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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1912-01-09

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 09 janvier 1912

Description : 1912/01/09 (Numéro 12855).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k564210h

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/06/2008

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ÉDITION DE PARIS BADINGUET 'l'out le monde croit savoir pourquoi Napoléen iII portait le -surnom familier de Badinguet. Rien de plus simple Un a même raconté si souvent cette histoire, et comment le futur empereur s'évada du fort de Ham/ grâce aux vêtements que voulut bien lui prêter un ouvrier maçon du nom de Badinguet, qu'on est un peu gêné pour ta rappeler. C'est un fait acquis, indiscutable. clair comme le jour. Et, cependant, il est entièrement faux et semble avoir été inventé, d'un bout à l'autre, par un joyeux mystificateur.

Aucun ouvrier, maçon ou autre, ne prêta ses vêtements au prisonnier. La blouse, le foulard, le bourgeron. la chemise, le tablier qui servirent à déguiser le Hfrince avaient été achetés par son compagnon, lr docteur Conneau. Ce costume présentait le désavantage d'être trop neuf, trop propre, si bien que le docteur dut le salir et le frotter vigoureusement à la pierre ponce, afin de lui donner une apparencc usagée, sans 'quoi le fugitif eût été arrêté dès son 'apparition dans la cour du fort. On a dit aussi que le concierge, au moment d'ouvrir, ayant demandé qui sortait, Louis-Napoléon, le visage caché par la planche qu'il portait sur son épaule, avait répondu au hasard « Badiogueit 11 aurait pu, tout aussi bien, dire Dupont, Durand ou Dubois. Or, lui-même a démenti par avance ce racontar fantaisiste, puisqu'il adressa, à peine en lieu sûr, a.u rédacteur du Progrès du Pas-de-Calais, un mémoire sur sa fuite, où il écrivait Les soldais, au poste du guicl\et, semblèrent étonnés de ma mise le tambour surtout se retourna plusieurs fois. Cependant les plantons de garde ouvrirent la porte et je me trouvai en dehors de la forteresse mais là, je rencontrai deux ouvriers qui venaient à ma rencontre et qui me regardèrent avec attention. Je mis alors ma planche de leur côté ils paraissaient si curieux que je pensai ne pouvoir leur échapper, lorsque je les entendis s'écrier « Oh!thould 1

Quant au concierge, interrogé lors du procès du docteur Conneau, poursuivi pour complicité, il déclara n'avoir vu sortir ni interpellé personne. Cette affaire a piqué la curiosité d'un chercheur, M. Paul Mantoux. Il a tenté rie découvrir d'où venait Badinguet et pourquoi ce surnom, appliqué à Napoléon 1II, qui, paraît-il, était le premier à en rire, au témoignage de Mme Garette, lectrice de l'impératrice. Jamais, d'ailleurs, on ne s'est donné tant de mal pour une si mince question.

En premier lieu, l'histoire du maçon Badinguet ayant été reconnue inexacte, il a fallu s'occuper d'un prétendu roman d'amour, ébauché entre le condamné de- la Haute-Cour et une certaines jeune fille du pays, Mlle Badinguet. Les visiteurs et les visiteuses étaient obligés de s'inscrire sur un registre spécial on n'y aperçoit pas la signature de cette douce' amie du prisonnier. De plus, il n'y a jamais eu de famille Badinguet dans le pays. Encore un conte On a dû chercher ailleurs.

J'ai lu, dans l'lntermédiaire des chercheurs, qu'au moment où le Prince-Président, en 1850, visita Besançon, la foule gouailleuse s'écria « Voici les voitures de la cour » en voyant arriver les tonnes de la compagnie de vidanges Badin, Gay et C1*, incident d'où. naquit le sobriquet de Badinguet. M. Paul Mantoux, lancé sur cette piste, a compulsé les annuaires commerciaux du temps, et il a établi qu'aucune raison sociale de cette espèce n'existait alors à Besançon.

De même, il a démontré qu'on était encore dans l'erreur en attribuant l'origine du fameux surnom à un fabricant de pipes, ayant pris la caricature du Président pour modèle d'un de ses fourneaux, au lendemain de l'élection du 10 décembre. Cet industriel, au-dessous de l'image du prince, apposait sa propre signature. Or, il s'appelait Badinguet. Tout se serait expliqué ainsi. Le malheur, c'est que le fabricant en question est un personnage imaginaire. En réalité, on n'a pas inventé le nom de Badinguet, comme on le fit de celui de Boustrapa, pour l'appliquer à Napoléon III. Badinguet était archiconnu. C'était un personnage de vaudeville, de haute fantaisie, auquel les humoristes prêtaient beaucoup, sans l'amener à la popularité de M. Mayeux ou d'autres types amusants et grotesques.

Dans une folie jouée à la Porte-SaintMartin, le 31 octobre 1848. et intitulée Vile du Tohu-Bohu, le principal personnage, bon bourgeois naïf et ahuri, se nommait Badinguet. Mais jusqu'en f853, nul ne se servit, de ce terme pour désigner Louis-Napoléon. Donc, rien de rommun entre le Badinguet de l'Elysée !'t celui de la Porte-Saint-Martin Longtemps auparavant, le Musée des Familles, qui venait de naître, publia une joyeuse scène de diligence, où le plaisant en titre, imaginé par Paul de Kock. était un sieur Badinguet, bien oublié au début de l'Empire.

M. Paul Mantoux aurait pu se décourager. Il eut raison de persister, car ce fut au cours de ses promenades à travers les fantaisies des conteurs et des caricaturistes qu'il découvrit ce qui paraît bien être la vérité. C'est un dessin de Gavarni, publié par le Charivari en 18-iO. et qui représente une chambre d'étudiant ornée d'un squelette suspendu au mur. Une gentille grisette regarde ce squelette avec émoi et l'étudiant lui dit plaisamment « Tu ne la 'reconnais pas? Eugénie, r ancienne à Badinquel. Une belle blonde. qui ai.

mail ternt les meringues. Oui, Badin- guet l'a /ait monter pour 36 francs. Si c'est vrai ? Non, va l C'est un tambour de la garde nationale. Béte Tu ne vois donc pas que c'est un homme Eugénie I. L'ancienne à Badin[guet! Quel trait de lumière, si l'on pense que c'est à l'époque du mariage impérial que le surnom de Badinguet commença à êtro donné à Nappléon. JII. j !,Il ne fallut qu'un chercheur curieux et peu courtois pour rappeler la légende cocasse de Gavarni, à l'occasion de l'union du souverain et de Mlle Eugé- j nie de Montijo. Dès le lendemain, l'empereur était devenu Badinguet et il devait le demeurer jusqu'à son dernier jour.

Quant à Boustrapa, dont j'ai parlé plus haut, ce ne fut point un sobriquet populaire. Seuls, des initiés s'en servaient pour désigner l'empereur, au vif désespoir de la police, laquelle ne par- venait pas à identifier ce mystérieux Boustrapa.1 Peu s'en fallut qu'elle ne le prit pour un rouge conspirateur! Elle finit enfin par s'apercevoir que ce nom était compté des premières lettres des trois villes où Louis-Bonaparte avait successivement tenté la chance Boulogne, Strasbourg, Paris. C'était un peu compliqué, et c'est sans doute pourquoi le peuple français ignora toujours Boustrapa, tandis qu'il connut admirablement Badinguet.

JEAN fROLLO

CONSEIL DES MINISTRES Le protectorat du Maroc et l'accord franco-sdleiiiand.

se sont réunis hier après midi, à deux heures et demi?, à l'Elysée, sous la présidence de M. Fallières.

M. Caillaux, président, dq Conseil, a fait part à ses collègues du résultat des élections sénatoriales et a appelé l'attention du conseil sur certaines affaires courantes. Le conseil a ensuite envisagé diverses questions qui se rattachent à l'organisation du protectorat français au Maroc.

Enfin le conseil s'est entretenu de la politique extérieure et des conditions dans lesquelles va se poursuivre la discussion du traitée fianco-aliemnnd.

A l'issue du conseil, NI. Caillaux a conféré au ministère de l'Intérieur avec M. Messimy, ministre 'de la Guerre, et M. Couyba, ministre du Commerce.

M. Caillaux avait reçu, dans la matinée, M. Messimy, accompagné dev colonels Mangin, du corps expéditionnaire du Maroc Gouraud, du corps de la Chaouïa, et de M. Guyot, ministre plénipotentiaire, délégué des porteurs de la dette marocaine.

Cette entrevue devait fournir au président du Conseil les éléments de la solution de problèmes divers posés par notre installalion au Maroc.

LA CRUE DES RIVIÈRES

La Seine continue à Monter la Seine s'est remise à monter rapidement.

Jusqu'à présent, hâtons-nous de le dire, la situation n'est pas alarmante et rien ne fait présager un retour des grands jours de 1910. Cependant, le fleuve commence à présenter une physionomie anormale. Les eaux, devenues jaunâtres, plus rapides, envahissent les berges et viennent battre les arches de certains ponts.

Au pont de l'Alina, le légendaire voltigeur qui, il y a deux ans, fut immergé jusqu'au oou, voit les flots aftleurer le socle sur lequel il dresse sa fière stature. Bientôt, si cela continue, il aura les pieds dans l'eau. La navigation est difficile sur certains points. Les cargo-boats de la' Iigne ParisLondres sont immobilisés les mariniers doublent les amarres de leurs péniches est, sur les quais, les débardeurs se hâtent pour mettre à l'abri les marchandises menacées. Enfin les bateaux parisiens, s'ils marchent encore, doivent « brûler Il certains pontons, où l'embarquement des voyageurs est devenu impossible.

La passerelle des Bateaux parisiens, à la station des Tuileries.

Les cote.s enregistrées, hier matin, étaient tes suivantes

Pont, d'AusUa-liU ni. !•"•

Pont d'' la Tournelle m.

Pont Royal i m.

Ecluse de Bezor.s 2 m. 69

Faut-il rappeler qu'il y a deux ans, à la même époque, le niveau atteignait 9 mètres au pont Royal ?

Les cotes prévues d'ici à demain, de 4 mètres à Austerlitz et de 4m60 à Bezons, nie sont pas inquiétantes.

DANS LES DEPARTEMENTS

Le mauvais temps continue sur toute la France. La pluie, qui ne cesse de tomber depuis de longs jours, a gonflé la majeure partie des cours d'eau.

La Meuse, la Charente, le Claiu, la Sèvre et l'Isère montent de dangereuse façon. Quant la Garonne, dont les gros affluents sont en hausse inquiétante, est à craindre qu'elle n'atteigne elle-même tin niveau fort On annonce, en effet, que le fleuve dépassera à Agen, Marmnnde et la Béole, des cotES varianl entre six et neuf mètres audessus de l'étiage.

mort subite

d'une petite danseuse Cette petite le girl » blonùç, jpâle et mince, ei si mioce et si légère et si fine, qu'on mirait dit une fillette, se nommait Cathertfai Stang. -Au théâtre, on l'appelait fretty Cot^1 radi. En toa.te sincérité, cette « girt était une t. frai'llein » d'Autriche cette enfant avait, vingt-cinq ans, bien sonnés. On pouKetty Corradi était depuis près d'un an à Paris. Elle y était venue avec bien d'autre de ses petites camarades, dont c'est aussi le métier de danser dans les music-halls. Et elle avait été engagée à Marigny pour la saison d'été. Elle avait été ime de ces mignonnes court-vêtues qui sont maintenant J'accessoire pimenté et indispensable de toute revue qui ne se respecte pas. Mass voilà, les portes de Marigny fermées, Ketty 'Corradi, était restée sans engagement. Alors elle avait dansé un peu partout où clle pouvait, et aussi où elle a aurait pas voulu, tout de dans des élablissements de Montmartre et d'ailleurs. A la vérité, elle n'était p.oint malheureuse, éar elle avait un petit ami, qui l'aidait, et un autre grand athi, qui l'aidait aussi, mais tous deux sans générosité excessive. La petite ci girl savait se contenter de ce « très p%u Elle avait des goûts excessivement modestes. Elle habitait an 260 de la rue Saint-Honoré, dans une vieille et humble maison, une humble et vieille petite chambre du premier étage que lui louait, à un prix raisonnable, une locataire, Mme Léonie Marais.

Elle menait une vie relativement sage, encore qu'elle ne s'astreignit à aucune règle. heures de l'après-midi. Elle lunehait chez elle frugalement, d'un morceau de jambon ou de rosbif et de quelques pommes de terre cuites à l'eau car Ivetty Corradi était une petitre femme sobre et qui voulait rester matgre puis etle se recouchait et, vers mmuit, se levait et sortait pour se rendre au cabaret de nuit où elle dansait.

Or, dimanche, Mme Ironie Marais, qui était sortie de chez elle vers deux heures de l'après-midi, ne rentra que très tard, passé minuit. Elle aperçut, dès l'antichambre, un rayon de lumière qui filtrait là-bas, au bout du long couloir, sous la porte de sa jeune locataire.

Mme Léonie Marais est une femme d'ordre et d'économie. Elle peilsa que la petite « girl était sortie, en oubliant d'éteindre sa lampe, et que le pétrole brûlait inutilement. Elle. alla frapper a la porte, et, parce qu'on ne lui avait pas répondu, elle jugea qu il lui était permis d'entrer et elle entra.

La lampe fumait sur la cheminée, à la tête du lit. Mme Marais alla, le bras étendu, pour la prendre. Mais en même temps, son pied heurta, devant le manteau de la cheminée, une petite chose blanche, roulée en boule. Elle se baissa.. regarda. et alors prise de peur, elle manqua s'évanouir. C'était Ketty Corradi. Elle était tombée à genoux, et repliée sur elle-même, la tête contre le plancher, qge semblait dormir. Mme Marais toucha le petit corps. Il était' glacé. Affolée, elle courut prévenir le concierge, M. Mas, puis le commissaire de police, M. Egarteler, puis un médecin. Alors, seulement, la bonne dame osa remonter chez elle.

Le médecin, penché sur le petit corps, l'examina longuement, puis se releva, hochant la tête.

La pauvre petite ci girl » était morte Elle était morte depuis quatre ou cinq heures déjà. Elle avait dû succomber à une embolie, subitement, sans souffrance.

Un paysan tué par son beau-fils et jeté dans une mare

Rouen, 8 janvier.

Ce matin, à huit heures, le garde champêtre de Rougemontiers trouvait, dans une mare voisine du presbytère de cette commune, le cadavre d'un nommé Quéteil qui portait, à la tête et au côté droit, de multiples blessures paraissant faites à l'aide d'un tiers-point.

Au cours de leurs investigations, les magistrats du parquet de Pont-Andemer, qui s'étaient aussitôt transportés sur les lieux, ont remarqué que la terre gelée portait des traces de sang. En suivant ces traces, le parquet arriva à une maison habitée par un nommé Normois, fils du premier lit de la femme Quéteil.

On put alors reconstituer le drame. Quétoil avait été invité, la veille au soir, à fêter les Rois chez son beau-fils sa femme j'avait accompagné. Vers deux heures du matin, on le suppose, une discussion s'éleva et Normois,'surexcité par la boisson, assomma son beau-père. Pour se débarrasser du cadavre, le meurtrier et sa mère le mirent sur une brouette et le portèrent à un kilomètre de là pour le jeter dans la mare où il fut retrouvé.

Interrogés, le fils et la mère ont d'abord essayé de nier, puis ont fini par avouer leur crime, sans toutefois dire à la suite de quel- les circonstances la discussion était née. Tous deux ont été écroués.

A PROPOS DU CRIME DE THIAIS Quel fut le rôle de Viet dans l'affaire de Choisy-îe-Roi Il semble bien probable que le cordonnier de Thiais, Marius Yiot, do son vrai nom Marius Grau, ait élé l'indicateur, sinon du crime de Thiaiv, du moins Ge celui de Clioisvle Roi.

Entendus, hier, comme témoins, p;ir M. le juge d'instruction Biencard, Alfred Juppin et Théodore. Si-hwartz, les deux bandits condamnés pour ce dernier forfait, ont, en efi fet, confirmé leur dénonciation contre Grau et Louis Reners.

Ce n'est dit Juppin, le crime de Thiais qui m'a poussé à dénoncer Grau et Reners, puisque, lorsque j'ai écrit au procureur général pour raconter toute la vérité 1 sur l'attentat contre Mme Iiousscau, l'épicière <bc. Choisy-le-Roi, le crime de Tina f n'avait pas été commis. C'est la sévérité du jury à mon égard qui m'a fait agir ainsi. Mon rôle a été des plus effaces'dans l'affaire de Choisy-ie-Roi. Le coup nous avait été indiqué par Marius Grau. Ce furent Schwartz et Reners qui sautèrent ¡'¡ la gorge de Mme Rousseau et la baillonuèreiil. Je i n'ai pas. personnellement, touché à cette Schwartz a confirmé cette déposition. Aussi, Me Miosofle, avocat de Juppin, estiniant que les jurés n'orft appliqué à son client la peine. des travaux forces à perpétuité que parce qu'ils lui on! attribué le rôle qui appartenait à RencT.s, va déposer use demande en revision du procès.

EFFROYABLE TRAGÉDIE DOMESTIQUE LE CRIME|;d£l?BâRONNE Comment Amélie de Couvrigny fit de son fils an parricide. Les deax inculpés comparaîtront vendredi devant la cour d'assises du Calvados.

baron de Couvrigny, lenr mari et père. Cette baronne et son fils incarnent toutes les tares héréditaires d'une longue lignée de hobereaux, dont la plupart atrophièrent leur cerveau et se dégradèrent par une vie de plaisirs et d'oisiveté. L'une et l'aut.re, l'un par l'autre, ils étaient tombés dans une dégradatüxi physique et morale telle, qu'ils n'avaient plus qu'une notion très vague du bien et du mal.

Certain rapprochement entre cette mère de trente-neuf ans et ce garçon qui allait exemple typique de la façon toute spéciale dont ils concevaient le sentiment de la fa- mille.

Dans son manque absolu de sens moral, avant fait abstraction de toute retenue et de toute pudeur, la baronne de Couvrigny ne s'en tenait pas là elle favorisait les relations de son fils Robert avec une jeune bonne de quinze ans, et c'est dans sa propre chambre que les amoureux prenaient leurs ébats. .le préfère ne pas insister sur l'affection suspecte et, d'ailleurs, notoirement connue que Robert dé Couvrigny portait il sa sœur, la petite Elisabeth, une blondinette de onze ans, dont la santé est aujourd'hui profondétnent altérée. Ajoutez à cela l'abus quotique l'on se proewreit à n'importé (îtrel prix et par tous les moyens même Les plus répugnants et vous aurez largement brossé, un tableau de ce qu'était l'existence dans la maison d'apparence cossue que les gens du hameau normand de Kresné-la-Mère appellent, un peu pompeusement, le « château de la Galerie ». Le mariage Couvrigny-de Tréprel Fils de bonne maison, bien apparenté, instruit et éduqué, mais n'ayant ni talent, ni métier et peu de fortune, M. Maxime de Couvri«nv imitant en cela beaucoup d'autres comme lui cherchait une dot. II la trouva dans la corbeille de Marie-Amélie-Marguerite de Tréprel.

Ce fut un mariage de pure convenance, sans inclination et sans espoir de joie. QuelMarguerite disait à une amie qui était venue la complimenter

J'épouse le baron de Couvrigny, il est vrai Mais; lui ou un autre, peu m'importe Il faut bien faire comme tout le monde 1. Née au « château de la Galerie », Mlle de Tréprei brandit sa fantaisie, sans direction, sans consul, livrée il elle-même et exposée à tous les contacts. Son père, ancien sousofficier de spahis, revint a Fresné-la-Mère, où il mourut, à trente-trois ans, d'une mauvaise maladie qu'il' avait rapportée d Afrique, en laissant le souvenir d'un buveur intrépide. Après le laps de temps réglementaire que les convenances imposent au veava«e Mme de Tréprel contracta une seconde union. Elle donna sa main à M. de .Noue, un capitaine d'infanterie, aujourdinn <kcede. Marguerite de Tréprel c est peut-étre là toute son excuse fut quelque peu négligée. Comme son langage et ses allures devenaient inquiétants, sa mère l'envoya ttux Ursulines de Gaen elle fit la stupeur et le désespoir des religieuses chargées de son éducation. Déjà, elle buvait de J'eau-de-vie comme un Cosaque, vidait. au réfectoire, tous les fonds de bouteille et jurait comme dalisées et effarouchées, crurent que Belzébuth en personne leur avait été envoyé. Après de vains efforts et d'inefficaces punilions' elles renvoyèrent cette charmante jeune fille il ses herbages de l- resne: a-Mère. Pour la forme, on confia Marguerite à une vieille gouvernante de Perthe ville, *qui dut subir tous ses caprices et lui passer toutes ses fantaisies. Mlle de Tréprel se lnra à des excentricités qui firent scandale à vngt lieues il la ronde. Avec une insouciance absolue, elle affichait de déplorables instincts, faisant des valets de ferme et des jeunes ber1 gers son habituelle compagnie.

il de Couvrigny terma les yeux sur cette jeunesse orageuse. C'était -ja homme sim)l€ sans volonté, quelque peu timide, et sa bello-mere n'eut pas grand'peine a lui persuader que le manage transformerait Marguerite en une femme qui saurait tenir son rang et faire respecter son nom.

La haine du mari

S'il elle crut réellement qu'il en serait jiin- j si et on ne saurait en douter, cette mère s'illusionnait. Il était trop tard. NI'-ne de Gouvrigny continua, en les aggravant, les errements de Mlle de Tréprel. La maternité ne lui fut d'aucun secours, an contraire. Les têtes blondes de Robert, son aîné de Ro°'er, un garçonnet de seize ans; du petit i lean, le cadet de la délicate et chétive Eliàabeth furent impuissantes à la corriger du vice de boire Peu il peu, la baronne s'abandonna sans ré- serve sa,funeste passion pour l'alcool. Elle en tirait même quelque vanité et se plaisait à répéter Bon chien chasse de race et je 1 Elle s'v complaisait, dans In vapeur tiède et j fade des litières huntides. Cette baronne il faut lui rendre au moins cette juslice j n'avait nulle tierté de son titre et de son nom Elle n'était bonne qu'à la basse-cour et, par

ce côté du moins, elle aurait plu infiniment à Mme de Maintenon.

Tête nue, les cheveux toujours épars sur une figure poupine Pt affreusement couperosée. la faille libre sous une camisole trop courte tombant sur un jupon crotté, Mme de Couvrigny, dans ce petit rtégügé du matin, conduisait ses enfants à l'école. Encore estil, qu'à plusieurs reprises, M. Marie, l'instituteur, fut obligé de les lui renvoyer pour qu'elle voulût bien les nettoyer

NI. de Couvrigny, désespéré et impuissant, incapable d'une résolution énergique, écœuré de tout ce qu'il voyait, et de ce qu'il ne voulait pas voir. laissait faire. Dans sa.demeure, transformée eh un véritable chenil, il s'était isolé autant qu'il lui avait été possible de le faire, ne voulant avoir aucun rapport, aucun contact même, avec sa femme Soit par Marie Lenioine, la jeune domestique qui, a trois reprises, faillit l',empoison.ner, soit par l'un de ses fils, lui faisait tenir l'argent strictement nécessaire au ménage. Ne voulant pas voir sombrer ce qui lui restait de fortune, M. de Couvrigny s'était réservé le droit de vérifier les comptes des fournisseurs et de les réglcr. Il les avait avertis qu'il se refuserait à rc con n a^jgjyr^ takres dettes, contractées psu sa femme" dettes qui consistaient uniquement, d'ailleurs, en litres d'eau-de-vie demandés à crédit. Cette précaution était sage, mais il en est mort!

Mme de Couvrigny se rit d'abord de cette mesure vexatoire. Elle tourna la difficulté en procédant par des échanges

La garde-robe du baron, son linge, ses affaires personnel'es, uannes, parapluies, chapeaux, armes, bibelots, prirent le chemin de l'arrière-boutique des épiciers et des débitants de Fresné-la-Mère. Pour de l'alcool, elle donna le lait de ses vaches et l'herbe de ses prés. Un jour, eil-e commanda, chez un commerçant de Falaise, une caisse de savon qu'elle céda, aussitôt reçue, contre un petit fût de « calvados » qu'elle installa sur sa chemines, & la place d'une pendule, absente depuis longtemps. Mais, il en est de cela comme d'autre chose tout a une fin.

Le jour où Mme de Couvrigny, n'ayant plus rien à' troqtier, se heurta au; refus formels de ses pourvoyeurs habituels, le baron, dont le mépris l'avait laissée indifférente, lui devint une gêne, un obstacle Elle se prit à le haïr de toutes ses forces. L'idée du crime lui traversa le cerveau, s'y 'fixa, devint une obsession.

Elle pésa de toute sa domination coupable et perverse sur l'esprit craintif de son fils Robert.

Sans répugnance, sans remords. elle arma son bras, et, froidement, en toute conscience de la monstruosité qui allait s'accomplir, de cet adolescent elle fit un parUne trombe de bronze en fusion s'abat sur une équipe d'ouvriers Un mort. Quinze blessés. Trois disparus Angouleme, 8 janvier

Un terrible accident vient de se nroduire à la fonderie de Ruelle. Ce soir, à quatre heures quarante-cinq, au 'moment du départ des ouvriers, un bruit sourd, suivi d'une épnisse fumée, se fU entendre du des fours Martin où h* fait la fonte des grosses pinces bronze. Tous les ouvriers se précipitèrent de ce côté et là, un horrible .spectacte s'offrit il leurs veux.

('ne énorme poche contenant environ quarante mille kilos de bronie en fusion venait d'éclater, entraînant dans la fosse tous les ouvriers qui travaillaient autour de celle-ci. j arrai-hés de la 1 iï 1 1 s un ét.-it époudont l'état est très grave.

1 il! jeun» homme; nommé Humas, don! les vêtements avaient pris feu, a été retiré les En h l'ap- n'l et. foui fais :iiaihoureuseinent supposer j qu'ils s>>nf au fniv.l <!e la fusse, .sous le médiatement fermé les portes..

On arrête à Bruxelles un mari meurtrier fie, trente-deux ans. tirait (rois coups de re- volver sur sa femme, ('.itherinp-Marie. de Irois ans plut* jeune que lui. Cette dernière sa iiili'lie .Igéy de trois ans.

Apres son crime, le misôrable avait fui à Rrux'dk's. où il a été arrêté hier.

Mme Giulain est toujours soign»».- .1 i'Hôtrl-Dieu. Les bulles qu'elle avnil roç-.» s à l'épau'e et à la cuisse droite ont été oslraifes.

L'AFFAIRE DE LA RIE ORDENER

Le serrurier Rimbaud, avait déguerpi

La police, qui s'était rendue hier de grand matin a Pavillons-sous-Bois pour lui demander quelques explications, n'avait cependant rien négligé pour entrer en contact avec lui.

I^s fénèbres qui enveloppent l'attentat de la rue Ordener ne se dissipent que lentement, L'enquête tâtonne et c'est trot juste si, à 1at faveur de brusques coups de lumière, on at pu distinguer les silhouettes des premiers rôtes, de l'introuvable Carrouy et celle, peut-être prfus énigmatique encore, de l'anar*1 ébiste Berger.

Cependant, l'orientation des recherche* ne s'est pas modiliée. Certaine de sa piste,, parfaitement documentée sur le passé, lourd» de méfaits, et les faits et gestes récents de' aux qu'elle poursuit, la sûreté fouille sans. répit les cercles anarchistes de la banlieue* est.

Ces jours derniers, tout, l'effort des poli-* ciers s'était porté sur Pavillons-sous-Bois. On avait appris que des gens suspects y demeuraient dans des pavillons isolés, 'ave- nues Pottirr, Turgot et Thiers on savait qu'un ancien quincaillier de Gargan, M. Louie Rimbaud, aujourd'hui serrurier, rue du CoqGaulois, entretenait de singulières- relationg avec des personnages aux allures équivoques. Enfin, ainsi que l'Il ,rapporté le Petit Parisien, on put établir que le déménagement noctnrne de Carrouy. à Saint-Thibaultdes-Vignes, avait pu être opéré, clandestinement, grâce au camion automobile du serrurier de ï*avillon3-sons-Bois.

Carrouy à Pavillons-sous-Bois

A près avoir bujié la polilrssc <mx limiers ,de la sûreté générale, auxquels it avait offert hypocritement ses services, le faux monnayeur, traqué, était venu, à diverses reprises, rendre visite à VI. Ixmis llimbaud. Jeanne Bottelli l'accompagnait parfois. Rue du le pseudo-Leblanc se rencontrait avec des amis. des complices peut-être, mystérieux émissaires porteurs des dernières nouvelles. Il en sortait à la nuit close, vers neuf ou dix heures bien souvent, pour prendre tc tramway qui, à quarante mètres de là, passe sur la route da Gargan. Carrouy descendait au pont de la Folie et gagnait ensuite, prudemment, la villa des Dettweiller, à Bobigny.

.Un moment, ses visiter s'espacèrent davantage puis, s'il faut croire quelques voisins, il reparut, deux ou trois fois après le coup de main de la rue Ordener. Mais il: était lilé. Des policiers s'attachaient à tous ses pas et il trinqua même avec l'un.

Il sut les éventer et, flairant l'imminence ,du danger, il s évanouit un beau soir, sang que nul ne put savoir comment. laès lors. au ne revit plus son ombre rôder autour de la' demeure des Rimbaud et les agents, un peai d'avoir été « brûlés déclarèrent qu ils' n'avaient pu l'arrêter sans mandat régulier.

• Rue du Coq-Gaulois un étrange mouvement d'individus louches, n'en subsistait pas moins.

La maison. du sornirrier Rimbaud, située au croisement de trois chemins, paraissais être le lieu de rendez-vous de la bande. Oïl résolut [¡lors de surveiller plus étroitement encore ces allées et venues, et c'est dans ce but que plusieurs inspecteurs de la sûreté prirent leurs cantonnemenfe, il y a une dizaine de jours, dans un débit de vins, l'enseigne A la Prévoyance », dont les fenètres plongent dans l'appartement de Rimbaud. Une nuée d'agents, « camouflés » en ouvriers, s'abattit égalernent sur la petite localité et, des lors, tous ceux qui, soit il. pied, soit en voiture, soit en tramway, se risquèrent dans ces parages furent l'objet d'un examen fort attentif.

Epiés nuit et jour, le serrurier et ses hôtes de passage étaient donc, comme on l'a dit, serrés de nrès n. Il ne restait plus qu'à je.ter opportunément le filet.

Le serrurier Louis Rimbaud

Le serrurier Louis Rimbaud est un hoiann; d'environ treme-cinq ans, de taille moyenne, brun, d'intelligence éveillée. Marié à une jeune fille de Gargan. Mlle 1' il occupa jadis, dans cette dernière vilie, une situation fort l'iiVÎHble. Il exploitait un fonds de quincaillerie et il appartint un moment à Mais ses affaires périclilèrenl et, malgré l'aide de ses beaux-parents, il dut céder son vec son frère Edgar, il Pavillons-sous-Bois. A cette époque cr-jh, à I;i suite de ses déboireb commerciaux, il avait versé dans l'anarchie, et ses fnkiiienlations lui avaient aliéné la svmpathie des siens.

Il loua, avenue des Pavillons, un atelier il \1. Schaff. Le bail fut passé au nom de son frère, un ancien ouvrier, fort honorable, des usines do Frciuville.

Loui? ï>in'î>aud r<?i;;it, dans son nouveau logis, dt* visiteurs qui n'inspiraient pas grande confiance au voisinage, Il ne travaillait que rarement à de sérieux ouvrages mais, par conire, des clients inconnus le chargeaient fréquemment de réparer des automobiles dont, au dire de certaines, on ne connut jamais les propriétaires.

Pendant ce leinp-s. la serrurier entrait en conllit avec son prbpriéltûre, que ses frébaud. qui lirait au revolver, la cible, dans son utclicr, avait dégradé les locaux, M. Schaff voulut se débarrasser de ce locataire enconibrant, lorsque le propre frère de Louis Rimbaud, se brouillant avec celui-ci, demanda la résiliation de .sou bail

Force fut au serrurier de déguerpir. Il le flt avec mauvaise volonté et. le 20 décembre dernier, il s'installa 7, rue du Coq-Gaulois, emmenant lui sa femme el deux 'fillettes, qui scraio:il, dU-on. les enfu'tts d'nn'-j'anarchi.-i-e empHôonnée-pour éini.vsiori 'le Pondant l'été, Hirnbaud avait !<i

lion d'un camion automobile, qui

chu?, un 1\1. 1! utili-sîùt ce véli:uie jxjtu" le transport d-? ses matériaux, mais nn (ne'un tout autre usage. Le déinénagenv l't Wn Vignes, es!, il ce suj"t. f J n n • précieuse iiioi- cation.

Une fuite qui tient du prodige

(:'est dans le pavillon' récemment aménagé de la rue du ("xx|-Gaulois, que Carrouy parut pour la dernière fois. Rimbaud ne paraissait pas se douter de la surveillance étroite dont il était "objet ü recevait toujours les a carnarades' ,1 av« l'insouciance1 d'un homme se crnit l'abri des indiscrétions de la police,.

ijimanche soir, il tut. décidé qu'une dc,cente serait opérée chez lui bter matin. Toute la nuit, par un froid très vif, ie brio