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Titre : Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1915-07-11

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 42932

Description : 11 juillet 1915

Description : 1915/07/11 (A33,N1672).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57542141

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-34518

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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LES ANNALES

ABONNEMENTS

(Édition illustrée) UN AU SIX MOIS

France et Colonies 10 fr. 5 fr. 50

Union postale.... 15 fr. 8 fr. »

Le Numéro : 2 5 Centimes

POLITIQUES ET LITTERAIRES

Revue Universelle paraissant le Dimanche

Directeur, Rédacteur en chef : ADOLPHE BRISSON

EDITIOM DE LUXE

(Papier fort) UN AN SIX MOIS

France et Colonies 15 tr. 8 fr. »

Union postale. .. 20 fr. 10 fr. 50

51. rue Saint-Georges — PARIS

33e ANNEE (2e SEMESTRE).

TEXTE

La Marseillaise MAURICE DONNAY

Impressions : Notre Forteresse, la Russie EMILE FAGUET

Notes de la Semaine. LE BONHOMME CHRYSALE

Les Lettres de la Cousine . YVONNE SARCEY

Pour les Pauvres de la Reine

Notre Hôpital Y. S.

Pensées vers les Mères. . A. L.

La Petite Guerre : Théorie

du Crocodilisme GABRIEL T1MMORY

Fleurs d'Héroïsme : La

" Poilue » FRANÇOIS FABIÉ

Les Evénements : Histoire

de la Semaine LÉON PLÉE

L'Allemagne qu'on voyait et celle qu'on ne voyait pas

(suite) Abbé WETTERLE

Héros des Tranchées . . . PAUL HERVIEU

Sommaire du N° 1672

Les Trente-Deux Quartiers

du Kaiser FRÉDÉRIC MASSON

Autour des Champs de Bataille : Le Tonneau. . . RENÉ BAZIN

Échos de la Guerre .... SERGINES

Les Poètes de la Guerre :

Les Voix de la France. . JEAN AICARD La Marseillaise au Panthéon ........ BOYER D'AGEN

Le Café sans Fumée. . . DOMINIQUE BONNAUD Le Drapeau de Joffre . . GEORGES LOISEAU La Lettre PAUL MANIVET

Les Grandes Pages : La France est une

" Personne ». . . HENRI DE RÉGNIER — La France à Vol d'Oiseau JULES MICHELET

Pages Oubliées : La Fête du

Village ........ PAUL ACKER

11 JUILLET 1915.

Le Chevalier Jaufre et la

Belle Brunisseude. ... A. ROBIDA Revue Financière de la Semaine

ILLUSTRATIONS

La Marseillaise, d'après Rude. — Dessins de Hansi, Thoeny et Robida. — La Ligne d'Opération du 28 juin au 4 juillet. — Guillaume 11 Imperator et Rex, par Caran d'Ache. — Château et Résidence des Hohenzollern. — Scènes de Guerre. — Le Pommier du Presbytere. — Compositions de Jubier et de Conrad. — L'Entrain des " Poilus ». — Escarmouches, par Henriot. — Portraits et Photographies d'Actualité.

MUSIQUE

O Trance ! Prose rythmée de ERNESTA STERN — Musique de . . PIERRE ZEPPILLI

La Marseillaise

Peut-être en avait-on abusé pendant la paix. On la jouait et on la clamait à tout bout de champ et à tout bout de rue, dans trop de circonstances municipales ou agricoles. L'hymne national, cela doit être comme le drapeau que le colonel ne montre aux soldats, en temps de paix, qu'en des occasions tout à fait solennelles : il ne le ferait pas sortir pour une revue de linge et (de chaussures. De même, on ne devrait pas jouer La Marseillaise dans un concours de pompes ou de natation. En temps de guerre, c'est autre chose : le drapeau est toujours visible au milieu du régiment, et le chant patriotique est toujours présent au milieu de la foule. On le veut, on le demande, on ne s'en lasse pas. D'ailleurs, il est magnifique.

Cette Marseillaise, si criée et si décriée, voici qu'elle prend sa plus haute expression. Comme elle nous émeut, quand des Soldats la chantent, qui partent pour la guerre! Comme elle nous émeut, quand Une belle artiste la dit ou la chante, au théâtre, devant un public haletant et recueilli !

L'orchestre joue les premières mesures; aussitôt, toute la salle est debout. Le rideau se lève; le décor représente le parc de Versailles : une large allée, un escalier de marbre, des charmilles, une pièce d'eau; décor royal, beauté française. Sur la scène inondée de lumière, une figuration révolutionnaire. Des figurants, des choristes? Non, en cet instant, ce sont des soldats de la République, avec le chapeau de feutre noir à deux cornes, les buffleteries blanches et le pantalon à rayures; ce sont des femmes de 1792, avec le fichu

et le bonnet, le ruban ou la cocarde tricolore ; et ces petits garçons, en culotte et veste claires, ce sont de jeunes citoyens. Une femme apparaît: elle est coiffée d'un large ruban noir, et cela signifie que le chant héroïque partit de Strasbourg, composé en une nuit par un jeune capitaine du génie, qui, cette nuit-là, eut du génie. On sait qu'après un dîner chez le maire Dietrich, Rouget de Lisle courut s'enfermer dans sa chambre, prit son violon et, dans ces heures d'exaltation où l'homme est au-dessus de l'homme, véritablement possédé par un dieu, il composa les paroles et la musique de ces strophes enflammées. De quelles circonstances merveilleuses est sorti ce chant national! La musique et la poésie s'unissent dans un jeune officier qui a fait des mathématiques; il est de Lons-le-Saunier; il est inspiré à Strasbourg, et des volontaires marseillais, accourus au secours de la patrie, apprennent aux Parisiens le chant qui devient l'Hymne de la France.

L'artiste est toute vêtue de blanc, mais elle s'enveloppe dans une souple étoffe aux trois couleurs ; elle porte un court glaive au côté, le glaive romain, le glaive d'Horace, et l'on songe à Corneille.

Moins éclairée, la salle reproduit la scène; ce sont les mêmes personnages : des femmes, des enfants, des vieillards, des soldats aussi; vêtements sombres, capotes bleues; parfois, dans l'ombre, l'éclair d'un galon d'or, d'une croix, la tache blanche d'un corsage... ou d'un pansement.

Sur la scène et dans la salle, de la scène à la salle, un courant s'est établi; de toutes ces âmes, une âme collective s'est formée; on a la gorge serrée, le coeur bat, les yeux se remplissent de larmes.

Allons, entants de la patrie, Le jour de gloire est arrivé.

Ces paroles, qui nous semblaient excessives, elles prennent leur véritable valeur; elles se retrempent dans la plus tragique actualité; elles s'éclairent au feu des obus, à la flamme des incendies; elles s'illustrent de mille atrocités. N'entendons-nous pas mugir, dans les campagnes, de féroces soldats? Ils égorgent les femmes, les enfants; ils violent, ils mutilent, ils écartèlent! Le sang qui coule dans les veines de ces barbares est bien un sang impur, épais et qui charrie les plus sauvages instincts. Ces paroles, le public les commente au fur et à mesure; ne contiennent-elles pas tous les crimes de l'ennemi? Tyrans, despotes sanguinaires, ces mots, ces épithètes, nous ne les jugeons pas ampoulés, ni théâtraux, ni forcenés, s'ils désignent le cruel Guillaume II et le vieux François-Joseph, empereur soidisant chrétien!

Voici la strophe où les enfants jurent de venger leurs aînés ou de mourir comme eux. Ce ne sont pas seulement des mots, des phrases. Aussitôt, l'on pense aux jeunes classes qui se préparent ou bien à celles qui, déjà, sont parties, entraînées, enthousiastes, pour les Flandres et l'Alsace.

Quand La Marseillaise fut connue, « ce fut, dit Michelet, comme un éclair du ciel. Tout le monde fut saisi, ravi; tous reconnurent ce chant, entendu pour la première fois. Tous le savaient, tous le chantaient ». Cet éclair, il sillonne à nouveau notre ciel. Mais ce chant, que la France, selon une expression admirable, reconnut alors qu'on l'entendait pour la première fois, aujourd'hui plus d'un Français le découvre, alors qu'il l'entend pour la dix-millième fois. Ce qui fait la vertu et la beauté de ce chant, c'est qu'il est héroïquement défensif : il appelle les citoyens aux armes pour la défense du territoire et des foyers; il est inspiré par l'amour de la patrie, et la haine qu'il ex-