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Titre : Annales du Service des antiquités de l'Égypte

Auteur : Egypte. Service des antiquités. Auteur du texte

Auteur : Egypte. Organisation des antiquités. Auteur du texte

Éditeur : Institut français d'archéologie orientale (Le Caire)

Éditeur : Organisation des antiquités égyptiennesOrganisation des antiquités égyptiennes (Le Caire)

Date d'édition : 1914

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344630070

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344630070/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : multilingue

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Description : 1914

Description : 1914 (T14,FASC1).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5725841g

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-69677

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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SERVICE DES ANTIQUITÉS DE L'EGYPTE

..';ÀNNÂLES.

DU SERVICE DES ANTIQUITÉS

DE L'EGYPTE

TOME XIV

(PREMIER FASCICULE)

LE CAIRE

IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANÇAIS D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

M D.CCCC XIV

Le fascicule 3 du tome XIII paraîtra ultérieurement


SOMMAIRE m PREMIER FASCICULE ;

H. À.' Dccjtos. L'arbre ist des anciens Égyptiens...>. i~ ta

G.- LEGRAIN. Au pylône d'Harmhabi'à Karnak (avec 3 planches) i3- 44

AHMED BEY KABAL. Rapport sur lés fouilles exécutées dans la zone comprise

entre Déîrout au nord et Déir-el-Ganadlak, au sud (suite).. . 45- 87 E. MACKAY. Report of the excavations and otber work carried out iu Ibe "

necropolis of Thebes for the Department of Antiquitie<; by

Robert Mond, Esq., of Combe Bank, Sevenoaks, Kent. Eu,.. gland, duriug tbe year beginning on March g'\ 1918 (avec

3^plauches). 88- 96

Publications du Service des Antiquités de l'Egypte.

GUIDE nu VISITEUR AU MUSÉE DU CAIRE, par G. MASPERO",ii>8*, Caire, 3e édition, 1914.

— Prix : P. T. 20 (5 fr.). —Idem en anglais, S" édition, in-8°, Gaii'e, 1910. — 1, Prix : P. TVao (4 sb,). —- Idem en arabe, în-8°, Caire, 1904. ■— Prix : P. T. i3.

CATALOGUE DES MONUMENTS/ET INSCRIPTIONS DE L'EGYPTE, ANTIQUE : Tome I. —De la frontière de Nubie à Kom-Ombos, par J. DE MORGAN*, U. BOIIRIANT, G.LÉGUAIS, G. JiÎQuiEn, A.BàasANTr,in-4°, Vienne, i8g4.-i— Prix: P.T. 200(5a fr.). Tome IL — Kom-Ombos, i™ partie"; mêmes auteurs (Vienne). — Prix: P.T. QOO (02 fr.). Tome III. —Kom-Ombos, a6 partie, trois fascicules. — In-4°, Vienne, 190a, 190a, .1909. — Prix : P.T. 100 (26 |r,.), 771 mill. (20 fr.), 100 (26 fr,). CARTE DE LA,NÉCROPOLE IIEMPHITE ;; Dahcbour, Sakkarah, Abousir, par J. DI: MORGAN.

— In-4°, 12 planches coloi'iées'.^ Caire, 1897. "Prix : P>'T- 771 m'A\. (20 IV.). PLAN DES NÉCROPOLES THÉRAINES, par'É. BARAIZE. — Quatre livraisons. in-f", Caire,

190/i, 1907, )9o8, i9i3. —Prix : P. T. a8 (7 fr.), P. T. ao (5 fr.), P. T. 98

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G. LEGRAIN, G. JIÏQOIER, V; LOREÏ et Dr FODQUET, in-4°, Vienne. — T. 1 (i8g4). —

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. z (a fr,),-— Temple de Médmet-ïïuboti, in-8°, Caire, ,18,97. —. Prix : P. T. 1a (3 fr.).

RECUEIL DES INSCRIPTIONS GRECQUES^auRéTiENNES D'EGYPTE, par G. LEFEBVRE. — ln-4",

Caire,.1907. — Prix : P.T. 200(5a fr.). LIVRE DES PERLES ENFOUIES ET DU MTSTÈRE PRÉCIEUX:, par AHMED BEV K^IIAL. — 2 vol.

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arabe, P.T. 80 (20 fr. 76); traduction française,.P..T. 85 (22 fr.). ANNALES DU SERVICE DES ANTIQUITÉS, t. I à XIII, — In-8°, Caire, 1900-1913. —

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par G. MASPERO et A. BARSANTI (Caire). -—Quatre livraisons, in-4e avec planches.

Caire, igog-1911. — Prix : P. t. i54 (4o fr.), P. T. i48 (38 fr.), P. T. aoo

(5a fr.),' P. T. 77 i/4 ..(90.fr; ji^,. . .-.-■..


ANNALES

DU SERVICE DES ANTIQUITÉS DE L'EGYPTE



SERVICE DES ANTIQUITES DE L'EGYPTE

DU SERTO^ES ANTIQUITÉS

DE L'EGYPTE

TOME XIV

LE CAIRE

IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANÇAIS D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

M DCGCC XIV



ANNALES

DU SERVICE DES ANTIQUITÉS DE L'EGYPTE.

L'ARBRE ASH DES ANCIENS ÉGYPTIENS

PAR

/^FS^NHIPPOLYTE A. DUCROS.

Ainsi que lofait'rtoarmier M. le Professeur G. Beauvisage, dans son élude RechercJws^ùiÇqûdf/iies bois pharaoniques parue en 18ou, les objets en bois trouvés dansTes sépultures égyptiennes n'ont été jusqu'à présent que peu ou pas étudiés par les botanistes.

Cette étude hislologique des bois, qui n'est pas sans présenter des difficultés assez grandes, vu le peu de renseignements qu'elle offre encore de nos jours dans cette détermination, a peu souri aux chercheurs, personne n'osant s'aventurer sur un terrain aussi périlleux.

Sauf quelques rares travaux à ce sujet, qui n'ont pas été sans porter leurs fruits pour les études égyptologiques, les seules notions que l'on possède sur les bois utilisés dans l'antique Egypte sont celles qui ont été tirées des textes hiéroglyphiques et sont dues aux travaux des philologues. A part quelques archéologues qui ont pu publier des vocabulaires ou des dictionnaires botaniques, M. V. Loret est peut-être le premier et le seul qui ait eu l'heureuse idée d'étudier la question, de l'approfondir, de réunir en un volume tous les spécimens découverts dans les tombes égyptiennes jusqu'à ces dernières années, et de vouloir reconstituer la flore pharaonique.

Cet auteur a essayé, en effet, d'identifier le nom des plantes, soit par des recherches philologiques, soit par des écrits d'auteurs anciens, soit par

Annales du Service, 19îi. 1


[2] - 2 -

comparaison de leurs propriétés tirées des traités égyptiens de médecine ou de ceux indiqués pour les mêmes plantes par les médecins grecs ou latins. Un grand pas était ainsi fait vers la détermination et la reconnaissance de la flore égyptienne antique, incomplet peut-être, mais du moins réel, car, après cette identification purement approximative, une autre s'imposait, celle-là rigoureusement exacte et scientifique : la détermination histologique de ces mêmes spécimens. Cette entreprise, quelque ardue et peut-être un peu hasardée qu'elle puisse paraître pour un pharmacien, je me suis décidé, non sans avoir longtemps hésité à le faire, à la tenter aujourd'hui.

Et tout d'abord, les textes hiéroglyphiques qui traitent des végétaux sont-ils, comme on pourrait le croire, rigoureusement précis dans leur détermination, et n'y a-t-il pas lieu de supposer que, peut-être, parfois mal renseignés, les anciens historiens ont pu transmettre pour certaines plantes un nom qui leur était impropre? Point n'est besoin, en effet, de remonter bien haut dans l'antiquité pour reconnaître qu'une telle transmission de noms a amené à maintes reprises plus d'une erreur, et pour ne citer que celles le plus communément employées par le vulgaire, encore de nos jours, dans celte Egypte qui nous occupe, je ne rappellerai que le Sant, Acacia arabica var. nilolica (Mimosée), qui désigne en même temps le Pinus Auslralis ou Pitchpin (Conifère) — le Filfil essuid, fruit du Piper nigrum (Pipéracée), qui désigne encore celui du Schinus lerebenthifolius (Térébinthacée) — le Chokran, Conium niaculatum (Ombellifère), que l'on emploie encore à tort pour indiquer l'Hyoscyamus niger (Solanacée), etc.

Et un exemple encore plus frappant parmi tous est celui fourni par les Hahb cl Moulouk «graines des rois», ainsi appelées peut-être à cause de leurs propriétés fortement purgatives qui les mettaient au premier rang des drastiques, et qui ne sont autres que les Habb el Molouk «graines des Moluques» ou baies du Crolon ïiglium originaire des îles Moluques. Evidemment entre Moulouk (J_>Uî i^^) et Molouk (ciJpJt! (_*-=-) la différence de prononciation était si minime que ces deux mots furent confondus et le premier seul fut conservé et transmis de génération en génération jusqu'à nos jours.

Nous voyons par là que, quelque insignifiante que paraisse cette confusion, il est très difficile de vouloir baser l'établissement d'une flore sur de simples recherches philologiques ou sur des écrits.


- 3 - [3]

Les seuls Conifères dont le nom ait été mentionné dans les textes ou qui aient été découverts dans les tombes sont, d'après M. Loretil] : le Juniperus Phoenicea — le Pinus Gedrus — le Pinus Pinea et le Pinus Halepensis.

Certainement, bien d'autres végétaux de cette famille étaient connus par les anciens Egyptiens et employés par eux dont le nom ne nous est pas parvenu ou dont le nom, transmis d'une façon erronée, a été attribué à d'autres végétaux, car il n'est pas possible de croire que cette famille des Conifères, qui s'est fait remarquer et rechercher pour ses bois imputrescibles, ses résines et oléo-résines, n'ait pas été plus connue qu'elle ne l'est à l'heure actuelle. On est donc amené à croire que les noms donnés en général aux végétaux ne s'appliquaient pas strictement à un seul individu mais à plusieurs en même temps du même genre.

Connaissant le Pinus Pinea et le Pinus Halepensis ou le Juniperus Phoenicea, il semble impossible que les Anciens n'aient pas connu le Pinus marilima ou les Juniperus Oxycedrus et Sabina que l'on rencontre dans les mêmes régions, ainsi que les Cupressus et les Taxus. S'il n'en était pas ainsi comment pourrait-on en effet expliquer l'existence de ces cercueils en bois d'If {Taxus haccaia) qui ont été déterminés d'une façon si rigoureuse par M. Beauvisage, non pas une, mais plusieurs fois et sur tout un lot de bois différents? Le nom du Taxus baccala n'a été relevé ni men*- tionné nulle part jusqu'ici dans les textes, et pourtant on ne peut pas nier à l'heure actuelle qu'il ait été connu puisqu'il a été employé.

Je reprendrai d'ailleurs sous peu ce sujet intéressant lorsque j'aurai achevé de réunir tous les résultats que j'ai obtenus dans les diverses analyses microscopiques auxquelles je me suis livré ces dernières années. Qu'il me suffise de dire aujourd'hui que l'If n'a pas pu être méconnu des anciens Egyptiens puisqu'il a été employé par eux, témoin les cercueils analysés, et que son nom seul nous est inconnu, attribué qu'il a pu l'être à un autre arbre.

M. V. Loret a vu dans l'arbre mentionné dans les textes anciens sous le nom àeAsh, non pas un Conifère, mais une Légumineuse, l'Acacia Seyal, que l'on rencontre beaucoup en Thébaïde, et le seul argument important pour lui qu'il oppose à tous ceux qui ont voulu voir dans cet arbre un Conifère ou une espèce de Conifère, est que le nom Ash est déterminé par

(I) V. LORET, La flore pharaonique, 1892, p. 4i.


[4] -4une

-4une \, et que la gousse détermine une Légumineuse et non un Conifère. D'autre part, paraît-il, cet «Acacia Seyal fournissait une essence souvent citée dans les inscriptions et qui n'était autre probablement qu'une dilution de gomme dans l'eau».

J'aurais été de l'avis du savant philologue s'il n'y avait pas une objection. L'Acacia Seyal, qui appartient aux Légumineuses-Mimosées, ne fournit pas d'essence, et les seuls produits qu'il donne sont : une gomme rouge de qualité inférieure, peu estimée, et du tannin. Or, une essence,.représentant chimiquement des mélanges en proportion variable de Carbures d'hydrogène qui répondent le plus souvent à la formule C 10 H 16 et de produits ternaires oxygénés qui diffèrent avec les e'ssences, ne peut nullement être, comme le pense M. Loret, une dilution de gomme dans l'eau, la formule générale des gommes étant (C°H10O5)n et la gomme de l'acacia étant surtout composée d'arabine ou acide arabique combiné à la chaux et à la magnésie, de sucre, de tannin, de matières colorantes, d'une enzyme amyolitique et d'une oxydase. D'autre part, si les essences se forment dans certaines cellules, dans des poches, ou sont sécrétées par certains canaux, la gomme, elle, est produite par la modification des membranes cellulaires qui est attribuée à une bactérie, le Baclerium Acacia; c'est un produit résultant d'un état morbide delà plante, d'où encore une différence assez sensible entre ces deux produits.

Cette question traitée, M. Loret nous dit que le nom Ash se trouve dès les premières dynasties sur les monuments, qu'il est mentionné dans les textes les plus anciens qui datent d'une époque où les Egyptiens ignoraient même l'existence de la Syrie, et qu'enfin tous ceux qui ont voulu parler et discuter sur son nom n'ont négligé qu'un seul point très important, c'est que le nom Ash est déterminé par une gousse. N'étant pas, je l'ai dit, archéologue, mais modeste pharmacien, je ne discuterai pas sur l'ancienneté des textes auxquels fait allusion M. Loret, mais simplement sur la figuration du nom Ash dans les textes, et, comme la preuve la-meilleure et la plus irréfutable de ce que l'on avance est de s'en.rapporter aux exemples fournis par les monuments, les textes, et par les auteurs ou les savants dont la compétence ne peut être mise en doute, j'ai recueilli et réuni en un tableau aussi précis et aussi succinct que possible les diverses façons dont le mot Ash a été déterminé.


-5- [5]

Ces délerminalifs, numérotés de 1 à 8, sont :

Fig. î. BODGE, Egyptian Reading Book. — The Taie of llie two brolhers. — The

Annals of Ramses III. Fig. 2. W. SPIEGELBERG, Recueil de travaux, t. XX. Die Bauinschrifl Amenophis III aufi der Flinders Pétrie Stèle. )

Karnak. — Temple de Ramses III. — Inscription gravée sur le mur extérieur

ouest, discours de Maout. Caire. ■— Musée : Stèle n° 56o. Grande stèle de Toutankhamanou. Fig. 3. S. LEVI, Vocabolario geroglifico copto ebraico.

Fig. 4. U. BOUBIANT, Recueil de travaux, t. XII. Une stèle du tombeau d'Anna. Fig. 5. S. LEVI, Vocabolario geroglifico copto ebraico, Rit. 45.70. Fig. G. H. BRUGSCH, Zeitschrifl, 1875. Eine neue Bauurkunde des Teinpels von Edfu. Fig. 7. G. HAGEJIANS, Lexique français hiéroglyphique.

S. LEVI, Vocabolario geroglifico copto ebraico. Fig. 8. BDBGE, Egyptian Reading Book. — The Annals of Ramses III.

Ces quelques exemples que je viens de citer me semblent, je crois, suffisants pour démontrer que la gousse, comme semble vouloir le dire M. Loret, n'a pas été le seul déterminalif qui ait été appliqué à l'arbre Ash et qu'elle n'est qu'une dégénérescence graphique du déterminalif primitif.

Reste à savoir si les textes qui étaient fournis en écriture cursive ou hiératique et transcrits ensuite en hiéroglyphes, comme de nos jours les textes sont imprimés en caractères différents des caractères manuscrits, ne comprenaient pas pour la gousse et le bois en grume des signes qui pouvaient prêter à confusion.

Partout dans le Papyrus d'Orhiney, qui m'a servi de guide dans mon identification et de base dans ma discussion'1', le texte hiératique porte nettement tracé comme déterminatif de l'arbre Ash le signe %, arbre, qu'il me semble bien difficile de confondre avec la gousse ^.

II paraît donc, par cela même, que l'on pourrait affirmer sans crainte que la représentation de la gousse qui accompagne le mot Ash est une erreur de transcription du copiste et nullement le déterminatif supposé.

III D'REINISCH, Aegyptischc Chreslomalhie, Wien, 1875.


[6] - 6 -

N'est-il pas plus rationnel et plus exact de vouloir, avant toute choses considérer le déterminatif hiératique primordial du texte original que de baser la discussion sur le signe hiéroglyphique qu'un scribe inaltenlif a pu mal traduire et transcrire à sa place?

Si l'on accepte l'impeccabilité des traducteurs ou copistes égyptiens, que pourrait-on penser du texte de la stèle n° 56o du Musée du Caire que M. G. Legrain a trouvée à Rarnak et publiée dans le Recueil de tràvaux^l Dans ce texte le mot Ash est accompagné du déterminatif ^,, c'est-à-dire un os entouré de chair, immédiatement suivi du déterminatif J^., qui indique le bois. Faudrait-il voir dans ce cas, dans ï'Ash une partie du corps humain ou d'un animal, en même temps qu'une planté ou un végétal? Cela est évidemment impossible, et pourtant le signe ^ est certain.

Nous trouvons donc ici une preuve flagrante de faule due non pas au graveur, qui n'avait qu'à suivre le texte donné, mais au copiste qui a écrit ou transcrit ce texte et qui l'a fourni au graveur.

Peut-on donc accepter comme argument définitif sérieux la gousse \ que M. Loret a crii devoir imposer comme base de l'identification botanique de Y Ash? Je ne le crois pas, d'autant plus que le texte hiératique du Papyrus d'Orhiney est catégorique à ce sujet, et cela à chaque fois que le mot Ash se présente.

Moins absolu que M. Loret je pencherais à croire que la gousse \ qui nous occupe aujourd'hui ne dériverait que de l'altération du signe ►«-., lequel, mal copié, aurait donné successivement les formes 5, 6 et 7.

Celte altération dans la transcription de ce signe ►—■ est d'autant plus plausible que, à part ce signe lui-même, les trois autres : 5, 6 et 7, se retrouvent, dans les textes rapportés par les auteurs cités et dans les inscriptions, tracés et inclinés dans le même sens et composés de trois renflements ou anneaux qui, d'abord inégaux, finissent par devenir égaux,en s'agrémentant au signe 7, de part et d'autre de ce signe, d'un petit appendice qui lui donne l'aspect et la forme de la gousse.

Il est donc plus que probable que, dans sa hâte d'écrire, le copiste a,

(I) G. LEGRAIN, La grande stèle de Toulankhamanon à Karnale, dans le Recueil de Iravaux, ï. XXIX, p. 162.


- 7 - [7]

pour figurer le signe «—<, arrondi les deux parties extrêmes, ce qui a donné lieu au signe 5 ; plus tard un nouveau scribe ayant voulu, pour aller plus vile dans sa tâche, tracer le signe d'un seul coup de plume, on a eu le signe 6, et, enfin, en égalisant les anneaux et en y ajoutant les petits appendices, on a eu le signe 7, d'où la gousse.

Dans ce cas, le signe où l'on a voulu voir la gousse ne serait autre que l'altération du signe ►—- qui indique le bois en grume, celui que l'on voit à Deir el Bahari déterminé par l'inscription ^1^* qui accompagne une figure représentant un monceau de troncs d'arbres couchés et empilés les uns sur les autres(1'.

A soutenir encore l'existence de la gousse, il me semble qu'on devrait alors voir en elle, non pas le déterminatif Ugumineuse mais le qualificatif douceur, et cela non pas à cause de la saveur de son bois (2), qui est amère comme c'est le cas dans l'If, mais à cause de la qualité que peut présenter ce bois de se laisser bien travailler et façonner, qualité qui, de nos jours encore, fait rechercher el utiliser cet arbre par les tourneurs, sculpteurs et luthiers.

Si maintenant, parmi les familles botaniques, nous cherchons quelle est celle qui a, de tout temps, été la plus utile à l'homme, la plus recherchée par lui pour ses grands et beaux arbres, son bois incorruptible et en même temps pour sa résine ou son huile essentielle, nous n'en trouvons qu'une qui mérite d'attirer notre atlention, celle des Conifères. D'autre part, parmi les diverses espèces qui constituent celle famille, les Taxoïnées semblent pouvoir répondre assez exactement à la description de Y Ash faite dans le texte hiéroglyphique du Papyrus d'Orbiney.

Le texte que j'ai suivi pas à pas est celui du Conte des deux frères, qui est traduit dans les Contes populaires de l'Egypte ancienne.

M. G. Maspero, que je cite textuellement, écrit : «J'arracherai mon coeur par magie afin de le placer sur le sommet de la fleur de l'Acacia; et lorsqu'on coupera l'Acacia et que mon coeur sera tombé à terre, tu viendras le

( 1) The Temple of Deir el Bahari, — Egypt Exploration Fund, —by E. Naville, Part III. Middle Colonnade, Southern Wall, Plate LXXVUI.

(S) Les fruits de l'If qui portent le nom

de morviaux, rouges et visqueux, renferment une amande qui, lorsqu'elle est fraîche, a le goût agréable du pignon et de la noisette. Les feuilles et les jeunes rameaux passent pour de dangereux narcotiques.


[8] -8- .;î,

chercher. Quand lu passerais sept années à le chercher, ne le rebule pas, mais, une fois que tu l'auras trouvé, mets-le dans un vase d'eau fraîche;

certes je vivrai de nouveau, je rendrai le mal qu'on m'aura fait»

Et plus loin, lorsque sur l'ordre de Pharaon, l'acacia fut coupé et que Anoupou alla chercher le coeur de son frère cadet sous l'acacia «tandis qu'il revenait le soir, el qu'il regardait autour de lui pour chercher de nouveau, il trouva une graine, il revint avec elle, et voici, celait le coeur de son frère cadet».

D'après la note qui accompagne le mot acacia, le savant auteur a traduit Ash par acacia, qui pendant longtemps a été traduit par cèdre, ainsi qu'on le trouve dans la traduction de Budge(1', Plus récemment Spiegelberg a proposé le sens de Cyprès'2'.

Si nous rapprochons maintenant de cette description, qui me paraît caractéristique, celle des fleurs (femelles) et du fruit de l'Acacia, du Pin, du Cyprès et de l'If, il me semble qu'il ne peut y avoir de doute; ce dernier arbre est bien celui dont il est question dans le Conte des deux frères.

Acacia Seyal. — Suivant R. Muschler(3', les fleurs sont réunies en capitules globuleux; le calice est à sépales déniés, courts, obtus; la corolle est régulière, à pétales deux fois plus longs que le calice, égaux et soudés aux trois , quarts de leur longueur au plus; les étamines sont libres mais toujours 1res nombreuses. Le fruit est une gousse falsiforme rétrécie entre les graines.

Pinus Pinea. — Suivant L. Courchet'4', les fleurs femelles qu'on appelle cônes sont solitaires ou associées deux ou plusieurs à l'extrémité des rameaux. Ces cônes sont placés à l'aisselle d'une écaille; ils sont formés d'un axe allongé portant, disposées en spire, de nombreuses bractées, à l'aisselle de chacune desquelles s'insère une écaille cunéiforme, élargie épaissie vers son extrémité, portant sur sa face supérieure deux ovules orthotropes mais renversés. Ce cône se transforme en un fruit nommé pomme de pin.

Cupressus Sempervirens.—-D'après le même auteur, les cônes sont

(I> BUDGE, Egyptian Reading BooJe. The Taie of the two brolhers.

(S) SPIEGELBERG, Die Bauinschrifl Amenophis III auf der Flinders Pétrie Stèle,

dans le Recueil de travaux, t. XX.

( 3) R. MUSCHLER, A manual Flora of Egypt.

( 4) L. GOURCBET, Traité de Botanique.


- 9 - [9]

formés par un axe sur lequel s'insèrent en disposition décussée trois à quatre séries d'écaillés membraneuses d'abord, devenant plus tard ligneuses et peltées. Ce cône se transforme en une sorte de fruit nommé souvent galbule ou improprement noix de Cyprès.

Taxus baccala. — Les fleurs femelles sont isolées au lieu d'être réunies en inflorescences coniques comme chez les autres conifères; elles sont portées à l'extrémité d'un petit rameau axillaire qui porte un certain nombre de bractées décussées et se termine par un ovule orthotrope el dressé. Après la fécondation il se forme autour de la jeune graine un bourrelet basilaire charnu qui l'enveloppe en s'accroissant peu à peu. Vert tout d'abord, cet arille forme définitivement autour de la graine mûre, ovoïde et osseuse, une cupule profonde d'un rouge cerise vif. C'est la réunion de cette cupule et de la graine que l'on appelle improprement le fruit de l'If.

De toutes ces fleurs aux teintes peu voyantes, l'arille de l'If, dont la forme de coupe gracieuse aux brillantes couleurs frappe l'oeil de loin, a pu seul attirer l'attention des anciens.

Jusqu'aujourd'hui les égyptologues s'étaient, pour la plupart, ralliés à l'opinion d'une seule personne, M. Loret, dont les travaux en matière botanique font foi chez les archéologues et philologues qui s'occupent de l'antique Egypte. Quelques critiques ont bien essayé, il est vrai, de faire valoir leurs objections et de corriger l'erreur probablement commise, mais leurs études n'ont pas été, paraît-il, prises en sérieuse considération puisqu'on n'en a pas moins continué à traduire Ash par Acacia.

L'étude que le hasard m'a permis d'entreprendre me permet de dire que je ne suis pas de l'avis de M. Loret, qui identifie l'arbre Ash avec l'Acacia Seyal; cette raison est la seule, d'ailleurs, qui m'a porté à écrire ces lignes dans lesquelles l'éminent philologue voudra bien ne trouver qu'un exposé des raisons qui me poussent à n'être pas de son opinion et rien de plus.

Reprenons, au point de vue botanique, l'examen de la forme des fleurs de l'Acacia Seyal sur lesquelles Bataou dépose son coeur. La traduction qui me guide, donnée par M. Maspero, est impeccable. «J'arracherai mon coeur par magie afin de le placer sur le sommet de la fleur de l'acacia, et lorsqu'on coupera l'acacia et que mon coeur sera tombé à terre, lu viendras le chercher. »

L'Acacia Seyal se rencontre aux Oasis ainsi que dans les régions des déserts libyque et arabique méridional. 11 se dislingue par ses longues el


[10] — 10 —

nombreuses épines qui sont les unes effilées en aiguilles dans toute leur longueur, les autres effilées aussi mais renflées à leur base où elles s'accolent deux par deux. Les fleurs, on l'a vu, sont groupées en nombre considérable, en formant un capitule globuleux cylindrique et pédoncule, et ses fruits, des gousses linéaires un peu comprimées, falsiformes, longues de sept à huit centimètres, renferment-six à dix semences.

Où, en quel endroit (du sommet), et sur quoi Bataou pouvait-il poser son coeur, qui, d'après la formule hiéroglyphique, était de cette forme ■§■? Rien dans la fleur de l'acacia, épanouie ou modifiée par la fécondation pour constituer le fruit, ne se rapproche de cette description.

La fleur se fane, la graine tombe et Bataou dit à son frère : «Quand tu passerais sept années à le chercher ne te rebute pas 55.

Suivant pas à pas la transformation de la fleur de l'Acacia en fruit qui porte les graines, nous voyons que lorsque la fleur se fane et tombe, il n'existe pas encore de fruit et, partant, pas de graines; le gynécée resté seul donne par son évolution, après fécondation, une gousse qui, à son tour, se développe, produit les graines et, une fois la maturité atteinte, s'ouvre en deux valves pour permettre à ces dernières, au nombre de six à dix, de tomber sur le sol.

Comment reconnaître parmi toutes ces graines le coeur de Bataou qui a été placé sur le sommet de la fleur?

Et pour qu'il soit si difficile de trouver ce coeur, faut-il encore que celle graine soit une et seule, et que, de plus, elle soit si bien cachée à la vue qu'il soit malaisé de l'apercevoir tout d'abord. En est-il ainsi pour la graine de l'acacia? Non, certes, puisque ce n'est pas une, mais six à dix graines que renferme le fruit, que ces graines sont enfermées dans la gousse pendant tout le temps que met celle-ci à se développer, et qu'elles ne tombent à terre que lorsque, mûri, le fruit s'ouvre de lui-même.

Pourquoi vouloir rencontrer dans une plante quelconque une adaptation qui ne s'y trouve point? Pourquoi vouloir loger un coeur dans une gousse brune au milieu d'autres graines pareilles, brunes aussi, qui ne ressem? blent en rien au coeur rouge que les Egyptiens taillaient le plus souvent dans la cornaline? Il nous faut donc chercher une autre fleur, trouver une graine protégée en partie par une cupule qui puisse ressembler de plus près au coeur tel que le représentaient les Egyptiens, •§-.


— 11 — [11]

Si l'on se reporte aux éludes micrographiques du Dr Beauvisage, on voit que parmi les bois de sarcophages qui ont été étudiés et analysés par le savant professeur, l'If, tout comme le Cyprès et le Cèdre qui ne poussaient pourtant pas en Egypte, a été employé par les Egyptiens à faire les grands et beaux cercueils tels que celui de ^Pf._,, Our-snefer, du Musée du Caire et, probablement encore, tous ceux de l'Ancien et du Moyen Empire dont le grain, l'aspect el la couleur sont en tout semblables.

Les particularités de la fleur el de la graine de cet arbre présentent avec la description donnée dans le texte du Conle des deux frères une ressemblance tellement saisissante qu'il m'a paru impossible qu'il s'agisse ici d'un autre arbre que l'If. De quelque façon que l'on regarde sa fleur (chaton femelle), on retrouve toujours la forme du coeur; dressée, l'ovule, qui est de forme olivaire et qu'enveloppent un certain nombre de bractées décussées, termine la fleur au sommet; renversée et dépouillée de ses bractées qui disparaissent d'ailleurs plus tard, sauf les deux dernières, nous trouvons encore une autre forme du coeur égyptien JÎI. Avant que la fleur ne se fane, les écailles tombent et, autour de l'ovule devenue graine qui demeure, l'arille se forme, s'accroît et produit une cupule profonde, charnue, d'abord verte puis rouge vif, dans laquelle apparaît la graine de couleur brun violacé. Ici encore la cupule a la forme d'un coeur tronqué. Et «lorsqu'on coupera l'arbre» ou lorsque le fruit sera arrivé à maturité complète, tandis que l'arille se plissera pour ensuite se dessécher sur sa tige, la graine se détachera pour tomber à terre et germer de nouveau, grâce à l'humidité.

A mon avis, cette description se rapproche bien plus du texte hiéroglyphique que celle de l'acacia, et le coeur de Bataou qui était placé au sommet de la fleur de Y Ash se retrouve bien à cette place dans la fleur de l'If; il se dérobe aux yeux, caché qu'il est par la cupule aux couleurs voyantes, mais qu'on se donne un peu de peine et on l'aperçoit aussitôt. Enfin, ce n'est que lorsque l'arille perd sa couleur, se ride, se racornit, se dessèche et tombe que ce coeur se détache, lui aussi, pour tomber à terre et fructifier de nouveau s'il trouve suffisamment d'humidité pour lui redonner la vie.

Si donc on s'en rapporte strictement à ces descriptions, Y Ash ne serait plus Y Acacia Seyal mais bien le Taxus baccala, l'If, dont la fleur et la graine au point de vue botanique coïncident d'une façon si frappante.


[12] — 12 —

D'ailleurs Y Ash a servi non seulement à faire des cercueils mais encore des barques sacrées qui mesuraient parfois plus de cinquante mètres de long. L'acacia était un arbre assez commun en Haute-Egypte; il me semble donc que les Egyptiens qui tenaient tant à honneur de n'employer que des bois ou des matériaux très rares pour tout ce qui devait servir à leur culte, orner le temple d'Amon, ou qui devait être présenté en offrande au Grand dieu, ne pouvaient employer à la confection de leurs barques sacrées de l'Acacia mais bien un arbre rare comme l'If el le Cèdre, qu'ils faisaient venir du Liban ou du moins du Levant, ainsi que nous l'apprend la déesse Maout dans son discours gravé sur le mur extérieur ouest du Temple de RamsèsIHàK.arnak:M\«§/Jw*l ~ ^^^V~? J «Tu m'as charpenté une grande barque sur le fleuve en ash vrai du pays des Echelles».

Enfin par Ash ne voulait-on indiquer qu'une seule espèce d'arbre? Je ne le crois pas, el le texte même de Karnak que je viens de citer semble en être la preuve. Ce seul mot, vrai, indique clairement qu'il y avait un bois Ash connu, bien déterminé, et un ou plusieurs autres d'origine ou de provenance inconnue à qui l'on avait aussi donné le nom de Ash, de même que de nos jours on trouve encore pour certains végétaux le nom de ce végétal accompagné du terme faux, comme par exemple :

L'Acore, Acorus Calamus (Aroïdées) et le faux Acore ou glaïeul des Marais, Iris lutea (Iridées) — le Buis, Buxus sempervirens (Euphorbiacées) et le faux Buis ou Fragon épineux, Ruscus Aculealus (Asparaginées) —- le Diclame, Dictamus Albus (Rulacées) et ïefaux Dîclame ou Marruba blanc, Marrubium vulgare (Labiées) — le Safran, Crocus sativus (Iridacées) et lefaux Safran ou Carthame, Carlhamus tinctorius (Composées), etc.

Dans ce cas Y Ash vrai serait déterminé par J, % J, % | *—, et ^, et

Y Ash faux aurait pour déterminatif \, ce que je ne puis arriver à croire.

Contrairement donc à ce qui a été avancé jusqu'ici, je pense qu'avec les documents que j'apporte à la discussion que je reprends à mon tour sur l'origine de l'arbre Ash, on verra dans cet arbre non plus une légumineuse,,

Y Acacia Seyal, mais un conifère, le Taxus baccala.

II. A. DOCBOS.


AU

PYLÔNE D'HARMHABI À KARNAK (XE PYLÔNE)

PAR

M. GEORGES LEGRAIN.

I

Une photographie de Beato, prise en 188/1 et publiée par M. Maspero dans son Histoire ancienne des peuples de l'Orient classique (t. II, p. 3/i5), montre dans quel état de ruine et d'abandon se trouvait le Xe pylône de Karnak, ou grand pylône d'Harmhabi, à cette époque.

Depuis dix-neuf ans que je suis à Karnak je n'ai jamais pu travailler longuement en cet endroit. Je n'y ai fait que quelques consolidations et dégagé le colosse situé devant le montant ouest de la face nord de cette porte.

La direction nouvelle imprimée aux travaux de Karnak par M. Maspero fit entreprendre, en mars 1913, le dégagement de la voie triomphale qui mène du temple de Maout à celui d'Amon et le dégagement et la consolidation du pylône sud d'Harmhabi.

Les môles de ce pylône sont bâtis de blocs de grès provenant pour la plupart du temple d'Atonou érigé à Karnak par Khouniatonou Amenophis IV. Leur construction appartient donc à un des successeurs du roi hérétique, soit Toutankhamon, soit Aï, soit Harmhabi qui, on le sait, usurpa la plupart des monuments de ses prédécesseurs immédiats.

La porte centrale du Xe pylône, située entre les deux môles latéraux, est composée de beaux et grands blocs de granit rose, ajustés et superposés avec autant de science que de hardiesse.

Les magnifiques bas-reliefs qui couvrent ses parois sont assurément d'Harmhabi, car ses cartouches sont nets et ne surchargent pas ceux d'un prédécesseur quelconque.


[2] — 14 —

Il résulte de ces faits certains que peu de monuments sont aussi bien datés que celui-ci. 11 peut être justement attribué aux successeurs de

Dans l'intérieur de la porte de granit, sur les soubassements, Ramses IH a gravé son protocole royal. On lit en dessous : ^"3^1^^^ J

On ne voit nulle trace de cette restauration de Psamétik dont, d'ailleurs,

Khounialonou quant à la construction et à Harmhabi pour la décoration.

Les statues et colosses qui sont placés devant les faces sud et nord du Xe pylône ne sont pas tous de même époque.

Devant le montant est de la face sud du pylône se dressait sur deux énormes socles superposés la statue d'Amenophis III, haute de dix-huit mètres, taillée dans un bloc de grès siliceux rouge : oeuvre colossale à laquelle seules les statues de Memnon, du Ramesseum et de Mitraïneh peuvent être comparées.

Une statue semblable et de mêmes dimensions que celle d'Amenophis III se dressait jadis devant le montant ouest. Il n'en reste qu'un fragment de pied et un socle de grès siliceux rouge porlant les cartouches d'Harmhabi.

Le déblaiement de la porte mil au jour, devant les montants de granit de la face sud, deux massifs construits en blocs de grès de petit appareil destinés à former, devant la baie du Xe pylône, les montants d'une porte de plus petites dimensions.

Le texte ci-contre, en trois colonnes, date cette construction du règne de Padoubaslit dont j'ai signalé déjà tant de monuments à Karnak.

Je reviendrai sur ce texte, plus loin, dans une noie annexe.


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le nom est gravé dans un cartouche où le nom de l'auteur du texte primitif a été soigneusement enlevé.

La porte franchie, on trouve devant les montants ouest et est de la face nord de la porte deux colosses mutilés, en calcaire dur.et compact, représentant un Pharaon debout, marchant. Sa femme, dont la tête n'atteint qu'à la hauteur du genou du souverain, marche à sa gauche, coiffée des hautes plumes el gracieusement drapée dans la grande robe de cérémonie. Les textes la nomment la grande épouse royale du maître des deux mondes, Nofrilari-mirit-en-Maout, vivante. C'est le nom de la femme de Ramses II et nous pouvons penser ainsi que le colosse représente ce souverain.

E. de Rougé n'était pas de cette opinion( 1) :

«Les colosses en calcaire blanc qui sont encore debout devant ce pylône portent le nom de Ramses II; mais, en les examinant de près, nous oserons affirmer quïl y a encore là une nouvelle usurpation de ce prince, car le cartouche n'est pas de la même main que le reste des ornements qui l'entourent. La conjecture la plus probable les attribuerait au roi Horus; mais il ne reste absolument rien de sa légende. » ( 2'

J'ai dit. plus haut que le colosse de l'ouest avait été dégagé voici une dizaine d'années. Celui de Test ne le fut qu'en octobre 1913.11 était enfoui jusqu'aux hanches dans les éboulis, et de gros blocs du pylône écroulé l'entouraient. L'image de la reine était absolument invisible. Peu à peu, les hautes plumes de sa coiffure apparurent, puis son doux visage mutilé, puis ses formes gracieuses et parfaites.

On arriva enfin au socle, tout entouré de noms de peuples vaincus.

Le 25 octobre, on reconnut dans la terre le haut d'une tête de grande statue en granit noir, située tout près du montant est de la porte de granit rose et tout contre le socle du colosse. Cette statue fut dégagée rapidement; c'était la belle image d'un scribe accroupi, sur l'épaule et le

( 1) Élude dss Monuments du Massif de Karnak, dans les Mélanges d'archéologie, p. 45.

( 2) Mariette (Karnak, pi. 2 ) leur donne la couleur conventionnelle des monuments de Ramses II, et dans le texte,

p. 16, n. 3, écrit : «Les notes prises en présence des quatre pylônes ont été égarées, et je ne puis fournir que des renseignements incomplets sur cette intéressante partie de Karnak. J'espère avoir l'occasion d'y revenir bientôt. »


[4] — 16 —

pectoral droit duquel étaient gravés les cartouches d'Amenophis III. Les textes gravés sur le papyrus que le scribe tient déroulé devant lui et ceux du socle m'apprirent qu'il s'agissait du célèbre Aménothès fils de Hapi.

La suite de la fouille amena, quelques instants après, la découverte d'une autre statue du même personnage, exactement, semblable à la première. Elle avait été décapitée par la chute d'un bloc du pylône. La tête fut retrouvée à quelques mètres à l'ouest. Le sommet du crâne a été endommagé quelque peu par le choc. La statue elle-même s'était inclinée vers le nord.

Tout contre la seconde statue on en découvrit une troisième, puis une quatrième contre la troisième. Ces deux statues étaient semblables l'une à l'autre. Elles représentaient un homme accroupi en tailleur, tenant son écritoire de la main gauche et écrivant de la droite sur un papyrus déroulé devant lui. L'homme porte le costume des comtes-gouverneurs de Thèbes, grande robe feutrée sans plis, gonflée en avant, ornée d'une fine dentelle à sa partie supérieure, et soutenue par les bretelles de l'insigne shenpou. L'extrémité de ces bretelles passe dans l'anneau du sceau royal que: le comte-gouverneur porte derrière le cou, sous la perruque, comme les chambellans portent une clef d'or attachée au haut des basques de leur habit.

Ces deux statues, un peu plus petites que les premières, étaient situées à un niveau légèrement inférieur à celui de la première statue d'Aménothès fils de Hapi.

Je crois que toutes quatre furent placées au même niveau, et que la situation actuelle des deux dernières provient, comme la décapitation de la seconde, de la chute des lourds blocs du pylône.

Dans ce cas, cette chute se serait produite à l'époque où le sol de Karnak est envahi par les infiltrations, c'est-à-dire en octobre. Un choc seul peut produire un semblable enfoncement dans le sol. Un poids considérable ne conduit pas à un enfoncement lent : dans ce cas, ce phénomène serait général pour le massif de Karnak.

La décapitation de la seconde statue et le fait que la tête a été retrouvée presque au niveau du sol antique montrent que la chute des blocs et l'écroulement du Xe pylône ne sont pas de date récente.

Ces statues ont été évidemment retrouvées à leur place antique où elles avaient été déposées de longs siècles avant l'écroulement du pylône.


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Une observation mérite d'être faite : les quatre statues portent toutes à la même place, au milieu du papyrus déroulé, des traces de frottement qui ont fait disparaître une partie du texte hiéroglyphique gravé assez profondément.

Le même fait s'observe sur le plat du socle du colosse entre la seconde et la troisième statue et en bien des endroits de Karnak et des monuments pharaoniques.

J'attribue ces usures à la coutume qu'ont encore les Orientaux de passer leur main sur les objets qu'ils vénèrent, icône, statue, mur, habits portés par un prêtre ou cheikh. L'objet est frotté ou lissé par le fidèle. Quand celui-ci est chrétien, il fait ensuite le signe de la croix. Aujourd'hui, les musulmans de Louqsor lissent l'étoffe qui couvre la tombe d'Abou'l Haggag puis se baisent les doigts qui ont touché cette étoffe.

Pour le Mégasgiche, le cheikh guérisseur de Louqsor, après avoir louché l'étoffe qui recouvre son tombeau, on se passe la main sur les yeux, la bouche, les seins et le bas-ventre, el cet acte précède la guérison du malade.

Les formules qui couvrent les statues jadis déposées dans le temple d'Amon et retrouvées dans la cachette de Karnak rappellent sans cesse aux visiteurs qu'ils doivent prononcer le proscynème, tendre les mains, donner des fleurs et faire des libations devant ces images. On verra, par l'étude des quatre nouvelles statues, que celles-ci étaient placées au meilleur endroit, à la principale porte du temple, celle par laquelle passaient les grandes processions et les nombreux fidèles, pour recevoir les prières des passants.

Ces statues seront étudiées l'une après l'autre.

II

STATUE DE |jHj!, FILS DE HAPI. — Granit noir. — Haut. 1 ni. 3o cent. — Trouvée le 2 5 octobre 1913, à gauche du socle du colosse de Ramses II situé devant le montant est, face sud, de la porte du Xe pylône de Karnak.

Attitude. Un homme accroupi, les jambes croisées en tailleur, tient de sa main gauche un rouleau de papyrus dont la partie initiale est déroulée

Annales du Service, IQI4. 2


[6] — 18 —

sur son genou droit. La main droite posée sur le papyrus tenait un calame.

Costume. Une fine perruque couvre la tête et la partie supérieure des oreilles. Un attirail de scribe est jeté sur l'épaule gauche. Une coquille avec deux pains de couleur est posée sur le genou gauche.

Couleurs. Aucune trace.

Inscriptions. A. Sur le pectoral droit, verticalement, se lit, le cartouche

GO

B. Sur l'épaule droite, verticalement, se lit le même cartouche.

G. Sur le papyrus déroulé, une partie du texte a été usée par le frottement.

Le texte est en colonnes

D. Autour du socle

Technique. Parfaite.

Style. Une des meilleures statues de scribe accroupi de la XVIIIe dynastie. La tête, pensive et rêveuse, est celle d'un homme tout à son idée et à son travail.

Les traits du visage, le dessin de la bouche rappellent ceux des autres


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statues d'Aménothès fils de Hapi. C'est un véritable portrait et non point une oeuvre de convention.

Date. Règne d'Aménothès III.

Conservation. Eclat au bout du nez. Le pouce de la main gauche, l'extrémité des doigts de la main droite sont brisés.

Éclats à l'extrémité antérieure de la shenii et au gros orteil du pied gauche.

Entre les deux mains du scribe, le texte a été usé par des frottements répétés.

Le nom d'Amon fut martelé puis restauré.

Bibl. : Inédite.

SECONDE STATUE D'AMÉNOTHÈS, FILS DE HAPI.

Celte statue est absolument semblable à la précédente, à côté de laquelle elle fut trouvée. Les cartouches gravés sur le pectoral et l'épaule droite sont ceux d'Aménothès III.

C. Sur le papyrus déroulé, une partie du texte a été usée par le frottement :

Autour du socle


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Conservation. La statue fut décapitée par la chute d'un des blocs du X° pylône lors de son écroulement. La tête roula à cinq mètres de là, au milieu de la porte du pylône. La statue avait oscillé sous le choc et penchait. vers le nord. L'oeuvre a peu souffert. La tête a été rajustée sur le cou. Le bout du nez est un peu cassé. Le pouce de la main gauche, l'extrémité des doigts de la main droite et le bord extérieur de la shenti sont brisés.

Bibl. : Inédile.

REMARQUES

SUR LES DEUX NOUVELLES STATUES D'AMÉNOTHÈS,

FILS DE HAPL

I

Les documents sur le fameux Aménothès fils de Hapi sont nombreux. Notre dessein n'est pas de rappeler ceux connus déjà; nous signalerons comme inédits :

Le grand bas-relief gravé derrière le temple de Ptah, où derrière Ptah, Halhor, Samtooui etlmhotep est représenté le =^]î|jjfj|î* \ ÏS&m * | A i^ ^ J J ^A~M | UJJJJjJ ^ debout., vêtu d'une longue tunique, pieds nus, tenant une palette de scribe dans la main droite et, dans la gauche, un rouleau de papyrus et le signe de la vie.

2° Au nord du sanctuaire de granit, sur la face sud du mur d'enceinte nord du temple d'Amon, trois grands bas-reliefs représentent Ptolémée XI, vénérant Amon Kamaoutef, puis Amon, Maout et Khonsou et dans le dernier tableau : Ptah, Imhotep et Aménothès fils de Hapi, vêtu de même qu'au temple de Ptah, portant cette tunique qu'on lui voit déjà sur la statue n° 42127 ^u Mus^e du Caire. C'est son costume de vieillard dans lequel il réchauffe ses quatre-iongts ans.

II

Les deux nouvelles statues le montrent beaucoup plus jeune, dans tout l'éclat de sa force, accroupi, pensif, méditant longuement. Les textes qui les couvrent viennent ajouter quelques nouvelles lignes à la singulière histoire de ce candidat à la divinité.


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On lit sur le papyrus de la première statue :

«Donnée par faveurs spéciales de par le roi au prince héréditaire, l'homme au collier du roi, ami unique, scribe royal, scribe des recrues, Aménothès, juste de voix. Il dit : le roi m'a préposé comme chef des travaux dans les carrières pour diriger le monument à son père Amon, dans Karnak. Je lui ai apporté des monuments très grands en tant que statues de Sa Majesté en sculptures, plus que chose dirigée en Héliopolis, plus que (en) Hermonthis. Elles reposent en leurs places à l'ouest [ . . .

... Je les ai faites]. Mon maître Mon maître m'a glorifié : il m'a

donné ma statue dans la demeure d'Amon. H me connaît, je suis à lui à jamais. »

Cette inscription ne nous apprend presque rien que nous ne sachions déjà par ailleurs. Celle qui court autour du socle est de toute autre sorte :

«0 méridionaux et septentrionaux, vous tous, agissants qui voyez le disque solaire et allez en descendant et remontant le Nil vers Thèbes pour implorer le Maître des dieux, venez à moi; je transmettrai vos paroles à Amon de Karnak si vous me faites le proscynème. Faites-moi une libation de ce qui est sur vos bras. Moi, je suis l'intercesseur préposé par le roi pour écouter vos paroles d'imploration, pour transmettre en haut les besoins des deux terres. »

La statue est dédiée «Au double du prince héréditaire, scribe royal, scribe des recrues, Aménothès, juste de voix. »

Les textes de la seconde statue ne sont pas moins curieux. Sur le papyrus :

«Donnée par faveurs, de par le roi, pour le temple d'Amon de Karnak pour le noble, bouche d'argent (?) de Geb, scribe royal, scribe des recrues, Aménothès, juste de voix, fils de Hapi, du nome Athribite.

« Il dit : J'ai fait le messager du roi pour lui amener les gens de Thèbes

existant à l'état de vassaux dans le palais du roi pour

à jamais à Amon, maître des trônes des deux mondes, en la première fête panégyrique de Sa Majesté.

«Le roi m'a placé comme instructeur de la maison d'Amon. J'ai mis des prêtres en la place

«Le roi m'a placé pour diriger la fête d'Amon en toutes ses fêtes. J'ai accompli tous ses sacrifices dans la suite de chaque jour. »


[10] — 22 —

Autour du socle, après la dédicace au double d'Aménothès, on lit. : «0 gens de Karnak désireux de voir Amon, venez à moi : je ferai connaître vos prières. Moi, je suis l'intercesseur de ce dieu : Nibmourria m'a placé pour répéter les paroles des deux terres. Faites-moi le proscynème, invoquez mon nom sans cesse comme vous faites à un élu. «

III

Le texte du papyrus de la première statue est relatif aux travaux exécutés par Aménothès, fils de Hapi. La statue trouvée par Mariette à Karnak (Karnak, pi. 36 et 3^) nous avait déjà renseignés à ce sujet. Le nouveau texte, en parlant des statues de Sa Majesté, indique qu'elles se trouvent à l'ouest. Il s'agit donc, vraisemblablement, des statues de Memnon.

Le texte du papyrus de la seconde stalue est plus curieux, car il se rapporte à la célébration de la première fête panégyrique d'Amenophis III. Aménothès est envoyé comme messager royal pour amener des individus thébains qui se trouvent dans le palais royal. Il y a là mission d'Aménothès et déplacement de gens stationnés à Thèbes et menés par lui là où le roi les mande. Or, il semble que cette fêle fut célébrée à Soleb en Nubie, etLepsius (Denkmâler, III, pi. 83 à 88) fournit la suite de bas-reliefs qui représentent la consécration du monument, le SS ç^-j * J^\ Ha-mennouhha-em-ma,

Ha-mennouhha-em-ma, temple dédié au nom de double d'Amenophis III dans lequel, Amon, maître des trônes des deux mondes, et le roi lui-même recevront un culte. Amon est appelé |™sj|î*5K,f n; et le roi, la tète surmontée du

disque lunaire, est: Ço$~ ^ ^Il^î |S rj » V ] ou 05Î^1ÎLes bas-reliefs représentent la consécration du monument faite par Aménothès III et Aménothès fils de Hapi. Les assistants sont la reine Tii, les princesses Isis et Honlemheb, le nomarque Rames, l'officiant Meri, les smerou et d'autres notables qui prennent part à la cérémonie, frappent avec des masses, portent des emblèmes, et marchent processionnellement. J'avais pensé un moment que ces personnages étaient les fy 'f Q qu'Aménothès fils de Hapi amena au roi, car si l'on traduit '"fe ^ J j par «hommes» ou «gens», des idées de vaillance, de bravoure, de respect dû à la valeur, s'attachent à ce mot.


— 23 — [11]

Brugsch, dans son Dictionnaire (p. 786), cite ce passage du Livre des

Morts •V-J~l^lM^'~k*"l~n"E"*' a'ans lec£U.el ^\^"& remplace jT. Au temple de Sedeinga, la reine Tii porte les titres ^ "^ ^ .== ^ ^» — JËI (LÏPSIUS, Denkmâler, III, 8 2, g-).

La suite de la phrase de la seconde statue montre qu'il s'agit là de gens de condition servile qui vivent dans le palais royal à l'état de 2^\-

M. J. Baillet 51' a recueilli sur les 5?\j^Ji ou ^llj^'i ^es ^°~ cuments qui nous les montrent comme des colons attachés à la terre el donnés aArec elle; Evergète II donne à Isis de Philé tous les habitants de la Dodécaschène en cette qualité de "^ | |J. Les Nedjitou sont astreints au service militaire, recensés, administrés, etc.

Dans le texte de sa grande statue, Aménothès fils de Hapi indique que ce sont des captifs. Ils servent aussi bien dans les temples que dans les palais, et sur la stèle de Piankhi nous voyons que «Les pays du centre sont sur leurs ventres par crainte de lui. Us offrent leurs biens au lieu où est Sa Majesté ^ ^7\ ^ *Z? 1 IÊ-D R comme sujets de la porte » ou du palais ». Les Nedjitou sont des «êtres soumis, assujettis, sous la domination de», des «petites gens, sujets, vassaux, serfs».

Ceci étant, le mot neraou ne peut se rapporter qu'à une quantité d'hommes et de femmes qui se trouvaient à Thèbes et occupaient dans le palais royal une condition servile.

La grande stèle de Toutankhamon fournit à ce sujet une indication précieuse :

Ici le mot : 5~> j^ J \ ou ^~\ \ \ j^ \ se présente sous la forme f f;, ^, el la traduction que j'ai proposée jadis (La grande stèle de Toutankhamanou, Recueil, t. XXIX) serait aujourd'hui : «Furent purifiés par Sa Majesté (Vie, Santé, Force) les esclai^es mâles, les esclaves femelles, les joueurs d'instruments, les baladines qui existaient dans le palais du roi comme des petites

('! Les noms de l'esclave en égyptien, dans le Recueil de travaux, t. XXVIII, p. 128.


[12] — 24 —

gens, des sujets, des vassaux, des serfs». La stèle de Toutankhamon donne ^°" ^k T M i ^ i r^i \- AT* ' e'; ^a seconde statue d'Aménothès fils de Hapi, les jTs> ^ $ £± ^ ^ ^ ^» ^ « les Neraou thébains qui existaient, à l'état de Nedjiou dans le palais du roi».

D'où je conclus que les ,""& *f ^ ne pouvaient être en ce cas des gens de condition libre.

Amenophis III étant à Soleb, où il prépare une fête panégyrique et l'inauguration du temple, charge Aménothès fils de Hapi de les lui amener afin qu'ils deviennent les colons du temple.

Aménothès fils de Hapi. était chargé parfois de missions semblables, car en l'an XI d'Amenophis III il réorganise le temple de Ka-k et le munit /r==^ 1 }t $i î J ! ^ 1 G 1 K d'esclaves mâles et femelles à tout jamais ». ;

On voit qu'il agit de même à Soleb.

Toutankhamon fournit la formule ^^ j™"* V^ \ W^^i'S i' 4U' équivaut dans le texte d'Aménothès à ^"^"fj- S- dans le premier texte le sens est : «J'ai donné qu'ils soient placés sous la protection de tous les dieux mes pères», c'est-à-dire qu'ils deviennent les vassaux, les serfs de leurs temples, dans le second texte, celui d'Aménothès, la formule est si brève qu'elle paraît fautive, alors que le texte est cependant parfaitement gravé.

A Soleb (LEPSIUS, Denkmàler, III, 86, i) on voit le roi : ^ */4* ^*^J

ii§4= \ Î qui place sous la protection, A—>, des ill*! a Amon. Ici il semble que le mot ou les mots ~1~ f] ou "IT et s'aPP%ue à désigner le nouvel état des Neraou thébains qui sont placés sous la protection «=> \ © \ **<** \ mm T ^Hi éternelle d'Amon, maître des trônes des deux mondes.

Dans ce cas, ce mot ~^f], que je ne connais pas, quant à moi, ne peut-il pas être rapproché de Ps=>^ J, P — ^_$\^, «esclave, domestique» (MASPERO, Carrière de deux Egyptiens^. Le signe fj déterminerait le sens d'esclave d'un territoire appartenant au dieu, comme celui de Soleb.

Je ne saurais dire* si c'est à Soleb ou à Thèbes qu'Aménothès fils ,de Hapi exerce ensuite les fonctions d'instructeur, crée des prêtres et dirige les fêtes d'Amon.

Mon but est simplement d'attirer l'attention des savants plus compétents que moi sur ce texte nouveau.


— 25 — [13]

IV

Les textes gravés autour des socles des statues d'Aménothès fils de Hapi présentent ce personnage remplissant la fonction de J ^ j^ jf 1) d'Amon et désigné par Amenophis III pour cette fonction.

/^^ jïi se traduit par «personnage de rang élevé approchant du roi'1', héraut(2', rapporteur, interprète, répétiteur» ( 3) el provient du verbe /^*2j «répéter, redire».

Les deux statues d'Aménothès fils de Hapi montrent ce personnage exerçant ses fonctions. Il est accroupi à la porte du Xe pylône et quiconque passe el entre dans le temple a affaire à lui, car c'est le roi lui-même qui l'a placé là pour écouter les paroles d'imploration, pour porter plus haut les désirs des deux terres'7l'. Il est celui qui répétera à Amon les prières des vivants, celui qui sera leur intercesseur s'ils rendent à ses statues les honneurs cjue l'on rend à celles des hosiou, des êtres f J——i 11P2)' 11P qu'on loue, qu'on récompense. On trouve encore : | \ p | \ jjj «le loué, le mort», et f j~2~, ÏP-'âii' IIP^3) «récompense, faveur, grâce».

V

Une question qui mérite d'être étudiée se pose : Aménothès fils de Hapi remplissait-il ces fonctions de son vivant, et, plus même, ses statues recevaient-elles, déjà, de son vivant, les honneurs dus aux hosiou, et étaient-elles déjà dans le temple pour jouer le rôle d'auditrices et transmettre à Amon les prières des fidèles?

Je serais, quant à moi, presque tenté de le croire. Une statue pouvait être octroyée par faveur royale du vivant même du personnage : on verra plus loin que Ramses Ier en obtint deux alors qu'il n'était encore que ministre d'Harmhabi.

('' ERMAN, Aegyptisches Glossar, p. 32. (î) MASPERO, Carrière de deux Egyptiens. (S) DEVÉRIA , Bibliothèque égyplologique, V, p. i6i.

( 4) Grande stèle d'Anlef C. 26 du Louvre^TI-^JiPil


[14] — 26 —

Pour Aménothès fils de Hapi, on constate que ses statues présentent le même type de physionomie, et la statue n° a.2127 du Caire qui le représente à l'âge de quatre-vingts ans montre que le sculpteur a reçu l'ordre de «faire ressemblant» et s'en est tiré à son honneur. Les deux qui viennent d'être retrouvées à Karnak représentent un Aménothès fils de Hapi beaucoup plus jeune, âgé d'environ cinquante ans. Le corps est robuste, les traits du visage ne sont pas aussi tirés que ceux de la figure ridée du Musée du Caire, mais la ressemblance est évidente.

La statue qui relate la première fête panégyrique du souverain est assurément postérieure à cette cérémonie. Le temple de Soleb ne nous en fournit pas la date et je ne crois pas que l'an 3o du tombeau de Khaemhat s'applique à la première panégyrie, mais à une panégyrie. Lepsius (Denhmler, III, 76, b) donne HUiH el pi. 77, c, %^T)W\L. et non le ©ÇIJfQi) classique ou le {])» de Soleb (pi. 86, b), ou le CD Wt de la statue d'Aménothès. Une inscription du 16 Athyr an XI fournil aussi celle indication : "^^ J ^LHlï—iiiik, e),C- (Aegyptische Zeitschrift, t. XXXIX, p. 63). Est-elle relative à la fête mentionnée par Aménothès fils de Hapi? Ceci indiquerait environ cinquante-cinq ans comme âge d'Aménothès quand il reçut ses statues.

Ainsi, de son vivant même, Aménothès fils de Hapi avait des statues qui recevaient des fidèles d'Amon des proscynèmes et des libations, tandis qu'on invoquait le nom d'Aménothès et qu'on chargeait le double habitant les statues de transmettre à Amon les prières qu'on lui adressait, par son canal.

Ceci nous rapproche beaucoup du culte des saints qu'on charge d'être les intercesseurs auprès de la divinité et du rôle du prêtre qui célèbre le sacrifice au nom du suppliant. C'était aussi le rôle du Pharaon présentant la table d'offrandes et sacrifiant aux dieux.

VI

Il reste encore à examiner si les deux statues ont été retrouvées à la place qu'elles occupèrent dès le premier jour. On a vu que le X' pylône a été assurément bâti après Kbounialonou. De plus, le nom d'Amon de


- 27 - [15]

Karnak de la première statue, qui était au dos de celle-ci et ainsi caché, a été martelé puis restauré.

La présence du colosse d'Amenophis III devant la face sud du Xe pylône peut faire penser que les fondations de ce monument avaient été jetées sous le règne de ce souverain. La révolution d'Amenophis IV Khouniatonou aurait interrompu les travaux et ce n'est qu'après la restauration du culte d'Amon qu'ils auraient été repris et terminés sous Harmhabi.

En suivant l'opinion de Mariette, en attribuant les colosses à Ramses II, on pouvait se demander pourquoi, sur les murs du pylône aujourd'hui déblayé, on ne trouve aucune inscription relatant les travaux de ce souverain en cet endroit.

Le dégagement des deux colosses avait amené, tout autour de leurs socles, la découverte de nombreux ovales surmontés du haut du corps de nègres et d'asiatiques vaincus par le roi dont l'image colossale ornait la face nord du Xe pylône. Les hiéroglyphes gravés dans les ovales et tout autour du socle sont du plus beau style de la fin de la XVIIIe dynastie, les têtes des captifs sont traitées de main de maître et rien ne rappelle le style décadent de Ramses II.

Par contre, les textes où se trouvent les tilulalures de Ramses II au dossier de la statue et ceux de sa femme, Maoutnoirilarimerien (je transcris le cartouche tel qu'A se présente), sont lourds, maladroits, et si l'on regarde avec attention, on constate que les hiéroglyphes du tour du socle et les captifs sont, au contraire, gravés légèrement, ne présentant qu'un creux de trois à quatre millimètres. Il était facile, par un simple ravalement, de faire disparaître les signes primitifs et de les remplacer par d'autres. Un travail de ce genre pouvait facilement passer inaperçu : on y avait déjà réussi dans la restauration de la base du colosse d'Amenophis III devant la face sud du X* pylône, où il faut être prévenu pour constater les mutilations atoniennes et le travail de ceux qui s'ingénièrent à les faire disparaître autant que possible.

La besogne fut donc facile aux graveurs de Ramses II sur les colosses du nord. Elle fut si bien faite que j'hésitais encore. J'étudiais le costume de la petite reine qui marche à côté du pharaon, et son costume et ses parures étaient si semblables à ceux que porte Nofritarimerienmaont dans son tombeau de Bab el-Harim et près des colosses de granit noir devant


[16] - 28 —

le second pylône du temple de Louqsor qu'il me semblait difficile de 1 ne pas reconnaître cette reine dans les deux femmes marchant à la gauche des colosses du Xe pylône.

En examinant de plus près les textes formant frise autour des socles, je constatai que le nom d'Amon n'avait subi aucune mutilation, mais que, là encore, comme sur la boucle de ceinture, les noms de Ramses II paraissaient en surcharge ou remplacer d'autres plus anciens. Il s'agissait donc de trouver un souverain d'Egypte ayant régné après Khouniatonou et avant Ramses IL

En poursuivant l'étude des textes gravés autour du socle du colosse de l'ouest, sur la face ouest, où ils sont en fort mauvais état, je remarquai

quil y est question dune =L ^ *« 2E ( Sjjrf;|f §f • (Voir plus loin, p. /io, Notes annexes, § II). Auprès du premier -» on devine un "^, mais les proportions du cartouche rendent difficile d'y loger le nom (<*Jj| \ ^ ; d'autant plus que le second -», fort net dans le cartouche en question, n'y aurait aucune raison d'être.

Le seul cartouche, dans lequel se retrouvent à leur place 2j| -}- — + le bas d'un personnage accroupi, qui dans l'occurrence ne peut être que l^,

est celui de f •»ji(^ly » Nodjmitmaout, la reine qui est assise à côté d'Harmhabi dans le célèbre groupe du Musée de Turin (n° 1879).

Je n'ai pas à faire ici l'histoire de cette princesse, qu'on peut retrouver peut-être à Tell el-Amarna près de sa soeur (?) Nofrititi et de son frère (?) Khouniatonou, puis plus tard à Memphis recevant une donation de son mari (?) le roi Aï, à Turin à côté de son fils (?) Harmhabi, et au Caire sous le nom de Taïa.

Je ne veux que chercher à identifier les deux colosses de la face nord du X° pylône. Ils sont, si l'on admet la lecture f ^ | ^tj , que je crois certaine, l'image de Aï ou d'Harmhabi.

On pourrait croire que, comme mère d'Harmhabi, elle pourrait ou devrait être représentée ici, comme à Turin, de même grandeur que son fils; mais Maoutemouat, la mère d'Amenophis III, est aussi petite que Tii aux colosses de Memnon. Cet indice n'est donc pas valable ou, tout au moins, il n'est pas suffisamment valable.


— 29 — [17]

Il me semble, quant à moi, que l'identification des deux colosses de calcaire dur érigés devant la face nord du Xe pylône de Karnak est maintenant établie. Ils sont bien d'Harmhabi comme le pensait de Rougé, et non de Ramses II comme semble l'avoir pensé Mariette. La reine si gracieusement drapée dans sa souple étoffe plissée n'est pas Nofrilarimeritenmaout mais Nodjmitmaout.

C'est un point d'histoire qu'il était intéressant d'élucider. Je crois avoir fourni les documents nécessaires à celte besogne.

Son résultat semble indiquer que les deux statues d'Aménothès fils de Hapi ne furent peut-être pas, dès l'origine, placées à l'endroit où je les ai retrouvées, mais leur position par rapport à celles de Paramessou, qui seront étudiées dans le chapitre suivant, indique, à mon avis, qu'elles y furent placées dès que le Xe pylône fut achevé par Harmhabi, et crue, là, pendant, de longs siècles, elles furent l'objet de la vénération des fidèles qui allaient, processionnellement, porter à Amon leurs offrandes et présenter leurs prières.

III

LES STATUES DE XIIi?fnP^jr?PAMMESS0U' FILS DE jjj]^ SÉTI.

Deux statues de Paramessou, fils de Séli, ont été trouvées tout à côté de celles d'Aménothès fils de Hapi.

La plus méridionale, c'est-à-dire la plus rapprochée de ces dernières, étant en moins bon état que la septentrionale, on donnera tout d'abord la description de celle-ci, puis celle de la méridionale qui lui est tout à fait semblable.

PREMIÈRE STATUE DE PARAMESSOU. — Granit gris. — Haut. 1 m. 2 5 cent. — Trouvée le 2 5 octobre 1913, à gauche du socle du colosse situé devant le montant est, face sud, de la porte du X^^^^iè^de Karnak. C'est la quatrième et dernière de la série de statuesr^ouYées ëô\;et endroit.

Attitude. Un homme accroupi, les jambesl erbiséeé «nyiilleur, tient dans sa main gauche une boîte rectangulaire dam^qoèjle se rangeaient les


[18] — 30 —

calâmes du scribe, comme les crayons, plumes et porte-plumes dans les plumiers ou écritoires de nos écoliers. Un papyrus est étendu sur son genou droit. Il écrit dessus avec un calame que tenait la main droite.

Costume. L'homme est coiffé d'une belle perruque dont les fines boucles couvrent les clavicules et cachent le haut des oreilles.

Il porte l'uniforme de comte prud'homme ou grand vizir. Cet uniforme se compose d'une longue tunique feutrée, sans pli, ornée seulement d'une petite frange à sa partie supérieure. Cette tunique couvre les pectoraux et descend jusqu'aux pieds.

Paramessou en est entièrement enveloppé. Seuls les orteils de ses pieds, ses bras, le haut des épaules et la têle sont nus.

Cette" tunique était soutenue sur le cou par le shenpou. Cet insigne du rang était composé de deux liens fixés à la partie supérieure et antérieure de la tunique, et allant passer tous deux,-derrière le cou, sur la colonne vertébrale et sous la perruque, clans un sceau û oblong sur lequel le cartouche du roi régnant était gravé. Ce n'est pas'le cas ici.

Le lobe des oreilles est percé.

Couleurs. Aucune trace.

Inscriptions. A. Sur le pectoral droit, cartouche vertical ( \2^^jf^ surmonté du MB.

MB. l'épaule droite, cartouche vertical (^"^^ surmonté

du 2g.

C. Sur le papyrus déroulé, une partie du texte entre les deux mains a été usée par frottement. Le texte est en colonnes verticales :


— 31 — [19]

D. Texte autour du socle. Il débute sur la tranche à gauche du personnage :

Technique. Excellente, mais inférieure à celle des statues d'Aménothès fils de Hapi.

Le poli du granit n'est pas bon.

Style. La tête est jolie, souriante et fine. Les yeux sont grands, fendus en amande, un peu bridés. On peut déjà y reconnaître le prototype des premiers Ramessides.

Date. Règne d'Harmhabi.

Conservation. Le nez est brisé ainsi que les pouces des mains. Usure par frottement au papyrus.

Bibl. : Inédile.

SECONDE STATUE DE PARAMESSOU. — Granit gris. — Haut. 1 m. 26 cent. — Trou>rée le 26 octobre 1913 entre la seconde statue d'Aménothès fils de Hapi et la statue de Paramessou qui vient d'être décrite. Elle était la troisième de la série.

Sa description est entièrement semblable à celle qui précède. Les textes C et D seuls présentent quelques variantes, mais ils ont été ou effacés par frottement ou rongés par le salpêtre.

Texte C. Il n'en reste que


[20] — 32 —

Technique el style. Semblables à ceux de la statue précédente.

Conservation. Le bout du nez, la main droite et le pouce de la main gauche sont brisés. Les textes sont en partie usés par frottement ou rongés par le salpêtre.

REMARQUES

SUR LES STATUES DE PARAMESSOU FILS DE SÉTI.

I

L'importance des textes qui couvrent les deux statues de Paramessou n'échappera pas à ceux qu'intéresse l'histoire de l'Egypte ancienne.

Jusqu'aujourd'hui les origines de la famille d'où sortirent les Pharaons de la XIXe dynastie sont demeurées obscures. De Rougé, Mariette, Chabas proposèrent jadis de les retrouver chez les Sémites. D'autre part, Brugseh el Eduard Meyer inclinaient à reconnaître dans Ramses Ier un frère puîné de Harmhabi'1'. Dans son Histoire ancienne des peuples de l'Orient, M. Maspero, en 1897, écrivait : «Ramses qui lui succéda12', ou n'appartenait pas à la famille royale ou n'y touchait qu'à peine. Il était vieux déjà lorsqu'il monta sur le trône, et peut-être devons-nous l'identifier avec l'un ou l'autre des Ramses qui florissaient auprès des derniers Pharaons de la XVIIIe dynastie, celui qui gouverna Thèbes sous Khouniatonou ou même celui qui ébaucha et ne finit point son tombeau dans la colline d'El-Amarna, parmi les serviteurs du disque. Il avait été investi de fonctions éminentes auprès d'Harmhabi, et il avait obtenu pour son fils Séti la main de Touîa, à qui l'on accordait le plus de titres à la couronne. Il régna six ou sept années seulement, encore se donna-t-il Séti pour associé dès la deuxième» (3).

M. Maspero estime que «tout prouve que la famille des Ramses était et se considérait comme étant d'origine égyptienne »(4).

( 1) Le résumé est emprunté à MASPERO, Histoire antienne des peuples de l'Orient classique, t. II, p. 368, n. h.

( 2) Il s'agit d'Harmbabi.

(3> MASPERO , Histoire ancienne des peuples de l'Orient classique, t. II, p. 368.

M. H. Gauthier (Le Livre des Rois d'Egypte, III, p. 2, n. h) n'est pas de cet avis et accorde deux années seulement de règne à Ramses Ier.

( 4) MASPERO , Histoire ancienne des peuples de l'Orient classique, t. II, p. 368, n. h.


— 33 — [21]

Les documents découverts depuis cette époque n'ont pas encore apporté la solution du problème et, en 1902, M. Wallis Budge(I' pensait que Ramses Ier était vraisemblablement apparenté à Harmhabi, mais que le degré de ces relations n'était pas encore bien défini el que même certains auteurs en doutaient. Rien ne prouvait sa royale origine et il pensait que Ramses, après avoir rempli sous Harmhabi d'importantes fonctions, succéda à ce Pharaon à un âge assez avancé. Ramses aurait exercé dans la Haute -Egypte une autorité semblable à celle dont Harmhabi était investi dans la Basse-Egypte.

M. Flinders Pétrie, en 1905 (2', écrit : «Quoique cette dynastie marque une profonde différence dans la civilisation de l'Egypte, ses débuts sont encore très obscurs».

Le savant anglais, comme M. Maspero en 1897, rappelle le vizir Ramos qui vécut sous Amenophis IV, le suit à Tell el-Amarna dans sa tombe inachevée et, de plus, observe que le nom de Souti appartient à l'un de ceux qui se firent creuser un tombeau dans la capitale de Khouniatonou (3).

M. Flinders Pétrie signale aussi que Lieblein, dans son Dictionnaire de noms hiéroglyphiques, 11° 64o, a publié une généalogie relevée sur la stèle n° 20 (III, 1, 6) de l'Antiquarium de Munich, où 4=^~^ es^ repré|

repré| J, et se rallie à l'idée de l'origine purement égyptienne de la famille des Ramses.

Il faut aussi rappeler que les listes pharaoniques grecques assignent à

( 1) E. A. WALLIS BUDGE, A History of

Egyin> V, p- 1.

( 2) FLINDERS PÉTRIE, A History ofEgypt, vol. III.

t' 1' M. H. Gauthier (Le Livre des Rois Annales du Service, 1914.

d'Egypte, volume III, page 2, note 4) écrit : «Une autre hypothèse de M. Maspero (identification de Ramose avec Ramses I") paraît tout au moins fort problématique ».

3


[22] - n -

Harmhabi le rôle de fondateur de la XIXe dvnastie. M. Maspero s'est rangé à cette doctrine ainsi que quelques autres savants'1'.

Harmhabi aurait hérité du pouvoir royal grâce à sa mère Maoutnotmit, femme de Aï et probablement soeur d'Aménothès IV et de la reine Nofirnofrioueiti. Quant à lui, ce fut un haut fonctionnaire dont les statues retrouvées à Karnak nous ont transmis les titres qu'il porta avant de recevoir la puissance royale.'2'.

Ramses Ier aurait suivi une carrière semblable à celle d'Harmhabi, et si l'on admet que notre Paramessou ^ ^ ? fnP 4= ^ JEÉ' "^S de 4J ] ||, est devenu ( 0 ffj P 4= ^ (® ™ * * ? il en résultera que Ramses 1er (et, non point Harmhabi) fut le fondateur de la XIXe dynastie.

D'autre part, Harmhabi n'appartient pas directement à la lignée des Aménothès et, des Thotmès de la XVIIIe dynastie. On pourrait presque faire de lui le seul souverain d'une dynastie XVIII bis. C'est ce qui explique l'hésitation des historiens anciens et modernes à lui assigner une place exacte dans les listes rovales.

II

Ces faits étant rappelés, il reste à étudier les textes gravés sur les deuxstatues de Paramessou au Xe pylône de Karnak.

Les textes des statues de Paramessou semblent prouver que, si ce personnage important devint plus tard, en succédant à Harmhabi, le Pharaon Ramses Ier, il n'était pas, au moins par son père, d'origine royale. La première statue est dédiée £M X *= 3 Jl^ JÏÏ &.? >£ ® flj P ^ ^ ^

«Au double du prince héréditaire pour la terre dans foule son étendue, le nomarque comte, Paramessou, juste de voix, fait par le maître chef archer, Séli, juste de voix.»

f> Voir MASPERO, Sur la XVIII' et la XIX' dynastie de Manélhon, dans le Recueil de travaux, t. XXVII, p. 19 et suiv., où cette question est reprise.

( 2) LEGRAIN , Catalogue général du Musée du Caire, Statues de rois el de particuliers, 1.1, n° 42129, p. 81. Deux autres, brisées, ont été retrouvées depuis.


— 35 — [23]

J'aurais mieux aimé ^!*-~* que ^ en l'occurrence; car, après avoir étudié de longues années les statues de la cachette de Karnak, j'hésite souvent à reconnaître si la formule ^ indique la filiation ou bien annonce le nom de celui qui dédia, qui fit les frais de la statue. Mais, ici, le doute est moins grand, puisque nous nous trouvons en présence de statues accordées par faveur royale d'Harmhabi à son ministre Paramessou. Il est douteux que ce soit le fils de Paramessou qui en ait fait la dédicace et les frais. Le titre de Sabou \&, «Maître», s'accorde généralement, au moins à cette époque, à des personnes âgées ayant déjà longtemps fait leurs preuves dans l'administration égyptienne et non à des jeunes gens. Et, plutôt que de reconnaître dans le «Maître, chef archer Séti, juste de voix» le fils de Paramessou ou tout autre dédicant, je vois, quant à moi, dans le Maître, chef archer, Séti juste de voix, le propre père de Paramessou, un soldat heureux qui, lorsque l'épopée de la XVIIIe dynastie commençait, à prendre fin, eut un fils qui devait commencer la gloire de sa race, obscure jusqu'alors. Le titre _^ indique aussi qu'il s'agit, très probablement, d'un personnage défunt.

Dès son début, Paramessou possède déjà le titre de son père ^=;, Chef d'archers, sans celui de \%, puis il devient """[ ^ JH J, préposé à la cavalerie, puis ' {2^ —- £ CD, préposé à la citadelle, aux fortifications, puis ' ( "^__t ^£^j^j, préposé aux embouchures des canaux, c'est-àdire à la défense des cinq estuaires du Nil depuis Péluse jusqu'à Rosette(1'. Il a ainsi été employé dans l'infanterie, la cavalerie, le génie et la marine. Il poursuit rapidement sa carrière; le voici U ^ ^ J/^ j £ *— écuyer, cocher du char de guerre de Sa Majesté, puis, comme bien des généraux, il devient ambassadeur, ^ "V^ ~<^>î£î- Deux fois il est envoyé avec ce titre en pays étranger, ce qui lui vaut le titre de scribe royal. On lui donne comme titres de retraite militaire ceux de capitaine d'archers et de préposé aux fantassins du maître des deux mondes, général en somme. Il entre alors dans la carrière religieuse et civile. Il fait partie de l'admi(

l'admi( Ce mot paraît provenir de la racine 8 jzzit «remplir d'eau les canaux» ; on le retrouve dans . , -r-" >~~* « embouchure

I I 1 <£ A/M»**

d'un fleuve» (BRUGSCH, Dictionnaire hiéroglyphique

hiéroglyphique démotique, p. 84o), et A m ^_;,T;i^1j (MASPERO, Manuel de hiérarchie égyptienne, dans le Journal Asiatique, 1888, p. 268).

3.


[24] — 36 —

nislraliou centrale. Il est chef des prophètes de tous les dieux, c'est-à-dire adjoint au premier prophète d'Amon qui a sous son allégeance la direction, la sunreillance, l'administration, la comptabilité de tous les temples des dieux mineurs (à Thèbes) qui, prépondérants dans leurs localités d'origine, forment la cour, la Paout d'Amon thébain. Puis il devient lieutenant de S. M. pour le Nord et le Midi, ou ministre de l'intérieur, puis maréchal du palais, préfet, d'Edfou. Il entre ensuite dans la magistrature en recevant le titre de Prophète de la Vérité. Il est alors anobli, en étant déclaré ^, devient comte-vizir et finit par devenir président du conseil des ministres, ' {£j] — ^ | ^ r~j ^ ! '!'- Son titre ultime est celui de 'j^<='^J^*—• M. Maspero' 2' a montré que le titre de ^^ désigne un chef dé clan, un gardien d'hommes, et à l'époque historique, le prince héréditaire d'un nome.

Dans mon Répertoire généalogique el onomastique du Musée du Caire et dans mes notes, je ne trouve aucun personnage de la XVIIIe dynastie ayant ce titre de «prince héréditaire de la terre entière» que porte Paramessou du vivant d'Harmhabi. Ce litre semble indiquer qu'Harmhabi, encore régnant, lui avait dévolu à l'avance la couronne et, en donnant sa fille Touîa à son fils Séti, assuré sa succession, aléatoire pour Paramessou déjà vieux, mais certaine pour Séli, son gendre.

On remarquera que le fils de Ramses Ier, Séli Ier, porte le nom du père de Paramessou.

Séli Ier, mari de Touîa, était, par ce fait, apte à avoir des enfants de lignée solaire. Il en résulta Ramses II.

Deux statues accordées par faveur royale consacrèrent ces faits et quand Ramses Ier et ses successeurs devinrent Pharaons, ils n'eurent garde de faire disparaître ces monuments qui attestaient leurs droits royaux, reconnus par Harmhabi lui-même.

(,) Le texte de la statue est incorrect. Il faut comparer avec : '"t [j] \ J J ^ © î Lî J \ (s^ue du Louvre) ; Rekbmara et Ousir sont : J^ [JJJ0 ^ m; Ptahmos est : "tH !?.« ! I?I ! ', |, et Psarou à Gebel Silsileli : fj^ fl V Jv". ^ !

|, , ,• Bmgsch (DieAegyplologie,^. 207) traduit ce titre : «der Vorsteher der G grossen Gericbtsbôfe».

( 2) MASPERO , Manuel de hiérarchie égyptienne, p. 2o5 du Journal Asiatique, février-mars 1888.


— 37 — [25]

La transmission du souverain pouvoir avait été régulière, prévue et consentie du vivant d'Harmhabi, et les deux statues étaient là pour en témoigner à tout jamais.

Telles sont, à mon avis, les conséquences historiques qui peuvent être déduites des titres qu'énumèrent les textes des statues de Paramessou au Xe pylône de Karnak.

J'ai cru devoir rechercher si Paramessou était le même que le Ramses du tombeau de Gournah, ou celui de Tell el-Amarna, ou celui qui, à Sehel, porte les litres de "v —*^T4= **" '= ' s'J^ PVF^^C et adore les cartouches d'Aménothès III en même temps que la déesse de la cataracte, ou celui du cône funéraire.

D'après une note que m'a amicalement fournie M. Carter, le Ramos de Gournah serait fils de •"»■ J | | et de | jjj ■ ^ | ^. Il n'y a donc aucune confusion possible entre ce Ramos ® [J] d'Aménothès IV et le ^ ^Z ? ffi P^Ofî ^s de Séti qui vécut sous Harmhabi.

H reste à étudier les textes dans lesquels Paramessou s'adresse à ceux qui, en entrant par la porte de granit du Xe pylône, passent devant ses deux statues.

Le texte gravé sur le papyrus déroulé devant lui a été frotté par tant de milliers et de milliers de mains pieuses que, s'il reste bien les titres du futur souverain, nous ne pouvons savoir quels hauts faits lui valurent l'octroi royal de ces deux statues. On devine qu'il accompagna Harmhabi et qu'il fut chargé d'ériger le monument qu'il dédia à son père Amon.

Est-ce à Paramessou que nous devons la colonnade et les bas-reliefs de Louqsor? Est-ce lui qui dirigea les travaux du Xe pylône de Karnak, l'un des plus beaux et plus grandioses monuments pharaoniques, et érigea le colosse d'Harmhabi? Ces hauts faits d'ingénieur pharaonique devraient lui assurer toute notre admiration.

J'avais déjà remarqué combien il était difficile d'assigner tel ou tel bas-relief de Karnak à Harmhabi ou à Ramses Ier. Harmhabi mort, Ramses Ier devenu roi, le chantier continua sa besogne journalière el machinalement, comme aujourd'hui encore, on employa les mêmes poncifs, les mêmes procédés en usage quand le nouveau souverain n'était encore que gouverneur de Thèbes.


[26] —SSII

—SSII trop peu du second pylône de Karnak pour juger de son oeuvre probablement postérieure à son accession au trône(1).

Le texte gravé autour du socle de la première statue mérite, lui aussi, d'être commenté.

On a déjà cité la dédicace : «Au double du prince héréditaire de la terre entière, Paramessou, juste de voix, fait par le maître chef archer Séti, juste de voix».

Vient ensuite cette allocution : «Il dit : ô prophètes du temple d'Amon, grands du palais du roi, vous tous qui venez en procession du Maître de Thèbes, pour faire votre salut à son double, voyons : dites-moi le proscjmènie, abaissez vos mains vers moi, versez-moi de l'eau sur les dalles, et certes, on fera de même pour vous après une verte vieillesse».

Ainsi, de son vivant même, Paramessou demandait aux fidèles entrant dans le temple, des prières et des libations pour le double habitant sa statue.

Je crois que la formule J^ | —i *~* •£. ^ , ^ indique le geste de passer la main sur la statue en signe de dévotion comme on le fait sur le Tapis sacré. C'est à celle vieille coutume que serait due l'usure de la statue entre les deux mains, usure produite par ces frottements réitérés pendant de longs siècles.

La seconde statue de Paramessou est en moins bon étal; elle nous fournit quelques titres nouveaux de ce personnage : T>PC,^1^"==* _J^=—, que portent souvent les grands vizirs et que M. Pierret traduit : «bouche charmeresse pour la terre entière». Le mot pj^sj signifiant «contenter, satisfaire, apaiser», je proposerai plutôt la traduction d'«arbitre pour la terre entière».

Paramessou était, de plus, flabellifère à la gauche du roi.

Tels sont les renseignements que fournissent les textes des deux statues de Paramessou. Je crois qu'ils apporteront un utile appoint à l'histoire des origines de la XIXe dynastie.

{ 1) On remarquera que si Ramses I" ne régna que deux ans, il lui fut difficile de terminer cette importante construction,

qui cependant est bien de lui. Harmhabi l'aurait-il commencée déjà? Cela n'a rien d'invraisemblable.


39 — [27]

IV NOTES ANNEXES.

I

NOTE SUR L'INSCRIPTION DE PADOUBASTIT F".

L'inscription gravée sur le massif construit devant le montant ouest, face sud du Xe pylône, vient s'ajouter à toutes celles de Padoubastit Ier trouvées déjà à Karnak et que j'ai publiées. Le haut et le bas des lignes manquent, et ce fait nous cache la date du règne de Padoubastit ainsi que les titres complets de ce prince, Pashodou Bastil, fils d'un Sheshanq, prince qui m'est totalement inconnu.

On peut cependant le classer assez exactement.

Le tableau de la famille Nibnoutirou-Neseramon montre que Padoubastit régna deux générations après Osorkon II.

La stèle 1898 du Sérapéum, datée de l'an XXA1II de Sheshanq III, indique un Sheshanq, fils d'Osorkon II avec le titre j^ ^ ^J { ./__ qui devient plus tard Sheshanq II. Le prince Pashodou Bastit serait le fils de ce Sheshanq II et le frère de Takelot II.

On aurait tort d'en faire un fils de Sheshanq III ou IV. Je crois avoir montré depuis longtemps que le règne de Padoubastit Ier est collatéral à celui des souverains de la XXIIe dynastie.

Pashodou Bastit paraît avoir gouverné la Thébaïde sous la suzeraineté de Padoubastit, et c'est à ce titre qu'il a fait «une grande porte en pierre de grès après qu'il l'avait trouvée menaçant ruine». La porte qui menaçait ruine semble, dans l'occurrence, avoir été celle du Xe pylône. Cette indication mérite d'être retenue, car elle semble indiquer pour cette porte une dégradation, une ruine plus ancienne qu'on aurait pu le croire jusqu'à présent.


[28] — 40 —

Serait-elle advenue à la suite de la révolte qui éclata sous Sheshanq II ou bien faut-il y trouver une trace de cette invasion, de ce raid de Carthaginois qu'Ammien Marcellin (XVII, 4) reporte aux débuts du règne de Padoubastit?

Ce ne sont là qu'hypothèses que d'autres découvertes vérifieront peutêtre un jour.

Il

DESCRIPTION DES DEUX COLOSSES ÉRIGÉS DEVANT LA FACE NORD DU XE PYLÔNE DE KARNAK.

COLOSSE DU Xe PÏLÔNE. FACE NORD , MONTANT EST.

Calcaire dur.

Roi, marchant, les bras pendants le long du corps. Il est vêtu d'une shenti plissée dans la ceinture de laquelle est passé un poignard dont le pommeau est une tête d'épervier. Une femme, beaucoup plus petite que lui (sa tête n'arrive qu'à la hauteur du genou du pharaon), marche, appuyant sa main droite sur le mollet du colosse tandis que dans sa main gauche, ramenée sous les seins, elle lient un sceptre flexible.

La tête est surmontée d'une couronne cylindrique munie de deux longues plumes droites. La grosse perruque s'orne des ailes du vautour. La gorge est parée d'un large collier et tout le corps se drape dans une souple étoffe plissée. Un long ruban plissé en travers se noue à la taille, en dessous des seins et au-dessus du nombril.

A. On lit devant celte femme :4:T'V:=f'*^iii!'^riH "?]• ^elte inscription est gravée profondément dans la pierre. Les hiéroglyphes sont rehaussés de vermillon.

B. Un cartouche était gravé sur la boucle de la ceinture de la shenti. On en a martelé les signes et l'on y a substitué le nom de Ramses (,,(][ j jjj\^\■ -.


- 41 - [29]

Deux lignes verticales de texte sont gravées sur le pilier d'appui du colosse :

Les inscriptions et bas-reliefs gravés autour du socle sont d'un style tout différent de celui de Ramses IL Les prisonniers enchaînés sont d'un très beau dessin. Leur relief dans le creux est très fin et les hiéroglyphes sont profonds seulement de trois millimètres.

Deux lignes de texte forment frise autour du socle.

Ligne de la droite du roi

Les cartouches de Ramses II surchargent un autre nom. Le nom d'Amon n'a pas été martelé.

Les peuples vaincus figurés sous cette ligne de texte sont :


[30] -42Ligne

-42Ligne côté gauche

Le nom d'Amon n'a pas été martelé.

Les peuples vaincus figurés sous cette ligne de texte sont :

COLOSSE DU MONTANT OUEST.

Ce colosse est semblable à celui du montant esl.

On lit sur la boucle de ceinture, en surcharge : ( ^ 1mt ^^ •

Deux lignes verticales de texte sont gravées sur le pilier d'appui du colosse :

Le texte de la reine est le même que celui de l'autre colosse. Il ne reste que quelques signes épars de la ligne de droite du texte formant frise autour du socle.


— 43 —. [31]

Les peuples vaincus figurés de ce côté sont :

Ligne de gauche du texte formant frise :

Les peuples vaincus figurés de ce côté sont :


[32] — 44 —

POST-SCRIPTUM.

Je n'ai eu comme but dans cet article que de publier le plus tôt possible, selon le désir de M. Maspero, les documents nouveaux fournis par la dernière découverte faite à Karnak. J'y ai joint quelques notes et des commentaires hâtifs. 11 va de soi qu'ils ne sont pas définitifs et mon intention est de les compléter et corriger quand j'en aurai le loisir.

G. LEGRAIN. Karnak, 6 novembre 1913.


RAPPORT

SUR LES FOUILLES EXÉCUTÉES DANS LA ZONE COMPRISE

ENTRE DÉÎROUT AU NORD ET DÉÎR-EL GANADLAH, AU SUD

PAR

AHMED BEY KAMAL.

(Suite) o.

Cercueil en bois peint en jaune, avec traits bleu clair sur les bordures; les légendes hiéroglyphiques de l'intérieur sont en gros caractères bleus, pris entre deux lignes, l'une bleu clair et l'autre blanche. Le nom de £||1 [j qu'il porte n'est pas celui du premier propriétaire, mais d'un individu qui l'usurpa ou l'acheta de seconde main.

COUVERCLE.

On y voit une bande longitudinale d'hiéroglyphes :

CUVE.

Elle porte sur chacune de ses parois une bande longitudinale de gros hiéroglyphes avec figures : à droite, les deux yeux sur une façade de maison, avec le proscynème à Osiris, maître de Mendès et grand maître d'Abydos; à gauche, un autre proscynème adressé à Anubis sur sa montagne, maître de la nécropole, pour que ces deux divinités accordent au mort, chacune en ce qui la concerne, les dons funéraires dont le dieu se nourrit, et le bon

(l) Voir Annales du Service, t. XI, p. 3, el t. XII. p. 97.


[2] — 46. —

enterrement dans le désert ouest où se trouve le bon tombeau de l'autre monde. Au-dessous de ces prières, on lit des légendes verticales aux quatre génies funéraires; puis, à la tête, on lit une prière à Nephthys, au grand dieu du ciel et à la grande Ennéade, et aux pieds une autre prière à Isis, au dieu de la ville et à la petite Ennéade. C'est la disposition ordinaire sur les cercueils, dans la nécropole de Méîr.


- 47 - [3]

Côté de la tête.

Côté des pieds.

Point d'inscriptions à l'intérieur. La momie a disparu. —XIe ou XIIe dynastie.

Cercueil en bois peint en jaune au nom de l'intendant s^ ^, var. : ^, ^ ^. — Long. 9. m. 17 cent., larg. o m. a 7 5 mil!., haut. 0 m. 615 mill.

COUVERCLE.

On y voit une seule bande en gros caractères hiéroglyphiques, serrés entre deux traits, l'un blanc et l'autre noir : ^= _^_ ^ igj|| ^ "^ \^® |jjjj| ^

CUVE.

Sur les deux côtés on voit trois façades de maison séparées par des bandes d'hiéroglyphes : 1° Au côté droit, sous la bande longitudinale

ordinaire


[4] — 48 —

Au côté gauche, après l'inscription en une bande horizontale (——) :

L'intérieur ne porte pas d'inscriplions ; la momie y est couchée dans une gaine en bois, de travail grossier.

Cercueil en bois peint en jaune au nom de la dame Q ^ ^ ^ J. — Long. i m. 87 cent., larg. 0 m. ko cent., haut. 0 m. 60 cenl. — Hiéroglyphes bleus serrés entre deux traits, l'un blanc et l'autre noir.

COUVERCLE.

Une seule ligne longitudinale sur le dessus :


— 49 — [5]

CUVE.

Sur le côté droit en bleu très foncé, la légende horizontale : (■<—•)

"lîHî^Z^ J' Pu^s ^es *ro"ls %nes verticales :

Sur le côté gauche, sous la légende horizontale : ^JL À ! ■ O*k_! H^^S^liMÎ^^^^TI^iiQt^^sI.leB trois lignes verticales ordinaires sont tracées :

Côté de la tels.

Annales du Service, igi4.


[6] — 50 —

Le côté des pieds a disparu. L'intérieur du cercueil est revêtu de longs textes en hiéroglyphes cursifs que j'ai rendus en hiéroglyphes ordinaires. Voici ceux qui couvrent la face intérieure du couvercle : (•—-)


- 51 - m


— 52 —


— 53 — [9]


[10] — 54 —

Les textes de l'intérieur de la cuve sont si endommagés que j'ai renoncé à les copier.


— 55 — [11]

Cercueil en bois sans couvercle. —■ Long. 2 m. 3 5 cent., larg. 0 m. 635 mill., haut. 0 m. 695 mill., épaisseur du bois 0 m. 097 mill. — Il appartenait à jf ^, scribe royal, et il fut usurpé par | -a^ |, intendant du palais. Celui-ci fit racler l'extérieur, mais il respecta l'intérieur, si bien que le cercueil a repris à l'extérieur la couleur naturelle du bois. Les bandes sont gravées en creux et les hiéroglyphes sont rehaussés de bleu foncé.


[12] — 56 —

Côté de la tête.

Calé des pieds.

L'intérieur est richement décoré au nom du scribe royal f B. Je me borne à donner ici les légendes principales; la description du décor et les textes qui l'accompagnent seront publiés par M. Lacau, de même que les autres cercueils provenant des fouilles de Méîr.

Cercueil recueilli dans un tombeau violé anciennement. — Long. 2 m. 11 cent., larg. 0 m. 5 2 cent., haut. 0 m. 5 2 cent, y compris le couvercle. — Il est au nom l «wu 11

COUVERCLE.

Il est peint en jaune avec traits gris à l'entour. Il est orné d'une seule bande de gros hiéroglyphes bleus sur fond jaune clair :


— 57 — [13]

CUVE.

Le côté droit est orné des quatre façades, dont la première renferme en plus les deux yeux mystiques au-dessus de la porte. Le côté gauche et celui des pieds sont décorés tous deux de la même manière, et chaque façade est séparée de la suivante par deux gros traits jaunes. 11 ne reste à la tête qu'un seul fragment à côté du couvercle. Il n'y a point d'autres inscriptions ni à l'extérieur ni à l'intérieur. La momie manque.

Nous avons recueilli dans divers tombeaux de Mêîr les barques funéraires et autres objets suivants :

Barque en bois (fig. î), peinte en jaune; long, o m. 93 cent., larg. 0 m. i5 cent. Le pont se divise en quatorze compartiments, sept à droite et sept

à gauche (fig. 2). A la proue le pilote se tient debout, avec derrière lui deux matelots également debout; viennent ensuite le mât, puis six matelots debout et prêts à la manoeuvre de la voile qui manque. Le cercueil est posé sur le pont entre les deux groupes de matelots. La poupe est munie d'une sorte de beaupré.

Barque (fig. 3); longueur 0 m. 69 cent., largeur 0 m. îh cent. A la

proue, un matelot d une taille élancée se tient debout pour sonder le Nil. Derrière lui, dix matelots sont debout sur cinq rangs de deux, et on voit à la suite un petit pilote qui manoeuvre la ramegouvernail. La coque est peinte en

rouge; le pont est jaune et il se divise en dix compartiments assemblés deux à deux. Au milieu se dresse une petite cabine flanquée de deux prêtres accroupis : le premier j est devant la cabine et tourne la figure vers la proue, l'autre est derrière la cabine.

Barque en bois; longueur 1 m. 01 cent. La coque est peinte en bleu et


[14] — 58 —

arrêtée par une bordure de gros traits rouges, blancs relevés de noir, et gris foncé, le tout bordé de rouge. Le pont est peint en jaune et divisé en vingt-quatre compartiments, deux à deux. L'équipage compte douze hommes vêtus de blanc et assis face à face. Le timonier, de petite taille, manoeuvrait seul les deux rames-gouvernails : celles-ci ont disparu, mais leurs deux mâtereaux subsistent.

Petite barque funéraire; longueur o m. 53 cent., largeur o m. 16 cent. La poupe est arrondie et entaillée pour recevoir la rame-gouvernail; la coque est peinte en jaune sur une couche de plâtre, les hordages et la partie postérieure du pont sont en rouge. Le pont est divisé en dix compartiments par des lignes rouges sur fond blanc. L'équipage se compose : d'un pilote d'avant qui sonde l'eau; 2° d'un prêtre assis à l'abri d'un petit châssis; 3° de trois matelots qui manoeuvrent la voile; 4° du cercueil peint en jaune avec trois bandes noires; 5° du timonier; 6° de cinq rameurs assis, trois à droite et deux à gauche.

Un grenier en bois, peint en gris foncé, sauf les créneaux des quatre coins qui sont rouges. Longueur o m. 2 3 cent., largeur o m. 20 cent. La porte est peinte en rouge. Elle s'ouvre à l'intérieur sur une cour qui contient un boisseleur, deux porteurs de sacs et trois greniers sur un seul rang, à la terrasse desquels on arrive par un escalier dressé contre la paroi du grenier. Un scribe avec sa palette est accroupi sur la terrasse; il enregistre la quantité de grains qu'on emmagasine.

Petite poupée de bois en forme de momie; longueur 0 m. i5 cent. Elle est enveloppée de bandelettes, et les yeux sont dessinés en noir sur la couleur naturelle du bois.

Un faucon posé sur une fleur de lotus : la poitrine est blanche, pointillée de noir, le haut du corps est gris foncé.

Une canne lisse de 1 m. 33 cent, de longueur, en bois.

Petit cercueil de momie, en bois, long de 0 m. 0 9 cent, sur 0 m. 0 2 5 mill. de largeur et 0 m. 0 2 2 mill. de hauteur. Le couvercle est divisé en trois registres par des bandes conservant la couleur naturelle du bois; les carrés compris entre les bandes sont alternativement en damiers à cases noires et en couleur de bois. La cuve est décorée également d'un motif en damier, L'oreillette du couvercle et les bords sont peints en noir. Les quatre pieds sur lesquels le cercueil repose sont peints en noir dans leurs parties visibles.


— 59 — [15]

Un bras en ébène (longueur o m. 2 4 cent.), qui tenait probablement la croix ansée. C'est un amulette indépendant et non pas une portion de statue : il suppléait au besoin le bras de la momie dans l'autre monde. Le même amulette est encore en usage chez nos fellahs : ils suspendent des bras ou des mains en bois au-dessus des portes des maisons neuves pour en écarter le mauvais oeil. Les deux tenons en métal qui tenaient le symbole disparu sont encore fixés à leur place antique.

Une corde et une pelote de fil de lin, dans un petit panier en feuilles de palmier.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur o m. 83 cent., largeur o m. 17 cent. La coque est peinte en jaune; le pont est partagé en neuf compartiments. On y voit pour équipage un pilote d'avant, huit rameurs et un timonier.

Barque en bois de la forme ordinaire avec dix rameurs assis sur des bancs, un pilote d'avant et un limonier.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur 0 m. 67 cent., largeur 0 m. 12 cent. On y voit huit rameurs, un pilote d'avant et un timonier : elle porte une caisse de momie en travers sur le pont, entre le limonier et les rameurs.

Barque funéraire de la forme ordinaire; longueur 0 m. 68 cent., largeur 0 m. 12 cent. Elle porte huit rameurs, quatre de chaque côté de la boîte de momie, devant laquelle un prêtre est accroupi jf. Derrière le prêtre, un limonier.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur 0 m. 67 cent., largeur 0 m. 10 cent. Huit rameurs et un timonier, et, devant celui-ci, la caisse de momie escortée d'un prêtre accroupi. Le pilote d'avant est peint en jaune.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur 0 m. 98 cent., largeur 0 m. 17 cent. Dix-sept rameurs, un timonier, un pilote d'avant; elle est peinte en jaune et les bordages sont peints en rouge.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur 0 m. 85 cent., largeur 0 m. 19 cent. Elle porte dix-huit bancs creux sur lesquels dix-huit rameurs sont assis : timonier et pilote d'avant.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur 0 m. 75 cent., largeur 0 m. 18 cent. Elle est peinte en jaune avec les bordages en rouge; elle a douze rameurs, un pilote d'avant, un timonier.


[16] — 60 —

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur o m. 70 cent., largeur 0 m. i5 cent. Elle a cinq rameurs, un pilote d'avant, un limonier, plus deux pleureuses en avant de la caisse de momie.

Barque en bois de la forme ordinaire; on y voit à l'avant, sur le pont, six compartiments creux occupés par des rameurs. Auprès du mât un homme debout derrière lequel un prêtre est assis, à la poupe un timonier.

Grenier en bois; longueur 0 m. 24 cent., largeur 0 m. 2 5 cent., hauteur 0 m. 10 cent. A l'intérieur une cour et trois dépôts, à la terrasse desquels on arrive par un escalier.

Grenier en bois, peint en jaune, de forme rectangulaire; longueur 0 m. 27 cent., largeur 0 m. 2 5 cent., hauteur 0 m. 10 cent. A l'intérieur, une cour et trois dépôts avec escalier. Dans la cour, un boisseleur, deux porteurs de sacs, et sur le toit, un scribe assis qui enregistre les quantités de grains mesurées.

Scène en bois représentant la fabrication de la bière : un brasseur avec la pâte sur un plateau, cinq cruches et une jarre en forme de tonneau, sur laquelle un cruchon est posé.

Grande barque de la forme ordinaire; longueur 1 m. 38 cent., largeur 0 m. 18 cent. Elle porte vingt rameurs assis sur des bancs creux, plus le timonier et le pilote.

Lame de bêche avec deux entailles pour fixer le manche; longueur 0 m. 3o cent., largeur 0 m. 14 cent. Elle a dû servir, car un peu de terre y adhère encore. La bêche —&■ a conservé son nom dans la langue arabe,y, la première charrue en dérive par l'addition des deux manches et par l'allongement du timon. Ces deux outils existent encore aujourd'hui chez nous, avec celte différence que la lame et le soc y sont faits en fer au lieu d'être en bois.

Une autre bêche; longueur 0 m. 27 cent., largeur 0 m. 12 cent. Elle diffère de la précédente par sa forme qui est légèrement affilée et par l'absence de trous d'attache. Elle n'a point servi : c'était probablement un simulacre d'outil à l'usage du mort.

Socle d'une statuette de Phtah-Sokar-Osiris en bois. Le plat du devant se creuse en une boîte, sur le couvercle de laquelle est perché un faucon. Longueur 0 m. 265 mill., largeur 0 m. 08 cent.

Une coupe à encens en terre cuite de 0 m. 1 25 mill. de hauteur.


— 61 — [17]

Coupe en terre cuite, coupe ronde sans pied v^, avec bec proéminent. Diamètre o m. 07 cent.

Statuette en bois debout sur un socle; hauteur 0 m. h 1 cent, y compris le socle, qui a 0 m. o/i cent, d'épaisseur. C'est la statuette ordinaire d'Osirismomie, barbu, coiffé de la perruque ; le corps est peint en blanc, la perruque et le socle en bleu, la figure en jaune. Pas d'inscription. Une cassure entre l'oeil gauche et l'oreille.

Cercueil en bois, au nom de ^-^.^^^- — Long. 2 m. 29 cent., iarg. o m. 55 cent., haut. 0 m. 5g cent.

COUVERCLE.

Il n'en reste plus qu'un fragment portant la légende :

CUVE.

( 1) Le texte a ici la forme hiératique du signe *=.


[18] — 62 —

Côté de la tête.

Côté des pieds.

La place occupée par le nom du premier propriétaire a été grattée, puis laissée en blanc ou remplie par le nom de l'usurpateur; de même sur le couvercle et au côté droit de la cuve. L'intérieur est couvert des inscriptions ordinaires en cursive.

Momie d'époque grecque, soigneusement emmaillotée de linges, tenus en place par de larges bandelettes. Le corps forme une masse très volumineuse, effilée en fuseau, mais le côté des pieds mesure o m. 96 cent, de hauteur et s'arrondit à la pointe, tandis que le côté de la tête est plus bas que la poitrine et affecte une forme triangulaire; il mesure 0 m. 40 cent, de largeur à la base, et il se termine en pain de sucre à l'endroit où est le


— 63 — [19]

nez. Ce maillot est consolidé intérieurement par des morceaux de bois, qui donnent à l'ensemble le volume exigé par la mode funéraire de l'époque. Il est décoré de deux rubans dorés, qui prennent naissance aux épaules et descendent jusqu'aux pieds. Entre les deux, on voit six lignes d'ornement. Sur chacun des côtés, trois divinités funéraires sont représentées. Au côté droit, la triade osbrienne est debout, composée d'Osiris couronné de Yatef, les bras croisés, tenant à la main gauche le sceptre ^ et à la main droite le fouet t\, velu d'une large robe qui lui descend jusqu'aux pieds, et la face tournée vers la tête de la momie; devant lui, on voit Nephlhys vêtue d'une robe collante, coiffée de son hiéroglyphe Q, levant la main droite en signe d'adoration devant Osiris, et laissant retomber la main gauche; derrière lui, Isis est debout dans la même attitude que Nephlhys. Sur la partie saillante des pieds, au cou-de-pied, les deux déesses sont agenouillées, la main gauche posée sur le genou et la main droite allongée sur le disque solaire qui orne leurs têtes; elles pleurent le mort, et au-dessus d'elles plane le disque ailé. Sur la plante des pieds on voit une figure d'Anubis, et au-dessus, un cadre qui renferme le nom el la durée de la vie du défunt, soit vingt-sept années :

APTEMIACUPA AP nOKPA ACOPOC LKZ EYYYXEI

Devant l'âge, on voit une feuille de lierre ou de vigne, avec une tige courte, recourbée sur elle-même. L'Anubis a le corps humain; il est vêtu d'une peau de panthère, et il lève les mains vers un grand disque doré.

Sur chaque côté de la momie court une légende en gros caractères hiéroglyphiques :

( 1) Sur l'original, le cynocéphale est debout.


[20] — 64 —

Bien conservée, sauf la tête qui a subi des dégradations.

Momie d'âge grec, de même forme el de même style que la précédente; longueur 1 m. 75 cent., hauteur du côté des pieds 0 m. 90 cent. Le décor se divise en trois motifs : un plastron fait d'un seul morceau d'étoffe, représentant le scarabée ailé suivi de quatre génies funéraires debout, coiffés chacun du disque solaire el tenant la bandelette aux mains. Cette scène est flanquée de deux légendes hiéroglyphiques, à droite : (■<—*) ra jy

2° sur la plante des pieds, l'étiquette

qui donne le nom et la durée de vie du défunt :

ICIAWPOC

MECTOY

LIA EYVYXEI;

3° Sous l'étiquette, un Anubis à corps humain, vêtu de la peau de panthère, lève ses deux mains vers un grand disque solaire. L'étiquette et la figure d'Anubis sont tracées et peintes sur des pièces d'étoffes collées sur l'enveloppe de la momie.

Momie de l'époque grecque au nom de g \<=='i£', long. 1 m. 72 cent. Même décor que pour les momies précédentes, mais avec le faucon tenant le sceau entre ses deux ailes en plus des divinités ordinaires. A droite, un Horus à corps humain el à tête de faucon est assis, la face tournée vers les pieds de la momie, et de chaque côté de lui, les deux pleureuses, coiffées du disque solaire, sont assises chacune sur leur estrade. A gauche, mêmes figures, sauf Horus qui a la tête humaine, qui tient le j1 et le /i, et qui est coiffé de J^. Sur les deux côtés du corps sont tracées des inscriptions, à

droite :rairi!^>^v^èr*^r:!TJ:^fiiîi^:s


— 65 — [211

Sur le cou-de-pied Osiris est debout, vêtu d'un sarrau en damier sur lequel est jeté un large manteau; il lient les deux sceptres t\ j1 el il est coiffé d'un diadème alef jf. Sous les pieds, un Anubis est debout comme sur les deux momies précédentes, et sous lui l'étiquette habituelle :

COPIAINA ANOYBIAAOC LN EYVYXEI.

Sur la partie du linceul qui correspond au sommet du crâne, Osiris est debout, vêtu d'un large manteau et flanqué d'Isis et deNephthys, également debout, coiffées du disque solaire, levant chacune la main droite et laissant retomber le bras gauche; au-dessus de celte représentation plane le disque ailé. Sur chacun des côtés de la tête on voit un cynocéphale accroupi et coiffé d'un disque solaire.

Momie de l'époque grecque en très mauvais état; longueur 2 mètres. Quelques portions du décor subsistent encore, surtout les divinités qui ornaient les deux flancs : il était identique à celui des momies précédemment décrites. Sur le sommet du crâne Osiris est assis sur une coupe(?); il est coiffé de jjf, paré d'un collier, et il tient le ^ et le /i. Il est accompagné des deux pleureuses debout, qui lèvent les bras en signe de protection. Sous les pieds, un Anubis à corps d'homme lève à deux mains un grand disque solaire. Au-dessus du dieu l'étiquette ordinaire :

ANOYBIOJN APnOKPATIWNOC ETOJN MÎT EYVYXEI

Momie d'époque grecque, en très mauvais état; long. 1 m. 82 cent. On y voit encore sur les côtés les quatre figures de découpures, Osiris entre

Annales du Service, igi4. 5


[22] — 66 —

Isis cl Nephlhys, elle faucon ailé. Sur la tête, on voit la représentation

suivante d'Osiris (fig. h ), comme l'indique la légende tracée au-dessus; sous elle est une fleur entre deux boulons. Aux pieds est un grand disque ailé suivi de la figure d'Amon à tête humaine, coiffée des deux longues plumes et de l'uroeus, à corps de scarabée ailé, levant un bras droit d'homme qui tient le fouet [\. Sous ce bras, un second bras humain soutient à droite l'aile droite de l'insecte;

l'insecte; bras gauche s'étend pour soutenir l'aile gauche.

On voit, sous les pieds, la figure d'Anubis surmontée de l'étiquette :

CKYAA2 IEPAKOC MHTPOC ANOYB1AAOC LlB EYVYXEI

Momie d'époque grecque, au nom de ^Jj^, fils de "JjjT =•"]^"^, et de V^, fils de ^ f^^ffli^, mais le signe ^ est remplacé partout par son sigle démotique : longueur i m. 9 5 cent. Elle est emmaillotée de la même manière que les précédentes. On voit sur la poitrine deux faucons ailés, coiffés du disque et de l'uroeus, et au-dessus d'eux, deux bandes longitudinales en gros caractères hiéroglyphiques. C'est : au côté droit :

Sur le sommet de la tête, un disque ailé plane au-dessus de la triade Osiris, Isis et Nephthys, debout et pourvus chacun de son signe caractéristique.


— 67 - [23]

Sur le devant des pieds, un disque ailé surmonte les deux pleureuses

assises, coiffées du disque et adorant le défunt représente par un signe (fig. 5), lequel est suivi de deux pieds. Sous les pieds, un disque ailé et l'étiquette ordinaire :

IEPA5 CAPAniCONOC

LÏÏH EYVYXEI

Au-dessous, on voit un Anubis debout, peint en noir, portant la peau de panthère dorée, des bracelets en or, une robe

rouge rayée de bleu, le tout très tinement exécute. Au-dessous, les deux

colonnes affrontées ci-contre, qui se rapportent évidemment aux deux pleureuses mentionnées plus haut.

Autre momie grecque, longueur î m. 90 cent., très endommagée. On n'y voit plus, sous les pieds, qu'un seul Anubis qui lève le vase v.

Toutes ces momies étaient enfermées, l'une à côté de l'autre, dans un simple caveau de deux mètres et demi de profondeur. J'y ai ramassé, à côté d'elles, un faisceau de branches de myrte qui conservait encore une odeur. J'ai constaté un autre exemple de celte particularité dans

une tombe de l'époque grecque, située à une grande distance vers l'ouest de Gamhoud. Encore aujourd'hui, dans l'Egypte moderne, le myrte est la plante qu'on place de préférence sur les tombes pendant les fêles civiles et funéraires : des marchands spéciaux en mettent en vente des paquets ces jours-là, à l'entrée de chaque cimetière.

FOUILLES À DÉÎR-RIFA.

Les chantiers furent transportés à Déîr-Rifa le 2 3 décembre 1910, mais les fouilles ne durèrent que quelques jours. Elles commencèrent, à la fois, autour des tranchées de M. Pétrie, et sur les pentes de la montagne où j'espérais trouver des tombeaux intacts. Malheureusement, cette région, qui fut la nécropole des princes féodaux de la principauté de Shasholep, a été presque entièrement épuisée : je n'y ai recueilli qu'un très petit nombre d'objets.


[24] — 68 —

Double table d'offrandes en calcaire (fig. 6), à deux becs; long, o m. 3o5 mill., largeur o m. 2 65 mill. y compris les becs. Elle est au nom

iede^T;nllede^>^> né de J"7 J; a0 de J ^ fils

d°.UY£Ané<MTJChacune des tables dont elle

se compose est munie de son bassin en creux, qui communique avec l'extérieur par des rigoles conduites à travers les becs. On v lit les légendes suigauche

suigauche brisé et a élé recollé; les deux becs sont légèrement ébréchés. Moyen empire.

2° Six scarabées en terre émaillée (fig. 7) :

Un scarabée en cristal de roche est à peine dégrossi; sur le recto on

voit des hachures.

3° Une perle oblongue.

4° Cinq anneaux brisés entre grands et petits, quatre d'entre eux rouge foncé, le cinquième noir.

5e Cinq perles en cornaline.

6° Une petite cuiller en ivoire, représentant un serpent dont la tête forme le bol de la cuiller et la queue le manche, mais l'extrémité du manche est brisée (fig. 8).


— 69 — [25]

7° Un morceau d'ivoire mince (long, o m. 12 cent.) semblable à un coupe-papier moderne.

8° Quatre petits panneaux en ébène, incrustés de filets d'ivoire en zigzag ; ils proviennent d'une boîte qui contenait du parfum ou des pâtes. Les deux panneaux latéraux mesurent chacun 0 m. 06 cent.; les deux panneaux courts n'ont que 0 m. o45 mill.

90 Statuette en calcaire; haut. 0 m. 18 cent, y-compris le socle. Elle représente un personnage agenouillé ^ \ | ^, intitulé ~*~~ £2 dans le

temple de Ramses II © I i ^Qr à Thèbes. Il est vêtu

d'une longue robe collante sur le devant de laquelle on lit en deux colonnes : (*—)

Les mains sont posées sur les genoux et tiennent chacune un vase J. Sur le dossier du socle en saillie une ligne verticale nous donne la légende suivante : (^—) £jjj "3" 7^ {* ^ ^ — _^_ \ \ ^. La face a été endommagée ainsi que le côté gauche; un fragment du socle manque.

À1À dynastie.

io° Petit masque en ciment, peint en jaune, mais les détails sont rehaussés de couleur, les yeux en blanc et noir, la couronne en vert orné de quelques points jaunes. Il appartenait à une statuette d'époque grecque qui a disparu. On a trouvé à côté de lui un autre masque pareil mais complètement détérioré.

ii° Statuette de femme en bois, debout et nue; elle est coiffée d'une perruque noire, et les yeux sont indiqués en noir. La tête et la face sont légèrement abîmées. Pas de nom.

12° Deux vases de la forme lies J en terre cuite, de 0 m. 22 cent, de hauteur. Ils renfermaient encore quelques grains d'orge.

i3a Une petite barque en bois d'un travail très grossier. On voit à la poupe une grande entaille destinée à recevoir la rame-gouvernail. Longueur 0 m. 24 cent. Basse époque.

14° Statuette funéraire en calcaire, de 0 m. 26 cent, de longueur, avec perruque noire et collier rouge; les deux mains sont croisées sur la poitrine et tiennent chacune une houe. Le bas du corps en est divisé en cinq registres par des traits incisés, mais l'inscription n'a pas été gravée. Travail grossier.


[26] — 70 —

i5° Deux canopes en albâtre, sans couvercle ni légende; hauteur . o m. 2 3 cent, cl o m. 29 cent.

160 Pot à kohol en albâtre •; hauteur 0 m. o5 cent. Le goulot est légèrement ébréché.

17° Quatre parties d'yeux pour cercueil de momie, en albâtre. Les deux premiers sont longs de 0 m. o85 mill.; les deux derniers sont plus petits.,

18° Deux cerceaux, l'un en cuir cousu d'un seul côté, diamètre 0 m. i3 cent., l'autre en jonc, diamèlre 0 m. 08 cent.

190 Une paire de sandales en cuir, peintes en rouge ; l'une d'elles a encore le reste de ses courroies.

2 0° Cône en terre cuite, creux et sans inscription; haut. 0 ni. 07 cent.

2 Six petits vases en terre cuite § de différentes grandeurs.

22° Un petit vase en terre cuite avec large goulot f.

23° Un petit vase en terre cuite y. Hauteur 0 m. 10 cent.

24° Statuette funéraire en calcaire; haut, o m. 2 1 cent. On y dislingue encore. ]"g[\ à l'encre noire, mais le reste de l'inscription est effacé. Elle porte au cou un collier ouse%, dessiné à l'encre noire sur fond jaune.

2 5° Couvercle de vase de forme circulaire en granit noir, légèrement ébréché. Diamètre 0 m. 19 cent.

26° Dix morceaux de bronze rectangulaires, percés chacun de deux trous; quelques clous y sont encore fixés.

2 70 Grand battoir en bois, dont la tête en a été endommagée par l'usage. 28° Pot à kohol posé sur un cadre en calcaire. Le bord du récipient

est ébréché et le cadre est fendu; hauteur 0 m. 17 cent.

29° Petit vase en terre cuite, en forme de tonneau rond, orné de traits noirs. Longueur 0 m. 17 cent.

3o° Quatre statuettes funéraires en terre cuite d'un travail grossier, au

nomdefj-k^tZ^âï'J3

nomdefj-k^tZ^âï'J3 Scarabée en calcaire fêlé sur le dos. Le roi ~j 4 ©, accroupi {*—),

y fait offrande au dieu Thot, cynocéphale accroupi (•—) et coiffé du

disque lunaire, posé sur le signe =—=. — XIX 0 ou XXe dynastie.

32° Scarabée en pierre peint en bleu d'une couleur ténue; il est en bonne conservation et porte l'inscription ci-contre :


— 71 — [27]

33° Deux étuis à kohol en argent, mesurant chacun o m. 06 cent, de longueur.' Chacun d'eux a son aiguille en bois, mais un seul garde encore un couvercle. Nouvel empire. . 3a° Deux scarabées en calcaire : ( N et 2° la trinité thébaine :

O l

Amon coiffé de ses deux longues plumes, iij Moût à tête de vautour et Khonsou à tête et à corps humains, y J

35° Cuve d'un cercueil en bois peint en vert et encadré; longueur î m. 85 cent., largeur o m. 45 cent. On y lit cinquante lignes verticales en hiéroglyphes cursifs, qui seront publiées par la suite.

36° Scarabée en calcaire émaillé en bleu avec la légende ^L

CS1^J ~*'le tout Posé sur '"'•

3 70 Petit cynocéphale accroupi et coiffé Q.> qui représente le dieuThot; calcaire grossier. On trouva avec lui une statuette d'Isis en terre émaillée, assise sur une chaise, coiffée de XX et allaitant son fils Horus; hauteur o m. o&5 mill.

3 8° Seize fruits de palmier-doum et une grenade desséchés.

3 Deux paires de sandales. La première était neuve au moment où elle fut mise dans le tombeau et elle est d'une conservation parfaite. Elle

mesure o m. 28 cent, de longueur sur 0 m. io5 mill. de largeur. Les courroies d'attache sont de cuir blanc et mou. La seconde avait dû servir; elle est d'un travail très fin. On y voit (fig. 9), à la partie supérieure, une feuille de lotus épanouie, dont la

tige descend jusque sous le talon. Le tout est encadré d'une large bordure formée de plusieurs lignes parallèles. L'une des sandales conserve ses lanières, qui sont longues chacune de 0 m. 275 mill. sur 0 m. 010 mill. de largeur.

h o0 Palette de scribe d'un bon travail, en bois, brisée en plusieurs morceaux.

4 Deux chevets en bois, l'un de 0 m. 11 cent, de hauteur, l'autre de 0 m. 13 cent. Ils sont formés de deux pièces, la base et la' partie ronde destinée à emboîter la tête. L'un d'eux a été ébréché légèrement.


[28] — 72 —

4 2° Trois petits vases en terre cuite renfermant de l'orge moisie et réduite en pâte par l'humidité. Le plus petit d'entre eux est bouché par un morceau de toile.

43° Un pliant en bois de hêtre; le siège en est en cuir de couleur naturelle et bien conservé. L'un des pieds et la traverse qui repose sur la terre manquent. Hauteur o m. 44 cent., largeur o m. 39 cent.

4/t 0 Un escabeau à quatre pieds rejoints par des traverses. Le fond du siège, qui était en lanières de cuir, est tombé en morceaux. Hauteur 0 m. 102 mill., longueur 0 m. 4o cent, x 0 m. 40 cent.

k5° Partie inférieure d'une stèle funéraire, en mauvais état; hauteur

0 m. 14 cent., largeur 0 m. 10 cent. On y voit représenté Osiris-momie à gauche, et devant lui une femme entre deux hommes qui lui présentent des offrandes sur une table dressée en avant du groupe. Des restes de légendes sont visibles encore au-dessus des personnages.

46° Tête de femme en terre cuite, qui servit probablement de couvercle de vase canope; hauteur 0 m. 07 cent.

47° Disque de miroir en bronze; diamèlre 0 m. 155 mill.

48° Lame d'une pioche en bois; longueur 0 m. 26 cent.

49° Une cinquantaine d'ousabd en terre cuite sans inscriptions et d'un très mauvais travail.

5 o" Trois pièces de lin de l'époque copte, avec franges

franges cinq

pelotes de laine enveloppées dans un morceau de

grosse toile.

5i° Quatre chevets en bois, en très mauvais

élat.

5 20 Scarabée en terre émaillée au cartouche de

Un tombeau copte ouvert au dernier moment a donné : un peigne en bois, en bon état, long de 0 m. 08 cent., haut de 0 m. 07 cent.; 20 une petite boîle en bois, peinte el munie de son couvercle, haute de 0 m. 10 cent.; 3° une seconde boîte en bois de bonne conservation, haute de 0 m. 1 i cent. ; 4° un miroir formé d'une feuille de verre avec tain, appliquée au fond d'une boîte en bois, haute de 0 m. o55 mill.; 5° une paire de souliers en cuir; 6° deux baguettes, l'une en ébène (longueur 0 m. 25 cent.), l'autre en bronze (longueur 0 m. 16 cent.).


— 73 — [29]

FOUILLES À MÉÎR.

Les fouilles cessèrent à Déir-Rifa le mercredi 11 janvier 1911, et elles recommencèrent à Méîr, devant la chapelle funéraire

de ^ j^j\ ^ ^J, le 2 2 janvier ; elles durèrent jusqu'au i4 février 1911. Voici l'indication des découvertes faites pendant cet espace de temps.

1° Pied en bois d'une grande statue; longueur o m. 20 cent.

2° Disque en terre émaillée de 0 m. 11 cent, de diamètre. La partie supérieure en est ornée du dessin

ci-contre (fig. 10).

3° Statuette en bois sans pieds ni bras. Elle est peinle en rouge, la shenti en blanc, la barbe et la coiffure en noir. On remarque deux petits trous dans la poitrine. Longueur 0 m. 35 cent.

4° Statuelte de femme en bois, vêtue d'une longue robe collante qui descend jusqu'au bas des genoux; les bras manquent. Long. 0 m. 20 cent,

non compris le socle.

5° Couvercle d'un cercueil de très petite taille, en bois, déforme humaine. Le dessous (fig. 11) en est creusé en forme rectangulaire qui constituait, avec la cuve aujourd'hui perdue,

perdue, réceptacle destiné à tenir lieu de canope. Un collier ousekh est dessiné sur la poitrine et, sous ce collier, on lit le nom du génie funéraire |jp- peint en vert. On voit au revers quatre trous, deux à la tête et deux aux pieds, destinés à recevoir les chevilles qui formaient le réceptacle.

6° Petit oeuf d'oiseau, colombe ou tourterelle, en parfait état. — XIIe dynastie.

70 Buste d'une statue en calcaire, barbue, avec ime coiffure évasée peinle en noir, un collier vert, le corps jaune; le nez et l'oeil droit sont mutilés. La partie inférieure manque. Hauteur 0 m. 32 cent.

8° Horus momifié en âkhem \^, provenant d'une boîle ou d'un socle de statuette osirienne; longueur 0 m. og5 mill., hauteur à la lêle 0 m. 07 cent.


[30] — 74 —

9° Deuxième Horus de même style, posé sur une planchette qui servait de couvercle à une boîte; la tête est brisée. Long, o m. 2 4 cent.

io° Un petit sac oblong fait de cordelettes en fil de lin, et dont les anses sont endommagées; les cordelettes qui forment le corps sont au nombre de vingt-sept dans le sens longitudinal et de sept dans le sens horizontal. Longueur o m. 17 cent., largeur 0 m. 13 cent.

ii° Vase en terre cuite avec bord plié vers l'intérieur, et avec pied.

12° Vase à parfum en albâtre j. Hauteur 0 m. o65 mill.

1 3° Une boule en terre dure, creusée et percée de trois trous ronds; le haut est modelé en tête d'oiseau.

i4° Petit disque de miroir en bronze; diamètre 0 m. 08 cent.

i5G Deux bracelets en ivoire, à dos bossue et légèrement mutilé; diamètre 0 m. 07 cent.

16° Manche lotiforme d'un pelit miroir J; il est en bois et il mesure 0 m. 06 cent, de hauteur.

Au sud-ouest de Méîr s'élèvent quatre monticules situés en file sur la même ligne et séparés par des dépressions assez fortes. Les princes féodaux de Cusae y avaient, vers la XIIe dynastie, creusé les hypogées qui portent encore leurs noms. Le premier monticule au nord est connu par la chapelle funéraire de Pepi-n-ônkh-kam(I), le second par celles de pj~J'2'etde f ^B I, II, III ; le troisième par celle de f ^jï [ft f ^ ! î' ct J'v a* trouvé le tombeau de ^ IH!^^ 1 £5 PT* ï*" sera décrit ci-dessous (fig. 12); le quatrième monticule, le plus au sud de tous, est percé de syringes, à 600 mètres environ vers le sud à partir de sa naissance. On enterra dans celte nécropole depuis le Moyen Empire jusqu'à la fin de l'époque romaine. Le cimetière antérieur à l'époque thébaine est situé au pied des monticules, et j'y ai ramassé des monuments de l'Ancien Empire, entre autres la canne en ébène

< 2) l0 ~x V 1 \ auuord; 2° son père

Ces quatre hypogées

sont creuses 1 un a côté de 1 autre sur une même ligne.


75

rsi

qui nous donne le protocole royal de Khéloui Ier de là IXe dynastie. A la naissance du christianisme, les habitants de. Méîr et des environs adoptèrent pour leurs morts un endroit situé vers l'est, à un quart d'heure de distance de la nécropole ancienne, el qui leur sert encore de nos jours.

Le prince ®^' •■ p*j*5 qui était chef des prophètes et dont le petit nom était 11 |, avait trois cercueils en bois, emboîtés l'un dans l'autre, mais le

premier, de forme rectangulaire, a été mis en pièces parles voleurs et il n'en subsiste qu'une planche; long. 2 m. 16 cent., larg. 0 m. 20 cent. Du côté

gauche elle porle le proscynème suivant

1111 © J. Au contraire, le second cercueil est bien conservé. Il a la forme rectangulaire et mesure 2 m. 02 cent, de longueur sur 0 m. 54 cent, de largeur, mais le fond en a disparu. Le bois n'a pas été peint et garde sa couleur naturelle.

COUVERCLE.

Le dos du couvercle est arrondi légèrement el repose sur une plinthe droite basse. Une ligne en gros caractères est.tracée en longueur sur le

milieu du couvercle :


[32] — 76 —

On voit au côté droit la façade de maison avec les deux yeux mystiques, et une série de légendes consistant en une ligne horizontale courant le long de l'arête supérieure, puis en quatre lignes verticales, tracées audessous de la première ligne, à distances à peu près égales de droite à

Je remarquerai en passant que le sobriquet est bien écrit | | | par trois | et non pas J 11 comme on pourrait le croire.

Le côté gauche porte des légendes disposées de la même façon, une ligne horizontale et quatre lignes verticales : («—«) j~^ ^ | *^p ^ £ J^


— 77 — 33

Côté de la tête :(«—*)

Côté des pieds : (•—«■)

L'intérieur de ce second cercueil est peint en blanc et dénué de toute inscription.


[-34] — 78 —

Le troisième cercueil a la forme humaine; il est long de 1 m. 85 cent. Il fut complètement raclé par les voleurs dans l'antiquité, et il ne reste de son décor que quelques parties de grènetis autour de la têle. La momie manque. On a trouvé à côté des cercueils les objets suivants :

Trois vases en terre cuite de la forme -^; diamètre o m. 5o cent., o m. 5o cent., o m. 44 cent. On voit dans le premier quelques feuillages sur lesquels il y avait des provisions disparues. Le second contient encore un pain très friable. Le troisième est vide.

2° Dix cruches qui contenaient les unes des viscères, les autres des provisions mêlées à de la glaise pour les conserver. . 3° Quelques ceps de vigne.

4 ° Couvercle d'un vase canope, en bois, recouvert d'une couche de chaux.

Le deuxième monticule de Méîr nous a fourni des cercueils d'époque grecque dont quelques-uns sont intéressants :

Cuve en bois, long. î m. 9/1 cent. Deux prières à Osiris, affrontées et commençant par un signe commun ru, la couvrent entièrement. C'est

d'abord, à droite :


— 79 — [35]

2° Cartonnage de momie en très mauvais état, ayant appartenu, à une femme. Sous les seins on lit le reste de ces deux légendes :

Plus bas, autour d'une figure humaine à tête de faucon, représentant le dieu Sokar, coiffé de jj^ et tenant à la main ^ N, on lit à droite le texte que je reproduis en fac-similé à cause du passage démolique qu'il contient et que j'ai copié de mon mieux (fig. 13 ).


[36] — 80, —

Sous la figure du dieu, à côté du reste de légende 'fT\ 1 % ® ] P i ^ \ \^\ ■> on lit l'inscription démotique ci-contre (fig. i4).

3° Trois cercueils en bois, de forme humaine, emboîtés l'un dans l'autre. Le premier, qui mesure î m. 84 cent, de longueur, est peint en jaune avec une coiffure bleue et un grand ouse%. Une bande verticale en vert sur fond jaune court dans le sens de la longueur sur le milieu du couvercle. On y voit en tête une figure d'Anubis ^ au-dessus du proscynème : =^= À -.1

de ce cercueil et sa cuve ne portent pas d'inscription. Le second cercueil est de tout point semblable au premier; longueur i m. 74 cent. Voici la légende de la bande verticale : ^^ A-NI ^(sic) i US " %^ "=" H î ^ "^

Le troisième cercueil, qui mesure 1 m. 64 cent, de longueur, est d'un bon travail et bien conservé. La figure est peinle en jaune, la chevelure en bleu, et un grand ouse% ailé à tête de bélier coiffée du disque solaire : à droite et à gauche de cette figure on lit la légende ^^"|©. La bande d'hiéroglyphes est cernée de trois gros traits en couleurs et flanquée des quatre génies funéraires : ^ A ^ XM T ]J [!IH 22 Y H H ^ 11 ? ==

^y*T*^i^sn^2^-njj-y^^»ii^+

^ A«»w* ■ l (Ha .

4° Trois cercueils en bois, de forme humaine, dont le premier mesure 1 m. 85 cent, de longueur et ne porte qu'une bande d'hiéroglyphes sur

lecouverder^ + Arfr^TB^^vDli^î^^si^ poîffix, j$-7ff *~"*jîg^.. Le second cercueil a 1 m. 74 cent, de longueur et une seule bande verticale sur le couvercle : ^ ^» A ~Ë.{s>c)1Il J il IS;A

ila"=\^. Le troisième, qui a 1 m. 68 cent, de longueur, porte, audessous du collier, un scarabée à tête de bélier, serrant entre ses pattes de devant le disque solaire et entre celles de derrière le signe Q. Viennent ensuite deux grands serpents coiffés du disque solaire, sur lesquels on voit les quatre génies funéraires et le proscynème : ^ A ^^(sic) J^iO^'r-'


— 81 — [37]

Annales du Service, 19îi. (J


[38] — 82 —

Toutes ces légendes sont remplies de fautes. Les scribes de cette basse époque ne savaient plus les hiéroglyphes, et ils ne faisaient plus que copier tant bien que mal des modèles anciens, sans toujours les reproduire exactement. Ils y intercalaient des traits abusifs, dans le but de remplir les espaces vides.

5° Socle de statuette en calcaire, assise, recueillie dans les débris; hauteur o m. 2 î cent. Elle appartenait à ^®f^- Sur le côté gauche et sur le dos on lit les légendes en creux, au côté gauche : f 4= 2 Pî"l î ]\ï ^ï^f:ï^dansledos:îHpnîï|>^>^@t:ï.

Un hypogée découvert non loin de là, et dont voici le plan (fig. i5),

contenait plusieurs caveaux appartenant, semble-t-il, à une famille noble de la XIIe dynastie. J'y ai recueilli un grand cercueil en bois (n° 8 du plan), au nom de A |. Il avait été violé et le couvercle gisait à terre à côté de lui.

COUVERCLE.

Le couvercle a 2 m. 58 cent, de longueur sur 0 m. 95 cent, de largeur el 0 m. 21 cent, d'épaisseur. Quatre trous y ont été obliquement ménagés


83

[39]

pour y passer les cordes qui servirent à le soulever : ils remplacent les oreillettes qu'on voit souvent sur les couvercles lourds. A l'intérieur, trois inscriptions sont tracées en gros caractères de couleurs sur fond bleu. Chacune est encadrée de deux traits blanc et vert : 1 ° T \ I *^2 1 .s—i cjï\

couvert d'un texte funéraire écrit à l'encre en hiéroglyphes cursifs, mais si endommagé que je n'en ai rien pu tirer.

CUVE.

La cuve mesure 2 m. 55 cent, de longueur sur î m. i4 cent, de hauteur et o m. 95 cent, de largeur. Les parois sont ornées de façades de maison séparées par des colonnes d'hiéroglyphes. On voit sur la paroi droite les deux yeux g^^g, et les légendes suivantes en une ligne horizontale et quatre lignes verticales : (•—*)


[40] — 84 —

La paroi gauche porte les légendes suivantes : (—-) 1 T_ A ffil ■ <

Côté de la tête.

Côté des pieds.

L'intérieur est décoré de la même manière que dans les autres cercueils de cette époque. Le haut des parois est bordé d'un ruban, arrêté du bas par trois grosses lignes noires. On lit sous le ruban une ligne d'hiéroglyphes, à savoir, au côté droit : (~) î~\^TSA!ll^Sn i "î^ ^^^^M^!ÎTAfe1^^l;a«côtédespieds:(^)|^ i!l^A^ll; au côté gauche :(^)n^^^f^A||l-


— 85 — [41]

f+l^:^:\^4!^fâ-i+PAPt:ï^t-P;a^ôtédek

tête : (*—»••) ^ ^^«2, i^ £ \- Sous ces lignes les éléments du mobilier funéraire sont entassés en registres. Au côté droit, on voit un miroir ^^ j>^y; un premier collier simple JP®() avec pendeloque ^^~s un second collier orné d'une uroeus ^ P © () | -==- ^ et d'une pendeloque ^ ^~'*; un troisième collier orné d'un vautour ^ "©"()"""""* ^"^|| et d'une pendeloque; un quatrième collier orné du vautour et de l'uroeus V "©"()'—^■^■■^ e^ d'une pendeloque; un cinquième collier orné du faucon ^ "©"O"""* J | "^ et d'une pendeloque ^ J^; un sixième collier en électrum ^ ~J" () *»« \ ^ ra=n orné d'une pendeloque ^ ^ -. Suit

la série des bracelets : î trois lus de grosses perles : ^; 2° trois bracelets (fig. 16) avec le nom de ^ ^2 "^; 3° un seul bracelet avec le nom | «=- P^; après quoi viennent : une shenti ™"^\ ^; 2° un bâton fourchu au bas | accompagné de son

nom =$= ^. Un lit sous ces parures un texte itinéraire en cinquante-quatre colonnes d'hiéroglyphes cursifs.

Au côté de la tête sont rangés les parfums : p^ Qf, f "^" f ) *""* I ii Y >

-'o°l^i' zî2T™*' ^£22)»*' ^es deux derniers accompagnés du vase Y- Sous les parfums, nouveau texte funéraire en dix-sept colonnes d'écriture cursive. .

Le côté gauche est réservé aux coiffures et aux armes : la dépouille de vautour \ j^, la coufiéh •—J^p *, le bandeau de tête p™ ^ "^(«O» après quoi un boumeràng * > ■ » p<*), deux arcs \~\, deux paquets de flèches <2=-™S' Ie crocbet ^"^Jfj', le sceptre à tige droite 'j, le sceptre à lige tordue ^Tt^f, le bâton fourcbu jtj[, le jupon de cuir J "^\ la queue ® JP—, la massue f """^f, le casse-têle ^ |; les six bâtons de forme | :

T== P>

3- P J

le gros sceptre avec son nom de ^"•^P, le fouet "©* ^V. ® ^. f\ ; le sabre de bois-f, un poignard ^^=^|, une'sorte de râpe nommée ^ JL,, un autre objet de cette forme [E] j, dont le nom est douteux, un objet,

|J — , un bâton pointu \*~X, une étoffe ^ nommée ■ f|~\'—l^iv^©!


[42] — 86 —

trois autres pareilles de même provenance, ■ 11 "l~\ *""''^.^ R ® • ■"je ^ex^e funéraire compte cinquante-quatre colonnes en écriture cursive.

Aux pieds, on voit successivement un grand signe ^-, deux sandales s=J ^. —1.|., un vase de cette forme ^" avec le nom ?j& /'^ el un autre pareil accompagné de ce nom ^= — /^; ils servaient à l'origine à laver les pieds du roi. Le lexte cursif compte dix-sept colonnes à l'encre noire. Tous ces textes seront publiés ultérieurement.

A ces objets il convient de joindre : un disque de miroir en bronze trouvé dans la plaine avec quelques perles de cornaline; diamètre o m. 1 75 mill.

20 Une stèle funéraire cintrée, en calcaire; longueur 0 m. 78 cent., largeur 0 m. 3 2 cent. Elle est brisée en deux morceaux et fortement dégradée. Voici ce qui reste du texte qui la couvrait (—-) :

3° Qualre fragments de canopes ayant la forme d'un cercueil à figure humaine. Ils portaient chacun le nom d'un des génies funéraires, mais


— 87 — [43]

seul le nom de^p] J est conservé : o m. 48 cent., o m. 42 cent., o m. 53 cent., o m. 4g cent. — XIIe dynastie.

Je termine ce rapport par des renseignements, que le savant M. G. Schweinfurth a bien voulu me donner, sur les plantes que j'ai trouvées l'an dernier à Méîr et qui sont actuellement conservées au Musée du Caire.

I. Graines trouvées dans un grenier-modèle recueilli dans un tombeau de la XIIe dynastie.

i ° Triticum dicoccum, un peu moins de trois quarts de la masse.

2° Triticum durum, quelques graines isolées.

3° Hordeum tetrasiiehum, un peu moins de trois quarts de la masse.

4° Noyaux des baies de Zizyphus Spina Christi, j^j, 6.

5° Quelques graines de lin.

6° Débris d'une capsule à déterminer.

7° Medicago d'une variété à déterminer, deux gousses.

8° Cyperus esculentus, jjyJI V^-J quelques débris.

9° Quelques graines à déterminer, peut-être des graines de helba.

î o° Vesse, quinze graines de variétés à déterminer, SJMS'.

Î Quelques graines d'une légumineuse à déterminer.

IL Graines trouvées dans un grenier-modèle recueilli dans la tombe de A- |. — XII 0 dynastie.

i" Hordeum letrastichum, forme presque la totalité de la masse.

2° Cyperus esculentus, yyâ] CA=», quelques fragments.

3° Graines de helba? identiques à celles du n" 9 de l'article précédent.

4° Triticum durum, quelques graines isolées.

5° Vesse, graines identiques à celles du n" 10 de l'article précédent.

Le 2 7 février 1911.

A. KAMAL.


REPORT

OF THE

EXCAVATIONS AND OTHER WORK

CARRTED OUT IN THE NECROPOLIS OF THEBES FOR THE DEPARTMENT OF ANTIQOITIES BY ROBERT MOND, ESQ., OF COMBE BANK, SEVENOAKS, KENT, ENGLAND, DURING THE YEAR BEGINNING ON MARCH 0,th, 1 9 1 3

BY M. ERNEST MACKÂY.

Ail the tombs in the Necropolis, with the exception of the tombs of the Kings and of the Queens, bave bccn regularly inspccled once a month.

The sleps and pathways in the Upper Enclosure bave been repaired and widencd, and elscwhere sliort cuts and stairways bave been made leading lo various tombs.

A large numbcr of iron doors of a ncw paltcrn bave been provided, as the majorily of the doors in the Necropolis are much loo light to efïiciently protect the tombs.

New brass unperforaled number-labels bave been attached lo ail the keys, as il was found that many of the ghaflirs had diflicully in reading the perforated labels supplied by the Department of Aiitiquities. In addition, the labels of many of the keys had been lost. The duplicate keys bave also been identified and numbered. As none of them were labelled, it was necessarv lo takc them ail to each tomb ni turn in order to find oui which locks they fi lied. A spécial box with forly comparlments, each large enougli for ten keys, bas been made lo hold the duplicate keys, so that the ghaflir in charge of them lias only lo look ihrough ten keys in order lo find the one lie wanls.

Tombs 2 45, 2 46, 247 and 24 8, which were only accessible from the housc of Hassan Ahmed el Gurni in the El Khokhah district, bave been


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exproprialed and are now boni g excavated. Two iiileresting tombs below the house of Mohammed Hassan in the same district bave just been paid for, and will be excavated and prolecled direclly Mohammed Hassan bas moved inlo tliis new quarlers.

Many of the tombs bave been provided with ncw number boards inscribed with both European and Arabie numerals.

Below is given a summary of the work done in individual tombs :

Tomb n" 22 (Wab), Lower Enclosure.

This is a A'ery fine tomb, but owing to the powdery stale of the colours ils frescoes were rapidly disappearing. The walls bave now been sprayed three tinies, first with a weak, and then with stronger solutions of albumen, Avhich lias eflectually fixed the colours. No stain or darkening whatever bas been caused by the process; and, owing to the nature of the paintings, i. e., colours direct on stone, there is no danger that while ants will attack the fixing solution and thus destroy the colours.

Tomb n" â5 (Dhoul), East of the Upper Enclosure.

As the lintel of the door was badly cracked, and there was, therefore, some danger that the tomb might be entered by thieves, the doorway bas been thoroughly repaired.

Tomb n° à g (Neferhotpe), El Khokhah.

The old wooden door bas been replaced by an iron one. As the tomb is entered through the courlyard of a native house, wooden panels bave been fitled to the new door, so that pièces of slraw, etc., shall nol be blown inlo the tomb.

Tomb n" 5y (Kliacmhet), East of the Upper Enclosure (pi. 1).

The Berlin Muséum bas sent casts lo replace the missing fragments in this lomJi. That of the head and shoulders of Kliaemhet bas been fitted into ils place and tinted to resemble the surrounding stone.

Tomb n" 6 g (Menna), Upper Enclosure.

The pièces of painled plasler which had fallen from the walls bave


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been replaced in position, and the inlervening spaces filled up flush with the surface. The plaster of the roof was formerly held up by three beams of wood, whose supports. partially hid one of the painled walls. Thèse beams hâve been replaced by light iron girders, which are much stronger and hâve been coloured in such a way as to be hardly noticeable.

Tomb n" 82 (Amenenihel), Upper Enclosure.

The excavation of the chambers and shafts of this tomb bas been completed, and the courtyard with ils shaft lias also been^cleared of rubbish.

Tombs n 0' §7, 88 and 8g (Minnakht, Pehsukher and Amenmose), Upper Enclosure.

The doors of thèse tombs hâve ail been replaced by new and much stronger ones, for they were in such a bad condition as to be quite useless for protecting the tombs.

Tomb n° go (Nebaniun), Upper Enclosure.

The broken portions of the walls bave been filled up with mud-plaster flush with the surface so as to give a less dilapidated appearance to the tomb.

Tomb n" g3 (Kenamun), Upper Enclosure.

The two large stone door-jambs oulside the tomb bave been transferred each to the opposite side, as they were wrongly set up by the native Inspector.

Tomb n° g 5 (Mery), Upper Enclosure.

The soulhern end of this tomb lias been cleared oui in order to make it possible to properly protect it. A native, who lives next door, bas hitherto been able to enter by means of a small hole which lias now been blocked up. During the process of excavation, a large hole was found in the roof, which bas been covered in by substantial wooden beams and a grating made from the old door laken from Tomb n° 88. A flight of sleps


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had also lo be made leading down from the door, as the level of the floor inside the tomb is considerably below that of the door-sill.

Tomb n° g6 (Sennufer), Upper Enclosure.

The wall of the courtyard bas had to be repaired, as several large slones recenlly fell almost on some lourisls as they were enlering the Tomb of the Vines.

Tomb n" g8 (Kamhrebsen), Upper Enclosure.

The doorway bas been sealed up with mucl-plasler unlil the tomb can be properly prolecled.

Tomb n° 101 (Marne erased), Upper Enclosure.

This tomb was found open and in danger of destruction by thieves. It bas been thoroughly cleared out, including its burial-chambers, pits, etc., and tidied up. No less than four holes leading into the tomb had to be blocked up with masonry, and a strong iron door of a new pallern bas been provided lo protect it.

Tomb n° îoa (Imhotpe), East of Upper Enclosure.

The doorway bas been temporarily blocked up with stone covered with mud-plaster.

Tomb n" io5 (Khaemopet), Lower. Enclosure.

The doorway of this tomb was found blocked up with stones, and the chamhers inside filled with rubbish. The whole tomb bas been excavated, with the exception of its courtyard, and an iron door piwided.

Tomb n" 111 (Amenwahsu), East of the Upper Enclosure.

This tond) bas been thoroughly repaired and its burial-chambers and shafts excavated. Ail the painted fragments which had fallen from ils walls bave been replaced, with the exception of ten, and the intervening gaps between them filled up with plaster. The ten pièces of painted plasler, whose original positions could not be determined, bave been put up on a blank wall for inspection. The fragments of plaster fallen from


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the roof bave been placed in a mud-brick réceptacle in the inner chamber and hâve been sealed up. A few pièces of ceiling-plaster, however, of a différent design from that in situ and which came from just above the doorway, bave been fitted together in a frame. The doorway bas also been repaired and the wooden beams above il replaced by iron girders.

Tomb n" ii3 (Kynebu), Lower Enclosure.

This is a small tomb whose entrance was blocked with stones. It bas been cleared out and, not being of great value, lias been provided with the lighl iron door from Tomb n° 87, which, being an important tomb, bas been supplied with a new and stronger iron door.

Tomb n° 116 (Name erased), Upper Enclosure.

The entrance bas been temporarily sealed up until an iron door can be provided for il.

Tomb n" i3o (May), East of the Upper Enclosure.

This tomb lias been thoroughly cleared out. Its courlvard lias also been excavated and a relaining-wall of brick budt round it to prevent ruhbish from falling in. The mud-brick door-jambs, which were built about three years ago, were in a very dilapidated state and bave been replaced by subslantial red brick jambs. " ,

Tomb n" i3g (Père), East of the Upper Enclosure.

The burial-chambers and passages bave been completely excavated; the courtyard lias also been cleared out and a retaining-wall built round it to kcep it clean. Many pièces of painted mud-plaster were found in the débris in the tomb and hâve been replaced in position on the walls. As the uninscribed walls of this tomb were in a very bad state and threatened to fall, they bave been supporled by mud-brick walls neatly plasterered over. The door-jambs bave been squared up and replasterecl.

Tomb n" i55 (Antef), Dra Abu'l Naga.

As the roof of this tomb had fallen and it bas been lying open for many years, its upper registers are badly weathered. It bas now been thoroughly cleared oui, and a new roof is being built over il. Hundreds


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of fragments of painted plaster from ils walls bave been found in the débris and await restoration to their proper positions.

Tomb n" 172 (Mentiywey), El Khokhah.

The excavation of the couriyard, passages and burial-pits bas been compleled. The tomb was already supplied with an iron door, but a large opening in the roof allowed anybody who liked lo enter. This defect lias been remedied by providing an arcbed roof of burnt brick and a window. A large hole in the side of one of the burial-chambers bas also been blocked up, as it allowed of easy access to the tomb.

Tomb n" 181 (Nebamun and Ipuky), El Khokhah (pi. II).

This tomb was found lo be in a very dirly state and bas, therefore, been thoroughly cleared out. The courtyard bas also been excavated and a retaining-wall built to keep back the rubbish around it. A new iron door bas been provided as the old one did not close properly. The fragments of painted plaster found among the rubbish in the chambers and courtyard of the tomb bave ail been replaced upon ils walls, and the blank spaces between them filled up with plaster-of-Paris flush with the surface. This is a sinatl tomb, but one of the most interesling in the Necropolis.

Tomb n" 18â (Nefermenu), El Khokhah..

On excavating the courtyard of this tomb, inscriptions were found upon its walls, which bave now been protected by an arched roof of brick. The south-western end of the courtyard was entirely broken away and bas been replaced by a masonry wall, in which a strong iron door bas been placed. The door set up by the original excavalor of this tomb lias been removed and utilised as a window-graling above the new doorway.

Tomb n° 18g (Nekhtdhout), Asasif.

The entrance bas been temporarily sealed up in order lo protecl the tomb until a proper door can be provided.

Tomb n' ig8 (Riya), El Khokhah.

The doorway bas been blocked up with masonry covered with mudplaster until the tomb can be properly protected.


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Tomb n" aoo (Dedi), El Khokhah.

This tomb was lying open and portions of il bave been removed by thieves. It lias been complelely excavated and provided with an iron door. The courtyard, which is unusually large, bas had a retaining-wall of brick built round il to keep oui the rubbish, high mounds of which surround it on ail sides. Two large holes in one of the walls of the inner chamber bave been closed up with masonry. Many pièces of painted plaster bave been found in the rubbish which was cleared out of the tomb, and they are being replaced on the walls. The scènes in this tomb, though much knocked aboul, are very interesting and the colours well preserved.

Tomb n" aoi (Re), El Khokhah.

As the tomb -was lying open, its upper regislers are considerably weathered and knocked about. Bolh tomb and courtyard bave been cleared out and a strong iron door provided. During the course of excavation, two large holes were found in the roof, the remains of which also threatened lo fall. The following repairs had, therefore, lo be done; — A large masonry pillar bas been built to support the roof, and one of the holes lias been arched over with red brick. The remaining gap is covered with strong wooden beams, in which the old iron door taken from Tomb n° 89 is set lo serve as a window- gratin g. The burial-chamber, which is at the end of a long descending passage and is inscribed in an unusual style, bas been cleared out and is now easy of access.

Tomb 11° 2o3 (Unnofru), El Khokhah.

This tomb lias been entirely cleared out, but, as only its roof was found to be inscribed, its doorway bas been blocked up with masonry instead of being supplied with an iron door.

Tomb n" 336 (Naine losl), Upper Enclosure.

This was excavated some years ago and then lefl open with the resull that most of the painted.plaster bas fallen from its walls, which are now in a very ruinous state. The tomb and the surrounding ground bave been re-excavaled and searched, and the fragments of painted plaster collected


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and pieced together ready to be replaced on the walls. The tomb, it is hoped, will soon be thoroughly restored and supplied with a new roof and an iron door.

Tomb if a38 (Neferuben), El Khokhah.

As the tomb was insufficiently protected, the doorway bas been temporarily blocked up with a plastered masonry wall.

Tomb n° sâi (Ahmose), El Khokhah.

This tomb was found to be only accessible ihrough a shaft which communicaled with an open tomb (n° 48) immediately below it. By this means it bas been entered repeatedly by natives and il is, therefore, badly damaged. The first thing done was lo find. the real doorway of the tomb which is now protected by a substantial iron gale. The tomb was then cleared, and the shaft, by which it was formerly entered, covered by a stout iron grating. A stone bridge had to be constructed leading to the door of the tomb, as a chamber belonging to another tomb had been cul immediately in front of it, llius destroying the flight of stone steps that formerly lead down to il.

Tomb n° 2Ù3 (Pemau), Asasif.

The doorway, which was found open, bas been sealed up with masonry and plaster pending the provision of a proper door.

Tomb n° sâg (Neferronpet), East of the Upper Enclosure (pi. III).

This tomb was found lying open and bas been thoroughly excavated and provided with an iron door. The courtyard bas been cleared out and a retaining-wall built round it to keep rubbish from falling in.

Tomb n° s5o (Neferholpe), Der el Medineh.

This tomb lias been excavated. and provided with a strong wooden roof and an iron door at the expense of Dr Moeller of Berlin.

Tomb n° 251 (Amenmose), Norlh-East of the Upper Enclosure.

Once a very fine tomb, it bas been badly damaged both anciently and in modem limes. Its remains are now safeguarded, for the inner chamber is closed with an iron door, while the outer chamber, which is very


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large and roofless and bas lillle left of ils original décoration, bas been protected with a masonry wall in which is set a strong wooden door with a stout lock. Thousands of pièces of painted plaster were found in the débris of the tomb, and hâve been sorled out with a view to replacing them on ihe walls. The roof of the inner chamber is an cxceptionally fine pentroof, a form which is rare in the tombs of this Necropolis.

Tomb 11° 3S2 (Senmen), North of the Upper Enclosure.

This tomb was just outside the Enclosure wall lo the North, and it was thought advisable to extend the wall to include the tomb in the Enclosure.

ERNEST MACKAV.


Annales du Service des Antiquités. T. XIV.

FI. I

Statuts d'Aménothès, fils de Hapi, et de Paramessou

au pied du colosse d'Harmhabi.

(X' Pylône).



Annales du Service des Antiquités T. XIV.

PI. II

Statues d'Aménothès, fils de Hapi, et de Paramessou

au pied du colosse d'Harmhabi.

(X« Pylône).



Annales du Service des Antiquités. T. XIV.

PI. III

Première statue d'Aménothès, fils de Hapi.

PbotOtyplf Bcrthaud Paris



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Tomb 57 (Kha-em-het). Showing Plaster east from Berlin in position and then tinted down to match surrounding stone.



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Tomb 181 (Tomb of the Engravers). Showing pièces of mud replaced on walls and broken parts filled in.



Annales du Service des Antiquités. T. XIV.

PI. III

Tomb 249. Its founJ and after Conservation.

Photolypie Beilliaui], Paris.



CHANSONS POPULAIRES

RECUEILLIES DANS LA HAUTE-ÉGYPTE

DE 1900 À 19U

PENDANT LES INSPECTIONS DU SERVICE DES ANTIQUITÉS

PAR

M. GASTON MASPERO.

Le peuple chante beaucoup en Egypte, à la maison et dans les fêtes privées comme aux champs, sur le fleuve, el pendant les cérémonies de la vie courante. J'avais essayé de recueillir quelques-unes des chansons que j'avais entendues lors de mon premier séjour, de 1881 à 1886, et j'y avais mal réussi : rien n'est plus difficile pour un étranger comme de saisir les paroles lancées à toute volée par le tireur de chadouf et par le conducteur de sakiéh, ou psalmodiées en roulades avec force nasillements et coups de gosier par les musiciens et par les musiciennes de métier. Dès le premier voyage d'inspection que j'entrepris après mon retour, en janvier 1900, je repris mon idée d'autrefois, et je voulus utiliser les services du Secrétaire égyptien que j'avais emmené avec moi, mais j'y rencontrai des difficultés que je n'avais pas prévues. Mon homme comprenait bien ce qu'il entendait et il consentait même à me le répéter en partie : il se refusait à le noter et à l'écrire, ou, s'il l'écrivait sur un ordre formel, il le défigurait. Il alléguait pour motifs de ses répugnances à me livrer le texte exact, la vulgarité du langage, son insuffisance grammaticale, la grossièreté de certaines pensées, l'incorrection des mètres et des rythmes. Je renonçai à l'employer après deux ou trois essais, et d'autre part, séjournant quelques jours à peine dans chaque localité, il m'était impossible de décider les paysans eux-mêmes ou les artistes professionnels à me dicter, ou simplement à me répéter posément les paroles qu'ils venaient

Annales du Service, 19th. 7


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de chanter, les uns par stupidité et par fausse honte, parce qu'ils croyaient que je voulais me moquer d'eux, les autres par crainte que je ne cherchasse à me dispenser de leur concours, et qu'une fois en possession de leur répertoire je ne cessasse do les payer. Les inspecteurs du Service, auxquels j'exposai mon désir, ne se montrèrent pas non plus tout d'abord disposés à y satisfaire, et quatre ans s'écoulèrent sans que je parvinsse à obtenir des résultats sérieux.

En 1903 pourtant, un secrétaire nouveau, M. Nasri Nasr, Syrien d'origine et qui, ayant reçu chez les Jésuites une éducation européenne, était mieux préparé que son devancier à comprendre l'intérêt de mes études, voulut bien se mettre à ma disposition pour m'aider à les poursuivre. L'usage est, sur les dahabiéhs bien montées, d'engager un matelot qui, sans être absolument un chansonnier par métier, sache vocaliser convenablement et possède un répertoire de pièces assez étendu pour divertir l'équipage et pour l'encourager, pendant les longues heures de nage qu'il lui faut, fournir chaque jour. Je priai M. Nasr de noter au fur et à mesure toutes celles que dirait le chanleur de 1908-190/1, un certain Mohammed Sanaoui, et lui aussi, dans les premiers moments, il éprouva quelques scrupules littéraires et grammaticaux : il aurait, volontiers négligé les passages par trop incorrects ou rectifié les erreurs de langage et de versification, mais quand je lui eus expliqué mes intentions précises, il se fit un devoir-et un plaisir de les remplir minutieusement. Chaque année depuis lors, et cet hiver-ci encore, il a saisi au vol ce qu'ont récité nos chanteurs divers, et il l'a traduit en caractères arabes, puis en transcription figurée, de manière à conserver les prononciations provinciales. Il m'a procuré ainsi le texte exact d'environ deux cents couplets qui ont fait les délices, non seulement de notre équipage, mais de tous les gens qui se trouvaient sur les rives au moment où nous passions : c'est, autant que j'en puis juger, les deux tiers environ du répertoire en vogue parmi les bateliers du Nil actuellement. Tandis que celle partie de mon enquête continuait sur l'eau, deux de nos inspecteurs locaux m'apportaient aussi leur concours. Le premier on date, el celui à qui je dois le plus, Mahmoud Effendi Rouchdi, appartient à une famille qui sert la Direction des Antiquités depuis plus d'un demi-siècle : son grand-père, Mohammed Effendi Marzouk, vieil officier d'artillerie qui avait fait la guerre de Crimée, avait été donné à Mariette


— 99 — [3]

par Saîd Pacha en i858 comme surveillant pour le district d'Edfou, et son oncle, Mahmoud Effendi Mohammed, fils de Mohammed Marzouk, administre la province aujourd'hui encore. Mahmoud Effendi Rouchdi se mit à l'oeuvre avec ardeur, et, en deux années de temps, il recueillit quantité de chants en usage chez les Musulmans, non seulement dans la plaine de Thèbes, mais dans les cantons principaux du Saîd, de Gébéléîn à Belianéh. Tandis qu'il s'y employait, notre inspecteur de Miniéh et d'Àssiout, Tewfik Effendi Boulos, en faisait autant pour la ville d'Assiout et, comme il est copte, il ajoutait quelques pièces chrétiennes à l'ensemble des musulmanes : sa récolle ne comprend qu'une vingtaine de morceaux, qui n'ont pas épuisé pour moi, tant s'en faut, tout ce que nous sommes en droit d'attendre de ces parages, les plus peuplés et les plus riches de la Haute-Egypte. En lui'adressant par intervalles quelques rappels de mémoire, et en réclamant progressivement la collaboration de nos autres inspecteurs, mes successeurs parviendront, je l'espère, à compléter l'oeuvre que j'ai commencée et à sauver une part au moins de cette littérature populaire si négligée jusqu'à présent. Il n'était que temps de le tenter : l'Egypte se transforme avec rapidité et bien des coutumes qui étaient encore en rigueur pendant mon premier séjour, ou bien ont disparu, ou bien tendent à disparaître avec les chants qui les accompagnaient. J'ajoute qu'un Français, directeur de lraAraux dans notre Service, M. Baraize, a eu l'obligeance de faire écrire récemment pour moi les refrains par lesquels ses ouvriers s'entraînent à la besogne pendant les fouilles ou la consolidation des temples. Ils ne sont point parmi les moins curieux de ma collection. De ceux que je publie, beaucoup ont été composés par des poètes de ville et ils n'étaient pas populaires à l'origine, mais ils le sont devenus par l'action des chanteurs de profession : c'est le cas pour la plupart de ceux que M. Nasr a récollés pour moi, comme de ceux que Schàfer nous a fait connaître dans son charmant recueil. Les autres, ceux des funérailles, des noces, des pèlerinages, des jeux et des corvées aux champs ou dans les chantiers, sont presque tous sortis du peuple même, et l'on s'en aperçoit, par contraste avec les précédents, à la rudesse du langage et du rythme. C'est par eux que je débuterai, donnant pour chacun le texte arabe, la transcription et la traduction française aussi littérale que possible. Le texte est celui des gens qui les ont écrits pour moi, et je lui ai

7-


[Il] — 100 —

conservé ses abréviations, telles âa'n-nagaf ^onv I_JUÏUÎ JA, âala'n-nagaf puis ses fautes d'orthographe, ses à pour des i ou des Si, ses ez> pour des e> ou des L>, ses £ pour des £, ses g; pour des ^ ou pour des <d, et ainsi de suite, partout où elles résultent d'une prononciation locale et peuvent, servir à constater les particularités du dialecte saïdien. La transcription a été établie par mes collaborateurs eux-mêmes, de manière à suivre cette prononciation aussi fidèlement qu'il se pouvait, avec ses âa pour c. émis fortement, ses t, ses z, ses s où se confondent toutes les nuances de la prononciation classique pour ca, <£J, L>, pour), i el là, pour \y et u=>. Dans ma traduction, j'ai essayé de calquer exactement la phrase française sur la phrase arabe partout où il semblait y avoir utilité à le faire : peutêtre en est-il résulté quelque incorrection et quelque bizarrerie, mais du moins j'aurai évité par là d'altérer le sens. A vouloir trop adoucir les aspérités d'un texte populaire on risque, non seulement de lui enlever sa saveur de terroir, mais d'en fausser l'intention. Le temps est passé d'ailleurs en matière de traduction des belles infidèles, qui trop souvent n'arrivent qu'à être infidèles sans être belles. Texte, transcription, traduction, je prie donc les arabisants et les simples curieux de ne pas se scandaliser par trop de ce qu'ils trouveront ici : je me suis efforcé de n'être qu'un simple truchement entre les provinciaux du Saîd et le lecteur européen.

CHAPITRE PREMIER. CHANTS DE MARIAGE ET DE CIRCONCISION.

L'association des chants de circoncision aux chants de mariage est plus naturelle qu'il ne paraît au premier abord : encore aujourd'hui par toute l'Egypte, surtout chez les pauvres et dans la classe moyenne, on profite de l'occasion d'un mariage chez les voisins ou dans la famille pour circoncire les garçons. Les airs et les paroles sont la propriété des chanteurs et des chanteuses de profession qu'on loue pour donner de l'éclat à la fête. Les chanteuses appartiennent à l'honorable corporation des ghaouazîs.


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'SI. CHANSONS DE MARIAGE A ASSIOUT.

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I. LIL-ÂAROUSA.

1. Ouidi bêida oulilbis tagm abyad — Oulilmayil àaia kol is-sifoufi — Ouala âandi alamiz, min magamik ■— Ouala âandi gaouahir yâagibouki — Ouala hayin àalèya inni afouiik — Ouala gadir aradi khatir abouki — Ya'm in-nihoud il-bariia bihalaoua

— Hiloua 'l-âarousa oui'l-kalam bihadaoua — Gibna gihaz inoda ougina min âa'l-birour — Il-misk oui'l-âanbar lalagna-iik bikhour — Ygâal sininile âa'l-âaris bihanaoua.

I. POUR LA MARIÉE.

1. Et elle est blanche el elle est vêtue d'un costume blanc, — et elle va se dandinant entre tous les rangs.— Je n'ai pas de diamants qui conviennent à ton état; —je n'ai pas de joyaux qui puissent te plaire, — el pourtant il ne m'est pas facile de renoncer à loi, — et je ne puis contenter la volonté de ton père. — O toi dont les seins excellent par la douceur, — douce mariée, et dont le parler est plaisant.

— nous avons apporté un trousseau à la mode et nous sommes venus par les terres;

— l'ambre et le musc nous avons brûlé pour loi comme encens. — Passent tes années avec le marié en liesse!


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2. Ya sighaycra ouala âandinash mahlaki — In habbik yàamil àala mardaki — In habbik

ygib-lik gihazik lamam — Ouiougid ish-sham el-mounir fi galaki.

3. Dahlial il-âaris fi gasralta biydaouir— Ylga'l-àarousa âa'n-nagafbhnaouir.

2. 0 petite, et personne chez nous ne t'égale, — ton ami fait tout pour te contenter !

—- Ton ami l'apporte ton trousseau complet — el il allume les bougies élincelanles de tes noces.

3. Le marié est entré au château de la mariée, il cherche — et il trouve la mariée

près du lustre qui brille !

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(jJuj <j^;^i tj*?.jd\ Ri^i

lia. iÙJiXii £ X»3jJt)i Jpo

II. LIL-ÂARIS.

1. ïilbit gaouahir lii-âaris hadya — Gibna 'l-gahaz li-âarousak ya iinaya — Neinl il-âaris iddarragi lilfarragi — Tilgi 'l-àarousafi 'l-médiné gaya.

II. POUR LE MARIÉ.

1. Un écrin de bijoux en cadeau pour le marié — nous avons apporté le trousseau à ta mariée, ô mon oeil! — Mère du marié, viens et furette, — lu trouveras la mariée qui vient dans la ville.


— 103 — [7]

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«jXil Xwj*x)I LuLji._y

2. Âarisna min dalâouh dakhal il-hammam — ll-âabd shaylouh 'l-badlah ouismouh Mirgan,

— Ifrishou lou 'l-âda da H-âaris nioda — Ylga 'l-âarousa haga hiloua bi-êeyoun ghouzian — Ylga 'l-âarousa haga hiloua bin'houd romman.

3. Oui'abalni il-âaris il-âayig — Labbas ïl-farouz ir-rayig. — Ouikhatabna 'l-âarousa ilhiloua

ilhiloua Afarrihou ou'ana galbi rayig ■—Ya rab lihfaz shababouii:— Ouitfarrigha âa'l-mildayig.

!t. Ya m'mashytouh lâagibni— Ouikalamouh ylidd âalêya—Ouigahaz âarousouh gabouhlouh — Mitamman ya rab tilim âalêya — Da kolouh shirayit malouh — Oualla gabâ ouihadya.

2. Notre marié, minaudant, est entré au baiu; — l'esclave lui apporte le costume, et

son nom est Mirgâne! — Qu'on lui étale le tapis dans la chambre, car ce marié est à la mode : — il y trouve la mariée douce aux yeux de gazelle, — il y trouve la mariée douce aux seins de grenade.

3. Et il m'a rencontré le marié, le gandin, — 0 portait une turquoise claire; — et

nous avons demandé la mariée la douce. — Je le réjouirai, et moi mon coeur est serein. ■— O Seigneur, conserve sa jeunesse, — et soulage-la à qui est malheureux !

à. Toi dont la démarche me plaît — et dont la parole m'est agréable, — et à qui l'on a apporté le trousseau de la mariée ■— d'un prix élevé, Seigneur,- fais que tout finisse bien pour moi! — Tout cela a-l-il été acheté de son argent, — ou est-ce présent et cadeau ?


[8] — 104 —

§ II.

CHANSONS DE MARIAGE À THÈBES ET DANS LE HAUT-SAÎD.

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I. GHANNA EL-BANAT ES-SOGHAIÉRA.

1. Ya g'mal abouy yag'mal abouy —• Tallel min el-âali — Ouish gaddarak ya'l-Ahmadi

— Tahot hilouani ■—. Mitéin ginéh miléin ginèh — Telâad goddami ■— Ya'l-Ahmadi ya 'l-Ahmadi — Ya'bo Icom medrasi — Bîêe el-gamal bîêe el-gamal — Ouihal li dihan rosi — Ouin àarakouk ommak ouabouk — Hob el-banal gasi — Ya'lAhmadiya'l-Ahmadi —Ya'bo Icom. dayebdoab—Bîêe el-gamal y a'l-Ahmadi—Ouihal li harîr lit-loab ■— Ouin àarakouk ommak ouabouk — Gollohoum gatalni esh-shoag.

. I. CHANTS DES JEUNES FILLES.

1. crO chamelier de mon père! ô chamelier de mon père U —Elle regarda d'en haut:

te Et comment pourras-tu, ô Alimadi ! — mettre là ma dot? — Deux cents guinées, deux cents guinées — seront comptées devant moi. — 0 Ahniadi! ô Ahmadi, ■— toi dont la manche est de madras, — vends le chameau, vends le chameau,

— et apporte-moi du parfum, pour ma tête ; — et si te gourmandent ta mère et ton père, — l'amour des filles est dur ! — O Ahmadi! ô Ahmadi, — toi dont la manche est élimée, usée, — vends le chameau, ô Ahmadi! — et apporte-moi de la soie pour mes habits ; — et si te gourmandent ta mère et ton père, — dis-leur : et Le désir m'a tué!*.


— 105 — [9]

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5. Ouihyat abouy ouidrâa abouy — Mdndkhdak ya Aali — Haggash iegîb el-mcmlaga

— Oui'l-higl min bahari.

3. jRah el-gasab ouegah el-gqsab — Ma-goll ôoud tari — Ouihyat abouy ouidrâa abouy

— Mdndkhdak ya'hmad ■— Rab el-gasab ouegah el-gasab — Ma-golt ôoud ahmar

— Ouihyat abouy ouidrâa abouy ■—■ Mdndkhdak ya Khalil — Haggash tcgîb el-manlaga — Oui'1-higl abou shakhalîl — Ouihyat abouy ouidrâa abouy — Mdndkhod cs-sagga — Galbi âalêih galbi âalêih — Min shêilel el-girbah — Ouihyat abouy ouihyat abouy — Mdndkhod ez-zabbal —

2. Et par la vie de mon père et par le bras de mou père, —je ne le prendrai pas,

ô Ali, — si tu ne m'apportes la ceinture — et l'anneau de pied de la BasseEgypte.

3. La canne à sucre est partie et la canne à sucre est venue, — tu n'as pas dit : c-En

voici une fraîche ! ». — Et par la vie de mon père et par le bras de mon père, — je ne te prendrai pas, ô Abmad! — La canne à sucre est partie et la canne à sucre est venue, — tu n'as pas dit : «En voici une rougeh. — Et par la vie de mon père et par le bras de mon père, — je ne te prendrai pas, ô Khalîl,

— si tu ne m'apportes — la ceinture et l'anneau de pied à grelots ! ■— Et par la vie de mon père et par le bras de mon père, — je ne prendrai pas le porteur d'eau! — Mon coeur est (triste) pour lui, mon coeur est (triste) pour lui ■—de ce qu'il porte l'outre. — Et par la vie de mon père, et par la vie de mon père, — je ne prendrai pas l'homme aux ordures ! —•


[10] — 106 —

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Yesbah yegoul yesbah yegoul — Zibl el-hamam ya dhan — Ouihyat abouy ouidrâa abouy — Mdndkhod en-naggar— Galbi âalêih galbi âalêih — Min shêilel el-menshar — Ouihyat abouy ouihyat abouy — Ma'na'khod el-fagri — Yesbah yegoul yesbah yegoul — Filli âadas badri — Ouihyat abouy ouidrâa abouy — Ldndkhod esh-shabâan — Yesbah yegoul yesbah yegoul — Fitlifatîr bedhan.

i. Ouabour gidid ouabour gidid — Mashifi morditna — Nelbis harir neglâa harîr — Aala lies ôomdelna —

Il se lève le matin il dit, il se lève le matin il dit: — rrLa fiente des jugeons où est-elle, ô Graisse?». — Et par la vie de mon père et par le bras de mon père, —je ne prendrai pas le menuisier! — Mon coeur est (triste) pour lui, mon coeur est (triste) pour lui — de ce qu'il porte la scie! — Et par la vie de mon père, et par la vie de mon père, — je ne prendrai pas le pauvre! — Il se lève le matin il dit, il se lève le matin il dit : — rtPile de la lentille de bonne heure !». — Et par la vie de mon père et par le bras de mon père, ■— je prendrai le riche ! — Il se lève le matin il dit, il se lève le malin il dit : — rrPile le gâteau avec de la graisse ! ».

h. Un vapeur nouveau, un vapeur nouveau — chemine dans notre aiguade'1'! •— Nous revêtirons la soie nous dépouillerons la soie — de par notre Omdéh ! —

"' Le mot désigne l'endroit de la berge où les femmes vont puiser l'eau et où les bateaux abordent.


— 107 — [11]

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Ouabour gidid ouabour gidid — jpï 'l-morda mashi — Nelbis harîr neglâa harîr

— Aala lies Tanashi.

5. Ya hamam garid ya hamam garid— Aala bêil nas âammi— Ko! el-banal etgaouazo

— Ouana hazitni ommi — Ya hamam garid ya hamam garid -^— Aala béît nas khali

— Kol el-banal etgaouazo — Ouana ouegef hali.

G. Rassall-lo rassall-lo — Salaméin goua es-scif — Rassal ouegal rassal ouegal — El-gîza bâad es-séif— Rassall-lo rassall-lo — Salaméin fi noss reghîf— Rassal ouegal rassal ouegal — Es-sabr ya talîf —

Un vapeur nouveau, un vapeur nouveau — dans l'aiguade chemine; —■ nous revêtirons la soie nous dépouillerons la soie — de par Tanachi!

5. O pigeons familiers, ô pigeons familiers, — à la maison des gens de mon oncle

— toutes les filles se sont mariées, •— et moi ma mère me garde ! — 0 pigeons familiers, ô pigeons familiers, •— à la maison des gens de mon oncle maternel

— toutes les filles se sont mariées, — et moi je reste dans mon état !

G. Je lui ai envoyé, je lui ai envoyé — deux saluts dans l'épée! — Il a envoyé (dire), il a envoyé (dire) : — ctLe mariage après l'été!». —Je lui ai envoyé, je lui ai envoyé — deux saluts dans une demi-miche ! — Il a envoyé (dire), il a envoyé (dire) : — et Patience, ô mignonne!». —


[12] — 108 —

#5 C*_Lyuj #3 CX-LAUJ

Rassall-lo rassall-lo — Salaméin fi gargoushah — Rassal ouegal rassal ouegal — Es-sabr ya manloushah — Rassall-lo rassall-lo — Salaméin fi binniyéh — Rassal ouegal rassal ouegal ■— Es-sabr ya malhêyêh.

Je lui ai envoyé, je lui ai envoyé — deux saluts dans une biscotte! — Il a envoyé (dire), il a envoyé (dire) : — «Patience, ô coureuse ! ». — Je lui ai envoyé, je lui ai envoyé — deux saluts dans un Unnim\ — Il a envoyé (dire), il a envoyé (dire) : — crPatience, ô étourdie!».

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II. GHANNA 'L-ÂAROUSA LIL-ÂARIS ODAREDDOH ÂALÉIHA.

1. Oumalèil-lo 'l-gollah — Min laban el-bagar — Ouala âayez el-gollah — Ouala laban el-bagar — Ma-âayez ella anti — Ya day el-gamar — Oumaléit-lo 'l-gollah — Min laban el-gamous —

II. CHANT DE LA FIANCÉE AU FIANCÉ ET SA RÉPONSE.

1. Je lui ai rempli la gargoulette — de lait de la vache. — rr Je ne veux la gargoulette — ni le lait de la vache; — je ne veux que toi, — ô clarté de la lune pleine!» — Je lui ai rempli la gargoulette — de lait de bufilesse. •—

(,) Le binni est un poisson du Nil dont les habitants du Said sont très friands.


_ 109 -- [13]

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0«a/a <w«/cz el-gollah — Oîia?a foia» el-gamous — Ma-âayez ella anli — Ya day elfanous — Oumaléit-lo 'l-gollah — Min laban el-gemal — Ouala âayez el-gollah — Ouala laban el-gemal — Ma-âayez ella anli — Ya day el-helal.

2. Ouiliyatak ydba — Ma'akhod ella da — Da gadâa shamloul T— Kayyacl el-êeda — Tallet-li bi-êeinha — Dag' alchdar f'idaîha — Tihsibni âabd léiha — Tibîié ouitishliriféyyah — Tallet-li min el-tagah — Bêida ouitishbeh en-nagah — Darabilni bizorragdh — Barbah ouitmakkanat féyyah —

et Je ne veux la gargoulette — ni le lait de la bufilesse ; — je ne veux que toi, — ô clarté de la lanterne!» -— Je lui ai rempli la gargoulette — de lait de chamelle. — et Je ne veux la gargoulette — ni le lait de la chamelle; — je ne veux que toi, — ù clarté du croissant ! »

2. et Par ta vie, ô mon père, —je ne prendrai que celui-ci; — celui-ci est un gars vif

— capable de ruser les ennemis!» — Elle me regarda de son oeil, ■— elle qui a un tatouage vert sur ses mains; — elle me compte comme un esclave d'elle — qu'il dépend d'elle de vendre et d'acheter. — Elle me regarda de la lucarne, — elle qui est blanche et qui ressemble à la chamelle ; — elle me frappa d'un dard

— un coup sûr. —


[14] — 110 —

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Tallel-li min el-gadous — Bêida ouileshbeh el-fanous — Ya silli ou'ana 'l-mahbous

— Tolli ouishfàaiiféyyah — Tallet-li min el-gadous — Ouirasma âa'l-gebîn felous — Ya silli ou'ana'l-mahbous— Tolli ouishfâaii féyyah — Tallet-li min esh-shebbak— Héyya menna ou'ana mennak — Ya silli ou'ana 'l-habbak — Ouahbok esh-shâaréyyah

— Tallel-li min et-lorâa — Ouïzmamha dangar yerâa — In silli âandigaràa — Ouasafouki daoua léyyah.

3. Marhaba boh lamma gani — Ouil-géyya ma leghbani — Ouirragaba kouz- el-J~adda.li

— Oui'l-êeln shibh el-Jingani —

Elle me regarda du seau (de la sakiéli), — elle qui est blanche et qui ressemble à la lanterne: — et Madame, je suis le prisonnier; — regarde et intercède pour moi!».

— Elle me regarda du seau (de la sakiéli), — elle dont Timage est sur le front de la monnaie : — et Madame, je suis le prisonnier: — regarde et intercède pour moi!». — Elle me regarda de la fenêtre, — elle d'ici et moi de là : — «Madame, je suis le tisserand — et je tisse le vermicelle». — Elle me regarda du canal,

— elle dont l'anneau de nez se balançait : — et Madame, j'ai la teigne, — et l'on t'a prescrite à moi comme remède!».

3. O bienvenu lorsqu'il vient chez moi, — lui dont, la venue ne m'est pas indifférente

— et dont le cou est un broc d'argent — et dont l'oeil semble la tasse! —


— 111 — _ [15]

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Marhaba rahhabl-loh — Khcil el-balad rekkebl-loh — Oui'l-gazia Om Mohamed — Aala sagfaha zagharatit-loh — Haba boh lammagani —Ouibal shashofi 'n-nada— Ya khallo zaghralî-lo — Ya âammeto saoui 'l-ghada — Ya mdhsano zanha — Goukha harîr zéiti — Golt el-gamarji 's-sama — Ouish nazzalo bêilî — Ya mdhsano zanha

— Goukha harîr hamrah — Goll el-gamarji 's-sama — Ouish daldalo yemlah — Ya mdhsano zanha — Goukha harîr ft harîr— Golt el-gamarji 's-sama— Ouish daldalo Ji'l-bir.

U. Ma'lla ligiji darbina ya ghali — Afrish-lak el-jarsha harîr soltani —

Bienvenu, lui en l'honneur de qui — j'ai enfourché les chevaux de la ville, — et la Gazia Om Mohamed — sur son toit elle a poussé pour lui des cris de joie.

— Qu'il soit bienvenu lorsqu'il vient chez moi, — lui qui a trempé son turban dans la rosée! — 0 toi, sa tante maternelle, pousse des cris de joie pour lui! — 0 toi, sa tante paternelle, prépare-lui le dîner ! — Oh ! qu'il est beau et qu'il pare

— le drap de soie olive ! — J'ai dit : et La lune du ciel, — qui l'a fait descendre dans ma maison?». — Oh! qu'il est beau et qu'il pare — le drap de soie rouge! — J'ai dit : et La lune du ciel, — qui Ta secouée pour la remplir?». — Oh ! qu'il est beau et qu'il pare — le drap de soie sur soie ! — J'ai dit : et La lune du ciel, — qui l'a secouée dans le puits?».

h. Que ne viens-tu dans notre rue, ô précieux ? — Je te ferai le lit en soie de sultan. —


[16] — 112 —

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naâamel-lak el-ghada tikoun gâani — Ouingib-lak el-gollah likoun âalshani — JVïjrish-lak el-jarsha likoun nâasani — Nezràa4ak es-semsem mâa 'l-dokhani — Tishrab ouilikayyef màa 'l-gedâani.

5. Massik bil-khéir idllijol min saâah — Ouismalc Mohamed ouiji idak khalem el-iaâah — Ouihyat negoum es-sama ji kol lammaâah — Ma'gdar âala forgeldle daraga ouala saâah.

Nous te ferons le dîner si tu as faim — et nous t'apporterons la gargoulette si tu as soif. — Nous te ferons le lit si tu as sommeil. — Nous le planterons le sésame avec le tabac — pour que lu fumes et que tu fasses carrousse avec les gars.

5. Bien le bonsoir, loi qui passas il y a une heure, — et dont le nom est Mohamed et qui as à la main la bague de l'obéissance! — Et par la vie des étoiles du ciel dans toute sa splendeur, — puissé-je ne pas être éloignée de toi ni d'un cran ni d'une heure !

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III. GHANNA 'L-KHATIB.

7. Raouah ya âabd mania gad sheraha — Ouihyat abouya gaddaha ou'asouaha — Ou'adrab bi-séifi oualaou amoul hedaha.

III. CHANSON DE L'ENTREMETTEUR.

1. teYa-t'en, ô esclave, lu ne peux pas l'acheter!» — te Et par la vie de mon père, je suis son égal et je la vaux, — et je frapperai de mon épée quand même je devrais mourir près d'elle. »


— 113 — [17]

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2. Salam âaléikom ya nayemîn en-nahar ya saherîn el-lêil — Falshi âaléikom gadâa asmar kahîl el-êein — Tarj shalou yeghanniji 'l-haoua ya le'il— Ouït-larjet-lani yegoul balad es-sabéya féin.

2. Salut à vous, ô vous qui dormez le jour, ô vous qui veillez la nuit ! —- Est-il passé près de vous un gars brun, aux yeux bordés de noir?— Un bout de son châle chante dans l'air : eeO nuit!», — et l'autre bout dit : etOù est le pays des jeunes filles?».

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IV. GHANNA MIN AHADI GOREIB IL-ÂARIS LOH.

1. Dolchan ma-teshraboh — Gahouah asaououî-lak — Aala mîn yekhallini khadamak—

Abat ahaououî-lak -— Gahoua ouaâati-lak -— Oua'mla Janagîlak.

2. Gaâaid âala 'l-korsi — Ouikaouakib el-korsi shérijiyah —

IV. UNE DES PARENTES DU FIANCÉ LUI CHANTE.

1. Du tabac, lu ne le fumes pas; — du café je te préparerai. — Qui me laissera être

ton domestique — que je passe la nuit à l'éventer? — Du café je te donnerais — et je remplirais tes tasses.

2. Tandis qu'il est assis sur la chaise, — et les pommes de la chaise sont couleur

des cbérifs(1), —

M Peintes en vert, ie vert étant la couleur des cbérifs, descendants du Prophète.

Annales du Service, iQi4. 8


[18] — 114 —

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Goll-lo méita ya 'khouy jarahak — GW <W« 'l-gomâa 'l-méatiyyah — Golt-lo ya 'khouy ouitidêéîni — Gai âala rasi oui-êéînêyyah — Golt-lo ya 'khouy ouîtiksîni — Gai bidal el-bafla golniyyah.

je lui dis : te A quand, ô mon frère, ton bonheur?». — Il dit : eeA la semaine prochaine!». — Je lui dis : teO mon frère, et lu m'inviteras?». — Il dit : et Sur ma tête et sur mes yeux!». — Je lui dis : ttO mon frère, et tu m'habilleras?». — H dit : te Au lieu d'étoffe grossière, du coton!».

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V. GHANNA ÂAND DOKHOUL IL-ÂARIS IL-HAMMAM.

Ya zaraâin el-bamiah oui'l-bami — Ya mrashshagîn el-jollji 'l-hidani — Ya mîn yerouh l'om el-âaris yegol-laha — Oualadik dakhal hammamna êeryan — Baàt-lo âasharet bedéilat min gasab — Yelbes ouiyelabbas khéyyer el-gedâani.

V. ON CHANTE À L'ENTRÉE DU FIANCÉ AU BAIN.

0 semeurs de la banda et du gombo (1), — vous qui avez jeté de la eassie (joli) dans les piscines, — oh! qui ira chez la mère du fiancé et lui dira : — te Ton fils est entré dans notre bain tout nu; — envoie-lui dix costumes de brocard — pour qu'il s'en revête et qu'il en revête l'élite des gars !».

(1> Les exigences du mètre et de la rime ont obligé le chanteur à employer ici une licence fréquente dans la poésie populaire, celle qui consiste à répéter deux fois le même mot sous des formes légèrement différentes.

AU^LJl El-bâmiali et e-UJl el-bâmi ne désignent ici qu'une même plante, la bamiah, notre gombo — Hibiscus esculenlus — dont les Egyptiens sont très friands et que l'on cultive un peu dans notre Midi.


— 115 — [19]

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VI. GHANNA TLÔOU 'L-ÂARIS MIN IL-HAMMAM.

Talée min el-hammam oui'l-hammamah — Oui'l-ouarditêin el-homr zanou 'l-àmah — Talée min el-hammam oua'na 'lit shojtoh — Ouilaléit âala khad el-âaris ouibostoh — Ouirabal-lo mîtéin âala mahramtoh — Ouigolt-lo ana y a âaris gashlanah — Talée min el-hammam oua'na 'lli réiloh — Ouitatéil âala khad el-âaris habbéitoh — Ouikabasht-lo min ed-dahab ouiddéiloh — Ouigolt-lo ana ya âaris gashlanah.

VI. ON CHANTE QUAND SORT LE FIANCÉ DU BAIN.

Il sortait du bain et de la baignade(l) — et les deux roses rouges ont paré sa taille. — B. sortait de l'étuve et c'est moi qui l'ai aperçu — et je me suis penchée vers la joue du marié et je l'ai baisé ! — Et je lui en ai noué deux cents (piastres) sur son mouchoir — et je lui ai dit : et Moi, ô marié, je suis sans le sou !». — Il sortait du bain et c'est moi qui l'ai vu — et je me suis penchée vers la joue du marié et je l'ai embrassé! — et j'ai empoigné de l'or pour lui et je le lui ai donné — et je lui ai dit : eeMoi, ô niarié, je suis sans le sou ! ».

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VII. GHANNA 'L-ÂAROUSA ÂAND IL-HAMMAM.

1. Rayyan rayyan golaib el-khass rayyanah — La shojlaha ya 'l-âarisji 't-lish t êerianah —

VII. ON CHANTE LA FIANCÉE AU BAIN.

i. Piuisselant, ruisselant, petit coeur de laitue, ruisselant! — Si tu l'avais vue, A fiancé, dans la cuve, toute nue! —

M C'est le même artifice que je viens d'indiquer à propos de la bâmiah et de la bûtni.


[20] — 116 —

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Reniait âaléiha 'l-hiram silli etlaîi nanah — Ouallahi ma'llàa ouala-li ji't-ilôou neyyah — Abouh yesayis el-hosan ou'okhlak mighannéyyah — Ou'akhouk sheikh elbeled yeghsil-li ana êdayyah. 2. Ya'khayyi bêidah oui'l-bayad rommani — Labiée séifi ouarhan el-gojtani — Ouagoul di bêidah oui'l-bayad rommani — Ya'khayyi bêidah oui'l-bayad lou ghêyyah — Labiée séifi, ouarhan el-golnèyyah ■— Oua'goul di bêidah yâaououad alla âaléyyah.

J'ai jeté sur elle le peignoir : et Madame, monte doucement ! ». — ee Par Dieu, je ne monterai pas, et je n'ai pas l'intention de monter! — Ton père soigne le cheval et ta soeur est chanteuse — et ton frère, le cheikh-el-beled, me lave les mains ! »

2. O mon petit frère, elle est blanche et sa blancheur est teintée de grenade! — Je vendrai mon épée et j'engagerai mon cafetan, — et je dirai : et Celle-là est blanche, et sa blancheur est teintée de grenade!». — O mon petit frère, elle est blanche, et la blancheur est une séduction. — Je vendrai mon épée et j'engagerai ma robe de coton, — et je dirai : et Elle est blanche : que Dieu mêle rende!».

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VIII. GHANNA FI LÉILET EL-HENNA.

Ya léilet el-henna Idshrîha bimal — Ouanassasak ya âaris oua'khzîk ya shilan —

VIII. ON CHANTE LA NUIT DU HENNÉH(1).

O nuit du hennéh, que je l'achèterais de la fortune! — et nous te fortifions, ô fiancé, et je t'humilie, ô Démon ! —

'■) C'est la nuit qui précède celle du mariage; au retour du bain où l'on teint au hennéh les pieds et les mains de la fiancée. Encore

Encore avant d'employer la pâte de hennéh, la fiancée la présente aux invités qui y appliquent des petites pièces de monnaie.


— 117 — [21]

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Fa ZéiYef el-henna oua'shrîha shira — Ouanassasak ya âaris oua'kîd el-êeda — Ya léilet el-henna oua'shrîha bi-Icîs ■— Ouanassasak ya âaris oua'khzîk ya'blis.

0 nuit du hennéh, que je l'achèterais d'un bon prix! — et nous te fortifions, ô fiancé, et je circonviendrai les ennemis ! — 0 nuit du hennéh, que je l'achèterais d'une bourse! — et nous te fortifions, ô fiancé, et je t'humilie, ô Eblis!

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IX. GHANNA LIL-ÂARIS FI ÉYAM EL-FARAH.

Aayeg ouiyegni 'l-ouard fi mandîloh — El-ôomr ouahba ya kerîm liddi-loh — Aayeg ouiyegni 'l-ouard j mahramtoh — El-ôomr ouahba ya kérîm tiddih-loh — Gaâaid âala 'l-korsigarnir esh-shorbagi— Ouala kolminshereb el-gahaouigahouagi— Ouala kol min laff'el-êemaima zanha — Ouala kol min rekeb el-jaras khéyyalha — Aala gabîn el-megallâa shoft lagéyyah — Fiha garnît el-ouelad hatla 'l-khamorgéyyah —

IX. ON CHANTE AU FIANCÉ LES JOURS DU MARIAGE.

Elégant, lui qui cueille la rose dans son mouchoir, — la vie longue, ô Généreux, donne-la-lui! — Élégant, lui qui cueille la rose dans son foulard, — la vie longue, ô Généreux, donne-la-lui ! — Garnir le limonadier est assis sur la chaise,— mais quiconque boit le café n'est pas cafetier, — et quiconque coiffe le turban ne l'orne pas — et quiconque monte le cheval n'est pas son cavalier. — Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont tous les gars jusqu'à ceux des cabarets.—


[22] — 118 —

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^irtfe #aim el-magallâa shofl lagêyyah — Film gamîi el-khodar hatla 'l-moloukhéyya — Aala gabîn el-megallàa shofl lagêyyah — Film gamîi el-jerakh min kol êetgéyyah — Aala gabîn el-megallâa shoft lagêyyah — Film saouagi el-haoua lenâar bêla méyijah ■— Aala gabîn el-megallâa shojl lagêyyah — Filia gamîi el-banal min kol slialabéyyah — Aala gabîn el-megallâa shofl lagêyyah — Fiha gamîi el-gouar min kol habashéyya.

Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont tous les légumes jusqu'à la méloukliieh(I) ! — Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont tous les poulets jusqu'aux tout vieux! — Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont des moulins à vent qui ronflent sans eau! — Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont toutes les filles de toute l'élégance ! — Au front du coquet j'ai vu une calotte — où sont toutes les servantes de toutes les négresses !

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X. GHANNA LIL-ÂAROUSA.

Ya bit ya'lli heglik rann âa's-sag —Rannelofi 'l-méiiné semêelo Boulag — La'dii âala sayégho bigillel el-arzag — Da'lli âamallo shélashel hayyeg el-ooshshag —

X. ON CHANTE À LA MARIÉE.

0 fille, ô toi dont l'anneau tintait sur la jambe — si bien que son tintement dans la ville Boulak l'entendait, — je prie que l'orfèvre qui le lit ait peu de quoi vivre, — celui-là qui lui fit des grelots excitant les amoureux! —

( 1) La corchore potagère, corchorus olitorius.


— 119 — [23]

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l'a 4i< î/aVfe' heglik ranneto rannah — Ranneloji 'l-mèdinè semêelo Girgeh — La'du âala sayégho bigellel er-rozgah — Da'lli âamdllo shélashel hayyam el-ouelhah — Ya bit ya'm-bannela ya âashga Halloul — Tahl min liardil gosselek tarait el-êenab halloul

— Ya bit ya'm-bannela ya âashga 'l-gadi — Tahl min gosselek golal ouibarradi

— Ya bit ya'm-bannela ya âashga Moursi — Tahl min gosselek golal âala H-korsi

— Ya bit ya'm-bannela ya âashga Ismâail — Taht min gosselek larah el-êenab ouit-lîn.

0 fille, ô toi dont l'anneau tintait un tintement — si bien que son tintement dans la ville Girgéh l'entendait, — je prie que l'orfèvre qui le fit ait peu de quoi vivre, — celui-là qui lui fit des grelots excitant les épris! — 0 fille, ô vierge, ô amoureuse de Halloul, — sous le coin de la frange le raisin a poussé des grappes! — 0 fille, ô vierge, ô amoureuse du cadi, —: sous (a frange se trouvent des gargoulettes et des alcarazas ! — 0 fille, ô vierge, ô amoureuse de Morsi, — sous ta frange il y a des gargoulettes sur le support! — 0 fille, ô vierge, ô amoureuse d'Ismaïl, — sous ta frange ont poussé le raisin et la figue !


[24] — 120 —

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XI. GHANNA LIL-ÂAROUSA FI LÉILET ED-DOKHLAH.

1. Ya léilet ed-dokhla ya sîdi — Khod es-salam min îdak l'idi — Ya léilet ed-dokhla oui'l.gaha

oui'l.gaha Ouiligi 'l-banal el-kol maâaha — Ouigal sammaâaouni lies loghaha — Ouimassekouni galbi bîdi — Ya léilet ed-dokhla ya sîdi —• Kalna âasal ji salin gadidi — Ya léilet ed-dokhla fi 'l-hasil ■— Gallâani êeryana ouasil — Ya lahm dani majilish

majilish ■— Ouahla min akl ez-zébibi.

2. Shelbéyet el-bahr ya léilet ed-dokhla âagabtini — Middi dalalik âala'l-abhar âaddini —

XI. ON CHANTE À LA FIANCÉE, LA NUIT DES NOCES.

1. O nuit des noces, ô monseigneur, — accepte le salut de ta main à la mienne! —

O nuit des noces où on la trouve — et où l'on trouve toutes les filles avec elle, — et où il dit : et Qu'on me fasse entendre seulement sa parole, — et qu'on me fasse prendre mon coeur en ma main!». — O nuit des noces, ô monseigneur, — nous mangeâmes du miel dans une assiette neuve ! — O nuit des noces dans le grenier, — il me mit nue de haut en bas ! — O chair de mouton où il n'y a point de joints, — plus douce à manger que du raisin sec!

2. teChelbiéh du fleuve, ô nuit des noces, que tu m'as plu ! — Allonge ta moustache

sur les fleuves et passe-moi ! » —


— 121 — [25]

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Maddéit dalali âala 'l-abhar âaddéilak — Laou kan khoshéimi goléilah konl zagéitak — Laou kan khodéidi reghayyef konl ghaddéilak — Laou kan sobaîi sigara konl kayyéfilalc.

3. B-êeini arail en es-samak biysalli — Farrougna yokhrot basli ouiylgalli — Ouiliamamna yermi maharem talli.

U. Ya rayyes el-ouabour ya ôosmalli — Hell el-gelou khalli el-khaouaga yedalli — Ouibêeini réil âarisna nazil min ghorjiloh — Aammal yehaddilji 'l-amira âamméloh — Sadr el-âarousa kam âageb yalalalli.

et J'ai allongé ma moustache sur les fleuves et je t'ai passée. — Si ma bouche était une petite gargoulette je t'aurais abreuvée, — si ma joue était un petit pain je t'aurais donné à dîner, — si mon doigt était une cigarette je t'aurais donné le plaisir ! »

3. De mes yeux j'ai vu que le poisson prie, — que nos poulets épluchent l'oignon et le fricassent, — et que nos.pigeons jetaient des mouchoirs de tulle.

h. 0 réïs du vapeur, ô Osmanli, — cargue les voiles et laisse le monsieur débarquer ! — De mes yeux j'ai vu notre marié descendre de sa chambre — qui tenait des propos avec la princesse, sa tante. — Poitrine de la mariée, combien elle a plu ! yalalalli.


[26 ] — 122 —

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5. Massîki bi'l-khèir ya mishmish tari mabloul — Temshi tihizzi el-falak lisbi banal elhour

elhour Ouihyat min zéyyan el-ragaba ouisharrâaha — Ana khatriji ouisalak mistehia ma'goul — Massîki bi'l-khèir ya nadagh Ji lebanek — Ya mishmish el-ouah liltakil beîidanak — Ouisbor âaléyya lamma litlâa el-gamara — Ouitnam ahli ouitnam gîranak — Ou'ana agôod âala 'l-bab ou'asmâa laïc — Ou'asmâa hadilak ouatouallâa binîranak — Goumi etlaîi Ichalli en-nas teshoufek — Bêida ouisabéyya ouiâalrîn ouesoufek — Goumi etlaîi ouir-rigal saffein ■— Ou'énti ghazala ouigoazik yeheb ezzéin.

6. Eeini min el-bôod ya 'l-akhdar lirâaî-lak — Ya zarêe el-ouard â'ila dikfeel saraouîlak

saraouîlak Ouin géitini marhaba — Ouin ghibl ana 'gilak — Matrah lirouh — El-gaïb daîi-lafc.

5. Bien le bonsoir à toi, abricot frais, humide, — tu marches, tu ébranles le firmament

firmament tu captives les filles des houris ; — et par la vie de qui t'a embelli le cou et l'a allongé, — moi mon désir est de t'avoir, mais j'ai honte de le dire! — Bien le bonsoir à toi, ô mâcheuse de mastic : ■—• ô abricot de l'Oasis, qui te manges sur ta branche, —attends-moi, jusqu'à ce que se lève la lune, — et quand dormiront mes parents et que dormiront tes voisins, — je m'assiérai à la porte et je fécoulerai, — et j'entendrai ta parole et je brûlerai de tes feux. — Lèvetoi, sors, laisse que les gens te voient —.blanche et fille, et parfumée de'tes qualités! — Lève-toi, sors, tandis que les hommes sont sur deux rangs,— car tu es une gazelle et ton mari aime le beau !

6. Mon oeil de loin, ô vert, te suit. — O toi qui cultives la rose sur la ceinture de ton

pantalon, — si tu viens chez moi, bienvenu, — et, si tu restes éloigné, je t'irai joindre ! — Partout ou tu vas, •— mon coeur t'appelle !


— 123 — [27]

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XII. LIL-ÂAR1S FfS-SEBAH LÉILET ED-DOKHLAH.

ï. Aalafarsh el-mêegibani — Eddalig el-lamoun — Oui'sh-shams lissa ma lelèel —Ya 'l-ejendi noum — Ya'lli âala korsi khaddak — Yesleh el-maghboun — Aala farsh el-mêegibani— Eddalig er-romman — Oui'sh-shams lissa ma lelèel —Ya 'l-efendi nom — Ya'lli âala korsi khaddak — Yesleh ez-zâalan.

2. El-hayy ji gohroh bêyyal ma ragad — Eeinoh ligosselha oui'l-dayy el-halag — Elliayyji gohroh hèyyat ma yenam — Eeinoh ligosselha oui'l-dayy ez-zimam.

XII. ON CHANTE AU MARIÉ LE LENDEMAIN DU MARIAGE.

1. Sur le lit du charmant — a été manié le citron, — et le soleil ne s'est pas encore

levé : — ô effendi, dors, — ô toi sur la joue de qui — l'affligé se remet ! ■— Sur le lit du charmant — a élé maniée la grenade, — et le soleil ne s'est pas encore levé: — ô effendi, dors, — ô toi sur la joue de qui — le triste se remet !

2. Le vivant dans sa chambretle a passé la nuit sans sommeiller — son oeil fixé sur sa

frange et sur l'éclat de la boucle d'oreille. — Le vivant dans sa chambretle a passé une nuit sans dormir — son oeil fixé sur sa frange et sur l'éclat de l'anneau du nez.


[28] — 124 —'

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XIII. GHANNA TEGOULO 'L-ÂAROUSA ÂALA 'L-ÂARIS OUI HOUA M'SAFER.

Ya H-gasr dé ma'tlâaoh — Kan habibifih — Ya 'l-farsh dé ma'jrislwh — Nayem habibifîh — Ya 'l-housh dé ma'nzeloh — Sayes hosanohjîh — Ya 'l-lcohl dé mdkkahhloh — Saouad ôoyounoh jih — Ya ' l-joli dé ma'g lojoli — Bayad gebînohjih — Ya 'l-ouard dé ma'gtâaoh — llamar khodoudohjîh — Ya 'l-bahr dé ma'shraboh — Sajer habibijîh — Oui'1-gamh dé ma'najfadoh — Oua'l-lîn ma'naggîh — Ya 'mmi êemili-li solouk dahab — Agharbil lihabibijîh.

XIII. CHANSON QUE LA MARIÉE CHANTE AU MARIÉ QUAND IL LA QUITTE.

0 ce palais, je n'y monterai plus, ■— où mon ami était! — 0 ce lit, je ne le ferai plus, — où mon ami dormait! — 0 cette cour, je n'y descendrai plus, — où le palefrenier de son cheval était! — 0 ce kohol, je ne le mettrai plus — avec lequel il noircissait ses yeux ! ■— 0 cette fleur de cassie, je ne la cueillerai plus, — où la blancheur de son front était! — 0 cette rose, je ne la couperai plus, — où le rouge de ses joues était! •— 0 ce fleuve, je n'y boirai plus,— sur lequel mon ami est parti ! — Et ce blé-là je ne le remuerai plus, — et je ne l'épurerai plus de sa terre; — ô ma mère, fais-moi des fils d'or — afin que j'y crible (ce blé) pour mon ami !


— 125 — [29]

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XIV. AFRAH.

Abouki ya zêinah ya ma sarakh ouidakh — Oui'stagal el-êedda ouigal banatîmelakh — Ya'mmi ikhtobî-li di'lli moradijiha— Khatîblak ya 'khayyi kol el-halajiha — Aamma asabbah-ha j housh el-gamous — Gildaha biyedoui dayy el-janous — jlamjna asabbah-haji housh el-bagar — Gildaha yelmâa zéy dayy el-gamar — Aaléiha libas harîr zahi âala 'l-jaddah — Libsit shalagi el-âarousa ouitilîil el-labagah — Aala mîn bas el-harîr zahi âala 'l-lémoun — Libsit shalali el-âarousa ouiiilîit cs-salloum —

XIV. CHANT DE NOCES.

Ton père, ô belle, que de fois n'a-t-il pas crié et hurlé, — et n'a-t-il pas abaissé le chiffre de la dot et dit : eeMes filles sont belles!». — et Ma mère, demande pour moi celle en qui est mon désir!» — Ta prétendue, ô mon petit frère, toute la beauté est en elle : — si je la fais nager dans la piscine des buffles, — sa peau devient éclatante comme l'éclat de la lanterne ; — si je la fais nager dans la piscine des vaches, — sa chair luit comme l'éclat de la pleine lune. — Elle a un caleçon en soie élineelant tel que l'argent; — elle a mis les boucles d'or reilles de la mariée et elle est montée à l'étage ; — pour qui a lui la soie étincelant sur le citron ? — elle a revêtu les châles de la mariée et elle a monté l'escalier. —


[30] — 126 —

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Ramêl âaléyya 'l-maharim ya habibi goum — Esh-shams tilîil oui'l-hamam biyzoum — Ramél âaléyya 'l-maharem ya habibi 'sha — Esh-shams lilîil oui'd-doha dahlia ■— Gibna H-bajali ouigèina — Min Masr bahari 'l-mèdina — Ya salin jadda oui'l-ghala min sîni — Khallih li-ommoh di marah meskina •— Yadd el-ghajir U banal khéimah — Gai li 'dkholijilia khodi noniah — Yeslahil er-rab rayeh — Eegléin oui-arbâa dabayeh — Rouhi âala 'l-jarsh rouhi — Oui'l-kom sabâa 00roudi —

Elle m'a jeté sur moi les serviettes : ttO mon ami, lève-toi! — Le soleil s'est levé et le pigeon roucoule». — Elle jeta sur moi les serviettes : «O mon ami, éveille-loi! — Le soleil s'est levé et il fait grand jour!». — Nous avons apporté les étoffes et nous sommes venus — du Caire, du nord de la ville. — O plat d'argent dont le couvercle est de porcelaine, ■— laisse-le à sa mère, car elle est une pauvre femme. — La main du ghafir m'a bâti une tente ; — il me dit : etEntres-y et prends la sieste!». — Il mérite, et le Seigneur le lui procure! — deux veaux et quatre moutons égorgés. ■— eeVa au lit, va, ■— toi qui as la manche de sept lés d'étoffe ! » —


— 127 — [31]

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Libsel shalaki biraddah — Ouitmayalel âala '1-mikhaddah — Sahalél ôoyoun el-mahabbah — Ma-gdirl asallijorondi.

Elle revêtit un corsage brodé — et elle se renversa sur l'oreiller; — elle baissa des yeux d'amour — et je ne pus faire ma prière.

S III. CHANSONS DE CIRCONCISION À ASSIOUT.

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1. Ya men babouh âali ouirouagouh haoui — Oui'l-âalabah guirounjol ouibklwurouh gaoui — Rouhi lil-lagir ouilagani khijfah — Gab-li shaoualn min sabîi laffah — Hasiblak bi'llah ouisidi 'l-imam — Ilbis ya rnuihir ouinzil iz-zajfali.

1. Toi dont la porte est haute et dont la chambre est aérée, — et dont le seuil est de girofle et dont l'encens est de benjoin, — je suis allé chez le marchand et j'ai rencontré un quidam — qui m'a procuré des pièces d'étoffe du septième pli.— Je te conjure par Dieu et par monseigneur l'Imam, — habille-toi, circonciseur, et descends au cortège (nuptial) !


[32] — 128 —

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5. Daklud il-mizayin nndinah ouinadahli ■— Galbi raouf ma'gnarsh1-^ agi laïc ya'bni — Ouimin gabl ma'llahir âarisna sammi — Ouindah ouigoul ya Golb ya Mitoualli.

2. Le barbier est entré chez nous et il m'a appelé : — et Mon coeur est miséricordieux et je ne puis venir chez toi, ô mon fils ! — Avant que je circoncise notre fiancé(2), prononce le nom de Dieu, — et appelle et dit : eeO Kottb! ô Metoualli!(3)».

S IV.

CHANTS DE CIRCONCISION À THÈRES ET DANS LE HÀUT-SAÎD.

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GHANNA LIL-METAHIR.

i. la mzayyenoh nazil min el-Boghdadi — Maouasoh dahab ou'el-mesan higazi — Ou'abouh yogoulhalo 'l-trabîsh labbessouh— Ouommoh logoul taououi bologhlmoradi■—

ON CHANTE AU CIRCONCIS. 1. O son barbier qui descend du chéîkh el-Boghdadi, — dont le rasoir est en or et la pierre à aiguiser du Hedjaz, — son père dit : tt Apportez les tarbouches qu'il les mette!», — et sa mère dit : ttJe viens d'obtenir mon désir!». —

( 11 C'est bien la prononciation locale magnarsli pour ma-aqdarsld, maqdarsh.

t2> Le petit garçon qui va subir l'opération s'appelle le fiancé, âaris.

( 3) Sur le personnage mythique appelé Kottb elMetoualli, cf. LAKE, An Account oflhe Manners and Customs oflhe Modem Egyptians, •édit. 1871, t. I, p. 290-293.


Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PI. I

1. Etat des travaux (Mur Ouest et Portique).

2. Face interne du premier pylône (Aile gauche).



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PI. II

3. Les Princes (paroi Sud).

4. Les Princesses (paroi Nord).

PlioLolypii! )"■! lii.unl, Paris



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL I

Dédicace de Menchah.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL II

La stèle 33037 du Caire.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL III

Fragment d'un Décret.

Piio:otypie lïerlhauil, Paris



Iix.i. View of excavations of 1912-13, seen from NW corner of First Pyramid, looking WNW.



III. n° 2. View of royal cemetery from the Second Pyramid, Iooking N.



III. n° 3. View of royal cemetery from First Pyramid, looking WNW.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL IV

a

III. n° 4. Mud-brick chapel of G. 1203, looking S. -j- niche with slab stela. 7 slit Windows.

b 111. n<> 5. Niche of chapel, G. 1207 with slab stela in place, looking W.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PI. V

a Iix. 6. G. 2100 (Mer-ib), looking SSW. ^ place of slab stela.

b

III. n° 7. G. 2130, rubble core, looking NNE. Note fine white casing.



Annales du Service des Antiquités. 2. XIII.

PL VI

a III. no 8. G. 4340, massive core, looking NNW.

b III. n° 9. G. 4240, massive core, with unfinished white casing, exterior chapel, looking SSW.



Annales du Service des Antiquités T. XIII.

PI. Vil

a

III. no 10. Space between G. 1223 and 1225, showing reconstructions.

b

III. u. Statue in offering niche of G. 2184 looking SSW.



III. n° 12. Senezem-ib group, seen from NW corner of First Pyramid, looking N\V. i. Yenty; 2. Khnum-enty; 3. Mehy; 4. Ruined mastaba; 5. Neckebuw (?); 6. Entrance to shaft of Im-thepy.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL IX

a III. n° 13. Interior, burial chamber of Im-thepy, looking SW.

b

Iix. no 14. Copper models of offering tables from tomb of Im-thepy. Scale I.



Annales du Service des Antiquités T. XIII.

PL X

a

Iix. no 15. Limestone statue of Peh en Ptah

from G. 2320.

b

III. n° 16. Limestone statue of Nekhebuw from G. 2370.



Annales du Service des Antiquités. T. XIII.

PL XI

a III. no 17. Inscription southern side of door of offering chamber of G. 2197.

b III. n° 18. Cooper implements from Senezem-ib group.



III. n" 19. Extrême northwestern corner of Mycerinus quarry, looking NW.



— 129 — [33]

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Mezayyenoh nazil min ard el-Minyeh —- Emouasoh dàhab ouegab el-mesan êenyéh — Ou'abouh yogoul hatou 'l-bedailat labbisouh —■ Ou'ommoh logoul ya'lla ehjazou-li min homoum ed-dinié.

2. Ya'm el-melahir ya'm loag shaonahy — Ouishri leoualadik gariéh mïl-ouahi — Tekhaddem

Tekhaddem lemma lelîb 'l-agrahi — Ya'm el-melahir ydm loag mabroumi — Ouishri leoualadik gariéh mi'r-Roumi — Tekhaddem âalêih lemmayedour oueyegoumi.

3. Lemma yegîni el-mezayyen ouiyessened laht dari — La'khod mouas el-mezayyen ou'aroshaha

ou'aroshaha —- Lemma yegîni el-mezayyen ouiyessened âandi — La'khod mouas el-mezayyen ou'aroshaha ma ouardi.

[0] son barbier qui descend de la terre de Miniéh, — dont les rasoirs sont en or et qui a apporté la pierre à aiguiser au moment favorable, — son père dit: et Apportez les habits qu'il les revête ! »,—et sa mère dit : «0 Dieu, préservele-moi des ennuis du monde».

2. 0 mère du circoncis, ô habillée de tulle, — achète à ton fils une esclave de l'Oasis

l'Oasis pour qu'eBe le serve jusqu'à ce que se cicatrise sa plaie. — 0 mère du circoncis, ô habiUée d'un tricot, ■— achète à ton fils une esclave des Rounds — pour qu'elle le serve jusqu'à ce qu'il aille et qu'il se lève.

3. Quand le barbier viendra chez moi et qu'il siégera dans ma maison, —je prendrai

le rasoir du barbier et je l'arroserai de safran. — Quand le barbier viendra chez moi et qu'il siégera chez moi, -— je prendrai le rasoir du barbier et je l'arroserai d'eau de rose. Annales du Service, igi4. 9


[34] ' — 130 —

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4. Ya farhiti dakhal el-mezayyen âandena — Ma tejrishi-lo jorashat el-hana — 'l-osla

gatâa — Ma lhaddari-lo 'l-mahrama.

5. Dakhal el-mezayyen be-îiddilo ouimouasoh — Helej el-mezayyen ma yakliod ella shashoh

shashoh Shashéin talatafi hilagél rasoh — Dakhal el-mezayyen be-îiddilo ed-dahabiyéh — Helej el-mezayyen ma yakhod ella miyyêh — Miiéin talalahji hilagél eshshoushiyéh.

6. Samîn ya bouri samîn — Ou Mi âan Mohamed mîn — Ouimhammad gaâaid fi ouakbah

— Ouida 'khayoh âala 'l-yemîn — Samîn ya bouri mesharrah —- Ya daoua '1-galb el-megarrah — Ouimhammad sareh ouimraouah — Yeshrah el-galb el-hazîn —

à. 0 ma joie! le barbier est entré chez nous, — mets-lui les matelas du bonheur!

— Le maître a coupé, — présente-lui la serviette.

5. Il est entré le barbier avec ses instruments et son rasoir, — il a juré le barbier de ne prendre que son turban, — deux turbans, trois, pour lui raser la tête.

— Il est entré le barbier avec ses instruments dorés, — il a juré le barbier de ne prendre que cent'1',— deux cents, trois cents, pour lui raser la mèche!

G. Tu es gras, ô barbeau, tu es gras ! — Et celui qui a aidé Mohamed qui est-ce? — Mohamed est assis dans une foule, — et celui-là c'est son frère sur la droite!

— Tu es gras, ô barbeau dépecé, — ô remède du coeur blessé ! — Et Mohamed s'en allant, filant, — il égaie le coeur triste! —

( 1) Sous-entendez piastres.


— 131 — [35]

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Samîn ya bouri samîn — Ya daoua lil-ouahmanîn — Samîn ya bouri ouishilbah — Ya atalis min gououa êelbah — El-7netahir nazilji'z-zajfah — Ouimhaffadbi's-saliMn.

Tu es gras, ô barbeau, tu es gras, -— ô remède aux femmes qui ont des envies! — Tu es gras, ô barbeau et chelbi(1)! — ô satin dans une boite! — Le circoncis descend dans la procession (nuptiale) — que les Bienheureux intercèdent pour lui !

CHAPITRE IL CHANSONS DE LA MORT ET DES FUNÉRAILLES.

Elles sont chantées pendant les diverses opérations que subit le mort et pendant les cérémonies qui accompagnent ou qui suivent la mise au tombeau, partie par le personnel spécial des enterrements, partie par des chanteurs et par des chanteuses de profession.

§ I.

CHANSONS DE FUNÉRAILLES À ASSIOUT.

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LIL-SHÂB.

i. Abki âaléik ouahdak — Oua'bki âala kasmak ouimakhdamtak —

I. POUR LE JEUNE HOMME.

1. Je pleure sur toi seul, — et je pleure sur tes façons et sur ta serviabilité : —

( 1) Le chelbi est un poisson du Nil, bon à manger.


[36] — 132 —

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J/a hadish kaouani ji 'l-mayilin zêyak — Ablci âalêik ouahdîk — Ouiâala kasmak ouiàaglin jik — Ma hadish kaouani fi 'l-mayilin zéyik — Abki âala shanak ■— Ouiâala kasmak ouihindamak — Oui'l-ôomr kollouh ya hanoun kormalak ■— Tiblci âalêih il-êein — Ouilnadmouh il-khayah yigoul nâaméin ■— Zayid âan ig-gidàan kasmouh ziin — Laoula shababak ma baktsh êein — Shababouh îidim oua'lga malilouhjéin —■ Tibki âalêih in-nas — Ouilnadmouh il-khayah yigoul âa'l-ras —

nul ne m'a causé regret si cuisant parmi les morts que toi. — Je pleure sur toi seul — et sur tes façons et sur l'intelligence que tu avais : —■ nul ne m'a causé regret si cuisant parmi les morts que toi. — Je pleure à cause de toi, — et suites façons et sur ton élégance, — et (pendant) la vie entière, ô tendre ami, par égard pour toi, — il pleure sur lui, l'oeil, -r— et quand l'appelle sa petite soeur, il dit : et Oui, oui!», •— car il était mieux doué que les jeunes gens, et ses façons étaient belles. — Si lu n'avais été jeune, aucun oeil ne te pleurerait; — mais sa jeunesse a péri : où trouverai-je son pareil ? — Ils pleurent sur lui les gens, — et quand sa petite soeur l'appeUe ils disent : «Sur la tête (l)!».

( 1) En d'autres termes : «nous jurons de le pleurer toujours !».


— 133 — [37]

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Agibalc min-éin ya shab ya mitâaz — Ouihyat shababak sharbah âalêik il-kas — Ya zéin mâaroujouh — Yzêyin ir-rijagah lamashal holouh — Ya housn kasmouh ya halaoual zolouh — Ya zéin makhdamtouh — Yzêyin ir-rijagah lamashal gambouh

— Ya housn kasmouh ya halaoual ouishouh — Ya zéin lamh gajah — Yzêyin ir-rijagah lamashal ouiyah — Ya housn kasmouh ya halaoual molgah — Ouin talét il-gheibah galâal ragah.

2. Min jog ouish il-bah — Ghandour ghayib min hayikom ya'hbab —

D'où t'amènerai-je, ô jeune homme, 6 regretté ? — Par ta jeunesse, qu'on boive le verre en ton honneur ! — O beauté de son amabilité, — lui qui ornait ses camarades s'ils marchaient autour de lui ! — O grâce de ses façons, ô douceur de sa personne, — ô beauté de sa serviabilité, —lui qui ornait ses camarades s'ils marchaient près de lui ! — O grâce de ses façons, ô douceur de son visage,

— ô joliesse de sa nuque, — lui qui ornait ses camarades s'ils marchaient avec lui ! — O grâce de ses façons, 6 douceur de son abord, — si l'absence s'allonge, l'espoir est tranché!

2. Du haut de la façade de la porte — un galant est absent d'auprès de vous, o amis! —


[38] — 134 —

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Minjog sathilna — Ghandour ghayib min habayebna — Minjog âalina — Ghandour ghayib khass ahalina.

3. Gandil minaouir intaja dayouh — Soug il-Biheirah ma'ltagash zèyouh — Gandil minaouir ouintaja nourouh ■—Soug il-Riheirah ma'ltagéil ghéirouli.

à. Zéin ouihilali—Zéyi 'l-ginéina illi âa'l-lani — Loma shababak ma'ndana hali — Shababak malih ouala âad yôoud tant — Ouizéin ouisighayér — Zéyi 'l-ginéina illi âa'laoual —

Du haut de notre terrasse — un galant est absent d'entre nos amis ! — Du haut de notre maison élevée ■— un galant est absent des proches de nos parents !

3. Une lampe éclatante dont la clarté s'est éteinte, — dans le marché de Béhéra on n'en a pas trouvé la pareille ! — Une lampe éclatante dont la lumière s'est éteinte,

— dans le marché de Béhéra je n'en ai pas trouvé d'autre !

h. Beau et pareil à la lune naissante — comme le jardin qui est sur l'autre (rive),

— sans ta jeunesse, mon état ne se serait pas empiré! — Ta jeunesse, ô joli, elle ne reviendra plus une autre fois, — ô beau, ê petit, — comme ce jardin qui était en premier; —


— 135 — [39]

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ionia shobabak ma halna itghayêr — Shababak malih ouala âad yilghayér — Zéin ouikol iz-zéin — Zéyi 'l-ginéina illi âaléiha il-êein — Loma shababak ma bakal-li êein — Shababak iidim oua'/ga malilohjéin — Eenab il-ginéina mal âa'l-korbal

— Ouislaâagal il-kholi ouiganah gaouam — Oui'l-mot sahih bass il-firag saâaban — Ouimal ouitlcassar — Ouislaâagal il-kholi ouiganah akhdar — Ouimal âa'l-kamij

— Ouislaâagal il-kholi ouiganah âassij — Ouana shilt êeini ouigoult ma biyadish.

sans ta jeunesse notre état n'aurait pas changé ! —Ta belle jeunesse elle ne changera plus, — ô gracieux et tout gracieux — tel le jardin sur lequel l'oeil est fixé ; — sans ta jeunesse mon oeil n'aurait pas pleuré. — Ta jeunesse a péri et où trouverai-je sa pareille? — Le raisin du jardin se plia sur les tuteurs(1), — et le jardinier se pressa et il le cueillit à la hâte ; — et la mort est réelle, mais la séparation est difficile ! — Il se plia et il se cassa — et le jardinier se pressa et il le cueillit vert. — Il se plia sur les branches de palmier — et le jardinier se pressa et il le cueillit aigrelet, — et moi j'ai levé l'oeil et j'ai dit : te Qu'y puis-je !».

( 1) Les branches de palmier dont on fait les treilles pour la vigne dans les jardins du Saîd.


[40] — 136 —

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II. LILRA.GOUL IL-ÂAGOUZ.

1. Nayim liada shiggouh — Khadl il-filour ouililîit gaouamtoh — Min nazlilouh minjog ma shoujtouh — Ya hasriti âamal ig-gabal milkouh — Ouiharram ish-shiggah âala oualadouh ■— Nayim hada béitouh ■— Khadl il-jitour ouililîit âatéilouli ■— Min nazlilouh minjog maréitouh— Ya hasriti âamal ig-gabal milkouh — Ouiharram ishshiggah âala ouelèidouh — Khadl il-fitour oui'n-nouglji kommi — Ousahhi âazizi illi'l-ghaban minni— Khadl il-fitour oui'n-nouglfi kmami — Ousahhi âazizi illi'l-ghaban tani — Khadl il-filour oui'n-nougl fi siniyé ■— Ousahhi âazizi kol sobhiyé.

II. POUR LE VIEILLARD.

1. Gomme il dort près de son trou, — j'ai pris le déjeuner et je suis montée pour le réveiller ; — mais depuis qu'il est descendu d'en haut je ne l'ai plus vu ! — O regrets ! Il a fait son domaine de la montagne — et il lui a été défendu de voir son enfant! — Comme il dort près de sa maison, — j'ai pris le déjeuner et je suis montée le lui donner; — mais depuis qu'il est descendu d'en haut je ne l'ai plus vu ! — O regrets ! Il a fait son domaine de la montagne — et il lui a été défendu de voir son petit enfant ! — J'ai pris le déjeuner et les fruits secs 'I] dans ma manche — pour réveiller ce mien ami qui m'en veut; — j'ai pris le déjeuner et les fruits secs dans mes manches — pour réveiller ce mien ami qui m'en veut de nouveau; —j'ai pris le déjeuner et les fruits secs sur un plateau — pour réveiller mon chéri chaque matinée !

"' Le nougl est l'équivalent de nos quatre mendiants, un plat de noix, de noisettes, d'amandes et de dattes qu'on sert au repas

de famille chez les Musulmans les jours de fête, et surtout le soir pendant le mois de Ramadan.


— 137 — [41]

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5. Ouilâaliak ya amir — Shourb il-gahaoui jôg jarsh harîr — Oui'hna ragadna oui'shshourb lil-hayin — Ouilâatlak ya'shgar — Shourb il-gahaoui jôg jarsh ahmar — Ouilahoush âaouayedkom — Shourb il-gahaoui jôg maratibkom — Harimak ya'bouya gaâadit bi-hasrilkom.

A

3. Tighli ouahaouiha — Talâa in-nahar ouala gash sharibha — Oommah hanouna kan ilâashamfiha — Rahalit ouala ouagafitsh aouassiha — Tighli ouabarridha — Talâa innahar ouala gash sahibha — Oommah hanouna kan il-âasham filia — Rahalit ouala ouagafitsh ahadil-ha.

û. Moudir shéyâa-lik — Shid ir-rikouba ouirkab âala mahlik —

2. Et c'est ton usage, ô Emir, — de boire le café sur un divan en soie, — mais nous

nous sommes étendus et le boire est pour les vivants ! — Et c'est ton usage, ô blondin, — de boire le café sur un divan rouge, — et il n'est pas dans vos coutumes — de boire le café sur vos seuls matelas ! — Ta femme, ô mon père, demeure aceablée de regrets pour toi !

3. Il bout(I) et je le refroidis, — mais le jour s'est levé et il n'est pas venu celui

qui le boira I — Un turban gracieux en qui était mon espoir, — il est parti et mes recommandations ne l'ont pas arrêté. ■— Il bout et je le fais refroidir, — mais le jour s'est levé et son maître n'est pas venu ! — Un turban gracieux en qui était mon espoir, — il est parti et ma parole ne l'a pas arrêté.

4. Le moudir t'a envoyé dire: — eeMets le harnais à ta monture et enfourche à ton

loisir, —

O Le café qu'on présentait au maître de la maison quand il rentrait du dehors.


[42] — 138 —

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Ouimaâak gadiéh hillaha ouahdik — Moudir shéyâa-lak — Shid ir-rikouba ouirkab âala mahlak — Ouimaâak gadiéh hillaha ouahdak — Shéyâa-lak is-soullan — Ouirkab ouilagui ya sabâa ya shaoual — Ouimaâak gadiéh hillaha gaouam — Shéyâa-lak ig-gindi — Ouirkab ouilagui ya sabâa ya misammi — Ouimaâak gadiéh hillaha oui'mshi — Shéyâa-lak il-mamour— Ouirkab ouilagui ya sabâa ya shamloul — Ouirlah âala firashi — Ouesh ma âamalloh ya shagîi mashi — Oui'l-mol sahih bass il-firag gasi — Ouirlah àa'l-bisaléin — il/« dilla shagîi ma sabloh Ma êein — Zayidâan il-khaouagat kasmouh zéin — Rahil rigal il-îizzah agibha min éin.

car tu as un procès, tranche-le seul ! ».— Le Moudir t'a envoyé dire : — ttMels le harnais à ta monture et enfourche à ton loisir; — tu as un procès, tranche-le seul!». — Il t'a envoyé dire le sultan : — ttEt monte et va à sa rencontre, ô lion, ô mon brave ; — tu as un procès, tranche-le vite!». — Il t'a envoyé chercher le soldat : — ttEt monte et va à la rencontre, ô lion, ô renommé; —lu as un procès, tranche-le puis va-t'en!». — Il t'a envoyé chercher le mamour : et Monte et va à la rencontre, ô lion, ô fin compère, — et repose-loi sur mon matelas, — et tout ce que tu feras, ô mon brave, marchera!». —La mort est réelle, mais la séparation est dure : — repose-toi sur les deux tapis. — B. n'y a brave que le mauvais oeil n'ait atteint. — Il était mieux doué que les Européens, et ses façons étaient belles ! •— Ils s'en sont allés les hommes puissants : d'où les ramènerai-je ?


— 139 — [43]

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III. LIL-SHABAH SAGHIRA.

Min il-harîr harîr— Ouimd'Imattêeitsh min il-ôomr ghéir galil— Gi yitmaltâaouligou'lôomr gasir — Oui'l-libs ya sillat lil-hadrîn — Min il-goumash goumash — Gi yilmattâaou ligou 'l-âomr oualask — Oui'l-libs ya siltal li-min âash — Harirhon libsouh — Oui'nli haririk fi'l-tourab hattouh — Harirhon zahi— Oui'nli haririk ghabbaroh is-saji — Harirhon yizha — Oui'nli haririk ghabbaroh ïl-lahdi — Iizalik gadid ma lirjâai iilimmih — ïigag il-lihoudghabbar ellijih — Ouimoush ôozouma da 'llahd nazlah jîh — Iizalik gadid ma lirjâai ikmamik — Mahasli ôozouma da 'l-lahd nazlou loh

III. POUR UNE JEUNE FILLE.

De la soie, soie, — et elle n'a pu profiter de son âge qu'un petit! — Celles qui ont voulu profiter elles ont trouvé que l'âge est court —■ et la toilette, mesdames , est pour ceux qui sont ici ! — De l'étoffe, étoffe, — celles qui ont voulu profiter elles ont trouvé que l'âge avait passé — et la toilette, mesdames, est pour qui est en vie. — Celles-ci ont revêtu leur soie, — et toi, ta soie, on l'a mise en terre ! — Leur soie est luisante, — et toi, ta soie, la terre l'a rendue poudreuse! — Leur soie reluit, — et toi, ta soie, la tombe l'a rendue poudreuse ! — Ton habit est neuf, tu ne le relèves ni ne le ramasses. — La poussière des tombeaux a rendu poudreuse celle qui y est, ■— car ce n'est plus une invitation à la fête, c'est ici le tombeau où l'on descend ! — Ton habit est neuf, tu ne relèves pas tes manches, — car ce n'est plus une invitation à la fête, c'est ici le tombeau où l'on descend ! —


[44] — 140 —

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Oui'l-hab oui'l-louli — Iizalik katir bitabgit il-Roumi — Oui'l-hab oui'l-gahali — Iizalik katir bitabgit il-badaoui — Oui'l-hab oui'l-mirgan — Iizalik katir bitabgit il-khayal — Rahit ouala 'lhannil — Halta kasaoui il-jarh ma'lballil.

Et les grains et les perles, — ton habit est beaucoup encore dans les plis du Roumi' 1' ! — Et les grains et les bijoux, — ton habit est beaucoup encore dans les plis du Bédouin! — Et les grains et le corail, — ton habit est beaucoup encore dans les plis du tailleur! — Elle est partie, et elle n'a pas joui, — jusqu'à ce point que les habits de noce n'ont pas été trempés dans l'eau!

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IV. LIL-SHÂBAH OUADAET.

1. Ouala sabbâaelfirhil ouala nassaretfirhil ■— Tiâaoued ouitakhod koli shi in lalabel — La hammam ouala ginéina — Ouala tishl ouasîi lisabbih iz-zéina — Tishti hadakom oua'na maskani il-guéla —

IV. POUR UNE FEMME MORTE EN COUCHES.

1. Elle n'a pas passé la semaine en joie et elle n'a pas baptisé (son enfant) en joie! ■— Elle reviendra et elle prendra tout si eUe demande. — et Ni bain chaud, ni jardin, — ni une cuve large où baigner la charmante : — ma cuve est chez vous et moi j'habite la solitude ! —

M En d'autres termes, l'étoffe est neuve, et quand on la déploie elle garde les plis de la pièce d'où elle a été prise dans la boutique

du bakal grec : la même explication vaut pour les plis du Bédouin et pour ceux du tailleur, dont il est question plus loin.


— 141 — [45]

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La hammam ouala khilouah — Ouala tisht ouasîi tisabbih il-helouah — Tishtihadakom oua'na maskani ir-ramlah — La hammam ouala basatîn — Ouala tisht ouasîi tisabbih ïl-ghanadir — Tishli hadalcom oua'na maskani el-ganazir.

Min yikhdem is-sillat — Yilijjish-shiôour ouiyihaddir il-badlal — Min yikhdem il-ghanadir ■— Yilijf ish-shiôour ouiyihaddir it-lananir — Min yikhdem il-béida — YiliJFishshiôour ouiyihaddir il-moda — Sakanna il-lihoud ouala âadlinash ôodah — Ou'alijf-lik shâarik — Ouarkhi id-dafira ouara dahrik —Eeini ligoul ya baklil min nadarik — oui'l-êein bakkaya âala âadamik — Ou'alijf-lik rasik — Ouarkhi id-dafira ouara iklafik

— Eeini ligoul ya bakht min shafik — Oui'l-êein bakkaya âala ghyabik —

Ni bain chaud, ni chambre privée, — ni cuve large où baigner la douce : — ma cuve est chez vous et moi j'habite le sable ! -— Ni bain chaud, ni parterre,

— ni cuve large où baigner les élégantes : — ma cuve est chez vous et moi j'habite les chaînes ! »

Qui sert les dames, — il tresse les cheveux et il prépare les robes ! ■— Qui sert les élégantes, — il tresse les cheveux et il prépare les jupons ! — Qui sert la blanche, — il tresse les cheveux et il prépare (l'habit à) la mode! — Nous nous sommes logées aux tombeaux et nous ne reviendrons plus. — Je te tresserai les cheveux — et je ferai couler la tresse derrière ton dos. — Mon oeil dit : «O heureux qui t'a vue!» — et l'oeil pleure sur ta perte! — Et je tresserai ta tête — et je ferai couler la tresse derrière tes épaules. — Mon oeil dit : ttO heureux qui t'a contemplée !» — et l'oeil pleure sur ton absence ! —


[46] — 142 —

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Oudholilik dabbous — Ouarkhi id-dafira âala harîr mangoush — Rouhli bi-shog il-jarah ma shoufloush — Aholilik dababis — Ouarkhi id-dafira âala harîr manaouish — Rouhli bi-shog il-jarah ma shoujtish — Ou'alijf-lik âandi — Ouarkhi id-dafira âala harîr ouardi — Rouhli bi-shog il-jarah ma shotijli— Alijf-lik b-béiti

— Ouarkhi id-dafira âala harîr zéili — Rouhli bi-shog il-jarah ma réili.

3. Il-hammam ya'm ghoulam — Roushilha 'l-hammam bi'r-rihan — Goumi lishababik ma hagash sibyan — Il-hammam ya najasah — Roushilha 'l-hammam bi'l-zabadah

— Goumi lishababik ma hagash oualada —

Et je te mettrai une épingle — et je ferai couler la tresse sur la soie à ramages :

— tu es partie avec le désir de la joie, tu ne l'as pas vue ! — Je te mettrai des épingles — et je ferai couler la tresse sur de la soie vermeille ; — tu es partie avec le désir du bonheur, tu ne l'a pas vu ! — Je le tresserai chez moi ■—et je ferai couler la tresse sur de la soie rose; — tu es partie avec le désir de la joie, tu n'as rien vu ! — Je te tresserai dans ma maison — et je ferai couler la tresse sur de la soie olive; — lu es partie avec le désir de la joie, tu n'as rien aperçu.

3. Le bain chaud, ô mère du petit page, — jette pour elle au bain chaud du basilic !

— Lève-toi, pour ta jeunesse il n'y a plus besoin de garçons. — Le bain chaud, ô accouchée, jette pour eUe au bain chaud du jasmin! —Lève-toi, pour ta jeunesse il n'y a plus besoin d'enfants. —


— 143 — [47]

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Hammam ghandourah ■— Hanafiyél il-hammam maksourah — Oui'l-misht rah ouala fish sabounah — Hammam âagbana — Hanafiyél il-hammam kharbanah — Oui'lmisht rah ouala fish ballanah — Ouimhassarah àa'l-ôomr nadmanah.

U. Abnilha dayir — Oua'hallig âala nououarha 'l-layir — Ma di'lla gadâa fi gasriha nayim ■— 'Zéyi 'l-âarousa tarj il-hizam bayin — Abnilha douar — Oua'hallig âala nououarha 'lli tar — Ma di'lla gadâa fi gasriha naâasan — Zéyi 'l-âarousa tarj il-hizam ahou ban —

Bain de l'élégante, — le robinet du bain est brisé — et le peigne n'est plus là et il n'y a pas de savon ! — Bain de la charmante, — le robinet du bain est faussé, — le peigne n'est plus là et il n'y a pas de masseuse ! — Comme sa vie est brisée elle la regrette !

4. Je bâtirai un clos pour elle, — et je m'irriterai parce que sa fleur (de beauté) s'envole : — qu'il est heureux le gars qui repose dans son château à elle, — ainsi qu'à la nouvelle mariée, le bout de la ceinture paraît. — Je bâtirai des hôtels pour elle, — et je m'irriterai parce que sa fleur (de beauté) s'est envolée : — qu'il est heureux le gars endormi dans son château à elle, — ainsi qu'à la nouvelle mariée, le bout de la ceinture voici qu'il a paru. —


[48] — 144 —

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Ya ouard fi'l-ibrig — Ya gasr âaîi ma kammaloush tazouig — Hizni âaléik ya'lli intaradt beêeïd — Ya ouard fi gollah — Ya gasr âali ma kammaloush il-banna — Kan khalri yâaîsh ouiyilhanna — Ya ouard fi'l-fingan -— Ya gasr âali ma kammaloush binyan — Oui'l-mol sahih bass U-firag saâaban -— Ya ouard ouinshimmak — Haga maliha ouislakhsaroh j'ommoh — Ya ouardina iz-zèina — Haga maliha ouislakhsarohfina — Ya ouardina'l-maktouf— Inli 'l-malih oui'sh-shabab maâarouf—

0 rose dans l'aiguière, — ô château élevé dont on n'a point parfait le décor, — ma douleur est pour toi, ô toi qui fus chassée au loin ! — 0 rose en gargoulette, —■ ô château élevé que le maçon n'a point parfait, — c'était mon désir qu'il vécût et qu'il jouît! — 0 rose dans la tasse, — ô château élevé dont on n'a pas achevé la maçonnerie, — la mort est un fait, mais la séparation est cruelle ! — 0 rose nous te flairions, — beUe chose que nous enviions à sa mère 1 — 0 rose de beauté, — belle chose qu'on nous a enviée à nous ! — 0 notre rose qui a été cueillie, — lu étais la beauté et la jeunesse même! —


— 145 — [49]

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la ouard ouinshimmoiJc — Haga maliha ouistakhsarohfi abouk.

0 rose nous te flairions, — belle chose que nous enviions à ton père !

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V. LIL-MARA IL-KÉBIRA.

Fi 'l-béil ouiliguitki—Sallam âaléiki y a habiba gili—Baâad is-salam oua'gîid oua'khalild — Hanouna àalèya ouikhalri fiki — Fi 'l-bèîl ouisadiflik — Sallam âaléiki ya habiba ouahashti— Baâad is-salam lagôod oua'hadadlik — Hanouna âaléya ouikhalri maâaki — Lamma tilaguini — Tisallim salam il-ouid yourdini — Baâad issalam togôod ouiûchalini — Ya hilouat il-molga ouihashtini — Lamma lisadijni — Tisallùn âaléya salam yijrihni —

V. POUR LA VIEILLE FEMME.

A la maison jeté trouvai : — et Salut à toi, ô mon amie tu es venue! — Après le salut je m'assiérai et je te parlerai, — (car tu es) tendre pour moi, et ma pensée est de toi!» — A la maison je t'ai rencontrée par hasard : — et Salut à toi, ô mon amie, il me tarde de te voir! — Après le salut, puissé-je m'asseoir et causer avec toi, — (car tu es) tendre pour moi et ma pensée est avec toi ! » — Quand elle me trouve, — eUe me salue d'un salut de l'affection qui me plaît; — après le salut, elle s'assied et elle me parle : — eeO douce d'accueil, il me tarde de te voir ! » — Quand elle me rencontre par hasard, — eBe me salue d'un salut qui me réjouit; —

Annales du Service, igi4. 10


[50] — 146 —

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Baâad is-salam logôod lihadalni — Mahla liga ahbabi — Mahla is-salam barra âala babi— Baâad is-salam linshid âala aouladi—Mahla liga H-hobaba — Mahla is-salam barra âala 'l-âataba — Baâad is-salam linshid âala 'l-oualada — Ouihilou mahlah — Ou'ahla min is-sokkar laou raouagnah — Iliya lihadalni ou'ana aslarouah — Hilou ou'aridoh — Ou'ahla min is-sokkar ouitarouigoh — Hiya lihadatni oua'na aîidoh.

après le salut elle s'assied et eïïe cause avec moi : — et Qu'il est doux de trouver mes amies! ■— Qu'il est doux le salut au dehors, sur ma porte!» ■— Après le salut elle s'informe de mes enfants : — ee Qu'il est doux de trouver les amies ! — Qu'il est doux le salut au dehors, sur le seuil !» — Après le salut, efle s'informe des enfants, — et qu'elle est douce en douceur! — Elle est plus douce que le sucre raffiné, — elle cause avec moi et moi je le savoure ; —- c'est doux et je le veux, — et c'est plus doux que le sucre raffiné! — Elle cause avec moi et moi je lui réponds.

§ II.

CHANSONS DE DEUIL À DENDÉRAH.

La première de ces deux lamentations est récitée par les pleureuses coptes, la seconde par les musulmanes. Les mots portés en marge de la première forment une sorte de refrain qui est repris en choeur par les assistants.


— 147 — [51]

Le kaleb qui a noté ces deux chants ne m'a pas donné en même temps leur transcription en caractères européens. Il m'aurait été facile de la rétablir, la prononciation locale étant sensiblement la même à Dendérah et à Louxor : j'ai préféré ne pas le faire, pour qu'on ne puisse me reprocher plus tard d'avoir manqué à la règle que je m'étais imposée, de donner tel quel le manuscrit de nos collaborateurs égyptiens.

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<J c^^ LJI*J\ J^fi *iï!^ b LÂ-lfi ^J—A_aLfij ^gÀ—AÂijLLg j»iX—!!

I. LAMENTATION DES PLEUREUSES DU SAÎD SUR LA PERTE D'UN HOMME.

B est entré à l'église et il a laissé ses chaussures, — l'âraki fin était sa boisson! — Il est entré à l'église et il a laissé son pantalon, — l'âraki fin était son habitude ! — Leur absence (des morts) est dure, — ils ont secoué deux éclairs de ma tête (?). — 0 toi dont l'oeil est rouge comme l'oeil du hibou, — si tu le portes sur l'adversaire il le terrasse ! — 0 toi qui te tiens à la porte, éventemoi, — le sang me fait sourd et aveugle; —


[52] — 148 —

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assemble tes hommes et descends pleurer, — car la multitude d'hommes, ô misérable, fortifie ! — 0 cultivateur, ô loi qui fais trois cultures, — deux cultures d'été et la troisième de fruits, •— les fils de son oncle paternel ont rempli de larmes leur kohol — à cause du grand turban absent d'entre eux ! — Le père des enfants est allé au marché faire le marché, — la nuit a nuité sur lui et il s'attarde !

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II. LAMENTATION SUR LES FEMMES.

0 jeune femme qui t'agites, qu'as-tu? — Et le lit et le divan ne te sont plus rien? — J'irai au fossoyeur, je lui dirai : — et La chevelure de la jeune femme, de la poussière ramasse-la!». — J'irai au fossoyeur et je lui enjoindrai : — et Le visage de la jeune femme, de la poussière garantis-le !». — Le nom de Dieu soit sur toi, ô tige élancée du hêtre, — ô chamelle avec le conducteur qui es malade!


— 149 — [53]

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— La mère de l'enfant, personne ne la trouve; — faisant le tour du village, elle invite ses invités (aux funéraiBes). — N'imagine pas que le fossoyeur est le fils de ton oncle paternel, — remets ton voile lorsqu'il s'approchera de toi ! -^ La maison était ta maison et l'enfant ton enfant : — ô dame entre les femmes, il t'a donc renvoyée ?

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CHANSONS DE MORT ET DE FUNÉRAILLES

À THÈBES ET DANS LE HAUT-SAÎD.

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I. BAKA ÂALA MARID.

1. Ya ma gara-li âalêik y a 'shaki — Lamma raiétak min dounhom baki — Ya ma gara-li âaléik ya âayyan — Lamma raiétak âa'l-jorash ghamran —

I. LAMENTATION POUR UN MALADE.

1. Oh! que m'est-il arrivé pour toi, ô dolent, — quand je t'ai vu seul d'entre eux qui pleurais ! — Oh! que m'est-il arrivé pour toi, ô malade, — quand je t'ai vu nageant dans le lit ! —


[54] — 150 —

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fa ma gara-li âalêik ya galbi — Lamma raiétak âa'l-jorash marmi — Ya bakhl min âallal âaliloh ouégam — Ouèlaoua 'l-niekhadda ouelragâa jarhan.

2. Ouin gai y a rasi — Labakhkharo ouargîh — Ouin gai y a galbi — Ehtar dalilijih

— Ouin gai ya rasi — Labakhkharoh ouaraah — Ouin gai ya galbi — Ehlarl ana ouayyah.

3. Hakîm es-salamah khoush-lou âandoh — IIM es-sedéiry ouikshij âala ganboh —

Oh! que m'est-il arrivé pour loi, ô mon coeur, — quand je l'ai vu jeté sur le lit !

O bienheureux qui soigna son patient et celui-ci se releva, — il plia alors Je coussin et il s'en revint joyeux.

2. Et s'il dit: teO ma tête!», — je l'encenserai et je la conjurerai; — mais s'il dit:

ttO mon coeur!», — mon guide s'embrouillera en lui. — Et s'il dit : teO ma tête!», —je l'encenserai et je la conjurerai; — s'il dit : teO mon coeur!», — je m'embrounierai moi avec lui !

3. Médecin de salut, entre chez lui, —• dénoue le gilet et examine-lui le côté! —


— 151 — [55]

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Hakîm es-salamah khoush-lou gouah —■ Hill el-lebas ouikshif âala 's-séouah — Hakîm es-salamah ogbor ouitayyebhom — Ouishouj el-âaya ouima âamal mêehom — Hakîm es-salamah ogbor ouidaouihom — Ouishouj el-âaya ouima âamal jihom.

U. Ya sandah H-âayyan lenouli khêîr — Kan esh gara-loh béin el-êesha oui'l-lêil ■— Ya sandah 'l-âayyan tenouli agr — Kan esh gara-loh béin el-êesha oui'l-fagr.

o. Aayyan ouunsabbi—Ouiyigoul galîl in gomt ya Rabbi—Aayyan ouemlali—Ouiyigoul galîl in gomt ya 'khouali —

Médecin de salut, entre chez lui dedans, — dénoue le caleçon et examine le nombril! — Médecin de salut, fortifie-les et les guéris, — et vois la maladie ce qu'eUe a fait d'eux! — Médecin de salut, fortifie-les et drogue-les, — et vois la maladie ce qu'elle a fait en eux !

4. 0 vous réconfort du malade qui obtenez le bien, — que lui est-il arrivé entre le

soir et la nuit? —■■ 0 vous réconfort du malade qui obtenez une récompense, — que lui est-il arrivé entre le soir et l'aube?

5. Malade et jeune, —il dit : eePeude chances que je me relève, ômon Seigneur!».—

Malade et la tête basse, •—il dit : et Peu de chances que je me relève, ômes soeurs!»


[56] — 152 —

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Nehar es-salamah ouazamzem el-larhah — Ouazour el-mashayekh tekmal el-jarhah

— Nehar es.-salamah ouazamzem el-mandil — Ouazour el-mashayekh ouaouallâa el-gandît.

— Au jour de la santé, effleure le voile — et visite les chéîkhs et entretiens-loi en joie ! — Au jour de la santé, effleure le mouchoir, — va visiter les chéîkhs et aUume la lampe !

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II. BAKA ÂALA O UAL AD SAGHIR METOUAFI.

Mâallemah âala 'l-bab bitnadi — Tijassal âala 'l-êersan ouitgani — Mâallemah âala 'l-bab bitâayel— Tijassal âala 'l-êersan ouitkhayet—Yanas ma-raiétoush el-oualad 'l-abyad — Dakhil âala ommou biyegri ouibyelâab — Mâallemah âala 'l-bab bilnadîk — Hat el-kera oukhod laouagîk ■— Ya oualad ya'bou-kherayez erial —Ouish haouinak ouiramak fi 'l-kiman —

II. LAMENTATION SUR LA MORT D'UN ENFANT.

La maîtresse d'école à la porte elle appelle, — elle taille un habit pour les deux mariés et elle chante. — La maîtresse à la porte elle pleure, — eUe taille un habit pour les deux mariés et efle coud. — Bonnes gens, n'avez-vous pas vu l'enfant blanc — (qui,) rentrant chez sa mère, il court et il joue ? — La maîtresse à la porte t'appeUe : — et Apporte tes balles et prends tes colliers». •— 0 enfant aux boucles d'oreilles d'un réal, — qui l'a rendu facile à jeter aux koms? —


— 153 — [57]

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Fa oualad ya'bou-kherayezjaddah -— OMS/J haouinak ouiramakji'l-malagah — Ouatai shérîjmesrour fi sorrah — OÎBSA haouinoh lil-âarrîj yermîh barrah — Oualad shérîj mesrour fi shaloh — Ouish haouinoh lil-âarrîj fi shanoh — Ya 'l-omoum er-riiyan ya gharbi — Houa maâakom ouala nezel yezgi — Mahla agdemou laou dagdagou goni — Eeyoun el-ghazal mi'l-benyan talloli — Ya 'l-amma la réiti 'loualad yelâab — Ouirmiûouaibahjartigi'l-melâab— Ya'l-amma la réiti nadarati

— Ouabki âalêih âala toul el-ghiyabati — Ya 'l-amma la réiti el-oualad laoaâab — Ouarmi tiouaibah ouajarlag el-meloàab — Ya 'l-amma la réiti el-oualad yelâab bigarîd — Labis bajati ouihalig gedîd — Naouamt êeiny li'n-noam ma namal — Fikril habib el-hasha ouigamat —

0 enfant aux boucles d'oreilles en argent, — qui t'a rendu facile à jeter aux champs? — Un garçon excellent enveloppé dans une enveloppe, — qui a rendu facile au maître de le jeter dehors ? — Un garçon excellent enveloppé dans son châle, — qui a rendu facile au maître de s'occuper de lui? — 0 vous tous bergers, ô toi qui es sur la droite, — est-il avec vous ou est-il descendu pour abreuver (le bétail)? — Que douce est son approche quand il marche me voir;

— les yeux de la gazelle m'ont regardée de l'édifice! — 0 mère, si tu vois l'enfant jouer, —jette une briquette pour disperser le jeu ! — 0 mère, si lu vois mes lunettes, — pleure sur lui tout le long de son absence ! — 0 mère, si tu vois le garçon jouant, — jette une briquette pour disperser les joueurs, — ô mère, si tu vois le garçon jouer au djérid, — habillé de cotonnade et la tête rasée de frais ! — J'ai imité mon oeil au sommeil, et il n'a pas dormi ; ■— il s'est raj>pelé l'ami du coeur et il est resté éveillé. ■-—


[58] — 154 —

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Naouamt êetny Wn-noam ma rigdil — Fikrit habib el-hasha ouikhidbit — Oui'l-êeîn tibki oui'l-laban sareh — Oui'sh-shalr talib âadit embareh — Oui'l-êeîn libki oui'llaban yegri — Oui'sh-shalr talib âadlou badri — Ya doret es-sahou ya silli — Sammi âalêih lamma yegoum yebki — Ya doret es-sahou ou'ya 'm Daouîl — Sammi âalêih lamma yegoum ji'l-lêil — Ya'mma khalajni habile shamaraloh — Khadni dabîhah âazim rajagatoh — Ya'mma khalajni habile manadîloh — Khadni dabîhah âazim rajagînoh — Ya mrabrab ya kharouj ed-dan — Ghali âala ommak ouirakhis âala'ggiran — Ya mrabrab ya kharoujgari — Ghali âala ommak ouirakhîs âala'shshari — Ya'mma khalajni et-téir biryashoh — Ou'abouyah âala'd-diouan ma hashoh

— Ya mrabrab ya kharouj el-béîl — Hallou shikaloh oua'na bi-êeîni réît.

J'ai invité mon oeil au sommeil, il ne s'est pas couché ; — il s'est rappelé l'ami du coeur et il est resté ouvert ! — Et l'oeil pleure, et le lait coule, — et le sein réclame la coutume d'hier. — L'oeil pleure, le lait court, — et le sein réclame la coutume d'antan ! ■— C'est le temps du réveil, Madame, — dis le nom sur lui, quand il se réveille en pleurant! — C'est le temps de son réveil avec Om Daouîl, — dis le nom sur lui, quand il se lève la nuit! — ttO mère, il m'a enlevé celui qui noue sa corde sous ses épaules; — il m'a pris à égorger et il a invité ses camarades! — O mère, il m'a enlevé celui qui noue ses mouchoirs sous ses épaules ; — il m'a pris à égorger et il a invité ses compagnons !» — et O gras, ô mouton de brebis, — lu es cher aux yeux de ta mère, et sans valeur pour les voisins ! — O gras, ô mouton de mon voisin, — lu es cher aux yeux de ta mère, et sans valeur pour l'acheteur!» — etO mère, l'oiseau m'a enlevé dans ses serres

— et mon père qui était assis sur le divan ne l'a pas empêché!» — O gras, ô mouton de la maison, —on a délié ses entraves, et moi de mes yeux, j'ai vu!»


— 155 — [59]

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III. BAKA ÂALA RAGEL MAIÉT.

Mal el-mesalli el-yoam ma salla — Abrîgo inkasar oualla islakhar Allah — Mal el-mesalli el-yoam ma gant — Malîl-lo 'l-abrîg en-nahar-da be'l-âani — Tarîg el-gaouamîi tibki âalêih ouilnouh — Tibki âala min kan ycgi ouiyrouh — Goum salle ya'bou salé hilouah — Ou'airîg es-salé masnoud fi 'l-khilouah — Ma-tgoum salle ya'bou salé ouidian — Abrîg es-salé masnoud fi, 'd-diouan — Arîd abouya minshal fi gojfa — Oui'r-ray minnou oui'l-mashouara tikja — Arîd abouya fi bourditou nayem — Oui'r-ray minnou oui'l-mashouara dayem — Arîd abouya ji bourditou nâasan — Oui'r-ray minnou oui'l-mashouara li'z-zaman —

III. LAMENTATION SUR UN HOMME MORT.

Pourquoi le prieur aujourd'hui n'a-t-il pas prié? — Son aiguière s'est-elle cassée ou s'en est-il remis à Dieu ? — Pourquoi le prieur aujourd'hui n'est-il pas venu, — quand je lui ai rempli l'aiguière aujourd'hui expressément? — Le chemin des mosquées pleure sur lui et se lamente, — il pleure sur celui qui venait et qui allait! — Lève-toi, prie, père de la prière douce, — l'aiguière de la prière est posée dans le recès : — lève-toi donc, prie, père de la prière et des rites, — l'aiguière de la prière est placée sur le divan ! — Je veux mon père, même étiré (qu'il est) dans une couffe, •—et son avis et son conseil me suffisent! — Je veux mon père, même endormi dans son manteau, — et son avis et son conseil à toujours! — Je veux mon père, même sommeillant dans son manteau, — et son avis et son conseil, pour le temps ! —


[60] — 156 —

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Pa sibhilou fi 'l-béil tittaouah — Rabil-ha âala idaih lamma raouah — Ya sibhilou fi 'l-bêil marmiyèh — Rabit-ha âala idaih el-misalliyéh — Ya sibhilou fiha hababi bîd — Gatou hidiyah min bilad bêeid — Ou'agoul âalêik yajalg min nakhlah — Oualla ragîl ouisahib en-nakhouah ■— Ou'agoul âalêik yajalg min gommezah — Oualla ragîl ouisahib el-haibah — Abou hamrah zêy êeîn el-boum — In gai eeinoh fi khasimoh yigoum ■— Abou hamrah zêy êeîn nar hatab —In gai eeinoh fi 'l-khasîm khadab —Hot el-êemamahfi lagit ed-diouani — Tishki el-oualiyah koll ma linhani — Abouy el-âaziz iouâa likoun nayem — Aaddi el-bahr ouilâalé lihom âayem — Yarigal el-âaziz ya rigaloh — Tinaggimou el-oualiyah ouiltamminùu êeyaloh —

O son chapelet qui pendait à la maison, — il l'a attaché à ses mains quand il est parti ! — O son chapelet qui était jeté à la maison, ■— il l'a attaché; à ses mains priantes. — O son chapelet aux grains blancs — qu'il reçut en cadeau des pays éloignés ! ■— Et je dis sur toi : teO bille (de bois) de palmier, — par Dieu, tu es un homme et un maître de magnanimité ! », — et je dis sur toi : te O bille de sycomore, — par Dieu, tu es un homme et un maître de belle mine!». — U a du rouge comme à l'oeil du hibou ; — s'il fixe l'oeil sur son ennemi, celui-ci se lève ! — Il a du rouge comme à l'oeil du feu de bois ; ■— s'il fixe l'oeil sur son ennemi, c'est un malheur! ■— Il a mis le turban à la lucarne du divan; — la femme se plaint chaque fois qu'elle est battue. —Mon père chéri, garde-toi de dormir ; •— traverse le fleuve et viens vers eux à la nage ! — O gens du chéri, ô ses gens, — réconfortez sa femme et calmez ses enfants ! -—


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la rigal el-âaziz ya rigali — Tinaggimou el-oualiyah ouilillallôou li-hali — Khodna miâak âala tarjnabboutak — Oui'hna sogliar ma nigdar injoulak — Khodna miâalc âala tarjmizragak — Oui'hna soghar ma nihmilou jragak — Khodouna maâakom fi makhalîkom — Oui'r-ray miâay bass el-ouqfa Ukom.

0 gens du chéri, ô mes gens, — réconfortez sa femme et considérez mon état!

— Prends-nous avec toi sur le bout de ton bâton, — car nous sommes petits, et nous ne pouvons pas te quitter I — Prends-nous avec toi sur le bout de ta javeline,

— car nous sommes jeunes, nous ne pouvons pas supporter ta séparation ! — Prenez-nous avec vous dans vos serres ! — Et c'est là mon avis, mais il vous appartient de l'accomplir.

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IV. BAKA ÂALA RAGIL MÉTOUAFA.

1. Ya mghasseloh gabl in tebel ed-dahr — Mayyel âalêih ouegol-loh el-ghéyab kam shahr — Ya mghasseloh gabl in tebel îdêih — Mayyel âalêih ouegol-loh el-ghéyab gaddéih —■

IV. LAMENTATION SUR UN HOMME DÉCÉDÉ.

1. O toi qui le laves, avant de lui mouiller le dos, — penche-toi sur lui et lui dis : te L'absence, combien de mois ?». — Toi qui le laves, avant de lui mouiUer les mains, — penche-toi sur lui et lui dis : et L'absence, combien de temps?». —


[62] — 158 —

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Ya mghasseloh ghasseloh berna el-ouard — Ouebâad el-ghasîl gol-loh naîima ya shabb — Ya mghasseloh ghasseloh berna et-lîb ■— Ouebâad el-ghasîl gol-loh naîima ya sîd — Fayet âala 'l-khayyat biygol-îoh ■— Déil el-âabayah kajfejo kolloh — Fayel âala 'l-khayyat biyouassîh — Déil el-âabayah kajfejo ouihlîh •— Fayet âala 'l-galsa ramalha 'l-kîs — Gharoura ya donia ma-ôodna H-kîsh — Kharig beâagalah ya hadroh houshoh — Kanel es-saâadahfi zirr larbouslwh — Kliarig beâagalah ya liadroh rod âalêih ■— Kanel es-saâadah fi gadam riglêih.

Toi qui le laves, lave-le à l'eau de rose, — et après le lavage dis-lui : et Serviteur, jeune homme ! ». — 0 toi qui le laves, lave-le à l'eau parfumée, — et après le lavage dis-lui : «Serviteur, Monsieur!». — Passant chez le tailleur, il lui avait dit: — eeLe bord de l'abaye, ourle-le tout entier!». — Passant chez le taiUeur, il lui avait recommandé : — «Le bord de l'abaye, ourle-le et orne-le !». — Passant à la séance, il lui avait jeté la bourse! — et Tu es trompeur, ô monde, et nous ne voulons plus de toi !» ■— Lui qui sort en hâte, ô toi qui es présent, retiens-le; — le bonheur se trouvait dans la floche de son tarbouche ! — Lui qui sort en hâte, ô toi qui es présent, réponds-lui; — le bonheur se trouvait dans la plante de ses pieds.


— 159 — [63]

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2. la shéikh el-âarab shayyâa-lakel-basha — Aalashan gadiyyêhji Masr minhasha — Ya

shéikh el-âarab shayyâa-lak el-mamour ■— Aalashan gadiyyêh lifokkaha ouitgoum.

3. Bob el-ganna etjatah ouilradd — Ou'abrîg el-mesallé âala 'l-maslaba ouilhall — Bab

el-ganna etjatah raddouh — Ou'abrîg el-mesallé âala 'l-maslaba hattouh. h. Oueladak oueladak—Illi enta jayet-hom—Haououid âalêihom—Kammel rebayel-hom.

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5. Aala 'l-îid ou'ana'gîhom — Ou'ashouj mîn âamal el-gemîl jîhmn ■—■ Aala'l-îid ou'an agi asal — Ou'ashouj mîn âamal el-gemîl ouesar.

2. 0 cheikh des Arabes, le Pacha t'a mandé — pour un procès au Caire retenu !

— 0 cheikh des Arabes, le Mamour t'a mandé — pour un procès, que tu termineras puis lu te lèveras !

3. La porte du paradis s'ouvrit et se referma, — et l'aiguière du prieur fut placée sur

le mastaba! — La porte du paradis s'ouvrit et se referma, — et l'aiguière du prieur on l'a placée sur le mastaba!

4. Tes enfants, tes enfants, — ceux que tu laisses en arrière, •— garde-les avec

soin et termine leur éducation.

5. A la fête moi aussi je viendrai vers eux — et je verrai qui leur a fait la politesse !

— A la fête moi aussi je viendrai et j'interrogerai — et je verrai qui leur a fait la politesse et s'en est allé !


[64] — 160 —

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7. Nesma rafiâa telêel min el-gaâah — Tajal serag el-îiz fi's-saâah — Nesma rafiâa lelèel min el-ghorjah — Tajat serag el-îiz fi, lahdah.

7. Une brise légère s'est levée du salon, — elle a éteint le flambeau de la puissance sur l'heure! •— Une brise légère s'est levée de la chambre, — elle a éteint le flambeau de la puissance sur l'instant !

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V. RAKA ÂALA GHARIG.

Bahr ed-damîra groujjoag grouj— Ouala galb hasana yelallâa 'l-malhouf— Bahr ed-damîra ermaljoag ermal ■— Ouala galb hasana yelallâa 'l-ghargan — Lamma ouegée ouegal ya sayyed — Nadrak âaléyya 'n-telêeil ana tayyeb —

V. LAMENTATION SUR UN NOYÉ.

Le fleuve de la crue digues par-dessus digues, — et aucun coeur bienfaisant ne retire le submergé ! — Le fleuve en son plein sables par-dessus sables, — et aucun coeur bienfaisant ne retire le noyé! — Quand il tomba il dit : ttO Saied, — je te fais un voeu si je remonte sain et sauf!» —


— 161 — [65]

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Lamma ouegêe ouegal ya Gnaoui — Nadrak âaléyya 'n-lelêeil ana lani.

Quand il tomba il dit : eeO Guénaoui, — je te fais un voeu si je remonte (!)!».

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VI. BAKA ÂALA MAIÉT GHARÎB.

1. Ya mîn dara ouish lahhadik y a ras — Ya odad regalak oualla régal en-nas — Ya mîn dara ouish lahhadik ya êeîn — Ya ou'ad regalak oualla régal el-ghéir — Ya mîn dara ouish lahhad er-ragabah — Ya ou'ad regalak oualla régal ghorabah —

VI. SUR LA MORT D'UN ÉTRANGER.

1. Oh! qui a étendu et qui t'as enterrée, ô tête? — 0 gars, tes gens à toi ou des gens quelconques? ■— Oh! qui a étendu et qui t'as enterré, ô oeil? — O gars, tes gens àtoioulesgensd'autrui? — Oh! qui a étendu et qui a enterré le cou?— Ogars. tes gens à toi ou les gens de l'étranger?-—

(1> Le saint invoqué est Sidi ou Sayedna Abderrahim el-Qenaouî, ou, comme on prononce dans tout le Satd, el-Guénaoui.

Annales du Service, IQI4. ai


[66] — 162

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Ya shéikh el-balad ya saheb el-khèimah — Tallâa harîmak yeddo 'l-gharîb léilah — Ya shéikh el-balad ya saheb ed-diouan — Tallâa harîmak yeddo 'l-gharîb enhar.

2. Gîdom âala gabr el-gharîb shamâah — Tenoulo 's-saouab fi léilél el-gomaâh ■— Gîdom âala gabr el-gharîb srag — Tenoulo 's-souabfi léilet el-éjrag — Da gabr mîn illi 'l-bagar haddoh — Da gabr el-gharîb illi jatouh ahloh — Gabr mîn illi 'l-bagar dasoh — Da gabr el-gharîb illijalouh nasoh.

0 cheikh du village, 6 maître de la tente, — envoie ta femme et donne à l'étranger une nuit ! — 0 cheikh du village, ô maître du divan, — envoie ta femme et donne à l'étranger un jour !

2. Allumez sur la tombe de l'étranger de la bougie : — vous en serez récompensés la nuit du vendredi. — Allumez sur la tombe de l'étranger un flambeau : — vous en serez récompensés la nuit de la délivrance. — De qui est ce tombeau que les vaches ont détruit? — C'est le tombeau de cet étranger qu'ont abandonné ses parents. — De qui est ce tombeau que les vaches ont fouillé?— C'est le tombeau de cet étranger qu'ont abandonné ses gens.


— 163 - [67]

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3. Béiti kébir ouilorbiti jeddan — Léih ilouaâadna bedajnél el-ahsan — Bêili kêbir ouitorbiti malagah — Léih ilouaâadna bedajnél es-sadagah.

Ù. Ya Rah ouaddina — Neilàa bighna min âand ahalîna.

5. Belad es-Saîid ouish kan lenajîha — Lamma 'nkatabna min aradîha — Belad es-Saîid

ouish kan lena mâaha — Lamma 'nkatabna min laouabêeha.

6. Dakhal el-hakîm yerkez âala 'n-nabboul — Raououah beladak ya gharîb la-tmout —

3. Ma maison est grande et mon tombeau est d'un feddan : — pourquoi sommes-nous

prédestinés à un enterrement par bienfaisance ? — Ma maison est grande et mon tombeau est d'une malagah^ : —pourquoi sommes-nous prédestinés à un enterrement de charité?

4. O Seigneur, accorde-nous — de sortir convenablement de chez nos parents.

5. Les pays du Saîd, qu'y avions-nous à faire, — pour que nous fussions prédestinés

à ses terres ? — Les pays du Saîd, qu'avions-nous de commun avec eux, — pour que nous fussions prédestinés à ses limites ?

6. Le médecin est entré, il s'appuie sur la canne: — eeVa-t'en dans ton pays, ô

étranger, que tu ne meures!». —

W La malagah mesure environ îooo mètres carrés de superficie.


[68] — 164 —

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Dakhal el-hakîm yorkoz âala grîdah — Gai el-hakîm ma-lesh khalas ji da — Galou 'l-hakîm fi 'z-zaouaya gibnah — Ouimshéit âala gadami ouirakkibnah — Galou 'l-hakîm fi 'z-zaouya gibtoh — Ouimshéit âala gadami ouirakkebtoh.

Le médecin est entré, il s'appuie sur un djérid, — le médecin a dit : te Tant pis, c'en est fait de celui-ci!». — Us dirent : et Le médecin qui est dans la communauté, nous l'amenâmes, — et j'ai marché à pied et nous l'avons mis â cheval!». — Ils dirent : et Le médecin qui est dans la communauté, je l'ai amené, — et j'ai marché à pied et je l'ai mis à cheval ! ».

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VII. BAKA ÂALA JMBA MATÉT BEDOUN KHALFAH.

Mal el-oualiya naâashaha mayel — Ma lhash oualad ouasl er-regal shayel —- Mal eloualiya naâashaha biymîl — Ma lhash oualad ouast er-regal yeshîl —

VII. POUR UNE FEMME MORTE SANS PROGÉNITURE.

Pourquoi la jeune femme, son brancard penche-t-il? — Parce qu'elle n'a pas de fils parmi les hommes portant ! — Pourquoi la jeune femme, son brancard est-il penché? — Parce qu'elle n'a pas de fils parmi les hommes qui porte ! —


— 165 — [69]

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Aazza H-meâazzi ouilragâa liouarah — Ma lhash oualad rayhîn néâazzi marak ■— Aazza H-méâazzi ouilragâa yemîl — Ma lhash oualad rayhîn néâazzi harîm — Hasib âalêîha ya m'dalliha — Ma lhash oualad èouàak teâarriha — Hasib âalêîha ya m'nazzelha — Ma lhash oualad éouâak lebalidelha.

Le monde fit ses condoléances et il s'en revint en arrière : — ttEHe n'a pas un fils, allons-nous faire nos condoléances sur une épouse ?». — Le monde fit ses condoléances et il s'en revint tête basse : — et Elle n'a pas de fils, aUons-nous faire nos condoléances sur une femme ?». — Attention sur eUe, ô toi qui la secoues; — eUe n'a pas de fils, prends garde de la montrer toute nue. — Attention sur elle, ô toi qui la descends (dans la fosse); — elle n'a pas d'enfant, prends garde de la brutaliser.

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VIII. BAKA ÂALA 3MRA METOUAFIAH.

1. Féyla âala 'l-lahhad bint'l-amîri—Labsa 'l-gelada oui'l-êesaba harîri —

VIII. LAMENTATION SUR LA MORT D'UNE JEUNE FEMME.

1. EBe est passée au fossoyeur la fille de l'émir, — vêtue du coUier et de la guimpe en soie ! —


[70] — 166 —

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l'a 3M»I el-galîja galîjlek hamrah — Tchli 'l-galîjafi talêel el-gamarah — Ya 'mm el-galîja galîjlek zêili — Khalli 'l-galîjah lamma ligi bêili— Ya 'mm el-galîja galîjlek ouardi ■— Khalli 'l-galîjah lamma ligi âandi — Ya 'mm el-galîja galîjlek khoakhi — Klialli 'l-galîjah li-êers akhouki — Ya mghassella êeddi khaoualemha — Ahsan likoun dahsanah ouegôou minha — La 'joui âala 'l-lahhad ou'agol-loh — Shâar el-habîba min el-lorab limmoh — La'jout âala 'l-lahhad ou'ahkî-loh — Shâar es-sabiyah min et-lorab shîloh —

et Toi la fille au velours, dont le velours est rouge, — renonce au velours au lever de la lune! — Toi la fille au velours, dont le velours est olive, ■— laisse le velours quand tu viens dans ma maison ! — Toi la fiUe au velours, dont le velours est rose, — laisse le velours quand lu viens chez moi ! — Toi la fille au velours, dont le velours est pêche, — laisse le velours pour les noces de ton frère!» — 0 laveuse, compte ses bagues; — comme elle est distraite, elles sont tombées d'elle ! — Je passerai au fossoyeur et je lui dirai : te Les cheveux de l'aimée, ramasse-les de la poussière». — Je passerai au fossoyeur et je lui dirai : teLes cheveux de la jeune fille, tire-les de la poussière!».—


— 167 — [71]

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ilftïfa ibaâalou-li 'l-misht oui'l-mandîl — Sliâari etghabbar min ragditi fi'l-tîn — Milla ibaâalou-li '1-mishl oui'ljarkhah — Shâari etghabbar min ragdit es-sabakhah ■— Rassalle-lek ya êeîni — Reshresh harîr li-shôourek el-khêili — Rassalte-lek ya galbi — Reshresh harîr li-shôourek el-hindi — Lamma naouêiti konti ebaâali gouli

— Ou'ana agîb harîr oua'ldom-lek el-louli — Lamma naouêiti konti ebaâali mersal

— Ou'ana agîb harîr oua'ldom-lek el-mergan —

tt Allons, qu'on m'envoie le peigne et le mouchoir ! — Mes cheveux sont poudreux de m'être couchée dans la terre. — ABons, qu'on m'envoie le peigne et le démêloir! — Mes cheveux sont poudreux de m'être couchée dans le sébakhm\n. — eeJe t'ai envoyé, ô mon oeil, — une frange de soie pour tes cheveux châtains!» — reJe t'ai envoyé, 6 mon coeur, — une frange de soie pour tes cheveux blonds!» — Quand tu t'es décidée à partir, si tu m'avais envoyé dire, •— moi j'aurais apporté la soie et j'aurais enfilé pour toi la perle;

— quand tu t'es décidée à partir, si tu m'avais envoyé un messager, —j'aurais apporté de la soie et j'aurais enfilé pour toi le corail. —

(l) Le se'bakh est la terre nitreuse qu'on recueille dans les ruines et qui sert d'engrais.


[72]

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Afa goll-lek ya sghayyèra 'ddari — Darab barra yedrab ouala yibali — Ma golllek ya sghayyèra 'ddassi — Darab barra yedrab ouala-yikhabbi.

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2. Oui'l-ghasla jalahit âaléya babi — Sammou âaléya kollokom ydhbabi — Eeini âalêîha béin ghaouasilha — Libsit el-bahr oui'l-môt galibha — Eeini âaléki béin ghaouasliki —■ Libisli el-bahr oui'l-môt galbiki — Oui'l-ghasla jalahit âaléya 'l-bab — Sammou âaléya kollokom ya 'hbab ■— Oui'l-ghasla gaâadit âala 'l-loha — Ya zghayyéra makhajfi-lik roha —

Ne t'ai-je pas dit : eeO petite, cache-toi, — celui qui frappe au dehors frappe et il n'a cure!». — Ne t'ai-je pas dit : eeO petite, dissimule-toi, — celui qui frappe au dehors frappe et il ne dissimule point !».

2. et Puisque la laveuse a ouvert pour moi ma porte, — dites le nom (de Dieu) pour moi vous toutes, ô mes amies!» — eeQue mon oeil soit sur eUe entre ses laveuses ! — car elle a vêtu le fleuve et la mort l'a roulée ! — Que mon oeil soit sur toi parmi tes laveuses ! — car tu as vêtu le fleuve et la mort te roule ! » — te Puisque la laveuse a ouvert pour moi la porte, — dites le nom pour moi vous toutes, ô amies!» — «Puisque la laveuse s'est assise sur la planche, — ô petite , que ton départ est prématuré ! » —


— 169 — [73]

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Oui'l-ghasla gaâadit âala'ktafi -— Hallil shôouri ouibalbalil rasi — Oui'l-ghasla gaâadil ouara dahri — Hallil shôouri ouibalbalil halagi — Aamalli-lik jostan harîr tobéit—■ Libs esh-shabab yelkhaltarou fi, 'l-béil — Aamalti-lik jostan harîr ouardi — Libs esh-shabab yetkhatlarou îindi — Fostan harîr shammiri ouilouîh — Khalli elasaouir bêyina minnîh — Fostan harîr irjaîi kommoh — Khalli el-asaouir béyina minnoh — Kliadouha 'r-rigal ou'ana ouaraha 'gri — Galit âaouidi ma tilâab Ma 'nli —

tt Quand la laveuse s'est assise à mon épaule, — efle m'a dénoué les cheveux et elle m'a rincé la tête. — Quand la laveuse s'est assise derrière mon dos, — elle m'a dénoué les cheveux et elle m'a rincé les boucles d'oreilles! » — eeTu t'étais fait une robe de soie mêlée de coton, — vêtement de jeunesse dont on se pavane à la maison; — tu t'étais fait une robe en soie rose, — vêtement de la jeunesse dont on se pavane chez moi. — La robe en soie, retrousse-la et plisse-la ; — laisse que les bracelets soient visibles hors d'eUe. — La robe en soie, relèves-en la manche; — laisse que les bracelets soient visibles hors d'elle ! » — Les hommes l'ont prise et derrière efle j'ai couru; — elle a dit : etRetourne, ne te fatigue pas, toi ! » -—


[74] — 170 —

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Khadouha 'r-iigal ou'ana ouaraha atir — Galit âaouidi da 'l-ghiyab laouîl — Ya ma ouagaâani shag el-lohoud bîha — Raml el-gebel ghayyèr shalalîha.

3. Ya âamra bêitik rahalli lèish — Gouli lina sabab er-rahM âalêish — La tirhali ya shéikhet el-Oorban — Ya'lli tanaki béyyad el-shishan — Ya oualadha ya labis essiroual — Ihlijâala ommak oui'l-hadirin kaman •— Oualadik âaléiki sharral el-kohla

— Inti âamad el-bêil oui'd-dakhla — Oualadik âaléiki sharral ikmamoh — Inti âamad el-bêil ouimamoh ■—

Les hommes l'ont prise et moi, derrière efle, je vole ; — efle dit : «Retourne, cette absence sera longue !». — O combien m'a fait de peine qu'on creusât la tombe pour elle, — car le sable de la montagne a gâté ses étoffes.

3. O loi qui rendais ta maison florissante, pourquoi es-tu partie? — Dis-nous queUe est la cause du départ ? — Ne pars pas, ô chéikha des Arabes, —■ ô toi dont la bonne renommée blanchissait les turbans ! — O mon fils, ô toi qui vêts le pantalon, — conjure ta mère et les assistants aussi! — Ton fils a, pour toi, déchiré ses habits,

— car lu étais le pilier de la maison et son intérieur; — ton fils a, pour toi, déchiré ses manches, — car tu étais le pilier de la maison et son imâm! —


— 171 — [75]

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/ta/«f ouikhallal bêitha kharban — Halla hamamha yobrog âala 'l-hilan — Rahil ouikhallat bêilha sayeb — Kannoh ouakalah ouisidha ghayeb — Dakhal oualadha ouigal ya'mmah — Talib ghada min idilc el-hilouah — Habibti ommi bitrîd khéiry

— Ouish sakleanik ya'mmi beêeidi âan eeini — Oua'na ommi ligolli marhaba béilc — Oualla gemaâaik dandina fi'l-bêil — Ghaddil âaléya kajyel maouagirik ■— Kharab béitik min doun gaouarinik — Eeini âalêiha béin habayebha — Libsit el-bahr oui'lmoag galibha.

Elle s'en est allée et efle a laissé sa maison en ruines, — si bien que ses pigeons sautent sur les niurs. — Elle s'en est allée et efle a laissé sa maison déserte,

— comme si c'était une okeîle dont le patron est absent. — Son fils est entré et il a dit : et O mère, —je demande le dîner de ta main douce ! — Mon amie, ma mère, toi qui veux mon bien, — qui est celui qui t'a établie, ô ma mère, loin de mon oefl ? — Et moi, ma mère, tu me disais : te Sois le bienvenu, toi — et toute ta société, chez nous, dans la maison!». — Il m'est dm" qu'on ait renversé tes cuveaux — et que ta maison soit ruinée, sans qu'il en soit autant de tes voisines ! — Mon oeil s'afflige d'elle entre ses amies, — car elle a vêtu le fleuve, et les vagues l'ont roulée !»


[76] — 172 —

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â. Sadl el-ghazal minjêin y a sayyad — Sidtaha minjêin ouisragha ouaggad — Goaz el-sabiyehji'l-morda shaouish — Yidaouar mislahafi'l-harim ma lagish — Ism Alla âaléiki ghaouaslik gouki — Rashou âaléiki el-méyya gallâaouki — El-ghasla dakhlil âaléya badri — Sammou âaléya kollokom ya 'lui — Rahit ligoul ouassaitkom oualadi

— Oualadik hidana ma ghayeb Ma anli.

h. D'où as-tu chassé la gazefle, ô chasseur ; ■— d'où l'as-tu chassée, quand sa lampe brûlait encore? — L'époux de la jeune femme, qui est gardien à l'aiguade, ■— il en cherche une pareille parmi les femmes et il ne trouve pas ! — Que le nom de Dieu soit sur toi! tes laveuses sont venues pour toi, — elles ont versé l'eau sur toi et elles t'ont déshabillée. — tt La laveuse est entrée pour moi bien tôt!

— Nommez Dieu sur moi, vous tous mes parents ! » — Elle s'en est aUée disant : et Prenez soin de mon fils ! ». — Ton fils est chez nous, il n'y a d'absent que toi 1

CHAPITRE III. CHANSONS DE PLEIN VENT.

Elles sont de deux espèces que l'on distinguera aisément dans le petit recueil qui suit : les unes présentent un thème unique, thème d'amour, thème de religion, thème de satire, qui se développe d'une façon à peu près suivie; les autres ne sont qu'un amas de phrases rythmées,


— 173 — [77]

empruntées plus ou moins correctement à des chansons courantes dans le pays, et qui sont juxtaposées sans liaison autre que celle qui résulte parfois de l'assonance des mots. Celles de cette seconde espèce ne sont jamais Lien fixes. Une partie des éléments qui entrent dans chacune d'elles revient à peu près constamment, mais dans un ordre qui varie d'individu à individu, et il arrive souvent que l'ouvrier, se sentant en veine d'inspiration, improvise un distique sur un petit fait ou sur une sensation du moment : si l'impromptu plaît à ses camarades, il le répète, il le développe en un ou deux couplets, et c'est une matière nouvelle qui s'ajoute aux matières en circulation. Les manoeuvres, les tireurs de chadouf et les tourneurs de sakiéh, les laboureurs, les chameliers, les âniers, tous les gens qui travaillent en plein air ont leur répertoire ainsi composé qui se transmet par routine de bouche en bouche, s'enrichissant parfois et parfois s'appauvrissant. Voici les quelques pièces que j'en possède.

§ I.

CHANSONS DE MANOEUVRES i DENDÉRAH.

Les travaux de notre Service, qui exigent beaucoup de mouvements de terre et de transports de matériaux, ont produit dans la Haute-Egypte une assez grande quantité de refrains qui meurent rapidement pour la plupart. C'est le cas pour ceux des enfants qui portent les couffes : ils ont deux ou trois formules à peu près fixes, telles que le cji**^-^! LU_*J bashétna abougabéin « Notre pacha a deux poches» et le *AA»A<_JI C_C IÀAAÂO bashélna tahl esh-shamsiéh & Notre pacha est sous l'ombrelle» qu'ils entonnent régulièrement depuis trente-quatre ans, chaque fois que je parais sur les chantiers, et dont la première est une invite délicate à leur donner un bakchiche, tandis que la seconde est la notation pure et simple d'une de mes habitudes en campagne. Les adultes, portefaix, terrassiers ou maçons, ne se contentent pas à si peu de frais. Chacune de leurs escouades forme un dhikr, dont le chef joint presque toujours à ses prérogatives de directeur spirituel dans les exercices religieux celle de chanteur attitré dans les opérations professionnelles. Il rythme tous les mouvements du travail par des éjaculations pieuses ou par des chants profanes que l'on reprend après lui,


[78] — 174 —

vers à vers, phrase à phrase : sa voix isolée ouvre et clôt toujours les mouvements , mais entre deux elle dialogue avec celle de ses hommes. Les chansons que voici ont été notées à Dendérah, sans transcription européenne, par les soins de M. Baraize, mais j'en ai entendu la plupart à Louxor et à Gournah.

I. DOUZE PEBLES.

LE CORYPHÉE. — O toi qui as douze perles,

LE CHOEUR. — O toi qui as douze perles!

LE CORYPHÉE. — ô toi qui as un anneau, joue une chanson!

LE CnoEUR. —0 toi qui as douze perles !

LE CORYPHÉE. — J'ai semé du froment et

de la gesse a levé : LE CHOEOR. — O toi qui as douze perles!

LECORVPHÉE.— ô regrets pour ma (semence) perdue!

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(£}l£> Svb__ b ^^i!

II. LA FILLE

AUX LONGUES TRESSES.

LE CORYPHÉE. — 0 fille aux longues tresses, ô blanche,

LE CHOEUR. •— O fuie aux longues tresses !

LE CORYPHÉE. •— dont la croupe

LE CHOEUR. — est une pastèque des

îles, LE CORYPHÉE. — dont les seins

LE CHOEUR. — sont la grenade des jardins , LE CORYPHÉE. — dont les cheveux

LE CHOEUR. —descendent en ondulant!

*A_O b JolOsJl -! b — JJ& JJ!.X1 pi b — ZyJ,]

l&y\A>Jwilî vi!ya. iA—J ij—1!

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JJIA_ fiyii iyJL!


175 —

[79]

III. LE CONFISEUR.

LE CORYPHÉE. —Le confiseur, le confiseur,

LE CHOEUR. — Le confiseur!

LE CORYPHÉE. — Le confiseur et le père

aux douceurs, LE CHOEUR. — Le confiseur !

LE CORYPHÉE. — il a pris une poignée (de bonbons) et il m'a donné; LE CHOEUR. — Le confiseur!

LE CORYPHÉE. — il a une fille et il me la

marie; LE CHOEUR. — Le confiseur !

LE CORYPHÉE. — il a une bufflesse et il

l'engraisse pour moi! LE CHOEUR. — Le confiseur!

LE CORYPHÉE. — Que Dieu leur donne la

santé, LE CHOEUR. — Le confiseur!

LE CORYPHÉE. — qu'il sauve mes hommes

dans mon intérêt! LE CHOEUR. — Le confiseur !

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Çib*_,iyJL!

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IV. LE SAUT DE BLANCHETTE.

LE CORYPHÉE.— Trémousse-toi, ô Manchette, dans la vigne et choisis des dattes !

LE CHOEUR. — Trémousse-toi, ô blanchette, dans la vigne et choisis des dattes !

LE CORYPHÉE.— Trémousse-toi dans ta

coquetterie; s'il plaît à

Dieu, le monde deviendra verre.

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AM! L_J! _J5)IXJ Csa:y_lX5___jjtî.t —iX» __jaCÇ) bùiXÎi


[80] — 176 —

LE CHOEUR. — Trémousse-toi, ô blanchette, dans la vigne et choisis des dattes !

LE CORYPHÉE. — La blanchette s'est trémoussée, elle a fait mon coeur bien aise!

LE CHOEUR. — Trémousse-toi, 6 blanchette, dans la vigne et choisis des dattes !

LE CORYPHÉE.— Trémousse-loi, ô blanchette, dans la vigne et choisis des citrons!

LE CHOEUR. — Trémousse-toi, 6 blanchette, dans la vigne et choisis des citrons!

LE CORYPHÉE.—Trémousse-toi dans tes coquetteries; s'il plaît à Dieu, le monde sera million !

LE CHOEUR. — Trémousse-toi, ô blanchette, dans la vigne et choisis dès citrons !

LE CORYPHÉE. — Blanchette s'est trémoussée et eUe a fait mon coeur joyeux!

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V. CÉRÉMONIE POUR L'ARRIVÉE D'UN VISITEUR.

LE CORYPHÉE.— Bienvenu, bienvenu, ô

toi qu'il (mon coeur) a

aimé! LE CHOEUR. — Il l'a aimé, il l'a aimé,

ô toi qu'il a aimé ! LE CORYPHÉE.— C'est un grand pacha

qu'il a aimé ! LE CHOEUR. — Il l'a aimé, il l'a aimé,

ô toi qu'il a aimé.

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LE CORYPHÉE. — Il (le Pacha) a mis la main à la poche de son gilet.

LE CHOEUR. — B l'a aimé, il l'a aimé, ô toi qu'il a aimé !

LE CORYPHÉE.— Et il a dit : ttPrenez, ô travailleurs,

LE CHOEUR. — B l'a aimé, il l'a aimé, ô toi qu'il a aimé!

LE CORYPHÉE. — ô vous qui avez fini ce travail!».

LE CHOEUR. —- Il l'a aimé, il l'a aimé, ô toi qu'il a aimé!

LE CORYPHÉE. — C'est est un grand directeur celui qu'il a aimé ;

LE CHOEUR. — B l'a aimé, il l'a aimé, ô toi qu'il a aimé !

LE CORYPHÉE. — C'est le pacha des Antiquités qu'il a aimé,

LE CHOEUR. —B l'a aimé, il Ta aimé, ô toi qu'il a aimé!

LE CORYPHÉE. — Et lui il a été content de ce travail !

LE CHOEUR. — Il l'a aimé, il l'a aimé, ô toi qu'il a aimé !

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•VI. CONTE DE KHADRA.

LE CORYPHÉE.— Il n'y a de dieu que

Dieu! LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE.— 0 insouciant, Dieu est

unique! LE CHOEUR. — H n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE. — Le début de ma parole

et de mon discours (c'est) : LE CHOEUR. — «B n'y a de dieu que

Dieu !». LE CORYPHÉE. — Avant que le temps ne

' . - me change,

LE CHOEUR. ■—■ Il n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE. — il n'y a de dieu que

Dieu et il est le seul Seigneur, Annales du Service, igili.

AM! il! „! i) — JJÙ.\

AMI il! *!1 i) —• ^JL! AM! <X_J, Jibt b — jJkW

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[82] — 178 —

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — et par là l'esclave devient maître!

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu.

LE CORYPHÉE. •— B n'y a de dieu que Dieu ! Qu'on le dise :

LE CHOEUR. — Il n'v a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — et c'est le profit et le suprême de la richesse!

LE CHOEUR. — H n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Le début de mon discours est d'une fillette nommée Khadra.

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — On ne l'approche ni dans l'obscurité ni au clair de lune.

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Et voilà qu'un galion sur les flots arriva chargé d'infidèles.

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. ■— Lorsqu'il prit la lorgnette et qu'il regarda la fille, dans son coeur tomba le souci.

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYTHÉE. — Lors il dit : etO mes enfants , ô fils de mon oncle paternel, celui qui m'amènera la fillette je lui donnerai d'or une jarre!».

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Une vieille femme entendit les paroles ;

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

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— 179 — [83]

LE CORYPHÉE. — Sur eUe entre la malédiction !

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORY'PHÉE. — Lors eBe dit : et Par ma vie à moi et par ma barbe, demain matin viendra Khadra!».

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. —Le matin matina et l'astre se leva, et le chemin la conduisit vers Khadra.

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. —EBe crie et eBe dit: et L'amour m'a tuée ! Mon désir est le clair de lune ! ».

LE CHOEUR. —■ B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE.-— La fille lui dit : ttBienvenue, ô vieifie ! Veux-tu de l'aumône des nobles ? ».

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE.— EUe dit : et Moi, je ne

veux rien ! Je viens vers

toi pour une bonne nouveBe!

nouveBe!

LE CHOEUR. — ïï n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — et Moi, je suis venue l'annoncer que j'ai vu la merveiBe sur le fleuve de Dieu.

LE CHOEUR. — B n'v a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. •— et Le mât est très haut et les voiles sont d'argent.

LE CHOEUR. ■— B n'v a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE.— ee Quant au capitaine,

c'est un beau gars et le

yyë „_A3! LjAAfiijjà.)

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[84] — 180 —

matelot est un pauvre

homme ! » LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE. ■— La fille dit : et O" vieille,

laisse-moi en ma paix, de

peur qu'ils ne soient des

infidèles!». LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE. — EBe (la vieille) dit : et Ne

me blâme pas, ma fdle;

ceux-là sont des fidèles

du Prophète de Dieu ! » LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que

Dieu! LE CORYPHÉE. — Lorsque la fille descendit, eBe et sept fiUes

d'émirs,

LE CHOEUR. •— B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. —les fiUes rivalisaient avec les étoiles et la demoiselle noble rivalisait avec la lune.

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYMÉE. — Les filles visitèrent et sortirent (du bateau) et Khadra resta pour ce que Dieu lui réservait.

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Sur l'instant ils arrachèrent les amarres et ils partirent avec Khadra au loin.

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Ils lui mirent des menottes de fer ;

LE CHOEUR. — Il n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — ils la prirent et ils la conduisirent à Samâan et ils la laissèrent.

ANI il! ni) il — iy-3.1

J, II_JLAA_ _j^^ bt <XAÀA)Î CAJIÏ4_jjii!

SyXS )jî}\i (JAk—, t£bi.

ANI il! ni) i) — iy-1.1

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— 181 — [85]

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE.— et Hélas, ô Samâan, donne-nous l'aman !

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

LE CORYPHÉE. — Nous avons quitté notre pays et nous avons emmené Khadra ! »

LE CHOEUR. — B n'y a de dieu que Dieu!

VII. CHANSON DE BAMBA.

LE CORYPHÉE. — O Bamba, ô toi aux yeux

noirs, LE CHOEUR. —0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs! LE CORYPHÉE. ■— eBe se met du kohl et

elle va au marché ; LE CHOEUR. — 0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs ! LE CORYPHÉE. — Ceci est le Bt et ceci est

le dessein ! LE CHOEUR. — 0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs ! LE CORYPHÉE.— Nous avons voyagé un

voyage sur la mer ; LE CHOEUR. -— 0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs ! LE CORYPHÉE. — nous n'avons pas rencontré un gars qui nous

ait invités.

LE CHOEUR. — 0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs! LE CORYPHÉE. — Et marche de l'avant et

marche, toi qui as un vode

en soie!

LE CHOEUR. — 0 Bamba, ô toi aux yeux

noirs ! LE CORYPHÉE. — Oh! qui me fera lézard

pour que j'effleure de mes

pattes la pâte !

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[86] — 182 —

LE CHOEUR. —O Bamba, ô toi aux yeux noirs !

LE CORYPHÉE. — Il se réjouit le mari de la goulue, la nuit où il cuisine des tripes !

VIII. RENCONTRE DE L'AMI ET DE L'AMIE.

LE CORYPHÉE.— 0 mon ami, salut, salut et salut!

LE CHOEUR. — 0 mon ami, salut!

LE CORYPHÉE.— Dieu te punisse, ô ennemie, toi qui dis que ton ami est mort !

LE CHOEUR. — 0 mon ami, salut !

LE CORYPHÉE. — Viens, ô mon ami, nous enivrer au jardin, où l'on prend et l'on donne !

LE CHOEUR. — 0 mon ami, salut!

LE CORYPHÉE. •— Le repas est servi au logis , et le café est sucré au sucre candi!

LE CHOEUR. — O mon ami, salut!

IX. LA CHEMISE

DE LA JEUNE FILLE.

LE CORYPHÉE. — et Ma chemise est usée,

maman, LE CHOEUR. — et mes seins paraissent

hors d'elle.» LE CORYPHÉE. — «Demain c'est le marché,

ô lumière de mes yeux,

LE CHOEUR. — et moi j'apporterai une chemise meilleure que celle-ci. »

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183

[87]

X. LA PRIERE AU PROPHETE.

LE CORYPHÉE. — Prie le Prophète, prie !

LE CHOEUR. — Prie le Prophète, prie!

LE CORYPHÉE. — Prie, ô musulman, prie !

LE CHOEUR. — Prie le Prophète, prie!

LE CORYPHÉE. — Heureux qui est aBé, et l'a visité et a été témoin de ses lumières !

LE CHOEUR. —Prie le Prophète, prie!

LE CORYPHÉE. -— B nous a honoré (par son arrivée) le mahmal de notre Prophète!

LE CHOEUR. — Prie le Prophète, prie !

LE CORYPHÉE. — 0 Caire, comme toi tu es loin ;

Le CHOEUR. — Prie le Prophète, prie!

LE CORYPHÉE. — Déploie les voiles neuves !

XI. RENCONTRE À L'AIGUADE.

LE CoRYrHÉE. — A l'aiguade elles m'ont rencontré !

LE CHOEUR. — A l'aiguade eUes m'ont rencontré !

LE CORYPHÉE. — EBes m'ont rencontré les blanches, ô mes yeux !

LE CHOEUR. — A l'aiguade elles m'ont rencontré !

LE CORYPHÉE. — EUes ont pris mes outils et elles m'ont abandonné!

LE CHOEUR. — A l'aiguade elles m'ont rencontré !

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[88] — 184 —

LE CORYPHÉE. — Tel, ô nuit, tel est mon sort : je suis étranger et je m'en vais !

LE CHOEUR. — A l'aiguade eUes m'ont

rencontré ! LE CORYPHÉE. — Je pleure et je gémis,

je suis étranger, ô jeunes

fifies! LE CHOEUR. — A l'aiguade elles m'ont

rencontré ! LE CORYPHÉE.— J'ai dit à ma mère :

et Marie-moi, LE CHOEUR. — A l'aiguade efies m'ont

rencontré ! LE CORYPHÉE. — tt (avec) une fille blanche, sinon tu me perdras!».

XII. LE PIGEON ROUCOULE!

LE CORYPHÉE. ■— Il a roucoulé le pigeon !

LE CHOEUR. — Il a roucoulé le pigeon!

LE CORYPHÉE.— Oh! comme il a murmuré , oh ! comme il a roucoulé !

LE CHOEUR. — Il a roucoulé le pigeon !

LE CORYPHÉE.— Oh! comme B a répondu des chansons ! LE CHOEUR. — Il a roucoulé le pigeon !

LE CORYPHÉE. — Oh! comme B a murmuré sur ses petits, LE CHOEUR. —■ B a roucoulé le pigeon !

LE CORYPHÉE. — quand il est entré vers ses petits !

XIII. CE N'EST PAS MOI,

OH! CE N'EST PAS MOI!

LE CORYPHÉE. — Ce n'est pas moi, oh! ce n'est pas moi, oh! ce n'est pas moi,

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— 185 — [89]

LE CHOEUR. ■—Ce n'est pas moi, oh! ce

n'est pas moi ! LE CORYPHÉE. — Gournah?

LE CHOEUR. — C'est le pays d'El-Hassani.

d'El-Hassani. CORYPHÉE. — Rôdah?

LE CHOEUR. — C'est la vBle de mes

amis. LE CORYPHÉE. — et Miniéh ?

LE CHOEUR. — C'est la viBe, ô Fouli!

LE CORYPHÉE. — Je suis jeune,

LE CHOEUR. — et mes parents m'ont rejeté, LE CORYPHÉE. — de mon pays !

LE CHOEUR. — Pourquoi ne m'avez-vous

pas dit, LE CORYPHÉE.— puisque moi, je suis

jeune, LE CHOEUR. — et que l'amour m'a pris,

LE CORYPHÉE.— et c'est Gournah,

LE CHOEUR. — le pays d'El-Hassani.

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CHANSONS RECUEILLIES À DENDÉRAH

POUR LA CHADOUF ET LA SAKIÉH.

Les fellahs emploient deux machines surtout pour arroser les terres, la chadouf et la sakiéli.

La chadouf comporte deux supports verticaux de i m. 20 cent, de hauteur à 1 m. 3 0 cent., plantés en terre à la distance d'un mètre l'un de l'autre. Ils portent à leur partie supérieure une traverse en hois, sur le milieu de laquelle joue en guise de levier une autre pièce de bois longue d'environ trois mètres plus ou moins. Un panier tressé en feuille de palmier ou un. seau en métal, presque toujours une vieille boîte à pétrole -,


[90] — 186 —

pend à l'extrémité supérieure du levier, au moyen de cordes en fibres de palmier et d'une tige rigide en bois de napéca ou d'acacia, longue de 3 m. 5o cent.; à l'extrémité opposée, une pierre ou le plus souvent une grosse boule en terre compacte sert de contrepoids. La machine complète s'appelle CJJIXAÛ chadouf, la tige de traction sys- âoud, ôoud, et le seau_*):> délou. L'ouvrier pèse de son poids sur la tige, dont le nom s'étend à la machine entière et est employé de préférence à celui de chadouf, au moins dans les cantons de la Haute-Egypte que je connais : le seau descend ainsi dans l'eau qui le remplit, le contrepoids l'enlève et son contenu est déversé dans une rigole qui l'emmène à distance. Chaque chadouf exige deux hommes pour marcher régulièrement pendant une journée entière, du lever au coucher du soleil; ils se relèvent de deux en deux heures, et tandis que l'un d'eux manie la machine, l'autre dirige le courant dans les rigoles, et mesure à chaque portion arrosée la quantité qui lui est due. Ils sont payés soit en argent à la journée, soit en nature, recevant à la récolte une quantité déterminée du produit de la culture, soit plus rarement à la fois en argent et en nature. Leur travail est dur. Debout sur une banquette de terre ou sur une planchette, le maouass de nos chansons, ils se plient et se redressent régulièrement avec effort à la descente du seau, presque sans effort à la remontée, mais ils sont nus sauf parfois un pagne, exposés sans abri au vent et au soleil, et ils reçoivent sur le corps une bonne part de l'eau qui devrait tomber dans la rigole : ils sortent de chacune de leurs périodes de travail transis malgré leur mouvement perpétuel. Leurs chansons leur servent à se distraire autant qu'à rythmer leurs allures, mais l'on comprend qu'ils s'y plaignent de la misère de leur sort.

La sakiéli ne fatigue guère ceux qui la dirigent : elle consiste d'abord en une roue horizontale garnie d'alluchons, dont l'arbre vertical repose audessus du sol sur des pièces de bois juxtaposées qui forment une sorte de crapaudine grossière. Elle est commandée par un leA'ier horizontal qui, mû par un animal, de préférence un boeuf, une paire de boeufs ou de buffles, plus rarement un âne ou un chameau, tourne autour de l'arbre et entraîne la roue horizontale dans sa rotation. Celle-ci engrène avec une autre roue, verticale cette fois, dont l'axe passe au-dessous du niveau du sol et porte à son extrémité libre une dernière roue plus grande, autour


— 187 — [91]

de laquelle roule une échelle de corde dans les degrés de laquelle sont engagés des pots de terre cuite espacés d'environ cinquante centimètres : à chaque tour les pots plongent dans l'eau qu'ils lèvent et qu'ils déversent dans un auget latéral d'où elle se répand dans les champs. Les boeufs et les buffles sont relayés toutes les trois heures et ils peinent, mais leur guide, un jeune homme ou un enfant, ne se fatigue guère. Assis à l'extrémité tournante du levier, il excite ses bêtes de la badine ou du fouet, et il chante pour les amuser et pour s'amuser : aussi ses chansons ne sont-elles pas tristes comme celles des gens qui tirent la chadouf.

La plupart des chansons de la chadouf et de la sakiéli sont en forme de pots pourris. Les distiques ont chacun leur sens complet qui les rend indépendants de ceux qui les précèdent ou qui les suivent. Parfois pourtant il arrive que trois ou quatre d'entre eux ont été empruntés d'affilée à une chanson connue et qu'ils constituent un ensemble compact.

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I. CHANSON DE L'INSTRUMENT CHADOUF.

Elle m'a usé d'usure, la soie de la pièce d'étoile. — Hôb ya hôb!

Bs pleurent mes yeux sur ceux qui m'ont abandonné. — Hôb ya hôb !

Le lit du sommeiï m'a abandonné aujourd'hui. — Hôb ya hôb: 1

Un quémandeur est à la porte au dehors, ô mes amis. — Hôb ya hôb !

(I) Le scribe qui a recueilli celte prière m'a donné en marge quelques gloses explicatives. Je les reproduis en notes.

< 2) Glose : _jlxJl ts -_U| tsl'ouvrier verse le seau» à la fin de chaque vers.

[ 3' Le refrain esl une onomatopée, houb ya

haub ou hôb ya hôb, qui correspond à noire hmip ! houp là : il est parfois au duel ya hôbéin ttô deux fois hôb h. Chaque versiculet a ordinairement deux rimes, l'une à la césure, l'autre à la finale; il y a çà et là quelques exceptions.


[92] — 188 —

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JiJà J tXJ_ yLsSJI (JAAJJJ

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Le galion t'a emporté, ô élégant ! — Ya hôbêîn ya hôb!

Les visiteurs d'Ahmad, un vieux et un imberbe! — Ya hôbêîn ya hôb!

Il t'est venu des visiteurs à pied et à monture. — Ya hôbêîn ya hôb!

Le bois du menuisier nous est injuste(1). — Hôb ya hôb!

Tu t'uses, ô chadouf, et tu n'es plus qu'un aliment pour le feu. — Hôb y a hôb!

La frange (du vêtement) de Fatoum est de la soie tressée. — Hôb ya hôb!

Qui a peu de religion, il vivra son existence maBieureux. — Hôb ya hôb!

Qui a peu d'opinion, je l'ai fréquenté par contrainte(2). — Hôb ya hôb!

Younès le charmant est chez la coquette; — Hôb ya hôb!

Younès est captif chez la dame aux longs cheveux! — Hôbêîn y a hôb!

Pharaon t'a construit (ô chadouf), il a fui et il t'a abandonnée. — Hôb ya hôb!

Pharaon a fui sur une mer immense(3)! — Hôb ya hôb!

I 1' Le bois du menuisier est ici la perche sur laquelle l'ouvrier tire pour manier la chadouf; ce bois lui est injuste, en d'autres termes, le maltraite en lui fatiguant les mains et les reins.

P' Glose : (£&. i-«__ (£EI csto. «<sIo c'està-dire,

c'està-dire, l'a arraché de moi», qu'il m'a contraint à le fréquenter.

(3> C'est bien du Pharaon de l'Exode qu'il s'agit ici : l'ouvrier attribue à ce personnage, qui est devenu le type du tyran, la construction de la chadouf qui le torture.


— 189 — [93]

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La terre d'Occident est grasse, un pâturage de gazeUes. — Hôb ya hôb!

La chadouf nous a rendu os et cuir! — Hôb y a hôb!

Et la chadouf a tort, eBe fît pleurer le vieux! — Hôb y a hôb!

La poitrine du beau gars est comme des grenades mûres. — Hôb ya hôb!

La poitrine du charmant produit la grenade ! — Hôbêîn ya hôb!

Par Dieu ! j'ai peur de toi, ô temps! — Hôbêîn ya hôb!

Tu as perdu les gens, ô gars aux yeux langoureux. — Hôb y a hôb!

0 crieur pubhc, amène-le, Younès lui-même I — Hôb y a hôb!

Ma blessure s'est gangrenée, eBe a rejeté l'onguent. — Hôb ya hôb!

Ma blessure par l'eau durcit sur moi. — Hôb ya hôb !

Le salut des amis s'envoie dans une lettre. — Hôb ya hôb!

C'est une affliction pour moi que de me séparer des gens de mon quartier ! — Hôb

y a hôb! Girgéh et Abnoub, pays du bien-aimé. — Hôb ya hôb! Pourquoi fanée, ô feudle de basilic ? — Hôb y a hôb!


[94] — 190 —

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La cause de mon malheur c'est mon seau, celui-là que j'ai. — Hôb ya hôb!

Le beau est arrivé un enfant sous l'aisselle. — Hôb ya hôb!

O toi, femme au manteau de lamentation(1>, de devant moi va-l'en. — Hôbêîn

y a hôb! Il est aBé vers l'Occident Soliman chercher le dizième du fisc. — Hôb ya hôb! Il esl allé vers l'Occident Hassan habiter un palais. — Hôb y a hôb!

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cJ^ b IA}J_JJ b jj«J b yUyîb z^i trA~^l J~b J'**? CJ^Ç çs;^^ ***'- b.

(J.^ b l$3_J.J b (__JVXAAAÎ,I_5 <_ç JLi)! _vïoljto yijCwJI y* Sy^-I iteiW)

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II. CHANSON DU CONDUCTEUR DE SAKIÉH.

O sakiéli, tourne à droite et à gauche — et arrose les raisins, les pêches et les grenades ! — Ya louêli, ya loulha ya louêli! Sauve la (vache) rouge du couteau, — elle qui fait vivre le pauvre et le besogneux.

— Ya loulha y a louêli!

O feuiUe de basilic, pourquoi fanée ! — Les yeux sont noirs el les cils sont baissés.

— Ya louêli ya louêli!

(1> Glose : &<>j_ <£el s>3tc gyj c'est-à-dire, noir» ; le vêtement de deuil, le manteau que les femmes portent pendant les lamentations funèbres.

{s' Comme au chant de la chadouf, chaque verset a deux rimes, l'une à la césure, l'autre à la finale.


— 191 — [95]

Jo_yJ b JjjJ JbiUj' U J__>3- J__J_ J^- Jli} U ^La. ^y-lo

Jo^ b J^_jJ Jbjr i)b __>b J_ v__| JU» _JU ;yJJ Jb jjbîl

(JJ_JJ b fjjji ^Ifi StXs ^5 (jàAiî (jaAÏ' jAoil ^àUJ.! <J_ yjJi

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(JJ_JJ b (JJ_JJ _y>iX3l i (JV^ I— _-;b_> <J_ _yA_3l p_._j (^yjU! j.1)

Jjj] b Jo_jJ cbJ! a3\.J_J_> »y4-! Àailw cUit y* »y4-! ïloiVAAI

JojJ b (Jo_jJ yi?<XÎ! J^AÏ yiKJ! àjJ_ï JAÀJI ajLu tX^- silo

Mon maître est cruel, il n'a pas eu pitié de moi : — il m'a chargé de charges qu'on ne peut supporter. — Louêli ya louêli!

La couverture dit au boeuf( 1) : rr Qu'est-ce que cela te fait et qu'est-ee que cela me fait ! — tire sur ton épaule sans charge !«. — Louêli ya louêli!

Le beau est au gué, — vêtu d'une chemise blanche et à la main un bracelet d'ivoire. •— Louêli ya louêli!

0 porteuse de la cruche, descends-la et fais-moi boire, ■— 6 toi qui descends la frange (de cheveux) sur ton front! — Louêli!

Oh! combien de fois t'ai-je pleuré, 6 mon amant, — comme a pleuré l'aveugle sur le chemin ! — Louêli y a louêli !

0 toi qui as brodé le manteau jusqu'au bout de la queue, — ô toi qui voles aux amoureux le sommeil de la nuit ! — Louêli ya louêli !

Mes amis, du jour qu'ils m'ont quitté, — m'ont laissé la maison vide et je soupire après eux ! — Louêli y a louêli!

EBe a roucoulé la tourtereUe et ils ont plané les oiseaux — au-dessus des chrétiens qui habitent dans le couvent. — Louêli ya louêli !

Sauve la (vache) rouge de la vente : — sauve la rouge aux longues enjambées ! — Louêli y a louêli!

La prière à Mohammad chasse le démon : — eUe chasse l'infidèle qui a peu de religion ! — Louêli ya louêli !

( 1) La couverture qu'on met sous le bel pour empêcher celui-ci de blesser la bête.


[96] — 192 —

(JojJ b JojJ )^j^ sj^> **° «Jb*- k bl! 4*—

J^A) b \J.?,ji çj^Liib lÏT^' kiU —5" VSîbil! ÇAJÇSS (jjytll *»i> ylS'.jJ

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(JjjJ b tJ.i_jJ te^bj ^ O^iW^' _>LÀAJ! ^lafi ^^açls _j__ _}__ b b

Commute l'eau, ô commutateur, — l'eau de la rouge est un fleuve rapide'1'. —

Louêli y a louêli! Si les larmes des yeux ramenaient l'absent, —nous aurions rempli les rigoles et les

conduites (de nos pleurs)! — Louêli ya louêli ! 0 Seigneur, matine-nous notre matin heureux, — matin heureux du monsieur

(européen) qui n'a pas de dettes. — Louêli ya louêli ! 0 Seigneur, matine-nous un matin nouveau — semblable à la lune naissante de la

fête. — Louêli ya louêli ! 0 Seigneur, patiente-nous la patience de Job, — et Job patienta jusqu'à ce que fût

accompli ce qui lui était destiné et écrit. — Louêli ya louêli ! N'imagine pas que la beauté est dans la blancheur; — eBe est dans le caractère

doux en sa force ! — Louêli ya louêli ! O fdle, ô blanche, lève-toi, jouons; — la rue est vide et les gens sont partis vers

l'Occident. — Louêli ya louêli! Et par la vie de mon père ! je ne monte sur le lit — que tu ne m'aies apporté le

mouchoir en soie ! — Louêli ya louêli ! O oncle, ô parfumeur, ton parfum s'exhale ; — le parfum des fiBes blanches B réjouit

le coeur. — Louêli y a louêli!

''' Le commutateur, — j'emploie cette expression faute de mieux — est l'ouvrier qui, au moment voulu, change la marche de l'eau, et, fermant et ouvrant les rigoles, la dirige sur telle ou telle pièce de terre. Ici, l'ouvrier qui

tire la chadouf lui ordonne d'opérer le changement avant le temps voulu, car la vache rouge qui tourne la sakiéli est plus agile que les autres et, tournant vile, elle envoie dans les rigoles une quantité d'eau plus abondante.


— 193 — [97]

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La fille du monsieur a une ceinture de cuir ; •—■ eBe est triste à cause de son père bon

et aimé. — Louêli ya louêli ! 0 Soleiï couche-toi, — ô bateaux partez, — mon pays est loin, et je demande

ma place (mon pays) ! — Louêli ya louêli ! La fiBe est blanche et sa joue briBe; — après le crépuscule, eBe se rappeBe les douleurs ! — Louêli ya louêli ! Apporte l'encrier, ô Masaoudi, — apporte l'encrier et le calame taillé! — Louêli ya

louêli ! ABéh dit : rrLa patience est bonne, ô fiBes, -—la patience est dure et pleurer est un

mal ! r> — Louêli ya louêli ! Ton fils courra aux champs rapporter, — rapporter des biens des ennemis ! —

Louêli ya louêli ! Qui dit que mon oncle paternel est comme mon père, il ment! — Mon père est

tendre et sa tendresse est compatissante. — Louêli ya louêli ! Et par la vie de mon père ! le faible ne sera pas séparé de moi, — quand même on

me corromprait avec de l'or ! — Louêli ya louêli ! Bs ont tiré le faix (du chameau) et ils ont chargé la nuit, — pour (aller vers) des

vBles inabordables par la force ! — Louêli ya louêli ! Des malheurs ils m'ont laissé ma part; — ils ont choisi les moindres et ils m'ont

laissé les plus lourds ! — Louêli ya louêli! B n'est d'Arabes que les Arabes de Baki; — ils ne mangent ni les bêtes pourries ni

les mourantes ! — Louêli ya louêli!

Annales du Service, 191&. i3


[98] — 194 —

S III.

CHANSONS RECUEILLIES À LODXOR POUR LA CHADOUF ET LA SAKIÉH.

I. CHANSONS POUR LA CHADOUF.

Les deux premières se chantent le matin, le reste à toute heure du jour : la plupart sont en forme de pot pourri.

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ï. GWM min el-maiya — Makran âalêiya — Makloub ya nos — Min el-gadam li'r-ras

— Katabou Sidi — Ou'ana êish bîdi — Garhi min el-maiya — Makran âalêiya — Raouahya mizayyen — Da garhi miâayyen — Magrouh ya bîd— Bislah hadid-— Garhi min el-maiya — Makran âalêiya — Kaouani el-bêin — Badal el-kaï itnêin

— Garh eî-giad — Aayan ya 'oulad — Garhi min el-maiya — Makran âalêiya.

1. Ma plaie de par l'eau — me fait bien mal ! — C'est écrit, ô gens, — du pied jusqu'à la tête; — mon seigneur l'a écrit, — et qu'y puis-je? — Ma plaie de par l'eau — me fait bien mal! — Va-t'en, ô barbier, — car c'est ma plaie qui pue; — je suis blessé, 6 blanche, — par une arme de fer. — Ma plaie de par l'eau — me fait bien mal! — L'adversité m'a cautérisé — deux cautères en place d'un : — (de la) blessure des honnêtes gens — je suis malade, ô enfants!

— Ma plaie de par l'eau — me fait bien mal !


— 195 — [99]

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2. Sabbahni el-ôoud ■— Khashab ouigloud — Garh el-giad — Aayan ya 'oulad — Âayan ya 'oulad — Aayan ya 'oulad — Ana âashman ya tabib — Abra ouaiib ■— Tabib 'l-agrah — Hammalni ourah — Aayan ya 'oulad — Aayan ya 'oulad — Zaman esh-shoum ■— Shayalni homoum — Ghorour ya zaman ■— Lam laïc aman — Aayan ya 'oulad — Aayan ya 'oulad ■— Zaman kaddab — Farrag 'l-ahbab — Oui's-sabr gasi — Oui'1-boka shamali ■— Aayan ya 'oulad ■— Aayan ya 'oulad.

2. Il a fait de moi dès le matin, le levier de la chadouf, — bois et cuirs : — (de la) blessure des honnêtes gens — je suis malade, ô enfants, — malade, enfants, — malade, enfants! — «Moi j'espère, ô médecin, ■—■ éviter le danger et guérir!»

— Le médecin des blessures — m'a laissé et s'en est allé : — je suis malade, 6 enfants, — malade, enfants! — Ce temps de peine — m'a chargé d'ennuis!

— Tu es trompeur, ô temps, — lu n'as point loyauté; — je suis malade, ô enfants, — malade, enfants! — Le temps est menteur, — sépare les amis; — et la patience est dure — et les pleurs sont la joie de l'ennemi! — Je suis malade, ô enfants, — malade, enfants!

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3. Tabayeb ya Imoun — Tahl el-margoum — Tabayeb ya êenab — Tahl Abou-zarad —

3. Guéris, ô citron, — sous le brevet magique! — Guéris, è raisin, — sous Abou-zarad ! ■—

i3.


[100] — 196 —

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Shaâarek mahloul — Sayel âa't-ioul—Shaâarek khêily — Lonoh bihairi — Garh elgiad—Aayani y a 'oulad—Ta hallali esh-shôoour âala 'l-iktafi—Ouallah magrouhya bîd ouimlald -— Ta bintya hida bayadik saji — Inli âagbani bas léih et-tagafi— Garh el-giad — Aayani y a 'oulad — Ta bîd ya mlahi — Shababkom rahi — Bintak ya Diab — Sabal 'l-ahbab — Khalifa ghâb — Ouinatt es-sirdab — Zarad ouilibab — Malbous Diab — Garh el-giad ■— Aayani y a 'oulad — Ommi liouassini oua'bouiya yigoul li— Foddak min el-gelsah ouinom ed-dilli — Ta marhaba ya ghéyba min zamani — Ta ghéyba esh-shohour oui'l-ayami — Garh il-giad — Aayani ya 'oulad.

Ta chevelure se déploie—pendant le long de ton corps ;— ta chevelure est blonde ( couleur de cheval) — dont la teinte est de Basse-Egypte 1 — La blessure des honnêtes gens m'a rendu malade, 6 enfants ! — 0 toi de qui les cheveux sont déliés sur les épaules, — par Dieu, je suis blessé, 6 blanches et belles ! — 0 jeune fille, 6 blanche, ta blancheur est limpide; — tu es mon émerveillement, seulement pourquoi l'éloignement?— La blessure des honnêtes gens — m'a rendu malade, ô enfants! — 0 blanches, à belles, — votre jeunesse s'en est allée! —Ta fille, 6 Diab, — a injurié les amis ; — Khalifa est absent — et il a sauté l'oubliette ; — la cotte de mailles et le harnois — sont l'habit de Diab. — La blessure des honnêtes gens — m'a rendu malade, 6 enfants ! — Ma mère me recommande et mon père me dit : — « Garde-toi de t'asseoir et du sommeil à l'ombre ! ». — Soyez bienvenus, vous qui étiez absents depuis longtemps, —vous qui étiez absents depuis des mois et des jours : — la blessure des honnêtes gens — m'a rendu malade, ô enfants !


— 197 — [101]

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4. Tounis ya 'hbab — Oulsliam el-haoua dab — Tounis ya 'mmii — Ouimîn gabou lit

— Tounis mahgour — Aand om shoâour — Ta hosan Sliabib — Ouishabih ed-dib

— Gasrak ya gaz — Bishabibik gazaz, — Salamah yidil — Goddam il-bil — Hagar es-saouan — Taht el-hadih lan -— Ouimin zar ez-zéin — Sammouh isméin

— Aala 'l-maouarid — Ouikhilli ouarid — Gadamak ya 'hmed — Ouitahtou 'l-ramli gmed — Tounis ya bîd — Fi 'l-gharb bêeid — Aamr lamma shad — Lam yethaouir had — Sagar el-hinnah — Aala gidoualnah —

h. Yoùnès, ô amis, — et respirer l'air a fondu (dissipé nos peines) ! — Younès, ô ma mère, — et qui me l'a amené? — Younès est retenu —• chez la dame aux (longs) cheveux! — 0 cheval de Chabib, — toi tu ressembles au loup! — Ton palais, ô Gaz, — a les fenêtres en verre ! — Salama guide — par-devant les dromadaires; — la pierre de silex — sous le Guide (le Prophète) elle mollit, — et qui visite le Beau (le Prophète) — on l'appelle de deux noms! — Aux aiguades —mofa ami arrive! — Devant toi, ô Ahmed, — et au-dessous le sable durcit. — Younès, ô blanchettes, ■— dans l'Occident il est au loin. — Amr, lorsqu'il harnacha (ses bêtes), — il ne consulta personne. — Les buissons de hennéh — sont sur nos rigoles. —


[102] — 198 —

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Gafes abou-âag —Aalafarou niaâag — Gildak ya gliazal— Ouiji'l-mayé shal — Ouilishki drâaii — Min shail el-maîyi — Ladid ya gliab — Ouifi yad shabab — Tishki ed-daouas ■— Ouisaououh madas.

Abou-Aag s'assit — sur une peau de brebis. — Ta peau, ô gazelle(I),— dans l'eau elle a pris : — et se plaignent mes deux bras, — de prendre l'eau! — Tu es délicieuse, ô flûte, — aux mains de jeunes gens! —La banquette(S) se plaint — d'être égale au soulier.

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5. Ganayen el-gliarb — Kharrabha el-âabd — Sabra ya 'bou-Zéid — Kalalouhfi 's-Sâaid — Ganayen ouikroum — Kharrabha ez-z-arboun — l'a garn el-fïl — Fi'l-gamil tikhîl — Ta 'bou-sayayîl —- Ta balir en-Nil — Faràaoun banale — Ouimishi ouikhallak — Faràaoun ya làaîn — Ouihamaltou limîn.

5. Les jardins de l'Ouest, —l'esclave les a ruinés ! — Sabra, ô Abou-Zéid,— on l'a tué au Saîd ! — Jardins et vignobles, — le rebelle les a ruinés ! — O ivoire de l'éléphant, — comme tu sieds au charmant! — 0 père des courants, — ô fleuve du Nil(s), — Pharaon t'a bâti — puis il est parti et il t'a laissé ; — Pharaon, ô maudit, — à qui l'as-tu abandonné ?

''' Le seau est supposé ici fabriqué eu peau de gazelle.

( 2) Le daouass ^Ij^, la banquette, sur

laquelle l'homme qui tire la chadouf se lient debout.

(s) C'est la chadouf qui est ainsi appelée.


— 199 — [1031

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6. Tamalli ya ôoud— Binar el-ouogoud— Baléit en-nas — Kobar ouisghar —■• Ouallah dé ouiléid soghar — Min el-ôoud harban — Ouallah min el-ôoucl shagian — Min eléoud harban — Ouallah minnak ya ôoud— Aammal adoub — Ta haoual el-mayi — Garredha shouayi — Zaraàana 'l-henna — Aala gedoualna — Balona mêeak — Ta 'biad âardak — Sabab maradi — Delou el-garadi — Sabaib âalêiyi — Ferag elhaiyi — Ta glwrab el-bèin — Ouaddait-hom ouéin — Magroun tomr — Fi blad somr ■— Babour en-nar — Baouah Sennar ■— Kaouani el-béin — Ouiâala 'l-ganbèîn —

6. Toujours, ô chadouf, — au feu de l'existence — tu as tourmenté les gens, — grands et petits. — Par Dieu, celui-là est petit enfant — qui s'enfuit de la chadouf :

— par Dieu, je souffre de la chadouf — et de la chadouf je m'enfuis ! — Par Dieu, de par toi, ô chadouf, — sans cesse je fonds en eau! — 0 toi qui tires l'eau, — coupe-la un peu ! — Nous avons planté le hennéh — le long de notre rigole. — Ils nous ont tourmenté par toi, — ô blanc, miséricorde! — La cause de mon mal — est le seau collecteur. — Il est triste pour moi — de me séparer des vivants : — ô corbeau de la séparation, — où les as-tu envoyés?

— Macroun, tu t'en vas — au pays de Somar. — Le bateau à vapeur — est parti pour Sennar. — La mort m'a cautérisé — aux deux flancs ; —


[104] — 200 —

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Shoufou li labib — Gari ouikhtib — Aaléinafal — Rakb el-baihal— Magrouh ya zéin ■— Min rimsh el-êein ■— Mayyet daloui — Telîit lidoui — Gidaâak ya sager

— Shabbaâani gader — Harag Aamer — Fi bilad hanim — Khatri asliouf— Mihal el-kofouf — Tibld Shammah — Aala 'l-lammah — Tibki Lahyali — Aala gabr Tehia — Harbil Abou-Zéid — Tiktil alfèin — Hilif Tounis — Lakhrib Tounis — Hilif ed-dallal — Lam yegbal rismal — Garh el-âallam — Rak ed-diouan ■—Gâaîed el-goam — Lam yehna lou noam —

voyez pour moi un médecin, — qui sache lire et intoner (les incantations)!-— Devers nous est passé — le peloton des beys. — Je suis blessé, ô beau, -— par la paupière de l'oeil. — L'eau de mon seau — est montée en bruissant. •— Ton tronc, ô arbre, — m'a dégoûté grandement! — Amer a discouru, — aux pays de Hanem. — Mon désir est de voir — l'endroit des gants ! — Elle pleure, Ghamma, — sur la compagnie ; — elle pleure, Lahia, — au tombeau de Yahia !

— La lance d'Abou-Zéid — tue deux mille. — Il a juré Younès — d'assaillir Tunis. — Il a juré le courtier — qu'il n'accepterait pas le capital. — La blessure d'El-Allani — a agité le Conseil. — Le chef de la tribu — le sommeil ne lui plaît pas. —


— 201 — [105]

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Ta'èou âoyoun neâas — Baléil en-nas — Shasha 'l-haouali ■— Khaddar ya rgali -— Talâa es-Sâaîed — Tegib lou âabied — Garhi al-kam — Ma âad yelem — Sabbouni sab — Min gheir sabab.

Toi dont les yeux sont ensommeillés, — tu as tourmenté le monde. — La chéchia du tireur d'eau — a verdi, ô gens ! — Il est monté au Saîd — pour se procurer des esclaves. — La blessure gangrenée — jamais elle ne se cicatrise. — Us m'ont insulté d'insulte, — sans cause!

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7. Faràaoun banah — Sharad ouikhallah — Rassou li el-ôoud — Ouigàlou li goud — Aaléih bamîl — Bidraîi 'l-yemin — Bézrâaa lêilci — Gasab giméiki — Bahibb eg-goaz — Aa'shan aroui 'l-moaz — Âamir ya Zéid — Mishi sanatéin — Ouallah khashabou mikhallaf— Aalêiya ouallaf —

7. Pharaon l'a bâtie, — il a fui et il l'a laissée. — Ils m'ont planté ferme la chadouf— et ils m'ont dit : «Travaille I». — Sur elle je me penche, — avec mon bras droit. — Je plante pour toi — la canne de Gammîk. — J'aime la chadouf douille, — pour arroser les bananes. — Àmir, ô Zéid, — a marché deux années. — Par Dieu, son bois ( 1) il est lié par serment — avec moi comme ami intime. —

M Le bois de la chadouf.


[106] — 202 —

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Ta Ma mi'l-loam — Lam konl agdar agorrak yoam — Ta ginanit el-ôoud — Tarahit béyyoud — Taouah taouah ouihal — Foag esh-shammat — Ta êenab el-âannab — Ta 'khdar êennab — Ta zerâa rifayyeh — Ta lalib el-mayyeh -— Teshki ed-daouas — Ouibagéit madas — Da 'l-ôoud razîl — Lam iedari hazil — Ta garh kamkam — Nalar el-barham — Garhi ya 'khaiyi — Aayyan âaléiyi — Garhi ya lîb — Lam radi yelîb — Harîr el-loab — Daououabni doab — Tirham ya noam — Aaléina 'l-yoam — Akhdar âasali — Faououatni ahli — Ouallah ma gadir anam — Zarêei âatshan —

Ah! n'étaient les reproches, — je ne pourrais pas te tirer un jour. — 0 jardin de la chadouf, —tu as poussé du maïs pour récolte! — Jette (le seau), jette et apporte (l'eau) — au-dessus des remous! — 0 raisin du raisin, — ô vert jujube, — ô culture aisée, — ô toi qui demandes l'eau! — Elle se plaint la banquette : ■— ce Je deviens soulier! s. — La chadouf est méchante, — elle ne traite pas bien l'exténué. — La blessure s'est gangrenée, — elle a rejeté l'onguent; — ma blessure, ô mon petit frère, — elle me fait bien mal; — ma blessure, ô médecin, — ne veut jias guérir. — La soie de l'habit (de la dame) — m'a fondu en fusion. — Aie pitié, ô sommeil, — de nous aujourd'hui! — Un regard tendre et mielleux — m'a fait quitter mes parents. — Par Dieu, je ne puis dormir, — ma culture a soif. —


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Fa ou'ad ya âagban — Aa'l-ôoud ma dal — Ta léir el-ballas — Ta âayeg bi'likliras — Dafi 'l-gharb Uyan — Maraâa 'l-ghozlan — 'l-abyad âagabak touloh — Mashi liai shôoouroh — Kohlik ya 'khêyli— Tayyar fikri ■— Haououin ya Bab — Aala 'l-ôoud yeshrab — Mettons Diab — Zarad ouilbab.

0 gars, ô content de toi-même, — ne t'égare pas du côté de la chadouf. — O oiseau de Ballasse, — ô gandin aux boucles d'oreilles, — là, à l'ouest, il y a un lieu gras, — où pâturent les gazelles. — La blanche, sa taille svelte t'a plu, — elle qui, en marchant, déploie sa chevelure. — Ton kohol, ô ma soeur, — a fait s'envoler mon esprit. — Donne la grâce, Seigneur, — qu'il boive à la chadouf. — Il est revêtu Diab — de cotte de mailles et de hamois.

II. CHANSONS POUR LA SAKIÉH.

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1. ï'a sagya douri ouiroshshi min bêeid — Ouizgi hidan el-moloukhyéh ouihod el-ganzabîl — Islâagibil nas el-behaira ouis-Sâaîd — Aala 'l-oualad da'lli bana loh beil gadid — Ta sagya douri ouiroshshi min ouara — Ouisgi hidan el-moloukhyéh ouihod el-kosbara —

1. O sakiéh, tourne et arrose au loin, — et irrigue les parterres de méloukhiéh et les carrés de gingembre : — ils s'étonnent les gens du Delta et du Saîd, — au sujet de ce garçon-là qui s'est bâti une maison neuve. — O sakiéh, tourne et arrose par derrière, — et irrigue les parterres de méloukhiéh et les carrés de coriandre, —


[108] — 204 —

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Ouisiâagibit nas el-behaira ouidandarah — Aala 'l-oualad da'lli bana loh mandarah — Ta sagya ya'm darah — Ouaradom âaléiki 'l-âadarah — Oui'l-êegl gai iaouirouni — Li'z-zêin kahîl el-êeyouni — Ouin gai êeffesh ma tedouarouni — Ouirkhou âaléyi 'l-selara,

car ils s'étonnent les gens du Delta et de Dandara, — au sujet de ce garçon-là qui s'est bâti un salon. — O sakiéb, ô toi qui tournes, — elles ont passé sur toi les vierges, — et le veau a dit : «Faites-moi tourner — pour le beau qui a le kohol aux yeux, — et s'il dit : «bagatelle !» ne me faites pas tourner — et rabattez sur moi le rideau !».

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2. Higgag Malelca hammalou bi'l-léili — Doal hammalou jilfil ouiganzabili — Ta ma bakat Aalia aala 'bou-Zéidi — Sebâa es-sibaâa karfasouh fi'l-géidi — Aalia tigoul es-sabr ya banali — Es-sabrgasi oui'l-boka shamati — Aala saouagikom ligaàaloùni âabdi — Da ma saouad illa saouad el-âardi —

2. Les pèlerins de la Mecque ont chargé pendant la nuit; — ceux-là ils ont chargé du poivre et du gingembre. — Oh! combien elle a pleuré Alia sur Abou-Zéid! — Le lion des lions, comme ils l'ont entravé de chaînes ! — Alia dit : « Patience, mes filles! — La patience est dure et les pleurs sont joie pour l'ennemi!». — A vos sakiés me prenez-vous pour un esclave noir? — H n'y a de noir que le noir de l'honneur. —


— 205 — [109]

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Mahlak âaléiya el-yom ya saouagi — Ihna gaouahir oui'l-balal âayabî ■— Laou Jean damàa el-êein yegîb el-ghéybi — Konna maléina el-lorg oui'l-masarbi — Himl elhaziléh gassamouh irbâaîyi — Gaha el-meouallad kamil el-maâani — Binlak âamalel tabbala ya madahi — Ouitilâab biséir el-haoua fadahi ■— Ahdi ouarak ya bagar elLadidi — El-lirsfadda oui'l-karab hadidi — Ta man ara âagab el-âagéybi — Ouimkahhal el-êeînêin ouimashi déybi-— Idrab laha bi'l-tar ya madahi — Malet hazina ouiîalba al-afrahi —

Doucement pour moi aujourd'hui, ô homme de la sakiéh ! — Nous sommes des joyaux et la fausseté est vice. — Si les larmes des yeux ramenaient les absents,

— nous aurions rempli les chemins et les défilés. — Le faix de la chamelle maigre, divisez-le en quatre; — elle a eu un chamelon parfait de constitution.

— Ta fille s'est fait tambour, ô chanteur, — elle joue sur la corde de l'amour honteusement. — Je chante derrière toi, ô boeuf de Ladidi. — Le bouclier est d'argent et son attache de fer. — Oh! qui a vu la merveille des merveilles?— Elle aie kohol naturel aux yeux, et elle marche en se dandinant. — Bats pour elle le tambour, ô chanteur ! — Elle est morte triste, elle qui demandait la joie. —


[110] — 206 —

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Tidîyi âala 'l-âagiz ma yigib aouladi — Matel hazina ouigalbalia minkadi — Aala éih tiâayerni biketr el-mali — Er-Bab yeghnmi ouiyeslih hali ■— Aala éih liâayemi bigillet mali — Da'l-mal yefna bila rigali — Habéybi el-ôozaz dol yomfargouni — Ghalagou âalèya el-bab ouehashouni— Baféygi el-godam minyom sabalouni

— Faddou âaléya ed-dar ouiouliashouni.

Elle priait pour le faible qu'il (Dieu) ne lui donnât pas d'enfants ! — Elle est morte triste et le coeur plein d'ennuis. — Pourquoi m'insultez-vous par votre richesse?

— Le Seigneur peut m'enrichir et améliorer ma condition ! — Pourquoi m'insultez-vous pour la petitesse de mon bien ? — Ce bien-là il s'évanouit sans les hommes. — Mes amis ces puissants, le jour qu'ils m'ont déserté, — ils ont fermé sur moi la porte, et ils m'ont retenu! — Mes camarades anciens, du jour qu'ils m'ont oublié, — ils ont vidé pour moi la maison et il me tarde de les voir!

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3. Ta ouarag 'l-rihan ma laïc dabli — Oui'l-êein soda oui'l-haouagib sabli — Damâa .êeini balbal il-mandili — Aalafata yeshbeh eg-gandili —

3. O feuille de basilic, pourquoi es-tu flétrie?.— Parce que l'oeil est non' et que les sourcils sont longs, — les larmes de mon oeil ont trempé mon mouchoir, — pour un jeune homme qui semble le chandelier (par son éclat). —


—207— [111]

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la milarrazah 'l-gibba lihad 'd-dèili — Tamharrama 'l-ôozzab nom el-lêili— Mehannet ommi ma kijiha mehannati — La kijiha dama ouala khalali — Ma âarab illa âarab el-Bagîiyi — La yaklou 'r-rimma ouala 'l-ouigîiyî — Nakhl Makka y a taouil ya âali — Nakhl Makka min bêeîd yibani — Ouin khayyarouni fi banat elâammi — La'khod 's-saghira linnaha ahsan li — Ouin kliayyarouni fi banat elâammi — La'khod 'l-kibira illi tishïl U hammi — Binl el-khaouaga mithazzima bi'sséiri — Aala abouha da'l-malih ez-zêinî —

O toi qui as brodé le manteau jusqu'au bout de la queue, — ô toi qui interdis au célibataire le sommeil de la nuit! — La tendresse de ma mère il n'y a pas de tendresse qui l'égale, — il n'y a ni tante paternelle qui l'égale ni tante maternelle. — Il n'y a d'Arabes que les Arabes de Bagiai, — qui ne mangent ni les pourritures ni les bêtes malades. — Palmiers de la Mecque, ô sveltes, ô élevés, — les palmiers de la Mecque, ils apparaissent de loin ! — S'ils me donnent à choisir parmi les filles de mon oncle paternel, —je prendrai la petite parce qu'elle vaut mieux pour moi ! — S'ils me donnent à choisir parmi les filles de mon oncle paternel, — je prendrai la grande parce qu'elle m'enlève ma peine! — La fille du monsieur qui a une ceinture de cuir, — (elle est triste) pour son père, celui qui est gracieux. —


[112] — 208 —

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Tafarhili lamma yigini 'l-ghéybi — Akhlâa touab el-hizn ya habêybi — Tafarhiti lamma arouli li ahli — Ansob li raya foag âali'r-raidi — Ta min hattini léirah ouafir lifogi — Lanzil âala '1-hibbani ouabil shogi — Ta sagiah douri yemin ouishmali — Ta sagiah isgi 'l-hhoakh ouirrommani — Ta sagiah geneynek keifelharagi — Bommanek hadig ouiêenabek ma yendagi — Baouuh biladak ya gharib ed-dari — Baouah biladak ouiîizim el-khottari — Banal Aalia yelâabou 'l-gillaoui-— Magrouh galbi ouiminéin agibli midaoui —

Oh! quelle joie pour moi quand me reviendra l'absent; — j'ôterai alors les habits de deuil, ô mes amis! — Oh! quelle joie pour moi quand j'irai chez mes parents; •—je m'élèverai un étendard au-dessus de ma selle haute! — Oh! qui me fera oiseau pour que je file haut? — je descendrai chez mes amis et je me réjouirai mon désir. — O sakiéh, tourne à droite et à gauche, — ô sakiéh, arrose les pêchers et les grenadiers! — O sakiéh, tes jardins sont comme les halliers; — tes grenades sont sures et tes raisins on ne peut les goûter! — Va-t'en dans ton pays, ô étranger, — va-t'en dans ton pays et invite les hôtes ! — Les filles d'Alia jouent la gillaoui (sorte de jeu); — il est blessé mon coeur, et d'où m'amènerai-je qui y remédie? —


— 209 — [113]

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Ouasséit âaléiya mîn ya'bn oualdi — Ouasséil âaléik el-khal âaouad 'l-oualdi.

Qui m'as-tu donné pour tuteur, ô fils de mon frère? — Je t'ai donné pour tuteur ton oncle maternel, à défaut de ton père.

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h. Oui'l-bit galet ma'khod ella etnéini — Ouahed linoam ed-daha ouiouahed linoam elléili — Ta bit abouki hay ouilla mati ■— Ta bit abouki ghayeb loh zamani — Sallem âala'l-hibban ya'lli meâaddi -^— Sallem âala'l-hibban salam el-ouiddi — Oui'l-half 'l-akhdar bahsibou gilbani — Oui'd-dag 'l-akhdar fi 's-sabéya yibani — Khayef âaléik ya zêin ya 'bou 'l-féyhi ■— Khayef âaléik mi'l-loam oui'l-fadéyhi -— Béîi el-gamal ha ya âam ya khalaoui — Béîi el-gamal ouiltallab el-gahaoui —

4. Et la fille a dit : «Je n'en prendrai que deux, — l'un pour le sommeil de la grasse matinée, l'autre pour le sommeil de la nuit!». — O fille, ton père est-il vivant ou mort? — O fille, ton père est absent il y a bien longtemps. —Salue les amis, ô toi qui traverses le fleuve, — salue les amis du salut de l'approche ! — Et la mauvaise herbe verte je la prenais pour de la gesse; — et le tatouage vert sur les jeunes filles il paraît! — Je crains pour toi, ô beau, ô le père aux parfums, — je crains pour toi le blâme et le scandale! — Vends le chameau, ô oncle, ô doux sucre ! — Vends le chameau et va-t'en aux cafés ! — Annales du Service, 1914. \k


[114] — 210 —

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Ma tinharoush el-âabd ouisidou ghéybi — Raouahyegîb malel-êeda nahéibi— Ish nazzil il-Masri bilad er-rifi ■— Doal nazzalouh ommal haouaya lifi — Ta Masrya béida ouimin banaki — Dê'lli banaki ouassâa el-midmald — Bohna niggaouiz ma lagéina gaouazi — Lagèina'l-maouashil maléiyin el-ouadi — Ta bit ya Aaliyah ma tigibishi 'nsali— Ta bakht min zaraâa el-gamil ouilali— Tafarhiii lamma yegini goazi — Ou'afrah ouiaflah loh zarayer lobi — Ta bit âammi âazzimini ouirgâayi ■— Ouibki âaléya bidimôouik 'l-arbâayi —

Ne grondez pas l'esclave quand son maître est absent, — et qu'il est allé conquérir le bien des ennemis pour butin ! — Qui fit descendre le Cairote aux villages de la campagne? — Celles qui l'ont fait descendre, ce sont les petites mères aux tignasses en fibre de palmiers. — O Caire, ô blanche, et qui t'a bâtie? — Celui qui t'a bâtie a étendu les assises. •— Nous sommes allés nous marier et nous n'avons pas trouvé d'épouses ; — nous avons trouvé les coiffeuses qui remplissaient la vallée! — O fille, ô Alia, ne viens-tu pas t'enquérir? — O heureux qui sème le bien, car il le récoltera. — 0 ma joie quand il viendra vers moi mon mari ! — et je me réjouirai et je lui ouvrirai les boutons de ma robe ! — O fille de mon oncle, accompagne-moi et reviens, — et pleure sur moi de tes quatre larrnes ! ■—


— 211 — [115]

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l'a âayega ya'mm garas beyrenn — Ouiladik ouarakifi 'l-galr beyhen — Sabort ya Babbi lam geyini sabr — Fi ouist es-sabéya ouikhaloidi miter — Hat ed-daouéiya ya âabd ya sâaidi — Bal ed-daouéiya oui'l-galam eg-gédidi. O coquette, ô toi qui as une clochette qui tinte, ■— ton enfant est derrière toi dans le train. — J'ai patienté, ô Seigneur, mais la patience ne m'est pas venue; — au milieu des jeunes filles, creusez-moi une fosse d'un mètre. — Apporte l'encrier, ô esclave, ô homme du Saîd, — apporte l'encrier et la plume neuve.

CHANSONS DE CHAMELIERS RECUEILLIES À DENDÉRAH.

La première est une chanson de fellah, où le refrain est composé des mots par lesquels le chamelier pousse, dirige, excite, arrête sa bêle; la seconde est une chanson de Bédouin, et elle n'a point de refrain. Elles sont l'une et l'autre en forme de pot pourri.

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î. CHANSON DE CHAMELIER.

Par la vie de mon père, je ne prendrai pas le chamelier; — il aime les filles blanches et moi il m'oublie. — Bouh Haï Hett (Va, oh, courage!).

Elle a regardé, la blanche, par la lucarne, — et elle dit : «Mon ami a tardé; il n'est pas venu vers moi I». — Ëess yadak (Attention à les pattes!).

( 1) La glose J-*^, ajoutée ici par le scribe, indique qu'en prononçant celle exclamation et celles qui suivent, le chamelier s'adresse

au chameau. Les mêmes termes sont employés par les âniers pour leurs baudets.

li.


[116] — 212 —

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Va dans ton pays, ô étranger, — va dans ton pays et invite les hôtes. — Hetl (Courage!).

Allonge ton pas, ô (chamelle) à la clochette sonore; — allonge ton pas, tu te rapprocheras du but. — Bouh haï (Va, oh!).

Dès le lever de l'étoile, il m'a dit : «Lève-toi, — prends la couverture et la soie roumiel». — Éess (Attention!).

Tu m'as quitté, ô beau, et la séparation s'est prolongée; — tu m'as volé le sommeil du soir et de l'aurore. — Hett (Courage!).

0 mon oeil ! ne pleure pas sur celui qui est mort ; — pleure sur celui qui n'a laissé que des filles. — Khatli (Marche!).

L'amoureux et l'amoureuse sont dans un réduit; — ils jouent et leur lampe est Aide. — Eess yadak (Attention à tes pattes!).

Elle a serré sa ceinture, Alîa, au marché des chameaux, — et les anneaux de pied d'Alîa se sont enfoncés dans le sable. — Hetl (Courage!).

Je les ai conduits (les chameaux) aux puits et aux ruisseaux, — je les ai conduits, ô mon oncle paternel, quand moi j'étais jeune. — Eess (Attention!).

Allonge ton pas, ô (chamelle ou femme) faible, et va-t'en: — le soleil s'est couché et le jour est terminé. — Khatli (Marche!).

Or moi j'ai vu que celle qui t'accuse, ô très cher, — sera malheureuse qui ne saura plus ce que c'est que les hommes. — Tadale (Tes pattes!).

'■' Le scribe ajoute ici jLjii!) «les rivières >; en glose de ySJU «ruisseau».


— 213 — [117]

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Qui est celui-là qui derrière nous court? — L'éclair qui éclaire ou la clarté de l'aurore?

— Eess (Attention!).

Le fils de la vieille, celui-là qui est monté (sur le chameau) et n'est plus descendu;

— il a bu de l'outre et il a mangé à la hâte. — Klialli (Marche I).* Appelle-les, ô Salama, appelle, — appelle-les pour habiter l'ouadi. — Eess yadak

(Attention à tes pattes!). La patience, ô Seigneur, il ne m'est pas venu de patience; — au milieu des jeunes

filles creusez-moi une tombe ! — Hett (Courage!). Alla me dédaigne à cause de sa richesse : — la richesse s'évanouit et les hommes sont

des trésors de richesse. — Eess (Attention!). O toi qui mènes les vierges, sois pur et détourne-toi; — permets aux filles des braves

gens de vendre et d'acheter. — Hetl (Courage!). Moi, je jure des braves gens qu'ils n'ont pas mangé de la gesse; — ils ont mangé de

la mauvaise herbe sur les koms. — Khatli rouh (Marche, va!). L'époux de la jeune femme dit : «Honnêtement gagné, ô mon argent!)). — Elle a

placé sur sa frange (de cheveux) de l'or solide. — Tadak (Tes pattes!). Le tatouage vert, ô bonnes gens, nous le prenions pour de la gesse; — c'est le

tatouage des jeunes femmes et des gars charmants. — Eess (Attention!). Oh! que de choses la poussière a réunies! — Elle a réuni les jeunes femmes et le

gars droit comme le hêtrelI)! — Hett (Courage!).

( 1) Litt. : «colonne, tige de hêtre».


[118] — 214 —

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( 1) KAAfi (^Uj yl, «XAAC Cl>bû «AAfi obt

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Pleure sur lui et écris avec la plume ; — pleure sur le temps parti qui ne revient

plus! — Khatli (Marche!). Et vous, ô bonnes gens, êtes-vous de Gatta ou de Hamimat(2)? — Nous autres nous

sommes des jeunes filles; file, ô voleur I — Tadak (Tes pattes!). Mets sur lui (le chameau), mets sur lui, — et s'il grogne moque-toi de lui! Mettez sur lui, è amis, — mettez sur celui qui a de fortes dents!

CA_j|i ( 3! ^-Li. _,J! b <^>^Ji) U, dJJ U

CAjLij y-AA-5 I^AJI, I_>«_XJ! I^LÀO tjyMJÎ)

J-A-WLÀJU CA_S? t-A-AA^Jl^-A-AS^AJoi bl,

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II. CHANSON BÉDOUINE.

Qu'as-tu à voir de l'amour, ô toi dont la forme est usée? — Tu aimes les filles arabes et toi, tu es âgé, chenu ! — Comme le vent s'est levé, j'ai dit à mon bateau : «Vogue» ; ■—■ et, moi, je patiente la patience du bois sous les scies. — J'ai appelé : «0 oiseau, ô oiseau, au nom du ciel élevé, — opère ma réunion et joinsmoi à l'aimé!». —

"' Le scribe a mis ici en glose J-A*^' ^J J_»Ji que ces deux distiques se disent «au temps qu'on charge le chameau».

( 2' Gatta ou el-Qattah est un village voisin de Kouft, la première station sur la roule qui mène à la mer Rouge, à travers le désert.

désert. est une vocalisation du nom de la vallée connue le plus souvent sous le nom de Ouady Hamamat dans le désert de Qoçéxr, non loin de la mer Bouge.

M Vocaliser ici ,ï-U>, extérieur, forme naturelle, telle que Dieu l'a créée.


— 215 — [119]

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0 gardien du vignoble, c'est pour loi assez dormir à l'ombre; — tu y as mangé le juteux, et tu as laissé le mauvais tout entier! — Si, ô mon doux, tu t'adonnais à la bonté et que tu y fusses constant, —je planterais pour toi un drapeau et à la suite de ce drapeau un tas de pierres ! — Si, ô mon doux, tu me faisais serment sur le Livre, —j'égorgerais les chameaux de mon seigneur et deux de ma troupe! — Ils disent : «Le salut est avec mes mains» ; — j'ai dit, moi : «Avec mon oeil!». — Du jour que je te vis, je sus que tu étais étranger au pays; — car tu marches tête basse et tu n'as pas d'amis parmi la masse! — Transmettez le salut à mon seigneur, ô vous qui connaissez son hôtel ; — saluez-le par le souffle de peur que ne l'entende son voisin ! — S'il est que tu souhaites que les filles des bédouins t'aiment, — approche-toi secrètement et apporte du café dans ta manche. —

(,) Ici une glose du scribe: ci^iiajlj, et csLcl XJUJ «par *J!«) il veut dire un signe» et «*J!J, — une éminence», tout ce qui s'élève au-dessus du sol.

( 2' Le scribe a expliqué »,!.> en glose par

aJjJU ^cl «il veut dire son habitation, sa maison d'habitation».

(3> Glose explicative : idpu&*j (£cl «il veut dire, elles i'aimenthi.


120] — 216 —

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Quatre gazelles, le chasseur les a forcées; — n'a quitté la chasse que celui qui s'en est dégoûté. •— Quatre gazelles qui paissaient du bersim sec, — et qui comptaient sur le Prophète pour (les garder de) la chasse de (l'homme) qui porte le manteau, — quatre troupes de cavaliers les ont entourées en hâte et ils les ont taillées en pièces ; •— ceux qui ont le pied et l'arrière-train légers sont venus et ils les ont culbutées! — Comment saluerais-je mon maître, si la vieille est dans la maison? — Puisse-t-elle être entamée d'une maladie violente et le remède être mauvais ! — Nous, nous nous sommes adressés à toi, ô Seigneur généreux, pour que lu nous exaucés; — nous, nous nous sommes adressés à toi, (car nous sommes) sans outre d'eau et sans provisions! ■— Libre comme la mer qui a des tourbillons et qui a des vagues, — expulse les fils des Arabes, des Turcs et des beys. — O étoile du matin, celle qui a commencé, — elle a disparu la lune et c'est toi qui brilles !

(I) La glose dit : J5^>l^Wl «le viatique, les provisions de bouche ikJI = le manger».


— 217 — [121]

CHANSON DE CHAMELIER RECUEILLIE À LOUXOR.

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EL-GEMAL.

Oui'lli safirtom oui'rkabou el-hagi — Da '1-gamal el-maouallad el-âayegi — Oui'lli safirlou irkabou el-êeshari — Da 'l-âayegi 'l-ahmar el-haddari — Oui'lli safirtou irkabou el-moualdi — Aalashan âala 's-safar yegladi ■— Ta gimal abouya ouihsag-ha hadidi — Ou'ahdi ouarahomfi bilad bêeîdi — Halif ana lam irkab el-garbani — Arkab elli yekoun hadi ouihaddari — Safar bêeîd âala 'l-âagbani — Oui'l-khabir yegoul aho 'l-balad bani — Ouaradit gimalna âala 'l-âabd — Ouigmal halira la linâad — El-Aababda ouilad gasyîn — Ma yedbahoush illa 'l-gâaoud es-samîn —

LES CHAMEAUX.

Vous qui êtes partis en voyage et qui montez le dromadaire, ■— c'est celui-ci le chameau métissé, l'élégant! — Vous qui êtes partis en voyage et qui avez monté la chamelle pleine, — c'est elle l'élégante, la rouge, la mugisseuse! — Vous qui êtes partis en voyage, montez le métissé, — parce que pendant le voyage il est endurant I — 0 chameaux de mon père qui ont les garnitures du licol en fer, — je les pousserai en chantant derrière eux dans des pays lointains. — J'ai juré, moi, de ne pas monter le galeux; —je monterai celui qui marche en tête et qui mugit! — Voyage lointain pour le charmant, — et le vieux routier dit : «Le voilà le village, qui paraît!». — Et nos chameaux sont arrivés auprès de l'esclave(?), — ainsi que beaucoup de chameaux sans nombre! —Les Ababdéh sont des gens durs, — ils n'égorgent que le chameau gras ! —


[122] — 218 —

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Ta gimal abouya ya mrabbâa barsim — Aalashau bilmorri âal-gasa oui'l-lin — Ta gimal abouya ya mrabbâa gilban — Ez-zèin oui'r-radi fi't-tarig yiban — Sheddou el-béhayem ouigarralou zéiny — Aalashan nazlîn âala 'l-Goséiry — Sougo 'l-béhayem ya gammalah — El-Goséir bêeîda oui'l-Aarab âatshanah — Sheddou 'l-béhayom ya gammali — Sheddou âala 'l-abkar oui'g-gêedâni — Holtou es-sroug el-yoam ya gammali — Foag el-maouallad kaman oui'l-haddari — Telêe el-khaouaga foag el-egbali — Biydaouir âala 'l-torg oui'l-khiouyani — Holl el-haouaya âala 'l-igmali — Ha'ngîb 'l-lafl min eg-gibali — La gmal abouya ouala hia gmali — Makri âaléihom âala mâayesh êeyali — Shaddéil gimali âala osouani — Foag elsliâari harim ouirgali —

O chameaux de mon père, ô engraissés au bersîm, — parce que vous courrez vile aux endroits durs et aux moux; — ô chameaux de mon père, ô engraissés à la gesse, — la bonne bête et la mauvaise c'est en roule qu'elles se manifestent! — Harnachez fortement les bêtes et serrez bien le licol, — parce que nous descendons à El-Kosséir; — tirez sur les bêles, ô chameliers, — El-Kosséir est loin et les Arabes ont soif. — Harnachez fortement les bêtes, ô chameliers, — harnachez les jeunes cbamelles et les jeunes chameaux; — mêliez aujourd'hui les selles, ô chameliers, — sur le métissé, aussi sur le mugisseur; — (car) il est monté le monsieur sur les montagnes, — il cherche les roules et les ravins. — Mets le bât sur le chameau, — que nous apportions le tafim des montagnes. — Ce ne sont pas les chameaux de mon père et ce ne sont pas les miens — qui se louent pour la subsistance de ma famille. — J'ai barnaché mes chameaux pour Assouan, — (et il y a) sur la housse femmes et hommes. —

'■' Le lajl est la pierre argileuse avec laquelle on fabrique les goulléhs.


— 219 — [123]

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Holtou 'sh-shaouaghir âala 'l-igmali — Di shaouaghri migarrata bihbali — Gâaoud Aalia ahsan min gâaoudi ■—■ Gâaoud Aalia abou el-ôoyoun es-soudi — Ouaddéina abkarna er-rôoyani— El-oualda fihom oui'l-ceshari — Teshki el-gamal ouiygoul ya sidi — Fi talêel el-agbal zid li âaléigi — Ta gimal abouya ouiâaléiha bi 'l-êeini

— Ouarâa ouarahom fi 'l-bilad iz-zéini — Sahibi '1-gabbar lou shayyali — Hammal âaléyya himoul lam tinshali — Oomr el-oualad lam ishtaka min âayeb — Min maxghroh lemma alah esh-shayeb — Baouahi ya lalaba 'l-mirouah — Ta helouil elmolaga mâa 's-sabah — Middi khataki oïdbaddili Ji'déîki — Aalashan nidalli et-togl minéiki — Makka bêeîda 'rtah ya âayyan — Makka bêeîda fi, basa ouirnial —

Us ont mis les bâts sur les chameaux, — ces miens bâts sont bien liés par des cordes. — Les chameaux d'Alia sont meilleurs que mes chameaux, — les chameaux d'Alia ils ont les yeux noirs. — Nous avons envoyé nos jeunes chamelles aux pâturages, — celles d'entre elles qui sont mères et celles qui sont pleines.

— Il grogne, le chameau, il se plaint et il dit : «0 mon maître, — quand on monte les montagnes, augmente-moi ma ration!». — 0 chameaux de mon père, et qu'ils n'aient pas le mauvais oeil sur eux! —je les ferai paître dans les bons pays. — «Mon maître, le cruel(I>, il a des porlefaix; ■— il a chargé sur moi des charges qu'on ne peut porter!» — (Pendant toute) la vie du garçon on ne lui a rien reproché, — dès sa jeunesse jusqu'à ce que les cheveux blancs lui sont venus! — Va-t'en, ô toi qui demandes à l'en aller; — oh! qu'elle est douce la rencontre au matin! — Presse ta marche et remue tes pattes, — pour que je décharge le fardeau de toi. — La Mecque est lointaine, repose-toi ô malade ; — la Mecque est lointaine dans les cailloux et le sable. —

(1J C'est ici le chameau qui parle et qui se plaint de son maître.


[124] — 220 —

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Fa aaî»! î/a shayeb ouisaytak oualadi — Ouiléidi 's-soghayyer àa'sh-shaga yegdi — Ta àam ma Isougnifi soug et-tênéini ■— Abouya gayyeb el-faouayed féini — Abki âala hali ouhna gara-li — Ou'abki âala bâoudi min shirayel mali — Ta bakril elhiggag ya'm gâaoud — Tarît shababek fi 'l-bilad yeôoud.

0 oncle, ô chenu, je t'ai recommandé mon fils; — mon fils le petit il est jeune à la fatigue. — O oncle, mène-moi au marché du lundi, — où est mon père, lui qui porte bonheur! — Je pleure sur ma condition et sur ce qui m'est arrivé, — et je pleure d'être éloigné de ce que j'ai acheté de mon bienl — O chamelle des pèlerins, ô toi qui portes une selle, — puisse ta jeunesse au pays revenir!

CHANSONS SUR LES TRAVAUX DES CHAMPS RECUEILLIES À ASSIOUT.

Le norag g^y est une machine à dépiquer le grain. Elle consiste en un châssis rectangulaire en bois à l'intérieur duquel sont passés trois essieux garnis de petites roues lenticulaires de fer : l'essieu d'avant et l'essieu d'arrière ont quatre de ces petites roues, et celui du milieu n'en a que trois. Deux boeufs sont attelés à la partie antérieure. Un bâti fixé sur les deux bords longitudinaux du châssis soutient un siège pour le conducteur dont le poids contribue à la puissance d'écrasement de l'engin : celui-ci, passant sur les épis, en fait sortir le grain et il hache même la paille qui, sous le nom de tibn, est emmagasinée et donnée comme nourriture aux bestiaux.


— 221 — [125]

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I. AGHANI IL-TAHOUN OUPL-MIHRAT OUI'L-NORAG.

iVa/m saréna oui'l-khaouaga nayemi — Sahar il-layali khabbal il-âamayemi — Nahn saréna nigâaloh sabahi — Tari houmar il-fagr shag ouilahi — Il-bagarah tigoul li'l-lor malik mèyli — Mili âala zindik balash gaméyli— Dakhal il-misa oui-khash il-léyli — Dakhal il-misa âala galil il-hèyli — Aalashan saouadi yigâalouni âabdi

— il/a saouadi Ma saouadi il-âardi — Ta Bab sabbihhom sabah il-khéiri — Sabah imarafog dihour il-khéili — Naggil bi-khojfik ya kahil 'l-êeyani — Ou'ihzim bi-goua ou'inzil il-midani — Naggil bi-khofiih ya kahil 'l-êeyani — Naggil bi-khojfik tallàa illayani — Nadrin âaléya in gani ghéybi — Laàamil oualima oua'gmàa il-habèybi-—

I. CHANSON DE LA MEULE, DE LA CHARRUE ET DE LA HERSE.

Nous, nous tournons tandis que le monsieur dort: — la veillée des nuits engourdit les turbans. — Nous, nous tournons, nous nous y appliquons le malin, — tandis que le rouge de l'aurore paraît et brille! — La vache dit au taureau : « Qu'astu à te dandiner? — penche sur ta patte de devant, foin de la gentillesse!». — Le soir est entré et la nuit a pénétré ; — le soir est venu sur qui est de peu de force! — Pour ma couleur noire ils l'ont de moi un esclave; — (mais) il n'y a de noir que le noir de l'honneur! — O Seigneur, matine-leur le matin prospère, •— un (bon) matin d'émirs haut montés à cheval. — Cours vite de tes sabots, ô toi aux yeux noircis; — fais résonner (la terre) avec force et descends au champ de course ! — Cours vite de tes sabots, ô toi aux yeux noircis,

— cours vite de tes sabots, fais partir le froid (de ton corps)! — Je fais voeu, si l'absent vient, — de faire un banquet et de réunir les amis! —


[126] — 222 —

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/Mor ishtaka minni ouigal ya dirâai ■— Firgilitoh ligi âala 'l-aougâai ■— Il-bagarah ma liha migdari ■— Da 'l-héil oui'l-goua li't-lirani — Aatbik âala 'l-âallafii ou'ana ma li—Aatbik âala'l-liâadifikiil-mali-— In sharéit ishri naliar 'l-ilnéin

— Ishri il-mouallad mâa kahil il-êeini — la Bab yafaltah ya âalcmi — Iftah léna 'labouab ya karîmi—Min taht gadam it-tor khalaya nahli — Ta shéyil 'l-âayanfôg ir-rahli-— Ta âam ma 'Ida in-nôm âala 'l-âalali ■— ilfâa bint béida khaddaha biylali

— Ta shèylah il-ballas ghalli ydéiki — Ou'ana ma galalni illa saouad êeinéiki —

Le taureau s'est plaint de moi et il a dit : «0 ma patte de devant, — son fouet m'atteint sur le point douloureuxI». — La vache, elle n'a pas de valeur, — mais la force et la puissance sont aux taureaux. — Va te plaindre à celui qui distribue la provende, moi cela m'est égal; — va te plaindre à celui qui a payé le prix pour loi ! — Si lu achètes, achète le lundi ; — achète le (chameau) métis avec celui qui a les yeux bordés de noir! — O Seigneur, ô toi qui ouvres, ô loi qui sais, — ouvre-nous les portes, ô généreux! — De dessous la patte du taureau, des ruches d'abeilles, — ô loi qui portes le malade sur la selle (du chameau) ! — O oncle, qu'il est doux le sommeil aux salles du banquet, — avec une fille blanche dont la joue luit! — O loi qui portes la cruche, couvre-toi les deux mains, •— car moi je n'ai été tué que par le noir de tes deux yeux ! —


— 223 — [127]

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Ingafalou 'l-abouab lagiminfôgi— Oua'nzil âal'ahbab oua'bil sliôgui —Min gai âammi zéy aboui el-ghali — Aammi kasa oualadoh ou'ana âaryani — Min il-tigani tôuloll iz-zéinéh min ii-tigani — Ouiligoul el-hegr minnak lêih ya soud 'l-êeyani — Gara illi kani laoula il-migaddar ma gara illi kani — Ouala yitgahram il-khali âala 'l-ghalbani.

S'ils ferment les portes je viendrai d'en haut — et je descendrai chez les amis et je me réjouirai avec eux! — Qui dit que mon oncle est comme mon père chéri? — Mon oncle a habillé son enfant et moi je suis nu. — Des lucarnes, la belle se montre des lucarnes — et elle dit : «Pourquoi t'enfuis-tu, toi aux yeux noircis?». — Ce qui était est arrivé, et sans le destin ce qui était ne serait pas arrivé, — et l'arrogant ne mettrait pas hors la loi le malheureux.

jA_i b J_^;t JA_» b J_^jl J»iJ) oLW yftî J»i b (sic) JA2*JI

IL GALÎI EL-FOUL.

Irhal yafoul irhal yafoul — Irhal ya foui aho lob el-foul —

II. LA CUEILLETTE DES FÈVES.

Décampe ô fève, décampe ô fève, — décampe ô fève, car voici que la fève est mûre! —


[128] — 224 —

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Irhal yafoul dar el-galîi — Irhal yafoul oui'z-zarâa ghazir — Irhal yafoul ozbol bi'l-bat — Irhal yafoul oui'z-zarâa ahou tab -— Irhal yafoul irhal rahil ■— Irhal yafoul oui'z-zarâa da zêin — Irhal ya dîb irhal ya dîb — Irhal ya dîb min ouisl el-foul — Irhal ya dlb di 'l-âaisha nasîb — Irhal ya dîb âan êeyalak lalighib — Irhal ya dib ya'bo 'l-hadadîb — Irhal ya dib el-foul yeglâaouh garîb — Irhal ya dîb trouh minféin — Irhal ya dîb ouiyôoulak bi'l-êein —

Décampe ô fève, à la maison (où l'on place) la cueillette, — décampe ôfèye, car la récolte est abondante. — Décampe ô fève, recueille en masse, —^décampe ô fève, car la récolte est mûre. — Décampe ô fève, décampe en décampant, — décampe ô fève, car cette récolle est bonne. — Décampe ô loup, décampe ô loup, — décampe ô loup, du milieu des fèves. — Décampe ô loup, cette vie est pénible, — décampe ô loup, que tu retrouves les petits. — Décampe ô loup, père de tes petits, — décampe ô loup, la fève on la recueillera bientôt. — Décampe ô loup, d'où t'en vas-tu? — décampe ô loup, car ils te voient et ils viendront. —


— 225 — [129]

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irM _/« à% âala gebalak — ilfa ikhaleîsh el-foul âala balak — Irhal ya dîb Uni êeyalak — Irhal ya dîb ouiraouah lagalak — Irhal yafoul irhal yafoul — Irhal ya foui khallina nilallêe doal — Klialles ya foui khalles y a fouina ■—• Khalles y a foui oui'hna ziêelna — Khalles yafoul min el-galîi fadarna — Khalles ya foui ha-neraouah lihalna — Kholost ya foui ahaina lammainak — Gibna 'l-gimal oui âa'ha ouaddainak.

Décampe ô loup vers ta montagne, — ne laisse pas la fève dans ta mémoire. — Décampe ô loup, rassemble ta portée, — décampe ô loup à tes affaires. — Décampe ô fève, décampe ô fève, — décampe ô fève, laisse-nous recueillir celles-ci. — C'est fini ô fève, c'est fini ô notre fève, — c'est fini ô fève et nous sommes fâchés. — C'est fini ô fève, de ta récolte, — c'est fini ô fève,

• laisse-nous aller à nos travaux. — C'est fini, ô fève, voici que nous nous t'avons récoltée, — nous avons amené les chameaux, et sur eux nous t'avons expédiée!

Annales du Service, 191a. i5


[130] — 226 —

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III. EL-MIHRAT.

1. Aououil kalami agoulfi madh 'l-habibi — Illi lofai âala garh el-âalili yetîbî — Min yoa'mhada 'l-hadigarai madamêei — Abouya yeouassini ou'ana masamiîi — Bi'lhak ya nas diyah mish beledi — Ouala beled el-oualideîn ouala gaddi — La hiyah beledi ouala maskan agdadi — Di bilad min ghaz el-gana ya hadi — Ouish âallemak ez-zoag ya khalaoui— Bouh béîi el-gamal ouitâallemo fi 'l-gahaoui —

III. LA CHARRUE.

1. Pour le premier de ma parole, je dirai à l'éloge de l'Ami( ' ', — lui qui, s'il crache sur la blessure du malade, il guérira! — Du jour que chanta le chanteur mes larmiers furent humides ; — mon père me fait ses recommandations et moi je n'écoute pas! •—De vrai, ô bonnes gens, ceci n'est pas mon pays, —ni le pays de mes parents ni de mon aïeul; —non, ce n'est pas mon pays, ni l'habitation de mes aïeux, — c'est le pays acquis par la conquête, ô chanteur! — Et qui t'enseigna le goût, ô paysan? — va, vends le chameau et apprends-le aux cafés ! —

( 1) C'est un des titres du Prophète.


— 227 — [131]

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Ouish âallemak dag el-hadid ya haddadi — Di sanîili ouisanîil abouy ou'agdadi —- El-hayefouihyal abouî mayegnini— Laou gannanouni bi'd-dahab lagnini-— Hatlou en-nouayeb ouihallou li néibi — Oïd't-lor 'l-abiad gattaâa ed-dahéibi — Ta Bab ya maougoud haououinha li — Oui'nta 'l-gaoui ou'ana déîifel-hali — Ta Bab ya maoulaï âaddilha li — Oui'nla el-ghani ou'ana fagir el-hali — Min kolr gaddi zîilou minni girani — Oui'g-garh âayan oui't-tabib ma gani ■— Min bâad ma kanou yigou yisallouni — Fi shiddet el-karb hhallouni ouisabouni —

Et qui t'enseigna à battre le fer, ô forgeron? — c'est mon métier et le métier de mon père et de mes aïeux. — Je jure sur la vie de mon père que je n'épouserai pas le soiffard, — quand même on me paierait mon poids en or! — Ils firent les parts, et ils firent ma part, — et le taureau blanc sillonna les parterres. — 0 Seigneur, ô présent, rends-la-moi facile, — car toi tu es le fort et moi je suis faible de ma condition! — 0 Seigneur, ô mon maître, rends-la-moi équitable, — car toi tu es le riche et moi je suis pauvre de ma condition! — A force que je travaillais, mes voisins se sont fâchés contre moi; — et la plaie empira et le médecin ne vint pas à moi ! — Après être venus et m'avoir égayé, — dans le fort du malheur, ils m'ont laissé et abandonné ! —

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[132] — 228 —

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Ashky limîn balouiti illa elaik ya Babbi — Ta'llifarragt el-hasa oui'r-rimal oui'l-habi —-Shakéil elaik oui'nla el-ouahed el-mannani — Ta Rab esh-shafa oui'sh-shafaâa minnak ya hannani.

A qui me plaindrai-je de mon malheur sinon à toi, ô Seigneur, — ô toi qui as répandu les cailloux, le sable et les graines? — Je me suis plaint à toi, car toi tu es l'unique, le bienfaiteur, — ô Seigneur, la guérison et l'intercession sont de toi, ô miséricordieux!

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2. Ta Loab âalleg el-mihrati — Ta Loab gabl el-kholi layaati — Ta Loab galtâa ed-dahéymim — Itlâa ouiâallem el-maragîi — Ma trosh el-yoam ya rashashi — Bosh eddahayeb sîd el-gamh aho mashi — Soug el-béhayem el-yoam ya harrali — Soug elbéhayem ouidaddel el-mihrati -—

2. 0 Loube, attelle la charrue, — ô Loube, avant que l'intendant n'arrive; — ô Loube, coupe les guérets, — monte et désigne les parcelles! — Arrose aujourd'hui, ô arroseur, — arrose les guérets, car le maître du blé le voici qui vient! — Pousse les bêtes aujourd'hui, ô laboureur, ■— pousse les bêtes et dirige droit la charrue! —

( 1' C'est le même mot qui est écril plus haut (cf. p. i3i = 227,1. 6) et plus bas (p. i36 =

a3a, 1. 8) (&\-&à : l'échange de o et j* n'est pas rare dans les dialectes de la Haute-Egypte.


— 229 — [133]

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Sirna nehril ya'n-nada ma tari — Oui'l-khaouaga nayem li'd-doha ma garni — Mihral abouya milaggal bihadidi — Tilîina nehritfi bilad et-lini — Irkhi mihratak el-yoam ya harrati —Klialli negîb min el-ard lamàali — Aallag el-mihral ya Ladidi

— Diféynoh hhashab ouisikkilo hadidi — Ta'm el-gharib âaddidi da ounouhi ■— Ouiladik ya bit âand el-maharil matrouhi — Ya mahla hiratik el-yoam ya smini — Ta mahla hiratik fi bilad el-lini —

Nous sommes allés labourer, oh! comme la rosée tombe en pluie! — et le monsieur dort la grasse matinée et il ne s'est pas levé! — La charrue de mon père est alourdie de fer, — nous nous sommes mis à labourer aux pays de l'humus !

— Enfonce ta charrue aujourd'hui, ô laboureur, — fais que nous enlevions du sol les plantes sèches! — Attelle la charrue, ô Ladidi, — elle dont l'âge est de bois et le soc de fer ! — O mère de l'étranger, liens compte de cela et lamentetoi : — ton fils, ô femme, est jeté aux charrues. — Oh! combien ton labour est beau aujourd'hui, ô grassefl), ■— oh! combien'ton labour est beau aux pays de l'humus ! —

W L'épithète s'adresse à la génisse qui tire la charrue.


[134] — 230 —

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Shouf el-yoam ya hiral el-yoami — Biyehriti âala ton 'l-ahmar ed-domi — Malak ya harrat zàalani — Ziêell min tori aho ballani —• Ta mîn el-yoam yesallem li âala rifîgi — Ana mashbouk fi hirat er-rifi — Min kotr gaddi nagnagou girani — Mihrati ouaêeir ouaggaf el-tirani.

Vois aujourd'hui, ô labourage d'aujourd'hui, — lu es labouré par mon boeuf rouge couleur de doum! — Pourquoi, ô laboureur, es-tu fâché? — «Je suis fâché à cause de mon boeuf; le voilà bien fatigué.» — Oh! qui aujourd'hui saluera pour moi mon camarade?— moi je suis occupé au labour de la campagne ! — Pour la quantité de mon travail mes voisins furent troublés, ■—et ma charrue est dure, elle arrête les boeufs!

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3. Banal bahari yalâabou bi'l-garidi — Ta mahla ed-dag 'l-akhdar fi 'l-banat el-bîdi ■<— Ouala linharouhom fi'l-âousour el-masi — Hatta el-marakib taliba 'l-marasi —

3. Les filles du Nord jouent avec les branches de palmier : •— oh! qu'il est beau le tatouage vert sur les filles blanches! — Et ne les grondez pas dans les temps du soir, — tandis que les barques même réclament de s'amarrer! —


— 231 — [135]

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Salamel el-hamra iaouilel el-béîi— La ienzel el-galaba ouala ienbéîi — Idrab bikhouffak ya malîh el-louni — Idrab bikhouffak ouitallâa el-madfouni — Ta gaïla gouli âala 'l-igouadi — Ouiahl el-karam la yebkhalou bi'z-zédi — Testahil es-sabbagh hagr donounild — Bit sabagh 'l-abiad ouighayar lonihi — Ahlef âaléihom ma'kalou gilbani — Ma'kalou illa'1-half âala 'l-kimani — Ouallah labîi bagarati oua'shtirili lori— Da't-tor yehmil eg-gasa oui'g-gori— Binl el-meâallem dagga laha solbani — Dagga âala 's-sorra yemin ouishmali —

Dieu garde la rouge à la longue patte de devant — de descendre au marché et d'être vendue! — Frappe de ta patte, ô bête à la belle couleur, — frappe de ta patte et fais lever (de terre) ce qui est enterré! — 0 parleuse, parle des généreux — et des gens bienfaisants qui ne tardent pas à nourrir ! — Le teinturier est digne de quitter ses cuves, — lui qui a teint le blanc et qui a changé sa couleur ! — Je leur ferai jurer de ne pas manger de gesse, — et ils ne mangeront que de la mauvaise herbe des koms! — Et par Dieu, je vendrai mes vaches et je m'achèterai un taureau, — car le taureau supporte la dureté et l'oppression! — La fille du maître elle a des tatouages en croix, — elle a des tatouages au nombril de droite et de gauche. —


[136] — 232 —

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j4)îa al-gharib oui'l-gharib dalili — Ta shéyla 'l-goullah taâali isgini — Ta shéyla 'l-ballas taâali isgini — la harda el-gossa âala 'l-gibini — Ma kadni shéil ouala mashali — Ma kadni Ma sahar el-liali — Khallou en-nouayeb ouikhallou li néybi — ilfa khallou li min el-ouaha dahèybi.

Je suis l'étranger et l'étranger est humble, — ô porteuse de la gargoulette, viens et me donne à boire! — 0 porteuse de la cruche, viens et me donne à boire, — ô toi qui laisses tomber la frange sur le front! — Ce n'est pas corvée que de prendre et de transporter, ■— rien ne m'est corvée si ce n'est de veiller les nuits. — Ils ont partagé les malheurs, et ils m'ont laissé ma part, —• et ils ne m'ont pas laissé de l'Oasis un sillon.

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IV. MOGHANNA TÉGAIL ÂAND IL-ÂAZÎG OUI'KHRAG IL-HASHISH

MIN EZ-ZARÎA.

Solléy âala 'l-hadi — Solléy da ghayel moradi —

IV. CHANT QU'ON DIT LORSQU'ON BÊCHE ET QU'ON TIRE LES MAUVAISES HERBES DES CHAMPS.

Prie le Guide, — prie, c'est l'extrême de mon désir! —


— 233 — [137]

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SoWéy aafa. nabîna — Solléy âa'lli yeshfâafina — Solléy âala 'l-tohami — Solléy âala âali 'l-magami — Solléy ouin salléilo — Solléy da khéir réilo — Solléy âala ibn Bama — Solléy âala 'l-mozallal bi'l-ghamama — Yo Aali ya'bou Taléib — To Aali sirrak ghaléib — To Aali ishab séifak — To Aali oïd'drob âala kéifak — To Aali oui'rkab Mamounak — To Aali 'l-kafara gou laïc.

Prie notre Prophète, — prie Celui qui intercède pour nous. — Prie le Mecquin(1>, — prie Celui dont la dignité est haute ; — prie, car si tu le pries, — prie, c'est le meilleur de tout ce qu'on voit! — Prie le fils de Rama, —prie Celui qui est embrumé par le brouillard! — Çà Ali Abou-Taleb, ■— çà Ali, toi dont le mystère est vainqueur, — çà Ali tire ton épée, — çà Ali et frappe à ta guise! — Çà Ali, monte ton Marnoun(2), — çà Ah, les infidèles sont venus à toi!

CHANSONS DES ÂNIERS.

Sans compter les touristes qui ne sont qu'une charge de passage, les baudets égyptiens ont à porter quantité de fardeaux fort lourds et fort désagréables, bershn, fèves, fourrages variés, cannes à sucre, et surtout le sebakh au moment où on prend l'engrais. Ces trois chansons ont été recueillies à Louxor. Les deux premières concernent le transport du sebakh, le reste se rapporte aux autres travaux des champs.

W Le Prophète qui est né à la Mecque. — ( 2) C'est le nom du cheval d'Ali.


[138] — 234 — .

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la gaïla gouli âala 'n-naggari — Illi ouallaf el-khashab âala 'l-mosmari— Garrêyti ya êeini mahani gariyi — Gabl 'l-êesha lamma atani 'l-fagri — Ta Bab sabbami bisabr Ëyyoubi — Ou'Êyyoub sabar lamma ilouafa 'l-maktoubi — Ma traouahi lamma hadaki 'l-hadi ■— Kima hada Mousa âala 'l-ubadi — Hilif el-midayen léyakhodik fi 'd-déini — Ouala yegbal el-fadda ouala 'r-relwini — Eeini âaléiha gayya min fogi — Oui'r-rih yeglibfi harir el-tobi — Ta Masr y a béida mîn banaki— Banaki l-bona déh ouiâallaki —

0 parleuse, parle du menuisier, ■— celui qui a réuni le bois et les clous (du bât) ! — Tu as coulé, ô mon oeil, et mon temps a coulé, — d'avant le soir jusqu'à ce que l'aube fût venue à moi. — 0 Seigneur, patiente-moi la patience de Job, —- et Job patienta jusqu'à ce que fût accompli ce qui était écrit! — Va, puisque le Guide (Dieu) t'a guidée, ■— comme il a guidé Moïse à la piété. — Le créancier a juré qu'il te saisirait pour sa créance, — et il n'accepte l'argent ni le gage. — Mon oeil la suit de haut, •— et le vent traîne sur la soie de son habit. — O Caire, ô blanche, qui t'a bâtie? — Qui t'a bâtie cette maçonnerie et t'a élevée? —■


— 235 — [139]

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Shashal bidha ouigalat guni — Gatlaâa girid en-nakhl ya hebani — Bitlalc màa 'l-hammar ya bahlouli — Bitlalc sabéyah ouisliâaraha mahlouli.

Elle fit signe de la main et elle dit : «Il m'est venu — un morceau de branche de palmier, ô mes amisl», — Ta fille est avec l'ânier, ô imbécile; — ta fille est jeune et sa chevelure est dénouée.

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2. Min lalîit en-nigma ouigal li goumi — Iglêei 'l-gibba oui'lbesi 'l-margoumi — Ta bit ya bêida bayadilc safi — Ta radda esh-shâar âala 'l-ihlafi — Ta shéyla '1-golla taâali isgini — Ta harda 'l-gossa âala 'l-gibini — Lagani ez-zéin âala 'l-maâadi — Labis garnis abyad ouifi'do âassi ■—

2. Du lever de l'étoile il m'a dit : «Lève-toi, — ôte le manteau et revêts le vêtement brodé! ». ■— 0 fille, ô blanche, la blancheur est limpide, •— ô toi qui laisses rouler les cheveux sur tes épaules ! — 0 toi qui portes la gargoulette, viens à moi, donne-moi à boire, — ô toi qui disposes la frange (de cheveux) sur le front! — Il me rencontra, le charmant, au gué, — vêtu d'une chemise blanche et à la main une canne. —


[140] — 236 —

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l'a âa)« î/a âallar êelralc fayhi — Eelrak gamil ana rayed raouayld — Ta ouakhda 'l-gazzaz ya mashgaki — La gablik yom hinna ouala hannaki — Ta ouakhda 'lgazzaz ya mashgaki — Tahsib âaléiki beidit illi likaki — Ta shems ghibi ya marakib hilli — Ana gliarib ouighéylifi mihalli — Hagarlinî ya zéin ouital il-hagri — Ouiharamlini nom 'l-êesha oui'l-fagri.

0 oncle, ô parfumeur, ton parfum se répand, — ton parfum est excellent, je cherche ton odeur! — O toi qui as pris le tisserand, ô malheureuse, — il ne t'a donné jamais un jour de henné ni ton henné! — O toi qui as pris le tisserand, ô malheureuse, — il te rend responsable de l'oeuf qui éclôl! — O soleil couche-toi, ô barques voguez, — je suis élranger et je cherche mon endroit! — Tu m'as délaissé, ô beau, et l'abandon s'est prolongé, — et tu m'as volé le sommeil du soir et de l'aube.

^iliX-AÂi, (jv-oUas! XJ'iÀÂÎI La.!,

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3. Ouishdadi ouislidadi — Oui'hna 't-lalala mihazémin ouishdadi — Lim el-hamîr etlalalîs kalîri — Bayhîn nelem fi ghallet el-barsîmi —

3. Et forts, et forts, — et nous trois nous sommes ceints et forts. —■ Rassemble les ânes, les sacs sont nombreux, — nous allons ramasser à la récolte du bersîm. —


— 237 — [141]

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Ouishdadi ouishdadi— Ouinlim el-ghelal min gamîi el-beladi— Oui'drob laha bi'ttar ya maddahi — Ouommak hazîna oïdialba 'l-afrahi — Ma safar ella safar elhamîn — Ta safar el-gindi bala Ichabiri — Ta hammar ya bardissi — Ta msarrah el-gibba âala 't-tallisi — Oui'hna saréina oui'l-khaouaga nayemi — Noam ed-daha li'l-hilf oui'r-ramayemi — Ta hammar ya hammar liât lina 'l-hamîri — Ha-ngîb el-ghelal mi'l-grouni — Gharréilna ya zaman gharrari — Ouizagèilna bâad el-hala marari —

Et forts, et forts, — et nous ramasserons les récoltes de la totalité des villages! — Et frappe pour elle ton tambourin, ô musicien, — car ta mère est triste et elle demande la joie ! — Il n'y a de voyage que le voyage des ânes, •— ô voyage du soldat sans guide expérimenté! — 0 ânier, ô homme de Bardis, — ô toi qui as étendu ton manteau sur le sac, — nous, nous avons voyagé de nuit, tandis que le monsieur sommeille — le sommeil de la grasse matinée comme les porcs et les cadavres ! — 0 ânier, ô anier, amène-nous les ânes, — car nous allons apporter les récoltes des aires! — Tu nous as trompés, ô temps trompeur, — et tu nous as gavés, après les douceurs, d'amertumes! —


[142] — 238 —

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Gharréitna ya dakr ya gharrari — Libbistena loab esh-shaga meghdari — Ta mîn yebashsherni âala oualîfi — Telêe el-gabal oualla nezal er-rîfi — Sallem âala '1Ichaouaga salam ouidadi — Sallem âalêihom tayyebin ouishdadi — Gaddéil minnak ya zaman gadidi — Kima gadd âasheg fi blad béiidi — Ta lalho ya lalho ou'ana 'l-hammari — Bégîb ghalla li'l-loggari — Ta lalho ya lalho âala hamîri — Bitgib lil-bonyan giri — Ou'amshi ou'akarkar khalagi ouaraki— Khayef âaléiki min êein el-hasoud tilgaki.

Tu nous as trompés, ô siècle, ô trompeur, — tu nous as revêtus de l'habit du malheur traîtreusement ! — Oh ! qui me donnera bonnes nouvelles de mon compagnon? •— Est-il monté à la montagne ou est-il descendu à la plaine? — Salue les messieurs, salue affectueusement, — salue-les : «Bien portants et forts! ». — J'ai souffert de toi, ô temps qui fais souffrir, —comme souffre l'amant aux pays lointains. — Ta lalho, ya lalho, moi, je suis Panier — qui apporte la récolte aux marchands! — Ta lalho, ya lalho, sur mes baudets, — j'apporte aux maçons la chaux! —• Et je marche et je traîne ma personne derrière toi, — craignant pour toi que l'oeil du jaloux ne te rencontre !


— 239 — [143]

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V. MOGHANNA 'L-NORAG.

Mahlak âaléihom ya saouagi — El-modda taouila oui'l-fashal âayyabi — Ouin haouin Allah niiouîk ya béîidi — Kima taoua 'l-khayyat siyab 'l-îidi — Mafalish âaléik 'r-rakb ya naouami —- Falou âaléya fi hillat en-nomi — Gaddéil minnak ya zaman gadidi — Ki gad âagiz oui'l-mada béîidi — Shâar es-sabéyiah sab fi 'l-âagini — Min talîitoufi 't-lasrih oui'd-dahini — Bourg âalifi tarîg 'l-ouald — Lamma ouigîi farr 'l-hamam ouirahi.

V. CHANSON POUR LE NORAG.

Doucement pour eux(1), ô conducteur, — la distance est longue et l'indolent est blâmé. — Si Dieu le rend facile, nous te plierons, ô lointain, — comme le tailleur plie les habits de fête. ■— N'a-t-elle pas passé devant toi la caravane, ô dormeur?— Elle est passée devant moi (quand j'étais) dans l'état de sommeil! — J'ai souffert de loi, ô temps, bien fort, ■— mais je n'y puis rien, car la distance est longue. — Les cheveux de la jeune femme sont dans la pâte, ■— depuis que vous partîtes quand elle se peigna et se pommada. — La tour baute sur le chemin de l'oasis, — quand elle tomba, la colombe s'envola et elle s'enfuit.

( 1) Eux représente ici les boeufs qui traînent le norag.


[144] — 240 —

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VI. PI 'R-RAHAYÉH.

1. Abyad louali ouiloh êemmèh laouandiyéh — Ez-zéin kobari ouegalis béin 'l-afandiyéh

— Tinhaz loli Masr oui'l-galâa 'l-foganiyéh.

2. Ta rahayél ez-zéinéh ouikouni sahîléh ■— Oui'lhani ez-zâafaran la'bo êein kalnléh ■— Ta

rahayél ez-zéinéh ouikouni oui'houni — Oui'lhani ez-zâafaran l'isououd el-ooyouni — Ouirakkaboiini er-rahayéh ouigalou shadidéh — Torzoghom bi'l-hana ou'akl el-madidéh <•> —

VI. POUR LE MOULIN À. BRAS.

1. Blanc, grand de taille et avec un turban de Laouinde, — le beau a de la prestance,

et il siège parmi les effendis ; — ils remuent pour lui le Caire et la citadelle d'en haut.

2. O meule belle, sois facile, — et mouds le safran pour celui qui a l'oeil cerclé de

kohol; — ô meule belle, sois aisée, — et mouds le safran pour celui qui a les yeux noirs! — Et ils m'ont attelée à la meule et ils ont dit-: «Elle est forte»;

— que Dieu leur accorde la grâce et de manger la fromentée( 1) ! —

O ïjvj^xi! el-madida : c'est une bouillie de blé mondé et concassé qu'on cuil avec du lait.


— 241 — [145]

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Fa rahayél el-hagar àagabni dagîgek — Teslam illi safer yegîbek— Oui'l-falîr bi'lleben li Khallar sîdek — Di 'r-rahayèh nahîléh — Naggarha min el-médînéh — Naggarha illi naggarha — Shayeb ouidagno ghazîrah — Ta rahayél el-hagar ouekadni sahayer — Oui'tlmni ez-zâafaran l'abou khadd nayer.

3. Bakkabouni er-raha ouigalou shadîdéh — TaJelom bi'l-hana oui'l-layali es-saîidéh — Tahîn er-raha âa'sh-shabab gasi — Ou'ana âagouza min âagab nasi —

O meule de pierre, elle me plaît ta farine : — (Dieu) garde celui qui est parti pour t'apporter ; — et la galette au lait qu'elle soit à Khattar, ton maître ! — C'est ici une meule qui rend largement; — son menuisier était de la ville, — son menuisier, celui qui l'a menuisée, — il est chenu et sa barbe est touffue! — 0 meule de pierre, Sahayer m'a trompé; — mouds le safran à celui qui a la joue éclatante.

3. Ils m'ont attelée à la meule et ils ont dit : te Elle est forte » ; — qu'ils mangent en paix et dans des nuits heureuses! — Moudre à la meule est dur pour la jeunesse, — et moi je suis vieille à étonner les gens ; — Annales du Service, 1914. 16


[146] — 242 —

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Tahant er-rahayêh ma lagéit-li héil — Léh el-âagouza 'lli ma tenam el-léîl — Tahîn er-rahayéh âa'sh-shabab âazab — Léh el-âagouza ouekhadem el-gallab — Nazzalouni soug el-âabîd redît — Ouiâayyatouni b'ism el-karîm ma rdît — Nadou ouigalou ya bakhîla redît — Lola loghak ouihagbi 'l-magrour — Khadim ouedallani kâbir barour — Lola loghak ouihagbi 'l-mengarr — Khadim ouedallani hebir el-barr — Ya nos la géitou ouishofiouni — Lola laghat el-hess teghbouni.

j'ai moulu à la meule, et je n'ai pas trouvé de force. — Pourquoi est-ce la vieille (qui moud), elle qui ne dort pas la nuit? — Moudre à la meule est pour la jeunesse une souffrance; — pourquoi est-ce la vieille et servante du marchand d'esclaves? — Ils m'ont fait descendre au marché des esclaves : j'ai bien voulu, — et ils m'ont interpellée au nom du Généreux : je n'ai pas voulu. — Ils m'ont appelée et ils ont dit : rtO heureuse!», et j'ai bien voulu! — tr.N'était mon langage et mon sourcil qui s'allonge, — moi un serviteur qu'a vendu aux enchères le chef des terres étrangères, — n'était mon langage et mon sourcil allongé, — moi serviteur qu'a vendu aux enchères le grand de la terre étrangère , ■— ô gens, si vous veniez et que vous me vissiez, — n'était mon langage, certes, vous ne me reconnaîtriez pas ! »


— 243 — [147]

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VII. EL-HASÎD.

jTtJ ya gamh khallina nohsodi — Tîb ya gamh ha-nilim el-lcarraouah — Tîb ya garnit khalli'l-karraouah tégi — Halla el-karraouah bigiougalâanini— Ouifih el-karraouah biyeshbdaou êeishi — Shouf el-karraouah yetgalou Icéifi — Shouf el-karraouah yelemmouha lamm — Ouifi 'l-hasîd yehemmou hamm — Shouf el-karraouah ma Icilirini — Aand el-hasîd héylini — Limm el-gamh ouihsod zéini — Ten el-gamh yesed ed-déini —

VII. LA RÉCOLTE.

Mûris, ô blé, afin que nous récollions! — Mûris, ô blé, pour que nous rassemblions la moisson ! — Mûris, ô blé, fais' que la moisson vienne, — tant qu'enfin les moissonneurs viennent tout nus, — et pendant la moisson ils se rassasieront de pain! — Vois la moisson comme on y vient à l'aise, •— vois la moisson comme on la rassemble, — et comme en récoltant on se dépêche! — Regarde les moissonneurs comme ils sont nombreux, — au temps de la moisson versant le grain sans mesurer. — Rassemble le blé et récolte bien, — car le blé payera la dette. —

16.


[148] — 244 —

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Géina ehna nelemm el-gamh — Ehna oui'l-karraouah nirmakou ramh — Ta rabbal hal-li hibal —■ 'lahsan et-tayeb aho gain — Iz-zarâa illifatilou eshabou — Tibga 'l-managil bas oui'rgabou — Ta ma dabdab ya ma hash — Ta ma Icatlafel-aouhash. — Limmou el-gamh ya khallou mesâaed — Limm el-gamh oui'nla gaâaed ■— Limm el-gamh eg-gornaoui — Khalli yegîb el-tagaoui — Ana gamin zarôou Armand — Di-ma tilga 'l-ghalla âandi —

Nous sommes venus, nous, pour rassembler le blé, — nous, ainsi que les moissonneurs, nous l'abattons à grands coups(1). — O toi qui attaches (les gerbes), apporte-moi de la corde, — car le meilleur du beau temps, le voilà qui s'est levé. — Cette culture qu'ont abandonnée ses propriétaires, — les faux sont là et veillent sur elle; — oh! comme elle se balance, comme elle se mêle, ■— oh! comme elle retient (en elle) les bêtes sauvages! — Rassemblez le blé, ô vous qui êtes là pour aider; — assemble le blé, car toi tu (nous) tiens compagnie! — Rassemblez le blé de Gournah, — et faites qu'il donne les secours en grains pour les semailles! — Moi, mon Hé il a été semé d'Ermant; — c'est lui que tu ne trouveras pas cher chez moi. —

"' Lisez : ASÎV 5 «nous le lançons de la lance! ».


— 245 — [149]

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Shid héilak ya hassadi — Di 'l-ghallah ghallai bêyadi.

Courage, ô moissonneur, — ce blé cher est le blé cher de Bayadiéh.

§ IV. CHANSONS DE LA VIE COURANTE.

J'ai réuni sous ces titres communs des chansons se rapportant aux divers incidents de la Aie courante : amourettes, querelles de ménage, imitations à des banquets, recrutement militaire, pèlerinages. Quelquesunes sont des oeuvres de circonstance, ainsi le n° VIII et le n° VII qui a été composé pour une ïête populaire, m'a-t-on dit, à Assouan, en 190a, au moment de l'inauguration du Barrage. Les autres sont de date plus ancienne et font partie du répertoire traditionnel des chanteurs populaires.

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I. AFRAH.

1. Salam âalèikom ya galsa kollokom gimlah — Mafatsh âalêikom el-gamîl mebahdal el-baftah — Biyaddo esh-shemal mahramah ouibyaddo el-yemîn diblah.

I. RÉJOUISSANCES.

1. Salut à vous, la compagnie, à vous tous tant que vous êtes! — Le charmant n'a-t-il point passé près de vous, la chemise de toile bouffant sur la poitrine, — avec à la main gauche un foulard et avec à la main droite un anneau?


[150] — 246 —

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2. Salam âalêikom ya galsa koltokom ya rgal — Ma fatsh âalêikom el-gamîl mebahdcd

el-goflan — Biyaddo esh-shemal mahrama ouibyaddo el-yemîn gezlan.

3. Salam âalêikon y a galsa kollolcon ya harîm — Ma fatsh âalêikon el-gamil mebahdal elgafalhi

elgafalhi Biyaddo esh-shemal mahramah ouibyaddo el-yemîn manadil.

2. Salut à vous, la compagnie, vous tous ô hommes! — Le charmant n'a-t-il point

passé près de vous, le caftan bouffant sur la poitrine, — avec à la main gauche un foulard et à la main droite un porte-monnaie?

3. Salut à vous, la compagnie, vous toutes ô femmes! — Le charmant n'a-t-il point

passé près de vous, les caftans bouffant sur la poitrine, — avec à la main gauche un foulard et à la main droite des mouchoirs?

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II. GHANNA MAHEBB L'OUAHDA METGÔZA OUIREDDHA ÂALÉH.

Khammirini khammirini — Ouin dakhal goazik ligini ■— Tallagîh ya'khli oukhodini—

II. CHANT DE L'AMANT À UNE MARIÉE ET LA RÉPONSE DE CELLE-CI.

rtEnivre-moi, enivre-moi, — et si ton mari entre et qu'il me trouve, ■— divorce-le, ô ma soeur, et prends-moi!» —


— 247 — [151]

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flatt yaddo fi khirasi — Shîl Icedé bala rakhasi — Lè-yshofoiik ahli ouinasi — Tedrabouk darb er-rousasi — Ta garnît tesâab âalèyyi — Hall xdoh béin êegoudi — Shîl kedé ya'bn el-yehoudi — Lê-yshofouk ahli ougodoudi — Tedrabouk tesâab daléyyi ■—• Ta gamîl tesâab âalèyyi ■— Khammirini min âam aouali ■— Oui'l-balah saffar ouilaouani — Ouin dakhal goazik ouilaouali — Tallagîh ya'khti oulchodini — Tallagîh ya'khti oulchodini.

R mit la main sur mes boucles d'oreilles : — «Ôte(-la) donc, sans plus de grimaces. — Si ma famille et mes gens te voyaient, — ils te tireraient un coup à balle; — ô charmant, ce me serait dur!». — Il mit la main entre mes colliers : ■— trOte(-la) donc, ô fils de Juif! — Si ma famille et mes grands-parents te voyaient, — ils te frapperaient; ce me serait dur, — ô charmant, ce me serait dur!». — nEnivre-moi! depuis l'an passé — et les dattes ont jauni et elles se sont colorées ! — Et si ton mari entre et qu'il reste longtemps, — divorce-le, ô ma soeur, et prends-moi; — divorce-le, ô ma soeur, et prends-moi!»

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III. GHANNA L'OUAHED AASHEG.

1. Fayel âala darbena ya'khdar taâala dif— Ou'ana 'tallâakgasr âali kol sellem kîs

III. CHANSON POUR UN AMOUREUX.

1. Toi qui passes par notre rue, ô vert galant, viens en hôte, — et je te ferai monter dans un palais élevé, dont chaque marche est une bourse! —


[1521 — 248 —

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Ouafarragalc âa'a'l-ginéinéh 'lli enlashatfi 'r-rîf — Fayel âala darbena ouêmaâak hadît lemmoh — Aaouiz shouayyél laban oui'l-êegl redêe ommoh — Ouimsamha fi êeglelcom ouimsamha f ommoh — Ouimsamha fi darbekom oui'lli yefoul yammph.

2. Fayel âala darbokom ouemaâay samalc bouri — Oui'lnahhashouni 'l-banal ouegâat min

louli — Ouiglalikom barda bokhom oueroshshouni — Ouiglalina hamiah oui'z-zîr mahgouri — Oui's-sagia meballalah oui'l-êegl ma-yidouri.

3. Massîk bi'l-khéir ya ginni âala ginni — Ta âaz 'l-ahbab ouish kan gara minni —

Iza kan ghêîrna hili ouefadd ana minni — Allah yehannîk bohom ou'ana yeâaouinni.

Et je te promènerai au jardin qui pousse à la campagne! — Toi qui passes par notre rue, si tu as quelque chose à dire rengaine-le! — «Je veux un peu de lait et le veau a tété sa mère!» — Et je te pardonne votre veau, et je le pardonne sa mère, — et je te pardonne votre rue et celui qui passe par elle!

2. Quand je passais par voire rue, comme j'avais avec moi du poisson barbeau,-—les

filles me poursuivirent et je m'étalai tout de mon long; —comme vos gargoulettes sont froides, aspergez et arrosez-moi! — «Nos gargoulettes sont chaudes et notre zîr est abandonné, — et la sakiéh a cessé (le travail) et le veau ne tourne .plus!»

3. Bonsoir, ô djinn plus que djinn, — ô le plus cher des amis, qu'en est-il advenu

de moi? — Si d'autres que nous vous ont plu, débarrassez-vous de moi; — que Dieu vous rende heureux avec eux, et moi qu'il me secoure!


— 249 — [153]

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IV. AFRAH.

jf. Temassîk bi'l-khèir ya battîkh Mallissi^— Fa g-«î?î/i ahmar ouimkayyalfi lalalisi ■— Lola '1-malama ouihadît el-magalisi — Kont akhod habibi ouiarouh ma gîshi — Gâadt shahréin ouarbâa leyali tahl ghorfilkom — La 'kol ouala ashrab ou'ana assannal likelmitkom — Temassîk bi'l-khèir ya mishmish tari deblan — Aayez âarousa oui'l-mislild khaglan — Temassîk bi'l-khéir ya mishmish tari mabloul —■ Aayez âarousa ya 'khéyli ouimislihi ma goul.

IV. RÉJOUISSANCES.

\. Bonsoir à loi, ô pastèque de Mallisse(I), — ô blé rouge et jaugé en sacs! — N'étaient la critique et les potins des coteries, — j'aurais pris mon ami et je serais partie sans retour ; — j'ai siégé deux mois et quatre nuits sous votre chambre, — sans manger et sans boire, et moi j'écoutais voire parole. — Bonsoir à toi, ô abricot frais qui te fanes, —je veux une épousée et ma pudeur a honte de le dire! — Bonsoir à toi, ô abricot frais et encore humide, — je veux une épousée, ô ma petite soeur, et j'ai honte de le dire!

( 1) Mallisse est un village voisin de Manfalout, renommé pour la culture des grenadiers : la grenade de Mallisse, ^^JL yU,, est célèbre dans tout le Said. Je n'avais jamais

entendu parler d'une pastèque de Mallisse, ^MAJ, JAISJ ! avant de connaître celte chanson.


[154] — 250 —

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5. Ta mîn yegîb li habibi âala 'l-gosour âandi — Takol min et-lamr ouiyelgallab âala 'lhindi — Ta mîn yegîb li habibi âala 'l-gosour yerlah — Takol min et-lamr ouiyelgallab âala 'l-tiffah.

3. Ta bit ya'm el-yelek oui'l-gamal beyilali — Ouin kan abouki el-malek ouimharrash el-ouali — Lagîd ana shamêeli ou'ahill sirouali — Oïd'l-habs hais er-rigal oui'lgayyed alto gaili.

à. Temassîk bi'l-khèir ya labis garnis abyad — In kont âaouez âarousa yegoud âaléik rabbalc — In kont âatshan legîb laïc ya galbi leshrab — Ouin kont gaâan tegîb laïc min shoréik el-kahk.

2. Oh! celui qui m'amènera mon ami aux palais chez moi, — il mangera des dattes

et il se roulera sur l'indienne; — oh! celui qui m'amènera mon ami aux palais pour qu'il y repose, — il mangera des dattes et il se roulera sur les pommes !

3. O fille qui portes le yélek(I) et dont la beauté luit, — si ton père est le roi et qu'il

suscite le gouverneur, —j'allumerai moi ma bougie et je dénouerai mon caleçon ; ■— car la prison emprisonne les hommes et le beau le voici qui vient à moi.

4. Bonsoir, ô toi qui portes une chemise blanche, — si tu veux une épousée, que

te l'accorde ton Seigneur Dieu! — Si tu as soif, elle t'apportera, ô mon coeur, à boire, — et si tu as faim elle t'apportera des craquelins sucrés au beurre.

( 1) Le yélek, liHj, est une veste de soie à manches longues que les femmes portent d'ordinaire sous le caftan.


— 251 — [155]

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V. GHANNA TIGOULQH IL-ÂAROUSA LILAARIS

OÛIHOUA GHAYEB OUIREDDO AALÉIHA,

Bassalt-lou rassalt-lou innak tegîb habarah — Bassal ouegal rassal ouegal ma-êemêy ouala âasharah — Bassalt-lou rassalt-lou innak tegîb markoub — Bassal ouegal rassal ouegal ma'khber tarîg es-soug — Rassalt-lou rassalt-lou innak tegîb foulah — Rassal ouegal rassal ouegal et-lorg marboutah — Bassalt-lou rassalt-lou innak tegîb mandîl — Bassal ouegal rassal ouegal ma-êeméy ouala mellîm — Bassalt-lou rassalt-lou innak tegîb fayéh — Bassal ouegal rassal ouegal ouala gay ouala rayéh —■

V. CHANSON QUE DIT LA MARIÉE AU MARI QUAND JL S'ÉLOIGNE ET LA RÉPONSE QU'IL LUI FAIT.

Je lui ai mandé, je lui ai mandé : «Hé toi, apporte un domino!». — Il a mandé dire, il a mandé dire : «Jen'ai pas même dix (piastres)!».—Je lui ai mandé,je lui ai mandé : «Hé toi, apporte des souliers!». — II a mandé dire, il a mandé dire : «Je ne sais pas le chemin du marché!». — Je lui ai mandé, je lui ai mandé : «Hé toi, apporte une serviette!». — Il a mandé dire, il a mandé dire : «Les chemins sont barrés (par les voleurs)!». — Je lui ai mandé, je lui ai mandé: «Hé toi, apporte un mouchoir!».—ïïamandédire, il a mandé dire : «Je n'ai ni même un millième!». — Je lui ai mandé, je lui ai mandé : «Hé toi, apporte de l'odeur!». — Il a mandé dire, il a mandé dire : «Je ne viens pas ni ne m'en vais!». —


[156] — 252 —

JLAU I-A K-& dLil ni CA-LAWJ ni CAXAUJ

JIA_L=> J_A3_« J~fi JL., J*«j JL., J*y

^ Ji—LIa-ï cil—il a! OAAAU} ni GALWJ

g =£.î*JO ijy—t--? Jlï, J—AU) Jlï, JAU)

Bassalt-lou rassalt-lou innak tegîb shali — Bassal ouegal rassal ouegal âala Masr laououali — Rassalt-lou rassalt-lou innak tetallegni — Bassal ouegal rassal ouegal negmek meouafigni.

Je lui ai mandé, je lui ai mandé : «Hé toi, apporte un châle!». —- Il a mandé dire, il a mandé dire : «Au Caire en droiture!». — Je lui ai mandé, je lui ai mandé : «Hé toi, répudie-moi!». — Il a mandé dire, il a mandé dire : «Ton étoile me convient!».

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VI. APRAH.

1. Bayyani rayyani ya galb el-khass rayyani — Oua'na rait-hafi 'l-lesht ouaslani — Labsa shalaki gadida ouilalâa lilali — Talâa âala foag ouillaouahil li bi'l-lialag oui't-ioagi — Oui'sbor shouayyé ya âadim ez-zoagi — Talalin reyyal innaha tihel sirouali.

VI. RÉJOUISSANCES.

1. Lavé, lavé, ô coeur de laitue, tu es lavé, — car je l'ai vue au milieu du çuveau, •—• parée de bracelets neufs et qui se lève brillante, — et elle se lève haut, et elle s'incline vers moi, avec la boucle d'oreille et les colliers. — «Attends un peu, ô ganache, — trente réaux pour que je délie mon caleçon! »


— 253 — [157]

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2. Ta mahramé khabbirini el-hob âando kam — Aando lalata eshaboh el-lcol âala 'd-diouan

'd-diouan Ou'akhod mélayet habibi ou'arouh beha âa'a'l-gilban — Ou'aholl bâti âala bat el-gamil ou'anam — Ou'adîi âala 'sh-shams titlâa bâad selt eyyam.

3. Hallouk beîn el-ouasayed ya harîr Kashmîri— Labis sidéiri galîfa oui'l-hizam harîri

la gâadilo âand àammo ahsibo 'lia midirî.

i. Ta zarîin el-êenab oui'rmou kanabishi — Zaràat laïc el-êenab zèy et-tarabishi.

5. Shahréin ouiarbàa leyali lam êereft esmaki — Esmi khouailem dahab fi êelbet essayaghi — Mabsout ya moshtari nadman ya bêîyi.

2. 0 mouchoir, apprends-moi l'amour combien a-t-il? — Ha trois amis, tous sur

le divan ; — je prendrai la couverture de mon ami et j'irai avec elle dans la gesse, — et je mettrai ma poitrine sur la poitrine du charmant et je dormirai,

— et je prierai le soleil de se lever dans six jours!

3. Us t'ont mise entre les coussins, ô soie de Cachemire, — vêtu d'un gilet en velours

et d'une ceinture de soie; — ô toi qui restes chez ton oncle paternel, je te prends pour un moudir!

4. O toi qui plantes le raisin et qui jettes les grappes, —j'ai planté pour toi le raisin

qui est couleur des tarbouches.

5. «Deux mois et quatre nuits durant je n'ai pas su ton nom. » — «Mon nom est petite

bague d'or dans un écrin d'orfèvre : — content ô acheteur, repentant ô vendeur! »


[158] — 254 —

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VII. GHANNA IL-ÔOZOUMA LIL-DIYOUF.

Gattâat ana 'l-aourag li'lli yehebbena — Ouin kan habib lena yehdar âandena — Gattâat ana 'l-aourag li-ouadi 'Souan — Ouin kan habib lena yehdarna gaouam ■— Gattâat ana 'l-aourag li-ouadi Gêna — Ouin kan habib lena yehdar âandena —Ta marhaba bidyoufna 'lli gouna — Hasalet lena '1-baraka ouisharrafouna — Nekhbiz lohom gamh el-makhazin mounah — Nedbah lohom êegl kèbir min bagar ■— Ouinefrish lohom farsh harîr min gasab.

VIL CHANSON POUR LE BANQUET AUX HOTES.

J'ai pris moi les billets pour ceux qui nous aiment, — et celui qui sera notre ami, il sera présent chez nous! — J'ai pris moi les billets pour le val d'Assouan, — et celui qui sera notre ami, il sera présent chez nous tout de suite! — J'ai pris moi les billets pour le val de Kénéh, — et celui qui sera notre ami, il sera présent chez nous! — O bienvenus nos hôtes, ceux qui sont venus, •—la bénédiction nous est parvenue et ils nous ont honorés. — Nous leur cuirons le froment des greniers comme aliment, — nous leur tuerons un grand veau de vache, — et nous leur mettrons un matelas de soie brochée d'or.


— 255 — [159]

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VIII. GHANNA TIGOUL IL-GOZAH LEMMA ZÊEL

MIN OMM GÔZHA (MOKHATIBET GOZHA).

El-forn l'ommak oui'r-rouagal liyyi — Ma tgoum bena nogôooud âala 'l-forashi — Ouinelghaddom belahm el-kobashi— Ouingat ommoh neddîha 'l-maâashi— Ouinnagnaget yaddak oui'l-âosayyah — El-forn l'ommak oui'r-rouagat liyyi — Ma tgoum bena nogôooud âala 'l-forashi— Ouinetghaddom belahm el-forakld— Ouin gat ommak neddîha 'l-genahi — Ouin nagnaget yaddak oui'l-ôosayyah — Gab-li loab talli, yalalalli — Ouommoh bitdalli, yalalalli — Gab-li shaknéîta, yalalalli — Ouommoh âa'a'l-hêila, yalalalli —

VIII. CHANSON QUE DIT LA FEMME LORSQU'ELLE EST EN COLÈRE CONTRE LA MERE DE SON MARI (ADRESSANT LI PAROLE À SON MARI).

Le four est à ta mère, mais ce qui y passe est à moi! — Lève-toi donc que nous nous mettions sur le divan — et que nous dînions à la viande de bélier ; — et si ta mère vient nous lui donnerons les tripes, — et si elle grogne, ta main à la canne! — Le four est à ta mère, mais ce qui y passe est à moi! — Lève-toi donc que nous nous mettions sur le divan •— et que nous dînions à la volaille ; — et si ta mère vient nous lui donnerons l'aileron, — et si elle grogne, ta main à la canne! — Il m'a apporté une pièce de tulle, yalalalli, — et sa mère est en loques, yalalalli! •— Il m'a apporté une jaquette, yalalalli, — et sa mère est contre le mur, yalalalli ! —


[160] — 256 —

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JJilb *_^il_s &_a|, JJi'b iLa.LAJS J tyUj.

Gab-li harîri, yalalalli —■ Bijlous el-miri, yalalalli — Gab-li bostani, yalalalli — Biflous khazzani, yalalalli— Gab-li lamounali, yalalalli — Ouommoh magnounah, yalalalli— Gab-li liffahah, yalalalli — Ouommoh fallahah, yalalalli. ■, ::■ -..'

Il m'a apporté de la soie, yalalalli, — avec l'argent du gouvernement, yalalalli!

— Il m'a apporté un jardin, yalalalli, — avec l'argent du Réservoir, yalalalli!

H m'a apporté un citron, yalalalli, — et sa mère est folle (de rage), yalalalli ! -.— H m'a apporté une pomme, yalalalli,— et sa mère est une fellaha, yalalalli!

ii);L> ç^-ïl il, viLA-L-fil L AMS, ^-A-L-fi ià—»JJ_Î b bî yîi^-?

dLiL_A-^ J^ 1-AAAJI J-AAAJLJ, tiLiLàJ, <i)_A?I, liLI (XAAÏ ^TL

liLoiiXjs. (_£-*!, VAVCÀASO! (JAAAJI bl,

^y—£ ty*-ïl il, (JLA \n -cl L **}Ji, ^_A.Î3_fi ^kJUj_ï b bi ylij—?

IX. IL-ZÔGAH LEMMA TEGHDER MIN ZOGHA

TEGHANNI ÂAN LISANOH OUI-TEKHATBOH.

Bardan ana ya gronfila ghatlîni ■— Ouallah ma 'ghatlîk ouala agrah garak — Ha-ash lebîi ommak ouabouk oui'kliouanak — Ouilkassàr es-sellem âala gîranak — Ou'ana elbis el-kashmîr ou'agaf goddamak ■— Bardan ana ya gronfila ghatlîni — Ouallah ma 'ghatlîk ouala agrab yammak —

IX. LA FEMME LORSQU'ELLE EST EN COLÈRE CONTRE SON MARI

LUI CHANTE EN RÉPONSE À SON DISCOURS ET LUI ADRESSE LA PAROLE.

«J'ai froid moi, ô oeillet, couvre-moi!» — «Par Dieu, je ne te couvrirai ni ne m'approcherai de loi, — que tu n'aies vendu ta mère, ton père et tes frères — et que tu n'aies cassé l'escalier à tes voisins; — alors moi je vêtirai le cachemire et je me tiendrai debout devant toi!» — «J'ai froid moi, ô oeillet, couvre-moi ! » — «Par Dieu, je ne te couvrirai ni ne m'approcherai de toi, —


— 257 — [161]

ii) «I (jAiî; Jfi l AA>—I! jjaaS-3} ds—S y_Aj-J, liXILs. XAAÏ yiiî L

iiLoS<X^- <_jLal, wAfvÂAxJl (JAAAÎI bl,

Ha-ash tebîi khalak ouilirhan âammak — Ouitkassar es-sellem âala ras ommak — Ou'ana elbis el-kashmîr ou'agaf goddamak.

— que tu n'aies vendu Ion oncle maternel et que tu n'aies mis en gage ton oncle paternel, — et que tu n'aies cassé l'escalier sur la tête de ta mère; — alors moi je vêtirai le cachemire et je me tiendrai debout devant toi!»

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X. FI 'L-GHANNA LILMAOULOUD EL-GEDÎD.

1. Lemma galou di bit — Kanet lahda zéy ez-zifl — Oui'l-âasîda bagal firl — Oui'lbalah bigi âagareb — Aammal yeladdàa fi 'sh-shaouareb — Lemma galou di bnéyyah — Inhadd rolcn el-bèil âaléyyah — Ouigabou li '1-béid bigishroh — Oïdbdal es-samn méyyah.

X. RERCEUSES POUR LES NOUVEAU-NÉS.

1. Quand ils dirent : «C'est une fille!», — ce fut un moment dégoûtant(1)! — La miellée( 2) devint nausée — et les dalles se changèrent en scorpions — qui piquaient dans les moustaches! — Quand ils dirent : «C'est une petite fille!», — la pierre d'angle de la maison s'écroula sur moi! — Et ils m'apportèrent les oeufs avec leur coquille, •— et au lieu du beurre de l'eau !

(1> Lilt. : ttce fui un moment comme la poix», avec l'idiolisme populaire qui marque l'excès de la peine et du dégoût.

Annales du Service, igi4.

( 2' Uasida est une bouillie de farine, de beurre et de miel, que, dans le Saîd, on donne plus particulièrement aux accouchées.

»7


[162] — 258 —

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2. Tislahil gablit el-oualad — Bondogi lodoggo halag — Tistahil gablil el-gholam —

Bondogi lodoggo zimam — Tistahli ya gablah — Talalin garîda dablah — Ta mbashshera bi'l-bnéyyah — Oui'l-âaouazil oiwgfah.

3. Ta bnèyyah ya banani — Oui'frisld himlek ouinand — Ouin gai lik kani mani —

Limmi hamamik ouitaâali.

II. Lemma galou di bnèyyah — Iddéil el-mebashsldr golnéyyah — Oui'ddéitoh halla beghataha — Ouarbàa dabéyeh gouaha.

2. La sage-femme qui reçoit le fils mérite — un sequin pour fabriquer des boucles

d'oreilles ; — la sage-femme qui reçoit l'enfant mâle mérite — un sequin pour fabriquer un anneau de nez. — Tu mérites, ô sage-femme, — trente coups de djérid, — ô toi qui annonces une petite fille, — tandis que les censeurs sont là présents.

3. 0 petite fille, ô fillette, — étends ta natte et dors, — et si quelqu'un te dit

couci-couça, — ramasse tes pigeons et viens!

4. Quand ils dirent : «C'est une petite fille», ■— je donnai à qui l'annonça une

cotonnade, — et je lui donnai une marmite avec son couvercle, — et quatre victimes dedans(1).

W Les victimes sont des pigeons, dans le cas présent.


— 259 — [163]

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5. Ouisabèyya ouilgib el-birr — Min béiloh lakan emgel — Ouisabéyya ouitgîb el-ghayeb

— Min béit el-âars esh-shayeb — Sabéyya ouitgîb 'l-abrar — Min bèitoh lakan hazzar — El-bnèyyah min sebaha — Bayyat es-sayegh hedaha — Tedog leha halag ed-dahab — Ouikol ma radaha.

6. Mîn nadarha bitirtîloh ■— Béyha l'aboulia teshkî-loh — Ta'bouy ragil hazzar — Ouihyat

Ouihyat ma 'rlîloh —Ta bit oua'd âammek zéin — Gaddimi 'laâashshi ouirould-loh.

7. Mîn nadarha shéylah — Fi 's-somoum oui'l-géylah — Shéyla gqffa mtabbag — Oui'l-iagali

Oui'l-iagali — Réyha ouèin ya bilti — Aand ommi zèyrah.

5. Une jeune fille elle apporte le bien-être, — de la maison (même du mari) qui n'avait

pas grand'chose! — Une jeune fille elle amène l'étranger (elle donne le jour à un enfant), — (même) de la maison du maquereau chenu! —Une jeune fille elle tire l'honnête homme — de sa maison même s'il est méfiant! — La petite fille, dès sa jeunesse, — elle héberge de nuit l'orfèvre près d'elle, ■— (pour qu')il lui fabrique des boucles d'oreilles d'or, — et tout ce qu'elle désire !

6. Qui l'a vue bien attifée, — s'en allant chez son père se plaindre? — «0 mon

père, c'est un homme méfiant; •— par la vie de ta tête je ne le plains pas!» — 0 fille, le fils de ton oncle est beau ; — sers-moi à souper et va-t'en chez lui !

7. Qui l'a vue portant, — pendant Je vent brûlant et la chaleur, — portant une

couffe de pâte — et les fritures toutes bouillantes? — «Où vas-tu, ô ma fille? — Chez ma mère en visite ! »

17.


[164] — 260 —

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S. Ta béida ya loualëyyah ya gamh el-âal — Naouarti bèil el-migdim bala inishâal.

9. Ta oualad ya oualad ■— Hissak talée fi 'l-balad — Oui'l-behaira âabîdak — Oui'lghoz gamel âa'l-Aarab — Ou'ana rèilohfi soug 'l-etnéîn — Labis el-badlah ouarah âabdéin — Ta Rab teouhib-lo 'l-lchéir — Oueyraououah salîm l-ommoh — Ou'ana réiloh fi soug el-hadd — Labis el-badlah ouiouarah el-âabd — Ta Rab teouhib-lo èssâad — Oueyraououah salîm l-ommoh — Ta mîn nadaroh ya mîn araho — Gesariyah oui'l-âabd ouaraho — Oui'l-âaskar soouariyyèh — Teshîlou-lo el-gasriyyéh — Mîn daraboh ouimîn hanoli — Ouimîn âamal 'l-asmar khaloh — Oui's-somr âabîd aboli — Oui'l-gayyedîn ekhoualoh —

8. 0 blanche, ô haute de taille, ô froment surfin, — tu as éclairé la maison du

chef, sans fanal !

9. 0 garçon, ô garçon, ■— ton petit bruit est monté au village, — et ceux de la BasseEgypte

BasseEgypte tes esclaves, — et les barbares se sont soulevés contre les Arabes. — Et moi je l'ai vu au marché du lundi, — vêtu du costume et derrière lui deux esclaves : — ô Seigneur, accorde-lui le bonheur — et qu'il aille sain et sauf chez sa mère! — Et moi je l'ai vu au marché du dimanche, —vêtu du costume et derrière lui l'esclave : — ô Seigneur, accorde-lui la félicité — et qu'il aille sain et sauf chez sa mère! — Oh! qui l'a vu, oh! qui l'a aperçu — au bazar avec l'esclave derrière lui, — et les soldats à cheval — qui lui portaient le panier? ■— Qui l'a frappé? qui l'a dédaigné? — qui a prétendu que le brun était son oncle maternel? — Les bruns sont les esclaves de son père, — et les honnêtes gens ses oncles maternels ! —


— 261 — [165]

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Min daraboh ouimîn gal-loh — Ouimîn âamal 'l-asmar âammoh — Oui's-somr âabîd aboli — Oui'l-gayyedîn êemamoh.

10. Aououel goali âala 'l-ghandour ■— Teshrab min rayeg el-bannour ■— Goul harîr farshiloh — Oui'l-karasi gâadiloh — Rabbena yeâalli oualcbiloh —• Ouiyekbar ouiyebga mamour — Aououel goali âala 'l-âagban — Teshrab min rayeg el-fengan

— Oui'l-karasi gâadiloh — Oui'l-harîr farshitoh— Babbena yeâalli oualcbiloh — Tekbar ouiyebga sultan.

11. Ouïléidi 'lli ouelidtoh — Fi tarîg es-soug gebloh — Ta dohéiri ma-ouagaâani —

ya 'golèibi ma-shakéil bih —

Qui l'a frappé? qui lui a dit? — qui a prétendu que le brun était son oncle paternel? — Les bruns sont les esclaves de son père, — et les honnêtes gens sont ses oncles paternels!

10. Le premier de mon discours est du coquet, — qui boit du cristal le plus limpide. — Dis : « C'est de la soie son matelas, — et les chaises sont ses sièges !

— Que notre Seigneur élève son grade, — et qu'il grandisse et qu'il devienne mamour!» — Le premier de mon discours est de l'élégant, — qui boit de la tasse la plus limpide, — et dont les chaises sont les sièges, — et dont le matelas est en soie; — «Que notre Seigneur élève son grade, — qu'il grandisse et qu'il devienne sultan ! ».

11. Mon enfantelet que j'ai enfanté — et que j'ai eu sur le chemin du marché, —

ô mon petit dos, combien j'ai souffert, — et mon petit coeur, combien je me suis plainte! —


[166] — 262 —

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Oualadik ya oualladah — Ouisiouarik taht el-âagah — Oui's-siouar yekkassarm — Ouiouiléidik l-ommoh senadeh — Ouiléidik ouiléid en-nas — Ouimalîlek marakbo nehas — Ouommoh logoul loh taâalé — Ou'abouh yogol loh blâa en-nas — Ouiléidik ouiléid el-îiz — Ouimalîlek marakboh roz — Ouommoh togoul loh taâalé — Ou'abouh yogoul loh Hz. 12. Ta bnèyyah ya bannoun — Bat ed-dist âa'k-kanoun — Ouommek ma sherbet moghli — Ou'abouki beyyal maghboun — Toam ma-géili yafashhhah — Bat dashaki fi 'l-gasâah — Ou'abouki béyyat maghboun — Ma salla ouala rékàah.

(Soigne bien) ton garçon, mère gigogne, — qui as bracelet (d'or) sous l'ivoire, — car le bracelet se casse, — mais ton garçonnet est un soutien pour sa mère. •— Ton garçonnet est le garçonnet des gens — et ses barques sont pleines de cuivre; — et sa mère elle lui dit : «Viens!» — et son père il lui dit : «C'est aux gens!». — Et ton garçonnet est le garçonnet de la puissance -r- et ses barques sont pleines de riz; — et sa mère elle lui dit : «Viens!» — et son père il lui dit : «Pousse!».

12. 0 petite fille, ô enfants, ■— la marmite est demeurée sur le fourneau, — et ta mère n'a pas bu le moghli{!!\ — et ton père a passé la nuit triste! — Le jour que tu es arrivée, ô fille, —• le souper est demeuré dans la gamelle, —et ton père a passé la nuit triste, — il n'a pas prié même une rékka!

W C'est hien yekkassar que l'on prononce par assimilation populaire du l a avec k é.

(2> Le moghli est une sorte de gruau très épicé qu'on donne à boire à l'accouchée et

aux femmes qui lui rendent visite : les gens riches y mêlent des amandes grillées et des pistaches, dont une partie reste flottante sur le liquide.


— 263 — [167]

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i<?. Baâad harr ouibaâad marr — Ouibaâad settafi 'sh-shahar — Baâad ma-shimtom 'l-aâadi — Ouigalo balnahafiha hagar — El-hagar fi rous-hom — Oui'l-âamal yokous-hom — Baououah ya mbashshir bous-hom — Ouigol lohom gabil dalcar.

li. Om el-bnéyya om el-bnéyya — Hoilouha fi khéimé haouéyyah — Oueouakkilouha 's-semn daimah — Ouesabbahou sobh ouedashéyyah — Om el-gholam om el-gholam

— Hoilouha fi hasil dalam ■— Oueouakkilouha el-mish daimah — Oui'gtâaou âanha 's-salam.

15. Lemma galou da oualad — Inshad dahri ouinsanad— Ouigabou li 'l-béid bigishroh

— Goll âayemfi 'z-zabad —

13. Après chaleur et après amertume — et après le six du mois, — après que les

ennemis se furent réjouis de son mal — et qu'ils eurent dit : «Son ventre, il y a dedans une pierre», —- la pierre est dans leurs têtes,—et le fait les renverse!

— Va, ô porteur de nouvelle, embrasse-les, — et dis-leur : «Elle est accouchée d'un garçon!».

14. La mère de la petite fille, la mère de la petite fille, — placez-la dans une tente

aérée, — et nourrissez-la de beurre toujours, — et saluez-la matin et soir! — La mère de l'enfant mâle, la mère de l'enfant mâle, — placez-la dans un réduit sombre, — et nourrissez-la de mish(I) toujours, — et refusez-lui le salut!

15. Quand ils dirent : «C'est un garçon!», —je redressai mon dos et je me réconfortai, — et quand ils m'apportèrent les oeufs avec leur coquille, — je dis : « Qu'on les plonge dans le beurre frais ! ». —

( 1) Le mish est une sorte de bouillie faite de lait et de fromage mou mêlés.


[168] — 264 —

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Lemma galou da gholam — Inslmdd daliri ouislagam — Ouigabou li 'l-béid bigishroh — Golt âayemfi 'd-dihan.

Quand ils dirent: «C'est un garçon», — mon dos se fortifia et fut soutenu, :— et quand ils m'apportèrent les oeufs avec leur coquille, — je dis : «Qu'on les plonge dans la graisse!».

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XI. GHANNA ÂAND IL-HELAGAH (IL-ZIANA).

Esh-sheikh shayyâa ouegal haiou 'l-bédayah — Tezzayyen oueyêesh fi hémayah — Esh-sheikh shayyâa ouegal hatou lena oualadna — Tezzayyen oueyêesh fi gabalna — Bayha rayha lezayyen oualadha — Teftah el-baouabah bi-sinnet halag-ha — .Bayha rayha lezayyen 'l-amarah — Teftah el-baouabah bi-sinn es-souarah :■ — Bayha rayha lezayyen gerainoh — Teftah el-baouabah bi-sinnel Idgéiloh — ;

XI. CE QU'ON CHANTE QUAND ON RASE LA TETE DES ENFANTS POUR LA PREMIÈRE FOIS.

Le Cheikh envoya dire : «Accomplissez le voeu! —H se fera raser et il vivra sous mes auspices!» — Le Cheikh envoya dire : «Amenez-nous notre enfant!— Il se fera raser et il vivra devant nous!» —■ Elle va, elle va, pour faire raser (la tête) de son enfant; — elle ouvre la grande porte avec le fermoir de sa boucle d'oreille! — Elle va, elle va, pour faire raser les princes; — elle ouvré la grande porte avec le fermoir de son bracelet! — Elle va, elle va, pour faire raser son égal ; — elle ouvre la grande porte avec le fermoir de son anneau de pied! —


— 265 — [169]

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Bayha rayha lezayyen 'l-amîri — Teftah el-baouabah bi-sinn el-gabîri — Zayyeno ya mzayyen âala 'l-half 'l-akhdar — Aammemoh ya mâammem êemamel âaskar — Zayyeno ya mzayyen âala 'l-half yabis — Aammemoh ya mâammem êemamel kashef.

Elle va, elle va, pour faire raser le prince; — elle ouvre la grande porte avec le fermoir de son coRier! — Rase-le, ô coiffeur, sur l'herbe verte; — toi qui mets le turban, mets-lui le turban de soldat! — Rase-le, ô coiffeur, sur l'herbe sèche ; •— toi qui mets le turban, mets-lui le turban de kachef !

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XII. GHANNA LIL-OUALAD LEMMA YIROUH EL-KOTTAB.

Halalou lemma yirouh yegra ouyigi — Ou'abouh yogoul-lo ya oualad tekhber tefassir fi 'l-ouarag — La'lalog minadi fi 'l-beled — Aasher dabayeh lil-faki — Elkoltab féin el-koltab féin — Da'lli biyegra fêh ez-zéin — El-koltab ouéinoh bahari el-beled — Daouayto fadda ouigalamo dahab — Ta slieikh Hussein ouiîimel lo higab — Min el-hasad ouiouagâa el-âein.

XII. CE QU'ON CHANTE AU GARÇON QUAND IL VA À L'ÉCOLE.

Qu'il est beau lorsqu'il va lire et qu'il retourne, — et que son père lui dit : «0 garçon, — sais-tu expliquer ce qu'il y a sur le papier?». — Je ferai aller le crieur au village : — «Dix victimes pour le maître!». •— «Le koltab où est-il, le kottab où est-il, — celui-là où lit le beau?» — «Le kottab il est sis au nord du village! » — Son enerier est d'argent et sa plume d'or. — 0 Cheikh Hussein, fais-lui un amulette — contre la jalousie et le mal du mauvais oeil!


[170] — 266 —

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XIII. FI 'L-GAHADIYÉH.

Taréit yaréil haggeina — Hait engada shahr el-farz da ougeina — Taréil yaréit haggeina ouerohna 'l-ouah — Hait engada shahr el-lozam da ourah — Aagab elfarraz ouenaouloh séifoli — Halta ouelad er-Boum ma-kéifoh — Aagab el-farraz ouelabbaso shilcloh — Halta ouala ouelad er-Boum ma-milloh — Ta basha labbisoh klialagoh — Di 'l-êemma libs abouh ou'ahloh — Aala 'l-bahr nadéil ya âayeg — Gai âaoudi ma âaît-lik fayeg —

XIII. AU SUJET DU RECRUTEMENT.

Plût à Dieu que nous nous fussions échappés — jusqu'à ce que fût passé le mois de la conscription et que nous fussions ensuite revenus : — plût à Dieu que nous nous fussions échappés à l'oasis — jusqu'à ce que fût passé le mois de la contrainte (au service) et qu'il fût parti! — Le recruteur fut content et il lui donna (sa propre) épée, — si bien que (même) les enfants des Roumis ne sont pas comme lui. — Le recruteur fut content et il le vêtit de son propre costume, — si bien que (même) les Roumis ne sont pas comme lui. — O Pacha, vêts-le de ses habits, — ce turban que portaient son père et ses parents! —Sur le Nil j'ai crié : « O élégant ! ». — U dit : « Retourne, j e n'ai plus la tête à toi ! ». —


— 267 — [171]

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Ta ouléidy eouâa togaffi 'l-harb min goddam — Léyakhdak lahîb en-nar ya âagban

— Khayfa âaléik mi'l-harb ya galbi —■ Léyakhdak lahîb en-nar ya shalabi — Libs el-âasakir iglâaoh oui'rtnîh — Oui'lbis êezalak nêerafak minnîh — Aala 'l-mahatla banil âamayemhom — Aala féin ya basha menazzelhom — Aala 'l-mahatla banil shaouashihom — Aala féin ya basha meouaddîhom —Aayyab el-menaggi ou'issanad garoh — Oui'l-bondogiya ez-zéina lafaha loh — Aayab el-menaggi ou'issanad gambîh — Oui'l-bondogiya ez-zéina lafaha lîh —

0 mon petit enfant, ne va pas à la guerre, en avant, ■— ou elles le prendraient les flammes du feu, ô coquet! ■— Je crains pour toi de la guerre, ô mon coeur, — et qu'elles ne te prennent les flammes du feu, ô élégant! — L'uniforme des soldats, dévêts-le et jette-le, •— et vêts-toi de tes habits pour que nous te reconnaissions ! — A la gare sont apparus leurs turbans : — « Où donc, ô Pacha, les feras-tu descendre?». ■— A la gare apparurent leurs toupets :

— «Où donc, ô Pacha, les envoies-tu?». — Il insulta le conscrit et il se plaça dans son voisinage, — et il lui remit lé bon fusil I — Il insulta le conscrit et il se plaça près de lui, — et il lui remit le bon fusil! —


[172] — 268 —

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yla/a mîn yogoul-li darb el-lozam saddouh — Kaffou 'l-banadig oui'l-baroud kabbouh — Aala mîn yogoul-li darb el-lozam ensadd — Kaffou 'l-banadig oui'l-baroud enkabb — Ibâal gaouab âala tarf mandîlak — Goul âala beladak féin oua'na 'gîlak — Ibâal gaouab âala tarf mahramlak — Goul âala bakanak oua'gi âandalc — Ta oualad dari hamar Ichaddak — Sheikh el-beled hait es-sadad âandalc — Ta oualad dari bayad idéik — Sheikh el-beled hall es-sadad âa'éik— il«7a 'l-mahatla shashéil bidèyyah — Gai âaoudi el-glialyoun sarakh béyyah —

Qui me dira que la voie du service militaire on l'a barrée, •— et qu'on à repoussé les fusils et que la poudre a été vidée ! — Qui me dira que la voie du service militaire est barrée — et qu'on a repoussé les fusils et que la poudre est vidée ! — Envoie une lettre sur le bout de ton mouchoir, —■ dis où est ton pays et moi je viendrai à toi ! — Envoie une lettre sur le bout de ton foulard, — dis où tu te trouves et je viendrai chez toi. — 0 garçon, cache le rouge de ta joue ; •— le Cheikh el-Béléd a mis sur toi : Bon pour le service! — 0 garçon, cache la blancheur de tes mains; — le Chéîkh el-Béléd a mis sur toi le : Bon au service! — A la gare je fis signe de ma main; — il dit : «Retourne, le galion a crié!». —


— 269 — [173]

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Aala 'l-mahaita shashéil bikmami — Gai âaoudi el-Icabîr naggani — Aala 'l-mahatta ouagaft bi'l-maghoud — Gai âaoudi oui'l-hay fîna yeâoud ■— Aala 'l-mahatta oueshashéil-Io bolcommi — Gai âaoudi ouibkhalrik ya 'mmi — Aala 'l-mahalta oiieshashéit-lo beîdi -— Gai âaoudi la béîdik ouala beîdi.

A la gare je fis signe de mes manches; — il me dit : «Retourne, le chef m'a choisi!». — A la gare je me suis tenue debout à grand'peine; — il me dit : «Retourne, et qui vivra de nous il retournera!». — A la gare je lui fis signe de ma manche; —il me dit : «Retourne, au revoir, ô ma mère!». — A la gare je lui fis signe de ma main; — il me dit : «Retourne; tu n'y peux rien et je n'y puis rien! ».

A—k-U sjlj j LJLx ît*

XJ,-Â ^ yl filN S. ~J A II liL_À_J, *_A_fiAwJ| J-l a. b ^1 S\ _^b 1

X JS^_Lj), <_* Il J, SyA CA_X_S, *_À_5i <| j- y—aaa-Jf-i \n «Â» U <_>l_a.,

XIV. GHANNA FI ZIARÉT ILMESHEIKH.

1. Ta 'bou 'l-Haggag ya helou es-saméyyéh — Ouebanouk el-yoam gedâan Ichayyériyéh — Ouegab el-misht biysarrah fi dagnoh — Ouigêet shâara fe alf oueloltomyyéh —

XIV. CE QU'ON CHANTE À LA VISITE DES SAINTS.

1. 0 Abou'l-Haggag, ô doux défigure, — tes enfants sont aujourd'hui des gars excellents ! — Il apporta le peigne pour peigner sa barbe, — un cheveu tomba en mille trois cents ! —


[174] — 270 —

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Es-sayyed illi min esh-shebbak madd îdoh — Ouegab el-mesalsel min belad el-kofr behadîdoh ■— Oui's-sayyed illi min esh-shebbak shereb sharbah — Ouegab el-mesalsel min belad el-kofr oui'l-ghorabah •— Sallo âala Sidi Ahmad el-Badamd — Silli Nafisa salcna baliari — Es-sayyed goua khalaoualoh — Aamma yegarrifi bedayatoh — Lamma an semée zouar ald galoh — Gai nedbalio ouenraouaho badri

— Ta ma fi 'I-gabal soouah — Gâadtnfi khalaouîhom — Beyaklo el-morr oui'1-lohlah ■— Oui'l-handal hili lîhom — Barra ya khalî barra ■— Latsîbak balaouîhom

— Ta mkaddeb lâalé shouf— Bâad el-fagr bisliouayyali — Tilgahom sofouf sofouf

— Ouerakhyîn âa'l-hedab layyah —

Essaied lui qui tendit la main de la fenêtre, — et qui emmena l'enchaîné du pays de l'infidélité avec ses fers. — Essaied qui de la fenêtre but une boisson

— emmena l'enchaîné du pays de l'infidélité et de l'étranger. — Priez monseigneur Ahmad el-Badaoui, — madame Nafissa qui demeure au Nord! — Essaied dans son cloître — et il lit et il fait ses prières; — quand il apprit que des visiteurs venaient chez lui, — il dit : «Nous tuerons (la bête) et nous reviendrons aussitôt!». — Oh! dans la montagne que d'ermites, — qui restent dans leurs solitudes! — Ils mangent l'amer et le salé — et le chicotin leur est doux. — Hors de céans, ô indifférent, hors, — ou tu seras atteint par'leur malheur. — O imposteur, viens, vois, — après l'aube, un petit peu! — Tu les trouveras rangs par rangs, — et jetant sur les cils une couverture ; —


— 271 — [175]

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Oui's-sayyed illi min esh-shebbak maddîdoh — Ouaououel el-léil biyegra'l-êelm ouiyîidoh — Ouakhir el-léil yesallem âa'n-Nabi bîdoh.

2. Es-sayyed illi min esh-shebbak shalâa en-nar — Ouaououel il-léil yegra 'l-êelm ouiyîidoh — Ouakhir il-léil yesallem âa'n-Nabi 'l-mokhtar — Gobbet Abou 'l-Haggag âaléiha tabanga ■— Ouemalaaloh ouasîâah tesâa khéil beledna—- Gobbet Abou'1-Haggag âaléiha gézazeh — Ouemalaaloh ouasîâah tesâa khéil hagazeh ■— Gobbet Abou 'l-Haggag âaléiha hog fayeh ■— Ouemalaaloh ouasîâah lelelk ed-dabayeh — Gobbet Abou 'l-Haggag âaléiha hog rîhah — Ouemalaaloh ouasîâah lelelk ed-dabîha.

et Essaied qui tendit la main de la fenêtre, — dès le commencement de la nuit, — lit la doctrine et la relit, — et à la fin de la nuit, il salue le Prophète de la main.

2. Essaied, lui qui de la fenêtre, fit jaillir le feu, — dès le commencement de la nuit, il lit la doctrine et la relit, — et à la fin de la nuit, il salue le Prophète l'inspiré. — La coupole d'Abou'l-Haggag il y a sur elle un pistolet, — et sa cour est vaste, elle contiendrait les chevaux de notre ville. ■— La coupole d'Abou'l-Haggag il y a sur elle une bouteille, — et sa cour est vaste, eUe contiendrait les chevaux du Hedjaz. — La coupole d'Abou'l-Haggag il y a sur elle un pot à parfum, — et sa cour est vaste pour ces sacrifices. — La coupole d'Abou'l-Haggag il y a sur elle un coffre à essence, — et sa cour est vaste pour ce sacrifice!


[176] — 272 —

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3. Destour ya medarrekîn el-ouadi — Ou'Abou 'l-Haggag da gaddena ouegadîdna —- Oue'l-Megashgish da mongid el-meddagi — Destour ya medarrekîn el-ouadi — Oue'sh-sheikh Gibrîn da gaddena ouegadîdna —- Oue's-Sabouni da mongid el-meddagi — Destour ya medarrekîn el-ouadi — Ou'Abou 'l-Abbass da gaddena ouegadîdna — Oue'sh-sheikh Tayêe mongid el-meddagi — Shaggo el-balad 'l-arbâa 'l-agtabi — Sakin el-mahgar Aali gaddina 'l-Boghdadi — Sakin Louxorïousef Abou 'l-Haggagi-— Sakinfi Gouss Sheikh Ahmad et-Taouabi — Sakin Gêna AbdérRahim ya Gnaoui —

3. Garde à vous, vous qui arrivez à l'ouadi, — Abou'l-Haggag est notre grand-père et notre bon petit-aïeul, — et el-Megashgish secoure les malades! — Garde à vous, vous qui arrivez à l'ouadi, — le Cheikh Gibrine est notre grand-père et notre bon petit-aïeul, — et Es-Sabouni secoure les malades ! — Garde à vous, ô vous qui arrivez à l'ouadi, — Abou'l-Abbas est notre grand-père et notre bon petit-aïeul, — et le Cheikh Tayeh secoure les malades! — Ils se sont partagé le pays les quatre saints : — il habite la carrière Ali, notre grand-père, l'homme de Bagdad; — il habite Louxor Youssef Abou'l-Haggag; — il habite à Kous le Cheikh Ahmad et-Taouabi (le briquelier) ; — il habite Kénéb Abd-er-Rahim, ô homme de Kénéb! —


— 273 — [177]

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la Sheikh Amîn el-faliha goddamak — OIMM ouaffag Allah foag êetabak nedbahou -— Ouenzéyyen el-ghali âala dîouanak.

U. Mâa 'l-âatar balali bi'l-karah — Ta 'bou 'l-Haggag ya 'ïli lebargim fi 'l-magam — El faùha btegim en-nazar oueyyaneh ■— Karel balah goua 't-tarîg manlourah — Ta 'bou 'l-Haggag y a 'lli lebargim fi 'd-darîéh — Ouin ouaffag Allah foag êetabak nedbahou — Ouenkhosh ed-darîéh ouenzéyyen el-ghandouri — Karet balah goua 't-larîg marmiyéh — Ouin ouaffag Allah foag êetabak nedbahou — Ouinhhosh eddarîéh ouenzéyyen el-goltiyiéh —

O Cheikh Aminé, (nous récitons) cefatiha, — et si Dieu l'accorde, sur tes seuils nous la tuerons (la victime), — et nous décorerons le précieux sur ton divan.

4. Chez l'épicier il y a des dattes en tas (de quatre). — O Abou'l-Haggag, ô toi qui marmottes dans ton mausolée, —: (je te dirai) le fatiba, pour que lu jettes ton regard sur nous. — Une cruche de dattes est en détresse sur le chemin, — ô Abou'l-Haggag, ô toi qui bredouilles au tombeau. — Si Dieu l'accorde, sur ton seuil nous la tuerons (la victime), — et nous entrerons au tombeau et nous parerons le coquet! — Une cruche de dattes est jetée sur le chemin, — si Dieu l'accorde, sur ton seuil nous la tuerons (la victime), — et nous entrerons au mausolée et nous parerons la mèche de cheveux! — Annales du Service, 191 k. 18


[178] — 274 —

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Sidi Abd er-Rahim eouâa legoul nesyouni -— Ouin ouaffag Allait foag êetabak nedbahou — Oualrad farhana ouafîl endouri.

S. Bagabtak âad ya 'khouy mehaggaba hegabéin — Nos esh-shoroug oui'l-ghoroub el-kol galou menéin — Ghasel ouenashir ouarayeh gasr Abou Seiféin — Oua'dîi âaléik bis-saâadalt foag dahr el-khéil — Gobbel Abou-Seiféin beiida gasatni — Ouin ouaffag Allah bi'l-khèir ouenedîi 'z-zamarti — Gobbet Abou Seiféin beîida melajfah ■— Ouin ouaffag Allah bi'l-khèir nerouh-loh bizaffah — Gobbel Abou Seiféin beiida ouagayyel — Ouin ouaffag Allah bi'l-khèir nedôou 'l-mezayyen —

Sidi Abd er-Rahim attention, ne dis pas : «On m'a oublié», — et si Dieu l'accorde, sur ton seuil nous la tuerons (la victime), — et je retournerai conteiïte ayant exécuté mes voeux.

5. Ton cou, ô mon frère, est entouré de deux amulettes ; ■— les hommes du levant 1 et du couchant tous dirent : «D'où viennent-elles?» ■—il a lavé, il a séché le linge et il s'en est allé vers Abou Seiféin. — J'implore pour toi le bonheur à dos de cheval, — (car) la coupole d'Abou Seiféin est éloignée d'une lieue, — et si Dieu nous accorde le bien, nous appellerons le Auteur. — La coupole d'Abou Seiféin est lointaine et d'accès détourné, — et si Dieu nous accorde sa grâce, nous irons à elle en procession. — La coupole d'Abou Seiféin est lointaine et brûlée du soleil, — et si Dieu nous accorde la grâce, nous appellerons le barbier. —


— 275 — [179]

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Gobbet Abou Seiféin laouaoui îaouaoui — Da sakin fi' l-gebel labîb el-mabali — Gobbel Abou Seiféin âaouamîd khadrah — In dakhalha el-âalîlmin esh-sharr yebra.

La coupole d'Abou Seiféin va se courbant se courbant, — et lui il demeure dans la montagne comme médecin des malades. — La coupole d'Abou Seiféin (a) des colonnes vertes, — si le malade y pénètre, il guérit de son mal.

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XV. FI GHANNA EL-HAGGAG OUIHOM RAIHIN.

1. Ouabour es-safar lahanni golouâak — Sayyed el-morsalîn yelclib regouâak.

2. Gayem min en-noam yebki domouôoh balîlah — Aasheg el-Mostapha ouemiâah eddalîlah

eddalîlah Gayem min en-noam yebki mesharrak hodoumoh — Aasheg el-Mostapha ma haddesh yeloumoh — Gayem min en-noam yebki mesharrak êezaloh — Aasheg Abou 'brahim ma hadd lâmoh — Gayem min en-noam yebki mesharrak khalagoh — Aasheg el-Mostapha halta el-êeish haraboh.

XV. CHANSON DES PÈLERINS EN SE RENDANT AU HEDJAZ.

1. O bateau du voyage, je teindrai de henné tes voiles, — le maître des apôtres

écrira ton retour!

2. Se levant du sommeil il pleure et ses larmes coulent; — il aime l'Elu (le Prophète)

et c'est lui qui le guide! — Se levant du sommeil il pleure et il déchire ses vêtements; — il aime l'Élu, que personne ne le lui reproche! — Se levant du sommeil il pleure et il déclùre ses vêtements ; — il aime Abou Ibrahim (le Prophète) et personne ne l'a blâmé! — Se levant du sommeil il pleure et il déchire ses habits; — il aime l'Élu jusqu'à refuser le pain!


[180] — 276 — ;;:,

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3. Hagg min âandena soghayer beshoushah — Es-sana heggetak ouimin âash âàrousàh

— Ilagg min âandena soghayer beshamlah — Es-sana heggetak ouimin âash megamlah.

i. Tarîg el-Hegaz ginéina nashouka — Zéyyanouha 'l-molouk le-Fatma oua'bouha — Tarîg el-Hegaz ginéina oueganna — Zéyyanouha 'l-molouk lemîn sam ouesalld ^- Ta negoum es-sama ouekouno hanayen — Ma tebohhoush nada tibello 'l-âamayem — Ta negoum es-sama ouekouno daraouîsh — Ma tebolchousli nada tibello 't-larabtsh.

5. Gam min en-noam fi ouakl ez-zabîbi — Ouitlaggato Falma marhaba ya zayer habibi

— Gayem min en-noam rakib el-hagînah — Ouitlaggato Falma marhaba ya zayer Nabîna.

3. Il est parti de chez nous en pèlerinage, jeune (encore) avec sa mèche! — Cette

année tu pars en pèlerinage, l'an prochain ce sera le mariage! — R est parti de chez nous en pèlerinage, jeune avec le turban rouge! —Cette année tu pars en pèlerinage, l'an prochain ce sera une autre réception de joie!

4. Le chemin du Hedjaz est un jardin qu'ont créé, — qu'ont embelli les rois pour

Fatma et pour son père; — le chemin du Hedjaz est un jardin et un paradis

— qu'ont embelli les rois pour qui a jeûné et prié! ■— O étoiles du Ciel, soyez favorables, — ne versez pas de rosée pour mouiller les turbans! — O étoiles du Ciel, soyez des Déniches, — ne versez pas de rosée pour mouiller les tarbouches !

5. Il s'est levé du sommeil en mangeant du raisin sec, — et Fatma le reçut : «Bienvenu,

«Bienvenu, visiteur, mon ami! » ; — se levant du sommeil, il monta le dromadaire,

— et Fatma le reçut : «Bienvenu, ô visiteur de notre Prophète!».


— 277 — [181]

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6. Ta gamal ya gamal iza gibt-li 'hbabi — Adafifak ya gamal besimsim ouesolchar gallabi

gallabi Ta gamal ya gamal oue'za gibt-hom li — Aàalifalc ya gamal betarfi ouekommi — Ta gamal ya gamal oue'za gibt sîddk — L'àalifak ya gamal ou'azaoued âalîgak.

7. Ta bashîr ya bashir ouegolli âaléihom — Tayyebîn tayyebîn ya shoagi âaléihom.

8. Gamalek ya hagga âala 'l-gisr mashi — Oui'msikoh ya Mohammad ana 'hill rosi —

Gamalek ya hagga âala 'l-gisr yegri — Oui'msikoh ya Mohammad ana 'hill shâari.

9. Oui'rkabiya hagga ouirinno hogoulek — Ma yerêebikshi 'l-maleh da oualadekfi toulek

— Oui'rkabi ya hagga ouiraddi ghataki — Ma yerêebikshi el-gammal da oualadek ouaraki.

6. O chameau, ô chameau, si tu m'apportes mes amis, — je te donnerai ta provende,

provende, chameau, en sésame et en sucre de caravane! — O chameau, ô chameau, et si tu me les apportes, —je te donnerai ta provende, ô chameau, dans mon habit et dans ma manche! — O chameau, ô chameau, et si tu apportes ton maître, —je te donnerai ta provende, ô chameau, et j'augmenterai ta ration!

7. O porteur de la bonne nouvelle, ô porteur de la bonne nouvelle, dis-moi d'eux :'

«ïïs sont en bonne santé, en bonne santé; ah! combien je désire les voir!».

8. Ton chameau, ô pèlerine, il marche sur la digue; — tiens-le, ô Mohamed, pour

que je dénoue ma tête! — Ton chameau, ô pèlerine, il court sur la digue; — tiens-le, ô Mohamed, pour que je dénoue mes cheveux!

9. Et enfourche, ô pèlerine, et fais sonner tes anneaux de pied, — et que la mer salée

ne t'effraie pas, toi qui as ton fils de ta taille ! — Et enfourche, ô pèlerine, et ramène ta couverture, —• et que le chamelier ne t'effraie pas, toi qui as ton fils derrière toi! . ■


[182] _ — 278 —

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10. Aala 'l-mahalta sannado ez-zahayeb ■— Aala 'l-êeyal el-galb dayeb — Aala 'l-mahalla

sannado ez-zahîbah — Aala 'l-êeyal bakal el-habîbah.

11. Safroni safrom bala matmaliyêh — Teouhashouna 'l-êeîd oue'sh-shahr ed-daldyyéh.

12. Ouasselouna ya 'l-ihbab lihadd el-maliatta — Oueàaoudou ya 'l-iltbab baga 'd-damêe shalla — Ouasselouna y a 'l-ihbab lihadd el-besillah — Aaoudou y a 'l-ihbab gemîlkom ouesselna.

13. Ma'hsanek ya hagga fi libs el-geladah — Ta 'llah eouîidek ya hagga bibéil es-saâadah

— Ta hagig ya hagig khod okhtak Aadîlah — Tenkitib laïc heggetak ouelebga gemîlah

— Ta hagig ya hagig khod okhtak gobalak — Tenkitib laie heggetak oueleslam gemalak.

10. A la gare qu'on assiste celui qui s'en va, — car le coeur se fond sur la famille; —

à la gare qu'on assiste celle qui s'en va, — car l'amie a pleuré sur la famille!

11. Partez, partez sans agitation ! — Vous nous manquerez à la fête et pendant le

mois des sacrifices.

12. Conduisez-nous, ô les amis, jusqu'à la gare, —puis retournez, ô les amis; les

larmes sont devenues du poivre; — conduisez-nous, ô les amis, jusqu'au champ de pois, — retournez, ô les amis, c'est courtois à vous de nous avoir conduits !

13. Oh! que tu es belle, ô pèlerine, quand tu te pares du collier; — que Dieu te

destine, ô pèlerine, à la maison du bonheur! — O pèlerin, ô pèlerin, prends ta soeur Adila, — ton pèlerinage te sera compté et ta complaisance te restera acquise; — ô pèlerin, ô pèlerin, prends ta soeur devant toi, —ton pèlerinage te sera compté et tes chameaux seront sains et saufs !


— 279 — [183]

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Ï4. Ghannal lak el-gamha ouihya fi sabalha — Tilêemel bogsomat M'hammad nada llia ■— Ta Nabi ya Nabi ya'lli nadahtoh ■— Naoueloh heggetoh oueroddoh leahloh — Ta Nabi ya Nabi ya'lli nadèitoh — Naoueloh heggetoh oueroddoh libéitoh.

15. Rayhîn nezour en-Nabi ya ma 'Ma zehebna — La gmal bi'l-kera ouala flous shahalna.

16. Galet el-mandarah khodouni khodouni — Lafarshyetferesh ouala dyouf yogouni —

Galet el-mandarah êereftoh êereftoh — Min beêeid réitoh ouesallem âala 'khtoh — Galet el-mandarah êereftoh àarîfah — Ralcib el-hamrah ouisargaha gatîfah.

17. Shid dahrak beséir ouisabtah gedîdah — Ouelchalli âazmalc shedîd di Melclca baêeidah —

14. Le grain de blé a chanté pour toi, encore dans son épi, — il se fait du biscuit,

Mohamed l'a appelé! — 0 Prophète, ô Prophète, ô toi que j'ai appelé, —fais qu'il accomplisse son pèlerinage et qu'il revienne à ses parents ; — ô Prophète, ô Prophète, ô toi que j'ai appelé, — fais qu'il accomplisse son pèlerinage et qu'il retourne à sa maison!

15. Nous allons visiter le Prophète, oh! qu'il est beau notre voyage, — sans chameau

en location et sans avoir mendié de l'argent!

16. La salle a dit : «Prenez-moi, prenez-moi! — Je n'ai pas de matelas à mettre et

il n'y a pas d'hôtes qui viennent à moi!» — La salle a dit : «Je l'ai reconnu, je l'ai reconnu! — De loin je l'ai vu qui saluait sa soeur!» — La salle a dit : «Je l'ai reconnu, je l'ai reconnu! — Il chevauchait la rouge dont la selle est de velours ! »

17. «Fortifie-toi le dos par une courroie neuve, — et que soit forte ta constance car La Mecque est éloignée!» —


[184] — 280 —

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i<9. Tar fflîiî margadoh mesharrrak êezaloh — Da helem fi 'l-manam dakhal fi magamoh — Tannin el-manam sharrak hodoumoh — Da helem fi 'l-manam ouelchalroh yozouroh — Tar min margadoh domouôoh balîlah — Da helem fi'l-manam dakhal fi 'z-Zdaeima.

19. Haggena yoam naoua laâa nebarkou-loh — Nemdahoufi 'n-Nabi nebakki âoyounoli.

20. Roht hoash el-gemal aouaddi el-âalîgi — Lagèil-ltom safarou âaléik ya habîbi —

Rohl hoash el-gemal asabbah âaléihom — Lagéil-hom safarou âadîla âaléihom. .-;,

18. 11 se leva de son lit en déchirant ses vêtements, — car il a rêvé dans le sommeil

sommeil entrait dans le mausolée! — Il se leva du sommeil et il déchira ses habits, — car il a rêvé dans le sommeil et son désir est de le visiter! — H se leva de son lit en larmes ruisselantes, — car il a rêvé dans le sommeil qu'il entrait à Zaeima (endroit au Hedjaz)!

19. Notre pèlerin, le jour où il s'est décidé, félicitons-le: — nous le louerons, et

nous ferons pleurer ses yeux.

20. Je suis allé au parc des chameaux pour leur donner la provende, — et j'ai trouvé

qu'ils étaient partis pour toi, ô mon ami; —je suis allé au parc des chameaux pour leur souhaiter le bonjour, — et j'ai trouvé qu'ils étaient partis, bon voyage donc pour eux!


— 281 — [185]

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21. Ouasallou Linbêe ouegéito 'l-mahatta — Sallamo-îi âala abou abrîg faddah — Ouasallou Linbêe ouadîk el-bakani — Sallamo-li âaléih abou abrîg âali — Khashm bab en-Nabi meâay ouard aroshshoh — Farliet el-àashegîn ya ouagt en yoklwshshou — Khashm bab en-Nabi meâay ouard adouroh—Farhet el-âashegîn y a ouagt en yozouro.

22. Galet om el-haggah ya oualadi Heséina — Ma yerêebaksh el-melih âala 'z-zéin bagina ■— Galet om el-haggah ya oualadi leêebna — Ma yerêebaksh el-melih âala 'z-zéin gereba.

21. Vous l'avez accompagné jusqu'à Linbéh et vous êtes venus à la gare, -— saluez

pour moi le maître de l'aiguière en argent; — vous l'avez accompagné, à Linbéh et à l'autre endroit, — saluez-le pour moi, le maître de la haute aiguière. — Entrez dans la porte du Prophète, j'ai des fleurs à répandre ; —■ quelle joie pour les amoureux (du Prophète) au moment qu'ils entrent! — Entrez dans la porte du Prophète, j'ai des fleurs à jeter; — queRe joie pour les amoureux au moment qu'ils sont en visite !

22. La mère du pèlerin a dit : «0 mon fils Hussein, — ne t'effraie pas de la mer

salée, car nous voici près du beau» ; — la mère du pèlerin a dit : «0 mon fils, nous sommes fatigués, ■— mais ne t'effraie pas de la mer salée, car nous voici proche le beau!».


[186] — 282 —

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23. Ga? «sow en-Nabi oue'hna melcaddibînoh — Beêeiny sliofl el-gemal teshadded âaouînoh — Gai azour en-Nabi oua'na goll kaddab — Beêeiny sliofl el-gemal tehammel âala 'l-bab — Bayeh yezour en-Nabi ouala baâa nagah — Higgiloh min béitoh ilgenéihatfi tagah — Gai azour en-Nabi zoghayyer y a Babbi —Zâagilo fi'l-Haram lehardim ouilibni — Gai azour en-Nabi ouala baâa bakrah — Higgitoh min béitoh genéihat hamrah.

2ft. Aazzemouh âazzemouh ya 'oulad âammoh — Oui'klbou loh es-salamah âala larfkommoh —

23. Il a dit : «Je visiterai le Prophète» et nous ne l'avons pas cru; — de mes yeux j'ai vu les chameaux prendre ses bagages. — Ha dit : «Je visiterai le Prophète» et moi j'ai dit : «Menteur!»; — de mes yeux j'ai vu les chameaux charger à la porte! — Il va visiter le Prophète et il n'a pas vendu un dromadaire; — son pèlerinage était (aux frais) de sa maison, les guinées (étaient) dans une lucarne. — Il a dit : «Je visiterai le Prophète tout jeune, ô Seigneur»; — ses cris au Haram détruisent et construisent! — Il a dit : «Je visiterai le Prophète!» et il n'a pas vendu une chamelle ; — son pèlerinage est (aux frais) de sa maison (à savoir) des guinées rouges!

24. Encouragez-le, encouragez-le, ô enfants de son oncle paternel, — et écrivezlui

écrivezlui «(Reviens) sain et sauf!» sur le bord de sa manche. —


— 283 — [187]

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Aazzemouh âazzemouh ya 'oulad khaloh — Oui'ktbou loh es-salamah âala tarf shaloh — Dillohom âala 'l-êedoud ya Aam Salamah — Aala 'l-êedoud dillohom oui'l-mayya 'l-melanah — Dillohom âala 'l-êedoud ya Aam-Aatiyyah — Aala 'l-êedoud dMohom oui'l-mayya 's-sabéyyah — Haggina haggina ouin kont rayeh — Hat-li ralléin fdfil Idyag ed-dabayeh — Haggina haggina ouin kont naoui — Hat lena ratléin filfil hiyag el-fadaoui.

25. Bayéh yezour en-Nabi kébîr el-êeouéinah — Ma nehmilshi forgiloh ouala halta lèilah.

Encouragez-le, encouragez-le, ô enfants de son oncle maternel, — et écrivezlui : «(Reviens) sain et sauf!» sur le bord de son châle. — Montre-leur les puits, ô Om-Saîama, — montre-leur les puits et l'eau pleine! — Montre-leur les puits, ô Om-Atiya, — montre-leur les puits et l'eau vierge! — Notre pèlerin, notre pèlerin, si tu t'en vas, — apporte-nous deux rotolis de poivre pour les bêtes à égorger; — notre pèlerin, notre pèlerin, si tu es prêt, — apportenous deux rotolis de poivre pour les victimes!

25. Il va visiter le Prophète, le chef de la famille! — Nous ne pouvons supporter son absence, pas même une nuit!


[188] — 284 —

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XVI. FI GHANNA IL-HAGGAG FI 'L-OOUDAH.

1. Haggina haggina ya'bou shal harîri— Baslisharouni âaléik tishîl el-hazîli — Haggina

Haggina ya 'bou âalbakiyah — Zâafaran el-Hegaz âa'sh-shash ouagiyah.

2. Ta bashtr el-hana ya rayeh beledna — Goul l'abouy el-âazîz yezaououeg âatabna ■—

Ta bashîr el-hana ya rayeh beledi — Goul l'abouy el-âazîz yezaououeg êetabi —

XVI. CE QUE CHANTENT LES PÈLERINS AU RETOUR.

1. Notre pèlerin, notre pèlerin, ô toi qui as le châle en soie, — on nous a annoncé

que tu aides le faible! — Notre pèlerin, notre pèlerin, ô toi qui as le turban jaune (I), — le safran du Hedjaz est sur le turban par oque!

2. O messager du bonheur, ô toi qui viens à notre pays, — dis à mon cher père

qu'il orne notre seuil( 2) ! — 0 messager du bonheur, ô toi qui viens à mon pays, — dis à mon cher père qu'il orne mes seuils! —

<n Les pèlerins teignent ordinairement le bout de leur turban en jaune.

(s' On a l'habitude de faire, de chaque côté de la porte des maisons où habitent les pèlerins revenus de la Mecque, des dessins à la couleur bleue ou rouge, représentant les incidents

incidents les moyens du voyage, des bateaux à vapeur ou à voile, des trains de chemin de fer, des locomotives, des chameaux, des chevaux, des ânes, des maisons, des mosquées, des pigeons, tous et toutes supposés de Médine ou de la Mecque.


— 285 — [189]

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Zaououigou 'l-baououabah ouehaita âatabha ■— Ou'âameloufi 'z-zougah ghazala ou'- onaladha — Zaououigou 'l-baououabah ouehaita 'l-êetabi — Zaououigouha melîh lamma 'l-hagg yegi — Zaououigou 'l-baououabah ouehaita gafaha — Ou'âamelou fi 'z-zougah ghazala ou'danaha.

3. Ta gamal ya gamal ya 'bou khofflayyen — Barrakhak sahibakfi Mekka megayyel — la gamal ya gamal ya 'bou khojfnashef— Barrakhak sahibakfi soug el-mahabes — Khalri ya hagag fi maltbas lamouni — Boht agîb-lek ya 'khli shalou ouahammalouni —

Ornez la grande porte et même ses seuils, — et faites dans l'ornement une gazelle et son petit. — Ornez la grande porte et même ses seuils, -—• ornez-la bien quand le pèlerin vient; — ornez la grande porte et même son revers, — et faites dans l'ornement une gazelle et sa progéniture.

3. O chameau, ô chameau, ô toi dont le pied est mou, — ton maître t'a fait agenouiRer à la Mecque pour faire la sieste ! — 0 chameau, ô chameau, ô toi dont le pied est sec, — ton maître t'a fait agenouiller au marché des fichus! — «Mon désir, ô pèlerin, est d'avoir un foulard citron!» — «Je suis allé pour te l'apporter, ô ma soeur, mais ils (le) prirent et ils me laissèrent là» —


[190] — 286 —

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Khalri ya hagag fi mahbas Hegazi — Bohl agîb lek ya 'khti shal er-ralcb masld.

à. Bassal el-hagg gai dagîg ya sabéyya — L'agi farsh el-homoul ouedabh et-lanéya —— Bassal el-hagg ouegal dagîg hadderou-li — L'agi farsh el-homoul ouedabh el-oogouli.

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5. Aazzamatni Léila ouedaggat fi shashi — Aaoudi ya Leila meraouah lenasi — Aazzamalni Léila leghayel el-makhâdah ■— Aaoudi ya Léila lagéit-li rafagah — Aazzamatni Léila leghayet el-besellah — Aaoudi ya Léila gemîlek oueselna —

«Mon désir, ô pèlerin, est d'avoir un fichu du Hedjaz!» — «Je suis allé pour te l'apporter, ô ma soeur, mais la caravane (le) prit et partit!»

4. Le pèlerin envoya dire : «De la farine, ô jeunes fuies, — pour étaler les charges

et immoler les sacrifices!». — Le pèlerin envoya dire : «De la farine donnezmoi, — pour étaler les charges et tuer les veaux!».

5. Léila m'a accompagné et eUe m'a saisi par le turban : — «Retourne, ô Léila, car

je vais vers mes gens!». —■ Léila m'a accompagné jusqu'à la limite du gué: — «Retourne, ô Léila, j'ai trouvé de la compagnie!». — Léila m'a accompagné jusqu'à la limite du champ des pois : — «Retourne, ô Léila, ta complaisance nous a touchés!». — ? i


— 287 — [191]

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Aazzamalni Léila lehad om gadous — Aaoudi ya Léila gemîlek âala 'r-rous — Aazzamatni Léila ouemislcitfi kommi — Aaoudi ya Léila meraouah leommi.

6. Ta hamam el-Hema dayerfoag kommoh — Ta halim ya kerîm teroddoh leommoh —

Ta hamam el-Hema dayerfoag rasoh — Ta halîm ya Babbi teroddoh lenasoh.

7. Sibhitak ya hagg film 't-lilt mergani — Salle dohr el-gemâaah fi Mekka om-êemdani

om-êemdani Sibhitak y a haggfîha 'l-till louli — Salle dohr el-gemâaah fi Haram erBasouli —

Léila m'a accompagné jusqu'à la mère aux pots : — «Retourne, ô Léila, ta complaisance est sur les têtes!». — Léila m'a accompagné et eiïe m'a saisi par la manche : — «Retourne, ô Léila, je vais chez ma mère!».

6. 0 pigeons du Hima qui tournez au-dessus de sa manche, — ô Clément, ô Généreux,

Généreux, à sa mère! — 0 pigeons du Hima qui tournez au-dessus de sa tête, — ô Clément, ô mon Seigneur, rends-le à ses gens!

7. Ton chapelet, ô pèlerin, il a un tiers en corail; — prie le midi du Vendredi à la

Mecque, la vffle aux colonnes ! — Ton chapelet, ô pèlerin, il a un tiers en perle ; — prie le midi du Vendredi au Haram du Prophète ! —


[192] — 288 —

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Foulatak ya hâgig bikhamsa 'shlaraha — Foag gabal Aarafat ragad fi haouaha

— Foulatak ya hâgig bikhamsa ouisitta -— Foag gabal Aarafat nasabha ouetgltadda

— Foulatak ya hâgig bikhamsa reyali — Foag 1 gabal Aarafat nasabha kheyami — Foutatek y a hagga gazzazha 'l-yahoudi — Gassafit-ha 'l-hager ouemashy ed-dorouhi — Mahbasek ya hagga ouilimmi loroufoh — Ouishtarah-lek oualadek yessallem diyoufoh — Mahbasek ya hagga ouilimmi harîroh — Ouishtarah-lek oualadek yessallem yemînoh — Malihasek ya hagga shabakfi 'l-haouiyéh — Ouishtarah-lek oualadek derâaoh bimiyyéh.

Ta serviette, ô pèlerin, tu l'as achetée à cinq; — sur le mont Arafat il dormit sous son vent! — Ta serviette, ô pèlerin, est à cinq et à six; — sur le mont Arafat il la déplia et il dîna! — Ta serviette, ô pèlerin, est à cinq réaux; — sur le mont Arafat il la déploya en guise de tente! — Ta serviette, ô pèlerine, que le Juif a tissée, — la pierre l'a déchirée et la marche sur les chemins ! -— Ton foulard, ô pèlerine, ramasses-en les bords, — que t'a acheté ton fils, Dieu sauvegarde ses hôtes! —Ton voile, ô pèlerine, rassembles-en la soie, —- que ton fils t'a acheté, Dieu sauvegarde sa main droite! — Ton voile, ô pèlerine, s'est accroché dans le bât (du chameau), ■— que ton fils t'a acheté la coudée au prix de cent!


— 289 — [193]

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5. Maghrabi maghrabi ma ihashshim haditalc — Lola hob en-Nabi ouala kan gîtak —• Maghrabi maghrabi ma thaslishim kalamalc — Lola hob en-Nabi ouala kan da saalak.

9. Ta taouasld 'n-Nabi ouikhod-lak reyali ■— Ouiftah lena 'l-baououabah nelchosh elmagami

elmagami Ta taouasld 'n-Nabi ouikhod-lak meouallad — Oui'ftah el-baououabah nezouro Mohammad.

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10. Ouish âatéili 'l-mebashsldr ya 'khli 'l-kebîrah — Aatéitoh reyal magar ouefarouah kebîrah — Ouish âatéili 'l-mebashsldr lamma ga yekhabbir — Aatéitoh reyal magar ouebaftah yefassil.

8. Maugrébin, maugrébin, n'irrite pas ton langage;— n'était l'amour du Prophète,

je ne serais pas venu à toi! •— Maugrébin, maugrébin, n'irrite pas ta parole; — n'était l'amour du Prophète, on ne t'aurait pas questionné!

9. O eunuque du Prophète, prends pour toi un réal — et ouvre-nous la porte

pour que nous entrions au tombeau; •—• ô eunuque du Prophète, prends pour toi un mulet — et ouvre la porte pour que nous visitions Mohamed.

10. Qu'as-tu donné au messager, ô ma soeur la grande? — «Je lui ai donné un réal hongrois et une grande fourrure!» — Qu'as-tu donné au messager quand il est venu donner des nouvelles? — «Je lui ai donné un réal hongrois et de la cotonnade pour qu'il la taille ! » .

Annales du Service, igi4. 19


[1941 — 290 —

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11. Ma 'hsanek ya haggah ouigayyah — Shinliyanek gasab âala 'l-kdab léyyali — Ma

'hsanek ya haggah oidgèiti — Shinliyanek gasab âala 'l-kâab zéiti — Ma 'hsanek ya haggah ouerakba 'l-hagînali — Shinliyanek gasab âala 'l-kdab zînah.

12. Bîr Zamzam salabha salasil— Oui'sh-sherba minha raouat el-mesafir — Bîr Zamzam salabha harîri — Oui'sh-sherba minha raouat el-âalîli.

13. Ta bashîr y a bashîr ya me'ombosh — Goul leoualadi el-âazîz yebayyad oueyongosh —

Ta bashîr ya bashîr ya megabbil -,— Goul leoualadi 'l-dazîz min el-gamh yegharbil — Ta bashîr ya bashîr ouegolli âaléihom — Tayyebîn tayyebîn ya shogi âaléihom. là. Zaghralit-lo 'l-golla ouihiyya melanah — Neshrabek y a golla nehar es-salamah —- Zaghralit-lo 'l-golla ouihiyya gadîda — Neshrabek y a golla fi Masr es-sâaîdah.

11. Que tu es belle, ô pèlerine, quand lu arrives, — avec ton caleçon broché d'or,

descendant sur le talon! —Que lu es belle, ô pèlerine, quand lu es arrivée, ■— avec ton caleçon broché d'or, couleur d'huile, sur ton talon ! — Que tu es beRe, ô pèlerine, quand tu montes le dromadaire, — avec ton caleçon broché d'or, qui est un ornement sur le talon !

12. Le puits de Zemzem sa corde est une chaîne,— et en boue a désaltéré le voyageur ;

— le puits de Zemzem sa corde est de soie, — et en boire a désaltéré le malade !

13. O messager, ô messager, ô l'homme aux nouvelles, — dis à mon fils le chéri quiil

blanchisse et qu'il badigeonne! — O messager, ô messager, ô loi qui vas au Sud,

— dis à mon fils le chéri qu'il fasse moudre du blé! — O messager, ô messager, dis-moi d'eux : «Ils sont bien, ils sont bien; ah! combien je désire les voir!».

14. La gargoulette a crié de joie pour lui-rtple^rmi est pleine; — nous te boirons, ô

gargoulette, le jour du salut! —■Xâ^argà'ftfërte a crié de joie pour lui, elle qui est neuve; — nous te boirons/;ô .'gajfgaulôtîeY au Caire, la ville heureuse!


TABLE DES MATIERES.

H. A. DOCROS. L'arbre Ash des anciens Égyptiens i- 12

G. LEGEAIK. AU pylône d'Harmhabi à Karnak (avec 3 planches) i3- 44

AHMED BEY KAHAL. Rapport sur les fouilles exécutées dans la zone comprise

entre Déîrout au nord et Déîr-el-Ganadlah, au sud (suite).. . 1)5- 87 E. MACKAY. Reporl of the excavations and otber work carried out in tbe necropolis of Thebes for Ihe Department of Antiquities by Robert Mond, Esq., of Combe Bank, Sevenoaks, Kent, England, during the year beginning (mjilarch p/\ 1913 (avec 3 planches) ./0¥J\^i\. 88-96

G. MASPERO. Chansons populaires recueillies,'d8ns la HautelBgypte, de 1900

à 1914, pendant les inspections, du SerVice-ités Antiquités. . 97-290



PUBLICATIONS DU SERVICE DES'ANTIQUITÉS DE L'EGYPTE [suite] : '

LE TEUPLE DE OUADI ES-SEBOUÂ, par H. GAUTHIER. — Tomes I (texlé) et II (planches), " Caire, 1912. — Prix : P. T. 347,2 (90 fr.) les deux volumes.- " . .

LE TEMPLE- D'AU AU A, par II. GAUTHIER, 1" fascicule, Caire, igi3. — Prix :

P.T. a5o,5 (65fr.). ,

DEBOD BIS BAB KALABSCBE, par G. ROËDER. — Tomes I (texte) et II (planches), Caire,.

1911.— Prix : P. T. 4'oo (io4fr.) les deux volumes. — Tome III, par FRIEDRICH

ZCCKER, Caire, 1912. — Prix : P.T. i54 (4o fr.). DERTEMPEL VON DAKKE, par G. ROEDER. — Tome II (planches), Caire, i g 13. —

Prix-.: P;T. a31,4 (60 fr.). -

: THE TEMPLE OF DENDÛR, par AylwardM. BLACKMAN, Caire/1911. — Prix: P.T.347,2

(9°fr-)- ' >. ' .. .'■ '

TUE TEMPLE OF DERR, par Aylward M. BLACOIAN, Caire, 1913. — Prix : P.T. 2 3i,4 ■ {60 fr.). '

CATALOGUE GÉNÉRAL DU MUSÉE DU CAIRE (In-4° avec pi. et fig. dans le texte) :

OSIRACA, par G. DARESSY, Caire, 1901. -— Prix : P. T. 220 (67 fr.).

FOUILLES DE LA VALLÉE DES ROIS, par G. DARESSY. -— Tombes de Maherpra, Amênoplds II et de Thoutmôsis III, Caire, 1901-1902. — Prix : 2771 mill. (72 fr.).< .

TEXTESET DESSINS MAGIQUES, par G. DARESSY, Caire, 1902. — Prix: P. T. 70 ( ï 8 fr. i5).

STATUES DE DIVINITÉS, par G. DARESSY. :— Tome 1 (texte), Caire, 1906. — Prix : P. T. 25o (65 fr.)..— Tome 11 (planches). Caire, igo5. — Prix: P. T. 212 (55 fr.).

CERCUEILS DES CACHETTES ROYALES, par G. DARESSY, Caire, 1909. — Prix : P. T. 328

.. (85fr.).

DIE METALLGEFÂSSE , par FR. DE BISSING, Vienne, 1901. —Prix: P. T. 8o(2ofr.75).

DIEFAYENCEGEFÂSSE, parFR. DE BISSING., Vienne, 1902.—Prix:P. T.-97 1/2(25 fr.).

DIE STEINGKFÂSSE , par FR. DE BISSING, Vienne, igo4. — Prix : P. T. 100 (26 fr.). — Einleilung und Indices, Vienne, 1907. — Prix : P. T. 38,5 (10 fr.).

TONGEFÂSSB, par FR. DE BISSING, Vienue, igi3. — 1™ partie. - - Prix : P. T. 97 1/2 (25 fr. 25).

COPTIC MONUMENTS, par W. E. GRUH, Caire, 1902.— Prix : P. T. 270 (70 fr.).

GRAB- UND DENKSTEINE DES MITTLEREN REICHS, par LANGE-SCIIÂFER. — 1" partie : Texl zu N" 20001 -so3gg, Berlin, 1902. ■— Prix : P.T. 220 (57 fr.). — 2* parlie : Texlzu N" aoioo-aojSo, Berlin, 1908. — Prix:P. T. 3oo (78 fr.). — 4* partie : Tafeln, Berlin, 1903.—Prix : P. T. 3oo (78 fr.).

SARCOPHAGES ANTÉRIEURS AU NOUVEL EMPIRE, par P. LACAU (Caire). —Tome 1. — Prix : •P.T. 35o (gi fr.). — Tome II. _— Prix : 1771 mill. (4G fr.).

STÈLES DU NOUVEL EMPIRE, par P. LACAU. — Tome I, i" fascicule, Caire, 190g. — Prix : P. T. 3oo (77 fr. 77).

GREEK MOULDS, par C. C. EDGAR, Cane, 1902. -— Prix : P. T. g5 (24 fr. 60).

GREEK SCULPTURE, par G. C. EDGAR, Caire, igo3. — Prix : P. T. 155 (4o fr. 20).

GREEK BRONZES, par G. C. EDGAR, Caire, 1904. — Prix : P. T. 100 (afi.fr.).

GRJECO-EGTPTIAN GLASS, par C. C. EDGAR, Caire, igo5. — Prix : P. T. 80 (20 fr. 75).

GRMCO-EGYPTIAN COFFINS, par C. C. EDGAR, Caire, igo5. — Prix : P.T. a3't (60 fi\).

SCULPTORS' STUDIES AND UNFINISHED WORKS, par C. C. EDGAR, Caire, 1906. — Prix: P. T. i74 (45 fr.).

GREEK VASES, par C. C. EDGAR, Caire, 1911. — Prix : P. T. a3i,4 (60 fr.).

GREEK PAPYRI IN THE CAIRO MUSÉUM, par GRENFEU, el HUNT, Oxford, igo3. — Prix : P.T. 70(18 fr. 15). -

KOPTISCHE-KUNST, par STRZYGOWSKI, Vienne, igo3. — Prix : P.T. 3oo (78 fr.).

THE TOUR OF TIIOUTBÔSIS IV, par H. CARTER el P. NEWBERRY, WesLminslèr, 1904. — Prix : P.T. 200 (59 fr.). ,

DIE DEMOTISCHEN DENSMALER, par W. SWEGELBERG. — i™ partie- :• Die demotkchen Inschriften-, Leipzig, igo4.^-= Prix : P. T. 120 (3i fr. 10). — 2" parlie : Die demotischen Papyrus, Strasbourg, 1908. -—Prix : P. T. i5'i (4o fr.). — Tome II (planches), Strasbourg, 1906. —Prix : P. T. 3o8 (80 fr,).


CATALOGUE GÉNÉRAL DU MUSÉE DU CAIRE (In-4° avecpl. etfig. dans le texte) [suite]:

GREEKINSCRIPTIONS,par J. G. MILNE, Oxford, 190 5. — Prix : P.T. 192 (5o fr.). STÈLES HIÉROGLYPHIQUES D'ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE ET ROMAINE, par AHMED DEY KAMAI,

(Caire). — Tome L —Prix:P.T. a5i (65 fr.).—Tome IL — Prix: P.T. 212 (55 fr.). TABLES D'OFFRANDES, par AHMED -BEY KAMAL (Caire). — Tome I Aexle). — Prix :

P. T. 200 (5a fr.). — TomeiL(pIanches).-—'Prix : P.T. i54 (4o fr.). ARCHAIC ODJECTS, par J. EJ QDIBELL* -^ Tome L (texte), Caire, 1906. — Prix:

P.T.aoo(52fr.).--Tome:II(planches),Caire,:i9o4. —Prix: P.T. i39(36fr.). TOMBOFTUAA AND T.fr<7/£f,'par J.E. QUIBELL, Caire ', 1908. —Prix: P.T. ai a (55 fr.). LA FAUNE MOMIFIÉE DE L'ANTIQUE EGYPTE, par GAILLARD et DARESSY, Caire, 1905. -—

Prix: P. T. i54 (4o fr.). ; .'*}■ .'";.-,

STATUES ET STATUETTES DE ROISV1ÉT'DE PARTICULIERS (Û° partie), par G. LEGRAIN (Caire).

— Tome I. — Prix : P. T. 370 (70 fr.).~— Tonïe IL — Prix : P. T. aoo (5a fr.).

— Toine III. —- Prix : P. T. 200 (52 fr.).

ScARAB-SHAPEDSEALSjTpac P.E. NEWBERRY, Londres, 1907. — Prix : P.T. aoo (5a fr.).

AMULEIS, par G. A..REISNER, Caire, 1907. -—Prix,: P.T. i54 (4o fr.).

MODELS OF SHIPS AND BOATS, par G. A. REISNER, Gàire, igi3. — Prix : P.T. a5a

' (65 'fp.)i. ■■'■■,'

MIROIRS, par G. BÉNÉDITE, Caire, 1907. — Prix : P.T. 120 (3i fr. 10).

'OBJETS DE TOILETTE, par G. BÉNÉDITE. — 1™. partie x.Beignes, épingles de tête, étuis et

pots à'kohol', stylets à kohol, Caire. 1911. — Prix :;P. T. 110 (28 fr. 5o).

BIJOUX F.TORFÈVRERIES, par L. VERNIER. — Tomel, 1" fascicule, Caire, 1907. —

■ . Prix : P.T. .93- (ai fr.). — 2" fascicule, Caire, 1.909. — Prix : P. T. i54 (4o fr.).

SARCOPHAGES DES ÉPOQUES PLRSANE ET PTOLÉMAÏQUE, far G. MASPERO. — Tome I,

1 i" fascicule, Caire, 1908. — Prix : P.T. i36 (35 fr.). — 2' fascicule, Caire,

1914.'.— Prix : P."T. aoo (5a fr.). WEIGHTS AND BALANCES', par A. WEIGAI.LV, Caire, 1908. — Prix : P. T. 70 (18 fr. i5). LA sECONDEirnouvAILLE DE DUR EL-BAHARI (1" partie), par E. GBASSISAT. — Tome J,

1er fascicule, Caire, 1909. — Prix : P. T. 97 (aS, fr.). PAPYRUS GRECS D'ÉPOQUE BYZANTINE, par Jean MASPERO. — Cinq fascicules, Caire,'

1910, 1911, 191a, igi3. — Prix: P. T. aao (57 fr.), P.T. i55 (4o fr. ao), , Pi T. ,i54 (4o fr.), P.T. 100 (26 fr.), P. T. i46 (38 fr.). PAPYRUS DE MÉNANDRE, par G. LEFEUVRE, Caire, 1911. — Prix : P. T. 3og (80 fr.). ISCRIZIONI GRECHE' E LATINE (Musée d'Alexandrie), par E. BRECCIA, Caire, 1911. —

Prix: P.T. 252(65fr.). >;v LA NECROPOLI DI SCIATAJ (Musée d'Alexandrie), par "E. BRECCIA.— Tomes I (texte) et

II (planches), Caire, 1912. -—Prix : P. T. 44o' (î 14 fr.) les deux volumes. STATUER UND STATUËTTEN YON KÔNIGEN UND PRIVATLÈUTEN (1™ partie), par L. BORCHARDT,

Berlin, 1911. — Prix : P. T .375 (71 fr.). THE ROYAL MÛMMIES, par G. ELLIOT SMITH, F.R. S., Caire, 1912. — Prix: P. T. 3oo

■ .(77fr.).- - - ;. - n-r.-d, , ■ \-y_f

SARCOPHAGES DE L'ÉPOQUE BUBASTIIE i L'ÉPOQUE SAÏTE , par A. MORET. — Deux fascicules, Caire, 1912, 1913.;—- Prix : P.T. a3i,4 (60 fr.), P.T. aoo (5a fr.).

CERCUEILS ANTHROPOÏDES DES PRÊTRES DE MONTOU, par,H. GAUTHIER. — Deux fascicules, Caire, 1912, igï3, — Prix : P.T. 23i,.4 (60 fr.), P. T.Sog (80-fr.).

STONE IMPLEMENTS, par Charles T^CUBRELLY, Caire, 1913..— Prix : P. T. 274 (71 fr.).

M VENTEi

. Au MUSEE DU CAIRE et chez les principaux libraires du Caire;

Chez ERNEST-LEROUX, éditeur, a(8., rue Bonaparte ,1 Paris ;

Chez BERNARD QUARITCH^^S Grafton Sfreet, NewiRond Street, W, Londres; 1 Chez KARL W. 'HIËRSÉMÀH^];?9', Kônigsstrasse, Leipzig.