SOMMAIRE
Chronique Politique
Notes de la Semaine : La Bonne Aventure Le Bonhomme CHRYSALE
Portraits Contemporain) : Jules Simon intime ALFRED MÉZIÈRES
Les Echos de Paris : Quelques traits sur Jnles Simon. —M. Loubet à Londres — Anecdote sur Jules Janin.
— Autour du Quatorze Juillet.— La Coupe Gordon Bennett. — Réclames
Réclames — Hon Courrier. SERGINES Mémento de la Semaine prochaine... M ÉMOR Léon XIII : Son Pontificat A. LEROY-BEAULIEU
— Un Jugement de FRANÇOIS CRISPI
— le Pape et son Sculpteur... BOYER D'AGES
— Ses Petites Habitudes UN GARDE-NOBLE
— Le Pape de Demain UN DIPLOMATE
Pocties: Les Arbres ANATOLE FRANCE
— Hesse basse LUCIE FÉLIX-FAURE
Pages Oubliée! : Une Aventure de Robert
— Surcoût ROBERT SURCOUF
— Le Critique à la Campagne. JULES JANIN Revue des Livres : " Méditerranée ",
par Mlle Lucie Félix-Faure; " Vieille
France, Jeune Allemagne », par M.
Georges Goyau ADOLPHE BRISSON
Notes Bibliographiques
Examen des Manuscrits GEORGES DERVILLE
Petite Anthologie : Toilette de Bal.. MARCEL DHANYS Mouvement Scientifique : Le Sérum
antitétanique; le Gonflement des
Ballons HENRI DE PARVILLE
Pages Etrangères : M. Loubet à Londres LILY BUTLER Nouvelle : Valise Diplomatique (suite) LÉON DE TlNSEAU
SUPPLÉMENT : LA FEMME "
AUSERIE SUR LA COUPE : Vareuse Enfantine ; Filet et Broderie Anglaise, TANTE MARCOT.— AIDONS-NOUS LES UNS LES AUTRES : Un Groupement Féminin. — PROPOS DU DOCTEUR : Les Eaux-mères et salines, DOCTEUR JO. — PROPOS D'ETIQUETTE: Problème embarrassant, COUSINE ETIQUETTE. — RECETTES DE LA MÉNAGÈRE : Pour conserver les Légumes frais, UNE MÉNAGÈRE. — RECETTES DE CUISINE : Gougère au Fromage, JEANNE CHATELAIN. —: Nos PRIMES S'ADAPTANT A LA TOILETTE. — MON PETIT COURRIER, COUSINE YVONNE.
SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
LE VOYAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : Le Roi d'Angleterre et le Président Loubet traversant Londres.
AUTOUR DE LÉON XIII : Portraits des cardinaux Rampolla, Svampa, Mathieu, Mocenni, V. et S. Vannutelli, Signa, Gibbons, Mocchi; Léon XIII en sedia gestatoria, d'après BERNSTAMM.
HISTOIRE DE LA SEMAINE : La Course de la Coupe Gordon Bennett en Irlande; Jenatzy, gagnant de la Coupe; Statue de Surcouf, par CARAVANNIEZ; Statue de Jules Simon, par DENYS
PUECH.
MUSIQUE : La Fiancée du Scaphandrier. Paroles de FRANC-NOHAIN; musique de CLAUDE TERRASSE,
CHRONIQUE POLITIQUE
ÉTRANGER
La réception du président de la République en Angleterre a été encore plus cordiale, encore plus chaleureuse qu'on ne l'espérait.
Peut-être même nos voisins nous battent-ils sur un terrain où nous avions, jusqu'à ce jour, la supériorité.
Ni Louis-Philippe, ni l'empereur Napoléon III, après Inkermann et Balaklava, lorsque l'Angleterre et la France combattaient côte à côte en Crimée, ne furent plus splendidement fêtés, plus chaudement accueillis que ne vient de l'être M. Loubet.
Peuple et souverain se sont littéralement prodigués pour compléter le rapprochement si heureusement commencé il y a six semaines.
Et ce désir d'une entente cordiale se fit jour dès les premiers pas du président sur la terre anglaise, lorsque,après la revue de la flotte à sa descente du Guichen, un formidable hourra, une acclamation sans fin vinrent le saluer. Douvres y traduisait immédiatement les sentiments de l'Angleterre et du roi.
Celui-ci reçut son hôte avec un plaisir visible. S'il ne l'embrassa pas, comme cela se fait entre souverains, il lui donna un long shake-hands, qui vaut toutes les effusions protocolaires. Avant même qu'il ne lui eût souhaité la bienvenue, son sourire, ses yeux l'avaient fait pour lui.
Après cela, la réception de Londres ne pouvait pas ne pas être enthousiaste et elle a dépassé tout ce qu'on attendait.
Le parcours de la gare Victoria à Buckingham Palace ne fut qu'une longue et grandiose ovation. La foule, d'ailleurs, n'eût-elle pas été disposée à l'enthousiasme, que l'attitude du souverain, l'allégresse qui émanait de toute sa personne, et le sourire lui-même de M. Loubet, l'eussent entraînée aux plus chaudes démonstrations.
Des fêtes splendides attendaient le président à Buckingham Palace, à Covent Garden, au Guildhall,etil y a pris un peu contact avec toute l'Angleterre.
A Aldershot, M. Loubet a vu défiler l'armée anglaise. Des troupes qui viennent de se mesurer avec le plus valeureux des adversaires, pendant de longs mois, sont intéressantes à regarder, et l'entourage militaire du président ne s'en est pas fait faute.
Les paroles les plus amicales contresignent l'importance et le caractère de cette visite.
A l'heure des toasts que, par une inspiration vraiment courtoise, le roi d'Angleterre voulut porter avec la coupe nue lui
offrit dernièrement la Ville de Paris, Edouard VII et son hôte ont témoigné de l'inébranlable propos des deux nations de vivre, désormais, en bonne amitié, en parfaite intelligence :
J'espère que l'accueil que vous recevez, a dit Edouard VII, vous a convaincu de la vraie amitié, je puis ajouter de l'affection que mon pays ressent pour la France. J'ai l'espoir que nos deux pays conserveront, l'un vis-à-vis de l'autre, les relations les plus intimes et la paix la plus profonde.
M. Loubet a répondu que la Franceconservait précieusement le souvenir de la visite que le souverain avait faite à Paris. Il a assuré qu'elle aurait les plus heureux effets, qu'elle servirait hautement à maintenir et à resserrer encore davantage les relations qui existent entre les deux nations, pour le bien commun et la garantie de la paix du monde.
Mais c'est au banquet du Guildhall, après une cérémonie magnifique et qui laissera, dans l'esprit du président, un impérissable souvenir, que les sentiments des deux pays se sont traduits entièrement et le plus librement :
Vous verrez notre armée et notre marine, a dit le lord-maire, sir Marcus Samuel, à M. Loubet. parce que l'usage demande que les chefs d'État les voient à l'occasion de leurs visites amies; cependant, ce n'est pas par ce spectacle que nous désirons vous frapper.
Nous préférons plutôt que vous emportiez de votre visite à la cité de Londres, qui est le coeur moine de notre empire, l'absolue conviction que ce pays désire la paix et veut augmenter, par le commerce, le bienêtre de l'humanité.
Et il a ajouté :
C'est parce que nous savons combien l'espoir d'un rapprochement entre nos deux nations vous est cher, que nous vous souhaitons la plus sincère bienvenue.
Notre représentant s'est chaleureusement associé aux espérances pacifiques du lord-maire :
L'Angleterre et la France, a-t-il déclaré à son tour, tiennent chacune une place dans l'histoire de la civilisation. Le sentiment de leurs intérêts communs doit leur inspirer cet esprit de conciliation et d'entente, qui servira ce que vous avez appelé si justement la cause de l'humanité.
M. Delcassé qui accompagnait le président a eu sa part d'ovations.
X
Cette admirable réception, sur laquelle nous reviendrons, a été malheureusement attristée par les derniers moments de Léon XIII Le pape est mourant, en effet. Il succombe moins à la maladie qu'à ses quatre-vingt-treize ans. Depuis le mois de mars, ses forces décimaient sensible-