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Titre : Le Moniteur des architectes : organe... de la Société nationale des architectes de France

Auteur : Société nationale des architectes de France. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1934-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328189250

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328189250/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 908

Description : 01 octobre 1934

Description : 1934/10/01 (A35,N77)-1934/10/31.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5665830j

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-11221

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

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Numéro 77

REVUE MENSUELLE

35e Année

Octobre 1934

LE MONITEUR DES

ARCHITECTES

Organe de la Société Nationale des Architectes de France

SIÈGE SOCIAL : 20, Boulevard du Montparnasse — PARIS (XVe Arrt) Rédacteur en chef : F. HOUSSIN (I. ||)

SOMMAIRE

Pages

Le Bal de nuit du 24 novembre (La S. N.) 319

Octobre 1934 (F. H.).. 319

Deuil. Félicitations (F. H.) 320

Un Prophète (René Benjamin) 321

L'exemple du Portugal : Un Etat corporatif (François

Milon) .. 322

Une magnifique usine (F. H.) 323

Jugement du Concours annuel de la Société Nationale

(Charles Legrand) 320

Les Projets des Lauréats 327

OEuvre du Placement 331

Institut technique du Bâtiment 331

Pages

Sociétés professionnelles 331

Petite villa à Saint-Mandé (J.-.M. Kopp) 331

Pour nos Confrères automobilistes. Aphorisme de sécurité (Miguel Zamacoïs) 333

Communications professionnelles : I. Le Péril de l'Argent cher et d'Abaissement du

taux de l'intérêt (André Fribourg) 332

II. La Défense du Bâtiment (Ch. Legrand) 334

III. Les Nouveaux décrets-lois du Bâtiment (Ch. Venner)

Venner)

Procès-verbal du Conseil d'Administration du 6 juin

1934 340

LE BAL DE NUIT DU 24 NOVEMBRE

Le succès de notre Bal de nuit est toujours considérable, et tous nos Confrères savent combien ce succès est utile à notre Trésorerie qui doit couvrir, pour le Banquet et pour ce Bal, des dépenses également considérables...!

Les Entrepreneurs habitués de nos Cabinets acceptent d'ordinaire avec le sourire de placer un très

grand nombre de Caries de Bal. Pensez, Confrères, à les leur proposer dès aujourd'hui ! Peut-être — même en cette année de misère... disons plutôt : surtout en cette année de misère, accepteront-ils avec un sourire plus aimable que jamais de faire plaisir à ceux qui leur procurent toujours des travaux.

La S. N.

OCTOBRE 1934

Mois sinistre qui inflige à notre pays une honte inoubliable, après la honte nationale du 6 février, et, pendant les huit longs mois suivants, les efforts diaboliques de la camarilla des coupables pour étouffer la Vérité et échapper au Châtiment...

Recueillons-nous ! Serrons-nous autour de l'admirable Président du Conseil actuel, M. Doumergue ! Espérons que l'ère des luttes égoïstes des partis et

des combines politiciennes sera bientôt close à jamais par une réforme fondamentale de nos administrations et de notre Constitution Républicaine. Espérons que la République nouvelle montrera enfin à tous les peuples le vrai visage de la France, de cette France qui peut, qui doit rester aux yeux du Monde, qui restera si nous le voulons fermement, la Grande France!

F. H.

319


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

DEUIL

Nous avons appris avec chagrin le décès survenu ce 11 octobre de notre très distingué Confrère M. Lucien Gillet, Architecte honoraire de la Préfecture de Police, Architecte-Expert honoraire près la Cour d'Appel et le Tribunal Civil de la Seine, Chevalier de la Légion d'Honneur, à l'âge de 74 ans.

J'ai eu personnellement l'occasion de faire sa connaissance en 1919, dans un litige grave de travaux qui m'intéressait, et qui lui avait été déféré par le Tribunal Civil. J'ai vivement apprécié — je puis dire même admiré — la lucidité avec laquelle il vit clair

dans ce conflit ancien embrouillé — (datant de 1914!) — son impartialité, son autorité enfin devant laquelle durent s'incliner trois avoués habiles et procéduriers. Lucien Gillet était un vrai Architecte complet. Il faisait honneur à notre profession et à la S.N. Et nous nous inclinons devant le deuil qui frappe Madame et Monsieur Maurice Gillet son Fils, Architecte D.P. L.G. de la Préfecture de Police, Expert près les Compagnies d'Assurances — et leurs enfants.

F. H.

FELICITATIONS

Dans la vie des Sociétés comme dans la vie tout court, deuil et joie se touchent, se succèdent. Les Anciens disparaissent, les Jeunes paraissent... Nous apprenons avec joie que le fils de notre Vice-Président Provincial, M. Yves Cochepain, Elève de l'Ecole Régionale d'Architecture de Rennes, a obtenu, à la fin de l'année scolaire 1933, le Prix Dieulesaint de 200 fr. attribué au meilleur Elève des Cours d'Architecture.

Toutes nos félicitations, aimable Yves, de ne pas faire mentir le vieux proverbe : Tel père, tel fils...

...Et pourquoi, puisque nous venons de glisser des pensées de deuil aux pensées plus douces... pourquoi ne glisserions-nous pas jusqu'aux émotions de la poésie et du rêve, avec un Architecte Ancien Combattant M. Charles-Marie Régnier dont la Revue de septembre « l'Art National » insère (pages 19 et 20) cette délicieuse poésie :

AUPRÈS DU BERCEAU

A ma fille Marie-Jacqueline.

Lorsque tu dors je viens, souvent, pendant la nuit, Pencher sur ton berceau ma tête délirante, Et je cherche, dans l'ombre où le monde s'enfuit, De notre intime paix la trêve bienfaisante.

De mon front obsédé, que la vie a blanchi, Sens-tu glisser sur toi mon esprit qui te veille ? Et dans ce doux instant, de soucis affranchi, Entends-tu mon amour qui te parle à l'oreille ?

Sous l'arc échevelé de tes châtaines tresses, Quel rêve heureux tissé par ton âge enfantin, Quand le temps inclément prépare ses détresses, Met, au pli de ta lèvre, un sourire divin ?

Je voudrais, écartant le malheur de ta route, Pouvoir le prolonger tout au long de les jours Ce rêve dont le sort, que pour toi je redoute, Lorsque tu seras grande aura brisé le cours !

Et je pense qu'ainsi, jadis, penché dans l'ombre, Mon Père aussi venait me regarder dormir, Et sur mon jeune front, arrêtant son oeil sombre, Interrogeait, pensif, l'insondable avenir.

De cet amour veillant au chevet d'un berceau, Tu chercheras la trace, un jour lointain peut-être, Comme je veux trouver, au fond de mon cerveau, Quelque lueur éteinte et qui puisse renaître...

J'évoque en vain les jours de ma prime jeunesse, Rien ne vient, rien hélas ! répondre à mes désirs, O joie irretrouvable ! O mémoire traîtresse, Qui ne m'as pas gardé de si doux souvenirs !

Charles-Marie RÉGNIER, A. C.

Je me permets de dire, Confrères, que le nom que vous venez de lire est celui d'un vrai et parfait Poète. Roileau a écrit il y aura bientôt trois siècles « qu'un Sonnet sans défaut vaut seul un long poème ». Nous pouvons le dire de ces sept strophes égales à deux Sonnets. Sans un mot rare, éclatant ou cherché, l'émotion de M. Charles-Marie Régnier nous gagne et nous pénètre. C'est le coeur qui fait l'Orateur disaient les Latins. C'est le coeur aussi qui fait le Poète...

Poète, hier inconnu de nous, soyez remercié de nous distraire des affreuses réalités du monde d'aujourd'hui.

F. H.

320


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

VARIÉTÉS

UN PROPHETE

Peu d'écrivains contemporains ont plus d'esprit que M. René Benjamin. Sa verve pamphlétaire est plus acérée que celle de Paul-Louis Courier, et son style n'est pas inférieur à celui de ce grand styliste. Il est connu même du grand public par ses oeuvres les plus populaires : les Justices de Paix de Paris, la Farce, de la Sorbonne, Gaspard, roman de guerre, les Augures de Genève, Amadou bolcheviste ; par son théâtre : Les plaisirs du hasard, Il faut que chacun soit à sa place ; par ses conférences, qui sont toutes l'occasion d'ovations indescriptibles... et de déconvenues pour les retardataires qui n'y trouvent plus une place libre un quart d'heure avant l'heure fixée ! Personne ne représente mieux l'esprit français, toute la lucidité, toute la vaillance de l'esprit français...

Eh bien ! ce remarquable écrivain, cet orateur étincelant, ce pamphlétaire terrible, ce fantaisiste charmant est plus qu'un fantaisiste, qu'un pamphlétaire, qu'un orateur-né, et qu'un de nos meilleurs écrivains: René Benjamin est un Prophète !

René Benjamin, en 1924, dans un ouvrage que je mets au-dessus de tous les autres, « Valentine ou la Folie Démocratique », a décrit, analysé et prédit avec précision la crise politique et gouvernementale terrible dans laquelle se débat aujourd'hui la France.

De tous les livres de grand reportage, si goûtés aujourd'hui, Valentine est, je crois, avec les Scènes de la Vie future,de Georges Duhamel, le plus remarquable, avec cette différence que René Benjamin fait, lui, défiler sous nos yeux des Scènes de la Vie politique, des scènes vues par lui, d'un réalisme extraordinaire, projetées comme des tableaux documentaires de Cinéma, vivants comme eux, suggestifs comme eux des réflexions philosophiques et morales qu'ils comportent.

Passionnant comme un roman, ce livre est de plus émouvant pour le Français qui aime son pays : le mécanisme pratique du Suffrage Universel, si favorable aux saltimbanques et aux combinards, sa tyrannie décourageante et paralysante de tout progrès y éclatent... Je voudrais simplement ici donner à nos amis de la S. N. l'envie de lire Valentine ! Quelques citations suffiront, je crois. Elles les dédommageront de la lecture de ce préambule de mauvaise prose...

F. H.

L'électeur n'est français que le jour où on le mobilise : le reste du temps il est républicain. Un grand scandale qui éclate parfois lui fait entrevoir de quelle vermine pullulait la politique. Vermine qu'il entretient au lieu de la détruire, parce qu'il est gauche et innocent, et qu'il croit avoir dans la vie des tâches plus importantes. C'est la première de toutes ; sans ce nettoyage, le pays, un jour ou l'autre, sera de nouveau la proie de l'ennemi... (p. 161).

Lorsqu'au cours d'une discussion difficile mais nécessaire, le vote d'un budget par exemple, surgit un incident ou quelqu'un dont on connaît l'attrait demande

demande monter à la tribune..: Oui ! oui ! tout de suite ! Le budget se reprendra plus tard — comme tout ce qui est important, comme toutes les questions de vie ou de mort. La Chambre est mise au monde par cette femelle : l'Opinion publique. Elle en est la hideuse portée, et elle réédite les vices de la mère, dont les deux premiers sont la légèreté et l'oubli. Avec une assemblée de six cents têtes, il n'y a rien d'acquis, jamais. Même si.des faits, des documents, quelque forte éloquence arrivent à la convaincre d'un pressant danger, à l'étranger, à l'intérieur, même si toutes ces échines, dont la plupart ont une sensibilité banale, frémissent et avertissent rudement les cerveaux auxquels elles correspondent, trois jours plus tard, il ne reste rien de l'alerte. Les égoïsmes, les intérêts, les haines, et plus fortes que tout l'inconscience et la confusion des esprits ont repris leurs places ; la fenêtre ouverte s'est refermée. On n'entend plus au dehors la tempête souffler ; dans l'atmosphère douillette du dedans chacun se rendort. Invinciblement le député croit que tout s'arrange (pages 159160).

L'Etat entretient des écoles d'art militaire ou d'art pédagogique : il n'en a pas d'art politique. D'où viennent les députés : de partout — au petit bonheur ! Quelle garantie leur demande-t-on ? Aucune ! Pourquoi ne se conduiraient-ils pas n'importe comment ?

(p. 111).

S'il y a quelque chose à espérer, ce ne peut être que de votre génération, hommes de vingt ans..., à condition que vous preniez la peine de raisonner bien. Car nous autres... avons trop de peine à nous débarrasser de nos idées fausses. Nous avons été élevés dans le scepticisme' et l'horreur de la force, que nous opposions à l'intelligence, laquelle était représentée par ce grand écrivain, qui ne fut pas un grand homme, le bibliothécaire Anatole France. Sorte de Montaigne pour notre temps. Ses livres nous ont immobilisés... Il nous reste une inaptitude foncière à l'action. Quant aux vieillards... ils n'ont que des sophismes révolutionnaires ou romantiques dans la cervelle. Vous, je le répète, pouvez vous en tirer (page 110).

La France est un pays d'hommes mesurés, endormis, optimistes. Il faut que des représentants jeunes qui aient le diable au corps, c'est-à-dire une âme de feu, les réveillent (p. 156).

Il suffirait de ne plus vouloir des avocats et des médecins pour fabriquer des lois sur l'enseignement, l'industrie, les chemins de fer. Oui, nommons des professeurs, des industriels, des ingénieurs, des gens de métier, des hommes nouveaux (p. 19-20). Moins d'avocats grands orateurs qui confondent la rhétorique et l'action (p. 48).

Regardons de près le milieu où naît l'homme politique : les réunions publiques ! Le Communiste C... parlait dans une halle ouverte à tous les vents. C'était un homme associé à une tempête. Je le vis par un

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

soir de pluie froide, au pied de Montmartre, hurlant dans un marché, parmi les éléments déchaînés, ce candidat élémentaire. Il hurlait pour dénoncer le capitalisme et la religion, les mercantis et les évêques, les uns qui le révoltaient par leurs autos, les autres par leurs crosses et leurs mitres ! Et nulle autre arme que le beuglement. Inlassable, abruti il en appelle à la Révolution, à l'émeute, au meurtre. Il n'a que trois idées sous le crâne. C'est un simple, un obsédé, un primitif, un pauvre. On n'a aucune envie de lui expliquer la grandeur de Versailles, puisqu'il ne pense qu'à le raser. Il faut le fuir, ou l'enfermer.

Citoyens, criait-il au pied de Montmartre, nos adversaires maintenant nous narguent ! Quand on pense qu'en 1919 — il y a deux semaines, pas plus, on a vu en haut de cette butte, un légat du pape, dans un costume de carnaval..., et avec lui dix archevêques, plus de cent évêques !!! Vous entendez d'ici les ricanements de la crapule dans l'ombre... (pages 33, 34, 35).

Vingt-quatre heures plus tard, le sieur L. R..., du parti socialiste unifié, est l'opposé de C... Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, léger, divers, subtil, soigné, pied petit, main fine, dressé dans son col, sceptique, vicieux d'esprit, distingué, fier de sa cervelle, il fait fonctionner ses idées avec aisance et les trouve infaillibles.

Peu lui importent les conditions de la vie, les traditions, l'expérience ! Puérilités en face de sa raison raisonnante...

Il n'attire pas la foule. Le soir où nous eûmes le bonheur de l'ouïr, il y avait douze personnes environ. Il nous expliqua d'ailleurs avec une extrême politesse, une imperturbable douceur, les maux atroces suspendus sur la France... Et à mesure qu'il décrit avec de complaisants détails une catastrophe prochaine, sa voix d'intellectuel depuis longtemps prévenu se fait sereine et presque suave. Il est rasé de frais, la taille bien prise dans un coquet veston, pour annoncer des heures révolutionnaires, mais il raffine encore sur l'élégance, pinçant sa cravate et tirant ses manchettes, quand il indique, dans un langage châtié, que les fureurs populaires sont certaines et logiques... Je vis sur le visage de Valentine que ce barbare cultivé au pas élastique l'effrayait plus que le communiste (pages 30 et 37).

Le Moniteur regrette de ne pouvoir donner d'autres tableaux — entre autres celui de ce Ministre, d'une honnêteté parfaite, « homme de chiffres et de. cornues,

cornues, du vertige de gouverner », obligé, pour se faire réélire, d'affronter les forts en gueule des réunions publiques... 15 pages — de 33 à 47 — mériteraient d'être citées, in extenso... Ailleurs (134 à 143), Briand et divers autres orateurs de la Chambre défilent... mais nos colonnes ne sont pas extensibles — et la joie des lecteurs gais que ravirait la justesse comique de quelques portraits n'empêcherait pas les lecteurs plus graves de reprocher une fois de plus à la Rédaction d'être insuffisamment sérieuse,] N.D.L.R.

Avec cet esprit d'individualisme, que possède dans le pays jusqu'au dernier crétin, et ce droit de discussion que lui accorde la loi, l'homme d'Etat ne jouit plus, de la moindre paix pour travailler. Il perd tout son temps à s'expliquer coram populo et à rendre compte de ses mandats. Impossible de suivre une affaire, de la bien préparer. Le malheureux vit au jour le jour, attelé à des besognes immédiates, puisque le lendemain peut le renverser... Quelle folie, quand on se sent fait pour l'action, de se destiner à la politique : telle qu'elle est instituée dans ce pays, elle permet de vouloir, jamais de pouvoir.

...Ma tristesse aujourd'hui est incapable de concevoir d'autre remède à l'infecte maladie du pays, qu'un drame intérieur violent, qui ferait tressaillir les consciences, et rétablirait avec une puissante discipline, le courage et le goût de l'honneur, généralement perdus chez tous ceux qui de près ou de loin dépendent de l'Etat. En dehors de cette crise, tous nos efforts sont vains : nous pataugeons dans l'eau sale.

La France serait heureuse si on la gouvernait, au lieu de toujours discuter avec elle. L'homme qui travaille ne parle pas ; il produit ; sa vie a un but; L'homme qui parle est un parasite. Il se lie comme le lierre et les lianes à tous les arbres forts qui meurent de lui. La santé d'un pays est en raison inverse du nombre de ses avocats. Ron courage à ceux qui demeurent au milieu d'eux ! Je m'exile...

Et le fils de « Valentine », radical aussi jeune qu'ardent, qui parle ainsi (dernières pages du Livre 281 et 282), patriote admirable, enragé d'agir et d'être utile à son pays, après avoir de tout son coeur, pendant 3 ans, pioché l'Histoire, l'Economie Politique, découragé, part pour l'Afrique..., pour une de ces belles colonies françaises où tant de grands Français, eux aussi avides d'action, sont allés avant lui assouvir; leur soif d'agir et d'être utiles.

L'EXEMPLE DU PORTUGAL : UN ETAT CORPORATIF

Hypnotisée par les événements politiques l'opinion française n'accorde pas au Portugal et à son Gouvernement l'attention qu'ils méritent.

Depuis la chute de la Monarchie, le 4 octobre 1910, l'Histoire du Portugal, qui eut 42 révolutions en 16 ans, était décevante. Ce n'était qu'une suite de prociamentos. Le pays était ruiné. L'autorité de l'Etat n'était plus qu'un souvenir.

Le coup d'Etat du 28 mai 1926 amena au pouvoir quelques hommes décidés à sauver leur Pays. Leur devise

devise : « Tout pour la Nation, rien contre la Nalion ». Une figure se,détacha tout de suite : celle d'Oliveira Salazer. Cet homme jeune, fils d'un petit cultivateur, prit le ministère des Finances. A la suite d'un travail acharné, il réussit à rétablir la situation. Ses succès lui valurent la Présidence du Conseil que le chef d'Etat, le général Carmona, lui confia le II avril. 1933.

Pour mettre fin à la lutte des partis, Salazer créa l'Union Nationale qui réunit les meilleurs éléments de

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

tous les anciens groupes, et au mois de septembre de la même année jugea le moment venu de donner au Pays une nouvelle Constitution.

Une Loi promulguée le 29 septembre 1933 créa le régime corporatif qui devait devenir la nouvelle armature de l'Etat.

L'idée n'était pas, d'ailleurs, nouvelle au Portugal : l'avant-dernier roi, Carlos, avait déjà songé à remplacer le Sénat par une Chambre des Corporations. Son assassinat et le coup d'Etat qui détrôna peu après son successeur Manoël, ne. permirent pas de passer à l'exécution de ce projet.

Prenant le contrepied des absurdes théories marxistes, Salazer partit du principe que les intérêts des patrons et des ouvriers, dans une profession donnée sont solidaires. Il les groupa donc en Syndicats chargés de gérer au mieux les intérêts de la profession. Les Corporations devinrent ainsi des organismes essentiels et les règlements faits par elles sont obligatoires pour tous.

Un gros effort a été tenté pour développer le bienêtre général : les plus petites communes possèdent une Maison du Peuple qui sert, tout à la fois, à instruire et à distraire les ouvriers. La défense de la Famille a été organisée et l'Etat a consacré vingt millions d'escudos (valeur 0 fr. 65, soit 13 millions de francs) à la construction de 2.000 maisons pour familles nombreuses.

Dans l'année écoulée il a été entrepris des travaux publics pour une somme de 201 millions 500.000 francs (310 millions d'escudos, la part de l'Etat étant pour 78 millions d'escudos (50 millions 700.000 fr.) dans ce total.

Le réseau téléphonique s'étendait sur 3.896 kilomètres en 1926. En 1933 il couvrait 26.299 kilomètres, et le nombre des bureaux passait de 32 à 881.

La récolte du blé qui oscillait autour de 302.000 tonnes entre 1921 et 1925 a atteint 429.000 tonnes en 1932. La consommation nationale est largement couverte, ce qui ne s'était jamais vu au Portugal !

Il est vrai que les crédits accordés à l'agriculture sont passés de 25 millions avant 1926 à 90 millions en 1933.

Pour les travaux d'irrigation, l'Etat a consenti un crédit d'un milliard d'escudos.

Le réseau routier, pour lequel 405 millions ont été dépensés, a été remis en état et le gouvernement va consacrer un milliard pour le développer.

Or ces résultats ont été obtenus avec les ressources normales du Budget sans recours aux emprunts ! Bien mieux : la dette flottante qui était de 2 milliards d'escudos en 1926, a été ramené à 400 millions en 1934. Quant au Budget, il se solde, depuis 1928, par des excédents qui varient entre 40 millions et 285 millions d'escudos chaque année.

Petit par sa population et sa superficie, le Portugal est grand par son Histoire. Nombre de grands Etats pourraient prendre exemple sur lui.

François Milon.

Ce très remarquable article, d'une si brûlante actualité pour nous, remplit 2 des 24 pages du N° du 28 septembre dernier, de l'Espoir Français, cette petite Revue Hebdomadaire petite aussi par son format, grande par sa valeur) continuatrice de l'Animateur des Temps Nouveaux fondé par Louis Forest, et remplie régulièrement de documents de cette importance qui mériteraient souvent d'être affichés dans toute la France pour l'instruction et l'édification de tous.

N. D. L. R.

UNE MAGNIFIQUE USINE

Le 13 octobre, nous avons eu la joie rare — oh! bien rare en ces temps de misère — de visiter une admirable Usine en pleine prospérité, une usine où, pour suffire aux commandes, l'un des plus grands services travaille avec trois équipes de 8 heures d'une façon ininterrompue, du dimanche soir au dimanche matin, la journée du dimanche étant affectée au nettoyage : l'Usine de l'Eternit construite en 1922 à quelques kilomètres de Valenciennes, à Prouvy-Thiant (Nord).

Le Conseil d'Administration de l'Eternit avait convié à cette visite douze membres de notre Conseil et plusieurs Confrères d'autres. Sociétés (MM. André Bérard, D. A. D.-S. N., arch. à Paris et arch. communal de Romainville ; René Guignard, A. D., Paris ; Mauborgne, à Gournay et Chelles ; Pingusson, E. T. P., Paris ; Michel Thil, Paris).

Notre Président, M. Viet, et M. Barilliet, retenus le matin par des expertises, M. Vallois par un mariage dans sa famille, ont eu le grand regret de ne pouvoir répondre à cet appel. La Caravane qui prit le rapide de 8 h. 15 à la Gare du Nord, comptait seulement sept membres de la S. N. : MM. Bellat, Bertrand, Drouot (remplaçant M. Delay empêché), Houssin, MathieuCharles, Tournier, trésorier (qui avait été chargé par

la Société de l'Eternit de nous transmettre l'invitation), M. Tournier fils, D.P.L.G.-S.N.

M. Dubouillon, inscrit, avait été au dernier moment, retenu à Paris par une affaire urgente.

Enfin, nous avons eu le plaisir de compter parmi les visiteurs un très distingué et très sympathique confrère, M. Louis Sézille, Architecte en chef de l'Office National des Mutilés et Réformés de la Guerre, officier de la Légion d'honneur, qui, en 1899, à peine âgé de 18 ans, fut titulaire du 2e Prix de notre Concours (l'Auberge de demain) — prouvant une fois de plus que les jeunes Confrères courageux lauréats de nos Concours, ont tous parcouru une jolie carrière !

Le programme était : arrivée à Douai 10 h. 28. Départ de Douai en Micheline 10 h. 40. Arrivée à l'Usine 11 h. 20. Visite de quelques ateliers de 11 h. 20 à midi. Lunch de midi a midi 45. Reprise de la visite de midi 45 à 16 h, 15 Retour à Paris-Nord à 19 h. 32.

Ces 4 heures de visite, qui auraient pu paraître longues si l'on nous eût promenés devant des fabrications aux trois quarts connues de nous, semblèrent courtes à tous — même au doyen soussigné — grâce à son intérêt croissant à chaque pas, à la variété infinie des fabrications présentées, enfin aux étonnantes épreuves de résistance des produits terminés : des

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

tuyaux à eau établis pour supporter une pressiou intérieure de 5 kilos résistèrent jusqu'à 60, soumis non seulement à une pression progressive croissante, mais à des coups de bélier portant brusquement cette pression de 0 à 60 kilos...

Je renonce d'avance à énumérer tous les articles fabriqués à Prouvy, qui remplissent 15 notices ou brochures illustrées — avec prix — de 12. 35 à 45 pages !

L'Eternit est un produit comprimé de ciment et d'amiante.

Si l'on peut dire que les 2 fées qui, depuis un demisiècle, ont bouleversé et transformé le monde moderne, sont l'Electricité et le Ciment, l'Amiante-Ciment est un Super-Ciment incomparable par ses propriétés, les économies qu'il procure et sa durée..., et son nom d'Eternit n'est pas un bluff.

Le Ciment a une prodigieuse affinité naturelle avec l'amiante, dont les gisements connus jusqu'ici existent seulement au Canada, en Afrique du Sud, à Chypre, en Italie et en Russie. A sec ou dans l'eau le ciment mis en contact avec un brin d'amiante se précipite sur lui et forme avec lui un composé inséparable.

Nous avons pu constater, depuis le début de ce siècle, la résistance, l'étanchéité, la durée du simple fibro-ciment. J'ai eu l'occasion d'acheter ces dernières années, pour un client, une très grande villa de campagne construite en 1900 par M. Auguste Perret, un des architectes contemporains les plus hardis, les plus avisés et les plus heureux. Cette villa, élevée à Montceaux-les-Meaux, sur une hauteur dominant de tous côtés jusqu'à 20 kilomètres la Vallée de la Marne, exposée à tous les vents, était coiffée d'un toit de grande hauteur en grandes ardoises losanges de fibro-ciment : elle était neuve à trente ans d'âge ! Je n'eus à remplacer que 4 ou 5 ardoises que le vent avait déplacées ou emportées aux points bas... Mais ne nous attardons pas sur les mérites de cet ancêtre de l'Eternit. L'Eternit lui est dix fois supérieur par son inaltérabilité absolue, sa résistance, son imperméabilité, sa légèreté, son imputrescibilité, son incombustibilité, enfin, pour les ardoises de couverture, par la variété de leurs formes, de leurs dimensions et de leurs couleurs (gris clair, gris foncé, brun-cuivre, et vert).

Les principales autres formes et applications actuelles de l'Eternit sont :

Les plaques ondulées spécialement utilisées pour la couverture et le bardage des hangars et bâtiments industriels, agricoles et autres ;

Les plaques planes employées dans le bâtiment comme revêtement et pour mille autres applications, en remplacement de la planche, de la tôle, du contreplaqué pour panneaux de portes, fonds d'armoires, casiers, poulaillers, cloisons ;

Les tuyaux de tous diamètres et pour tous usages, jusqu'à 0,80 de diamètre intérieur pour les canalisations municipales ;

L'Eternit émaillé, revêtement décoratif de tous les intérieurs.

Les hourdis en remplacement des coffrages de bois pour la fabrication des planchers en ciment armé.

L'économie qui résulte de l'emploi de tous ces matériaux est considérable : pour la couverture économie de charpente, de main-d'oeuvre de montage, en raison de la légèreté des ardoises; — pour la plaque ondulée par la suppression complète du chevronnage et dû lattage.

Sur les terrains entourant l'Usine, la Société de l'Eternit a élevé pour abriter ses services, des cottages charmants entièrement construits en Eternit (Piles en plaques simili-pierre, parements en simili-briques, ardoises) des garages d'autos, des serres, des kiosques, des cheminées en simili-marbre, des dallages intérieurs en simili-marbre se posant comme tous les carrelages.

Les usines du Groupe produisent chaque jour 150.000 mètres carrés. Elles ont produit depuis leur création plus de 300 millions de mètres carrés. Ces fabrications sont réalisées pour les trois quarts dans des grands halls de machines, qui ont jusqu'à 210 mètres de longueur, par des ouvriers-hommes, le dernier quart par des femmes, même par de « petites mains » de nombreuses fillettes de 15 à 16 ans...

Toute la population de Prouvy (1.500 h.) vit du travail de l'Usine, dont l'accroissement futur est si certain que la Société a dû porter à 50 hectares ses acquisitions de terrains. Reliée directement au chemin de fer du Nord, l'Usine est traversée de plus par le Canal du Nord, où sans aucun emballage, à 20 mètres des halls, les produits commandés sont empilés dans de grandes péniches, qui les emportent directement,, à moins de frais, vers les destinations les plus lointaines.

Il est réconfortant de constater qu'il existe enfin en France des Usines qui n'ont rien à envier, pour leur installation rationnelle moderne et leur extraordinaire rendement, aux usines tant vantées d'Amérique et d'Allemagne !

Le Moniteur avait rendu compte, il y a 2 ans, de la visite des usines Kuhlmann de Creil, autre usine modèle, mais intéressante surtout, par ses mille produits et ses colorants, pour les Ingénieurs et les Chimistes.

La grande Usine de l'Eternit, autre modèle d'Installation moderne parfaite, est toute entière et dans toutes ses parties, intéressante pour les Architectes. C'est la raison pour laquelle nous en avons parlé aussi longuement, afin d'attirer sur ses produits l'attention de tous nos Confrères jeunes et vieux.

F. H.

LE CONCOURS D'ARCHITECTURE

Le Programme de cette année était important dans son aspect général en raison de la composition d'un grand plan d'ensemble ; mais relativement simple dans l'étude du détail.

Il s'agissait d'étudier un Centre Administratif Départemental : c'est-à-dire un édifice réunissant tous les services administratifs d'Etat auxquels peuvent

avoir à faire les habitants d'un département ou de son chef-lieu.

Cette idée émane de l'esprit de M. le Ministre du Travail qui a bien voulu patronner ce Concours. La composition complète d'un tel ensemble eût dépassé les possibilités d'exécution de nos jeunes concurrents. Le programme détaillé ne s'appliquait qu'à

324


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

l'étude de la Préfecture proprement dite, soit : le Cabinet du Préfet et les quatre divisions administratives.

On peut dire cette année que les projets réunis ont été tout à fait mauvais.

C'est cependant avec toute la bienveillance dont on peut être humainement capable que le Jury a examiné ces divers projets.

Nos jeunes Concurrents sont en effet très largement excusables de l'insuffisance de leurs projets, en raison des. conditions tout à fait exceptionnelles de retard dans la publication du Programme :

Le Projet, qui fut suggéré à la S.N. par M. le Ministre Marquet, projet extrêmement intéressant, qui s'imposerait certainement à l'avenir dans toute ville neuve (et qui a déjà été réalisé à l'Etranger), a nécessité, pour en établir le Programme, des recherches considérables et longues. Il fallut obtenir, en effet, de la haute Direction de chaque Ministère, le relevé du nombre des Bureaux et de la surface indispensable à chacun de tous les Services...!!

Or, quelle que soit la complaisance de la haute Direction des Ministères, il était impossible qu'elle fît passer cette étude et ces recherches avant les tâches urgentes d'une année lourde de transformations administratives.

Le résultat fâcheux fut que les programmes ne parvinrent aux Ecoles et Ateliers d'Architecture qu'à la fin de juillet...! après le départ en vacances des Elèves... et que presque tous les courageux concurrents de ce Concours n'en ont trouvé le Programme qu'à leur retour dans les derniers jours de septembre et ont exécuté leurs projets dans une charrette éperdue de 8 à 10 jours ! Cette circonstance — unique dans l'histoire de nos Concours — explique la bienveillance du Jury.

Après avoir décidé que le 1er Prix ne serait pas

décerné, en raison de la faiblesse du Concours, le Jury sur l'avis de notre Confrère Vallois et des Membres présents de la S.N., a accepté de distribuer le montant total des primes pour indemniser de leurs frais, du temps passé et de leur courage les cinq concurrents.

Par une très forte majorité le Jury a préféré la conception moderne du plan très aéré au vieux plan classique avec la cour centrale entourée de bâtiments (le marché, le lycée, la caserne, le couvent, etc.).

L'autorité et le talent des Maîtres que comprenait ce Jury, confirment l'évolution qu'ont subie les conceptions artistiques. L'intelligence détruit la routine et la recherche doit excuser les erreurs.

Nous devons remercier nos éminents Confrères qui faisaient partie du Jury d'avoir bien voulu sacrifier une matinée de leur temps précieux pour venir appuyer de leur avis éclairé le Jugement du Concours annuel de la Société Nationale.

Le Jury était composé de la façon suivante :

Président : M. Patouillard-Demoriane, 1er Grand Prix de Rome, Inspecteur général des Bâtiments civils et Palais nationaux ;

Membres : M. Debat-Ponisan, 1er Grand Prix de Rome, Architecte en chef des Bâtiments civils et Palais Nationaux. — M. Genuys, Professeur à l'Ecole Nationale des Arts décoratifs, Architecte en chef des Monuments historiques. — M. Expert, Professeur à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, Architecte en chef du Gouvernement et du Ministère des Affaires étrangères. — M. Fenzy, Professeur à l'Ecole spéciale d'Architecture. — M. Recoura, Prix de Rome, Archtiecte en chef du Gouvernement. — M. Mathon, 1er Grand Prix de Rome.

De la Société Nationale : M. Houssin, M. Vallois, M. Wagon, M. Venner, M. Grossard, M. Ch. Legrand.

PROGRAMME

XXXVIE CONCOURS ANNUEL

Fondé par la Société

La SOCIETE NATIONALE DES ARCHITECTES DE FRANCE pour son Concours Annuel de 1934 ouvert entre les Architectes et Elèves-Architectes français, de 18 à 26 ans, a choisi comme sujet

Sous le haut patronage de Monsieur le Ministre du Travail

Un Centre Administratif Départemental

EXPOSÉ

Dans le but de réduire les frais d'exploitation des divers services d'Etat et de limiter la perte de temps passé à la recherche de ses différents services épars dans la ville, d'organiser l'Administration départementale d'une manière rationnelle, M. le Ministre du Travail a émis l'idée de grouper tous les services au chef-lieu de chaque département, dans un centre administratif départemental.

La réalisation de ces Centres départementaux paraissant

paraissant être envisagée prochainement, dans le but de conjurer le chômage grandissant, la Société Nationale des Architectes de France a pensé qu'il semblait opportun d'étudier cette idée nouvelle et de la transporter dans le domaine pratique.

C'est pour ces motifs qu'elle a décidé, pour l'année 1934, de mettre au concours entre les jeunes architectes, l'étude d'un Centre administratif départemental.

325


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

I. Centre administratif départemental

L'importance de ce programme tel qu'il résulte des renseignements pris à bonne source dans les divers services ministériels compétents, a incité les organisateurs du concours à limiter les études de détail à la Préfecture proprement dite, c'est-à-dire au bâtiment administratif de la Préfecture et à prescrire, en outre, aux concurrents, une étude d'ensemble d'utilisation par masse, des terrains mis à la disposition pour la construction complète du Centre administratif départemental suivant le plan ci-joint.

A titre indicatif, il est rappelé aux concurrents que les différents services du Centre administratif départemental pourront être répartis en plusieurs bâtiments, ou groupés en un seul. Plusieurs services pourront d'ailleurs être groupés dans un même bâtiment au choix des concurrents. Les services où accèdent fréquemment le public seront placés au rezde-chaussée ou au 1er étage.

Ces divers services comprendront notamment :

L'Hôtel de la Préfecture et ses jardins.

La Préfecture avec ses services ci-après détaillés et qui feront l'objet principal du présent concours.

L'administration des Finances (le Trésor, les Contributions, l'Enregistrement, le Domaine et le Timbre, les Poids et Mesures, le Contrôle des métaux et les Assurances sociales) ces divers services Occupant une surface d'étage d'environ 3.300.

Les oeuvres d'assistance (Assistance publique et Enfants assistés) occupant une surface d'étage de 200 m.

Les Offices (Office de placement, Office des Mutilés, Réformés, Veuves de guerre, etc..) occupant une surface d'étage de 300 m.

L'Instruction publique, les Ponts et Chaussées, les Eaux et Forêts, pourront être réunis dans un même bâtiment donnant une surface disponible d'étage d'environ 900 m.

La Chambre de Commerce (Comices agricoles, Chambre de Commerce, Comités départementaux). Surface d'étage environ 600 m.

Le Conseil Général :

Comprenant : une antichambre, une salle de séance, un bureau du Président, 2 ou 3 bureaux pour les Conseillers, un bureau du Secrétaire. 320 m.

Les services généraux, enfin, seront groupés et comporteront un bureau central de renseignement, gardien-concierge, standard téléphonique, salle de distribution de courrier.

La maison du Tourisme, laquelle pourra se trouver placée en dehors du groupement précédent, à proximité dans les terrains disponibles, de façon à ce que son accès soit parfaitement indépendant, en réservant des possibilités de développement ultérieur.

Egalement à proximité, un bureau central des P.T.T. avec cour pour l'accès des voitures postales.

IL Bâtiment de la Préfecture

Ce bâtiment qui doit être étudié spécialement par les concurrents et qui paraît devoir être le centre de la composition, comprendra les services suivants :

1° Le Cabinet du Préfet comportant : antichambre pour deux huissiers, salle d'attente, bureau du Préfet de 60 m2 de superficie environ, bureau du Chef de

cabinet d'une superficie d'environ 30 m2 en communication facile avec le Cabinet du Préfet, un bureau du Rédacteur d'une superficie d'environ 30 m 2, un bureau pour deux dactylographes, un bureau pour les archives très clair avec possibilité d'y disposer de nombreux casiers, W.-C., vestiaire et lavabo pour le Préfet et son Chef de Cabinet, W.-C, vestiaire et lavabo pour le personnel.

2° Le Conseil de Préfecture, pour les services duquel il sera prévu : une antichambre suffisante pour y installer un ou deux huissiers, une salle de conseil de 80 m2 de superficie, le Cabinet du Président de 25 à 30 m2 de superficie, un bureau de Conseiller, un bureau pour le Greffe du Conseil, un bureau pour Secrétaire dactylographe et un bureau d'archives.

3° Deux salles de commissions: une d'environ 50 m2 de superficie, l'autre d'environ 30 m 2.

4° Les Bureaux des divers services comportant : le bureau du Secrétaire général, une antichambre avec emplacement en retrait pour un garçon de bureau huissier, un bureau pour Secrétaire dactylographe, les divers services, W.-C., vestiaires et lavabo.

5° Les divisions au nombre.de quatre, comprenant chacune : 1 bureau de chef de division, 3 bureaux de chef de bureau, 7 bureaux de Rédacteurs de 16 m2 superficiels chacun environ, 3 bureaux pour 2 expéditionnaires chacun, 1 bureau pour 2 ou 3 dactylographes, une antichambre suffisante pour y installer deux huissiers pour l'ensemble des quatre divisions. Des services de W.-C, lavabo et vestiaires seront prévus pour satisfaire à cet ensemble..

Il sera prévu enfin un bureau d'archiviste de 25 m2 de surface environ et une grande salle d'archives d'au moins 80 m 2.

La plus grande liberté est laissée aux concurrents quant à la composition du projet, au choix des matériaux et des couvertures à adopter. Toutefois, il est rappelé que l'adoption des couvertures en terrasses ne dispensera pas les concurrents de l'établissement de corniches suffisamment saillantes pour la protection des façades.

Récompenses

Les récompenses à décerner pour les projets corn porteront :

1° Un premier prix composé :

D'une médaille de vermeil offerte par la Société Nationale des Architectes de France; d'une plaquette offerte par M. le.Ministre du Travail ;

Et d'une somme de deux mille cinq cents francs.

2° Un deuxième prix composé :

D'une médaille d'argent ;

Et d'une somme de mille cinq cents francs.

3° Un troisième prix composé :

D'une médaille d'argent ;

Et d'une somme de mille francs.

4° Un quatrième prix composé :

D'une médaille de bronze ;

Et d'une somme de huit cents francs.

D'autres prix et médailles pourront être attribués suivant les décisions du Jury ou par décision de la Société.

Lauréats

2° Prix, avec allocation de 2.500 fr. et médaille d'ar326

d'ar326


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

Concours Annuel de la Société Nationale 2e prix avec allocation de 2.500 francs. Médaille d'Argent. M. Gabriel BÉNÉ, 25 ans. Né à Essonnes (S.-et-O.). Elève de l'Ecole des Beaux-Arts. Atelier Recoura-Mattron. Plan d'ensemble, perspective d'ensemble et façade principale

327


Concours Annnuel de la Société Nationale. — 3e prix avec allocation de 1.300 francs. Médaile d'Argent. M. Alfred PROMERAT, 20 ans 1/2 Né à Paris Elève de l'Atelier de Préparation à l'Ecole des Beaux-Arts Décoratifs. M. TROUVELET, professeur. Perspective aérienne, plan d'ensemble, façades.


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

Concours Annuel

de la Société

Nationale

Mention honorable et 600 francs.

M. Jean

Michel MARIAGE 10 ans 1/2 Né à Paris

Elève de l'Ecole des Beaux-Arts.

A été titulaire

du 2e prix au

Concours S.N.

de 1932.

(Ecole d'Assistants du Service Social).

Plan d'ensemble,

façade principale,

façade latérale,

postérieure

et coupe.

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

Concours de la Société Nationale. — Mention honorable et 600 francs plus 250 francs, pour planche de détail

M. Michel MASTORAKIS, 23 ans 1/2. Elève diplômé (1934) de l'Ecole des Arts Décoratifs

Atelier de M. TROUVELOT. Perspective Axonométrique

Mention honorable et 600 francs. M. Georges VANNIER, 22 ans. Elève de l'Ecole des Arts Décoratifs

Plan des étages

330


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

gent, à M. Gabriel Béné, né le 12 août 1911, à Essonnes (S.-et-O.), 23 ans, élève de l'Ecole des B.-A. Atelier Recour a-Mathon.

3e Prix, avec allocation de 1.500 fr. et médaille d'argent, à M. Alfred Promeyral, né le 20 avril 1914, à Paris, 20 ans 1/2, élève de l'Atelier de Préparation à l'Ecole des Arts Décoratifs. M.. Trouvelot, professeur.

Mention honorable et 600 fr. à Jean-Michel Mariage, né le 8 avril 1914 à Paris, 20 ans 1/2, élève de l'Ecole des B.-A. — N. B. a été déjà titulaire du 2e Prix de notre Concours de 1932 (Ecole d'Assistantes du Service social).

Mention honorable et 600 fr. à Georges Vannier, né le 18 décembre 1912, 22 ans.

Mention honorable et 600 fr. plus 250 fr. pour planche de détails à Michel Mastorakis, Architecte diplômé (1934) de l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs. Atelier de M. Trouvelot. Né le 11 mars 1911, 23 ans 1/2.

Ch. LEGRAND.

OEUVRE DU PLACEMENT

Les temps sont durs ! Des Confrères de grand mérite en chômage subit après 15 et 20 ans d'exercice de la profession seraient des Collaborateurs précieux, même pour l'étude et la mise au point de grands projets. La Rédaction du Moniteur tient à la disposition des Membres de la S. N. toutes les pièces et renseignements utiles. Téléphonez Ségur 33-28 : Je recevrai avec plaisir tous les jours sur rendez-vous pris et communiquerai les lettres et dossiers.

Des chefs d'Agence D. P. L. G., des Vérificateurs, Projeteurs, Décorateurs présentant de longues références de Cabinets connus (même du Cabinet de notre Président) sont aussi demandeurs.

Ne faisons pas appel à des inconnus, alors que nous pouvons trouver autour de nous une collaboration dévouée et sûre.

F. H.

L'INSTITUT TECHNIQUE DU BATIMENT CENTRE D'ÉTUDES SUPÉRIEURES

Nous rappelons à nos Confrères que cet Institut installé 100, rue du Cherche-Midi (6e arr.) inaugure le mercredi 7 novembre, à 17 h. 45, sous la Présidence de M. Pontrémoli, ses séances des mercredis.

Les Programmes de toutes les réunions de l'année sont déposés au Siège Social de la S. N., où tous nos membres pourront en prendre connaissance,

La S. N.

SOCIETES PROFESSIONNELLES

La Société des Architectes de la Banlieue-Ouest de Paris vient de décerner, pour la troisième fois, son prix destiné à récompenser le travail d'un collaborateur d'architecte, à M. Maurice Mounier, au cours d'un déjeuner amical, le 30 juin, dans un restaurant du Bois de Boulogne.

Petit hôtel particulier,

3, rue de l'Epinette à Saint-Mandé

Architecte: J.M. KOPP

(Voir l'article paru en Août-Septembre, page 308)

331


LE MONITEUR DES ARCHITECTES.

POUR NOS CONFRERES AUTOMOBILISTES

APHORISMES DE SECURITE

En physique automobile les chances d'accident croissent comme le carré des vitesses.

La prudence mène à la vieillesse et la folle témérité au cimetière.

Ralentis pour ta peau, pas pour le gendarme.

Quand tu vas comme un fou sur la route, un héritier attend derrière chaque arbre.

Pour n'importe où qu'ils partent, les imprudents ont des chances d'arriver dans une clinique.

Au volant pas de .distraction, ne pense pas à la mort de Louis XVI, pense à la tienne.

Laisse passer sans honte tous ceux qui veulent passer, une concession momentanée vaut mieux qu'une concession à perpétuité.

Agis comme si chaque voiture qui va te croiser était un tank qui te cherche et prends ta droite pour deux.

C'est la Prudence qui a inventé le frein et c'est l'Orgueil qui a imaginé l'accélérateur.

Quand on conduit soi-même, le frein le plus efficace c'est une femme peureuse.

Dans les agglomérations, prudence et méfiance, tu circules au milieu de témoins à charge.

Quand devant toi roule un cycliste, demande-toi quel genre d'embêtement il s'apprête à te causer.

D'un piéton qui sur la.route te tourne le dos pense toujours qu'il est sourd.

Garde-toi des enfants réveillés et des charretiers endormis.

Méfie-toi des bestiaux qui vont boire et des hommes qui en reviennent.

Miguel ZAMACOÏS.

COMMUNICATIONS PROFESSIONNELLES

L'ABAISSEMENT DU TAUX DE L'INTÉRÊT

La Société Nationale a engagé une campagne ardente pour l'abaissement du taux de l'intérêt. Les deux importants articles qui suivent montreront à nos lecteurs que celle campagne a été assez vigoureusement

conduite pour que son succès paraisse prochain. Nous le devrons en très grande partie à notre ami Venner et l'en remercions et l'en félicitons très cordialemnel.

La S. N.

LE PERIL DE L'ARGENT CHER

Par M. ANDRE FRIBOURG

Député. Vice-Président de la Commission des Affaires Etrangères

« M. André Fribourg n'est pas seulement l'un de nos « meilleurs spécialistes de politique étrangère. Il a, à « plusieurs reprises, préconisé en matière financière « diverses mesures utiles... C'est lui, par exemple, « qui fit voter par la Chambre l'amnistie fiscale qui « a déjà rapporté au Trésor une soixantaine de mil« lions. Persuadé que l'argent cher est la cause prin« cipale de nos difficultés économiques et budgétai« res, il fait, depuis deux années, une active campa« gne pour le rétablissement du taux limite de l'inté« rêt et a créé la Ligue contre l'usure qui s'est donné « ce but. » (Note du journal Le Capital précédant l'insertion du remarquable article suivant de M. Fribourg sur le Péril de l'Argent cher.)

A la veille de la rentrée, les amis du Ministère Doumergue ne sont pas rassurés.

Ils ne sont pas rassurés parce que le pays est. inquiet, parce que, durant les vacances, ils ont eu tout le loisir de prendre contact avec les commerçants, les

industriels, les agriculteurs, les ouvriers, les fonctionnaires de leurs circonscriptions. Les commerçants sont comme assommés sous leurs angoisses. La vie économique est anesthésiée. On n'achète plus, les affaires sont réduites à peu de chose, les impôts augmentent, non du fait des lois nouvelles, mais du fait d'une administration qui se montre d'autant plus dure que les rentrées sont plus difficiles. Ne vendant plus, concurrencé par les coopératives, les magasins à prix unique, écrasé sous les intérêts qu'il doit à ses créanciers, le commerçant ne peut ni les payer, ni payer son propriétaire, ni payer ses impôts. Il a le choix entre être vendu par lesdits créanciers, le propriétaire ou le fisc. De fait, le nombre des faillites et des liquidations judiciaires croît avec une rapidité effrayante.

L'industriel est touché tout autant que le commerçant et pour les mêmes raisons. Les salaires des ouvriers sont progressivement diminués ; le chômage augmente aussi vite que le nombre des faillites ; les fonctionnaires dont on a amputé les retraites, dont on

332


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

a réduit les traitements comme on a réduit les pensions des anciens combattants et des mutilés ne cachent pas leur mécontentement. Ainsi : fonctionnaires, anciens combattants, ouvriers, industriels, durement atteints, achètent moins ; les agriculteurs, souvent, du fait de la crise, n'ont même plus de quoi acheter ; les commerçants sont logés à la même enseigne., La vie est plus chère dans notre pays que nulle part ailleurs. Les étrangers, par conséquent, n'y viennent plus. Les impôts pèsent de tout leur poids sur des contribuables anémiés, à bout de souffle, pour qui le prix de la vie a peu baissé et qui succombent sous le faix.

Le Gouvernement avait demandé les pleins pouvoirs aux Chambres afin de résoudre plus aisément la crise. Les Chambres les lui ont accordés. Malgré cela, la situation demeure grave et cependant :

Voici venir l'hiver tueur de pauvres gens...

Une des causes essentielles de la crise est l'argent cher. — Pourtant c'est contre l'argent cher que le gouvernement était législativement le mieux armé.

Qui dit argent cher, dit vie chère. — Qui dit vie chère, dit ralentissement général des échanges. — Qui dit ralentissement des échanges, dit déficit budgétaire. — Qui dit déficit budgétaire, dit augmentation des impôts, diminution des dépenses de l'Etat, des salaires, des traitements... C'est un cercle infernal... Si l'abaissement du coût de la vie n'intervient pas promptement c'est la ruine et peut-être la guerre civile... En attendant l'autre.

Qui dit argent bon marché, par contre, dit vie bon marché. —Qui dit vie bon marché, dit accroissement général des échanges. — Qui dit accroissement de la production, de la consommation, des échanges, dit équilibre budgétaire. — Qui dit équilibre,budgétaire, dit diminution possible des impôts du fait de leur rendement supérieur, augmentation des dépenses productives de l'Etat, diminution des impôts par la diminution possible des intérêts qu'il paye sur ses dettes par conversion, sans que le capital des rentiers soit touché puisque qui dit argent à bon marché dit hausse des rentes.

J'avais été frappé il y a plus de deux ans de la nécessité de tout faire pour arriver à une baisse du loyer de l'argent, condition absolue de la déflation nécessaire. Voilà pourquoi j'avais déposé sur le bureau de la Chambre, en annexe au procès-verbal de la séance du 27 octobre 1932, une proposition de résolution invitant le Gouvernement à rétablir le taux limite de l'intérêt conventionnel.

Pourquoi une proposition de résolution et pas une proposition de loi ?

Parce que le Gouvernement pouvait limiter le taux de l'intérêt sans le concours des Chambres. Une loi était inutile, un décret suffisait.

J'ai dit plus haut que le Gouvernement était législativement parfaitement armé contre l'argent cher, cause de vie chère, et que s'il ne l'a pas combattu, la faute ne peut en retomber sur le Parlement qui, tout au contraire, l'y a invité.

En effet, jusqu'en 1918, l'intérêt conventionnel en matière civile ne pouvait dépasser 5 %, taux fixé par

une loi de Napoléon Ier datant du 3 septembre 1807. Si l'on prêtait plus cher, on commettait le délit d'usure; et l'on était passible des tribunaux.

Pendant 111 années, la France a vécu sous ce régime et ne s'en est pas mal trouvée. La grande guerre vint tout changer.

L'Etat empruntant de plus en plus, en France et hors de France, les résultats de la guerre paraissant à d'aucuns incertains, une défaite risquant d'anéantir les sommes prêtées, nos ministres des Finances lurent obligés de consentir des intérêts de plus en plus élevés, tant et si bien qu'empruntant à plus de 5 %, les prêteurs risquaient d'être inculpés d'usure.

C'est dans ces conditions que, par la loi du 18 avril 1918, « les dispositions de la loi du 3 septembre 1807 portant limitation du taux de l'intérêt conventionnel en matière civile et celles de l'article 11 du décret du 28 février 1852 relatives à l'intérêt des prêts consentis par le Crédit Foncier furent et demeurèrent suspendues pendant la durée de la guerre et pendant une période qui ne pourrait être inférieure à cinq années à partir de la cessation des hostilités. Un décret déterminerait la fin de cette suspension ».

En résumé, pendant plus d'un siècle, ce fut un délit chez nous de prêter en matière civile au-dessus de 5 %... Durant la guerre, pour armer, vêtir, nourrir ceux qui se faisaient tuer pour la défendre, la France dut promettre des intérêts « usuraires » à ceux qui hésitaient à lui prêter leur argent tandis que ses soldats, eux, lui donnaient leur, sang pour cinq sous par jour (et je remarque en passant qu'on eût été fondé à taxer comme bénéfice de guerre toute la partie du coupon des rentes excédant 3 % d'avant août 1914).

Afin de ne point payer ces intérêts illégalement, on vota la loi du 18 avril 1918.

Cette loi ne supprima pas le taux limite de l'intérêt mais le suspendit seulement.

Tous les prêteurs qui contractèrent après l'armistice signé savaient donc qu'ils couraient le risque, après le 11 novembre 1923, de voir le taux limite rétabli par décret et ce, du jour au lendemain.

En fait, il y aura seize ans le 11 novembre prochain que le canon s'est tu... Les bénéficiaires d'intérêts usuraires ont donc joui d'une prolongation de onze années ! Ils sont aujourd'hui les derniers des profiteurs de guerre.

Mais ils pèsent d'un poids si lourd sur la vie économique de la nation qu'ils la tuent et que certains même périssent avec elle. (C'est le cas de nombreux prêteurs sur hypothèques en second rang qui ont droit en théorie à un intérêt de 10 ou 12 % mais qui, en fait, de par la réalisation du gage par le créancier inscrit en premier rang, perdent tout, intérêt et capital).

J'ai montré qu'il est faux de dire que la mesure rétablissant le taux limite aurait un effet rétroactif puisqu'elle était prévue expressément dans la loi de 1918.

Je sais qu'il faudra tenir compte des impôts nouveaux sur le revenu des créances encore que la loi mette expressément ces impôts à la charge du prêteur.

333


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

Je sais qu'il conviendra d'enregistrer au droit fixe, sans perception d'un droit proportionnel, tous les actes amiables intervenus entre créanciers et débiteurs. ...

Mais je sais aussi que les usuriers de tout poil étranglent les malheureux, les petits fonctionnaires, les pensionnés, les anciens combattants, les commerçants qui s'adressent à eux, sans qu'on puisse les poursuivre.

Je sais qu'on ne sacrifie pas impunément le travail au capital.

Je sais que tandis que nous périssons de mort lente, la vie a repris, active, joyeuse en Angleterre, avant tout parce qu'après la magistrale opération de conversion des rentes, l'argent est resté à très bon marché. Les émissions de litres se multiplient, la rente monte, les affaires marchent, des industries se créent ou se développent !

Je sais que l'usure est en train de préparer la révolte en Afrique du Nord et que le Gouvernement italien, par la création de la Banque Italo-Tunisienne de Crédit agraire, vient au secours de ses ressortissants, tandis que nous laissons vendre les nôtres.

Je sais enfin qu'il est grand temps de changer de

méthode, faute de quoi, dans la France métropolitaine comme dans la France africaine, on se trouvera en présence de troubles dont nous ne serons pas les maîtres.

L'argent cher nous conduit aux abîmes !

André FRIBOURG. (Journal Le Capital du 5 octobre 1934.)

Nous avons le plaisir d'informer les membres de la S. N. que la Ligue contre l'usure poursuit vigoureusement son action.

Le bureau de la Ligue, sous la conduite de M. André Fribourg, député, vice-président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, son Président, a été reçu, le mercredi 17 octobre dernier, par M. le Président Doumergue et aussitôt après par M. Germain-Martin, ministre des Finances,

En outre, le lundi 22 octobre 1934, la même délégation a été reçue par M. Lémery, garde des Sceaux, avec lequel elle s'est entretenue plus de 45 minutes.

Nous ne pouvons pas rendre compte des paroles échangées, mais nous sommes en mesure d'assurer que l'accueil qui nous a été réservé a été des plus bienveillants et des plus encourageants.

Ch. VENNER.

II

LA DÉFENSE DU BATIMENT

Le 22 juin 1934 à la Salle Wagram, l'Association des Architectes Anciens Combattants, avec le concours de toutes les Sociétés d'Architectes, a organisé une séance de Congrès pour protester contre les méthodes employées par la Ville de Paris et autres municipalités accaparant la Construction et les livrant aux sociétés financières.

Différents rapporteurs y ont exposé la question des travaux massifs donnés sans concurrence à des groupements financiers ; du simple point de vue professionnel celle question est importante et elle ne l'est pas moins au point de vue des finances municipales et même de l'honnêteté municipale.

Parmi ces rapports, celui de notre Confrère Legrand a particulièrement retenu l'attention et nous sommes heureux de pouvoir le reproduire in-extenso.

Comme vient de l'établir très clairement notre confrère Jouven, la Ville de Paris a traité près d'un milliard de travaux à une Société Financière qui ne dispose d'aucune organisation d'entreprise de construction.

Ce contrat a été passé sans faire appel à la concurrence.

Il a été traité de gré à gré.

Nous attirons spécialement votre attention sur deux articles qui nous paraissent tendancieux.

L'art. 21 des Statuts de la Société anonyme de Gestion Immobilière.

L'art. 9 de la Convention avec l'Immobilière Construction.

La Ville fait des emprunts.

Donne des capitaux à l'Immobilière Construction.

Celle-ci fait construire par des sous-traitants.

Sur des terrains fournis par la Ville.

Une Société de Gérance dite : Société Anonyme de Gestion Immobilière est constituée afin d'administrer l'opération de construction et d'exploitation des immeubles.

Son capital est fixé à :

15.000.000 de francs, divisé en 30.000 actions de 500 francs.

La Ville reçoit 40 % des parts comme actions d'apport, soit :

12.000 parts ; le reste est à souscrire et à libérer en numéraire.

Le Conseil d'administration constitué comme il vous a été dit comprend : 4 membres représentants de la Ville dont les noms vous ont été indiqués.

Bien que n'ayant pas la majorité, ils ont un droit de contrôle.

En dehors des probabilités d'exploitation dont le plan fourni fait état et qui prévoit des superdividendes à distribuer entre les administrateurs, il y a la réalisation immédiate des constructions traitées à forfait et qui d'une façon certaine doit laisser un bénéfice à la Société dont la Ville possède 40 % des actions d'apport.

Il est donc urgent d'éviter que la Ville profite de ce bénéfice nar un procédé prévu à l'avance, propesé par M. le Préfet Benard, appuyé par les rapporteurs : MM. Guillaumin et François Latour, dans les statuts de la Société de Gestion Immobilière : le singulier Art. 21 qui mérite d'être cité intégralement.

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

L'art. 21 est ainsi conçu :

« Il est interdit aux administrateurs de prendre ou « de conserver un intérêt direct ou indirect dans une « entreprise ou dans un marché fait avec la Société « ou pour son compte.

« Les administrateurs élus pourront néanmoins y « être autorisés par. l'Assemblée générale, conformé« ment à l'art. 40 de fa loi du 24 juillet 1867. Il est « chaque année rendu compte à l'Assemblée générale « de l'exécution des marchés ou entreprises qu'elle « aura ainsi autorisés.

« Les Administrateurs autres que ceux qui repré« sentent la Ville peuvent s'engager conjointement « avec la Société envers les tiers, et ils peuvent pren« dre une participation dans toute opération de la So« ciété. »

Les actionnaires de l'Immobilière de Construction se débarrassent ainsi des actionnaires encombrants de la Société Anonyme de Gestion Immobilière, et des 40 % que la Ville pouvait revendiquer des bénéfices réalisés sur la Construction par la Société Anonyme de Gestion, Immobilière en plus de la gestion normale des Immeubles prévue au contrat.

Nous avons le droit de poser deux questions :

1° Pourquoi la Ville a-t-elle accepté la clause restrictive conforme à l'art. 40 de la loi du 24 juillet 1867, sachant qu'elle n'avait pas la majorité parmi le conseil de la Société Anonyme de Gestion Immobilière ;

2° Pourquoi a-t-elle accepté le.dernier paragraphe de l'art. 21 ?

Cette substitution de Société organisée à l'avancé acceptée par. le Préfet, votée par. le Conseil municipal, est pour le moins que l'on puisse dire singulière et suspecte d'autant plus que : de l'Immobilière Construction à la Société Anonyme de Gestion Immobilière et à la Société Ferbet à qui la Société Anonyme de Gestion Immobilière sous-traite le milliard de travaux qui a été traité par la Ville à l'Immobilière Construction, nous n'avons pas encore rencontré un véritable Entrepreneur et encore moins un véritable Architecte. (Applaudissements.)

Trois hommes d'affaires reviennent constamment illustrer cette ronde des millions : « Blum, », « Heckly », « Georges d'Artois: », qui figurent parmi les membres du Conseil de ces trois Sociétés qui se soustraitent le milliard de travaux au préjudice de la Ville de Paris.

Toutes trois ont le même siège social, 36, avenue de Messine.

C'est une grotesque et pénible comédie. L'Immobilière Construction, la Société Anonyme de Gestion Immobilière et la Ferbet ne disposant que de bureaux sont enfin obligées de sous-traiter en quatrième lieu à des Entreprises organisées.

Les travaux ont donc été exécutés par d'autres soustraitants qui sont, eux, de véritables entrepreneurs.

Les travaux de peinture ont même été traités à MM. Heckly Frères sous le nom d'Adrien Claude...

Une voix. — Dans quelles conditions ?...

...Qui sait aujourd'hui tout faire : Peinture, maquette, mobilier, décoration, huisseries métalliques, etc.; mais qui ne fait pas toujours tout bien.

Les véritables entrepreneurs ont dû subir des marchés draconiens, inférieurs aux prix normaux, difficiles à. réaliser en raison des prix et des conditions spéciales qu'ils ont dû accepter afin de continuer à occuper leur personnel, sans tenir compte des escomptes subis sur les paiements par effets, inescomptables ailleurs qu'à la banque de la rue de Lisbonne, organisation mère de l'Immobilière Construction. (Applaudissements.)

La différence entre ces opérations et le prix forfaitaire au lieu de profiter à la Ville a uniquement profité aux actionnaires de l'Immobilière Construction et de la banque Rothschild.

C'est là le véritable bénéfice de cette affaire.

La crise inverse des. loyers rendra difficile l'exploitation des immeubles; dont le plan financier a été imprudent.

Mais la Convention a été établie d'une façon plus prudente pour les risques que pouvait courir. l'Immobilière Construction. Quoi qu'il arrive, la Société Anonyme de Gestion Immobilière ne perdra rien, puisque la Ville a accepté, quand le rendement pourra être inférieur aux prévisions de plus de 5 %, d'en supporter la différence sur. Te montant de l'annuité à rembourser pour amortissement des sommes avancées. (Art. 9 de la Convention, avant-dernier alinéa ainsi conçu :

« Dans le cas où les vacances constatées simultané« ment dans l'ensemble des locaux d'habitations cor« respondraient à une perte de loyer d'au moins 5 %. « par rapport au montant global fixé lors de la mise « en location des immeubles, la commission spéciale « prévue à l'alinéa 4° ci-dessus devra décider la ré« duction à apporter au prix des barêmes de base, « en tenant compté de la situation générale du mar« ché du logement. Cette décision entraînera une ré« duction corrélative du montant de l'annuité due « par la Société à la Ville, dans les conditions fixées « à l'article 11. »)

Le capital étant remboursable en 55 ans, la Société Anonyme de Gestion Immobilière pourra peut-être arriver à ne presque plus rien payer et la Ville ne redeviendra quand même propriétaire qu'au bout de 55 ans, d'immeubles payés par elle, trop chers, pas appropriés aux besoins de locations, mal étudiés et mal bâtis, et si l'affaire s'affirme mauvaise, mal entretenus.

Le but et la raison primordiale de cette Convention ont été la nécessité dans laquelle était malheureusement et est toujours la Ville de Paris d'avoir à reloger les évacués des îlots insalubres.

Il a donc été nécessaire d'envisager la nécessité de paiement d'un loyer peu élevé, par cette catégorie; d'habitants.

Mais d'autre part, pour faire accepter le projet financier, il a fallu équilibrer l'opération.

M. le Préfet Renard le dit lui-même dans son mémoire du 29 juin 1930, page 8.

Si l'on compare le prix de revient prévu, les prix de locations et le taux de l'intérêt obtenu, il est évident que les logements de première catégorie sont avantagés et qu'il a fallu augmenter ceux de la deuxième catégorie pour équilibrer l'opération. Les

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

logements de première catégorie sont loués aux prix suivants :

1 pièce, cuisine, w.-c. 1.400

2 pièces, cuisine, w.-c. 2.000

3 pièces, cuisine, w.-c 2.700

plus 10 % de charges.

La dépense pour la première tranche a été de :

200.191.360

qui doivent rapporter 10.150.119

soit : 5,07 % brut. Ceux de la deuxième catégorie sont loués aux prix suivants :

2 pièces, cuisine, w.-c. bains 6.000

3 pièces, cuisine, w.-c, bains .. 7.500

4 pièces, cuisine, w.-c, bains . . 9.000

(Rires.) Plus 15 % de charges. (Exclamations.)

L'eau chaude, l'eau froide, le tapis, le chauffage et les impôts éventuels sont en. plus.

(Rires.)

La dépense pour la première tranche est de :

378.132.640 qui doivent rapporter 35.213.139

soit : 9,07 % brut.

C'est-à-dire, qu'un appartement de deux pièces tout confort est loué 6.900 plus le chauffage, l'eau, etc.; qu'un appartement de quatre pièces tout confort est loué 10.200 (Rires), plus le chauffage, etc.

Il est bien évident que l'appartement de quatre pièces n'est pas d'un prix excessif. Faut-il encore que la Société puisse trouver des locataires amateurs de casernements et pouvant payer 10.200 francs.

Mais un appartement de deux pièces à 6.900 fr. ne peut plus se louer.

Il faut remarquer que cette première partie comprend :

2.160 loyers de 2 pièces, et 280 loyers de 4 pièces.

Tous ces renseignements sont tirés de l'analyse de la Convention exposée dans le mémoire préfectoral du 29 juin 1930. Ils sont rigoureusement exacts.

La différence dès maintenant doit inévitablement être supportée par la Ville.

Les prix demandés par la Ville elle-même nous permettent de soutenir cette affirmation.

Sous la forme de l'Office d'habitations elle met actuellement en location des groupes importants de locaux, notamment « 85, boulevard Auguste-Blanqui », aux prix suivants :

2 pièces non pas 6.000, mais à partir de .... 3.700

3 pièces non pas 7.500, mais à partir de .... 4.500

4 pièces non pas 9.000, mais à partir de .... 5.200

5 pièces 6.000

plus les charges, le chauffage et l'eau.

Ces appartements comportent le même confort que ceux de l'Immobilière Construction. Si nous nous reportons encore à une statistique établie au mois de janvier dernier et parue dans le Bulletin Municipal Officiel du 10 mars en réponse à une question posée par M. Robert Bos à M. le Préfet, il

en résulte que pour cette première tranche parmi les appartements de deuxième catégorie :

Sur 4.552 appartements et 2.211 chambres,

Il restait à louer 2.185 appartements et 998 chambres.

La proportion en deuxième catégorie au 15.janvier dernier était donc de 52 % de locaux non loués pour les appartements et de 45 % pour les chambres. Cette proportion doit être augmentée du fait de la crise et des autres locaux dont les constructions se sont achevées ou sont en voie d'achèvement, et elle sera vraisemblablement plus considérable pour la deuxième tranche.

Deux éventualités restent apparemment possibles :

1° Ou on continue à ne pas louer ;

2° Ou une baisse importante; sur le prix des locations réduit le rendement prévu au plan financier.

Ce rendement donne brut un taux moyen de 7,69 %.

Le préfet Renard prévoyait 20 % de charges sur l'ensemble de l'exploitation plus le loyer des terrains, soit un revenu net de 5,98 %.

Il prévoyait aussi;un emprunt à 5 % amortissable en 55 ans au taux de 5,43 %.

Sur: ces bases, l'affaire s'équilibrait en laissant un bénéfice de 833.000 fr. à répartir entre les actionnaires.

Il faut déjà supposer pour cela que l'emprunt n'a pas coûté plus de 5 % et que les 5,43 prévus couvraient les intérêts, les frais et l'amortissement.

Le financement de la deuxième tranche de 417 millions 400.000 francs traités à l'Immobilière Construction est absolument semblable ainsi que les deux tranches accessoires de 192.745.760 francs traités aux Groupements Bancel et Macquart. L'intérêt prévu est 5,50 % au lieu de 5 % prévu pour l'opération de la première tranche.

Si nous considérons le marché immobilier, en conformité avec l'article 9 de la Convention complété par l'article 11 devant la carence des locataires, il est inévitable d'appliquer une baisse qui peut être estimée au minimum au tiers de la valeur de la location prévue dans le plan financier.

Cette baisse bien que ne s'appliquant sur les locaux de deuxième catégorie seulement produit un abaissement du taux moyen de 1 fr. 27 %.

En considérant que les locataires éventuels soient alléchés par cet encaissement du loyer, se précipitent de façon à louer la totalité des locaux vides et que tout soit finalement loué, que tous les locataires paient, qu'il n'y ait parmi eux aucun chômeur. Cette superbe opération coûtera environ dix millions de francs par an aux contribuables de la Ville de Paris (Applaudissements) plus les risques de non-valeur pour des immeubles dont elle sera propriétaire dans 55 ans seulement et dont elle possède les terrains.

Qu'est-ce que l'Immobilière Construction a risqué dans cette affaire ?

La constitution de la Société Anonyme de Gestion Immobilière au capital de 15.000.000, le quart seulement versé plus le quart sur le million de la Société Ferbet, soit en tout 4.000.000 fr.

Une voix. — Plus les pots de vin !

Le bénéfice réalisé sur les marchés sous-traités aux véritables entrepreneurs a fourni un bénéfice beau336

beau336


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

coup plus considérable, dont nous ne pouvons certainement préciser la valeur, mais qui n'a aucun rapport avec la somme minime engagée.

Certaines personnes bien informées parlent de 200 millions de francs. (Murmures.)

Il est à considérer que d'autres Sociétés de Constructions que l'Immobilière de Construction ont traité aussi avec la Ville pour terminer le plan des 20.000 logements. Des conditions particulières leur ont été imposées que l'Immobilière Construction n'a pas eu à supporter on ne sait pas pourquoi ? Un cautionnement de 10 % a dû être versé et maintenu pendant la période de construction et un cautionnement de 3 % pendant la période d'exploitation. Peut-être parce qu'ils sont des Entrepreneurs de Constructions.

Tout ceci a eu comme prétexte le relogement des habitants des îlots insalubres, qui habitent toujours ces îlots et dont le relogement est encore à envisager à l'heure actuelle.

En résumé, le résultat obtenu est le suivant :

Concurrence à l'initiative privée, Augmentation de la propriété collective, Opération déficitaire que supportera le contribuable, Sans obtenir le résultat cherché. OPÉRATION FAUSSE.

Bien que les immeubles collectifs ne correspondent pas au goût du public, qu'ils ne plaisent pas, qu'ils grèvent de ce fait le budget des collectivités et qu'une catégorie de citoyens soient logés dans des conditions privilégiées aux irais des autres contribuables, les collectivités continuent à bâtir, sans raison des maisons qui restent vides, non seulement à Paris, mais dans le Département de la Seine, Office d'habitations, Régie Immobilière, Caisse des Dépôts et Consignations, etc.

La réalisation dans une contrée sans moyens de transports, sans habitants, sans industrie, d'un groupe comme celui de Châtenay-Malabry paraît être une erreur grossière.

Une voix. — C'est honteux !

La première partie commencée il y a près de trois ans est terminée, mais pas encore habitée, personne n'a dû vouloir venir. On continue le programme jusqu'au bout sans nécessité, simplement pour bâtir dans le fond d'un ravin des maisons qui resteront vides.

(Murmures.)

Il est situé à côté de celui de Robinson déjà inhabité : vaste village aux vastes avenues qui paraît avoir été privé de ses habitants par une épidémie mortelle.

(Rires.)

Nous sommes obligés aussi de constater dans quelles conditions l'Office Départemental engage les capitaux qui lui sont alloués dans des constructions qui tiennent de l'expérience beaucoup plus que de réalisation technique obtenue dans les Quatre-Tours de Drancy.

Pendant ce temps, on emprunte pour payer les intérêts intercalaires des H.R.M. non. habitées.

La Convention autorise la Ville de Paris dans un délai de cinq ans à partir de 1930 à traiter d'autres immeubles dans la région parisienne.

Il faut mettre fin à ces erreurs.

Il ne faut pas que l'on continue.

Il ne faut pas que l'on recommence.

Il ne faut pas laisser faire la Belle-Epine.

Il a fallu que la crise soit sévère pour obtenir qu'une protestation générale se fasse entendre.

Aujourd'hui, ce soir, c'est au nom de toutes les Sociétés d'Architectes réunies, devant et avec les Chambres Syndicales d'Entrepreneurs, avec les représentants des Ouvriers que nous protestons contre ce qui a été fait et ce que l'on veut encore faire.

Plusieurs voix. — Bravo ! Bravo ! (Applaudissements nombreux et prolongés.)

Nous voulons que l'initiative privée reprenne sa place dans l'industrie immobilière.

Des voix. — Bravo ! Bravo !

Elle est seule capable de réduire le chômage en répartissant les travaux.

Mais les erreurs commises elles-mêmes servent de prétexte à une opposition très nette de la part de l'Administration à la reprise du marché immobilier et à la reconstruction des îlots insalubres par l'initiative privée.

Le chômage, le relogement, la carence de l'initiative privée sont les bastions de défense de l'Administration.

Le chômage dans le bâtiment est le résultat de la politique immobilière des collectivités et de l'emploi abusif de la loi Loucheur qui a déformé l'esprit de la loi Ribot.

Des voix. — Bravo ! (Nombreux applaudissements.)

Le relogement aurait dû être assuré. Mais malgré la quantité d'immeubles bâtis par la Ville et vides de locataires, il ne l'est pas encore.

L'initiative privée n'a jamais été en carence, mais elle a été étouffée par la législation d'après-guerre et par la concurrence maladroite qui lui a été faite par tes collectivités.

(Nombreux applaudissements.)

L'initiative privée ne demande qu'à se manifester et il faut qu'elle soit vivace, car on construit quand même un peu, pour résister encore à la concurrence des collectivités, aux difficultés financières et au taux élevé du loyer d'argent.

Nous demandons :

Que les collectivités qui ont tellement favorisé des entreprises de spéculation financière facilitent aux citoyens qui devront supporter comme contribuables les erreurs commises, l'accès à la propriété immobilière, par des facilités de paiement, antériorités accordées, etc., elles se créeront ainsi des ressources budgétaires absolument certaines sans courir les risques des opérations qui dépassent leur rôle et les attributions des services dits compétents.

Il apparaît aussi comme une nécessité absolue pour la reprise des affaires immobilières, facteur important dans le mouvement des affaires en général, que le taux du loyer d'argent à long terme soit réduit.

Une loi du 3 septembre 1807 dite « Loi d'Usure » limitait l'intérêt conventionnel en matière civile à 5 % et en matière commerciale à 6 %, le tout sans retenue L'intérêt en matière commerciale fut abrogé par une loi du 12 janvier 1886 et une autre loi du 28 février 1852 avait limité à 5 % l'intérêt des prêts du Crédit Foncier.

337


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

A la fin de la guerre, cette limitation a été suspendue temporairement, par une loi du 18 avril 1918. Elle est ainsi conçue :

« Les dispositions de la loi du 3 septembre 1807 « portant limitation du taux de l'intérêt convention« nel en matière civile et celles de l'article 11 du dé« cret du 28 février 1852 relatives à l'intérêt des prêts « consentis par le Crédit Foncier, sont et demeure« vont suspendues pendant la période de la guerre et « pendant une période qui ne pourra être inférieure « à cinq années à partir de la cessation des hostilités. « Un décret déterminera la fin de cette suspension. »

Cette question est étudiée spécialement par certains de nos confrères et plusieurs de nos Sociétés.

Il nous paraît qu'un décret ramenant le taux des prêts au taux d'intérêt légal conforme aux lois précitées soit un remède immédiat contre le chômage parce qu'il permettrait immédiatement la reprise des opérations immobilières.

Il nous paraît aussi indispensable pour les mêmes motifs que l'exonération d'impôt foncier soit prolongée au delà de la fin de cette année 1934.

Nous voulons aussi que l'on revienne aux dispositions de la loi Ribot.

La conclusion est simple.

Nous voulons que les collectivités abandonnent les méthodes néfastes employées.

Qu'elles reviennent aux méthodes normales, saines et honnêtes d'avant-guerre.

Nous voulons que quiconque sans avoir besoin de savoir comment il faut s'y prendre, et à quelle porte il faut frapper, qu'il soit Architecte, Client ou Entrepreneur, puisse travailler, placer ses capitaux, se constituer un patrimoine par les moyens réguliers qui ont permis la création de notre belle cité, que l'on s'acharne à banaliser par. des casernements civils sans charme, sans caractère, sans aucune recherche architecturale.

(Applaudissements nombreux.)

Nous ne voulons pas que cette oeuvre néfaste se perpétue dans les opérations de reconstruction des îlots insalubres.

(Applaudissements nombreux.)

III

LES NOUVEAUX DÉCRETS-LOIS ET LE BATIMENT

Le Gouvernement a promulgué à la date du 20 juillet 1934 un certain nombre de décrets portant réforme fiscale en matière de taxes assimilées aux contributions directes.

Un certain nombre de ces décrets s'appliquent au bâtiment et à la propriété bâtie.

Nous avons voulu résumer pour nos Confrères l'essentiel des dispositions qui s'appliquent au bâtiment, les voici :

REFORME FISCALE

EN MATIERE DE CONTRIBUTIONS FONCIERES

ET DE TAXE DES BIENS DE MAIN-MORTE

Un article 1er stipule que pour le calcul de la contribution foncière des propriétés bâties et des propriétés non bâties, il est fait application du taux général prévu pour les impôts cédulaires. Ce qui revient à dire que le taux appliqué à l'impôt foncier est de 12 %

Taxation des biens de main-morte

A partir du, 1er janvier 1935, la taxe annuelle représentative des droits de transmission entre vifs et par décès établie en vertu de la loi du 20 février 1849, modifiée par les lois subséquentes, sera calculée à raison de 13 % des revenus pris pour base de la contribution foncière des propriétés bâties et de la contribution foncière des propriétés non bâties.

IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX

Jusqu'à ce jour, les sociétés par actions et les sociétés à responsabilité limitée dont l'activité était limitée à l'exploitation d'immeubles construits par

elles ou leur appartenant, n'étaient pas assujetties à l'impôt sur le chiffre d'affaires, pas plus qu'à l'imposition des bénéfices industriels et commerciaux.

Les nouveaux décrets stipulent à l'article 3 que les sociétés par actions et les sociétés à responsabilité limitée sont soumises à l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux quel que soit leur objet.

Toutefois, pour le calcul des bénéfices imposables, dans la section trois du décret, article 7, il est précisé que le bénéfice imposable est le bénéfice net, déterminé d'après les résultats d'ensemble des opérations de toute nature effectuées par les entreprises, y compris les cessions d'éléments quelconques de l'actif soit en cours, soit en fin d'exploitation. Il est établi sous déduction de toutes charges, notamment :

1° Du loyer des immeubles dont l'entreprise est locataire et du revenu net d'après lequel ceux dont elle est propriétaire et qui font partie de son actif sont soumis à l'impôt foncier.

Ce qui signifie par conséquent que la fraction de revenu des sociétés immobilières, qu'elles soient anonymes ou à responsabilité limitée, assujetties à l'impôt foncier, n'aura pas à payer la cédule des bénéfices industriels et commerciaux.

L'article 6 précise d'ailleurs que pour les constructions nouvelles bénéficiant d'exemptions temporaires, le revenu à déduire est évalué suivant les règles applicables en matière d'impôt foncier.

Cette disposition est parfaitement claire, les immeubles neufs qui bénéficient de l'exemption de l'impôt foncier pendant quinze années, n'auront pas à payer les bénéfices industriels et commerciaux sur la somme à laquelle ils seraient assujettis à l'impôt foncier, s'ils ne bénéficiaient pas d'une exemption.

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LE MONITEUR DES ARCHITECTES

Un article 10 stipule qu'en ce qui concerne les sociétés à responsabilité limitée, les rémunérations allouées aux associés-gérants et portées dans les frais et charges ne sont pas admises en déduction lorsque la majorité des parts sociales est possédée par l'ensemble des associés-gérants.

Enfin, un article 12 précise qu'en cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une charge de l'exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant ledit exercice. Si ce bénéfice n'est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement opérée, l'excédent du déficit est déduit du bénéfice réalisé pendant le deuxième exercice qui suit l'exercice déficitaire ; s'il existe un reliquat, il peut être reporté sur le troisième exercice.

LES HONORAIRES DE GERANCE PERÇUS PAR LES ARCHITECTES DOIVENT-ILS ETRE ASSUJETTIS AUX BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX ?

Cette question a été posée à maintes reprises. Dernièrement, une question au Ministre des Finances semblait tranchée dans le sens de l'affirmative. Or, à la page 7399 du Journal officiel du 21 juillet 1934, au Titre V du chapitre II, intitulé « Disposition commune à divers impôts cédulaires ».

Section I. — Imposition des contribuables disposant de revenus professionnels provenant de sources différentes, un article 101 stipule que lorsqu'un contr-ibuable dispose à la fois de revenus provenant de traitements publics et privés, indemnités et émoluments, salaires, pensions et rentes viagères ou de bénéfices taxables d'après le même tarif conformément à l'article 23 ci-dessus et de bénéfices de professions non commerciales autres que les bénéfices dès charges et offices, il est imposé pour l'ensemble de ces revenus et bénéfices déterminés suivant le mode propre à chaque catégorie, sous une cote unique établie au titre de celui des impôts cédulaires auquel correspond le chiffre de revenus le plus élevé.

Cet article semble bien indiquer que pour les architectes qui font de la gérance et perçoivent des honoraires de gérance, ils ne sont assujettis aux bénéfices industriels et commerciaux que si les honoraires de gérance sont supérieurs ans honoraires d'architecte qu'ils ont perçus pour l'ensemble de leur cabinet.

Dans le cas contraire, ce qui est la majorité, les honoraires de gérance ne sont assujettis qu'à la cédule des professions non commerciales.

Nombre de nos Confrères seront satisfaits de cette disposition qui semble dès maintenant clore le débat d'une façon assez nette.

Dégrèvement sur intérêts hypothécaires

D'autre part, il est rappelé que jusqu'à ce jour, tout propriétaire ayant emprunté en hypothèque était autorisé à obtenir un dégrèvement de l'impôt foncier part de l'Etat, égal au montant des impôts cédulaires qu'il avait supporté au titre des intérêts hypothécaires des emprunts par lui contractés.

Les nouvelles dispositions fiscales font disparaître cet avantage au profil du propriétaire. C'est évidemment une nouvelle façon de décourager la propriété bâtie. Nous nous sommes saisis de cette question que nous avons signalée à M. Germain-Martin, Ministre des Finances, des démarches doivent être entreprises à la Commission des Finances du Sénat, nous espérons que ce texte ne sera pas définitif, nous reviendrons d'ailleurs ultérieurement sur cette question.

Enfin, nous croyons devoir publier la protestation qu'a bien voulu adresser à M. le Ministre des Finances, M. Joseph Denais, député de Paris, qui s'élève contre les taxes frappant les propriétés foncières.

M. Joseph Denais s'est fait le défenseur de la propriété bâtie depuis de nombreuses années, nous le félicitons de son heureuse initiative, nous savons que son appui nous est assuré en maintes circonstances.

Voici le texte de la protestation de M. Joseph Denais :

En son numéro du 21 juillet 1934, le Journal officiel a publié le texte codifié des lois relatives aux impôts cédulaires, aux taxes accessoires et à l'impôt général sur le revenu.

Or, l'article III définissant le revenu net passible de l'impôt général sur le revenu, ledit « constitué par l'excédent du produit brut effectivement réalisé, y compris la valeur des profits et avantages dont le contribuable a joui en nature, sur les dépenses effectuées en vue de l'acquisition et la conservation de ces revenus ».

Après quoi, le paragraphe suivant déclare que « le revenu net foncier est évalué en appliquant au revenu brut une réduction forfaitaire de 30 % à titre des frais de gestion, d'assurances, d'entretien et d'amortissement, en ce qui concerne les propriétés louées ou affermées ».

Cette réduction supprime donc toute possibilité de déclarer le revenu réel, alors que le contribuable avait jusqu'à ce jour l'option entre l'établissement de son revenu réel et l'acceptation d'un forfait égal à 70 % du revenu brut.

Quand il s'agit d'instituer cette option, l'administration des finances s'y montre opposée et j'eus à lutter contre elle devant la Chambre pour faire reconnaître le forfait. Aujourd'hui, renversant la thèse, votre administration n'accepte plus que le forfait ; elle exclut la déclaration du revenu réel.

Veuillez me permettre de vous dire mon étonnement de voir abandonner d'un coup, pour toute propriété foncière, le principe même énoncé dans le paragraphe précédent du même article III : « Le revenu est constitué par l'excédent du produit brut sur les dépenses... ». La doctrine des apôtres de l'impôt sur le revenu réel subit là un échec d'importance.

Personnellement, je ne m'en plaindrais pas si, tout ensemble, la modification apportée au régime en vigueur n'était grosse d'injustices : il est des revenus ; bruts, dans les campagnes comme dans les villes, qui sont, soit de manière permanente, soit de manière exceptionnelle après quelque calamité (toiture enlevée par exemple, effondrement d'un hangar, etc.) amputés de beaucoup plus de 30 % : les contribuables, précisément parce qu'ils auront été éprouvés, seront-ils

339


LE MONITEUR DES ARCHITECTES

donc tenus de payer « l'impôt sur le revenu » alors qu'ils n'auront pas eu de revenu net ?

C'est la faillite de l'impôt sur le revenu et c'est l'iniquité érigée en règle fiscale.

Je vous demande de vouloir bien rétablir dans l'article III l'option qui en a été supprimée.

Joseph DENAIS.

Nous ne manquerons pas de tenir les membres de la Société Nationale au courant de toutes autres dispositions préjudiciables ou avantageuses au bâtiment et au développement de son activité.

Le Secrétaire général, Ch. VENNER.

Société Nationale des Architectes de France

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Procès-Verbal de la Séance du 6 juin 1934

.ElaJenl. présents: MM. Viet, Vallois, Houssin, Barrilliet, Venner, Tournier, Geoffroy-Dechaume, Renaud Fernand, Delay, Bernonville, Athané, Bossis, Chavany, Dubouillon, Grossard, Legrand, Soncher.

Excusés: MM. Cochepain, Vapillon.

Assistaient à la séance: MM. Appert. Au tard de Bragard, Bertrand, Boiret Georges, Cianciarulo, Hanotelle, Hirsch, Lefischer, Marchand, Paquet Charles, Plard, Poirier, Prêtre.

La séance est ouverte à 15 heures, sous la présidence de M. Viet, Président de la Société Nationale.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

DEMANDES D'ADMISSIONS

Nous avons reçu la demande d'admission suivante: M. Saas André, 4, rue du Mont-Dore, Paris (17e). Cette demande est transmise à M. le Président de la Commission des Admissions qui ouvrira l'enquête et fera compléter le dossier.

ADMISSIONS Sur proposition de la Commission des Admissions et sous réserve d'usage de ratification par l'Assemblée générale, le Conseil décide d'admettre :

Comme Membres titulaires : MM. Delapierre Charles, 9, rue Gros, Paris (15).

Béchu Antony, 82, rue Lecourbe, Paris (15°).

Burckart André, 6, rue des Bûcherons, Saint-Germain-enLaye.

Saint-Germain-enLaye. Jean, 32, rue du Cotentin, Parise (15e). Quinton Arsène, 10, avenue des Gobelins, Paris (5e).

CORRESPONDANCE

L'Union Corporative de l'Art Français invite notre Président à assister à la réunion de la Commission qui aura lieu le samedi 9 juin, dans les bureaux du Commissaire général de l'Exposition, au Grand Palais, porte C.

Noire Président reçoit le projet de M. l'Architecte en Chef pour l'Exposition de 1937. Un exemplaire est remis à notre confrère M. Legrand, pour rapport et insertion au Moniteur.

L'Office Général du Bâtiment et des Travaux Publics porte à notre connaissance que la prochaine réunion du Conseil aura lieu de lundi 11 juin, à 10 h. 15, et. nous adresse en même temps le procès-verbal de la séance tenue le 14 mai.

Notre Conseil a reçu quelques invitations pour l'Art. Religieux d'Aujourd'hui, qui se tient du 3 au 11 juin, en l'hôtel des Ducs de Rohan.

La Société Mutuelle et professionnelle des Appareilleurs des Départements de la Seine et limitrophes adresse une lettre à notre Président pour attirer son attention et celle des membres de notre Société sur la situation des corporations de la pierre si durement atteintes par la crise.

M. Albert. Barbet, notre confrère d'Alger, remercie le Conseil pour sa. récente admission comme membre titulaire de la S. N.

Notre confrère Etienne Arsal remercie notre Président pour son intervention auprès de M. Marquet, Ministre du Travail.

Le groupement pour le Commerce et l'Industrie nous a prié d'assister à la réunion organisée le mardi 5 juin, à 10 heures, au Siège social, 7, rue des Italiens, sur le problème de la sécurité dans les garages industriels et touristiques. Notre Vice-Président M. Barrilliet assistait à cette réunion.

Notre confrère M. Jouven, de l'Association des Architectes Anciens Combattant, nous informe de la visite faite par une délégation du Comité pour la défense du Bâtiment, le 17 mai dernier, à M. le Préfet de la Seine, et au cours de laquelle l'aidemémoire qui avait été demandé lors de la précédente audience a été remis à M. le Préfet.

Le Président de l'Association Provinciale des Architectes Français invite notre Président à la 42e Assemblée générale de l'A. P., qui aura lieu à Nancy, du 25 au 30 juin prochain, et lui demande de bien vouloir honorer de sa présence la distribution des récompenses au personnel méritant du Bâtiment, qui aura lieu le samedi 30, à 15 heures, et le même soir, à 20 heures, le banquet de clôture du Congrès qui aura lieu dans le grand salon de l'Hôtel de Ville de Nancy, sous la présidence de M. le Ministre de la Santé Publique. Nos confrères MM. Delay et Cochepain représenteront la Société Nationale à ces réunions.

MARIAGE

Nous apprenons avec plaisir le mariage de M. Jacques Paufichet, Architecte, Elève à l'Ecole des Beaux-Arts, fils de noire confrère Georges Paufichet, membre de la S. N. avec Mlle Michèle Betin Paes Leme.

Notre Secrétaire général adressera à notre confrère et au jeune ménage les sincères félicitations du Conseil de la S. N.

DIVERS

Notre Secrétaire général M. Venner met le Conseil au courant de la création de la Ligue contre l'Usure, et le Conseil autorise celle ligue à occuper provisoirement une partie de ses locaux.

Notre Secrétaire général porte à notre connaissance que M. Joseph Denais a eu l'amabilité de nous envoyer le texte de la question écrite qu'il a adressée à M. le Ministre des Finances au sujet du rétablissement de l'exonération de l'impôt foncier en faveur des constructions neuves, et qu'à l'heure actuelle, la prorogation de cette exemption de l'impôt foncier doit se discuter, M. Joseph Denais occupant la tribune.

Notre Président rend compte de l'Assemblée Générale de la Fédération, qui s'est tenue le matin à 11 heures, à l'Hôtel des Sociétés Savantes, et à laquelle assistaient les délégués de la Société Nationale.

Notre confrère M. Venner nous parle du Congrès Inter-Sociétés, organisé par l'Association des Architectes Anciens Combattants, qui va avoir lieu à la Salle Wagram, le 29 juin.

L'ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant plus la parole, la séance est levée à 17 h. 30.

Le Secrétaire du Conseil, L. GEOFFROY-DECHAUME.

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La Construction Moderne, éditeur. LE GÉRANT: F. HOUSSIN.