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Titre : Bulletin de la Diana

Auteur : La Diana (Loire). Auteur du texte

Éditeur : Impr. A. Huguet (Montbrison)

Éditeur : Impr. E. BrassartImpr. E. Brassart (Montbrison)

Éditeur : La DianaLa Diana (Montbrison)

Date d'édition : 1912-01-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344260652

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344260652/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 25783

Description : 01 janvier 1912

Description : 1912/01/01 (T18,N1)-1912/03/31.

Description : Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56732838

Source : La Diana

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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BULLETIN

DE

LA DIANA

TOME DIX-HUITIÈME

1912

IMPRIMERIE ÉLEUTHÈRE BRASSART RUE TUPINERIE, 4

MONTBRISON

1913



BULLETIN DE LA DIANA



BULLETIN

DE

LA DIANA

TOME DIX-HUITIEME

1912

IMPRIMERIE ELEUTHERE BRASSART RUE TUPINERIE, .4

MONTBRISON:

1913



JANVIER — MARS 1912

BULLETIN DE LA DIANA

I. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

Président d'honneur : Son Eminence le Cardinal COULLIÉ, archevêque de Lyon et de Vienne.

BUREAU

Président : M. CHASSAIN DE LA PLASSE. Vice-Président : M. MAURICE DE BOISSIEU. Trésorier : M. JOSEPH RONY. Secrétaire : M. ELEUTHÈRE BRASSART.

XVIII. — 1.


CONSEIL D'ADMINISTRATION

MEMBRE DE DROIT

M. le MAIRE DE MONTBRISON.

MEMBRES ÉLUS POUR L'ARRONDISSEMENT DE MONTBRISON

MM. ALPHONSE DE SAINT-PULGENT. HENRI GONNARD. Le vicomte CHARLES DE MEAUX.

POUR L'ARRONDISSEMENT DE ROANNE

MM. JOSEPH DÉCHELETTE. LOUIS MONERY. L'abbé REURE.

POUR L'ARRONDISSEMENT DE SAINT-ETIENNE

MM. le comte DE CHARPIN-FEUGEROLLES. PAUL TÉZENAS DU MONTCEL. NOËL THIOLLIER.

Bibliothécaire de la Société : M. THOMAS ROCHIGNEUX.

MEMBRES TITULAIRES (1) MM.

ACHALME (LÉON), ancien conservateur des hypothèques, Montbrison (II février 1884).

ALBON (le marquis D'), château d'Avauges, par Pontcharra-surTurdine (Rhône), et rue Vaneau, 17, Paris VIIe (16 octobre 1884).

ALVERNY (ANDRÉ D'), inspecteur des Eaux et Forêts, Briançon (Hautes-Alpes) (15 janvier 1903).

(1) La date placée à la suite du nom de chaque sociétaire est celle de son admission dans la Compagnie.

Aux termes de l'article 10 des statuts délibérés en Conseil d'Etat, pour être reçu membre de la Société, il faut être présenté par un des membres et agréé par le Bureau.


— 3 —

MM.

ARLEMPDES (CHARLES-EMMANUEL, baron DE LAVAL D'), château de Salornay, par Hurigny (Saône-et-Loire) (15 mai 1895).

AUBERT (l'abbé FERDINAND), curé de Saint-Paul-en-Jarez (16 juin 1884).

AUBIGNIEU (le comte ANTOINE D'), Moulins (Allier) (3o septembre 1892).

AUDIFFRED (HONORÉ), sénateur de la Loire, château de la Garde, à Saint-Pierre-la-Noaille (Loire), et rue d'Assas, 28, Paris VIe (4 novembre 1911).

BALAY (FERDINAND), notaire, rue de la Paix, 10, SaintEtienne (2 juillet 1890).

BALAY (FRANCISQUE), château de Sourcieu, Chalain-le-Comtal (29 janvier 1891).

BARBAT, docteur en médecine, président de l'Association des Amis des arts et sciences, Charlieu (27 février 1909).

BARANTE (le baron DE), rue du Général-Foy, 22, Paris Ville (13 janvier 1912).

BASSON (l'abbé), professeur à l'école Bossuet, rue du Luxembourg, 6, Paris VIe (19 décembre 1880).

BATET (l'abbé HENRI), professeur à l'Institution Victor de Laprade, Montbrison (13 juin 1910).

BAUDOT-SIRVANTON (PHILIBERT), ingénieur civil des mines, le Palais-Sainte-Eugénie à Moind, et rue de la République, Saint-Chamond (2 novembre 1906).

BAUDRIER (JULIEN), rue Bellecour, 3, Lyon et château d'Amareins, Montmerle (Ain) (21 août 1886).

BAUFFREMONT(leprinceducDE), Brienne-le-Château(Aube), et rue de Grenelle, 87, Paris Vile (27 janvier 1898).

BEAUVERIE (CHARLES), artiste peintre, Poncins par Feurs, (29 septembre 1897).

BÉGONNET (l'abbé JOSEPH), vicaire à St-Romain-le-Puy, (10 juillet 1894).


— 4 —

MM.

BELLET (Mgr), protonotaire apostolique, président de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, membre de la Société de statistique de l'Isère, de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers (29 juillet 1909).

BERTHÉAS, ancien président de la section forézienne du Club alpin, place du Peuple, 29, Saint-Etienne (16 juin 1908).

BERTHELOT (l'abbé CLAUDE), chanoine titulaire de Lyon, quai Fulchiron, 6, Lyon (25 juillet 1906).

BEYSSAC (JEAN), quai de la Bibliothèque, 15, Lyon, et

château de Chenereilles (26 juin 1904). BLANC (ANTONY), banquier, Saint-Bonnet-le-Château (10

octobre 1872). BOISSIEU (JACQUES DE), rue Dugas-Montbel, 7, Saint-Chamond

Saint-Chamond juin 1911). BOISSIEU (MAURICE DE), membre de l'Académie de Lyon

et de la Société française d'archéologie, correspondant de

la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme,

rue Vaubecour, 12, Lyon, et château de la Doue, SaintGalmier

SaintGalmier mai 1872).

BONAND DE MONTARET (Madame de), née de Meaux, château de Montaret, par Souvigny (Allier), et Montbrison (10 juin 1903).

BONJOUR (l'abbé JOSEPH), supérieur de l'Institution Leidrade, montée du Chemin-Neuf, 59, Lyon (1er octobre 1900).

BONNASSIEUX, notaire, Boën-sur-Lignon (9 octobre 1887).

BOUBÉE (le comte ROBERT), ancien substitut du procureur général, rue Adélaïde-Perrin, 9, Lyon (15 novembre 1910).

BOUBÉE (DE), à Feurs (1er juillet 1908).

BOUCHETAL DE LA ROCHE (PÉTRUS), ancien magistrat, le Buis, Pouilly-lès-Feurs et Saint-Bonnet-le-Château (10 mai 1882).


MM. BOUCHETAL DE LA ROCHE (RÉGIS), place Carnot, 12, Lyon (20 février 1900).

BOUILLET (l'abbé), curé d'Ambierle (1er juillet 1908).

BOULIN (FÉLIX), secrétaire de la Chambre de commerce française, William-Street, 33-35, New-York (Etats-Unis) (21 août 1886).

BOURNAT (PIERRE), commis principal de l'Hydraulique agricole, boulevard de la Madeleine, Montbrison (14 février 1910).

BOUTTET (STÉPHANE), propriétaire à Saint-Alban, par Saint-André-d'Apchon (15 novembre 1910).

BOUVARD (ALBERT), avoué, Montbrison (8 novembre 1906).

BRASSART (AIMÉ), publiciste, Montbrison (19 novembre 1889).

BRASSART (ELEUTHÈRE), imprimeur, membre de la Société française d'archéologie et de la Société Eduenne, correspondant national de la Société des Antiquaires de France, Montbrison (27 mai 1877).

BRÉCHIGNAC (PAUL), architecte, place Paul-Bert, SaintEtienne (9 mai 1904).

BROGLIE (le duc DE), château de Contenson, Saint-Just-enChevalet, et rue de Chateaubriand, 29, Paris Ville (14 juin 1909).

BROSSE (MGR), vicaire général, avenue de la Bibliothèque, 7, Lyon (21 juin 1893).

BROUTIN (GUSTAVE), château des Chassaings, Pouillylès-Feurs (18 février 1901).

BRYE (Clément DE), docteur en médecine, la Ricamarie (12 juin 1910).

CHABANNES (le comte HENRI DE), château de la Tourette, à Evaux par l'Arbresle (Rhône), et place Bellecour, 3o bis, Lyon (12 mai 1891).

CHALEYER (PAUL), Montbrison (8 novembre 1909).

CHAMBRE DES NOTAIRES de l'arrondissement de Montbrison (7 mai 1874).


— 6 —

MM.

CHARPIN-FEUGEROLLES (le comte ANDRÉ DE), château de Feugerolles, le Chambon-Feugerolles, et rue FrancisqueSarcey, 5, Paris XVIe (24 février 1880).

CHARVET (HENRI), place Marengo, 5, Saint-Etienne et château de Vaugirard, Chandieu (10 janvier 1898).

CHASSAIN DE LA PLASSE (RAOUL), membre de la Société française d'archéologie, Roanne, et Saint-Léger, près Roanne (2 juillet 1877).

CHATEL (Louis), rue Sala, 8, Lyon (2 août 1907).

CHAUVE (l'abbé JEAN-MARIE), curé des Olmes (Rhône) (23 septembre 1898).

CHAZAL (l'abbé), prêtre retiré, Trelins, par Boën (10 juin 1897).

CHAZET (FRANÇOIS), la Charentène, Chazelles-sur-Lyon (10 décembre 1909).

CHEVALARD (Madame JULES DU), château de Vougy, Vougy (1er avril 1906).

CHEVALIER (l'abbé ULYSSE), chanoine honoraire, membre de l'Institut, correspondant de la Société des Antiquaires de France, de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, membre de la Société de l'Histoire de France et de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, membre non résidant du Comité des travaux historiques et scientifiques, professeur d'histoire ecclésiastique aux Facultés catholiques de Lyon, Romans (Drôme) (18 mai 1881).

CHEVROLAT (l'abbé BARTHÉLÉMY), supérieur de l'Institution Victor de Laprade, Montbrison (29 janvier 1891).

CHOLAT (AUGUSTE), imprimeur, rue Brossard, Saint-Etienne, et le Vigneux, Veauche (9 novembre 1905

COHAS (l'abbé), professeur à l'Institution Saint-Pierre, Bourg (Ain) (6 juillet 1911).


— 7 —

MM.

CONDAMIN (l'abbé JAMES), docteur en théologie et docteur es lettres, doyen de la Faculté catholique des Lettres à Lyon, professeur de littérature étrangère à la Faculté catholique des lettres ; chanoine honoraire de Lyon, Bordeaux, Lorette et Tarentaise ; membre de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, correspondant national de la Société des Antiquaires de France, place Bellecour, 26, Lyon (22 novembre 1878).

COSTE (LOUIS), agent général du Phénix, rue Mi-Carême, 5, Saint-Etienne (20 novembre 1884).

COULLIÉ (S. E. MGR LE CARDINAL), archevêque de Lyon

(28 octobre 1893 CROZIER (FRANÇOIS-PHILIPPE), juge de paix, Montbrison, et

Montoisel, Pralong (29 août 1862).

DAMON (l'abbé JOSEPH), curé d'Estivareilles (15 décembre 1911).

DÉCHELETTE (JOSEPH), conservateur du musée de Roanne, correspondant de l'Institut, du Ministère de l'Instruction publique pour les Beaux-Arts et de la Commission des monuments historiques, inspecteur régional de la Société française d'archéologie, membre non résidant du Comité des travaux historiques, correspondant de l'Institut archéologique allemand, de la Société archéologique du royaume de Bohême et de la Société nationale des Antiquaires de France, vice-président de la Société Eduenne, rue de la Sous-Préfecture, 2, Roanne (7 février 1884).

DÉCHELETTE (S. G. MGR), évêque d'Hiérapolis, auxiliaire de Lyon, membre de la Société Eduenne, avenue de la Bibliothèque, 3, Lyon (27 mai 1880).

DEGRAIX (l'abbé BENOIT), curé de Cornillon, par Unieux (2 août 1899).

DELOMMIER (JULIEN), négociant, Feurs (23 juillet 1903

DEMURGER (EDMOND), avoué, boulevard Gambetta, Montbrison (12 juin 1910).

DESJOYAUX (JOSEPH), conseiller général de la Loire, membre de la Société française d'archéologie, au Grand-Clos, Cuzieu, par Saint-Galmier (18 mai 1881).


— 8 —

MM.

DESJOYEAUX (CLAUDE-NOEL), à la Pareille, rue Marthourey, Saint-Etienne, et rue du Bac, 108, Paris Vile (23 août 1897).

DESVERNAY (Madame la comtesse MAURICE), château de Chenevoux, Bussières, près Néronde (17 juin 1902).

DOUCET (J.), membre du Conseil d'administration du musée de l'Union des arts décoratifs et de la Société des Amis du Louvre, rue Spontini, 19, Paris XVI« (9 novembre 1909).

DUGAS DE LA CATONNIÈRE (le baron RENÉ), château del a Rey, Saint-Galmier, et rue de la Charité, 17, Lyon, (26 janvier 1882).

DUMAS (JOSEPH), ancien négociant, rue de la République, 11, Saint-Etienne (9 juin 1903).

DUPIN (Louis), avocat, Montbrison (19 juin 1890).

DUPIN (PIERRE), notaire, rue du Général-Foy, 2, SaintEtienne (19 janvier 1890).

DUPRÉ (l'abbé Louis), curé archiprêtre de Feurs (23 août 1887).

DUREL (CHARLES), négociant à Montbrison (3o août 1887).

DUSSER (MARCELLIN), notaire à Montbrison (23 juillet 1908).

EPINAT (l'abbé), curé de Nollieu, par Saint-Germain-Laval (21 août 1886).

ESPAGNY (le comte D'), château de la Grye, Ambierle (20 juillet 1906).

FAISANT (STÉPHANE), industriel, rue Brison, Roanne (12 mai 1887).

FAUGIER (l'abbé ETIENNE), chanoine honoraire de Lyon, recteur de Fourvière, cloître de Fourvière, 8, jLyon (17 mai 1901).

FAURE (l'abbé PHILIBERT), curé archiprêtre de Soleymieu (10 mai 1892).

FAUVELLE (l'abbé ADRIEN), curé de Sainte-Consorce (Rhône) (3 avril 1899).

FERRAN (JEAN), carrossier à Montbrison (22 avril 1893).


— 9 —

MM.

FERRATON (l'abbé), Millery (Rhône) (12 juillet 1880).

FORESTIER (l'abbé AUGUSTE), rue de l'Hôpital, Montbrison (1" juillet 1880).

FORISSIER (HENRI), château de la Pommière, Chalain-leComtal (27 mai 1880).

FRANÇON (l'abbé), château Sainte-Anne, par Feurs (15 novembre 1910).

FRÉMINVILLE (JOSEPH DE LAPOIX DE), archiviste de la Loire, correspondant du Comité des Travaux historiques et scientifiques, villa Jeannette, à Roassieu, Saint-Etienne (3o octobre 1891).

GALLAY (AIMÉ-PHILIBERT), notaire, à la Pacaudière (25 mars 1912).

GAPIAND (PIERRE), conducteur des Ponts et Chaussées, avenue d'Alsace-Lorraine, Montbrison (14 février 1910).

GAUTHIER-DUMONT, rue d'Arcole, 5, Saint-Etienne (17 juillet 1890).

GERMAIN DE MONTAUZAN (CAMILLE), professeur d'histoire à l'Université de Lyon, rue Franklin, 57, Lyon (9 novembre 1909).

GILLET (l'abbé), à Feurs (19 février 1901).

GIRAUD (l'abbé), curé de Saint-Camille de l'Industrie, LyonVaise

LyonVaise août 1909). GIRON (Jean-Jacques), place de la Badouillère, 7, Saint-Etienne

(5 mars 1908).

GIRON (Pierre), Montbrison (20 juin 1907). GONNARD (l'abbé BENOÎT), curé d'Amions (19 septembre 1893).

GONNARD (HENRY), ancien conservateur du Palais des Arts, membre de la Société française d'archéologie, correspondant national de la Société des Antiquaires de France, rue Gambetta, 52, Saint-Etienne (23 mai 1872).

GONON (JOANNÈS), notaire, Renaison (29 janvier 1891).

GOURE (FRANÇOIS), Montbrison (25 mai 1907).


IO

MM.

GOUTORBE (l'abbé), curé de Saint-Julien d'Oddes, par SaintGermain-Laval (5 juin 1893

GOUTTEFANGEAS (l'abbé), directeur de l'Ermitage, Noirétable (26 juin 1897).

GRANGER (ANDRÉ), rue Gambetta, 13 bis, Saint-Etienne (20 juin 1907).

GRANOTIER (l'abbé), curé de Saint-Louis, Roanne (2 juillet 1908).

GRUBIS (F.), ancien notaire, rue du Général-Foy, 10, SaintEtienne (20 juillet 1896).

GUBIAN (l'abbé FRANÇOIS), curé de Saint-Martin-Lestra (4 novembre 1908).

GUILHAUME (CHARLES), entreposeur des tabacs, Montbrison (28 août 1880).

GUILLOUD DE COURBEVILLE (ADOLPHE), avocat, rue de Sully, 2, Roanne (6 décembre 1879).

GUYOT (EUGÈNE), Saint-Germain-Laval (3 juillet 1904).

HÉLO (lieutenant-colonel), du 16e régiment de ligne, commandant la place de Montbrison (10 mai 1909).

HÉRON DE VILLEFOSSE (ANTOINE), membre de l'Institut et de la Société des Antiquaires de France, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques, conservateur du département de la sculpture grecque et romaine au musée du Louvre, directeur adjoint à l'école pratique des Hautes-Etudes, rue de Washington, 16, Paris Ville (1er août 1881).

HILDESHEIMER (LÉON), rue Brossard, 9, Saint-Etienne (9 juillet 1910).

JACQUES (HENRY), avoué, Roanne (27 février 1888).

JACQUES (JOSEPH), avocat, rue Gambetta, 23, Roanne (20 juin 1904).

JACQUET (CAMILLE), avoué, Montbrison (12 juin 1886).

JARROSSON (l'abbé), curé de Notre-Dame de Bellecombe, rue d'Inkermann, 59, Lyon (20 juin 1907).


— II —

MM.

JARRY (l'abbé JEAN-BAPTISTE), curé de Chazelles-sur-Lavieu, par Saint-Jean-Soleymieu (16 avril 1902).

JAVOGUES (PIERRE), directeur de la fabrique de produits céramiques d'Artaix, par Marcigny (Saône-et-Loire) (22 février 1898).

JEANNEZ (Louis), aux Ormes, Ouches, par Roanne (ier janvier 1897).

JORDAN DE SURY (AIMÉ), Sury-le-Comtal (29 août 1862).

JULLIEN (l'abbé ANDRÉ), docteur en droit canonique, professeur à l'Ecole supérieure de théologie, chemin du GrandRoule, 14, Sainte-Foy-lès-Lyon (27 juin 1909).

JULLIEN (Louis), château de la Bruyère, Saint-Romain-lePuy (6 septembre 1904).

JUSSERAND (J.-J.), ambassadeur de France près le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, Washington, et SaintHaon-le-Châtel (21 septembre 1909).

LACHÈZE (Louis), villa Lachèze, rue Daudet, Vichy (Allier) (29 août 1862).

LACHMANN (EMILE), compositeur de musique, Montbrison (14 février 1886).

LAFFAY (JACQUES), avocat, rue de la Reclusière, Saint-Chamond, et Montbrison (1er décembre 1904).

LA FOREST-DIVONNE (le comte JEAN DE), capitaine de recrutement, à Roanne (6 février 1901).

LANGLADE (ALBERT), notaire, Montbrison (9 juillet 1910).

LA PLAGNE (AMAURY DE), château de la Tuilière, Montbrison (21 juin 1875).

LA PLAGNE (AMÉDÉE DE), château des Peynots, Saint-Pauld'Uzore (4 janvier 1901).

LAPORTE (MAURICE), juge au tribunal civil, Roanne (26 juin 1906).

LAPRADE (VICTOR DE), docteur en médecine, rue de Castries, 10, Lyon (26 septembre 1884).


— 12 —

MM.

LARDERET DE FONTANÈS, château dé Châtel, Cleppé (16 décembre 1888).

LASTEYRIE (le comte ROBERT DE), membre de l'Institut, secrétaire de la section d'archéologie du Comité des Travaux historiques et scientifiques, professeur d'archéologie à l'Ecole des Chartes, rue du Préaux-Clercs, 10 bis, Paris Vile (24 mai 1872).

LE CONTE (Madame ETIENNE), Montbrison (19 juin 1908).

LE CONTE (JULES), château de la Curée, Vivans, la Pacaudière (1er juin 1874).

MANIN (l'abbé JEAN-BAPTISTE), chapelain de Fourvière, montée des Anges, II, Lyon (6 février 1878).

MARTIN (l'abbé JEAN-BAPTISTE), membre de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, correspondant du Ministère de l'Instruction publique, place de Fourvière, 2, Lyon (7 février 1897).

MASSARDIER (l'abbé ANTOINE), curé de Terrenoire (15 juin 1903).

MEAUDRE DE SUGNY (Madame), château de Sugny, Nervieux, et rue Alphonse Denis, 21, Hyères (Var) (29 août 1862).

M EAUX (Madame la vicomtesse CAMILLE DE), Montbrison, et château d'Ecotay-l'Olme, (1er février 1908).

MEAUX (le baron ANTOINE DE), lieutenant de vaisseau, rue de l'Université, 37, Paris, et château de Saint-Just-en-Chevalet (5 mars 1908).

MEAUX (le vicomte CHARLES DE), rue de Courcelles, 16, Paris VIIIe, et château d'Ecotay-l'Olme (17 février 1897).

MÉHIER (Louis), juge au tribunal civil de Montbrison et château de Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire) (28 août 1905).

MERLE (PAUL), la Cristorée, Bourg-de-Thizy (Rhône) (1er

mai 1912). MICHAUD (l'abbé Louis), curé de Saint-Thomas-la-Garde

(15 juin 1903).


— 13 —

MM.

MONERY (Louis), membre de la Société française d'archéologie, rue de la Sous-Préfecture, 9, Roanne (17 juillet 1883).

MONTGOLFIER (ADRIEN DE), ancien sénateur, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, directeur honoraire des Hauts-Fourneaux et Forges de la Marine et des Chemins de fer, rue de Jarez, Saint-Chamond (29 août 1862).

MONTROUGE (ALBERT DE), rue Auguste-Comte, 17, Lyon (28 juin 1875).

MOREL (ANDRÉ), ancien notaire, le Verdier, Ecotay-l'Olme (12 novembre 1910).

MORO (l'abbé), curé de Saint-Genest-Lerpt (29 juillet 1908). NEW-YORK PUBLIC LIBRARY, à New-York (19 juin

1911). NEYRAND (PAUL), Saint-Chamond (26 juin 1908).

ODIN, docteur en médecine, Saint-Galmier (22 septembre 1897).

ORCEL (EMILE), ingénieur à la Compagnie du gaz, rue Balay, 35, Saint-Etienne (4 juin 1894).

PALIARD (MAURICE), rue Michelet, 9, Saint-Etienne (10 juillet 1906).

PALLIÈRE (l'abbé), chanoine titulaire, avenue de la Bibliothèque, 5, Lyon (25 janvier 1902).

PALLUAT DE BESSET (le comte HENRI), château de la Salle, à Nervieux, et boulevard Hausmann, 117, Paris VIIe (19 juin 1890).

PALLUAT DE BESSET (le comte ROGER), chalet Brimborion, à Nervieux, avenue de l'Aima, 10, Paris, et rue FélixFaure, 42, le Havre (19 avril 1900).

PARIS (l'abbé JEAN), curé de Cordelles (Loire) (29 janvier 1891).

PASZKOWICZ (ETIENNE DE), architecte, rue de Cadore, 20, Roanne (24 mai 1884).

PATISSIER (l'abbé PIERRE), vicaire à Saint-Jean, Lyon (20 juin 1907).


— 14 —

MM.

PÉRICHONS (le baron HECTOR DES), château des Périchons, Poncins, par Feurs, et Montbrison (25 avril 1882).

PERRET (l'abbé JOSEPH), à Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône) (23 février 1904).

PERROT (Paul), Précieu, et promenade des Anglais, 67, Nice (Alpes-Maritimes) (26 juillet 1905).

PICATTIER, vice-président du tribunal civil, Montbrison (1er février 1908).

PISTON (Madame la baronne), Briançon (Hautes-Alpes), et château de Saint-Marcel de Félines (10 juillet 1906).

PLANCHET (l'abbé JACQUES), curé de Savignieu (3o janvier

1899). POIDEBARD (ROBERT), rue de Jarente, 11, Lyon (20 juin

1907)' POLIGNAC (le duc DE), Hondouville (Eure), et place de la

Concorde, 10, Paris Ville (5 février 1897).

POMÉON (PIERRE), imprimeur, avenue de la Gare, SaintChamond (10 juin 1882).

PONCINS (le comte BERNARD DE), château du Palais, Feurs, et château de la Porte, Sandillon (Loiret) (18 mai 1893).

PONCINS (le vicomte EDMOND DE), Lailly (Loiret) (28 décembre 1903).

PONCINS (Madame la comtesse LÉON DE), château du Palais, Feurs (i5 juillet 1909).

POPULUS, ingénieur des Ponts et Chaussées, rue Blatin, 3, Clermont-Ferrand (17 juin 1888).

POYOL (l'abbé), professeur de philosophie à l'Institution Victor de Laprade, Montbrison (4 novembre 1908).

PRADIER (JOSEPH), notaire, Saint-Martin-la-Sauveté (8 avril 1897).

QUERÉZIEUX (ANTONIN DE), château du Soleillant, par Feurs, et rue de Grenelle, 15, Paris VIe (15 juillet 1908).

QUIRIELLE (PIERRE DE), château de Say, Marcilly-le-Pavé, et rue Garancière, 10, Paris VIe (5 mai 1883).


— 15 —

MM.

RAMEL (ELIE), banquier, rue des Jardins, 13, Saint-Etienne

(8 décembre 1881). RAMEL (JEAN), quai Saint-Vincent, 26, Lyon (18 mai 1893).

RELAVE (l'abbé MAXIME), chanoine honoraire de Lyon et de Soissons, membre de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, curé archiprêtre de SainteMarie, à Saint-Etienne (26 avril 1879).

REURE (l'abbé ODON-CLAUDE), docteur es lettres, licencié en théologie, professeur à la Faculté catholique des lettres de Lyon, chanoine honoraire de Lyon, rue Pierre Dupont, 58, Lyon (1er septembre 1891).

REY (l'abbé LAURENT), curé de Haute-Rivoire (Rhône) (14 mai 1894).

REYMONDIER (l'abbé JEAN-BAPTISTE), curé de Grand-Croix (21 janvier 1888).

ROCHETAILLÉE (Madame la baronne DE), château de Contenson, Saint-Just-en-Chevalet, et rue de Chateaubriand, 29, Paris Ville (24 juin 1909).

ROCHETAILLÉE (le baron HENRI DE), château de Nantas, Saint-Jean-Bonnefonds (25 mai 1909).

ROCHIGNEUX (THOMAS), bibliothécaire, Montbrison, (1er mars 1883).

ROCHIGNEUX (l'abbé CLAUDIUS), rue des Farges, 39 bis, Lyon (14 novembre 1910).

RONY (JOSEPH), Montbrison, Périgneux, et les Basties, Lantignié (Rhône) (23 mai 1872).

RONY (JOSEPH), notaire, Montbrison (16 juin 1908).

RONY (LOUIS), avocat, Montbrison, et Daumois, Allieu (23 mai 1872).

RONY (l'abbé RÉGIS), directeur à l'Ecole supérieure de théologie, Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône) (13 juillet 1886).

ROUSSET (l'abbé CAUXTE), directeur de l'asile Saint-Léonard, Couzon-au-Mont-d'Or (Rhône) (12 avril 1880).


— 16 —

MM.

ROUSTAN (PAUL), imprimeur, quai du Canal, I, Roanne (2 juin 1884).

ROUX (VICTOR), Nandax, par Vougy (29 août 1862).

SACHET (l'abbé ALPHONSE), chanoine honoraire, rue du Juge de Paix, 27, Lyon (7 novembre 1892).

SAINT-GENEST (MAX DE), château de la Plagne, Veauche (20 janvier 1895).

SAINT-PRIEST-D'URGEL(le vicomte DE),rue Pierre Charron, 12, Paris Ville, et le Bois-Montbourcher, par Chambellay, (Maine-et-Loire) (10 août 1908).

SAINT-PULGENT (ALPHONSE DE), château de Combes, Montverdun, et Montbrison (5 décembre 1876).

SAPY (l'abbé JEAN-BAPTISTE), en religion le P. Thomas, rue Barthélémy, 37, Marseille (25 juillet 1905).

SAUZEY (EUGÈNE DU), château de Saint-Vincent, par le Coteau (8 juillet 1874).

SEIGNOL (l'abbé LAURENT), vicaire à Saint-Pierre-laMadeleine, Montbrison (28 juin 1899).

SIVARD (l'abbé), curé de Bussières (14 juin 1886).

SOLEILLANT (l'abbé HENRY), curé de Saint-Priest-la-Roche, par Saint-Jodard (23 mai 1911).

TARCHIER (l'abbé), aumônier, 5, rue des Massues, au Pointdu-jour, Lyon (4 novembre 1908).

TARDIEU (l'abbé PAUL), en religion Frère Samuel, à Crest (Drôme) (26 novembre 1890).

TÉZENAS DU MONTCEL (PAUL), avocat, rue de la République, 23, Saint-Etienne (9 juin 1903).

THIOLLIER (FÉLIX), rue de Grenelle, 27, Paris Vile, et rue de la Bourse, 28, Saint-Etienne (7 juillet 1879).

THIOLLIER (NOËL), archiviste-paléographe, notaire, rue du Général-Foy, Saint-Etienne (5 février 1896).

THIOLLIERE (ALPHONSE), château de Saint-Médard, par Saint-Galmier (29 juillet 1909).


— 17 —

MM.

VANEL (l'abbé JEAN-BAPTISTE), chanoine honoraire de Lyon et de Smyrne, curé de Saint-Bonaventure à Lyon, membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, rue de la République, 26, Lyon (13 décembre 1895).

VAZELHES (ETIENNE DE BRONAC DE), baron D'ULMET, Montbrison, et Grézieu-le-Fromental (16 février 1898).

VEILLEUX (ROBERT), notaire, à Roanne (14 mai 1910).

VERCHÈRE (GABRIEL), notaire, Saint-Germain-l'Espinasse (22 juin 1884).

VERRIÈRE (MARC), avoué, rue de Cadore, Roanne (19 mai 1887).

VERSANNE (l'abbé JEAN-MARIE), ancien aumônier, Montbrison (7 mai 1874).

VILLECHAIZE (le comte JUST DE), Noirétable, et villa Valmer, Marseille (6 juin 1889).

VINCENT DE SAINT-BONNET (JACQUES), château Bel-Air, Saint-Etienne (13 janvier 1906).

VOCANSON (JOANNÈS), rue du Grand Moulin, 7, SaintEtienne (10 juillet 1906).

MEMBRES CORRESPONDANTS

MM.

BALLOFFET (JOSEPH), négociant, rue Nationale, 16, Villefranche-sur-Saône (9 janvier 1904).

BONAND DE MONTARET (ODILE DE), château de Montaret, Souvigny (Allier) (26 février 1903).

BOUCHET(J.), avoué, rue du Manteau-jaune, Lyon (18 juillet 1911).

BOUDON (ALBERT) jeune, place du Breuil, 34, Le Puy (3o juillet 1905).

XVIII. — 2.


MM.

CHAUDIER (MARIUS), architecte, cours Lafayette, 9, Lyon (7 juin 1904).

CLAVIÈRES (RAOUL DE), château de Jarnioux, Jarnioux (Rhône), et rue Salles-l'Evêque, 10, Montpellier (Hérault) (20 janvier 1895).

FABRE (PAUL), docteur en médecine, membre correspondant de l'Académie de médecine, Commentry (Allier) (14 septembre 1882).

GALLE (LÉON), rue du Plat, 2, Lyon (6 décembre 1886).

GÉRENTET DE SALUNEAUX, quai des Brotteaux, 39, Lyon (16 mars 1909).

HENRYS D'AUBIGNY (le comte HENRI), hôtel des Princes, rue de Boigne, Chambéry (Savoie) (18 juillet 1911).

JAMOT (CLAUDIUS), ancien architecte, rue Sainte-Hélène, II, Lyon (16 juin 1888).

JOBERT (EMILE), avenue d'Antin, 18, Paris Ville (,3 juin 1911).

LAPRADE (NORBERT DE), château d'Orsan (Gard), et rue Banasterie, 23, Avignon (26 septembre 1884).

LEBLANC (JOSEPH-TOUSSAINT), juge de paix, Saint-Laurent de Chamousset (Rhône) (9 janvier 1891).

LERICHE (ERNEST), les Fontaines, avenue Valioud, 61, Sainte-Foy-lès-Lyon (14 mars 1887).

LONGEVIALLE (Louis DE), château de Vauxrenard, à Gleizé (Rhône), et rue Sala, 4, Lyon (14 mars 1895).

MARCILLY (HENRI DE), consul de France, rue de Tournon, 8, Paris VIe (6 novembre 1899).

NOBLET LA CLAYETTE (le marquis DE), château de Pluvy, par Saint-Symphorien-sur-Coise, et château de la Clayette (Saône-et-Loire) (29 décembre 1897).

PICAUD, statuaire, rue Falguières, 9, Paris XVe (29 novembre 1909).

QUIRIELLE (ROGER DE), à Montaiguet et Moulins (Allier) (24 août 1882).


— 19 —

MM. RICHARD (PAUL), chemin de Francheville, 10, Lyon (28

décembre 1895 RONY (ENNEMOND), rue Sala, 8, Lyon (13 juin 1910).

RUFFIER (EUGÈNE), conseiller général du Rhône, rue du Plat, 3o, Lyon (9 juin 1903).

SACONAY (JOHANS DARESTE DE), château de Saconay, par Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) (29 janvier 1885).

SAINT-VICTOR (le comte CHARLES DE), château de Chamousset, à Saint-Laurent de Chamousset, et villa MarieCaroline, à Cannes (Alpes-Maritimes) (II avril 1878).

VINDRY (FLEURY), à Francheville-le-Haut (Rhône) (24 novembre 1904).

SOCIETES CORRESPONDANTES

Académie delphinale, Grenoble.

Académie de Mâcon, Mâcon.

Académie de Nîmes, Nîmes.

Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l'Institut de France, Paris.

Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres, Aix (Bouches du Rhône).

Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres, Dijon.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, Besançon.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, ClermontFerrand.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, Lyon.

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie, Chambéry.

Académie d'Hippone, Bône (Algérie).

Académie d'Histoire et Antiquités, Stockholm.


20

Académie de Vaucluse, Avignon.

Académie du Var, Toulon.

Archives de la Loire, Saint-Etienne.

Bibliothèque de la ville de Roanne.

Bibliothèque de la ville de Saint-Etienne.

Bibliothèque de l'Université d'Aix-en-Provence.

Bibliothèque de l'Université de France, à la Sorbonne, Paris.

Chambre de Commerce de Saint-Etienne.

Comité de l'Art Chrétien de Nîmes.

Commission des Antiquités du département de la Côte-d'Or, Dijon.

Commission historique du Nord, Lille.

Institut de Carthage, Tunis.

Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris.

Direction des Beaux-Arts, bureau de l'Enseignement et des Manufactures nationales, rue de Valois, 5, Paris.

Revue de l'histoire de Lyon.

Revue historique, archéologique, pittoresque, littéraire et illustrée du Vivarais.

Smithsonian Institution, Washington.

Société agricole et scientifique de la Haute-Loire, Le Puy.

Société archéologique de Montpellier, Montpellier.

Société archéologique de Tarn-et-Garonne, Montauban.

Société archéologique du Midi de la France, Toulouse.

Société archéologique et historique de la Charente, Angoulême.

Société archéologique et historique de l'Orléanais, Orléans.

Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers.

Société bibliographique et des publications populaires, Paris.

Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et BellesLettres du département de la Loire, Saint-Etienne.

Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce, Le Puy.


21 —

Société d'Archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Nancy.

Société de Borda, Dax.

Société d'Emulation d'Abbeville, Abbeville.

Société d'Emulation et d'Agriculture de l'Ain, Bourg.

Société d'Emulation et des Beaux-Ans de l'Allier, Moulins.

Société d'Emulation du Doubs, Besançon.

Société départementale d'Archéologie et de Statistique de la

Drôme, Valence. Société des Amis de l'Université de Clermont-Ferrand, Clermont.

Clermont. des Amis des Sciences et Arts, Rochechouart. Société des Antiquaires de l'Ouest, Poitiers. Société des Antiquaires de Picardie, Amiens. Société des Antiquaires du Centre, Bourges.

Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Saintes.

Société des Bollandistes, Bruxelles.

Société des Etudes historiques, Paris.

Société de Saint-Jean, Paris.

Société de secours des Amis des Sciences, Paris.

Société des Lettres, Sciences et Arts de la Haute-Auvergne, Aurillac.

Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, Rodez.

Société des Lettres, Sciences et Arts, Rive-de-Gier.

Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn, Albi.

Société des Sciences et Arts du Beaujolais, Villefranche.

Société des Sciences naturelles et d'Archéologie de l'Ain, Bourg.

Société des Sciences naturelles et d'Enseignement populaire, Tarare.

Société des Sciences historiques et naturelles, Semur.

Société de Statistique de l'Isère, Grenoble.


— 22 —

Société d'Etudes des Hautes-Alpes, Gap.

Société d'Etudes scientifiques et archéologiques, Draguignan.

Société d'Histoire, Archéologie et Littérature, Beaune.

Société d'Histoire et d'Archéologie, Chalon-sur-Saône.

Société Eduenne des Lettres, Sciences et Arts, Autun.

Société française d'Archéologie, Caen.

Société Gorini, Bourg.

Société littéraire, historique et archéologique, Lyon.

Société littéraire, historique et archéologique du Maine, Le Mans.

Société historique de Compiègne, Compiègne.

Société nationale des Antiquaires de France, Paris.

Société neuchâteloise de géographie, Neuchâtel.

Société philomathique, à la Sorbonne, Paris.

Société scientifique et littéraire d'Alais, Alais.

Université d'Aix-en-Provence.

Université de Lille.

Université de Lyon.


— 23 —

II.

PROCES-VERBAL DE LA REUNION DU 16 MARS 1912.

PRÉSIDENCE DE M. CHASSAIN DE LA PLASSE, PRÉSIDENT

Sont présents : MM. Achalme, d'Alverny, Dr Barbât, abbé Bégonnet, M. de Boissieu, Mme de Bonand, E. Brassart, Chaleyer, Chassain de la Plasse, abbé Chazal, abbé Chevrolat, Crozier, Joseph Déchelette, baron Dugas de la Catonnière, L. Dupin, Durel, abbé Faure, Ferran, abbé Forestier, P. Giron. Gonnard, Guilhaume, J. Jacques, Jacquet, abbé Jeannin, Lachmann, J. Lafay, Laporte, Picattier, abbé Planchet, abbé Poyol, Pradier, T. Rochigneux, E. Rony, J. Rony, L. Rony, abbé Saignol, de Saint-Pulgent, abbé Soleillant.

Ont écrit pour s'excuser de ne pas assister à la séance : S. E. le Cardinal Couillé, MM. le marquis d'Albon, Baudrier, O. de Bonand, P. Bouchetal de Laroche, Broutin, comte de Charpin-Feugerolles, Chatel, Chazet, abbé Damon, C.-N. Desjoyeaux,


— 24 —

J. Desjoyeaux, comte de la Forest-Divonne, Gonon, comte Henrys d'Aubigny, abbé Jullien, Leriche, Monery, comte R. Palluat de Besset, Poidebard, chanoine Reure, abbé Rochigneux, abbé Rousset, chanoine Sachet, N. Thiollier.

M. le Président en ouvrant la séance, s'exprime en ces termes :

Messieurs et chers collègues,

Depuis notre dernière séance la Diana a été cruellement éprouvée. La mort semble s'être acharnée contre nous et nous a enlevé coup sur coup : M. le chanoine Ollagnier, M. Antoine-François Bourbon, M. le comte Paul de Varax et M. le chanoine Séon.

M. Charles Ollagnier est mort le 20 décembre dernier dans sa paroisse Saint-Pierre de Montbrison, qu'il dirigeait depuis près de 5o ans. Né à St-Justen-Bas en 1818, il était, paraît-il, le doyen d'âge des prêtres de notre diocèse.

Après de brillantes études à Verrières et au grand séminaire de Lyon, et un court séjour aux Chartreux, il se consacra à l'éducation de quelques jeunes gens, dont plusieurs nous ont appartenu plus tard : MM. Francisque de Sugny, Camille et Vital de Rochetaillée et de Chazelle. Entré ensuite dans le ministère paroissial, il fut successivement vicaire à Saint-Nizier de Lyon, curé à Champoly, où il fit bâtir l'église, et enfin en 1862 curé à Saint-Pierre-laMadeleine, où il devait rester jusqu'à sa mort. C'est lui qui fit édifier, à la place de la vieille église du


— 25 —

XVe siècle, trop petite et qui tombait en ruine, la belle église gothique que nous admirons tous.

Devenu membre de notre Compagnie en 1874, il avait dû depuis longtemps renoncer à prendre part à nos réunions ; mais il n'avait pas cessé de s'intéresser à notre vie et à nos travaux.

Je me garderai bien, ici surtout, où tout le monde connaissait et admirait ses vertus, de tenter de faire l'éloge de ce saint prêtre. Le recueillement et la tristesse de la foule qui l'accompagnait à sa dernière demeure ont donné à ses funérailles un caractère imposant, qui témoignait hautement de l'estime et de l'affection dont il était universellement entouré.

M. Bourbon mourait peu de jours après à Ecully, près de Lyon. Il avait épousé la fille de l'architecte lyonnais Bresson, auteur d'un grand nombre d'églises et de couvents de la région lyonnaise, et qui avait été l'ami de deux éminents et regrettés foréziens, MM. Auguste Chaverondier et Guillaume Bonnet.

Architecte lui-même, élève de Chenavard à Lyon et de Questel à Paris, il laisse une oeuvre considérable. Il fit construire plusieurs églises parmi lesquelles on se plaît à citer celle de Trévoux, dans le style roman, et surtout celle de l'Annonciation de Vaise. Pour nous, nous n'aurons garde d'oublier la belle église de Saint-Martin-la-Sauveté, qui fait la parure de cette intéressante paroisse.

M. Bourbon, chevalier de St-Grégoire-le-Grand, était membre de la Société centrale des architectes et de la Société académique d'architecture de Lyon.


— 26 —

C'est en 1898 qu'il avait pris place dans nos rangs. Depuis longtemps déjà retenu par ses occupations et son âge, il avait dû cesser de venir à nos séances ; mais il ne manquait jamais une occasion d'en exprimer tous ses regrets.

Originaire d'une ancienne famille du Bourbonnais, dont une branche était venue se fixer à Lyon vers le milieu du XVIIe siècle, M. Paul de Rivérieulx de Varax était né, au château de la Duchère, le 25 juin 1840.

Après avoir épousé, le 21 avril 1866, Mlle de Pomey de Rochefort, il était venu habiter avec ses beaux-parents le château de Rochefort, dans la commune d'Amplepuis. C'est là qu'il consacra désormais tous ses loisirs à des recherches archéologiques et généalogiques, dont il prit de préférence les sujets parmi les lieux voisins de sa demeure, et les familles proches de la sienne.

Il fit exécuter des fouilles à l'oppidum du Terrail, près de son château. Secondé par les conseils de MM. Vincent Durand et Joseph Déchelette, il eut la joie d'y faire d'intéressantes découvertes : des monnaies gauloises, quelques objets de bronze et des poteries gauloises pareilles à celles de Joeuvres et remontant comme elles à l'époque de Vercingétorix. Un fragment de ces vases, orné de figures d'animaux, spécimen très rare, excita surtout la curiosité des spécialistes et fut de la part de M. Salomon Reinach, l'objet d'une publication dans la Revue Archéologique.

M. de Varax a d'ailleurs publié lui-même un grand nombre d'ouvrages, livres, articles ou brochures.


Ce n'est pas le lieu, ni le moment de vous en donner la liste trop longue (1) ; je me bornerai à vous citer ses cinq publications principales qui forment chacune un gros volume : ce sont les généalogies de la maison de Sainte-Colombe, des Rivérieulx, de la famille de Pomey, de la maison d'Arod, et l'Histoire d'Amplepuis. Toutes ces oeuvres témoignent d'un travail considérable, conduit avec une méthode sûre et une conscience irréprochable.

Dans la vie privée, M. de Varax était un gentilhomme accompli, vraiment distingué par le coeur et l'esprit, bien digne des respects et des sympathies, dont il était universellement entouré.

Entré en 1901 dans notre compagnie, il n'assistait guère à nos réunions : la difficulté des communications entre Amplepuis et Montbrison en était peut-être la cause. Mais pour tous ceux qui ne le connaissaient pas, comme pour ses amis, il laisse ses ouvrages, source inépuisable de précieux renseignements, qui ne cesseront de le rappeler à notre souvenir.

Il y a quelques jours seulement, le 28 février, M. le chanoine Séon mourait à son tour à l'âge de 72 ans.

Après avoir été curé à Grézieux-le-Marché (Rhône), il avait été en 1891 mis à la tête de la paroisse de Saint-Galmier qu'il a conservée jusqu'à sa fin.

A Grézieux il avait fait bâtir, sous la direction de l'architecte Sainte-Marie Perrin, une église absolument remarquable, paraît-il. En arrivant à

(1) Nous publierons la bibliographie complète des oeuvres imprimées de M. de Varax, dressée par M. L. Monery.


— 28 —

Saint-Galmier il se trouva de suite ne face d'un projet de reconstruction de la façade et du clocher de l'église, et s'occupa avec autant d'ardeur que de succès à réunir les ressources nécessaires.

Reçu membre de la Diana en 1897, il chercha parmi nous des conseillers compétents, qui ne lui firent pas défaut. Avec l'aide notamment de M. Félix Thiollier, sous la direction de M. Rey architecte à Valence, il eut la joie de mener son oeuvre à bonne fin.

M. le chanoine Séon était un saint prêtre, aussi zélé que modeste et intelligent, qui souffrit malheureusement beaucoup, dans ses dernières années, du repos qui lui imposait l'état précaire de sa santé.

Nous paierons à la mémoire de nos quatre excellents collègues disparus le sincère tribut d'hommages et de regrets qui, à des titres divers, leur est si justement dû.

Après ce douloureux devoir rempli, 'il reste à m'acquitter d'un autre bien doux.

Notre savant collègue M. Joseph Déchelette vient d'être, en quelques semaines, l'objet de trois distinctions, qui témoignent de la façon la plus éclatante de la haute importance que le monde savant de l'Europe entière attache à ses travaux.

L'Académie des Belles-Lettres, Histoire et Archéologie de Stockholm l'a choisi comme membre étranger dans sa section d'archéologie. Le nombre de ces membres étrangers est strictement limité à 20, dont 10 pour l'histoire et 10 pour l'archéologie. Cette simple énonciation suffit à faire comprendre toute


— 29 —

l'importance et tout le prix qui s'attachent au nouveau titre de notre collègue.

Quelques jours après l'Université de Fribourg-enBrisgau lui décernait le titre de docteur honoris causa. Le diplôme imprimé spécialement pour lui, après l'avoir qualifié des épithètes les plus louangeuses, en même temps que les plus méritées, mentionne ses deux magnifiques volumes sur Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine, et lui fait gloire d'avoir procuré aux archéologues une aide capable de les instruire et les guider dans toutes les questions et notamment dans la détermination des âges des antiquités gallo-romaines (i).

(I) Nous croyons intéressant de reproduire les termes de ce diplôme :

UNIVERSITAS. LITTERARVM. ALBERTO-LVDOVICIANA RECTORE MAGNIFICENTISSIMO FRIDERICO II. PRORECTORE ERNESTO FABRICIVS EX AVCTORITATE SENATVS ACADEMICI ET DECRETO ORDINIS PHILOSOPHORVM EGO EDVARDVS SCHWARTZ PROMOTOR LEGITIME CONSTITVTVS IN VIRVM HVMANISSIMVM IOSEPHVM DECHELETTE . FRANCOGALLVM ANTIQUITATVM TRIVM GALLIARVM GERMANIAE BOHEMIAE INVESTIGATOREM PERITVM CIRCVMSPECTVM INDEFESSVM QVI CVM DVOBVS VOLVMINIBVS PRAECLARIS FIGLINARVM APVD GALLOS EXERCITARVM HISTORIAM CONDERET OMNES QUI VETERVM MEMORIAM RECOLVNT RELIQVIASQUE ANQUIRVNT EGREGIO INSTRVXIT ADIVMENTO QUO AETATES DISCERNERENT ARTIFICIA AGNOSCERENT SEVERAS HARVM QUAESTIONVM LEGES PERDISCERENT DOCTORIS PHILOSOPHIAE GRADVM HONORIS CAVSA CONTVLI CONLATVM ESSE HOC DIPLOMATE PVBLICE TESTOR

FRIBVRGI BRISIGAVORVM

DIE XXVIII MENSIS OCTOBRIS

ANNI MCMXI

ATTESTOR

ERNESTVS FABRICIVS

PRORECTOR

(Signature)

EDVARDVS SCHWARTZ DECANUS

(Signature)

(Sceau)


— 3o —

La France n'a pas voulu rester en retard de l'étranger, et M. Joseph Déchelette a pu nous démontrer que le fameux proverbe « nul n'est prophète dans son pays », admettait bien parfois quelques exceptions. Dans sa séance du 22 décembre dernier, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le nommait son correspondant en remplacement de M. Paul Fournier élu académicien libre. Pas plus que les deux premiers M. Joseph Déchelette n'avait eu à solliciter ce nouvel honneur ; c'est comme d'usage par un choix spontané que l'Académie l'a choisi pour prendre place parmi ses correspondants, dont le nombre assez restreint ne peut jamais être dépassé.

Notre éminent. collègue vient de pénétrer dans l'antichambre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; il en a, ce me semble, entre-bâillé la grande porte, que dans un avenir prochain les importants travaux qu'il a sur le chantier ne manqueront pas de lui ouvrir à deux battants.

Cette porte, un autre de nos collègues vient de la franchir. Dans sa séance du Ier de ce mois, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a élu comme membre libre, en remplacement de M. Saglio, M. le chanoine Ulysse Chevalier, qui lui appartenait déjà comme membre correspondant depuis 1881.

Je me garderai bien de vous faire l'énumération de toutes les autres sociétés savantes auxquelles il appartenait, et des titres ou fonctions scientifiques dont il était pourvu. Il me suffit de vous rappeler qu'en 1887 il nous avait fait l'honneur de venir prendre place dans nos rangs.


— 31 —

Je ne me donnerai pas non plus le ridicule de vouloir citer ou apprécier les ouvrages si considérables de ce grand savant. Par ses votes l'Académie des Inscriptions a tranché la question d'une façon souveraine. Je ne puis cependant m'empêcher de faire allusion à son Répertoire bio-bibliographique qui énumère tous les hommes marquants qui se sont fait connaître, par leurs écrits ou leur vie, depuis l'ère chrétienne jusqu'à la Renaissance, et son Répertoire topo-bibliographique énumérant toutes les localités où l'activité chrétienne s'est portée de quelque manière pendant la même époque. Ces deux oeuvres colossales sont devenues classiques et se sont répandues dans le monde entier.

Les publications de chartes anciennes entreprises et achevées par lui sont innombrables ; je ne puis cependant passer sous silence le cartulaire de Parayle-Monial, qui nous intéresse à tant de points de vue, et celui de Saint-Chaffre du Monastier, qui a fait l'objet dans notre Bulletin d'une étude de Vincent Durand.

Une phrase d'un des biographes du chanoine Ulysse Chevalier vous donnera, je crois, une idée juste de son labeur effrayant : « il édite une série d'in-4° avec autant d'aisance que nos contemporains les plus actifs écrivent une série d'in-12 ». Et il est loin de considérer sa tâche comme terminée.

Notre Diana n'est pour rien à coup sûr dans les récompenses qui viennent d'être si justement décernées à M. Joseph Déchelette et à M. le chanoine Ulysse Chevalier. Pourtant lorsque dans une maison un événement heureux vient à se produire, tous les membres de la famille prennent une part à la joie


— 32 —

ou à l'honneur échus à l'un d'eux. Qui donc pourrait nous reprocher sérieusement de nous enorgueillir d'avoir pour collègues de pareils savants, à ce moment surtout, où la célébration de notre cinquantenaire va nous mettre dans l'obligation de nous montrer dans tout notre éclat ?

Ce ne sera certainement pas M. Joseph Déchelette, qui vit au milieu de nous, s'associant à nos travaux, et leur donnant parfois lui-même la vie ; il connaît trop la vive affection et la profonde estime que nous professons sans aucune arrière-pensée pour sa personne et pour ses oeuvres.

Ce ne sera pas davantage M. le chanoine Ulysse Chevalier ; de la Côte d'Azur où le retient momentanément le souci de sa santé, il pourra entendre l'écho des acclamations, dont nous saluons son entrée définitive à l'Institut.

Et l'un comme l'autre accueilleront avec bienveillance l'expression naïve, mais sincère, des sentiments un peu mélangés et confus qui s'échappent de nos coeurs comme de nos lèvres : la joie, l'admiration, la reconnaissance et la fierté.


— 33 —

Un forézien digne de mémoire. — Le chanoine Benoît Mivière, curé de Juré, chanoine de St-Just et de St-Paul, Principal du collège de la Trinité, à Lyon, en 1598 — Communication de M. Charles Guilhaume.

Notre éminent et sympathique confrère, M. le chanoine Reure, qui sait également partager ses faveurs entre ses amis du Bourbonnais — lesquels sont aussi les nôtres — et ses compatriotes du Forez, a fait paraître, vers la fin de l'année 1910, une petite brochure intitulée : Le bourbonnais Jacques Fraichet, Directeur d'une école privée et Principal du collège de la Trinité, à Lyon (1).

La lecture de cette intéressante plaquette, qui n'est parvenue que vers la fin de 1911 à ma connaissance, m'a fait souvenir que j'avais moi-même, dans mes cartons, quelques notes rassemblées à propos de la découverte d'un document de nature à tirer de l'oubli, ou plutôt de l'obscurité la plus injuste, un Forézien qui joua, comme principal de ce même collège, un rôle au moins aussi important et, malgré toute l'indulgence de son biographe, in(1)

in(1) L. Grégoire, 1910, 35 pages in-8°.

XVIII. - 3.


— 34 —

contestablement plus digne que celui de l'équivoque pédagogue bourbonnais.

J'ai publié, il y a quelques années, dans la Revue forézienne, deuxième du nom, disparue elle-même aujourd'hui, un petit travail ayant pour titre : Une officine de chirurgien-apothicaire en Forer, au XVIIIe siècle (I).

J'avais trouvé la pièce faisant le principal objet de cette étude, dans un lot de vieux papiers, en partie acquis par moi, en partie dus à l'obligeante intervention d'un de mes bons amis, M. Laurent, le très distingué instituteur et secrétaire de mairie de Juré, qui est allié à une des plus anciennes familles de Cremeaux.

Le fastidieux dépouillement de cette énorme paperasserie ne m'avait guère montré que l'ordinaire bilan de ces archives familiales : mariages, testaments, donations, partages, ventes, acquisitions, échanges, tous actes d'une désespérante banalité, ou encore l'indigeste fatras des interminables procédures de nos pères, quand, soudain, j'eus l'agréable surprise de mettre la main sur un cahier jauni, plié en quatre, et dont le repli apparent portait la suscription suivante : Traicté et conventions d'entre Messieurs les Prévost des Marchans et eschevins de la Ville de Lyon et MTe Benoist Mivyère, pour le collège de la Trinité, 1598

Mon intérêt s'accrut encore lorsque, au cours des recherches que j'effectuai pour identifier ce personnage totalement oublié par nos annalistes foréziens,

(I) Nos 19, 20 et 21, juillet, août et septembre 1899, et tirage à part, St-Etienne, Théolier, 1899, in-8°.


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je trouvai, dans un de ces petits carnets manuscrits aussi précieux qu'originaux de notre regretté archiviste Chaverondier, dont je dois l'obligeante communication à notre savant et si aimable confrère, M. Déchelette, la courte note ci-après que je reproduis textuellement : « Myvière, chanoine de St-Paul de Lyon, 1784 (1). Voy. les deux derniers mots imprimés de la page 393 de la Mure, où il est fait mention d'un Benoît Myvière, forézien, de la paroisse de Cremeaux en Roannais (2), qui est le premier ou le deuxième Benoît du même nom, qui a, pendant l'exclusion des Jésuites sous Henry IV, enseigné en leur absence les mathématiques etc. au grand collège de la Trinité de Lyon, parvint par ses grades à un canonicat de l'église de St-Just et fut nommé, par la démission d'un chanoine de St-Paul, à remplir sa place par le chapitre, en 1600 (3), qui le mit en possession le même jour.

« Aux deux Benoît ont succédé Antoine et JeanMarie, 1719 jusqu'à 1732 ; un autre, dans une peste qui affligea Lyon vers l'an (en blanc) et par

(1) Il s'agit de Jean-Marie que l'on retrouvera plus loin.

(2) Voici la phrase de la Mure : « Il y a de présent trois chanoines Forésiens : à scavoir Claude Chalom, frère du susdit chamarier, Joseph Blanchet de la Chambre, Prieur commendataire de Randan en Forez et Benoît Mivière ». (Hist. univ. civile et ecclés. du pays de Forez, IIe partie, Astrée sainte, p. 393).

(3) Il apparaît, en effet, pour la première fois, à cette date, dans une nomenclature donnée par les abbés Duplain et Giraud (St-Paul de Lyon, p. 221), où son nom est, du reste, fautivement écrit : Benoît Minière ; ce fut probablement un de ses compatriotes et parents, Antoine-Emmanuel Chalom, l'aîné, qui résigna en sa faveur.


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testament, fonda la prébende du village de la Chèze (I), à Cremeaux, se comporta comme le bon pasteur, sans parler du reste que les années ont obscurci.

« Le susdit Antoine, oncle de Jean-Marie (qui prit possession à sa mort arrivée en 1719) entre autres bonnes oeuvres, fonda à perpétuité une rente pour faire étudier en théologie ou droit civil et canon, pendant l'espace de douze ans consécutifs, dans quelque Université que ce soit, un enfant de la famille (toujours le plus proche parent des Myvière préféré) et veut que lorsqu'il n'y aurait pas de parents, ce soit un enfant de la paroisse de Cremeaux en Forest pour en jouir.

« Jean-Marie, son neveu, est présentement vivant; il est âgé de 86 ans n'ayant jamais [été] attaché sur (aux) 4 à 5.ooo fr. de rente qu'il percevait annuellement. Il soupire après la dissolution du corps mortel, dans lequel il éprouve, depuis plusieurs années, des douleurs.

« Ses bonnes oeuvres, malgré le silence qu'il en garde, [me] sont [trop] connues par des voies à lui inconnues pour que je les passe sous silence. Je puis assurer sans exagérer qu'il a consacré 200.000 fr. pour mieux dire ses revenus de 64 ans de canonicat en (à) différentes oeuvres de religion, ne prenant que l'absolu nécessaire, vivant comme les solitaires de Thébaïde.

« Ils auraient, tous quatre, enrichi la famille, ils

(1) C'est Benoît Mivière II qui, par son testament en date du 5 décembre 1671 (en ma possession), fonda la prébende de la Chèze.



I. — BENOIT MIVIERE

donateur d'un bas-relief en bois sculpté de la Cène conservé dans l'ancienne église de Cremeaux.

XVIII. — 37.


-37ne

-37ne pas fait : deux écoles fondées, l'une dans sa patrie, Cremeaux, l'autre à Villemontais » (I).

Enfin, lors d'un second voyage que je fis à Cremeaux, je n'eus garde d'omettre de visiter très minutieusement l'église, dans le vague espoir que, malgré la restauration radicale ou plutôt la réédification dont elle a été l'objet, je pourrais peut-être y glaner encore quelques vestiges se rattachant à un personnage qui avait très certainement dû être un de ses bienfaiteurs.

Mon attention se porta, dès mon entrée, sur un panneau sculpté représentant la Cène, seule épave, hélas ! avec le clocher, ayant, pour des raisons d'ailleurs purement économiques, échappé à la destruction générale.

J'en avais lu la description dans le Forez pittoresque, mais l'examen le plus minutieux ne me fit point retrouver « le donataire, un prêtre en surplis... agenouillé », suivant Tardieu, « contre le pilastre de gauche, sur un prie-Dieu aux armes des Vernin de Cremeaux » (2), seulement, précisément à cette place, je remarquai deux trous pratiqués dans la bande inférieure du cadre, et ayant vivement pressé de questions et vaincu enfin, non sans peine, la résistance un peu systématique de M. le Curé qui avait bien voulu m'accompagner, je le décidai à me montrer une petite statuette « examinée avant moi et jugée de nulle valeur par des personnes très

(1) Je partage complètement l'avis de notre excellent secrétaire, M. El. Brassart, qui pense que cette note a dû être relevée, par Chaverondier, sur un document quelconque, à titre de mémorandum; je la crois écrite vers 1783.

(2) Le Forez pittoresque et monumental, p. 243,


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compétentes » m'affirmait-il, et qu'il avait reléguée dans son grenier, parmi des débris de bois à brûler.

C'était bien là le personnage décrit par Tardieu, dont la phrase assez peu précise pouvait laisser croire à une figurine mêlée aux autres acteurs de la scène et sculptée à même le panneau. Par esprit d'humilité sans doute, le donateur, car c'était également bien lui, avait voulu être mis en dehors (1) et ne point figurer, comme c'était assez l'usage à cette époque, sous l'aspect d'un apôtre ou peut-être de Jésus lui-même (2). Deux petites chevilles de bois,

(1) A moins toutefois, suivant une hypothèse émise par M. Brassart, que le donateur n'ait acquis le panneau tout fait et se soit tout simplement contenté d'y faire ainsi rapporter son effigie.

(2) La pratique d'attribuer aux saints ou aux personnages de différents tableaux ou sculptures des églises le facies du donateur, ceux des membres de sa famille ou même simplement de ses amis est fort ancienne. Elle eut pour cause probable, chez les Primitifs, l'ignorance et la naïveté : la documentation leur faisait défaut. Avec les Maîtres de la Renaissance ces sortes d'anachronismes revêtent un tout autre caractère. Ce fut peut-être bien, d'abord, la piété qui les inspira et la liberté que l'on prit avec les textes sacrés n'eut, sans doute, d'autre but que l'édification des fidèles, mais ce sentiment ne tarda guère à dégénérer en ostentation et l'exemple vint de très haut puisque l'on vit le pape luimême, Léon X, faire peindre, dans la célèbre Madone de Léonard de Vinci (qui moins volage que sa soeur profane du Louvre, la non moins célèbre Joconde, n'a pas quitté, elle, son musée de l'Ermitage) sa propre belle-soeur assise à côté de la Sainte-Vierge et occupée à lire. Comment s'étonner, dès lors, que Jean Cousin ait, à son tour, fait figurer, dans les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vincennes, Diane de Poitiers en vierge et martyre !

En Forez, l'admirable triptyque d'Ambierle reproduit, on le sait, les physionomies de Michel de Chaugy, de sa femme Laurette de Jaucourt, de son père Jean de Chaugy et d'une Montaigu ou Montagu, femme de ce dernier. Celui non moins


-39encore

-39encore sur la face interne de la statuette, s'encastraient avec la plus parfaite exactitude dans

remarquable de Saint-Romain-le-Puy, qui forme le joyau du cabinet de notre confrère, M. Jordan de Sury, offre les portraits d'Antoine du Chevalard et de Falconnet de Bouthéon, son neveu, tous deux prieurs de Saint-Romain et fondateurs de la belle chapelle ogivale de l'église du prieuré. La Mure (Astrée Sainte, p. 416) nous apprend que François Dupuy, général de l'ordre des Chartreux, en faisant édifier, en 1499, dans l'église de Saint-Bonnet-le-Château, sa ville natale, la chapelle de N.-D. de Pitié, l'avait ornée d'un excellent tableau du Christ en croix sur lequel il figurait lui-même, avec l'anneau et le camail de docteur, tandis qu'il s'était fait peindre également, dans un vitrail, en costume de chanoine, avec l'aumusse sur les bras ; ces deux monuments, que l'on voyait encore au temps de notre chroniqueur, ont disparu aujourd'hui. La magnifique vitrerie de Saint-André d'Apchon représente (ou plutôt, hélas ! représentait car le premier de ces personnages n'existe plus) le fameux Maréchal de SaintAndré, ou mieux son grand-père Guichard d'Albon, Jean d'Albon, son père, Jean et Guy d'Albon, ses deux frères. Le cimetière de cette paroisse possédait en outre, il y a une soixantaine d'années, une statue agenouillée dans laquelle on voulait voir l'effigie d'un curé Curtil, que d'aucuns retrouvaient aussi dans l'un des personnages des verrières et qui passait — contre toute vraisemblance d'ailleurs — pour être un frère bâtard de Jean d'Albon, le père du maréchal. A Saint-Etienne, le tableau du « Voeu de ville » de 1629, qui rehausse le prestige bien terne de la vieille basilique si improprement appelée « la grand » perpétue l'image de trois de ses consuls, les sieurs Ronzil, Bessonnet et Pierrefort. A Bully, suivant un procès-verbal de visite de 1662, le maîtreautel de l'église était décoré d'un tableau où Saint Michel était figuré sous les traits du seigneur de Chantois. Enfin, au seuil même de notre époque, en 1835, un brave paroissien de Saint-Bonnet-le-Courreau dotait encore son église d'un tableau — aussi vaste, d'ailleurs, que médiocre — commémorant une procession, où il figure en personne, un cierge à la main.

Les artistes modernes ne pouvaient, en effet, manquer de continuer ces traditions et ils sont allés, dans cette voie, aussi loin, sinon plus loin, que leurs devanciers, mais animés d'un esprit tout différent et uniquement guidés par l'amour


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les deux trous signalés plus haut, et permettaient de la fixer ainsi très solidement au panneau.

Quant à l'identification du personnage représenté, elle ne faisait plus aucun doute lorsqu'on se rendait compte que le cartouche sur lequel P. Tardieu avait cru voir les « armes des Vernin » (1), reproduisait simplement le monogramme très clair et suffisamment complet de Mivière, comme on peut en juger par la figure ci-contre (fig. 1).

La statuette est en bois, comme le panneau luimême. Elle mesure om3 I de hauteur et représente un ecclésiastique en costume de choeur, la tête nue

du pittoresque, la fantaisie, le « chic » si je puis me servir de ce mot d'atelier. L'architecte Lassus s'est fait représenter en Saint Thomas parmi les douze apôtres qui décorent l'extérieur de la Sainte-Chapelle de Paris ; Viollet-le-Duc figure en pèlerin à l'entrée de la chapelle du château de Pierrefonds ; au Sacré-Coeur de Montmartre, Bogino a gratifié des traits d'Henri Rochefort le diable du bas-relief de la statue de Sainte Geneviève ; le monumental chemin de la croix de la cathédrale d'Orléans retrace les portraits de Mgr Dupanloup et de plusieurs Orléanais de marque, enfin la statue de Strasbourg de la place de la Concorde n'est autre que Mlle Juliette Drouet l'amie de Victor Hugo, tandis que le Triomphe de Clovis de la frise du Panthéon attribue à ses principaux personnages les physionomies bien connues de Gambetta, de Clemenceau et de Coquelin et je n'ose citer, tout près de chez nous, les vitraux de l'église Saint-Louis de Vichy qui constituent, avec leurs grotesques travestissements des membres de la dynastie Napoléonienne, le plus scandaleux exemple de la licence iconographique. M'excusera-t-on d'ajouter encore à cette nomenclature déjà bien longue un des derniers avatars du Kaiser, qui a voulu ou permis que l'on donnât son facies si caractéristique à une statue du prophète Daniel, placée dans le portail de la cathédrale de Metz qui vient d'être si étrangement restaurée.

(I) Les seigneurs de Cremeaux ne s'appelèrent, du reste, plus Vernin dès le XVe siècle, et François de Cremeaux, marié en 1490 à Isabeau de Rollat, avait déjà complètement abandonné ce patronyme primitif.


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et les mains jointes, agenouillé, dans l'attitude de

la prière, devant un prieDieu dont la tablette inclinée supporte un bonnet de docteur, de la forme très aplatie caractéristique du XVIe siècle (I), sur lequel est déposé un livre. Sur la soutane, à petit collet romain légèrement évasé et entr'ouvert (2), se développe, assez harmonieusement, un surplis à longues manches, fort bien traité également comme

draperie et qui se distingue surtout par son peu de longueur (3).

1. — ECUSSON FIXÉ AU PRIE-DIEU SUR LEQUEL BENOIT MIVIÈRE EST AGENOUILLÉ (Cf. pi. I).

(1) Après avoir été très modeste au début et jusqu'au commencement du XVe siècle, la barrette devint, pendant quelque temps, haute et pointue, puis, par un revirement soudain, fort aplatie durant tout le XVIe siècle, pour redevenir, ensuite, cette coiffure en forme d'éteignoir qui se perpétua jusque sous Louis XV et qui ajoute tant de ridicule aux médecins mis en scène par Molière.

(2) Le clergé français avait toujours manifesté la plus grande indépendance, et résisté fort longtemps aux prescriptions royales ou synodales relatives à la couleur et à la coupe de ce vêtement, uniformément noir, en Italie, depuis les dispositions du concile de Milan, en 1565. Il fallut le souffle d'ultramontanisme qui se répandit en France à la faveur de la Ligue pour produire chez nous ce résultat.

(3) On voit que, loin de rester immuable entre le XVe et le XVIII» siècle, comme paraît l'admettre notre aimable confrère M. le chanoine Sachet (Bulletin de la Diana, t. XI, p. 241), le surplis a, depuis le canon du concile de Bâle cité par du Cange (v° superpellicium) qui fixe sa longueur au moins jusqu'à mi-jambes (ultra médias tibias), subi, lui aussi, toutes les fluctuations de la mode.


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La tête du personnage a été, on le voit de suite, modelée avec un soin tout particulier, de manière à en faire un véritable portrait (I). Seules, les mains sont un peu défectueuses peut-être, mais l'ensemble n'est certes pas sans mérite artistique, surtout si l'on tient compte de l'empâtement produit par plusieurs couches successives de peinture grossière, dont le petit monument a dû être gratifié soit par un barbouilleur indigène, soit par une de ces bandes de badigeonneurs italiens qui ont sali, avec tant d'activité, la plupart de nos églises rurales.

Le cartouche au monogramme, dont j'ai parlé plus haut, est fixé, sur le côté droit du prie-Dieu, par une autre petite cheville qui, traversant la pièce de part en part, pénétrait elle aussi dans le cadre.

La famille Mivière tirait son nom du village de Mivière ou des Mivières, sis à un kilomètre environ de Cremeaux, qui fut son berceau d'origine. Elle ne tarda pas à essaimer sur d'autres points du Forez et à former ainsi quatre branches principales, pour lesquelles j'ai cru utile de dresser cette ébauche de généalogie :

A. Branche de Cremeaux

I. — Me Martin Mivière, notaire royal à Cremeaux, marié à Jeanne Gaulne (2), + avant le 8 octobre 1613, dont :

(1) Cette intention est d'autant plus évidente que Tardieu lui-même (loc. cit.) constate la négligence avec laquelle ont été traitées les figures, comparativement aux détails d'architecture et de mobilier.

(2) Vieille famille forézienne qui posséda chez nous, pendant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les fiefs du Rullion, de la Fayolle et de la Chapelle. Sa filiation suivie, fort incomplète


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1° Benoît Mivière, prêtre, curé de Juré, chanoine de Saint-Just et de Saint-Paul.

2° Antoine Mivière, qui suit.

II. — Antoine Mivière, marchand tanneur, marié à Catherine Boclon (I) avant le 8 octobre 1613 dont.:

1° Benoît II, prêtre, curé de Juré, chanoine de Saint-Paul.

dans le dossier manuscrit de Gras conservé à la Diana, remonte à Gaspard Gaulne, capitaine au régiment de SaintFargeau, qui assista au siège de Montmélian, ainsi qu'il résulte d'une lettre du roi Louis XIII, datée de Conflans, le 10 juin 1630. Son petit-fils, Jean Guy de Gaulne, écuyer, conseiller du Roi, obtint de Louis XIV des lettres patentes confirmatives de noblesse, datées de Fontainebleau, 10 octobre 1696, signées Louis, contresignées Daucherat et scellées du grand sceau de cire verte.

Les de Gaulne ont fourni deux autres conseillers du Roi en l'élection de Roanne : Jean-Claude, en 1674 et JeanJacques-Ignace, en 1708 ; un officier de cavalerie : ClaudeXavier Gaulne de la Fayolle, décédé à Roanne en 1727 ; un conseiller au bailliage de Forez: Jean-Joseph, mort en 1752; la dernière prieure du couvent des Ursulines de Roanne : Madeleine Gaulne de la Mure en 1789 ; un membre de l'administration départementale de la Loire, en 1794 : Jean Gaulne de la Chapelle. J'ai eu entre les mains, concernant cette famille qui est établie depuis 1830 en Guyenne, divers documents (dont une sentence de maintenue de noblesse) que j'ai donnés à notre regretté et éminent confrère M. de Viry. Broutin lui a consacré une courte notice dans son Hist. des Couvents de Montbrison avant 1793, t. III, p. 106. V. aussi, pour les alliances : H. de Jouvencel : L'assemblée de la noblesse du bailliage de Forez, passim.

(1) Ancienne famille de St-Germain-Laval encore fort considérée à l'époque de la Révolution. Elle comptait, au XVIIe siècle, un procureur du Roi en la châtellenie dudit St-Germain, Antoine Boclon ; un lieutenant en la juridiction de Cremeaux, Claude, et enfin un châtelain de Sury-le-Comtal, également juge châtelain de Montsupt et St-Romain-le-Puy, Jacques ; ces deux derniers, fils du précédent.


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2° Antoine, baptisé le 29 septembre 1614, marraine Jeanne Gaulne, sa grand'mère.

3° Louise, baptisée le 31 octobre 1617, marraine Louise Mivière, femme de Gaspard Montpeurier.

4° Pierre, baptisé le 29 octobre 1620.

5° Claude, baptisé le 21 janvier 1624.

B. Branche de Saint-Germain-Laval

I. — Me Jehan Mivière, notaire royal à SaintGermain, marié à Dlle Catherine Gayardon (1) née le 20 novembre 1567, fille de Rambert Gayardon lieutenant de Saint-Maurice-en-Roannais et de Dlle Mauricette Balmes (2), dont : 1° Jean-Pierre, qui suit.

(1) Famille à laquelle on a faussement attribué une origine bretonne et qui est essentiellement forézienne. Elle paraît chez nous dès le XIVe siècle et y posséda les fiefs de Grézolles, Tiranges, Buffardan et Luré. Elle fut anoblie en 1668 et a donné plusieurs notaires et deux lieutenants criminels à Saint-Germain-Laval, un gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, d'abord capitaine au régiment de VilleroiNérestan, puis trésorier de la noblesse de Forez ; des chanoines, des chanoinesses et des abbesses à divers chapitres et, enfin, un chevalier de Saint-Louis, le comte Gayardon de Grézolles, lieutenant-colonel du régiment de cavalerie Royal-Piémont, qui fut délégué de la noblesse forézienne aux Etats-Généraux de 1789. Les de Gayardon furent admis à monter dans les carrosses du Roi, sur preuves faites en 1788. Cf. Steyert : Armoriai général du Lyonnais, Fores; et Beaujolais, p. 43 ; Broutin : op. cit., t. III, p. 109 ; H. de Jouvencel : op. cit., p. 279 et suiv.

(2) Balmes, alias Balme, de Balme, honorable famille de St-Germain-Laval, alliée, dès le XVI« siècle, aux Arthaud de Viry, aux Gayardon, aux de la Mure et aux de Meaux. On lui doit un secrétaire du Roi Guillaume (1634), et un trésorier de la Chambre de l'Abondance de Lyon : Pierre (1713). Cf. H. de Jouvencel : Bailliage de Forez, passim.


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2° Claude, baptisé le 24 avril 1607, marraine : Dlle Jeanne Meaudre (1), femme de Me Sébastien Gayardon.

3° Gilbert, baptisé le 24 août 1608, parrain : Me Gilbert Carton (2), procureur du Roi à Cer(1)

Cer(1) famille Meaudre ou Meaudres, originaire du village de ce nom (paroisse des Salles, près Noirétable), paraît vers la fin du XVe siècle à Cervière, en la personne de Pierre Meaudre, notaire. Elle acquit successivement les fiefs de Mornat (Cervière), en 1590 ; Palladuc (commune de Saint - Rémy-sur-Durolle, Puy-de-Dôme), en 1614; Sugny (Nervieu), en 1786; Pradines et Montagny, en 1789, d'où trois branches, dont une seule subsiste aujourd'hui. Les Meaudre ont fourni : trois lieutenants du Roi en la châtellenie de Cervière : Antoine (i56o) Meaudre de Mornat (1610), et Charles son fils (1640) ; un garde du corps : Jérôme-Meaudre de Palladuc (1680) ; un capitaine châtelain de Saint-GermainLaval : Samuel (1716) ; un secrétaire du Roi, conseiller au bailliage de Forez : Jacques (1750) et enfin un membre du conseil des Cinq-cents : Charles-Adrien (1795-1799). Cf. Broutin op. cit., t. III, p. 198; Dr Octave de Viry : La garnison de Cervière en 1591 et 1592 p. 10 ; H. de Jouvencel, op. cit., p. 403 et suiv.

(2) Vieille famille possessionnée dans les fiefs de Fougerolles et des Estiveaux, anoblie en 1698 et éteinte dans les dernières années du XVIIIe siècle. On lui doit: Claude Carton, qualifié d'abord praticien (1586), puis notaire royal et greffier des Eaux et Forêts (1604), fondateur de diverses oeuvres pieuses dans l'église de Cervière (1603) ; Gilbert, ci-dessus, également notaire royal et procureur du Roi (1592-1627) ; Pierre, notaire royal (1587), procureur d'office (1592), puis capitaine châtelain de Cervière (1599), maître particulier des Eaux et Forêts (1610) ; Antoine, avocat et procureur du Roi (1662), capitaine châtelain de Cervière (1670); Jacques-Marie, avocat en Parlement, conseiller au bailliage ducal de Roanne, capitaine châtelain de Cervière (1761), qui testa le 3o août 1793 et mourut peu de temps après, sans postérité. Cf. Dr Octave de Viry, op. cit., p. 11, 31, 41, 43 et 46 ; et H. de Jouvencel, op. cit., passim.


-46vière,

-46vière, : Dlle Catherine Courdellat, femme de M. André Hébraïs (I).

4° Daniel, baptisé le 1er octobre 1609, parrain: Me Daniel Guittière (2), maître de poste à SaintSymphorien-de-Lay, marraine : Marie Vial.

5° Maurice, baptisé le 1er mars 1611, parrain: M. André Hébraïs, marraine : Maurice Perraud, veuve de Pierre Gayardon.

6° Marie, vivant en 1621.

II. — Jean-Pierre Mivière, notaire royal à SaintGermain-Laval, marié le 11 octobre 1616 à Jeanne Chalom (3) décédée à Bussy le 18 juillet 1619, dont :

1. Claude, baptisé le 21 novembre 1617, parrain : Mre Claude Chalom, prêtre, oncle de la mère ; marraine : Dlle Catherine Gayardon, aïeule de l'enfant.

(1) Famille notable de Saint-Germain-Laval, qui a donné, aux XVI« et XVII» siècles, deux capitaines châtelains à cette ville (dont l'un, Gilbert (1593) aurait livré la cité aux Ligueurs), un notaire royal à Saint-Galmier (1597) et, enfin, un théologien célèbre : Pierre Hébraïs.

(2) Guittière ou Guytière, famille du Roannais, anoblie dès le XVIe siècle, avec le titre d'écuyer et chevaucheur de l'écurie du Roi. Cf. Broutin, op. cit., t. III, p. 141 et Le Roannais illustré, t. II, p. 129.

(3) Cette famille, qui s'illustra surtout par de hauts dignitaires ecclésiastiques, était originaire de Cervière en Forez, où elle posséda, du XV« au XVIIe siècle, les fiefs de Gontay, de la Goutte et des Sarrots (les Salles). Outre les personnages dont j'aurai l'occasion de parler plus loin, elle a fourni à Montbrison: un consul, Hugues (163o) et deux chanoines de Notre-Dame : Antoine (1574) et Jean (1608). Cf. la Mure: Astrée sainte, p. 389 et 393 et Broutin : Hist. des Couvents de Montbrison, t. III, p. 260.


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C. Branche de Bussy

I. — Jean Mivière, époux de Dlle Jeanne Barrail, (27 novembre 1656).

II. — Gilbert Mivière, marié à Catherine Terrasson (1) (8 février 1661) dont :

Antoine Mivière notaire royal à Bussy, né vers 1670, décédé le 22 août 1746, marié le 2 novembre 1700 à Philiberte de Prandière (2) (f le 13 septembre 1750) fille d'Antoine de Prandière, bourgeois de Saint-Germain-Laval et de Jeanne Huard (3), plus tard fixé à la BénissonDieu, dont :

(1) Vieille famille forézienne possessionnée, depuis le XVe siècle, à Châtelus et qui a donné des avocats célèbres, des savants, des prêtres de l'Oratoire, un membre de l'Académie française, deux échevins de Lyon, un chancelier des Dombes, etc. Alliée, au XVIIIe siècle, aux Duguet et aux de Tournon, de Montbrison. Cf. V. de Valous : Origine des familles consulaires de Lyon, p. 80; H. de Jouvencel: La Sénéchaussée de Lyon, p. 910.

(2) Ancienne famille bourgeoise du Roannais, connue d'abord sous le patronyme de Lestra, puis en possession du fief de Prandière (par. de Cezay) dont elle prit le nom. On lui doit plusieurs notaires, un lieutenant de la juridiction de la Sauveté et de Verrières, un avocat en Parlement et un conseiller du Roi, échevin perpétuel de Saint-Germain-Laval. La branche aînée des de Prandière s'est fondue, au XVIIIe siècle, dans la famille Barrieu, possessionnée à Montbrison et à Pouilly-lès-Feurs, aujourd'hui éteinte ; la branche cadette existe toujours. Cf. Broutin : op. cit., p. 246 ; Dr Octave de Viry : op. cit., p. 28.

(3) Très honorable famille de Saint-Germain-Laval dont trois membres, Charles, Guillaume et Claude furent successivement chanoines de N.-D. d'Espérance de Montbrison « desquels le dernier, dit la Mure, a laissé sa mémoire en odeur de bénédiction en cette Eglise, par sa vie exemplaire, sa fervente assiduité aux offices, sa modestie angélique et les autres vertus chrétiennes et ecclésiastiques qui ont brillé en sa personne » (Astrée Sainte, p. 391).


_48a.

_48a. baptisé le 3 mars 1705.

b. Marie, baptisée le 4 mars 1710.

c. Joseph-Gilbert-Aimé, baptisé le 3o mars 1712.

d. Claudine, baptisée le 7 octobre 1717.

e. Claude, baptisé le 3 septembre 1720.

f. Marguerite, baptisée le 22 mai 1721.

g. Catherine, baptisée le 4 septembre 1722.

III. — Antoine Mivière, procureur d'office de Bussy, décédé le 23 juin 1679, dont :

1° Gilbert, qui suit.

2° Jacques, praticien à Saint-Germain-Laval et greffier de la juridiction d'Aix, commissaire à terriers, marié à Claudine Guillin (1), décédé en 1699.

IV. — Gilbert Mivière, notaire royal et procureur fiscal à Bussy, marié 1° à Claudine Forissier ( le 4 avril 1677) 2° à Jeanne Truchard ( le 2 janvier 1719), décédé le 22 novembre 1721, dont :

1° Jacques, baptisé le 27 mars 1677.

2° Pernette-Jacqueline, baptisée le Ier juin 1680, décédée le 16 septembre 1748 religieuse à l'hôpital de Boën.

(1) Les Guillin du Montet étaient possessionnés en Roannais et deux d'entre eux, Hugues et François, occupèrent la charge d'assesseurs en la Maréchaussée générale de Forez. C'est à une branche de cette famille qu'appartenait le légendaire seigneur de Poleymieu qui, en 1793, défendit seul son château contre une bande de 5.000 paysans ameutés. Cf. Gras, Steyert : Armoriaux et H. de Jouvencel : La sénéchaussée de Lyon, p. 536.


— 49 — 3° Jean, baptisé le 3 novembre 1685.

4° Claude, baptisé le 25 juillet 1687, décédé le 14 janvier 1691.

5° Claire-Marie, baptisée le 15 août 1691.

6° Antoine, baptisé le 3 novembre 1692.

7° Marie-Blanche, baptisée le 26 avril 1694, mariée en 1721 à un sieur J.-P. Seynard, négociant à Amplepuis.

8° Marguerite, baptisée le ***, mariée le 9 février 1717.

D. Branche de Roanne (1)

I. — Me Mathieu Mivière, notaire et procureur au bailliage ducal de Roanne, né vers 1711, décédé le 16 février 1783, marié à Dlle Antoinette Darmezin (2).

II. — Noble Claude Mivière, avocat en Parlement conseiller du Roi, président en l'Election et pro(1)

pro(1) que les documents dont j'ai pu disposer ne m'aient permis de commencer qu'au XVIIIe siècle la nomenclature consacrée à cette branche, les Mivière possédaient, dès le XVIe siècle, à Roanne, un immeuble situé dans le quartier de Bourgneuf, à côté d'un moulin banal alimenté par l'eau des fossés du château. Il abrita successivement ou même simultanément, deux auberges assez célèbres : le Logis du Dauphin et celui du Mouton. Cf. mon étude sur Les vieux logis foréjiens et leurs enseignes, dans le Bulletin de la Diana, t. X, p. 82 et 89, et L'Ancien Forez, t. VI, p. 78.

(2) Darmezin, ou d'Armezin du Rousset, famille possessionnée dans le Roannais et dans le Brionnais. Un Jean-Baptiste Darmezin, marchand, à Roanne, fit enregistrer, en 1696, ses armes au bureau de l'Election. Révérend du Mesnil prétend que celles reproduites par Gras s'appliquent à la branche charolaise : l'A. G. indique aussi quelques variantes. Cf. Gras : Répertoire héraldique, p. 89 et L'Ancien Forez, t. VI, p. 159.

XVIII. — 4.


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cureur au bailliage ducal de Roanne, né le 16 août 1741, marié à Dlle Jeanne-Marie-Louise Berger, dont :

1° Marie-Antoinette, baptisée le 11 septembre 1781.

2° Claudine-Hugues-Antoinette, baptisée le 1er avril 1783.

3° Thomas-Hugues-Florie, baptisé le 1er avril 1785.

4° François-Antoine-Florent, baptisé le 18 octobre 1787.

5° Claudine-Marie-Roch, baptisée le 16 août 1789 (I).

(1) J'aurais pu pousser plus loin ces tableaux généalogiques, mais c'eut été, je crois, prendre beaucoup de peine pour offrir très peu d'intérêt. J'ai préféré grouper ci-après, en trois grandes catégories de situations sociales, les divers autres membres de la famille Mivière dont il m'a été donné de constater l'existence :

1° Clergé. Jacques Mivière, prêtre sociétaire de Cremeaux (1662-1678) ; Hector, prébendier de la prébende Mivière, à Cremeaux (1662), de N.-D. de la Mercy à Sury (1663), curé de Saint-Christô (1701) ; Antoine, prêtre sociétaire de SaintGermain-Laval (1694), puis curé de Boën (1696) ; Claude, vicaire à Amplepuis (1697) ; Mathieu, prêtre sociétaire de Saint-Just-en-Chevalet (1702) ; un P. Mivière, minime à Feurs (1711) ; Pierre, curé de Saint-Polgues, puis de Chirassimont (1715) et enfin de Vendranges (1736) ; autre Pierre, curé de Saint-Paul-en-Cornillon (1717-1748) ; JeanNicolas, curé de Viricelles (1749-1761) ; Claude-François, curé de Poncins (1827), de Violay (1834), de Lézigneu (i838) et de Vérannes (1841) ; Jean-Baptiste, curé de SaintJulien-sous-Bibost (1869). Le nom de Mivière n'a pas encore disparu de VOrdo diocésain.

2° Professions libérales. Jean Mivière, notaire royal et procureur fiscal à Cremeaux (1650) ; Pierre, notaire royal à Juré (1649) ; Jean) dit Laforest, praticien à Cremeaux (1663) ; Hector, praticien à Cremeaux, puis procureur au Présidial de Lyon (1681) ; Justinien, procureur d'office de la juridiction de


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Bien avant l'édit de 1696, les Mivière avaient des armoiries dont la composition un peu singulière peut, avec beaucoup de vraisemblance, être attribuée à notre chanoine lorsqu'il fut promu aux dignités ecclésiastiques. Elles figurent ainsi dans l'Armorial de la généralité de Lyon, enregistrées à la requête de Mre Antoine Mivière, également chanoine de Saint-Paul et petit-neveu de notre personnage : D'or à une sphère de gueules, sur son pied du même, accompagnée, en chef, de deux étoiles d'azur, et, en pointe, de deux coquilles de sable (1).

Comme on le voit, le meuble principal de ce blason a une allure toute pédagogique qui pourrait faire

Cremeaux, demeurant à Cleppé (1698) ; Sébastien-Joseph, notaire et procureur au bailliage de Roanne (1704) ; Benoît, procureur à Cremeaux (1705) ; Antoine, receveur de la douane de Valence établie à Moind (1706) ; Antoine, commissaire à terriers puis notaire royal à Bussy (1708) ; Gilbert, notaire royal à Bully (1712) ; François, juge, capitaine châtelain à Cremeaux, puis notaire royal à Roanne (1715) ; Etienne, notaire royal à Roanne (1788).

3° Rentiers, commerçants et artisans. Claude Mivière, marchand à Bully (1634) ; Benoît, marchand tailleur d'habits, au Palais, par. de Cremeaux (1549) ; Jean, marchand à Cremeaux (1654) ; André, Me cordonnier, à Cremeaux (1674) ; Benoît, bourgeois de Cremeaux et marchand tanneur (1694) ; Jean-Marie, marchand à Chalissant, par. de Cremeaux (1716) ; Claude, bourgeois de Cremeaux (1735) ; Louis, jardinier à Roanne (1788).

(1) D'Hozier, p. 375 du manuscrit de la B. N. ; Gras : Armorial général du Forez, p. 173. C'est ainsi qu'elles étaient encore représentées sur un portrait, peint à l'huile et daté de 1639, qui se trouvait, il y a une trentaine d'années, précisément chez un de nos anciens bibliothécaires, M. Garnier, où quelques membres de la Diana purent le voir sans qu'il ait autrement retenu leur attention (Bulletin de la Diana : Compte rendu de l'excursion des 7 et 8 juillet 1879, t. I, p. 246). Cette toile, vendue plus tard à l'encan, a disparu et je n'ai pu, malgré mes plus actives recherches, en retrouver la trace.


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croire à une allusion discrète aux fonctions de son premier auteur. Il n'en est rien, toutefois, et ces armoiries ne sont, au fond, que ce que l'on est convenu d'appeler des armes parlantes, ainsi que je vais essayer de l'établir.

Une terre pierre et, par synthèse, une vierre signifiait, dans le vieux langage de nos provinces, une terre inculte, une friche (1). L'adjectif se substituant ainsi très fréquemment au substantif, pouvait donc, à son tour, revêtir l'acception générique de terre ; or, comme le globe terrestre exige, pour son développement en plan, deux sphères juxtaposées (ou mappemonde), une seule de celles-ci représente une moitié de terre, d'où Mi-vierre.

On éprouve, assurément, quelque confusion à expliquer de semblables puérilités, mais si l'on veut bien remarquer que les armes du célèbre Santeuil, chanoine de Saint-Victor, si connu par ses poésies latines, étaient : Une tête d'Argus d'or, semée d'yeux au naturel (cent oeils), et celles de Jean Racine un rat et un cygne (2), on admettra plus facilement peut-être l'explication que je viens de tenter (3).

(1) « Vierrum est ager incultus et sterilis », dit du Cange, qui cite, à l'appui, une charte beaujolaise de 1460.

Telle est aussi, je crois, sauf démonstration meilleure, l'étymologie du nom de lieu Mivière ou les Mivières : terre moitié en friche, moitié cultivée. Il existait un fief de La Vierre dans la paroisse d'Odenas (Rhône).

(2) Le grand poète, que désolait fort la présence de ce rat dans ses armes, profita de l'édit de 1696 pour le faire supprimer.

(3) Les propres seigneurs des Mivière, les Vernin devenus de Cremeaux, n'en avaient d'ailleurs pas agi différemment eux-mêmes; cré, les croix, eaux, le chef ondé d'azur: « de gueules à trois croix tréflées au pied fiché d'or, deux et un ; au chef d'argent chargé d'une onde d'azur en fasce ». Gras,


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N'est-ce pas, d'ailleurs, à une époque virtuellement contemporaine de celle où dut être composé le blason des Mivière que Rabelais se moquait ainsi de ces nobles rébus : « En pareilles ténèbres sont comprins ces glorieux de court et transporteurs de noms, lesquelz voulans en leurs divises signifier espoir font protraire une sphère (1), des pennes d'oiseaulx pour poines, de l'ancholie pour mélancolie, la lune bicorne pour vivre en croissant, un banc rompu pour bancque roupte, non et un halcret pour non durhabit (2), un lit sans ciel pour un licencié, que sont homonymies tant ineptes, tant fades, tant rusticques et barbares que l'on doibvroit atacher une queue de renard au collet, et faire un masque d'une bouze de vache à chascun d'iceulx qui en vouldroit dorénavant user en France, après la restitution des bonnes lettres » (3).

Le chanoine Benoît Mivière était le frère de Me Martin Mivière, notaire royal à Cremeaux, que je viens de citer un peu plus haut ; je dois, d'ailleurs, avouer très humblement qu'il m'a été impossible de reconstituer la date de sa naissance, et même, d'une

par une omission d'autant plus étrange que, dans la planche II de son Armorial, il reproduit le tympan d'une porte de l'ancien château de Cremeaux où cet écusson est sculpté, ne le décrit point, au cours de son ouvrage et se contente de dire, à l'article Cremeaux voyez Vernin et à l'article Vernin, voyez Cremeaux.

(1) Bas latin : spera ; vieux français : espère.

(2) Le halecret était une sorte d'armure à écrevisse, ou même un simple corselet de fer à tassettes, c'est-à-dire un dur habit, d'où le jeu de mots formant la devise latine non durabit.

(3) Gargantua, chap. IX, t. I, p. 33 de l'édition JannetPicard.


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façon exacte, celle de sa mort. Comme sa célébrité ne réside guère que dans le rôle qu'il joua au milieu des événements qui s'écoulèrent entre l'expulsion des Jésuites et leur réinstallation au collège de la Trinité, quelques minces détails sur son existence antérieurement à cette époque ne sauraient avoir une grande importance (1). Mais avant d'aborder le récit de cette période historique si négligée par mes devanciers, il est utile, je crois, d'esquisser à grands traits, ainsi du reste que M. l'abbé Reure l'a fait pour son personnage, l'histoire de ce grand établissement qui, malgré l'abondance des matériaux (2), n'a pu encore, comme Sainte-Barbe à Paris, trouver, son Quicherat.

Vers l'année 1519, les membres d'une pieuse association, dénommée Confrérie de la Trinité, avaient établi, dans une grange et un tènement de

(1) Ainsi on le voit figurer comme témoin, et immédiatement après le curé du lieu, dans le procès-verbal d'une visite effectuée à Cremeaux, le 20 août 1596, par l'archiprêtre de Roanne, Mre Pierre Pommiers, qui le désigne ainsi : « Vénérable et égrégie personne, Mre Benoît Mivière, docteur en saincte théologie ». Cf. abbé Prajoux : Le canton de Saint-Just-enChevalet, p. 239.

(2) Indépendamment des archives municipales de Lyon qui ont été surtout utilisées dans ce travail, le fonds du collège de la Trinité forme, aux archives départementales du Rhône, la majeure partie de la série D et ne comprend pas moins de 10.048 pièces et 71 cahiers ou registres, avec de nombreux plans et .cartes. Toute cette documentation n'a encore produit que des « aperçus », comme les qualifie fort bien M. le chanoine Reure qui donne, page 22 de sa plaquette, une bibliographie très complète des divers travaux imprimés parus sur ce sujet jusqu'à nos jours. Il est superflu d'ajouter que, dans aucune de ces notices, notre chanoine Mivière n'est seulement nommé.


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vigne leur appartenant, une école privée où les pères de famille qui la composaient envoyaient leurs enfants.

La faveur dont jouit très rapidement cette école excita le Consulat à la rendre accessible au public et, le 21 juillet 1527, intervenait un accord (1) par lequel les confrères cédaient leur installation à la ville, sous ces deux conditions, aussi peu onéreuses que peu observées, d'ailleurs, par la suite : 1° que le nouvel établissement porterait le nom de Collège de la Trinité, 2° qu'on y chanterait ou réciterait

(1) Les véritables promoteurs du traité furent Claude de Bellièvre et Symphorien Champier, et les motifs qui le déterminèrent sont ceux clairement exposés par Bullioud, dans ce passage qu'un de mes anciens chefs et vieil ami M. Odilon Martin, a bien voulu rechercher pour moi, à travers le dédale des manuscrits du Lugdunum sacro prophanum, à la Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier : « Languescentibus scholis lugdunensibus et senescente bonorum litterarum studio, cives sortem suam et juventutis juncturam moerentes, de collegio stabiliendo cogitabant et patet ex Lugduno prisco, Claudii Bellieurii, praesidis Gratianopol. fol. 25, anno 1525, haec sunt verba concepta : à ce propos jay souvent pensé que bon seroit etc., scilicet laberi Lugduni probos et eruditos prasceptores in humanioribus, ad rectam juventutis institutionem, valde incommodum est adolescentes nostros mittere Parisiis, ad grammaticam addiscendam 10 quia nullibi possint filii nostri jucundius commorari quam in patria, 20 quia nec honestius vivere quam sub oculis parentum, 3° quia nullibi minori sumptu vivere possint quam domui » (T. IV, p. 70).

Il convient d'ajouter que, contrairement à l'assertion du P. Ménestrier (Eloge hist. de la ville de Lyon, p. 83), cette cession fut entièrement volontaire, puisqu'elle précéda de deux ans l'ordonnance de 1529, par laquelle François 1er prescrivit que tous les biens fonds possédés par les confréries seraient convertis en établissements d'instruction et d'utilité publique.


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tous les jours un Salve Regina pour les confrères vivants et un De profundis pour les morts (1).

Le premier Recteur (2) du collège ainsi réorganisé fut un lyonnais, Claude Durand, personnage d'une grande érudition, auquel on doit une traduction française d'un opuscule de Sulpitius Verulanus : De moribus in mensa servandis. Il touchait, comme émoluments, 400 livres (3) ; les élèves, tous externes, étaient répartis dans quatre classes et payaient chacun, comme rétribution scolaire, 2 sols, 6 deniers par mois (4).

Claude Durand ne resta même pas une année entière en fonctions. Il fut remplacé par le médecin

(1) Dès 1597, les prières commencèrent à tomber en désuétude et ne tardèrent pas à disparaître complètement. Quant aux autres conditions honorifiques, elles n'ont pas été plus fidèlement observées et le collège s'est appelé, successivement plus tard : Grand collège, Lycée, Collège royal, Lycée impérial, puis enfin, Lycée Ampère. En 1834, l'administration du Lycée Saint-Louis, à Paris, considéra comme un devoir de faire graver, au-dessous de la tablette qui portait le nom actuel de l'établissement, l'inscription : Ancien collège d'Harcourt, qui réparait une injustice ; la ville de Lyon ne pourrait que s'honorer en faisant de même pour son vieux collège de la Trinité.

(2) Sur l'époque à laquelle on s'est définitivement servi du mot Principal, pour désigner le directeur d'un collège, voir Et. Pasquier : Recherches, liv. IX, col. 924 et l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux. T. XII, p. 65.

(3) D'après les tables de Bailly (Hist. financière de la France, t. II, p. 299), qui donnent la valeur réelle de la livre tournois basée sur la quantité de blé qu'elle pouvait payer à chaque époque, ce traitement équivaudrait à 4.732 francs de notre monnaie actuelle Etablie avec les chiffres des carcabeaux de Lyon et la valeur du pain ouvré, cette somme s'abaisserait à 4.400 francs.

(4) Soit, d'après les mêmes bases que ci-dessus, environ 1 fr. 50 de nos espèces actuelles.


-57Jean

-57Jean qui passa trois années à harceler le Consulat de ses plaintes, hélas ! bien justifiées : les commissaires de l'artillerie ont envahi, pour y loger les pièces nouvellement fondues, à Lyon, par ordre du Roi, les meilleurs locaux du Collège, ne laissant qu'une misérable grange « où il pleust... et n'y a assez couvert pour les enfans, qui sont au soleil » ; ces messieurs de l'artillerie font, sur leurs enclumes et avec leurs canons, un bruit tel qu'il devient impossible de faire la classe ; ils vont même jusqu'à « battre et deschasser les régens », enfin les parents des écoliers, profitant de tout cela, refusent de payer la rétribution scolaire (1).

On prit bien quelques mesures, ainsi qu'en témoigne la délibération consulaire suivante, datée de novembre 1053, mais las sans doute de ces luttes continuelles, Me Canape préféra se consacrer exclusivement à son art, puisque on le voit, cinq ans plus tard, briguer — inutilement d'ailleurs — la succession du célèbre Rabelais, comme médecin de l'HôtelDieu (2).

(1) Archives municipales de Lyon, BB. 49. Un peu plus tard les habitants du quartier exigèrent eux-mêmes le déplacement de la loge des couleuvriniers à cause des détonations de ces armes à feu qui faisaient « grant nuysance aux femmes ensaintes, enfans et à leurs vins » Ibid. BB. 53.

(2) Arch. mun. BB. 54. M. P. Jannet a reproduit, dans son édition des OEuvres de Rabelais (Paris, Picard, s. d. in16), t. VII, p. XLIII, le procès-verbal de la séance où furent discutées les candidatures des deux postulants : J. Canape et P. du Castel. Jean Canape paraît, d'ailleurs, avoir été bien supérieur à son concurrent. Devenu, un peu plus tard (1542), médecin de François 1er, il enseigna, le premier, la chirurgie en français et il a publié, en cette langue, plusieurs ouvrages sur la même science. Cf. Bréghot du Lut et Péricaud : Catalogue des lyonnais dignes de mémoire, p. 57.


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« Les échevins et consuls de la bonne ville, ayans bien au long desbattu, en ce qui concerne la salutaire instruction de la communauté, avec MM. les notables ; considérans que l'on ne doibt point espargner quelque somme d'argent, affin d'entrectenir le colliège nouvellement érigé, pour bonne cause, car s'il y a convenable exercice d'estude, la ville en vauldra beaucoup myeux ; considérans que la ville de Lyon retirera grants fruictz de telles dépenses, ce qui n'arrivoit pas cy-devant, faulte d'y avoir pourveu, par ce que les riches habitans estoient contraincts d'envoyer leurs enfans à Paris et aultre part, à gros frayz, desquelz enfans plusieurs n'estoient pas reteneus par la présence de leurs parens, ne prouffictoient et finissoient par suyvre maulvaises compagnies, ou, aultrement, discontinuoient leurs estudes ; considérans qu'il y a grant nombre de pauvres gens qui n'ont de quoy envoyer dehors leurs enfans, et aulcunes finances pour payer leur escolage, à l'effect d'entrectenir le régent et les bachelliers ; enfin, considérans que la gratuicté de l'escolle, du moins pour les habitans de la ville, sera cause que plusieurs continueront l'estude et se feront hommes de bien et de probité, ce qui sera le prouffict autant du pouvre que du riche. A ceste causé, à ces fins multipliées, les susdictz ont advisé prendre à louage la grange de Madame l'esleue de Varey (1) et téne(1)

téne(1) famille consulaire qui a joué un très grand rôle dans les annales lyonnaises et qui a donné à la ville plus de trente échevins, plusieurs fois réélus (dont un jusqu'à quinze fois). Deux, et peut-être trois membres de cette famille, figurent dans l'obituaire du prieuré de Saint-Thomas-en-Forez et ce fut l'acte de brigandage commis sur la personne d'un Bernard de Varey qui amena, en 1350, la destruction, par


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ment de Barsuraube et de retenir, jusques à nouveaulx ou plus amples arrangemens, Maistre Jehan Canape pour régent à gaiges, pareillement troys bachelliers, qui seront en l'art de grammaire, poësie, oratoyre et aultres excellentes doctrines, sellon le degré des escolliers. Ilz sont, de plus, résoleus bailler audict Canape cens livres tournois au lieu de soixante, et, à chascuns desdictz bachelliers, cinquante livres des deniers de la commulnauté. Moyennant ce, les maistres et les instituteurs promectront de bien et deuement faire leur debvoir, de ne prendre ny exiger aulcune chose des enfans de la ville, desquelz leurs père et mère ont contribué et contribuent aux affaires d'icelle. Les régent et bachelliers seront payez par quartiers, et ilz ne debvront abandonner l'escolle publicque et municipalle que, premièrement, ilz ne l'ayent signiffié six moys d'avance » (1).

Le successeur de Jean Canape fut un « grammairien » de Mâcon, Eloy du Vergier, dont la très courte gestion n'est guère marquée que par un ordre de payement, mandaté au nom des sieurs François Fournier et Claude Gravier, « à rayson du louage de leur mayson en rue Neupve, pour la demeurance

l'autorité royale, du château de Nervieu et de la maison forte de Foris, dans notre province. Bien que possédant de nombreux fiefs et vivant noblement depuis au moins le XIIIe siècle, les de Varey n'étaient pas encore, vers la fin du XVe siècle, comptés parmi la noblesse, à laquelle ils ne parvinrent que par le Consulat. Cf. V. de Valous : Origine des familles consulaires de Lyon, p. 83 ; P. Gras : Obit. de Saint-Thomas, p. 21 et 45 ; Rec. de Mém. de la Diana, t. III. p. 183 ; Broutin: Les châteaux hist. du Forez, t. II, p. 120. (1) Arch. mun BB, 50.


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de Me Esloy du Vergier, maistre régent du collége de la Trinité, pour Jehan Reynier et Jacques Robynier, retenus par le Consulat pour régenter au collège de la Trinité, pour le bien et instruction des enfans de la ville, pour Michel Vial bachelier dudict collège » (1).

Il ne put, d'ailleurs, enrayer le déclin rapide de l'établissement dont les élèves s'éloignaient de plus en plus, tant à cause des inconvénients d'une installation défectueuse, qu'à cause des terribles fléaux qui désolèrent les années 1531 et 1532 : la famine et la peste.

Le Consulat s'émut enfin d'une situation aussi déplorable et, le 25 avril 1533, il confiait la direction du collège à Claude de Cublize, qui « avait, par cy-devant, tenu et régenté en l'escolle de la Bombarde (2) » et enseigné, non sans éclat, à la Trinité même, dès sa fondation.

Le choix parut d'abord des plus heureux. Le nouveau principal sut s'entourer d'excellents collaborateurs ; de son côté, la municipalité, piquée d'émulation, fit faire des aménagements qui pouvaient passer pour luxueux à une époque où les plus simples commodités scolaires étaient à ce point dédaignées que, moins d'un siècle auparavant, l'Université de Paris ayant voulu donner des bancs aux étudiants, le cardinal d'Estouteville, armé, diton, d'une bulle du pape Urbain V, s'opposa for(1)

for(1) mun. BB. 51.

(2) Le Gymnasiolum Bombardanum, ainsi appelé du nom. de la rue où il était situé, avait été fondé en 1509, par un normand, Guillaume Ramèze.


mellement à une innovation aussi dangereuse et exigea que les élèves fussent, comme par le passé, assis par terre, « afin d'éloigner de leur coeur toute tentation d'orgueil » (1).

Mais cette prospérité si soudaine ne fut pas de longue " durée. Claude de Cublize n'était point un administrateur ; de graves désordres éclatèrent dans l'établissement, un meurtre même y fut commis. Aussi, le 6 juillet, cet insuffisant principal était-il révoqué et même expulsé, car, le 20, on lui signifie un « ordre itératif d'avoir à vuyder les lieux avant quinze jours, aultrement, passé ledict deslay, on le fera vuyder par force et par justice » (2).

Avec le successeur que désigna le Consulat, aucune surprise de ce genre n'était à redouter. Barthélemy Aneau, bien connu à Lyon où il enseignait depuis onze ans, était vraiment un homme universel. Non seulement la plupart des langues vivantes de l'Europe lui étaient familières, mais il possédait à fond les lettres grecques et latines. Il était, au dire de la Croix du Maine (3), poète latin et français, historien, jurisconsulte et orateur. « Arrivait-il, en ville, un accident : Aneau le racontait ; un prince, Aneau le haranguait ; une sottise, Aneau s'en moquait ; une fête, Aneau en réglait les préparatifs. Il élevait, dans son collège, un théâtre où les mères

(1) « Item statutum illud quod scholares audientes lectiones suas sedeant in terrâ coram magistro, ut occasio superbiae in juvenibus recludatur, laudamus et volumus illud observari ». Cf. Eg. du Boulay : Hist. Universit. Parisiensis, t. V, p. 573.

(2) Arch. mun. BB. 57 et 58.

(3) Bibliothèque française, art. Berthelemy (sic) Aneau.


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venaient pleurer de tendresse... et où les Lyonnais venaient applaudir au jugement de Dame vérité qui, dans la comparaison de « Paris, Rohan, Lyon, Orléans », donnait naturellement la palme à Lyon Marchant » (1).

La direction d'Aneau fut décisive et le collège connut enfin des jours prospères. Ce fut lui qui, le premier, établit l'usage des exercices littéraires en fin d'année, innovation qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours et qui avait, dit Rabanis, « l'heureux résultat de faire connaître la capacité de l'élève, de fortifier sa mémoire, de l'accoûtumer à paraître et à parler en public et à s'exprimer avec élégance et précision, et, enfin, à lui donner ce ton, cette attitude, qui conviennent à l'orateur et qui ajoutent tant de prix au discours » (2).

(1) Demogeot : Lyon ancien et moderne, t. I, p. 413. Voici les ouvrages d'Aneau auxquels il est fait allusion dans cette phrase: Mystère de la Nativité, par personnages, etc., imprimé en 1537, chez Sébast. Gryphe et que Delandine (Catal. de la Biblioth. de Lyon, théâtre, p. 11) regarde comme le premier modèle de nos opéras-comiques, puisque son auteur le fit chanter en entier sur des airs en vogue de son temps ; Lyon marchant, satyre française, etc., imprimée en 1542, chez P. de Tours, petit in 8° ; Picta poësis et Epigramme sur aulcunes choses mémorables, etc. autres ouvrages d'Aneau qui ont eu les honneurs de plusieurs éditions. L'Hystoire d'Androcus, que Barthélemy Aneau composa, par ordre du consulat, pour l'entrée de Claude d'Albon, maréchal de Saint-André, ne paraît pas avoir été imprimée et lui fut payée six écus d'or au soleil.

(2) Archives historiques et statistiques du département du Rhône, t. XI. p. 85. De là aussi ces Recueils « qu'on faisait, constate Ch. Desmaze, pour l'ingrate postérité ». Mais ces tentatives timides et isolées ne furent vraiment généralisées que par les Jésuites, à la remorque desquels l'Université ne fit que se traîner lentement et péniblement, car seulement


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Vers la fin de l'année 1551, soit à cause de l'insuffisance de son traitement, au sujet duquel il avait déjà formulé plusieurs plaintes (1), soit pour tout autre motif, Barthélemy Aneau résigna ses fonctions de principal et remit la direction du collège au bourbonnais Jacques Fraichet, dont il a été question plus haut.

La brochure qu'a consacrée à ce personnage M. le chanoine Reure me dispense de longs détails à son égard. Je reproduirai, toutefois, le traité conclu à cette occasion, parce qu'il diffère très peu de ceux qui, pendant près de quarante ans, intervinrent entre le Consulat et les Recteurs de la Trinité et que, d'autre part, il pourra servir d'élément de comparaison avec celui que je me propose de publier plus loin.

« Personnellement establys honnorables et sainges personnes Jacques Fenoyl, Francoys Salla, Humbert Faure, Me Nicolas Dupré, Symphorien Buatier, Gonyn de Bourg, Anthoine Vincent, Claude Benoist, Claude Platet, Claude Legourt, conseillers eschevins de la ville et commulnauté de Lyon, lesquels... considérans que le colliége de la Trinité, appartenant à ladicte ville et commulnauté, a vacqué puys un an en ça et comme vacque à présent,

en 1727, elle publia un petit volume in-18 contenant des vers de dix-sept de ses professeurs, entre autres Hersan, Rollin, Coffin, Grenan..., la quintessence, en un mot, de cinquante ans de poésie. Les Jésuites répondirent aussitôt en publiant deux gros volumes in-40 du P. Lejay, seul, comme l'annoncaient orgueilleusement les Mémoires de Trévoux, organe de la Compagnie. Cf. Ch. Desmaze : Curiosités des anciennes justices, p. 530.

(1) Arch. mun. BB. 61, 63, 65 et 69.


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parce que Me Barthélemy Aneau, jadis principal recteur dudit colliége, a déclaré ne vouloir plus icelluy tenir, ny exercer l'estat de principal et que, à Noël dernier, il estoit prest à vuyder ledict colliége ; estans à plein et deuement advertiz des sens, souffisance certaine, preudhommie et bonne dilligence de Me Jacques Frachet, licencié en loix, natif de Molyn en Bourbonnes (sic) par la certification qu'il leur en avoit ésté faicte...

« Pour ces causes et aultres bonnes et justes considérations les mouvans, comme il dient, ont baillé et délivré, baillent et délivrent par ces présentes, audict Me Jacques Frachet présent et acceptant, le dit colliége de la Trinité, en tant qu'il se comporte, avec les utenciles (sic) et [meubles] y estans, qui luy ont esté baillés par inventaire, pour, en icelluy colliège, demeurer principal recteur aux actes, pasches et conditions qui s'ensuyvent.

« Premièrement, sera tenu, ledict Me Jacques Frachet, entretenir audict colliège quatre classes, esquelles seront enseignez et instruictz tous enfans et aultres allans et venans audict colliège, par quatre régentz ordinaires qui seront scavans, de bonnes meurs, expérimentez, qui seront tenus lire (1), par chascun jour non féryal, chascun quatre leçons, avec les argumentations et compositions... Ascavoir, le premier et le second, ès deux langues grecque et latine, en rétorique et dyalectique et de bonnes traditions et bons jugemens. Le tiers régent soit scavant et propre en langue latine, bon grammairien, pour

(1) Ce mot, que l'on retrouvera plusieurs fois dans les documents cités au cours de cette étude, signifiait alors : enseigner, expliquer, commenter.


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fonder les enfans.... tellement que les enfans montans de classe en aultre, tous les ans, au jour de la StRémy (1), sellon la coustume parisienne, avec l'adviz dudict principal jugeant du prouffict et advancement d'iceulx, par composition et interrogation, soient bien préparez, par leurs premiers fondatteurs, à monter aux édifications. Le quatriesme régent, que l'on dict bachellier, soit non ignorant, mais sur tout bien accentuant et prononçant bien distinctement et articulement, pour, à bonne lecture, accent et prononciation, accoustumer, dès le premier commencement qui tient à jamais, la langue formable des enfans.

« Pour laquelle chose faire plus comodément, actendu que c'est la principalle partie de la bonne institution et aussy que la plus grande partie des escolliers lyonnois sont d'icelle basse classe, répètent tous, l'ung après l'aultre, une briefve leçon, mais bien entendue, tant que durera une bonne heure ; et les bien petitz enfans seront enseignez par ledict bachellier, premièrement en son giron (2), item, à la

(1) Premier octobre, date de la rentrée scolaire.

(2) C'est-à-dire : sur ses genoux, mais que l'on ne s'abuse point sur cette paternelle sollicitude, car le maître avait, à portée de sa main, d'un côté un fouet, et, de l'autre, un paquet de verges ! Cet usage, absolument général à cette époque, ne pouvait échapper à la verve caustique de Rabelais, qui, faisant allusion à un certain Pierre Tempête, correcteur resté célèbre du collège de Montaigu, place dans la bouche de Frère Jehan des Entommeures ce vers tiré, de la légende de Monsieur St-Nicolas et dont il donne une traduction aussi plaisante que libre :

Horrida tempesta montem turbavit acutum. « Tempeste feut un grand fouetteur d'escoliers au collège de Montagu » (Pantagruel, liv. IV. chap. XXI, t. IV, p. 104 de l'édition déjà citée).

XVIII. — 5.


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qualité des allans et venans audict colliège, sera leue et répétée quatre foys le jour...

« Item, audict colliège, ne sera parlé aulcune langue que grecque et latine (1), synon es bien petitz enfans, lesquelz vaut myeux qu'ilz parlent bon françois que s'accoustumer à maulvais et barbare latin.

« Item, ledict principal ne fera point de leçon certaine, mais tous les jours en fera une telle qui vouldra choisir, aulcune foys la grande, aulcune foys la moindre, auculne foys la moyenne, sellon son arbitre, à ce qu'en ce faisant, il tienne ses disciples en craincte révérencialle et les régens en leur debvoir, craignans que, à l'imporveu, ilz ne soient surprins malversans à leurs offices, Aussy pourra faire une leçon publicque de quelque bon aucteur.

« Quant à l'esconomye et norriture des enfans qui seront pensionnaires audict colliège, ils seront nourriz souffisamment et plus honnestement que superfluement, et entretenuz nectement et honnestement habillez.

« Et ne pourra ledict principal louer les chambres dudict colliège, ains serviront à ses régens et pansionnaires.

(1) Au XVIe siècle, dans tous les établissements d'instruction secondaire, l'élève était puni pour avoir parlé autrement qu'en latin, même dans ses conversations avec ses camarades. L'Université était absolument intransigeante sur ce chapitre et l'on connaît l'histoire du papetier qui, réprimandé en latin, par le recteur, au sujet d'une livraison défectueuse de fournitures, et s'étant avisé de dire : « Parlez français, je vous répondrai », fut cité devant le Parlement, comme s'il eût commis un délit. Cf. Compayré : Hist. critique des doctrines de l'éducation en France, t. I, p. 137.


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« Item, aura et entretiendra ledict principal un portier à garder une seulle porte, qui sera la porte moyenne, à l'allée, vers rue Neufve ; lequel portier se tiendra en la loge qui pour ce y a esté faicte. Et aux actes publicques, comme en allant à la messe (1), aux sermons, aux processions, mectra ledict principal bon ordre à ses régentz, que les disciples estans exposez aux yeulz du publicq ne causeront ne scandalle ne deshonneur.

« Item, sera tenu ledict principal enseigner tous les enfans de la ville, universellement, qui yront et viendront audict colliége, en payant, par chascun d'eulx, deuy sols six deniers le moys, exceptez des pauvres enfans, qu'il sera tenu faire enseigner audict colliége, par la certification de Messieurs de la Grande haulmosne ou desdits sieurs conseillers, desquelz pouvres enfans il ne prendra aulcuns gaiges (2).

(1) Soit en raison des progrès de la Réforme, soit pour d'autres motifs, les recteurs de collèges paraissaient avoir, de plus en plus, des tendances à s'affranchir de l'obligation de conduire leurs élèves aux offices religieux, malgré le soin qu'avaient les municipalités d'en faire l'objet d'une clause spéciale de leur contrat. L'abus parut si grand qu'il motiva, cinq ans plus tard (21 octobre 1557) un arrêt du Parlement enjoignant « à tous pédagogues, directeurs, demeurant hors des collèges de mener, sous peine de la corde, leurs enfans et écoliers à l'église et de leur faire ouïr la messe, les jours de dimanche et autres fêtes ». Cf. Ch. Jourdain : Index chronol. chartarum pertin. ad. hist. Universit. Paris, p. 372.

(2) Cette clause avait un caractère plus touchant encore dans le premier bail passé avec Durand : « S'il advenoit, y est-il dit, que aulcuns, par donation ou aultrement, fissent donnation audict collège, pour faire nourrir et apprendre quelques pauvres enfans, pris au grand Hospital du pont du Rhosne ou ailleurs, en ce cas, l'eslection desdicts enfans, qui ne sera aultrement réservée par les fondatteurs, appartiendra es-dictz conseillers et couriers, lesquelz et chascuns d'eulx,


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« Item que tous gens de lectres passans, allans, venans, tant deçà que de la les montz ou à Tholoze, venans audict colliége, seront reçeuz par honneur, et aux pouvres sera aydé de la passade (1).

« Tous lesquelz articles dessus déclarez ledict Me Jacques Frachet a promis et promect... entretenir, garder et observer de poinct en poinct.

« ... Et stipendiera de gaiges souffisans lesdictz quatre régens, portier et serviteurs... Durant le tems et terme de six ans continuelz et consécutifz, commerçans à la feste Nativité Nostre Seigneur, prochainement venant... Pour et moyennant la somme de troys cens livres tournoys pour chascun an desdictz six ans... ; laquelle somme de IIIe l. t.

à chascune eslection, feront serment solempnel d'eslire les plus pauvres orphelins ou aultres enfans, esquelz ilz connoistront avoir plus grosse pitié, sans aulcune affection, parenté ny afinité ». Les Jésuites, devenus plus tard maîtres du collège, s'empressèrent de s'affranchir de cette charge, comme en témoigne l'extrait suivant d'une délibération en date du 4 novembre 1569 : Déclaration portant que « les sieurs recteur et administrateurs de l'aulmosne générale de Lyon estans en deslibération de construire et édifier ung colliége pour tenir les enfans masles de lad. aulmosne, près le colliège de la Trinité, ont acquis une grange et place joignant et audevant ; ladicte grange size audict Lyon, près led. colliège de la Trinité, en rue de Pas-Estroit, comme appert par le contract d'acquisition faict par lesdictz sieurs de Jean Jolly le jeune, et de Claude Croyserat » (Invent. somm. des archives hospit. de Lyon : La charité ou aumône générale, B. 283, t. II, p. 3). (1) Au sujet de ces maîtres et écoliers errants, qu'on appelait Bachants, Galoches, Goliards, Martinets, etc , voir du Boulay : Hist. universit. Paris, t. v. p. 658 ; Ducange : Glossarium, v° Martineti ; Pasquier : Recherches, liv. IX, p. 924 ; et Buisson : Dict. de pédagogie, v° Bachants. Ainsi que le remarque très judicieusement Bazin, (Lyon-Revue n° d'août 1886, p. 80) pareille générosité ne laisserait pas que d'être fort onéreuse aujourd'hui.


-6glesdictz

-6glesdictz conseillers ont promis et promectent payer ou faire payer, par le receveurs des deniers communs et octroys de ladicte ville, audict Jacques Frachet ou es siens, audict Lyon, moytié à chascune feste Nativité Saint-Jehan-Baptiste prochainement venant » (1).

Le rectorat de Jacques Fraichet dura trois ans (1552-1555) et finit, ainsi qu'a dû le reconnaître M. l'abbé Reure, « d'une manière déplorable ». Qu'il se soit ou non endetté « pour le bon entretien de son établissement », Fraichet quitta furtivement le collège, en emportant les meubles qui lui avaient été confiés et en ne payant point ses collaborateurs qui furent contraints d'aller vivre, pendant dix-huit jours, à l'auberge (2).

Il fut aussitôt remplacé par un sieur Jacques Dupuy, maître ès-arts ; mais c'était vraiment « tomber de fiebvre en chauld mal ». Six mois, à peine, après son installation, ce peu endurant principal faisait, en effet, de sa propre autorité, « tenir prisonniers certains pédagogues (3) de ce colliège qui luy représentoient qu'il debvoit tenir troys régens » (4). Enfin, on lit dans le compte rendu de la séance

(1) Arch. mun. BB. 73 ; abbé Reure: op. cit., p. 18.

(2) Arch. mun. BB. 77.

(3) « Et ainsi que les affaires des Collèges vont, il y a trois sortes de maistres : le superintendant de tous les autres que nous appelions Principal, les Régens qui enseignent aux classes et les autres qui, sans faire lectures publicques, tiennent chambres à louage du Principal, que l'on nomme Pédagogues, parce qu'ils ont la charge et gouvernement sur quelques enfans de maisons » (Pasquier : Recherches, lib, IX, P- 914).

(4) Arch. mun. BB. 78.


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consulaire du 21 juillet 1558 : « Les sieurs Jean Henry, Antoine Camus et Léonard Prunas ont rapporté, suivant la charge qu'ils en avaient eue, qu'ils sont informés du mauvais ordre qu'il y a eu au collège de la Trinité où, par les malversations et et fautes de conduite de Me Jacques Dupuy, principal dudit collège, il n'y a point d'exercices et quasi point d'enfants étudiants audit collège ; qu'ils ont trouvé ledit Dupuy être ordinairement en débat et contention avec les régents et pédagogues dudit collège, avoir battu et déchassé sa femme d'avec lui, fait et commis plusieurs autres actes indignes à un principal et recteur d'un tel collège, au grand scandale de tous les écoliers, dommage et intérêt de toute la chose publique... tellement que, s'il n'y est promptement pourvu, les enfants seront contraints d'abandonner le collège et de chercher autres écoles et études » (1).

Dupuy fut donc révoqué et l'on s'empressa de faire un nouvel appel à Barthélemy Aneau en qui semblait s'incarner le salut et la prospérité du collège (2).

Le nouveau traité, conclu à la date du 29 septembre 1558, diffère très peu des traités antérieurs et, notamment, du bail Fraichet que j'ai reproduit presque en entier ci-dessus. A noter, toutefois, une clause étrange et toute nouvelle : « Item, ne permectra (ledit principal) estre leu ny enseigné, audict collège, aulcune doctrine ny livres déffendus ou censurez,

(1) Arch. mun. BB. 81 et notes de l'abbé Sudan dans Péricaud.

(2) Arch. mun. BB. 81 ; Sudan-Péricaud.


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contre l'honneur, aucthorité et déffense de Nostre mère saincte Esglize et souffrir, audict collège, estre tenus propos n'y dogmatisant ny enseignant maulvaise doctrine, en particulier ny en général ; et où il se trouvera contrevenir, en tout ou en partie, au contenu de ces présentes, sera tenu et promect de sortir hors du collège et à la première réquisition desdictz conseillers » (1).

Cette clause visait les nouvelles doctrines de Luther et de Calvin, qui avaient déjà fait quelques progrès à Lyon et que l'on soupçonnait fort Aneau, disciple de Wolmar et ami de Marot, de partager ouvertement ou secrètement.

On sait la fin tragique de ce malheureux principal qui, à la suite d'un acte d'impiété commis au cours de la procession de la Fête-Dieu, le 5 juin 1561, vit le collège brusquement envahi par une populace furieuse et fut « inhumainement tué et occis et layssé pour mort, estendu au milieu de ladicte rue (la rue Neuve), au grand scandalle des petitz enfans escolliers et aultres estudians audict colliège » (2).

Son successeur, recruté à Paris par un agent du Consulat, Georges Reynard, que l'on qualifie

(1) Arch. mun. BB. 81 et Arch. hist. et stat. du Rhône, t. XI, p. 95.

(2) On pourra consulter sur cet événement qui a fait l'objet de tant de controverses : Registre des actes consulaires, f° xlv et xlvi ; Rubys : Hist. de Lyon, p. 389 ; Severt : Archiepiscop. lugdun, p. 400 ; Le Laboureur : Les Mazures de l'Isle Barbe, t. II. p. 11 ; P. de Romuald : Trésor chronol., t. III, p. 519; Ménestrier : Eloge hist. de la ville de Lyon, p. 82; Colonia : Hist; litt. de Lyon, t. II. p. 973 ; J. Clerjon : Hist. de Lyon, t. V. p. 148 ; Arch. hist. du Rhône, t. VII, p. 131 et t. XI, p. 97 ; Steyert : Nouvelle hist. de Lyon, t. III,

p. 123.


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de « Capitaine », se nommait André Martin ; il mourut de la peste en avril 1565.

Mais, depuis une dizaine d'années, avaient paru, en France, « certains prebstres religieux nommez Jésuites » que de hautes et puissantes personnalités patronnèrent aussitôt à Lyon, comme « propres pour instruyre la jeunesse en bonnes moeurs et en religion chrestienne, sans prendre aulcuns gaiges ny sallaires » (1).

Dès Janvier 1551, la nouvelle congrégation avait obtenu du Roi Henri II des lettres patentes lui permettant de fonder un collège à Paris « mais non ès aultres villes » (2). En 1560, presque au

(1) On verra un peu plus loin ce qu'il fallait penser de cette prétendue gratuité qui, dès leur premier procès avec l'Université de Paris (26 février 1574), fournit un thème facile à la mordante ironie de Pasquier : « Bien puis-je dire que la plus belle de leurs lectures est qu'ils ne sonnent aux aureilles des escoliers autre chose sinon qu'ils veulent et entendent lire au peuple gratuitement. Sous cet honorable prétexte, plusieurs vont à leurs leçons, les frippons et bons compagnons pour cuider corbiner, tous les mois, un sol ou un carolus, que l'on paye aux autres collèges, à l'entrée de la porte » (Recherches, liv. III, chap. xliv. Plaidoyé etc. col. 334, § C). « Vous promettez par vos bulles de lire gratuitement, qui potes insidias dona vocare tuas ? (Martial), Dois-je appeler libéralité de ne prendre un souls tous les mois pour l'entrée de votre collège et, néanmoins, vous estre rendus, en dix ans, riches de cent mille écus ! En cette façon est le gend'arme libéral quand par honnestes promesses il attire son ennemy en ses embusches, pour en faire un piteux carnage. Ainsi est le brigand libéral, qui chevale, par beaux semblans, le pauvre passant, jusques à ce que le tenant à son advantage luy oste misérablement sa vie et son avoir. Ainsi est le pescheur libéral, qui donne à une mer un veron pour en rapporter un gros poisson » (Ibid, col. 347, § C et D).

(2) Recueil d'Isambert, t. XIII, p. 178 ; Invent. Arch. dép. du Rhône. D, 257. On sait que, grâce à la résistance acharnée qu'opposèrent le Parlement et l'Université,


- 73début

73début second bail Aneau, le cardinal François de Tournon avait fait de pressantes démarches pour obtenir la résiliation du traité en leur faveur, mais le Consulat avait fermement résisté, en profitant même de la circonstance pour décerner à son principal préféré le plus éclatant témoignage de sa complète satisfaction (1).

La sanglante aventure qui ouvrait à nouveau une succession tant convoitée ne manqua pas d'être mise à profit par les Pères et le Cardinal renouvela, avec les instances les plus vives mais avec tout autant d'insuccès, ses sollicitations auprès du corps municipal.

Enfin, après la mort d'André Martin, la lassitude et les puissantes interventions, qui n'avaient cessé d'agir, eurent raison des dernières résistances consulaires et la direction du collège fut confiée aux Jésuites qui, en diplomates consommés, témoignèrent, cette fois, les hésitations les plus grandes, soulevèrent des objections nombreuses et, finalement, n'acceptèrent qu'à titre d'essai et pour deux années seulement (2).

Alors, comme une coquette qui met en jeu tous ses moyens de séduction, la Compagnie de Jésus « amorça », suivant l'expression de Demogeot (3),

il fallut plus de dix ans et de nouvelles lettres patentes, accompagnées de lettres de jussion de François II, pour que la permission eût son plein effet. Sans plus s'en inquiéter, d'ailleurs, les Jésuites avaient ouvert des collèges à Billom, à Mauriac, à Rodez, à Pamiers et à Tournon.

(1) Actes consulaires, séance du 8 octobre 1560, dans Péricaud ; Clerjon : Hist. de Lyon, t. V, p. 148.

(2) Arch. mun. BB. 84.

(3) Lyon ancien et moderne, t. I, p. 422.


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le Consulat. On installa au collège, en qualité de professeurs, les membres les plus éminents de l'Ordre : Creighton, le négociateur avisé, l'homme aux savantes intrigues (1) ; Codret, le grammairien habile et l'hébraïsant de premier ordre (2) ; Possevin, dont l'érudition était immense et qui fut un des plus redoutables controversistes de son époque (3) ; Perpinien l'écrivain élégant et l'orateur disert (4) ; Gilles, que les ennemis les plus acharnés des Jésuites qualifiaient de savant homme, etc.

Le Père Edmond Auger (5), avec lequel le Consulat avait traité, s'était seulement engagé à faire enseigner

(1) Voir, au sujet de ce personnage : Moréri : Dict. hist., art. Criton (Guillaume) et les Mémoires de la Ligue, t. I, p. 41 et 42.

(2) L'hébreu était fort en honneur au XVIe siècle ; je parlerai plus loin de la grammaire du P. Codret.

(3) Il avait, dit-on, lu et commenté plus de six mille auteurs ecclésiastiques ; nous le retrouverons ci-après.

(4) Pierre-Jean Perpinien était espagnol et avait 21 ans quand il entra dans la société de Jésus, en 1551. On lui doit : Orationes quinque, etc.. Rome 1565, in-8° ; De humana divinaque philosophia discenda, Paris, 1566, in-8° ; Orationes sex, dans le recueil intitulé: Trium hujus soeculi oratorum, etc.. à Dilingen, 1572, in-8°, à Cologne, 1581, in-12 et à Ingolstadt, 1584, in-8° : Orationes duodeviginti, Rome, 1587, in-8° et plusieurs éditions, dont une à Lyon, 1603, in-18, Historia de vita et moribus beatoe Elisabeth, Lusitanioe regince, Cologne 1609, in-8° ; P. J. Perpiniani, Soc. Jes. aliquot epistoloe, 1683, in-8°, édition commencée par le P. Vavasseur et continuée par le P. Lucas. Plusieurs savants de son époque, notamment Muret [Varioe lectiones, lib. XV, cap. I) et Paul Manuce (Epislol. IX et XIX), ont donné au P. Perpinien un juste tribut d'éloges. Ses oeuvres complètes, imprimées à Rome (1740, 3 vol. in-8° ou 4 vol. in-12), comportent de notables additions aux éditions antérieures.

(5) Ce Jésuite célébre, qui mérita de ses contemporains le surnom de « Chrysostome françoys » (H. Martin : Hist. de France, éd. Furne, 1857, t. IX, p. 204) est trop connu


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la grammaire et la rhétorique ; il y joignit, également, une chaire de cosmographie et une de théologie. Il ouvrit, au collège, des conférences contradictoires ; le P. Perpinien y fit, trois fois par semaine, un cours public d'Ecriture sainte (1) auquel l'Archevêque lui-même, le forézien Antoine d'Albon, ne dédaignait pas d'assister et dont il recommanda très instamment la fréquentation à son clergé (2).

Aussi, en 1567, à l'expiration des deux années d'essai, les échevins offrirent-ils avec empressement de renouveler le bail, mais le P. Auger déclara que

pour avoir besoin d'une notice. Les historiens lyonnais abondent de renseignements à son égard ; on peut consulter, notamment, les articles très substantiels de M. Péricaud : Arch. hist. du Rhône, t. VII, p. 100 à 122 et de M. Breghot du Lut : Ibid. t. XI, p. 161 à 167, 337 à 337 ou Nouveaux mélanges, p. 214.

(1) Le P. de Colonia s'est trompé en disant, dans son Hist. litt. de Lyon (t. II, p. 693), que le P. Perpinien faisait outre cela, une classe de rhétorique ; on voit le contraire par ses lettres. Cf. Moréri, v° Perpinien.

(2) Le clergé lyonnais ne répondit guère à cette invitation, ainsi que le constate, non sans amertume ni sans malice, le professeur lui-même : « Ici le ciel est froid et les hommes plus froids encore : la rareté des auditeurs est incroyable. Mon enseignement semblait devoir intéresser un peu les ecclésiastiques : point du tout. Riches, ils jouissent de la vie, pauvres, ils amassent du bien. Ils aiment bien mieux cela que d'entendre une discussion théologique. Nos hic coelo utimur satis frigido, sed hominum animis frigidioribus, auditorum mira paucibus. Nam clerici, quorum nonnihil id intererat, qui locupletiores sunt beate vivere, qui tenuiores, rem quoerere multo malunt, quam de rebus divinis disputantem audire » (P. J. Perpin : Aliquot epistoloe, édition de 1683, p. 134). Il revient encore, ailleurs, sur ce peu d'enthousiasme des Lyonnais pour ses doctes leçons : « Le penchant des citoyens de Lyon, dit-il, les porte plus à gagner de l'argent qu'à philosopher. Urbs omnino est ad quoestum aptior quam ad philosophandum » (Ibid. p. 179).


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sa Compagnie ne pouvait plus se charger du collège que sous la forme d'un don perpétuel et, le 14 septembre, cette cession définitive était consentie (1). Le Consulat doublait en outre le chiffre du traitement annuel alloué au Recteur, qui était ainsi porté de 400 à 800 livres et accordait, de plus, à l'établissement, diverses indemnités d'octroi représentant une valeur de 1500 livres (2).

En même temps le cardinal de Tournon promettait 200 livres par an, le chapitre de Saint-Jean souscrivait pour pareille somme, à titre d'aumône, enfin, de nombreux legs, des dons considérables et d'importantes annexions de prieurés, de cures, de bénéfices et de prébendes venaient successivement augmenter la prospérité matérielle de l'établissement (3).

(1) Arch. mun. BB. 87 ; Délibérations capitul. t. LVII, f° 135 ; Ménestrier : Eloge hist., p. 84 ; Arch. hist. du Rhône, t. VII, p. 133. Ce fut surtout grâce aux instances et à l'autorité de notre compatriote Antoine d'Albon, archevêque et gouverneur de Lyon, que les négociations aboutirent. La Mure, le constate de façon très précise (Hist. ecclés. du diocèse de Lyon, p. 209, 210), mais il s'est trompé en faisant naître ce prélat à Lyon ; Ant. d'Albon est né au château de Saint-Forgeux (Cf. M. de Voleine et de Charpin : Recueil de doc. pour servir à l'hist. de l'ancien gouvernement de Lyon, p. 138). Il était également prieur de Saint-Rambert-en-Forez, où il mourut le 24 septembre 1574 ; c'était le petit-neveu du cardinal de Tournon.

(2) Arch. hist. du Rhône, t. VII, p 133.

(3) Un savant Calabrais, Vincenzo Lauro, d'abord médecin du cardinal de Tournon et de la reine Catherine de Médicis, puis cardinal-évêque de Mondovi, ouvre la liste en leur cédant les prieurés de Tence et de Dunières, qui faisaient alors partie du Forez et rapportaient 13.000 livres (Arch. hist. du Rhône, t. VIII, p. 133). Cette cession provoqua même des troubles, car les archives départementales du Rhône (Invent. D. 183) possèdent divers exploits contre les hôteliers de ces


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Par contre, les célébrités de la première heure disparaissent presque aussitôt l'une après l'autre. Le P. Auger est rappelé à Rome, les P. P. Perpinien et Gilles envoyés à Paris, le P. Codret à Chambéry (1) et le P. Creighton à Londres. Le

localités qui avaient refusé de loger les Jésuites. Viennent ensuite : la chapelle de Saint-Côme et de Saint-Damien, (Arch. mun. de Lyon, AA. 30 et 41), les prieurés de SaintIrénée de Lyon (Arch. dép. Rhône : Invent. D. 89), de SaintJulien-en-Jarez (Ibid. D. 93), de Saint-Romain-les Atheux (Ibid. D. 113) et de Saint-Sauveur-en-Rue, au sujet duquel, annulant arbitrairement les traités d'abonnement pour les dîmes, consentis par Antoine d'Urfé, les Jésuites poursuivirent, avec la dernière rigueur, les malheureux tenanciers (abbé Vachet : Les paroisses du dioc. de Lyon, p. 437). Ils furent mis en possession, dans le Lyonnais, des domaines et fiefs de SaintJulien avec la maison des Quatre-Tournelles, à la CroixRousse (Arch. dép. Rhône, D. 38 et 39), de Roye paroisse de Rochetaillé (où ils eurent de nouvelles contestations avec les habitants : Ibid. D. 40 et 41) ; de Rivière et de Thiard, à Irigny (Ibid. D. 43 et 45) ; de la Gallée, à Millery ; dans la Bresse, des domaines du Pin, à Tramoye (Ibid. D. 73), de Montgriffon et des Echets (Ibid. D. 77), du Chariot et du Ferrier, par. de Saint-Barthélemy de Montluel (Ibid. D. 79), de la Masse, par. de Saint-Maurice de Beynost (Ibid. D. 81), des Basties,par. de la Boisse (Ibid. D. 85); dans le Forez, des domaines de Planèze (où se trouva plus tard une mine de charbon (Ibid. D. 141 et 142) et du Poyeton, par. de Saint-JeanBonnefont (Ibid. E. 1357). Les Pères jouissaient de l'exemption des droits d'entrée sur les vins et de pied-fourché, du franc-salé, du droit de Commitimus et, enfin, de privilèges spéciaux pour l'impression et la publication des livres de la Cie. Ils étaient déchargés de toute imposition, excepté des décimes sur les bénéfices unis et des tailles sur les biens qu'ils possédaient à titre onéreux. Le pape Paul V leur accorda, en 1618, une indulgence plénière, pour tous ceux qui visiteraient leur chapelle le 19 février, jour de la fête de SaintGabin (Arch. dép. Rhône, D. 4), enfin leur pharmacie, devenue célèbre, ne leur rapportait pas moins de 20.000 livres par an.

(1) Ce fut deux ans plus tard qu'il fit imprimer à Turin (1570, in 8°) ses Grammatical latinoe institutiones « dont les


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pensionnat est supprimé et les Pères ne consentent, ensuite, à sa réouverture, que moyennant une somme de 4.860 livres, pour édifier de nouveaux locaux, sans préjudice des quêtes qui furent effectuées pour le même motif (1).

En 1580, constitution d'une rente annuelle et perpétuelle de cent livres tournois, « en considération de ce que lesdictz sieurs Jésuites se sont chargez d'une classe en grammaire supernuméraire » (2). En 1591, nouvelle rente annuelle et perpétuelle de deux

éditions et traductions multipliées à l'infini, dit le P. Prat (Recherches hist. et crit. sur la Cie de Jésus en France du temps du P. Coton, t. I, p. 438) détrônèrent partout Donat et Despautère. Un savant bibliophile, ajoute-t-il, Barbier (Exam. crit. des Diction, hist., p. 204) n'a pas craint d'avancer que la grammaire du P. Codret a dirigé, pendant plus de deux siècles, les études de l'enfance ». Ces affirmations sont, peut-être, un peu exagérées et ne se concilient guère, dans tous les cas, avec l'extrait suivant d'une séance consulaire, en date du 20 octobre 1593, que je trouve dans les notes de l'abbé Sudan : « Quelques notables bourgeois de Lyon, ayant des enfants au collège, remontrent au consulat que, contre la coûtume de tout temps observée aud. collège, même depuis l'établissement des P. Jésuites, les docteurs régents veulent lire à leurs écoliers la grammaire d'Alvarez, au lieu de celle de Despautère, ce qui seroit pervertir l'ancien ordre de doctrine. Le Consulat ordonne que lesd. sieurs régens seront priés de ne pas changer ledict ancien ordre ». Sans vouloir diminuer le mérite de la grammaire du P. Codret, qui, nous venons de le voir, n'était même pas enseignée au collège de la Trinité, on ne peut que la ranger parmi les nombreux essais vainement tentés pour améliorer l'indigeste in-folio de Despautère (Commentarii grammatici, Paris, 1537), dont la vogue, absolument injustifiée, durait encore vers le milieu du XVIIIe siècle et ne céda réellement que devant les modestes in-12 de Tricot (1754) et surtout du simple, clair et méthodique Lhomond (1779).

(1) Arch. mun. BB. 104 et III.

(2) Ibid. BB. 105.


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cents écus au soleil, pour la création et l'entretien d'un cours de philosophie et d'un cours de théologie (1).

Certes, il s'éleva bien, dans le public et même au sein du corps municipal, des plaintes au sujet de l'appétit insatiable des Pères et des continuelles dérogations apportées au contrat primitif, mais l'incontestable prospérité de l'établissement fournit aux inculpés la meilleure des justifications et imposa silence aux mécontents (2).

(1) Arch. mun. BB. 128. Ce fut la création de ce cours qui amena notre compatriote, le P. Coton, à venir terminer, à Lyon, ses études de théologie commencées à Rome et interrompues par la maladie et la mort de son père. Il y passa si brillamment, ses derniers examens (juillet 1593), que ses supérieurs lui confièrent, deux mois après, la direction du cours de philosophie nouvellement créé (cf. P. Prat, op. cit., t. 1. p. 105 et 126). Du reste, des amis zélés se chargeaient spontanément de recruter un peu partout des élèves, comme on peut le voir par ce post-scriptum d'une lettre qu'écrivait le 6 Août 1591, M. de la Forge, procureur-syndic du Forez, et dont je trouve l'analyse dans les notes de l'abbé Sudan recueillies par Péricaud : « Il dit avoir reçu la lettre que le Consulat a écrite au Tiers-Etat du pays de Forez, concernant M. M. les Jésuites, pour y avoir la philosophie ; que cela est venu très à propos, d'autant que, pour affaires, il se dispose à ce moment, de parcourir les principales villes, qu'il leur en fera part et qu'il les exhortera d'y entendre, étant chose qui lui semble très à propos pour l'instruction de la jeunesse à meilleur compte ». Dans une réponse du 9 Août à cette même lettre, le Consulat prie le Sr de la Forge « comme il s'y est offert, d'exhorter les villes du pays de contribuer à une si bonne et si sainte oeuvre que l'établissement d'un cours de philosophie au collège des Jésuites de Lyon.... que sa mémoire en sera éternisée et que, pour son regard, le Consulat lui en saura un grand gré » (Sudan-Péricaud).

(2) Arch. mun. BB. 89 ; Demogeot : op. cit., p. 427 et 432. On a calculé que jusqu'à 1732, la ville seule avait donné, pour le grand et le petit collège, 349.171 livres, 1 sou et 4 deniers.


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Il n'entre pas dans le cadre de cette étude de juger, ni même de raconter, le rôle que jouèrent les Jésuites du collège de la Trinité au cours des événements dont Lyon fut le théâtre sous la Ligue. On les trouvera, copieusement rapportés, dans l'ouvrage du P. Prat déjà cité (1) et, plus succinctement, dans Steyert (2). Un orage bien autrement formidable allait fondre sur la Compagnie et mettre le comble à l'exaspération des Lyonnais contre ses membres.

Le 29 décembre 1594, à la suite de l'attentat commis par Jean Châtel, élève du collège de Clermont, contre Henri IV, le Parlement de Paris condamna le coupable à la peine des parricides et ordonna que les prêtres « et tous autres soi-disant de la Société de Jésus, comme corrupteurs de la jeunesse, pertubateurs du repos public et ennemis du Roi et de l'Etat, videraient, dans trois jours, leurs maisons et collèges et, dans quinze, tout le Royaume (3).

Le gouverneur de Lyon, Pompone de Bellièvre, recevait aussitôt l'ordre d'exécuter la sentence et, le lendemain du jour où elle leur fut signifiée (4),

(1) Recherches..., t. I, p. 143 et suiv.

(2) Nouvelle hist. de Lyon, t. III, p. 194 et suiv.

(3) Mém. de la Ligue, t. IV, p. 236 ; Châtel fut exécuté en place de Grêve ; le P. Guéret, son professeur de philosophie, et le P. Hayus qui avaient prononcé en classe des paroles inconvenantes contre le Roi furent bannis à perpétuité, enfin le P. Guignard, chez lequel on avait saisi des dissertations compromettantes sur le crime de Jacques Clément, fut pendu en Grève et brûlé.

(4) La Bibliothèque nationale (collection Dupuy, t. LXIV, p. 60) possède une lettre de ce magistrat rendant compte au


c'est-à-dire le 1er février 1595, les Pères quittaient la ville pour se rendre, les uns à Dôle, d'autres à Chambéry, le plus grand nombre à Avignon, où les rejoignirent, peu de temps après, des centaines de leurs élèves (1).

C'est à ce moment qu'entre en scène notre compatriote, le chanoine Benoît Mivière. Le Consulat ne songea pas, un seul instant, à donner aux Jésuites un plus digne successeur et un meilleur continuateur à leur oeuvre, ainsi qu'en fait foi la lettre suivante, qu'au lendemain même de leur départ il lui faisait écrire :

« 4 Février 1595. Monsieur, encores que M. Mivières, vostre frère (2), vous ayt deu amplement escripvre de la souvenance que l'on a heue de vous en fort notable assemblée tenue en cette ville, pour le restablissement de nostre collège de la Trinité, à présent dépourveu de personnes dignes d'estre employées pour l'instruction de la jeunesse, oultre lesquelz, après y avoir esté pourveu d'ung principal, vous avez esté nommé le premier de tous

Roi des circonstances qui précédèrent et suivirent cette notification : elle a été reproduite par le P. Prat, dans les pièces justificatives de son ouvrage, t. V, p. 69.

(1) Plusieurs plaintes furent adressées au Consulat, au sujet de quelques-uns de ces enfants « practicquez et attirez » par les Jésuites. Cf. Arch. mun. AA. 140 et Sudan-Péricaud, ann. 1595 (9 septembre), voir encore, dans le même recueil, sous la date du 9 décembre 1595, une lettre du Consulat au R. P. Provincial de la Cie de Jésus, à Modène et, le 21 janvier 1596, la réponse de ce dernier.

(2) Antoine Mivière, marchand tanneur à Cremeaux, qui devait avoir un magasin ou un dépôt à Lyon et y faire de nombreux voyages. L'abbé Sudan et, après lui, Péricaud ont, comme tous les autres, transcrit : Minières.

XVIII. — 6.


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noz compatriotes, à qui, sur tous aultres, nous désirons despartir les honneurs de telles charges. Toutesfois, pour vous rendre plus de témoignage de la bonne volonté avec laquelle nous proposons vous y introduire, nous avons bien voulu vous prier, par ceste, de ne point manquer à une si belle occasion qui s'offre à vous d'obliger vostre patrie d'ung si bon office auquel vous estes appelle, et, à nous, d'avoir moyen de faire profficter au publicq le fruictz de vos estudes et de recognoistre en particulier voz labeurs, comme nous ferons dignement, avec l'ayde de Dieu. L'obstacle léger qu'aulcuns ont faict pressentir de ce que vous pourriez avoir promis de prescher, pendant le caresme, en quelque aultre lieu, ne nous a peu desmouvoir de ceste bonne délibération, par ce que, sy vous l'avez agréable, nous ferons bien que quelque bon religieux de ceste ville s'acheminera pour vous en descharger et s'en bien acquitter ; et, affin que vous cognoissiez, en effect, que le subject qui se présente ne sera pas moins remunératif de voz veilles que vous aurez moyen d'en produire les fruitctz à vostre honneur et au bien d'ung publicq qui vous en saura gré, nous espérons que vous le croyez ainsy, sans user de plus longs propoz en vostre endroict, lesquelz nous deslayssons pour demeurer, Monsieur, voz bien affectionnez et serviables amys » (1).

Pour quelles raisons ces propositions si flatteuses ne furent-elles point agréées par celui qui en était

(1) Notes mss de l'abbé Sudan : Péricaud, Notes et documents, règne d'Henri IV.


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l'objet ? Faut-il en voir la cause dans l'excessive humilité du digne ecclésiastique, ou dans le souci qu'il avait de se consacrer exclusivement à ses fonctions sacerdotales et, notamment, à son ministère de prédicateur, auquel il est fait allusion cidessus ? Faut-il, plutôt, l'attribuer aux difficultés qu'il prévoyait pour la réorganisation d'un collège en partie déserté par les élèves, ou bien encore au peu de chance de durée que paraissait lui offrir cet emploi, en raison des bruits qui couraient sur le prochain retour des Jésuites et des nombreuses intrigues qui se nouaient déjà, à Lyon, à ce sujet? (1) L'absence de toute réponse à la lettre qu'on vient lire, nous réduit à de simples conjectures.

Le principal qui, sur le refus du chanoine Mivière, fut choisi par le Consulat pour diriger le collège de la Trinité, était également, sinon forézien lui-même, du moins d'origine forézienne. Il se nommait Jacques Severt, du nom d'un arrière-fief sis en pays Roannais,

(1) Ces craintes n'étaient point encore dissipées l'année suivante, ainsi qu'on en peut juger par ce passage d'une lettre écrite le 1er juillet 1596, par le Consulat, au sieur Thomé son secrétaire, député en cour à Paris : « Au faict de M. Dalenson, usez de votre discrétion accoustumée avec M. Henry, et vous souvenez que l'on craint icy le retour des Jésuites, par la faveur de M. le Légat, qui vous sera pour advis à diverses fins » (Sudan-Péricaud). Dans le courant de l'année 1575, d'ailleurs, en septembre, le P. Possevin l'ancien et célèbre professeur du collège, était venu à Lyon, chargé d'une mission secrète du pape auprès du connétable et de M. de Bellièvre « qui le firent venir en un lieu sûr, hors de la ville, pour conférer ensemble sur les démélés qui existaient entre la cour de Rome et Henry IV, au subject de l'absolution du Roy ». P. Matthieu : Hist. des derniers troubles de France sous le règne de Henry III et de Henry IV, p. 210 de l'édition de 1631.


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sur la paroisse de St-Marcel de Félines (1), et il occupait, à ce moment, auprès de l'archevêque de Lyon, les fonctions de théologal. C'était, d'ailleurs, un personnage fort éminent (2), mais je n'ai trouvé, sur son administration, que des choses absolument insignifiantes (3).

Tout, du reste, au collège, allait de mal en pis. Deux échevins avaient été chargés de l'intendance de la maison et le Consulat choisissait lui-même les professeurs (4). Aussi, en avril 1587, le malheureux théologal fourvoyé donna-t-il sa démission.

« Séance consulaire du 17 avril 1597. Est comparu M. Jacquet Severt, principal du collège de la Trinité, lequel a remonstré qu'il est mandé de ses Supérieurs

(1) La Mure (Astrée sainte, p. 338), ainsi d'ailleurs que l'Almanach de Lyon de 1760 (p. 175 du Dictionnaire), Auguste Bernard (Hist. du Forez, t. II, 2e partie, p. 73) et J. Delaroa (Foreq pitt., p. 444), le font naître, par erreur, dans cette localité ; c'est son aïeul qui y était né. Jacques Severt était originaire de Beaujeu, comme il le dit fort explicitement, lui-même, dans la première édition de sa Chronologia historica antistitum Lugdunensis archiepiscopatus, Lugdun., 1607, in-4°.

(2) Il était chanoine et doyen de l'église de Beaujeu, où il est mort après 1608 (Péricaud). Voici la liste de ses autres principaux ouvrages : De orbi catoptrici, seu mapparum mundi principiis descriptione ac usu, libri tres, Parisiis, A. Drouart, 1598, in-folio ; Summa omnium excomunicationum et casuum réservatorum, tam papalis et apostolicoe quam espicopalis absolutionis, in très partes distincta, Paris. Nic. Buon, 1601, in-8° ; De multiplia anathemate juris équivalente ad nominatim liber (sic), Paris. Nic. Buon, 1602, in-8°.

(3) Tarif des gages des nouveaux régents du collège de la Trinité (Arch. mun. BB. 132). Injonction aux régents dudit collège qui occupaient des chambres en ville de se loger dans l'établissement (Ibid. BB. 134). Lettre de Severt au Consulat, relativement à certains objets d'administration (Sudan-Péricaud, 1595, 10 novembre).

(4) Arch. mun. BB. 133.


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de la Sorbonne de Paris de se retirer près d'eux, les requérant, pour ce, de luy accorder son congé et ne trouver maulvais s'il ne peut plus continuer sa charge... les priant de commettre quelques uns d'entre eulx pour voir et vérifier l'inventaire des meubles et aultres choses qui luy furent remises à sa réception » (1).

Est-ce bien toutefois, là encore, le découragement ou le prétexte invoqué par Severt qui lui dictèrent sa détermination ?

Les Jésuites, on l'a vu, n'avaient, à aucun moment, abandonné l'espoir de revenir dans cet établissement, qu'ils considéraient, à juste titre, comme leur oeuvre et ils n'avaient jamais cessé de travailler à atteindre ce but. Solidement installés à Avignon et à Tournon, où les rejoignaient, chaque jour, un très grand nombre d'enfants appartenant aux meilleures familleslyonnaises, forts de l'appui de Mgr Pierre de Villars (2), archevêque de Vienne et assurés, enfin, de certaines connivences au sein même du Consulat, ils eurent recours à un stratagème qu'ils ont, depuis, renouvelé bien des fois.

« Le bannissement des Jésuites hors du royaume, prononcé par l'Arrêt du 29 décembre 1594, n'avait eu, dit Crevier, qu'une exécution imparfaite, parce que les Parlements de Bordeaux et de Toulouse ne jugèrent pas à propos de se conformer à celui de Paris. Les Jésuites et leurs amis avoient

(1) Arch. mun. BB. 134.

(2) Cinq membres de cette famille furent successivement archevêques de Vienne, pendant cent vingt ans, « fait assez remarquable pour être rapporté » (Steyert : Nouv. hist. de Lyon, t. III. p. 179).


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même imaginé un moyen d'éluder entièrement l'effet de ce terrible arrêt. Ils introduisoient, dans les villes du ressort du Parlement de Paris, des hommes qui avoient quitté l'habit des Jésuites et en retenoient l'esprit et qui prétendoient devoir être reçus sans difficulté à enseigner et à prêcher, parce que, n'étant plus Jésuites, ils ne pouvoient être compris dans l'Arrêt de bannissement » (1).

Le personnage choisi en cette occurrence fut le P. Porsan, ancien professeur du collège, qui prétendait avoir quitté, avant l'Edit, la Compagnie de Jésus. Mais il fallait l'approbation de l'ordinaire et l'archevêque de Lyon (2), le vieux ligueur vaincu P. d'Epinac, qui, en politicien incorrigible, ne se souciait guère d'être mêlé à un « nouvel esclandre » manifestait les hésitations les plus grandes.

Le Consulat fit rédiger une sorte de rapport d'enquête par l'official et dépêcha à Vimy, auprès du Cardinal, le candidat muni de ce document et de la lettre suivante :

(1) Crevier : Hist. de l'Université de Paris, t. VII, p 24. — Voir aussi Cheverny : Mémoires, t. XXXVI, p. 292 ; Palma Cayet : Chronol. noven. t. XLII, p. 377 ; Sully : OEconom. royales, t. XLVIII, p. 359 de l'édition Petitot, Collection de mémoires relatifs à l'Histoire de France.

(2) Pierre d'Epinac, forézien, l' « intellect agent » de la Ligue, archevêque de Lyon, de 1574 à 1599. Trente ans auparavant ce prélat, qui n'était alors que doyen du chapitre de Saint-Jean, avait assisté au traité définitif conclu entre le Consulat et les Jésuites au sujet du collège, convention où il était chargé de maintenir les droits des chanoines qui avaient la surveillance des écoles de la ville (cf. abbé Richard : P. d'Epinac, p. 5o et 594). Que d'évènements considérables s'étaient passés, pour lui aussi, durant cet intervalle et quelles amères pensées devaient l'assaillir, dans cette retraite de Vimy qui ressemblait si fort à un lieu d'exil !


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« Monseigneur, le P. Pourcent, présent porteur, s'en va par devers vous avec les lettres que M. Chalson (sic) (1) vous escript, vous donnant son ordre sur les impostures et faulses accusations qui avoient esté faictes contre ledict Pourcent, suivant les propos que vous en eustes hier avec M. de Montmartin (2) ; en sorte qu'il nous semble qu'il n'y a rien plus qui puisse empescher que nous ne l'establissions pour gouverner nostre collège, qui se dissipe et est deslaissé de la jeunesse, à faulte de personnages qui le sachent conduyre. Nous espérons en vostre bonté qu'il s'en reviendra content, qui fera que nous ne vous ennuyerons de plus grande lettre, après vous avoir bien humblement baysé les mains, de coeur et pour tousjours.... Lyon ce 10 Juillet 1597 » (3).

Enfin, après une nouvelle démarche du Prévôt des marchands lui-même et une longue conférence avec le corps consulaire, Mgr d'Epinac accepta les justifications qui lui étaient présentées et ratifia le choix municipal.

On installa donc le P. Porsan dans ses fonctions de principal du collège et tout semblait définitive(1)

définitive(1) Chalom, déjà cité, né à Cervière en Forez, docteur en droit civil et canonique, conseiller au Présidial de Lyon, officiai et vicaire général des archevêques P. d'Epinac et Albert et Claude de Bellièvre et doyen du chapitre de Saint-Nizier. Il avait également fait partie de la Société de Jésus qu'il avait volontairement quittée. Voir La Mure : Astrée Sainte, p. 389 et Pernetti : Les Lyonnais dignes de mémoire, t. I, p. 285 et t. II, p. 277.

(2) René Thomassin, sieur de Montmartin, Prévôt des marchands.

(3) Arch. mun. BB. 134, f° 99; notes mss de l'abbé Sudan : Péricaud, Notes et documents, p. 188.


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ment réglé lorsque, saisi de l'affaire par quelques échevins qui s'étaient toujours montrés hostiles à ce qu'ils considéraient comme une manoeuvre, le Parlement de Paris rendit le second arrêt suivant :

« Arrêt de la cour de Parlement, portant défenses à toutes personnes de recevoir aucuns Jésuites pour tenir Ecoles publiques ou privées ou autrement, sous prétexte d'abjuration par eux faite de leur profession.

« Sur les remontrances faites par le Procureur général du Roi, qu'il a été averti qu'aucuns de ceux qui, par ci-devant, ont été de la compagnie surnommée du nom de Jésus, tant au collège de Clermont, en cette ville de Paris, qu'en autres lieux de ce Roïaume, retournent en plusieurs villes, mêmement aux limitrophes, auxquelles ils sont reçus, pour y dresser Ecoles et faire prédication, sous couleur de ce qu'ils disent avoir abjuré la profession de leur prétendu Ordre et secte d'icelle compagnie ; en quoi il y a du péril que la jeunesse ne soit corrompue par blandices et alléchemens de mauvaises doctrines, et le peuple circonvenu par fausses prédications. Ce qui étant souffert, l'arrêt de la Cour du vingt neufvième décembre 1594 seroit rendu illusoire ; requerroit, partant, défense être faite à toutes personnes, corps, communautés, officiers et particuliers, de quelque qualité et condition qu'ils soient, de recevoir ni souffrir être reçus aucuns desdits eux-disans de ladite compagnie du nom de Jésus, sous prétexte de quelqu'abjuration qu'ils aient faite ou puissent faire, soit pour tenir Ecole publique ou privée, ou prêcher aux Eglises, ou pour quel-


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qu'autre occasion que ce soit, à peine contre ceux qui les auront reçus, recevront, souffriront, d'être déclarés atteints et convaincus du crime de lèzeMajesté et, pour leur regard, sous les peines portées par ledit arrêt.

« La matière mise en délibération, ladite cour a ordonné et ordonne que ledit arrêt du vingt-neufvième décembre 1594 sera executé selon sa forme et teneur et, en conséquence de ce, a fait inhibition et défenses à toutes personnes, corps, communautés de Villes, Officiers et Particuliers, de quelque qualité et condition qu'ils soient, recevoir ni souffrir être reçus aucuns des Prêtres ou Ecoliers, eux disans de la Société du nom de Jésus, encore que lesdits Prêtres ou Ecoliers aient abjuré et renoncé au voeu de profession par eux faite, pour tenir Ecoles publiques ou privées ou autrement, pour quelqu'occasion que ce soit, à peine, contre ceux qui contreviendront, d'être déclaré atteints et convaincus du crime de lèze-Majesté. A enjoint et enjoint aux baillifs, sénéchaux ou leurs lieutenans, faire exécuter le présent arrêt; aux gouverneurs des villes y tenir la main et aux substituts dudit procureur général en faire les diligences et certifier la cour dans quinzaine, à peine d'en répondre en leurs propres et privés noms. Fait en Parlement, le vingt et unième jour d'août, l'an 1597. Signé: Bodin » (1).

Cet arrêt, ainsi que l'a très bien remarqué Crevier, « ne portoit point sur une supposition idéale. On scut peu de tems après, ou peut-être savoit-on dès

(1) Mém. de la Ligue, t. VI, p. 501 ; de Thou : Hist., lib. CXIX ; Eg. du Boulay : Hist. universit. Paris, t. VI, p. 909.


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auparavant, que la ville de Lyon avoit donné la direction de son collège à un nommé Porsan, autrefois Jésuite et qui avoit longtemps enseigné les Humanités dans quelqu'uns des collèges de cette Société » (1).

Dès l'arrêt rendu, l'avocat général Marion développa ses conclusions tendant à ce qu'on décrétât d'ajournement personnel les Prévôt des marchands et échevins de la ville de Lyon, ainsi que le nouveau Principal du collège. Celui-ci ne comparut point, mais les magistrats consulaires « cottèrent procureur » et présentèrent les moyens de défense qu'on trouve résumés dans la lettre ci-après, adressée, le 6 octobre, au sieur Thomé (2), leur secrétaire à Paris ;

« Nous avions adressé à M. l'Escuyer les lettres que M. de la Guiche (3) et nous avons escrites à

(1) Crevier : Hist. de l'université de Paris, t. VII, p, 26.

(2) Une branche de cette famille, dont un membre fut, en qualité de Prévôt général de la Maréchaussée de Lyon, chargé de garder, en 1642, Cinq-Mars et de Thou, au château de Pierre-Scize, se fixa en Forez où elle forma la branche des Thomé de Saint-Cyr qui posséda les fiefs de Saint-Cyr (Valorges), Nantas, le Perray et Ronfin. On lui doit deux docteurs en médecine à Montbrison : Etienne ( 1731 ) et Louis (1749) et un capitaine aux Cent-Suisses de la garde royale : Jean-Antoine (1770). Cf. Broutin : op. cit., t. III, p. 327 ; Gras: Armorial, p. 248 et H. de Jouvencel : Ass. baill. de Forez, passim.

(3) Philibert de la Guiche, gouverneur provisoire du Lyonnais Forez et Beaujolais, du 21 septembre 1595 au 14 juin 1607. On sait qu'Henry IV avait résolu de faire de ce poste une sorte de vice-royauté qu'il réservait au fils naturel qu'il avait eu de Gabrielle d'Estrées, César de Vendôme, qui en fut investi, en effet, à la mort de la Guiche, quoique âgé de onze ans seulement. Cf. Steyert : op. cit., t. III, p. 224.


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Messieurs de Villeroy (1), de Sillery (2) et Procureur général, lesquelles estoient pour accompagner les remonstrances que nous avons délivrées à M. l'exécuteur de l'arrêt contre M. Pourcent, lesquelles ont été lues en assemblée générale faicte pour pourvoir à la seureté et conservation de ceste ville, sur les advis que l'on avoit d'une entreprise des ennemys sur icelle ; lesquelles remonstrances y ont esté trouvées raisonnables, pour estre présentées à la cour. Nous vous prions donc de conférer de ceste affaire avec ledit sieur l'Escuyer, d'aultant que M. de la Guiche le charge d'y travailler et d'y vacquer ensemble, selon qu'il le jugera à propos, affin que la Cour nous règle selon son bon plaisir. Nous ne nous en fussions remuez si nous eussions estimé que ledit Pourcent fut subject audict arrêt ; mais, ayant abjuré la profession qu'il n'a jamais faicte et estant sorty de la Compagnie des Jésuites avant le précédent arrest, joinct qu'il est enfant de la ville, zélé et très affectionné au service du roy, comme le témoignent ses très doctes et saintes prédications et prières ordinaires pour la prospérité et santé de S. M., sans soupçon quelconque de subornation de la jeunesse, l'éducation de laquelle ne dépend immédiatement de

(1) Nicolas de Neufville, sieur de Villeroy, ministre et secrétaire d'Etat.

(2) Nicolas Brulart, sieur de Sillery, alors président à mortier au Parlement et qui fut ensuite garde des sceaux (1604), puis grand chancelier de France (1607). Son instruction était, paraît-il, fort négligée, mais il y suppléait par une extrême habileté et par une connaissance profonde des hommes et des choses, ce qui faisait dire à Henri IV : « Avec mon chancelier qui ne sait pas le latin et mon connétable (Henri de Montmorency) qui ne sait ni lire ni écrire, je puis venir à bout des affaires les plus difficiles ».


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luy, ains des régens ; attendu de la peyne que nous aurions d'en recouvrer aultre capable ; cela nous faict insister à ce qu'il demeure, vous asseurant que petit à petit nostre collège se torne à remettre et que ceux de ceste ville qui avoient des enfans à Tournon et ailleurs les font venir ; vous priant de faire entendre ce que dessus, à vostre discrétion » (1).

En outre de ses vives instances, tant auprès du sieur Thomé qu'auprès du sieur Ballon, procureur de la ville, le Consulat députa, à Paris, deux de ses membres, MM. Bullioud (2) et Charrier (3). Hélas ! leurs démarches furent tout aussi infructueuses et, le 16 octobre, le Parlement rendait un nouvel arrêt confirmatif du précédent, ordonnant « sans avoir esgard aux remonstrances, leues à l'assemblée générale faicte en l'hostel commun de la ville de Lyon le 20 septembre, que l'arrest du 21 aoust sera exécuté en ladicte ville de Lyon, selon sa

(1) Notes mss de l'abbé Sudan : Péricaud, op. cit., p. 110. Voy. aussi le Supplément aux mémoires de Condé, IIIe partie, p. 192 à 197.

(2) C'est ce François Bullioud, conseiller du Roi en la sénéchaussée de Lyon et au Parlement des Dombes qui, quelques années plus tard, en 1610, fit don de sa bibliothèque au collège de la Trinité. Un des livres les plus précieux qu'elle renfermait est l'ouvrage de Jean Reuchlin : Rudimenta hebraïca, Phorcoe (Pforzheim), 1506, in-folio, dont l'exemplaire ayant appartenu au fameux orientaliste Sante-Pagnino est enrichi de notes de sa main. Il est encore à la Bibliothèque de Lyon sous le n° 15,256.

(3) Guillaume Charrier, que nous verrons plus loin figurer au contrat passé avec le chanoine Mivière, était troisième échevin. Cadet d'une famille d'Issoire établie à Lyon il avait eu 19 enfants et sa veuve, ainsi que le remarque Pernetti, (Les lyonnois dignes de mémoire, t. I, p. 204) se trouva, à l'âge de 85 ans, aïeule de 90, bisaïeule de 32 et trisaïeule de 6, soit, avec 21 par alliance, 168 enfants.


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forme et teneur mesme à l'esgard du sieur Porsan qu'elle a déclaré et déclare compris en iceluy : et, néantmoins, ordonne, suivant l'arrest du 25 septembre dernier, qu'iceluy Porsan sera pris au corps et amené prisonnier en la conciergerie du Palais, pour estre oüy et interrogé sur le contenu és-informations cy devant faictes, et procédé à l'encontre de luy ainsi que de rayson » (1).

Voici, maintenant, la lettre par laquelle le sieur Ballon rendait compte au Consulat et de son mandat et de la séance :

« J'ay à vous advenir que, dimanche, M. l'advocat du Roy, Marion, envoya à ma maison me dire qu'il désiroit parler à moy, lendemain, à sept heures, au Palais, où je me trouvay, auquel lieu ledict sieur me dict qu'il y avoit un nommé Porsan, lequel estoit Jésuiste, que avez mis pour principal en vostre collège, contre lequel il y avoit prinse de corps, homme pernicieux pour le public (2) ; que, contre luy et les autres, il y avoit arrest pour vuider le royaume ; que l'arrest ayant esté envoyé à Lyon, aviez faist des remonstrances que l'on avoit envoyées avec le procès-verbal.... me demandant qui estoit vostre conseil et advocat ? Je dis que d'advocat n'en aviez depuis le décez de feu M. Lejuge. Lors, il me feit aller à la Chambre et feit ordonner que je viendroys donner mes

(1) Notes mss de l'abbé Sudan : Péricaud, op. cit., p. 110. Voir aussi Mém. de la Ligue, t. VI p. 197 ; Crevier : op. cit., t. VIII, p. 26 ; Poullin de Lumina : Abrégé chronol., ann. 1594 ; de Thou : Hist., lib. CXIX.

(2) Le P. Porsan avait un dossier des plus fâcheux à Paris et on lui reprochait même des crimes Voir Crevier et les Mémoires de la Ligue, aux pages indiquées ci-dessus.


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remonstrances, au jeudy ensuyvant, qui estoit le jour d'hyer. De tout ce que dessus, à l'instant, j'en advertis M. Thomé, vostre secrétaire. A l'instant, M. le Procureur général meist en mes mains voz remonstrances et l'arrest, avec une missive à luy envoyée. Je prins advis de luy si baillerions noz pièces à un advocat et fut résolu que non. Le jeudy, la Cour me mande ; l'on me demande si j'avois faict apprester ung advocat. Je déclare que non. La Cour m'enjoinct de lire voz remonstrances, ce que je fais ; lesquelles leues, la Cour les prend de bonne part ; mais ilz ne sont pas satisfaictz dudict Porsan, car Messieurs les gens du Roy dient que donniez charge à quelqu'un, en ceste ville, de faire eslection de telle personne que vouldrez pour l'instruction de vostre collège et de régens, qu'il vous les feront bailler et que si saviez ce dont ledict Porsan est chargé, que ne luy vouldriez bailler voz enfans ; qu'ilz prendroient bien conclusions qu'il fust chassé, ce qu'ilz ne vouldroyent pas parce que luy seroit faicte ouverture à son mal, qu'il falloit qu'il fust amené prisonnier pour luy faire son procez ; que le crime duquel il estoit accusé estoit si odieux à Dieu et aux hommes, que si en saschiez la moindre chose, que ne le permettriez en vostre ville. Ayant leu voz remonstrances, messieurs les gens du Roy ayant playdé, ont requis qu'il fust amené prisonnier en la conciergerie, pour luy estre son procez faict et parfaict. Et après que Messieurs les gens du Roy eurent playdé, sortirent de chambre et moy aussi ; tellement que j'estime que leurs conclusions seront adjugées, nonobstant voz remonstrances. L'Arrest


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sera expédié dans deux ou trois jours. Voilà comme le faict a passé.... Vostre serviteur à jamais. F. Ballon. De Paris, ce 17 octobre » (1).

De son côté, le Consulat écrivait au sieur Thomé, qui lui avait fait part des bruits fâcheux qui couraient à Paris sur le compte du P. Porsan ; « 20 octobre 1597... nous avons reçu et considéré ce que vous nous escrivez de M. Pourcent. Ceux qui parlent de par deçà contre nous ne portent guères d'affection au général et au particulier de la ville ; car, lorsque nous l'avons mis en nostre collège, ça esté de l'advis et consentement universel de tous les principaulx de la ville. (Ici le Consulat répète ce qu'il a dit dans sa lettre du 6). Il est néantmoins, maintenant, hors de ceste ville, deslibéré de s'aller justifier, le mal n'estant pas si grand comme on l'a figuré, pour le moins pour nous qui devons avoir l'oeil à la conservation et advancement de la jeunesse de ceste ville, vous asseurant que, depuis que ledict Pourcent est sorty, 200 escoliers des principaulx de la ville sont allez à Tournon et Avignon, qui en estoient revenus. Et puis qu'on fasse déffenses tant qu'on voudra d'envoyer des enfans aux Jésuites, ceux qui les ont ne les veulent pas laisser vivre ignorans. Nous sommes sans principal et avec des régens telz qu'il plaist à Dieu... » (2).

Enfin, je m'en voudrais de ne pas reproduire également la lettre pleine d'onction que l'adversaire

(1) Notes mss de l'abbé Sudan : Péricaud, Notes et documents, p. III.

(2) Notes de l'abbé Sudan : Péricaud, op. cit., p. 792 ; Arch. mun. AA. 153.


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le plus acharné des « remonstrances », l'avocat général Marion, écrivit au Consulat, en lui notifiant le dernier arrêt du Parlement :

« Messieurs, je vous envoyé l'arrest donné sur vos remonstrances avec un plaidoyer (i) par lequel vous verrez amplement comme ceste affaire s'est passée à l'honneur et proffict de vostre ville. Nous nous sommes très volontiers offerts, messieurs mes collègues et moy, à vous ayder de tout notre pouvoir au restablissement de vostre collège, dont je vous prie de vous asseurer ; et qu'en cela et toutes aultres choses que nous pourrons faire, pour vostre ville et pour chacun de vous en particulier, vous nous y trouverez tousjours disposez et moy spéciallement. Nous tendons, en nos actions publiques et privées, à une mesme fin, qui est l'honneur de Dieu et le service du Roy, repoz et tranquilité du publicq. Nous nous debvons efforcer à l'envy, les uns et les aultres, sans division ny déffiance, à y faire chacun nostre debvoir, soubz l'authorité de ceulx que Dieu a ordonnez pour nous commander. En quoy je m'asseure que vous maintiendrez dignement l'honneur et la réputation de vostre ville ; vous y offrant encores mon ayde, en tout ce qui sera de ma puissance.

Et sur ce, je prie Dieu vous donner, Messieurs, en bonne santé, longue et heureuse vie. De Paris, ce dernier octobre 1577. Vostre bien humble et affectionné serviteur. Marion » (2).

(1) Ce plaidoyer a été reproduit in extenso par du Boulay : op. cit., t. VI, p. 899 à 904.

(2) Sudan: Péricaud, p. 113.


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Plus réelles et plus sincères me paraissent les assurances de dévouement du vieux Pompone de Bellièvre, chancelier de France et ancien gouverneur de Lyon qui, dans ces circonstances critiques, n'hésita pas à mettre au service de ses compatriotes le grand crédit dont il jouissait auprès du Roi :

« Messieurs, après une longue et griefve maladie, je suis venu trouver le Roy en ce lieu de SaintGermain, où, si j'aurai moyen de vous faire service, je m'y employerai avec l'affection que je doibz et que j'estime avoir témoigné ès-occasions qui se sont présentées ; vous ayant voulu escrire ceste, partant d'icy Mons. de Vic (1), personnage plein d'honneur, de vertu et de grande intégrité. Je veux espérer que vous recevrez beaucoup de contentement de la bonne assistance qu'il fera à vos afféres. Je scay la bonne opinion que le Roy en a acquise, pour bons et fidelles services. Il a veu Testât où sont icy vos afféres, à quoy je me remettrai, finissant ceste par mes bien humbles et affectionnées recommandations à vos bonnes grâces, priant Dieu vous donner, Messieurs, longue et contente vie. C'est de SaintGermain, le 6e jour de décembre, 1597. Vostre bien humble et affectionné serviteur et fidèle amy. Bellièvre » (2).

Le Père Porsan n'avait eu garde d'aller, comme l'assurait le Consulat, se justifier à Paris ; il s'était

(1) Emeric ou Méri de Vic, sieur d'Ermenonville, d'abord maître des requêtes sous Henri III (1581), puis conseiller d'Etat et surintendant de la Justice et Police de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez et Beaujolais (1597), fonctions qu'il exerça également en Guyenne, et enfin garde des sceaux (1621).

(2) Sudan: Péricaud, p. 119.

XVIII. — 7.


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réfugié à Vienne, où Mgr Pierre de Villars l'attacha à son église en qualité de théologal (1).

Quant à l'offre faite aux échevins lyonnais, par Marion et consorts, de leur choisir, à Paris, un principal et des régents pour leur collège, il faut, pour en apprécier toute la saveur, se rendre compte des ressources qu'offrait, à ce point de vue, la capitale à cette époque, c'est-à-dire vers la fin du XVIe siècle. Le Recteur Roze, de la Satire Ménippée, nous édifiera complètement à cet égard : « Jadis... nul ne faisoit profession des lettres s'il n'eust, de longue main et à grands fraiz, estudié et acquis des arts et sciences en nos collèges et passé par tous les degrez de la scholastique. Mais maintenant... les beurriers et beurrières de Vanves, les rufiens de Montrouge et de Vaugirard, les vignerons de Saint-Cloud, les carreleurs de Villejuifve et autres cantons catholiques sont devenuymaistres és-arts, bacheliers, principaux, présidents et boursiers des collèges, régents des classes et si arguts philosophes que mieux que Cicéron, maintenant, ils disputent De inventione et apprennent tous les jours aftodidactos (2), sans autres précepteurs que vous Monsieur le Lieutenant, apprennent, dis-je, mourir de faim per regulas » (1).

(1) Cet ecclésiastique se consacra ensuite aux missions et aux controverses avec les protestants, dans le diocèse de Nîmes (Voir le P. Prat, op. cit., t. I, p. 45, qui indique deux de ses ouvrages). On trouve dans la Bibliothèque du Dauphiné, par Guy Allard (édition de 1797) un Antoine Porsan, chanoine théologal de Vienne et principal du collège de cette ville. Bayle (Dictionnaire historique et critique, art. Charnier, Daniel) cite les Considérations de ce ministre calviniste sur les Advertissements de M. Porsan.

(2) AÙToèiSixTtos : naturellement, de soi-même.

(3) Satire Ménippée, p. 125 de l'édition in-18 Garnier.


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Que si l'on m'objecte que la Satire Ménippée est un pamphlet, je répondrai par le tableau, d'ailleurs bien connu, que trace de l'Université de Paris, toujours à la même époque, son vieil et savant historiographe du Boulay, qui l'emprunte, du reste, lui-même, à un contemporain le chroniqueur Boutrais :

« Lors de l'entrée du Roi à Paris, on ne pouvait éprouver assez de surprise et de douleur à l'aspect misérable de l'Université. Elle ne conservait plus aucun vestige de son ancienne dignité ; des soldats espagnols, belges et napolitains, mêlés aux paysans des campagnes voisines, avaient rempli les asiles des Muses d'un attirail de guerre au milieu duquel erraient les troupeaux. Là où retentissait la parole élégante des Maîtres de la jeunesse, on n'entendait plus que les voix discordantes de soldats étrangers, le bêlement des brebis, les mugissements des boeufs ; en un mot, les collèges étaient devenus plus infects que les étables d'Augias et l'Université plus silencieuse qu'Amycla » (1).

(1) « Quis fuerit eius squalor iis temporibus, Botcereus testis oculatus depingit, lib. I, comment, ad ann. 1594 : At nemo satis vicem squalentemque faciem Universitatis in ipso Regis ingressu dolere et mirari poterit ; neque enim priscae dignitatis pilum retinebat. Celtiberi, Hispano-Belgae, Parthenopoei milites, Rustici circumiacentis agri, barbara et immunda suppellectile pecoribusque et armentis Musoea compleverant. Ubi litteratorum facundia olim personabat, dissonoe voces militutn exterorum, balatus ovium, mugitus armentorum exaudiebantur et ut verbo dicam, lutulentiora Augice stabulo erant collegia. Diuturnum ibi silentium Musarum atque Amiclis ipsis taciturnior Universitas » (Historia Universitatis Parisiensis, autore Coesare Egassio Bulceo, t. VI, p. 916). L'ouvrage de Boutrais est intitulé : De rebus in Gallia gestis.


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Déjà, après le départ de Jacques Severt, le Consulat avait offert le principalat à un sieur Dalenson, de Paris, en le chargeant de recruter sur place « deux hommes doctes, de bonne vie et réputation » comme collaborateurs. Celui-ci avait bien répondu, en juin 1597, que « Dieu lui avoit faict la grâce de trouver deux subjects au contentement du Consulat, à la décoration de la ville et à l'embellissement de sa renaissante Académie... Car nonobstant que ceste Université fuct si florissante [qu'] il y a 40 ou 50 ans, sy est que ceulx qui ont quelque sentiment de bonnes lectres estiment qu'elle recouvrera son lustre perdu et que bientôt elle arrivera à la même perfection et au degré duquel elle est déchue » (1). Mais il faut croire que ni les recrues ni même le recruteur n'offrirent, après examen, des garanties suffisantes, puisqu'il ne fut donné aucune suite à ce projet.

En présence de l'échec complet et, cette fois, bien définitif de ces négociations si longues et si mouvementées — qu'il n'avait, d'ailleurs, entreprises que bien malgré lui et pressé par les circonstances — le Consulat ne vit plus qu'une solution possible : revenir au personnage de confiance choisi dès la première heure, au chanoine Mivière. En conséquence, on lui écrivit à Cremeaux, où il se trouvait, la lettre suivante, datée du 17 décembre 1597 :

« Monsieur Mivière, chanoyne de Saint-Just, Monsieur, le long tems qu'il y a que ceste ville vous réclame pour commettre à vostre saige conduicte le gouvernement de nostre collège, vous a rendu assez de

(1) Abbé Sudan : Péricaud, p. 106 ; voir aussi Demogeot : loc. cit., p. 429.


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tesmoignage de l'estat que l'on y faict de vostre bonne vie. Et, puisque Dieu vous a faict ceste grâce, que vostre vertu soit cogneue à tant de gens d'honneur qui nous prient de despartir à nostre jeunesse les bonnes lectres et bonnes moeurs qui vous rendent recommandable entre tous ceulx de ceste patrie, c'est maintenant le tems et l'occasion toute propre à vous pour employer utilement, au bénéfice du public, ce que vous avez obligation de lui communiquer, y estant appelé de nous, avec toute l'affection et bonne volonté que nous avons au debvoir de noz charges et à vous recepvoir en celle-là, selon vostre mérite, comme vous cognoistrez par les honnorables conditions que nous vous offrirons, si nous avons le bien de vous veoir icy au premier jour après les bonnes festes, pour en prendre quelques bonnes résolutions, ainsy que plus amplement vous pouvez entendre par M. Rolle, présent porteur, qui nous a faict cette faveur de vouloir prendre la peyne de vous rendre ce bout de lectre et de vous faire compagnie pour y venir : ce que nous vous pryons de faire, sans aultre remise, soubz l'asseurance que nous avons que vostre voyage ne nous sera pas infructueux, et celle que vous nous donnez d'entendre, de vostre part, à toutes choses raysonnables. Venez doncques, à cestes foys, et croyez, s'il vous plaist, que oultre l'obligation que le publicq vous en aura, vous acquerrez, sur nous, ceste particullière que nous serons à jamais, Monsieur, voz bien humbles et affectionnez à vous servir, le Prévost des Marchans, etc.. »

A cette lettre, le chanoine Mivière répondit : « Messieurs, j'ay receu celle qu'il vous a pleu


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m'éscrire touchant la charge de la principaulté de vostre collège, par les mains de M. Rolle, l'ung de mes bons amys, laquelle m'a beaucoup consolé, pour m'avoir faict complètement cognoistre le soing qu'avez de voz charges en ce déploré siècle, qui demande et requiert, plus que tous les passez, l'ayde et le secours des gens de bien et d'honneur, telz que vous ont sincèrement jugez ceulx qui vous ont choysis, entre tant d'aultres, pour la conduicte et la police de la bonne ville de Lyon. J'en remercie très humblement la Providence divine et vous, Messieurs, de l'honneur qu'il vous plaist me faire, m'estimant capable du maniement et conduicte de la chose la plus prétieuse qu'ayez en ce monde, qui est vostre jeunesse ; ce que j'ay apprins et profficté en la coignoissance de moy-même, par long usaige, me faict penser le contraire.

« C'est pourquoy je faisois estat de vivre plustot en homme privé et tascher à m'édiffier moy-mesme, que de m'exposer au péril et dangier des charges publicques, esquelles tant de vertueuses personnes se retrouvent par trop empeschées, et néantmoings, affin que l'on estime que je veuille desnier à ma patrie et à vostre mérite le service que je luy doibz après Dieu, à faulte de couraige et de bonne volonté, je ne fauldray de vous aller trouver avecq M. Rolle, incontinent après les festes, pour en prendre l'entière résolution avec vous et le reste de mes bons amys. Ce qu'attendant, je recommandera}' l'affaire à Dieu, comme tout ce qui concerne vostre bonheur, de ceste volonté et affection que je vous bayse en toute humilité les mains, pour vous demeurer à jamais, Messieurs, très humble et très


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obéissant serviteur et voysin. MYVIÈRE. De Cremeaux ce 27 décembre 1597 ».

Comme on pouvait le prévoir, les parties n'eurent, cette fois, aucune peine à se mettre d'accord et c'est alors qu'intervint le contrat ci-après, dont l'expédition jadis, sans doute, pieusement conservée et transmise de mains en mains est venue, après plus de trois siècles, s'échouer dans un misérable grenier, parmi des papiers disparates et d'inutiles procédures où il m'a été donné de la recueillir:

« Comme ainsy soit que pour remectre et restablir en son entier l'exercice des bonnes lectres au. collège de ceste ville de Lyon, appelé de la Trinité, cy-devant amoindry ou anciennement interrompu par le déffault d'ung principal, noble Baltazar de Villars (1), conseiller du Roy, Président et Lieutenant général en la séneschaussée et siège présidial dud. Lyon, Prévost des marchans ; François de Musino (2), aussy conseiller du Roy et Président en l'élection de Lyonnoys ; François Benoist (3),

(1) Il fut trois fois Prévôt des marchands, en 1598, en 1620 et en 1626. La fidélité de Villars à Henri IV resta toujours inébranlable et il préféra s'exiler volontairement, avec sa famille, pendant toute la durée de la Ligue, que d'imiter ses concitoyens dans leur opposition. Aussi son retour à Lyon, après les évènements de février 1594, fut-il un véritable triomphe. Cf. Pernetti : op. cit., T. I, p..444.

(2) De Musino ou de Muzinod, famille consulaire dont une branche existait à Renaison au XVIe siècle (Broutin : Couvents, t. III, p. 158). Malgré la particule accolée à son nom, François de Musino n'était point noble et, pour jouir du privilège de noblesse, il dut requérir du Consulat, en 1604, un certificat d'échevinage. Cf. Vit. de Valous : Orig. des faut. cons. de Lyon, p. 63.

(3) Cette famille fut possessionnée en Forez, notamment à Montbrison, au XVIIe siècle. Cf. Gras : Armorial, p. 29.


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seigneur de la Chassagne, Jacques Jacquet, seigneur de la Verrière (1) et Guillaume Charrier eschevins de lad. ville et, en ceste quallité, ayant appelé et invité pour Principal dud. collège, M. Benoist Myvière, Bachelier formé en théologie, à la Faculté de Paris, chanoyne de l'esglise de Sainct-Just dud. Lyon, et avec luy font les paches et conventions qui s'ensuyvent : Assavoir, que toute la maison dud. collège, avec ses aysances, cours, jardins, appartenances et déppendances sera et demeurera à la disposition dud. Myvière, aud. nom de Principal, pour y recepvoir et loger par ordre les régens, pédagogues et enfans, tant de la ville que des champs. Et, seront tenus, lesd. prévost et eschevins, lors que led. Myviére entrera aud. collège, luy bailler et fournir meubles nécessaires pour garnir de meubles deux chambres pour son usaige, et ce oultre les anciens meubles qui sont de présent aux chambres des régens, lesquelz il pourra distribuer ainsy qu'il verra bon estre ; et d'autant que, en charge si importante, il est besoing que led. Mivière soit accompagné d'un préffect ou substitut, tant pouf ayder à faire le divin service, comme dire messes, vespres, ouyr les enfans en confession tous les moys et bonnes festes, affin de les eslever en la piété et craincte de Dieu et les garder de s'esmanciper, soubz ce prétexte, suppléer par led. préffect la place dud. Myvière, Principal, en cas de malladie ou urgente nécessité, ainsy que celle des régens à faire leurs classes et

(1) On sait que ce personnage fut le héros et la cheville ouvrière du mouvement qui, le 6 février 1594, soumit Lyon à l'autorité d'Henri IV. Une branche beaujolaise des Jacquet, qui essaima aussi en Forez, s'est réclamée du vaillant échevin, sans que cette filiation paraisse bien nettement établie.


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leçons, en mesme événement, que pour vacquer à la manutention de la discipline scholastique ; A esté, pour ces raisons, accordé entre les parties, que led. Myvière pourra appeller et mettre aud. collège un préffect ou substitut, tel que bon luy semblera, cappable de telle charge. Item, que les régens des classes dud. collège et toutes aultres personnes qui seront logées dans led. collège déppendront de l'entière disposition dud. Myvière, Principal, pour les changer et en mectre aultres en leur place, lors qu'il cognoistra estre expédient et nécessaire pour Tentrectenement de l'exercice et réputation dud. collège. Et, affin que led. Myvière ait moien d'entrectenir et maintennir l'exercice dud. collège, lesd. sieurs prévost et eschevins luy ont faict estat annuel de la somme de troys cens trente troys escuz un tiers, et, aud. préfect ou substitut que led. Myvière appellera et mettra audit collège, de la somme de deux cens escuz, lesquelles sommes seront payées annuellement, par quartier et par advance, auxd. Myvière et préfect, par le Receveur des deniers communs de lad. ville, et de mesme les gaiges desd. régens et portier dud. collège, suyvant et à la forme de Testat qu'en a esté cy devant faict par lesd. sieurs prévost [et] eschevins de lad. ville et dont extraict a esté baillé aud. Myvière [soubz] signé, à condition réservée entre les parties que, lors qu'il sera besoing de pourvoir d'autres régens aux haultes classes, si lesd. gaiges ordonnez par led. estat ne sont bastans (1)

(1) Convenables, et mieux sufisants, car ce mot et le suivant sont absolument homonymes. Comme l'ont constaté HenriEstienne, Pasquier, Noël du Fail etc.. l'arrivée de Catherine de Médicis à la Cour de France avait italianisé notre langue


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et souffisans pour en avoir des cappables, lesd. gaiges seront augmentez par lesd. sieurs prévost et eschevins et les fraiz qu'il conviendra faire aud. Myvière pour trouver lesd. régens ou les mander d'ailleurs, payez comme dessus : Aussy que lesd. sieurs prévost et eschevins, à leurs fraiz, coustz et despens, seront tenus entrectenir les maisons et édiffices dud. collège des réparations nécessaires, qu'il y conviendra faire pour l'entretennement d'iceulx. Et qu'aud. collège led. Myvière ne pourra loger gens mariez ny aultres personnes, sinon gens estudians et personnes honnestes pour leur service. Et, comme lesd. sieurs prévost et eschevins veullent et entendent que les paches et conditions cy-dessus spéciffiées, pour le désir qu'ilz ont remectre led. collège, soient par eulx entrectenues et accomplyes et, en ce qui conconcerne lesd. estat et gaiges, payez et acquictez par devant le notaire tabellion royal aud. Lyon soubzsigné et présents les tesmoings cy aprez nommez, se sont lesd. sieurs prévost et eschevins en lad. quallité et encores Messire Anthoine Larchier, commis à la recepte des deniers communs, dons et octroys de lad. ville, en son propre et privé nom, personnellement establyz et constituez et, de leur gré, obligez ce que dessus accomplir et maintenir aud. Myvière, en paix, et en oultre payer assavoir aud. Myvière ou es siens, lad. somme de troys cens

et quiconque se piquait de beau langage s'étudia à employer les nouveaux mots ainsi formés. De tout temps, d'ailleurs, le vocabulaire lyonnais a renfermé beaucoup d'italianismes : voir dans les Arch. hist. du Rhône, t. VIII, p 277 et suiv. une dissertation de Guillon de Montléon sur « La fraternité consanguine du peuple originairement lyonnais avec la nation vraiment milanaise ».


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trente troys escuz vingt solz tous les ans, par advance, à quatre payemens ou quartiers, et aud. préfect ou substitut qui sera mis et appelle aud. collège, lad. somme de deux cens escuz tous les ans, aussy à quatre payemens ou quartiers et par advance, le premier payement commen[çant] lors et le jour qu'ilz entreront aud. collège et à chascun d'eulx pour sa participation. Et pour le regard du payement des régens et portiers dud. collège, seront payez suyvant et à la forme dud. estat dont extraict a esté, comme dict est, baillé aud. Myvière. Et parce que led. Larchier n'est pourveu, en tiltre d'office, de l'estat de Recepveur des susd. deniers communs, dons et octrocys, mais seulement commis à l'exercice dud. estat, s'il advenoit que, par mort ou aultrement, les susd. sieurs prévost et eschevins pourveussent aultre dudict estat ou commission, celluy qui sera par eulx ainsy pourveu sera tenu, à sa réception en lad. charge, de faire les mesmes promesses et obligations que, par ces présentes, a faict led. Larchier, le tout à peine de tous despens, dommaiges et intérestz, avec les promesses, submissions à toutes cours royaulx et avec renonciations et clauses nécessaires. Et aussy led. Myvière a promis et juré, par obligation de ses biens, vacquer aud. collège en bon oeconome et père de famille, soubz les mesmes promesses, submissions, renonciations et clauses que dessus, avec acte réservé par led. Myvière, qu'à faulte d'observer et accomplir, par lesd. sieurs prévost et eschevins, le contenu cy-dessus, il [luy sera loy]sible se despartir de lad. charge et se retirer, comme aussi par l'indisposition de sa personne, ou aultre urgente nécessité, voyre quand bon luy


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semblera, à la charge, néanmoings, d'avertir lesd. sieurs de son despart quatre moys auparavant icelluy.

« Faict et passé en l'hostel commung de lad. ville de Lyon, le cinquiesme jour du moys de Febvrier, après midy, l'an mil cinq cens quatre vingt dix huict présents à ce noble François Fournel, docteur ez droictz, procureur général de lad. ville et Me François Flachier, praticien, demeurant aud. Lyon, tesmoingtz à ce appeliez et requis, lesquelz ont signé la schede (1), avec lesd. Srs comparans.

« Expédié au proffict dud. Myvière, par moy notaire tabellion royal à Lyon susdict et soubzsigné. — DE LA CHASSAIGNE. »

Quelles particularités signalèrent la gestion du chanoine Mivière et quelle en fut la durée ? Je dois avouer que les renseignements me font complètement défaut à cet égard. Il ne dut guère rester plus longtemps en charge que son confrère Severt et, comme lui, il sut trouver, sans doute, un prétexte honnête, pour quitter un établissement dont il se voyait impuissant à conjurer la ruine.

La désertion des élèves s'accentuait de jour en jour et, du chiffre de 1500 qu'il atteignait jadis, il était descendu à celui de 900 à peine. Comment, d'ailleurs, avec les allocations très libérales en apparence, mais uniques en réalité (2), mises par

(1) La cédule, c'est-à-dire l'original. Ce mot se trouve, avec la même orthographe et la même signification, dans l'ouvrage du contemporain Trippault : Celt-Hellénismes ou Etymologies des mots françois tirés du grec, Orléans, 1580, in-8°.

(2) Il convient pourtant de reconnaître qu'à la date même de la conclusion du traité Mivière, le Consulat avait obtenu du Roi des lettres patentes portant que les biens meubles et


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le Consulat à la disposition du principal, obtenir les mêmes résultats que les Jésuites, dont l'habileté à trouver un peu partout des ressources était sans égale et qui entretenaient, au collège, un personnel d'environ cinquante maîtres.

Benoît Mivière résigna donc ses fonctions, mais il se retira, certainement, accompagné de la considération du public et en pleine possession de l'estime de ses supérieurs, puisque nous le voyons aussitôt après, en 1600, pourvu d'un second canonicat au chapitre de Saint-Paul (1).

Son départ marque, vraisemblablement, l'aurore de cette période d'anarchie qui précéda le retour des Jésuites et à laquelle fait allusion cette phrase de Demogeot, qui a la prétention de résumer ainsi

immeubles, les rentes, pensions, donations et legs possédés par les Jésuites du collège de la Trinité au moment de leur départ, seraient affectés au service et à l'entretien de cet établissement et enjoignant, en outre, au clergé de Lyon, de continuer à l'institution, sous peine de poursuites judiciaires, la pension annuelle qu'il servait aux R.R. P.P. (Arch. mun. BB. 135), mais, dans les circonstances actuelles et en d'autres mains que celles des Jésuites, ces revenus étaient bien aléatoires.

(1) Abbés Duplain et Giraud : Saint-Paul de Lyon, p. 221. Les doubles canonicats n'étaient point rares, même à Lyon, et conjointement au chanoine Mivière on peut citer Claude Bullioud, trésorier du clergé du Lyon, qui faisait partie des deux mêmes chapitres. L'abus du cumul et de la non-résidence s'était démesurément accru depuis le concordat de François Ier, et l'exemple le plus scandaleux en est certainement offert par le cardinal Jean de Lorraine qui fut, en même temps ou successivement : archevêque de Lyon, de Reims et de Narbonne, évêque de Metz, de Toul et de Verdun, de Térouenne, de Luçon, d'Albi, de Valence, de Die, de Mâcon, de Nantes et d'Agen, abbé de Cluny, de Marmoutiers, de Gorze et de Fécamp.


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un intervalle de près de dix ans, d'ailleurs complètement passé sous silence par les autres historiens du malheureux collège : « On essaya encore de plusieurs principaux et régents, tant prêtres que laïcs, mais les choix étaient on ne peut plus difficiles et le collège dépérissait. Les régents, mal payés, menaçaient de suspendre leurs leçons : les influences locales remplissaient l'administration d'hommes grossièrement incapables. Je trouve, en 1603, un économe qui ne sait ni lire ni écrire, qui nourrit le collège d'aliments corrompus, qui emmène les écoliers par une porte de derrière sans l'aveu du principal. Enfin le nombre des pensionnaires était tombé à neuf » (1).

Ce déclin, cet effondrement c'était hélas ! celui de l'Université tout entière ; c'était l'agonie de ce vieux corps dont les doctrines surannées avaient fait leur temps et devaient enfin céder la place aux méthodes nouvelles que les fils de Loyola apportaient dans les plis de leurs manteaux.

A la vaine scolastique du moyen âge, aux stériles disputes sur le nombril de Saint-Pierre, sur la lumière incréée ou sur les catégories d'Aristote, aux vétustés trivium et quadrivium de l'Alma Mater les Jésuites substituaient un enseignement raisonné, scientifique, progressiste et substantiel, qui non seulement s'adaptait merveilleusement aux aspirations de la société nouvelle mais qui, surtout, convenait on ne peut mieux aux besoins et au caractère lyonnais.

(1) Lyon anc. et mod., t. I, p. 429.


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Ces « geôles de la jeunesse captive », ces « géhennes » où, suivant Montaigne (1), se corrompait l'esprit des enfants, ces murs élevés, ces classes étroites, ces cours sans verdure, sans fleurs, sans horizon, ils s'efforcèrent de les remplacer par des locaux aérés, vastes et clairs, par des cours spacieuses, par des jardins ombragés d'arbres et c'est précisément à ces transformations du vieux collège et non pas aux installations anciennes que s'applique la description « cicéronienne » du P. Perpinien, dont on a peutêtre abusé un peu mais que je suis bien obligé de citer à mon tour : « Il y a deux cours ; dans l'une d'elles se trouve un puits d'excellente eau, alimenté sans doute par les infiltrations souterraines du fleuve voisin. Car une partie de la ville s'allongeant entre deux grands courants d'eau, le Rhône et la Saône, le collège de la Trinité se trouve placé au milieu de la ligne qui en mesure la longueur et à l'extrémité de celle qui en détermine la largeur sur la rive du Rhône. Aussi, de la cour et surtout des chambres, on jouit de la vue admirable du fleuve qui coule avec tant de rapidité que, malgré Taplanissement de son lit, on entend d'ici le bruit de ses flots, on aperçoit des barques qui descendent et, au-delà, une immense étendue de plaine terminée par la chaîne des Alpes » (2).

(1) Essais, liv. I, chap. XXV.

(2) « Atria duo et in altero puteus bonae aquae quam verisimile est per terrae venas à proximo flumine occulte derivari. Cum enim haec urbs partim inter duos amnes maximos, Rhodanum et Ararim, in longitudinem porrecta sit, gymnasium Trinitatis est in media longitudine, sed in latitudine extrema ad Rhodani ripam constitutum. Itaque ex atrio, adeoque ex cubiculis plerique patet pulcherrimus prospectus


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Les Pères enseignaient les langues vivantes, l'histoire, la géographie, l'astronomie, la géométrie, les sciences physiques et naturelles ; ils favorisaient l'escrime, l'équitation, la musique, la tragédie, la danse (1), « exercices gracieux ou salutaires que réprouvait sottement le cadre gothique du gymnase universitaire, » remarque un de nos savants compatriotes, qui ajoute également : « Leurs écoles se distinguaient par les soins donnés aux élèves malades, par l'heureuse proportion des récréations et du travail, par mille recherches intelligentes qui caressaient la tendresse des mères et flattaient l'amourpropre des parents » (2).

Aussi, quand en 1603, grâce à la haute influence d'un autre forézien plus illustre encore, le P. Coton,

amnis, qui tantâ celeritate fluit ut cum fluat per loca aequa, hinc usque sonitus exaudiatur, cymbae sursum deorsum navigantes : latissima aequora camporum vicinis Alpibus termina » (Aliquot epistoloe, p. 141).

(1) « La danse ! quel scandale ! », s'écrie Charles de Riancey, « est-ce le comble de l'horreur ? Eh bien, non. La dernière circonstance qui aggrave encore toutes ces profanations, c'est que ces pièces et ces ballets exécutés sous les yeux des R. R. Pères, eux-mêmes en étaient les auteurs ! » (Université catholique, t. XV, p. 300, art. rendant compte de l'ouvrage de Kilian : Tableau de l'instruction secondaire). En 1662 on exécuta devant Louis XIII, au collège de la Trinité, des danses pyrrhiques et des ballets (P. Prat : op. cit., t. IV, p. 373). En 1658, on y représenta, devant Louis XIV et sa cour, un ballet allégorique intitulé : De l'autel de Lyon consacré autrefois à Auguste, restably et consacré de nouveau à LouisAuguste, et l'on y discourut en douze langues (Ménestrier : Eloge historique de la ville de Lyon, année 1658), ce qui, dit Steyert (Nouvelle histoire de Lyon, t. III, p. 317), « ne pourrait se faire aujourd'hui dans notre Lycée ».

(2) Chantelauze (probablement d'après Vallet de Viriville, car le passage est guillemeté sans indication de la source) : Le P. de la Chaize, p. 78.


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le Roi fit promulguer son Edit relatif au rétablissement des Jésuites, le Consulat et le peuple lyonnais, réunis en assemblée extraordinaire, émirentils l'avis de remettre de suite le collège à ses anciens maîtres. On rapporte même, au dire du P. Prat, « que celui qui avait le plus contribué à les en faire expulser ajouta, pour motiver son vote, que la trop longue absence de ces religieux avait fait ressortir les services qu'ils avaient rendus à Lyon par l'enseignement et les fonctions du ministère et montré, autant que leur présence, combien ils étaient utiles à la ville » (1).

Délivré d'une charge qui paraît fort ne lui avoir procuré que des déboires, le chanoine Mivière dut reprendre avec joie ses multiples fonctions sacerdotales.

A la date d'avril 1612, je trouve dans ses papiers le billet suivant, qui nous restitue encore un forézien, chanoine de Saint-Paul, dont le nom ne figure pas dans l'ouvrage des abbés Duplain et Giraud :

« Monsieur, je vous prie bailler pour moy à Monsieur Desfaures la somme de six livres que je luy doibz pour mes offices et je les mettroy sur mon compte particulier. Je ne vous eusse donné ceste incommodité si je me fusse treuvé de l'argent et ce faisant m'obligerez ains davantage à demeurer Votre affectionné serviteur

BOCHETAL (2).

(1) P. Prat : op. cit., t. II, p. 297.

(2) Sans faire remonter les origines de la famille Bochetal (aujourd'hui Bouchetal) au Boschitaleus miles, qui figure dans l'acte de fondation du prieuré de Saint-Romain-le-Puy (980-984) on peut, dès le XVe siècle, lui assigner, chez nous,

XVIII. — 8.


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« A Monsieur, Monsieur Myvière chanoyne chorier de Saint-Just à Saint-Paul ».

Et, dans l'angle droit :

« J'ay receu lad. somme de six livres, cejourd'hui, unziesme apvril 1612. Desfaures ».

Le 4 juillet 1614, Mgr de Marquemont, en tournée pastorale, visite l'église de Juré « de laquelle est curé M. Benoist Myvière, chanoine de Saint-Just et de Saint-Paul de Lyon, au lieu duquel M. Benoist Symond, et François Bourg, prebstres, ses vicaires, nous sont venuz au devant avec la croix ».

Il ressort du procès-verbal dressé à cette occasion : que le chamarier de Pommiers, collateur de ladite cure « prend tous les diesmes excepté ceulx du village de Terges, qui sont audict curé. Et a encore icelluy curé, trois prez contenant sept charrées de foin, une terre contenant trois quartonnées, un jardin de deux carteronnées avec une maison curialle, Ledict curé accense le tout, scavoir : ledict diesme six seytiers et le reste quarante livres ».

« Ledict curé baille audict M. Bourg, l'un des vicaires, un seytier de bled seigle, une asnée vin et la moytié du baisemain de l'esglize et audict Symon de mesme ».

« Il y a cinquante livres de fondations en ladicte esglise, qui se partagent entre lesdictz vicaires, ledict curé n'y prenant aucune part attendu qu'il ne

une notoriété certaine. On trouve en 1607, un Bochetal, syndic du Forez pour le tiers-Etat ; en 1731 un procureur, Claude et un notaire, Marie-Antoine ; puis un capitaine châtelain, un contrôleur du grenier à sel, un procureur du Roi, etc.. à Montbrison et à Saint-Bonnet-le-Château.


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réside point. Ledict M. Bourg est luminier. Il n'y a point de revenu en la luminaire que les offrandes » (1).

L'archevêque venait de Cremeaux où il avait « disné ». Le procès-verbal de visite d'une des églises de cette paroisse (2) contient des détails intéressants sur la prébende de N.-D. de Pitié et SainteAnne, « de la maison et présentation des Myvières ».

« Il y a deux messes par sepmaine et, par autre fondation, une messe par moys. Mre Antoine Myvière, clerc, en est prébendier, y faisant faire le service par M. Jean Mathé et Estienne Bonnet, prebstres, leur baillant douze livres. Le revenu d'icelle est estimé deux cents livres [et] consiste en prez, terres, rente, maison et vigne » (3).

(1) Abbé Prajoux : Le canton de Saint-Just, p. 209.

(2) Il y avait encore, à cette époque, deux églises à Cremeaux : l'église de Saint-Martin qui, ruinée pendant les guerres de religion par les protestants qui y avaient logé leurs chevaux, portait toujours, quoique « fort petite et obscure et toute descoronnée », le titre de paroissiale et l'église de Notre-Dame qui, spacieuse et belle, ne devint officiellement paroissiale qu'une quinzaine d'années plus tard, grâce à l'influence d'Hector de Cremeaux, doyen du chapitre de Lyon. Cf. abbé Prajoux : op. cit., p. 234, 238 et 244.

(2) Prajoux : op. cit., p. 246. Je dois à la très grande obligeance de cet érudit confrère la communication d'un état de cette même prébende en 1756. Comme il n'est pas inutile de comparer le sort de ces fondations à un siècle d'intervalle, voici la teneur de ce document tiré des archives de l'Archevêché : « Etat de la prébende Mivière en 1756. Collateur : le sieur Destours demeurant à Cervières. Titulaire : André Destours, depuis 1752. Revenus : une petite maison proche l'église dud. Cremeaux : elle est depuis longtemps en mauvais état et ne se peut guère louer que 30 livres. Un petit pré de la contenance de deux chars de foin, pouvant valoir, commune année, environ 14 livres. Plus, paye led. sieur collateur au prébendier, annuellement, 70 livres assis sur


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Nous avons vu, un peu plus haut, que la cure de Juré possédait trois prés. Je trouve dans les papiers du bon chanoine, à propos d'un de ces prés, situé « en Limandon » quatre pièces d'une procédure qui, déjà commencée en 1596, durait encore en 1630 ; elles n'offrent aucun intérêt personnel.

En 1636, autant sans doute en raison de son âge et de ses infirmités que mû par son affection envers son filleul et neveu, Benoît II, ci-après, le chanoine Mivière résigna en sa faveur son canonicat de Saint-Paul. A partir de cette date je ne le vois plus figurer hélas ! que comme testateur, dans le contrat de mariage d'un autre de ses neveux, Jean Mivière, fils de Claude Mivière « le jeusne » et de Catherine Briéry.

Dans cet acte, daté du 16 août 1650 et qui règle « la légitime » de chacun des enfants Mivière-Briéry, il est rappelé qu'une des filles, Benoîte, est bénéficiaire privilégiée d'une somme de « cens livres et aultres choses, à elle léguées par personne vénérable, Messire Benoîst Mivière, docteur en Sorbonne et

divers fonds dont il jouit. Plus, touche led. prébendier 23 livres en cens et rentes qui se lèvent sur les villages et hameaux du Thil, de Lucé et de la Combe-Martin et un petit terrier qui ne rapporte presque rien. Total du revenu : 137 livres, dont il faut sortir environ 40 pour les charges et entreténement d'icelle. Service : le service est de deux messes par semaine : il était autrefois de quatre, mais il a été réduit par arrêt de Mgr l'archevêque, en raison des charges extraordinaires de lad. prébende. Plus led. sieur prébendier doit une messe chaque mois, le jour de la fête de Notre-Dame et le jour des morts. Le service se fait dans la chapelle de N.-D. de Pitié qui appartient auxd. Mivière, et doit de plus led. sieur prébendier réciter certaines prières sur le tombeau de la famille des Mivière ».


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chanoyne de l'esglize collégiale de Sainct-Just et Sainct-Paul de Lyon, par son testament et ordonnance de dernière volonté receu par (ici un blanc des plus malencontreux), notaire royal, pour justes considérations ».

Il est profondément regrettable que la date du document visé ci-dessus ne soit pas plus indiquée que le nom du notaire ; elle nous aurait donné, approximativement du moins, la date du décès de notre personnage que l'on ne peut donc fixer qu'entre 1636 et 1650.

Benoît Mivière II, neveu de celui qui fait l'objet de la présente notice, était fils d'Antoine Mivière, marchand tanneur à Cremeaux et de Catherine Boclon. La date de sa naissance ne m'est point connue d'une manière absolument précise, mais j'ai de bonnes raisons pour la fixer à 1609.

Il succéda à son oncle dans sa cure de Juré ainsi que dans son canonicat de Saint-Paul, et voici deux pièces relatives à son installation dans cette charge, dont l'investiture paraît avoir été, tout d'abord, revendiquée par un autre candidat, Jean Simon, qui devait être, autant que j'en puis juger par les papiers en ma possession, un autre neveu de Benoît Ier (1).

(1) J'aurais peut-être hésité à grossir de ces documents la notice consacrée à Benoît Mivière, neveu, qui ne joue ici qu'un rôle secondaire, mais MM. Duplain et Giraud (op cit., p. 245) ayant constaté que les registres capitulaires de SaintPaul, conservés aux Archives du Rhône, présentent de nombreuses solutions de continuité et « ne sont pas une mine de Golconde pour l'historien », j'ai jugé qu'il ne serait pas sans intérêt de publier les pièces en mon pouvoir,


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I. — « Pardevant le notaire royal de Lyon soubzsigné et en présence des tesmoings bas nommez, au devant la grande et principalle porte de l'Esglize collégiale Sainct-Paul dudict Lyon. Est comparu Messire Benoît Mivière, prebstre habitué en ladite esglize, lequel a prié et requis Mre Pierre Bergeron, prebstre et chevalier en l'Esglize de Lyon, après le reffus faict présantement audict Mre Mivière, en chapitre, par les sieurs chamarier chanoines et chappistre dudit saint-Paul, de le vouloir mettre d'habondant, et en conséquence d'aultres précédentes prinses de possession, en la possession réelle, actuelle et corporelle d'un canonicat et prébande, en ladicte Esglize, dont il a été pourveu par sa Saincteté, en suitte de la résignation faicte, à son proffict, par aultre messire Benoît Mivière, son oncle, ainsy que du tout appert des provisions, l'extraict desquelles, deuement faict, il a en main, ensemble le visa ou forma dignum, par luy obtenu de Monsieur le grand Vicaire général, en datte du deuxième du présant, lequel messire Bergeron, apprès avoir veu lesdictes provisions et forma dignum, annuant (1) à ladicte réquisition, a pris ledict messire Mivière par la main l'a mené et conduict dans ladicte esglize de sainct Paul et l'a mis, d'habondant et pour surabondance de droict, en la possession réelle et actuelle dudict canonicat et prébande, fruicts, droicts et revenus en despandans, et ce par aspersion d'eau béniste, génuflexion devant le grand authel, baisement d'icelluy, sonnement de cloches,

(1) Acquiesçant, du latin: annuere. Le Glossaire françois de Du Cange donne seul l'adjectif annuable, avec la même signification.


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siègement au coeur, prières et oraisons accoustumées, nul à ce contredisant. Dont et du tout ce que dessus ledict messire Mivière a requis acte, qui lui a esté octroyé, pour luy servir ce que de raison. Audict Lyon, dans la susdicte Esglize Sainct-Paul, le quatriesme jour de décembre, mil six cens trante six, avant midy, présans à ce Me Pierre Bruchet, Guillion, curé d'Ance, Me Jean Recorbet, praticien à Lyon et Véran Vouiller, clerc au dict Lyon, tesmoings, qui ont signé à la cedde des présentes, avec lesd. sieurs Bergeron et Mivière.

Signé : POTIER, notaire royal.

« Ledict acte de prinse de profession a été signiffié et icelluy baillé coppie auxdicts sieurs Chamarier, Chantre et chanoines dudict Sainct Paul, à ce qu'ils n'en prétendent cause d'ignorance, où et parlant à Messire Pierre Chaslon (1), chanoine et Chantre en lad. esglize, lequel a dict qu'il s'en rapporte à l'acte qui fut faict led. jour, quatriesme décembre en leur chappitre.... Ay protesté de la nullité de lad. prinse de possession et signification. Dont acte faict aud. Lyon, dans mon estude, le quinzième dud. mois de Décembre, mil six cent trante six, après midy, en présence de M. Jean Duchier, greffier en la seneschaulcée de Lyon et Claude Mautrey, clerc aud. Lyon, témoings, qui ont signé à la cedde des presantes, avec led. sieur Chaslon, à la réquisition dud. M. Mivière ».

Signé : POTIER, notaire royal ».

(1) J'ai déjà parlé des Chalom à propos d'Antoine-Emmanuel. Pierre lui avait succédé dans la chantrerie de Saint-Paul, où il fut, à son tour, remplacé, par Jérôme qui devint chamarier après le décès de Jean de Chatillon (1655).


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II. — « Le Jeudy, vingt neufvième jour de Janvier, mil six cent trante sept, sont comparus au chappitre de l'esglise collégialle St-Paul de Lyon, vénérables et esgréges personnes Messieurs et Messires Nicolas de Chatillon (1), Chamarier, Pierre Chalom, Chantre, Pierre Scarron secrestain (2), Jacques Blanchet (3), Jean de Chatillon, Jacques Pinet, Louis Clerc, Jean Croppet (4), Philibert Carrige, et

(1) Famille forézienne établie à Lyon où elle ne tarda pas à devenir une des plus considérables. Les Chatillon possédaient, chez nous, les fiefs du Soleillant de Montherboux, Palogneu et Chorigneu ; ils nous ont donné un lieutenant général au bailliage de Forez et plusieurs prieurs commendataires de l'Hôpital-sous-Rochefort. Cf. La Mure : Astrée Sainte, p. 380.

(2) Le sacristain était le troisième dignitaire du chapitre ; il remplissait les fonctions de curé. Pernetti (op. cit., t. I, p. 418) prétend que l'auteur du Roman comique appartenait à cette famille lyonnaise des Scarron.

(3) Famille forézienne qui fournit successivement quatre prieurs de Randans, en même temps chanoines de Saint-Paul : N** 0 l'aîné qui fut tué au siège de Montrond, durant les guerres civiles de M. le Prince » ; Guy, châtelain de SaintHaon « qui fut dix ans curé étant un simple écolier et qui se maria ensuite » ; Jacques, sieur des Roches, capitaine au régiment de Picardie et Joseph « qui est mort revêtu de ces deux bénéfices qu'il résigna, en 1695 ou 1696, à Pierre Menudet de Belair, son neveu ». Cf. Mémoire inédit de l'abbé J.-F. Duguet, curé de Feurs, Recueil de la Diana, t. VI, p. 178 et 277.

(4) Famille établie à Lyon en 1480, anoblie en 1615 pour services militaires et charges d'échevinage. Deux Croppet, l'un et l'autre possessionnés à Montbrison, ont été successivement lieutenants civils et criminels et conseillers du Roi au bailliage de Forez ; Lambert, de 1608 à 1632 et Jean, son fils, de 1633 à 1674. Ce dernier fut pourtant déclaré usurpateur de noblesse par jugement en date du 25 janvier 1698 et il dut, pour jouir du privilège de maintenue, se faire délivrer un certificat d'échevinage (14 décembre 1702). Cf. Henrys : OEuvres, édition de 1772, t. I, p. 394, 419 et suiv. ; Pernetti : op. cit., t. I, p. 295 ; V. de Valous : Origine des familles consulaires de la ville de Lyon, p. 37.


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Hierosme Chalom, Chanoines de lad. esglize, au son de la cloche cappitulairement assemblez pour traicter des affaires d'icelle.

« Est comparu, audict chappitre, Messire Benoist Mivyère, le Jeune, lequel a représenté un consantement de Messire Benoîst Mivyère, son oncle, pour estre receu au canonicat et prébande que possedoit son dict oncle en ceste esglize, receu par Me Guyonnet, notaire royal, le vingt deuxiesme jour du présent moys de janvier, année présente, partant requiert que, veu ledict consantement, il soit procéddé à sa réception audict canonicat et prébande, offrant de payer les droictz accoustumez, sauf et sans préjudice de sa prinse de possession cy devant faicte, à quoy sieur Jean Simon a dict qu'il est procureur irrévocable dudict sieur Mivyère l'aisné, en ceste quallité a appellé et fait exécuter le premier relief d'appel, par l'assignation qu'il a faict donner ce matin audict Messire Mivyère le jeune, lequel se vante d'avoir procuration de révocation, laquelle il ne luy a point signiffié, proteste pour ledict sieur Mivyère l'aisné de nullité de tout ce qui sera faict et requiert dellay de huictaine pour advenir le sieur Mivyère l'aisné et que la procuration que ledict sieur Mivyère le jeune exhibe soit enregistrée et paraphée par vous, Messieurs, et de vostre secrétaire, laquelle demeurera entre ses mains signée par ledict sieur Mivyère le jeune, pour se pourvoir contre icelle et ledict sieur Mivyère le jeune, ainsy que de raison, si faire se doibt, en désirant de donner advis audict sieur Mivyère l'aisné, auquel l'on pourroit avoir supposé ladicte procuration et consantement et icelluy surprins pour l'obtention de ladicte


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procuration, sans préjudice de ses droictz et actions, tant pour l'emprisonnement de sa personne, rupture de sa banque, qu'aultre de droict, de quoy il demande acte, protestant de continuer lesdictes procéddures et faire vuyder lesd. appels suivant la procuration dudict sieur Mivyère l'aisné, à ses fraiz, risques et fortunes, et ledict sieur Mivyère le jeune, en replicque, a dict que, sans avoir esgard au dire et remonstrances dudict sieur Simond, il doibt estre passé oultre à sa réception, et ont signé lesd. Mivyère et Symon.

« Surquoy lesdictz sieurs capitullans ont octroyé acte auxd. parties de leurs dire et remonstrances et leur ont déclairé qu'attendu le consantement porté par ledict acte signé Guyonnet, notaire royal, faict par ledict sieur Mivyère l'aisné, qu'ilz délibéreront sur lad. réception et a esté ledict acte de consantement exhibé par ledict Mivyère le jeune, signé et paraphé par lesdictz sieurs chamarier Blanchet et Jean de Chatillon nomine capituli et par le secrétaire soubzsigné, qui l'enregistrera aux actes capitullaires.

« Et s'estant lesd. parties retiréez, lesdictz sieurs capitullans délibérant sur la réception requise par ledict sieur Mivyère le jeune, ont ordonné qu'il sera receu, sauf et sans préjudice du droict d'aultruy, et, en conséquence de ce, ledict sieur chamarier a prononcé terra habetur pro divisa inter capaces, suivant leurs statutz et réglementz du vingt troisième janvier mil six cens trente un, et déclairent la maison que possédoit ledict sieur Mivyère l'aisné optable et à laquelle option sera proceddé à la charge de prester, par ledict sieur Mivyère le jeune, le serment d'observer les statutz et réglementz cy-dessus spe-


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ciffiez, payer les charges accoustumées estre payées par les nouveaux chanoines de ladicte esglize et de n'avoir voix en chappittre ny participper aux divisions qu'il n'ayt faict sa première résidance et payé lesd. charges, lesquelles ont esté données a entendre audict sieur Mivyère le jeune, pour ce reentré aud. chappitre, qui a promis payer lesd. charges et observer ce que dessus et a presté le serment solennel accoustumé estre presté par les nouveaux chanoines de ladicte esglize, ce faict ont esté commis et desputtez lesd. sieurs Pinet et Croppet pour le mettre en possession, dont et du tout a esté faict acte. En présence de Me Jean Duchier, greffier en la séneschaulcée de Lyon et M. Mathieu du Vert, notaire royal audict Lyon, tesmoings, qui ont signé la scedde avec lesdictz sieurs chamarier Blanchet et Jean de Chatillon, nomine capituli, et ledict sieur Mivyère le jeune.

« GAY, Notre royal et secrétaire dud. chappitre ».

« A l'instant, suivant ladicte commission, lesdictz sieurs Pinet et Croppet se sont transportez dans ladicte esglize, et illec estans, ont mis et installé en la vraye, réelle et corporelle possession, ledict sieur Mivyère le Jeune, dudict canonicat et prébande que possedoit ledict sieur Mivyère, son oncle et ce par aspersion d'eau béniste, génuflexion au devant du grand autel, baisement d'icelluy, installation au siège du choeur du costé droict et aultres cérémonies en tel cas requises, dont a esté faict acte, ce requérant ledict sieur Mivyère. En présence desdictz MM. Duchier et du Vert, tesmoings qui ont signé la scedde avec lesd. sieurs Pinet, Croppet et Mivyère, suivant l'ordonnance.


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« GAY, notaire royal et secrétaire susd ». Et sur le repli : « Acte de réception et mise en possession d'un canonicat à Saint-Paul.

Pour Messire Benoist Mivyère du 29e janvier 1637 ».

Comme chanoine de Saint-Paul, Benoît II fut mêlé à un incident où il semble avoir, seul, essuyé le feu d'une procédure entamée par un confrère nouvellement installé, auquel plusieurs membres du chapitre refusaient la voix délibérative en raison du défaut de stage réglementaire :

« A la requeste de Mre Benoist Mivière, presbre, chanoine de l'esglize collégialle St-Paul de Lyon soit signiffié à Mre Daniel de Lubert (1), aussy chanoine et maintenu en la chamarerie de lad. esglize par sentance des requestes du Palais, pour réponce à la sommation du vingt uniesme du présant, signé de Me Thomasset, notaire royal, qu'inutillement il s'en prend audict Mre Mivière seul, pour n'avoir pas signé les prétendues déliberations capitulaires mentionnées en lad. sommation, pour ce qu'il scait bien que la pensée de plusieurs de Messieurs les capitulans fut que ledict Mre de Lubert n'ayant pas faict son stage et n'ayant, par conséquent, aucune voix délibérative, ne pouvoit signer nomine capituli, comme il prétend d'avoir faict, et ce fut par cette raison que ledict Mre Mivière ne signa pas apprès luy, et si Mre Arod de Mommelas (2) a signé apprès

(1) Ce chanoine ne figure sur aucune des listes données par les abbés Duplain et Giraud.

(2) La filiation des Arod de Montmelas avec la vieille famille forézienne d'Arod (Aroudi), qui occupa, dès le XIIIe siècle, les fiefs de Senevas, Lay et Saint-Romain-en-Jarez paraît fort


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ledict Mre de Lubert, c'est pour n'avoir pas faict réflection sur ce que dessus et sur les propres provisions accordées par le chapitre aud. Mre de Lubert de son canonicat, qui contiennent la condition expresse de n'avoir aucune voix délibérative qu'apprès avoir eu son stage, à quoy n'ayant pas satisfaict, quoy qu'il n'ait tenu qu'en luy, le chapitre luy ayant tousjours offert de le recevoir à sond. stage ou résidance, à quoy il pouvoit satisfaire sans préjudice de ses prétentions sur la chamarerie, sur laquelle seulement la sentance est prononcée, n'y ayant eu aucune contestation pour le canonicat ny aucun obstacle à son stage, l'on a raison de soubztenir qu'il ne peut pas avoir voix délibérative, ny par conséquent [signer] pro capitulo. Mais comme ce n'a pas esté le sentiment seul dudict Mre Mivière, quoyque conforme aux statuts de ladicte esglize et de toute celle de Lyon, ledict Mre de Lubert ne doibt pas s'addresser à luy seul.

« C'est pourquoy il faict touttes protestations contraires à celles dudict Mre de Lubert et autres de droict, déclarant mesmes qu'il s'en rapporte et ne veut entrer en aucune contestation avec luy et n'empesche que le plus ancien apprès luy signe, si bon luy semble. Faict à Lyon, ce vingtneufvième Aoust, mil six cens septante quatre.

Signé : Mivière.

« Signiffié et baillé coppie aud. Mre de Lubert, à ce qu'il n'en ignore, parlant à sa personne, dans la

contestable. La branche de Montmelas s'allia néanmoins, plus tard, chez nous, avec les Talaru, les d'Apchon, les de CharpinFeugerolles et les Harenc de la Condamine.


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maison de la chantrerie dudict sainct-Paul, où il est à présant logé. Dont acte, à Lyon, lieu susd. apprès midy, le vingtneufvième Aoust mil six cens septante quatre. Présans à ce, Mre Pierre Estienne Chomat, praticien à Lyon et André Varlet clerc, aud. Lyon, tesmoins requis soubzignés à la cedde controollée, et non led. Mre de Lubert, reffusant de ce faire, enquis et sommé suivant l'ordonnance.

CHOMAT, notaire royal ».

Et sur le repli : « Responce à sommation M" Mivière Mre de Lubert, du 29 aoûst 1674 ».

Une feuille papier timbré à douze deniers la feuille.

Comme curé de Juré, Benoît Mivière neveu figure, avec cette mention, dans le procès-verbal d'une visite faite à cette paroisse, par Mgr Camille de Neufville, le 28 juin 1662 : « Messire Benoist Myvière, chanoine de St-Paul est curé ; il nous a tesmoigné estre résolu de résigner au plutost lad. cure, à quoy nous l'avons exhorté. Il est curé depuis l'an 1609 » (1).

Mon embarras serait extrême en présence de cette dernière phrase, si je n'avais la certitude que Benoît Mivière, oncle, — d'ailleurs toujours qualifié chanoine de Saint-Just et de Saint-Paul — était bien mort en 1650 et qu'elle ne peut, dès lors, que s'appliquer à Benoist Mivière, neveu, seul chanoine de Saint-Paul à cette époque. Quant à la date de 1609 — si elle n'est point fautive — elle me paraît être tout simplement celle de sa naissance (2).

(1) Prajoux : op. cit., p. 211.

(2) A moins encore qu'elle ne vise l'installation de Benoît Mivière I, car il est à remarquer 1° que celui-ci n'est pas


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Divers baux de location, exploits judiciaires, mémoires d'ouvriers (1) etc.. m'apprennent que la maison canoniale de Benoît Mivière était le logis du Petit Maure, rue de l'Epine (2), dont il partageait la possession avec son compatriote et parent, Claude Chalom, également chanoine de Saint-Paul.

Benoist Mivière II a laissé deux testaments qui sont l'un et l'autre entre mes mains (3). Le premier est daté de Cremeaux, le 5 décembre 1671, reçu Me Chavane, notaire à St-Germain-Laval ; le second fut fait à Montbrison, le 21 août 1682, reçu Me Thoinet, notaire royal en ladite ville, mais d'autres papiers

désigné comme curé de Juré dans le procès-verbal de visite de 1596 à Cremeaux (voir ci-dessus p. 29 n) ; 2° qu'à cause de la similitude des prénoms, on a pu, là aussi, souder le neveu à l'oncle, ce que n'a pas manqué de faire la tradition populaire, comme en témoigne la légende, un peu confuse mais toujours vivace, du curé de Juré ou de Luré, qui aurait administré pendant 80 ans la paroisse.

(1) Détail à noter : ceux-ci le nomment constamment M. de Mivières. Faut-il en conclure qu'on en usait ainsi dans le langage courant ?

(2) C'est la rue Saint-Paul actuelle.

(3) L'analyse de ces deux pièces ne serait pas dépourvue d'intérêt, mais force m'étant d'abréger je me contenterai d'extraire de la dernière la clause suivante : a lui enjoignant (au légataire universel) et aux siens de ne jamais souffrir que on tienne cabaret ny logis dans la maison qu'il a abité au bourg dud. Cremeaux, comme chose profanne et audieuse à Dieu, à cause des mauvaises actions qui s'y commette et où, par suite, on le feroist ». Il est tout de même piquant de constater, par le rapprochement des deux actes, que, tout au moins sous le rapport de l'orthographe, le tabellion de la capitale montbrisonnaise est bien inférieur à son modeste confrère de Saint-Germain-Laval. C'était pourtant Maître Pierre Thoynet, notaire royal, greffier au bailliage, échevin de Montbrison, secrétaire de la ville et du chapitre NotreDame, puis écuyer et sieur des Penauds, souche de la noble maison des Thoynet de Bigny.


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m'indiquent que le testateur vivait encore l'année suivante, c'est-à-dire en 1683.

Il fut remplacé, au chapitre de Saint-Paul, par son neveu, Antoine Mivière et l'ouvrage des abbés Duplain et Giraud nous fournit quelques détails sur cette installation qui eut lieu le i5 janvier 1684 :

« Le même jour Antoine Mivière (1) est pourvu du canonicat de son oncle, Benoist Mivière : dès qu'il est agréé par le chapitre, Antoine Mivière se met à genoux au devant de M. le chamarier, en reçoit l'habit de l'église et prête le serment d'usage. Et, à l'instant, deux chanoines portant les chandeliers et suivis par un des manilliers de choeur portant la croix d'argent, ont mis et installé ledit Messire Mivière, en la vraye, réelle et actuelle possession et jouissance de lad. chanoinie et prébande canonialle et ce par l'entrée de lad. église, son de la cloche, aspersion d'eau béniste, prières et génuflexion au devant du grand autel, installation du siège au choeur du costé gauche et retourné au chapitre ou luy a esté pareillement assigné une place aud. lieu capitullaire » (2).

Le nouveau chanoine n'était encore que sous-diacre au moment de sa promotion, ainsi qu'il résulte d'un acte d'assemblée et consentement d'habitants aux fins de réduction de tailles, fait à sa requête le

(1) On a encore transcrit Minière, mais deux pages plus loin, dans une liste des chanoines en 1706, la graphie normale Myvière est rétablie.

(2) Saint-Paul de Lyon, p. 244.


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10 août 1684 (1). Il était fils de François Mivière, marchand, du village de Chalissant, et de Jeanne Bourné.

Ce fut encore un de ses neveux Jean-Marie Mivière qui, en 1717, lui succéda comme chanoine de Saint-Paul. J.-M. Mivière est mentionné en 1742 par les abbés Duplain et Giraud (2) ; il paraît remplacé, en 1783, par Antoine Barrel des Mivières, sûrement de la même famille, ne figure plus que comme chanoine honoraire dans l'Almanach de Lyon de 1784 et disparaît enfin complètement en 1789.

Je relève, à son actif, la cession qu'il fit à l'hospice de la Charité de Lyon d'une rente de 150 livres, au capital de 3000 livres et rachetable, à lui due par la Communauté des maîtres marchands et fabricants d'étoffe d'or, d'argent et de soie de cette ville (3).

J'ai terminé maintenant. Certes, je ne me dissimule ni les lacunes ni les imperfections de mon travail, mais il importait, je crois, de tirer de l'oubli et d'introduire enfin dans notre catalogue des Foréziens dignes de mémoires (si incomplet d'ailleurs) un personnage qui mérite autant d'y figurer et je m'estimerai heureux si j'y ai quelque peu contribué.

Notre très sympathique, confrère, M. le chanoine Reure, nous entretenait un jour des nombreuses

(1) Papiers Mivière en ma possession. C'est lui que vise la note de Chaverondier citée plus haut qui mentionne ses bonnes oeuvres et, notamment, la bourse universitaire dont il fut le fondateur.

(2) Op. cit., p. 248.

(3) Invent. arch. hospital. de Lyon : Charité, B. 312. T. II. P. 69.

XVIII. — 9.


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statues de saints qui ont servi à paver des cours de presbytères. L'effigie du vénérable chanoine Mivière, arrachée à l'église dont il avait été l'insigne bienfaiteur risquait fort, peut-être, d'avoir une fortune à peu près semblable, en alimentant la cheminée du digne pasteur de Cremeaux qui fut assurément le meilleur des prêtres, mais qui, hélas ! — Dieu lui fasse miséricorde ! — préférait aux choses du passé une église bien blanche et un feu bien clair !

Et, témoin attristé de cette navrante quoique bien involontaire injustice, je me remémorai les mélancoliques paroles du pieux auteur de l'Imitation, qui avait pu, lui aussi, constater la durée éphémère de la mémoire des hommes : « Dites-moi où sont maintenant ces maîtres et ces docteurs que vous avez bien connus lorsqu'ils vivaient encore et qu'ils brillaient par leur science? D'autres occupent à présent leurs prébendes et je ne sais s'ils pensent seulement à eux. Ils semblaient, pendant leur vie, être quelque chose et maintenant on n'en parle plus » (1).

(1) « Dic mihi ubi sunt modo omnes illi domini et magistri, quos bene novisti, dum adhuc viverent et studiis florerent ? Jam eorum proebendas alii possident et nescio utrum de eis recogitant. In vita sua aliquid esse videbantur et modo de illis tacetur » (De Imit. Christi, lib. I, cap. III, v. 5, in fine).


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Les comptes des forestiers de Cerviere (1391-1408). — Communication de M. A. d'Alverny.

Le manuscrit n° 1361 du fonds de Verna, aux Archives anciennes de la Loire, est un registre-carnet, format 11 c X 29 c, comprenant 7 cahiers de fort papier, respectivement de 8, 7, 7, 8, 8, 8 et 6 feuilles doubles, la dernière feuille du 6e cahier étant passée en terminale derrière la dernière du 7e cahier qu'elle enveloppe. Total : 208 pages, dans lesquelles il n'y a point de lacunes apparentes. Le papier est vergé ; son filigrane figure un arc encoché d'une flèche. Le carnet est broché à la ficelle, couvert de parchemin souple. Il est taré de mouillures et déchirures augmentant progressivement au bas depuis le compte de 1403 (p. 147). Le reste est généralement net et lisible.

Ce sont les bouchaux ou comptes annuels des bois vendus par les forestiers du Duc de Bourbon en sa châtellenie de Cervière en Forez.

Le texte est en français de 1391 à 1398. Jusqu'à cette date aussi, les comptes sont barrés, ce qui signifie apparemment qu'ils sont relevés et acquittés. Ils semblent de la même main, sauf faibles différences, en 1391, 92, 94, 95, 97, 98; d'une autre écriture en 1393, d'une autre encore en 1396. En


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1399 et 1400, ils sont en patois, d'une quatrième main, et commencent à montrer du désordre ; évidemment dictés par le forestier illettré à un clerc qui ne traduit qu'en partie et à qui échappent aussi de temps en temps des mots latins. Le compte de 1401, patois de même, est d'une main différente ; ceux de 1402 et 1403, d'une autre main et encore en patois ; une septième écriture très différente rédige en français le compte de 1404 ; une autre enfin reprend en patois jusqu'à la fin.

Voici ce que les particularités des différents articles permettent de deviner sur la gestion des forestiers de Cervière.

Sur l'ordre du châtelain ou de son lieutenant (p. 152), ils marquaient les arbres (p. 183 : « Item signavit eodem Bertonus... »), vendaient ces arbres ou pièces désignées (pp. 148, 151, 152, etc : « Ce sont ceux qui ont achate... Item avons vendu... »). Ils recevaient l'argent des clients, mais pas toujours comptant (p. 61, Danton Pelissier; p.p. 201, 202), et en rendaient compte en fin d'exercice au prévôt de Cervière contre reçu (p. 130 : « Confiteor »).

Outre les arbres sur pied, que les clients venaient probablement leur demander selon leurs besoins, ils vendaient aussi les chablis (pp. 11, 13, 46, 58 etc.) et les bois de délit aux plus offrants (pp. 27, 53 etc.) ; à moins que le coupable ne fût connu, car alors il était condamné (p. 95 : Goutel ; p. 129 : Sabi, Plasse; p. 145 : Plasse) ou transigé (p. 57 : « Ledit Miche en a composit ») par le lieutenant, à payer le corps du délit un prix déterminé. Il semble même


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que le forestier était déjà responsable des délits restés impunis (p. 130 : Vacherie).

Les forestiers étaient donc les gérants, ils n'étaient pas les gardes surveillants (p. 156 : Perolies ; p. 183 : Tiolier). Exploitaient-ils eux-mêmes, puisqu'ils vendaient des pièces de charpente, solives, chevrons, etc ? Cela n'est pas démontré, car la mention si fréquente : « une couple de chevrons » par exemple, peut s'entendre : « un sapin bon pour faire une couple de chevrons».

Voici leurs noms, par exercices :

1391 : Jean du Moulin, Hugue Place, Jean du Bosc.

1392 : id. Thomas du Bosc.

1393 : id. id.

1394 : id. Hugue Place.

1395 : id. Stevenon de la Vacherie.

1396 : id. id.

1397 : Berthon du Rivalsupt, id.

1398 : id. id.

1399 : id. Stevenon Lunel.

1400 : id. Stevenon de la Vacherie.

1401 : id. Pierre des Perolies.

1402 : id. id.

1403 : id. id.

1404 : id. id.

1405 : id. id.

Pas de comptes en 1406-1407. 1408 : Berthon du Rivalsupt, Pierre des Perolies.

La monnaie habituelle des comptes est le gros, qui vaut 15 deniers tournois ou 1 sol 1/4. Le sol, de 12 deniers, n'apparaît qu'une fois, en récapitulation. Le franc ou livre vaut 20 sols ou 16 gros : les sommes payées s'y montent rarement. Le denier figure, exceptionnellement, à ces comptes, par 5 ou


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par 10, qui sont le tiers et les deux tiers du gros ; plus communément, on comptait par tiers de gros. On voit aussi ce tiers, exceptionnellement, appelé blanc, et valant bien 5 deniers (Sonyer du Lac ; v. p. 144 : Perolies).

Nous admettons avec Barban (Compte d'un receveur de la prévôté de Montbrison) pour valeur intrinsèque de la livre vers 1400 : 8 fr. 14 c. ; et pour pouvoir d'achat de l'argent à cette époque relativement à nos jours, le coefficient 4 ; en sorte que la valeur extrinsèque ou relative de la livre tournois de ces comptes est de 32 fr. 50 c. (approximativement).

C'est en cette valeur relative que nous traduisons, au tableau suivant, les prix moyens des divers articles. Dans la dernière colonne, on ne trouvera pas sans intérêt l'indication de la valeur de ces mêmes articles tels qu'on les achèterait aujourd'hui dans ces mêmes bois, de nous très connus. On voudra bien se reporter, pour l'interprétation des noms des articles, au petit vocabulaire qui suivra. Nous avons aussi fait figurer au tableau le nombre total de chacun des articles vendus, pour rendre compte de leur importance relative, puisque nous ne publions que des extraits du texte et que la proportion en est faussée.


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1912

PRIX DE 1400

OBJETS VENDUS

Monnaie du Correspondant

compte : aujourd'hui à :

Chassains (chênes) : arbres .... 6 gros 12 fr.

71 id. petits 3 gros 6 fr. 20 fr.

id. tombés, de peu de valeur 2 gros 4 fr.

id. branches tombées ... 2/3 à 3 g. 1,40 à 6 fr.

99 id. paires de tenailles ... 4 gros 8 fr.

162 Faus (hêtres) : de quartier pour sabots 1 g. 1/2 3 fr. 15 fr.

449 id. sans qualification 1 g. 1/3 2 fr. 70

60 id. à brûler, ou de menus ouvrages 2/3 à 1 g. 1 fr 70

206 id. souches ou pièces diverses 1 g. 1/3 2 fr. 70

544 Frènes 1/3 à 1/2 g. 0 fr. 85

1.456 Javillarts (Alisiers ?) 1/2 gros 1 fr.

2.621 Sapins : sans qualification

66 id. à fendre 1 gros 2 fr. 18 fr.

2.274 id. roilhants (bons pour sciage).

53 id. tarés ou de mauvaise coupe 1/2 à 2/3 de g. 1 fr. 20

31 id. couple d'alongeours. ... 1 g. 1/3 2 fr. 70

318 id. couple de traux (solives). . 1 gros 2 fr. 00 12 fr.

747 id. couple de verges 3/4 de g. 1 fr. 5o

2.315 id. couple de chevrons .... 1/2 à 1/3 de g. 0 fr. 80 3 fr. 50

929 id. couple de lattes 1/6 de g. 0 fr. 35

12 Voitures de lattes de hêtre .... 1/3 de g. 0 fr. 70

189 Voitures de* branchage de sapin. . . 1/3 de g. 0 fr. 70 2 fr. 00

64 Voitures de bois mort 1/3 de g. 0 fr. 70

Ces prix étaient modiques, autant qu'on en peut juger sur des ventes à la pièce, sans indication du volume des arbres. Ils. n'étaient pas non plus très fixes: Stevenon de la Vacherie, en 1403, a pour 10 gros 8 sapins marchands, 30 couples de chevrons et


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40 couples de lattes ; Jean de Chalmete, la même année, pour 8 gros, 30 couples de chevrons et 50 couples de lattes ; Jean Chapat, la même année, pour 1 gros, 4 sapins marchands. Mais ce compte de 1403 est suspect par plus d'un endroit ; et ailleurs les prix moyens sont assez nets.

Il s'agissait bien de ventes, et non de redevances, aux termes très explicites de plusieurs articles. D'ailleurs, tout le monde payait, même le curé d'Arconsat, Fourier, guetteur en retraite, la bonne Martine ou la femme Truche, pour leur chauffage ; jusqu'au forestier (après collecte sans doute), pour les arcs de triomphe de la fête de Noirétable (p. 137).

Les bois de la châtellenie de Cervière étaient ceux : d'Arconsat (sapin, frène, javillart) ; de Bolart et Bolladon (javillart, sapin) ; de Cervière (sapin) ; de Cerezat ou Serezat (sapin, hêtre, frène, javillart) ; des Chassagnes (chêne), du Crest (chêne) ; de l'Ecu ou d'Aicu (sapin, javillart) ; d'Erpe ou Herpe (sapin, hêtre) ; de l'Ermitage, l'Armitage ou l'Hermitage, — souvent : « de Hermo » — (sapin, hêtre, javillart) ; de la Faye (sapin, hêtre, javillart) ; de la Fecilherie (javillart) ; de Mont-Lune (sapin, hêtre), de MontOncel (hêtre) ; de Mont-Petrous (sapin) ; des Peyretes (chêne) ; des Rousses, Roussets ou Rosses (chêne) ; de la Rue (sapin) ; de Saint-Jean (sapin). Certains articles font supposer que le châtelain de Cervière n'avait qu'une partie de ce dernier bois, qui est en effet près du mandement de Rochefort.

A part une ou deux lectures douteuses, ces bois sont encore connus sous ces noms aujourd'hui. L'identification de tous les villages qui sont encore à leurs


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lisières prouve qu'ils n'étaient alors ni plus ni moins étendus ; et ils sont peuplés des mêmes arbres.

Sur leur production réelle, on ne peut rien dire, faute de précisions sur leur contenance. Si les bois de l'Ermitage, de St-Jean, de la Faye, de MontLune, d'Ecu, de St-Pierre (« Mont-Petrous ») sont assez faciles à délimiter, il paraît impossible de préciser jusqu'où s'étendaient les désignations de bois d'Arconsat et du Mont-Oncel. L'ensemble n'a pas moins de 3.500 hectares, en appliquant ces noms de bois « sensu stricto », et peut dépasser 6.000, en les prenant « sensu lato ». Leur demander par an 600 sapins et 200 feuillus est tellement insignifiant qu'il paraît évident qu'on exploitait alors seulement les parties d'accès le plus facile.

Le Duc de Bourbon Louis II, époux d'Anne Dauphine, en a tiré bon an, mal an, d'après ces comptes, un revenu de 30 livres, ce qui ne représente guère que 1.000 fr. d'aujourd'hui. Voilà qui paraît presque inconcevable, car le revenu total actuel de ces bois est à peu près 200 fois plus fort. Et, sur ces 1.000 fr., comment payait-il deux forestiers ?

Le tableau qui précède a montré la hausse de tous les articles, hausse plus forte sur le bois de service que sur les autres, et variant de 3 à 9 fois. Cela explique une partie de l'écart ; mais il faut que le rendement en matière rende compte du retse, et qu'ainsi l'accroissement de la population, le développement de l'industrie et de l'exportation des produits ligneux aient amené ces forêts à donner aujourd'hui trente fois plus de bois qu'au XIVe siècle. C'est fort possible.


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Si l'on admettait que ces bois étaient alors à l'état de taillis pauvrement garnis de réserves feuillues et résineuses, que les habitants jouissaient gratuitement du taillis en affouage, et ne payaient au duc que pour le bois de futaie, on s'expliquerait mal la vente à plusieurs de branchages de sapin et de bois mort pour faire feu. Malgré cela, cette autre hypothèse n'est pas insoutenable.

La proportion du nombre des Hêtres à celui des Sapins exploités est 10 p. %, un peu supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui dans l'ensemble de ces mêmes bois, mais bien peu ; et comme on restait très en-dessous de la production, qu'on ne prenait que selon la demande locale et les besoins momentanés, il ne faut chercher là aucune confirmation pour la thèse forestière de la régression du Hêtre devant les résineux.

La proportion des Chênes est absolument analogue à ce qu'elle est aujourd'hui.

Celle des Javillarts, s'ils sont des Alisiers, et même si l'on y joint les Sorbiers, les Ormes et les Sycomores, est plus singulière: 1/6e du nombre des Sapins. Ce serait tout à fait la proportion des Pins dans cette région, et un doute reste permis sur l'interprétation du mot.

Malheureusement, en effet, plusieurs des mots du vocabulaire de ces comptes sont complètement morts ; aucun glossaire ne les a conservés, et le concours des personnes des plus familières avec les patois locaux ne nous a donné sur eux que des hypothèses.


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Aussi l'un des résultats que nous avions espérés de cette étude nous échappe-t-il : tant que la certitude n'est pas acquise sur les significations de tous les mots, et surtout de « javillart », l'on ne peut affirmer l'absence en 1400, à Noirétable, du Pin silvestre, du Châtaignier et du Noyer, qui y prospèrent aujourd'hui. On sait cependant que le Pin silvestre existe en Forez depuis le XIIe siècle au moins, sinon de toute antiquité ; et que le Châtaignier vivait en Auvergne dès les temps pliocènes. Si ce dernier arbre, pas plus que le Noyer, n'est identifié dans les bouchaux de Cervière, cela peut tenir à leur qualité d'arbres de haies, non de forêts. Mais le problème reste entier pour le Pin.

En ce qui concerne les arbres secondaires de la région, si le Cerisier est omis, si le Bouleau n'est mentionné qu'une fois, si l'Orme de montagne, le Sycomore et le Sorbier des oiseaux sont omis ou peut-être confondus avec l'Alisier sous le nom de Javillart, il faut sans doute n'y pas attacher plus d'importance que les paysans mêmes, pour lesquels les déterminations botaniques en général, et ces arbres en particulier, n'ont pas un intérêt essentiel.

A la suite du vocabulaire des objets, on trouvera la liste de tous les prénoms et noms de personnes et de villages. Ils sont environ 500, qui représentent à peu près autant de feux sur l'ensemble des communes actuelles de Cervière, Noirétable, les Salles, Chabreloche, Arconsat ; parties peu considérables de Celle, Vollore-Montagne ; et exceptionnellement d'autres communes voisines.


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Or, comme il restait bien peu de bois qui ne fussent au Duc de Bourbon ; même en admettant qu'un certain nombre de maisons pouvaient tirer leur chauffage d'arbres de haies ou de boqueteaux leur appartenant, il reste bien probable que presque toutes, pendant ces dix-huit années, ont eu affaire aux forestiers du Duc, pour quelque pièce de charpente au moins. Il n'est donc pas très audacieux d'admettre que le territoire en question comptait en 1400 au moins 500 feux, et peut-être pas beaucoup plus.

Sa population actuelle est d'environ 6.000 habitants, et donc, à raison de cinq habitants par feu, moyenne actuelle de ces montagnes, 1.200 feux. Mais nous ignorons le nombre d'habitants par feu moyen en 1400.

Dans la liste présentée ici, les noms des habitants du même village sont groupés sous ce titre ; et le nom du village est suivi, entre parenthèses, de celui de la commune à laquelle il appartient aujourd'hui, lorsque son identification est faite. On sait que la commune et le nom même de Chabreloche sont modernes.

Les noms de famille et les sobriquets sans indications de village sont plus rares : beaucoup devaient être portés par des habitants de Cervière même, des hommes d'armes en particulier. Ils figurent dans la même série alphabétique que les précédents.

Pour ne pas donner à ce relevé une longueur excessive, nous avons renoncé à transcrire toujours toutes les formes des noms. Ceux-ci ont été écrits avec la plus large fantaisie, d'une manière presque


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purement phonétique, et de toutes les manières possibles, par des scribes divers, sous la dictée d'illettrés. Aussi avons-nous, sans trop de scrupules, adopté la forme 1° la plus fréquente, car la plupart des clients des forestiers de Cervière figurent à maintes reprises sur leurs comptes, et il est presque toujours facile de les identifier ; 2° si possible, la plus simple ; 3° française, lorsque la patoise ou latine n'a pas d'intérêt.

Pour les prénoms seulement, nous avons relevé toutes les formes et tous les diminutifs. On remarquera l'absence totale de Joseph, Jean-Baptiste, Jean-Marie, Paul, Simon, Benoît, Claude, François, Louis et autres, dont plusieurs sont aujourd'hui très fréquents dans cette région.

Dans les extraits du texte, qui vont suivre, tout est transcrit rigoureusement, sauf les majuscules, très rares dans l'original, et que nous avons suppléées sans explications. Les lettres, syllabes ou mots abrégés (ou omis), que nous avons rétablis (ajoutés ou substitués) pour faciliter la lecture, sont en italiques (ou entre parenthèses).

TEXTE (EXTRAITS)

3 (1) CEST LE BOUCHAL DE LAN [13...] IIIJ XX. XJ FAIT et

VENDU Par JOHan DU MOLIN, HOHan DU BOX, HUGue PLACE, FORESTiers [de] MONsseigneur EN LA CHASTELLenie DE cerVIEre :

Miche/ Borner, ij. sapz, ij. javilhars : iij. gros

Anthoni doz Sarrazins, ij. sapz : ij. gros

(1) En marge, la page de l'original. Le texte commence après 2 pages blanches.


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4 ...(1) Johan Chao, iij. Sapz, j.xne (une dizaine) de

taveles : v. gros

...Perronon de Lossedat, iij. sapz, ij. coble de chevrons, ij. plantes de fraigne : v. gros (et) demy

5 ...Robert de Monsucher, ij. sapz, ij. coubles de verges,

ij. foz : v. gros

6 ...Pere (Pierre) Verdier, j. fo, j. consure de

rame : ij. gros (et) demy

...Johan prevost de Gotebarge pour et en nom de Messire Johan Raiace (?), xx. plantes de sapz pour fère traux, vj. coubles chevrons : xvj. gros

7 ...Bon Johan, j. fo pour fère feut, j. recot de

sap : j. gros (et) demy

...Maton, j. fo pour chaufer : ij. gros

...Pere Jobert, une soche, une branche qui estoit encrochée: ij. gros (et) demy

9 ...Johan de la Memondie, ij. sapz roilhans, iij. coubles de chevrons, iij. coubles de lates, une soche de chasssaing, ij. javilhars, ij. plantes de fraigne : v. gros

...Bartomier de la Chivalerie, j. sap, ij. cobles de chevrons, ij. coubles de lates, ij. verges de sap, ij. javilhars, j. plante de fo de quartier : v. gros

10 ...Perronon le bret Chandelon, j. sap, iiij. coubles de

chavrons, j. plancon de fo : iij. gros

Durant Gotel, x. coubles chavrons, x. traux : xij. gros

11 ...Johan Martin de Gotebarge, pour les escus de une roe,

iij. plantes de fo pour fère le ceytour

[seytour] : ij. gros (et) demy

Messire Lorens pour Madame de Cuzac, ij. sapz : ij. gros

(z) Aquarie doz Arious, pour j. arbre verssé : ij. gros

Guillaume Lagere, iiij. sap, une couble de verges : v. gros

(1) Coupure par nous. L'article transcrit ne suit pas réellement le précédent.


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Pere Narton de les Brossoles, ij. sap, ij. xnes (deux dizaines) de lattes : vj. gros

12 ...Pere de la Pauze, j. chassaing cheuz (chû), ij. sapz: iij. gros

...Johan le Peroner, j. chassaing chetis (chetif,petit) : ij. gros

13 ...André de Chaumete, une branche abatue en son pré : demy-gros

...Le curé d'Arconssac, une consure (de) rame : demy-gros

15 CEst LE BOUCHAL DE LAN [13..] IIIJ xx et DOUZE FAIT et

VENDU par JOHan DU MOLIN et THOMAS DU BOX.

Stevenon de Josson, iij. sapz roilhans, une coble de verges, ij. cobles de chivrons : v. gros

18 ... Pere Chassaing piège Perrot, une soche de fau de

quartier : (et en marge :) Nichil. j. gros (et) demy

19 ...Johan Rigaut, iiij. tenalhez : ij. gros

Perre Garonin, j. charretée de boys : x. deniers

Durant Barrotie, xviij. coble de chivrons, ij. sablères j. festre (faîtière) : ix. gros

Père Jotie, vj. sapz rolhans, v. gros (et) demy

Le Roux du Rivasut, ix. sapz, j. javilhars : viij. gros

Johan Rigaut, iij. sapz. ij. sablèrez, j. festre : iiij. gros

21 ...Bonet de Layre, une plante de chassaing à lui vendue par le commandement (de) Messire lErmite à : iiij. gros

Le dit Bonet, iiij. cobles de chivrons, ij. cobles verges : iij. gros

Perronon Lobeyre, viij. javilhars, iij. plantes de fraigne, iij. plantes desteves : iij. gros

23 ...Mathieu de la Vacherie, j. charretée de rame : x deniers Mathon, j. fau de quartier: j. gros (et) demy

Le bastier (fabricant de bâts) de Mondères, pour corbes : ij. gros

Le dit bastier, plus pour fau : ij. gros

Petit Johan de S. Joheys, ij. javilhars, ij. coubles de fraigne : j. gros (et) demy


— 144 —

24 ...Johan de les Combes et Durant Chabassie, pour certain

boys abatu : vj. gros

Pere Buye, j. fau en la Faye, j. fau de cartier : j. gros (et) demy

Robert de Monsuchet, ij. sapz pris en la

Faye: j. gros (et) demy

Mathieu de la Chivalerie, ij. plantes de chassaing escrossees (écorcées ?) : j. gros

Johan prévost de Gotebarge, iiij. plante de chassaing vendues par commandement de Messire le Lieutenant : vij. gros

Pere de la Pauze, iiij. plantes par commandement de Messire le Lieutenant, vendues en les Peretes : v. gros

Le curé d'Arconssac, iiij. tenalhez, ij. cobles chivrons, x. cobles de lattes : iiij. gros

25 ...Bartomier de les Meaudre, iij. plantes pour

fendre : ij. gros (et) demy

Johan Chateyre, iij. sapz rolhans, iiij. couble de chivrons, j. javilhart : v. gros

27 CEST LE BOUCHAL FET et VENDU Par JOHAN DU MOLIN,

THOMAS DU BOX, FORESTiers, pour LAN [13..] IIIJ. xx XIIJ. preMIEreMEnt :

Johan de Monsuchet, ij. plantez de chassaing abatues par auq aucuns (le rédacteur s'est repris pour écrire: aucuns) maux fetteurs : iij. gros

28 ...Johan dez Martineaux, iiij. sapz, iiij. cobles de

chivrons, ung fo, une consurée de rame : v. gros

Bartomier de la Roche, iiij. saps, ij. javilhars : iiij. gros (et) dymy

29 ...Pere Verdier, ung fo : demy-gros Perolies, ung sapt : ung gros

30...Pere Rogier, xij. plansons de sap, j. javilhart, ung fao de leigne : ix. gros

31 ...Perronon Buge, j. fao de quartier, j.

escima : ij. gros (et) demy


— 145 —

Hugue Place, une verge de chassaing arce (brûlée) de

feu : ij. gros

...Bon Johan, ung fao de ligne : ij. blans

Le prévost de Gotebarge, pour ung chassaing cheu : j. gros (et) demy

Bartomier Pacaut, pour j. arbre cheu de vent : j. gros (et) demy

Bonet de Layre, 1. lates, une coble de chivrons : iij. gros

32 ...Johan de Lestrau, quatre coubles de chabrons : ij. gros Johan Terrasson pour le somes (sommet) de j. arbre

abbatu pour Messire le Chastellatn de Cervière : vij. blans

Berton de la Roche pour ung trau abatu par vent : ij. gros v. deniers

...Bartomier de la Cordelie pour le sommes du bastiment de sa mayson du Bosc de Saint-Johan : xx. deniers

Item le dit Bartomier, iij. plansons pris au boys de Saint-Johan lequel est à Monsseigneur ; iiij. cobles... (de chevrons ?) ; lezquelles parties dessus à : iiij. gros

33 Durant de Poyet, xiiij. cobles de chivrons pris au boys

de la Faye : v. gros

Johan Verdier, x. cobles de chivrons pris au boys dessus dit, et xij. cobles de lates : v. gros (et) demy

... Le filh (filhâtre ?) Mathieu du Bertin, ij. saps et la mayère de viij. clyes (claies) : iiij. gros

Guillaume Lagère, iiij. plansons roylhans : iij. gros (et) demy

Durant Gotel, x. plansons roilhans : viij. gros

Stevenon de Lafont, vj. plansons rolhans : v. gros

Bernart du Perroner, pour Messire lErmite, vj. cobles de chivrons, iij. verges : iij. gros

34 ...Perronon Lobeyre, pour viij. plantes de fao en Sezarrat et

pour quatre plantes prises en Mont-Oncel : iij. gros

...Le bastier de Monderez, pour une suche abatue en la Faye, ij. xij. nez (douzaines) de corbez, j. fao : iij. gros

35 Bartomier de la Roche, pour j, chassaing lequel estoit heus

abatu pour le chauffage de Messire le Chastellain ; et sest

XVIII. — 10.


— 146 —

trovés une partie de vers le pié sain ; et a esté vendu comme étant au plus offrant à Bartomier dessus dit pour : ung. franc

Johan de la Forge pour ung arbre arragé au box de lez Chassaignez et vendu au dit Johan pour le pris de: iiij. gros

Durant de la Barrotie pour une branche cheue de vent : j. gros (et) demy

Johan du Molin, x. cobles de chivrons : iij. gros

Johan de la Borneyrie, ij. xij.nés de chabrons, ij. xij.nes de traux : xvj. gros

Bartomier de la Roche, pour deux suchons pris en lez Chasseignes : demy-gros

Anthony de Gotolles et Pere du Bosc, pour iij. saps rolhans : iij. gros

37 CEST LE BOUCHAL FET et VENDU par JOHan DU MOLIN, HUGUe

PLASSES, FORESTiers, PER LAN [13..] IIIJ xx. XIIIJ.

Perronon Lobeyre, on boys de Cerezac, xij. plantes de fau, ij sapz : vj. gros

41 ...Berton de la Roche, j. petit chassaing verssé par vent et

condanpné : ij. gros

42 Perronon de Lossedat, j. chassaing condenpné et verssé par

vent : ij. gros

Stin (Stevenin) de Magnous, iiij. sapz, iiij. verges : v. gros Stin de la Font, vij. sapz: v. gros

Durant Goutel, xij. sapz : x. gros

44 ...Johan baille des Durers, ij. plantes de chassaing abatues

par vent on boys des Peyretes : iij. gros

45 ...George de Magnot, ij. sapz, 1. perches à fère

cercles : iiij. gros

...Perre de Tressèches, pour j. chassaing en les Chassaignes abatue par vent, de petite valour : iiij. gros (et) demy

Johan de Font-Bone, pris en lErmitage iiij sapz : iij. gros


— 147 —

46 ...George de Mairanges, iij. plantes à fere

doisses : ij. gros (et) demy

...Peronin Meaudre, pour boys abatu par vent en les

Chassaignes, par les diz (dits) forestiers

vendu : j. franc xiiij. gros

Pere de Boyon, pour boys abatu en les dites Chassaignes et

vendu par les forestiers : xij. gros

Johan du Croz pour samblable cause : iiij. gros

Perre Maselier, pour samblable cause : iiij. gros

Hugue Plasses, pour telle cause : ij. gros

Johan Mayeut, pour telle cause : j. gros

Bartomier Paquaut : ij. gros

Durant Barrotie : ij. gros

47 CEST LE BOUCHAL FET et VENDU Par JOHan DU MOLIN et

sTevenIN DE LA VACHERIE, FORESTiers ON MANDEMenT DE cerviÈre, LAN [13..] IIIJ XX. XV.

Primo Johan Estornel, ij. sablères de grange, ij. cobles de

chavrons, ij. sapz roilhans, ij. javilhars et ij. plantes de

fraigne : iiij. gros ij. tierz

Thomas de la Faye, iij. sapz roilhans : ij. gros

Guionet des Estivaux, iij. sapz : ij. gros

48 ...Le monnier (meunier) du Poyet, iiij. corbes de

molin : j. gros

Johan Monneyron de Lossedat, ij. sapz roilhans, une

cobles de verges : ij. gros

49 ...Johan Rossignol, ij. fauz de quartier : iij. gros Perre Verdier, ij. fauz de quartier : ij. gros (et un) tierz

50 ...Perronon Gran-Man, iij. sapz

roilhans : ij. gros (et un) tierz

...Perronon de la Faurie, xij. cobles de lattes, j. chassaing afolé par vent : iiij. gros

...Messire Bartomier Sabater, curé dArconssac, ij. cobles de traux, vj. cobles de chavrons, ij. sapz roilhans : iiij. gros


— 148 —

André du Puy, j. chassaing de po de valour abatu par vent : ij. gros ij. tierz

...Perre Bèche, j. fau pour leygne : ij. tierz (de gros)

...Perronon Vadroy du Lac, ij. branches de chassaing de po de valour : ij. gros

51 ...Perre Taverner des Salles, v. plantes de sap pour fère bacholes : iiij. gros

George de Mayranges, iij. plantes de sap pour fère bacholes : ij. gros ij. tierz

Bartomier des Meaudres, vj. plantes de sap pour fère bacholes : v. gros

Zaquarie des Ariouz, iij. plantes pour fère bacholes : ij. gros

Berton de la Roche, pour une branche de chassaing ropte par. vent, de po de valour : ij. gros

Perre Charboner, vij. sapz roilhans : vj. gros

Le filhâtr Garner, ix. fau on boys de Serezac : ij. gros (et un) tierz

...Johannon des Hutez, iij. sapz on boys de Saint Johan et autre part : ij. gros

52 ...Bartomier Paccaut, ij. sapz (roilh biffé) de petite

valour, et une beche : j. gros (et un) tierz

...Johan Lunel, v. chassaings tant grans cornent petis, la somme de : xvj. gros

Guillaume des Fogeres, une corbe en la Rue de lErmitage, vj. cobles de chavrons, ij. sapz roilhans : v. gros (et un) tierz

Johan Faydit, vj. plantes de fau tant grans comme petites, j. sap roilhant : iij. gros

Perrin de la Planche, xviij. sapz roilhans : j. franc

53 ...Perrot Bugolanges, une soche de fau : ij. tiers (de gros)

Bartomier de la Chivalerie, ij. chassaings que Ion avoit enblé (volés) et mis en une geneste, où les forestiers lon trové, vendu comment au plus offrant : iiij. gros (et un) tierz


— 149 —

54 André Segrestain, une soche de chassaing ronpte par vent, une consure de rame : ij. gros

Bartomier de la Chivalerie, une soche seche ropte par vent : j. gros

56 ...Robert Lorens, j. soche de leygne : ij. tierz (de gros)

Johannon de Monsucher, j. escu de roe, ij. cobles de verges : ij. gros

57 ...Johan Tioller pour la grange de livers

(l'Hiver) xvj p. palh. (1)

Bartomier Chapus pour la grange de livers : xvj. p. plh. (1)

Johan du Bertin pour la dite grange : xvj. p. palh. (1)

...Messire Johan de Landrevie plege Stevenon de la Vacherie, ij. sap rolhans : j. gros (et un) tiers

Johan Miche de Lossedat pour un chassaing lequel il avoit enblé (volé) ; ledit Miche en a composit devers la court de Monsseigneur le chastellain de Cervière (et, en marge) : nihil.

58 Johannon de la Plasse, pour branches abatuez par vent

et yvers (neigé) comment à plus offrant pour le pris de : xvj. gros

...Johan Mayeut pour leygne : x. deniers

Johan Mayeut pour x. coubles de chavrons : vj. gros

61 CEST LE BOUCHAL DES BOIS DE MONsseigneur ON MAnDEMEnT

DE cerVIEre FAIT et VENDU par JEHan DU MOLIN et STeveniN

STeveniN LA VACHERIE, FORESTierS, EN LAN [13.. IIIJ xx et XVJ.

Premièrement, Perre Duziller pour iij. saps roillans et une couble de verges : iij. gros

Jamet de Favelez, j. sap, ij. javillars : j. gros (et un) tierz

...Danton Pelicier, j. sap, j. couble de chabrons : j. gros (et un) tiers

(1) = 16 (gros) par pareilles (parts) ?


— 150 —

(et en marge) : Nichil, quar il est mort et vaque (insolvable).

...Perronon Mouthon de Lossedat, ung chasseing doffaige : ij. gros

Johannin de la Memondie, une suche purrie : j. gros

63 ...Le moneron de Lossedat, iij. sapz, ij. coubles de verges, ij tenailhes de chassaing, ij. corbes : vj. gros

65 ...Jehan de la Rolandie, ij. consurées de lates : ij. gros Jehan Lunel, j. fau, une suche de chassaing dépecée et

ij. plantes de fau : iij. gros (et un) tierz

Stevenin de la Vacherie, une couble de traux : j. gros

66 ...Jehan de la Roche de la perroche de Nerestable, vij

plansons roilhans : vj. gros

Jehan du Sap de la perroche de Celle, iiij. plansons roilhans : iij. gros

...Perre de la Faye, iij.' plansons roilhans, iiij. coubles de verges et de marreing pour fere une clee (claie) de parc : vj. gros

Jehan du Molin, x. plansons roilhans, xxx. coubles de chevrons, XXV. coubles de lates : j. franc xij. gros

Durant Goutel, vij. traux et vij. chevrons : v. gros

67 ...Barthomer Rosier, ij. sapz roilhans pris on bois de

Montlune : ij. gros

70 ...Jehan Minart de Chalvin pour j. fau de quartier, ij.

javilhars, ij. plantes de fraigne, ij. coubles de chevrons, j. sap roilhant versé : iij. gros

Perre Faure, une branche ronpte : j. gros

...La femme Truche, ij charretées de

rame : ij. tierz (de gros)

71 ...Hugue Place, iiij. souches de chayne : iiij. gros Jehan Lunel, pour j. cheyne cheu par vent; ij. gros

73 ...George de Mayranges pour iij. plantes de sap à

fendre : ij. gros

Guionet des Grolez pour une soche versée en la Faye et

ij. saps pris en la dite Faye : iij. gros


— 151 —

75 CEST LE BOUCHAL DES BOYS MONSSeigneur ON MANDEMenT

DE cerviÈRE VENDU par STevenIN DE LA VACHERIE et BerTON DU RIVASUT, FORESTIERS, LAN MIL CCC. IIIJXX. XVIJ.

Primo Johan Chao, v. sapz roilhans, pour le

pris de : iiij. gros

Le prévost de Goutebarge, viij. sapz, iiij. cobles de

chevrons : x. gros

76 ...Johan Blanc, monnier de Lossedat, pour iij. sapz

roilhans: ij. gros (et un) tierz

Le filhâtre Marnat de la Memondie, iij. sapz, ij. cobles

de chevrons, j. javilhart : iiij. gros

78 ...Perronon nevout (neveu) au coudurier de Montsucher,

ij. sapz, j. javilhart, une coble de verges,

j. fau : iij. gros ij. tierz

79 ...Johan de Saint Johanneys, j. javilhart, une plante de

fraigne : ij. tierz (de gros)

Johan Robin de St. Johanneys, j. javilhart : ij. tierz (de gros) Mathé des Yssars, une branche de chassaing : j. gros

80 Maistre Johan le mège (médecin), ung chassaing domagé

et ropt : iij. gros (et un) tierz

81 ...Perre Faye, ij. sapz en Arconssat, ij. sapz en lErmitage,

ij. cobles de verges : iiij. gros (et un) tierz

83 ...Messire Guillaume de la Forez, iiij. chassaings, v. corbes

et lescu dune roe : xij. gros

84 ...Le baille Durer, j. chassaing ropt de vent, à lui vendu

comment au plus offrant : ij. gros (et un) tiers

...Perre Rogier, xij. sapz et ij. verges pour son seytour : x. gros

85 ...Bartomier de les Meaudres, x. sapz pour fendre a fere

bacholes : viij. gros

...Bartomé de la Cordelie, viij. plassons dont il en y a

iij. on boys de Cerviere et v. on boys de Saint Johan ;

et iiij crocz et j. javilhart : viij. gros

86 ...Meste Johan le mege, j. chassaing ès Roussetz et j. autre

en les Peyretes, de po de valour : ij. gros

89 ...Marnat de la Memondie, j. fau ; j. gros


— 152 — 91 CEST LE BOUCHAL DES BOYS MONSSeig'neUr ON MANDEMenT

DE cervIÈRE FAIT et VENDU par BerTON DU RIVASUT et

STevenIN DE LA VACHERIE, FORESTiers EN LAN MIL CCC IIIJXX. XVIIJ.

Premièrement Andre do Puy, ij. sapz roilhans ; Item plus

j. javilhart : ij. gros

...Duret do Poyet, ij. sapz, iiij. petis sapz verssez de vent, une coble de chivrons, j. fau a fere pecous : iiij. gros

94 ...Perre do Sut, une branche qui ronpit par le vent en

lez Chassaignes : j. gros

Zaquarie doz Ariouz, iiij. sapz pour fendre a fère bacholes ; Item plus j. javilhart : ij. gros

95 ...Durant Goutel, v. sapz en lErmitage, lequel est

condampnes par le lieutenant de Cervière à paier (ajouté d'une encre plus pâle :) du ... de Johan de Layre, lieutenant por le temps : vj. gros

98 ...(en marge:) Noble homme — Messire lErmite de la

Faye, viij. traux, vij. coubles de chivrons : viij. gros

Messire Johan de Landrevie, ij, sapz : j. gros (et un) tierz

99 ...Perre Rogier, x. sapz, ij. loyal cheu de vent, j.

javilhart : viij. gros

100 ...Johan Celler, ij. sapz, ij. coubles de verges, ij. javilhars,

j. fau de leigne, j. escu de roe : iij. gros

Stien Faure de la Roche, j. sap, j. recot, j. plante de fau : j. gros (et un) tierz

101 ...Perrin de la Planche, viij. sapz, iiij. cobles dalongeours,

j. recot ; Item iij. sapz : xj. gros

103 ...Perre Beche, iiij. coubles de chivrons triolent,

j. sap : ij. gros

...(biffé :) Bartomé de les Meaudres, vj. sapz, viij. coubles de chavrons : ix. gros

(en marge :) alibi.

quia alibi est superius scriptus, de (quo ?) fuit debattus (1).

(1) Et l'article était en effet écrit p. 101.


— 153 —

Perre Rogier, XV. sapz roilhans, iiij. coubles dalongeours : xij. gros

Johannet de la Planche, vij. sapz, ij. javilhars, iij.

alongeours : viij. gros

104 Johan Tioller, ix. coubles de verges on boys de St. Johan, v. coubles de traux on boys de lErmitage, viij. sapz en lErmitage, j. fau de quartier, x. javilhars, iiij. coubles de chivrons, j. escu :

Johan Vellain de la Chabrolie, iiij. sapz, iij. coubles de verges, iij. coubles dalongeours : vj. gros

Jehan de Gotanera de Sechal, pour xij. saps rollans, xij. conbles de chabronx : xiiij. gros

Bartomier Charboner, xij. sapz roilhans : ix. gros

Summa xxxvj. livres v. sols tournois (1)

105 CESUNT LES BOSCHAUX BAILLES par BERTHON DU RIVALSUUT ET STEVENON LUNEL FORESTIERS DES BOYS DE MONSSeigneur LE

DUC DE BOURBONNais EN SA CHASTELLANIA DE CerVIERE, DEHUS Par LES PerSONNES CY DE SOUBS NOMmÉS, DE LAN [13..] IIIJXX. et DIX HUIT, BAILLÉ LE DIMEnCHE XVje JOUR

DAVRIL LAN MIL [trois cent] IIIJxx et XIX.

Premierement Jehan Chao, pour vj. saps rollans : v. gros Johan Lunel, pour viij°. sapt et does cobles de verges : vij. gros

André du Puy, pour dos sapt et unn chavilhar : ij. gros

Johan du Bos pour iij. sapt et una cobla de verges et vj. coblas de chabros et una planta de fau : iiij. (gros et un) tiers

...Johan prévost de Gotabarcha, vj. saps et ij. recots, iiij. cobles de chabrons, ij. chavilhar, ij. plante de fau, ij. consuratas de rama : ix. (gros)

(1) Jusqu'ici inclusivement toutes les pages du carnet sont barrées d'un trait vertical qui signifie probablement qu'elles ont été relevées ou qu'il en a été rendu compte à la trésorerie de la châtellenie (v. signature du bouchai de 1400). A partir de la page 105, ce signe manque.


— 154 -

106 ...Johan dous Martineaux, vj.saps, ij. chavilhars, ij coblas de verges, una cobla de chabrons, una consura de rama, una planta de fau : viij. s... j. (?)

107 ...Rochal, ij socas de fau : ij. (gros) ij. tiers

109 ...Peronon Vadroyt, una planta de chassaing fratta par

aura (brisée par l'ouragan) : ij. gros

...Pere de la Pausa, ij. saps, ij. planta de fau pour far peces : ij. gros

110 ...Johan Chargere de la Rigodia, ij. chavilhars, ij. .plantas

de franha : j. (gros)

Johan Chandalo :

Johan Cho : j. tiers (de gros) (1).

115 ...Rochail : ij. gros ij. tiers

CEST LE BOCHAL EN LA PerrOCHE DE NEYRESTABLE.

Johan Tioler : xiiij. (gros et un) tiers (2).

119 .,;Pere Garonin : demy-gros

Guillaume de la Lagera : j. gros

Perrin de la Plancha : j. gros

121 CE SONT LES BOSCHAULX BAILLES ON PreVOST DE CÊrVEIRE Par STEVENON DE LA VACHERIA et BERTHON DU RIVALSUPT FORESTIERS DEZ BOYS DE MONSSeigneur EN SA CHASTELLeniE

CHASTELLeniE cervIÈRE, DEZ BOYS DE MONSSeigneur PAR EULX

VENDUS LAN MIL et IIIJc.

Et premièrement Perrot de Bugolanges, j. cobla de verges : v. deniers

André Sacristain, dous saps rolians, ij. coblas de verges, vij. fau, iiij. consurades de rama : ij. gros

Robert fil dau Rous de Monsucher, iiij. saps, ij. cobles de verges, ij. plantas de fau, j. socha de fau : iij. gros

(1) Suivent 5 pages sans détail de choses vendues.

(2) Suivent 4 pages de même, sans détail de choses vendues.


— 155 —

Minart, iij. saps, ij. coblas de verges, j. fau de carter, j. chavilhart : iij. gros

Pere filhastre de Johan de la Memundia, iij. saps, ij. coblas de verges, ij. planta de fau per fere peces : vij. gros

122 ...Stephanus de Rupe, iij. saps : iij. gros

Johan prevot de Gutabarja, vj. saps, fau, chavilhars, et ij. consures de rama : iiij. gros ij. tiers

Pere de la Chavaleria, iij, saps, ij. chavilhars, ij. cobles de verges ; iij. gros (et un) tiers

124 ...Johan de la Bourdia, vj. saps, iij. chavilhars, un fau de carter (quartier), iij. coblas de chabrons : ix. gros

...Brat de Fert, v. saps, iij. cobles de chabrons, un fau de carter : vj. gros

Pere Verdier, ij. consures de rama : ij. tiers (de gros)

126 ...Johan de les Combes, j. sapin roliant, ij. coblas de

verges : ij. gros

Durat de Chabassia, j. sapin roliant, ij. cobles de verges : ij. gros

Pere Duziler, iij. sapin roliant, iij. coblas de verges : iiij. gros

Pere de les Perolies, ij. saps, iij. parelhes de tenelhas es Rosses : iiij. gros

127 ...Mathieu dez Rames, j. sap roliant, j. plante ad faciendam

faciendam (trabem) : j. gros (et un) tiers

...Johan Gamot de la Brossa, perroche de la Prugne, j. saps roliant : j. gros

A esté bailhé à Berthon du Rivalsut in nemore de

lArmitage in loco de Chameta, iij. cobles et demye de

verges : ij. tiers (de gros)

Item idem, ij. saps rolians : iij. gros

Anno Domini m» ccccmo, et secunda die mensis Novenbris ven (di) derunt li dit vendor dudit Monseigneur, soyt a saver Teve de la Vacheria, Berthon du Rivalsupt,

Petro de la Pausa, ij. saps rolians : j. gros


— 156 —

Perono de Monsuchet, j. saps rolent, ij. planta de fau : j. gros

Johan de Sanjoanis, iij. coblas de chabrons ; Idem, j. chavilar, ij. planta de fau : j. gros (et un) tiers

129 ...Johan Tioler, xxiiij. cobles de tigrans, gallice chabron ; 1. coblas de lates, ij cobla de tenalles, j. cobla de vugand, ij. saps rolans, iiij. chavilhars : xij. gros

...Petrus Saby de quo quinque tivertos (?) questus, pro domino de Faya relinquos : x. gros

Domino Durando Meyssonery, ix. coble de chabrons : iij. gros

Hugue Plasses, pro quadam recot quessi : ij. blans

130 Stephano de Vacheria per commissa in nemore de les Peretes, iij. parria de tenelhes questus : iij gros

Peronono de Martini, in nemore de Bolart, iij. chavilhars : ij. gros

Zaquaria doux Arioux, ij. saps rolien, ix. cobles de chabrons: iiij. gros

Johannet de la Fressenia, iiij. plante de fau : j. gros (et un) tiers

Toignon Fourer de Serviere ordevant le gheteurs (l'ancien guetteur), le soche morte : ij. tiers (de gros)

Confiteor me habuisse a personis superius descriptis sommas superius descriptas per ipsas debitas ratione (?)

Ego Johannes de Strata confiteor et assero quod forestarii superius nominati sommas superius descriptas debitas per personas superius nominatas datum (?) die...

Anno Domini m° cccc mo.

DE LESTRA (sign.)

1 3 1 CE SONT LES BOUCHAUX BAILLÉS A PerRE DE LESTRA, PréVOST

DE cerviÈRE, par BERTHON DU RIVALSUPT ET perRE DE

LES PEROLIES, FORESTIERS DEZ BOYS DE MONseigneur EN LA

CHASTELLenie DE cervIÈRE, LAN MIL IIIJc. et UNNG.

Premièrement ont vendu lesdits à Michal Borner, ij. saps rollans et ij. plentes de fraine : ij. gros


— 1 57 —

Item à Perre Sabi de Pradeil, ij. javilars, ij. plantes de fraine : j. gros (et un) tiers

132 ...Item à Messire Johan Laurent, prestre, pour iij. consurez de ramez : ij. tiers (de gros)

...Item à Perre Candalon pour iij. saps rolhans et pour j. fau de lenia et pour ij. cobles de chabros : iiij. gros

133 Item à Perre de Lossedat pour ung sap rolhant et pour iiij. cobles de chabros (et pour ?) iiij. plantes de fau pour fere pecos darcha : iiij. gros

...Item à Johan de la Gordia pour iij. saps rolhans et pour ij. plantes de fau pour fere pecous de roha' : iij. gros

...Item à Mathon de Berti de la Sucilia, pour ij. saps rolhans et pour una cobla de chabros et pour una plenta de fau pour fere pecos darcha : ij. gros

134 ...Item à le heretier (héritier) du bayle Durer, pour v. saps rolhans et pour ij. javilhars : iiij. gros

135 ...Item à Johan de la Gourdia pour ij. consure de rama de vaysse prise au Rosset : tiers (de gros)

136 ...Item à Este Fourer, pour ij. saps rolhans et pour v. cobles de verges : ij. (gros) et (un) tiers

Item à Monseigneur de la Faya pour vj. saps rolhans et pour vj. cobles de chabrons : iij. gros

137 ...Item à Berton du Rivalsupt pour ij. cobles de verges pour la feste de Nerestable : tiers (de gros)

140 ...Item à Johan de la Memondia pour ung faus de carter

(quartier) et pour ij. plantes de pecous : j. gros

141 ...Item à Berthomeo de la Chavaleria pour ung sapt

rolhant et pour ij. plantes de fau pour fere pecous darcha : j. gros

Item à Perre Becha pour iij. saps rolhans et pour ung foes de legna et pour iij. cobles de chabros et pour una cosura de rame : ij. gros et (un) tiers

Item à Johan Rocinol pour ij. sochez de fau : ij. gros


— 158 —

Item à Perolies pour ij. plant de fau pour fere pecous darcha : tiers (de gros)

Item à Johan Chao pour una brancha de

chene : ij. tiers (de gros)

143 ...Item à Johannet du Boc pour ij. cobles de verges et

pour ij. cobles de tirans et pour iiij. de

lates : j. gros (et un) tiers

Item à Perre de Tresseches pour viij. saps rolhans et pour j. sapt verrant : viij. gros

144 ...Item à Berthon du Rivalsupt pour xij. saps rolhens et

pour vij. cobles de verges et pour iij. cobles de tigrans et pour ung sapt verrant : viij. gros

...Item à Perre de les Perolies pour una brancha de chassaing qui era emblada (avait été volée) pour lo pres de iiij. blans : j. gros (et un) tiers

145 Item à Ponsi de la Bitourtia aus bous de Saint-Johan

pour iij. saps verrans : ij. gros

...Item à Gonin Plasse en les Chassagnes, una brancha que avi foet cheu (qu'il avait fait choir) ; ly aura pour lo pris de tres blans.

Item audit Gonin Plasse pour ung erbre de petita valour par la commission otroyée par Monsseigneur (de la Faya, biffé) le chastellain par son lieutenent : ij. gros

Item à Johan Tioler pour iiij. cobles de cha(brons) et pour iiij. cobles de tigrans : iiij. gros

147 CE SONT LES BOUCHAUX BAILLEZ Par BERTHON DU RIVAL

SUPT et perRE DEZ PEROLIES, FORESTIERS DEZ BOYS et FORES DE Monseigneur LE DUC DE BOURBONNais, CONTE

DE FOREZ, BARON et SEIGNEUR DE BEAUJEU EN SA CASTELLANIA DE CerVIERE LE XXVe JOUR DAVRIL LAN MIL IIIJc TROIS.

Premierement, Guillaume de la Vernera, pour j. sapt rollent, ij. javilars, iiij. plante de fraine : iij. gros

Guiot de Josson, pour ij. saps rolhens, lung en Erpe et lautre en Boladon : ij. gros


- 159 -

148 ...Guillaume Porhasson, pour le sepez en lez

Chassagne : ij. tiers (de gros)

Ce sont ceulx qui ont achaté des boys de Monseigneur, ez boys dArconsat, de Berthon du Rivalsupt et Perre de le Peroliez, vendeurs dudit boys ; escript le samedi après Pasques lan (mil) cccc et deux.

Premierement à Robin de Champroneys pour ij. saps rolhens et j. javilhars : ij. gros

149 ...Johan Celer, pour ij. saps rolhens et ung javilhart et

ung fau de bûche : iij. gros

151 ...Corgon pour leyre (leigne) mortez en lez

Chassagnes : ij. tiers (de gros)

Ce sont al qui ont achapté des forestiers de Monseigneur le samedi davant la Saint Gorge on boy de Erpe :

Cornet de lez Brosses, ij. saps rolhens en Erpe: ij. gros (et un) tiers

...Johan Chica dArconsat, j. consura de rama et ij. de rama morta : ij. tiers (de gros)

152 Item avons vendu par comission de Monseigneur le chastellain ou son lieu tenen, seigné de la main de Johan de Lestra,

à Robert Laurent, au boys de Rosses, ij. tanalhes de chassaing : ij. gros

Goni Rochaz de Gersse, ij. saps rolhans en Erpe : ij. gros

Barthomé de la Memondia, vj. saps rolhens en lErmitage : vj. gros

Berthon du Rival-supt, xij. coubles de chabrons en

lErmitage : ij. gros

Le samedi vuelhe de Pentecoste lan de sudit, lesdits vendeurs ont vendu :

A Perre de la Pauza, viij. saps rolhens en Erpe, et en Mont-lune j. fau de cartier : vj. gros

Perrono dez Durers, iiij. saps rolhens en Erpe : iiij. gros

Le mecredi avant ladite feste ont vendu lesdits vendeurs à Perronon Drulhon de Mont-sucher, iiij. coubles de


— 160 —

chabrons au boys de la Faye, vj. coubles de lattes audit boys : ij. gros

154 ...Johan de Laubordia le bret, iij. saps rolhens, v. coubles

de chabrons trolens : v. gros ij. tiers

Johan Minart de Chalvis, iij. cobles de chabrons de sapt : ij. tiers (de gros)

Mathé le besson doz Yssars, ij. saps verans : j. gros (et un) tiers

Johan Celer, iij. saps rolhens : ij. gros

Johan doz Bergoni, an balhé ledit forestier en Erpe, Johan Peyteil et en Bolladon, xxx. cobles de traux et xxx. cobles de chabrons : ij. francs

155 ...Johannet de la Plancha en la man (main) de Perre

son filh(âtre), xij. saps rolhans : xij. gros

156 ...Perre de Lessrot (?) ij. cobles (et) demy de chabrons trolains : ij. gros (et un) tiers

...Johannes Richar de Marthineaux, iij. saps rolhans in nemore dArconsat vocato en la Bullent : iij. gros

Perre de lez Peroliez, ij. saps rolhans, lequel ont bey la Berthon du Rival supt et lez gardent : j. gros (et un) tiers

...Johan de Jobert, una cornilha au bosc dez Chassagnes : ij. tiers (de gros)

157 ...Perre dez Peroliez, j. chassaing doffage comme le plus

offag (offrant) par le commandament du

lieutenant : j. gros (et un) tiers

Messire Johan Laurent, comme le plus offrant, j. chassaing tombat : j. gros ij. tiers

Robert Laurent, j. chima de chassaing en les Peyretes, comme le plus offrant : ij. gros (?)

158 ...Johannes de la Plancha de Cella, sex chars au bosc de

Bollart : ij. gros

Johannes de la Penderia, in eodem bosco pour

autant : ij. gros

160 ...Durant de la Plancha du bosc de Saint-Johan, j. sapt


— 161 —

rolhant le quel il abieau fart pour bastir le

seytour : j. gros

161 ...Robert Laurent anus pour lez legnez mortez de coral

et de sapt au Peyrete et au Rosses jusques à

Pasques : ij. tiers (de gros)

Johan Micha de Lossedat, iij. pareilhs de tanalhes de

chayne au Rosses et en lez Peyretez : xij. gros

...Girart dez Vallès, j. javilhart en la Fecilhera : demy-gros

l63 CE SONT LES BOCHAULX QUI ONT BAILLÉ BerTHON DU RIVALSUPT ET PerrE DE LES perRELIEs, FORESTiers DES BOIS DE Monseigneur, DE LAN [mil] IIIJC. ET TROIS, par PLUSERS

PLUSERS BAILLÉS, VENDUS ET DELIEVRÉS, ET TATES LE MARDI CINQUÈME JOUR DU MOIS DE MAY.

Premièrement Guionet dez Grolles, sept saps rollens, cinq en LEVmitage et deux en la Faye ; Item cinq comble de verges, trois en LErmitage et deux en la Faye ; Item six comble de chabronx en la Faye : ix. gros

...Guilleme Sabbatier du Mas, trois javilhars en la Fissileria ; Item trois plantes de fraigne ; Item deux bes à fere bos de chart : j. gros

168 ...Gom Plasses, j. chassain fendu de tempesta, par commission : j. tiers (de gros)

...Johan du Molin, v. saps roullens et ung reconz : iij. gros

171 ...Mathieu de la Memondia, j. verge reite (rompue?) daure (par vent d'orage) : (un) tiers (de gros)

173 ...Johannon de Vacherie, ij. javillars : ij. tiers de gros

...Robert le masson, j. soche qui ne poy(ait) fendre : ij. tiers (de gros)

174 ...Johan del Pho, viij. plantes tortes pour fere

escus : ij. (gros et) ij. tiers

175 ...Mathé de la Suchelia, pour lez chimes dez Rosses

comme plus offrent : j. gros

176 ...Perre de Cornet, ij. cobles de traux : ij. gros

177 ...Johan Morel de Pradeilh, iiij. javillars ; Item ij. saps

rollans : iij. gros

XVIII. — 11.


— 162 —

178 SI DESOUBZ SENSUIVENT LES PerSONNES ES QUELLES BERTHON

DU RIVAL SUPT et PerRE DEZ perOLIES, FORESTIERS DEZ

BOYS DE MONseigneur EN SA CHASTELLeniE DE cerviÈRE,

ES QUELLES ONT VENDU DEZ BOYS DE MONSeigTieur ; DOM (donc) SOUBZ CHACUn NOM EST NOMÉS LE BOYS QUI LEUR HA ESTÉ VENDU et LA SOMIBE J EN LAN MIL IIIJC et TROIS, et BAILLÉ ON PrevOST LAN MIL IIIJC. et Illje, CAR AINXI EST A COUSTUME.

Premièrement à Jehan Lunel de la Foria pour vij. saps rollans, ij. javilars, ij. consures de rame : vj. gros

179 ...Mathieu de la Vercherie, vij. saps rollans ;

Item cheu de vent ;

Item ij. javillars de fayne : vij. (gros et un) tiers

...Stiene de Monssudas, j. sap roliant ; Item plus j. cheu de vent : j. (gros)

180 ...(Robert, biffé) (1) Roder de la Costa, ij. javillars, iiij.

plantes de frayne : j. tiers (de gros)

181 ...Johannot la Gayte, j. branche de chayne acucheya

(accrochée, encrouée) in nemore de Chassaignes, com (mme étant) plus offerens : j. (gros)

Johan dous Maymhos, vj. coble de chabrons ;

Item xij. coble de lattes tant faux comme sapt;

Item ij. consures de (rame, biffé) lègne morte: ij. (gros) ...A le rethier de André Seg(restain) ? consure de rame : ... Johan Tioler, vij. saps rollans et xx. coble de verges ;

Item vij. coble de petits chabrons : xij. (gros)

183 Item signavit eoiem Bertonus del Rivalsupt, présente suo socio et gardiatore in nemore de Hermo (Hermitagio ?) vj. saps rollans ;

Item plus vj. saps rollans, iij. coble de verges ;

Item iij. coble de petits chabrons ;

Item plus iiij. plantes de fau ;

(1) Cela semble prouver qu'on a dicté.


— 163 —

Item deux consures de (rame, biffé) legne : x. (gros)

Monseigneur de la Faya, sertayna scima de

184 ...Bonitus de Faya in nemore de Hermo, ij. saps

rollans : j. (gros)

Bon Johan de Arconsiaco, ij. cobles de (verges, biffé) petits chabrons : tiers (de gros)

Stevenon de la Chambonia, iij, coble de verges in nemore de Faya ; Item j. cobla et demi de pumilis chivrons : j. (gros) ij. tiers

188 ...Johan le Vacher, ij. soches prise pour la besogne de

Johan de Lestra : ij. (gros)

Perre le Vacher, pour se, une soche de fau : j. (gros et) ij. tiers

Perre Verdier, j. consure de rama de fau ;

Item j. consure de lattes de fau pour fère

pau : ij. tiers (de gros)

189 ...Johan Rochon, j. arbre scesgut (chû) darbre daure (1)

en les Chassagnes, comme plus offrent : viij. blancs

190 ...Estene de Laubourdia, j. sap roliant : j. gros

CE SONT LEZ BOUCHAUX BAILLEZ Par PerRE DEZ PEROLIES et BARTHON DU RIVALSUPT FORESTIERS DEZ BOYS DE MONseigneur

MONseigneur SA CHASTELLeniA DE cerviEre, DES BOYS DE Monseigneur VENDU ES persoNE CY DE SOUS NOMMÉS EN LAN [mit] une. et nue.

Premièrement Johani Pozin : j. (gros et) ij. tiers (2)

192 ...Este Cassadia : tiers (de gros)

NERESTABLE !

Stevenon de Lafon : viij. gros ij. tiers (3)

197...Johani Costa du Pas de Iarche : xij. gros

(1) Répétition d'un mot mal compris sous la dictée, vraisemblablement ; d'aure = par le vent d'orage.

(2) Suivent 2 pages sans détail d'articles vendus.

(3) Suivent 5 pages sans détail d'articles vendus.


— 164 —

ANNO DOMINI MILLESIMO CCCC° (NON... biffé) QUINTO et DIE

JOVIS XIXa MENSIS APRILIS, TRADIDERUNT BarTHONUS DEL RIVAL SUS ET PETRUS DE LES PerOLIES, FORESTARI NEMORUM

NEMORUM CerVERIE BOCHALIA infra SCRIPTA :

Et primo Huge Plass.. (1).

201 ...Johan Costa: xvj. gros ; Somme (touchée?) : iiij. gros

202 ...Johani Tioler : xvj. gros ; Somme :... xij. gros

205 ...CE SONT LEZ BOUCHAUX BAILLES ON PREVOST DE CerVIÉRE

par BerTHON DU RIVALSUPT et perRE DEZ peroLIES FORESTiers DEZ BOYS DE MONseigneur EN LA CHASTELLenie DE cerviÈRE, DEZ BOYS par EUX VENDUS EN LA DITE CHASTELLenie pour [l'an mil] IIIJe et HUIT ES persoNNEs DE

SOUBZ HOMMES :

Et premierament Durant de Durolle : j. gros (et un) tiers (2).

207 ...Corgon : ij. tiers (de gros)

208 Sachent tous que (je ? Gy)bert Baratier, pre'vost de Cerviere

Cerviere receu de Johan du Molin, forestier des boys (de) Monsseigneur en la chastellenie dudit Cerviere pour cause de la vende de dix sapz roilhans et de trante coubles de chevrons et de vint et cinq coubles de lattez la some de vint solz comme de la vente qui fut faite en lan [13..] iiijxx. et sèze.

GYBeRT BARATier (sign.)

dont autre part

Je(hunoit ?)... prévost de Cerviere ay receu (de Jo)han du Molin pour son bouchal ...is lan mil CCC ...XX... (3).

(1) Suivent 7 pages sans détail d'articles vendus.

(2) Suivent 3 pages sans détail d'articles vendus.

(3) Mouillures, déchirures, explicit.


— 165 —

VOCABULAIRE DES CHOSES VENDUES

ALONGEOURS, ALONJADORS, LONGEURS (pl.) = pièce de charpente maîtresse (A.) ; celle qui en allonge une autre (Guilhaume).

ARCHA = coffre ; et peut-être aussi : lit.

BACHOLE = auge, ordinairement creusée dans un tronc, quelquefois en douelles ; peut-être aussi : bennon.

BÊCHE = pièce de bois crochue ; crochet de bât ; douelle à cheville servant d'anse à un bennon ; épaulière de char.

BES = Bouleau. Toujours spécialement recherché pour le banc de char.

BÛCHE (une fois seulement : «ung fau de bûche»). Patois actuel : Bochi = petit bois isolé, lisière ou langue de bois s'avançant dans une pâture ; arbres malvenants, pâturés, rabougris (Gouttefangeas).

Peut-être simplement : fayard à brûler (A.).

CERCLES = ouvrages de bâterie, tonnellerie, etc., en bois courbé au feu, fayard ou bouleau à défaut de châtaignier.

CHAR, CONSURE. La consure est l'avant-train du char à vaches, qu'on peut utiliser seul pour les petites charges et mauvais chemins.

La consurée est son chargement.

Le char est la voiture à vaches à quatre roues, formée de deux consures presque semblables, celle d'arrière chevillée mobile sur celle qui sert de timon ; le tout, essieux compris, fait en fayard ; puis muni d'un banc ou berceau en bouleau, d'épaulières, de râteliers, etc., selon les besoins du chargement.

CHASSAING, CHÊNE, CORAL. Chassaing, vieux français = Chêne. Du Cange, v° Casnus, cum dubio ; mais l'identification ne paraît pas douteuse. La dérivation quercus- . que(r)cinus-casnus-cassanium est régulière (Guilhaume) ; et il ne peut s'agir du châtaignier, entre autres motifs, parce que nombreux sont les noms de lieux dérivant


— 166 —

de chassaing et portés dans des pays où le châtaignier ne peut vivre. — Les forestiers de Cerviere emploient aussi, rarement, le mot chêne ; et une fois celui de coral qui a la même signification en patois forézien.

CHAVILLART, JAVILLART = Alisier (Fournet-Fayard, de la Chamba, testis unus...) Origine : arbre dont on fait des chevilles pour charpentes et des dentures de roues d'engrenages? Sans doute aussi le Sorbier des oiseaux (A.), et peut-être encore le Sycomore et l'Orme de montagne (Aguiraud, Prugne) ; en somme, les bois feuillus durs ?

Mais le nom est toujours inscrit seul, sans contexte ; il n'est jamais dit : « une plante de javillart », ni « un javillart chû de vent ». Autre doute, p. 179, Vercherie : « ij. javillars de fayne » ; unique exception, qui n'est peut-être qu'un double lapsus pour: « ij. javillars (et une plante) de de f(r)ayne ».

Javille (patois auvergnat) = jante de roue (Gouttefangeas) ; sens qui peut concorder avec le précédent par les chevilles qui consolident les rais sur la jante.

Contra : Javelle — toute chose à réunir par un lien; paquet d'échalas (Dict. de Trévoux). Gavillot (patois de Noirétable) = petit faisceau de sarments (Guilhaume). Cheviller (vieux français) = lier, attacher. Mais le sens : « fagot » est inadmissible dans le présent compte, à cause du prix beaucoup trop élevé.

Hypothèse : sapin impropre au sciage, branchu et chevillé jusqu'à la base, tel qu'ils croissent dans les bois clairs, pâtures et lisières (A).

CHABRONS, CHEVRONS : au sens du mot français. — Il s'en débitait de plusieurs dimensions, les comptes mentionnant parfois : petit chevrons ; d'autres fois : chabrons trolains ou triolens (triples ??) — Contra: p. 154, voisinent deux articles, qui semblent opposer chabrons trolens à chabrons de sap.

CLEDEZ, CLYES, (fém. pi. — Cleda, lat.) = claies de clôture, de parc à moutons.


— 167 —

COBLA, COBLE, COUBLE = couple. Pour les chevrons, par exemple, un sapin de grosseur convenable, simplement scié en deux dans la longueur, en donne deux ensemble, dont on se sert souvent encore ainsi sans plus d'équarrissage.

Pour les pièces plus grosses, le sapin, selon sa dimension, en donne deux ou une seule.

Ainsi dans le présent compte, les chevrons sont toujours couplés ; les pièces plus grosses, les traux (solives) par exemple, tantôt couplées tantôt isolées.

Mot encore usité dans le patois actuel avec la signification vague de l'expression française, « une couple », soit : à peu près deux ou trois.

CORBES = pièces, de fayard ordinairement, courbées naturellement, pour faire épaulières de chars, jantes de roues, bâts, araires (v. ESTEVE).

CORNILHA (une fois, dans un bois de chênes)... ? Cornouiller (Guilhaume). Mais le C. mas manque, le C. sanguinea est insignifiant dans ces bois. Peut-être : un pied-cornier (A).

CROCZ (une fois). Arbre ou pièce crochue ? Peut-être pour TRAUX.

DOISSES (fém. pi.) = douelles à faire bennons, tonneaux ou bacholes.

Ou encore (lat. : ductus) : Tuyaux inclinés, faits en douelles de bois cerclées, qui amènent l'eau d'une chute motrice sur les aubes de la roue d'un seytour (Guilhaume).

ESTEVES (une fois : « trois plantes desteves ») = manche d'araire (patois forézien).

Escu = essieu (v. ROE).

FAU = Hêtre ou Fayard. — Fau de quartier : à fendre pour faire des sabots. — Fau de lègne : à brûler.

FESTRE = la panne faîtière, pièce de charpente.

FRAIGNE, FRANHA = Frêne,


— 168 —

JAVILLART. V. CHAVILLART.

LATTES = gaules. — Bois de lances? (Rochigneux). On en vendait de sapin et de fayard.

LEIGNE, LENHA, LEYRE — bois de chauffage. On dit encore : un lignier = tas de bois à brûler.

LEU (Une fois : « j. leu ou len ») ? Peut-être pour « leigne » ci-dessus.

LOYAL (une fois : « ij loyal cheu de vent ») ? arbre non déterminé, ou lapsus calami.

MARREING, MAYÈRE (lat : materia) — charpente, matière pour faire quelque chose.

OFFAIGE, OFFAGE : comme affouage (ad focum). « Ung chassaing doffaige » = chêne à brûler (Guilhaume).

PAREILHES (parai, patois actuel) = paire.

PAU = poteau, pieu ; potelet des pans de bois (Guilhaume, Gouttefangeas). — En patois forézien actuel : planche (non dans le présent texte).

PECOU, PECES (plur). (PECOU est auvergnat, francisé en PECES) = pieds, montants de banc, de table, de coffre, de lit ; rais de roue.

PERCHE : au sens du mot français, bien plus gros que gaule.

PLANSON, PLANTE. Plante s'entend, parmi les forestiers, d'un arbre considéré comme tige marchande ; le mot n'éveille pas d'idée diminutive. Ex : « Planson roilhant » (v. SAP).

RAME = branchage, ordinairement de résineux, non fagoté.

RECOT = fraction de la coupe normale de 12 pieds pour les billes de sapin ; morceau recoupé, bille n'ayant pas la mesure (Gouttefangeas).

REULX (une fois : « ij. reulx de uffage » (d'offage, de feu)... ?

ROE = roue, de seytour ou de char. Elle est faite de corbes (jante), de pecous (rais), et de l'escu (prononcez : essu) =


— 169 —

essieu. On dit toujours : un « essu de roue» pour essieu de char. Le moyeu n'étant jamais nommé ici, il est possible qu'il s'agisse toujours de roues motrices de seytour.

ROILHANT, ROLIANT, ROULHENT, RULHENT, etc. (V. SAP).

SABLERE = sablière, pièce de charpente.

SAP = Sapin blanc. — Le sap roilhant est celui qui a un fût cylindrique, où l'on peut prendre des rouleaux ou billons de scierie (patois actuel : raf, rouillon) ; en somme, le sapin marchand.

Le sap verrant est un arbre taré (v. VERRAGE), OU chablis.

SEYTOUR = scierie (lat. molendinum sestorium).

SOCA, SOCHE, SOUCHE, SUCHE : au sens du mot français.

TAVELÉ = épieu, levier de la grosseur du bras, piquet de clôture.

TENALHE = arbre fourchu qui, dans les charpentes rustiques, se pose en colonne, soit par terre, soit sur un mur de refend, pour soutenir la faîtière dans sa fourche et éviter une ferme ou un pignon. Encore très usité dans les granges. Se vendait souvent par paire (pareilhes) pour la même construction.

TIRANS, TIGRANS « gallice chabron » (p. 129). Synonyme de chevrons, et non tirant de ferme.

TRAU = solive (lat. : trabes). Lyonnais : Tras (Nizier du Puits-pelu).

VAYSSE (une fois : « ij consures de rama de vaysse ») = Noisetier (Guilhaume).

VERGE = pièce de chapente ? Probablement panne (A).

VERRAGE = broussailles, morts-bois. — Patois : baragnes = ronces ; davaragnâ = débroussailler, nettoyer. — Cf. sap verrant.

VUGAND (une fois: «una cobla de vugand »)... ?


— 170 —

LISTE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE LIEUX ET DE PERSONNES

A

Messire Bartomier Sabatier, curé d'ARcoNSAT (de Arconsiaco) ; Messire Johan Bon-Johan ; Johan et Pierre Chica (Chique), Robert Laurent, Jehan Matton, Pierre Verdier, d'Arconsat. — Zaquarie des ARIOUX (les Salles). — Johan et Perrichon des AUSSES (Noirétable). — Bernart de I'AVENA (L'Avoine) paroisse de Ferrière (Allier) ; Johan Forest, Pierre Gavanel de l'Avena.

Prénoms : André, Andrieu. — Anthoni, Toignon, Thoni.

B

Gybert Baratier, prévôt de Cerviere. — Johan et Perronin de la BARONIE (Noirétable). — Messire Pierre Barrot. — Durant et Guillaume de la BAROTIE (Noirétable). — Johannet Bayon. — Este et Pierre Bêche. — Bellin, de la perroche de Thiart (Thiers). — Cathine de Bel-Voyer. — Johan Benetay. — Guionet Bergogne. — Johan doz Bergoni.— Johan du BERTIN (la Chamba) ; Mathé et le filhâtre (gendre) Mathé du B. de la Sucilia (v. S.). — Ponsi de la BITOURTIA (Noirétable). — Pierre de la BLACERE. — Este Bodunent. — Johan et Guillaume Bellet. —

Durant, filhâtre à la Bone-Martine. — Michel de les BONETIES (Noirétable). — Johan Boneton. — Johan Mouco de la BORDERIE (Viscomtat ? ). — Este de la BORDIA ou de LAUBOURDIA (Chabreloche) ; Johan son filhâtre ; Johan de L. le bret (= monorchide) ; Pierre de L. — Michel Borner. — Johan de la BORNEYRIE (Vollore-ville ?). — Berton du BOSC (Bo, Boc, Boq, Bos, Box, Boz, Bac, Bux, Boux, Boust, Boix, Boys, de Bosco) (St-Jean-la-Vêtre). ; Johan du B., forestier, et son fils Pierre ; le filhâtre au Roux et à la Rousse du B ; Thomas du B., forestier ; Durant de la Planche du Bosc de St-Johan ; Bartomier de la Cordelie a maison au Bosc de St-Johan. —

Le Duc de Bourbonnais, Comte de Forez, Baron et Seigneur de Beaujeu (Louis II, époux d'Anne Dauphine). —


— 171 —

Pierre de Boyon. — Johan Brat-de-Fer (Chabreloche). — Durant de la BRESSIA, paroisse de St-Roman (d'Urfé). — Danton de la BROSSE (Noirétable). — Johan Gamot de la BROSSE, paroisse de la Prugne. — Johan et Pierre Narton de les BROSSOLES (Cerviere). — Pierre de les BROT. — Pierre du BRUCHET (St-Jean-la-Vêtre). — Barthomé, Johan et Ponson Brunel ou des BRUNEAUX. — Perronon Buge. — Perrot de BUGOLANGES. — Johan et Pierre de la BURIA (Vollore-montagne).

Prénoms : Bartholmé, Bartholmier, Barthomé, Bartomer, Berthomier, Berthomé (=Barthélemi). — Berton, Barthon. — Bernart. — Bertam, Bertrant. — Biatrix (fém). — Bonet, Bonnet, Bonitus.

C

Johan Carton (v. aussi Monsuchet). — Este de la CASSADIE.

— Steve de CELLA (Celle). — Jehan Cellier. —Toignon Fourer de CERVIERE (V. les fonctionnaires à leurs noms). — Durant, Guillaume, Galmet de la CHABASSIE (Cerviere). — Durant et Jehan Villain (Peut-être adjectif : Johannes, villanus de Chabroliai) de la CHABROLIE (Cerviere). — Pierre de la CHABROTIE (Noirétable). — Johan Chabrer. — Pierre Chalinon.

— Pierre Chalon. — André, Barthomé, Johan, Pierre et Sannant de la CHALMETE (la Renaudie ?). — Durant des CHALVIS (Les Salles ?) ; Jehan, filhâtre Durant des C. ; Johan Brat, Jehan Minart des C. ; Johan filhâtre Danton des C. ; Mathé et le filhâtre Mathé des C. ; Pierre, et Johan filhâtre Pierre des C. — Barthomé de Chavet, alias Chavvis ; Michel del Chal-veilh (id ?). — Johan de CHAMP. — Pierre Chancelier. — Anthoni, Galmet, Johan, Pierre, Stephanus des CHAMBONS (Noirétable). — Stien de la CHAMBONIE. — Barthomé, Johan, Perronon le bret, Pierre filhâtre le bret CHANDALON (Arconsat). —

Champ-Johanney (v. Saint-Johaneys). — Pierre de la CHANEYRIE (Celle). — Stevenon de CHAMPLONT (Noirétable). — Jehan Chao (Chaol, Chol, Choz, Cho). — Durant de CHAPELLAT (Vollore). — Barthomer et Durant Chapus (v. Chapuis de Rambe). — Hugue le chapus (= menuisier, charpentier). — Danton de la CHARBONELIA. — Johan Charboner (v. Charboner de Vérine). — Pierre Chassaing. — Johan (?) de CHASSAIGNES


— 172 —

(Cerviere). — Pierre du CHATEL. — Johan, Mathé, et Mathé neveu de Mathé Chateyre. — Perronon des CHAVALERS. — Bartholmé, Johan, Mathé de la CHAVALERIA (Arconsat — V. au Pas de l'Arche, la Chevalerie de Vollore). — Barthomé le bret du CHER, Guillaume Chalay du C. — Mathé de la CHER (? v. Chiroze). — Pierre Chéret le buisse (et le bisse). — Johanet et Mathé de la CHIROZE. — Mathé de la CHIVAUSIA.

— Johan Chivot. — Pierre de CHOAVOULX (les Salles).

Johan de COZON. — Pierre du COIGNET. — Johan et Pierre Combal. — Jehan de les COMBES. — Johannon et Perronon de COMBRES (Chabreloche) ; Johan Suquel de C. — Barthomé, Colin et Pierre de la CONCHE (Noirétable). — Johan de la CONLHERE. — Barthomé de la CORDELIE. — Corgon (v. Gorgon et Grégoire). — Pierre de CORNET. — Danton, Jodin et Johan Ronder de la COSTE (St-Jean-la-Vêtre). — Mathé de l'(H)iver, paroisse de CREMEAUX. — Barthomé, Durant, Guillaume, Johan, Stevenon du CROS (de Crosis) de Cerviere.

— Madame de CUZAC.

Prénoms : Cathine (fém. — Catherine). — Chabaud (employé pronominalement). — Colin (v. Nicolas),

D

Johan et Mathé Darlhon ; le filhâtre Mathé D. — Johan Digurande (v. Guirande). — DURBIZE (Vollore) et le rethier (héritier) Durbize. — André, Durant, Johan le monier (meunier), Pierre Perrel et Perrony de DOROI.E (et Durolla — Noirétable). — Johan, le baille des DURERS ; Johan Chapat et Perronon des D., Pierre Pourrat des D. — Johan, Pierre et Guillaume fils de Pierre Duzilhet.

Prénoms : Durant, Durât, Durando (en latin datif, une fois). — Danton (employé pronominalement ; peut-être diminutif de Durant, par Duranton, non encore porté patronymiquement) ; — Domi (deux fois = Dominique ?), Domy.

E

Johan Estornel. — Guionet des ESTIVAUX (St-Victor-surThiers). — Noble homme Messire l'Ermite de la FAYE (Dominus de Faya — Noirétable).


- 173Prénoms

173Prénoms Estienne, Estien, Este, Steve, Stevenon, Tevenon, Tevenot (é muet), Stevenin, Stenet, Tenet, Tienet, Stephanus.

F

Guillaume Farna. — Estienne et Perrichon (Ponchon) de FAUFORNOUX (Vollore-montagne). — Pierre Faure le breilh (v. aussi la Roche et Maymont). — Johan et Pierre des FAUS (dous Faux, del Phau, del Foz, de Phaux — Noirétable et St-Jean-la-Vêtre). — Jamet et Mathé de FAUVELLES (de Falvellas — Celle). — l'Ermite de la FAYE (V. E) ; Bonet, Galmin, Hugue, Johan, Pierre et Thomas de la FAYE (Noirétable). — Bertrant de FAYDARE (Cerviere). — Johan et Guillaume FAYDIT, paroisse de St-Ramey (St-Remi-sur-Durolle). — Johan Fayon.

— Pierre de la FEMASSIE. — Guillaume des FOGERES (Noirétable). — Gomi FONT-BELLE (St-Jean-la-Vêtre), de la terra de Grife. — Johan de FONT-BONE (Viscomtat). — Danton, Domy, Messire Guillaume et Johan de la FOREST (Noirétable). — Johan de la FORGE. — Guillaume, Perronon de la FORIE (Fouria, Fauria — Noirétable) ; Robert Daure de la F. ; Johan Lunel de la F. ; Stevenon de la F. (v. Verine). — Pierre et Stevenon Marco de FOSSO. — Pierre Tavernier de FOSSIMAGNY (les Salles). — Este et Toignon Fourer (v. Cerviere). — Johan Gros du FRESSE (Noirétable). — Anthoni, Guillaume, Johan filhâtre Guillaume, Johannet de la FRESSENIE (Noirétable) ; Johan Grivat de F.

G

Johan Pacaut de la GARDETA (Vollore-ville ?). — le filhâtre Garnier. — Guillaume et Pierre Garonin. — Peyrot du GAT (Arconsat). — Johan de Conso de la GAUTALIA (Viscomtat ?).

— Pierre Gayet. — Johannot la Gayte. — Estien, Johan et le fils Sabatier des GILIBERTS (Noirétable : la Gilbernie ?). — Johan et Mathé de la GOURDIE ou de LAUGORDIA (Chabreloche). — Johan Bassin (Bacin, Bachi) de GOTE-BARGE (GoutteBarge, Gota-Barja — Chabreloche) ; Johan Fayol, Johan Martin, Johan le prévost de G. ; Johan le petit Porcherie de G. — Durant de GOTE-MEANES (Noirétable). — Durant de GOTE-NEYRE (Gota-neyri — les Salles) ; Johan de Séchal,


— 174 —

voisin G. — Anthoni et Estiene de GOTOLES (et Gotelles — les Salles). — Guillaume Gotel (v. la Roche et Verine). — Perronon et le fils Perronon Grant-Man (Grande-main). — Durant et Hugue Gras. — Pierre Grassin. — Mathieu Grégoire (Gregori, Gorgori, Gorgon). — Johan Gre-Pel (Poil-gris). — Goni Rochaz et Goni Font-Belle, de la terra de GRIFE. — Pierre Griffon (v. Monsuchet). — Guionet des GROLES. — Bonet et Johannon ou Johan de GUIRANDE (les Salles). — Durant Guymon.

Prénoms : Guillaume, Guilhe, Giomme, Guillet, Gomet. — (passant à Gui :) Guiot, Guionet ; Gamot, Gamet, Conmot, Conmet (presque sûrement variantes pour la même personne). — (Galmier:) Galmy, Galmet, Galmin. — (Transitions ou déformations des précédents :) Gammi, Gomy, Gomi, Gonon, Goni, Gonin. — George, Georgius. — Gybert (Gilbert). — Girart — Grégoire (employé comme nom patronymique).

H

Danton de les HAUMEDES (Celle). — Mathé de P(H)IVER, paroisse de Cremeaux. — La grange de l'(H)IVER tenue ou construite par Johan Tioller, Barthomier Chapus et Johan du Bertin. — Johannon et Hugue des HUTES (Noirétable).

Prénom : Hugue.

J

Johan Jalet. — Johan et Pierre de JOBERT (Cerviere). — Johan de SAINT-JOHANEYS (Champ-Johannes, Chant-Joanes ou Saint-Joanis — Chabreloche) ; Johan Daval, Johan Robin, Mathé et Petit-Johan de S-J. — Barthomé et Guillaume des jouez (Viscomtat). — le coudurier (tailleur) de JOSSON (La Chamba) ; Guiot, Marqué, Pierre et Stevet de J. — Pierre et Stiève de la JOTIE (Noirétable). — Messire Mathé Jusson.

Prénoms : Jehan et Johan, Johannet, Johannin, Johannon, Johani, Johaton, Johannes. — Jamet, Jammet ; une fois; Jacmet (Jacques ?). — Jodin, Jodont.


— 175 — L

Bartholmé Rosset du LAC (Chabreloche, autre aux Salles ?) ; son fils Johan ; Guillet du L. ; Perronon Vadroy du Lac. — Guillaume de la LAGERE (Noirétable), Johan et Pierre de la L. — Pierre Lamaigne. — Landpeve, et Messire Johan de LANDREVIE (St-Priest-la-Vêtre). — Johannon de LAUDIGERIA (Vollore-montagne). — Messire Johan Laurent, prestre. — Bonet de LAYRE (Noirétable) ; Johan de LAYRE de Tiert (Thiers), lieutenant de Cerviere. — Pierre de Lessriot (?). — Durant de LESTRA (Cerviere) ; Johan de L. (et de Lestrau ; Johannes de Strata), lieutenant du châtelain de Cerviere ; Pierre de L., prévost de Cerviere ; Petit-Pierre de Lestra. — Johan, Johan Bel et Perronon de la LOBEYRE (Augerolle : la Loubère ? ou St-Victor-sur-Thiers, dit autrefois St-Victor-en-Loubière. —M. L. Roussel). — Berthon de LONG-SAGNA (Cerviere). — Johan Blanc, le monier (meunier) de LOSSEDAT, Johan le moneron de L., Johan Miche, Perronon Mouthon, Pierre de L. — Le Luminier (?) de Monessus (?). — Stevenon Lunel, forestier (v. la Forie). — Laubordie (v. B.). — Laugordie (v. G.).

M

Gonon et Mathé de la MALAPTIE (Viscomtat). — George, Johan, Stevenon de MAGNOT (Noirétable) ; l'enfant (de George) de M. — Mathé de MALERET. — la paroisse de ST-MARCEL (d'Urfé). — Pierre et Stevenon Marco de Fosso. — George du MAREST. — Stien Marioton. — Johan Richart des MARTINEAUX (Arconsat). —Johan Martinel et son fils Pierre; Perronon de Martini (v. Martineaux ?). — Guillaume et son fils Pierre Sabbatier du MAS (Noirétable) ; Johan, Perronon, Pierre Chassaignon, Stevenon, Tioller (?) du Mas. — Pierre Maselier. — Robert le masson (maçon). — Johan Mayeut. — Guillaume, Johannon, Pierre, Johan Faure de MAYMONT (de Maigmonx, doux Maymhos— St-Didier-sous-Rochefort ?). — George de MAYRANGES (les Salles).

Barthomé et Peronin des MEAUDRES (les Salles). — Barthomé de la MEMONDIE, Johan Marnât et Pierre son filhâtre, Mathé Marnat, Johannin de la M. ; Perronon de Marnât de la M. — Maistre Johan le meige, (médecin, rebouteux : me-


— 176 —

geicharius Du Cange). — le sire de la MERLEE (Noirétable). — Domino Durando Meyssonnery. — Johan et Pierre Mochon. — Mathé ; Johan, forestier, et son filhâtre Pierre du MOLIN (Noirétable ; v. Verine). — Petit-Johan du MONCEL (Noirétable). — le bastier (fabricants de bâts) de MONDERES (Viscomtat), Perronon de M. — Guillet de MON-JONI (Champoly). — Johan Robin de MONSUCHET (Chab reloche) ; Johannon de M. et son filhâtre ; Perronon Drulhon, Stevenon, le coudurier et Perronon, neveu du coudurier de M. ; Durant Carton, Griffon, Robert fils du Roux de M. — Messire Jehan Morel (v. Pradeilh). — Chabaud Mosser. — Pierre et Stevenon de MOSSUDA (Celle).

Prénoms : Mathieu, Mathé, Mathon, Matton, Mathu, Mathevet, Matheus. — Martine (fém.) — Marqué (Marc ?). — Michal, Michel, Michael.

N

Mathé de la NAUTE (Vollore-ville). — Guillaume de la NETIA de Tiert (Thiers). — Pierre de la NELIA. — Goni Poyet de NOERESTABLE (Neyrestable, Nerestable). — Estien, Guillaume, le fils George, et Johannet de NOALHAT (St-Priest-la-Vêtre).

Prénom : Nicolas, Nicholas, Nicholaux, Colaux, Colin.

O

Durant des OLMES (Celle). — Bonet, Danton, Johan, Mathé de I'OLMET (de Lomet, Lolmet, Lormet, Lomé — Cerviere). — Danton de loz OLMIES (ci-dessus ?).

P

Bartholmé, Durant Pacaut ; Johan Pacaut de la Gardeta. — Johan Bolade de la PARENCIE. — Pierre de la PAUZE (Arconsat). — Johan Costa, Johan de Couson,Gamotdu PAS DE L'ARCHE (Vollore-montagne) ; Pierre Gros de la Chevalerie du P., paroissien de Voloure. — Pierre et Stiene de la PEA, paroisse de St-Roman (d'Urfé). — Danton, Durant, Johan et Pierre de la PELICERIE. — Johannes de la PENDERIA (Celle). —


— 177 —

Pierre des PEROLIES. forestier. — Pierre de Perret. — Johan Chiquot du PERRON. — Perrouty le costurier (tailleur). — Bernart, son fils Pierre, et Johan des PEYRONERS. — Guillaume Perteilh et son fils Johan (Cerviere). — Johan filhâtre Robert de la PLAGNETE (les Salles). — Durant de la PLANCHE du Bosc de St-Johan (la-Vêtre) ; Johan Blanc de la PLANCHE de Celle ; Johanet et son fils Pierre ou Perronin de la PLANCHE (Noirétable). — Pierre dez PLANCHETES. — Gonin et Hugue Place ou Plasse. — Berthon, Johannon, Johan Guordie de les PLASSES (St-Julien-la-Vêtre). — Mathé Plasser.

Guillaume Puissance, alias Poncesson et Pochasson. — Pierre Ponci. — Estien, porchier de la paroisse de St-Roman (d'Urfé). — Johan, le petit Porcherie de Gotebarge ; Perronon Porcherie. — Johan de la POSONIE. — Danton et Johan Pouzin de la POZINIA. — Johan et Pierre Pourrat (v. Durers). — Bernart du POYET (Chabreloche) ; Johan Duret, Johan le monier (Johannes molnerius du Poet), Petit Johan, Pierre monier du P. ; Guiot du POYET de Noerestable. — Pierre de Lolme del POYS-MAGNOLH (Noirétable). — Bernard et Bertrant de PRADEILH (Celle) ; Johan et Philippe Colaux de P. ; Mathé Chatele, Johan et Pierre Morel, Pierre Sabi de P. — Michal et Pierre Prot. — Gamot de la Brossa, paroisse de la PRUGNE.

— André et Perronon du PUY (du Puys, du Puis, del Peu, de la Peu — Arconsat). — Puy-de-Roe (maison près du Fau

— Noirétable).

Prénoms : Pierre (ordinairement Père), Peyre, Peret, Perrot, Peyrot, Perron, Perronon, Perrin, Perronin, Perrichon, Perrouty, Petrus. — Ponsi, Ponso, Ponson et Ponchon.

R

Messire Johan Rajas. — Johan, Mathé, et filius Guill(elm)i des RAMEYS. — Durant Chapuis de RANBO (Noirétable). — Perrot Ray. — Durant et Jehan de REFOLANGES (les Salles). — Bartomé et Johan Rigaut. — Johan Chargère de la RIGODIA (Thiers). — Berthon du RIVALSUPT (Noirétable), forestier; Johan Petit, Mathé le Roux, et Durant filhâtre au Roux du R. — Johan Rochailh. — Barthomier de la ROCHE (Noirétable) ; le clerc de la R. (Clericus de Rueges ) ; Estien Faure,

XVIII. — 12.


— 178 —

Johan le faure (forgeron) de la R. ; Guillaume, Johan Gotelle (et Gotellon) de la R. ; Durant Martin, et le filhâtre de Thomase de la R. — Johan Rochon. — Jodont de RORT. — Pierre Rogier (et Rogeron). — Johan de la ROLANDIE. — Barthomier Rosier (v. Rosset du Lac). — Pierre des ROSSES (ROSsias — Vollore-montagne ; autre à St-Jean-la-Vêtre ?). — Johan Rossignol. — Royon (les Salles). — Paroisse de STRAMEY (= St-Remi-sur-Durolle). — Paroisse de ST-ROMAN (= St-Romain d'Urfé).

Prénom : Robert.

S

Johan Sabateyron. — Nicolas de SAIGNELONGE (St-Romaind'Urfé; v. aussi Longe-Sagne à Cerviere). — Pierre Tavernier, des SALLES. — Jehan du SAP, de la paroisse de Celle. — Anthoni des SARRASINS. — Johan et Pierre de SECHAL (Viscomtat), vesin (voisin) Goteneyre. — André et Barthomé Segrestain ; le rethier (héritier) de André Segrestain. — Mathé du Berlin de la SUSSELIE (Suchelie ou Fucilie), et son filhâtre ; Pierre monnier et Pierre le bastier de la S. — Johan et Pierre du SUT de Cerviere (les Salles).

Prénom : Sannant (employé pronominalement).

T

Stiene de la TARERIA (Chabreloche). — Johan Tavernier ; Pierre Tavernier de FOSSIMAGNY (les Salles). — Stevenon de la TERRASSE, paroisse de Voloure (Vollore). — Johan Terrasson

— Johan de la TEYRE. — Paroisse de THIART (et Tiert = Thiers).

— Johan Tioller. — Johan Tournaire (la Chambonie). — Guillaume, Johaton, Pierre de TREMOLET. — Durant et Pierre de TRESSECHES (Noirétable).— Johan et Michal Trêve. — Perronin de TRIOLLET, paroisse de Voloure (Vollore). — la femme Biatrix Truche.

Prénoms: Thomas et Thomase (fém.).

V

Guillaume, Johan et Pierre le Vacher. — Johannon, Mathé, Guillaume, Stevenon de la VACHERIE (Ste-Agathe). — Guillaume


— 179 —

de la VACHIE (Celle). — Johan Vachon. — Guillaume Valler..

— Girart des VALLES. — Barthomé Varison. — Johan de VAUX. — Johan, Gamot, le fils de Gamot du VERDIER (Volloremontagne) ; Johan, Mathé, Nicolas Verdier ; Pierre Verdier d'Arconsat ; Robert filhâtre Mestre Johan Verdier.

Barthomé et Pierre Charboner de VERINES (Noirétable), Stevenon de la Font, Stevenon de la Forie de V. (le même ?) ; Durant Goutel de V. ; Johan du Molin de V. ; Bartomier Neyron et Petrus Rognon, filhâtre Chivot, de V. — Guillaume de la VERNIERE, paroisse de Celle. — Johan Fogeron de la VERADE ; Peyrot de Dugat, demorant à VEYREDES. — Gonon des VERTES (Noirétable). — Vidât. — Johannes de la VILLE.

— Paroisse de VOLOURE (Vollore-montagne). — Pierre de VORFEMEL.

Y

Gom (Guillaume), Hugue, Johan, et Mathé le besson des YSSARS (Chabreloche).

Z

Prénom : (Z)aquarie, (Z)aquarias.

Cession d'une chapelle en l'église de Saint-Galmier. — Communication de M. Maurice de Boissieu.

Un de nos confrères, M. Max de Saint-Genest, a bien voulu faire don à nos archives d'un document relatif à une cession de chapelle dans l'église de Saint-Galmier.

L'intérêt de cette pièce consiste dans l'énumération des formalités requises, au XVIIe siècle, pour la transmission des chapelles dans nos églises du Forez.

Il s'agit ici de la chapelle sous le vocable de sainte Geneviève, la quatrième du côté de l'Evangile. Elle


— 180 —

appartenait en 1614 à Antoine Cochet, et, en i658, à Antoine Tissier. En 1675, les familles Cochet et Tissier avaient quitté Saint-Galmier, et leur chapelle tombait en ruine.

Le curé de Saint-Galmier, M. Bellissime, désolé du délabrement de plusieurs chapelles de son église présenta, le 26 avril 1675, une requête à Mgr l'Archevêque pour obtenir la permission, après trois publications au prône, et à défaut par les propriétaires des chapelles de les restaurer, d'aliéner ces chapelles « à ceux qui voudroient les mettre en bonnes réparations », les orner et y « profonder quelques messes ».

Sur ordonnance du grand vicaire M. Bedien Morange, ces publications furent faites au prône les dimanches 8, 15 et 22 mars 1676.

Le 23 juin de la même année, une nouvelle ordonnance autorisa l'adjudication « des chapelles de lad. église estant en ruine à ceux qu'ils voudroient les réparer, et y faire quelques petites fondations... ; lesd. chapelles demeureroient interdites jusqu'à ce qu'elles seroient dûment réparées et ornées ».

A la suite de cette ordonnance, également publiée au prône, Antoine Nachard marchand et Pierre Joannin de Saint-Galmier, marguilliers en charge, se présentèrent pour acquérir, au nom de la marguillerie, la chapelle Sainte-Geneviève, offrant de la bien réparer et d'y faire célébrer dix messes chaque année. L'adjudication faite à leur profit fut approuvée le 16 novembre 1677 par une nouvelle ordonnance du vicaire général. Un état de la chapelle fut dressé par Me Pagnon, notaire royal de Saint-Galmier, le


— 181 —

Ier avril 1678, sur rapport de Jean Pierre et Guillaume Bissi le jeune, maîtres maçons et charpentiers de Saint-Galmier constatant que la chapelle était en péril imminent, « les murailles estant corrompues », la voûte prête à tomber. Les marguilliers firent aussitôt réparer et « cadatter » la chapelle par Pascal Cotheat, maître maçon et charpentier de Saint-Galmier, au prix de 75 livres, l'ornèrent d'un rétable « de bois en seculture qui auroit coûté sans dorure, mais seulement blanchy, la somme de 150 liv., et d'un parement d'autel en cuir doré ».

Mais les réparations de cette chapelle n'étaient point terminées. On voulait y placer: 1° « un tableau de la représentation de saint Antoine au lieu de celluy qui estoit en la chapelle des Melliquet (1). ». 20 « Des bancs et balustrade de bois noyer, qui coûteront plus de 200 liv., » toutes réparations que la fabrique appauvrie ne pouvait payer. Les marguilliers en exercice Antoine Nachard et Jean Vallier décidèrent de remettre cette chapelle aux enchères et, après les mêmes formalités que pour la première aliénation, fut adjugée à Antoine François Dumeynet, conseiller du Roi, contrôleur ordinaire des guerres en Languedoc et généralité de Toulouse, bourgeois de Paris. Il s'engagea à terminer toutes les réparations nécessaires, à faire faire un

(1).... « dont l'autel a été démoly pour la commodité publique, ayant été fait une porte pour entrer par lad. chapelle dans l'église et les fondations transférées en lad. chapelle Sainte-Geneviève, suivant acte passé entre le curé et les sociétaires le 18 octobre 1677 et approuvé par le grand vicaire le 16 novembre ». La chapelle des Melliquet était la sixième chapelle du côté de l'Epure, où fut alors ouverte la porte latérale au bas de l'église, côté sud.


— 182 —

tableau de saint Antoine et les bancs et balustrade en bois noyer, en la même forme que ceux « de la chapelle de Saint-François de Salle » appartenant aux Rey (I). Antoine Dumeynet fondait 12 messes par an, moyennant une rente à la fabrique de 6 liv. tournois, au capital de 120 liv. Il donnait, en outre, 33 livres pour payer partie des réparations déjà faites dans la chapelle ou à faire dans l'église. Le notaire, Me Dupré, lui remit copie de toutes les publications, et ordonnances et de l'acte d'acquisition de la chapelle passé le 21 novembre 1680, en présence de Claude Gonon, prêtre sociétaire de l'église de Saint-Galmier, Bernard, maître chirurgien, et Jean Mantellier, clerc dud. notaire.

L'historique de cette chapelle continue. En 1702, après la mort d'Antoine Dumeynet, Michel Nachard conseiller du Roi, contrôleur au grenier à sel de Saint-Etienne en Forest, fondé de procuration de dame Marie Clerin, veuve de Antoine Dumeynet, seigneur de Rougefert et de la Hushette, demeurant cloître de l'église de Paris, paroisse Saint-Jean-le-rond et Antoine Joseph Dumeynet, prestre, docteur de Sorbonne, docteur perpétuel de Saint-Maur-les-Fossés en l'église de Paris, demeurant avec lad. dame sa mère, tant en leurs noms, que de Pierre-Louis Dumeynet conseiller du Roi, receveur des tailles à Moulins vendirent à Pierre Bellon, marchand de Saint-Galmier, au prix de 5400 liv. le domaine de l'Orme Vial, en la paroisse de Saint-Galmier, dépendant de la succession d'Antoine Dumeynet. Et dans

(1) Sans doute la 5e chapelle du côté de l'Epître, antérieurement dite de Saint-Crépin.


— 183 —

le même acte, led. Nachard accordait gratuitement au sieur Bellon la permission de se placer dans lad. chapelle mise sous le vocable de saint Antoine, dont le sieur Dumeynet était propriétaire, « à charge de la tenir en état et fournir le luminaire les jours solennels de l'année, sans néanmmoins que cette permission puisse acquérir aud. Bellon aucun droit de propriété ny sépulture dans lad. chapelle, ni empescher les parents dud. Dumeynet ni autres que bon semblera à lad. dame et à ses enfants, de se placer en lad. chapelle ». L'acte fut passé à SaintEtienne, maison dudit Nachard, le 18 août 1702, en présence de sieur Louis Carrier, colonel de bourgoisie de cette ville, et sieur Jean-Baptiste Aubert, apothicaire de St-Etienne.

(Copie authentique sur papier, reçue et signée Depinhac, notaire royal à Saint-Galmier, le 17 avril 1749, des actes de 1680 et 1702).

Fête du cinquantenaire de la Fondation de la Diana.

M. le Président dit que le Conseil de la Société s'est préoccupé de célébrer dignement le cinquantième anniversaire de la fondation de la Diana qui tombe cette année : la séance d'inauguration de la Société fut tenue à Montbrison le 29 août 1862.

Grâce aux démarches de M. Joseph Déchelette, MM. Héron de Villefosse et Lefèvre-Pontalis ont promis d'accroître par leur concours la solennité de cette fête. La date sera comprise dans la deuxième quinzaine de mai.


— 184 —

Des convocations spéciales seront envoyées à tous les membres de la Diana et aux présidents des Sociétés des provinces voisines.

Il n'y aura pas d'excursion en 1912.

Comptes.

L'Assemblée générale devant être consacrée en entier à la fête du cinquantenaire, il est procédé aujourd'hui à l'apurement des comptes et au vote des budgets.

M. le trésorier présente les comptes de 1912. Ils sont approuvés à l'unanimité par l'Assemblée. (V. annexe 1).

Budget additionnel 1912, budget primitif igi3.

M. le trésorier donne lecture du budget additionnel pour 1912 et du budget ordinaire pour 1913.

Ces deux budgets sont mis aux voix et adoptés à l'unanimité. (V. annexes 2 et 3).

La séance est levée.

Le président, R. CHASSAIN DE LA PLASSE.

Le secrétaire, Eleuthère BRASSART.


— 185 —

ANNEXE N° 1

COMPTE DE GESTION DE L'EXERCICE 1911.

BUDGET ORDINAIRE.

Recettes.

Recettes Recettes

prévues au à effectuer Recettes Restes

budget après effectuées à recouvrer

primitif vérification

1. Cotisations à 30 fr. 3720 » 3660 » 3510 » 150 »

2. Cotisations à 15 fr. 1500 » 1395 » 1350 » 45 »

3. Subvention de la

ville de Montbrison 200 » 200 » 200 » » »

4. Vente de publications éditées par la

Société 20 » 82 70 82 70 » »

Totaux 5440 » 533770 5142 70 195 »

Dépenses.

Dépenses Dépenses

prévues à effectuer Dépenses Restes au budget après effectuées à payer

primitif vérification

1. Traitement du bibliothécaire 1200 » 1200 » 1200 » » »

3. Frais de bureau, ports d'imprimés. 400 » 289 60 289 60 » »

3. Entretien de la salle et de ses annexes 100 » 182 50 182 50 » »

4. Chauffage 70 » 87 70 87 70 » »

5. Indemnité au concierge 120 » 120 » 120 » » »

6. Impressions 2900 » 1172 » 372 » 800 »

7. Achat de livres, » » abonnements, reliures 3oo » 453 15 453 15 » »

8. Fouilles et moulages 50 » » » " » » »

9. Frais d'encaissement 150 » 172 65 172 65 » »

10. Achat de jetons.. 20 » 51 45 51 45 » »

11. Imprévu 130 » 350 45 350 45

Totaux 5440 » 4079 5o 3279 5o 800 »

BALANCE

Recettes effectuées 5.142 70

Dépenses effectuées 3.279 50

Excédent de recettes 1.863 20


— 186 —

BUDGET ADDITIONNEL Recettes

Recettes Recettes

prévues à effectuer Recettes Restes

su budget après effectuées a recouvrer

additionnel vérification

I. Excédent de recettes de l'exercice 1910 4515 05 4515 05 4515 05 » »

2. Restes à recouvrer sur les cotisations

arriérées 30 » » » » » » »

3. Restes à recouvrer sur la vente des publications éditées par la Société 30 » » » » » » »

4. Intérêts des fonds

en dépôt 100 » 135 15 135 15 » »

Totaux 4675 05 4650 20 465020 » »

Dépenses

Dépenses Dépenses

prévues à effectuer Dépenses Restes

au budget après effectuées à payer

additionnel vérification

1. Frais d'impression 1059 » » » » » » »

2. Etablissement d'un catalogue par ordre de matières... 523 25 523 25 » » 523 25

3. Indemnité supplémentaire au bibliothécaire 600 » 600 » 600 » » »

4. Aménagement d'une annexe de la bibliothèque 300 » » » » « 300 »

5. Réparations au fenestrage de la façade de la salle... 496 55 130 » 130 » » »

6. Subvention pour la restauration du

porche de Luriecq 75 » 100 » 100 » » »

7. Achat de jetons.. 600 » » » » » » »

8. Imprévu 1021 25 227 55 227 55 » »

Totaux 4675 05 1580 80 1057 55 823 25


— 187 —

BALANCE

Recettes effectuées 4650 20

Dépenses effectuées 1057 55

Excédent de recettes 359265

Résultats généraux de l'exercice 1911

Recettes du budget ordinaire 5142 70

Recettes du budget additionnel .... 4650 20

9708 90

Dépenses du budget ordinaire 3279 50

Dépenses du budget additionnel 1057 55

4337 05

excédent ae recettes a reporter au budget

additionnel de 1912 5455 85

ANNEXE N° 2 BUDGET ADDITIONNEL DE 1912.

Recettes

1. Excédent de recettes de l'exercice 1911 5455 85

2. Restes à recouvrer sur les cotisations arriérées 195 »

3. Intérêts des fonds en dépôt 100 »

TOTAL 5750 85

Dépenses

1. Frais d'impression 800 »

2. Indemnité supplémentaire au bibliothécaire.. 600 »

3. Etablissement d'un catalogue par ordre de

matières 523 25

4. Aménagement d'une annexe de la bibliothèque. 300 »

5. Achat de jetons 600 »

6. Subvention pour la célébration du cinquantenaire

cinquantenaire 00 »

7. Imprévu 2427 60

TOTAL 5750 85


— 188 —

BALANCE

Recettes 5730 85

Dépenses 5750 85

Excédent » »

ANNEXE N° 3 BUDGET ORDINAIRE DE 1913

Recettes

1. Cotisations à 30 francs 3600 »

2. Cotisations à 15 francs 1500 »

3. Subvention de la ville de Montbrison 200 »

4. Vente de publications éditées par la Société.. 20 »

TOTAL 5320 »

Dépenses

1. Traitement du bibliothécaire 1200 »

2. Frais de bureau et ports d'imprimés 400 »

3. Entretien de la salle et de ses annexes 100 »

4. Chauffage 70 »

5. Indemnité au concierge 120 »

6. Impressions 2900 »

7. Achat de livres, abonnements, reliures 300 »

8. Fouilles et moulages 50 »

9. Frais d'encaissement 150 »

10. Achat de jetons 20 »

11. Imprévu 10 »

TOTAL 5320 »