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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1889-07-28

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 28 juillet 1889

Description : 1889/07/28 (A55,N30)-1889/08/03.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5621305d

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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M)

ÏÈÈËtWÎMïu

qui impressionna profondément les assistants. Quelques-uns d'entre eux firent tomber des pièces d'or dans le verre du vieux chef, en lui disant : « Bois, Barbo Laoutar, bois, mon maître ». Et le vieux chef aspira le vin avec les pièces d'or, qu'il retira ensuite de sa bouche pour les baiser avec ferveur. Puis on passa à l'exécution d'une mélodie tzigane. Toute la mélancolie des steppes semblait s'exhaler de ce morceau ; mais, brusquement, le chant plaintif cessa, un cri perçant retentit et les instruments commencèrent à s'agiter dans un prestissimo qui, graduellement, devint fiévreux, vertigineux, échevelé, donnant l'impression d'un - régiment de cavalerie montant à l'assaut. Liszt était absolument transporté et, lorsque le morceau fut achevé, il s'avança vers le chef, jeta de l'or dans son verre, qu'il heurta contre le sien, et lui dit : « Tu m'as fait connaître ta musique, Barbo, à mon tour de te faire entendre la mienne. » Et l'illustre virtuose se mit au piano au milieu d'un silence religieux. Après un court prélude, le maître improvisa une marche hongroise, dont il conduisit le thème, superbe d'allures, à travers des cascades de trilles et d'arpèges etles modulations les plus étranges et les plus inattendues. Tout entier à l'inspiration, Liszt paraissait oublier tout ce qui se passait autour de lui. Ses doigts couraient sur, le clavier, rapides comme le vent, faisant entendre avec persistance, au milieu des plus fantastiques arabesques, le motif victorieux de la marche. Les auditeurs, retenant leur respiration, se tenaient immobiles et comme frappés par un charme. Enfin, l'enthousiasme éclata frénétique, imposant. Le vieux Laoutar, les yeux baignés de larmes, s'approcha de Liszt et lui dit : « C'est à mon tour, maître, à te prier de trinquer avec moi. » Et pendant que les verres s'entrechoquaient, Liszt demanda : « Eh bien, Barbo Laoutar, que dis-tu de cette mélodie ? — Elle est si belle, maître, répondit le vieux barde, que je vais, si tu le permets, essayer de la reproduire. » Liszt esquissa un sourire d'incrédulité, mais il acquiesça d'un signe de tête. Laoutar se tourna vers son orchestre, épaula son violon et répéta la marche hongroise. Pas un trille, pas un arpège, pas un ornement ne furent omis. Barbo exécuta note pour note l'improvisation du pianiste. Et ses musiciens l'accompagnaient scrupuleusement, chacun d'eux ayant les yeux fixés sur le vieux chef, le suivant rigoureusement, comme mû par l'instinct, et observant religieusement les moindres nuances indiquées par son archet. Lorsqu'enfin la dernière note eut résonné, Liszt sauta de son siège et courut se jeter dans les bras du vénérable chef en s'écriant : « Par Dieu, Barbo Laoutar, tu es un artiste divin et un plus grand musicien que moi ! »

— Demain lundi arrive à Paris, venant de Brest, l'excellente musique des équipages de la flotte, dirigée par M. Karren. Elle restera ici jusqu'au 4 août inclus, jour du grand festival de musique militaire, auquel elle prendra part, et donnera, auparavant, un ou deux concerts à l'Expositi'on. C'est la première fois, dit-on, qu'une musique de la marine se fera entendre à Paris.

— Un des lauréats des concours de l'an dernier au Conservatoire, M, Bello, vient d'être engagé à l'Opéra. Ses débuts doivent avoir lieu dès le mois prochain.

— Dans sa dernière séance, le Conseil municipal de Dijon a fait choix d'un certain nombre de noms destinés à plusieurs rues nouvelles de la ville qui n'ont pas encore reçu de dénomination. Parmi les noms choisis, il en est un qui sera cher aux Dijonnais qui ont le culte de la musique, et qui y joignent le sentiment des gloires locales : c'est celui de Louis Dietsch, l'ancien maître de chapelle de la Madeleine, l'ancien chef de choeurs et chef d'orchestre de l'Opéra, qui fut aussi- un compositeur remarquable, et à qui l'on doit surtout un grand nombre d'oeuvres de musique religieuse, entre autres plusieurs messes d'une très réelle valeur. La famille de Louis Dietsch habite toujours Dijon, et son frère, qui est un collectionneur très actif de curiosités musicales, a publié, en ces dernières années, plusieurs écrits relatifs -à la musique, parmi lesquels une brochure fort intéressante sur le projet de la fondation d'un Conservatoire en cette ville à l'époque de la Révolution.

— Le roi de Grèce, Georges Ier, n'a pas voulu quitter Aix-les-Bains sans donner une marque de sa satisfaction à M. Ed. Colonne, le sympathique chef d'orchestre, dont il suivait assidûment tous les "concerts symphonirques. Il l'a fait chevalier de l'ordre du Sauveur.

— Le jeune baryton Lowes fait en ce moment les beaux jours et les beaux soirs du Casino de Pougues-les-Eaux. Il y a chanté dernièrement plusieurs mélodies de Faure qui lui ont valu le plus vif succès, notamment Fleur jetée et la Charité, avec accompagnement de violon, qu'il a dû bisser. A signaler aussi MUe Lentz, une autre artiste très intelligente du Casino.

— Un concours pour une place de trombone, vacante à l'orchestre de l'Opéra, aura lieu lundi 29 juillet, à dix heures du matin. S'adresser, pour l'inscription, à M. Colleuille, régisseur.

— Un concours est ouvert pour l'obtention des emplois ci-après à l'École de musique du Havre, succursale du Conservatoire national: professeur de violoncelle; professeur de cor, trompette, piston et trombone; professeur de contrebasse et de solfège (classe élémentaire de garçons). Le concours comprendra : 1° exécution d'un morceau au choix ; 2°' lecture d'un morceau; à première vue; 3° épreuve sur l'enseignement technique. Les

épreuves auront lieu au Havre le samedi 21 septembre prochain, à deux heures de l'après-midi.

NÉCROLOGIE

L'Italie vient de perdre un de ses musiciens les plus populaires et les plus estimés : Eugenio Terziani est mort ces jours derniers à Rome, sa ville natale, presque subitement. Né vers 1825, il avait eu pour maîtres à Naples, l'abbé Baini et Mercadante, auxquels.il dut une complète et solide éducation musicale, et se fit remarquer par la suite tant comme compositeur que comme chef d'orchestre d'une, rare habileté. On cite de lui, entre autres oeuvres importantes, un oratorio : la Cadutadi Gerico trois opéras : Giovanna di Napoli, représenté au théâtre Vâlle, à Rome, Alfredo, donné an théâtre Apollo, et l'Assedio di Fisenze, puis un Hymne symphmiique écrit pour les fêtes de Palestrina, un Libéra superbe ajouté à la Messe de Requiem de Cherubini, dont il dirigea l'exécution aux funérailles de Victor-Emmanuel, et une messe composée en 1882 pour l'anniversaire de la mort de ce souverain. Terziani remplit les fonctions de chef d'orchestre à Madrid, à Milan, à Venise et à l'Apollo de Rome, et c'est lui qui eut la direction musicale des fêtes célébrées à Pesaro en l'honneur de Rossini. Il était en 1871 à la Scala de Milan, lorsqu'il fut appelé à Rome par le municipe pour occuper le poste de professeur de composition au Lycée musical ; il le conserva jusqu'en 1875, époque à laquelle il fut placé à la tête du comité technique de cet établissement. Il était aussi vice-président de la fameuse Académie de Sainte-Cécile, où tous les cours et les examens ont été suspendus, en signe de deuil, le lendemain de sa'mort. A sa grande renommée artistique, Terziani joignait de hautes qualités personnelles : modeste et bon, affable et courtois, travailleur infatigable, bienveillant pour les jeunes, qu'il aidait de toutes ses forces, il laisse d'unanimes regrets à tous ceux qui l'ont connu.

— Une mort qui a passé inaperçue à Paris et qui nous est rapportée par les journaux italiens, est celle du brave Mercuriali, un modeste artiste de notre Théâtre-Italien au temps de la direction Bagier. Le hasard et les circonstances procurèrent un jour à cet excellent homme uns joie profonde et inattendue. C'était en 1865, lors de l'apparition, à la salle Ventadour, de Crispino e la Comare, l'amusant opéra bouffe des frères Ricci. Mercuriali, simple comprimario, c'est- à-dire simple coryphée, ne s'était jamais vu chargé d'un rôle de quelque importance, lorsqu'on lui confia celui du savetier au troisième acte de cet ouvrage, où se trouve un trio burlesque qu'il devait chanter avec Zucchini et Agnesi. Le public avait déjà fait un grand succès à l'ouvrage lorsqu'arriva ce morceau vraiment curieux, écrit avec une verve endiablée, et que les trois artistes, y compris Mercuriali, jouèrent et chantèrent avec un tel accent, avec une sorte de fureur comique si étonnante, que le public voulut l'entendre trois fois et que ce trio seul eût fait courir tout Paris. Ce fut un triomphe, dont il eut sa part légitime. Mercuriali ne retrouva jamais pareille aubaine, mais cela l'avait Classé à ses propres yeux, en dépit de sa modestie douce et tranquille. C'est à Paris qu'il est mort, âgé de soixante-dixsept ans.

— A Macerata est morte, le 1er juillet, une cantatrice qui s'était fait un grand nom en Italie et à l'étranger. Elena Fioretti, fille . d'un violoniste modeste, était née à Macerata en 1837. Douée d'une voix solid6 et puissante, elle devint l'élève de Concordia et de Pietro Romani, et débuta à dix-sept ans, sur le théâtre de sa ville natale, dans la Vestale, de Mercadante. Son succès fut très grand, et bientôt elle parcourut brillamment toute l'Italie, se produisant successivement à Turin, Livourne, Florence, Naples, Rome, Palerme, Milan, Venise, après quoi elle alla se faire applaudir dans un grand nombre de villes et de capitales étrangères : Trieste, Madrid, Lisbonne, Vienne, Pesth, Londres, Saint-Pétersbourg, etc. Avec leur emphase ordinaire, les journaux italiens disent qu' « elle fut suprême dans la Sonnambula et les Vespri Siciliani, inénarrable dans Lucia, divine dans i Puritani. » La Fioretti avait épousé à Rome M. Romolo Ciampoli, dont elle eut un fils.

— A Mauer, près Vienne, est mort, à l'âge de vingt-neuf ans, Frederico Merelli, qui avait suivi, comme son père et son grand-père, devenus célèbres- en ce genre, la carrière d'imprésario. Il avait conduit diverses compagnies ^italiennes d'opéra en Autriche, mais le peu de succès obtenu par sa dernière saison d'opéra italien au Cari-Théâtre de Vienne l'avait découragé, et il avait abandonné cette carrière pour accepter un emploi à la Société d'assurances Janus.

HENRI HEDGEL, directeur-gérant.

— VENTE après décès, 31 juillet à 3 heures, à Versailles, rue de la Pompe, 12, d'un très bon VIOLON ANCIEN de l'école italienne portant cette suscription : Antonius Stradivarius Cremonentis fqciebat. Anno UOb. — MG TABOURDEAU, commissaire-priseur à Versailles. \

— A CÉDER, magasin de musique, instruments, pianos et orgues, situé dans une des principales villes de l'Ouest, dans le plus beau quartier et le plus passager.— S'adresser aux bureaux du journal. .:■",.

— UN CONTREMAITRE, sortant de la mais. Rodolphe, fab. d'orgues et pianos, usine à vap. de Nogent-s-Aube, dem.; ouvrage chez lui, ou accepterait" surveil. ou direct, chez fab.— S'ad.■direct, à GILBERT OUDOT, à Nogent. Réf. s. af.dep. 20 années consécutives. .. . ■

IMPRIMERIE CENTRALE DES CHENILS DE FER — IMPRIMERIE CHAIX. — BUE BERGEnE, 20, PARIS.