Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1887-07-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 juillet 1887 01 juillet 1887
Description : 1887/07/01 (A6,SER5,N19). 1887/07/01 (A6,SER5,N19).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57531485
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
306
L'AMI DE L'ENFANCE
secours, il reste « les habitants, si habitués à
voir chaque année cette petite fête de famille
qu'il est impossible de la supprimer ».
11 y aurait beaucoup à dire sur les motifs qui
font apprécier si haut celte fête de famille par
les parents. On pourrait citer tel mobile de
vanité, d'envie, de jalousie, hélas!... Mieux vaut
laisser tout cela dans l'ombre; et songer seule-
ment qu'une mère peut aimer cette fêle seule-
ment parce qu'elle fait briller de joie les yeux
de ses enfants.
Mais aunom de sa tendresse même il faut lui
rappeler tout ce que lés préparatifs ont eu de
pénible pour sa fillette ou son garçonnet, il faut
lui faire remarquer tout ce qu'il y a au fond de
mauvais pour eux, dans la fête elle-même.
Alors..., plus de fêle ? — Non, mais une autre
fête, sans discours, sans fanfares, sans répéti-
tions; une bonne fête d'enfants, où l'on chante,
crie et joue à coeur joie, où l'on mange des
gâteaux, où l'on boit d'el'eau rosée de sirop, le
tout si c'est possible sur l'herbe, sous de grands
arbres, avec les mamans assises non loin de là;
si cet emplacement champêtre fait défaut, tout
simplement le préau de l'école. Pour finir, une
distribution de jouets, généreuse ou modeste,
mais à tous égale, sans distinction d'ordre ou de
mérite, une distribution de jouets qui procurera
à la mère la douceur de voir dans ses enfants la
joie de la fête, même si elle n'a pu y assister.
C'est donc bien une fête à la place d'une
autre; le public le comprendra vile et s'y rallie-
ra. Quant aux moyens : ils sont comme autrefois
pour la distribution de .prix, entre les mains de
M. le maire qui pourra dire tout à son aise :
« Amusez-vous, galopins, » et des dames patron-
nesses, qui avec leur sollicitude de tendres ma-
mans, sauront bien imaginer quelque chose de
très gentil pour la fête des petits.
II. S, 13.
LECTURE EXPLIQUÉE
Nous avons précédemment donné 1 un exeni-
' pie de lecture expliquée à l'usage des jeunes
enfants, el nous avons accompagné ce spécimen
de quelques observations et directions pédago-
giques relatives à l'exercice scolaire que l'on
désigne sous ce titre. Nous faisions remarquer,
tout d'abord, que l'explication du tcxle sur
lequel on exerce les enfants à la lecture estime
absolue nécessité; qu'elle peut, selon les cas, se
restreindre aux observations sommaires sur le
sens des mots et des phrases indispensables
pour l'intelligence de ce texte, ou bien se déve-
loppant davantage, devenir un commentaire plus
ou inoins étendu soit de la pensée générale du
morceau, soit de quelque idée incidente qui
mérite cette insistance. Nous distinguions l'ex=
plication des mots, qui doit se faire à mesure
qu'ils se présentent au jeune lecteur (et du sens
particulier de chaque phrase lorsqu'une telle
■explication est nécessaire); el l'explication des
choses, des idées, du fonds; enfin, avec les
conclusions qui s'en déduisent naturellement,
lesquelles, pour l'ordinaire et sauf exception
motivée, se placent à la fin pour ne pas trop
interrompre le cours de l'exercice. Nous fai-
sions enfin observer que, selon l'âge et le degré
de culture des enfants, qui lisent couramment
ou déchiffrent seulement, à titre d'exercice de
lecture courante à haute voix ou d'enseigne-
ment de la lecture, le procédé se modifie pour
s'adapter aux conditions données. Répétons,
encore, pour éviter toute espèce de malentendu,
ce que nous avons dit déjà. Dans une classe
enfantine où les enfants lisent assez facile-
ment, on fera sur le texte l'exercice de lecture
courante, divisant la lecture entre plusieurs
élèves qui, chacun, liront quelques phrases
pour lesquelles, à mesure, la maîtresse donnera
le plus brièvement possible les explications de
mots et de choses absolument nécessaires pour
que l'enfant comprenne ce qu'il lit. A l'école
maternelle, proprement dile, les enfants de la
section la plus avancée déchiffrent d'ordinaire :
on procédera encore de même, faisant déchiffrer
les premières lignes du texte, et répartissant la
tâche entre plusieurs petits élèves, pris succes-
sivement; on s'arrêtera avant que la fatigue se
fasse sentir. Et si alors le texte, si court qu'il
soit, n'est pas achevé (ce qui arrivera le plus
souvent), la maîtresse, après avoir repris du
commencement, relisant la partie déchiffrée par
les élèves afin de bien les remettre dans le cou-
rant des idées, continuera elle-même de lire len-
tement et distinctement jusqu'à la fin, s'inter-
rompant pour donner les explications de mots
lorsque ce sera nécessaire, et réservant le pelit
commentaire d'ensemble sur l'idée générale,
l'action, le sentiment, la morale s'il y alieu, pour
la fin d. Quant aux sections moins avancées
encore pour les enfanls qui ne savent pas lire,
si un texte est comme pensée générale et comme
vocabulaire réellement, bien accessible à ces
petits, de nature à être compris par eux et à
les intéresser, la maîtresse pourra fort bien en
tirer parti autrement en lisant elle-même ce
texte d'un bout à l'autre" : interrogeant, expli-
quant, commentant. C'est bien encore une
lecture expliquée : seulement la leclure est
faite par la maîtresse ; mais si vous tenez à évi-
ter le quiproquo que peut entraîner la double
acception du mol, nous appellerons ceci récit
expliqué. On pourrait, aussi non pas lire exac-
tement, niais raconter l'historiette, la parler,
la causer, el dans bien des cas ce sérail meil-
leur encore. Mais celte façon do procéder change
considérablement le caractère et les conditions
de l'exercice. Quel que soit du reste le procédé
mis en oeuvre, on y rencontrera toujours, en
1. L'Ami de l'Enfance, 15 mars 1884, p. 88, le
Petit Coq.
\. Avant les commentaires sur le fond elle déve-
loppement (s'il y a lien), la lecture du petit texte
doit être refaite d'un hout à l'autre par la maîtresse
avec le ton, l'accent, l'insistance convenable, afin de
faire repasser sous les yeux des enfants Y ensemble
des idées, que la lenteur de la lecture et les expli-
cations partielles, indispensables, avaient à chaque
instant coupé, interrompu, peut-être l'ait oublier.
L'AMI DE L'ENFANCE
secours, il reste « les habitants, si habitués à
voir chaque année cette petite fête de famille
qu'il est impossible de la supprimer ».
11 y aurait beaucoup à dire sur les motifs qui
font apprécier si haut celte fête de famille par
les parents. On pourrait citer tel mobile de
vanité, d'envie, de jalousie, hélas!... Mieux vaut
laisser tout cela dans l'ombre; et songer seule-
ment qu'une mère peut aimer cette fêle seule-
ment parce qu'elle fait briller de joie les yeux
de ses enfants.
Mais aunom de sa tendresse même il faut lui
rappeler tout ce que lés préparatifs ont eu de
pénible pour sa fillette ou son garçonnet, il faut
lui faire remarquer tout ce qu'il y a au fond de
mauvais pour eux, dans la fête elle-même.
Alors..., plus de fêle ? — Non, mais une autre
fête, sans discours, sans fanfares, sans répéti-
tions; une bonne fête d'enfants, où l'on chante,
crie et joue à coeur joie, où l'on mange des
gâteaux, où l'on boit d'el'eau rosée de sirop, le
tout si c'est possible sur l'herbe, sous de grands
arbres, avec les mamans assises non loin de là;
si cet emplacement champêtre fait défaut, tout
simplement le préau de l'école. Pour finir, une
distribution de jouets, généreuse ou modeste,
mais à tous égale, sans distinction d'ordre ou de
mérite, une distribution de jouets qui procurera
à la mère la douceur de voir dans ses enfants la
joie de la fête, même si elle n'a pu y assister.
C'est donc bien une fête à la place d'une
autre; le public le comprendra vile et s'y rallie-
ra. Quant aux moyens : ils sont comme autrefois
pour la distribution de .prix, entre les mains de
M. le maire qui pourra dire tout à son aise :
« Amusez-vous, galopins, » et des dames patron-
nesses, qui avec leur sollicitude de tendres ma-
mans, sauront bien imaginer quelque chose de
très gentil pour la fête des petits.
II. S, 13.
LECTURE EXPLIQUÉE
Nous avons précédemment donné 1 un exeni-
' pie de lecture expliquée à l'usage des jeunes
enfants, el nous avons accompagné ce spécimen
de quelques observations et directions pédago-
giques relatives à l'exercice scolaire que l'on
désigne sous ce titre. Nous faisions remarquer,
tout d'abord, que l'explication du tcxle sur
lequel on exerce les enfants à la lecture estime
absolue nécessité; qu'elle peut, selon les cas, se
restreindre aux observations sommaires sur le
sens des mots et des phrases indispensables
pour l'intelligence de ce texte, ou bien se déve-
loppant davantage, devenir un commentaire plus
ou inoins étendu soit de la pensée générale du
morceau, soit de quelque idée incidente qui
mérite cette insistance. Nous distinguions l'ex=
plication des mots, qui doit se faire à mesure
qu'ils se présentent au jeune lecteur (et du sens
particulier de chaque phrase lorsqu'une telle
■explication est nécessaire); el l'explication des
choses, des idées, du fonds; enfin, avec les
conclusions qui s'en déduisent naturellement,
lesquelles, pour l'ordinaire et sauf exception
motivée, se placent à la fin pour ne pas trop
interrompre le cours de l'exercice. Nous fai-
sions enfin observer que, selon l'âge et le degré
de culture des enfants, qui lisent couramment
ou déchiffrent seulement, à titre d'exercice de
lecture courante à haute voix ou d'enseigne-
ment de la lecture, le procédé se modifie pour
s'adapter aux conditions données. Répétons,
encore, pour éviter toute espèce de malentendu,
ce que nous avons dit déjà. Dans une classe
enfantine où les enfants lisent assez facile-
ment, on fera sur le texte l'exercice de lecture
courante, divisant la lecture entre plusieurs
élèves qui, chacun, liront quelques phrases
pour lesquelles, à mesure, la maîtresse donnera
le plus brièvement possible les explications de
mots et de choses absolument nécessaires pour
que l'enfant comprenne ce qu'il lit. A l'école
maternelle, proprement dile, les enfants de la
section la plus avancée déchiffrent d'ordinaire :
on procédera encore de même, faisant déchiffrer
les premières lignes du texte, et répartissant la
tâche entre plusieurs petits élèves, pris succes-
sivement; on s'arrêtera avant que la fatigue se
fasse sentir. Et si alors le texte, si court qu'il
soit, n'est pas achevé (ce qui arrivera le plus
souvent), la maîtresse, après avoir repris du
commencement, relisant la partie déchiffrée par
les élèves afin de bien les remettre dans le cou-
rant des idées, continuera elle-même de lire len-
tement et distinctement jusqu'à la fin, s'inter-
rompant pour donner les explications de mots
lorsque ce sera nécessaire, et réservant le pelit
commentaire d'ensemble sur l'idée générale,
l'action, le sentiment, la morale s'il y alieu, pour
la fin d. Quant aux sections moins avancées
encore pour les enfanls qui ne savent pas lire,
si un texte est comme pensée générale et comme
vocabulaire réellement, bien accessible à ces
petits, de nature à être compris par eux et à
les intéresser, la maîtresse pourra fort bien en
tirer parti autrement en lisant elle-même ce
texte d'un bout à l'autre" : interrogeant, expli-
quant, commentant. C'est bien encore une
lecture expliquée : seulement la leclure est
faite par la maîtresse ; mais si vous tenez à évi-
ter le quiproquo que peut entraîner la double
acception du mol, nous appellerons ceci récit
expliqué. On pourrait, aussi non pas lire exac-
tement, niais raconter l'historiette, la parler,
la causer, el dans bien des cas ce sérail meil-
leur encore. Mais celte façon do procéder change
considérablement le caractère et les conditions
de l'exercice. Quel que soit du reste le procédé
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1. L'Ami de l'Enfance, 15 mars 1884, p. 88, le
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\. Avant les commentaires sur le fond elle déve-
loppement (s'il y a lien), la lecture du petit texte
doit être refaite d'un hout à l'autre par la maîtresse
avec le ton, l'accent, l'insistance convenable, afin de
faire repasser sous les yeux des enfants Y ensemble
des idées, que la lenteur de la lecture et les expli-
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