits dans certains cercles de Paris cl, en luî annonçant la fondation de l'Académie française, un de ses amis lui écrivait: « Jamais lions n'avons tant regielté que maintenant que vous soje* estrangef, puisque nous sommes privez de l'espérance de vous voir dans iiostre Académie qui fleurit â un haut point. » Farci â Brun, Paris, 18 mars I03o. — lo., Le diplomate Antoine ttrun pendant le siège de Dote de 1636, p. 219.

(2) GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dix an., de la Franche-Comté, de ttourgongne, p. 215.


■—' XI —

Ni Girardot de N'ozeroy ni Petrey-Champvans (I) ne doivent être crus sur parole, quand il s'agit de Brun, car tous deux présumaient qu'ils avaient â se plaindre de lui. Il est cependant inadmissible que le premier ait forgé de toutes pièces l'histoire qu'on vient de lire. En réalité, Sarmienlo ne fut jamais favorablement disposé pour Brun; et ce dernier va trop loin, lorsqu'aprés avoir dit : e Bien est vray que le conseiller de Beauchemin et le sr de Champvans, premier maislre à la chambre des comptes, ont tasché de le divertir de ses bons el véritables senlimens, luy donnant des mémoriaux calomnieux, » il ajoute : « A quoy ledit seigneur de Sarmienlo a lesmoigné n'avoir jamais donné aucune créance pour la cognoissance toute contraire qu'il avoil de la conduite du procureur général (2). »

Quoi qu'il en soit, plus de dix générations devaient descendre dans la tombe avant que les pages brûlantes du manifeste ne parussent â la lumière (3). A présent elles ont pris place parmi les oeuvres qui

(1) Il ne s'agit pas ici do conseiller Louis Pelrey, décédé le 23 mai 1G39, mais de son fils Jean-Baptiste, premier maître â la chambre des comptes dé Dole, qui rédigea un libelle injurieux contre Brun : <r On m'a icy fait voir, écrivait k ce Sujet le président du parlement, le double d'un mémorial que l'on médit avoir esté présenté par S. au nom de s. à tous les ministres de 100. et autres principaux de 41.' Le compilateur est r. par une haine enragée qu'il a conceuc contre 4. C'est un tissu des plus noires, plus malignes et plus détestables calomnies que l'on puisse voir, cl tes gens de bien qui sçavent les vérités ne le pourroient lire sans horreur. Si l'on recommence le viel (rain pour ce regard, je crains mille fois plus ce fléau qui ne se forge que dans l'enfer, que je n'ay jamais fait ceux de ta guerre, de la peste cl de la famine que l'on ne craint pas d'attribuer à Dieu. * Boyvïn au prieur de Bcllcfonlaîne, Dole, 10 septembre IGIO. — Mss. Chifftet, t. cxxxnr, fol. 121.

Le 12 avril 1645, le grand conseil de Matines Condamna Jean-Baptiste Pelrey à faire dés excuses au procureur général devant deux délégués du parlement. Suspendu de ses fonctions, le 10 juillet 1610, pour s'être absenté sans congé régulier, il fut rétabli dans sa charge te II janvier 1647. Philippe IV le créa chevalier en 1651 et t'appela en 1055 au conseil privé des Pays-Bas.

(2) Itesponce à un certain tibel diffamatoire el tscrit wjurieur distribué depuis un an en ta cour de Druxeltes contre l'honneur et réputation du procureur général Itrun. fol. 20.

(3) Que l'ouvrage en question n'ait pas vu le jour au dix-septième siècle,«'est ce qui ressort avec la dernière évidence du passage suivant d'une lettre de l'auteur à son secrétaire Pierre Morel : s Je désîrerols que l'on m'envoyas! icy deux copie-s imprimées du premier manifeste qui fui faict du temps du siège de


XII

honorent le plus noire pays : bien qu'elles ne concernent que le début de la guerre de Dix ans, elles n'en constituent pas moins un document précieux; sur plusieurs points, elles complètent les souvenirs de Girardot de Xozeroy ; bon nombre des traits qu'elles rapportent ne sont pas, on Fa dit, indignes des héros de Plularque (I). Eu les publiant, j'ai cru, nécessaire de les annoter, car, à l'heure qu'il est, les acteurs .du drame qui se déroula sur noire sol sous le règne de Philippe IV se confondent dans la brume du lointain, et il importe de les distinguer les uns des autres. J'ai également signalé en quoi celle édition diffère des précédentes : les passages inédits sont au nombre de plus de (rente, sans compter une foule de mots défigurés ou omis par M. l'abbé Snchet et M. Clerc.

Le Manifeste au nom des peuples de ta Franche-Comté de Hourgongne n'est pas la seule oeuvre historique d'Antoine Brun, lieux ans après, il rédigea, par ordre du parlement, une relation de l'incursion du marquis de Villeroi (2) : « Ex ejusdem senatus mandato, écrivil-il à Saavcdra, paginis aliquot poslremam in nos impressionem non tam cxpliramlam quam libandani suscçpi, que» in

la part de feu monsieur rarclievesquc cl de la cour, le second manifeste cri suitte de ce premier esrript de la main du s' Chappuis. » Brun à Morel, Ralisbonne, 22 janvier 1611. — Arch. de Buthiers, papiers de Brun, I. ni, fol. II.

(1) J.-M. SrcHET, Mémoire sur les guéries de Franche-Comté : campagnes de Î637 el de 1638, p. 419.

(2) Nicolas de Neufvillc marquis de Villeroi, maréchal de camp des armées du roi, fils de Charles iiî Neufvilfe, marquis de Villeroi cl d'Alïncourl, gouverneur du Lyonnais, et de Jacqueline de llarlay, sa seconde femme, devint, sous le règne, de Louis XIV, maréchal de France et duc de Villecoî.

Sur la campagne de Villeroi en Franrhc-Coml'é. cf. Boy vin au prieur de Bellefontaine, Dole, 5 et 19 juin, 3, 17 et ?l juillet 1640. — Mss. Chifpet, t cxxxut, fol 100, 101, 103, 105 cl 108 V; le commandeur de Saint-Manris à la cour, Salins, 5 juin 1610; le magistral de Salins à la cour, Salins. 0 juin 1610; la cour au marquis de Saint Martin, Dole, 12, 14, 19 et 21 juin 1010; le marquis de Saint-Mat lin à fa cota-, Gray, 4 juillet IG40.i— Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 259, 200; Oaielte de Fiance des 9, 10, 23 cl 30 juin, 7 cl II juillet 4610; Mercure francois, I. xxm, p. 501 ; Bais, Sarratio exenrsionis Callica» in comitalum Iturgundioe. — Mss. Chifflel, t. xi.vi, fol. 175; MOXTCLAT, Mémoires, I. t, p. 319; GIRARDOT DE NOZEROV, Histoire de dit ans de la Franche-Comté de HoUrgongne, p. 243; B. PROST, Documents inédits relatifs à l'histoire de la Franche-Cmnté, I. iv, p. 70; K. I.ONT.IX, Saint Pierre Fourier en Franche-Comté, p. 139.


— XIII —

compendio laboris adhuc ccleritas iieccssilali magis quant elegaiitiai satisfecit. Ftinam Ex(i'-lun* volisaliquatenus respondeat et benigniori ejus calculo excipialur (!)! »

On sait qu'en IGiO Richelieu résolut d'en finir avec le polit peuple dont rien ne pouvait ébranler la courageuse fidélité. Le' plus sûr moyen de réduire les Franc-Comtois à merci lit parut être de les affamer (2) ; aux régiments français se joignirent plusieurs milliers de paysans tirés des provinces voisines, qui, armés de faux et de faucilles, eurent ordre de faire le dégât autour des villes ; mais, grâce aux sages dispositions prises par le marquis de Saint Martin (3), cette expédition échoua; Dole et Gray virent seules leurs territoires en partie dévastés ; de hardis partisans allèrent porter le fer et la flamme dans ! ;s campagnes de la Bresse et de la Bourgogne sous le commandement du baron d'Arnans (i), et, sur les plaintes réitérées du parlement de Dijon, Louis XIII dut rappeler ses troupes. Antoine Brun, qui avait pris part aux sorties des Dolois avec son intrépidité ordinaire, fut chargé de faire connaître aux ministres du roi d'Espagne les tristes exploits des gastadours; il se mit immédiatement â l'oeuvre, et, traduite en espagnol, sa Narraiio excursionis Gallicoe

(1) Brun à Saavcdra, Dole, 25 juin 1640. — Arch. de Bntbiers, papiers de Brun, t. xix.

(2) C'était le moyen que le cardinal a.v->it employé pour surmonter la résistance des huguenots des Cérennes. V. Richelieu au prince de Condé, Suse, 28 avril 1629. ■— Duc D'ALHAI.E, Histoire des princes de Condé pendant les AT/* el AT//' siècles, t. lit, p. 524.

(3) tean-Bâptïsle de ta Baume, marquis de Saint-Martin, baron et seigneur de Montmariift, Vaudrey, etc., gouverneur et capitaine général du comté de Bourgogne, capitaine des gardes du cardinal infant, colonel d'un régïm, 5 de cavalerie el général d'artillerie pour S. M. Catholique en Allemagne, fils d'Antoine de la Baume, comte de Montrevel, el de Nicole de Mon'martin.

(4) César du Sais, baron d'Arnans, seigneur de Vireehâlel, la Villetfe, etc., fils de Ilumbert du Saîx, seigneur d'Amans, et de Claudine du Pont. Cf., sur le rôle du baron d'Arnans en 1640, Gaielte de France dos 17 mars, 5 et 19 mai, 7 et 28 juillet 1610 ; la cour au baron d'Arnans, Dole, Il juin 1610; le baron d'Arnans à la cour, La Chaux, 16 cl 19 juin 1610. — Corr. du parlement. Arch .du Doubs, B 259 : Guerres de ta Franche-Comté sous le règne de Uuis Xflt en ce qui concerne le baron d'Arnans, p. 76; GIRARDOT DE NOZËROÏ, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne. p. 249 ; E. CLERC, Aorte* historique sur le baron d'Arnans, dans les Mémoires de la Société d'émulation du Jura, année 18*5, p. 258.


— XIV — v

in comilatum Burgundioe eut l'honneur d'être imprimée à Madrid (t). Ce furent en quelque sorte les adieux du célèbre procureur général à sa patrie (2). A la fin de l'année, il se rendit à la diète de Ratisbonne, qû il retrouva Saavedra (3). La diète terminée, il alla à Vienne, puis fui envoyé comme plénipotentiaire au congrès de Munster : d'accord avec son ami Lisola (4), il prit énergiqucment en main la cause du comté de Bourgogne (5), et, bien qu'il ne fut que « te

(1) « La relation trèsfidelle en a esté dressée et en latin et en françois par le procureur général el depuis Iraduille en espagnol et imprimée dans Madril, où il n'a rienobmis sinon de parler de soy mesme et des clameurs du peuple contre le sieur de Beauchemin. » Baux, Hesponce à un libel diffamatoire el escrit injurieux distribué depuis un an en la cour de Bruxelles cadre l'honneur et réputation du procureur général Brun, fol. 14.

Celte relation fut remise au comte-duc par le sieur Jean-Baptiste Jacquet, qui remplissait les fonctions de résident à Madrid pour te compte du parlement de Dole. V. La cour â Olivarcs, Dote, 23 juin 1640. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 259.

(2) « Quand la paix se fcroil, écrivait-il peu de temps après avoir quitté la Franche-Comté, je ne dois pas retourner en Bourgougne de long temps, y ayant apparence qu'une commission en tirera une autre après soy. » Brun & Morel, Ratisbonne, 3 décembre 1610.— Arch. de Butiner», papiers de Brun, I. m, fol. 5.

(3) Cf. Le cardinal infant à là cour, Béthune, 13 septembre 1640 ; Saavedra à la cour, Ratisbonne, 26 septembre 1640. — Corr. du parlement. Arch. du Daubs, B 262.

(4) Lorsque François de Lisola avait quitté Besançon pour se rendre à Vienne, le procureur général avait annoncé son départ en ces termes : « Audio dominum de Lisola sese itïneri commisisse Lt Imperaloris genibus advolveretur et ibi lum suani, (uni patri» causant perorarel. Iterum Exts* tua: repeto et ingemino non modo ingeniosum esse, scd ingenuum, prima noise juris ditectum et probatum. • A son tour, François de Lisola écrivait plus tard au sujet des intrigues nouées avec le duc de la Valette pour s'assurer de Metz: « L'Empereur devrait y employer le procureur général du cerclé de Bourgogne ; c'est un véritable trésor, qui rendra les plus grands services, sî on lui en donne l'occasion. » Brun à Saavedra, Dole, 5 décembre 1638. - Arch. de Buthiers, papiers de Brun, C xix ; Lisola au comte, de traulmansdorff, Londres, novembre 1641. — IL REYNALD, Le baron de Lisola, sa jeunesse et sa première ambassade en Angleterre {1613-1645), dans la Hevue historique, mars-avril 1885.

(5) Razones por las qnales pârece procurar la rcstîtueion y cuïdar de la conservation del condado de Borgona mas que de ninguna oira provincia fuera de Espa'na. — Arch. de Buthiers, papiers de Brun, t. xxvi.


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troisième de l'ambassade d'Espagne (I), » ne larda pas â assumer tout le faix des négociations (2). Son coup de maître fut de décider les États-Généraux à traiter séparément avec Philippe IV (3), et le nom de * grand artisan de fourbes et de dissimulations (t), » ejue le dépit arracha à Mazariu, est l'éloge de la clairvoyance dont il fit .preuve en persuadant â la cour de Madrid que, pour tenir tète à la France, il fallait reconnaître l'indépendance des Provinces-Unies (5). Les historiens français ont rendu hommage à ses talents (G). Au

(1) Le P. BOUGEANT, Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent te traité de Weslphalie sous Louis .Mit et sous le ministère du cardinal de Richelieu el du cardinal Matarin, 1.1, p. 597.

(2) On connaît le tableau de la Sational Gallery dans lequel Te-rburg a peint Brun au premier plan du groupe des ambassadeurs réunis pour la ratification du Irailé du 30 janvier 1618. Cf. Ceteberrimi ad pacificandum chrisliani notainis orbem tegati Monastertum et Osnaburgas ex omni pêne gentium nalionumque génère missi, ad vivtim Anselmi Van Huile penicillo expressi ejusque cura et ftre per insigniores hujus mi sculptores cotto représentât!, planche xxx.

(3) ABftEo, Coteecion de los Iralados de pat de Espana, I. vu. p. 309.

(4) Mazarin à Groulard de ta Court, Paris, 27 décembre 1617. Le cardinal avait déjà dit d'Antoine Brun, le 30 avril 1617, dans une dépêche adressée au comte d'Avaux : « C'est un esprit à faire poison des meilleures choses, artificieux, semeur de faux bmicls cl grand artisan de calomnies, (esmoin les libelles qu'il a publiez contre là France el les advanlages qu'il a tirez, à noslre préjudice cl de la vérité, de la conférence qu'il eut avec M. Servien. » A. CHÉRI EL, Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère, I. u, p. 481 cl 569. Sur l'activité de Brun comme négociateur et comme puMictstc, et. LA BAUDE. De rébus Gallicis, p. 252; !\*FEXD0Rr, De rébus Suceicis, p. 701; BAVLE, Dictionnaire historique et critique, t. il, p. 326.

(5) Pierre de touche des véritables intérests des Ptovinces-L'nies des Pais-Bas el des intentions des deux couronnes sur les traittésée paix (Dordreclil, 1617, in-8). Les avantages que la "monarchie espagnole aurait eus A adopter, dès le début du règne de Philippe IV, la politique préconisée par te diplomate franc-comtois onl été magistralement exposés par M. CANOVAS DEL CVSTILLO, Esludios det reinado de Felipe IV, I. I, p. 84.

(0) « Il étoil né à Dole, dit l'un d'eux, ou il avoit eiercé ta charge de procureur général au parlement. Il avoit l'esprit cultivé par l'étude des sciences et des belles-lellrcs. Il écrivoil avec beaucoup d'élégance en latin et en françoïs, et il étoil en relations avec tous les beaux esprits de son temps. Il avoit donné plusieurs preuves de valeur cl de courage, lorsque les troupes françoises portèrent la guerre dans sa patrie alors sujète de l'Espagne. Mais le grand talent de Brun étoit de négocier. Il avoil l'esprit doux, souple et vif. Il s'eiprimoit avec grâce cl


-— XVI. —

surplus, le trailé de Munster ne le satisfit pas, et on le vit prendre la plume pour critiquer l'abandon de l'Espagne par l'Empire (1). H faut espérer qu'il se trouvera Un écrivain doublé d'un politique pour retracer une existence aussi remplie. En attendant je m'estimerai heureux, si par celle nouvelle édition du Manifesle je parviens à raviver le souvenir d'un des hommes du dix-septième siècle qui, continuateurs des grands diplomates du régne de Charles-Quint, ont le mieux servi le pays dont dépendait alors la Franche-Comté.

E. LONGIN.

avei* force. Il comuissoil tontes les ruses qu'on peut employer dans une négociation, et il n'en lit peut-être que trop d'usage. Il éloit surtout bien instruit des affaires des Païs-Bâs et du Comté de Bourgogne sa patrie, et, comme il fut le principal agent du traité des Espagnols avec les Provinces-Unies, on peut dire que l'Espagne lui fut redevable de son salut. * Le P. BOUGEANT, Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent le trailé de Westphalie, t. il, p. 17.

(I) Nul doute qu'Antoine Brun ne soit l'auteur de l'écrit suivant : Protettatio bnrgundka contra pacem Monasteriensem per Imperium cum Rege christianitsimo initam, absque consensu Régis eathotici, Munster, 15 novembre 1048. — Di'MONf, Corps- universel diplomatique du droit des gens, t. Vf, part. I, p. 461. - ^"""^"~"^^


^ ^MANIFESTÉ

/A\^K>/-/N ■■■■ • ■

/À«M DES PEUPLES DE LA FRAICHE COMTÉ DE BOCRGOUGE

~ ' tEMCOjjJMlUATION OES HOSTILITÉS DES FRANÇOIS ' eCvde jla ^ésistétice y apportée depuis la levée du siège de Doie

L'histoire du siège de Dole el la déclaration publiée sous le nom des commis au gouvernement du Comté de ttourgougne ayant assez mis au jour les premiers attentais de la France et l'ouverture de ses injustes desseins contre une province qui, parTadveu de son souverain, vivoil en paix' el en amitié avec ses voisins, reposant sur la.foy du trailé de neutralité (1), qu'elle avoil tousjours constamment et religieusement observé en toutes ses parties et de la'subsistance' duquel elle recepvoit de plus fortes confirmations que jamais,

(t) Établie pour trois ans en 1522, par l'entremise des Ligues sukses, entre le duché dé Bourgogne, ta vicomte* d'Auxonne et le Bassigny. d'une r<>rl, te comte* dé Bourgogne et la cite* impériale de Besancon, d'autre part, la neutralité avait été successivement renouvelée en 15*27, 1512, 1511,4549. i552, 1555, 1562, 1580, 1595, f 660 el 1610. D'après le dernier traité, elle ne devait expirer qu'en IC38. Cf. SAAVÊWIA, Soticias del tralado dé iteutrotidad entre ilcùndado y ducado de Borgona. •*' Mss. Chifflet, \. axxxvni, fol. IJ2; J -/. CHiFruT, Recueil des traitlei de paix, trêves et neutralité entre les couronnes d'Espagne et de France, p. 332 ; LÊONARO, Recueil des (raittei dé paix, de trêve, de neutralité, de confédération, cfc, I. iv; DUKONT, 'Corps universel diplomatique du droit des gens, t. v, p. 378 ; dont Pi,.iNct!F,B, Histoire générale et particulière de Bourgogne, t. iv, p. cttxxtii, .cfonv cl coxxxi j A. Difeots DE JAXCIGNV, Recueil de cfiartes et autres documents pour servir à l'histoire de la Franche-Comté sous tes p'incts de ta maison >f Autriche, p. 155; A. CtitMAU, Journal de Jean Giitl,'seigneur de Perrigny, contenant ce qui s¥est passé dans le comté de Bourgogne pendant l'invasion française et lorraine de 1595, p. 164


et des asscurances redoublées de la pari tl» lloy trèschreslien, à mesme temps, rjuç l'on formoU |es3jiprestsde sa ruine, que l'on disposoil tous* les moyens liVsoti usurpation (I), il semble rcsler à celle heure, par la suiltc cl continuation cJc semblables escrils, à représenter celle des*attaques, praïicques, cruautés et violences que dés lors les François y ont de plus'cn plus exercées au niespiis de touïcs lùix divines et humaines, ne doublant, pas que si dedans le nioiule se relreuvcnl encore quelques reliques de l'ancienne probiié, que si les senlimens de l'honneur, l'appuy de la foy publique, l'amour du droil des gens et les mouvemens de la" nature mesme ne sont entièrement jesloutîes en tous les endroits de l'Europe, que les véritables (2) plaintes d'un peuplé catholique i lidigneihenl pèrsceu té ne fàcenï de pi'oforidés 'ïmprèssions de douleur et d'iiorreui-'loul ensemble tlaiis les ânirs tant soit peu chfeslicnHesw(:l généreusésyét We montent au Ciel pour attirer ses foudres sui1/ lés oppresseurs* \*r'&s bénédictions sur les Oppresses; 1 '"s ÎO -****=»**- <*:'* *"■

Après que les François eurent perdu (rois WiseVsïkinilIe hommes (3)] devant là ville dé Dole, qu'ilss'éèlblënTpMis

(1) Plus d'un an avant d'attaquer la Franche-Comté, le cardinal de Jtfehelieu avait déjà jeté les yeux sur celte'province S au'(noté dcjtiïn 4635, il'§c('proposait d'en faire rapidement ta conquête t «> C'est, di*aït-iï à Louis XilI.'te Ireti"le plus remarquable de ceux sur lesquels on peut entré" rendre, »«: Sa seule préoccupation était de justifier cette infraction de la neutralité et oh vott^ Url2 septembre 1635, esquisser dans ce dessein ■ Ul « Sujet dû "manifestéqui sera faki'en entrant en Bourgongne.t Affaires étrangères, Lorraine,L'xîîvT/'fol.'$#." Cf. Lettres, instructions diplomatiques el ' papiers d'Etal du tardinùl 'de Richelieu, t. s; p. 01, I0S et 201. ' ' "; ' ; "'■''* •"■"-■• ■'-:.';

(2 11 y a dans les éditions précédentes \ inévitables. '- ■ (3j Inédit.: M. l'abbé Sucliet éctil : <f ... entièrement [détruitsJ, foutes'les [nations] de l'Europe [n'exaltent le Courage des Frane-Coriilèisj. Après [avoir employé inutilement trente] mille hommes... », el M. président CkU -. « ... entièrement éleînls, toutes les nations de l'Europe ne prënn'éni part â'iios calamités. Apprès avoir inutilement assemblé trente mille Lotit mes..; » Faut-il rappeler à ce propos que farinée qui vînt mettre le siège devant Dole'né Comptait pas plus de 14,000 à 15,000 combattants? * ' *


_i 3 _ •

d'emporter avec un manifeste (t). ayant laissé les Ira ces et

vestiges de leur rçtraicië dans les cendres de trois cens villages

brûlés par ordre de leurs supérieurs {2\, et sur délibération

de conseil, le seizième du mois d'aousl de l'an mil six cent

trente six, deux jours après la levée du siège^ ils (3) ren;

ren; effrontément, comme uti héraut de paix, le Résine

trompette qui auparavant estoit venu sommer la placedcleur

part (i) avec des termes de menaces et de supériorité, qui à

s peine eussent peu [convenir el (si)] s'appliquer à quelques subrjecls

subrjecls de Sa Ma*' très chrësltenne (0). A son retour,

• (t) Déclaration du Roy sur les attentats et entreprises contre son Estât 'par aucuns du Comté de Dourgoigne, avec tes asacurances de conservation el protection aux commuhautei et particuliers qui eut retiendront la neutralité. — Gaietle de France, extraordinaire du 5 juin 1636; Bovvix, Le siège de la ville de Dole, p 74 ; AIBEHV, Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de Richelieu, t. H, p. I *, lu* LOXGIX. Relalht'.ï ■'• mçaises du siège dé Dote, p. 14.

: (2) Les éditions précédentes portent : leur supérieur. Dans le mémoire remis par les députés des Étals au sieur de Bot mont-Vaîte, chargé de ■ représenter au cardinal infant le Irisle état de la province, if n'est question que de deux cent cinquante villages. Papiers des États. Arcli. du Doubs, l 108. Cf E. CLERC, Histoire des États généraux et dis libertés publiques en FrancheComté, 1 II, p 60; E. Losci.v, Documents inédits sur le siège de Dole, p. 27. ■ .'■:■...'■'.■

(3) M. l'abbé Sucliél écrit : les Fronçais. : 1 (4) Ce fut te 17 mai 1636 que ta ville de Dole fut sommée par un exempt des gardes accompagné d'un trompette. Cf. Instructions*au sieur de Mirais, allant vers Messieurs du parlement de Dole "de la part de Monseigneur le Prince. — AtBtnv, op. cit., I. ii,-p. 8 ; Botvi.v, op. cit., p. 72; GirtAtiboT I»K XOZEROV, '■Histoire de dix ans dé la Frùnchè-Comlé de Boitrgongne p. 88 ;" dont 'PM.VCI.IEII, Histoire générale et particulière Bourgogne, t. iv p. 616; E. Loxr.is, Éphèmérides du siège de Dote, p. 3. ■■;.< (S} Mots omis par M. l'abbé Suebet. •

"•■:• (0) Lé' prince de Condé à l'archevêque de Besancon el à la cour, du camp d'Attxorine, 27 mai 1636. — Déclaration des commis au gouvernement de ta Francïie-Comtède Bourgongné, p. K ; AtisEhv, op cit., t. n, p. 7 ; dora PLASXIIEII, op. eit, t. tv, p ctmxvi.

** La réponse dô l'archevêque dé Besançon'et de la cour à Cette sonintation fut trouvée telle à Madrid qu'on la traduisit en espagnol. V. Etcrivense los prà* tjrèssds g éntràda de Sii Atteia del senor Cardenaî Infante en Fronda por


- \ -

il porloit bien les mesmes livrées qu'à sa première entrée, mais pàrloil un langage fort différent, reu^ly d'aulanl de çomplimens et de souplesse qu'il Pavoit autrefois esté de fanfaronneries cl de rodomontades. Il rendit des leiires de quelques députés des Ligues Suisses (1) résidant au camp auprès de la personne du prince de Condé (B), par où Pon proposoil le rétablissement de la neutralité (3). On y fit des

Picardia.. y la valerosa y fne rie rtsislencia que hiw ta ciudad de Dota en Borgona al principe de Coude gênerai de las armas de Francis en su assedio, ton la respuesta de una caria que aquet pcrlamento y carte escririo al referido principe, fol. 4.

(1) Trois députés des cantons de Berne, de Fribourg et de Soteure étaient arrivés au camp du prince de Condé le 10 aont 1036, nuis leur iulerventwn tardive n'avait eu aucun effet. Cf. Le prince de Condé à ranrberfque de Besançon cl à la cour, du camp devant Dote, Il aof't 1636 ; l'archevêque de Besançon et U cour aux Treue Cantons, Dole, 12 et 17 août 1636. — Corr. du parlement. Arch. da Doubs, B 203 ; Gatelle de France des 5 juillet et 23aontl636; Theatrum Europ&um, I. il!, p. 672; Amtliche Sammlung der àltern Eidgenomschen Alschiede, t. v, part, u, p. 995 et 1019 ; Bovvo, op. cit., p. 276; GIRARDOT M: ISOZEBOY, ej> rit., p, 126; LOTICWCS, Rerum Grmanicarum libri LXII, l. n, p. 393; K. MAAG, Die Freigraftchaft Burgund und ihre Beiiehnngen m der sihmhtrischcn Eidgematmehaft mm Tode Karts des Kfihncn bis wm Frieden von Symtcegen (M77-lc»7£), p. 78 ; E. LO.VGIN, Relations françaises du siège de Voie, p. 88. ,*..,.

C'est à tort que II. SEEHAISE-V, Schweher Polilik svëhrend des dreittigjdhrigen Krieges, p. 79, place ce|te ambassade^au mois d'octobre 1636.

(2) Henri II de Bourbon, prinre de Coudé, premier prince du sang el premier pair de France, lieutenant gêné»! des aimées du roi crgouverneur de Berry, de Bourgogne et de Bresse, 01$ de Louis l<>„ de Bourbon, prince de Condé, et de Charlotte de «a Trémoûïlte. '

(3; Le* députés de* cantons dé Berne, de Fribourg et de Soleure avaient fait savoir qu'en attendant que h neutralité fût rétablie entre les deux Bourgognes, la France éja£t.disposée à accepter une Hir/éar.cc d'aimés de six mois. Le duc dé Lorraine |réï*«a. vivement les gouverneurs du comté de Bourgogne de prêter l'oreille.à celle ouverture, mais,- soit*fr.fatualion, soi! méfiance, ils jugèrent qu'elle venait irop lard. Cf. LVrcîievéquc de Besançon et la cour aux Treize Cantons, Dole, t? août 1636; les n.f mes au caidinM infant,, Dole, 19 aofit 1636; le duc de Lorraine a Pelrey-Cliampvans, Ai bois, 10 septembre 1637. — Corr. du parlement. Arcit. du Doubs,-- B £03, 222; Theatrum Eurcpaum, \. m, p. 674; FORGET, Mémoires des guerres de Charles IV, duc de Lorraine (Bibl. de Nancy), fol. 148; GMAMJOT i>r. NOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Rourgongne, p. 137; dont CALXF.T. Histoire ecetesiasti' que el civile de Lotraine, I. m, p. 336.


~ 5 —

responees fort civiles, sincères et modérées, avec des remerciemens dft leurs entremises et des assurances d'en advenir le Sérénissime Cardinal Infant, pour en apprendre ses intentions et les suivre avec l'obéissance et le respect auquel on estoil obligé, Par effeet, on ne tarda pas d'escrire sur ce subject à S. A, ïll* (I). qui, portée d'une affection paternelle envers les fidèles svHects de Sa Maté et sensiblement touchée de leurs renions!rances et misères, préférant l'amour de leur repos a celuy d'une juste vengeance contre ceux qui venoienl de le troubler si violemment en prostituant et poslposanl à leur ambition déréglée toute sorte de pudeur et de conscience, elle accorda qu'on enlrast en conférence avec les Suisses (2), qu'on entendit leurs propositions avec considération particulière [des aires et précautions qui pourraient eslre apportées pour une observation plus exacte que du passé de ce mesme traîné de neutralité et avec un eshblissement de peinas contre les infraetcurs à l'a (venir, desquelles propositions et conférences Sa Mau soroil resservie pour y déterminer par après et déclarer absolument ses volontés (3).]

Tandis que l'on en esioit a ces termes, [que de nostre costé nous avions la main haute et le pouvoir plus que suffisant par la jonction d'un* p.irlic «les forces d'Allemagne aux nos ires [\) pour reparier le feu en la maison de ceux qui f or(I)

or(I) d'Autriche i»:fcnt d'Espagne, cardinal archetêquc de Tolède, gouverneur des Pays-Ibs cl du comté do lîouigûgr.c. fils de l'hitipye lll.ro» d'Espagne, cl de Marguerite d'Àutriclic.

(i |.o çardina! infini prescrivit en cfc-l, ans gouverneurs du comté de Bourgogne de demander aux députés suisses nr.e |<ropos:iion par écrit au sujet du renouvellement de la ligue bérédifaue et de ne rien conclure avant d'avoir reçu sa réponse. V. Le cardinal infant ITarvIicvéquo de Besançon cl à h cour, Cambrai, 3 septembre tG3C. — Cmr. du feulement. Arcb. du Doubs, B20I!

<.:*> Inédit. ^ Î

* I) Djns les (rentier? («ors du mois de septembre, 30,000 impériaux étaient entrés en Franclic-Coatlé sons le comnundenient de Callas élit* y séjournèrent environ six semaines avant d'cniahîr la Bourgogne. Leur conduite ne donna que 'rop raison au diplomate espagnol qui devait dire d'eux : • Si pasaron las armas à


—- - U " — -

toient de l'allumer chez nous(!)j, les François, s'hablllanslors selon la saison, se faisoicnt veoir avec des contenances et postures de repentons [%\ et, lasehans de nous circonvenir par mille faux appas, nous montroîent les bandes préparées pour resserrer ks playes qu'ils venaient d'ouvrir au corps de cet Estât, feignoieut de pleurer nos malheurs et de donner des imprécations à ceux de leur party que l'on croyoil autheurs d'une entreprise si funeste pour l'une et l'autre Bourgougne, suggérans, en toutes occasions et rencontres qui pouvoient le permettre, leurs désirs très ardents de veoir refleurir l'ancien commerce et la mesme voisinance qui avoit esté autrefois entretenue avec eux (3). lît bien que nous ne donnassions plus aucune créance à leurs artifices et desguisemens, que toutes leurs offres nous parussent suspectes et contagieuses, que l'image île leur desloyaulé fust continuellement au milieu de nos yeux et dans le fond de nos coeurs, nous avions peine néanmoins de suivre les (races de sang qu'ils venoient de nous marquer, d'aller surprendre et esgorger au coing de leur fouyer quantité de personnes imbéciles (4) de l'un et l'auire sexe, comme »ls venoient de le pratiquer inhumainement en nostte pa -s à l'endroit de ceux qu'un jour auparavant ils visitoient it caressoienl comme leurs meilleurs amyset voisins.

Ainsy (5) allions-nous suspendant et amortissant peu à peu les efforts de la plus juste indignation qui fust jamais conccuc [1ors que (6)) après le péril en quelque façon çschappé

Borgoâa mas fué por suslenlaila» alfi que por oflender à Francia ; y euândo liayan destruidô «quel Condido se retiiaian al Imperjo y le dexaran eipuesto k Francescs. » S.UVF.W.A, Vmurm *olre il tstaâo présente de Enropa, etaîto en iiathbona ù $0 de Enero 1637, p. 183. t

(I) Inédit. \t

i2j Les éditions' précédentes portent : repentante. •

M) l'îusieiir» mots ont (U-. omis dans cette phrase par SI. l'abbé Suchet. ; t\) Imbéciles, est-il besoin de le dire, a ici le sens du htin imbecilh. ■;5> Les éditions, précède «tes [«orient : aussij. ..fi,.

<fi) Mots omis par SI. î'*bbé Suchet et SI. Clerc.


et sek premièresi apparences effacées par là retraite du comte Gallas (!) dans l'Empire (2), comme l'on eut mis quelques gar' oisons des originaires du pays dans tes places frontières de la Bresse, avec ordre dé demeurer seulement sur (3) la défenshV et d'observerl'éstal et lés desseins des troupes commandéespar le marquis de fiahges (4), on fut estonnê que, lors qu'il escrivoit de vouloir contenir ses gens, pourveu que Ton n'attentast chose aucune sur eux, et mesme qu'il en enga* geoit s;i parole et son honneur {5), il envoya sans aucun prétexte ni fondement mettre le feu au village de [Jousseau {6)1 cI^'fejîlé'yifir *wnV<3|norli,cr de [cavalerie en celuy de (7)] Cor(I)

Cor(I) PfincraiioiîsHassp et,d*Annuiu;.iia Sleralî, le célèbre général avait déjoué, en 1631, la trahison du duc de Friedîand et, en 163.5, contraint le duc de >Ve]iuar et !o, cardinal delà Valellf & reposer leBIdn. Ce fut à. partir de sfl désaftreiisc expédition en Bourgogne qif e te prestige de soa mm commença à décroître. Il se démit plus lard du commandement en chef des forces de l'Empire et rnoiinil à Vienuc, le 26 avril lOlî, des suites de l'opération de la pierre^cjri'. > ?J-Â>S:AI ,. -u ',; ■■ ;■.■„•; , • - :„ ■' .• -

(2} Sur Urelraif.e de fîaîfes, cfî Gaiclte de France, extraordinaire du (9 novembre" 1636 ; la liantem^ fuite de data*, mec perte de huit mille de ses yen* et tlune paifiedp tau çancn tt bocage; ll>id„ extraordinaire du 23.novembre J036. : px fhauetjnfraie donnée ou reste des troupes de Galas hortdeM lioiirgoijne, fin M> <* :f*Jê contraint de faire crever une partie de tt$camm-'<ht^TfzJe$:fiittrc$elje tancer en Allemagne; M t., cxlraor; dinaire du 19 février IC3f "; f-a litle de* troupe* de Gala* qui ont repatsé le nhindepuh fc IC'jutque*au ?4U\umoi* de janvier dernier ; Gnvs, Tage' fci/çA .(BjW.de (?otha),/o!. 153 ; FonaT, Mémoire* des guerre* de Charles IV, dupdfiiMmne,-SA JC$siSin©T. .jWwio/m.'l.-i, p. 281; VALETTE, Mémoires, I. I. p. 210 ; StoxiGWT. Mémoires, I. i, p. 139;HICHEIJEU, J/émoirts, t m, p. 85 ; MAÇHEKI.T, Journal de ce qui t'ett parte de mémorable à fjgngre* et,eu* (mirait* depui*1628 jutqu'en 1658,1, i, p. 62.

(3) Les éditions, précédentes portent : dam. ;

(4s:,Cla!i^e; pâmais marquis- de Thiangos. soigneur de Byo, Esîonrs, etc., lieutenant du roi *cn,Bresse Bugcy, VaTromcy et .pays de Ces, fiîsde François Hamas, seigneur de Tniaiiges, Fleury, eter, cl de Françoise de Dyou %mt,

(">). SI le président ftierc a écrit ;t « et inesms qu'il y engageoit sa parole et son lionneur. * A ,■•. ■'\ ;.-,':<■> j,-, v,, i-:>..i«„ ,.3 ■ M. .-.'■■...";. *.•'.■■, %.>■ :.-. ■•> . **"*

£6) Slot omis dans les», édition > précédentes -; ,*.■■ ;,.. yr-..\; ....... ,-t ,

(7) Inédit.


— 8 —

laou (t), [puis fut luy mesme en personne pétardcr Ieboui"g de Chavannes (2). où ses domestiques scandalisant les vivons et les morts enlevèrent quelques estendars apposés par honneurs funèbres sur les tombeaux dés sieurs de Rosy, qui furent envoyés à Paris, où ils sont encore suspendus aux grandes voûtes de l'église Noslre-Dame comme des trophées d'une signalée victoire (3)].

Ce procé Je autant outrageant que désboneste blessant et usant toute lu patience du marquis de Conflans (4), qui

(IJ Sur l'er"' ement du quartier de Couriaoux, cf. Goutte de France du 2" décembre l'i< ; fiiiuitooT VK Homm, llistohe de dix an* de la Franche' Comté de Itmrgongne, p. |53 ; F. Lo.vcix, la dernière campagne du marquh de Confions {1630-1031), p. 51.

iî) Chavanqes-sur-Suran, village du département de l'Ain, arrondissement de Baurg, canton do Treffbrl.

(3) Inédit. SI. l'abbé SucLel s'est borné à écrire : « II envoya, sans aucun prétexte ci fondement... enlever un quartier [de cavalerie] de Couriaoux, [el a!h] en persomx' [s'emparer du quaitierj de Chavannes. »

Sur la prise de Chavannes (2 janvier 1637}, cf. La cour à Brun, Doîe, 6 janvier 1631. • Corr, du parlement. Arelt. du Doubs, B 210 ; Relation véritable de ce qui s'est passé en la prise de la tille de Chavanes en la Franche-Comté. — Afaïres étrangères. France, i. NDIXXIX, fol. 191; Gaulle de France du 17 janvier 1637 ; llid., extraordinaire du 22 janvier 1637 : Particularité de la pri$e de Charam*, i ille de la Franche-Comté, par le sieur de Thlange* ; Mercure frantois, t- xxn, p. P3 ; Histoire de* guerre* intentées dans le* duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, arec ce qui s'est passé de plus remarquable depuis Van 1594 jusqu'à l'an 1099 (Bibl. de Vesoul), fol. 71 ; GIRARDOT I»E NOZEHOT, op. cit., p. 154; RiciitUKr, Mémoires, I. m, p. 131 ; E. Lo.\cix, op. cit., p. 52; C. JAWUS, La Bresse et le Bugey, dans le» Mémoires de I* Société d'émulation de l'Ain, année 1834, p. 331. " , r

(4; Guéraid de Joux, dit de Watieville, marquis de Conflans, maréchal de camp des armées de ï>. SI Catholique au comté de Bourgogne, bailli d'Aval, fils de Nicolas III de Walleville, msrquis de Yersoïx, et d'Anne de Joux. Sur les services antérieurs du vaillant capitaine, cf. GIRARDOT DE NOZEROY,op. cit., p. 136; E. Loxcix, Luxe pendant la guerre de Trente ans, p. 29; Ip., La dernière campagne du marquis de Conflans {1036 1631), p. 9. Il est l'auteur d'une curieuse carte, intitulée : Le compas du comté de Bourgoigne, avec les neuf princes et seigneurie* souveraines confinant iceluy chacun selon sa grândeur de fat on qu'il est en isle. (Strasbourg, 1620, in-fol )


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avoit le gouvernement des armes de Bourgougne (I), !e porta, tant pour ne pas voir périr en détail le roste des soldats bourguignons par l'enlèvement un à un des quartiers qui leur avoient esté assignés, que pour repousser la force par la force, de tirer desdictes garnisons jusques à six cens chevaux et douze cens hommes de pied, et, avec ce petit corps, aller droit et teste baissée à Pennemy, comme il fit avec une telle ardeur et diligence qu'il prévint l'enlèvement de deux autres quartiers et l'embrasement de deux autres bourgades, sçavoir Monlfleur et Arinlhod, où le marquis de Tîanges avoit desseigné de passer dès Chavannes, ainsi qu'il fut [recogneu non, seulement par sa( marche, mais confessé par les prisonniers de son armée que nos coureurs surprindrent, et (2)j vérifié par lettres qu'on intercepta des personnages plus qualiflies de la Bresse, [qui (3)] porloicnt qu'en l'année d'alors mille six cent trente sept on ne tomberoit pas dans la faute qu'on avoit faicle la précédente, et pendant le siège de Dole, de ne point ruiner de fond en comble le bailliage d'Aval, qui servoit de mammelle au reste de la pro vince, que l'obstination de ces chiens enragés de Comtois (ce sont les mesmes termes) à ne vouloir pas céder â un si grand monarque comme Louys le Juste estuit une gâugraine qu'on ne pouvoit Irailter qu'avec le fer et le feu, et qu'à moins [que (4)] d'y faire un inonde nouveau on n'y pounoit jamais semer ny veoir crois ire les fleurs de lis (5). Ainsy esloit

(1) J'ai publié dans \ts pièces justificatives de mon livre sur la dernière campagne du marquis de Conflans la commission délivrée â celui-ci par le cardinal infant, le 1" août 1636.

(2) Tout ce passage a été omis par SI. l'abbé" Suchet.

(3) SJ. Clerc a écrit : « Elfes porloicnt... »

(4) Slot omis dans les éditions précédentes.

(5) Un Franc-Comtois devait plus tard dire de sa patrie*: ► Por mas Irabaxos que padezca estara siempre su coracon mas rojo que su sangre, y las lyses nucca ccharan raices en sus aniuios. » C.-E. BIGEOT, La Inocencia y Fidelidal del Franco Condado de Borgona à les pies de su Mage* t ad, fol/15.


- 10 ~

interprétée à crîtiie cette êscjattanlc et louable fidélité qûeK nostre mil ton garde et à son Dieu et à son Roy dans jo'i milieu des marlircs et sùpliccs que la France luy fait souffrit d'un costé, et parmy les offres cl aleschemens avec quoy elle tasehe (miis en vain) [de (I)] la séduire d'autre part et la / débaucher d'un devoir si sainel et M legiiîiiïo. ' L '? •'' *''*

A l'abord du marquis dé Confiant rennèmy lascha pied, se retira aux environs de(Bourg dans le centre def,sôhY pays, après avoir [embrasé sept ou ïiuici (2)f villages de cette * province, [(quiatôusjourscsté le sîgnâïqrdinairedesarctrfiii'?. te)j. Lors il fut proposé dans le conseil de guerre si sur tant ' d'exemples de leurs incendies et dans l'entière côgnoissance de leurs barbares desseins on iroil le flambeau à là main désolant tous les lieux d'où l'entrée et la sortie pafbissoienï les plus faciles. Auctths en esloient d'advis(3) [et ijisbïcat qtie 'V' puisque rien m pouvoil leur osier le vouloir île nous perdre, ' qu'il failloit enfin penser à leur en oster le pou voir et'à nuire par toutes sortes de voyès à semblables boulcfeux (4), gens de sac et de corde, qui ne ivspîroient que te sang, et lé nie u rire des ïnnoeens, chez, qui la douceur, ï'é |iiitè et motîéralibn gardéo de nosite part ne servoient que d'aninrc»* à 'leurs brutales animosilés ; mais quoy 'que celle opinion 5 éust assez \ cfo solide cl juste fondement, néanmoins la cbriiraïie prévalui |

(IV Sfot omis dans les édilïoiis'précéittntes. ."* ' r{2;

r{2; éditions, précédentes [mtenl,: dératteplusieurs.

(3) L'auteur du manifeste éîaij du nombre de «eux qui proj^saient d'incendier les villages fir.i:rais situés sur, là rive' gauche drlà Saône ;!iï devait it|i"rèndrc ce dessein ikm mois plus tard, « sis cette lois encore lé "pat-içmcnt de po'« refusa d'entrer dans ses u;es Cf Jtriin à(,!a cour, Salin*, ' 14"féwier f637 ; le même à la cour, Lons-lc-Saunier, 28 fé\iierit 3 mars 1637; la çôur.'a 'Brun' Me, 2 mars IC37. — Cor. du pailtnunt. Arch du Doiibs,rllÎ2I3, 214; E. Lo^'Ctx, La doniire ecn-fot,m du hictquiide Confions (IG36'i037\

p.oir/'^ ;. _ '"./;.J / ". . "*''". *,'''t;""vw-:'^',

(4) SI Tàl.bé Smut a transcrit cette |Irà*f deJa manière "suivante''■- * Aucuns en étaient d'avis, i s fini d'o fer far toute sorte rie voie le pouvoir et arrivée ai scmblaMcs Iwilc-feu/s ' * ** J l


comme plus advenantë à la profession d'honneur, aux incît* "! na'fons et mesures de générosité que nous avions tousjours gardées. De sorte qu'(i)|on se résolut d'emporter Dortans comme l'on fil de plein jour, sans autre perle que de cinq ou six soldats tués dans le combat (2). Le seigneur du lieu, sa femme et sa famille furent envoies en la ville de Sainct*Claude et entretenus selon leur condition des deniers publics de la province, lechasteaucl te village conservés entiers par les nostres. De là le marquis de Conflans fut assiéger la ville de Cuseau (3), où d'abord estant venu à la sappe et fesant donner J'escalade de divers costés, le commendanl en ouvrit les portes sans aucune composition pour les bourgeois, oins seulement pour la garnison de cent soldats qui en sortit avec les armes et fut convoyée jusques au lieu de seurté qu'elle avoit demandée (4). Bien que cette ville appartint au prince

(1) Inédit. Tout ce passage est remplacé par une analyse de quelques lignes dans l'édition de SL Gerç.

(2) Boilan, village du département de l'Ain, arrondissement de Xantua, canton d'Oronnai, Les Français reprirent Portail le 17 avril 1637. Cf. Garnier à la cour,'Clairvaux, 18 avril 1637, Cbampagiioîe 22 avril 1637 ; de Raîncouri à la cour, Lons-le-Saunier, 23 avril 1637, — Corr. du parlement. Arch. du Poubs, B 217 ; Grolius à Oxcnsliein. Paris, 30 avril 1637; le même à Camerarius, Paris; 30 avril 1637. — Epi*!,, p. 323 cl 324 ; Gatette de France du 2 mai 1631; RICIIIXIEI?, Mémoires, i.m, p. 131.

(3) Cuiseaux, chef-lieu de canton du département de Ssè-ne-ct-Loïre, arrondissement de Loubans. Cette petite ville avait été prise au mois d'août précédent par le baron de Clinehamp, qui l'avait abandonnée après l'avoir occupée pendant trois jours. Cf. Mémoire du maiiquis de Thïanges au prince de,Condé, août 1636 — Affaires étrangères, Bourgogne, t. KCCCXCI, fol. 24; FOKCET, Mémoires des guerres dt Charles IV, duc de Lonaine, fol. 151 ; DE LA SIARE, De bello Burgundico, p. Il ; CoinirrÈr,, Description hhtorique et lopographique du duché de Bourgogne, I. iv,. p. 661; B. GASPARD, lliftoire de Gigny, p. 750; B PROST, Botunents inédits relatifs à l'fihtoire de la Franche-Comté, t. iv* p..61, !

(1/Sur là prise de Cuiseaux, cf. Bnin à la cour, Lon«-îe-Saunier, 23 jamier 1637. — E. Loxeis, La dernière campagne du marquis de Conflans {16361031U P- 131 ; Bojvin au prieur de Btîlefvnlair.e, Bole, 31 janvier 1637. — Mss. Chifflef, i. cxxxu, fol.209; GtnARnor DE NOZEROY, Histoire de dU ans de la Franche-Comté de Itourgongne, y. Ibl ; Buts, Rcsponct à un certain .


de Condé, qui six mois auparavant avoit fait veoir tant de feux et de désolations aux environs de Dole, bien qu'elle eust autresfois servy de relraitte aux plus violents ennemis de cette province, et qu'elle fust par toute sorte de droits à la mercy du conquérant, néanmoins on se contenta en l'abandonnant d'en abattre tes portes, ruiner les tours et ouvrir les murailles en quelques endroits (I), sans embraser le moindre des basiimens, ni se souiller de l'honneur d'aucune femme [ou fille, non plus que (2)] du sang d'aucun des habitans [qui au contraire furent traitiés avec tant de douceur, pendant deux * mois que trois cens chevaux et cinq cens fantassins des noslrcs y demeurèrent [sous le commandement du baron de Boutavant (3)j, qu'ils tesmoignèrent à leur sortie une grande appréhension de tomber en de plus rudes mains, cl comme [%)) en ce roesme lieu f^e rclreuvoît une image miraculeuse de (5)] Noslre-Dame, qui dès longtemps attire un grand concours de peuple par la quantité et qualité des merveilles qu'elle opère chacun jour, on escrivil à qui il touchoit, pour scavoir si l'on auroil aggréable que de là elle fust transportée en l'église de Monlroland (6), en eschange de celle que le prince de Condé

Hbei diffamatoire tt émit injurieux distribué depuis un en en la cour de Bruxelles contre l'honneur et réputation du procureur général Brun, fol. iîf

(I) Le démEnléfement de Cuiseaux fui confié & l'ingénieur Tissol, que le parlement avait récemment suspendu de sa charge de nuître extraordinaire â tx chambre des comptes de.BoIe. Cf. La cour à Brun, Dole. 3 février 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Poubs, B 212 ; Le marquis de Conflans à là cour, Lons-lc-Saunicr. 16 février 1637. ~ E. LONCIS, op. cit., p. 176.

.(2) Inédit. ' . '■■',- \ "■■/■; ■■ ' . ; -

(3) -Marc de Slontaigu, baron de Boutavant, capitaine héréditaire de Cuiseaux, fils de Ctériadusde Slontaigu, seipeur d'Athoze, et d'Antoine-te Gaùihlot, dame de Boafav,mt. •

(4) Inédit. .

(5J SI. l'abbé Suchel écrit : e En ce même Heu [on vénéra} Noire-Dame, * et SI. Clerc : » En ce mesme lien [est un sanctuaire dej Noslre-Danic. »

{fy « Quelques-uns disent qu'il fauidroil aussi admencr l'image miraculeuse de Xoslre-Pame qui est j<ifs de la ville en csrhsr.ge de ceilede S!oi.»io!and et pour leur en oster l'apport » Brun à la cosir, Lons-îe-Saunier, 3> janvier 1637. — E. LONCIN, La dernière campagne du marquis de Conflans (l636-iG87\, p. t*0. ■


- 13 - ' - v

en avoit fait enlever et qui est encore à présent détenue en la ville d'Auxonne (i). A quoy fut respondu que nos maximes ne s'aceordoienl pas à celles des François, ni en matière de guerre ni en matière de religion; qu'il n'y cschéoit point de représailles à leurs impiétés ; que comme elles Ploient sans exemple auprès des outres nations, aussy y devoient-elles estre sans imitation ; que Ton deut se contenter de rendre en ce saincl lieu des lesmoignages d'une dévotion extraordinaire pour la prospérité de nos armes et le salut de toute la province (2).

La prise de Cuseau fut suivie de celle du chasteau et maison forte de Savigny (3), qui contre l'opinion commune fut emporté en moins de vingt-quatre heures, après la deffaicle d'une compagnie du régiment de Caslelmorôn i4), et de cinq cens paysans armés et retranchés à la leste du village (5). En

(1) Au début de l'investissement dé Poîe, le monastère bénédictin de SlontroIind avait été saccagé parles cavaliers de Gassion ; la statue de la sainte Vierge qu'on y vénérait était restée étendue sur le sol, au milieu des ordore» des chevaux, jusqu'au moment où le prince de Condé l'avait fait transporter s Auxonne ; e'Ie y demeura {relie ans et ce ne fui que ïe 28 septembre 1649 que les Français la rendirent aux Franc-Comtois. IX BOYTIJÎ, Le siège de la lille de Dde, p. 192 ; dont Cot»v, Histoire de tantiquité et des miracles de Xostre-pcme de Mont-Roland, v. Ml ; l. Juyyiz, Notes historiques sur A' -D. de Montrelandcl *u%le pHeuré de Joufié,f. 210. T

(2) f/esl la réponse que fit tenir Je parlement de Po!e à l'auteur du manifeste. V. La cour i Bninr Poîe, 3 février 1637. — Corr. du parlement. Attli du

;'Dm**.;B'8ii.^'; ..■■■•.; ,">•',:

(3) Savijfoy-en-Reyetmor.i, «liage du département de Saonc-et-Loire, arrondissement de Louhans, canton de Beaurepire. ,

\4) Lés iW^on* précédentes portent :Cha$tclmorahd, Le régiment Cssleîmoron avait été levé par François Nompar de Caumonl, marquis de Cas te'moron, fils de Jacques Nompar de Caumonl, marquis, puis duc de la Force, maréchal de France, et de Charlotle de Contaùlojtiroc. '■.*.'

(5 Le 9 février 1637. Cf. Brun a la cour, Lons-fe-Saunîerj 9 février 1637. — E. LoSGi,\,fo^, cit., p. 164 ; lp.. Le journal i de Jacques Cordelier, de Clain aux {1570-1037}, p. 33; In., Un capitaine franc-comtois : Chriitophe de Raincourt, p. 33; GihAn&Oï m NOM*©T, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongtie, p. 155 ; COVME>ÈE, Description hUtorique et topographique du duché de Bourgogne, I. V, p. 70. i


cette rencontre fut faict prisonnier l'enseigne de celte compagnie, quelques officiers et plusieurs habilans du mesme village et d'autres voisins qui recourent toute sorte dé courtoisie, et, selon les articles de la capitulation arreslée avec ceux du chasteau (I), leur ayant esté donnés six chariots assortis pour conduire leur bagage jusque à Louhans, à trois cens pas de là, à leur retour, les chevaux furent enlevez et les charreliers assassinés par ceux là mesmes à qui ils venoient de rendre ce charitable office, La ville de Montréal (2) d'aulreparl ayant esté abandonnée à l'approche des nostres, ils y entrèrent, et n'y treuvaut ny meubles, n'y vivres, ny personnes, s'abstindrenl néanmoins de brûler et démolir les maisons. Mais après avoir [emporté en une matinéo le chasteau de Marlignac (3) et l'avoir deffendu huicl (4)1 jours contre l'ennemy (5), lequel [so relira en désordre à j'approII

j'approII à remarquer qu'Antoine Brun ne parte pas du rôle qu'il joua lui-même dans l'attaque du château de Savigny, ce qui lui permit de dire ptus tard, en annonçant à un homme d'État espagnol si Xarratio excursions* Galliécé in comitatum Burgùndiat: • Ne qûîdem vorabulum de mea in hujusmodi expeiKîu.îibus ojter.1 ïnjeci, ne fidem dalam anferiori phitosophise qùam modo profiteor aU-matenus frangèrent. » Brun a Saâvedra, Doté, 25 juin 1610.'_—- Arch. de Buîfiîers, papiers de Brun, 1. xrx.

(\\ J'ai publié le texte de la capitulation du château deSavigny dans les pièces justificative» in mon livre sur h dernière campagne du marquis de Conflans

1.2) Slontréal, «Nage dV département de l'Ain, arrondissement et cantonde Xantua. Les Franc-Comtois abandonnèrent Slonlréat peu de jours après qu'ils s'en étaient emparés. ,

(3) Slarfgnal, village du déparfernsnt de l'Ain, arrondissement de Nantua, canton d'Oyonnax. Le château dé Slartîgoat avait été pris par les Franc-Comtois le 4 février 1637. Cf. Gaseite W France du 2L février 1637; Le comte de Bussolin au marquis de Conflïns et i Brun, Slsrlignat, 8 février 1637. — E. Loxctx, La dernière campagne dû marquis de Conflans {1036-1651), p. 148 et 155. ■' ' t*"--«■■'■■■••*■■< *•■"'•" ^;'' "

(4) InéMit. . • • ';:•>■ ' ';'.,: "■'■"' ' ' .,' .(

(5) Sur la défense de Mai lignai, cf. Paprelau comte de Bussolin,'Slarlignal, 9 février 1637 ; le méniç au marquis de Conflans, SJartignat, 9 et 12' WfHer1637 ; le.comte de Lassotin au marquis de Conflans, 13 février 1637 ; Brun a ta cour/ Salins, 14 février 1637. -- E Loxçrx, op. cit., p. 161 et17Ô;ÇÎBARDÛT I>E NozEitov^ Histoire*dé dix ans Hè la Frmich'i-ÙômtedeBout'gongne,. p. 155.


— 15 —

çbe (:|)|4ç iiosfre depoiif^ [qui fîî riva tout à temps et lorsque le? assieds estoientâ rexMéwj^ (2|j ceste place estant jugée, ,tje lroptdifiîcjle garnie pounuons et d'une assiette ..trop

*,avantageuse, à l'enneniy, elle, fut démolie sur cette considération, ;dont les ^raijçois.firent, des réclamations exlravagantes .et sjep plaignirent aussy hautement et. aussy naïver^ent q|tet je quelque Jarrecjndoineslique qui leur eusl esté

. faict par leurs va.leis,. .Gety.nc.nou? çnipeseha pa,s de passer à

..Ar.bans (3)A.o.û ayant envoyé un tambour pour les inviter de n'attendre: pas la riguejur des armrs, ils ne luy respondirent

, qu'à coups,d'arquebusfîf,ïel!un|JiecQi}d estant allé requesler je premier, qii'iy r^uya esteudu roide mort au mesme lieu où il aypit donné sa chamade, il s'en retourna chargé de trois, mousquetades et d'une ijnflnité d'injures atroces et mensongères contre,j'honneur des princes, de la très auguste maison d'Austriche. Son rapport, et l'aspect de sa personne toute sanglante, parla les,soldats à un tel excès,de fureur

. que saris autre ordre' ils ^donnèrent dans les barricades qui

estaient à l'entrée dd'hqUrg, les gagnèrent en un instant

'lje|j)ipe*,a* " laJiiani^l', oy^n^ que; pouvoir estre ralliés sous

leurs drapeaux min rit le feu en divers logemens. Quatre

■ti}inédit. ■"''■■'■'■ \ *^'V| ■'"';. ; ■;.. .'■

(2) Inédit. Voici comment ce passage est Iraïucril jâr SI. le président Clerc : ('f é Àprè^ïvolj'lrepc'ùssé là^ca^atèriè'dù 6' Bugcy, les hbstres prirent] le rhisfeau

de SIârtigrîatl;èt f^le/défcndfrënt jpe'nd'ariij4iiuït jours contre l'ehnemy, lequel [prit la fuite àj l'approche dernosltelfe%ûY?. * M version de SI l'abbé Suchet est la uîéméVsauf qu'il fait pousser yWtemenl la cavalerie du Bugcy et prendre bientôt la fuite à l'ennemi. '■

(3) Arbent. village du départeniect dé l'Ain, ariwidissemenl de Nantua, canton ''d'OyônnaxT "'.'['"f '*''"' '"'/'.;", *",• *" " ' ' ■ "

Il y a, dans les lignés qui suivant, 'une 'confusion qu'il jmporte de signaler. L'attaque ou vilhge d'Afbont èst,*( en* effet,! antérieure à la pris' lu château de SÎartfcnat, ël l'auteur du Manifeste eûida se rappeler qu'il avait écrit ; * L'embrasëmènl dé; d'Àrbans a' esté plusI funeste qu'il h'eust esté à désirer : sept vingt personnes qui y ont esté briMéës'etle curé niesme du lieu, c'a esté un ''exthipV fort tragique cl y^déux » Brun à ta covf; Lbns-îe-Sâunier, 23 janvier 1637. — E. LOXGI.V, op. cit., p. 132. . ' '

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furent arquebuses sur le rang f I) par ordre du comte de Bus* solin 12) qui commendoit cette attaque, et leurs corps exposés au passage du reste des troupes avec les escriteaux de leurs crimes (3). Le chasteau du mesmelieu dans lequel estoit le capitaine Desbordes (4) avec cent soldats fit une courageuse résistance, jusques à ce qu'ayant veu mettre en fuitle le secours qui iuy venoil de toutes les troupes de la Bresse, après en avoir mille fois détesté la lascheté, il se rendit ù nostre discrétion (5), qui fut si généreuse que pour réparer en quelque façon la soudaineté de ceux qui venoient d'embraser, J[une partie (6)] du bourg, on le renvoya Iuy et tous ses soldats avec leurs espées sans rançon [et sans frais, lorsqu'on pouvoit leur oster la vie, ou pour le moins les armes et la liberté (7). Les prises de la Tour de Joudes (8), dés'cbasleaux de Bona (9), de Nerlia (10), de l'abbaye de

{If Cet ëxë&pîe n'empéchi, pas, le 3 février, les soldats franc-comtois de mettre le feu a" Qyonnax. V. Le comte de Busse-lin au marquis de Conflans, Slartignat,, 3 février 1637. — In., op. cit., p. 143

2/ Philippe-François de Joux, dit de Walte ville, comte de Bussoleno ou Bussolin, r?rs dv Guérânl de Joux, dit de Watleville, marquis de Conflans, et de Catherine rJloba. -mi

(3) Le comte de Bussolin crut en outre devoir justifier l'embrasement du village d'Aibenl par un manifeste. V. E. Loxcix, La dernière campagne du marquis de Conflans {1636-1031), p. 129.

- (4; A l'automne- précédent, ce' officier avait défendu le pont de Nirebeau contre tes troupes de Galtas. CL> BÉCITLLCT, Histoire des guerre* des deux Bourgognes tous le* règnes de, louis XIII et de Loui* XIV, I. H, p. 59.

(5) GitiAtinOT r»E NozEnoT, Histoire de dix an* de la Franche-Comté de Bourgogne, p. 155 ; E. Loxcix, op. cit., p. 86.

(6) Les éditions précédentes portent : « les maisons. » - • • '

(7) Girardol de Noieroy avait'envoyé a la cour un» relation de la prise du château d'Arbent que je n'ai pas retrouvée dans les archives du Doubs.

(8) Joudes, village du département de Saônc-et- Loire, arrondissement de ■ Louhans, canton de Cuiseaux. Le château de Joudes avait été pris d'assaut, le

28 janvier 1637, par le baron de Boutavant. V. Brun à la tour, Lons-le-Saunier,

29 janvier 1637. - E. Loxcix/op. cit., p. 136.

(9) Bona, village du département de l'Ain, arrondissement et canton de Nantua. • V "''.''."...■.■ . . «;,

(10) Nercial, château fort situé sur la rive droite de l'Ange, entre Oyonnax et Martignat. t


■ ■ _ |7 -

Séligny (%), se passèrent avec les mesmes retenues, et tous (2)J les prisonniers» tant |gentilshommes, officiers (3),] soldats que bourgeois des villes et villages, que nous eûmes des leurs en fort grand nombre s'en sont retournés avec des marques de nostre franchise et libéralité, encore que la plus grande part d'entre eux s'en rendissent fort indignes par l'impertinence de leurs discours et parla malignité de leurs actions, quelques uns abùsans de la confiance qu'on prenoit en leurs paroles, d'autres de la commisération qu'on avoit de leurs infortunes, et se remarqua en tous un esgarement dans leurs adversités, soit du costé de la bassesse, soit du costé de l'insolence, pleurans tantost comme des femmes, et ores maugréans comme des charretiers, tant cette nation est ennemie de toute prudence et modération. Lorsqu'on présenta le baron de la Saugerey (4) au marquis de Conflans, s'eslant enquis de Iuy si dedans leur party l'on faisoit quelques levées de Suisses pour l'Italie, il respohdit qu'on ne parjoit non plus de cela en France que de Dieu en Espagne, à quoy le marquis se contenta de répliquer qu'il parloit comme un sot, ou [pour

(1) Située au pied de la montagne sur laquelle s'élevait le château d'Amans, la chartreuse de Sébgnal était la trente-huitième maison de l'ordre de Saint-Bruno; elle avait été fondée dans les premières années du XIII* siècle. V. GIICHEXOX, Histoire de Bresse et de Bugcy, t. i, p. 108.

i2) Inédit. SI l'abbé Sudiet s'est borné à écrire : «... sans rançon. Les prises des différents bourgs et châteaux se passèrent [avec tant de loyauté de notre part] que les bourgeois... »

(3) M. Clerc écrit : « Les prisonniers tant [soldats pris en combattant] que bourgeois... »

(4) Franchis de Chevriers, seigneur dé la Saugerée, fui plus lard un des principaux artisans de la reddition du château de Blelteians, où il était retenu prisonnier. Le parlement de Dole avait pressenti les funestes effets de sa liaison avec le maître des comptes Tissol, car, peu de temps avant que Btellerans fût investi, il demandait qu'on le transférât dans une autre place. Cf. La cour au marquis de Sainl-Slarlin, Dole, août 1637.— Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 221 ; GIRARDOT bt ^oumxrllistoire de dix ans de la FrancheComté de Bourgongne,f.m/^^l^ .i'/\


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dire tout (1)] comme un François. Le sieur de Moroges (2) ayant esté tiré des mains des Cravates (3) par la charité de madame de Reculot (4), qui paya cent pisloles pour Iuy el le fit traister bonnorablemenl, elle cul pour récompense une rescriplion dudit sieur de Moroges au sieur de Perrt'gny (5) commandant lors pour le roy de France à Bletterans, par laquelle ce prisonnier marquoil les personnes proches parents de celte dame que l'on pourroil arresler, avec quoy l'on feroit uncschange, el adjousloil de plus pour presser sa délivrance que si on le retiroit de celle [sorte (6)] sans qu'il Iuy coustasl rien, il diroit des choses eslrangcs pour advancer la perte du comté de Bourgougne(7).

(1) Inédit.

(2) Je n'ai pu découvrir qui était le sîeur de Slorogcs.

(3) Les Croates ou Cravates formaient la cavalerie légère des armées impériales.

(4) Il s'agît vraisemblablement de l'épouse de Louis-Bernard de Recuîot. seigneur Je Colonne, fifs de Pierre de Recutot, seigneur de Vitlefs-fe-Bois, Verlamboz, la Barre, etc., et de Guillemettc de Montmorof.

(5) Le sieur do Pcrrigny, qui commandait pouf le roi do France à Bîetierans, y mourut le 21 juillet 1638. Gaittte de France du ï août 1638.

(6) Mot omis dans les éditions précédentes,

(7) Le sieur de Sloroges avait essayé de corrompre un jeune soldat d-i la garnison de Grimont pour faire remettre au gouverneur' de Bletterans une lettre commençant ainsi : « Si vous désirez tn'avoïr pour vous rendre les services, honneurs, devoirs, respecte que je dois a mon roy, vous devriez prendre cette damoisetle et ses enfants qui sont au chasfeati de f.liarnay dans vostre voisinage sans leur faire aucun tort à leur honneur' et bien, mais seulement pour m'avoïr. Sï vous sçaviez les choses que je voudrais vous pouvoir dire, qui sont exlresmement importantes au service dm roy, vous vous hasteriez de chercher' tous moyens de me délivrer» « A cette lettre était joint lé billet suivant : <t Je vous supplie dire que l'on garde avec grand soin la personne du roy, parce qu'il court un bruit sourd parruy Ic3 ennemis que l'on doit attenter à sa Majesté. Pour moy, je prie Dieu cl ta sacrée Vierge tons les jours qu'ils veuillent enipescher et détourner tous leurs damnabtes et exécrables desseins, » Billet et lettre furent remis à l'auditeur général Dagay, et te prisonnier fut transféré dans les prisons de Dole. Cf. Le baron de Savoyeus à la cour, Potîgii'y,- H mars 1638 ; la cour au luron de Savoyeux, Dole, \i mars 1638 ; h cour art marquis do Saint-Martin, 11 mai 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Dôtibi, B 232, 235 ; Gaittte de Franite du U* mai 1638.


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[Au revers de (1)J tant d'actes d'hospitalité et d'humanité [tesmoignés (2)] par nous au milieu d'une guerre deflensive et nécessaire à la conservation de nos biens et de nos honneurs, aux premiers advantages que les François prindrent sur nous par le grossissement de leurs troupes et l'accroissement des forces qui leur furent envoyées du fond de la iNormandie, ils n'oublièrent aucune sorte de meschancetés et d'abominations pour presser la combustion el l'anéantissement decet Estât dont ils désespéroienl l'acquisition. A la rencontre de Cornod, que plusieurs accidents particuliers et assez cogneus rendirent malheureuse pour nous (3), ilsesgorgèrent à sang froid Ie3 sieurs de Ghissey (4), deMontaigu(fj),

(1) Inédit.

(2) Slot omis dans les éditions précédentes.

(3) Sur la défaite du marquis de Conflans à Cornod (13 mars 1637), cf. Brun à la cour, Orgelet, 13 mari 1637; le marquis de Conflans à la cour, Orgelet, 13 mars 1637 ; Brun à la cour, Bîeltcrans, 21 mars 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 215, 216; Boyvïn au prieur de Bellefontaîne, Dole, 3 avril 1637. — Mss. Chifflel, t. txxxii, fol. 306; Gatetle de France, extraordinaire du 26 mars 1637 : La signalée victoire obtenue sur les Comtois par les troupes du Roy, où il est demeuré plus de douie cens des ennemis morts el quatre cens prisonniers ; Mercure français, t. xxir, p, 05 ; Histoire des guerres intentées dans tes duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lmrains, François et autres, fol. 71 v"; RICHELIEU, Mémoires, l. m, p. 131 ; GIRARDOÎ DE NOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongàe, p. 156; BRUX, Responcé à un certain libel diffamatoire et eicrit injurieux distribué depuis un an en ta cour de Bruxelles contre l'honneur et réputation du procureur général Brun. fol. 13; BERNARD, Histoire dit roy Louis SRI, t. Il, p. 375 ; GUICHENON, Histoire de Bresse et de Dugey, I. H, p 46; E. Loxcix, La dernière campagne du marquis de Conflans {036-1037), p. 96.

(4) Pierre de Chissey, seigneur de Vannoz, fils de Philibert de Chîssey, seigneur de Vannoi, Bouverans, Sîamirolle.clc., et de Denise de Slarfel. sa seconde femme. Cf Slémoirc dé ceux qui défaillent de l'occasion de Cornod. — Arch. de Buthters, papiers dé Brun, t, tx, fol. 120.

(5) Gîrardol de Nozeroy dit, a propos du baron dé Boufavant, qu* * un sien frère ayant esté fait prisonnier en ce combat fol tué à sang froid au camp ennemi, * et, le lendemain de la défaite, Slarc de Monfaigu écrivit tui-mémede Saint'Cbfistopfe à fa cour t «t J'ay un de mes frères perdu. » On ne connaît cependifil au baron de Boutavant que froï* frères, Pierre, Africain et Antide : le


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de Balay (1) el de Monlangon (2) après leur avoir promis quartier. Ils brûlèrent Àrinthod, Moyran (3) et Clerevaux(4) tout d'une suilte, et mesmes les cabanes des pestiférés qu'ils faisoient expirer par des charbons plus ordants que ceux de leur maladie. La petite ville de Saincl-Amour ayant souilerl un siège de douze jours el de toute l'armée du duc de Longuevilte (5), passa de mesme par le feu et par tous les désordres d'une guerre de payens (6). Le cbasteau de Chevreau

premier était mort avant que la France déctaiâl la guerre à l'Espagne el on voit les deux autres intervenir, le 2 octobre 1619, dans la publication du testament de leur mère, Antoinette Gauthiol. Arch. du Jura, E 529.

(!) Aimé-Antoine de Balay, fils d'Antoine de Balay, seigneur de Longvvy, Marigna, la Bussière, etc., et de Marguerite Favernier, sa première femme.

(2} J'ignore qui était le sieur de Slonfangon, Il y a une maison de Monlangon. en Lorraine, qui a contracté des alliances en Franche-Comté. ,

(3) Le bourg de Moirans fut incendié par le duc de Longueviile dans la soirée du 18 avril 1637. Cf. Le marquis de Conflans au marquis de Saint-Martin, Crilla, 19 avril 1637. — Cotr. du parlement. Arch. du Doubs, B 217 ; Gaiette de France du 2 mai 1637 ; GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., p. 164 ; E. LOSGI.V, Documents inédits sur le siège de Dote, p. 29

(4) Les Français prirent Cfaïrvaux le 16 juillet 1637. Cf. Le duc de Longuevilfe à Bicheliéu, du camp de SJacornay, 20 juillet 1637. — Affaires étrangères, France, t. MDLSXIX, fol. 163; Gaiette dé France, extraordinaire du 30 juillet 1637 •. La prise de ta tille d'Orgelet el de plusieurs chasteaux dan* la Franche-Comté par le duc de Longueviile; A. ROUSSET, Diel'onnaire des communes du Jura, t. il, p. 178.

(5) Henri II d'Orléans, duc de Longueviile, comte de Dunois, prince souverain de Ncuchâtcl et de Valengîn, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de Normandie, fils de Henri b* d'Orléans, duc de Longueviile, et de Catherine de Gonraguc-Clêvés.

(6) La ville de Saint-Amour fut investie le 29 mars et prisé d'assaut te 31 ; le château capitula le 2 avril. Cf. ^Garnîer à la cour, Poligny, 1", 5, 6 cl t avril 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 217 j Boyvîn au prieur de BeHefontainc Dole, 3 cl 11 avril 1637. - Ma». Chifflel, I. tftttn, fol. 305 v el 306 ; Grotïus à Oxenstïdrn, Paris, 9 avril 1637 ; le même à la reine dé Suède, Paris, tO avril 1637. * Epi*l..$. 315 et 316; Gaiette de France Aa 11 avril 1637 ; Ibid., extraordinaire du 14 avril 1637 : IM prise de la ville et chasteau de S. Amour el de celui de Lanbctpîn, arec ta défaite de quatre tégimens et entêtement d'un quartier de l'ennemi, far te duc de Ijunguetilté s Mercure françois( I. xsn, p. 99 ; Iheatrum Europmim, t. m, p. 769 ? Histoire, des guerres intentées dans tes duché el comté de Bourgogne par Tremble-


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( I ), a prés quatre jours d'attaque, trois cens volées de canons, et * trois assauts, dont le dernier lut sous le nu par quarante soldats qui y resloienl seulement armés de carreaux et de briques (selon le discours de la Gazelle), fut réduit en cendres (2), les soldats passés par les armes, et le commandant nommé Symard (3) pendu pararresl du vicomte d'Arpajoux (4). Son courage et sa fidélité furent les titres de sa condemnation, et les mesmes actions qui, auprès des gens d'honneur, l'eussent chargé de gloire et de bienfaicts, Iuy acquirent le supplice qu'on fait souffrir aux plus infâmes voleurs (5), La ville d'Orgelet, quoy que rendue avec [beaucor/r,

[beaucor/r, François cl autres, fol. 72 ; GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., p. 162; BERNARD, Histoire du roy foui* XIII, t. ti, p. 405; WASSÈSRËRG, Fforus Germankus, p. 434 ; COR\F.ILI.R SAIXT-SIARC, Tablettes historiques, biographiques et statistiques de la ville de Saint-Amour, dans les Mémoires de la Société d'émulation du Jura, année 1868, p. 278; B. PROST, Documents inédits relatifs à l'histoire de la Franche-Comté, t. iv. p 61.

(1) Le château de Chevraux, dont il ne subsisfc aujourd'hui que quelques pans de murs et les ruines de deux (ours rondes, avait élé en partie détruit par le maréchal de Btron en 1595.

(2) Le 18 mars 1637. Cf. Gaiette de France, extraordinaire du 29 mai 1637 : IJO prisé du fort chasleaii de Chevreaux, dans la Franche-Comté, parte vicomte iTArpajoux; BrctifciiEis Mémoires, l.-ut, p. 131 ; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dit ans de la Franche Comté dé Bourgongne, p. 163; E. Loxoix", Un capitaine franc-comtois : Christophe de Raincourt, p. 55.

(3) Le sergent Jean Simard avait été récemment investi des fonctions de capitaine par le gouverneur du cotnsé de Bourgogne pour avoir repoussé deux attaques des Français. V. Le marquis de Saint-SIarlin â la cour, ChàteauChâlort, 30 avril 1637. - Corr. du parlement. Arch. du Doubs. B 217.

(4) Louis de Séverac, vîcomfe d'Arpajon, maréchal de camp des armées du roi, fils dé Jean lit de Séverac, vicomte dArpajon, et de Jacquelte de Castetnau de Cferniont-Lodève.

(5) Une lettre du sîeur d'Andetot-Tromarey au magistral de Champlilté, du 25 mai 1637, conservée à la bibliothèque de Gray, rapporte que les Français infligèrent te même supplice au commandant de Chevreau qu'à Peeetésîasftfpiè qui servait de chapelain à la petite garnison : * le premier s'estant voulu sauver fut tué et depuis pendu à une fenesfre, et le chapelain pendu dans la cour. » An sujet de la mort ignominieuse lîu brave Jean Simard, un contemporain put écrire : • Ce n'est pas le gibet qui rend infâme, mais la cause. » V. Boyvïn au prieur de Bellefentaine, Dote, 6 juin 163t. — Ms*. Chiffict, t. fcxvxm. fot. 3.


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coup (1)| moins de résistance, n'en eut pas meilleur (traitement (2)J el fut comme les autres la [proye des flemmes cl des soldats (3); Lion le Saunier encore pis, où la fraude sembla enchérir sur la cruauté, car, après avoir ensevely la ville dans ses cendres (4),] on ne sortit le sieur de Raincour (o) des masures du chasteau où il s'estoit retiré à l'extrémité que sur une fausse composition par laquelle on Iuy promettoil avec dessein de le tromper de le remettre dans Dole avec le reste de son régiment, armes, munitions et bagages (6), mais, au lieu de Iuy en faire prendre le

(1) Slot omis dans les éditions précédentes.

(2) SI. l'abbé Suchet et SI. Clerc oni substitué à ce mot celui de sort.

(3) Le 16 juillet 1637. Cf. Le duc de Longueviile ? Richelieu, du camp de Macornay, 20 juillet 1637. — A flaires étrangères, France, t. NDLXXIX, fol. 163; Gaiette de France, extraordinaire du 30 juillet 1637 : La prise de ta ville d'Orgelet et de plusieurs chàsteaux dans la Franche Comté, par le duc de Longueviile ; Mercure français, t. xxn, p. 110 ; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Boùrgongne, p. 185.

(4) Inédit.

(5} Christophe-Louis de Raineourl, seigneur de Fallon, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, fils d'Etienne de Raineourl, seigneur de Failon, Brcmondans, etc., et dé Jeanne-Baptiste Tanchard.

(6) Sur la prise de la ville et du château de Lons-Ie-Saunier, cf. Le due de Longueviile à Richelieu, Lons-!e-$aunier, 27 juin 1637. — Affaires étrangères, France, I. MDLXXIX, fol. 159 -. Boyvin au prieur de Bcllefontainé, Dole, 28 juin 1637. — Mss. Chifflet, t. cxxxii, fol. 5 v* ; Richelieu à Louis XIII, 1 * juillet 1637. — Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'État du cardinal de Richelieu, t. v, p. 799; Grolius à Oxenstiern, Paris, 3>illell637.— Epis!., p. 338 ; Gaiette de France, extraordinaire du 6 juillet 1637 : Là prise de trois chàsteaux et dé ta ville de Lyon-le-Saulnicr, avec trots enseignes gangnées sur tes ennemis 'dans ta Franche-Comté, par le duc de Longueville; Mercure français, I. XXII, p. 103; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 74; Annuaire du Jura de 1866, p. 48; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dit an* de ta Franche-Comté dé Boùrgongne, p. 171 ; CAMPIOX, Mémoires, p. 96 ; RICHELIEU, Mémoires, I. m, p. 142; CHAPELAIN-, Lettres, I I, p. 157; J.-B. PERRI.V, Notes historiques sur la ville de Lons-te-Saunier, p. 63 ; A. RoiSSET, Dictionnaire, des communes du Jura, t. m, p. 561 ; B. PROST, Documents inédits vetalifs à l'histoire de la Franche-Comté, I. iv, p. 61 ; A. \\\$èiiH£,tesiègeet l'incendie de Lons-te-Saunier en 1037, p. 16; E. LOXGIX, Lé manuscrit de Jacques Cordelier, de Clairmux {1570-1037), p. 83 ; ID„ Un capitaine franc-comtois t Christophe de Raineourl, p. 60.


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chemin, on le promena par trois mois par toute la France, puis on feignit de le vouloir faire passer en Espagne (1) et dès la limite on le rappela pour le remener en Italie (2), où il a fermé une glorieuse vie par une glorieuse mort (3). L'on vit plus de cent beaux villages du voysinage de Lion le Saunier brûler à mesme temps que cette agréable ville, où les églises, les monastères, les autels, les sanctuaires, les châsses el les os des corps saincls ne furent non plus espargnez que les bal lieu les (4) des hostelleries. La rage des ennemis ne s'arresla paslà; elle voulut pénétrer le fond des rochers et des bois, où une partie du peuple de la campagne s'estoil serré,

(1) « Slonsîeur de Raineourl a esté contraint de rendre te chameau de Lons-leSaulnier à composition par le manquement de munitions de gueule. Lad. composition a esté fort honorable : ils sont sortis bagues sauves, tambour battant, mesche allumée, mais aussi losl qu'ils ont esté dehors, les François les ont désarmés et menés avec eux contre Savîgny, où ils ont mis le sic^c ; l'on dit qu'ils les veulent mettre sur un basleau et les envoyer sur mer. « Le lieutenant de Polïgnyà la cour, 3 juillet 1037. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B220.

(2) L'auteur du manifeste est ici en désaccord avec Girardot de Nozeroy, qui, parlant du vaillant défenseur de Lons-le-Sauuier, rapporte que « comme en sa composition qui fut très, honorable, fut dit seulement qu'il seroil renvoyé et remy dans les terres du roy d Espagne, Longueviile le fil conduire avec son régiment (qui restoit â peu près entier) par fout le travers de la France jusques en Espagne, d'où le roy le renvoya par mer en Italie- » Suivant Campion, <r on l'envoi* embarquer in Guîcnne et de là passer le défi oit de Gibraltar pour l'envoyer h Final en Ilatîe. • Ce fut en représailles de ce manque de foi que, l'année suivante, Piccolomini fit traverser les Pays-Bas el le Luxembourg à deux régiments français faits prisonniers devant Saînt-Omer. Cf. Richelieu au cardinal de la Valette, 19 juillet 1638. — lettres, instructions diplomatiques et papiers d'iïtat du cardinal de Richelieu, t. vi, p. 80 ; Piccolomini à Richelieu, du camp près de Cambrai, 5 septembre 1638. — Mss. Chifflet, t. LXIX, fol. 283; J. CIUFFLET, Audomarnm obsessum et tiberalum anno M DC XXXVIII, p. 161.

(.3) Christophe de Raineourl fut tué d'un coup de mousquet devant Ycrceil, au mois de juin 1638. Cf. Procureur. Arch. du Poubs, B 210; Gaiette de France, extraordinaire du 21 juin 1638 : Ce qui s'est naguère* passé en Italie; Mercure français, I. xxii, p. H7 ; Thcatrum Europteunt, t. m, p. 919; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Boùrgongne, p. 171 ; K. LOXÔIX, Un capitaine franc-comtois : Christophe de Raineourl, p. 83.

(1) Balayures.


— 24 — el lors se vit une chasse contre nature, où des bestes sauvages poursuivoient des hommes à outrance, qui enfin les repoussèrent avec une valeur incroyable, principalement ceux de la grotte de Revigny (1), lesquels en conservent encores aujourd'huy de mémorables dépouilles. Il ny eut non seulement chasleau pour foibte qu'il fust en celle contrée, mais presque maison [basse (2)], ny chaumière qui ne voulust contester le passage à l'ennemy et souffrir les derniers efforts (3). fiournay y fut emporté d'assaut après une [grande (4)] bresche (o), Sainct-Laurenl de la Roche defïendu dix-huit jours, à chacun

(1) * Après la prise de Saint-Laurent et chàsteaux voisins les paysans de Revigny retirez en leur grotte l'avoïenl deffendue contre lui (lé duc de Longueville) et après p'usieurs volées de canon tirées contré l'embouchure de leur grotte avoient obligé les François de passer 7 outre, qui ne vouloîcnl s'amuser à si peu de chose, puisqu'il n'y avoit dedans nuls hommes de guerre, i GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., p. 185.

La grotte dont il est question existe encore à Revigny; sa voûte a environ 15 mètres de hauteur et sur les côtés de l'ouverture on remarque des trous qui paraissent avoir été destinés à recevoir les gonds d'une porte. En 1610, un parti français lents inutilement de s'en rendre mailre. V. Le curé dé Saint-SIaur au baron d'Arnans, des baumes de Revigny, 26 avril 1610. — Guerres de la Franche-Comté sous te règne de Louis XIII en ce qui concerne le baron d'Amans, p. 71.

(2) SI. l'abbé Suchet écrit : maison bâtie, cl SI. Clere t maison, basti. {3} Lrn poète franc-comtois fait dire à sa patrie luttant contre la France :

Malgré tout son travail mes villes sont entières

Et ma constance aussy. Le plus qu'elfe m'a pris sont des maisons ouvertes,

Bonnes pour coups de main, -

Ou la moindre défense a fait monter sa perte A pics haut que son gain. J. GALTHIER, HarangM de ta Franche-Comté de Boùrgongne au roy des Espagne* {I0i3:, dans le Bulletin de la Société d'agrïcollure, sciences cl arts de Poligny, année 1868, p. 210. (i;Slot omis dans les éditions précédentes.

(ftj Le 17 juillet 1637. Cf. Gaiette dé France, extraordinaire du 30 juillet I63Ï t La prise de la ville d'Orgelet et de plusieurs chàsteaux dans la Franche-Comté par te duc dé Longueviile ; Mercure français, t xxu, p. 110; Histoire des guerres intentées dans te duché et comte dé Bourgogne par Trembtecour, terrain*, François et autres, fol. 76;*GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., \n 176 ; LE LABOLRELR, Histoire dnmareschal de Gnêbrianl, p. 31.


2o

desquels on jeltoit par les fenestres aux assiégeans neuf ou dix soldats morts de peste, avec lesquels tous les officiers périrent, excepté un caporal qui fil la composition, lorsque toutes choses Iuy manquoient hors le courage (1). Le chasteau de Verges fut allaqué trois fois sans pouvoir cstre emporté (2).

[Deux mois et desmy après cette entrée du duc de Longueville qui avoit commencé (3)] sur la fin du mois de mars, au milieu [de juin (4)] de la mesme année mille six cens trente sept le duc de Veymar (5) vint par un autre endroit du costé de

(1) Saint-Laurent de la Roche fut emporté d'assaut te 25 juillet 1637 ; le château se rendit le 10 août suivant. Cf. Le duc de Longueviile à Richelieu, Vincelles, 10 août 1637 ; d'Estampes à Chavigny, du camp de. Saint-Laurent de la Roche, 11 aofit 1637 ; Retalion de mon voyage en Franche-ûomté (par le sieur d'Estampes}, août 1637. — Affaires étrangères, France, t. MDLXXIX, fol. 171. 172 et 218 ; La cour au cardinal infant, Dole, 10 et 29 août 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 221; Boy vin au prieur de Beilefonfalne, Dole, 14 aofit 1637. — Mss. Chifflel, t. CXXXIII, fol. 10 ; Grotius à Oxenstiern, Paris, 16 août 1637. — Episl., p. 351 ; Gaiette de France, extraordinaire du 18 aoftt 1637 ; La prise de S. Laurent de ta Roche dans la Franche-Comté par le duc dé Longueviile; Gaiette de France du 22 août 1637 ; CAMI-IOX, Mémoires, p. 98 ; GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., p. 176 ; A. ROUSSET, Dietionnaire des communes du Jura, t. ut, p. 395.

(2) Les Français s'emparèrent encore des châteaux dé Chilly, de liste, de Crèvecttiir, de l'Étoile, de Sloufonne, de Pymorin, de Présiliy, de Beauregard, de Binans. du Pm et d'Arlay. La prise de la plupart de ces châteaux, « faits, suivant mot de l'abbé Arnauld, pour faire pendre leurs commandants, soit qu'ifs se deffendent, soit qu'ils ne se défendent pas, ? ne tirait pas à conséquence ri un ambassadeur étranger écrivait avec raison : « Qu» in Burgundiaf comîtatu capiunlur oppidula ignobilia sunt nullumque ad summarn beUi pondus habentia.» Grotius âCamerarius, Paris, 31 juillet 1637. — Epist., p. 315. Ci. Thtatrum Europseum, t. m, p. 818; Histoire des guerres intentées dons tes duché et comté de Bourgogne par Trembtecour, Lorrains, François et autres, fol. 74 v.

(3) Inédit.

(4) M. Clerc a écrit : t au milieu [des invasions] de la mesme année. «

(5) Bernard, duc de Saxe-Wcinwr, fits de Jean, duc de Saxc-Weimar, et de Dorothée-Mario d'Anhalt. "Après avoir commandé pendant quelque temps toutes les forces de l'Union évangéiique, lé dite de Weïmar avait mis ses régiments à la soldé do la France par traité de Saint-Germain (26 octobre 1635).


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la Saône avec une armée de douze mille hommes et dix pièces de canons ; il commença par la reprise de la Romagne (1), qui Iuy cousin trois jours, plus de six vingt hommes et deux cent volées de canon (2), au lieu qu'elle ne nous avoit cousléque trois neutres et deux soldats. Ce prince vrayemenl généreux el intelligent des drois de la guerre treuva bien les mesmes résistances que le duc de Longueviile, mais il n'exerça pas les mesmes indignités (3). Le sieur de Cubry (4), qui estoit dans la Romagne, fut (raillé par Iuy comme un

(1) La Romagne, commanderic dé l'ordre de Saint-Je?n de Jérusalem, sur la Vingeanne, avait été surprise, le mois précédent, par un détachement de la garnison de Gray. Cf. Le marquis de Sainl-Slarlin à la cour, Gray, Ier juin 1637 ; la cour à d'Andelot-Tromarey, Dole, 4 juin 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 219; Boyvîn au prieur de Betlefonfaîne, Dote, 6 juin 1637. — Mss. Chifflet,\. CXXXHI, fol. 4v; Richelieu à Louis XIII, Rueil, 18 juin 1637. — Lettres, instructions diplomatiques el papiers d'Etat du cardinal de Richcieu, t v, p. 688; E. CLERC, Histoire des États généraux et des libertés publiques en Franche-Comté, t. il, p. 377.

(2) Le 21 juin 1637. Cf. La Verne à la emir, Dole, 17 juin 1637 ; d'AndelotTromarey à Pelrey-Cliampvans, Gray, 22 juin 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 219 ; Grotius à Oxenstrern, Paris, 25 juin 1637 ; le même à Bîelcke et à Salvius, Paris. 25 juin 1637 : le même à Camerarius, Paris, 26 juin 1637. - Episl., p. 335 cl 336 ; Boyvîn au prieur de Bellefonfaïnc, Dole, 28 juin 1637. — Mss. Chifflet, t. CXXXHI. fol. 5 ; Gaiette dé France, extraordinaire du 30 juin 1637 : te prise de la Romagne et de Channite par le duc de Weimar; Mercure français, t. XXII, p. 102 ; Histoire des guerres intentées dans les l'uché cl comté de Bourgogne par Iremblecour, terrains, François el autres, fol. 73 v«; Gnix, Tagebuch, fol. 164 ; FORCET, Mémoires des guerres de Charles IV, duc de Lorraine, fol. 178 ; RICHELIEU, Mémoires, t. m, p. 142; B. ROSE, llenog Bertthard der Grosse von Sachsen-Weimar, t H, p. III; G. DROYSEV, Bernhard von Weimar, t. il, p. 282; F. DES~ ROCERT, Campagnes de Chartes IV, duc de Lorraine et de Bar, en Allemagne, en Lorraine el en Fraiche-Comlé {1034-1633}, p. 393.

(3) Bernard de Weimar ne montra pourtant pas plus de générosité que lé général français, lorsque, quelques jours plus lard, il fil pendre le commandant du château do Saint-Loup pour n'avoir pas battu la chamade après l'ouverture de ta brèche. Cf. Grotius à Camtrarius, Paris, 7 juillet 1637 ; le même à Oxensliern, Paris, 10 juillet 1637. — Epist., p. 339 ; Gaiette de France, extraordinaire du 7 juillet 1637 ; Gl-ïx, op. cit., fol. 166.

(4; Gaspard de Sloustier, seigneur de Cubry, fils de Deste de Moustiér, seigneur de Cubry, Bermonf, Nans, etc., et d'Antîde de Pra.


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gentilhomme et cavalier d'honneur. Champlite, qui de mesme se fil battre pour une seconde fois (i), quoy qu'il ne fust tenable, ne fut pas brûlé pour autant, ains mis à trente mille livres de rançon (2), dont une partie a esté relâchée depuis sur la considération de son impuissance (3) ; le bourg de Gy [de mesme, quoy qu'il eust ôpiniastré un combat de deux jours (4)] avec de simples paysans contre une si puissante armée el [deiïail plusieurs braves officiers qui estoient dans l'a va ni garde (5).] Toutes les places qui se trouvèrent

, (1) Au mois de-septembre 1636, la petite ville de Champ!Me avait déjà été sommée par les Weimariens c-t n'avait dû son salut qu'à l'arrivée de l'armée de Gallas. Cf. Le magistrat de Champlittc à Sfathcrot et à Brun, Champlitte, 15 septembre .1636 ; le baron de Scey à la cour, Scey-sur-Saône, 16 septembre 1636; la cour à Slatherot el à Brun, Dote, 16 septembre 1636. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 204 ; B. PROST, Document* inédits relatifs it l'histoire delà Franche-Comté, t. tv, p. 58.

' (2) Le texte de la capitulation de Champlitte est aux archives du Doubs ; elle porte que les habitants devront payer 45,900 livres comptant et 45,000 livres, quinze jours après, à Genève ou à Bâte. V. Boyvîn au prieur dé Beilefontaine, Dote, 28 juin 1637. — Mss. Chxfflet, I. CXXXIII, fol. 5.

(3) Sur la reddition de Cbamplitfe (21 juin 1637), cf. D'Andelot-Tromarey â Petrey-Cbampvans, Gray, 22 juin 1637 ; le même à la cour, Gray, 22 juin 1637; Petrey-Cbarapvans el Brun à la.cour, Besançon, 24 juin 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 219 ; Grotius à Bîetcke et à Satvius, Paris, 25 juin 1637. — Epist., p. 335 ; Gaiette de France, extraordinaire du 30 juin 1637 ; Mercure français, t. xxn, p. 102; Histoire des guerres intentées dans le* duché et comté de Bourgogne par Trembtecour, terrain*, François et autres, fol. 73 v» ; GRÎV, op. cit., fol. 164 ; GIRARDOT DÉ NOZEROY, Histoire de dix an* de la Franché-Comlé de Boùrgongne, p. 172; RICHELIEU, op. cit., I. ut, p. 143; B. ROSE, op. cit., t. ti, p. 144; l'abbé ftftirrAtnr, Histoire de la seigneurie et de la tille de Champlitte, p. 108 ; B. PROST, op. cit, t. tv, p. 68 ; B. CLERC, op. cit. I. n, p. 378.

(4) Inédit.

(5: Inédit. Les Weimariens ne purent s'emparer de la partie haute de Gy, maïs ils briilêrefil là partie basse. — Cf. Deux chroniques franc-comtoises (1012-1789}, dans les Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire dé la Franche-Comté, i. ix, p. 222 ; le magistrat dé Gray à fa cour, Gray, 24 et 25 juin I63t ; d'Andelot-Tromarey h h tout, Gray, 26 juin 1637. *- Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 219; Boyvîn au prieur de Beltefontatne, Date, 28 juin 1637. — Mss. Ghifftel t CXXXHI, fol. 5; Grotius à Oxensliern, Paris, 3 juillet 1637 ; le même â Camerarius, Paris, 3 juillet 1637. — Epist.,


—' ^ —

sur son chemin, fermées [ou non (1)), voulurent esprouver le sort des armes el ouyr son canon. Le cbasleau de Marnay sans aucuns dehors, fossés ny flancs, l'amusa cinq jours (2), celuyde Moncfey quatre, sans pouvoir eslre pris ni l'un ni. l'autre. Ccluy d'Oiselay fut sommé trois fois : le seigneur du lieu (3), premier chevalier au parlement, eagé de plus de soixante ans, respondit à la première fois qu'ayant maintenu cette place contre le dernier roy de France qui l'allaquoit en personne (4), il n'avoil pas oublié dès lors ni son meslier ni son devoir; à la seconde, qu'au pis aller il treuvéroit son tombeau auprès de ses prédécesseurs, el à la troisième, qu'il ne s'entendoit pas à tant parler el n'avoil plus que de la poudre et du plomb pour répartir. Le duc de Veymar, qui esloil pressé do passer sur le Rhin et voyoil bien que les retardemenls que la constance des Bourguignons Iuy opposoit nuisoienl beaucoup au gros de ses desseins el donnoient

p. 338; Requête des habitants de Gy â Pelrcy-Champvans, 1637. — Arch. de Bulhiers, papiers de Brun, t. ix, fol. 124 ; Sublet dé Noyers au cardinal de ta Valette, Rueil, 4 juillet 1637. — ALBERT^ Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de Richelieu, t. H, p. 54; GtiifV, Tagebuch, fol. 165 ; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Boùrgongne, p. 174 ; B. PROST, Documents inédits relatifs à l'histoire de la Franche-Comté, t. iv, p. 68.

( I) Inédit. L'omission de ces deux mots dans les éditions précédentes altère complètement fa pensée dé l'auteur du manifeste.

(2) Les soldais du duc de Weimar se vengèrent dé leur échec en brillant les maisons du bourg. Deux chroniques franc-comtoises (1012-1789), t ix,. p. 222 ; Histoire des guerres intentées dans tes duché et comté dé Bourgogne par Trembtecourt, terrains, François et autres, fol. 75 ; GIRARDOT RE NOZEROY, op. cit., p. 171.

{3} Ermanfroi-François P\ baron et seigneur d'Oiselay, Oricourl, Slontarlof, etc., chevalier d'honneur au parlement de Dote, fils dé Jean, baron d'Oiselay, el de Jeanné-Ajrrtone de Cusancc.

(4) Ce fut vraisemblablement en se portant sur Besançon que le Béarnais attaqua lechifeau d'Oiselay; les chroniqueurs franc-comtois ne font pas mention de cet épisode de l'invasion de 1595.


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temps au duc Savelli (1) et à Jean de Vert (2) de se mettre en estai de le recevoir, ne s'en picqua pas néanmoins et ne s'effaroucha point à la mode des François, ains loua fort haut et souvent cet incomparable amour en nous de la domination sous laquelle nous sommes nés. Le seul bourg de l'Isle, qui presque sans murailles [s'(3)]esloitexposé à un [assaut (4)], les habilans préférans le changement de la vie â celuy de leur prince naturel, fut entièrement destruit (5), dont le duc de Veymar tesmoigna encore beaucoup de desplaisir, fen rejettanl l'exécution sur les garnisons françoises de Montbéliard el de Hén'cour, qui s'estoient meslées avec ses troupes pour l'attaque de celte petite place (6), après l'embrasement de

(1) Le duc Frédéric Savelli appartenait â une de* premières familles de Rome ; sa conduite au début de la guerre dé Trente ans lui avait attiré de vifs reproches de la part de Tilly, mais I influence dé l'impératrice douairière Étéonore de Slantoue l'avait préservé d'une disgrâce complète et il commandait !« troupes chargées de défendre le cours du Rhin.

(2) Le célèbre Jean de Werl avait fait ses premières armes sous Spînola ; l'année précédente, ses hardies chevauchées avaient jeté la terreur dans Paris, et ce ne fut qu'après qu'il eut été fait prisonnier à la seconde bataille de Rlieinfclden que son incarcération au château de VinCennes donna naissance au dicton : # Je m'en moque comme de Jean de Wert. *

(3} Slot omis par SI. l'abbé Suchet el SI. Clerc.

(4) Les éditions précédentes portent : un siège.

(5) Le 3 juillet 1637. Cf. Petrey-Champvans à la cour, Besançon, 5 juillet 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 220 ; Gaiette de France de. t«* août 1637 ; Mercure français, t. XXII, p. 112 ; Second factum ou Dépenses de Messiré Philippes de la Mothe-Houdancourl, duc de Cardomte el martschal de France, cy-devant vice-roy et capitaine général en Calalogne, p. 16 ; Bois DECHESKÉ, Recueil mémorable, p. 146; GIRARDOT DE NOZEROY, Histoire de dix ars de la Franche-Comté de Boùrgongne, p. 176 ; DCVERNOY, Éphémèrides du comté de Montbéliard, p. 233 ; l'abbé RICHARD, Monographie de l'Isle-sur-lé-Dôubs, p. 20; B. ROSE, llenog Bernhard der Grosse von Sachsen-Weimar, t. il, p. 147 ; E. CLERC, Histoire des États généraux et des libertés publiques en Franche-Comté, t. H, p. 378; G DROYSÉX, Bernhard von Weimar, t. il, p. 2H7.

<6> Les troupes weimarîennes qui assaillirent lisle-sur-lc-Doubs avec les régiments français du Perche, de ïa Mothe-IIoudancourt, de la Suzc et de Danneveux étaient commandées par le commissaire général Sch&vditzki.


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laquelle il offrit aux bourgeois des commodités de logement et d'entretien sur l'Estat de Monlbéliard, ce qu'ils ne voulurent accepter, désïrans de mourir sur les terres de leur souverain, et avec leurs compatriotes (ijj.

A la sortie de ce pays du duc de Veymar, S.A. de Lorraine (2) le suivit en queue avec ses troupes et celles de l'Empire, afin de le pouvoir serrer et luy fermer le pas de sa retrailte en ce pays; pendant quoy le duc de Longuevilte s'avancea du costé de Bletlerans, dont il emporta la ville de vive force (3) après une breschede plus de dix-huit toises de largeur, qui n'es toit defïendue que par les habitants et quatorze soldats Allemands, le reste estant à couvert avec le

(1) Inédit.

(2) Charles IV, duc de Lorraine el de Bar, fils de François, comte de Vaudéraonl, cl de Christine de Salm.

(3) Le 31 août 1637. Cf. Le duc de Longuevilte â Richelieu, du camp de Blelterans, 31 août 1637 ; de Colignj-Salîgny à Rick-lieu, au camp devant Bletlerans, 1" septembre 1637. — Affaires étrangères. France, t. MDLXXIX, fol. 182 cl 190 ; le inaïeur de Polignj à la cour, Poligny, I" septembre 1637 ; le baron de Latihespin à la cour, Poligny, 2 septembre 1637 ; la cour au marquis de SaintMartin, Dole, 2 septembre 1637. — Coi-»*, du parlement. Arch. du Doubs, B 222; Grolïus à Oxenstiern, Paris, 5 septembre 1637 ; le même â Bielcke, à Camerarius el à Sa!vins, Paris, 5 septembre 1637. — Bpist., p. 356 et 357 ; Relation de mon voyage en Franche-Comté (par le sïeur d'EslampésV — Affaires étrangères, France, I, MDMXIX. fot. 218; Gazette de France, extraordinaire du 7 septembre IC37 : La prise par assaut de la vilte.de Dicterons après six cens volées de canon, où il a esté tué plus de deux cens ennemis, par le duc de Longuetille; Thealrutn Europseum, I. (il, p. 822; Histoire des, guerres intentées dans lu duché et comté de Bourgogne par TrcmUecour, Lorrains, François et autres, fol. 77; CASINOS, Mémoires, p. 98; GIRARDOT DE NOZEROY, op. cit., p. 188; SIÛKTGLAT, Mémoires, 1.1, p. 178; RICHELIEU, Mémoires, I. m, p. 142 ; LE LABOUREUR, Histoire du mareschal de Guétriant, p. 3t'; BERNARD, Histoire du roy Louis XHt, t. H, p. 406; dom PLASCHER, Histoire générale et particulière de Bourgogne, t. iv, p. 654; le P. GftirrET, Histoire du règne de Louis XHt, I. n», p. 74; J -B. PÊRRIJ*-, Soles historiques sur ta tille de Lons-lc~Saunitr, p. 285; P. DES ROBERT, Campagnes de Chartes l\, duc de lorraine et dé Bar, en Allemagne, en Lorraine et en Franche-Comté (i63i~ï638), p. 408; K. LONGIN, Journal d'un bourgeois de Dole, p. 163.


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chasteau, soubs le lieutenant du régiment Yalosqui (1), qui selon son ordre y a voit toute aulhorité pendant la maladie du gouverneur (2). Ce chasteau, soit par intelligence, soit par désespoir de quelques uns desdits habilans qui avoient veu leurs plus proches esgorgcs à la bresche sans secours, soit par lascheté ou autre disgrâce (3), fut rendu dans deux jours

(I) Le colonel Warlofski commandait un régiment d'infanterie et un régiment de dragons polonais dans les troupes placées sous les ordres du duc de Lorraine.

{•?) Le gouverneur de Blelterans était Claude de Visemaf, seigneur de Fionlenay, fils de François de Visemal, seigneur de Frontcnay, et de Gasparine d'Andelot. Transporté à Bole après la capitulation du château, il y mourut le 14 septembre 1637. V. Délibération du 15 septembre 1637. — Arcli. de Dole

(3) I! n'est pas douteux que cette reddition fut précipitée par 1' « insigne trahison ou lascheté » du maître des comptes Tissot, qui, décrété d'arrestation par le parlement de Dole, passa dans le camp français, où, l'année suivante, on le retrouve, assistant au supplice du bravo capitaine Dusillel. Sur la capitulation du château de Blelterans (4 septembre 1637), cf. Li; duc de Longuevîile à Richelieu, du camp de Blelterans, 6 septembre 1637. — Affaires étrangères, France, I. MDI.XXIX, fol. 175; le marquis de Saint-Martin à la cour, du camp proche Ailay, 8 septembre 1637, Poligny, 15, 20 et 23 septembre 1637, Vaudrey, 26 septembre 1637; la cour an marquis de Saint-Martin, Dote, 8, 11. 17, 20 cl 27 septembre 1637; le duc de Lorraine à Petrey-Champvans, Ai bois, 10 septembre .1637. - Corr. du parlement, Arch. du Doubs, Il 222; Boyvin au prieur de Bellefonlaine, Dole, 12 septembre 1637. — Mss. Chifflet, I. cxxxur, fol. 15; Richelieu à Pojots 12 septembre 1637. — Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'Etal du cardinal de Bkhelieu, t. vif, p. 777; Grothis à Oxenstiern, Paris, 12 septembre 1637 ; le même à Bîelckc el â Satvius, Paris, 12 septembre 1637. — Episl., p. 358 et 362; Relation de mon voyage en Franche-Comté (par le sieur d'Estampes). — Affaires étrangères, France, I. MDLXXIX, fol. 218; Gazette de France, extraordinaire du 15 septembre 1637 : La prise du chasteau de Btelerens dans la Franche-Comté par le duc de Longuerille; theatrum Europseum, I. tu, \>. 822; FottGEï, Mémoires des guerres de Chartes IV, duc de Lorraine, fol. 192: GIRARDOT I>E XOZEROV, Histoire de dix ans de ta Franche-Comté de Bourgongne, p. ISS : CXMMOV, Mémoires, p. 98; LE LjMtocftF.tR. Histoire du mareschat de Guêbriaiit, p. 129;'BERNARD, Histoire du rog Louis XIII, t. H, p. 107: dom CALMET, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, t ni, p. 317; A. UotssEî, Dictionnaire des commnnei du Jura, t. i, p. 255; K. Cttft»î, Histoire des Etals généraux et des libertés publiques en Franche-Comté, t. n, p. 379; F. DES RoBEht, Campagnes de Charles tV, duc de Lorraine et de Bar, en Allemagne, en Lorraine el en Franche-Comté (1634*163$),$. 410 ; Ë. LONGIN, Journal d'un bourgeois de Dote, p.170.


— 32 — avec composition d'emmener deux pièces de canons par les assiégés, qui ne fut aucunement tenue ny gardée,el S. A. de Lorraine, au premier advis qu'elle, eut du parlement que le duc de Longueville attaquoit celle place, y accourut avec le marquis île Saincl-Marlin (t), gouverneur du pays, tesmoignanls un grand désir d'en venir aux mains avec l'ennemy, ce que la reddition trop soudaine de la place divertit et empesçha, au grand regret de toute l'armée et de la noblesse de la province, qui y esloil accourue, sadicle A. n'ayant pas jugé à propos d'attaquer l'ennemy immédiatement après ceste conqueste qu'il venoit de faire el sur le bord de son pays (2).

Le comte de G ratissé (3) d'autre costé pensant surprendre la montagne el se prévaloir de l'esloignement de nos troupes, sorlil de Monlbéliard avec deux pièces de canons, deux cens chevaux et mille fantassins, puis se vint présenter à l'endroit de Saincl-Hyppolite. Les montagnards plus voisins, quoy que destitués de chefz et officiers de guerre, s'assemblèrent à un signal, et, sans observation d'aucun ordre militaire, chargèrent avant que recognoislre si brusquement et impétueusement, qu'en moins de rien ils gagnèrent tout le canon el bagage, laissèrent sur la place plus de cinq cens morts de l'ennemy, ayant mis le reste en desroule, qu'ils

La Suite du rentable inventaire de l'histoire de Fratice, p. 512, assigne à tort la date du 4 octobre 1637 à la capitulation du château de Blelterans. Cette erreur a été reproduite par M. A. VAYSSIÊRE, Êphémérides historiques du déparlement du Jura, p. 76.

(1) Ce furent les fouaces de Jean-Baptiste de h Baume qui déterminèrent Chartes IV à descend vee ses troupes au bailliage d'Aval. V. le marquis de Saint-Martin a la coui, Baudoneourt, 29 août Î637. — Corr. du paiement. Arch. duDoubs, B22I. -

(2) Cl RABIOT DE NOZEROY, 0/>- Cit., p. 189.

(3) Jacques Rouxel de Médavy, conire de Grancey, maréchal des années du roi, fils de Pierre Rouxel, baron de Médavy, et de Charlotte de Hautenier, comtesse de Grancey. Le comte de Grancey avait succédé comme gouverneur de Monlbéliard au comte de la Suze, mort le 5 octobre 1636.


^ &3 _

poursuivirent Jacques mx portes de Monlbéliard, et p#* sonne mesme du comte de Granssé blessée en plusieurs endroits (l). Un parlieolief du village de Russey, aimrê d'un long couteau à deux tranchant!, se jetta à corps perdu au milieu des gardes fdu canon t desquelles les François ad vouent qu'en un instant il en tua quatorze, et que ce prodige le leur fit abandonner (2)]* Plusieurs f.fisonuiersde condition demeurèrent aux mains de ces villageois (3), qui ne les traitèrent pas si mal que I*anné4 précédante eux avoient M'aille le s* de Yalangin (4), qu'ils conduisirent nud par la ville de Monlbéliard, quoy que blessé d*une mousquetade dans le ventre qui luy faisoit sortir les entrailles, et nonobstant toy couvrirent le cerps et le visage de fange, et à gufee des Turcs (5) luy

(1) 9 août 1637. Cf. Boyvîn au pri:nr de Beltefontaine, Dole, U août 1637. — Mts.Chiffltl, I csxxui, (a). 10; Theatrum Europienm,U W.p. 813; Itess DE CHKSNE, Recueil mémorable, p. US; GIRARCOI DE XQZEROT» Histoire de dix ont de la Franche-Comté de liounjongnc, p. 187 ; l'abbé RicaîVKD, I/OHOgraphie de Samt-llippolgte^sur-le-Doubs, p. 36 ; l'abbé LGÏE, Histoire du comté de la Roche et de Saint-Hippolyte, sa capitale, p SOI.

(2) Inédit. C'esl à propos de ce brave montagnard, mort de ses Mcssures après le combat, qu'un membre du parlement die ISafce écrivit : « Il m faut ptus parler de poz pajsanls qu'avec honneur; il convient les appellcr soM*ts et cavaliers. » Petrey-Ctanipvans à U cour, Saîins, Il août 1637.— COÏT, du twlrment. Arch. du Doubs, B 231.

(3> M. l'abbé Sachet a écrit t bourgeois.

(4) François de Valangin, seigneur dïlerfiguies, fils de Claude de Valangin, seigneur de Mathay, el d'Anne de Brion.

(5) M Fabbé Sachet cl M. Qerc rapportent que, h prisonnier ayanl été conduit i Monlbéliard, les liabilants de cette ville « luy couvrirent le corps el le rôîge de franges à guise des Turcs, luy firent donner, à chascuc coin de rue, cinquante bastonnades... » Peut-on imaginer une faute de lecture plus étrange?

Sur là captivité du sieur d'IIeppignîes, qu'on finit par relâcher sans rançon, cf. le comte de la Suzè à M«* de Valangin, Monlbéiôrd, 29 septembre 1636; de Raincourt à la cour, Bremondans, 5 octobre 1636 ; le lieutenant de Baume à Matherot et à Brun, Baua-.e, 5 octobre 1630 ; M"' de Valangin à h cour, Sancey, 5 octobre 1636; les officiers de Montbéiiard à la cour, Montbéîûrd. 19 novembre 1636; le baron de Bannevoas à M»' de Valangin, Monlbéliard, 3 décembre 1636; la cour au marquis de Saint-Martin, Dole, 13 juin 1637.— Corr. du parlement. Arch. du Doubs, 6 207,208,209, 210, 219; E. CIXRC, Jean Boyiin président du parlement de Dole, p. 85.


- 3'* -

firent donner àehasque coin de rue cinquante bastonnades, ne prenant aullre subjeci d'un procédé si barbare, sinon qu'avec quarante hommes seulement il avoit forcé et emporté le pont de Vougeaucour (l), que depuis le marquis de Sainci* Ma» lin reprit de nouveau sur eux (2),el le chasieau de Dampierre (3), dont le commandant se rendît à noslre roercy, *sans que le souvenir d'une si mauvaise conduittc de leur part nous portas! à aucune rigueur envers luy. Le marquis de Saîncl-Marlïn luy donna la vie et la liberté, se contentent d'emmené* le c^non, et eust sans double passé plus outre, ft'Mf m se fusl trouvé obligé d'accourir à l'entrés du duc Veymar, d'autant plus habilement qu'inopinément il avoit surpris et malmené les troupes impériales [au passage (4)1 de

(1) C'éfaît le 3 septembre |63t3 que k sieur d Heppïfuies avasl emporté le ymi de Vaujancourl Cf. trilepf%nîe$ à h cour, pont de Voujautourt, 3 septembre 1636. — COÏT, du 'parlement* Arch. du''Bouts, B 2dl; Bois DE CHES.VR, Recueil mémorable, p. 1.12; DCVERXOV, Éphèmêridi* du cùmtèdje Hpntbéliatit, p. 324; P,*E. TCEIYER», Histoire des comtes souverains de MmtbéliarJ, p. 51$. -

(2) Le 21 juin 1637. Cf. Pètrçy-Cfiawpvans et Btan a la cour, Besançon, 22 juin 1637- -=■ ûm\ du i^rterâmL Arch. de ffoubs, B 219; Girardol de tfozeroy à d'Accosté, llste-sur-le-Dôiés.. £$ Jaia 1637. — Arch. de Bathîers, papier? de Briiîi, I, vt s Dopai au prîtar de Belfefoatât^ê, Doîe, 23 Juin 1637, — Msi. CMffielfl GYSXUI, fol, h ; Gazette de 'Frottée,extraordinaire da 31 juillet l0ii.Lé retraite du marquis de B. Martin Mrs du comté de MontUliant; Mercure frduçois, U xsu, p. III; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de' Bourgogne par Tremldecour, Lorrains, Friin&i$ et autres, fol. 76 v»; Bois DE CUÉSSE, OJ>, cit., p, 116; GIRARDOT DE N'ozcftov, Histoire' de dix ans de lu Franthe-Cc>mlé de Rourgongne, p, 172; FORUEI, Mémoire», 'des guerres de Ùiarlcs IV, due de Lorraine, fol. 178? thm Cvuicr, Histoire jtedésiastifjue et civile de Lorraine, I. m, p. 3(4 ; E. CLERC* Histoire des États généraux et des libertés pubttams en

■franche-Comté, t. H,p. 378.

CA{ .Voti'ooîïs par M. l'abbé Sachet el 31. Clerc.

(4) Les éditions précédentes portent : du conté.

t/>) Le 22; juin 1637. Cf.'de Ronchaudsi la Verne, Cray,, 23 juin 1637. — Corr. du ptirtetrknL Arch. tîu ft?pb$, R 219; Grotte à Oxensfiera, Pari?, 3 juillet 1637. — EpisL, p. 3$S'; Briefve ïeMfcn de I* rencontre des ariûées du


— 35 —

Le reste de cette mesme année mille sis cens irenle sept, [et l'hyver (t)l de |a présente mille six cens Irenle huicl se passa en des courses el parties entre les garnisons de Dole et Gray et celles des places frontières de France (2). Cbamplitte tut repris par l'industrie, sage el généreuse conduite du sieur d'Andelot (3), gouverneur du dict Gray, et par l'incomparable fidélité des babitans [de Charopïite {4)1. Le baron de

duc Chartes et du duc de We-ïmar au passage de la Sa>5ne, le 22 de juin 1637. — Affaires étrangères. Lorraine, t. NXK, fol. 71 ; Gatetle de France, extraordinaire du 1 juillet 1637 : La défaite de 17 régiment de cavalerie du duc Chattes, avec la prise de la ville de Gy$, im* le duc de W'eimar, ensemble la liste de la cavalerie du duc Chartes, dont la {tus part a esté deffaile; Mercure français, t. sxij, p. 105; Histoire des guêtres intentées dam les duché, et comté de Bourgogne par TremUeeour, Lorrains, François et autres, fol. 74 v°; Theatrum Enropseum, t. m, p 860; .Subie! de Noyers au cardinal de U Valette, Rueil, 3 juillet 1037. — ALPERV, Mémoires pour l'histoire du cantonal duc de Ridielieu, I. u, p, 53; GRCS, Tagebuch, fi>\ 165; FOBCET, op. cit., fol 182; GIRARBOT I>E NOZERÛY, op. rit , p 173; WASSEXBERG, Florin Germanicus, c. 439 ; PCFESDORF, De rébus Suecicis, p, 290; GtfAtoo PRIORYTO, Historia délie guérie di Ferdinanh H et Feixlitiando III, impemtori, e del ré Filippo IVdi Spagna, contro Gostavo Adolfo, ré di Suetia, e Luigi XIII, ré di Frauda, t. i, p. 457; LoTicmis, Rerum Gennanicarum libri LXII, I. u, p. 455; le P. Gp.irrKT, Histoire du régne de Louis XIH, t. m, p. 75; dooi CJOMET, op. cit., I. m, p. 315 », B. ROSE, Hervyg Bernhard der Grosse von Sachsen-Weimar, t. u, p. 115 ; G. BROÏSEV, Bernhard twj W'eimar, I. il, p. 282; E CLERC, op. cit., t. H, p. 378; F. DES ROBERT, Campagnes de Charles IV, due de Lorraine et «te Bar. en Allemagne, en Lorraine el en Franche-Comté (t63ï-l63Sf, p. 393.

(1) Les édilions précédentes portent : Jusqu'à l'heure.

(2) Gabelle de France des 16 el 23 janvier, 27 mars et 10 avril 1638. Le 13 niai, les Franc-Comtois mirent le feu au village de Seîongey. Cf. GavUede. France du 22 nui 1638; le doc d'Knghîen au prince de Condé, Dijon, 16 niai 1638. — Du?: D'AUXALE, Histoire des princes de Condé /tendant Ut XVI* el XVII' siècles, t. m, p. 572.

(3) Eiion d'Andelot, seigneur de Tronwrey, Slotey, Chaneey, etc., lieutenant au gouvernement de Gray, fils de Jean d'Andelot, seigneur de Troraarey, el de Jeanne de Balay. dsme de Longvvy.

(4) Ilots omis par M Clerc Champlitte lut repris pr les Franc-Comtois le 4 décembre 1637. Cf. Galette de France du 19 décembre 1637 ; 3IACHERET, Journal de ce qui s'est passé de mémorable à tengres et aux environs depuis Î62S jusqu'en 165$, l.-.i, p. $6; l'abbé BRIFFAIT, Histoire de la seigneurie et delà ville de ChamplUte, p. 109.


3G

Savoyeux (1) d'autre part qui commandoit sur Poligny deux cens cinquante chevaux bourguignons ne cessa de harceler l'ennemy et de rompre les convois de munitions qu'il pensoit jetterdans Blelterans, dans SaineH.-iurent de la Hoche et autres places par luy nouvellement conquises (2).

A l'entrée du mois de may de celte mesme année mille six cens irenle huict, S. A. tte Loraintî sur les instances continuelles du parlement [anticipant la saison (3)] pour donner temps à la montagne de [semer fut loger (4)j loules nos troupes en France [du coslé de la Champagne el Bassigny, où en moins de trois sepmaines on emporta les bourgs et chasleaux de Goifïy (a), Bourbonne (6), Dully (7), Hiche (S), Flabemont (9), La Neuvelle (10), respandant

(1) Emmac^l-Philiberl de Fouchïer, baron de Savoyeux, fils de ClaudeFrançois de Fouchïer, baron de Savoyeas, seigueur de Charria, l'Étoile, Boni» fcîans, etc., et de Renée de- Vautraver*.

là) Cf. le baron de Savoyeux à la cour, Poligny, 18,20 et 27 novembre 1637. — COÏT, du paiement. Arch du Doubs, B 227.

(3) Inédit.

(4V 31. l'abbé Suchel el 31 Clerc ont écrit ; * i*c [se fortifier, conduisîlj. .*

(5} Coiffy-Ie-Haul, village da département de la )?aute-3larne, arrondissement de Langrc-, canton de Bourbonnç-!es-teins.

(6) Bourbonne-les-Bains, chef-lieu de canton du même département, arrondissement de Langres, fut çmporté par les troupes lorraines le 15 mai 1638.

(7) Ce fut devant le château de Demîly que le sieur de Saïnl-Basleoeonl, moins connu par ses propres actions d'éclat que par la bravoure masculine de sa femme, perdit un oeil d'un coup de mousquet. Après s'être emparé de ce château, le 29 mai 1638, le duc de Lorraine le fit raser,

(8) Isches, village du département des Vosges, arrondissement de Neufchileau, canton de îaMarche.

(9) L'abbaye de Fhbémont, de l'ordre ûe$ IVémonlrés,, était située sur le territoire de la commune de Tïgnécourt, dans le même canton qu'lschcs. '

(10} Neuvelle-kyt-Coiffy, village du département de la llaute-3Iarne, arrondissement de Langres, canton de Varennes-surTAuunee.

Sur la prise de toutes ces places, cf. Le duc d'Enghien an prince de Condé, Dijon, 30 mai 1638. — Doc 6'AIÎMALE, Histoire des princes dé Condé pendant tes XVI* et XVII siècles, t. m, p. 573 ; Gatette de France du 12 juin lé38 ; Ibid., extraordinaire du 22 juin 1638 : La levée du siège iVAigremonl et la défaite de quelques troupes du duc Charles par te chevalier de Tonnerre ;


— 37 —

(I)] la terreur et le bruit de ses armes (2) jusques au fond de la France, en sorte que le mareschal de Brézé (3) (ut obligé de quitter la marche qu'il avoit prise pour venir à luy et l'incommoder en la suilte de ses desseins ; mais l'advis qui luy (ut donné par le parlement de la rentrée au pays du duc de Longueville avec une armée de sept mille fantassins et trois mille chevaux, assorti de canons de campagne et de batterie, l'a voit déjà rappelé,

Ce fut le premier de juin de cette année que le duc de Longueville, avec le siei-r de Fequières (4) son lieutenant général à la place du vicomte d'Arpajoux qui l'estoil l'année précédente, vint redoubler ses attaques dans celle mesme province commençant par le chasteau de Chaussin, et, comme il avoit accreu de force et de résolution de nous Iraitter plus inhumainement que du passé, il trouva aussy partout un accroissement de \aleur et de détermination ; quoy qu'il semblast que d'un coslé et d'autre la mesure fust comble (ï>), [si est-ce qu* (6)} encore se Ireuva il de quoy y adjousler quelque chose, comme on pourra le recognoislrc par la suilte de celte fidelle

Mercure français, I. XXII, p. 214; FORGET, Mémoires des guerres de Charles II, ducde Lorraine, fol. 202; GIIURDOT PE Sotzrm; Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 187; 3lACHEREr, Journal de ce qui s'est passé de mémorable à Lengres et aux envh-ons depuis 162$ jusqu'en 165$, I. i, p. 87; dora CAIJJET, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, I. III, p. 318 ; F. TES ROBERT, Campagnet de Chartes IV, duc de Lorraine el de Bar, en Frandte-Comlé, en Alsace, en Lorraine el en Flandre il63$-l6i3)f p. 19.

(I) Inédit.

(2j M. l'abbé Sachet et 31 Clerc écrivent : • Le bruit de ces années pénétra .. »

(3) Urbain de 3Iaïllé, marquis de Brézé, maréchal de France, fils de Charles de 3laiilé, seigneur de Brézé, cl de Jacqueline de Thivale.

(4) Manasses de Pas, nurquîs de Feuqnières lieutenant général des années du roi el gouverneur de Verdun, fils de François de Pas cl de .Magdeteine de la Fayette.

(5) Les éditions précédentes portent : comblée.

(6) 31ots omis par 31. Clerc.


— 33 — narration, qui n'a point d'autres ornemens que ceux de la vérité, el que l'on a estimé devoir estre assez forte et éloquente par la seule matière dont elle traitte, sans rien emprunter de l'art ni de l'agencement.

Cette armée fraîche el puissante, fournie surabondamment de toutes munitions, fut arrestée deux jours dedans son propre pays devant cette bicoque qui s'estoit rendue à nous sans coup frapper (l); il y fallut employer plus de cent volées de trois canons de trente six livres de baie el disputer encore après la bresche faicte (2). Celuy qui y commandoit

(1) Le duc de Lorrain? s'était emparé de Chaassin le 17 août 1636. Cf Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François el autres, fol. 66 v» ; FORGET, Mémoires des guerres de Charles IV, duc de Lorraine, foj. 150; BOVTIX, Le siège de la ville de Itole, p. 298; PETRET-CIIAHPVAXS, Lettre à Jean-Baptiste Petreg, sieur de Chemin, p. 97 ; DE I.I 3IARE, De bello Burguwtico, p. Il; D' BRIOT, Annales de Chanssin depuis les origines jusqu'à IJ90, p. 25; E- Loxstx, Va nouveau iltcumtnt sur le siège de Dde, dans les Annales franc-comtoises, t. xiv, p. 197.

(2) Théophraste Renaudot dit qu'on ne « deslacha » contre Chaussîn que 21 boulets, tandis qu'une relation conservée'aux archives da Boubs déclare que la place souffrit » quatre-vingt et douze volée* de canon de laiterie, t Les pièces qni jouèrent contre Chaussîn ne parlaient pas trente-six, mais seulement trente-trois livres de balle. Cf. Relat^a tfo la prise de Chaussîn. — Corr. du parlement. Arch. da Doubs, R 236 ; Relation de ce qui s'est passé dans la Francbc-Comté despuis que l'armée du Roy y est entrée commandée par monseigneur le duc de Longueville (1638 . — Affaires étrangères, France, t. MDLXXIX, fol. 213; Grolius à Oxensliern, Paris, 12 juin 1633; le même à Camerarius, Paris, 12 juin 1638. — Epist., p. 437 et 138 ; Ga telle de France, extraordinaire du 17 juin 1638 : La prise de Chaussin et de Raon en la Franche-Comté i>ar Je duc de Longueville; Mercure françois, t.'sxii, p. 212; Second factum ou deffenses de Messirc l'hilippes de la Molhe-Hondaneourl, duc de Cantonne el mareschat de France, cg-tleranl rice-rog el capitaine général en Catalogne, p. 17; Theatrum Europatnm, I. m, p. 953 ; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgitgne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 78 ; RICHELIEU, Mémoires, I. m, p. 265 ; BERXARD, Histoire du rog Louis XIII, I. u, p. 428; A. ROKSSET, Dictionnaire des communes du Jura, I. v, p. 397 ; B- BRIOT, op. cit., p. 27.


— 39 —

esloit un soldat de fortune, nommé le capitaine Cadet {i\t auquel on promit la vie, et à cinquante soldats qui combattirent sous luy, avec permission de tirer du bagage autant que chacun d'eux en pourroit emporter sur luy sansaydede chariots ny de chevaux. Il alla se reposer sur celte asseurance, tandis que ses compagnons préparotent leur sortie, el ne fut réveillé que par le prévost de l'armée et ses archers, qui le vindrent saisir pour le mener au supplice, auquel par un acte de cruauté bien particulier on contraignit sa femme d'eslre présente et de le veoir pendre à un arbre au devant de la bresche qu'il venoil de soustenir. Son sergent, qui l'avoït suivy en beaucoup d'occasions honorables, ne le quitta point en celle cy el fut attaché près de luy. Ils se contentèrent de reprocher aux ennemis leur perfidie et rendirent leurs âmes à Dieu avec une constance si rare que leurs persécuteurs en demeurèrent confondus (2). La Gazette de France, pour couvrir l'infamie de celte action, dit que le capitaine Cadet esloit originaire du duché de Bourgongne et fut puny comme tel (3), el ainsy se justifie l'énormité d'un crime par l'impudence d'un mensonge qui à peine pourroit passer pour bon auprès des plus eslrangers (4). Les corps de ces braves soldats furent conduits sur des claves au devant du chasteau de

(1) Marc Gudy, dit le capitaine Cadet, commandait une compagnie d'infanterie logée à Chaussîn depuis le commencement de l'année précédente. La Gazette de France l'appelle, je ne sais pourquoi. Brisenol. *

(2) N'esl-ce pas le cas de dire avec le poète franc-comtois :

Heureux le patient qui pend à la potence

Pour semblable forfait, Puisqu'il n'est convaincu par toute sa sentence Que d'avoir Irop bien fait ! J. GAUTHIER, Horangn.- de la Franche-Comté de Bourgongne au rog des Espagnes (1613), p. 211. (3} Gaiclle de France, extraordinaire du 17 juin 1638. (4) Une pension de 200 livres fut accordée, le 25 octobre 1838, h h veuve du brave capitaine Cadet. Chambre Aes comptes. Arch. du Doubs, B5S3.


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Raon (t) et montrés au capitaine Dusiilel (2), qui esloit dedans avec cent paysans des villages voisins. Ce spectacle (par lequel on pensoit le détourner d'attendre le canon) l'affermit dans le désir (comme il dit) d'acquérir et mériter les mesmes honneurs, ce qu'il fit, voire mesme avec quelque enchérissement de larbarie du costé de l'ennemy, son valet ayant esté mis au choix ou de le pendre ou d'estre pendu, lequel accepta le dernier parly et ainsy devint compagnon de son maistre au lieu d'en estre le bourreau (3). Les paysans furent décimés el, selon le sort du dez, huict payèrent la vie pour les autres, qui après estre dépouillés de tout ce qu'ils avoient furent enchaînés et mis à rançon (i).

(I) Trompé par celte orthographe, un historien a pris Rahen (Jura) pour Raon (Vosges). Bac D'ACJUIE, Histoire des princes de Condé pendant les AT/' et XVII* siècles, l. m, p. 571.

(2} Charles Dasiilet, capitaine d'une compagnie d'infanterie, fds de Claude Dusillet, procureur postulant au bailfiage de Dole, el de Jeanne Bergère.

(3) Le 4 juin 1638. Cf. Relation de ce qui s'est passé dans la Franche-Couité despuis que l'armée du Roy y est entrée, commandée par monseigneur le duc de Longueville. — Affaires étrangères, France, I. MDLXXIX, fol. 213; Galette de France, extraordinaire du 17 juin 1638; Meixure françois, I. XXII, p. 213; Theatrum Europ&um, t. ni, p. 953; RICHELIEU, Mémoires, I. m, p. 265; J.-J. PAIAU, Le château de Rahon ; défense héroïque de Carte Dusiilel ; son ' testament, dins la Revue de la Framhe-ùmté, janvier 1812, p. 16; lu., Dernière lettre de Carie Dusiilel à Ha cour souveraine de parlement, dans la même revue, mars et mai 1812, p.. 63 et 73 ; L. JEAXXEZ, Antoine el Carte Dusiilel, dans" lï Bulletin de l'Acadlfaiie des sciences, belles-lettre» et arts de Besancon, séance pub|ique du 21 MOAI 1861, p. 84 ; A. ROISSET, Diclionnah-edes communes du Jura, t. v, p. 396 ; A. 3IARQUISET, Statistique historique de rai-rondissemenl de Dole; lvi, p. 495.

Sait-on que c'est le maitrc des comptes Tissol quf doit [torter devant l'histoire U responsabilité de la pendaison du capitaine Dasi'k-t? * La corde s'estant rompue par d;ux fois lorsqu'on le pendit, le duc de Longueville luy vouloit donner grâce, mais il en fut empesché par un Iraistre son ennemy qui avoit rendu la ville de Blelterans. » Histoire des guerres intentées dans tes duché et comté ** Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François el antres, fol. 78 v*.

(4) * Les soldats pris à Chaussîn et à Raon, qui a esté défendu pins opinias;.-emenl qu'on ne nous avoit dit. et lesquels avoient esté destinez aux galères, ont esté renvoyez de Bellegarde pour une pistole de rançon par teste, à la prière


_ 41 —

La prise de ces deux chasleaux fut suivie de leurs démolitions, pour le parachèvement desquelles l'ennemy y demeura campé six jours, el dès là [fut attaquer celuy de Frontenay, que l'année dernière nous avions repris en moins de deux heures, bien qu'il ftist gardé par (1)1 cent soldats commandés d'un capitaine Gascon qui menaça tousjours de loin el tleschit aussytost de près (2) ; la première fois que celle place fut attaquée [par le François un peu avant la prise de Bletterans(3){, elle l'a voit' repoussé honteusement après quatre (4) jours de siège (celuy qui y commandoit lors se nommoit Dariez(5)). Depuis elle fut prise par assaut, ayant soustenu plus de deux cens volées de canon, sans celles qu'elle avoit desjà souffertes au premier siège; le François y estant aïnsy entré en fut mis dehors en la sorte que nous venons de dire, el lors que noslre armée passa pour le secours de Blelterans. Celle dernière fois la résistance y fut encore plus merveilleuse qu'elle n'avoil eslé. Un sergent réformé du régiment du sieur de Goux (6), nommé Jean Flamand, de Dole, y esloit entré avec

du sieur de la Verne, gouverneur de Dole, qui en a eseril au due de Longueviife avec tint de courtoisie que la sienne ne lui a pu refuser sa demande, et ce d'autant moins qu'il y avoit entr'c-as plusieurs er.fans de quinze à seize ans.» Gaicllede France du 26 juin 1638. Cf RICHELIEU. 0/». cit., p 265.

; -. ci> fn«ît- .;':.;.

(2) Ce fut en se portant an secours du château de Blelterans que le duc de Lorraine et le uwrqâïs de Saint-3larlin reprirent Frentenay; les Français s'en étaient emparés quelques Jours auparavant. Cf. Boyvin au prieur de Bc-1'efontaïne, Dole, 21 août 1637. — Mss. Chiffiet, t. çxxxiu, fol. 10 ; la cour au marquis de Saint-Martin, Bo!e, 27 aotH 1637; la cour au cardinal infant, Dole, 29 août 1637. — COÏT, du parlement. Arch. du Boubs, B 221.

(3) Inédit. ,

(4) 31. l'abbé Suehet et 31' Clerc ont lu : qualone jours de siège

(5) Les éditions précédentes portent : Darioi.

(6) Vincent Jacquinot, seigneur de Goux, trésorier général de S. 31 Catholique au comté de Bourgogne, (ils de Claude Jacquinot, seigneur de Goux, président du parlement de Itoîe, et de Jeanne-Baptiste Chaillot, sa seconde femme. Au nwis de septembre 1636, le sieur de Goux avait levé un régiment d'infante-


. — 42 -

trente soldats seulement, et l'on luy en avoit envoyé vingt cinq de renfort avec quelques munitions de guerre tirées du chasteau de Poligny, lors qu'on vit l'ennemy s'en approcher. La responce qu'il fit, quand on le somma de rendre la place, fui qu'il estoit de Dole. M fit mourir aux approches dix officiers de l'ennemy el plus de cent soldats ; et depuis, quoy qu'il ne luy reslasi que fort peu de munilions de guerre, il souffrit la bresche, la répara et la deffendit, en sorte que les assiégeans furent contraints devenir à la mine ; laquelle on luy fil veoîr et recognoislre sans qu'il s'en éroeust aucunement ; et l'ayant laissé jouer, après la tour du chas^ leau emportée, il se barricada de chambre en chambre et contraignit le duc de Longueville de luy offrir composition pour éviter la perte d'un si grand nombre des siens qui périssoient aux attaques. Il la refusa tousjours, jusques à ce qu'ayant la m'a in gauche emportée de l'esclal d'une mine et un coup de mousquet au dessusdu col, ne se voyant plus que douze soldats, il demanda quelle composition on luy voulait faire, et luy ayant eslé répliqué qu'il se remit à (a discrétion des assiégeans : « Cela n'est rien, respondit-il, car ils n'en ont point. Qu'ils donnent quand ils voudront, ils ne nie prendront meshuy tout entier», et en celte résolution souslint le dernier assaut, auquel, après avoir receu cncores de nouvelles blessures, il fui.forcé et emporté tout couvert de poudre, de plomb et de sang au duc de Longueville, lequel commanda qu'il.îy* tout à l'heure pendu en ce! équipage. Plusieurs gentilshommes françois en murmurèrent et dirent que l'on ternissoil trop avant l'honneur de leur nalion

rie, <£ cf fut chose remarquable, dit tin contemporain, qu'il n'eut autres capi laines que ses propres Glz, l'alsné desquels avoit commandé aux Pays-Bas. » GiBAftbOT vr. XOZEROV, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 116.


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par la continuation de semblables infamies (I). Néanmoins l'on passa outre à l'exécution, et, Ion que le bourreau le poussa, la corde ayant rompu et ce noble patient so trouvant Irop foible pour estre remonté et guindé de nouveau, il fut arquebuse gisant en terre, comme par un arrêt [du Ciel (2)} plus puissant que celuy du duc de Longueville, et qui sembloit en condamner l'injustice aux yeux de loule son armée *3).

De Fronlenay on passa à l'abbaye de Baume, où, comme dil la tsazette de France, il faisoit bien chaud (4) ; cinquante

(1) Cesl à la courageuse défense de Jean Flamand que font allusion les veis suivants de l'anonyme franc-comtoï* :

L"ne simple maison rien ou bien pea flanquée.

Sans fossés ni dehors, Soustînt d'un camp royal qui l'avuit attaquée

Toutes sortes*d'efforts; A h veue d'un prince et de toute une armée,

Elle se deffendit. Et le coeur d'un sergent la vit toute en fumé»":

Avant qu'il la rendit. J. GAUTHIER. Harangue de ta Franche-Comté de Bourgo tgne au mg des Espagnes {164$., p. 210.

(2) Inédit.

(3) Cf. La cour an marquis de Saint-31. 'in, Dole, 8 juin 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 230; ?.-..atïon de ce qui s'est passé dans la Franche-Comté despuïs que l'année du Roy y est entrée, commandée par monseigneur le due de Longueville (1638). — Affaires étrangères, France, t. HDI.XXIX, fo!. 213; Gaidte de France, extraordinaire du 30 juin 1638; Histoire des guerres intentées dans les duché el comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François el autres, fol. 78 v* ; l'abbé AKNAULD, Mémoires (collect. .MiehauJ , p 493; CAMPIOX, Mémoires, p. 102; GIRARDOT PE XOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 185.

Girardot de Xozeroy place par erreur la mort du sergent Flamand en 1637. D'après une note de Brun, Frenttnay tint contre les Français du 12 au 16 juin 1638. V. Arch. de Btithiers, papiers de Brun, I. xxv.

(1} Le 21 juin 1638. Cf. Relation de ce qui s'est passé dans la Franche-Comté despais que l'armée du Roy y est entrée, commandée |>ar monseigneur le duc de Longuevitle (1638}.— Affaires étrangères, France, t. XOLXXIX, fol. 215 v; Gaiette de France, extraordinaire du 5 juillet 1658 : La prise delà ville et chasteau de Poligni et aullrcs places par le duc de Longuerille ; Meirure frvnçois,l. XXII, p. 225; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. SI v»; RICHELIEU, Mémoires, l. m, p. 265.


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paysans qui s'y estoient retirés y tuèrent presque aussy grand nombre de gentilshommes, et, pour racheter le feu, composèrent à quatre mille frans (1); le reste des habilans de cette vallée s'estoit assemblé sur un rocher dans une caverne fort vaste, où l'ennemy voulut grimper, mais il y perdit tous les aventuriers qui pensèrent tenter le chemin, el s'en relira avec beaucoup de honte el de perte (2).

Pendant que le duc de Longueville esclairoit tous les passages de son armée des embrasemens continuels d'autant de villages qui se renconlroienl sur sa marche et à trois heures de contour, les garnisons de Bellegarde (3), Verdun, Saincl-Jean de Laosne et Auxonne faisoient de petits gros enflés de bourgeois et cavaliers [volontaires elj venoient donner beaucoup d'exercice el de [divertissement] à ceux de Dole, qui, lassés [enfin de leur imporlunités], les repoussèrent et coururent jusques [aux portes d'Auxonne] où, sans crainte ni des canons [ni des sorties, ils en esgorgèrenl (4)J plus de quarante et amenèrent quelques prisonniers (5), lesquels

(1) Théophraste Renaudot dit : cinq mille.

(2) La Gaiellc de France rapporte que la prise de Baume-Ies-3Iessieurs conta aux Français trente à quarante soldats; deux officiers y furent blessés.

$) C'était le nom que portait la petite ville de Seurre, depuis que, par lettres patentes du mois de septembre 1619, Louis XIII l'avait érigée en duché-pairie en faveur du grand éeuyer de France, Roger de Saint-Lary, marquis de Bellegarde. Elle reprit son nom primitif en 1616 Cf. COIRTÉPEE Description historique et topographique du duché de Bourgogne, t iv, p. 581.

14) Il y a dans les éditions précédentes : « Pendant que le duc de Longueville* esclairoit tous les passages de son année des embrasements continuels d'autant de villages que s'en renconlroienl sur sa marche, en trois heures de contour, les garnisons de Bellegarde, de Verdun, de SWean-de-Losne, d'Auxonne, fesoienl (plusieurs] petits gros enflez de bourgeois et cavaliers [volants, qui] venoient donner beaucoup d'exercice cl de [peine] à ceux de Doîc qui, lassez [de leurs escarmouches], les repoussèrent et coururent [jusque sur leurs terres] où, sans • crainte ny des canons [ny de la cavalerie, ils en tuèrent| plus de quarante • Oui leconnaîtraït les cavaliers volontaires dans les cavaliers volants ?

(5} J'ignore à quelle rencontre l'auteur du manifeste fait allusion. Il est peu vraisemblable que ce soiî celle que Théophraste Renaudot mentionne en ces termes: « De Cbâlon, le 5 mars 1639. — La garnison d'Auxonne, qui avoit


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entendus par des commis du parlement descouvrîrent qu'en la forge de Drambon se formoïent les bombes, grenades et baies destinées au prochain siège de Salins ; de quoy le procureur général ayant donné advis au sieur d'Andelot, gouverneur de (la ville (I)î de Gray, il fit partir trois [cens (2}| niousquetiers, cent arquebusiers à rouel et cinquante chevaux, qui, avec plusieurs pionniers armés d'instrumens propres à rompre les barricades, destruisirent en moins de rien tous les ouvrages qu'on avoit fails pour la deffence du lieu, et ayant forcé loutes les advenues de la maison y entrèrent violemment, démolirent les bastimens, ouvroirs, fourneaux et toutes ces machines, dont la perle ne pouvoit se réparer pour cent mille frans (3). • A leur retour, ils eurent sur les bras les garnisons de Talemay, la Marche, Mirebeau et Sainct-Seigne (4), qu'ils remenèrent battants dans leur poste, et de là à peu de temps

tousjours eu du bonheur dans ses courses, a reeeu celte semaine quelque disgrâce, de quarante n'en estant retourné que cinq et deux chartîers, sans qu'on ait encore $ceu ce que sont devenus les autres. * Gazette de France du 12 mars 1639.

(I) Mots omis dans les éditions précédentes.

12) M. l'abbé Suchet et M. Clerc font simplement partir de Gray trois mousqueliers ; il est vrai que, d'après eux, ceux-ci étaient suivis de cent arquebusiers du roi.

(3).La Gazette de France ne parle pas de celte destruction de U forge de Drambon ; je n'en ai pas non plus trouvé trace dans la correspondance du parlement de Dole. Il est cependant difficile d'imaginer qu'Antoine Brun ait reporté à l'année 1638 le coup de main exécuté, deux ans auparavant, par un détachement de la garnison de Gray. Sur la surprise de la forge de Drambon par le capitaine Ermanfroî de Perceval dans la nuit du 4 au 5 juillet 1636, cf. Gazette de France du 12 juillet 1636; PETRET-CIIAMPVAXS, Lettre à Jean-Baptiste Pelrey, sieur de Chemin, p. 48 ; Bovvix, Le siège de la ville de Dole, p. 170; CoirnÉrÉE, Description historique et topographique du duché de Bourgogne, t. m, p. 272.

(4) Talmay et La Marche, villages du département de la Ctfle-d'Or, arrondissement de Dijon, canton de Pontailîer-sur-Saône. — 3!ïreheau, chef-lieu de canton du même département, arrondissement de Dijon. — Saint-Seine-sur-Vingeanne, village du même département, arrondissement de Dijon, canton de FontaineFrançaise.


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surprindrent Monsaugeon (1) et y firent quantité de bultin et de prisonniers. Celle destruction embarrassa fort la suitle des desseins du duc de Longueville, lequel dépescha en France le sieur de Miroméni (2), intendant général de la justice militaire, pour pourvcoir à de nouvelles provisions de guerre, et, ayant appris que S. A. de Loraine s'esloit campée au dessus de Poligny, eut la témérité d'y passer el d'entreprendre de la combattre pour se lever d'un coup les oppositions qui pourroient le retarder de s'attacher à Salins, où esloit le principal object de ses entreprises (3). Ce fut le

(1) Jlonfsaugeon, village du département de la Ilaute-Slarne, arrondissement de Langres, canton de Prauthoy. Cf. Gazelle de France du 23 janvier 1638.

(2) Le personnage dont ii est question seraît-îl 3Iichel Hue, seigneur de la Roque et de 3Kremesnil, conseiller au parlement de Rouen? Je ne le croîs pas, car les fonctions d'intendant étaient remplies par des nwitres des requêtes.

(3) <r il (Richelieu) avoîl Salins dans l'esprit cl on l'asseuroïl qu'avec l'abondance des sources salées qui y sont et la bonté du sel, le distribuant en France el en Suisse, il tîreroit autant d'argent qu'il luy en faudrait pour continuer la guerre d'Allemagne. » Ce fui pour se conformer à ses instructions qu'après la prise du château de Vadans le duc de Longueville tenta de surprendre Salins;, son coup de main échoua, et le cardinal lui écrivît-. a Si vous eussîés peu prendre les saliues de Bourgoîgne, c'eusl esté une bonne affaire, mais ce qui ne se peut une fois se fera en un autre temps. »

Le château de Blelterans tombé ?u pouvoir des Français, le comte de Guébriant était d'avis de * conclure It campagne par ta pièce qui a esté désirée tlez le commencement, qui est la ville de Salins, * mais l'affaiblissement de l'armée ne permit pas île reprendre ce dessein. Cf. Richelieu au duc de Longueritle, 13 aofil 1637 — Lettres, instructions diplomatiques el papiers d'État du cardinal di Richelieu, t. v, p. 1019 ; Subîeî de Noyers au comte de Guébrianl, Contkns, 25 août cl 13 septembre 1637. — LE LABOUREUR, Histoire du mares-' chai de Guébriant, ç. 37 el,40; te vicomte d'Arpajoa à Richelieu, Bfetteraiis, 21 septembre 1637.— xvfTaires'étrangères, France, t. HDLxxix, fol. 179; GIRARDOT DE XOZEROY, Histoire de dix ans de ta Franche-Comté de Bourgongne, p. 195 el 206.

Un diplomate espagnol a dît, à cette époque, que tonte la richesse dé ta province dépendait de Salins, s siendo de tanta importancb aquelfa plaça que si se pct'dtese se perderîa todo por estât eo el eorazon de la provînzia, y porque con solo la sa! podrian Franceses sustentar un exércîto y tener como he dielto à su devorion lo* Ksguîsaros. » SAAVEbSA, Rejazion de la jormda queporordtn de su Mageslad hizo tl am de mitt g seimmtos y treinta y ocko oi Condado de Borgoha. p. 159.


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dix-neufvième de juin que le combat se donna, où toute l'armée du duc de Longueville coucha son reste el fui receue et repoussée par la moitié de la noslre seulement (I), qui apparemment eust achevé le grand oeuvre si elleeust poursuivy la victoire el l'ennemy avec autant de soudaineté et d'ardeur qu'elle l'avoit souslenu avec fermeté el courage (2). S. A. de

(I) Le 19 juin 1638. Cf. Le marquis de Saint-3Iarlin à la cour, de l'armée suri? mont de Poligny, 20 juin 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B236; le duc de Longueville à Richelieu, Chàlean-Chàlon, 22 juin 1638. — Affaires étrangères, France, t. MOLXXIX, fol. 193; Grotius à Oxenstiern, Paris, 3 juillet 1838; le même à Cvmerarius, Paris, 3 juillet 1838. — Episl., p. 444 et 445; Richelieu su cardinal de la Valette, Rue;!, 7 juillet 1638. — Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'État du cardinal de Richelieu, t. ri, p. 58 ; Relation de ce qui s'est passe dans la FrancheComté despuis que l'armée du Roy y est entrée, commandée par monseigneur le duc de Longueville (1638). —Affaires étrangères, France, t. HDLXSIX, fol. 214 ; Gazette de France, extraordinaire du 30 juin 1638 : Le sanglant combat donné entre le duc de Longueville et lé duc Chartes prés de Poligny, où il est demeuré plus de 800 ennemis morts ou blessés; Mercure françois, t. xxii, p. 215; Thealrum Europmm, I. m, p. 951 : Annales de Sainte-Claire de, Poligny (publiées avec une introduction par M<* - Emile Longin), p. 11 : Histoire des guerres intentées dans les dudiè et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 79; FOUSET, Mémoires des guerres de Chartes IV, duc de Lorraine, fol. 209; CAMMOX, Mémoires, p. 102 ; GIRARDOT DÉ NOÏEROV, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 202; RICHELIEU, Mémoires, t. «u, p. 265; MOXTCIAT, Mémoires, t. ï, p. 231; l'abbé ARXAILO, Met,,■■■ires, p. 506; WASSEXBERG, Ftorus Germankus, p. 470; CHEVALIER. Mémoires historiques sur ta ville el seigneurie de Poligny, l. t. p. 286; dom CALMET, Histoire tcdèsiclique et civile de Lorraine, t. m, p. 350; dom PEAXCHER, Histoire générale et particulière de Bourgogne, t. ir, p. 655: comte D'IIAUSSOXVILLE; Histoire de là réunion de la fjorraine â ta France, t. n, p. 75 : C. BAILLE, Le ùmtlé de Bourgogne de 1595 à 1674, p. 87 ; K. CLERC, Histoire des États généraux et des libertés publiques en Franche-Comté, t. il, p. 383; F. DES ROBERT, Campagnes de Chartes IV, duc de Lorraine et de Bar, en Frandte-Cotnlé, en Alsace, en Lotraïne et en Flandre (1633-1643}, p. 23 ; E. DE LA BARRE BcPÀRCO, Deux oimbats sous hmis XIII i Pont-de-Cè ci Poligny, dans le Spectateur mtiitaïre, 4* série, p. 77 ; duc D'AUMALE, Histoire des princes de Condé pendant tes XVP et \VU* siècles, I. ni, p. 575; J. FECVRIER, La balatne de Poligny (Dole, 1895, in-18). (2) Les éditions précédentes portent : vigueur.


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Loraine se [meslant] au plus fort des dangers [donna les ordres] avec un sens aussy [reposé] que son coeur et son bras estaient eschauffés(l) et fut en tout généreusement secondé par le marquis de Saincl-Martin (2). Les particularités de celle journée estans distinctement rapportées en la relation du sieur de Romécour (3) imprimée à Bruxelles (4), il seroit superflus d'y rien adjouster, sinon que Don Antonio de Sarmiento, ambassadeur de Sa Majesté, digne fils de ce grand ministre le comte de Gondomar (5) cl légitime héritier des rares qualités qui l'ont fait admirer de toute l'Europe, y accourut en diligence dès Salins, malgré la liebvre qui l'avoit allité, et nonobstant la saignée qui luy avoit esté faicte le mesme jour ; il y donna coeur aux soldats en toutes façons et remédia aux nécessités de l'armée el usa de libéralités extraordinaires envers les blessés (6).

L'ennemy ayant fait sa retrailte avec confusion après une si rude corvée prit huit jours de repos, au bout desquels

(1) 31. l'abbé Suchet et SI. Clercjont transcrit ce passage de la façon suivante-. * Son Altesse de Lorraine se [conduisit} au plus fort des dangers avec un sens aussy [juste] que son coeur et son bras esloit eschaufîé. »

(2) « Le marqais avec sa meilleure cavalerie estrangère enfoncca l'ennemy et te pressant vivement luy fit tourner le dos et repasser te poste estroit qui estoît entre les deux armées, et lors se voyant secondé mit si avant en désordre Longuevilie que la frayeur entra en son "camp et luy-mesmc commence* de parler de retraite. « GIRARDOT DE NOZEROV, op. cit., p. 203.

(3) Les éditions précédentes portent : Remecour.

(4) Malgré les recherches les plu* persévérantes, il m'a été impossible de ' mettre la maîn sur cette relation, dont l'auteur était "vraisemblablement François de Roméeotirt, grand veneur de Lorraine, fils de Françoi * de Romécourl et de

-3!ârie Jobart. ^

(5) D. Bîego Sarmiento de Acuna, I" comte de Gondomar, tîîs de D. Gardas Sarmiento et de D* Juan* de Acuna. Le comle de Gondomar avait brillamment occupé le poste d'ambassadeur de S. 31. Catholique a Londres.

(fil Un attire document contemporain établit que, dans la journée du 19 juîa, « Son Ex«e don Antonio Sarmiento avoit lesmoîgné sa lihéralîté envers les pauvres blessés, lesquels il avoit recherché d'esquadrott en esqoadren. teurcslargissant deux eu trois ducats à ehascun selon leurs grades. » Délibération du 23 juin 1638.—Arch, de Salins.


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estant rafraichy d'hommes et de vivres et scachanl que S. À. de Loraine avoit quitté son premier poste et faict retrancher toutes nos troupes au-devant de Salins sur le mont d'Yvory (1), il vint attaquer d'un mesme temps la ville el le chasteau de Poligny (2); tout y fut disputé et fallut commencer par les faux-bourgs, où l'ennemy perdit quantité de bons officiers et soldats, et encore beaucoup plus à la ville, qui soustint le canon et la bresche, la deffendit (3) avec bien peu de bourgeois, le reste ayant eslé espuisé les années précédantes par une violente contagion (4), et enfin, la foiblesse

(1) La conduite du duc de Lorraine après ta bataille de Poligny fut vivement blâmée par plusieurs des capitaines placés sous ses ordres. « Depuis ce combat, écrivit l'on d'eux, les mouvements de l'armée el le dernier en particulier sont mystères qui ne sont pas de mon goust et que je n'entends pas. Ce n'est pas que je n'ayè préveu et dïct ce qui en peut arriver. Qui a maïstre il fault obéyr. » Le marquis de Sainl-3Iartïn à la cour, Arbois, 21 juin 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 236. Cf. Gazette de France du 17 juillet 1638; Sarmiento au cardinal infant. Salins, 5 juillet 1638. —C. BAILLE, Âe comté de Bourgogne de'1595 à 1674, p. 115; FORCET, Mémoires des guerres de Charles IV, duc de Lorraine, fol. 215; GIRARDOT DE XOZEROV, Histoire de dix ans de la Frànche-Comtè de Bourgongne, p. 201.

(2) Le 26 juin 1638. Cf. Gazelle de France du 10 juillet 1638; IUd., extraordinaire du 5 juillet 1638 : La prise de la ville et dtasleau de Pdigni el autres places par le duc de Longueville; Relation de ce qui s'est passé dans la Franche-Comté despuïs que l'armée du Roy y est entrée, commandée par monseigneur te due de Longueville (1638). — Affaires étrangères, France, t. SiDLXXix, fol. 216;* Mercure français, I. XXII, p. 226; Tftealrum Europseum,l, m, p. 954; Annotes de Sainte-Claire de Poligny (publiées avec une introduction par M«* Emile Longîn), p 17; CAMPIGX, Mémoires, p. 108; GIRARDOT DE NOZEROÏ, op. cit., p. 204 : WASSEXBERG, Florus Germaiùcus, p. 4S«); RICHELIEU, Mémoires, t. m, p. 265; BERNARD, Histoire du roy Louis XIII, t. u, p. 428 ; CHEVALIER, Mémoires historiques sur la ville et seigneurie de Poligny, 1.1, p. 291.

(3) Les éditions précédentes portent : a ...soustint le canon et défendit la bresche. B

(4) La peste avait emporté en 1636 et en 1637 plus de ta moitié des habitants de Poffgny. Cf. Le maîear dé Poligny à la cour, Poligny, 19 septembre 1636 ; le magistrat de Poligny â ta cour, 30 janvier 1637 : Garnies* â la cour, Poligny, 25 mars 1637. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 205, 215, 219; Annales de Sainte-Claire de Poligny, p. 7; CHEVALIER, op. cit., ». ï, p. 284; PERROX, La preste à Poligny en 1636, dans ie 'Bulletin de la Société d'agriculture, sciences el arts de Poligny, année 1862, p. 43.


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cédant à la force, l'on y entra (1) d'assaut, el là fut mis en pratique tout ce que l'insolence d'un cruel vainqueur peult produire de plus tragique et de plus funeste (2), en sorle (3) que l'on cherche aujourd'hui en quelle place fut autrefois cette belle ville, [l'amour et les délices (4)] de la province.

Le chasteau,; après cinq [cent volées de canon, la prise d'une basse cour, le manquement de munitions de guerre (5)] et le désespoir d'estre secouru, se rendit à composition honnorable (61.

Arbois fut aussy rendu à composition après la bresche faicle (7), et la composition violée si avant qu'enfin celte pauvre ville a passé par le feu comme les autres, el, contre la

(1) Les éditions précédentes portent « l'ennemy y entra. »

(2) II serait injuste de ne pas rappeler ici lé généreux empressement avec lequel plusieurs officiers français prirent la défense des filles de sainte Colette, à qui le dae de Longueville donna une escorte pour les conduire â Salins. V. Annales de Sainte-Claire de Poligny, p. 22.

(3) Les éditions précédentes portent : tellement.

(4) 31 l'abbé Suehct et 31. Clerc ont remplacé ces mots par ceux-ci : une des plus florissantes.

(5) Inédit. Il y a dans les éditions précédentes : • Après cinq (jours de défense et dans] le désespoir d'être secouru .. » Or, le château de Grïmonl ne capitula pas le 30 juin, mais le 29. PIVARD, Chronologie militaire, t. il, p. 530; E. LOXGIX, Soles historiques sur te diâleau de Grimant (I6S8-Î643}, p. 19.

(6) Gazelle de France du 10 jm:'H 1638; Mercure françois, t. XXII, p. 227; Thealmm Europseum, t. ni, '...954; Histoire des guerres intentées dans les dudié et comté de, Bourgogne par Trembteamr, L»rrains, François el autres, fol. 82 v° ; De THALC, Xotice de ce qui s'est fait dans la ville el chasteau de Poligny pendant le siège. — Arch. de Buthîers, papiers de Brun, I. ix. fol. 139 ; GIRARDOT DE XOZEROV, Histoire de dit ans de ta FrandieComté de Bourgongne, p. 201'; CHEVALIER, op. cit., 1.1, p. 293.

0) Le 2 juillet 1638. Cf. Gazelle de France des 17 el 31 juillet 1638; Mercure françois, I. xx», p. 227; Tltcalrum Europseum, t. 'in, p. 954: Histoire des guerres intentées dans les duché et aunté de Bourgogne par Trembteonir, Lorrains, François cl autres, fol. 82 v; GIRARDOT DÉ NOZEROT. op. rit., p. 205; RIUIELIEU, Mémoires, t. in, p. 265; K. Bocssox DE MAIAET, Annales historiques et chronologiques de la ville tFArbots, p. 302; A. VAVSSIÈRE, Éphémérides historiques du département du Jura, p 103.


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réserve expresse qui en avoit esté faicte, le chef du magistrat (1) conduit, non en ostager tel qu'il esloit, mais en esclave, la teste nue, les fers aux pieds et aux mains. Le chasteau de Vadans, de qui l'ennemy (selon sa propre confession) avoit esté fort incommodé pendant le siège de Poligny el d'Àrbois, fut immédiatement après attaqué par luy avec de grands efforts ; deux cent volées de canon y ouvrirent la bres che, qui jusques à deux fois fut courageusement réparée par les assiégés, mais, selon l'adveu de la mesme Gazelle, la cheule d'un bastiment ayant tué plus de quarante de ceux qui estoient dedans, les autres en sortirent avec armes et bagage et tous les avantages qu'ils peurenl désirer (2). Douze jours après dans la retraitte de l'ennemy et sur les ordres du mesme ambassadeur don Antonio de Sarmiento, quelques troupes de Bourguignons reprindrent cette place sur la voue de deux canons de six livres de baie, el obligèrent les assiégés françois, en nombre de quatre vingt, d'y laisser toutes les munitions de guerre et de gueule qu'ils y avoient treuvées et apportées (3). Le mesme bonheur ne nous accompagna pas au

(1) Je ne saurais dire qui était maîeur d'Artois à cette date : il y a dans les délibérations du conseil de cette ville une lacune entre le 4 avril 1637 et le 1" janvier 1639.

(2) Sur la prise du château de Vadâns, cf. Boyvîn, Brun, Toytot et Brun â la cour, Salins, 14 juillet 1638; Foïssotte à la cour, Vaudrey, 14 juillet 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 237; Gazette de France du 31 juillet 1638 : Mercure françois, t. XXil, p. 228 ; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 82 v* ; GIRARDOT DE XÛÎEROT, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 203 ; RICHELIEU, Mémoires, t. nrr p. 265 ; E. CLERC, Histoire des États généraux et des libertés publiques en FrancheComté, ». u, p. 384; E. LoxciS, Xotcs historique* sur le château de Grimont (1638-1693), p. 23.

(3) Le 8 aoïil 1638. Cf. Gazelle de France, extraordinaire du 20 août 1638 : 1A défaite tfune partie de l'armée du Comté, où U est demeuré plus de cinq cens des ennemis morts ou prisonniers, par te duc de /Auiguerilte; Mercure françois, t. xx», p. 229; Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et antres, fol 83; GIRARD&T DE KOZERQY, op. cit., p. 214.


dessein de la reprise du chasteau de Poligny, où deux cent des nostres, faute de s'eslre relranchés, de se bien correspondre et donner la main au besoing, furent partie taillés en pièces, et partie emmenés prisonniers (1). La plus grande part des officiers aymèrenl mieux y mourir que d'attendre quartier et furent treuvés couverts de playes, estandus sanglants sur la terre, leurs picques couppées jusques à l'empoigne, entre autres les capitaines de Ronchaud l'aisné (2) et de Villeneuve (3) ; le sieur d'Àntorpe ("0, maistre de camp, le capitaine de Raucour (5), son beau-frère, le jeune de RonConvaîncu

RonConvaîncu rendu trop précipitamment la place confiée à sa garde, le commandant du château de Vadans fat pendu à Chalon-sur-Saône le 11 octobre 1638. Gazette de France du 23 octobre 1638.

(1) Cf. Sarmiento â la cour, Salins, 12 août 1638. ■— Corr. du parlement. Arch. du Doubs, B 238 ; Richelieu aux maréchaux de ta Force et de Châtillon, Amiens, 21 août 1638.— XvBfRX, Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de Richelieu, t. u. p. 228; Boyvin au prieur de Beltefonlaïne, Dole, 27 août 1638.

— Mss. Chifflet, t. cxxxui, fol. 29; Grotïus à Oxensliern, Paris, 28 août 1638.

— Epist., p. 459; Gazelle de France, extraordinaire du 20 août 1638; Mercure françois, t. XXII. p. 229 ; Histoire des guerres intentées dans tes duché et comté de Bourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 83 v» ; FORGET, Mémoires des guerres de Chartes IV, duc de Lorraine, fol. 225; GIRARDOT DE XOZEROY. op. cit., p. 214; E. Loxciv, Xotes historiques sur le château de Grimant (t63S-t6î3), p. 27

Dans ses mémoires, Richelieu a confondu celte action avec la prise da château de Vadans par le duc de Longueville.

(2) Deux capitaines du nom de Ronchaud servaient dans te régiment de la Verne. J'ignore de qui ils étaient lîls.

(3) Girardot de Xozeroy nous apprend que le capitaine de Villeneuve était 5g£ de soixante-dix ans. •

(4) Alexandre d'Emsketque, seigneur d'Antorpe ftls de Guillaume d*Emskerque, seigneur d'Antorpe, et de Françoise de la Tour. Le sieur d'Antorpe mourut peu de temps après de ses blessures : détenu dans la citadelle de Chalon, il avait cherché â corrompre ses gardes, mais cette tentative d'évasion n'avait fail que rendre son emprisonnement plus rigoureux. Cf. Gazelle de France des 25 sep^ terubre et 23 octobre 1638.

(5) 3!etcliïor de Grachaus, soigneur de Raueourt, fits de François Grachaux, seigneur de Raucouri, et de Françoise de Beaujeu, sa première femme. Son frère aine Antoine avait péri d.m* une rencontre tragique, le 14 avril 1624. Cf S. BERÎI.V, Histoire généalogique de la maison de Iteaujeu-sur-Saâne, dans te Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et ans de la Haute-Saône année 1902, p. 176.


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chaud, l'alphère Jaleranges (t) y furent blessés el emmenés* Dès Vadans l'ennemy recula au lieu d'avancer; mais après avoir rassemblé ses forces el ses esprits pendant unesepmaine (en quoy il fut assez troublé el diverty par le baron de Savoyeux, qui luy dédit soixante maistres, la plus pari gens de condition (2), qui venoient de Blelterans au camp), il retourna sur ses pas el se vint camper au village de Molay, à une heure de Dole, où il se fortifia autant qu'il peut, pour s'y tenir clos et couvert, comme il fit pendant quinze jours saris en vouloir laisser sortir personne, non pas mesme pour respondreà des parties qui dès Dole les venoient attaquer tout près de leurs relranchemens, sinon peu de temps avant qu'ils décampèrent, que le duc de Longueville vint en personne, avec six cens chevaux et deux régiments d'infanterie, à la portée du canon de Dole, d'où il fut salué si promptemenl el par les sorties des soldats et bourgeois pressé si ardemment qu'il redoubla te pas pour regagner le centre de son camp (3). Enfin, sçaehant que nostre armée avoit pris une route bien estoignée de luy, Il marcha en bon ordre pour passer de l'autre coslé de Dole el y venir assiéger le chasteau de Chevigney gardé seulement [par trente soldats et un enseigne de ta compagnie du chevalier de Mougin (i) au régiment de la Verne (5). Ce chasteau ayant esté battu deux

(1} François de Jalîc-range, fils de Pierre de Jalferange, procureur postulant au bailliage de Dole, et de Phîliberte Brocard.

(2) Sur la défaite de ces soixante maîtres, cf. FORCET, Mémoires des guêtres de Chartes IV, duc de Lorraine, fol. 219.

(3) La cour au marquis de Saint-3Iartînt 21 juillet 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Doutis, B 237; Boyvin au prieur de Pellefonlame, Dole, 30 juillet 1638. - Mss. Chifltet, t. cxxxiit", fol. 28; Délibérations des 20, 22 et 27 juillet 1638.- Arch. de Dote.

(4) Hugues-Emmanuel Demongûi, fils de Claude Demongïn, notaire, cl de Françoise Belm, commandait une compagnie du régiment de ta Verne.

(5) Le régiment de la Verne, fort de quinze compagnies de deux cents hommes, avait été levé en 1031 par ordre du marquis d'Aytona. Après avoir défendu, en 1635, la ville de Porrentruy contre le maréchal de la Force, il avait fourni, l'année suivante, le principal élément de la défense de la ville de Dole.


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jours, et la bresche rendue légitime (1)] après la perle de plus de cinquante hommes de l'ennemy, il fut rendu à composition qui portoil que le commandant avec ses armes et les soldais la baguette en main seraient conduits à Dole en seurté (2). Mais, au lieu de Dole, on les mena à Auxonne garrottés el enchaînés comme des forçats de galères, fondant cette perfidie sur les remonstrances du sieur du Bousquet (3), gouverneur d'Auxonne, qui estoit venu au camp et, après la reddition de ce chasteau, avoit asseuré que ceux qui en sortoient avoient porté beaucoup de dommage à ceux d'Auxonne par les parties qu'ils faisoient ordinairement et parla retrailte qu'ils donnoienl â ceux de Dole pour courir.sur le voisinage de France. La Gazette ad voue que ce mesme chasteau, qui sous la garde des François s'estoït rendu à la veue de nostre canon, avoit soulleri colle fois cent el Irenle volées de pièces de batterie. Les mesmes raisons du sr du Bousquet firent démolir ce chasteau el brûler le village de Chevigney. Au décampement de Molay, l'ennemy perdit près de quatre cens hommes, que ceux de Dole luy tuèrent, donnant incessamment en queue sur ceux qui s'escartoient tant soit peu de l'armée.

La prise du chasteau de Chevigney fut suivie de celle du bourg de Pesmês (4), d'où le duc de Longueville, après avoir

(I) Inédit.

<2) Cf. La cour au duc de Lorraine, Dole, 2 et 3 août 1638; la cour au marquis de Saint-5fartïn, Dole, 2. 3 et 4.août 1638. -— Corr. du parlement. Arch. du Douhs, B i'iS; Gazelle de France du 21 août 1638 ; Mercure françois, t. XXII, p. 232; RICHELIEU, Mémoires, t. in, p. 266; E. CLERC, Histoire des Etats généraux el des libertés publiques en Franche-Comté, t. il, p. 384.

(3) Cet officier avait été nommé lieutenant de la ville et du château d'Auxonne au mois de septembre 1636. V. Louis XIII au sieur du Bousquet, Senlis, 22 septembre 1636; le mèine aux habitants d'Auxonne, Senlis, 22 septembre 1636; le même au prince de Condé, 29 septembre 1630. — Arch. d'Auxonne.

(4) Pesmês capitata le 3 août et U garnison qui l'occupait en s rtif le 4. Cf. Articles accordez par monseigneur le duc de Longueville aux gens de guerre et habitants de Pesmes, au camp devant Pesmês, 3 août 1638; ta cour au marquis de Saint-Martin, Dote, 4 août 1638 ; le marquis de Saint-Martin â la


oa

tante en vain les chasteaux de Balançon et de Chantonnay, repassa la Saône pour se couvrir davantage contre nos troupes, qui estoient au-delà de la rivière de TOugnon et sur [li.'sj (1) instances continuelles du parlement quittaient les endrois de la [franche (2)j montagne du costé de Montbéliard et de'[Lure (3)j, où elles avoient repris les chasteaux de Soye et de Gouhenans (4), pour se rapprocher du duc de Longueville. Ce qu'il avoil laissé de genls à l'es mes fui tué en une heure parles Liégeois du régiment du marquis de Saincl-Marlin, qui les surprîndrent. Après le passage de la Saône, l'ennemy attaqua le chasteau d'Autrey, où estoit un sergent de l'ancienne garnison de Gray, nommé Lanoy (ii), avec quelques retrahans ; il voulut comme les autres attendre le canon et la bresche, donnant temps à nos trouppes de s'approcher et ruinant tousjouts l'armée ennemie qui par tant de combats et de fatigues s'alloit fort diminuant. Mats, se voyant hors d'apparence d'estre si tost secouru, comme il luy sembloit nécessaire, il composa de sortir avec armes et bagage, ce qui luy fut bien accordé, mais si sînîstrement que sur le chemin de son retour on luy dressa une embuscade, qui luy enleva et à luy et aux siens tout ce que la composition leur accordoît{6).

cour, Besançon, 5 aoiït 1638. - Cmr.dii jwrtemenl. Areh. du Doute, B23S; Caielie de France da 21 août 1638 ; Mercure frantôi$, t. xxti, p. 233 ; Histoire de* guerre* intentées dam te* duché et &ymtè de fhttrgogtie par TremUecour, Lorrains, Framiix et autre*, M. SI v*; IUCHELIEU, Mémoires, t. m, p. 266; E. CLERC,, OJ>. cit., t. u, p. 381; E. PERCHE?,' Recherches $ur l'eûmes, p. 3Ï9. CI) Mot onnYdans fes éditions pre'efdîntes.

(2) SI. l'abbé Sachet et M. Cferc écrivent : de ta montagne.

(3) Les éditions précédentes forteni : de ta [daine.

(4) Cf. Le due de Lorraine â h cour, Besançon, 4 août J638; Monnier à fa cour» Besancon, tOaoflt 1638.— &m\ du jKtrtement. Arefi. da Dt)uhstB 238; Oaietle de France du 21 aoftt 1638.

(5J Claude do Lannoy, fit* AU Guillaume de Lannoy et de Claudine PoneeHn.

(6) Sur la prise d'Autre? (22 août 1638), cf. Grottus â Oienstïern, Paris,

28 août 1638. — E\MI.> p. 45D; ihnette de France da 4 septembre 1638;


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Le lundy suivant, vingt-troisième du mois d'aoust, Champlite fut assiégé pour la troisième fois. A la première (deux mois après le siège de Dole) il Tavoit esté pendant quatre -jours par les troupes commandées du cardinal de la Valette (I) et dti ducVeymar, sur qui les habïlans avoient fait de courageuses sorties, attendant le secours qui leur arriva de l'armée impériale sous la conduilte du comte Gallas. La seconde fois, il fut emporté d'assault (comme il a esté dit cy-devanl) et depuis s'estoil par une action héroïque remis soubs l'obéissance de son souverain (2). Celte dernière fois il fut de mesme forcé [après sept (3)] assauts soustenus d'un petit nombre [d'babitans (4)] qui y restaient [et de soixante soldats de garnison sous le commandement du sieur Danjoux (5), qui y fit tout ce qui se pouvoil attendre d'un

Mercure franeois. t. xxil, p. 233 ; Histoire des guerre* intentée* dan* te* duché et comté de Uourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autre*! fol. 84 v»; MoXTéLA?, Mémoire*, 1.1, p. 231; RICHELIEU, Mémoire*, .1. ni, p. £66; MACIIÊREÎ, Journal de ce qui s'est passé de mémorable à Lengre* et aux environs depuis 1628 jusqu'en 1658,1.1, p. 03.

(1) Louis de Xogaret de ta Valette, cardinal, fils de Jean-Louis de Nogaret de la Valette, due d'Épernon, colonel général de l'infanterie française et gouverneur de Guyenne et de Gascogne, et de Marguerite de Fois, comtesse de Caudale.

(2) Rien de moins héroïque, en réalité, que la façon dont les Franc-Comtois s'étaient défaits le 4 décembre 1631 da «îear de la Motte, gouverneur da château de Champlttte, et da sieur de Montîgny, son lieutenant, « lasqoeîz furent priez à souper hors dudicl chasteau par certains habitants de Iadîctê tille et estant en ladicte maison furent prodïloirement tuez. El comme il ne restoît que vingt soldats ou environ aadîct chasteau, un caporal noble de coeur et d'effect se mil fort bien en deuense pour ne psrdre la place, croyant avoir du secours, mais les perfide? luy persuadant do se rendre la vie sauve et faisant semblant de parlementer avec luy poar son assurance*, le firent tuer par un Comtois qui te tua depuis l'église S^mct-Christophe, et par ce moyen fut le chasteau perdu. * MACHERE?, Journal de ce gui s'eut passé de mémorable à Len'jre* et au* enriroM depuis 1628 jusqu'en IG5S, 1.1, p. 86. -

C'est à toit que le curé d'Hortes place cet événement peu avant Pâques de l'année 1638. (3} M. l'abbé Sachet et M. Clerc ne parlent que d'un assaut,

(4) Les éditions précédentes portent : de soldats.

(5) Je n*at pa découvrir qui était ce gentilhomme


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brave gentilhomme et vaillant capitaine, lequel, ayant encore regagné (1)] le chasteau avec ceux qui purent - - happer à la fureur d'un ennemy insolent et altéré du sang de ce pauvre peuple, s'y deftendit constamment, jusques à ce qu'il eut advis de nostre armée (qui n'estoit qu'à deux heures) qu'il deusl composer comm' il pourroit, sans espérer aucun secours (2), car lors, encore à la grande instance des habilans, il capitula, la vie sauve pour eux, à la réserve des nommés Champion, Caillet, Cornu, La Croix, Paulhelerel, [Le Corpsbien fa ici et La Gauche (3)], qui demeuroienl à la disposition du duc de Longueville pour avoir servy de plus puissans instruments à la réunion de ladicle ville à la souveraineté de son prince légitime, l'honneur sauf aux femmes et filles, la liberté aux ecclésiastiques de vacquer à l'office divin; au capitaine (4) le pouvoir d'emmener quatre chevaux, aux officiers chacun un, aux soldats d'emporter leurs armes, marcher enseigne desployée et tambour battant, avec escorte suffisante jusques au lieu de Gray (3). Àussy tost que les

(I) Inédit.

(2} Lo dae de Lorraine aurait voulu secourir Cliamplïtte, car cette seigueurie appartenait â sa femme de campagne, Béalrix de Itusance, princesse de Canteeroîi mais il n'osa pas imposer sa volonté â ses principaux officiers, qui se jugeaient trop ieférieursen forces aux Français. « C'estoif, dit un contemporain, l'arrière-boutique que lt pluspart gardolent, si S. A. cust suivi les sentmiens de ceux de ta province, de dire qu'elle ne l'avoîl fait .pour le bien de l'esttf, mais parce que c'csloît une terre da patrimoine de Madame. » FORCE?, Mémoires de* guerre* de Charte* IV, duc de Lorraine, fol. 225. Cf. E. CLERC, Histoire de* Etat* généraux et des libertés publique* en Franche-Comté, t. H, p. 381.

(3) Inédit.

(I) Les éditions précédentes portent : aux capitaine.*.

t.5) Le 26 août 1638. Cf. €oielte de France du II septembre 1638; Mercure français, t. xxil, p. 231 ; Histoire des guerre* intentée* dans tes duché et comté de Uourgogne par Tremblecour, Lorrains, Franchi* et autres, fol. 81 v ; îstiblet de Xoyers aux maréchaux de la Force et de Châtilton, 3 septembre 1638. — AlfcERY, Mémoires pour l'histoire du cardinal dite de Richelieu, t. H, p. 232; FORGET, Mémoire* des guerre* de Chartes IV, duc de Lorraine, fol. 225; RICHELIEU Mémoire*, t. ut, p. 236; MOYTGLVT, Mémoires, 11, p. 231 : MACHERE?. Journal de ce qui s'est [nissé de mémo-


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gens de guerre furent sortis, on démolit les murailles de la ville, on cassa les cloches, on mit hors des portes toutes les femmes et les enfans, sans leur vouloir donner un morceau de pain, les faisant périr de famine à l'ombre de leurs fouyers. On emmena prisonniers les plus commodes, et l'on condamna les pauvres aux galères. Quant aux six réservés, deux furent pendus après avoir souffert des supplices du tout eslranges, et un lier ayant sauté du chasteau en bas et s'estant froissé les jambes fut achevé à coups de mousquets. Les autres ne purent jamais cire retreuvéset s'eschappèrent adroictement. Celte petite ville digne de tant de recommandations estant ainsy demeurée sans assistance, l'ennemy croyoit que, sur l'exemple de sa peur et de son désastre, les chasteaux du bailliage d'Amont ouvriraient leurs portes et envoyeroient les clefs à la rencontre du duc de Longueville, mais y ayant trcuvè tout le contraire et en chacun une volonté imployablc (i) de mourir pour le service de son Roy, il tourna [teste (2)] contre la Bresse, sur les clameurs des peuples attirées par les courses continuelles du sr de Darnans (3) sur eux, jusques à prendre le sieur de Gouniera n s (4), cavalier francoîs, gouverneur de Sainct-Amour (5),

rable à Lengres et aux environs depuis 1628 jusqu'en 1658, t l, p. 93 ; l'abbé BRIFFAU?, Histoire de la seignearie et de ta ville de Champtitte, p. ttl.

(H Les éditions précédentes poitent: incroyable.

{i\ M. l'abbé Sachet et M. Clerc ont écrit : * tourna [sa route] contre la Bresse. » • -

(3) César du Sais, baron d'Amans, seigneur de Vîrechàtel, la Viîette, etc., fils de lïumberl da Saix, seigneur d'Amans, et de Claudine du Pont.

Ci) M l'abbé Sucliel et M. Clerc ont lu : Gonnnlans.

(5 a De Chaton, le 4 septembre 1638. — La semaine passée, te sieur de Gommeren, gouverneur de Saint-Amour, ayant esté invité â une première messe an couvent des Augustîns, situé hors la ville, fut pris par quelques Comtois qui s'estoient cachez dans l'église, lesquels se présentèrent ensuite à ta porte du chasteau, menaçant de le tuer, si la garnison ne rendoît la ville. Mais cette sommation ayant esté inutile par l'ordre que ce gouverneur avott donné en cas qu'il fost pris, qu'on le laissas* plustost poignarder que de rendre la place, tes


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et blesser le commandant de Cuseau à la barrière de la ville ( 1), obliger seul avec une compagnie de volontaires une province entière de mettre en pied de nouveaux régiments, d'assembler le ban et arrière ban de la noblesse avec le corps de la milice ordinaire pour se couvrir et garantir de ses efforts (2).

Voilà le pou rira ici raccourci et une figure en petit volume non de toutes les misères que la Franche-Comté de Bourgougne a souffertes dès le siège de Dole, mais de celles que les François y ont façonnées et répandues de leurs seules mains, sans toucher aux autres qu'ils y ont attirées et dont leurs injustes attentats les ont rendu les sources et les autheurs.

Les usurpations de la Loraine, de i Alsace, du comté de Monlbéliard (3), des terres de Tévesque de Basic (4), d'une

ennemis frustrer de leur attente le menèrent prisonnier, ea la maison du baron d'Aman. ■ Gazette de France du 11 septembre 1638. Cf. CORNEILLE SAISTMARC, Tablettes historiques, biographique* tl statistiques de la dite de Saint-Amour, p. 228.

Dans l'extraordinaire da 8 avril 1639, Théophraste Renaudol attribue la capture da sieur de Gommerans â « un gentilhomme de Saint-Amour, nommé le Merle. » Pour se racheter, le prisonnier dut payer une rançon de 200 pistoles. Gûietle de France da 18 décembre 1638.

(t) Le gazétier qui rapporte que le baron d'Aman « vint jusques à la barrière, où il tira le coup de pistolet, «- ne parle pas de ta blessure du commandant de Cuiseaux. L'année suivante, César du Saix tenta encore de s'emparer de cette petite ville par surprise, maïs ses éclaîrears furent découverts par une femme, qui donna l'alarme â la garnison. Cf. Gaietfe de France Aés 4 septembre 1638 et 26 mars 1639.

(2) Sur le rôle du baron d'Amans en !638, cf. Guerres de la FrancheComté sous Louis Mil en ce qui concerne le baron if Amans, p. 3; E. CLERC, Xolice historique sur le baron d'Amans, dans tes Mémoires de I* Société d'émulation da Jura, année 1815, p. 236.

(3) Une garnison française occupait Monlbéliard depuis 1633 Cf. Galette de France Au 15 octobre 1633; Mémoire dé Pierre Vessatut, de Monlbéliard, sur ses négociations à la cour de France en 1633, 1686, 163/ et 1639, dans les Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, t. u, p. 459; Bois b& CHESKE, Recueil mémorable, p. 85; Bovvis, Le siège de ta tille de Dole, p. 18; P.-E. TCÊFFERD, Histoire des' comtes souverains de Monlbéliard, p. 510.

(I) En 4635, le* Français s'étaient emparés de Porrentray, ville qui dépendait de Yé\hhè de Bile. Cf. Galette de France du 23 juin 1635; /fcfcf., extraor-


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partie du Montferrat.des villes de Suze et de Pignerole, de la Vallolinc (en quoy les vefves et les pupils des princes les plus amys et alliés de la France (1) n'ont non plus esté espargnés par elle que les Rochelois) ont servi d'avancoureurs à celte sienne dernière entreprise [la plus difforme de toutes les autres, et qui plus souille l'honneur et abaisse la dignité de la monarchie françoise auprès de toute la chreslienté, n'y ayant rien de si honteux pour elle et si préjudiciable à sa réputation, soit en son projecl, soit en son exécution, soit au principal, soit aux deppendances, soit en son tout, soit en ses parties (2).]

Autresfois nous avions icy veu, soustenu el repoussé Henry quatrième, père du roy de France à présent régnant (3), mais,

dinaire da 25 juin 1635 : Articles accorda par te mareschal de la Force, général de l'armée du rot, au sieur Louis de la Vergue, mestre de camp d'un régiment pour le duc Charles de Lorraine; FOMEXAV-MAREIIL, Mémoires (coll. Mïchaud), p. 243; GIRARDO? IIE XOZEROV, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Rourgongne, p. 69; LA FORCE, Mémoires, I. tu, p. 136.

(I) L'auteur du manifeste commet une erreur plus ou moins involontaire; on ne voit pas, en effet, comment l'invasion de la Franche-Comté par les armées de Louis XII! en 1636 put avoir pour <• avant-coureurs * les procédés de ce monarque envers les veuves de Charles de Conzaguc-CUves, duc de Mantoue, mort te 15 septembre 1637, et de Vtclor-Amédée H, duc de Savoie, mort le 7 octobre 1637.

i2j Inédit.

(3) Dans ce passage, Antoine Brun fait du père de Louis Xllf un portrait que n'auraient pas reconnu bon nombre de Franc-Comfoîs. Le souvenir Atîs exactions du Béarnais était encore vivant au pied du Jura; il avait impitoyablement traité ht plupart des villes dînl il s'était emparé ; un de ses lieutenants avait fait pendre â im arbre le capitaine. Morel après la capitulation d'Arboïs ; lui-même avait paru ne songer qu'à se garnir les mains pendant sa passagère conquête. Aussi, lorsqu'on connut en Franche-Comté l'assassinat de Henri IV, honora-t-on comme un « magnanime et généreux martyr • François Ravaillac, e pour avoir tué le tyran ; K les chaires des églises de Besancon et de Dole retentirent de * déclamations martvroîogtques » â la louange du meurtrier, et une tradition veut que ses parents se soient réfugiés aux environs de Lons-te-Saunïer. Cf. CiiEViftNV, Response sur te Siège dé Dole composé par le conseiller Roivin au parlement dudicl Dote [KM. nat.}, fol. 29 et 34 v*; A. RôirsSET,


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quand il vint â nous, nous l'attendions; il menassa avant que de frapper, et. quand il frappa (1), ce fut en soldat; la fraude, la dissimulation, les violements, le feu, les sacrilèges n'accompagnèrent point ses armes ; au lieu qu'à cette fois, par une subversion générale de toutes choses, on nous a envoyé caresser, accueillir, complimenter par des gens d'église, d'espée,de longue robbe (2), lors qu'on a voulu nous porter le

Dictionnaire des communes du Jura, ». lu, p. 422; E. Lovcix, Simon de Vitlerstafaye et sa réponse au livre de Jean flotjvin sur le siège de Dole, p. 47.

Sur l'invasion de ta Frar.che-Comté par Henri IV, cf. Histoire des guerres intentées dans les duché et comté de Uourgogne par Tremblecour, Lorrains, Françoit et antres, fol 35; SLIXY, Mémoires, l i, p. 300; PALMA CAVE?, Chronologie novenaire, p. 666; BOXIEMPS, Discours sommaire et véritable de la ville itArbois et de la prime et sac d'iceile hoslillement en Tan 1505, dans Us Deux Rourgognes, t. i, p. 2il ; J.-B. DÉCHET, Recherches historiques sur ta ville de Salins, t. i, p. 299 ; E. Botssox DE MAIRET, Annale* historiques et chronologiques de la ville d'Arbois, p 223 ; ïo., Us soirées jurassiennes, p. 6; CORNEILLE SAINT-MARC, Tablettes historiques, biographique* et statistique* delà ville de Saint-Amour, p. 268; A. CIIERE.IL*, Journal de Jean Grirel, seigneur de Rerrigng, contenant ce qui s'est passé dam le comté de Uourgogne pendant l'invasion française et lorraine de 1595, p. 117; A. COITEZ, Henri IV devant l*oligng(l595). dans le Rulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de Polïgny, année 1862, p. 75 ; E. CLERC, Reddition de la ville de Uns-te-Saunier en 1595, dans les Mémoire* de la Société d'émulation du Jura, année tS73, p. 217.

(1) L'aggression du Béarnais avait été, en effet, précédée de l'entreprise des sieurs dilaussonvilie et de Trembîecourt. Cf. Histoire des guerre* intentées dans les duché et comté dp Uourgogne par Tremblecour, Lorrains, François et autres, fol. 20; Des choses qui se sont passées dans le comté de deux gentitshomme* lorrains (1595), dans les Mémoire* et document* inédits pour sertir à l'histoire de la Franche^Comté, t. vu, p. 409; Aoai GRAPPIN*, Mémoire* historique* sur tes guerres du XVI' siècle dans le comté de Bourgogne, p. 117; A. CHÉREAU» op. cit., p. 33; /. GAUTHIER, L'invasion de d'Aussonville et Tremblecour au comté de Uourgogne, dans le Rulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de ta Haute-Saône, année 1896, p. 99.

(2) Allusion aux démarches du sieur de Campreiny, de l'abbé de Coursan et des conseillers au parlement de Dijon Alviset et Sanmaise. Cf. BOHIV, Le siège de fa ville de Dote, p. 21, 39 et 37 ; GIRARDOÏ DE XO/L&ÛV, Histoire de dix aux de la Franche-Comté de Bourgongnc, p. 47 et 83; ALBERV, Histoire du cardinal due de Richelieu f p. 271.


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coup mortel ; on a tasché, un an entier sans discontinuation, d'assoupir les membres dont on préparait la section, et jamais ni tant d'ouvriers, ni tant d'oui ils, ni tant de seings ne furent employés à la fabrication d'une machine trompeuse, laquelle avoil le dehors tout paré de roses et le dedans tout hérissé d'espines, portée sur des roues calfultrées (1) pour rouller à petit bruit, mais lors qu'elle commença d'esclaller et que le ressort meurtrier qui en de voit ouvrir les secrets eut joué, on en rit partir des monstres plus horribles et farouches que du fond de la Libie.

Sans double que la postérité aura peine de croire et horreur de lire ce qui s'est passé en celle'guerre, si quelqu'un a la force et la résolution de luy en laisser l'histoire entière, qui devra eslre escrite en caractèresde sang. Mais après tout il conviendra d'avouer, en examinant curieusement les circonstances, que la conservation de la comté de Bourgougne est toute miraculeuse et un ouvrage immédiatement sorti de la main de Dieu, qui l'a regardée comme son vray, plus pur et plus ancien héritage, comme le plus précieux trésor de la religion et le fort plus asseuré de la foy et de la piété. El pour ce ne peut-on doubler aucunement que celuy qui est le vicaire de Jésus-Christ icy-bas et qui, à l'imitation de son maislre, doit eslre prince de paix et d'union, ne s'intéresse bien avant avec tout le sacré collège des cardinaux en la persécution de cet Estât, qui ne souffre à autre titre que pour eslre Odelle à son Dieu et à son Boy, et pour avoir tousjours constamment rapporté toutes ses actions à ce seul et unique but(2). Le

(1) M. Clerc écrit : calfattèes.

(2) Nos pères ne séparaient pas dans leur conception da patriotisme l'attachement à la foi catholique de ta fidélité au souverain et on eût été mal venu à leur déclarer que l'intérêt supérieur de la religion leur commandait de déserter une cause vaincue. Faites, écrivait en 1637 te parlement de Dole au commandant d'une petite place, ce que do't un homme de bien à Dieu, au roi et â la pairie, » C'est à ce loyalisme invincible que rendent hommage les lignes suivantes t * Quai betla, quas catamitates, qu* incendia expertns non est Bargundi» cemitatus, ut suam erg* Hegeni catholicuta obedientiam ac fideru taerétur ? Née tjrannïs et


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Saincl-Père considérera de plus que par la continuation de celle guerre, où il y val de l'honneur des autels, la pureté de la foy que nous avons si généreusement maintenue, que nos prédécesseurs dès tant de siècles nous ont transmise sans altération et en sa première splendeur, pourroiteslre affoiblie et corrompue de son temps, lequel malheur un digne successeur du prince des aposlres semble eslre obligé de parer avec toutes lés forces et les foudres de l'Eglise, ne souffrant pas que des enfans d'obéissance si tendrement aymés du SainclSiêge et si respectueux envers luy soient pirement traillés par les ministres et suppôts du Roy très chresiien que n'ont esté les hérétiques rebelles ses subjects, â qui on n'a démoli ni temples, ni maisons, non pas rnesme oslé les dignités et prérogatives qu'ils possédoienl auparavant ; au lieu que, parmy nous (sur qui le roy de France n'avoîl rien à cognoistre ni en blanc, ni en noir) on n'a veu de sa part qu'embrase* mens,-saccagemens, emprisonnements, tortures, supplices ordinaires et extraordinaires, proscriptions, profanations, démolissemens et violements de femmes et de filles, les unes forcées au conspect de leurs maris, les autres arrachéej d'entre les bras de leurs mères pour assouvir la rage et ta lubricité des gougeats* El, parmy ces outrages et vexations, on a remarqué le courage et la fidélité de nostre nation s'eslever de plus en plus, comme le saffran sous la gresle et le palmier sous la charge qui l'opprime, l'affection de nos peuples logés à l'extrémité de la domination du Roy nosire souverain (1)

barbara hosttum erudeîïtas, nec infecta eîemenfa, laraetst omnta adversus iltani viderentur conspirasse, ejus constantiani frangere polaere. Forlana?, patria et tïta fîdelibns îtîis subdïtïs eripï poluerunl, geacrosa Rdeîitas et smeerus in domi» niinî legïtïmum amor adimî nunquani potutt. * SAAVEORA, Idea prineipis chrisliano^poUtici centnm symlmlis expressa, p. 416.

(I) Il n'est nullement paradoxal d'avancer qtié réiotjnement de l'Espagne a contribué à accroître l'attachement des 4'ranc-Comtois â leur souverain ; rares étaient, parmi eux, les politique* qui se reniaient compte du déclin de la monarcMe; sous lés successeurs de Philippe II, h cour de Madrid était toujours, aux


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s'estant pareillement montrée extrême et jusques à des termes qui sembloient au-dessus de la nature, s'estant treuvé(l) en tout eage et en tout sexe un mespris uniforme et constant de la vie et des biens pendant trois années de suitte, et avec ce seul désir de demeurer fermes en leur religion et en leur devoir envers leur prince (2). En quoy il n'ont peu eslre non seulement divertis, mais tant soit peu alenlis, ni par les mauvais succès que les armes de la maison très auguste d'Ausli-iche rccevoient aucunes fois en quelques endroits et occasions d'importance, ni par les nécessités et famines, ni par les offres, promesses et menasses des IVançois, en sorte que l'on a veu tous les prisonniers des nostres,qui estoient entre leurs mains et qui pouvoient vivre parmy eux avec assez d'ayse et d'abondance, vendre ce qui leur restoilde meilleur et espuiser la substance de leurs plus proches pour se racheter et retourner de nouveau de (Tendre leur patrie parmy beaucoup d'incommodités. Nos ennemis mesmes confessent que de la moindre personne de celle province que le sort des armes a réduit à leur puissance, non seulement ils n'en ont peu tirer aucune pirole désadvantageuse aux princes de la très auguste maison d'Âustriche et de leurs ministres, mais pas une aussy de louange et d'approbation pour la nation française, quelques prisonniers a van s mieux aviné expirer dans les derniers supplices et par ta main d'un bourreau que de dire une fois Vke le roy de France (3), et quelques autres interrogés pour*

yeux de nos ancêtres, la puissance dont un auteur a pu dire sans rien exagérer t t De Parie au traité de Venins. l'Espagne tient lé premier rang; elle commande en Europe, parce qu'elle a la force militaire, t'unîlé politique, la centralisation da gouvernement. » A. MORÉL-FATIO, Élude* sur l'Eipagne, 1.1, p. 23.

(I) M. l'abbé Suchet >.Vh : car il s'est trouvé.

(â) Edition de 1866 leurs princes.

(3) Les Franc-Comtois étaient à cette époque animés d'un têt loyalisme qu'âti témoignage du grand-maître de l'artillerie française ils se seraient plutôt fait écorcher que de rien faire co'ntre leur patrie; tussi refusaient-ils obstinément de pousser un autre cri que : Vive te roi d'Espagne ï En t6lO, un caporal du


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qttoy ils vouloient [retourner (l)j au comté de Rourgougne qui alloit périssant de jour à jour (2), a vans respondu que tant qu'il y resteroit sept pieds de terre, ils vouloient les aller deffendre et en toute extrémité y faire leur sépulture ; lesquelles actions de fidélité et de constance les François onl attitrées de rage et de forcénement(3), et de là pris de nouvelles matières de transports et de vengeance contre nous,à guise des anciens persécuteurs de l'Église, que les professions de foy (4) des saincls martirs faictes au milieu des tourmens enllammoient et animoient de plus en plus à de nouveaux genres de cruautés (a). Aussi d'une part l'expérience très dure de leur aniinosilé en noslre endroit, marquée par lanl de tragiques et lamentables effects, et leurs rescriptions (6) d'ailleurs à leurs confidents de mesme parts nous ont appris en quel rang d'inimitié ils nous tenoient et les sentiments qu'ils avoient de

régimer? de ta Verne sauta avec une vieille tour minée" de Saint-Vtie et retomba, «les cuisses froissées, le corps et le bras gauche tout couvert de ruines, la teste et le bras droit hors dicelles. Un sergent françois. dit l'historien de la guerre de Dix ans, courut à luy, ta Italcbarde â la main, et luy mettant la poîncfe dans le gosier luy voutot faire recognoistre te roy de France. Le caporal, an contraire, donna toutes sortes de bénédictions au roy son maîstre et en le bénissant finit sa rie de divers coups qu'il rceeut. * L'année précédente, les domestiques de l'ambassadeur de France à Borne avaient serré Jusqu'au sang les doigts d'an tout petit enfant avec le rouet d'une arquebuse sans parvenir à lui faire crier : Vite te roi de France! Cf. La Meilleraie â Richelieu, du camp devant Dote, 25 juillet 1636. — Affaires étrangères, France, t. MÛLWLV, fol. 151 ; Gutette de France, extraordinaire du ! 4 juin 1636; Boyvîn au prieur de Bellefontaine, Dole, 19 juin 1610. — Mss. Chîfflet, t. cxxxiii, fol. 101 % BoïVi.v, Le siège de la ville de Me, p. 121; GCRARDOT DE NOZERÔV, Histoire de dix ans de ta Frûnche^Comlè de Rourgongne, p. £46 j C.-E. BIGEO?, U Bourguignon intéressé, p. 141 : I»., La tnotencia y Fidelidad del Franco Condado deBorgonà a to* pie* de su Magéstad, fol. tt v\ (1} M. Fabbé Suchet et M. Clerc écrivent : raller.

(2) Édition de 1866 : de jour en jour.

(3) M. Clerc a lu : forcemens.

(4) M. Fabbé Stscliet écrit : la profession de foi, et M. Clerc : la profession delà foy.

(5) Éditions précédente* t supplices.

(6) Mêmes éditions t leur réseription.

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hostre conduille. Voicy à peu près le sens et les paroles d'une de leurs lettres adressée à un des principaux officiers de l'Estal de Neuchastel par un des domestiques du duc de Longueville (I): «,Nous avons jusques icy inutilement employé la douceur et la force pour abbaisser la vanité et fleschir l'endurcissement des Francs-Comtois ; on auroil pluslost miné Monlmélianl et sappé le Havre de Grâce que changé l'humeur de ces sauvages ; ils se battent partout, dans les villes, dans les chasleaux, dans les villages, dans les clochers, dans la campagne et dans les bois; et, quand ils sont nos prisonniers, encore nous font-ils la guerre. Chacune année (2) ils nous usent une bonne armée, et, pour peu qu'on les esloigne (3), ils passent nos rivières commodes désespérés et nous viennent chercher furieusement chez nous, ce qui nous oblige d'en exterminer la race du premier jusques au dernier ('»)• Si monsieur le Prince et monsieur le duc de Veymar n'a voie ni fait leurs efforts pour les mettre â la raison, on accuserait noslre maislre d'y aller trop molemenl ; mais ceux qui en parleront s'y treuveroienl bien empeschés eux-mesmes ; on luy mande de Paris que la Savoye ayant esté prise en quinze jours, Suze et Pignerole en trois sepmaines, l'Alsace en trois [moisj. la Loraine en quatre, on ne peut comprendre qu'un pays plus foibte, entouré de toi.s nos Estais et détaché de cent

(I) La souveraineté de Ncuehâtel avait passé par alliance de la maison de Bade-Hochberg à la maison 4'Orléans-Longuéville.

(£i Éditions précédentes : chaque année.

(3) Le vérité, est-il besoin de le dire, a ici le sens du verbe réfléchi s'éloigner.

(4j L'n capitaine français devait dire un peu plus tard des Franc-Comtois : « Ifs sont si amateurs de leur franchise qu'il* hasarderoient leurs biens et leurs vies pour la maintenir et atmeroîent mieux perdre tout ce qu'ils ont au monde que de changer do domination, ce qui fait qu'il est fias difficile qu'on ne pense de les assujettir, d'autant qu'on ne peut le f.tire qu'à coups d'épée et qu'il faut abattre le dernier de cette nation avant que d'en cire le maître. » MOXTGLAT, Mémoires, t. I, p. 129. .


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lieues de [tous ceux de (1)] la domination d'Espagne, estant si puissamment attaqué, résiste trois années entières. »

De tout ce que dessus on peut recueillir et conclure, ou vraysemblablement augurer et se promettre :

Premièrement, que la France ayant eu toutes les faveurs de la fortune pour la direction de ses entreprises contre nous, les vents, la pluyeel le soleil à sa disposition, l'opportunité du temps etdcs affaires la plus grande en toutes rencontres qui se soit jamais veue, ayant combattu du bord de son royaume, fait ses appresls à loysirel dans l'ignorance de nostre part de ses desseins (2) par l'esblouissement trompeur qu'elle nous donnoit et les illusions continuelles qu'elle nous suscitoit, ayant fait ses efforts lors qu'elle avait le choix des hommes. qu'elle pouvoit les changer et raffraischir à volonté, que le duché de Bourgougne esloil entier et n'avoil pas encore senti nos courses [ni celles des Cravates (3)], lors que noslre pays mesme leur pouvoit fournir des quartiers et logemens aux environs des places assiégées; que sur la face de la (erre et dans le fond des villages se relreuvoie.nl les paslurages, les vins et les bleds en abondance pour tenir te soldat en haleine (4); ayant eu la commodité, pendant la liberté du

(1) Inédit, comme, deux lignes plus haut, le mot t mois.

(S) M. Fabbé Sachet a lu t désirs.

(3) Inédit.

, (4) Dans le numéro de la Ga:elle de France du 7 juin 1636, Théophraste Benaudot avait dît qu'on rencontrait autour de Dole a tant de bîeds, vins et autres provisions » que tout s'y donnait presque pour rien, et l'extraordinaire du 14 juin suivant avait montré les fourrageurs ramenant au camp e plus de $0 mille bestes à corne, qui ne s'y vendoient pour le plus qu'an csctt h pièce, * On n'a d'ailleurs qu'à se reporter au Projet de voyage du Roy de 1635 pour voir qu*une des raisons alléguées par Richelieu en faveur de l'occupation du comté de Bourgogne était fa fertilité de celui-ci. «: Il est bon et gras, s disait le cardinal, et il ajoutait : * Ouand on ne feroil que manger et ruiner le pays, qui est le pis qui puisse arriver, ce sera toujours «tt grand avantage. » Lettres, instructions diplomatiques et papiers dtElal du cardinal de Richelieu, t. v, p. 194.


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commerce et dans la fréquentation qui se faisoil d'une nation â Paulre, soubs le privilège de la neutralité, de taster le poulx à qui les François ont voulu, semer leurs mauvaises graines et se servir de lous les artifices qu'ils avoient préparés de longuemain, et avec tout cela n'ayant peu néanmoins donner la moindre atleinte à noslre constance; ayant recogneu tous leurs travaux de mesme nature envers eux qu'ils se sont tesmoignés envers nous, s ça voir ingrats et infidelles, et enfin ayant veu pendant trois ans qu'avec la conscience ils avoient perdu leurs peines et leur entendement ; il est bien à présumer que cy après encore avancerontils moins à la conquesle de toutes les places principales (1), qui restent entières, fortifiées au double (2) de ce qu'elles estoienl auparavant et plus asseurées parla ruine de toutes les autres moindres, d'où l'ennemy pouvoit tirer de la subsistance à nostre dommage.

Secondement, que nous ne pouvons doubler du redoublement de la paternelle affection du Roy noslre souverain envers nous et de tous les princes de sa très auguste maison; la grandeur de leur générosité joincle à celle de nos services le nous doivent persuader. Quand ils considéreront ce que nous avons fourny de sang et de biens, avec quelle patience nous avons attendu leurs armées de secours, avec quelle largesse nous les avons receues, avec quelles incommodités nous les avons entretenues, les nourrissant de nos entrailles et de la dernière substance des peuples espuisés et qui ne vivent plus

(1) Lés éditions précédentes portent. fortes. L'auteur du manifeste ne parle pas des places fortes de la Franche-Comté, mais des villes auxquelles D. Antonio Sarmiento songeait, lorsqu'il écrivait en Espagne « que l'unique moyen de conserver la Bourgonfne au Boy estoît de la concentrer aux quatre villes de Besancon, Salins, Dole et Gray, qui composent un juste qoadrangte et ne peuvent estre couppées l'une de l'autre, â cause des rivières, bois et montagnes qui leur fourbissent seur accès de l'une à l'autre, s GIRARDOT DE NOZEROT, Histoire de dix ans de ta Franche-Comté de Bourgongne, p. 210.

(2) M. l'abbé Such«t et M. Clerc ont écrit t au-dessus de.


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que miraculeusement d'une saincte confiance en Dieu et de l'amour tousjours ardent de leurs princes; quand ils regarderont à quel coing noslre fidélité est marquée, ce qu'elle nous cousle, de quels liens elle a esté eslreintedans l'esloignement des autres terres de leur domination et dans un tel voisinage comme est celuy de la France; quand ils penseront qu'aucuns accidens sinistres et contraires n'ont rien rubbaltu de nostre courage et de noslre fermeté, que le biuil du moindre bonheur survenu parmy toutes nos disgrâces nous a fait allumer des feugs de joye à l'envy de ceux de désolation dont les François esclairoient toute la campagne ; quand ils sçauront le nom de tant de gentilshommes morts dans le service, de tant d'ecclésiastiques immolés à la rage des huguenots, aucuns brûlés et les autres précipités du haut des rochers, de tant de gens de justice devenus vaillants soldats et commandans des.places; et quand en particulier ils se représenteront la force incomparable du coeur et de l'esprit de ce parlement célèbre, qui a exercé toutes les fonctions du Sénat romain et qui, avec des mains aussy fermes et asseuiées que pures et neltes, a tenu droit le timon de l'Estal parmi toutes les (empestes qui l'ont agité (1), sans double que ces princes, les vrayes images de

(I) On a souvent cité le hel éloge que le Tacite espagnol a fait du parlement de Dole dans les lignes suivantes : » N'eque cnini minus cïvitates prssïdiîs suis muniunt vïri docli, ac milites, ut Syracuse quemdam in Sîcîlia exporta; fuere in Archimede t Bola Burgundï» ut hs in crndîto tt fidetîssîmo suo Senatu, cujus prodenti consilïo, îngcniosis nwrhmîs, aeri defensione et fortïtudme animi plus quam heroica, firbs ttla adversus valenlîssiraas Gaîforuni copias propugnala fuît ; mnseis in armamenlarîa convcrsïs, togis literariis in lorîcas fcrreas, calamïs in gladios, qui ton alramenfo, scd Fratcîco sanguine nomina et egregïa facïnora tfvïum seternitati transeripstrtmt. » J'AAVEtRA, Idta principis chrislianopolitki centum symbolis expressa, p. 481.

Une gazette espagnole du temps célèbre aussi (p. 0) le siège de Dote, dans lequel • han mostrado equollos nobles, fieles y talerosos vassallos del Condado de Borgona el ser tan tcgïtïmo patrimonio de su Magestad, pues en Cneia, en valoryy en constancïa han obtado como verdsderos Es^anolés yhermanos suyos; que pof ventura la antîguedad m haltara ïgual exempta,... triunfo y blason perpétua de ta antigua teallad Borgônona *


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Dieu sur terre, embrasseront estroictement les intéresls du général et des particuliers de celte province désolée; ils la réchaufferont dans le milieu de leur sein, rhabilleront ses membres rompus, rempliront ses veines vuides et affaulies (1), verseront autant de bienfaicts sur elle qu'elle a versé de sang pour leur service, répareront au quadruple les ruines de tant de villes, bourgs el villages dont les cendres sontesparses par toule l'Europe comme des semences d'honneur el de gloire; ils en affermiront et aecroistront les privilèges el les immunités. Une année de paix fournira surabondamment à toutes les récompenses et restaurations qui se doivent espérer de si grands princes par dé si bons subjects sur ta mesure de leur puissance et celle de nos nécessités.

Troîsièmemenl, nous devons croire que nos voisins et alliés (2) sentiront enfin la fumée de ce grand feu que les François allument à leurs portes, qu'ils s'esveilleronl à la cheutte de tant de baslimenls qui se renversent aux pieds de leurs rochers, qu'ils rappelleront en leur souvenir la douceur et cordialité avec laquelle nous avons vescu dès si longtemps avec eux, et au contraire les troubles el fascheries qu'ils reçoivent journellement des endroits de la France qui abboulissent à leurs Estais ; ils examineront la nature flollante et

(1) Participe passé du verbe affautir, qui, dans l'Est, a le sens A'affaibtir. Cf. C. BEALQLIER, Vocabulaire étymologique des provincialisme* usités dans, dans le département itu Doubs, dans les Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, année 1879, p. 231. '

(2) Les voisins el alliés dont parle l'auteur du manifeste sont les « magnifiques et puissants seigneurs * des Tftïte Cantons. En 1639 et en 1640, ils firent mine de se remuer en faveur du comté de Bourgogne, mais .les intrigues et l'argent de l'ambassadeur de France curent aisément raison de leurs velléités d'intervention. Quarante ans plus lard, l'invasion de la Franche-Comté s'accomplit sans qu'ils élevassent la voix, et, le j'our de l'entrée de" Louis XIV à Dole, les oftïcîers français purent dire en raillant à un colonel des gardes suisses : « Mûîondin, nous voici chez tes alliés l * V. J. CnirrLET, Mémoires, dans les Mémoire* el documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche' Comté, t. v, p. £31.


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orageuse de celle nalion.qui tient toules choses hors de son centre et en estât de violence contre l'ordre civil et naturel, considéreront avec combien de bonne foy nous avons observé tous les traitlés faicts avec eux, cl qo'au revers ceux qui nous veuillent chasser si liranniquemenl de nos maisons et se loger en nos places sont touts pleins de bonnes paroles cl de mauvais cffecls, de belles lettres et de laides actions, la douceur dans la face, le meurtre dans le coeur, destruisanls sans cesse leurs promesses et protestations par leurs oeuvres el déportements (I). Nos malheurs les persuaderont enfin, si nos plaintes ne le peuvent faire, et, quand les appréhensions du temps nous seroienl contraires, il faut croire qu'elles ne seront pas tousjours préférées â celles de l'honneur auprès d'une nation qui fait profession de sincérité et qui aura de quoy se ressentir des mespris faicts par la France de son entremise en chose si juste comme celle de la neutralité (2). Mais, bien loing de croire noslre parly ruineux, avec leur ordinaire prudence ils pénétreront le fond des choses sans s'ar(I)

s'ar(I) connaît le dicton qui avait cours autrefois en Franche-Comté : Il n'est pas François de nature Qui ne trompe quand il asseure.

Cf. A. Clitttxrj, Journal de Jean Grivel, seigneur de Derrigmj, contenant ce qui s'est passé dans le comté de Bourgogne pendant l'invasion française et lorraine de 1595, p. 54.

(3) Sur les démarches infructueuses faîtes dans le cours de l'année 1638 auprès des Ligues suisses en vue du rétablissement de la neutralité, cf. Gaielle de France des ÎO avril el 6 novembre 1638; Amtliche Sammtung derattern Eidgcnôssisctien Abschiede, I. v, part, H, p. 1068, 10*1, 1018, lOSi, 108", 1100, 1102,1103 el 1101; GIRARDOT DE XOZEROY, Histoire de dit ans de ta Franche-Comté de Bourgongne, p. £ll ; SAAVEDRA, Dispertador à los treie cùntones de Exgnisaros, p. 521 ; E. LOXGLV, Instruction* diplomatique* du parlement de Dole à Jean ifAccoste, dans le Rulletin de la Société d'agriculture, sciences el arts de la Hanfe-Saone, année IS82, p. 186 ; Ir>., Une mission en Suisse (I63S), p. 161; K. MAAC, Die Freigrafschaft Burgund und ihre Beiiehungen m der schueherïschen Eidgcnosmachaft vom Tode Karts des Kiihnen bis %um Frieden i%n Xymtcégen (Iitî-t6î8h p. 82; A. vox GOXÎEVBACH, Ver General Han* Ludnig von Erlach von Caslelen, t. t, p. 331.


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restera la superficie et jugeront assez qu'appartenant comme nous faisons à un si grand maislre, il ne nous laissera jamais perdre entièrement; que, nous ayant retiré des mains de Louys unzième, qui, se prévalant de la minorité d'une jeune princesse (1) et de la perfidie de quelques Allemands (2), nous avoit surpris et traînés barbarement, il ne nous laissera jamais entre celles du successeur de son nom et de sa couronne ; que les postes du Milanois, du Tirol, de la Suaube (3) et du Rhin, qui ceignent le corps helvétique, estants ceux d'où le secours nous devroil venir, il n'y pourroit avoir aucun advanlage pour eux dans ce débris de nos fortunes et dans l'approche de la marche de nos secours. La sacrée Majesté de l'Empereur (4) y devra eslre lousjours en vénération, son aulhoriié en respect, sa valeur en crédit, sa bonté en amour el sa force en considération. Les attentats d'Henry second sur Strasbourg après la conquestc de l'Alsace (o), les desseins de Louys treizième à présent régnant sur Genesve (6), sur ta

(1) Marie de Bourgogne, fille de Charles le Hardi, duc de Bourgogne, et d'Isabelle de Bourbon, sa seconde femme.

(2)'Ce fut, en effet, la trahison de troupes auxiliaires venues du comté de Ferre!te qui, en 1119, introduisit tes Français dans la ville de Dote, dont les habitants avaient défait, deux ans auparavant, le sire de Craon. GOLLUT, US mémoires historiques de la république sèquanoise et des princes de la Franche-Comté de Rourgongne, p. 925.

(3) M. l'abbé Suchet écrit : du Souabe.

(t) Ferdinand III, empereur, fils de Ferdinand II, empereur, el de MarieAnne de Bavière. _

(.*») Sur la tentative que fil Henri II, en 1552, pour occuper Strasbourg, cf. le P. LACLILLE, Histoire de la province d'Alsace depuis Jules César jus* qu'au mariage de UJUÏS XV, t. il, p. 36.

(6) Il ne s'agit pas de Genève (Genf), mais de Gènes (Genova). On sait que te duc de Savoie et la république de Venise ayant déclaré la guerre à la république de Gènes, Louis XIII les assista d'hommes cl d'argent. Cf. BICUELIEU, Mémoire*, t. i, p. 336; BASSOHPIERRE, Journal de ma vie, t. tu, p. 198$ VIDÉE, Histoire du connestable de Usdignicré*,f>. 102; SIROT, Mémoire*. I. I, p. 61; XAXI, Historia délia repnbtica veneta, t. i, p. é5&; BERXARD, Histoire du roy Ijonis XIII, t. i, p. 497; SIRI, Mémoire recondile, t. v, p. 191; AIRERY, Histoire du cardinal due de Richelieu, p. 31; LËVASSOR, Histoire de Louis Xllt, t. il, p. 699; le P. GRtrïET, Histoire du règne de Louis XIH, 1.1, MIL


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liberté des [Grisons (1)], les troubles par luy suscités dans l'Escosse (2), l'appropriation à soy de Casai (3), de Monlbéliard, de Porenlru, Sceleslat, Bensfelt (4), et plusieurs autres places, à l'exclusion des légitimes seigneurs, donneront à penser à des peuples amateurs de la liberté et du repos, el leur feront appréhender que tant d'enceintes qui se font autour d'eux, tant de fossés qu'on creuse près des fondemcns de leur Estai ne les escroulent el se changent en de dangereux précipices.

Finalement, nous avons à nous persuader que tes armes justes le gagnent tousjours â la longue, que les politiques mesmes demeurans d'accord que la crainte de Dieu el l'entretien de la religion sont les plus fermes colomnes des Estais, le noslre sera inesbranlable et pourra bien, comme le navire de sainct Pierre, estre longtemps agité, mais non pas submergé ; que, puis qu'en noslre deffence nous conservons

(1) Nom laissé en blanc dans les éditions précédentes.

(2) Le rôle de Bichelîeu dans tes troubles de l'Ecosse sous Charles P" n'a pas encore été complètement éclaircî; il semble bien que le tout puissant ministre les ait fomentés c-n secret, et un diplomate espagnol ne manque pas de signaler dans son tdea principi* christiano-polilicî \ts subsidia missa Scotix et partamento Londinensi. C'est ce qui a fait dire à un judicieux historien : c On ne peut douter que Bichelîeu n'ait été v\ des premiers auteurs de la révolution qui conduisit dans ta suite Charles I,r sur l'échafaud et Cromwell sur le trône. » Cf. Instructions au sieur Deschambres s'en allant en Angleterre et Ecosse, Chantilly,' 1 * septembre 1631 ; Richelieu au comte d'Estrades, Bucil, S décembre 1631. — Uttres, instructions diplomatiques et papiers d'Étal du cardinal de Richelieu, t. v, p. 841 et 895; le P. GRIFFET, op. cit., t. m, p. 158.

(3) Contrairement aux conventions du traité du 26 octobre 1630, les Français se maintinrent dans la citadelle de Casai par un stratagème que raconte Povns, Mémoires, X. H, p. 35 Cf. Mercure français, t. xvi, p. 121; RICHELIEU, op. cit., t il, p. 296; Du PLÉSSIS, Mémoires (coll. Petite!), p. 161; NANI, op. cit., I. i, p. 383; CIIASTEKET-PUVSEGLR, Mémoires, t. I, p. 95; BALMER, Histoire du mareschat de Tairas, I. tt, p. 243 ; BERNARD, op. cit., t. «t, p. 225; SIRI, op. cit., t. vu, p. 215; LEVASSOR, op.'cit., t. ut, p. 143; le P. GftirrET, op. til., t. Il, p. 46.

(4) Les éditions précédentes portent : Belfort.


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les droits de Dieu, il conservera les nostres ; que d'autre part nos ennemis le forceront par la suilio de leurs injustices (t) et cruautés de les abandonner, et luy mesme ayant prononcé cet arrest immuable : que tout royaume en soy divisé sera désolé, nous avons plus de subject d'attendre, comme es pièces (2) d'un grand colosse brisé, de la destruction de la France my-parlie en la foy la réparation de nos pertes, que de craindre par elle la subversion d'un pays si catholique (3), si uny aux maximes du ciel et de la terre, si conforme en la profession de ses devoirs envers son Dieu et son prince. Le mesme Dieu tout juste et tout clair-voyant, qui pénètre de bout en bout le fond de nos pensées, sçait que nous n'avons mis la main â l'espêe ni mesme à la plume que contraints ; il cognqit la fausseté des prétextes de nos ennemis, et qu'ils nous ont voulu tromper qu'à peine pensions-nous â nous garder d'estre trompés ; qu'ils n'ont mis en jeu que dos allégations mensongères pour pallier leurs attentats, renversant non seulement la nature et l'essence, mais le nom mesme de toutes choses ; et, selon l'ordre de la justice divine qui a las bras de fer, lors qu'elle a les pieds de plomb, il est à croire que de semblables tromperies rejailliront enfin sur la face de leurs aulheurs, el que ceux qui ont voulu corrompre le sens d'un chacun tomberont eux-mesmcs en sens répreuvô (4); qu'ils deviendront le rebut (5) et le scandale de toute l'Europe, après en avoir esté les (léaux et les désolateurs; que, puis qu'ils ont mis sous les pieds la révérence deue aux Irai liés publics, rompu tous les liens de foy, de promesses, de voisi(1)

voisi(1) l'abbé Siicliet et M. Clerc écrivent : leur injustice,

(2) M. Clerc écrit : des pieds.

(3} Ce passage est tronqué dans l'édition de .M. l'abbé Suchet de h façon suivante : « Nous avons plus de sujet d'attendre... la réparation de nos perle?, que de craindre... la subversion d'un pays si catholique. »

(4) M. l'abbé Surhet et M. Clerc ont lu : en leur répreuve, ce qui n'a aucun sens. «

(5) Les éditions précédentes portent : le but.


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nage et d'obligations dont ils nous estoient attachés, après avoir payé nos tendresses et la sincérité de nos procédures (t) envers eux des plus noires ingratitudes [et desloyautés (2)j qu'on auroit jamais peu s'imaginer; qu'après s'estre donné l'entrée en cetle province par des souplesses de renards et y avoir exercé des cruautés de tigres, après s'estre baigné aveo volupté dans noslre sang, réchauffé avec plaisir aux embrasemonsde nos villes entières, et fait enfin une guerre pire que de Turc â Maure, ils doivent appréhender au réciproque que leur contrée soit réservée pour le théâtre sur lequel se jouera le dernier acle et le plus sanglant de la tragédie, et que desjà à cet eiïect les jugements du Tout-Puissant onl laissé monter leurs injustices jusque> au dernier degré, les ont mises en veuede toute la chrestienté pour eslre considérées eldêtes tées de toutes les nations du monde.

Ce qui n'est point icy représenté par forme de souhait et d'imprécations, oins de conjectures seulement tirées de l'expérience et fondées sur les maximes éternelles dont louts les siècles ont fourni successivement en des subjecls moins apparenls des preuves el des exemples ; et tant s'en faut que l'on entende par ce discours inspirer et nourrir une haine implacable d'une nation à l'autre, affermir les désirs d'une vengeance perpétuelle, ni conseiller le meurtre et le carnage dans la continuation de la guerre, qu'au contraire l'on demande au ciel la paix tant désirée, que l'on souhaitte par un sentiment charitable et chrestien, donnant toutes nos injures à Dieu, afin d'attirer ses bénédictions et bienfaicls avec le calme nécessaire pour la plus grande gloire de son nom, pour le restablissement des églises et des autels, el en suitle pour l'exercice plus entier de la justice, pour la police plus exacte des villes et communautés, sans quoy ta société

(1) M. l'abbé Sucliet e*crit : nos sincérités en tws procédures.

(2) Mots. ils par M. l'abbé Suchet.


— 76 *-

publique devient sauvage et toutes les règles de la Vie humaine se confondent. Mais en cas que la rage de nos ennemis ne se treuve pas encore assouvie (I) et que, s'opposanl à nos voeux débonnaires et à nos désirs pacifiques, elle veuille s'estendre plus avant pour lasser et vaincre noslre constance, en tant ils (2) s'obstineni à la continuation rie leurs premiers desseins sur la conqueste de cet Estai, qu'ils poursui* vent à nous vouloir faire changer de domination, lors nous devrons loger, après l'espoir que nous avons en Dieu et en noslre souverain, tout nostre salut en nos armes et dans les derniers efforts de nos courages, regardant l'honneur de nos devanciers et celuy de nos successeurs pour imiter les uns dans l'extrémité de leur résolution et laisser aux autres de quoy nous imiter semblablemenl et bénir â jamais noslre mémoire, devenants tousjoursde plus en plus riches de gloire, à mesure que nous deviendrons pauvres de biens. Jusques icy on a rencontré nos coeurs fortifiîés contre toute sorte d'accidents, et ceux qui pensoienl que nous achepterions [leur protection (3)J â fort haul prix ont ireuvô par tout une résistance invincible et l'amour du devoir et de la renommée [infiniment (4)j au-dessus de celuy des richesses et de la tranquililé. Les premiers et les plus rudes coups sont portés et soustenus, les plus grandes ondes enflées et crevées, les plus violentes (empestes excitées el essuyées. Nous sommes bien avant dans le chemin de l'honneur ; fournissons d'une mesme haleine le reste de la carrière, et nous proposons, après tant de dangers évités, tant de bienfaicts mérités du Roy noslre souverain el de loule sa très auguste maison, en quelles extrémités nous tomberions si, par la surcharge de

(1) M. Clerc Écrit : assorie,

(2) Les éditions précédentes portent : « en tant qu'ils

(3) Inédit.

(t) Mol omis dans les éditions précédentes.


-, 77 —

quelques misères qui nous puissent encores survenir {i), nous relaschions tant soit peu de cette générosité indomptable qui nous a fait jusques jçy surmonter toutes sortes de difficultés, Voyons la pesanteur du joug qui nous menace prest à nous eslre mis sur la leste el sous lequel les naturels François gémissent si tristement (2). Regardons les indignités qui nous attendent et nous sont préparées par ceux qui nous ont si injurieusement traiilés au milieu de la paix, et faisons comparaison de la douceur et du repos comme aussy des immunités qui nous ont esté conservées par nos princes avec la dure servitude sous laquelle on languit par tout le royaume de France (3), où nos pensées mesmcs seroienl rendues criminelles (4) et fourniroient des prétextes et des plans (a) d'une continuelle persécution en nostre endroit.

Tenons pour infaillible, s'ils ne s'arresient maintenant, que l'inimitié qu'ils ont conceue contre nous et l'avidité de

(t) M. Clerc a écrit ; souvenir.

(î) Ce no furent pas seulement les habitants des Pays-Bas. mais aussi cou* du comté do Bourgogne qui • appréhendolent tellement la tyrannie du gouvernement auquel ils voyoîent les peuple» de "France abandonnés par le patentent des tailles et autres sorte» d'impositions excessives, qui s'augmentent selon le caprice et h fantaisie do ceux qui gouvernent sans borne ni mesure, qu'ils résolurent de courir toutes sortes de dangers plutôt que de se soumettre à une si dure servitude. » MOMTGLAT, Mémoires, 1.1. p. 80.

(3) Kn 1638, l'impôt direct, la taille, s'élevait en France à 45,695,000 livres, alors qu'il ne montait en 1610 qu'à 11,400,000 livres. Le peuple, d'autre pari, pliait sous le faix des gabelles. Les commissions extraordinattes, qui usurpaient sur lo cours régulier de la justice, faisaient trembler les personnages le plus haut placés; les soi-disant crimes d'État se multipliaient, tu sorte que <* les bas cachots des forteresses, où s'c&pnient les crimes politiques, étaient bondés sous Louis XIII. »> Vt» »'AVE>M„ Richelieu et la monarchie absolue, t. iv, p. 274.

(4) Un écrivaiu franc-comtois a dit que « soubs le cardinal, toute parole libre donnoit soubcon, et tout soubçon esloit mortel. » GIIURDOT IO; XOÎKROV, Histoire de dix an* de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 83. Cf. Liste ou exlraict des noms do ceux qui ont esté csloipez, emprisonnez, condamnez et suppliciez durant le ministère du ft-u cardinal de Bichelîeu, dans le Journal de Monsieur le cardinal duc de Richelieu, t. i, p. 1*28.

(5) M. l'abbé Suchct et M. Clerc ont lu : placets.


~ 78 -

nous exterminer ne pourra mesbuy eslre arrestée que par leur impuissance, et ainsy taschons d'achever la partie à leur confusion, ou en tout cas de périr honorablement ; le plus fort est faict; les premières actions sont celles qui font les plus grandes impressions ou de crainte ou de courage ; celles des François n'ont opéré en nous qu'en faveur et en l'accroissement de ce dernier, et de quelques cruautés et désolations dont ils ayent travaillé nostre fidélité, ils n'ont pas seulement peu obtenir de nous la moindre prière de modérer leur sanglante conduitte, mais bien des reproches et des menaces. Plus ils se sont pressés (I) d'avancer noslre ruine par toutes sortes d'actes inhumains, plus ont-ils redoublé en nous les seings et les volontés de nous garantir de la dernière oppression. L'effronterie qu'ils ont eue de nous vouloir lanter n'a fait que d'eschauffer davantage nos coeurs el nous outrer par la mauvaise opinion qu'ils avoient osé prendre de nous. En celle mesme fermeté pour la conservation de la pairie, pour l'honneur de noslre nation, pour Pintéresl de la foy, pour la deffonce de la religion, pour le service do nostre grand monarque, nos pères sont descendus tout sanglants dans le tombeau ; nos frères, nos enfants, nos compatriotes se sont volontairement dévoués â la félicité et réputation publique de celte province ; nous les blesserions en l'autre monde plus cruellement que nos ennemis ne les ont blessés en celuycy, et les ferions sortir de leurs sépulchres pour nous injurier el poursuivre en tous lieux, si nous ne tenions bon sur les traces honorables qu'ils nous ont marquées et ne remplissions les pas qu'ils ont imprimés devant nos yeux. Que si l'espérance peut encore contribuer quelque chose auprès des âmes si hautes, considérons que la fortune que nous avons si long temps combattue avec nos ennemis a semblé enfin se lasser de leurs compliments et cajolleries et retourner à nous ; que

(I) Le» éditions précédentes portent : plus ils sont pressés.


_ 79 - si pendant les prises de kandreey (l), de Bréda(2), de la Cap(t)

Cap(t) ville du département du Nord, arrondissement d'.Vvcsnes, Investie par le cardinal de la Valette le 19 Juin 163", Landrecies capitula le S3 |uil!ct suivant. Cf. Gaictte de France du 25 juillet 1631; Ibid., extraordinaire du 30 juillet 1631 ; La prise de la ville de Landreoj, avec les articles accordes au colonel Hainin, gouverneur pour le roy d'Espagne; Mercure francois, t, sxi, p. 3ï3; Theatrum Europ:eum, t. m, p. 8|3; Suite du véritable inventaire de l'histoire de France, p. 508; le P, m BfU-V, La prise et la reddition de la ville de foendreaj (Paris, 1631, in-3) ; CIIASTEXET-PIYSÉGVR, Mémoires, l. i, p, £03 ; Lx VALETTE, Mémoires, t. m, p. 150; HlcuELiEU, Mémoires, t. m, p, 150; MOXTGLAT, Mémoires, I, i, p. 179 ; BERVARP, Histoire du roy Louis Mil, t. H, p. 380 ; CIHIDO PRIORATO, /AS» toria délie guerre di Ferdinando H e Fcrdinando 111, imperalori, e del ré Filippo IV di Spagna contra Gostavo Adolfo, ré di Suetia, e Luigi MU, ré dî Frauda, p. 464 ; AIREHY, Histoire du cardinal duc de Richelieu, p. 31*2 ; LEVASSOR, Histoire de Louis MU, t. v, p. 400; le P, GRIHET, Histoire du règne de Louis XIII, I. m, p. 36.

(2) Bréda, chef-lieu d'arrondissement de la province de Nord-Brabant, dans le royaume actuel des Pays-Bas. Le prince d'Ojmige investit cette ville le 22 juillet 1631, et elle se rendit le 7 octobre suivant; les Espagnols, on étaient maîtres depuis 1655. Cf. Gmelte de France des 14, 22 cl 29 août, 5, 12. 19 et 26 septembre, fi et 31 oclobrc 163»; Ibid., extraordinaire du 28 août 1631 : Le journal du siège de Breda ; Ibid., extraordinaire du 25 septembre 1631 : Quelques particularité* du siège de Breda omises es précédentes relations ; Ibid., extraordinaire du 28 septembre 1631 : La prise d'une corne cl d'une demie-lune devant Breda par les Hollandais, avec ce qui s'est naguère* passé de plus remarquable ; Ibid,, extraordinaire du 5 octobre 1631 : La suite de ce qui s'est passé au siège de Breda ; Ibid., extraordinaire du 20 octobre 1637 : La prise de la ville de Breda sur les Espagnols par les Ho'andois, Ibid., extraordinaire du 2i oclobrc t637 : Articles de la reddition de Breda accorda aux Espagnols par les Ho'mdois, avec les autres circonstances de sa prise; Mercure français, t. xxi, p. 528; Theatrum Europwum, t. m, p. 840 cl 852 ; Suite du véritable inventaire de l'histoire de France, p. 513; BICHELÎEU, op. rit., t. m, p. 158; MOXCLAT, op. cit., t i, p. 192; SIRI, Memorie fécondité, t. vin, p. 511 ; LIVASSOR, op. cit., t. v, p. 401; le P. GRIEIET, cp. cit., t. m, p. 68; AITZEMV, Historié of Verhael van Sakcn ran Staël en Oorlogh, in ende omtsenl de vereenighde Xedertanden, t. il, p. 450; LE Cuite, Histoire des ['minces-Unies des Pays-Bas, I. il, p. 161.


pelle (i) (et de Panvillers (2)], après la delïaicte et la prison dé

(J) La Capelle-cn^Tliit'raclie, cheMieu «Je canton du département de l'Aisne, Investie par le cardinal de U Valette le |" septembre 1637, la Capelle, dont H cardioaMnfant sV-taît emparé l'année précédente, capitula le 20. Cf. Galette de France du 19 septembre 1637; Ibid., extraordinaire du II septembre 1637 : Le siège de la Capelle arec la prise de quelques chasleaux par Us François; Ibid,, extraordinaire du 24 septembre 1637 : La prise de la Capelle par Car» mée du lloy; Ibid., extraordinaire du 2 octobre 1637 ; L'erécution des articles de la Capelle rendue au lioy, avec ce qui s'est passé en suite ; Mercure françeis,l xxi, p. 400; flieatrum Europmim, I, m, p. 822; POXTIS, Mémoires, I, u, p, 213 ; CHASTEVET'Pi'VSÊçin, Mémoire$t 1.1, p. 206 ; RICHEMEU, Mémoires, |. ut, p. 167 ; l\ VALETTE, Mémoires, 1.1, p. 291; MOXTCEAT, Mémoires, I. i, p, 182; BERXARD, Histoire du roy Louis XIII, I. u, p. 402; Aucun, Histoire du cardinal duc de llichelieu, p. 316 ; lp., Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de llichelieu, t. u, p, 92 *, !,EVAS$OR, Histoire de Louis XIII, l v, p. 41" ; le I*. CntrrET, Histoire du renne de Louis XIII, I. m, p. 62.

M.- l'abbé Sueliet écrit : la Chapelle.

(2) Inédit. Dainvillers, cheMieu de canton du département de la Meuse, arron* Jisseraent de Montmddy. La ville de DamviHers fut investie par le inaréclial de Cbitilton le 16 aoôt 1637 et se rendit le 20 octobre. Ct. Gaulle de France des 19 et 26 septembre, 3, 10 et 24 octobre 1637 ; Ibid-, extraordinaire du 9 septembre 1637 ; /.e siège mis devant la ville de Damvilliers par le mareschal de ChastUfo'n ; Ibid., extraordinaire du 7 octobre 1637 ; La continuation du t\ège de Danvillers^ m'ec ce qui s'y est passé jusque» au (roisiesmt de ce mois; Ibid., extraordinaire du 12octobre 1637 : La prise de la demit'lune de Itanvif'ers parle mareschal de Chaslillon, avec l'estat de ce siège; Ibid., exUaordînaire- du 30 octobre 4637 : La prise de la ville de Damviltiers par le mareschal de Chastillon, avec les articles de sa capitulation ; Thealrum Buropmtm, t. m, p. 862; Suite du véritable inventaire de l'histoire de Fiance, p. 511; U.UXIIKZ, Journal, p. 316; RICHELIEU, op. cit., t. m, p. 148; SIBOT, Mémoires, I. i, p. 295; MOXTCLAT, op. cit., t. I, p. 185; l'abbé ARNAULD, Mémoires, p. 492; BEIIXAR», op. cit., t. u, p. 404; SiBi, Memorie recondite, I. vm, p. 512; AIDERV, Histoire du cardinal duc de Richelieu, p. 319; L-EVASSOR, op. cit.. t. v, p. 411; le P. GRIFIET, op. cit., t. ni, p. 70 ; dom CAI.NET, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, I. m, p. 347; F. DES ROBERT, Campagnes de Châtie* IV, duc de l/nraine et de llar, en Allemagne, en Lorraine et en Franche-Comté (IGSMGSS), p. 410.


. -, .81 .- .'

Jean de Vert (I), la levée du siège de Locale (->) et i'abandonnement des isles de $aincte<Margueritc (8), nous sommes

((} Les édition» précédentes portent ; Jean l/ueii. Ce fat à I.v seconde biiaitte de Rheinfeldea (3 mars 1638} que Jean de Wctl tomba au pouvoir du duc de Weimar, Cf. Grolius à Camerarius, Paris, 13 et 20 mars 1638; te nu'iue à Oxenstîem, Parts, 20 mars 1638; h même à Salvius, Paris 20 mars 1638. ^~ Fpisi., p. 40S, 410, 411 et 112; Gaulle de France du *« inar* 1638; Ibid,, extraordinaire du îi mars 1638 ; Uelati»n «te* dem combats naguère* donna entre te duc de Weimar et Jean de \Yeith près de Itinken et de Hhinfeld; Mercure françois, |. XMI, p. 10; Theatritm Europ&uM, t.:m, p.'913; RICHELIEU, op. cit., t. m. p. 261; Moxrctu, op. cit., t. it p. 319; LoTlCHUS, Reriun Germanicarum lilri I.XII, t. il, p. 506; fil U-i*0 PRIORATO, op. cit., p. 485; PiTEXWW*, He rebnv Stteckis, p. 333; LEVASSÛR, op. cit., I, v, p. 471; KOCII, Geschichte des deutschen Iteiclts unter der Hegierung Ferdinands IL t. I, p. 105 ; PERTIIOM», Gescldchte des grosmi deutschen Krieges, t. il, p. 79; B. ROSE, llenog Itemhard der Grosse ron Saehsen* Weimar, t. H, p, 219; E. CiURVÉRlvr, Histoire de la guerre de Trente ans, (, il, p, .kl ; G, DROVSEX, Hernhard von Weimar, t. u, p. 313.

(2) LeucaUï, bourg du 'département de l'Aude, arrondissement de N'ai tonne, canton de Sijean. Les Espagnols, <jui avaient investi Leueate le 38 aoiH 1637, furent contraints par le duc d'Ilalhvm de lever le siège de celte place le 28 septembre suivant Cf. Galette de ft<uce, extraordinaire du 7 octobre 1037 ; l.ct défaite des Fspaguofs devant Légale; Ibid., extraordinaire du 9 octobre 1037 : llelation de la, bataille gagnée par l'armée du roy en Languedoc contre celle du roy d'Espagne et du lèveaient du siège de Leucale; Ibid., extraordinaire du 23 octobre 1637 : l'articulante'* de la victoire de Uucale obmhes en la précédante relation; Mercure français, l. \\i, p. 412; Tfieatrivn Europiïum, t. il, p. 826; 'Suite du véritable inventaire de r/thloir* de France, p. 509; Richelieu à Chavigny, Charonne, 0 octobre 1337. — Lettres, instructions diplomatiques et papier* d'État du cardinal de llichelieu, t. v, p. 865; Louis XIII au cardinal de la Valette, Satnt-Maur, 7 octobre 1637. — Al'lsEftV, Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de llichelieu, t. u, p. 95 ; lo., Histoire du cardinal duc de Hkhclieit, p. 321 ; IUCIIEMEI?, op. cit., t. m, p. 212; MoiÉ, Mémoires, t. H, p, 381; MOXTCMT, op. cit., I. 1, p. 198; BEHXARP, op. cit., t. u, p. 108; GLAI.DO PRIORATO, op. cit., p. 468; Siw, op. cit., t. vin, p. 513; PAIÏ.IIAC, U siège, et ta bataille de teticate (Toulouse, 1637, iîi-4); LEVASSOÎI, op. cit., t. v, p 345; le P. GRIFFET, op. cit., t. m, p. 83; «loin VAISSETTE, Histoire générale de l/mgucdoc, t. v. p. 609 ; E. Si'E, Correspondance de Henri d'Fscoubleau de Sourdis, archechevêque de Itordeatur, chef des conseils du roi en l'armée navale, I. i, p. 506.

(3) Les Espagnols s'étaient emparés des Iles de LéYins en 1635. Sur la reprise de tes îles, cf. Gaiette de France, extraordinaire du 8 ami 1637 : L'attaque des isles Sainte Marguerite et Saint Honorât par le comte d'Ilarcourt, où


— s* —

demeurés fermes, l'espée h la main, espanchans libéralement sang et tiens pour repousser les attaques redoublées des François, combien plus tosl et plus aisément les pouvonsnous soustenir à celle heure dans leur honteuse fuiue de devant Sainct-Omer (I), dans les desrouues de leurs intimes

ont esté pris deux forts, huit redoutes et huit canons sur les Espagnols; Ibid,, eïtraordinait* du 30 avril 1637 ; La prise du fort de (lagon sur les Espagnols, avec leurs sorties du fort Sainte Marguerite, en l'une desquelles ils ont perdu cent trente hommes; Ibid., extraordinaire du Ie* mai 1637 ; La suite des progrès des armes du roy dans l'isle Sainte-Marguerite par la prise de la tour du llatignier; Ibid., extraordinaire du 16 mai |637 : Cmtiwallon de l'attaque du fort Sainte-Marguerite, <svec tes articles de la trêve et capitulation accordée aux assiège* par le comte de Harcourl ; Ibid., extraordinaire du 20 mai 1637 : L'entrée dm-omlc de Harcourl dans le fort S. Marguerite; Ibid,, exlrauidinaire du 25 mai 1637 ; La honteuse sortie des Espagnols hors des istes glorieusement reconquises sur eux par les François; Ibid., extraordinaire du 5 juin 1637 : Quelque? particularités obmises en ta prise des isles ; Mercure françois, I. xsi, p. 303; Theatrum Europmm, I. m, p. 781; Suite du véritable inventaire de l'histoire de France, p, 506; RICHELIEU, op. cit., t. m, p. 210; BASSQMWERHE, Journal de ma n>,|. iv, p. 227; MOXTCLAT, op. cit., 1.1, p. 201; BERNARD, op. ci(. t. n, p. 378; M'BFivv, Histoire du cardinal duc de llichelieu, p. 323 ; SIRI, op. cit., t. vin, p. 502; NAXI, Historia délia republica reneta, I, i, p. 479 ;. LEVASÎOR, op. cit., I. v, p. 325; le P. GniFfCT, op. cit., t. m, p. 29; PAWWJ, Histoire générale de Provence, t. iv, p. 481 ; E. SUE, op. cit., 1.1, p. 318, 368, 371, 375 et 380 ; TANIZGY I»E LARRQQLE, Lettres de Peiresc aux frères Dupuy, t. m, p. 659. 663, 668, 671, 680 et 685.

(I) Les maréchaux de la Force et de Cliâtillon avaient mis le siège devant Saint-Omer le ÏC mai 1638; le prince Thomas de Savoie les contraignit à se retirer le 15 juillet suivant. Cf. Gaietle de France des 26 juin, 10, 17 et 24 juillet 1638 ; Ibid., extraordinaire du 11 juin 1638 : Le siège de la ville de Saint-Omer sur les Espagnols par le mareschal de Chastillon ; Ibid., extraordinaire du 17 juin 1638 : Ce qui s'est n'aguères passé devant Saint-Omer ; Ibid , extraordinaire du 7 juillet'1638 : La suite du siège de Saint-Omrr, avec l'ouverture de ses tranchées; Relation de la levée du siège de SaintOmer, du camp de Nieulet, 22 juillet 1638. — Corr. du parlement. Arch. du Uoubs, B 239; Mercure françois, I. XXII, p. 184; Theatrum Europstum, t. ni, p. 948, 952 et 959; Suite du véritable inventaire de l'histoire de France, p. 523; RICHELIEU, op. cit., t. m, p. 236; BASSOVPIERRE, op. cit., t. iv, p. 268; LA FORCE, Mémoires, t. tu, p. 199; BERNARD, op. cit., t. u, p. 424; SIROT, Mémoires, t. I, p. 303; Ai'iiF.r.T, op. cit., p, 329; MÔXTCLAT, op. cit., t. I, p. 235; l'abbé DE PIRE, Histoire du mareschal de Gassion, t. u, p. 84; SIRI, op. cit., t. vm, p. 665; CIIASTESET-PLVSÉCIR, Mémoires,


alliés à Caloo (t) et à Gueldres (2), dans leur infâme retraitte de Fontarabie (3), après la pacification de toute la ValtoHne,

t. i, p, 85; TiSAVRO, Sant-Omero'ùssediato da Franeesi e libérait dal principe Fvcnçesco Vamaso di Savoya,. nell'anm tOM iTurin, 1640, in-fol.); i, CHIFFLET, And-marum obsessum et tiberatum anna MVCXXXVHt (Anvers, 1640, în-12}; LEVASSÛSU op. cit., t. v, p. 509; le P. CRIFFEI, op. cit., I, t», p. 12$; L. DESCHAMPS (SE PAS, Cctreipandance du maréchal de Çhât'dlon, commandant de l'armée française an siège de Saint-Omer, en 16$$, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de la Moricie, l. xiii, p. 529.

(1) ÇaHoo, ville de la Flandre orientale, sur la rive gauche de l'Escaut, dsiis I<Ï royaume actuel de Belgi'jue, Pris par le prince d'Orange le 14 juin 1638, le fort de Csdîoa fut repris par les Espagnols !e 21, Cf. Efccfos de las armas dcl Reg Calclico nuestro Senor en Flandes (Madrid, 1638, in-fol.) ; Gaulle de France tes 3, JO et 17 juillet 1638; Mercure françois, t. xxu, p. 214; Theatrum Europoeum, t, m, p. 951; Le maréchal de ChStiUcn à Sub.et de Noyers, du camp devant Saint-Omer, 30 juin 1638, *- AERERY, Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de llichelieu, t. n, p. 181 ; RICHELICU, Mémoires, I. m, p, 239 ; BASSOMMERRE, Journal de ma vie, t iv, p, 260 ; MONTCLAT, Mémoires, L I, p, 246; WASSEXRERG. l'hrtis Germanicus, p. 4'8; GUAIPO PWORATO. Historia dette guerre di Ferdinando H e Ferdinando III, imperatori, e del ri Filippo IV di Spagna contre Gostavo Adotfo, ri di Snetùt, e Luigi XIII, ri di Frauda, p. 5i»7 ; COHKOMW, Histoire de la rie et actes mémorables de Frédéric-lle,nry de Xassau, prince d'Orange, t. il, p. 8; LEVASSOB, Histoire de Louis XIII, I. v, p. 520; LE CLERC, Histoire des Provinces-Unies des Pays-ltas, t. n, p. 175; G. CROIS VAS PMSSTERER, Archives ou Correspondance inédite de la maison d'Orange-Xcstau, 2' série, t. m, p. 120; A, WADUI.VGTOX, La République des Provinces-Unies,la France et U* Pays-Bas Espagnols, de 1030 à 1050, t. !, p. 306.

(2) Gueldres, sur la Mers, appartenait alors à l'Espagne avec une partie du duché de Gueldres. Le cardinal infant en fit lever le siège au prince d'Orange le 1" septembre 1638. Cf. Gazette de France des 14 et 28 août 1638; Mercure françois, t. XKII, p. 249; Theatrum Europ9um,t. m, p. 975; Le prince d'Orange au maréchal de CltS-tilIon, 31 août 1638. — ALBERT, op. cit., t. u, p. 231; RICHELIEU, op. cit., i. m, p. SCO; BASSOJIPIERRI, op. cit., t. iv, p. 279; MOXTGLAT, op. cit., t. i, p. 247; TESAIRO, Gheldres assedîato e soccorso (Turin, 1640, in-fol.}; WASSEXBERG, op. cil , p. 482; LEVASSÛR, op. cit., t v, p. 521; G. GIIOEX VAN PRINSIERER. op. cit., 2* série, t, m, p. 125; A. WABOIXGIOX, op. cit., t. i, p. 307.

(3) Sur le siège de Fontarabie, que les Français durent lever en désordre le 7 septembre 1638, cf. Ga;elle de France des 7, 14 et 28 aoftl et 18 septembre 1638; Ibid,, extraordinaire du 23 juillet 1638 : U siège de Fontarabie en Espagne par te prince de Coudé; Ibid., extraordinaire du 2 août 1638 : La défaite des Espagnols devant Fontarabie, arec la continuation de ce siège par le prince de Condé; Ibid., extraordinaire du 6 août 1638 : Quelques par'


• ' — 81 TO

leur expulsion des Grisons [[) cl les çonquestes de Brème {->)

tu-ularitei obmhes du siège de Fontarabie; Ibid,, extraordinaire du 16 août 1638 ; L'entai du siège de Fontarabie jusques au diniesme de ce mois; Ibid., extraordinaire du ÏO août 1038 : Journal du siège de Fontarabie depuis l'at'èirée de Tanitecesque de Ihrdeaur jusqu'au H'de ce mois; Ibid., extraordinaire du 13 septembre 103S : L'estal du siège de Fontarabie ; Ibid,, extraordinaire du 30septembre 1C3S-. Ce qui s'est naguères passé devant Fontarabie; Mercure françois, I. XXH, p. 77 et 119; Theatrum Eurojxcum, t, m, p. 965; Suite de l'inventaire de l'histoire de France, p, 520 ; llichelieu à Louis XIII, Magny, 18 septembre 1638; le même au prince de Condé, Migny, 20 septembre 1638, — lettres:, instructions diplomatiques et papiers d'htat du cardinal de Richelieu, I, v», p. 183 et 181 ; Faclum du prince de Condé sur le lèvement du siège de Fontarabie, septembre 1638, — Ibid., l.vi, p, 195; PALAFÛX, La historia de! siliù y nocorro de Fuentarabia y succesos del ahot lO:iS "(Madrid, 1639. ii»|); RiciiELiEi', Mémoires, I. m, p. 215; BASSOMPIERRE, Journal de ma rie, I. iv, p. 280; MOXTGLAT, Mémoires, t. i, p, 251 ; GIRARD, Vie du ducd'Esper* non, p. 561; RKRXAUI», Histoire du roy Louis XIII, I, i, p, 420; AlRERY, Histoire du cardinal duc de Richelieu, p. 310; SIRI. Memarie recondite, t. vm, p, 034; LEVASSOR, Histoire de Louis XIII, t. v, p. 552; le P, GRIFFET, Histoire du règne de Louis XIII, t. m, p. 140; due p'.U'JULE, Histoire des princes de Coudé pendant tes XVI* et .VI7/* siècles, t, m, p. 391.

(I) Après avoir conclu un traité avec l'archiduchesse Claudia, gouvernante du Tyrol, les Ligues Brises avaient obligé te duc do Rohan à évacuer la Valleline an mois de mars 1637. Cf. Theatrum Europmutftt. m, p. 781 ; Amtlichc Samlung der altern Eidgenossischea Abschiede, t, v, part. Il, p. 2165; Récit véritable de ce qui s'est passé au soulèvement des Grisons peur la restitution de la Valleline et comté de Bormio et Chiliennes. — ALBERT, Mémoires pour l'histoire du cardinal duc de Richelieu, t. u, p. 113; II»., Histoire du cardinal duc de Richelieu, p. 355 ; ROIIAX, Mémoires, p. 656 ; LE LAROL*REU«, Histoire du mareschal de Guébriant, p 26; BASSQXPIERRE, cqu cit., I. IV, p. 222; SIRI, op. cit., I. vm, p. 037; MOXTGLAT, op. cil., I. m, p. 193; RICHELIEU, op. cit., I. m. p. 137 ; FALVELET W TOC, Histoire de Henry, duc~ de Rohan, p. 97; NAXI, Historia dtlla republica veneta, t. l, p. 477; GiAi.no PISIORATO, Historia délie guerre di Ferdinanda II e Ferdinando III, imperalori, e del rè Filippo IV di Spagna rontro Goslavo Adolfo, ré di Snelia, e Luigi XIII, ré di Francia, p. 439; LECLERC, Vie du cardinal de Richelieu, I. m, p. 43; LEVASSOR, op. cit., I. v, p. 309; le P. GRIIFF.T, op. cit., t. m, p. 19; ZLRLAUBEX, Mémoires sur les guerres de la Valleline, t. m, p. 389; A. LALCEL, Henry de Rohan, son rôle politique cl militaire sous Louis XIII (tV,9-im), p. 339.

v2) Bremo, ville de la Lome'line, près du confluent du Pô et de la Stsia. Investi par le marquis de Leganès le 12 mars 1638, le fort de Brème capitula le 20. Cf. Gaiette de France du 10 avril 1638; Mercure françois, l. XXH, p. 22; Relation de tout ce qui s'est passé au siège et prise de lire me par Us armes du Roy Catholique Philippe IV sous la conduite du marquis de


~ 83 - ;

et de Yercei (t)! Ce seroit Caire naufrage au port, non seulement que de fleschir tant soit peu, ou aux menaces, ou aux prières, ou aux propositions, ou aux efforts de nos persécuteurs, mais de ne pas se roidir plus que jamais à esteindre par leur sang les feux qu'ils ont allumés parmy nous et en laver les injures qu'ils nous ont faictes, si mieux ils n'ay« ment, recognoissans leur tort (2), conspirer à une paix universelle, à laquelle nous ne doublons point que pour le bien et repos de toute la chrestientê le Roy noslre souverain ne face céder (dans les termes de l'honneurj touts s s iatérests et ressentiments,

fagana, gouverneur et capitaine général pour S, M. en Vestat de Milan, le ?7 mars 1638 (Anvers, 1638, in-4) ; Valette de France du 10 avril 1638 ; Mercure françois, i XSII, p 22; Theatrum Europoeum, i. m, p. 926; Suite du véritable inventaire de l'histoire de France, p. 517 ; RICHELIEU, op. cit., t. m, p. 275; BASSOXNERRE, op. cit., I, tv, p. 217; BERXAUD, op. cit., t. u, p. 418; LA VALETTE, Mémoires, l. u, p. 23; GUALPQ PRIORATÔ, op. cit.,' p. 491 ; WASSEXBERG, Florus Germanicus, p. 471; MOXTGLAT, op. cit., l. i, p, 247; SIRI, op. cit., t. vm, p. 575; XAM, op. cit., I.I, p. 487 ; LE CLERC, op. cit., I. H, p. 67; LtvASSon, op. cit., t. v, p, 490; le P, GRIFFET, op. vit, I, m, p. 135; E. LOXCix, Un capitaine franc-comtois ; Christophe de Raincourt, p. 77.

(1) Vercelli, ville de la province de Novaiv, sur la rive droite de la Sesii, Ce fol le I juillet 1638 que celte ville se rendit au marquis de Leganès, qui l'avait investie le 27 mai. Cf. Relatione dell' assedio e délia resa di Vercelli dell' anno /0#£(BibI, de Vtrccîl); Gaiettc de France, extraordinaire du 25 juin 1638 : la généreuse résolution de Madame de Savage, haranguant à la teste de son armée, qui s'eclteminc au secours de Vcrceil; Ibid .extraordinaire du SI juillet 1638 : Ce qui s'est n'aguêres passé en l'armée <fItalie; Mercure françois, I, XXH, p. 32; Theatrum Ettvoptcum, t. m, p. 949; Suite du rentable inventaire de l'histoire de France,*?. 517; RICHELIEU, op. cit., t. m, p. 285; LA VALETTE, op. cit., t. H, p. 25; VOITURE, OEuvres, t. i, p. 206; Bu PI.ESSIS, Mémoires, p. 363; CRAVOXT, Mémoires, p. 219; BERSABB, op. cit., t. u, p. 418; GUALPO PRIORATO, op. cit., p. 501, 509 et 511 ; WASSESBERC. op. cit., p. 475; MÛXTCI-AT, op. cit., t. i, p. 219; SIRI, op. cit., t. vm, p. 592; NAXI, op. cit., 1.1, p. 488; LE CLERC, op. cit., t, u, p. 69; LEVASSOR, op. cit., t. v, p. 497; le P. GRIFFET, op. cit., t. m, p. 136; E. LOXGIX, op. cit., p. 80.

(2,* Edition de 1860 : leurs torts.



TABLE

mm

Accoste (Jean d), vm, t\,

Accoste (Magdeleioe d), vin,

Alsace, 60, 06, 72,

Antorpe (Alexandre d'Emsfcerque, sieur d'), 53.

Arbsnt, 15. 16,

4rbot9, 50,51.

drinf/iptl, 0, 20.

Amans (César du Sais, baron d"), xiii, 58.

Arpajon (Louis de Séverac, vicomte d'), 31, 37.

Autrey, 55,

viuvonne, 13,41, 51,

B

ftafançoiti 55,

Ralav (Aimé-Antoine de), 20,

Bâlê, 59.

Baliac (Jean-Louis Guez, sieur de), v.

fia unie, 43, 44. .

Beaucheinin (Jean Girardot de Nozeroy, sieur de), iv, vm, i\, M.

Hellcgarde, 44.

Benfeld, 73.

BhUtnm, IS, 30, 31, 33, 30, 41, 53.

Boissat (Pierre de), vm.

nom, 16.

Bornay, 24.

Bourbonne, 36.

Bourg, 10.

Bousquet (du), 54.

lîoutaranl (Marc de Monlaigu, IMI-OU de), 12

Boyvin (Jean), iv.


- 88 - '

Bréda, 70.

Brème, 84.

Brézé (Urbain de Maillé, marquis de), 37.

Brun (Antoine), IV-XVI.

Bruxelles, 48;

Bussolin (Philippe-François de Walteville, comle de), 16.

C

Caillet, 57.

Calloo, 83.

Capelle (ta), 79.

Casai, 73.

Castelmoron (régiment de), 13.

Champion, 57.

Champlilte (Clériadus de Vcrgy, comle de), vi.

Cliamplitlè. 27, 35, 5C, 57,*58.

Champvaus (Jean-Baplistc Petrcy, sieur de), xi.

C/tantomiar/, 55.

Cliaussin, 37, 3S, 30.

Cfiavannes, 8, !).

Checigney, 53, 54.

Chevraux, 20, 21.

Chissey (Pierre de), 10.

Clairvaux, 20. x

Coiffy, 30.

Collelet (Guillaume), vm.

Condé (Henri II de Bourbon, prince de), vin, 4, 12, 66.

Conllans (Guérard de Joux, dit de Walteville, marqms de). 8, 10.

11,17. Cornort, 19. Cornu, 57.

Courlaoux, 1- f

Cravates, 18. 07.

Ccbry (Gaspard de Mouslîer, sieur de), 20, 27. Cuiseaux, 11» 12, 13. 59.

D

Dampkrre, 3t. t)amviller$, 80.


- 89 —

Danjoux, 56.

Dariez. 41.

Demongin (Hugues-Emmanuel), 53.

Desbordes, 16.

Dèuilly, 36.

Dijon, xm.

Dole, vi, vu, xm, 1, 2, 3, 9, 12, 22, 35, 41. 53, 51. 69.

Dorlan, 11.

Drambon, 45.

Dusîllet (Charles), 31, 40.

È

Ecosse^ 73. Ktals-Généraux xv.

F *

Faret (Nicolas), vm. x.

Ferdinand III, empereur, 72.

Ferdinand d'Autriche, cardinal infanl, vu, 5.

Feuquières (Manassès de Pas, marquis de), 37.

Flabèmont, 36.

Flamand (Jean), 41, 42, 13.

Fontarabie, 83.

Frontcnay (Claude de Viscmal, sieur de), 31,

Frontenay, 41, 42. 43.

G

Gai las (Mathias, comte), 5, 7, 56.

tSènéè, "72.

Gommcrans (de), 58.

Gondomar (t). Diego Sarmiento de Acuîia, comte de), 48,

Gouhenans, 55.

Goux (Vincent Jacquînol, sieur de), 41.

Grancey (Jacques Kouxel de Médavy, comté dé), 32, 33.

Gmji X11I, 35, 45, 57.

Gttmont, tx, 18,42, 50, 52,

Grisons (les). 73, 81.

Gudy (Marc). 39é


— 1)0 —

Gueldrcs. 83. Gy, 27.

H

Havre (le). 66. ' ;

Henri H. roi de France, 72.

Henri IV, roi de France, 28,60, 61.

Heppignies (François de Valangin, sieur d'), 33, 31,

Hêricourt, 29.

' ï "

Isches, 36. Isle-iur-le-Doubs (F), 29.

J

Jacquet (Jean-Bâpliste), xiv. Jallerange (François de), 53. Soudes, 16. Jousseàuf 7*

La Croix, 57.

La Gauche, 5*.

La Marche, 45.

Landrêcies, 19

Lannoy (Claude de), 55.

La Valette (Louis de iVogaret, cardinal de), 56.

la Verne (régiment de), 53. ^

Le Corps-bîenfaicl, 57,

Le Maître (Antoine), v. *

ÊJritxt (Ûeè dé)tBlé

Ltucalè,81.

Lisofà (François de), vi, xiv.

Unguetilfé (Henri II d'Orléans, duc de), 20,25,26, 30, 32, 37, 42,

43, 41. 40, 47, 53: 57, 58, 66. tjdM'tê*Sauniéft 22> 23. Lorraine (Charles IV, duc de), 80* 82, 36, 31, 46, 47, 48f 19.


— 91 -

Lorraine, 60, 66. Louhtns, 14. Louis XI, roi de France, 72. Louis XIII, roi de France, 2, 9, 72. Lure, 55.

M

Madrid, xiv.

Marie de Bourgogne, archiduchesse, 72.

Marmty, 28.

Martône (Jacques), vm.

A/arjtgital, 14, 15.

Mazarin (Jules, cardinal), xv.

Milanais. 72.

Mirebeau. 45.

Miromesnil (de), 46.

Moirans, 20.

Molay, 53, 51.

Montaigu (de), 19.

Montangôn (de), 20.

MontbiUard, 29, 30, 32,33, 55, 59, 73.

Montcley, 28.

Montferrat, 60.

Montfleur, 9.

Montmèlian.66.

Montréal, 14.

Montroland, 12.

Monlsaugeon, 46.

Morel (Pierre), xi.

Moroges (de), 18.

Mumtér, vi, xiv.

N

Neuchâtel, 66. Neuvelle (la), 36. Nicolas (Augustin), iv.

Ô

Oiselay (Ermanfroi-François l*r, baron d'), 28. Oketay, 28. Orgelet, 21.


— 92

Paris, 8, 66. *

Pauthelercl, 57. ,

Perceval (Ermanfroi de). 45.

Perrigny (de), 18.

Pesmes, 51, 55.

Philippe II, roi d'Espagne, x.

Philippe IV, roi d'Espagne, xv, 5, 68, 70, 85.

Pignerol, 60, 66:

Pontarlier, x.

Porrentruy, 59,.73.

R

Rahon, 10.

Iiaincourl (Christophe-Louis de), 22, 23.

Batisbonne, xiv.

lîaucourl (Mclchior de Gracbaux, sîeur de), 52.

Ilavaîllac (François), 60.

Beculoï (M«e'de)t 18.

Biciielieu (Armand-Jean du Plessis, cardinal de), XHI, 73, 77,

Romagnc (la), 26.

lîomécourt (François de), 18.

Itonchaud (de), 52.

Ilosy (de), 8.

ttmsey (le), 33.

S •■

Saavedra Fajardo (D. Diego de), VI, xil, xtv, 5. 46, 62, 69.

SainUAmour, 20, 58. '

Sainl Claude, II.

Saihl-Hippotyte, 32, 33.

Saint*Jean*de Lôtne, 41.

Saint*Laurent de ta Hoche, 21,25.

vSa!nt4!artin (Jeân>I)aptklô de la Baume, marquis de), ix, xm. 32,

31, 48. Saint*Onwrt 82.


n:t

Sainl-Seine-sur- Vingcannv, 45.

Sainl-Vlic, 65.

Salins, x, 46, 48, 49.

.Sarmiento (D. Antonio), vi, vu, vin, ix, x, 48. 51, 68.

Saugerée (François de Chevriers, sieur de la), 17.

Savelli (Frédéric, duc), 29.

Savigny enrRecertnont, 13, 14.

Savoie, 66.

Savoyeux (Emmanuel-Philibert de Foucbier, baron de), 36. 53.

Schtesladt, 73.

Sèlignat, 17.

Simard (Jean), 21.

Souabe, 72.

Soye, 55.

Strasbourg, 72.

Suisses, vm, 4, 5. 17, 70, 71.

Sine. 60, 60.

T

Talmay, 45.

Tlûangcs (Claude Damas, marquis de), 7.

Tissot iJeaii-Mauricc), 12, 17.31, 40.

Tissot (Marguerite), vm.

Tromarey (Elion d'Andelol. sieur de), 35, 15.

Tyrol, 72.

V

L'rbain VIII. pape. 03.

V

Vadans, 51. 53.

Valtètine, 60, 83.

Verceil, 23, 85.

Verdun'èur-le-Doiibs. 41.

Vergés, 25.

Vienne, xiv.

Villeroi (Nicolas de Neufville, marquis de), MI.

Voujaucourt, 34.


9i -

W

Warlofski (régiment de), 31. .

Weimar (Bernard, duc de Saxe-), 25, 26, 27, 28, 29, 30, 34, 56, 66.

Werl (Jean de), 29,81.

Yeory, 49.