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Notice complète:

Titre : Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans

Auteur : Académie d'Orléans. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Orléans)

Date d'édition : 1902

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344123693

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344123693/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1902

Description : 1902 (SER5,T1,N3).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Centre-Val de Loire

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5733010t

Source : Académie d'Orléans, Z-28604

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

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. MÉMOIRES

/

DE LÀ

SOCIÉTÉ D^G1M€ULTUaE,

SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS D'ORLÉAp

TROISIÈME SÉRIE DES^MEMOIRES. ' - ■'■■.';

(5e Série des travaux de la Société. —,!71e Vol. de la collection).

1er Seineslre 002

Ces MÉMOIRES paraissent par livraisons semestrielles publiées chaque année, aux mois dejanvier ekijiùlet. On s'abonne pour deux "volumes qui;. se publient ordinairement en deux ans. Le prii-del'abonnement, FRANC DE PORT, est dé 10 fr. pour Orléans, de 12 fr.- pour, toutes les-villes de France, et de 15 fr. pour les pays étrangers. .' ": — .

On souscnti à Orléans, chez M. le Dr E. À.RO.UÉ, Secrétaire général de la Société, _rue: d'IUiers, 3¥j.reîcfiez ÀÏÏGHSIE GOUT et Cie, imprimeurs,"Passage du Loiret, exclusivement chargèsyde: l'envoi des MÉMOIRES. : ■ ' ■:-vv"'■'■.:, ... ■ ' - ". '.>

ï":„j • , ' EES ABONNEMENTS SE PAIENT B'AVANCE. -'-..',.

ART. 54 du règlement de la Société à'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans;

« La Société, en autorisant-l'impression d'un ouvrage, n'entend

§pas, pour cela, s'en rendre garante; "Elle laisse à chacun de ses À i membres la responsabilité des idées et .des appréciations émises dans £

3ià les mémoires dont il est l'auteur.')) £■

3* tm.


Jbl^XE;

.:.''.'■-■ ".'DESMembres

".'DESMembres des Correspôndaiit&ïoûoraires et Ides Membres correspondants :de la Société.

;:;■;; MEMBRES. HONORAIRES {Résidants), ~j .^ .:■ .'.... .-. - ,De droit" (Décret du 6 mars 1899}' .'.-;. I

;M;.::^Ei#BSRALc6«fman(!;ânt::en chef le 50'Go"r|)s;â,à>méé^ ;M.' LEPREMIER PRÉsiDEN.T.dë là Cour d'appef d'Orléans I M. LE .-PRÉFET DU. ÎOIKET" . ~ . ",-^ '"ï ;'

Mgr L'MEQUE d'Orléans." ''■"■-,' ;;'-.. ;

' M. EE MAIRE d'Orléans. - ,{':.

:.-'.;VËlu : ir, .MASURE,inspecteur d'AbadémierKonoraire.

^:/: . MEMBRE HONORAIRE iinon^resldwnt), \ '' M. .M4SPER0, dé l'Institut,' boulevard Saint-Germain, 43j à Paris.

■" : \'S: CORRESPONDANTS HONORAIRES" ." /;

MM. LE-Sous-PRÉKETldéGiénv. -:---' . !

'•."■' X,E.SOUS-PRÉFET.de;Montargis .::::;;'.: j

:EE';S,ous-PKÉFET'ae Pithrviers. '-'S:':''. . > '■ ■ ' :

■;':;'-:p-:::-' '"'àlEMBRES: CORRESPONDANTS.A- j . ■-'"'■'

MM. GOÙBCY (le marquis de), château de Claireaiij.à :Sully4la-Chapehe. "'■'"_' BOUGHET (Emilej, ly rus lie Paris, à.Dunkercrue, ■] "V

DEBROIÎ (Paul-),v;!ii Mazuray, par Ménestréàu;(Loiret). :'DuCHALAis^RpiisSEAU, aux; Montées, près. Blqis fLoir-et-Cher). : DUREAU, bhh.liQthécaire de l'Académie de médecine, 49, rue des :r;'"-:Saints-Pèies,:Ëai-is. ' ,'-,■' ' ''-;.. ':,■;-■' '-, I '"' ■'

: ■ LiETARD, doetèm'én médecine.à Plombières.'-'*,: '..'. j "■■■ ' RDCHETERIE (déi'la), châieau du Bouchët, à^iJi'y, : |. -..,' - SEI3RRAX DIS LAIBOULAÏE. (Joseph], il, rué Mp.atparn'asse, Paris. '•. TRISTAN (le Comte de), château de Cormes' à St-Denis-en-Val.

Pour obtenir le vitre fle tH>rves\iont\att\~âB lït SoeVtlc,

: 11 faut::-~f?i°- Etre présenté pai' trois membres titulaires:;-—-.2° Faire hommage à. la Société d'un ouvrage ou mémoire manuscrit ou imprimé; —:3°.S'abonner aises MÉMOIRES; — 4° S'engager a con'ribuer. aux travaux de la Société. ". . "


MÉMOIRES

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE,

SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS

D'ORLÉANS


NOTE SUR'LÈS- TÏÏBLICàTIONST® LÀ. SOCIETE

Les travaux puhliés par la Société, comprennent, au i«r-janvier 1901, 69 volumes complets,divisés en quatre séries:

a' première, sous le litre de Bulletin de la Société-lies Sciences physiques, etc., comprend tout ce qu'elle a publié depuis son établissement, en avril -i 809, jusqu'aux événements politiques de la fin de 1813, par suite desquelles ses réunions ont cessé.

Ce liullètin, dont les exemplaires complets sont rares,, se compose de 7 volumes formés de 43 numéros qui ont paru de KOis en mois, le premier en juin iStq, et le dernier en décembre 1813. Chaque volume comprend six cahiers. Seul le tome 111 a de plus un supplément ou un septième numéro, ce qui élève le nombre de pages de ce tome à 304. La pagimtion du toineiy recommence pour les deux derniers numéros.

Dans la seconde-série, dont Je premier volume .a-pour litre -.Annales de la Société ries Sciences, Belles-Lettres et Arts cl dont le second et les suivants portent celui i'Annales de la Société Botjale, etc., sont contenus tons les travaux que ia Société a mis au jour depuis sa réorganisation, en janvier-1818, jusqu'au 3 mars 1837. |

Les Annales forment 14'volumes composés chacun de six numéros,! dont le premier i parti en juillet J 81 s. Le/premier et Je" troisième Volumes ;oiit chacun une planche, le quatrième en a deux, le sixième une, le septième trois, la neuvième deux, Je onzième sept, le douzième neuf, le treizième huit- et le quatorzième une.

Le tilre du premier volume, qu'on trouve en lêle du sixième ou dernier cahier, porte par erreur, la date de 1SI9 ; c'est 1818 qu'il faut lire. |

La troisième série comprend 10 volumes et s'étend jusqu'à l'année jl852; Les sept premiers volumes de cette série porlcnl ie titre de : Mémoires de la Société Royale, etc.; les trois derniers sont intitules : Mémoires de la Société des Sciences, etc. De ces dix volumes, le premier renferme cinq planches, lé deuxième-.en a huit, le troisième une, le 'quatrième troi-, le cinquième sept, le sixième deux, le septième une, Je huitième trois, le neuvième deux et le dixième sept.

La quatrième-série, publiée dans un format un peu plusagrand que l'es trois précédentes et sous le titre de: Mémoires de la .Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, comprenait, :àu 1" novembre 1.900,, trèhte-buît vclûmes: le premier, commencé au 2 avril 1S53, porle la date de 1882 ; le XXXVJJK et de 'nier porte la date de 1900. Celte série est close.

Son premier volume contient sept planches, )c second huit, le troisième et le quatrième chacun trois, le cinquième deux, l'j sixième'cinq, le septième dix-sept, le huitième cinq, le''neuvième dix-neuf, le -dixième sept planches et trois tableaux, id onzième une seule planche, le "douzième 1 quatre,'le treizième deux, Je quatorzième deux aussi, Je quinzième et ie seizième chacun une seulement, le dix-huitième, six, le -dix-neuvième huit,- le vingtième cinq, le vingt.cl unièmesept, le vingt-deuxième une eau-forle et huit]planches, le vingttroisième une planche de musique, le vingt-quatrième n'en a pas, le vingt-cinquième en a huit, le vingt-sixième une seule, le vingt-septième une seule aussi, le vingt-huitième dixneuf, le vingt neuvième n'en a pas, le trentième n'en a:qu'une, le tente-troisième en a trois, le trenle-qualrième, le trente-cinquième, le trenlé-sixième, le tiente-septième et le trente-huitième n'en n'ont pas.

Après le tome XY de la 4« série des Mémoires, la Société a publié une table générale des matières contenues dans les 46 premiers volumes de la collection de ses travaux.

Une nouvelle table a été insérée dans le tome X.XXVH;.

A partir du volume publié en -1901, commence la sc série des Mémoires. — Ce premier tome contient quatre planches.


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SOCIÉTÉ D'AGRIGIJLTÏJEE,

SCIENCES

BELLES-LETTRES; ET; ARTS:

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5e Série dès Travaux de la Société V

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' / 73*, volume de la collection :

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IMPRIMERIE AUGUSTE ©0Uf ET .C1»:

PASSAGE DU LOIRET ' " ;.'

■;.■:'; 1902


LE .SIÈGE .DE L'AGÏDÉMa

.POÈME HËROLCOMlQtlË DO D'AHÛILLIÈR ; ;

\ Publié avec des notes, par Gh. GTJÎSSABD ;.-

Séance du .7 mars 1902

Vous me permettrez, à propos de nos éjections* de; vous signaler un événement intéressant, qui se produisil| au sein de notre Société scienlifîqac et lillérairë, en février 1837,

.C'était l'époque la plus florissante, puisque chaque; membre prenait l'engag-ement et tenait à honneur « de: lui offrir, chaque année, un travail de sa composition. »

Or, à celte date, avaient lieu les élections annuelles pour neuf places vacantes. Il se présenta trente-sept candidats : sept pour l'Agriculture, douze pour la Méde-, cine, onze pouf les Lettres et enfin sept pour les Arts.;

La lutte fut active, on le comprend, chaque titulaire voulant affirmer le succès de son protégé, et deux séances durent être consacrées aux élections. Aussi le résultat final excita-t-il quelques colères chez les candidats évincés. L'esprit guépin de nos Orléanais saisit avec empressement cette excellente occasion de se montrer. Une satire manuscrite, en vers, portant pour litre: «Les Candidats aux fines Iierbes », fut adressée par la poste, sous le timbre d'Orléans, à plusieurs membres de la Société, et, dans la séance du 17 février, un membre la signala et demanda que « mention en fût faite an procès-verbal, sans aucun commentaire. »

i :■■ .


Cette;pièce, 'qui comprend 62 vers., fut faite.par « Des'BlagueuréJâu; Bafé. » Son inLérôl est purement historique, bien qu'elle soit écrite avec une verve fortement caustique,

, ; Le dépit ;ides;: çajididals vaincus dans cette lutte de géantsne se boï-na pas à celte boutade humoristique. Lhuillier, docteur en médecine, qui s'était présenté, sans succès, aux élections, voulut braver sa défaite et chanta sa lutte dans un poème héroï-comique, intitulé : « Le siège do l'Académie. » Ses vers pétillants d'esprit, se lisent avec un véritable plaisir et font revivre ce combat homérique, qui passionna toute notre ville pendant quelques jours.

Celte double page de noire histoire locale, que j'ai trouvée dans le manuscrit 1386 do notre Bibliothèque», mérile de figurer parmi nos Mémoires, dans le bût; de rappeler le souvenir littéraire de ces temps si éloignés^ .

Cn. CDISSARD.

I LISTE DES CANDIDATS ARRÊTÉE LE 20 JANVIER 1837.

(Les noms en iialiques désignent ceux qui furent cius le 3 février suivant).

1) AgriculLure : de Mainville, de Beauregârd.Goûfnol, Dulong, Gorbin, Langlois, Curet de Khérpmâin. '

2) Médecine : Le Page, Denis, Payèn, Moûfôiix, Méricourl. Langlois, Peyrot, Lucas, Latour, BduloiTgiïëy Gorbin, Lhuillier.

3) Lettres : Lot tin, Boucher de Molandon, Leconïie, Lemolt-Phalary, Dupuis, Aug. Johanet, Boyard, Champigneau, Lafontaine, Garnier-Dubreuil, Chigaray.

4) Arts : Lollin, Petit, de Méricourl, Lcgroux,, Bubins< de Ghampcourlois, Salmon.


— 3 —

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LES CANDIDATS AUX FINES HERBES

Dans un coin retiré,- tout près du Sanitas, ;

Existe un corps savant en ses doctes ébats.

Ses rangs sont éclaircis, car de neuf nouveaux membres

Il doit se recruter. L'intrigue, comme aux Chambres^

En prônant Pierre ou Paul, dénigre un concurrent

Et l'aristocratie marché seule en avant.

Des noms sont à classer, et dans l'agriculture

Plus d'un sedit savant, enfant de la nature,

Et qui distingue à peine un poireau d'un navet.

C'est un comte, un marquis, et voilà le plus net.

Les médecins, entre eux disputant de science,

En faveur des anciens font pencher la balance ;

Les jeunes se remuent et de leurs quatre pieds

Font feu, pour arriver sur les savants trépieds.

Jusqu'au docte Payen, opérateur insigne,

Qui de ce grand préfet a conservé la rallie ;

Il se croit un artiste etjugeùr de dessin,

Et l'on voit,-en son sac, crayons et mie de pain.

Au nombre des lettrés on voit Père Lôttiu, -

Un président usé fut son premier parrain.

De ce singulier choix démêlez-vous la cause ?

Il craint quatre-vingt-dix, votes, discours et glose,

Que ne lui donnait-il son vieil ABCD'?

Voilà de rapsodies le seul prix mérité.

Ce n'est pas tout encore, et le même légiste -,;

D'un vrai crin-crin criard ose faire un artiste.

Quel est donc ce Pimpant, dans un cabriolet,

Visiteur apprêté î C'est un des Sous-Préfet,

Berné par le clergé traitant de faribole

L'ouvrage si pieux du tartufe Zanole.

On voit bien que son chef, malgré le règlement,

Par titre et par honneur votera doublement.

Les Lettres, disait-on, voulaient l'indépendance,

C'est aujourd'hui ragot, sotte jurisprudence.

Ainsi va maintenant. De Molandon Boucher

Se jette dans les rangs ; vrai tàte de rocher,

Il sue Orléanais et la vieille Gazelle.

Mais qui donc veut sa place et quel est ce poète ?


C'est nions de Phalary, qui d'un réquisitoire Vous lira quelquefois le trop bouffon grimoire. Le croirait-on enfin ? Voici le Proviseur, (1) Parlant grec et latin, comme un restaurateur..'. .7.'. On oublia Fleury et sa lettre si plate ; Ce jeune homme, en rampant, s'est-il cassé la patte ? De profundis aussi pour ce vrai Bousingaùt, Qui "se trouve accolé à cet autre nigaud. Occupons-nous des arts et laissons la Sicile, C'est des désappointés le refuge et l'asile, Toujours la rime en in, je vous l'avais bien dit, On se glisse partout, quand on est si petit. J'y vois un physicien, aidé d'un microscope, Suivi d'un charlatan, grand faiseur d'horoscope, Qui, tâtant le poignet à tous les bric-a-brac, Sait les saigner à blanc. Adieu, monsieur de Crac: Se dessine plus, loin la douane en musique ; Mais, pour crier, hélas ! rnanqtie-l-il de.pratique ? Pour être sage un peu, pauvre porte-crayon, Il faudrait à la tête un o comme à ton nom ; Car ton mince rival en esprit, en peinture, j

Se rit de ton échec et se dit : C'est nature... -j Après bien des combats., de tous ces concurrens Le scrutin fait justice et bien peu sont contens.

DES BLAGUEURS AU CAFÉ. . : Février, 183Î.

(1) Lecomte.


' ; LE SIÈGE DE L'ACADEMIE

POÈME HÉROÏ-COMIQUE

. Dans un quatier lointain, où règne le silence, S'élève une maison d'assez mince apparence, Auguste sanctuaire, où tout ce qu'Orléans Renferme d'érudits, d'auteurs et'de savans, . Vien-t, tous les' quinze jours, s'assembler aux lumières Et parler longuement sur toutes les matières, Jusqu'à l'heure où, repu de science et de savoir, Gravement on se quitte en se disant : bonsoir. Trop heureuse cité, tu h'as pas de rivale'I Car, même dans Paris, dans cette capitale. Rendez-vous des savants, de tous points accourus, On en compte quarante et jamais un de plus : Et toi, dans tes seuls murs, et contre toute.attente, Des grands nommes le nombre a dépassé cinquante. Cinquante... qu'ai-je dit? Souvenirs déchirans, J'oubliais que la mort, éclaircissant les rangs, A sur neuf immortels porté sa main immonde ; Mais, a.dit un poète : Ils étaient de ce monde Où les plus beaux esprits ont un pire destin, . Comme la fleur des champs ils n'ont vu qu'un matin. Que t'importe, Orléans ! Ris de celte hécatombe ; Il te nait deux, savans, quand un savant succombe. .Depuis ce certain soir, où, d'un voeu solennel, Pour remplacer les morts, on a fait un appel, Quel mouvement ! La ville a prisses airs de fête. Tout habillés de noir, des pieds jusqu'à la tête, Regarde Ces Messieurs, qui marchent à grands pas, El poussés et pou'ssant,"ce sont des candidats. . .

Chez tous les immortels tour à.tour ils se glissent ; ■ Sonnettes et marteaux à la fois retentissent. La cuisinière allant, venant, .toujours debout, Laisse, sans y penser, dessécher son ragoût : Aussi, dans son dépit,, quand on frappe à la porte, Elle y court, en. disant : Que le diable t'emporte ! Tant de solliciteurs arpentent le terrain, S'agitant, bourdonnant,; qu'on dirait un essaim -Parcourant la campagne, ou bien la fourmillièr.e De son logis détruit émigrant tout entière.


- 6 -

Ma foi, si de ces gens chacun d'eux est savant, A ma ville d'honneur j'en fais mon compliment En voyant en tous lieux la foule qui se rue, D'Orléans on dira : L'esprit y court la rue.

De plusieurs candidats esquissons à grands traits, Dans quelques vers malins, les fidèles portraits. Peyrot (1) ouvre la marche, avec ses sages-femmes ; Pour amollir les coeurs, il compte sur ces Daines, Plus loin, je vois Lhuillier, (2) surnommé le taquin ; Pour escorte il a pris son curieux mannequin. Gare, gare, voilà le modeste Le Page, (3) Qui, pour venir plus vite, arrive en équipage, Que traîne à pas comptés un superbe cheval, Issu de Rossinante et presque son égal. Méricourl (4) y prétend, comme étant chose antique. Voyez-vous celui-ci, de. boutique en boutique ? 11 court de tous côtés, cherchant des bric-à-brac, Du règne d'Henri deux ou du temps de Pibrac. Amateur du gothique^ il espère, à ce litre, Dans cette Académie avoir voix au chapitre. Voilà Mouroux (5) ; c'est lui dont le fécond cerveau Mit au monde un enfant mort, hélas ! au berceau. Marguillier, le dimanche, il fait une prière Pour le salut des morts que, docteur, il enterre. A ce nez colossal, qui de loin m'apparait, J'ai reconnu Latour (6), le héros du piquet..

(1) Professeur d'accouchement pour les sages-femmes à l'hôpital, demeurant rue Meslée.

(2) Docteur en: chirurgie, chargé d'un cours particulier d'anatomie à l'Hôtel-Dieu, rue Saint-Maclou, auteur de plusieurs Mémoires. Il a fait l'acquisition de la pièce anatomique Auzou (s) (A).

(3) François-Albin, né en 1788, mort en 1874, vaccinateur à la salle Petit, les mercredis et samedis, rue de la Bretonnerie, 23. 11 jetait médecin des pauvres, musicien et mathématicien il écrivit plusieurs Mémoires (s).

(4) Legros de Méricourt, rue du Coulon, 11, connu pour son goût pour les meubles antiques. Il présenta au Conseil général du Loiret un « Projet de colonisation des aliénés ». Orléans, 1843, 22 p. in-8. j

(5) Charles-Félicité, rue Saint-Victor, a publié un ouvrage (is).

(6; Neveu du célèbre médecin Dominique Latour, marché Porte-Renard, auteur de quelques Mémoires (s).

(A) La lettre s indique que les ouvrages annoncés se trouvent dans les volumes publiés par la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres i'Orléans, d'après la table du voluoec XXXVII, '-■ :"'-:l;'-.^;- |.


Mais," quelle odeur d'encens dans les airs répandue, Vous saisissant le nez, vient embaumer la rue."? Dieu sortit-il de son temple, et la procession . Fait-elle de nouveau son apparition ? C'est le docte Corbin, (1) que son oncle accompagne ; Pour quêter quelques voix tous deux sont en campagne ; Ce prêtre respectable est bien sourd aujourd'hui, Qu'importe ? il parlera, l'autre entendra pour lui. Quel est ce candidat, dont la main est armée D'un réchaud qui dégage, une épaisse fumée ? On le nomme Lucas (2) ; comme habile docteur, Parmi les charbonniers il est fort en honneur. Pendant le choléra, c'est lui dont la science Des brasiers enflammés éprouvait la puissance, Et, pour guérir le mal, au milieu, des chaleurs. Empestait son quartier de fétides vapeurs. ; . ' Et si, malgré ses soins, de nouvelles victimes Succombaient chaque jour, de cinquante centimes Il fit en peu de temps augmenter le charbon : A quelque chose au moins son remède fut bon. Après eux, on peut voir accourir à la file ,

De bien d'autres encore une troupe mobile. .;.■'. D'abord, les deux Loltin (3}, infortuné Duo, Qui fléchit sous le poids de quatre in-octavo. Payen (4), qui, pour entrer dans cette académie, Par un chemin facile, a pour lui le génie : Bien vite expliquons-nous, pour éviter l'erreur, Et disons que Lacave (5) est son chaud protecteur. Champigneau (6), conseiller, dont la rude férule Ne consulte aucun rang. Fier de sa particule,

(1) Pierre-Eusèbe, 1800-1853, rue d'Escures, 8, chargé du cours, de pathologie interne à l'Hôtel-Dieu, neveu du grand pénitencier Jean-Pierre Corbin, qui devint curé de Sainte-Croix, Je 5 juillet 1807, et mourut en 18427s).

(2) Vaccinateur à la Salle Petit, auteur d'une brochure Le charbon de terre préservant du choléra, rue Maeheeloux, il. .

(3) Auteur de Recherches historiques sur la ville d'Oi'léans.

(4) Médecin des enfants, rue d'Escures, 18, mort en 1878, a laissé un. certain nombre d'ouvrages (s).

(5) Ingénieur des ponts et chaussées, lut maire d'Orléans, 1842-1848, auteur de quelques Mémoires (s).

(6) Avocat, conseiller municipal, quai du Châtelet, 95 bis.


— 8 —

Et, comptant sur son nom, Monsieur de Beau-regard (1)" De la candidature accepte le hasard. Dulong (2) le suit ; en main il tient un vaudeville. Héros du calembourg, arrive de Mainville (3), Qui ne sera jamais;, certes, un Villemaim Champcourtois vient après Curet de Kéromain. Derrière est Phalary (4), spirituel et caustique, Avec Pâque et Petit (5). professeur de physique. De Paris applaudi, fort de son Majorât Çôurnol (6) trouvera-t-il Orléans plus ingrat ? Langlois (7) est à cheval ; un cas rédhibitoire Pourrait bien l'empêcher de siéger au prétoire. L'occasion te sert, Salmon, (8) prends tes.pinceaux ; Et fais nous les portraits de tant d'originaux. Puis Boulogne (9) et Zanole (10), employé plein de zèle : . Les Pères de la foi lui font la courte échelle. Frotté de népotisme, on voit enfin Denys (li) ; Sur lui veille un notaire à sa garde commis : Lui donner un beau titre est de toute justice, Pour le récompenser de deux ans d'exercice. Mais c'est assez, vraiment, je n'en finirais:pas, Si je citais les noms de tous les candidats.

Sous la halle, un beau jour, le hasard les rassemble : Effrayés de leur nombre, ils reculent ensemble. L'air soucieux et pensif, ils semblent dans leur sein Renfermer en secret un sinistre dessein, Lorsque Peyrot, dont l'oeil brille d'impatience, i Par ces mots éloquents a rompu le silence.: j (y Amis, je suis Français et vous êtes Français : «C'est vous en dire assez, devinez mes projets. s

(i) Ancien magistrat, a laissé des Mémoires fort intéressants (s). . (2) Auteur de plusieurs jolis vaudevilles. , (3).Maire d'Olivet, auteur,de plusieurs brochures sur la Sologne (s).

(4v Conseiller à la cour, publia de nombreux Mémoires littéraires (s).

(5) Professeur de physique au collège (s). |

(6) Cournol, auteur, du Majorai, comédie représentée avec succès au Théâtre français, était propriétaire du Bruel, à MartiHy-en-VilIette.

(7) Vétérinaire, il a fait un livre sur Les cas rédhibitoires (s). , (8). Peintre, professeur de dessin,

(9) Pharmacien, rue Bannier, 124.

(10) 11 est auteur d'une Biographie des ecclésiastiques célèbres, publiée à Orléans en 1835.

(11) Gendre du docteur Lévêque, il a laissé de nombreux travaux {s).


Ûhaeùn dans .'ses regards Veut lire ses pensées", : ;.''■.' ; Le silence ésfcprofond, les" oreilles dressées ; .;:- Et la bouche .béante ■ on voit luire en. ses yeux Les éclairs précurseurs de la foudre des Dieux : e -Né craignez pas que moi, dont la valeur guerrière « Devant vingt régiments a fermé la barrière^:: « J'aille vous proposer, sans honte et sans effroii « Quelque chose d'indigne,ou de vous ou déVhroi. « Mais-depuis quand, Messieurs, doit-on courber la tète, « Lorsque l'on peut d'un, mot ;arrêter la tempêté? « Mous, jeunes et nombreux,* d'un air humble et soumis* « Irons-nous bassement demander: d'être admis ? ' « J'en conviens, la prière et m'irrite et m'indigne ; " «: Pourquoi le dernier rang, si de. mieux on ■ est digne? V « Qu'on h.ôus accepte tous," sans consulter Ies.:droits, <r Où nous devons aller leurUmposer nos lois'_:■;.-.■.- « Nous sommes les plus f orts. Osons parler en maître .-■ « Et que l'Académie apprenne à nous connaître. » Il ne disait plus rien, on récoùtait encor ;. :;; Chacun est stupéfait ; son généreux transport. A passé dans lés coeurs, et la foulé enivrée, -■ -v ; ; Veut de.'suiteenvahir cette'..-enceinte sacrée,- V, Quand Phalary-leur dit, d'un ton de substitut..::, « Qù'allez-vôùs faire, amis,;^vous. manquez : votre but ; « Avant de déployer cette ardeur téméraire, « Sachons si l'ennemi veut, la paix ou la guerre : « Il faut que l'un de nous aille avec décorum; ' « Dans leur société porterTultimatùm, « Et là, dan's un discours* fait pour'-la circonstance, « Qu'il n'épargne à leurs yèùxaùcùn frais d'éloquence. t Désignez donc, Messieurs, celui qui, parmi nous, a Aura l'insigne honneur devous défendre.. ^4 Vous ! o A dit Peyrot, allez, et pùisse.la victoire .-; . « Couronner en ce jour votre rèquisitoirèi >;.:: Il l'embrasée à ces mots, le presse entre ses bras Et vers l'Académie ils portent tous leurs pas, :: -

On frappe ; à deux battans bientôt la porte «'ouvre ; Le concierge, étonné, devant- eux se découvre, '■ • ' L'ambasèadeùr s'annonce, entre seul, sans appui* '

Et la porte, en criant, se referme sur lui. De la docte assemblée il obtient audience: Et s'exprime en ces mots au milieu du silence


10

« Avant que. niëg; imûs vous parlent parlùia.voix, « Souffrez que j'ose ici me flatterde leùrrchoix, « Et que ma vanité surtout tire avantagé; ,,,«,De meiVoirantrpdùit dans votre.aréopage. :

— Ce.qùé vous dites là, Monsieur, n'est pas nouveau,. .,

« Lui dit le Président, (1) — Non, niais, est-çs moins beau ?

. « Répond Rhalary, c'est une ruse oratoire, . „

« Pour: gagner la|ayéur de mon noble, auditoire. « Faisons, puisqu'il: le faut, trêve de çoûipliment, o Et, sans détour/.allons au but bien franchement, « Lorsqu'un savant succombe ou bien quitte la place, , « Dans yotré Académie un autre le remplace ;

,: s C'est l?ordre/;jfrIë;';;sais, et même, idansjce jour, « Pour.neuf membres perdus, neuf attendent leur tour ;, « Aux usages 1 reçus je viens, Messieurs,: sans crainte, « Vous proposer pour nous de porter quelqu'atteinte. e -^Pour avoir,-dttLa Place, avec.nous un fauteuil,

" '"« Qù'ôntiait tou&'yps amis ? -r Je;lè dis sans orgueil, « Nos.titres sont nombreux ; nous sommes au moins trente, « Ayant tous de ilfesprit, et beaucoup, je m'en vante. € Ainsi que vous,-Messieurs, d'abord, en penstons «Nous avons sfaitïjâdis thèmes et yersipfis,

'■■«■ Puis.rimé quelques vers, ou soutenudès thèses, « Que nos parents,; ma foi, ne'trouvaient.pas mauvaises. « Plusieurs ont jeù;-ieur prose insérée ait journal ; «■; D'utetrait,de pilime Un autre afàitùnihôpital ; «En pprtefeuilleî-ehûn, nous avons des ouvrages « Qui, pour paraître au jour, attendent yps suffrages. « Mais, pour voùsjdécider et tout dire en deux mots, (f Nousmiontonshptre garde et payons nos in,pots. «En avez=yoùs.;faitplus ? Ces titres;.|e,lè'pense, « Auprès de vous,'Messieurs, doivent trouver créance.

— Vous nous voyez confus, Monsieur l'Ambassadeur, « Reprend le Président, touchés d'un tel honneur ;

« Mais nôtre règlement formellementcpnimande « De ne point accueillir une telle demande ; « C'est nôtre charte à nous, il lui faut obéir. « — D'un règlenlent. absurde on ose s'affranchir, « Réplique Phalary,; que ce discours offense : -« Si vôtis;mettez'M^

(1) De la Place de Montéway (s).


-^ 11 —

« Et votre règlement et. notre admission,

o C'est ajouter l'outrage à la dérision ;

« Il en est temps encore, et le dis sans colère,

« Avec nous c'est la paix,:et, sans nous, c'est la guerre. »

Les savans, à ces mots, frappés d'étonnement, Sur leurs sièges cloués restent sans mouvement. Mais bientôt la fureur fait place à la surprise ; Ils vont... Mais, d'un regard, La Place les maîtrise : « Rendez grâce, dit-il, au nom d'ambassadeur c Qui vous protège ici ; sans ce titre d'honneur, « De vos hardis propos nous eussions fait justice : e C'est en entendre assez, sortez, qu'on m'obéisse !

Il n'avait pas fini qu'un murmure flatteur

Accueille ce discours noble et plein de vigueur.

Du Président la voix majestueuse et fière

A peine à triompher de leur ardeur guerrière :

« Illustres écrivains, vous l'avez entendu,

« A môù indignation la vôtre a répondu ; -

« Je n'attendais pas moins de votre beau courage,

c La vengeance de près doit suivre un tel outrage ;

« Dans peu d'instants, sans doute, ils vont venir ici,

« Furieux, nous apporter un insolent défi ;

« Quel parti prendrons-nous ? parlez avec franchise, :

« A donner votre avis un chef vous autorise.

— Hésiter à punir deviendrait lâcheté,

« Dit un jeune savant, de fureur transporté ;

« Notre devoir contre eux est de tout entreprendre ;

« Il faut les attaquer et non pas les attendre. »-.■".-

Un autre, plus paisible et surtout plus prudent,

Est comme son voisin, d'un avis différent ;

Ceux-ci veulent la paix ; ceux-là veulent la guerre.

Sur ces projets divers bien haut on délibère ;■-...-

On consulte, on raisonne et l'on dispute en vain ;

Ils ne peuvent s'entendre : « Il faut que le scrutin,

« Leur dit le Président, de la question décide ;.-,--.

t Pour trancher l'embarras c'est un moyen rapide. »

Chacun sur le papier exprime son avis,

Et les billets plies dans une urne sont mis.

On compte enfin les voix, et la guerre l'emporte :

« Le scrutin a parlé, dit La Place, il importe,


— 1-2 —

« Que chacun parmi nous se prépare aux coribàts * : '■■ « Fouillez cette maison du haut-jusques en bas, ■-' '-

« Et, pour armes, prenons, en cette circonstance, f'« "Tout ce qui paraîtra propre à notre défense, -'-' - - ' « Tous les moyens sont bons contre un tel ennemi ; « Quand on se venge, il faut ne rien faire à demi ! »

Vers la bibliothèque un mêmeinstinct les porte ; :

La vertu de l'aimant n'est pas, je crois, plus forte.

Ils ont, en un instant, dégarni les rayons, ■ ■>

Et la poussière au loin s'envole en tourbillons. '..'.-

Chacun prend au hasard le livre qu'il rencontre,

Et, toutfier de son arme, à son voisin la montre.

Combien d'écrits obscurs, d'ouvrages ignorés

Ont été pour un jour de leur place tirés ! - -

Chacun croit dans sa main tenir l'arme d'Heicule,

Et,de ce grand héros promet d'être l'émule,

. A peine Phalary, plein d'un noble courroux, . A-t-il franchi la porte, il s'écrie : t Armons-nous ! « Si vous aviez pu voir avec quelle insolence - « Ils m'ont tous accueilli 1 Sans en tirer vengeance, : c Vous'ne souffrirez pas qu'un si sanglant affront « De votre ambassadeur ait fait rougir le front, e L'on trage est pour nous tous, qu'un seul but nous rassemble ; E Nous devons les punir ou mourir tous ensemble, « Si mon honneur flétri vous trouve indifférens, u Adieu, je-vaiSj sans vous, châtier césinsolehs.»

Tel qu'un torrent fougueux, dans les champs qu'il ravage,

Entraîne les ruisseaux^qui sont sur son passage,

Tel on voit Phalary, qu'anime la fureur,

A tous ces candidats inspirer son ardeur.

Des bras, aussi nombreux que ceux de Briaree,

Sont levés menaçans vers l'enceinte sacrée. -

c Amis, leur dit Peyrot, à des périls certains

« Nous allons tous courir : qu'importent nos destins ;

« Affrontons sans terreur le sort qui nous menace j

« La mort poursuit la crainte et respecte l'audace, i

Ces mots font éclater un si noble transport, I , Qu'il est choisi pouf chef," d'un'unanime accord


13

Peyrôt est triomphant ; il compte son armée;;; " '-'■■■ ■■■. :;.r

Pour augmenter I? ardeur, dont elle est enflammée,. -.■ 11II

11II les-hauts faits des plus vaillants héros.::. : :•>

Pour la centièmefois il rappelle à propos". : .; ;:■

Qu'il osa seul jadis fermer une barrière:;

De cet exploit, brillant, tant sa valeur'est fière '!...'.

Il parle et Voit déjà, chez tous les cômbattahs,.'

L'ardeur de se venger passer dans tous lés rangs :

« Jurons que, si lé sort trahit noire courage, ~";

" On ne nous verra point aller leur faire hommage

« Des ouvrages nombreux, des chefs-d'oeuvre nouveaux,.

« Que doivent tôt ou tard enfanter nos cerveaux.: » ;

On l'approuve, .on le jure, et chacun ffenôùvelie

Le serment de combattre et de rester fidèle, •"'■''. " "'.

Telle on a vu jadis la conspiration-; :

D'un millier d'animaux ligués contre.un lion,

Telle on voit aujourd'hui contré 1?Académie .

De,hardis conjurés une troupe ennemie. , -,

De ses armes chacun promptément fait le choix, . ; Comme les chevaliers, descendant aux tournois, :. Méricourt se l'CTêt d'une cotte de, mailles, .. D'un casque, et d'un armet, vénérables ferrailles, . Du fameux Don Quichotte héritage direct. . \ .._

Mourôux, le marguillier, en homme: circonspect, '.-. ,,; A pris de son -bedeau la. baleine bénites i; ,-

Langlois tient (lans sa main un fouet qu'il agite. . : L'un s'arme d?un maillet, l'autre prend, un marteau. . : Boulogne s'est muni d'une pompe Lôîiaù. ;. ; , , n:

Tous enfin ont en poche oeufs durs et pommes cuites, ; ; ': Qui sont des .écoliers les armes favori tés. ;.j:

Sur deux lignes le chef range son bataillon ; Langlois à lui tout seul Compose unescadron';.,- ,-:

.Lhuillier. et Phalary sont mis à l'avant-garde ; . A marcher avec eux Lepage se ha.s'ârde; ; , Lucas tient dans sa main le tison enflammé, Qui dôitpoi'tër la mort dans, leur camp alarmé. ; Latour, Payen, Denis, Salmôn, guerriers fidèles,; Sur lés flancs de l'armée en défendentles ailes ; .".%

Desës in-octayo Lottin fait unrempart ; ".';' '-",''

Poùrréservé on a pris Mainville et Bèàùrègard. ; Enfin, en chef prudent, pour garder ses derrières, LegrandPeyrot amis les,deux apothicaires,-: .:."::


__ 14 —

L'espoir delà vengeance précipite leurs pas;'

Ils arrivent. La rue est vide de soldats., |

« Derrière leurs remparts ils sont à nous attendre,

« DitPeyrot, c'est à nous d'aller les y surprendre. »

Tout s'ébranle à la fois ; le hardi général, Du combat, par un geste, a donné le signal. Les uns, suivies volets exerçant leur courage, Les font en mille éclats voler sur leur passage ; D!autres, les poings fermés, entourés d'un mouchoir, Sur les vitraux brisés d'aplomb se laissent cheoir. D'un lourd et long bélier que l'un ..deux impiovise, Ils vont frapper au choeur l'académique église ; La maison en frémit jusqu'en ses fondemens.

Tout à coup, on entend des affreux- craquemens ;

Sous les leviers puissants que poussent leurs cohôrtêSj

En débris vermoulus se détachent les portes :

Ils vont franchir le seuil, lorsque, du haut du toity ■

Un savant, en faction, du danger s'aperçoit ;

Aussi prompt que l'éclair, il fait, au lieu de balles,

Pleuvoir sur l'énnëmi cent volumes d'Annales. (1)

Etourdis, renversés par de si lourds fardeaux,

Ils pensent que les murs s'écroulent par monceaux ;

Méricourt môme à Vu son armure' gothique j

Se rompre sous lé poids d'un livre académique.

Les savans animés jettent, du hàut.des murs,

Des meubles fracassés et des vases ihipùfs.

Des candidats alors l'audace diminue .; ■

Une crainte subite eh leur sens parvenue,

Énerve leur Courage, arrête leurs progrès ;

A peine dé leurs mains s'il part de faibles traits.-

Le Président, bientôt, posté près là fenêtre,

Les voit irrésolus, et, d'un coup d'oeil de'.maître,

Il juge qu'il est temps, par un dernier effort,

De répandre en leurs rangs et la crainte et là-mort. .

Suivi de ses-guerriers, il a franchi la porte,

Et des savans on voit l'innombrable cohorte. ]

(i) Nom du travail scientifique que publie l'Académie^


Epôuvântésd'abord, les soldats de Peyrotr'.v :■'. .: ::■:.".-

Hésitent un instant. Il le voit, et, d'un mot, " . -- ;" -

Il les a rassurés; « Que cette multitude

« Ne porte en vos esprits aucune inquiétude ;: ' ■' :

« Leur fouledoit plutôt nuire à leurs pas flpttahs,

. t Et rendre nos .succès d'autant plus eclatans ; ■ '.. .

« Léonid&s, suivide guerriers nioinsh.abiles, ',-.. . - ■ ...,","

« Battit plus d'ennemis au camp des Thérinopyles. t

A leur tour, les soldats, à travers, les débris,

Fondent sur les sàVans,'étonnés et sarpris ;

Tout tremble, tout frémit ; on se joint;, on se presse ;

Tout à. tour on emploie et la force et l'adresse, ;':;:- .H

Les volumes, sans choix, à la tête jetés,

Sùr.lepavé boueux tombentde tous côtés ;

Les pommes et les oeufs aussitôt y répondent

Et Ces munitions dans les airs se confondent.

Lorsqu'au fort du combat, un coup de Baglivi (1)

Atteint Pêyrdt, qui tombe et roule anéanti.

Tel, quand les aquilons dévastent lès campagnes, Un énorme rocher, détaché des montagnes, Déracine, en roulant, les pins audacieux, Et, suivies flancs du mont, bondit en Mocs poudreux ; " De surprise et .d'horreur là phalange, frappée, Croit aux mains des savans voir une triple èpêe. Telle, à nos yeux séduits, la langue du serpent Roule et, semblé lancer iin triplé dard brûlant, L'effroi, dans tous les rangs, vole et; se précipite, Chacun cherche aussitôt son salut dans la fuite. Pêyrot, à demi mort> voudrait les rallier, Mais lui-môme au tofrent est forcé dé plier. Hélas I huit candidats, dignes de nôtre amour, Pour leurs amis en pleurs sont perdus sans retour. Lepage et Beâuregard, et Dehys si docile, - Petit, Salmon, Payen, Lecomte et de. Mainville, Pour fixer la victoire, affrontant mille niorts, Ont vu, par le destin, trahir tous leurs efforts ; Accablés par le nombre, et malgré leur vaillance, Aux mains des ennemis ils tombent sans défense,

(1) Auteur d'ouvrages de médecine très estimés.


Mais aux vainqueurs encore ils font.baisser les yeux ; Et, tel qu'un lion, blessé par un chasseur odieux,. Le regard plein de sang, et rugit et menace, Chacun d'eux frappe encor le bras qui le terrasse.

Ils sont faits prisonniers, et leur parti glacé

Prend la fuite en criant : « Notre règne est passé 1 »

Dr LHDILLIBR, d'Orléans

(Ms. 1386)


eiHIER DES DOLËANGES:

m

L'ECOLE ROYALE DE CHIRURGIE D'ORLEANS

; ;i v Par M. le Dr GARSOKXIX .--;.

Séance du 21 mars 1902

MESSIEURS,

En feuilletant l'inventaire sommaire des Arcliives communales d'Orléans, j'avais Irouvc mentionnées deux, pièces inédites, intéressantes pour l'histoire même de notre Société : c'étaient les cahiers de doléances rédigés, en 1789,:par l'Académie royale des sciences, arls et. belles lettrés d'Orléans, dont nous sommes les continuateurs, et par l'Ecole;royale de chirurgie, dont nous occupons actuellement l'immeuble. Malheureusement, une déception m'attendait aux Archives, où l'obligeance de M. Bloch m'avait introduit : le cahier des doléances de l'Académie des sciences, arts el belles-lettres, bien que porté à l'inventaire:, manquait dans le dossier, ainsi que le constatait une; note, de l'écriture de M. Bimbenel. Je dus me contenter de copier, dans le but de vous le soumettre, le cahier des doléances de l'École royale de chirurgie.

Les ; cahiers de doléances, vous le savez, ont une importance capitale, pour l'élude de la Société française, à

'■'"";--' v 2


■■;■.,«■ - is

la fin du xvme siècle. Deux de nos plus distingués collègues préparent en ce moment là publication des cahiers de l'Orléanais, dont la majeure partie nous a été conservée par une rare bonne fortune. Ce fait, que deux professionnels de l'érudition'., comme le sont nos collègues, ont jugé opportun le moment de publier l'ensemble de ces cahiers, m'encourage à vous communiquer dès maintenant celui d'entre eux qui a pour nous un intérêt plus direct.

Invités par la Municipalité à faire connaître leurs voeux et leurs besoins, les membres de l'École royale de chirurgie d'Orléans s'étaient assemblés lc2i février 1789. Ces membres étaient (-J ) MM. Lambron, président; Thôveneau et Dalet, prévôts : Ballay et Maussion, professeurs ; Régnier, Meslan el Gable, adjoints ; les maîtres Raby, Guigneux, Chipaull, Cullembourg. Fore], Ralichon, Beaufort, Rochoux, Lëvieûge, Moireau, Fougère n, Sue, Delacroix, Lhuillier, Barré et BdnneL Après échange d'observations, MM. Dalel el Forel de la Croix fuirent chargés de rédiger les voeux de la communauté.

Nous laisserons de côté la première partie des réclamations, les voeux politiques: il faudrait, pour en apprécier tout l'intérêt, les rapprocher de ceux des autres communautés ou corporations, ce qui nous entraînerait trop loin do notre sujet. En revanche, nous suivrons point par point, en les commentant, les assertions et les -voeux contenus dans la seconde partie du factura, celle <jui a Irait uniquemenL à l'exercice de la chirurgie.

.,; Les rédacteurs du cahier font précéder l'exposé de leurs yoeux d'un long paragraphe où ils résument rapidement rbistoire de la Chirurgie française. 11 est donc utile, pour

; ^ij'Calendrier îiistorique de l'Orléanais, pour Tannée i78§. "


— 19—"

la compréhension dès faits auxquels ils font allusion, de retracer les grandes lignes de l'évolution de celle science.

La reconnaissance officielle de la Chirurgie par la Royauté ne remonte pas aussi loin que les rédacteurs de 1789 semblent le prétendre : elle ne, fut organisée qu'en 1311 par une ordonnance de PhilippeleBel.il y avait un peu partout, avant cette ordonnance, des opérateurs qui faisaient des saignées et des incisions, qui réduisaient les luxations et les fractures, qui cautérisaient ou pansaient les blessures, qui pratiquaient même la trachéotomie suivant la méthode d'Albucassis ou la taille suivant les méthodes de Gelse ou de Paul d'Egine : mais, en dehors de ceux qui appartenaient aux communautés religieuses d'hommes ou de femmes, ils étaient généralement peu instruits et peu considérés. L'ordonnance de 1311 prétend même qu'un certain nombre de ces praticiens n'étaient que des meurtriers, des voleurs, dés faux-mônnayeurs, des alchimistes ou dés usuriers.

L'ordonnance de 1311 ne s'occupait pas de réglementer l'enseignement de la chirurgie. Les étudiants restaient libres de s'instruire où ils pouvaient, près des maîtres qui voulaient bien les accepter pour élèves. Mais, avant d'exercer, ils devaient subir un examen devant une commission dont le premier président fut Jehan Pitard, le chirurgien de Louis IX, de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel.. Cette obligation de l'examen eut un bon résultât; si elle ne releva pas le niveau des études, elle rendit plus difficile l'entrée de la Conimuriauté. Aussi les chirurgiens gagnèrent-ils dans l'estime publique. La célébrité de certains maîtres, comme Lanfranc et Guy de Chaùlï'ac'j rejaillit également sur la Communauté qui, après avoir répudié les barbiers, voulut prétendre aux honneurs universitaires'. Cette fois les médecins, ou plutôt


pour employer lé langage de l'époque" « les mires, gens; de grant estât et de grant salaire », trouvèrent excessives les prétentions des chirurgiens qui se déclaraient ouvertement.leurs'rivaux; alliés aux barbiers, qu'ils admirent à leurs leçons, ils entamèrent, contre les chirurgiens de robe longue, une lutte homérique qui devait durer jusqu'au milieu du xvne siècle, avec des fortunes diverses. Amaintes reprises, les chirurgiens crurent aA^oir gain decause ; en 1500, ils obtinrent de François I 01' une ordonnance, leur conférant les mêmes privilèges, qu'aux docteurs régents et gradués de l'Université; Henri II, Charles IX, Henri III confirmèrent ces privilèges, mais en vain, l'Université refusantde les reconnaître.'Louis XIII,- à'son tour, sur les instances de Pineau et Thévenin, avait créé en faveur d'un chirurgien une chaire spéciale avec un traitement de 600 livres pour le professeur. Toutes ces distinctions, tous ces privilèges furent inutiles; en 1660 les médecins obtinrent un arrêt écrasant pour leurs rivaux. Les argumentations furent interdites aux chirurgiens ; il n'y eut plus de bacheliers, plus dé licenciés, mais de simples compagnons ou aspirants à la maîtrise. Humiliation suprême, les orgueilleux chirurgiens dérobe longue furent réunis, dans une même corporation, aux barbiers! !

Les médecins ne s'attendaient pas à un succès aussi éclalant. Dans leur joie, ils conférèrent ài'avoicat général Omer Talon, qui avait conclu en leur faveur,! le droit à perpétuité, pour lui et tous ses descendants., d'être reçus gratuitement au doctorat.

. A cette époque, la science chirurgicale ne brillait plus de l'éclat incomparable qu'elle avait eu à la fin du xvie et

au début du xvn° siècles. Ambroise Paré et ses élèves, —

'■ ' . .' '.' .- -l '-

-parmi lesquels nous ne saurions oublier ici deux Qrléar

nais : Jacques; Guillemeau, oculiste; et accoucheur, et


■ — :'2i^ -..■;

i'ànatomistë;Nicolas Habicot, — avaient donné à là chiriirL gie-une telle:impulsion qie; leurs -successeurs avaient :d« la peine à les suivre. Ceux-ci tenaient pourtant encore une place honorable et l'arrêt qui les frappait était véritablement Injuste.

Malgré tout, les chirurgiens., en'gens habiles, rie; perdirent pas leur temps en ;de vaines plaintes. Ils se inirént au travail avec ardeur. Onze ans plus tard, ils obtenaient un premier résultat : Louis XIV rendait à un chirurgien la chaire dé l'école de chirurgie au Jardin des Plantes et nommait à; cette chairelé fameux ànâtomiste Dionis. pé nombreux succès vinrent dans la suite récompenser leurs persévérants efforts. Pendant que des praticiens comme J.^L. Petit",Faget, Soulier, Da

saieùtau public parleurs réussites opératoires, Mareschâly puis Lapeyronie usaient de leur influence auprès du roi. Grâce à eux, cinq places rétribuées de démonstrateurs furent créées au collège de Sàint-Côme par Louis XV en 1722; peu après, en 1731, l'Académie de ehirtirgie fut fondée. Mais l'arrêt dé 1:660 subsistait et, malgré eiïxy - les chirurgiens restaient unis aux barbiers. Une .déclara-' lion du roi, rédigée par d'Aguësséàu en 1713, rompit enfin cette; avilissante communauté.Désormais les chirurgiens purent aspirer :;aux grades; académiques ; une: instruction 1 étendue fut; exigée des étudiants et des examens sérieux précédèrent l'obtention du titre de; maître. Les cbirurgiens, d'ailleurs,' se montrèrent dignes de la bienveillance royale : toute!là seconde rnoitié du xvm? siècle est 'marquée, par lè:s: ^progrès: incessants des différentes :branches: de là chirurgie'. C'est FrançoisMorand qui perfectionne le procédé de là taille, Antoine Louis qui dote la chirurgie d'instrumentsemployéserièore* de nos jours, Chopart connu par sou amputation partielle d u pied et ses travaux • STir lés -voies ùfinàirës," les àecoù-


22 —

cbeurs Baudelocquë et Antoine Dubois, et surtout l'illustre Desault qui fut le créateur d'une science nouvelle, l'anat tomie des régions !

. L'estime dont jouissaient les praticiens de Paris avait naturellement rejailli sur ceux d'Orléans. Grâce à Ta protection du duc d'Orléans, les chirurgiens avaient été déclarés notables et, bourgeois et, en 1759, on leur avait permis d'ouvrir une Ecole royale de chirurgie. Pourtant leur habileté professionnelle semble avoir été loin d'égaler celle de leurs confrères parisiens. Un mémoire des administrateurs de ..l'Hôtel-Dieu (1) nous apprend en effet qu'on avait dû renoncer, après quatre bu cinq années d'expérience, à faire opérer dans cet établissement les malades de la pierre, les taillés étant presque tous sortis avec des fistules ou d'autres infirmités. On avait préféré envoyer ces malades à Paris « Où l'expériance et les talens des chirurgiens rendent ces guérisons plus fréquentes et moins suivies des inconvéniens éprouvés icy. »' Nous aurions mauvaise grâce à insister davantage sur ce point, les chirurgiens d'Orléans ne parlant pas.de leurs succès personnels et se bornant, dans Icmj cahier, à affirmer que leur science est « la branche essentielle de l'Art de guérir. » Ils se croyaient tellement supérieurs aux, médecins que, le 10 décembre 1789,: ils refusèrent d'accepter aucune des deux places qui leur avaient été réservées dans la fondation d'Antoine Petit sous prétexte que cette fondation était « avilissante pour la Chirurgie. » Le fondateur était un médecin. Ces exagérations de langage étaient, sinon excusables, au moins compréhensibles de la part des chirurgiens, après les luttes qu'ils avaient eu à subir et les succès qui avaient couronné leurs efforts.

: (1) Archives de l'Hôtel-Dieu d'Orléans,*. 7, ;


. — 23 —

. Après ce long exposé historique, il nous reste à; examiner les diverses observations du cahier de doléances de 1789. Les membres de l'Ecole royale de chirurgie d'Orléans demandaient d'abord le rétablissement, dans toutes les grandes villes de France, d'une Faculté de chirurgie où les grades seraient accordés après examens. Nous sommes fort embarrassés pour donner une explication de la partie du voeu qui concerne le rétablissement des Facultés de chirurgie. Jamais dans les Universités françaises il n'y eut, à notre connaissance, de Faculté de chirurgie. En dehors des collèges spéciaux, comme le Collège de Saint-Côme à Paris, il n'y eut que des écoles de chirurgie : celle de Rouen fondée en 1738; de Montpellier, en 1741 ; de Lyon, en 1745 ;;de Bordeaux, en 1752 ; de Toulon, en 1754, etc.. Les quatre anciennes Facultés de médecine de Montpellier, Paris, Strasbourg et Pontà-Mousson possédaient à la vérité depuis fort longtemps des chaires pour renseignement de la chirurgie ;. maisces chaires n'étaient pas indépendantes et ne formaient pas une Faculté à partayant son doyen, ses professeurs et ses bedeaux particuliers.

Enrevanche nous voyons mieux le but poursuivi par les chirurgiens en réclamant le droit d'obtenir des grades universitaires spéciaux à leur science. Ils voulaient à la fois relever encore le niveau de leur profession et restreindre l'exercice de la chirurgie à ceux de leur Communauté en écartant tous ceux qui, sans diplôme,, leur faisaient concurrence : les opérateurs ambulants, les bateleurs, les gens à secrets, les rebouteurs, les banda-: gistes, les barbiers-perruquiers, les baigneurs, les étuvistes,Tes garçons chirurgiens sans place, etc., etc. Déjà, en 1733 dans leurs Statuts, les maîtres chirurgiens d'Orléans suppliaient le Roi d'enjoindre aux juges de n'employer, pour faire les rapports en justice, que des ;


— 24

ît ils défenroligieuses,

chirurgiens nommés par la Communauté et ils défendaient à tous prêtres, abbés, religieux, religieuses, dévotes et apothicaires de faire aucune incision, opération ou pansement (1).

L'obligation d'être maître es arts avant de commencer l'étude de la chirurgie avait été réclamée à plusieurs reprises par les chirurgiens de Paris. En réalité, ce grade, qui s'obtenait après deux années d'études de philosophie, n'avait jamais été exigé. A Orléans même, parmi les 24 membres de l'Ecole de chirurgie, il n'y en avait que trois qui fussent maîtres es arts. C'était donc là un simple voeu de tendance destiné à rendre les admissions plus rigoureuses el à restreindre le nombre -des chirurgiens qui était considérable au xvme siècle: ■'■■..■;'■

A celle époque, en effet, il n'y avait guère de bourg qui n'eût parmi ses habitants un personnage décoré du titre de chirurgien. Pour exercer dans un village n'ayant pas plus de 100 feux, il suffisait/après paiement d'un droit dé 120 livres, de passer un seul examen qui ne durait au plus que trois heures. L'instruction de ces praticiens était,, par suite, fort rudimentaire. Afin d'obvier à ce défaut d'instruction qui avait des inconvénients graves pour la santé publique, les membres de l'Ecole de Chirurgie d'Orléans demandaient que les mêmes actes probatoires imposés aux chirurgiens d'Orléans fussent également exigés des chirurgiens exerçant dans lespetiles villes el les bourgs de leur ressort. C'était là une grosse et utile réforme. Les chirurgiens d'Orléans en effet étaient astreints à de longs et sérieux examens. Après trois ans

(1) Voir dans lès Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres el Arts d'Orléans^ tome XX, 1878, le mémoire du Dr Gharpigiion sur les Rebouleurs-Ba'ndagistes et celui du Dr Patay sur lés Statuts et règlement des maures chirurgiens.d'Orléans. '■■■_ . . -■..>: j, ■■.'.;


— 25 —

d'apprentissage chez un maître, ils subissaient un' ensemble d'examens répartis en cinq séries. Chaque sérielséparée de la précédente par un intervalle de un ou deux mois, portait le nom de « semaine », parce que pendant trois ou quatre jours d'une même semaine l'étudiant devait répondre aux interrogatoires des divers professeurs ou maîtres sur les mêmes matières. Après un premier examen sur les principes de la chirurgie, il y avait;la! semaine d'ostéologie, puis celle d'ahalomie, puis celle dèsopérations, enfin celle des saignées et médicaments. Ûir dernier examen sur les faits de pratique précédait l'admission et la délivrance de la lettre de maîtrise.

Tous ces examens coûtaient fort cher et, sans compter les jetons d'argent qu'il ^fallait remettre au lieutenant, aux prévôts, au-greffier, aux examinateurs et aux maîtres présents, il fallait-'payer plus de 700 livres de droits divers; avant d'être reçu dans la Communauté. 11 est vrai que ces droits étaient réduits de moitié en faveur du fils;ou; du gendre d'un maître, et de celui qui épousait la veuve d'un chirurgien.' Pourtant, môme avec ces réductions, c'était demander beaucoup aux chirurgiens de villages' dont les honoraires étaient peu élevés à cause de leur grand nombre et de la pauvreté de leurs clients. Lés rédacteurs du cahier ne se le dissimulaient pas. Aussi ; font-ils miroiter, aux yeux de leurs infortunés confrères, d'imaginaires profits. « Lorsque seront venus les temps: heureux que le génie du ministre nous prépare,—; disentils, — les sujets capables trouveront dans les campagnes des ressourcés assurées : les bienfaits du Prince, des: contributions stables des seigneurs et habitants de sa résidence assureront au chirurgien une large existence" matérielle. » Malheureusement il s'agissait là de projetsirréalisables, et lès chirurgiens des villages, comme ceux des villes, restèrent exposés aux aléas de la profession et


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à la concurrence: des charlatans visés par le dernier, article du cahier de doléances.

Cette lutte des chirurgiens diplômés contre ceux qui n'avaient aucun litre;, avait pris au XVIII 0 siècle une acuité particulière. Maintes, fois les autorités locales avaient défendu les rebouteurs. L'intendant de la généralité avait pris sous sa protection le bourreau du Mans, Ferré, qui exerçait ouvertement la chirurgie et il avait fait défense aux chirurgiens en titre de le poursuivre. De même, en 1755, la Communauté des chirurgiens avait eu beaucoup de peine à obtenir du Parlement de Paris une amende de 10 livres contre le bourreau de Fontenoyle-Comte qui réduisait les luxations et les fractures.

A la fin du xvin 0; siècle la crédulité, d'ailleurs, était grande, même parmi les classes cultivées. Après la condamnation du Mesmérisme par la Faculté de médecine, n'avait-on pas vu la Reine inviter Mesmer à rester à Paris et un ministre, le baron de Breteuil, lui promettre en vain une pension de"20,000 livres pour livrer un secret que des souscripteurs enthousiastes lui payèrent 340,000 livres? En 1784, le: marquis et le comte pe Puységur n'avaient-ils pas fondé avec succès, dans leur château.de Buzancy, un nouveau sjrstème de magnétisme animal destiné au traitement; de toutes les maladies? Plus récemment encore, le sicilien Joseph Balsamo n'avait-il pas rempli le monde du bruit de ses cures merveilleuses?

Le voeu des chirurgiens d'Orléans demandant la suppression des charlatans n'était, on le voit, que trop fondé. Mais leurs voeux devaient rester lettre morte et ils n'eurent pas à fournir le plan détaillé des abus qu'ils s'offraient à rédiger. Les Etats généraux avaient à s'occuper de questions autrement importantes.

Dr GARSONNIN.


; CAHIER DES DOLÉANCES

DE

L'ÉCOLE ROYALE DE CHIRURGIE D'ORLÉANS

(Archives communales d'Orléans, AA, 3o)

Les membres de l'Ecole royale de Chirurgie d'Orléans, assemblés le 21 février 1789 conformément, à la lettre et aux instructions que M. le Maire de Ville leur a adressées, ont chargé par leur délibération dudit jour Messieurs Dalet et Forel. qu'ils ont élus députés, de présenter les observations suivantes.

Ils demandent :

1° Le retour des États généraux à dés époques inva^ riables, dans l'assemblée desquels on votera par tête et non par ordre.

2° L'égaie répartition des impôts. Tous les bons Français espèrent cette heureuse révolution sous la sage administration de M. Necker.

3° La suppression des francs-fiefs.

4° Augmenter, autant que les cas. l'exigeront, le revenu de Messieurs les curés, afin qu'ils aient aur moins une honnête subsistance et qu'ils puissent soulager leurs pauvres. On voit, à la honte de la religion., une partie de ses ministres les plus éclairés et. les plus utiles trop souvent réduits à la médiocrité.

5° La liberté individuelle des citoyens.

6° Un nouveau code criminel qui n'inflige la peine de mort qu'à l'homicide ; un nouveau code civil qui diminue les frais et qui abrège la longueur des procès.

7° La liberté des arts et métiers et l'établissement uniforme et général des États provinciaux.


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8° Le voeu, qu'ils forment avec les bons Français^ pour que Sa Majesté conserve son digne ministre des finances.

Lorsque les États généraux assemblés auront discuté et réglé, au gré du Roi et de son peuple, les affaires très importantes dont ils vont s'occuper, le moment propice viendra de supplier 1res humblement Sa Majesté de jeter un regard bienfaisant sur la Chirurgie, celle branche essentielle de l'art de guérir, dont les découvertes elles succès sans nombre attestent rincontestablî utilité. " Elle jouissait* cette_science honorable;, dès les premierssiècles de la Monarchie française, d'une considération authentiquement démontrée par une suite non interrompue d'honneurs, dé prérogatives et de distinctions que lui ont accordés différents rois. Nous convenonsqu'elle a eu dans les derniers siècles des temps nébuleux par l'exercice d'un état qui aurait dû lui être étranger. Mais ces nuages sont dissipés. La bienfaisance de Louis. XV et de son auguste successeur, échauffée par le zèle des grands chirurgiens que ces monarques ont honorés de leur confiance, a rendu à la Chirurgie une partie de son ancien éclat. Elle attend l'entier rétablissement de ses droits de l'assemblée solennelle dont le but principal sera la réforme des abus et le bonheur de la Nation. Les chirurgiens demandent au nom de l'humanité:

1° Que la Faculté de chirurgie soit rétablie dans toutes les grandes villes de France ; qu'on y obtienne les degrés de bachelier, licencié et docteur ; qu'avec les changements et modifications que la différence des siècles exige, on remette cette science sur le pied honorable où elle était dans les xnrv, xiv 6, xve, xvie et une partie du xvne siècles.

; 2° Que les jeunes gens qui se destinent à la chirurgiesoient maîtres es arts avant d'en commencer l'étude et ; l'exercice, •:": " . i - -


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3° Surtout que les-chirurgiens desipetites villes et des bourgs de leur ressort fassent les mêmes actes probatoires que pour Orléans, 1 -sans pour;cela exiger d'eux une rétributipn plus forte que celle prescrite par les règlements. Dans des temps plus heureux que lé génie du ministre nous, prépare^ Jes sujets capables trouveront dans les caiïipagnes des ressourcés assurées soit dans les bienfaits du Prince., soit dans uneeontribution généreuse et stable des seigneurs et habitants des lieux de leur résidence;:Ce sera le moyen sur;: :à':ençpurager les talents, et les âmes sensibles qui auront coopéré à cette bonne oeuvre auront pour récompense là douce satisfàction de savoir la santé des cultivateurs, cette portion précieuse delà société, confiée à des mains habiles. , -4° La. suppression des charlatans, dont plusieurs méritent la diffamation. ,.,■'■ ,' ..- Si les observations des chirurgiens d'Orléans sont favorablement accueillies aux États généraux, ils donneront un plan •détaillé pour, la réforme des abus qui .ne sont quetrop multipliés dans leur profession.

DALET. "'".''■'. FOREL DE LÀ CROIX.


RXPPORT

SUR LE

,:>.- ,,Par M. le D^MARMASSÈ .-, . :.

Séance du £5 avril 1902:

...:,.;".MESSIEURS"^; ',,.;.-.■.;,'-''. v'ÎY-^-: \, r .■.. Y: ;- '.,.■.-:

Noire collègue, M. Garsonnin, vousà communiqué un travail richementdocumenté sur les doléances de l'École royale ;de chirurgie d'Orléans^ preséniées:l;aux;Etats.généraux dé- 1789. ':

En lisant ce document et les considérations; savantes qui l'accompagnent, j'ai été vivement :înt2fèss% comme Orléanais et comme chirurgien. J'aurais voulu me représenter Tétat d'âme; de nos prédécesseurs ! et c'est chose difficile, vraiment, car les milieux comme les temps ont singulièrement changé. Nous ne pourrioas, à Thpure actuelle, si nous avions à formuler les doléances des chirurgiens, rien reprendre du cahier de nos devanciers ou presque rien. Toutes ces discussions sur la prééminence des médecins ôuY vides chirurgiens se sont envolées ; au grand vent d'égalité de la Révolution.

Il nous devient presque impossible de sentir combien ont souffert ces vaillants ; de juger de l'énergie constante et de l'intelligence raffinée dont, ils ont dî faire preuve pour laisser à leurs élèves des oeuvres dé la valeur de celles que nous connaissons.


~:-31~ .

Si dans "son travail, "M.Garsonniû vous a nettement exposé la suite des grands événements qui jalonnent l'histoire de la caste des chirurgiens, leurs luttes « syndicales » dirait-On au joUrd'h-ûi;^- il a dû, son sujet né l'y entraînant, pas,; mettre de côté: l'étude des travaux dé l'époque. Ils sont nombreux cependant, soigneusement édités et'réédités, épurés,chaque fois par l'analyse et là critiqué. Plusieurs fois, des recherchés faites à là bibliothèque de l'Hôtel-Dieu m'ont amené à parcourir des ouvragés de la seconde moitié du xvuiP siècle. Toujours j'ai été frappé dé la netteté des descriptions, de là clarté delà discussion, de la précision des faits cliniques et je me suis pris à regretter de n'avoir pas connu ces hommes de haute valeur en puissance de nos découvertes pastoriennes. :.:

Il en est un qui peut-être plus que les autres, a marqué son empreinte sur l'esprit chirurgical de son siècle, c'est Jean-Louis" Petit. Aussi né trouve-rt-On nulle part dans lés annales.desSoeiétés savantes d'éloge funèbre plus digne, plus élevé par la pensée, plus tendre même dans l'expression qu?, celui prononcé après la mort de J.-L. Petit par le chirurgien Louis, à l'Académie royale de chirurgie et le dis cours: lu par le même à l'Académie dés Sciences, BelleS-Léttres et Arts de Rouen. Qu'y a-t-il de plus intéressant aussi que cette existence. "A 7 ans, J.-L. Petit commence d'assister régulièrement aux leçons d'ânatomie de Liltre. A 9 ans, il devient préparateur du cours. Sept ans plus lard, il est reçu élève et marque sa vie par les succès des "concours. Et: cependant il eut à souffrir de l'envie des médiocres : « La réputation que M, Petit s'était acquise, prononce; Louis, annonçait trop' ouverte-- ment qu'il commençait une carrière: brillante-;; plusieurs personnes savent qu'il était de leur intérêt de le voir aller, à pas plus lents ».


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■ Laissons les chirurgiens et leurs oeuvres : ils ont eu des juges el des admirateurs qui né laissent à la critique rien à explorer.

Il nous est, je crois bien permis d?espérer que le travail de M. Garsonnin ne sera que le commencement d'études, comme il les sait poursuivre, sur le rôle du CorpsMédical de l'Orléanais aux Assemblées de la Révolution. Car de tout temps, les médecins ont aussi donné leurs soins aux affaires de l'Etat. Aux Etats généraux de 1789, il y eut préside 4 médecins pour 100 membres du Tiers Etat. L'Assemblée législative en comptait 26 sur 745 membres, sans oublier au nombre des suppléants 16 médecins.

Or, sur ces 26 députés, deux Orléanais se font remar; quer, deux médecins (1).

Charles-Nicolas Beauvais de Préau, né à Orléans en 1745, quia exercé la médecine ici, puis à Paris, et publia, en 1778, un livre historique sur YOrléans; RenéGeorges Gaslellier, né en 1741 dans le Gâtinais, maire de Mônlargis en 1782, qui a laissé le souvenir d'un accoucheur et la réputation d'un latiniste: « Palinus redivivus : dit son biographe, un émule de Guy Patin »L

Je vous remercie, Messieurs, de la patience que vous avez montrée à écouter ce trop longY rapport. J'ai été très intéressé par le travail de M. Garsonnin : je pense que la Société y verra comme moi, un point de vue scientifique et surtout historique. Ces titres suffiraient, sans tenir compte de la compétence et de l'érudition de l'auteur pour lui assurer notre reconnaissance. .

La section dé Médecine prie la Société de vouloir bien faire imprimer dans son Bulletin le travail de M. le Dr Garsonnin et lui vote des félicitations.

(1) Chronique Médicale, 30 mars 1902.


UNE PA1ÏE:D1IST0IK

POÉSIE EN L'HONNEUR" DES BOERS- -

.:':.; Pâr-M;: MONET; ■ ' :v

Séance du 4 Avril 1902.

C'était Mer. Partout, dii Nord aux Dardanelles,- !

La paixj là sainte paix, étendait ses deux, ailes.....: Comme une âme qui rêve, aii calme d'un beau soir, L'Europe:renaissait àti généreux espoir,...; 11 semblait qu'à jamais leCanon, dût se taire : Plus de; rivalités se disputant la terre, Plu.s d'âssàuts furieux à l'appel du tambour ! . Les: peuples: désarmés s'uniraient dans l'amour !...

Gomme au milieu d'un ciel serein . - , , .

^Parfois la,foudre éclate et gronde, ■■;-■

Là guerre, hurlante, soudain Fit rage à l'autre bout du mor.de...

Et le souffle de liberté

Qui passait à travers l'espace,. - .-

Nous porta l'appel révolté, . :

Lé cri suprême, d'une race !

Au dédain des apaisements, - Un grand peuple, épris de rapines, Pour conquérir .des.diamants, . Entassait là-bas les ruines..

C'était la guerre sans merci, ■: . La guerre, avee-ses perfidies, v,

Sesmôrts, et, sur le ,sol noireî,; .. . -,-.', .-.".-,.

...'Lêvyif:reflet des incendies.,.

A vos fusils, Chasseurs: Burghersi '., - ;-

Laissez aux lions roux les déserts des inonts chauves Y

Alerte! D'au-delà dés inérs'-■■" * ' l --

Accourent des soldats plus cruels que les fauyés !. ; :-


;Y ; Y Y — 34 —

, -Et chacun quitte sa maison.;

....... Y; Y; -;Sa'lamill^,YçhMun:'roublie: ..' vv . ■■!;'vli-,

Des kopjes guettant l'horizon, -V ':.-" . . Tous ne pensent qu'à la Patrie.

:""''-; Eude guerre! Biche est la mort, Du sang verse grasse la plaine..... Mais,uni peuple juste est bien fort;. , Le droit duré plus que la haine !

Et soudain, un vieillard, calme, a parlé bien haut ;

Son serment à rompu l'universel silence, . Et .le inonde attentif: en retint chaque mot : ,iç Nous vous étonnerons,par notre résistance,!; »

Puis les jours ont coulé dans le torrent dés temps .. Des hommes ont .péri par milliers. — Villes, fermes, Ont dispara. — Partout les peuples, hésitants, Admirent, — sans parler, —ces héros aux. coeurs fermes...

Et.ces héros,, toujours seuls, pour la Liberté Meurent... "V

: Europe, Europe! un frisson t'a glacée !

Mais l'.égoïsme éteint -ta-générosité, i .:",.. Où «ont tes beaux, élans de l'Histoire passée?

: ; Vois pourtant l'oeuvre s'accomplir,., - :-: L'oeuvre de mort, irréparable! ,: :■ Le sol est Tas.d'erisevelir,

Las de boire du sang, — le sable !

'': ■ ■■.'. Vois.!,La "mort;fauchait lentement,... . v L'envahisseur là: veut plus promote ! Il faut ranéântissement Dupeuplequi.se défend... Honte!.

:;- Honte !-—Enfants au corps amaigri, .. ,,,: ;: Femmes hayés.^, on vous pourchasse ■'!'■;.' .'. Leur pitiévvous: offre l'abri , .-'Y. V : Des camps malsains que le vent glace !

,.;'-.' Troupeaux lugubres, sanglota.nts, '"".Agonisez !La maladie

;■■;■.-.'.'Vw- -■ Doit enlever; eh peu de temps, ..'■' ,';:;::. , : : Tous ceux qu'épargna l'incendie!


— 85 —

La Fièvre tue, après la Faim. L'un près de l'autre, par système, Tombent les enfants... tant qu'enfin La race s'éteint d'elle-même !

C'est la logique du malheur... Puisqu'invincible était le père, -U'fallait détruire.en sa fleur L'avenir de l'arbre prospère ! ■

— Europe ! Ton devoir, tu.le sais ! Ton devoir, C'est de crier à tous que tu flétris ces crimes.! Malheur à qui, tenant la Paix en son pouvoir, Laisse.le sang couler et gémir les victimes !

Et toi, dont le sol fier produit la Liberté, Ma France, en rêves généreux féconde, Que ta vibrante voix jette à travers le monde L'appel saint de l'Humanité !


RAPPORT

sua

UNE PAGE D'HISTOIRE

- DE M. MONET•-•■■"

MONET•-•■■"

': Par M. GTJILLON Séance du 3 Mai 1902.

À notre avant-dernière séance, notre collègue, M. Monet, nous a donné la primeur des vers qu'il devait lire à la Conférence sur les camps de concentration du ïransvaal.

Notre règlement nous interdit sagement les sujets politiques ; mais ce scrupule ne peut nous arrêter aujourd'hui, et nous ne devons voir ici que le sujet poétique.

N'est-elle pas en effet de la plus haute poésie, celte lutte qui passionne les Deux Mondes, cette lutte d'un petit peuple de pasteurs, défendant son indépendance contre une des plus grandes, des plus riches et des plus puissantes nations, et tenant encore son adversaire en échec après plusieurs années.

Quand la Grèce, aux débuts du xixe siècle, lutta pour conquérir son indépendance, il y eut un souffle de sympathie et d'enthousiasme dans toute l'Europe. Les poètes, les peintres célébrèrent à l'envi la vaillante petite Grèce, luttant contre la puissance turque. Delavigne dans ses Messéniennes, Victor Hugo dans les Orientales, Delacroix dans ses tableaux, chantèrent les exploits de Ca-


Y " — 37 '--;.

naris, lés héros dé;Missolonghiv|yétrirent les rnassàcrésde Ghio.JT s'agissait de la Grèce d'Homère et de PhW dias, de i'éducatrice du monde, èh; toute poésie et en tous les arti ; sans doute la"Grèce avait bien changé ; mais combien elle était poétique encore avec son incomparable lumière^ et les éclatants et_graeieux costumés des Grecs modernes.

Rien de pareil aujourd'hui dans le Sud de l'Afrique.; Dés régions immenses, mais pauvres : le Yeldl ; on n-y trouve ni la grâce de la Grèce, ni la grandeur lumineuse du désert, pi l'élégant et riche costume de l'Hellène, ni ni l'ample et noble burnous de l'Arabe. La race hoer est saine: et robuste, mais sans grâce. Los costumes,■_ même ceux des femmes, semblent sortir des magasins de confection et d'exportation. Il n'y a encore ni littérature, ni arts.,

Mais chacun a sa vieille Bible. C'est là que ce petit peuple trouve son idéal, son histoire, et la source de ses indomptables espérances.

L'imagerie a popularisé la figure du président Krugér-":;'•. l'énergie seule caractérise cette face do vieux lion : on sent qu'appuyé sur sa Bible il né douté pas du triomphe du bon droit : et l'on comprendque ce grand vieillard, réduit à l'inaction dans une petite ville de Hollande, n'en incarne pas moins son peuple, et que de:puissants monarques; redoutent sa venue dans leurs Etatset les acclamations vqui l?y accueilleraient.

C'est encore dans leur Bible, qu'aux hideux camps de concentration les mères boërs ont puisé la force de supporter leurs sacrifices et de conserver léufs espérances. Que de fois l'ont-elles ouverte au chapitré de celte mère du Livre des Macchabées !

C'est dans la Bible que le peuple boër a puisé son idéal^ et un peuple ne peut être grand et fort sans idéal.


Nous devons remercier notre collègue d'avoir mis son talent au service de cette noble cause, et, su nom de la Section des Lettres, nous proposons de le lui témoiguer, en votant l'impression de ses beaux vers dans le Bulletin delà-Société. Y '


';/■'. JACOB Y;

DENXS-PHILIPPE-ABEAHAIVr--ISAA;C

Professeur à l'Ecole dé dessin, Conservateur au Musée d'Orléans

:: I788-18S5

Par M. Charles MICHAU.

Séance du 15 Avril 1902.

. ■■ - MESSIEURS,

La grandeur d'un pays est faite de la vertu, du talent et du labeur de tous ses enfants j tous y participent^ lés célèbres comme les ignorés, les glorieux comme lés modestes, et la part de ces derniers dans l'oeuvre commune est souvent des plus intéressantes, quoique ne; brillant pas d'un aussi vif éclat Yque les soleils, dont .ils sont lès satellites.

C'est la vie d'un artiste de province que nous esquissons dans les quelques pages de cet Opuscule :-ce modeste eût sans doute pu déployer ses aptitudes artistiques sur un théâtre plus vàsîé et plus brillant, mais il voulut rester dans sa ville natale, où il devint professeur à l'École de dessin et Conservateur au Musée.

Et c'est un devoir pour le biographe de faire apparaître


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à la lumière les talents peu connus quJil a recherchés dans l'ombre du passé pour en former les fleurons de l'histoire locale (.1).

Jacob Denis-Philippe-Abraham-Isaac naquit à Orléans le 14 juin 1788, ainsi qu'il résulte dé l'extrait suivant du registre des Baptêmes de la paroisse de Saint-Piere-Empont de la ville d'Orléans :

« Le quinze juin mil sept cent quatre-vingt huit, j'ai soussigné de l'agrément du Sieur Curé et baptisé un fils né d'hier sur cette paroisse, du légitime mariage du sieur Gliarles-Abraham-Isaae Jacob, imprimeur-libraire de cette ville et de dame Marie-Catherine Beâudeduit, lequel a été nommé Denis-Philippe-AbrahamIsaac et nous a eu pour parrain et pour marraine Marie-Catherine Benoit épouse du sieur Denis Beâudeduit qui a signé, le père absent. .

« Le registre est signé M. C. Benoit, Denis Beâudeduit, Vie de la Chapelle-saint-Mesmin.»

Jacob appartenait à une ancienne famille orléanaise, honorablement connue dans la ville, où elle exerça pendant de longues années l'imprimerie et la librairie, et qui parles soins artistiques apportés .à. l'exécution, de ses publications avait formé une maison très avantageusement connue.

Le nom des Jacob est presque contemporain de l'origine de l'imprimerie.d'ans notre ville. En effet, le premier établissement de ce genre fut fondé par Vivian, Mathieu,en 1490, puis vinrent, en 1500, Asselin. Pierre, dont l'imprimerie passa par alliance; dans la fam lie Paris et par alliance également.en 1687, Jacob Abraham-Isaac en devenait titulaire. Depuis cette époque, l'imprimerie passa successivement dans la famille de père en fils jusqu'à Georges Jacob encore existant, qui dut en 1893,

(1) Biographies déjà^parues : Danton, Coudière, Salesses, Allélit et Guillaume G-uiart. ' ' -'-


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par raisons de santé, et en l'absence d'héritiers du nom pour lui succéder, la céda à M. Paul Pigelet, imprimeur à Gien, possédant un beau talent de dessinateur et membre d'une nombreuse famille de typographes.

L'art était en grand honneur chez les Jacob; la typographie est du reste un art véritable lorsqu'elle s'adjoint les gravures sur bois et au burin, les eaux-fortes, les lithographies qui., venant embellir le texte des publications, charment à la fois l'esprit et la vue. :

Au milieu des ornements typographiques s'offrant constamment à ses regards dans la maison paternelle, le jeune Jacob sentit se développer en lui un goût très vif pour le dessin, c'était une véritable vocation qui se manifestait par des esquisses, dés ébauches sur toutes les feuilles qui se trouvaient sous ses mains et où il traduisait non seulement tout ce qu'il remarquait, mais encore les rêves de sa pensée, de sa vive imagination et ses parents voyant ses dispositions naturelles résolurent de lui faire poursuivre cette carrière artistique.

Or, à cette époque, le peintre Jean Bardin, maître de David et. élève de Lagrenêe et de Pierre, premier peintre de Louis XV, était venu se fixer à Orléans où il fut nommé, en 1786, directeur de l'Ecole de peinture et de dessin qui venait d'y être créée et qu'il dirigea jusqu'à sa mort. Le jeune Jacob fut confié à ses soins et, sous sa: direction, les progrès de l'élève furent des plus rapides.1.*;

Mais on était sous l'Empire. A ce moment, les arts n'étaient pas en grande faveur ; au grand homme qui gouvernait alors la France et qui eût été de taille à gôu-; verner l'Europe, si les circonstances ne l'eussent fait échouer sur le rocher de Sainte-Hélène, à cet illustre' conquérant il fallait avant tout des soldats, et le jeune artiste obéissant à la loi commune,. était incorporé, en raison dé sa taille élevée dans le régiment des grenadiers; fusiliers de la Garde impériale.


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C'était le 7 mai 1807, son signalcmenl le; déerit.ainsi :

« Philippe - Abraham-Isaac Jacob, taille d'un mètre 91 centimètres, cheveux et sourcils châtains, yeux bruns, front ordinaire, nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, immatricule sous le no 1,896. »

Il est supposable que le noble métier des armes (style du temps), avait peu d'attraits pour le jeune artiste dont les aspirations étaient tout autres ; son caractère tranquille devait s'accommoder assez mal de la vie enfiévrée, agitée, que menaient les soldats du premier Empire : marches pénibles el forcées, alertes continuelles, combats, renaisssanls et meurtriers. Sans doule^ la Victoire venait souvent jeter ses rayons dorés sur ces jeunes têtes qu'entraînait le génie du grand capitaine, mais les lendemains devaient être pénibles pour ceux qui, comme Jacoh, aspiraient à un autre but et rêvaient, d'un autre avenir.

Quoiqu'il en soit, le jeune soldat fit en 1808, la périlleuse et malheureuse guerre avec l'Espagne qui ne devait se terminer qu'en 1813 et pendant laquelle nos troupes harassées étaient harcelées, décimées par des guérillas invisibles. En d809^ Napoléon déclarait la guerre à l'Allemagne el. quittanl le climat brûlant de l'Espagne, la Garde impériale revenait pour entreprendre cette campagne illustrée par les batailles d'Eckmiihl, d'Essling et deWagram el terminée par la paix de Vienne.

Quelle fut la conduile du grenadier dans ces diverses campagnes? Elle est restée ignorée comme celle de beaucoup de ses compagnons d'armes. Enfin eh 1811, il fut réformé pour cause de blessures ; son congé de réforme est signé par le Duc de FriouL grand maréchal du palais, conimandant la Garde impériale. Jacob avait alors 23 ans. :.: .:,A:,Ba,sortie;ide{l'armée, Je jeune artiste revint chez ses parents, avec l'espérance de rester à Orléans, niais son


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père, ayant la facilité de le faire entrer dans l'administra' tion dès Finances, l'engagea vivement à accepter cette situation et Jacob suivit les conseils paternels. Il fut nommé 'et envoyé ensuite en Hollande qui, à cette époque j avait étéTréùnie à la France dont elle forma sept départements.

Le jeune fonctionnaire ne resta pas longtemps dans ce pays, sa famille en était cependant originaire; mais les avantages administratifs ne lui convenaient pas plus;que les grades militaires ; il désirait revenir à Orléans et il donna sa démission. ,: „

De retour dans sa ville natale,, il put enfin reprendre les études artistiques qui; lui étaient si chères. Le peintre Bardin était mort le 6 octobre 1809 et Pagot lui avait succédé avec Salmon comme adjoint. Jacpb se livra alors tout entier à l'art du dessin sous toutes ses formes, peintures va l'huile^ a la gouache^ aquarelles, pastels;, crayons. U fut admis au Salon dê;1841, où il exposa une: nature morte : Des fruits et Lise, vous iie filez pas, composition inspirée par la chanson deYBéfânger : La Mère aveugle. Il donna au Salon de 1842.;:La Mai-: guérite. .'--:"-..;..;;...- . YvL'artistô:

YvL'artistô: à son tour professeur-adjoint en 1838 et, à là mort dé Pagot en 1844, il fut nommé: titulaire 4e ces fonctions, ainsi que de celles de Conservateur au Musée de peinture sous la direction de M. Demadières; et ensuite spus celle de:;M. Louis Hême.

Il est peut-être intéressant de relater ici la fondation; de ce Musééj en 1823, ;dans le vieil-, hôtel des Créneaux où furent transférées également les Ecoles de dessin. .

Cet hôtel renfermait alors les Cours et Tribunaux. Il devint libre, par suiteïde leur translation dans le nouveau Palais de Justice, de style grec gui venait; d'être édifiéYà -cet effetspar. Pagot^-directeur dé l'Ecole d'architecture.


>:..;'. — 44 — ,,,;

M. de Rocheplatte, maire d'Orléans, avait décidé la formation dans cet hôtel historique d'un Musée de peinture et d'histoire naturelle où seraient transportées les collections et les oeuvres d'art se trouvant réunies au Muséum de l'Ecole centrale, dont Bardin avait été nommé conservateur le 17 prairial, an VII.

L'Ecole de dessin y fut établie entre'là Tour de Ville et l'entrée actuelle, après plusieurs installations diverses depuis sa fondation : elle devait encore être plus tard transférée dans les locaux qu'elle occupe actuellement près de la Salle des Fêtes, ancienne Halle Saint-Louis.

Le 30 mai 1824, M. de Bizemont fut nommé directeur du Musée, dont l'inauguration eut lieu le 4 novembre 1825. Ce premier directeur mourut le 22 décembre 1837, et fut remplacé par M. Horace Demadièïes '; au décès de celui-ci, sa succession revint à M. Louis Hême, le 12 janvier 1853; puis M. Front-Gérault de Langalerie le remplaça au mois dé mai 1859, jusqu'en 1370.

M. Eudoxe Marcille devenait alors à son tour directeur de ce Musée qu'il devait enrichir d'un nombre considérable d'oeuvres remarquables provenant de dons p;our la plupart, dons intelligemment sollicités et que sa haute situation dans le monde des arts lui avait fait obtenir. Il mourut en 1890 laissant son cher Musée à son cousin M. Hippolyte Huau qui en était déjà le directeur-adjoint. Celui-ci mourut en 1894-et fut remplacé par M. Albert Didier, habile statuaire, lequel dirige actuellement le Musée depuis 1895.

Tous ces directeurs étaient également directeurs des Ecoles de dessin. :

Les diverses fonctions auxquelles Jacob avait été appelé, lui avaient attiré de nombreuses relations ; il était homme d'esprit, son abord un peu froid était cependant agréable, on lé recherchait pour sa conversation toujours intéres-


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santé, émaillée de ces pointes d'esprit qui sont l'apanage des Guépins, son jugement était droit et il savait apprécier avec impartialité les hommes et les choses, les artistes et leurs oeuvres.

Aussi Jacob s'était-il fait beaucoup d'amis, parmi lesquels on peut citer : —le docteur Payen, à Ta tête pensive et souriante, légèrement inclinée sur l'épaule, très érudit et très appréciateur des choses d'art qu'il collectionnait avec amour dans son cabinet. Le docteur Payen, ' devenu médecin en chef de l'asile des aliénés, devait, à sa mort, faire un legs très important aux Hospices d'Orléans.

— M. Bottet, ancien notaire, riche propriétaire, demeurant rue de la Tour-Neuve; il éLait fort souvent à Paris, mais Mme Bottet ne quittait point sa maison où elle se plaisait à recevoir avec empressement les artistes., attirés par son esprit et son bienveillant accueil.

« Eli bien, M. Jacob, disait-elle, il y a longtemps que nous nous sommes amusés, si nous mangions un peu de notre prochain. »

— M. Auvray, dont les excellents eotignacs d'Orléans avaient une grande renommée, était excellent musicien : il fut l'un des fondateurs de l'Institut musical d'Orléans et recevait chez lui tous les artistes de Paris qui venaient s'y faire entendre. Jacob était toujours invité à ces réunions.

— M. et Mme Chevrier, propriétaires du château de Saint-Loup, ancien couvent dont le parc aux ombrages magnifiques domine tout le Val de la Loire, sur une terrasse soutenue par de puissants contreforts. Jacob était un des commensaux de cette maison hospitalière, il y dînait régulièrement deux fois par semaine ; lorsque, parfois, les châtelains apprenaient à leur hôte qu'ils al-


laiont s'absenter : «; Allons, disait mélancoliquement l'artiste,, nous allons mettre un Crêpe à notre fourchette. »

•— M. Jullien Crosnier, membre de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts, dont il suit toujours les travaux, grâce à une active et verte vieillesse.

Jacob était: reçu aussi au château de Ghâteauneuf et il reproduisit souvent les sites enchanteurs de son beau parc dessiné par Lé Nôtre. Cette ancienne résidence des ducs de Penthièvre était habitée par Mme veuve Ladureau, riee Eulaliê Lebrun,^proleclrice éclairée des artistes dont elle aimait à s'entourer. Le peintre Duval-Le Camus, :élève de David, qui était un des hôtes intimes de cette helle résidence, et dont un tableau possédé par le Musée Y d'Orléans : Le retour des Champs (i) a été popularisé par la gravure, y amenait souvent son ami Jacob ; ils s'y rencontraient avec le poète-tonnelier Grivot qui, sous le pseudonyme de Paul Germigny, à célébré les charmes de ce riant séjour et la générosité delà châtelaine.

Parfois Duval-Le Camus traçait sur le parquet du salon octogonal, une ligne à la craie, puis,, après s'être travesti, il exécutait,sur cette corde idéale, avec sa canne en guise de balancier, les poses les plus exhilarantes et les exercices acrobatiques de Mme Saqui. j

M. Ladureau laissa, à son décès, à la ville d'Orléans, le capital nécessaire pour la fondation d'un prix annuel de 500 francs à décerner à l'élève le plus méritant des écoles.de dessin, et Mmo Ladureau un prix de 100 francs

pour l'école de modelage. (Par suite des diverses conver■

conver■ v j

(1) Cette jolie toile a un cachet de sincérité qui attire et retient l'attention.

Un paysan de Ghâteauneuf, le bâton à la main et la hotte sur le dos, salue, en passant, la croix érigée au détpur du chemin. Sa petite fille le tient d'une main par sa veste et porte un panier dans son bras droit. (Salon de 1831, no 713.)


-.lisions dé la fente, ces prix sont réduits aujourd'hui à 450 fr. et 90 fr.)

Enfin, Jacob avait contracté-une solide amitié avec le célèbre statuaire Dàntân aîné,; qui fit -son médaillon en 1850Y; Ce beau médaillon est au Musée.; son examen révèle un Jàcob déconcertant un peu l'idée que Ton aurait pu se faire de l'ancien grenadier de la Garde impériale ; rien de martial dans cette physionomie calme. Pas de moustaches, pas de barbiche venant altérer les lignes pures de la hôuchê fine et spirituelle, le front est large, le menton rond un peu accusé, sigBe dé fermeté et de décision ; c'est un peu le masque happlépnien.

Il fautYbien avouer que Jacob n'avait pas de principes d'économie bien accusés ; il vivait un peu au jour le jour et, en attendant son traitement mensuel| il lui arrivait quelquefois d'être assez embarrassé; de sorte que, comme la Cigale du naïf et rusé Là Fontaine, il devait aller crier famine chez la Fourmi sa voisine, ou bien il se tirait d'affaire en vendant quelques bibelots de sa collection, puis, la crise conjurée, sa philosophie naturelle reprenait le dessus et il vaquait à ses occupations diverses.

On a beaucoup écrit sur les moeurs et lès habitudes dès artistes, lesquels paraissent être absolument étrangers aux questions matérielles de l'existence ; ils vivent dans le rêve, dàus la conception, dans l'élaboration de leur oeuvre qui les absorbe complètement, et ils ne s'arrêtent pas assez a ries détails qui ont cependant leur importance ; il en est de même, du reste, des littérateurs et des poètes, mais il/y; a des exceptions.

Dans ses fonctions de conservateur au Musée, Jàcpb rendit de réels services par le classement, méthodique de toutes les richesses qui y étaient entassées : tableaux, sculptures, antiquités, collections d'histoire naturelle, et avec les directeurs il procéda à d'organisation des galles dont il prépara le catalogue, dé 1848 à 1850.


— 48 —■;

Il avait donné au Musée le Buste en terre cuite de M. Demadières, directeur, par Dantan aîné, n° 580, deux Dessins à la plume de Jacques Callol ; n° 742, Un homme coiffé d'un large chapeau, pince une mandoline; n° 743, Un mendiant tend son bonnet orné d'une longue plume, et deux dessins de Géricault : Amour assis et ailé pinçant de la guitare, n° 793, et Deux chiens près de leur niche, n° 794 ; Médaillon du baron Gérard, 502, de Dantan ; Bélisaire, bas-relief ; le Sauveur du monde, bas-relief, d'après Gérard, par Dantan, nos 583 et 584. . Comme artiste, Jacob fit des copies forjt estimées de plusieurs toiles du Musée ; ses pastels et ses aquarelles, où il reproduisit les fleurs et les fruits des châteaux de Saint-Loup et de Ghâteauneuf, avaient un coloris et une fraîcheur remarquables. Il est aussi l'auteur de nombreux dessins retracés sur les pierres lithographiques de son frère.

La lithographie, cet art nouveau alors, avait été inventée à la fin du xvme siècle, en Allemagne, par Aloys Senefelder. Elle fit son apparition en France en 1806, et c'est en 1820 que les premiers essais se firent à Orléans, dans la salle de l'Ecole d'architecture, par VergnaudRomagnési, Ch. Pensée, Pascault et Prévosi-Ilersant, sur une vieille presse abandonnée.

Les artistes Orléanais employèrent avec empressement ce nouveau mode de reproduction de leurs dessins, et les imprimeries à'Alexandre Jacob, Danicourt^Muet, Tiget. répandirent les compositions des Bizemont, Chevallier, Chouppe,. Noël, Jacob aîné, Pillon, Ch. Pensée, etc.

Parmi les lithographies de Jacob aîné existant au Musée ou dans des collections particulières, on remarque entre autres : !

Un beau portrait de M. Mérault, supérieur du Grand


_^49YSéminaire,

_^49YSéminaire, visage où se reflètent la bonté et l'intelligence. ' '-'

Celui de Lalande, jurisconsulte, né à Orléans en 1622, mort en 1703, portant la robe, le large rabat, et les fines moustaches, retroussées à la mousquetaire.

Un Dessin de genre, représentant à mi-corps un jeune écolier faisant la grimace et tenant sa tête dans sa main, avec cette légende : «. Il nia tiré les oreilles. » .

Un autre, formant pendant, où une jeune fille rieuse et espiègle applaudit avec satisfaction ; la légende porte : « Tant mieux, c'est bien fait; » la chevelure forme deux bandeaux plats et deux coques au sommet de ia tête, corsage avec collerette, larges manches, costume de 1835.

Un taureau furieux, harcelé par une bande de huit chiens; derrière une clôture en madriers un paysan regarde et fume tranquillement sa pipe.

Un Christ en croix, d'un grand caractère, se détache en vigueur au premier plan, sur un fond de cielobscur ; au pied de la croix, une tête de mort. Par ce ciel noir, l'artiste s'est inspiré des paroles de l'Evangile : « Des ténèbres épaisses couvrirent la terre. » Sublime antithèse devant l'agonie du divin Crucifié, venant apporter au monde la lumière et l'amour des humbles.

Citons maintenant, dans les dessins originaux de Jacob, trois grandes planches rehaussées de crayon blanc, représentant les boiseries de Sainte-Croix, ornant actuellement la chapelle du Grand Séminaire :

Sur la première, la Vierge, l'Enfant Jésus et les Rois mages ;

Sur la seconde, un groupe de deux bergers en adoration ;•,-■;

Sur la troisième, des Anges et le Saint-Esprit, avec ornements de fleurs et dé fruits.

. . 4


: ~ 50 —

Un château fortifié, avec tourelles, mâchicoulis, au bord d'une rivière ; un cavalier, trois vaches gardées par un pâtre, au premier plan.

Une fort belle peinture à la gouache donne la vue du château de l'isle, à Sainl-Denis-en-Val ; sur le devant, un chevrier garde son troupeau ; il est assis sur des colonnes renversées et joue du flageolet.

Une aquarelle très réussie, présentant une vue de l'hôpital d'Orléans, prise du boulevard des Princes. C'est une vieille tourelle accotée à un pan de muraille dans lequel s'ouvre une porte cintrée, reliant cette tourelle au bâtiment principal.

Une petite toile reproduit un des sites du parc du château de Châteauneuf.

Un dessin au lavis d'une tombe qui se trouvait sous les arcades du Grand Cimetière ; ces arcades sont aujourd'hui fermées, et sur l'emplacement de l'ancien Campo Sanlo s'élève la Salle des Fêles. Dans la partie supérieure du dessin est Dieu le père, au milieu de rayons enflammés et d'anges embouchant la trompette du Jugement dernier ; sous ses. pieds, la Croix est entourée par les saints. Dans la partie inférieure, la foule des hommes et des femmes, en costume de pénitents, les mains jointes, agenouillés séparément, répondent à l'appel du Grand Justicier.

Au bas, celte inscription :

Cy gisent défunts hpnettes

personnes Joseph Baizin, en son vivant ■■ marchant c e celte ville d'Orléans,

qui trépassa 22e jour de septembre 1548, et de d Nicolle Dumuis, sa femme,

laquelle décéda le 22« jour de juillet 1568. Prie Dieu pour le repos, éternel.

Amen, ditent de %>rofundis.

Un de nos concitoyens, artiste amateur très distingué,


— 51 —

possède un album dessiné par Jacob. Cet album humoristique dans le genre de ceux dus au célèbre dessinateur genevois Toppfer présente, en une suite de 80 tableaux, les tribulations des amours de l'artiste Dufusin, peintre des Académies de Paris avee Mlle Mimi de Beaux Os. L'idylle, la comédie, la tragédie se déroulent dans cette Odyssée en scènes d'une verve parfois burlesque.

La vie de Jacob s'écoulait ainsi tranquille à l'abri des orages domestiques. Il était resté célibataire, n'ayant pas voulu faire l'épreuve des quinze joies dumariaige et il partageait son temps entre ses travaux de prédilection, le Musée, l'Ecole de dessin et ses relations mondaines, lorsqu'une maladie de coeur se déclara et vint'le terrasser dans son domicile, rue Bourgogne, 173, ie samedi 3 mars 1855, à l'âge de 67 ans.

Tous ceux qui le connaissaient le regrettèrent vivement. Dantan aîné accourut de Paris et moula le visage de son ami sur le lit de mort. Tous les élèves de Jacob, anciens et nouveaux, témoignèrent de leur sympathie et de leur reconnaissance à la mémoire de leur maître, en lui élevant de leurs propres mains le tombeau qui renferme sa dépouille mortelle.

Ce monument très simple, à l'entrée du cimetière SaintVincent, à gauche, consiste en une stèle en pierre à fronton arrondi. Dans la partie supérieure, le médaillon de Jacob reproduit en terre cuite par Monceau sur celui que Dantan aîné avait sculpté en 1850, (Sous l'action des gelées, ce médaillon s'effrita et tomba en morceaux. Lorsque la famille fit procéder plus tard à la construction d'un caveau, une croix vint remplacer le médaillon détruit).

L'inscription porte :

A LÀ MÉMOIRE

D'ABRAHAM-ISAAC JACOB

SES. ÉLÈVES

SES AMIS


— 52 —

• M. Léon Lavedan rendant compte de la vie de l'artiste disparu, terminait ainsi son article dans le Moniteur du Loiret du 15 mars 1835.

« M. Jacob n'a peut-être pas marqué d'une manière « éclatante, ni laissé derrière lui des oeuvres! qui frappent « l'attention el perpétuent une renommée, mais sa car« rière. pour être restée modeste et sans bruit, n'en a pas « moins eu le mérite d'être consacrée pendant près de K quarante ans à d'utiles travaux. Il a cultivé religieuse« ment la branche de l'art qu'il avait choisie, pendant « qu'à côté de lui son honorable frère, le Didot Orléanais <t faisait aussi de Pari dans une noble profession trop « souvent abaissée au niveau d'un métier. »

En terminant, il n'est pas sans intérêt:-de présenter la chronologie, des Jacob imprimeurs dont l'histoire est liée intimement; à celle de l'imprimerie :à Orléans.;. ;■■:


_;53 '-^;;;Y LES.JAGQB IMPRIMEURS A OELÉANS

La famille JACOB (dont les prénoms semblent.indiquer une origine judaïque ou protestante) était originaire de Hollande el appartenait en effet à la religion réformée, ses membres revinrent plus lard à leurs primitives croyances.

MIGEEL JACOB exerçait à Tours la profession d'horloger, son fils ABRAHAM-ISAAC épousa, le 18 août 1687, Marie-Anne Paris, fils dé CHARLES PARIS, imprimeur à Orléans qui lui céda son établissement, Il mourut le 20 octobre 1720, laissant l'imprimerie à son Bis CHARLES, né le do août 1796.

Celui-ci devint imprimeur du duc d'Orléans, de. l'Hôtel-deVille et du Bailliage, épousa Marie-Anne Cliappe el mourut le 4 février 1776 j son fils JACQUUS-PHIUI'PE, né le 8 août 1732, se marra avec Catherine Itamel de laquelle il eut deux fils : JACOB-SION qui alla s'établir imprimeur à Versailles et CUARLESABRAHAM-ISAAC marié, à Maric-Catherinc-Tlicrôse Beâudeduit.

Ce dernier eutjtrois eiifauls, l'aîné DEXIS-PHILIPPE-ABRAUAMISAAC. professeur à l'Ecole de dessin, une iille Marie-AnneConstâncè, libraire à Orléans el HENIU-ALEXA^DRE marié en 1832 àHerminie Fabrê de laBénodière; celui-ci décéda en 1859 laissant son élablissemenl à RENÉ-GLORGEÊ JACOB, dernier imprimeur du nom. marié en 1866 à Laure Nouël.

;OUVRAGÉS CONSULTÉS

HERLDISON. — Recherchés sur lès imprimeurs: et libraires

-.-j, . d'Orléans. — Orléans 1868, : . ;.; .

L. JARRY. —L'Ecole gratuite de dessin de la Ville d'Orléans.'

Y/-— Orléans;!894. v Y-vHERLUÏSON.

Y-vHERLUÏSON. Les débuts de la lithographie' à Orléans, — '

;;■:/;.Y .."• Orléanat903.; -.-:;- . -l:'::. ^.-: ,:--:Y,:é'>

BELEIER DE LA CHAVIISNËRIE. — Dictionnairegénéral -dès.

artistes de l'Ecole française. .


MONSEIGNEUR DESNOYERS

Par-M. le.Comte de CROZE-LEMERCIER Séance du 3 Mai 1902.

MESSIEURS, Y

« Le jour où, l'ânie encore tout émue de la perte que nous venions d'éprouver, et le coeur attristé de la séparation qu'elle nous imposait, nous entourions de notre présence, de notre tristesse.... les restes de celui qui allait bientôt disparaître entièrement à nos regards, des voix que vous aimez à entendre, parce que vous en aimez l'intelligence et la sincérité, ont prononcé, au milieu d'une noble émotion, le mot d'adieu à notre tant regretté collègue... .

Je ne puis me résoudre à accepter ce mot qu'ils ont su si bien dire. .. Pour moi. pour vous, Messieurs, il vit encore, il vivra toujours, car la mémoire du coeur est inaltérable : elle a recule précieux privilège de l'immortalité et sait en revêtir ceux que la main du temps nous arrache. »

Ne vous semble-t'il pas que ces lignes expriment bien les sentiments que nous éprouvons aujourd'hui ? Elles sont empruntées à une notice biographique (1) qui date de près de quarante ans et dont Pauteur, vous l'avez peutêtre deviné, n'est autre que M. l'abbé Desnoyèrs. On peut affirmer, sans aucune exagération de langage, que dans

(1) Notice biographique de M. Dupuis, conseiller à la Cour impériale d'Orléans, membre de la Société archéologique, de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts,j etc. 1863.


-v 55 w

notre: ville d'Orléans où laréconnaissance est en honneur, son souvenir restera vivant : le musée historique et le musée Jêanne-d'Arc suffiraient h perpétuer son nom. Cette mémoire inaltérable qu'il définissait si bien prend un caractère particulier dans le coeur de ceux qui Papprrchaient, qui étaient ses confrères dans le sacerdoce et dans les sociétés savantes ou qui lui confiaient la direction de leur âme. Nous tous qui l'avons connu à dés titres divers, nous avons et nous aurons toujours pour lui les sentiments de filiale affection dont Mgr Touchet s'est fait l'interprète à l'assemblée générale de nos trois Sociétés ■{!■)-.;■

Le jour de ses obsèques, son éloge a été fait avec éloquence, et non pas seulement avec intelligence et sincérité ; puis ont paru des lettres, dés articles de journaux, des notices qui ne le cédaient en rien aux discours. Nous avons beaucoup appris et pourtant, nous aurions encore beaucoup à apprendre, aussi bien sur le prêtre que sur lé savant. On trouverait dans sa correspondance, dans ses allocutions;, -ses conférences aux communautés religieuses, les éléments d'une publication qui présenterait un gratid intérêt. Il est à souhaiter qu'un dé ses anciens collaborateurs fasse l'histoire détaillée de ses recherches et dé ses travaux scientifiques, établisse définitivement sa bibljographiè; Mais je ne suis pas un archéologue et, d'autre part, je n'ai pas mission pour recevoir de pieuses communications entre lesquelles il faudrait faire un choix. Je me contenterai: donc de jeter Un coup tPoeiP sur la vie si longue^ si bien remplie de M. l'abbé Desnoyers, et Redonner quelques détails sur le rôle qu'il a joué dans notre Société.

Il est né le 15 août 1806, dans une petite maison delà rue de Bourgogne, qui se trouvait en face: dès bâtiments

(1) Lé 18 mars.


— 56 — Y

actuels de la poste. Son grand-père Desnoyers était procureur/ frère d'un procureur et gendre de Jacques Chappe, procureur lui-même, par qui notre confrère se trouvait avoir une lointaine parenté/avec des familles honorablement connues de notre ville; les Jacob, -les Gabarl, les Riffault, (1) etc. Je ne sais rien des Dolbeau, ses grands-parents maternels, si ce n'est qu'ils tenaient un magasin d'épicerie et que leur gendre Desnoyers leur succéda. Il rappelait volontiers ses modestes origines, non par orgueil et pour rehausser son propre mérite, ; comme le font parfois des hommes arrives à de hautes situations, chez qui la vanité prend ce détour. Il en parlait très simplement et il aimait à dire que ces humbles étaient de braves gens et aussi des gens braves. J'ai eu occasion de raconter ailleurs (2) — et je le tenais de luimême,— que, pendant la Révolution, les Dolbeau s'é-r laient exposés en donnant asile à un hôte compromettant, à un proscrit pour cause d'aristocratie, au célèbre helléniste Gaspard d'Anse de Villoison.

Il perdit ses parents de bonne heure et fut recueilli par sa tante, Mlle Dolbeau, auprès de laquelle il a désiré être enterré. 11 fut aussi adopté ëû./"quelque sorle par deux frères, les abbés Vincent qui s'occupèrent de son éducation. Comme il était de frêle constitution, on ne le mit pas au collège, ce qui ne l'empêcha pas de recevoir une instruction classique, très forte, dont son styledevait toujours garder l'empreinte. Il était ordonné prêtre en 1829 et nommé vicaire d'Olivet d'abord, puis trois ans après à Saint-Paterne. En 1.839, il était secrétaire parti(1)

parti(1) Jacob, un des amis les plus intimes de Mgr Desnoyers, : a établi avec beaucoup de soin une généalogie de la famille

Chappe, qu'il a bien voulu me communiquer.

(2) L'abbé Arnaud, vicaire épicospal : lecture faite àl'Académie de Sainte-Croix,, le ,25. janvier 1896.


' — :57 —Y;'

culier dé l'ëvêque et chanoinôhonoràire, en 1843, vicaire générai honoraire, en 1850, vicaire générai titulaire, suecessivemeril archidiacre de Montargis et de ■■ Gieti. En 1853, il redevint vicaire général honoraire, aj'ânt, sur sa demande^ été relevé de : ses: fonctions ■administratives-; - il reçut.en échange celles d'official,-—chargé des causes contentieuses ecclésiastiques, -—qu'il, conserva jusqu'à sa niqrt. IL fut- aussi pendant cettelongue période, le supérieur ou: le confesseur de diverses communautés religieuses. Celles dont iLs'est occupé/en dernier; lieu, aussi longtemps du moins que sa santé lui a permis, étaient les Carmélites, les Bénédictines diïCalvaire, les Soeurs gardes-malades du Bon Secours de; Troyes et lés Dames Auxiliatrices du purgatoire. Enfih^; en iSQô^iLregutvdu Saint-Siège la dignité de protonotaire apostolique. U semble donc que je devrais l'appeler « monseigneur », etje n'y manquerais pas si, aucoursde nos fréquentes con-: versations, il ne m'avait défendu dé luidonner ce titre. Et, dans sa modestie, il .avait peut-être; raison : il était, si connu, si vénéré et depuis si longtemps sous ce nom d'abbé Desnoyers qu'il valait mieux n'y rien : changer. Beaucoup'.même, et des gens de toute sorte, des savants comme "vous,-Messieurs, et des brô/canleUrs, disaient, en, parlant de lui : monsieur l'abbé tout eourtj tandis qued'autres,—— et ils étaient nombreux aussi, —- aimaient à lui donner le nom de père. =■-'

Sacârriëre:ecclésiatstique:a,étê active et il en a rempli scrupuleusement tous lésdevoirs/■ mais comme il avait, l'esprit bien ordonné, comme aucune de ses minutes n'était perdue, il trouvait du temps 'pour d'autres occupation auxquelles il semblait se consacrer tout entier. De bonne heure, il eut le goût de collectionner, il s'occupa d'abord d'histoire naturelle, pour y renoncer bientôt:, puis deminéralogie j il s'intéressait encore a cette science en 1853 :


Y - 58 -

j'ai vu dans une lettre qu'un de nos confrères a bien voulu me communiquer qu'à celte époque il avait rapporté une caisse de pierres des Pyrénées (1). Entre temps, peut-être ■ à la suite d'un voyage qu'il fit en Italie, en 1840 (2), il était devenu archéologue, il achetait des antiquités, des objets d'art, de préférence ceux qui se rattachaient à l'Orléanais, mais il n'était pas exclusif et d'ailleurs, c'était toujours pour la plus grande gloire d'Orléans, c'était pour enrichir les musées de sa ville natale qu'il achetait. Il a dépeint lui-même, à deux reprises (3), l'activité de ses recherchés^ ses rivalités avec d'autres collectionneurs éclairés dont les noms ne sont pas oubliés : « ce collègue, — c'est de lui qu'il parle, —jetait comme ses compagnons de roule, un continuel voyageur dans toutes les échoppes obscures, les chambres désordonnées, les étalages innombrables. » Et ailleurs : «. Ah ! le beau temps que celui où nous allions. . . chez nos Yournisseurs, la mère Rousseau, rue de la Cerche ; Desnoux, rue de de Gourville : le gros Pierre, sur le grand cimetière ; Gourmeau, rue Saint-Pierre, rivaux mais pas ennemis, au- besoin même nous serrant la main avec sincérité ; nous usions, sans doute, des ruses du chasseur, mais non des vilenies du braconnier. Arriver le premier, profiter - d'une absence, cacher nos visites, rire quand nous avions devancé un collègue, voilà notre guerre, avouez qu'elle était pacifique et sans remords. »

Il achetait bien, guidé par son goût qui était très sûr et aussi par sa science, car il avait beaucoup travaillé et il

(1) Il avait été aux Eaux-Bonnes avec M. et Mme Théobald de Beauregard.

(2) Ou en 1842 : ces deux dates ont été données et Fune d'elles est erronée, car il n'a fait qu'un voyage en Italie.

■ (3) Les Collectionneurs Orléanais, 1880, et Notice sur la Collection de M. de Noury,1900.


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était devenu érudit, parce qu'il était collectionneur, à moins que ce lie fût le contraire : je n'oserais me prononcer. Il a été trompé plus rarement peut-être qu'aucun autre, et c'était chose extraordinaire puisque^ ;nè sortant pour ainsi dire jamais d'Orléans j il n'avait pas de moyens de comparaison pour se rendre compte des procédés d'imitation, plus ou moins honnêtes, qui se multiplient et se perfectionnent de jour en jour. Il faisait parfois de mauvaises affaires, mais sciemment, pour soulager des misères avouées ou cachées, il payait ainsi à dès prix relativement élevés des objets de peu de valeur et: c'était une des formes de sa charité toujours;discrète. S'il a acheté des objets modernes dont l'intérêt est contestable, c'est parce que, selon lui, ils pouvaient servir à compléter l'histoire du travail à travers les âges, tellequ'il Payait comprise.

Toutes, ses acquisitions étaient faites avec réflexion, car, nous a-t-il dit, « le collèctionnement est louable, mais à une condition nécessaire : c'est d'être éclairé par le goût et réglé par la raison; : autrement, il devient un caprice. Une manie (1). »

Il avait des idées très nettes sur ce que doit être un musée, êL il les a exposées, avec un rare bonheur d'expression : « Un musée vrai, uriffluséê qui ne chercheras à plaire aux désoeuvrés et aux bonnes d'enfants, est un lieu d'études historiques ; c'est la nécropole où lés générations humaines déposent tous lès monuments de leur/ vie et s'assurent ainsi une immortalité que rien iie peut leur ravir; les peuples passent, les rois disparaissent, les lois périssent, seuls, les musées resteront, conime les Pyramides, immobiles dans leur impérissable science, toujours; recueillant les débris de tous les naufragés et formant, sans relâche, pour toutes les générations à

(1) Revue de l'Exposition rétrospective, 1868. .-"•/■


— 60 —.

venir, un immense trésor de lumières, un cours d'histoire yéridique, parce qu'elle est sans préjugé,! sans passion, sans mensonge (1). » i ■■

; Il a dit encore :■« Pour le penseur, pour Je savant, un musée est plus qu'une réunion d'objets agréables, jflalleurs pour l'oeil, mais stériles pour l'enseignement: c'est un lieu d'études, une leçon permanente, un livre d'histoire universelle : c'est la manifestation des pensées, des besoins, des usages de l'homme, à.toUles hs époques de son passage sur la terre. L'homme se révèle, se fait connaître tout/aussi bien par ses travaux matériels que par les ouvrages de son intelligence ; c'est par l'association de sa double nature que nous apprécions ce chef-d'oeuvre de/Dieu dans sa réalité: et, envisagée sous ce point de vues, l'archéologie est une véritable science qui impose lé respect, attire, et captive les âmes élevées (2) »..

C'est pour atteindre ce but qu'il a consacré une grande partie de sa vie au développement et à la réorganisation du. Musée historique. Vous n'ignorez pas, Messieurs, les

débuts modestes de ce Musée, fondé eu 1849. Deux salles

■ . . - j

de la Préfecture suffisaient d'abord à contenir ses collections ; elles ont occupé ensuite (en 1853) une partie de l'hôtel des Créneaux, voisinant ainsi avec les musées de peinture et d'histoire naturelle. Leur importance ayant augmentera Ville acheta en 1860, pour leur donner asile, l'hôtel Cabu (3), ce bijou de la Renaissance qu'on appelle à tort la maison de. Diane de Poitiers, et la petite maison . Lorraine. Ce local n'ayant pas tardé, à devenir insuffisant, deux autres maisons contiguës ont été/achei.ées en 1876, ce qui a permis de construire la salle de la Renaissance,

(1) Quatre victimes au Musée d'Orléans, 188fi.

(2) Discours prononcé à l'inauguration de la salle de la Renaissance. 1879. .

(3) Il a été payé 30,000 francs.


inaugurée le 10'février 1879 ; enfin;,le 7 juillet 1890, cinq nouvelles salles étaient encore inaugurées;. A l'occasion .de cette'dernière! solennité./M.Pabbé Desnoyers' avait reçu la croix de la Légion d'honneur, et le maire interprétait bien la/pensée de tous, quand ildisait; « Jamais distinction n'aura été plus méritée et li'aura recueilli plus de suffrages (4 ). » -

Gesvôxtensions successives,, les deux dernières surtout, ont étèrendues nécessaires par les libéralités de M. l'abbé Desnoyers, le principal donateur de ce Musée dont il a été directeur depuis 1877. Directeur-adjoint depuis 1855, il avait été un collaborateur précieux pour; son éniinent prédécesseur, M. Mantelliér.

Le Musée historique n'a pas suffi à son zèle. « Dans toute-âme orléanaise, nous a-t.41 dit, fleurissent deux amours inséparables, celui dé la cité qui/est justement appelée le coeur de la France et celui de la vierge magnanime qui fut sâlibératrice :(2) ».Ytl a dit aussi : « Orléans; et Jeanne étaient et sont inséparahles cônime les deux anneaux d'une seule chaîne, soudés par la main de Dieu et dé la patrie (3) »• Elle est bien devenue nôtre en effet, et non pas seulement par ce qu'elle a: fait pour nous, mais- aussi parce que notre Ville n'a cessé de lui témoigner sa reconnaissance, tandis que dans le reste de la France ce sentiment est resté; longteihps; endôfmL M. l'abbé Desnoyers ne séparait pas ces deUx amours : vous vous rappelez sans doute les intonations que prenait sa voix, quand il parlait de/ la- Pucellë,;de;

(1) Le maire actuel d'Orléans, qui a/pr.ononcô un beau discours sur la tombe de M. Fabbé Desnoyers, a suivi les traditions que lui avaient laissées ses prédécesseurs. Toutes, lés .municipalités qui se sont succédé ont.rendu justice au bienfaiteur delà Ville et ont. entretenu avec lui de bons rapports.,

(2) Zes collectionneurs orléanâis, Ï&80. . ."_:'.'

(3) Visiteau%archives de la m'ai?^ë; 1864;"/ .;


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Jeanne, comme il disait plus souvent ; il y mettait tout son coeur. Il s'occupa pendant bien longtemps de réunir, de collectionner tout ce qui pouvait gloriGep cette grande mémoire, même les objets en apparence les plus insignifiants, et ce fut un beau jour pour lui que ce jour du 6 mai 1894, où dans la vieille maison,! dite d'Agnès Sorel (1), fut inauguré le Musée de Jeanpe-d'Arc, créé par lui. Beaucoup d'entre nous étaienlprésenls et ils n'ont pas oublié son discours, le mieux inspiré peut-être qu'il ait jamais prononcé. On sentait combien il était sincère, quand il disait : « Je ne puis vous cacher, Messieurs, les profondes et douces-impressions que j'ai souvent éprouvées en parcourant les trois salles où tout parle si vivement de 1428 : je ne sais quel parfum d'héroïsme et de candeur, de vaillance et de simplicité, semblait s'échapper de ces milliers d'objets consacrésàla Jeannede Domrémy; une paix suave bercail mon âme; j'oubliais alors les bruits désolants qui parfois nous attristent, je ne voyais plus que Jeanne, je n'entendais plus qu'elle me parler de ce qu'elle aimait tant : la France et la liberté. »

Que d'heures il a passées ainsi dans ses chers musées, rêvant, admirant, rangeant, étiquetant, car il mettait lui-même la main à la besogne. Il s'y rendait tous les jours et, régulièrement aussi, il s'arrêtait chez son ami, Herluison, marchand-libraire, vis-à-vis Gaucheron, Vapothicaire, dans ce magasin qui a été un véritable foyer intellectuel, où se sont rencontrés pendant plus de quarante ans, les savants, les chercheurs Orléanais. Et ce libraire, érudit lui-même, laissait feuilleter ses livres et les prêtait volontiers; il en vendait aussi. M. l'abbé Des(1)

Des(1) ville d'Orléans a acheté cette maison en 1881, moyennant 51,200 francs. ;;L'Etat a participé à la | dépense pour 40,000 francs, à la condition que la Ville prendrait à sa charge les frais de restauration, évalués à 25,000 francs.


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noyers en a beaucoup acheté là et ailleurs, il en avait amasse plus de vingt-cinq mille qui encombraient sa, petite maison, malgré les dons qu'il; ne, cessait de faire de ,soh vivant; Cette immense bibliothèque a été donnée ou léguée au Grand-Sériiinaire, àlâ ville d'Orléans, au Musée historique et au Musée de Jeànne-d'Arc.

Nous sommes convenus, Messieurs, en commençant cette étude sur M. l'abbé Desnoyers, de- considérer particulièrement en lui le confrère, et nous devions bien, en effet, ce dernier hommage à celui qui, plus qu'aucun autre, a honoré notre Société et travaille pour elle. La meilleure manière de se rendre compte de lai place qu'il a tenue parmi nous, c'est peut-être de passer en revue les mémoires et les rapports qu'il; a lus dans cette salle même où nous sommes aujpurd'hui,réunis:(l).

Vos souvenirs personnels suppléeront à l'insuffisance d'une trop rapide énumération et lé feront revivre tel que vous l'avez connu, abordant les questions les plus diverses.; traitant même lés plus petites avec une grande, hauteur de vues, l'esprit alerte^ toujours jeune, enthousiaste et convaincu.

C'est le 7 mars 1862 qu'il fut admis dans notre Société comme membre de la section des arts, le même jour -que M. Sainjon que nous espérons bien voir longtemps; encore parmi nous. Le 7 août de l'année suivante, il lit un rapport sur un mémoire de M. de Pibrac, relatif à des fouilles faites dans le puits des Minimes, et il discute, avec autant de compétence que défeourtoisie: les appré-, dations de son confrère, noiamnrenl sur la poterie sigillée. Quelques jours plus tard (le 21 août), il lit un mémoire sur une tombe en pierre trouvée dans la. rue

(1) Etant obligé de me limiter, je ne mentionnerai pas lès/ nombreuses communications orales dont je retrouve la trace dans nos procês-verbaux.


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-i^tt^a.î^ï.B.i.'Gt ■Jl'','part-'d6"vl;à.'-Y:p':ou]- éLudier le mode de sépulture de nos aïeux aux-différentes époques. « C'est un des plaisirs, dit-il en commençant, un désavantages de l'archéologie, de parcourir les champs de la science à l'occasion du fait en apparence le plus isolé ».

Le 22 août 1864, il; raconte une visite aux o/rchives de la-mairie. « ces.archives où respire un passé de sept siècles, avec tout le mouvement el le détail de ces époques qui ont faitia France telle qu'elle est, el notre Ville telle que nous Painioiis »YiY :

Le 4 mai 1866, il parle des poésies latines de Cordier, un chanoine de notre cathédrale qui vivait au siècle dernier etqu'il compare à/Virgile el à Ovide. ;lc crois bien que M. Pabbé; Dtesnoyers fa i L trop d'honneur à noire compatriote, mais il iious montre du moins sa parfaite connaissance des classiques de l'antiquité, j

Le 4 mars 1868, à propos d'un mémoire de M. E. Bimbenet

Bimbenet il n'admet «pas toutes les assertions au point

de vue/philologique, il étudie la quesLion de savoir si

Orléans est: bien le Gehabum des Car.nul.es; et il penche

• pour l'affirmative. Il devait en être, plus tard, absolument

.convaincu.. ,'„ • v'/Y,

En 1869, il fait deux rapports, l'un le 30 ; août, l'autre le 17 décembre, sur des mémoires de MM. Gyprien Czajewski et Charpignon, et il Lire d'ingénieuses déductions des découvertes jfailes dans les ruines des QualreCZe/s (commune de Saran), ainsi que d'une inscription, datant de 1670, relevée sur une viire rue du GrosA nneau£: " ■'-. Y ;

Le 15 juillet 1870,11 analyse les articles'de M. Beulô parus dansï la'Èevuè'dëé Dev.x-Mondes sur les fouilles de Pompéi, et ce mémoire est, au dire du rapporteur (M. Boutot.de Mon velj,'disposé avec ordre 'el sobriété, riche d'observations du plus haut iulérêt scientifique. Il


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adopte l'opinion de M. Beulé, relativement à la destination de ces tubes en os et parfois en ivoire, percés d'un ou de deux trous, que les fouilles ont fait découvrir à Pompéi aussi bien que dans le puits des Minimes et les ruines des Quatre-Clefs. Ces tubes ont fait couler des flots d'encre : certains archéologues prétendaient que c'étaient des flûtes, d'autres, — M. l'abbé Desnoyers avait été du nombre, — affirmaient que c'étaient des sifflets. Il reconnaît avec bonne humeur qu'il s'était trompé, que c'étaient des charnières.

Par un hasard extraordinaire, il croyait, ou tout au moins il croyait découvrir, quelques années plus tard, à la suite de fouilles faites rue du Cloître-Sainte-Croix, un dépôt, un atelier de ces charnières, et il nous apportait un mémoire qui se terminait ainsi : a II sera glorieux pour notre cité d'avoir été la première qui ait complété les fouilles de Pompéi par la découverte d'un atelier inconnu jusqu'à ce jour ». (21 mai 1875).

Le 28 février 1876, il lit une noie sur une tête de femme en marbre, trouvée à Bazoches-les-Hautes, et, le 3 mars de la même année, un rapport sur les Souvenirs du vieil Orléans, par M. Charpignon,

Le 17 novembre, il reconstitue, d'après une correspondance qu'il avait eu la bonne fortune de découvrir la vie très intéressante de Dont Favre, bibliothécaire de la communauté de Bonne-Nouvelle. Ce Bénédictin nous paraîtrait le modèle des bibliothécaires, si nous ne connaissions pas M. Cuissard et si' nous n'avions pas gardé le soUvenir de M. Loiseleur.

Le 16 mars 1877, il signale bravement,, au risque de paraître « ingrat et irrespectueux » quelques erreurs que l'archéologie a laissé s'accréditer. Il s'excuse ou du moins il s'explique : « Ce n'est pas elle, je le dis bien haut, elle si élevée, la gloire et le charme de la vie, que

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je viens attaquer. Que nos savants collègues se rassurent, je l'aime comme eux, je l'aimerai toujours, mais pàfcé que je l'aime et l'honore, je veux la dégager dés nuages que la fausse science et d'opiniâtres préjugés ont amassés autour d'elle. »

Le 15 février 1878, il parle de la collection égyptienne qu'il a donnée au Musée historique et de l'éludé que M. Baillet en avait faite quelques semaines auparavant.

Si j'essayais d'analyser et le mémoire ât le rapport, je serais embarrassé pour faire la pari dé M,; l'abbé Desnoyers et celle du savant égyplologiie que iiôus sommes fiers de posséder. Je me conlenierai de vous conseiller d'aller admirer au Musée cette magnifique collection et de souhaiter que M. Baillet fasse encore profiter notre Société de ses remarquables travaux.

En 1879, il lit trois mémoires sur deUs plaques de marbre et sur une pierre tumulaire dont il a déehifffé les inscriptions. U est amené ainsi à nous faire connaître la vie de Poillol de Marolles, gouverne.ir d'Artenay (séance du 6 avril), du chanoine Charles de la Sàussaye, l'auteur des Annales de l'Eglise d'Orléans, (séance du 'i' 1' août), et de Jean Bonnet, prieur de Flotvin (àéântè du 21 novembre).

Le 6 février 3 880, il rivalise de science avec M. Baillet en appréciant un mémoire que celui-ci avait rédigé sur le roi lîoremhou et la dynastie Thébaine au ni*'siècle avant noire ère. En juin (4 juin), nous le trouvons revenu à ses études de prédilection. A propos d'une hache bipenne en stuc, trouvée sur le territoire de SaintCyr-en-Val, il se livre à d'ingénieuses déductions, il cherche à prouver que Jupiter Labrandéen a dû avoir un temple dans la région. Quelques jours après (18 juin), il lit un rapport sur le mémoire de M. Dumuys, Excursion' archéologique à Neuvy-en-Sullias, et il fait un. grand 1


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éloge de son jeune collègue dont les: travaux étaient déjà très appréciés par notre Société.

En 1881 (15 juillet et 5 août), il décrit minutieusement les nombreuses médailles romaines qui avaient été découvertes sur le territoire de Concyfe et données par M. A. de Morogues au Musée historique. Il en profite pour faire un véritable coUrs de numismatique et même, bien, qu'il s'en défende, un cours d'histoire romaine. Deux séances ont été consacrées à cette intéressante lecture.

Le 4 novembre, il donne à notre Société la primeur de ses Vieux souvenirs et vieux' types Orléanais qui resteront comme un de ses chefs-d'oeuvre et qUë M. Daniel Bimbenet jugeait ainsi dans son rapport : « Nôtre savant collègue était, mieux que personne, à même dé vous transmettre ces souvenirs, vivants encore pour ceux qui peuvent, sans frémir, regarder un demisiècle en arrière. Sa plume, pleine de verve, secondée par une merveilleuse mémoire, a reproduit, jusque dans ses moindres détails, les portraits, lés costumes et le langage de ces personnages à jamais disparus. Il les à observés, étudiés physiquement, psychologiquement. Leur souvenir est inséparable de celui du vieil Orléans, il fait partie de l'archéologie locale et l'on.comprend facilement que ié collectionneur érudit qui, par ses découvertes, à su restaurer la physionomie de nos vieux quartiers, ait eu l'idée de les animer en les peuplant autrement que de passants de fantaisie ».

Pendant les quelques années qui suivirent, il prit une part moins activé aux travaux de nôtre Société. Sa vue s'était altérée, il pouvait difficilement lire, écrire; mais àOrléans il n'est pas permis de devenir aveugle. Malgré son grand âge, et avant que la cécité fût complète, il fut opéré de la cataracte (le 12 octobre 1885) par un de nos côri-


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frères, habile autant que savant, qui, devait, jusqu'à la fin, rester son médecin, et il put reprendre ses chères habitudes. Le 1er juillet 1887, il lisait ici : Quatre victimes au Musée d'Orléans, il faisait l'histoire de quatre victimes du progrès musical, le Serpent, le Forveil, ïOphicléide et le Porte-voix, en y joignant le portrait des instrumentistes eux-mêmes, et il déployait autant d'esprit que dans le travail mentionné précédemment.

En 1888 (le 2 novembre), il raconte comment il est devenu possesseur du crâne et de J'épitaphe de Madame Guyon,-.dont M. Guerrier venait d'écrire la vie et, à son tour, il donne sur celle femme célèbre, sur ses doctrines, des détails inédits.

En 1889 (19 mai), il rectifie une erreur de M. Courajod, et il prouve que la tête casquée, polychromée, conservée au Musée historique, ne représente pasJeantae d'Arc, mais biensaint Maurice, patron d'une église, située rue SaintEloi, qui fut détruite par les protestants au xvi° siècle.

En 1890 (21 février), il décrit la Sain le-Cécile, de M. de Richemont, un des plus beaux tableaux modernes de notre Musée de peinture. Son mémoire est une page élevée de critique d'art. Il louait M. Eudoxe Marcille d'avoir fait cette acquisition et, quelques mois après, il nous entretenait de nouveau du regretté conservateur du Musée, qui venait de mourir; il faisait son portrait dans une notice biographique dont bien des passages pourraient s'appliquer à lui-même (19 décembre 1890).

En 1891 (30 janvier et 13 février), il interrompt le silence immérité, — ce sont ses expressions, — qui se

faisait alors sur Davesiés de Pontés, Un homme de

- I talent qui a été littérateur, poète, dramaturge, publiciste,

moraliste, officier de marine et sous-préfe't. Davesiè-s de

Pontés est bien né à Orléans, mais il a quitté notre ville


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dès sou enfance et n'y est jafhais revehû> Nous sommes donc-, dans une certaine mesure, excusables de l'avoir oublié. '". '

La même année (4 décembre), a propos de Pomponius, Loetus, un littérateur romain du xve siècle, que M. de Rossi avait ressuscité et que '..M. Guerrier avait fait connaître à notre Société, il juge un peu-"trop sévèrement peut-être l'époque de la Renaissance. îîiën des pages, seraient à citer dans ce mémoire dont voici la conclusion : \Y "Y -

« Au Moyen-Agé, la puissance, le génie, la connaissance He ce qu'il y a de plus élevé : Dieu et l'homniéi

« A la Renaissance, le charme de l'élégance, la beauté de la forme, mais sans regard vers le ciel et avec lé culte seul de la formé.

« Donnons au premier notre préférence, il est admirable : c'est un géant.

« Donnons à la seconde notre sourire : c'est une charmeuse. »

Lé i 8 décembre, il est élu vice-président et en remerciant, ses collègues, iL s'excuse d'accepter ses nouvelles fonctions : « Virgile n'a-t-il pas dès longtemps donné aux humains chargés d'années le Conseil de rentrer dans lé calme et dans le repos \:Ite domum saturoe, venit hesperus, ite capelloel » Et ses collègues lui répondent par le souhait : ad multos annos ! que de fois ne l'â-til pas entendu J

Lé 7 octobre 1892, il analyse l'histoire de la forêt d'Orléans par M. Donfet; on trouve dans son travail autant dé science que dé poésie.

Le 3 février 1893, il traite de la science•préhistoriquev(l). M. l'abbé Maillard faisait, quelques jours après,

(1) Ce travail fut lu également à l'assemblée générale des trois SooiétésYsavantes, le 17 mars. /;/ :


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un rapport sur ce travail et pouvait dire justement. « C'est pour le savant et pour le croyant une haute jouissance intellectuelle que de sentir la foi corroborée par la science el je comprends M. l'abbé Desnoyers d'y avoir songé; je comprends aussi l'enthousiasme de l'auteur en écrivant et en lisant ces pages. C'est l'enthousiasme d'une âme jeune ou, si vous le voulez, d'une âme qui ne peut pas vieillir. »

Cette même année, il lit deux rapports, sur le travail de M. Bouchet à-propos du dictionnaire de l'Académie française, (3 mars), el sur celui de M. , Emile Huet : Jeanne d'Arc et la musique (21 juillet), qjui lui fournit l'occasion de parler, comme il savait le faire, dé la libératrice d'Orléans. 11 avoue, en commençant ce dernier rapport, qu'il a bien quelques préventions contre le barreau — il en avait aussi contre la médecine ; —, mais, comme, en fait, il exceptait tous les avocats, tous les médecins qu'il connaissait, particulièrement ceux qui appartenaient à notre Société, ses confrères ne pouvaient que sourire de ses préventions.

Le l°r février 1895, il analyse nos registres depuis 4 882 jusqu'en 4 894, examinant les principaux travaux, rendant justice à leurs auteurs et n'oubliant que luimême : son nom n'est même pas prononcé. On le reconnaît cependant une fois, c'est quand if raconte que la ville de Gien, ne craignant pas de porter atteinte au prestige d'Orléans, a élevé la prélenlioa d'être le Genabum do César : « Cette sournoise audace ne pouvait ne devait rester impunie, le silence était un crime. Un de vos collègues, — vous devinez, Messieurs, que c'était lui, — se leva au commencement de la, séance (le 6 mai 1887) avant toute autre affaire et, après avoir publiquement rétabli la vérité historique, flétri l'audace de Gien, demanda que les trois Sociétés réunies s'associassent à ses paroles de protestation. »


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Le 15 janvier 1897, il est/donné lecture d'une lettre de M. F abbé Desnoyers qui envoie sa démission de vice'président, son grand âge l'empêchant d'assister regulière^ ment aux; séances, et, le- 19 février, le président,.M. Paulmier, expose qu'en raison des longs et brillants services, rendus par M, l'abbé Desnoyers à la Société, il croit;être l'écho de tous ses collègues, en proposant de lui décerner le titre de président d'honneur. Cette proposition est mise aux voix et adoptée à l'unanimité. Il est en outre décidé qu'une lettré lui sera écrite pour l'en informer et lui exprimer lé: désir de lé voir souvent: occuper la place qu'il a si bien honorée.

Il se rendit plusieurs fois à ce désir, bien que, le soif, la distance qui nous séparait de sa maison lui parût un peu longue à franchir. Le 18 juin, il fait un rapport sur le remarquable travail de M. Cuissard r La pesté noire à Orléans (1590-1668), dans lequel il aime « à contempler un des plus beaux spectacles/dont il soitpossjble de jouir : ; la science s'alliant à la charité pour protéger l'homme dans son pénible voyage sur celte; terre. »

Le 2lv octobre 1878? il nous apporte une de ses heureuses trouvailles ; le livre de Salle, charpentier en bal eaux et voitiirier par eau,, écrit en1710.C'est un livre d'heures, suivant le bréviaire Orléanais, copié d'une fort belle écriture par Etienne Salle qui, se trouvant avoir des pages blanches, les a remplies de sa généalogie et de notes historiques fort curieuses. Et comme ce ma,- jQuserit dénote chez un homme dans une position modeste, — on/dirait aujourd'hui un petit patron,— une instruction/très développée, comme d'autre part M. l'abbé Pesnoyefs n'a'-jamais, craint les digressions, il en profite pour démontrer que l'ignorance n'était pas .'-au.siècle dèr< nier aussi générale qu'on l'a souvent prétendu, il exposé les efforts faits notamment par les évêques d'Orléans pour instruire les enfants du peuple.


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Ce mémoire est le dernier qu'il nous ait donné. Pendant une année encore, la Société d'archéologie, dont il avait été un des fondateurs et dont il avait pu célébrer le cinquantième anniversaire, a profité de sa précieuse collaboration. Elle l'a entendu pour la dernière fois le 27 octobre 1899. Au mois d'avril 1900, sa santé, qui paraissait inaltérable, ressentit une première secousse; il aurait pu, peu après, reprendre sa vie extérieure, il préféra se confiner dans la retraite, mettre un intervalle entre la vie eti la mort qu'il sentait proche. Son intelligence était restée vive et son coeur ne s'était pas desséché ; il recevait quelques amis intimes, il s'intéressait à ses oeuvres, aux affaires du diocèse, il travaillait, il se préparait surtout à l'éternité, enfin, le 27 janvier, il rendait son âme à Dieu.

Vous avez lu, Messieurs, la belle lettrej par laquelle Mgr Touchet annonçait au clergé du diocèse la mort de son vénéré doyen, et vous avez, sans d^ute, remarqué ce passage : « Pensez-vous, me disait un jour Mgr Desnoyers, que j'aie été plus prêtre que savant? quelque fois ça m'inquiète. » Et l'évêque avait calmé les scrupules de celui «qui avait étudié, qui avait collectionné, afin de mieux servir le Maître. » Cette question qu'il se posait à luimême, d'autres ont pu se la poser. Non pas qu'il y ait incompatibilité entre les études auxquelles il se livrait et le caractère sacré dont il était revêlu. L'histoire nous apprend que l'Eglise.catholique a le mérite d'avoir conservé et transmis aux générations les précieux trésors des lettres, des sciences et des arts de Pantiqujté. M. l'abbé Désnoyersa été le continuateur des Bénédictjnsdu Moyenàge auxquels M. Larroumet l'a justement comparé (1). Il n'en est pas moins vrai que nous qui connaissons sa vie, nous l'admirons davantage pour avoir suffi à tout, pour

(!) Inauguration de cinq salles au Musée histoiique, le 7 juil, let/1890.


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avoir été au même degré un saint prêtre et un vrai savant.

Nous savons qu'au conseil épisçopàl, il était sage, fermé, servi par une mémoire imperturbable.

Dans lés communautés dont il était chargé, il faisait régulièrement dès conférences, des homélies; il était un: bon père, un guide éclaire. Il partageait également sa sollicitude entre les ordres actifs qui se consacrent au soulagement des malheureux, à l'instruction des enfants pauvres, et les ordres contemplatifs dans lesquels de saintes filles passent leur temps à prier pour obtenir le pardon de ceux qui ne prient jamais. Il m'a été dit dans une de ces communautés que « sa parole était tout à la fois très substantielle et très originale Y substantielle pour le fond, originale pour la forme : l'esprit de foi, l'amour de Notrë^SeigneUr dont il était profondément pénétré s'y faisaient jour à chaque instâùt: d'ailleurs rien de préparé, tout était sihiple, spontané, /tantôt les pensées pieuses qu'il nous développait semblaient le fruit de son oraison dn matin, d'autres fois Un mot saisi.au vol, un incident imprévu servait de thème à sa conférence. »■

Il s'occupait avec zèle de plusieurs oeuvres, des Conférences dé Sàïnt-Vihcent-dé-pctùl, dont il a été: longtemps le directeur ecclésiastique, de POEUvre apostolique, dé celle des pansements ; il assistait à toutes les réunions, il faisait" de courtes allocutions, donnait des sentences à méditer. Huit jours avant sa mort, il recevait la présidente et s'intéressait dans les plus petits détails au fonctionnement de POEuvre apostolique qu'il avait fopdeé. v r

Il trouvait encore le temps d'être le confident, le diréc-v teur de nombreuses familles ôrléanaisés. Dans lès circonstances importantes, on n'aurait jamais- pris 1 une décision; sanslé consulter et quand une de ces familles était frappëé, quand Un deuil survenait, personne "hé savait mieUx que lui trouver les paroles de douceur-et de forcé qui sont une consolation.


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Messieurs de la Section de médecine qui vous consacrez au soulagement de l'humanité souffrante, i) a été pour vous, ou pour vos prédécesseurs, un précieux/auxiliaire pendant la guerre de 1870. Comme la Société /archéologique, lèYCprnité des ambulances 1 est névdans le cabinet du cloître Saint-Etienne où tant d'idées ont été remuées, tant de confidences recueillies. Deux hom; mes; de c/cèur s'y -trouvaient, un jour, auprès de lui, deux frères, aussi zélés'Pun que l'autre, dont l'un devait, peu après, mourir delà petite vérole, victime de son dévouement, et toutvnaturellement il était, question des maL heurs; du pays. C'était au moment où les armées ennçrmies s'approchaient pour la première fois d'Orléans, Jes mauvaises/: nouvelles -se succédaient et déj à des blessés étaient dirigés sur notre ville où rien n'était préparé pour les recevoir. M..i'abbé'Desnoyers donna à ses visiteurs le conseil/de grouper;;lp,s,bonnes volontés épaises et la' semence ne fut pas perdue. Peu de jours après, le comité était constitué et des ambulances inslallées dans les diLférents quartiers.; rjulle part l'organisation: des secours aux malades et aux blessés ne fut plus complète qu'à Orléans. Ces infirmiers volontaires, parmi lesquels notre /Société était largement représentée, ont ajouté une belle page à notre histoire locale : les survivants sont obligés de reconnaître qu'ils ont fait quelque bien, mais, dans leur modestie^ ils ehrapportent le mérite à l'initiative et aux conseils de M. l'abbé Desnoyers.

Bien qu'il ne fût que président d'honneur du comité, il prenait Une partvatetive aux délibérations, et il ne manquait pas/d'assister aux réunions qui avaient lieu chaque jour à l'Institut. Il était, en outre, l'aumônier infatigable des: ambulances dè/,fa paroisse de Sainte-Croix, remplissant auprès des pauvres soldats, comme auprès des pénitentes,qui formaient sa clientèle ordinaire, ce rôle de


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médecin des âmes pour lequel il avait des dons particuliers et qui a été la principale occupation de sa vie sacerdotale.

Ainsi donc le savant n?a pas fait tort au prêtre et d'ailleurs son travail même il le rapportait à Dieu: « L'archéologie, a-t-il dit, est une noble science qui, sortie des profondeurs divines, n'est sans doute qu'un faible, mais magnifique rayonnement des splendeurs éternelles. » (1). Il a dit encore : « Je salue au ciel l'unique source de la science, sans bornes, sans rivages et sans fond, où les générations savantes puiserontfou jours sans là diminuer (2). » Aussi avait-il choisi cette devise : A Deo ad Deum scientia. Et, comme il était bon Français, bon Orléanais, comme il aimait passionnément sa patrie, il avait adopté une seconde devise qui figure à côté, de la première sur ses ex-libris.: Proestat amor patrioe. Elles forment, Messieurs, le résumé de toute la vie de M. l'abbé Desnoyers, elles sont aussi pour nous, un enseigneinent>

(lj et (2) Cinquantenaire dé laSociété archéologique, le 23 janvier 1898.


RAPPORT

SUR LE

Par M. A. BASSËVILLÉ

Séânùe du 4 Juillet 1902.

Depuis que la tombe s'est fermée sur la dépouille mortelle de notre vénéré collègue, trois notices biographiques lui ont été consacrées.

La première, duo à la plume de M, le chanoine Cochard, a été insérée dans les Annales Religieuses d'Orléans des 8, 13 el 22 février dernier.

La seconde a été lue à la Société archéologique par son érninent président, M. le comte Baguenault de Puchesse.

La troisième est celle que vous avez entendue il y a quelques semaines et dont notre collègue, M. de Groze, est l'auteur.

Vous avez, selon vos traditions, renvoyé cette dernière à votre section des lettres qui m'a confié le soin de faire le rapport.

Ma tâche était facile, je n'avais qu'à évoquer vos souvenirs pour vous rappeler avec quelle émotion nous avions écoulé le louchant récit dé cette longue existence de Mgr Desnoyers ou pour dire/comme M, de Crozé, de M. l'abbé Desnoyers, passée entre l'accomplissement de


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ses devoirs comme prêtre, de son culte pour la science et de ses deux amours inséparables, pour la ville qui Pavait vu naître et pour la vierge héroïque qui, sous ses murs au xvê siècle, avait sauvé l'indépendance de la France.

Vous eussiez certainement volé à l'unanimité l'impression du travail de M. de Croze, mais j'ai pensé qu'il fallait faire autre chose qu'un rapport et j'ose espérer qu'à cet égard, vous partagerez mon sentiment.

Les trois notices que je viens de vous rappeler, offrent une lacune qu'il serait regrettable; de ne pas combler; les deux premières, en effet, exposent avec l'autorité incontestable qui s'attache au nom de leurs auteurs, mais seulement d'une manière générale la vie si bien remplie de noire collègue, envisageant plus particulièrement le prêtre et l'homme privé, sans entrer dans les détails de son oeuvre comme savante

La notice de M. de Croze, sans doute, est plus complète, mais notre collègue, il l'avoue lui-même, n'a voulu que vous rappeler le rôle que remplit dans votre Société M. l'ahbô Desnoyers et il s'est contenté de vous faire connaître, avec un savoir et une élégance auxquels, d'ailleurs, il est juste de lui rendre hommage, les travaux qui sont venus enrichir vos publications, laissant à d'autres plus compétents, — c'est lui qui ie dit —le soin de parler des mémoires beaucoup plus nombreux et beaucoup plus importants que renferment de M,-l'abbé. Desnoyers les publications de la Société archéologique.

J'ajouterai pour justifier encore mon appréciation qu'il se prépare en ce moment, une bibliographie entière de l'oeuvre de notre regretté collègue et qu'on se propose; dé réunir dans un seul et unique volume tout ce qui aura été dit à l'occasion de sa mort pour en faire, suivant une expression consacrée, son tombeau.

J'ai donc l'intention d'essayer de vous exposer démon


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côtelé rôle si multiple de M. l'abbé Desnoyers dans la Société archéologique, eh faisant passer soUs vos yeUx par une analyse aussi succincte et rapide que possible une notable partie des travaux qu'a publiés de lui cette Société. C'est, en Un niot, M. l'abbé Desnoyers, arc îéologue, que je me proposé d'étudier avec vous.

Vous trouverez peut-être aussi téméraire de ma part d'assumer cette lâché délicate qu'un autre d'entre vous beaucoup plus autorisé que moi-même aurait certainement mieux rempli, mais j'espère être soutenu dans son accomplissement par le souvenir de ce digne et excellent homme que j'avais connu bien jeune, alors qu'un même et sincère amour pour notre ville natale nous faisait rencontrer dans les Boutiques des marchands d'antiquités et de livres, et dont j'ai été le collègue pendant quarante ans et presque constamment le voisin dans Cette Salle des thèses de notre vieille université, où il aimait tant à se rendre chaque vendredi et où son nom, inscrit sur le tableau de nos bienfaiteurs, fera vivre ai toujours sa mémoire.

Le 23 janvier 1848, un certain nombre: d'érudits de notre ville se réunissaient dans le cabinet de M. Desnoyers et se Constituaient membres fondateurs d'une Société archéologique dont ils avaient préalablement arrêté le règlement. j

Cette Société, comme toutes celles qui, sous l'inspiration de la nouvelle direction donnée aux études historiques, s'étaient récemment fondées en France, avait pour but la recherche, l'étude, la description et la conservation des antiquités et des documents historiques dans les pays qui forment aujourd'hui les départements du Loiret, du Lôif-et-Chêf et d'Eure-et-Loir et qui, avant 1789, formaient la généralité d'Orléans; la devise inscrite sur son jeton était : ahtiquUatis custodes, I


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M. Pabbé Desnoyers qui avait été le véritable insligâ^ tëur dé la réunion qui s'était tenue chez lui fut nommé vice-président de la nouvelle Société et, à la séance du 9 mars 1849, il prononçait un discours dans lequel il rappelait à la mémoire de ses collègues la nature de leurs études^ les moyens d'exécution dont ils pouvaient disposer et les résultats heureux qu'ils devaient en attendre:

A partir de cette époque, notre bon abbé se donne tout entier à sa chère Société dont, à plusieurs reprises, ses collègues le chargèrent de diriger les travaux en le choisissant comme Président. Il est le plus assidu de ses membres, il est peu dé séance où il ne fasse quelque communication; livres, manuscrits, documents de toute nature pour enrichir sa bibliothèque et ses archives, gravures, tableaux, médaillons destinés à orner la salle de ses réunions, il se dépouille de tout et sa générosité pour elle est sans bornes.

Nous venons de dire qUe M. l'abbé Desnoyers faisait à la Société de fréquentes communications; elles portaient surtout sur des découvertes de monnaies dont il ne manquait jamais de donner minutieusement la description qui était insérée sous forme d'une simple note dans l'intérieur des Bulletins trimestriels de la Société.

Ces découvertes lui étaient généralement signalées par les curés du diocèse avec lesquels il s'était mis en relalionsèt qui avaient pris l'engagement de lui faire part de tout ce qui pouvait se rencontrer d'intéressant, au point de vue archéologique ou historique, dans chacune de leurs paroisses réciproques.

Le tome IV des Bulletins qui comprend la période de 1862 à 1867 renferme de M. Desnoyers uce notice nécrologique sur M. Dupuis, l'honorable magistrat de la Cour que quelques-uns de vous ont pu connaître, membre fondateur, lui aussi, de la Société archéologique; il nous


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fait apprécier en termes émus et véritablement sortis du coeur les éminentes qualités de cet homme amiable et bon, auquel l'attachaient les liens d'une vieille amitié et qui fut aussi un littérateur distingué plein de charme et d'esprit, comme en témoignent les travaux qu'il a laissés.

Nous verrons plus tard notre collègue rendre un semblable hommage à M. de Buzonnièrc qui fut président de la Société et est resté Pauleur bien connu de l'histoire architecturale d'Orléans, à ce bon abbé Bouloy, à M. Clément Carelle, le fin dessinateur ; à M. Imbault, l'habile architecte des hospices ; à M. Mantellier, l'ancien premier président de la Cour auquel ses études sur la numismatique et son histoire des marchands fréquentant la rivière de Loire avaient fait une réputation dans le monde de la science, enfin au jeune sculpteur Manière enlevé si jeune à son art et à sa famille.

Au cours de l'année 1864, en faisant des fouilles pour le nivellement de la place do l'étape, des ouvriers firent la découverte [d'un sceau en cuivre jaune d'un diamètre de o centimètres.

Celte découverte fut l'objet du premier Mémoire d'une certaine importance du à M. Desnoyers et que la Société publia dans son neuvième volume. ■

Dans ce curieux sceau, qu'il décrit dans tous ses détails, l'auteur croit voir, c'est lui qui parle un sceau commandé spécialement par le chapitre de Sainl-Aignan pour témoigner sa reconnaissance envers le roi Louis XL l'insigne bienfaiteur du Chapitre et destiné à sceller u a ou plusieurs actes qui Contenaient l'expression de la juste gratitude du corps capitulaire.

La description de ce sceau et son attribution soulevèrent de vives objections et notre vénéré colljegue dont la modestie est à l'égal du savoir, saisit l'occasion pour


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nous faire connaître sa profession de foi en matière de science archéologique.

- Je crois, dit-il, mon opinion véritable:mais je la donnerai: sans une. opiniâtreté aveugle, je Vaime parce qu'elle me semble bonne, mais j'aime, plus encore la vérité et la lumière.

C'est en 1868 et dans le tome XI que parut un nouveau travail de M. l'abbé Desnoyers. Il a pour titre -.surnne urne funéraire trouvée dans la commune de SaintJean-de-Braye.

Cette urne quijn'a pas moins de 69 centimètres de hauteur et 1 m. 14 de circonférence et qui renfermait des ossements serait, suivant M. l'abbé Desnoj'ers, d'une fabrication antérieure au IVe siècle.

La forme et la grandeur de cette urne en font un objet rare et il faut le remercier d'avoir réussi, grâce à ses instances auprès du propriétaire à le placer au Musée des antiques.;

EQ,1868-1869, l'Administration des Ponts et Chaussées ayant.fait draguer la Loire depuis le pont d'Orléans jusqu'à la Madeleine afin d'agrandir le chenal et faciliter le passage des bateaux, la drague fit sortir du sable une certaine quantité d'objets anciens dont les ouvriers tirèrent bon parti.

Ces:découvertes;donnèrent à des enfants d'abord, à des. hommes ensuite l'idée d'interroger les affiouillements produits par les: eaux, principalement auprès des piles de l'ancien; pont que, la sécheresse de 1870 et des années qui suivirent;avait;mises entièrement ànu.

La moisson fut abondante, monnaies, gauloises, grecques, romaines, objets de toute nature, appartenant à tous les siècles qui se sont succédé, furent trouvés en quantité considérable-.

Ces/fouilles continuèrent jusqu'en 1898. M. l'abbé.Des-


- v . ;;,; — 82 —

Ynoyers'vnatUtellèniëht les suivit avec la plus religieuse curiosité, fit d'importantes acquisitions pour son cher Musée et rédigea sept mémoires successifs qui constituent certainement l'oeuvre la plus importante qui soit sortie/de . sa, plumeY;; s'efforçant de démonvrer la valeur considérable de ces découvertes au point de vue de notre histoire locale.

Une.chose avait surtout, avec raison, attiré son atten.

atten. :c?:éiaif, au milieu de tous ces objets si divers, la pré^ sènfee en/nombre relativement considérable de monnaies

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gauloises principalenient carnutes, et de monnaies grecques. Aussi était-ce avec une légitime satisfaction qu'il lui eût;, été: difficile de dissimuler, qu'il écrivait: Mon-but Me s t pas seulement^ de placer sous vos regards des objets, curieux et.id'exciter Vintérêt qui s'attache à toute chose séculaire. Je veux atteindre encore un but plus élevé, vous rappeler combien notre Loire a été fréquentée, eombiegb.de générations y ont laissé depuis. deux mille ans Jës: vestiges de leur passage, y ont déposé les .monuments incontestables de leur histoire, vous montrer qu'elle a toujours été une\ des grandes voies de notre/E^dnce et surtout d'établir jusqu'à l'évidence que f Orléans de 1870 est bien lu cité car nui e ■ de Gènabum. - ;

Le petit nombrèvdes objets appartenant à l'époque :gaulpiserencontrésSsur le sol Orléanais et eur peud'importance av^ été la principale objection de ceux qui ne voulaient pas voir dans Orléans l'Oppidum assiégé et riiis à sacY par César. Les fouilles de la Loire -venaient de mettre à, néant cette objection.; -Y ;En: A$67, ùnè bèlgère traversant la cour d'une locature aujourd'hui détruite et qui s'appelait La Motte Commune de Lailly trouva une petite statuette en bronze haute de 9 cent. 1/2; Aussitôt notre collègue de. prendre


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la plume pour nous montrer que cette statue qui selon lui appartiendrait à l'époque gallo-romaine offre un type assez rare dans la statuaire antique, le personnage qu'elle représente portant tout à la fois les attributs de Bacchus et ceux d'Hercule.

Il croit voir dans l'association de ces doux divinités paiennes la révélation de cette croyance profonde — je le laisse parler, — irrésistible que nous portons tous dans le sanctuaire de l'âme, l'unité de Dieu.

Tl élaie son opinion sur celle donnée scientifique que, dans toutes les religions antiques, on trouve assez fréquemment la réunion de plusieurs divinités en une seule.

Le tome XVIII des Mémoires publié en 1884 contient trois travaux de M. l'abbé Desnoyers.

Le premier sur un bijou cypriote acheté par lui pour le Musée avec d'autres objets provenant des fouilles exécutées vers celte époque par M. Saltzmann dans les nécropoles de Chypre.

Le second sur une sonnette du xvie siècle trouvée à Orléans, rue de l'Etelqn, n° 8.

Notre collègue suppose que cotte sonnette, éminemment curieuse au point de vue artistique par les scènes qui ornent son galbe et qu'il nous décrit, appartenait à une communauté de notre ville de l'Ordre de Saint-Dominique.

Le troisième a trait aux fouilles de la Loire et est intitulé : les Armes du siège en 1428.

Le tome XXIII renferme deux mémoires :

L'un est intitulé : Y Iconographie de Jeanne d'Arc;

L'autre, Objets trouvés dans les fouilles des Marchés neufs.

C'est avec raison que M. de Croze nous dit que notre collègue vénéré ne séparait pas ces deux amours auxquels il est resté toute sa vie fidèle : Orléans el Jeanne d'Arc; car Jeanne d'Arc, il le répétait lui-même souvent, c'est


— §4 — -

encore Orléans, aussi s'intéressàit-il à tout ce qui touchait à l'héroïne, statues, portraits, objets de toute nature se rattachant de plus ou moins loin à sa glorieuse mission ou à son douloureux martyre, il ramassait tout et ne laissait passer aucune occasion de nous entretenir d'elle.

Les Mémoires Comme les Bulletins contiennent de lui plusieurs travaux qui se réfèrent à Jeanne d'Arc. " Dans l'Iconographie, M. l'abbé Desnoyérs passé èh revue tout ce qui a été produit sur-la Pucelle par là statuaire et la peinture, et il exprime le regret qu'il n'est pas seul à partager que les artistes, jusqu'à ce jour, aient été impuissants à nous représenter une Jeanne d'Àrc,: quelle que soit là phase de son existence choisie, telle que nôtre imagination nous la fait concevoir.

A propos des objets antiques, en petit nom Dre d'ailleurs, qui furent rencontrés lors de la création des nouveaux Marchés, notre collègue jette un regard rétrospectif sur ce vieux quartier du vieil Orléans, et en le voyant tomber sous la pioche des démolisseurs et disparaître les rues qui abritèrent la vie de nos ancêtres, il pous dit qu'il n'a pu se défendre d'une émotion qu'il suppose que nous avons dû également ressentir comme lui.

Les années viennent s'accumuler sur la tête du vénérable abbé et cependant son zèle et son ardeur pour la science, son amour pour son pays et la Pucelle sont loin de se ralentir, il semble qu'il veuille défier la mort de le surprendre.

Le XXVIIe volume des publications de la Société archéologique ne contient pas moins de huit travaux de notre collègue. C'est encore de Jeanne d'Arc qu'il est question dans deux de ces travaux, l'un se réfère à l'inscription commémorative de la; Pucelle placée à' son instigation dans la cathédrale: d'Orléans pour iperpétuer à


=_. g& =s;;

jamais par lé iharbrë le souvenir de là triplé présêûëë dfe Jéànnë dans l'église de-'S/àintë^tirb'ix. -

Dfitis l'autre,; il s'agit d'Un tâblëâu du xv^ siècle trtstl^ë, disait-bîi, chez un \ng:nërOu des ènvirorisYd'Orléâns et dans lequel Jeanne d'Arc est représentée -auprès deiâ Vierge allaitant l'enfant Jésus. Y1 °

Bëâûëoup de bruit avait été fait autour de ce tableau acheté 2;Q00 frv par le Musée de Versailles et notre c'bllëgûë n'eut pas beaucoup- d'ëffôrïs à fâiréYpôiir déhiohtrer qu'il était incontestablement l'oeuvre d'un faussaire;

Lesàùtrës travaux contenus dàus ce voluhiê se réfèrent à des; sujets divers : couimë la plùpàrtv ii'Ôht qu'une importance relative ; je n'ai pas l'intéùfion' de m'y ârrètë'f longuement. Je vous demanderai seulement là permission; de vous entretenir qûeïq'ues instants de celui qui porté pour titré : Y Imagerie populaire Ya Ùrléâns<:Bien :q!ûë M. l'âbbé Dëshoyërs ait pu donner un peuYplùs' d'ëxtëhsiùh à ce mémoire, surtout ëh çè qui çbiïcèrne lès; originesde cette'industrie,; ce mémoire est certain Puh dès plusi intéressants qui soient sortis;/dè la più'ffië de M. l'abbé Désnoyers. -\ -'■"";'.

Ërr 1869^ M. Garnier;;viniprimeùr à Chartres^ faisait paraître Pliistoifèdé fimagerië populaire'et dés; cartes a joùèrdàns sa ville natale/

Lé; chapitre VII de tëi, ouvrage qui /n'est pas' sans quelque valeur est intitulé/ : dès rapports de Vimdpërtë/ ôrléandise avec Vimagerie chaïtrainë, /èt::!L Garnïeï émetlévoeu, érï le terminant, qûvUrr làhôriéu'x^ëPëâvârit OrléaMaiS' compYlète s&u travail stircW^ dit-il/ qu^éhâuchêr. :

C'est pour repondre âù/désif ëxpfïniéY par Phïstôrïêù châïMràîii que Mv Pàbbé Dèshbyers: à entrepïis sbiïvtraY vaifv ; '.-.

If -essaie dé 1 placer à nouveau sousnbs^yëuix ces' vieilles


■■';. — 86 —,

images aujourd'hui disparues, mais que nous avons vues dans notre enfance décorer les murs des auberges et des boutiques des artisans et qui représentaient bien souvent, sous une forme plus ou moins grotesque ou satirique, les événements importants du jour ou les traditions populaires.

; / Cette industrie, dont plus tard Epinal est devenue le centre, aurait, suivant notre collègue, pris naissance à Chartres et à Orléans presque simultanément vers le xvie ou le xviie siècle/et y aurait été très florissante. / Malheureusement,, notre collègue n'a pu rencontrer de produits remontant àcette époque, et ceux qu'il a recueillis et placés dans ces carions ne datent que des dernières années du xvme siècle; ils sont sortis des ateliers de Lelourmy qui vint s'établir à Orléans, vers 1775, sur la place du Martroi et qui eut pour successeur Mlle Boulard d'abord et plus tard Rabier-Boulard et Huet-Perdoux. ..M. l'abbé Desnoyers a eu l'excellente idée d'agrémenter son travail d'un certain nombre de planches reproduisant quelques-unes de ces singulières images dont les. bois pour là plupart ont été déposés au Musée.

J'aurais bien encore à vous parler de travaux de notre infatigable collègue publiés à différentes reprises, soit 'dans1'les Mémoires; soit dans les. Bulletins de la Société archéologique, mais je craindrais de fatiguer votre .bienveillante attention. Je me contenterai de citer son travail sur une bague portant, encastrée dans soc. chaton, une médaille de Perliuax; celui sur saint Firmin, patron des boulangers; à l'occasion de la statue de ce saint appartenant autrefois à la corporation et trouvée chez un bro^ Çanlëur de notre ville ; celui sur-la'légende apocryphe du chien .appelé improprement le chien de Montargis, comme le démontre l'auteur et comme l'avait déjà démontré; d'ailleurs;isupérleùrenient M..Guessard dans la préface


Y '^'87 — '

du româh de Mâcâirè publié en 1876 dans la collection des anciens poètes de la France,; comme aussi sur la maille d'or, dite de Florence, cette singulière redevance des habitants de Beaùgency aux étudiants de la nation Picarde de l'Université d'Orléans : ; celui sur les; tëssëres . du Musée d'Orléans, ces monnaies en terre cuite rencontrées dans les ruines-de Palmyrej celui sur une tête dé femme à coiffure mobile en marbre trouvée à Rebëssâ (Algérie)//et beâucou/p d'autres encore d'une' moindre; importance, mais qui sont le témoignage incbiites table: du zèle et de l'ardeur de notre vénéré collègue.

Je ne veux pas cependant terminer cette /étude que vous trouverez peut-être bien longue sans vous signaler deux événements qui prirent une certaine /placé dans l'existence si régulière et si paisible du bon abbé.

En 1892,1a Société française d'archéologie fondée par le savant/M. de Caumont de regrettée; mémoire, vint tenir à Orléans as 59e :session/ Un certain nombre' de savants de Franche et même dé l'étranger avaient répondu à l'appel de son honorable président M; de Marsy et étaient venus admirer; et étudier les curieux monuments que possède éhcbre notre contrée. M,- Pàbbé Dëshoyërs fut, naturellement, à la place d'honneur, il assista assidûment à toutes les séances qui durèrent une semaine, suivit les congressistes dans leurs; excursions à travers la ville prit part à toutes les discussions et enY sa qualité d'inspecteur divisionnaire de la Société donna lecture d'un travail surl'état des études archéologiques dans le Loiret/ /.

Dans ce travail notre collègue■■ fait Péûiihiérâtion de toutes les découvertes" importantes faites depuis une trentaines d'année dans notre région principalement celles si curieuses et si intéressantes dé Neùvy-ën-Sullias et de Briarres/-sur-Essohnes, signale les savants^ mémoires âUx-


— $3 —

quels ces découvertes ont donné naissance et qui sont venus enrichir.les publications des Sociétés:savantes d'Orléans, la création du Musée des antiques et celle du Musée de Jeanne d'Arc, leur importance par le nombre toujours augmentant des objets qu'ils renferment et leur valeur artistiqueY.et historique, la restauration enfin d'anciens monuments comme la Salle des Thèses, la maison dite d'Agnès-Sorel, la chapelle Saint-Jacques et d'autres encore, aussi est-il fier de dire en terminant dans un élan patriotique qui lui est naturel C'est avec la consr cience de remplir, un devoir, que j'ai voulu vous faire parcourir les 34 ans dupasse bien convaincu que vous rend/rez justice ait zèle de nos Sociétés savantes, au dévouement du Conseil municipal et' à la richesse de nos Musées.

La Société française d'archéologie fit oeuvre de justice en décernant la plus importante de ses récompenses, une médaille en vermeil grand module à M. l'abbé Desnoyers qui la méritait à tant de titres, comme le disait l'honorable Président en la lui remettant. |

Le 23, janvier 1898, jour pour.jour la Société archéologique et historique de l'Orléanais fêlait le cinquantenaire de sa fondation. Que sont-ils devenus tous; ceux de nos concitoyens qui; àYpareille date en 18.48 s'étaient réunis dans,le cabinet de M. l'abbé Desnoyers.? Nous les. avons vue les uns après les autres descendre dans la tombe lui seul est resté debout, il est là, à la première place, il se lève et; c'est merveille, dit le Journal, du Loiret dans son compte rendu de la séance, c'est merveille de l'entendre, comme c'est merveille de le voir, car il parie et il porte,ses 91 ans avec une aisance et une vivacité juvéniles, que plus d'un sexagénaire, pourait lui envier.

On ne pouvait se défendre, d'une réelle émotion en .entendant ce vénérable vieillard saluer d'un; regret tous


- 89 —

ceux qui s'étaient associés à son oeuvre et qu'il avait vu disparaître avant lui, adresser un remerciement plein de cordialité à tous ceux qui avaient répondu à l'appel de la Société cl terminer son discours par ces mots que je ne puis résister au désir de vous citer : Donc encore à vous tous, Messieurs, le grand merci de nos âmes el l'assurance que nos successeurs soutiendront l'oeuvre que nous avons solidement fondée, ils seront comme nous et j'engage fièremenl ici et leur science el leur coeur, lisseront dignes des aïeux de Jeanne, dignes de la cité de 1429, dignes de la, patrie de 1898.

M. l'abbé Desnoyers était, on le comprend, le véritable héros de cette fête du 23 janvier 1898 aussi la Société voulut-elle en consacrer le souvenir en offrant à son vénéré fondateur un écrin contenant au centre une plaquette en bronze représentant ses traits en ronde bosse avec celte inscription : la Société archéologique do Porléanais à Mgr Desnoyers, fondateur, 1848, 23 janvier 1898, deux médailles accompagnaient celte plaquette reproduisant l'une l'intérieur delà salle des Thèses et l'autre, le jeton de la Société.

En recevant cet écrin, l'émotion du bon abbé était au comble et il ne put que s'écrier les larmes dans les yeux et d'une voix chevrotante : chers collègues, chers amis, c'est désormais entre nous à la vie, à la mort.

Le soir, au banquet absolument intime qui eut lieu dans une des salles de l'Institut, sous la présidence d'honneur de M. l'abbé Dcsnôyers, M. le comte de Marsy qui avait bien voulu accepter l'invitation qui lui avait été adressée, crut devoir, au nom de la Société française d'archéologie, porter un toast à notre vénéré doyen lui exprimant le désir de le voir encore dans dix ans tors des noces de diamant de la Société présider la réunion et lui fit hommage de la reproduction d'une an-


— 90 —

cienne pièce d'orfèvrerie sur laquelle à côte de l'image du grand archéologue que fut Arcisse de Caumont, et dû profil de Mgr Desnoyers lui-même, se trouvait gravée la devise qui avait été la loi de touie sa vie : a Ded ad Deum sciehtiâ.

"■■■ Le désir de M. de Marsy ne devait pas ss réaliser, il /était frappéÎUirmême par la mort quelques mois plus tard / et quoiquenbtrecollègue lui ait survécu, il était écrit que ni l'un ni l'autre n'assisteraient aux noces de diamant de la 'Société orléanaise.

Quelque incomplète que soit la rapide analyse que je

Yyiéns de vbùs/faire, je crois vous en avoir assez dit pour

■ vous persuader que ce qui domine dans l'ojuvre entière

de M. l'abbé pesnoyers c'est le plus ardent et le plus pur

patriotisme^; c'est Pamour le plus sincère pour le pays

qui l'a vu naître. 11 a écrit quelque part se connaissant

bien lui même et «'appréciant à sa juste valeur, mais

peut-être avec un peu trop de modestie. Savant, je ne le

suis pas, mais je suis un Orléanais, grand ami de sa ville

et vous savez que;sa devise était : Proestal amo?- Patrice.

Notre collègue, en effet, n'a jamais cherché à faire

YvoeUvre de; science.: Montrer l'ancienneté d'Orléans, évo;

évo; les souvenirs de son passé pour rehausser sa gloire,

tel a été le but de sa vie. Aussi, si on a pu lui reprocher

/ quelques légères erreurs, quelques opinions un peu trop

hardies, le sentiment naturel et généreux auquel il a

; obéi est sa/iplus légitime excuse.

'-..,Quant àvnjpusvqui, Comme lui, sommes fiers dé nous

dire Orléanais nous ne pouvons que sincèrement le renier,

renier, de tout ce qu'il a fait et écrit pour lit ville qui nous

Y est également/chère.




: .■ LE; NOM

DE"

QUELQUES '■.VASES ÉGYPTIENS

PAR A.U.G. BAILLET Séance du 6 Juin 1902 /.;■;.-;■

— SY

I I ■ .■ " ■ ^

LE VASE ® J j U KHEBÔB

Dans une étude précédente j'ai pu avec toute vraisemblance rapprocher un nom de vase, mentionné dans deux textes, d'une série de vases de métal fréquents dans les musées. Suivant la même méthode de rapprochements, je vais indiquer sans la moindre hésitation le nom d'un nouveau vase.

Les vases har ou hal sont des vases métalliques de

forme assez élégante JT et munis d'une anse généralement mobile'-'-^.; ceux dont je vais parler sont de la forme très simple du gobelet ï~7 , c'est-à-dire des vases

abords droits et sans anses.

Ce sont les tableaux et les textes de la très précieuse publication du temple d'Edfou, recueillis par Rochemonteix, qui me fourniront les éléments de ces nouvelles recherches.

' ? '■'.


_ 92 - ■

En plusieurs salles, le roi, coiffé de tiares qui varient selon les tableaux, est représenté debout faisant une offrande à diverses divinités. U leur présente sur une

planchette Goù (1) un sphinx S^ tantôt barbu, tantôt

sans barbe, ayant/l'uréus au front ou sansurôus, latêtesurmontéedudisque ou de tout autre emblème, tenant, entre ses pattes un

vase Y~7 tantôt ouvert el

tantôt fermé, et dont le couvercle lui-même varie : ici simple; petite

calotte fi 1 nue ou offrant

de petites ligatures ri

et ailleurs , emboîtant le

haut du vase <\~^ Tj _

d'autres fois le vase est fermé d'une tèled'épervier portant un disque ou une couronne plus ou

moins compliquée selon le symbolisme qu'on a voulu exprimer.

C'est ce petit, vase qui va faire'l'objet de cette étude.

Il est de forme:caractérislique, toujours à parois droites et généralement'.'-un. peu plus large en haut que parle bas.

(1) S-zf Qk myel'a (Rocliemonteix, Edfoù, p. 520, 43) «fournissant ta tablette de mes offrandes » — ûdhû h hbûl, 0 h denes mheh niyet' (p. 473, 3) « ton étagère est en fête, ta tablette est chargée d'une infinité d'offrandes. » — Cf. 61, I; 380, etc , etc.


— 93 -

Le tableau où figure le roi offrant ainsi le vase V~] à une

divinité est reproduit dans presque toutes les salles du temple d'Edfou. C'est une cérémonie prescrite sans doute par le rituel en PhonneUr de la divinité de chaque chapelle (1).

Le Musée de Berlin possède un sphinx tenant ainsi un vase conique surmonté d'une tête de bélier pour couvercle (2).

Cette représentation n'est pas spéciale au temple d'Edfou ni à la dynastie ptolémaïque. Ramsès II (3), Phi ladelphe (4), Philopator (5), Philométor (6), par exemple, accomplissent la même cérémonie au temple de Karnak.

On trouve quelques variantes, intéressantes. Ainsi, à Abydos, Séti Ier profondément prosterné remplace le

sphinx et offre deux y (7), ou bien ce même vase très

haut et fermé de la tête de Pépervier surmontée de,Q. (8).

(1) A Edfou, par exemple, cette scène reparaît trois fois sur le mur du couloir qui entoure le sanctuaire ; puis dans la salle du trône des Dieux, dans la salle Mesenit, dans la salle de la Jambe, et dans son arrière-salle, dans le vestibule central, dans la salle du dieu Khem, dans la salle de la purification du roi, trois fois ; et dans la salle des offrandes, au laboratoire. Dans d'autres salles le sphinx oblateur figure sur des:étagères (Rocli., Edfou, pi. XVIII, XXI a. Parfois le sphinx est remplacé par le roi à genoux ou couché sur le ventre, pi. XVIII). Il est encore probable qu'il était placé dans le même rôle au-dessus des portes de la salle de purification (pi. XXXIlIb) etdelacour du nouvel an (pi. XXXIV a.)

(S) Ausfûhrliche.s Verzeichnis der Aeg. Alterth, p. 217, fig. 51; et Lepsius, Lenhmaeler V, 47.

(3) L. D. III, 148.

(4) L. D. IV, 8.

(ô) L. D. IV, 15. '■-'"■

(6)L. D. IV, 24.

(7) Maiiette,iA&y<2os, II, 8.3.

(8) Ibid., pl. 83.


— 94 — Y ■,,".,-:: Y

D autres fois le sphinx est placé sur un reposoir (hotep) et tient le vase (1). A Abd-el-Qoufnah, tombeau n° 13, Aménophis U est représenté à genoux et tenant le vase de grande taille el. surmonté du sphinx-çpucié (2).

Cette cérémonie est partout indiquée, près du roi^par là/légende :

/ : : « Rite". ; do l'encens (i) pour son père (5) » . et le roi prononce lesparoles suivantes :

ç- _I-| ç—- c^) y A =y^_ etc. (7) « Je t'offre le vaseKHEBÔB chargé de l'èssencë;/auguste (?) (8) sur vies bras, du

(1) Mar. A&^., pi. 44YY '■ ■■■■(%) L. D. 111,63. ;-;-

;;/(3/ Variante ':'|ghfi, '^Y^ »W- ^=— (Rocït. 1 Edfou, XVIÏÏ, etp.

'9'4j ,98; XXIIl^reg, eij>.'150; XXVIva, 2» reg. etp. 235; XXXV a, 3e reg. et p. 498; Karnak, L. D. IV, 15.) Y;

'".-" -,' n'<,'■'. r(4.) :./w*y p ântl, l'éïiéèhs. Cf. Loret, liée. Iran., XlVI, 147.

./"-"O Y O :Ï.,V'V': ,.....„,,,,.,-.-,,-, . ...

:;(5)-'Ou « pour sa mèréh), quand le roi s'adresse a une déesse. Cf. A Edfou (Roch., XXÎII a, l0*'reg. et p.. 419) et à Dendérah dont le temple est consacré à la déesse Hatlioiv

:'v (6) Et non II- j ^zMw!>â proposé par Plélit, Sphinx, I 1611

(7) Roch., Edfou, XI,"2- reg. (etp. 30), au sanctuaire. :_T{8, Loret (Lé hyphi Soiu-n. Asiat., S? sV, X, p.:li6) fait dûtes'epsi le/cinammoné;; mais.cohïment le cinamm.ohe ppurrait-il être produit par l'arbre.à encens ?La désignation vague « la&'epsi » autrement dit « bois.odoriférant.» me paraît expliquer pourquoi ce mot n'a pas laissé de traces en copte ni dans les langues sémitiques, , comme le remarque Loret lui-même.


lion (1), chef de Pount, qui se produit d'elle-même de l'encens sur son arbre (2). »

Ainsi, si l'on s'en tient au premier tableau, le vase

f| | ^7 KHIÎBÔB est un vase haut, sans moulure, plus large

du haut que du bas, et qui sert pour l'offrande d'une essence.

Les autres tableaux présentent des formules analogues mais dans lesquelles le vase n'est pas toujours nommé. Cependant la notion de son usage est confirmée par plusieurs autres textes d'Edfou ou de Dendérah.

Dans la salle du trône des dieux (pi. XXII, b, 2e reg. paroi Est, etp. 150) le roi offre à Osiris,.sur Ja planchette, le sphinx tenant entre ses/pattes le vase M et il dit *=>=«

—» J W ^ <=± j■ M =0= « Je t'offre (6) le sphinx, prince de

la Terre divine : il fait la cérémonie de l'ânti à ta personne ; le KHEBÔB est dans sa main, rempli d'essence. »

Au pourtour des chapelles, même cérémonie en l'honneur do Ptah, Sokhit et Nofirtoum, et le roi dit :

(1) Variante J? ^ ^ (pi: XVIII, 3e reg.) '

(2) « Sur son bois » (Dendérah).

. (3) Et non |d!_. ; ( 4) Et ùon ©J®j.;

(5)'Et non T (Piehl, Sphinx, II, 89).

(6) w«« et peuvent être traduits également bien :

« je t'offre le sphinx » ou « le sphinx t'offre ».

(7) Poui p p, cf. p. 150; à moins qu'on ait employé ici la forvi

forvi ■■—°

mule n ***** °


— 96 —

3° reg., 2e tabl. et p. 98-99). « Je t'offre Séchep-ânkh en son nom de lion; il faille rite de Vânti pour ta personne: le vase hhebôb est sur sa main rempli de l'essence houkenou pour oindre ton corps. »

A la salle Mésenit est reproduite encore la même cérémonie en l'honneur de Horus, Halhor et Horsarntooui

(pi. XXVI, b, nord, 2e reg., Ie 1' tabl.). Le titre est^g '

AVW\A

■4^ *^=*_ ; et le roi dit, dans une formule où se mêlent les

!...... . .

deux précédentes : AW^Y,<fe=«^ ' I T P (U '*^^4/o

& Je t'offre Séchep-ânkh, prince de la Terre divine; il accomplit la cérémonie de Vânti pour la personne : le vase hhebôb est sur son bras, plein de l'essence houhenou pour oindre ton corps. »

Dans la salle des offrandes (pi. XXV, a, nord, 3e reg.) le roi fait l'offrande dul^s à Pt'ah et àSokhit. Le tableau est toujours accompagné des mêmes formules : fS^as,*^

| | j (p. 498). « Offrande au père des dieux » et ^^

^7 . o1^?)!. s Ge sphinx auguste, prince de la

Terre divine, fait le rite de Vânti pour ta personne, le

(î) Corrections de Piehl, Sphinx, I, 173. (2) Ibid.


vase kjièbôb est dans: sa/màifr rempli de; l'essence (ou onguent) aber pour oindrév ton corps. » Y

Enfin dans une procession de personnages alternativement masculins et féminins (pi. XXXVIII), un homme'dit:

-—n etc. «Le vase: khebôb: rempli de 'houMhou pour ton :

corps, Vaber vrai sur les mains » (p. 566), et dans ledéfilé des prêtres, on lit :

p. 570).v« Il t'amène le chef des prophètes, portant le vase KHEBÔB rempli d'êêsëncë houkenoû (1). » Y; ■

Des formules analogues se trouvent auprès des mêmes scènes à Dendérah : Y,

a. Je t'offre

ie vase KHEBÔB muni dé l'huile madj surlës mains;du sphinx, chef de Pount. »

p. a JO. "^ «p* û , M O (< Y Se t'offre le vase KHEBÔB

rempli de Pessence sacrée (3'. »-./.■

S®»*" ' D ÛQ «:§ =YG I ^: 'T'I »*■'-'". lyvjK . ^CP7:^; . J| t A A ^ Y31 « Il tvamene

le seigneur de Pount avecle khebôb d'huile (4), »

Tous ces textes sont écrits à côté de l'image du roi ou de l'officiant présentant le sphinx tenant vase entre ses

(1) Ou « le chef des, prophètes t'apporte le vase, etc.. « Je. ne puis iuger de, .l'exactitude/ de ma traduction, la planche XX/XVIIÏ n'ayant pas. encore été publiée, et le texte présentant plusieurs erreur?.

(2) Ûè.Tîeiiê,[mndê-ah,,.iï'WCÊÏII, 21, v; III, 50 jvy 73;d;.

(3) Ibidi, I, 51b. et 5i/Ij.i'/ : ' " Y;

(4) md.,'1, 79 a. -vr: -Y,


- 98 — v

pattes : il ne peut y avoir de doute sur l'identité de l'image et du nom mentionné dans le texte. Le vase^Jest un

© J J 0 khebôb.

C'était certainement un vase typique réservé aux grandes cérémonies.- Sur celui que Ptah-hotep (Ane. Emp.) porte à ses narines, il est inscrit que c'est un vase rappelant la

: grande panégyrie [1 g=> \m (1).

' I '■ MI - ■ Mais le nom dé ce vase se retrouve encore ailleurs.

Car il ne servait pas seulement dans le cas d'une offrande

solennelle.

En effet, les recettes pour la préparation de plusieurs des parfums ou onguents, que je viens de ciLer, nous ont été conservées dans les inscriptions religieuses des temples d'Edfou et de Dendérah.

Pour ces préparations on se sert de vases divers que

j'étudierai plus tard, des G n outiiMes <)bêlit, des :d - Û| ■ o o ^

xi â, des Vv/ Q s'ed, et notamment des AU Q khebôb,

et des W (||| s'edit. Les formules prouvent que les

vases ne sont pas de très grandes dimensions.

En effet, dans une de ces formules, où il est question

d'obtenir 1 han ^ ^p2_ (2) de l'onguent '==== | R

Iioukenou (3), le nom du khebôb se présente plusieurs fois, car plusieurs préparations partielles sont nécessaires.

: (1) Paget et Pirie, Tomb of Ptah-hetep, pi. XXXVIII. '

(2) Le han contient environ 455 centilitres.

(3) Aprudu n ar HUKBSD ânt s'u tép nnib han 1, r ùreh ntr hâu (Dùmichen, Tempel-Inschriflen, I, pi. 52-75). i. Recette pour préparer un han d'encens et de styrax pour oindre les membres des dieux» (reproduite, Dûm. Zeitsch., 1879, p. 100-107). Le nom houhenou reparaît aux lignes 16, 18, 23,"32, 34, 36, 46.


."■■■'■ =~ 99w ;

A la ligne 23 de l'inscription on lit :

« Recette pour faire le J 01' corps sec :

» encens surfin : 2 ien (-J82 grammes);

» mettre dans un mortier ;

» piler très fin ;

•» verser Je houkenou (précédemment obtenu) : 1 han (0'45o);

» agiter longtemps ;

» mélanger parfaitement par le préparateur et ses deux aides ;

» retirer du mortier; » et mettre dans un KHEBÔB d'albâtre {£==z £) □ ) jusqu'au lever du 20° jour. »

Et l'on fait de même pour les deux'autres blocs de celle substance. On a donc ici trois vases qui n'ont pas besoin d'être bien grands pour contenir chacun moins d'un demi litre. Dans toutes les parties de ce texte, les quantités mises dans les khebôb sont minimes. De plus l'on voit par le dessin même des scènes d'offrandes que le khebôb tenu par le sphinx est un petit vase.

Si l'on se reporte à d'autres préparations du même genre, on trouvera dans la « Recette pour fabriquer <» J han d'Extrait surfin de styrax afin de parfumer llathor « du parfum que donne son eau » l'emploi du vase khebôb (1).

On fait une première préparation qui donne de suc

concentré 01. 500 gr.

une deuxième 25 gr. -j- J6 + 10 » 51 »

une troisième, environ » 200 »

on les met dans un mortier ; on mélange et on

il) Brugsch et Dû in. Rec. mon. égypt., IV, p. 89 et Die Oasen der Libysclien Wûsie, p. 3-6(1877). — Loret, Rec Irav, XVI ■(1894), p. 154-162).


- 100 - met dans un khebôb jusqu'au lever du 20° jour (1. 8.) »

M. Loret traduit ici (p. 1&2)khebôb par < vase bouché » et, p. 156, par « large vase bouché » et pense que c'est un vase de forme ffl. Les tableaux d'Edfou lui donnent

toujours la forme V7 avec ou sans bouchon (1). Déplus le vase n'a pas besoin d'être large pour contenir si peu de matière. Dumichen le traduit par Gèfâss bu par Kessel, mots qui ne préjugent pas sa grandeur (2).

Au contraire, dans la « Recette pour faire le kyphi deux fois bon pour les choses divines » du poids de 100 ten, c'est-à-dire d'environ 50 kilogrammes, on manipule de grosses quantités et l'on ne sert pas de khebôb.

De même est inexacte la traduction de la phrase suivante : v\ v Y^ x vfr> .■ -, Se " 'M ¥\

_. 1 o' MMWÎV O ^ f\ J « ein Eahlkôpfiger liât

® JJm û i i i ^ _M^ U I h "5

kein Oel, wird er Besitzer einer Salbënbuchse, so ist ihm die Salbe angenehm » (Pap., 1,344, 8,4, Leide.—Brugsch, Dict. supp., p. 343). Le khebôb n'est ni une marmite ni une boîte.

Ce vase sert presque toujours dedéterminatif au mot [j | -=. w =0= qui est une pommade pour las cheveux, les

yeux ou la peau (voir Brugsch, Dict-, 41-42). Or dans l'antiquité c'était dans de petits pots qu'on mettait les pommades, comme on ie fait encore de nos jours.

On peut voir, dans les planches des Denkmaeler de

(1) Renfermant les huiles canoniques. Il est même représenté couché £2 (Mar., Mast., 231, 257, 267.)

(2) M. Daressy, Foui lies de la vallée des rois, p. 18, les nomme pot et gobelet.


-r m

Lepsius ou dans les Mastabas dé Mariette et ailleurs,Yce vase souvent figuré. Au tombeau de Ti, il est entre les mains des fabricants de poterie, Qn le trouve représenté dans les plus anciens tombeaux (Mariette, Mastabas^ p. 136,142-3 (IVe dyn.)i 201, 203, 216, 23Ï (couché), etc.

(V«dyn^.YY;; ■ -■'_'':.';

Ce vase d'ailleurs a. été retrouvé plusieurs fois en Egypte. / -; Y;.

C'est un vase de forme très simple que durent fabriquer les premiers potiers. En effet, il a été rencontré dans les tombeaùi de l'Egypte datant delà plus haute antiquité. Il est cité parmi les vases en terre rouge lisse, à bord supérieur noir'.de la nécropole d'El-Amrah (1). Celui qui est figuré dans l'ouvrage de M; dé Morgan a 54 millimètres de hauteur* ce qui çorrespohd! bien à celle, des vases figurés surlâ planchette dans la main des rois. -.■-.

Cette sorte de vase est encore du nombre des « trois vases en albâtre et en pierre noirâtre pour lés, parfums et la poudre d'antimoine » trouvés à Dra-abou'1-neggâh dans le tombeau duS. R, Aq-Hordela XVIIe dynastie (2).

Tel est encore le vase de Rokliou de la collection Hoffmann (3), portant le nonret les titres de sou propriétaire.

Dans lés fouillés du temple d'Aménophis II, M. Pétrie a trouvé un khebôb d'albâtre, portant le nom du roi (4). Il s'en trouve au Musée dé Berlin (5) et probablement dans toutes les grandes collections, ;

(1) DèMprgan, Origines de l'Egypte, n»375.-~ Cf. AmélineàU:, Nouv. fouilles, pi. VII.

(2) Mariette, Mon-div., pi. LI, e g, — Maspéro./p. 17.

(3) Catalogue de la vente, n° 52, vignette. Je/ne sais, dans quelle collection il a passé. , v

(4) Sixteniples at Thèbes, pi. III, 5 et p. 5. :

(5) AusfâhrliChes Vérzeichnisdér Aeg. Aitért.,p.àZQ, Abb, 77 ; 441 et 444, Abb. 79; avec une très mince bordure supérieure.


- 102 — I

• L'usage s'«n. continua jusqu'aux derniers temps, car parmi Jes dons faits au nom de Néron au, tenaple de Tentyris se trouvent les vases suivants (i) :

zozir, noubtî,

khebôb, hâ. ".

1 _ .

Le khebôb dans sa forme la plus simple W y figure en nombre sur des étagères (2). Et il est dit quelque part (3):

.-a Ces

vases qui sont sur mes mains, ce sont les vases destines à honorer la dame du Chebôb. »

Ainsi peut-on dire que \~7 était la forme iypiquë du vase khebôb ; et si l'on trouve son nom écrit IUL JYJ et JSy ^

ce n'est pas parce que le vase pouvait avoir: ces différentes formes; mais simplement parce que dans l'écriture on était libre d'ajouter aux mois l'un quiconque de ces délerminatifs, tous marquent Pidée de potïrie. C'est ainsi

que O écrirale nom du hosl : (5 | H a 5 et"|X^rs avec lequel il n'a aucune analogie de forme. Oe même S se trouve au bout du nom de khebôb quoique s'dpipel&nikehôn. Ce vase lui même servait de déterrni latif aux mots hâli, 6 ehen, Qes'epsi et autres noms d'huile sou d'onguents.

En résumé un vase V7 plus haut que large^aux parois droites, évasé, sans gorge ni bordure, servait à. contenir des essences ou onguents : !.. : ..,:

.Bes'épest, Y;:.Mriïi, ' - - houhenou, aber ma

: n:;II) 'Msïl'Ëënd. I,15 &, 4" col. '"

::f-ii$:ïbiâ,^^:M,;.

ç^'^)'^îii^^j';pl^iSr*ïJe.nom du vase est écrit) ici chebôb, selon :;iïâpTOnQn.^âtiôn'dè;pën:dérah. : "'.'■-':

;,;v (4) Brugsch,-:ï)ict.,$m. ,■-,■■■•■..


—- 103—

destinés à oindre les statues des dieux ou à servir pour la toilette (1).

On nommait ce vase ® J ]m qu.ejPori prononçait prôhablement

prôhablement et, dans certaines parties de l'Egypte, CHBÔB comme le copte (i|fi.(i>^.î guftur, où peut être KHEBÔB, comme KÊXOJ^.' nom d'un petit vase, o, ô, dp, ou est la vocalisation,Ydans le dialecte sâhidiqUe, de la •plupart dés mots où la consonne médiâie est redoublée .;.-..

anoni vitam mollem dueere veloolé ; ; uyav

efelùli inconstans kloole; ' vapor

gnon: mollis'. hloôle ;-"conceptio,;/

ouamoine podagra

këlôT vasparvùm

soulol involvere ,. krour v rana

sitôt- tremere .lu'ottr sedari .

s'bôbl guttur etApophis /

les mots qui prennent la voyelle I sont, plus rares. Ce vase était de taille petite ou moyéhné.

Ce n'est pas, comme le ffj ^|\ _B=s"!' \/„ HAL, un vase

de métal. Un des textes cités plus haut dit quele khêbob était en albâtre. Et «n effet, quand on veut mettre: sur le feu une préparation contenue dans un khebôb, on la versé""/

dans une O o UTT d'argent, et, quand on retire du feu,

c'est pour la verser dans un khebôb. '

(i) Wir les deux textes cités par Brugsclï, Zto'c/râl-42 « Donne toute vie au pharaon, donnë.du pain son ventre/ de l'eau a son , cou dQÏ'aber a sa chevelure/.,■» {Hymne au soleil)* -—v« Il'(lerôi) t'amène Hàthor) l'eau de l'inondation SW. apporte l'aber à sa démeUre TU donne s.â bonne odeur à sa chevelure. » .'


— 104 —

Y / ' § n

LE VASE JI'Ç'.^BAS'

Le khebôb était très siprple, de forme élémentaire. L'art du potier devait tout naturellement chercher à lui donner un peu de l'élégance qui lui manquait.

On imagina de découper le bord supérieur A:-./ (1). D'autres fois on évida un peu la panse)((2) ou bien

;èn évasa un peu le pied,ïï (3)>-Cela donnait au vase

plus de stabilité sans lui donner plus de grâce. On peut voir ce vase sur les étagères aux sept huiles canoniques, avec ou sans bord supérieur (4). Y; Sans évaser le vase, on lui ajouta un pied \/(5) ou à

l'inverse, on lui mit une bordure supérieure TT (6). On

| " u

l'orna de dessins (7). Ensuite on combina toutes ces

. '..(1) Sharpe, Eg. Insc, I, 108. -- Mariette, Mast., p. 267, sv. ; "i'ÂAyd., II, hk entre les pattes du sphinx/;, ; /(2) E. D. Il, 13, 25, 35, 49, 71,-87, 98/311, 278. — Mar., Mon. :div.,pl. 39, 93; Abyd. II, 78. —/Louvre, Salle-Hist., 336. On

y voit brûler l'encens. /. (3) Vase de la collection Meyer du Musée de Liverpool au nom v deTJÇ> \,, en albâlre. — Sharpe,v%. Insc, I, 25. '

Y (4) Tomb. de Râ-holep, Mar. Mon. div.i.9. — Tombe de SokarL-khâ-iiiou, Mar. Mastaba. —Pétrie, Six temples, XVÏII, 39.

Y (5) L. D. Il, 145. — Mar. Abyd.,ïl, 78.

; (6) Tomb. de Bâ-hotep, Mar., Mon. div. pL 19 en ^J^_ et 436.

v■-- L. I)., III, 63, v. 34. — Quibell, Ram/Xll. — Amélineau, Nouv. yEouillës 8. — K. Museen zu Èeriih,:Ausfûhrîiches Verzeichnis ' der Aeg. AU., p. 181, 436: 441, 444.

1 (7) L. D., 11,21,87,104; — Mémoires de la Mission du Caire, t. XVIII.


.— 105—

formes et l'on eut le vase W'il); On lui ajouta enfin un

bouchon ou un. coUvercle Xf (2) w (3) |.'|l) et quelquefois deux petites anses (5).

Le nom de ce vase ne peut être douteux. Il fut employé dans l'écriture pour la syllabe bas dans le nom de la déesse Bastit f/g jf] et dans le nom de la ville de Bubastis.

Il reçut le nom de J 0X7 fies : j 1 U ^^p^^p ^ 011^.f< un vase pGS.d'onguentcomposé de 10 graisses (6) »

Le vase de cette forme figure, comme je l'ai dit, partout sur les étagères parmi lés vases aux sept huiles canoniques, soit seul, soit alternant avec d'autres. Il est spécialement affecté au.set4iëb et au houkennou. L. D.

ii, 145.. •■■;■■■'

Sur deux groupes du Musée de l'Ermitage, deux personnages sont représentés tenant à la main un bas"\7V très simple (7).

Mais aussi divers exemplaires en ont été retrouvés, par exemple, par M. Pétrie dans lès dépôts de fondation des temples de Thèbes (8), par M. Amèlineau dans ses

(1) Sehiap, Cal., p. 263. — L.L\, II, 128, ÏÎI, 21., Tomb. de Rokhou, Mission du Caire, 1885, pi. I.

(2) Lefébure, Hypogées. Tomb. dé Séti I, pi.. IV, 6. — Tomb. de Ti, fabrication de ce vase.

(3) Louvre, C3,

(4) Quibell, Ramesséum, pi. IX.—-Tomb. de Rokhou, etc.

(5) Rec:trav., 1881, p. 103.

(6) Maspéro, Pap. du Louvre, p.18.

(7) Golenischeff, Ermitage impérial, n°s 749/750.

(8) Pétrie, Six temples at Thebes, pi. IV/n° L


— 106 —

fouilles à vAbydos (1). Un bas d'albâtre figure au catalogue du Musée de l'Ermitage (2).

Le Musée d'Orléans en possède cinq, tous à peu près de même taille, d'environ 10 centimètres.

Sur divers tableaux des hommes, sont représentés le portant à leur nez pour respirer l'odeur des parfums (3).

Le plus; curieux est de voir comment les Egyptiens conservaient dans ces vases les huiles el les parfums ou onguents. Au tombeau de Maa-her-pera, de la XVIIIe dynastie, découvert récemment, on a trouvé des bas el autres vases recouverts de toile (41), « Pour l'un d'eux (n° 240.24) au-dessus du chiffon fermant l'ouverture sont disposées deux bandes roses et deux jaunâtres. Le tout est maintenu par une ficelle enroulée quatre fois autour du vase (5). »

(1) Nouvelles fouilles à Abydos, pi. VIIT/'cf. pi XXII, etc. Y (2)' N° 2290. Hauteur 0,06.

(3) L. D. II, 144. — Paget et Pirie. Tombeau de PlaMielep, pi. XXXVIII.

(4) Daressy, ■ Fouilles de la vallée des rois, pi. IV, no 24O08; pi. V, nos 24010, 24018, 24023, 24024, 24025, 24040,

(5) Jbid.,'pi. V, n° 24024 et p. 18.


—■■107— ■

--'§ IH-' -.'.

LE VASE ^JfïJ Q KHÔBKHEB

D'autres fois, on évida un peu le bas du vase, on arrondit la panse et on lui mit un pied.

Les Grecs ont donné quelquefois à leurs vases des noms dérivés les uns des autres. Ainsi ils avaient PofuSacpov, vase de dimension considérable; mais ils nommaient 'o^uSxyioï un vase bien plus petit et qui se rapprochait de la forme du xvXif ou du -rpuSXtov (1).

De même les Egyptiens avaient aussi un vase V7 nommé ® f j D khebôb, et un vase de forme modifiée ( ) qu'ils

appelaient <n. J ^ J ij khôbhheb.

Le nom de ce nouveau vase dut se prononcer KBÔBKHEB, comme 2ÎQÂ2$?\ sepes, claustrum et la plupart des substantifs formés d'une syllabe redoublée (2).

Il servait aux mêmes usages, car la chronique du roi Piankhi dit que ce roi reçut en don du princePélisis « de l'argent, de l'or, du lapis, des turquoises, « une grande masse de toute, chose, des vêtements « royaux en quantité, des lits couverts de byssus, de

« l'encens, de l'huile dans les vases khôbhheb : (( "•*"« ( )

X. ^ Mv ^J ^ J !< ' ^es c^aevaux' étalons et ju« ments. » (1. 110, ce qui est répété 1. 118-119.)

(1) De même dans les langues modernes trouve-t-on des mots comme Fass et Faesschen, tonneau et tonnelet, bac et banquet, etc.

(2) Une vingtaine environ : trois, comme (TlÊLCTIIÏ redoublent la voyelle; six, comme 2xGK.2S.IK, ont un i à la seconde syllabe.


— 108 —

A Dendérah, une déesse Monqît présente deux petits vases O £> que cependant le texte appelle S'OBS'EB (chôbcheb) :

« Parole de Monqît, la déesse qui fait la bière, la dame du zoser, qui crée son oeuvre," son chôbcheb de liqueur divine, pour réjouir son coeur, »

Ce vase à la panse un peu arrondie et muni d'un pied a été retrouvé en plusieurs endroits. Au Ramesséum, M. Quibell en a rencontré un exemplaire en bois (2).

Ces vases répondent assez bien au v.âlaQoç des Grecs (3).

(1) Mar. Bend., IV," 6.

(2) Quibell, Ramesséum, pi. XV, n° 11 et p. 6,

(3) Le xàXoe9oç pouvait être muni d'une petite anse.


— 109 —;._;■■

iiv "■;

LE VASE "^ïïi

Il est à remarquer que parfois le sphinx n'a entre ses pattes qu'un petit vasevj au lieu du grand w . On pourrait

croire que c'est par erreur de dessin. Il n?en est rien, comméle démontrent plusieurs textes.

A Dendérah, le roi, le khriliabi et un prophète présentent à Hathor de petites ; figurines J|Y tenant sur leurs mains un petit vase «.Devant eux, on y oit aussi plusieurs sphinx couchés tenant le même vase. Le texte

dit : ^ h é- O etc. (pï, 75) et "?" -S {p. Ti), ' « Je t'offre

Vaber-■» et « Je t'offre le medj. ».. ■

Or, on a vu plus haut que ce sont là deux onguents ou huiles;que le roi, à Edfou, offredans le khebôb-Les mêmes essences pouvaient donc- être offertes indifféremment dans le grand et dans le petit vase.

A Dendérah^ ce petit vase â, présenté seul par le

roi, est désigné par xi „ « ce [vase] (1) ». Plus loin, le grand prêtre d'Hathor présente d'une main un sistre et de l'autre un vase chargé de petites tablettes Yv3j il dit;

# V *? Q^r^M r&~\ •..-.: , «vj'ai saisi le vase d'or

Q 3"l ooo A f~~^r/ - "y

et d'argent en. ma main (2) » et_rY'E 7 p - "° I

"'V' '"■'- ' O'/j1- ; V- ;||'1 ' _OQ ;~ /I'

« J'ai pris le vase de lapiëhlaziili' dans ma main (3), » - v

(l).Mar. De?i«,,II, 19. .

(2) ïbïd., IV, pi, 14.

(3) ïbïd:, IV,pL15, n°19. Y ■ " . - •'"


- 110 —

(g . _y^ ! TTTT j f __j e "D °°° * J GCar maledlclion

maledlclion par le sistre et le vase 4 de mafek (1). Dans ce dernier texte, le petit vase est remplacé par

la lettre a I, qui nous donne ainsi la prononciation

de son nom. Ce que confirme un autre texte de Dendérah : le roi présente le sphinx tenant un petit vase et

le texte dit ^^ v^^}^f^î^ ^- o Q « ie t'offre le vase â. muni dé la liqueur sacrée

fSêtù C^"v-/^ u i

surles mains'du lion, chef de Poiinit (2). »

A Edfou (3), des prêtres (honnoulirou ouirou) du nome présentent ce vase, en disant :

. J'ai pris le vase A d'argent et d'or.

Ge petit vase a donc pour nom â.

D'ailleurs, il est bien connu. Il est cité dans quantité de textes.

Il servait de mesure de capacité. Sa contenance a été déterminée à 26 centilitres (5).

Son usage. —_ Voici quel était son usage d'après quelques documents importants : j

A Edfou, le roi s'en sert pour diverses offrandes :

1° la résine, soit en grains *Q (Edfou, pi .XI, 3e rég; XII, 3° reg.), soit le plus souvent toute allumée ^ (6)

(1) Mariette, Dendérah, IV, pi. 15, 11° 20.

(2) Ibid., III, pi. 50 j.

(3) Roch. Edfou, XXXVIII n, ligne 124.

(4) Ibid.,]?. 589.-

(5) Chabas et Dumichen.

(6) ffcZ* o T I ï o7 I 1 « des grains de résine sur le feu. » - !£>s7 0 1 -I S-o.0 I Û'{}


— 111 —

(XII,3ereg. (1);XIIP, 2e reg. fy et ^XVI, 3e reg.; elc);

le ^ ° (XI, 3 reg. et-p. 36; XL, c), etc.

Pour faire les offrandes,; on se sert tantôt d'un seul vase, tantôt de deux; mais il est à remarquer que dans ce dernier cas, ce n'est plus là résine {sonter) ou l'encens

{ânti) que le roi offre, mais la plante www MT (2), le miel

|/|7 ç (3), des gâteaux "^ (4) etc.

Il est plus rare de trouver l'offrande de quatre (5), cinq (6) et neuf vases (7).

Les quatre vases, posés sur la planchette et aussi

(1) Très souvent le ■$ au lieu d'être tenu à la main est placé au bout d'un bras : -<s>- àte' ° * ri ' _ ^ (pi. XXX c) qui se

nomme en effet v\ R^o sy> (Mar. Pend., I,.24 b.) « le bras d'Iiorus.» (Cf. Eodh., Edfou, I, p. 501.) Osaris, sur une stèle de Turin (Sec. ir. III, 1C9) est appelé! ° M ^ IM 1^ V ^ if. ' . i JH i « roi des vases hosît, des autels portatifs et des bras

sacrés. » On appelle aussi cet instrument 1 (J / jj^Ei sh

(Grande.inscription d'Abydos, ligne 28, Mâspero, Essai, p. 18. — Rituel du culte divin'fih. II et III, Moret, A. M. a.. XIV.) —Le

temple de Kahoun possédait un Shotepi en £} | (À. Z. 1900,

n 1 I I "

p. fJ5). Le petit vase placé au bout de l'encensoir se nommait "%V IZJ J S è (Rit- du culie divin, ch. 3); Moret. A. M. G. XIV, p. 19.

(2) Roch., Edfou, pi: XXXII a, I, et p. 398.

(3) Ibid., pi. XXXII b, XXXV-c et p. 406 et 495.

(4) Ibid., pi. XLb etp. 47. -'■'

(5) Ibict., pi. XXI a, XL b et e-.

(6) Ibid., pi. XLIIb.

(7) Ibid., pi. XLIII a. Le texte correspondant n'est pas publié,


uasur

uasur étagère (1), renferment l'pnguert mez; (2) ou

des gâteaux (3). Le roi/s'en sert aussi pour lancer

quatre jets d'eau qui entourent le dieu (4).

Enfin, dans la salle du laboratoire, le roi présente neuf vases sur la planchette, et, entre lui et le dieu, sur une étagère figurent quatre rangées de ces petits vases de quatre grandeurs différentes. Ge sont ces petits vases qui seront employés dans les préparations du kyphi, du houlienou, etc., dont les formules sont gravées sur les .murs. .'_'.. ,Y. :

On y mettait encore bien d'autres .choses, selon les inventaires de Ramsès III (b) qui, d'ordinaire, écrivent le

nom D : v

:| ■--. ■■■:.,-■ :v ; ! ■■■■■: ■ ■ : ,

de la graisse (âd),

des haricots écossés (âuir hàfi), |

du nitre (hesmen),

des raisins (aàrér),

de l'huile (?) tepi,

de Pencôns (ânti) sec,

du stibium (mesdem),

du fard vert (uzu | ° , ),

des ognons (uzU|^,), des dates (bener).

(1) Ibid., pi. XXI a.

: (2) Ibid.,:?, 133 A "N^È

(3) Ibid., p. II, 78. 'kJ % Ç^

I Jfi i i(4)

i(4) XXXIII a et b : p. 428. — -OEE- Kr "^/^ ' f\f\_ j\ f AWWV «faire la purification avec quatre vases

rouges d'eau. » Il est à remarquer que le ;texte leur donne la forme S, qui est celle d'un vase d'autre nom. |.

(5) Grand papyrus Haras, n° 1, pi. 54 b, 55 a, J38 b, -40 a.


— YH3.;—' .

de la résine (sentera),

de la graine de chanvre (seper).

A Dendérah, en procession dés hommes apportent alternativement dans des caisses frï et dans des vases \7, divers produits. Ceux des vases sont la turquoise (mafek) de Lout, le quartz blanc (herdes) d'Ethiopie, le kâ d'Al, le lapis^lazuii de Déférer, et d'autres minéraux dont lès noms sont effacés (1).

On peut conclure, des tableaux ornant lés murailles des temples et des textes, que lé nom â &é ;&é petit vase d'une contenance métrique de 26 centilitres était donrié à des vases de même formey mais plus grands. Car s'il

est naturel que des cosmétiques ou des pierres précieuses soient mis dans des vases de minime contenances il est moins admissible qu'on y mette des haricots, des dattes ou des ognons, Aussi voit^on qu'au grand

papyrus de Ramsès III, le nom est écrit i ïï O, ce qui

a fait dire par Bircli que ce mot désignait peut-être un vase différent.

Quant à la matière dont étaient ouvrés-ces petits vases., je n'ai rencontré que le texte cité au commencement de ce paragraphe mentionnant des â d'argent et d'or.

(1) lfar.Y Pend., pi. Il, 56.


ia^.

I.V- ■ ; -

LE VASE g^u zt

Il y a encore un vase de cette forme portant le nom de ïfcz* xi . Un prêtre offre sur la planchette | quatre pelits

pelits le texte dit : ^ Q TcfZ* goro "iw* « offrande

de quatre dja d'eau (1). »

- 1 VI . LE VASE ^ fl ® OUSEKHI

Si le petit vase ** . xi prenait de plus .arges proportions, il devenait un "^ [1 ^ OUSEKEI, mot dérivé d'une racine qui signifie être large, élargir, largeur, large, eldésigne lagrande sallehypostyle des temaies, etc., uue grande barque, vaisseau de transport, un large collier, la grandeur du pas de l'homme (2). Brugsch, d'après un papyrus de Vienne, le Rituel d'Osiris, donne le mot ^ comme aie nom d'un grand récipient, seau ou quelque équivalent. » Les Egyptiens disaient: «■ un large » comme nous disons « un plat », nommant l'objet d'après sa forme.

Ce sont les vases, généralement deux fois plus larges

(1) Mariette, Dendérah. II, 56.

(2) Brugsch, Dict. suppl., p. 342.


— 115 -

que hauts, évasés à leur bord supérieur, d'ordinaire ..au corps droit et sans pied. Ce ne sont pas des « seaux », mais des « bassins », des « cuvettes ».

§ VU

LE VASE W/nn ou v^Yv? CHÔD

Des textes fort clairs nous apprennent que ce mot désigne le mortier de /pierre dans lequel on pile les ingrédients que l'on emploie, Les formules de la. préparation du xuyi (1) ..et. 1?extrait de styrax (2)ne laissent aucun doute sur sa signification.

D^ r^^pe s'ôt (1. 10) « le mortier »^nn s'ôt

(O *ZU /WVNAA

H

pen-Q.. 36) «■ ce mortier » sert à broyer O1 & Q sehem

(1. 7, 8, etc.) ou à piler "f* %=J1 nez (1. 23, 29) diverses

substances. On. y verse de Peau (1.. 16 «*«.)

« Méthode dé préparation : « AB noir : 2 deben (182 grammes). « Mettre dans le mortier. « Piler très fin en poudre. « Passer dans un tamis ».

Ce nom doit être rapproché de tyyjTG puleus, fovea. Sa prononciation devait être la même. Les noms coptes ont conservé la voyelle ô :

(1) Loret, Journ. asiat. X. — Brugsch, A. ^. III, p.:.66.; pi. col..2.

(2) Loret, Rec. trav. XVI, p. 142.

9 "


- 116 —

OfUJUUT diminutio,

U|OT: cervical,: pulvinar,

«jKJjTe farina,',

tlfTG malus seul atténue et fait disparaître la voyelle.

Gomme le texte écritc^^ X7 par un ^7 et non par un Q,

il faut supposer que les mortiers égyptiens avaient une forme extérieure carrée.

Dans certaines préparations pharmaceutiques, on doit

broyer les médicaments dans un mortier ^~\ 00 de pierre (1 nnl/ 1

. Un inventaire (2) cite un "^^ Y7 en métal (j o

Il est à remarquer que les mots coptes qui certainement^) signifient un moHier, SXKe9T (4) et "^f&pOJXI(5) ne viennent pas de l'égyptien ancien.

g vin} .Y ;'■■■:; LE VASE %° AIA

Au chapitre 11 du livre des Fêtes d'Osiris au mois de Choiak, est donnée la recette du modelage d-'une statuette du dieu. La totalité des ingrédients est finalement mise

' (1) Pap. Ebers, XXI, 11.

(2) Rec. trav. 1902, p. 163. : (3) IMJtpO etv/Olïip&FÎ sont : de signification douteuse (voir Peyron, Lexicon, p. 93 et 105.) ' (4) Peyron, Lexicon, p. 117.

(5) Ibid., 272.


.,: — UT — .;'■-'■.

dans un vase nomme „ MA d'argent. Le texte donne

le volume de toutes les parties, et le total fait Slitres OS.,-' Telle serait au moins la contenance de ce vase.

'""-' ; LE -VASE ^ ^ WHîRouA ■-; ■

Enfin pour terminer cette nomenclature des vases à parois droites, je signalerai âencore le vase HIROUA, qui sert à la purification par Peau.

1° Le roi (1) présente à florus deux, petits vasesâ ; la légende annonce :

Offrande de Ylvirôuâ à son père (2).

2° Sur la paroi sud de la 2e salle hypostyle, est représentée la; même cérémonie : le roi tient encore les deux petits vases â ; les légendes disent :

. Offrande de Yhirouâ à son. père (3).

"Je t'offre l'hirouâ sur les mains d'Horus (4).

(1) Rochemonteix, Edfou, pi. XXXV c, Â? reg. g.

(2) ïbid,, L p. 462,'âti bas de la page.

(3) ÏDid\,pl. XLe-, 3" reg. et II, p. 70,titre. ■. ,

(4) Ibid., II, p, 70, texte.


Y'BÂPPQSÏSUE

Y'BÂPPQSÏSUE

<30W&C>TS%àî3 ^Q-BICOLE

POUR LE

PRIX PERRGT

Par: -M. le Baron ■ DE LARNAGB.

Séance du 20;juiïi:I901

MESSIEURS,

La Commission agricole, que vous aviez bien voulu charger de l'examen des concurrents du prixPerrot, se composait de MM. : M. des Francs, Président, Angot, Banchoreau, Bourdaloue, Denizet, et m'a fait l'honneur de me désigner pour vous rendre compte deses appréciations.

Quatre concurrents s'étaient présentés :

M. Farnault (Abel), au Cormier (commune de Viglain).

M. Ch. Lcfebvre. aux Allaneaux (commune de SaintFlorenl-le-Jeuno).

M. E. Marchand, à la Cotte, (commune de Saint-Benoîtsur-Loire).

M. Ph. Quèvre, à Vaupy (commune de Bonny-surLoire).


— 119 —

M. Farnault s'est désisté du concours, à la dernière heure, par suite de la maladie de plusieurs des siens. Trois concurrents restaient donc en présence sur des points assez éloignés les uns des autres, à Saint-Florent, Saint-Benoît et Bonny. Mais les progrès de locomotion routière permettent aujourd'hui d'abréger singulièrement les distances et, sur la proposition de son rapporteur, votre Commission a décidé d'inaugurer les visites agricoles en voiture automobile, ce dont votre trésorier, pas plus que votre Section des sciences, ne sauraient la blâmer, le temps représentant, selon la pratique formule d'OutreManche, une valeur monnayée, pour les individus comme pour les associations. ,

Le mercredi 28 mai. à 6 heures du matin, nous montions donc dans une voiture automobile, conduite par M. Mançon lui-même^ pour nous diriger d'une seule traite vers Saint-Florent-le-Jeune. Tous les membres de la Commission étaient fidèles au rendez-vous, à l'exception de M. Bourdaloue, appelé dans le Cher par une des nombreuses réunions agricoles qui réclament sa compétence et son dévouement, et de M. Banchereau qui, fervent automobiliste lui-même, devait nous rejoindre dans sa propre voiture.

À 8 heures du matin, nous arrivions aux Âllaneaux, chez M. Charles Lefebvre.

Les Allaneaux. —Les Allaneaux, situés sur la corn- . mune de Saint-Florent-le-Jeune, ont une étendue de 75 hectares et sont cultivés depuis 1894 par M. Charles Lefebvre, auquel ils appartiennent.

Les terres, de qualité moyenne, sont argilo-siiiceuses et en général assez humides.

L'assolement en est quatriennal et comprend 15 hectares de froment, 14 hectares d'avoine, 7 hectares de seigle, 10 hectares de blé noir, 1S hectares de prairies

10


120

artificielles et 7 hectares 50 de prairies naturelles. Les cultures sarclées: betteraves, carottes et choux-raves, comprennent 4 hectares.

Les engrais employés, en dehors du fumier, sont : les superphosphates fossiles, la kaïnite, le nitrate de soude.

M. Lefebvre défonce toutes ses terres au brabant ; mais, ce travail étant commencé depuis peu de temps, nous pouvons constater que ces façons enfouissent assez profondément la couche végétale pour ne produire leur effet réel qu'après deux ou trois ans. C'est ainsi que les blés, généralement beaux, sont de beaucoup supérieurs dans les pièces non encore défoncées. Il ne faudrait point, pour cela, croire que nous réprouvons la pratique du défonçage, car nous la considérons, au contraire, comme indispensable en Sologne pour renouveler la couche

arable et obtenir de bonnes récoltes. Nous nous bori

bori à prémunir les cultivateurs contre le découragement

qui pourrait provenir d'un insuccès apparent, les défonçages

défonçages donnant effet qu'à la troisième année.

Les seigles seraient assez bons, si les piè'ces où ils sont semés étaient suffisamment assainies par des fossés d'écoulement. Des fossés les entourent bienj mais pourvus de berges très élevées, complètement plantées et qui ne donnent pas accès à l'écoulement des rigoles ou évières existant en beaucoup trop petit nombre. Dans une pièce de seigle de 1 hectare 1/2 environ, un tiers de la récolte environ est noyé par la stagnation des eaux de printemps, dont il eût été très facile de se défaire.

D'une façon générale, les rendements se ressentent du défaut d'assainissement des terres.

Les trèfles incarnats eussent été très bons, si l'eau n'y avait pas séjourné, faisant pousser en abondance la renoncule, qui y fleurit sans monter, indice des terres fortes et humïdesf


— 121 -*

Les cultures sarclées sont bien tenues.

Les prés naturels gagneraient énormément à être assainis par des drainages, comme le prouvent les plus anciens d'entre eux, qui sont très beaux, parce qu'ils sont très rationnellement pourvus de fossés d'écoulement.

Les vignes créées par M. Lefebvre depuis 3 et 2 ans méritent une mention toute spéciale pour leur bonne tenue et les soins apportés aux nombreux cépages qui y sont expérimentés.

Elles ont une étendue de 1 hect. 50 et sont plantées moitié en cépages rouges et moitié en cépages blancs, espacés de 1 m. 60 entre les rangs et palissés sur fils de fer. Les porte-greffes, choisis à bon escient, sont le Rupestris et le Riparia.

Nous croyons, d'après la nature du sol, que le Riparia y réussira parfaitement et suffirait comme porte-greffe unique.

Les bâtiments sont admirablement tenus et aménagés avec tout le soin possible.

L'écurie contient 5 juments, dont 2 poulinières et 1 cheval hongre, de bon type et en parfait état.

La vacherie possède 21 bêtes, dont 11 élèves, et est également bien tenue. On ne pourrait lui reprocher qu'un léger manque d'aération.

6 porcs à l'engrais complètent l'élevage de la ferme, qui est d'un bon ensemble.

À la basse-cour, 80 poules et 220 dindes, achetées puis élevées à la ferme et qui constituent un très bon produit, dont nous complimentons Madame Lefebvre.

La comptabilité est régulièrement tenue en entrées et sorties, mais gagnerait en clarté à une division par pro< duits divers.

M* Lefbevre emploie pour son exploitation un ménage de cultivateurs, trois charretiers, un vacher, un berger^ une servante.


— 122 —

Pour résumer notre appréciation, et à part les critiques que nous avons dû formuler au sujet de l'assainissement des terres, l'ensemble de l'exploitation-«Je M. Lefebvre dénote des soins constants et une réelle entente de la part de celui qui la dirige et ne manquera pas d'en obtenir d'excellents résultats.

Après une heure seulement passée à Gien, grâce à notre rapide véhicule, nous arrivons sur la commune de Bonny-sur-Loire, aux confins de notre département, chez M. Quëvre, à la ferme de Vaupy.

Vaupy. — Nous nous trouvons ici sur les confins de de l'Allier, la ferme de Vaupy y possédant quelques terres, et avec une moyenne de terres bien supérieure par conséquent à celles que nous venons de visiter, rendant la comparaison difficile. M. Quèvre y exploite^ aidé de son fils, IbO hectares environ de bonnes terres argilo-siliceuses, en assolement quatriennal :

{ Blés.... 27 h. » a.

Grains \ Avoine. ...... 29 28 > -

V Orge. 4 »

Prairies artificielles 43 ■ »

Prairies naturelles 15 »

Betteraves 3 50

Pommes de terre. 1» 75

Maïs 1 y>

Vescès .. »: 77

Haricots » 15

Soit au total, en culture...... 125 h. 42 a.

M. Quèvre met dans ses terres 20.000 kilog, de fumier à l'hectare et 200 kilog. de superphosphate. De plus, il marne toutes ses terres, à raison de 100 mètres cubes à l'hectare, à l'aide d'une marnière qu'il exploite sur la propriété. Rien n'est négligé, du reste, pour les soins à donner aux terres.


~-;123 —

C'est ainsi que, dans la seule année 1890, M. Quèvre a effectué 4,800 mètres de drainages et 2,500 .mètres, de fossés. Il possède un matériel très complet lui permettant de donner en temps utile toutes-les façons nécessaires à ses terres : 6 charrues dont 2 Dombasle, 3 herses en fer et 3 en bois, 3 rouleaux, 1 houe à cheval, 1 moissonneuse-lieuse, 1 faucheuse^ 1 rateleuse, 6 voitures, 1 tonne sur roues, 1 trieur, 2 tarares, 1 pompe à purin.

Il est facile de voir, à première inspection des terres, que tous ces soins ne sont pas perdus et rémunèrent M. Quèvre parades rendements considérables. C'est ainsi qu'il accuse jusqu'à 60 hectolitres, de grains à l'hectare dans certaines pièces et l'aspect de; certains blés semble justifier ces rendements. Il cultive exclusivement le blé de Bordeaux et le blé de Noë, et comme avoine, l'avoine noire nivernaise.

Lès prairies artificielles sont remarquables comme ensemble et deux ou trois planciies, où il n':a pas été mis de marne, servent de témoins, en démontrant victorieusement le bon effet des amendements.

Les prés naturels sont soigneusement entretenus ; on ne pourrait leur reprocher qu'une trop faible proportion de légumineuses dans leur composition déjà ancienne-, ,.

Dans toutes les cultures, même propreté; et mêïnes soins, et c'est un ensemble qui fait honneur à l'excellent cultivateur qui dirige cette belle exploitationSi

exploitationSi pénétrons dans rinl.eri.eiir de la ferme nous remarquons une écurie de 9 juments dont 2 suilées, 2 de 3 ans et 1 de 2 ans; Ces bêtes sont d'un bon type, inférieur cependant à celui des percheronnes des Allaneaux:, et donnent de bons produits-vendus a 18 mois. .-;■'■'■. ■

La vacherieprésente un superbeensemble Gharolais de 22 vaches et. un taureau, 12 veaux y sont actuellement nourris. L'aération manque un peu dans cette vacherie


124

considérable, mais ce reproche ne peut s'adresser qu'au propriétaire de là ferme.

La bergerie compte 114 brebis berrichonnes et 87 : agneaux seulement, 40 ayant été déjà vendus. L'ensemble dû lot est très satisfaisant. Le poulailler enfin compte 150 dindes dont 8 couveuses et 7b poules. Il élève annuellement 600 poulets environ.

L'intérieur de ^habitation où nous pénétrons pour examiner la comptabilité sommaire mais très suffisante tenue par M. Quèvre, présente le même aspect diordfe et de bonne tenue que le reste de la ferme. M.'Quèvre nous y montre avec une très légitime satisfaction les récompensés déjà obtenues par lui dans son Comice pour sa culture et son : élevage, etvnous le quittons en le félicitant très sincèrement lui et les siens pour les excellents résultats qu'il a obtenus; Rentrés le soir même à Orléans, notis reprenions, dès le lendemain matin, la route de Saint-Benoîtsur-Loire, non sans nous arrêter au passage pour admirer une fois de plus les beaux restes des monuments si connus des archéologues, qui se trouvent à Germigny et à SâintBenoït-sur-Loire.f ■

Toute proche dé ce dernier lieu, est la ferme qu'exploite M. Marchand,: là fermede :

La/Gotte^ — Nous nous trouvons ici dans une exploitation-agricole d'un genre tout différent de celles que nous venons de visiter aux Allaneaux et à Vaupy, une exploitation de petite Culture, pourvue de terres offrant Une moyenne entre celles très voisines de l'Allier et celles dé Sologne* qui se trouvent dans les deux exploitations pré' cédentes.

: Laïlerme dë;:la Cotte ne comprend que 38 hectares de terres j assez semblables, en partie, à nos terres du Val, mais éloignées le plus souvent les unes dès autres par parcelles etâiffielles par suite à cultiver, ne fût-ce


_ 125— -

qu'en raison du mauvais état de eèrtâins;chemins de culture. ; ' _ '■'-;: :::

M. Marchand demande à sa terre tout ce qu'elle peut donner; CrainSj fourrages,?avoiiïe, légumes:s'y succèdent dans un ordre invariable faisant ainsi produire à la même pièce jusqu'à deux récoltes dans l'année. Il est juste dé dire qu'il ne la laisse pas s'épuiser: pour cela,, il lui donne en dehors des fumures naturelles, pour 1.500 à 2.000 fr. chaque année, de chaux, de superphosphate minéral, de nitrate et de sulfate d'ammoniaque. Il abuse peuVêtreun peu de la chaux dans ses terfes à court bail ; il emploie également les engrais verts et en[enfouit chaque année 2 ou 3 hectares. Les blés ontbonne apparence et sont de beaucoup supérieurs à ceux des cultivateurs voisinsj démontrant ainsi que ce n'est pas à la seule,qualité de la terre que sont dûs lesbons résultats obtenus par M. Marchand. ;; '-..:-"■".

Les avoines sont également l'un bon eiisemblê.

M. Marchand soigne tout particulièrement ses prairies artificielles, car il a un élevage relativement considérable, et seslégumes, pommes dé terre et carottes qui-font l'objet de marchés passés à l'avance .avec des fournisseurs d'Orléans, et lui donnent des produits très sérieux.

Les près naturels manquent un peu d'assainissement et demanderaient à être renouvelés,

M. Marchand ne se contente pas de se livrer à la culture industrielle ; il fait aussi de l'élevage ou plutôt de l'ëiir graissement industriel achetant des vaches maigres pour les revendre ensuite en condition. Il en engraisse,ainsi de12 à 14sânnuellêment et Ge rï'est pas un des moindres produits dé là ferme.

Il fait de même pour les moutons et en engraisse chaque année une quarantaine vendus à tous les bouchers du voï-. sinage. -\ -■■'*-'■■■': "v^:-; .■'-.:■■■■.


126 —

Il engraisse également24 porcs par an. \

Pour la volaille, même système: il achète 70 à 80 oies et les revend après engraissement. De toutes ces multiples opérations, M. Marchand tired'excellents'produits, constatés dans une comptabilité très bien tenue et spéciale à chaque genre d'opérations. En dehors du livre-journal, il nous présente en effet un répertoire, un livre d'inventaires et un livre spécial pour la vente du bétail. C'est la comptabilité la mieux tenue que nous ayons rencontrée, et j'ajouterai qu'elle fait ressortir des bénéfices nets,, de beaucoup supérieurs comparativement à ceux de la' grande culture.

Elle démontre amplement que l'esprit industrieux d'un homme, quand il possède en outre les qualités d'ordre et d'économie qui se rencontrent chez M. Marchand, est un des meilleurs facteurs d'une bonne exploitation agricole.

M. Marchand est de plus un homme d'initiative. Lorsqu'il est entré tly a 6 ans dans la ferme de laGbtte, ses prédécesseurs y entretenaient moitié moins de chevaux et de bétail et ii^aquadruplé leurs récoltes,

Le premier; dans sa commune, suivant les conseils du Syndicat des Agriculteurs du Loiret, il a introduit le travail mécahique dans la culture, avec hache-paille, râteau à ^cheval,! semoirs : à rayons, faucheuses moisonneuse et moissènneuse-lieuse. Le premier, il a démontré par ses heureuses applications, l'emploi des engrais chimiques, rationnellement employés d'après l'analyse de ses terres, et a même propage leur emploi en en procurant à ses voi:sins:'et en les aidant de ses conseils, Siy de toutes ces initiatives et dé leurs excellents résùltats^M. Marchand se montre fier c'est à bon droit, et nous l'en félicitons très sincèrement ne fût-ce que pour les exemples qu'il donne à la petite culture qui l'entoure.

M- Marchand n'est aidé dans sa taché que par 2 hommes •


_^ 127:^-., -.

et ses 3 enfants encore jeunes mais qui promettent de-se modeler sur l'ordre et l'activité paternels. :-:-

Notre tournée est achevée, mais: la partie la plus délicate de notre mission nous reste à remplir, celle de formuler des propositions de récompenses selon les mérites que nous avons constatés.

Les indications du fondateur du prix que nous devons décerner sont assez larges pour accroître notre embarras: 1: récompenser la meilleure culture d'ensemble.

Or, si les ensembles examinés par nous sont également satisfaisants, ils ont été obtenus par des moyens différents à l'aide de ressources du sol qui ne peuvent se comparer.

L'ensemble de la ferme de Vaupy doit, sans, contredit, être placé en première ligne, mais ses terres sont sans aucun doute de beaucoup supérieures, aux autres. U La ferme des Allaneaux, malgré certaines critiques de détails, présente un bon ensemble^ ayant tiré excellent parti de terres de bonne Sologne. ,

La ferme de la Cotte, offre l'exemple de tout ce qu'un homme actif, industrieux et ordonné, peut tirer dans la petite culture de terres moyennes du: Val.

Terres du Bourbonnais, de la Sologne et du Val ne peuvent évidemment concourir ensemble^ pas plus que là grande et la petite culture.

Si, faisant abstraction de ces premiers éléments, nous considérons uniquement les mérites personnels dés chefs de ces cultures, il semblerait que nous devions ranger les concurrents dans l'ordre suivant : MM. Quèvre, Marchand et Lefèbyfe.

Si votre Société, afin de rétablir Une égale balance dans l'attribution du.-prix consent à le scinder, nous le partagerions volontiers entre la grande et la petite culture en attribuant: une somme dé 300 francs et une médaille de vermeil à M. Quèvre et une somme de 200 francs et une médaillé de vermeil à M. Marchand.


128

Il serait injuste toutefois de ne pas récompenser l'excellent élevage de M. Lefebvre si bien compris, et donnant de si bons résultats, et nous vous proposons de lui attribuer une grande médaille d'argent, en exprimant le désir qu'il nous -fasse appel de nouveau à la prochaine attribution du prix Perrot, pour constater cl récompenser les excellents résultats qu'il ne-peut manquer d'obtenir en continuant à sa culture ses soins intelligents et assidus.


; ORIGINE

DE LA GOUTTIÈRE DE'CIRE

PRÉSENTÉE PAR LÉS QUATRE BARONS ORLÉANAIS

ET

LISTE DES FIEFS DE L'ÉVÊCHÉ D'ORLÉANS

(1292-1312)

Par M. CH. CUISSARD

Séances des 4-18 juillet 1902

Tous lés historiens d'Orléans rapportent que les quatre barons, qui portaient l'évêquo de cette ville, au jour dé son entrée solennelle (1), étaient tenus dé lui présenter,

(1) Mais je vo,is approcher quatre illustres personnes, Qui couvrent leurs blasons de diverses couronnes, Qui voulans succéder à ce clergé fameux Autant par le devoir que par de justes voeux,,, Ils offrent leurs respects, leurs bras et leurs épaules, Pour porter ce prélat, le plus parfait des Gaules.

L'Origine de la ville d'Orléans, ses singularitèz, entrée de Mëssiré Pierre du Cambout de Coislin. Orléans, HOTOT, 1666, p. 17. Cf. E. BIMBENET, Justice temporelle de l'Ëvêché d'Orléans, dans les Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, t VI, p. 35-67, où il examine la question des gouttières. — Le Nouvelliste dit Loiret, 5 mars 1864 et Suiv. : « Coutumes et redevances singulières de l'Orléanais, » par H. DÉ MÔNTEYREMAR. -


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chaque année,. une gouttière de cire du poids de deux cent treize livres et demie. Cette redevance semble : assez .bizarre; mais les circonstances, qui ont amené cette coutume, son origine, sa date, voilà autant de questions qui n'ont pu réunir l'accord complet de nos annalistes. Je vais essayer d'élucider cette question, en étudiant chacun des points admis ou controversés.

I. — Les redevances de cire ont été de tout temps d'une grande importance dans les églises. Les cérémonies du culte et les fêtes solennelles exigeaient beaucoup de cire : lësjseigneurs eux-mêmes on réclamaient aussi pour leurs usages journaliers. Deux exemples suffiront. Lorsque Menasses, évêque d'Orléans, abandonne, en 1171, aux frères de.l'Aumône, le moulin d'Ardrel avec ses dépendances, il spécifie que lui et ses successeurs recevraient, en échange, comme cens annuel, trois livres de cire àla fêle du 3 mai,,;(1)/En : 1440, les ventes de bo.s, dans la forêt d'Orléans, étaient faites àla charge, oitre les sommes convenues, de quelques livres de cire, estimée trois sols parisis la: livre (2). Du reste, tant dans la ville que dans la banlieue d'Orléans, aucun maitfê-cirier ne pouvait «; ouvrer, vendre etdébiter cire ouvrée, excepté aucloître Saiut-Aignah, sans la permission des doyen, chanoines et chapitre de la cathédrale », qui, en 1462, firent confirmer leurs antiques privilèges (3).

(1) « Itâ: quod nos sive successores, nostri episcopi, singulis

:anniSi in^festorià-^Gfucis de Maio, Mréjs:: inde censuâlës ceroe

libras habebimus. » LA.SAUssÀTE.annales..ecclesise AureL, p.477.

(•2) Ms. d'Orléans 133, p. 51 et 71.

(3) En .1600, les maîtres-ciriers d'Orléans étaient au nombre de sept :. "Jacques G-auret, Aignan Tliuê. .l'ehan Rebouville, Pierre Pr.edde, François Arnoult, Zachârie Gelier et Denis ''■Br.emoiii.^et.f^ four les chanoines

s'appelaitVBènjanTin Gaudet. Recueil A 2070 de la Bibl. d'Orléans, t. LI, pièce. 5, où. il est question de documents des années 1462, 1475, «78, 1488, 1492,1496,1499, 1573,1587, 1590 et 1599.


m

Il y avait des circonstances exceptionnelles où l'on faisait usage de la cire.

En 1435, la ville paya 7 sols à a Etienne le Paintre, pour 4 éeussons aux 4 cierges pour l'anniversaire de Jehanne la Pucelle, célébré en l'église Saint-Samson les surveille et veille de la Fête-Dieu, mercredi 15 et jeudi 16 juin (1). »

Dans les comptes de ville, on trouve les détails suivants :

« Payé 15 1. pour une présentacion de cyre ouvrée en une roelle pesant 100 1- faicte à M. S. Aignan, le 24 juin 1425, où estcomprinsel'ensainctedeladicte ville d'Orléans. — Payé 10 1. de lumignon pour ladicle roelle. — Payé 4 s. pour le fust en quoi elle a esté portée. — 8 d. pour la façon d'icelle roelle. — 12 s. pour 9 femmes qui ont aydé à faire la roelle. — Enfin 2 s. pour 2 pannonceaux es armes de la ville sur ladicte roelle (2). »

« Payé 1 quarteron de cire pour la roelle de s. Pol, laquelle plusieurs bonnes gens de la ville d'Orliens soustiennent et art (brûle) icelle roelle jour et nuit devant lymaige de Nostre-Dame (3). »

La roelle était donc, à Orléans, un pain de cire de forme circulaire et aplatie, qui, dans les processions solennelles, était porté sur un brancard, orné parfois de. panonceaux et de petits cierges allumés, et était offert à un sanctuaire ou à un saint vénéré, pour y être consacré à son honneur, soit dans sa forme entière de tranche cylindrique, soit après avoir été convertie en cierges pour le luminaire (4).

(1) Ms. 451 bis, t. III, p. 27. ■ (2) Ms. 451 Us, t. III, p. 80. •

(3) Compte de P. de Saint-Mesmin, 1391-1393. Archives municipales.

(4) En 1469, le chanoine Jean Gornillëau commandait à Jacquet-Ponceau, marchand ciergier d'Orléans, ;■ un gros cierge de 140 livres que Louis XI qui en avait' donné l'ordre voulait


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De la roelle se rapprochait la gouttière présentée à l'évêque par les barons.

Jacques Binet, mort le 23 juillet 1584, disait : « Durant le cours de mes études à Orléans, en 1550, on appelle ce que l'on présente ainsi, les gouttières, parce qu'à mon advis, ces figures faites de cire, longues et plates, ont quelque forme de gouttières pour les ais qui sont dessoubs et aux deux costez desdites figures de cire. Dans ma jeunesse, le gentilhomme qui présentoit la gouttière avoit une corde au col; mais j'en ai vu un autre, marchant devant ceux qui portaient les gouttières, il tenoit une corde en la main attachée à là gouttière (1). »

Suivant Polluche, la gouttière « était une caisse de bois longue et étroite, remplie autrefois de cire, mais aujourd'hui couverte de cire sur sa surface seulement. A la gouttière était attaché un cordeau de chanvre ou une

être déposé devant l'image miraculeuse. JARRY, Histoire de Cléry, p. .134. .

En 1478, le roi fait offrir à Cléry un cierge de 170 1. et un autre de 140 1. pour Anne de France, dame de Beaujeu, sa fille. Le poids des cierges ainsi offerts était souvent celui de la personne pour qui l'on en faisait hommage. Cf. DOOET D'AI;CQ, Comptes de VHôlel des Rois de France, aux xiye et xve siècles,, p. 356, 359. — Louis XI avait donné aux Dominicains d'Arras un cierge de 152 1. qui faisaient le poids de son corps (Variétés historiques, par BOUCHER D'ARGIS, t. I, p. 136.) Un premier cierge donné pour Anne de France à Cléry .en 1466 alors qu'elle avait 4, ans pesait 45 1. '

e II y avoit en la dicte église un gros cierge de cire à fleurs qui estoit suspendu lequel rnouvoit de lui-mesme par des fois avec un grand bruit qui estoit un tesmo.îgnage évident d'un miracle s. LE MAIRE, partie II, p. 124, in-4®,; Egspilly, Diciionn ; JARRY, p. 119.

Grand Cierge de vuxx livres de cire, voué par Gaston pu LYON, senéekal de Toulouse. MONTEIL, Histoire des Français, t. ïl, p, 436, note .41.

(1) Ms...434, t. H, p. 158-459. i


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sangle dont le bout était tenu par le gentilhomme qui ïa présentait (1). »

La cérémonie de la présentation avait lieu le « deuxième jour de may, veiile^de la Sainçtè-Croix. En ce jour, lorsqu'on commence le cantique Magnificat des premières vespres de la feste, les barons doivent se présenter les uns après les autres à la porte roiale du bas de l'église de Saîncte-Croix et, de là, passant par le milieu du choeur d'icelle, ils vont à l'autel, où, l'ayant baisé avec révérence, ils offrent à Dieu en hommage chacun la quantité de 213 livres et demie de cire jaune, en une forme de gouttière de bois, à laquelle est attaché un cordeau, tenu par le seigneur baron offrant, avec un cierge de même cire, du poids de. deux livres et demie, et une paire de gands blancs (2). s x .

Cet usage ne pouvait manquer d'exciter i'étonnement des étrangers, et Crolnitz, qui visita notre ville en 1631, croyait ingénument que c'était un cercueil qu'on portait devant le gentilhomme présentateur (3).

II. — L'origine de cette redevance singulière est assez curieuse (4), Voici la légende :

| 1. —-Quatre chevaliers Orléanais, étant allés àla çroi/l)

çroi/l) sur l'offrande de cire appelée les Goutières. Orléans, ROUZEAU, 4734, 3 op. in.*8.

(2) Jacques GTJYON, La solennelle et joyeuse entrée des Evesqu.es,d'Orléans en lemr ■église, Orléans., Borde, 1648, in~8..

(3) s Quotannis 3 die Maji ibi solemnitas mira videtur. Quatuor barones prôcessione solemni funem brachio, olim collo, appensum singuli habent ; procedunt mambus candelam ceream per templum portantes, .quam ad altare postea sistuat. His fer-etruai pi*8efertur,,ac si cadayer demeïtui intus quod sepulturse tra-r dendum, » Ulysses Belgico-Galliçus, Leyde, 1631, p.. 223,

(4) LE BRUN DES IIARETTES, dans ses Voyages liturgiques, P. 181, disait, à propos de ces gouttières : « Je ne m'amuserai point à rapporter ici la tradition fabuleuse du.peuple sur eelav «


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sade, furent faits prisonniers parles Turcs, et, pour venger les coups hardis qu'avait frappés leur vaillante épée, le sultan les condamna à être pendus aux gouttières de la ville. La nuit qui précéda l'exécution de la fatale sentence, c'était la veille du 3 mai, les pieux croisés se souvinrent que le diocèse d'Orléans célébrait en ce moment■■la-fêl.e anniversaire de l'Invention de la Sainte Croix, fêle où saint Euverle, consacrant la nouvelle basilique qu'il venait de construire, vit Une main étendue sur l'édifice et le bénissant par trois fois. Des cérémonies imposantes rappelaient chaque année la mémoire de ce double événement. Touchés par une inspiration, divine, les chevaliers promirent d'offrir à l'église de Sainte-Croix une gouttière de cire, si, délivrés de leur prison, ils échappaient à la mort cruelle qui les menaçait. La prière terminée et ce voeu juré solennellement par l'invocation du Dieu mort sur le Golgotha, ils s'endormirent pleins de confiance. Quelle ne fut pasj leur surprise ! Au réveil, ils se trouvèrent transportés miraculeusement à Orléans. Fidèles à leur voeu, ils l'accomplirent avec un grand bonheur et leurs successeurs, par devoir de reconnaissance, ne manquèrent pas d'offrir chaque année, à pareil jour, une gouttière de cire pesant 213 livres et demie (l).

Merula, qui visita la France et publia son grand ouvrage en 1621, dit : « J'ajouterai une aventure qui paraît excéder les limites de la croyance. On raconte que deux chrétiens furent faits autrefois captifs par les Turcs: les infidèles les avaient, condamnés à mort et on les avait enfermés dans de grands coffres excessivement solides. La veille du jour où ils devaient subir leur supplice, s'étant recommandés instamment aux reliques de la sainte Croix, conservées dans la ville d'Orléans, d'après la tradition,

(4) LA. SA.ussAYE,.Aîz?MZe.s ecclesissAurel.., p. 477.


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ils furent tout à coup transportés par les airs, conjointement avec leur coffre, jusque dans cette cité et déposés à l'intérieur de l'église de Sainte-Croix, Bientôt les cloches s'étant mises à sonner d'elles-mêmes, les habitants s'assemblent, on aperçut les coffres placés devant l'autel. En les ouvrant, on en vit sortir les deux captifs qui se croyaient encore chez les Turcs et sur le point de subir le dernier supplice. La chose étant connue, les deux chrétiens firent voeu d'offrir chaque année deux cylindres (canales) pleins de cire de la même dimension que les coffres. Je ne me charge pas de soutenir ce miracle; mais j'ai positivement vu faire l'offrande le 2 mal, veille de la fête de la sainte Croix par les héritiers que le voeu de leurs ancêtres obligeait à agir ainsi (1). »

Telle est l'explication généralement admise de l'offrande annuelle des gouttières ; mais les noms de ces chevaliers, l'année où s'accomplit ce miracle, le miracle lui-même sont autant de problèmes qu'aucun document positif ne vient expliquer.

Le premier témoignage que j'aie pu trouver est celuide J, Binet, déjà cité. Ce personnage expose toutes les opinions qui ont été développées par la suite dés temps. Je reproduirai ses paroles dans leur entier.

« J'ay ouy dire que cesté présentation avoit esté fondée par certains barons du diocèse d'Orléans, lesquels, estans captifs entre les mescréans, furent miraculeusement délivrez. On nous monstre quelque vieille peinture, enlaquellè je vois quelques hommes comme à travers de quelques treillis de prison. Toutiefois, pour le laps de temps, je ne

(t) Meruloe Gosmographioe generdlis lïbrï très, item- Géographie particularis librilV, 1621p. 383. — Ce récit fut reproduit par Jodoeus Sincerus, Itinerarium Gallias, 1649, p. 29, où se trouve une curieuse description d'Orléans avec un plan de la ville. — Au dix-septième siècle, deux seigneurs . seulement' payaient la gouttière, le troisième versait une. somme d'argent.

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iâe —..

suis mémoràtif s'ir y avoit quelques escriptures, qui déclarassent le miracle et si, à la vérité-, ceste peinture avoit esté faite à cette intention. Depuis quelques années, un bon seigneur, conseiller d'Orléans., m'a! fait ce bien, entre plusieurs autres, de m'avoir fait voir pour quelque temps un eayer escript à la main, venu d'une des anciennes maisons d'Orléans, auquel cayer, escript il y a bien longtemps, estoit parlé de la délivrance desdis seigneurs. Du temps que cela fut escript, éstoient détenteurs des seigneuries, hypothéquées à ladite présentation des gouttières, Mgr le duc d'Orléans, à cause d'jYèvre le chasteau, le seigneur de Sully-sur-Loire, qui est à présent en la maison de M. le duc de la TrimouiJle, le seigneur d'Aschères et Rougemont, et Je seigneur de Gheray, alias Cheze, lequel à présent paye ou bien présente, le second jour de may, deux desdites gouttières. C'est possible de la corde jadis portée au col des barons, qu'aucuns ont pris occasion dépenser que e'estoit comme amende honorable, faite pour le crime de félonnie commis par les anciens seigneurs desdifes terres. Ce qui a esté plus tost cru par quelques hommes de lettres, depuis l'an 1520, que les livres de la nouvelle doctrine commencèrent estre secrètement semez en l'Université d'Orléans, que non pas le miracle, qui avoit esté tenu par le passé pour tout certain par le peuple comme a encores depuis esté tenu et l'est encore par plusieurs (i). »

En résumé, les preuves alléguées par Binet sont des peintures ou tapisseries et un manuscrit, communiqué par Petau et appelé Rota Foftunoe. Au commencement du XVIe siècle, le miracle delà délivrance des barons était mis en suspicion* Il n'y avait donc pas à cette époque de document positif.

(1) Ms. 434, t. II, p; .158-159,


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L'annaliste La Saussaye. avoue humblement qu'il ne sait rien de bien certain. « D'après la commune renommée, dit-il, la tradition rapporte que ces quatre chevaliers étaient les barons de Sully, d'Yèvre-le-Châtel, de Gheray et d'Aschères et Rougemont. Et nous avons dans notre église des tapisseries qui reproduisent le fait, et le rite, par lequel les seigneurs offrent les gouttières, repose sur le témoignage de l'antiquité (1).»

On ne peut avoir plus de critique. La Saussaye se borne à constater la tradition, sans chercher à en fournir des preuves; il ajoute que rien n'empêche de croire que Dieu a pu opérer ce miracle à l'égard de nos barons, bien qu'il ne s'en trouve aucune mention dans les actes de nos évêques ou dans ceux du chapitre.

Quel vaste champ pour l'imagination ! L'occasion semblait trop belle pour ne pas être saisie avidement.

Symphorien Guyon (2), grand ami du merveilleux et historien sans critique, ne craignit pas d'affirmer hautement que le miracle de la délivrance des barons présentait une certitude absolue. Nous rapprenons, écrit-il, par l'ancienne tradition de nos pères, confirmée par les vieilles tapisseries de l'Église d'Orléans et par l'autorité d'un grave écrivain. Et aussitôt, il compose une magistrale dissertation, en trois points, dans laquelle il s'efforce de démontrer que le fait est possible, qu'il arriva et qu'il eut lieu sous saint Louis.

Je la résumerai en quelques mots.

(1) « Nib.il post cpmmunem famam et stromatum eeclesise nostraB piçturas et scripturas pro certo comperimus et quod ritus baronum offerentium quotannis stillicidia ceree proestationis antiquitate defenditur. » Annales ecctes. Aiireh, 1. I, § 11, p. 13, etl. X, §41 et 42, p. 477. . (2) Histoire d'Orléans^ 2e partie, p< 45-52(


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L'impossibilité du fait serait la négation absolue de la puissance diyinevfOr le doUte même est inadmissible: TAncien et lè^Nouveau Testament nous en fournissent dès preuves. Le prophète Habacuc et le diacre Philippe furent transportés miraculeusement d'un lieu eii un autre. D'ailleurs,: sans aller chercher, des témoignages aussi éloignésiiitotre histoire locale nous ei fournit deux. En 1035, un homme, détenu injustement dans les prisons du seigneur de Sully, se vit miracu eusement délivré,, après avoir invoqué la protection de saint Benoît (1). UniOrléanais, -deyôt à saint Raphaël, se rendant un jour ràrSaint-Jàcquês ;de Gomposlellé, :fut, sauvé d'un grand danger par son angélique protecteur (2); puis, après avoir accompli son pèlerinage, il fut transporté à Orléans en un instant par l'archange,

y?-.Enfin:,, ipreuye^plus manifeste,- îès:i croisés eux-mêmes Réprouvèrent ce bienfait. Le seigneur de Bacquoville, en Normandie, ayant été fait prisonnier en Hongrie, où il s'était rendu pourcombaitre les 1 infidèles, fut délivré et transporté dans sapatrie, grâce, à la protection de saint Julien,::dont% avait invoqué lé. noniv(3;.! Les seigneurs d'Eppes et de Màrchois étaient allés à la croisade avec saint Louis; ; sur le point d'avoir la tête tranchée, ils firent un voeu: à la Sainte Vierge qui les ramena sur le champ dans ieurpays, en un lieu nomme depuis NotreDame de Liesse:,: où par reconnaissance ils bâtirent une -chapelle devenue célèbre (4).

"(1) Miracles de Saint Benoit, édit. de .Certain, p. 360.

- (2) PelrusdeNatolibus,Catalogussanclorum,fol. 105, édit. ISOi. ■-,■ -;(3) Bellefûrest, LUnerarium Hxmgfirxai: cité par Richéome, .dans son Pèlerin âe'Lorelle.

T (4) Annales Jàc. Bosii, Histoire de Vordre militaire de SaintJean-de-Jérusàlem, publiée par BÛISSAT, 1.1. p. 29. . -Oulit dans les. Miracula S. Benedicli, p. 188, édit. de Certain, que quatre chefs de croisés furent délivrés à la première croisade par l'invocation,de saint Michel. Ce récit a peut-èlre inspiré la degétide orléanaisë, ; :'"':"


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Or, sf le fait put avoir lieu en laveur dé quelques per-, sonnes, pourquoi ce même prodige n'âiïrai.t-il pas été renouvelé pour les chevaliers Orléanais? ,:

| 2. — A cet•.argument, qui né mérite aucune discussion, Symphôfien Guyron ajouté le témoignage des anciennes tapisseries.de la Cathédrale,

Nos églises possédaient de magnifiques tapisseries dont elles ont été dépouillées par lesmalheUrs dès temps. Dés inventaires, dressés en 1789, constatent que Sâint-PierreLentin et Sainte-Catherine en conservaient de très belles dans leurs trésors. Mais celles deSainte-Croix dépassaient en richesse toutes les autres. Elles se trouvaient dans le choeur et:servaient d'ornements aux stalles des clianoines. -

On y voya.it, d'un côté, célles^qu'avait données Barthélémy de Gïugny, chanoine d'Orléans et prieur de SaintLaurent dés.Orgérils (-1). Ces tapisseries, qui paraissaient être d'une fabrique de Flandre et qui pouvaient passer., pour, belles, eu égard au temps oït elles avaient été faites, ■ contenaient l'accomplissement des figurés ; de l'Ancien Testament par l'avènement du, Sauveur, ce. qui était

(1) « Ses armes sont d'azur à deux:clefs adossées, les anneaux en losanges; po.mmetés enlacés d'or, Soit pleines, soit brisées ou jointes à celles des alliances de sa famille illustrée d'un cardinal,, et d'un évèque de Thérouanue, puis de Poitiers (Cf.; Gâllia christ.,_ t. Il, coî. lSOl) et de laquelle sont iesseigneurs.de Saint-André, d*Aysy,.-de'G"rign-o"ii et d'Àrcy. On. trouve ces mêmes:armes à une maison du clôistre, la première en entrant par la rue de. la Biche, où demeurait notre chanoine et qu'il,avait fait bâtir. On lesiy voit en pierre, peintes sur les cheminées, sur les vitres et jusqu'aux.girouettes. Elles .sont encore sculptées à un des piliefs. d'une pétitê;;«arcade,.près la chapèllê,:,du Saint-Esprit au grand'; Cimetière, où il fut enterré le 12 mars,1518, » Ms;; 461 bis, t. I, p. 266. —Je n'ai point trouvé son épitaphe dans lé Recueil des Inscriptions du cimetière.


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représenté en différents tableaux, partagés en sept pièces, quirestent:de huit, faisant autrefois toute la tenture. La huitième fut perdue dans les guerres de -religion et portée à Reims où elle se voyait encore au siècle dernier, parmi les tapisseries, de laCathédrale. Sur la première pièce, on lisait les vers -suivants :

Mil cinq cens douze, ceste tapisserie Fùst achevée, selon la prophétie . ^ !, Des «aincts prophètes, et qui, en la, pratique, Deux figures dû Testament antique Y trouvera, préfigurant comment •",:""■"' Dêvoit venir le nouveau Testament. De cil qui l'a fait faire ayez mémoire, Priant à Dieu qu'il lui donne sa" gloire (1).

Ces tapisseries, qui n'offrent qu'un intérêt secondaire, avaient pour pendant cinq autres, reproduisant une page de notre histoire'-ecclésiastique^ ëéllé de nos barons Orléanais. :i

r La première représentait là prise dé plusieurs chevaliers : par' les. Turcs. -; , • , ; iTroîs dé Ces derniers avaient un turban et le quatrième portait un étendard avec le croissant; Sur son hoéqueton étaient écrits ces mots : Gravis Ferrâgutl Au milieu dé la pièce se-trouvaient les armes d'un duc, qu'entourait le collier de l^Qrdre de Saint-Michel, A l'extrémité se voyait une femme, tenant par la main un petit enfant, « à la , tête^duqUélyehfant-et au bas de sa rôbè; on lisait les noms du peintre; et du tapissier », suivant Le Maire (2), qui

; (.1) Barthélémy de Clugny en [fit ^présent à la cathédrale, le 12 mars 15i3,.;Dans la-première piècevbn;.I:e voyait représenté à genoux, en habit,de choeur, revêtu d'une soutane rouge et d'un surplis. La; couleur, rouge était alors en usage pour tous les membres dCChàpiti'è, soit dignitaires, soit; simples chanoines et jusqu'aux enfants de choeur, qui seuls l'ont conservée de nos ,j0ùrs;:' :"',,;-:.:' 1' \ ."vc^'f /■'"'''":. ;"-.

; (2) Antiquiléz de l'Eglise et diocèse d'Orléans, & partie, p. 5664. !


—,;--141 — : ;

malheureusement né lés donne pas. L'avôêât Chollèt (1) dit âU contraire': « Autant que lé permettent lès lettres non distinctes, au dos dé l'enfant est écrit en llaUt : JPaier lea • au bas : Mater ufsa-, etj sur sa manche : Filius. L'inscription portait lés vers suivants :

; Les'barons francôys très chrêstiens Furent en la payenne ville . Menez par plus de quatre inillé . Tant infidèles que payons. ,.

Dans la seconde pièce, les barons paraissent devant le juge gui les condamne à mort:

Comme les bons, barons France ; >:;. ... Sont devant le juge des loix . ;;

Payënnes et n'ont espérance, --

De salut que la vraye dl'oix.

Ces deux.premières pièèês, cousues ensemble et placées au-dessus du trône épiseopal, pour; cadrer avec les tapis„ séries dé M. Bs deClugnyv:remplacaient cellequi avait été perdue.

La troisième en assez mauvais état, disait Polluche (2), « prête à périr dans le fonds d'un garde-meuble, Qu'on l'a reléguée, représentait, deux sujets : D'un côté;, les barons, dans Une prison fermée d'une gTilie, dorment enchaînés et étendus par terre • dé l'autre, ils sont déli(1)

déli(1) du. sieur -Chôïèt, advScat, publiez /pour Mêssifè: Maximilian de IBéthune; duc de Sullyj pair et inafëschâl de France; contre Nicolas de Refz, conseiller du royen ses conseils, évesqùe d'Orléans,' s. 1., 1640.:—: Mémoire louchant les factums du SîêUr Chàliëty^M M. 1 L. H. s,T., 1610, Tous.ces" fàetûnis,; qui forment un grès ^Ôlùmèin-i;;Recueil A,;S070i t. ïiLJâvâiéht pouf but dé défendre lé duc de.Sully qui refusait de payer à t'évêqùe d'Orléans sa redevance annuelle de gouttière. L'auteur y montre une grande connaissance des lois, mais une très faible critique historique. '' -. ;• •

(2)-Ôp.dt,.p;a ; .■-;- .


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vrés et transportés miraculeusement en l'église d'Orléans, elle peintre les montre à genoux devant le grand autel de la basilique, remerciant Dieu de leur délivrance :

Les barons furent abbattus Du sommeil du soir grandement, Que le grand Roy du firmament Y voulut montrer ses vertus.

Tous quatre liez de liens En prison un soir reposèrent Et le lendemain se trouvèrent Dedans Saincte Croix d'Oriiens.

; Ces trois tapisseries ne portent aucune date; mais le collier de l'Ordre de Saint-Michel, qu'on y voit, indique qu'elles sont postérieures à 1469 ; les armoiries du milieu donnent le nom du personnage qui les fit faire et en gratifia la cathédrale. C'était non pas le due d'Orléans, depuis Louis XII, mais Jean II, duc de Bourbon et d'Auvergne, comte deGlermont, surnommé le Bon, qui mourut en 1448. Los quatrième et cinquième pièces différaient beaucoup des précédentes. « Lès premières, disait Cholet, étaient anciennes, belles, riches et bien travaillées $ la lettre en était rouge sur fond blanc au haut de la tapisserie, tandis que les autres, nouvelles et mal faites, ont une lettre commune, blanche sur fond rouge au bas de la tapisserie. y> Elles représentaient les barons portant les gouttières de cire et le miracle arrivé, lorsque saint Euverle vif une main bénissant la nouvelle basilique. Ces tapisseries furent faites sur Tordre de La Saussaye, en 1598, qui les donna à la cathédrale, « sur ce qu'aucuns de MM. les chanoines disaient que, lorsque l'église fut pillée le 2 mai 1563, il y avait cinq tapisseries, do:it on n'a pu recouvrer que les anciennes, d'après Le Maire. » On peut croire que ces pièces, dues à la générosité du doyen, reproduisaient cellessqui avaient été perdues.


Ï43 -.- ,■

Telle est la tradition des tapisseries. Leur témoignage n'apporte pas une preuve bien convaincante, puisqu'elles ne remontent qu'à la fin du xvè et au commencement du xvie siècle. Elles conservent une pieuse croyance préexistant à l'époque où elles furent composées.;;

I 3. —-J'aborde enfin le dernier argument qui a toujours été regardé comme le ;plus important et offrant un témoignage irrécusable. Il est fourni par un ."manuscrit,-, ayant appartenu à Petâu, qui a pour titre : Rota Fortunoi. On y lit le fait suivarit : « Cinq frères chevaliers, du diocèse d'Orléans, partirent à là croisade, et, un jour, au milieu de la mêlée, se voyant enveloppés dé nombreux ennemis, firent voeu, s'ils triomphaient, d'offrir chaque année, à l'église de Sainte-Croix, cinq chevaux de cire, en souvenir de leur victoire (1);. «Ce récit ;s'éloigueunpeu de la tradition générale; les chevaliers sont cinq et non pas quatre; ils.sont frères. ;0n ne dit pas qu'ils soient condamnés-à mort et sur le point d'être,exécutés; enfin ils promettent un cheval de cire au lieu d'une gouttière. On ne voit pas que les barons Orléanais aient été transportés miraculeusement à Orléans le 3 mai/

Et quelle est la valeur de ce Manuscrit? à quelle époque remonte-t-il ? —-Poilu che disait que c'était un pur roman ; l'auteur des Mémoires contre les factupis.de Cholet avouait qu'il ne renfermait que des fableSv Longtemps j'ai cherché moi-même ce document. Je l'ai trouvé à la Bibliothèque nationale.

La Roue de la. Fortune est un roman généalogique

(1) «. :Quinqùe fratres milites dicëcesis Aureliaùènsis, in parti-bus transmarinis, inimicis cireurndati, voverunt Sançta? Cruçi Aùrelianensi, quod si possent habere.victôriam de inimicis. quolibet anno, offerrênt ecclesise S. ÇruGis:quinque,equos..cerëo.s ad morem equorum cummilitibus armatis. Votofacto, habùérùht victoriâm. »

p. 89. ■' ':: -:X '.';--"-.


__ 144 == ;

forgé^dê toutes,pièces par un faussaire ignorant, qui voulait flatter la vânitéde plusieurs dés grands de la maison de Bourgogne et liés provinces voisines. Il contient une sorte d'histoire delà maison de Gfàncei, que sâiiit François ; d'Assise aufait apportée en'France. Lé fond en venait, uisait-onV d'une certaine; Adeiine, fille du comte deLàngrès, reine de Jérusalem et duchesse d'Orléans (1), et des additions y auraient été faites par Girard dé Hautgué, grand archidiacre de Lahgres, fils de Pierre, dit liàuregard ;(2v#yicomte d'Orléans1.;

Voici le jugement qu'en porté M- L- Delisle : « Ni le corps de la Chronique, ni les prétendues additions ne me. paraissent mériter la moindre confiance. Tout doit avoir "été fabriquera;.une époque.Stssez^ récente, la fin du xve;sléele ou plus "probablement encore la première moitié du xvr 3 siècle (3)', %

(l),ê Adelina, fllia-cônlitis Lingôhénsis, yègina Hiêrlisàlëm et dùchissa AurëL, ,hùhè:librum primo;coïnposuit et.quasdam his= tpriàë"; ântiquas ;ap|3psuit ante IïLcarnatieJnem et post ;, anno Domini çehtesimô regnavit Adelina pfsëdietà. Deinde Girardus de Alto, Vado jùxta Vilëyûni (Villës-sur-Tillë, Côlë-d'Or), magnùs archidiaconus Eingônënsis, in utroqùéjurë professus, iâni cahononico quâm civilij.ftancellarius Frahpiaî, fllius Pétri dicti.Malregard,;yicècQmitis:;Aùïél.,, et Johanuesldë=y%uris juxta Chalançeium (Haute-Marne), episcopus Groecorum, qùasdam historias addiderùht ânno Domini mlllesimo dùcêhtësiihô vicesimo. » P. 50-56.

,(2) Pierre de Méung, dit Mauregard, -. seigneur de Mèung et vicomte d'Orléans, était fils de Jean;dé. Meung, premier seigneur connu de.Meung et vivait sous Hugues Gapet. Il fut un persécuteur de l'Ëglise; aussi'sb.nfehâteau et sa châtelleiïiefurisnt-iîs confisqués et unis au domaine derEvêché. Il eut -'pour fils Albert de Méuhg, dit Mauregard, qui. n'est plus dit seigneur c.e Meung, mais seigneur de Chéré,. vicomte d'Orléans. Cf. Hubert, Ms. 436, t. I, p. 162 et t. IlV pfiyâ -V. '-r ,.;"-

.-, ^Histoire ilitîçrMre de la France j,î,:3pCnl, p. 3(37-3^8. — Les seigneurs dé GtaMcey étaient censés descendre dés viconitës d'OilôânSj dont l'unid'eùx était Pierre de Mëiihg. Le fils d'Auelihé, élu roi, fonda les .chanoines de l'église d'Orléans. Voilà comment


- 145 '-ri

Le manuscrit avec son récit,- les tapisseries avec leurs;: peintures appartiennent donc à la même époque et leur inspiration à été puisée à là même source, i'imagination, car la tradition aUfait laissé quelques traces dans nos Annales historiques (1).

§ 4. — Enfin, une troisième opinion n'ôlïfe pas une plus grande garantie d'authenticité.

Qu'on ÔUvre tous les dictionnaires français au mot « gouttière» et on en lira l'origine suivante : «Piècedeciré blanche, cfeUse eu forme de bière, que les.quatre barons de l'éveché d'Orléans. "pr.esent.ep-t chaque année dans l'église de Sainte^Croix d'Orléans,Ta veille dè; l'Invention de la Sainte Croix, comme uUë espèce d'amende honorable du meUïtre dé Ferry de Lorraine, évêquè d'Orléans, commis; en 1229 par ces barons, » Cette définition, avec toutes ses erreurs dé date et de circonstances, énoncée pour la première fois par Richelèt, en 1727,aété répfô^ duite mot à mot par tous les dictionnaires et '^encyclopédies dé nos jours.

Or, il faut lire d'abord 1299^ « :ÎSn Cest àii^ 1299, Ferry, évesqué d Orliens, fu occis dun chevalier, lequel, si corne Ion disôit, àvôit sa fille corrompu, laquelle estoit par avant vierge.. » La Chronique âé-Èaini-Bénis (2), qui s'exprime ainsi, se; borne à reproduire .■Guillaume, dé; Nangis (3). Mais, ajoute Dèsfrichés, en ses notes manus^

l'auteur de la Rota fortunée, qui était venu à Orléans, trouva l'occasion d'expliquer la redevance dês.igoùttièrës,. qu'il appelle, chevaux de cire,

(1) L'auteur du Ms. 392, fol. 12-v, constate que ces croyances, sont le fait du petit nombre, et que lapins commune opinion est; toute différente.

(2) Recueil dés Historiens de France, t. XX, p.:666,,,

(3) M.y'iiïd., p. 666, et t. XXI, p.. 18. Cette opinion n'a,pa^ été admise" par tous. La Gallia c risi. dit, t. "v"lïl, coi. 1470°


_:;. _ 146 — --V

criles sur Le Maire (1), « cette chronique en fait mention légèrement, attendu que la cause de cet assassinat étoit scandaleuse et que les écrivains de ce temps-là n'eussent osé;en faire mentiop en leurs livresVïéé.s vices étant alors bien plus abhorrés qu'ils ne le sont à/présent, et c'est la cause que l'on fait semblant encore d'ignorer d'où vient la présentation des gouttières de cire; n'y aiant aucun : tilrèqni en fasse^mention, ains seulement des déclarations d'hipothèques .des seigneurs détempteurs des seigneuries, que possédoient lors ceux qui firent cèlassassinat, qui ne fut^pqursuivi sinon que civilement;ét,;la peine de mort changée en amende;honorable et tributaire (2), comme on le sç'àit assés par tradition ; c'est chercher midi à quatorze;heures:que;d'en donner d'autresjraisons. » , ;Ce),>raisonnenTent-;n'a aucune valè;ùp;; la présentation des gouttières avait lieu avant 1299 et le meurtre n'ayant été ..commis, sllle fut, que par un seul baron, on nevoit, pas pourquoi lés/trois autres auraient été condamnés à la '.mérhé;peine.';'!::".-S:--''--;': ."-^""^v';-', '■

Enfin, Golnitz, avance que cette rédevance de cire et celte cérémoniesont une réparation.d'Injures faites à un

«Honnulli ocëisuhi. volunt die 4 junii4299ia topa.'cha de Cherai, cujus-filiam puellàm corrupeiat, cujusqùe terra? census ob hoc dupliçalus est. 'Primus,quod-sciam, rem actam in vulgus sparsit, G, Nangius. Hune secutus est Nicolaùs Gillius. Sunt tamen qui

,de.hoO:,diibilant:; sunt et qui proefracte negant. SerjulLus,est22:juL in eccîi'sia Béllipfaii,: diôcesis TuKeiïsls; \De eo in necrologio B. Mari*, de Nemore : Die 12 jun , obitusD. Ferrici. nati ducis

. Lolharingiaî et episçopi Aurelianensis. »,Çf,.D. CALMET, Histoire de Lorraine, t. II, p. 346. - j;.;'

'= '-(î)-:Ms. 431,-p^BSO; À': Desfriches naqùij«én 1570

(2)'L'auteur fait peut être allusion à. la mort du sous doyen de Sainte-Croix, Archambaud, qui fut tué par les seigneurs de Neuvy, vers l'année. 1133 Les meurtriers, furent forcés de se reconnaître vassaux des.néVeux du défuntVi|f. D'A thery, Spiciïeg. t.;VIII, p/177 ; t.;-^J;p; 601. :"^].:f'V-


^-:147wV-.'

évêque d'Orléans : c'est une opinion qu'il a entendue dans cette ville (1). ■■■';'■''■'"■'.

III. — Mais si tous les témoignages,; apportés pour expliquer l'origine des gouttières et remontant, à la fin du xve siècle, nç reposent sur aucun fondement sérieux, les dates concorderont peut-être mieux et présenteront une certitude sinon absolue, du moins plausible:. Ici encore on ne trouve aucune certitude. '.: ■-■".', Je laisse do côté le sentiment de l'avocat Gholét, qui prétend que la délivrance des barons eut lieu sous Tépiscopat de saint Eùverle; Jean Borde (2) la adopté sans aucune hésitation.

L?opinion commune est que le miracle eut lieu du temps delà première croisade de saint Louis, 12S0. Ainsi pensent Symphorien Guyon, Robert Cousin (3) et Lucliet (4). En effet, Guillaume de Bussy, évêque d'OrCi) «Sunt alii qui dicunt his.1V barotiibus cum episcopo . Aurelianensi litëm fuisse de aliq.uajufis.dictionè ; quibus cum episcopus insùlentius quam ferré potuèfûnt respbndisèet, jurgia et vefba invicem mixta, quibus accesserunt verbera et plagse, quas episcopus devoravit bene multas. Hase causa est perpétua? hujus proeessionis, in memoiiam ut barones et eorum postera, singulis annis nefas hoc testentur, conditione adjecta, ut, si gens illa ëmoriatur, succédant illi in prasstànda bac cëfémonia, qui baroiiuniinbonasuccésserunt; quô.dët.hactenus est observatùni. » 025. cit.; p. 223-231. : ; ;-

(2) «Les barons furent, pris par les Infidèles, en la ville de Masoùrë, environ l'an 386 du temps de Saint-Euverte, » Histoire des privilèges des Evesquesd'Orléans, p. 1, édition 1707.

(3) Robert Cousin, notaire et.juge delà Ferté-Hubert, est l'auteur d'un manuscrit ayant pour titre :. Narrations et mémoires de l'origine et progrès des Eeauvilliers. « Cet ouvrage, dit Polluche [Op. cit.,-p. Il), est rempli de fautésèf d'ànachronismès si grossiers, qu'il est aisé, de voir que R., Cousin était.Un vrai conteur de fables. »

(4; Histoire d'Orléans, p, 217-222. — L'auteur ne discute pas il se contente de citer l'opinion commune. ■'■';' -',


-;V- - i4S —

léans, prit part à cette croisade, et comme les vassaux étaient obligés do suivre leurs seigneurs à l'armée,-on peut affirmer hautement que les seigneurs des terres obligées aux gouttières accompagnaient le prélat.

Il est certain que le seigneur d'Aschères, Gauthier de Nemours, suivit le roi à cette expédition, en qualité de chambellan; mais on ne voit pas qu'il ait couru d'autres dangers que saint Louis et Guillaume de Bussy. Quant au seigneur d'Yèvre-lc-Ghâtel, c'était le roi lui-même. Le seigneur de Sully ne prit pas part à la croisade; car on sait que Henri IL sire do ce lieu, épousait, en 1252, Perrenello de Joigny (1), et que le retour des croisés n'eut lieu qu'en -J2u3. Enfin, lo seigneur du Gheray se nommait Jean de Meung, archidiacre de Beauce. et o:i ne lit nulle part qu'il se soit croisé ; car les actes de l'Eglise d'Orléans, qui font mention de lui dans ae nombreux documents, n'auraient pas manqué de signaler le fait, suivant l'usage.

Donc il est impossible que le miracle ait eu lieu durant ceite croisade.

L'annaliste La Saussaye, s'appuyant sur la Rota Fortunce, plaçait l'événement à la quatrième croisade, vers 1201. Son sentiment fut suivi par le P. de Fontaines. Cet historien de l'Eglise gallicane dit : « Ce n'est qu'en tremblant sur la vérité et la vraisemblance du fait, que nous ferons mention des quatre ou cinq barons de l'Orléanais, qui avoient suivi le comte Louis de Blois à Constantinople et qui, à la journée d'Andrinople, reçurent une preuve signalée de la protection du ciel. Elle étoit, suivait! l'opinion commune à la province orléanase, la récompense de leur foy et le prix d'un voeu à Sainte-Croix d'Orléans (2). » Mais à cette croisade, le roi qui y prit part,

(1) Du BOUCHET, Maison de Courtenay, Preuves^ p. 33 et 34.

(2) ^X,p. 379.


— 149.--

était déjà seigneur d'Yèvre et ne put faire le voeu avec les autres seigneurs, qui peut-être; n'assistèrent pas à cette expédition, les historiens ne signalant que les noms de deux Orléanais (1).

Enfin, je terminerai en citant l'opinion du chanoine Hubert. « Il y a plus d'apparence que ce miracle soit arrivé aux premières croisades des François, qui furent en 1096, lorsque Godefroy de Bouillon partit avec presque tous les barons françois, entre lesquels estoient Raoul, sire de Baugency, et Amaury, comte de Montfort, que l'on estime avoir esté seigneur d'Yèvre-le-ChateL et avec eux les vassaux de l'évêché d'Orléans. L'on pourrait dire qu'il seroit arrivé aussi sous le règne de Louis VII, lorsque ce grand monarque en personne mena une multitude de François en Orient et que, s'estant rencontrée avec les ennemys de la foy, proche la rivière de Néandre, en Plirygie, une grande partie de ses soldats en ceste bataille demeurèrent sur la place, et une autre partie des plus considérables fut emmenée prisonnière. Guillaume de ïyr dit qu'en ceste journée périt la gloire des François, dont la vertu et le courage avaient paru jusque-là formidables aux Infidèles. — Mais s'il m'est permis de dire ce que j'en pense, j'incline plus pour la première croisade, parce que j'y vois quelques seigneurs des plus considérables du païs Orléannois (2). »

On ne peut -donc apporter aucun document certain, aucune date, pour soutenir la légende, qui fut admise pendant des siècles.

(1) Le Recueil des Historiens oççidentaua) des Croisades ne signale que Payen d'Orléans [et Guillaume Prunelé d'Orliens, t. III, p. 262, note 69 et p. .277.

(2) Ms. 436, t, I, fol. 116,


v; — 150 —

ySiV-,■-—-.':La; tradition aurait quelque valeur, si ce1 usage

;rétraît:i.parliculier -à l'Eglise d'Orléans et si, dans le prin:ctpey

prin:ctpey n'yavait"eu que quatre barons, qui fissent

l;offrande de circ,:etque ces barons fussent précisément

ceuxqui portent l'évèque au jour de son entrée solennelle.

l'Or, ni l'une ni-'l'autre de ces propositions ne peut se

Ksoulènm,,-.,': ,;;:;:

;(/;;f)âns ïaplupa;rt des Eglises de France, nous trouvons ïd;eyëémblàbfe Tous les ans. le seigneur de

;,Baug.ency :p>ésènte^i'à;-i.ofJét,toire, le jour de la Saint^Firmin,! un ciérgé,;ue cent livres pesant, « lequel appartient à l'évesque. FLe prince de Poix, le baron de Boues, le/châtelain de, Vinàcourt et le seigneur'de Piequigny, «^avouent; tenirOleur terre du bras de M. Saint Fir,min>;{X)v. ;)r:> , -y..

."alïugue|;aé;L^ chaque année trois cierges

■■f^^fyV^ê^ÛQ'^A^fgpuléme (^).

■ ;;:::@'uàtre:-;barons portaient l'évèque à?Âmocérre £ï lui /payaient annuellement chacun un gros cierge, dont le jpoids; variait suivantla valeur el'la couleur delà cire (3). ;: :Le -duc;de Savoie, comme comte de Baugey,, devait ;tous lés ans, ;au jour de la .Saint-Vincent, patron de 'l'église;de Mâcon, un bouclier: de,cire de cent livres, et .:ie^sieùr;:4e3ezzy,|un cierge de cinquante ïivres:,.,;à titre :-;d«;,yàssa:lilè;é'nvers l'évèque (4). Ëë bouclier approche .de |àjgtfuttièi'e-;

,;^-:OjjcLtre: seigneurs du diocèse de Meaux levaient porter l'éyêquê et offrir un cierge de cire jaune (S). . -

.;;.K(1) Antiquités de la ville d'Amiens, par A. DE LA MOBLIÈRE.

p;v^9-30:etp..51-52..^-- Cf. LA SAUSSAYE, Annales ecclesioe Aure■Mdnensis, ânnO 572,,1.111, c. 32. -'

ï;i(2) 3_:tàE-CoTJ4m,;Sistoire d'Angoulême, ch.15., -yi'IpjJ^yPENESïBfER,;Hfis diverses .espèces'dé noblesse, pl;";22"6. ■:-;--hfi|:':--P;."'é.iiI,BAiNT^titEN, Antiquilez deMâcon, p.: 158.M:. ;;:-;:.jô)'Fâctùms de'Gholet pour le sieur de Sully, a 24. ï


'■ .■ — 151 — :■:■■

-'" Les barons de D'ruy, Poysoux, Cours-les-Barres et Givry, remplissaient les. mêmes devoirs de;-vassaux., à l'égard de l'évèque de Nevers (1), et Je comte de Gien offrait annuellement, au même prélat, un cierge de cent livres, in recognitione domini feùdalis (2).

Il en était encore de même pour les églises dé Poitiers (3), et de S'ois_sons(i). ,

Lorsque l'évèque de Chartres traversait sa ville épis.copale, il était assis sur un siège magnifique, que portaient les quatre barons appelés « lés Chairiers NostreDame a, et cet usage se continua jusqu'en 1495 (S). Ces barons étaient les seigneurs d'Alluie, Auton, Brou, La Bazoche et Montmirail, qui payaient annuellement, à Notre-Dame, un cierge, pour reconnaître qu'ils étaient vassaux de l'évèque (6).

Enfin, le nombre des porteurs de l'évèque de Paris, qui était d'abord de quatorze, puis'de sept et de cinq,-fut réduit à quatre en 1250 : les seigneurs de Corbeil, Montlhéry, La Ferté-Alais et Montjay. Ils devaient en outre chacun; un cierge, qui variait de prix. En 1197, celui du seigneur de Montjay valait 10 sols; il fut successivement -de 20, 25, 45, 60 sols. En 1216, iifut réduit à 50 (7).

L'usage de porter l'évèque et de payer un cierge, au

(1) GUY GoQxHïAj&.'Histoire du Nivernais, fol: 84 et 153. .

(2) « Dominus episcopus débet habere tertiam partem de cereo comitis Nivernensis, qui.dicitur ponderarë sexaginta.libroe çeràe, anno 1287. —. Duas libras.ceraj virginea3 nobis et successoribus nostris solvere tenebitur cornes in recognitione domini feodalis, anno 1269 » dit Du C'ange, Vo. Cereus. -. . ■ ■

(3) BESLY, Histoire des Comtes du Poitou, p. 63, Preuves,

p.318. . ' .:.;-

(4) CHOLET, Factum pour le sieur de Sully, p. 25..

(5) G-0ÉRARD, Cartulaire de Chartres p. LXVII.

(6) ROOILLARD, Parthénie, ch. II, 2e partie, fol. 68 et,76. ■

(7) A. VALOIS, Notitia Galliarum, p. 403. ..:..':


— 152 —

jour de la fête du patron diocésain, n'était donc pas particulier à l'Eglise d'Orléans.

J'irai plus loin : les documents les plus anciens qu'il m'ait été permis de trouver, parient de six! gouttières.

D'après les comptes de régale pour l'année 1279, qui offrent le premier document connu, on voit qu'il a été acheté, pour l'Eglise d'Orléans, 148 livres 6 sols dêcire, sans tenir compte des douze cent soixante livres de cire qui sont dues pour les gouttières, prêter DL6//. Ix. cërae quae debentur pro gouteriis (i). Or, cette quantité suppose six gouttières.

Si l'on avance dans les mêmes comptes, on trouve, pour Tannée J321, la recette de cire suivante ; « Dé la goutière dou sire de Seuli, la veille de la Saincte-Croix en may, 213 1. et demie de cire. Des deux goutières de monseigneur Jehan de Saint-Brisson, icelle journée, 427 1. de cire. Delà goutière à la dame de la Grange-pour sa terre d'Auvilliers, icelle journée, 213 1. et ^demie de cire. De la goulière dou sire de Lignières, icelle journée, sept vingt livres. De la goutière de la royne Clémence pour le chasteau de Yèvre, la veille de Sainct Gouault, 213 1. et demie (2). »

Jehan de Saint-Brisson était fils de Perrette de Meung, qui devint dame du Cheré ou Cheray. par donation que lui fit son oncle, Jean de Meung, archidiacre en l'Église d'Orléans, seigneur du Cheré. Cette dame épousa Geoffroy de Saint-Brisson, choyalier, seigneur de Toury, Jean tenait donc de l'évoque deux fiefs : le Cheré, près de Meung, et Toury, en Sologne : aussi payait-il deux gouttières.

(1) Ms. 433, p. 1. ' i

(2)Id.,V.o.


— 1&3 —

Le fief d'Auvilliers devait le cierge de Sainte-Croix, d'après une pièce de 1298 (1), et Perrenelle de la Grange, femme de Geoffroy Pocquaire, mourut en 1323 et fut enterrée avec son mari dans l'église du prieuré de Flottin (2). Elle était aussi dame de Chailly.

Jean II de Lignières, baron de Méréville, était seigneur d'Aschères et Rougemont (3). Sa gouttière ne pesait que les deux tiers de celles des autres.

En résumé, au commencement du xive siècle, l'Eglise d'Orléans recevait six gouttières des seigneurs de Sully, du Cheré, de Toury, d'Auvilliers, d'Aschères et Rougemont, etd'Yèvre.

Ce ne sont donc plus les quatre barons traditionnels. Et le seigneur d'Yèvre- ne s'acquittait pas de son droit le même jour que les autres : c'était le 7 juin, jour de saint Gault, patron du pays. La même date se rencontre dans des actes authentiques du duc d'Orléans de 1393, 1399, 1405, 1410.1415 (4) et dans les comptes de baillis

(i) Guillaume de Beaune, seigneur de Auvilliers ou Hautvilliers, vivant vers l'an 1280, fit aveu à l'éyêque d'Orléans.: « Guillelinus de Belna tenet in f eùdum a domino episCOpo terrain de Altovillâri cum hospitibus suis pro sexta parte, cum domino Milone de Challiaco, canonieo Aurelianensi (chanoine en 1298 et mort en 1321, évêque d'Orléans) et est homo casatus et débet cereum Sanctse Crucis. » Ms. 436, t. I, p. 183 -v.

(2) Id.,.-p. 184.

(3) Gf., Annales de la société archéologique du Gâtinais, t. XIX, p. 61-65.

(i) « Le duc d'Orléans enjoint à son receveur de faire droit à la supplication de l'Évêque d'Orléans, contenait que, « corne entre les autres droiz et noblesses qui lui appartiennent à cause de son eveschié, il ait joy et use que nous (le due) à cause de nostre terre d'Yevre-le Ghastel lui soyons tenuz chàscun an la veille Saint-Gouault, à vespres, faire présenter en son église d'Orliens par ung chevalier une goutière de cire du poixde 213 livres et demie, i Archives Joursativault,^^ 3285, 3295, 3297s 334-4,


;■ "i;M.S;-';- .*- m-My'^

dés ànnééS;;1399, 1409 et 1439 (1).: En cette dernière année, la gouttière pesait 230 livres (2).

Etienne .Boutefour, lieutenant à Lorris, écrivait, en date du. lendemain de la Chandeleur 1376 (]3 février 1377), à Jean Barreau,* gouverneur d'Orléans, Ides,lettrés par lesquelles; «;'G^ au fief de

Auvilliers pour la cire qu'il debvoit chasctm an présenter la veille de la Saincte-Croix (3). »;

Enfin, dans une transaction/passée en présence de Viatre Blanchard, notaire à Orléans, le 22 mai 1531, entre Jean dé; Longueville, évêque/d'Orléans, et'Claude : dé; Béauyilliers, seigneur de là FèrtéTHubert et baron de Cheray, avec René de Beauvilliers, abbé de Selles, son frère, il est question de deux gouttières dues pour le Chèray |4). Guillaume de Pocourt (5), seigneur de Ghailljr, ne payait, en 1298, que la sixième partie de la gouttière.; ; : ;; . ,^.

1 V Tous eês détails, un peu long-s!;rnàis nécessaires, renversent la tradition commune aussi bien pour le nombre des barons; que pour le jour, de la présentation des gouttières (6), Cette double cérémonie devient donc une

(1) Ms-,433,;p. 40,,53 et 67. — Areh; départ. A 901, pour les années 4420-1423. , .'.: 4" ;'.'.■ ■-''

::--..^:g)M^^M,:m^... >/-^;v(3)

>/-^;v(3) op. cit., p. 18. :;;,-,,-.

(4) Note, manuscrite ajoutée à la: dissertation de Polfûche et tirée-déTétude dé Me Bourdellier.

(5) « Guillèlmus. de Pocourt .débet sextam partem ceroe S. Crucis cum magistro Milone de ChalliacOî canonico Aurelianensi, et cum GûiUëlmo,uiïo Pétri de Belna. » Ms. 394, 1.1, p. 30,4.

s ■■ (6) Onlit dans le récit de la solennelle entrée de Jean de Mont!moreney,;4e;:8;; février. 1358 : «' Subtuspôrtam claus.tri-, ibi unus miles pro,,Domino: jhqstro Rege seù* domino duce Aurelianensi propter, bâïoniam de Euvra càstrp et domin'us de Sulliaeo et doininus ; de Acliëriis et dolnihus de 'Magduiio et dominu.s de


_ 155; — ,

simple rédevance féodale ; carjb'évêque suzerain doit à son tour acquitter une petite dette de reconnaissance. En 1320, les comptes de régale indiquent lés sommes, suivantes-duès par Févêque : «'30 sols aux; gens du sirè de Seully, 30 sols aux gens de; la dame de la Grange, 30 sols à ceux de la royne Giémencey 60 sols à ceux du seigneur de Saint-Brisson et 24 sols auxgens dou sire de Linière, pour son droit qui Ihest deu, quant il rant la goutière de cire (8),( ». ' r:. ■■ ■'

L'offrande du seigneur d'Y^èvre exigeait d'autres droits. D'après un extrait d'un compté du domaine d'Orléans rendu par Jean Mahy, receveur, pour les années 1402 et 1403, lés dépenses étaient, les suivantes : « L'église Saincte-Croix d'Orléans pour une goutière de cire, pesant 213 livres et demie, deue çhascun an le jour de sainct

Lineriis debent pr.esentialiter intéresse. » Ms. 392, fol. 5. Il y avait donc cinq seigneurs. Dans le.niêrnë ms. p; 12, pour rentrée de révoqué.en 1632, on lit: «... Le bailly -dudit sieur Révérend envoyé (advêrtir par ung notaire royal assisté du procureur: dudit sieur les cinq (corrigé quatre) barons vassaux; Les cinq barons sont le. baron d'ievre. qui est le Roy notre slré, monseigneur le duc d'Orléans ou ' cëluy qui l'a par engagement, le baron de Cheray,;le" baron de Montpipeau.:(biffé), le JDaro.n d'Aschères et. Rougemorit et le baron de Sully (ajouté) à présent duc. a Dans le ms. 917, p. 17, on lit : « Ex vetëil. Cartulario ëççlesioe Àurelianensis, oui titulus. est : Forma receptiônis èpiscopi Aurêl. : quando. episcopus est s.ubtus'po.rtam claustri S, Aniani,: quoerit : Ubi est'miles pro Rege, ubi■■ estahiles Soliàci,;nM.est dominùs d'A chéris,.-ubi est do minus, dg-Mâgduno, ubi, est. dominus; dé Lig-naris ? Et ipsi respondent : nos sunius. ». là., p. 21 : * Ex Véteri cartulario ecelesia? Aurel. cui titulus est :: Servanda in urbi in ingressù isolemni èpiscopi. Episcopus p.er. suum ballivumjùbet vocari quatuor, quos v.Ocant, baronës, neiïipê militëm.p'ro rege Castellânum de Yeyre çaslro, dominum de Solliâco* dominum d'Acheris et de Rougemorit et doiMnîïm. de Chère et de Linas. i Cf., ms. 435*. p. 59 et 60. — A partir de 1522, il n'y a plus, que les 4 barons ordinaires, id„ p. 163,192^232, 238^ 279 et 297; ;. (8) Ms; 433, p.Sl et ms. 449 Msi: t. I, p. 31. -:


- 156 —

Gouault, qui est le sepliesme jour dejuing, et doibt eslrè présentée par ung chevalier et pour ce doibt M. l'évesque au chevalier qui la présente les droicts qui s'ensuivent; c'est assavoir : pour chair trois sols pari sis, cinq gélineSj trente pains, une jaloye et demie de vin blanc, foing et avène pour cinq chevaux et une petite liyre de cire, et pour la façon de laditté goutière, laquelle 'a esté présentée ceste année iedict jour saincl Gouault. par messire Galol de Sainct-Cismont, en l'église Saincte Croix d'Orléans, cinq deniers parisis. Item pour le|s ganz qui ont eslé bailliez audiet chevallier et pour la sangle, dont ladicte goutière estoit liée, seize deniers par. : item pour deux hommes qui portèrent icelle goutière de l'ostel au cii'ier jusques en ladicte église, seize deniers par. Pouf

tout ce, 32 1. 16 s. 8 ob. par. (1). » ,

i i

Les auteurs les plus sérieux, qui ont étudié cette question, n'abandonnent pas facilement la légende et, pour prouver que cette doublé redevance n'est pas féodale, comme je le disais, ils apportent l'argument suivant/qui à leurs yeux semble péremptoire. « Les barons sont obligés de tenir en mains une Corde de fillace, | attachée: à la gouttière, et d'offrir pareillement une paire dé gânf, qui sont, des offrandes qui signifient toute actré chose que les devoirs de vassal envers un seigneur; en n'auroit pas fait un tel mélange de choses saintes et profanes ni souffert interrompre le service divin en Un jour de la pré(1)

pré(1) 433, p. 53. - En 1439, le seigneur d'Yèvre ne paya pas la gouttière, d'après le compte de Robin Baffait, commiBJ à la recette de la grôneterie du domaine du duché d'Orléans : c ¥èvre-= le-Ghastel. De la rente que monseigneur l'évesqus d'Orléans;doit le jour de S. Gouault, pour cause d'une goutière de cire XXy. s. par. néant, pour ce qu'il n'est pas paie d'icelle goutière. S" Id., p. 67.


■__ lumière solennité pouf une chose purement temporelle (1)» *

Mais la corde et les gants: ont toujours été:considérés comme symbole dé vassalités

La corde de chanvre-était le lien qui unissait d'Une façon indissoluble le vassal-au seigneur et le seigneur, au vassal (2).

Le gant figurait le droit de mutation dû-àU seigneur par lé nouvel acquéreur: d'une, terre tenue, en fol et hommage ou en censive. A l'origine, lé seigneur remettait des gants au vassal en signe- d'investiture j il annonçait par cette cérémonie symbolique qu'il se dépouillait dé ses droits pour en revêtir le vassaL .Par la suite, les,seigneurs^ pour tirer avantage de l'accomplissement de cette formalité, se faisaient donner les gants par le vassal ou le censitaire, au lieu de leur en remettre. La Coutume d'Orléans distinguait les,censiyes adroit de lods et ventéBj d'autres à géants et ventes simples (3)• Les gants représentaient aussi une gratification ordinairement en argëiit, qui revenait aux serviteurs du seigneur, lors; de chaque mutation. Il n'y a donc fiende particulier pour Orléans, pas même le moment de la présentation. Les habitants dé Vernon devaient annuellement aiï seigneur de BàUgency « des torches de chanvre à cause de plusieurs

H) Me; 436, t. IIj.p; 22.:^,Le compte de.:1440 païlede « deux chêvestiei'sde chanvre à lier ladicte goutière; » Celui de 1531dit. : & Etdoïbvent èsti'e lesdites goutiérês liées çf un licol de chanvre en façon de corde que doit tenir celuy qui les présente,,». :

(2) «, Quand lès seigneurs investissoient et ehsài.sinoient;les acquéreurs dé quelque fonds, ils se servoient toujours de gans:. qui restoient au sergent des seigneurs, et, dans la suites ces. formalités s'étant abolies; les gants ont esté dus aux sergensen argent et ont fait partie des droits seigneuriaux;. » LAUBIÊEE,: Glossaire du droit français. .Cf.;Do GANGE.. V. Chirothëea, .,;

A.l'êhtféè,du 2 mai 1733, les gants furent donnés au maître de musique. Ms. 425 bis,.p. 273. ^— ùi.Miràculà S,Benediëtï,,p,iBk

l3). Ms.-433;'.p. 67et-69. , '■""■: _ k'.r


__. 158-.-.. ■•.;;:;

héritages » (i) d'après un acte de 1459, et ceux de Charmont payaient cinq « mangières (2) » j; tous apportaient leurs redevances à l'église le jour de: Sàint-Firmin. Il en était de même de la Maille d'or.

Le service divin n'était pas interrompu, puisque la cérémonie se faisait durant les.vêpres.

Je terminerai par cette redevance singulière, imposée, on 1079, par Lancelin, seigneur de Baugency. Il obligea le prieur du Saint-Sépulcre de cette ville de lui présenter, tous les ans, le. jour de Pâques aprèsla messe, à la porte dé son château - ;"-|f .

13 oeufs frits dans l'huile : ' "■%'

13 petits pains unis ensemble en forme de couronne ;

Et 2 pintes de,vin rouge dans 2 pots; de terre neufs.

Et celte présentation, dit Pellieux (3), eut lieu jusqu'en 1789 et Pôn en dressait procès-verbal.-

Un malade guéri par l'intercession de saint Benoît, lui offrit un cierge dè"là;;grosseur dé son lîliirps (4).

(1) Mangeoire, -Yï; GODEFROY, Dictionnaire de l'ancienne langue française. . ; J

(2). Avant que les .barons eussent transige avec les seigneurs . évêquës, les gouttières étaient du poids ;de.;2Ï3 livres et demie de cire ; mais, depuis 1 la transaction, dont la ;âernièrë est de 1711, elles ne sont qu'une simple représentation, la- caisse est vide et couverte de cire sur; la surface seulement. Dans leur premier étatjil était; nécèssaii'eï: à cause de leur "pfsanteur, d'avoir des cordes pour les porter, et les seigneurs les portaient eux-mêmes. Dans la suite, les présentateurs, s'étant dispensés de cette fatigue, ont cru qu'ilsuffisait. de mettre la main sur un d;3S liens dont on se servait pour les transporter. Ci.- POI;LUGHE, op. cit., p. 17.— Voir dans: HùBEBT/^ËfeZôire de Saint-Aigrian, Preuves, p. 99, trois actes où il est question des cordes comme signes de vassalité." "' -T

(3) Histoire de Baugency, t. II, p. 294. ' -.j (4) « liîlocis ubrnlajores facultates suntfecclesise, verbi gratia, tria aut quatuor atit;çëïte octo et e.o àmpliùs millia mansi ; in mediocribùs locis mille aut mille quingentôs vel certe. duo millia


V.^ Quelle est donc l'origine de cette double obligation pour les barons orléanaisîLa même que pour ceux dont j'ai parlé plus haut, qui-portaient révêque et présentaient un cierge le jour dé là fjte du patron du diocèse,dâ féodalité.;. .':^- ;■ ":

Les richesses du clergé étaient très considérables dès les commencements de la monarchie française. Les périodiques de nos jours se sont fait l'écho complaisant et prolixe du roi Chilpéric, inort en '884, se plaignant déjà que les domaines de la France eussent;passé en la possession des églises. Quoique le clergé mit été' dépouillé sous Charles Martel, on le retrouve, à la fin du viné siècle et au commencement du ïxe, possesseur de biens immenses. Au concile d'Aix-la-Chapelle, tenu en:8l6, les églises, près desquelles sontiristitués des chapitres ou des collèges de chanoines, se divisent en trois classes, suivant leurs richesses. Les plus riches possèdent de trois mille à huit mille manses et plus, dont là moyenne est au moins de cinq mille cinq cents manses. Les médiocrement riches en possèdent un ou deux mille, eh moyenne quinze cents. Enfin les moins riches n'en ont que deuxjou trois cents, moyenne deux cent cinquante.(!-). Or, d'après le Pdlypiique d/Ifminon■-. (à).?-"en supposant le mansé moyen composé de dix hectares Un tiersy les premières devaient posséder eu moyenne plus de 70;000 hectares; les secondes 20,000 et des troisièmes plus dé 3,300. Et le produit net d'un rnanse étant évalué à 141 francs de notre monnaie, le revenu foncier des églises de la première classe; devait s'élever à près de

mansos hàbentibus ; in. niinoribus Ipcis ducentos aut trecenlos mansos. hàbentibus. JJ Concilia, édit. Paris, 1644, t.,XX, p, 554,- canon 122.

(3) T. ï,;^. 898-900. ."',.;? v'" ., ■

(4) « Tehens. lucernam. prse.\_':mâmb,n's:,-':Btàtu.s:.,sui mënsuroe sequalem.:» Miraeula S. Bènedicti,^. 132.


160 —

800,000 francs; celui de la deuxième plus de 200,000 francs, et enfin celui de la troisième pouvait aller jusqu'à 35,000 francs. Les moindres églises de campagne devaient posséder au moins un manse de terre, c'est'à-dire, au moins 141 francs de revenu foncier.

Or, l'Eglise d'Orléans, comme toutes les cathédrales, appartenait à la première catégorie et devait posséder d'immenses domaines. Mais ces revenus, il faut le dire bien haut, étaient divisés en quatre parts.

La première part revenait à l'église, :e n'était que justice : il y avait des réparations à faire, il fallait pourvoir aux besoins du culte, aux vêtements et ornements sacerdotaux, à l'achat des vases sacrés, aux embellissements de l'église.

La seconde n'offrait pas un moindre intérêt : elle était réservée aux pauvres et aux étrangers. La classe des pauvres devait être fort nombreuse à ces époques, comme elle l'est de nos jours.

La troisième revenait au prêtre qui la partageait avec ses clercs.

La dernière enfin était attribuée à l'évèque.

Ce partage est prescrit par Théodu'lfe(l),

Mais les évêques pouvaient disposer des biens ecclésiastiques et les donner en fiefs. Par ce moyen, ils se créaient des vassaux et des défenseurs, et, à l'imitation des seigneurs temporels, ils abandonnèrent l'excédent de leurs domaines, à la charge de certains services. Les obligations de ces nouveaux feudataires, outre quelques redevances pieuses envers l'église et la prestation de foi et hommage, consistaient à marcher au secours de leurs seigneurs et à les accompagner dans lès guerres où ils étaient forcés de suivre lès rois. Devenus les grands

(1) Voir filon nisioirë dé ThéodUlfe,à). 221-234.


■ —161 — ...

officiers des évêquesj ils les accompagnaient dans les cérémonies et lés portaient à leur entrée solennelle dans leur ville épiscopale, ; comme les grands du royaume; enverà leur souverain. ■

Or, l'évèque d'Orléans agit de là même nianière que lés prélats des autres églises^ Soà domaine:avait une, étendue ; considérable et comprenait toute la Beauce proprement dite et Une grande partie de la Sologne, c'est-àdire toutes les paroisses comprises dans lés archidiâconats de Pithiyiers, de Beauce, de Baugency, de Sully et de Sologne. Il n'y avait pas ëil France dé 'terrain "plus fertilëque ceux dé la Bêâûçé et là Sologne, mieux cômv prise dé nos jours, grâce à un travail qu'ont loué justement toutes les revues et sociétés savantes dé là France et de l'étranger (1), offrait, elle aussi, de grandes ressources. Ces deux provinces comprenaient plus de six cents fiefs grands ou petits, dont j'ai relevé les nOiiïs, d'après l'ancien eartUlâiré des fiéfs et arrière-fiefs de révêché d'Orléans (2), se terminant par ces mots : AnîiO Domini MCGG. duodecimù, die îuïïai unie feàiunï S. Andrèoe (27 novembre) âccêptâvitet, sib'iretinuit; pro racheta rëverendus;:pater.dominusMUo, Bel gratta Aurélianênsïs episcopus. OJ*^ en 1292-1312,. lés seigneurs grands feudatâifës dé l'évèque étaient au nombre dé six sous les noms de YèVre-lé-Châlel, Sully, Cheré,-Toury, AUvilliérsV Âschèfes et Rougërnôht. Là formulé est la, mênië pour tous : . «- . . . débet .cereum Sanctoe crucis una cum aliis caseïcishominïbus. » Ils. devaient un cierge. Mais pour quatre seulemeutj ceux d'Yèvre, de Sully, de Cheré et d'Aschères et Rougempntv est ajoutée la formule suivante : « .",. et deïïet mittere

(1) M.;H. DENIZET, La Sologne, Ofléâns, 1900, i&^8(2). MsV394j t. I, p. 286>326: -^ Vôir;,:âlà fin,iés documents inédits, d'après le manuscrit de dorn Yerninac.


— 162: —

militent ad porlandum epise'opum. ». ; Le -port de l'évèque n'est donc point connexe avec les gouttières.

En 1189, date la plus reculée que j'aie trouvée, Gilou de Sully se reconnaît l'homme de l'évèque (i). Archambaud, son père et Mathilde, sa mère, confessent qu'ils tiennent en fief de l'évèque leur château de Sully (2) et Marguerite de Sully reconnaît en plein Parlement les mêmes droits de l'évèque (3). Nous sommes loin de la croisade de saint Louis.

On pourra demander pourquoi la cire offerte avait la forme d'une gouttière, pourquoi elle devait peser 233 livres et demie. J'avoue franchement que je n'en sais rien. Le seigneur de Baugey offrait à l'évèque de Màcon, un cierge appelé bouclier, Clypeus ceroe. Nous avons vu que le seigneur de Baugency exigeait des « mangières ».

Guizot (4) disait que pour sanctifier les redevances féodales, on avait eu pieusement recours a.ax légendes : est-ce la raison qui a donné.naissance aux tapisseries de Sainte-Croix, je n'en sais rien.

En résumé, le port de l'évèque etda présentation des gouttières de cire par les quatre barons ne sont que le résultat ordinaire de la vassalité, et cet usage n'était pas particulier à Orléans. Toute autre explication n'est qu'une pieuse légende ne reposant sur aucun document.

(1) « ...Volui ut in presentia domini Henrici,, Aurelianensis èpiscopi, de cujus feodo proefatum oppidum teneo, illud firmaretur. » Charles de VHôtel-Dieu d'Orléans, p. 30.

(2) Id., p. 30. ' i

(3) LA. SAUSSAYE, Annales ecclesioe Aurelianensis, p. 477, Revue Orléanaise, 2» année, p. 468.

(4) Cours d'histoire moderne, XVIIe leçon, t. II, p. 151,


FIEFS ET ARRIÈRE-FIEFS \

RELEVANT DE L'EVÉCHE D'ORLEANS (1292.1312) W

Acliainviller, 288. :,",:'. ',; Acheriae, 290, 290-v, 291, 291-v,292,,292-v, 293 v-, 294,300,

313-v, 315-v, . .--.-;„ - .rV:;,.; ■'-

Acuivillà, 312. ;:...::, ..:':

Aers, 312. . ,:.: -

Ainvilla, 289, 294-v. '.- .-,,r;- -.

Ainvilla là Quietaït, 308. '■.-■' .-;::.:-'■; * 0'

Alaine, 300. ^ ■/

Albovilla, 286. v

Aleinvilla, 299-v.: .- . .;;,;.. ,/';:,:.:,:,::

Alenvilla,. 298-vv .

Alena, 312.

Allaiiïvilla, 286vv, 287 -V, 290, 290-v./ . 1 ;:::

AllenyiUa, 313. ' -':;-;: - <;.;

Allodiùm, 320.

Aloies, 313-v. : : -..:'-.-■'■■'".

Alontià, 307-v. -..;;: .::-

Altaribus (de) 315-v. z ,;;

Altumvillare àpud Lôriâcum, 304. ''.-'>; ■'-

Altumvillare in Belsia, 297,308. - V :-

AUoyillari 317 -v.

Altovillàri in Belsia, 317. --y- '■■'■■■':..

Alumpna, 317, 319. v:- ;:..,; ,::;>;:.

Aluyà, 320 -v. :: ; --^ ;'-

knie^Lotium, 308, 318 -v.'-.; : ; "= " '- ";; .:A:: ■-■' :;:'1::-

(1) Cette liste a été extraite du.ms. 394, t. I, fol. 386^326;.■=-- Les chiffres,

mis après chaque nom, indiquent lé folio reeto.du manuscrit et le -y^qui

accompagne les chiffres, désigne le verso. ' ' ..,:..,

Le sens des noms latins étant facile à trouver, je n'ai pas cru devoir eu

donner une trafluetion. .,'."'"'■_•' .-' ":v:*Li


«*= 164 ■—

Andonvilla, 291 -v.

Angervilla, 298 -v, 300 -v.

Angeles (les), 306.

Angles (les), 308.

Annemont, 297, 297 -v, 298.

Annoi-villa, 293, 295 -v, 296. -

Apiers, 312 -v, 316.

Archangier, 321.

Ârdon, 309 -v.

Area Bacchi, 305. 300, 312 -v.

Argevilla, 302, 290 -v. -:

Arlhenay, 316.

Assarlz, 288 -v, 296 -v, 300 -v.

Aslrepeium, 309.

A tend J es, 301.

Atraich, 301, 315 -v.

Àlrauch, 301 -v.

Atray, 317 -v.

Atrichy, 293.

Audeauvilla. 286.

Aufrems, 317 -v.

Augervilla, 298.

Auneus, 312 -v.

Aurelianus pons, 289 -v, 293.

Aulroch, 319 -v.

Auxiacum, 307 -v.

Avalées (les) de la Ruelle, 303, 305:

Baccons, 319 -v, 320 -v. Baines, 319 -v.

Balgentiacum, 320 -v, 323 -v. Balneolis, 312 -v, 287, 295. \

Ramont, 320. Bannis (moulin), 314. Barberonvilla, 291 -v,y302, , Parëtièreja), 315. y ::,4 |

-Barris, 290/y: -■ .Ù".-- :V-


— 165 — .

Barvilla, 287 -v, 288, 290.

Basainvilla, 291 -v, 302.

Baseinvilla, 298 -v.

Baudarrey, 286 -v, 287, 289 -v, 293, 295 -y, 296, 298 -v, .316;.

Baudoinière (la), 319 -v,

Baudrevillier, 298 -v.

Baugenci le Cuit, 297, 312 -v. y

Bauzi, 323.

Bauziacum, 322 -v.

Bauzy, 322 -v.

Bazochia3, 287 -v, 291, 294 -v,

Bazochise Galevan, 297 -v.

Beaumont (moulin), 318.

Beauvillier, 300.

Bechainviller, 287 -v, 288.

Bellocampus, 308.

Bellovillaris, 300, 312-v.

Bellumvidere, 308.

Bellusmons, 289-v, 291, 292, 310.

Belna, 291, 293 -v, 295 -v, 308.

Bermevilla, 293.

Bénis, 291 -v, 292.

Bernerii porta, 311.

Bezeaux (pont), 320.

Billy, 323.

Biauvilliers, 317.

Bionne, 306 -v.

Bionne (pont de), 308. . ,

Bochet (le), 317, 318.

Bochelum, 316 -v.

Bogiacum, 288, 299 -v.

Boigni, 294 -v, 313 -v, 314.

Boigniaus, 319 -v.

Boilliacum, 302.

Boins, 287 -v, 294 -v.

Boissiacunij 295.

Boissiacum Broardi, 295-v, 296,


— 166 —

Boletum, 318. -y

Bollenvilla, 293 -v. ;■

Boloigne (forêt). 321 -v,

Boole, 314, 320.

Bordas, 312, 315, 31S -v. 321.

Bordas, 287, 287 -v,;290 -v, 302 -v, 318,318

Bordas Doyniaux, 297.

Borrey (le), 318. ' '

Boscus Gommunis, 288.

Bosonvilla, 312 -v, 313, 313 -v.

Bosumvilla,,288-v.;> ... i ,.

Botenvilliërs, 311 -V.

Bouiacum, 296,

Boucheloe, 287 -v. .;

Boulay,291.

Boulayum, 302. y;

Bouleyum, 291, 294-v, 301 -v, 313.

Boulet, 320.

Boulouville, 305 -y.;.

Bousonvilla, 300 -v,301 -v, 291 -v, 295 -v,.

Bouscumvilla, 291. '-

Bovilla, 287 -v, 290,301 -v, 293 .v.

Boz, 309, 309 -v. :

Bracex, 322 -v.

Brandelon, 300.

Brava, 292, 293, 294;, 300 -v, 301.

Bréo (le), 322 -v. :

Bretauche (la), 307.}

Bretaude (la), 322 -v.

Bretonvilliers, 300 -v.

Brissi, 307.

Brixi, 317 -v. >

Broasia, 299 -v. y

Broce (la), 322 -v. y

Broceloine, 321. ,

Broce Pygion (la), 319 -v.

Broces (les), 321 -%,


- 167 -

Brocey, 322 -v.

Brocia, 308, 309, 295 -v.

Brociis, 294, 306.

Broise(la), 299 -v.

Bruavilla, 296 -v.

Bruaviller, 288 -v.

Bruel, 294 -v, 305.

Brueul, 300 -v.

Brueria (pont de), 289.

Buciacum, 287 -v, 317, 318. ■-..-..'-

Buciaçum S. Liphardi, 297, 317.

Bugnoys, 322.

Buissai, 311.

Bulliacum, 301,303 -v, 304.

Bullum, 289, 302, 303 -v, 311 -v, 312 -v.

Bruno, 316.

Burgus Contât, 309.

Burgus novus, 286 -v, 302, 305, 306.

Bussiau, 316.

Bussy, 287.

Bussiacum, 303.

Buxiacum, 298.

Buxiis, 307 -v.

Byona, 316 -v.

Byonne (pont de), 297. _.-"...-

Calezia, 322 -v.

Calvus mons, 306-v.

Campus dolentus, 289.

Capella S. Maximini, 310 -v.

Capraria, 309.

Caromons, 290 -v, 292, 294, 298, 298 -v, 302, 308

Castrum novum, 305.

Celiers, 308.

Cenailles, 299.

Centignonvilla, 311.

Centolium, 287, 295, 296, 297, 299.

'. = ' ■ -13


' — 168 —

Cesarviila, 297 -v.

Chacemoine, 319 -v.

Clialleneoys, 310 -y.

Chambort, 321, 321 -v.

Ghampamain, 286.

Chamerollaî, 287, 288 -v, 295, 298, 299 -v

Champ Ànjorri, 315 -v.

Champferré, 316.

Cliampmeuier, 313 -v.

Champgalte, 318 -v.

Chantemelle, 317.

Chantemoy, 306. "

Chanteraine, 289 -y.

Charconvilla, 319, 319 -v, 320, 324.

Charambaut, 301 -v, 302.

Charmeyum, 291-308.

Charmerie (la), (forêt), 306 -v.

Charmoye (la), .321;

Charmoi, 308.

Charneyum, 308.

Chas, 321.

Chateliers (les), 313 -v.

Chatenoy, 323.

Chatillon, 299 -v.

Châtras, 316 -v.,

Chatr.es, 310, 316 -v.

Chauciacum. 294-V, 311.

Chaudre, 310 -v.

Chauvinière (la), 322 -v.

Chemilly, 304 -v.

Clieciacum, 294 -v.

Clieminier, 315 -v,

Chenevalles, 320.

Chenevelles, 323 -v.

Chênevières, 296, 321 -v,

Chenilly, 315.

Chenoy, 291 «


— 169 —

Chereyum, 31-4.

Chéri, 321.

Chesnor, 321.

Ghevaïmis, 291 -v.

Chevaux, 314.

Chevrainvilla, 291.

Chevrinvilliers, 311.

Chevry, 317.

Chilleriis, 287, 287 -v, 292 -v.

Ciiilleura, 314 -v.

Chilleurs, 313.

Chines, 319.

Chingy, 313.

Chisy, 315 -v.

Choaie (la), 316 -v.

Cholet (moulin), 315 -v.

Cibetière (la), 321 -v.

Cigloy, 305.

Clarambaut (forêt), 300 -v, 301, 301 -v.

Clariacum, 316.

Clariau, 307 -v.

Clausum de chênes, 303.

Cloerant, 293.

Clausum Albéric, 313 -v.

Cloz, 316 -v.

Codray (le), 318 -v, 322.

Codrey, 314 -v, 317 -v.

Codreyum, 313 -v.

Codreceau, 308. y

Coinces, 307.

Coissoles, 309.

Coliers, 321 -v.

Collu,-305.

Colomiers, 310, 310 -v, 316, 316 -V.

Combreux, 304 -v.

Contres, 323. Corbolium, 293.


— 170 —

Corciacum, 295 -v.

Cormes, 302 -v.

Cormeroi, 323.

Cormeray, 321.

Cornillière (la), 307 -v.

Corpalez, 301 -v.

Gort(la), 323.

Cossuras, 286 -v.

Colainvilla, 290, 292, 301 -v, 307, -v. .,.-.

Couardière (la), 314. ,

Couailles, 299. .

Couarde (la) (forêt), 307 -v.

Courbelière (la), 317. —

Courbenton, 323.

Çourbouson, 321, 321 -v. y . -

Courfeus, 313 -v, 318 -v. - :;

Courmamein, 320 -v, 322, 322 -v, 323.

Courpalles, 290 -v.

Courtalëin, 320 -v. .."

Courteynvilla, 315.

Courtde Gheverni, 321, 323. ;.

Courtelet (moulin), 316.

Crotis, 288, 290, 297 -v,.298 -v, 312 -v, 314, 315.

Groupet (moulin), 310. .

Croy,323.

Crux Morini, 319.

Cruysi, 312. " .;;

Curcellas, 304, 324. .- . '

Curciacum, 291 -v, 295, 295 -v, 296 -v, 300 -V.

Curia de Bosco, 316 -v, 318.

Curliniacum, 302 -v. ..".-•

Cyglay.317.

Cymeterium Judoeorum Aurel., 292 -v.

Dadonvilla, 286 -v. Dadunvilla, 316. Damberon, 315 -v.


— M —-y

Danainvilla, 312 -v. >; •_

Danenviiliers, 293. -, y

Dannerville, 290. .,;;,

Danonville, 288 -v. V . : ..

Darveyum, 293 -v, 294, 311 -v.

-Dappiniau, 313. y

Daucenvilla, 304-v. ■_

Denainvilla, 292. ;'

Dochaus, 321 -v.

Dolivet, 322. ::;:/

Domeciacum, 304-v.

Domecy, 303, 313.

Domihicavilla, 291 -v, 294 -v, 316, 319,

Donesyac, 315.

Donnapetra in Bulliaco, 303 -v, 308.

Donnériacum, 305 -y. - - ;

Donnesiacum, 309.

Donnisiacum, 308.

Dossinvillà, 295 -v. -

Dossonvilla, 295 v, 296, 298 ,v, 301 -v. : '-■'■"

Draiacum, 309 -v.

Drayacum, 318. ~

Driacum, 323 -v. . - ■ ;

Duestre, 319. •

Duyson, 320 -v, 321, 322 -v. -

Egravilla, 300 -v.

Egremont, 296 -v, 299.

Ennacartz, 298. ■'-■ "<■ .

Enville, 293.;

Enville la Guiatart, 292 v. .

Erbilly, 321 -y.

Erbondia, 293 -v. -

Erecyacum, 297.

Escrenna3,;286, 287, 289 -v, 291, 292,-202 -y-. 293, 293 -v,

294,307,315 -v, 319. :

Escuras, 310.


_ 172 — /...,

Esnemont (moulin), 298 -v. Esnières (les), 320. Essars(les), 291,-291 v. Essars (Magnus), 293. Essarvilla, 298 -v, 312 -v. - Esservilla, 290 -v, 293, 313. Estouiacum, 308, 292. Estrepeium, 324., Estres (pont), 289. Evera castrum, 288, 292, 293, 299. Eynvilla, 299.

Faro (moulin), 315: 317.

Faronvilla, 292, 292 -v, 293, 297, 298 -v, 310 -v, 313, 315.

Fatuavilla, 290, 291, 296.

Farrolis, 302 -v.

Fayacum, 318, 293 -v.

Febovilla, 287, 287 -v, 295, 302.

Febrovilla, 293 -v.

Felis (moulin), 310.

Feritas Aaleni, 316.

Feritas Herberti, 292.

Feularde, 301 -v, 318.

Ferrolis, 304.

Feyns, 313 -v.

Flésseaux, 309 -y.

Flôri, 321.

FonsRoardi, 292.

Foutanis, 313 -v, 320 -v.

Fourches (les) aus Noyers. 311 -v.

Freneyum, 288.

Fresne (le), 318.

Fresnes, 296 -v.

Froitcul, 306 -v, 307. .- .

Frovilla, 320.

Furchiis. 289 -v.


. —173 —

Gaigueria, 322;-v,

Gameriau, 293 -v.

Gaudigniacum, 297 -v.

Gaudum (forêt), 286 -v, 287, 289, 290> 296,; 299,

Gautaryilla, 290.

Gemigriiacum, 317. - : ;

Gemignyv3l4 -v, 315, 315 -v.

Genuri, 317 -v,

Genetz (ïes)^ 304. .-*.'. V

Geuvri,3l8.

Gidiacum, 311, 315 -v, 317,317 -v, 318.

Girisia (forêt), 308. ._ .- ;

Girisiacuiiij 306 -v.

Giromeilla, 302.

Gironvilla,; 288 -v, 290, 292 -v, 302.:;-: '"

Glateigny, 306 -y. ..,

Gomarvilla, 302.

Goméz (foret), 310, 318 -v.

Gondremont, 294.

Graignevilla, 295 -v, 298 -v.

Gragnevilla, 295.

Granchie, 295 -v. -,

Grandchanip, 316.

Grangia Bôyeâu, 308.

Grangia Eleemosynse, 319 -v.

Granvilliers, 293.

Gratelouj 308. "/'.

Grièrè:.{la)i-:316'',' : '; : ' :

Grigneuse (la), 316.

Guignëuville, 291 -v.

Guignevilla, 288, 290, 291, 293, 294,195, 295 -V, 300 -v.

Guignonyille, 291, 291 -v. •'■'-,.}

Guillervau, 298 -v.

Guillerville, 298.

Guinagevilla, 287 -v. .

Guolyàs (forêt), 312 -v, . ■" ' .


v_ 174.— >:-.-;' '-A;-'

Harvilla, 291 -v. v :„\: . . . y

Hautz Muriaus (les), 311 -v. ... '-

Hermâvilla, 295.

Hermeyilla, 295, 295 y, : ; , ,'\ v ;'y"vyy „-;-

.Hérmitage (r), 313 -vl. '--;?'■-:-;':: '.■_.- ";,'

Huestre, 305 -v, 313..> . Huguelière (la), 323 -v. Hupinière (la), 322 -v, •"■;-.-'. ";,

In gré, 318.

Insula de Coipre, 322 -v; .::,-:

Insùla dou Coipre, 323. < _

Jargolium, 296 -v, 300 -v, 302, 303, 303 -v, 305, 307-V,

311 -v, ■ ' '^-V

Javerpiacus, 287, 289, 289 -v. .;:".;

Joiacum, 291, 292, 317--v. y-;;'' -

loiaeum le;Potier, 323y--v, 324. ■[ ='; ;".-; .>;■ ■! *;--

Jordanie (la), 320 -v. ' ; My

Jorravilla, 293. - ; y:-

Jorsevilliers, 293. '■-?■'' ::

Jorville, 289 -v, 291, 294.

Josois, 323 -v. :':"■_.--.."■"'■'"■.

rJpyaçum, 301.

Labigote, 289 -v. Lachese, 307. Lailliacum, 295 -v. Lailly, 323 -v, 324.

Lallainvilla, 287, 288 -v. --;-,;-

^Landey(la), 323. \r .-j y.yyy.

Landes (les), 321.

Landrevilla, 311 -v, 315. , ; .

Langenerie, 299, 318, 318 -v. y';'-

Langônnière, 323. ■:■"'-, .

Larreuyilla, 312 -v.

Latingi, 300-v, 304 -v. ;v :- ;;;y;; y ;

Launày, 323 -v, v y '


_.;H5 — '■";

Launere, 309 -v.y . . '-.-'._ '

Legni, 317. , '.--:■

Legni-le-Ribaut, 324.

Legron,311, 315, 316 -v. .?'.:■

Lenautoy, 314.-v.

Leovilla, 291, 298 -v.

Lepoirier, 289.

Leprosâria de Orgeriis, 319.

Levesville, 291 -v.

Levoviers, 291.

Lhermitage, 318 -v.

Ligeretus, 315.

Ligni, 310.

Lilemar, 322 -v.

Lite te, 305 -v.

Lineroles, 299. . :

Lion, 311 -v.

Loarvillier, 287 -.% 294. .' ;;■;;.,.

Logium (forêt), 318 -v. :.-

Longueroye, 319 -y. "■-.-.-'

Longus Campus, 287 -v, 290..

Loriacuin, 290, 305, 305 -v, 306, 307, 307 -v, 308, 309 -v.

Lorme creus, 313. ,-'.-.-

Lormenie, 324. : v

Lormerie (la), à Orléans, 314. '.",'-.- .".

Lormoyj 323 -v. y

Loumeau, 317 -v. '....'- ' - : :: : -

Lucay, 314. ■ ,.

Lueriis,288, 290. :,.

Luilli, 297.

Luilliacum, 299 -y. : '

Lumeâu, 312 -v. ;

Luminàrt, 303. ;

Mabray (moulin), 310 -v. Magdunum, 309 -v, 310 -v, 316 -v. Mainfefme, 292 -v^ 303 -v. y


- 176 —

Mainviller, 286.

Malatras, 316.

Malemuce, 312 -v.

Malesherbes, 288 -v, 290, 295 -v.

Maleure(la), 322 -v.

Maline, 321.

Malva aqua, 320.

Maminet, 322.

Manberolles, 310 -v.

Mandos, 321 -v.

Mangecort, 290, 295, 300. ,

Mangecourt, 317 -v.

Marcenviller, 295.

Marcliesnoir, 322.

Marches Gaudin, 299 -v.

Marcilliacum, 288 -v, 314 -v. 303 -v.

Marcis (les). 294 -v. .---■'•■

Mardelles (les), 317 -v.

Mardeyum, 311 -v, 315 -v, 301.

Mares (les), 315 -v.

Maresiis, 293 -v, 315 -v.

Mareys (les), 315 -v.

Marmoigne, 309 -v.

Marolium, 287 -v, 290, 291, 292 -v, 294 -v, 295 -v. 297 -v.

299, 321 -v, 324. Marolium in bosco, 288 -v, 289. Marsainvillier, 296 -v, 288, 301 -v. Marteinville, 297 -v. Martinatrap, 314 -v. Martreyum S. Grucis Aurel., 309. Marvillier, 312, 315, 320, 320 -v, 300. Mauchene, 318 -v. Maupertuis (forêt), 317 -v. Meceriae, 307 -y. Meloart, 311 -v, 312. Mer, 321 -v, 322 -v. Meramion. 318 -v.


:/7 ■— .-

Merevilla, 286, 302, 305 -v, 307 -v.; -" '.

Merouyille, 305-v.

Merrolës, 315, 310 -v.

Merroliis, 310 ^-v.

Mers, 321. : '

Mesamion, 295 -v, 299, 307, 313.

Meserioe, 312 -y, 313, 313 -v.y -..

Mesières, 323 -v.

Mesnil(le), 309 -v.

Meso, 310 -v>y

Meson(la) (moulin), 322 -v. • -

Mesum S, Maximini, 321 -v.

Meung, 314, 314 -v, 320 -v. ^

Mezon, 301 -v.

Minde,32l.

Mogiacum, 299 -v.

Mogys, 3l8 TV.

Moignêville, 295, 295 -v.

Moisi, 306. ; -

Molinârt (moulin), 322 -v. :. -

Mombard, 315.

Monbaudeer, 294 -v.

Moncelârt, 289, 289 -v, 290, 290 -v, 29L; 295 -v,, 301 -V.

Moncellum, 296, 310.

Moncellus, 288, 288 -v, 305.

Monceyum, 316-v, 324, 320.

Monceys, 309 -v, 310.

Moncharen, 322 -v.

Monchérvillç, 297 -v. ''.";'"• ..' '

Monchiervîlle, 298.

Monciacum, 297, 304.

Monciau, 322 -v.

Mondijot,;319-y.

Moneteriilm, 303 -y,

Monleart, 290, 294-v, 317 -y,

Monlëert, 294-.v.

Monpipeaii, 310 -v. 313 y, 316 v.


. .— 178 —

Monpoliu, 316.

Monreal/308. Montberry; 314 -v. ; ; ; Monte Aleard, 287,, 292,, 2.94. Montberneaume, 300 -v. ,

Monteforti, 291.

Montepolin, 288 -v, 290, 295 -v, 309 -v. Montevrier, 303 -v. ; Montguignard, 300 -v.

Montigniacum, 291, 291 -v, 292, 295 -v, 310, 318, 3i8 -v. Montils (les), 298. Montilet, 307 -v.

.Montisambert, 304y-y,,y .-;,

Montisiaux, 324: ":'■'"-: : '

Monturanchë, 321. Montyrabaiit, 311 -v.

.Monville, 291, 291 -v. ; . ; '-

Morville, 311 -v, 291, 290 -v. ,:. \ -

Mota(forêt^SOo, 308,321, 321 -y, 322::''-v;.-;:;'; y ,f.

; Mota in Segaïonia, 320-v. ;'.,/-'.■

Moulineus, 320 -v. : .

Moures,320. : y ;; . .

Muide, 320, 321 -v. '■'. ;Mux, 322-v.- ,;,: . J^S-.^^::,-^,-;-y''

Nessiacum, ;308.

Neuville, 299 -v. ' '"'"; ' ';

Nevi, 303.

Noemus in Sigalonia, 309. .y".

-Nqiriex, 323,-v, ,; ;:„ ".-i „',', ,, Aj'A^-'^X:^^^'

Nouet,.289-v. ' "'"'Ny'

Novus Burgus, 286 -v.

Noyem, 216 -v, 321, 322. -yyV .' .'"

Nozes, 316.: : ;:

Oeson,317-v.. ":y-:: :%■'-: A^-

ûffarvilla, 293 -v, 294.

Oison, 298, 305. y:


01metum,315. - y

Ordabracia, 301.

Orgières, 319.

Otervilla, 298, 301, 307 -v.

Otrovilla, 312, 317 -v.

Oursières, 310 -v.

Patay, 299,306 -v.

Patenostré (moulin), 314.

PepriaCum,311 -y.

Perrevilla, 291 -v, 292.

Perrio, 321.

Perrier (le) de Chaufiet, 309 -v.

Perroy" (le), 323 -V. ; - '

Perruche (la), 310-v.

Pithveris, 286 -v, 287, 288, 290 -v, 297 -v, 298 -v.

Pithveris velus, 286, 288, 289 -y, 297 -v, 298^ 302, 305.

Plainvilliers, 322 -v, 318.

Plasonvilla, 306 -v,

Plasseum, 317. .". -

Plesonvilla, 290, 313 -v, 314 -v, 315 -v, 317 -v, 318. ■

Plessayum, 305..

Plesseium, 287.

Plessetiim nemus, 286 -v.

Plessis (le) d'Echieles, 322. , '= ■ ; *-. -

Plessumyilla, 308.

Pocourt, 304. : ,

Poinvillà,307, ;-'-.'

Ponvilla, 291, 306 -v, 308, 314, 316. -

Ponceau (moulin), 310. ' ' "

Popriacum, 314.

Porcheracës, 316 -v, 317 -v.

Porcheresches, 318. ■

Porterelliim juxtaMagdunuin,320„ '

Pourpriacum, 311 -v, 312. -

Praer, 319. ; ' ■"

Precigny, 290. : ;


— 180

Provenchère (la), 313. Presseynvilla, 315. Puçiacum, 305 -v. ; , Puilly, 323 -v

Quatuordonms, 289 -v. Quotainvilla, 313, 317 -v.

Raberu viCus Aurel., 309, i: Radegûia villa, 299' -v.

Raigniainvilla^ 296.

Ramolutum, 298.

Recules, 2^4.

Remilly, 309 -y. ,, Renardi porta Aurel., 309.

Renardière (la), 302; .

Repilly, 315 -v.

Reverciaux, 296 -v.

Rilliacum, 301 -v, 302.

Riparia de Loya, 319 -^yv.

Ripparia, 322 -v. Roenvillier, 293. Roiche [îa.% 318, 318. -v. Roiches(les),322. Romainvillës 287: Roncià (la^,y304-v. Rondoneau, 317. Roseretes, 315, 315 -v. Rosière, 305.

Rosières, 310 -v, 315, 316 -v. Rotày:(le),'32iy; ' ,y Rougemoht, 286. Rouerë (laji 322. Rovrayum?311 -v. Rovreyum;;296 -v, 312. Rovreyum S. Crucis, 297. Royvilie,295 -v. v


i®! — ■ '.'"r::::''.[

Rua nova, 316.

Rubeus mons, 290, 291 -v, 295, 306 -v, 307, 307 -v,

Ruilliaçum, 306 -v, 313 -v, 314.;

Ruilly,3Î2.

Ruissel (moulin), 309 -y, 320. ;

Saalons,30i.

Sablonière (la), 310.

Saclas,303.

Sacloys, 301 -v.

Salamvillâ,306.

Sale (la), 315 -v..

Sandillïon, 316 -v, 319, 320, 293 -v, 310 -v,

Sandismàisons, 293-v.

Sandyllonj 294,294-v, 303. ; y

Sanz, 295 -*v.

Saran,3l0 -v, 316 -v, 319, 319 -v.

Saumery,3Ô6 -v? 307, 307 -v, 309,318. ;

Scobriumj 304.

Segalonia,320 -y. ;::

Segray, 296 -v, 297 -v.

Seneliacum, 303 -v. "-.,."'-.■.-.-:

Seignarvilla, 291 -v.

Savigny,,319 -v. ^

Senenes, 298 -v.

Sepuis,294-v. -.-, ;'■'-:'.

Sercottès, 317. y - :W-\ ,>''

Serigny, 323 -v.

Sicca Brueria, 294.

Siccavilla, 289 -v, 300 -y. ,

Silligny, 302 -v.

Sirouville,318.

Soain,322 -v.

Soday,315 -v,316.

Sogiacun, 307. ;

Soliaco capella, 307 -v.

Soliacum, 302 -y.


1S2 —: :;. ■-■'-'

Sougy, 305 -v. ;.

Subvilla, 299. y;

Symonvilla, 316. -,;:;.,,

S. Albin, 303 -v. -y-'. ' V.J/'v

S. Avites 310.

S. Bricio, 314.

S. Dionysius in Yalle, 503. ■ r-':-'^.-[:''■'■'" :

S; Florancius, 302 -v. ' :-"V'y

S. Gundulphus, 302-v.

S. Johannes de Ruella, 317 -v.

S. Johannes le Blanc, 305 -v, 309.

S. Laurent prope Aurel., 307. :

S. Letus, 312, 312 -v, 318 -v, 319. ',

S. Lipliard, 315.

S. Martinus super Ligeritum, 32-5.

S. Maurice-d'Orl., 296 -v.

S. Paterne, 309.

S. Pefrus Lactenlium Aurel., 31.1. i

S. Petrus Virorum Aurel., 314, 315.

S. Sigismdnd, 306 -v, 307 -v, 312, 311 -v, 314, 314 -v, 315,

320 -v. ; i

S. Verain, 322.

Tabulas, 306 -v.

Tancrevilla, 295.

Tay, 317. .

Teignonyilla, 290 -v.

Terrapofea, 298 -v.

Temère;(la),3l0. y ' i

Tbene, 321 -v.

Thibaudîêre (la), 310 -v, 316 -v, 322.

Thoriacum,321.

Ticloy.,29'0. |.

Tigiacum, 320.

Tilley le Pâenneus, 300.

Toarvilla, 290 -v, 296. !

Tofo, 303, !


— 183 -

ïornesy, 305 -v, 307. Touarge (moulin), 298. Touche Mauchier, 321. Touche Maugier, 321. Tourville, 297. Travets, 311 -v. Treconvilla, 270 -v, 291. Tremevilla, 290 -v. Tretainvilla, 290, 292. Tretenvilla, 295. Triganum, 303. Trigniacum, 304. Trinay, 310 -v, 313, 313 -v. Trine, 313. Trineyum, 315. Truigny, 307. Turris Berard, 286,

Uissellum, 310, 316 -v. 318, 319 -v.

Uissiau, 310.

Ulmis, 318.

Ulmus, 294 -v.

Ulmus S. Victor Aurel., 293 -v.

Drdy, 320.

Varannis, 320 -v.

Varaon, 318 -v.

Vargant, 308.

Vaurichart, 310 -v.

Veneciacum, 306, 306 -v, 307, 308.

Venecy, 323 -v.

Veniciacum, 306. .

Vernon, 323.

Verelles, 316 -v.

Vessiacùm, 306 -y.

Vezines, 319-v.

Viabon, 293.

Yianna, 309, 309 -v.

14


— 184

Vienna, 304, 322. Vievy, 309 -v. Vigleyn, 322 -v. Vigneelles, 323 -v. Vilaines, 322 -v. Vilefrain, 322 -v. Vilemont, 315. Vilenes, 319 -v. Yilereau, 315 -v. Vilermont, 312. Vilerpin, 315. Vilerpium 317 -v. Vilespion, 297. Viliaribus (boscus de), 307. Viliers, 311 -v, 316 -v. Villa nova -v 322. Villa nova super Conye, 307. Viliaribus, 293 -v. Viliaribus Martini, 291. Villars, 289 -v. Villars ou Viliers, 301 -v. Vilfaumoy, 313 -v. Villavaudrainch, 322, 324. Villefalier, 323 -v. Villeloan, 324. Villemocon, 316 -v. Yillemarchat, 295 -v, Villereau, 293 -v. -'

Villerellum, 288, 312 -y. Villermain, 322. Villerusches, 323 -v. Villeson, 310-v. Villiers, 309-v. Villiers Jussient, 292 -v, Villiers Luysiart, 319. Villiers Lysiart, 311, 313. Vindecinium, 322,


— 185.;.—

Vineresses, 324.

Virsio, 322.

Vitriacum, 287, 295-v, 296, 299-V. 304-v.

Voerie (la), 321.

Vouson,303 -v.

Vrigniacium, 300 -v, 301, 301 -v.

Yenvilla, 315 ,v, 319.

Yri, 321 -v.

Ysiacum, 292, 294, 294 -v, 297 -v, 300 -v, 301, 301 -v,

311 -v.

FEUDATAIRES DE L'ÉVÊCHÉ D'ORLÉANS (1292-1312)

Abigart dictus Belon (Johannes), 315 -v. Achainviiler (Johannes dictus), 288. Achaude (Adamus dictus), 296. Acheinvillier (Guillelmus de), 315. Acheriis (Matheus de), 315 -v. Aers (Guarinus de), 312.

— (Johannes de), 312, 312 -v.

— (Stephanus de), 312. Aguiétard (Giletus dictus), 313, 311.

— (Johannes dictus), 313 -v.

— (Stephanus dictus), 291 -v, 297 -v., 302, 304 -v, , 308 -v, 309, 311, 313 -v.

Ainvilla (Guillelmus dictus Petau de), 289.

— (Johannes de), 294 -v. Ainvilla la Guietard (Margareta de), 308. Alainvilla (Gaufridus de), 287 -v, 290 -v.

— .. (Guillelmus de), 290 -v. —• (Hugo de), 290 -v.

— (Johannes de), 290 -v, 286. -'.'.-'

— (Johannes de), dictus Bos, 290, 286,


— 186 —

Alenelo (Raginaldus de), 291.

Âlenvilla (Hugo de), 298 -v.

Allodio (Dulcis de), 310, 310 -v, 318, 318 -v.

— (Matheus de), 308 -v. Àlneto (Johannes 1 de), 286 -v.

— (Raginaldus de), 294.

— sub Buxiis (Johannes de), 307 -v. Alonna'(Johannes de) 307 -v, 32-5 -v.

Alouxa (Johannes de), cantor Jargoliensis, 288 -v. Allovillari (Matheus de), 297, 311. Altoviliari in Belsia (Henricus deÀ 317 -v. Alumpna (Gaufridus de), 324.

— (Huetus de), 317.

— (Jodoinus de), 305 -v.

— Johannes de), 305 -v, 310 -v, 319. Aluya (Johannes de) 320 -v, 325. Andonvilla (Paganus de), 291 -v. Angervilla (Johannes de) 298 -v.

Àngier (Erraudus), 320 -v. Ànglicus (Thomas, dictus), 287., Annemont (Bertrandus de), 297 -v.

— (Teuardus de), 299. Annorvilia (Guillelmus de), 295.

— (Guillelmus Broart de). 295 -v. Apiers (Herveus de), 316.

Apievent de Bullo (Berthelotus), 317 -v. Àpyenant (Johannes dé), 299. Archembaud (Johannes), 303. Argentarius (Chauvelet, dictus), 314. Àrgevilla (Johannes de), 290 -y, 298 -v, 302. Ame villa (Laurentius de), 289. Âschieras (Matheus de), 317. Assars(Petrus de), 296 -v.

— (Rogerius de), 291. Assartis (Symon de), 301. Àssartz (Rogerus des), 300 -v. Assaz (Reginaldus des), 288 -v.


_ 18T— y; v

Aubercpnvilla (Robinus de), 306 -v. ;■'; Andeavilla (Johannes de), 286, .

Auneus;(Gerardus:nionaclms, dictus),:3.03.

— (Margaréta de), 316 -v. -

— (Petrus de), 312, 312 -y, y

Aurelianis (Johannes de), 319, 319 -.v, 320, 324,;;825..y...

— (Radulphus de), 293 -v, 305y-v, 311, 343 *t. Autoch (Johannesde), 325, .-

Aulroich (Johannêsde), 296. v.- -; y

Au troeh (Johannes de), .3i'9-;ky;, :";>;;;

Auxigny (Theobaldus d'),. capiceriusde Jargolio, 305,-v.

Baderan (Gaufridus), 302 :v..:

— y(GaufridasHugo, dictus), SOly-y. ..:

— Radulphus dictus), 319 -y. ;

— (Stephanus dictus), 299.-v.. ;, Balgentiâco (Radulphus. de), 323 -v. '■'.. .... . V-:

— y : (Sancius de),.314.

— :. (Syfnon de), 324... . \ ;■'.; ::",. Balligant (Guillelmus dictus), ;313.

Balna (Aalésis de), 291. ... . — (Ytherius de), 293 -y. ."' Balneolis (Bercallus: dictus), 295.

— (Johannes dictus Bourrelus-dè), 287. : ', Bapaumes (Robert de), 319 -v, 325...'

Barat (Aubelotus),^!?.

— (Johannes), 315 -v. 316, 320:-y.,

— . (JohanneSîdic.tus), 308.

— (Lancelot),;vicecomes,Aurelius, 3Û5 -v. :

— . (Tecelinus), 308. '..

— (Thiecelînus), 317 -v.y

Barberonvilla (Henricus de Haryilla de), 291 -v, , Barbitonsor (Symon), 303. Bardis (Petrus de), 302. Barmeyilla (Reginaldusde), 293.

— :- (Stephanus de Roculeum de)^ 293,; y Barra (Adam de), bàllivus, 288.


188

Barris (Johannes de), 290. Barvilla johannes de), 287 -v, 290 -v. : — (Petrus de), 290.

y : !:;--—- (Radulphus-de), 287 -v, 290. Basin (Johannes, dictus), 304 -v.

(Julieta);^ -v.

Basochiis (Àdamus de), 297 -v. y! y— (Galotîde), 297 -v.

-— (Petrus de), 301 -v. '

Baucenniau(Guillelmus dictus), 295 -v. Baudarreyo (Guillelmus Mitaut de), 293.

:— ' (Johannes de), 296. Baudrevillier (Jâquelinus de), 298 -v Bâudri (Raginaldus dictus), 331 -v. Bauziaco (Beatrix de), 322 -v. Beauvilliers (guillelmus de), 297, 300. ■ .v.-- (Stephanus de), 300.

-;— (Symon de), 305, 324, 325 -v.

Beauvoir (Hugo de), 297. : Bechàrt (Petrù^),;323. Bechiïlon (Robëftus dictus), 322 -v.. - Beesgaut (Picardus de), 308. Béguin (Petrus), 319, Bmchàrl (Gaufridus); 323. : :-^- (Guillelmus), 323. ..>-• (Petrus), 323. Beltestre (Jphaïines de), 318. ..BeMoloço (Petrus de)i: 297. Belldmonte.(Draco;de), 289 -v, 291, 295.

;.— (Johannes de), 289 -v, 290 -v, 292, 295, 295 -v, 301. .Bellqinonte (Rëbertùs de), 301. Bellôvillari (Diônysius de), 300. ,.'■- ; —. (Gaufridus de), 300.

(Guillelmus de), 312 -v, 297, 326. 314 -v. ,;/;:-- ::(ïïuètùs de), 324. :.-~ (Hugo de), 312 -y; 326. >- (Matliildisde), 300.


>;. - *~ m.-».:.;..

Bellus (Robertus dictus), 3241

Berna (Galterius de), 299. ;

— :((Jirârdus dé), 299, 296, 297.

— (Guillelmus de), 308 -v;

— (Johannes de), 295 -v,y296, 299^ 299 -i

— (Josephus de), 297. -.;;..;\

— :(Manasses de), 295 -Y,:

— (Ytherius de), 304 -v, 305, 308;-y,32B Belon (Johannes dictus), 320 -y, 325.

— (Odardus), 315 -v. y;

— ' (Petrus), 315 -v.

— (Raginaldus dictus), 321 -v. Bénis (Pyquois de), 325. Bensonvilla (Boehereus de),;291 -v, y : Bergerétes (Bertherus de), 319 -v^325, Bertelin (Johannes), 289 -v.

Berteri (Guillelmus dictus), 296 -v. Berthelin (Johannes dictus)j:30i, 301 '-H*: Berthot (Petrus dictus), 298:-v. Besague (Johannes dictus), 313. Biaufils (Robertus dictus), 324. Biauviller(Dyonisius de), 306, 326. y

— - (Gaufridus de), 306: 326.

—y: (Huetus de), 317. ;y --y

y (Luisignon de), 306. Bicho (Petrus4e); 303 -v.'.'■',

— (Ysabellis de), 316. ;:- Billart(Giletus dictus), 304 -v, 313, V

— :(GuilleliHus), 309. -y. Bissien (Gaufridus), 323 -yA .;. Blandiû (Golinus)v323 -y.; :

— V(Johannes), 324. -y. 1, Bleris(Giletus de), 303. -i:<: -::.

— (Huetus de), 303. . > Blesis(Hugo de), 310 -v. :-; Bocardi (Johanffes), 295. - ' : BoceatT(Odo dictus), 322 -v,? 323..- y


/"'::..-;-y-yy:. — 190 —

Bogalin (Petrus de), 293. ;j3ogi (Dionysius de)i::288.

'''" — (Petrus de), 288.

Bogiaco (Gaufridus.de), 299 -v. ;y ;,,— (Petrus,de|;288, 299 -v."

Boiau (Gûillelmus)y316 -v, 311.

-— (Herveus dictus), 310. :Boieau (Ôdo dictus), 323 -v.

Boileve (domina dé), 309 -v.

Boins (Adamus le Elament de), 287 -v.

Boiona (Gaufridus yde), 287 -v.

Boisdôlevè^Johântièsde), 313 -v.

Boisgâut; (Johannes de), 306 -v.

; — (Paganus de), 305 -v.

yj3oleyo (Albertus de)?. 287 -v. ...

Bolonvilla (Benedictus de), 293 -v. ; Bonami (Adam dictus), 312 -v.

Bonami(Gaufridus dictus), 319, 309 -v.

Bonis (Nieholaus de), 206 -v. -

Bordis (Guillelmus dé), 302 -v, 312, 318, 318 -v. "'/— (Guimet,de^90 -v. ■ '■: — (Johannesxtë); 302 -v. .""— (Petrus de), 309 -v. . — (Rpbertus de), 302 -v, 318 -v. ;Bordon (Petrus), 3Û6 -v.

BorgeErnaut (Huettis de), 322 -v.

Borrellus de Balneplis (Johannes), 286.

Borron (Adamus,dë),;290 -v.

Bos (Johannes de),;309. ( — (Stephanus dictus), 298 -v, 305.

y-- de Altamvilla;(Jphannes dictus), 299 -v. y — de Bèlïovillarf(dictus), 310 -v. ,— de Villari (dictus), 310 -v.

Bosco (Gaufridus de), 297, 312 -v. - : — ; (JPhàniies dé), 298, 298 -v, 299, 301, 289 .-v,;:291,

y 297 -v. ''■'■— (Agnes de), 397 -v. .-'...


— 191 —:

Bosco (Maria de),: 287 -v. .:,->. -v

— (Philippa de), 297 -v.' -'

Bosco Rufim (Colinus de), 295 -y, 296, 297. Bosonvilla (Johannes de), 312;-v, 313; 313 ^yy Bote::villier (Petrus de), 311 -v. : Boufaut (Pëtfus dictus), 307.

— (Ytherius dictus), 306 -v:- : y: Boulayo (Albertus de), 291, 302. v

—. (Ansellusde),306 -v. -..-.

— '■ (Galterus de), 291,-302.- ; y : . :yy Boulainvillier (Ansellus de), 306 -v.: Bouleyo (Albertus de), .313., ; ■;..

—. (Guillelmus de), 291^301^.; y . ;e.:": ,,

— (Theobaldus de), 294 -v.

Bouliers (Radulphus dictus li), 308. :

Boulonyilla (Johannes dé),3P5 ;-v, K Bourdin (Gaufridus dictus), 300. Bous (Johannes de), 303. ..;.

Bousonvilla(BenediCtus de), 300 -v.: Bouteroue (Johannes), 301 -v. ,:

— (Stephanus), 301y-y. Boutisiau (Petrus dictus), 289 -y. Bovilla (Guillelmus de), 287y,-v, 290.301 -v.; y.

-"— (Hugo de), 293 -v. V ■;..■ Boya^ (Andrêas.'dietus), 32.i;.^y.. ' __ _ ' ^y

— (Guillelmus dictus), 310, 314; ;

— (Herveus dictus),, 310, ,

— (Johannes dictus),. 323 -v. .y; Boz (Johannes de), 309 -v.

Brabant (Godofredus de), 321 Vy. : BragUe (Nicholaus), 299.

Braia (Gilp; de), 295. ..y'

Brandeleon (Guillelmus de), 300, y , . ;, Brandelëun (Guillelmus de), 300. : Brasdéfer (Guillelnius dictus), 302.-y) Braya (Adamus de), 292, 299, 300 -v, 301, 305, 321. —: (Gilode), 298. ,-:;

— (Thomas de), 301. '" :


— 19? —

Brebant (Goclefredus de), 309. Breté (Johannes dictus), 297 -v. Brissi (Johannes de), 307. Brito (Gaufridus dictus), 313 -v.

— (Herveus dictus), 320 -v.

Broardus (Guido dictus), 287, 297 -v, 299 -v.

y-- (Guillelmus dictus), 286 -v, 288, 291,295 -v.

— (Guiotus) 307 -v.

7— (Lancelinus), canonicus de Pithveri catstro, 288

•V- (Ludovicus), 295 -v.

— (Johannes), 287, 299 -v, 301, 303. ^- (Petrus), 295 -v, 296, 307 -v.

— (Reginaldus), 296, 299 -v, 307 -v. "yyfi (Thomas), 288.

Broce Rallier (domina de), 310. Broela (Guillelmus de), 306, 308 -v. —; : (Matheus de), 308 -v.

— , (Petrus de), 304 -v. ' — (Simon de), 295 -v.

Brociis (Brocardus de), 306. 1 . -H (Johannes Brouarl de), 294. Brosya (Matheus de), 315. Brouardus (Guillelmus), 292 -v, 317. —- (Johannes), 294, 308 -v. i- (Ludovicus), 292 -v,.3H -v. y- : — (Reginaldus), 312. Brouart de Ânnorvilla (Johannes), 314 -v. y, -- de Bondarroy (Johannes), 298 -v, 316; Bruair(Joliannes de), 293-v. Brueria (domina de), 302, 305.

'— (Pichotus de), 302. Bruel (Johannes de), 294 -v. BruêiiT(Johanncs de), 300 -v, 303 -v. Brueria (Johannes de), 322 -v.

—-y. (Raginaldus de); 321 -v. Buaria (Petrus de), 292. y Bueria (Symon de), 298 -v.


— 193 ;_..

Buissaux (Alenet.de), 305 -v» ^

Bulliaco (Gaufridus de), 304.

— (Perrinus de), 304. '-■'.'" Bullo (Johannes de), 314 -v.

Busseyo (Raginaldus de), 314.

Busslaeb (Philippus de), 287. ■: ' -

— (Petrus de), 314 -v. - Bussiau (Ansellus de), 298 -v, 316. RuticUlârii (Adaniûs), 305.

— (Colinus), 294.

(Ernaudus), 294; 299, 311; -vy 315 -v.v

— (Evrardus), 294>

— : (Guide), 305.

— : (Guillelmus dictus), 291, 294, 298, 309.

— (Johannes), 294. y-'-.

— (Odeardis), 323.

v (Rogeretus), 323, Buxiaco (Philippus de), 298.

— (Rogerius de), 298. Byauvillers (Norniannus de)^ 322.

Calvonionte (Johannes de), 297 -v, 298, 301 -v, s . Camino (Petrus de), 293. Campoboïio (Perrôtus de), 298. Canis (Hugo dictus), 286-v. Capella (domina de), 297 -v.

— (Gaufridus de), 286 r-y, 295, 297 -y, 298 -y, 305.

— : (Giletus de), 323 -y, 324,; :,:

— (Johannes de), 296 -v,304;-v.

Carnoto (Galcherus dé), 311 -v, 312 -v, 315 -v.■',.:-

— (Johannes de), 311,313,324. :

— (Petrus de), 311 .-v, .

— (Theobaldus de), 307 .-.v,.. y

Caromonte (Raymundus de), 290 -v, 292^294,314,-y.

— ((Ysabellisde),.30S. .'.'-■■''. Cato (Renedictus dictus), 302 -y. ..

— (Jphyannesydictus)j-302ynV, - . :

Céleriis-Celiers (Guillelmus de), 308 -v. .


'.;■:■;.., . y, ,:;.yy; — I94y—.

CeuLolio (Guido de), 287, 295, 299. ..'-,— (Matheus de),-296.

iGentygnonyilla (Thomas de), 311. .

Ceserville (Henricusde), 297 -v.

Chacematin (Gaufridus dictus), 317, 317 -v. 318.

Chailliaco (Milo de), çanonicus Aurel. 303 -v, 304, 308, --v. yGhalanGoys:(Johannës:de), 305.

■Chalet (Jodpinus), 323 -v. ;,— (Johannesde),305, 323 -v. y";— (Odo-.de), 323-y, i-Ghallencoys'(Jèhànûês-de), 310 -y.

Ghameroiiis (Guido Brpardus de), 287, 295. y;.;' — (Guillelmus de), 298,

■-■— , (Thomas :dê),. 295. :Chamét;(Ghidp;de),;2|l. yChamon (Acelina de),305.

y, — (Adelinade);303. -::(..'—-; (Guiard;de),;p.3 -v. ,:;

Champamain (Johannes de), 286. . Ghampferre (Johannés;de), 310, 31 0. yÇhantèinêTle (Philippus), 317, yGhautoffies'lRobinuëyde), 316. yCliarancoys (Johannes de), 3Û4-v.

Cliarbonnëaus (Herveus), 302 -v.

«Charboliiau(Herveus);300 -v, 302 -v. yCharmeyo (doiftina'-dë); 308 -y.

— ;(Johânnes;de),300, 308 -v. ; Charnier (Gaufridus idictus), 303, 305, 320. 325 -v. :)Gharrpn (Henripus dictus), 308 -v. :Ch-alëlier,(Colin dou|^316 -v.

;Ghateliers:(Guillelmus;des), 313-v.

Chaires (Houdehourch de), 322. - iÇhauei (Hugo dictus>Mp,rin de), 303.

yCliaumeriau de Àlbpwli.a (Petrus). 286.

;Ghaus (Herveus de),y320-v.

Chauvreus^Ilelysandis: de), 316 -v. yyGheciaeo (-Philippus ;dë Ruella de), 294 -v.


— 198 -^

Chenart (Ebrardus dictus), 306 .-^SU,

— (Hemericus dictus), 315, 318.

— (Guiard dictus), 315.

— (Philippus dictus),306. -v, 303.

— ; (Stephanus), 307. , ,-::y: ; ; y .: -. Chenoy (Guillelmus dou),-291. y.., Chesnayo(Girbaudus de), 300.

ChevanniS (Emaniardis de), 291 -vCheyri

-vCheyri de), 317.

Cheyri.(Adamus de), 316 -v, 317. :: . •. y

Ghevriaco (Adamus de), 304.

Chevron (Guillelmus dictus), 318.-v, 320 -v,.

Chiefdeville (Symond), 292.

Chopin (Johannes), 311.

Cimeau (Guillelmus), 317. y

— (Jodoin de), 317. Cigleio (Guillermus de), 305. , Clarambâut (Guietus de), 293. .y —.... (Huguetusde),293,.294.y y — ;;: (Ysabella de), 301.. " : Clauso Afberici (Johannes de), 3.13 -y. Codreys; (Bocherus de), 290 -v..:y —- - (Bouchier de), 317 -v, ,

— (Johannes dictus Baderande), 290 -v,; 312, 324,

— Perrinus de), 286., Goignôt (Adamus dictus). 306.-v.

Colas (Gaufridus dictus), 303. :( :

Coliers (Mathildis, domina de), 321 —v. Coligny (Charicùs de), 308 -v. - - Connus (Petrus), 318. Colinville (Johannes de), 303 -v. Colle (Guillelmus de),. 298.. ; — (Monachus de), 321 -v. '

Cornes (Guillelmus dictus), 313. ■;--. Corbeau de la Gorbelière (Petrus), 313 -v, 317.: i.y,. Corbion (Johannes de), 304 -v..",' Corboiio (Theobaldus de), 293. ."'


— 196 —

Coriëus (Johannes de), 318 -v. -Cormas (Radulphus de), 320 -v. Cormciay (Johannes de), 320 -v. Gormcroy (Odon ou Hugo de), 323. Cornay (Hemardus de), 323 -v. Corseus (Ebrardus de), 299. Cor tin (Herveus de), 316. (Robertusdc),316. Corveyo (Johannes de), 314.

— (Guillelmus de), 299.

— (Petrus de), 299.

— (Philippus de), 299.

Corvoy (Guillelmus de), 299. -

— (Petrus de), 299.

— ((Theobaldus de), 306 -v. Cotainvilla (Guillelmus de), 290 -v, 298.

— (Johannes de), 292, 301 -v. Coudreau (Petrus dou), 291. Gourbcu ton (Girard de), 323. Courfeus (Johannes de); 313 -v, Courmameyn (Guillelmus de), 323.

— (Johanna de), 323,

Courpales (Robertus de), 299 -v-, 301 -v, 303 -y. Courpallas (Robertus de), 290 -v. Gourtalcin (Bourellus de), 320 -v. Gourleheuse (Gaufridus de) 296.

— (-Guillelmus de), 297, Gravant (Gilo de), 311 -v.

— (Guillelmus de), 306. Crèche (Symon de), 314.

Crolis (Guillelmus Colerellus de), 288.

Curciaco (Guillelmus de), 291, 291 -v, 295, 295 -v, 296 -v,

300 -v. Curia (Johannes de), 323. Curtiniaco (Johannes de), 323. Cyglay (Guillelmus de), 317.


. — 197 ■■**■

Dadonvilla (Guido de), 286 -v,

— y y;, (Guiot de), 286-v.y

— (Johannes de), 286 >y. Dadunvilla (Johannes de), 316, Dales (Margareta), 320 -v. :-

Danbertelot de Saint-Dié (Joha,nnes dictus), 323. Daniel (Johannes),:322.

— '.:(Stephanus), 322. y y';

Danneryiila (Guillelmus Broard de), 290. Dapigniau (Johannes dictus), 306, 313. Daprennes (Guillelmus), 301. . Datoes (Johannes), 288. Daucenyilla (Johannes de), 304 -v. Daulibon (Petrus), 296 -v. y'; 1

Dauneus-(Johannes), 310 -v. - Dautry (Hugo), 303 -v. Davau (Raginaldus), 321. Daverday (Robertus), 309. Deigny (Sârguerpiia de), 322,

—'. (Petrus de), 294. Derront (Guiotus dictus), 287(293. ,-: Desangiçs (Petrus), 321. Deschasteliers. (Adamus), 312.

— ■: (Guillelmus),303 -y, 318 -v. ' :

Despousailles (Philippus), 313. Dessey (domina dou), 310. Digniaco (Petrus de), 291. Don (Robertus de), 323 -v. Dolivet (Herveus), 322. Domeçi (Nicholaus; de), 303. y y Dominicavilla (Petrus, dictus le Bareuts dp), 291 -v, 294 -v.

—-" - (Stephanus de), canonicus.i3l6, Doseriaus (Johannes),, 303. Dosinyilla (Doretus de), 295 -y; Dosonvflla (Petrus de), 298yv. ;;

— (Philippus de), 301-v^ y "y ■;'; -

Douchesnë (Johannes), 315-y.


— 198 —

Duison (Guillelmus de), 292.

Dumo (jEgidius de) decanus S. Pétri Virorum, 290, 290 -v,

296 -v,'298 -v, 301 -y, 305, 307 -v, 317. Dumo (Adamus de), 296 -v, 298.-v.;\

— (Gaufridus de), 296.

— (Perrinus de), 298 -v.

— (Perrotus de), 296 -v. Durdi (Gaufridus), 320.

— (Johannes), 320,.

— (Philippus), 320.

Duyson (Guillelmus de), 291 -v. .

— (Guilleto de), 291 -v.

— (Guillotusde), 291, 291 -v.y.

— (Henricus de), 291 -v. Dyécia (Johannes de); 291 -v.

Egravilla (Joanna de), 301.

— (Johannes de), 300 -v. Egresannes-(Guillelmus dictus le Marchant d'), 302 -v. Envilla la Guialart (Johannes Anglicus.de), 292 -v. Erolles (Agnes de), 308.

— (Johannes de), 309 -v. j Escrenis (Gervasius de). 286 -v, 293, 319.

: — (Guido de), 292. -

— (Guillelmus de), 289, 292 -v.

— (Guiolus de\ 289.

— (Huelusde), 294 -y.

— (Hugo de), 293 -y.

— (Johannes de), 286.

— (Petrus de), 319.

— (Robin de), 307, 308, 315 -v, 316, 325 -v. ■ •— "(Rymbaudus de), 293 -v, 294. -

Esservilla (Guillelmus de), 290 -y, 293.

— (Johannes de), 290 -v, 293, 298 -v, 312 -v. Essones (Henricus de). 301 -v.

— (Robert de), 301 -v. Estpvilla. (Robertus. de), 323 -y.


_ 199 —

Euvrart (Galterius), 293.

Evra Castro (Berthelot de Nacellis de), 293.

Faronvilla (Guillelmus de), 292, 293, 297, 311-v., 313,315.

— (Guillelmus de), prepositus Duacensis,.298 -v.

— (Philippus Gosse de), 290 -v. Fatuavilla (domina de), 290, 292-v.

— (Gaufridus de), 291,298.

— Guillelmus de), 296, 298. Fayaco (Johannes de), 299 -v.

— (Symonde), 318. Febovilla (Hugo de), 287.

— (Johannes de), 289 -v.

— (Symon de), 295, 302. Febrovilla (Symardus de), 293 -v.

Feritate Bruel (Johannes de), 300 -y, 303. ...'.." Ferrolis (Hugo de), 302 -v,

— (Johannes de), 302 v-, 303.

— (Simon de), 304. Fesda (Johannes), 315. Feularde (Agnes de), 318. Fine (Johannes de), 288. Flaciaco (Guillelmus de), 320 -v. Flovilla (Herveus de), 317. Fojouich (Ansellus de), 294.

— (Johannes de), 294.

Folia Guillelmus de), canonicus Caruotensis, 307 -v. -

— (Philippus de), 304 -v, 318.

— (Radulphus), 307 -v. Fontenai (Perrinus de), 303 -v, 304. Forest (Roussellus de), dictus Theneau, 304. Fortegnie (Petrus dictus), 324. Fraesvilla (Guillelmus de), 304.

Fresnes (domina dou), 318, 322 -v.

Frovilla (Robertus de), decanus ecclësia} Carnotensis, 320.

Furchiis (Guillelmus de), 289 -v.

Furno (Huetus de), 321. ■

! ' ' '""" : 15


- 200 — ;

Gamaches (Johannes dictus), 287. : Gandain (Josephus), 286. Gandevillars. (Ferricus de), 298. Garet (Laurentius dictus), 300 -v. Garriau(Guillelmus dictus), 296, Gaseran (Urinus de), 3Ô8 -v. L;

— (Guillelmus de), 301. Gatepaille (Johannes),298. Gaudigniàcô (Galerus de Mota de), 297 -y. Gaurinis (Johannes de), 300 -v.

— (Roussellus de), 296. Gaularviller (Herbert de), 290. Gesilli (Guiardus de), 318 -v. Geuriniis (Ferricus de), 297 -v, 29.9, ,

— (Johannes de), 296 -v, 299,'.313 -v Giemo veteri (Philippus de), 301. '■/' Gilli (Girardus de), 306 -y.

Gilo (Raginaldus dictus), 314 -y. ; Girart (Radulphus), 313. Gironvilla (Hugo de), 290.

— (Marguarela de), 292 -y, 3Ù2.

— (Thomas de), 290.

Goebaut et Goibaut (Gilo dictus), 290 -v, 293

Gomarvilla (Guillelmus de), 302.

Gomer de Porta (Guillelmus de), 3l2'-^v',

Goulart (Johannes), 293.

Goullons (Johannes de), 320, 325 -y.

Graciacensis (Johannes), 286.

Grainlon (Gilo de), 293.

Grierii de Ingre (Radulphus), 318.,

Grieriis (Henricus dictus), 301, 304-V:

— (Petrus dictus), 301 -v, 304 -y. Grinet (Johannes dietus), 301 -y Groas (Guillelmus des), 289. Groignet (Johannes), 290 -v. Grosseteste (Johannes), 312 -y. Grosvilain (Petrus dictus), 320 -v*


— 201 —

Gueart (Hugo), 294-v.

— (Petrus), 294 -v, 298 -V, 309,- 312 -v. Guignevilla (Johannes de), 290, 294, 295 -v, 300 -y. Guillerval (Robertus de), 319 -v, 325,

— (Robinus de), 303. Guillervilla (Perrinus de), 298.

' Guimagevilla (Johannes de), 287 -v. Gulam (Ludovicus ad), 296 -v, 293, 297,297 -v, 298.

Haiis (/oliannes de), 289. —' (Dionysius de), 295 -v.

— (Odinus de), 290.-v. '■. Haran (Adamus dictus), 317. Harvilla (Henricus de), 291 -v. Hatte (Galterius dictus), 287.

Helyas, scholasticus Aurelianensis, 294. Herbaut (Margareta de), 318. Hermevilla (Guillelmus de), 294,

— (Symon de), 295 -v. lions (Guillelmus dictus), 308.

Insula (Raginaldus de), 292.

Insula de Geurinis (Adamus de), 300 -v,

Jalamain (Johannes de), 292 -y. Javerciaco (Albertus de), 289.

— (Giletus de), 289.

— (Malhildis de), 287.

— (Perrin de), 289 -v. Jocelino (Johannes a), 306 -y, Jodainville (Symon de), 295 -v. Joiaco (Guiardus de), 287 -y.

— (Guillelmus de), 292. ■— (Johannes de), 292.

— (Petrus de), 289-v,

— (Philippus de), 291,307.; Jorville (Philippus de), 294,

— (Jacquetus de), 294*


— 202 —

Jouavilla (Gaufridus de), 293. Joyaco (Gilo de), 314-v.

— (Guillelmus de), 301. Juez (Johannes des), 304.

Karomonle (Raginaldus de), 302, 304 -v, 31.4 -y.

La Camuse de la Courbelière (domina de), 317. La Gegoigne (Ysabellis de), 307. La Charmoie (Amelina de), 321. La Ghiese (Giletus de), 307 -y.

- (Odinus de), 307 -v. _ y Laert (Reginaldus de), 312, 317 -v; Laes (Huetus de), 317. La Fauconnière (Guillelmus de), 311, 312. . La Grière (Maria dicta), domina de Molena, 316. LaHelle (Sympp), 323 -v. Laféu (Robertus de), 322 -v. La Mainferme (Dionysius de), 298, 303 -v.

— (Guillelmus de), 291 -v. ;

LaMarpaude (dicta),;321. La Menearde (domina dicta), 304 -y. ;: La Mesoisie (Jacqueliha de), 308. Landa (Stephanus de), 323. Landrevilla (Bertaudus de), 315.

— . (Doucet de), 311 -v.

— (Guillelmus de), 315.

— (Johannes de), 315. -— (Petrus de), 311.

■'-"'— (Stephanus de), 323.

Langenerie (domina de), 318 -v.

■■— (dominus de), 299, 318. ,

Laoïie (Guillelmus de), 306. La Roiche (Gaufridus de), 310. La Ronchière (Maria, domina de), 304 -y, 308. La Rouete (Johannes de), 3.22. Larrenville (Gaufridus de), 312 -v.

— (Perrinusde), 312 -v. ■>


— 203 —

Latingi (Johannes"de), 300 -v. Laudunp;(Raymundus de), 319. Launere (Huguëllus do), 309 -v.

—y (Huguetus de), 316 -v.

— (Johannes de), 309 -v. La Vallée (Margareta, domina de), 319 -v. Lavau (Johannes dictus de), 303, 300 -y. La Vayassore (Mathildis dicta), 306. La Yôylere (Beatrix dicta), 296. Leart (Raginaldus; de), 312, 319. Lebas (Galterius dictus), 302 -y.

Le Bavens (Petrus dictus), 299 -v, 311 -v, 315 -v, 316. Le Ber(Odo dictus), 309. Le Ber dé Luceon (Petrus dictus), 322. Le Bér de Monceyo (Odinus dictus), 309, 309 -v, 310, 316 -v,

324,325 -v. y Le Berruier (Stephanus dictus), 320 -v. Le Beiif de Âllenvilla (Raginaldus dictus), 313. Le Bichet (Petrus dictus), 289. Le Bigre (Johannes dictus), 323. Le Bloië (Guillelmus). 310 -v. ■ Le Bordélier (Symon dictus), 311 -v. Le Bprdiër (Golardus dictus), 302 -y.

-..;-,.— (Gaufridus dictus), 302 -y.

y-- (Guillelmus dictus), 302 -v.

— (Johannes dictus), 302-v, 307, 313.

■")—. (Robertus dictus), 302 -v.

Le Boni (Stephanus), 320. Le Boulier (Radulphus), 306 -v. Le Bputillier (Gplinus dictus), 317, 317 -v, 318. Le Brétonnier (Johannes dictus), 321. Le Brun de VeziùeS (Guillelmus dictus), 324. Le Bugle de Bâtarde (Johannes dictus), 322 -y. Le Gèlerier (Johannes), 293. Le Charrier (Johannes), 314. Le Charron (Matheus dictus), 319 -v. Le Chat (Raoul), 320.


- 304 -

Le Comte (Herveus dictus), 300 -v. ;.

Le Convers (Raginaldus dictus), 319 -v, 320. Le Cordicr (Guillelmus dictus), 311. Le Flament (Giletus dictus), 300. Loforl(Philippus), 323. Le Gay (Petrus dictus), 320.

— (Radulphus dictus), 300, 308 -v, 309 4, Legeart de Estouiaco (Santius dictus), 299. Léger (Petrus dictus), 299.

Le Grier de Lymerio (Guillelmus dictus), 304 -v. Le Guignet (Johannes dictus), 315. Lehosl (Guillelmus dictus), 298 -v.

Le Lune (Guillelmus dictus), 32-5. .;<

Le Mari chaut (Guillelmus dictus), 323. — (Stephanus dictus), 323.

Le Mesesie (Johannes dictus), 310. ;;

Le Mestrel (Johannes dictus), 296.

Le Mignon (Johannes dictus), 306. ;j

Leone (Agnes de), 313 -v. ;. , ,c

— (Clemens de), 307 -v.

— (Eustachia de), 313 -v.

— (Girardus de), 311 -v. : : T

— (Guillelmus de\ 307, 313, 320.

— (Robinus de), 313 -v.

— (Ysabellis de), .313 -v. Leovilla (Guillelmus de), 298 -v.

— (Robertus de), archiepiscopus Corintliiensis, 298;-v, Lopaumier (Gaufridus dictus), 302 -v. y

Le Petit (Johannes dictus), 318, 318 -v. Le Petit de Monligniaco, 310. y

Le Pignier (Johannes dictus), 318. Le Piquart (Huetus dictus), 299 -y. Le Poetevin (Januarius), 315.

— (Ricardus dictus), 311 -v, 317 -v, 318. :

Le Pymelain (Johannes), 315. Le Rétif (Jocelinus dictus), 302 -v. r

Leriaco (Johannes Gigot de), 290 -v.


y-y 'V —205 —.

Le Ribaut de Rigni (Gaufridus dictus); 324. Lescot (Johannes dictus), 309 -V. , Le Vaer (Guillelmus dictus), 317 -v. Le Vâvasseur (Petrus), 312. . ' Le Vavassor (Colinus dictus), 300.

— (Philippus dictus), 306 -V.

— (Stephanus dictus), 306, 306 -y,

— (Thomas dictus), 292, ■Le Veneur (Thôpbaldus dictus), 321,

Le Veneux (Guiotus dictus), 321.

Lèvesville (Symo de), 291 -v.

Le Voyier (Guillelmus dictus), 291.

— (Henricus dictus), 302, "•:

— (Johannes dictus), 300,308. -.': .

— (Petrus dictus), 286 -V, -

— (Philippus dictus), 315. - ■

Li Bouliers (Radulphus dictus), 311, 318. .

Li Bufetiers (Raginaldus), 310 -y, 316 -Y.

Ligiers (Radulphus dictus), 308.

Lignerolles (Guillelmus de), 299.

Ligriers (Petrus dictus), 301.

Li Jays (Johannes dictus), 310 -v.

LiMarichaut de Egrësaune (Guillelmus dictus), 315.

Limerio (Guillelmus de), 292, 302.

— .(Petrus de), 301, - Li Mignon de Biauyiler (Johannes dictus), 326. Lineriis (Johannes de), 290, 300, 301, 301 ry, 302. Liovilla (Robertus de), 291. ■

LiQuarreau (Johannes dictus), 313 -v. Liricantu (Robertus de), 302 -v. Lisiervilla (Johannes de), 287 -v. Li Vavassor (Stephanus dictus), 305. ■Loarviller (Thëobaldus de), 286 -v: Loeureus (Johannes de), 311 -v. '

Loiseleur (Hugo dictus), 319 -y. Lolainvilla (Guiilelmus de), 287, 288 -v, 297 -Y, 301, 302.

— (Johannes de), 298 -v, 314 -v,


— 206 — .

Longaaqua (Adamus de), 303.

— (Herveus de), 325 -v, 307.

— (Marelade), 292.

— (Petrus de), 291 -v.

Longavilla (Galerannus de), 286, 288 -Y, 300 -v. ' — .(Guillelmus de), 301 -v.

— (Petrus de), 288 -v. y Longueapée (Guillelmus dictus), 323. ! Longuello (Jaquetus de), 308, 325 -y, I Longuevau (Henricus de), 315. ',.;.-. I.

Loriaco (Johanna, domina de), 287, .290, 305 -v, 325 -v, 326,

— (Johannes OEgot de), 290-v.

— (Stephanus de), canonicus S. Aniani, 312. Loouveces (Johannes de), 294, 304 -v.

Lueriis (Gaufridus de), 290. — (Guillelmus de), 288. Luilli (Johannes de), 300. Luilliaco (Adamus de), 295 -v.

— (Johannes de), 299 -y. Luyeriis (Guillelmus de), 297. Lyant (Habertus dictus), 321. Lymerio (Guillelmus de), 304-v. 305, Lynays (Miio de), 304.

Lyniriis (Johannes de), 305, 312, 325 -y. Lyovilla (Robertus de), 308.

Macheau (Petrus de), 307.

Magduno (Gervasius de), nepos Joh. de M., 310 -v, 317, 319,

318 -v. '

Magduno (Johannes de), 304, 305, 315, 315 -Y, 316 -Y, 318,

322 -v. Magduno (Johannes de), archidiaconusBelsiaî, 298, 314.

— (Johannes de), ûlius Ursini de M., 320 -v.

— (Lahcélinus de), 318 -v.

— (Theobaldus de), 310 -v. , Mainviller (Johannes de), 286. Malainviller (Robinus de), 295 -v.


rrr 207 rr- ■ ' ■

Malebrànche (Johannes dictus), 325 -v. y

Malemort (Johannes dictus), 313 -v. .'■'.■-.

Malesherbes (Guillelmus dictus), 290,295 -v, 301 -v,; 302 -v, Malusvicinus (Guillelmus dictus), 308. y' .. .....;.-.

Mamberples (Johannes de), 310 -y., :,.:_:.;; .-.-■ -y;

Manciaco (Gaufridus de), 303 rv, 304. ::; ; ;. - :

Mangecourt (Adelina de), 317 -y, '.-.; y . :, ::

y (Guillelmus de), 290, 298 -v, 300,317 -v, ; y..

— (Johanna de), 317 -Y, ;y. "yy,:.:... .y.

— (Marguerona de), 317 -v.y.:

Manseau (Gaufridus dictas), 307,315 -v, 317 -v.; Maracot;(Calinus dictus),, 302 -v. .,;

— (Johannes dictus), 309 -VjSll, 311 -yy3i9, 323; -y, 325. ..y 'y-':: ". ■■../■:'.■ yy.-v-'-W

Maracot (Philippus dictus), 309 -y, 319, 325. : : ; ,:

Maray (Odinus de), 319 Tv. .. : '.-.-..-,

Marchescreus (Johannes de), 304, , ';..

Marcilliaço (Hemardus de), 288, 314 -y. Maresiis (Robertus de), 293 -v. ■■/'■"■'.>

Mariete (Johannes dictus), 298, 3O0y-v, 303 -v„304. Marmaigne (Johannes de), 286 -v,291,,317.y y; ,;; -■■ Marolio (Johannes Aiiglicus de), 294 -v,

— (Johannes de Monteleart dé), 291.

— (Maria de), 292-v. y ., . ..;::"

— (Petrus dé), 295, 295 rv. y,; ; . :-- -, ..:.--'(.'

— (Symon de), 294, . y ;y .....,;;

— (Thomasde), 297.-V. - -, Martainviller (Johannes de), 297 -Y,

— (Robinus de), 298. .; ---

MartreyPiÇfohannes de), 316-v,. y . --

Marville (Guillelmus de), 300.

Marvillier (Guillelmus de), 293, 300, 312, 315; 320, 320 -v, 325. . y. : : '--■;'

Mauchené(Guillelmus de), 318-v.; ; , y;, J;:

Maugrenon (Adamus), 312 -v. :":"-,:;;

Mauguin (Johannes dictus), 302 -y, 304. ,:.

Maurousset (Matheus dictus), 310, ,


— 208 —

Mauvesin (Johannes dictus), 297.

Mauvoesin (Johannes dictus), 299 -v.

Mauvoisin (Johannes dictus), 299. .Mayncart (Guillelmus), 319.

Meausse (Johannes de), 303 -v.

Meceriis (Huguetus de), 308 -Y.

Meleduno (Symon de), 318, 323. yMelereyo (Johannes de), 304-v.

Menaut (Gilo dictus), 305. -

Menicart (Johannes), 297.

Mer (Radulphus de), 322 -v.

Merevilla (Ansellus, vicecomes de), 286,'287, 302, 307 -v.

Merroles (Adamus de), 315.

Merroliis (Huetus de), 316. iMerroliis (Hugo de),310 -v.

Mesamion (Ferricus de), 295-v, 307, 308 -v.

— (Guillelmus de), 307,

— .(Habertus de), 307. '■■ Mesamyon (Giradus de), 313, 318 -v.

— .; (Guillelmus de), 313.

— (Habertus de), 305, 318 -v. yMesamyohe (Guillelmus de), 299. :,,:

Meseise dés Ghastelliers (Huetus dictus), 308. :.Meseriis (Gileta de), 313 -v. .y

— (Huguetus de), 307 -v. ,— (Johannes de), 313 -v.

Mesni (Guillelmus dou), 309 -v,.313:-y, 314 -y.

— (Habertus dou), 323 -v.

— Jodoinus dou), 307.

— Johannes dou), 317 -v. - .Meso (Girardus de), 301 -y.

.; _ .(Guillelmus de),'297, 301 -y, 305, 326.

— (Hemericus de), 317.

( — Herveus de), 309, 310'-v,

— Johannes de), 324. . - . y ' .' . Messa (Baldoinus de), 286 -v. ,. ...

: Mebiant (Petrus de), 297 y. '•' ,':;;::yy ;.;; .;. ,


— ^209 ~

Meyi;cart (Guillelnliis), 315.

Micho de Aureliis;(Johannes dictus), 323.

Milliaco (Theobatdûs, cornes de), 307 -v.

Milo, episcopus Aurelianensis, 324.

Mitaut (Guillelmus dictus), 286, 286 -v, 289 -v, 298, 298 -v.

Mogiaco (Guillelmus de), 299.

— (Nichola-usde), 299 -v.

— .{Petrus;dé), 299 -v. Mogys (Johannes de), 318 -v. Molena (domina de), 288 -v. Momberniainne (domina de), 300 -v. Moncello (Eva de), 288, 296.

— (Henricus de),"286, 288, 288 -v, 297 -y, 298, 303, 303 -v, 305, 309(311.

Moncello (Petrus de), 288.

y Ursinus de), 288 -v. Monceyo(Douilletusde), 324.

—":' (Philippus de), 310.

— .(Odinus de), 310. Monleart (Johannes de), 290. Monpolin (Guillelmus de), 316, 309 -v. Monreal (Adamus de), 308.

- (Herveus ile), 309, 315.

— '(Johanna de), 304 -v.

— (Johannes de), 308. Montberri (Johannes de), 314 -y.

Montceleard (Adamus de), 287, 289 -v, 299, 307 -v, 298.

— (Johannes de), 288 -v, 291.

—: (Petrus de), 289, 290 -v, 297 -v, 30i, 301 -y.

--y '■' ■ ; (Robertus de), 294 -v, 294.

— . (Thomas de), 289, 301. Montcresson (Robinus de), 287 -v. Monte (Thomas de), 290 -v. Monteforti (Gualcherus de). 304.

-y ; (Johannes de), 29i -v, 295 -v, 300 -v. Montègni (Margâreta, domina de), 291 -y. Monteguignardi (Petrus de), 300 -v.


— 210 —

^ontepolini (Guillelmus de), 288 -v.

— (Odo de), 290. Montes (Johannes de), 304.

Monte Ysambardi (Gaufridus de), 304 -V. Montfrilen (Guillelmus de), 312. Montibus (Petrus de), 297 -v.

(Philippus de), 297 -v. Montigniaco (Johannes de), 291, 295 -v, ;

— (Përrinus de), 310.. Montysambert (Guillelmus de), 311 -y.

— (Huguetus de), 311 -v. y

— (Margaronna de), 303.

— (Reginaldus de), 303. Moralle (domina de), 300. ; Morin (Hugo), 303 -y,

■ — (Huguetus), 321 -v.

— (Johannes), 314.

— (Lecointius), 321 v-). Mprini (Giletus), 311 -v.

— (Hugo d'ictus), 303, 311 -v. Mortes (Robinus), 287. Morvilla (Belinus de), 290 -v. Mota (Guillelmus de), 324.

— (Gaufridus de), 316.

— (Johannes de), 308 -v. ■..-... — (Përrinus de), 304 -v.

— (Petrus de), 304 -Y, 306, 308 -v, 316, 326

— (Robertus de), 300 -v. , — (Symon de), 321 -v.

— (Ysâbellis de), 303, 303 v. , Mouchervilla (Adam Harain de), 290 -Y.

, Mozai (Odinus de), 320. -iMûncello (Henricus ;de), 305.

Muncello (Petrus de), 305, 305-V.

Murgier (Guillelmus dou), 320, 325 -v.

Mylesandis (domina), 312.


— 211 —

Nacellis (Johannes de), 313. ; .y

Nantolio (Philippus de), 306.

Nassiaco (Johanna de), 308.

Nées (Guillelmus des), 308. ,-. ..y:

Nemosio (Blancha de), 290. ,',■■

— (Galterius de),.290, 294.'.''-.. Nemosio (Isabellis de), 287 -Y.

— (Mathildis de), 290.. ;.y Néron (Guillelmus dictus), 303 -v.

Nessiaco (Cotinus-de)., 325. -v,

— : (Guillelmus de), 325 -v, ,yy -. —- (Johanna de), 325 -v. ,:■-.

— (Matheus de), 325 -v. - Neysi (Stephanus de), 294. , ■'. Nigra (Haloysia, dicta la), 293 -v, Noël (ThPnias), 303.

Noes (Guillelmus des), 325 -v.

Noysi (dominûSde), 290 -y. y

Noses (Adamus de), 316. _.

Nozey (Adamus de), 312. y

Nyco de Sevestrevilla (Guillelmus dictus), 312,

Octovilla (Henricus de), 3Q0,

Odino, diçto Le Ber de Monceyo (Robertus ab), 320.

Oirs (Simon dictus), 294 -v. y

Oison (Hugo de), 298.

Onciaco (Johannes de), 315 -v. y yy

Ormeyo (Thomas de), 289; -y, 294 -%-;-■

Otrovilla (Henricus de), 312, 317 -y. y

Pagani (Hubertus), 320 -v. — (Johannes), 316 -v, Paillot (Johannes dictus), 302 -y, Palay (Johannes de), 305, 306 -v, 308, 308 -v.; ^ \' Pauloreille;(Baldôynus dictus), 299 -y, Pauloroille (Baldoinus dictus), 295 .y^ 296.. Papyn (Huetus), 315 -v.


« _ 212 —

Paray (Radulphus de), 310Parceval

310Parceval dictus), 313 -v.

Parcheaux (Robertus dictus), 300.

Parrevilla (Mercerius de), 291 -v.

Passeloire (Stephanus dictus), 311.

Pâte (Ferricus), 286.

Pauper (Odo dictus), 291 -v.

Payeu de Balgentiaco (Guillelmus), 320 -v.

Pennis (Johannes de), 322.

Perceval (Odo dictus), 310 -Y, 316 -Y, 318.

Persones (Philippus de), 316.

Petalli (Stephanus), 297 -Y.

Petallo (Marguarela de), 308.

Pelau (Guillelmus dictus), 292 -Y.

Pelellus (Guillelmus dictus), 289.

Petit Assarl (Johannes du), 296 -v.

Picardi (Petrus dictus), 296 -Y.

Piquois (Stephanus dictus), 325, 328 -v.

PilhverisYeîoris (Johannes), 289 -v.

Plainvillier (Odinus de), 318.

— (Odo de), 322 -v.

— (Johannes de), 325 -v, 319 -y, 320

— (Petrus de), 322 -v, 323. Plassenvilla (Johannes de), 300. Plescnvilla (Johannes de), 314 -v. Plesinvilla (Gaufridus de), 314. Plesonvilla (Gaufridus de), 290, 306 -v.

— (Johanna de), 313 -v, 315 -v, 318.

— (Johannes de), 317 -v. Plcsscio (Odo de), 287. Plcssenvilla (Gaufridus de), 303. Plessumvilla (Gaufridus de), 308. Pocour (Guillelmus de), 304. Pocquaire (Reginaldus), 286. Pointebeuf (Herveus dictus), 310. Poinvilla (Marguarela de); 307,"325 -v. Polarde (Petrus dictus); 305


^ 213 —

Ponte (Johannes de); 296, 312, 312-v, 316, 316 -v. Ponte, dictus Perceval (Odo de), 313, 317 -v. Ponvill^ (Gilo de), 298, 314.

— ( (Girardus de), 308 -v.

— ((Marguarcta de), 308, 316.

— y (Reginaldus de), 291. Popriàcp (Agnès de), 314. Poquaire (Reginaldus dictus), 289 -v. Porcelli dé Porcellaria (Philippus), 291.

— ; de Atraich (Matheus), 315 -v. Porcellus (Guillelmus) ,301. Porcheraces (Iva de), 316 -v. 317 -v. Porcheresehes (Iva de), 318.

Porcus (Guillelmus dictus), 299 -v.

-— (Philippus dictus), 301 -v, Porre (Johannes dictus), 319 -v, 325. Porta (Guillelmus Gomer de), 297.

— (Petrus de), 311, 317, 320. -—- (Ragilnadus de), 315.

— (Robertus de), 320, 325 -v. Potart (Guillelmus dictus), 309 -v, 319.

—. -(Petrus dictus), 319.

— dé Telloi le Petit (Johannes), 300. Ppulayn 1 (Belona), 300.

— (Perrotus), 316 -v.

— de Mardeyo (Jocatus dictus), 301. Pourcellï(Gilo), 298 -v, 312 -v.

Precigny (Guillelmus de), 290,292 -v, 293 -v, 294 -v, 291.

Pressëyhvilla (Johannes de), 315.

Priatellô (Stephanus de), 311.

Pruneyo (Guillelmus de), 28G, 294 -y, 296 -v. -

Pueevo (Johannes de), 291 -v.

Pucoi(Johannes de), 290 -v.

Puissalez (Petrus de). 295,

Putheo (Gaufridus de), 324,

Putheolis (Adamus de), 303.

—'y--'y(ÛrsnuSde), 303 -y«;'. '-■ y yyy.K:,,:


— 214 —

Pymelain (Johannes de), 305 -v, 315 -v. Pyncon de Murgier Blanchet (Guillelmus), 310. Pyquois de Bénis (Stephanus dictus), 319 -v.

Quarterio (Guillelmus de), 295 -v, 322, 324, 320.

— (Hugo de), 312 -v, 326. ' — (Robertus de). 322. Quatuordomibus (Guillelmus de), 286 -v, 287. Quotainvilla (Guillelmus de), 313, 317 -v.

Rallier (Theobaldus dictus), 300 -v, 304 -y.

Rais (Guillelmus du), 300 -Y.

Rappe (Stephanus), 317, 317 -v. '■

Regina (Eramburgis dicta), 292 -v.

Renart(Henriciis'dictus), 311.

Reverciaux (Girardus de), 300.

— (Johannes de), 296 -v.

— (Robinus de), 296 -v. Richard) (Thiecelinus), 299 -v. Richome (Johannes dictus), 316 -v. Ripa, (Guillelmus de), presbyter, 288 -v. Roant (Johannes), 293.

Rodam (Sevinus de), 323 -v. Rogent (Droinus dou), 322. Roigemont (Johannes de), 307 -v. Roliceaus (Robinus de), 298 -v. Rpmainvilla (Robertus de), 289. Roncia (Archambaud de), 305.""

-- (Petrus de), 297, 302 -v, 30^ -v, 313 -v, 314, 305, 297 -v. - : -

— (Johannes de), 299. Rossigno (Guido de), 297 -Y, 302. Roullais (Hugo dictus dou), 303. Roulleis (Petrus dou), 304, 321 -v. Roussignon (Guido de), 298 -v. Rovrây (Reginaldus de), 311 -v, 312. Royreyo (Renaudus de), 297. Roynvilier (Guillelmus de), 293


- .— 215.-<- -

Rubeus'de. Eynyilla (Johannes dictus),'299,

Rubeomonte (Guillelmus de), 291 -y, 295, 306 -y, 307, 307 y.

— .)— (Johannes de), 286, 307 -v.

Ruffanl (Johannes dictus), 318. jaum.(HënïicuS),320, 325-y.; -- Ruffi deMarroliis (Guillelmus), 310:-y. Ruffus de Merollis (Guillelmus dictus), 310 -v, Rufini (Cplinus), 299, . Ruilli (Johannes de), 291,,306 r% 312-:" ; Ruilliaco (Johannes de), 286, 317 -y.

— (Philippus de), 306, -y, 314, 319. ... Rupe (Gaufridus de), 309 -v.

Rupibus (Johannes de), 313 -v, 317 -v, 318. ;y

— .(Stephanus de), 317—y. ;: y...

Sabli (Petrus de), 321.f '?"■_. Sacloyo (Albertus de), 301 -y. .. • .-;.;.- Sade (Gaufridus dictus), 318 v. y

— (Gervasius dictus), 318 -y, ','''.

— (Matheus dictus), 319. Salerne (Archambaudus), 322.

— (Henricus),-319 -v. ;.(,.- y Sancto Bricione(Gaufridus de),.â 14, pi -v.y'."-(•■;

— Cirico (domina de), 313.

.— Die (Johannes de), 323 -v.

— Jolianne (Gaufridus dé), 301-y, ,

— Juliaho (Petrus de), 291 -v.,,-'.";■; -^- LâurentiP (Guillelmus de), 307.

— Letp (Petrus de),312.: ; --

— — y (Sigismundus de); 312 -y,

— Martinp (Guillelmus.de), 289, 293 -v,

— — (Phillipus!:de),:289( ; .-"-:

— Maximino (Guido de), 303, 316 -v.

— — (Guillelmus de), 289, y y..--' ' -...'. y --

— ;^ (Johannes de), 296 y-y, 309, -y.:.

y— (LaUrentius dô), 300 >v, 309, 309 -y, •314,'-

" 3m-y. ..; '■■ ,'yy '\. ■ '"' ;

"" 16


— 216 — j

Sanclo Maximino'(Petrus de), 296 -v, 300 -v, 315 -v, 316 -v. :'—' — (Stephanus de), 310 -v. 1

— Michaele (Theobaldus de), 300 -v. -- Sigismundo (Gaufridus de), 324 -v.

— — (Johannes de), 30b, 306 -v, 311 -v, 312,

y. 314,314 -v, 315, 326. |' Sandillon (Acelina de), 319 -v, 325 -v. I

— (Robertus de), 310 -v, 319 -v, 320, 32-5, 325 -v. Saiiz (Johannes de), 294, 294 -v, 295 -v, 296 -y, 297, 299 -v,

312. Saràn (domina de),-319-v.

— (Përrinus de), 310 -v.

— (Petrus de),-316 -v, 319. Saucebernard (Philippus de), 231 -v.

Saudreyo (Guillelmus de), archidiaconus de Corbolio, 312. Saumery (Girardus de), 306 -v, 307. - ■_ (Goulard de), 317 -v, 318,309. ;

— (Johannesde), 307 -y.

— (Rainaldus de), 307 -v.

— (Symon de), 312.

— (Stephanus de), 307, 317 -v,,318. Savonières (domina des), 321. Seintpère (Robinus' de), 299 -v.

Senant (Petrus de), 306 -v.

-- (Stephanus de), 306 -y. Senine (Symon de), 301. Setois (Amelinâ dé), 255 -v. Sevin (Berthelinus), 302.

— (Gaufridus), 302. j -- (Guillelmus),-303 -v. j

— (Johannes), 298.

Siccavalle (Regmaldus de), 289 -v, ,30'0".-v. Sine terra (Johannes dictus), 290 -v, Sironville (Robinus de), 318. Soday (Guillelmus de)y315 -v, 316. |

4=- (Heloysis de), 316.

■== (Johannes de), 315 -v.


—$ï-7,'~-/"y. -.-■.;

- Submufo (Guillelmus dictus), 311. y SurdusdeAuxiaco (Johannes dictus), 307 -v,., ,: :

Tallia (Johannes.de), 286, 299y-v. ' ■ Talo (Foucaut), 323. l'ancre (Petrus dictus), 229 -v. ' ; ■- . ,

Tancrëvilla (Johannes de), 295, 314 -v. Tardif(Garinus dictus), 290 -v,J95. .

— ;(Garnerius dictus), 301 -Y.

— (Petrus dictus), 291 -v.

— (Stephanus dictus) 291 -y, ....

Tartarin (Guillelmus die tus),301 -v, :;,;:.-

—. ; (Johannes dictus), 301 -v., Teignpnyilla (domina de), 190 -v, Tespont (Johannes de), 293. .:]■:. :' ,

(Stephanus de), 301 -v. Theny (Johannes de), 320. Thibautviliiers (Theobaldus de;), 292 -v.. ; ; , Tho (DrPinus dou), 302 v-. . ,'.y',-,...

— (Johannes de), canonicus Aurelianensis, 296 -y, 310 -v.

— (Petrus de), 302 -Y. y Tieloy(lsabellis'de), 290.- .;(:.:. y:';.:' Tigiaco:(Diônysius de), 3,20; ..;:

—. (Gaufridus de), 325 -v. , Tine (Albertus de), 307 -v. . y-y

— (Johannes de), 307. Tirepainë (Juliana la), 289, y Toenart (Guillelmus), 323 -v,/; : Toignart (Johannes dictus), 309 -v. Tornebu (Robert de), 324. .

Tourneboue (Robert de), 287, y,: .:'';;(.'

Tranoi (Johannes dé), 302. ; , _ \ , ;

Trarerci (Johannes de), 319 -v, Treconvllia.(Guillelmus de), 290;^v.:. Tremevillâ (Johannes Bardon.de), 290 fV-.y ..,;.: Tretainvilla (Blancha de), 29§. , .y ; y,

^ . (Johannes de), 290,-292, 2?b, 29o:>v, y


— 218 — ■ ■:

Trina (Johannes de), 287.

Turonis (Johannes de), 316.

Turpin (Henricus dictus), 303, 303 -v, 309.

— (Thomas dictus), 309 -v.

Ulmo (Agnes de), 324.

Ullramare (Guillelmus de), 289 -y.

Drdy (Theobaldus de), 320.

Valle (Adam de), 296. Varannis (Johannes de), 32t -y.

— (Petrus de), 287 -y, 320 -v, 325. Varenna (domina de), 316.

Yarennis (Girardus de), 324. Yeillart(Draco), 313v: Veneci (Radulphus de), 323 -v. Veneciaco (Joeelinus de), 306 -v. Venerii (Guillelmus dictus), 299 -y. Venter (Johannes dictus), 308 -y. Veres (Agnes de), 292.

— (Johannes de), 302.

Veleri ponte (Guillelmus de), 321, 321 -y.

— (Robertus de), 297, 299, 299 -v.

Yezines (Adelina de), 319 -y.

— (Herveus de), 323 -v.

— (Hugo de), 319.

— (Herveus de), 323 -v.

— (tladulphus de), 319, 319 -v, 323 -y, 325, 323 -v, Vicecomitis (Guillelmus), 308 -v.

Yieni (Guillelmus de), 296, 296 -Y.

— (Johannes de), 288, 296. .. .— (Philippus de), 296. Yieima (Alpidis de), 322.

— (Gaufridus de), 321 -v. Yievi (Johannes de), 318, 318 -Y. Vigniaco (Robinus de), 301 -Y.

— (Theobaldus de), '301 -v„


— 219 —

Vilaumoy (Johannes de), 313 -v. Vileines (Colinus de), 325 -y. Yilereau (Guillelmus de), 315 -v. -■- . (Philippus de), 293 -v.

— (Raginaldus de), 293 -v,. Yilerpion (Gaufridus de), 297. Vilerpium (Gaufridus de), 315, 317 -v. Vilefe (Hugo de), 313 -v. Villaepiseopi (Adam de), 319,. Villafani (Stephanus de), 310 -v, Viliaribus (domina de), 293 -v.

—y (Guillelmus de), 300 -v.

— * (Johannes de), canonicus B. Pétri Virorum, 296, 318.

Villefarri (Stephanus de), 310 -v. Villevaudran (Petrus de), 324. ■ Yillereau (Hugo de), 308.

— . (Philippus de), 308 -v.

— y (Radulphus de), 308 -v. Villerusche (Philippus de), 323 -v.

— (Perrotus de), 323 -v.

— . (Stephanus de), 323 -v.

Yindecinio (Gaufridus de), 321 -v, 322, 323 -v. -

Virsione (domina de), 321 -v, 324.

Voverii (Petrus), 295 -v.

Vovier (Petrus de), 296,

Vrigniaco (Henricus de), 301, 301 -Y.

Ysiaco (Bertrandus de), 288 -v.

— (Gervasius de), 294 -y, 301.,

— (Habertus de), 297 -v, 301, 294 -v.

— (Herberlus de), 294 -y.

— (Johannes de), 288 -Y.

— (Thomas de), 290, 292.

~ (Stephanus de Podio de), 294 -Y.


PASCAL

ET

- LES LOIS DE L'ATTRACTION

RÉSUMÉ DE LA DISCUSSION SOULEVÉE

DEVANT L'ACADÉMIE DES SCIENCES AU SUJET

DE LA GRAVITATION UNIVERSELLE

Par M. LALBALETR1ER

Séance du 17 Octobre 1902

Aucune existence n'a jamais été à la fois plus simple et mieux remplie que celle de Newton. Ce grand fphilosophe, uniquement préoccupé de ses profondes recherches, les poursuit dans le calme et le silence et parvient sans lirait aux plus magnifiques découvertes. Étranger à nos passions, comme à nos préjugés, il méprise la gloire et les honneurs. Dans la fameuse: querelle: qui s'élève entre Leibnilz et lui à propos de ;a découverte du Calcul différentiel, il dédaigne de répondre à ses adversaires, laissant à ses disciples et à ses amis le soin de défendre ses intérêts; quand il voit que ses belles expériences sur la composition de la lumière blanche sont contestées par son compatriote Robert Hoocke, il


prendle parti de ne plus livrer au public le résultat de ses travaux et ce n'est qu'enyio87; -—• c?èst-à-dire, à l'âge , de quarante-cinq ansj—qu^ilse décide enfin, sur lesyins- '■ tançesde Halley, à faire paraître son immortel ouvrage des Principes-^apiémaliquës :de_ la Philosophie natii-, relie, où:il résume son enseignement et où il: expose les loisde la .Gravitation universelle.

Alors, éclatent de toutes parts lés, témoignages d'ad.miT ration. L'opinion publique est unanime à'.reconnaître.-/et..à proclamer le génie de celui qui vient dey-flous, dévoiler le principe des phénomènes célestes.

« Aucun mortel n?a jamais approché si pres de la Divinité, ». s'écrie Tastrononie Hallèy, essayant de traduire • renthoùsiasme général, et Newton achève sa dongue et • laborieuse: carrière entouré de l'estime et du respect de tous ses contemporains, Nous pouvons même ajouter que sa renommée, déjà si haute de son vivant, n'a. fait que, croître avec le temps, puisque: depuis sa ;mort,' survenue ■ en 1727, ses successeurs continuent à exploiter, sans, paiv venir:à répuiser, la mine si riche et si féconde qu'il leur avait ouverte.;, -,-.-' .. .'" :zA>

Aurait-on janmis pu penser qu'un jour;,vlencLràif. ou, par une réclamation posthume,: on chercherait à ébranler cette renonirnée et nue près- de deux (siècles :àprès la publiça-, tion du livre des principes, on susciter ait tout à coup à ■. rauteùr un rival aussi redoutable que Pascal pour lui disputer une de ses plus belles découvertes?.;

Quel imprudent, dira-t-on, a pu se lancer ainsi dans une telle entreprise? Sans doute un jeune audacieux peu versé dans l'histoire des sciences?

Loin de là; Taftaqué partait d'un savant de profession qui, par une longue vie consacrée à l'étude, s'était acquis une notoriété incontestable. . ;y ' -'-';".'v

Miêhel Ghasles, vieillard septùagénaifev professeur à;


222

a Sorbonne, membre de l'Institut, était certainement le représentant le plus autorisé de la science géométrique: il avait publié plusieurs ouvrages remarquables, un grand nombre do mémoires très savants et très appréciés ; il offrait donc toutes les garanties d'un esprit éclairé qui ne s'avance que muni de preuves défiant toute critique ; mais, à côlé de son grand amour pour la science, il avait la passion des manuscrits et des autographes. Depuis des années, il rassemblait des documents qii, selon lui, devaient compléter ou même, renouveler "l'histoire des grandes découvertes, et, malgré toutes les oppositions qu'il pouvait prévoir, il se sentait prêt à soutenir son scnfimenl avec une fermeté et une ténacité qu'on ne rencontre que rarement chez un homme plus jeune. Doué d'une volonté et d'une énergie indomptables, il sut pendaul plus do deux ans tenir tête, seul, à de nombreux adversaires qu'il combattait avec une vivacité et une ardeur juvéniles, mais aussi avec une sincérité et une correction auxquelles on doit rendre hommage.

C'est la longue polémique soulevée devant l'Académie des Sciences (1) à l'occasion dés lois de l'attraction, -^- à laquelle on a mêlé, assez mal à -propos j une question d'honneur national, et qui a été si diversement appréciée, — que nous voudrions résumer ici-en quelques pages, tout en écartant avec soin les incidents secondaires qui sont venus trop souvent se greffer, pour ainsi dire, sur le débat pour l'envenimer ou l'obscurcir.

IMichel

IMichel n'était pas un amateur ordinaire. Il était parvenu à réunir vingt à vingt-cinq taille pièces mahus;

mahus; Voir les comptes;; rendus de l'Académie des Sciences, du. 15 juillet 1867 au 3 septembre 1869,-tomes"LXV, LXYI, LXVII, ■;LXVIIIetLXIX. ;/;: "'"-;-


22â—;

crites, lettres cl notes prétendues autographes, émanant des célébrités de tous les pays et de tous les temps, depuis Jules César'— et même au delà, —jusqu'à Mme de Pompadoùr!

Sa collection renfermait un très grand nombre de papiers'provenant de littérateurs et savants du xvn° siècle, sans parler de missives de Louis XIV, de Jacques 11 d'Angleterre, de Christine de Suède, etc. .. (1).

Parmi cet amas de documents qu'il considérait comme très précieux et auxquels il accordait la plus grande confiance, se trouvaient deux lettres qu'il offrit à l'Académie <lès Sciences, dans sa séance du 13 juillet. 1867, pour « qu'elles se conservent et puissent être consultées dans les archives de l'Institut » (2). (LXV, p. 91.)

Dan s ylâ première de ces lettres, datée du 8 mai 1632, Pascal, écrivant au physicien anglais Boyle, lui dit : a J'ai un bon nombre d'observations dont personne n'a encore parlé sur l'attraction et ses lois, s et spécifiant davantage, dans la seconde, adressée le 2 septembre suivant au même correspôhdanf, il ajoute (LXV. p. 92) : « Dans les mouvements célestes, la force agissant en raison directe des masses et en raison inverse du carré de la distance, suffit à tout et fournil des raisons pour expliquer toutes les révolutions qui animent l'univers. »

Ainsi, Pascal aurait annoncé la grande loi de la gravitationyplus de trente ans avant l'apparition du livre des 'PriiiMpjêS ; bien plus, il l'aurait communiquée à Newton, jeune; alors, mais déjà passionné pour l'élude des

(1) Oii croit que la collection de Cliasles lui avait coûté près de 200,00.0:îrancs ; ces! le chiffre adopté par le nouveau dictionnaire de Larousse illustré, tome I«', page "/20.

(2) Dans les renvois entre parenthèses, le chiffre romain indique le voluiïie- et le chiffre arabe la page des Comptes rendus de l'Académie.


22é: :-y, -,.;.y- .

sciences, et personne n'en aurait jamais eu connaissance! C'est d'autant plus invraisemblable qu'au xyii 0 siècle, les correspondances entre savanfey-n'étaieo! : pas secrètes ; elles passaient facilement d'une: main dans une autre, et offraient le moyen le plus rapide et le plus sûr de faire connaître les découvertes scientifiques.

On conçoit la vive émotion: provoquée au sein de l'Académie par une communication qui, cherchant à déposséder Newton au profit de Pascal, venait bouleverser l'histoire de la science dans l'un de ses chapitres les mieux établis. — C'est d'abord des bancs mêmes de l'illustre Compagnie que partent les observations,; mais bientôt le débat s'anime, la discussion se généralise, et c'est presque à chaque séance que le secrétaire perpétuel vient lire les réclamations de ceux qui prennent en main la cause de Newton, aussi bien en France qu'à l'étranger.

Pour répondre à ses adversaires. Charles avait l'habitude de produire, presque chaque semaine, des pièces nouvelles destinées à confirmer les précédentes et. à renverser les objections : mais cette méthode avait le double inconvénient de fournir à la discussion de nouveaux éléments et de faire, le plus souvent, dévier le débat en l'écartant de son buL principal.

C'est ainsi que, pour appuyer ses deux premières lettres, il avait présenté à l'Académie, presque coup sur coup (LXV, p. J25), une cinquaniainc de notes de Pascal, toute une correspondance entre ce savant et Newton ; et enfin une foule de lettres signées des noms les plus variés (p. 180, 550, 382) : Galilée, Leibcitz, Gassendi, Je P. Mersenne, Afalebranche, Montesquieu, La Bruyère, etc., etc.

Dans l'une de ces notes, Pascal donne les masses relatives du soleil et des planètes, telles qu'il les a déduites


_ 225 —

de ses calculs ; or, lès chiffres auxquelsil est ainsi.-parvenu, sont précisément ceux qu'on retrouvera beaucoup plus tard, non dans la première, mais seulement dans là troisième édition du livre des-Principes; La conséquence est ici bien précise : Ce n'est plus simplement d'une question de priorité qu'il s'agit, et l'illustre savant Anglais estmânifestement accusé de plagiat,puisqu'il donne comme sien, et sans en indiquer l'origine, le résultat des recherches de notre immortel compatriote!:

Et de fait, Chasles n'hésite pas à: conclure (LXV, p. 541 )y ■: tf C'est ■évidemment .Newton: qui, -après, s'être écarté en 1687 des nombres de Pascal, qu'il connaissait, y est revenu en 1727. »

L'accusation est tellement grave qu'eue ne saurait être acceptèeysans une discussion méthodique et approfondie des Documents !

Que sont, en effet, toutes ces pièces dont on ne connaît pas l'origine? Quelle confiance peut-oû leur accor? der ? Ont-elles bien tous les caractères d'une parfaite authenticité? Pour en décider, il est nécessaire de leur faire subir une double épreuve : il faut d'abord les comparer avec tous les autographes de même nature possédés par lés bibliothèques publiques, et: dont la valeur n'a jamais été contestée ; il faut ensuite rechercher si, dans l'état dés eonnaisisanees astronomiques,; telqu'il existait à l'époque de Pascal, les Résultats annoncés par lui étaient possibles, ou s'ils n'ont pas dû être empruntés à

des publications plus récentes'.

ChaSlesnoùs dit bien, il est vrai, et cela à plusieurs reprises (LXV, p. 187 et 37B), qu'il n'a aucun doute, que toutes les:lettres sont de la main de Pascal, que ses dor cuments sont si nombreux, si variés,; si concordants,, qu'ils ne, peuvent être l'oeuvre d'un faussaire.

Il possède (LXV,p.'310);: ;;: "'


— 226 —

Deux mille lettres de Galilée,

Deux à trois cents de Montesquieu,

Autant de La Bruyère, beaucoup d'autres de Newton, Mariotte. Malebranche, etc. (p. 592). Est-ce qu'un seul homme aurait pu composer une si grande masse d'écrits sur les Scienpes,les Lettres, laPhilosophie et la Théologie? (p. 378). Quelle prodigieuse imagination lui aurait-il fallu pour traiter tout à la fois lantde questions et composer une correspondance avec tant d'hommes émincnls?...

Mais, d'un autre côté (p. 340), voici M. Faugèré qui a eu à sa disposition, pondant quinze mois, -le manuscrit de l'auteur des Pensées et qui écrit à l'Académie :

Dans ma conviction, les lettres produites ne sont pas de Pascal (p. 311 ) ; elles sont de la même main que celles allribuées à ses soeurs ; le faussaire ne s'est même pas astreint à contrefaire son écriture: agissant avec un sans façon inouï, il s'est contenté de prendre du vieux papier et de choisir un caractère plus ou moins ancien, sans même parvenir à donner, à ses écrits, cet aspect que le lemps seul peut produire ;... Les documents concordent ensemble ! Oui (p. 458), mais comme de faux témoins qui se sont concertés pour étouffer la vérité et accréditer l'erreur !

Voici, du reste, une note où l'audacieux et fécond fabricaleur se trouve, en quelque sorte, pris sur le fait (p. 3-12). Il y donne, comme effet de la vertu altraciive, la mousse qui flotte sur une tasse de café, et qui se porte avec précipitation vers les bords du vase: or, celle note est de 1652, et c'est seulement en -JG69 que l'ambassadeur de Turquie a introduit, cans la société parisienne, l'usage du café !

Enfin, rien ne ressemble moins au style si puissant, si original, si vivant de notre grand Pascal, que ces tour-


w:227-— ;

nures adoptées par le; faussaire, s'adressant au jeune Newton (LXVyp. 313): « Je vous prierai m'en dire votre sentinient;.... Travaillez, mais que cela se fasse avec modération pour ne pas fatiguer trop votre jeune imagination^.... moi aûssiy dès ma jeunesse,; j'avais- hâte, d'apprendre..,., tout homme qui n'aspire pas à se faire, un nom, n'exécutera jamais rien de grand!.,. » Cette phraséologie de lieux communs-né fut jamais à l'usage de celui qui a écrit les Lettres provinciales ! -

Ainsi, les Documents sont suspects et leurs conclusions manquent de preuves.

Mais, Chasles est prompt à la réplique : Les protesta-, lions de mon adversaire (p. 310) lie me causent aucune; inquiétude^ déclare-t-il. Je trouve: dans- unelettre de Jacqueline Pascal à Mme Périer, sa soeur, une réponse péremptoire à sa première objection: L'écriture de noire frère, dit celte lettre, a varié de,trois ou quatre manières dans l'espace de vingt ans ! Qu'on s'étonne,- après cela, que les expertises de M. Faugère ne lui aient donné qu'un résultat négatif ! Il n'est, du reste, pas plus difficile, de lever sa seconde objection, celle où mon contradicteur a cru prendre le faussaire sur lé fait : car sans faire ici de l'érudition inutile, il me suffira d'ouvrir le Dictionna,ire historique deBouillet (LXV, p.; 380) pour y voir: que le café a été importé à Venise en 161S, et qu'il a pénétré en; France vers 1640. Par 'suite:, on peut croire que Pascaliqui était jeune et avide de progrès, l'a connu, goûté ef expérimenté bien avant 1652, date de la note où il en. parlé-! :

Pour achever sa réponse, notre sava-nt; Académicien produit un grand nombre de pièces nouvelles dont Tau-;' thenticité n'est: d'ailleurs pas mieux établie, puisque les; deux lettres (p. 644), signées du nom de.yJàçques IL/ n'ont jamais été écrites pour lui, comme l'affirme: M. Faugère, après vérification.


— 228 —

yyDu reslëvjajquië ce contradicteur (p. 458), n'y a-t-il pas lieu de s'étonner.que ce nombre prodigieux de documents adressés à tant de personnages divers, et venus de tant de points différents, se soient trouvés tout d'un coup réunis \daris un seule et même main, et n'est-on pas en droit de rechercher d'où ils viennent? y On me; demande, s'écrie Chasles, de qui je tiens mes documenlsy(p. 620)?: Je réponds que la question importe peu • il s'agit de les, juger en eux-mêmes et non de sayoir qui me les. à procurés. — Si j'avais négligé de les produire et qu'on les eût trouvés après moj, aurait-on dû les détruire ypar la raison que je n'étais plus là pour en indiquer l'origine? (LXV, p. 622). J'ai déjà dit, du reste, que ces papiers proviennent du cabinet de Desmaizeaux, ami et confident de Newton (p. 621). Après sa mort, ils ont été vendus à un collectionneur franjais, sinon en totalité, du moins en partie ; plus tard, une famille des plus honorables, dans laquelle ils se trouvaient, a pensé qu'à raison de mes travaux, ils pouvaient m"être agréables et me les a fait proposer ; voilà tout ce que je puis dire, et si je repôûs'së,l'enquête restreinte demandée avec tant d'insistance par M. Faugère, j'invoque de' nouveau une enquête générale de la part des personnes qui veulent bien prendre; intérêt à la question. Toutes les lettres que je pôssèdeysôUt très; anciennes : je les communiquerai à qui voudra les voir, et j'exprime ici le désir (p. 333) que ceux de mes collègues, qui ont, à leur disposition les ressources de la.; chimie, veuillent bien les soumettre à toutes les épreuves de la science : je mets à leur disposi- -tioii - les pièces «qu'ils choisiront : que puis-je faire de plus .? Pour me conformer au désir de mes amis, je prépare une publication complète qui les contiendra toutes; déjà les deux premiers volumes (LXYlïI, p. 27) sont en bonne voie, un troisième suivra de près et le retard que


— 229 —

parait éprouver l'impression, .'provient simplement de la nécessité où je me suis trouvé de faire face à une foule d'objections et d'attaques passionnées sans cesse renouvelées (LXVlII, p. 1242). ;'

On me reproche encore de présenter mes documents les uns après les autres, comme s'ils étaient fabriqués pour les besoins de la cause (LXIX, p. 647); mais ils ne datent pas d'hier, je les ai montrés à tous ceux qui ont voulu les examiner et je ne les ai produits que pour répondre à mes adversaires au fur et à mesure qu'ils me forçaient d'y recourir. (LXV, p. 774.)

Nous pourrions continuer longtemps encore cet exposé, car nous n'avons certainement pas rappelé toutes les objections présentées à l'Académie sur la valeur des manuscrits, et si nous nous sommes bornés à celles de M. Faugère, c'est qu'elles résument assez bien tout ce qui a pu être opposé à Chasles dans cette partie de la discussion; mais, nous restons, comme au premier jour, en présence de deux affirmations contradictoires : d'un côté, l'authenticité n'est pas soutenable; de l'autre, la confiance est complète.

Pour M. Faugère (LXVII, p. 435), le faussaire a laissé plus d'une fois apparaître le bout de ses longues oreilles, et ses productions sont une des moqueries les plus effrontées et les plus bouffonnes qu'on puisse se permettre à l'égard du public.

Pour Ohasles, au contraire, il a répondu à toutes les objections qui ont surgi au cours de la polémique (LXV, p. 886) et on n'a répliqué à aucune de ses réponses, parce qu'on s'est toujours contenté d'énoncer des doutes ou d'avancer des assertions personnelleSj sans preuves réelles.

Ainsi, de part et d'autre, les convictions sont demeurées inébranlables et, après deux années de débats inces^


— 230 -

sants, la question reste tout entière. N'est-ce pas.le sort ordinaire de nos querelles humaines, quel'qtfen soit le sujet? qu'il soit scientifique, littéraire, historique.;., ou même politique !.. . 11 y a longtemps qu'on l'a dik; nou sans raison : « Les opinions sont comme les clous, plus ou frappe dessus, plus on les enfonce !»

ÏI

Pour la clarté de notre résumé, nous ayons dû classer les réclamations portées devant l'Académie, en y deux groupes distincts et les discuter tour à tour, sans nous astreindre à suivre l'ordre chronologique de leur apparition. Déjà, nous venons de le voir, l'enquête surTécriture et le ■ style était de nature à impressionner tous les esprits non prévenus, mais elle n'a produit aucun effet ni sur Chasles. ni sur ses partisans, qui — nous devons le rccomiaîlre ■— étaient nombreux dans le public, dans la presse et même parmi ses collègues ds l'Institut. Il nous reste maintenant à examiner si une slude spéciale des différentes pièces,, au point de vue purement scientifique, nous permettra d'élucider la question d'unefaçon définitive.

A l'époque où nous reportent les notes données comme écrites de sa main. Pascal possédait-il tous les éléments astronomiques nécessaires pour établir la loi desympuvements célestes et pour obtenir les résultais ynuimériques qu'il signale ?

Écoutons, à cet égard, les savants qui prennent ypart aux débals; tous s'accordent à reconnaître l'impossibilité • d'une réponse affirmative :

Granl (LXY, p. 571), le célèbre directeur dé l'Observatoire, do Glascow; Je P. Secchi (p. 10:8), l'énrinent correspondant de l'Institut à Rome; dé Pontécoiïlant


V:'.231y:—' .

(LXVI, p. 145), l'habile astronome français ; d'autres encore, adressent à lay docte Çômpagniéy de longs mémoires pour repousser lès nouvelles conclusions qu'on voudrait opposer aux notions historiques généralement admises. ■:""

Et d'abord, la date précise de rétablissement de la loi' de la gravitation est bien connue ; la note de Babinet (LXV, p, 661) nous renseigne, du reste, d'une manière très nette à cet égard : « C'est ehlfiofi qùi0fewton, retiré à la campagne, dirige pour la première fois ses réflexions sur le système dû mondes mais il abandonne ses recherchés^ faute de données suffisantes; plus tard, en 1670, il reconnaît, au moyen de la mesure française de Picard, que la loi de l'attraction en raison Inverse du carré de la distance; est parfaiternent rigoureuse; on raconte même, à ce sujet, qu'à la réception du résultat de Picard, il fut tellement ému; qu'il ne put achever lui-même le facile calcul qui vérifiait la grandeyloi.;»

Ainsi, il paraît parfaitement établi que Pascal, mort en 1662, n'a jamais connu la loi de l'attraction et que si même, il l'avait connue, il n'aurait pu la démontrer puisqu'il lui manquait le principe des aires et l'expression de la force centrale (LXV, p. 554), importantes propositions dont il n'est question dans aucun des ouvrages antérieurs au livre des Principes.. ,:

Quant aux masses du soleil et des planètes, pour les obtenir feïles yqu'elles sont rapportées dans sa troisième édition, l'auteur a été obligé de recourir aux observations fournies, en 1726 seulement (p,yo76), par Gassini, Pound et Bradley. N'est-il donc pas dé toute évidence que les cbiffres attribués àPascal ne sont que de grossières copies de ceux de Newton et que tout l'ensemble des manuscrits n'est qu'une pure imposture (p. 577)?

Nous'.serions, peut-être tentés de nous associer à cette

yn;:


— 232 4> ■""■.'...

conclusion qui est à la fois celle de Graut, du P. Secchi cl de Pontécoulant. mais ce serait faire peu de cas des Documents qui vont nous fournir des arguments inédits et donner à la discussion une orientation nouvelle.

Pascal, nous apprennent-ils, n'avait nul besoin dès éléments sur lesquels s'appuyait Newton, car il avait à sa disposition (LXVII, p. 9) les observations de Kepler et surtout celles de Galilée. Ce dernier entretenait, vers 1641, une correspondance très suivie avec notre compatriote et un grand nombre de ses lettres passent successivement sous nos yeux étonnés, nous apportant les aperçus lès plus inattendus : Le célèbre astronome italien avait perfectionné le télescope ci. à l'aide de ce merveilleux instrument, il avait vu non seulement les satellites de Jupiter, mais encore l'anneau et les salelliles de Saturne. Jusqu'ici, cette dernière découverte était 'attribuée à Huyghens (LXV, p. 590), qui l'avait signalée en 1655 : c'est encore un point d'histoire que, sur la foi de lettres suspectes, il nous faudrait rectifier!

Toutefois, l'intervention de Galilée dans la querelle, soulevait des difficultés insurmontables, j En 1.641, le pauvre savant n'était plus qu'un vieillard impuissant et complètement aveugle depuis trois ans déjà. Dans ces conrlilions, comment veut-on qu'il ail pu continuer ses observations astronomiques ? C'est en vain qu'on ira chercher de nouvelles armes (LXV11. p. 168) dans l'arsenal inépuisable des pièces apocryphes, on ne parviendra pas à détruire la vérité historique !

Mais, la cécilé de l'illustre Florentin était-elle réelle^ nient complète ? Tous ceux qui ont étudié la question l'affirment d'une manière absolue ; seul, P tardent possesseur clos Documents refuse de le croire ; pour lui (LXVII, p, 17), il s'agit tout au plus d'un affaiblissement de la vue. d'un étal maladif des yeux, qui s'est prolongé


- 233 —

avec des alternatives de soulagement et d'aggravation ; et pour ne pas fatiguer l'attention dé ses confrères (LXVII, p. 19), il leur communique simplement quelques extraits qui confirment pleinement son opinion.

Les arguments propres à fixer la situation dans un sens ou dans l'autre, se succèdent alors pendant de longs mois devant l'Académie, et nous assistons à une interminable digression qui ne manque certainement pas d'intérêt puisqu'elle nous offre, entre autres curiosités imprévues (LXVII, p. 751), une notice sur Galilée, rédigée tout entière par Louis XIV lûî-mèmey- mais nous ne pouvons la suivre dans tous Ses détails, elle ne nous apprendrait rien de nouveau sur le débat, et elle aurait le grand inconvénient de nous faire perdre de Vue ce qui nous intéresse le plus, c'est-à-dire l'examen des droits respectifs de Pascal et de Newton, dans la découverte des lois delà Mécanique Céleste;

Ce serait d'autant plus regrettable que nous touchons au but, et que grâce à l'ingénieur Breton (de Champ) (LXVIII, p. 862), nous allons connaître enfin la source où l'insaisissable faussaire a dû puiser une partie de ses renseignements: C'est un ouvrage publié en 1761 par Savérien et intitulé : Histoire des Philosophes modernes. Une vingtaine des notes attribuées à Pascal ou à Galilée, et qui tendent à dépouiller Newton de sa grande découverte, ne sont que la reproduction textuelle de plusieurs passages de l'article consacré par l'historien à l'illustre savant anglais ! Celte identité de texte ne dônne-t-elle pas à réfléchir ? Mais, reprend Chasles (LXVIÏÏ, p. 886), elle ne prouve absolument rien ! Ne sait-on pas que les notices biographiques se font avec des documents tirés très souvent de collections particulières ou ils étaient restés enfouis depuis longtemps ? L'auteur en fait luimême l'aveu dans sa préface lorsqu'il nous prévient cjues


pour ne pas faire parade d'une érudition fastueuse,: il n'a indiqué que les principaux ouvragesy auxquels il a eu recours. Je puis, du reste, dire dès eeymoment à M. Breton, comment Savérien a eu connaissance et a fait usage des manuscrits que je possède : ces pièces se trouvaient dans la riche collection de Mme de Pômpadour ; Montesquieu les connaissait parfaitement, et c'est sur sa recommandation qu'elles ont été mises à la disposition de l'auteur de Y Histoire des Philosophes.

Cependant, tous les esprits semblent fat gués de cette polémique sans fin, et les membres deTInstitut, quijusr que-là. n'avaient pris qu'une part indirecte à la -discussion, se décident à entrer dans la:lutte. C'est notre grand astronome Le Verrier qui se charge (LXVÏII, p. .893) de rassembler tous les arguments qui lui paraissent contraires à la thèse de son confrère. Son travail, qui est un modèle de clarté et de logique, en même temps qu'un plaidoyer d'une éloquence irrésistible, est très étendu, puisqu'il occupe quatre ou cinq séances de l'Académie. Ne pouvant en donner ici qu'un abrégé forcément affaibli etidécoloré, nous essayerons du moins de lui conserver son cachet d'évidente simplicité, -

« Lorsqu'on 1669, nous dit Le Verrier, le grand Newton fut nommé membre associé de l'Académie des Sciences, : nos devanciers lui écrivaient : "Votre-gloire est désormais celle de notre Société ! Pourrions-nous donc aujourd'hui rester indifférents; en présence d'attaques injurieuses pour son caractère, et d'efforts qui ne tendent qu'à nous faire suspecter sa probité scientifique ? . - « Nous sommes en face de nombreux documents qui viennent contester ses droits dans une découverte fondamentalei(LXIX:,.py 6). Plus de vingtipyersonnes y témoignent de ses relations avec Pascal :

« Pourquoi toutes les lettres qui le constatent se trou-


„ 235 — v;

vent-elles réunies subitement dansyje même portefeuille et comment sont-elles restées ignorées .jusqu'ici"?

« Des?naizeaux,({ui nous les a transmises, les possédait depuis 1727 : Pourquoi n'en a-t-ïl fait aucun usage dans son Dictionnaire biographique paru; en 1740, et comment ses notices si étendues Sûr Deseartës, Galilée, flûyghens, Leibnilz, Pascal et Newton n'y font-elles pas même allusion ? r - '

« ,Sa«e;7>/ilesaconnues avant de publiers on Histoire des Philosophes : Pourquoi se plaît-il à attribuer à un Anglais une découverte qu'il sait appartenir à un Français (LXIX, p. 13), et comment poussc-t-il la malice jusqu'à se servir du texte môme de Pascal pour glorifier Newton ?

«Enfin, noire collègue s'est constamment refusé à nous donner aucune information sur la provenance immédiate de sa collection : Pourquoi veut-il que, contrairement aux habitudes de la science, on accorde quelque valeur à des pièces dont on ignore l'origine, et comment la famille qui les a fournies, — si elle est aussi honorable qu'il veut bien le croire, —le laissc-t-elle dans l'obligation de garder plus longtemps un silence mystérieux? (p. 12).

« Voilà bien des questions qui pourront paraître indiscrètes à notre vénéré confrère, mais qu'avons-iious besoin d'attendre la réponse? Le faussaire ne s'est-ilpas trahi lui-même par nombre de maladresses et d'erreurs?

« Dès qu'il me parut démontré qu'il avail profité dejl'ou"vrage do Savérien, j'osai affirmer à M. Breton (p. 23) qu'en poursuivant ses investigations dans les vieux livres de physique, datant d'un siècle environ, il trouverait sans doute la source à laquelle avaient été puisées les autres pièces.

« Et, en effet, dix-huit des notes alLribuées à Pascal sontjjtirées d'un volume paru on 1754 (p. 24).


2m — \

-.« La lettre portantla signature de Montesquieu est empruntée au Dictionnaire universel historique, édition de 1789 (LXIX, p. 78).

« Et la notice sur Galilée, donnée comme écrite de la main.de Louis XIV, est extraite, en grande partie, de ce même dictionnaire historique, édition de 18.10 !

« Au point de vue astronomique, les communications de Chasles ont des conséquences que nous devons maintenant examiner. La version qui voudrait attribuer à Galilée la découverte des satellites de Saturne est un pur rprnan, car les droits de Huyghens viennent .d'être établis de nouveau par l'Académie Royale des Pays-Bas (LXIX, p. 95) et le rapport, publié à ce sujet, ne laisse place à aucun doute.

« Quant aux masses des planètes, il est facile de prouver que jamais Pascal n'a pu leur assigner les valeurs qu'on retrouve au livre des Principes, et on va voir que, — selon l'expressiondeM. Adains-r-il est toujours dangereux de jouer avec les; chiffres (p, 216). Tous les calculs de Newton concordent, en effet, d'une façon merveilleuse avec les observations fpurnies par Ppund et Cassjni longtemps après la mort de notre compatriote et, particularité bien digne de remarque, Pound ayant donné un nombre inexact (p. 220) pour, le quatrième satellite de Jupiter, il en est résulté une faute assez sensible; mais Je faussaire a tout copié sans se préoccuper de l'exactitude du résultat, en sorte que, dans,une bonne cause, l'erreur elle-même vient protester en faveur de la vérité..

« L'étude des comètes ya nous fournir une dernière considération..: Pascal aurait trouvé, dit-on, que la loi de la gravitation leur est applicable comme aux planètes (LXIX, p. 225); mais, celles.ci décrivant des courbes fermées, on avait pu — par des observations suivies — déterminer les durées de leurs révolutions ayant de connaître leurs distances au soleil. Rien de pareil n'était possible pour


__,:237-r-; y

les comètes, puisqu'alors il n'en existait aucune faisant un tour complel autour de l'astre central. C'est seulement à la suite des admirables recherches de Newton (p. 226) qu'on a pu s'assurer qu'elles obéissent aussi à l'attraction universelle. Nous pouvons donc conclure que toutes les pièces qui cherchcnl à renverser l'histoire de l'astronomie sont l'oeuvre d'une spéculation coupable et nous adjurons une dernière fois notre honorable confrère de vouloir bien faire connaître le faussaire qui les lui a fournies (p. 229).

« M. Chasles repousse notre requête et s'écrie qu'on l'attaque, que la dernière parole doit être réservée au droit sacré de la défense. — J'accepte ce principe : mais qui donc est attaqué et quel est celui qui se défend ? Qui donc a osé dire, en s"appuyant sur des noies émanant d'une source cachée et inavouable, que Newton n'était qu'un vulgaire plagiaire qui avait soustrait à Pascal ses titres de gloire? (LXIX, p. 239.) Pourquoi ces paroles émeuvent-elles notre confrère? Noire vivacité lient à la grandeur de la cause et il n'y a de misérables ici que ces papiers sur lesquels nous discutons pour en faire justice (p. 240) ! T.

Dans tout son travail. Le Verrier ne s'était pas contenté d'affirmations dénuées de preuves : il avait examiné tour à tour tous les documents suspects; il avait reproduit ceux qui étaient extraits de publications anciennes, à côlé du texte même de ces publications, afin de suivre, en quelque sorte, pas à pas, la marche du faussaire; il avait refait en délai! tous les calculs aslronomiques pour montrer comment les chiffres obtenus se déduisent des observations ; il avait signalé les divergences aussi bien que les concordances : il n'avait laissé aucun point dans l'ombre; sa démonstration était complète; son intervention devait être décisive !


— 238 —

Chasles, il est vrai, ne se déclare pas encore convaincu, mais la confiance de ses partisans est fortement ébranlée ; quant à lui, il conserve toute sa sérénité et, dans sa réplique, il tient à répéter (LXIX, p. 309) que : « malgré cette polémique aveugle et passionnée, dégénérée en injures, tous ses papiers lui paraissent parfaitement authentiques. » '

Aussi, la discussion reprend avec la même vivacité et la même ardeur pendant sept ou huit séances, mais elle se traîne dans desjtjè.dite's forcées de, part et d'autre, et perd tout intérêt jusqu'au jour où Chasles vient faire part à l'Académie de ce qu'il appelle ses inquiétudes :

« Les observations faites à Florence sur la lettre du 5 novembre 1639 (1), dit-il, ont éveillé mon attention (p. 647) ; j'ai dû prendre des mesures d'information et même solliciter de M. le préfet de police, une surveillance permettant de connaître le dépôt des pièces qui m'étaient vendues. Enfin, j'ai été amené à demander l'arrestation du vendeur (2) que; je n'avais pas voulu désigner plus tôt pour ne pas provoquer près de lui des offres auxquelles il n'aurait certainement pas résisté, et pour ne pas compromettre le sort de manuscrits que je regardais comme très précieux. Mais, dans l'enquêté faite à son domicile, on n'a trouvé que du papier blanc et un flacon d'encre, et il a déclaré que, depuis 1861, il javait fabriqué plus de vingt mille des pièces que je possède (LXIX, p. 648). Cependant, on ne peut croire que ces pièces, qui traitent de tant de sujets (différents, soient l'oeuvre d'un seul fabricateur, et il reste là un mystère à pénétrer. »

(1) Un rapport fait à la Bibliothèque nationale de Florence avait déclaré fausse cette lettre de Galilée (LXIX, p. 104).

(2) Arrêté au mois de septembre 1869, le nommé Vrain (Lucas) fut condamné en mars; 1870, à deux ans de prison pour avoir vendu à M. Chasles prés de 30,000 faux autographes de Pascal, Newton, Galilée, etc..;.. . j


__ 239 —

Non, non ! se récrie alors le secrétaire perpétuel de l'Académie^ J.-B. Dumas, les voiles sont déchirés ; il y à aujourd'hui certitude que lès Documents allégués pour abaisser la gloire des plus illustres savants sont absolument faux (p. 678). On peut se tromper ou être trompé-, mais quand on a reconnu que les accusations portées devant le monde savant reposaient sur des pièces fabriquées, on doit réparation complète et solennelle aux mémoires dignes de respect et compromises.

Le débat scientifique est définitivement clos (p- 684), et tous nos collègues concluront avec moi -que .l'Institut de France s'associe avec joie à l'Angleterre et à la Hollande pour dire que Newton et Huyghens n'ont rien souffert de cette tentative,: ni dans leur gloire, ni dans leur dignité !...

Ainsi se terminait, le 8 septembre .1869, celte grande querelle qui avait commencé le 15 juillet 1867. On peut regretter qu'elle ait duré si longtemps, mais non qu'elle ait été engagée, car la bonne foi de Chasles n'a jamais été mise en doute et, s'il a été évidemment entraîné beaucoup plus loin qu'il n'aurait voulu, nous ne saurions admettre qu'il ait pu garder le silence quand il croyait avoir en sa possession des documents d'un si puissant intérêt pour l'hisloirey des sciences. Nousy neypensons pasiion plus,—comme certains critiques,— que les manuscrits étaient du ressort de l'Académie des. Inscriptions, seule, capable d'en dévoiler le caractère apocryphe, car ces manuscrits pouvaient, n-^tre que de simples, copies; de lettres authentiques, et nous croyons avoir montré qu'ils soulevaient d'importants.(problèmes sur les parties les plus délicates de i'Astronomie moderne ij/Açadémi&jles . Sciences,, seule, avait qualité pour les discuter et les résoudre.. ... y.. ..y


RAPPORT

SUE LE

MÉMOIRE QTTI^PSJEQÈ^ÏB

Par M PAPELIEK .

Séance du 21 novembre 19Q2Les

19Q2Les de l'attraction universelle, énoncées pour la première fois avec précision par Isaac Newton, dans son célèbre ouvrage des Principes (1687), avait été pressenties, non seulement par les astronomes qui passaient leur existence à observer les cieux, mais encore par les philosophes qui, devant le magnifique spectacle des révolutions célestes., recherchaient quelles pouvaient être les causes de ces mouvements.

Copernic, un des premiers, après avoir établi le système du monde, qui porte son nom, avait reconnu que: « La gravité n'est autre chose qu'une tendance naturelle donnée par le Créateur, à toutes les parties qui les porte à se réunir et à former des globes. »

Plus tard, Descartes essaya d'expliquer ies mouvements des corps célestes par la théorie des tourbillons. Il imaginait que de vastes courants de matière éthérée se déplaçaient autour de la matière grossière des planètes et entraînaient leurs mouvements, comme une rivière à courant rapideernporte un frêle esquif. Ses disciples, les Cartésiens, forcés d'abandonner son système en plusieurs points essentiels, y substituaient, à chaque occasion, de nouvelles hypothèses, tout aussi fragiles que celle de eur maître, et; malgré leurs efforts, tout ce vaste édifice s esl'écroulé presque entièrement."


— 241 —

Grâce aux observations innombrables de Tycho-Brahé. Kepler put arriver à formuler les véritables lois des mouvements des planètes. Il cherche à les expliquer en attribuant au soleil une puissance d'attraction: « Solis igilur corpus esse fonlem virtutis quoi planetas omnes circumagil. » Il pense que tous les corps célestes s'attirent mutuellement : « Si lalerre et la lune n'étaient pas retenues àla distance qui les sépare, par une force, elles tomberaient l'une sur l'autre, » elle premier, il reconnaît que l'attraction exercée par la lune est la cause qui produit les marées.

En posant les fondements do la mécanique rationnelle, et en établissant les propriétés des forces centrales dans son ouvrage : de Horologio oscillatorio, Ruyghens fit faire un grand pas à la solution du problème. Ses travaux permirent à trois savants anglais, Hooke, Wrenn et Halley, de soupçonner les lois de la gravitation, mais il leur manquait le profond génie de Newton, son incomparable puissance de travail, et sa grande habileté de mathématicien. Car si, dans ses Principia, afin d'éviter toute objection. Newton a jugé préférable d'adopter la forme géométrique pour la démonstration de ses théorèmes, il est certain que sa méthode des fluxions, présentée modestement comme scholie, dans son ouvrage, lui a servi pour l'établissement de sa théorie.

Dans cette adniirable découverte, il y a deux phases bien distinctes. La plus importante correspond, sans contredit, à la solution de ce problème: si les planètes suivent les lois de Kepler, quelle force motrice faut-il supposer leur être appliquée ? La réponse est que cette force doit être dirigée vers le soleil, proportionnelle à la masse de chaque planète, et variant en raison inverse du carré de la distance, L'autre phase est marquée par un trait de génie, beaucoup plus brillant : c'est la pensée que


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cette attraction -n'est pas seulement: exercée par le soleil sur les planètesyque c'est la même-force qui fait circuler la lune autour de;notre globe et tomber les corps pesants àla surface dèyla terre; bien plus, que cette force.s'exerce de toute moléchlèymatérielle à toute autre, et qu'elle est réciproque. L'attraction est donc universelle.

Depuis, ces lois/ont été confirmées par de nombreuses observations. Clairàult et Dalembert, en s'oecupant du problème des trôis'corps, qui n'est pas encore résolu et qui, suivant l'expression de Joseph Bertrand, résonne à yppreillé du géshlètre comme le, problème de la qùadralûrvë du Cercle, filàiràult et Dalembert, dis-je, crurent un instant que laylôiy de Newton n'était pas tout à fait exacte. Mais ils-reconnurent bientôt que l'inexactitude résidait dans l'insuffisance de leurs calculs. La loi de l'attraction triomphait une fois de plus, et l'objection se tournait eh preuve..; La lumière, un instant obscurcie, -perça enfin:touSiéshuages, et la théorie,désormais hors d'atteinte, demeura la règle immuable et éternelle de tous les mouvements célestes.

La gloire deyNewtbn fut universellement consacrée. Aussi le monde scientifique fut-il grandement étonné quand, ehyl8:67f-à l'occasion du deuxième centenaire de ;i-ay-fàn'dati'p'ny-^(|'>À:çà;démie des Sciences, un de ses'plus illustres, membres,;Michel Chasles, offrit à cette Compagnie, à titre de présent, deux lettres autographes de Pascal, dans lesquelles celui-ci annonçait qu'il venait de découvrir les lois de la gravitation, et cela plus de trente ans avant l'apparition du livre .des Principes. , L'émotion soulevée par cette déclaration fut immense: une vive controverse, qui dura près de deux ans, s'engagea devant/l'Académie et dans la presse, et ne se termina que lorsque Chasles eut reconnu loyalement qu'il avait été victime d'un faussaire. . -


— 243 —

M. Lalbaletrier, dans le. travail qu'il a présenté à notre Société, a entrepris de résumer les discussions quiyagitèrent l'Institut pendant cette longue période. Il a su, ce qui n'était pas facile, faire un choix judicieux parmi tous les arguments apportés dans ce débat. Son exposé est clair, intéressant, et paraît tout à fait digne de figurer dans, nos Mémoires.

• Il faut bien avouer que Vrain-Lucas n'était pas un faussaire ordinaire. D'abord clerc d'avoué, puis employé à la conservation des hypothèques en province, il vint à Paris en 1852 et entra au cabinet Lelellier-Courlois, où l'on fabriquait les généalogies les plus fantastiques ;,il y acquit une grande habileté pour contrefaire les pièces et les écritures, et ayant appris la passion de M. Chasles pour les autographes, il se présenta à lui comme paléographe et mandataire d'un descendant d'émigrés qui on possédait une belle collection. Vrain-Lucas vendit d'abord à M. Chasles des lettres de Molière, de Pascal, de Rabelais puis peu à peu, devant la naïveté de son acheteur, il eut l'audace de lui offrir, dit-on, des lettres dé Pythagore.à Eschyle, de Lazare à l'apôtre Pierre, de Vereingétorix à César...

Il reçut près de 200,000 francs en échange de 27,000 pièces.

Chasles ne soupçonnait rien, il n'attendait même pas que Vrain-Lucas lui offrît de nouveaux autographes, il le harcelait sans cesse, et craignant que quelques-uns de ces documents ne fussent achetés par des étrangers, il le fit surveiller et acquit ainsi la preuve que toutes ces lettres étaient l'oeuvre d'un faussaire.

On conçoit quelle fut la stupeur de l'infortuné savant; il s'empressa de tout avouer à l'Académie, et fit arrêter le faussaire qui fut condamné à deux années d'emprisonnement.


— 244 —

La bonne Foi de Cliasles n'a jamais été contestée ; son nom est sorti intact de celte malheureuse aventure. Il est resté et restera pour les mathématiciens l'illustré fondateur de la géométrie moderne, qui permet d'aborder par de simples considérations géométriques lés difficiles problèmes qui semblaient ne pouvoir être résolus que par les procédés de là géométrie analytique : il restera l'auteur de VAperçu historique des méthodes en géométrie, qui fait toujours autorité dans l'historiographie des mathématiques. L'histoire impartiale né retiendra de lui que ses nombreux et féconds travaux : élie oubliera ses petites faiblesses de collectionneur. Elle les eût déjà oubliées si, dans le célèbre roman, VImmortel, Alphonse Daudet n'avait rappelé ce fâcheux épisode, en prêtant à l'académicien Àstier-Réhu la même passion des|autographes et la même confiance exagérée dans les faux documents du relieur Fagô. ;

M. Brunetière, dans sa critique de V ln;tmdrtelt nous rappelle que les historiens, bien qu'habitués à compulser des pièces originales, peuvent être trompés comme de simples géomètres : « L'histoire,- dit-il, est remplie de ces mystifications dont les plus habiles ont été victimes. La Beaumelle, avec ses Lettres ûe Madame dé Maintenon, a trompé, trompe encore dés générations d'historiens; avec leurs fausses Lettres de Marie-Antoinette, MM. d'Hùnolsteiii et Feuillet de Conchés ont surpris Sainte-Beuve; c'est M. Thiers qui, lorsqu'on éleva les premiers doutes sur l'authenticité des Lettres de Pascal de la collection Cliasles, intervint pour lès défendre et recula de plusieurs mois la constatation de la fraude. »

Le résumé de M. Lalbaletrier est très exact et très documenté et, comme nous l'avons dit plus haut, nous pensons qu'on le relira avec grand intérêt dans les Mémoires de la Société.


.DËEENSE,.MN0S EiUX

ET DU LOIEET Contre II projet lie oapfaga (le la ïilie de Paris

PÀU M. GEILLON

Séance du 5 Dècenïbre 1902

MESSIEURS,

Vous savez que le Conseil municipal de Paris vient d'être saisi, par l'Administration, de nouveaux mémoires, confirmant son intention de capter les eaUx dû Val d'Orléans et do les amener à Paris.

Ce projet de captage menace des intérêts . de tous genres : l'alimentation d'eau de la Ville, la navigabilité de la Loire, la prospérité du Val et de ses innombrables pépinières,, la beauté et la salubrité de la région du Loiret.

La divulgation de ce. projet a causé une grande et légitime émotion à Orléans et dans toute la régionk Des protestations se sont élevées de toutes parts • tous les corps élus s'y sont associés;

J'ai pensé que nôtre Société ne pouvait se désintéresser; de cette question vitale pour notre pays, et qu'elle aussi: devait faire, entendre s'a voix.

Toutes nos sections sont intéressées dans cette affaire; car si, par sa nature, elle est surtout du ressort de : la section des sciences, la question ne touche pas moins la section d'agriculture^ celle de médecine^ au point de vûé de la santé publique, celle même des - belles-lettres pâr:


rv _246 —

ses poètes éti par' ses juristes, au point de vue de la défense dé nos droits.

- HISTORIQUE ET ÉTAT ACTUEL DE L'AFFAIRE.

Le projet dé captage des eaux du Val ne remonte qu'à une date toute récente (1), puisqu'il a été inspiré à Mi-:'Bumblot,;;atoiîs directeur du Service des Eaux, par la lecture d'une brochure de M. de Léiinay, publiée eA;j.?97. :■

.Etudiée par la Commission technique chargée de l'examen des ^diverses questions se rattiehant, à l'alimentation dé Paris et de sa banlieue en eau potable, celle proposition apparaît, pour la première lois, avec un caractère officiel, dans le mémoire du Préfet de la Seine ;du^§ juillet/ïA^ÔB;;? qui annonce que les « études porteraient principalement sur l'adduction des eaux du val d'Orléans. :».r';^^

;Le Service de la Ville de Paris commença discrètement ses" études.; Notré: population les ignorait ;; la plupart des personnes bieh informées croyaient qu'il n'jy avait là que des projets en l'air, tels que l'adduction dès eaux du lac dèi&enè.ve. On s'endormait dans une sécurité trompeuse, quand, en septembre 1900, les révélations,, résultant d'un désastre financier, qui. avait frappé cruellement notre Ville, dessillèrent tous les yeux. Le doute n'était plus possible ;.le projet avait pris corps et otiiit en voie de réalisation ;lè:::périiétaitimmincnl.

L'opinion publique, saisie par cette brusque révélation,

(ij I1.7- avait .Mën eu> veis 1860, un projet Sellier; mais ce projet était, absolument différent. ]1 n'y était pas question de captage: des éàùx. souterraines du Val, mais d'une dérivation des eaux mêmes de:la Loire prises bien en amont d'Orléans, auprès deiCosne, dans le département de la Nièvre,


^- 247 -^

était surexcitée. Des réunions publiques étaient organisées.

Le 25 novembre 1900, un Comité de défense était organisé sous la présidence du maire d'Orléans, et la vice-présidence des Présidents de la Chambre de Commerce, du Tribunal de Commerce, du Comité Orléanais de la Loire Navigable, et du maire d'Olivet.

Des voeux, des adresses de protestation sont votés de toutes parts par les corps élus : le Conseil d'arrondissement d'Orléans, le Conseil général du Loiret, plus de quarante Conseils municipaux de la région.

Le Comité central de la Loire Navigable, siégeant à Nantes, proteste également, et de nombreux Comités régionaux, échelonnés jusqu'à Saint-Nazaire, suivent son exetnple. ■ . «

Le Comice agricole d'Orléans, le Comité central de la Sologne, protestent contre le projet avec la plus grande énergie ; et la Société, des Agriculteurs de France s'associe à ces protestations.

Le Comité de défense avait demandé une audience au Préfet de la Seine, qui, empêché, chargea ringénieur en chef des Eaux de se mettre en rapport avec la délégation du Comité. Cette délégation, comprenant les principaux membres du Comité, fut reçue, le lundi 17 décembre 1900, par le mandataire officiel du Préfet de la Seine. La presse locale a publié un compte rendu de cette entrevue, en la donnant comme communication officielle.

Ce qui ressort nettement de ce compte rendu, c'est que « la Direction des Eaux reste décidée à poursuivre « quand même la réalisation complète de son pro« gramme. «

Depuis, en effet, un service d'études des eaux souterraine du Val a été organisé sur les lieux ; les Commis18

Commis18


— 248 -lisions scientifiqnes de la Ville de Paris ont poursuivi l'étude de la question, et publié leurs travaux en un beau et intéressant volume.

Enfin, il y a un mois environ, le Conseil municipal de ■Paris a été saisi d'un mémoire du Préfet de la Seine et d'un rapport à l'appui de l'Ingénieur en chef des eaux. Sans doute, ces documents ne concluent encore quà « allouer 60,000 fr. à la continuation des études, expériences et essais relatifs aux eaux du Val d'Orléans, et aux procédés:; d'amélioration qui pourraient y être appliqués. » -■

Ce ne serait donc, en apparence, que a prolongation de la période des études ; mais on ne peut se dissimuler que le vote de ce crédit, le premier nommément affecté à Vétude du èaptage des eaux du Val, semblerait engager la Ville de Paris, et peut-être même habituer les esprits à l'idée de l'inéluctable nécessité dû captage.

Il y a donc péril en la demeure, et il n'est que temps de défendre nos intérêts menacés.

DROIT PUBLIC ET ÉQUITÉ.

Ce qui.nous frappe tout d'abord à la lecture du mémoire du Préfet de la Seine, et du rapport de l'Ingénieur en chef des eaux, ce n'est pas tant ce que l'on y trouve, que ce que l'on n'y trouve pas.

En effet, nulle mention, nulle allusion même à tous ces voeux et à toutes ces protestations que nous avons signalés, ni à l'entrevue pourtant officielle avec les délégués de notre Comité de Défense,

Nulle part.il n'y est parlé désintérêts qui peuvent être lésés.

- Le seul passage où l'on puisse soupçonner l'existence d'intéressés se rapporte à ces: « jaugeages sommaires^


■ -__ 249 ■■= -

« tels qu'on peut les faire sans éyeillerl'attention des « intéressés. »

Ce dédaigneux sileiicé est caractéristique.

Il n'y a rien là qui doive surprendre, et qui ne soit conforme aux déclarations du représentant do Paris dans l'entrevue du 17 décembre 1900, défendant « le projet « tant au point de vue dû droit de la Ville de Paris, « de capter les sources qui lui sont nécessaires,. qu'au « point de vue du peu de dommage que causerait son « exécution à la région intéressée, et annonçant q"u?il est « décidé à poursuivre quand même la. réalisation cornet plète de son programme. »

On nous , traite, on traite les intérêts d'une ville de 70,000 âmes et de toute sa banlieue, comme une quantité négligeable ; on ne daigne même pas les discuter.

Il sufQt que les Administrateurs de la Ville de Paris considèrent des sources, des eaux, comme nécessaires à l'alimentation delà capitale, pour que cela constitue un droit de les capter, au-mépris de tous les droits déjà acquis sur ces eaUx, et de tous les intérêts engagés.

Ces prétentions font songer à la politique de ces grandes puissances envahissantes, déclarant à une puissance plus faible, ou à quelque peuple à demi civilise, qu'une de leurs provinces, un dé leurs ports, lui estnéces-^ saire et qu'elles ont par suites droit de s'en emparer.

Il n'en est pas ainsi dans des pays qui, renommés pour l'audace de leurs projets et de leurs conceptions, pour le souci des exigences modernes, ont cependant le net sentiment du respect dû aux droits acquis, même par les plus petits.

■ Il y a quelques années, une ville que l'on peut compa-- rer à Paris, car il s'agit de New-York, la Ville-Empire, chargea une Commission d'élaborer le programme d'un projet d'alimentation d'eau.- Dans ses Conclusions définitives, la Commission inséra l'article suivant ;,


.— 250 —

« Les Pouvoirs législatifs seront invités à donner à la « ville de New-York les moyens d'acquérir, pour cause « d'utilité publique, tous les droits utiles au service des « eaux, à l'exception de ceux qui sont exercés pour « l'alimentation de toute autre ville ou village. ». (1).

On n'a donc pas, pour nos droits, le respect que NewYork montre pour ceux du mondre village, puisque le projet tend à capter les eaux dans la nappe qui sert, depuis plus de 40 ans, à l'alimentation d'Orléans, et à une distance insignifiante en fait.

Ce mépris des droits acquis, des principes les plus élémentaires d'équité, s'était déjà manifesté dans les captages faits antérieurement par la Ville de Paris; nous y reviendrons plus loin. Rappelons seulement ici qu'il a été signalé à la tribune parlementaire par un orateur, depuis Président de la Chambre et membre de l'Académie l'rauçaise.

Voici les paroles de M. Paul Deschancl :

« Los fonctionnaires de là Ville de Paris sont des « hommes éminents : ils défendent de leur mieux, avec « beaucoup d'habiloLé, -— avec trop d'habile é peut-être — « les intérêts dont il ont la charge : mais on aperçoit, « chez eux, une ccrlaine corruption de l'esprit àdminis«

àdminis« Ils mettent leur amour-propre à

« défendre ses ressources, même au mépris de leurs « engagements cl de l'équité (2). » .

Jusqu'à ce jour, la Ville de Paris n'a capté des sources que dans le bassin de la Seine ; elle s'attaque aujourd'hui à des eaux qui ne sont pas aux confins, ma:s au coeur du bassin de la Loire.

Il y aurait, dans ce détournement des eaux d'un autre

(1) Reçue municipale. Article de il. Alfred Breuillé, p. 2679.

(2) Journal officiel. Séance de la Chambre du 18 niai 1897, p. 1191. ' .


— 251 —

bassin fluvial, un grave précédent, une dérogation à l'ordre naturel des choses, qui constitue une sorte dé droit naturel; car si le Code n'a pu prévoir de pareils projets, on voit, par l'obligation imposée au propriétaire par l'article 644 du Code civil, de rendre à la sortie de son fonds, lès eaux à leur cours ordinaire, que le projet de la Ville de Paris est contraire ài'esprit du Code Civil. C'est une considération dont le législateur tiendra certainement compte, si la déclaration d'utilité publique lui est demandée. ',

Du reste, le scandaleux abus que la Ville de Paris avait toujours fait de l'insuffisance de l'article 643 du Code Civil, relatif aux sources, avait, depuis longtemps, indisposé le Parlement Elle achetait les sources longtemps à l'avance, puis, arguant toujours de la. prétendue nécessité, de l'urgence et de l'impossibilité d'attendre le résultât de nouvelles études, elle obtenait, de guerre lassé, le vote de la loi déclarant l'utilité publique; enfin, ainsi armée; elle contestait aux usagers des eaux tout droit à indemnité.

C'est pour mettre fin-à ces agissements que, dans la loi du 8 avril 1898, l'article 643 du Gode Civil a été remanié et libellé ainsi qu'il suit :

- Art 643. — Si, dès la sortie du fonds où elles surgis-: sent, les eaux de sources forment un cours d'eau offrant les caractères d'eaux publiques et courantes, le propriétaire,ne peut les détourner de leur cours naturel au prér. judice des usagers inférieurs. ■.->:

L'auteur du traité : Distributions d'Eau et Assainissement (1) reconnail. que cette nouvelle rédaction « vient de modifier complètement la situation. » . . .,;, . .

(1) Distributions d'eau et Assainissements, par M, Bechmann. 1898,111, §393.


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« Il semble donc qu'une ville ne pourra désormais dé« tourner une source, même lui appartenant ou acquise « à l'amiable, qu'en vertu d'une déclaration d'utilité « publique. »

L'auteur remarque plus loin : « la nouvelle loi n'a, « d'ailleurs, pas étendu, aux sources utilisées pour l'ali« mentalion des villes, le système du -périmètre de pro« leclion établi par la loi de 1-856 pour les sources d'eaux c minérales. »

MM. Veilhan et Regnard sont aussi nets : « La loi du « 8 avril 1898 rendra les dérivations fort onéreuses, « quand elle ne les rendra pas tout à fait imprati& cables. » (1).

La nouvelle législation sur les sources nous est donc une garantie.

Sans doute, le législateur peut toujours, par une loi spéciale, déroger aux règles qu'il a posées dans les lois générales ; mais il ne le fait jamais qu'à regret, et quand cette dérogation est absolument justifiée, 1 tant par le peu d'importance des droits et intérêts lésés, quepar l'impérieuse nécessité de l'opération.

Nous allons donc examiner successivement :

D'abord l'importance des dommages que l'opération projctt'e causerait à la Ville d'Orléans et à toute la région.

Nous dirons ensuite ce qu'il faut penser de la prétendue nécessité invoquée parles fonctionnaires de: la.Ville de Paris.

ALIMENTATION D'EAU DE LA VILLE D'ORLÉANS

Le premier et le plus directement menacé de nos intérêts est notre service d'alimentation d'eau.

(1) Epuration et lillralion des eaux d'alimentation delà banlieue de Paris. Annales des Ponts et Chaussées, 19007


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Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il est néces-s saire d'entrer dans quelques détails sur les courants-' souterrains du Val.'

Dans la brochure : La Loire,le Loiret eties courantesouterrai'hs du Vàl ■d'Orléans^ publiée *én 1886, notre" vénéré Président de la Section des. Sciences, M. l'Inspéc- ' teur général Sainjon, a établi nettement l'origine de ces ' courants., provenant des' pertes de: la Loire vers la partie: amont du Vàljet. circulant dans les vides du calcaire ; de Beâuce ; ce sont ces courants qui émergent dans lai partie-àyal du Val, y donnent d'abord la source; du Loiret^;' puis, par des émergences successives^ le -Loiret avectoute son importance si remarquable ; ce sont ces mêmes ; courants qui alimentent la prise d'eaû de la Ville. M. Sainjon y signalait la ' fréquence des- effondrements, ' et dès gouffres fonctionnant alternativement pour la'! rentrée où-pouï"'l'a'-s'or-tïe dès eaux.

En 1902, la Ville de -paris a publié (i ) deux documents 1 - très intéressants : •-'

Un rapport de M. JaneV Ingénieur des Mines, sur la ' Géologie et'l'flydrologie de la fégion du Loiret. :,i': ;' :

Des Études, hydrologiques (Mission- du Val d'Orléans), par M. Màrboutin, Ingénieur attaché à. l'Observatoire de Montsoùris.-'•'■'.-;";- '''.""-■■' ■'■■• '"'■■■'"' ."■ .'

Ces deux- documents- confirment,' dans leurs, grandes - lignés, les faits exposés, par M. Sainjon;, mais ils donnent: plus dé précision à certains 'points -et signalent' des faits nouveaux ; nous nous en servirons dans.l-ëxp"6sé de l'état actuelde nos connaissances.

Léë courants souterrains du.:Valsont;:'alimentés par des pertes de la' Loire elle-même, à son; passage-sûr les '

(1) Gomme pièces annexés aux procès-verbaùx. des séances de ! la Coiiiiiiission scientifique de pèrfecti-G'nnemeùt'^ie-lO'bs'etvâ't-dire munieipal-de Mont-souris; - ■• --■,-/ '-"-: -. '•■■ ;.:.,'>:;


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affleurements du calcaire de Beauce, où des fissures et des cavernes ont été creusées par dissolution ; ces eaux circulent dans les fissures, les diaclases du calcaire de Beauce, et y sont enfermées entre deux couches imperméables, l'une très importante, l'argile à silex à la base, l'autre à la partie supérieure, formant toit, beaucoup moins épaisse et moins régulière, généralement les marnes de l'Orléanais ; ces eaux y sont comme dans une tuyauterie; le niveau piézométrique y est de plus en plus élevé par rapport à celui de la Loire, au fur et à mesure que l'onudescend le Val ; et il a suffi que ce mince toit imperméable fût crevé, pour que les eaux ressortant à la surface donnent naissance au Loiret.

Le mécanisme de la rupture du toit imperméable se comprend d'ailleurs par des faits dont nous sommes encore témoins.

Vous connaissez tous, ces effondrements parsemés dans toute la région inférieure du Val, depuis Jargeau, que nos paysans appellent Bimes ou Abîmés, et que les documents de la ville de Paris appellent Miardelles, d'un mot usité dans la-région des sources del'Avre.

Brusquement, et souvent sans aucun signe précurseur, le sol s'effondre, quelquefois sur une grande surface et à une grande profondeur ; c'est ainsi que le 2 juillet 1898, sur la propriété de Melleraie s'ouvrait brusquement un abîme de plus de 12 mètres de diamètre moyen et 110. mètres de superficie; les eaux s'y maintenaient à 4 m. 50 au dessous du sol. Dans d'autres abîmes, des arbres entiers avaient disparu.

A cette époque, nous dirigions le Service de-la Loire ; et frappé de l'importance de ces phénomènes à tous les points de vue, nous avons fait reporter, sur une carte à très grande échelle, tous les effondrements non seulement dans le VaL mais également sur la rive droite de


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la Loire, au fur et à mesure qu'ils se produisaient, et avec un numéro d'ordre et une légende donnant les circonstances principales de l'effondrement. Cette sorte de statistique, continuée par nos successeurs, constitue un document très intéressant.

M. Marboulin, dans son rapport et dans la carte qui y est annexée, a très utilement complété cette statistique en y ajoutant les anciens effondrements dont l'existence se manifeste encore par de brusques dépressions du sol, et souvent par des eaux perennes, ainsi que les effondrements récents qui avaient échappé à la connaissance de nos agents. Ces effondrements sont très fréquents ; M. Marboutin en signale seize, du 1er janvier au 1er novembre 1901 ; c'est une moyenne de plus de un par mois; il montre, en outre, qu'ils s'étendent sur la rive droite à une assez grande dislance de la Loire, jusque dans la commune de Saran. Par.des expériences de coloration des eaux à la fluorescéïne, il établit que les cavernes dans lesquelles se sont englouties les terres effondrées, même celles de la rive droite, sont en communication avec la nappe souterraine du calcaire de Beauce.

De ce fait, résulte une première conséquence importante : c'est que si la grande masse des eaux de cette nappe souterraine provient des perles de la Loire, celle nappe reçoit cependant un certain contingent des eaux d'égouttement des plateaux des deux rives, et du Val lui-même; par ces anciens effondrements peut, en effet; s'établir une communication entre la nappe des eaux plus superficielles, circulant dans les sables et graviers du Val, nappe dite phréatique, et la nappe profonde des calcaires de Beauce. Cette communication peut, dans certaines circonstances, altérer la valeur hygiénique des eaux de la nappe profonde : nous reviendrons plus loin sur ce; grave sujet.


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. Les: expériences de M. Marboutin ont donné de précieuses indications-sur la circulation des eâ JX dé la nappe profonde. -i

Il a établi, par les expériences de coloration, que la

vitesse y varié,;én ; chiffres ronds;, de, 120 à 180 mètres à l'heure, soit 3 à B centimètres par seconde, chiffres beaucoup trop forts pour une circulation à travers des

/graviers ou sablessfiltrants, et qui-né' s'explique que pour

une circulation dans des fissures d'une certaine largeur.

Ce n'est que, B ou 6 jours aprèsles crues delà Loire

que sêjûianifestèùû trouble très:appréciable aux sources

- du Loiret ; ce retard correspond sensiblement''à la vitesse de circulation établie d'après les expériences de

^coloration. ' ,',K-k::'./L. ->^-..-• >.

' Les eaux ■ du Loiret sont pluKchargées que celles de la Loire, en général un ou deux degrés ' hyarbfi'métriqués de plus, et les variations du dégréshydrotimétrique de la Loire se représentent sur le Loiret avec un retard de huit jours environ. En somme, lès eâUx du Loiret etde la nappe souterraine ont un degré irydrotimélriqûe /très satisfaisant, c'est-à-dire qu'elles; ;sônt peu calcaires, qu'elles ne sont pas dures, diraient les ménagères.

La température de ces eaux varie assez peu avec les saisons, c'est-à-dire qu'elles sont;fraîches en été ; cependant elle présente un maxiniumàla fin de septembre et un minimum dans la première: quinzaine d'avril; ces dates comparées à celles de la Loire et de Pair ambiant, font ressortir pour le maximum un retard de 2 mois 1/2, et pour le minimum un retard de,:.Ji mois ; c'est ce que dans les documents de la Ville \de Paris on appelle 1 le décalage de la température.

Nous avonsvu;parles effondrements et par leurs conséquences; combien était .fragile l'état de chymes qui assure la pureté, au moins relative, des eaux de la nappe souterraine et de notre alimentation, f


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Y

Quelles perturbations y apporterait le captage colossal projeté par les Ingénieurs dé la Ville de Paris!

Il s'agit, en effet, de capter et de dériver S mètres cubes par seconde; pour faire ressortir l'ênùrmitéde ce chiffré, rappelons que c'est le débit d'une vraie rivière, que 1 c'est plus de la moitié du débit de la. Loire\au pont d'Orléans dans les années d'extrême sécheresse (1) et le quart de ce débit dansles années de sécheresse ordinaire.

Mais une autre comparaison s'impose, et a bien plus d'importance; c'est la comparaison 1 avec les débits du; Loiret lui-même.

Ces S mètres cubes représentent en basses eaux dix fois le débit de là source du Loiret, 1 plus dé cinq fuis le débitdu Loiret au pont d'QJivet 3 ft. S au-dessous 1 de: la source),-et trois fois et demie lérdébit- à la chaussée. Saint-Samson (à S kilomètres aû-dèsso;us delà source) (2).

D'après ce que l'on sait des détails du projet et ce qu'impose la forcé dès choses, ce serait à une certaine distance en amont de la source du 1 Loiret et de la prise d'eau d'Orléans, que seraient établies les vaStesgaleries de captage destinées à donner ces S mètres: cubes.;

Quels désordres produira ce captage dont l'importance dépasse dans de pareilles proportions les débits naturels? Quelle rupture d'équilibre dans cet édifice dont nous avons, signalé la fragilité! Quelle série d'effondrements en sera la conséquence, multipliant dans d'énormes 1 proportions les chances de pollutiondes eaux, et provoquant peut-être des altérations profondes dé l'état des. lieux. y

(1) Ct.-La Loire, le Loiret ete. .parM.gAiNjON, p, 9, En 1893, et 1895; les débits se sont également maintenus notablement audessous de 10 mètees cubes. ■---..'-.'"■

(2) Les débits du Loiret en ses divers points sont pris dans le tableau deJà brochure-de-M. SAINJON, p,' 10. •. :- -


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On doit tout craindre de la réalisation d'un projet faisant pareille violence à l'ordre naturel.

Nous n'oserions préciser et mesurer les conséquences immédiales; cela est impossible, et nous pouvons affirmer que les auteurs du projet ne sauraient les prévoir et les mesurer plus que nous.

C'est un saut dans l'inconnu.

Signalons d'ailleurs que les conséquences seront d'autant plus graves que le captage ne fonciionnera évidemment pas d'une manière continue. En temps ordinaire, lorsque le débit des sources qui descendent à Paris, par Ja simple gravité est largement suffisant pour les besoins, la Ville de Paris évitera évidemment la dépense de relèvement par des machines de cet énorme volume d'eau jusqu'au faîte séparant les bassins de la Loire et do la Seine; ce ne sera que dans les périodes de sécheresse, lorsque Je débit des sources actuelles baisse ,et que d'autre part les besoins augmentent, quîelle fera cette dépense. De-ces intermittences résulteront des à-coups constants, des ruptures d'équilibre qu'aggraveront encore les crues qui surviendraient dans l'intervalle. Les ëffondremenls se multiplieront alors, compromettant la valeur hygiénique non seulement de nos eaux, rirais aussi bien de celles qu'aura captées la Ville de Paris.

Revenons donc sur celte question de la valeur hygiénique des eaux de la nappe souterraine du Val d'Orléans.

il n'y a guère plus de 40 ans, J'illustre chimiste Dumas, président de la Commission municipale de Paris, dans son rapport sur le projet de dérivalion des eaux de la Dhius, s'en tenait pour la qualité des eaux aux indications d'Hippocrale : l'eau potable doit être limpide, légère, aérée, sans saveur, sans odeur, chaude en hiver, froide en été.

Les choses sont, bien autrement complexes, aujourd'hui


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que l'on doit compter avec les microbes et les. doctrines bactériennes..

Il semblerait qu'une eau pure ne devrait pas contenir de bactéries ; mais en fait de pareilles eaux ne se rencontrent pas, et il n'y a pas lien de s'en étonncr-ÇiPour que les eaux d'une source en fussent absolument vierges, il faudrait que dans tout le bassin alimentant cette source, il n'y eut ni culture, ni population animale. .

Les plus pures des sources alimentant Paris contiennent, moyennement, près de 1?2Ô0 bactéries par centimètre cube. .,';-,'■ .'"■ '.■-.- ..

On a été ainsi, réduit à mesurer la pureté d'une eau d'après la proportion des bactéries.

Et lorsqu'en 1.894, le département de la; Seine traita avec la Compagnie des Eaux pour l'alimentation de communes suburbaines, les conditions imposées furent que les eaux de la Seine et dé la Marne, prises à une notable distance au-dessus de Paris, d'etaient être épurées et filtrées de manière à réduire dans la .proportion de 996 pour 1,000 le nombre des colonies microbiennes, sans que l'on pût exiger Une teneur en bactéries inférieure à 400 par centimètre cube (le 1/3 environ de la. teneur moyenne de l'eau de la Vanne) (1), , ,,,

Il y a sans doute quelque chose de singulier dans cette sorte de coté mal taillée, ^ien cependant cjui,puisse beaucoup étonner. Car si par les travaux dû grand Pasteur, par ceux de ses continuateurs, nous avons appris beaucoup de choses, nous en ^apprenons chaqpe: jour de,; nouvelles sur la vie des infiniment petits, sur là manière dont ils se développent d'une part, dont ils js'usent :et perdent leur virulence d'autre part, : nous devons reconnaître que nous en ignorons encore plus. ,,:,

(1) Epuration et flltralion des eaux â'alimentation, par "VEILHAN et REGNARP, Annales des-Ponts et[Chaussées, 1900;;'-;


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Les eaux de là nappe souterraine du Val devaient naturellement contenir des bactéries, puisqu'elles proviennent de pertes de la Loire^ et, qu'en outre, elles coulent sous un sol habité et cultivé et soit, Sur certains points, en communication avec ce sol par les gouffres ou effondrements.

Nous étions, jusqu'à ces derniers temps, fiers de l'excellence' de nos eaux d'alimentation, et des progrès dans l'hygiène et la santé publique, qu'avait amenés l'extension à tout le territoire du réseau cle notre distribution d'eau.

L'étude dé nos eaux par la Ville de Paris a troublé notre satisfaction et notre quiétude; car, là, du moins, elle n'a pas cherché à soustraire ses recherches à l'attention des intéressés. Sans avoir à la remercier de sa sollicitude pour notre santé, nous: devons cependant profiter de ces indications et exercer une active surveillance.

i

Mais il ne faut pas que l'esprit public s'égare et exagère les dangers. 1

Ce qui peut se produire en cas d'épidémie dans le Val d'Orléans, se produit également pour celles des sources alimentant Paris, renommées comme les plus pures. Et l'on a établi dans tous les bassins ; de ces sources des services locaux de surveillance sanitaire, j

Il y a là quelque chose d'inévitable^ car « les études « entreprises dans la région de la Dhuis, et dans les « vallées de l'Yonne^ de la haute Seine et de. i'Aube5 « n'ont pas fait ressortir en faveur des eaux qu'on pource rail y recueillir, des avantages marqués » (■!),-

En fait, dans Vêtataciuel des choses, avec notre prise d'eau limitée et modérée comme nos besoins, les chances

(!) Rapport-de-l'Ingénieur en chef des Eaux.


m — .

de contamination de nos eaux sont très faibles. On peut y parer par une surveillance attentive et des dispositions appropriées.

Il n'en serait plus de même, ainsi que nous l'avons déjà dit, lorsque par son énorme captage, la Ville de Paris aurait rompu l'équilibre naturel et multiplié, dans des proportions considérables, les chances de contamination. ■■'..':

La. Commission technique déclaré que : « La Ville de « Paris devra trouver le moyen de stériliser, ou à « défaut, de filtrer, en cas d'épidémie, les eaux amenées « du Val d'Orléans ».

Nous aussi, nous serons réduits à stériliser ou filtrer nos eaux d'alimentation, dont Paris aura provoqué la contamination. Est-ce admissible?

Ceci nous conduit à repousser nettement, toute idée de partage avec la Ville de Paris.

Non seulement toute association avec une personnalité aux besoins et aux appétits illimités comme ceux de Paris, devient toujours un marché de dupes ; non seulement nous verrions promptement se réaliser la prédiction du fabuliste :

Laissez-leur prendre un pied chez Vous Ils en auront bientôt pris quatre.

mais l'opération serait, nous l'avons vu, déplorable pour les deux parlies, Paris n'aurait comme nous que des eaux suspectes, à stériliser et à filtrer comme des eaux impures.

NAVIGABILITÉ DE LA LOIRE

Les 5 mètres cubes par seconde captés par la Ville de Paris seront, en définitive, enlevés au débit de la Loire au confluent du Loiret;


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Sans doute, en temps ordinaire, ce prélèvement sera insignifiant par rapport au débit du fleuve. Mais quand il s'agit de navigabilité^ ce sont les périodes de grande sécheresse qu'il faut envisager, celles où le débit du fleuve est le plus réduit.

Or, nous l'avons déjà vu, pendant ces périodes, ce prélèvement constituera une fraction considérable du débit actuel de la Loire au confluent du Loiret, prélèvement pouvant atteindre un cinquième ou même un quart du débit.

Et c'est au moment où sur les voeux instants de toutes les populations de la vallée de la Loire, le Parlement est saisi, par le Gouvernement, de projets d'amélioration de la navigabilité de la Loire, que la Ville le Paris veut faire pareil prélèvement.

Tous les Comités de la Loire navigable, depuis Briare jusqu'à Saint-Nazaire, ont énergiquement protesté contre ces prétentions de nature à ruiner toutes les espérances des populations.

Car, en admettant même que dans la région d'Orléans on doive renoncer à l'amélioration en lit de rivière, et établir un canal latéral, il est certain que dans les périodes de grande sécheresse tout le débit naturel de la Loire sera nécessaire pour l'alimentation du canal, et pour éviter l'assèchement complet du fleuve, les souffrances et les épidémies qui en seraient la conséquence,

La réalisation du projet de la Ville de Paris serait donc la ruine des légitimes espérances des populations de la vallée de la Loire, dans la création d'une grande voie navigable de Briare à Nantes.

PROSPÉRITÉ AGRICOLE DU VAL D'ORLÉANS

Le Val d'Orléans est une région remarquablement riche au point de vue agricole., surtout dans sa région


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inférieure, au-dessous du point où se ferait le captage. Le sol, quoique léger et facile à travailler, y- est toujours frais ; c'est grâce à cet état de choses qu'existent, surtout dans la région voisine d'Orléans et d'Olivet, de très nombreuses et très vastes pépinières, qui constituent une industrie très prospère, occupant de nombreux ouvriers, et donnant.lieu à un commerce considérable, notamment avec l'Amérique.

C'est, sans nul doute, aux suintements de la nappe souterraine que doit être attribuée la fraîcheur du sol qui fait la richesse agricole de cette contrée.

Cette industrie, la prospérité agricole du Val, sont menacées par les projets.de la Ville de Paris.

Nous avons déjà signalé les perturbations que ne peut manquer de produire l'énorme captage projeté ; ce captage qui dépasse dans les proportions considérables indiquées plus haut, les débits naturels de toutes les sources jusqu'au delà du pont d'Olivet, provoquera nécessairement un abaissement du plan d'eau, qu'on ne peut chiffrer sans témérité, mais qui sera certainement considérable. M. Boucard, avec la haute autorité que lui donnent sa parfaite connaissance de la région et sa qualité de Président du Comité central de la Sologne, a cité (1) un exemple frappant d'abaissement transitoire du plan d'eau.

Si des travaux simples comme ceux dont parle M. Boucard ont produit un abaissement important, quel sera l'effet de l'énorme captage de S mètres cubes par seconde? Sans que personne puisse préciser et donner le chiffre de l'abaissement qui se produira, on peut affirmer que le projet de captage menace gravement et dans

(1) BOUCARD, Défense des eaux du Loiret, 1901. M. Boucard, conservateur des forêts en retraite, est proprié .taire du château et des sources du Loiret.


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léur existence même, la prospérité agricole du Val elles riches industries qui y sont établies.

LE LOIRET. PAYSAGES ET PROMENADES '

Il nous reste à parler d'intérêts d'un tout autre ordre, mais qui n'en sont pas moins importants et touchent toute notre population.

Le Loiret, cette petite rivière longue à peine de 12 kilomètres, est une des curiosités de la France. L'Assemblée Constituante a donné son nom à notre département.

Tous les étrangers, tous les touristes viennent visiter ses belles sources.

' " Sur la plus grande partie de son cours, le Loiret est bordé d'une série presque continue de propriétés d'agrément, dont les beaux arbres descendant jusqu'à la rivière et y baignant leurs dernières branches, ne contribuent pas peu au charme du paysage. ; Il ne s'agit pas seulement des privilégiés de la fortune : les propriétaires de châteaux., villas ou cottages, ni même des modestes commerçants ou employés qui ont construit avec leurs économies un embarcadère à bateaux, pour y trouver la fraîcheur et y goûter les joies du canotage et de la pêche. Ils ne sont pas les seuls à jouir de cet admirable paysage, et à tenir énergiquement à ce qu'il reste intact.

Tout Orléans y est intéressé et y tient avec passion. \ De la Ville au Loiret, il n'y a que 3 kilomètres parcourus en 25 minutes par un tramwajr électrique à départs multipliés. Les dimanches et jours fériés, le tramway forme de véritables trains qui sont littéralement bondés. C'est un spectacle pittoresque que cette sorte d'exode d'une partie notable de la population, familles entières, femmes, enfants armés de longues cannes à pêche;

D'innombrables barques circulent sur la! rivière;


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Le Loiret et ses bords sont, en effet, le principal, presque Pu nique lieu de promenade de la population labo-* rieuse d'Orléans.

Que deviendront ces beaux paysages, ce charmant lieu de promenade, si les projets de captage sont mis à exécu= tion? Nous avons vu que bien des perturbations, dans le régime actuel, notamment un abaissement considérable du plan d'eau, peuvent en résulter. Il n'est même pas in> possible que pareille violence, faite à l'ordre naturel, entraîne un bouleversement complet de la région et l'écoulement des eaux de la nappe souterraine dans une autre direction que le Loiret actuel.

Le Loiret n'aurait plus que des eaux stagnantes; et c'en serait fini de ces beaux paysages^ de ce lieu de promenade qui deviendrait peut-être insalubre, comme cela s'est produit pour la vallée de l'Avre, après le captage de ses sources^

Toutes les craintes sont justifiées par un pareil projet.

Nous avons déjà exposé ces considérations à la séance du Comité Directeur de la Société de Protection des Paysages de France, en lui demandant de protester contre tous projets de travaux qui pourraient avoir pour effet d'altérer ces paysages, une des curiosités de la France et une de ses richesses. Dans sa séance du 12 novembre 1902, le Comité a pris notre demande en considération et décidé d'écrire en ce sens, au Préfet de la Seine, au Président du Conseil municipal de Paris, au Maire d'Orléans et au Maire d'Olivet*

DISTRIBUTION D'EAU DE LA VILLE DE PARIS. PRÉTENDUE NÉCESSITÉ DU CAPTAGE.

Il nous reste maintenant à parler de la. nécessité invoquée du captage. Nous commencerons par quelques mots sur le service.


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de la distribution d'eau à Paris, et un court historique.

Sans être encore arrivé à la vieillesse, nous nous rappelonsl'époque où l'eau ne'pénétrait dans la généralité des maisons de Paris que par les porteurs d'eau légendaires ; c'était une des joies des enfants de les suivre, remplissant leurs tonneaux aux fontaines publiques ou marchandes disséminées dans la ville, remplissant leurs seaux à la porte des maisons par une belle gerbe d'eau; les plaçant aux deux bouts d'un jong; et les montant d'un pas rythmé aux derniers étages des maisons.

Les fontaines où ils puisaient étaient alimentées d'eau de Seine par les machines de la Samaritaine et de lia pompe à feu de Chaillot, ou pour de petites quantités par les sources amenées par l'aqueduc d'Arcueil, ou provenant de Belléville et des Prés-Saint-Grervais. Il n'y avait d'autres eaux que celles de l'Ourcq et dés puits artésiens, qui n'étaient guère utilisées que pour les usages industriels ou la voie publique. Telle était la situation, aux débuts du second: Empire, lorsque lé, baron Haussmann et son illustre collaborateur Belgrand, entreprirent de doter Paris d'un service perfectionné de distribution d'eaux potables, de capter et d'amener à Paris des sources de la Champagne.

Ce sont des décrets des 9 mars 1862 et 19 décembre 1866, qui ont déclaré d'utilité publique la construction des aqueducs de dérivation de la Dhuis et de la Vanne.

Ici se place une observation: le prinbipe même du droit de dérivation était très discuté; sans doute, la Ville avait acheté les sources ou terrains de captage,. et usait du droit reconnu au propriétaire par l'article 643 du Code civil. Mais les usagers des eaux protestaient énergiquemènt; ils portèrent leurs réclamations devant le Sénat


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par voie de pétitioni; raflaire ;y. fut longuement et. pas. sionnémcnt discutée on 1862. Pour sa défense, M.;Haussmann dut recourir à une distinction subtile,, San sdoute, on construit l'aqueducpoUr y faire passer quelque: chose ; mais le décret n'en parle pas; ce décret est conforme à la. législation impériale et n'est pas inconslitu.tiônneî.. C'est ainsi qu'il obtint le vote.de l'ordr 0 du jour; pur et simple sur les péfitiops. Il n'a^passemblftinulilë,dé montrer les procédés employés dèsle début pard'Administration municipale de Paris pour écarter, les réclamations des populations lésées. :,

A la fin du second Empiré, l'âlimcnlation de Paris paraissait largement assurée.

Mais la population continuait de croître. Et surtout un nouveau facteur augir^ntaitconsidérablementlès besoins; il s'agit du lout-à-l'égout, introduit d^abûrd dans une mesure limitée, puis autorisé et rendu même obligatoire par les lois des 4avril:1889;et:10 juillet 1894. Ce système exige, avec les appareils modernes, l'emploi de volumes d'eau considérables à chaque fonctionnement. des appareils des w.-c. Il y avait imprévoyance extrême à l adopter avant d'avoir assuré une augmentation ^.correspondante de Ja distributiond'eau/ s'il n'y avait là un calcul pour rendre indispensables de nouvelles adductions d'eaux.

En effet, on voit bientôt la Ville .demander d'urgence la dérivation de l'Ayre. . ' ...-■:

La discussion de ce projet au Parlement est instructive.

Il ne s'agissait plus là, comme pour làSonime-Soude, la Vanne et la Dhuis, de .caplagés. dans, des pays pauvres et peu peuplés, n'entraînant que de faibles domroag'es et ne lésant que peu d'intérêts, La vallée de TAvrè-était très riche ; non Seulement ses eaux étaient, utiliséespour les irrigations, mais elles faisaient mouvoir de nom-


:.;;£ /.,';■;-;, _ 268 ^»-:■■{■ '

bïèuses et importantes usines occupant une considérable population ouvrière,

^j'bppôsition au projet fut très vive au sein du Parlement, au Sénat notamment. Dans une discussion très serrée, M.. Milliard y montra les vraies-raisons du manque d'êau : lé-gaspillage»-le tout-à-l'égout; avec l'emploi des eaux de source pour les w.-c. Il signala le seul moyen efficace d'y parer : là double canalisation, et les 1 vrais motifs qui poussaient les administrateurs dé Paris à le repousser, à savoir les bénéfices que la Ville tirait de la vente des eaux de source, bénéfices qu'elle tenait à ne pas réduire, à multiplier au contraire. Il montra les procédés employés pour bâillonner ses victimes quand elles veulent . se. défendre (1). ,

Rien n'y fit, et la Ville de Paris, arguant comme toujours de là: ûécéssité, de l'urgence, de l'impossibilité d'attendre -Je-"résultât de nouvelles éludes, procédant cpm.mé par carte forcée, obtint la déclaration d'utilité publique, par:1a loi dû S juillet 1890.

En mai 1897, fut discutée à Ja Chambre une interpellation sur lés conséquences des travaux et le règlement des 'indemnités; > Les prateurs y consfatèrent la fermeture dé nombreux 1 et : Importants établissements industriels, l'émigration de la population ouvrière, 'la diminution considérable de la valeur des prairies, et l'insalubrité ■"-. produite suTeertains points (2).

(1) Le Conseil général de l'Eure avait voté un crédit pour des sondages et autres, opérations destinées à établir l'origine des .eaux a capter ;F Ingénieur en cliéf'du Département avait commencé ces Opérations, lorsqu'il fut ;fôrmeîlemén;t invité à.s'abstenir .par M, Yves Guyot, alors ministre et député de Paris. Et, cependant, les intérêts de l'Etat n'étaient nullement engages dans l'affaire. ^Jpurnal Officiel. Sénat;:séance du !«' juillet 1890. ■■''■■ [2i. Un propriétaire de la vallée^ avait "tenu à rester"suf ses terrés pour défendre lés intérêts ds ses voisins constitués en Syri-


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D'autres orateurs signalèrent les retards apportés au règlement des indemnités et les difficultés suscitées par la Ville, le nombre considérable des affaires encore en suspens. C'est au cours de cette interpellation que M. Deschanel prononça les paroles que nous avons rapportées plus haut, et qu'il disait en outre:

«' On a largement indemnisé les gros pour les empê« cher de crier ; mais les intérêts des petits et des « humbles ?»

Et qu'un autre orateur parlait de « quelques fortunes Ï faites avec ces indemnités » et ajoutait « Qu'a-t-on « fait pour toute la catégorie des petits cultivateurs ? »'

La dérivation des eaux du Loing et du Lunain ne causait pas de dommages comparables. D'ailleurs, en dehors des, considérations ordinaires, là Ville de Paris invoquait l'approche de l'Exposition universelle de 1900. Elle obtint la déclaration d'utilité publique par la loi du 21 juillet 1897.

Mais il importe de signaler que le rapporteur de la loi à la Chambre des Députés commence ainsi son rapport : « Le présent projet est la conséquence de là loi du « 10 juillet 1894; relative à l'assainissement de Paris », c'est-à-dire de la loi rendant lé tout-à-l'égout obligatoire.

Il eût semblé que l'adduction des eaux de l'Avre, puis de celles du Loing et du Lunain avait dû mettre au large le service des eaux de Paris, puisqu'elles doublaient au moins le volume des eaux de source à sa disposition.

dicat. 11 fut atteint, au cours des travaux « d'intoxication paludéenne i; un procès verbal de constat, dressé par. ordre du Conseil de Préfecture et signé par les médecins représentant ce Conseil, dit: « L'état sanitaire avait toujours;été excellent jus« qu'au jour où. la captation des eaux de l'Avre,."en diminuant le a volume dès eaux de la rivière, a eu pour conséquence de « transformer les canaux et. pièces d'eaux vives, en réservoirs « d'ëâux stagnantes, » Peu après, ce propriétaire succombait.


270 —

Il n'en fut rien. Nous le savons, non seulement par les plaintes de la Presse, mais par lés doléances mêmes de ce service.

Voici, en effet, des passages caractéristiques des récents Mémoire et Rapport :

« De nouveaux besoins se sont révélés, et unecrise « est survenue, par suite du manque d'eau en juin 1900. »

« Il n'est que temps d'aviser : de nouvelles adductions « d'eau demandent au moins cinq à six années et peut« être sera-t-il bien difficile de franchir sans encombre un « aussi long intervalle. Or, la population réclame avec « instance, pour le service privé; une sécurité qu'il n'a « pour ainsi dire, jamais connue » |

«Tout ajournement risquerait < d'avoir des consé« quences graves, et d'engager do lourdes responsa« bilités. »

Le captage des eaux du Val d'Orléans « laisse entrevoir « l'époque où le service largement alimenté, n'aura plus « à redouter les perturbations, les gênes momentanées, ,« des craintes perpétuelles, auxquelleson n'estpas encore « parvenu à se soustraire. »

Il y a, dans ..cette prolongation d'une situation aussi critique, en dépit de toutes les adductions d'eaux, un fait fait bien singulier.

Déjà, en 1897, avant que l'adduction des eaux du Loing et du Lunain ne fût réalisée, le représentant du Ministre des Travaux publics faisait, à la séance de la Commission technique d'études, cette observation :

« Paris est mieux parlagé que toutes les villes d'Europe « sauf Rome. Paris nianque d'eau, alors qu'il en a plus « par tête d'habitant que toutes les autres capitales. « Comment cela se peut-il faire? Cela fait douter de la « nécessité d'augmenter l'approvisionnement. »

Ce fait singulier s'explique par,.un gaspillage effréné.


. — 271 — . ■

incroyable. Ce gaspillage a été depuis longtemps dénoncé au Conseil municipal de Paris, Dès 1887, on y disait: . « Il y a un gaspillage énorme, et je défie de nous dire où « passe l'ëau de source... Je constate que nous pourrions « vendre pour 30 millions d'eaù et que nous n'en ven« dons que pour 10 millions. J'en conclus que les ser« vices publics, les rù'ê's, les promenades, en absorbent « pour 20 millions. Et cependant on n'a fait jusqu'ici que « l'essai en petit du tôut-à-1'égout, Qû'arrivèra-t-il donc; « quand ce système sera appliqué en grand41). »

« Dans son rapport du 8 friars 1898, M. A. Rendu « remarque que les divers services gratuits, qui ne paient « pas l'eau à la Ville, absorbent par an 30;;7§Ô,000 mètres « cubes, c'est-à-dire^ à eux seuls plus que la population; « civile tout entière.;»

Il consacré un paragraphe entier du rapport supplémentaire du 19 novembre 1898 à la suppressiondù gaspillage, nous le reproduisons en annexe, voici sa conclusion.

« Paris n'est pas une ville déshéritée, bien loin de là, « et il suffirait d'une surveillance sévère pour mettre lés «, habitants à l?abride;la soif etdél'eau de rivière, » -

On ne trouve nulle indication que l'Administration se soit livrée à l'étude demandée; par M, le rapporteur Rendu.

Elle semblé au contraire prendre trop facilement soû parti de ce gaspillage, car on lit dans le dernier fap* portde l'Ingénieur en chef des Eaux : ;;

« Avec nos eaux fraîches, notre distribution constante « et illimitée, avec les habitudes prises, la; population ne « se déclarera pas satisfaite tant qu'on ne pourra impuné« ment, en été, dépasser la moyenne de 40 à 80 °/0...,. »

Ilyall ans, danslaséance du 17 juin 1887,;un menbrè du Conseil mûnieipal indiquait là vraie solution.

(ï) Bulletin officiel du 22 avril_lS87.


— 272 ~-

« Il faut que dans toute la ville de Paris, on puisse dis-'« tribuer l'eau de source d'une part, "et l'eau de Seine s d'autre part. »

« Je dois convenir que M. le Directeur des Travaux «fait tout ce qu'il peut... mais nous devons lui donner « les moyens, d'action nécessaires et pour; cela voter les « crédits permettant d'établir una double canalisation ; « tant que nous n'aurons pas cette double canalisation, la « santé de la population sera absolument compromise, » Dans la discussion sur l'adduction des eaux de l'Avre, M. Milliard insistait sur cette solution ; on lui objectait les dépenses que cette double canalisation entraînerait, tant pour la Ville que pour les propriétaires des immeubles Eu fait, les services de la Ville de Paris n'ont jamais voulu étudier cette solution, si simple en son principe.

Et il ne s'agit pas d'une utopie. Vienne, capitale de

l'Autriche, en a commencé l'application dans sa région

ouest. Dans le traité DistributionWeau et assainissement

le service unique est déclaré Vidéal au point de vue de

■'.•l'hygiène, parce que la sécurité est absolue, mais on y lit

ensuite : « dans les très grandes villes où il est néce,s«

néce,s« de recourir à plusieurs sources d'E.limentation, il

« devient logique de recourir à un double service, c'est«

c'est« d'installer deux canalisations com diètes et paral«

paral« apportant l'une l'eau alimentaire destinée au service

« privé, aux usages domestiques, l'autre l'eau de lavage,

« d'usage courant pour les services: publics et industiiels.

« Cette division complique sans doute lés ouvrages et

« l'exploitation, mais il peut arriver qu'elle soit àvanta■.;

àvanta■.; geusé.: ?• '■'

Sans doute, il n'est pas parlé là de double canalisation

aux étages des maisons; mais on ne peut ranger les

chasses dans les w.-c. parmi les usages exigeant l'emploi

; d'eaux pures,, et les dangers de'confusion entre les'deux


^;278' —;;

canalisations d'une maison, qui avaient été invoqués contre cette solution', ne sont pas de ces difficultés qu'on ne puisse complètement écarter par une réglementation convenable et une surveillance vigilante.

Il est d'ailleurs une éventualité grave, et qu'une ville conimeParis népeut écarter, qui lui commande d'adopter un système permettant délimiter ses besoins. C'est l'éventualité d'un investissement La commission de- ravitaille ment.de Paris a demandé qu'on préparât pour le cas d'investissement lé moyen de se procurer au moins 100,000 mètres cubes d'eau potable par jour, au moyen de bassins filtrants, « car il ne faut pas oublier que Paris esl une « forteresse, et qu'en cas d'investissemenl, les eaux des « bassins filtrants pourraient être une suprême ressource. » {Rapport Rendu.)

Que seraient ces 400,000 mètres cubes, en présence des habitudes prises, de la consommation par les appareils des w.-c, etc? Une goutte d'eau, et l'on serait vile condamné à alimenter toutes les canalisations avec de l'eau de Seine aon filtrée. Avec la séparation complète des deux canalisations, les besoins pour les eaux potables domestiques seraient au contraire limités, et les bassins filtrants pourraient y pourvoir.

Sans douté, cette double canalisation complète et s'élendant à tous les étages des maisons entraînerait des dépenses 1 importantes pour la Ville, d'autant plus importantes qu'on aura plus tardé à l'exécuter. Mais ces dépenses ne sont pas hors de proportion avec les avantages d'une solution rationnelle et définitive.

Les dépenses à la charge des propriétaires d'immeubles seraient peu de chose, à côté des taxes que la Ville leur a imposées pour d'autres services moins justifiés. D'ailleurs^ 'ils. amortiraient bien vile ces dépenses par l'économie annuelle qu'ils feraienL sur la taxe des eaux de rivière, notablement ré nite.


— 274 —

Et nous louchons ici à la vraie cause de la persévérance qu'a mise le Service des Eaux à repousser cette solution.

La Ville lire de la taxe des eaux un bénéfice considérable ; ses administrateurs tiennent à lui conserver et même à augmenter autant que possible ce bénéfice. Et, dès lors, ils ne veulent entendre parler de l'introduction aux étages des maisons, même pour y produire les chasses des v.-c, d'une eau dont le tarif réduit compromettrait les recettes.

Cette question financière de bénéfice sur les. eaux, et notamment du faible prix de revient des eaux du Val d'Orléans, est le vrai motif déterminant du projet actuel.

Voici ce que dit, en effet, le Service des Eaux :

« Les eaux du Val de la Loire coûteraient à peu,près « moitié moins que celles de l'Yonne et de la haute « Seine ». (Séance de la Commission de perfectionnement, 11 février 1901.)

El, dans Je dernier rapport:

« L'amenée des eaux du Val d'Orléans se trouyeiètre « justement l'opération qui fournira l'eau potable auprix u le plus réduit... C'est une solution remarquablement '< économique. . . Le Val d'Orléans occupe le point le plus « rapproché de Paris, le plus abordable aussi, et on « n'aperçoit, dans l'intervalle, aucun obstacle.naturelyqui « puisse causer de grands embarras, nous sembledëyoir « réaliser la solution sans sacrifices exagérés: ni diffi« cultes insurmontables. »

Voilà ce qui reste de cette prétendue nécessité invoquée par les services de la Ville de Paris.

Il semble inutile d'insister. Nous devons cependant signaler, que le rapport établit les besoins de Paris sur la base inusitée, par habitant, de 22o litres d'eau potable, non compris plus de 200 litres d'eau ordinaire. L'exagération de pareils chiffres saute aux yeux. ,.•■", >


— '275 — CONCLUSION.

Nous avons montré les dommages et les périls dont le projet de captage menace nos intérêts matériels et moraux les plus chers.

Nous avons fait ressortir qu'il n'était pas justifié par une impérieuse nécessité, qu'il ne constituait même pas une solution définitive, de nature à donner à Paris une absolue sécurité.

Et qu'on ne suppose pas, Messieurs, notre ardente opposition dictée par un esprit mesquin de provincialisme, d'hostilité contre la Capitale.

Beaucoup d'entre nous ont été élevés à Paris, ou y ont passé les belles années de leur jeunesse. Tous nous y avons des enfants ou des proches qui nous sont chers. Nous y allons très fréquemment, soit pour nos affaires, soit pour y goûter les joies des arts. A moins de deux heures de Paris, nous vivons un peu de sa vie, et nous sommes trop intéressés à sa salubrité et à sa grandeur, pour que rien de ce qui touche la Capitale nous soit indifférent.

Mais nous avons, nous tenons à conserver notre vie propre ; et, en même temps que la grande, nous aimons et défendons notre petite patrie.

L'histoire de notre ville montre que nous sommes tenaces, et que lorsque nous avons pour nous le droit et l'équité, nous savons lutter et même triompher des plus puissants adversaires.

Espérons donc que ce projet de captage de nos eaux, monstrueux au point de vue du droit et de l'équité, barbare au point de vue de l'utilisation des richesses nationales, indigne des ingénieurs éminents qui ont succédé à l'illustre Belgrand, sera finalement abandonné.

Mais s'il en était autrement, si l'affaire devait être poursuivie, défendons nos droits et nos intérêts sans las-


— 276

situde et sans défaillance^ successivement devant le Conseil municipal de Paris, devaûtl?opinion:publique, devant les autorités supérieures, aux enquêtes, derant le;Parlement; et même si, contre toule attente, contre tout droit et toute équité, nous devions succomber devant le jury d'expropriation, où nous ferions du moins payer cher notre défaite. Car c'est une question vitale pour notre pays.


,_ 217— :> ■ -

^.'•3sr"isr''.ÊîiS:.GB3Rapport

^.'•3sr"isr''.ÊîiS:.GB3Rapport :deMu Ambrôise Rendu ' du 19 novembre 1898.

Siîppr©§éîoii «ta gaspillage

De tous; les. moyens proposés pour supprimer ou tout au moins pour "diminuer le gaspillage de l'eau de source, le plus efficace est l'emploi d'un compteur par appartement ou logement et l'installation d'-appareils de jaugeage dans les établissements publics qui usent de l'eàûàirobinet libre.

Si l'on peut trouver un système économique pour mesurer l'eau employée, le gaspillage cessera parce que les propriétaires auront un moyen facile de contrôler; l'emploi de l'eau fait par chacun de leurs locataires. Il en résultera pour eux une économie et pour la Ville une meilleure utilisation des eaux qu'elle amène à grands frais. Un compteur de ce genre existe, dit-on, en Amérique ; la Commissionsouhaité que l'Administration, le fasse étudier. ■".'"

Il ne faut pas oublier, en effet, que chaque habitant de Paris disposé actuellement de 220 litres d'eau par jour, dontlÔQ à 120 d'ëau de source. C'est plus que suffisant, puisque les villes où les prescriptions hygiéniques .sopt le mieux observées ne consomment pas plus dé 80 litres par habitant. L'eau, suffit donc à Paris, même en été, et si l'on veut savoir pourquoi rAdministrationest obligée, en temps de sécheresse, de lancer de l'eau de Seine dans ses cpnduitéSj c'est que 10 millions de mètres cubes aumoins passent,-sans, laisser de traces, dans certains établissements publics, écoles, mairies, easerheSj ministères, étc.j où fe compteur n'existe pas.

Que l'on mette des compteurs partout et les abus signalés disparaîtront bien vite. Paris n'est pas une ville déshéritée} bien loin de là, et il suffirait d'une surveillance sévère pour 1 mettre ses habitants à l'abri de la soif et de l'eau de rivière;


RAPPORT

SUE LE

Par M. Georges DESSAUX

Séance du 19 Décembre 1902.

MESSIEURS, .

Le Mémoire si nourri, si détaillé, si complet, de notre Collègue, 5Î. Guillon, pourrait, en raison même de ces qualités, se passer d'un rapport, car il répond à une préoccupation que vous avez tous ressentie et trouvera un écho immédiat et retentissant dans tous les coeurs Orléanais.

Votre Section des Sciences a tenu cependant à étudier l'important travail de notre Collègue, et, sans entrer dans une discussion de détail qui aurait exigé la réunion de nombreux documents et un temps assez considérable que la légitime impatience de la Société ne nous aurait sans doute pas accordé, me charge de vous présenter quelques considérations sur la lecture que nous a faite M. Guillon.

Le Mémoire, dans une suite logique et raisonnée, établit, après un court avant-propos, l'historique du projet


- 279 —

de captage des eaux du Val, et dépeint, en termes fort mesurés, là vive émotion, je dirai l'indignation, qui s'empara du public Orléanais lorsque les projets de la Capitale furent connus dans notre ville.

Après l'historique, M. Guillon étudie la question de l'adduction. des eaux au point de vue du droit public et au point de vue de l'équité. Il explique que le seul principe que puisse invoquer la Ville de Paris pour justifier la main-mise sur nos eaux s'appelle, en réalité^ le droit du plus fort, c'est-à-dire l'absence de droit. Aussi, donnant en exemple le voeu émis par une Commission américaine chargée de préparer un programme d'alimentation d'eau pour la ville de New-York, exprime-t-il le regret qu'une loi formelle n'interdise pas en France, tout prélèvement, si faible soit-il, sur des eaux qui sont déjà utilisées pour l'alimentation d'une ville ou d'une simple agglomération.

Nous nous associons à ce regret, et voudrions surtout qu'en aucun cas, il ne pût être permis de violer les lois de la nature au point de transporter les eaux d'un bassin dans un autre, enrichissant ainsi le premier au grand détriment du deuxième.

Le Mémoire examine ensuite l'importance des dornmagej qui seraient causés à notre contrée au quadruple point de vue de l'alimentation d'eau de la Ville d'Orléans, de la navigabilité de la Loire, de la prospérité agricole et industrielle du Val, enfin du Loiret lui-même.

Toute la partie qui concerne les troubles considérables qu'apporterait le captage projeté aux prises d'eau de noire ville est judicieusement développée. Devant l'im20

l'im20


— 280 —

portance du prélèvement annoncé de 5 mètres cubes par seconde, soit 432,000 mètres cubes par jour, M. Guillon explique que les bouleversements les plus graves peuvent se produire et que la science reste impuissante à indiquer où s'arrêteront ces bouleversements ; comme le dit notre auteur : « C'estun saut dans l'inconnu ».

î

Il me sera permis d'ajouter que rien ne limite d'une façon stricte l'emprunt fait à nos eaux au chiffre indiqué de S mètres cubes par seconde. Il n'est pas téméraire de penser que la Ville de Paris pourra établir ses conduites de manière à dépasser, si cela lui devient utile, le chiffre indiqué aujourd'hui comme un maximum. Dans tous les cas, si la Capitale, malgré notre résistance, parvenait à réaliser notre spoliation pour S mètres cubes, par quels moyens, dans la suite, pourrions-nous l'empêcher de prendre S autres mètres, si elle peut les trouver dans notre sol, et si, prétextant de nouveaux et impérieux besoins, elle invoque alors la nécessite d'augmenter sa distribution d'eau ?

La seconde cause de dommage est le tort que causerait à la navigabilité de la Loire la diminution du débit de notre fleuve. Il n'est pas discutable, en effet, qu'il serait plus qu'étrange de voir l'État chercher par des travaux importants, difficiles et coûteux, à améliorer la navigabilité de la Loire en aval et autoriser, en même temps, un prélèvement considérable d'eau dans la partie amont du même fleuve.

Nous savons fort bien qu'en ce qui concerne la navigabilité actuelle,, le niveau de la Loire ne sera pas fortement abaissé, en général, par un prélèvement de 5 mètres cubes, mais il faut compter avec les basses eaux extrêmes, où 5 mètres cubes représentent alors une très notable proportion du débit total delà Loire à Orléans.


- 281 -

Dans tous les cas, les conséquences des travaux projetés seraient désastreuses pour notre région :

Dans l'état actuel, pendant les basses eaux, un captage de 5 mètres cubes dans les débits souterrains du Val d'Orléans porterait un préjudice certain aux moulins du Loiret, dont la force motrice se trouverait inévitablement diminuée.

Il pourrait même, suivant le point où on l'établirait, arrêter le service des eaux de la Ville d'Orléans.

Le rendement des cultures du Val subirait de ce chef une notable réduction.

Dans le cas d'exécution d'un canal latéral à la Loue, canal dont il y aurait imprévoyance à ne pas se préoccuper à l'avance, par contre-coup du captage de S mètres cubes dans le Val, le débit de la Loire serait également diminué de 5 mètres sur tout son parcours en aval de l'embouchure du Loiret.

Or, pendant la durée de l'étiage des années sèches, le débit de la Loire est tellement réduit que ce prélèvement compromettrait inévitablement l'alimentation régulière que le canal aurait lui-même à demander au fleuve, et la prudence exige qu'il ne soit porté aucune atteinte aux débits naturels de la Loire.

D'autre part, si l'on admet la coexistence d'un canal et des galeries de captage de la Ville de Paris, ce serait indubitablement, même dans les années moyennes, la suppression des moulins du Loiret et la ruine des riches cultures du Val. La Ville de Paris elle-même ne pourrait plus compter sur le rendement qu'elle prévoit.

Le côté des beautés naturelles de la rivière qui a donné son nom à notre département n'a point échappé à


-:;;v-;{"-'':r - 282 ~

M. Guillon, et. il nous dépeint en artiste le désastre irréparable que serait la perte des riants paysages et de la séduisante promenade qu'offrent au touriste comme au savant, au flâneur oisif aussi bien qu'au laborieux artisan, au citoyen de noire ville ou au visileur étranger, les bords aux frais ombrages elles rives fleuries du Loiret, le plus beau site de notre département, et; nous sommes fiers de le dire, l'un des plus remarquables de France.

La dernière partie du Mémoire est intitulée : Distribution d'eau de la Ville de Raris. Prétendue nécessité du captage. Nous ne pouvons qu'appuyer les; déductions de notre savant Collègue dénonçant avec énergie le gaspillage toléré, peut-être encouragé, dos eaux de la Ville de Paris, l'emploi -absolument abusif des eaux de source pourle toui-à^f&goui et pour une foule d'usages n'ayant aucun rapport avec l'alimentation.

On ne saurait trop le redire, et l'auteur reste même en deçà de la vérité,, car, à Paris, l'eau de source sert également à d'autres, emplois non moins condamnables. Croirait-on que l'èaù nécessaire au service des ascenseurs est «le plus souvent empruntée aux canalisations d'eau de source, et que,les incendies eux-mêmes sont éteints avec des eaux qui devraient être réservées à la; boisson et aux usages domestiques ? Ce n'est pas là, croyez-le bien, une quantité négligeable, puisque la statistique publiée par le Moniteur des Sapeurs-Pompiers, organe officiel, accuse pour l'annéedèrnièrei (1901), un total de 1,422 incendies à Paris (i), sauscprnpter ceux de la banlieue.

(1) Moniteur [des. Sapeurs-Pompiers, 30? année, no 10, août 1902, pages 154 et suivantes.


.— 283 — .-'■:

Là pression moyenne des eaux de l'Avre, de la Vanne et de la Dhuys étant de beaucoup supérieure à celle de la Seine et de la Marne dans 72 quartiers de la Capitale sur 80, ainsi que cela est démontré dans; un tableau détaillé publié dans le même bulletin (l)s il en résulte que le service des incendies est presque uniquement assuré par les eaux de source. Quels torrents d'eau pure sont ainsi perdus pour la consommation J

Est-il vraiment admissible qu'un pareil gaspillage soit toléré plus longtemps et que les pouvoirs publics permettent, pour assurer la perpétuité de tels abus, l'adduction des eaux de notre fleuve, au risque d'appauvrir, peutêtre de ruiner notre région tout entière.

Et tout cela sans bénéfice réel pourla Capitale, puisque, indépendamment de l'éventualité toujours redoutable d'un investissement possible, elle aurait elle-même tout intérêt à limiter le service des eaux potables aux usages alimentaires et domestiques alors que les besoins industriels ainsi que les nécessités du tout-à-1'égout et des lavages divers seraient assurés par l'eau de rivière qu'il suffit de recueillir sans frais à Paris même ou, en tous cas, dans lé bassin de la Seine,

Pourquoi donc cette solution si simple et si pratique à la fois n'a-t-elle pas prévalu? M. Guillon nous le dit, c'est que : « la Ville de Paris tire de la vente de ses eaux « un bénéfice considérable que ses administrateurs tien« nent à-conserver et même à augmenter »•

Il en résulterait que la Ville de Paris cherche, en somme, à prendre de l'eau qui ne lui appartient pas, pour

(1) Moniteur des Sapeurs-Pompiers, 26é année, n« 22, novembre 1898, paiges 266 et 267. — Tableau intitulé : Etat numérique des feux par catégories d'étages dans chacun des quartiers de Paris. " "


- 284 —

s'en faire des rentes. Une pareille prétention peut-elle vraiment se soutenir ?

Un autre motif pourrait aussi être invoqué, c'est, que l'établissement dans la Capitale d'une double canalisation complète nécessiterait des travaux longs.et coûteux,serait mal vu des propriétaires obligés eux-mêmes à.de fortes dépenses, et, par répercussion, mécontenterait lés locataires, entraverait une fois de plus la circulation, en un mot, serait désagréable à tout Paris, sans constituer, pour l'ingénieur qui aurait mené à bonne fin cette patiente réfection, une oeuvre extérieure-susceptible d'être montrée et formant titre de gloire pour son auteur.

Combien plus tentante serait l'exécution du projet dé captage ! Quelle entreprise grandiose, quel ensemble incomparable aux yeux de l'ingénieur que ces longues galeries drainant scientifiquement nos eaux souterraines et réunissant en un immense faisceau les artères aquifères cachées sous notre Val : ce conduit énorme, d'une longueur de plus de 120 kilomèlres, d'une section si large qu'un train du Métropolitain y pourrait circuler à l'aise, franchissant la Loire sur plus de 300 mètres en un siphon gigantesque ou sur un aqueduc monumental ; cette vaste usine aux puissantes machines, aux pompes colossales, capables d'aspirer 8,000 litres par seconde à plus de 20 mètres sous terre et de les refouler jusqu'au faîte de la ligne de partage ; ce serait assurément une oeuvre considérable dépassant tout ce qui s'est fait jusqu'ici. Voilà, je le crains bien, une des raisons qui font préférer la solution brillante du captage des eaux du Val àda solution logique, mais trop simple et un peu terne, de la double canalisation du service des eaux dans Paris.

" ■ ■ *

Mais, le Gouvernement, les Pouvoirs pu blics, qui n'ont


— 285 —

pour unique préoccupation que le bien du Pays sauront, nous n'en pouvons douter, ramener le Service des Eaux à une plus saine appréciation de ses droits comme de ses devoirs, lui rappelleront que 1-mtérèt d'une ville, d'une région entière, est aussi respectable, aussi sacré, sinon plus, que les besoins factices d'une Capitale, alors que des moyens plus simples et .sans-dommages pour autrui peuvent lui donner satisfaction, et n'hésiteront pas un instant à défendre notre patrimoine, menacé d'une spoliation imméritée.

S'il en était autrement, la notion du juste et de l'injuste aurait disparu de France. '

Messieurs, votre Section des Sciences est heureuse de demander l'impression du Mémoire de M. Guillon, intitulé : Défense de nos eaux et du Loirer contre le projet de captage de la Ville de Paris.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉMCES

ANNÉE 190 2 SECRÉTAIRE PARTICULIER : A. MAILLARD Séance du 3 janvier 1902 Présidence de M. CHAROY, Président.

Sont présents : MM."-.Charoy, de Puyvallée, Desbayes, Cuissard, du Pioscoat. Denizet, ; Basseville, Didier, Micbau, Dumùys ; total : lOniembres.

En l'absence de M. Maillard, M. Dumuys est chargé de la rédaction du procès-verbal.

M. le Président donne lecture d'une lettre qui lui a été adressée par M. de la Rocheterie, membre démissionhaire. Dans cette lettre, notre ancien «ollègue sollicite le titre de membre correspondant, auquel il a droit, aux termes du Règlement. Ce titre lui est accordé.,

M. Lefebvre, membre de la Seetiôndes Sciences, avise M. le Président de sa nomination au titre de Conservateur des Eaux et Forêts à Carcassonne, et pour cause de départ définitif d'Orléans, adresse sa démission de membre de la Société.] 1

M. Angol demande de passer de la Section de Médecine dans la Section d'Agriculture; cette demande est renvoyée aux deux Sections intéressées, comme l'indique l'article nouveau dii Règlement voté dans la précédente séance.

M. le Président signale les vacances existantes au commencement de cette nouvelle, année dans les diverses Sections.

La Section d'Agriculture a perdu M. Huau, et M. CroizetteDesnoyers a quitté Orléans. ' .

Nomination de

M. de la -Roclie1

-Roclie1 ancien

membre de la

■Société, comme

membre correspondant.

Démission de

51. Le rouvre

comme membre

de la Société.

Vacances; êsislanles dans les quaire sections.


_ 287—:

La Section dé Médecine" dispose d'une place, celle dé MvChipault, décédé. "

La Section des Lettres pourra pourvoir au remplacement de M. de la Rocheterie, démissionnaire.

Enfin, la :Section des Sciences dispose des places, laissées vacantes par .M. Dusserre, décédé et M. Lefebvre, démissionnaire. ".._ _

M. le Président s'assure qu'aucune des quatre sections n'a eu de réunion et-ajoute que les Présidents de ces diverses Sections auront à s'occuper bientôt de préparer leurs listés électorales d'accord avec leurs collègues. ...

La parole est accordée à M. Cuissard,pour donnerlecture d'un .mémoire adressé par-M. de Tristan et intitulé : Noie au sujet d'une brochure de M. le baron de Beaucorps sur la Baguette divinatoire et les Eaux du Loiret.,

Cette note est renvoyée à la Section, dés Sciences. ;

M. Michaulit ensuite quelques pièces de vers extraites d'un travail d'enséinblê intitulé : Croquis artistiques Orléanais.

Ces pièces, au nombre de trois, portent les titres suivants : ;

1° La Statue <îe Jeanne d'Arc, par laprihcesseMarie d'Orléans2°

d'Orléans2° oeuvre de Tisrér, au Musée d'Orléans. , S" Le Monument de la Défense d'Orléans, groupe de Des" vergnes. . ;.;

. Cette dernière pièce est dédiée à M- le colonel Baiigé, président de la Soeiétédu Souvenir français. .■.--■.' .;. "... " . .-

Rien n'éta-pt. plus à l'ordre du jour, la séance est levée à 9 heures.

Pour le Secrétaire absent, ;-■■. L. DUHUÏS. ,

Séance du Janvier 1902

Présidence de M. CHAROTJ Président

Membres présents : MM. Charoy, de Puyvallée,. Arqué, Deshayes, • Pilate, Geffrier, Angot, Le Page, Papelier, Monet,


— 288 —

' ;Sâinjon,! TKéyeniti^Dessaux, Mille;, ; Didier, Dumûys, Basseville, Michau, Charpentier, du Roscoat Bànchereau, Watbled, Maurice des Francs, Denizet, Cuissard, Maillard: total : 2'j membres

Rien de particulier à signaler dans la correspondance de la quinzaine. "J"

; ; -Là lecture, des^procès-verbaux des deux dernières séances ne donne lieu à aucune observation. v

Les deux Présidents de la Section de Médecine et de la Section d'Agriculture font connaître à la Société le résultat des votes relatifs à la demande de M. Àngot. Les deux Sections ont émis un avis favorable. , . ,

i :La Société eoiïstiltée, nomme au,scrutin secret et à la majorité des suffrages, M. "Angot, membre de la Section d'Agriculture. Ainsi, le nouvel "article 10 du Règlement trouve aujourd'hui et pour la première fois son application.

La paroleestdonnée à M. Dumûys,qui.lit :.e rapport dont il a été chargé touchant; l'opuscule de M. de Tristan sur la Baguette divinatoire. Le;ïàpporteur fait remarquer que ce travail n'est lui-même qu'un résumé d'une brochure de M. de Beaucorps sur le même sujet; M. Dumûys juge que ce.mémoire, qui n'est pas d'un membre titulaire, mérite pourtant l'accueil de la Société, et peut

, être déposé dans\§m archives où il,pourra êt::'e consulté par les Bâcillogyres. La Société consultée se range a l'avis du rapporteur. - . v. ;.".■'.

M. Denizet, chargé d'un rapport sur un travail de M. Masure intitulé : Recherches nouvelles sur la vinificatioft en cuves ouvertes çit e?i prives fermées, rappelle en quelques mots les

: expériences d\M^;lÈasure; ces expériences n'ayant pas été faites

sur une grande échelle, il est difficile d'en tiier des conclusions

certaines et générales. M. Dumûys cite quelques propriétaires qui

pratiquent en grand les expériences de M. Masure ; M. Denizet

, reinet alors à,ùhé;séance ultérieure la suite de son rapport, qu'il

1 complétera aprèssàvpir pris les'renseignements nécessaires.

Avant que la séance administrative soit ouverte, M Watbled

demande la parole ; elle lui est accordée. M. Watbled exprime ses

. regrets « au sujet d'une détermination votée par la Société dans

« une Séance de l'année 1901, dont il a lu lé jompte rendu dans

: ; ? les derniers iprojcé's-verbaux imprimés; s'il eût assisté à cette « -séance, ajôute-Ql, il se fût opposé à ce vote. » Les membres présents consultés:, maintiennent la.décision prise: en, consé:M.

consé:M. passe t"; delà section " iteMédecine dans celle d'agriculture.

Rapport :-''dé:M. Dumûys ,Y sur le travail de M. de Tristan

Rapport de M. Denizet sur un.ouvrage ,':: 'du M. Masure.

Démission de M. Watbled.


- 289 —

quence, M. Watbled donné sa démission de membre "titulaire. Cette démission est acceptée.

Sur une proposition de M. le Secrétaire général, il est' décidé qu'une reproduction d'un portrait d'Antoine Petit, sera faite aux frais de la Société, et que l'une des gravures sera placée dans la salle des séances, les autres, dans les Mémoires, pour servir de frontispice au travail de M. Cuissard sur le célèbre médecin.

. ; SÉANCE ADMINISTRATIVE .

Elle a pour but d'arrêter le nombre des places vacantes dans les différentes Sections.

Sont déclarées vacantes :

1° DANS LA SECTION D'AGRICULTURE, d'eux places : celle de M. Croizetfe-Desnoyers et celle de M. Watbled.

La place de M. Huau est occupée dé droit par M. Angot, nommé dans le cours de la présente séance. .

2° DANS LA SECTION DE MÉDECINE, une place : celle de M. Angot. La place de M. Chipault demeure vacante ainsi qu'il en a été décidé l'an dernier, les deux concurrents n'ayant pas retiré leurs candidatures.

3" DANS LA SECTION DES LETTRÉS, Une place : celle de M de la Rocheterie, démissionnaire.

4o DANS LA SECTION DES SCIENCES, deux places : celle de M. Dusserre, décédé, et celle de M. Lefebvre, démissionnaire.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures 1/2.

Séance du 7 février 1902 Présidence de M. CHAROY, Président.

Etaient présents : MM. Charoy, de Puyvallée, Arqué, Deshayes, Garsonnin, Le Page, Dessaux, Didier, Basseville, Berton, Denizet, Bànchereau, Angot, Cuissard, Maillard; total : 18 membres.

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté.

Au début de la séance, M. le Président rappelle le deuil qui vient de frapper la ville d'Orléans, le diocèse, et les différentes Sociétés savantes de la ville, eii particulier-la Société d'AgrieulGravure

d'AgrieulGravure

du portrait

d Antoine Petit.

Places déclarées vacantes.


i- 290 — .;

ture, Sciences, Belles-Lettres" et Arts d'Orléans, dont M« Desnoyers faisait partie depuis 1862. M. le Président, qui, au norn.de la Société, a adressé un dernier adieu a ;Msj Desnoyers au jour des obsèques (29 janvier), espère que l'un des membres retracera ■:; dans une notice biographique la vie et. les travaux de notrecollègue. I

Les membres présents s'associent aux désirs de M. le Président, et décident que les paroles que M. Charoy a prononcées aux obsèques seront imprimées dans les procês-verbaux.

Discours de M. Charoy aux obsèques de "tfgr Desnoyers. .;« Messieurs,

« Je ne voudrais pas prolonger inutilement cette triste et imposante cérémonie; je croirais cependant manquer à un devoir si je n'adressais, au nom de la Société que j'ai l'honneur de représenter ici, un suprême adieu à la mémoire de celui qui lui a appartenu pendant quarante années.

« J'ai tort, cependant, de dire que Mer Des:aoyers nous à appartenu ; il n'était à personne, ou, plutôt, il appartenait à tous. Sa merveilleuse activité, sa facilité et sa puissance de travail lui permettaient d'appliquer son intelligence aux oeuvres et aux chosesles plus diverses. \

« Assurément, le meilleur de son âme était consacré à ses fonctions sacerdotales : il y a montré des vertus qu'il.ne nous est pas permis, à nous, profanes, de louer ici et auxquelles Mer l'évêque d'Orléans, dans une lettre fouettante distribuée ce matin, a rendu-un magnifique hommage. Mais il est dès hommes pour lesquels la vie n'offre jamais assez d'occasions d'employer utilement leur labeur et leur effort, et M^' s Desnoyers était de ceux-là. . '

« II.a accordé à notre Société, avec une sympathie affectueuse, devenue à la fin quasi paternelle, une large part de son temps et de son. zèle; en se reportant aux nombreux travaux dont il a enrichi nos Mémoires, si l'on ne savait ce qu'il a fait pour d'autres, on serait tenté de croire qu'il n'a travaillé que pour nous. Il n'est pas une époque de notre histoire locale qui n ait fourni à son érudition l'occasion d'une recherche fructueuse ou d'une critique à la fois bienveillante et sagace. -

a. Msf Desnoyers,. dans ses lectures, savait communiquer à.ses

Mort de Mgr Oesnoyers, 27 janvier 1902.

Impression

desipardles

de M. Charoy

aux obsèques de

Mgr Desnoyers.


auditeurs quelque chose dé l'ardeur qui ranimait. C'est qu'en effet, et c'est là, peut-être la carastéristiquè de son. talent, il apportait, dans la. discussion des problèmes historiques les. plus ardus, une vivacité et;un entrain toujours juvéniles. Si ce. n'était faire un rapprochement téméraire, je dirais qu'il-traitait l'histoire locale à la manière dont Michelet a éciit l'histoire nationale. Il y avait toujours, même sous le couvert des froides réalités qu'il discutait, un élan vers l'idéal, et chez, lui cet idéal s'inspirait de deux idées maîtresses; : Religion et Patrie.

« Cette passion pour le bien, il l'a conservée jusqu'aux dernières limites d'une vie presque séculaire etles glaces de .1 âge ne l'ont jamais refroidie., ' ; - ■

.--'..■« Cependantj il y a quelques années, Msf Desnoyers dut résigner les fonctions de vice-président auxquelles nous :l'avions: appelé par un.vùte unanime ; pour.reconnaître ses éininenfs services, par une distinction exceptionnelle et que je "crois même unique, notre .Société le maintint à la tête de son bureau ayèe le titre de président honoraire: C'était; malgré tout, le commencement de la séparation devenue, hélasJ aujourd'hui définitive.

« La mort."a rompu tous ces liens... Combien devons-nous plaindre tous ceux, et ils sont nombreux^ qui perdent en lui un conseil, un. soutien, un ami, et quel ami!... Devons-nous aussi le, plaindre lui-même ? Ce. serait, jèerois, mal nous conformer à sa' pensée. Pour le prêtre et pour le croyant, — et vous étiez, Monseigneur, le meilleur des prêtres et te-plus convaincu des croyants, ^ la mort, malgré son lugubre appareil, n'est que l'heureux . passage à uhe vie meilleure, une porte ouverte, vers les félicités éternelles. ».

Le dépouillement de la correspondance ne signalé rien d'intéres-. sant. ■'■'■•. . . :-.'.-

La séance administrative ne pouvant avoir lieu, faute du quorum de membres présents, la lecture des comptes de M. le Trésorier est remise à la prochaine séance.

- Il est fait jdroit aune demande d'échange dôMémoires adressée à notre Société par la Société des Sciences et Lettrés de Loir-etCher. " jk. : k-t:. -;.--

M. le Secrétaire général propose de joindre; au; travail de M. Cuissard,.sûr Antoine Petit, trois "photogravures représentant ce médecin aux différentes époques de sa vie ; la proposition est adoptée. .::,_. . ,;-:.V.".

Echange de mémoires.

Photogravures d'Antoine Petit.


"i-. — 292;- — ;

;.-■ La:parole est idonnée à M. Angot^qui continue la lecture de son travail sur le Japon. La séance est levée à 9 heures 1/4.;;

Séance du 21 février 1902 Présidence de M. CHAROY, Président.

Etaient présents : MM. Charoy, de Pu y vallée, Arqué, Deshayes,

Cuissard-, Jullien,'Th. des Francs, -M. des Francs, Denizet, Du

/.Roscoât, Bassevilje, Michau, Didier,, Mille, Sainjon, Dumûys,

"_ Papelier^S-arsontiin,Le Page, de Çrozéet Baillet. Total: 21 mem.'.

mem.'. ■ ]'-

M. le Secrétaire;, général donne connaissance des ouvrages

reçus depuis la ;dernière séance et ,notamment d'un certain

nombre de volumes des Mémoires de; la Société des Sciences et

Lettres de Loir-et-Cher.

M. le Présidentadonne connaissance ;dés lettres de candidatures

. -de MM.B6uràâlbûé,de Larnage, pourlâ Section d'Agriculture; de

M. Monet, demandant à passer delà Section des Sciences dans la

. Section;des Lettres ; de M. Noël, Laibàlettrier et Legay, pour la

,, Section des.Sciehçès,. Rappel est fait des 'Candidatures de MM. les

docteurs'Baillet et Marmasse, pour la; Section de Médecine.

Au sujet de la'demande présentée par M. Monet, de passer de la Section des Sciences dans la Section, des Lettres, la séance est ; suspendue pour permettre à ces de.tix Sections de voter à ce sujet A la reprise de la séance, les présidents des deux Sections déclarent accepter ce changement de Section, -: ; ; Cette^mûtationyhïise aux voix,, est ; adoptée. M. Monet fera,, à partir de; ce jour, partie de la Section des Lettres. Une troisième place est donc déclarée vacante dans la Section ■ ; ides Sciences,

La Société dresse; ensuite, au scrutin secret, la liste des candidats, conformément à l'article 22 du Règlement, ,. Cette liste est ainsi formée :

- . Pour là"- Sectionné, Médecine, MMiiBâillet et Marinasse ; pour la Section. d'Agriculture, MM. Bourdaloue et de Larnage.: pour

Liste des candidats.

M. Monet passe

de là section

jsrîenccs a. la

ïsectibn 1 lettres. 1

■ ■' Liste , des éandidats.


■=mB..^T

•l'a. Section des Sciences, MM. Noël, Lalbâlèttrier-et Legây. Ces candidatures; sont renvoyées à chacune des Sections qui devront se réunir pour délibérer sur ces présentations.

Les élections auront lieu en séance .administrative lois.;de, la plus prochaine réunion. ..'_•'

M. le Trésorier rend compte de la situation financière au 31 décembre 1901, et. fait précéder çê compte rendu d'un historique financier de la Société depuis sa fondation.

Rapport de M. le Trésorier. -

Le hasard, Messieurs, me faisant ouvrir un nouveau .registre pour cette première année du siècle, il m'a semblé bon,de faire précéder .l'exposédès comptes de cette année 1901, d'une revue rétrospective, rapide des rapports contenus dans les deux précédents registres, et, remontant aiiisi/à. l'origine de la Société, de vous, mettre au courant des ressources qu'elle a eues,;depuis.sa fondation, pour faire face à ses dépenses d'installation et à ses . dépenses annuelles. :

Le premier registre, dont les dimensions montrent la. confiance qu'avaient, dans la; durée de leur entreprise,.nos fondateurs, malgré leur petit nombre, neuf en tout, commence.-par un état des contributions payées par ces neuf ancêtres qui sïntitu'ent membres titulaires de la Société des Sciences physiques et médicales d'Orléans. Ce mot dé titulaires me laisse supposer qu'ils, avaient des associés ou des invités à leurs séances.. Quoi qu'il en soit, ils'apportent chacun 48 livres tournois, puis un peu plus. tard un supplément de 12 livres foûrnois, versé, semble-t-il, seulement par sept d'entre eux. C'est donc environ 500 francs qu'ont versés hds sept ou neuf généreux fondateurs pour" là première installation, pour la mise en train. ". -;" ".

Au cours dé"l'année 1811, onze membres,, dont deux.ou trois nouveaux seulement, versent encore chacun 6 livrés,: .soit en tout 66 livres ; malgré cela, le 15 juin 1812, la caisse est absolument Vide ; mais, grâce au zèle dëployé.par Payën, Làloûr, Lanoix, de Tristan, dé Môroguès, Barré, Fôûré, etc., lé 18 juin,-la Société obtient une subvention de 700 francs du ministère. par l'intermédiaire du Préfet ; puis d'a.utres se succèdent à divers intervalles jusqu'en 1820, qui suffisent aux dépenses ànnûelPs de la Société, ou tout au moins, l'administration proportionne Ces largesses aux besoins et à; Timportance ;.des travaux de la " Société naissante." '_"■"' ." .■%■■.- '■■-,■ -.■■■.-

Comptes du Trésorier

Fondation

Subventions

.. irrégulières

période

du

développement.


-:;,:, — 294,^,'.

A partir de 1820, nous trouvons des comptes régulièrement établis, année par amiée, et justifiant de l'emploi d'une subvention de, niîlle francs,'annuellement accordée par le Département , pour les dépenses cle la Société, concierge, impressions, etc. Cette ;subventiôn;a été continuée régulièrement, (sauf en 1840 où elle a ' été nulle) jusqu'en 1893. En 1840, pour là remplacer, les membres titulaires s'imposèrent une cotisation de 15 francs par membre ; '", et a partir de 1850, une cotisation variable, suivant les besoins de la Société, vient s'ajouter au fonds départemental, qui devient insuffisant pendant ^certaines années, par suite du rençhérisse,: .ment dé toutes choses, gages plus élevés du concierge, dépenses plus importantes .d'Impression, etc:, etc.;, mais remarquez bien qu'en principe c'était le fonds départemental qui devait suffire à . ces dépensés, que les membres titulaires "n'avaient jamais rien ,;déboursé,.;depuis la fondation jusqu'en 1840, et on l'entendait si '.'{ bien ainsi, qu'à la; clôture de l'année Î8C0, ce qui restait de la :,,cotisation exceptionnelle de cette année est versé à la caisse des ; jetons, dont je vais maintenant vous parler.

Elle a existé depuis 1821 jusqu'en 1869;; depuis cette dernière "date jusqu'à ce joûrd'hui, elle a été supprimée en tant que caisse de numéraire, d'espèces ayant cours; il n'y a plus qu'un compte des jetons'. ■;'

; . Donc jusqu'en 1820 inclusivement, il n'y avait pas de jetons de présence. '*";;';■

, En 1821, on crut bien d'en avoir, on né demanda pas au Gouvernement de les payer; on Créa une cotisation de 30 fr. par , membre pour l'acquisition, la gravure, la frappa des beaux jetons ;,;àll'éffigiê;:-de;L.6ûis*XVIII et qui, alors, :eoût£,ient 3 fr. 27 pièce (v. fe 237). Cinquante membres payèrent w six ou sept démissionnèrent,; les autres moururent, ou quittèrent -la ville; voici pourquoi, à partir de cette époque, tout membre nouveau paie ; 30 francs jdits de diplôme, mais en .réalité, ces 30 francs étaient versés.dans la caisse destinée à l'achat des jetons de présence, et ; sont l'équivalent des 30 francs qu'ont versés les cinquante menv ; bres de 1821, et tous ceux qui ont été;élùs;depuis (voir le folio 37 ; ou: le trésorier' de;;i837 expose très ! clairement cette pratique -rationnelle). Mais cette première mise dans la caisse des jetons "ne suffit pas longtemps, et tous les ans jusqu'en 1868, la Société votait une cotisation, spéciale pour la caisse des jetons, cotisation .■éssentielleihënt vàïïàBle, tombant ën-;i832 à" 6 fr. 50 (est-ce le

'■-■; Subvention régulière ^départementale. ■Organisation i, ;.ji-complète.

jetons ; 0M ,présence;.


^295choléra

^295choléra empêchait de venir, aux séances?) ■s?éIéYaàt,-en'l'838I à 25 fr. ; ■:■'•' -■ ' ■ " .-'■ : •■"' -■■ '' '''

Ces jetons, bien entendu, pouvaient comme maintenant,"rentré* .dans la caisse comme,cotisation annuelle.'" •'-

-Cette comptabilité de la caisse des jetons est ce qui-tient le •plus déplace dans l'ancien registre. Elle était très compliquée, car il y avait non seulement des jetons d'argent, mais des Cartes ■de présence aux séances de section et aux séances générales, de couleurs variées suivant les années et dont la faculté d'échange se périmait au bout d'un certain temps, etc. Heureusement pour le trésorier, cette grande complication de -, comptes a cessé vers 1866 ou 1867 par la création des jetons de bronze dont le remboursement ne pouvait se périmer, remplaçant les cartes annuelles de. présence.'-Vous remarquerez peut-être que le millésime de la plupart des jetons de bronze eh"circulation est 1851, ce qui, au premier abord, paraît, en désaccord avec leur usage en 1867 seulement. Mais cette contradiction n'est qu'appât rente, et s'explique par l'emploi pour les frapper des mêmes, coins qui servaient depuis 1851 pour les jetons d'argent. ;Dnê autre simplification fut opérée en lS68.par M. Nouël qui, dans_son premier compte rendu, confond tout le numéraire dans lune même caisse et fait rentrer l'achat des jetons dans les dépenses ordinaires de la Société, et par suite, fait disparaître la distinction des deux cotisations : l'une pour les jetons, la plus:ancienne dé date; l'autre pour parfaire à l'insuffisance' de la subvention départementale, de création plus récente.

Il n'y a pas lieu évidemment de revenir à l'ancienne pratiqué, mais il est bon de connaître l'origine double de notre cotisation unique actuelle, quand il s'agit d'en déterminer le taux, en s'inspirant de sa nature et de son but.

Les anciens .comptes de la Société, outre la caisse des jetons et la caisse des fonds départementaux, parlent encore d'une caisse des fonds du ministère. Celui-ci, en effet,. qui avait donné ■ les premières subventions antérieures à 1820 sans condition d'emploi^ les continua encore longtemps après, avec charge de les employer exclusivement en instruments aratoires et en deux prix annuels d'une valeur de 300 francs. C'est en 1856 que disparaît ce chapitre. Ceci n'a donc plus d'intérêt pour nous; mais j'ai cru devoir le rappeler au seul point de vue historique. En même temps que la Société cessait de recevoir des fondg,

- ■ '- 21

Ancien fonds du MinistèrePrix.

Prix départementaux.


— 296 — |

;■ i

pour servir a des récompenses, le Conseil' général exprimait le désir que partie de la subvention qu'il accordait fût employée de cette manière, d'où la nécessité pour les membres d'augmenter la cotisation annuelle qu'ils versaient déjà, depuis quatre ou cinq ans, pour parfaire à l'insuffisance, déjà expliquée plus haut, de cette allocation départementale à couvrir les dépenses indispensables. Et aujourd'hui encore, bien que cette subvention soit réduite de moitié, M. le Préfet.ne;consent à demander son inscription au budget départemental que si nous justifions que cette somme a été utilement employée.

Efforçons-nous donc de continuer à nous montrer dignes de cette subvention. Ce sont sans doute les travaux de notre Section d'Agriculture qui nous la mériteront. Que cette Section n'oublie donc pas qu'elle» la préséance, sur les autres, que l'économie rurale a été l'objet des études des membres les plus éminents de notre Société et de ses principaux biehfaiteuis, et parmi eux les de Mqrogues.r

Le baron deMorogues, pair de France, un des neuf fondateurs, a été le premier bienfaiteur de notre Société, et il a perpétué sa mémoire parmi nous par la fondation du prix qui porte son nom : Un legs qui fut inscrit en 1843 dans les comptes du trésorier permit l'achat d'un titre de rente 3 °/° française dé 60 francs dont les arrérages accumulés devaient, dans ia pensée du donateur, servir à un prix triennal (f« 85) ; mais en raison de l'avilissement de l'argent, depuis longtemps l'Usage s|est établi de ne le distribuer que quand ils arrivent à former une somme plus rondelette.

(Ce titre de rente nominative départementale, porte le n° 7376. Il est actuellement déposé en lieu sûr, dans les coffres de la Société générale, contre reçu de cette maison pjortant le no 72,778).

M. Perrot, magistrat et agronome, sans doute pendant les loisirs de sa charge,, fonda un deuxième prix d'agriculture par un legs • analogue qui fut,, en 1876, transformé,:en une inscription de rente 5°/° sur l'État français, de 140 fr. au début, mais qui, par les conversions subies par ce fonds, se trouve actuellement réduit à 98 fr. ; le titre portant le n° 14,975 est aussi déposé à la Société générale contre reçu de'cette maison portant le n" 72,778.

En 1894, un legs Davoust, affecté à un prix d'art, est employé à l'achat de 134 francs de rente 3 °/o française. L'inscription départementale porte le n° 7,376 ; comme les précédentes elle est

Prix de Morogues.

Prix. Perrot. Prix Davoust


— 297 —

déposée à la Société générale, contre reçu de cet établissement, ayant le n° 72,778.

En dehors de ces fonds à destination.spéciale, intangibles par conséquent, dont nous ne sommes que les administrateurs et les

- dispensateurs, la Société a également recueilli deux legs, sans condition d'emploi, au moins pour les revenus.

- Tel est celui d'un des plus célèbres de nos présidents, M. de Sainte-Marie, aussi un magistrat, datant de 1875 et qui nous

-vaut une inscription nominative de rente française de 3 % de 140 francs, ayant le n° 451,896. Déposé à la Société générale contre un reçu n° 72,779.

Tel aussi un'legs de 2,000 francs de Mhe Danger. ".■ Sagement placés à la Caisse d'épargne d'Orléans par le trésorier d'alors, M. le docteur Patay, ces fonds et leurs revenus firent vite la boule de neige. Et, en 1893, la Société en y comprenant les 140 francs du legs. de Sainte-Marie, .possédait en propre, 500 francs de rente ; les inscriptions sont les suivantes :

Une inscription nominative départementale dé 50 francs, 3 o/0, n° 7,129.

Une inscription nominative départementale de 160 francs, . 3°/0, n° 7,852.

Déposées à la Société générale contre reçu collectif no 72,778.

Une inscription nominative directe de 150 francs, no 484,701, série 6e.

Une inscription nominative directe de 140 francs, no 451,896, série 6e. .

V Toutes deux.déposées à la Société générale contre le reçu ayant le n° 72,779.

Cela n'empêchait pas la Société d'avoir un livret à la Caisse d'épargne où les cotisations, recueillies en février, fructifiaient jusqu'à leur emploi à l'acquittement des notes de .fin d'année, et augmentaient donc l'avoir de la Compagnie. Malheureusement cette caisse nous est maintenant interdite pour les sommes un peu fortes et nous verrons bientôt, Sur le compte rendu de l'exercice 1902, qui viendra à son temps, la transformation d'une partie importante de ce dépôt en rente au porteur.

-Jusqu'à présent j'ai eu surtout en vue les recettes de la Société .; il conviendrait aussi de faire l'histoire de ses dépenses, au moins de celles relatives à son installation, à son, mobilier ; ; je n'ai malheureusement pas eu le temps et la patience de

Constitution d'un capital

propre <i la Société.

Legs de Ste-Marie.

Objets mobiliers appartenant à la Société.


— •298dépouiller

•298dépouiller registres à ce point de. vue', voici pourtant quelques renseignements qui me sont tombés SIDUS les :yeux : nos .tables et leur garniture dateraient dé 1814, car, cette année-là, il y a une grosse facture de draperie, répartie sur plusieurs exercices.. NotreVûrne de scrutin, de 1819 ou 1820, aurait été payée, je crois en deux fois. Notre belle pendule, qui orne la salle depuis 1839, a coûté 100 francs fournis pa,r la caisse dés jetons, la cotisation de 1838;ayait été de 25 francs, imàis on pourrait chercher "et on trouverait certainement l'époque d'acquisition de nos flambeaux, de notre lustre, de nos sièges, etc.

Je n'ai pas-pu vous dresser une liste exacte de mes prédécesseurs dans ià charge de trésorier. Beaucoup de rapports ne sont eneffet signes que des autres membres du bureau. Néanmoins, ;-voici les principaux :

.Jusqu'en 1820, les rapports, semblent de la même main qui signe Payen C'était le chirurgien en chef de 1 Hôtel-Dieu.

De 1820.à!826, N. ? Fougeron ? " .. De 1826,à 1832, Gay. "■;■:'"'-.■

;; De 1832 à.;Î834,Fougeron.. ,,';;,,

' De 183| ; à'IM^Lanzeral.

De 1840à 1850, Aubin?

De 1851 à 1867, Achille de Morogues.

De 1868 à 1877, Nouel, le vénérable professeur que beaucoup de nous ont connu et aimé.

Le compte/rendu.fait par celui-ci; dansfla séance de 1872, commence, par; ^quelques lignes qu'il dut écrire plutôt pour la postérité ,qûé pour ses auditeurs. Peu d'entre vous, évidemment, les ont entendues; je dois donc vous les relire, fo 190.

■Extraits, de la séance du 5 janvier 1872.

1 « Messieurs, j'ai,à vous rendre compte de l'état des finances de « la Société, a la: suite des deux exercices 1870 et 1871. Nos « réunions ont cessé le 19 août 1870 et elles Ont repris le

; <t 46 juin 1871, C'est donc sur 25 séances au lieu de 20 et sur deux » années que portent les recettes et les dépenses dont j'ai à vous

;.«, exposer le'lableâù. .; :;;:,;; I

: « Cette.observation préliminaire a;pour but d'expliquer les

; OE différences notables que présentent certains chiffres de ce « compte rendu comparé avec ceux des années précédentes. Il est '« bien inutile .sans'■■'■ doute de consigner Ici la cause de ces' ano-


-^-299K—- ..." -

c.malies dans les alluresrordinairémênt'lsi ^régulières." de" nos «. travaux et cette lacune dans les dates; de nos séances.-Cette t. cause, elle pèse encore sur nous de toût.so.n poids ; nos sôuve« nirs en sont pleins et la générâtiôii prôsehtelne.pourrâ jamais « en secouer la douloureuse imprëssioh. Je serais plutôt tenté « d'adresser un mot d'explication pour ceux;.,qui viendront un c jour s'asseoir à nos places et qui, en fouillant dans nos « archives, seraient tentés de suspecter notie patriotisme quand « ils verront que nous avons repris si prpmptement le" cours dé « nos pacifiques travaux, au milieu des deuils; récents de-notre « propre cité et au lendemain dès désastres de la plus effroyable « insurrection. Je lui dirais que,.'Société "savante, nous n'avons «pas désespéré de l'avenir de la patrie; ■;»

Ces lignes termineront dignement cette introduction, aux rapports financiers du xxe siècle. .

Science et France/ni l'une, ni-l'autre n'ont trompé le fermé espoir de nos devanciers. Avec Pasteur, la France est restée à la tête de la science, là vraie, celle: qui ne fait ,ptas faillite, et cette science: est restée essentiellement française. Efforçons-nous, par nos études, de contribuer aux progrès pu à la diffusion, de l'une, aussi bien qu'à la prospérité pacifique del'autre.

Résumé des comptes de l'exercice 1901.

1° Au 1er janvier 1902. Le legs.dé Morogues est cré- \

diteurde.... '423f.8ol

Le legs Perrot..'. 541: 60 { '; . Le legs Dàvôùst. 453 35 / 2o Profit et pertes. — Dépenses.,;...... .1,513 5Q

Achats dé rentes au "porteur............ "5.970 . 23 -

Total -.'..;. 7.4831.73. 7.483 73

Recettes (pendant l'année) ..., 2,113 f.5Û

Réserves (antérieurs) , .'»-,•. 5.774 34

Total...,..-.,.;;.,;;riv„... 7.887f.34 7,887 34

Solde créditeur des profits et pertes ..............-. 404f.ll


— 300— j

3o Solde débiteur de la Caisse d'épargne 175 f.90

4o Solde débiteur de la Société générale iOi. 90

5° Solde de l'ancien comptoir en liquidation 1.163 57

6° Solde de la caisse du trésorier. - 81 49

Total des comptes débiteurs 1.822L86

égal au crédit des legs et du compte profit et pertes, savoir : Legs... . 1.481fr.' 75 P. et P. 404 fi. 11

; 1.822 fr.-86

Ces comptes, ainsi que celui de la caisse des jetons de présence, ayant été vus et approuvés au préalable par les membres du Bureau, celui-ci a proposé à la Société de maintenir le chiffre de la cotisation annuelle, pour 1902, au chiffre de vingt francs ; et cette proposition fut adoptée séance tenante par la Société.

Le Trésorier, Dr DESHAYES.

Des félicitations sont, sur la'proposition delM. le Président, adressées à M. le Trésorier, pour son travail sur l'historique financier de la Société et pour sa: bonne gestion. De plus, la Société vote l'impression de ce travail dans lés procès-verbaux des séances. j

Sur la demande de M. Basseville,.le Bureau est chargé de faire assurer contre l'incendie, notre bibliothèque, nos archives et nos collections;

Les fonds en caisse sont suffisants pour distribuer cette année le prix Perrot. L'étude de cette question est renvoyée à la Section d'Agriculture.

Rien n'étant plus à l'ordre du jour, la séance est levée à 10 heures.

. Pour le Secrétaire,

Dr LE PAGE.

Assurance

contre l'incendie

(Renvoi

au bureau).

Prix Perrot.


SOI

Séance du 7 mars 1902

Présidence de M. CHAROYJ Président.

Membres présents : MM. Charoy, Arqué, de PuyVâfléë, Deshayes, Cuissard, Pilate, Coeur, Rocher, Le Page, Gârsonnin, Pâpelier, Thévenin, Sainjon, Mille, Fauconnier, de la Taillé, Dessaux, Dumûys, de Croze, Michau, Jarry, Monet, jBasseville, 'Bàillet, Charpentier, AriSelmier, Denizet, M. des Francs, Bànchereau, Th. des Francs, Angot, Jullien, Maillard; total : 33 membres.

Après la lecture du procès-verbal de la séance précédente, M. le Secrétaire particulier exprime ses regrets de n'avoir pu assister à cette séance ; il demande à la Société, si après la lecture des Comptes de M. le Trésorier, elle ne juge pas à propos ou de réduire le chiffre de la cotisation, ou de donner gratuitement aux membres titulaires, les'mémoires imprimés auxquels ils sont tenus actuellement de s'abonner, pour la somme de 10 francs, payables tous les deux ans.

Plusieurs membres appuient cette proposition, et finalement la .question est renvoyée au Bureau, qui déjà s'en est occupé.

Le dépouillement de la correspondance terminé, la séance administrative est. ouverte.

SEANCE ADMINISTRATIVE

Elle a pour but de pourvoir aux places vacantes dans les différentes Sections.

Les scrutins successifs ne donnent lieu à aucun ballottage et les •sept candidats sont élus, chacun dans le rang indiqué par la Section dans laquelle il se présente ; voici les noms des membres dans l'ordre de leur élection :

Sont élus :

. 1° DANS LA SECTION D'AGRIGOLTURE : MM. Bourdalouê et de Larnage.

2o DANS LA SECTION DE MÉDECINE : MM. Marinasse et Baillet.

3° DANS LA SECTION DES SCIENCES : MM. Noël, Legajv Lalbalettrier. ... . . .. .:.;.

Question

concernant

la cotisation.

(Renvoi au bureau.)


_r3.02.—■;■

La séance ordinaire est ensuite reprise.

M. Cuissard a trouvé à la Bibliothèque de la Ville un curieux écrit, c'est un poème héroï-comique dont le sujet se rapporte à des élections faites dans la Société en 1837. Une autre pièce de vers ayant trait au même événement, est également'lue par M. Cuissard.

t£La Société votep'impression intégrale du poème et de son historique. .■-.-., '•■ :■•"-. • -

-M. le Secrétaire général communique le résultat du renouvellement du Bureau de la Section de Médecine: Président, M. Arqué; Secrétaire,.M. Rocher.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures 1/4.

Séance du 21 mars 1902

;

Présidence de M. CHAROY, Président.

Membres présents : MM. Charoy, Arqué, Deshayes, de Puyvallée, Cuissard, Pilate, Papetier, Garsonnin, Dessaux, Mille, Guillon, Berton, Denizet, Bànchereau, Maillard. Total : 15 membres.

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté.

Au début de la séance, M. le Président donne lecture des lettres de remerciements des candidats, et d'une lettre de la Société des Agriculteurs de France annonçant un concouis de culture, avec prix de. 1.000 francs. La Section d'Agriculture communiquera cet avis aux intéressés.

M. le Secrétaire général fait connaître les différentes correspondances, livres et brochures reçus dans la quinzaine.

M. de Puyvallée, au nom de la Section d'Agriculture, demande à quelle partie de département devra être attribué le :prix.Perrot. Des recherches seront faites et l'ordre de roulement sera consigné dans les procès-verbaux, pour l'avenir.

La Commission nommée pour la visite des fermes des concurrents,; se compose de MM. M. des Francs, Angot j.Denizet, Bànchereau, de Larnage, Bourdaloue. j ._

Un poème héroï-eomique

1837. Communication de M. Cuissard.

Commission

de visite .

des fermes.


■ '_ gfj3

La parole;eSt donné à M. GarSonri'm/qùiiit soh!tràvarl sûrfés cahiers âê: Condoléances de la 'Corporation dès Chirurgiens d'Orléans en 1879. Le travail de M. Garsonnin est renvoyée àlà Section de Médecine. ''_---.

La séance,est levée à 9 heures, 1/4. ; ' ' ;;

NOTA. —Voici le roulement établi pour le prix Perrot. Lé département comprend cinq sections :

' lo Orléans, Beaùgency, "Meung, Patay, Artenay, Neuville, Val de Jargeâu,

2° Gien; "V , '.-:;

. 3° Mohtargis; .;.-:,.

4° Orléans Sologne, CMteaùnéuf, Jargeau, LaFerté, Cléry, Olivet; ;

5o Pithivièrs..

■■;:;■■ Séance dû 4 avril 1902

'_; Présidence de M. CHAROY, Président, ; " -.-"_■;'

. Membres présents : MM. Charoy, Bàsseville, Le Page, Monet, Lalbalettrier., Michau, Guillon, Cuissard, Jullién, du Boscoat, Th. des Francs, Maurice des Francs, Dumûys, Maillard. Total: 14 membres, ■...■-.:.-■-■

M. Bàsseville, remplissant les fonctions de secrétaire général, fait le dépouillement de la correspondance ; rien de particulier n'y est signalé.

Le nombre des membres présents n'étant pas suffisant pour ouvrir une séance administrative, la question de lâ.cotisatiôn est . renvoyée à quinze jours, -■'.■"-..-..

Un membre demande, à pi*opos du prix Perrot dont il a été parlé dans la dernière séance : Est-ce bien le prix Perrot, est-ce le prix de Morogues qui doit être distribué cette aiinée.? .

Des éclaircissements seront.demandés 4M. le Trésorier dansla prochaine'séance. ...:..".' -_. L 2

La parole est donnée à M. Monet, qui donne à la Sociétéila

Lecture

d'uu travail

du P"-Garsonnin,

Roulement

relatif aupfix

Perrot,

Question Prix Perrot.

Lecture

. de M. Monet

(Pièce de vers

aux Boers).


- 304.^

•primeur d'une pièce de vers destinée'à Ufie conférence que doit faire le major Sandoerg, en faveur de ses compatriotes les Boers,

Le travail de M- Monet est renvoyé à la Section des Lettres.

La séance est levée à 9 heures.

Séance du 18 avril 1902

Présidence de M. DE PUYVALLEE, Vice-Président.

Membres présents : MM. de Puyvallee, Arque, Fauchon, Pilate, Deshayes, Marinasse, Garsonnin, Baillet, Dessaux, Legay, Mille, Lalbalettrier, Didier, de la Taille, Dumûys, de Croze, Jarry, Michau, Bàsseville, Guillon, du Roscoat, de Larnage, Denizet, Angot, Th. des,Francs, Jullien, Cuissard, Bànchereau, Maillard. Total : 29 membres.

Le procès-verbal de la précédente séance-donne à M. le Trésorier l'occasion de répondre à la question,que soulèvent les prix Perrot et de Morogues. Les revenus du premier legs sont supérieurs à ceux du second, il ne peut donc être question de décerner alternativement l'un et l'autre prix ; pour cette année, la somme d'argent qui constitue le prix à décerner provient du legs Perrot. Après ces explications a lieu le dépouillement de la correspondance; le secrétaire signale un envoi de M. de Tristan, membre correspondant. C'est un opuscule intitulé : Conseil d'un oncle à son neveu, écrit en 1748, par Louis-Nicodème de Tristan, comte de la Tour,.-maréchal de camp, mort en 1754, gouverneur de la Flandre maritime, pour son neveu Marie-Nicolas Tristan de Houssoy, entrant au service à l'âge de quatorze ans, au régiment de Béarn. Nicolas Tristan, à qui furent dédiées ces pages qui forment un véritable traité d'éducation, fut le premier maire d'Orléans (1790-1791) ; il y mourut en 1820, membre honoraire de notre Compagnie.

Des remerciements sont adressés à M. de Tristan pour cet intéressant envoi. Un autre envoi à signaler : un travail de M. Georges Dessaux sur l'Exposition. Des remerciements sont adressés au donateur.

Envoi de M. de Tristan-


_ 305 ——

SÉANCE ADMINISTRATIVE -■■■'■..''

Elle a pour but de régler la.question de la cotisation qui était à l'ordre du jour de la précédente séance. M. le Trésorier fait remarquer qu'il ne saurait en être question pour cette année, car elle a été déjà payée. Celle des années suivantes ne peut être réglée qu'à la fin de chaque session sur la proposition du Bureau, après la lecture des comptes de M. le Trésorier; mais le Bureau propose de laisser dorénavant, aux membres titulaires, la faculté de payer les Mémoires en jetons de présence- Le prix.de ces Mémoires, à raison de j£>: francs. par an, sera recouvré par les, soins de M. le Trésorier, et non plus par l'imprimeur, comme cela avait lieu jusqu'ici.

La proposition, mise aux voix, est adoptée à l'unanimité.

■:} , SÉANCE ORDINAIRE: .

La séance ordinaire est reprise. M. le docteur Marinasse; chargé; du rapport sur le travail de M. If docteur; Garsonnin, lu; à là séance duJMLmàrs dernier, conclut, àiïmpressio.n de ce travail, et: la Section de Médecine demande également l'impression du rapport. Les:,;dèux conclusions sont, adoptées par un double vote. ,-.;.-

La parole est ensuite donnée à M, Michau qui lit une notice: biographique sur Denis-Philippe-Abraham Jacob, professeur de dessin à Orléans ; ce travail est renvoyé à là. Section des Arts.

Enfin, dans une causerie de quelques instants, M. Dumûys fait part à la Société des découvertes archéologiques et artistiques, inscriptions, statues, etc., trouvées dans.des fouilles faites sous,; l'ancien mur â'ençeintë d'Orléans,

M. Dumûys promet à la Société une étude sur tous ces objets,:; lorsqu'il aura; réuni tous les documents nécessaires.

En raison de l'heure avancée, M, de Çroze remet à quinzaine la lecture d'une étude biographique sûr Met Desnoyers, notre regretté président honoraire,

La séance est levée à 9 heures 3/4,.

-~_ Question de la cotisation.

Rapport de M. le docteur

Marmasse '-. "sur le travail de si. le docteur

"-'" Garsonnin.

Lecture

d'un travail

dé M. Michau.

Communication de M. Bumuys.


—-306 — .Séance du 3 mai 1902

Présidence de M. CHAROY, Président.

Membres, présents : MM. Charoy, Arqué, de Puyvallee, Deshayes, Marmasse, Vacher, Le Page, Garsonnin, Papeliër, Legay, Lalbalettrier, de Croze, Dumûys, Michau, Jarry, Basseville, Guillon, dé Larnage, Denizet, Bancherea'u, Angot, Jullien,

des Francs, Cuissard, Maillard : total: 25 membres.

-'-■---...' ' i .

Le procès-verbal de la séance du 15 avril est adopté.

,. M. le Président, en quelques paroles émues, rend hommage à

la mémoire de M, deLaage de Meux, président du Syndicat des

Agriculteurs du Loiret, membre titulaire de la Société, décédé il

y a quelques jours.

M. le Secrétaire signale dans la correspondance de la quinzaine,

un extrait du Recueil de l'Académie des Bellesl-Lettres et Arts de

■• : - ■ Montauban ; dans, une de ses séances, elle a décerné à M. J.-M.

, Simon, sous-secrétaire de la Mairie d'Orléans, une médaille d'argent pour une pièce de vers intitulée, l'Aïeul, prix du concours de poésie, proposé par l'Académie Montalbanaise.

M. Guillon, chargé du rapport sur la poésie que M. Monet a lue à la Société, dans la séance du 4 avril, conclut à l'impression de cette pièce de vers.

Dans un premier vote, la Société ratifie les conclusions du rapporteur ; par un second, elle joint à l'impression de l'oeuvre de M. Monet, celle du rapport de M. Guillon.

M. de Croze donne lecture de la Notice biographique de Msr Desnoyers. M: le Président, se faisant l'interprète de tous les auditeurs, félicite M. de Croze de cette intéressante lecture, dans laquelle il a fait revivre avec beaucoup de talent et beaucoup de coeur une figure S3'mpat-hique à tous..

Le travail de M. de Croze est renvoyé à la Section des Lettres.

La séance est levée" à 9 heures. 1/2. ;

Mort

de M. de Laage

de Meux.

: Rapport de M. Guillon sur la poésie de M. Monet.

Notice biographique de Mgr Desnoyers, par M. de Croze.


— 307: —

Séance du 16 mai 1902

Présidence de M. CHAROY, Président,

*■• Membres présents : MM. Charoy, Arqué, Deshayes, de Puyvallee, Garsonnin, Baillet, Papetier, Lalbalettrier, Sainjon, Legay, Dumûys, Didier, Boùrdaloue, Michau, Bàsseville, Jullien, de Larnage, M- des Francs,- Cuissard, Guillon, Mille, Denizet, Maillard ; total: 23 membres.

Le procès-verbal de la séance du 3 mai est adopté.

M. le Secrétaire général, en rendant compte dès envois de la quinzaine, annonce que, grâce aux renseignements donnés par M. Bouchot, le conservateur d'estampes, à la Bibliothèque nationale, et par M. Rabourdin-Grivot, conservateur . des estampes au Musée d'Orléans; il a pu faire l'acquisition, pour la Société, d'un portrait d'Antoine Petit, tout encadré, au prix de 30 francs.

Une note, annexée au procès verbal, donnera les renseignements sur cette gravure et les ' indications nouvelles qu'elle fournit.

La Société ratifie l'achat et remercie M. le Secrétaire de cette acquisition, qui sera placée dans la salle des séances.

A signaler : une brochure de M. Dessaux sur les travaux de la Chambre de Commerce ; des remerciements sùnt adressés au donateur.

M. Didier, chargé du rapport sur le travail de M. Michau, Notice sur Denis Jacob, professeur de dessin à Orléans, conclut.à l'impression de ce mémoire ; il fait quelques remarques . sur les additions faites par M. Michau; l'analyse d'un cahier de dessins de M. Jacob ne présente pas grand intérêt pour la Société, et d'autant moins que le cahier est une propriété particulière. En conséquence, la Section propose l'impression du mémoire seul ; l'impression est votée au scrutin secret

La séance se termine par une causerie dé M, Dumûys, sur les découvertes archéologiques et artistiques trouvées dans les fouilles avoisinant la rue Ducerceau. Ces découvertes feront l'objet d'un travail que M. Dumûys destine à la Société.

La séance est levée à 9 heures 1/2. - ■ - ••_---

Un portrait d'Antoine Petit.

Rapport de M. Didier sur le travail de M. Michau.

Causerie de M. Dumûys.


— ,308^-

NOTE SUR UN PORTRAIT D'ANTOINE PETIT

Acheté par la Société des.Scienc.es d'Orléans

PAR LE Dr E. ARQUÉ

Les correspondances échangées pour l'Iconographie d'Antoine Petit avec M. E. Rabourdin-Grivot, conservateur des estampes au Musée d'Orléans, et M. Henri Bouchot, conservateur des estampes à la Bibliothèque nationale, nous ont fait découvrir une épreuve après la lettre de la grande gravure de 0m430 sur 0ln350, celle qui représente Antoine Petit, plus jeune ; elle a permis d'identifier.ce portrait ; elle a donné le nom certain du Docteur Régent de la gravure avant toute lettre i « Antonio Petit, et le nom de l'auteur : G. Benoist, del et sculp. » Voici la lettre de M. BouchotàM, Rabourdin.

: ,._" BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

« Paris, le 19 avril 1902.

i Cher Monsieur,

e Un hasard lieureux m'a mis sons les yeux, hier, 25, quai « Voltaire, chez un bric-à-brac, le portrait de A. Petit, le même « que le vôtre,'sans lettre; il y a au, bas ; G. Benoist, de! et sculp. « Voilà donc le renseignement fourni, mais nous n'avons pas cet t état.

« Bien à vous.

"."'-« Henri BOUCHOT, I

M. Rabourdin, qui, l'année précédente, avait lui-même rencontré cet exemplaire chez le marchand du quai Voltaire, y avait .songé pour le,Musée d'Orléans. Soh'budget artistique, épuisé en ce moment, ne lui permit pas cette acquisition; 51 engageait à la faire pour la Société des Sciences. Voilà comment ce portrait est venu échouer rue Antoine-Petit, après diverses péripéties. Il faillit n'y point parvenir, anéanti par les progrès automobilistes du siècle. •;■.'.. j

Au moment où votre mandataire bénévole emportait son acquisition, un malencontreux bicycliste,,,,lancé à toute volée, le renversa, le blessa,, brisa la glace, éraiïla légèrement la gravure; homme et tableau arrivèrent enfin, heureusement réparés. Voici la gravure. j


—0309 --— ; '--,..■

y Au-dessous delà dédicace :'ANTONIO; PEÏÏÏ; viro-imftiôrtuii, se trouvé;enstyleépigraphiqùe:: ' • : " :

". Die. "DÏSSIP, DUCHANOY, D;;M. P. '."."'

ET AGCAD. SCIENT. .DlViQN SÔ.CIUS.: .

Comment traduire cette inscription ?■ Le nominatif socius qui la termine, indique que ce n'est pas à Duchanoy qu'est dédiée la gravure, mais que c'est Duchanoy qui la dédie : viro immortali; le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales (Série A.E- * tome XXX, 2a partie, p. 624), en parle ainsi, d'après Dezeimeris : « Duchanoy (Claude-François); docteur .régent de l'ancienne > Faculté de Paris^ où il prit sa première inscription: le 19 ocÏ tobre 1763, naquit en 1742, à Vauvilliers, dans le département « de la Haute-Saône. Après avoir reçu une éducation solide, il se « livra de bonne heure à l'étude dé la médecine, et eut pour pre-. c mier maître, le célèbre Antoine Petit,, dont ;il devint bientôt « l'ami et le collaborateur... * Dans la bibliographie.dé Duchanoy est citée une lettre à M-Portai .sur. sa.critique des ouvrages anatomiques d'Antoine Petit, etd'a,utres intéressant son maître. '. , Ces documents aideront peut-être à expliquer l'inscription. -— .Que veut dire : .-diçl Diçavit,;â dédié , V- c'est acceptable. — Mais, Dissip, par deux s, le verbe dissipare, dissiper, épandreçà et là, répandre... peut-il aller jusqu'ài émettre, éditer '?... éloigné du sens . primitif : dissiper. -=-• Ne vaut-il pas mieux accepter comme, mauvaise .orthographe Dissip par deux s,, pour Dis'cip par s c, et chercher un substaûtif : Discipulo. .se présente immédiatement, c'est plus probable d'après ;çe. qu'on a vu plus haut..« Duchanoy, son élève, à Antoine: Petit, hommelmmorteL » Des tendances orthographiques- actuelles îie sont pas pour faire chercher querelle au graveur, qui s'est :;permis: -d'ailleurs une autre faute dans, la seconde ligné : AccadéMia par deux c.

On peut se demander si cette gravure n'a pas appartenu à Duchanoy lui-même A coup sûr, elle était encore entre les mains d'un des membres delà famille Duchanoy à une date postérieure au 10 juin 1848, un siècle après qu'elle fut éditée. En effet, sur des papiers d'enveloppes ministérielles collés au,dos du cadre, oh lit: A Monsieur Duchanoy, adjoint à l'Inspection .générale dés Finances, 3, rue du Hanovre, à Paris ; dans l'angle gauche du haut, un timbre, humide, hleu Verdâtre; Ministère des Finances. — Cabinet et Direction du personnel. Au bas, à gauche, timbre hùmîdë rouge. Paris,"Franchisé, lÔ'jui'h f848.


3W- '-

.. Notre gravure, éditée par Duchanoy," docteur régent dé. la Faculté de Paris,-provient donc de lui ;ou de sa famille, et nous arrive, rué Antoine-Petit, 5, grâce-à 'MM. Rabourdin et Bouchot, après avoir passé par le bric-à-brac du. quai Voltaire, et le heurt •de là bicyclette moderne : Habéni'sudfata Tabellse.

. "":.'. '■■■':' :.,' Séance du 6. juin 1902

Présidence de M. CHÀBOY, Président.

Membres présents : Charoy, de Puyvallee, Arqué, Deshayes, ■LéPage,Marinasse, Lalbalettrier, Didier,.Michau, Jarry, Baillet, Legay, Guillon., Bourdaloue, Denizet, Jullien, Cuissard, Mille, . Maillard ; total : 19 membres. .

Le procès verbal de la précédente séance est adopté. , Rien à signaler dans la correspondance.

M. le Président présente à la Société un mémoire de M. Masure,

continuant ses; travaux Sur la Vinification en vase clos. Ce nou;

nou; travail (est renvoyé à la Section d'Agriculture ; M. Denizet

est chargé de présenter un rapport sur ce sujet; complétant celui

qu'il a lu dans la séance du 17 janvier dernier.'

La parole est donnée a M. Baillet, qui ht une étude sur des vases égyptiens du Musée d'Orléans. V

Le travail de M. Baillet présente cette particularité que l'auteur s'est attaché à donner à chaque vase le nom qui lui appartient.

Renvoyé à la Section des Sciences.

La séance est.lêvéeà 9 h. 1/4.

Séance du 20 juin 1902 Présidence de M. CHAROY, Président.

Membres présents : MM. Charoy, de Puyvallee, Arqué, Deshayes, Cuissard, Fauchôn, Baranger, Garsonnin, Le Page, MarBrochure

MarBrochure

de M- Masure

, "renvoyée

"a la section

'd'agriculture.

Lecture

de M. Baillet

sur des vases

égyptiens du

Musée d'Orléans


-Semasse, Pâpelier, Dessaux, Didier, Lalbalettrier, Dumûys, Michau, Bàsseville, Denizet, Guillon, Mlle, des Francs, Angot, de Larnage, Bànchereau, Baillet et Maillard : total 26 membres.

Le procès-verbal de laséance du 5 juin, est adopté.

Dans-les envois de la quinzaine se,trouve un fascicule dés Mémoires de la Société des Sgiences'êt Arts de Vitry-le-François '; M. Cuissard y signale plusieurs articles signés du Président de cette Société, M. Joy, qui-est umOrléanais ^particulièrement, une étude fort intéressante sur Jérôme Alexandre, qui enseigna le grec à Orléans du 10 novembre 1510 au 12 juin 1511.

La Commission chargée de l'insjpection des" fermes des concurrents pour te prix Perrot s'est acquittée de cette tâche le '29 mai dernier ; M. de Larnage fait connaître les résultats de cet examen et termine son intéressant rapport par les propositions suivantes :

La Commission propose de décerner : ' -

1° Une médaille de vermeil et 300 francs à M. Quèvre, à Vaupy (Bonny-sur-Loire) ; ,.' 2° Une médaille dé vermeil et 200 francs à M- Marchand, à La Cotte (Saint-Benoist-surfLoire) ;; .3° Une médaille d'argent à M. Lefebyre-, aux Allaneaux, commune de Saint-Florent-lé-Jeune, pour sa.méthode d'élevage. ; La Société ratifie par un vote lès conclusions du rapporteur.

M. Dumûys, chargé du rapport sur l'étude de M. Baillet relative aux vases égyptiensdu Musée d'Orléans, exprime en quelques mots l'intérêt du travail de M. Baillet. Peu de sociétés peuvent se "flatter déposséder, parmi leurs membres,,un égyptologue aussi éfudit que notre honorable- collègue ; la Société se fera honneur à elle-même en imprimant le travail de M.-Baillet. Lès conclusions du rapporteur sont votées à l'unanimité."

La parole est ensuite donnée à M." Cuissard, qui commence la

-lecture d'un travail sur une curieuse coutume orléahaise du

xiiF siècle. Cette étude a pour titré : La 'Gouttière de cire des

quatre Barons Orléanais. M, Cuissard remet à une prochaine

séance la fin de cette lecture.

Cédant aux sollicitations de ses collègues delà Commission du prix Perrot, .M. de Larnage veuf bien donner lecture à la Société d'une pièce de vers humoristiques que lui a suggérée la visite des fermes. Le voyage, a été. fait en automobile, d'où le nom de : Poème automobile* M. de Larnage .nous a montré que la poésie -badine; dont M- Cuissard nous a exhumé un spécimen datant

22

Lecture de

M. de Larnage

sur la visite

dès-fermes.

Conclusion du rapport.

Impression

du travail ,de M. Baillet Vases égyptiens

Lecture de M. Cuissard <r (La Gouttière de cire.)

Un poème automobile ■


— 312 V'.

de 1837 (voir séance du 17 mars 1902), n'a pas fui notre; compagnie et que la:gaieté des Guépins Orléanais :ne perd pas ses droits, même au milieu des préoccupations et des fatigues, témoins ces quelques vers pris çà et là dans cette pièce de bonne humeur:

■ .' ■ . Ils s'en allaient se ballader Gomme des écoliers en grève, Car ils venaient de s'évader . .De la ville où l'on voit en rêve, Au gai soleil, les blés blondir Du fond de quelque chambre obscure . Et les prés, sous l'eau, reverdir. Mais si peu de gens en ont cure.

Ils s'en allaient se ballader En véhicule automobile, Sacrifiant sans marchander A quelque puissant mobile ; Tout leur repos habituel ; I) s'agissait de bien choisir : Le titulaire habituel Au prix Perrot, et sans moisir.

Ils s'en allaient se ballader A travers les champs, les récoltes Et sans jamais se dérider, -"- Las, mais sans ombre de révoltes, Étudiant l'art de tirer Le navet ou bien la carotte ; ,;;:D!un sol qui vient de nouB livrer Le blé, l'avoine ou de la jotte.

. Ils s'en allaient se ballader

; Passant partout comme une.trombe,

Sans jamais rien appréhender.

Ils out dû frémir dans leur tombe,

Les bons juges du temps passé,

Qui s'en allaient calmes et graves

D'un pas égal, jamais pressé,

Compter les pieds de betteraves. ,

Les applaudissements unanimes prouvent à M. de Larnage


-_--3l3;—- ; -"::

qu'il aurait eh tort de priver ses âji.diteurs de cet extra ; rapport et poème ont étêles bienvenus auprès des plusi se vires: Omnehditpo?ictum qui misçuit utile didci.

La séance est levée à 9 heures; i/"4. -;,-';

Seanèe du S juillet 1-902

Présidence de M. CHAEOY, Président.

-Membres présents : MM- Charôyy Arqué, Deshayes, Cuissard, Pilate, Fauchon, Garsonnin, Guillon, Legay, Dessaux, Lalbalettrier, Didier, de Croze, Michau, Bàsseville^ Bànchereau., Denizet, du Roscoat, Th.. des Francs, Jullien, 'Maillard,--Mille ; total 2.2 membres. ;;; ,

■ Le procès-verbal de la précêdènteséance est adopté,

A signaler dans la correspondance de la quinzaine un travail de M. de Laâge de Meux, membre de notre Société,, décédé cette année. Ce travail, entrait du Comité des travaux historiques 1901,. a pour titre;: Un gentilhomme normand [le comte.de Buat, seigneur de Naneay) et Un essai de colonisation en Sologne au xviiié siècle. _",.---.■ :;..:

. L'étude est renvoyée à la Section, [d'Agriculture,: M.Denizet se charge de présenter un. rapport sur cette étude.

La parole est donnée à M. Bàsseville qui lit un rapport sur la notice de M. de Crozé : Biographie de M^ Desnoyers.. ■'....

Le rapport conclut à rimin'essioh du travail de; M, de Croze ; la Section demande, également l'impression du rapport de M, Bàsseville. Ces deux demandes,sont.adoptées par deux votes successifs.

M, Michau Lit quelques pièces de vers, lecture qu'il continuera a la prochaine sé.àhçé,

La séance est levée, à 9 heures i/2.;

Rapport

de M. Bàsseville

,sur la

; biographie de

Mgr Desnoyers.


— 314 —

Séance du 18 juillet 1902

Présidence de M. CHAROY, Président.

Membres présents : MM. Charoy, Arqué, Cuissard, Deshayes, Marmasse, Le Page, Guillon, Garsonnin, Didier, Dessaux, Legay, Monet, Michauj Bàsseville, Angot, Jullien, Geffrier, Bànchereau, Maillard ; total 19 membres. Le procès-verbal du 4 juillet est adopté.

M. le Secrétaire signale dans la correspondance une lettre de M. C. de Wit't;'.membre du Conseil dé! la Société des Agriculteurs de France, demandant à notre Compagnie de vouloir bien fournir quelques documents, s'il en existe, pour une publication intitulée : La vie rurale, à travers les âges. La lettre est renvoyée à la ---. Section d'Agriculture.

Le Bureau s'est réuni pour traiter la question d'une subvention

à donner à -l'oeuvre de : La Ligue contre la tuberculose dans le

Loiret ; sur sa proposition, la Société vote la somme de cent

francs.

M. Cuissard continue la lecture de son travail sur : La Gout'.';"".

Gout'.';"". de cire des quatre Barons Orléanais. Le travail de.M, Cuis.'.

Cuis.'. est renvoyé à la Section des Lettres.

La parole est ensuite donnée à M. Mh'hau, qui continue la lecture commencée dans la séance du 4 juillet. L'ensemble des poésies lues dans ces. 'deux séances est renvoyé ,.'■ à la Section des Lettres. .

: La séance se termine par quelques vers humoristiques, de M. Monet, débuts d'un livre que l'auteur fera paraître sous le ■" titre de : Croquis Orléanais.

La séance est levée à 9 heures 1/4. .

Renvoi 1i la section d'agriculture.

Subvention!

a la ligue contre

la tuberculose,

dans le Loiret.

Travail

de M. Cuissard,

renvoyé il la

section des lettres.

Renvoi

des poésies de

M. Micliau à la

section

des lettres.

Lecture de M. Monet.


âïë-^

Séance dit 3 octobre 1902

Présidence dé M..-pti RoscbAi.

Membres présents : MM. du Rôscoat, Arqué,Deshayes, Cuissard, Màrmàsse, Mille, Legay, Lalbalettrier, Michau, Dumûys, Maillard, Pilâte, Bànchereau, Guillon; total 14 membres.

Le procès-verbal de la séance du 18. juillet, ne donne lieu à aucune observation, , - ■ ".>;.".

M. le Président adresse ses félicitations en son nôhi et au nom de la Société, à notre collègue, M, Legay, à qui M.: le Ministre des Travaux publics vient dé remettre une ,médaille d'or pour son travail sur le tracé des voûtes,en maçonnerie,

M. lé Secrétaire fait connaître le dépouillement de la correspondance reçue pendant les deux mois d'aout.etde septembre.

Une lettre du Président delà Société des Antiquaires dé l'Ouest, demande l'échange des publications: de cette Société, avec nos Méinoires;.Là demande est accordée.

A signaler encore^ une brochure,intitulée : Découvertes archéùgiques faites à Férolles, dont l'auteur. M- Dumûys, fait hommage à là Société. Des remerciements ;, sont adressés au donateur.

Aucune-Section né s'ètaht réunie, M. le . Président prié notre savant collègue de nous parler des récentes, découvertes "archéologiques dont les journaux ont fait mention ces derniers mois. M. DùmiiySj dans une intéressante causerie, tdécrit les curieuses pièces, fossiles, céramiques, statuettes, trouvées.dans les fouillés de la rue Ducercéau. La sagacité avec. laqu.'eilé notre, collègue reconstitue; les lieux, les objets dont il à recueilli lès débris épars, n'est pas moins merveilleuse que ces produits dé l'art de l'industrie des Romains et dés Gaulois. - Tous lès membres présents félicitent et remercient M. Dumûys.

La séance est levée à 9 h. 1/2;.,.'

Distinction

.Honorifique

décernée à

M. Legay.

Bue brochure de M. Dumûys.


— 316 ^ !

Séance du 17 octobre

Présidence de M..CHABOY, Président.

Membres présents : MM. Charoy, Arqué, Deshayes, Fauchon, Marmasse, Geffrier, Lalbalettrier, . Baillet, Papelier, Le Page, Sainjon, Dumûys, Michau, Bànchereau, Guillon, Legay, Maillard. Total : 17 membres.

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté.

Rien à signaler dans la correspondance de la quinzaine.

La parole est donnée a M. Lalbalettrier pour la lecture d un travail intitulé : Une discussion à l'Académie des. Sciences sûr la loi de l'Attraction universelle..

Le manuscrit de M. Lalbalettrier est renvoyé à la Section des Sciences,

La séance est levée à 9 heures 1/4.

Séance du 7 novembre 1902

[ Présidence de M. ARQUÉ, Secrétaire général, doyen d'âge.

Membres présents : MM. Arqué, Pilate, Mille, Lalbalettrier, Dumûys, Michau, Bàsseville, Guillon, Angot, Cuissard et Monet. Total : 11 membres.

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté sans observation.

M. Charoy, Président, s'est excusé par lettre.

A signaler dans la correspondance, une brochure de M. Breton, membre de la Société archéologique d'Orléans ; des remerciements sont votés par la Société d'Agriculture à M. Breton. Cette brochure est intitulée : La Juridiction consulaire à Orléans. Des remerciements sont également votés à M. Legay, membre de notre Société qui nous adresse, avec une lettre de dédicace., son

Lecture de

M. Lalbalettrier

(Une discussion

a" l'Académie

des sciences}.

Correspondance


— 317 —

mémoire sur le tracé et lé calcul des voûtes en maçonnerie, travail pour lequel il a été l'objet de la distinction récente, de la part de M. le Ministre de l'Agriculture, et de nos félicitations.

M. Cuissard, rapporteur, proposé, au nom de la Section des Lettres, l'impression des quatre pièces principales, du très intéressant recueil « des croquis artistiques » lu par M. Michau: Jeanne d'Arc. — L'Age de feu. ■— Le Monument de la Défense d'Orléans. — Le Lion de Bel fort. L'impression est votée.. • M. le docteur Arqué, Président, lit des pièces de vers sur Les quartiers neufs et les vieux monuments ; sonnets sur la Tour blanche; à la Canche, poésie dédiée à M. Léon Dumûys, l'heureux explorateur des Canches orléanaises ; sur le Verglas et la Sologne, à propos d'une gravure de M. Chouppe ; enfin, un sonnet fabliau impromptu, intitulé : « Restons dans l'ombre. » Ces poésies sont renvoyées à la Section des Lettres.

La parole est donnée à M. Cuissard, pour la lecture de la première partie, d'une Notice historique sur l'abbé Pataud (17521817).

Sur la proposition de M. le docteur Arqué, la Société vote l'impression du discours prononcé, par M. Charoy, Président, aux obsèques de M, Guerrier, notre regretté confrère.

Discours de M. Charoy aux obsèques de M. Guerrier

« MESSIETJKS,

« C'est avec une sincère émotion que je viens, au nom de notre Société, adresser un dernier adieu 'à l'homme excellent que nous perdons. Ce n'est que dans la dernière période de sa vie qu'il m'a été donné de connaître M. Guerrier : comme tous ceux qui l'approchaient, j'ai tout de suite éprouvé pour lui un sentiment profond d'estime et de respectueuse sympathie.

« M. Guerrier est né le 24 février 1827, à Beaugency. Il y fit ses premières études: la remarquable intelligence dé l'enfant, son amour du travail donnèrent aux siens la pensée de lui procurer une instruction secondaire complète qu'il vint chercher au séminaire d'Orléans. M. Guerrier m'a raconté, qu'à la fin de ces études, il eut l'occasion d'être admis auprès du nouvel évoque d'Orléans, Mgr Dupanloup, et fut frappé des paroles prononcées par lui sur l'éducation et le grand rôle de l'éducateur. Cet entretien avec celui qui est resté le modèle des maîtres de l'enfance, ne fut sans doute pas sans influence sur la carrière choisie par le jeune homme : il se consacra à l'enseignement.

Rapport fur les pièces

de vers

de M Michau,

par M. Cuissard.

Lecture de poésies, par M. le D' Arqué.

Lecture dé M. Cuissard

sur l'abbé Pataud.

Discours

[de M. Charoy

aux obsèques

de M. Guerrier.


- 318 ,—

,-,.'« Il entra comme professeur au, lycée d'Oiléans, et bientôt, en 1837, l'autorité académique, connaissant toutes les qualités spéciales qui semblaient désigner M. Guerrier pour ces fonctions, lui confia la direction du petit collège. Il a toujours aimé à se •rappeler le temps où, avec l'aide de Mme Guerrier, il avait commencée instruire et à élever toute une génération d'Orléanais ,qui, devenus hommes, ont occupé fhonorablem en t les situations et les emplois.les plus divers. Beaucoup d'entre eux ont tenu à venir aujourd'hui apporter, à la mémoire de leur ancien maître, iin souvenir-reconnaissant des bontés quasi maternelles qu'il avait eues pour eux, il"y aura bientôt un demi-siècle.

« Après un séjour de quelques années "à Montargis, comme principal du collège, M. Guerrier revint au lycée d'Orléans comme professeur ; dès avant celte époque (1869), il s'était préparé un modeste asile qu'il ne quitta plus et où, jusqu'à son dernier jour,.il attendit la mort.

« M. Guerrier, à côté de ses fonctions de professeur, ne cessa jamais de s'occuper de travaux littéraires et historiques. L'ouvrage le plus, remarquable qu'il ait publié et qui lui valut le grade de docteur ès-lettres, est la Vie de la célèbre M™ Guyon. On est étonné, en lisant ce volume, de voir avec quelle facilité de style, quelle ingéniosité et souvent quelle profondeur de pensée l'écrivain a traité les sujets les plus divers, depuis les intrigues de cour qui s'attaquaient au vertueux duc de Montausier jusqu'aux discussions théologiques qui divisaient si malheureusement Bossuet et Fénelon. '. ' i

« De nombreuses communications, tant à notre Société qu'à la Société archéologique, témoignaient du soin avec lequel,St.. Guerrier n'a cessé de suivre le mouvement intellectuel de notre époque 11 nous donna une grande part de son temps et de ses efforts en remplissant chez nous, pendant:de longues années, les fonctions si importantes de secrétaire général. ."- « Ces travaux furent le charme de la dernière, période de sa vie. M. Guerrier (combien cet aveu est, rare), se classait, lui-même parmi les heureux. C'est qu'il fut toujours un modeste et par là même un sage, et qu'il sut trouver, dans la modération des désirs et dans les satisfactions intimes d'une conscience toujours sûre d'elle-même, le secret du véritable bonheur. '■.,,« Hélas, ce bonheur n'existe pas sur la terre. Il y a .un peu plus de deux ans, M. Guerrier perdit celle qui avait été la digne


— 319 —

compagne de sa vie et à laquelle il a rendu un si touchant hommage dans un opuscule destiné à sa famille, aujourd'hui si justement éplôïée, et à ses intimes amiS; II avait écrit.en 1881: « Les grandes douleurs accablent un moment, mais on s'en relève. » Il ne s'est pas .relevé du coup qui l'avait frappé le ler juillet 1900; ses forces n'ont cessé de décroître progressivement jusqu'au moment où, pour me-servir dés consolantes . expressions.qu'il a lui-même employées en parlant de sa femme regrettée: « il plairait à Dieu de l'appeler auprès d'elle pour né « la plus quitter jamais. »

M. Cuissard remet à la Société, dé là part de la soeur de M. Guerrier, des jetons de présence en argent, que son frère avait conservés. Des remerciements seront adressés à la donatrice.

M. Dumûys présente une jolie pièce en or trouvée à Saint-Jeanle-Blahe, et datant de 1754.

La séance est levée à 9 heures 1/4.

Séance dit 22 novembre 190$ Présidence de M. CHAHOY, Président.

Membres présents : MM. Charoy, Arqué," Le Page, Deshayes, Baranger, Garsonnin, Papetier, Renaïdier, Legay, Dessaux, Lalbalettrier, Sainjon, Didier, Michau, Mille, Bàsseville,; Guillon, de Morogues,. Denizet, Th. des Francs, Cuissard, Monet, Maillard. Total : 23 membres. '.'.'"' , Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.

Rien à signaler dans la correspondance de la quinzaine.

La parole est donnée à M. Bàsseville, qui, dans un rapport verbal, apprécie et résume le travail de M-, Cuissard : Sur la gouttière de cire des quatre Barons Orléanais. M. Bàsseville conclut à l'impression de l'intéressant mémoire de M- Cuissard. L'impression est votée.

Fouilles de St-Jean-le-Blanc

Rapport de

M, Bàsseville

sur lé travail de

M. Cuissard.


- - s

Ml Papèlier, chargé" du rapport'sur le travail de M; Lalbalettrier expose, en quelques mots,'l'histoire de la découverte delà fameuse loi de l'attraction de Newton, résume le -mémoire de M. Lalbalettrier, et conclut à son impression. La Section demande également l'impression du rapport de M. Papèlier.

Deux votes successifs confirment ces conclusions.

M. le Président propose à la Société de fixer à la première séance de décembre la remise du prix Perrot. Adopté, si toutefois les médailles sont prêtes pour cette date.

M. Cuissard continue la lecture de sa notice sur l'abbé Pataud.

La. séance est levée à 9 heures 1/4. .

Séance du 5 décembre 1902 Présidence de M. CHAROY, Président.

■.. ;-. I

Membres présents : MM. Charoy, de Puyvallee, Arqué, Deshayes, Garsonnin, Pilate, Geffrier, Pàpeliei', Legay, Mille, Lalbalettrier, Dessaux, Michau, Guillon, de Larnage, Denizet, Bànchereau, Angot, T. des Francs, Cuissard, Maillard. Total : 21 membres, - - .;-;,-

Après la lecture du procès-verbal, il est procédé au dépouillement de la correspondance do la quinzaine. M. le Secrétaire général signalé l'envoi d'une brochure de M. du Colombier, intitulée: Flore lichéiiologique des■ environs' d'Orléans ; des remerciements et des félicitations sont adressées au donateur.

Il est ensuite procédé à la remise- du prix Perrot ; suivant les conclusions du rapport de M. de Larnage, le prix est partagé comme il suit:

lo Une médaille de vermeil et 300 francs à M. Quèvre, àVaupy, commune de Bonny-sur-Loire ;

2° Une médaille de vermeil et 200 francs à M. Marchand, de la Cotte, commune de St-Benoist-sur-Loire ■';■

3" Une médaille d'argent à M. LefebVre, aux Allaneaux, com■mune de Saint-Florenf-le-Jeune.: ; • i

La séance est ensuite reprise. M. le Président annonce à la

Rapport de

M. Papèlier

sur le travail de

M. Lalbalettrier.

Don de M. du Colombier

Démission de M. Anselmier.


—, 321 —,

Société la démission, de M- Ànselmier, un .des plus .anciens . membres titulaires de la Société, .que son: état dé santé tient éloigné, depuis, quelque temps, de nos réunions ; M, le Président exprime ses regrets d'une; détermination sur laquelle notre honorable collègue ne veut pas . revenir, et toute la.Société témoigne et transmet a M. Anselmier, les mêmes regrets. ; ",- Une autre nouvelle plus agréable est -également transmise par M. le Président ; M. Denizet vient de recevoir, une médaille d'or, pour son Histoire de la Sologne, que lui, a décernée la Société d'Agriculture de France. ■

: Tous les membres présents applaudissent et félicitent M. Denizet de son travail et de cette distinction bien méritée.

La parole est ensuite donnée à M. Guillon^ pour lire, son mémoire intitulé : Défense de nos eaux, et du Loiret. Ce sujet de grande actualité est renvoyé à la Section des Sciences. La Société demande: que le travail de M. Guillon. soit imprimé lé plus tôt possible.

. Enfin, M. le Secrétaire général transmet lé voeu de quelques membres de'la Société archéologique du Loiret : notre , Société ne pourrait-elle faire don, aux membres delà Société d'Archéologie qui n'appartiennent pas •■ aux deux compagnies, de la Notice de M. de Croze sur M. l'abbé Desnoyers,. notice qui va paraître dans le prochain fascicule.. des Mémoires f,La: demande est accueillie, mais, à titre de. réciprocité, la Société d'Archéologie .sera priée, si elle le peut, de mettre à. la disposition de nos collègues qui n'appartiennent pas à cette. Société, les notices de MM. Baguenault et.Herluison déjà.-parues dans,ses bulletins.;;

La séance est levée à 9 heures 3/4.

Sèfince du 19 décembre1902 k

- Présidence de M. GHABOY, Président,

Membres présents : MM. Charoy, de Puyvallee Arqué, Deshayes, Pilate,- Fâuchon, Marmasse, Rocher, Le Page, Baillet,. Papèlier, Legay, Lalbalettrier, Sainjon, Dessaux, Mille, Dumûys,

Lecture

de M. Guillon

sur le captage

des eaux du Val

Demande de là Société .archéologique

du Loiret.


Michau, Guillon,. Bàsseville, de. Moroguésj Denizet, Angot, Julïièh, Cuissard et Maillard. Total :26 niémbres. ; Lé procès-verbal de-la séance précédente'est adopté. À signaler dans la correspondance:: un article du Bulletin de la Société dès Antiquaires de l'Ouest, sur la découverte d'une statue de .Minerve., à Poitiers, et une brochure, don de Mi Monet, intitulée : La. langue russe, quelques-uns de ses caractères, sa place dans lès idiomes de l'Europe.

M. le Secrétaire général fait ensuite part de l'entente conclue entre les deux .Sociétés d'Archéologie, et d'Agriculture, au sujet des notices nécrologiques de Mer Desnoyers : des tirages à part seront faits et remis aux membres ne faisant partie que de l'une des deux Compagnies.

,M, lePrésidentlit ensuite une lettré envoyée par le Ministère de l'Instruction publique informant la Société d'Agriculture d'Orléans delà suppression du Service dû tournai des Savants qui était envoyéi'gratuitement jusqu'ici.

; Une léttrédëM. Monet prié M. î& Président d'agréer sa démission de membre titulaire. Notre honorable collègue quitté Orléans pour un temps indéterminé.

La parole est ensuite donnée à M; .Dessaux chargé du rapport sur le travail dé M, Guillon, lu dans la. précédente séance. Le rapport dé M-, Dessaùx conclut à l'impression du Mémoire de M. Guillon, et là Section des Sciences demande l'impression du rapport de M; péssaux. Un double r voté ratifie ces conclusions. .'■'". '-.'-.'■

Sûr une proposition de M. lé Secrétaire général, il est convenu que.des portraits des anciens membres de la Société, présidents ; de SeetionsrOu autres membres, pourront compléter la série des portraits qui ornent la salle des séances ; les Sections se rassembleront pour étudier cette question, -

Enfin, il;est décidé qu'en raison de la: proximité des jours de •-l'an, les séances du mois de janvier .1903 auront lieu le 16 et le 30 du susditrahqis. La séance du 16 sera administrative, et aura pour but d'arrêter le nombre des places vacantes dans lès différentes Sections, ;La séancè;èst levée à 9 heures 1/2".;. '

Don ;

de M. Monet.

Démission de M. Monet.

Impression

:, du .mémoire de M. Cuilibn et du rapport

de M. Dessaux.

Portraits

des anciens

membres

de la Société.


■ _ 323 — ';.; ■TABLE DU DEUpËME-VOLUME; .

DE LA TROISIÈME SERIE DES MÉMOIRES

..'-.. -i ' -■-. Pages.

LÉ SIÈGE DE L'ACADÉMIE, poème héroï-comique du DrLhuillier,

publié avec des notes, par Oh. . CUISSARD. ...,-..... ,,..,.,..:.. 1

CAHIER DES DOLÉANCES de l'École royale de chirurgie d'Orléans,

par M. le Or GARSONNIN. ., . .....-... ............... .;... 17

RAPPORT SUR CE MÉMOIRE, par M. le Dr MARMASSE. .....",....,. 30

UNE PAGE D'HISTOIRE, Poésie en l'honneiir des Poers,. par

. , M. MONET...... .... .... ..... ..:;:.-.....:..;..,., 33

.RAPPORT, par M. GUILLON. ......,,. . ;,-......... ■ • •• • ■ • • .i- • ,.■... "6

JAOOR (Denis-Philippe-Abraham-Isaae), par M. Charles MICHAU. 38

^MONSEIGNEUR DESNOYERS, par.M. le Comte de CROZE-LEMERGIER 54

RAPPORT SÛR CE MÉMOIRE par M. À. BÀSSEVILLE, ,.....;.,... 76

LE NOM DE QUELQUES VASES ÉGYPTIENS, par M. Aug. BAILLET, .91

RAPPORT SURLEPRIX PERROT, par M. le baron DÉ LARNAGE.., 118

; CIRIGINË PÉ GOUTTIÈRE DE oiRE, par M. Oh. CUISSARD. ..,,.:. . 129'

PASCAL ET LÈS;LOÏS DE L'ATTRACTION, par M'. LALBALETTRIER... 220

RAPPORT sur lé Mémoire qui précède, par M.":PAPÈLIER. ........ 239

DÉPENSE DE NOS EAUX ET DU. LOIRET, par M.GUILLON. .,... ;';,. -, 245

- RAPPORT sur lé Mémoire qui précède, parM. Georges;DESSAUX. 278

; PROCÈS-VERBAUX des séances de l'année 191)?.. •.. i............ 266.

Discours dé M-: CHAROY, Président, aux obsèques de M*r Dus-'

NOYERS, Vicë'Président honoraire......;:..'......-,,......... 290

Reddition des -comptes du Dr DESHAYES, trésorier... ;:.... 293

Note sur un portrait: d'ANTOiNE PETIT, acheté pour la■....Société.

des Sciences d'Orléans, par M.;le Dr Ë.. ARQUÉ. .,........... 308

Extraits d'une BALLADE humoristique agricole, par le baron

DÉ LARNAGE. .. i..... .......................,.,....;,.,. 312

Discours de M. CHAROY, Président, aux qbsèqnes de M. GUERRIER, Secrétaire général honoraire .,,,,.........,,.,;.,,. 317

: ' ORLÉANS '■ IK1P. AUGUSTE GOU1 ET C1E





Liste des.Sp&itlfïavec lesquelles;: oelléJà^rleans échange; ses jtulilications;

SOCIÉTÉS. FRANÇAISES..

Académie des, Sciences, Belles-Lettres et Arts de Marseille.

Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres .de Caeh. ■.'.--.'V-''»' '

Académie dés : Sciences, Arts et BellesLettres de Dijon"'

Acad. des Sciencèlrët Lettres de Montpellier.

Académie de Sâiiite-Croix d'Orléans.

Académie de Stanislas, à Nancy.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, de Clermont-Fërrand.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Art» de Lyon.- ,

Académie de Maison.

Académie des Sciences de l'Institut, à Paris (Comptes-Rendus-hebdomadaires de 1').

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen.

Académie des. Sciences, Belles-Lettres et Arts de la Somme-.

iieadémie du,Gard': 1. :. *

Bibliothèque de l'Université à la Soibonne, Paris.

Bibliothèque d'Orléans..

Bibliothèque administrative du département du Loiret, à la Préfeetu>e.

Bibliothèque du Grand séminaire d'Orléans.'

Blblioihèquesdes.-Ecoles normales d'Orléans.

Bibliothèque de Mbutargis.

Bibliothèque dé Glcir.

Bibliothèque de Pithivieis.

Bulletin h>storiaua;-.et scientifique de l'Auvergne, « C ermoii't-Fèrrand.

Bulletin historique'du diocèse de 1 yon.

Comice agricole dïOrléans.

Comice agricole de Lille.

Comité Archéologique de Senlis,

Comité des travaux historiques et. des sociétés savantes,;'au ministère de l'instruc-, tion publique (S'exenrplaires). ' '

Commission des. Antiquités de la Seine-lnfér.

Feuille des Jeunes naturali-tes; M. Adrien Dollfur, directeur, rue Pierre-Charron, 35 à Paris. : ;«

Musée Guimet, à Paris.

Société académique de Laon.

Société académiquë.desSciénces, Arts, BellesLettres et Agriculture de Saint- uentin.

Société d'Agriculture* des Sciences et -Arts du département de l'Aube.

Société des Scieifcês,: Lettres et Arts de Pau.

Compté «ei.tiirtàîùe d'émulation, à Bélfort.

Société d'Agriculture-et de Commerce de Caen

Société des Antiquaires de Normandie;

Société d'Agriéultûr.e, Arts et Commerce de la Charente. -,;: ;

Société Uunoise,;à>Châteaudun.

Société d'Agriculture du Cher.

Suçoté de» Audqùaiies du Centre, à Bourges.

Sociétédes Antiquaires de 1 Ouest, Poitiers.

Société d'Agriçlïiture de la Côte-d'Or. .

Société des Sciences naturelles de Béziers, à Béziers (Gard).; .,-■■■'

Société d'Aiirioiilturé delaDrôme.

Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belies-Leities.de l'Eure. .

Société des Sciences naturelles de Nîmes...

Sociétf Linnéenne;de Bordeaux,, ; ■'.■

Société d'histoire naturelle de Toulouse

Société Dunkei'qùoise. ''■"".'■'

Société archéologique d'Eure-et-Loir. Spciétéd'Asmculture, Arts et Commer. du Puy Société d'Agriculture, Scienses, Arts et

Belles-Lettres d'Indre-et-Loire,;, Société d'Agriculture, Industrie,; Sciences,

Arts et Belles-Lettres de. la Loire. Société académique de Nantes. Société archéologique del'Orléinàis. Sbcn-té des Sciences naturelles de l'Ouest à

Nantes. ' ■ ■ ; .

Société d'norticulture d'Orléans ... . . Société d'Agriculture, Sciences-et Arts d'Acr,

gers. "■ '■;

Société; académique de Maine-et-Loire. Sociétédes Sciences naturelles Cherbourg. Société d'Agriculture, Commerce, Sciences - et Arts du département dé la Marne. Société d'Agriculture de l'an-» 1 de Mayenne. Société, des Lettres. Sciences, et Arts de Nice, ; à Nice (Alpes Maritimes). iSociétéNivernaisedesLettre*; Sciences et Arts Société d'Agriculture de-Parrnt.de COmpiègne Société centrale d'Agriculture- du départe, nient du Puy-de-Dôme, à Clermoru Ferrand Société agricole, scientifique et littéraire des

Pyrénées-Orientales. .

Société d'Agriculture, Histoire naturelle et •

Arts Utiles de Lyon. Société d'Agriculture, Sciences et Arts du

département de la Sarthe. Socré.ie archéologique, historique et scienti

. fique de Sois°ons a Soissons (Aisne). Société centi'ale d'Agriculture de France, 'à Paris Société bibliographique, à ' Paris? rue de

Grenelle, 35 (Polybihiion). , Société Hâvraise d'études diverses.. Société des Sciences Morales, Lettres et Arts . de Seine-et-Oise . Société des Sciences naturelles et Médicales

..de Seine-et-Oise. -

Société d'émulation d'Abbeviïïe. Socieié des Science-, .Belles-Lettres et Art ■■ de Montaubaii. Société archéologique d'Eure-et-Loir.

; ', SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES. '

Académie de Lucques (Italie).

A.i:*cièmi? dfs Lini-t-i, â Rom«. ■

Académie des Sciences naturelles de Philadelphie.

Institution Smithsonienne de Washington.

Institut Koyal Grand Ducal de Luxembourg, à.

, Luxembourg.

Mtf&éé national de Rio-dè-Janeiro.

Société malaeologique de Belgiqùe.-

Société de Jlicroscopie, chaussée de Wavre iïi/S, Ixelles Bruxelles. ;• . .

Société des >cieuces naturelles , de Neufehâtel (Suisse), à Neufehâtel

Société de géographie de Neufehâtel (Suisse)

à: Neifchâtel.

Société de géographie de Vienne (Autriche) i Vienne

U. S- Géological Survey, à Washington.

Université de Lund, préecture de Malmae,' province de Schonen (Suède). , '■•


TABLE.

SECTION D'AGRICULTURE.

SECTION DE MÉDECINE.

CAHIER DES DOLÉANCES de l'Ecole royale de chirurgie d'Orléans, par M. le Dr GARSONNIN 17

RAPPORT SUR CE MÉMOIRE, par M. le Dr MARMASSE 30

SECTION DES LETTRES.

LE SIÈGE "DE L'ACADÉMIE, poème héroï- comique du Dr Lhuillier, publié avec des noies, par Oh. CUISSARD 1

UNE PAGE D'HISTOIRE, Poésie en l'honneur des Boers, par M. MONET ; 33

RAPPORT, par M. GUILLON. ;, 36

JAOOB (Denis-Philippe-Abraham-Isaac), par M. Charles MICHAU. . 3tf

MONSEIGNEUR DESNOYERS, par M. le Comte de CROZE-LEMERCIER 54RAPPORT SUR CE MÉMOIRE, par M. A. BÀSSEVILLE, 76

SECTION DES SCIENCES ET ARTS.

ORLÉANS. — IMPRIMERIE AUUUSTK GOUT ET C-e'.


MÉMOIRES

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE,

SCIENCES, BELLES-LETTRES ET MTS D'ORLÉANS.

TROISIEME SERIE DES MEMOIRES.

%ome II — 2

(5e Série des travaux de la Société. — 71e Vol. de la collection).

2e Semeslre 1902

Ces MÉMOIRES paraissent par livraisons semestrielles publiées chaque année, aux mois de janvier et juillet; Oii s'a'uonne pour deux'volumes'qui se publient ordinairement en deux ans. Le prix de l'abonnement, FRANC m PORT, est de 10 fr. pour Orléans, de 12 fr. pour toutes les villes de France,, et de 1.5 fr. pourles.pays étrangers..

On souscrit, à Orléans, citez M. le IJr E. ARQUÉ, Secrétaire général de la Société, rue d'IUiers, 35, et chez AUGUSTE GOUT et Cie, imprimeurs. Passage du Loiret, exclusivement chargés de l'envoi des MÉMOIRES.

LES ABONNEMENTS SE PAIENT O'AVANCE. ■

ART. 54 du règlement de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans :

<i La Société, en autorisant l'impression d'un ouvrage, n'entend 2 pas, pour cela, s'en rendre garante. Elle laisse à chacun de ses membres la responsabilité des idées et des appréciations émises dans ^ les mémoires dont il est l'auteur. »


■:.'■' LISTE,;-/

DES ■'■" '.;.-■' ;

Membres honoraires, des,Correspondants honoraires et des Membres correspondants de la Société.

MEMBRES HONORAIRES (.Résidants). De droit (Décret du 6 mars 1899)

M,, XE GÉNÉRAL commandant en chef le 5? Corps d'armée. M.: LE PREMIER PRÉSIDENT de la Cour d'appel d'Orléans. 'M. LE PRÉFET BU LOIRET Mgr L'EVÊQUE d'Orléans. M. LE MAIRE d'Orléans.

Élu:.M. MASURE, inspecteur d'Académie honoraire.

MEMBRE HONORAIREJ(?i6»- résidant). M. MASPERO, de l'Institut, boulevard Saint-Germain, 43, à Paris.

CORRESPONDANTS HONORAIRES*

MM. LE SOUS-PRÉFET deGien.

LE SOUS-PRÉFET dé Montargis. LE SOUS-PRÉFET de Pithiviers.

■ ' ' . MEMBRES. CORRESPONDANTS. :

MM. COURCY (le marquis de), château de Claireau, à Sully-la-Chapelle. BOUCIIET (Emile), 1, rue île Paris, à Bunkerque. I DEBROU (Paul), au Mazuray. par Ménestreau (Loiret), DUCHALAIS-ROÙSSEAU, aux Montées, près Blois (Loir-et-Cher). DUREAU, blibliothécaire de l'Académie de médecine, 49, rue des

Saints-Pères, Paris. LIÉTARD, docteur en médecine à Plombières. ROCHETERIE (de la), château du Bouchet, à Dry. . SEUREAT DE LA BOULATE (Joseph), 41, rue Montparnasse, Paris. TRISTAN (le Comte de), château de Cormes, à StrDenis-en-Val.

Pour obtenir le litre de liovresimniant &o 1& Société,

11 faut : — 1° Être présenté par irois membres titulaires; — 2" Faire hommage à la Société d'un ouvrage ou mémoire manuscrit ou imprimé; — 3° S'abonner à ses MÉMOIRES i — 4° S'engager à contribuer au* travaux de la Société;,


Liste des Sociétés avec lesquelles celle d'Orléans échange ses publications.

SOCIETES FRANÇAISES.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Marseille.

Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen.

Académie des Sciences, Arts et BellesLettres de Dijon

Acad. des Sciences et Lettres de Montpellier.

Académie de Sainte-Croix d'Orléans. •

Académie de Stanislas, a Nancy.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon.

Académie de Màcon.

Académie des Sciences de l'Institut, à Paris (Comptes-Rendus hebdomadaires de l').

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de la Somme.

Académie du Gard.

BiblioihèquederUniversitéà la Sorboinie, Paris.

Bibliothèque d'Orléans.

Bibliothèque administrative du département du Loiret, à la Préfectuie.

Bibliothèque du Grand séminaire d'Orléans.

Bibliothèques des Ecoles normales d'Orléans.

Bibliothèque de Montargis.

Bibliothèque de Gicn.

Bibliothèque de Pithiviers.

Bulletin h'storique.et scientifique de I Auvergne, a CaTinont-Ferrand.

Bulletin historique du diocèse de Lyon.

Comice agricole d'Orléans.

Comice agricole de Lille.

Comité Archéologique de Senlis.

Comité des travaux historiques et des sociétés savantes, au ministère de l'instruction publique (5 exemplaires).

Commission des Antiquités de la Seine-lrifér.

Feuille des Jeunes naturalistes; M. Adrien Dollfuv. directeur, ruePiene-Charron, 35. à Paris.

Musée Guiaiet, à Paris.

Société académique de Laon.

Société d'Agriculture, des Sciences et Arts du département de l'Aube.

Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau.

société Keilorlaine d'émulation, rt Bellort.

Société d'Agriculture et de Commerce de Caen

Société des Antiquaires de Normandie.

Société d'Agriculture, Arts et Commerce de la Charente.

Société Dunoise, à Châteaudun.

Société d'Agriculture du Cher.

Société des Antiquaires du Centre, a Bourges.

Sociétédes Antiquaires de l'Ouest, Poitiers.

Société d'Agriculture de la Côte-d'Or.

Société des Sciences.naturelles de Béziers, à Béziers (Gard).

Société d'Agriculture de la Drôme.

Société libre d'Agi icuuure, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure.

Société des Sciences naturelles do Nimes.

Société Linnéenne de Bordeaux

Société d'histoire naturelle de Toulouse ;

Société Dunkerquoise.

Société archéologique d'Eure-et-Loir.

Sociétéd'Agriculture, ArtsetCommer.du Puy

Société d'Agriculture, Scienses, Arts et Belles-Lettres d'Indre-et-Loire.

Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres de la Loire.

Société académique de Nantes.

Société archéologique del'Orlévnais.

Société des Sciences naturelles de l'Ouest à Nantes.

Société d'horticulture d'Orléans

Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers.

Société académique de Maine-et-Loire.

Sociétédes Sciences naturelles de Cherbourg.

Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne.

Société d'Agriculture de l'arr"' de Mayenne.

Société des'Lettres. .Sciences et Arts de Nice, à Nice (Alpes Maritimes).

Société Niveruaisedes Lettre-, Scie-ceset Arts

Société d'Agriculture de l'arrnt de Compiègne

Société centrale d'Agriculture du département du Puy-de-Dôme, à Clcrmont. Ferrand

Société agricole, seientiiique et littéraire des Pyrénées-Orientales.

Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon.

Société d'Agriculture, Sciences et Arts du département de la Sarthe.

Société archéologique, historique et scientifique de SoisFons ■' Soissons (Aisne).

Société centrale d'Agriculture de France, à Paris

Société bibliographique, à Paris, rue de Grenelle, 35 (Polybiblion).

Société Hâvraise d'études diverses.

Société des Sciences Morales, Lettres et Arts de Seine-et-Oise

Société des Sciences naturelles et Médicales de Seine-et-Oise.

Société d'émulation d'Abbevihe.

Société des Science-, Belles-Lettres et Art de Montauban.

Société archéologique d'Eure-et-Loir.

SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.

Académie de Lucques (Italie). Académie des Lincei, à Rome. Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. Institution Smttlisonienne de Washington. Institut Royal Grand Ducal de Luxembourg, à

Luxembourg. Musée national de Rio-de-Janeiro. Société malacologique de Belgique. Société de Microscopie, chaussée de Wavre

313, Ixelles Bruxelles. Société des Sciences naturelles de Neufehâtel

(Suisse), à Neufehâtel. Société de géographie de Neufehâtel (Suisse)

à Neufehâtel. Société de géographie de Vienne (Autriche) à

Vienne. U. S. Géological Survey, à Washington. Université de Lund, prélecture de Malmas,

province de Schonen (Suède).


TABLE.

Pages. SECTION D'AGRICULTURE.

RAPPORT SUR LE PRIX PERROT, par M. le baron'DE LARNAGE. .. 118

Extraits d'une BALLADE humoristique agricole, par M. le baron DE LARNAGE 31 i

SECTION DE MÉDECINE.

Reddition des comptes du Dr DESHAYES, Trésorier..... 293

NOTE sur un portrait d'ANTOiNE PETIT, acheté pour la Soetété des Sciences d'Orléans, par M. le Dr ARQUÉ . . 308

SECTION DES LETTRES.

LE NOM DE QUELQUES VASES ÉGYPTIENS, par M. Aug. BAILLET.. . 91

ORIGINE DE LA GOUTTIÈRE DE CIRE, par Ch. CUISSARD 129

DÉFENSE DE NOS EAUX ET DU LOIUET, par M. GUILLON 245

Discours de M. CHAROY, Président, aux obsèques de Ms 1' DESNOYERS, Vice-Président honoraire 290

Discours de M. CHAROY, Président, aux obsèques de M. GUERRIER, Secrétaire général honoraire 317

SECTION DES SCIENCES ET ARTS.

PASCAL ET LES LOIS »E L'ATTRACTION, par M. LALBALETTRIER. .. 220

RAPPORT sur le Mémoire qui précède, par M, PAPÈLIER 240

RAPPORT sur le Mémoire de M. Guillon : DÉFENSE DES EAUX DU VAL ET DU LOIRET, par M. Georges DESSAUX .. 278

PROCÈS-VERBAUX des séances de l'année 1902 , 287

ORLÉANS. .— IMPRIMEIUE AUGUSTE GOUT ET C-e.