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Notice complète:

Titre : Les Modes : revue mensuelle illustrée des arts décoratifs appliqués à la femme

Éditeur : Manzi, Joyant & Cie (Paris)

Date d'édition : 1924-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32817646w

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32817646w/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 15445

Description : 01 octobre 1924

Description : 1924/10/01 (A24,N245)-1924/10/31.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57304672

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-4312

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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Octobre

1924

N° 245

XXIV ANNÉE

MARQUISE DE CRUSSOL

NÉE BÉZIERS

LES GRANDS MARIAGES

TOILETTE ET COIFFURE DE JEAN PATOU

7, Rue Saint-Florentin.


SAISON D'ÉTÉ

A plage de Dinard, luisante de soleil et de lumière, est bourdonnante à midi. C'est le meeting des nations : l'Angleterre et l'Amérique sont la majorité. On arbore pour le bain de mer, quand le soleil daigne se montrer, les costumes les plus

divers ; les peignoirs sont ornés de lumineuses et riches arabesques. Il faut qu'il en soit ainsi pour que certains jeunes gens, d'une audace excessive, se permettent de traverser les rues de la ville en un costume aussi léger. Si le Conseil d'Etat ne condamne pas ce laisser-aller dans les moeurs, la bienséance, plus exigeante, n'autorise cependant pas de jeunes hommes à venir, ainsi vêtus, prendre le porto en compagnie de femmes et de jeunes filles.

On remarque sur la plage M. I.-L. V... qui met chaque matin un costume de bain différent ; c'est, dit-on, l'enjeu d'un pari avec une de nos actrices les plus justement célèbres.

La Syrie, dont plusieurs familles, comme les Sursock, les Tueni, les Bustros nous sont familières, forme cet été à Dinard une petite colonie. Il n'est pas rare de rencontrer M. Nicolas Bustros, revenant du tennis, en " sweater " de laine blanche, chemise de flanelle blanche et en pantalon blanc rehaussé d'une ceinture rouge fermée par une plaque d'argent gravée à ses monogrammes.

A Beyrouth, il est d'usage de mettre, le matin, chez soi, ou en voyage, des " abba ", sortes de manteaux, forme burnous, de poil de chameau marron ou noir, dont certains sont tissés d'or aux épaules et au col, provenant sans doute d'une fabrique de soies rayées aux couleurs chatoyantes dont la mode est venue jusqu'à nous.

Ceux qui ont été à Beyrouth savent le goût de sport et d'élégance des grandes familles syriennes. Des élevages perfectionnés et des haras prouvent leur amour du cheval et aussi un champ de courses qui n'a pas coûté moins de vingt-cinq mille livres sterling.

Le burnous oriental a probablement inspiré M. I. F. Junior qui, chaque matin, s'en revêt après son bain dans la mer d'émeraude.

On note peu de Français dans les grands hôtels. Le change permet aux étrangers seuls d'y faire des séjours.

La foule était considérable à la soirée de gala du Casino, qui avait pour thème " une fête chez les sauvages " : le grand chef de la tribu des " Big Numbers ", à quelques milliers de lieues des Nouvelles-Hébrides, présente à ses hôtes plusieurs couples de nègres qui se font applaudir dans des danses acrobatiques. Ces nègres apportent des caisses de trésors qui bientôt sont dévalisées par les convives, qui s'ornent de peignes, de bracelets, de plumes et la soirée, qui se passait en 1924, nous donna

l'illusion que nous vivions encore au temps des sauvages — et voilà les progrès de la civilisation.

J'ai noté dans l'assistance 150 Américains, 92 Anglais, 26 Orientaux, 12 Scandinaves, 4 Chinois, 7 Argentins et quelques Français.

A 30 kilomètres de Dmard, c'est l'apparition d'une nouvelle plage, créée en quelques mois, entre la mer et une forêt de pins, " Les Sables d'Or ".

Une grande fête a été donnée pour l'inauguration d'une Camping-house ". Des officiers de dragons et des amazones ont franchi dans un " cross-country " mouvementé des dunes de sable aussi hautes que des collines, tandis qu'au loin on entendait une fanfare de cors de chasse.

On sonnait ainsi l'avènement des " Sables dO'r ".

M. Jean d'Arvers, une vraie silhouette de dandy moderne, convie à Dinard, la veille d'un rapide déplacement en Normandie, quelques amis au cabaret artistique que dirige, comme son propre régiment, le colonel Korniloff, ancien commandant de cosaques et de hussards.

N'est-ce pas l'indice des temps que ce jeune colonel, au visage fin et délicat, soit l'âme de ce restaurant où les vedettes sont précisément des officiers qui combattirent sous ses ordres, et, tous, de fière allure.

Dans une atmosphère de champagne et de fumée, on distingue de merveilleux danseurs dans tout l'éclat de leurs blouses de soie recouvertes de redingotes de velours serrées à la taille. Et l'on évoque non sans mélancolie les splendeurs de l'ancienne Russie.

Le lendemain, Jean d'Arvers se rend à l'invitation de la comtesse de Durfort, née Chateaubriand, au château de Combourg, entendre une conférence de Mlle Vacaresco sur Chateaubriand, celui dont le génie, la race, l'orgueil avaient séduit dès son jeune âge son dandysme naissant.

L'immortel auteur du Génie du Christianisme a, en effet, passé plusieurs années dans la résidence paternelle, à Combourg, ce vieux château féodal dont il nous a laissé une si terrifiante description.

Le vicomte de Chateaubriand devait plus tard retourner dans sa terre de Bretagne. Il mourait le 4 juillet 1848 et s'en allait dormir, suivant sa volonté, sur ce rocher de Saint-Malo, face à la mer, vaste et libre, le dos tourné au monde.

Jean gagne bientôt Deauville où M. Cornuché lui promet beaucoup de bonheur sur le tapis vert. Et vivre d'espérance, c' est ne jamais vieillir.

ANDRÉ DE FOUQUIÈRES.


LES MODES

Photo Rahma Chapeau de Lewis

TOILETTES CREEES PAR BEER

POUR LE MARIAGE DE Mlle Y...

7, Place Vendôme.


A TRAVERS LE MONDE

ALGRÉ la persistance d'un temps exécrable, il y eut cette saison à la mer et à la campagne

autant de monde, sinon plus, que les années précédentes. Aucune station estivale n'eut à en souffrir.

La grande quinzaine de Deauville, les fêtes d'Aix-les-Bains, d'Evian et de Vichy furent élégantes et animées. Le bon goût et l'inspiration des artistes parisiens et des grandes maisons de couture suffirent à leur assurer tout l'éclat désirable, en dépit du temps maussade et pluvieux.

La grande plage normande de Deauville, tout en bénéficiant de sa vogue habituelle, nous a paru reconquérir sensiblement les faveurs de l'aristocratie qui, aux précédentes saisons, avait cédé le pas à l'invasion cosmopolite. Les grandes compétitions sportives de polo, de golf et de tir aux pigeons furent honorées de la participation et de la présence de très hautes

personnalités étrangères. Plusieurs grands d'Espagne, en particulier, suppléèrent à l'absence de S. M. le roi Alphonse XIII.

D'une manière générale, les souverains s'abstinrent de paraître, au cours de la saison, dans nos grandes stations. Le malaise politique fut sans doute la raison qui nous priva de la gracieuse présence des souveraines amies.

LL. MM. le roi et la reine des Belges séjournèrent à Ostende, où la reine Elisabeth, qui jouit de la plus grande popularité, tint à se montrer dans les fêtes populaires et les kermesses de charité.

Le roi Albert fit un court séjour dans sa propriété de Ciergnon où, par mesure d'économie, il a fait supprimer les serres et vendu les écuries royales.

Les souverains anglais, après de nombreux séjours dans leurs châteaux d'Angleterre et d'Ecosse,

Photo Dorys

Mme HENRY DE VILMORIN

NÉE LlLA DlAZ

LES GRANDS MARIAGES

Photo Dorys TOILETTE ET COIFFURE DE PHILIPPE ET GASTON (Champs-Elysées)

Mme ROBERT BLOIN

NÉE JANE PIETKIEWICZ

LES GRANDS MARIAGES


V E V E R

14, Rue de la Paix, Paris

I. - "Nuages de Chine ". Bracelet large joaillerie, 3 gros brillants. — II. - Pendants d'oreilles joaillerie, émail noir, et feuilles jade. — III. - Nécessaire onyx et joaillerie; au centre, un motif émail multicolore, paysage chinois. — IV. - Pendants d'oreilles joaillerie, boules onyx et boules jade. — V. -Broche joaillerie, un brillant saphirs calibrés et émail noir. — VI. Bracelet-montre joaillerie et saphirs calibrés. —

VII. - Broche joaillerie et émail noir, 4 rondelles jade impérial.


LES MODES

ont fait l'ouverture de la chasse à Bolton-Abbey, chez le duc de Devonshire.

S. M. la reine des Pays-Bas a visité la Zélande.

LL. MM. le roi et la reine d'Espagne partagèrent leur été entre leur résidence de Miramar, à Saint-Sébastien, et le palais de La Magdalena, à Santander, cependant que la reine douairière Marie-Christine faisait un voyage en Autriche.

Le roi Alphonse XIII qui, comme on le sait, a été élu récemment associé étranger de l'Académie des Beaux-Arts, a manifesté l'intention de venir prendre séance prochainement, à Paris, dans le sein de l'illustre assemblée.

Le souverain sera reçu avec le cérémonial qui fut observé lors de la réception du roi d'Italie à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Enfin, pour clore cette revue rapide des villégiatures royales, nous ajouterons que S. A. S. le prince de Monaco se rendit au Touquet-Pans-Plage et que S. M. le roi Manoel, l'ex-souverain de Portugal, fit une cure à Vichy.

Parmi les grands mariages de la saison, il convient de signaler celui de Mademoiselle Béziers, fille de M. et Madame Béziers, avec le Marquis de Crussol, second fils du duc et de la duchesse d'Uzès, qui fut célébré en l'église Notre-Dame-desChamps, par S. Gr. Mgr Duparc, évêque de Quimper et Léon, en présence d'une très nombreuse et brillante assistance. La toilette de la mariée, signée du nom d'un des plus célèbres couturiers parisiens, fut très admirée.

Les témoins étaient, pour le marié : la duchesse d'Uzès, née

Mortemart, sa grand'mère, et le duc de Crussol, son frère ; pour la mariée : le duc de Camastra et le comte Clauzel, ministre plénipotentiaire.

Le service d'honneur était assuré par Mesdemoiselles Hocquart de Turtot, Sylvia Dryden, Muriel Dryden et Pedrono, accompagnées par MM. Philippe de Luynes, F. Béziers, le comte Pierre de Caraman et M. A. Galitzine.

Après la cérémonie religieuse, une brillante réception fut donnée par Madame Béziers, en son hôtel de la rue d'Assas.

A signaler encore le mariage, en l'église Saint-Pierre de Neuilly, de Mademoiselle Lila Diaz avec M. Henry de Vilmorin; celui de Mademoiselle Jane Pietkiewicz avec M. Robert Bloin ; celui de Mademoiselle Nicole Le Bret avec le comte de Vitry d'Avaucourt, enfin celui de Mademoiselle Norne avec le duc Pozzo di Borgo, à Saint-Pierre de Chaillot.

En la cathédrale de Besançon, le R. P. Bernard de Gevigney a béni celui de Mademoiselle Françoise de Gevigney, sa soeur, avec le vicomte Jacques de Vannoise. A Oloron, Mgr Amboise a uni M. Henri Moureu, ingénieur-chimiste, fils de M. Charles Moureu, professeur au Collège de France, membre de l'Institut, à Mademoiselle Madeleine Mazères.

Citons encore le mariage de Mademoiselle Marie de Benoist, fille du général de division décédé, et de la baronne Henri de Benoist, née Durand de Villers, avec le capitaine aviateur Robert Bladinière, de l'état-major particulier de l'aéronautique, chevalier de la Légion d'Honneur, qui a été célébré en l'église de Waly (Meuse), et le mariage de Mademoiselle Gabrielle de Ripert d'Alauzier, fille du comte et de la comtesse de Ripert d'Alauzier, avec le vicomte Robert de Charrin, à Bollène.

E.-F. VELLETAZ.

Photo Dorys DUCHESSE POZZO DI BORGO

NÉE NORRIE

LES GRANDS MARIAGES

Photo Dorys COMTESSE DE VITRY D'AVAUCOURT

NÉE NICOLE LE BRET

LES GRANDS MARIAGES


LES MODES

Photo Rahma

MANTEAU DE VISON, PAR H. VALENCIENNES (Déjà reproduit sur la Couverture de ce même Numéro.)

17, Rue Vivienne, Paris.


LA MODE ET LES MODES

(Voir l'explication détaillée des gravures, page 32.)

Après avoir eu le grand plaisir de voir défiler dans leurs jolis cadres les collections nouvelles des modes automnales, on ne peut que s'extasier sur le génie producteur qui arrive à chaque saison à nous donner toujours du nouveau — " n'en fût-il plus au monde ".

Il est fort agréable de le constater : il est encore plus flatteur de se l'entendre dire par des hôtes étrangers qui séjournent en France, et c'est cependant ce qui vient d'être raconté dans plusieurs journaux de New-York au retour d'une chroniqueuse de modes, venue à Paris pour voir les collections et qui y fit d'importants achats ; elle déclara aux reporters venus à bord pour l'interviewer, qu'elle était émerveillée par l'imagination des couturiers français qui arrivaient toujours à montrer du nouveau et à en inventer, même quand cela paraissait impossible. "J'étais venue à Paris, dit-elle, persuadée que je retrouverais dans les robes d'hiver la plupart des idées qui dominaient la mode de cet été et je fus forcée de reconnaître que, par un art consommé et une imagination créatrice inégalable, les grandes maisons de Paris trouvaient, toutes, le moyen de présenter de l'inédit et de l'inédit plein de trouvailles charmantes.

Souhaitons que cette réputation mondiale demeure et que la France garde cette suprématie dans l'élégance qui est chez elle une tradition.

LES MANTEAUX

Le manteau, qui a tenu tout l'été une place prépondérante dans la toilette féminine, va voir son rôle grandir encore à l'approche de l'hiver. La forme droite si seyante et qui se prête si bien aux garnitures ingénieuses a fait naître des modèles dont la beauté et la grâce rappellent à la fois les somptueuses blouses des cosaques ou les dalmatiques des grands Vénitiens ; jamais peut-être n'a-t-on employé pour des vêtements 'de jour des velours aussi riches et des tons aussi éclatants. La couleur feu et les tons rubis mariés aux broderies d'or et aux longs glands des robes orientales font songer malgré soi aux descriptions des contes des Mille et une nuits.

L'oeil s'est accoutumé à la richesse des brocarts et des velours ciselés qui se portent aussi bien à l'intérieur des vêtements de fourrure qu'à l'extérieur des manteaux du soir. La nouveauté de cette saison est le velours en soie artificielle qui a un éclat et une souplesse

Photos Rahma

CHAPEAUX DE LA Mon ALPHONSINE

11, Rue Richepance.

CHAPEAU DE LE MONNIER

Photo Henri Manuel 231, Rue Saint-Honoré.


L'HEURE DU THÉ

TURQUOISE

" GOLFE JUAN "

TOILETTES DE JEAN PATOU


LÈS MODES

CAPE EN HERMINE D'ÉTÉ, GARNIE DE RENARD ROUGE

CRÉATION DE LA MAISON DE FOURRURES " A LA REINE D'ANGLETERRE"

JACQUES NEUBAUER

249, Rue Saint-Honoré, Paris.


LES MODES

CAPE DE CHINCHILLA

CRÉATION DE LA MAISON DE FOURRURES " A LA REINE D'ANGLETERRE

JACQUES NEUBAUER

249. Rue Saint-Honoré, Paris.


12

LES MODES

extraordinaires comme les satins et les fulgurantes issues des mêmes procédés. Le velours frappé végétal est, lui aussi, fort en honneur.

L'ottoman, à côtes plus fortes qu'on ne le fit au début de la saison, sera une des étoffes les plus employées dans le manteau ; on le travaille par bandes coupées dans des sens différents, comme on le fit dans le drap et dans le satin à la saison dernière; l'effet en est fort joli quoique très sobre. De longues redingotes avec double col et larges revers d'allure Directoire commencent à sortir un peu partout, mais je leur préfère le manteau trois-quarts enveloppant, avec large bande de fourrure dans le bas et ayant parfois une légère coupe en forme, qui allure la silhouette et rappelle les tuniques persanes qui ondoient légèrement au-dessous des hanches.

Pour les manteaux du soir, on teint, cet hiver, le lapin et le lièvre dans les tons assortis aux tissus et nous avons maintenant des lapins roses, verts ou ocrés, du singe rouge, — qui sont des fantaisies plus amusantes que jolies ; il en est de même des franges de crin, des broderies de cuir et des fleurs de tulle faites si habilement qu'elles ont l'aspect de fleurs en laine brodée.

L'astrakan, d'allure bourgeoise, va, dit-on, devenir la fourrure élégante de cet hiver, et il garnira «à la russe» les blouses de velours vert sombre ou rouge fuchsia rappelant les tuniques collantes des soldats caucasiens. Des galons brodés et des longs glands de soie et de métal ornent beaucoup de manteaux et de robes

au milieu du devant, afin de rompre la monotonie de la ligne et d'en masquer un peu l'étroitesse exagérée.

Le splendide manteau de vison de la Maison H. Valenciennes qui forme la couverture de ce Numéro rappelle, dans un genre un peu différent, le fameux manteau de zibeline paru l'an dernier à cette même place ; nous lui souhaitons un succès aussi spontané et aussi flatteur, non seulement pour son créateur, mais pour notre Journal lui-même. C'est, en effet, dès l'apparition de notre numéro du 1er octobre 1923 que ce royal manteau de zibeline fut acheté par une Lectrice des Modes pour la somme de cent mille francs.

La fourrure sera d'ailleurs plus que jamais en honneur cet hiver, non seulement en vêtements, mais aussi en garnitures de tous genres. Nous publions ici quatre nouveaux modèles de la Maison C. Chanel et Cie, qui sont d'une suprême élégance, bien que de genres très différents. Ils témoignent de l'adresse et du haut goût de MM. Perrier. La cape d'hermine, dont les peaux sont savamment travaillées, est destinée aux sorties du soir, tandis que le vêtement de panthère garni, avec originalité, de putois, est réservé aux voyages. Un vêtement de taupe, dont le travail est une jolie fantaisie, et enfin une cape de lamé garnie d'une haute bande de renard souple et léger. Voilà quatre modèles hors de pair, vraiment dignes d'une femme chic.

LES ROBES DU SOIR

La nouveauté caractéristique de nos robes du soir est la légèreté des fonds, qui laissent toujours apercevoir à travers les

CHAPEAU DE BÉRENGÈRE

7, Rue Royale.

CHAPEAU DE BERENGERE

7, Rue Royale.


Photos Henri Manuel

ROBE TAILLEUR, UNE PIÈCE

MANTEAU DE VILLE MODÈLES DESSINÉS PAR M. ROSSI

COSTUME TAILLEUR

TOILETTES DE LA Mon LUCILE DE PARIS

11, Rue de Penthièvre, Paris.


LES MODES

" RIVIERA "

ROBE D'APRÈS-MIDI, PAR DORAT

6, Avenue Victor-Emmanuel III.


LES MODES

" KERMESSE "

ROBE D'APRÈS-MIDI, PAR CHARLOTTE

55, Avenue des Champs-Elysées.


LES ODES

Photos Rahma

CAPE EN LAMÉ, GARNIE DE CHINCHILLA DU PÉROU

MANTEAU PANTHÈRE, COL PUTOIS FONCE

MANTEAU EN TAUPE D'ECOSSE

CAPE EN HERMINE RUSSE

FOURRURES DE LA MON C. CHANEL & Cic

J. L. ET M. PE, SUCCESSEURS

217 Rue Saint-Honoré (près la Place Vendôme), Paris.


18

LES MODES

mousselines ou les dentelles la jambe jusqu'au-dessous du genou. L'étroitesse des jupes est devenue si exagérée que des fentes sont nécessaires soit de côté, soit dans le milieu du dos, afin de permettre

de marcher ou de danser. Une des coupes les plus nouvelles consiste à poser sur un fourreau une tunique ouverte dans le dos, du haut en bas ; elle est légèrement plus courte que le fourreau, dans un tissu différent et un long noeud de velours ou de tulle se pose au creux du décolleté, jouant le rôle de l'antique " Suivezmoi jeune homme ".

Cet ornement fera fureur cet hiver, et il est très heureux en tulle coupé par bandes assez larges formant une sorte de léger manteau de cour et dépassant la robe comme une traîne. Ces tuniques-peuvent se varier à l'infini, on en voit beaucoup en lamé rebrodé, en velours frappé et en panne végétale ornées de galons d'or et de passementerie.

Si nous quittons les robes du soir, qui seront très décolletées dans le dos et retenues au corps par d'étroites bretelles de brillants, nous voyons dans les robes d'après-midi une modification essentielle que nous devons tout de suite signaler à nos lectrices. Il n'y a plus pour l'après-midi de robes sans manches et cela est fort sensé à l'approche de l'hiver.

Toutes les manches sont longues, dépassant le poignet et tout à fait collantes, moulant le bras du haut en bas. Quelques variétés dans le style turc ou persan se voient dans les tuniques

de velours et, dans ce cas, la manche droite est fendue jusqu'au coude et ornée de broderie d'or et de petits boutons brodés.

Les manches des manteaux seront, par contre, assez larges et ornées de très volumineux parements de fourrure.

COSTUMES

TAILLEURS

Le trois-pièces reste le costume classique de l' automne, comme il fut celui du printemps ; les jaquettes sont moins croisées, elles ne le sont quelquefois pas du tout et prennent l'allure d'une robe princesse boutonnée du haut en bas. La minuscule jupe de lainage est posée après un haut de soie ou de fantaisie, qui devra être encore assorti à la doublure de la jaquette presque aussi longue que la jupe, qui est souvent croisée et retenue par de gros boutons. Une très haute ceinture de peau de daim, avec large boucle crispin, se pose sur les hanches et amincit encore, si c'est possible, le bas du corps

Photo Henri Manuel

CHAPEAUX DE MIMOSO

4, Rue Edouard VII.

Photo Rahma CHAPEAU DE MARIE CROZET

(BERTHE MÉNY) 19, Rue de la Paix.


LES MODES

Photos Rahma

RENDEZ- VOUS

TAILLEUR TROIS PIÈCES, PAR JEAN MAGNIN

22, Rue d'Aguesseau, Paris.


LES MODES

ROBE D'APRES-MIDI, PAR DORA KATORZA

8, Faubourg Saint-Honoré (Place Beauvau).


Photos Rahma

"ENSEMBLE " POUR LA VILLE

MANTEAU "LA BOURBOULE

TAILLEUR " TRANSWAL "

TOILETTES DE LA Mon AMY-LINKER

7 Rue Auber.


LES MODES

Photos Rahma

Mlle NAPIERKOWSKA

CHAPEAUX DE CAMILLE ROGER

Photos Rahma

CHAPEAUX DE JANE DUMAS

SUCCr DE SUZANNE LECLERC

2, Rue des Saussaies, Paris


LES MODES

Photo Rahma "PIVOLO"

ROBE D'APRÈS-MIDI, DE LA SOCIÉTÉ BLANCHE LEBOUVIER

MARIE-LOUISE, D°e

3, Rue Eoudreau (Opéra).


LES MODES

Photo Studio V. Henry

MISS LILIAN CARLTON

HABILLÉE PAR MONGE

18, Chaussée d'Antin.


LES MODES

Photos Rahma

"SUZANNE" ROBE-MANTEAU

"JANINE" ROBE D'APRÈS-MIDI

TOILETTES DE GILBERT

15, Boulevard Malesherbes.


LES MODES

CAPE EN HERMINE DE RUSSIE

Photo Talbot

MANTEAU ONDATRA, GARNI DE PETIT-GRIS LUSTRÉ

CREATIONS DE GRUNWALDT

6. Rue de la Paix.


LES SOIRIES ELEGANTES

MANTEAU EN PERSANE, GARNI DE FOURRURE

ROBE EN LAME EXTRA SOUPLE

LES TISSUS DE CES DEUX MODÈLES ONT ÉTÉ FOURNIS

PAR REAL, 422, Rue Saint-Honoré (angle de la Rue Royale) PARIS.


LES MODES

Photo Rahma

MANTEAU D'APRÈS-MIDI, PORTÉ PAR Mme Y. LAURENT

CRÉATION DE LA Mon MAX ROBERT

127, Avenue des Champs-Elysées.


LES MODES

Photo Henri Manuel

LE DEUIL

ROBE EN CRÊPE MYOSOTIS COURTAULD

CRÉÉE PAR MARTHE WINGROVE


30

LES MODES

féminin, qui doit être d'une platitude absolue.

On revient, pour le col et les poignets, aux effets blancs, tels que guipure de Venise, gros points de Milan, fils tirés, broderies marocaines, etc.

LES CHAPEAUX

Il ne peut être, cette année, question d'un changement de saison amenant un changement de mode dans nos chapeaux, puisque la pluie et le manque de soleil ont fait travailler sans répit modistes et chapeliers dans le feutre et le velours, alors que de ravissantes capelines de paille satin venaient d'éclore rue de la Paix en l'honneur de la canicule.

Le petit chapeau de feutre, à fond

carré, avec bord roulé et cocarde assortie, a été l'uniforme adopté par toutes les femmes qui vont chercher, dès leur rentrée à Paris, à se coiffer d'une manière plus personnelle.

Le grand chapeau, qui semblait avoir regagné du terrain au moment où les robes avaient une encolure dégagée, est de nouveau relégué à l'arrière-plan et il n'est question que de petits bords, généralement souples et légèrement roulés de côté et par derrière. La garniture étant très simple, on voit beaucoup moins de chapeaux noirs, et le feutre de couleur est en grande demande chez les fabricants.

Le violet évêque, le vert émeraude et le bleu hortensia sont les trois nuances les plus nouvelles, on les garnit soit d'un large ruban de velours assorti, tendu autour de la calotte, soit d'un pouf d'aigrettes du même ton, posé en arrière sur la passe et venant caresser le visage, ce qui est infiniment doux et seyant. Pour le moment, on n'admet que les calottes carrées, avec ou sans double fond, mais elles sont si répandues que déjà les femmes très élégantes

élégantes dégoûtent et retournent peu à peu vers la calotte boule, beaucoup plus jeune et beaucoup moins lourde à l'oeil.

Les garnitures sont d' autant plus légères que les formes le sont peu et on a été amené à les supprimer presque entièrement, après avoir essayé de ramener la mode des plumes d'autruche.

Comme je le. disais récemment, la mode subit une évolution fondamentale, comme la coiffure féminine, et elle devient avant tout pratique. La coupe des. cheveux, qui se généralise et cesse d'être une mode pour devenir un usage, oblige les femmes à renoncer aux grands chapeaux de style et aux coiffures très ornées qui firent la beauté des femmes d'autrefois.

COLETTE D'AVRIL Y.

ROBE DE JEUNE FILLE

PAR DECRÉ SOEURS

Photos Rahma

ROBE DE FILLETTE

PAR DECRÉ SOEURS

ROBE DE JEUNE FILLE

PAR DECRÉ SOEURS

23, Rue Boissy-d'Anglas.

PHOTOGRAVURES DE LA MAISON ROULET-ROUSSET


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LA MODE ET LES MODES

MOS GRAVURES

PAGE 3. — TOILETTES créées pour le mariage de Mlle Y... — par BEER. I. — Robe de mariée en satin perlé. II. — Robe de demoiselle d'honneur, en velours et mousseline de soie plissée,

nuance Cyclamen, traverses de ruban d'argent. Chapeau en velours assorti de la Maison LEWIS.

PAGE 8. — CHAPEAUX de la Maison ALPHONSINE.

I. — Chapeau en feutre havane, garni

d'un motif de broderie. II. — " LE CHASSEUR ". — Chapeau en feutre rouille, garni d'une fantaisie Trily.

PAGE 8. — CHAPEAU de LE MONNIER. III. — Chapeau en feutre rose, garni d'une

cocarde en feutre du même ton et de ruban de satin noir.

PAGE 9. — TOILETTES de JEAN PATOU.

I. — " L'HEURE DU THÉ ". — Jaquette en Breitchwantz. Jupe en velours dont le haut est en lamé. II. — " TURQUOISE ". — Robe d'après-midi en velours bleu brodé. III. — " GOLFE JUAN ". — Manteau de sport en Kasha.

PAGE 12. — CHAPEAUX de BÉRENGÈRE.

I. — Toque en velours gris, calotte en

petit-gris. II. — "BEL AMI". — Chapeau en velours marine, boucle en argent.

PAGE 13. — TOILETTES de la Maison LUCILE, de Paris. I. — Robe tailleur d'une seule pièce,

brodée or et bleu. II. — Manteau de ville en velours de soie noir, brodé or et garni de renard bleu. III. — Costume tailleur en reps double face, brodé beige et or. Corsage 3 pièces.

PAGE 14. — ROBE D'APRÈS-MIDI. — DORAT. " RIV1ERA". — Robe en crêpe Georgette sable, volants plissés et zorinos.

PAGE 15. — ROBE D'APRÈS-MIDI. — CHARLOTTE. " KERMESSE ". — Robe en satin noir, broderies or et couleurs ; bordure en crêpe Georgette rouge.

PAGE 18. — CHAPEAUX de MIMOSO.

I. — Toque en panne blonde, garnie d'une cocarde.

II. — Grand béret en velours nègre,

garni de dentelle.

PAGE 18. — CHAPEAU de MARIE CROZET.

Chapeau en panne noire, garni de ruban de moire noire.

PAGE 10. — "RENDEZ-VOUS. —TAILLEUR TROIS PIÈCES D'APRÈSMIDI. — JEAN MAGNIN.

Jaquette en velours noir, garnie de peau noire rebrodée d'or et de Skungs naturel.

Robe en velours noir et Kasha blanc, garnie d'application en peau noire rebrodée d'or.

PAGE 20. — ROBE D'APRÈS-MIDI. — DORA KATORZA.

Robe en satin bronze, broderies hindoues anciennes.

PAGE 21. — TOILETTES de la Maison AMY-LINKER.

I. — Ensemble pour la ville, en drap zibeline noir découpé en damiers et garni de loutre d'Hudson.

II. — "LA BOURBOULE". — Manteau en cachemire écossais, garni d'astrakan.

III. — " TRANSWAL ". — Tailleur en tissu fantaisie damassé, garni de Pahmi.

PAGE 22. — Mlle NAPIERKOWSKA. — CHAPEAUX de CAMILLE ROGER.

I. — Chapeau en velours noir et gros grain noir.

II. — Chapeau en panne noire, garni d'une cocarde en ruban or et fourrure.

PAGE 22. — CHAPEAUX de JANE DUMAS

III. — Canotier en velours noir, garni

d'une fantaisie de plumes de coq blanches.

IV. — Trotteur en velours banane.

PAGE 23. — ROBE D'APRÈS-MIDI. — Société BLANCHE LEBOUVIER (MARIE-LOUISE Dce).

" PIVOLO ". — Robe en crêpe marocain formant tunique, bande brodée or et turquoise ; gilet boutonné turquoise.

PAGE 24. — Miss LILIAN CARLTON, habillée par MONGE. Manteau noir garni d'opossum.

PAGE 25. — TOILETTES de GILBERT. I. — " SUZANNE ". — Robe-Manteau en tissu de laine écossais marron et beige, jupe en lainage uni marron.

II. — "JANINE". — Robe d'aprèsmidi en velours écossais vert et bleu, garnie de croissants en velours jaune.

PAGE 28. —MANTEAU D'APRÈS-MIDI porté par Mme Y. LAURENT. — MAX ROBERT.

Manteau en ottoman végétal garni de singe.

PAGE 30. — ROBES DE JEUNES FILLES et DE FILLETTES. — DECRÉ SOEURS.

I. — Robe en crêpe Georgette blanc et

Valenciennes gaufrée. II. — Robe de fillette en velours imprimé et crêpe Georgette corail. III. — Robe en tissu laine et soie à carreaux, garnie de boutons de nacre.

PAGE 32. — ROBE D'APRÈS-MIDI. — BÉCHOFF. Robe en satin noir, garnie d'ottoman blanc ; broderie de soie tons clairs.

COUVERTURE EN COULEURS

MANTEAU DE VISON, par H. VALENCIENNES.

ROBE D'APRÈS-MIDI, PAR BÉCHOFF

Photo Rahma

A. SOISSONS, DIRECTEUR-GÉRANT

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