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Titre : Match : l'intran : le plus grand hebdomadaire sportif

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1936-02-04

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32812178x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32812178x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 04 février 1936

Description : 1936/02/04 (N499).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56524796

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-41178

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

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N°.499 4 Février 1936 I franc.


LE SPORT, j

LES GENS, [ LES FAITS j

RIEN de plus pittoresque, de plus | sportif par surcroît, que cet éton- ï nant Critérium cycliste des por- g teurs de journaux, organisé cha- j que année par L'Intran ! On sait quel rude j métier font ces garçons qui, tous les jours, ! portent sur leur vélo des paquets de jour- I naux qu'ils transmettent aux kiosques. 11 ' faut les voir, dans les rues de Paris, courbés sur leur guidon, pédalant en hâte, rasant les trottoirs, frôlant les piétons, glissant entre autobus et taxis, merveilleux d'acrobatie et de... naturel. Ils n'ont pas leur pareil pour adresser un quolibet à un grincheux, un sourire à une petite femme qui passe. La plupart d'entre eux se reposent de leur accablant travail en... disputant des courses cyclistes. Ils ont l'amour du vélo dans le sang. Leur Critérium est à la fois une course de plus et la consécration populaire. Ils sont connus, en effet, du public sportif et du public tout court. Ce sont des Parisiens qui ont des visages fa- > miliers et représentatifs, comme tel agent de la circulation ou tel camelot des boulevards.

En moins d'une heure, dimanche —' exactement en 49 m. 16 sec. — le vainqueur, Chimberg, avec une charge de 15 kilos, a bouclé le tour de Paris. Moyenne : plus de 35 à l'heure.

De braves gars et des champions !

♦ Naturellement, la Coupe de France a vu naître les surprises rituelles. Les amateurs de Brest ont battu Roubaix, Charleville a éliminé Cannes. Par contre, Sochaux et Valenciennes n'ont pu se vaincre et devront remettre « ça ». Les deux clubs parisiens restent en lice. L'Olympique Lillois prend figure de favori. Il a battu Marseille par 3 à 1. Mais comme la surprise est l'élément à succès de la Coupe de France, gardons-nous de conclure déjà au succès d'un favori !

♦ En attendant, que fait-on pour entraîner l'équipe de France de football qui aura à coeur de venger sur les Tchèques son orgueil humilié par les Hollandais ? On réunit les meilleurs hommes, on leur fera disputer quelques matches d'entraînement, comme d'habitude. J'entends bien qu'on fera pour le mieux, et je n'incrimine pas la bonne volonté et le dévouement des gens de la Fédération. Je persiste cependant à croire qu'on ne soigne pas assez le « moral » de nos joueurs. Sans être grands clercs en psychologie, il faudrait que les sélectionneurs écartassent à coup sûr les joueurs qui ne ressentent pas l'honneur — ni le goût — de jouer dans l'équipe de France. Il faudrait créer, non pas une mystique de l'équipe de France, mais faire comprendre aux joueurs choisis, non seulement qu'ils représentent la quintessence du football français, mais aussi qu'ils se doivent à la partie de toute leur âme, de tout leur coeur, parce que des millions de Français souhaitent leur victoire, vivent intensément cette même partie. Ils se réjouiront certes de la victoire, mais ils excuseront la défaite si elle est honorable. Car il y a des défaites honorables.

Les Tchèques battront probablement les Français, dimanche prochain. Mais si les nôtres leur résistent avec opiniâtreté et ne succombent que par un faible écart, ils auront droit à notre confiance et à notre gratitude.

♦ N'ayant pas l'heur de pouvoir partir pour Garmisch-Partenkirchen, j'ai tenu à voir l'équipe canadienne de hockey sur glace. Elle a battu les Volants par 5 buts à 2 et m'a fait une solide impression. C'est une équipe. On ne cherche pas à briller personnellement. Et quelle vitesse ! Quel métier !

René LEHMANN.

Un véhicule automobile qui n'aurait certainement pas pu se classer à Monte-Carlo, 1

cette année, mais qui a connu la gloire en 1886, pilotée par Karl Benz. |

AUTOMOBILE ^tlnTS!

battus au Rallye,de Monte-Carlo, par Laury SCHELL

On ne peut pas dire que là chance nous favorise, ma femme et moi.

Non.

Voilà huit années consécutives que nous participons au Rallye de Monte-Carlo, chaque fois avec plus ou moins de bonheur, puisqu'une seule fois seulement nous n'avons pu atteindre Monte-Carlo.

Nous nous sommes toujours classés dans les dix premiers, en gagnant même chaque année une ou deux places. Or, cette année, nous nous étions préparés si spécialement, si minutieusement, que nous n'avions pas hésité à prendre le départ d'Athènes, malgré toute la traîtrise de ce parcours. Nous avons eu le bonheur d'être récompensés de notre audace en trouvant des routes considérablement améliorées. Si bien que notre parcours s'est effectué à peu près normalement, à peu près, disons-nous, en ce sens qu'il n'y a pas à proprement parler de réseaux routiers dans les Balkans et que nous avions constamment le souci de franchir les fondrières sans trop abîmer notre voiture ; mais, répétons-le encore, tout s'est très bien passé.

Arrivés à Monte-Carlo après une dernière étape particulièrement pénible en raison de la moyenne horaire élevée que nous devions respecter et aussi par suite d'une pluie torrentielle qui rendait la route glissante et dangereuse, il ne nous restait plus qu'à participer à l'épreuve finale. Nous étions treize — chiffre fatidique — à prétendre à la victoire, puisque, ayant pris le départ d'Athènes; nous bénéficiions du maximum de points.

Nous savions, d'après les temps publiés sur l'entraînement, que. la première place serait difficile. Néanmoins, nous avions tous l'espoir de faire mieux que les autres. Ayant la chance, pour l'épreuve finale, de partir dans les derniers concurrents, je pus me rendre compte que mes adversaires les plus dange- . reux n'étaient tout de même pas les « croquemitaines

croquemitaines que nous redoutions. A la fin du premier essai, j'étais effectivement le vainqueur. Qu'avais-je à redouter pour la seconde épreuve ? Peu de chose, puisque j'étais de tous le plus rapide, à moins que ce ne fût la malchance. C'est elle cependant qui m'a vaincu. Je m'explique. Le deuxième essai ayant été pour nous très concluant, puisque j'abaissai dans de notables proportions mon temps réalisé dans la première épreuve, j'étais à peu près certain de remporter enfin, après huit années d'efforts, cette première place tant désirée.

. Il ne restait plus qu'un seul concurrent. Etait-il, o priori, dangereux pour moi ? En toute sincérité, je ne le pensais pas. La performance qu'il avait réalisée dans la première épreuve n'avait été, somme toute, qu'une démonstration acrobatique sans plus. Eh bien, vous me croirez si vous voulez, il recommença dans la seconde épreuve son numéro, qui s'est composé de quatre tête à queue, de certaines glissades bien réglées, pour finalement nous battre de quatre dixièmes.

Quatre dixièmes de seconde, c'est évidemment peu, mais ils me coûtent la coquette somme de vingt-cinq mille francs.

Néanmoins, nous acceptons _très sportivement cette défaite, et nous félicitons très loyalement nos concurrents plus heureux, bien qu'ils surent utiliser la lacune du règlement en transformant en acrobatie ce que les organisateurs avaient souhaité être le critérium des qualités d'une voiture de tourisme.

J'ai maintenant la ferme conviction que MM. Noghes et Oureste, qui sont les créateurs de la plus ibelle et plus probante épreuve de grand tourisme, combleront cette lacune, afin de conserver dans l'avenir la réputation incontestée de ce championnat du monde de tourisme.

{Exclusivité Match.)

I I ITjr Henri Deglane L w .1 IL- champion d'Europe

HENKI DEGLANK, qui perdit, il y a trois ans, en Amérique, son titre de champion du monde en face de Don George, a, depuis, conquis à Paris le titre de champion de France toutes catégories. Lundi dernier, au Palais des Sports, il disputait au Russe Kwariani le titre de champion d'Europe. No-, tre compatriote, qui, depuis deux ans, n'avait pas connu la défaite, était réellement qualifié pour rencontrer le cosaque au crâne chauve qui avait éliminé successivement tous les prétendants au titre européen. Henri Deglane est, champion d'Europe. Il doit sa victoire à sa rapidité d'action et à sa science du catch, qui lui permirent de surprendre, au moment, propice, un adversaire plus puissant, mais moina agile que lui. La qualité prédominante chez Deglane, la vitesse, se fit jour au cours de la, seconde reprise, après qu'il eut perdu la première manche par un tour de hanche en tête que lui porta Kwariani, à la 24e minute. Car Deglane fut quelque peu surpris, au cours de la première manche, par la tactique toute nouvelle de Kwariani. Alors que, jusqu'ici, celui-ci nous avait habitués à le voir lutter plus au tapis que debout, il attaqua d'entrée, malmenant quelque peu le champion de France. Le Russe ne négligea ni les coups de coude,

ni les coups de poing et pratiqua, au cours de cette rencontre, un véritable style américain.

Le Limousin devait se reprendre au cours de la seconde manche, et, une fois l'orage passé, sa grande science du catch devait lui "permettre de l'emporter, à la 19° minute, par un enfourchement de toute beauté, prise classique qui ne pouvait être effectuée, dans les conditions où elle le fut, que par un grand champion.

La belle ne traîna pas en longueur. Dès le coup de gong, Deglane se voyait littéralement ,pris d'assaut par son adversaire qui lui asséna une formidable série de coups de manchettes. Mais notre compatriote attendait l'occasion. Elle se produisit à la deuxième minute, et, par un ramassement de jambes et d'épaules, suivi d'un pont écrasé, Kwariani s'avouait vaincu. Le titre est en bonnes mains.

Deglane est à coup sûr le meilleur portedrapeau actuel du catch européen. Toutefois, il entend rencontrer le champion américain Don George qui, le 15 décembre 1933, lui a ravi son titre mondial en lui cassant la clavicule. Pour cela, il lui faudra songer qu'il y a sur sa route Dan Koloff.

René Moyse.

PALAIS DES SPORTS : Deglane-Kwariani. — Le lutteur russe vient de porter à notre

compatriote un collier de force. L'arbitre Valfort compte les trois secondes qui donneront

à Kwariani la victoire dans la première manche.

(« Intran » Studio.)

Cinq minutes avec Robert DÉFOSSÉ

Deux hommes ont, l'autre dimanche, permis à l'Olympique Lillois de remporter sur le Racing une _ victoire capitale dans le championnat de France de football : le jeune avant centre Bigo et le gardien de but Défossé.

Si Bigo s'est révélé un avant centre plein de détente, d'adresse, de force et de cran, Défossé, en s'opposant avec un brio étonnant aux tirs 'les plus dangereux des avants raoingmen — il eut deux ou trois arrêts stupéfiants — a prouvé qu'il était redevenu le grand gardien de but que l'on connut il y a trois ans et qui, lors d'un match France-Autriche,,, dis- :", puté le 12 février 1933 au Parc ; des Princes, « démoralisa » à lui seul, aux dires d'Hugo Meisl, les ' joueurs du fameux « Wunderteam », durant toute la première : mi-temps. ;;ï:;-

Ce jour-là, Défossé faisait ses ; débuts en équipe nationale. Il encaissa quatre buts sans qu'on lui en fît grief. Le 19 mars de la même année, il jouait contre l'Allemagne, à Berlin; le 26 mars, contre la Belgique, à Paris; le 23 av.ril, contre l'Espagne ; le ; 25 mai, contre le Pays de Galles ; le 10 juin, contre la Tchécoslova- ;,"..' quie, à Prague. Le 6 décembre, i contre l'Angleterre, sur te terrain de Tottenham, il disputait son dernier match avec l'équipe tricolore. Ayant perdu sa sûreté, on ne sait ~ trop pourquoi, il cédait sa place à Alex Thépot, qui avait lui-même connu une longue éclipse de forme. Après Thépot, ce fut Llense qui garda 'les buts du « onze » national. Défossé était un peu oublié.

Il vient de se rappeler au bon souvenir de chacun de la plus éclatante façon, si bien qu'à l'heure actuelle, à la veille du match contre la Tchécoslovaquie, on ne saurait lui opposer comme concurrent que le souple keeper Di Lorto, de l'Olympique de Marseille.

Défossé a retrouvé toute son efficacité, sa sûreté, son coup d'oeil, son réflexe.

Son style est sobre, mais puissant. Il happe la balle sans fiori' tures ou la détourne d'un coup de poing.

Il faut dire qu'avant de se consacrer au football, il fit de la boxe dès l'âge de 13 ans, à Liévin, et de la gymnastique. C'est ce qui explique sa « poigne » et sa musculature noueuse.

« C'est à 'l'Etoile Sportive de Bully que j'ai pratiqué pour la première fois le ballon rond, nous ditil. Tout d'abord demi gauche, ailier droit, puis arrière gauche, ce n'est qu'incidemment que je fus amené à .prendre place dans les buts. »

Il s'y imposa, et, dès qu'il fut passé chez les « Dogues », la Ligue du Nord sélectionna l'ancien « mineur ».

Un bon -gars de ch'Nord, qui aime son « boulot », comme il l'avoue lui-même volontiers, et qui est suffisamment fort pour ne rien redouter.

L'ENCADREUR.

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match

APRES le Racing, que l'on serait tenté d'appeler le <> club des millionnaires » ou des dilettantes ; après Sochaux, le « wunderteam français »; Rouen, le berceau des jeunes ; Lille, le chenil des « dogues » ; Marseille, l'équipe de Coupe ; après Sète, le « club des miracles », voici le Red Star Olympique. Pour le qualifier, on pourrait dire de lui qu'à l'instar de l'Olympique de Marseille, c'est essentiellement un « onze » de Coupe.

Pourtant, nous préférons — au risque de susciter la stupeur de ses dirigeants — l'appeler le « club le plus favorisé » de France. Et nous nous expliquons : le Red Star a un public en or, le plus fidèle et le plus indulgent sans doute des publics de France. Un public qui l'aime comme un enfant gâté. Un public frondeur parfois, sévère quand il est mécontent, mais dans le fond si bon. C'est le public de Saint-Ouen. Il n'y en a pas de plus « mordu » ! Le Stade de Paris — le plus ancien sans doute de la capitale, le véritable berceau du football parisien — ce vieux stade audonien qui s'agrandit et se meuble tous les ans davantage n'a qu'à ouvrir ses portes pour se remplir, ou du moins voir accourir

une foule qu on ne déplacerait pas ailleurs.

Et c'est pourquoi le Red Star, cet enfant terrible, peut, pour ainsi dire, à peu près tout se permettre. Il a beau se montrer parfois désillusionnant au possible, il conserve toujours ses partisans et affronte leur mécontentement sans émoi. Il sait, en effet, qu'il lui sera facilement pardonné. Et puis, il faut bien reconnaître aussi qu'au milieu des périodes les plus difficiles, il trouve toujours le moyen d'être, par instants, étourdissant de verve et dé brio !

Pourtant, aujourd'hui, pour prendre place dans cette galerie, il se recommande beaucoup plus de son passé que de sa tenue actuelle, car il est bel et bien parmi les derniers du Championnat.

Et son passé est l'un dés plus glorieux qui soient !

Il remonte assez loin, puisque c'est en 1897 que le Red Star Club fut fondé, tandis que l'Olympique de Paris, qui allait s'avérer son grand rival et auquel il devait unir un jour ses destinées, ne vit le jour qu'en 1918, d'une fusion entre l'Olympique de Pantin et le Sporting Club de Vaugirard.

L'année de sa création, l'Olympique réussit un coup de maître : il enlève la Coupe de France. Puis il en dispute la finale

durant les saisons 1918-1919 et 1920-1921.

Et précisément en 19201921, il est battu en finale par le Red Star, qui gagne par 2 à 1 et remporte, pour la première fois, le trophée. Il l'enlève pour la seconde fois en 1921-1922, battant le Stade Rennais par 2 à o, puis une troisième fois, l'année suivante, en triomphant par 4 à 2 du Football Club de Cette (respections l'orthographe de l'époque !).

En 1926, par suite de la disparition du Stade Bergeyre, le Red Star Club et l'Olympique de Paris fusionnent pour former le Red Star Olympique qui, en 1927-1928, remporte de nouveau la Coupe en triomphant du C. A. P. par 3 à 1.

Au tableau d'honneur fédéral, le Red Star Olympique vient en tête avec 268 citations : 156 pour le Red Star Club, 52 pour l'Olympique de Paris.

Il vient également en tête au tableau d'honneur des joueurs sélectionnés avec Dewaquez,

41 fois international ; Paul Nicolas, 35 fois et Thépot, 31 fois. Puis, suivent'dans l'ordre : Hughes, 24 fois ; Bonnardel, 23 fois ; Chayriguès, 21 fois ; Domergue, 20 fois ; Cottenet, 18 fois ; Gamblin, 17 fois ; Chantrel, 15 fois ; Maès, 11 fois ; Aston, 9 fois ; Darques, 9 fois ; Brouzes, 6 fois ; Mairesse, 6 fois ; Mistral, 5 fois ; Gindrat, 4 fois et Joyaut, 4 fois.

De tous ces joueurs, dont quelques-uns portèrent bien haut le renom du football français, quatre sont encore en activité : Alex Thépot, Aston, Mairesse et Chantrel, et deux portent toujours les couleurs audoniennes : Aston et « Tintin >< Chantrel.

®

Alex Thépot s'en est allé à Dunkerque où l'appelait sa situation de contrôleur des douanes. Pour le remplacer, le Red Star a fait appel à l'excellent goal de l'U. S. Marocaine, que le F. C. Sochaux avait déjà voulu s'attacher, et à l'ex-portier de l'équipe nationale hongroise, Acht, qui, après avoir défendu les bois de Tourcoing l'année dernière, s'en fut, au beau milieu de la saison, à Valencia. Gonzalès ne s'étant pas acclimaté — peut-être aussi ne lui a-t-on pas assez fait confiance — c'est Acht qui essaie actuellement de faire oublier Thépot.

Mairesse, le grand et impétueux Mairesse, en compagnie de Poirier, Bertrand, Thurley, est parti pour Lyon-Villeurbanne, avec toute sa flamme et sa foi d'apôtre.

Pour le remplacer, le Red Star, prenant ainsi le meilleur sur le Racing, réussit à s'attacher l'arrière marseillais Max Conchy, qui était, incontestablement, très doué. Il apparut même si doué aux yeux des dirigeants audoniens qu'il devint vite l'homme-protée du Red Star, à l'instar du Racingman Diagne. Max débuta à l'arrière, puis passa centre demi. Aujourd'hui, il est le leader d'attaque du Red Star et c'est Burlotte qui occupe le poste d'arrière droit en compagnie d'Andoire.

Enfin, pour pallier aux départs de Thurley et de Poirier, le Red Star a fait appel à Chantrel, qui est revenu d'Amiens, comme l'enfant prodigue, et à Delmer, le subtil international de l'Excelsior.

Le Red Star Olympique est actuellement présidé par M. Guy de Bazillac. Les deux animateurs de sa section de football sont MM. Ballestra, l'ancien dirigeant de l'Olympique de Paris, et Vieuxbled, son secrétaire général. M. Tribet en est le trésorier. Mais comment ne pas dire de M. Ballestra qu'il est, si nous osons dire, le plus « nature » des dirigeants que nous connaissions ? Morne, abattu, éteint quand le club a perdu, il tremble de joie et d'émotion, il balbutie des paroles inintelligibles, ses yeux s'enflamment lors d'une grande victoire. Il est inimitable.

®

Le Red Star n'a pas connu, cette année, la vedette. Peut-être a-t-il présumé de ses forcis et négligé de se ressaisir assez vite ! La fortune n'a pas été de son côté, non plus. Dès le début de saison, son pivot, Pohan, devait entrer en clinique et l'équipe connut des remaniements fâcheux qui la mirent en une délicate position, au bord du gouffre. Depuis quelques semaines, elle semble pourtant avoir retrouvé, avec Pohan rétabli, sa force vive, son allant, ses qualités propres. Va-t-elle remonter au classement ? Ses amis l'espèrent, ils ont confiance. Ils ont raison, car le Red Star est capable des plus beaux redressements.

Son équipe actuelle est d'ailleurs apte à faire bonne figure. Elle a des moyens. Il lui manque de l'équilibre. Le jour où les Acht, Andoire, Burlotte, Delmer, Pohan, Chantrel, Aston, Sas, Max Conchy, O'NeilI, Lorenz, Ségaux trouveront la bonne « carburation », le jour où le fameux Argentin Stabile se sera acclimaté, le Red Star se remettra sans nul doute de sa longue défaillance.

En attendant, tous les dimanches, le grand club parisien fait jouer 24 équipes : 9 de seniors, 5 de juniors, 10 de minimes, qui toutes sont aux places d'honneur.

Le Red Star a de solides fondations.

Mario Brun.


4 • matcti

Les championnats de France de rugby

Bézîers et Grenoble se valent

(Béziers, de noire envoyé spécial)

LKS équipes de l'A.S. Biterroise et de l'A.S. Grenoble s'efforcèrent en vain, dimanche, de terminer à leur avantage le match qui les opposait. Bon gré, mal gré, elles durent quitter sur ce résulat le beau terrain de Sauclières, où, durant 80 minutes, elles s'étaient livré, sous la direction de l'ancien international Camical, une lutte sévère, remarquable surtout par l'âpreté de son caractère, ce qui ne veut pas dire qu'elle manqua d'intérêt sous le rapport de la qualité du jeu. Cet équilibre entre Alpins ei Languedociens était d'ailleurs prévu. Cependant, il faut dire qu'il ne s'en fallut que de peu pour que la balance penchât en faveur de l'équip.e biterroise. Elle eut, en effet, surtout pendant les trente premières minutes de la seconde partie du match, de multiples occasions d'attaquer la ligne de buts de sa rivale, et ces attaques n'échouèrent que d'extrême justesse, l'ailier porteur du ballon entraînant dans son plaquage le poteau de touche de •but.

■Qu'une équipe sauve ainsi trois buts, cela peut être considéré comme une chance exceptionnelle. En vérité, c'en fut bien une pour l'équipe grenobloise, mais il est aussi juste de dire qu'on n'a jamais que la chance qu'on mérite. Et, de fait, les Alpins la méritèrent et dépensèrent une somme énorme d'énergie pour défendre leur ligne de buts.

Au reste, le match en question fut, dans son ensemble, agréable à suivre. Il y eut bien, au cours 'le la seconde mi-temps, quelques minutes au cours desquelles la rencontre prit une allure un peu trop dure, mais rapidement les incidents dont on se serait fort bien passé, encore qu'ils ne prirent jamais tournure tragique, s'aplanirent. Et, somme toute, la partie ne laissa guère à souhaiter sous le rapport de la correction.

Du point de vue technique, même appréciation. C'est-à-dire que si Languedociens et Grenoblois me touchèrent, sur ce point, jamais à la perfection, ils donnèrent du moins une très bonne idée de leur savoir-faire. Cependant, la note dominante de la partie fut la supériorité quasi totale que les avants piterrois manifestèrent sous le rapport du talonnage. Et cette supériorité dans cette spécialité fut telle que, dans les dix dernières minutes, le demi de mêlée grenoblois, Arnauld Volny, qui, soit dit en passant, fit une très bonne partie, commença à recevoir le talion que ses avants lui avaient jusqu'alors obstinément refusé. 'Mais

les attaques des trois-quarls grenoblois furent sans résultat. Leur seul profit fut de soustraire l'équipe de Grenoble à la pression forcenée qu'exerçaient sur elle les ailes biterroises depuis le début de la seconde mi-temps.

La cause principale de ces insuccès respectifs fut, à mon avis du moins, le manque de décision relatif des ailiers bitefrois, .la tendance peut-être un peu trop marquée qu'eut Saurin à attaquer sur le côté fermé et quel, sr ques erreurs de jugement des Alpins. B

Mais ne nous laissons pas aller à des cri- X tiques trop sévères. Tel qu'il fut joué, le ' match ne laissa pas, répétons-le, d'être inté- ] ressant.

S'il faut terminer sur des notes individuelles, citons du côté biterrois les avants Gazouilla et Rivière, le demi de mêlée Saurin et les deux trois-quarts aile.

Du côté grenoblois, félicitons l'ensemble et surtout le demi de mêlée Arnauld Volny, pour le grand mérite qu'eut l'équipe de s'en retourner invaincue, tout en ayant, à s'imposer le handicap du voyage et celui de compter un nombre assez coquet de remplaçants.

Ch. Gondouin.

Revue de détail

LK caractère le plus net. de la journée de dimanche, dans le championnat, de France de rugby, est que plusieurs des clubs qui ne comptaient jusqu'ici que des victoires, dans les poules de sept, ont connu la défaite. Sans doute fallait-il que cela arrivât, un jour ou l'autre, et. plusieurs clubs dans chaque poule ne pouvaient prétendre terminer ce stade du, championnat, avec seulement des victoires à leur actif.

•Mais la mésaventure est particulièrement •pénible pour les Montferrandais, qui ont. été obligés de s'incliner devant un club, Lézignan, de qui l'on n'attendait pas tant, et qui comptait, déjà, deux matches nuls. Sans doute l'on ne saurait affirmer que les chances de Montferrand sont sérieusement compromises, mais il se trouve maintenant à peu près au même rang que Biarritz et. Lézignan.

La victoire de ce dernier club fut d'ailleurs assez nette pour que l'on puisse dire que ses performances suivantes ne manqueront pas de retenir l'attention.

•De même, Narbonne a baissé pavillon devant les Palois. Maïs, ici, c'étaient deux clubs qui ne comptaient que des victoires qui sa^ trouvaient en présence. Et la défaite subie par Vienne devant Le Boucau, défaite assez inattendue, place au même point Viennois et Nanbonnais.

A en juger par ce que les Palois nous ont montré à Paris, leur victoire est méritée ; c'est l'une des équipes françaises qui jouent le jeu le plus net ; crest grâce a leur vitesse qu'il l'ont emporté cette fois sur des adversaires plus puissants, mais moins rapides.

Quant aux Viennois, leur défaite est d'autant plus surprenante qu'ils jouaient chez eux, et que les quatre ipoints des Boucalais furent réussis tout au début de la partie. Les Viennois avaient tout le temps de remonter le

handicap ; mais leurs adversaires s'accrochèrent de façon désespérée, et ils parvinrent à vivre sur leur avance jusqu'à là fin.

Les Brivistes ont fort bien résisté a .l'Aviron Bayonnais. Pour eux aussi, c'est leur première défaite. Et le score assez étroit indique la valeur de leur équipe. Ce score est d'autant plus caractéristique qu'il ne porte qu'un essai à J'actif de chaque camp, les huit points qui assurèrent la victoire dés Bayonnais ayant été acquis par deux drop goals. Vous souvenezvous qu'il fut un temps où l'Aviron gagnait souvent ses matches de cette manière ? Les traditions se conservent.

•Le voisin de Brive, Bort, s'est tout aussi honorablement comporté en face des Perpignanais ; les Bortois ne se sont pas contentés de se défendre, imais ils ont saisi toutes •les occasions d'attaquer.

La place de Perpignan en tête de sa poule s'assure de plus en plus. Il compte maintenant quatre victoires, alors que le Stade Toulousain, qui vient de 'battre les 'Lyonnais non sans difficulté, le suit avec une défaite.

Il n'y à guère à dire sur les autres matches, sinon qu'ils se terminèrent pour la plupart

sur des marges de points fort réduites : ce qui nous engage à nous préparer à de nouvelles surprises.

Chez les Treize

En rugby à treize, c'est sans trop s'employer que les Roannais prirent le meilleur sur le « Celtic », à Buffalo. Mais il convient de souligner d'une façon toute particulière la résistance offerte par Alhi à Lyon-Villeurbanne, de même que la défaite infligée à ParisXIII par les Catalans. Ceux-ci sont décidément-fort toien rétablis de leur défaillance d'il y a quelques semaines.

Lutte très serrée entre Bordeaux et Villeneuve, qui fut ihattu par un écart de deux points seulement.

François Estrade.

♦ ♦ ♦ LES PRINCIPAUX RESULTATS

RUGBY.QUINZE

CHAMPIONNAT DE FRANCE

fouie f\

Lézignan bat Montferrand 10-3

Biarritz bat A.S. Tarbes 15-4

S. Nantais bat Chalon 5-0

Poule B

S. Toulousain bat Lyon O.U 6-3

Thuir et Périgueux 0-0

Perpignan bat Bort 8-3

Poule C

Lons-le-Saunier-S. Français remis

Le Boucau bat Vienne 4-0

Pau bat Narbonne 9-0

Poule D

Carcassonne bat A.S. Bayonne .. 14-0

S. Tarbes bat Bègles 3-0

S. Bordelais bat Pézenas 16-9

Poule E

Poitiers bat Albi 6-3

Racing bat Oloron 8-0

Av. Bayonnais bat Brive 11-3

Poule F

Tyrosse-Gujan-Mestras remis

Toulon bat Libourne 12-3

Béziers et Grenoble :■! 0-0

RUGBY-TREIZE

Roanne bat Celtic 21-11

Villeurbanne bat Albi 3-0

Catalans bat Paris XIII 11-3

Bordeaux bat Villeneuve 8-6

~- "■" • ■•■ ^^^^^^^^^^■^^■i • — WM ni ■■■ —M ii H—uni mi m iIRMI—■—«^—^m

RUGBY-QUINÇE. COLOMBES : Poules de 7 du Championnat de France d'Excellence. R.C.F. - F.C. Oloron (8-0). — Un joueur d'Oloron> plaqué aux jambes par Billon, essaie de se dessaisir du ballon. Estai la et Figue arrivent à la rescousse.


SAINT-OUEN : Coupe de France. Excelsior Roubâix-Tourcoing - Stade Rennais U.C. (2-0).

Une sortie hasardeuse de Gonzalès se termine par un plongeon inopérant, la balle

glissant sous le gardien nordiste. Le but sera manqué cependant, Brauwers, que l'on

voit se replier en Vitesse, parvenant à dégager son' camp.

Lille, Brest, Charleville

ont réalisé les exploits

du jour.

Nous l'avons eu, notre tour de Coupe à sensation. Il est survenu sans qu'on s'en doute, sans qu'on puisse prévoir la somme de surprises qui pouvait s'accumuler en quelques heures de jeu. Sur huit matches, quatre coups de théâtre. Nous voilà servis.

C'est d'abord le net succès de Lille, qui est une grande équipe, mais qui n'a jamais réussi, jusqu'à présent, à se classer en finale, sur Marseille, grand spécialiste des victoires dans l'épreuve à knoclt out et tenant de la Coupe. C'est ensuite l'élimination de Cannes, vainqueur il y a quatre ans, par Charleville, tout nouveau venu à la gloire sportive, et qui mérite d'ailleurs 'beaucoup mieux — superbement emmené à la bataille par son demi centre Myrka — que son classement actuel dans le championnat de France de Division II, ainsi qu'on vous le disait encore récemment.

C'est également l'échec de Sochaux, champion de France 1935 et dont le retour en for^ me est manifeste, devant Valenciennes, qui ne s'incline ni pendant le match, ni pendant les prolongations, et qui oblige ainsi les Francs-Comtois à un match supplémentaire.

C'est enfin, c'est peut-être surtout, la nette victoire de l'A.S. Brest, seul représentant du clan amateur, sur Roubaix, qui tient' les premiers rôles dans le championnat de division interrégionale, et qui est, lui aussi, un vrai spécialiste de la Coupe pour s'y être classé, il n'y a pas si longtemps, deux fois de suite en finale.

Une telle série de résultats s'oppose à toutes les données qu'on pouvait posséder jusqu'à présent sur lés facultés de réaction de telle ou telle antre. équipe dans une épreuve aussi particulière que la Coupe. Car vous avez bien noté que c'est à Lyon, son terrain mascotte, que Marseille est défait, et-que c'est à Montpellier que Cannes est éliminé par Charleville, qui a dû traverser la France pour accomplir l'un des exploits du jour.

Les quatre autres résultats de la journée, à côté de ceux-là, apparaissent pâles. Pour-, •tant, le Red Star a franchi un pas bien difficile en allant battre Amiens dans le Nord. Pourtant, le Racing a remporté la plus nette victoire de la journée en marquant cinq buts à Caen dans la seconde mi-temps. Pourtant, Excelsior a défait le finaliste de la Coupe. 1935 en l'emportant sur le Stade Rennais. Pourtant, enfin, Fives a montré de grandes possibilités en gagnant sur Saint-Etienne, au cours d'une seconde uni-temps qui fut bien à lui, le droit à participer aux quarts dé finale. Je m'extasie sur les exploits ou sur les coups de théâtre des premiers clubs cités, mais qui prouve, après tout, que ce n'est pas parmi ces quatre derniers vainqueurs qu'il faut chercher le futur gagnant ?

En conséquence, après les huit rencontres jouées dimanche, et qui s'expriment ainsi : Lyon : Lille^Marseille, 3-1. 'Montpellier : Charleville-Cannes, 1-0. Rejms : Sochaux-Valenciennes, 2-2, après prolongations.

Tours : Brest-Roubaix, 4-1. Lille : Red Star-Amiens, 3-1. Rouen : Racing^Caen, 5-1. Nancy : Fives-SaintHEtienne : 3-1. Saint-Ouen : Excelsior-Rennes, 2-0. le Sud-Est disparaît complètement de l'épreuve, dont le Nord s'avère, au lendemain des huitièmes de finale, le grand triomphateur.

Que le Sud-Est ne soit plus présent, au moins par une de ses grandes équipes, à trois mois de la journée finale, voilà qui dépasse l'entendement. Voilà qui, si j'ai bonne souvenance, ne s'est jamais vu. • Quant au Nord, lent à s'adapter au rythme d'une épreuve qui demande beaucoup de détente et dans laquelle, pendant des années, Paris, puis le Sud-Est, ont imposé leur loi, sa performance est splendide. Ligue par ligue, voici le classement : Nord : trois qualifiés : Lille, Fives et Excelsior ; un possible : Valenciennes.

Paris : deux qualifiés : Racing et Red Star. Nord-Est. : un qualifié : Charleville. Ouest : un qualifié : Brest, seule équipe amateur encore en course, et dont on est fondé à se demander désormais si elle n'est pas tout, bonnement, grâce à son esprit de corps, grâce à l'entraînement de ses hommes, grâce à la qualité de ses joueurs étrangers, de Newton en particulier, en train de se frayer sa voie vers la finale.

Bourgogne-Franche-Comté : un possible : Sochaux.

Le match de Paris Excelsior - Rennes

Reste à parler de la rencontre ExcelsiorRennes, disputée dimanche au Stade de Paris, en présence de douze à quinze mille spectateurs, et que l'équipe nordiste a gagnée .par deux buts à zéro, après une rencontre sans éclat où les phases de joli jeu furent rares, où les erreurs abondèrent, et qui ne satisfit en définitive que les vainqueurs et leurs supporters.

Les deux équipes, reconnaissons-le, ont une circonstance atténuante : l'état du terrain de SaintOuen, sur lequel il avait plu, qui était bourbeux en son centre, et dans lequel il était bien difficile de manoeuvrer.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire d'après le résultat, c'est le Stade Rennais qui domina le plus souvent. C'est lui qui eut le plus grand nombre d'occasions d'attaques et d'occasions de shots. Mais le Stade Rennais n'eut pas la veine pour lui, alors qu'en bien d'autres circonstances elle l'avait servi ces années passées. Il avait dû remplacer son inter droit Barlemann, blessé. Au dernier moment, son inter gauche Chauvel ne put jouer. Ces deux absences affaiblirent considérablement sa ligne d'avants, qui, pour avoir manqué de précision et d'allant, perdit la rencontre.

Dans un match de Coupe, il faut se garder de laisser passer les bonnes occasions. Kalmàr et Hiltl surent saisir celles qui passaient à portée de leurs pieds. Le premier en ouvrant sur son ailier droit, dix-sept minutes après la reprise, permit à 'William Martin d'ouvrir le score. Le second, par un shot de vingt-cinq mètres, à six minutes de la fin, réalisa le deuxième but, un but qui n'aurait jamais dû être marqué si Bambridge, en d'autres circonstances excellent, n'avait laissé échapper le ballon de ses mains.

De même que le Stade Rennais n'avait pu se servir de ses deux inters, de même Excelsior avait dû laisser Fructuoso sur la touche, ce qui avait diminué la valeur de son attaque. N'importe, ni l'une ni l'autre équipe n'ont fait preuve d'une forme qui soit à souligner.

On a toutefois noté que le onze nordiste avait changé sa manière, que son demi centre Ortin n'était pas autre chose qu'un troisième arrière, et que l'équipe s'achemine ainsi, peu à peu, vers ce système « WM », à la fois tant décrié et tant vanté, qui reste, quoi qu'on en dise, le vrai système moderne de jeu.

A huitaine journée des Ligues, avec, au premier plan, France-Tchécoslovaquie. La

Coupe, qui ne reprendra qu'au début du mois prochain, et le Championnat, qui sortira de l'ombre le 16, chôment.

Marcel Rossini.

Sochaux tenu en échec

(Reims, de notre envoyé spécial)

CE match avait attiré au stade vélodrome douze mille personnes, ce qui donna une recette de soixante-six mille francs. •Dès le coup d'envoi initial, les Valenciennois se ruèrent à l'assaut--des buts adverses, et immédiatement 'Wagner et ses deux arriè-i res durent faire appel à toutes leurs ressources pour parer aux attaques qui fusaient de toutes parts.

On crut que ce ne serait de la part des « Athéniens » que feu de paille. On ne pouvait raisonnablement pas supposer, en effet, que l'Û.S. Valenciennoise, qui avait été si copieusement battue en championnat cette année par son adversaire — une première fois par 12 à 1 et, il y a huit jours encore, par 5 à 0—=. le tiendrait en échec cette fois-ci. Mais allez-, donc préjuger d'un match de Coupe à l'aide '-' du seul raisonnement !

Le temps passait sans que la physionomie du jeu changeât sensiblement. Il n'y avait toujours, pour ainsi dire, qu'une équipe sur le iground, une équipe déchaînée, qui étouffait littéralement sa rivale par. son entrain endiablé, la rapidité de son jeu et de ses interventions, sa détente et sa foi. Le F.C. Sochaux en était réduit à se défendre.

Pourtant, ce fut Sochaux qui ouvrit la marque, à la suite d'une action personnelle de Leslie, terminée par un shot de toute beauté. Ce but allait-il marquer l'effondrement de Valenciennes ? Pas du tout. C'est à peine si les « Athéniens .» accusèrent un moment de défaillance. Ils repartirent de plus belle. Bientôt, à la suite d'un corner, ils égalisèrent par Plummer.

Et l'on entama la seconde mi-temps sous une pluie battante.

En vain attendit-on le réveil des champions. Les Nordistes dominèrent copieusement.

La bataille atteignit alors un singulier degré d'âpreté. Elle fut jouée sans merci, avec un acharnement héroïque. Là encore, les Valenciennois eurent l'avantage. Jamais ils ne permirent à leurs glorieux rivaux de maîtriser la balle. Un quart d'heure avant là fin, Pinteau parvenait à marquer un second but. On vit le F.C. Sochaux battu, lorsque, dans un rush, Courtois parvint à brûler la défense nordiste. Parmentier, le goal, sortit à sa rencontre. Les deux hommes se heurtèrent violemment et-tombèrent. Abegglen, qui avait

suivi, recueillit la balle et n'eut plus qu'à la loger dans les filets vides.

C'était le match nul. Les prolongations, en effet, n'amenèrent aucun changement au score, bien que les avants sochaliens, moins fatigués, se soient montrés dans l'ensemble plus dangereux, et notamment Leslie, dont un shot frisa la transversale alors que le but paraissait inévitable.

iSi le F.C. Sochaux n'a pas été lui-même, s'il a été tenu en échec, on en trouvera la raison essentielle dans, ce fait que, sur ce terrain boueux où le contrôle de la balle et l'équilibre étaient impossibles, il ne put développer son jeu et utiliser ses qualités propres. Il eut peutêtre le tort, aussi, de ne pas changer sa méthode.

Mais, par ailleurs, il avait affaire à un adversaire qui s'est surpassé, qui s'adapta mieux aux circonstances, et qui sut jouer avec un « tempérament » stupéfiant ce typique jeu de Coupe, où la vitesse et le cran tiennent le premier rôle.

Tous les joueurs valenciennois ont donc droit aux plus vifs éloges. Pourtant trois d'entre eux se mirent particulièrement en vedette : l'arrière Chardar, qui s'est retrouvé en la circonstance, le demi droit Withehouse, et Tinter gauche Ignace.

A Sochaux, la défense joua un rôle capital. Wagner, Lalloué et Mattler se défendirent comme des lions. Ils sont à citer au premier plan. Avec eux, Gougain mérite d'être félicité.

En avants, seuls Courtois et Leslie se mirent en évidence. Par contré, Duhart, visiblement mal à l'aise, et Abegglen, ne furent que trop rarement eux-mêmes.

Mario Brun. . La victoire de Lille sur Marseille

(Lyon, de notre envoyé spécial)

CK match aura fait; passer par toute la gamme des sentiments qui vont, de l'espérance à la désespérance, les milliers de spectateurs vibrants, mais corrects, qui étaient venus au Stade de la Plaine, archicomble de partisans.

Par ses rebondissements imprévus, par la somme des efforts déployés de part et d'autre, avec plus de méthode et de calme chez les Lillois, avec plus de fougue chez les Marseillais, cette rencontre fut bien une rencontre de Coupe. La technique en fut moyenne, mais le sol lourd, boueux et inégal était bien mauvais, et le public, qui avait vibré, se moquaty bien de la technique.

Tout de même, ce sont les meilleurs qui ont gagné. C'est d'équipe la plus complète, celle qui a su mieux dissimuler son travail et garder le plus de forces pour le moment opportun.

La première mi-temps fut celle de l'Olympique Lillois. Les « dogues » attaquaient, surtout par les ailes, où brillait Decottignies, Bigo étant sévèrement marqué par Bruhin, qui semblait dans un mauvais jour. Cavailli ne paraissait pas très sûr. On attendait donc un but lillois en dépit des Marseillais qui résistaient, les demis ailes jouant beaucoup, mais sans ordre. Ce but se produisit à la 35e minute : Cahour ayant lancé Decottignies, celuici centra et Delannoy, livré à lui-même, poussa la balle dans les filets. Lille vécut sur son avance jusqu'à la pause, non sans que Zermani ait eu au bout du pied le but égalisateur tout fait, qu'il ne marqua pas parce qu'il attendit trop.

La victoire de Lille semblait acquise... Ah, bien oui ! Les Marseillais revinrent du vestiaire changés en lions. Et pendant le premier quart d'heure, ce fut le quart d'heure des Marseillais qui dura d'ailleurs plus de quinze minutes, au cours desquelles les Méridionaux menèrent la vie dure à leurs adversaires, tout désemparés. Ils égalisèrent à la 18r minute, par l'intermédiaire de Kohut, passé, intérieur menèrent la danse de plus belle, dominèrent et jouèrent littéralement en vainqueurs jusqu'à la trente-deuxième minute, moment où la pression était la plus forte ; à cet instant, Decottignies redonna l'avantage aux Nordistes sur un centre de Bigo.

Cette fois, c'était bien la fin. Marseille se désagrégeait peu à peu sous l'influence de la fatigue et du découragement. Et Decottignies n'avait pas grand-peine à marquer un troisième but, cinq minutes avant, la fin.

Les meilleurs ont. été : à Lille : Decottignies, Cahour et Beaucourt ; à Marseille : Kohut et Zatelli.

Emm. Grambardella.

La VOIX DE PARIS diffusera, le dimanche 9 février, sur l'antenne de Radio-Cité, de 14 h. 30 à 14 h. 45, de 15 h. à 15 h. 20 et de 15 h. 45 à 16 h. 15, le match de football Fiance-Tchécoslovaquie qui se disputera au Parc des Princes.

SAINT-OUEN : Coupe de France. Excelsior Roubaix-Tourcoing - Stade 'Rennais U.C. (2-0).

Bambridge, le goal breton, s'apprête à stopper un shot adverse, malgré la menace de

Hiltl et Kalmar que Rose et Laurent surveillent de près.

(Voir pages 8 et 9 notre reportage photographique)


LES. Jeux de la XIe Olympiade, dont la célébration est confiée pour la présente année à l'Allemagne, et qui provoquent dans le monde entier le plus juste retentissement, s'ouvriront jeudi prochain 6 février avec le désormais classique meeting des Jeux d'hiver qui, organisés pour la quatrième fois, se dérouleront à Garmisch-Partenkirchen, en Bavière, sur la frontière germano-autrichienne, dans une large vallée dominée par la Zugspitz, la plus haute montagne de l'Allemagne.

Le prodigieux développement pris au cours des 10 dernières années par les sports de neige et de glace vaut à cette véritable avantpremière olympique une importance indiscutable qui se démontre par la participation de 28 nations et la présence de 1.060 concurrente venus de tous les points du monde, auxquels il convient d'ajouter les équipes de curling.

Il nous paraît bon, à la veille de l'ouverture des Jeux d'hiver, d'indiquer l'importance des différents teams qui vont se trouver aux prises pour ces compétitions :

Allemagne : 113 concurrents ; Australie : 1 ; Autriche : 117 ; Belgique : 39 ; Bulgarie : 9 ; Canada : 34 ; Espagne : 6 ; Estonie : 5 ; Etats-Unis d'Amérique : 71 ; Finlande : 37 ; France : 42 ; Grèce : 2 ; Grande-Bretagne : 53 ; Hollande : 15 ; Hongrie : 37 ; Italie : 59 ; Japon : 35 ; Lettonie : 35 ; Liechtenstein : 4 ; Luxembourg : 6 ; Norvège : 47 ; Pologne : 35 ; Roumanie : 28 ; Suède : 48 ; Suisse : 60 ; Tchécoslovaquie : 70 ; Turquie : 12 ; Yougoslavie : 40.

Une telle participation-record permet d'espérer dans toutes les compétitions inscrites au programme des Jeux d'hiver, et pour toutes les épreuves, des luttes admirables.

Un stade de neige de 100.000 places a notamment été édifié sur lequel se dérouleront la cérémonie d'ouverture des Jeux ainsi que les concours de sauts qui attireront, sans nul doute, des assistances record.

Un stade de glace artificielle a, de plus, été construit à cette occasion et donne toute assurance, quelle que soit la hausse de la température.

Une remarquable piste de bobsleigh a, de plus, été réalisée de toutes pièces, non seulement quant à son tracé, mais aussi quant à son revêtement de glace et de neige, en raison

des conditions atmosphériques contraires que nous subissons actuellement.

Les Jeux se dérouleront du 6 au 16 février dans les différents stades.

Les épreuves de ski verront leur départ et leur'arrivée se dérouler, si toutefois l'enneigement le permet, les matins entre 8 heures et 9 heures, sur le stade de neige de Partenkirchen. Les épreuves de descente et de slalom feront toutefois exception à cette règle et leurs pistes seront connues la veille de l'épreuve.

Les épreuves de patinage de vitesse, de curling et de bobsleighs seront disputées à Piessersee.

Les épreuves de patinage artistique et de ' hockey sur glace auront pour théâtre le stade de glace de Garmisch.

Et maintenant examinons, si vous le voulez bien, quels sont les favoris de ces grandes compétitions qui vont réunir tous les meilleurs spécialistes du monde entier.

Pour les différentes compétitions de ski, qui ont réuni le maximum de représentants et au cours desquelles les Japonais se mesureront aux Américains, les Turcs et les Grecs aux Scandinaves, on peut envisager que ces derniers, qui furent les véritables créateurs de ce grand sport, du fait des circonstances mêmes de leur pays, affirmeront une fois encore leur suprématie.

Dans la dure compétition de grand fond disputée sur 50 kilomètres, le Finlandais Nurmela partira fort probablement favori, mais il trouvera certainement parmi ses compatriotes, parmi les Norvégiens, et surtout parmi les Suédois, des adversaires particulièrement redoutables.

La supériorité Scandinave se confirmera certainement dans l'épreuve de 18 kilomètres, comme dans l'épreuve de relais 4X10 kilomètres,

kilomètres, que dans la compétition de saute où les fameux sauteurs norvégiens Sigmund et Birger Ruud approcheront certainement, sur le tremplin olympique, des saute de 80 mètres, • et n'auront comme adversaire que leur com-i patriote Andersen.

La lutte que se livreront les Scandinaves est assurément plus indécise dans le combiné (fond et sauts), comme dans les relais 4X10 kilomètres, au cours desquels les Norvégiens, les Suédois et les .Finlandais se livreront certainement une lutte farouche.

Dans l'épreuve de descente et de slalom, la supériorité Scandinave est moins nette et c'est sans nul doute dans cette spécialité que la France, grâce à son grand champion Emile Allais, de JWégève, possède les meilleures chances d'un classement honorable, et peut-être même d'une place d'honneur.

Par suite de l'absence des professeurs autrichiens et suisses qui ne. répondent pas à la qualification d'amateurisme exigée par les Jeux olympiques, la lutte pour la victoire devrait, croyons-nous, se circonscrire entre les Norvégiens, dont les frères Ruud et Per Fossum paraissent les meilleurs, l'Allemand Franz Pfmir, bien connu des skieurs français, et notre grand spécialiste Allais, qui vient de démontrer sa grande qualité en remportant à Wéngen l'épreuve internationale du Lauberhorn, et qui s'est classé second la saison dernière sur ce même terrain de Garmisch dans les championnats d'Allemagne.

Du côté féminin, l'Allemande Christel Cranz, qui se trouvera sur le terrain qu'elle affectionne, paraît difficilement battàble.

L'épreuve de patrouilles militaires, qui complète le programme du ski et qui se dispute avec équipement, chargement complet et tir

en cours d'épreuve, ne paraît pas devoir échapper aux soldats finlandais, dont les Estoniens, les Autrichiens et les Allemands seront probablement les adversaires les plus directs.

Les compétitions de patinage paraissent moins ouvertes, surtout en ce qui concerne le patinage artistique où la supériorité de la Norvégienne Sonja Henie, de l'Autrichien Karl Schaeffer, du couple allemand Herber-Maïer, qui viennent de s'assurer, à Berlin, les titres européens, ne semble pas devoir être mise en péril.

La France, qui avait remporté en 1932 le titre olympique en couple, grâce à nos remarquables compatriotes, Mme et M. P. BrunetJoly, ne sera malheureusement pas représentée à Garmisch, les tenants du titre ayant décidé, à la suite d'un grave accident de ski dont ils furent les victimes, d'abandonner à jamais les compétitions sportives.

En patinage de vitesse, si le Norvégien Ballangrud s'affirme comme étant le patineur de vitesse le plus complet, il trouvera sur certaines distances, et notamment sur le 500 mètres et sur le 5.000 mètres, des adversaires particulièrement redoutables et probablement des vainqueurs, car l'Américain Poots, l'Autrichien Stielp, les Norvégiens Krogh, Mathisen, Wangberg, les Finlandais Blomquist et Skutnabb viennent de démonter leurs grandes qualités au cours des dernières rencontres qu'ils viennent de disputer.

Le tournoi de hockey a réuni le formidable total de 17 engagements et donnera lieu à 44 rencontres.

Il semble bien, si nous en jugeons par la remarquable exhibition que vient de fournir à Paris, pour ses débuts, l'équipe canadienne, que cette compétition se terminera une fois encore à l'avantage du Canada, qui n'a pas encore


matcn

sonnu la défaite dans cette spécialité depuis l'institution des Jeux d'hiver.

Américains et Japonais, qui représentaient l'inconnu, paraissent de valeur modeste, et on peut envisager que la lutte sera vive et indécise, non certes pour la première place, mais pour les places d'honneur. Le tirage au sort pour la répartition dans les quatre poules, qui vont être constituées avec le Canada, les EtatsUnis, l'Allemagne et la Suisse comme têtes de : séries, influera grandement dans le classement de ce tournoi.

La série des compétitions olympiques se complétera par les épreuves de boblets à deux équipiers et de bobsleighs à 4 équipiers qui se dérouleront, si toutefois le froid permet la solidification de la piste.

Dans cette spécialité, le fameux conducteur allemand Hanns Kilian, grand lauréat des championnats de bobs et qui habite Garmisch, partira grand favori ; toutefois l'absence d'entraînement et de mise au point peut provoquer des surprises. Parmi ses concurrente possibles et d'après leurs performances passées, mentionnons le Suisse Capadrutt et notre compatriote, le marquis d'Aulan.

Il nous reste, pour terminer cet article de présentation, à examiner les chances de nos représentants.

La France, ainsi que vous avez pu le lire plus haut, sera représentée par 42 skieurs, joueurs de hockey sur glace et équipiers de bobsleighs qui ont, du reste, tous rejoint à l'heure actuelle Garmisch-Partenkirchen.

C'est en ski de descente et de slalom que nous espérons la meilleure représentation, grâce à Emile Allais qui possède vraiment la classe internationale. Nos autres représentants dans cette spécialité, Beckert, Allart, le Pyrénéen Maurice Lafforgue, ne peuvent vraiment espérer qu'un classement honorable.

ÏI en sera probablement de même du sort de nos sélectionnés dans l'épreuve de 18 kilomètres comme dans la ; course de relais où notre participation, certainement courageuse, n'aura d'autre but que de déterminer là valeur internationale du ski français. Dans cette spécialité, Gindre devrait être notre meilleur représentant.

En hockey sur glace, l'imprévoyance de la Fédération qui présentera une équipe de fortune sélectionnée au tout dernier moment et qui n'aura suivi aucune préparation régulière, nous empêche de nourrir de grands espoirs. Si le tirage au sort nous est favorable, nous pouvons, grâce aux exploits individuels des Hassler, Claret, Haguenauer et Delessalle, espérer atteindre le deuxième tour, mais là doit se borner notre ambition.

En bobsleigh, nos deux équipes disposeront, grâce aux efforts de M. W. Beamisch, l'actif président de la Fédération Française de Bobsleigh, d'un matériel remarquable, riche en innovations et qui, grâce à la volonté ^et à la maîtrise de nos deux conducteurs, d'Aulan et Charlet, peut nous valoir un classement très honorable.

Ajoutons, en terminant, que l'armée française sera représentée dans l'épreuve de patrouilles militaires par une équipe de quatre skieurs, sous le commandement du lieutenant Jacques Faure qui, par son ardeur, sa foi, sa décision, est capable de tirer de seB chasseurs, évidemment moins préparés an ski que les soldats Scandinaves ou centraux, une représentation pleinement satisfaisante.

Quoi qu'il en soit, nos sélectionnés démontreront à Garmisch que les sports d'hiver sont en pratique en France et que nos champions n'y sçmt nullement inférieurs à la majorité des athlètes qui sont actuellement réunis en Bavière pour fêter sportivement ce premier acte officiel des Jeux de XI" Olympiade.

Charles Thiébault.


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Doublé au Coeur

ROMAN D'AVENTURE ET DE SPORT (8)

Claude Armet, champion d'Europe des poids moyens, est en bulle journellement aux exigences de, sa femme, lA]y, -chanteuse de cabaret, dont l'égoïsme forcené ne veut accepter aucune concession.

Pourtant, un rayon de soleil vient de se glisser dans la vie du boxeur sous les tiails d'une jeune employée de banque, Claire, grande, admiratrice du champion. Les jeunes gens s'aiment -et se l'avouent.

A quelques jours de là, la nouvelle d'un meurtre étrange se répand dans la capitale. M. J'etit-Magnard, le banquier parisien bien connu, a été assassiné dans son bureau. L'en-quête menée rapidement par la police amène l'arrestation du champion qui est inculpé, malgré ses protestations d'innocence. Cependant Claude, ne voulant pas avouer son idylle avec Claire, refuse de fournir au juge d'instruction l'emploi ■ de son tvm<ps le jour du crime.

Plusieurs témoins sont interrogés. Pendant ce temps, Mme Petit-Magnard et sa fille se sont retirées dans un village de la Côte Basque.

♦ ♦ ♦

« Bonjour, Mademoiselle, je viens pour l'électricité. »

Un homme était venu sonner à la villa qu'occupaient Mine Petit-Magnard et sa fille. Il portait la tenue classique de l'électricien, pantalon et veste bleus. Une boîte d'outils pendait à son épaule.

« Mais, Monsieur, l'électricité marche fort bien. Vous devez vous tromper de maison.

— Pas du tout, Mademoiselle. Je viens de la part de la compagnie (d'ailleurs, voici mon ordre de service) pour essayer de retrouver des fuites de courant qui se produisent entre le branchement extérieur et votre compteur.

— Ah !... Eh bien, entrez !

— Vous me permettrez de mettre ma bicyclette à l'intérieur?

— Naturellement. Mais ce ne sera pas long ?

— Je ne peux pas vous dire, Mademoiselle. On ne sait jamais. »

C'était un homme entre deux âges, type de l'ouvrier soigneux et soigné, avec des manières polies, un vocabulaire assez recherché. Il n'avait pas l'accent du pays, bien plutôt de Paris. Mais tant de Parisiens débrouillards et maîtres dans leur métier ne se déracinent-ils ipas ?

« Voulez-vous m'indiuuer la cave... Merci. »

Durant toute la matinée, l'ouvrier resta dans la cave. Paulettc Petit-Magnard était restée quelques instants auprès de lui, le regardant déballer de sa boîte d'étranges appareils à cadrans sur lesquels vacillaient des aiguilles. Puis, ne comprenant rien, et ne «'intéressant pas plus que cela aux mystères de l'électricité, elle remonta.

Il faisait une très belle journée. Le soleil, la douceur de l'air, le chant des oiseaux invitaient à la promenade.

Mais Gracieuse n'était pas encore arrivée, et Paulette ne pouvait pas abandonner la maison à cet inconnu.

Quand la femme de ménage arriva enfin, Paulette, impatiente, attendait, son chapeau d'été sur la tête.

« Vous êtes encore dedans par ce temps ! attaqua 'Gracieuse, comme (pour parer à quelque reproche.

— .Te n'ai pas pu sortir encore, ma bonne amie, parce que nous avons des ouvriers, ou plutôt un ouvrier.

— Et. qu'est-ce que vous faites faire, Mademoiselle ?

— Nous, rien. C'est un électricien de la compagnie. Il travaille dans la cave. Ça a l'air d'un (brave 'homme, mais on ne sait jamais...

— Bon ! Bon ! J'ai compris. Comptez sur moi et allez vous promener. A tout à l'heure, Mademoiselle. Ramenez un peu d'appétit et un peu d'envie de sourire. »

a

Quand Paulette rentra à l'heure du déjeuner, toute rose — le climat agissait et, malgré sa douleur toujours aiguë, la jeunesse reprenait le dessus — elle demanda :

« Eh bien, on a trouvé ces fameuses fuites ?

■— Oh ! non, 'Mademoiselle. Pas encore ! Il paraît, que c'est tout à "fait difficile... JJe monsieur reviendra tout à l'heure. Et il ne sait pas s'il ne sera pas obligé de revenir demain... Il est très gentil, ce monsieur...

— Allons, Gracieuse, à votre âge! éclata de rire Paulette.

— Mais oui, Mademoiselle, c'est un monsieur très bien, et instruit, et savant, et tout. Il m'en a raconté des choses!... Je n'ai rien compris parce que je n'ai pas d'instruction, ■■moi. Mais c'était 'bigrement difficile, tout ça ! Et puis, il parle comme un vrai monsieur. Il m'appelle « Madame » gros comme le bras... Ah ! il est bien gentil !... »

a

Il fallait vraiment que la perte de courant fût d'importance, pour que la Société de Distribution ait envoyé ce spécialiste, inconnu dans le pays, et surtout pour que les recherches durassent aussi longtemps !

Pourtant, après une journée et demie de

recherches, Prosper — car il s'appelait Prosper ! et l'on s'était si bien -habitué à sa présence qu'on faisait volontiers avec lui la causette — Prosper donc déclara qu'il avait à refaire à peu près de fond en comble l'installation de la villa.

« Ça ne vous coûtera pas un sou, avait-il tout de suite affirmé. La compagnie se charge de tous les travaux. Seulement, ça demandera du temps. Dame ! je suis tout seul ! D'ailleurs, j'aime inieux travailler sans aides, sans apprentis qui vous font perdre plus de temps qu'ils sont censés en faire gagner. »

Le surlendemain, les habitants de la petite villa s'étaient tout à fait habitués à cette présence étrangère.

D'abord, Prosper était un trait d'union entre la vie que dans le chagrin on ne voulait plus vivre, et cette solitude inquiète et curieuse.

Puis, il avait de si bonnes manières !

Un matin où par hasard, il pleuvait — une pluie méridionale, tombant drue et ferme — Paulette eut pitié de ce brave homme qui allait reprendre son vélo pour aller déjeuner à la ville.

« Vous mangerez ici, aujourd'hui, Monsieur. Vous n'allez pas partir par un temps pareil !

— Je ne puis pas accepter, Mademoiselle. Mais je vous remercie de tout mon coeur de votre extrême obligeance.

— Vous n'êtes pas attendu ?

— Non.

— Eh bien, Gracieuse mettra votre couvert à la cuisine. Quand il y en a pour trois, il y en a pour quatre... Vous me ferez plaisir. »

Prosper refusa encore un peu pour la forme, mais en fin de compte accepta.

« Seulement, Mademoiselle, je voudrais bien vous rendre votre gentillesse. J'ai remarqué que la disposition des prises des lampes était assez mal étudiée... Ça a dû être fait par des gens qui se souciaient assez peu de dépenser... Vous me permettrez d'apporter quelques améliorations à votre installation ? »

D

Jacques Manille recevait la lettre suivante :

Cher Monsieur et ami,

Si vous aviez l'occasion de passer par Saint-Jean-de-Luz, vous demanderiez, à Vhôlel de la Maladetta, Monsieur Prosper. C'est ainsi que je m'appelle désormais. J'ai inscrit mon nom sur mon calepin et j'ai fait un noeud à mon mouchoir tpour y penser toujours et ne pas \me couper.

Je ne peux, pour l'instant, vous donner le m.oindre éclaircissement. Je, ne brusque rien. J'ai agi jusqu'à présent avec assez de politique cl de diplomatie.

Dans quelques jours seulement, nous saurons si votre idée — devenue la mienne — était bonne. Ne vous impatientez pas.

En attendant, la vie ici m.e plaît assez. Avec ma cotte bleue el ma casquette, qui a l'air d'en avoir vu bien d'autres, j'ai quelque peine à me reconnaître le soir, quand je rentre chez moi, devant ma glace. Mais on a l'habitude.

Je tenais à vous rassurer tout de suite

sur le succès iyiitial de ma mission. Jusqu'à présent, tout marche pour le mieux. Puissions-nous ne pas nous être trompés !

Je vous avertirai par télégramme du jour où votre présence sera nécessaire.

En attendant, croyez à mes sentiments dévoués.

Henri TELORT.

D

Jacques Manille avait, ce soir-là, rendezvous avec Moumoute pour assister à une réunion de boxe dont son poulain, le poids welter Fred Dicié, disputait le match vedette.

Les deux hommes se retrouvèrent dans un petit ibar, tout près de Wagram, où l'on pouvait manger assez hâtivement une choucroute qui n'en était pas plus mauvaise pour cela. Un petit coin assez fréquenté par les journalistes et les officiels de la boxe, tous gens qui ont à peine le temps de manger entre les dernières éditions ou les derniers préparatifs et le moment même où commencent les réunions de boxe.

« J'ai du bon ou du demi-bon, dit Jacques Manille.

— Ah ! si l'on pouvait arriver à quelque chose !... Je suis, pour ma part, complètement groggy. Tu ne peux pas savoir combien la boxe, que j'ai tant aimée, me dégoûte !... Ah ! les sa'ligauds !... »

Moumoute n'était pas la logique même. Parce que l'on avait soupçonné, inculpé et emprisonné son cher poulain, Claude Armet, il donnait libre cours à sa rancoeur, de la façon la plus désordonnée. H en arrivait ainsi à prendre la boxe elle-même pour la grande coupable.

« T'emballe pas, mon vieux Moumoute ; ça ne sert à rien. Lis simplement ce mot. Et tâche de lire entre les lignes... Pour moi, j'ai bon espoir. Je suis persuadé que j'ai un flair d'artilleur !...

— Et tu as servi, comme moi, dans les dragons... »

Moumoute prit la lettre, essuya ses lunettes et lut les confidences de Prosper.

Prosper, alias Henri Telort, ne marquait •pas sur ses cartes de visite sa qualité de détective. Détective, il l'était par plaisir, par goût, par amour de l'aventure. C'était un homme qui, parti des problèmes des mots croisés, était venu à de plus ardus et de

plus passionnants mystères. L'affaire Claude Armet le ipassionnait comme beaucoup d'autres. Il était en relation avec Jacques Manille. (Les suggestions de l'un appuyant les déductions de l'autre, il était en fin de compte découlé de tout cela, le voyage de Prosper à Saint-Jean-de-Luz.

D

« Il est sans doute l'heure !

— Et comment ! »

Ayant, à toute vitesse, englouti leur frugal repas, 'Moumoute et Jacques Manille prirent la direction de Wagram. Les escaliers descendus, l'interminable couloir souterrain qui a l'air d'une piste de course à pied parcouru, les deux amis se séparèrent. Moumoute s'en allait au sous-sol où se déshabillent les boxeurs retrouver ou attendre son poulain. Jacques Manille, comme il en avait l'habitude, passait par le petit bar, défendu par un chien adorable et grognon, mais où l'on était à peu près certain, à tout coup, de rencontrer un confrère ou un ami.

« Ça va, monsieur Jacques ?

— Mais parfaitement, mon vieux ; mieux même que vous ne sauriez le souhaiter. »

Il répondait ainsi, assez caustiquement, à un manager qui ne le portait pas dans son coeur.

Mais celui-ci insistait :

« Ça ne fait rien... mais avec la petite histoire dans laquelle vous vous êtes lancé — vos papiers en font foi — pour la défense de l'assassin, vous ne devez pas être bien satisfait.

— Quel assassin ?

Kl> bien, Claude Armet. s>

IJU i- if'ft était arrivée sur le visage du

maladroit avant même qu'il n'eût terminé sa phrase.

En tout autre lieu, cela aurait causé un scandale. Il n'en va pas de même en ces coins souterrains où s'affrontent, les soirs de combat, les opinions les plus contradictoires, mais où, par habitude, on joue le « fairnplay ». Tant pis ! C'était mérité. Et l'on encaisse.

Néanmoins, le vide s'était instantanément fait autour de Jacques. Quand ce bougre-là était de mauvais poil, il valait mieux ne pas essayer de l'asticoter. Il demeura seul devant son demi.

« Monsieur Jacques, murmura la patronne du bar, après avoir lancé à droite et à gauche un regard investigateur, vous êtes bien certain que Claude Armet est innocent ? Nous l'aimions tant...

— Comme je vous aime, madame. »

Et il grimpa les quelques -marches qui le séparaient de la salle.

D

La salle Wagram était <pleine. L'annonce du grand combat comptant pour le titre de champion de France des poids welters entre Fred Dicié, challenger, et Jacques Portant, tenant du titre, avait amené tous les fervents de la boxe.

Les galeries étaient pleines à en craquer, ces galeries délicieuses d'où peuvent tomber, en des soirs >de colère, les projectiles les plus divers, mais d'où tombent, chaque semaine, des lazzi et de ces mots que l'on n'oublie pas.

Il fallut même que Jacques Manille usât de diplomatie pour se voir donner la place à laquelle il avait droit, mais que le resquilleur habituel, et nomade, avait accaparée.

Installé, Jacques fut tout de suite en butte aux curiosités de ses voisins. On le connaissait fort bien. Il avait un de ces profils qu'on n'est pas obligé de regarder à deux fois pour se le mettre en mémoire.

« Est-ce que vous pensez que Fred Dicié a une chance ? -

— Est-ce que le titre va changer de mains ?

— Bien sûr, vous êtes un ami de Moumoute !...

— Vive Jacques Portant !... »

Jacques avait suffisamment T'habitude de ce genre d'indiscrétions ou de plaisanteries pour se contenter de sourire ou de soulever dédaigneusement les épaules. Mais, ce soirlà, il était particulièrement nerveux. D'autres pensées l'agitaient. D'un seul mot, très bref mais qui en dit long, il coupa court à des colloques possibles.

D'ailleurs, les deux adversaires, salués •par les applaudissements de leurs partisans divers, venaient de monter sur le ring, et le speaker faisait les annonces officielles.

Jim Prat, le légendaire chronométreur de toutes les grandes rencontres dé boxe, avait, lui aussi, escaladé l'estrade et, d'un pouce habitué à ce jeu, venait de lancer en l'air la pièce d'or, la « thune » dorée des graiftte soirs. Pile ou face?

Etait-ce pile ? Etait-ce lace ? Moumoute ayant, pour la forme, soupesé les deux paires de gants, en remettait une à son collègue, le manager du champion de France, et le cérémonial habituel de ces sortes de rencontres commençait, avec la présentation des futurs challengers, des anciens champions réclamés par la foule, etc..

n

Le combat s'annonçait assez sévère et assez serré. Le champion, très calme, très sûr de lui, aguerri par de nombreuses aventures du même genre, attendait l'attaque de son bouillant challenger, Fred Dicié, plus jeune, et d'autant moins ménager de sa fougue qu'il ne perdait rien à faire la bagarre et qu'il risquait simplement, en la faisant tourner à son profit, de prendre un titre dont il rêvait depuis longtemps.

Le premier round fut un round d'observation. A la fin des trois minutes, on n'eût su départager les deux adversaires qui, d'ailleurs, n'avaient pas tenté de forcer la décision.

•Mais ces trois minutes avaient suffi aux deux managers pour étudier la tactique possible de l'adversaire, déceler son point faible, donner enfin les derniers conseils utiles.

Quand Fred Dicié se leva de sa chaise à l'appel du gong pour la deuxième reprise, il échangea avec Moumoute un petit regard d'intelligence qui signifiait, en langage ordinaire : Bien, patron. J'ai compris.

La bataille commença à ce moment. Attaques impétueuses du challenger, annihilées la plupart du temps par la garde serrée ou la science de l'esquive du champion. En fin de reprise pourtant, un swing de Fred Dicié secouait son adversaire.

Et la salle d'applaudir à tout rompre, parce que, c'est son goût ! l'idole semblait devoir être déboulonnée !...

C'est peut-être cet état d'esprit du public qui incita Jacques Portant à se départir de sa réserve, au troisième round. Le champion qui ne se bat pas, même quand il a raison de ne pas vouloir se battre, commet une faute vis-à-vis du public.

Et Jacques Portant se battit. Se battant, il se découvrait.

Moumoute, arc-<bouté sur le ring en dépit des injonctions de l'arbitre, criait à son poulain :

« Une, deux ! Une, deux !

— Ta gueule ! hé !... » criaient les populaires.

N'importe, Moumoute hurlait- toujours, dans le vacarme dont il se souciait peu :

« Gauche, droite ! Et double ton droitAile/,... Une ! Deux !... »

(A suivre.) G. C.

(Copyright by Mntch-<7eor#eft Carpentier.)


La victoire de Chimberg tsducH devant Soulimant

journaux.

QUAND l'excellent interprète de La Bandera, Jean Gabin, donna le départ de l'annuel Critérium des Porteurs de journaux, organisé par L'Intransigeant et Match, ce fut une ruée générale vers le Faubourg Montmartre, sur le pavé rendu glissant par la pluie. Et, tout de suite, six hommes se détachaient, alors que dans le peloton les chutes se multipliaient : Chimberg, Legrand, Soulimant, Tison, Jamain et Beyle. Vers la rue Notre-Dame-de-iLorette un nouveau démarrage de Chimberg lui permettait d'être seul au commandement. Et, au sommet de la rue Lepic, Chimberg allait récolter le fruit de ses efforts, n'ayant fait qu'augmenter son avance tout au long du parcours, malgré l'ardeur de ses rivaux à le poursuivre. Est-ce là toute la course ? Sans doute.... Peut-être conviendrait-il, néanmoins, de souligner les malheurs de Jamain et de Beyle, renversés l'un et l'autre — heureusement sans mal — par des suiveurs un peu trop impétueux, et les chutes de Soulimant et de Tison, qui n'en ont pas moins brillamment terminé aux places d'honneur.

Soulimant, qui défendait les couleurs de L'Intran-Match, a été pour Chimberg un rival dangereux. La moindre défaillance de Chimberg eût été mise à profit par Soulimant qui a terminé très fort, grimpant la rue Lepic littéralement au sprint.

Après l'épreuve, Soulimant a été le premier à reconnaître les belles qualités de Chimberg que les spectateurs du Vel' d'Hiv' connaissent bien, puisque Chimberg a débuté en demi-fond, cet hiver, rue Nélaton. Chimberg s'est développé depuis quelques mois et il a fait de gros progrès. Les porteurs ont un beau champion, cette année encore, et Jean Gabin, en remontant vers la place du Tertre, a pu s'écrier avec juste raison :

« Quelle force, quelle volonté dans un petit bout d'homme comme ça !... > ^|^|^^^^^^^ Félix Lévitan.


mQtch

L'KKK des championnats s'est ouverte dimanche. Pour l'instant, nous ne pouvons guère nous haser sur les résultats du premier degré : il faudra attendre les championnats interrégionaux avant de se former une opinion tant soit peu précise.

A Paris, les Vétérans ont sensiblement réédité le Cross des Vétérans de L'Auto. Mais, cette fois-ci, un titre de champion de Paris était en jeu. Chapuis se l'attribua sans grandpeine devant Vaudrey et Léger.

Le championnat des juniors permit à Dineur de confirmer ses excellentes dispositions. Il prit le meilleur d'un ensemble de près de 250 partants, parmi lesquels certaines individualités

individualités sont nullement dépourvues de valeur.

Faut-il citer Chusseau, Simon et Berlemont qui laissa Chusseau à cinq secondes ?

Dineur gagna l'épreuve sur la fin du parcours : il s'était constamment maintenu dans le peloton de tête. Si on songe que Dineur a 17 ans et demi, on peut lui accorder quelques chances pour les années qui vont suivre.

Il aura de sérieux adversaires dans le Critérium national, notamment le Rémois Biston ; cependant, nous pouvons lui faire connance.

La F.S.G.T. a organisé au Paix des Sports de La Courneuve une réunion à gros effectifs. Les minimes, les juniors, les vétérans, les « populaires », les as, les dames y eurent leur part respective, et L'Humanité peut se flatter d'avoir remué du monde.

On eut quelques lignes sur la qualité du sport par la présence de coureurs transfuges de la F.S.F.S. et de la F.F.A.

(Mlle Amaridon, qui enleva plusieurs victoires avant d'appartenir à la F.S.G.T., dut se contenter d'une troisième place, derrière Mlles Birolini et Courant.

Chez les vétérans, Dartigues (un bien jeune vétéran) fut relégué à un classement plus modeste encore. Mais ce n'est plus que l'ombre, considérablement élargie, du Dartigues d'autrefois. Le gagnant, Berger, est un homme encore solide.

Denizot, premier des juniors, courait jadis à l'A.S. Transports. Ses résultats antérieurs n'étaient guère probants. A La Courneuve, il se montra sous un bon jour et gagna facilement.

•Le fait que Léon De Nys, un véritable vétéran celui-là, se classa quatrième chez les as, prouve que le niveau de l'épreuve n'était pas très relevé.

Les deux premiers, le Toulousain Cobo et le Belge Van Derose, ont fait apprécier de beaux gabarits. Ils laissaient loin derrière eux le troisième : Leroux.

Muselet, qui participait dans les bois de Saint-Cloud à l'annuel Challenge Pallier, organisé par son club, le C.O. Billancourt, y obtint une belle victoire sur Begeot, après une épreuve très disputée et où Jupin ne prit quô. la cinquième place.

Pierre Lewden.

CHALLENGE PALLIER. — Bégeot et Muselet mènent, dans la première boucle, devant leurs camarades du C.O.B., bien groupés.

CHALLENGE PALLIER. — Muselet et Bégeot, premier et second, après 'leur victoire.

Le hockey français a enfin sa place au grand jour. Les Volante ont été opposés, mercredi dernier, à l'équipe olympique du Canada, l'une des plus fortes équipes du monde, sinon la plus forte. Les Volants ont été battus, d'accord, car les miracles ne sont pas de ce monde. Mais le score de 5 à 2 prouve que les BearCats n'ont pas eu la victoire très facile.

Il y avait, outre les Canadiens français, deux Français 100 % dans notre équipe. Deux Français formés chez nous, sur nos patinoires, et qui, à force de progrès sont arrivés à jouer aussi bien que ceux qui viennent de la mèrepatrie du hockey sur glace. Ces deux Français-là, ce sont Boyard et Haussier, et ils sont dignes de représenter nos couleurs aux Jeux olympiques.

La force de l'équipe olympique canadienne

HOCKEY SUR GLACE

vient surtout de son admirable homogénéité. Chaque descente est une démonstration, et même une leçon pour les nôtres qui n'attaquent, en général, que par rush individuel. Mercredi dernier, les Volants avaient pourtant dû changer leur façon de jouer. Contre des adversaires de cette force il était impossible de s'aventurer seul, et. la triplette Gaudette-Moussette-Gagnon, aidée des deux frères Cholette, avait sorti pour cette occasion un jeu de passes de derrière les fagots !

Chaque joueur de cette magnifique équipe

canadienne a un nom que connaît le monde entier. On dit : il a les réflexes de Moone ; ou : il shoote comme Farguharson... Et c'est contre ceux-là que nos joueurs ont tenu bon. Les Bear-Cats eux-mêmes ' ont avoué qu'ils n'étaient pas tranquilles avant ce match qui opposait les frères ennemis, et maintenant, ils reconnaissent que la victoire n'a pas été facile. C'est une référence, et un compliment.

La partie artistique du programme était également fort intéressante : Joan Mac Beth dansa, dans l'obscurité, la danse des torches, Eric

Erdos, un tango qui, exécuté par un autre sur une piste glacée, aurait semblé une hérésie, mais qui, impeccablement rythmé par lui, fut un spectacle agréable. Mélita Brunner fut, sans conteste, le clou de la partie artistique. Cette danseuse parfaite sur un « plancher » ne l'est pas moins sur la glace, ses figures pleines de vigueur, de précision et d'originalité, font d'elle la championne des patineuses professionnelles.

Le couple Sallie Cambridge-Albert Enders avait mis au point une « danse apache », telle qu'on la comprend à l'étranger. Il est tout de même temps de comprendre que ce genre de danse française-là est périmé... Mais, néanmoins, on a bien ri. Peut-être est-ce l'effet qu'il cherchait.

Nickie de WrangeL

CEUX qui ont fait confiance au jeune champion roumain Aurel Toma doivent être aux anges. Leur poulain, en effet, vient de remporter la première grande victoire de sa carrière. Personne, parmi les gens du métier, ne redoutait sérieusement cette épreuve, espèce de baccalauréat pugilistique que l'examinateur Milou Pladner allait faire passer à Aurel Toma. Mais ses plus chauds partisans eux-mêmes ne pensaient sûrement pas que le Roumain y répondrait si brillamment.

On sait bien, certes, qu'il est plein de qualités, mais il y eut autre chose encore dans sa victoire. Il y eut l'incontestable déclin de forme de l'Auvergnat. Alors que son rival de toujours, notre vieil ami le « chat-tigre » Eugène Huât, connaît l'été de la SainttMartin d'une condition physique retrouvée à l'état de neuf, Milou Pladnei semble être lancé sur la fâcheuse pente qui mène à la retraite définitive. Il n'est pas plus vieux qu'Eugène Huât,

pourtant. Et leurs carrières furent assez semblables. Pladner n'a pas eu la tâche plus rudel que le Versaillais. Ses deux k.-o. par Al Biown? Croyez-vous que cela ait été suffisant ? Non, il doit y avoir autre chose. Quoi V Il ne nous appartient pas de le découvrir. C'est affaire à régler entre Pladner et son manager : Louis de Ponthieu. Mais on ne. peut s'empêcher d'avouer qu'on ne retrouva pas, mardi dernier, dans le ring du Central, le champion du monde des poids mouche que nous avons connu. Et on on éprouva quelque peine. Pladner fit dès le début, ou presque, le combat d'un homme battu. Il le fut, en effet, et ne dut pas en être autrement surpris. Pourtant, Aurel Toma fut moins brillant, que lors de ses précédentes sorties. On eut, pour la première fois, l'impression qu'on avait, fait le tour dos ressources du « double » champion de Roumanie. Peut-être était-ce aussi la faute de Pladner, qui, de toutes façons,

est un monsieur avec lequel on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Bref, on est convaincu que Toma trouvera 'bientôt, chez nous, son maître. Sera-ce Decico ? Eugène Huât ? On n'en serait pas du tout étonné.

On ne peut pourtant pas dire que Decico parut à son avantage, vendredi, à la salle Wagram. L'Italien Ansini est certes un homme dur, un adversaire qui s'entend admira- < blement à 'brouiller les cartes. Mais il est I tout de même des « sujets » de Decico, un I des hommes qu'il doit battre sans discussion. I Nous sommes, cette fois, loin de compte. Les j partisans du match nul ou de la victoire d'An- > sini étaient si nombreux à l'issue de la Iba- ' taille qu'ils eurent tôt fait d'emplir le ring d'oranges, de vieux journaux et des chaises qui se trouvaient à leur portée. Sans doute, voulaient-ils ainsi exprimer l'enthousiasme dans lequel les plongeait la victoire du Lyonnais.

Lyonnais. quelques décisions comme cellelà et on ne trouvera plus un seul fauteuil, une seule chaise en possession de tous ses membres dans le quartier de l'Etoile.

Le champion vénézuélien Chavez fit une brillante rentrée en battant Young Borel aux points. Ce fut là le plus beau combat, de la soirée.

Au Central, samedi, le Tchèque Vilda Jaks a battu le sombre comingman Assane Diouf. Jaks fut le plus malin, si Diouf était le plus fort. C'est là un genre de victoire qui satisfait toujours. Quand Diouf sera plus aguerri, il aura sa chance devant des hommes de la classe de Jaks. Mais, pour le moment, c'est, encore un enfant de choeur, entre quatre cordes...

Robert Blé.

WAGRAM : Chavez-Young Borrel. — Chavez

(de face), calme et résolu, se laisse « tâter »

d'un gauche peu appuyé de Borrel.

WAGRAM : Decico-Ansini. — Une phase

assez peu émouvante d'un combat dans lequel

le champion de France ne donna' pas sa

mesure.

CENTRAL : Aurel Toma-Pladner. — Le

Roumain (de dos) bloque des deux poings un

direct du gauche de Milou P.ladner.

LONDRES : Petersen-Len •Harvey. — Petersen, à droite, « annonce » un swing du gauche que Len Harvey, mieux gardé, devrait éviter.


RAMBOUILLET. — Un passage du vainqueur, Peuziat, suivi de Saunier qui finira en troisième position.

RAMBOUILLET. — Bertellin prend un bain

forcé au passage d'un obstacle difficile du

parcours accidenté.

(De notre envoyé spécial)

L'ERRIÎUR de parcours est. la plaie du cross cyclo-pédestre au même titre que le coup bas en boxe. Il suffit d'un moment d'inattention et la plus belle épreuve risque d'être complètement faussée. C'est ce qui s'est produit à Rambouillet.

Vaast fut engagé sur une mauvaise' route et Vermassen, qui n'avait écouté que sa connaissance du circuit, omit de franchir quelques obstacles au cours de la dernière boucle. Il était alors seul en tête et nettement détaché de ses poursuivants, dont Peuziat était le plus ardent.

Sauf accident, Vermassen ne pouvait plus être battu, mais la malchance qui l'accable depuis le début de la saison lui réservait, peu après l'arrivée, une nouvelle déconvenue.

Vermassen fut donc déclassé et c'est d'autant plus regrettable que le Belge s'était affirmé le meilleur homme de ce Prix Raymond-Patenôtre, organisé par le Vélo Rambolitain et le Vélo Club Francis-iPélissier.

Parti sagement, Vermassen prenait la tête dès le milieu de la première boucle d'un circuit qui en comportait trois. Parfaitement à l'aise sur le terrain détrempé du champ de courses, le Belge faisait preuve d'une nette supériorité sur le reste du lot. Jamais peutêtre vainqueur probable ne s'était détaché avec une telle autorité, mais les commissaires ne purent qu'appliquer le règlement et Peuziat, qui avait fait une course très régulière, fut récompensé de sa persévérance par une victoire inespérée.

Roger Coulbois.

Le dimanche du Vélodrome d'Hiver

POUR la quatrième fois depuis le début de l'actuelle saison hivernale, Jean Aerts a gagné une américaine au Vel' d'Hiv'. Et il avait été, pour la circonstance, associé à son compatriote de Kuysschère, après avoir eu Albert Buysse et Mithouard comme équipiers. Jean Aerts serait-il imbattable sur la piste de .la rue Nélaton ? Nous serions tentés de le croire. Jamais, jusqu'ici, un coureur n'avait gagné quatre américaines au Vel' d'Hiv' en un hiver. Et, la saison n'étant pas •terminée, Jean Aerts peut espérer améliorer encore ce record et le rendre imbattable — ou presque...

On est tenté de rechercher les raisons des succès du brillant Bruxellois. Est-il plus « fort » que ses rivaux ou bien plus clairvoyant ? Les deux, très certainement. Mais l'intelligence de la course permet souvent à Jean Aerts de prendre en défaut des rivaux qui lui sont supérieurs. Hier, il a calmé les ardeurs de de Kuysschère, laissant agir ce dernier à sa guise lorsqu'il sentit le moment venu. Le Gantois a fait à Jean Aerts une confidence qui, pour ce dernier, est un beau compliment :

« Jamais je n'ai fait une course aussi facile... »

Longtemps on crut à la victoire de GrilloGiliberti, qui ont fait d'énormes progrès. Mais ils ont faibli sur la fin, au moment où paraissaient

paraissaient Kuysschère, qui, signalons-le, ont battu tous les records locaux.

Parmi les autres teams qu'il faut féliciter, mettons sur un pied d'égalité Pecqueux-Tonnelier et Coupry-Deschamps, qui ont fini à deux tours, après une lutte ardente.

Bonne rentrée de Guimbretière, que nous retrouverons bientôt au premier plan de l'actualité, avec Broccardo, meilleur que jamais ; excellente course de Bouchard^Lamouroux, qui nous ont fort agréablement surpris. ♦

Avant l'américaine, nous avons assisté à une défaite de Pecqueux, en poursuite, Maurice Richard prenant brillamment à l'Amiénois le brassard du Vel' d'Hiv'. Mais celui-ci peut en appeler de sa défaite, et Dayen, vainqueur auparavant de de Kuysschère, apparaît comme un rival très sérieux pour Richard.

Félix Lévitan.

VEL' D'HIV. — En attendant te départ de l'américaine, Charles Pélissier, les AI I emands Zimms et Kuster, Choury (de g. à dr.), s'intéressent aux épreuves préliminaires, mais posent cornplaisamment pour le photographe.


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match

■ Un minime, Neufchâteau.— Pour un jeune footballeur, le jeu lui-même et deux ou trois séances de course à pied (vitesse) et de culture physique dans la semaine sont un entraînement très suffisant.

■ Jean-Marie, 1785. — 1° Pour développer les muscles des épaules et des bras, les meilleurs exercices sont ceux de la gymnastique aux agrès, les poids et haltères et l'aviron; 2° le but de n'importe quel exercice physique que ce soit n'est pas de faire augmenter de poids, mais de conserver la santé et d'augmenter la vigueur. Un homme « en forme * est toujours au poids que lui donne sa constitution particulière.

■ Reichenbach. — 1° Il est organisé, par la Fédération de tennis, des championnats de juniors et des championnats de scolaires. La date en est fixée chaque année par la Fédération Française de Tennis ; les championnats de juniors sont joués habituellement à la Croix-Catelan. Il n'est pas organisé de championnats de minimes en hiver; 2° Diagne est un excellent arrière : de là à dire qu'il est le meilleur d'Europe...; 3° Il ne peut être question d'un match de football Europe contre Argentine, car on ne peut former une équipe d'Europe.

■ Le Cosquer, Saint-Brice. — Il y a fort peu de chances pour que les cours de tennis organisés par Suzanne Lenglen soient gratuits et s'adressent aux débutants.

■ G. M. T. — Vous trouverez les règles du-basket bail à la Fédération Française de Basket bail, 28, place Saint-Georges.

■ Hargneuse Mancelle. — 1° Il est impossible de prévoir, pour le moment, un match-revanche entre Joe Louis et Primo Carnera; 2» Il a été organisé des matches de boxe féminins, mais seulement à titre d'exhibition.

■ Sportif, Valfleuri. — Voyez au Service des Bourses de pilotage, au ministère de l'Air, qui vous fournira tous renseignements.

■ Deux fervents sportifs, Oyonnax. — 1° Le sport — ce n'est pas moi qui ai inventé ce « postulatum » •— vit de résultats : -par conséquent, le jour où l'équipe de rugby d'Oyonnax bat celle Se Bourg, c'est qu'elle est meilleure; 2° Pour savoir quelle est la meilleure équipe de club de rugby en France, voyez plus haut. Ce sera celle qui aura remporté le championnat; en fin de saison, bien entendu.

■ Berla, Ménestreau. ■— 1« Le troisième du Grand Prix Wolber, en 1924 (Paris-Reims-Soissons-Paris), derrière Girardengo et Henri Pélissier, fut le Belge Félix Sellier; 2» Excuseznous, mais nous n'avons pas conservé la liste des gagnants de la Médaille, qui est une épreuve de débutants.

■ Barlly, Poitiers. — 1" Vous savez bien qu'il est absolument interdit de dire rage d'une dame ou d'une demoiselle. Plus tard, beaucoup plus tard, Mlle Sonja Henie pourrait nous en vouloir de pareille indiscrétion; 2° Le record du monde des 1.500 mètres appartient à Bonthron, avec 3 min. 48 sec. 8/10.

■ Moreau, Limoges. — 1" Les agents de cycles au Maroc vendent des vélos de course au prix normal; 2° Les prix d'une course cycliste varient beaucoup; cela dépend de l'importance de l'épreuve.

■ Majestic, Salon. — Lorsqu'un joueur amateur entre dans un club utilisant des joueurs professionnels, il y a lieu au paiement d'un transfert aux clubs auxquels ce joueur aura appartenu "pendant les trois années précédentes. Le montant de ce transfert ne pourra excéder 3.000 francs (article 3 du chapitre < transferts » des règlements de la Fédération de football).

■ Lecteurs, Hirson. ■— Croyez bien que les sélectionneurs ont été aussi affectés que vous par la défaite de l'équipe de France de football en face de la Hollande. Songez que leur tâche n'est pas facile et que, sur les cinq matches précédents avec la Hollande, notre équipe n'en avait gagné qu'un.

■ P. A., Hérault. — 1° L'équipe du S.C. Montpelliérain, qui gagna la finale de la Coupe de France en 1929, était ainsi composée : Guillar.d ; Olivier et Rolhion ; Bousquet, Dedieu et Mistral ; Kramer III, Temple. Kramer II, Kramer I et Sekoulitch. 2° Les règles officielles du football sont en vente à la Fédération française de Football, 22, rue de Londres, à Paris. (Prix : 1 fr. 25, franco).

■ Pelou, Issoudun. — 1° Ladoumègue a été disqualifié à la suite d'une accusation de professionalisme ; 2° Les qualités principales d'un gardien de but sont la souplesse, la sûreté du.coup d'oeil et la promptitude des réflexes.

■ Abonné, Nans-les-Pins. — Deux clubs sont actuellement à égalité sur le record de la Coupe de France de football : l'Olympique de Marseille et le Red Star, qui ont été détenteurs du trophée quatre fois chacun. Mais, vous le voyez, on ne peut en tirer la moindre conclusion pour les comparer aujourd'hui...

■ Un fervent Ascéiste. — 1» Patientez un peu ; tout vient à son heure; 2° le poste de demi d'ouverture, dans l'équipe de France de rugby, est l'un des plus discutés : les matches de sélection ne semblent pas avoir donné de révélation, puisque l'on en reste à Servole comme premier choix.

■ Nicolas, Bagnères. — A votre âge, vous êtes en période de croissance. La taille et le poids n'ont guère de signification l'un par rapport à l'autre, du moment qu'ils ne sont pas exceptionnels — et c'est votre cas. Au lieu de culture physique, sans toutefois la négliger, pratiquez surtout un sport, sans vous hypnotiser sur la compétition.

■ Ropkizac. — 1« Il a été. en effet, publié une collection de monographies de champions sous ce titre., Mais elle n'a pas été continuée; 2" Il a été disputé, l'an dernier, un Grand Prix de la République d'Espagne en quatre étapes (900 kilomètres), qui a été gagné par Cardona, 2* Firmin Trueba, 3* Montera ; 3° Le Tour de Suisse a été gagné, l'an passé, par Gaspard Rinaldi; le Tour d'Espagne, par Gustave Deloor; le Circuit de l'Ouest, par Tanneveau.

■ Gros Pichon, Roubaix. — Voilà qui pourra peut-être vous sembler bizarre, mais le meilleur entraînement pour améliorer le coup de pied au football est ■— en dehors, bien entendu, .de la -pratique du coup de pied — le saut en hauteur ou la course de haies. La vigueur du coup de pied dépend surtout (c'est presque une vérité de La Palisse) des muscles qui relèvent la jambe. Et puis, soignez le style.

■ Dolphe, Malaumont. — Les sports qui développent le plus les muscles des épaules et des bras sont — avec la gymnastique aux agrès — l'aviron et les poids et haltères.

■ Footballeur algérois. — 1° La situation pour le rugby et le football association est tout à fait différente. La saison du football est entièrement occupée par les matches du championnat et les rencontres internationales. Où voulez-vous que l'on trouve des dates pour des matches de sélection ? 2° Le prochain match de l'équipe de France est contre la Tchécoslovaquie, le 9 février. Il n'est pas prévu, pour cette saison, de futurs déplacements de l'équipe de France à l'étranger.

■ Roger et Théo, Bordeaux. — Le match entre l'équipe du Sud-Ouest et les « Waratahs », à Bordeaux, a été joué le 12 janvier 1928, un jeudi. « Match » paraissait, à cette date.

■ Berlingots, Carpentras. — Vous pouvez adresser une lettre à M. Kimpton, au Racing Club de Paris, 81, rue Ampère.

■ Deux fervents, Cazouls. — Monsallier a été deux fois international : en 1928, contre l'Angleterre ; en 1931, contre l'Allemagne. Gérand a été sept fois international : contre l'Espagne en 1932 ; contre l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, la Belgique et la Tchécoslovaquie en 1933 ; contre l'Angleterre en 1934.

■ Godinot, Loos. — L'ancienne étape du Tour de France Les SablesBayonne comportait 482 kilomètres ; Metz-Dunkerque, 433 kilomètres.

■ Choriberry, Montory. — 1° Le Circuit de l'Ouest a été gagné en 1931 par Nicot ; en 1932, par E. Jolly ; en 1933, par Romain Maes ; en 1934, par Wierinckx ; 2" Bordeaux-Paris a été gagné en 1892 par Stéphane ; en 1893, par Cottereau ; en 1894, par Lucien Lesna ; en 1895, par Charles Meyer {pour les professionnels, par Frantz Gerger pour les amateurs; 3° Le premier en date des championnats de France cyclistes est celui des 10 kilomètres ; le premier champion fut de Civry, en 1881 ; l'épreuve fut disputée sur la place du Carrousel.

■ Un Stéphanois. — 1° L'ancien recordman cycliste Henri Desgrange et le directeur de « L'Auto » ne sont, en effet, qu'une seule et même personne ; 2° Populo n'est pas un pseudonyme ; c'est bien le nom du boxeur en question.

■ Frédéric, Belfort. — Les différences entre les appareils ne permet- ' tent pas d'établir des comparaisons exactes entre les performances à l'extenseur de caoutchouc.

■ Marcel, Rougiers. — 1" En 1929, le Tour de France a été gagné par le Belge Maurice Dewaele ; 2» Marcel Thil est bien champion du monde des poids moyens ; 3° Rochard a remporté le championnat d'Europe des 5.000 mètres et les championnats de France de 1931, 1932, 1934 et 193& ; 4° Rigoulot n'est pas champion du monde de ' lutte.

■ Potache, Pontivy. — 1° Rien ne s'oppose à ce qu'un but soit marqué par un gardien de but qui dégage de ses dix-huit 'mètres, mais il lui faut un drôle de coup de pied et aussi qu'il soit aidé «par un concours exceptionnel de circonstances ; 2° Les « as » pour le -prochain Tour de France ne sont pas encore désignés.

■ Ménager, Rouen. — 1° Charles Pélissier a gagné le Circuit de Paris (1934), le Critérium des As (1933), la course du mont Faron (1927 et 1928) ; 2" Le prénom de Martano est Giuseppe.

■Barbrel, Rouen. — Vous pouvez parfaitement obtenir une licence pour ce club corporatif, à condition que vous ne soyez pas licencié pour un club « libre ».

■ Dudule, Pau. — 1° Les éliminatoires du Premier Pas Dunlop sont disputées sur les parcours fixés par les Comités départementaux ; 2° Les qualifiés pour la finale à Paris sont défrayés de leurs frais de voyage.

■ Sportif, Madiana. — 1° Nous prenons bonne note de vos suggestions ; 2° Dans le match France-Angleterre de 1931, les équipes avaient la composition que voici ; France : Thépot ; Cappelle et Mattler ; Hornus, Kaucsar et Finot ; LangiUer, L. Laurent, Mercier, Delfour et Libérât! ;. Angleterre : Turner ; Cooper et Blenkinsop ; Strange, Graham et Tate ; Crooks, Stevenson, Waring, Burgess et Houghton ; 3° La plus forte recette réalisée à l'occasion d'un match de boxe le fut pour le match Dempsey-Tunney, le 22 septembre 1927, à Chicago ; elle atteignit 2 millions 658.660 dollars (environ 65 millions de francs au change de cette époque) ; en France, la plus forte recette a été réalisée par le match Pladner-Genaro, le 2 mars 1929, avec 920.410 francs.

■ Botigna, Chatenay. — Vos performances, pour votre âge, ne dépassent pas une honnête moyenne. Cultivez l'athlétisme comme exercice et •Pratiquez un sport-jeu, comme le football ou le basket bail.

■ Maillot, La Loupe. — Les licences de pupilles sont délivrées par la Fédération de football aux joueurs âgés de 12 ans au moins et de 14 ans au plus, celles de minimes jusqu'à 16 ans, celles de juniors jusqu'à 18 ans.

■ Didier, Besançon. — 1° Les équipes et les athlètes champions ou recondmen ne touchent ' pas de prime pour leur performance ; 2» La France ne participera pas au prochain tournoi olympique de football.

■ René, Charenton. — Marcel Bîdot a été champion de France, en 1929.

■ Coureur manqué. — La liste des coureurs qui participeront au prochain Tour de France n'est pas encore arrêtée.

■ Un joueur embarrassé. — Un

joueur amateur de football peut faire partie de plusieurs clubs, mais il ne peut, au cours de la même saison, pratiquer le football q-uedans un seul club, celui pour lequel il est qualifié ; une démission n'est valable que si elle est envoyée par carte-lettre recommandée.

| Ex-capitaine des' juniors. — 1» Marcel Thil a une petite fille ; 2° Le Grevés a été déjà désigné pour faire partie de l'équipe de France du prochain Tour de France.

■ André P., Le Havre. — 33 kilomètres en 50 minutes, cela fait presque du 40 kilomètres à l'heure ; ' pour votre âge, ce n'est pas mal.

■ Capitaine Plourens, hydrosphère. -— Nous avons dans nos bureaux une -lettre à votre adresse. Où pouvonsnous vous la faire parvenir ?

■ Cycliste, Paris. — 1° La finale du Premier Pas Dunlop aura lieu le 21 mai. 2° Si Michard est supérieur à Gérardin ?... Mais c'est justement pour le savoir qu'on les oppose l'un à l'autre, et l'on n'y parvient pas.

■ Sportif crotellois. — 1° Hatron a été, en effet, il y a quelques années, un boxeur de moyenne valeur. Maïs ses performances ne sont pas de celles dont on conserve le souvenir. 2° Cadot a eu à ses débuts quelques succès, mais il semble bien qu'il se soit dirigé dans une autre voie que la boxe. 3° Si un but est marqué c au moment même du coup de sifflet final », c'est à l'arbitre d'apprécier si le but a été marqué avant ou après le coup de sifflet. Sa -décision est souveraine.

■ Dexane, Verteillac. — Un joueur de rugby à. treize professionnel ne peut être considéré comme amateur en football.

■ Chuiton, Creil. — Très bien d'avoir découvert le remède pour que nos équipes de France ne soient plus battues : que la Fédération ait, elle aussi, son équipe professionnelle... Mais si ses sélectionneurs se fourrent le doigt dans l'oeil, si elle n'arrive pas à payer suffisamment ces joueurs extraordinaires, et si... et si... et si cette équipe se trouve devant une autre plus forte qu'elle ? Car cela arrive aussi, savez-vous.

■ Mouiilet, Nêrondes. — 1" Faire entièrement le tour du monde à pied est assez difficile : il y a des mers à traverser. 2° Le monsieur qui vous a dit que le gouvernement donnait pour cela une indemnité journalière et une prime à l'arrivée... vous êtes sûr qu'il n'est pas de Marseille ?

■ G. V., La Garenne. — Voyez à .l'U.S. Culinaire (M. Gabon, 10, rue de Bretagne, à Levallois) ou à l'A.S. de l'Industrie Hôtelière (M. Ravary, 23, rue d'Amsterdam, Paris).

■ R. D., Rodez. — 1» C'est la teneur du testament qui est intéressante et non le fait de savoir si l'héritier est arrivé à en remplir les conditions. 2° Le match de La Havane entre Joe Louis et Gastanaga n'a pas été disputé. La Commission de Cuba a même disqualifié pour cela Joe Louis, qui ne s'en porte pas plus mal.

■ Nénesse, Casablanca. — 1° Les joueurs qui ont marqué jusqu'ici le plus de buts dans le championnat de première division sont Courtois (20), Couard (17), Rohr (15). 2» Speicher courra encore cette saison pour Alcyon.

■ Schoen, Agen. — 1» Les performances que vous nous indiquez sont convenables pour votre âge. Mais ne recherchez pas encore la « performance ». 2" La Fédération d'athlétisme n'organise pas de championnats réservés aux jeunes gens de moins de seize ans.

B Jeune sportif toulousain. •— Nous ne pouvons reproduire ici une liste de résultats qui a été publiée par tous les journaux, et à une époque très rapprochée. Vous trouverez facilement à Toulouse un numéro d'un journal de cette date.

fl Lâchai, Mauriac— 1<> La Coupe de France a été gagnée en 1932 par l'A.S. de Cannes ; le championnat de première division a été gagné en 1933 (année de sa création) par l'Olympique Lillois. 2° Ben Ouali ne prépare pas l'agrégation.

■ Babre, Béziers. — 1° Voici les limites supérieures des catégories de poids en boxe : mouche, 50 kilos 802 ; coq, 53 k. 624 ; plume, 57 k. 153 ; légers, 61 k. 235; mi-moyens, 66 k. 678; moyens, 72 k. 574; mi-lourds, 79 k. 378; lourds, sans limite de poids. 2° L'Olympique de Marseille a gagné quatre fois la Coupe de France ; le F.C. Sète, deux fois.

■ Sportif, Monge. — André Trialoux est marié ; Minardi est célibataire.

■ Grente, TiHoloy. — Le Français Geo Michel a traversé la Manche à la nage le 10 septembre 1926.

■ Trentemoult. — 1° Les couleurs du C.S. Metz sont grenat, culotte rose ; du R.C. Roubaix, bieu ciel, bande noire, culotte bleu marine. 2° Il arrive, à l'occasion d'un match, que l'équipe visiteuse porte d'autres couleurs que ses couleurs officielles, pour éviter la confusion avec celles de l'équipe locale.

■ Crêpin, Roubaix. — Pour les matches du Championnat professionnel de football, la recette, après déduction faite des taxes fiscales, d'un prélèvement d'un demi pour cent pour la Fédération, des divers frais de déplacement (arbitres, délégués, équipe visiteuse), de 3 pour cent au profit de la Ligue régionale, et de 25 pour cent au titre de location du terrain, la recette, dis-je, est affectée, 60 pour cent au club local, 40 pour cent au club visiteur.

■ Lagarde, Montélimar. — 1» Quatre coureurs ont couvert les 100 mètres à pied en 10" 3/10, record du monde : l'Allemand Jonath, le Canadien Williams, Tolan et Metcalfe, des Etats-Unis d'Amérique.

■ Balekdjian, Le Caire. — 1° La reliure de € Match » permet de con- . server les numéros de n'importe quelle année. -Son prix, franco'gare du Caire, non compris les frais dé douane, est de dix francs ; 2" En' 1932, le saut en longueur aux Jeux olympiques a été gagné par l'Américain Gordon avec 7 mètres 638 ; le 3.000 mètres steeple, par le Finlandais Iso-x Holo, en 9' 18" 4/10 ; 3» Joseph Guillemot, dont la taille est d'environ 1 m. 58, est propriétaire d'un café place de l'Odéon.

Nous signalons à no* correspondants que plusieurs d'entre eux nous posant parfois des questions analogues, ils ont tout intérêt à parcourir cette rubrique. Nous évitons, autant que possible, de répéter les mêmes réponses qui peuvent se trouver ainsi sous un autre nom ou pseudonyme que le leur.

Il nous est impossible de donner, dans cette rubrique, des adresses personnelles. Nous faisons parvenir à leur destinataire toute lettre adressée par notre intermédiaire. Ces lettres doivent être mises sous enveloppe timbrée, enveloppe elle-même insérée dans celle qui nous est adressée.

A nos correspondants :

Prière d'adresser toutes -les demandes concernant notre page : « Ecrivez-nous, nous répondrons ici », à la rédaction de « Match », 100, rue Réaumur, Paris.

L'Imprimerie Réaumur

et l'Héliogravure Rotative.

100, rue Réaumur, Paris.

Le gérant : RAYMOND DKBKUOHL

LES RVENTURES SPORTIVES DE M. BIZUT

GOAL, DE HOCKEY SUR GLACE

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LES PIEDS DANS

LE PLAT

VOILA que l'on recommence à s'agiter pour le Tour de France. Vous savez, cette course cycliste qui meurt tous les ans... et qui, tel :1e phénix de la légende, renaît douze mois plus tard, •plus vivace et plus passionnée que jamais.

'Pour d'instant, on cherche un directeur pour l'équipe de France... avant •même qu'il y ait une équipe de France... avant même que 'l'on sache si les cou. reurs français choisis pourront former une « équipe ».

C'est le plus grave de nos maux : nous sommes de farouches individualistes et rien ne nous répugne tant que de 'baser notre action sur celle de nos petits ca. marades. La discipline qui fait, dit-on, la force principale des armées, d'après 'la théorie militaire, ne doit pas avoir tant de vertu, où alors c'est à ne rien comprendre aux succès que, malgré tout, les soldats français ont remportés à travers l'histoire.

Iil est cependant essentiel «n sport, quand la règle du jeu veut que l'on additionne les efforts de plusieurs athlètes, . que ces athlètes acceptent au -moins une - tactique commune et consentent à suivre les instructions d'un chef.

Le mieux serait évidemment que ce chef fût le •meilleur d'entre eux. Mais allez donc leur faire admettre avant de jouer que tel ou tel est véritablement île meilleur... >Et surtout dans le camp dé nos coureurs cyclistes dont on peut dire, sans les froisser, qu'en général ils brillent davantage par lia qualité de leurs muscles que par le volume de leur esprit... et en particulier de leur esprit d'abnégation.

Il faut donc leur donner un « patron » choisi en dehors de leurs rangs. D'où Ha recherche d'un directeur sportif...

C'est une autre histoire qui commence. Imaginez un peu les qualités qu'il 'lui faut non pas seulement posséder, mais encore posséder de manière indiscutable, visible, pertinente. C'est à peu près le mouton à cinq pattes mitigé de merle blanc... Nous n'avons pas fini de nous êbaubir.

Henri Desgrange qui, lui, croit à son « truc » et prouve chaque année qu'il a bien raison d'y croire, ne se décourage pas pour si peu et joue les Diogènes sans sourciller...

Au fond, hein ? Entre nous, ne croyezvous pas qu'Henri Desgrange ne cherche que son ombre ?... Le véritable directeur de 'l'équipe de France... c'est au 10 du faubourg 'Montmartre qu'il tient ses assises : il est commandeur de la. Légion d'honneur, il porte des cheveux blancs et des lunettes... et ses initiales sont H. O.

C'est un secret que je vous révèle... Soyez discrets !

Gautier-Chaumet.

UN « NOURRISSON » !

UNE seconde fois, le délégué, soucieux de la bonne règle, demanda te contrôle des licences. Un de ses confrères se leva, hirsute et moustachu, en criant :

« Vous prétendez me contrôler, vous ?

— Sans doute !

■— Vous croyez peut-être que je suis venu du Havre pour être contrôlé par un nourrisson ?... Vous êtes-vous seulement occupé de sport ?»

Une joyeuse rigolade secoua l'assistance.

Le susceptible et obscur délégué s'adressait à un ancien athlète, plus de vingt fois international, plusieurs fois finaliste olympique, champion de France et d'Angleterre, recordman de France...

El notre Havrais s'entendit répondre :

« Vous avez dû venir du Havre... à la

EN PIÉTINANT LE RÈGLEMENT

UNE de nos principales fédérations sportives tenait récemment son assemblée générale. Au moment de passer au vote, l'un des délégués se leva.

« Monsieur le Président, voici quelques années, vous avez interdit l'entrée de la salle à un délégué qui ne présentait pas sa licence ' en règle. J'évoque cette mesure régulière à titre de précédent. Seuls peuvent voter les porteurs d'une 'licence en règle.

« Puisque vous devez faire respecter le règlement, je vous demande de contrôler si les membres ici présents sont qualifiés pour prendre part aux délibérations. »

On vit alors une belle manifestation : une ■forte proportion des délégués n'avait pas de licence à jour. 'Et, comble de malheur, le président lui-même... -n'avait pas Je droit de présider.

CÉLÉRITÉ

r\ ÉPOURVU de licence, le président ne pouvait U donc être rèèligible au bureau.

Or, la séance du bureau devait débuter un quart d'heure après la fin de l'assemblée.

On attendit une demi-heure... trois quarts d'heure... et on fit ouvrir la séance par le doyen d'âge.

Bientôt, à pas feutrés, arriva le président. Puis* à la première accalmie, en attendant le résultat d'un scrutin, il brandit triomphalement un carton rouge et clama au délégué qui avait demandé le contrôle :

« La voilà, ma licence ! La voilà !... »

Il avait été la faire établir à la hâte.

Ah ! Tout le monde ne s'appelle pas Ladoumègue... et les sévérités réglementaires applicables au vulgum pecus ne sauraient inquiéter les pontifes.

Amen !

LES MINISTRES AU STADE

DEUX ministres en fonctions, iM. iNicoIle, ministre de la Santé publique, et M. Piétri, ministre de la Marine, assistaient, dimanche dernier, au match de football Lille-Racing, en même temps que M. Maupoil, qui, quelques jours avant, était ministre des iPensions.

Dans un avenir prochain, vous verrez que nous aurons le plaisir de compter parmi les spectateurs des compétitions sportives la totalité des membres d'un ministère... qui, à la mi-temps, pourront tenir un conseil de cabinet...

Et pourquoi pas, après tout ?

ÉLÉGANCE SUPERFLUE

>

Aux récents Six-Jours de Bruxelles, Piet Van Kempen avait fait appel à deux anciens t coureurs pour le soigner : le Belge Deruyter

- et son compatriote Klaas Van Nek. Le premier était devenu masseur ; le second,

- mécanicien ; mais, alors que Deruyter, entrant tout à fait dans la peau de son personnage, devenait un peu négligé, comme tout bon soii

soii de Six-]ours qui se respecte, Klaas Van Nek, au contraire, restait impeccable.

On le vit monter et démonter les roues et ) les pédaliers en veston, faux col et brodequins ^ vernis...

Le grand Van Nek, malgré les observations de Piet, ne voulut rien savoir pour revêtir une salopette.

On sait que l'habit ne fait pas le moine,

mais il n'en est pas moins vrai que Piet Van

Kempen a compris avec son mécanicien d'opéN

d'opéN Il enverra Van Nek dans les salons de

J thé, la prochaine fois. Ainsi l'ancien champion

n'aura-t-il plus peur de se salir les mains...

RESQUILLE

ON a cité bien des cas de resquille. Il en est qui témoignent d'un culot peu ordinaire. Mais celui que nous conta un confrère belge est, lui aussi, bien « gratiné ».

Pour entrer dans un vélodrome, lors d'une course de Six-Jours, des resquilleurs creusèrent un trou dans un mur et purent pénétrer sans douleur. -Mais ils estimèrent encore que la peine qu'ils s'étaient donnée méritait un salaire, et ils firent pénétrer d'autres resquilleurs moins Imaginatifs en prélevant, pour le passage, un droit d'un franc. Pendant trois I jours, ils firent recette et purent se persuader de l'exactitude du vieil adage disant qu' « il i faut toujours mêler l'utile à l'agréable ». I

MAUVAISE ECONOMIE

CERTAINS ont cru, et Lou Brouillard tout le *>■" premier, que le film de sa rencontre avec Marcel Thil avait été censuré pour qu'on ne voie pas que le coup fatal avait été régulièrement porté. La vérité est tout autre. La firme cinématographique tournant le combat avait, ' selon l'usage depuis la crise, recommandé à son opérateur d'économiser ta pellicule. Aussi le cameraman se borna-t-il à tourner la présentation des combattants, puis le début du premier round, la fin du second, le commencement du troisième et attendait la fin du quatrième pour dépenser encore quelques mètres... quand soudain il s'aperçut que Marcel était par terre... Il s'empressa de remettre sa manivelle en marche... mais il était trop tard...

DEUX HYPOTHÈSES ^

D'AILLEURS, placé où il était — sur le per- ' choir du juge arbitre des courses cyclistes — l'appareil de prises de vues ne pouvait enregistrer que le coup du droit suivant l'uppercut du gauche dont le point d'arrivée était caché par le corps de iLou Brouillard. H est certain, patent, officiel que le large crochet du droit arriva trop bas. La faute est moins évidente pour l'uppercut du gauche. M est donc possible que ce soit cet uppercut du gauche, arrivant réellement au foie, qui ait descendu Marcel Thil. Cela expliquerait l'indignation de Lou Brouillard. Et l'on comprendrait que Marcel Thil, pris entre deux douleurs quasi simultanées et convaincu de son invulnérabilité, ait de toute bonne foi accusé le seul coup bas d'avoir provoqué sa chute...

Mais, à partir du moment où Lou Brouillard affirme n'avoir jamais frappé bas, on ne peut plus le croire, et il devient possible que les deux coups aient été frappés au-dessous de la ceintureEn tout cas, Lou Brouillard méritait largement sa disqualification, et il se fera souvent disqualifier avec sa manière brouillonne de frapper sous n'importe quel angle... quand, bien entendu, les juges seront impartiaux et sévères.

DE PLUS EN PLUS FORT

L'INTRANSIGEANT a, sur cet incident, publié un fort judicieux article de M. Raymond Susset, député de Paris, grand amateur des combats de boxe. Ce papier a fait quelque bruit, en raison des révélations qu'il apporte, et il confirme en tout cas la thèse de Marcel Thil.

Un ami de Lou Brouillard, demeuré Paritien, après avoir lu ces lignes accablantes, s'écria : « Il fallait nous prévenir... Lou aurait invité un ministre à témoigner pour lui... »

Eh ! Eh ! Cela eût été possible, car M. Piétri, ministre de la Marine, assistait à la rencontre... Le malheur est que, sans doute, lui aussi a vu le coup bas...

QUAND LA GARDE DONNE

LE Comité du Littoral n'a pas fini de nous fournir matière à réjouissance. L'affaire Servolle est un poème...

'Pour la bien comprendre, il faut se souvenir que, voici quatre ou cinq ans, M. 'Perrand était sérieurement menacé pour son siège de président du Comité. Une assemblée générale était convoquée. Après deux heures de discussions, le président semblait assuré du succès, quand soudain il tourna court et leva la séance.

Ses amis n'y comprenaient rien.

« Voyons, tu avais partie gagnée. 11 fallait y aller carrément...

—■ Oui, répondit Je prudent M. Perrand, mais vous n'aviez pas vu la « garde » qui est entrée dans le fond de la salle... H y avait là une douzaine de « costauds » que je connais bien, et si j'avais voulu concrétiser mon succès, j'aurais reçu au moins trois chaises sur la figure... Ça ne vaut pas ça... »

EN FEUILLETANT^

EN feuilletant l'oeuvre de Ludovic Feuillet, le célèbre manager, on appréciera particulièrement le télégramme qu'il a récemment adressé à Speicher et à Le Grevés, qui s'entraînent en ce moment au bord de la Méditerranée. Les deux complices avaient eu l'autorisation de courir sur piste jusqu'au 1" janvier, et il était convenu qu'ils pourraient de nouveau faire, quelques cachets à partir du 15 février...

Or, la semaine passée, ils reçurent de Paris un contrat pour venir courir au Vel' d'Hiv'... Us acceptèrent... puis prévinrent leur directeur sportif, qui, en toute simplicité, leur répondit par le fameux télégramme dont voici le texte : « Petits veinards au soleil Côte Azur. Il pleut Paris. Triste temps. Amitiés. Ludovic ».

Le Grevés et Speicher ne sont pas sots. Ils ont compris. Le Vel' d'Hiv' ne les a pas vus.


N°499 4 Février 1936 I franc.