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Titre : Paris-Alger magazine : revue mensuelle de la femme / directeur Fernand Fontana

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1935-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832164n

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32832164n/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1238

Description : 01 octobre 1935

Description : 1935/10/01 (A2,N11)-1935/10/31.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5655967n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-77827

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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Deux rubriques nouvelles

Beauté et Santé

seront ouvertes dans

PARIS-ALGER

MAGAZINE

à partir de notre prochain numéro de Novembre

Afin de documenter nos lectrices sur ces sujets si intéressants, la Direction de PARIS-ALGER Magazine, s'est assuré la collaboration de deux techniciens qui ont été chargés de renseigner nos lectrices sur tous les cas qui leur seront soumis.

Les lectrices de PARIS-ALGER, n'auront qu'à adresser à la Revue des demandes signées d'un prénom, d'un pseudonyme, du nom d'une fleur, d'un chiffre.

Il sera répondu dans le numéro suivant aux demandes parvenues avant le 20 de chaque mois.

Les Demandes et Réponses seront présentées, comme elles le sont déjà dans les pages de « Votre Beauté », notre grand confrère parisien dont le succès s'affirme chaque jour.

Que nos lectrices n'hésitent pas à nous consulter, PARIS-ALGER Magazine, sera très heureux de leur venir en aide dans toute la mesure de ses possibilités.

La Direction












PARIS-ALGER

MAGAZINE

Revue mensuelle de la Femme

OCTOBRE 1935 — N° 11 — 2me ANNEE

SOMMAIRE

LA MODE VUE PAR « PARIS-ALGER » 3

ROBE DU SOIR 4

FOURRURES 6

LAINAGES ET VELOURS 8

ROBES D'APRES-MIDI 10

SPORT D'AUTOMNE 16

FOOTING 19

ARTISTES ALGERIENNES 20

ACTUALITES MONDAINES 21

CHRONIQUE DE BEAUTE 24

COIFFURES 26

GYMNASTIQUE 33

LES ECHOS 36

NOTRE COUVERTURE. — La photo de mode, signée du photographe parisien Georges Saad, est un modèle de la Maison Jodelle.

Tous les Docteurs et Pharmaciens d'Algérie reçoivent PARIS-ALGER MAGAZINE

Directeur : Fernand FONTANA

Rédaction, Administration et Publicité

à ALGER, 3, rue Pelissier. — Tél. 92.63 Chèques Postaux : 199.50 Alger

à PARIS, 2, rue Chauchai. - Tél. Provence 53.37

Abonnement, Algérie et France : un an... 35 frs

LANV1N

« Elisabeth », robe d'après-midi de batouala noir garnie de lamé argent piqué

LE PLUS FORT TIRAGE DES ILLUSTRÉS NORD-AFRICAINS" PARIS-ALGER MAGAZINE est en lecture dans tous les Salons de Coiffure et Instituts de Beauté de l'Algérie



LA MODE, vue par PARIS-ALGER

Il y a plusieurs inspirations en présence dans les collections parisiennes. La plus importante est, sans conteste, celle due aux Salons de l'Art Italien.

Elie se fit sentir par le choix des tissus et des coloris. C'est surtout aux élégances du soir que l'on retrouve des souvenirs de la Venise de la Renaissance, puis, plus encore, ceux de l'Ecole Ancienne.

A ces réminiscences qui nous valent la somptuosité des ampleurs et les jeux de reflets des teintes chaudes et profondes, la richesse des ors et des broderies, se mêlent des inspirations orientales ou quelque chose d'antique et de barbare.

Et tout cela, marié avec le modernisme, donne un tout étonnant mais non dépourvu de charme.

Telle qu'elle est, la mode pour l'automne et l'hiver est. jolie, elle est surtout éclectique et permettra aux femmes — si elles savent bien choisir — de se vêtir avec beaucoup de grâce.

Que faut-il retenir, en somme, de ce coktail de créations où l'adresse, le goût, le parisianisme sont étroitement amalgamés pour nous doter d'une silhouette nouvelle habillée de détails imprévus ?

Je vais essayer de vous situer les points importants qui vous feront démêler l'écheVeau assez compliqué que représentent les collections dont nous dote la Haute Couture avec une générosité touchante :

Pour le matin, les sports, le voyage, la silhouette est naturelle. Les jupes sont plutôt un peu courtes et leur coupe est en forme, très ajustée des hanches. On revient aux vêtements courts, aux trois quarts cloches derrière, avec effet d'empiècement et manches importantes formant souvent un angle droit avec les bras. Beaucoup de ces vêtements se font en fourrure rase et viennent compléter des costumes ou des robes en tissu bourru exécutés à la main et formant un mélange de coloris.

Les encolures des blouses sont à ras du cou. Fréquemment, les corsages sont boutonnés dans le clos.

La taille est à sa place, les ceintures sont hautes et importantes ; souvent, la jupe monte sur le corsage que l'on y enferme.

Avec les tailleurs, dont les jaquettes sont courtes ou trois quarts, on porte volontiers des gilets de velours ou bien de lainage brodé ou bien encore des plastrons de fourrure.

La fourrure est abondamment employée. On en fait des manteaux entiers ou bien des garnitures importantes telles que des empiècements avec capuchon rond ou en pointe. On en fait aussi des manches, des clos ou des devants de vêtement. Ces garnitures se complètent de coiffures, de sacs à main ou de manchons.

Les espèces employées sont la loutre, le castor, le ragondin, le phoque, et aussi le carmoran qui est — comme on le sait — un oiseau de Scandinavie.

On réserve aux heures élégantes de l'après-midi et au soir l'emploi du renard argenté.

La nouveauté à signaler est l'emploi du singe que l'on teint au ton des tissus qu'il doit garnir.

D'ailleurs presque toutes les fourrures, et surtout l'astrakan, qui est en grande faveur, se portent teintes assorties exactement au coloris du vêtement ou de la robe sur lesquels on les pose.

On revient aux boléros qui s'accompagnent de hautes ceintures.

Ils se voient aussi bien sur les corsages des robes que sur le haut des manteaux auxquels ils donnent une certaine allure.

Avec ces boléros, on porte volontiers des blouses brodées au point de croix de style russe avant-guerre ou nordique.

Les robes d'après-midi sont souvent noires ou marines ou brunes, faites en velours et garnies de franges, qui bordent les encolures.

Les manches sont amples, serrées en haut du bras et au poignet. Quelques manches sont étroites. Les encolures sont drapées ou nouées. On porte sur ces robes sombres des vêtements trois quarts ou longs en teinte plutôt claire. Le ton de ce vêtement est volontiers rappelé sur le chapeau par un détail, ruban ou fleur ou plumage, ce chapeau étant du ton de la robe.

On continue à aimer beaucoup les capes pour toutes les heures ; elles sont de toutes les formes et de toutes les grandeurs, celles pour le soir, par exemple, traînant à terre et étant même munies d'une traîne.

Le grand chic dans le détail est le gant qui se fait de toutes les teintes, assorti aux robes. 11 est rouge, brun, vert, bleu, rouille, violet, jaune canari, gris, selon la toilette à laquelle il s'harmonise. On fait aussi des gants entièrement en fourrure.

Comme silhouette d'après-midi, il convient de noter que l'ampleur est placée en avant ou de côté à gauche, tandis que le dos est plat. Cela ne veut pas dire qu'il est simple car, parfois, il est entièrement brodé.

Il y a deux écoles pour le soir, la moderne, qui offre une silhouette serpentine moulant le corps sous les drapés souples, et la silhouette Renaissance italienne ou romantique aux jupes amples, aux corsages décolletés avec des manches bouffantes. On peut ajouter une inspiration orientale touchée d'un peu de Directoire qui montre hardiment des jupes fendues devant, de côté ou derrière et offrant, sous des drapés genre bayadère ou turque, la vision de la jambe dégagée.

Le triomphateur, parmi les nouveautés, sera le tailleur du soir, costume pratique et appelé certainement à un réel succès. C'est un tailleur strict et net à longue jupe descendant à terre ou s'arrêtant au-dessus de la cheville, selon le goût. On le fait avec une courte jaquette en satin, en moire, en velours lamé ou en drap. Son corsage a le dos nu. On le dit « tailleur de minuit ». Il permet à une femme d'être très chic sans la dépense d'une robe du soir, et en variant seulement la belle blouse ou la riche casaque qui donne au costume son caractère nocturne et de gala.

Ajoutons qu'avec le tailleur du soir l'on porte une coiffure assortie le plus souvent à la blouse de lamé, de satin ou de tulle pailleté.

Quels sont les coloris de cette mode nouvelle, allez-vous demander ?

Je pense qu'il faut compter beaucoup sur le vert comme gamme dominante. Il partagera le succès avec la gamme des bruns.

Les tons prune, aubergine, prunelle, puis les coloris vins tels Bordeaux, Bourgogne existent aussi en proposition et sont d'une réelle distinction.

Le noir demeure en favori pour l'après-midi avec le marine.

Pour le soir, tous les tons romantiques et surtout les grenats et les verts sont dans la note.

Parmi les tissus les plus remarqués, toute la dynastie des « manifyls », de RODIER, jouit d'une vogue croissante.

Ces « manifyls » sont filés à la main et leur apparence rugueuse ajoute un charme très particulier à la diversité de leurs coloris. Citons le « Ouisti », très curieux lainage piqué de mèches soyeuses, l'« Alcy » qui fera des manteaux de grande allure, le « Djersa manifyl », le « Metche manifyl » et l'« Effilex », tout un choix, enfin, de'tissus d'une originalité certaine et d'un très grand chic.

EMILIENNE.



WORTH

Robe du soir en

velours cellophane

vert, fleurs en

velours tons pastel.

Photo Dorvyne






CREED

Robe de drap noir, blouse en; vvëlgurs rayé de tons vifs

Photo Dorvyne

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LE PRIX DE LA GLOIRE

Lu vie ne donne rien pour rien.

Amour, gloire richesse, puissance, tout se paye.

Celui-ci, qui est puissant, a dû renier ses convictions.

Cet autre, qui est célèbre, a ruiné sa santé. Celle-là, enfin, qui est vedette, a perdit jusqu'au goût du bonheur. Métier merveilleux, mais métier décevant, métier féroce, le cinéma,, s'il donne gloire et fortune, exige en échange de lourdes rançons.

Ce sont des pages peu connues, et souvent douloureuses, de la vie des vedettes.

Edwina BOOTH

Blanche, blonde, toute pétrie de neige et d'or, on la vit sourire, des lis artificiels plein les bi'as, sur la couverture des magazines illustrés de 1931. Et sans doute « est-il bien tard pour parler encore d'elle... »

Pourtant, on ne doit pas avoir oublié cette jolie fille claire, qui courait dans la jungle, drapée d'une peau de léopard et de longs cheveux flottants, comme une petite Eve après le péché. La déesse blanche de Trader Hom ! Vous en souvenez-vous ? Griffante, hurlante, déchaînée, puis brusquement très douce et câline comme un petit animal charmé, elle était dans ce film brutal, plein de coups de feu et de combats de fauve, comme une charmante anomalie...

Si blanche parmi toutes ces peaux noirs. Si star parmi les i indigènes naïfs qui, pour le même prix, servaient de machinistes, de porteurs et de figurants.

Trader Hom eut un énorme succès. Ce film ouvrit la série des histoires de jungle, des Tarzan et autres hommes-lions. Mais le film de Van Dyke, malgré tous ses truquages, était un film courageux et sincère. Pour le réaliser, une petite troupe de blancs vécut pendant neuf mois en pleine brousse africaine, dans une des régions les plus sauvages du Congo belge. Us partirent, un jour de février 1930 ; sans bruit, sans grand fracas publicitaire. On n'emmenait pas de vedette. Quelle star eût accepté un tel voyage ? Il y avait Van Dyke, vieil habitué des tropiques, ses collaborateurs habituels... Un rude cow-boy : Harry Carey... Un solide garçon, jeune et sportif, élevé au grade de jeune premier : Duncan Renaldo. Et, enfin, Edwina Booth... Une petite Américaine de vingt ans, jolie, fraîche, ambitieuse, hardie, confiante... naïvement, imprudemment confiante. Et heureuse.

Car, enfin, elle tenait Sa chance. Cette chance que chaque Américain guette toujours et qui ne s'offre qu'une fois. Edwina était une de ces innombrables jolies filles qui assiègent nuit et jour les portes des studios. Elle distribuait ses sourires et ses photographies, attendaient des heures... des semaines, et se voyait offrir un emploi dans la figuration.

Et puis, un jour — miracle ! — Van Dyke, le grand Van Dyke la remarque ! A cause de sa blancheur, de sa pâleur, de son air fragile et lumineux. Amoureux des jeux d'ombres et de reflets, il voit déjà l'effet étrange et attachant qu'il obtiendrait en plaçant cette fille éclatante au milieu des guerriers noirs.

Edwina sera la Déesse blanche de Trader Hom. On la prévient... Ce sera une rude aventure... Il y aura mille obstacles à surmonter, et mille fatigues, et mille dangers.

Mais elle n'hésite pas une seconde. Etre la. seule artiste féminine d'un film de l'envergure de Trader Hom, d'un film qui va coûter plus de dix millions ! C'est la célébrité acquise d'un seul coup.

Neuf mois de jungle ! C'est vite passé. Et après, elle sera vedette ! Elle le fut.

Lorsque, au mois de mars de l'année suivante, Trader Hom fut présenté en grand gala devant le Tout-Hollywood, ce fut un triomphe. Ainsi qu'elle l'avait prévu, le nom d'Edwina Booth fut sur toutes les lèvres. Et tous les producteurs voulurent lui offrir un rôle dans leur prochain film.

Mais les lettres d'admirateurs, les critiqués élogieuses, les coups de téléphone pressants et flatteurs, les convocations urgentes, rien de tout cela n'arriva jusqu'à Edwina.

Celle qui, un an plus tôt, s'était embarquée, pleine d'enthousiasme et d'espoir, un bateau italien, le Vulcania, l'avait

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ramenée d'Afrique, malade, épuisée, brûlée d'une fièvre mystérieuse.

Pendant la traversée, elle était si faible que le médech! du bord, anxieux, ne quittait pas son chevet.

Pourtant, revenue à Hollywood, entourée de docteurs el de nurses, dopée, électrisée, elle avait trouvé assez de force pour tourner les derniers raccords du film, et pour poser ces photos languissantes et charmantes qui portèrent aux quatre coins du monde sa douce image blanc et or. Elle voulut commencer un autre film.

Mais, pendant une prise de vues, elle eut un éblouissement et s'évanouit.

Elle ne retourna jamais au studio. La carrière d'Edwina Booth était finie. Sa vie l'était aussi.

Depuis, celle qui ne rêvait que gloire, succès, fortune, vit dans le silence et la pénombre, étendue sur un lit fiévreux, en une longue, une interminable agonie...

Les docteurs les plus fameux se sont acharnés à combattre le mal étrange qui l'emporte. Tous, vaincus, ont dû renoncer à la lutte.

Les uns disent qii'elle a été piquée par la mouche tsé-tsé, qui fait tant de ravages dans cette contrée de l'Afrique. Quinze indigènes du Safari moururent de la maladie du sommeil pendant l'expédition. La jeune femme présente quelques symptômes du terrible mal : affaiblissement, état fébrile, amaigrissement continu. Mais aucun sérum n'apporte un espoir de guérison.

D'autres prétendent qu'il s'agit d'une lente décomposition du sang, provoquée par le terrible soleil équatorial. La Déesse blanche ne devait pas porter' de casque protecteur, et restait souvent, pendant des heures, exposée demi-nue aux rayons meurtriers.

Enfin, il en est qui murmurent aussi que la pauvre Edwina succombe à quelque secret envoûtement, aux effets d'une sorcellerie lointaine des tribus noires dont elle a, ingénument, dans son rôle de déesse de cinéma, insulté les croyances...

Superstition ? On ne peut s'empêcher de penser que tous les membres de la troupe de Trader Hom eurent, tour à tour, de mauvaises heures à passer...

Edwina Booth est-elle, elle aussi, la blanche victime d'une horrible vengeance vaudou ?

Combien de femmes jeunes, vigoureuses, jolies, ont sacrifié délibérément leur santé pour une gloire illusoire et fragile. Après les scènes de neige de Rédemption, une petite Française, Renée Adorée, contracte une pneumonie, et meurt, tuberculeuse, après deux ans de sanatorium. Barbara La Marr, empoisonnée de drogues amaigrissantes, est emportée en pleine ' beauté, à trente ans...

Plus impitoyable que le Shylock de Shakespeare qui, lui, ne réclamait qu'une livre de chair, le cinéma exige de ses vedettes des sacrifices Spartiates. Il faut, coûte que coûte, perdre quelques kilos, garder la ligne photogénique. Joan Crawford n'a pas, depuis cinq ans, goûté un morceau de pain ni une pomme de terre. Carole Lombard cache, sous le maquillage, un teint livide qui crie l'anémie. Marlène Dietrich, autrefois ronde et fraîche, porte maintenant un masque hâve et creux de meurt-de-faim. Kathleen Crawford, petite débutante, se voit un jour offrir une silhouette dans un film. Mais elle doit, perdre trois kilos en moins d'une semaine. Elle ne se nourrit que de jus d'oranges, obtient le rôle, mais au moment de tourner, s'évanouit d'inanition, et doit faire quinze jours d'hôpital.

Et il y a vingt... il y a cent autres cas semblables, hélas !

Ainsi, on a tout donné : amour, amitié, santé, jeunesse... Tout sacrifié... pour conquérir la gloire.

Souvent en vain...

Et si on l'atteint enfin, on s'aperçoit souvent qu'on n'est pas plus heureux.

Tout ce qu'on a tant désiré : fortune, succès, réputation, tout cela bientôt semble fade... pesant... vide. Et si vain !

Car, comme l'a dit Un jour la grande Christine de Suède : « les honneurs sont comme les parfums. Ceux qui les portent ne les sentent point. »

SUZANNE CHANTAL.


MARIAGE

La quinzaine dernière, un événement heureux et fêté s'est inscrit, avec distinction, dans les annales de la cité de Saint-Gingolph.

On y a célébré le mariage de Mlle Simone Brochier, fille de M. Emile Brochier, conseiller juridique à Alger, et de Madame, avec M. Marcel Chauvergne, ingénieur agronome, fils de M. Chauvergne, agriculteur en Algérie.

M. Louis Bourrageas, de Marseille, était le témoin de la mariée, et M" Clerc, avocat au barreau de Saint-Etienne, celui du marié. Les deux témoins sont les cousins de la mariée.

C'est M. l'abbé Rossillon, curé de Saint-Gingolph, qui, après des paroles religieuses et touchantes, donna la bénédiction nuptiale.

Mgr. Leynaud, archevêque d'Alger, avait envoyé aux

jeunes époux sa bénédiction qui leur fut transmise avec piété par M. le curé de Saint-Gingolph.

Le repas traditionnel et la réception brillante qui le suivit et dont Mme Emile Brochier fit les honneurs avec sa grâce coutumière, eurent lieu à Evian, au Royal Hôtel, dans un salon délicieusement orné de fleurs rares.

Au dessert, en puisant clans le meilleur de son coeur les mots qu'il fallait, M'! Clerc égrena des souvenirs attachants et rappela les liens si chers qui l'unissaient à la famille Brochier. Après lui, M. le Député Chaperon, M. le Colonel Léonat et M. Chevallay renouvelèrent leurs voeux pour le bonheur et la prospérité de l'union qui venait de s'accomplir sous le double signe de la sérénité de l'âme et de la joie du Coeur.

Signalons, en terminant, un geste plein de noblesse de la reine Amélie de Portugal qui s'est plue, infiniment, à saluer au Royal Hôtel, les jeunes époux et leurs parents.

COURTOT Photo Marant

Robe du soir très décolletée avec paletot en crêpe mat rouge.

Mademoiselle Simone Brochier vient d'épouser M. Marcel Chauvergne, ingénieur


LA CHASSE'

On a dit de la chasse qu'elle était une passion... mais est-ce une passion féminine ?

Au saut du lit, la douche prise, on s'habille. Comment ? L'élégance ne perd, certes, pas ses droits, mais pour la chasse, sport masculin, elle est toute de simplicité et de sobriété de lignes : jupe ou culotte, peu importe, mais de coupe large et sans défauts, des étoffes souples, de teintes neutres qui se fondront avec la couleur des chaumes ou de la forêt automnale. Surtout, il faut pouvoir, après les minutes toujours un peu frissonnantes de l'aube, se débarrasser des enveloppements superflus au fur et à mesure que la marche fait circuler le sang et que le soleil monte sur l'horizon. Mais gare à la fraîcheur traîtresse de l'ombre, aux moments de repos : il faut avoir sous la main le petit vêtement, la cape légère, qui évitera le refroidissement.

Les chaussures ? Aussi peu lourdes que les grosses semelles et le cuir, épais et souple à la fois, le permettront : en été, les petites guêtres de toile ; en hiver les bottes, lacées ou non... et pour éviter les meurtrissures, de bons bas de laine aux teintes assorties à. celles de l'équipement.

Contre la pluie, les amples manteaux de loden ou le classique Burberrys... et veiller à ce eue la fermeture du col... soit hermétique, problème difficile à résoudre, même avec l'aide des meilleures cravates ou tours de cou...

Ainsi équipée, vous voilà prête, Madame, et la fête commence dans l'air vif des premières heures, dans la féerie des lumières du jour naissant...

Voici le travail des chiens, la quête du gibier, l'arrêt ferme et le départ de la pièce, ponctué de la détonation sèche de votre petit fusil, qui, tout léger qu'il est, porte loin et pique dur... Voici les envols rapides, les déboulés affolés, arrêtés net par la cinglée des plombs ou qu'une maladresse, qui n'est qu'un hasard, laisse se poursuivre sous l'oeil désapprobateur de votre chien fidèle...

Et les minutes passent, se font des heures sans que la faigue se sente : les poumons respirent profondément un air sans poussières ni microbes ; les muscles jouent dans la plénitude de leur effort : marche, qui est le plus simple et le meilleur des exercices... montées, descentes... escalades, parfois... et, continuellement, le poids du fusil pour faire travailler les bras et les épaules... C'est une gymnastique complète, en plein air, en plein soleil... Le teint s'y dore, la ligne s'affine ou se conserve... tout ce que l'organisme a pu accumuler de déchets se brûle et s'élimine...

J'en appelle à tous ceux qui ont goûté, après la journée finie, l'heureuse détente où le corps, baigné et rafraîchi, se délasse dans une euphorie complète... C'est le moment où les récits de chasse commencent... Mais cela, c'est une autre histoire...

M. POUPINEL.


Photos de Louvencourt Au cours d'une partie de chasse, notre photographe a pu saisir quelques attitudes élégantes et gracieuses de Mesdemoiselles Carémontrant qui aiment particulièrement ce sport

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En haut et a, gauche : Le Néthou. —; Au-dessous : Mademoiselle Josette BÉRAUD présente la tortue de mer attrapée par les pattes sur les côtes du Riff. — Au centre : Mademoiselle Ariette COLONIEU se fait traîner en youyou pendant la route. — Au-dessous, de gauche à droite : Madame Liliane WlLSON, Madame Blanche BERNARD. — A droite et en haut, de gauche à droite .--.Madame Marcelle COLONIEU, Madame Odette COLONIEU devant un « kaoua » des îles Habibas, gros goéland à cris particuliers que l'on rencontre sur les îlots. — Ati-dessous : un goéland a été saisi en nageant. On l'empêche de mordre un filin. Il sera relâché plus tard.

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Photo Leca Zeman

FOOTING DANS LA FORET DE S IDl-FERRUC H...

De gauche à droite : Madame Jacques VIDAL, Madame Georges SIDER, M. Pierre VIDAL.

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La MUSIQUE et les ALGÉRIENNES

Les Algériennes adorent la musique.

Sans doute sont-elles sensibles à toutes les joies de l'esprit. Un beau roman les captive, une oeuvre d'art appelle leur méditation ; mais c'est dans la musique que leur coeur et leur esprit trouvent de mystérieuses concordances.

Et n'allez point supposer que, seules, les vraies musiciennes qui ont exploré les arcanes du contrepoint éprouvent des joies d'artistes à lire ou à entendre une page de Bach et de Chopin. Toutes les Algériennes, même les plus profanes, y découvrent des raisons de vibrer, de s'enthousiasmer ou de s'attrister. Et cette pénétration intuitive de l'Art nous remet en mémoire les vers de Victor Hugo :

L'âme a des étapes profondes.. On se laisse d'abord charmer,. Puis convaincre, ce sont deux mondes : Comprendre est au-delà d'aimer.

Les Algériennes sont des luths qui vibrent à tous les échos sonores. Les Allemandes aiment la musique classique, les Viennoises les valses langoureuses ou les phrases endiablées des tziganes, l'Italienne les airs à danser... l'Algérienne, qui a l'éclectisme du coeur, aime toute la musique.

Musique grave, thèmes abstraits, fantaisies légères et jusques aux romances populaires qui nous arrivent lourdes de tous les pauvres rêves de la midinette, de l'arpète ou de l'apprentie, trouvent chez l'Algérienne un accueil eompréhensif ou indulgent.

La magie des sons la captive. Elle ennoblit chaque phrase de sa propre fantaisie et rajeunit chaque rythme de sa propre jeunesse.

Pourquoi les Algériennes aimentelles à ce point la musique ?

On ne sait. Il y a peut-être en elles cette mystérieuse hérédité méditerranéenne. La « mer voluptueuse » ne mêla-t-elle pas sur les rivages, aux bruits sempiternels de ses flots, des accords de psalterions qui

sont devenus des accords de viole, de galoubet et de guitare /

Les Algériennes aiment la musique parce qu'elles sont du pays du soleil qui, à travers les saisons, chante ses symphonies ardentes ou mélancoliques. •• .

La musique lui ressemble; Issue d'une source unique, elle est, comme lui, tendre dans ses aurores, grisantes dans le resplendissement de ses rythmes, triste dans les langueurs de ses crépuscules.

L'Algérienne trouve dans la musique un moyen de traduire

traduire d'exprimer l'imprécision charmante de ses aspirations sentimentales.

Comme l'a dit un poète : « La musique, c'est la voix du coeur ! »

Comment ne pas comprendre alors que nos sensibles Algériennes, chez qui s'est réfugié tout le romanesque chassé par les matérialistes, se plaisent à bercer leurs espoirs et leurs douleurs avec cette voix où chantent et pleurent tous les espoirs et toutes les douleurs ?

ALFRED KLEPPING.

Photo Leca Zeman Mademoiselle Charlotte Bossy

Harpiste diplômée des Beaux-Arts 1934 a été reçue pianiste première avec félicitations au cours supérieur de musique de chambre.

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La "VILLE-D'ALGER"

dans le Port d'Alger

Après de brillants essais sous la tempête, la Ville-d'Alger a quitté Saint-Nazaire par un ciel adouci pour rejoindre ses parents adoptifs : les Algériens et les Marseillais qui avaient déjà assisté à son lancement.

Pour la joie de ses premiers passagers privilégiés de ce chemin des écoliers, elle a abordé d'abord au magnifique appontement du Verdon, puis elle a mouillé devant Royan où de nombeux amis sont venus saluer la gracieuse Madame William-Bertrand.

Le bateau a presque été pris à l'abordage par des groupes de baigneurs, pour qui sa visite était une occasion de montrer les nouveaux shorts de l'arrière-saison — déjà baptisés « Ville d'Alger ! »

L'Océan accueillait avec bienveillance les premiers pas de cet enfant méditerranéen. La fuite de la nuit étoilée,

avec son croissant d'argent, devant les Colonnes d'Hercule, le lever du soleil aux couleurs africaines, ont été séduisantes. L'escale à Gibraltar, facilitée par les autorités anglaises, a été très attrayante, et les passagers sont remontés à bord avec les souvenirs les plus variés.

Après avoir apei-çu de loin la Grotte de Calypso et avoir été survolé par le Graf-Zeppelin allant en Amérique du Sud, le navire est parti tout droit sur Alger : il y est arrivé avant son heure fixée, sur une mer paisible, sous un ciel animé d'avions, dans l'enthousiasme d'une population curieuse et impatiente, auquel répondait, de l'autre côté, l'admiration des voyageurs pour le décor de beauté qui se dressait à leurs yeux : la ville toute pavoisée, avait grand air de fête, éclairée par son gai soleil du matin. L'après-midi, une réception à bord fut des

La Ville-d'Alger entre dans le port

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plus brillantes, permettant aux Algérois de faire connaissance avec « leur paquebot », que joyeux orchestre et bon Champagne rendaient plus accueillant encore.

Entre les danses, on s'éparpillait : les uns pour aller visiter les cabines, les appartements, aménagés avec une grande recherche ; les autres descendaient pas les échelles raides clans les profondeurs du bateau, intéressés par ses machines qui lui donnent, toutes proportions gardées, les qualités maîtresses du géant des mers Normandie : vitesse et sécurité.

Comme sur le grand transatlantique, de vastes promenades couvertes et des ponts en plein air assurent, pendant ces quelques heures de traversée, le maximum d'agrément : quel passager, en effet, ne sera sensible aux perfectionnements apportés au cours du voyage Alger-Marseille, Marseille-Alger, qui se renouvelle à intervalles trop souvent répétés pour n'être pas devenu parfois bien monotone ?...

Là, des conceptions nouvelles donnent une note attrayante : la salle à manger possède un plafond coulissant qui permet de prendre les repas à ciel ouvert ; le fumoir en rotonde avec ses baies vitrées est d'aspect bien moderne ; dans le hall-salon élégamment décoré règne une atmosphère de bien-être et de sympathie qui fera regretter — qui sait ? — la brièveté du voyage !

...Mais l'heure du départ arrive : la Ville-d'Alger fait entendre la voix grave de ses sirènes, les hôtes parisiens, marseillais, nazairiens, tous, charmés de l'accueil qui leur a été réservé, s'extasient sur « les lumières de la ville » s'allumant successivement devant eux comme devant Beethoven lorsqu'il écrivait Fallegretto de la Neuvième Symphonie...

M. POUPINEL.

De gauche à droite : Le grand poète Fernand GKEGH ; Madame Henri MAUOGEU, femme de l'Ingénieur en chef de la Société de Penhoët (Paris) ; M. ROCHE D'ESTIÎEZ ; Madame André SÉE, femme de l'Ingénieur en chef du chantier de Penhoët (SaintNazaire) ; Madame INGRAND, femme du chef de cabinet adjoint du Ministre de la Marine Marchande; Madame ALBIACH, femme de l'Ingénieur du chantier de Penhoët (Saint-Nazaire).

Photos de Louvencourt

De gauche à droite : Madame CHEVALIER ; Madame R. WARNERY ; le Gouverneur général OLIVIER ; Madame H. MAROGER ; M. H. MORIN DE LINCLAYS, directeur de la Compagnie Transatlantique à New-York.

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Photos de Louvencourt

En haut, de gauche à droite : Commandant DU LAURENS ; M. H. MÀROGER ; Madame H. MAROGER ; Madame ALBIACH. — Au milieu et à gauche : Madame ROMANO, femme de l'Ingénieur en chef de la Compagnie Transatlantique ; Madame SÉE ; Mademoiselle GREGH ; Madame INGRAND ; Monsieur CANGARDEL, administrateur, directeur général de la Compagnie Générale Transatlantique. — Au milieu et à droite, de gauche à droite : Madame Charles REY ; Mademoiselle M. TORP ; Monsieur H. MAROGER. — En bas de gauche à droite : Commandant THOMAS, directeur de la Compagnie Générale Transatlantique à Alger ; Madame P. SALLES ; Madame GUILHERMET.

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POUR LA BEAUTÉ

Il est aussi le plus expressif puisqu'il reflète les sentiments, les émotions, les passions.

Mais la Beauté est fragile, et pour pouvoir durer, elle nécessite une attention, une application assidues.

Les femmes ne savent pas ce qu'elles perdent en négligeant les soins que réclame la délicatesse de leur visage.

Le remède le plus efficace, pour conserver son éclat, consiste en une gymnastique scientifiquement conçue. De même que l'exercice est nécessaire à la santé du corps pour activer la circulation, pour assouplir les muscles, pour détendre les nerfs, de même une gymnastique du visage est indispensable pour lui conserver l'harmonie de ses lignes, l'éclat de sa peau, la jeunesse de son expression.

Un visage inerte se flétrit vite ; les toxines ne s'éliminant pas, les rides apparaissent, se creusent, et le vieillissement précoce en résulte.

De tous temps, le massage a été indiqué pour raffermir les muscles, pour accroître l'activité cellulaire, pour tonifier l'épiderme ; par les mouvements appropriés, on débarrasse la peau dés cellules mortes qUi l'empêchent de respirer.

La Fig. 1 montre le massage du muscle orbiculaire des paupières : ce mouvement est destiné à faire disparaître les rides et l'affaissement des paupières ; il doit être pratiqué à la manière d'un effleurage très léger, les doigts légèrement écartés passant au-dessous et au-dessus des paupières et allant du nez jusqu'à la racine des cheveux.

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Photos Dorvyne 24


DU VISAGE

La, Fig. 2 montre le massage du muscle orbiculaire des paupières inférieures contre les poches qui se forment sous les yeux. Ce massage doit être également un léger effleurage intéressant particulièrement le dessous des yeux, en remontant de la naissance du nez jusqu'aux tempes.

La Fig. 3 indique le massage du grand et petit zygomatique du masseter et triangulaire du menton ; il est destiné à supprimer les bajoues : agir par pressions assez énergiques et par pétrissage.

Pendant la pratique de ces mouvements, avoir soin de ne pas causer l'écrasement des ganglions.

La Fig. k nous explique le massage de l'orbiculaire des lèvres, destiné à supprimer le rictus : il faut faire.ee massage par pressions assez "fortes partant de la base du menton en remontant vers les ailes du nez.

La Fig. 5 nous montre le massage du sternocleido-mastoïdien : les muscles du cou doivent être massés de bas en haut et très énergiquement ; ce mouvement doit fortifier ces muscles.

Chaque manoeuvre sera pratiquée de dix à quinze fois par jour, et naturellement selon l'état du visage ; le meilleur moment pour obtenir la détente bienfaisante sera le soir, avant le repos de la nuit.

Nous recommandons à nos lectrices soucieuses de leur visage de pratiquer, pour mettre en activité les muscles endormis par le sommeil, une série de pincements et tapotements.


REINE DE BEAUTÉ

Reine de beauté ! Quelle est la midinette ou la dactylographe qui n'envie ce titre ! On sera fêtée, adulée, courtisée ; on vivra clans le luxe et les réjouissances, on délaissera l'aiguille ou la machine à écrire pour un temps qui, à l'avance, paraît infini ; on fera, croit-on, provision de souvenirs qui ensoleilleront les jours où il faudra travailler à nouveau si, d'ici là, un prince charmant ne s'est pas présenté, ébloui par cette royauté éphémère. Trop éphémère, hélas! car les jeunes personnes qui n'ont pas eu la sagesse de rester clans la voie qui leur était tracée, s'y retrouvent, le jour venu, remplies de nostalgie pour la vie oisive et somptueuse qu'elles ont menées et sans courage pour reprendre celle qui est normalement la leur.

Mais l'on n'ignore pas, depuis Musset, que les jeunes filles rêvent souvent à de folles choses et que les aventures un peu imprudentes ne sont pas pour déplaire à certaines d'entre elles. Un jour, donc, une jolie modéliste de la rue de la Paix lut dans un quotidien que le Comité des Fêtes recherchait une ambassadrice qui, par sa beauté et son charme, représenterait la Ville dans les fêtes données au cours de la saison. On promettait monts et merveilles à l'heureuse élue ; elle aurait des robes luxueuses et des chapeaux éclatants, un appartement meublé au goût du jour et des domestiques ; une voiture et son chauffeur ; enfin, l'accessoire indispensable à toute vedette ; un collier de perles et l'élément inséparable de la vie moderne : le téléphone. Tout cela était écrit ; notre jolie modéliste y crut ; elle fut bien heureuse d'être choisie et quitta son métier.

Elle collabora à des galas donnés à Vichy, à Deauville, dans d'autre villes d'eaux, mais si elle était logée dans les palaces désirant faire de la publicité et vêtue élégamment par des couturiers en quête de réclame, elle attendait en vain son auto, son appartement et ses domestiques personnels. Le temps de la royauté révolu, elle n'avait reçu du Comité qu'une somme insignifiante au lieu de tous les avantages promis. En revanche elle avait, pendant le même temps, perdu son salaire habituel ; bref, le bénéfice qu'elle avait retiré de son titre n'était qu'honorifique et passager. Estimant qu'elle avait été lésée, elle en demanda réparation aux tribunaux qui la lui accordèrent. Qu'on voie dans l'engagement du Comité soit un quasi-contrat, soit un véritable louage de services, il n'en est pas moins certain qu'il s'était obligé à mettre à la disposition de l'élue des avantages qui, en fait, ne lui furent pas fournis tous. Elle avait abandonné son métier et consacré son temps à ses nouvelles fonctions ; sans doute la publicité faite autour de son nom était-elle de nature à lui faciliter l'exercice de son métier, et les juges ne manquèrent pas d'en tenir compte, mais il était équitable qu'une indemnité lui fut allouée à titre de dédommagement et le tribunal condamna le Comité à lui verser une somme de 10.000 francs.

La modéliste est rentrée dans sa maison dé couture où, fort probablement, elle médite sur les inconvénients d'une couronne éphémère qui lui apporta, comme à toute véritable reine du XX° siècle, quelque notoriété et beaucoup d'ennuis.

Madeleine GIRAULT.

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DÉFENDS-TO

Ma chérie, que dois-je répondre à ton mari ?

Armande Villars eut un geste las qui signifiait sa défaite mieux que des mots l'auraient pu faire et, de sa voix grave où tremblaient des sanglots, murmura :

— Qu'il me laisse tranquille. Je ne veux plus que le silence et la paix. Croit-il que je vais livrer bataille pour gagner un procès quand j'ai perdu mon bonheur sans le défendre ? J'ai eu tort d'abandonner la lutte; j'aurais dû l'emmené]- avec moi ou partir avec lui. C'est un faible et cette femme l'a dominé comme un enfant. J'aurais dû le lui arracher. Maintenant, c'est trop tard. Qu'elle le garde ! C'est peut-êlre mieux ainsi.... Je hais la tyrannie de l'amour, le chantage à la douleur. Qu'il s'en aille puisqu'il ne m'aime plus et, surtout, qu'il ne s'occupe plus de ce que je pense, ni de ce que je souffre.

— Armande, réfléchis encore. Ce qu'il te demande me paraît excessif : te quitter, toi qui fus si tendre pour lui, si bonne; et tenter d'avoir légalement raison quand en fait tous les torts viennent de lui, c'est beaucoup attendre d'une femme qu'on désespère.

■— Ma petite Claire, ton frère sait bien qu'il peut tout espérer d'une femme qui lui a tout donné, toujours. T'aurait-il chargé d'une pareille mission s'il n'en n'avait connu, par avance, le résultat ? Est-ce avec toi que je discuterai, que je remâcherai mes griefs ? Il savait bien que la venue d'un étranger, d'un homme d'affaires, me révolterait et qu'avec lui j'aurais peut-être trouvé la force de prolester. Mais toi, ma chérie, c'est encore lui. Il spécule, inconsciemment peut-être, sur votre ressemblance sur les souvenirs qui nous lient tous les trois; tu as été le charmant témoin d'un bonheur qu'il a tué mais dont je ne traînerai pas le cadavre dans des prétoires de justice, des cabinets d'avocat, des études d'avoués ou de notaires !

■— Alors, tu feras ce qu'il veut ? Tu ne te défendras pas ?

— Je ferai ce qu'il veut. Je ne me défendrai pas. Dis-le lui.

— J'ai oublié de le dire qu'au point de vue matériel, Gérard est prêt à verser la pension que tu fixeras. Il prendra tous les engagements nécessaires.

Les larmes jaillirent des yeux d'Armande :

— Gérard aurait dû avoir la délicatesse de ne pas te charger de cette commission... Je ne discuterai pas plus les questions d'argent que les autres, dis-lui de ma part. Mais ne lui dis pas que je l'aime encore...

Restée seule, Armande sentit une grande lassitude l'envahir; elle était brisée de fatigue et d'émotion; tous ses muscles lui faisaient mal et son coeur pesait dans sa poitrine d'un poids intolérable. Il lui semblait avoir coupé le dernier lien qui l'unissait à l'homme qu'elle avait tant chéri et qui l'avait quittée pour suivre sa maîtresse. La rupture avait été si brutale que la pauvre femme en était encore surprise et endolorie comme une opérée à son réveil.

Comment Gérard était-il devenu l'amant de cette jeune .; fille qui allait, clans quelques mois, réaliser son rêve de paternité ? Fut-ce entraînement des sens ? ou rouerie de femme qui veut se faire épouser et sait le moyen d'y parvenir ? fut-ce un piège tendu par une intrigante à un naïf ? fut-ce l'irrésistible élan de deux coeurs qui se reconnaissent ? Armande s'était cent fois posée ces questions sans les résoudre. Maintenant elle était décidée à ne plus se torturer vainement. La venue prochaine d'un petit enfant l'inclinait comme son instinctive générosité à disparaître sans bruit devant sa rivale triomphante.

Elle reprit, la lettre que Claire lui avait apportée et qu'elle avait hâtivement parcourue :

« Armande, j'ai un devoir à remplir, tu le sais. Je te supplie de ne pas m'en détourner. Tu en aurais le pouvoir et si tu l'exiges je ne pourrai donner mon nom ni à la femme que j'ai compromise, ni à l'enfant qui va naître. Tu vas m'opposer peut-être tes convictions religieuses qui t'empêchent de demander le divorce ? Il y a un moyen de me rendre ma liberté sans entrer en conflit avec ta conscience : ne te défends pas. Le jugement sera rendu par défaut contre toi sous un prétexte qui ne mettra

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pas ton honneur en jeu. En contre-partie du sacrifice d'amour-propre que je te demande, et bien que tu ne sois pas une femme d'argent, laisse-moi te dire ce que je compte faire : il ne faut pas que tu te débattes dans les difficultés pécuniaires que nous ne pourrions d'ailleurs pas éviter si nous plaidions avec âpreté l'un contre l'autre. Tu sais, en effet, les dépenses considérables que représentent les procès... Si nous sommes d'accord, je créditerai chaque trimestre ton compte à la banque d'une somme de trois mille francs. Ajoutés à tes revenus personnels, cette rente te permettra de vivre convenablement. Je sais que ces considérations- ne te détermineront pas; elles doivent pourtant entrer en ligne de compte et tu devras y réfléchir. Pense à ton amie Lucienne et à Mme de V... Voilà où mènent les procès; »

« TU n'es pas une femme d'argent... », Armande se connaissait assez pour en être sûre. Mais elle se savait aussi désarmée devant les difficultés matérielles de l'existence... Lucienne, Mme de V... avaient connu une vraie misère pendant les années qu'avait duré leur procès en divorce. C'avait été la lutte quotidienne, les référés, les saisies, les appositions de scellés... Gérard était lâché de lui rappeler ces exemples ! Mais elle était lâche elle-même de s'en effrayer. Elle savait si bien q'u'en France la femme est mal défendue. Et elle avait tant besoin de paix !

Sa décision était prise. Elle aurait voulu être sûre qu'elle agissait uniquement par générosité, mue par son désir de ne pas user d'un droit dans un domaine où seul doit régner l'amour. Mais, scrupuleuse et sincère implacablement, elle était obligée de s'avouer à elle-même ce qu'elle n'aurait jamais avoué à personne... Sa peur du lendemain jouait son rôle et, lâchement, elle acceptait le marché.

Trois années ont passé depuis qu'Armande Villars est divorcée. Le jugement a été rendu contre elle par défaut, tandis qu'elle promenait sa solitude d'Allemagne en Italie et d'Italie en Grèce. Elle a su que, chaque trimestre, son compte en banque était crédité de trois mille francs.

Les versements furent bien effectués pendant tout le cours de la première année, mais ils diminuèrent bientôt jusqu'à cesser complètement. Armande n'était pas riche. • Elle n'était point intéressée, mais la pension promise lui était indispensable pour vivre. Ses revenus personnels avaient sombré dans la débâcle d'une industrie où ses capitaux étaient placés. Gérard devait le savoir puisqu'il s'agissait d'une faillite tristement célèbre.

Claire fut chargée d'intervenir auprès de son frère. Elle dut avouer à sa belle-soeur son impuissance à le ramener au respect de ses engagements. Il avait deux enfants; sa femme était âpre jusqu'à l'avarice; elle lui avait fait vendre les propriétés qu'il possédait et s'était fait consentir des donations importantes pour s'assurer que Gérard ne la dépouillerait pas au profit de sa première épouse. Lui, veule et sans courage, l'avait laissée faire.

Après des pourparlers inutiles, Armande en fut réduite à plaider.

Elle révéla au tribunal les conditions dans lesquelles le divorce avait été rendu et comment elle s'était spoliée ellemême en acceptant par faiblesse d'être condamnée sans être coupable. Au lieu de demander l'exécution de l'engagement pris par son mari et dont la validité était très discutable puisqu'une femme divorcée à ses torts et griefs n'a droit à aucune pension alimentaire, elle fit plaider que son mari lui devait des dommages-intérêts. Il avait, en effet, commis une faute et usé de manoeuvres dolosives en la persuadant de laisser prendre contre elle un jugement de défaut alors qu'elle était en droit d'obtenir le divorce en sa faveur et, par voie de conséquence, une rente viagère conformément à l'article 301 du Code civil. Elle obtint une indemnité importante.

Lucile TINAYRE-GRENAUDIER, avocat à la cour de Paris.


WORTH

Studio de Paris

Madame Paul Stora, née Ginette Azoulay

Robe en crêpe satin blanc, longue traîne retenue par des fronces, manche longue ajustée dans le bas et travaillée de plis dans le haut. Voile de famille

en vraie dentelle.

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Ce que nous dit à Paris, Mme Helena RUBINSTEIN LA GRANDE ESTHÉTICIENNE FÉMININE

Le bon génie qui veille parfois sur la destinée capricieuse des journalistes, nous a mis, cette l'ois, au cours du dernier voyage que nous fîmes à Paris, en présence d'Helena Rubinstein, elle-même, en son hôtel particulier où le goût le plus moderne et le plus sûr a réparti les merveilles de l'art contemporain.

Elle veut bien nous recevoir en son logis princier et répondre aimablement à toutes nos questions.

En ce qui concerne la femme algérienne elle-même, Madame Helena Rubinstein, qui a vu toutes les femmes de la terre, estime que c'est une des plus élégantes, une des plus raffinées, une des plus soignées qui se puisse voir. Et elle ajoute, en praticienne qui connaît à fond la question :

— Il faut convenir que le climat nord-africain est un des plus durs à l'épiderme qu'on puisse rencontrer. 11 est fort débilitant, surtout pour la Française métropolitaine qui n'y est point née. La grande chaleur qu'il y fait, la nature des vents, le régime violent des pluies et orages, font que la peau a une tendance à y être très desséchée, en dépit des apparences. Presque toutes les femmes algériennes ont les pores dilatés, le grain de la peau épais ; et, soucieuses de leur beauté comme elles le sont, on comprend qu'elles doivent se livrer chez elles à des soins quotidiens extrêmement sérieux.

Comme nous demandons à Madame Helena Rubinstein de vouloir bien formuler pour nos lectrices quelques principes essentiels à suivre en cette matière, elle nous dit :

Un complet nettoyage de la peau prélude à tout .traitement du visage. 7^a position de détente du sujet contribue à reposer les traits. La friction et le massage qui suivent préparent l'épiderme au bienfait des produits qui vont lui être appliqués.

— Rien de spécial, je vous assure, mais les règles fondamentales de mon art et de ma technique et qui tiennent en ces trois mots : 1" Nettoyer ; 2" Nourrir ; 3" Tonifier. Par conséquent, le traitement que je préconise toujours et qui convient merveilleusement à la femme vivant en Algérie comporte :

1" un nettoyage profond et rationnel de l'épiderme ;

2" une alimentation de la peau par une crème nourrissante, afin d'assouplir les tissus et de leur conserver l'élasticité naturelle, ce qui a pour effet d'effacer et de conjurer les rides et les traces de lassitude ;

3° une fortification par un produit approprié à chaque type de peau, de manière à resserrer les pores, à raffermir les chairs et à leur conserver leur fraîcheur.

Ces trois soins essentiels seront d'ailleurs utilement complétés par l'application régulière d'un masque de beauté, dont les propriétés radicales garantiront efficacement les femmes algériennes contre la rigueur de leur climat.

A ceci, j'ajouterai quelques massages méthodiques et appropriés, pratiqués par des mains expertes, indispensables pour la tonicité et l'élasticité musculaire. »

Nous sentons bien que Madame Helena Rubinstein a une idée de derrière la tête, à propos de l'Algérie et de ses femmes, et nous lui tendons, professionnellement la perche :

— N'avez-vous pas, Madame, quelque chose de particulier à nous dire, sur ce qui vous a le plus frappée quand vous êtes venue en Afrique ?

— Effectivement, ce qui m'a vivement frappée quand je

suis allée en Algérie, c'est la quantité alarmante de jeunes filles, de jeunes gens, de jeunes femmes dont le visage présente de graves manifestations d'acné. Je comprends bien que le climat chaud y prédispose, et peut-être aussi le genre de vie, la nourriture, etc.. Il reste que chez vous, l'acné fait beaucoup de ravages. Et plus qu'ailleurs peut-être, j'ai vu avec étonnement ses victimes s'y résigner, consentir à l'enlaidissement qui en résulte, et perdre peu à peu confiance en ellesmêmes. Peut-être considèrent-elles ce fléau, le véritable mal de la jeunesse, comme incurable ?

Il faut bien leur faire savoir qu'il ne l'est pas. C'est une question qui m'a toujours fort préoccupée, car l'acné sévit dans les cinq parties du monde, chez les Anglo-saxons comme chez les Orientaux ; et je puis affirmer que pas un cas d'acné, je dis parmi les plus graves et les plus avancés, n'a été soumis à mon personnel traitant, soit à ma Clinique de Beauté de Paris, ou dans mes autres salons, sans être traité avec succès par mes procédés et mes produits spéciaux.

Nous le savions déjà, mais nous aimons à nous l'entendre confirmer officiellement par Helena Rubinstein, elle-même.

D'autre part, ajoute-t-elle, les femmes algériennes suivent de fort près les super-modes parisiennes. Elles sont coquettes à souhait et soucieuses, autant que leurs soeurs métropolitaines, de s'armer de beauté pour les grandes compétitions mondaines de l'âpre vie actuelle.

C'est pourquoi, afin de répondre au désir si souvent exprimé par les élégantes de l'Afrique du Nord, j'ai tout prévu pour leur donner satisfaction. Sous mes directives, Madame Tetart-Peyneou, a installé une Clinique de beauté en votre blanche ville. »

En effet, ces salons, nouvellement installés 15, rue Michelet, et qu'il nous a été donné de visiter en détail tout dernièrement, sont pourvus des mêmes perfectionnements techniques et sont approvisionnés des mêmes incomparables produits, d'une renommée si mondiale. Dans ces salons parfaitement agencés, sont pratiqués, à des prix très abordables, les méthodes et les traitements de beauté de la plus célèbre des dermatologues de ce temps : Helena Rubinstein.

Nous demandons' encore à notre hôtesse, avant de prendre congé d'elle, si elle n'a pas de conseil particulier à donner à

nos lectrices au sujet du maquillage proprement dit: « Il est certain, nous ditelle, que la lumière spéciale de votre beau pays exige Un maquillage très étudié et approprié au type qui s'est créé en Algérie. Nul ne me paraît mieux qualifié que Mme Tetart-Peyneou, qui est sur place, pour présenter et conseiller à sa clientèle mes dernières créations de poudres et de fards, et fournir ainsi aux belles Algériennes le moyen de garantir, de conserver et de prolonger leur beauté qui est connue à juste titre du monde entier. »

C'est sur ces paroles si aimables pour nos compatriotes, qui d'ailleurs le méritent , bien, en effet, nue nous quittons Madame Helena Rubinstein.

Des tampons, de linge, imbibés d'une crème et dans un état favorable d'humidité, sont appliqués sitr le visage et fixés à l'aide de bandelettes.

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LA RELAXATION

L'hiver approche : si vous êtes de ceux qui ont toujours froid, pratiquez à la fois relaxation et respiration lorsque le froid vous envahit. Comment marchez-vous lorsque vous avez froid ? Vous enfouissez votre nez dans votre col, votre tête dans vos épaules, vous creusez la poitrine, vous immobilisez votre diaphragme en vous penchant en avant, en vous recroquevillant sur vous-même. Essayez autre chose. Relevez la tête, redressez la colonne vertébrale, rejetez les épaules en arrière, aspirez largement, profondément, cessez de vous contracter : immédiatement vous sentez l'air affluer en vous, la circulation du sang reprend son cours normal, vous êtes réchauffé en moins de trois minutes.

Avant tout exercice de relaxation, faites quelques respirations profondes et régulières et chassez les soucis de la journée : sentez-vous en paix avec l'univers.

Puis, couché à terre — il vaut mieux être sur quelque chose de dur que sur un moelleux matelas, — abandonnez-vous de tout votre poids.

Nous avons déjà parlé de la sensation de poids. C'est le point le plus important de la relaxation.

Couché, dites-vous que vous pesez de tout votre corps

sur ce qui vous supporte. Les gens crispés ont beaucoup de

mal à réaliser cette sensation de poids. Voyez entrer dans

un salon un timide, donc un crispé : il semble avoir honte

de son poids et de son épaisseur; au lieu d'appuyer sur

le sol, il semble l'effleurer. Nous avons tous connu cette

sensation désagréable où l'on a l'impression de se porter,

où l'on se pose à peine sur le bord des sièges, où l'on a

l'impression de vivre en l'air : c'est horriblement fatigant.

Laissez pendre votre main au bout du bras.

Pourquoi le petit doigt levé en buvant est-il ridicule ?

Parce que c'est le signe le plus visible de la contraction,

du manque d'aisance, d'assurance, de poids.

Si vous êtes fumeur, habituez-vous à ne pas tenir en

l'air la main qui tient la cigarette (rien que cela est une fatigue inutile).

Relaxez le poignet.

Un excellent exercice : placez une barre d'appartement à peu près à la hauteur de votre buste, et placez-vous sur cette barre de manière à ce que bras, tête, buste pendent d'un côté, bassin et jambes de l'autre. Vous devez être là comme un vêtement jeté. Pesez de tout votre poids. Abandonnez-vous inerte.

Si quelqu'un peut à ce moment faire balancer vos bras ou vos jambes, pour contrôler leur relaxation.parfaite, ce n'est que mieux, mais vous pouvez très bien arriver à avoir vous-même conscience de cet état.

Avez-vous porté dans vos bras un enfant endormi ? L'avez-vous senti peser sur vous, s'abandonner ? Voilà comment vous devez être.

Regardez les enfants, regardez les animaux, les chats, les chiens au repos. Ils ne dorment pas, puisqu'ils ouvrent un oeil lorsque vous approchez. Mais ils sont en état de relaxation complète. Et l'on s'étonne ensuite que les signes de la décrépitude soient beaucoup moins visibles chez les bêtes que chez les gens. Qu'y a-t-il de surprenant ? Us savent se reposer...

Ce mois-ci, vous avez donc cette consigne : respirer avec calme, régulièrement, profondément, clans toutes les circonstances où vous oubliez jusqu'à présent de respirer. Prendre conscience du poids de votre corps; d'abord pâlies quelques exercices que je vous indique; puis, en regardant les enfants, les bêtes qui, eux, ont l'art inné de la relaxation; enfin en vous étendant, relaxé, sur le sol, après quelques respirations profondes, et en respirant avec aisance et naturel.

Marcelle AUCLAIR et Tania KURELLA.


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LA HANTISE DE VIEILLIR...

Dusqu'à 35 ans on vit dans l'insouciance comme si la jeunesse devait durer toujours, et puis, un beau matin, on aperçoit dans son miroir le premier cheveu blanc.

Ce n'est encore qu'un avertissement — mais il faut l'entendre pendant qu'il en est temps encore. Non, vous ne vieillirez pas si vous né voulez pas vieillir.

Votre ligne — c'est une question de discipline : régime, culture physique. Votre peau — il faut des soins, et les instituts de beauté font des merveilles»

Vos cheveux blancs, les témoins les plus^ indiscrets de votre âge-ilestencoreplusfacile d'en venir à bout : une application d'Imédia chez votre coiffeur et en un quart d'heure, vos cheveux ont retrouvé leur teinte naturelle.

Avec Imédia, personne ne saura que vous êtes teinte. Cette teinture invisible .extra-rapide ne casse pas le cheveu, permet l'indéfrisable.

Agents Généraux : Albert et Armand LELLOUCHE, 7, Place du Gouvernement, ALGER — Tél. : 20.41


POUR AVOIR DES HANCHES AFFINÉES

Voilà ce que, chères lectrices, nous avons préparé pour vous et que nous vous conseillons -d'expérimenter à votre retour de vacances.

L'exercice est utile aux personnes des deux sexes ; cependant certaines fonctions spéciales aux femmes empêchent de leur appliquer les mêmes méthodes qu'aux hommes.

On ne visera donc pas à développer les muscles de la femme mais à raffermir certaines parties et à en faire disparaître ou atténuer d'autres.

Nous vous parlerons aujourd'hui des hanches, c'est le cas le plus souvent demandé ; nous avons pensé vous joindre quelques photos accompagnées de la description du mouvement. Ces quelques exercices ont été pris parmi une série à exécuter ti-ès régulièrement et de préférence tous les matins.

Les causes de cet excès de hanches sont multiples; la principale est la position assisa : couturières, dactylographes, conduite de l'auto. Cette dei-nière provoque également des dos déviés, des épaules déformées, sujets sur lesquels nous reviendrons avec détails dans une prochaine causerie.

Les photos 1 et 2 représentent la flexion et extension des jambes, genoux et pieds, joints « mains aux hanches, s'élever sur la pointe des pieds, fléchir les jambes, les genoux joints, puis sans marquer de temps d'arrêt, étendre les jambes en redressant tout le corps, revenir à la position de départ ».

Evitez, comme vous le montre la photo n" 2, les genoux et pieds disjoints pendant l'exécution de la flexion.

Les photos 3 et 4 montrent un assouplissement combiné des bras et du tronc. « Placer la jambe gauche tendue en avant, la poitrine face à droite, bras levés et plies, mains et coudes à hauteur des éoaules. Sans bouger les pieds, tourner la poitrine le plus possible à gauche en ouvrant les bras (inspiration), les mains toujours à hauteur des épaules, les yeux fixés sur la main gauche, revenir à la position de départ (fig. 3), expiration ». Exécuter ce mouvement également avec le pied droit en se tournant à droite.

Les photos 5 et 6 figurent une flexion des jambes étant en grande station écartée, « mains aux hauches, fléchir alternativement les jambes, le tronc restant droit, le talon quittant le sol le plus tard possible », marquer un léger temps d'arrêt en passant à la station droite.

Les photos 7 et 8 décrivent « La culbute ». Elever les jambes tendues et toucher le sol avec les pieds derrière la tête. « Sur le dos, élever les jambes tendues et réunies, puis sn roulant sur le dos et la nuque, porter la pointe des pieds jusqu'au sol derrière la tête, les jambes restant tendues, revenir à la position de départ ». Il est probable qu'au début, beaucoup ne toucheront pas le sol avec les pieds ; ne jamais exécuter de

pression sur les pieds de l'exécutant pour faire prendre contact avec le sol.

Terminer ces exercices par une douche et un massage, puis reposez-vous durant environ dix minutes. C'est indispensable. Recouvrez votre corps d'un peignoir chaud et allongez-vous complètement à plat. Encore faut-il que vous mettiez parfaitement

parfaitement profit ce moment de détente. Vous devez fermer les yeux et détendre tous vos nerfs, amollir vos membres et immobniser tous vos muscles.

SEIVE, salle Drouïllet, 7, rue Drouillet, ALGER.

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ÉCHOS :

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1

1

Un imperméable c

à peu de frais. '

Notre horreur bien moderne ] du parapluie nous condamne à < rechercher les vêtements imper- . méables. Il faut avouer que ceux- . ci réussissent à être tentants et , coquets et qu'ils ne rappellent , guère le « waterproof » d'autrefois, si haïssable.

Du reste, nous pouvons nousmêmes rendre imperméable l'un de nos manteaux. Nous ne sommes pas sans avoir, dans notre garde-robe, un vêtement léger, en crêpe de Chine ou en gabardine, et que nous avons assez vu pour les beaux jours. Eh bien ! transformons-le en vêtement de pluie. Il nous évitera l'achat d'un imperméable, et nous n'aurons pas le regret de laisser un vêtement encore joli inemployé.

Dans une vaste cuvette ou dans une lessiveuse, mettons de l'eau additionnée d'acétate de plomb (6 gr. d'acétate par litre). Plongeons notre vêtement dans cette eau, puis retirons-le, en nous gardant bien de le tordre. Laissons-le égoutter.

Quand il sera moins mouillé, nous retirerons en tous sens, afin qu'il conserve une jolie forme, et nous achèverons de le faire sécher.

■ t

Rue de la Paix...

La place Vendôme est le cen- ; tre du monde et la rue de la i Paix restera, malgré certaines : désertions, cette magnifique artère centrale qui a toujours été et demeure indéfeetiblement le coeur élégant de Paris.

Aussi avons-nous: été particulièrement heureux de voir COTY, toujours fidèle, y ouvrir ses nouveaux Salons, dont le luxe sobre s'allie à la plus grande distinction.

La décoration intérieure d'une tonalité écaille que rehausse le blanc ivoire des meubles en sycomore, les vitrines lumineuses disposées avec un goût exquis, réalisent l'écrin précieux qui renferme les plus beaux joyaux de la parfumerie universelle.

Rendons hommage à cette grande marque qui contribue, par ses efforts, à imposer au monde entier le prestige de Paris et la qualité française.

Les belles et leurs bêtes.

Nombreuses sont nos clientes, ayant un chien, qui amènent leur toutou avec elles dans nos salons. Quand il y en a plusieurs ensemble, cela peut devenir drôle — ou le contraire — selon notre humeur. Dernièrement, deux chiens ont inquiété leurs maîtresses, d'abord parce qu'elles

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:raignaient qu'ils ne se mordent, insuite, quand elles ont su que :'étaient un chien et une chienne )aree qu'elles ont eu peur d'un nariage canin. Aussi chacune l'elles retenait-elle son chien et lurant quelques instants on entendit l'aboi des toutous et le u rire d'autres clientes qui s'amusaient de la scène. Finalement, après un soupir, Rie et Raquette se sont résignés à ne point se connaître et leurs maîtresses les ont embrassés pour lés récompenser de leur sagesse.

a Les huiles RI-CI-KA

Les schampooings à l'huile sont devenus indispensables dans la coiffure moderne. Mais du choix de la marque dépendent le succès ou les insuccès, étant donné les mauvais produits employés par des fabricants peu scrupuleux.

Aussi les huiles RI-CI-KA, la marque sans rivale, faites avec les produits les meilleurs, ontelles connu la grande vogue. Les seules qui n'irritent pas, leur emploi est indispensable avant et après la permanente, avant et après les teintures, avant et après les décolorations.

Régénératrices des cheveux abîmés ou brûlés, elles permettent aux cheveux sains de devenir plus beaux. Avec elle, tous les cheveux deviennent souples et brillants comme la soie.

Peuvent être employés par tous, dames, messieurs, enfants. Et que Messieurs les coiffeurs sachent qu'en employant l'huile RICI-FRIZ pour leurs permanentes, ils n'auront jamais d'insuccès.

C'est le secret de la réussite. (Voir publicité page n" V).

Lancôme est une maison nou- ; veau-née. D'une tradition purement française — deux descendants des ducs de Lancôme sont parmi ses fondateurs — elle ne prétend s'imposer que par la qualité et la loyauté de ses produits, l'élégance et le raffinement de leur présentation. C'est là un programme bien ambitieux mais qui a de fortes chances d'être tenu si j'en juge par les cinq premiers parfums de Lancôme. Je n'ai pas la place de les analyser pour vous au cours de cet article, mais je puis vous dire néanmoins que l'on retrouve, dans la gamme de ces créations, la note qui satisfait la recherche actuelle du parfum tenace, puissant, de tonalité franche et rayonnante. Ce qui frappe dans ses essences, c'est qu'à rebours de la plupart des créations,

mêmes heureuses, de ces dernières années, l'abord des compositions de Lancôme est plaisant et qu'il a réussi à créer de l'agrément pour celles qui se parfument, autant que pour ceux qui vivent dans leur atmosphère.

Ces cinq nouveaux parfums sont : Kypre, velouté et fleuri, plus profond que le chypre ordinaire ; Tendres Nuits, dont la suavité de fruits exotiques étonne par un départ lavande ; Bocage, senteur de blonde, jeune et rieuse, dont le chèvrefeuille semble se dégager d'une double base de jasmin et de mimosa ; Conquête, arôme de luxe intime, de même inspiration que le 5 de Chanel, bien que l'odeur en soit différente; Tropiques, qui s'exhale par surprises, comme une chaude symphonie dans laquelle surprend l'éclat des cuivres.

Traitement Velva Mask :hez soi.

Ce traitement a pour but rie 'aire disparaître les rides, de rajeunir la peau et de lui conserver sa souplesse et sa netteté. Il peut être employé contre les boutons et éruptions qu'il cicatrise. Il fait également disparaître les points noirs, car il dissout la substance solide qui les forme.

Ce traitement, fait chaque soir régulièrement, parvient à relever la peau du visage et à raffermir le cou.

Il enlève la rugosité des coudes et embellit les mains.

MODE D'EMPLOI

Etendre ce masque le soir de préférence, afin de le laisser sur l'épiderme pour la nuit. Commencer par nettoyer minutieusement le visage avec la Crème à nettoyer et le Tonique, appliquezle légèrement avec les doigts, sur le cou et le visage, de bas en haut, laissez sécher en plaçant les mains sur les tempes de façon à relever les muscles. Lorsque le masque est sec, il forme

une pellicule qui doit être conservée pendant le sommeil. Le matin, on l'enlève avec un tampon de coton imbibé d'eau tiède, puis, après une courte application de Crème Velva et une application de Tonique Arden, le visage retrouve sa plus belle

expression et est prêt pour le

maquillage.

Histoire et cheveux roux.

Le révérend J.-W. Thomson, professeur d'histoire à l'Université de Cambridge, s'est livré depuis de longues années à une curieuse occupation. Depuis ses débuts dans la carrière de pédagogue, il a relevé les notes obtenues aux examens par ses élèves en classant ceux-ci... d'après la couleur de leurs cheveux.

Et il a formulé récemment cette conclusion formelle à ses observations : les hommes et les femmes à cheveux roux sont absolument inaptes aux études historiques.

Poil de. Carotte n'avait pas prévu ça... _ ,


METTONS-NOUS A TABLE

Pâte verte de sardines ^

(Hors-d'oeuvre froid) Pour une boîte de sardines, de 1 taille moyenne (sans arêtes) : 100 gr. de beurre fin ; 100 gr. de persil.

1" Ebouillanter le persil, puis bien Pégoutter ;

2" L'éponger dans un torchon;

3" Le hacher finement ;

4° Enlever les peaux des sardines, mettre dans un mortier sardines, persil et beurre ;

5" Piler de façon à former une pâte unie et bien verte ;

6" Mettre raffermir cette pâte quelques heures au frais ou dans la glace ;

7° La servir dans un ravier ou dans de petits godets. Quand eHe est très raffermie, on peut en faire de petites coquilles, comme on fait des coquilles de beurre.

Poulet « quo vadis »

Pour un beau poulet :

2 branches d'estragon ; 40 gr. de mie de pain rassis ; 5 à C petits oignons ; 1 litre environ de bouillon ; 4 jaunes d'oeufs ;

1 tasse à café de crème ;

2 cuillerées à café de moutarde ;

1 forte cuillerée à bouche de

farine ; 1/2 verre de lait environ ; 75 gr. de beurre.

1" Endetter la mie de pain. La mettre sur le feu dans une petite casserole avec le lait.

2" Hacher finement le foie du poulet avec une branche d'estragon. Mélanger ce hachis à la mie de pain. Saler et poivre. Paire du tout une petite panade épaisse. Y glisser 40 gr. de beurre.

3" Farcir le poulet avec cette panade et bien le coudre.

4" Mettre le poulet dans une casserole avec les oignons, sel et poivre. Le mouiller à mi-hauteur de bon bouillon. Faire cuire, casserole couverte, pendant 1 h. à 1 h. 30 à feu doux.

5" Retirer les trois-quarts de la « cuisson ». Passer ce jus.

fi" Avec le reste du beurre et de la farine, faire un roux blond. Le mouiller petit à petit, et en tournant toujours, de ce jus encore chaud, pour obtenir une sauce d'épaisseur moyenne. i 7" Dans un bol, mettre les jau1

jau1 d'oeufs, la crème et le reste ' de l'estragon haché. Bien délayer le tout.

8" Verser dans la sauce et lier en tournant quelques minutes à feu très doux (sans laisser bouillir).

9" Ajouter alors la moutarde, I le reste du jus de la cuisson (suivant

(suivant de la sauce). d

Bien remuer sans laisser cuire. le

Verser de suite sur le poulet c

bien chaud. Servir immédiate- n

ment. a

n

Surfin au chocolat v

(Entremets froid (se cuisant) t

Pour 5 à 6 personnes : v

500 gr. de chocolat ; '

4 à 5 cuillerées à bouche de lait ; 150 gr. de beurre fin ; 4 jaunes d'oeufs ; 4 cuillerées à bouche de su- t cre en poudre. j

1" Dans une casserole, sur le *

feu, faire fondre soigneusement 1

le chocolat avec le lait. Bien re- '

muer pour obtenir une pâte très '

lisse. '•

2" Verser le chocolat dans un récipient. Y glisser de suite le beurre. Tourner jusqu'à ce qu'il soit entièrement fondu en travaillant bien la pâte pour obtenir un mélange parfait.

3" Incorporer un à un les jaunes d'oeufs en travaillant doucement le mélange.

4" Ajouter le sucre. J\

5" Beurrer grassement une sfl tourtière ou un moule à char- Vo lotte. Y verser le mélange et lig faire cuire très doucement au ™j bain-marie pendant une demi- VB heure. Retirer le moule de l'eau °r" chaude et ne démouler que tout :ei à fait froid. ™

(Pour aider au démoulage, on de peut chauffer légèrement le fond JJ du moule avec une serviette im- u bibée d'eau bouillante). -'

Servir avec une crème anglaise à la vanille.

Perdreaux rôtis sur canapés

6 perdreaux, 6 bardes de lard, 6 ronds de citron, 6 croûtons, 1/4 de beurre, 1 verre de cognac. Prenez 6 perdreaux de l'année, plumez-les, dressez-les, enveloppez-les chacun d'un barde de lard, mettez dans l'intérieur sel, poivre et une noix de beurre en ayant soin de mettre les foies de côté. Beurrez un plat, placezy vos six perdreaux, faites chauffer votre four au rouge, mettez vos perdreaux à rôtir quand la graisse commence à fondre, arrosez-les d'un verre de bon cognac et mettez-y le feu en ayant soin de les arroser. Au bout de 10 minutes retournezles en les arrosant souvent, 20 minutes de cuisson suffisent. Pendant le temps de la cuisson,

\ préparez vos croûtons, hachez les foies avec un peu de persil, travaillez-les avec du beurre, nappez-les avec une couche de votre hachis, assaisonnez en

L" ajoutant une petite pincée de muscade si vous rainiez. Pen,

Pen, que vous coupez vos perdreaux en deux et que vous les

dressez sur le plat vous passez le jus au chinois dans une saucière ; dans la lèche-frite vous mettez vivement vos croûtons en ayant soin de les arroser pour ne pas qu'ils dessèchent puis vous les mettez sous chaque moitié de perdreau, vous garnissez votre plat de rondelles de citron et vous arrosez les pex-dreaux d'un peu de sauce.

Ananas glacé à l'orange

Un ananas frais, un jus de citron, trois oranges, sucre en poudre. Vous décapitez votre ananas avec une cuillère d'argent, vous détachez toute la chair que vous coupez en dés, vous épluchez vos oranges en ayant soin d'enlever l'écorce et la peau blanche, vous les découpez également en dés, vous mettez dans votre ananas du sucre en poudre, votre jus de citron, vos morceaux d'ananas et d'oranges et le jus rendu. Vous remettez votre tête d'ananas et vous faites glacer au frigidaire. ■

Après dix ans de recherches scientifiques, les laboratoires du Docteur N.-G. Payot (culture physique du visage (présentent le rouge « 1935 » indélébile, à basé de vitamines. Prix de propagande : 15 francs ; étui gala, 3 francs (mandat ou timbres), mandarine, lumière, électric, grenat. Laboratoire, 12, rue Richepanse. Caumartin 31.01. Alger, Madeleine, 1, avenue Pasteur.

CREATION LECHELER N. Y.