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Titre : Bulletin de la Société archéologique de Sens

Auteur : Société archéologique de Sens. Auteur du texte

Éditeur : Impr. Thomas-Malvin (Sens)

Éditeur : Impr. DucheminImpr. Duchemin (Sens)

Date d'édition : 1937

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429662d

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429662d/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 13248

Description : 1937

Description : 1937 (T40)-1938.

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bourgogne

Description : Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5620625w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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BULLETIN

DE UL

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

DE SENS"

Reconnue d'utilité publique par arrêté ministériel, eji date' 4» 21rifaïl* 97

TOME XL

ANNÉES 1937 ET 1938

SENS -' EMM. DUCHEMÏN, ÏMPRÎMEUR-ÉÏ)ITEttR 1930 .....,.".



BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

DE SENS


ERRATA TOME XXXIX

P. 134. — 16e ligne : au lieu de avec, lire avant.

P. 226. — 3° ligne : au lieu de en parti, lire est parti.

P. 339. — En partant du bas, 5" ligne : au lieu de t. II, pp. 390 et 615, lire p. 612.

14° ligne : au lieu de Jacques »1 MORGAN, lire Jacques DE MORGAN.

18° ligne : au lieu de part. I, p. 409, lire § /.

P. 344. — Hors-texte, 1™ figure : au lieu de âge de bronze, lire âge du bronze.

P. 374. — 18e ligne : tunica, vêtement de dessous, me semble le terme exact, car amictus désigne le vêtement de dessus.

P. 377. — lr" ligne : lire au lieu de la noble villa, la villa de Patricius. En effet il se petit que Patricius soit un patronyme. Il serait utile de voir le Corpus.

P. 378. — Hors-texte : Effacer oeuvre d'art, écrire stèle, etc.

P. 401. — 3° ligne à partir du bas : au lieu de NIANI, lire

sa VINIANI.

P. 586. — lro ligne : lire le centenaire.


BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

DE SENS

Reconnue d'utilité publique par arrêté ministériel en date du 21 Mai 1897

TOME LX

ANNÉES 1937 ET 1938

SENS

EMM. DUCHEMIN, IMPRIMEUR-ÉDITEUR.

1938



IN MEMORJAM

MEMBRES DE LA COMPAGNIE DECEDES EN 1937

Janvier. — M. Georges VIRALLY.

M. le Général BELIN. Février. — M. Edmond LEBLANC. Mars. — M. René CAGNAT.

M. Alix CHEVALIER. Avril. — M. Eugène IMBERT. Mai. — M. Edgard BOUVYER.

Août. — M. le Docteur PANNIER. Octobre. — M. BONNEVILLE DE MARSANGY.

MEMBRES DE LA COMPAGNIE DECEDES EN 1938

Mars. — M. Jules MARQUIAND.

M. Charles ROUSSEAU. Juillet. — M. Paul DESTOMBES.

M. le Chanoine DELACROIX.


MEMBRES DU BUREAU

Président d'honneur : M. Joseph PERRIN.

Président : M. Marie SERGENT.

1" Vice-Président : M. Albert LELIÈVRE.

2° Vice-Président : M. Ivan LÂCHÂT.

Secrétaire : M. Jules BARRAUX.

Pro-Secrétaire : Me Gustave MILLIET.

Archiviste : M. Olivier RossÉ.

Vice-Archiviste : M. Charles GIROZ.

Trésorier : M. René VENET.


EXTRAITS

DES

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

TENUES

PENDANT LES ANNEES 1937 ET 1938

ANNEE 1937

Séance du 12 janvier 1937 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

Avant la séance, il est procédé à l'installation du nouveau Président élu en décembre dernier. M. Lelièvre, Président sortant prononce une allocution dans laquelle il fait ressortir l'honneur et la joie de la Compagnie d'accueillir M. Sergent qui, pendant près de vingt ans, a présidé le Tribunal de notre cité avec tant de dignité et d'impartialité et qui occupait ses loisirs à des études sur le passé, dans sa bibliothèque si abondamment fournie.

M. le président Sergent répond avec émotion à cette allocution et, rappelant la mémoire de ses éminents prédécesseurs, il a confiance que la collaboration de tous lui facilitera la tâche pour laquelle il ne se sent pas tout à fait qualifié, et il espère qu'ainsi nos travaux seront utiles non seulement à notre petite patrie sénonaise, mais encore à la France, notre grande patrie.

M. Sergent prend place au fauteuil et ouvre la séance à laquells sont présents 58 membres.

M. le Président adresse les félicitations de la Compagnie à M. le chanoine Delacroix, qui vient d'être nommé

1


II. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

chanoine titulaire, à MM. les abbés Mazeau, Delagneau, et Fourrey, nommés chanoines honoraires, et à M. le docteur Bailly-Salin, promu officier de la Légion d'honneur au titre militaire.

FOUILLES A SAINT-SAUVEUR DE SENS. — La parole est ensuite donnée à M. le chanoine Grossier, qui nous tient au courant des fouilles continuées avec grand succès à Saint-Sauveur de Sens par les deux infatigables séminaristes Duchâtel et Lacroix. C'est ainsi que nous apprenons la découverte de débris de poteries intéressantes dont une de Lezoux, certaines avec la marque du potier LICINVS-OF. PRIMIAPirV-I, une grande amphore, une jolie petite cuillère d'argent, une bague en bronze avec initiales, cinq hipposandales de modèles différents, cinq pièces de monnaie dont une de Posthumus et une de Tétricus. L'intérêt de ces deux dernières est qu'elles sont de la fausse monnaie (pièces de bronze recouvertes d'une mince couche d'argent). Les empereurs des Gaules valorisaient comme ils pouvaient leur encaisse métallique.

Il est à souhaiter que ces fouilles soient continuées et, qu'en nous livrant des objets familiers, cet ancien déversoir des marécages du bord de l'Yonne, nous fasse un peu mieux connaître la vie de nos ancêtres gallo-romains.

Au printemps prochain, la Société pourra visiter le petit Musée qu'en est en train de constituer r.vec tous ces objets trouvés.

OUVRAGES REÇUS. — Au cours du dépouillement des ouvrages reçus, M. le président signale dans le Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne un article de notre confrère M. Léon Colin, sur les « Maisons célèbres et curieuses de Villeneuve-sur-Yonne », et dont il nous a lu quelques extraits au cours des séances précédentes. Nous y retrouvons l'Hôtel du Chapeau-Rouge, actuellement maison de M0 Rouvrais, notaire. C'était là que le fameux More descendait et convoquait Lombard de Langres pour être renseigné sur les sentiments révolutionnaires des Villeneuviens.

Puis la maison de M. du Chayla dans laquelle résida le penseur Joseph Joubert pendant plus de trente ans, et Chateaubriand, ami de Pauline de Beaumont. Il écrivit


PROCES-VERBAUX III

là « Les Martyrs » et « L'Itinéraire de Paris à Jérusalem ».

Au pied de la tour Louis-le-Gros, le banc de Chateaubriand où « l'Enchanteur » aimait à* s'asseoir et à méditer. ■

— Dans le même Bulletin, un article- de, M. Barrey résumant de curieux procès, presque tous jugés par les Tribubunaux de la Basse-Bourgogne. Il en est un relatif au crime du seigneur de Courtoin, M6 François Moreau, qui devint conseiller au bailliage et siège présidial de Sens, et dont les brutalités, les exactions, les vols, les assassinats, etc., ne se comptaient pas. \

Seul, Messire Louis-Henry de Gondrin, archevêque de Sens, dont plusieurs prêtres avaient été victimes de Moreau, osa porter plainte contre lui au Parlement qui condamna, par contumace, le. criminel « à être pendu et étranglé sur la Place du Marché de Sens, en personne si on pouvait le reprendre, sinon en effigie, etc.. ». On 4 ignore si maître François Moreau, seigneur de Courtoin, a réussi à éviter la potence.

DONS. — M. G. Maupâté a fait don, par l'intermédiaire de son parent, M. le colonel Jacquillat, d'une plaquette intitulée : « Les Tarbé, serviteurs de Dieu, 174-2-1933 » (Extraits du tome VI des Derniers souvenirs de famille du comte Regnault de Beaucaron).

— M. l'abbé Fourrey dépose sur le Bureau, son ouvrage qui vient, de paraître sur « Trois Martyrs des Pontons de Rochefort » et dont nous avons eu la primeur au cours de plusieurs séances.

Toutes nos félicitations.

— Notre confrère, M. Louis Clément, conseiller à Paris du commerce extérieur de la France, a adressé pour nos archives, la généalogie de sa famille depuis 1650. Cette famille est originaire du Ruys, petit hameau de Voisines.

— Les huit candidats présentés à la séance de décembre sont élus à l'unanimité des membres présents. Ce sont, comme membres titulaires.: MM. Laboise, ingénieur civil; Rossé, professeur à TËçoIe Pratique; Lépée, ingé-


IY BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

nieur à l'Urbaine Electrique; Casile, receveur de l'Enregistrement; et, comme membres libres : Mme la comtesse de la Tour du Pin, à Paris; Mlle Sercy, institutrice à Bagneaux; MM. Bailly, négociant en vins à Chablis, et Rollet, négociant à Laroche-Migennes.

— M. le commandant Lelièvre, président sortant, lit ensuite son rapport sur les travaux de l'année, et fait ressortir la prospérité de la Société et le nombre croissant de ses adhérents.

— M. Venet rend ses comptes de l'exercice 1936 et expose le projet de budget'pour 1937. L'un et l'autre sont approuvés à l'unanimité et M. le président remercie et félicite notre trésorier de son dévouement et de sa gestion.

LA LOTERIE DANS L'HISTOIRE. — M. H. Gois reprend ensuite l'étude commencée à une séance précédente sur « Le Jeu de Loterie dans l'Histoire », étude qu'il avait laissée à l'époque de la Convention.

Au cours d'une prochaine séance, M. H. Gois terminera son étude en parcourant la période 1836-1933 qui fut sans loterie, mais pas sans histoire.

Séance du 2 février 1937

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

48 membres sont présents. ;

DÉCÈS DE M. VIRALLY ET DE M. LE GÉNÉRAL BELIN. — M. le président adresse les condoléances émues de la Compagnie aux familles de deux confrères décédés la semaine dernière, M. Virally, membre titulaire depuis 1904, et M. le général de division du cadre de réserve Emile Belin, un de nos membres d'honneur. Ce dernier, ancien major-général des armées du Nord et de l'Est, anrien président du Comité interallié de Versailles, était grand Officier de la Légion d'honneur et titulaire de nombreuses croix, médailles et distinctions. Il avait fait ses


PROCËS-VËRBAUX V

études' au lycée de Sens: Il avait préparé avec Joffre la bataille de la Marne; on se souvient de la magnifique conférence qu'il fit au théâtre de Sens, en présence de Joffre, sur cette bataille. Ce grand serviteur de la Patrie repose maintenant dans la sépulture de famille de Sourdun (Sêine-et-Marne), où il a été inhumé en toute simplicité.

CORRESPONDANCE. — M. Prat a envoyé une esquisse géologique du Sénonais et du bassin de l'Yonne, dont il sera prochainement donné lecture.

— M. Poisson, docteur ès-sciences, inspecteur général vétérinaire en retraite à Tananarive, membre libre, accuse réception du tome xxxvm du Bulletin, se rappelle au bon souvenir de tous les collègues et envoie le numéro du 18 décembre 1936 d'un journal tri-hebdomadaire illustré d'information, le Madécasse, dans lequel il a publié un hommage d'Alfred Grandidier, zoologiste.

DONS. — M. Marcel Lorne donne à la Société, pour ses archives, un imprimé commercial (billet à ordre) trouvé chez un de ses ancêtres et sur lequel se trouve reproduite la façade de la maison qui appartenait à sa famille et qui occupait l'emplacement de l'Hôtel de Ville actuel.

— M. Chardon fait don d'un album de 68 planches superbes de la collection du prince d'Essling reproduisant les monnaies et médailles depuis Bonaparte jusqu'à l'avènement de la République.

— Les cinq membres présentés à la'dernière séance sont élus, à l'unanimité des membres présents. Ce sont : 1° comme membres titulaires : M. Leblanc, ingénieur des Travaux publics de l'Etat, en retraite; M. Maillard, agent général d'assurances; 2° comme membres libres : M. le général Lambert-Daverdoing, en retraite à SaintSauveur-en-Puisaye; M. A. Nasousky, architecte au Havre; M. R. Langlois, entrepreneur de maçonnerie à Villeneuvesur-Yonne.

— M. Léon Colin, directeur de la B. N. C. L, à Sens, est nommé par acclamations, membre du Comité de publications, en remplacement de M. Sergent, élu président de la Société.


YI BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

—A propos des fouilles de Saint-Sauveur et de la trouvaille de deux pièces de bronze recouvertes d'une légère couche d'argent, pièces de Tétricus et de Postumus, M. le président donna lecture d'un passage, d'un cours récent de M. Grenier, professeur au Collège de France, sur les siècles heureux et la déchéance de la Gaule Romaine et la monnaie dépréciée à cette époque; Antonin le Pieux, Septime-Sévère, Caracalla ont modifié successivement les alliages, Dioclétien émit le follis qui 'n'est plus que du cuivre saucé d'argent, qui pèse 10 grammes et comporte 4 0/0 d'argent. Constantin l'abaisse a 6 grammes et 2 0/0 d'argent, Constance (en 350) à 1 gramme et 1 0/0 d'argent. On ne pouvait émettre des pièces de moindre valeur. L'Etat en frappe des quantités énormes, mais ce ne sont plus que de simples jetons.

— M. Perrin a soumis à M. Adrien Blanchet, de l'Institut, l'anse très large découverte par M. Lapôtre, au lieu dit « Les Iles », près de Cercy (Aube). Cette anse provenant d'une très grande amphore, porte en beaux caractères classiques, l'estampille L. S. R. P.

M. Blanchet a répondu : « Cette marque ne paraît pas « connue; elle est analogue à L. S. L. P. à Lyon, etc.. Mais, « telle quelle, elle paraît inédite, ne figurant dans aucun « recueil que je connaisse, ni dans le tome xn, C. I. L, « ni dans le tome xv (Rome ) du dit Corpus ».

LA LOTERIE DANS L'HISTOIRE. — M. H. Gois termine son étude sur « Le Jeu de Loterie dans l'Histoire », qu'il avait laissée après le redressement financier du Premier Empire et de la Restauration, redressement auquel la Loterie prit une certaine part.

Du MARIAGE DE LOUIS XIV AU COURS TARBÉ ET AU QUAI ERNEST-LANDRY. — Par sa mère, neveu d'Ernest Landry et arrière-petit-fils de Théodore Tarbé, M. le Colonel Jacquillat raconte l'intéressante suite de circonstances qui, de Saint-Jean-de-Luz où fut célébré vers 1660, le mariage du jeune Louis XIV, né en 1638, avec MarieThérèse, Infante d'Espagne, firent emmener le premier Tarbé à Paris par Monseigneur Hardouin de Beaumont de Péréf'ixe, l'ancien précepteur de ce- monarque, puis ensuite à Poitiers, à Monseigneur Fortin de la Hoguette,


PROCES-VERBAUX VII

qui l'amena avec lui à Sens, lorsqu'il y fut nommé Archevêque en 1685.

Marié tard, ce Tarbé n'eut qu'un fils, mais celui-ci, qui remplit à Sens les fonctions d'échevin et de juge consul, en eut 14 et un de ces 14, époux de Colombe Pigalle, en eut 15. Le nom de l'aîné des 15, Louis-Hardouin Tarbé, fut donné à l'ancienne promenade du Midi à Sens, ainsi qu'à une rue à Paris, où il avait été ministre des Finances sous Louis XVI. Après la tourmente révolutionnaire, il se retira à Nailly, à jamais désillusionné de la politique et des grandeurs.

M. Jacquillat parle ensuite des autres fils Tarbé, en particulier de Tarbé de Vauxclairs, Inspecteur Général des Ponts-et-Chaussées, à 45 ans, de Tarbé des Sablons, de Tarbé de Saint-Hardouin, puis enfin de Théodore Tarbé, le savant archéologue et auteur, en particulier, des « Recherches historiques et anecdotiques sur la Ville de Sens, son antiquité et ses monuments » (1838), qui ont été rééditées en 1888 avec de nombreuses illustrations de notre collègue décédée, Mlle Marie Guyot et une fort intéressante préface de Camille Doucet, membre perpétuel de l'Académie Française.

En 1795, âgé de 25 ans, il avait pris à son compte, la direction de l'Imprimerie achetée par son père en 1762 et l'avait conservée pendant près de 50 ans. Juge au tribunal de commerce, capitaine de la Garde Nationale, adjoint au Maire, il avait formé une précieuse collection d'objets de toutes sortes, dont il constitua un véritable musée qui attira une foule de visiteurs. Cette collection comprenait 12.000 volumes, 200 ouvrages manuscrits des xi°, XII° et XIII" siècles, 5.000 lettres et pièces autographes, 8.000 monnaies romaines, françaises, celtiques, 200 tableaux, dessins, miniatures, etc., un grand nombre d'objets d'art et antiquités, faïences, émaux, ivoires, armes, bagues, coraux, éventails et enfin un herbier considérable. Ces collections furent vendues en 1849; les objets qui atteignirent les prix les plus élevés, furent le bréviaire de Saint-Vincent de Paul, acheté par les Lazaristes et le pommeau de l'épée que Saint Louis portait à Carthage, acheté par l'Etat.


Ylfî BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

Séance du 2 mars 1937 ' '.;

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT !

48 membres sont présents.

Après lecture et approbation du procès-verbal de la séance de février, M. le président adresse les condoléances émues de la Compagnie à la famille de M. Leblanc, ingénieur des Travaux publics de l'Etat, qui avait été admis à notre dernière séance, et qui est décédé presque subitement le 20 février.

— M. Nasousky a relevé une erreur à la page 13 de notre dernier tome paru, le xxxviir'; M. Haubold y est signalé comme étailt le créateur de l'ingénieuse charpente articulée en ciment armé appliquée à la restauration de ia cathédrale dé Reims, alors que c'est M. l'architecte Denetix qui en est l'inventeur.

DoN; — Notre érudlt collègue, M. Baillet, président de la Société Archéologique d'Orléans, a offert à la Société un exemplaire de son travail sur le chanoine Goisland et la paroisse Saint-Paul d'Orléans. Des remerciements lui sont adressés ainsi qu'à M. Maynardj qui vient de compléter, à la main, par une table des faits à caractère historique, l'ouvrage intéressant qu'il a jadis donné à la Société, intitulé : « Vers le Progrès agricole, particulièrement dans te Sénonais et le Jovinien ».

— Les trois candidats présentés à la dernière séance sont élus à l'unanimité. Ce sont, comme membres titulaires : M. le docteur Fiatte et M. H. Brisson, tous deux de Sens, et, comme membre libre, M. C. Henrion, négociant en bois à Toucy.

FOUILLES DE SAINT-SAUVEUR. — M. Perrih rend compte de la continuation des fouilles de Saint-Sauveur par les jeunes séminaristes; au cours de leurs récréations et qui donnent toujours d'intéressants résultats. Le musée ouvert pour la conservation des trouvailles faites est organisé de façon impeccable et nous sera ouvert eh juin prochain. A noter, la découverte récente de deux fragments de murailles antiques se coupant à angle droit et de deux


PROCES-VERBAUX IX

monnaies trouvées à côté : un moyen bronze coulé des Sénons, tête grossière, cheval barbare accompagné d« globules, monnaie identique à celle figurée sous le n° 99 (p. 591 du Manuel de Numismatique française (t. Ier) de M, Adrien Blanchet).

ANALYSE DE TROIS MÉMOIRES PAR M. JOSEPH PERRIN. — Sur l'invitation de M. le président, M. Perrin rend compte de trois importants mémoires parus dans les publications adressées par les Sociétés correspondantes.

I. ->- Le premier, qui est accompagné de planches, a été publié dans le récent Bulletin de la Société Archéologique de l'Orléanais, par M. l'abbé Chénesseau. Il se rapporte à la découverte de vestiges permettant d'établir que l'élégante rotonde du transept de l'église de Ferrières-enGâtinais, montée sur colonnes et voûtée en ogives du XIII" siècle, n'a fait que remplacer une rotonde également octogonale, mais sur piliers carrés, d'une basilique antérieure de l'époque carolingienne construite de 821 à 828 sur le modèle de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, par Aldric qui devint archevêque de Sens. M. Perrin fait remarquer qu'une église d'époque mérovingienne, contemporaine de la fondation du monastère, a dû précéder celle du ix* siècle qui est qualifiée inexactement du titre de première église.

IL — Dans le second mémoire, publié dans le fascicule de décembre 1936 des Annales de Bourgogne, M. Gustave Bardy s'attache à l'étude des légendes écrites au MoyenAge par de pieux et naïfs passionnaires sur les Martyrs bourguignons de la persécution d'Aurélien. Comme parmi eux figurent nos saints sénonais, Colombe, Sanctien, Béate et Sydroine, M. Perrin développe son analyse de l'ouvrage en faisant remarquer la richesse et l'abondance des sources citées par l'auteur et dans lesquelles les érudits sénonais pourront puiser. Mais il élève des réservés contre la méthode qui se renferme dans la critique trop exclusive des textes de basse époque en omettant les traditions monumentales* les découvertes de l'archéologie et lés témoignages des cultes antiques. En négligeant systématiquement ces bases essentielles du culte des martyrs, les plûmes les plus savantes* même religieuses, ris-


X BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

quent d'atteindre témérairement la plus légitime des vénérations.

C'est ainsi que l'auteur a distingué par méprise, comme séparés par une réelle distance, -le Sanceias, — Villa Sanceia) de la légende de Saint-Sanctien, du lieudit : ad Martyres. La translation dés corps saints du vin 0 siècle eut lieu dans un seul et même proedium.

III. — Dans le troisième mémoire, paru dans la Revue des questions historiques (janvier 1937), illustré d'une vue d'ensemble et de plans soigneusement cotés, M. René Louis expose avec une grande érudition et une parfaite cWrté les fouilles qu'il a entreprises depuis trois ans, près Vézelay, aux « Fontaines-Salées » et à « La CorvéeSaint-Jean », près Vézelay.

Le résultat en est considérable. Aux Fontaines-Salées, M. René Louis a découvert non le balnéum privé d'une villa romaine, mais des thermes doubles, très vastes, pour l'exploitation sans doute des eaux chlorurées, qui s'écoulent encore dans la Cure. D'autre part, à la Corvée-SaintJean, mise en lumière d'une vaste muraille romaine, où M. René Louis croit reconnaître le péribole d'un temple païen et, chevauchant ces ruines, les fondations d'une chapelle chrétienne d'époque Constantinienne. Cette dernière découverte est du plus haut intérêt, pour l'histoire de la propagation du Christianisme dans la contrée.

M. Perrin termine sa conférence en adressant à M. René Louis, au nom de la Société Archéologique de Sens, de vives félicitations pour l'heureux succès de ses travaux avec le souhait de nouvelles et non moins précieuses surprises dans ses campagnes futures.

M. Léon COLIN. — Villeneuve-sur-Yonne, son histoire, ses monuments, ses hommes illustres (suite). — Dans sa communication d'aujourd'hui, M. Léon Colin continue l'histoire de Villeneuve-sur-Yonne et rappelle les événements qui s'y déroulèrent depuis 1359; citons notamment :

Octroi de lettres patentes par Charles V; Don et création par Etienne de Beaujard de l'HôtelDieu en 1364;

Prise de Villeneuve-le-Roi en 1420 par les Anglais et


PROCES-VERBAUX XI

les Bourguignons; sa reprise en 1430, par les armées de Charles VII, sur le capitaine Grasset;

Etablissement des foires annuelles en 1507;

Prise de Villeneuve-le-Roi, le 27 janvier 1594, par les Huguenots, dans les circonstances qui valurent longtemps à la ville la qualification de Villeneuve-l'Endormie, et à ses habitants le surnom de Hiboux; événements qui suivirent;

Fondation en 1643, puis suppression en 1757, du Monastère des Bénédictines.

Au cours de sa communication, M. Colin souligne tous les faits concernant le bailliage de Villeneuve-le-Roi, son importance; l'attachement de Villeneuve à la Ligue, les malheurs qui en résultèrent, la supplique de ses habitants à Henri IV, pour leur permettre d'obtenir une exemption d'impôts justifiée par la malheureuse situation dans laquelle elle était tombée; l'histoire fort curieuse de Jean Godeau, du hameau de Valprofonde (1616); la célébration jusqu'en 1798 de sa fête annuelle et burlesque de la SaintEternou, et il termine par la lecture d' « Une émeute en 1791 » qu'il emprunte à M. le chanoine Horson.

La suite de l'histoire de Villeneuve fera l'objet de communications qui suivront.

Séance du 6 avril 1937

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

42 membres sont présents.

Après lecture et adoption du procès-verbal de la séance de mars, M. le président fait part des récents décès de M. René Gagnât et de M. Alix Chevalier.

DÉCÈS DE MM. RENÉ CAGNAT ET ALIX CHEVALIER. — M. René Cagnat, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avait été, en 1925, sur la présentation de M. Maurice Prou, acclamé comme membre d'honneur de notre Compagnie.

« Ce maître de l'épigraphie. romaine en France a bien « voulu écrire pour notre Société une étude sur les ta-


XII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

« blettes de bronze dédiées à Lupicinus, gouverneur de « la Sénonie, dans la seconde moitié du iv" siècle, par « les cités de Sens, d'Auxerre et d'Orléans ». (V. t. xxxin, pp.23 à 37).

La mort de ce réputé savant, auteur d'un Cours d'épigraphie latine qui fait autorité, est un deuil pour la Science et pour notre Société.

M. A. Chevalier, maire de Villiers-Bonneux, avait accepté avec grand plaisir, en 1933, d'être nommé membre libre.

La Compagnie adresse aux familles de MM. René Cagnat et Chevalier ses bien sincères condoléances.

— Après félicitations à notre confrère, M. René Bégis, qui vient d'être nommé Officier d'Académie, M. le président fait part : 1° de la démission de M. Lauré, qui a quitté Sens pour habiter Auch et qui est déjà inscrit à la Société Archéologique de Gascogne; 2° de la présentation de six nouveaux candidats.

COLLECTIONS DE BILLETS DE LOTERIE. — M.- Gois fait ensuite une communication sur un billet de la Loterie Royale de France de 1817 souscrit au bureau de Sens en 1817 et qui lui a été remis pour la Société par M. Henri Bourgeois, ébéniste à Sens, qui en est vivement remercié.

M. Gois propose de commencer ainsi une collection de billets de loterie. Cette proposition est acceptée et un billet d'un des récents tirages de la Loterie Nationale en cours est joint à celui de 1817. Ce geste sera sans doute imité par beaucoup de possesseurs de billets anciens et modernes.

M. Gois donne beaucoup de détails sur la technique des tirages, l'atmosphère des différentes époques et rappelle que les loteries de nos ancêtres étaient plus considérables que celles actuelles et comportaient des lots plus importants.

— Au cours du dépouillement des ouvrages reçus des Sociétés correspondantes, M. le Président a relevé dans le compte rendu du Congrès archéologique de France tenu à Lyon et à Mâcon en 1935 : 1° un remarquable article de notre distingué confrère M. Wuiîleumier, sur


PROCÈS-VERBAUX Xlli

le Théâtre romain de Fourvières à Lyon; 2° dans le discours d'ouverture prononcé à Lyon par M. Marcel Aubert, un passage des plus élogieux à la mémoire de notre regretté et savant président, M. le chanoine Chartraire, décédé le 17 juin 1935.

COMMUNICATION D'ANCIENNES PIÈCES DE MONNAIES. — M. Giroz communique deux jolies pièces, l'une de Magnence, trouvée à Sens, dans la rue Paul-Malluile, et l'autre de Décence, provenant de l'Afrique du Nord. La première est intéressante par son revers qui représente le chrisme accompagné de l'A et de l'W.

C'est un moyen bronze dont l'effigie est expressive; malheureusement les légendes, aussi bien au droit qu'au revers sont effacées.

Au droit DN MAGNEN TIVS PF AVG

Au revers SALVS DD NN AVG ET CAES

Sous le chrisme, au-dessus d'une barre horizontale, le nom de l'atelier AMB, Ambianis (Amiens). Cet atelier dut fonctionner de 352 à 356, lorsque la ville de Trêves fut soustraite à l'autorité impériale.

NOTES SUR MAGNENCE

Magnence Flavius Magnentius était né en Germanie vers 303. Capitaine des gardes de l'empereur Constant, il se distingua dans l'armée romaine; il prit la pourpre à Autun (Augustodunum) en 349, battit Constant et le fit assassiner, .puis reprit Rome sur Népotien, autre usurpateur. Il exerça dans cette ville de grandes. cruautés, puis il s'efforça de traiter avec Constant II, empereur d'Orient. Celui-ci pr.rut d'abord s'y prêter mais Vétranion, qui s'était fait aussi proclamer empereur, ayant fait sa soumission, Constant II marcha contre Magnence et le vainquit à Mursa en Illyrie.

Magnence se retira en Italie, puis en Gaule et, abandonné des Provinces et de l'Armée, finit par se tuer à Lyon en 353, après avoir égorgé sa mère et d'autres parents.

Sa veuve Justine épousa l'empereur Valentinien.


XÏV BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

MONNAIE DE DECENCE

Décentius Magnus, César romain qui reçut ce titre à Milan en 351 de son frère Magnence que l'assassinat de Constant 1er avait fait empereur.

II. vint s'établir dans les Gaules pour les défendre contre les incursions des Germains et se fit .battre par les Alemanni.

A la nouvelle de la défaite et de la mort de son frère, il s'étrangla à Sens en 353.

DQNS. — M. Dauvergne, agrégé de l'Université, Professeur au Lycée de Chartres, fait hommage de son opuscule sur la découverte qu'il, a faite récemment au cimetière mérovingien de Chevigny à Etais-la-Sauvin (Yonne).

M. Jean Baudry nous a adressé le numéro de janvier de la Revue des Questions Historiques qui a publié le savant compte rendu de M. René Louis sur les fouilles gallo-romaines de Saint-Père-sous-Vézelay et dont il a été parlé longuement à la dernière séance.

Les deux donateurs sont vivement remerciés.

M. L. COLIN. — Etude sur Villenèuve-sur-Yonne (suite). — M. Colin qui poursuit son étude sur .Villeneuve-surYonne résume aujourd'hui brièvement le passé de cette ville étudié au cours des précédentes communications. Il reparle de Lombard de Langres, de Menu de Chomorceau, de Gau des Voves, du bon abbé Pierret et des trois Académiciens ou futurs membres de l'Académie Française : Chateaubriand, de Fontanes et de Bonald.

M. Colin souligne l'étrange et troublant destin de sa ville natale au cours de sept siècles d'histoire et qui se relève et resplendit plus vivante que jamais, à l'heure même où sonne le glas de la Royauté et monte à l'échafaud le roi de France Louis XVI.

L'auteur nous entretient ensuite de l'invasion de 1814 et de ses conséquences et termine à l'époque de l'abdication de Napoléon I". Bien des points, communs avec Sens, sont invoqués, notamment le rôle du général Àllix, la défense de Sens, le'passage de l'Empereur dans cette dernière ville et sa descente à l'Hôtel de l'Ecu.


PROCÈS-VERBAUX XV

Séance du 4 mai 1937 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

53 membres sont présents.

M. le président invite Monseigneur Frédéric Lamy, Archevêque de Sens, membre d'honneur de la Société, à prendre place au Bureau et le remercie de la haute marque d'estime qu'il donne à la Société en l'honorant de sa présence ce soir.

Après lecture et adoption du procès-verbal de la séance d'avril, M. le président fait part de la mort d'un de nos membres honoraires, décédé le 24 avril, M. Eugène Imbert, ancien notaire à Sens et adresse à sa famille nos plus sympathiques condoléances.

ELECTIONS. — Les six candidats présentés à la dernière séance sont élus à l'unanimité, savoir : 1 ° comme membes titulaires : M. P. Mailliot, ingénieur, directeur des usines de Pont-à-Mousson; M. Robert Devos, docteur en' droit; M. André Barbier, diplômé de l'Ecole des HautesEtudes Commerciales; M. Henri Lorne, ingénieur de l'Institut agricole de Beauvais; M. le. capitaine J.. Boulay, tous demeurant à Sens; 2° comme membre libre : Mlle C. Guilbert, demeurant à Villeneuve-sur-Yonne.

ESQUISSE GÉOLOGIQUE DU SÉNONAIS. .— Après dépouillement des ouvrages reçus des Sociétés correspondantes, la parole est donnée à M. Maynard qui donne lecture d'une notice faite par notre collègue, M. Maurice Prat, agrégé de l'Université, professeur au lycée de Mont-deMarsan. Elle concerne la région de l'Yonne, au point de vue géologique. La première partie fait ressortir tout l'intérêt des recherches géologiques et donne des conseils pratiques au géologue amateur. La seconde partie, qui débute par une ode à l'abbé de Nanteuil par Pierre de ' Ronsard, passe très brièvement en reVue les principales formations qui se sont déposées dans la région sénonaise et le bassin de l'Yonne au cours des périodes géologiques successives (primaire, secondaire, tertiaire, quaternaire).


XVI BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

LE JANSÉNISME EN PUISAYE. — M. Grossier a raconté un épisode fort curieux et peu connu du Jansénisme dans le diocèse d'Auxerre au XVIII 0 siècle. C'était un essai de reconstitution de Port-Royal dans la paroisse de Treigny, sous la protection de Mgr de Caylus, évêque d'Auxerre, et sous la direction d'un ancien Oratorien, le P. Terrasson.

De 1732 à 1735, de très nombreux sectateurs du Jansénisme, qui étaient assez souvent des personnages considérables, sont venus méditer et chercher un mot d'ordre dans les solitudes de Puisaye.

Le rapporteur, à l'aide de textes empruntés aux auteurs et aux gazettes du temps, à l'aide aussi de traditions qu'il a recueillies lui-même sur place, nous a tracé un tableau de la lutte entreprise par l'autorité royale contre les sectateurs du Jansénisme, lutte qui se termina par une arrestation dramatique et un emprisonnement à la Bastille et à Vincennes.

Séance du i" juin 1937

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

43 membres sont présents.

Après lecture et approbation du procès-verbal de mai, M. le président souhaite la bienvenue à deux nouveaux membres présents, MM. Boulay et H. Lqrne, félicite MM. Bégis et Charles, nommés, l'un président du Tribunal civil de Provins, l'autre président du Syndicat commercial de Sens.

QUATRE NOUVEAUX MEMBRES ÉLUS. — Les quatre candidats présentés au cours de la dernière séance sont élus membres titulaires, à l'unanimité des membres présents. Ce sont : M. le docteur Séguinot, M. R. Lefesvre, chirurgien-dentiste, et Mlles Bourgoin et Gironde, professeurs à l'Institut Jeanne-d'Arc.

DONS. — M. André Jumeau, architecte à Soissons et son frère Jacques, dans une lettre qu'il faudrait citer toute, tellement les termes en sont touchants et pleins de ccsur pour la mémoire de leur vénéré père, notre si aetif et si dévoué archiviste, disparu l'an passé, offrent,


PROCES-VERBAUX XVII

parmi les nombreux ouvrages d'archéologie qui formaient sa bibliothèque, tous ceux que l'on pourrait juger « utiles « à l'édification de l'oeuvre si noblement entreprise par la « Société et à laquelle ils seraient trop heureux d'ap« porter ainsi leur bien modeste concours en rendant « ainsi hommage au souvenir de leur père regretté ».

Le Bureau est heureux de communiquer cette offre si délicate qui est acceptée par la Compagnie tout entière avec la plus Vive reconnaissance.

Rendez-vous sera pris avec les fils de M. Jumeau et le nécessaire sera fait pour déflorer le moins possible la bibliothèque si patiemment composée par leur père.

— M. Rémy offre quelques vieux grimoires qu'il a découverts derrière la tapisserie, au fond de vieux placards, au n" 5 de la rue Paul-Bert, à Sens. L'un d'eux porte un cachet de cire. On les étudiera pour en rendre compte à une prochaine séance.

— M. Perrin, qui a échange une correspondance avec deux conservateurs successifs du Musée de Rennes et avec notre ancien collègue, M. Houlbert, agrégé dé l'Université, au sujet d'un tableau découvert il y a quelques années dans un grenier du dit Musée et attribué à Jean Cousin, dépose cette correspondance sur le bureau et deux photographies de deux célèbres tableaux de ce grand artiste, les Noces de Cana et lé Jugement dernier.

Remerciements aux généreux donateurs.

DÉPOUILLEMENT DES OUVRAGES REÇUS. — M. le président procède ensuite au dépouillement des ouvrages reçus des Sociétés correspondantes, au cours de ces dernières semaines. Il y a relevé entre autres :

Dans les Mémoires de la Société dunkerquoise, une savante étude de M. Tef'qùem sur le Linceul de Turin qui, après lés travaux de nombreux savants comme M. Paul Vignon, le' docteur Barbet, aboutit à ces deux conclusions :

1° En ce qui concerne les plaies, on doit exclure toute hypothèse de l'intervention de la main de l'homme, c'està-dire que, sci'entïfi'qiiement, le linceul de Turin est un • cliché sincère;

2° Tout ce que l'on sait d'u supplice du Christ, absolument tout, coïncide avec tout ce que révèle l'examen du

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XVIII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

linceul et, qu'en conséquence, l'identité de l'homme du suaire étant bien établie, le linceul de Turin a acquis désormais le droit indiscutrble de s'appeler « Le Linceul du Christ ».

— Dans les Analecta Bollandiana, un compte rendu des trois premiers volumes de l'Histoire de l'Eglise depuis les origines jusqu'à nos jours, sous la direction de notre érudit confrère M. Augustin Fliche et de M. Victor Martin. On prévoit encore neuf volumes à paraître.

— Dans le Bulletin archéologique de France, M. Toutain rend compte des travaux publiés dans notre Bulletin n° 36 par M. Adrien Blanchet sur Ascafotorix, divinité locale; M. Joseph Perrin sur les châsses de pierre antiques des martyrs sénonais dans la crypte de Saint-Savinien, etc..

NOTICE SUR GROSBOIS. — M. le commandant Lelièvre donne lecLure de quelques pages d'une notice historique sur le château de . Grosbois, un des buts de l'excursion du 20 juin.

CACHET SÉNONAIS ANTIQUE. — M. Perrin communique à la Société l'empreinte d'un cachet qu'on lui a momentanément confié et qui a été trouvé dans le sol d'un jardin, rue Général-Dubois.

Au centre, est représenté un oiseau de proie, sans doute un faucon, qui attaque, du bec et des serres, un oiseau plus petit et sans défense.

En exergue, on lit l'inscription suivante suivie de signes abréviatifs :

Sx ALEXAND DE SENON x CL x I t(Sigillum

t(Sigillum de Senonis clerici)

Ce cachet a donc été gravé pour un clerc sénonais, nommé Alexandre. Après en avoir conféré avec un épigraphiste éminent, M. Perrin le date du xiv" siècle. On connaît des types analogues.

HISTOIRE DE VILLENEUVE-SUR-YONNE (suite). — Avant de continuer sa communication sur Villeneuve-sur-Yonne, M. Léon Colin donne rapidement connaissance de plusieurs documents se rattachant à son exposé précédent et


PROCÈS-VERBAUX XIX

ayant trait notamment à la belle et noble attitude à Joigny, en 1814, du chevalier d'Albizi; il rappelle la mémoire d'Estienne Porcher, anobli par Charles V, celle de' ses descendants : Piochard, dit la Teste d'Argent, maire de Joigny, les de Varenne, pour arriver à nous parler de plusieurs représentants de cette illustre lignée, nos compatriotes et contemporains, M. le comte de la Brûlerie (branche des Piochard); et M. Joseph Perrin, vénéré Président d'honneur de notre Compagnie (branche des de Varenne).

C'est ensuite l'extrait du carnet de route de M. le généra] François-Pierre, vicomte de Grouvel (1771-1836) et de l'évocation des événements qui se déroulèrent dans notre région au cours de la campagfle de 1814 (poursuite des Cosaques, depuis Montereau jusqu'à Troyes). L'auteur souligne que le général Grouvel, qui devait terminer sa carrière militaire comme général de division et inspecteur de la cavalerie, a pour arrière-petit-fils M. le vicomte de Grouvel, l'un des principaux animateurs de la Sabretache, lequel a épousé, il y a quelques années, Mlle de Lander, du château des Joliveaux, elle-même arrière-petite-nièce du grand penseur et philosophe Joseph Joubert.

Revenant maintenant à 1815, c'est le retour de l'île d'Elbe, le passage de l'Empereur et du Bataillon Sacré qui sont particulièrement traités.

Puis l'auteur passe rapidement en revue les monuments, tels que l'église. Notre-Dame, la Grosse Tour, récemment classée, les Portes, le Pont, les Maisons historiques ou curieuses qui existent dans la rue Carnot, en consacrant quelques souvenirs d'histoire sur chacune d'elles : Maisons Bondoux, Duran, Frécault, des Sept-Têtes, HôtelDieu, Hôtel du Dauphin, etc..

Sur l'invitation de M. Colin, M. Perrin apporte quelques détails sur la carrière du célèbre et opulent sergent d'armes Estienne Porcher, dont on peut voir encore la statue dans l'attitude de la prière à Saint-Thibault de Joigny, où il avait érigé une chapelle de son nom, en même temps qu'il fondait, de ses deniers, un hôpital sous le vocable de Notre-Dame. En récompense de ses éminents services, le roi lui avait octroyé, pour lui et sa postérité la plus reculée, de précieux privilèges, et le comte de Joigny, Miles de Noyers, lui avait attribué ses propres armoiries. Par le mariage de l'un de ses fils,


XX BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

Jean Porcher, conseiller au Parlement, il s'était allié à l'illustre famille sénonaise des Chanteprime. Sous le titre de «Descente généalogique d'Estienne Porcher », un livre aujourd'hui rarissime, fut imprimé en 1650, pour assurer lé maintien des droits héréditaires de descendants devenus innombrables. C'est ainsi que, par le développement séculaire de la filiation, on y voit figurer les plus grands noms de France, à côté de ceux plus modestes des vieilles familles bourgeoises de Joigny.

Séance du 6 juillet 1937 PRÉSIDENCE DE M. LE COMMANDANT LELIÈVRE 36 membres sont présents.

DÉCÈS DE M. EDGARD BOUVYER. — M. Edgard Bouvyer, membre libre depuis 1894, est décédé à Tours, le 30 mai dernier. M. Joseph Perrin qui l'a connu tout particulièrement, nous rappelle qu'il était descendant direct de la fille de Jean Cousin, Marie Cousin, épouse d'Estienne Bouvyer. M. Bouvyer fit don à la Société d'une copie faite de sa main, des très intéressants mémoires de son aïeul, M. Octave Bouvyer, émigré, mémoires qui ont donné lieu à une notice parue dans le Bulletin de notre Société. De plus M. Bouvyer a communiqué au congrès de 1894, pour les congressistes, cinq tableaux peints par Jean Cousin le fils, représentant des portraits de famille, lesquels ont été publiés aussi dans le Bulletin de la Société avec une notice de notre regretté confrère.

La Compagnie adresse à sa famille ses condoléances les plus émues.

— De chaleureuses félicitations sont adressées à M. Charles Porée, membre d'honneur, à qui l'Académie Française vient d'attribuer un prix de 10.000 frr.ncs pour sa laborieuse contribution à l'histoire.

— On vote sur la présentation comme membre titulaire de M. Matrot, ingénieur chimiste à Sens. Il est élu à l'unanimité des membres présents.


PROCES-VERBAUX XXI

— M. l'abbé Noue], professeur à Orléans, regrette d'être dans l'obligation de donner sa démission de membre libre en raison, écrit-il, « du malheur des temps ».

EXCURSION DU 20 JUIN. — Avant le compte rendu général de l'excursion faite par la Société le 20 juin dernier à divers châteaux historiques de la Brie, il a été donné lecture d'une note de notre collègue, M° Dechambre, absent pour raison de santé et qui rappelle une visite de deux Sénonais au châtelain de la Grange, au xv° siècle.

Notre éminent et regretté Président, Maurice Prou, avait déjà, à la séance du 1°'' mars 1928, parlé de la visite faite à la Compagnie des Archers de Sens sous le règne de Louis XI, par son capitaine Pierre Aubert, seigneur de la Grange. Dans les années qui suivirent, ce furent deux Sénonais, Louis Beuve et Jehan Picon, qui se rendirent à la Grange.

Pierre Aubert qui avait le titre d'écuyer, conseiller et chambellan du Roi et du Bailli de Melun, mourut en 1470, sans postérité. Son domaine passa aux familles de Courtenay, de la Feuillade et, par voie de vente, à Pierre Grassin, membre de la célèbre famille sénonaise, à la duchesse d'Ayen, petite-fille du chancelier d'Aguesseau, au général La Fayette et enfin, au marquis et au comte de Lasteyrie, propriétaires actuels du château de La Grange.

M. Henri Gois, qui a bien voulu se charger du compte rendu de l'excursion précitée, en donne connaissance. Il évoque au passage de Montereau, le souvenir • de Jeansans-Peur (1418), celui de Napoléon I" (18 août 1814). C'est ensuite la visite du superbe château de Grosbois, qui renferme des souvenirs de Barras, de Moreau, de Berthïer, prince de Neufchâtel et du prince de Wagram.

Après Grosbois, on visite le château d'Ormesson où nous croisons une Société anglaise conduite par Miss Austen Chamberlain. Les souvenirs d'Olivier Lefebvre d'Ormesson furent évidemment évoqués. On se rappelle que ce magistrat, rapporteur dans le procès Fouquet, opposa une noble et ferme résistance aux ministres de Louis XIV qui voulaient la mort de l'accusé.

— Après un joyeux déjeuner à Bry-sur-Marne, la caravane r.rchéologique composée d'un car et de 10 autos,


XXII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

se rend au château de Champs (Seine-et-Marne), bâti au xvin" siècle par le financier Bourvalais. La marquise de Pompadour l'a, paraît-il, aussi occupé. Il devint la propriété de M. Cahen d'Anvers, qui le fit soigneusement réparer et en fit don à l'Etat. C'est un beau domaine national avec de beaux jardins et un immense parc.

Après une randonnée de 45 kilomètres, on arrive à La Grange-Bléneau, belle et vieille demeure des de Lasteyrie, au milieu d'imposantes frondaisons et au bord d'une délicieuse pièce d'eau (Commune de Courpalay).

M. Gois donne lecture d'une lettre que M. le comte de Lasteyrie lui a fort obligeamment écrite pour donner quelques indications historiques sur son château, du xin° siècle. Le cartulaire du château fait mention de l'hommage rendu par Anceau de Lagrange à la Reine Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, pour son château de Lagrange-en-Brie. On y trouve ensuite les noms cités plus haut par M" Dechambre. Fénimore Cooper l'auteur du « Dernier des Mohicans », passa quelque temps sous le toit hospitalier de La Fayette. Celuici, pour se distraire, se livra à la culture et construisit la première grande ferme de la région. Son élevage de moutons était célèbre et il a laissé une réputation d'inépuisable charité. M. Gois, qui a émaillé sa relation de dates, de faits et de nombreux souvenirs historiques, est vigoureusement applaudi.

MÉGALITHES DE NoÉ. :— Notre infatigable confrère, M. V. Perrot, de Paris, qui villégiature en ce moment à Noé est venu spécialement nous entretenir de la question du polissoir de Noé et de la Borne-Percée. Il s'est rendu récemment acquéreur du bois qui contient ledit polissoir, au lieudit le Fourneau, sur la côte des Fainéants, très accessible maintenant par un court sentier. Il dépose sur le bureau un extrait du plan cadastral sur lequel il a indiqué le polissoir et 3 photographies (deux dudit polissoir et une du carrefour où est située la Borne-Percée.

En conséquence, MM. Joseph Perrin et Perrot ont rédigé un projet de voeu avec mémoire explicatif tendant au classement de ces deux, mégalithes au nonibre des Monuments Historiques. Ce projet de voeu, approuvé à l'unanimité des membres présents, sera incessamment transmis à l'Administration supérieure.


PROCES-VERBAUX XXIII

— M. Perrot soumet ensuite à la Compagnie une photographie du plus haut intérêt, prise au moment de la captation de la Source de Noé. On y voit l'aqueduc de Saint-Philbert entr'ouvert par la pioche des ouvriers et le mur romain contenant le griffon de la captation primitive, lequel relevait le plan d'eau dé la source pour lui permettre d'atteindre'le niveau de l'aqueduc principal de Saint-Philbert. M. Perrot montre en même temps un large éclat du revêtement intérieur en ciment rouge prélevé au même endroit, en faisant observer, suivant une remarque de M. l'ingénieur en chef Belgrand, que le petit aqueduc de la Faucauderie, étant revêtu d'un enduit de chaux blanche, il apparaîtrait que ce dernier aqueduc aurait précédé la captation des sources de Saint-Philbert, de Theil et de Noé et aurait nécessité ce relèvement des sources pour utiliser l'aqueduc préexistant de la Faucauderie à Sens.

Séance du 3 août 1937

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

30 membres sont présents.

Après lecture et adoption du procès-verbal de. la séance de juillet, souhaits de bienvenue à M. Matrot, récemment élu, et à M. Julliot, membre libre, présent ce soir, neveu de notre savant et regretté Président dont le souvenir est évoqué avec une vive sympathie.

CORRESPONDANCE. — Ensuite, lecture de diverses lettres d'excuses de membres en vacances, de remerciements de MM. Lefesvre et Matrot pour leur admission, de la démission de M. Rigoir, ancien receveur des Postes, qui va résider à Marseille.

— M. R. Bégis, nommé Président du Tribunal civil de Provins, demande à échanger son titre de membre titulaire contre celui de membre libre. Adopté.

• :— Des félicitations sont adressées à Mlle Suzanne Peyrié, professeur d'histoire à l'école primaire supérieure de jeunes filles de Sens, qui vient de recevoir les palmes académiques.


XXIV BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

DÉCÈS DE M. LE DOCTEUR PANNIER. — Notre collègue, M. le Docteur Pannier, décédé hier, à l'âge de 45 ans, sera inhumé jeudi à Gron, son pays natal. La Société adresse ses plus sympathiques condoléances à sa femme, ses enfants et à toute sa famille.

ELECTION DE SIX NOUVEAUX MEMBRES. — Les six candidats présentés à la dernière séance sont élus à l'unanimité. Ce sont, comme membres titulaires : MM. Dessignolles, chirurgien-dentiste; M. Brillât, représentant de commerce; M. P. Constant du Freysseix, ingénieur de la Société Gaz et Eaux; M. A. de Larebeyrettc, industriel; comme membres libres : M. Hervé Romand, industriel à' Gurgy, et Mme H. Rpmand.

— Le Bureau a fait l'acquisition, moyennant 125 francs, plus les frais d'envoi, d'un recueil de copies de lettres, d'arrêts, etc., intéressant Sens particulièrement et faisant partie de la collection de notre vénéré collègue, M. Félix Chandenier. Ce recueil est estampillé de son « ex-libris ».

DON. — M. le Docteur Jacques Lorne est remercié du don qu'il vient de faire d'un joli fascicule de VEsprit montmartrois.' Interviews et souvenirs, par Maurice Donnay, de l'Académie Française, et spécialement consacré à Aristide Bruant.

SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. — Parmi les ouvrages reçus, à signaler, dans le Bulletin de la Société de Semur, une communication prochaine de M. le Docteur Simon, intitulée : Quelle est la localité appelée Agendicum dans les Commentaires de César?

Et, dans la Revue Mabillon (avril-juin 1937), le commencement d'une étude fort intéressante de M. l'abbé Chaume sur le mode de constitution et de délimitations des paroisses rurales aux temps mérovingiens et carolingiens.

— M. Perrin signale, dans les Mémoires de l'Académie de Dijon (année 1935, p. 15 et suiv.), au sujet des passions et des récits de translation relatifs à Saint-Florentin, un mémoire de M. le chanoine Bardy, intitulé Les Martyrs de Bremnri


PROCES-VERBAUX XXV

Bremur est un village du canton de Châtillon-sur-Seine, en Côte-d'Or. C'est en ce lieu que, d'après d'anciennes traditions, aurait été martyrisé, soit au m" siècle par Crocus, soit au Ve siècle," par un roi barbare, chef des Vandales, confondu par la légende avec Crocus, notre saint Florentin qui aurait eu les dents brisées et ensuite la tête tranchée. Avec lui souffrit son compagnon Hilaire.

L'auteur analyse les diverses passions de ces martyrs; la plupart dénuées de toute valeur historique.

L'auteur s'arrête au récit d'une translation des reliques qui eut lieu vers 851. Oubliées et abandonnées dans une chapelle en ruines de Bremur, elles furent alors recueillies par Aurélien, archidiacre d'Autun, lequel devenu abbé d'Ainay, les transporta dans ce monastère. Une partie de ces reliques passent ensuite au monastère de Bonneval, au diocèse de Chartres.

Un autre récit, considéré comme très suspect, raconte que sous l'épiscopat de notre archevêque Aldric (829-841), deux pieuses dames, Dodeline et Lémisse, accomplissant le pèlerinage de Rome, avaient fait voeu de reconstruire une chapelle en un lieu du Sénonais devenu Sàint-Florentin. Passant à Bremur, à leur retour, elles obtinrent du seigneur de Bremur la tête de saint Florentin et la plus grande partie de son corps qu'elles apportèrent dans leur nouvelle église, où eurent lieu de grands miracles (Cf. art. de A. PISSIER sur cette translation en 834, Semaine Religieuse de Sens, 21 septembre 1878).

— Après échange de vues, il est décidé que la deuxième excursion de la Société Archéologique aura lieu le dimanche 29 août, à Vézelay, le matin (visite de la basilique, de l'hôtel de ville, etc.), et, l'après-midi, aux FontainesSalées, où MM. René Louis et Moutard, nous guideront au milieu des importantes ruines qu'ils remettent inlassablement au jour. ' Ensuite, retour par Saint-Père, PierrePerthuis, Saint-André-en-Morvan, Château de Chastellux (avec visite probable), Cousin-le-Pont, Pontaubert.

— L'augmentation du prix d'affranchissement des convocations mensuelles (de 5 à 10 fois plus) va nécessiter, pour y parer autant que possible, une réunion spéciale du Bureau qui aviserai


XXVI BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

— En l'absence de M. le chanoine Delagneau, empêché, M. Stryienski donne lecture de son mémoire sur la BasseBourgogne. Après avoir parlé de la configuration du sol, de la conquête et de l'administration romaines, du christianisme, de l'administration sous les Mérovingiens et les Capétiens de la Champagne et de la Bourgogne, des Croisades et de Saint Louis, de la Guerre de Cent Ans et de Jeanne d'Arc, des Guerres de religion « qu'on devrait appeler plus justement guerres de partis », de la Fronde, du Jansénisme, M. l'abbé Delagneau en arrive aux richesses artistiques de la Basse-Bourgogne avec la variété des sites et des monuments.

Vu l'heure avancée, la fin de cette lecture est remise à une date ultérieure.

Séance du 5 octobre 1937 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

40 membres sont présents.

Après lecture et adoption du procès-verbal de la séance d'août dernier, M. le président adresse les félicitations de la Compagnie à M. E. Vallier, Avocat à la Cour, qui vient d'être promu officier de la Légion d'honneur.

COMMUNICATIONS DU PRÉSIDENT. — Lecture est donnée de trois lettres de démission : M. Naudet, en raison de son grand âge, M. Leclerc qui habite maintenant Paris et M. Prudot, nommé receveur des Finances à Béthune.

— M. Humbert, entrepreneur de Travaux publics et M. H. Beis, nommé professeur au Lycée Henri IV, qui ont quitté Sens, demandent à rester membres libres. Adopté.

COMPTE RENDU DES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ PENDANT LES VACANCES. — En l'absence de M. Lâchât, en congé, il est donné lecture de son rapport sur l'activité de la Société depuis la séance du 8 août.

Ce rapport, qui a déjà paru dans la presse, fait revivre avec clarté, les phases :

1° de l'excursion du 29 août à Vézelay et au château de Chastellux où la Compagnie a reçu l'accueil le plus ai-


PROCÈS-VERBAUX XXVII

niable de M. le Duc et de la Duchesse de Duras qu'on ne saurait trop remercier.

2° de l'assemblée générale du 19 septembre à Vézelay, de la Société des Fouilles de l'Yonne au cours de laquelle des maîtres comme Carcopino, René Louis, Francis Salet ont pris la parole.

3° de la magnifique conférence-promenade du 26 septembre aux Arènes de Sens et au vénérable sanctuaire de Saint-Savinien, où M. Joseph Perrin, notre érudit président d'honneur a si savamment, en même temps que si agréablement entretenu les nombreux participants, du passé de notre ville si riche en souvenirs historiques.

Ce rapport a recueilli les applaudissements unanimesde l'assemblée.

TROUVAILLES DE M. LAPÔTRE DANS DIVERSES FOUILLES. — M. Perrin fait passer sous les yeux de ses collègues et commente les objets découverts au mois de juin dernier, par notre zélé correspondant, M. Lapôtre, au cours de fouilles continuées dans des stations antérieurement décrites.

I. — Lieudit les Iles, près Cercy, parmi les vestiges d'une villa romaine : a) les morceaux d'une meule à bras — mola manuaria — en pierre très dure, présentant sur la partie inférieure — meta — les stries destinées au broyage du grain; — b) moyen bronze de l'empereur Commode (180-192), tête à droite; — c) un denier d'argent bien conservé de la Gens Marcia, buste d'Ancus Martius, tête à droite, la chevelure retenue par un ruban (toenia), dont l'extrémité pend jusqu'au bas du cou; 1£ un cavalier galopant sur la plateforme d'un aqueduc dont chaque arceau contient une lettre du mot AQVA et en abrégé MARCIA. En exergue, PHILIPPVS, cognomen de l'une des branches de la Gens, et signature du triumvir monétaire. — Monnaie commémorative de la construction par le préteur G. Marcius Rex de l'aqueduc qui amena à Rome en 146-avant J.-C. depuis les montagnes de la Sabine, sur une longueur de 90 kilomètres, l'eau abondante et excellente d'une source appelée depuis Aqua Marcia. Le roi Ancus était'revendiqué comme ancêtre légendaire par cette famille d'origne plébéienne et patricienne. L'aqueduc a été rétabli par le Pape Pie IX qui l'a fait pénétrer dans Rome par la Porta Pia.


XXVIII BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

IL — Lieu dit le Pi'é-au-Schiste, à 0 m 45 de profondeur, deux fines pointes de flèches en silex, patinées l'une en noir, l'autre en jaune, d'époque néolithique robenhausienne; et des débris de poterie de même âge dans le champ voisin appartenant à M. Payen.

III. — A Fontaine-Fourches, sur le revers de la vallée de l'Orvin, et à côté de l'emplacement où fut découverte une figurine (idole) d'argile et une petite coupe de l'époque du bronze, divers fragments d'une poterie noire et grossière du même âge, trouvés dans un nouveau fond de hutte, témoignant de l'occupation de ce lieu par une tribu primitive.

. En outre, M. Lapôtre remet à la Société l'anse de la grande amphore, trouvée au lieu dit les Iles, et marquée de la belle estampille inédite L. S. R. P. dont nous n'avions pu prendre qu'un estampage. Il communique à la Société un calque du cadastre de la commune de Gumery, sur lequel il a indiqué le site de ses diverses fouilles.

De vifs remerciements sont adressés à notre excellent correspondant.

M. Perrin dépose encore sur le bureau un petit bronze très effacé, recueilli par M. Leprêtre en labourant un champ de la ferme du Popelin près de Saint-Clément : CONSTANTINVS. IVN. NOB. C///. 5 une porte de camp. C'est une monnaie de Constantin II, Junior, Flavius, Claudius, Julius fils aîné de Constantin-le-Grand, né en 310, mort en 340.

QUELQUES FAITS DE L'HISTOIRE LOCALE ET RÉGIONALE DE L'AGRICULTURE. — Sous ce titre, M. Maynard a commencé la lecture d'une étude, inscrite à l'ordre du jour des séances précédentes, mais ajournée faute de temps.

Il a noté, au cours des siècles, les très lents progrès de la technique de l'agriculture, leur accélération avec la science, puis leur essor aussi rapide aujourd'hui que celui des industries mécaniques.

Les conditions de vie des agriculteurs ont connu des alternatives de progrès et de reculs. Aujourd'hui, les moyens de communication, les journaux, la T. S. F., etc., leur rendent leur place sociale perdue après l'ère des tribus primitives!


PROCÈS-VERBAUX XXIX

Après ces considérations générales, M. Maynard -énumère quelques-uns des faits qui jalonnent l'histoire- de l'agriculture du xin" au xvm" siècle et insiste, au passage, sur les faits se rapportant à la région sénonaise ou aux régions voisines et il n'oublie pas de signaler ce que M. Lallier a exposé jadis à la Société Archéologique sur les prairies artificielles.

M. Maynard, vivement applaudi, terminera sa lecture à une prochaine séance.

Séance du 9 novembre 1937 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT 56 membres sont présents.

COMMUNICATIONS DU PRÉSIDENT. — Après adoption du procès-verbal d'octobre, M. le président annonce le décès de M. le Capitaine Bonneville de Marsangy, membre libre de notre Société depuis 1929. Il est mort récemment au Champ d'honneur, en Espagne, pour laquelle ce vaillant au coeur généreux, avait cru devoir combattre afin de satisfaire l'idéal qu'il concevait. Le général Franco lui a conféré, à titre posthume, la Croix des braves.

M. le président adresse à sa veuve et à ses quatre enfants, les condoléances émues de l'assemblée.

— M. Pages, ingénieur à la Société Gaz et Eaux, qui a été nommé à Dijon, donne sa démission de membre titulaire.

— Une visite au musée gallo-romain du Séminaire de Sens aura lieu dimanche 14, à 13 h. 30.

— M. Gandillon, notre collègue de Fontainebleau, sénonais d'origine, communique un numéro du journal l'Informateur de Seine-et-Marne. Ce journal donne un compte rendu très intéressant de la visite inaugurale de l'originale reconstitution de 63 enseignes d'antan dans le quartier des Sablons, le vendredi 20 août dernier. Nos félicitations à M. Gandillon qui a été l'âme de cette réalisation pittoresque et nos regrets de n'avoir pu répondre à son invitation.


xxx BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

— Le Bureau avait envisagé le changement de jour et d'heure, pendant l'hiver, afin de satisfaire quelques membres âgés pour qui les séances du soir présentent quelques inconvénients. L'assemblée, consultée par un vote à mains levées, maintient le mardi comme jour de réunion mensuelle, mais avance d'une demi-heure, l'heure de cette réunion (20 heures au lieu de 20 heures 30), du 1" novembre au 1" mai.

DON. — M. le Chanoine Hemmer, curé de la Trinité, à Paris, a remis à sa belle-soeur, nièce de M. Famechon, un dossier complémentaire du dossier Fenel, déposé il y a quelque temps dans nos archives. M. Famechon remet ce dossier et M. le président le prie de remercier M. Hemmer.

ELECTION DE DIX NOUVEAUX MEMBRES. — On vote ensuite sur les dix présentations de candidats faites à la séance d'octobre. Ils ont été élus à l'unanimité des membres présents. Ce sont :

1° Comme membres titulaires : M. Calmus, principal clerc de notaire; M. Cheneau, négociant; M. R. Godnair, cultivateur; M. Leterrier, ingénieur agricole, demeurant tous à Sens.

2° Comme membres libres : M. Bourdon, commis d'agent de change à Paris; M. Cherbuy, bois de sciage à Leugny; M. Joguet, notaire à Egriselles-le-Bocage; M. Lesueur, à Avallon; M. Ribière, notaire à Champlay; M. Guy de Waru, agriculteur au château de Vallery.

ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. — En dépouillant les envois des Sociétés correspondantes, M. le président signale, ■ dans les Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise, « Histoire et histoires de Gilbert Becket », père de S. Thomas Becket, qui était originaire de Normandie.

Thomas Becket était chancelier d'Angleterre sous Henri II Plantagenet. Devenu l'ennemi du roi, il vint en France et rencontra à Sens le pape qui avait transporté sa cour dans cette ville. Il vécut à l'abbaye de SainteColombe et à Pontigny. De retour en Angleterre, après avoir fait sa paix avec le roi, celui-ci le fit tuer.


PROCES-VERBAUX XXXI

Dans la cathédrale de Sens est conservée une statue en pierre de Thomas Becket trouvée dans l'immeuble voisin occupé maintenant par la Société Générale. Une verrière représente la réconciliation de Thomas Becket avec Henri II et la scène du martyre. Au Trésor sont conservés des ornements d'église qui lui ont appartenu.

:— M. l'archiviste a acquis pour la Société trois volumes de « L'Eglise et l'Archidiocèse de Sens », par M. l'abbé Bouvier.

NOTE SUR « L'INVENTAIRE DES SCEAUX VAUDOIS », DE M. D.-L. GALBREATH. — La Société d'Histoire de la Suisse romande vient de faire don à notre Société d'un très beau volume, sous cartonnage, par elle édité à l'occasion des fêtes de son centenaire auxquelles elle nous avait invités (1837-1937). C'est un Inventaire des Sceaux Vaudois, orné de 24 planches hors-texte et de 481 figures.

M. Perrin analyse ce remarquable ouvrage, fruit de vingt ans de recherches dans les principaux dépôts d'archives de la Suisse et de l'Etranger. L'auteur, M. D.-L. Galbreath, a une science profonde de l'art héraldique; son oeuvre est, à la fois, un hommage à la mémoire des fondateurs de sa Compagnie, et un acte de piété patriotique envers son pays, ce canton de Vaud, si" beau et si justement cher à ses enfants. "-

Le classement des sceaux a été établi avec une méthode parfaite; il s'étend des. chartes impériales, royales et seigneuriales, aux actes des institutions civiles ou ecclésiastiques et s'arrête à l'année 1536, à l'époque de la conquête bernoise.

M. Perrin croit devoir signaler particulièrement :

1° Un sceau du pape Clément .VI (1342-1352), Pierre Roger, qui fut archevêque de Sens;

2° Un sceau de Jordan, de Saint-Denis (près Vévey), damoiseau. Daté de 1291, il représente dans le champ un faucon pillant un oiseau. Le même motif se voit sur le cachet, récemment trouvé à Sens, décrit par nous et attribué au début du xiv° siècle. Ainsi est confirmée la date approximative de notre cachet;

3° Les sceaux de la famille féodale d'Estavayer ou Estavaye (1311 et 1455), avec leurs armoiries. Or nous ne possédons pas moins de 27 actes paroissiaux concernant


XXXII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

une branche de cette famille établie en France, Gelle des Stavaye, seigneurs de Molinons (près Villeneuvel'Àrchevêque) et de Messières, officiers de la Garde royale au XVIII 0 siècle. A propos du baptême de son fils Alexandre, dans l'église de Saligny, le 22 septembre 1741, André de Stavaye a pris soin de déclarer qu'il était « chevalier, seigneur de Molinons, gentilhomme ordinaire de Suisse, de l'ancienne Maison de Stavaye ».

M. Perrin termine son rapport en donnant des détails sur les cérémonies du Centenaire, dont l'un des orateurs, Mgr Besson, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, donna autrefois à notre Compagnie une conférence sur l'art burgonde.

Dés félicitations et des remerciements sont votés à la Société d'Histoire de la Suisse Romande.

M. MAYNARD. — Quelques faits de l'histoire locale et générale de l'agriculture. — M. Maynard termine la lecture de son intéressant travail sur l'agriculture locale et générale.

Après avoir fait remarquer que les chefs-d'oeuvre vivants de l'artisan agriculteur, sont éphémères et que, par conséquent, l'archéologue n'en trouve trace que dans de rares écrits et de plus rares dessins, il indique que les Néolithiques pratiquaient couramment l'art de cultiver la terre, puis les Gaulois, fort appréciés des Latins qui leur achetaient leurs produits.

L'invasion romaine n'améliore pas leur technique et, au contraire, refoule les Gaulois, avec leurs druides, au fond des immenses forêts de Champagne, d'Othe et du Gâtinais.

Les invasions barbares ruinent le pays et sa civilisation.

L'Eglise intervient et soutient le moral des populations.

Les Capétiens, avec l'aide de l'Eglise, amplifient et achèvem* la réorganisation de' Fagricuituire. Les Croisades amènent une première Renaissance;: les serfs s'enrichissent et s'affranchissent; un immense travail de défrichement s'effectue. Toute la vallée d'Yonne est couverte de vignes dont le vin « se vend noblement à Paris ».

Le 1 xive siècle, avec fe Guerre de Ceftt Ans, ramène le malheur dans, les campagnes.


PROCES-VERBAUX XXXIII

Au xviii" siècle, nouvel essor de l'agriculture qui est soulagée par l'impôt étendu à toutes les classes sociales.

A Sens est créée une Société d'agriculture par arrêt du Conseil d'Etat en date du 1" mars 1761. Son bureau comprend : d'Effelin, doyen de l'Eglise métropolitaine, comme directeur, et seize membres, dont de Palteau, Fleurigny, Morice, Baudry, Gillet Hardy, Nonat... Elle s'étend sur la région Sens, Joigny, Tonnerre. Elle instaure chaque année des concours et, parmi les lauréats, dès 1764, on relève les noms de Jean Lorets de Gron (meilleures prairies artificielles), Pierre Couard, de Saint-Clément (beau froment), Claude Gobereau, à Fontaine-la-Gaillarde (beaux moutons), Edme Mondémé, à Villeperrot (beau blé), Jean Picot, de Maillot.

En 1766, organisation à Sens d'une pépinière d'arbres fruitiers, forestiers, etc.,.

Des essais culluraux importants sont faits un peu partout.

Disparue au moment de la Révolution, la Société réapparaît, organise le Comice agricole qui, le 30 juin 1835, donne, an cours d'une grande fête solennelle à la ferme du Popelin, des prix à M. Bréard, charretier chez M. Marteau, à La Singerie, à M. Coidon, de Saint-Clément, à M. Lamy, de Champigny.

L'histoire d'ensemble de l'agriculture montre, d'après des études approfondies faites surtout en Angleterre, que l'émigration continue des ruraux vers les cités a toujours compris une majorité d'élites et que les générations s'usant vite dans les cités, l'ensemble européen a vu diminuer très sensiblement sa richesse en élites.

Mais elle montre qu'aujourd'hui des élites d'intelligence et de caractère s'y emploient et y prospèrent, maintenant que l'agriculture retrouve, parmi les urbains, la vie sociale commune, fait nouveau, non vu depuis l'ère des Sénons.


XXXIV BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

Séance du 7 décembre 1937 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT 46 membres sont présents.

— Démission de membre titulaire de M. Casile, receveur de l'Enregistrement à Villeneuve-1'Archevêque, qui demande toutefois à rester membre libre. Adopté à mains levées.

— M. Poupart, colonel en retraite à Sens, est élu rnembre titulaire, et M. Maurice Menneret, de Fontaine-Mâcon, est élu membre libre.

RENOUVELLEMENT DU BUREAU. — Il est procédé ensuite au renouvellement des membres du Bureau, le Président excepté (42 présents au moment du vote).

Sont élus : premier vice-président : M. Lelièvre, par 42 voix.

Deuxième vice-président : M. Lâchât, par 32 voix.

Secrétaire : M. Barraux,; pro-secrétaire : M" Milliet.

Archiviste : M. Rossé; trésorier : M. Venet.

Ces quatre derniers par 41 voix.

Pour la fonction de vice-archiviste, on votera ultérieurement.

TAQUE ARMORIÉE. — M. Perrin communique la photographie d'une très belle taque armoriée découverte par M. Bret au cours de réparations dans sa maison rue Beaurepaire, n° 32. Il possède quelques pièces d'un service de table en porcelaine des Indes portant les mêmes armes peintes et émaillées, qui doivent être blasonnées comme il suit :

Ecu cîmé d'une coquille rayonnée d'azur pâle sur fond sombre bleuté, laquelle est surmontée d'une couronne de marquis.

Ecartelé, au 1, de gueules au lion arrêté d'or; au 2 et 3, d'azur au huchet d'or lié de même enguiché et virole d'argent, accompagné de trois étoiles d'or, 2 en chef, 1 en pointe; au 4 de gueules, à' la croix d'or, chargée de cinq coquilles de gueules, 3 en pal et 1 dans chacun des bras.

Supports : deux levrettes affrontées au naturel.


PROCES-VERBAUX XXXV

SAINT PÈLERIN, ÉVÊQUE D'AUXERRE. — M. le chanoine Grossier parle ensuite de S. Pèlerin, évêque d'Auxerre, martyrisé à Bouhy en l'an 259. A l'aide de sérieux documents, il replace en son cadre de la Rome païenne, puis de la Gaule gallo-romaine, le noble missionnaire qui vint apporter la foi à Auxerre et à Entrains, les deux villes alors les plus importantes de la région, après Sens. La Cité du Vatican s'honore de posséder encore une église bâtie au ix° siècle par le pape Léon III et dédiée à Saint-Pèlerin. Chez nous, si le souvenir de S. Pèlerin a un peu pâli à Auxerre, il est resté très vivant sur la haute colline de Bouhy, petite colline du Nivernais, limitrophe de l'Yonne. Là, à côté de l'histoire, les plus gracieuses traditions légendaires ont fleuri au cours des siècles. M. Grossier qui les a recueillies et va les publier en un volume, n'eut pas le loisir de nous les raconter, la fiction devant en effet céder le pas à la vérité.

SARCOPHAGE DU ROI RAOUL. — M. Perrin qui a présenté, au dernier Congrès de l'Association des Sociétés Savantes de Bourgogne, à Auxerre, un mémoire sur le tombeau du roi Raoul et son sarcophage présumé dans l'abbaye de Sainte-Colombe, a bien voulu donner ce soir une analyse de son travail qui est reproduit in-extenso clans notre Bulletin n° 40.

ANNEE 1938

Séance du 1" février 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

51 membres sont présents.

COMMUNICATIONS DU PRÉSIDENT. — Après avoir rappelé que la séance de janvier a dû être remise en raison de la rigueur de la température, M. le président souhaite la bienvenue à MM. Cheneau et Poupart, récemment admis, et adresse des félicitations.


XXXVI BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

1° à M. L. Colin, qui vient d'être nommé attaché de 1'° classe au cadre auxiliaire de l'Intendance après un brillant concours où il avait été classé le premier de la 8° région et qui a reçu en outre la Croix des Services militaires volontaires;

2° à M. Deghaye, qui a reçu la même Croix;

3° à M. Pierre Colin, nommé Président du Tribunal de Commerce;

4° à M. l'abbé Vabois, devenu chanoine honoraire de la Métropole;

5° à M. Alfred Nasousky, architecte .au Havre, dont l'éloge n'est plus à faire et qui vient de terminer sa 51e église, celle de Terville, en Lorraine.

— M. Binet, professeur au Lycée Lakanal, à Sceaux, regrette d'être dans l'obligation de donner sa démission de membre libre.

DONS. — De vifs remerciements sont adressés à MM. Jumeau fils, qui ont fait don à notre bibliothèque, en souvenir de leur père, notre si regretté archiviste, de six ouvrages d'archéologie et d'histoire qui seront d'une grande utilité pour les travaux de nos collègues.

— M. le chanoine Grossier a offert à la Société, qui l'en remercie vivement, son « Saint Pèlerin », beau et consciencieux travail d'histoire locale, qui sort des presses de l'imprimerie Duchemin.

ELECTION D'UN VICE-ARCHIVISTE. — M. Giroz est élu vicearchiviste à l'unanimité des membres présents.

ELECTIONS DE MM. PERROT ET GRAPPIN. — Il en est de même pour les deux candidats présentés à la dernière séance : M. Gaston Perrot, minotier, et M. L. Grappin, professeur de lycée en retraite, sont admis en qualité de membres titulaires.

RAPPORT ANNUEL DU PRÉSIDENT. — En conformité des statuts, M. le président présente son rapport sur la vie de la Société pendant l'année écoulée. Après avoir renouvelé nos condoléances aux familles des neuf membres décédés au cours de 1937, il constate. qu'on a eu à enregistrer huit démissions pour raisons de santé ou de changement


PROCES-VERBAUX XXXVII

de résidence. Les adhésions nouvelles accusent néanmoins une augmentation notable de l'effectif sur 1936.

La Société a pris part à Auxerre au Congrès de l'Association Bourguignonne des Sociétés Savantes où MM. J. Perrin, Lâchât et Beis ont fait trois importantes communications.

Deux excursions ont eu un brillant succès ainsi que la conférence-promenade faite en septembre aux Arènes de Sens et à l'antique basilique de Saint-Savinien.

M. le président termine en remerciant tous ses collaborateurs et adresse à tous les membres et à leurs familles ses meilleurs voeux pour la nouvelle année.

COMPTES DE L'EXERCICE 1937 ET PROJET DE BUDGET POUR 1938. — Ce discours très applaudi est suivi de la lecture par M. le trésorier de ses comptes de l'exercice 1937 et du projet de budget pour 1938. L'un et l'autre sont adoptés et des remerciements adressés à M. Venet, leur auteur.

AUGMENTATION DU MONTANT DES COTISATIONS. — M. le président expose ensuite qu'en raison des difficultés financières auxquelles la Société doit faire face (prix excessif des publications, des affranchissemenst, des imprimés, etc.), le Bureau propose de porter à 20 fr. la cotisation des membres libres et à 30 fr. celle des membres titulaires. De plus, un droit d'entrée (ancien droit de diplôme) serait de 15 fr. Ces chiffres ont été à dessein, fixés à un taux raisonnable que la situation actuelle autoriserait cependant à élever davantage. Cette proposition du Bureau est agréée à l'unanimité des membres présents.

FOUILLES DU BOULEVARD DU QUATORZE-JUILLET A SENS. — En exécutant des terrassements importants pour la construction d'un immeuble boulevard du Quatorze-Juillet, entre les Bains-douches et la clinique du docteur Potiron, il a été trouvé un assez grand nombre de squelettes qui paraissent avoir été enterrés en fosse commune. Pas de trace de cercueils, pas de clous, aucune monnaie ni ornements quelconques. Seul, un vase brisé d'un coup de pioche a pu être reconstitué.

Pourquoi ces sépultures, à cet endroit, à quand remontent-elles? Plusieurs hypothèses sont à envisager.

La Maison-Dieu ou petit Hôtel-Diéu était située non loin


xxxym BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

de la porte Saint-Pregts, sûr la promenade du midi, en remontant à l'est. Il y avait un cimetière pour ensépulturer les trépassés et une chapelle en l'honneur de Dieu et de Saint-Jacques. En 1358, Charles V alors Régent, commanda de recreuser les fossés et d'abattre les édifices nuisibles aux fortifications. La Maison-Dieu fut démolie, il ne subsista que la chapelle.

Garnier du Pré, le fondateur en 1208, avait tout prévu. Un important trésor composé de pièces d'or et d'argent avait été dissimulé dans un pilier, justement en vue de la reconstruction de cet-édifice s'il venait à être démoli.

Malheureusement, la France était envahie; les Anglais occupaient une grande partie de notre territoire et Jean de Châlons, qui était alors gouverneur de la Champagne, s'empara de cette somme et l'employa à solder ses troupes. Le petit Hôtel-Dieu, dépouillé de son trésor, vint s'installer au nord de l'église Saint-Pierre-le-Rond, dans la basse-cour sud de l'Hôtel de Ville.

Les fouilles entreprises pour la construction de la Recette des Finances ont-elles mis au jour une partie du cimetière de l'ancienne Maison-Dieu? C'est très possible. Cependant, cet amas d'ossements résistants et d'une conservation parfaite ne semble pas remonter à l'époque de Charles V. Ne se trouverait-on pas en présence d'un enfouissement après un massacre à l'époque troublée des guerres de religion?

D'autre part, après la bataille de Rocroy, un. nombre considérable de prisonniers espagnols fut dirigé à l'intérieur de la France. La ville de Sens fut obligée d'en recevoir une partie; on en logea au petit Hôtel-Dieu autant qu'il put en contenir. Ils y séjournèrent plus de dix-huit mois et la mort fit de terribles ravages parmi eux. Le concierge de la Maison-Dieu était chargé des inhumations; est-il téméraire de penser que ces inhumations aient pu être faites dans l'ancien cimetière de cet hôpital?

Dans ce quartier, le couvent des Cordeliers possédait aussi un cimetière. Ce couvent avait été transféré de l'extrémité du faubourg Saint-Pregts dans un emplacement voisin de la Maison-Dieu, mais plus à l'est, donc en remontant le boulevard du Quatorze-Juillet.

Dans une autre partie de la fouille, on a mis à jour une pierre tombale. L'étude de ce monument fournira peut-être des indications sur l'origine du eimetièrgi


PROCES-VERBAUX XXXIX

En un troisième point, sépulture isolée; à la hauteur de la tête, trois monnaies et un ornement de bronze.

La première pièce, un moyen bronze dont la face représente la tête à droite d'un empereur romain.

Une partie de l'inscription NERVA AUG est très lisible mais entre ces deux mots, il est facile de reconstituer le nom de Trajan dont certaines lettres sont apparentes. Du reste, l'effigie est bien de cet empereur.

Le droit de la deuxième pièce qui est un petit bronze est fruste, mais, au revers, on distingue nettement une partie de l'Autel de Lyon. Donc, approximativement, même époque que la pièce précédente.

L'ornement, également en bronze, représente un capridé dont les pattes sont rongées à la hauteur du genou. Deux tenons sont soudés au revers et servaient à le maintenir en place. Il a semblé à M. Giroz, auteur de cette analyse, que l'un de ces tenons était en forme de chape dans laquelle aurait pu osciller une fibule.

M. LE CHANOINE LANDRY. — Le Grand Orgue de la Cathédrale de Sens:. — C'est le jour de Pâques 1440 que, pour la première, fois, un orgue, touché par Foulques Musset, faisait entendre sa voix sous les voûtes de la cathédrale de Sens. (Ce premier organiste devait avoir trente-sept successeurs, y compris le sympathique titulaire de l'orgue en 1938, M. Iribarnegaray).

L'orgue de 1440 fut construit par Jehan Bourdon et placé dans la grande nef, « sous la voûte de la troisième « travée du bas-côté septentrional, dans l'arcade qui cor« respond à la porte Saint-Denis », par les soins du charpentier Jean Misnier.

En 1560, l'orgue subissait déjà une importante transformation à propos de laquelle fut exécuté, par « maître Jehan Cousin » en 1562, « le portrait d'un fus d'orgue pour servir à l'église ». Antoine Josseline, facteur d'orgues à Rouen, fit alors un « corps d'orgue de douze pieds ».

Les années 1722 à 1729 marquent une date importante. L'orgue fut, à cette époque, déplacé deux fois. Une première fois on le transporta dans le choeur, du côté de la chapelle de la Sainte-Vierge, travail du facteur Louis Lebé. Une seconde fois, en 1729, il fut transporté au fond de l'église, dans la tribune construite pour le recevoir, par le menuisier Claude Sullereau. S'est à ee moment que


XL BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

le facteur François Mangin, de Troyes, en fit le grand seize pieds, qu'il est encore aujourd'hui.

Une réparation importante s'étant imposée en 1774, un devis du facteur Jean Richard, approuvé par Dom Bédos, donne la composition de l'instrument et apprend qu'il comprenait alors 31 jeux.

A l'époque de la Révolution, l'orgue était en assez triste état. Il subit peu après quelques réparations, le plus souvent sommaires, malgré les interventions réitérées de l'organiste Calambacher.

Il fallut attendre l'année 1890 pour qu'une attention vraiment sérieuse et efficace fut accordée au vieil instrument. Le facteur Stoltz, sollicité, présenta un devis qui fut agréé par le conseil de fabrique, présidé par le Cardinal Bernadou. Les travaux furent exécutés et l'orgue entièrement renouvelé.

Enfin, cette année 1938, après avoir servi pendant quarante-six ans, il a fallu de nouveau débarrasser l'instrument de la poussière qui l'encombrait. On procéda à son relevage et en même temps à quelques travaux de restauration, exécutés par le facteur Gùtschenritter, de Paris.

L'orgue compte, actuellement, 32 jeux répartis sur trois claviers manuels et un pédalier, actionnant, à l'aide d'une machine pneumatique et douze pédales de combinaisons, 1992 tuvaux.

Séance du 8 mars 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

52 inembres sont présents.

Après lecture et approbation du procès-verbal de la céance de février, M. le président rappelle les décès récents de deux membres titulaires : MM. Marquiand, notaire honoraire, et Rousseau, pharmacien.

Le premier faisait partie de notre Compagnie depuis 1895; il en avait été secrétaire de 1896 à 1907, puis trésorier de 1907 à 1927. Son affabilité; sa courtoisie et sa droiture lui avaient valu l'estime et la sympathie de tous. Le Gouvernement lui avait décerné, il y a quelques années,


PROCES-VERBAUX XLI

les palmes" académiques pour les services qu'il nous avait rendus.

M. Rousseau était membre titulaire depuis ï925.

La Société adresse à la famille de M. Marquiand, à Madame Rousseau et à ses enfants l'expression émue des vives condoléances de tous ses membres.

— M. le président adresse de chaleureuses félicitations à nos collègues : M. le docteur Barraux, médecin-commandant à l'hôpital militaire de Marseille, promu officier de la Légion d'honneur, et à M. Marois, conseiller général, maire de Domats, nommé officier d'Académie.

— M. Menneret, nouveau membre libre, a fait quelques .découvertes intéressantes dans la région qu'il habite. Plusieurs membres de la Société iront prochainement sur place et rendront compte de la mission dont ils ont bien voulu se charger.

— La" jolie chapelle cémétériale du xvi' siècle, de Gisyles-Nobles, étant l'objet de regrettables déprédations, le Service des Monuments Historiques va en être avisé.

DONS. — M. Lévêque, entrepreneur de maçonnerie, qui construit en ce moment la nouvelle Recette des Finances, boulevard du Quatorze-Juillet, a offert un petit vase funéraire intact, du xv° siècle, semblable en tous points, mais un peu plus petit, que celui décrit par M. Giroz à la dernière séance.

— M. le chanoine Côte, membre honoraire, qui a fait don de deux poteries antiques, est particulièrement remercié. M. Perrin nous les a analysées ainsi qu'il suit.

La première est un vase attique, muni de deux anses horizontales, orné de deux figures, de teinte jaune sur fond noir, séparées par des palmettes de même teinte. (Dira. : haut., 0 "' 17; larg. d'orifice, 0 '" 15). L'une des figures représente une corybante jouant du tambourin (ttjmpanum), et tenant dans sa main droite une petite boule destinée sans doute à frapper l'instrument. — La deuxième figure représente un personnage, amplement drapé dans un manteau richement brodé. Il est coiffé d'un bonnet rond (pileum), bordé d'un ruban (vitta). Il


XLII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

s'appuie sur un long bâton (baculum). Comme la corybante, il doit être attaché au culte de Cybèle.

Ce vase, malheureusement brisé, puis mal recollé par une domestique, a été donné à M. Côte par M. l'abbé Patriat, curé de Quincerot, archéologue averti, lequel l'avait recueilli dans une fouille opérée sur le territoire de Quincerot, ou d'une commune contiguë telle que Jullyles Nonnains. M. Côte croit se souvenir que le vase fut trouvé intact dans un tumulus.

M. Lagorgette a signalé dernièrement la découverte, au Mont-Lassois, de près de 150 fragments provenant d'une vingtaine de vases attiques qui se rattacheraient à la période hallstatienne, et dénoteraient chez les Lingons, un goût particulier pour ces poteries artistiques. (Les vases grecs de la station hallstatienne de Vix (Côte-d'Or), Asso-. ciation Bourguignonne des Sociétés Savantes, XIIe Congrès, Dijon, 1935-1937, in-8°, pp. 68-69).

VASE FUNÉRAIRE GALLO-ROMAIN. — Le second vase (haut., 0 m 16) est une petite cruche en terre noire, d'usage funéraire. Il a été trouvé dans le vieux cimetière romain, dont l'emplacement a été reconnu à Thorigny-sur-Oreuse, sur le tertre qui domine le chevet de l'église, et est de nouveau consacré aux sépultures. Ce vase a été donné à M. Côte par M. l'abbé Blanchon, ancien curé de Thorigny.

SOUVENIRS INTIMES SUR BOURRIENNE ET SA FAMILLE. — Mme la comtesse Blanche de Mercoyrol de Beaulieu, née Fauvelet de Charbonnières, a offert à la Société un recueil de « Quelques souvenirs intimes sur Bourrienne et sa famille ». Ce petit ouvrage, écrit avec beaucoup de verve et animé de nombreuses digressions et impressions personnelles, nous fait connaître un grand nombre de traits inédits sur la vie de Fauvelet de Bourrienne, le célèbre secrétaire de Napoléon Ier, sa libéralité, son dévouement inépuisable à l'égard de Sens, sa ville natale. Il contribua notamment, de ses deniers, au rétablissement du Collège et à la création de la belle promenade du Midi qui, longtemps, a porté son nom et dont les derniers ormes séculaires ont disparu l'année dernière. Mme de Beaulieu, dernière du nom de Fauvelet, est vivement remerciée de l'hommage qu'elle nous a fait de cette documentation concernant eette très antique et illustre famille sénonaiseï


PROCES-VERBAUX XLIII

PIERRE TOMBALE DU BOULEVARD DU QUATORZE-JUILLET. — M. Perrin expose que la pierre tombale, récemment découverte en creusant les fondations dé la nouvelle Recette des Finances, doit être datée du commencement du xv° siècle, ou au plus tôt, de la fin du xiv", d'après la forme des caractères de l'inscription qu'on y lit en bordure.

Ses dimensions sont : long., 1 '" 27; larg. à la tête, 0 m 53; larg. aux pieds, 0 m 425; épaisseur, 0 m 09 à 0 m 10.

Avec l'assistance de MM. Rossé et Barraux, il a déchiffré l'inscription de la manière suivante :

Ci Gist Ester//e (?). Nez li filz Gille. de Rageuse. Diex// li face II Merci. Amen.

Le nom d'un Pierre de Rageuse, nom également porté par une partie de la forêt d'Othe a été mentionné au xiv° siècle — (1302) — dans l'ouvrage de M. Porée sur les Rues et Maisons de Sens. Notre inscription permettra donc d'esquisser un complément de la généalogie de cette famille sénonaise.

La surface de cette dalle tumulaire a été passée à la boucharde; la décoration qu'elle, comportait a été ainsi effacée, de manière sans doute à l'utiliser comme marche. La pierre a été rencontrée à 2 mètres environ de profondeur sous les remblais accumulés sous le revers du fossé de défense. Dans ces conditions, elle ne devait plus être in situ, quoique l'on ait signalé la présence d'un squelette au-dessous. (V. le rapport de M. Giroz, à la dernière séance, sur l'accumulation des ossements humains en ce lieu. — It. PORÉE, op. cit., pp. 253 et 283).

Dix NOUVEAUX MEMBRES. — Les dix candidats présentés en février sont élus à l'unanimité des membres présents, savoir :

1° Comme membres titulaires : M. H. Bourgeois, ébéniste; M. J. Dubois, notaire honoraire; M. Lacroix, imprimeur; M. Martin-Guerre, représentant de commerce; M. Millet, inspecteur d'assurances; M. J. Nicolle, décorateur; M. A. Roblot, notaire.

2° Comme membres libres : M. le docteur J. Fromols, à Nancy; M. le docteur A. Guiollot, à Epinae-sur-Seine; M. M. Guiollot, pharmacien à Paris,


XLIV BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES DIVERSES. — FAUCILLE DE BRONZE. — M. Rossé donne une note sur une faucille de bronze trouvée dans l'Yonne, en aval de Villeperrot. Ce spécimen, variante des faucilles à bouton des périodes du bronze II (1900-1600) et III (1600-1300), se rapproche singulièrement d'une faucille trouvée à la Poype (Isère). (Musée préhistorique de Mortillet, pi. LXXXII, n° 1.002).

Ce modèle, assez commun dans certaines régions, est intéressant pour le Sénonais, de ce fait que Déchelette n'en signale qu'une seule pour notre département. Un deuxième exemplaire, trouvé à Sens, rue Victor-Guichard, appartenait ,au Musée de Reims avant 1914. Cet exemplaire serait donc, à notre connaissance, le troisième. Nous savons, en outre, que « la faucille de bronze est localisée, en France, sur le territoire où les linguistes ont reconnu les traces les plus distinctes de l'occupation ligure ». Constatons que Villeperrot n'est qu'à cinq kilomètres de Villemanoche, dont l'ancienne forme, villa manusca, ou manosca, établit par sa terminaison usca ou osca, une origine ligure certaine.

— Pour compléter la bibliographie du Sénonais, en préparation, M. Rossé signale, en outre, une étude sur la maison du Sénonais, de Privat-Deschanel, parue dans « La Géographie » du 15 octobre 1907. Brunhes en a donné un résumé dans l'histoire de la Nation française, publiée . sous la direction d'Hanotaux, P. L, 1™ partie, p. 437.

— Le Bureau avait organisé, dans un but publicitaire, à la librairie centrale, chez M. Tanné, une exposition des ouvrages publiés par la Société. Il se félicite des résultats obtenus, mais plus encore, il est heureux de constater que bien des personnes n'appartenant pas à notre Compagnie s'intéressent à l'histoire de notre petit pays. Ceci doit encourager les chercheurs et les inciter à nous donner de bons et solides travaux.

M. GAUTEREAU. — Les origines du drapeau tricolore. — M. Gautereau développe ensuite quelques considérations sur le drr.peau tricolore, créé en 1790, pendant la Révolution (au centre, losange blanc, symbole de l'ancienne monarchie, aux angles, des triangles bleus et rouges, couleurs de la ville dé Paris^ symbolisant et synthétisant les couleurs du peuple de France)i


PROCES-VERBAUX XLV

Les trois couleurs sont, dit-il, bien plus anciennes. Ainsi, le mercredi, quinzième jour de mars 1563, lors de l'entrée du roi Charles IX à Sens, le roi fut reçu par « les enfants vêtus de bleu turquin, d'incarnat et de blanc, et, auparavant, le fanion vert de Charlemagne était orné de cinq cocardes tricolores : blanc, bleu, rouge; la cornette de Henri IV et celle de Charles IX étaient en bandes horizontales rouges, blanches ou bleues. Plusieurs étendards de régiments avaient ces couleurs, disposées de façons différentes .

M. LE CHANOINE GROSSIER. — Extraits de Raoul Glaber concernant Sens. — M. le chanoine Grossier nous donne quelques pages du chroniqueur Raoul Glabert, concernant la ville de Sens, vers l'an 1000.

Pour les situer dans leur cadre, il nous fit une courte notice du vieux moine bourguignon qui passa sa vie surtout à Saint-Germain d'Auxerre, à Cluny et à Mouttersen-Puisaye. L'homme mérite mieux que ce qu'en a dit une critique très superficielle. Quant à l'historien, il faut reconnaître avec notre éminent compatriote Maurice Prou, qu'il a une réelle valeur, d'ailleurs trop méconnue.

Pour goûter le vieux chroniqueur, il faut se placer dans sa perspective, et alors on comprend ce Moyen-Age « formidable et délicat », et cette Europe chrétienne qui, comme le dit Glaber, se revêt, après l'an mil, de la blanche parure des « cathédrales naissantes ».

Séance du 5 avril 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

44 membres sont présents.

Après lecture et adoption du procès-verbal, la bienvenue est souhaitée à quatre nouveaux membres présents ce soir.

— M. Lazare Bertrand, architecte des Monuments Historiques, avisés par M. Charles des déprédations dont est l'objet la chapelle cémétériale classée de Gisy-les-Nobles, va s'occuper de la question.


XLVI BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHÉOLOGIQUE

Les trois candidats présentés à la dernière séance sont élus à l'unanimité, savoir : M. Richard, ingénieur; M. P. Barbier, docteur en droit, et Mme N. Nasousky, sculpteur au Havre.

DON. — Notre nouveau collègue, M. J. Dubois, offre à la Société :

1° Une médaille de bronze frappée en 1842 par « l'Armée au duc d'Orléans, prince royal » (c'était le père du Comte de Paris);

2° La lettre autographe que le secrétaire de la Logé « des Coeurs Unis » de l'Gv. de Melun, adressa le 3 avril 1810 à la Loge « du Parfait Accord » de l'0.\ de Chartrettes, à propos « du grand événement de la naissance du Roi de Rome ». Cet événement devait être fêté par banquet, bal et illumination, la présence du plus grand nombre était nécessaire « pour augmenter la joie universelle et les douceurs de l'amitié ».

M. L. COLIN. — Villeneuve-sur-Yonne. Son histoire, ses monuments, ses hommes illustres (suite). — Dans sa communication d'aujourd'hui, M. L. Colin poursuit son étude sur les Rues et les Maisons célèbres de Villeneuve-surYonne et nous arrête ainsi à quelques-unes d'entre elles; citons parmi les principales :

Faubourg Saint-Savinien (Maison des Relais);

Rue de la Commanderie;

Rue du Collège;

Rue de Valprofonde et adjacentes (Couvent des Bénédictines) ;

Faubourg Saint-Nicolas et Faubourg Saint-Laurent (Villa Fatua).

Avec la Maison Joubert, dans la rue du même nom, il l'ait revivre l'époque pendant laquelle le grand penseur reçut, dans sa maison de Villeneuve, les grands écrivains et l'élite intellectuelle de son temps : Chateaubriand et sa femme Céleste, de Fontanes, Guéneau, Chènedollé, Fraser-Frisell, Pauline de Beaumont, Clausel de Coussergues, Mmes de Guitaut et de Vintimille, pour ne citer que les plus illustres.

Dans le décor du temps, tel qu'il subsiste encore aujourd'hui, il nous parle de leur vie et de leurs travaux.


PROCES-VERBAUX XLVII

La promenade de l'Entrevue, le Chemin et le Banc de Chateaubriand sont également évoqués.

Puis un résumé très bref de la tragique histoire de Buisson-Soef, du trop célèbre Desrues, dit Cyrano de Bury, de ses crimes et de l'étrange destin de la femme et complice de l'empoisonneur.

L'auteur nous transporte ensuite au Château de Theil qu'habita Pauline de Beaumont et nous parle des visites qu'échangeaient l'Hirondelle et Joubert entre Theil et Villeneuve.

Nous conduisant ensuite au Château de Passy, il nous rappelle le souvenir de l'infortunée famille de Montmorin, de Pauline de Beaumont, de M. et Mme de Sérilly, et nous fait revivre dans une page d'histoire les jours les plus sanglants de la Terreur en soulignant la grande bonté de M. et Mme Joubert.

Et c'est en nous parlant des autres châteaux des environs (Château, Piffonds, La Butte, etc.), que M. Léon Colin termine sa communication d'aujourd'hui.

Séance du 3 mai 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

58 membres sont présents, dont un libre.

Après lecture et adoption du procès-verbal de la séance d'avril, M. le président souhaite la bienvenue à notre collègue, M. le Général Lambert-Daverdoing, venu exprès de Paris, pour lire son travail sur Vellaunodunum, et à M. Millet, récemment élu.

DONS. — M. Emile Chandenier vient de remettre aux archives de notre Société un certain nombre de notes ré- . digées par son père, M. Félix Chandenier, et de documents relatifs à des personnages ayant tenu un rôle dans l'histoire de la cité sénonaise (abbé Roger, Tuet, Mgr Languet de Gergy, le R. P. Lair, Tarbé, les premiers imprimeurs sénonais, etc.).


XLVIII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

— M. l'abbé Delagneau a fait, de son côté, une première remise de -, quelques notes et documents archéologiques ayant appartenu à M. le Chanoine Chartraire. Il continuera, au fur et à mesure du classement, à nous remettre clichés, photos, statuettes, très importante collection d'ouvrages, etc., etc.

La Société est heureuse de recevoir ces précieux souvenirs de ces deux membres si vénérés et si distingués et adresse aux donateurs l'expression de sa très vive reconnaissance.

DEUX NOUVEAUX ÉLUS. — On vote sur les présentations faites en avril : M. Lechevalier, professeur d'histoire au lycée, est élu membre titulaire, et M. Roger Foin, propriétaire à Montâcher, est élu membre libre.

— M. Lucien Cavoit, membre titulaire, est considéré comme démissionnaire.

NOTES SUR DES FERRIERS. —■ M. Perrin fait passer sous les yeux de ses collègues un col d'amphore gallo-romaine (diamètre intérieur de l'ouverture, 0 m 075) découvert dans une butte de mâchefers sise au lieu dit « l'Alouette », sur le flanc de la route qui sépare Nogent-en-Othe de Nogentle-Haut (Atibe). Ainsi se trouve démontrée l'origine romaine de ces scories et des exploitations nombreuses de minerais de fer constatées par des dépôts analogues dans cette contrée ainsi que dans la forêt d'Othe.

M. Roudault est chargé de rechercher ces dépôts et d'en expédier les scories à nos usines de l'Est où l'on récupère le très important pourcentage de fer qu'elles contiennent encore.

Il fera part à la Société des vestiges antiques que rencontrerait encore la pioche de ses ouvriers.

ENCORE VELLAUNODUNUM. — Le Général Lambert-Daverdoing donne les raisons pour lesquelles il ne croit pas que le Vellaunodunum, oppidum Senonum, mentionné par César, puisse être identifié avec Montargis, comme le proposent Camille Jullian et M. L.-A. Constans, pas plus qu'avec Villon, hameau de la commune de Girolles, comme l'indique M. Soyer, ancien archiviste du Loiret.

Il estime que César, se dirigeant vers le pays des Boiens, dont l'emplacement est discuté, n'a pas pris le


PROCES-VERBAUX XLIX

chemin direct de Sens à Orléans, mais a cherché à atteindre la vallée de la Loire par le plus court chemin, probablement par l'itinéraire Sens, Triguères, Gien.

C'est à son avis sur cet itinéraire qu'il faut chercher l'emplacement de la forteresse que César a mis deux jours à investir et d'où, en deux jours de marche rapide, il s'est porté ensuite vers Orléans. (V. dans le présent Bulletin la note in-extenso de M. le Général LambertDaverdoing).

NOTE SUR LES FOUILLES DE FONTAINE-MAÇON. — M. Lachat rend compte des visites faites, en février et en mars, par deux délégations de la Société aux fouilles de Fontaine-Mâcon, près Nogent-sur-Seine. Nous avons ïà un sagace confrère, M. M. Menneret, qui a découvert, au lieu dit « les Ormeaux », un cimetière celte remontant à l'époque de la Tène I, pouvant être daté entre les v° et in" siècles avant notre ère.

Fontaine-Mâcon se révèle comme l'un des plus anciens habitats de notre pays : chaque année son sol livre des vestiges se rapportant à toutes les époques de l'humanité.

M. Menneret a dégagé sept tombes placées de façon irrégulière, il y a trouvé, outre des ossements d'hommes ou de femmes, une épée dans un fourreau placée à la gauche d'un corps; à la hauteur de la ceinture, à droite, deux petits annelets de bronze qui ont dû servir à maintenir un baudrier, un bracelet en bronze, trois fibules, un torque d'un beau bronze patiné, une autre épée, une pointe de lance, une fibule très caractéristique de la Tène I, avec appendice caudal et quelques débris de poterie commune.

(Autres objets trouvés dans la région : torque à tige pleine et comprenant trois trous équidistants percés dans la tige, bracelets à tige entr'onverte terminée par deux boules à. chaque extrémité, fibules, poteries, etc.).

Dans un autre climat, débris gallo-romains.


L BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHÉOLOGIQUE

Séance du 31 mai 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

43 membres sont présents.

Lecture et approbation du procès-verbal de la séance de mai.

DONS. — M. le président remercie :

M. Lorne qui a fait don de nombreux outils lithiques préhistoriques trouvés dans sa propriété de Noslon;

M. le Chanoine Landry qui a fait hommage de l'intéressante brochure éditée tout récemment à propos de la restauration du grand orgue de la Cathédrale;

M. Legoy, membre libre, qui a remis pour nos archives une carte postale (Sens-Amiens, collection J.-D. de Sens), représentant la Porte Dauphine (Porte d'Alsace), qui était à l'entrée de la rUe de la République par le boulevard du Quatorze-Juillet.

COMMUNICATIONS DIVERSES. — M. le président rappelle que la Société célébrera son centenaire en 1944 et qu'il faut dès maintenant s'y préparer surtout si l'on obtient que le Congrès annuel des Sociétés Savantes de France se tienne à cette date à Sens. Une commission sera nommée à cet effet en juillet pour en élaborer un avant-programme (études à présenter, cérémonie, etc.).

MODIFICATION DU BULLETIN. — Afin de remédier aux inconvénients de ne faire paraître notre Bulletin que tous les deux ou trois ans, le Bureau, animé par le souci d'intéresser toujours davantage les membres de notre Compagnie, croit bien faire d'éditer ledit Bulletin par fascicules trimestriels de 48 pages, ce qui fera un volume annuel de 192 pages. Les deux premiers fascicules seront probablement distribués à la séance de juillet.

L'ENCYCLOPÉDIE DU SÉNONAIS. — Sous ce titre, la Société entend constituer les répertoires du Sénonais — arrondissement historique — pour le gallo-romain; les marques de potiers; les lieux dits; le folklore, le patois; les monuments historiques (religieux et civils); les souterrains, les souterrains-refuges; l'épigraphie civile; la bio-


PROCES-VERBAUX LI

graphie de tous les personnages illustres et la bibliographie!

Chaque répertoire donnera, pour chaque sujet, une bibliographie générale complète. Par générale, nous entendons les études faites sur l'ensemble du Sénonais. Chaque fois qu'il y aura lieu nous indiquerons les références pour chaque détail. Une Commission de coordination a été nommée.

Les répertoires des lieux dits, des voies gallo-romaines, des marques de potiers sont en préparation.

La presse locale nous prête son concours chaque semaine en publiant la liste des lieux dits anciens de chaque commune afin de provoquer des observations ou des suggestions.

ELECTION DE MM. HANFF ET PARRUZOT. — Après le dépouillement des ouvrages reçus, on procède à l'élection' des candidats présentés à la dernière séance : M. A. Hanff, ingénieur en chef des P. T. T., et M. A. Parruzot, secrétaire de Parchitecte-voyer de Sens, sont élus à l'unanimité membres titulaires.

L'AUTEL DE L'EGLISE D'ETIGNY ET SON RÉTABLE. — M. Perrin fait passer sous les yeux des membres de la Société et la commente, une excellente photographie, que notre collègue, M. Giroz, a réussi à prendre, malgré les difficultés de l'heure et du lieu, des bas-reliefs du xvie siècle qui ornent l'autel de l'église d'Etigny et son rétable. Cette photographie sera reproduite dans notre prochain Bulletin en même temps qu'une carte postale également présentée par M. Perrin, où est figurée la fameuse, légende de La Bique qui a pris le Loup dans l'Eglise d'Etigny, au XVII" siècle.

Des remerciements sont adressés à MM. Giroz et Perrin.

HACHE TROUVÉE DANS L'YONNE EN 1934. — Notre confrère, M. le colonel Poupart, très intéressé par une hache trouvée en 1934 dans le lit de l'Yonne, à 1.500 mètres en aval du pont de Champigny par la drague de la Compagnie des Sablières de la Seine et remise à la Société par M. Barraux, l'a étudiée.

A l'endroit où elle fut recueillie, on trouva aussi des traces de pilots placés sur plusieurs lignes.


■Lit BULLETIN DÉ LA. SOCIÉTÉ, ARCHÉOLOGIQUE

Certains pensent qu'à cet endroit put exister un camp de dépôt pour les 30.000 Normands ou Danois qui assiégeaient Sens en 886.

La forme du fer de hache trouvé rappelle dans sa forme générale un fer de hache désigné dans le Dictionnaire Larousse en huit volumes comme :« hache danoise, XIII 0 siècle ». La différence porte sur l'absence d'encoche pour clavette à la douille, l'existence d'un marteau à l?opposé de la lame, la forme rectiligne du tranchant; la hache danoise représentée a un tranchant curviligne, est clavetée sur le manche et.ne porte pas de marteau. S'agissait-il d'une arme danoise?

Il semble en tous cas que l'on se trouve en présence d'une arme de rempart. La lame a 31 centimètres de long et pèse actuellement 2 kilos, ce qui avec la perte de substance due à la rouille représente un poids réel de 3 kilos au moins.

Le Musée de.l'Armée, consulté à ce sujet, a répondu en ces termes : « La hache en fer trouvée dans l'Yonne en « 1934 était d'un modèle très courant au xive siècle, mais « il est impossible de lui donner une nationalité. Notre « bibliothèque, quoique bien garnie, ne nous a pas per« mis de vous fixer sur ce point ».

NOTE SUR LE CARDINAL LOMÉNIE DE . BRIENNE. — M. Julliot a fait un résumé d'une notice sur le Cardinal Loménie de Brienne que M. Laplatte, magistrat et historien, a fait paraître dans le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, fondé par Monseigneur Baudrillart et continué par l'Université de Louvain. « M. « Laplatte, dit-il, a bien suivi pas à pas l'étude de notre « savant président d'honneur, M. Joseph Perrin, mais il « a cru pouvoir prendre, dans une certaine mesure, la « défense de son personnage à la mémoire d'habitude « assez malmenée ».

Sans prendre parti dans le débat, M. Julliot a simplement voulu se contenter d'être « un honnête courtier entre notre savante Société et l'auteur de la notice ». Ce dernier va reprendre son étude dans une autre publication spécifiquement française et ne manquera pas, écrit-il, d'utiliser le dernier article de M. Perrin : « Précisions nouvelles sur la mort de Brienne » (Bulletin de la Société Archéologique, années 1-929-1930);


PROCÈS-VERBAUX LUI

La lecture de la note de M. Julliot terminée, M. Perrin, sur l'invitation de M. le Président, présente quelques rapides observations au sujet de la thèse de M. Laplatte, dont il vient d'être rendu compte. L'auteur lui-même paraît les avoir courtoisement sollicitées en discutant certaines appréciations du livre que M. Perrin a consacré aux dernières années du Cardinal Loménie de Brienne et à son séjour à Sens pendant la Révolution.

On assiste, en ce moment, à un curieux essai de réhabilitation du triste prélat. Sous la même inspiration que celle de M. Laplatte, un ecclésiastique, M. l'abbé GentilCormary, a publié tout récemment, en un tableau très élogieux, les vastes initiatives de Loménie de Brienne durant son épiscopat à Toulouse 1.

M. Perrin n'a pas eu à s'occuper de cette période, au sujet de laquelle, du reste, il eût été nécessaire de faire de sérieuses réserves, tant sur le caractère très suspect des louanges hyperboliques de la secte des philosophes, que sur le cumul et le détournement, à des fins séculières, des richesses de l'Eglise. Prêtre sans aucune vocation, doué de réels talents d'administrateur, philanthrope sincère, mais imprégné des faux dogmes du XVIII 0 siècle, Loménie de Brienne s'est effondré en parvenant au Ministère, but de son ambition désordonnée; sa réputation avait donc été surfaite; « homme de petit génie », a dit de lui la comtesse de Boigne qui l'avait connu.

M. Laplatte se montre peiné du terme d'apostasie appliqué par M. Perrin à la conduite de Pex-Cardinal. C'est ainsi que M. Poujoulat, dans son Histoire de la Révolution, prétend disculper Gobel, évêque constitutionnel de Paris, parce qu'il n'aurait pas « abjuré ».

C'est jouer sur les mots.

M. Perrin, sans s'arrêter aux mots, donne lecture à la Société de deux documents propres à éclairer son appréciation.

Le premier est la déclaration même insérée au registre municipal, par laquelle Loménie de Brienne « renonce à « toutes fonctions ecclésiastiques... pour terminer ses

1 Loménie de Brienne à Toulouse (1763-1788), par l'abbé GiîNTir.-CoRMARY. — Chez Ginestet, libraire, place du Vigan, AlbJ, 193Bi


LIV BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

« jours ami'de la Raison et de la Liberté ». Cette" lettre lamentable est datée du 25 brumaire an II (15 novembre 1793). Il y déclare n'avoir attendu que « le moment où « son ministère était devenu inutile... » Or la Convention venait d'abolir, le 10 novembre, le culte catholique et d'instaurer celui de la Raison. Loménie abdiquait donc sa religion en même temps que ses fonctions, pour s'attacher uniquement au culte de la Raison.

Le second document, pièce devenue aujourd'hui introuvable, est le « Mémoire » justificatif qu'il publia, à la même époque, dans l'espoir d'obtenir sa libération de la prison des suspects. Le malheureux y énumère avec complaisance toutes ses défaillances passées; il se vante « d'avoir manifesté constamment son attachement à la « Révolution » ; il termine cet écrit artificieux en implorant sa liberté, promettant « de n'en jouir que pour « être, pendant le peu de jours qui lui restent à parcou« rir, le meilleur, comme il n'a cessé de l'être, des pa« triotes et de« républicains ».

L'excuse du prélat déchu, conclut M. Perrin, est que ces protestations de l'ex-ministre du Roi, émises sous l'impression de l'épouvante, ne sauraient être considérées comme sincères. Elles sont le résultat de l'erreur de toute une vie, de la blessure profonde d'un orgueil déçu et du désarroi d'une âme très faible, abattue sous l'écroulement des doctrines et des illusions d'un rationalisme aveugle.

Séance du 5 juillet 1938

PRÉSIDENCE DE M. LÂCHÂT, DEUXIÈME VICE-PRÉSIDENT

47 membres sont présents.

La bienvenue est souhaitée à M. Leterrier qui assiste pour la première fois à une séance.

— M. Fournier, membre libre, quittant la région, démissionne.

DONS. — M. Dubois, notaire honoraire, a remis pour nos archives deux actes notariés sur parchemin, datés du XVIII* sièelei


PROCES-VERBAUX • LV

MM. les Chanoines Grossier et Fourrey ont fait hommage d'ouvrages qu'ils viennent de publier; le premier de « La Grande Histoire en Puisage » ; le second, de sa monographie de la Cathédrale de Sens, guide précieux pour les visiteurs.

Les trois donateurs sont chaleureusement remerciés.

COMPTE RENDU DE L'EXCURSION DE VERSAILLES. — M.' Maynard, qui a longtemps habité Versailles, nous fait un compte rendu on ne peut plus complet de l'excursion que, le jeudi 26 mai dernier, jour de l'Ascension, la Société a faite dans cette ville, ancienne résidence royale, et qui a réuni une centaine de participants.

M. H. Gois. — Notes historiques sur les drapeaux. — M. H. Gois fait une communication intéressante sur les drapeaux. Il propose à la Société de faire ou de rechercher des historiques de drapeaux français et étrangers, de décorations. également. Comme avant-propos de cette étude, il expose différentes idées générales sur les origines des drapeaux. Il rappelle la première communication faite déjà au cours de l'année par M0 Gautereau sur les origines éloignées du drapeau tricolore français.

M. H. Gois, de son côté, a réuni divers éléments de cette vaste question. Il a recueilli des notes sur les premières couleurs des premières enseignes, les couleurs françaises, les premières bannières, étendards, drapeaux rouges d'autrefois, le drapeau rouge de 1789, 1848 et postérieurement, les origines rapprochées du drapeau tricolore français, le drapeau ou emblème de la Croix-Rouge, Croissant, Lion et Soleil rouges, les drapeaux anglais, hollandais, italien, le drapeau des sapeurs-pompiers, le manipule et le labarum, le coq gaulois, l'alouette, le sanglier, le crapaud, la fleur de lys, le drapeau bleu, la Montjoie, le bleu de France, la croix blanche, la croix de guerre, la médaille de Sainte-Hélène, etc. Il pourra continuer à l'occasion la lecture d'autres notes déjà faites ou en préparation. Il fait appel à tous les membres de la Société, qui le désireraient, pour apporter d'autres historiques documentés qui grossiraient le travail commencé: Il donne à la Société, pour illustrer l'étude en cours, une feuille de 61 drapeaux nationaux, reproduits en couleurs sur documenta authentiques et nea eopiés sur ouvrages


LVI BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

antérieurs, de l'époque 1889. Dans une note complémentaire faisant suite à l'historique du drapeau rouge de la Commune en 1871 à Paris, il rappelle incidemment la biographie du savant médecin Amédée Dechambre, enfant de Sens ce élève du collège de cette ville, fils de Claude Dechambre, lui-même employé à la sous-préfecture de Sens dont une rue de la ville porte le nom.

Séance du 2 août 1938 PRÉSIDENCE DE M. LÂCHÂT, DEUXIÈME VICE-PRÉSIDENT 26 membres sont présents.

DÉCÈS DE M. P. DESTOMBES ET DE M. LE CHANOINE DELACROIX. — Deux décès sont à déplorer : celui de M. Paul Destombes, membre libre, et celui de M. le chanoine Delacroix, membre titulaire. Tous deux aimaient la Société : le premier était un fervent de nos excursions et le second, que son étet de santé fatiguait cependant beaucoup, avait assisté quelquefois à nos séances.

M. le président adresse à leurs familles nos plus sympathiques condoléancee,

. FÉLICITATIONS DIVERSES. — L'Académie Française vient de décerner son prix Jutcau-Duvigneaux, de 2.000 francs, à M. le chanoine Fourrey pour son ouvrage sur les Trois Martyrs des Pontons de Rochefort. La Compagnie félicite vivement notre savant confrère, ainsi que M. Paul Chartraire qui vient d'être décoré de la Légion d'honneur au titre militaire.

—Notre éminent confrère, M. Paul Deschamps, Conservateur du Trocadéro, est nommé, par acclamations, membre d'honneur.

ELECTION DE TROIS NOUVEAUX MEMBRES. — Les trois candidats présentés à la séance de juillet sont élus à l'unanimité des membres présents. Ce sont : M. l'abbé Doré, de Villeneuve-sur-Yonne, en qualité de membre libre, et MM. C.-J. Millon et Ai Rognon, en qualité de membres eorrespondantsi


PROCES-VERBAUX LVII

CHAPELLE SAINT-GERMAIN. — M. Perrin dépose sur le bureau une photographie qu'il détenait de. la jolie chapelle Saint-Germain, du xi° siècle, située au-dessus du village de La Chapelle-sur-Oreuse. A la séance du 10 mars 1851 (Bulletin de la Société Archéologique, t. II, p. 21), M. l'abbé Brullée a rendu compte du travail d'une commission nommée à cette époque, pour examiner les ruines de cette chapelle; M. Salleron, membre de cette commission, avait, à cet effet, produit des dessins fort bien faits et que les membres de la séance d'aujourd'hui contemplent avec plaisir.

LE POLISSOIR ET LA BORNE-PERCÉE DE NOÉ. — Dans une lettre en date du 27 juin 1938, M. le Ministre de l'Education Nationale fait connaître que, sur proposition de la Société, la Commission des Monuments Historiques (Section de Préhistoire) a émis un avis favorable au classement « d'un polissoir et d'un menhir, dit la Haute-Borne, situés tous deux sur lé territoire de la commune de Noé ».

M. H. BEIS. — Quartiers et Maisons de Sens au xv° siècle. — Il est donné lecture d'une communication que notre savant confrère, M. H. Beis, agrégé d'histoire, a faite au xn° Congrès de l'Association Bourguignonne des Sociétés Savantes, tenu à Dijon en mai 1935 et dont on vient seulement de recevoir le compte rendu. Cette étude, qui a pour titre « Quartiers et maisons de Sens vers le milieu du xve siècle », ajoute quelques détails fort intéressants à ceux que M. Charles Porée a publiés dans un premier volume sur « Les Maisons et Rues de Sens » « qui embrasse à peu près le quart sud-ouest de la ville ».

M. LE CHANOINE DELAGNEAU. — La séance se termine par la lecture de la fin du travail de M. le Chanoine Delrgneau sur « La Basse-Bourgogne » et où il en décrit les richesses artistiques avec la variété des sites et des monuments : l'Auxerrois, le Jovinien, le Sénonais, le Tonnerrois, l'Avallonnais, sont successivement, rapidement et. très heureusement évoqués.

« Dans notre promenade, dit l'auteur en terminant, à « travers les hommes et les choses de la Basse-Bourgo« gne, à tous les tournants des chemins et de l'histoire, « nous avons retrouvé la grande force qui fit la grcndeur « et la beauté de notre pays »i


LVIII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

Séance du 8 novembre 1938 PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

49 membres sont présents.

Après lecture et approbation du procès-verbal de la séance d'août (celle d'octobre n'ayant pas eu lieu en raison des événements du moment). M. le président salue, au nom de tous. Mgr Lamy, Archevêque de Sens, membre d'honneur, qui assiste à la séance et lui donne la parole au sujet des fêtes solennelles qui se dérouleront les 1" et 2 juillet 1939, à l'occasion du VII 0 Centenaire de la Réception de la Sainte Couronne d'Epines par Saint Louis, roi de France, à Villeneuve-1'Archevêque (1239).

Mgr Lamy fait un rapide historique de ces insignes reliques, depuis leur découverte au Calvaire par l'impératrice Hélène, mère de Constantin, jusqu'à leur arrivée à Troyes, puis à Villeneuve-TArchevêque, leur réception par Saint Louis, l'archevêque de Sens Gauthier Cornut et une brillante assistance, leur translation à Sens en juillet 1239, puis à Paris dans la Sainte-Chapelle, cette merveille de l'art français du Moyen-Age.

Les cérémonies de 1939 auront lieu à Villeneuve et à Sens : plusieurs cardinaux et évêques y prendront part.

Mgr l'Archevêque a tenu à prévenir lui-même la Société et lui demande son concours très précieux pour commémorer dignement un anniversaire glorieux pour notre ville et pour la France.

COMMUNICATIONS DU PRÉSIDENT. — M. le président félicite M. le docteur Toupance, promu chevalier de la Légion d'honneur et MM. Venet et Gois qui ont reçu la croix des Services militaires volontaires.

— M. Paul Deschamps, acclamé en qualité de membre d'honneur en août dernier, en exprime ses très vifs remerciements.

— M. Marcel Aubert, membre de l'Institut, félicite la Compagnie « d'avoir mené à bien, dans les circonstances « actuelles, la publication du beau volume 39 du Bulletin. « Il a été heureux d'y retrouver le souvenir de son eher « ami, le ehanoine Ghartraire » i


PROCES-VERBAUX LIX

CLASSEMENT DU POLISSOIR DE NOÉ. — M. le Ministre de l'Education nationale informe que, par arrêté du 17 octobre 1938, il a classé parmi les Monuments historiques « le polissoir situé sur la parcelle n° 1142 du plan cadas« tral de Noé (Yonne).

— En raison de la pénurie des jetons de présence dont un trop grand nombre est resté en circulation, on vote à mains levées la suspension momentanée de leur distribution à chaque séance.

-— Trois présentations de nouveaux membres sont faites : on votera à la séance de décembre.

ELECTION DE M. R. THOMAS. — M. Raymond Thomas, présenté en août, est élu à l'unanimité des membres présents, en qualité de membre titulaire.

— M. A." Brugnot, qui habite Meursault, donne sa démission de membre libre.

BIBLIOGRAPHIE. — Parmi les publications reçues, M. le président signale et commente dans le Bulletin de 1937 de la Société Nationale des Antiquaires de France, trois communications de M. René Louis : 1° sur un « Fanum » gallo-romain du i"r siècle, qu'il a découvert à Saint-Pèresous-Vézelay, au lieu dit « La Corvée-de-Saint-Jean .»; 2° sur les cryptes carolingiennes de Saint-Germain d'Auxerre; 3° sur un passage d'Ammien Marcellin dans les Res gestse et sur l'emplacement de Cora.

DONS. — M. René Louis a fait don à la Société de son opuscule reproduisant sa communication ci-dessus sur les cryptes de Saint-Germain d'Auxerre et de la plaquette qu'il a publiée à propos des « Thermes gallo-romains » des Fontaines-Salées, à Saint-Père-sous-Vézelay. Il en est chaleureusement remercié.

— M. H. Morel, directeur des Tanneries Domange, a charge M. Giroz de remttre à la Société, en souvenir de son oncle, M. Auguste Morel, notre ancien collègue, un lot important de pièces gauloises.

Ces pièces qui ont déjà fait l'objet d'une communication à la Société, dans le Bulletin XXI, ont été trouvées lors de


LX BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

la construction de fosses dans la cour de la tannerie, mais surtout dans les fondations de la maison située à l'angle de l'avenue Vauban et de la place de la Gare. M. Giroz vient de les identifier et de les cataloguer. M. le président le remercie chaleureusement et fait connaître que notre dévoué collègue a, en outre, au cours des dernières vacances, étudié et catalogué avec grand soin, plus d'un millier de pièces de monnaie appartenant à la Société.

PREMIER CONGRÈS INTERNATIONAL DE TOPONYMIE ET D'ANTHROPONYMIE, — M. Ch.-Jh Millon, qui a assisté à ce congrès tenu à Paris, les 24 et 25 juillet, sous la présidence de M. Albert Dauzat, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes, nous en fait un compte rendu très intéressant.

21 nations y étaient représentées par plus de 150 personnalités savantes.

Parmi les communications faites, il a cité celle de M. Jeanroy sur les noms de famille d'une commune des Hautes-Pyrénées; celle de M. Maréchal sur les valeurs sémantiques de castra, castrum, castellum; celle de M. Lebel sur les pagi ayant un nom de rivière; celle de M. Vanneras sur les vieilles routes du pays mosan, etc., etc.

Des voeux ont été adoptés, entre autre celui demandant que, dans chaque pays où ils n'existent pas, soient créés un enseignement officiel et un Institut de toponymie et d'anthroponymie et que soient conduites les enquêtes les plus urgentes sur les noms de lieux dits, les noms dialectaux à valeur géographique et les noms de famille.

M. Millon a été vigoureusement applaudi.

HACHE A TALON DU BRONZE III ET BIFACE OVALAIRE. — La Société a acquis une hache en bronze à talon trouvée dans l'Yonne entre lé pont de Pont-sur-Yonne et le barrage de Champfleury. M. Rossé l'attribue an bronze III (1600-1300), au début même du bronze III à cause de ses bords élevés. C'est, dit-il, un bel exemplaire intéressant par ses dimensions plutôt petites (long. : 0'"126; larg. au talon : 0m025).

La hache à talon qu'on rencontre surtout dans l'Ouest et dans le Nord-Ouest de la France, est rare dans nos régions*


PROCES-VERBAUX LXI

— M. Perrin présente un biface ovalaire (limande) faisant partie de ses collections. Il a été trouvé dans une carrière de sable ouverte au bord de la route de Sens" à Saligny (chemin n° 173), à la « Côte-Franche ».

Tout l'intérêt de ce biface réside dans le fait qu'il était dans une sépulture, à côté d'un squelette accroupi. A remarquer que la carrière contenant cette sépulture est située dans la vallée des Gondelins, pas très loin de SainteBéate : trop de renseignements manquent pour en donner aujourd'hui une explication chronologique : ce sera fait prochainement.

Séance du 6 décembre 1938

PRÉSIDENCE DE M. SERGENT

47 membres sont présents.

Après lecture et adoption du procès-verbal de la dernière séance, des félicitations sont adressées à M. Calmus, promu chevalier du Mérite social.

DON. — Mme Coumailleau est vivement remerciée pour un lot important de documents, qu'elle a remis à la Sociét : rapport original lu par M. Chaulay à la Société le 6 juin 1853 sur les « Vitraux de l'Eglise de Paron » avec une note au crayon sur Jean Cousin, une trentaine de vues très artistiques en noir et en couleurs de paysages ou autres sujets (dont une belle Eva Pandora), un précis chronologique de l'Histoire de France par Théodore Toussenel, des documents historiques antérieurs à 1790, extraits des archives départementales, d'autres relatifs au jugement de Louis XVI avec une liste générale des régicides de l'époque, un cahier intitulé Notes sur les ruines de la Motte-du-Ciar, etc.

ELECTION DE TROIS MEMBRES LIBRES. — Les trois candidats présentés comme membres libres à la séance de novembre sont élus à l'unanimité des membres présents au moment du vote. Ce sont :

Mlle Simone Banès, demeurant à Paris et à Sens;-


LXII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

M. René Louis, professeur agrégé de l'Université de Paris;

M. le docteur de Lemos, à Véron.

ELECTION D'UN PRÉSIDENT. — Aux termes de l'article 5 des statuts, le remplacement du Président est prévu au mois de décembre des années paires.

M. Sergent, rééligible pour une nouvelle période de deux années, est réélu à l'unanimité des membres présents qui applaudissent vigoureusement. M. Sergent remercie de cette nouvelle marque de confiance et assure la Compagnie de tout son dévouement comme par le passé.

COMPTE RENDU DE L'EXCURSION A TONNERRE, TANLAY, ANCY-LE-FRANC ET NOYERS. — Ce compte rendu, retardé par diverses circonstances, est fait par M. Lâchât, qui s'en tire brillamment, suivant sa coutume. (La presse locale va le publier in^extenso).

A Tonnerre, c'est M. Lacroix, érudit tonnerrois, président de la Société d'histoire et d'archéologie, fondée depuis peu de mois, qui fait visiter la ville (l'antique Turnoduros) avec ses beaux monuments : l'église Saint-Pierre, l'hôtel d'Uzès, l'église Notre-Dame, l'incomparable hôpital Notre-Dame. Trop rapidement, en raison de l'égrènement des heures, se termine cette visite si aimablement dirigée par M. Lacroix et la délégation de sa Société qui l'accompagnait.

Ensuite, c'est M. Guinot, l'actif secrétaire de la « Demeure Historique » qui accueille la Société, au seuil du fier et solide château de Tanlay et qui la présente à M. le comte de la Chauvinère, i'actuel propriétaire, diplomate distingué, qui a fait lui-même les honneurs de sa maison, construite à partir de 1559.

Puis, l'après-midi, c'est la visite du magnifique château d'Ancy-le-Franc, qui remonte presque au règne de François I".

M0 Edouard Berthon, avocat à la Cour, ayant eu l'aimable pensée d'inviter la Compagnie, dont il est membre, à visiter son beau château de Nuits-sous-Ravières, construit vers 1589, il en fait les honeurs; puis, Mesdames Berthon offrent avec une grâce charmante la substantielle et très appréciée collation qu'elles avaient préparée.


PROCES-VERBAUX LXIII

Enfin, on quitte Nuits pour une visite rapide de Noyerssur-Serein (avec ses rues pittoresques, ses remparts, ses portes, ses maisons à pans de bois et à arcades, son église du xv" siècle) et, rentrée de nuit à Sens, après cette belle et réconfortante journée d'art, réussie en tous points, comme il est de règle dans les excursions de la Société.

DÉCOUVERTE DE QUATRE SQUELETTES INHUMÉS DANS UNE

COUR DE FERME, RUE VICTOR-GUICHARD. — Après le dépouillement des ouvrages reçus des Sociétés correspondantes, M. Perrin signale la découverte de quatre squelettes humains dans la cour de l'ancienne ferme du monastère des Bénédictines de la Pommeraie, ferme située à l'extrémité de la rue Victor-Guichard (ancien faubourg SaintAntoine), contiguë au couvent des Soeurs de la Providence et actuellement transformée en établissement industriel.

En creusant un puisard, un ouvrier a mis au jour quatre squelettes humains : trois d'entre eux enterrés seulement de 0 m15 à 0m20 étaient alignés côte à côte, la face contre terre. Le quatrième, posé de travers, un peu à l'écart, gisait sur le dos, à 0 m 30 environ de profondeur, les bras à demi-ouverts.

Notre savant collègue, M. Rossé, a déterminé les indices céphaliques de deux des crânes (les deux autres, brisés par la pioche, n'ayant pu être mensurés). L'indice 96,77 de l'un d'eux, indiquerait le crâne orthognathe brachycéphale d'un Slave, qui pouvait être âgé de 25 à 30 ans, après examen de la mandibule. (Les deux non mensurés paraissent être du même type).

L'indice 74,35 du quatrième le donnerait comme légèrement dolichocéphale. Ce crâne ne serait ni cosaque ni russe, mais peut-être germain (?).

M. Perrin déduit de ces constatations que ces sépultures ont dû être opérées hâtiment, d'une manière clandestine et sans cercueil. Il rappelle que la maison de Sennepy, le village de Saint-Clément et le faubourg même de SaintAntoine, ont été occupés, au cours des sièges de Sens en 1814, par les Cosaques de l'hetman Platow, que ces redoutables éclaireurs de l'armée austro-russe avaient commis sur leurs passages des pillages et des excès qui provoquèrent souvent de sanglantes représailles des habitants exaspérés. Il paraît donc vraiemblable que les sque-


LXIV BULLETIN DÉ LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

lettes découverts sont ceux de quelques soldats ennemis immolés par vengeance. (V. Les Sièges de Sens en 181'i, par J. PERRIN).

MÉMOIRE DE M. LAPÔTRE. — M. Perrin rend compte ensuite d'un mémoire important où M. Lapôtre, ■ notre zélé collègue, a résumé le résultat des fouilles et observations qu'il a faites, au cours de sa longue carrière de chercheur infatigable, dans la région comprise entre Lailly, la forêt de Lancy et Thorigny.

Il y est relaté entre autres des renseignements inédits sur la découverte de sépultures pré-celtiques. M. Rossé se propose de présenter une analyse détaillée de cet intéressant travail.

Des remerciements sont adressés à M. Lapôtre.

VISITE D'AUTOMNE A VILLENEUVE-SUR-YONNE, sous LA DIRECTION DÉ M; L. COLIN. — Bien que la presse locale et départementale ait donné d'abondants détails sur la visite de Villeneuve-sur-Yonne, par la Société Archéologique, M. Léon Colin donne des renseignements complémentaires sur cette belle journée, favorisée par un temps splendide et à laquelle plus de 150 personnes participèrent. Après avoir renouvelé ses remerciements à la Municipalité de Villeneuve, à la famille du Chayla, et à M. le Chanoine Galette, curé-doyen de Villeneuve-sur-Yonne, pour l'aide qu'ils apportèrent à la réussite de cette magnifique journée, M. Colin fait ressortir et démontre que l'existence de Villa Longa ne comporte aucun rapport avec le menhir de Pierre-Frite, monument mégalithique appartenant au domaine de la préhistoire; Villa Longa était une ville d'origine gallo-romaine; il parle à cette occasion de l'oeuvre de Renard-le-Vieux, comte de Sens.

D'autre part, il n'existe aucune trace de la MaisonRouge à Villeneuve-le-Roi, avant 1205. Si la Maison des Echarlis fut fondée par Vivien, seigneur de La FertéLoupière, en 1120 ou 1125, ce n'est qu'après la création de Villeneuve-le-Roi, c'est-à-dire après 1163, que ses religieux y possédèrent une maison de refuge. Rappelant et commentant l'histoire de cette communauté et soulignant l'élection à Villeneuve même de son 30° Abbé, Beaudoin, notre collègue conclut en disant qu'en tout état de cause,


PROCES-VERBAUX LXV

il n'y a aucun lien à établir entre La Maison-Rouge et Villa Longa.

M. Colin passe ensuite à l'étude du pont autrefois situé entre Villeneuve et Anneau, disparu d'ailleurs depuis plusieurs siècles. Il la termine en citant ces notes extraites du Manuscrit de Menu de Chomorceau.

« On dit que vers ses confins (Villeneuve) et ceux d'Anneau, dont elle est limitrophe, il y avait un pont de bois sur l'Yonne qui ouvrait une communication avec la route romaine passant près de la Maladrerie. C'est probablement ce pont qui a donné le nom de Pré-Ponton à la petite prairie qui est sur la rive droite de l'Yonne.

« Ayant eu l'occasion de parler de ce pont à M. Bonneville de Champ vallon en 1780 (c'est-à-dire il y a aujourd'hui 158 ans), il m'assura avoir fait arracher anciennement avec beaucoup de peine et de dépenses, les piles de ce pont, qui dans les eaux basses, défonçaient les bateaux chargés ».

Ces précisions données sur la demande de plusieurs, notre collègue signale que la journée fut trop courte au gré de tous et que de nombreux détails sont encore à visiter tant à Villeneuve que dans ses environs immédiats; il se tient pour cela à l'entière disposition de notre Compagnie.



MEMBRES ADMIS EN 1937

(Voir dans le tome XXXIX la liste générale au 31 décembre 1936)

MEMBRES TITULAIRES

M. André BARBIER, Diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes

Commerciales, 2 bis, rue de l'Ile-d'Yonne. M. le Capitaine Just BOULA Y, rue de Paris. Mlle Marthe BOURGOIN, Professeur à l'Institut Jeanned'Arc,

Jeanned'Arc, rue Victor-Guichard. M. Raoul BRILLÂT, Représentant de Commerce, Adjoint au

Maire de Sens, 2, boulevard Maupeou. M. Héliodore BRISSON, li), rue du Mail. M. Georges CALMUS, Principal Clerc de notaire, 13, rue du

Général-Allix. M. Fernand CASILE, Receveur-Contrôleur principal de

l'Enregistrement, à Villeneuve-l'Archevêque. M. Adolphe CHENEAU, Négociant, 6, rue des Bourses. M. Max DESSIGNOLLES, Chirurgien-Dentiste, cours Chambonas.

Chambonas. Robert DEVOS, Docteur en Droit, rue Général-Duchesne. M. le Docteur FIATTE, 36, rue de Paris. M. Paul CONSTANT DU FREYSSEIX, Ingénieur à la Compagnie Gaz et. Eaux. Mlle Henriette GIRONDE, Professeur à l'Institut Jeanned'Arc,

Jeanned'Arc, rue Victor-Guichard. M. Robert GODNAIR, Cultivateur, 3, rue de la Caserne. M. Jehan LABOISE, Ingénieur civil des Mines, rue de la

République. M. Antoine DE LAREBEYRETTE, Industriel, 13, rue JacquesTaveau.

JacquesTaveau.


LXVIII BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

M. Edmond LEBLANC, Ingénieur des Travaux Publics de l'Etat, en retraite, 49, rue Victor-Guichard.

M. René LEFESVRE, Chirurgien-Dentiste, 153, Grande-Rue.

M. Julien LÉPÉE, Ingénieur à l'Urbaine Electrique, 6, rue de Mondereau.

M. Raymond LETERRIER, Ingénieur agricole de l'Ecole de Rennes, rue des Champs-d'Alloux.

M. Henri LORNE, Ingénieur de l'Institut agricole de Reau•vais, place Thénard.

M. Georges MAILLARD, Agent Général d'Assurances, route de Saligny.

M. Paul MAILLIOT, Ingénieur des Arts et Métiers, Directeur des Ateliers et Fonderies de Pont-à-Mousson, 43, quai du Petit-Hameau.

M. Antoine MATROT, Ingénieur-chimiste, 37, rue de Mondereau.

M. le Colonel POUPART, en retraite, 47, quai du PetitHameau.

M. Olivier RossÈ, Professeur à l'Ecole Pratique de Sens, 8, rue Renoît-Voisin.

M. le Docteur Stéphen SÉGUINOT, 3, boulevard du Mail.

MEMBRES LIBRES

M. Jean RAILLY, Négociant en vins, à Chablis (Yonne).

M. René BÉGIS, Président du Tribunal Civil de Provins (précédemment membre titulaire).

M. Henri BEIS, Professeur au Lycée Henri-IV, à Paris (précédemment membre titulaire),

M. Léon ROURDON, Commis d'Agent de Change, 1, Square du Croisic, Paris (15e).

M. Fernand CASILE, membre titulaire (voir ci-dessus), devient membre libre.

M. Raoul CHERBUY, Négociant en bois, à Leugny (Yonne).

Mlle Renée DARDE, 12, rue Lacretelle, à Paris (15e).

Mlle Céline GUILBERT, boulevard Peynot, à Villeneuve-surY-onne.

M. Charles HENRION, Négociant en bois à Toucy..

M. HUMBERT, Entrepreneur de Travaux Publics, à Paris.

M. Félix JOGUET, Notaire à Egriselles-le-Rocage (Yonne).

M.'le Général'LAMBERT-DAVERDOING, en retraite, au château de la Folie, à Saint-Sauveur-en-Puisaye


LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES LXIX

(Yonne) ou 40, boulevard du Montparnasse, à Paris (15e).

M. René LANGLOIS, Entrepreneur de Maçonnerie, rue de Raudemont, à Villeneuve-sur-Yonne.

M. Henri LESUEUR, ReceTeur Principal honoraire de l'Enregistrement, 9, quai de l'Hôpital, à Avallon (Yonne). '

M. Maurice MENNERET, Cultivateur, à Fontaine-Mâcon, par Nogent-sur-Seine.

M. Alfred NASOUSKY, Architecte, 53, rue Armand-Barbes, au Havre-Graville (Seine-Inférieure).

M. RIBIÈRE, Notaire à Champlay, par Joigny.

M. Louis ROLLET, Négociant, à Laroche-Migennes.

M. Hervé ROMAND, Industriel au Domaine de la Motte, à Gurgy (Yonne).

Mme Hervé ROMAND, au Domaine de la Motte, à Gurgy (Yonne).

Mile Jeanne SERCY, Institutrice à Bagneaux, par Villeneuve-1'Archevêque.

Mme la Comtesse DE LA TOUR DU PIN, née O'CONNOR, au château de Rignon-Mirabeau (Loiret), et 36, avenue Pierre-I" de Serbie, à Paris (1er)-

M. Guy DE WARU, Agriculteur, au château de Vallery (Yonne).

MEMBRES ADMIS EN 1938

MEMBRE D'HONNEUR

M, Paul DESCHAMPS, Conservateur du Musée du Trocadéro, 37, rue Vaneau, Paris (7°) (membre libre depuis 1907).

MEMBRES TITULAIRES

M. Pierre BARBIER, Docteur en Droit, 2G, boulevard du

Centenaire. M. Henri BOURGEOIS, Ebéniste, 14, rue Jean-Cousin. M. Joseph RuiHHS, notaire honoraire, 41, rue Général-Âllixi


LXX BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

M. Jules GRAPPIN, Professeur de Lycée, en retraite, 6, rue Sinson.

M. Arnold HAXFF, Ingénieur en Chef des P. T; T., au vieux château des Hauts-de-Villiers, commune de Villiers-Louis et 30, avenue des Tilleuls, à Paris (16e).

M. Eugène LACROIX, Imprimeur, 12, rue de l'Ecrivain.

M. Arthur LECHEVALIER, Professeur au ■ Lycée, 34, rue Beaurepaire.

M. Emilien MARTIX-GUERRÉ, Représentant de Commerce, rue des Rosiers.

M. Yves MILLET, Inspecteur d'Assurances, 2, avenue Lucien-Cornet. *

M. Jean NICOLLE, Décorateur, 13, rue des Charmes.

M. Pierre PARRUZOT, Secrétaire de l'Architecte-Voyer, 99 ter, rue Emile-Zola.

M. Gaston PERROT, Minotier au Moulin de Saint-Louis, rue de la Blanchisserie.

M. Henri RICHARD, Ingénieur aux Ateliers et Fonderies de Pont-à-Mousson, 68, rue Victor-Guichard.

M. André ROBLOT, notaire, 7, rue Rigault.

M. Raymond THOMAS, Entrepreneur de Charpente et Menuiserie, 20, rue du Mail.

MEMBRES LIBRES

Mlle Simone BANÈS, 101, boulevard Malesherbes, Paris (8e) ou à Sens, 13, rue Thénârd.

M. l'abbé DORÉ, boulevard Victor-Hugo, à Villeneuve-surYonne.

M. Roger FOIN, Propriétaire à Montacher.

M. le Docteur J. FROMOLS, 7, rue des Michottes, à Nancy et 1, rue du Généraï-Balfourier, à Paris (16e).

M. André GUIOLLOT, Docteur en Médecine, 15, rue de Paris, à Epinay-sur-Seine.

M. Marcel GUIOLLOT, Pharmacien, 7, rue Bridaine, à Paris (17").

M. le Docteur DE LEMOS, à Véron, près Sens.

M. René Louis, Professeur agrégé de l'Université, 8, rue Barrault, à Paris (13e).

Mme Madeleine NASOUSKY, Sculpteur, 53, rue ArmandBarbes, au Havre-Graville (Seine-Inférieure).


LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES LXXI

MEMBRES CORRESPONDANTS

M. Charles-Joseph MILLON, Professeur de Lettres à l'Ecole Pratique, 51, boulevard du Centenaire, à Sens.

M. Aristide ROGNON, Biblicthécaire de la Ville, 23, rue des Charmes.

SOCIETES CORRESPONDANTES

« La Diana », Société Historique et Archéologique du Forez (Président : M. Noël THIOLLIER), 28, rue de Ja Bourse, à Saint-Etienne (Loire),



TOMBEAU DU ROI RAOUL

ET SON SARCOPHAGE PRÉSUMÉ; DANS L'ABBÀYË DE SAINTE-COLOMBE-LÈS-SENS .

Victor PETIT, archéologue sénonâis et dessinateur éfninênt, inaugurant en 1845 ses voyages pittoresques à travers; notre département, faisait une courte halte à l'Abbaye de Sainte-Colombe. Il s'attristait de la voir ruinée et presque totalement détruite par la Révolution; mais, parmi les vestiges encore apparents de son glorieux passé, il signalait un sarcophage antique qui avait frappé son regard d'érudit et d'artiste.

« Indépendamment, dit-il, dés tombeaux que des fouilles récentes ont mis à découvert, oii conserve une tombé en pierre d'une grande ancienneté. Les quatre faces extérieures sont ornées de croix formées de larges rubans entrelacés. Ce tombeau qui, pendant de longues années, a servi d'auge, semble devoir remonter au rxe ou Xe siècle » l.

Il résulte de ce texte que, dès cette époque (1845), le couvercle dé la tombe avait disparu.

1 Victor PETIT; Annuaire de l'Yonne, 1845, et Guide pittofësqàe. des Voyageurs dans la Ville de SeriS, (Aàxerfé chez Perriquet, 1847),

1


2 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE 2

M. l'Abbé Brullée signalait de nouveau, en 1852, dans son histoire du Monastère de Sainte-Colombe, l'existence de ce monument funéraire. Il proposait de l'attribuer au roi Raoul, en essayant de l'identifier avec un autre cercueil de pierre, aujourd'hui perdu, et dont le couvercle était percé de cinq orifices pour l'introduction de l'eau bénite et de l'encens.

Ce cercueil a été décrit par M. TARBÉ. D'après cet auteur qui a dû le mesurer et l'examiner personnellement, il avait été découvert « au mois de juillet 1798, dans le cloître au côté occidental de l'église, en creusant dans les décombres de cet antique Monastère » 2. On ne saurait donc l'identifier avec notre sarcophage sculpté.

Nous verrons bientôt que, d'après les chroniques, le roi Raoul fut inhumé en grande pompe, non pas dans le cloître, mais dans le choeur même, du côté de l'Evangile, c'est-à-dire au nord de l'Eglise. Le cercueil du cloître ne contenait, pour tout mobilier, qu'une lame rouillée de poignard, trop mince attribut vraiment pour une tombe royale! Du reste, TARBÉ se borne à en décrire minutieusement le couvercle. Il ne fait aucune allusion aux bandes si caractéristiques qui ornent notre sarcophage et eussent certainement retenu son attention. Les dimensions intérieures des deux monu2

monu2 TARBÉ s'étend longuement sur l'interprétation de haineuse et stupide ignorance, donnée à cette découverte par les jacobins de 1798, qui voulurent voir dans ce squelette une victime de la cruauté des Moines, un homme enterré vivant, etc.. (Histoire de Sens : Sainte-Colombe, p. 298. — Cf. Abbé ERULLÉE : Bull. Soc. Arch., T. III, p. 8, et Histoire de l'Abbaye, append., pp. 293-296).


â- LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 3

ments semblent, par surcroît, différer entre elles 3.

Revenons donc à notre sarcophage.

M. JULLIOT le retrouvait, en 1869, dans la cour de la ferme de Sainte-Colombe, à la même place humiliée qu'il occupait déjà du temps de l'abbé Brullée. Dans un rapport, où notre savant collègue se félicitait que des objets, découverts- dans des fouiles récentes, fussent conservés précieuse-, ment au couvent, « il regrettait qu'il n'en fût pas de même du cercueil de pierre attribué au roi Raoul qui reste exposé aux injures de l'air," et, en ce moment, est utilisé par les maçons comme réservoir d'eau pour confectionner leur mortier » 4.

Ayant constaté, en 1905, que les services de la ferme, non moins que les gelées, menaçaient le curieux monument d'une destruction prochaine et inévitable, je résolus de réaliser» en faveur de sa sauvegarde, le voeu discret du regretté M. Julliot. A cet effet, je conduisis sur place M. Prou et M. le Chanoine Chartaire. Ensemble, nous examinâmes attentivement le sarcophage que M. Prou n'hésita pas à dater du Xe siècle, d'après son ornementa3

ornementa3 relevées par TARBÉ sur le cercueil découvert en 1798 :

Longueur : 6 pieds (1 toise) = 1 m 949 mill.

Largeur à la tête : 22 pouces = 0 "' 594 mill.

Larg. aux pieds : 15 pouces = 0 '" 405 mill.

Profondeur : 20 pouces ' = 0 m 540 mill.

Dimensions du sarcophage dit du roi Raoul :

Longueur 1 '" 95 -

Largeur à la tête 0 m 53

Largeur aux pieds . . .' 0 ■"' 45

Profondeur 0 "' 65

* Bull. Soc. Arch., T. X (1872), p.-359, note.


4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

tion. M. le Docteur Perronne, propriétaire de la ferme, et son fermier nous en ayant gracieusement octroyé l'abandon, nous nous empressâmes de le faire transporter, avec l'autorisation de Mme la Supérieure Générale du Couvent de SainteColombe, et aux frais de la Société Archéologique, dans une dépendance de la crypte nouvelle du Monastère, où sa conservation est désormais assurée 6.

C'est là, que, malgré les difficultés de l'éclairage, un obligeant et très habile collègue 6 en a pu prendre une photographie, qui nous dispensera d'une longue description. On remarquera que les faces longitudinales sont ornées, en haut et en bas,, d'une bande sculptée, en relief, en doubles dents de scie, ainsi que d'une troisième bande horizontale et médiane, en forme de torsade, sous laquelle passent trois autres bandes verticales d'assemblage, sculptées également en dents de scie. Les extrémités verticales du sarcophage sont bordées d'une torsade simple en forme de câble.

Détail caractéristique relevé par M. Prou : toutes ces bandes s'amortissent en têtes de dragons, grossièrement stylisées. Je reconnus même, dans la bande médiane, malgré l'usure des reliefs, non pas les plis d'une torsade ordinaire, mais un enroulement de reptiles (ou de vers) qui dressent

s Ibid.,. T. XXII, pp. xxn et 310-313, et T. XXXItl, pp. 64 et 68.

6 M. le Professeur Gmoz, auquel nous sommes heureux d'adresser lés vifs remerciements de la Société Archéologique. Il est à noter que le fragment de couvercle posé sur lé sarcophage provient d'nne autre tombe, d'une épeqtle postérieure (XIIe siècle).


5 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 5

leurs têtes hideuses. Des bandes plates décorent les deux extrémités du sarcophage. Du côté de la tête, le plus large, elles forment une croix centrale cantonnée de quatre croix de Saint-André, et, du côté du pied, une croix simple.

Un trou d'échappement a été pratiqué au pied de l'auge; c'est une adaptation. moderne à son usage vulgaire, car le forage, maladroitement opéré, et par l'effet d'un" contre-coup du burin, a fait sauter au dehors un large éclat de pierre au détriment de la sculpture.

On doit noter encore que ce vaste cercueil, creusé dans un bloc monolithe de pierre blanche de la Vallée de l'Yonne, est de forme trapézoïdale plus large, et d'une hauteur de parois plus grande, à la tête qu'aux pieds.

De ces faits, il résulte : 1° qu'un sarcophage travaillé avec un luxe si exceptionnel n'a pu appartenir qu'à un très grand personnage du Xe siècle; 2° qu'il n'avait pas été destiné à être enfoui dans le sol, comme tant d'autres cercueils vulgaires de pierre exhumés au cours des fouilles modernes. Il avait dû être établi en surface, soit dans le choeur, soit dans une chapelle ou une crypte de la basilique carolingienne qui avait remplacé l'église mérovingienne antérieure, en 853, au moment de l'Invention et de la Translation solennelle des reliques de Sainte Colombe et de Saint Loup par l'Archevêque Wénilon.

« Les tombeaux apparents, observe M. de Caumont, n'appartiennent qu'à des notabilités de l'époque à laquelle ils furent érigés; ... un petit nombre de (ces) tombeaux furent isolés dans les cryp-


' ê BULLETIN .DE' LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 6

tes, les églises ou les chapelles » 7. 3° Or, nous

connaissons ..exactement les personnages illustres

'inhumés à Sainte-Colombe au xe siècle, ce sont :

a) Richard-le-Justicier, duc et grand rassembleur des terres de Bourgogne, qui avait mis la main sur le Comté de Sens, en 895, puis, en qualité d'Abbé laïque, sur le monastère de SainteColombe qu'il avait fortifié. C'était la pointe extrême dé ses possessions". Il mourut en 921 et fut inhumé dans la chapelle de Saint-Symphorien, dans le transept méridional de la nef de l'Abbatiale 8;

b) La Reine Emme, ou Emma, fille de Robert, duc de France, épouse de Raoul, qui mourut en 934, un peu plus d'un an avant le roi 9. Elle fut également inhumée à Sainte-Colombe, probablement dans, le choeur de la basilique;

c) Enfin le roi Raoul, fils de Richard-le-Justicier et duc de Bourgogne, Abbé laïque de Sainte-Colombe, comme son père, et inhumé de même dans l'abbatiale, « devant le maître-autel », au mois

. de janvier 935.

Il était mort à Auxerre, le 14 ou le 15 de ce même mois 10, après avoir lui-même fixé le lieu de sa sépulture à Sainte-Colombe, près de son

7 A. DE CAUMONT, Abécédaire, ère romane, secondaire, tombeaux, p.-327, V° édition.

Cf. VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire, V Tombeau. R. P. C. DE LA CROIX, Hypogée de Poitiers. s Abbé BRULLÉE, op. cit.,, p. 184.

9 C. COTRON, Cronic. S. Colûmboe : « .. sepultus est in basilica Sanctae Colûmbee 'Virginia..'.' ante majus altarc », ajoute une. note d'un vieil obituaire;

13 AUER. — Cf. Abbé CHAUME, Les Origines du Duché de Bourgogne. lr" partie, p. 391:


7 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 7

père et de son épouse Emma; Il avait été porté à la royauté, par le suffrage des grands révoltés, contre Charles-le-Simple, l'héritier légitime de la dynastie carolingienne, et il avait été couronné, le 31 juillet 923, à Saint-Médard de Soissons, par l'Archevêque de Sens Gautier ". Cette circonstance fit que sa souveraineté était demeurée toujours entachée d'usurpation aux yeux d'un grand nombre parce qu'il avait dû sa couronne, non à son droit, mais à des suffrages,. contraires au droit héréditaire du carolingien. Son règne ne fut donc qu'une suite de guerres et de contestations. Toutefois, comme il était vaillant, droit et très pieux, les moines de Sainte-Colombe, très fiers de voir à leur tête la personne même du souverain, lui demeurèrent fort attachés. Avant de mourir, il les avait comblés de bienfaits, les gratifiant de fonds de terre, de reliques, de pierres précieuses, leur léguant son sceptre et, par surcroît, sa couronne ornée de pierreries.

C'est pourquoi, son corps ayant été ramené d'Auxerre à Sainte-Colombe, les religieux lui témoignèrent leur gratitude par « la magnificence royale et la pompe tout extraordinaire » qu'ils apportèrent à ses funérailles 12.

il ECKEL, Charles-le-Simple.

12 Histoire de Sens du curé ROUSSEAU. — Bibl. de Sens, Ms. 60, p. 493. — Jean BOUCHET, écrivain du xvi" siècle, écrit que le roi Raoul avait succombé à une « maladie merveilleuse..., que tout son corps fut mangé de cyrons ». Nous dirions .aujourd'hui qu'il fut atteint à Auxerre de la maladie pelliculaire. C'est, observait LEBEUF, une « maladie à la vérité peu commune, dont quelques princes très pieux n'ont pas été exempts, et qui est, dit-on, naturelle. Pendant que Dieu l'affligeait de cette plaie, il donna beaucoup de marques de sa


8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 8

Il est donc parfaitement vraisemblable que notre sarcophage si curieusement et si richement sculpté, soit une marque de la reconnaissance des moines envers leur grand bienfaiteur.

Des trois personnages illustres ensevelis au' Xe siècle dans la basilique de Sainte-Colombe, n'estce pas vraiment à la dignité royale de Raoul que correspond une ornementation si exceptionnelle?

Quand, après la mort du roi Raoul, se produisirent de nouvelles invasions, notamment celle des féroces Hongrois (945), son tombeau dut demeurer dissimulé dans les cryptes, Nous savons que les reliques insignes de Sainte Colombe et de Saint Loup y avaient été si bien cachées en 885, dans la crainte des Normands, qu'pn avait oublié le secret de l'endroit pu elles reposaient. Ce ne fut qu'en 950 que l'Archevêque Archarnbault, guidé par les souvenirs d'un vieux moine, les retrouva sous le pavé du choeur, après avoir défoncé la voûte de l'hypogée et démoli le mur de fortune qui avait bouché la porte d'entrée des cryptes 13.

Dans le silence des chroniques à leur égard, nous ignorons ce qu'il advint des tombes royales au moment de cette Invention suivie d'une translation. Mais elles ne purent échapper au profond remaniement qu'occasionna plus tard, en 1142, la démolition totale, de fond en comble, de la basipiété

basipiété envers l'Eglise de Sainte-Colombe ». Abbé LEBEUF, Histoire d'Auxerre, Paris, 1743, T. II, p. 48.

i? Abbé BRULLÉE, op. cit., p. 92-93. — Cf. Bulletin Soc. Arçh,, T. IV, p. 77 : Rapport du même sur les, fouilles opérées en 1852 et 1853, sur l'emplacement des anciennes basiliques. Il retrouva .les restes de ce mur hâtivement construit par le? moines, pour obturer la porte de la cryptg.



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS , T. XL. PL. I

Sarcophage du Roi Raoul à Sainte Colombe

PHOTO GIROZ


PL. H

Vues des deux bouts

Dimensions

Longueur Largeur à la tête Largeur aux pieds Hauteur extérieure Hauteur intérieure

Extérieure 2 m 14

Intérieure 1,95

Extérieure 0,70

Intérieure 0 , 53

Extérieure 0 , 36

Intérieure 0 , 24

A la tête 0 ,65

Aux pieds 0 , 45

A la tête 0 , 53

Aux pieds 0,36

Epaisseur des parois 0 , 07

Epaisseur du fond 0, 12

GIROZ DEL.

- A. lËHMANIJPAl;:?, GHAV SEU6 -



9 LE TOMBEAU PU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE »

lique carolingienne qui les avait abritées et que l'Abbé Théobald remplaça par une magnifique et vaste abbatiale ogivale. Le choeur fut élargi, les trois cryptes inférieures furent rasées, celle du nord, qui intéresse particulièrement notre sujet, comme correspondant au site de la sépulture de Raoul, fut même, coupé en deux par le mur de fondation qui supportait les piliers dû choeur 14. L'érection, à cette époque, d'un mausolée extérieur, représentant le roi couché sur une dalle correspond évidemment à ce remaniement et implique une modification de la sépulture. Un sarcophage en surface jugé trop encombrant, n'était plus admis dans les majestueux édifices du xir 3 siècle; rien ne subsistant plus, depuis 1142, de l'église qui l'avait abrité, celui de Raoul aura été remplacé à cette époque par le caveau funéraire dont il sera parlé plus bas, et par une effigie plus conforme aux usages du Moyen-Age,

Avec ce mausolée, nous sortons pleinement du domaine des présomptions. Nous avons eu la satisfaction de découvrir à la Bibliothèque Nationale un précieux recueil manuscrit et inédit d'inscriptions sénonaises, relevées en 1567, peu de jours avant l'irruption des Huguenots qui allaient les détruire pour la plupart 15,

L'auteur anonyme du manuscrit donne la desi*

desi* Rapport sur les fouilles de 1852-1853.

15 Bibl. Nat. Mss. Collection de Champagne. — T. XLIII, fol. in et suiy. — Nous remercions vivernent M- Pierre GUIDOU, professeur au lycée Janson, et notre collègue de la Société, de nous avoir procuré par §es démarches très amicales le texte exact et la reproduction du feuillet concernant le roi Raoul. — Cf. le mausolée de Raoul avec celui de Philippe Ier, mort en 1108 et inhumé dans l'abbatiale de §aint-Benaît-.s,ur-Loire.


10 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 10

cription de la sépulture, telle qu'elle existait et qu'il la voyait de ses yeux à cette époque, et il prend soin d'ajouter à son texte un croquis rapide de l'effigie royale. Il s'exprime ainsi :

« IN MONASTERIO S. Columbae ad loevam altaris majoris sepulchrum est lapideum effigie régis decoratum quod est Rodulfi Francorum régis Nullo notatum titulo.

« Sunt et in stillicidiis lapidée duo tumuli antiquissimi versus laevam unum, aliud versus dexteram que dicuntur S. S. Columbse et Lupi, qui diu jacuere usque ad tempora... abbatis a quo levata sunt et in testitudine templi exportate et in sepulchris honnorifice reposita exonatis his versibus...

{Les vers manquent au manuscrit)

« Rodqlfus rex francorum illic jacet sub lapidea tumba ejus referente effigiem ad sinistrum latus majoris altaris absque titulo.

(Les mots : Radulfus Rex sont écrits en lettres cursives, et de la main de l'auteur du manuscrit, sous lé monument, qui ne présentait en effet aucune surface propre à graver un titulus.)

TRADUCTION. — « Dans le Monastère de SainteColombe, à gauche du maître-autel, se trouve un sépulcre de pierre, orné de l'effigie d'un roi; c'est celui de Raoul, roi des Francs, il ne porte aucune épitaphe. ........

« Il y a encore deux tombeaux de pierre très antiques, exposés autrefois à l'égoût des pluies, l'un du eôté gauche, l'autre à droite (de l'église);


11 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 11

Ce sont, dit-on, ceux de Sainte Colombe et de Saint Loup. Ils ont reposé là longtemps, jusqu'au temps de l'Abbé (le nom manque au manuscrit), qui les releva, les transporta sur la voûte du temple, puis les replaça avec honneur sur les sépulcres en les décorant de ces vers :

(Les vers manquent au manuscrit)

« Raoul, roi des Francs, gît là sous une tombe de pierre qui suporte son effigie, au côté gauche du maître-autel et sans épitaphe ».

L'auteur anonyme de notre recueil avait été bien inspiré de reproduire ainsi les principales inscriptions sénonaises, si peu de jours avant qu'elles ne disparussent sous le marteau ou la torche des sectaires.

Ce fut en effet le 30 novembre 1567 que l'armée protestante du prince de Condé, augmentée des farouches contingents des reîtres allemands, vinrent mettre le siège devant la Ville de Sens. Repoussés et furieux de leur échec, ils brûlèrent les édifices religieux, des faubourgs et s'acharnèrent notamment sur l'abbaye de Sainte-Colombe, qu'ils incendièrent après l'avoir affreusement pillée. « Ils commirent tant d'horreurs dans le sanctuaire de Dieu, dit une chronique du temps, que les dénions eux-mêmes en eussent frémi » 16.

Il est impossible que, dans un tel désastre, l'avidité des soudards déchaînés ne les ait pas entraînés à violer la sépulture royale dont ils avaient mis en pièces le monument supérieur, ainsi que

ls Abbé BIUJLI.ÉE, op. rit:


12 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 12

l'effigie. Les ossements du roi furent profanés et jetés au vent et durent disparaître à cette époque.

Emu de tant de ruines laissées par les Huguenots, le saint et généreux Abbé Robert de la Mainardière entreprit d'en réparer une partie, à ses frais, dès le début du xvie siècle. Il renouvela ainsi le pavage du sanctuaire et celui de la nef, dans laquelle il restitua les tombeaux de Sainte Colombe et de Saint Loup. Celui du roi Raoul ayant disparu, il dut le reconstituer également à proximité de son emplacement primitif contre l'une des colonnes du choeur, de manière à mieux dégager l'intérieur de celui-ci.

Or, ce n'est pas là une hypothèse, Quand, en 1721, Dom Collombat, prieur, dut procéder, à son tour, au renouvellement du carrelage du sanctuaire, il fut amené à découvrir la substruction du mausolée. Il n'y trouva qu'un gros mur et un tombeau de ciment fait en berceau dans lequel il n'y avait que de la poussière et vis-à-vis de ce tombeau, au-dessous de la corniche d'un pilier, il y avait la figure du roi, on croit que c'était celui du roi Raoul... » 17. Ce gros mur correspondait bien à la fondation, signalée plus haut, de l'abbatiale du xue siècle, et le caveau, au remaniement des sépultures nécessité par la démolition de la basilique carolingienne en 1142 18.

17. TARBÉ, Epitapb.es et Inscriptions de la Ville de Sens, Bibl. d'Auxerre, Mss. — Le mausolée et l'effigie auraient donc bien été reconstitués par l'abbé de la Mainardière, en même temps que les tombeaux de Sainte Colombe et de Saint Loup.

18 LEBEUF raconte que l'un de ses correspondants, le P. Géronde, « religieux fort vif, qui remarque tout » lui avait écrit ces détails fort précis : « La sépulture du roi Raoul n'est plus au milieu du choeur (comme Lebeuf l'avait cru à tort), mais en entrant dans le choeur, proche le pilier de gauche, et c'est


13 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 13

Telle avait été l'étendue des ravages exercés par les sectaires, que la mémoire de la nouvelle génération monastique s'en était trouvée affectée, au point que le consciencieux chroniqueur de l'Abbaye, D. Cotron lui-même, écrivant en 1648, demeurait incertain, malgré la restauration de l'Abbé de la Mainardière, sur le lieu exact de la sépulture royale : « Notre obituaire, dit-il, porte « Obitus domini Rodulphi, et une main plus récente a ajouté qu'il était inhumé devant le maîtreautel, mais en quel endroit, c'est ce que l'on n'a pu encore déterminer » 19.

« Cependant, reprend-il aussitôt, j'ai appris de plusieurs religieux des plus anciens de ce monastère que Raoul reposait à droite du maître-autel, au septentrion, proche la grille de fer, et qu'autrefois même, pour en perpétuer le souvenir, on voyait un fragment d'une petite colonne de marbre appliqué à l'un des grands piliers de l'église qui se trouve le plus rapproché de l'Evangélifère 20.

là qu'elle fut trouvée lorsque, dans ces derniers temps (en 1721) on pava le choeur. Je tiens ceci d'un religieux nommé Dom Collombât, qui a été longtemps procureur dans cette maison et qui était présent lorsque l'on travailla- ». Lettres de LEBEUF, op. cit, 25 nov. 1743. — DD. MARTÈNE et DURAND, au cours de leur Voyage littéraire (Paris, 1717), ont consacré une visite rapide et une note très sommaire à l'abbaye de Sainte-Colombe. Ils écrivent qu' « aujourd'hui, il n'existe aucun vestige des tombeaux du roi Raoul et de «on père Richard, duc de Bourgogne ». A notre avis, cette note de visiteurs n'ayant eu que des impressions superficielles sur l'intérieur d'édifices à peine entrevus, ne saurait faire échec au témoignage si formel du prieur Collombât et du P. Géronde, au sujet de la reconstitution du mausolée dès le x-vn" siècle.

is « .. Sed ubinam determinate nondum est compertum.-.. ».

20 D. COTRON, Cronic.


14. ' BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 14

Cette déposition des vieux moines confirme l'exactitude de la découverte et des renseignements de D. Collombât, en 1721. Quant au « fragment de marbre », nous y voyons un débris des colonnettes qui supportaient la table du mausolée 21.

Notre recueil du xvie siècle déclarant que le sépulcre du roi était de pierre, ne nous interdit pas de penser que les supports en étaient de marbre.

Cependant, Tarbé a copié quelque part que « la tombe était soutenue par quatre petites colonnes en pierre,... au bas, ajoute-t-il, étaient gravés ces deux mots : RODOLFUS REX.

« Balthazar Taveau dit avoir vu ce tombeau qui fut détruit par les Huguenots en 1567 » 22.

Tarbé confond évidemment le tombeau primitif

si LEBEUF rapporte que le continuateur des miracles de Saint Germain, écrit que de son temps, on voyait encore cette sépulture au milieu du choeur de Sainte-Colombe et que la tombe était de marbre sombre : « marmore pullo ». — De ces renseignements contradictoires, il résulte que nous ignorons de quelle nature exactement, marbre ou pierre, était le monument.

22 TARBÉ, ibid. — MAUCLERC s'appuie sur les Mémoires de Me Leriche (aujourd'hui perdus), pour dire que le roi « fut inhumé dans le choeur de l'Eglise de Sainte-Colombe, auprès du lieu où le diacre lit l'Evangile et sous une tombe de pierre qui fut détruite en 1567 par les Huguenots, mais qui ayant été refaite s'y trouvait encore lors de la destruction de cette abbaye... La figure de ce prince était représentée sur cette tombe qui était soutenue par quatre petites colonnes de pierre avec cette simple inscription : Rodolphus Rex (Raoul roi) ; autrefois on disait RodolDhe. MAUCLERC, Bibl. de Sens, Ms. 80 2e partie, p. 364.


15 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 15

vu par Taveau, lequel était anépigraphe, avec le monument restitué qui portait le nom du roi.

Après cet historien, le compilateur Mauclerc, qui écrivait en 1824-1828t affirme à son tour que la tombe « avait été refaite » après les destructions des Huguenots, « et qu'on la voyait encore, lors de la démolition de l'Abbaye », à l'époque de la Révolution.

C'est évidemment lors de sa reconstitution, après le sac des protestants, que fut gravé, au bas du mausolée, le nom du Roi.

Il s'est trouvé, au xvie siècle et antérieurement aux dévastations des Huguenots, un humaniste amateur, Jean Bouchet, qui s'appliqua à composer, selon la mode nouvelle, un curieux recueil « des anciennes et modernes généalogies des Roys de France et mesmement du Roy Pharamond, avec leurs épitaphes et effigies nouvellement imprimées à Paris, Grande-Rue Saint-Jacques, à l'enseigne de l'Eléphant, 1541, in-12, fig. en bois » 23.

Passons rapidement sur l'effigie du roi Pharamond et les portraits de ses successeurs pour nous

23 Ces compositions et effigies fantaisistes plurent sans doute aux contemporains de Bouchet, car son ouvrage ne compta pas moins de trois éditions, en 1541, 1545 et 1547.

L'auteur s'exprime ainsi (fol. xxxvu) ' : «... Après le trépas du dit Charles-le-Simple, en absence de Loys, son fils (que sa mère Algine avait emmené en Angleterre avec elle, luy estant en l'âage de onze à douze ans), Raoul, fils de Richard, duc de Bourgogne, usurpa la couronne de France et fut le XXXIIe Roy par la conduicte de Hugues-le-Grand, Comte de Paris et dudit Herbert, comte de Vermandois; il ne vesquit que deux ans et mourut d'une maladie merveilleuse. C'est qu'il fut mangé de cyrons, son corps repose en l'Eglise Saincte-Colombe de Sens, où. il fut mis en l'an neuf cens vingt et huyt. S'eD suyt l'épitaphe du dit Raoul ».


1-6 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 16

arrêter à notre Raoul. L'épitaphe que lui a consacrée l'auteur est rimée dans le goût pompeux et réaliste du temps. C'est le roi qui parle :

« Je Raoul, vray fils de Richard de Bourgongne,

« Deux ans fut Roy de France, qui qu'en grongne.

« Mais je usurpay ce règne et ceste terre

« Dessus Loys qui lors en Angleterre

« Etait fuy parce qu'en vitupère

« Le Conte Herbert tenoit Charles son père

« En ses prisons où il mourut martyr

« En l'an neuf cent vingt et huyt. De partir

« II me convint de ce monde pervers

« Mon corps à Sens gist eh poudre et en vers

« En ung moutier nommé Saincte Columbe

« Priez pour l'âme en regardant ma tombe.

Le ton irrévérencieux, les erreurs criantes de dates, et le caractère fantaisiste de cette épitàphe eussent suffi à nous persuader qu'elle n'avait pas été utilisée, si, d'autre part, nous n'avions appris par 1 notre manuscrit, postérieur de vingt-six ans à Cette composition, que nulle inscription ne figurait à cette époque sur le tombeau. Du reste, Tarbé ne ï'a insérée dans son catalogue que sur la foi seule du recueil de Bouchet* Est-il nécessaire d'ajouter que l'effigie imprimée par celui-ci n'a aucun rapport avec celle du tombeau.

Après tant de vicissitudes et la démolition totale de la vieille abbaye lors de la Révolution, on ne saurait s'étonner des incertitudes qui entourent la sépulture dii i*Oi Raoul. Toutefois^ des documents q.ùe nous venons d'exposer, il nous sera permis de conclure :


17 LE TOMBEAU DU ROI RAOUL A SAINTE-COLOMBE 17

1° Que si l'attribution à ce roi bourguignon du sarcophage, premier ojet de cette étude, ne constitue, à défaut d'un texte précis, qu'une présomption, celle-ci présente un caractère de haute vraisemblance;

2° Que ce sarcophage d'abord établi en surface, soit dans l'une des trois cryptes, soit dans le choeur de la basilique carolingienne, a été forcément déplacé lors de la construction de la vaste abbatiale ogivale de 1142, laquelle entraîna la destruction et de ce choeur et de ces cryptes;

3° Qu'à cette époque (1142), les restes royaux ont dû en être retirés pour être transférés respectueusement, sous le nouveau choeur, dans le caveau reconnu en 1721; mais que nous ignorons si, comme ceux de Sainte Colombe et de Saint Loup, notre sarcophage, vidé de son funèbre dépôt, fut ensuite exposé contre les murs extérieurs de l'abbatiale;

4° Que le sarcophage n'a dû être transporté dans la cour de la ferme qu'à l'époque de la Révolution, quand les superbes bâtiments de l'abbaye eurent été transformés en une carrière de pierres.

Quoiqu'il soit de ces conjectures, elles nous ont au moins conduit à une découverte positive, celle d'un document authentique, de ce dessin contemporain du monument funéraire érigé au MoyenAge sur la sépulture royale.

Le savant archiviste, M. Quantin, hésiterait peutêtre à écrire aujourd'hui « qu'il n'existe plus de vestiges de ce tombeau du roi Raoul » 24.

24 Lettres de LEBEUF, T. II, let. du 25 nov. 1743. Note 5.


18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE 18

Quelque incomple': que soit le résultat de nos recherches, il nous a semblé susceptible d'entrer dans le cadre des études de l'Association bourguignonne des Sociétés Savantes, comme une modeste contribution de la Société Archéologique de Sens.

JOSEPH PERRIN.


LA FONDATION

DU DOYENNÉ DE MAURIAC

PAR LA REINE THEODECHILDE

M. Perrin signale dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de France (T. 1927, p .232 et suiv.), une intéressante communication de M. Mayeux, associé national, au sujet d'un curieux bas-relief du xne siècle qui subsiste parmi les vestiges du cloître du doyenné de Mauriac (Cantal). Toutefois il y a lieu de rectifier, en quelques points, la note de M. Mayeux.

- Le doyenné de Mauriac dépendait de notre abbaye de Saint-Pierre-le-Vif depuis la fondation de celle-ci par la reine Théodechilde au vie siècle. M. Mayeux fait remarquer d'abord que « les ren« seignements quJon peut obtenir sur l'ancien « doyenné de Mauriac sont très peu nombreux. En « dehors de la Chronique de Saint-Pierre-le-Vif « de Sens et des fonds Champagne, tome XLII, « fol. 30; Latin 12.683, fol. 159; Français 20.342 et « 20.146, fol. 137, de la Bibliothèque Nationale; on « ne trouve guère que de vagues descriptions; en« core tous ces documents paraissent-ils n'être que « la copie, plus ou moins complète, d'un texte dis« paru. Une mention, figurant d'ailleurs dans le « fonds Champagne, indique que tous les papiers « antérieurs à 1190 furent brûlés ».


2'i BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

Mais l'auteur se borne ensuite à reproduire la tradition des moines de Saint-Pierre-le-Vif, d'après laquelle un certain Basolus (et non pas Badolus, comme il l'écrit), chef important des Arvernes, s'étant révolté contre Glovis en 507, aurait été pris par ce roi, emprisonné à Sens, puis gracié à la prière de Théodechilde, fille de Glovis, moyennant la donation de ses territoires de Mauriac.

II est nécessaire de rappeler ici que Théodechilde, reine répudiée des Varnes, était fille de Thierry Ier, donc petite-fille seulement de Clovis; qu'elle n'a pu fonder son monastère que vers 550 (de 558 à 561, sous le règne de Clotaire Ier, si nous en croyons Odoranne) ; que l'histoire de Basolus et de la fondation de Mauriac doit donc être reportée bien après la mort de Clovis; mais que Basolus, personnage mystérieux a réellement existé. (Voir le Martyrium de Saint-Savinien où j'ai traité ces questions).

M. Mayeux résume l'histoire du doyenné de Mauriac et donne le dessin d'un curieux bas-relief du xne siècle qui subsiste parmi les vestiges du cloître. Cette sculpture représente Samson terrassant le lion. L'auteur y voit une allégorie symbolisant la victoire de l'Abbé de Saint-Pierre-le-Vif, Arnould, sur le doyen Pierre de la Balderie, révolté contre son autorité, excommunié par le légat en personne, à Mauriac, même et emprisonné en 1110, au château de Vëntadour par le seigneur de Miremont.

— Même volume, p. 253, Mgr Batiffol établit un rapprochement entre les fresques récemment dé-


3 LA FONDATION DU DOYENNÉ DE MAURIAC 21

couvertes à Saint-Germain d'Auxerre et celles de Sainle-Marie-Antique et de Saint-Clément à Rome. M. Lauer les compare avec les miniatures du psautier de Charles-le-Chauve et du Sacramentaire de Saint-Denis; du début du xe siècle, tant au point de vue du costume que des attitudes gracieuses des personnages dans les scènes représentées.

JOSEPH PERRIN.



NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES

Archives de la Société Archéologique de Sens Document n° 269 du 29 Mai Ï847

Sergines est un gros bourg situé au nord et à 16 kilomètres de la ville de Sens; au midi et à 8 kilomètres de Bray-sur-Seine; au sud-ouest et à 8 kilomètres de Pont-sur-Yonne et à 2 kilomètres de la route de Chéroy à Bray-sur-Seine.

Il est placé dans une gorge au nord d'une grande vallée qui partage son territoire en deux portions inégales et se prolonge du levant au couchant jusqu'à la rivière d'Yonne près de Michery. Un ravin parcourt le fond de cette vallée après avoir pris naissance près de Grange-le-Bocage; et dans les temps de pluie, entraîne les eaux dans le ruiseau d'Oreuse au-dessous de Michery (Sixte) et de là dans la rivière. Il causait autrefois de grands ravages aux propriétés qu'il traverse; mais ayant été élargi et creusé en 1787, est devenu rarement dangereux.

Le nom de Sergines est écrit de différentes manières en latin ou en français par les anciens historiens et les géographes. Le pape Urbain, dans une lettre à Saint Louis, en parlant du fameux Geoffroy de Sargines, le nomme : Gaufridus de Sarcenis; dans d'autres éditions on lit : de Sarcinîs. Guillaume de Nangis l'appelle : Gaufredus de Sar«


24 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

ginis. On doit croire, avec Adrien Valois, que le premier nom de ce bourg aura été : Sarcinse, Sarginse, Serginse ou Sergînis. En français d'anciennes chartes mettent Sargines. Joinville et les auteurs contemporains, appellent le héros, seigneur du lieu, tantôt Geoffroy de Sargines, tantôt Geoffroy de Sergines; et le Spicilège, T. I, p. 223, met, par erreur, Galfridus de Seignes. D'Expilly, dans son Dictionnaire géographique, écrit : Sergimes ou Serginnes; enfin un ancien Pouillé du diocèse de Sens, imprimé en 1648, met Serigny.

Avant la Révolution, Sergines était une prévôté comprise dans le ressort du Bailliage de Sens; la justice s'y rendait au nom du Baron. Le curé était gros décimateur en partie et son bénéfice valait de 5 à 6.000 francs.

Aujourd'hui Sergines est le chef-lieu d'un canton ou Justice de paix de l'arrondissement de Sens, avec cure, bureau d'enregistrement créé en 1809, et bureau de poste aux lettres établi le 1er janvier 1846. Sa population est de 1.400 âmes.

Le territoire de la commune, d'après un arpentage fait par M. Fillemain, géomètre à Sens, en 1790 ou 1791, contenait en totalité 4.425 arpents de terres labourables, vignes, bois et friches à la mesure de 18 pieds pour perches et de 100 perches l'arpent. Mais d'après le cadastre fait en 1831, il contenait 1.854 hectares 91 ares 40 centiares (5.133 arpents à la mesure ancienne) * estimés un revenu

i On s'explique difficilement cette différence. Si M. Fillemain avait opéré à la mesure de 20 pieds, la différence serait peu sensible puisque 4425 arpents^ à cette mesure, font 1867 ha. 71 a. 73 centia.


3 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 25

annuel de 44.443 10

Le revenu foncier des bâtiments est de 8.886 90

Total général du revenu territorial.... 53.330 00

Productions du Sol

Autrefois il existait beaucoup de vignes sur le territoire, notamment sur la côte qui s'élève à droite (Champrabaud) ; les vins étaient assez bons. Mais aujourd'hui les vignes sont d'un très faible rapport, les vins médiocres par suite de l'introduction de mauvais plants. Cependant ils finissent par s'améliorer en les conservant en cave pendant deux ou trois ans.

La plaine qui domine cette côte s'étend en longueur du levant au couchant à près de 5.000 mètres et se compose, pour la presque totalité, de terres à froment. On ne voit dans cette plaine ni arbres ni buissons, ce qui lui donne un aspect triste et monotone. On y remarquait, cependant, peu de temps avant la Révolution, un orme d'une grosseur et d'une élévation prodigieuse; il s'apercevait de plus de cinq lieues, et est figuré sur toutes les cartes géographiques de cette époque sous le nom : l'Orme du Boulin, notamment sur la carte du Diocèse de Sens, faite par ordre de Mgr Languet, Archevêque de Sens.

Commerce, Industrie, Halle, Foires et Marchés

Les foires et marchés existent à Sergines depuis l'année 1559. Ces foires ont été fixées au premier lundi de Carême, au 25 mai et au 3 novembre. Le marché au mardi de chaque semaine.


26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

La foire qui se tenait le premier lundi de Carême a été fixée, invariablement, au 1er mars par ordonnance royale du 4 décembre 1832. Les causes de ce changement ont été sa variation du 12 février au 12 mars, ce qui la faisait arriver trop tôt ou trop tard pour la vente des chevaux.

Les foires de Sergines maintiennent leur ancienne réputation pour la vente des bestiaux. Il n'en est pas de même des marchés, qui étaient très forts avant la Révolution; il se faisait un commerce considérable en grains. Depuis la Révolution, et malgré les efforts des diverses administrations, il n'a point été possible de faire revivre le marché au blé. Toutefois, il se soutient pour la vente des autres objets de première nécessité (foires disparues depuis 1914).

Le commerce de blé et d'avoine se fait à Sergines par des blatiers en assez grand nombre; le blé se vend encore plutôt sur les marchés de Bray,- Sens et Montereau que de toute autre manière.

On fabrique des serges, ratine de flanelle. Les fabriques ne présentent plus aucune importance par suite de l'établissement des mécaniques et des filatures. Les laines destinées au tricot sont filées à la main comme anciennement; il paraît qu'elles sont préférables pour cet objet à celles filées à la mécanique.

Il existe à Sergines un marchand de fers en gros, de charbon de terre et de quincaillerie; un horloger, un bonnetier, un peintre-vitrier, des marchands de draps, d'épicerie et de vins; une plâtrière, quatre boulangers, trois bouchers et quantité de forgerons, tourneurs, menuisiers, cordonniers, tisserands et boisseliers, Les habitants sont


5 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 27

en général actifs, laborieux et économes; ils exercent la culture avec succès. On pourrait espérer plus de progrès si la division à l'infini des propriétés rurales et le peu d'espace des bâtiments d'exploitation n'apportaient pas de grands obstacles aux améliorations. D'un côté, si le morcellement est un mal pour la grande culture, d'un autre il est un bien pour la généralité des habitants qui sont tous dans l'aisance.

En 1748, la duchesse de la Force fit construire sur la place publique une petite halle qui subsiste encore. Elle voulut établir des droits sur les marchands forains qui la fréquentaient, mais les habitants s'y opposèrent fondés sur ce que l'emplacement était une propriété communale.

Au mois de mai 1788, M. le comte du Rouve, seigneur de Sergines, entreprit de faire revivre les prétentions de Mme la duchesse de la Force; il présenta, à cet effet, au grand conseil, une requête qui fut repoussée sur les motifs énoncés en une délibération prise par l'assemblée générale des habitants, sous la date du 25 juin 1788.

Communications

Sergines est peut-être le seul chef-lieu de canton du département qui ne possède point de route départementale. Il ne possède que deux chemins de grande communication portant, l'un le n° 28 qui conduit à Bray-sur-Seine et l'autre le n° 29 qui conduit à Sens et à Montereau par la vallée de l'Yonne, en passant par Serbonnes, Gourion et Vinneuf. Le chemin n° 28 se relie, à la croix de Pailly, avee le ehemin n° 43 qui va à Grange-le-


28 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE t)

Bocage en passant par Vertilly et Villiers-Bonneux et tombe ensuite sur le chemin n° 25 de SaintMaurice-aux-Riches-Hommes à Pont-sur-Yonne par la vallée d'Oreuse.

Pour que Sergines put reprendre le rang qu'il occupait dans le commerce et retirer quelque avantage de la somme de contribution qu'il paie annuellement pour les dépenses départementales en raison de son importance, il faudrait une route départementale partant de Theil et allant à Braysur-Seine en passant par la commune de SaintMartin-sur-Oreuse, Sergines et Montigny-le-Guesdier. Cette ligne réunirait parfaitement la Bourgogne et la Brie. Ce serait faire un grand acte de justice à la commune, puisque malgré sa participation aux dépenses occasionnées par l'établissement de plusieurs routes dans le département depuis 1830, elle n'a pas eu la plus juste part dans la distribution.

Voie Romaine

De toutes les voies qui existent sur le territoire, la plus considérable et la plus digne de remarques, est la voie romaine ou chemin de César, connue sous le nom de Chemin perré.

Ce chemin se dirigeait de Sens à Meaux, en passant par l'abbaye de Jouy et par Chailly au couchant de La Ferté-Gaucher. Partant de Sens, il passait au Popelin, près de La Pommeraie, et traversait tout le territoire de Sergines à l'Est; ensuite celui de Compigny et se dirigeait à Jaulnes, aux Ormes, Maison-Rouge, Goulommiers, etc. Il forme sur tout le territoire de Sergines une ligne parfaitement droite (et est encore, pour ainsi dire,


7 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 29

dans son état primitif, n'étant plus fréquenté depuis longtemps). Une route départementale, s'embranchant aux Ormes, sur la route de Bray à Provins, vient d'être construite dans l'emplacement du vieux perré, pour aller à Coulommiers.

Une autre voie ancienne, mais à l'ouest et à peu dé distance du bourg, traversait également tout le territoire; c'était la route de Lyon à Paris par Bray; cette ancienne voie qui existe encore sur toute l'étendue du territoire de Sergines, traversait un hameau de la commune de Sergines qui s'appelait Bohé, et se rendait à Bray-sur-Seine. Ce hameau contenait 100 à 120 feux.

Histoire Ecclésiastique I. — Saint Paterne

Sergines est mémorable dans l'histoire ecclésiastique parce que c'est tout proche le pays que fut tué Saint Paterne, moine de Saint-Pierre-le-Viflès-Sens, le 12 novembre 726. Sa vie tirée particulièrement d'un auteur anonyme se trouve parmi les Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedïcti du Père Mabillon. Elle offre, aussi bien que des reliques et des translations qui en ont été faites, divers détails qui ne sont pas sans intérêt pour le pays sénonais.

Saint Paterne était né vers l'an 680 à Coutances, ■ ville de Normandie, de parents recommandables par leur j>iété et le rang distingué qu'ils tenaient dans la province. Il quitta le monde fort jeune pour se faire religieux dans le monastère de SaintPair d'Avranches, où il pratiqua les plus grandes austérités de la pénitence, Ce qzxe l'on dit qu'il fit


|$Ô BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 8

en ce genre doit passer pour des miracles peutêtre plus réels que la plupart des prodiges qu'on lui attribua; car il renchérissait sur l'abstinence prescrite par sa règle, et, tandis que les autres religieux ne mangeaient qu'une fois le jour, sur le soir, Saint Paterne ne mangeait souvent qu'une seule fois la semaine pour donner sa portion aux pauvres.

Importuné des visites que sa réputation de sainteté lui attirait, Saint Paterne résolut de chercher une autre retraite. Il vint d'abord à Paris, puis remonta la Seine jusqu'au monastère de SaintPierre de Jaulnes, près Bray, dont la solitude parut lui convenir; mais ayant ouï parler de celui de Saint-Pierre-le-Vif-lès-Sens comme d'une école de vertu, où la discipline régulière était dans sa plus grande rigueur, il s'y rendit dans le désir de s'élever à la perfection chrétienne. Il y fut reçu avec empressement par l'abbé Chrodolin; il y vécut quelque temps, jusqu'à ce que les honneurs que l'on s'accoutumait à rendre à sa vertu, lui étant devenus à charge, il demanda à retourner à Jaulnes. Pour y arriver, il fallait passer par la forêt de Sergines; il ne put arriver jusqu'au pays, car il fut rencontré par des voleurs, qui s'étant offensés de quelques remontrances que leur fit le Saint, pour les exhorter à changer de vie, le massacrèrent et lui coupèrent la tête. Sur le bruit qui s'en répandit, un nommé Trésulphe, riche habitant de Sergines, et aveugle depuis neuf ans, se fit conduire au fond de la forêt, et à peine fut-il rendu au lieu indiqué, il fit découvrir le corps du Saint, et suivant l'auteur (le Père Mabillon) recouvra en même temps la vue.


9 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 3f

Saint Ebbon, archevêque de Sens, à qui Trésulphe fit part de ce qui lui était arrivé, se transporta solennellement sur les lieux avec tout son clergé. Il fit porter en pompe le corps du Saint religieux à Sergines, et le mit dans un tombeau sur lequel Trésulphe fit élever depuis une petite chapelle qu'il dota de ses biens. On croit, avec assez de fondement, que c'était la chapelle du prieuré de Saint-Paterne bâtie proche et à l'ouest des fossés du bourg, et qui a été détruite depuis la Révolution. Ce prieuré était de l'ordre de Saint-Benoît, dépendant de l'abbaye de Bonneval, au diocèse de Chartres.

Le corps de Saint Paterne resta donc dans cet endroit jusqu'en 958, que Burchard, premier du nom, de la maison de Montmorency et Hildegarde, son épouse, de la maison de Blois, prièrent Hildeman, archevêque de Sens, de permettre qu'il fut transporté dans l'église du monastère de SaintSauveur-lès-Bray; église qu'ils venaient de fonder exprès de l'agrément du roi Lothaire 2. Le prélat y consentit, la translation se fit avec pompe et Burchard déposa le corps du Saint dans un tombeau magnifique.

Dix ans s'étaient à peine écoulés qu'un gentilhomme du pays, nommé Boson, homme décrié par ses violences, profita de l'absence de Burchard pour surprendre son château et le monastère de

2 L'Eglise et le Monastère n'ont été détruits qu'en 1831 par un nommé Coulon, de Gourion, qui les avait achetés à' cet effet. L'Eglise a été reportée au milieu du village. On pense que le chemin suivi par le Saint pour aller à Jaulnes était la voie romaine ou chemin perré. La forêt n'existe plus, elle est maintenant en culture.


32 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 10

Saint-Sauveur qui en dépendait. Raynard, comte de Sens, qui était lié avec la maison de Blois, vint au secours de Burchard, assiégea et reprit le château; il enleva le corps de Saint Paterne avec d'autres reliques qu'il fit mettre dans la grosse tour de Sens; mais bientôt, à la prière du comte Thibault, père d'Hildegarde, il rendit tout aux religieux de Saint-Sauveur qui remirent les glorieux restes du martyr dans son tombeau où ils demeurèrent environ 700 ans.

Pendant cet intervalle, il s'opéra, dit-on, plusieurs miracles au tombeau du Saint. Le 9 août 1685, Mgr de Gondrin, alors archevêque de Sens, permit aux religieux de Saint-Sauveur, sur leur demande, d'en dresser des procès-verbaux, après les informations juridiques.

Le culte de Saint Paterne est d'un établissement fort ancien, comme il paraît par les martyrologes du ixe siècle, tels ceux d'Adon et d'Usuard. Sa mémoire a toujours été célébrée dans l'Eglise de Sens; mais à Sergines, où son tombeau fut longtemps fréquenté, on célèbre sa mémoire avec plus de solennité; on y venait de très loin en pèlerinage, et au nombre de ses miracles, on cite particulièrement ceux qu'il a opéré sur les sourds et les aveugles.

Il dépendait du prieuré de Saint-Paterne, entre autres biens, une belle pièce de terre de ce nom située proche le moulin, sur le chemin de Sergines à Courlon. Cette pièce a été vendue comme bien national au sieur Jean-Noël Gervais, propriétaire à Sergines, en même temps que la chapelle qui avait été construite proche le bourg. Le sieur Gervais voulant assurer à perpétuité la celé-


11 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 33

bration de' la fête de Saint Paterne, a, par son testament public reçu par Me Ancelot, notaire à Sergines, le 13 février 1815, fait en faveur de l'Eglise, la disposition suivante :

Je donne et lègue à l'Eglise et fabrique de Saint-Tiburce de cette paroisse, dans laquelle reposent les reliques et statue de Saint Paterne, martyr, et ci-devant en une chapelle dédiée à l'honneur de ce saint, sur le territoire de cette commune, détruite depuis environ 18 ou 20 ans, le principal d'une rente annuelle de 15 francs et cs. Pour, par la dite fabrique, en prendre pqs.- session et commencer à toucher et recevoir les arrérages de la d. partie de rente, même le principal s'il était offert, incontinant mon décès. A la charge par la dite Eglise et fabrique de Sergines de continuer à perpétuité de célébrer et faire l'office de Saint Paterne en la dite Eglise, annuellement le 13 novembre, jour de fête dédiée en l'honneur de ce Saint; et de faire offrande d'un pain bénit que je n'ai cessé d'offrir, depuis que j'ai fait l'acquisition de la pièce de terre qui dépendait du ci-devant prieuré dit de Saint-Paterne.

La Révolution n'a apporté aucun changement dans la célébration de la fête qui remonte à plusieurs siècles. Le 13 novembre de chaque année, la famille Gervais offre au nom de la fabrique, le pain bénit dont est parlé au testament ci-dessus; la personne qui porte ce pain bénit est"suivie de quinze à vingt jeunes filles de trois à cinq ans qui, de leur côté, portent chacune un petit pain bénit. La même cérémonie, se fait le dimanche suivant.

3


34 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 1.2

Les petits pains bénits sont vendus à l'enchère à l'issue de la messe au profit de la fabrique, pour couvrir les dépenses de l'Eglise.

II. — Saint Tiburce, Patron

Saint Tiburce, patron de la paroisse de Sergines, était d'une famille distinguée dans Rome par ses grands biens et par ses grands emplois. Il était fils de l'illustre Chromace, vicaire du préfet de la ville, chargé la première année du règne de Dioclétien, de juger ceux qui étaient accusés de christianisme. Chromace s'est démis de sa charge après s'être fait chrétien, avoir fait recevoir le baptême à toute sa famille, et donné la liberté à 1.400 de ses esclaves qui s'étaient fait chrétiens. Tiburce, son fils, quoique jeune encore, s'était acquis la réputation d'un des plus habiles avocats de son temps. Devenu chrétien, il quitta le barreau, l'amour des sciences humaines ayant cédé à celle du salut.

Tiburce fut condamné comme chrétien par le juge Fabien, successeur de Chromace. Il eut la tête coupée sur le chemin de Lavique, à une lieue de la ville, le 11 août 286. Deux femmes de piété nommées Lucile et Firmine qui étaient ses parentes, s'y firent bâtir une retraite pour y servir Dieu le reste de leurs jours.

III. — Eglise

• L'Eglise de Sergines est comme on le voit, sous l'invocation de Saint Tiburce, martyr. Les voûtes en sont belles, régulières, et d'un bon goût d'architecture. On ne sait pas précisément à quelle


i3 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 35

époque il faut placer sa fondation telle qu'on la voit aujourd'hui. A en juger par les caractères gravés en relief au-dessus d'une des portes latérales au midi, on ne peut guère la faire remonter qu'au xve siècle. Ces caractères, de forme irrégulière et indéchiffrable, paraissent avoir été gravés par quelques mains inhabiles de la campagne, qui ont voulu faire connaître, comme ouvriers, les initiales de leurs noms. De savants antiquaires de la capitale auxquels on a soumis un modèle exact, n'ont pu en découvrir le véritable sujet, et le résultat de leurs recherches à cet égard, laisse beaucoup d'incertitude et de doutes difficiles à éclaircir.

On remarque dans cette Eglise le tableau du maître-autel qui provient de l'Eglise Saint-Hilaire de Sens, et dont le sujet paraît être : Saint Hilaire, évêque de Poitiers, défendant la doctrine catholique, contre Auxence, évêque arien, en présence de l'empereur Valentinien. Ce tableau est estimé par l'expression des figures et la vivacité du coloris. Il est placé depuis la Révolution, c'est-à-dire depuis 1792. On y remarque également les armes de la famille Hémery, dont sera parlé ci-après.

Clôture et Evénements remarquables I. — Clôture

Sergines n'était qu'un lieu ouvert et sans défense aucune, jusque vers le milieu du xvie siècle. A cette époque, le grand chemin de Paris à Lyon et la voie romaine, dont ci-devant parlé, le rendaient très commerçant et en faisaient un lieu de passage pour les troupes.


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Les habitants, fatigués par les excès auxquels ils étaient journellement exposés de la part de bandes de pillards et de maraudeurs qui se répaiidaient dans la campagne pour y exercer à main armée toutes sortes de violences, demandèrent à François Ier la permission de se clore d'une enceinte de murailles et d'établir, dans l'intérêt du commerce, des foires et marchés.

Ce prince fit droit à la demande des habitants de Sergines par des lettres-patentes expédiées à cet effet sous la date à Fontainebleau du mois de février 1544. Elles sont encore en original dans les archives de la Mairie, écrites sur parchemin et scellées du grand sceau royal en cire verte. D'un côté est l'effigie du Roi assis sur son trône, et dans la légende on lit ces mots : Francisons Dei gratia francorum Rex. De l'autre côté, sont les armes de France supportées par deux figures d'anges à genoux. Ces lettres qui intéressent particulièrement le pays sont encore très curieuses sous des rapports généraux, en ce qu'elles peuvent servir à donner une idée du peu de police qui régnait alors et de l'état vraiment déplorable où se trouvaient surtout les campagnes. Elles ont été confirmées par d'autres lettres-patentes de Louis XIV, au mois de décembre 1643, dont il sera parlé ci-après.

Il est évident qu'une partie des excès dont se plaignaient avec raison les habitants de Sergines étaient commis par les gens de guerre; il suffit pour s'en convaincre de se rappeler qu'alors les soldats n'étaient point disciplinés et qu'ils ne recevaient presque rien de l'Etat, qui, par cette raison, était souvent obligé de fermer les yeux sur de semblables excès.


15 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 37

Ce ne fut que vers l'an 1549, sous le règne de Henri II, comme l'indique M. de Thou, qu'il parul un édit pour doubler la paie des soldats et leur interdire expressément tout pillage. On leur défendait, sous peine de la vie de rien prendre sans payer. Ce règlement était d'autant plus nécessaire que les troupes, soit en garnison, soit en campagne, ne subsistaient qu'aux dépens du pays où elles se trouvaient. De là provenait une infinité de dommages dans les villes et dans les campagnes, et le peuple avait à essuyer d'une soldatesque insolente, les mêmes vexations qu'auraient pu lui faire endurer des troupes ennemies.

Les habitants de Sergines, "en profitant du bénéfice que leur accordaient les lettres-patentes cidevant relatées, fortifièrent leur bourg d'une en-, ceinte de larges fossés qui subsistent encore; ainsi que de murailles, portes, tournelles, pont-levis, etc. Ces fortifications sont détruites entièrement depuis la Révolution.

II. — Incendies

Sergines devenait de jour en jour plus florissant lorsqu'en 1615 un violent incendie le menaça d'une ruine totale.

Un coup de fusil tiré imprudemment sur le toit d'une maison couverte en paille y mit le feu qui, poussé par le vent, s'étendit avec une rapidité effrayante, brûla 140 maisons, et ne s'arrêta qu'à l'extrémité du bourg, c'est-à-dire lorsqu'il ne trouva plus rien à dévorer. C'est dans cet incendie que le comble de l'Eglise fut brûlé et les cloches fondues 3.

3 Le 17 octobre 1823, un coup de fusil tiré sur une toiture


38 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 16

L'Eglise a été réparée et les cloches refondues dans la même année (La grosse cloche a été certainement refondue en 1615, l'inscription le constate).

En 1759, Sergines essuya un autre incendie considérable. Les accidents de ce genre sont beaucoup plus dangereux qu'ailleurs, parce qu'il existe encore beaucoup de maisons couvertes en paille, que l'eau y est fort rare, et que les moyens de s'en procurer sont difficiles.

III. — Attaque de Sergines

Le bourg de Sergines avait à peine eu le temps de réparer les désastres causés par l'incendie de 1615 lorsqu'il faillit en éprouver un autre d'un genre tout différent, et non moins fâcheux.

Le 6 août 1640, un nommé Verdelet, capitaine de partisans qui avait juré la ruine de Sergines, se présenta devant ce bourg à la tête d'une troupe de soldats, brigands comme lui, voulut y entrer pour piller comme il l'avait fait dans les environs.

Les habitants, au bruit de son approche, fermèrent les portes du bourg et prirent les armes. Cet obstacle, loin d'arrêter la fougue de ce capitaine, ne fit que l'irriter, et ses gens animés par l'espoir du butin et la soif de carnage, attaquèrent le pays avec un acharnement qui tenait de la fureur; leurs efforts multipliés furent vigoureusement repousses. Verdelet, qui ne s'attendait pas à une pareille résistance; pressé d'ailleurs par la chaleur de la saison, fut obligé de suspendre un instant son aten

aten mit le feu dans la commune de Bazoches-les-Bray, 110 maisons furent la proie des flamme*:


17 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 39

taque. S'étant fait apporter à boire pour se rafraîchir, un nommé Biaise Rigault, laboureur du hameau de Bohé qui dépendait de Sergines, saisit le moment où il levait son casque pour lui décocher une flèche qui l'attint à la gorge et le fit tomber sans mouvement.

Les assiégeants, lassés de la résistance des assiégés et voyant leur chef mort, lâchèrent pied et s'enfuirent en l'emportant, laissant sa hallebarde et son casque où il était tombé. Ils étaient campés à l'endroit connu aujourd'hui sous le nom de Pont-Verjus.

Il paraît que Courlon, beau village du canton de Sergines, à 8 kilomètres, sur la rive droite de l'Yonne, aurait été attaqué à la même époque. Mais, soit que les habitants n'aient pas été prévenus à temps, soit que le pays ne fût pas en état de défense, le village a été pillé, brûlé, et les habitants massacrés.

A Sergines, c'est pour remercier Dieu de leur délivrance, que chaque année, le dimanche le plus rapproché du 6 août, les habitants célèbrent avec grande solennité la fête de la Transfiguration. Une procession, à laquelle un membre de la famille Rigault porte la hallebarde, se fait autour de la paroisse, mais à l'intérieur.

Et à Courlon, en signe de deuil, chaque année le 23 novembre, jour de Saint-Clément, on célèbre un service anniversaire en l'Eglise paroissiale à la mémoire des fidèles morts par suite du massacre dont vient d2être parlé.

De pareils événements étaient bien propres à faire sentir aux habitants de Sergines tout le prix du privilège de clôturé qui leur avait été aeeordé


40 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 18

par le roi François Ier, et ce fut sans doute encore à leur prière que trois ans après l'attaque du capitaine Verdelet, M. Claude Bouthilier, Baron de Sergines, sollicita la confirmation dudit privilège qu'il obtint par de nouvelles lettres-patentes du mois de décembre 1643 sous là première année du règne de Louis XIV. Ces lettres-patentes existent en original dans les archives de la Mairie. Elles sont délivrées au nom du prince qui n'avait que cinq ans, signées de sa main et scellées du grand sceau de cire verte.

Anciens Seigneurs de Sergines

LEURS DROITS ET FAITS REMARQUABLES

La Baronnie de Sergines, qui relevait de l'Archevêché de Sens, existe depuis un temps immémorial. Elle a été possédée dans les x° et xi siècles par des seigneurs qui en portaient le nom, et qui avaient droit de haute, moyenne et basse justice.

La Maison de Sergines, que les anciens historiens nomment également Sargines, a produit plusieurs héros, dont les noms vont se lire, ainsi que ceux de leurs descendants et successeurs, dans la suite non interrompue que l'on va donner des propriétaires de cette baronnie.

Dès le xe siècle, l'histoire fait mention d'un Raoul de Sargines qui fut la tige de cette grande Maison, et qui sous Lothâire, combattit avec Geoffroy, comte d'Anjou, dans la fameuse journée d'Aix-la-Chapelle, où l'empereur Othon H perdit le fruit de ses conquêtes. Ce Raoul eut le courage et en même temps l'adresse de s'ouvrir un passage


19 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 41 '

jusqu'à l'aigle impérial, de le faire tomber des remparts, pour y substituer son drapeau.

Eudes de Sargines, dans la première Croisade, tua un Sarrazin d'une taille gigantesque, qu'on disait le plus vaillant des Infidèles et la terreur des Chrétiens.

Un autre de Sargines, de la même famille, se distingua parmi les barons qui composaient la Cour de Philippe-Auguste; il le suivit en Palestine en 1188 et mérita, la confiance de ce prince.

En 1232, Marguerite de Sargines fit quelques donations à l'Hôtel-Dieu de Provins, consenties et approuvées par Geoffroy et Droin, ses deux fils. Le troisième, appelé Pierre, fut abbé de Saint-Jacques de Provins de 1228 à 1236 et devint ensuite Archevêque de Tyr (Sour). Un autre Geoffroy de Sargines était titulaire de cette abbaye.

Celui qui procura le plus d'illustration à la famille fut Geoffroy de Sargines, fils de Eudes et de Agnès de ViUe-Hardouin. Il fut un des principaux chevaliers qui accompagnèrent Saint Louis dans son premier voyage en Terre-Sainte. Après la fameuse bataille de Massoure, donnée au commencement de 1250, où le comte d'Artois, frère du Roi, fut tué par un Musulman nommé Bondpchar, Geoffroy de Sargines sauva le Roi de la mêlée et parvint à lui faire passer le pont de Massoure. C'est là que le Roi, ses frères, les seigneurs et Geoffroy de Sargines furent faits prisonniers. Celui-ci fut un des députés envoyés au Soudan d'Egypte pour traiter de la paix; mais ce prince infidèle ayant osé proposer pour garantie qu'on lui livrât la personne même du Roi : « Ah! ce


42 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 20

respoïidist le bon chevalier Messire Geoffroy de Sargines, que ja n'auraient les ennemis la personne du Roy, et qu'il aymait mieux que les Turcs les eussent tous tuez, qu'il leur fut reproché qu'ils eussent baillé leur Roy en gaige » (JOINVILLE).

La négociation ainsi rompue, l'armée française essaya de faire la retraite, et Saint Louis se mit à i'arrière-garde avec Geoffroy de Sargines qui fit en cette occasion des prodiges de valeur. Il soutint seul, avec Gauthier de Châtillon, tout l'effet d'une multitude de barbares qui voulaient s'emparer du monarque : « Toutes les fois, dit Joinville, que les Sarrasins s'approchaient, Sargines le défendait à grands coups d'épée et de pointe et semblait sa force lui être doublée d'outre moitié, et son preux et hardy courage, et à tous les coups les chassait de dessus le Roy ».

Saint Louis disait, de Geoffroy de Sargines, qu'il n'avait jamais vu de chevalier faire tant et de si vaillants exploits, que ce brave seigneur en avait fait pour le défendre dans cette cruelle extrémité.

En 1253, Sargines se trouva aussi à l'attaque de Bclinas. Lorsque les Croisés eurent évacué Damiette, que Geoffroy leur rendit au nom du Roy, et qu'ils se furent retirés dans la Palestine, ce prince en se rembarquant pour la France, y laissa le brave Geoffroy de Sargines en qualité de son lieutenant et pour commander dans Acre. Il lui confia la garde de la plus grande partie de ses trésors et se rembarqua pour revenir en France. On dit même qu'il devint depuis, par son grand mérite, Sénéchal du royaume de Jérusalem, même Yiee^Roi, et que malgré le p©u de secours qu'il


21 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 43

recevait d'Europe, il sut s'y maintenir pendant trente années contre la puissance des Sarrasins.

Rutebeuf, ménestrel, dont il reste des fabliaux mis en rime, composa dans le temps une pièce intitulée : « Les plaintes de la Terre-Sainte adressées au Roi Saint Louis, au comte de Poitiers, son frère, et à la Noblesse de France, pour les engager à aller secourir Geoffroy de Sargines, vaillant chevalier qui le défendait de tout son pouvoir ».

Ce brave guerrier a aussi fourni à DarnaudBamlard le sujet d'une nouvelle intéressante intitulée : « Sargines ou l'élève de l'Amour », sujet dont plusieurs auteurs dramatiques se sont également emparés.

Geoffroy eut pour fille et héritière Heluis de Sargines, qui vivait en 1298. Pierre de Sargines lui succéda. Il était juge des plaids de la porte en 1285; chevalier du Roi en son hôtel. C'est-à-dire de son hôtel en 1287; il fut envoyé par son prince vers le roi de Castille en 1289 et mourut en 1297.

En 1299, la terre de Sergines appartenait à Gilles de Sargines, échanson de la Reine, auquel le roi Philippe le Bel accorda, et à ses successeurs, tous les hommes et femmes de condition servile que le roi avait dans ce bourg. Ce seigneur qui était aussi chambellan du roi, fut fait chevalier aux fêtes que le roi donna à la Pentecôte 1313 et 1314; il portait à son sceau : une face avec une autre vivrée en chef.

En 1321 vivait Isabeau de Broyés, dame de Sargines, femme de Geoffroy. Jean, qui lui succéda, rendit foi et hommage de sa tei're en mars 1339 à l'Arehevêque de Sens*


44 BULLETIN DE. LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 22

En 1348, Geoffroy de Sargines, chevalier, et Droin de Sargines, écuyer, furent du nombre des gens d'armes qui firent monstre, sous Jean, sire de Trainel, au bailliage de Sens. Jeanne, dame et baronne de Sargines, fille dudit Geoffroy, épousa Jean de Hémery qui, en 1441 et 1449, rendit foi et hommage à Louis de Melun, Archevêque de Sens.

Petrement, alias Pierre d'Hémery, son fils, lui succéda et, en 1468, Gilles, fils de ce dernier, rendit également hommage à l'Archevêque de Sens.

Gilles d'Hémery vendit, en 1486, sa part de la seigneurie de Vertron à Charles de Brichanteau, son beau-frère. Louis, son successeur, obtint mainlevée de Tristan de Salazar, Archevêque de Sens, le 20 août 1518, à l'occasion de la saisie de sa terre pour devoirs non faits. Catherine lui succéda et mourut le 23 août 1556.

Avant d'aller plus loin, il est utile de faire connaître ici le voyage fait par un des descendants de la famille d'Hémery en 1785 pour s'assurer des armes de la famile.

« Le 28 mars 1785, M. François-Olivier d'Hé« mery, l'un des descendants des seigneurs de Ser« gines, à l'effet de reconnaître et faire constater « l'existence des armes de sa famille qui étaient « sculptées aux voûtes de l'Eglise paroissiale et « aux piliers. Elles étaient : de gueule à trois co« quilles d'or posées deux et une au chef abaissé « de même ». Par acte passé devant Me Ancelot, « notaire à Sergines, le même jour, rédigé en pré« sence de M. le Curé Gibert, et des plus notables « habitants du lieu, M. de Hémery déclara recon« naître les dites armes pour celles que ses ancê-


23 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES , 45

« très ont toujours portées. Il reconnaît aussi les « mêmes armes, sur une plaque en cuivre placée « auprès de la porte de la sacristie, et au-dessous « desquelles était l'inscription suivante :

« Damoiselle Catherine de Hémery, en son vi« vant dame de la Bonnière et de Sargines en « partye, de laquelle le corps est ci-devant insé« pulture, a ordonné des messes et prières y dé« taillées et a légué pour ce, par son testament, « aux proviseurs et marguilliers de la dite Eglise, « sept arpens et demi, et demi-quartier de terre, « et est décédée le 23 août 1556 ».

Jeanne de Hémery, fille de Catherine, épousa Juvénal de Vitliers, duquel elle était veuve, lorsqu'en 1587, leur fille, également appelée Catherine, fut mariée à Anne Duparc, écuyer, seigneur de Montigny-la-Coudre. Devenue veuve, elle épousa en secondes noces Michaut de la Forge, écuyer, seigneur de Champaigne, et ils vendirent la seigneurie et baronnie de Sargines le onze juin 1596 à Antoine-Olivier Hodoard, seigneur de Chitry, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, dont le nom se lit sur la grosse cloche de l'Eglise, sous la date de 1615.

Etiennette Hodoard, fille de ce dernier, épousa le 25 février 1612, François de Blanchefort, seigneur d'Asnois, et vendirent ensemble la terre de Sargines le 2 décembre 1640 à Claude Bouthilier, deuxième du nom, seigneur de Pont-sur-Seine, Chavigny, Michery et Gisy; il augmenta la terre de Sergines par beaucoup de réunions, et principalement par des acquisitions de la maison de Fleurigny' qui avait droit de seigneurie, sur un


46 . BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 24

quartier de Serginea appelé La Raganne, et y tenait un pressoir du même nom. Un pressoir existe encore dans la ruelle de Raganne, on ne suppose cependant pas que ce soit le même.

Claude Bouthilier était marié à Marie de Bragelongue avec laquelle il eut Léon Bouthilier, comte de Chavigny, lequel épousa Anne Philippeaux de Villesavin. De ce mariage sont issus treize enfants, dont Renée Bouthilier qui fut mariée à Jean Beuzelin, seigneur de Bosmelet, président à mortier au Parlement de Rouen; cette dame mourut en 1711. Au nombre des treize enfants Bouthilier se trouvait Armand-Léon, père de Denis-François Bouthilier de Chavigny, qui devint Archevêque de Sens.

Claude Bouthilier, baron de Sergines et C, descendait d'une maison qui s'est illustrée par les premières places de l'Etat, surtout dans les finances. Ce seigneur fut d'abord conseiller au Parlement de Paris, sous Louis XIII; puis secrétaire du commandement de la Reine-Mère Marie de Médicis, et secrétaire d'Etat. Louis XIII l'éleva au titre de secrétaire d'Etat des finances, et par son testament du 19 avril 1643 qui déclarait la Reine Anne d'Autriche régente de son fils mineur, il le nomma l'un des conseillers de la Régence. Ce testament n'ayant pu recevoir son exécution, Bouthilier fut éloigné des affaires et mourut à Paris, le 13 mars 1652.

Louis XIII sollicité au nom de la Reine, par Monsieur de Chavigny, de lui pardonner les torts qu'elle pouvait avoir envers lui, dit à Chavigny : « Dans l'état où je suis, je dois lui pardonner,


25 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 47

« mais je ne suis point obligé de la croire ». Ce fut quelques jours après qu'il fit connaître ses dernières volontés et mourut le 14 mai 1643.

Léon Bouthilier, comte de Chavigny, commandeur et grand trésorier des armées du Roi, fut employé en diverses affaires par le Cardinal de Richelieu qui lui connaissait un génie capable des plus' grands emplois. Il lui procura, en 1632, la charge de secrétaire d'Etat de Claude Bouthilier, son père, qu'il exerça en chef au mois d'août de la même année, par suite de la promotion de ce dernier à la surintendance des finances. Louis XIII le nomma ensuite ministre d'Etat, et le désigna pareillement pour être un des conseiders de la Régence. Engagé ensuite dans les troubles de la Fronde, et devenu suspect au Cardinal Mazarin, il fut aussi disgracié dans le même temps qu'il avait été destiné pour se trouver en qualité de plénipotentiaire aux conférences de la paix de Munster. Il mourut le onze novembre 1652, dans la même année que son père.

Anne-Marie Beuzelin, fille unique de Jean Beuzelin et de Renée Bouthilier épousa en 1698 HenryJacques de Caumont, duc de la Force, pair de France, mort sans postérité en 1726. Devenue veuve, elle fit donation de la terre de Sergines, quelques années avant son décès, à Denis-Auguste de Grimoard de Beauvoir de Montlouis, comte du Rouve, son filleul et petit-neveu de son mari. Cette donation fut contestée par la famille Bouthilier de Chavigny, mais elle fut confirmée par arrêt du Parlement de Paris.

Monsieur le comte du Rouve descendait d'une


48 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 26

maison ancienne et illustre, originaire des Giraudau qui ont produit plusieurs personnages célèbres, entre autres le pape Urbain V, au xrve siècle, l'un des Souverains Pontifes qui aient le plus honoré la chaire de Saint-Pierre.

Il fut maréchal des camps et armées du Roi, gouverneur des ville et citadelle du Pont-SaintEsprit. Il était l'un des menins de Louis, dauphin de France, père de Louis XVI, et assista aux obsèques de ce prince, inhumé dans la Cathédrale de Sens, au mois de décembre 1765.

La baronnie de Sergines a été possédée jusqu'en 1791 par le comte du Rouve, et par dame Françoise-Sophie-Scholastique Baglion de la Salle, son épouse, qui à cette époque en ont vendu le domaine utile à Messieurs Lequeux et Taillandier, de Sens.

Cette terre est aujourd'hui divisée entre les héritiers Lequeux et Taillandier et n'offre plus aucun intérêt.

Anciens fiefs de Sergines

I. — Fief des Praslîns

Il existe sur le territoire de Sergines, un ancien fief appelé Les Praslins, très remarquable en ce qu'il a donné son nom à la famille de ChoiseulPraslin, l'une des plus considérables de France.

Nicolas de Ghoiseul, tige de cette branche, était fils de Pierre, dit Gallehaut de Choiseul et de Catherine du Plessis. Il eut la terre et seigneurie de Praslin ou Plessis-SainWeah, parla donation"que lui en fit Jeanjie du Plessis, m tante matertîelle.


27 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 49

L'un de ceux qui ont illustré le plus la famille, c'est Charles de Choiseul, marquis de Praslin, qui se distingua, par des actions d'éclat, sous le règne de Henri IV et de Louis XIII. Henri IV qui l'aimait et avait beaucoup d'estime pour lui, le fit capitaine de ses gardes. Il obtint le bâton de Maréchal de France en 1619 et fut employé en 1621 et 1622 dans la guerre contre les Huguenots, dont la réduction fut en grande partie son ouvrage. Il eut en différents temps le commandement de neuf armées, se trouva à 47 batailles ou combats, servit pendant 45 ans, reçut 22 blessures, et mourut en l'année 1626, âgé de 63 ans.

On peut aussi citer César de Choiseul de Praslin qui fut fait Maréchal de France en 1645. L'exploit qui lui donna le plus de célébrité fut la victoire de Réthel, où il défit entièrement en 1650, le Maréchal de Turenne, qui commandait l'armée espagnole. Cette journée fut un jour de triomphe pour la Cour dont la tranquillité dépendait du sort des armes. Il mourut en 1657, également recommandable par sa valeur ses services et sa fidélité. C'est lui qui, en 1640, fit bâtir le hameau de La Garenne, dépendant de la commune de Plessis-Saint-Jean, dont il était le seigneur.

Le fief de Praslin est limité par des bornes, qui, dit-on, portent les armes de cette famille. Il fut aliéné dans le courant du siècle dernier, en même temps que la terre du Plessis-Saint-Jean dont il dépendait. Le tout était possédé, au moment de la Révolution, par M. Charles-Nicolas Le Bas, comte du Plessis.

Il n'existe plus rien, ou peu de-chose, de cette


50 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 28

propriété qui a été divisée et vendue. Toutefois le vieux château a été remplacé par une petite maison bourgeoise construite et habitée par M. Henry Le Bas, comte du Plessis, petit-fils du susnommé. Les fossés qui entouraient le château ont été conservés, ainsi que le jardin et une partie du parc.

II. — Fief dit Gringallet

On voyait encore, il y a environ 40 ans, dans un endroit appelé Gringallet, situé proche le territoire de Michery et le climat des Chalemberts, les débris d'un vieux château sur lequel on ne sait rien de bien positif. Mais on pense généralement que c'était un fief qui avait droit de haute justice, et qui appartenait à de puissants seigneurs. Voici, du reste, des faits qui peuvent servir à se faire une opinion :

1° Il y avait une potence où l'on exécutait les criminels; dessous on a trouvé plusieurs cadavres de suppliciés, et entre autres celui d'un fameux brigand qui y fut pendu au xvir 3 siècle, appelé Gringallet; c'est pour cela que le climat est aujourd'hui connu sous ce nom. L'un de ces cadavres avait un collier au cou et à côté de lui une hallebarde et un sabre rongé par la rouille.

2° On a trouvé pareillement, depuis environ 70 ans, mais dans une place différente, affectée vraisemblablement à la sépulture des seigneurs, plusieurs tombes en pierre de taille, très bien sculptées, dans lesquelles étaient des squelettes avec divers ornements en cuivre et autres métaux, tels que : colliers, bracelets, etc. On en découvrait encore, il n'y a pas plus de 35 à 40 ans, pour peu


29 NOTICE HISTORIQUE SUR . SERGINES 51

qu'on creusât le terrain qui résonne en divers endroits, et qui indique des excavations et des souterrains vides qu'il serait peut-être facile de sonder. Quelques-unes de ces tombes se voient encore chez différents particuliers de Sergines, où par une métamorphose très bizarre, elles servent d'auges pour faire boire les bestiaux. La pierre dont elles sont faites est tendre, blanchâtre et sonore; comme les environs n'offrent aucune carrière qui en fournisse de cette espèce, il y a lieu de penser qu'on la tirait de l'Auxerrois où il s'en trouve en abondance. Peut-être est-ce la même que celle qu'on tirait de la carrière de Champrotard pour les tombeaux de Quarré-les-Tombes.

Ce château était placé dans un lieu élevé dominant la vallée de l'Yonne; mais du reste sur un terrain extrêmement aride et presque stérile. Au pied de ses murailles passait l'ancienne route de Paris à Lj^on, et à 600 mètres environ, l'ancienne voie romaine, dont est ci-devant parlé, se trouvait à l'est.

Il serait difficile de dire précisément quand ce château fut détruit, mais il est probable qu'il le fut. en même temps que le hameau de Bohé. Ce hameau existait encore en 1640 et il consistait en 100 à 120 feux. Cela posé, voici des données qui pourront peut-être conduire à la vérité : en 1652, pendant les guerres civiles de la Fronde, les troupes aux ordres du Cardinal de Mazarin, ruinèrent les villages de Lixy et ses environs (voir l'Annuaire de l'Yonne, 184-6). Le Maréchal de Praslin, qui tenait pour le parti de la Cour, exerça pareillement des ravages dans les environs de Sergines, quoique, suivant une tradition du pays, il ait mé-


52 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 30

nagé le bourg où demeuraient ses fournisseurs qu'il avait mis sous sa sauvegarde.

On peut donc, avec beaucoup de vraisemblance, reporter à ces temps orageux, l'époque dont il s'agit.

Cette petite historique (sic) a été faite sur des notes écrites par M. Lagrémoire, ancien secrétaire de l'administration cantonale de Sergines, son lieu natal, ancien greffier de la justice de paix d'un des cantons de Sens où il est décédé, et sur des renseignements pris dans l'Histoire et dans la localité.

Sergines, le 29 mai 1847.

Copie conforme.

PAUL GATEAU.


31 NOTICE HISTORIQUE SUR . SERGINES 53

ADDITIONS ET MODIFICATIONS Document n° 269 du 29 Mai 1847

Cette pièce, rédigée et remise à la Société par Monsieur LAGRÉMOIRE, greffier de la Justice de Paix d'un des cantons de Sens, le 29 mai 1847, figure dans nos archives, cote 269. Un résumé de cette notice a été communiqué par un de nos collègues dans la séance du 4 avril 1936.

Il croit devoir y ajouter les quelques notes qui suivent ;

1° Le ravin dont il est question au deuxième alinéa de cette notice est à peu près disparu; les riverains s'en sont emparé et l'ont nivelé sans qu'aucune autorité ne soit intervenue;

2° Il y a lieu de remarquer que l'opinion émise par Adrien Valois au troisième alinéa de la notice n'est qu'une pure hypothèse; séduisante en raison de la situation du bourg : le camp des bagages se trouvant bien dissimulé au fond de cette gorge étroite; les hauteurs toutes proches environnant cette gorge, permettaient une surveillance très étendue sur les vallées de la Seine et de l'Yonne, au nord et au sud; et sur l'Aube à l'est. Mais il faut tenir compte qu'une appellation plus ancienne, Serginia(cus) figure dans une charte du vu 0 siècle (QUANTIN) ;

3° PRODUCTIONS DU SOL. — L'existence de vastes caves creusées dans la craie dans toutes les maisons, indique en effet une abondance de récoltes en vins; mais cette culture est à peu près disparue depuis l'apparition du phylloxéra en 1886 (Chap. 2);

4° FOIRES ET MARCHÉS. — Les foires instituées par François Pr ont de tout temps été très importantes. Il s'y faisait un grand commerce de bestiaux. Toutefois elles commencèrent à décroître, il y a une trentaine d'années; les grosses firmes qui s'y approvisionnaient procédant à


54 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 32

leurs achats à domicile dans les jours précédant les foires et se faisant livrer, à un jour donné, à la gare de Portsur-Yonne. La seule vente des jeunes poulains continua aux foires jusqu'en 1914. Depuis la guerre, celles-ci, si prospères autrefois, sont complètement disparues (Chap. 3).

5" CULTE DE SAINT PATERNE. — La célébration de cette fête, dont il est question aux deux derniers alinéas, ne se fait plus depuis la Séparation (Chap. 6).

6° CLÔTURE. — Les fossés qui entouraient le bourg ont été comblés en 1863 et 1882, sauf ceux du nord-est et du midi-qui subsistent encore (Chap. 9).

7° ATTAQUE DE SERGINES EN 1640. — La procession dont il est parlé au paragraphe 6 de ce chapitre, se fit régulièrement (sauf sous la Terreur),'quel que soit le temps, jusqu'en 1901, où une décision du conseil municipal interdit les processions extérieures. Toutefois, le curé-doyen de cette époque, l'érudit M. Bureau, l'avait maintenue à l'intérieur de l'Eglise, la hallebarde y figurant toujours à la place d'honneur. Mais un des successeurs de M. Bureau la supprima, ainsi que le Te Deum solennel qui était chanté à cette occasion. Les paroissiens le regrettèrent et le regrettent encore aujourd'hui.

En 1918, dans la nuit du 3 au 4 janvier, un incendie anéantit le bâtiment communal et son contenu, parmi lesquels se trouvaient la hallebarde de Verdelet et les lettres-patentes de François Ier et Louis XIV.

Dans les décombres on retrouva les parties métalliques de la hallebarde. M. Emile Gâteau, fils de Lucien Gâteau, qui fut maire de Sergines, proposa à la municipalité de la remettre en son état primitif, en exécution d'un désir exprimé par son père de son vivant. Le conseil ayant donné son assentiment, le travail fut exécuté dans les ateliers de M. Gâteau et la hallebarde reprit, la place qu'elle occupait à la Mairie avant la destruction (Chap. 11).

. 8° SEIGNEURS DE SERGINES. — FAMILLE D'HÉMERY. — Un membre de cette famille, Denis-François Bouthilier de Chavigny, fut archevêque de Sens; et de nos jours, notre Société a l'honneur de compter parmi ses associés, un.


33 NOTICE HISTORIQUE SUR SERGINES 55

autre membre de cette ancienne famille, M. Desmée de Chavigny, trésorier-payeur général du Cher.

L'écusson formant clef de voûte de la première croisée d'ogives où se trouvaient gravées les armes des d'Hémery a été brisée par un ouvrier maladroit, lors de l'installation du buffet des orgues en 1865.

Cet instrument provenait de l'Eglise d'Arcueil et a été fourni par la maison Henry Martin, de Paris. Elles furent inaugurées le 10 mars de la même année, par l'organiste de Saint-Roch.

Elles furent réparées en 1902 et inaugurées le 13 novembre en la fête de Saint Paterne, par notre regretté Président, M. le Chanoine Chartraire (Chap. 12).

EGLISE. — Les grilles du choeur, provenant d'une abbaye des environs de Provins, ont été achetées en 1802 par la Fabrique paroissiale chez un brocanteur de Provins pour 1.700 livres.

L'horloge installée au premier étage de la tour, sous les cloches, a été construite en 1773 par Villain, horloger; réparée et modifiée en 1920. La sonnerie des heures est à répétition.

Sur la queue du coq surmontant la croix du clocher, est gravé le millésime 1664 (Chap. 8).



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS , T. XL.

PL. IV

I-EHMAiSN-l-AUl'E 1MP. SENS

PHOTO GIROZ

Le Maître-Autel de l'Église d'Étigny et son rétable

Hors-texte mentionné dans la table du t. XVIII, comme devant figurer p. 260. Il n avait pas été édité. )



NOTE

SUR UNE FAUCILLE DE BRONZE

TROUVEE DANS LA RIVIERE D'YONNE EN AVAL DE VILLEPERROT

Au cours de travaux de dragage effectués dans la rivière d'Yonne en 1930, une faucille de bronze fut trouvée en aval de Villeperrot 1. Elle appartient à la catégorie des faucilles à bouton. Le bouton d'emmanchement est simple, très saillant, circulaire. La lame est recourbée, mais flexueuse à son extrémité. Des cotes longitudinales suivent le dos de la lame sur une face, l'autre côté est lisse. Cette faucille est une variante du type dit « à bouton » des périodes du bronze II (1900-1600) et III (1600-1300) 2. Cet exemplaire se rapproche singulièrement d'un autre trouvé à La Poype (Isère) et donné dans le Musée préhistorique de G. et A. de Mortillet 3. Ce modèle assez commun dans

i Voir Bull. Soc. Arch. Sens, T. XXXIX, p. 377.

2 DBCHELETTE, Manuel d'archéol. préhist., T. II, âge du bronze, p. 268.

3 Planche LXXXIII, n° 1002, dans l'édition de 1903. — Voir dans MUNRO : Des stations lacustres d'Europe aux âges de la pierre et du bronze. Edition française par le Dr P. RODEÏ, (Schleicher, 1906, in-8"), les gravures 15, p. 49; 20 et 21, p. 103, représentant des faucilles à bouton et le texte pour ces dernières, p. 106. — Une faucille avec poignée en bois indiquant comment on tenait l'outil est représentée p. 258.


58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE 2

certaines régions de la France est cependant intéressant pour le Sénonais du fait que Déchelette ne signale qu'une seule faucille pour le département de l'Yonne 4. Selon Mlle Hure, le Musée de Reims possédait avant sa destruction par la guerre de 1914, une faucille de bronze de la même époque que la nôtre 5. Elle avait été trouvée à Sens, rue Victor-Guichard. Le Musée d'Auxerre n'a que des fragments de faucille. Dans la région de Sens, au lieu dit Chambertrand, on a recueilli trois fragments de faucilles.

Cet exemplaire serait donc, à notre connaissance, le troisième pour notre département. Ceci mérite d'autant plus d'être retenu que Villeperrot n'est qu'à 5 kilomètres de Villemanoche. Or l'onomastique de ce terme révèle une origine ligure 6. Par ailleurs, Déchelette écrit : « La faucille de bronze est localisée en France sur le territoire où « les linguistes ont reconnu les traces les plus dis4

dis4 ibid., p. 14. Inventaire des faucilles.

5 Mlle HURE, Le Sénonais aux âges du bronze et du fer, Sens, 1931, p. 38.

6 Villemanoche : ancienne forme : Villa Manusca ou Manosca, Villamanisca au ixc siècle (Liber Sacramen. Ms. de Stockholm). QUANTIN, Dict. top. Yonne. « Le suffixe asco, asca, usco, qui est propre à leurs noms de lieux (des Ligures) ne se rencontre" pas en France moins de soixante-dix fois dans 25 départements... l'Yonne... » : G. BLOCH, Les origines de la Gaule indépendante, Hist. de France Laoisse, T. I 2, p.. 14. — De tous (les suffixes) ascos (latinisé en ascus ou ascuni) fem.—usca est le plus spécifiquement ligure: DAUZAT, Les noms de lieux, p. 91. —■ Même thèse dans LONGNON, Les noms de lieux de la France, p. 15. — GIRY, Manuel de diplomatique, T. I, p.. 382 : « Le suffixe ascus et ses Variantes oscus, uscus, qui, ajoutés à des radicaux romains ou celtiques, ont servi à former un assez grand nombre de noms de lieux » ce qui est le cas de Villemanoche, Villa-Manosca-,


3 NOTE SUR UNE FAUCILLE EN BRONZE . 59

« tinctes de l'occupation ligure », et le commandant Pujol 7 : « Plusieurs millions d'habitants peuce plaient notre pays avant l'arrivée des compati gnùns de Brenns... La France d'aujourd'hui était « au coeur de la Ligurie primitive » 8.

Villemanoche n'est pas le seul terme ligure de notre région. Il en est d'autres. Celui d'Othe 9, le nom de la grande forêt du Sud-Est de Sens, anciennement dénommée Utta, Otta, puis Othe.

A Mâlay-le-Grand est le chemin de l'Arvant. Or selon Dauzat, ce terme décèle une origine préceltique 10.

Ces noms d'origine ligure authentiquent, si l'on peut dire, notre faucille. La réciproque est vraie aussi. Voilà pourquoi nous donnons à cet outil une si grande importance. Par lui-même, il supplée l'histoire défaillante et contribue à établir que la Sénonie connut à l'époque des agriculteurs, comme dit Jullian, la civilisation des Ligures qui furent peut-être les premiers habitants de la Gaule qui reçurent des peuples de l'Europe centrale :

' DÉCHELETTE, ibid., p. 14.

8 Commandant PUJOL, Une lueur sur nos origines linguistiques, Illustration du 29 octobre 1932, p. 287.

9 « J'ai étudié plusieurs noms de forêts; leur origine est nettement ligure et le nom d'Othe que vous me signalez me paraît bien ne pas faire exception. Tous ces noms signifient « réunion d'arbres », « multitude d'arbres »; c'est dire qu'ils sont la définition simple de la chose. Il est intéressant de le rapprocher du nom d'Ola, petite ville corse, pays essentiellement ligure, laquelle est située dans une forêt de 1.000 ha ». COLLOT, Aix-en-Othe, étude historique, Sens, 1935, p. 292,

'0 DAUZAT, Les noms de lieux, p. 196;


60 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE. 4

le blé, l'orge et le seigle, et qui apprirent à lier les boeufs au joug 11.

O. ROSSÉ. -

11 DÉCHELETTE, ibid., p. 15. — Voir le Compte rendu du xin 0 Congrès de Rhodania, tenu à Chalon-sur-Saône en 1931, p. 140. « Contribution à l'étude dos questions ligures ». L'auteur, le colonel CONSTANTIN, réunit « les textes des anciens relatifs aux Ligures ».


TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LES BULLETINS

DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE SENS

du TOME XVI AU TOME XXXIX 1

Les tables dressées par M. Julliot s'arrêtent au T. XV. Nous les continuons en suivant le même plan. Toutefois les procès-verbaux ayant pris une importance considérable, nous dressons la table analytique de TOUS les procès-verbaux.

Notre travail comprendra deux parties :

Irc PARTIE : 1° Table des travaux par noms d'auteurs;

2° Bibliographie par noms d'auteurs des ouvrages publiés par la Société depuis son origine et en dehors de ses Bulletins;

3° Date de publication des Bulletins.

11e PARTIE : 1° Table des matières par ordre alphabétitique. Nous indiquons, s'il y a lieu, les figures, les gravures, les plans, les tableaux et hors-textes qui se rapportent à la matière indiquée;

2° Table analytique et alphabétique des procès-verbaux depuis le tome I".

i Ces tables ont été dressées par les soins de M. 0. Rossé, Archiviste de la So'c'iét'é.


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BULLETIN DE LÀ SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

PREMIERE PARTIE § ï. — Table des Travaux par Noms d'Auteurs

BAILLET J. — Collections égyptiennes du Musée de Sens. XVIII, 91.

BALINCOURT (Comte Edgar de). — Anne-Alexandrine de Bernard de Champigny, Comtesse de Balincourt, 17591793.. XXIV, 1.

BARRAUX J. — Le Pont d'Yonne à Sens. XXIX, 162.

BASTY (E. du). — Désignation des biens du ci-devant couvent de Saint-Pierre-le-Vif. XVIII, 245.

BAUDRY Jean. — Un document sénonais du xvi siècle : Impressions de voyage d'un ambassadeur vénitien.

XXXVII, 150. — M" Robert Hémard, maire de Sens, 15591563, d'après les documents laissés par M. Maugi,s.

XXXVIII, 270. — Une femme sous la Restauration : Emilie de Dolomieu, Comtesse de Saint-Mauris. XXXIX, 441.

BEIS Henri. —: Le territoire des Sénons. XXXIV 174. — Les Reliques de Saint Martin à Chablis. XXXIX, 341.

BITTON F. — La légende de l'Annel, XXX. 85. — Le 11 février 1814. XXX, 290. — Les Vieux, poésie. XXXIV, 67. — Les origines du Collège et du Lycée de Sens. XXXV, 72. — A la mémoire de Félix Chandenier, XXXV. 77. — Un poème sénonais d'autrefois :

Pierre Grognet. XXXVI, 51.

— Le successeur de Mgr Languet à l'Académie. XXXVIII, 285. — Un coin d'histoire sénonaise. XXXVIII, 296. — Un artiste sénonais : René Binet. XXXVIII, 309. — Paris, Sens, Auxerre : Un voyage par le coche d'eau en 1665. XXXIX, 239. — Pièces de théâtre et joutes scolaires au Collège de Sens, 1610-1761. XXXIX, 319. — Le départ des Jésuites et la réorganisation du Collège de Sens (1762). XXXIX, 411. — Millet-Horsin, médecin sénonais et naturaliste colonial, XXXIX. 423.

BLANCHET Adrien. — Examen des monnaies gauloises et romaines recueillies à Sens en 1897. XXI, 235. — La polychromie des bas-reliefs de la Gaule romaine. XXXIII,, 1.

— Une Nouvelle divinité locale : Ascafotorix, XXXVI, 1.

BLONDEL (Chanoine). — Révision du catalogue des Archevêques de Sens et liste chronologique des pontifes de cette ville. XVIII, 1. — La vérité sur les chartes de fondation de l'abbaye de SaintPierre-le-Vif, avec note sur l'identité de Sainte-Théodechilde. XVIII, 183. — Le Cardinal du Perron, XIX, 7. — Une erreur historique. XIX, 70.

BOLNAT. — Les trouvailles


3 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 63

préhistoriques de Villevallier. XXXVII, 4.

BONNEAU (Chanoine). — La Collégiale Saint-Martin de Chablis. XXX, 32.

BOUDOT Pierre. — Relations de Frédéric Barberousse avec la Royauté Capétienne,

XXXIX, 289.

BOUVIER. — La tour de Villechat. XIX, 230.

BOUVYER Edgar. — Cinq portraits peints par Jehan Cousin. XXI, 105.

BOUVYER Octave. — Extrait des mémoires historiques ou Journal de sa vie. XVIII, 337.

BUGNOT Paul. — L'armoriai de Sens en 1696 (avec 149 reproductions). XXVI, 1.

GAGNAT René. — Les tables de patronat offertes à Lupicinus, gouverneur de la Sénonie. Introduction de M. Prou. XXXIII, 23.

GHANDENIER Félix.— Madame de Sérilly, échappée à l'échafaud sous la Terreur. XVI, 132. — Les loisirs d'un chanoine de l'Eglise en 1792. XVIII, 58. — Le P. Laire, la Bibliothèque et le Musée de Sens. XIX, 141. — Une rectification. Réponse du P. Laire à une lettre de Pasumot. XX, 59. — Les débuts de l'Imprimerie à Sens, en 1551. XXI, 161. — Gilles Richeboys, deuxième imprimeur cénonais. XXX, 198. — Voltaire, son ami le roi de Prusse et deux archevêques de Sens. XXXIII, 39. — Sens

pendant la Révolution.

XXXIV, 70 — et t. XXXV, 15.

CHARTRAIRE (Chanoine). — Voir t. XXXIX, p. 565. Bibliographie complète de ses oeuvres.

CHAUME (Abbé). — Les Comtes de Sens au ix» siècle. XXXVII, 26.

CHAYLA (P. du). — Un registre .municipal pendant la Révolution (Passy, près Sens). XXVIII, 163. — L'approvisionnement du canton de Villeneuve-le-Roi pendant la Révolution. XXVIII, 222. — Un prieuré de Bénédictines. XXX, 126.

COLIN Léon. — Une curieuse figure à Villeneuve-sur-Yonne pendant la période révolutionnaire. XXXIX, 463.

DECHAMBRE L. — Histoire de l'Imprimerie à Sens. XXXIX, 235.

DELAGNEAU (Chanoine). — Le tableau des Archevêques de Sens au xvmc siècle. Lettres de Pascal Fenel. XXVIII, 185.

— Le Concile de Sens, 1140. Abélard et Saint Bernard. XXXVII, 80. — Le Cardinal Pierre de Bérulle. XXXIX, 213. — Pontigny. XXXIX, 265.

— Notes sur le « Masque de Fer ». XXXIX, 546. — Bibliographie des oeuvres du Chanoine Chartraire. XXXIX, 565.

DUCHESNE (Abbé). — Vilchaire de Sens, archevêque des Gaules. XVII, 15 (2° partie). — Le Martyrologe hié-


64 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

ronymien. XVII, 23 (2° partie). DUCOUDRAY. — Le journal historique de Jacques Chaumoret. XVII, 20 (2° partie).

FLAHAULT C, Professeur de botanique à l'Université de Montpellier. —• Rapport sur la Flore du Sénonais, de Houlbert. XX, 54.

FLICHE Augustin. — Les sources de l'historiographie sénonaise au xte siècle. XXIV, 19. ■— Séguin, Archevêque de Sens primat des Gaules et de Germanie. XXIV, 149. — La primatie des Archevêques de Sens. XXXVII, 54.

FORESTIER Henri. — Notes sur quelques fondeurs de cloches de la région de l'Yonne, XXXIX, 389.

FOURREY (Chanoine). — L'Eglise Saint-Pierre de Tonnerre au XVII 0 siècle, d'après un recueil d'inventaires. XXXIX, 299. — Du Perron, panégyriste de Ronsard. XXXIX, 349.

GOIS Henri. — Notes succinctes et considérations générales au sujet du « Jeu de Loterie » dans l'histoire. XXXIX, 521.

GOUDARD. — Exploitation des gisements de scories de fer dans le département de l'Yonne. XXXVIII, 151.

GROSSIER (Chanoine). — Saint Bernard et Henri Sanglier. XXXVII, 71. — Bataille de

Fontenoy. XXXVIII, 131. — Saint-Fargeau et son histoire. XXXVIII, 323. — Le chant des Cathédrales de Sens et d'Auxerre, poésie. XXXIX, 365. — Condé et Turenne en Puisaye. XXXIX, 379. GUIFFREY Jules. — Note et documents sur le peintre Jean Cousin de Sens.. XXI, 150.

HERON DE VILLEFOSSE. — Un peson de fuseau avec inscription latine. XXIX, 19..— Inscription votive trouvée à Saint-Martin-du-Tertre. XXIX, 221.

HEURE P. — La Motte-du-Ciar au xvi siècle, tableau attribué à Jean Cousin. XXI, 118. — Le Déluge de Deucalion, dessin attribué à Jean Cousin. XXI, 128. — Acte notarié concernant Jean Cousin. XXI, 138.

HEURTEFEU Théodore. — L'amphithéâtre de Trêves et des « Arènes » de Sens. XXVI, 200.

HEZARD (Abbé). — Histoire du catéchisme de Sens, XX, 11.

HOULBERT M.-C. — Historia plantaram Senonensium a Bartholomseo Guichard, apoticario, 1660. XX, 27.

JULLIAN Camille. — Inscription votive trouvée à SaintMartin-du-Tertre. XXIX, 221.

JULLIOT. — Quelques anciennes maisons de la ville de Sens. XVI, 88, — Les ponts


TABLE GENERALE DES MATIERES

65

de l'Yonne, à Sens, les deux moulins qu'on voulait y établir en 1367 et 1546 et les moulins du Roy. XVI, 97. — Louis-Savinien Dupuis, provicaire apostolique à Pondichéry. XVI, 165. — Epitaphes des Archevêques de Sens inhumés dans le sanctuaire et le choeur de la Cathédrale et autres inscriptions rencontrées pendant les travaux exécutés en 18871888. XVI, 175. — Une consultation adressée d'Andys le 21 août 1631 à Octave de Bellegarde, Archevêque de Sens, par le médecin Oranger. XVI, 289. — Les plates-tombes de Jehan le Jeune, chevalier, seigneur du Plessislès-Eventés et de Béatrix de Durnay,sonépouse. XVIII, 44. — Les deux feuillets du diptyque de Sens et un troisième feuillet qui en dérive. XVIII, 47. — La croix de Nailly. XVIII, 163. — Les cloches de la Cathédrale de Sens. XVITT, 217. — Jehan Viedmont, chanoine de N.-D. en la cathédrale de Sens, curé en la paroisse d'Etigny. Les oeuvres d'art qu'il a laissées dans l'église d'Etigny et dans la cathédrale de Sens. XVIII, 254. — Armoiries de la famille Bouvyer et de Jehan Cousin. XIX, 1. — Au Musée de l'Abbaye de Sainte-Colombe, XIX, 47. — Ordonnances de Charles 'VI. XIX, 66. —■ Inscriptions romaines trouvées à Sens en 1735 et

1736. Correspondance entre Fenel et Lebeuf. XXIII, 1. — (Voir la bibliographie complète de ses oeuvres dans : « Essai sur l'Enceinte de la Ville de Sens ».) JUMEAU .Paul. — Inventaire des cachettes gallo-romaines trouvées dans le département de l'Yonne. XXXVII, 11. — Bibliographie des oeuvres du Chanoine Chartraire, XXXIX, 565.

LABOISE Frédéric. — Le coeur de Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, Archevêque de Sens. XXIII, 140. — L'église Saint-Léon de Sens. XXVII, 230.

LAMBERT Jules. — Origines des sources sur la rive droite de la vallée de l'Yonne aux environs de Sens. XXVII, 188. — Notes sur les eaux de la rive droite de la vallée de l'Yonne. XXVIII, 246. — La craie phosphatée de Sens, XXIX, 1. — Sur un fossile problématique de l'étage sénonien. XXXVII, 1.

LARCENA Jean. — Sens, poésie. XXXIV, 69. — A la mémoire de Félix Chandenier, XXXV, 79. — La défense du Collège de Sens au xvme siècle. XXXIX, 429.

LAUGARDIERE (Abbé de). — Relations ecclésiastiques entre Bourges et Sens: XXXVÏI, 133.

LAURENTIE J. — Trois Archevêques de Sens membres de l'Académie Française : Lan-


66 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE '6

guet de Gergy, le Cardinal de Luynes et le Cardinal de Brienne. XXXVI, 62. •LE BLANT. — Les Inscriptions du camée dit le « Jupiter du Trésor de Chartres ». XVII,

- 3 (2« partie).

LECOMTE -Maurice. — Notice sur quelques noms de lieux. XVII, 91 (2« partie).

LORNE Marcel. — Notes sur les eaux de la rive droite de la vallée de l'Yonne. XXVIII. 246.

LOT Fernand. .— Découverte

1 du manuscrit original de T « Historia Frqnco'rum Senonensis ">..' XXXVIII, 389.

MARSY (Comte.de). — Un voyage à Sens au xvi° siècle. XVII, 191 (2e partie).

MICHEL J. — Deux grands personnages ecclésiastiques au vm 0 siècle : Fulradus, abbé de Saint-Denis en France, chapelain de, Pépin le Bref et de Charlemagne; Vulcharius, abbé de SaintMaurice d'Agaune, évêque de Sion et de Sens, archevêque de la province des Gaules. XIX, 89.

MOLARD Francis. — Lettres de Rémission (xiv 6 et XVe siècles). XVII, 121 (2» partie). — Notes sur l'origine du protestantisme dans le Sénonais. XVII,

■ 185 (2° partie).- :•-■ - MOREAU--(Dr R.)..— --ClaudeEtienne Dechambre et - quel■

quel■ autres victimes, des épi-

épi- de 18-12. et 1814;--dans

■ le personnel des Hospices de

Sens. XXI, 45. — Fenêtre à meneau et à croisillon de l'époque gallo-romaine, XXI, 84. — Liste des médecins décèdes à Sens depuis 1794. XXI, 250. — Le docteur Gastellier.. XXII, 249. — Liste des fragments de colonnes et pilastres du musée galloromain. XXV, 143. — Notes de L.-F. Bourry sur l'histoire sénonaise, période de 1772 à 1814. XXVIII, 155. — Découvertes du coteau de . Saint-Martin-du-Tertre. XXIX, 10. —. La grotte de Nermont à Saint-Moré. XXIX, 120. —

• Le vieux Courtraisien de Dijon. XXIX, 158. —■ Catalogue des armes, objets de fer, clés en fer et en bronze de la collection de la Société Archéologique. XXXII, 213. — Souvenirs de Napoléon Ior au Musée de Sens. XXXIV, 59. — Des hipposandales et de leur usage. XXXIV, 160. — Objets de bronze trouvés dans des' sépultures près de Joigny. XXXIV, 172.

MOREL A. — Notes sur les échinides de l'Yonne. XXV, 135. ■

OURSEL C. — Une vieille question : Comment l'art gothique a-t-il pénétré en

. Bourgogne. XXXVII, 117.

OUTREY' Amédée. — Joachim du .Bellay .et la Fontaine..de

"'"Vérôn.' XXXIX,'' 2Ï9. " ",

-P AGN 1ER.- — -Origine de- la- j u. ridiction-'. consulaire -à- Sens. . XXIX, 184.


TABLE GÉNÉRALE DES. MATIÈRES

67

PARAT A. — Un atelier moderne de silex taillés dans le Sénonais. XXVII, 246.

PERRENET P. — La famille dijonnaise de Jean-Joseph Languet de Gêrgy, Archevêque de Sens. XXXVII, 158.

PERRIN Joseph. — Une charte de Philippe le Bel. XVIII, 173. — Journal d'un émigré sénonais : Charles-Octave Bouvyer. Sa famille, ses souvenirs, ses malheurs. XVIII, 272. — Liste des personnes de la ville de Sens ou des environs qui ont été guillotinées ou qui ont péri victimes de la fureur révolutionnaire. XVIII, 368. — La Porte Formai!. XIX, 59. — Découverte des restes de l'église de Sainte-Colombe-du-Carrouge à Sens. XX, 30. — La défense du Pont d'Yonne en 1814, document inédit. XX, 80. — Découverte de sépultures et d'armes antiques à .Saint-Denis-lez-Sens, XX, 85. — Lampe chrétienne antique trouvée à Sens. XXI, 253. — Une excursion à La Pierre-Couverte j Sépultures antiques d'enfants. XXI, 277. — Un document sur le siège de Sens en 1814. XXI, 323. — Un cimetière carolingien à l'Abbaye de Sainte-Colombelez-Sens. XXII, 310. — Une caverne à la chapelle SaintGermain, près de La Chapellesur-Oreuse. XXII, 314. — Une liste de pèlerins sénonais en Terre-Sainte aux xvn' et xvm'' siècles. XXIII, 89. — Les sépultures

sépultures de Courgenay. XXIII, 95. — Le bombardement de la ville de Sens en 1814. Dégâts à la Cathédrale. XXIII, 107. — L'Hôtel de la Vernade au xvr 5 siècle, d'après un document inédit. XXV. 58. — Le poème Eructauit. Deux récentes publications sur ce poème sénonais. XXV, 116 — Deux sceaux gallo-romains trouvés dans l'Yonne, XXV, 127. — Le.ru de Gravereau. XXVIII, 1. — La forêt de Lancy et ses souvenirs. XXIX, 45 (Cf. tome XXXIX, p. 225). — Les Fours romains de Courgenay. XXIX, 202. — Inscription sénonaise de l'époque gallo-romaine. XXX, 1. — Le Martyrium de Saint Savinien, premier évêque de- Sens. La confession primitive, l'hypogée mérovingien, la basilique. XXXI (tout le volume). — L'église de Maillot. XXXIV, 33. — Pierre armoriée trouvée à SaintClément. XXXIV, 63, — Eloge funèbre de Félix Chandenier. XXXV, 1. — Nailly, histoire, ruine et restauration de l'église. XXXV, 89. — Liste des monuments classés de l'arrondissement de Sens. XXXV, 128. — Loi Chastenet sur les monuments historiques, XXXV, 130. — Les châsses de pierre antiques des martyrs sénonais dans la crypte de Saint-Savinien, XXXVI, 7. — Souvenirs de l'église SainteColombe-du-Carrouge, XXXVI, 35. — Frère Nicolas Le Conte,


68

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

Célestin miniaturiste, XXXVI, 56. — Le Cardinal de Loménie de Brienne, précisions nouvelles sur sa mort tragique.

XXXVII, 166. — Sépultures antiques de la plaine Champbertrand. XXXVIII, 121. — Fouilles de M. Lapôtre à Courgenay (1931). . XXXVIII, 125. — Fouilles de M. Lapôtre à Cercy (1932), XXXVIII, 128. — Le ru de Mondereau.

XXXVIII, 189. — Le fief de Mondogat. XXXVIII, 258. — Enquêtes judiciaires sous la Terreur. XXXVIII, 350. — Les bornes armoriées de la forêt

Z de Lancy. Notes complémen. taires. XXXIX, 225 (Cf. tome XXIX, p. 45). — Compte rendu des fouilles faites dans la crypte de l'église SaintSavinien de Sens en novem-bre 1930. XXXIX, 229. — Découverte d'une stèle funéraire gallo-romaine dans la basilique Saint-Savinien de Sens. XXXIX, 275. — Une figurine en terre cuite de l'âge du bronze, découverte à Cercy (Aube), par M. Lapôtre. XXXIX, 333. — Note sur divers objets trouvés dans le lit de l'Yonne (chenet galloromain à tête de bélier en bronze ; faucille de l'âge du bronze; ciseau et hachemarteau en pierre polie; stèle funéraire en pierre calcaire). XXXIX, 373. — Le « Titulus » de reliques du Prieuré de Bonny-sur-Loire et le culte des martyrs sénonais S. Savinien et S.

Potentien. XXXIX, 397. — Patère romaine de sacrifice découverte à Cercy. XXXIX, 503. — Nouvelles fouilles de M. Lapôtre, au lieu dit « Les Iles », près Cercy (Aube). Voie romaine de Sens à Nogent et Troyes. Habitation romaine. Objets trouvés. XXXIX, 511.

PISSIER A. — Notice historique sur Lixy et ses hameaux avant 1789. XXVII, 1.

POIGET. — Le poème Eructavit. Deux récentes publications sur ce poème sénonais. XXV, 116.

POISSON Henri. — Les graines et tubercules des tombeaux péruviens. XXVI, 217. — Millet-Horsin, médecin sénonais et naturaliste colonial. XXXIX, 423.

POREE Ch. — Le vol de la Coupe de la Cathédrale de Sens (19 juillet 1541). XXI, 1.

— Etat sommaire des archives du bailliage de _ Sens. XXXIV, 186.

PROU Maurice. — Chronologie des Archevêques de Sens au x« siècle. XVI, 171. — Etude sur les chartes de fondation de l'Abbaye de Saint-Pierrele-Vif. XVII, 40 (2» partie).

— Les authentiques de la châsse des SS. Victor et Paterne. XIX, 159. — Un Pontifical sénonais de la bibliothèque royale de Belgique, XXII, 303. — Bulles sénonaises du xiin siècle, publiées par Wiederhold. Analyses et observations. XXVI, 77. — Le


TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES

69

transfert de l'Abbaye de Saint-Remy de Sens à Vareilles. XXVIII, 254. — Documents sénonais de la collection Tarbé à Reims. XXXII, 5. — Introduction à l'étude de René Cagnaf : Les tables de patronat offertes à Lupicinus, gouverneur de la Sénonie. XXXIII, 23. — Gontier Col, secrétaire du Roi Charles V. XXXIV, 1. PRUDHOMME Henri,— Edouard Deligand. XVIII, 75.

QUESVERS Paul. — Deux chanoines au xvi" siècle. XVII, 105 (2e partie).

RAMON Gaston. — Méthodes nouvelles d'immunisation : les vaccinations associées, XXXVII, 183.

ROBLOT B. — Le grand pont de Sens et son auteur, l'architecte Boffrand. XX, 233.

ROSSE. — Bibliographie des oeuvres du chanoine Chartraire. XXXIX, 565.

ROUSSEAU Léon. — La Noue entre les ponts de l'Yonne, à Sens. XXI, 94.

ROY Maurice. — Un épisode de la Fonde, au Chesnoy. XVI, 1. ■— Notice historique sur Rucouvert. XVIII, 135.

— La fille de Jehan Cousin. XIX, 250. — Le couvent des Dominicains de Sens, XX, 99.

— Les anciens hôtels de ville de Sens. XXI, 27. — Mode électif des maires et échevins de Sens au xvin° siècle. XXIII, 66. — Le lièvre de Chastenoy, histoire de chasse, au

temps de Louis XIV. XXIII, 78. — Les deux Jehan Cousin. XXIV, 65. — Jean Cousin père, sculpteur : la statue de l'amiral Chabot et le jubé de la chapelle de Pagny. XXV, 46. — Peintures décoratives exécutées par Jehan Cousin père pour l'entrée à Paris de l'empereur CharlesQuint, le 1er janvier 1540. XXVII, 193. — Léonard Robin. XXIX, 95. — L'atelier de Jehan Cousin le Jeune à Paris entre 1560 et 1580. XXXII, 155. — Le livre d'heures de Henri Canelle, élu à Sens en 1575 et son hôtel à Tonnerre. XXXII, 197.— Le fief de Boisle-Roi. XXXIV, 9. — La tour de Villebras. XXXIV, 25. — Note sur un amas de pierres et de poteries. XXXIV, 31. — Accord entre François Leclerc, seigneur de Fleurigny, bailly. de Sens, et Etienne Deschamps, concierge et garde de de la Maison du Roy, à Sens.

XXXVII, 145. — La chevauchée de Jeanne d'Arc.

XXXVIII, 247.

SEPOT Ch. — La corporation des ménétriers de France à Sens au xvi° siècle. XX, 222. — Un drame à la Houssaye en 1737. XXIII, 49.

SODERBLOM R.-N. — La consécration à Sens du premier Archevêque d'Upsal. XXIX, 127.

STRICKLER. —- Saint-Valérien : voie romaine, ferrier et poterie. XXXVIII, 183.


70 BULLETIN DE LA : SOCIÉTÉ.-, ARCHÉOLOGIQUE

10

STRYIENSKI Ç. — Un admirateur anglais de nos contrées. XXVI, 194.

THORIN. — La communauté des Chirurgiens de Sens au XVHI" siècle. XXI, 205.

TRAYNEL (Octave de). — Mémoires de Bertin (1560-1674). XXV, 71.

VALETTE Aurélien. — La craie des environs de Sens. XXIV, 207. — Le creusement. de la

.vallée de l'Yonne. XXIV, 228. — Origine des sources sur la rive droite de la vallée de l'Yonne aux environs de Sens. XXVII, 166. — L'étage valanginien dans l'Aube et l'Yonne, -XXX, 10.

VIGNOT Charles. — Inventaire du mobilier du prieuré de Joigny en mai 1418. XXI, 54.

VILLETARD Henri. — La danse ecclésiastique à la Métropole de Sens. XXVI, 105.

§ 2. Bibliographie des Ouvrages

pisbîiés par la Société depuis sors origine et en dehors de ses Bulletins

CHARTRAIRE (Abbé). — Cartulaire du Chapitre de Sens publié avec plusieurs appendices. Sens, Duchemin, 1904, in-8°, xxiv-304 p. Le fauxtitre et le titre ne sont pas paginés.

COMPTE RENDU DU VIP CONGRES de l'Association bourguignonne des Sociétés Savantes, tenu à Sens les 31 mai, 1er et 2 juin 1930. Sens, Duchemin, 1931, in-8°, 110 pp., 2 pi. h. t.

JULLIOT Gustave. — Chronique de l'Abbaye de SaintPierre-le-Vif, rédigée vers la fin du xme siècle 'par Geoffroy de Courlon. Texte et traduction. Sens, Duchemin, 1876, in-8°, xiv-582-xvi pp. —

— Cartulaire Sénonais de Balthasar

Balthasar procureur au bailliage et siège présidial de Sens, procureur aux causes et greffier de la chambre de ville. Sens, Duchemin, 1884, in-4°, xvi-223 pp.; fac-similé en frontispice et une page non numérotée entre le frontispice et la page 1.

— Geoffroy de Courlon : Le livré des reliques de l'Abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens publié avec plusieurs appendices. Sens, Duchemin, 1887, in-8°, xxvi-350 pp.

— Inscriptions et Monuments du Musée gallo-romain de Sens. Descriptions et interprétations, illustré de lithographies et de 52 planches en héliogravure. Sens, Duchemin. 1898, in-4°, 148 pp., 3 pi. en lithographie, 52 pi.


1 ■ TABLE GENERALE DES MATIERES

71

en héliogravure. (Les planches ont été publiées sans nom d'auteur en trois fascicules, sous la désignation de première, deuxième et troisième partie. La première comprenant 21 pi. (pi. I à XX, plus pi. II bis) et 6 p. de texte, porte le double millésime 1869-70. Elle a été établie par les soins de MM. les présidents Lallier et Prou. La deuxième partie comprenant les planches XXI à XXX, parut en 1874, accompagnée de 4 p. de texte. Elle est l'oeuvre de Gustave Julliot, comme la troisième qui, comprenant les planches XXXI à LU, parut en 1896. Les 52 planches furent réunies sous une couverture portant le titre Soc. Arch. de Sens. Musée gallo-romain. Sens, Duchemin, 1869-1896.

— L'ancien rétable d'or de la Cathédrale de Sens. Le coffret d'ivoire conservé dans le Trésor de la Cathédrale de Sens. Sens, Duchemin, 1899, in-4°, sans couverture, 32 pp., III planches.

— Essai sur l'enceinte de "laville de Sens. Sens, Duchemin, 1913, in-4°, xvn-24 pp., 1 portrait, VIII pi.

HOULBERT C. — Flore du Sénonais. Catalogue analytique et descriptif des plantes vasculaires observées dans l'arrondissement de Sens. Sens, Sté Nouvelle d'impressions artistiques, 1901, . in-8°, X-XXvtti-276 pp.

HERON DE VILLEFOSSE. — 'Le Soleil maîtrisant ses chevaux (mosaïque découverte à Sens). Extrait des Monuments et Mémoires publiés par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1e 1' fasc. du tome XXI). Paris, Leroux, 1913, in-4°, 23 pp., 4 fig. et

1 pi. h. t.

PERRIN Joseph. — Le Cardinal Loiuénie de Brienne, Archevêque de Sens. Ses dernières années. Episodes de la Révolution. Sens, Duchemin, 1896, in-8", 318 pp. Un portrait, 1 tableau généalogique.

— 1814. Sièges de Sens. Défense de l'Yonne et campagne du général Allix. Sens, Duchemin, 1901, in-8°, 240 pp.,

2 portraits, 4 plans, 1 h. t. et 1 grav.

— Le Martyrium de Saint Sanctien, de Sainte Béate et de Saint Augustin. La villa Sancea. Sens, Duchemin, 1929, in-8°, 221 pp., 1 pi. 2 plans en h. t. et 2 grav.

POREE Charles.— Histoire des rues et des maisons de Sens. Sens, Duchemin, 1920, in-8°, 459 pp. Tome 1 p seul de paru.

PROU Maurice. — Geoffroy de Courlon. Le livre des reliques de l'Abbaye de SaintPierre-le-Vif de Sens, publié avec plusieurs appendices. Sens, Duchemin, 1887, in-8°, xxvi-350 pp.

— Bio-bibliographie de Gustave Julliot, xvïi pp. dans « Essai


72 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 12

sur l'enceinte de la ville de Sens », de Julliot.

ROY Maurice. — Les tapisseries de Saint-Mammès de Langres. Compositions authentiques de Jehan Cousin père. Sens, Duchemin, 1914, in-4°, 8 pp., III pi. h. t.

VIVIEN. — Réimpression de la carte topographique du Diocèse

Diocèse Sens, dédiée à Mgr J.-J. Languet, archevêque de Sens; levée géométriquement par M. OUTHIER, prêtre du diocèse de Besançon; assujettie aux observations de Cassini ; imprimée en MDCCXLI. [Donne les plans de Sens, et du château de Fontainebleau.]. Format : 120 cm x 90 cm.

§ 3. — Date de publication des Bulletins

Tome XVI, 1894. — XVII, 1895.

— XVIII, 1897. — XIX, 1900.

— XX, 1903. — XXI, 1" fasc, 1904; 2« fasc, 1905. — XXII, 1906. — XXIII, 1908. — XXIV, 1909. — XXV, 1910. — XXVI, 1911. — XXVII, 1912. —-

XXVIII, 1914. — XXIX, 1918.

— XXX, 1918. — XXXI, 1921.

— XXXII, 1923. — XXXIII, 1925. — XXXIV, 1926. — XXXV, 1928. — XXXVI, 1931.

— XXXVII, 1933.— XXXVIII, 1936. — XXXIX, 1937.


13 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 73

DEUXIEME PARTIE

par Ordre Alphabétique

§ 1. — Table Analytique des Matières

ABELARD. — Voir CONCILE de Sens. XXXVII, 80.

ALBERT DE LUYNES. — Membre de l'Académie Française. XXXVI, 62, 88-98. — Voir :

SÉNONAIS.

ARCHEVEQUES. — Chronologie au xe siècle. XVI, 171. — Tableau des lieux des sépultures, p. 284. — Fig. : Armes du duc de la F are, p. 263. ■— Crosse en cuivre doré, p. 237. — Revision critique du catalogue des —. XVIII, 1. Liste chronologique, p. 33. — Serments de profession des évêques suffragants, des abbés et abbesses du diocèse : Guy de Noyers (1176-21 décembre 1193). XXIII, 132. Michel Corbeil (24 avril 1194-28 novembre 1199), p. 134. Pierre Corbeil (1200-1222), p. 136. — Les droits et prérogatives des •—• de Sens dans la chapelle du château de Fontainebleau. XXV, 1. •— Notes complémentaires à la liste des —. XXVI, 123. Hugues de Noyers, p. 126. Philippe Beody, p. 126. Nicolas de Vérès, p. 130. Simon de Cramaud, p. 134. Hugues Blanchet, p. 136. Le faux Thomas de Sens, p. 137. Jean de Narry, p. 139. Jean de Salazar, p. 144. Loménie de Brienne, p.. 145. Le Concordat de 1801, p. 148. De Belloy

de Maury, p. 115; de Lalande, p. 154. Coadjuteurs ou auxiliaires des — : Jean Dardel, p. 156; Jean de Sonesse, p. 157; Jean de Médine, p. 158; Thomas du Prat, p. 159; Cl. du Prat, p. 162; Guill. du Prat, p. 163; Guill. Le Duc, p. 166; Philibert de Beaujeu, p. 168; Jacques Aymery, -p. 170; André Richier, p. 171; Philippe Musnier, p. 172; François Mangeard, p. 175; Vespasien Gribaldy, p. 176; Henricus de Mignem, p. 178; Jacques Amyot, p. 179; Christophe de Cheffontaines, p. 183; Valentin Douglas, p. 185; François de Péricard, p. 186; CI. Coquelet, p. 187; Jean du Perron, Jae.-Richard Piers', p. 189; Martial de Loménie, p. 193. — Comment fut composée la liste des — placée au xvm° siècle dans le sanctuaire de la Métropole. XXVIII, 184. Lettres de Pascal Fenel s'y rapportant, p. 199. Catalogue des —, p. 217. — Profession d'obédience des évêques suffragants. Episcopat de Gerlan (938-954). XXX, 18. Episcopat de Liétry (999-1032), p. 19. Episcopats de Gelduin (1032-1049); de Maynard (1049-1062); p. 21; de Richier (1063-1096); de Daimbert (1097-1122), p. 23.


74 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE 14

— La Primatie des — de Sens. XXXVII, p. 54. Voir : ARMORIAL, EPIGRAPHIE, MANUSCRITS, SACRAMENTAIRE SÉNONAIS, VOLTAIRE. — Les ■— ayant fait l'objet d'un mémoire spécial sont mentionnés, par leur nom, dans l'ordre alphabétique de la table.

ARCHIEPISCOPAL : Voir PALAIS.

ARENES de Sens et l'Amphithéâtre de Trêves. XXVI, 200. Voir: SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE.

ARMES : Voir SÉPULTURES.

ARMOIRIES : de la famille Bouvyer et de Jean Cousin. XIX, 1. H. t. p. 1, 1 pi., et p. 264.

— de Etienne Texier d'Hautefeuille, abbé commendataire de Sainte-Colombe. XXXIV, 63. Voir : ARMORIAL.

ARMORIAL de Sens en 1696. Archevêché, Chapitre, Abbayes, Communautés religieuses, Séminaire, Collège. XXI, 1. Corps constitués, p. 20. Des particuliers, p. 22.

ASCAFOTORIX : nouvelle divinité locale. XXXVI, 1.

AUTEL : Voir SALAZAR.

AUXERRE : origine de la qualification de « Sainte » que s'attribuait l'Eglise d' — au XVIII» siècle. XIX, 70.

BAILLIAGE de Sens : Etat sommaire des Archives. XXXIV, 186.

BARBEROUSSE Frédéric : Relations de — avec la royauté capétienne. XXXIX, 189. H. t. carte, p. 290. BAS-RELIEF : La Polychromie

des — de la Gaule. XXXIII, 1.

— du début du xnr 3 siècle trouvé à Sens. XXXIX, 283. H. t. Agnus Dei. — Provenant de Saint-Pierre-le~Vif, p. 282.

BELLEGARDE Octave de : Archevêque de Sens. XVI, 289.

— Voir : BOIS-LE-ROI. BELLAY Joachim du. Sa pièce

de vers sur la fontaine de Véron. XXXII, 186. Traduction, p. 189. — et la fontaine de Véron. XXXIX, 249. — Voir : COUSIN.

BENEDICTINES. Voir: PRIEURÉ.

BERNARD DE CHAMPIGNY : Anne-Alexandrine de —, comtesse de Balincourt (17591793). XXIV, 1. H. t. portraits, p. 1. Généalogie de !a famille, p. 13.

BERTIN : Mémoires de — (1560-1674). XXV, 71. . '"

BERULLE Pierre, Cardinal. XXXIX, 213.

BIBLIOGRAPHIE : Ouvrages et études du Chanoine Eugène Chartraire. XXXIX, 565.

BIBLIOTHEQUE de Sens. XIX, 141, 185.

BINET René : artiste sénonais. XXXVIII, 309.

BOFFRAND. Voir : PONTS.

BOILEAU Jacques. Abbé, Doyen de Sens. XXXIV, 144.

BOIS-LE-ROI. Notice sur le fief de — érigé à Nailly en 1663 par l'archevêque de Sens Octave de Bellegarde. Aujourd'hui château de Nailly. XXXIV, 9. H. t. côté Est et façade nord du château, p. 16. Plan du fief, p. 24.

BONNY-SUR-LOIRE. Voir :

TlTULUS.


15

TABLE GENERALE DES MATIERES

75

BOURGES : Relations ecclésiastiques entre ■■— et Sens. XXXVII, 133. Ecclésiastiques des Diocèses de Sens, Autun, Auxerre, Chalon, Langres et Mâcon ayant pris des grades en théologie à la Faculté de — de 1711 à 1790, p. 141.

BOURRIENNE : Bienfaiteur de la ville de Sens. XXXVI, 134.

BOURRY L.-F. : maître en chirurgie, maire de Pont-surYonne. Ses notes : Extraits concernant l'Hist. de Sens. XXVIII, 155.

BOUVIER Etienne. Son testament (12 avril 1600). XIX, 265. — Voir : COUSIN.

BOUVYER Charles-Octave (17551837). Son journal d'émigré. XVIII, 272. H. t. son portrait, p. 272. Extrait du tableau généalogique de sa famille, p. 334. Extrait de ses mémoires. XVIII, 337. — Voir : ARMOIRIES.

BULLES .sénonaises du xne siècle. XXVI, 77.

TONNERRE : Voir : CANELLE, EGLISE.

CANELLE Henri : Le Livre d'Heures de —, élu à Sens en 1575 et son Hôtel à Tonnerre. XXXII, 196. H. t. p. 206. Généalogie de la famille —, p. 209.

CAPETIENS : Voir : BARBEROUSSE.

CATECHISME : Histoire du — de Sens, XX, 11.

CATHEDRALE DE SENS : H. t. Dallage du choeur. XVI, 192; plan du sanctuaire, p. 208. — H. t. Choeur de la — en 1840. XXII, 144. — Une nouvelle

liste des professions épiscopales et abbatiales faites à l'église métropolitaine. XXIII, 122. H. t. Serments de profession prêté par les évêques. 2 pi. p. 128. — Deux projets de reconstruction du grand portail de la — au xvnr 3 siècle. XXV, 23. H. t. 2 pi. p. 24. — La danse ecclésiastique. XXVI, 105. — La Vierge de la —. XXVII, 252. H. t. 9 pi. à la fin du volume. -— Voir : ARCHEVÊQUES, AUTEL, CLOCHES, DAUPHIN, EPIGRAPHIE, SÉNONAIS, SIÈGE DE SENS, TRÉSOR.

CAVERNE : Une — à la chapelle Saint-Germain, près de La Chapelle-sur-Oreuse. XXII, 314.

CERCY : Fouilles de M. Lapôtre à — (Aube) (1932).

XXXVIII, 128. H. t. Habitation gallo-romaine, plan et coupe; poterie incisée à reflet métallique, p. 128, 2 pi. Inventaire des objets recueillis, p. 129. — Une figurine en terre cuite de l'âge du Bronze, découverte à

XXXIX, 333. H. t. p. 343. Patère romaine de sacrifice découverte à —, p. 503. H. t. p. 506. Nouvelles fouilles de M. Lapôtre au lieu dit « Les Iles » près •—. Voie romaine de Sens à Nogent et Troyes. Habitation romaine; objets trouvés, p. 511.

CHABLIS : La collégiale SaintMartin de —. XXX, 32. H. t., plan, p. 33; intérieur, p. 40, 2 pi. Description extérieure, p. 42. Intérieure, p. 48. H. t. coupe p. 42. Inscriptions,


76

BULLETIN DÉ LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

16

p. 54. H. t. porte latérale. Extérieur, p. 56, 2 pi. — Eglise Saint-Pierre, p. 66. Inscriptions de la chapelle de l'hospice, p. 69. Translation des reliques de Saint Epain et autres. Consécration de la la collégiale (1509), p. 69. Bénédiction des cloches, p. 75. Relation d'un miracle dû à l'intercession de Saint Epain, p. 78. Répons et antiennes résumant la vie de Saint Maure et offrant un curieux spécimen en prose mesurée et rimée,- p. 81. ■— Les reliques de Saint Martin à —. XXXIX, 341.

CHABOT : Amiral. Voir ; COUSIN.

CHAMPBERTRAND : Sépultures antiques de la plaine ■—. XXXVIII, 121. H. t. poteries, p. 122; objets de bronze, p. 122. Inventaire descriptif des objets, p. 123.

CHANDENIER Félix : Discours de M. Perrin. XXXV, 1. H. t. Portrait de — et son ex-libris, 2 pl„ p. 1.

CHANOINES : Catalogue des — de Saint-Laurent, en l'Archevêché de Sens : 1° avant l'an 1638, XVI, 67; 2° de 1638 à

1791, p. 72. — Deux — au xvie siècle (Fâuvelet et Toussaint Dumont). XVII, 2e partie, p. 105 (Lettrine ornée). ■— Les loisirs d'un — de l'Eglise de Sens (Tuet) en

1792. XVIII, 58.

Les chanoines ayant fait l'objet d'un mémoire spécial sont mentionnés, par leur nom,

dans l'ordre alphabétique de la table.

CHAPELLES : Saint-Laurent, dans le palais archiépiscopal de Sens. XVI, 47. — Une caverne à la — Saint-Germain, près de La Chapelle-surOreuse. XXII, 314.

CHAPITRE : Collégiale de Saint-Laurent. XXX, 96. — Voir : SÉNONAIS.

CHARTES. : Une — de Philippe-le-Bel de 1294 concernant la terre de Grivet acquise par l'abbaye de Molène. XVIII, 173. Voir:MoNDEREAU, SAINT-PIERRE-LB-VIP.

CHARTRES : Les inscriptions du camée dit le « Jupiter » de —. XVII, %" partie, p. 3.

CHASTENOY : Le lièvre de —, histoire de chasse au temps de Louis XIV (4 novembre 1698). XXIII, 78.

CHAUMORET (Jacques) Chanoine : Son journal historique. XVII, 28 partie, p. 26.

CHESNOY : Un épisode de la Fronde. XVI, 1.

CHIRURGIENS. Voir : BOURRY, MÉDECINS.

CIMETIERE. Voir: SÉPULTURES.

CLOCHES de la Cathédrale de Sens. Epigraphie campanaire. XVIII, 217. — Notes sur quelques fondeurs de — de la région de l'Yonne. XXXIX, 389.

CLOVIS : Le diplôme de — quant à la fondation de Saint-Pierre-le-Vif. XVII, 2e partie, p. 40.

COADJUTEURS. Voir : ARCHEVÊQUES.

COLLEGE de Sens. Ses origines.


17

TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES

77

L'Association Amicale des Anciens Elèves. XXXV, 72. — Pièces de théâtre et joutes scolaire^ au — de Sens (16101761). XXXIX, 319. Catalogue des pièces, 330. Plaidoyers, p. 331. — Le départ des Jésuites et la réorganisation du — (1762). XXXIX, 411. — La défense du — au xvme siècle, p. 429.

COMTES (les) de Sens au IXe siècle. XXXVII, 26. Liste des —, p. 26. Conjectures historiques et généalogiques, p. 31. Tableau (p. 48) des familles : Mainier, les Guelfes de Sens, Isembard le Margari, Garnier de Sens, Fromand et Renard.

CONCILE (le) de Sens de 1140. XXXVII, 80.

CONDE et Turenne en Puisaye. XXXIX, 379. Bataille de Bléneau, p. 382.

CORPORATION des ménétriers de France au XVII 0 siècle, XX, 222. — Voir .• ORFÈVRES.

COURGENAY : Sépultures franques. XXIII, 95. Plan p. 96. H. t., p. 104. — Les fours gallo-romains. XXIX, 202. H. t. plan, p. 204; fours, p. 216217; spécimens de poteries, p. 220. — Les fouilles de M. Lapôtre à — (1931). XXXVIII, 125. H. t. épingle en os, cuillère en bronze, rondelle dentelée en os, p. 126.

COURTRAISIEN (Le Vieux) de Dijon. XXIX, 158.

COUSIN. La fille de Jean —. XIX, 250. Ses armes et sa signature, p. 264. •— Cinq portraits peints par Jean —, XXP, 105. H. t. chanoine Jean

Bouvyer II ; Marie —; Estienne Bouvyer II ; Jean Bouvyer III; Savinienne de Borne, p. 112. Acte notarié concernant Jean —. XXP, 138. Note et documents sur Jean ■—. XXI 3, 150. Les deux Jean —, XXIV, 65. H. t. fac-similé de signatures de Jean ■— le Jeune et de membres de sa famille, p. 96. Pièces justificatives, p. 119. Jean —- Père, sculpteur. La statue de l'amiral Chabot et le Jubé de la chapelle de Pagny. Peintures décoratives exécutées par Jean — Père, pour l'entrée à Paris de Charles-Quint le 1er janvier 1540. XXVII, 193. Pièces justificatives, p. 203. •— L'atelier de Jean — le Jeune à Paris entre 1560 et 1580. XXXII, 155. (Etude des portraits de de Bané (Bannay), p. 160. H. t.; du baron de Courtenai, p. 161. H. t., p. 162; le frère de M. Chaurenard, p. 162; M. de Vergenne, neveu de M. Chaurenard, p. 165; M. de Bellai, p. 167. H. t. p. 167; Conseiller de Brion ou Diion. H. t., p. 174; M. Guion Procureur, p. 175. H. t. p. 176; Madame de Sternai (Esternay), p. 177. H. t., p. 178; Mlle Suzanne Alibor (Ailleboust), p. 178. H. t., p. 178; Madame Cousin (Etiennette Herbelin), p. 180. H. t.; L'ainée, p. 183, et la puisnée, p. 183. H. t. p. 184. Autres h. t. : François de Coligny, p. 164; Guy-Paul de Coligny, p. 166; Jean Gourmont, apprenti et Jean GU


78

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

18

rault, apprenti, p. 176. Pièces justificatives, p. 185. Fontaine de Véron, p. 186. H. t. extrait du plan de Paris de Du Cerceau, p. 192. Voir : ARMOIRIES, DÉLUGE,

MOTTE-DU-ClAR.

COUTEAU plié. Voir : TRÉSOR.

COUVENT : Des Dominicains. XX, 99. Enumération des prieurs et religieux, p. 153. Plan, p. 160. H. t. Le Cloître, p. 168. Inscriptions' du —, p. 179. Livre des fondations ou obits (1710), p. 209.

DANSE ECCLESIASTIQUE. Voir CATHÉDRALE.

DAUPHIN ET DAUPHINE : Leur sépulture dans la Cathédrale de Sens. XXII, 1. H. t. et bandeau portrait du —, p. 1. Choix de la sépulture, p. 1. Cul-de-lampe : Armes du Dauphin, p. 11. Bandeau : Allégorie, p. 12. Mort du — et obsèques à Fontainebleau, p. 12. H. t. Médaillon du — et ses cinq fils, p. 16. Cul-delampe, p. 18. Bandeau, p. 19. Pompe funèbre à Sens, p. 19. H. t. Mort du — gr. de Littret d'après le dessin de Schenau, p. 24. Pompe funèbre 1" Dauphine, gr. de Cochin fils, p. 33. Bandeau, p. 35. Veuvage de Marie-Josèphe. Projet de monument funèbre, p. 35. H. t. La Dauphine, pastel de La Tour, p. 40. Le Mausolée, p. 48. Cul-de-lampe, p. 52. H. t. La Dauphine, peinture de Fredou. Bandeau Allégorie, p. 53. Mort et funérailles de la Dauphine, p. 53; H: t. Mort

du — et — Médaillons allégoriques, p. 61. H. t. Mort de la Dauphine. Dessin et gr. de Littret, p. 65. Cul-de-lampe, p. 71. Bandeau, p. 72. Le Mausolée, p. 72. H. t. pp. 80, 96. Cul-de-lampe, p. 103. Vignette, p. 104. Les Anniversaires, p. 104. H. t. Le — et la —, camée de Jacques Guay, p. 113. Vandalisme révolutionnaire, p. 113. Bandeau, p. 134. Restauration (1814), p. 134. H. t. Choeur de la Cathédrale en 1840, p. 144. Translation des cendres, p. 148. Vignette, p. 170. Anniversaire et visite des Princes, p. 170. Dernier transfert du Mausolée, p. 195. Cul-de-lampe, p. 199. Appendices' : appartement du — à Fontainebleau, p. 215. Insignes Royaux du Trésor, p. 217. Bandeau, p. 231. La Porte Dauphine, p. 231. Table générale de cette étude, p. 240. — Voir : MUY.

DECHAMBRE Claude-Etienne, victime des épidémies de 1812 et 1814. XXIi, 45.

DEFENSE du pont d'Yonne en

1814. Voir : SIÈGE.

DELIGAND Edouard. Biographie. XVIII, 75.

DELUGE DE DEUCALION. Dessin de J. Cousin. XXP, 128. H. t. p. 128.

DESCHAMPS Etienne pourvu de l'office de concierge et garde de la maison du Roi à Sens (23 mai 1538). Accord entre — et François Leclerc. XXXVII, 145.

DIPTYQUE. Les deux feuillets du — de Sens et un 8e qui en


19

TABLE GENERALE DES MATIERES

79

dérive. XVIII, 47. ff* t. p. 48, 3 pi.

DIVINITE. Voir : ASCAFOTORIX.

DOLOMIEU Emilie de, comtesse de Saint-Mauris. Une femme sous la Restauration —. : XXXIX, 441.

DOMINICAINS. Voir : COUVENT.

DUMONT TOUSSAINT, chanoine. XVII, 28 partie, p. 110.

DU PERRON, cardinal-archevêque de Sens, grand aumônier de France (1556-1618). XIX, 7. H. t. Son portrait, p. 17. Lettres de Jean — XXVII, 207. — Panégyriste de Ronsard. XXXIX, 349.

DURNAY. Béatrix de. Voir : PLESSIS-LES-EVENTÉS.

ECHEVINS. Voir : SENS.

ECHINIDES. Voir : GÉOLOGIE.

EGLISE Saint-Léon de Sens. XXVII, 230. — Saint-Didier ou Sainte-Marthe. XXXVIII, 288. — Saint-Pierre de Tonnerre au XVII 8 siècle. XXXIX, 299.

Voir : AUXERRE, CHABLIS, MAILLOT, SAINTE-COLOMBE-DUCARROUGE, SÉNONAIS.

EMIGRES. Liste des — de la ville de Sens et de ses environs. XVIII, 359.

ENCEINTE. Voir: MURS, PORTE.

EPIGRAPHIE. Epitaphes des Archevêques de Sens inhumés dans le sanctuaire et le choeur de la cathédrale de Sens. XVI, 175. Voir table de 1'— sénonaisè, p. 288. — campanaire: cloches de la Cathédrale de Sens. XVIII, 217. Inscriptions romaines trouvées à Sens' en 1735 et 1736. (Correspondance entre l'ttbbé Fenel et l'abbé

Lebeuf). XXIII, 1. — Deux sceaux gallo-romains trouvés dans l'Yonne. XXV, 127. H. t. matrice de sceau, p. 129. — Une inscription sénonaise de l'époque gallo-romaine. XXX, 1. H. t. p. 1. Voir : CHABLIS, COUVENT, PATRONAT, PESON,

PLESSIS-tES-EvENTÉS, SAINTMARTIN-DU-TERTRE,

SAINTMARTIN-DU-TERTRE, RAINNALDUS,

EPIDEMIES de 1812 et 1814. XXIi, 45.

EPITAPHES. Voir EPIGRAPHIE.

ETIGNY. Voir : VIEDMONT.

ERUCTAVIT. Le Poème —. Deux récentes publications sur ce poème sénonais. XXV, 116.

EVEQUES suffragants. Voir : ARCHEVÊQUES. — Nom des évêques français' qui n'ont pas donné leur démission en 1801. XXXV, 68.

FAUVELET (Claude) Chanoine. XVII, 2» partie, p. 115.

FENEL : abbé. Correspondance quant à des inscriptions romaines. XXIII, 1. — Lettres à l'abbé Mahiet se rapportant au catalogue des Archevêques de Sens. XXVIII, 199. Sur divers points de l'Histoire de Sens qu'il se proposait d'écrire, p. 210. — Trois recueils de la correspondance des' abbés — avec l'abbé Lebeuf et autres. XXXV, 111. H. t. Son portrait, p. 110. — Le manuscrit de l'Histoire de Sens par le chanoine Pascal —. XXXVIII, 301. ;

FENETRE à meneau et à croisillon de l'époque gallo-rosiaiae. XXI», 84, H, t., p. 88.


80

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

20

FLORE DU SENONAIS. Historia Plantarum Senonensium (1660). XX, 27. Rapport sur la flore de Houlbert. XX, 54.

FONDEURS. Voir : CLOCHES.

FONTENOY. Bataille de — en 841. XXXVIII, 131.

FORET DE LANCY. Ses souvenirs antiques : dolmens, cromlechs, polissoirs, puits, fondations romaines, bornes armoriées. XXIX, 45. Polissoir de Lancy, p. 52. Puits antiques, p. 53. Cromlech de la Haute-Borne, p. 56. Dolmen de la Pierre-Couverte, p. 57. Les mardelles' de Lancy, p. 70. Dolmen de Lancy, p. 75. La forêt de Trainel et la croix des bois, p. 77. Dolmens de Trainel, p. 79. La Pierre-au-Lorin, p. 86. Les polissoirs du Grand-Pays et de la Pierre-à-1'Eau, p. 89. H. t., polissoir, borne, pp. 44, 56 ; dolmen, p. 56 ; schéma des sépultures, p. 60; dolmen de Trainel, p. 72; pointe de lance, croix des bois, p. 80; polissoirs, p. 88, forêt de Lancy, p. 96. — Les bornes armoriées de —. XXXIX, 225.

FRONDE (La). Un épisode au Chesnoy : Rencontre du 9 janvier 1652. XVI, 1.

FULRADUS. XIX, 89.

GASTELLIER (Dr). Plusieurs de ses mémoires écrits dans la prison de Sens. An II. XXII, 249. H. t. Portrait, p. 252; gr., p. 279. Bibliographie, p. 296.

GEOLOGIE. La craie des environs de Sens. XXIV, 207. — .Creusement de la vallée de

l'Yonne. XXIV, 228. — Note sur les Echinides de l'Yonne. XXV, 135. — Origine des sources sur la rive droite de la vallée de l'Yonne aux environs' de Sens. XXVII, 166. — du bassin de la Vanne, p. 173.

— Notes sur les eaux de la rive droite de la vallée de l'Yonne. XXVIII, 246. H. t., coupe du sous-sol de la vallée de l'Yonne, p. 248. — La craie phosphatée de Sens. XXIX, p. 1. H. t. plan d'ensemble, p. 1 ; exploitation des phosphates, p. 8. Sur l'existence de l'étage volanginien et sur l'oscillation barrémienne dans' l'Aube et dans la vallée de l'Yonne, avec des observations sur les Echinides de ces étages. XXX, 10. — Sur un fossile problématique de l'étage sénonien. XXXVII, 1; gr. p. 2.

GENEALOGIES. Extrait de la

— de la famille Mégret d'Etigny de Sérilly. XVI, 162. — de la famille Bouvyer. XVIII, 334. — de la famille Bernard de Champigny. XXIV, 13. ■— de la famille Canelle. XXXII, 209. La descendance de Jean de Salazar, p. 283. Des comtes de Sens au rx° siècle. XXXVII, 31.

GONDRIN (Louis-Henri de). Le coeur de —, archevêque de Sens. XXIII, 140.

GONTIER COL. XXXIV, 1.

GOTHIQUE. Une vieille question : Comment l'art •—■ a-t-il pénétré en Bourgogne. XXXVII, 117.

GRAINES et tubercules des


21

TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES

SI

tombeaux péruviens. XXVI, 217.

GRANGER. Médecin. XVI, 289.

GRAVEREAU. Histoire du ru de —. XXVIII, 1. Les origines du ru de —, p. 4. H. t. : La devise de la Vanne, p. 6. La bonde du —, p. 16. Le ru Belin, p. 17. H. t. plan du — en 1685, p. 18. Le ru des Grands-Fossés, p. 19. Le ru de Mondereau, p. 21. Le débit du —, p. 23. H. t. Une vanne d'irrigation ■—, Le — en chômage, p. 24. Le ru de -— dans l'histoire, p. 29. Episodes de la Guerre de Cent Ans : Moulin de la Menelle, p. 41. H. t. Pont de la Blanchisserie, p. 56. Origine romaine du ru de Mondereau. Travaux de Charles V, p. 59. H. t. Plan terrier de l'abbaye de Saint-

Saint- p. 72; le gué Saint-Jean, p. 80. Propriété du fonds et des eaux du ru de —, p. 87. H. t. Carte hydrographique du territoire de Sens, p. 96. Règlements relatifs au ru de —, p. 102. Moulins Saint-Pierre, p. 105; Saint-Jean, p. 106; Paillard, p. 107. Tanneries et lavoirs, p. 109. Moulins de la Croisette, p. 110; d'En-Haut, p. 110. Bulle du Pape Eugène III, p. 117. Le Marcheau de Sens. Son emplacement. Origine du nom de Coquesalles, p. 124. De la propriété du ru de Mondereau, p. 132.

GRIVET. Terre dej. Voir : CHARTES.

GROGNET Pierre. Poète du xvi= siècle. Un poème sénonais !

Blason et louange de la noble ville et cité de Sens. XXXVI, 51.

GUILLAUME DE SENS. XVII, 35.

HABITATION romaine. Voir : CERCY.

HEMARD Robert, Maire de Sens (1559-1563). XXXVIII, 270.

HIPPOSANDALES (Des) et de leur usage. XXXIV, 160.

HISTOIRE DE SENS. Les sources de l'historiographie sénonaise au xi° siècle. XXIV, 19. Concordance des trois chroniques : Odoran, Historia Francorum, Annales de SainteColombe, p. 63. Découverte du manuscrit original de VHistoria Francorum Senonensis. XXXVIII, 389. Voir : BOURRY, COMTES DE SENS, FENEL, RÉVOLUTION FRANÇAISE, SÉNONAIS, SENS, TUET. HOUSSAYE (La). Un drame à — en 1736. XXIII, 49. Liste des témoins, p. 63.

HOSPICES DE SENS. Voir : EPIDÉMIES.

IMPRIMERIE. Débuts de 1' — • à Sens en 1551. XXII 161. Liste des imprimeurs de 1551 à 1844. XXI2, 166. H. t.. Antiphonaire, p. 192. 2 pi. Missel, p. 200, 2 pi. Antiphonaire, p. 200. Statuts synodaux. Liber epistolarum, p. 200. Gilles Richeboys, 2e imprimeur sénonais (1556-1565). XXX, 198, avec une étude des ouvrages imprimés par lui : Coutumes de Sens; Le Stille du bailliage, Poésies de Leschenaut, d'Oger le Wuyt de


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BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

22

Tonnerre, de Jean Richer de Thorigny, de Claude Roillet. Gr., pp. 205, 208, 211; bandeau, p. 216; lettrine, p. 217;

- gr., p. 236;. lettrine, pp. 240, 257; gr., pp. 258, 268, 271, 281. Histoire de 1' — à Sens. XXXIX, 235.

JEANNE D'ARC. La chevauchée de — en 1429. XXXVIII, 247.

JOIGNY. Inventaire du mobilier du prieuré de — (mai 1418). XXIi, 54. Le sépulcre de l'église Saint-Jean de —. XXX, 182. H. t., pp. 182, 184, 2 pi.; 186, 192, 2 pi., 194. (Anges aux écussons de Créqùy, de Viefville et de Griboval), 196. Objets de bronze

' trouvés' dans des sépultures dans une sablière de la ferme de la Colombière, près —. XXXIV, 177.

JURIDICTION CONSULAIRE à Sens. Ses origines. XXIX, 184. Origines du commerce, p. 184. Origine de la —, p. 191. Edit de Charles IX, p. 200.

LAIRE (Le P.). XIX, 141. H. t. Portrait, p. 152. Correspondance avec les frères Tarbé, p. 205. Réponse du P. — aune lettre de Pasumot. XX, 59, 75.

LAMPE chrétienne antique trouvée à Sens. XXI2, 253. H. t., p. 256.

LANGUET DE GERGY, membre de l'Académie Française. XXXVI, 62-88. Appendice, p. 113. — La Famille dijonnaise de ■—. XXXVII, 158. — Le successeur de —-à l'Académie. XXXVIII, 285. Voir ! PROCESSIONS, SÉNONAIS.

LAPOTRE. Voir : CERCY, COURGENAY, FORÊT DE LANCY.

LA VERNADE. L'Hôtel de — au xvi 8 siècle. XXV, 58. Testament, p. 65.

LEBEUF (Abbé). Correspondance relative à des inscriptions romaines. XXIII, 1. Voir : FE|NEL.

LECLERC François, seigneur de Fleurigny, bailli de Sens (accord entre — et Etienne Deschamps. XXXVII, 145.

LE CONTE, frère Nicolas. — Célestin miniaturiste mort au couvent de Sens.- XXXVI, 56.

LETTRES DE REMISSION du xrV et xve siècles. XVII, 2e partie, p. 121.

LIXY. Notice historique sur ■—. XXVII, 1. La Seigneurie, p. 1. La paroisse, p. 45. Gr.., Monument funéraire, p. 55. Le village : dépendances, population, organisation, p. 71. Pièces justificatives, p. 109. Noms des lieux, clos et quartiers, p. 126. Table générale, p. 157.

LIZZA (André de). Chanoine de Sens impliqué dans le procès de Léonora Galigaï, maréchale d'Ancre. XXXV, 81.

LOGES. Le drame des —. XXP, 295.

LOMENIE DE BRIENNE. XXXIV, 76. — Membre de l'Académie Française. XXXVI, 62, 98. — Précisions nouvelles sur sa mort tragique. XXXVIII, 166. Voir : SÉNONAIS.

LOI CHASTENET. Voir : MONUMENTS HISTORIQUES.

LOTERIE. Notes succinctes et considérations générales au


23

TABLE GENERALE DES MATIERES

83

sujet du « Jeu de — » dans l'histoire. XXXIX, 521.

LUPICINUS. Voir : PATRONAT.

LYCEE. Voir : COLLÈGE.

MAHIET (Abbé). Voir : FENEL.

MAILLOT. Eglise de —, xi» siècle. Histoire et description. . Sa restauration. XXXIV, 33. H. t. coupe en élévation sur le transept et plan de chevet des deux chapelles latérales, p. 33. Appareil et linteau monolithe de ta baie du chevet de la chapelle latérale, côté nord, p. 48.

MAIRES. Voir : HÉMARD, SENS.

MAISONS. Anciennes de Sens.

— d'Abraham et les deux adjacentes. XVI, 88.

MANUSCRITS. Deux — sénonais du x6 siècle à la bibliothèque impériale de SaintPétersbourg. XXX, 13. — Missel sénonais du xiii 0 siècle à la bibliothèque de Provins. XXX, 24. Obituaire, p. 29. — Voir : CANELLE, FENEL, HISTOIRE DE SENS.

MALADRERIE. Voir : POPELIN.

MARBRES. Catalogue des —, bustes, statues, bas-reliefs et inscriptions du district de Sens, XIX, 189.

MARCHEAU de Sens. XXVIII, 124.

MARTYROLOGE HIERONYMIEN (le). XVII, 2» partie, p. 23.

MASQUE DE FER. Notes sur le —. XXXIX, 545. (Son passage à Palteau).

MEDECINS. La communauté des chirurgiens de Sens au xvm° siècle. XXI2, 204. — Etat des chirurgiens du Bailliage de Sens reçus en la Maîtrise

Maîtrise Sens de 1731 à 1790. XXI2, 221. — Liste des — décédés à Sens depuis 1794. p. 250. Voir : BOURRY, GASTELLIER, GRANGER.

MENETRIERS. Voir : CORPORATION.

MILLET-HORSIN. Médecin sénonais et naturaliste colonial. XXXIX, 423.

MISSEL. Voir. : MANUSCRITS.

MOLENE. Abbaye. V.-: CHARTES.

MONDEREAU. Gravereau. Etude complémentaire. XXXVIII, 189. Origine romaine du ru de —. Sa création pour l'alimentation des fossés de l'enceinte d'Agendicum. Son caractère juridique, p. 189. Observations de Maurice Prou. Les rois de France héritiers du fisc romain. Chartes de Philippe VI (1347) et de Charles V (1358). Le —, domaine de la Couronne, p. 195. La charte de Charles VII (1429). Les lettres patentes de Louis XI (1474) et de Louis XII (1512). L'édit de François Ier (1539). Le canal des Auges : lettre patente de Henri II (1556) ; interprétation abusive de cette lettre, p. 199. Affaiblissement du pouvoir royal au xvi 9 siècle. Comparution des maire et échevins' de la ville de Sens au Terrier du Roi Charles IX (28 décembre 1574). Déclaration des droits de la ville, usurpation de la propriété du ru de — et des fossés de la ville sur le domaine de la Couronne. Discussion et réfutation de la Déelaration. Etat


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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

24

d'esprit des habitants. Reconnaissance fictive de la propriété allodiale du — à la ville de Sens par le concessionnaire apparent d'une chute d'eau, vers la bonde (décembre 1580). Excès du pa. triotisme local. Imprescriptibilité du —, p. 205. Gr. Page du titre de la Déclaration, p. 214. Etrange fortune d'une fausse déclaration. Délibération municipale du 1er décembre 1819. Mention abusive de la lettre patente de Henri II appliquée au —. Affirmation de la propriété de la ville basée sur la déclaration erronée de 1574. Arrêté municipal du 20 mars 1820. Procès sur la bonde —-. Instances de 1583 et de 1687. Revendication des fossés et des remparts par Louis XVI en

1787. Le ru de ' demeure

compris dans le domaine de la Couronne, p. 224. Résumé général. Conditions légales de la propriété du ru de —. Importance pour les riverains; p. 233. Appendicefe., p. 237. Table, p. 245.

MONDOGAT. Le fief de —. XXXVIII, 258. H. t. Le manoir, p. 266. Pièce justificative, p. 269.

MONNAIES. Examen des monnaies gauloises et romaines recueillies à Sens en 1897. XXI2, 235. Gr. p. 244 (monnaies des Senones). — Inventaire des cachettes de — romaines trouvées dans le département de l'Yonne, XXXVIÏ

11. Tableau chronologique des cachettes romaines, p. 24.

MONUMENTS HISTORIQUES. Liste des — de l'arrondisse' ment de Sens. XXXV, 128. Liste des' édifices de l'arrondissement de Sens inscrits sur l'inventaire supplémentaire des —, p. 129. Loi Chastenet sur les —, p. 130.

MOTTE-DU-CIAR (La) au xvie siècle. XXI 2, 118. H. t., p. 120. Tableau de J. Cousin.

MOULINS. Les deux — qu'on devait établir aux ponts' de l'Yonne à Sens en 1367 et en , 1546. — du Roy, XVI, 97. (— Halier, p. 106; — de la Menelle, 107; —de la Fosse, 108;

— du Roy, 110, 115) ; — de la Menelle, XVIII, 41; — SaintPierre, p. 105; — Saint-Jean, p. 106; — Paillard, p. 107;

— de la Croisette, p. 110; — d'En-Haut, p. 110.

MURS DE SENS. Rapports sur la démolition d'une partie des — en 1903. XXIi, 66. H. t. Inscription et bas-relief, p. 72 2 pi.; 1 gr. dans le texte, pp. 76, 78, 79.; H. t. Stèle funéraire, p. 80. — romain. XXVI, 92. Gr., p. 102. H. t., p. 104, 4 pi.

MUSEE de Sens. Collections égyptiennes. XVIII, 91. —

XIX, 141, 185, 189, 199. —

XX, 1. — Liste des fragments de colonnes et pilastres. XXV, 143. — Collections de la Société Archéologique. XXXII, 213. Armes et autres objets en fer, p. 214. — Notes sur les souvenirs de l'Empereur conservés au —. XXXIV, 59,


25

TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES

85

MUY (Marchai du). Sa sépulture. XXII, 200. Cul-de-lampe,

■ p. 214.

NAILLY. La croix de —. XVIII,. 163. H. t. pp. 162, 166. — Aperçu d'histoire. Ruine et restauration de l'église. XXXV 89. Le village, p. 89. Gr., l'église, p. 91. La baronnie, p. 92. L'église, p. 95. H. t., plan de l'église, p. 96. Gr., choeur, p. 98. Les désastres, p. 102. Première restauration, p. 104. Gr., état de la nef avant la restauration, p. 106. Deuxième restauration, p. 108. Conclusion, p. 109. •— Voir : BOIS-LE-ROI.

NOUE (La). XVI, 109. La — entre les ponts de l'Yonne. XXIi, 94. H. t., plan, XXI», 104.

OFFICE DE PIERRE DE CORBEIL. XVII, 37.

OFFICIALITE de Sens. Les Prisons de — en l'an 1331. XXX, 99. Doyenné : de Ferrières, p. 109; de Courtenay, p. 110. Archiv. Vatic. Cass. Miscell. 1337, p. 113. Comptes du chancelier et vie des détenus, p. 120. '

ORDONNANCE de Charles VI réglant les heures de travail des vignerons et autres ouvriers de Sens. XIX, 66.

ORFEVRES de Sens. XXXIV, 49.

OUVRIERS. Voir : ORDONNANCE.

PAGNY. Jubé de la chapelle. Voir : COUSIN.

PALAIS ARCHIEPISCOPAL.

Chapelle et chanoines de StLaurent. XVI, 47. — Fondation du chapitre collégial de

St-Laurent dans le —. XXX, 96. — Voir : CHANOINES, CHAPELLES, SÉNONAIS.

PASUMOT. Réponse du P. Laire à une lettre de —. XX, 59, 75.

PATER Walter. V. : VOYAGEURS.

PATRONAT. Les tables de — offertes à Lupicinus, gouverneur de la Sénonie. XXXIII,

. 23. H. t., p. 27. Etude sur les tables de —, p. 29. H. t. p. 30 2 pi.,; p. 35.

PELERINS. Liste de — Sénonais en Terre-Sainte au xvne

s et xvme siècles. XXIII, 89.

PESON DE FUSEAU portant une inscription latine incisée. XXIX, 19. Fig. pp. 20, 24, 26. Fig. des inscriptions, pp. 20, 30,.31, 32, 33, 34, 35, 36. Un — avec inscription latine trouvé près de Saint-Révérien (Nièvre), p. 42.

PIERRE-COUVERTE. Voir : FORÊT DE LANCY, SÉPULTURES.

PIERRES PLATES. Note sur un amas de — fendues ou éclats de grès disposés sur lits de charbon renfermant quelques fragments de poterie grossière. XXXIV, 31. — Voir : SAINT-CLÉMENT.

PINART Michel. Un oublié, le chanoine •—. XXX, 175.~

PLESSIS-LES-EVENTES (Seigneur du). Les plates tombes

. de Jehan-le-Jeune et de Béatrix de Durnay, son épouse. XVIII, 36.

POESIES. La Légende de l'Annel. XXX, 85. — Le Onze Février 1814, p. 290. — Les' Vieux. XXXIV, 67. — In Memotiam. XXXV, 77. A la mémoire de Félix Chande-


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BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

26

nier, p. 79. — Voir : BELLAY, GROGNET, — Le chant des Ca,

Ca, de Sens et d'Auxerre. XXXIX, 365.

POLYCHROMIE. Voir : BASRELIEF.

PONTIFICAL Sénonais -de la Bibliothèque royale de Belgique. XXII, 303. H. t., p. 304.

PONTIGNY. XXXIX, 265.

PONTS de l'Yonne à Sens et les moulins qu'on devait y établir en 1367 et en 1546. XVI, 97. Le grand —, 98. Le petit —, 99. — Chrétien et . Liébault, 109. — Le grand — de Sens et son auteur l'architecte Boffrand. XX, 233. Le

— d'Yonne à Sens. XXIX, 162. H. t., pont Boffrand, p. 168. 5a démolition, p. 169. Plan de la reconstruction, p. 176, 2 pi. ancien et nouveau ■—, p. 176 et 177. — Voir : NOUE, SIÈGE.

POPELIN. Inventaire des objets mobiliers appartenant à la Maladrerie du — près Sens en 1424. XXP, 263.

PORTE (la) Formau. XIX, 59.

— Dauphine. XXII, 231. PORTRAITS. Charles-Octave

Bouvyer. XVIII, 272. — Du Perron. XIX, 17; Le P. Laire. XIX, 152; Louis-Gabriel Planelli, marquis de Maubec. XIX, 169. Jean Bouvyer II; Marie Cousin; Etienne Bouvyer II; Jean Bouvyer III; Savinienne de Borne. XXI 2,

112. — Du Dauphin et de la Dauphine. XXII, 1, 16, 40, 53,

113. — Du Dr Gastellier. XXII 252. — Charles-Louis Testu; Anne-Alexandrine de Charnpigny;

Charnpigny; Bochart. XXIV, 1. Voir : COUSIN. — Chandenier. XXXV, 1 ; chanoine Jean-Biaise-Pascal Fenel. XXXV, 110.

POTERIES. H. t., vase en terre cuite provenant de Cercy. XXXIX, 32. Marque de — trouvée à Cercy, p. 515. — Voir : CERCY, CHAMPBERTRAND, COURGENAY, PIERRES PLATES, SAINT-VALÉRIEN.

PREHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE. Un atelier moderne de silex taillés dans le Sénonais. XXVII, 246. — La grotte de Nermont à Saint-Moré (Yonne) : la couche à tranchets, les poteries campiniennes. XXIX, 120. — Les trouvailles préhistoriques de Villevalier. XXXVII, 4. — Voir : CERCY, COURGENAY, FORÊT DE LANCY, YONNE.

PRIEURE des Bénédictines (1643-1757). XXX, 126.

PRIMATIE des Archevêques de Sens. XXXVII, 54.

.PRISONS. Voir : OFFICIALITÉ.

PROCESSIONS (Les) des Rogations à Sens au xvir 3 siècle. Leur réforme par l'archevêque Languet de Gergy. XXXIX, 309. -

PROFESSIONS. Nouvelles — épiscopales et abbatiales faites à l'église métropolitaine. Voir : ARCHEVÊQUES, CATHÉDRALE DE SENS.

PROTESTANTISME. Origine

dans le Sénonais. XVII, 2" partie, 185.

PROVINS. Voir : SÉNONAIS.

RAINNALDUS. Son épitaphe. XX, 1.


27

TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES

87

REMPARTS. Voir : MURS.

REVOLUTION FRANÇAISE. Un registre municipal pendant la —. XXVIII, 163. L'approvisionnement du canton de Villeneuve-le-Roi pendant la —, p. 222. •— Sens' pendant la Révolution. XXXIV, 70. Toulouse, Brienne, Sens, p. 76. Bontin, Paris (1794-1802), p. 121. Rétablissement du collège à Sens (1802). XXXV, 9. Nom des évêques français qui n'ont pas donné leur démission en 1801, p. 68. Voir : BOUVYER, EMIGRÉS, GASTELLIER, ROBIN, TERREUR, VILLENEUVE-SUR-YONNE.

RICHEBOYS Gilles, imprimeur. Voir : IMPRIMERIE.

ROBIN Léonard, député à l'Assemblée législative. Mort au château de Paron. XXXIX, 95. Pièces justificatives, p. 107.

ROGER René-Louis-Alexandre, chanoine de Sens (1788), premier directeur de l'école secondaire (1803-1807). XXXIV, 70. Sa mort (29 décembre 1807). XXXV, 9.

ROYAUTE. Voir : BARBEROUSSE.

RU-COUVERT. Notice historique. XVIII, 135.

RUS : de Gravereau, Mondereau, Blin, des Grands-Fossés Voir : GRAVEREAU.

SACRAMENTAIRE sénonais à la bibliothèque royale de Stockholm. La consécration de Stéphanus, premier archevêque d'Upsal. XXIX, 127. H. t. pp. 129, 136.

SCORIES DE FER. Note sur l'exploitation des gisements de — dans le département

de l'Yonne. XXXVIII, 151. Les gîtes ferrifères : situation,

. importance, débouchés, p. 152. Caractéristiques géologiques de la région du Gâtinais, p. 153. L'âge du fer en Europe et en Gaule, p. 155.

' Besoins de la métallurgie. Demandes des aciéries en minerais d'apport, p. 158. Nature du minerai et des —, p. 160. Mise en valeur des gîtes terriers : gisements du Sénonais, p. 172; de la vallée du Vrin, du pays' d'Othe, p. 174; de la vallée du Tholon, p. 176; de la vallée de l'Ouanne, p. 177; de la Puisaye, p. 178; de l'Avallonnais, p. 179.

Tableau des gisements. H. t., carte des gisements de <— gallo-romains, p. 154. Statistique d'exploitaion, p. 170. — Voir : SAINT-VALÉRIEN.

SAINT BERNARD. XXXVII, 71, 80.

SAINT-CLEMENT. Note sur une pierre sculptée trouvée à ■—. Armoiries d'Etienne Texier d'Hautefeuille, abbé de SteColombe. XXXIV, 63.

SAINT-DENIS-LEZ-SENS. Voir :

SÉPULTURES.

SAINT - FARGEAU. XXXVIII, 323. Les temps anciens, p. 323. La maison de Toucy, p. 325. La maison de Bar, p. 326. La comtesse Yolande, p. 327. Le cardinal de Bar, p. 329. Jacques Coeur, p. 330. Antoine de Chabannes, p. 332. La maison d'Anjou, p. 336. La maison de Bourbon, p. 337. Marie de Montpensier, p. 338.


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BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

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La Grande Mademoiselle, p. 339. Mademoiselle et la Fronde, p. 341. L'exilée de

/ —, p. 342. La châtelaine de —, p. 343. Lauzun et la fin d'un grand rêve, p. 345. La famille Lepeletier, p. 347.

SAINT-GERMAIN. Voir : CHAPELLE.

SAINT-GOMBERT. XIX, 20.

SAINT-JEAN (Abbaye de). Quatre inventaires (1544, 1638, 1639, 1646) des reliques' et objets précieux du trésor de —.XXÏ2, 268. — Le dernier registre capitulaire de •—. XXXVI, 116. Comptes des revenus de l'abbaye, p. 121. Registre capitulaire, p. 123. —■ Voir : SÉNONAIS.

SAINT-LAURENT. Voir : CHAPELLE.

SAINT LOUIS. Septième centenaire du mariage de — à Sens (27 mai 1934). XXXIX, 557.

SAINT-MARTIN-DU-TERTRE. Sépultures. XXIX, p. 10. Inscription votive trouvée en 1913, à la base de la colline de —. XXIX, 221. H. t. pyramidion, p. 224, 2 pi.

SAINT PATERNE. Les authentiques de la châsse de —. XIX, 139.

SAINT-PIERRE-LE-VIF. Chartes de fondation. XVII, 2e partie, p. 40. La vérité sur les chartes de fondation. XVIII, 183. Désignation des biens du ci-devant couvent de —. XVIII, 245. — Voir : BAS-RELIEFS, SÉNONAIS, THÉODECHILDE.

SAINT POTENTIEN. Voir :

SAINT SAVINIEN, TITULUS.

SAINT-REMY de Sens. Inventaire du trésor de l'abbaye de — en 1467. XIX, 80. — Le transfert de l'abbaye de —. à Vareilles. Etude sur les plus' anciens privilèges. XXVIII, 254. Pièces justificatives, 295.

SAINT SAVINIEN. Le Martyrium de —. XXXI (tout le volume, 572 p.). Voir la table des matières, p. 560; des illustrations, p. 572. — Les châsses de pierre antiques des martyrs sénonais dans la crypte de —. XXXVI, 7. Plans pp. 8, 9, châsses dites de Saint Potentien et de Saint Eodald, p, 10. ■— Le pillage de la basiliquel de —■ en 1793.

XXXVIII, 350. Arrestation de l'abbé Frou, vicaire de Chéroy, p. 353. Le lion populaire, p. 361. Arrestation de l'abbé Auger, p. 362. Le pillage, p. 363. Appendices : extrait du registre des délibérations, p. 380. Délibération municipale (5 février 1793), p. 382. Interrogatoire des fabriciens, p. 384. Les tapisseries de —, p. 385. ■—• Compte rendu des fouilles faites dans la crypte de l'église •— en novembre 1930.

XXXIX, 229. H. t. p. 226, 2 pi. Découverte d'une stèle funéraire gallo-romaine dans la basilique de —. XXXIX, 275. H. t. p. 274. Voir : TITULUS.

SAINT-VALERIEN. Voie romaine, ferrier et poteries. XXXVIII, 183. H. t. position


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TABLE GENERALE DES MATIERES

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du four à poterie, plan et coupe d'un four, p. 186, 2 pi.

SAINT-VICTOR. XIX, 125. Les authentiques de la châsse de —, 139.

SAINTE-COLOMBE (Abbaye). Episode de la Fronde en 1652. XVI, 19. — Visite au musée de —. XIX, 49. H. t. empreintes des sceaux et méreaux, p. 48.; terres cuites, 3 pi., p. 56. — Cimetière carolingien. XXII, 310. Plan, p. 312. — Voir ; HISTOIRE, ARMOIRIES, SÉNONAIS.

SAINTE - COLOMBE - DU - CARROUGE. Les restes de son église. XX, 39. Plan, p. 40. Autour d'un chapiteau du xv° siècle. Souvenirs de l'église — : la crypte, la,, fontaine miraculeuse, la chapelle des Cinq-Plaies. XXXVI, 35. Fig., p. 35; plan de la crypte, pp. 38, 39.

SALAZAR. Autel de —. XVI, 298. H. t., p. 304. — Jean de ■—, écuyer du roi Louis XI, père de l'archevêque de Sens Tristan de —. XXXII, 237. La descendance de Jean de —, p. 283.

SANGLIER Henri. XXXVII, 71.

SAVINIEN-DUPUIS Louis. Provicaire apostolique à Pondichéry. XVI, 165.

SCEAUX. Voir : EPIGRAPHIE.

SEGUIN. Archevêque de Sens, prima.t des Gaules et de Germanie (977-999). XXIV, 149. Pièces justificatives, p. 191.

SENONAIS. Documents — de la collection Tarbé, à Reims. XXXII, 5. — Documents concernant : L'ABBAYE DE SAINTECOLOMBE DE SENS Î Diplôme

de Louis-le-DéboDnaire (833), p. 9; Diplôme de Charles-leChauve (847), p. 13; Mandement de Charles VI (1404), p. 107. — L'ABBAYE DE SAINTPIERRE-LE-VIF : Diplôme de Louis VI (1108),. p. 16; Privilège du Pape Innocent II (1136) (confirmation de biens), . p. 31 ; Privilège du Pape Luce II (1145), p. 36; Bulle (titulus) d'HoDorius III (1220) p. 62. — L'EGLISE DE SENS : Diplôme de Louis VI (1120), p. 28; Privilège d'Honorius II (1126), p. 30; Diplôme de Louis VII (1157), p. 46; Confirmation par Guillaume de Champagne, à Geoffroy, de ses droits sur les écoles (1169-1176), p. 59; Confirmation par Gautier Cornut des droits du Chapitre (1226), p. 71 ; Lettres patentes de Philippe V (1318), p. 77; Lettres patentes de Philippe VI (1341), p. 79; Lettres patentes du roi Jean (1356), p. 90; Lettres de non-préjudice du Dauphin Charles (1358), p. 96. — Mandement du Roi Jean (1362), p. 99; Vidimus de Charles VI (1390), p. 104; Donation par le Cardinal Louis de Bourbon (1553), p. 118; Lettre de cachet ordonnant de faire chanter un Te Deum (1691), p. 126; et en 1706, p. 129; Lettre de Hardouin Fortin de la Hoguette relative à un procès (vers' 1700), p. 127.— LETTRES ÉMANANT DE L'ARCHEVÊQUE LANGUET DE GERGY, pp. 131-149; du CARDINAL DE LUYNES, pp. 150153; LOMÉNIE DE BRIENNE,


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BULLETIN DE LÀ SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

30

p. 153. — COMMUNE DE SENS : Charte de Louis VIII (1225), p. 63; Vidimus de Philippele-Bel (1291), p. 72 et (1309), p. 73; Vidimus de Charles V (1367), p. 101. Quittance délivrée par Tristane de Dampont (1563), p. 121. Réquisition pour l'armée (1568), p. 122. — CHAPELLENIÉ DE SENS : Lettres d'amortissement de Philippe VI (1345), p. 81; Idem (1348), p. 85; Idem (1349), p. 88. — SAINTJEAN DE SENS : Confirmation par de Robert d'une cession faite à l'église de Preuilly (1169), p. 55. — PROVINS : Privilège du Pape Alexandre III confirmant la translation des chanoines de l'église de Saint-Quiriace dans celle de Saint-Jacques (1164), p. 49. — Accord entre le doyen et le Chapitre de N.-D. du Val (1200), p. 60. — DOCUMENTS GÉNÉRAUX : Mandement des trésoriers de France (1562), p. 120. — Quittance délivrée par Renaud de Beaune (1605), p. 123. — Constitution de procureur par François de Moret... à l'effet de nommer François Clausse... député... aux Etats Généraux qui doivent se tenir à Sens (1614), p. 124. — Mandement de Jeanne, comtesse d'Etampes (1377), p. 103. — ■ Quittance délivrée par le Cardinal Duprat (1533), p. 116. — Ordre de paiement (1528-1535), p. 117. — Etude sur la détermination du territoire des Sénons. XXXIV, 174 H. t. carte, p. 174. — Un document

sénonais du xvie siècle : impression de voyage d'un ambassadeur vénitien. XXXVII, 150. — Voir : PATRONAT. SENS. Jugé et décrit par quelques voyageurs : Jouvin, de Rochefort. XVII, 2° partie, p. 191. Victorien de Musset, p. 195. Le comte de La Bédoyère, p. 196. — Les anciens Hôtels de Ville. XXIi, 27. — Mode "électif des maires et échevins de — au xvni 0 siècle. XXIII, 66. Relations ecclésiastiques entre Bourges et —. XXXVII, 133. — Un coin d'histoire sénonaise (imprimerie Duchemin). XXXVIII, 298.

— Voir : BAILLIAGE, COMTES DE —, HISTOIRE, RÉVOLUTION FRANÇAISE, SÉNONAIS, SLÈGE.

SEPULTURES et armes antiques à Saint-Denis-lez-Sens. XX, 85. Plan, p. 88. — Découvertes de — antiques d'enfants à La Pierre-Couverte. XXP, 277. — Restes d'enfants ou de foetus trouvés dans des urnes funéraires à PierreCouverte. XXI2, 290. — Cimetière carolingien à l'abbaye de Sainte-Colombe-lez-Sens. XXII 310. Plan, p. 312. — Franques à Courgenay. XXIII, 95. Plan, p. 96. H. t., p. 104. — Galloromaines de Saint-Martin-duTertre. XXIX, 10. — Objets de bronze trouvés dans des

— dans une sablière de la ferme de la Colombine, près Joigny. XXXIV, 177. — antiques de la plaine Champbertrand. XXXVIII, 121. Voir : DAUPHIN, MUY.

SERILLY (Mme de) pendant la Terreur. XVI, 132. Extrait de


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TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES

ôi

la généalogie de la famille

, Mégret d'Etigny de Sérilly, 162.

SIEGE DE SENS en 1814. Défense du pont d'Yonne. XX, 80. — Un document sur le — Bas-relief de Hofer à Stuttgart. XXP, 323. H. t. p. 328. — Bombardement de la ville en 1814. Dégâts à la cathédrale. XXIII, 107.

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE SENS. Fêtes du cinquantenaire. XVII, lre partie: compte rendu, p. 1. Discours : de l'archevêque, p. 7; de M. Roblot, p. 8; de M. Julliot, p. 10 (historique de la Société; travaux sur la Motte-du-Ciar, p. 15; les arènes, p. 16; l'aqueduc, p. 17; tombelles de Saint-Martin-du-Tertre,

p. 18; divers, p. 19; publications, 21; collection, p. 23; musée, p. 23) ; de M. Héron de Villefosse, p. 27; de M. le comte de Marsy, p. 28; de M. Cotteau, p. 34; de M. Lucas, p. 34 (oeuvre de Guillaume de Sens). Audition de l'office de Pierre de Corbeil, p. 37. Banquet, p. 49. Discours, p. 51 et suivantes. Deuxième journée : excursion et texte de mémoires lus (20 juin 1894), p. 56. Décret reconnaissant la — d'utilité publique. XVIII, v. Statuts, p. vu. Règlement intérieur, p. xxi. Collections de la —, XXXII, 213. Armes et autres objets en fer, p. 214.

SOURCES. Voir : GÉOLOGIE.

STEPHANUS. Archevêque d'Upsal consacré à Sens en 1164 et le Sacramentaire sénonais

de la bibliothèque royale de Stockholm. XXIX, 127.

TABLEAUX provenant de Passy. XIX, 199.

TABLES DE PATRONAT. Voir: PATRONAT.

TARBE. Correspondance du P. Laire avec les frères ■— (17961801). XIX, 205. — Voir : SÉNONAIS.

TERREUR. Liste des personnes de Sens ou des environs qui ont été guillotinées ou qui ont péri victimes de la •—. XVIII, 368. — Enquêtes judiciaires sous la — : le pillage de la basilique de SaintSavinien en 1793. XXXVIII, 350.

Voir: BERNARD DE CHAMPIGNY, SÉRILLY (Mme de).

TITULUS (Le) de reliques du prieuré de Bonny-sur-Loire et le culte des martyrs sénonais Saint Savinien et Saint Potentien. XXXIX, 397. H. t., p. 410.

THEODECHILDE. La charte de —. XVII, 2° partie, p. 40. Note sur l'identité de •—. XVIII, 209.

TOPONYMIE. T. XVII, 2« partie. Agedincus, p. 91. — Champlost, p. 94. — 'Le Jarrier, p. 97. — Gron, p. 101. — Les noms de lieux, clos et quartiers de Lixy. XXVIII, 126. — Origine du nom de Coquesalles. XXVIII, 124. — Identification d'Honorisiacus avec St-Hilaire-les-Andrésis. XXXII 39.

TOUR (La) Saint-Maurice. XVI, 103. Voir : VILLECHAT.

TRESOR. Le vol de la coupe de la cathédrale de Sens (19


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BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

32

juillet 1541). XXI1; 1. — Insignes royaux. XXII, 217. — Note sur un couteau plié ayant servi à une donation au xne siècle. XXX, 89.

TRESOR de Chartres. Voir : CHARTRES.

TUET, chanoine en 1792. XVIII, 58. Notice pour servir à l'histoire de Sens, p. 62.

TURENNE. Voir : CONDÉ.

VACCINATIONS (les) associées. Méthodes nouvelles d'immunisation. XXXVIII, 183.

VALANGINIEN. Voir: GÉOLOGIE.

VALLEE DE L'YONNE. Voir :

GÉOLOGIE.

VERON. Fontaine de —. Voir BELLAY.

VIEDMONT Jehan, chanoine. OEuvres d'art qu'il a laissées à Sens et à Etigny. XVIII, 254. {La planche du Maître-

Maître- de l'Eglise d'Etigny fi: gure par erreur dans la table. Elle n'avait pas été publiée. C'est pour réparer ce manque qu'elle est donnée dans le t. XL, p. 57).

VIGNERONS. V. : ORDONNANCE.

VIERGE (La) de la cathédrale de Sens. XXVII, 252. H. t., 9 pi. à la fin du volume.

VILCHAIRE DE SENS, archevêque des Gaules. XVII, 2e partie, p. 15. — XIX, 93. — Sources à consulter pour l'histoire de —. XIX, 115; Tableau chronologique des documents où • est mentionné le nom de —. XIX, 116. Les variantes du nom de —. XIX, 118. Le successeur de —, St Gombert. XIX, 120. — évêque de Sion. XIX, 125. Le culte des reliques de Saint Victor, j

XIX, 130. Inscription funéraire de — et authentique des reliques de Saint Victor et de Saint Paterne, 3 pi. en h. t., p. 136.

VILBRAS. Notice sur la tour de —. XXXIV, 25.

VILLECHAT. La tour. XIX, 230. H. t., plan., meneau, p. 232, 2 pi.

VILLEVALLIER. Voir : PRÉHISTOIRE.

VILLENEUVE-SUR-YONNE. Une curieuse figure à — pendant la période révolutionnaire. XXXIX, 463. .

VOIE ROMAINE. — de Sens à Nogent et Troyes. XXXIX, 511. Voir : SAINT-VALÉRIEN.

VOLTAIRE. Son ami le roi de Prusse et deux archevêques de Sens. XXXIII, 39.

VOYAGE par le coche d'eau en 1665 : Paris-Sens-Auxerre. XXXIX, 239.

VOYAGEURS. Un admirateur anglais (Walter Pater) de nos' contrées. Sa légende de « Denys l'Auxerrois ». XXVI, 194. Impression de voyage d'un ambassadeur vénitien. XXXVII 150. Voir : SENS.

YONNE. Rivière. Note sur divers objets trouvés dans le lit de P — : chenet galloromain à tête de bélier en bronze; faucille de l'âge du bronze l ; ciseau et hachemarteau en pierre polie; stèle funéraire en pierre calcaire. XXXIX, 373. H. t. Basrelief, p. 378 ; chenets et faucille, p. 386, 2 pi. 1 Voir sur cette faucille une

note complémentaire dans le

t. XL, p. 57.


VESTIGES ANTIQUES

DÉCOUVERTS A SENS AU XVIIe SIECLE MANUSCRIT ANONYME DE 1702

La Bibliothèque Municipale de Sens conserve, sous le n° 74 de sa collection de manuscrits, un recueil cartonné contenant divers opuscules, d'âge et de sujets très divers. Le quatrième mémoire de ce groupe est daté de l'année 1702, sans nom d'auteur. Il est malheureusement incomplet et s'arrête brusquement à la page 26, les feuillets suivants n'ayant pu être recueillis. Tel quel, ce fragment, qui nous donne tout le début dé l'ouvrage se présente sous l'aspect d'une copie éxcutéè par deux mains différentes qui ont tenu alternativement la plume - 1.

L'auteur avait vu grand. Comme la plupart des chroniqueurs sénonais, il avait entrepris d'écrire une histoire de notre ville; il n'en reste que la première partie du chapitre Ier, mais cette perte nous paraîtra moins regrettable, si nous nous- souvenons que nos annalistes, qui presque tous ap^ partenaient au clergé métropolitain, étaient enclins à se recopier mutuellement. Ils enregistrent scrupuleusement ce que leurs prédécesseurs ont

1 Les pages 1 à 4, 7 à 18, puis 21 à 26, sont tracées en caracractères hauts, larges et fermes, qui font place à une écriture bâtarde, un peu négligée, aux pages 5 et 6, 19 et 20.


94 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

déjà rapporté des origines fabuleuses d'une cité dont ils aiment à établir l'antiquité, la noblesse et la gloire. Elle est pour eux — ils entendent qu'elle soit pour tous, — la première Métropole des Gaules. Aussi la font-ils volontiers remonter au déluge. Naïve, mais touchante expression d'un ardent patriotisme local devenu trop rare de nos jours.

J'eusse été porté à négliger ces pages, comme une répétition d'oeuvres similaires plus intactes, si une note d'inventaire n'avait attiré mon attention par ces mots inscrits en sous-titre : « Mention de découvertes récentes ».

En effet, l'auteur, tout en suivant son plan de glorification dans une auréole de légendes et d'érudition factice, n'a manqué aucune occasion de relever, avec exactitude, les découvertes de vestiges antiques opérées de son temps, et le plus sonvent sous ses yeux. C'est donc un témoin sûr, et un précurseur de notre Société Archéologique, soucieux de conserver, pour la postérité, le souvenir des vestiges qu'il gémissait d'avoir vu détruire au cours du XVIIe siècle. A ce titre, son oeuvre nous devient précieuse, et nous croyons utile de la publier intégralement dans notre Bulletin, laissant aux chercheurs le soin d'en extraire eux-mêmes, au gré de leurs études, les renseignements que nous apportent ces fouilles d'autrefois.

JOSEPH PERRIN.


VESTIGES ANTIQUES DÉCOUVERTS A SENS 95

BIBLIOTHÈQUE DE SENS (1863)

MANUSCRIT 74. — MÉMOIRES MANUSCRITS SUR SENS

Cahier anonyme sur l'origine de Sens (1702)

Mention de découvertes récentes

(Folio 135 et suiv. du Recueil)

HISTOIRE DE SENS

ET DE CE QUI EST ARRIVÉ DE PLUS MÉMORABLE

CHAPITRE PREMIER

DE SA FONDATION, DE SON NOM ;•]

ET DE SON ANTIQUITÉ

Samothès ou Semnotès, surnommé Dis, quatriesme fils de Japhet, qui selon la Genèse estoit troisième fils de Noé, après avoir couru une partie de la terre s'arresta, cent quarante cinq ans après le déluge universel, en celle qu'on appelle Gaule Celtique dont il fut eslu Roy. Ce prince estoit si sage, si vertueux, et si aimé de ses Peuples qu'ils voulurent estre nommez Samothéens, jusquez ayant jettez les fondements d'une ville très célèbre et très grande à qui il donna, selon Bérose et Genebrard, en sa Cronologie, le nom d'Aleuse que cette ville garda jusques à Allobrox, seiziè= Roy qui reigna, selon Juigné, soixante et huit ans pai-


96 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

siblement du temps de Moyse ou plus tost Josaphat, Roy des Israélites, l'an du monde trois mil deux cents cinquante, lequel voulant rendre son nom immortel, luy donna celuy d'Allobria qui luy demeura pendant six cent ans.

Cette ville, la plus ancienne selon Camper et la première fermée des Gaules, ne conserva pas ce nom plus longtemps, car Tageee (ou Tageu), Roy de ses peuples, voyant cette ville si belle et si opulente, la fit entourer de trois chaisnes d'or qui estoient attachées à sa muraille avec des crampons de fer dorez, de peur qu'elles ne tombassent et pour cela fut nommé Orbandelle comme qui pouroit dire bandée d'or, c'est la raison pour laquelle on voit encore dans ces murailles trois bandes de briques qui autrefois estoient dorées. Burteau, religieux Célestin, dit dans son histoire des archevesques de Sens, que en mil cinq cent vingt qu'on voyoit encore quelques-uns de ses gonds dans les murs de cette ville, et en avoir compté soixante et sept qui depuis pendant les guerres ont esté arrachez. Ce nom luy dura jusques à ce que les Sénonais, sous la conduitte de Brennus, fils d'Allobre, Roy de Sens selon Juigné, allassent à la conqueste d'Italie, que les Romains nommèrent Chenones ou Kairores, et depuis Senones, et Senonois quasi bene sensati parce qu'ils ont le sang très bon coe[ur]. Je feray veoir si après par les grands hommes qui en sont sortis, de ces noms là a esté tiré celuy de Sens que Jules Césard a nommé dans ses Commentaires Agendicum Senonum, comme il est remarqué dans le livre des Commentaires de Monsieur Perrot d'Ablancourt

Le premier Roy de Sens bastit donc cette capi-


5 VESTIGES ANTIQUES DÉCOUVERTS A SENS 97

talle des Gaulles sur la rivière d'Yonne, quoique quelques autheurs veuillent qu'elle ait esté bastie sur la rivière de Vanne, entre les provinces de Brie, de Champagne, Gastinois et Bourgogne qu'il choisit pour sa demeure, qu'il ferma de fortes tours et murailles propres à résister au bélier, dont on se servoit autrefois pour assiéger les villes ou en abattre les murs lorsqu'on estoit en guerre, et non pas pour résister au canon qui n'estoit pas inventé en ce temps-là, non plus que la poudre à les charger. Quoique cette ville paroisse assez fertille et qu'elle ne contienne que soixante et six arpents de terrin sans y comprendre les murailles et les fossés, autrefois elle estoit plus grande dans ses dehors, ce que nous voyons tous les jours par les découvertes qu'on fait. En fouissant en terre cinq ou six pieds, on y trouve des planchets curieux fait de plusieurs pierres raportées grosses comme des déz à jouer de diférentes couleurs en roses et d'autres figures, des rues dont on trouve encore le pavé, usé par les charettes de nos anciens Senonois, des temples de faux dieux, des hospitaux, des fours de verries (?) et autres lieux qui marquent son antiquité. Par tradition et par tous ces anciens monuments nous croyons que cette ville estoit environnée d'une autre plus grande, comme la ville de Tours en Touraine, qui commençoit du costé d'Orient attenant les murs du Gaillon appelle vulgairement le champ des Arreines, servant de murailles à cette seconde ville, dans lequel autrefois il y avoit un amphithéâtre où s'esbatoient pour le divertissement des Romains les ours, les tauraux et les dogues, dont on voyoit encore, en mil six cent quarante cinq, deux ou


98 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 6

trois arcades qui ont esté abbatues par des vignerons qui n'en sçavoïent pas le prix et qui ont esté veuës par l'hautheur; du costé du midy, le long de rivière de Vanne, par le Moulin de Saint-Paul au dessus duquel on a trouvé en mil sept cent un des murs d'une espaisseur surprenante avec des pierres grosses comme des muids de forme quarrée qu'on ne pouvoit arracher qui ont esté vendues aux Révérends Pères Célestins de Sens par un vigneron qui trouva ces murs dans son jardin, et en vendit pour cinquante escus; ce qui confirma que c'estoit les anciens murs de la seconde ville, c'est qu'en remuant ces grosses pierres et démolissant ces anciennes murailles, les ouvriers y trouvoient des poignards, des flèches et des rondaches d'acier qu'ils rejettèrent dans la rivière de Vanne par ignorance. Cette grande ville traversoit la rivière d'Yonne et alloit finir au bas des montagnes de Saint-Bon et de Saint-Martin, ce qui se cognoist par les gros murs que l'on trouve dans les terres de ce costé là, le pavé des rues qu'on en arrache tous les jours et depuis peu, c'est-à-dire en l'année mil sept cent deux. Monsieur de Richebourg, ancien Prévost de Sens, trouva un titre en parchemin qui marquoit que le Grenier à sel estoit autrefois dans le Préchapeau. On veoit encore vis à vis La Mothe du Sieur ou du Siard, les fondements d'un pont de communication. Les murs de cette seconde ville passoient depuis le bas de la petite rue de Chièvre jusques au même champ des Arreines, traversant la rivière, le Clos-le-Roy, le jardin de feu Madame la Marquise de Champinelle, dans lequel, en mil six cent quatre vingt quatorze, furent trouvés en terre par un jardinier les murs


7 VESTIGES ANTIQUES DÉCOUVERTS A SENS 99

de cette ancienne et seconde ville d'une espoisseur surprenante accompagnée des fondements d'une grosse tour ce qui fut veu et remarqué par le sieur Joigneau architecte et par plusieurs personnes de considération qui conclurent tous que c'estoit les anciens murs de la ville.

Nous trouvons encore, dans les contracts et hipothèques de nos jardins, les noms de quelques rues comme du costé du cimetière de l'hostel Dieu, la rue des Caves et au bout de cette rue celle des Orfèvres, vis à vis le clos de Belnave la rue des Frambourgeois, du costé de Saint-Rémy, la ruu de la Blanchisserie et de la Verrie, et approchant de la Mothe du Siard, celle du Temple, car il faut remarquer que où est le jardin de la Mothe, là estoit le temple des faux dieux, comme il fut veu en l'année mil six cent cinquante huit par le sieur Berdau de Montbéliard et l'autheur de ce manuscrit, lorsqu'on remua les terres pour faire un jardin où on trouva des niches de pierres et des colonnes couvertes de corniches et de chapiteaux dans lesquelles estoient plusieurs figures de Cupidons, de Cérès, de Vénus, de Mercure et d'autres fausse déités, ce qu'on démolit pour bastir le pavillon de La Mothe, an grand regret de quelques curieux qui se trouvèrent là lors de la démolition de cet ancien monument de l'antiquité. De ce heu à la rivière d'Yonne estoit la rue de la Cordellerie et un peu plus bas estoit celle de la Draperie d'où, tirant au Moulin d'en bas, qui n'estoit pas pour lors, estoit un temple dont quelques colonnes furent trouvées dans le rupt de Mondereau en l'année mil six cent nonente et neuf par Messieurs les maire et eschevins faisant la visite de ee rup, l'une


100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 8

desquelles fut portée à l'hostel de ville, qui y est demeurée et dont la base est de la grosseur d'une feuillette; au Clos le Roy estoient les tanneries, c'est à dire sur la rivière d'Yonne, dont les vestiges se voyent encore aujourd'huy, on appelloit cet endroit la rue des Tanneries. Nous trouvons encore le pavé de nos anciennes rues enfoncé en terre de douze à quinze pieds hors la ville, à cause des fossés qui furent faits pour sa deffense du temps du Roy Jean Premier, et depuis furent élargis par Henry Second dans lesquels il y avoit aussy des rues, des temples, des hospitaux et des cimetierres.

Cette seconde ville estoit plus grande que celle que nous voyons aujourd'huy, peuplée de grands nombres d'habitans, ce qui fit que suivant Nicolle Gilles, historien françois, Bussières, très docte historien Jésuite, l'an du monde 377k, quatre cents ans avant ladvenue de Jésus Christ, grand nombre de Gaulois sénonois sortirent de leur pays comme les essein d'abeilles ad novas sedes quirandas (sic), selon le Florus romain, Tite Live et Morin; ils estoient trois cent mil qui passèrent en Italie, prirent Rome, après avoir mis en déroute ses habitants et soldats près le fleuve Allia, ce qui fit que Brennus, un de leurs Roys et Capitaines qui en commandoit une partye ayant pris la résolution de s'y arrester, glorieux de ces conquestes fit bastir une ville en la duchée de Spolette par raport à la beauté et la fertilité de l'Italie, qu'il nomma Senogal, et selon Moreri, une autre appellée Sienne, en mesme temps, c'est à dire peu après la prise de la ville de Rome, qui appartient t.ujourd'huy au grand duc de Florence. Zenne en allemand, Segnia en


9 VESTIGES ANTIQUES DECOUVERTS A SENS 101

italien, Senia en latin, qui est cituée au-dessous du mont Albanus dans le canal du mesme nom, scituée sur les cottes de la mer de Venise suivant le sentiment de Pierre Coronelli, géographe, fut bastie par les Gaulois sénonois, desquelles villes ce grand capitaine de Sens fit des retraites pour nos vaillants champions, après quoy ils s'accomodèrent avec les Romains moyennant de grosses sommes d'argent qu'ils leur donnèrent, l'autre partye estant passée en Grèce, selon Bussières, sous le commandement de Belgius, et de là en Macédoine, fait trembler touttes les nations du Levant, remporte plusieurs victoires avec perte de nos braves héros, donna enfin la bataille à Céronus qu'il défit et tua d esa main propre, se vengeant par sa mort de tous les Gaulois sénonois qu'il avoit fait périr.

On s'étonnera peut-estre comme une si médiocre province que celle de Sens pouvoit produire tant de monde, à quoy il est facile de respondre qu'elle n'estoit pas si petite puisque, du temps que César vint dans les Gaules, elle contenoit toute la Champagne, la Bourgogne, partye, et la Picardie, la Beausse, Lheurpois, le Gastinois et la Brie, comme il se veoit dans les Commentaires de Monsieur d'Ablancourt; et que puisques en 1626 que le.Conseil de France s'avisa de démembrer l'archevesché de Sens pour erriger celuy de Paris en archevesché, la province de Sens estoit bornée par les sept éveschés qui fesoient sa Metropolle, sçavoir Paris, Orléans, Chartres, Meaux, Troyes, Nevers et Auxerre, dont les quatre premiers ont esté distraits de cette Eglise primatialle, on voit dans les remarques que fait Monsieur Perot sur les Commen-


102 BULLETIN DÉ LA SOCIETE ARCHÉOLOGIQUE 10

taires de César que Parisini confines erant senonibus, civitatumque patrum memoria conjunrerunt, mais il faut croire que parisini estoient compris sub Senonibus, comme Butirigines, Carnutes, Aurelii, Tricasses et Meldi.

Laissons nos Sénonois en Italie, s'establir, bastir des villes et former des provinces. Regardons les en leur ville, capitalle des Gaulles, et nous verrons cette grande cité peuplée de plusieurs riches habitants toujours gouvernée par des Roys particuliers qui régissoient non seulement la ville mais la province et le pays sénonois, comme Allobrox dont nous avons déjà parlé. Les noms de ces Roys que nous avons pu découvrir par nos recherches ne seront pas icy inutiles. Après Allobrox, fut Sigovèse, Bellovèse, lequel selon Jugné, fit bastir Beauvais, Tager (?), puis Allabre, père de Brennus qui, selon Juigné, regnoit l'an du monde 3694, lequel Brennus fut suivi de Belgius de Caramentalle (?) de Castique à qui Moristage succéda, puis Divitiacus qui fut deffait dans la plaine d'Alizé avec son armée auquel fut fait un mausolée magnifique dont on voit encore une bonne partie à Autun, Accon lequel selon Belforest en sa Cosmographie destitua le Roy Montasquet, à qui le Roy Cavarin osta la couronne lorsque Julles Césard rentra dans les Gaulles, et plusieurs autres dont les noms se sont perdus et que peut-estre quelque studieux enfant du pays sénonois pouront trouver dans la suitte des temps.

Ces peuples estoient donc gouvernés par les Roys qui reignoient souverainement avec leur Sénat et leur Conseil comme il se veoit dans les Commentaires de César, lequel tint à honneur de


il VESTIGES ANTIQUES DECOUVERTS A SENS 103

monter sur le throne de cette ville et d'y tenir ses audiences, ce qui est marqué dans le sixiè= chapitre des mêmes Commentaires de ce grand Empereur; lequel voyant la guerre s'allumer contre luy lors qu'il vint dans les Gaulles, ceux de Sens ligués avec ceux de Chartres et leurs voisins, après avoir prononcé publiquement la translation de son siège tint les estats à Paris ou ceux de Sens et de Chartres ne se trouvèrent pas, après quoy il prit résolution d'assiéger Sens ce qui fait veoir qu'il tenoit pour l'ordinaire son siège à Sens, qu'il tenoit la place de leur Roy, et qu'il la recognoissoit pour la capitalle des Gaulles. Trois cent quatre vingt et un an s'écoulèrent depuis que nos braves Sénonois eurent conquis une partye de l'Italye jusques à ce que Julles Cézard eut conquis les Gaulles dans lesquelles il entra et s'en rendit maitre tant par la force de ses armes que par ces belles parolles, car il etoit si habil homme qu'ayant découvert la quantité des petits Roys qui gouvernoient les Gaulois et la diversité de leurs moeurs, il s'en servit fort à propos pour les ruiner, et comme ces Roys n'estoient pas toujours d'accord il entretint leurs discensions et s'allia "avec les uns pour subjeguer les autres, et par là il s'en rendit maistre, et ceux qui sous des Roys avaient parlé de près aux Romains se trouvèrent en province sous leur obéissance pendant cinq cent ans où ils demeurèrent jusques aux débris de leur Empire et il n'y eut que quelques villes comme Sens, Chartres, Clèves et Namur qui soutinrent, de temps à autre, très vigoureusement, contre Cezar comme il arriva dans la conspiration que les Sénonois avoient fait contre Cavarin, leur


104 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 12

Roy, accusé d'intelligence avec ce grand Empereur qui le leur avoit donné, quoy que ces ancestres eussent eu desjà cet honneur et que son frère aisné a l'advenir de ce grand capitaine eut la couronne de Sens sur la teste.

Ce prince de Sens, ayant appris ce que ces sujets tramoient contre luy, s'enfuit du costé de Rheims où ayant esté poursuivy il fut dépossédé, ensuite de quoy ces peuples ayant envoyé vers Julles Cezar comme pour se justifier parce qu'il leurs avoit esté donné de sa main; mais comme il leur eut enjoint d'amener tout leur sénat; à cause que la chose s'estoit faite par une délibération publique, ils n'y voulurent pas obéir, ce qui fit un si grand changement dans l'esprit des Gaulois qu'exceptés ceux d'Authun et de Rheims, qui avoient grand crédit auprès de Cézar à cause de leurs anciens et nouveaux services, il n'y eut pas une ville des Gaulles, à l'mitation de Sens, dont on eut sujet de soubçonner la fidélité. Il sembloit rude à une nation, qui avoit toujours remporté la gloire des armes, de subir le joug de l'Empire romain.

Les Sénonois ayant fait alliance avec ceux de Chartres et s'estant joint à ceux de Namur, de Haynaut et de Liège, combattirent vaillamment contre Julles Cezar et y ayant perdu Induciomare, leur chef, furent contrains de se retirer et d'en eslire un autre avec ceux...

(Fin de la page 26 du manuscrit et 14-7 (verso) du recueil : Caetera desiderantur).


LES

FRONTIÈRES DE L'ILE-DE-FRANCE ET DE LA CHAMPAGNE

DU XIIe AU XIVe SIECLE

Lorsque le roi Louis Vil, dit le Jeune, monta sur le trône, en 1137, il ne possédait encore que les comtés de Paris, de Melun, d'Etampes, d'Orléans et de Sens, à peine le vingtième de la France actuelle; et cette étroite province était limitée, au midi et à l'est, par les comtés de Blois, de Champagne, de Meaux et de Provins, qui appartenaient aux deux branches de la puissante maison de Champagne.

Grâce aux conseils et à la grande expérience de l'abbé Suger, le nouveau règne eut d'heureux débuts. Mais, l'humeur batailleuse du jeune roi ■—■ (il n'avait que dix-huit ans) — ne tarda pas à lui créer de graves difficultés, surtout avec le comte Thibaut de Champagne. De là, la guerre entre ces deux princes, guerre qui dura de Fan 1141 à 1143. Le dernier épisode de cette lutte fut la prise de Vitry-en-Perthois, où treize cents personnes, hommes, femmes et enfants, périrent dans les flammes qui dévorèrent l'église : les cris déchirants des vic3

vic3


106 BULLETIN DÉ LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

times retentirent dans le coeur du roi et le frappèrent d'épouvante. Saisi de remords, Louis-leJeune conjura Saint Bernard et Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluny, de solliciter son pardon, que le nouveau pape accorda en bénissant la France. C'était à la fin de 1143; et quelque temps après, par l'entremise de Josselin, évêque de Soissons, et de l'abbé Suger, la paix fut conclue entre les deux adversaires; et les frontières des deux provinces restèrent ce qu'elles étaient auparavant.

Il serait bien difficile aujourd'hui de préciser ces frontières de l'Ile-de-France et de la Champagne, à cause des juridictions multiples et sans cesse remaniées, qui y furent organisées dans la suite, si M. Auguste Longnon, dans les Mémoires de la Société de Paris et de l'Ile-de-France, t. I, n'avait pas réussi à fixer cette délimitation, d'après la connaissance parfaite qu'il possède de la géographie féodale.

Quand même nous n'aurions pas les renseignements fournis à ce sujet par le travail de M. Longnon, il nous resterait ceux que les rois de France et les comtes de Champagne nous ont laissés; car ils ont pris soin de marquer eux-mêmes les frontières de leurs domaines, en y créant dès le xue siècle une barrière que son caractère sacré devait leur rendre inviolable et qui, en effet, a pendant deux siècles éloigné le fléau de la guerre de cette partie du territoire : il s'agit d'abbayes, de maisons religieuses, fondées ou dotées par l'un ou l'autre des deux voisins, ou par les deux à la fois, ou, avec leur consentement, par leurs vassaux, et dont les propriétés formaient une suite ininterrompue de petits Etats tampons.


à LES FRONTIERES DE L ILE-DÈ-FRANCE 107

Il serait intéressant de constater comment, dans de telles conditions, ces couvents ont prospéré, et concouru à maintenir la paix pendant au moins deux siècles, jusqu'au jour où les troupes françaises, anglaises, puis les bandes de soldats licenciés, d'aventuriers audacieux, gascons, bretons, Grandes Compagnies, Tard-venus etc., sont venus, durant la Guerre de Cent Ans, piller, rançonner, ravager, désoler la France. Mais, pour ne pas dépasser le temps mesuré à la lecture de chaque mémoire, on se contentera de citer les monastères qui bordaient ces frontières et d'en résumer très brièvement l'histoire.

1. — D'abord, au nord et à l'extrême limite du diocèse de Sens, près des diocèses de Paris et de Meaux, on trouve l'abbaye bénédictine de Chaumes-en-Brie 1> fondée, croit-on, au VIe siècle, sous le vocable de Saint-Pierre, détruite par les Normands vers l'an 888, restaurée ensuite, puis reconstruite entièrement par Philippe-Auguste en 1181; ce prince en fut l'insigne bienfaiteur ; et Louis VIIÏ la dota ensuite très généreusement 2, ce qui n'empêcha pas les religieux qui l'occupaient de garder la plus stricte austérité, vivant en commun, couchant en dortoir, faisant leurs exercices à des heures réglées, s'appliquant à la lecture et à l'étude, jusqu'à la Guerre de Cent Ans qui les dispersa 3.

1 Canton de Tournan, arrondissement de Melun (Seine-etMarne).

2 Archives de Seine-et-Marne. H. 19-29.

3 Dora BESSE, Arch. de la France monastique, T. XV, p. 27.


108 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

2. — En remontant le cours de la Seine, on se rapproche de Melun, et l'on rencontre le Jardi, communauté de chanoines réguliers, fondée en 1171, à Vert-Saint-Denis, érigée en abbaye en 1176, et transférée en 1204 au château royal du Jard par Adèle de Champagne, veuve de Louis le Jeune. Son premier abbé fut Pierre de Corbeil, qui devint plus tard archevêque de Sens 6. L'abbaye fut richement dotée par Philippe-Auguste qui était né en ce lieu, et elle reçut de grandes libéralités des rois, des princes, et surtout des vicomtes de Melun 6.

3 et 4. — L'abbaye bénédictine de Saint-Pierre de Melun 7, dite aussi Saint-Père, fut construite dans un faubourg de Melun, avant l'an 577; dévastée par les Normands en 845, puis en 848, elle fut reconstruite en 991. Et comme, depuis cette époque, Melun qui était jadis du duché de France, a toujours été sous la dépendance du roi, ce monastère fut doté surtout par les générosités royales, tout comme l'abbaye des Cisterciennes du Lys 8, fondée en 1244 par Blanche de Castille en l'honneur de la Vierge Marie; saint Louis confirma cette fondation en 12489, en lui donnant à cette occasion des marques non équivoques de sa munificence royale.

i Commune de Voisenon, canton et arrondissement de Melun.

5 D. BESSE, ibid., p. 29.

s Archives de Seine-et-Marne. H. 38-43; et Bibl. Nat., ms. latin 5.482.

7 La préfecture est installée dans cette ancienne abbaye.

s Commune de Dammarie-les-Lys, canton et arrondissement de Melun.

9 Archives de Seine-et-Marne, H. 156-166; et Bibl. Nat., ms. latin 13.892.


5 LES FRONTIÈRES DE L'iLE-DE-FRANCE 109

5. — En remontant toujours la rive droite de la Seine, on arrive sur le territoire de Fontaine-lePort 10, à l'endroit où se trouvent encore quelques bâtiments, restes de l'ancienne abbaye cistercienne de Barbeaux. Ce monastère, fondé en 1147, fut largement doté en 1156 par Louis le Jeune et plus tard par Philippe-Augusten. Ses possessions s'étendaient vers l'est dans la direction de Nangis, et, par la forêt appelée encore aujourd'hui la forêt de Barbeaux, elles confinaient avec les terres de l'abbaye qui suit.

6. — L'abbaye de Preuilly 12 était fille de Barbeaux. Sur la seigneurie d'Holdwein d'Egligny et de Rachel, sa femme, seigneurie acquise par Thibaut-le-Grand, comte de Champagne, celui-ci, de concert avec sa mère, Adèle d'Angleterre, fonda Preuilly en août 1118, sous le titre de NotreDame 13. Outre les biens qu'elle reçut de ses fondateurs, l'abbaye de Preuilly eut d'autres dons importants du seigneur de Brày, de Narjod de Cérilly 14, et de divers autres personnages, vassaux de la Champagne.

7. ■— A l'est de Preuilly et toujours entre le duché de France et la Champagne, était le prieuré Saint-Loup de Naud 15, dépendant de l'abbaye

10 Canton du Châtelet-en-Brie, arrondissement de Melun.

11 Archives de Seine-et-Mrane, H. 1-5; suppl. H.. 1-2; et Catal. de L. DELISLE.

12 Commune d'Egligny, canton de Donnemarie, arrondissement de Provins.

" Archives de Seine-et-Marne, H. 93-97.

a Bibl. de Sens, ms. 241.

'S Canton et arrondissement de Provins.


110 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE b

Saint-Pierre-le-Vif, de Sens, fondé et doté par Henri, comte de Troyes, Anseau de Trainel, Milon de Pougy, Guillot de La Loge, le seigneur de Touquin, etc., tous seigneurs champenois 16.

8. — En 1138, sous le vocable de la Sainte-Vierge et de Sainte-Gauburge, fut fondée l'abbaye des Bénédictines de Chambenoît1'', par. Henri-le-Libéral, fils, et plus tard successeur de Thibaut II, comte de Champagne. Mais, comme cette nouvelle maison était située dans la censive des moines de Saint-Pierre de Troyes et de Saint-Aypul de Provins, ceux-ci s'opposèrent à l'établissement des religieuses et ne consentirent à leur prise de possession qu'en 1193, quand le comte de Champagne eut donné un juste dédommagement 18. Au système ayant pour but d'isoler complètement la Champagne et l'Ile-de-France, les biens de Champbenoit rattachaient l'abbaye de Jouy, datant de 1214, — celle de Saint-Jacques de Provins, bâtie en .1050 par Thibaut, comte de Blois, puis cédée en 1157 aux chanoines réguliers, — et enfin celle du MontNotre-Dame de Provins, fondée en 1236 et dotée par les comtes de Champagne, Thibaut IV et Thibaut V.

9. — Jusqu'à Saint-Martin de Villefranche près de Provins, en passant par Nogent-sur-Seine, s'étendaient, de la Seine à la Vanne, les possessions

. 16 Archives de l'Yonne, H. 250-257. i' Commune de Poigny, canton et arrondissement de Provins. !8 FISQHET, La France poHtifïcdle, Sens, p, 216i


7 LES FRONTIÈRES DE L'iLE-DE-FRANCE lli

de l'abbaye cistercienne de Vauluisant 19, fondée en 1127, grâce aux libéralités d'Anseau de Trainel, d'Eudes de Villemaur, de Milon de Nogent et autres 20, tous vassaux de la Champagne. L'église de ce monastère, consacrée en 1143, fut construite aux frais de Louis-le-Jeune et du comte Thibautle-Grand; en 1190, Philippe-Auguste prit Vauluisant sous sa protection.

10. — Et, comme pour élargir encore la frontière neutre ménagée entre les deux provinces, à l'ouest de Vauluisant fut établie l'abbaye Notre-Dame de la Pommeraie 21, fondée vers 1151 par Mathilde de Carinthie, comtesse de Blois, femme de Thibaut II, comte de Champagne 22. Cette maison fut transférée dans un faubourg de Sens, en 165923.

11. ■— Sur cette frontière, il faut citer aussi la Cour-Notre-Dame 24, abbaye cistercienne de femmes, fondée vers le commencement du xnie siècle, et dotée par Geoffroy du Plessis, Pierre le Jais de Fleurigny, Guillaume de Thorigny, et plus tard par Philippe le Bel et Jeanne d*e Navarre 25, sa femme; après la Guerre de Cent Ans, elle devint simple prieuré.

19 Commune de Courgenay, canton de Villeneuve-l'Archevêque, arrondissement de Sens.

20 Archives de l'Yonne, H. 675 et suiv.

21 Commune de La Chapelle-sur-Oreu se, canton de Sergines, arrondissement de Sens.

22 Archives de l'Yonne, H. 913.

23 D. BESSE, Arch. de la France monastique, T. XV, p. 42.

24 Sur Michery, canton de Pont-sur-Yonne, arrondissement de Sens.

as Arehives de l'Yonne, H. 783-808,


112 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 8

12. —Au midi de la Vanne était l'abbaye NotreDame de Dilo 26, de l'Ordre de Prémontré, fondée en 1132 par l'archevêque de Sens, dotée aussitôt par le roi Louis-le-Jeune, puis par les seigneurs voisins, vassaux de la Champagne, et, en 1150, par le comte de Champagne lui-même. Les propriétés de ce monastère s'étendaient sur 23 communes, depuis Theil 27 où elles touchaient à la Vanne, jusqu'à l'Armançon,.et même jusqu'à l'Yonne où ses moines avaient un droit de pêche en amont de Joigny, à Champlay 28 où ils cultivaient une plante tinctoriale 29.

13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20. — Ici encore, la zone neutre semble avoir été agrandie à dessein par suite des donations faites, à l'est, aux religieux de Sainte-Colombe 30, qui reçurent, en 1150, la terre de Marolles-en-Brie, puis celles de Rigny-la-Nonneuse, de Villeneuve-le-Comte3f;

aux moines de Saint-Pierre-le-Vif 32, qui entrèrent en possession de Luistaine, Bray-sur-Seine, Auxon 33;

■ aux Templiers de Coulours 34, à qui appartenaient 11 seigneuries 35;

26 Canton de Cerisiers, arrondissement de Joigny.

27 Canton de Villeneuve-1'Archevêque, arrondissement de Sens.

28 Canton et arrondissement de Joigny.

29 Archives de l'Yonne, H. 587-646.

30 Abbaye bénédictine près' et au nord de Sens.

31 Archives de l'Yonne, H. 1-12 et 82-166.

32 Autre abbaye bénédictine à l'est de Sens.

33 Archives de l'Yonne, H. 32-60 et 167-257.

34 Canton de Cerisiers, arrondissement de Joigny.

35 Archives de l'Yonne, H. supplément 2.221.


9 LES FRONTIÈRES DE L'iLE-DE-FRANCE 113

à la Commanderie de Cerisiers, dont les propriétés n'étaient pas sans importance3e.

Et encore, toujours à l'est, la célèbre abbaye cistercienne de Pontigny 31 était largement dotée de biens considérables, contigus aux forêts de Rajeuse et de Courbépine, propriété de l'archevêché de Sens 3B.

Au sud-ouest des biens de Dilo et les limitant sur ce point, l'abbaye Saint-Julien d'Auxerre reçut du comte de Joigny l'étang et le moulin de SaintAnge, sur Bussy-en-Othe, et 2.480 arpents de bois, dits aujourd'hui les bois de l'Abbesse 39, bordant les bois du prieuré grandmontain de YEnfourchure 40, fondé en 1209 par Guillaume, comte de Joigny 41.

21, 22. — Même la partie de la forêt d'Othe située sur le plateau qui domine la rive droite de l'Yonne, depuis Joigny jusqu'au lieu où fut alors bâtie Villeneuve-le-Roy 42 (Villeneuve-sur-Yonne aujourd'hui), fut donnée à différentes maisons religieuses. C'est ainsi que l'abbaye Saint-Marien d'Auxerre reçut de plusieurs seigneurs, vassaux du comte de Joigny, la forêt de Palteau 43, et du

36 Ibid., H. supplément, 2.222-2.227.

37 Canton de Ligny-le-Châtel, arrondissement d'Auxerre.

38 Archives de l'Yonne, H. 1.443-1.475 et G. 454-457 bis.

39 Archives' de l'Yonne, H. 1.710-1.720.

40 Commune de Dixmont, canton dé Villeneuve-sur-Yonne, arrondissement de Joigny.

4X Bibl. de Joigny, ms. Davier.

42 Quse et ■ Villa franco Régis dicitur. (Arch. de l'Yonne, H. 1.281.)

43 Commune d'Armeau, canton de Villeneuve-sur-Yonne, arrondissement de Joigny.


114 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 10

prieuré Notre-Dame de Sens, les terres de Valprofonde et de Talouan 44. De même, l'abbaye des Escharlis 45 eut, de Louis-le-Jeune et de Rainard de Joigny, des propriétés forestières ayant comme enclaves Beauvais et Chapitre 46. Sur ce point, on le voit, la barrière entre l'Ile-de-France et la Champagne avait une vingtaine de kilomètres de longueur sur environ 11 kilomètres dans sa plus grande largeur.

A propos de tous ces monastères, il est un fait qu'il faut absolument signaler : c'est que les papes, en les approuvant, prenaient leurs biens sous leur protection. Ainsi " ont agi : Innocent II, en 1138, pour Pontigny; en 1142, pour Sainte-Colombe; — Eugène III, en 1145, pour Saint-Marien d'Auxerre, et en 1147, pour Dilo; — Alexandre III, en 1163, pour les Escharlis; la même année pour Vauluisant; en 1171, pour la Pommeraie, et en 1179, pour Saint-Pierre-le-Vif; — Innocent IV, en 1245, pour la Cour Notre-Dame 47, etc., etc. Et ces bulles pontificales se terminaient ainsi ou en termes équivalents : « Si quelqu'un osait entreprendre contre « cette page revêtue de notre autorité apostolique, « qu'il sache qu'il .encourt l'indignation du Dieu « tout-puissant et des saints apôtres Pierre et « Paul » 48.

44 Archives de l'Yonne, H. 1.196-1.298.

45 Commune de Villefranche, canton de Charny, arrondissement de Joigny.

48 Archives de l'Yonne, H. 647-638. — Lieux dits, sur Dixinont.

i1 Archives de l'Yonne, passim dans les dossiers cités. *8 Du Fonds dé Dilo, Archives de l'Yonne* H. 592s


11 LES FRONTIÈRES DE L'iLE-DE-FRANCE 115

Le pape, on le voit, intervenait pour garantir aux maisons religieuses la libre et paisible jouissance des biens qui leur étaient donnés; et cette mesure fut efficace pendant deux siècles, jusqu'au jour où l'effroyable Guerre de Cent Ans vint mettre en péril, l'existence même de la France. — On voit par cette étude qu'autrefois la parole du pape était entendue, comprise et suivie, que son autorité était respectée; et que les affaires n'allaient pas plus mal qu'aujourd'hui.

A. PISSIER,

Curé de Saint-Père.



ALIGNEMENT DE ROCHES SUR LA COMMUNE DE SAINT-SÉROTIN

M. le Docteur Louvrier a signalé à la Société Archéologique la prochaine destruction d'un groupe de roches, dont la disposition extraordinaire avait attiré son attention. Un industriel venait d'acheter, pour en exploiter la silice, les grès fort durs, disséminés dans divers bois de la commune de Saint-Sérotin.

Sous l'aimable conduite de M. Louvrier, nous nous transportâmes, M. Jumeau 1 et moi, dans le bois, dit du Colombier, situé près du village de Saint-Sérotin et bordé, à l'est, par la route de Pont-sur-Yonne à Chéroy.

Pénétrant dans le bois par un sentier que jalonnent à l'entrée deux arbres « têtards », nous avons remarqué, à sept mètres, à gauche de ce sentier, un alignement rectiligne de neuf roches, suivi, à vingt mètres environ, d'un demi-cercle de sept autres roches dont l'aspect éveille aussitôt l'idée d'un cromlech détruit pour moitié par des tailleurs de grès.

1 C'est à l'habileté de M. Jacques Jumeau fils, que nous sommes redevables du plan très exact qui accompagne ce rapport.


118 BULLETIN DÉ LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

En reprenant le sentier, à vingt mètres de la route, encore à gauche et à neuf mètres dans l'intérieur du bois, un autre cercle de douze mètres de diamètre apparaît. Malheureusement il y a trois interruptions dans l'enceinte, dues peut-être à la destruction des grès. Un double alignement d'une rectitude singulière y est tangent, et paraît en déterminer l'allée d'accès. Cette allée est fort étroite : les roches de chaque côté ne sont distantes que de 1 m 20 en moyenne et se présentent debout et de flanc. Leur hauteur varie de 0m 75 à 1m 46. Deux d'entre elles, cotées A et B, ont l'aspect de petits menhirs isolés qui jalonneraient ies directions tant du premier que du second des alignements signalés.

De telles particularités donnent immédiatement l'impression d'un groupe de mégalithes disposés de main d'homme, sans toutefois que l'on puisse leur attribuer ce caractère avec certitude. Il convient toutefois d'observer que cette attribution se trouve assez naturellement suggérée par le rapprochement d'autres monuments situés dans les environs et dont notre groupe nous aura au moins fourni l'occasion de faire l'inventaire.

A Villemanoche, dans le même canton de Chéroy, une grande roche, connue sous le nom de Pierre-de-Minuit, est appuyée du côté sud, sur des roches plus petites qui la soutiennent 2.

A Pont-sur-Yonne, lieu dit les Hauts-Bords, près

2 PH. SALMON, Diction, archéol. du département de l'Yonne. Epoque celtique. — 1878. — Haut, du dolmen, côté nord : 5 m 60, et côté sud : 8 m. — Larg. de l'est à l'ouest ,• 6 m, et du nord au sud : 4 m 50.


3 ALIGNEMENT DE ROCHES' DE SAINT-SÉROTIN 119

et au-dessus de l'hospice de Beaujeu, entre le chemin de fer et la rivière d'Yonne, un beau dolmen existait. Il a été fouillé en 1858. Il contenait des sépultures. On estime à trente squelettes les ossements rencontrés sous la table, qui a été malheureusement enlevée et brisée pour fournir des matériaux à la construction d'un pont de la ligne ferrée. Les deux supports du dolmen sont restés en place, mais sont actuellement enfouis dans le sol 3.

A Villethierry, même canton de Pont-sur-Yonne, un mégalithe a été signalé par M. Bardot, entre Blennes et Villethierry. Dans le bois de la Butte, un amoncellement artificiel et des fossés, presque comblés, ont été supposés appartenir à l'âge préhistorique : — « le pays abonde en souvenirs celtiques » nous dit un chroniqueur.

A Saint-Agnan, même canton, M. Prunier a signalé une enceinte de roches à étudier 4.

A deux kilomètres de Saint-Sérotin, près du hameau de Champjean, un climat porte encore le nom caractéristique de la Haute-Borne, qui se rapporte d'ordinaire à l'existence d'un ancien menhir. A Diant, près de Villethierry, existe la PierreLevée, menhir décrit par M. Vignon 5.

Au delà des cantons que nous venons de parcourir, on trouve encore de nombreux monuments mégalithiques dans le Gâtinais. M. Armand Viré a

3 BiBLioan. : Moniteur univers, du 1er mai 1858. — Bull. Soc. archéol. de Sens, T. VII, p. 307. — Bull. Soc. des Sciences de l'Yonne. — SALMON, op. cit.

4 ANNUAIRE DE L'YONNE : T. VII, X, XI, XII : Notices de M. BARDOT.

6 Bull. Soc. Arch. de Sens, T. I, p. 17, avec fig.


120 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

décrit notamment ceux de Vaux-sur-Lunain et de la région de Nemours. De l'autre côté de l'Yonne, nous avons relevé avec soin, dans notre Sénonais, les mégalithes des forêts de Lancy et de Trainel. D'autres ont été reconnus autour de Nogent, dans la vallée de la Seine 6. Mais la progression de la civilisation dolménique, venant de l'ouest, et s'étant arrêtée dans notre région, il nous paraît d'autant plus intéressant de préserver les monuments trop rares qui nous en restent, après l'aveugle destruction qui en a été faite au cours du xixe siècle.

Nous nous sommes donc empressés de signaler à la Commission des Monuments historiques le groupe des roches du bois du Colombier. Celleci a bien voulu envoyer sur place l'un de ses membres, M. Vaufrey, qui lui a soumis son rapport.

Ses conclusions, arrêtées d'accord avec nous, ont été : 1° qu'il n'y avait pas lieu de proposer le classement de ces roches dans l'état actuel, en raison de l'insuffisance des ressources budgétaires consacrées à la préhistoire, mais qu'il serait à souhaiter qu'elles ne fussent pas détruites; 2° que la nécessité s'imposait d'assurer une meilleure protection aux monuments préhistoriques déjà classés, notamment à ceux des forêts de Lancy et de Trainel, si fâcheusement et récemment violés; 3° d'inviter l'Administration des forêts à les surveiller et à en faciliter l'accès aux visiteurs consciencieux.

6 Ibid., p. 13. ■— Les deux dolmens de Trancault (ferme de Montaphilant), par M. CHANOINE, avec fig. (arrondissement de Nogent-sur-Seine).



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS , T. XL.

PL. ivbi>


Élévation de quelques-uns des principaux blocs

-A. LËHMANN'PAUPE, QHAV- S£fJS -

Page 116



5 ALIGNEMENT DE ROCHES DE SAINT-SÉROTIN 121

Ce rapport a eu le plus heureux effet. D'une part, M. le Sous-Secrétaire d'Etat de l'Enseignement technique et des Beaux-Arts a, par dépêche du 11 avril 1929, chargé M. le Préfet de l'Yonne « d'intervenir auprès de l'Administration des eaux et forêts de son département afin qu'elle prenne toutes mesures utiles pour faire cesser.... « les dé« prédations de la part des fouilleurs d'occasion, « telles que de pareils faits ont été constatés, noce tamment au grand dolmen de Trainel ».

M. le Sous-Secrétaire d'Etat a recommandé en outre de dégager, des broussailles, les autres mégalithes et notamment les Polissoirs de la forêt de de Lancy.

D'autre part, M. le Docteur Louvrier espère pouvoir sauvef~de la destruction les alignements si curieux du bois « du Colombier ».

Ainsi la vigilance de la Société Archéologique, loin d'être vaine a-t-elle reçu en cette occasion, un précieux encouragement. La protection de nos mégalithes sera désormais plus fortement assurée.

JOSEPH PERRIN.



UNE OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 1

Bien qu'il se soit écoulé près de 2.000 ans depuis l'année 52 avant J.-C. qui vit le triomphe de César sur Vercingétorix, généralissime des Gaulois soulevés contre Rome, il existe encore bien des points obscurs quand on veut préciser sur le terrain, l'emplacement des lieux indiqués dans les Commentaires. Malgré de nombreux travaux, bien des identifications restent encore en suspens et continuent à solliciter les chercheurs. J'entends les chercheurs de bonne foi, car il ne saurait être question de ceux qui ont voulu faire plier l'histoire et les textes devant des considérations de clocher, ou pour soutenir une théorie. En particulier, Vellaunodunum, oppidum Senonum, a encore fait l'objet de travaux récents. Mais, si à la suite de ces érudits, on examine les hypothèses mises en avant au cours de ces dernières années, aucune ne semble donner satisfaction. Peut-être faut-il en trouver la raison en cherchant à préciser le point de départ

1 Sur ce sujet, M. SOYER, archiviste du Loiret, a fait paraître, dans le Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais pour l'année 1929, une réponse de trois pages à un mémoire de M. Th. CHARTIER, paru dans le Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne, pour Tannée 1926, intitulé : Au sujet de l'opuscule de M. Jacques Soyer sur l'identification de Vallaunodunum, oppidum Senonum.


124 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

qui a servi de base au raisonnement des différents savants qui ont abordé la question?

Nous examinerons dans cette étude quelquesunes des hypothèses actuellement en faveur et nous essayerons ensuite d'exposer la solution qui nous paraît la plus vraisemblable.

Notons d'abord que le maître en la matière, Auguste Longnon, évite de se prononcer aussi bien sur la situation de Vellaunodunum, oppidum Senonum, que sur celle de Gorgobina, oppidum Boiorum et que ces deux localités ne figurent pas sur les cartes de la Gaule dressées par ses soins 2.

Ceci dit, examinons en premier lieu l'opinion du célèbre auteur de l'Histoire de la Gaule, Camille Jullian. Les préférences de celui-ci sont pour identifier Vellaunodunum avec la hauteur qui porte le château de Montargis. A l'appui de sa thèse, il se livre à des prodiges d'imagination pour expliquer que César se dirigeant de Sens vers le pays des Boïens pour faire lever le siège de Gorgobina, identifié par lui avec La Guerche-surl'Aubois, a pris des chemins détournés pour ne pas s'y rendre directement et tromper ainsi Vercingétorix sur ses intentions. Il dit même dans son Vercingétorix 3, que César « résolut de marcher « vers le pays des Boïens non pas en ligne droite, « mais en lignes brisées, de manière à pouvoir en « route surprendre de droite et de gauche, quelce ques villes ennemies, etc.. »

Mais rien dans le texte des Commentaires n'au2

n'au2 LONGNON : Atlas historique de la France, Paris, 1885 à 1907, et aussi F. SCHRADER : Atlas de Géographie Historique, Paris, 1924, où A. Longnon rédigea toute la partie relative à la période gallo-romaine.

3 Camille JULLIAN : Yercingétorix. Paris, 1902.


3 OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 125

torise cette manière de raisonner et ce serait donc presque par hasard que César aurait trouvé Vellaunodunum sur sa route. Alors pourquoi placer cet oppidum à Montargis plutôt qu'ailleurs? Tandis que cet emplacement est peu indiqué, comme nous le verrons plus loin.

M. L.-A. Constans, qui se donne comme le disciple de Camille Jullian et à qui nous devons une récente et excellente édition des Commentaires, a étudié d'une façon toute particulière, les itinéraires de César en Gaule 4 et a adopté la solution de son vénéré Maître. Il identifie Vellaunodunum avec Montargis. Il estime que pour se porter au secours de Gorgobina, identifié comme par Camille Jullian, avec La Guerche, César a voulu faire un détour par Genabum, soit pour punir tout d'abord les Carnutes et trouver un pont sur la Loire, soit pour épargner le pays des Eduens, soit eniin que le Senon Drappès tint la haute vallée de l'Yonne. D'après lui, Vellaunodunum se trouverait donc sur le chemin qui conduit César de Agedincum (Sens) à Genabum (Orléans). Montargis serait dans ce cas une solution possible, bien que cette localité soit située à 15 kilomètres au Sud du chemin direct de Sens à Orléans, qui fut sans doute emprunté par la voie romaine bien connue qui passe par Sceaux et Ingranne.

Les raisons données par M. Constans ne ressortent pas du texte et ne nous paraissent pas de nature à justifier ce grand détour qui fait passer César par Orléans pour se rendre de Sens à La

4 L.-A. CONSTANS : Guide illustré des Campagnes de César en Gaule, Paris, 1929.


126 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

Guerche, qui se trouve sur le parallèle de Nevers. Nous y reviendrons plus loin.

Mais en ce qui concerne le lieu même de Montargis, César dit qu'il lui a fallu deux jours pour établir des lignes de circonvallation autour de la forteresse de Vellaunodunum en vue de laquelle il est arrivé le lendemain de son départ de Sens. C'en est assez pour éliminer la colline de Montargis, protégée du côté de l'Est par une grande zone marécageuse qui existe encore aujourd'hui, mais qui devait être bien plus considérable il y a 2.000 ans, et qu'il aurait d'abord fallu franchir avant de commencer l'investissement. La colline, de Montargis est défendue par la nature face à l'Est tandis que la forteresse qui l'occupait eut été abordable du côté de l'Ouest qui fait face aux Carnutes. Ce sont les conditions inverses qu'aurait dû remplir l'oppidum Senonum pour couvrir le pays et le chef-lieu.

D'ailleurs, si on fait emprunter à César l'itinéraire direct Sens-Orléans, pourquoi, nous le répétons, choisir Montargis plutôt qu'un autre point, placé.plus à proximité de cet itinéraire? ChâteauLandon, par exemple, qui a ses défenseurs et qui présente une excellente position militaire, ou le Grand-Villon (commune de Girolles) comme l'indique M. Soyer, archiviste du Loiret.

Le choix de Villon est au moins basé sur des raisons philologiques, puisque M. Soyer nous explique que Villon peut provenir normalement de Velaudunum, abréviation de Vellaunodunum 5.

5 Jacques SOYER : Identification de Vellaunodunum, oppidum Senonum, Bulletin Archéologique, 1921. — Dans cette étude, M. Soyer donne en notes une bibliographie complète des


6 OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 12Ï

M. Soyer admet aussi, sans dire pourquoi, que César, pour marcher vers les Boïens, se dirige de Sens sur Orléans (Genabum). A proximité de la route de Sens à Orléans, il trouve une ferme appelée le Grand-Villon, dont l'appellation peut provenir du mot latin Vellaunodunum et il l'adopte puisqu'elle se trouve à 45 kilomètres de Sens, ce qui correspond aux deux jours de marche indiqués par César et à 65 kilomètres d'Orléans. Mais il paraît difficile d'identifier un hameau sans caractère spécial, situé dans un pays de plaine, dont on trouve mention pour la première fois en 1577, avec l'oppidum Senonum dont parle César. Il est surprenant qu'un oppidum, nous insistons sur le mot, que César a mis deux jours à investir, n'ait laissé aucune trace sur un terrain plan, où aucun événement important ne s'est produit depuis. La terminaison dunum, à elle seule, d'après M. Soyer lui-même 6, implique un lieu fortifié et même une position militaire. Ce qui n'est pas le cas.

Sentant la faiblesse de son argumentation, M. Soyer dit que Vellaunodunum n'était peut-être qu' ce une bourgade fortifiée ». Mais à notre avis, cette hypothèse va à l'encontre du terme d'oppidum employé par César qui, disposant de huit légions et voulant agir vite, n'aurait pas perdu deux jours à investir une bicoque qui néanmoins doit lui livrer 600 otages.

travaux ayant pour but l'identification de Vellaunodunum. Nous ne la répéterons donc pas.

s Jacques SOYER : Recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret, Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, année 1932, p. 114,


128 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 6

Ainsi donc, même si on admet, ce que nous contestons, que pour se porter au secours des Boïens, César a pris tout d'abord la route de Sens à Orléans, il est difficile d'admettre les deux solutions envisagées par les auteurs précités 7. Au point de vue militaire en particulier, elles ne donnent pas satisfaction. Il faut donc chercher autre chose dans un rayon de 40 à 50 kilomètres de Sens et à moins de 80 kilomètres d'Orléans 8, où César est arrivé en se hâtant, le soir du deuxième jour après son départ de Vellaunodunum.

C'est le problème que nous allons essayer de résoudre.

Comme point de départ, il faut toujours en revenir au texte des Commentaires, puisqu'aussi bien les commentateurs n'ont rien d'autre à leur disposition et que si, d'autre part, on ne veut pas croire à leur véracité, il faut abandonner toute discussion. Pline, Strabon, Ptolémée peuvent fournir quelques renseignements, mais ils n'étudient pas les opérations.

Nous sommes au mois de mars de l'an 52 avant J.-C. Vercingétorix assiège Gorgobina, oppidum des Boïens. César est à Agedincum avec dix lé7

lé7 ne pouvons discuter ici toutes les identifications proposées, mais nous aurons l'occasion d'envisager un certain nombre d'entre elles.

8 On peut supposer que pour se rendre de Sens à Vellaunodunum, César a dû faire deux jours de marche à allure moyenne sans impedimenta, soit 20 à 25 kilomètres par jour et que pour se porter de Vellaunodunum à Orléans, il a marché deux jours à allure rapide, soit 30 à 40 kilomètres par jour. Ces données ne sont bien entendu qu'approximatives, car il faut tenir compte du tracé et de l'état des chemins que nous ignorons et aussi des nécessités du moment telles que César les a estimées.



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS, T. XL.

PL. ivter

-A. IEHUAW PAUPE, QRAV. SE<JSPage

SE<JSPage


7 OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 129

gions; il est perplexe au sujet de la décision à prendre. S'il reste sur place à cause de la saison, il a peur que des défections viennent à se produire parmi ses alliés; s'il abandonne prématurément ses quartiers d'hiver, la difficulté des transports peut l'exposer à la famine. Cependant il décide d'affronter tous les obstacles plutôt que de perdre la confiance de ses alliés. Il presse les Eduens de lui envoyer des vivres et fait prévenir les Boïens de son arrivée prochaine, ce Puis, laissant dans Agedincc cum, deux légions et tous ses bagages, il (César) ce partit pour se rendre chez les Boïens (ad Boios ce proficiscitur). Il arriva le lendemain kVellaunoce dunum, forteresse (oppidum) des Sénons, et cornée me il ne voulait laisser derrière lui aucun ennemi, ce afin que les approvisionnements se fissent sans ce difficulté, il résolut d'assiéger cette place forte et ce établit en deux jours les lignes de circonvallaec tion. Le troisième jour, la ville envoya des déce pûtes pour capituler. Il ordonna aux assiégés de ce remettre leurs armes, leurs chevaux et de donce ner six cents otages. Il laissa son lieutenant ce Trebonius pour faire exécuter ses ordres et parce tit lui-même en marchant le plus vite possible, ce pour Genabum, ville des Carnutes. Ceux-ci, en ce effet, ayant appris le siège de Vellaunodunum ce qu'ils croyaient devoir durer plus longtemps, ce rassemblaient des troupes en vue de la défense ce de Genabum. En deux jours, César y arriva et ce campa devant la ville; l'heure avancée ne lui ce permettant pas de commencer l'attaque, il la ce remit au lendemain... »

Du texte ci-dessus, il résulte que César en quittant Sens se dirige vers le pays des Boïens pour


130 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 8

venir à leur secours et faire lever le siège de Gorgobina afin de maintenir son prestige. Pour ne pas laisser d'ennemis derrière lui, et garder sa ligne de communication avec Sens, il assiège Vellaunodunum. Pendant qu'il assiège cette forteresse qui se trouvait sur sa route, ou à proximité de l'itinéraire choisi par lui, il apprend les mouvements qui avaient lieu chez les Carnutes et, changeant son plan de campagne, il décide de se porter en hâte sur Genabum.

Si César avait décidé a priori de se porter chez les Boïens en passant par Genabum il n'est pas douteux que le texte indiquerait cet itinéraire anormal, au lieu de ce ad Boios », il y aurait ce ad Genabum » ou ce ad Carnutes ». Si César avait décidé de punir d'abord les Carnutes avant de se porter au secours des Boïens, il n'aurait pas manqué de le dire. Si d'autre part il avait pensé à tromper Vercingétorix en faisant le détour par Genabum, il n'aurait pas non plus hésité à le faire connaître, pour se donner le mérite de cette ruse de guerre, de même s'il avait visé Genabum pour trouver un pont sur la Loire. Or ce pont était défendu par une forteresse dont la conquête aurait pu entraîner des retards et la suite de la campagne a prouvé que César savait passer les fleuves et même la Loire autrement que sur les ponts et que cela ne l'embarrassait guère.

Nous ne voyons donc aucune raison pour que, contrairement au texte, de bons esprits aient pris pour base de leur raisonnement l'hypothèse toute gratuite de César se portant vers les Boïens en passant par Genabum et, sous prétexte qu'il est maintenant démontré que Genabum est Orléans,


9 OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 131

et non pas Gien, aient éliminé a priori toutes les solutions se rapportant à des localités se trouvant sur l'itinéraire Sens-Gien.

A notre avis, comme l'a dit M. Chartier 9, il faut orienter les recherches sur les itinéraires qui conduisent ce ad Boios » et éliminent les localités qui se trouvent sur l'itinéraire Sens-Orléans que rien ne justifie.

La difficulté réside en ce que nous sommes mal renseignés sur la région occupée par les Boiens. Si encore nous connaissions sûrement l'emplacement de Gorgobina, oppidum Boiorum, assiégé par Vercingétorix, le problème relatif à la région occupée par les Boïens serait presque résolu, la direction prise par César en découlerait naturellement et nous aiderait à discuter l'emplacement occupé par Vellaunodunum.

Revenons donc au texte des Commentaires. Après la défaite des Helvètes par César sur le territoire Eduen l'an 58 avant J.-C, ce les Eduens ce demandèrent que les Boïens, connus pour leur ce grand courage, fussent autorisés à s'établir sur ce leur territoire. César ayant consenti, ils leur ce donnèrent des terres et les admirent plus tard ce à jouir des droits et de la liberté dont ils jouisee saient eux-mêmes ». D'après les tablettes trouvées sur le champ de bataille, les Boïens sont comptés au total avec les enfants, les femmes et les vieillards à 32.000 têtes.

Voilà le texte de César. Il manque de précision quant aux territoires que les Eduens assignèrent

9 Th. CHARTIER : Au sujet de l'opuscule de M. Jacques Soi/er sur l'identification de Vellaunodunum, oppidum Senonum, Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne, année 1926, p. C/i


132 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 10

aux Boïens. Dans le récit des opérations qui se déroulèrent ultérieurement autour d'Avaricum, capitale des Bituriges, il est dit que c'est par le pays des Boïens que César attendait les approvisionnements demandés aux Eduens. Cette opinion était sans doute partagée par Vercingétorix qui venait de lever le siège de Gorgobina et qui étant en observation non loin d'Avaricum, obtint des chefs gaulois de faire brûler les bourgs ainsi que toutes les habitations dans le pays se trouvant du côté des Boïens. Il ressort de là que les Boïens devaient être établis au contact des Bituriges pour couvrir le pays Eduen contre ceux-ci et on estime généralement qu'ils étaient installés sur les confins du pays Eduen faisant face aux Arvernes et aux Bituriges, vraisemblablement sur la Loire, avec des avancées sur la rive gauche de la Loire. Cette opinion est celle de C. Jullian et de M. L.-A. Constans qui identifient Gorgobina avec La Guerchesur-1'Aubois, à hauteur de Nevers, sur la rive gauche de la Loire. D'aucuns plaçant les Boïens dans l'angle formé par la Loire et l'Allier en amont de leur confluent, voient Gorgobina à Saint-Pierrele-Moutiers ou à Sainte-Parize-le-Châtel. D'autres, imaginent les Boïens en partie au Sud de Nevers, face aux Arvernes, en partie en Puisaye, face aux Bituriges, dans la région de Cosne-Briare. A notre avis, il y a lieu d'adopter l'opinion d'Adrien de Valois et de chercher les Boïens sur les frontières des Eduens au contact des Bituriges.

Dans une étude parue tout récemment sur les voies antiques de l'Orléanais 10, M. Soyer faisant

N> Jacques SOYER : Les Voies antiques de l'Orléanais, Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, année 1936.


11 OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 133

appel à la philologie, identifie Gorgobina avec Sancerre, Gortona castrum, dit-il, pendant le HautMoyen-Age. Il estime que Gorgobina peut être une cacographie attribuable à un scribe qui aurait écrit ce Gorgortona » pour ce Gortona » en répétant à tort une syllable, ce qui constituerait une dettographie.

Cette hypothèse déjà avancée en 1904u par M. Soyer, a été combattue en 1908 par l'Abbé Meunier 12 qui voit dans Sancerre un oppidum dont le nom était terminé en ce durum ».

Si on place Gorgobina à Sancerre, il faut faire remonter le territoire des Boïens sur la rive gauche de la Loire jusqu'au Sancerrois, c'est l'extrême limite Nord qui puisse être envisagée, car plus au Nord on se trouverait nettement eh pays biturige.

Sans discuter davantage l'emplacement de Gorgobina, nous admettons néanmoins, avec M. Soyer, que Gorgobina, oppidum Boiorum, était placé au contact des Bituriges sur la rive gauche de la Loire, mais sans nous prononcer pour Sancerre ou pour La Guerche qui, à notre avis, conviendrait mieux, comme se trouvant à proximité de la voie principale reliant la capitale des Bituriges (Avaricum), avec celle des Eduens (Bîbracte),

Ces prémices étant posés, rien ne nous interdit de penser que César se dirigeant ce ad Boios », devait avoir comme premier objectif le cours de la Loire entre Sancerre et Nevers. Devait-il aborder directement un point de ce front? Si San11

San11 SOYER : Etude critique sur le nom et l'emplacement de deux « oppida » celtiques mentionnés par César, etc., Bulletin de Géographie du Comité des travaux historiques, 1904.

12 Abbé J.-M. MEUNIER : Deux nouveaux oppida, terminés en « dtirum » dans la Celtica, Nevers, 1908.


i34 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 12

cerre = Gorgobina, il était dans l'obligation d'aborder la Loire en aval de Sancerre. Si Gorgobina = La Guerche, il pouvait aborder le fleuve en amont de Sancerre.

Mais on a dit et il semble que ce soit avec juste raison, qu'une des qualités caractéristiques de César fut son sens de la géographie, de la topographie et des distances. Il paraît raisonner une situation comme s'il avait sous les yeux une carte et une carte bien faite 13.

De cette intuition résulte la notion des possibilités et les décisions rapides prises dans le cadre de ces possibilités. César a donc, et il l'a prouvé maintes fois, des notions sur le pays qu'il doit parcourir. Il sait que pour arriver à la Loire en direction du Sud-Ouest, il a devant lui une région boisée de parcours difficile, qu'il a intérêt à contourner par l'Est ou par l'Ouest. C'est la Puisaye qui s'étend entre le cours moyen de l'Ouanne et le cours de la Loire de Briare à Cosne, et où il risquerait de s'enliser à l'époque envisagée qui correspond au milieu de mars.

Si en partant de Sens, César contourne cette région par l'Est en remontant le ruisseau de SaintVrain ou la vallée du Tholon, il vient déboucher sur l'Ouanne vers Toucy, qu'on a voulu identifier bien des fois avec Vellaiinodunum. Mais, outre que l'emplacement de cette ville se prête mal à l'établissement d'un oppidum de quelque importance, sa distance d'Orléans est de 85 kilomètres à vol d'oiseau, sans voie directe vers cette localité, ce qui rend peu vraisemblable cette identification. De même pour Auxerre encore plus éloigné d'Or13

d'Or13 remarque les mêmes qualités chez Napoléon Ier.


13 OPINION SUR LE SITE DÉ VÉLLÂUNÔDUNUM 135

léans et qui de plus n'est sûrement pas en pays Senon.

Cet itinéraire par l'Est de la Puisaye aurait son point d'aboutissement sur la Loire, normalement vers Mèves (Messavd), ou en remontant un peu au Nord, en descendant le cours du Nohain, vers Cosne, ce qui serait bien près de Sancerre, si on identifie cette ville avec Gorgobina.

Nous estimons donc que cet itinéraire par la vallée d'Aillant, Toucy et Entrains, est à écarter; il passe trop loin de Genabum qui doit pouvoir être atteint en deux jours de marche et il risquerait de prêter le flanc aux entreprises de l'adversaire, s'il visait le cours de la Loire au Sud de Cosne.

Par contre, l'itinéraire passant par le Nord et l'Ouest de la Puisaye présente pour César de grands avantages. Il emprunte une voie qui existait certainement à l'époque gauloise et qui reliait Agedincum (Sens) à Avaricum (Bourges) ; cités importantes dont l'existence et l'emplacement ne sont pas contestés. Cette voie qui passait par, ou à proximité de Triguères et Châtillon-sur-Loing, aboutissait à la Loire vers Gien (Giemum) ou Briare (Brivodurum), le terrain y était de parcours facile et c'était le chemin le plus court pour gagner le Val de Loire. Ayant atteint la vallée de la Loire par le chemin le plus court et le plus facile, César était alors à même de remonter le fleuve par l'une ou l'autre rive et en tout cas de pouvoir le passer par là où il le jugerait bon.

C'est à notre avis sur cet itinéraire qui traverse l'Ouanne vers Triguères ou Châteaurenard et le Loing vers Châtillon, qu'il convient de chercher l'emplacement de Vellaunodimum.


136 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 14

A Châteaurenard, situé à 40 kilomètres de Sens, nous trouvons ' l'assiette d'une forteresse faisant face au Sud et l'emplacemnt conviendrait pour la défense vers le Sud du pays des Senons. Le nom de l'oppidum détruit par César a pu tomber dans l'oubli et quand l'emplacement fut choisi au Moyen-Age pour y bâtir un château-fort, on lui donna le nom nouveau de Châteaurenard, du nom de celui qui l'édifia. En outre, les travaux exécutés à cette époque ont pu faire disparaître les vestiges de l'oppidum gaulois.

Quant à l'hypothèse émise au xvn 6 siècle, qui consiste à transformer Vellaunodunum en Vald'Ouanne et à vouloir appliquer ce nom à Châteaurenard, elle ne repose sur aucun texte sérieux.

La distance de Châteaurenard à Orléans est de 75 kilomètres en terrain facile.

A quatre kilomètres de Châteaurenard, un emplacement situé au Nord de Triguères, présente des conditions analogues, distance de Sens et d'Orléans, orientation de la forteresse face au Sud. Il est constiué par l'éperon occupé par les bois de la Garenne, sur un promontoire, commandant la vallée de l'Ouanne à l'endroit où vient déboucher un ravin venant du Nord.

Comme l'a fait ressortir M. Petit 14, il reste en ce lieu des vestiges d'aménagements et de fortifications. En particulier, on trouve les traces d'un vallum, séparant l'éperon du plateau situé au Nord, ce qui indique que l'emplacement a été occupé militairement.

Cet emplacement pourrait très bien convenir à ce qui aurait pu être Vellaunodunum. Il resterait

a PETIT : Dissertation sur Genabam (Gien), Vellaunodunum (Triguères), Orléans, 1863.


OPINION SUR LE SITE DE VELLAUNODUNUM 13?

à expliquer pourquoi la station gallo-romaine qui a sûrement existé à Triguères, n'a pas gardé trace du nom de la forteresse détruite par César. Surtout si l'on songe que le nom de Triguères, dont la racine semble celtique 15, implique en ce lieu un établissement antérieur à la conquête romaine. Si le lieu avait été débaptisé par les Romains, on lui aurait donné un nom latin et il n'y a pas lieu, à notre avis, de s'arrêter aux explications fantaisistes qui auraient permis de passer d'un nom à l'autre.

Cependant les plus récentes études sur la Gaule gallo-romaine permettent d'affirmer que la langue gauloise a persisté plusieurs siècles après la conquête et M. l'Abbé Chaume 16 a signalé certaines formations toponymiques d'origine purement gauloise qui datent de cette période. Faut-il voir dans Triguères un de ces cas particuliers? Il faudrait pouvoir le prouver.

Si les solutions correspondant à Châteaurenard et à Triguères étaient écartées, nous trouvons sur le même itinéraire à 15 kilomètres plus loin, là où il franchit le Loing, la position du château de Châtillon, à 55 kilomètres de Sens et à 70 d'Orléans. La situation convient bien à un oppidum, puisque le terrain porte encore les restes de la forteresse du Moyen-Age qui a pu lui succéder. Elle est placée à la frontière de la Civitas Senonum et la couvre vers le Sud-Ouest.

15 M. SOYER : Recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du Loiret, Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, année 1932. — Estime que Triguères était une localité dont le nom primitif se terminait en odurum.

!6 M. l'Abbé CHAUME : Les Origines du. Duché de Bourgogne, seconde partie, fascicule 11, p. 397.

5


138 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 16

Non loin de Châtillon on trouve la station galloromaine de Chenevières-Craon (commune de Montbouy) qu'on a voulu aussi identifier avec Vellaunodunum 17, mais l'endroit ne présente aucun des caractères d'un oppidum gaulois et c'est peut-être seulement le lieu où s'est constituée l'agglomération gallo-romaine succédant à l'oppidum détruit et remplacé ultérieurement par la forteresse médiévale de Châtillon-sur-Loing. Nous devons toutefois mentionner qu'à notre connaissance personne n'a encore songé à revendiquer pour Châtillon la succession de Vellaunodunum.

Pour les trois localités envisagées sur l'itinéraire qui nous paraît le plus logique, les conditions de distance par rapport à Sens et à Orléans sont respectées et les emplacements couverts par un cours d'eau du côté de l'ennemi possible peuvent correspondre à un oppidum qui a nécessité deux jours de travaux aux légions de César pour l'établissement des lignes de circonvallation. C'est à notre avis dans ce sens qu'il faudrait diriger les recherches.

Si nous devions donner notre manière de voir personnelle, nous conclurions en disant que nos préférences sont pour identifier Vellaunodunum avec Châteaurenard.

GÉNÉRAL LAMBERT-DAVERDOING.

1' C . PAULTRE DES ORMES : Dissertation historique et critique sur l'ancienne ville de Genabum, Annales des Voyages, par Malte BRUN, LXXIV, 1814.

LANCELOT : Dissertation sur Genabum..,, Mémoires de l'Académie des Inscriptions, 1733, p. 455. — WALKEN^ER, etc..



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS, T. XL.

PL. v

— A. LEHMANN-PAUPE, 8BAV. SEN8PHOTO

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Polissoir du Clos de Noé

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LE POLISSOIR & LA BORNE-PERCÉE

DE NOÉ

Dans sa séance du 6 juillet 1937, la Société Archéologique de Sens a émis le voeu que fussent classés, au nombre des Monuments historiques, deux mégalithes situés sur le territoire de Noé, commune voisine de Sens, à savoir, un polissoir et un menhir dit « La Haulte-Borne » ou « BornePercée ».

A Fappui de ce voeu adressé le 10 août 1937 à M. le Ministre de l'Education Nationale, était joint le mémoire explicatif suivant :

Le Polissoir de Noé

Il est situé sur le territoire de cette commune, dans un bois, au lieu dit le Fourneau, sur la Côtedes-Fainéants, à cent mètres environ du chemin rural qui gravit cette côte en partant du Clos-deNoé et en direction du hameau des Fleuris.

Le bois est inscrit au cadastre sous le n° 1.142 de la section C, dite des Sablons; un sentier le traverse, dégageant au passage le polissoir en pleine lumière.

Des carriers ont malheureusement entamé la roche sur son pourtour. Mais il reste, sur la sur-


140 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 2

face, les rainures du polissage, dont l'une très large.

Il est à noter que le nom du lieu dit '• « Fai[néants », provient d'une déformation populaire du toponyme antique : Fugi : côte des hêtres.

Là Borne-Pereée

Cette borne a donné son nom de la Borne-Percée au climat qu'elle délimite sur la commune de Noé (cadastre, sect. B, dite du Séchot). Elle est mentionnée dès le xvic siècle, sous le nom caractéristique de la Haulte-Borne, dans un procès-verbal des limites de Mâlay-le-Vicomte dressé par les officiers du roi, le 8 août 1514, pour déterminer les droits et usages des habitants de Mâlay sur les bois voisins (Archives de l'Yonne, C. 1.365) : « ... Une « Haulte-Borne, dit cet acte, appelée la Borne« Percée, ainsi appelée pour ce que le bot d'en« haut et percée, et laquelle fait la séparation de « quatre seigneuries ».

Ce nom de Haulte-Borne, comme ceux de Grande-Borne, PierrerFiche, etc., désigne habituellement des menhirs. On ne saurait douter qu'il en soit ainsi pour notre Borne-Percée, quand on connaîtra les pratiques superstitieuses dont elle a été l'objet au cours des siècles.

En effet les campagnards des environs lui ont attribué, jusqu'à nos jours, un pouvoir bienfaisant et mystérieux pour la guérison de leurs animaux malades, et notamment celle de la stérilité des vaches.

Le rite était celui-ci : on conduisait l'animal malade dans un coin écarté et très solitaire de la


SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS, T. XL.

PL. VI

-A. LEHMAHM-PAUF-F, «RAV. SENS —

PHOTO GIROZ

La Borne percée

( La Haulte Borne ) Bois de la Houssaye

Page UO



3 POLISSOIR ET BORNE-PERCÉE DE NOÉ 141

forêt où se trouvait la borne, autour de laquelle, il devait faire quelques tours. On suppose que l'impétrant devait recourir à quelque formule de prière; il déposait une offrande qu'il introduisait dans le trou supérieur. Le garde de la propriété a ramassé autrefois dans le sol, au pied de la borne, un denier tournois de Louis XIII; quelques autres monnaies y ont été également trouvées.

Aujourd'hui, de la dispersion et de la raréfaction de la population des hameaux, il est résulté l'abandon de ces singuliers pèlerinages, où l'on doit reconnaître une survivance du culte celtique des forces de la nature, et des divinités topiques, celui des arbres sacrés, des sources et des pierres remarquables. Mais une pratique bizarre, réminiscence peut-être de l'ancienne offrande rituelle subsiste encore : à la vache stérile on fait avaler une balle de plomb.

Il ne faut pas s'étonner des proportions actuellement réduites de « la Haulte-Borne ». En 1840, en effet, le. Conseil municipal de Noé ayant ordonné le bornage des bois de la commune' (délibération du 18 octobre 1840), le carrier, chargé de lui fournir des bornes nouvelles, s'avisa malencontreusement de s'en procurer d'une manière économique, en prélevant des éclats importants sur notre menhir isolé!

Il est à noter que la Borne-Percée fut arrachée en 1880, lors de la construction d'un chemin du Clos-de-Noé aux Bordes, lequel passait sur son emplacement. Elle a été relevée dernièrement sur le bord même de cette route par les soins et aux frais de M. Perrot, propriétaire au Clos.

Ce lieu où convergent de nombreux finages et


142 BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHÉOLOGIQUE 4

les bois de Tout-y-Faut, démembrement de la forêt d'Othe, semble correspondre aux confins de voies et de villas romaines, telles qu'elles ont été signalées par M. Perrot à la Société Archéologique, dans sa séance du 6 juillet 1937.

M. le Ministre vient de faire connaître à la date du 27 juin 1938, que « la Commission des Mo« numents Historiques (Section de Préhistoire) « avait émis un avis favorable à la mesure envi« sâgée ».

Le classement de ce polissoir, rare survivant des mégalithes du Sénonais, est dû aux efforts combinés de M. V. Perrot 1 et de M. Joseph Perrin.

1 M. Perrot s'est rendu propriétaire de la bande de bois où est situé le polissoir.

A noter aussi qu'il a fait l'acquisition d'un pressoir creusé dans une énorme roche par un ancien habitant qui l'a flanquée de deux robustes montants et de leurs contreflches, taillés eux-mêmes en plein grès. Cet ouvrage titanesque, connu désormais sous le nom de « Pressoir du Père Adam », se trouve au Clos-de-Noé chez M. Perrot et prouve que les anciens de cette région étaient habiles à déliter le grès.




CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE

DES OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE SENS

POISSON Henri. — Les Animaux domestiques de Madagascar.— Tananarive, 1937. — Editions Pitot de la Beaujardière.

Remarquable et intéressante étude sur l'origine, le développement, l'adaptation et la répartition des animaux domestiques dans la « Grande Ile ». Dans ce travail, l'éminent naturaliste qu'est notre confrère se révèle également un érudit archéologue. M. Poisson ne se contente pas, en effet, de décrire simplement la faune malgache, il s'attache, en outre, à retracer les différentes phases de la domestication des animaux à Madagascar. Par cela même, son livre devient un précieux document que l'on aura profit à consulter. Ajoutons qu'une abondante illustration enrichit le texte et confirme, par des exemples appropriés, l'argumentation technique de l'auteur,

POISSON Henri. — Album de Zoologie malgache. — Tana« narive. — Editions Pitot de la Beaujardière.

Dans cet opuscule, petit in-4°, notre éminent confrère a réuni les planches qui avaient été tirées à l'appui d'un travail de vulgarisation, intitulé la « Faune Malgache « et paru, en 1934, dans la Revue de Madagascar. Il est regrettable que le texte qui accompagnait ces planches dans l'article primitif de la Revue de Madagascar n'ait pas été reproduit dans le présent opuscule qui y aurait gagné en intérêt. Cela, d'ailleurs, ne nuit pas à la beauté matérielle du livre dont l'impression est très artistique et d'une impeccable perfection. Le génie français sait briller dans nos eolonies comme dans la métro* pôles


144 BULLETIN DE. LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE 2

Mme B. DE MERCOYROL DE BEAULIEU. — Quelques Souvenirs intimes sur Bourrienne (une plaquette sans date et sans nom d'éditeur).

Dans un style à la « Léon Daudet », tantôt enjoué, tantôt truculent, mais que gâtent, tout de même, quelques expressions un peu vives, où l'on sent apparaître une pointe d'amertume, Mme de Beaulieu conte différentes anecdotes inédites sur Bourrienne et sur la famille des Fauvelet qui tint, à Sens, à certaines époques, une place si importante. Les historiens de la « petite histoire sénonaise » auront profit à parcourir telle ou telle page de ce recueil.

Chanoine L. LANDRY, Maître de Chapelle de la Cathédrale, — Le Grand Orgue de la Cathédrale de Sens. — Sens, Imprimerie Duchemin, 1938.

Voici un travail qui vient à son heure. Sans doute, il y a quelque cinquante ans, le chanoine Chartraire avait-il déjà tenté de retracer les grandes lignes de l'histoire des orgues de la cathédrale de Sens. Mais son étude était plus celle d'un archéologue et d'un chartiste que d'un spécialiste de l'art instrumental. Tout en respectant les données historiques et en complétant sur certains points les renseignements fournis par le chanoine Chartraire, le chanoine Landry a su faire une oeuvre d'une portée plus large. Il a, en effet, traité le sujet en historien et en organiste. L'orgue est minutieusement analysé en tant qu'instrument d'expression musicale'; le développement, les transformations successives des jeux sont longuement commentés au point de vue harmonique. L'ouvrage de M. le chanoine Landry se recommande à tous ceux qui s'intéressent, non seulement à l'art musical, mais à l'Art tout court et il doit avoir sa place marquée dans toute bibliothèque sénonaise.

Chanoine G. GROSSIER. — Saint Pèlerin, Premier Evêque d'Auxerre. — Imprimerie Duchemin, 1938.

Excellente hagiographie où l'auteur a su faire preuve de réelles qualités de prudence historique et critique. Rien de plus malaisé cependant que de rédiger une vie de saint ou de martyr; les documents sont souvent assez rares et peu explicites; d'autre part, les relations anciennes que nous possédons sont plus ou moins fantasiées quand elles ne dérivent point d'un type commun choisi pour modèle. M. le chanoine Grossier a su éviter les pièges cachés où trébuchent tant de chroniqueurs ecclésiastiques. Son livre peut passer pour une réus-»


3 CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 145

site dans le genre et honore la -science religieuse de l'archidiocèse de Sens. La présentation typographique du livre est, au surplus, digne de l'édition sénonaise.

Chanoine G. GROSSIER. — La Grande Histoire en Puisaye. — Imprimerie Duchemin, Sens, 1938.

Sous ce titre général, M. le chanoine Grossier a réuni différentes études parues dans le journal La Croix et dans certains bulletins de la Société Archéologique de Sens. On y retrouve notamment le « Saint Pèlerin » dont nous avons donné une analyse plus haut.

Bien que toutes les parties de cet ouvrage soient à lire — et le style en est très agréable — je voudrais cependant attirer tout particulièrement l'attention sur les quatre études suivantes, non seulement parce qu'elles m'ont séduit, mais surtout parce qu'elles offrent un intérêt de tout premier ordre :

1° La Bataille des Nations à Fontanet, qui relate la grande tragédie de 841 et la défaite de Lothaire vaincu par CharlesJe-Chauve et Louis-le-Germanique. Le récit — puisé aux meilleures sources — que nous fait le chanoine Grossier de ce combat semble bien mettre un terme aux controverses passionnées qu'a soulevée la question du lieu même de la lutte. Fontenoy-en-Puisaye est bien certainement l'emplacement authentique du Fontanet de la légende et de la tradition.

2° La Cité de Saint-Fargeau. — Voilà le prototype de ce que devrait être une monographie d'un . village de France. Concision, explication des événements locaux par rapport avec l'histoire générale, érudition certaine, mais discrète. Il n'y a point là de « délayage »,. mais un enchaînement logique de faits, agréablement contés. Dans son cadre local, c'est bien là de l'Histoire digne de ce nom.

3° Port-Royal-des-Champs reconstitué à Treigny. — Contribution à l'histoire du jansénisme, cette étude mérite d'être signalée non tant à cause de son caractère historique qu'en raison des preuves nouvelles qu'elle apporte sur l'étendue et la gravité de la pénétration de la doctrine janséniste dans le département de l'Yonne. Elle éclaire notamment certains faits demeures obscurs de la vie de Mgr de Caylus. Elle explique certaines réactions spirituelles d'âmes profondément troublées qui, en 1789, s'insurgeront contre l'Eglise traditionnelle. Lignes à lire et à méditer.

4° Raoul Glaber, Historien de l'An Mil. — Si, grâce à Maurice Prou, la vie et l'oeuvre de Raoul Glaber sont connues aujourd'hui, il n'en reste pas. moins vrai que ce chroniqueur bourguignon, demeure encore, sur beaucoup de points, un per-


Î46 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 4

sonnage assez mystérieux. L'étude de M. le. chanoine Grossier nous apporte quelques précisions touchant le séjour de Raoul Glaber au monastère de Moûtiers, où l'auteur regrette, que dans les ruines de ce qui fût, vers l'an mil, un centre de culture spirituelle, aucun mémorial, aucun marbre, aucune inscription ne rappelle au passant distrait que là vécut l'homme qui brossa, de la vie morale et intellectuelle de son époque, le tableau le plus animé et le plus sxiggestif. Puissent les quelques lignes consacrées par notre érudit confrère à celui qui fût le commensal de Saint-Odilon, attirer l'attention sur le plus authentique historien du terroir bourguignon.

M. le Chanoine René FOURREY. — Trois Martyrs des Pontons de Rochefort. — Saint-Sauveur, 63, rue Carnot, à Sens, 1937.

Personnne n'ose plus, contester que l'histoire religieuse de notre Pays, au cours des années tragiques de la Révolution, soit à reprendre à peu près tout entière, Trop de documents sommeillent encore dans les archives privées ou publiques, documents susceptibles d'infirmer les données actuelles de la question. On ne saurait donc trop apprécier l'oeuvre de nos historiens locaux qui avec un labeur incessant s'acharnent à arracher de l'oubli tout ce qui peut avoir une portée dans l'établissement de la Vérité.

Remercions donc M. le Chanoine Fourrey de nous avoir fait connaître la vie exemplaire de ces trois martyrs que furent les chanoines Hunot. Si le livre est agréable à lire il est autrement précieux par le tableau qu'il nous offre de la vie d'une paroisse au cours du xvni' siècle. Pour écrire la biographie de ces trois prêtres vénérables l'auteur a dû compulser un grand nombre de pièces d'archives et il avoue volontiers dans la préface de son ouvrage que « la vie des trois Hunot fut si intimement mêlée à celle de leur cité natale que l'évocation du passé de la collégiale Saint-Loup de Brienon dans la seconde moitié du xvme siècle nous apparaît déjà comme un authentique fragment de leur propre histoire ». La biographie des martyrs se double ainsi d'une monographie paroissiale et ce n'est point là, à mes yeux, le moindre intérêt de l'oeuvre.

La véritable physionomie de la Révolution française, au point de vue religieux, ne pourra être totalement dégagée que lorsque toutes les paroisses de France auront livré leurs secrets. L'Histoire générale n'est que la somme des histoires particulières. Pour la construction de ce vaste édifice que devra être la véridique Histoire de l'Eglise de France, • M. le Uhanobu? Fourrey vient d'apporter une solide pierre d'anglei


5 CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 147

M. le Chanoine FOURREY. — La Cathédrale Saint-Etienne de Sens. — Saint-SàUveur, 63, rue Carnot, à Sens, 1938.

Entreprendre l'étude archéologique de la Cathédrale de Sens après Lucien Bégule et le Chanoine Chartraire, il fallait être le Chanoine Fourrey pour tenter le risque et sortir triomphant de l'épreuve. Le principal mérite de cette petite plaquette c'est que, sans rien sacrifier aux données archéologiques, l'auteur s'est efforcé par un style imagé et poétique, dénué par conséquent de toute aridité technique, de toucher un public très large et, dans la plupart des cas, peu préparé à ces sortes de lectures. Si le terme pouvait s'appliquer à l'objet, je dirais que c'est là un genre d'apostolat de l'art.

L'illustration est abondante et fait preuve d'une connaissance très approfondie de la Cathédrale : tout ce qui vaut d'être admiré est par l'image déjà souligné au touriste.

Ce petit livre est ainsi appelé à rendre d'immenses services dans les milieux les plus divers.

Les Cahiers Malgaches 1937. — Journée du Livre, Tananarive, Imprimerie Officielle, 1937.

Dans cette brochure in-4°, éditée à l'occasion de la journée du livre malgache, on consultera avec profit : Les infanticides rituels, étude d'ethnographie et de littérature de Raymond Decary; — Le monde vivant des eaux, par notre compatriote H. POISSON; — Madagascar et la préhistoire, par Eugène Baudin.

René Louis. — Les Thermes gallo-romains des FontainesSalées. — Auxerre, Secrétariat de la Société des Fouilles, 1938.

Cet opuscule contient, extrait de la Revue Archéologique, le compte rendu de la quatrième campagne de fouilles (11 août19 septembre 1937) au lieudit les Fontaines-Salées, près de Saint-Père-sous-Vézelay. La relation des travaux effectués et des résultats obtenus est minutieuse et érudite, et tout commentaire en affaiblirait la portée. Il faut lire, in-extenso, ce remarquable exposé des fouilles d'un des plus vastes établissements thermaux qu'ont édifié les gallo-romains dans notre région.

René Louis. — Extrait du bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France. .— Paris, 1938.

Tirage à part du compte rendu de la séance du 26 mai 1937 de la Société Nationale des Antiquaires de France, conte


148 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 6

nant la communication faite par M. René Louis sur les cryptes carolingiennes - de Saint-Germain d'Auxerre.

Henri BRAME. — Historique de l'Abbaye de Saint-Pierre de Neauphle-le-Vieux. — Extrait de la Revue Mabillon.

Ce tirage à part de l'article paru sous ce même titre dans la Revue Mabillon (1931-1935) qui, en annexe à l'historique de l'Abbaye, contenait l'inventaire des titres de l'Abbaye établi pour les archives du Séminaire Saint-Charles de Chartres en l'année 1786, contient, en complément, une table des noms et des lieux cités. Texte à consulter.

Marcel TERRE. — Noyers. — Imprimerie Saint-Gérard. — ■- Sens, 1936.

Intéressante petite plaquette où l'auteur a consigné tout ce qui fait le charme dé Noyers II a esquissé l'histoire de cette bourgade qui,- malgré les ravages du temps, a conservé une physionomie moyenâgeuse; il en a noté les particularités monumentales : Prieuré, Eglise, vieilles maisons, etc. Excellent travail qui pourrait être offert comme modèle de monographie locale.

Autres ouvrages reçus, niais ne rentrant pas dans le cadre de l'activité de la Société Archéologique :

MAYNARD. — Compte rendu du Congrès Pomologique de Joigny, en octobre 1937.

MAYNARD. — Vers le Progrès Agricole.

A. DU T..


RÉPERTOIRE DES PROCÈS-VERBAUX

M. le Chanoine GROSSIER. — Fouilles à • SaintSauveur de Sens II-VI-VIII-IX

M. L. COLIN. — Villeneuve-sur-Yonne : son histoire, ses monuments, ses maisons, ses hom- II-X-XI-XIV mes illustres, etc XLVI-XLVII

Me BARREY. — Curieux procès jugés par les Tribunaux de la Basse-Bourgogne (entre autres celui contre François Moreau, seigneur de Courtoin) in

Don de M. G. MAUPATÉ d'une plaquette intitulée

« Les Tarbé, serviteurs de Dieu » (1742-1933) in

Don de M. le Chanoine-FOURREY de son ouvrage sur les « Trois Martyrs des Pontons de Rochefort » in

Don de M. L. CLÉMENT sur la généalogie de sa

famille depuis 1651 ' in

M. H. Gois. — La Loterie dans l'Histoire iv-vi-xn

Don. — M. Marcel LORNE fait don d'un vieil imprimé commercial représentant la façade de la maison de ses ancêtres, à l'emplacement de l'Hôtel de Ville actuel : v

DON. — M. CHARDON donne un album reproduisant des monnaies et médailles v

M. Adrien BLANCHET a étudié l'estampille L.S.R.P.

figurant sur une anse d'amphore vi

M. le Colonel JACQUILLAT. — Du mariage de Louis XIV au cours Tarbé et au quai ErnestLandry VI-VII

Don de M. BAILLET. — Opuscule sur le Chanoine Goisland et la paroisse Saint-Paul d'Orléans vin

M. PERRIN analyse trois mémoires : de M. l'abbé CHÉNESSEAU sur l'église de Ferrières-en-Gâti-


150 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

nais; de M. Gustave BARDY sur les légendes écrites au Moyen-Age; de M. René Louis sur les fouilles de ces dernières années près de Vézelay ix-x

M. GIRO:C communique d'anciennes pièces de

monnaies XIII-XIV

M. Maurice PRAT. — Esquisse géologique du

Sénonais xv

M. le Chanoine GROSSIER. — Le Jansénisme en Puisaye , xvi

MM. JUMEAU frères. — Don de différents ouvra- XVI-XVII

ges d'archéologie , , xxxvi

M. RÉMY. — Don de vieux grimoires découverts

derrière d'anciennes tapisseries xvn

M. PERRIN. — Correspondance relative à des

tableaux de Jean Cousin xvn

M, SERGENT. — Relevés bibliographiques (Le Linceul de Turin; — L'Histoire de l'Eglise depuis les origines jusqu'à nos jours; — Ascafotorix; — Les Châsses des martyrs • sénonais dans la crypte de Saint-Savinien) xvii-xvin

M. PERRIN. — Un cachet sénonais antique.... xvm-xix-xx

MM. PERRIN et V. PERROT. — Classement des

mégalithes de Noé : Un polissoir et la Borne- XXII-LVII

Percée LIX

M. V. PERROT. — Notes et photographies relatives à l'aqueduc de Saint-Philbert et à celui de la Faucauderie , xxm

Acquisition d'un recueil de documents intéressant Sens, provenant de la collection de M. Félix CHANDENIER , xxiv

Don. — M. le Docteur Jacques LORNE a fait don d'un fascicule de « L'Esprit Montmartrois », consacré spécialement à Aristide Bruant .... xxiv

M. SERGENT. — Relevés bibliographiques .(Quelle est la localité appelée Agendicum; — Mode .de constitution et de délimitation des paroisses rurales aux temps mérovingiens et carolingiens XXIV

M. PERRIN. — Les Martyrs de Bremur, par M. le

Chanoine BARDY xxiv-xxv

M. le Chanoine DELAGNEAU. — La Basse-Bourgogne XXVI-LVII


RÉPERTOIRE DES PROCÈS-VERBAÙX ÎSl

M. PERRIN. — Trouvailles de M. LAPÔTRE dans diverses fouilles à Cercy et à Fontaine-Fourches (figurine d'argile (idole), etc.) XXVII-XXVIII

M. PERRIN. — Petit bronze de Constantin II

Junior, trouvé par M. Leprêtre, fermier du . _

Popelin ' xxvni

M. MAYNARD. — Quelques faits d'histoire locale •' * xxvin

et régionale de l'agriculture xxix-xxxn

M. GANDILLON. — Reconstitution d'enseignes

d'antan dans un quartier de Fontainebleau. . xxix

M. FAMECHON. — Don d'un dossier complémentaire du dossier Fenel remis par M. le Chanoine HEMMER, curé de la Trinité à Paris.... xxx ,

M. SERGENT. — Relevés bibliographiques (Histoire et histoires de Gilbert Becket, père de. S. Thomas Becket, etc xxxi

M. PERRIN. — Analyse de « L'Inventaire des Sceaux Vaudois », par M. D.-L. GALBREATII (dont quelques-uns se rapportent au Sénonais) xxxi

M. PERRIN. — Taque armoriée découverte chez

M. BRET, 32, rue Beaurepaire, à Sens xxxiv

M. le Chanoine GROSSIER. — Résumé sur son

ouvrage sur Saint Pèlerin, évêque d'Àuxerre. xxxv

M. PERRIN. — Le tombeau du roi Raoul et son sarcophage présumé dans l'abbaye de SainteColombe '. xxxv

M. GIROZ. — Fouilles du boulevard du QuatorzeJuillet à Sens (squelettes, vase, pierre tombale, trois monnaies (Trajan), etc XXXIX-XLIII

M. le Chanoine LANDRY. ■— Le Grand Orgue de

la Cathédrale de Sens (restauration) ' XXXIX-XL

M. LÉVÊQUE. — Don d'un petit vase funéraire du xv° siècle trouvé dans les fouilles ci-dessus du boulevard du Quatorze-Juillet XLI

Mi le Chanoine CÔTE. ^- Don de- deux poteries

antiques XLI-XLII

Mme DE BEAULIEU. — Don d'un recueil de « Quelques souvenirs intimes sur Bourrienne et sa famille » XLII

M. 0. ROSSÉ. •— Notes : 1° sur une faucille de bronze trouvée dans l'Yonne, à Villeperrot; 2° sur une étude sur la maison du Sénonais de Privât DESCHANEL XLIV


152 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

M* GAUTEREAU. — Quelques considérations sur

les origines du drapeau tricolore XLIV

M. le Chanoine GROSSIER. — Extraits de Raoul

Glaber concernant Sens XLV

M. J. DUBOIS. — Offre : 1° une médaille de bronze; 2° une lettre autographe relative « au grand événement de la naissance du roi de Rome XLVI

M. E. CHANDENIER. — Don de notes rédigées par son père, M. Félix CHANDENIER et documents relatifs à des personnages sénonais... XLVII

M. le Chanoine DELAGNEAU. — Première remise de notes et documents archéologiques donnés à la Société par M. le Chanoine CHARTRAIRE. XLVIII

M. PERRIN. — Col d'amphore gallo-romaine découverte dans un ferrier voisin de l'Aube. . . XLVIII

M. le Général LAMBERT-DAVERDOING. — Une opinion sur le site de Vellaunodunum XLVIII-IL

M. LÂCHÂT. — Note sur les fouilles de FontaineMâcon

FontaineMâcon (cimetière celte) IL

M. J. LORNE. — A fait don de nombreux outils

lithiques préhistoriques trouvés à Noslon.... L

M. LEGOY. — A fait don d'une carte postale représentant l'ancienne Porte Dauphine de Sens (Porte d'Alsace) L

MM. PERRIN et GIROZ. — L'autel de l'église d'Etigny et son retable. — La Bique qui a pris le Loup (xvir siècle) LI .

M. POUPART. — A étudié une hache trouvée dans le lit de l'Yonne en 1934 et remise à la Société par M. BARRAUX LI

M. PERRIN. — Analyse une notice par M. LAPLATTE sur le Cardinal Loménie de Brienne, parue dans le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques LII-LIII-LIV

MM. GROSSIER et FOURREY. — Ont fait don l'un de sa « Grande Histoire en Puisaye », l'autre de sa monographie sur la Cathédrale de Sens. LV

M. H. Gois. — Notes historiques sur les drapeaux LV-LVI


RÉPERTOIRE DES PROCÈS-VERBAUX 1§3

M. le Chanoine FOURREY. — A reçu de l'Académie Française le prix Juteau-Duvigneaux de 2.000 francs LVI

M. PERRIN. — La Chapelle Saint-Germain, du xr

siècle, à La Chapelle-sur-Oreuse LVII

M. H. BEIS. — Quartiers et Maisons de Sens au xvc siècle LVII

Mgr LAMY. — Demande le concours de la Société pour la célébration en juillet 1939 des fêtes solennelles à l'occasion du VII" Centenaire de la Réception de la Sainte Couronne d'Epines par Saint Louis à."Villeneuve-FArchevêque (1239) LVIII

M. Paul DESCHAMPS. — Acclamé en qualité de

membre d'honneur LVIII

M. René Louis. — Don de deux opuscules sur les Cryptes de Saint-Germain d'Auxerre et sur les Thermes gallo-romains des FontainesSalées LIX

M. H. MOREL. — Don d'un important lot de

pièces gauloises trouvées à Sens LIX-LX

M. Ch.-Jh MILLON. — Compte rendu du premier Congrès international de toponymie et d'anthroponymie - LX

M. 0. ROSSÉ. — Une hache à talon du bronze III trouvée dans le lit de l'Yonne à Pont-surYonne LX

M. PERRIN. — Un biface ovalaire (Limande)

trouvé à la Côte-Franche à Sens LX-LXI

Don de Mme COUMAILLEAU (nombreux documents sur Sens, etc.) LXI

M. LÂCHÂT. — Compte rendu de l'excursion de la Société à Tonnerre, Tanlay, Ancy-le-Franc, Nuits et Noyers LXII

M. PERRIN. — Découverte de quatre squelettes dans une cour de ferme, rue Victor-Guichard, à Sens Lxm

M. PERRIN. — Mémoire de M. LAPÔTRE sur ses fouilles et observations entre Lailly, la forêt de Lancy et Thorigny LXIV

M. L. COLIN. — Visite d'automne de la Société à Villeneuve-sur-Yonne ..■....;>..,. L2&V-LXV



TABLE DES MATIÈRES

DU TOME XL

Errata du tome XXXIX.

In Memoriam

Liste des Membres du Bureau

Extraits des procès-verbaux des séances :

Année 1937 I-XXXIV

Année 1938 XXXV-LXV

Répertoire des procès-verbaux 149

MEMOIRES

Le Tombeau du Roi Raoul et son Sarcophage présumé dans l'Abbaye de Sainte-Colombelès-Sens, par M. J. PERRIN 1

La Fondation du Doyenné de Mauriac par la

Reine Thêodechilde, par M, J. PERRIN.... 19

Notice historique sur Sergines, par M. P. GÂTEAU 23

Note sur une Faucille de bronze trouvée dans

la rivière d'Yonne, par M. 0. ROSSÉ 57

Table générale des matières contenues dans les Bulletins de la Société Archéologique de Sens, du tome XVI au tome XXXIX, dressée par M. O. ROSSÉ 61

Vestiges antiques découverts à Sens au xvn°

siècle, par M. J. PERRIN 93

Les Frontières de l'Ile-de-France et de la Champagne du xnc au xiv° siècle, par M, A* PISSIER . i.,,;.. >.. i.. i... <, s i... i 101


156 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

Alignement de roches sur la commune de

Saint-Sérotin, par M. J. PERRIN 117

Une opinion sur le site de Vellaunodunum,

par M. le Général LAMBERT-DAVERDOING. . 123

Le Polissoir et la Borne-Percée de Noé, par

MM. V. PERROT et J. PERRIN 139

Chronique bibliographique 143

PLANCHES

PI. I et IL — Sarcophage du Roi Raoul à

Sainte-Colombe 9

PI. III. — La Sépulture du Roi Raoul d'après

un manuscrit de 1567 10

PI. IV. — Le Maître-Autel de l'Eglise d'Etigny

et son Rétable 57

PI. IV bis. — Commune de Saint-Sérotin. — Groupe de grès dans les bois du Colombier 120

PL IV ter. — Carte explicative de la marche

de César 123

PI. V. — Polissoir du Clos-de-Noé 138

PL VI. — La Borne-Percée (La Haulte-Borne).

Bois de la Houssaye , 140


PUBLICATIONS

DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE SENS

BULLETIN

I 1846 Epuisé

II 1851 15 fr.

III 1853 Epuisé

IV 1854 Epuisé V 1855 Epuisé

VI 1858 Epuisé

VII 1861 15 fr.

VIII 1863 15 fr.

IX 1867 15 fr.

X 1872 15 fr.

XI 1877 15 fr.

XII 1880 15 fr.

XIII 1885 15 fr.

XIV 1888 15 fr. XV ' 1892 15 fr.

XVI 1894 15 fr.

XVII 1895 15 fr.

XVIII 1897 15 fr.

XIX 1900 15 fr.

XX 1903 15 fr.

XXI 1904-5 15 fr.

XXII 1906 15 fr.

XXIII 1908 15 fr.

XXIV 1909 15 fr. XXV 1910 15 fr.

XXVI 1911 15 fr.

XXVII 1913 15 fr.

XXVIII 1914 15 fr.

XXIX 1918 20 fr.

XXX 1918 20 fr.

XXXI 1921 20 fr.

XXXII 1923 20 fr.

XXXIII 1925 20 fr.

- XXXIV 1926 20 fr.

XXXV 1928 20 fr.

XXXVI 1931 20 fr.

XXXVII 1933 20 fr.

XXXVIII 1936 20 fr.

XXXIX 1937 30 fr.

XL 1938 25 fr.

Les millésimes indiquent les dates de publication.

DOCUMENTS ET MEMOIRES

Notice sur l'aqueduc romain de Sens, par JulLot et Belgrand,

1875 10 fr.

Réimpression de la Carte topographique du Diocèse de Sens,

dressée en MDCCXLI (format 120 x 90) • 10 fr.

Musée gallo-romain de Sens, 52 planches et texte explicatif,

par Gustave Julliot, 1869-1896, in-4° 150 fr.

Chronique de l'Abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, xnr= siècle, par Geoffroy de Courlon. Texte et traduction publiés par Gustave Julliot, 1876, in-8° 10 fr.

Cartulaire sénonais, de Balthasar Taveau, publié par Gustave

Julliot, 1884, in-4° • 30 fr.

Le Livre des Reliques de l'Abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, publié avec plusieurs appendices, par Gustave Julliot et Maurice Prou, 1888, in-8° 10 fr.


PUBLICATIONS DE LA SOCIETE

G. Julliot, L'ancien retable d'or de la cathédrale de Sens,

Le coffret d'ivoire du trésor, 1892, 2 fascicules in-4°. . 6 fr.

G. Julliot, Essai sur l'enceinte de la Ville de Sens, précédé

d'une notice sur la vie et. les ouvrages de Gustave

Julliot, par Maurice Prou, 1914, in-4° ; 16 fr.

C. Houlbert, docteur ès-sciences, Flore du Sénonais, 1901,

in-4° 8 fr.

J. Perrin, Le Cardinal Loménie de Brienne, 1896, in-40.... 15 fr.

J. Perrin, 18U, Sièges de Sens, 1901, in-4» 15 fr.

J. Perrin, Le Martyrium de Saint Savinien (extrait du tome

XXXI du Bulletin), 1921, in-8° (572 pp.) 20 fr.

Abbé Chartraire, Cartulaire du Chapitre de Sens, 1904, in-8°

Epuisé (NB). Héron de Villefosse, Le Soleil maîtrisant ses chevaux (extrait

des Monuments et Mémoires publiés par l'Académie des

Inscriptions et Belles-Lettres), 1913, in-4° 8 fr.

Maurice Roy, Les Tapisseries de Saint-Mammès de Langres,

compositions authentiques de Jehan Cousin le Père,

. 1914, in-4° 8 fr.

Charles Porée, Histoire des rues et des maisons de Sens, I,

1920, in-8° 25 fr.

J. Perrin, Le Martyrium de Saint Sanctien, 1929, in-8° 20 fr.

Compte rendu du Congrès de l'Association bourguignonne

des Sociétés savantes, à Sens, en 1930, in-8° 15 fr.

N.-B. — Les prix ci-dessus, réduits de SO O O pour les membres de la Société, sont donnés seulement à titre indicatif. En effet, plusieurs publications n'existent plus qu'à un nombre restreint d'exemplaires. Par suite, le Bureau pourrait être amené, soit à -en modifier le prix entre l'édition de deux bulletins, soit à réserver ces derniers exemplaires pour les collections qui seraient demandées complètes. Il en a déjà été ainsi décidé pour le Cartulaire du Chapitre de Sens.


MONTAGNES uu TAYS BAsgut

Vue prise du sommet de Larrun ( La Rhune)

Annuaire du C. A. F. 189L . Aperçu de la structure géologique des Pyrénées, par Emm. de Margerie .et F. Schrader.

FRAGMENTS DE PANORAMAS

EXTRAITS DE TOURS D'HORIZON TRACÉS A L'OROGRAP HE DANS LES PYRÉNÉES

Par F. SCHRADER 1892