Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 16 sur 16

Nombre de pages: 16

Notice complète:

Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1929-05-24

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 24 mai 1929

Description : 1929/05/24 (A91,N21)-1929/05/30.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5617337z

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


,856.^ Année. - N° 2(.

Paraît tous les Vendredis

Vendredi 24 Mai 1Q2Ç.


Tout les pris ci-dessus sost nets, majoration comprise. - Pour recevoir franco, ajouter en sus 5 O/O pour frais de port et fl"


COMPARAISON

ES lignes qui vont suivre présenteront, je le crains, pour plus d'un lecteur, une aridité dont je m'excuse par avance. Mais cette sécheresse ne me semble pas manquer d'éloquence, dans les cas où le mieux est de laisser parler les documents eux-mêmes. Il s'agit des cours et conférences consacrés à l'histoire ou à l'esthétique musicales, dans les établissements allemands d'enseignement supérieur, au cours de la présente année scolaire (i 928-1929). En voici la liste :

AIX-LA-CHAPELLE

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE.

M. le professeur-docteur Peter Raabe : Schubert et le lied allemand (une heure par semaine).

BERLIN

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Arnold Schering: Histoire de l'opéra jusqu'à Gluck (quatre heures) ; Organisations musicales et vie musicale publique en Allemagne aux xvni' et XIX' siècles (une heure) ; Séminaire supérieur et séminaire préparatoire (1), chacun une heure et demie; Collegium musicum (exercices historiques de musique de chambre et d'orchestre (deux heures).

M. le conseiller privé, professeur-docteur Max Friedlaender : Franc Schubert (une heure) ; Exercices de musique chorale, avec conférences sur l'histoire du lied allemand (deux heures).

M. le professeur-docteur Johannes Wolf : Histoire de la musique allemande des xvi' et xvih siècles (deux heures) ; le Choral protestant (une heure) ; Exercices pour les étudiants avancés (une heure et demie).

M. le professeur-docteur Hans-Joachim Moser : Histoire du lied choral allemand, 3e partie (de Lassus à Heinrich Albert) (une heure et demie) ; Exercices sur l'opéra français de Rameau à Grétry.

M. le professeur-docteur Erich M. von Hornbostel: Psychologie musicale (une heure) ; Exercices de musicologie comparée (à l'Institut psychologique) (une heure et demie).

> M. le professeur-docteur Curt Sachs : Histoire de la musique, zre partie, avec projections (deux heures) ; les instruments de musique contemporains (au Musée National d'Instruments, deux heures).

M; le professeur-docteur Georg Schûnemann : La musique au temps du classicisme et du romantisme (deux fleures) ; Exercices sur Popéra moderne (à l'École supérieure nationale de musique, deux heures).

U) C'est-à-dire conférences de travaux pratiques.

M. le maître de conférences (1), directeur Friedrich Blume : Les Principaux problèmes de l'histoire de la musique de 1450 à 1600 (deux heures); Exercices d'introduction aux oeuvres de Fran\ Schubert (deux heures) ; Exercices sur la musique du xvi- siècle (deux heures) ; Collegium musicum vocale (exercices pratiques sur l'ancienne musique chorale, deux heures).

M. le professeur-docteur Karl L. Schaefer : Acoustique musicologique (deux heures).

M. le professeur Johannes Briehle : Cours sur la liturgie et la musique d'église (deux heures et demie) ; Introduction à la pratique liturgique de l'orgue et à l'harmonie (quatre heures) ; Choeur académique religieux (une heure et demie).

M. le docteur Drach, lecteur : Cours sur l'éducation de la voix et de la parole. A. Introduction à la physiologie^ l'hygiène et la physiologie de la parole et du chant (deux heures). B. Exercices pratiques sur la technique de la parole (deux heures) (2).

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE. M. le professeur-docteur Hans Meersmann : Histoire pratique de la musique jusqu'en 1600, avec des exemples et des études sur les styles comparés (deux heures) ; la Polyphonie (deux heures).

ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES. M. le professeur-docteur Karl-Maria Gatz : Wagner (l'Anneau, Tristan, les Maîtres, Parsifaljet le problème wagnérien (Hanslick, Nietzsche) (deux heures) ; Exercices choraux.

BONN

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Ludwig Schiedermair : La Musique du XIX' siècle (deux heures) ; Séminaire musicologique (deux heures).

M. le professeur-docteur Arnold Schmitz : Les Formes musicales de la Passion et leur histoire (deux heures) ; Exercices sur l'art musical du lied (deux heures).

M. Adolf Bauer, lecteur : Le Contrepoint instrumental (deux heures) ; /'« Art de la Fugue » de Bach (analyses, deux heures); Harmonie (deux heures); Exercices de direction d'orchestre (deux heures).

BRESLAU

UNIVERSITÉ (3).

M. le professeur-docteur Max Schneider : Heinrich Schiïtç et son temps (deux heures).

M. le docteur Walter Netter : les Conceptions et sys(1)

sys(1) traduis ainsi le terme de Privatdo^ent, qui n'a pas d'équivalent exact dans notre organisation universitaire française.

(2) Je passe les cours et conférences qui ont lieu, non pas dans le cadre de l'Université, mais dans les écoles spécialement consacrées à l'art musical.

(3) Je passe les cours et conférences qui ont lieu à l'Institut musical.

233 —


LE • MÉNESTREL

tèmes musicaux des principaux écrivains de l'antiquité, de Platon à Boèce (deux heures) ; Exercices historiques de musique de chambre et d'orchestre pour tous les étudiants de toutes les facultés (deux heures par quinzaine). M. le docteur Peter Epstein : Histoire du lied allemand depuis Heinrich Albert (deux heures).

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE. M. le docteur Hermann Matzke : la Musique allemande de Bach à Pfitçner (une heure) ; Exercices pratiques (en commun avec le Cercle musical académique, deux heures) ; Exercices pratiques sur la culture de la voix et la musique chorale pour les commençants et les étudiants avancés (deux heures).

DANZIG (i)

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE.

M. le docteur Gotthold Frotscher : Histoire générale de la musique, de 1600 jusque vers IJ5O (deux heures) ; Fran% Schubert (une heure) ; Exercices d'analyse et de critique des styles (une heure) ; Collegium Musicum (de deux à quatre heures) ; de plus, quelques conférences sur la construction des orgues et l'acoustique des églises.

DARMSTADT

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE. • M. le professeur-docteur Friedrich Noack : Histoire de la Symphonie et de la Suite (deux heures) ; Acoustique et psychologie musicales (deux heures) ; Exercices de musique chorale (deux heures); Collegium musicum (deux heures).

DRESDE

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE.

M. le professeur-docteur Eugen Schmitz : Histoire de la Symphonie classique, avec exemples musicaux (une heure).

ERLANGEN

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Gustav Becking : la Musique à l'époque du style baroque (deux heures) ; Séminaire préparatoire (avec M. le docteur Hans Kceltzsch) ; Exercices sur l'histoire des instruments de musique (deux heures) ; Séminaire : Travaux scientifiques des étudiants (deux heures) ; Cours préparatoire : Théorie; Collegium musicum : Monteverdi (quatre heures).

M. le professeur-docteur Ernst Schmidt, directeur de la Musique de l'Université : le Lied religieux protestant allemand, hymnique et liturgique, 3e partie (deux heures) ; Etude des monuments de l'art musical en Bavière (H. L. Hassler et J. Pachelbel) (deux heures) ; Exercices liturgiques; Théorie musicale; Orgue; Cours sur la culture de la voix dans la parole et dans le chant; Cercle choral académique (la Passion selon SaintMatthieu de Bach, etc. ; Orchestre académique (la Passion selon Saint-Matthieu).

FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

UNIVERSITÉ. M. le professeur-docteur Moritz Bauer : le Temps de J.-S. Bach (une heure) ; la Vie et l'oeuvre de Hugo Wolf (une heure) ; Exercices pratiques (deux heures) ; Collegium musicum instrumentaliter (deux heures).

(1) Je n'oublie pas que le Traité de Versailles a fait de Danzig un « état libre », mais dont les liens de toute nature avec l'Allemagne restent trop forts et trop étroits pour qu'on ne le maintienne pas parmi les villes de culture allemande.

M. le docteur Friedrich Gennrich : Histoire de la musique polyphonique dû moyen âge (une heure) • Exercices pratiques sur le même sujet (une heure).

FRIBOURG-EN-BRISGAU

UNIVERSITÉ. M. le professeur-docteur Willibald Gurlitt : la Renaissance et le baroque dans la musique allemande, de Praetorius à Heinrich Schiit% (deux heures) ; VtLtat présent de la musicologie, introduction à l'étude de ses problèmes et de son histoire (une heure) ; Séminaire : Exercices sur la manière d'écrire l'histoire de la musique (deux heures) ■ Séminaire préparatoire : Lecture du Syntagma musicum de Praetorius, avec exercices sur l'étude des sources et du style de la musique aux environs de l'an 1600 (deux heures) ; Introduction à l'étude du choral grégorien (deux heures) ; Collegium musicum, instrumentale et vocale (chacun deux heures).

GIESSEN

UNIVERSITÉ.

M. le docteur Rudolf Gerber : Introduction à l'histoire de la musique (deux heures) ; la Notation mesurée (deux heures) ; Collegium musicum vocale : les débuts du style baroque (deux heures).

GOTTINGEN

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Friedrich Ludwig : Histoire de la musique du xvw siècle (quatre heures) ; Exercices d'histoire de la musique (deux heures).

M. le directeur de la musique de l'Académie, Karl Hogrebe : Exercices d'oreille et dictée musicale; Cours suivis d'harmonie, théorie des formes et contrepoint.

GREIFSWALD

UNIVERSITÉ.

M. le docteur Hans Engel : le drame musical de Richard Wagner (une heure) ; la Musique du moyen âge (une heure). Séminaires : a) les Minnesànger et Meistersinger (une heure) ; b) Introduction à l'étude musicologique des oeuvres, etc. (deux heures) ; c) l\ Offrande musicale » et l'a. Art de la Fugue » de Bach (une heure) ; d) la Musique Scandinave (Danemark et Suède), entretiens et exécution (une heure) ; collegium musicale : Musique instrumentale et vocale de l'époque baroque (trois heures).

HALLE

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Max Schneider : Heinrich Schiit\ et son temps (deux heures) ; Exercices sur le même sujet (deux heures) ; Séminaire préparatoire pour les commençants (deux heures).

M. le professeur-docteur Alfred Rahlwes, directeur de la musique de l'Université : Harmonie (deux heures) ; Harmonie supérieure, avec exercices de basse chiffrée et de contrepoint (deux heures).

M. Karl Balthazar, maître de conférences de musique religieuse : le Chant en commun (une heure) ; le Choral protestant (avec explications au piano, une heure).

HAMBOURG

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Georg Anschûtz : Les Principaux problèmes de l'esthétique musicale (deux heures) ; Psychologie et esthétique de la musique (trois séries de cinq heures) ; Styles musicaux du passé (deux heures).

M. le docteur Wilhelm Heinitz -.Appréciation delà

— 334 —


LE • MÉNESTREL

ligne musicale (une heure) ; Musicologie pratique (deux heures); Acoustique musicale (pour les commençants, (une heure) ; Id., pour les étudiants avancés (une heure) ; Lecture d'écrits touchant la musicologie comparée (une heure). Collegium musicum (deux heures).

M. Robert Mûller-Hartmann : Harmonie (avec exercices, une heure et demie) ; Exercices analytiques sur les formes musicales (une heure et demie).

HANOVRE ;

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE.

M. le professeur-docteur Theodor W. Werner : J.-S. Bach (une heure) ; Introduction à la psychologie musicale (une heure) ; les Principaux problêmes de la musique moderne (une heure); Questions d'éducation musicale et de psychologie de la jeunesse (une heure).

HEIDELBERG

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Heinrich Besseler : W.-A. Mozart et son temps (deux heures) ; Histoire des instruments et de la pratique musicale (une heure) ; Séminaire : Questions essentielles de rythmique et de métrique musicales (deux heures) ; Séminaire préparatoire : Exercices pratiques d'exécution pour les ouvrages de l'époque de la basse chiffrée (deux heures) ; Science de la notation (tablature; assistant : M. le docteur W. Schneider); Collegium musicum {vocal et instrumental, deux heures chacun).

M. le docteur H. Poppen, directeur de la Musique de l'Académie : Harmonie (l'harmonie du romantisme) (deux heures) ; Exercices de contrepoint (fugue) (deux heures); Introduction à l'étude de F orgue et des cloches (une heure); Orgue (une heure); Association chorale académique (deux heures).

IÉNA

UNIVERSITÉ.

M. le docteur Werner Danckert : les Maniérismes; Histoire de la musique depuis l'époque de l'impressionnisme jusqu'à nos jours (deux heures).

Séminaire principal : Analyse d'oeuvres de musique contemporaine (2 heures). Séminaire préparatoire : Les principales conceptions d'Hugo Riemann sur la musique théorique (deux heures). Harmonie (une heure). Collegium musicum {vocal et instrumental, six heures).

KIEL

UNIVERSITÉ.

M. le professeur Fritz Stein : Introduction à l'histoire delà musique de clavier (une heure) ; la vie et l'oeuvre de Fran\ Schubert (une heure) ; Séminaire (deux heures) ; Collegium Musicum : étude et analyse de musique de chambre et d'orchestre ancienne, en collaboration avec M. le docteur Hoffmann (deux heures).

M. le docteur Albert Mayer-Reinach : la Symphonie classique (une heure) ; Questions actuelles de pédagogie musicale (une heure).

M. le docteur Bernhard Engelke : Histoire de la musique au xvi' siècle (une heure) ; De Haydn à Schubert (une heure) ; Exercices sur la notation mesurée.

M. le docteur Reinhard Oppel : la Méthode de travail de Bach (une heure) ; Exercices pratiques : I. Harmonie et contrepoint pour commençants (une heure) ; II. Lecture des Scriptores de Coussemaker (une heure).

M. le docteur Hoffmann, lecteur, Séminaire préparatoire : Histoire de l'opéra (deux heures) ; Lecture d'Opéra et drame de Wagner (une heure); Collegium Musicum vocale (deux heures).

COLOGNE

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Ernst Bûcken : L'Histoire de la musique comme science de l'esprit, en ce qui concerne spécialement l'histoire de l'opéra (deux heures); les Maîtres du lied (une heure) ; Exercices de critique des styles (deux heures); Exercices d'esthétique musicale (une heure); Collegium musicum (une heure).

M. le docteur Willi Kahl : Exercices sur les fis de Sébastien Bach (deux heures).

M. le docteur Georg Kinsky : Sources de la musicolologie (une heure) ; Histoire des instruments de la famille du luth et exercices de lecture des tablatures (une heure).

M. le professeur-docteur Heinrich Lemacher, lecteur : Répétitions d'harmonie (une heure) ; Exercices de contrepoint strict (une heure) ; Analyse pratique des formes (deux heures).

M. le professeur Hermann Unger, lecteur : Exercices d'instrumentation musicale.

EOENIGSBERG

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Joseph Mûller-Blattau : la Musique dumoyen âge (deuxheures) ; Fran^ Schubert et le lied allemand (une heure) ; Séminaire musicologique : a) pour étudiants avancés : Exercices pour la lecture des manuscrits de la musique instrumentale primitive; b) pour les commençants : Exercice sur le recueil du lieder de Lochheim (chacun une heure et demie); Collegium musical, vocal et instrumental et Etude de l'orgue (chacun deux heures) ; Conférences d'une heure pour les étudiants de théologie.

INSTITUT DE MUSIQUE RELIGIEUSE ET SCOLAIRE DE L'UNIVERSITÉ. M. le conseiller pédagogique Walter Kûhn : a) Histoire de l'éducation musicale au xvi' siècle; b) Histoire de l'éducation musicale dans la première moitié du XIX'siècle;c)Histoiredel'éducationmusicaledepuis igoo; Séminaire de pédagogie musicale : a) Entretiens sur la pratique de l'éducation musicale; b) Sur le don musical, la façon de le reconnaître et de l'éprouver.

LEIPZIG

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Theodor Kroyer : J.-S. Bach (trois heures); Séminaire préparatoire : Principes de l'histoire de la musique d'église protestante (par le premier assistant, une heure) ; Cours principal pour les commençants et les étudiants avancés; a) Conférences (deux heures) ; b) Exercices sur l'histoire de la basse chiffrée (une heure) ; c) Paléographie (musique mesurée) (une heure) ; en outre : Histoire et caractère de l'édition musicale moderne en Allemagne {par un représentant de l'édition musicale, une heure); Séminaire : Exercices sur la critique des styles (baroque et classique, deux' heures) ; Collegium musicum instrumentale : Musique de chambre et d'orchestre des xvil' et xvni' siècles avec des instruments historiques (problèmes de la composition de l'orchestre, deux heures) ; Collegium musicum vocale : Motets et madrigaux d'Adrien Willaert (par le premier assistant, deux heures).

M. le professeur-docteur Arthur Prûfer: Histoire du lied allemand moderne depuis Bach jusqu'à la fin du XIX'siècle (deux heures); la Vie et l'oeuvré de Fran$ Schubert (une heure) ; Exercices de musicologie, lecture des ouvrages sur Schubert de O.-E. Deutsch (une heure).

— 235 -


LE . MÉNESTREL

M. le professeur Friedrich Brandes, directeur de la musique de l'Université, lecteur : Harmonie théorique et pratique (deux heures) ; Théorie élémentaire de la musique (une heure) ; Exercices de musique chorale (de quatre à six heures).

M. le professeur-docteur Martin Seydel, lecteur : Culture de la voix, chant individuel et en commun, élocution parlée (une heure); Exercices de chant (une heure).

MARBURG

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Hermann Stephani : l'Opéra et le drame musical (deux heures) ; Homophonie et polyphonie (style harmonique et linéaire, une heure) ; Introduction à la compréhension des oeuvres d'art musicales (une heure) ; Séminaire musicologique (deux heures) ; Enseignement de l'orgue pour les élèves avancés (deux heures) ; Chant choral (deux heures) ; Collegium musicum instrumentale (deux heures).

MUNICH

UNIVERSITÉ.

M. le conseiller intime, professeur-docteur Adolf Sandberger : la Vie et l'oeuvre de Beethoven (quatre heures) ; Exercices pour les commençants et les élèves avancés (deux heures).

• M. le docteur Gustav Friedrich Schmidt : la Naissance et les premières périodes du développement de la polyphonie vocale, jusqu'au milieu du xvi' siècle (deux heures) ; Histoire de l'opéra allemand et de l'opéra-comique allemand jusqu'à Mozart (deux heures) ; Exercices (deux heures).

M. le professeur-docteur Alfred Lorenz : Vue générale de l'histoire de la musique occidentale (deux heures); les Symphonies d'Anton Bruckner (une heure) ; Harmonie (deux heures) ; Théorie des formes musicales (une heure) ; Exercices d'exécution de musique vocale et instrumentale ancienne (deux heures) ; Exercices d'analyse de morceaux de musique (une heure).

M. le professeur-docteur Hermann von der Pfordten : la Vie et l'oeuvre de Mozart .(quatre heures).

M. le professeur Ludwig Berberich, chef d'orchestre de la Cathédrale : la Musique d'église dans les PaysBas et en Allemagne, de i45o à i65o (deux heures).

MUNSTER (Westphalie)

UNIVERSITÉ.

M. le professeur-docteur Fritz Volbach : la Symphonie après Beethoven (pour les étudiants de toutes les Facultés, une heure) ; Lecture de la partition au piano (une heure). En collaboration avec M. le docteur Fellerer, maître de conférences : Séminaire principal : Musique descriptive, musique à programme; Séminaire préparatoire : les OEuvres de Hoendel.

M. le docteur K.-F. Fellerer, maître de conférences : Histoire du concerto instrumental (deux heures) ; Introduction à la musicologie et aux travaux musicologiques individuels; Contrepoint et introduction aux oeuvres de l'ancienne polyphonie classique; Exercices de basse chiffrée; Choeur universitaire; Collegium musicum instrumentale.

M. Lihe, lecteur (Faculté de Théologie catholique) : Exercices pratiques de chant pour les commençants et les élèves avancés; Initiation au choral grégorien.

STUTTGART

ÉCOLE TECHNIQUE SUPÉRIEURE. M. le professeur-docteur Hermann Keller : L'époque de Richard Wagner (deux heures) ; Science des instruments (une heure).

TUBINGEN

UNIVERSITÉ. M. le professeur-docteur Karl Hasse : Histoire de la musique du Wurtemberg (une heure) ; Histoire de la musique d'orgue (une heure) ; Harmonie (deux cours d'une heure chacun) ; Contrepoint (une heure) ; Séminaire préparatoire : Science des sources de l'histoire delà musique (une heure) ; Séminaire : Etude des styles et des formes (deux heures) ; Exercices de chant choral (Cercle musical académique) (deux heures) ; Exercices de musique d'ensemble (orchestre à cordes de l'Académie) (deux heures).

WÛRZBOURG

UNIVERSITÉ. M. le professeur-docteur Oskar Kaul : Histoire de l'opéra, de Gluck à Wagner (deux heures) ; Exercices musicologiques, pour les commençants et les étudiants avancés (une heure et demie) ; Collegium musicum : Exécution pratique et commentaire d'oeuvres d'ancienne musique instrumentale (une heure).

* *

A toutes ces chaires et conférences d'histoire et d'esthétique musicales des Universités allemandes, qu'opposent les Universités françaises de Paris, Lille, Nancy, Strasbourg, Besançon, Dijon, Lyon, Grenoble, Aix, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, ClermontFerrand, Poitiers, Rennes et Caen?

A Paris, le cours et la conférence de M. André Pirro à la Sorbonne ; à Strasbourg, les cours et conférences de M. Th. Gérold. Un point, c'est tout. Osons reconnaître que — pour la quantité, sinon pour la qualité — c'est peu (i).

La comparaison, écrasante pour nous, entre le développement des études musicologiques dans les Universités allemandes et françaises en dit long sur l'extension du goût musical dans les deux pays et sur l'intérêt que les deux États apportent aux choses de la musique.

En France, la musique chatouille la curiosité superficielle d'une communauté restreinte. En Allemagne, enseignée à l'école primaire et dans les lycées, cultivée à l'église, elle pénètre jusqu'au tréfonds l'âme même de la nation. Elle est un élément essentiel et primordial de la « culture » qui n'a jamais mieux mérité que par ce trait le nom de civilisation. La musique, pour les Allemands, n'est pas un objet frivole de divertissement; elle fait partie intégrante de leur vie morale et nationale. A cet égard, le nombre dés chaires consacrées aux études musicales dans les Universités, le nombre des étudiants qui suivent l'enseignement donné dans ces chaires, constituent le plus significatif des symptômes.

Mais, dans le cycle du monde, tout effet devient cause à son tour. La place de la musique dans les Universités d'outre-Rhin est le signe d'un goût musical plus répandu qu'en France. Ce goût, les études universitaires contribuent en revanche à l'instruire, non seulement chez les amateurs, mais chez les professionnels eux-mêmes. Il

(i) La Sorbonne met cette année une salle à la disposition de notre distingué confrère, M. Léon Vallas, pour une série de conférences sur Debussy et son temps.

— 236 -


LE • MÉNESTREL

n'y a pas de cloison étanche entre la pratique de l'art musical et l'étude historique ou esthétique de cet art. Loin de s'ignorer, Conservatoires et j Académies se pénètrent et vont parfois jusqu'à collaborer, grâce à quoi les mélomanes allemands — d'une façon générale — l'emportent sur les mélomanes français, par le sérieux, la réflexion et l'éclectisme instruit. Que ce zèle pour l'étude et le savoir, appliqués aux choses de goût, entraîne chez quelques uns de nos voisins une tendance au pédantisme, je n'en disconviens pas. Mais notre ignorance est plus fâcheuse.

Que cette différence entre les amateurs des deux peuples se retrouve dans l'ensemble — avec des exceptions individuelles de part et d'autre — entre leurs artistes, cela n'est pas davantage contestable pour quiconque a tant soit peu pratiqué l'un et l'autre pays.

Il ne peut être question pour nous de rattraper en un jour toute la distance qui, sur ce chapitre, nous sépare des Allemands et je ne pense même pas que nous puissions jamais songer à les rejoindre, tant ils ont pris d'avance sur nous depuis la Réforme (car c'est le choral protestant qui a fait la musique allemande). Du moins peut-on tenter de diminuer cette distance dans une large mesure. L'exemple même de l'Allemagne montre que cette tâche appartient moins aux artistes eux-mêmes qu'à l'Université. Jean CHANTAVOINE.

LA SEMAINE MUSICALE

»*«

Opéra. — Persée et Andromède ou le plus heureux des trois, opéra en deux actes de M. NINO, d'après Jules LAFORGUE, musique de M. Jacques IBERT. — L'Écran des jeunes Filles, ballet en deux tableaux de M. DRÉSA, musique de M. ROLAND-MANUEL.

Ce n'est pas la première fois que Persée délivre Andromède sur la scène de l'Opéra, puisque le fondateur même de la maison, Lully, consacra au tueur de monstres et de gorgones une tragédie lyrique qui fut reprise pendant plus d'un demi-siècle; et ce n'est pas la première fois aussi qu'on traite la vieille légende avec quelque ironie, puisque l'opéra de Lully fit le sujet de quatre parodies jouées à la foire ou chez les Italiens dans la première moitié du xvnr 3 siècle.

La jolie fantaisie de M. Ibert est donc à sa place et elle suit une tradition. Il est vrai que le poème de Laforgue est moins traditionnel et les farces que j'ai rappelées, au comique franc et sans prétentions, ne se chargaient d'aucune intention philosophique cachée sous de brèves plaisanteries de pince-sans-rire. Quant aux déformations mêmes du conte héroïque, Laforgue nen commet pas de plus extraordinaires que ses prédécesseurs : Andromède travestie en jeune fille capricieuse, coquette et d'ailleurs capable de s'attendrir, l'élégant Persée, correct cavalier d'une bête volante, jouant son rôle de sauveur prévu avec tant de fatuité que la belle délivrée, qui ne souhaite plus de l'être, lui donne aussitôt son congé, le monstre débonnaire, geôlier amoureux de sa jeune captive, Andromède pleurant sur son cadavre et le baiser d'adieu, selon un thème fort connu, mais qui n'appartient point au folklore hellénique, réveillant le mort et lui rendant sa forme originelle de Prince charmant, voilà qui est bien admissible et 1u' d'ailleurs ne nous semble pas d'une invention ■merveilleusement personnelle.

_ Ce qui estplus grave, le ton et l'allure de« cette moralité légendaire » ne paraissent guère destinés pour le théâtre. On comprend, il est vrai, qu'elle ait tenté deux lettrés délicats et fort avertis. Mais toute l'adresse et le tact du charmant Nino, qu'Angélique nous a montré homme de théâtre et né pour être l'un de nos meilleurs librettistes, ne pouvaient, en l'adaptant, changer le visage du poème, et le compositeur, lui, ne pouvait que le parer d'excellente musique. Ce dont il s'est acquitté à merveille. Dans une tâche difficile, aux prises avec un texte plein de « nuances », M. Jacques Ibert manifeste de nouveau la souplesse d'un talent qui fait se succéder sans effort le comique et la poésie, le sourire et la tendresse, ou, mieux encore, les entrelace dans un

M. JACQUES IBERT

même épisode : cette diversité sans heurts est une autre façon de moduler, non la plus aisée.

On connaît d'ailleurs son métier savant et sûr, aux ressources multiples et qu'il ne cesse de maîtriser. On le voit bien ici dans cet orchestre tout irisé, tout diapré, qui frissonne à la moindre brise émanée du poème. Si on lui fait observer que cette partition, qui remonte à plusieurs années, procède souvent de Debussy ou de Ravel, il l'avouera sans difficulté, mais nous devrons avouer à notre tour qu'ayant des ancêtres, comme tout art en ce monde, elle n'en garde pas moins une très nette et très visible originalité, qu'elle est de M. Ibert et de nul autre... voilà qui suffit amplement : nous sommes peut-être un peu exigeants de vouloir qu'à chaque oeuvre nouvelle un musicien réinvente toute la musique. Pleine de raffinements exquis, assemblant les timbres pour la joie constante de l'oreille, elle est vén—

vén—


LE • MÉNESTREL

tablement d'une rare qualité. On l'a très bien encadrée. Les décors de M. Daragnès sont d'une couleur charmante, où jouent, en nuances diverses, des rouges (les rochers rougeâtres enfermant la grève et la grotte) et des verts (la mer au fond et les plantes marines) ; les verts aussi, souvent dégradés, voisinant avec le blanc ou l'argent dominent sur les costumes : ceux de Persée ou du monstre Cachos (qu'il soit bête ou qu'il redevienne prince), les robes à volant des Néréides et l'habit d'Arlequin des Furies (qui dansent un court ballet, où se distinguent Mme Alice Bourgat et MUe Ellanskaia), et surtout la brève tunique, vert clair, de Mme Fanny Heldy, qui est une fort piquante Andromède, ajoutant comme toujours à ses dons de cantatrice ceux d'une excellente comédienne et qui ne trahit point Laforgue en ayant l'air d'une baigneuse sur la plage autant que d'une héroine mythologique sur la grève inaccessible.

* *

Le ballet de M. Roland-Manuel montre, comme il convient, une allure assez différente, puisque le sujet est lui-même très différent. Le livret du regretté Drésa, — disparu au moment même où son pimpant ouvrage brillait joliment dans les frais décors qui ont été son dernier travail d'artiste, — le livret n'indique que franche gaîté, jeunesse rieuse, ivresse dansante.

C'est l'Enlèvement — sans conséquences — au pensionnat. L'aimable Yette, élève coquette et turbulente, revenant de la ville, étonne ses compagnes en leur racontant ses exploits et comment elle a dansé le charleston avec un jeune homme dont elle rapporte le séduisant portrait. Ce véritable amoureux, Henri, ne tarde guère à se montrer, d'abord, par dessus le mur de clôture, avec son visage authentique, puis sous l'habit d'un vieux directeur de cinéma ambulant, qui vient proposer une séance à la maîtresse du cours.

Le second tableau est rempli par cette représentation simulée, Henri et ses camarades jouant le rôle des personnages du cinéma, pseudo-film où les movingpictures deviennent des acteurs vivants et revanche du théâtre qui, à son tour, simule l'art muet; mais, à vrai dire, cette invention n'est pas fort claire, ni peut-être fort heureuse; comme la maîtresse finit par s'endormir, les jeunes gens abandonnent la fiction, laissent inachevés les Amours d'Alcindor, et sautent du petit théâtre pour danser follement avec les pensionnaires jusqu'à ce que se réveille la maîtresse éberluée, qui s'enfuit; elle revient; mais les espiègles danseurs ont disparu et les élèves sont assises fort sagement devant l'écran dépourvu d'images; elle a dû rêver...

Sansvain préambule, quand le rideau se lève, après trois mesures d'orchestre brusquement déclenchées, on aperçoit une cour de pensionnat, vaste, aérée, lumineuse (enfin, disposée pour la danse et prometteuse de joies chorégraphiques), plantée de beaux arbres aux fines et tendres verdures, décor vêtu par Drésa des tons délicats que nous aimions chez lui, et qui, au second tableau, agrémenté de l'écran tendu entre les branches, dans la nuit d'été bleuissant les feuilles, prendra davantage encore l'aspect de ces estampes du xvme siècle qui inspirèrent le charmant artiste. Tout de suite c'est un enchantement — et un succès pour M. Staats : les jeux des élèves, habillées de leurs robes courtes à damiers bleus ou rouges, à quoi se mêlent les tout petits, avec leurs trottinettes et leurs cerceaux, montrent une confusion ordonnée, du plus agréable effet : liberté vivante

où l'on sait bien pourtant que tout est réglé (ce qui nous rassure et ne fait qu'accroître notre plaisir), action adroitement transformée en danse et d'ailleurs gardant tout son naturel ; cependant la maîtresse surveille son petit monde et s'agite plaisamment; c'est Mme Kerval qui a donné à ce rôle la figure la plus amusante et la plus pittoresque et qui a obtenu, durant tout le ballet un vif succès. Mais tout de suite aussi la musique est favorablement accueillie, qui permet de bondir à ces danses joyeuses et rend leurs mouvements tout aisés. Sur le nom de M. Roland-Manuel on s'attendait peut-être à un orchestre infiniment subtil et raffiné tout ondoyant et tout chatoyant, comme il en a écrit pour notre plus délicat plaisir. Mais cet ami de la danse — de la danse d'école, la seule.., — est trop intelligemment dévoué à la déessse Terpsichore pour ignorer

M. ROLAND-MANUEL

que la première qualité d'une partition de ballet, c'est de servir la danse, c'est-à-dire de lui présenter des rythmes bien affinés, des contours nets, un mouvement qui entraîne son propre mouvement. Musique de franchise et de clarté, à cet égard la partition est vraiment une oeuvre achevée. Mérite qui n'est pas mince —et la preuve en est qu'il est devenu rare... Dès les premières pages un motif se détache, simple d'ailleurs, mais étoffé d'une instrumentation bien sonnante, savoureuse, qui rythmera une bonne partie des ensembles chorégraphiques et qui avec sa forte carrure, sans vulgarité, pourrait presque symboliser le ballet. . Un peu plus tard un autre motif fort pimpant, non moins rythmé, marquera l'entrée d'Yette, et d'ailleurs ne laissera pas de reparaître à bon escient. Yette, c'est-àdire MUe Camille Bos, qui arrive toute jeune et rayonnante, mérite cette lumineuse introduction. Et elle mérite surtout le très vif succès et d'une très jolie qualité, quia

— 238 —


LE • MÉNESTREL

marqué cette création ; elle le mérite par son élégance extrêmement fine, nette et précise et par l'esprit léger, sans afféterie, dont elle a éclairé son personnage. Elle a dansé très intelligemment le charleston appris à la ville... que la musique de M. Roland-Manuel lui présentait déjà en quelque sorte stylisé, c'est-à-dire capable de s'intégrer à une partition de ballet classique (ainsi en .avait-il usé, très habilement, pour le blues du Tournoi singulier) : M. Staats surtout a su le classiciser, plier cette matière exotique à la discipline de la danse d'école et la faire entrer dans ses cadres — d'ailleurs souples (c'est de la sorte que plus d'une danse étrangère, au cours de l'évolution chorégraphique, s'est fondue au répertoire classique en l'enrichissant). Mais les variations plus strictement traditionnelles de Mlle Bos au premier ou au deuxième tableau et son bref pas de deux avec M. Maëlli (Henri) qui doit lui-même être remarqué, nous montrent combien M. Levinson avait raison d'écrire, — dès 1923 — que son exécution était souvent celle d'une prima ballerina assoluta. Quant au chorégraphe, si c'était le lieu d'analyser sa « partition chorégraphique », j'aurais beaucoup de motifs de l'admirer, car l'oeuvre de M. Staats est pleine de trouvailles charmantes et il est toujours maître en l'art d'inventer de beaux et ingénieux enchaînements.

Il nous dira lui-même, d'ailleurs, que l'on ne danse vraiment bien que sur une bonne musique de danse et que celle de M. Roland-Manuel ne l'a pas médiocrement aidé : le très brillant ensemble qui compose le final du deuxième tableau ne se conçoit pas sans l'élan que lui prête une musique merveilleusement « allante » et joliment nerveuse. Notre musicien a dit quelque part, modestement, qu'une partition de ballet n'était qu'un tapis disposé sous « les pieds les plus légers du monde ». Tapis si l'on veut, son tapis sonore est brodé aussi d'une exquise décoration. Les qualités proprement chorégraphiques de sa p artition sont fort loin d'avoir nui à ses qualités proprement musicales. Ce compositeur est incapable d'abord de mal orchestrer ou d'orchestrer sans charme, ensuite d'écrire sans délicatesse et même sans raffinements (car on les retrouve, ces jolis raffinements, mais discrets — pour ne pas interrompre la danse), enfin d'éviter la poésie : cette fine poésie, qui est la sienne, fleurit en plus d'un passage et, par exemple, en tel adagio crépusculaire — accompagnant la rentrée des élèves — tandis qu'un piano scolaire, au loin, égrène moqueusement quelques mesures de Diabelli. Ceci nous rappelle opportunément que chez notre compositeur, l'esprit et la poésie ont accoutumé de faire bon ménage.

Maurice BRILLANT.

Théâtre des Champs-Elysées. — Teatro di Torino. — Cycle Rossini : l'italiana in Algieri, opera-buffa en deux actes, libretto d'Ange ANELLI, musique de ROSSINI.

« Rossini, divin maître, soleil de l'Italie, toi qui répands à travers le monde tes rayons sonores... je me délecte de tes accents, de tes brillantes mélodies, de tes rêveries aux couleurs étincelantes comme des ailes de papillons, qui me charment si délicieusement et baisent mon coeur comme avec les lèvres des Grâces! » —Ainsi sexprime Henri Heine; et qu'il a donc raison d'aimer et de célébrer cette musique ensoleillée 1 L'italiana in Algieri en est assurément l'un des plus brillants spécimens. « C'est l'une des bouffonneries les plus constamment bouffes, plaisantes, avenantes, qu'ait écrites Rossini.

Rossini. fou, et c'est léger, piquant, frais, comme parfumé d'une grâce facile et simple. » Ce jugement, si équitablement formulé par notre ami Henri de Curzon en son intéressante biographie du maître, caractérise parfaitement l'oeuvre charmante que vient de nous rendre le Teatro di Torino. Rossini avait vingt ans lorsqu'il l'écrivit, après ce dramatique Tancrède dont la musique réchauffait si bien le poème de Voltaire. Et subitement, il passait du sévère au plaisant, avec cette surprenante désinvolture dont il devait nous laisser tant d'exemples. De notre Italiana, le Théâtre San Benedetto de Venise eut la primeur, il y a juste de cela cent zeize ans. Paris la reçut à son tour en 1817, et s'en régala durant une cinquantaine d'années. Mentionnons ici qu'une précédente Italiana in Algieri, de Mosca, avait été représentée à Milan en 1808, et que, d'autre part, deux Italiana in Londra, l'une de Gazzarriga, l'autre de Cimarosa, avaient vu le jour à la fin du xvme siècle. Ne pourrait-on nous rendre la seconde, qui est de haute qualité, et dont l'utilité pour la bonne entente angloitalienne ne saurait échapper à la clairvoyance de M. Mussolini?

Disons deux mots du livret si bien animé par Rossini. C'est une « turquerie », comme les Pèlerins de la Mecque et l'Enlèvement au sérail. Il s'y agit d'un Dey d'Alger nommé Mustafa, lequel, muni d'une femme trop aimante (oh! les hommes!), désire rencontrer une Italienne plus indépendante. Précisément, en voici une : Isabella, qui cherche à retrouver son fiancé, Lindoro, captif des Corsaires. Haly, chef de cette honorable corporation, conduit la damoiselle au palais de son maître, où elle retrouve Lindoro. Le dey rend à celui-ci sa liberté, pourvu qu'il épouse la conjointe importune, et l'emmène en Italie. Mais Isabella, plus rouée que tous ces fantoches (oh! les femmes!), séduit Mustapha par une fête solennelle (analogue à celle qui fait du Bourgeois gentilhomme un mamamouchï) et pendant ce temps file subrepticement avec son fiancé vers la péninsule italique. Ajoutons que la plus exigeante morale est satisfaite, puisque le dey revient, avec un sincère repentir et une tendresse accrue, vers sa douce compagne, plus aimante que jamais !

De cet amusant imbroglio jaillit sans trêve une musique spontanée, vivante, continuellement animée d'une intarissable verve. Comique, certes! Mais aussi remplie d'un sentiment exquis lorsque la situation l'y engage. Que l'amoureux Lindoro soupire une cavatine, qu'Isabella et Taddeo se querellent, puis se réconcilient, que le redondant Mustafa exhale sa colère despotique ou sa passion amoureuse, qu'Isabella nous confie le secret de son coeur épris du beau fiancé, tout cela s'exprime en une langue musicale d'une fraîcheur et d'un charme insurpassables. D'ailleurs, il faudrait tout citer pour se montrer équitable. Retenons principalement, entre tant de joyaux, l'air du poltron Taddeo; la scène burlesque de la cérémonie où le dey est solennellement promu au grade de pappatacé (c'est-à-dire homme capable de dormir, manger et boire entre les amours et les beautés) ; la chanson du capitaine des corsaires, le quintette ponctué d'éternuements ; enfin, l'étonnante finale du second acte, chef-d'oeuvre de dynamisme musical.

Notez que tout ceci est écrit d'une main très experte, qui ne laisse rien au hasard. Et que dire de l'orchestre, si sobrement traité, et qui, dès l'ouverture, nous séduit par le délicat emploi des instruments solistes! Nous retrouverons deux de ceux-ci, le cor, puis la flûte, en

— 239


LE • MÉNESTREL

d'attrayants préludes aux soli vocaux. Les écitatifs sont simplement soulignés par le clavecin. Comme tout cela est donc bien fait pour nous dédommager des indigestes bouillabaisses orchestrales dont nous fûmes, trop souvent, hélas ! si largement gratifiés ! L'auditoire, savourant la magie de ce renouveau, se sentait revivre!

L'interprétation fut digne de l'oeuvre, l'on n'en saurait faire un meilleur éloge. Il sied, en premier lieu, de nommer Mme Conchita Supervia, dont on comprend que Lindoro et Mustafa soient si intensément amoureux. Douée d'une admirable voix de mezzo-soprano qu'elle sait conduire et manier à merveille, elle est, en outre, actrice de race, et incarne une Isabella qui eût, certes, ravi Rossini. M. Vincenzo Bettoni est un excellent Mustafa, à la voix chaude et à la parfaite mimique. M. Nino Eberb figure un avenant Lindoro, quiténorise fort agréablement. Le rôle de l'amusant Taddeo est remarquablement tenu par M. Carlo Scattola, bon chanteur doublé d'un habile comédien. M. Mario Cubiania, farouche corsaire, Mmes Isabella Marengo et Ebe Ticozzi, touchantes prisonnières du harem, complètent, selon l'antique formule, un irréprochable ensemble.

M. Tullio Serafin, qui dirige l'exécution, n'est pas moins digne de louanges. Avec tact et autorité, et sans se livrer à ces exercices de gymnastique échevelée si chers à maints de ses confrères, il entraîne solistes, choristes et instrumentistes, avec une complète maestria. Félicitons ce fidèle et intelligent animateur.

Mais quels décors hideusement dadaïstes ! Écoutons la musique en fermant les yeux ! Mais non, car nous perdrions beaucoup en ne voyant plus les acteurs! Que choisir? Il est parfois des situations bien pénibles!

René BRANCOUR.

LES GRANDS CONCERTS

f ■ -—

Orchestre Symphonique de Paris

Vendredi IJ mai. — Un bondissement des sons; une griserie lucide ; une tournoyante féerie, derrière laquelle se dissimule (mais ne va-t-elle soudain lever le masque?) une sensibilité qui ne se sait point si vulnérable ; et c'est l'ouverture du Matrimonio segreto de Cimarosa, telle que l'exécutèrent avec verve, au début de la séance, M. Pierre Monteux et son orchestre. Sans qu'il leur fût possible toutefois de réaliser un constant accord entre cette musique et les dimensions de la salle. Et n'aurait-on parfois la même impression, plus tard, lors des moments les plus rapides, Allegro initial, Allegretto final, du Concerto en ré majeur de Mozart, dit « du Couronnement »? Quelque chose se perdrait de sa vie ailée. Contrairement à ce qui adviendrait, en revanche, pour le mouvement médian : ce Larghetto dont le jeu de Robert Casadesus traduirait de façon si fidèle la pureté, l'ampleur si loin planante, puis tout d'un coup si impérieuse.

Ce Concerto avait été précédé d'une importante « première audition » : celle de la Troisième Symphonie de Serge Prokofieff. OEuvre fortement conçue, et dans laquelle le premier thème surtout est saisi en toute sa vertu constructive. N'a-t-on même parfois trop nettement l'impression qu'il s'agit bien là avant tout d'un thème, et dont le sens véritable n'apparaîtra dès lors que par les analyses ou les superstructures dont il sera le prétexte? Non, par contre, d'un être mélodique qui aurait en lui-même sa raison d'existence et dès le premier instant sa plénitude de rayonnement. Et ainsi en vérité, la plus grande force de ces pages, et ce qui sera pour elles la plus certaine garantie de durée, ne

seront-ce point tels éléments qui interviennent cà et là comme une sorte de jaillissement vital? Brisant toutes lourdeurs et tous schématismes; zébrant de traits de violon un espace devenu chimérique; ou projetant de vastes masses sonores en une sorte de matité drue.

Shéhérazade terminait le concert. M. Monteux en donna une interprétation puissante, ocellée, onduleuse. Chef d'or, chestre en pleine possession de lui-même, quand de la sorte la partition ne s'interpose plus entre les musiciens et lui et que de toute sa mémoire devenue dynamisme, et transcrite hors de lui en gestes qui suscitent, il semble sculpter modeler une oeuvre, pour sa définitive et brève apparition.

Joseph BARUZI.

CONCERTS DIVERS

Concert Walther Straram. — Ce seizième et dernier concert de la saison s'est terminé par une longue ovation au chef d'orchestre. Le public lui témoigna sa reconnaissance, d'avoir donné avec un soin précis tant d'oeuvres remarquables — parmi lesquelles, beaucoup d'oeuvres nouvelles — et d'avoir souvent cherché, à côté des domaines musicaux ordinairement explorés, des régions neuves, susceptibles d'être fécondes. Les applaudissements des habitués des concerts Straram allaient encore aux musiciens de l'orchestre : à tous et à chacun. On sait avec quel discernement heureux M. Walther Straram est parvenu à s'entourer d'exécutants de tout premier ordre, d'artistes nés. Beaucoup sont connus du public qui les suit avec intérêt, et sait leur faire leur « part » dans l'interprétation des différents morceaux.

Cet ultime concert comprenait outre la Pastorale de Beethoven et le prélude des Maîtres Chanteurs, Deux Psaumes de Lily Boulanger et le Concerto pour violon et orchestre de S. Prokofieff.

Par instants, ce concerto me fait songer à quelque gigantesque araignée lissant, à une vertigineuse vitesse, une toile grise et blanche. M. Marcel Darrieux a été le soliste acrobatique de ce concerto redoutable. Il a remporté un très gros succès personnel.

Une qualité s'impose d'abord dans les Psaumes de Lily Boulanger : la grandeur. La dureté noble et sévère de l'architecture n'empêche pas de sentir l'ardeur de la flamme qui brûle sur l'autel. Il y a des appels profonds, des accents qui jaillissent du coeur dans le Psaume du fond de l'abîme. Une orchestration puissante et des masses chorales majestueusement équilibrées soutiennent ce bel édifice musical au-dessus duquel se détachent les voix des solistes. Ces voix, qui étaient celles de Mme Frozier-Marrot et de M. Arnoult, modulent un chant douloureux et plein d'espoir cependant, qui émeut et conforte à la fois.

Ce beau concert fut digne en tous points de ceux qui l'avaient précédé, et l'on peut écrire désormais que les soirées de M. Walther Straram se classent définitivement parmi les grandes soirées de la Musique en France.

Marcel BELVIANES.

S. M. I. (16 mai). — Parmi les sept ouvrages qui figuraient sur le programme de la dernière séance, deux surtout méritent notre attention, et cela peut-être moins en tant qu'accomplissement qu'en tant que promesse. Cependant, la Sonate pour piano et violoncelle de M. Tibor Harsarryi est une oeuvre de belle allure, dont l'architecture sûre ainsi que l'émotion généreuse forment un ensemble bien équilibré et vivant. Le premier mouvement, dialogue d'une polyphonie harmonique de la lignée Brahms-Hindemith, et le final avec sa strette fougueuse semblent particulièrement réussis, tandis que la partie centrale de l'adagio parait plutôt née d'une inspiration quartettiste et qui, nécessairement, perd en intensité, dès qu'elle est condamnée à être « chantée » par le piano. En tout cas, la Sonate de M. Harsanyi, très bien défendue par l'auteur et M. Van Doorn, doit être citée comme Une des oeuvres les plus heureuses que le jeune compositeur hongrois nous ait présentées au cours de cette saison.

— 240


LE • MÉNESTREL

L'autre ouvrage se distinguant par une imagination vive et par un dynamisme plein de verdeur, était la Petite Suite M. Simon Laks. La sensibilité du Prélude, ainsi que la fraîcheur du Menuet en furent plus sympathiques que la Fueuette au thème atonal et escarpé. L'exécution n'aurait ou être confiée à de meilleurs interprètes que le quatuor

Roth.

En outre, nous entendîmes deux Sonatines pour piano et violon, l'une de M. Conrad Beck, l'autre de M. Lucien Chevaillier; ni ce dernier, vaillamment secondé par jloee Chevaillier, ni M. Walter Frey et M. Kaegi, excellents interprètes et compatriotes du jeune compositeur suisse Conrad Beck, ne purent modifier notre impression qu'il y a dans ces ouvrages un certain manque de vitalité.

Quant aux Quatre Chants populaires bulgares de M. Lubomir Pipkoff, chantés avec beaucoup d'expression par Mme Greslé, avec le concours de MM. Blanquart (flûte), Troester (violoncelle) et l'auteur au piano, ils nous ont trouvés sensibles à leurs mélopées mélancoliques (surtout dans « la Plainte d'une veuve »), et non moins sensibles à l'atmosphère poétique qu'ils ont su dégager. Cependant nous avons regretté une insuffisance de métier trop manifeste dans la partie instrumentale.

Les trois mélodies de la Chanson déchirante de MUe Rosy Wertheim — musique exotisante à la manière de...mais non sans une jolie spontanéité d'émotion,— nous donnèrent envie d'entendre en d'autres chants la sympathique cantatrice hollandaise, Mme To van der Slugs, agréablement encadrée par MM. Loewer (flûte) et Schuurman (piano).

Enfin MUe Tirouhi Zarapian assuma avec grâce la tâche aride d'interpréter Six Danses populaires arméniennes pour piano du P. Komitas, dont l'importance ne peut être envisagée que comme purement documentaire, même pour les fervents du folklore. R OBOUSSIER.

Concert Yvonne Limon (14 mai). — Nous avons écouté, grâce à MUc Yvonne Limon, un concert fort intéressant, qui présentait pour nous deux puissants attraits, car d'une part il nous a fait connaître des oeuvres inédites de M. Robert Dussaut, prix de Rome, et d'autre part il nous a permis d'applaudir un très grand violoniste que nous entendons trop rarement : M. Roger Debonnet.

La Suite brève pour piano et violon de M. Robert Dussaut est d'une inspiration très sincère et très spontanée. Elle est pleine de motifs agréables dont les nuances et les moindres délicatesses ont été mises en valeur avec une rare maîtrise par M. Roger Debonnet. Ce virtuose racé, au jeu infiniment souple et fluide, au mécanisme sûr — sans être pour cela, comme c'est trop souvent le cas, agressif ni exclusif — a interprété en outre diverses pièces de Kreisler, Albeniz, Manuel de Falla, ainsi que l'Andante et l'Allégro de la Troisième Sonate de Bach pour violon seul. Nous avons admiré l'art prodigieux avec lequel il sait se renouveler en adaptant sa personnalité au caractère du musicien dont un instant il anime, pour nous, les rêves les plus grandioses ou les plus tendres.

Mme Cébron-Norbens prêtait également son concours à ce concert. Elle a chanté, avec énormément de pittoresque, des Mélodies cubaines de M. Ernest Lecuvra et une Mélodie mexicaine de Manuel Ponce.

Remercions Mlle Limon, qui est elle-même une pianiste de valeur, et qui nous a joué avec une ardeur enthousiaste du Chopin, du Schubert et du Liszt, d'avoir su composer son programme avec autant de discernement.

Marcel BELVIANES.

Premier récital Walter Oieseking (14 mai). — Par la manière dont il avait interprété, il y a quelques mois, à l'un des premiers concerts de l'Orchestre Symphonique de Paris, le Concerto en mi bémol de Beethoven, M. Walter Gieseking avait laissé parmi nous un profond souvenir. Combien se sera encore ramifié ce souvenir chez tous ceux qui auront assisté à ce premier récital ! Et que ne puis-je, sinon par ouï-dire, faire allusion au second, dont je sais que, trois fours après, il atteignit une comparable altitude !

Tout d'abord, ce fut la Sixième Suite anglaise de Bach Jouée avec une délicatesse subtile, qui jamais ne dégénérait en mièvrerie. Et de même avec une variété presque diaprée, qui jamais ne s'appauvrissait en dispersion, — jamais ne laissait perdre de vue l'unité architectonique.

Vint ensuite la Fantaisie en ut de Schumann. Ressaisie en son départ triomphal, — en ce premier élan fastueux et pathétique, qu'une sournoise force antagoniste, tour à tour déjouée et émergeante, vient diviser contre lui-même. Et peu à peu ce sera le repliement, le sens légendaire, et grâce à lui la plénitude reconquise, mais à travers d'orageuses alternances, jusqu'au vaste apaisement final.

Enfin, en toute leur liberté aérienne, en tout leur caprice qui jamais ne devient abandon, se succédèrent les Douce Préludes du « premier cahier » de Claude Debussy. Et ce furent les moments où l'exécution se conforma avec le plus de constance aux lignes les plus secrètes des oeuvres. Atteignant des sonorités presque fluidiques, des rythmes dont toute l'essence est de se volatiliser aussitôt, et que dès lors toute notation trahirait. Si fragiles et en même temps si indiscutables. S'imposant à l'esprit, sans que l'esprit les puisse analyser ni même retenir. Pareils aux plus légères palpitations des « voiles », quand s'éveille une brise hésitante dans l'immobilité marine du matin. Ou au frémissement des épis, quant le vent les effleure « dans la plaine », et que « dans l'air du soir tournent les sons et les parfums ».

Joseph BARUZI.

Les Amis de l'Institut Grégorien (16 mai). — L'audition de Chants grégoriens fut précédée d'une fort intéressante conférence de M. le chanoine Chenesseau, ayant pour objet : « Les Moines bourguignons du xir 3 siècle ». Histoire, réflexions judicieuses sur l'architecture, la sculpture, la poésie; promenades, sous la conduite d'un guide, dont la sûre érudition se pare d'un langage tour à tour émouvant et spirituel; études substantielles et impressionnantes sur les merveilleuses abbayes de Dijon, Tournus — Cluny surtout —, Paray-le-Monial, Charlieu, Vézelay, Fontenay ; tel fut le sommaire de ce régal oratoire, qu'accompagnèrent des projections tout à fait réussies. Qu'elles étaient donc lumineuses, ces fameuses « ténèbres du moyen âge » si copieusement exploitées par M. Homais et ses dignes successeurs, à l'intention des gogos ! La vive satisfaction de l'auditoire fut spirituellement exprimée par notre confrère Camille Bellaigue en de très brèves paroles que soulignèrent d'unanimes applaudissements.

La Schola de l'Institut Grégorien, sous la compétente direction du R.-P. Dom Gajard, nous fit entendre ensuite des Chants de la Semaine sainte et du Temps pascal, d'une intense expression. La douleur et la joie y sont tour à tour célébrées avec une puissance et une simplicité que rien ne saurait surpasser. Ce fut une inoubliable séance, en laquelle la religion et l'art se trouvèrent merveilleusement associés. R. B.

Concert Wiener=Doucet. — Nombreux étaient venus les auditeurs. Le petit tour de force qu'accomplissent Wiener et Doucet a ses fervents. Ce qui m'intéresse surtout dans ces exécutions des deux artistes, ce n'est point tant la gymnastique souple par laquelle ils sont arrivés à se fondre tellement et tellement bien qu'en fermant les yeux on ne sait quel piano joue, mais l'heureuse transformation qu'ils font subir aux blues qu'ils interprètent. Les chefs-d'oeuvres du jazz qu'ils jouèrent l'autre soir sont connus et les orchestres de nègres ou de nègres-blancs de nos music-halls, hôtels ou restaurants nous les ont depuis longtemps mis dans l'oreille.

Mais ici ce n'est plus la même chose; alors que ces refrains rythmés à contre-temps avaient quelque chose de lancinant et de presqu'exclusivement dynamique (unique préparation à la danse), MM. Wiener et Doucet font des blues quelque chose de vraiment musical à allure poétique et humaine. Leur adaptation tient le milieu entre les mélodies chantées par un Jonhston ou un Layton et les danses des jazzs à orchestre. Des derniers elle garde le rythme,

241


LE • MENESTREL

des premiers elle traduit toute la nostalgie et la tristesse prenante qui se transforme vite chez les êtres insouciants en une sorte de frénésie destinée à les étourdir.

MM. Wiener et Doucet ont une délicatesse et une variété d'interprétation qui font qu'on les entendrait longtemps sans fatigue, fatigue que donnent quelquefois les jazzs d'orchestre.

P. DE L.

Soirée de musique ancienne. — Dans la salle du Parthénon, le 16 mai, fort intéressante audition de musique ancienne, italienne, française et anglaise. Mlle S. Hardy, violoniste, interpréta brillamment Chanson Louis XIII et Pavane et Variations de Vitali. MUe Goullon, pianiste, fit preuve d'élégance dans des oeuvres de Couperin, de Daquin. Nous avons particulièrement goûté un choix de pages de Purcell que Mme Quéru-Bedel traduisit avec ferveur. Sa voix est vibrante; ses demi-teintes sont pleines de charme. Nous lui sommes reconnaissant de nous avoir fait entendre la cantate Dans des bosquets de roses du maître anglais. Les récitatifs sont au plus haut point pathétiques et l'épisode mélodique a Dois-je me jeter dans les flots? » donne un avant-goût de la tendresse de Mozart. L'interprétation de cette cantate exige de multiples ressources vocales. L'oeuvre et la cantatrice furent chaleureusement applaudies. L'âme de l'audition était Mme Bonniol-Bondy, cantatrice, qui, dans Y Alla Trinita, page savoureuse du xve siècle et dans la Chanson des jilles de Quimperlé, harmonisée par Vuillermoz, fit grandement apprécier la souplesse de son organe et de son talent. R. P.

Concert Vlado Perlmnter et Pierre Fournier (i5 mai). ' — Dédaigneux de tapageuse réclame et de vain bruit, Pierre Fournier cisèle patiemment son art dans la poursuite d'un idéal élevé. L'aisance parfaite et sereine de ses exécutions dissimule le travail le plus loyal et le plus exigeant. La merveilleuse pureté de sa sonorité est émouvante; son mécanisme est limpide et ne contourne jamais l'obstacle d'une difficulté. Or, si une sorte de pudeur voilait jusqu'à présent une expression dont on sentait cependant toutes les possibilités, l'artiste s'est dégagé maintenant de toute contrainte. Dans Schelomo de Bloch, oeuvre passionnée et douloureuse, il a atteint un point de maturité remarquable. Son interprétation, qui devait sa grandeur à la sobriété des moyens et à la sincérité du sentiment laissa une profonde impression, d'autant plus que Philippe Gàubert donna à la partie orchestrale, souvent négligée, tout le relief que l'oeuvre mérite.

Pour Vlado Perlmuter, pianiste au jeu élégant et précis, nous ne saurions mieux faire que de souscrire à notre tour aux conclusions élogieuses des articles que lui consacrèrent ici même MM. J. Baruzi et G.-L. Garnier.

N. KARJINSKY.

Récital de guitare Andrès Segovia. — La Société française de musicologie, fondée en 1917, ne se borne pas à publier une revue trimestrielle (sous le titre de « Revue de Musicologie ») ouverte à toutes sortes de travaux d'érudition musicale, relatant mainte recherche et mainte trouvaille, signes Lionel de la Laurencie, Georges de SaintFoix, Julien Tiersot, J.-G. Prod'homme, Charles Bouvet, M. Cauchie, A. Gastoué, M.-L. Pereyra, A. Tessier, N. Dufourcq, etc. Elle prête ses soins à l'édition de textes inédits. C'est ainsi qu'ont paru les Deux livres d'orgue de Pierre Attaignant (1531),transcrits et publiés par Y. Rokseth; des OEuvres inédites de Beethoven, recueillies et publiées par G. de Saint-Foix; et que sont annoncées, sous presse, des Chansons au luth et airs de cour français du xvie siècle, transcrits et publiés par Adrienne Mairy, avec études de L. de la Laurencie et G. Thibault. Nul n'ignore que rien n'est plus naturel, aujourd'hui, que ce genre de publication. M. Andrès Segovia, qui voue son admirable talent à la restauration de tant de petits chefs-d'oeuvre anciens en même temps qu'à la mise en valeur des modernes, s'est si bien épris de l'efiort ainsi réalisé par la Société qu'il a voulu l'appuyer, en donnant, au profit de ces publications, une

séance exceptionnelle de guitare. Elle a eu lieu dans la grande salle Pleyel, le mercredi i5 mai. Le programme comportait, cette fois, une seule page de Bach, mais en première audition, une très intéressante Sonate romantique de M. Manuel Ponce, « en hommage à Schubert qui aimait la guitare », de précieuses pièces de Giuliani, Sor, Turina Torroba, Granados, Albeniz et la serenata dédiée à Andrès Segovia par M. G. Samazeuilh. Je n'ai que faire de redire la grâce pittoresque, le sentiment délicat, la profonde et émouvante musicalité de ces merveilleuses interprétations du grand artiste. H. DE C.

Quatuor Odette Malézieux (16 mai). — Très satisfaisant ensemble : Mlle Odette Malézieux, premier prix « avec distinction » du Conservatoire de Bruxelles, est une sûre et intelligente violoniste, qu'entourent dignement MIle» Valentine JMialin, Paule de Latalin et M. de Becker. Et il faut aussi mentionner particulièrement Mlle Denise Sternberg, pianiste, sur laquelle les leçons de l'enchanteur Raoul Pugno ont laissé une instable empreinte. Une Sonate à trois de Loeillet, un Quatuor de Beethoven, la Sonate des Adieux du même maître, enfin un Quatuor de Mozart furent exécutés avec un soin pieux et une juste expression qui motivèrent à bon droit les applaudissements des auditeurs. R. B.

Le Mouvement Musical en Province

Nîmes. — Saison de concert variée. Récital Loyonnetqui nous a charmés surtout dans la première partie de son programme.

— Le Quatuor Andolfi a des éléments qui rendent ses exécutions intéressantes. Son programme était d'une belle tenue : Mozart, Jongen, Boccherini, Brahms.

— Le Quintette instrumental de Paris nous révéla des oeuvres inconnues fort intéressantes mais d'une conception moderne qui surprend un peu les non initiés. OEuvres de : Rameau, Beethoven, Goossens, Jongen.

— Récital de Robert Casadesus. Cet artiste très complet eut des sonorités exquises dans les oeuvres des clavecinistes : Rameau, Couperin, bien que ce soit toujours un anachronisme que de ne point les écouter jouer sur un clavecin. Beethoven, Schumann, Chopin, Ravel trouvèrent en lui l'interprète respectueux et sincère, encore que l'on eût désiré plus de sensibilité par instant; mais peut-on exiger la quintessence des qualités d'un artiste de l'envergure de Casadesus, quand on connaît la vie trépidante et fatiguante qu'il mène.

Mme Janacopulos est revenue nous charmer par sa voix aussi séduisante quand elle chante que quand elle explique ses textes.

Choix très varié : plusieurs lyriques espagnols, Purcell, Haendel, Lulli, Ravel, Chabrier, etc., et pour finir les exquises mélodies harmonisées par Joaquin Nin, qui nous firent comprendre et aimer tout ce que le folklore espagnol contient de poésie et de richesse de thème.

Mlle Herr Japs, qui l'accompagnait, fit valoir son talent dans Thème et Variations de Fauré qui nous parut cependant un peu terne. Elle fut remarquable dans les difficiles accompagnements de Nin.

— Léon Zighera ne nous était connu que de réputation, la preuve des qualités qu'on lui prête ne nous a pas déçus, bien au contraire. Sa technique est impeccable, magnifique de souplesse; le Concerto de Mendelsshon fit valoir tous ses dons. La Suite de M. de Falla fut enlevée avec brio.

Une jeune pianiste, MUe Ida Perin, vient augmenter la phalange des brillantes élèves du maître Philipp; son jeu est facile, vivant, plein de jeunesse, un défaut qui — ma - heureusement passera vite, — avec un peu plus de maturité cette artiste sera complète, car sa virtuosité est magnifique, sans l'ombre d'un effort.

242


LE • MÉNESTREL

_ Le trio : Trillat, H. de Sampigny et Witkowski, termina le cycle des concerts de la Chambre Musicale, dont M A. d'Everlange est le président dévoué et éclectique. Ces trois artistes, entendus pour la première fois à Nîmes, y furent accueillis d'une façon flatteuse et on apprécia vivement leur talent réciproque.

Dans une séance hors série nous eûmes le grand plaisir de réentendre Mme Shoromirsky-Bonnet qui fut pleine de charme dans la Ballade de Fauré, et étincelante dans le Concerto de Grieg, le tout admirablement accompagné par l'orchestre habilement dirigé par M. Carrière.

A ce même concert Mlle Laignelot nous charma dans Shéhérazade de Ravel et la Mort d'Yseult; sa voix étendue lui permit, en outre, l'exécution de pièces de Fauré et

Falla.

— Le quatuor Zimmer fut — comme toujours — le bienvenu; bien que transformé dans sa composition, il est resté fidèle aux traditions; il s'était adjoint le concours de M. Bérard pour le Concert de Chausson.

Le Mouvement Musical à l'Étranger

«•»

ALLEMAGNE

M. Kurt Weill vient de terminer un opéra intitulé : Essor et chute de la Ville d'Acajou, dont la création aura lieu l'automne prochain.

— Les « Ballets russes » de M. de Diaghilew donneront le mois prochain une série de représentations à Berlin, sous la direction de M. E. Ansermet.

Au programme figurent, entre autres oeuvres, les Fâcheux de M. G. Auric et la Chatte de M. Sauguet.

Jean CHANTAVOINE.

ANGLETERRE

La presse loue la saison de Covent Garden comme particulièrement riche en interprètes de premier ordre. « Wagner, écrit le Sunday Times, n'a pas de moments ennuyeux. Il a seulement des interprètes qui parfois nous ennuient parce que les uns, s'ils peuvent chanter, ne peuvent pas jouer, les autres, s'ils jouent, ne chantent pas et que certains d'entre eux ne savent ni chanter ni jouer. » Ce n'est point le cas de Mme Lehmann et de Mme Olezewska, de MM. Fritz Wolff, Bockelmann, Janssen, Kipnis, Habich,Clemens, etc.

— Le B. B. C. réserve une soirée aux oeuvres de Delius: Sonate pour deux violons, Sonate pour violoncelle, pièces pour piano et quelques mélodies.

— Récital de violon par Louis Krasner, qui jouait pour la première fois en Angleterre.

— Récitals de piano : par le Dr Weingartner; par le professeur et Moee Paul Rée de Vienne (à deux pianos) ; par Miss Barbara Custance ; par Harry Isaacs (soirée Brahms) ; par Alexander Uninsky ; par Ivan Engel ; par Miss Doris Sheppard et M. Gérard Moorat (à deux pianos).

G.-L. GARNIER.

ESPAGNE

A Madrid, la violoniste allemande Tonie Noder, accompagnée par Ludwig Funk, obtiennent un succès de bon aloi au théâtre de la Comedia.

— La Société Philharmonique a fait connaître à ses adhérents le Quatuor de Dresde et la Société d'Instruments anciens des Casadesus. Un accueil des plus flatteurs fut fait à nos compatriotes.

] — Manuel de Falla vient d'être nommé membre de 1 Académie des Beaux-Arts de Madrid, en remplacement du compositeur Manrique de Lara, décédé. Le maître ^.onrado del Campo avait retiré sa candidature.

— A Barcelone se fait entendre le triomphal Trio CasalsCortot-Thibaud.

— A Cordoue, festival Arriaga, l'Orchestre Symphomque donne le poème dramatique Erminia et l'Ouverture P°ur nonett. Par intérim : Henri COLLET.

ITALIE

Les « Expositions Musicales » du Syndicat fasciste des musiciens de Rome se poursuivent à l'Accademia Filarmomca. Au programme de la seconde séance, oeuvres nouvelles ou inconnues à Rome de A. Bizelli, V. Tommasini, R. M assarani, B. Alderighi, E. Daquino, R. Rossoloni, Alberto Gasco, Mario Labroca, M. Bartoccini.

— Audition, à Parme, du Quatuor à cordes de Carlo Vachino, récemment primé au concours international de Philadelphie.

— La chanteuse Claudia Muzio s'est fait acclamer dan la Traviata qu'elle chantait pour sa soirée d'adieu au Teatro Reale de Rome.

— La saison de ce théâtre s'est close sur une représentation de la For^a del destino.

— La Societa del Quartetto a consacré une de ses soirées à la musique italienne moderne. Parmi les oeuvres les plus goûtées, les trois Epitaffi de Lodovico Rocca, les Scène infantilide Gennaro Napoli, et différentes pièces des maestri Alaleona, Pizzetti, Davico, Storti, Santoliquido, Castelnuovo Tedesco. G.-L. GARNIER.

MONACO

Monte-Carlo. — Un grand festival, dirigé par M. Paul Paray, a clôturé la saison artistique à la date du i5 mai. La'première partie du programme comprenait des oeuvres de Wagner : l'Ouverture du Vaisseau fantôme, le prélude de Lohengrin et les Murmures de la Forêt; dans la deuxième partie figuraient des oeuvres de Saint-Saëns : la Havanaise, délicieusement interprétée par notre distingué premier violon solo, M. Marcel Raynal, et la Symphonie en ut mineur après laquelle M. Paul Paray a été l'objet d'une ovation triomphale.

Parmi les solistes qui, en d'autres circonstances, se sont fait entendre, certains d'entre eux méritent à tous égards d'être signalés, tels que M. Edouard Garés et MIIe Clara Haskil, pianistes; notre éminent violoncelliste solo, M. Umberto Benedetti, et M. Marcel Raynal dont nous venons de parler à l'occasion du Festival Wagner Saint-Saëns.

Albert DURET.

ÉTATS-UNIS

L'Auditorium de Chicago est démoli. L'on espère que l'installation du Théâtre d'Opéra dans le gratte-ciel de Wacker Drive (16 millions de dollars) sera chose faite pour la saison prochaine (La Propaganda Musicale).

— Le Musical Courier consacre un article élogieux aux représentations à Paris de l'Opéra de Canteloube Le Mas. « Musically the work is most interesting... »

— Le Philadelphica Orchestra, sous l'éminente direction de Stokowski, remporte un succès toujours croissant. Au dernier programme, musique française : l'Artésienne, qui obtint un triomphe; Stèle pour un Pêcheur de Lune de Febvre-Longeray (unquestionably modem); la Cathédrale engloutie de Debussy, orchestrée par Stokowski et la Symphonie de Franck.

— Le célèbre chef d'orchestre et Mme Stokowski sont attendus en France.

— La Civic Opéra Company clôt sa saison sur une représentation de Samson et Dalila.

— La saison du Ravinia Opéra, le « Théâtre dans les bois », s'ouvrira le 22 juin et durera jusqu'au 2 septembre.

— Pierre Harrower ouvre une Ecole de Musique pour Radio. Chanteur lui-même et possédant l'expérience de la radiophonie, il se propose d'instruire les artistes de la technique spéciale qu'ils doivent employer devant le microphone.

— Mengelberg dément qu'il soit disposé à faire de l'Amérique son séjour habituel.

— La Metropolitan Opéra Company de Cleveland ouvre sa saison avec Rosa Ponselle dans la Nornia.

— George Liebling a terminé son opéra américain the Texas Rose. G.-L. GARNIER.

— 243


LE • MÉNESTREL

ÉCHOS ET NOUVELLES

A l'Opéra :

Après la première représentation de l'Écran des Jeunes Filles, M. Roland-Manuel, en son nom et celui du regretté Drésa, son collaborateur, a adressé à M. J. Rouché la lettre suivante :

« Monsieur le Directeur,

» Les auteurs de l'Écran des Jeunes Filles vous doivent une gratitude dont vous ne trouverez hélas que l'expression douloureusement incomplète dans ces lignes, puisque le malheur a voulu que l'un d'eux mourût le lendemain même de la première représentation de cet ouvrage. Cette considération ne saurait pourtant m'empêcher de vous marquer une reconnaissance que la tristesse de l'événement vient encore aviver. Je sais la confiance que Drésa avait mise en vous, Monsieur le Directeur, et en tous les admirables artistes qui sont vos collaborateurs, et je suis heureux de témoigner que le résultat a comblé ses espoirs et les miens. Notre oeuvre ne pouvait être montée, dansée, parée avec plus d'agrément et plus de soin. Comment vous remercier assez d'une hospitalité aussi cordiale, aussi magnifique, aussi délicate, Monsieur le Directeur? Les mots me manquent pour vous le dire. Croyez au moins à la sincérité d'une émotion où la joie se mêle à la tristesse que j'éprouve en signant tout seul cette lettre, et veuillez croire toujours à ma respectueuse et inaltérable reconnaissance.

» ROLAND-MANUEL. »

— A l'Opéra-Comique :

M. Georges Ricou se rend à Prague afin de parachever la mise au point des spectacles qui seront donnés là-bas par la troupe de l'Opéra-Comique. M. Louis Masson, qui dirigera l'orchestre, partira le 28 mai avec tous les interprètes.

En raison du départ en congé de M. Charles Friant, les représentations de la Peau de Chagrin, dont le succès s'affirme de plus en plus triomphal, vont se trouver interrompues jusqu'à la rentrée; mais l'ouvrage sera repris dès le début d'octobre avec tous ses créateurs et poursuivra, à partir de ce moment, sa magnifique carrière.

A peu près en même temps aura lieu la reprise de Riquet à la Houppe, le délicieux conte lyrique de M. Georges Hue, qui a reçu, au début de la présente saison, un accueil si chaleureux.

— A l'Institut :

Dans sa dernière séance, l'Académie des Beaux-Arts a élu membre correspondant, en remplacement de César Cui, décédé, le célèbre violoniste et compositeur roumain Georges Enesco. L'illustre Assemblée partagea ensuite le prix Alphonse de Rotschild (12.000 francs) dont une moitié fut attribuée à Florent Schmitt et décerna le prix Bailly (i.5oo francs), à Félix Raugel pour son ouvrage sur Les Grandes Orgues des églises de Paris et du département de la Seine.

En fin de séance fut déclarée officiellement la vacance du fauteuil laissé libre par la mort du regretté André Messager.

— Le Conseil national de la Fédération du Spectacle a tenu vendredi dernier sa séance de clôture.

MM. Buisson, délégué par la C. G. T., Paty, vice-président de l'Union des Artistes et Cébron, secrétaire général de la Fédération du Spectacle étaient entourés des divers délégués des syndicats professionnels.

En premier lieu, les congressistes, ainsi que nous l'annoncions hier, ont étudié la loi sur les Assurances Sociales. Après une longue discussion, ils ont reconnu que cette loi excluait la majorité des gens de théâtre, et ont émis le voeu qu'un projet plus particulier fût soumis au Parlement. Le projet de loi étudié par M. Paty remplirait les conditions requises.

Les congressistes s'occupèrent ensuite de la grave question de la musique mécanique. Ils affirment tous — et M. Cébron nous le répétait en dehors de la séance — que les orchestres mécaniques font du tort aux musiciens d'orchestre. D'autre part et pour protéger la main-d'oeuvre

nationale, la Fédération demandera au gouvernement d'in terdire l'accès du sol français aux musiciens d'orchestre étrangers, à l'exemple des États-Unis et de l'Angleterre qui expulsent les musiciens français en raison du chômage.

— Le concours pour le prix des « Amis de l'Orgue » est fixé au lundi 10 juin, à 20 h. 45 m., en l'église de l'Étoile Pour cette séance des cartes d'invitation seront adressées à ceux des associés des « Amis de l'Orgue » qui en feront la demande avant le 5 juin, en écrivant, à cet effet au secrétaire général, M. Norbert Dufourcq, 6, place du Prési. dent-Mithouard (7e).

— Le jeudi 3o mai, à i5 h. i5 m., seront inaugurées les nouvelles grandes orgues de la chapelle du Val-de-Grâce

— Le dimanche 26 mai, en matinée, et sous la présidence de M. Henry Pâté, sous-secrétaire d'état à l'éducation physique, l'école Odette Courtiade donnera une grande démonstration de gymnastique esthétique et de danse, au théâtre des Champs-Elysées.

— Une heureuse initiative.

La musique et les sciences qui s'y rattachent, toujours traitées en parentes pauvres, vont-elles enfin être considérées, en France, comme à l'étranger, au même titre que les autres « disciplines » ? Les amis de la musique ne pourraient que s'en réjouir. Depuis quelque vingt-cinq ans, les musicologues demandaient que l'on s'occupât des bibliothèques et archives musicales de Paris et des départements. L'administration des Beaux-Arts avait toujours répondu évàsivement. Aujourd'hui, sur l'initiative de M. Roland-Marcel, la commission de coordination des bibliothèques, saisie de cette question importante, tantpourles collections anciennes, que pour les collections à constituer avec les oeuvres modernes, s'efforce d'obtenir des résultats pratiques.

La section permanente de cette commission s'est réunie récemment, à la Bibliothèque nationale, en vue d'examiner les modalités d'une liaison entre les bibliothèques de Paris possédant des collections musicales; plusieurs de nos confrères avaient été conviés à cette réunion, qui a émis différents voeux, relatifs :

à la création d'un département de la musique à la Bibliothèque nationale ;

à la constitution d'un catalogue central des bibliothèques musicales de Paris;

à l'application de la loi sur le dépôt légal ;

à la reproduction des manuscrits par la photographie, afin de faciliter les échanges internationaux ;

à l'inventaire des archives de l'Opéra et de l'OpéraComique ;

à la possibilité, pour les bibliothèques musicales, de recevoir des publications allemandes, au litre des réparations en nature.

Souhaitons que ces voeux, qui permettront à nos dépôts de musique de se connaître et de s'enrichir, reçoivent bientôt un commencement de réalisation !

— Une place de professeur de chant est actuellement vacante au Conservatoire de musique de Genève. Les candidats à cet emploi devront adresser leur demande et se faire inscrire avant la date du 8 juin 1929.

A vendre d'occasion, mais en très bon état

Laurent Grillet

LES ANCÊTRES DU VIOLON ET DU VIOLONCELLE

2 volumes reliés toile, ornés de nombreuses gravures et marques de luthiers. Ouvrage épuisé, rare et recherché. 850 francs.

OC^X)Oc^^O^X,Oc^X>:X=OcC300^

NOTRE SUPPLÉMENT MUSICAL (pour les seuls abonnés à la musique)

Nos abonnés à la musique trouveront, encarté dans ce numéro, le Joli mois, de Julien Tiersot, extrait des Mélodies populaires ae France (10° série).

JACQUES HEUGKL, directeur-gérant.

IMi'RIMUBlr, CHA1X, RIE BERBERE, 20, PARIS. — (tare lorilleiB).

244



IMPRIMER» CHAIX, RDI BBK8ÈRK, tO, PARIS. — {!.am Lorfflem).