SOCIÉTÉ HISTORIQUE
ET
ARCHEOLOGIQUE
DE L'ARRONDISSEMENT
DE PONTOISE ET DU VEXIN
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
BULLETIN TRIMESTRIEL
N° 52 — Janvier-Septembre 1928
SOMMAIRE
SÉANCES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION des 23 janvier, 18 juin et 6 août 1928
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue à l'Hôtel-de-Ville de Pontoise le lundi 18 juin 1928
EXCURSION A LUZARCHES ET A HÉRIVAUX le 23 Mai 1928
TONTOISE BUREAUX DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE
5o, RUE BASSE, 5O I928
SEANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à Pontoise, au Siège social, rue Basse, 50, le 23 janvier 1928
Présidence de M. Germain LEFÈVRE-PONTALIS, président
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Membres présents : MM. Lefèvre-Pontalis, Mallet, général MaIesset, Darras, Henri Lebas, Duclos, Lesort, docteur Georget, Fort, l'abbé Lefèvre, Pahin.
Excusés : MM. Martin-Sabon, comte Cornudet, Bossavy, Coquelle, Fautras, Le Ronne, Plancouard.
Le procès-verbal de la dernière séance du Conseil du 23 mai 1927 est adopté.
M. le Président porte à la connaissance du Conseil les pertes douloureuses éprouvées par la Société depuis la dernière séance : M. l'abbé Célestin Lefèvre, curé de Pierrelaye, M. le chanoine Pillon, curé doyen d'Aulneuil (Oise), M. le chanoine Pihan, doyen d'Estrée-Saint-Denis, secrétaire général de la Société Académique de l'Oise, Madame la générale Jacquin, membres titulaires ; M. Alexandre Vivier, inspecteur général des Bibliothèques et des Archives, associé-correspondant, auxquels hommage sera rendu à l'Assemblée générale.
Le Conseil enregistre les démissions données, après règlement de la cotisation 1927, de MM. le général Delarue, Bernard Bottet, Balmet, docteur Bouneau, abbé Villebois, abbé de Séré. Il accepte celle de M. Margerie.
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Les candidatures suivantes sont présentées, au titre de membres titulaires : *
S. A. la princesse Murât, au château de Chambly (Oise), et 78, rue de Monceau, à Paris, présentée par MM. Lefèvre-Pontalis et le comte de Ribes.
M. Bellet (Henry), au château de Saini-Gervais, près Magnyen-Vexin, présenté par MM. Ladevie et Le Ronne.
M. Lannois (Henri), 15, rue Revert, à Pontoise, présenté par MM. Henri Lebas et Mallet.
M. Gillet-Macaire, entrepreneur, 54, rue Basse, à Pontoise, présenté par MM. Henri Lebas et Mallet.
M. Jacquin (Michel), industriel, en remplacement de Madame la générale Jacquin, sa mère, château de Presles (Seine-et-Oise), présenté par MM. Henri Lebas et Henri Béjot.
Ces cinq candidats sont admis.
M. le Président expose au Conseil que conformément à l'article 5 des statuts, il y a lieu de procéder à l'élection des membres du bureau, élus pour trois ans en séance du Conseil du 10 mars 1925.
Le Bureau est réélu à l'unanimité.
M. le Président communique au Conseil les lettres de démission de deux de ses membres, M. de Boislisle et M. l'abbé de Séré.
M. de Boislisle ne croit pas devoir continuer à s'associer aux travaux du Conseil, ses travaux personnels ne lui permettent pas de suivre les séances. M. le Président se fait l'interprète du Conseil en exprimant tous les regrets que cette décision apporte à ses collègues.
M. l'abbé de Séré, par sa résidence nouvelle loin de Pontoise, ne peut plus apporter sa collaboration au Conseil. M. le Président, en faisant part de cette démission, marque toute la place éminente tenue au Conseil par l'ancien curé de Saint-Maclou, archiprêtre de Pontoise. Il rappelle son entrée dans la Société en 1920, lors de son passage de la cure de Taverny, où son souvenir demeure si présent, au siège d'archiprêtre, son élection au Conseil, la même année, la part si autorisée prise par lui aux séances. Il évoque sa proposition de consacrer par une plaque commémorative le sacre épiscopal de Bossuet dans l'église des Cordeliers de Pontoise, en y joignant le souvenir des événements historiques dont le monastère fut le théâtre, ainsi que son rôle essentiel dans la réalisation de ce projet, effectuée lors de la solennité du 15 novembre 1926. Il adresse à M. l'abbé de Séré, outre son hommage personnel très profondément attaché, l'expression de la plus respectueuse sympathie de ses collègues.
.Sont élus membres du Conseil, à l'unanimité, en remplacement de M. de Boislisle, série renouvelable en 1930, M. Mahy, ancien
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trésorier de la Société de 1918 à 1920, conseiller honoraire par décision du Conseil, du 30 avril 1920, et en remplacement de M. l'abbé de Séré, série renouvelable en 1920, M. l'abbé Desgroux, archiprêtre de Pontoise.
Sur la proposition de M. le Président, M. l'abbé de Séré ayant également donné sa démission de membre titulaire, le titre d'associé-correspondant, conformément à l'article 3 des statuts, lui est décerné à l'unanimité.
Le Conseil adresse ses remerciements aux sociétaires qui ont récemment offert à la bibliothèque de la Société des dons ou des ouvrages publiés par eux : M. Charles Florange pour des fragments des Antiquités Nationales de Millin, concernant les abbayes de Royaumont et de Gomerfontaine, et pour diverses médailles intéressant l'arrondissement de Pontoise ; M. Carolus Barré, pour son étude Recherches sur les otages de Beauvais et de Compiègne au xive siècle, présentée au Congrès des Sociétés Savantes de l'Oise en •1925 ; M. Emile Houth, pour le Guide de Poissy et environs, publié par lui et M. Parguez ; M. l'abbé Chaume pour son ouvrage : Les Origines du duché de Bourgogne, honoré de la première médaille du concours des Antiquités Nationales en 1925.
M. Lesort signale, à ce sujet, que l'abbaye de Gomerfontaine subsiste encore actuellement, sous le nom de prieuré de Notre, Dame de la Paix, à Chimay (Belgique), où, après diverses vicissitudes exposées par le P. Joseph-Marie Canivez dans son livre sur l'Ordre de Citeaux en Belgique (abbaye de N.-D. de Scourmont, 1926, in-8°, p. 520-52-1), ses religieuses se sont installées en 1920. Ce monastère, dont la construction n'est pas achevée, conserve des fragments d'un cartulaire de Gomerfontaine (chartes de 12071269) et quelques autres pièces provenant de cette abbaye, notamment un règlement pour le noviciat, rédigé par l'abbesse Marie-Anne de la Viefville (1705-1751).
M. le Président expose l'activité de la Société depuis la dernière séance.
La journée d'Ecouen, le 17 juillet, s'est on ne peut plus heureusement déroulée. La Société Historique et Archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin y a contribué d'une manière essentielle en offrant à la ville d'Ecouen la plaque commémorative apposée sur la maison natale de Jean Le Vacher, missionnaire et Consul, mort pour la France sur le môle d'Alger le 26 juillet 1683. Compte rendu de la solennité a été donné dans le bulletin 51, distribué en octobre.
Communication est donnée d'une lettre du R. P. Larijaldie, prêtre de la Mission, dont le rôle dans la préparation de la solennité fut si plein de dévouement, adressée à M. le Président, et le remerciant, lui et la Société, au nom de la Mission de Saint-Vincent
de Paul, de la part prise par eux à cette commémoration, et d'une autre lettre remerciant de l'envoi d'exemplaires du bulletin gi destinés à lui, au Supérieur général et aux R. R. P. P. de la Mission.
M. Mallet expose la situation financière de la Société.
Sur la proposition de M. l'abbé Lefèvre, le Conseil nomme une Commission composée de MM. l'abbé Lefèvre, Henri Lebas et Mallet, chargée de la revision des prix des publications portés au catalogue.
En remerciant vivement M. Mallet, M. le Président précise que, sur toutes les cotisations de 1927, trois seulement ne sont pas encore rentrées. Un<e lettre personnelle du président sera adressée aux trois sociétaires en cause.
Le Conseil aborde l'examen de l'achèvement du tome 39 des Mémoires.
L'imprimerie Aubin, sur les indications données par M. Depoin, a tiré, dès avant le Ier novembre 1924, une feuille et demie, à 600 exemplaires. Ces 24 pages contiennent les notices nécrologiquesde MM. Eugène Lefèvre-Pontalis et Louis Régnier, avec l'étude de M. Depoin sur les Familles Palatines. Sont à imprimer, à la suite, d'abord VHistoire d'Hérouville, de M. Duclos, honorée du prix Comartm en 1916 et pour laquelle la Société a reçu de M. Duclos un don généreux de trois cents francs, en séance du Conseil du 17 octobre 1916, enregistré dans le compte rendu de l'exercice 1916 et lu à l'Assemblée générale suivante, puis l'Eglise de Thêméricourt de M. Coquelle, et Maule Préhistorique de M. Aubert, déposées avant 1924.
Viennent ensuite la lecture faite à l'Assemblée générale de la Société tenue le 23 juin 1924 : Un peintre Vexinois, Martial Frédou, de F ontenay-Saint-Père, de M. Emile Houth, et la communication entendue à la séance tenue à Médan, le 25 octobre 1924 : Une poétesse dominicaine au xvie siècle, Anne des Marquets, de M. Darras.
Le Conseil décide que ces études seront publiées dans le tome 39, qui fera partie de l'exercice 1928, l'exercice 1927 ayant été assuré par le Bulletin et par de généreux dons de sociétaires, auteurs de plusieurs études distribuées, et l'exercice 1926 ayant été particulièrement abondant.
Le Conseil examine divers projets d'excursion pour le printemps de 1928 et décide d'étudier les conditions d'une visite à Luzarches, en mai.
M. le Président communique au Conseil la lettre que lui a écrite, en date du 17 juin, M. Châtelain, architecte, 4, avenue PierreCurie, à Pontoise, en réponse à celle qu'il lui avait adressée à la suite de la séance du 23 mai, concernant la dénomination d'une voie publique pontoisienne, rappelant le nom de M. Joseph Depoin,
lettre où M. Châtelain, en ce qui le concerne, dans les terrains du nouveau quartier Saint-Martin, qui sont sa propriété, donne son entière adhésion à ce projet, et expose les formalités administratives nécessaires pour en assurer la réalisation. Cette lettre est versée aux archives de la Société:
M. le Président est heureux de faire part au Conseil de l'éminente récompense littéraire obtenue par un membre de la Société, Madame Armand de Visme, membre fondateur, à laquelle l'Académie française a décerné en 1927 le grand prix de poésie, proclamé en la séance solennelle du 22 décembre, pour le poème consacré par elle à la mort héroïque du lieutenant de Contamine de Latour, tombé au Champ d'honneur au Maroc, en 1925. La haute inspiration de l'oeuvre de Véga — signature habituelle de Madame Armand de Visme — se manifeste toute entière dans cet émouvant poème. Le journal le Réveil d'Enghien en a publié quelques fragments dans son numéro du 7 janvier 1928, en hommage à la famille du lieutenant de Contamine de Latour, fixée à Enghien.
MM. Duclos et Mallet communiquent au Conseil leur examen des fouilles de Maubuisson et des découvertes qui y ont été opérées, au cours des travaux de viabilité actuellement poursuivis dans l'ancien domaine de l'abbaye. Le Progrès de Seine-et-Oise, dans son numéro du 26 novembre, a signalé les résultats acquis.
M. le Président porte à la connaissance du Conseil l'importante découverte d'un théâtre antique, opérée aux Andelys par M. Léon Coutil, associé-correspondant de la Société, découverte mentionnée par plusieurs organes de la presse, notamment le Journal des Andelys, l'Impartial des Andelys, du 27 octobre 1927, la Normandie à la même date, le Gaulois du 9 novembre 1927 et d'autres journaux parisiens.
La séance est levée à cinq heures.
Le président, Le secrétaire,
Germain LEFÈVRE-PONTALIS. ■ Henri LEBAS.
SEANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à Pontoise, au Siège social, rue Basse, 50, le 18 juin 1928
Présidence de M. MALLET, vice-président
La séance est ouverte à une heure et demie.
Membres présents : MM. Mallet, Darras, général Malesset, Henri Lebas, l'abbé Desgroux, Duclos, docteur Georget, Fort, l'abbé Lefèvre, Le Ronne, Mahy.
Excusés : MM. Germain Lefèvre-Pontalis, Bossavy, Coquelle, comte Cornudet, Fautras, Gay-Lugny, Lesort, Martin-Sabon, Pahin, Plancouard.
Le procès-verbal de Ta dernière séance du Conseil, tenue le 23 janvier, est lu et adopté.
M. Mallet exprime au Conseil les regrets de M. Lefèvre-Pontalis de ne pouvoir assister à la séance pour raison de santé.
Très sensible aux sentiments exprimés par M. le Président de la Société, le Conseil prie M. Mallet de transmettre à M. LefèvrePontalis tous ses souhaits de prompt rétablissement.
M. le Président salue l'entrée au Conseil de M. Mahy et de M. l'abbé Desgroux, élus à la dernière séance, qui assistent à la réunion.
M. l'abbé Desgroux continue une tradition ininterrompue. M. Mahy, qui a été trésorier de la Société, à la suite du décès de M. Delvaux, de 1918 à 1920, et qui, démissionnaire en raison de ses occupations, a été nommé administrateur honoraire, rentre au Conseil comme membre actif. Qu'il en soit remercié d'une façon particulière.
M. le Président informe le Conseil des pertes affligeantes qui ont frappé la Société depuis la dernière réunion du 23 janvier, en la personne de MM. le vicomte de Noue, le marquis de Labriffe, René Roulleau et l'abbé Lesot, curé de Champagne, auxquels hommage sera rendu à l'Assemblée générale.
Le Conseil enregistre avec regret les démissions de MM. l'abbé Orain, Haudricourt, Charles Florange et Maille.
Il est au regret de prononcer la radiation de la liste des membres de M. Gaffory, professeur au Collège de Pontoise, qui, malgré les
trois rappels à lui adressés concernant sa cotisation de 1927, et plusieurs lettres personnelles du président de la Société, reçues par lui, n'a pas cru devoir donner de réponse.
M. le Président porte à la connaissance du Conseil les candidatures suivantes, au titre de membres titulaires.
MM. Nijhoff (Martinus), libraire éditeur, à La Haye, Lange Voorhout, 9, présenté par MM. Lefèvre-Pontalis et Mallet.
Baron André d'Eichthal, au château de Thimécourt, à Luzarches, et à Paris, 24, rue de Téhéran, présenté par MM. LefèvrePontalis et Mauboussin.
Comte de Salverte, au château de Saint-Thaurin, à Luzarches, et à Paris, 3, boulevard de la- Tour-Maubourg, présenté par MM. Lefèvre-Pontalis et Mauboussin.
Julien (Eugène), notaire à Luzarches, présenté par MM. Mallet et Lucien Bloch.
Taillefer (André), avocat à la Cour d'appel de Paris, à Luzarches, et à Paris, 215 bis, boulevard Saint-Germain, présenté par MM. Lefèvre-Pontalis et Mauboussin.
L'abbé Villain, curé doyen de Luzarches, présenté par MM. Mallet et Mauboussin.
Massignon (Louis), professeur au Collège de France, à Paris, 21, rue Monsieur, présenté par MM. Lesort et Mallet.
Méret (Henri), à Boissy-1'Aillerie, et à Paris, 23, place des Vosges présenté par MM. l'abbé Desgroux et Mallet.
L'admission de tous ces candidats est prononcée par le Conseil.
Au nom du trésorier, M. le président soumet à l'approbation du Conseil les comptes de l'exercice 1927 clos au 31 décembre, se soldant par un excédent de recettes de 4.143 fr. 35, et le projet de budget pour 1929.
Le Conseil approuve les comptes de l'exercice 1927 ainsi que le projet de budget de 1929 et décide qu'ils seront soumis à l'Assemblée générale.
Sur la proposition de la Commission, élue en dernière séance du Conseil, chargée de reviser les prix de vente des publications portées au catalogue annexé, selon les dispositions arrêtées en séance du 27 novembre 1925, au bulletin 49, le Conseil décide de majorer de 40 % les prix- portés audit catalogue, en continuant à accorder sur ces prix ainsi majorés une remise de 25 %' aux sociétaires et de 20 % aux libraires.
M. le Président expose au Conseil que, conformément aux statuts, les pouvoirs de sept membres du Conseil expirent cette année, et peuvent être renouvelés par l'Assemblée générale, mais que M. Gay-Lugny, faisant partie de cette série, a déclaré ne pas se représenter, ses devoirs professionnels ne lui permettant pas de continuer ses fonctions de trésorier ; que, dans ces conditions,
il y a lieu de le remplacer au Conseil. Le Conseil agrée la candidature de M. Henri Lannois qui, disposant de tous ses loisirs, pourrait devenir trésorier.
M. le Président rappelle que les membres du Conseil sortants tous rééligibles, sont MM. Coquelle, Henri Lebas, Mallet, MartinSabon, Lucien Pahin et Duclos, que M. Henri Lannois vient d'être agréé par le Conseil comme l'un de ses membres, également éligible par l'Asemblée.
M. Henri Lebas entretient le Conseil du rapport à l'Assemblée générale sur les travaux et la situation de la Société, où sont mentionnés les ouvrages donnés par leurs auteurs à la Société, la visite des découvertes archéologiques qui ont eu heu dans le lotissement de l'ancien parc de Maubuisson, à la fin de l'année 1927, l'excursion de la Société à Luzarches le 23 mai dernier, et la participation de la Société aux travaux de la conférence des Sociétés Savantes de Seine-et-Oise, tenue les Ier, 2 et 3 juin derniers à Argenteuil.
Le Conseil approuve ce rapport et décide de le soumettre à l'Assemblée générale.
, Plus rien n'étant à l'ordre du jour, la séance est levée à deux heures et demie.
Le Président, Le secrétaire,
E. MALLET. Henri LEBAS.
ASSEMBLEE GENERALE Tenue à l'Hôtel de Ville de Pontoise, le 18 juin 1928
Présidence de M. MALLET, vice-président
Membres présents : MM. Mallet, Darras, général Malesset, vice-présidents, Henri Lebas, archiviste et secrétaire général, l'abbé Desgroux, Duclos, Fort, docteur Georget, l'abbé Lefèvre, Le Ronne, Mahy, membres du Conseil ; comte Affre de Saint-Rome, Avisse, Blondel, lieutenant colonel Corps, Fontaine, docteur Godart, représentant la Société Historique du Raincy, l'abbé Guibourgé, Paul Hérmand, Lannois, Lavielle, Lorez, Mme Lorez,
MM. Michaux, Person, Texier ; M. le comte Adrien de Montebello et M. le marquis Gérard de Montebello, invités par la Société, assistent à la réunion.
Excusés : MM. Germain Lefèvre-Pontalis, président ; GayLugny, trésorier ; Bossavy, Coquelle, comte Cornudet, Lesort, Martin-Sabon, Pahin, Plancouard, membres du Conseil ; Louis Bénard, Dumolin, André Foulon, commandant Jullien, général Laffont, Mauboussin, l'abbé Villain, sociétaires ; Carrère, associé correspondant.
M. Bernard Larroque, sous-préfet de Pontoise, exprime ses regrets de ne pouvoir assister à l'Assemblée générale.
La séance est ouverte à deux heures et demie sous la présidence de M. Mallet, vice-président.
Le procès-verbal de la dernière Assemblée générale tenue le 13 juin 1927, inséré au bulletin 51, est adopté.
M. le Président présente les excuses de M. Germain LefèvrePontalis, président de la Société, qui ne peut à son grand regret se rendre à Pontoise, en raison de son état de santé. M. Mallet se fait l'interprète de l'Assemblée en regrettant profondément les causes de cette absence et en adressant à M. Lefèvre-Pontalis tous ses voeux de prompt rétablissement.
M. Mallet donne lecture de l'allocution de M. le Président :
Messieurs,
Voici la cinquantième année que dans cette salle de l'Hôtel de Ville de la cité de Pontoise, l'Association Historique qui nous est si justement chère tient régulièrement ses assemblées.
Sa création, préparée dans la demeure familiale de Joseph Depoin, au cours d'un amical entretien, le 2 mars 1877, assurée par une assemblée préalable des fondateurs, déjà tenue ici même vingt jours plus tard, légalisée avant la fin de l'année par l'Assemblée générale constitutive, nommant le Conseil qui effectua de suite l'élection de M. Séré-Depoin comme président et celle des nembres du bureau, se manifestait et s'affirmait par sa première rassemblée générale ordinaire, le 27 juin 1878, dans ce même lieu de réunion où nous nous retrouvons aujourd'hui, animés du même esprit qui groupa nos devanciers. Et cet esprit, je le définis ainsi, une amitié commune pour le passé de notre ville et de sa région, amitié que nous prouvons par l'étude des monuments, magnifiques ou délicats, dont notre territoire est semé, par celle des institutions qui précédèrent les nôtres, par celle de la vie des hommes de marque nés sur notre sol ou qui l'ont illustré de leurs personnes et de leurs actions.
Cinquante années ! La moitié d'un siècle. « Eheu, fugaces, Postunie, Postume, labuntur anni », a dit Horace. Et Ronsard a
dit aussi : « Le temps s'en va, le Temps s'en va. —- Las, le Temps, non, mais nous, nous en allons «. -
La Société Historique du Vexin elle, demeure et prospère. Elle a, d'ans la terre régionale, poussé de profondes racines, et . continué à projeter sur un tronc vigoureux, de verts et foisonnants rameaux.
Mes chers collègues, éloigné aujourd'hui à mon grand regret de vos rangs, je tiens à saluer, malgré cette absence, l'entrée au Conseil, depuis le mois de janvier, de nos deux nouveaux administrateurs, successeurs de M, de Boislisle et de M. l'abbé de Séré, celle de M. Mahy, naguère, de 1918 à 1920, membre du bureau, où il prodigua son dévouement en des circonstances difficiles, et celle de M. l'abbé Desgroux, curé de Saint-Maclou, archiprètre de Pontoise, qui a bien voulu continuer une des meilleures traditions de notre Société, que nous sommes heureux de voir se renouveler en lui. .
M. de Boislisle emporte avec lui tous les très vifs regrets de ses collègues, qui comprennent les obligations que lui imposent les fonctions qu'il occupe au secrétariat de la Société de l'Histoire de France et les travaux que comporte la continuation de l'inappréciable édition des Mémoires de Saint-Simon.
J'adresse à M. l'abbé de Séré, dans sa nouvelle et lointaine résidence au seuil des Pyrénées,. l'hommage d'une sympathie aussi respectueuse que profondément et fidèlement attachée. Son adhésion à notre Compagnie remontait au temps où de la cure de Taverny où il a laissé tant de souvenirs, il était venu occuper en 1920 à Saint-Maclou le siège d'archiprètre. Son entrée au Conseil, sa participation à nos travaux, suivis par lui avec le plus attentif intérêt, lui avaient vite assuré une place particulière. Chacun de vous connaît son initiative dans le mouvement, si bien secondé par M. Duclos, qui aboutit, lors de la solennité du 15, novembre 1926, à l'apposition de l'a plaque cbmmémorative du sacre épiscopal de Bossuet dans l'église conventuelle des Cordeliers de Pontoise. Grâce à lui, est rappelé et fixé le fait que, dans la cité gardienne de l'oriflamme de France, l'aigle de Meaux reçut le crosse et la mître. Son souvenir demeure ici gravé, comme l'inscription dont il fut le promoteur, et qui s'affirme, sur les vestiges subsistants du sanctuaire, comme l'honneur éclatant de notre cité.
Fidèle à une longue tradition, j'ai pour douloureux devoir d'apporter à nos collègues disparus, l'hommage que méritent leurs personnes et leurs oeuvres.
M. l'abbé Célestin Lefèvre, curé de Pierrelaye, est décédé voici un an déjà, vers le moment même où se tenait notre Assemblée générale de 1927. Nous l'avions accueilli en 1901, sous le patronage de M. l'abbé Neveu, archiprètre, et de M. Théven de Guéléran.
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Enfant du Vexin, où il était né à Avernes, successivement pasteur de Ronquerolles, de Nointel, puis d'Us, de 1887 à 1904, il était revenu dans notre région, après un séjour à Saint-Michel-sur-Orge, comme curé de Pierrelaye, en 1923. Orateur accompli, lettré délicat, il laisse d'unanimes regrets qui accompagnent sa mémoire.
Dans le diocèse de Beauvais, à quelques heures de distance, le 18 et 19 août, étaient enlevés deux des nôtres, M. le chanoine Pillon et M. le chanoine Pihan.
M. le chanoine Pillon, curé doyen d'Auneuil, avait été reçu parmi nous, en 1910, sur la présentation de M. Barré, bibliothécaire à Beauvais, et celle de M. Depoin. Quelle belle signification de sa vie fut rappelée, le jour de ses obsèques, par la voix autorisée de M. le chanoine Demay ! L'église où se célébraient ses- funérailles était celle où il avait été baptisé, 68 ans auparavant ! Curé de Monneville, puis de Saint-Paul près de Beauvais, puis de LiancourtSaint-Pierre, il avait été nommé doyen d'Auneuil quelques mois avant la guerre, au cours de laquelle il se dépensa sans ménager ses forces. Frappé à l'autel, le samedi 18 juin, dans l'exercice de ses fonctions sacerdotales, il ne put résister à deux mois de souffrances. Nous devons à son souvenir un salut plein de respect.
M. le chanoine Pihan, curé doyen d'Estrées-Saint-Denis, était un de nos doyens d'élection, sociétaire inscrit depuis l'an 1881, comme secrétaire de l'évêché de Beauvais, poste occupé aujourd'hui par notre érudit collègue M. le chanoine Beaudry. J'ai même lieu de croire qu'il était, dans la Société Historique du Vexin, le second de nos membres inscrits sur la liste où votre actuel président se trouve à présent au premier rang d'ancienneté. Né à LiancourtSaint-Pierre, le 17 septembre 1846, secrétaire, puis vicaire général de l'évêché de Beauvais, curé doyen d'Estrées-Saint-Denis en 1894, il a achevé dans ce poste une carrière éminente.
Il faudrait une notice spéciale, où la place ne serait pas mesurée, pour traiter comme il convient de son oeuvre savante. Secrétaire perpétuel de la Société Académique del'Oise, qui, sous la haute direction de notre ccllègue, M. le docteur Leblond, a pris un tel essor, il donna à cette forte Compagnie, pendant trente-cinq ans, tous ses soins. Son Histoire de Liancourt, de Saint-Just-en-Chaussée, de Jouy-sous-Thelle, son Esquisse descriptive des Monuments historiques, sa Géographie physique et historique, consacrées au département de l'Oise, son étude sur Gilles Mallet, bibliothécaire de Charles V, sont devenues classiques pour les amis du passé du Beauvaisis et de la Picardie a voisinante. La Société Française ' d'Archéologie, par la voix amicale de M. Raymond Chevallier, son secrétaire général, a exprimé sur sa tombe toute l'étendue de la perte que faisaient en lui la science et ses compatriotes.
Madame la générale Jacquin continuait dans notre Compagnie,
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depuis dix ans, le souvenir de notre si sympathique collègue, le général Paul Jacquin. Nous devons à leur fils, M. Michel Jacquin, qui vient d'adhérer à la Société Historique de Pontoise et du Vexin, l'expression particulière de notre reconnaissance pour sa décision de continuer lui-même, au troisième titre, une tradition familiale ininterrompue.
Le marquis de La Brifie avait tenu, en 1890, à montrer, par son adhésion, tout l'intérêt qu'il nous portait.
Une brillante carrière militaire avait d'abord absorbé son activité. Simultanément reçu à l'Ecole Polytechnique et à l'Ecole Militaire, il avait opté pour Saint-Cyr. Capitaine d'infanterie, chargé de missions techniques en Autriche, en Bavière, dans les Etats Balkaniques et les Etats Scandinaves, il en avait rapporté des études remarquées. Puis l'héritage d'une tradition paternelle l'avait appelé à se fixer dans ce domaine familial de Neuville, à Gambais, où depuis quarante ans il se dévouait au bien public, comme représentant au Conseil général du canton de Houdan.
A Gambais, dans le parc de Neuville, se tenait, le dimanche 28 juin 1914, le Comice agricole de Seine-et-Oise — le vieux Comice, comme aiment à l'appeler ses fidèles — à l'heure même où dans une ville des Balkans éclatait le dramatique événement — sur lequel la vérité souterraine reste encore à dire — qui allait un mois plus tard servir à bouleverser l'univers. Notre cher collègue, ce jour-là, entouré de toutes les sympathies qui affluaient vers lui, ne se doutait guère que neuf semaines plus tard, le commandant de La Briffe, volontaire du devoir, se trouverait, à quinze lieues seulement de Gambais, à la tête d'un bataillon de territoriale chargé d'assurer, en extrême pointe d'avant-garde, la défense de la région parisienne. Ce que furent, à Villiers-Adam, ses anxiétés de combattant et de Français, pendant les heures qui passaient si lentes, le 2 et le 3 septembre, alors que le mouvement de la msase allemande semblait encore se diriger vers la basse vallée de l'Oise, j'eus l'honneur d'en être le confident, quelques jours plus tard, alors que les forces dont il avait trop présiimé lui faisant défaut, je le trouvai épuisé de douleur à 1 hôpital de Saint-Leu-Taverny, et fut assez heureux pour pouvoir le ramener près des siens à Paris, où une longue maladie le retint plusieurs mois sur un lit de cruelles souffrances.
A son rétablissement, sa belle énergie se retrouva tout entière, pour exercer autour de lui, dans la région qu'il représentait à l'Assemblée départementale, l'action la plus bienfaisante et la plus honorée. A tous les hommages qui ont été rendus à cette belle et noble vie, la Société Historique du Vexin tient à ajouter le sien. Le vicomte de Noue avait tenu à nous apporter le témoignage d'une adhésion précieuse, à la suite de la solennité d'Ecouis, où la
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Société Historique du Vexin a fixé, en 1913, la plaque commémorative du six centième anniversaire de la fondation de la Collégiale dont notre savant collègue Louis Régnier a écrit l'imposante histoire, chapitre magistral de son oeuvre si douloureusement arrêtée. Le vicomte de Noue et les siens, le jour de cette impressionnante manifestation, représentaient la parenté du fondateur du sanctuaire, Enguerrand de Marigny, le grand conseiller, trahi depuis par la fortune, du grand roi que fut Philippe-le-Bel, et dont la tombe signe encore le monument.
Héritier de la maison de Roncherolles, dont les fastes sont in» crits dans toute la suite des Annales de Normandie, il perpétuait sur la même terre plusieurs siècles d'une possession traditionnelle qui n'avait pas connu d'interruption. Mais depuis trente-trois ans à Heuqueville, en Vexin Normand, dévoué sans réserve à toutes les oeuvres bienfaisantes, en particulier à la Croix-Rouge, où il exerçait d'importantes fonctions, il laisse à tous ceux qui l'ont connu les regrets les plus émus et les plus mérités.
Le même jour, le 29 mars, était enlevé, à Champagne, M. l'abbé Lesot. Originaire du diocèse d'Arras, ordonné à Versailles, successivement curé de Ponthévrard, de Boissy-le-Cutté et de Vert-lePetit, à d'autres extrémités de notre département, il s'était trouvé fixé dans notre région par la cure de Champagne qu'il occupait depuis trente ans. Notre Association l'avait appelé à elle voici cinq années, sur l'introduction de M. l'abbé Desrues, curé de l'IsleAdam, et de M. l'abbé Destarac, curé de Méry-sur-Oise. Il n'y comptait que de respectueuses sympathies.
M. René Roulleau, économe des Hospices de Pontoise, était entré à la même date en 1923, dans notre Compagnie, sous les auspices de M. Edouard Durand et de M. le docteur Georget. Il est décédé le 5 avril. Pontoisien de naissance, tous ceux qui, dans sa carrière, l'ont connu à l'oeuvre, ont pu apprécier son caractère, son dévouement absolu à sa charge. Notre collègue M. le docteur Georget, dans les paroles si écoutées qu'il a prononcées sur sa tombe, a défini avec justesse sa vie toute d'honneur et de labeur, et fait saisir quel auxiliaire précieux, quel collaborateur éclairé la ville de Pontoise perdait en lui. Nous nous inclinons devant la ■douleur des siens, si cruellement éprouvés par sa perte.
Associé-correspondant, M. Alexandre Vidier était des nôtres •depuis le 4 juin 1914, élu selon les statuts alors en cours par l'Assemblée générale de ce jour, la seule qu'ait présidée comme président notre toujours si regretté collègue M. Auguste Rey, pour y prononcer l'éloge du cher éminent que fut pour nous M. Louis Passy.
Alexandre Vidier venait alors de quitter les fonctions de Conservateur adjoint à la Bilbiothèque Nationale, où l'avait conduit
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l'Ecole des Chartes, pour occuper celles, infiniment, absorbantes, d'inspecteur général des Bibliothèques et des Archives, auxquelles le préparaient, et des aptitudes administratives presqu'innées, et la continuation de cette immense Bibliographie des_ Sociétés Savantes de France, dressée par Robert de Lasteyrie et Eugène LefèvrePontalis. C'est d'une façon magistrale qu'il remplit ces lourds devoirs, retardés par la guerre où il rendit au pays de précieux services dans un poste de haute confiance au Sous-Secrétariat dans l'action duquel étaient rangées les questions sanitaires. Quant il put les aborder, il s'y donna avec le plus désintéressé des zèles, y sacrifiant ses travaux personnels et tout ce qu'il pouvait en attendre.
Un de ses titres l'attachait à notre activité, celui de secrétaire du Comité de publication de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, rouage important, s'il en est, de cette grande Compagnie fédérale. Alexandre Vidier, si profondément regretté, est enlevé à la science dans toute la maturité de ses forces et de sa valeur.
La lecture du rapport annuel de notre secrétariat sur la situation et les travaux de la Société va vous renseigner sur notre rôle dans l'année qui vient de s'écouler. Vous y trouverez exposés les détails des dons faits à la Société, dont les auteurs méritent toute notre reconnaissance, et la relation de notre excursion faite à Luzarches le 23 mai, dont le succès est dû pour une si large part à l'heureuse collaboration et à la très aimable hospitalité offertes aux sociétaires et à leurs invités par notre collègue M. Mauboussin, dans l'historique et accueillant domaine d'Hérivaux.
Les documents financiers qui seront soumis à votre approbation, déjà revêtus de celle du Conseil, témoignent du soin scrupuleux avec lequel sont gérés nos intérêts pécuniaires. Notre dette, si préoccupante naguère, s'allège, dans le budget de 1929 qui vous est proposé, à la cadence, trois fois déjà répétée, d'un cinquième. Le prochain en marquera l'avant dernière étape de règlement. Cette dégression soulageante permet d'assurer là distribution, dans l'exercice de cette présente année, d'un volume des Mémoires, dont l'achèvement à l'imprimerie était différé jusqu'ici par les plus, impérieuses raisons de salut public dont vous avez su comprendre la nécessité.
Ces deux éléments primordiaux de notre vitalité sont étrcite. ment conditionnés, comme chacun de vous le sait, mes chers collègues, par la direction générale, aussi dévouée que consciencieuse, dont M. Mallet nous donne l'exemple continu, jepuij dire quotidien. Tous, vis-à-vis de lui, nous nous sentons en état de reconnaissance, et je n'hésite pas à le déclarer, .d'une très affectueuse reconnaissance. Quoique ne pouvant siéger en cette réunion parmi vous, je suis certain de répondre à un voeu bien sincère de votre part, en lui
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adressant ici l'expression de ce sentiment unanime et si parfaitement justifié.
Après avoir procédé aux élections statutaires, vous allez entendre des communications qui vont apporter à cette réunion autant d'intérêt que d'attrait.
M. Darras vous entretiendra du château de Stors et de ses seigneurs, avec la même bonheur de découvertes qui lui a permis de nous restituer, à l'Isle-Adam, la biographie des amis du grand Balzac, dont l'un fut le modèle certain de son immortel Médecin de . campagne.
M. l'abbé Lefèvre, en vous parlant du domaine de Marcouville, fera revivre devant vous les personnes et les choses, comme il l'a fait à Luzarches, où il montra Bossuet se portant par deux, fois au devant de Louis XIV, messager de douleur et arbitre de passion.
M. Mallet vous exposera les conflits de prééminance et d'attributions qui mirent aux prises au xvne siècle, d'une façon scandaleuse, les prévôts et les lieutenants du bailli de Senlis au siège de Pontoise. Ces conflit 0 occupèrent le Parlement de Paris pendant plus de vingt-cinq ans.
Autant de belles études destinées au premier tome à venir de nos Mémoires. Puisse-t-il, mes chers "collègues, lui et ceux qui le suivront, en recueillir encore beaucoup d'autres, dues à votre culte de l'histoire et des sciences qui l'accompagnent, pour le plus grand honneur de notre Compagnie, qui regarde avec confiance l'avenir et ses larges routés.
M. Henri Lebas, secrétaire général par intérim, donne connais.sance du rapport sur les travaux et la situation de la Société pendant l'année écoulée :
Mesdames, Messieurs.
Depuis notre dernière Assemblée générale qui eut lieu le 13 juin 1927, la Société Historique et Archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin continue à faire preuve de vitalité. Grâce à l'établissement de budgets en équilibre, la subordination aussi stricte que possible des dépenses aux recettes et à une surveillance vigilante du recouvrement des cotisations, nous avons, depuis deux ans, diminué de moitié l'importance de notre dette, tcut en assurant l'impression de nos bulletins, l'exécution de projets d'excursion et en faisant face aux frais et dépenses de toutes sortes que nécessite une administration si modeste qu'elle soit.
Nous avons eu à déplorer durant cette période le décès de huit membres titulaires et d'un assccié correspondant : notre président vient de rendre hommage à leur mémcire.
Nous avons enregistré la démission de < nze sociétaires et nous avons le regret de rayer de nos Estes l'un de nos membres, qui, malgré de multiples demandes de payer la cotisation, sous peine de sanction, n'a pas cru devoir répondre à notre appel.
Par contre, nous avons eu la satisfaction de prononcer l'admission de treize nouveaux sociétaires qui, plus près de nous, parce que habitant dans l'arrondissement, seront mieux placés pour suivre nos travaux et s'y intéresser. A ceux d'entre eux qui sont ici présents, nous leur souhaitons de tout coeur la bienvenue.
L'état de nos finances est satisfaisant.
L'exercice 1927, clos le 31 décembre accuse, un excédent de recettes de 4.143 fr. 35. Les prévisions budgétaires des dépenses n'ont pas été dépassées. La vente de nos publications s'est élevée à 952 francs.
Dans l'exposé que nous vous faisions de notre situation le 13 juin 1927, nous vous disions que nous restions devoir à M. Paris, notre imprimeur, sur les frais d'impression du Cartulaire des Cordeliers et de l'inventaire des archives de l'Hôtel-Dieu, une somme de 10.000 francs : aujourd'hui cette dette est réduite à 6.000 francs. Nous ne devons pas autre chose, sinon quelques dépenses courantes.
Le budget de 1929 qui va vous être soumis est établi suivant les conditions qui vous ont été antérieurement proposées et que vous avez adoptées.
Nous aurions désiré pouvoir vous thstribuer aujourd'hui le tome 39 de nos Mémoires, dont tous les éléments sont entre les mains de notre imprimeur. Le remaniement absolument nécessaire des 24 premières pages de ce volume déjà imprimées, où sont contenues les notices nécrologiques consacrées à M. Eugène LefèvrePontalis et à M. Louis Régnier, a retardé cette publication qui ne se fera plus attendre bien longtemps.
Grâce à la libéralité de leurs auteurs, qui, pour la plupart, sont nos collègues, notre bibliothèque s'est enrichie de divers ouvrages.
Nous avons reçu :
De M. l'abbé Chaume, professeur de théologie à Dijon, son substantiel ouvrage sur l'origine et l'histoire du Duché de Bourgogne, qui a obtenu la première médaille du concours des Antiquités Nationales en 1925 ;
De M. Charles Florange, une étude sur les Assemblées générales du clergé de France avant 1789, et leurs jetons commémoratifs ; des renseignements sur Chaumont-en-Vexin et les anciennes abbayes de Gomerfontaine et Royaumont, et divers documents de date plus récente ; .
De M. Carolus Barré, un opuscule ayant pour titre : Autour du traité de Brétigny. Recherches sur les otages de Beauvais et de Compiègne ;
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De M. Emile Houth, un guide de Poissy et ses environs, édité par le Syndicat d'Initiative du heu ;
De M. le chanoine Beaudry, de Beauvais, trois brochures concernant : i° Un cas de superstition au xvme siècle dans l'ancien diocèse de Beauvais ; 2° Saint-Jean l'Evangéliste et notre art régional ; 3° Le IVe centenaire d'un curé de Varluis, qui n'est autre que Pierre de Ronsard, prince de la Pléiade ;
De M. le docteur Leblond, président de la Société Académique de l'Oise, et M. Jean Tremblot, bibliothécaire à l'Institut, un volume de documents notariés relatifs à l'histoire économique du Beauvoisis et du Vexin français, extrait des minutes de Chaumont-en-Vexin (1489-1505) ;
De M. Louis Bigard, suivant la promesse qu'il nous avait faite l'an passé, cent exemplaires de son travail sur les communes rurales et les franchises municipales dans la prévôté de Paris ;
De M. Léon Plancouard, un nouvel envoi d'un certain nombre d'exemplaires de son étude sur l'emplacement de Petromantalum. Mlle Mollier a bien voulu faire don à notre bibliothèque d'une brochure réunissant plusieurs Conférences par elle faites sur SaintLouis intime ; de deux affiches des 29 juillet 1784 et 27 septembre 1790 ; d'une notice de M. Rochesson sur le grand orgue de SaintMaclou et d'un plan d'impositions économiques et d'administration des finances par Brisard des Glannières en 1774.
Le R. P. Gleizes nous a fait don également de trois brochures : i° Relation des solennités à Ecouen du 17 juillet 1927 en mémoire de JeanLeVacher ; 2°rhommequirit, leR. P. Collard ,3° Vie illus• tré de Jean Le Vacher.
De leur côté, notre toujours fidèle sociétaire, Mlle Emilie Houdard, Mlle Léonie Houdard, sa soeur et M. Germain Houdard, leur frère, en mémoire de leur regretté père, notre ancien collègue, enlevé prématurément à la science historique, auteur d'une importante étude sur les châteaux royaux de Saint-Germain-en-Laye, et de Madame Houdard, leur mère, ont offert à notre Société le savant ouvrage de M. l'abbé Pierre Torry, licencié en droit canonique, ayant pour titre : Une paroisse royale, Saint-Germain-en-Laye, origine et histoire.
Cet ouvrage illustré, honoré d'une lettre préface de S. G. Monseigneur Baudrillart, complète heureusement les châteaux royaux de M. Georges Houdard, près desquels « il restera et prendra place » selon l'expression de l'auteur de la préface.
A tous ces dévoués collègues et à nos généreux donateurs, nous leur exprimons avec nos remerciements, nos sentiments de vive reconnaissance.
Au cours des travaux de lotissement de l'ancien parc de Maubuisson, commune de Saint-OuenTAumône, il a été découvert le
25 novembre dernier, cinq sarcophages, en avant du lot n? loi, . et à o m. 60 de profondeur ; le sarcophage le mieux conservé a fait apparaître les débris d'un squelette ayant près de lui une hache et une lance de fer paraissant provenir d'un javelot.
Informés de la découverte, deux de nos collègues, MM. Mallet et Duclos, se sont rendus sur l'endroit indiqué, accompagnés de notre autre collègue M. Godet, maire de Saint-Ouen-1'Aumône.
Ces messieurs ont constaté que ces sarcophages, mesurant 2 mètres de longueur sur o m. 65 à la partie la plus large, étaient orientés, la tête face au sud-est, que leur construction avait été faite sur place, en plâtre et morceaux de pierre à plâtre.
Ces sépultures peuvent remonter à l'époque mérovingienne. Ces précieux restes ont été déposés au Musée de Pontoise.
Depuis, des articles de journaux, quelque peu fantaisistes, ont donné une description d'autres objets qui auraient été recueillis postérieurement, tels que bagues, boucles, cuillers d'argent, ainsi que des fragments de poterie de la même époque. Nos collègues n'ont pas vu ces objets qui ont été emportés par les inventeurs.
Grâce aux renseignements fournis par notre savant et érudit collègue, M. l'abbé Lefèvre, ces sépultures semblent avoir fait partie du cimetière d'une ancienne paroisse dite « de Saint-Hilaire », ' dont l'existence est révélée à cet endroit par des documents authentiques. Il existe encore sur la commune de Saint-Ouen-1'Aumône, un lieu dit « Saint-Hilaire » figuré au cadastre de la commune dressé en 1813, sur la feuille section C et D, tenant d'un côté l'abbaye de Maubuisson, d'un bout la route de Saint-Ouen à Méry et d'autre bout au chemin de plaine allant rejoindre la route de Méry. L'hypothèse que nous venons de poser sur la provenance de ces sépultures . est des plus vraisemblables.
Notre Société a pris part, comme elle l'a toujours fait jusqu'ici, à la Conférence des Sociétés savantes de Seine-et-Oise qui s'est tenue cette année à Argenteuil les Ier, 2 et 3 de ce présent mois, sous' la présidence de M. Maurice d'Ocagne, de l'Académie des Sciences. C'est à la Société « Le Vieil Argenteuil » que préside avec distinction notre collègue, M. Girardin, qu'en est due l'organisation. Notre subvention a.été de 200 francs.
Des communications fort intéressantes ont été faites dans les diverses réunions, dont quelques-unes par des membres de notre Société ou de nos associés-correspondants. Ainsi, M. Lorin, président de la section d'histoire à la Conférence, a parlé de Mirabeau au château du Marais, à Argenteuil, et de la fille de Molière au même lieu; M. Mallet, des démêlés entre les prévôts et les lieutenants du bailly de Senlis à Pontoise au xvne siècle ; M. Léon Mirot, conserr ■ vateur-adjoint aux Archives nationales, des villégiatures parisiennes de la vallée de Bièvre au xixe siècle ; M. Lesort, des archives nota-
riales et de leur utilité pour l'histoire de l'art. C'est dans ces archives que l'on peut trouver les marchés qui ont été faits avec les architectes et les maîtres des oeuvres d'art qui décorent nos édifices.
M. Bigard a entretenu la conférence des inscriptions à peu près ignorées de l'église de Chatou; M. Victor Aubert, de Beynes préhistorique (le gisement paléolithique de la Croix verte, le village néolithique du moulin des Fourneaux) ; M. Emile Houth, du château de Médan ; M. de la Tourasse, de la valeur de l'histoire de l'art dans les études artistiques et de la formation de l'esprit. Le progrès qui, selon l'étymologie du mot, indique une marche en avant, ne consiste pas à démolir ce qui a précédé pour construire de nouveau : le nouveau ne constitue pas toujours un progrès.
En ce qui touche plus particulièrement notre région, M. Duchaussoy, professeur honoraire de l'Université, a dressé la statistique aussi exacte que possible des bans de, vendange d'Argenteuil et de Montmorency, pour en faire l'application à la météorologie locale. Il résulte des dates par lui recueillies à cet effet et de l'étude des faits relevés dans les archives départementales, dans les fonds du bailliage d'Argenteuil et du duché d'Enghien-Môntmorency, que le climat n'a pas varié dans la région parisienne depuis l'an 1700. -
Un mot, maintenant,- pour terminer, sur notre excursion à Luzarches le 23 mai dernier. '
Organisée de tous points par notre aimable et distingué collègue, M. Mauboussin, cette excursion a été admirablement réussie, en dépit du temps, qui, par moments, a été quelque peu pluvieux. Venus, les uns par l'auto-car commandé, les autres par chemin de fer et d'autres par automobiles particulières, les excursionnistes au nombre de plus de soixante, se sont trouvés réunis vers -10 h. et demie au rendez-vous fixé en face de l'église de Luzarches où les attendaient M. le curé-doyen, l'abbé Villain, M. Dubois, maire de la ville, et les notabilités du lieu. Après les présentations et salutations d'usage, sur l'invitation de M. Mallet, vice-président, en l'absence de M. Lefèvre-Pontalis, président retenu à Paris pour raison de santé, M. Fort fait, sur le parvis, l'historique de l'église qui a été très remaniée, mais dont les morceaux du xne siècle méritent une attention particulière. -
M. Fort donne des détails sur la construction de l'abside, sur les colonnes qui reposent sur une base antique et couronnées par un chapiteau ionique ; il note les modifions qui exagèrent leur saillie pour atteindre le larmier, etc.
Le savant exposé de M. Fort est fort goûté de ses auditeurs.
Nous sommes à deux pas de l'ancien château de La Motte
dont le propriétaire, M. François, et son fils, nous font les honneurs.
Le château n'existe plus, mais il est remplacé par une belle maison
bourgeoise entourée de verdure et de massifs de fleurs. ,
Les ruines qui subsistent de l'ancien château-fort sont religieusement conservées par M. François et parfaitement entretenues ; à certains endroits elles ont été consolidées avec art.
On peut facilement se rendre ocmpte de ce que pouvait être le château de jadis.
Nous nous promenons à l'aise dans cette belle propriété, entretenue avec goût. Nous montons à l'emplacement d'un vieux donjon d'où nous jouissons d'une vue superbe. Nous admirons en descendant un joli pavillon, vrai bijou qui semble posé sur un tapis de fleurs. Madame François nous y accueille avec un gracieux sourire et nous sommes heureux de lui présenter nos respectueux hommages. Mais il est plus de il heures et nous avons encore d'autres visites à faire aux ruines de l'ancienne collégiale de SaintCôme et au château de Rocquemont.
Madame François estime que dans ces conditions les visiteurs ont besoin d'un réconfort. Elle nous introduit dans une jolie salle à manger où nous sont offerts des gâteaux, du porto, du madère, etc., toutes choses tentantes et présentées avec tant de grâce et de délicatesse qu'il serait impoli de refuser. — Il faut cependant se hâter. Nous remercions comme il convient l'aimable châtelaine et M. François de leur bienveillante réception et nous nous dirigeons vers Saint-Côme.
En cours de route nous nous arrêtons près de l'Hôtel de Ville, devant la maison où a été apposée une plaque commémorative de la mort du maréchal des logis de Saint-Genys, du 12e dragons, tombé à Luzarches sous les balles allemandes le 4 septembre 1914. Le premier combattant tué le plus près de Paris.
Du château de Saint-Côme, dit « le château d'en Haut » il ne reste que les murs et la voûte d'une porte qui, jadis, devait être munie d'une herse et du pont-levis. Nous faisons le tour de la propriété où nous n'avons pas l'autorisation de pénétrer et nous levons les yeux sur la maison construite par le docteur Broca sur la base de l'ancien donjon.
Nous entrons bientôt dans le château de Rocquemont, qui fut pendant plusieurs années la propriété de Sophie Arnould. M. et Madame Friedberger, qui en sont actuellement propriétaires, nous font le meilleur accueil : ils nous font visiter les appartements de la célèbre artiste, sans se soucier outre mesure de la boue qui, souillant nos chaussures, va remplir le même office dans leur salon.
Nous remercions M. et Madame Friedberger de leur bienveillance à laquelle nous sommes fort sensibles. D'ailleurs M. et Madame Friedburger seront des nôtres au déjeuner : nous pourrons lier plus ample connaissance.
Nous sommes vraiment en retard, mais l'hôtelier est bon prince et, grâce aux recommandations de M. Mauboussin, le déjeuner n'en souffrira pas.
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Une quarantaine de convives prennent place à table. M. Mallet, président, ayant à sa droite M. le Curé-doyen, et à sa gauche, Madame la confesse de Salverte. M. le maire de Luzarches, empêché, s'est excusé près de notre président de ne pouvoir se joindre à nous en cette circonstance.
M. Léon Fort a eu la délicate attention de mettre devant chacun un menu illustré par lui reproduisant les ruines du château de la Motte et la porte du château de Saint-Côme. Le déjeuner est excellent et servi à souhait ; il fait honneur à l'hôtelier de SaintCôme et de Saint-Damien.
Au dessert, M. Mallet, après avoir donné lecture d'une lettre . de M. Germain Lefèvre-Pontalis qui exprime ses regrets de ne pouvoir être avec nous, adresse tout d'abord ses remerciements aux dames — dont la présence et les gracieux sourires sont la parure des réunions auxquelles elles prennent part ; la Société Historique du Vexin les accueille toujours avec un respectueux empressement. Il remercie M. le curé-doyen qui a ouvert toutes grandes les portes de son antique église pour nous recevoir, M. Mauboussin aux soins duquel est dû le succès de l'excursion et M. Léon Fort qui a le talent d'offrir sous forme de menu, à chacune des excursions, un souvenir artistique de notre visite. M. Mallet remercie enfin toutes les personnes qui ont bien voulu apporter leur concours à l'oeuvre de la Société historique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin dont le but est de susciter le goût des études historiques et l'amour- du pays et de la région qu'on habite. Le président saisit cette occasion de faire l'éloge des Sociétés historiques locales et régionales et de leur utilité. Elles contribuent à faire mieux connaître dans ses détails la belle histoire de la France et à donner à cette auguste et sublime personnalité la physionomie qui lui appartient. M. Mallet lève son verre à la ville de Luzarches dont la vie a été toujours confondue avec la vie nationale et à la prospérité de ses habitants.
M. le Curé-doyen remercie M. Mallet, au nom de ses concitoyens, des sentiments qu'il vient d'exprimer et lui demande de lui servir de parrain pour son admission comme membre de la Société historique : ce qui est accepté de grand coeur.
Aussitôt levés de table, les excursionnistes reprennent leurs places dans les voitures et l'on file sur Hérivaux situé à quatre kilomètres de Luzarches. Là était une abbaye importante fondée au xne siècle. L'abbaye est aujourd'hui détruite. La maison des hôtes seule a été conservée, avec quelques belles ruines qu'entretient avec soin le propriétaire actuel, notre aimable et sympathique collègue, M. Mauboussin, qui, en la circonstance, se fait notre dévoué cicérone.
M. Mauboussin nous reçoit dans sa belle résidence d'été avec toute l'aisance cordialement distinguée d'un gentleman farmer.
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Cette résidence est un véritable domaine qui a sa ferme avec ses écuries et étables, ses communs, ses prairies, ses bois et sa maison seigneuriale.
Guidés par notre hôte qui se fait un plaisir de nous être agréable en donnant les explications nécessaires, nous visitons les restes de la splendeur de l'ancienne abbaye, les arcades, les sculptures, une ancienne chapelle ; entre temps, nous admirons les pelouses, les massifs de fleurs, les pièces d'eau, les arbres, les bois bordant le domaine. Rien ne rappelle ici le souvenir des guerres, des châteauxforts de Luzarches : c'est la vie champêtre, calme et agréable où l'on goûte d'autant mieux l'existence qu'on se trouve éloigné de l'agitation des affaires et de la trépidation de la ville.
Madame Mauboussin et Mlle Mauboussin nous reçoivent à l'entrée du château, avec beaucoup de bonne grâce et nous-font les honneurs, de leur salon richement décoré et de bon goût.
Bientôt chacun prend place et se range pour écouter les communications historiques qui ont été annoncées.
M. Mallet, qui préside, donne lecture d'une communication de M. Germain Lefèvre-Pontalis qui a tenu à honneur de s'associer d'une façon,effective à notre manifestation. Le sujet est : Luzarches au temps de Jeanne d'Arc.
M. Lefèvre-Pontalis fait voir Luzarches et ses environs sillonnés en tous sens par les gens de guerre ; les malheureux habitants essaient par tous les moyens de se préserver des violences et des vexations de tous genres ; ils cherchent en vain un abri à leurs misères et à leur infortune.
A cette époque, la place de Luzarches, au moment de la marche de Jeanne d'Arc, fut conquise à la fin d'août 1429 par les forces françaises qui purent la conserver quelque temps. C'est ce que M. Lefèvre-Pontalis a établi à l'aide de textes contemporains,
Très sensible à la délicate attention du président de la Société Historique, l'Assemblée remercie M. Lefèvre-Pontalis par ses applaudissements.
M. Darras, au nom de M. l'abbé Lefèvre, retenu à Pontoise par la cérémonie de la Confirmation, donne lecture de notes historiques sur Bossuet à Luzarches, où l'illuste évêque vint trouver, au mois de juillet 1671, Louis XIV, de retour de Flandre, pour lui annoncer la mort du jeune duc d'Anjou, Philippe de France, deuxième fils du roi. Deux ans plus tard, Bossuet se rendra de nouveau à Luzarches près du monarque pour lui rappeler sa promesse d'éioigner de la cour Madame de Montespan.
M. Mallet donne ensuite connaissance d'une lettre inédite datée du 30 mars 1775 que les princes du sang (à l'exception du "comte de Provence, futur Louis XVIII), et du duc d'Artois (futur Charles X), adressèrent à Lcuis XVI, à l'occasion d'un voyage en France, de l'archiduc Maximilien d'Autriche, qui se serait plaint
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au roi ou à la reine Marie-Antoinette de n'avoir pas reçu la visite des princes, alors que lui-même, qui voyageait incognito, s'était abstenu de faire des visites.
Dans cette lettre, les princes du sang s'élèvent avec dignité contre les prétentions de l'archiduc, soutenant que les princes du sang de France ont eu de tous temps la prééminence sur tous les autres princes des maisons royales ou impériales et qu'il appartient à l'archiduc de faire le premier pas. La lettre, dont l'original est mis sous les yeux des auditeurs, est signée des princes des maisons d'Orléans, de Condé, de Conti.
Ces lectures sont écoutées avec le plus vif intérêt : la dernière produit une véritable sensation.
Ces communications terminées, Madame Mauboussin et Mlle Mauboussin invitent les visiteurs à passer dans la salle à manger où un véritable goûter avec gâteaux, biscuits, tartes etc., et des vins de choix sont offerts avec une grâce et une cordialité exquises.
Nous sommes littéralement confus de tant d'attentions et d'aménité. Mais l'heure du retour nous presse ; chacun de nous se confond en remerciements et compliments à l'égard de nos hôtes dont nous prenons congé en présentant nos respectueux hommages à Madame et à Mademoiselle Mauboussin.
Nous conserverons longtemps le souvenir de notre charmante excursion à Luzarches.
Tel est l'exposé que nous devions vous faire des travaux et de la situation de notre Société Historique et de nos faits et gestes depuis notre dernière Assemblée générale.
Lecture est donnée, au nom de M. Gay-Lugny, trésorier, des. comptes de l'exercice 1927 qui a été clos le 31 décembre dernier : Exercice 1927 RECETTES
Solde de l'exercice 1926 1.062 90
Coupons des valeurs appartenant à la Société 399 95
Intérêts des sommes déposées en banque 66 80
Cotisations de 1927 5.922- 50
Droits d'entrée 580 »
Vente de publications 952 »
Don de M. Germain Lefèvre-Pontalis pour la plaque
commémorative de Jean Le Vacher, à Ecouen.... 850 »
Total 9.834 15
DEPENSES
Assurances (Ass. Mutuelles et Ass. Gles) . . 364 45
Travaux de comptabilité 300 »
Frais de poste, envoi de chèques postaux
préparés, etc 344 30
A reporter 1.008 75 9.834 15
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Report 1.008 75 9.834 15
Frais de bureau, imprimés divers, avis de
convocation, etc 351 75
Gratification à la concierge de la Mairie.... 20 »
Cotisation à la Société Le Vieux Papier et
frais d'envoi 50 40
Excursion à Beaumont-sur-Oise 213 15
Honoraires de Me Joubert, avocat 300 »
•Plaque commémorative de Jean Le Vacher
à Ecouen, par le don de M. G. LefèvrePontalis
LefèvrePontalis de la maison Ballagny,
à Paris) 850 »
Impression du bulletin n° 51 (500 ex. de
32 pages), mise sous bandes et envoi.. 785 »
Versement sur la créance Paris 2.000 »
Achat de chemises extensibles . servant de
reliures 111 75
Total 5-690 80 5.690 80
Solde créditeur au 31 décembre 1927 4.143 35
L'approbation de ces comptes est mise aux voix et adoptée.
Le projet de budget pour l'année 1929 est soumis à l'Assemblée générale :
Projet de budget — Exercice 1929
RECETTES
Coupons de valeurs appartenant à la Société. 400 fr.
Intérêts des sommes déposées en Banque 50
Cotisations de 1929 : 6.000
Droits d'entrée 150
Vente de publications 500
Total 7.100 fr.
DEPENSES Assurances, gaz et eau 500 fr.
Remploi . . .,. 400
Frais de bureau, imp. divers, avis de convocation, etc. 350 Frais de poste, affranchissements, correspondance,
chèques préparés 350
Gratification au concierge de la Mairie 20
Etrennes au facteur 10
Excursion de la Société 250
Impression du bulletin n° 52 800
Reliure de publications 250
Impression du tome 39 des Mémoires 2.500
Acompte sur la créance Paris 1.500
Imprévus 170
Total égal 7.100 fr.
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Le projet de budget est mis aux voix et adopté.
L'ordre du jour appelle l'élection de sept membres du Conseil. Les administrateurs composant la série sortante sont MM. Coquelle, Gay-Lugny, Henri Lebas, Mallet, Martin-Sabon, Duclos et Pahin, élus en 1925 pour la période se terminant en 1928, tous rééligibles.
M. Gay-Lugny, empêché par les obligations de sa profession de continuer ses fonctions de trésorier, a déclaré son intention de ne pas se représenter au Conseil.
MM. Coquelle, Henri Lebas, Mallet, Martin-Sabon, Duclos et Pahin sont réélus et M. Henri Lannois élu au Conseil, tous ces mandats prenant fin en 1931.
L'Assemblée générale confirme la nomination comme membres du Conseil de MM. Mahy et de M. l'abbé Desgroux, tous deux élus par le Conseil dans sa séance du 23 janvier dernier, M. Mahy en remplacement de M. de Boislisle, M. l'abbé Desgroux en remplacement de M. l'abbé de Séré, tous deux démissionnaires; ces deux conseillers prendront le rang de leurs prédécesseurs, savoir M. Mahy jusqu'en 1930 et M. l'abbé Desgroux jusqu'en 1929.
M. le Président informe l'Assemblée que M. l'abbé de Séré ayant aussi donné sa démission de membre titulaire, le Conseil, dans sa séance du 23 janvier dernier, lui a conféré conformément à l'article 3 des statuts, le titre d'associé-correspondant.
L'Assemblée entend ensuite les communications qui lui sont présentées.
M. Le Ronne entretient l'Assemblée de l'ambassade du chevalier de Chaumont à la cour du roi de Siam en 1685, et de la réception à Versailles de deux ambassadeurs envoyés par le roi de Siam à Louis XIV en 1686.
M. Le Ronne donne un aperçu amusant de l'étiquette suivie à la cour de Siam.
M. Darras fait connaître les divers propriétaires et les familles , qui ont possédé le domaine et le château de Stors depuis son origine.
M. l'abbé Lefèvre retrace avec art la vie des anciens seigneurs de Marcouville, la magnificence de l'ameublement du château, les illustes personnages, qui venaient y faire visite et les fêtes de tout genre qui s'y donnaient avant la Révolution.
Toutes ces communications sont écoutées et suivies avec le plus grand intérêt et sont vivement applaudies.
En raison de l'heure avancée, la communication de M. Mallet, sur les Prévôts de Pontoise est remise à une séance ultérieure.
La séance est levée à six heures.
Le Président, Le Secrétaire
E. MALLET. ' Henri LEBAS.
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SEANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à Pontoise, au Siège social, rue Basse, 50, le 6 août 1928
Présidence de M. MALLET, vice-président
La séance est ouverte à deux heures.
Membres présents : MM. Mallet, Darras, Henri Lebas, Le Ronne, Duclos, l'abbé Lefèvre, l'abbé Desgroux, Mahy, Lannois.
Excusés : MM. le général Malesset, comte Cornudet, docteur Georget, Fautras, Plancouard, Martin-Sabon, Coquelle, Lesort, Léon Fort, Bossavy, Pahin.
Le procès-verbal de la dernière séance du Conseil du 18 juin est lu et adopté.
M. le Président donne connaissance au Conseil de la lettre suivante que M. Lefèvre-Pontalis, président, lui a adressée le 16 juillet.
Mon cher collègue,
Je viens remettre entre vos mains ma démission de président de la Société Historique de Pontoise et du Vexin, que je vous prie de vouloir bien communiquer au Conseil.
C'est une décision que mon état de santé m'impose, et que je sens que je dois prendre.
Je vous prie de vous faire auprès de nos collègues du Conseil l'interprète des regrets les plus vifs, et je peux dire des plus affectueux, que j'éprouve en quittant ces fonctions où leur sympathie m'avait appelé, voici maintenant près de quinze années. J'ai trouvé toujours auprès d'eux un concours dévoué et dont je tiens à les remercier avec émotion.
Mais que dire, mon cher collègue, de celui que j'ai rencontré auprès de vous-même, dont l'expérience et les conseils sont le meilleur appui de la Société et qui en assurez l'existence et le fonctionnement par les soins que vous y consacrez sans relâche, pour lesquels je tiens à vous assurer de ma plus profonde reconnaissance.
A ma démission de président, j'ajoute celle de membre du Conseil dont je ne pourrais suivre les travaux avec la régularité nécessaire.
Veuillez croire, je vous prie, à l'expression de mes sentiments les plus attristés.
Germain LEFÈVRE-PONTALIS.
La lecture de cette lettre cause au Conseil une profonde émotion.
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M. le Président se faisant l'interprète du Conseil déclare que le Conseil voit avec peine M. Lefèvre-Pontalis être obligé de quitter la présidence de la Société pour cause de santé, il s'associe à ses regrets. Il gardera longtemps le meilleur souvenir de son président et de la distinction avec laquelle il dirigeait les travaux de la Société et présidait les Assemblées générales.
L'ordre du jour appelle le Vote pour l'élection d'un président. , Le vote au scrutin secret donne les résultats suivants :
M. Mallet 8 voix. — Un bulletin blanc.
M. Mallet est élu président de la Société.
M. Mallet remercie ses collègues de l'honneur qui lui est fait, ' et espère que grâce à leur concours, il pourra assurer une bonne direction à la Société Historique du Vexin.
L'élection comme président, de M. Mallet, vice-président, rendant nécessaire l'élection d'un vice-président, il est procédé au vote secret pour cette élection. Le résultat du scrutin est :
M. Emile Mahy : 8 voix. —- Un bulletin blanc.
M. Mahy est élu vice-président.
Très touché de cette marque de confiance, M. Mahy remercie le Conseil qu'il assure de tout son dévouement à l'oeuvre commune.
M. le lieutenant-colonel Corps est nommé à l'unanimité mem. bre du Conseil en remplacement de M. Lefèvre-Pontalis, sauf ratification par l'Assemblée générale.
M. Henri Lebas, secrétaire général par intérim, est nommé secrétaire général.
M. Henri Lebas, venant d'être nommé secrétaire général, il y a lieu de désigner un archiviste conservateur des collections dont M. Lebas exerçait les fonctions.
A l'unanimité M. Labbé Lefèvre est nommé archiviste conservateur des collections.
M. Lannois, membre du Conseil, est nommé trésorier.
Le Conseil confère à M. Lannois, domicilié à Pontoise, rue Revert, n° 15, trésorier, tous pouvoirs utiles et nécessaires pour , régler tous comptes avec l'administration des chèques postaux, faire tous retraits de fonds et virements, donner toutes quittances et décharges et en général faire le nécessaire près de l'administration concernant les chèques postaux. Le Conseil accrédite près l'administration avec les mêmes pouvoirs, MM. Mallet Ernest, président, demeurant à Pontoise, rue Saint-Jean, n° n, M. Emile Mahy, vice-président, demeurant à Pontoise rue Basse, n° 13, M. Henri Lebas, secrétaire généïal, demeurant également à Pontoise, rue Basse, n° 49.
Sur la proposition de M. le Président, le Conseil confère à M. Lefèvre-Pontalis le titre de président honoraire; a M. GayLugny, ancien trésorier de la Société, le titre de trésorier honoraire.
— 3° —
La candidature de M. Paul Lefebure, conseiller général de Seine-et-Oise, demeurant à Limay, « Les Clématitres », et à Paris, rue de Logelbach (17e), est présentée au titre de membre par MM. Lefèvre-Pontalis et Mallet.
L'admission de M. Lefebure est prononcée par le Conseil.
M. le Président informe le Conseil que M. Cavillier, pour- raison de santé, et M. Gatier, à raison de ses nombreux et importants travaux d'expositions qui occupent tous ses instants, ont envoyé leur démission de membres de la Société, après avoir payé leur cotisation de 1928.
Il fait part également au Conseil des pertes douloureuses que la Société vient de faire en la personne de deux de ses membres fondateurs, M. Armand de Vismes, ancien maire et bienfaiteur de la commune d'Eaubonne, décédé à Paris, le 16 juin dernier, et de M. le comte Adrien de Lubersac, décédé le 25 juin.
Un hommage solennel sera rendu à leur mémoire lors de la prochaine Assemblée générale.
Plus rien n'étant à l'ordre du jour, la séance est levée à 3 heures.
Le Président, Le secrétaire général, '
E. MALLET. Henri LEBAS.