Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 6 sur 6

Nombre de pages: 6

Notice complète:

Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1902-12-15

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 15 décembre 1902

Description : 1902/12/15 (Numéro 9544).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5609088

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/05/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


Dernière Edition

TRENTE ANS DE MER Je parlais récemment des entrailles de la terre. Les trésors qui se cachent au fond des mers ne sont ni moins variés, ni moins curieux. Et la science qui les étudie, à peine née, compte déjà de notables conquêtes.

Un livre récent du prince de Monaco, la Carrière d'un navigateur, vient, fort à propos, de les vulgariser. Ce récit familier de trente années de navigation est l'oeuvre d'un homme qui aime la mer d'une tendresse absolue. Les circonstances, son rang, sa fortune lui ont permis d'y passer la plus grande partie de sa vie. N'est-ce pas pour ce recueil de mémoires là meilleure garantie de vérité et d'attrait ?

Le prince de Monaco n'a pas toujours navigué pour son plaisir et pour son travail.

C'est dans la marine espagnole, pour laquelle il a gardé un attachement fervent, 1 qu'il a débuté. Mais dès cette époque, à l'heure où, dans la mer des Antilles, il avait dlja plus de goût pour l'observation des hommes et des choses que pour l'exercice du canon et le branle-bas de combat. En 1868, la révolution, en éclatant à Madrid, lui permit d'obéir à ses goûts naturels en remplissant un devoir de conscience. Estimant qu'il ne pouvait garder son grade après l'exil de la famille royale, de qui il le tenait, il donna sa démission et il résolut d'être désormais marin pour son propre compte. Il voyagea d'abord pour voir l'e monde et pour connaître du pays. Mais, peu à peu, son état d'esprit se modifia. Et la passion de l'excursionnisme se doubla chez lui d'un réel souci scientifique. Il multiplia les expériences. Il systématisa ses recherches. Et il commença ces études sur les fonds marins, qui lui ont valu un juste renom dans le monde des zoologistes.

Trois bâtiments, Y Hirondelle, laPrincesse-Alice, la seconde Prlncesse-Alice ont été l'instrument de ces enquêtes. Le premier était une goélette de plaisance aménagée tant bien que mal en vue du travail auquel d'abord elle n'avait pas été destinée. Les deux autres, munis de tout, l'outillage indispensable, furent construite de -façon à pouvoir aborder les plus longues explorations, polaires ou autres.

Une chance égale les a tous favorisés et les hasards de l'Océan leur ont toujours été cléments.

Ils connurent cependant des, heures difficiles. Et certaines pages du livre, que j'ai sous les yeux, les évoquent avec une sincérité d'impression, à laquelle le lecteur, même le moins rompu aux hasards des longues croisières, ne peut pas rester insensible.

C'est ainsi que le récit du cyclone, au milieu duquel Y Hirondelle, revenant de Terre-Neuve, faillit périr en 1887, traduit avec une saisissante vérité l'angoisse du capitaine et de l'équipage, qui ont tout essayé pour se défendre et qui savent qu'il n'y a plus rien à faire. Cependant, même à ce moment, l'observation ne perd pas ses droits. Et l'on suit exactement les variations du baromètre. La mer est démontée. Le bâtiment à moitié démoli. « Le bruit des cascades intérieures, le clapotage des eaux qui roulent sur le pont, l'éclat sourd des lames qui battent la coque extérieurement se réunissent en une clameur confuse qui semble prédire la noyade prochaine. Satan, le pauvre chien, d'habitude si joyeux, court au hasard, anxieux, cherchant à s'échapper, épouvanté. Son corps tremble, ses dents claquent. Il lui faudra deux jours pour retrouver son calme, et, la semaine suivante, il devien.dra épileptique. »

Quelques heures après, l'Océan s'apai.sait pourtant, le soleil renaissait, et le navire, sauvé par miracle, cinglait vers les ports d'Europe.

Ne 9. Feuilleton du PETIT PARISIEN.

es, Vautours ne Paris GRAND ROMAN INEDIT

PREMIÈRE PARTIE

LE DRAME DE FONTAINE-AUX-BOIS VII (suite)

Toujours la femnte.

Clopin déclara avec une sombre énergie C'est que tu m'épouseras. Ce sera plus ̃or que de compter sur les libéralités de jeunes messieurs qui vont prendre leur volée et que tu ne reverras peut-être jamais Et si je refusais

Alors ce sera la guerre entre nous, une guerre à mort. Je t'aime et tu ne seras pas à d'autres.

Diable!

Colette essayait de cacher' son trouble, mais le ton de Clopin lui donnait à réfléchir, Son regard, le frémissement nerveux qui l'agitait, Ie son de sa voix l'effrayaient, bien qu'en réalité elle fût brave et habituée au danger.

Les filles nées comme elle dans la misère la plus profonde, en ont à affronter de plus d'une sorte.

Elle dit

C'est bon, j'y penserai.

Il répliqua

Non. Je veux ta réponse à l'instant.

,Traduction et reproduction interdites.

Les navigateurs connurent d'autres émotions encore. Et c'est, pour des chasseurs amoureux d'aventures, le plus attachant des récits que celui de la rude expédition que fit le prince aux Iles désertes près des Açores. Ce furent, sur les escarpements abrupts, la course folle après les chèvres et les boucs le campement sur les rocs, en plein vent le retour il Madère sur la chaloupe exiguë qui avait amené la petite troupe. Il faudrait parler aussi mais la place me fait défaut du harponnage des baleines et des cachalots. Plus varié que le gibier de terre, le gibier de mer est plus monstrueux et, pour les amateurs, la poursuite en est plus émouvante encore.

C'est surtout, nous l'avons dit, par ses sondages et par l'étude des fonds ma- rins que le prince de Monaco a apporté une utile contribution aux recherches de la science.

En 1885, l'Hirondelle fut organisée en vue de ces études délicates. Les coquets aménagements du pont cédèrent la place aux appareils de sondage et de dragage. La plns belle chambre devint un laboratoire, et ses lambris furent couverts d'instruments de physique. Deux bobines avec dix mille mètres de câble d'acier pour la descente des nasses occupè-milieu du pont, tandis qu'un treuil, pour les manoeuvrer, était installé à l'avant du mât de misaine avec une manivelle mobile qui prenait toute la largeur du navire.

Ingénieux inventeur d'instruments variés, le prince de Monaco en a construit un grand nombre tant pour la capture des êtres marins qui se meuvent à la surface que pour. celle des organismes confinés à de plus bas niveaux. Pour cette seconde sorte de recherches, le but à atteindre était de descendre à la profondeur voulue un filet en gaze de soie bien fermé, de l'ouvrir ensuite, de le traîner et de le refermer avant de le remonter. Ce desideratum a été réalisé par un appareil qui utilise le poids et la chute même pour obtenir l'ouverture du filet.

Quand on le remonte à la surface, ce n'est pas seulement une riche moisson zoologique qui s'entasse dans ses mailles. C'est un spectacle admirable et d'un éclat prestigieux. Ce sont les couleurs vives des étoiles, des holothuries, des cristaux. Le noir velouté des poissons, le blanc, le jaune, le rose, toutes les nuances du gris, apparaissent aux yeux. Des mains humaines saisissent avec une piété que donne l'amour de la science, ces êtres auparavant inaccessibles. Le peintre fixe sur son album l'image qu'ils apportent du fond de la mer, avant que les réactifs chimiques qui les préserveront de la destruction n'aient dissous leurs brillantes couleurs.

Lorsque, il y a quatre ans, le prince Albert décida de fonder à Monaco un musée d'océanographie, il voulut augmenter sa collection d'animaux marins. La deuxième Prïncesse-Alice venait d'être construite et possédait un outillage complet. Il résolut de l'utiliser pour une campagne dans les mers arctiques. C'est l'exploration des fonds qui s'étendent de l'Atlantique nord au bassin polaire qu'il se proposait d'entreprendre. La Princesse-Alice fut saluée au Havre par treize membres de l'Institut de France, à Kiel par l'empereur d'Allemagne. Elle acheva ses préparatifs de départ et elle cingla sur Tromsœ. Elle avait à bord un nombreux personnel scientifique, le docteur Richard, M. Neuville, du muséum de Paris, M. Buchanan, de l'Université de Cambridge M. Brandt, de l'Université de Kiel M. Bruce, naturaliste écossais M. Lovatelli, un peintre italien d'un réel talent, chargé de reproduire, sur l'album de la mission, la forme et la couleur de ses prises les plus importantes.

La faune et la flore des régions glaciales furent soumises à une minutieuse enquête. Les savants se divisèrent le travail chacun selon sa spécialité. La zoologie, la botanique, la géologie furent successivement l'objet de leurs recherches. On étudia particulièrement cette

Elle murmura de nouveau

Diable tu es pressé.

Après tout, pourquoi refuser?

S'établir!

Devenir la patronne d'une maison si petite qu'elle füt

C'était un rêve mais tellement invraisemblable qu'elle en demeurait étourdie. Elle murmura

Voyons, tu me contes des histoires. Vraies.

Tu m'épouserais?

Dès que tu voudras.

Et nous aurons une boutique à nous? Une bonne.

Il faut de l'argent.

J'en ai.

Où est-il?

Pas ici bien sûr.

Où alors ?

A Paris, tout porté. Nous l'y trouverons. D'où t'est-il venu ?

Qu'est-ce que cela peut te faire ? Je ne l'at pas volé.

Tu m'expliqueras ?..

Tout dès que tu seras ma femme. Je le verrai avant de dire oui

Tu le verras.

-Il sera à moi comme à toi ?

A nous deux. Tout en commun.

Combien a

Il prononça mystérieusement un peu au hasard

Cinquante mille.

Tant que cela! Même un peu plus.

Pas de secrets, fit-elle vivement. Où les as-tu gagnés ?

C'est mon affaire. Pour la dépister, il ajouta '• Il y a longtemps que je les al.

Tu n'en étais pas plus généreux. Tu ne m'as jamais rien donné.

classe d'organismes marins trop petits pour se déplacer volontairement sur une surface étendue et qui sont livrés aux oscillations du milieu. Les résultats de cette étude ont été appréciés par le monde savant dans les termes les plus flatteurs.

Une impression saine se dégage du livre où ils sont exposés. Et cette impression se précise, quand, en le fermant, on relit sur la couverture le nom de son auteur. En employant ses loisirs à ces recherches désintéressées le prince de Monaco a en effet donné un bon exemple. Il a montré qu'à notre époque un prince n'est pas nécessairement l'esclave de son rang et que, sous une forme ou sous une autre, il peut et par conséquent il doit s'associer au mouvement moral, social ou intellectuel de son temps. Cette démonstration était utile à faire. Il faut espérer qu'elle sera entendue de ceux à qui elle s'adresse et qui cherchent trop souvent dans les obligations de leur fonction une excuse à leur inertie. ♦

Faits du Jour III KHI

le générale André, ministre de la Guerre, après avoir i-Hoaguré. lg monument d'Erckmann, à Luttiville, est reparti four Paris. ̃ M. Pelletan, ministre de la Marine, a prononcé un discours à Cherbourg.

̃̃ Un fait grave s'est produit au Vénézuéla. Les Anglais et Ies Allemands ont bombardé la ville de Puerto-Cabello.

Za journée a été calme à Marseille, où de nombreuses réunions syndicales ont été tenues.

AV.IOUR D'HUl il

Devant les assises de Montpellier, ouverture des débats de l'affaire de Margueritte. Commencement du procès de Ducocq,, accusé de l'assassinat de la petite Chèze, devant la cour d'assises du Brabant.

AU VENEZUELA Graves Nouvelles. Puerto-Cabello bombardé par un Navire anglais et un Navire allemand. L'Italie entre en Scène. Un événement considérable vient de se produire au Vénézuéla. Deux bâtiments de guerre, l'un allemand, l'autre anglais, ont canonné Puerto-Cabello, dont les défenses, ont été rapidement réduites au silence. Est-ce l'ouverture d'un conflit armé et les alliés marcheront-ils sur Caracas, à travers une région périlleuse où quelques milliers de partisans pourraient les tenir facilement en échec ou, au contraire, ce premier bombardement exercera-t-il sur le président Castro une telle impression qu'il cédera aux prétentions des puissances ?

On ne peut contester, en tout cas, que ce fait de guerre, car comment le qualifier autrement?-ne doive avoir une longue et inquiétante répercussion. Les esprits sont très montés au Vénézuéla où les enrôlements se multiplient et où l'irréparable est à craindre.

Il est vrai que les Etats-Unis tiennent toujours les clés de la situation. Permettront-ils aux Anglais et aux Allemands auxquels les Italiens viennent de s'associer de débarquer et d'agir sur les villes de l'intérieur, ou brandiront-ils la doctrine de Monroë ? Jusqu'ici ils ont gardé le silence, parce que les puissances s'étaient engagées à respecter le territoire vénézuélien. Il sera difficile à l'Union de demeurer indifférente plus longtemps et les concentrations d'escadres qu'elle a opérées à Porto-Rico attestent qu'elle s'est préparée à toute éventualité.

Elle n'a sans doute qu'un mot à dire pour conjurer la crise. On attend d'autant plus sa diplomatie à l'oeuvre que la tentative médiatrice de son ministre à Caracas, M. Bowen, apparaît de plus en plus hypothétique.

BOMBARDEMENT DE PUERTO-CABELLO La Guayra, 14 décembre.

Le navire de guerre anglais Charybdis et le croiseur allemand Vineta sont arrivés à

Elle restait immobile, hésitante, incrédule.

Je voudrais savoir, fit-elle lentement. C'est si extraordinaire

Aussi je ne te demande qu'une chose.. Quoi?

Attends quelques jours. Et pas un mot à personne.

C'est bon. J'attendraf.. a:

Il ordonna

Et maintenant, va-t'en 1

Tu me renvoies?

Sans doute. Ne faut-il pas que tu retournes à ton auberge ?

J'ai demandé deux ou trois heures sous prétexte de voir ma tante.

La mère Rivard ?

Oui, mais c'était pour te faire part de mes intentions. Tu connais les miennes. Tu réfléchiras. Elle déclara cyniquement, tout à fait décidée

Pas besoin si tu as cinquante mille francs, et que tu m'en donnes la moitié. Tu l'auras. Bonsoir donc.

Bonsoir.

Il semblait très pressé de se débarrasser J'elle.

D'ordinaire c'était le contraire.

11 s'expliqua en la reconduisant à la route. Le comte allait arriver.

De plus, on avait besoin de lui au château et il voulait voir quelqu'un pour une affaire. Elle s'éloigna en traînant les pieds, avec ane sorte de regret de s'être engagée. Sa curiosité n'était pas satisfaite.

Elle. était à peine à trente pas qu'elle se re;ourna.

Clopin se tenait devant sa cabane, droit :omme un pieu.

Elle revint à lui et dit

Tu ferais mieux de me conter toute la rérité. Tu ne sais pas ce que ton histoire

Puerto-Cabello ce matin. Le capitaine du vapeur' anglais Topaze a rendu immédiatement visite au commandant du Charybdis. Celui-ci a ensuite envoyé un détachement d'infanterie de marine pour garder le Topaze.

Le commandant anglais a menacé de bombarder le fort et les douanes si satisfaction ne lui était pas accordée pour la saisie du Topaze.

New-York, 14 décembre.

Une dépêche de Puerto-Cabello, en date du 13, annonce que le navire de guerre anglais Charybdis et le croiseur allemand Vinela ont ouvert le feu sur le fort et sur les douanes à cinq heures.

Le fort a répondu, mais a été bientôt réduit au silence.

La ville elle-même n'a pas souffert.

La Guayra, 14 décembre.

Le bombardement du fort et des douanes, à Puerto-Cabello, a duré une heure. Il a cessé à six heures.

Puerto-Cabello

La ville de Puerto-Cabello, qui vient d'être bombardée, se trouve à quatre-vingts kilomètres environ à l'ouest de la. Guayra. Son nom de « Port-Cheveu » lui vient de la tranquillité de ses eaux, si calmes qu'on y pourrait amarrer un navire avec un cheveu. Son havre forme une sorte de lac intérieur, à l'abri d'une chaîne d'îles fortement découpées, et l'on y oénètre du large par un -étroit goulet.

Une série de forts, le fort Brava, le fort Labrador, etc., défendent l'accès de la ville. La population est de 15,000 âmes et le commerce, qui est alimenté surtout par les exportations de café, atteint 40 millions. Puerto-Cabello, dont le site est insalubre, communique par un chemin de fer long de cinquante-cinq kilomètres, qui franchit une chaîne de montagne, avec Valencia, dans l'intérieur. Valencia est la seconde cité du Vénézuéla.

L'Intervention de l'Italie

Caracas, 14 décembre.

Le ministre d'Italie a remis au gouvernement vénézuélien une note comminatoire demandant le versement immédiat d'une somme de 63,000 dollars, représentant les indemnités dues aux sujets italiens.

Le ministre aurait été blâmé par son gouvernement pour n'avoir pas déposé sa réclamation en même temps que ses collègues anglais et allemand.

Les Dettes du Vénézuéla.

Londres, 14 décembre.

La Presse associée publie les renseignements suivants qu'elle tient du consul du Vénézuéla

II y a environ six mois, le président Castro, envoya des agents spéciaux dans différentes villes d'Europe avec la mission eonfidentielle de pressentir les créanciers de la République et de poser les bases d'un accord pour la consolidation et l'unification de toutes les dettes extérieures, y compris les réclamations diplomatiques.

Après de longues négociations en Angleterre, en Espagne, en France, en Italie, etc., le projet de règlement fut dressé et deux banques promirent leur aide conditionnelle. Dans ses grandes lignes, ce projet comporte la consolidation de toutes les dettes et réclamations en un emprunt n'excédant pas 200 millions de francs qui aurait le nom d'emprunt unifié vénézuélien 1902 4 0/0.

Une banque internationale, sous contrôle direct, devait être fondée à Caracas les intérêts de l'emprunt devaient être garantis par les douanes vénézuéliennes et, dans le cas où les recettes des douanes auraient été insuffisantes, le Vénézuéla s'engageait à combler le déficit à l'aide d'autres revenus. Au moment où l'on prenait les mesures finales pour la mise à exécution de ce plan, la crise intérieure redoubla d'acuité. On fit des démarches officieuses auprès des EtatsUnis pour qu'ils obtinssent un peu de temps en faveur du Vénézuéla. Enfin, on télégraphia à M. Castro le projet définitif; mais avant que sa réponse ne fût parvenue, on ap- prit la remise de l'ultimatum.

Le projet n'est nullement abandonné et, dans le cas d'un arbitrage ou d'une autre solution pacifique, les négociations secrètes de la mission joueraient un rôle important. L'Opinion en Russie

Saint-Pétersbourg, 14 décembre.

Les Novosti estiment .que les Etats-Unis ont adopté une attitude à double sens dans la question du conflit survenu entre l'Angleterre et l'Allemagne et la République de Vé- nezuela, car si le gouvernement de Washing- ton voulait agir d'une manière pleinement conséquent, il n'aurait jamais abandonné :ette République à son propre sort et aurait i proposé, au contraire, aux deux .puissances

m'a laissé dans la tête. Il me semble qu'un de nous est fou, toi ou moi.

C'est pourtant la vérité, mais je ne veux pas que d'autres que nous la connaissent. Il la prit par la taille et essaya de l'emElle le repoussa en disant

Laisse-moi le cœur n'y est pas.

Il l'étreignir plutôt avec colère qu'avec amour il lui dit en grinçant des dents Prends garde à ce que tu feras. Je te tuerais plutôt que de te laisser partir sans moi.

Elle ne s'émut pas de cette menace et répliqua de sa voix tranquille

Tu peux pourtant être sûr que sans tes cinquante mille francs, ce n'est pas toi qui m'en empêcherais, mais souviens-toi de ce que je t'ai dit. Je suis comme Saint-Thomas. Cinquante mille francs dans ta poche, c'est trop drôle. Pour y croire, il faut toucher. Au revoir.

Elle quitta la route et s'en alla à travers champs, au raccourci.

Dès qu'elle trouva l'abri d'une haie qui la masquait, elle s'arrêta et regarda de nouveau Clopin.

Jamais elle ne s'était sentie si intriguée, si soucieuse.

Le sabotier regagnait sa maison à grandes enjambées comme s'il eût été en retard. Entre eux c'était la plaine avec les remises à gibier semées un peu partout dans le domaine de la duchesse de Brévannes.

Elle resta quelques minutes, plantée près de sa haie, sous le coup d'une curiosité poignante.

Il y avait dans cette révélation subite d'une fortune si extraordinaire une obscurité qui l'inquiétait.

D'où venaient ces cinquante mille francs? Elle entrevoyait là-dessous un mystère dangereux à pénétrer.

européennes de régler ce conflit par voie d'arbitrage.

L'attitude des Etats-Unis est même d'autant plus étrange qu'il s'agit, dans le cas présent, de prétentions pécuniaires, c'est-à-dire de contestations auxquelles ce moyen de solution est absolument applicable. Et d'ailleurs, le président Roosevelt n'a-t-il pas recommandé, dans son dernter message, qu'on substituât le jugement arbitral la guerre et à toutes autres mesures violentes analogues ?

La question de savoir comment va se dénouer ce conflit est tout particulièrement intéressante, disent les Novosti, non pas seulement en vue du cas présent, mais aussi, en général, comme devant jeter une lumière sur l'état des rapports entre l'Europe et l'Amérique et éclaircir définitivement le sens de la doctrine de Monroë, qui détermine, d'après la déclaration présidentielle, la direction de toute la politique extérieure des Etats-Unis.

VIDAL DANS SA PRISON IDe notre correspondant particulier)

Nice, 14 décembre.

Vidal a reçu, cet après-midi, la visite de sa fiancée, qui est venue le voir au parloir de la prison.

Lorsque la jeune femme est sortie, j'ai pu causer quelques instants avec .elle et recueillir i<»« empressions qu'elle a éprouvées au cours de cette breve et peut-être dernière entrevue avec le « tueur de femmes ». C'est dans un parloir exigu; déclare Mlle C. que j'ai vu mon malheureux fiancé il était debout derrière une grille. A côté de lui se tenait un des gardiens qui le surveillent constamment dans sa cellule. A côté de moi se trouvait le gardien-chef. Cela m'a causé une bien pénible émotion lorsque je l'ai aperçu ainsi. Je ne l'avais pas revu depuis le mois d'avril de l'année dernière, avant mon départ pour l'Italie. A cette époque, il était encore le garçon doux et docile que j'avais toujours connu, et je ne pouvais pas me douter qu'un jour je le reverrais dans un aussi triste endroit. Oui, cela m'a beaucoup peiné, car je l'aime et j'estime que ce n'est pas parce qu'il est dans le malheur que je dois l'abandonner. Lui aussi, n'est-ce pas, a pour vous beaucoup d'affection ?

Je le crois et, cependant, s'il en avait beaucoup, est-ce qu'il aurait fait ce qu'il a fait?

Pendant votre entretien, que vous a-t-il dit ?

Nous n'avions pas grand'chose à nous dire, car nous nous écrivions assez souvent. Sa mère m'a écrit hier et, sachant que j'allais le voir, elle m'avait chargée de lui dire qu'elle lui pardonnait, car Henri lui avait écrit il y a quelqnes jours et, dans sa lettre, il implorait encore une fois son pardon. C'est pour cela qu'elle s'exprime ainsi dans sa lettre n Dites-lui que je lui pardonne tout, tout malgré les souffrances que je pourrais encore avoir à supporter. Je lui pardonne, car je sais bien que s'il a commis plusieurs crimes, c'est sous l'influence d'une fièvre morbide. »

Henri a été très sensible à ce pardon, car il aime beaucoup sa mère. Toujours il m'en parle dans ses lettres, et tantôt, lorsqu'il me racontait sa vie en prison, il me disait CI Eh bien si je souffre ici, ce n'est point de me voir dans cette cellule, c'est l'idée de savoir que tant de personnes éprouvent de la douleur par ma faute. C'est ma mère que j'affectionne tant et ce sont aussi les parents de celles qui ne sont plus, de celles que j'ai tuées. Oui. Il n'y a que cela qui m'obsède car, au fond, je ne suis pas mal ici. Le personnel est bienveillant pour moi et je tra- vaille. Je me distrais en lisant, en dessinant. Tenez, en ce moment, je fais le portrait de l'un de mes gardiens, et puis je vais faire le vôtre. Je vous le donnerai ensuite, car, vous savez, on m'a enfin remis la photographie que vous m'aviez envoyée. Je la garde avec moi toujours maintenant. »

Esp'ère-t-il en sa grâce, demandonsnous à Mlle C.

Oui, il l'espère et il me disait « Je crois qu'on m'enverra aux travaux forcés et, s'il en est ainsi, je travaillerai, j'expierai làbas mes crimes par une vie toute de labeur et j'espère aussi que vous viendrez me rejoindre. Nous nous marierons alors. Cela se peut, m'a-t-on dit. Dans trois ou quatre ans, vous auriez la possibilité de me rejoindre ». Et que ferez-vous, mademoiselle? Exaucerez-vous ce voeu ?

Ma foi, je n'en sais rien encore et, du reste, vous savez, moi je ne me fais pas d'illusion sur son compte. Je ne crois pas, comme lui, qu'il sera gracié. Il a trop commis de crimes. Ah tenez, je frémis à l'idée de savoir qu'il sera peut-être exécuté, et cela à Nice, où je suis. Je voudrais bien être très

Enfin pourtant elle se décida à continuer son chemin, mécontente du silence de Clopin, prise d'une défiance contre lui. Au lieu due regagner son auberge qu'elle voulait quitter a tout prix, car elle sentait qu'il lui serait impossible d'y amasser quoi que ce soit et qu'elle n'y recueillerait que des dégoûts et qu'avait-élle eu depuis qu'elle était entrée dans la vie par la porte basse des besogneux et des martyrs '? elle se dirigea vers le hameau de Mareuil où demeurait sa vieille tante, une veuve très âgée, à demi aveugle, qu'elle aidait de son mieux. Rentré chez lui, Clopin respira.

Le comte n'était pas encore là:

Il raviva le feu allumé par cette malheureuse Colette, jeta sur la braise des copeaux qui ne tardèrent pas à s'enflammer, étendit quelques loques devant les deux étroites fenêtres qui éclairaient sa misérable chaumine et attendit.

S'il avait eu quelques irrésolutions après son entretien avec le comte de Rouvres, la visite inattendue de la servante du Lion d'Or les avait dissipées.

Mais ce n'était plus seulement cinquante mille francs qu'il voulait, c'était tout ce qu'il pourrait arracher à ce tentateur qui venait à lui.

Pour obtenir cette somme, pour avoir enfin un peu de cet or dont il n'avait jamais possédé que quelques parcelles sans valeur, il était résolu à tout.

Là, comme toujours, la femme jouait son rôle.

Pour lui, c'était cette pauvre fille née dans la dernière misère, sa voisine, dont il aurait dû respecter l'enfance et dont il avait lâchement abusé, qui le poussait au crime, inconsciemment, sans le savoir et sang le vouloir Elle était le rayon de soleil du bouge dans lequel il végétait.

Il ne pouvait se passer d'elle et pour se l'at-

loin ce jour-là et ne rien savoir de cette exécution

Vous me disiez tantôt qu'il était très docile avec vous. Comment' 'alors expliquez. vous qu'il ait pu devenir un si grand crimiComment je me l'explique Mais je ne me l'explique pas du tout, ou plutôt je ne le vois que trop. Il fallait à ce garçon, un guide, un conseiller permanent, car il a toujours eu l'esprit faible. Tant que son frère a été là pour le conduire, tout marchait bien, mais après il s'est laissé aller et c'est ainsi qu'il est devenu le grand criminel dont Tous parlez. La mort de son frère a été la cause de son malheur à lui. Il n'était point méchant, croyez-le bien, et avec moi il a été toujours très respectueux et c'est à cause de cela que je l'affectionne toujours. Lorsqu'il m'a vue tantôt, il a été très content et il ne me semble pas qu'il se fasse beaucoup de chagrin en prison. Il ne se rend pas compte, le malheureux. Je soie restée avec lui plus d'une demi-heure et lorsque je suis partie il m'a paru bien triste. Quant à moi je m'en suis allée triste. Pouvais-je lui dire au reyoir

C'est d'une voix chevrotante que Mlle C. me dit ces derniers mots suivis d'un lourd silence. Peu après je prenais congé d'elle.

L'ASSASSINAT

DE

LA PETITE CHÈZE Disparue. = Une Famille en larmes. Le Paquet mystérieux. La petite Victime. Les Recherches de la Police. Ducocq est soupçonné. On l'arrête à Bruxelles.

(De notse envoyé spéciail

Bruxelles, 14 décembre.

Tandis qu'à Montpellier comparaîtront les 107 rebelles de Margueritte, un intéressant procès commencera demain devant la cour d'assises du Brabant.

C'est, en effet, le 15 décembre que Ducocq, 1 auteur présumé de l'assassinat de la petite Chèze, se présentera devant le jury. Ce crime, dont la butte Montmartre fut le théâtre, est encore présent à la mémoire de tous.

Le 2 mars 1902, une mignonne enfant une fillette de sept ans, était trouvée mourante rue des Saules.

Elle avait été victime d'un lâche attentat, Cette petite infortunée se nommait An» gèle Chèze.

«FlUbLt CHEZE

Partie la veille, vers huit heures du mâtin, du domicile de ses parents, 86, rue Lamark, pour aller faire une commission, elle n'avait plus reparu depuis cette époque. C'était un dimanche.

La malheureuse fillette avait été détonr. née de son chemin, entraînée par un misé* rable et étranglée.

Elle ne put faire connaître à la justice la sombre vérité, car elle expira peu après que son corps meurtri eût été découvert sur la chaussée.

La police ne recueillit au début que de bien vagues indices lui permettant d'arriver à la découverte de la vérité.

Elle entendit cependant une dame Jonevolli, dont la déposition offrit un certain iatérêt.

Le lundi, elle avait aperçu, vers dix heŒres du soir, un individu qui déposait tus une porte, rue des Saules, un paquet vofcimineux.

Ce fait l'intrigua; elle en fit part à nne voisine, Mme Peltier, qui, plus audacieuse,, s'approcha, transporta le paquet sous uni réverbère et l'ouvrit.

Elle demeura terrifiée en apercevant 18 corps de la petite Chèze.

Voici quelle description en donne l'acte d'accusation

La petite fille avait été étranglée; son cou était

tacher, il aurait assassiné, volé et commis n'importe quelle infamie.

En lui annonçant qu'il possédait une somma considérable, il avait effrontément menti. Mais déjà il entrevoyait l'espérance de gagner cet argent.

Il savait où le prendre.

Ne connaissait-il pas depuis des années Io comte Xavier de Rouvres ?

Un viveur effréné, sans scrupules, capable des plus viles manœuvres, tout en conservant le décorum extérieur et les façons d'an homme du plus élevé des mondes.

Doux à ses heures, poli, plein de prévenances pour ceux dont il voulait capter la confiance, avec la poignée de main facile et la générosité du prodigue qui n'a jamais sa compter.

il n'était pas comme cette misérable Colette, lui!

Il était entré dans la vie par la porte dorée,' presque aussi riche que le parent qu'il enviait, et auquel il vouait la haine qui grondait en lui contre tout ce qui gênait ses appétits et ses jouissances.

Il appartenait à une grande famille et a vingt ans il possédait un beau nom avec tout ce qu'il faut pour le soutenir.

Jusque-là tout ce qu'on savait dans le petit peuple de travailleurs et de valets qui voit d'en bas les splendeurs de ces opulentes maisons, c'était que depuis sa majorité le comte Xavier avait vendu peu à peu ses domaines et ses biens de toute sorte et que bientôt il ne lui resterait plus rien de sa fortune.

Mais, comme l'usurier de la rue de la Victoire, Clopin calculait que le comte était l'héritier du jeune duc de Brévannes et de la duchesse, et du caractère dont il le connaissait, il ne doutait pas qu'il ne dût être exaspéré de ne pouvoir mettre la main sur tes biens énormes de la maison.

Un léger bruit qu'il entendit derrière les


serré par une flcelle ses.;jambes étaient atta chées ensemble et repliées en Arrière ses Iras étaient également attachés derrière le do;. Au moment <WU». eofps-firt retrouvé, il était encore chaud; l'enfant respirait faiblement.

Les efforts faits pour la ranimer échouèrent et les médecins qui avaient été appelés ne purent que constater le dtVés.

L'assassin devait avoir eu pour but, pensat-on, en étranglant Angèle Chèze, d'empêcher ia victime de parler d'attentats commis par lui. L'enfant ne portait cependant aucune trace suspecte.

A la suit* d'investigations nombreuses, la sûreté fut amenée à porter ses soupçons sur un voisin, un homme sans aveu, condamné à dix années de réclusion pour vol, qui avait déjà été quatre ans auparavant, en 1S98, inculpé d'attentat à la pudeur.

Cet individu avait bénéficié, à cette époque, d'une ordonnance de non-lieu, non que son innocence eut été démontrée, mais grâce aux hésitations, au manque de mémoire de la petite victime qui ne sut pas le reconnaltre d'une façon positive, certaine.

Ses contradictions créèrent naturelleemnt On doute dont l'inculpé bénéficia

DUCCCQ

Cet homme notait autre que Ducocq, l'accusé d'aujow'd'hui.

La police le rechercha et appprit qu'il avait quitté la France pour retourner en Belgi.que, son pays natal.

On l'arrêta à Bruxelles, où il va être jugé, ritt pays ne livrant pas ses nationaux. tion qui développe ainsi les charges recueil. lies contre Ducocq

Le 2 mars 1902, lors de la disparition d'An.gèle Chèze, l'accusé vivait seul depuis quelques jours, sa maîtresse s'étant absentée. Il habitait sous un faux nom. rue Caulaincourt, SU, à proximité de la triperie où s'était rendue Angèle Chèze le jour de sa disparition, et à cinq minutes environ du numéro 31 de la rue des Saules, où le corps de la petite fille fut retrouvé le soir du 3 mars. Il occupait une chambre de derrière, donnant sur la cour et voisine de celle habitée par les époux M.iugois.

Pour entrer chez lui, il devait passer par la cour et devant la fenêtre des époux Maugois. Le dimanche 2 mars, au moment où disparaissait Angèle Chèze, Mme Maugois était dans sa chambre avec sa petite fille, âgée de quatre ans et demi. Vers huit heures et demie du matin, elle vit rentrer l'accusé. Il tenait son pardessus déployé devant lui. Lorsqu'il passa, son chien sauta vers lui.

Mme Maugois vit que l'aceusé était accompagné par une fillette qui avait eu peur du chien et avait fait un écart, ce qui avait permis de la voir complètement. Cette fillette était enveloppée dans un manteau à capuchon, couleur marron, dont le capuchon était relevé sur la tête. Or, lorsqu'Angèle Chèze s'était, quelques instants auparavant, rendue à la triperie, elle était enveloppée d'un manteau à capuchon, couleur marron, dont le capuchon était relevé sur la tête. De plus, elle était enveloppée dans le même manteau. lorsqu'elle fut retrouvée le lundi soir. Mme Maugois a reconnu que ce manteau était pareil à celui que portait la petite fille emmenée chez lui par l'accusé le dimanche matin, lorsque la disparition d'Angèle Chèze se produisait.

Comme le chien de l'accusé tournait autour de l'accusé et de la petite fille. celle-ci se recula et ne voulut plus avancer. L'accusé lui dit « Eh monte donc » En même temps, il ordonna au chien de s'éloigner.

Quelques instants après, Mme Maugois v*it l'accusé sortir en manche de chemise, aller aux cabinets, puis rentrer.

Il ressortit peu après, et Mme Maugois le vit qui coupait, dans la cour, une pariie des ficelles servant à une dame Thironet, blanchisseuse. habitant la même maison, pour suspendre le linge.

Aussitôt les ficelles coupées, l'accusé rentra chez lui. Peu après il ressortit.

Vers neuf heures, Mme Maugois sortit: elle rencontra, dans l'escalier, l'accusé qui revenait, portant deux paquets dont l'un contenait des gâteaux.

Elle se rendit chez les époux de Bethencourt, dont elle était la femme de ménage. Elle raconta à Mme de Bethencourt que son voisin venait d'amener chez lui une petite fille et qu'elle avait un mauvais pressentiment.

Mme de Bethencourt lui en demanda le motif. Mme Maugois répondit que la raison en était que son voisin cachait la petite fille sous sa pelisse. Au cours de la conversation, Mme Maugois décrivit l'habillement de l'enfant.

Le lendemain lundi, il ne fut plus question entre Mme de Bethencourt et Mme Maugois de oet incident. Le mardi vers midi, M. de Bethencourt rentra apportant un journal dans lequel en racontait la découverte du cadavre d'Angèle Chèze. Mme de Bethencourt. en apprenant comment Angèle Chèze était habillée, pensa aussitôt

bâtiments lui annonça l'arrivée de celui qu'il attendait.

Il se précipita au-devant de son visiteur et referma la porte derrière lui en demandant Par où êtes-vous venu?

Par les bois.

Vous n'avez rencontré personne?

Personne.

Ils étaient seuls.

Le comte était enveloppé dans un pardessus couleur feuille morte.

Il rabattit le collet qui cachait à demi son visage, s'installa devant le feu, à califourchon sur une mauvaise chaise.

Et aussitôt

Tu as compris ce que j'ai voulu te dire hier?

A peu près.

Et tu as réfléchi?

J'ai fait mieux.

Quoi donc?

J'ai monté la garde auprès du pavillon de la demoiselle.

Le duc est venu ?

Oui.

Et alors?

J'ai appris des choses qui vous intereasent plus que moi.

Comment?

Quand on a des confidences à se faire, il ne faut jamais ni parler haut ni laisser les fenêtres ouvertes. La demoiselle est jeune, le duc aussi. ils ont eu cette imprudence. Après? •

J'étais au pied du mur sous la fenêtre de la belle blonde et j'ai entendu ce qu'ils avaient à se dire.

Clopin ajouta malicieusement

Oh l'affaire n'a pas été longue. Quelques paroles et la teuêtre s'est refermée. Seulement j'en savais assez.

Le comte fronçait le sourcil.

demanda durement

que ce signalement correspondait à celui donné par Mme Maugois, de la petite fille emmenée chez lui par l'accusé. Elle le dit à son man qui avertit la police.

Dans ce qui précède nous trouvons toute une série de présomptions, évidemment graves, mais qui ne sont pas déterminantes et ne suffiraient pas pour entraîner une condamhation.

Mais elles étayent parfaitement l'accusation.

Voici des charges plus concluantes. Elles équivalent presque à une preuve.

Peu de temps après être rentré chez lui avec une petite fille, l'accusé est allé dans la cour couper une partie des ficelles servant à Mme Thironet, la blanchisseuse. Mme Thironet n'avait pas acheté ces ficelle- elle-s provenaient d'une même boule de .corde, donnée à son mari par la maison ou il. est. emballeur. Cette corde- est trop forte et d'un prix de revient trop élevé pour être débitée au détail par les épiciers et les marchands de couleurs. Elle se veud généralement nu poids et n'est guère achetée que par les emballeurs, les maisons d'exportation ou toute autre industrie similaire elle ne se vendait pas au détail dans les environs de la rue Caulaincourt et de la rue des Saules.

Les experts ont constaté que la ficelle, à l'aide de laquelle Angèle Chèze avait été étranglée et liée, était de même nature que la ficelle dont se sert Mme* Thironet et dont faccusé a été vu coupant une partie peu après avoir emmené chez lui Angéle Chèze.

Les deux ficelles sont fabriquées avec du jute; les liens sont filés mécaniquement et ont tous la même tarsion droite l'assemblage des trois fils est fait à la main dans toutes les deux et avec une torsion at gauche.

Elles ont le même aspect extérieur.

C'est dans ces conditions que va s'engager ainsi que nous l'avons dit, devant la cour d'assises du Brabant, le procès Ducocq. Il occupera sans doute plusieurs audiences. Rappelons que la peine capitale est virtuellement abolie en Belgique. On condamne à mort, mais on n'exécute pas.

L'empoisonneuse d'Anvers fut, on se le rappelle, condamnée à mort, mais sa peine fut commuée, suivant l'usage adopté. TRÈS PROCHAINEMENT Le Petit Parisien

PUBLIERA

DEVANT L'AKfOUR EN ÉTHIOPIE (De notre corresponctant particulier!

Marseille, 14 décembre.

L'Anna m, courrier de Chine, qui a touché à Djibouti, nous apporte des nouvelles inté- ressantes d'Ethiopie.

L'empereur Ménélik va prendre des dispositions pour rétablir l'ordre dans les provinces troublées du Tigré. Le dedjazmatch Goussa, est en effet en révolte ouverte contre l'autorité du ras Ollié, frère de l'impératrice Taïtou, et récemment nommé gouverneur du Tigré.

Le jeune Goussa, qui n'est âgé que de seize ans, est le fils du feu ras Aréa, gendre de l'empereur Ménélik dont il avait épousé la fille, la princesse Worizo Zaouditou. Le jeune rebelle est revêtu d'un grand prestige de naissance aux yeux des Tigréens, le ras Aréa étant le fils de l'empereur Jean aussi son fils prétend-il revendiquer les ar. mes à la main ses droits au trône paternel.

'En Ethiopie, les enfants du même père sont des héritiers à titre égal quelle que soit leur extraction maternelle.

Le jeune prétendant est soutenu et conseillé par son oncle le fameux Fadela Haba Gouben, un anciens révolté.

Les troupes du ras Ollié n'ont pas été battues, mais elles ont dû se replier devant la rébellion victorieuse. Le frère de l'impératrice se trouve actuellement dans le pays d'Edjou Baguemedeur, situé entre le Watio et le Tigré. C'est une vieille province éthiopienne qu'il administre depuis longtemps. On ne pense pas que les troupes du prétendant résistent au corps expéditionnaire venant du Choa et, dans les milieux bien informés, on croit que les rebelles seront facilement dispersés.

COURRIER DE CHINE IDe notre correspondant particulier!

Marseille, 14 décembre.

L'Annam, venant de Chine, est arrivé ce matin dans notre port avec 193 passagers et une ambassade chinoise se rendant à Paris. Les journaux et correspondances amenés par ce courrier nous apportent, entre autres nouvelles, la mort du capitaine Duprat, chef de l'exploitation des chemins de fer du Tonkin qui a succombé à une maladie du foie. Cet officier, qui n'était âgé que de trentehuit ans, venu au Tonkin en compagnie de M. Viard, ingénieur, partit aussitôt pour le Yunnan où il fut chargé, en janvier dernier, de l'exploitation des chemins de fer.

On annonce d'Haïphong que le général Coronnat est arrivé dans cette ville. Le commandant supérieur des troupes de l'IndoChine élait resté en Cochincnine après les séances du conseil supérieur.

Le capitaine Maire, du 9e régiment colonial, qui a longtemps habité le haut Tonkin, a présenté à M. Thomé, commissaire général de l'Exposition d'Hanoï, la princesse Man et

Le secret dont tu m'as parlé hier C'est justement de lui qu'il s'agit. Clopin prit un temps.

Le visage de Xavier de Rouvres s'était contracté.

On aurait pu croire qu'il devinait ce qu'il allait entendre.

Sans doute il était déjà décidé aux dernières extrémités, mais peut-être comptait-il sur un peu de répit, sur le temps des réflexions. La fatalité des événements l'acculait-elle' si tôt à la nécessité du crime?

Voyons, ordonna-t-il d'une voix altérée, pas de détours, la vérité. Que sais-tu? Voici. La jeune dame s'est jetée dans les bras de M. André et lui a murmuré quelques mots que je n'entendais pas, mais dont je comprenais le sens. 11 a eu un cri de joie. Ah ils s'adorent, ces enfants-là, je vous en réponds. C'est un rude péché de leur vouloir du mal.

Achève donc.

Le duc a dit très haut Tant mieux. Et Clopin prononça lentement

« La race des Brévannes ne finira pas. » C'est toujours M. André qui parle 1

Tu en es sûr?

Autant que d'être pauvre comme Job. J'ai encore ses paroles dans la tête. Là-dessus ils se sont enfermés et je les ai laissés à leurs affaires.

C'est tout?

Non. Auparavant j'avais déjà appris autre chose.

C'était?.

Que la jeune personne rentre à Paris mardi, dès le matin.

Donc il ne nous resterait qu'un jour pour agir.

Ou plutôt une nuit.

Les traits du comte se convulsèrent atrocement.

Il demanda

son mari qui constitueront un curieux .spécimen ethnologique.

Le conseil municipal de Port-Arthur a voté un crédit de 3 millions de roubles pour l'agrandissement de la ville. On va percer de nouvelles rues et construire des jetées. Dans les cercles officiels de Vladivostock, en dit que le retrait des droits sur les produits chinois, .sauf en ce qui concerne le riz et le thé, qui a été prononcé le 14 octobre, est une mesure précédant de peu la déclaration de port franc pour cette localité.

A MADAGASCAR Marseille, 14 décembre.

D'intéressantes nouvelles me parviennent de Madagascar.

Le 16 novembre, a eu lieu la distribution solennelle des prix aux élèves de récole in- digène, sous la présidence. du gouverner général, dans la salle historique du palais de Manjakainiadana, où, en face du groupe des jeunes étudiants, se tenait une nourbreuse assistance de Malgaches.

Dans son discours, le général a cité les noms de trente médecins malgaches de colonisation, actuellement en service. Grâce à eux, l'administration du chemin de fer a pu compléter son organisation médicale. En l'espace d'une année, 70,470 indigènes ont été vaccinés contre la variole enfants et 3,610 femmes enceintes ont été visités, 8,122 malades ont été hospitalisés et 429,161 consultations ont été données. Tous ces résultats ont été obtenus presqne exclusivement par les médecins indigènes, sortis de cette école et placés sous la direction des médecins militaires.

Tels sont les résultats obtenus.

Tout est calme dans l'île.

Les exportations de bœufs à destination de l'Afrique du Sud sont toujours en progrès dans les provinces de Majunga, d'Anafaïava et de Tulear. Dans cette dernière région, des entreprises d'élevage s'organisent spécialement en vue d'alimenter d'une façon régulière ce commerce d'exportation. A Vohemar, les expéditions de bétail sont aussi très importantes.

La saison des plaies, en avance de plusieurs semaines sur les années précédentes. est commencée à Tananarive et dans la plupart des provinces du plateau central. Les cultivateurs indigènes se montrent très satisfaits de ces premières pluies, qui viennent à point pour la plupart des cultures et qui augmenteront en particulier la production des rizièresLjout en avajicanlla récolte. Un -grand nombre de propriétaires malgaches, envisageant la possibilité de vendre du riz à la côte grâce à la diminution des prix de transports, ont commencé à augmenter la superficie de leurs rizières. Cette extension des cultures semble devoir s'accentuer au fur et à mesure de l'avancement des travaux du chemin de fer. Elle est encourageante par ce fait que l'administration de la colonie a annoncé son intention de réduire les tarifs au strict minimum pour la descente à la côte des produits d'exportation' des régions centrales.

Les personnages proboërs venus à Madagascar pour reconnaître les terrains de culture conçoivent les meilleures espérances sur les régions à l'ouest du lac Itavy, situé en moyenne à 150 kilomètres de Tananarive. M. Pelletan à Cherbourg {De notre correspondant particulier)

Cherbourg, 14 décembre.

M. Pelletan, ministre de la Marine, est arrivé à Cherbourg ce matin, à dix heures quinze, accompagné du commandant Vignot et du mécanicien principal Burfin, son officier d'ordonnance.

Les honneurs militaires ont été rendus au ministre par toutes les troupes de la garnison échelonnées de la gare à la préfecture maritime.

Le ministre a été salué à sa descente du train par le vice-amtiral Touchard, préfet maritime MM. Lem, préfet de la Manche Renault, maire de Cherbourg Dupré, souspréfet, et les membres du comité radical socialiste.

Le cortège s'est aussitôt rendu à la préfecture maritime, où ont eu lieu les réceptions officielles.

En lui présentant les membres du conseil municipal, le maire a invité le ministre à assister demain à une soirée qui sera donnée en son honneur dans les salons de l'hôtel de ville. M. Pelletan a accepté l'invitation. A midi, un banquet de deux cents couverts a été servi à l'hôtel de France. Au dessert, M. Barbet, président du comité' de concentration républicaine, a souhaité la bienvenue au ministre.

Puis, un ouvrier de l'arsenal, M. Mars, délégué du syndicat ouvrier, a présenté les doléances de ses camarades.

Le ministre, après avoir remercié les assistants de l'accueil qui lui a été fait, a déclaré qu'il ferait tout ce qui dépendrait de lui pour améliorer le sort des humbles et des travailleurs qu'il avait toujours affectionnés.

Parlant de l'escadre du Nord, M. Pelletan dit qu'il a rencontré au ministère des tendances à lui faire abandonner Cherbourg il a fait tout son possible jusqu'à présent et continuera de faire pour le mieux, car il sait que Cherbourg, qui a une situation particulière, doit être prêt à parer à toute attaque. Le ministre déclare que son idéal serait de voir les peuples et les nations tous solidaires et unis. Malgré cet idéal, il n'ignore pas que la charge du pouvoir a ses exigences et il fera en toutes circonstances ce que commandent l'intérêt supérieur et l'honneur du pavillon français.

Au punch populaire qui a eu lieu ensuite

Tu es certain qu'André a dit « La race des Brévannes ne finira pas? »

Faut-il vous le répéter? J'ai une bonne mémoire et des oreilles qui valent mieux qu'elle.

Eh bien 6t le comte, mon cousin se sera trompé. Voilà tout

Comment ?

La race et le nom des Brévannes finiront avec lui.

Quand?

Cette nuit.

Cependant.

Ecoute. J'ai toujours pensé que tu as beaucoup de vices et de plus beaucoup d!esprit, Clopin, puisque tu aaia les cacher. Vous me flattez.

Tu as aussi de l'ambition.

Peut-être.

Si une bonne occasion de fortune se présentait à toi, tu ne la repousserais pas. Savoir.

Cette occasion, je te l'apporte.

Vovons-la.

D'abord, tu me promets le secret? Quoi qu'il arrive, oui. Je n'ai jamais trahi personne.

tl n'y a que les imbéciles qui vendent ceux qui leur offrent ce qu'ils désirent. Et tu voudrais de l'argent?

Un peu.

Je t'en donnerai beaucoup, à une condition

C'est que je vous servirai.

Fidèlement.

Et contre votre jeune cousin, le duc André de Brévannes

Tu l'as dit.

En le faisant disparaître?

Je ne vois pas d autre moyen d'assurer ta fortune et la mienne.

C'est ce que j'avais compris en vous écoutant blet

et qui réunissait environ 2,000 personnes, le ministre a prononcé un nouveau discours, qui a été fréquemment souligné par des salves d'applaudissements. Aucune nota discordante ne s'eut fait entendre. M. Pelletan s'est élevé contre les prétentions de certains partis qu. voudraient laisser croire qu'il se désintéresse de la défense navale. Au contraire, il affirme que, ses constants efforts porteront-sur l'œuvre de la défense maritime mais le ministre exigera une discipline rigoureuse, surtout de la part de*, chefs, qui do vent prêcher d'exemple. Pas de suspicion contre les officiers, quel- que parti qu'ils appartiennent; les seuls mérites qui doivent-entrer en ligne de compte sont les services rendus. Le ministre dit que son passé répond de son avenir.

Abordant la question ouvrière, M. Pelle* tan dit qu'il s'emploiera autant qu'il le pourra à .améliorer le sort de la classe laborieuse dont. il croit avoir mérité la confiance. (Cris Oui oui !) Le ministre termine son discours au miLieu des applaudissements unanimes. Pendnnt le retour la préfecture, où il reçoit à cinq heures Hs délégations, M. Pelletan a été l'objet d'ovations ininterrompues.

le fio&umsot (De notre correspondant particulier)

Lunéville, 14 décembre.

Le ministre de la Guerre est arrivé, hier soir, pour présider l'inauguration du monument élevé il Emile Erciunann, un des autueurs des célèbres Pomarts nationaux, mort à Lunéville, où, en raison de l'annexion de Phalsbourg, sa ville natale, il était venu passer les dernières aunées de sa vie.

A son passage ir Nancy, M. le général André a été rejoint dans le train par M. Hunibert, préfet de Meurthe-et-Muselle, et le général Michal, commandant lé 20* corps, qui l'ont accompagné à Lunéville.

A son arrivée en gare, le ministre a été reçu par MM. Ribierre, maire François, sous--préfet; le comité du monument et de nombreuses notabilités.

Tandis que ta musique municipale exécutait la Marseillaise, le cortège s'est formé et s'est dirigé vers la sous-préfecture et de là au château, où le ministre a offert, dans la salle des Gardes, un dtner de trente-six couverts.

A l'issue de ce diner, un punch a réuni les officiers de la garnison.

ques officiers allemands circulaient à la premère heure dans les rues ornées de sapins, de guirlandes et d'oriflammes.

Sur la place Léopold avait été dressé un arc de triomphe original et pittoresquement encadré, portant d'un côté l'inscription Honneur au gouvernement n, et úe l'autre « Vive la République rs

Dès le matin, le ministre a visité l'hôpital, puis il a reçu à la préfecture les autorités civiles et militaires, les maires de l'arrondissement et les délégations de diverses sociétés.

A l'issue de cette réception, le ministre a passé la revue des troupes de la garnison et a procédé à la distribution de quelques décorations militaires.

LE MONUMENT

Le cortège s'est ensuite dirigé vers les Bosquets, oÙ a eu lieu la cérémonie d'inauguration.

Le monument, oeuvre dltm sculpteur lorrain, M. Bussière, est de noble et fière allure.

Le buste d'Erckmann repose sur un socle contre lequel s'appuie, dans un mouvement des plus gracieux, une jeune Lorraine qui tend vers le romancier des Heurs du pays natal.

La cérémonie a débuté par une allocution de M. Vibx; ancien député, qui a prononcé l'éloge d'Erckmann, en rappelant combien les auteurs des Romaras nationaux furent dévoués à la cause de la République.

M. Ribierre, maire de Lunéviile, lui a succédé et M. Ribaud, secrétaire du comité, a remis le monument à la municipalité. M. Alfred Erckmann, neveu du célèbre romancier, a remercié au nom de la famille. Enfin. M. Emile Hinzelin, à l'initiative duquel on doit l'érection du monument, a récité une poésie de sa composition, dédiée à la mémoire de l'écrivain.

Le général André, ministre de la Guerre, a, au début de son discours, exprimé les regrets de M. Chaumié, ministre de l'Instruction publique, de n'avoir pu assister à cette belle cérémonie.

Il a déclaré que si le gouvernement avait délégué, pour,le représenter, le ministre de la Guerre, c'était afin de détruire certaines calomnies qui courent depuis trop longtemps. On a en effet osé répéter que les auteurs des Roman.s nationaux avaient été des antipatriotes.

En quelques mots concis et énergiques, le ministre a détruit cette légende.

Il a terminé en remerciant la population de Lunâviile de l'accueil chaleureux fait au représentant du gouvernement de la République.

De longues acclamations ont souligné ce discours.

Le ministre de la Guerre s'est ensuite rendu à un grand banque de six cents couverts or. ganisé par le comité démocratique.

Au Champagne, le préfet de Meurthe-etMoselle, MM. Viox, Ribierre, Petit, Chapuis et Emile Hinzelin ont prononcé des allocutions applaudies, puis le général Andn a pris la parole.

Il a fait l'éloge du simple soldat, qui sans ambition sait faire son devoir. En terminant, il a bu au triomphe des républicains aux prochaines élections sénatoriales en Lorraine.

Après un court arrêt à la sous-préfecture,

Es-tu disposé à agir?

C'est selon. D'abord qu'est-ce que l'affaire me rapportera?

En cas de succès cinquante mille francs. J'allais vous les demander et même davantaue.

Prends-les d'abord. Nous verrons plus tard.

Qu'entendez-rous par ces mots, en cas de succès ?

J'entends si André reste mort sur le coup.

Compris.

Rien de plus facile, et j'avais d'abord eu l'idée de l'exécuter moi-même en me passant de tes services.

Ohl

Réffexion faite, j'aime autant que tu te charges de l'opération.

Et comme le sabotier avait un visible frisson, le comte s'expliqua:

On pourrait me soupçonner. Personne ne songera à t'accuser. Tu as une réputation de douceur et d'honnêteté que tu ne mérites pas. Elle nous profitera a l'un et à l'autre. Un coup de fusil isolé dans la nuit n'attirera l'attention de personne. Les braconniers ne manquent pas aux environs. Tu rentreras chez toi sans encombre comme un renard à son terrier et lorsqu'on t'apprendra l'événement, tu feindras la plus grande surprise. Qn'as-tu à redouter ? Rien. Pour moi j'aurai soin de ne pas me trouver seul un instant. Mais.

Il fixa le sabotier et dit

Il ne faut pas rater ton gibier. Ce serait un désastre!

C'est dur.

Pourquoi ? Tu es un tireur de premier ordre.

Alors?. • ^•̃

le ministre de la Guerre s'est rendu à la gare, où il a pris le train de quatre heures et demie, salué une dernière fois par les acclamations de la foule.

A L'ETRANGER L'ALLIANCE mmm A copeugei Copenhague, 14 décembre.

Les membes danois de l'Alliance française ont tenu, hier, leur assemblée générâle.

Ils ont donné le soir une représentation théâtrale qui a obtenu un grand succès. Au souper qui a suivi, M. Fabre a porté un toast il. FAlliance.

Un bal a eu lieu ensuite et s'est prolongé jusqu'au matin.

inondations m mmt

Madrid, 14 décembre.

La rivière Geniles a débordé à Fayos (Saragosse), isolant la ville. Sur la ligne de Saragosse, un éboulement a coupé la voie. Les trains sont arrêtés.

La rivière Quieles a emporté un pont, à Cascante (Navarre). La ville est privée de conmunications.

AU MAROC

Madrid, 14 décembre.

Le gouvernement a reçu une dépêche de Tanger disant qu'après l'échec de l'armée du sultan, celui-ci a marché sur Rabat, mais que des difficultés lui ont fait rebrousser chemin.

M. de Cologan, ministre d'Espagne à Tanger, ajoute, au sujet de la situation au que l'impression du corps diploma.tique, n'est pas si pessimiste que les corres.ponduuîs le supposaient.

Le Président de la République a quitté Pa- ris hier matin, à dix heures, se rendant à Com. piègne. où il a chassé avec MM. Hanotaux, Mézic-res, Béranger, Bétolaud, Nénot, Lépine, Renaud, Hérault et Dehaynin.

M. Loubet est rentré à Paris à six heures du soir.

Mme Loubet, accompagnée de M. et de Mme Henry Poulet, a visité, hier après-midi, le tiispensaire qui vient d'être nouvellement installé 6, rue Letellier, à Grenelle. Elle a été reçue par MM. Laurent, serrétaire de la préfecture de police Autrand, secrétaize général de la préfecture de la Seine Moreau et Poiry, conseillers municipaux Bagnol, député Sextius Michel, maire du quatorzième arrondissement. Elle a parcouru les différentes salles et a vivement félicité les médecins et les administrateurs du dispensaire. A l'occasion de cette visite, M. le docteur Moutier a reçu les palmes d'officier de l'Instruction publique et M. Dard, adjoint au maire du quinzième arrondissement, la médaille d'argent de la Protection du premier âge.

Mme Loubet a laissé 200 francs à M. Moreaa pour être versés dans la Caisse du dispensaire.

La musique du ir- cuirassiers prêtait son concours à cette cérémonie.

Dans sa séance d'avant-hier, l'Académie des beaux-arts a élu en qualité de membre associé étranger, le peintre hollandais Josef Israels, en remplacement du sculpteur russe Antocols.ky, décédé.

Né à Groningue en le peintre Josef Israels, qui, depuis 1885, était correspondant de l'Académie, s'était fait connaître et apprécier à Patis par de nombreux connaisseurs et amateurs par une série de tableautins exquis représentant des scènes hollandaises, et de remarquables marines parmi lesquelles il convient de citer le Débarquement des pêcheurs, qui obtint le grand-prix aux Expositions universelles de 1889 et 1900.

Le peintre Josef Israels, qui habite la Haye, est officier de la Légion d'honneur.

Il est des phénomènes humains qui confondent l'imagination. Bamum nous a montré des êtres invraisemblables.

Mais à en croire un journal de Springfield, en Amérique, il existe dans cette localité un phénomène qui surpasse de beaucoup tout ce qu'on peut imaginer.

Il s'agit d'une jeune fille dont la peau change de couleur.

C'est une jeune et jolie mulâtresse, qui passe du brun foncé, sa couleur naturelle, au rose pâle et dont le teint rivalise alors avec celui de nos plus jolies Parisiennes.

La transition du noir au blanc s'accomplit graduellement on voit d'abord apparaître sur sa peau quelques petits points blancs qui finissent par l'envahir tout entière.

Un reporter d'un autre journal américain dit que ce phénomène se passe d'une façon encore plus extraordinaire.

Selon lui, un pied est par moment d'un brun magnifique, sa couleur naturelle, tandis que l'autre eat d'une blancheur immaculée. D'autres fois, toujours à en croire nos con- frères américains, son teint est de lys et de rose, tandis que ses paupières restent brunes, et vice versa, ses paupières restent blanches i alors que sa figure conserve sa couleur naturelle,

Les Brévannes n'ont jamafs été mauvais pour moi.

Si tu as des scrupules.

Clopin vit passer devant lui les cheveux roux de Colette et répliqua vivement: Nen, mais vous mettrez bien quelque chose de plus.

J'ai dit cinquante mille.

Ça vaut mieux.

Peut-être. Rapporte-t-en à moi. Tu n'auras pas à te plaindre.

Je risque ma tête.

Tu sauras la mettre à l'abri. Je te connais. Autrement me serais-je adressé à toi ? Nous sommes aussi exposés l'un que l'autre. Complices. liés pour la viel.

Clopin céda.

Il avait son idée.

Soit, 6t-il, c'est convenu.

Et silence!

Ne craignez rien. Si je me faisais pincer, ce serait ma faute et on m'écorcherait vif plutôt que de m'arracher un traître mot. Tenez votre parole et je tiendrai la mienne.

Ils se levèrent.

Arrivés à la porte, le comte demanda Tu as une arme?

Oui, mais j'ai ruminé notre aflaire.. Le jeune duc en a de toutes sortes dans son arsenal. Si vous pouviez m'en donner une, ce serait plus sur.

Parce que?.

En s'y prenant comme il faut, on pourrait faire supposer un suicide.

Le comte se toucha le front.

C'est juste, dit-il.

Je connais le château mieux que ma cabane. Rien de pius facile que d'entrer chez M. André, et avec un bon revolver et des cartouches. à lui.

Tu as d'excellentes Idées, Clopin 1 Quelquefois.

Les médecins des environs l'ont examinée avec soin sans pouvoir éclaircir ce mystère. Phénomène ou imposture ?

Examen de pharmacie

Quel est le pays qui produit le plus d'» pium ?

Heu. le va] à' Andorre.

In Ordre de Jour

De Rodez

Le général Pedoya, commandant le 16° corps d'armée, a, -adressé aux généraux sous ses ordres la circulaire suivante Il m'a été rendu compte que, dans plusieurs garnisons, on avait commandé de service, au rapport journalier, un eertaîn nombre d'officiers et de sous-ullk'iers pour assistcr des cénJmonies organisée par des sociétés d'anciens militaires. Le général, comnutndant le corps d'armée, ne saurait appruuver une telle manière de faire.

Le service est une chose, et les manifestations, si honorables soient-elles, en sont une autre. Il importe de ne pas les confondre. En conséquence, le général, commandant le corps d'armée, décide que, pour toutes cérémonies ayant un caractère privé, auxquelles les officiers et sous-officiers seraient invités par les organisateurs, la plus grande liberté sera laissée à ohacun. Les officiers et sous-officiers pourront donc s'y rendre individuellement ou s'abstenir: mais, en aucun cas. ils ne doivent Être commandes pu les services de semaine ou de place.

NOUVELLES MARITIMES Le Torpilleur 108

Le torpilleur 108, qui, perdu par le Cals.sirri vient d'être retrouvé sur la cote anglaise, est un vieux torpilleur datant d'une quinzaine d'années. Il était du tvpe de 35 mètres qui, commandé en 1886,' a donné tant de mécomptes. On se souvient que deux frères du 103, le 102 et le 1I0, se sont perdus l'un dans la Méditerranée et l'autre dans la Manche dans des conditions désastreuses, entratnant avec eux leurs équipages.

On ouvrit une enquête à la suite de ces deux accidents et. foi-ce fut de reconnaître que les plans étaient défectueux, les torpilleurs da ce type manquaient de stabilité; on dut les modifier tous et malgré les réparations ils n'ont jamais été considérés comme de bons torpilleurs; à l'heure ac. tuelle un certain nombre d'entre eux ont été rayés de la liste de la flotte, les autres ne servent que comme torpilleurs d'exercices: on ne leur accorde aucune valeur militaire. UN Le bruit se confirme qu'au cours de l'en- trevue qui a eu lieu samedi dans le cabinet de M. Je juge d'instruction Boucard. entre les représentants des familles Le Play et Marcile, une soiation serait définitivement intervenue qui mettrait fin au désaccord des parents de la jeune fille et de ceux du jeune homme.

La plainte en détournement de mineure déposée par M. Albert Le Play, d'un côté, et celle en violation de domicile introduite. d'atttr2 part, par Mme ltarcile auraient été retirées.

Cet arrangement à l'amiable a eu pont effet immédiat l'invitation adressée à tous les commissaires de police et aux agents de la force publique d'avoir à considérer comme nul et non avenu le mandat d'amenée décerné contre le jeune docteur.

En présence du fait accompli et pour em- pécher l'éclosion de nouveaux incidents, M. Le Play aurait donné son consentement à l'union tant désirée des deux jeunes gens., Il se réserverait par la suite d'observer t* leur égard telle attitude que lui dictent ses sentiments personnels.

Le docteur Maurice Marcile et Mlle Cordélia Le Play ont été avisés par dépêche de la capitulation des parents de la jeune fille et l'on pense qu'ils seront de retour à Paris mardi ou mercredi piochoin.

Ainsi que nous l'avons dit, le mariage sera célébré dès que le petit scandale soulevé par les fugitifs sera apaisé et que la curiosité publique aura cessé de s'attacher à un événement d'ordre privé qui a été ébruité par des amis maladroits.

Les Duels franco-italiens Changement à vue.

Les procès-verbaux préliminaires des daels Mérignac, Kirchoffer Vega, Pessina ont été signés hier à Naples.

Nous croyons savoir que les termes de ces documents interdisent les corps à corps et qu'en cas de blessure, les témoins et tes médecins auront contrairement aux conditions premières l'autorité nécessaire pour arrêter le combat.

Les noms des duellistes seront tirés au sort, c'est-à-dire que Lucien Mérignac par exemple pourra aussi bien se trouver aux prises avec Vega qu'avec Pessina selon que le hasard en décidera.

Il ne faut pas oublier en effet que l'offense fut collective pour les deux maîtres français, à la suite d'une lettre signée des deux mattres italiens or, dans ces conditions, le sort seul doit établir l'ordre et la composition des rencontres.

Le « terrain » choisi est la frontière francottalienoe.

Très'vraisemblahlemeni la double rencontre aura lieu mardi.

Trouve-tot au bord de l'étang, sous la grand saule. Tu le connais?

Parbleu!

A six heures sonnant, il fera nuit. 'la auras ce qu'il te faut.

Entendu.

Ils se quittèrent.

En rentrant au château, quelques instant» avant le dîner, le comte Xavier était léger comme une plume, complèternentrassuré sur l'issue de son exécrahleentreprise.

Il alla s'incliner devantla duchesse qui l'accueillit avec une indulgente tendresse, en lui disant

Eh bien mauvais sujet, tu es décidé à te ranger, à ce qu'il paraît?

Oui, chère tante. J>i fait trop de folies et je m'en repens, mais un peu tard.

Si tu es sincère, tu seras pardonné, n'est-ce pas, "Plessis?

Le vieil avocat s'inclina sans répondre. La duchesse prit son bras pour faire un tour dans les salons et, à voix basse Que pensez-vous de cette conversion? Pour le moment, rien; plus tard nous verrons.

Le comte rayonnait.

Une fleur à la boutonnière de son habit, ti s'était mèlé aux amis qui entouraient son cousin.

Eh bien! lui dit-il, mon cher André, nous avons eu une belle journée aujourd'hui.

Par malheur, ajouta le jeune duc, ce sera la dernière.

On annonçait

Madame la duchesse est servie.

Le comte songea en suivant des yeux le lieutenant de chasseurs qui entrait dans la magnifique salle ü manger

La dernière; Pauvre garçon! Pour ce qui le concerne, il ne sait pas dire si vrai 1 lA suivre.) Charles Méhouvei»


Dernière Heure

SERVICES SPÉCIAUX

du Petit Parisien A CARACAS

Caracas, 14 décembre.

La légation anglaise a été rouverte ce soir et a arboré le drapeau américain. M. Russell, secrétaire de la légation des Etats-Unis, y est installé.

Les Allemands se sont réfugiés aujourd'hui à la légation américaine où M. Bowen avait fait emmagasiner des provisions de toutes sortes en cas d'urgence.

L'arrivée du commodore anglais sur le navire Retribution a soulevé de nouveau l'exaspération de la population.

On croit que signification du blocus sera donnée à bref délai.

Les enrôlements continuent. 2.000 nouveaux volontaires venus de Valencia et des environs de Caracas se sont fait inscrire. L'Université a fermé ses portes. Les prêtres prêchent la guerre.

L'OPINION D'UN VÉNÉZUÉLIEN

Une Conversation d'actualité. Quelques Renseignements inédits. Les Dessous de la Question Vénézuélienne.

4De notre correspondant particulier]

Londres, 14 décembre.

J'ni eu la bonne fortune de rencontrer aujourd'hai un Vénézuélien de passage é Londres, qui a occupé une situation officielle pendant de nombreuses années au Vénézuéla et dont le père est un des personnages les plus en vue de Caracas.

A mon grand étonnement, il ne semble pas être absolument en faveur de la politique actuellement suivie par le président Castro dans le conflit contre l'Allemagne et l'AnNe croyez pas, me dit mon aimable interlceoteur, que nous sommes tous partisans de cette attitude dangereuse adoptée par notre président Vous avez pu voir, d'après une dépêche publiée par les journaux anglais et qui, si je ne me trompe, a été reproduite par la presse européenne, qu'une députation des principaux citoyens de Caracas, dont mon père faisait sans doute partie, s'était rendue auprès de Castro pour lui demander de faire droit aux réclamations angio-allemandes, qui, en réalité, ne se montent pas à un chiffre très élevé, afin d'éviter à notre pays des épreuves qui ne peuvent lui être que funestes. Castro a refusé. Vous connaissez le tempérament vif des Américains du Sud ce refus a produit bon effet parmi le peuple, mais parmi les gens éclairés on n'a pu que déplorer cette vanité mal placée.,

Pensez-vous que la démonstration hostile des deux puissances alliées soit vraiment due aux dettes contractées par le Vénétuéla envers l'Allemagne et l'Angleterre ? Je serais plutôt porté à croire que cette raison n'est qu'un prétexte.

Les véritables Causes du Conflit La déclaration très intéressante que j'ai lue dans un journal ce matin, faite par M. Maubourguet, me semble indiquer assez exactement la situation.

Il est absolument vrai que les Américains du Nord ont accaparé les marchés sud-amé- ricains au détriment des Anglais et des Allemands aussi n'y aurait-il rien d'étonnant à ce que ceux-ci aient saisi la première occasion qui se soit présentée, pour regagner le terrain perdu.

Je sais indubitablement que depuis plusieurs années, les consuls et chargés d'affaires allemands dans l'Amérique du Sud, envoient rapports sur rapports attirant l'attention de leur gouvernement sur cet état de choses. Je doute fort toutefois, que vu l'attitude prudente et conciliante adoptée par les Etats-Unis, les alliés arrivent à leurs fins, surtout après leur manœuvre agressive.

Castro se plaint de ne pouvoir faire face aux engagements financiers du Vénézuéla faute d'argent et c'est à la révolution qu'il attribue cet état précaire du Trésor.

Il n'a à s'en prendre qu'à lui-même.

Je ne comprends plus

Vous ignorez, je vois, les vrais causes de la révolution qui, hier encore, était en pleine activité. En deux mots, les voici Tout en reconnaissant de nombreuses qualités à Castro, il faut avouer que c'est un ambitieux avant tout.

Depuis qu'il est au pouvoir, il rêve de former un vaste empire dont il serait en quelque sorte le dictateur.

A cet effet, il tâta d'abord le terrain en Colombie, et s'étant, assuré que le gouvernement colombien était opposé à toute alliance avec son voisin, il eût alors recours au stratagème suivant

Il s'entendit avec les révolutionnaires colombiens vous savez qu'il y en a toujours plus ou moins dans nos républiques, pour que ceux-ci franchissent la frontière vénézuélienne, violant ainsi notre territoire et lui fournissant alors un prétexte de demander raison au gouvernement colombien et au besoin de lui déclarer la guerre.

La Guerre civile

Cest alors que, voyant clair dans la politique de Castro, une partie de la population se révolta et n'eut pas de peine à trouver de nombreux chefs.

Castro est arrivé au pouvoir par la révo- lution, et on peut déclarer en toute sincérité

N° 65. Feuilleton du Petit Parisien. LES

Briseurs de Chaînes GRAND ROMAN INEDIT

DEUXIÈME PARTIE

LA BANDE DES TROIS III (suite)

Le premier Dévouement

Cassoulet et ses deux complices, connus B'Henriette, n'osaient pas se montrer à eüe. Ils restaient toute la journée sur le bateau et De se faisaient conduire à terre que la nuit. Alors, pendant la nuit, ils rôdaient, oiseaux sinistres, autour du hangar.

Deux fois ils s'en approchèrent alors que tous les colons dormaient dans leur triste réduit, car les émigrants amenés par la JeuneFrance avaient pris la place de ceux du CaZédonien. C'était un nouveau drame qui commençait et dont les péripéties ne furent pas înoins étranges. Deux fois, par les disjonctions des planches, ils essayèrent de voir ce qui se passait chez Henriette.

Chaque fois, comme sortant de terre, un homme apparut tout à coup. Une main vi.goureuse, d'une force irrésistible, s'abattit sur l'épaule de l'agent courbé qui regardait, le relevant brusquement

Traduction et reproduction interdites.

que c'est son attitude seule qui a déterminé cette guerre civile qui a duré si longtemps et qui a ruiné notre pays.

Il est ridicule de prétendre que l'étranger ait jamais joué un rôle quelconque dans cette lutte purement intérieure.

Il se peut certainement que les Anglais ou les Allemands aient vendu des armes et des munitions aux révolutionnaires; c'est même probable.

Mais cela ne prouve en rien que ces puissances aient épousé la cause de leur acheteur c'était une simple opération commerciale.

Ce qui peut nous arriver maintenant de plus heureux, c'est que les Etats-Unis prennent notre cause en mains et arrêtent ainsi Castro sur la pente dangereuse où ses ambitions l'ont entraîné.

ÉCROULEMENT DE MAISONS Catane, 14 décembre.

A la suite des pluies, quelques maisons se sont écroulées à Leonforte. Cinq personnes ont été blessées l'une d'elles est grièvement atteinte.

Les autorités ont envoyé des secours à Leonforte.

UN COURRIER MONSTRE

[De notre correspondant particulier)

New-York, 14 décembre.

Les deux paquebots-poste Umbria et Kronprinz- Wilhelm ont quitté aujourd'hui New York, emportant la malle de Noël. C'est le courrier le plus volumineux qui ait jamais quitté les Etats-Unis à destination de l'Europe.

Il n'a pas été embarqué moins de 3,196 sacs, contenant plus de 3 millions de lettres.

Les mandats-poste sont au nombre de 34,433 et représentent une somme de 3 millions de francs. Ce sont les étrennes envoyées par les Américains à leurs amis du vieux continent,

A U JOURNAL OFFICIEL Le Journal officie! publiera ce matin Dans la partie officielle

Des nominations à des emplois civils. Dans la partie non officielle

Des propositions de tarifs soumises à l'homologation du ministre des 'travaux publics; Des renseignements du ministère de l'Agriculture

Un bulletin agricole et commercial.

LES INONDATIONS EN CORSE Bastia, 14 décembre.

Toute la plaine de la côte orientale de l'tle, depuis le phare d'Alistro jusqu'à Semenzara est inondée et les routes en sont absolument impraticables. Tous les torrents ont débordé, emportant les ponts et ravageant tout sur leur passage.

Les habitants de Ghisonaccia sont sortis de leurs maisons à cheval ou dans des huches. Le sous-préfet de Corte est sur les lieux. Le conseil municipal de Ghisonaccia s'est réuni pour étudier les mesures les plus urgentes à prendre. Des secours ont été distribués aux habitants les plus éprouvés. Les pertes sont énormes.

La désolation est immense et la pluie tombe toujours.

Au Migliacciaro, la plaine est envahie par tes eaux depuis jeudi. Une pluie torrentielle tombe sans cesse.

La rivière et les torrents ont débordé, emportant tout sur leur passage.

Les paysans, consternés, assistent à la disparition de leurs troupeaux que le courant charrie à la mer.

La vue de, ce sinistre est lamentable. L'AFFAIRE DE VAUCROZE

Uzès, 14 décembre.

Contrairement à ce que l'on avait pu prévoir, l'action en dommages-intérêts intentée par M. Audibert contre les fils Charles et Edouard de Vaucroze viendra le 17 décembre devant le tribunal d'Uzès.

M. Fernand de Vaucroze, bien que maintenant sa plainte contre M. Audibert, ne demandera pas le renvoi et les débats auront lieu à cette date.

MI Roux se présentera pour M. Audibert et MI Chatel défendra les fils de Vaucroze. SUICIDE D'UNE ARTiSTE PEINTRE Une jeune femme très répandue dans le monde artistique s'est donné la mort, hier, soir, à six heures, dans la villa qu'elle habi tait avec sa mère, à Passy, rue de la Tour. Mme Bohémer avait fréquemment exposé au Salon sous le pseudonyme de Clark. Ses allures élégantes, ses cheveux d'un roux ardent, la magnincence de ses toilettes la faisaient distinguer dans tous les milieux où elle fréquentait.

Vers cinq heures et demie, elle rentrait chez elle, en proie à un violent désespoir, et s'enfermait aussitôt dans sa chambre. Sa mère, vers sept heures, alla pour la prévenir que l'heure avait sonné de se mettre à table. Mais elle recula d'effroi en apercevant sa fille étendue sur le lit, ne donnant plus signe de vie.

Hé vous êtes curieux, monsieur Cas- soulet, il me semble

Non, pas curieux, mais le sort de ces deux pauvres femmes m'intéresse.

Il intéresse tout le monde.

Dans la nuit, la conversation se poursuivait ainsi, et comme le forçant de garde ne paraisait pas vouloir quitter la place, Cassoulet partait.

Il crut au hasard, les deux premières fois. Mais tantôt à toute heure, c'était Rodolphe qui surgissait ainsi, tantôt s'était Devalaine, tantôt Montaubry. Il n'y eut plus de doute dans l'esprit éveillé du misérable ces hommes s'étaient donné comme tâche de le surveiller.

Pourquoi ? Il était impossible que les prc jets de Cassoulet fussent cornus.

li fit part de ses soupçons à ses emplies. -Simple coïncidence, dit Luoin. Da reste, nous le saurons.

Le bateau va partir pour aller chercher des vivres. dit Cassoulet. Sans ceia. Uus les émigrants que nous avons ramenés risqueraient de mourir de faim Il faut profiter de ce départ.

Quand aura-t-il lieu ?

Dans trois jours. Donc, il faut que d'ici à trois jours notre mission so:t acconiplie. 11 faut que Sabine soit en notre pouvoir, amenée sur le bateau, et qu'Henriette. Cassoulet fit un geste expressif.

Bon, dit Philidor, on tachera, mais si les Trois s'en mêlent

Eh bien tant pis Tous les jours, il y a, à la colonie, des disparitions. Les uns s'enfuient, cherchant quelque Ue voisine plus hospitalière. Les autres se suicident par désespoir d'avoir été trompés et conduits ici, où la vie est impossible. Si les Trois disparaissent, on fera courir le bruit qu'ils sont

Un tampon de ouate hydrophile, imbibe de chloroforme, était encore pressé sur la bouche de la malheureuse jeune femme. Le médecin de Ja famille, appelé en toute hâte, ne put que constater le décès.

Avant de se donner la mort, Mme ClarkBohémer avait revêtu une robe de couleur rose pâle et mis sur ses épaules un somp- tueux collet de dentelles. Elle n'était âgée que de trente ans.

Les motifs qui ont poussé l'artiste à mettre tin h ses jours paraissent être d'ordre tout a fait intime.

LE

Supplément Lîttiraîra t Petit Parisisa" ILLUSTRÉ EN COULEURS

qui sera mis en vente après-demain mercredi contient deux gravures superbes.

A la première page, un sujet tout d'actualité A. MARSEm^E

LA GRÈVE DES INSCRITS MARITIMES L'ASPECT DES QUAIS

A la huilième page, une gravure très intéressante montre lecteurs

LE PATINAGE A VOILE AU CANADA Enfin, dans une pane d'intérieur, se trouve un ̃portrait du généreux donateur,

M. DUTUIT

LE SUPPLÉMENT LITTÉRAIRE ILLUSTRÉ du Petit Parisien (8 pages de teaae, superbes gravures d'actuatité) est mis en vente tous les jeudis.

FAITS DIVERS La petit Fontaine retrouvé

Le jeune Louis Fontaine, qui. le 15 novemI bre dernier, avait été'enlevé, au moment où accompagné de sa bonne, une femme d'ori gine allemande, ne parlant pas un mot de français, il traversait l'avenue des Ternes, a été retrouvé, hier, par un inspecteur du service de sûreté chargé d'éclaircir cette affaire.

Il avait été conduit, le jour même, par une femme dont on ne possède encore qu'un signalement très vague et dont on ignore l'identité, dans un pensionnat du boulevard Lefebvre.

M. Pasques, juge d'instruction a ordonné qu'une enquête très sérieuse soit ouverte aussitôt, afin d'établir les conditions dans lesquelles le jeune Fontaine a été enlevé et à quels mobiles a obéi la femme qui s'est rendue coupable de ce rapt encore entouré du plus profond mystère.

Le juge interrogera aujourd'hui même l'enfant ainsi que plusieurs personnes à même de fournir des indications utiles pour retrouver la femme qui l'a placé dans le pensionnat du boulevard Lefebvre

On croit que le père de l'enfant, qui voyage depuis longtemps, est actuellement aux In des.

Trop A' Audace

Un individu de mise simple, mais correcte, se présentait hier soir devant le sous-chef de gare de service à la gare de Lyon et le priait de vouloir bien lui faire rembourser deux tickets de première classe de Paris à Nice qu'il avait pris au guichet dans la journée et qu'il se voyait dans l'impossibilité d'utiliser, contraint de remettre à une date ultérieure, en raison d'une soudaine maladie de sa femme, le voyage qu'il devait faire avec cette dernière.

Après vérification des tickets, le sous-chef de gare allait signer le bulletin de remboursement, lorsque pénétra dans son cabinet un monsieur fort bien mis, qui venait le prier de faire exercer une surveillance dans les grands rapides partant pour le Midi. Deux tickets de première classe pour Nice dont les numéros doivent se. suivre m'ont été volés tout à l'heure, ainsi que mon porte-monnaie dans lequel je les avais enfermés. Il peut se faire que le voleur essaie de les utiliser.

La coïncidence était au moins curieuse. Le sous-chef de gare examina son premier interlocuteur qu ne lui parut point être à son aise et qui, déjà, essayait de gagner sournoisement la porte.

Quelques instants après, cet individu était conduit devant M. Bordères, commissaire spécial de police, et l'on remarqua qu'au moment où il sortait du cabinet du sous-chef, escorté d'un gardien de la paix, un autre personnage qui stationnait non loin de là, sur le quai, semblant attendre le résultat des négociations entreprises, prenait la fuite à toutes jambes.

Interrogé par le magistrat, le prisonnier, Abel Méripoux, âgé de vingt-neuf ans, dut bientôt reconnaître qu'il avait menti tout d'abord et n'avait pris aucun billet aux guichets de la gare. Mais il prétendit ignorer que ceux dont il avait demandé le remboursement provenaient d'un voL

Ils m'ont été remis, dit-il, par l'individu qui s'est enfui et que je connais seulement pour l'avoir rencontré de temps à autre dans les cafés qui avoisinent la gare. Il m'a prié de lui rendre ce service, disant que, comme

r partis. Nous n'avons dans l'Ile ni commissaire de police ni gendarmes.

Haussant les épaules

Trois coups de couteau et il n'en sera plus question. Toutefois, qu'il soit bien en- tendu que pour recourir à pareille extrémité, il faut que nous n'ayons plus le moyen d'agir autrement. Une imprudence est vite commise. Si l'on nous accusait, si l'on nous soupçonnait seulement, notre retour dans notre belle patrie deviendrait impos-' sible. Et j'aime Paris, moi. C'est compris, mes amours ?

C'est compris, on sera prudent.

Le lendemain soir à la tom,bée de la nuit, Rodolphe et Montaubry étaient sur le rivage lorsqu'ils furent abordés par les trois agents L'endroit était désert. Un silence profond régnait sur l'tle. Les colons étaient rentrés dans la Grande-Maison. Dans la nuit qui tomba vite, on n'apercevait plus rien de la mâture de la Jeune-France à son mouillage. En les rencontrant, Cassoulet avait dit à Lubin

Ils ne sont que deux, l'autre est resté au hangar.

Il veille, probable.

Oui, alors, ils se défient ?

Cassoulet eut dans ses veux noirs un éclair de haine. Il n'aimait pas qu'on se mit à la traverse de ses projets.

Le canot qui les avait amenés était dans une anse formée par des roches à pic. Invisible, personne ne pouvait soupçonner qu'il y avait là une embarcation. Par une fissure entre les roches, on accédait de la mer au rivage.

Lubin souffla à l'oreille de Cassoulet Puisqu'il n'y en a qu'un auprès des femmes, nous en aurons facilement raison.

j'étais mieux mis que lui, j'obtiendrais plus facilement le remboursement des deux Uckets..

Cette version n'fut. pas le don de convaincre M. Bordure, qui a gardé .Uéripoux à sa disposition, tout en faisant rechercher son complice.

Trafic Infûme

La policé continue de traquer sans trêve ni merci les infimes individus dont nous avons tant de fois dénoncé le honteux commerce.

Hier encore, des agents de la brigade mobile ont arrêté, dans le hall de la gare SaintLazare et mis à la disposition de M. Leroy, commissaire spécial, les nommés Jean Govard, âgé de vingt-huit ans, boulanger, disant demeurer à MontreujLsous-Bois, et Jean Kadletz, âgé de vingt-neut ans, se prétendant élève en pharmacie et habitant faubourg du Temple.

Ces tristes personnages ont été surpris au moment où ils s'aibouchaient avec des jeunes filles venant de la province pour leur proposer dea places rémunératrices sur la nature desquelles nous n'avons pas besoin d'insister.

Un Cambrioleur imberbe

Rentrer chez soi en toute confiance et se trouver nez à nez avec un cambrioleur doit procurer une sensation plutôt désagréable et l'on comprend plus aisément encore l'émoi de la victime, quand c'est une dame d'un certain âge comme Mme Morei, demeurant 6, passage Tivoli.

Au moment où cette dame introduisait hier sa clef dans la serrure, elle perçut un bruit anormal dans son appartement. Avant même de savoir si ses alarmes étaient justifiées, la locataire redescendit quatre à quatre, appelant à son aide le concierge de l'immeuble l'épicier et le tripier voisins, mis eux aussi au courant des faits, n'hésitèrent pas à venir prêter main-forte et le trio s'engagea dans les escaliers, croisant sur le palier du premier étage, un pàle et chétif gamin d'une quinzaine d'années qui paraissait plutôt pressé, bien que chargé d'un volumi- neux et pesant coffret de fer. D'où venez-vous ? jeune homme, demanda le concierge en barrant la route au visiteur inconnu.

Celui-ci pour toute répons», lâcha son fardeau et, bousculant les trois hommes, prit la fuite, serré de si près que malgré toutes ses ruses il put être arrêté non loin de la gare Saint-Lazare et fut amené au bureau de M. Tanguy, commissaire de police.

Nier le vol commis au détriment de Mme More! était impossible, le coffret, corps du délit évident, et palpable, était là, formellement accusateur. Le jeune malfaiteur avoua donc mais, en revanche, il refusa de décliner ses noms et prénoms.

Appelez-moi Henri Négrot, dit-il à M. Tanguy, mais je ne vous indiquerai pas mon domicile actuel. Sachez que j'ai seize ans et demi et que j'ai eu la malchance d'être arrêté et condamné il y a quelques mois à six mois de prison pour une autre tentative de vol avec effraction. Je ne dirai rien de plus. Or, circonstance bizarre, le pseudo Négrot est, des pieds à la tête, tout habillé de neuf ses vêtements proviennent-ils d'un vol antérieur ? Le magistrat en semble convaincu mais le prisonnier se refuse à toute explication sur ce sujet.

En attendant que l'enquête ait permis d'établir l'identité exacte et les antécédents du jeune filou, M. Tanguy l'a fait diriger sur le dépôt.

Les Voleurs de Câbles téléphoniques Les inspecteurs de la sûreté Gaubert et Thiébaut, chargés de rechercher des malfaiteurs qui, depuis quelque temps, commettaient d'importantes déprédations au préju- dice de l'administration des téléphones, volant des câbles et des matériaux, ont fait hier une importante capture.

Ayant établi une surveillance aux abords de la boutique d'une brocanteuse du onzième arrondissement, ils y virent entrer un indi- vidu porteur d'un sac volumineux et pesant. Quelques instants après, il ressortait et, suivi par les inspecteurs, s'acheminait vers un bar de la rue Saint-Maur où il s'attabla avec un égoutier de la Ville et lui remit de l'argent

Tandis que l'un des inspecteurs continuait à surveiller son homme, l'autre retournait chez la brocanteuse et ne tardait pas à acquérir la certitude que le sac suspect apporté là par l'individu qu'ils avaient 6lé renfermait 40 kilos de cables téléphoniques.

Un instant après ils arrêtaient et la reeéleuse et son client, un nommé Gabriel Préboste, âgé de trente ans, et les amenaient devant M. Bottollier.Lasquin, commissaire de police.

L'examen des livres de la brocanteuse prouva surabondamment que depuis de longs mois Préboste venait chez elle se débarrasser du produit de ses vols. Mais on acquit bien vite la certitude qu'il avait pour complices deux égoutiers avec lesquels ils partageait les bénéfices.

Ces deux individus, Paulin Corendier et Hippolyte Nigker, âgés de trente ans l'un et l'autre, ont été arrêtés et envoyés au dépôt en compagnie de Préboste.

Renoersês par urre Vaiture cellulaire Mme Anne Couchard, rentière, âgée de cinquante-huit ans, demeurant 59, rue de Paris, à Joinville-le-Pont, était venue hier après-midi à Paris pour faire quelques visites.

Elle avait emmené avec elle son petit-fils, le jeune Michel Boyer, âgé de sept ans. Ses visites terminées, Mme Couchard se disposait à aller prendre le train à la gare de la Bastille et traversait la place de ce nom tenant l'enfant par la main, lorsque soudain déboucha de la rue de Charenton une voiture cellulaire conduite par le cocher Stradelmann.

Ce fut en vain que ce dernier s'efforça de retenir ses chevaux pour donner à la vieille dame le temps de se garer. Mme Couchard

Seulement, il faudrait tenir les autres ici. Reste, dit Cassoulet, moi, je pars avec Philidor tâter le terrain.

Lubin aborda les Trois et lia conversation gaiement. Entre eux, nous l'avons dit, depuis la traversée, l'intimité était complète. Mais Rodolphe avait vu le manège, deviné la ruse. Il sourit.

Cassoulet demanda

J'ai ici mon canot. Voulez-vous faire un tour en mer?

Volontiers.

Rodolphe et Montaubry embarquèrent. Avant que Cassoulet eût mis les pieds dans le canot, deux coups d'avirons avaient jeté vingt brasses entre les forçats et l'agent resté sur le rivage.

Adieu, monsieur Cassoulet, vous retrouverez votre barque à Likiliki, devant la Grande-Maison où nous serons dans cinq minutes. Vous, par les roches, vous n'en avez qtie pour une demi-heure.

Cassoulet avait pâli de rage.

Mais quels sont ces trois hommes 1 Ah quels qu'ils soient je me vengerai Dans les ténèbres, Lubin et Philidor s'avançaient vers le hangar. C'était la première fois, depuis le village de Dolmar, près du Havre, qu'ils allaient apparaître devant Henriette. Ils n'avaient rencontré personne. La pluie menaçait. Les colons étaient rentrés depuis longtemps dans les cabanes hâtivement construites et dans les compartiments de la maison commune. Un silence lourd. La mer ne bougeait pas, semblable à une gi·gantesque toile d'airain sombre. Nuit propice aux catastrophes, favorable aux crimes. Les deux bandits étaient bien armés. Ils avaient chacun un revolver et un couteau-poignard qui ne les quittaient pas. Ils s'anorochèrent lentement de la maison.

n'y put parvenir et fut renversée ainsi que son petit-fils par les deux chevaux qui tralnaient l' omnihus de la préfecture ». Dégagés, par les passants, l'enfant et la grand 'mère furent transportés l'un et l'autre dans une pharmacie où l'on constata bientôt que le jeune Boyer n'avait que de légères blessures au crâne et à la joue. Quant à Mme Couchard, elle était très fortement contusionnée et se plaignait, en outre, de ressentir des douleurs internes. Après avoir reçu les soins nécessaires, la grand'mère et r«nfaôt ont été recoaduits chez eux, à Joinviile-le-Pont. Nous avons raconté le vol commis, il y a deux mois environ, au préjudice de -NI. de Sauvinière, homme de lettres et artiste peintre.

Des malfaiteurs inconnus avaient, à l'aide d'effraction, pénétré dans t'hôtel qu'il possède à Neuilly et s'étaient emparés d'un grand nombre d'objets de valeur et de tableaux de maîtres

En vertu d'une ordonnance de M. Georges Flory, juge d'instruction commis par le parquet pour suivre cette affaire, M. Hamard, chef de la sûreté, s'est rendu hier rue Girardon, au domicile de NI. Alphonse Lafitte, musicien à l'Opéra et peintre amateur, pour y pratiquer une perquisition.

M. Lafitte était absent néanmoins, M. Hamard a perquisitionné à cet endroit sans découvrir rien de suspect. Au cours de cette opération, le chef de la sûreté ayant appris que M. Lafitte possédait un atelier 57, rue Caulaincourt, se rendit ensuite à cette adresse.

M. Hamard a trouvé là onze tableaux qui provenaient du vol commis chez M. de Sauvinière.

Ces toiles ont été saisies et transportées au parquet.

Dès qu'il ?era de retour, M. Alphonse Lafilte sera appelé à faire connaître comment il est entré en possession de ces tableaux. Assommé et dévalisé

Après avoir gaiement passé la soirée dans un bar de la place Clichy, un ouvrier sellier, M. Victor Louge, âgé de trente ans, demeurant rue Ramey, rentrait chez lui à une heure assez avancée de la nuit. A l'angle du boulevard de Clichy et de l'avenue Rachel, il rencontra une bande de cinq individus qui paraissaient pris de vin. Ceux-ci, en quête d'un mauvais coup, lui «ho^ohèrent qu^r^île sous un prétexte futile et, avec un ensemble parfait, démontrant suffisamment quelles étaient leurs intentions à son égard, ils bondirent sur lui et le frappèrent de plusieurs coups de couteau la tête.

Le visage inondé de sang, à demi assommé, M. Victor Louge roula à terre et resta étendu sans connaissance.

Les malfaiteurs profitèrent de son évanouissement pour retourner ses poches et ils s'enfuirent rapidement.

Quelques instants après des agents heurtaient du pied le corps du blessé. Ils le relevèrent aussitôt et le transportèrent à l'hôpital Lariboisière.

Malgré la gravité de son état, il a pu donner, hier matin, à M. Carpin, commissaire de police qui l'interrogeait, le signalement de ses agresseurs.

Ceux-ci sont activement recherchés. PETI'TS FAITS •>•* Des mariniers ont retiré hier matin du canal Saint-Martin, non loin du pont de la rue de Crimée, le cadavre d une jeune femme, Eugénie Gélin, âgée de dix-sept ans. qui avait dans le quartier une réputation déplorable.

Bien que la noyée portât quelques ecchymoses au visage, il est à peu près, certain que sa mort est due à une cause accidentelle.

Le çorps a été envoyé à la morgue.

On a trouvé pendu, hier matin, dans sa chambre, 38, rue de Heuilly, un ouvrier serrurier, M. Albert Jounin, âgé de soixante-deux ans. C'est aux souffrances que lui causait une maladie incurable qu'il faut attribuer la fatale détermination prise par le vieillard.

L'hôtel du comte de Bungy de Puyvallée, 34, avenue du Bois-de-Boulogne, a été dévalisé la nuit dernière. Les filous se sont emparés de bijoux, d'argenterie et de toiles de grande valeur.

La police recherche un ancien domestique, soupçonné d'être l'auteur de ce cambriolage. Le cocher Joseph Pingey, demeurant 36 bis, rue Rivay, à LevaJ lois-Perret, est tombé, hier après-midi, de son siège, dans l'avenue Kléber, et s'est fait une grave blessure à la tête qui a nécessité son transport à l'hôpital Beaujon. C'est en voulant retenir son cheval emballé que le malheureux automédon a fait cette chute grave.

Double Asphyxie accidentelle Un grave accident s'est produit la nuit dernière à Montmartre. Par suite d'un dégagement d'oxyde de carbone provenant d'un poêle en mauvais état, deux personnes ont subi un commencement d'asphyxie suffisamment grave pour inspirer les inquiétudes les plus vives à leur famille.

Vers deux heures du matin, un employé de commerce, M. Moïse Zalkind, âgé de trente ans regagnait son domicile 50, rue Labat, après avoir passé la soirée en compagnie de plusieurs amis.

A peine avait-il ouvert la porte qu'il recula à demi asphyxié. L'air était irrespirable dans l'appartement et une forte odeur de charbon le saisit à la gorge.

Il courut aussitôt à la fenêtre et l'ouvrit toute grande. Après avoir frotté une allu mette, il s'aperçut que ses deux frères, Benjamin, âgé de dix-neuf ans et Isaac, âgé de vingt ans, étaient rentrés avant lui et gisaient inanimés l'un dans son lit, l'autre au milieu de la pièce.

Il appela aussitôt au secours et les voisins

Surtout, pas de revolver, s'il faut nous défendre, avait dit Lubin. Pas de bruit. Convenu I Convenu

Ils collèrent leur oreille contre la porte des Trois, écoutèrent. On n'entendait même pas une respiration. Où était le troisième, celui qui gardait la mère et la fille ? Auprès d'elles, peut-être. Lubin souleva doucement le loquet, poussa la porte et, soudain, recula avec un cri de terreur.

Une vive lumière, venue de la cabane, frappait les misérables en plein visage et les surprenait, poignard à la main, hideux et farouches, dans la préparation de leur œuvre de meurtre.

Et devant eux, les Trois, souriants, leur chapeau à la main.

Rodolphe disait •? *«. Entrez donc, messieurs, entrer ttitÉn, entrez Philidor. Quel plaisir de vous voir à cette heure et comme c'est aimable à vous de nous rendre visite.

Les Trois, ensemble Stupéfaits, les misérables gardaient le silence. Comment, cela s'était-il fait ? Ces hommes laissés tout à l'heure, à près de trois kilomètres le long des falaises. Arrivés avant eux. Alors qu'eux-mêmes avaient suivi le seul chemin possible, une fissure à peine assez large pour la marche d'un seul ? Ils avaient donc le don d'être partout à la fois ? Joués 1 Ils l'étaient bien.

Rodolphe s'approchait d'eux et ironique Dieu me pardonne, que tenez vous donc à la main ? On dirait un poignard ?

Mais au fur et à mesure qu'il s'approchait, les autres reculaient.

Dans l'encadrement de la porte et dans le jaillissement de la lumière, Montaubry et Devalaine. debout, graves, attentifs, étaient prêts à tout.

accoururent à ses cris. Un médecin reconnut sans peine que les deux jeunes gens avaient subi un commencement d'asphyxie. Il n'y eut d'ailleurs pas à rechercher longtemps les causes de l'accident. Un poêle mobile chauffe l'appartement de M. Moïse Zal·kind. Pour une cause que l'enquête n'a paa encore révélé, la « buse » servant aux dégagements des gaz provenant de la combustion n'était qu'à demi engagée dans la plaque de la cheminée. Les deus fi^rei», .dont l'e'at.est de» pitsp graves, ont été transportés à l'hôpital Lanboisière par les soins de M. Carpin, commissaire de police. On n'a que peu d'espoir de les sauver.

Los GrèwsJ Marseille Une Journée calme. -r- tléunîons à la Bourse du Travail. Les Navires désarmés. Les Mesures d'ordre.

La journée d'hier s'est passée dans le calme le plus complet De nombreuses corporations se sont réunies à la Bourse du travail et ont examiné la conduite qu'elles devaient tenir dans le conflit actuel. Quelques-unes, et notamment l'association des employés de commerce, ont voté le principe de la' grève par solidarité.

IDE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS) Marseille, 14 décembre, midi.

La nuit a été moins mouvementée que ne le faisait craindre l'émotion qui régnait hier soir à Marseille. Cependant, dans le courà de la soirée, quelques exaltés ont à nouveau tenté de renouveler les scènes de la ve.1l3 devant diverses boulangeries.

Au boulevard National, trois boutiques ont dû soutenir l'assaut des manifestants et quelques dégâts matériels, bris de glace et de devantures ont été commis mais la police a réussi à disperser les manifestants. Quatre jeunes gens ont été arrêtés. Ils ont été conduits au violon municipal et mis à la disposition du procureur de la République. M. Manot, dont l'arrestation avait été an- noncée, n'a pas été retenu par le commissaire central, à la disposition duquel il s'étail tenu dans la soirée.

Les garçons bouchers n'ont pu se mettre d'accord sur la grève. Par contre, de très nombreuses corporations sont convoquées à la Bourse du travail. Ce sont les ouvriers maçons et manœuvres, les ouvriers mécauiciens, les ferblantiers, les carrossiers, les porteurs de pain.

Les femmes se sont également mises de la partie. On annonce en effet des réunions de repasseuses, de blanchisseuses et d'ouvrières trieuses.

A la Préfecture

M. Ripert, dénuté des Bouches-du-Rhône, a eu une entrevue avec le préfet, M. Mas·tier, qui lui a fait la déclaration suivante J'ai à me préoccuper de deux questions lia question économique et la question de liberté du travail. En ce qui concerne la première, j'ai fait tous mes efforts pour amener une enta. te et je n'ai pu y parvenir. Je crois, sur ce point, mon rôle terminé.

Quant à la liberté du travail, vous pouvez être convaincu que je suis décidé à la protéger de la façon la plus énergique. Il y a des troupes à MWseille et si elles ne sont pas suffisantes, je les ferai renforcer.

Je ne demande qu'une chose pour accompli ma ttiche, c'est que les industriels. les commer. çants et les magasiniers qui auront à partir d'aujourd'hui besoin de ma protection, veuillent uot m'en inlormer.

A la Bourse du Travail

Ce sont les menuisiers qui ont tenu la première réunion de la journée. Ils ont décidé de s'en rapporter aux conclusions d'un référendum sur la grève générale qui sera ouvert ce soir et continué demain dans les principaux ateliers. Le dépouillement du scrutin aura lieu demain soir.

Les inscrits ne se réuniront pas avant ce soir. On a affiché les lettres d'encouragement. de plusieurs syndicats des villes maritimes, dont quelques-unes sont accompagnées de mandats-poste, produit de souscriptions ou collectes recueillies au profit des grévistes marseillais. La tranquillité est complète sur les quais où 800 ouvriers travaillent dans les diverses compagnies. Les mêmes mesures d'ordre qu'hier ont été prises. Des barrages sont établis dans toutes les directions et sur la place de la Joliette où un bataillon de chasseurs alpins a formé les faisceaux.

Tandis que les mécaniciens étaient réunis à la Bourse du travail, les membres de la commission exécutive de la grève des inscrits maritimes nommaient secrétaire, en remplacement de M. Riveili, M. Gailhard. Dans une autre réunion, les délégués des chambres syndicales ouvrières procédaient, dans le plus strict secret, la nomination de cinq membres de la commission exécutive de la grève générale dont la constitution a été décidée hier. Les noms des membres de cette commission ne seront pas livrée à la publicité, pour éviter, nous dit le bureau de la Bourse du travail, toute arrestation possible. Les chambres syndicales des ferblantiers, plombiers, zingueurs, cameloteurs, bottiers et chaudronniers, viennent de décider d'ouvrir un referendum sur la question de la grève générale.

De leur côté, les boulangers, les ouvriers des ports et tous les corps d'état qui ont déjà voté la grève, se joindront il la réunion qui sera tenue dans la soirée par les inscrits maritimes.

Le syndicat des ouvriers cimentiers se réunira demain pour prendre une décision définitive.

La corporation des ouvriers mécaniciens, réunie aujourd'hui en assemblée générale,

Alors, pris d'une épouvante folle, les deux agents s'enfuirent dans la nuit.

Henriette et Sabine n'apprirent même point ce premier danger. Il était inutile de les effrayer. Mais Rodolphe dit à ses amis Veillons plus que jamais, car il me semble que l'heure est proche.

L'heure était proche, en effet, car les ban.dits avaient résolu de tout tenter avant le départ de la Jeune-France.

Le lendemain, ils abordaient dans l'Ile dès le matin, mais au lieu de se rendre à la Grande Maison, par la rade, ils faisaient ac.coster leur canot dans la crique invisible. De là, sans être aperçus, ils gagnaient les bois.

Ils n'avaient pas échangé une parole. Leur projet était prêt. Leur plan concerté. Chacun avait son rôle dans le drame qui se préparait. Dans la journée, les émigrants quittaient leur hangar, fuyant l'humidité persistante qui pourrissait tout, pour gagner le rivage,, y chercher l'air de la mer. Ils ne travaillaient pas. Qu'auraient-ils fait ? Leur sort dépendait de ce bateau qui se balançait là-bas, sur ses ancres et qui allait partir pour chercher des vivres. Reviendrait-il ? Ne ferait-il pas ce que le Calédonien avait fait ? Ne les aban. donnerait-il pas à toutes les horreurs de cette solitude ? Ils rêvaient à toutes ces cho. ses, couchés sur la grève, silencieux et farouches. Il ne restait que les malades dans la maison. Cassoulet le savait. C'était sur ce détail qu'il avait échafaudé son projet. Il vit Henriette et Sabine, appuyées l'une sur l'autre, se diriger vers le rivage.

(A suivre.) Jutas Mast.


a décidé de renvoyer à demain la décision éprendre.

La réunion des employés de commerce 'Tient de se terminer à une énorme majorité, la grève de cette corporation a été votée.

La sortie de la Bourse du travail n'a donné lieu à aucun incident. Il y avait d'ailleurs aux abords des dragons et des gendarmes à cheval.

Un Appel à la Grive générale Marseille, 14 décembre, 7 h. soir.

La commission exécutive de la grève gé. nérale, qui s'est réunie dans l'une des salles ,de la Bourse du travail, vient de rédiger un appel à la grève générale! dont voici le les le

AUX TRAVAILLEURS

Le calme que les travailleurs marseillais n'ont tessé d'opposer jusqu'à ce jour au déploiement scandaleux des forces policières et militaristes exaspère le gouvernement. Les lauriers que les gouvernants bourgeois de tout acabit ont recueillis il la Ricamarie sous l'empire, à Fourmies, d Chalon et à la Martinique sous la troisième République, l'empêchent de dormir. Après l'intimidation, la violence, le gouvernement actuel veut, comme ses prédécesseurs, étouffer dans le sang le grand mouvement de solidarité ouvrière dont Marseille donne l'exemple il lui faut sa journée. Il ne l'aura pas.

A la force des baïonnettes, opposons la force encore plus redoutable de l'indomptable énergie jcle tous les travailleurs organisés.

Que tout le prolétariat se dresse. Que le travail cesse partout, immédiatement. A l'heure actuelle, dl n'est plus question de .rève corphralive. C'est la grève générale que nous proclamons. Debout, camarades En marche vers l'émancipation sociale Vive la grève générale Le Commission exécutive de ta grève générale. Navrante Statistique

Voici la liste des navires retenues dans motre port par la grève. Elle est intéressante, !non seulement en ce qu'elle établit les conséquence déplorables de la grève, mais aussi 'parce qu'elle fournit aux ports du monde 'entier que fréquentent les paquebots mari»eillais, en ce moment immobilisés, une ̃Ètile indication.

Compagnie des Messageries maritimes ^'Equateur, le Sidon, le Memphis, le Sagha,tien, le Niger, le Douro, l'Australien, VErnest-Simons, l'Ortegal, le Médoc, le Portugat, le Sénégal et l'Adour. Total 13 va'peur5.

Compagnie Transatlantique Vlsaec*Pefeire, le Saint.Augustin, la Ville-de-Barceîone, le Général-Chanzy, le Maréchal-Bugeavd, leDuc-de-Bragance, V Eugène-Pererre, Qa Ville-de-Tunis, la Ville-d'Oran, le Rtoïse, KAbd-el-Kadcr, le Calvados, la Ville-de-Nupies, la Désirade, le Venezuela et Lou-Cel̃iori. Soit un total de 16 vapeurs et un équipage de hommes.

Société générale de Transports maritimes les Andes, l'Orléanais, le Languedoc, l'Auvergne, le Berry, la France, le Mont-Rose, ja Franche-Comté, la Bretagne, la Provence, l'Algérie, l'Adsace, la Savoie. Soit 13 vapeurs «t un équipage de 650 hommes. On sait que cette compagnie a dû suspendre son 'service avec l'Amérique du Sud.

Compagnie Mixte le Djurdiura, la Marsa, le Rhône, la Ta/no, le Soudan, ïlsly et l'Emir. Soit 7 navires et 250 hommes.

Compagnie Fraissinet le Cyrnos, le Bocogna1io, le Saint-Marc, le Planter, le Faraman, le Ballian, le Taurus, le Thibet, le 'Liban, le Thabor et le Pelion, arrivé dans la matinée de la côte occidentale d'Afrique. Soit 11 vapeurs et un équipage de 330 hommes.

Compagnie Cyprien Fabre la Gergovia; ÏOblia, le Massilia et le Burgundia, soit 4 steamers avec un équipage de 160 hommes Compagnie Franco-Tunisienne Ville dẽINemours, Ville-de-Bizerte et Vilde-de-S(ax; 84 hommes.

Maison Caillol-Duvillard l'Algérien, l'Orient, le Ba.etiais, le Sampiero et la Jeanne'd'Arc, soit 5 vapeurs et 140 hommes. Maison Aael-Busck l'Amphion, l'Aude et 3a Ville-de-Cannes, soit 3 vapeurs et 42 homares.

Il convient de compter parmi les bateaux îdésarmés la Madeleine, 24 hommes le Woulah, 28 hommes et le Saint-Nicolas,* 26 hommes.

Ce qui forme un total général de 78 vapeurs avec un équipage de 3,334 hommes. Le Bocognano est parti pour Calvi, le ftliône pour Bône et Philippeville avec san équipage complet de marins civils. Le Salawie quittera notre port mardi, airgné par 65 marins de l'Etaty et à destination ide la Chine et du Tonkin.

Les àtesures d'Ordre

Le général d'Entraigues est venu cet (après-midi, place de la Joliette, s'entendre -avec M. Bonnaud pour les mesures il prendre cette nuit pour préserver les boulangeries et assurer, demain matin, la rentrée du travail sur les quais, docks, môles et ̃hangars.

400 gendarmes arrivent, demain matin à pied et 200 à cheval.

A NICE

Nice, 14 décembre.

Le mouvement gréviste s'accentue de plus en plus dans le département des Alpes-Ma•ritirnes.

Avant-hier, les chauffeurs de l'Insulaire .se mettaient en grève. Les autres matelots :du bord ont suivi hier leur exemple. Les inscrits maritimes de Nice, pour la plupsrt pécheurs, en présence de l'attitude des hommes d'équipage de l'Insulaire, se sont réunis au local de la prud'homie, sous la présidence de l'un des prud'hommes, pour savoir quelle conduite ils devaient tenir. Au cours de cette réunion, la grève a été ivotée à l'unanimité, et hier les rôles ont été 'déposés à l'inscription maritime.

Les inscrits maritimes de Nice, en faisant ta grève, ne veulent pas seulement se solidariser avec leurs camarades de Marseille, ils poursuivent encore des revendications qui sont personnelles aux pécheurs. C'est ainsi qu'ils demandent l'abolition de la caisse de prévoyance et la modification des règlements de la caisse des retraites. Pour la caisse de prévoyance, ils estiment que les avantages qu'ils peuvent en retirer me sont pas en, rapport avec les sa.crifices qu'elle leur impose; et la-caisse des retraites, disent-ils, contient certains règlements qui sont iniooes.

Le contre-torpilleur le Lévrier, qui de nouveau assure les communications postales entre Nice et la Corse, est arrivé hier dans notre port.

A VILLEFRANCHE

Villefrnnche-sur-Mer, 14 décembre. Des qu'ils ont appris que leurs camarades niçois étaient en grève, les pêcheurs de Vil̃lefranche ont décidé de déposer leurs rôles eu bureau de l'inscription maritime. Ils ont informé le bureau de la prud'homie de Nice de la décision qu'ils avaient prise. A ALGER

Alger, 14 décembre.

Le maire de la ville d'Alger a adressé le 4élégrarnme suivant au maire de Marseille La municipalité d'Alger, au nom de la population commerciale et travailleuse, fortement atitristée par la grève de Marseille, compte sur d'énergie de votre municipalité pour assurer la liberté du travail et activer la reprise des transactions commerciales dont l'interruption prolongée est ruineuse pour Alger.

Saigné Altaifac,

maire d'Alger.

M. Chanot, maire de Marseille, a répondu que toutes les autorités de Marseille sont «l'accord pour assurer la liberté du travail i

et pour hâter la fin d'une crise désastreuse pour l'intérêt de notre ville et du pays tout entier.

Le contre-torpilleur Dunais, parti de Marseille vendredi à midi, est arrivé hier dans notre port avec la poste. Malgré l'arrivée des torpilleurs et de deux courriers par semaine, les correspondances postales subissent des retards très préjudiciables aux intérêts déjà si compromis du commerce ai. gérien,

LES ÉLECTIONS PRUD'HOMMALES Les opérations pour le premier tour de scrutin sont closes. Dans les quatre conseils de prud'hommes patrons, il y avait à élire trente-six membres un seul ballottage s'est produit dans la première catégorie des tissus, tous les autres sièges sont aujourd'hui pourvus de titulaires pour six ans. Voici les résultats des élections par catégories

Conseit des Tissus

V catégorie. M. Mallemont, 188 voix, élu Delacourcelle, 104 Dubois, 59 Meynard, 57 Foreau, 48 Leprou, Il y a ballottage pour un siège.

catégorie. M. Carré, élu.

3e catégorie. -NI. Boisselier, élu.

4" catégorie. M. Laroche, élu.

5e catégorie. MM. Mayer, 290 voix Delou, 289; Bannel, 279, élus tous trois contre MM. Amiel, Dury, conseillers sortants, et hrançois,

Conseil des Métaux

1r° catégorie. MM. Morel et Bréhier, conseillers sortants, réélus.

2e catégorie. M. Ravinet, élu.

3° catégorie. M. Deffez, réélu.

4" catégorie. MM. Joffrin et Basset, conseillers sortants, réélus.

catégorie. M. Guitel, réélu.

66 catégorie. MM. Steinbach et BoutteviHe, conseillers sortants, réélus.

Conseils des Produits chimiques

1™ catégorie. M. Bailly, réélu.

2e catégorie. MM. Fromentault, 829 voix Lambert, 819 voix Labbée, 817 voix élus tous trois pour six ans, contre MM. Charabot, 257 Vianey, 256 et Solères, 251. catégorie. MM. Vignal et Zeller, élus.

4e catégorie. M. Lœbnitz, élu.

5= catégorie. M. Mffiet, reetU. Conseil du Bâtiment

1™ catégorie. M. Mazetier, élu.

2° catégorie. M. Bienfait, réélu. catégorie. 1™ section M. Texier, élu 2e section M. Moulin, réélu.

4e catégorie. M. Laforge, réélu. 5e catégorie. MM. Chapelle et Noyer, réélus.

catégorie. M. Couve, élu.

7° catégorie. M. Adenis, réélu.

8° catégorie. M. Morel, réélu.

9* catégorie. M. Rocle, conseiller sortant, élu par 27 voix contre 22 à M. Lozouet. Cette dernière élection va, paratt-il, donner lieu à des contestations devant le conseil de préfecture.

Dimanche prochain, il sera procédé au scrutin de ballottage dans les catégories, ouvriers ou patrons, qui n'ont pas donné de résultats au premier tour.

Dans un Asile d'Aliénés (De notre correspondant particulier

Aix-en-Provence, 14 décembre.

Notre asile départemental d'aliénés a été, au 'cours de nuit, le théâtre d'un drame affreux. Un malade, nommé Mari, âgé de vingt-trois ans, en a tué un autre dans un accès de folie. Voici dans quelles circonstances

Mari, qui se trouvait à l'infirmerie de l'asile, ,s'étant levé sans éveiller l'attention de l'unique gardien, se précipita sur son voisin de lit, le nommé Laurin, âgé de soixante-treize ans, le saisit, à la gorge, puis lui porta à la tête d'innombrables coups de fourchette qui amenèrent la mort.

Mari s'en fat. ensuite vers le lit d'un autre malade, du nom de Colonna, ù qui il chercha à faire subir le même sort.

Aux cris de ce malheureux, le gardien Souquas accourut et put maîtriser le forcené. Colonna a néanmoins reçu d'assez sérieuses blessures et son étant est grave.

Le parquet, prévenu aussitôt, s'est rendu sur les lieux pour procéder à une enquête et établir les responsabilités encourues par l'administration.

LE DOUBLE CRIME DE BORDES IDe notre correspondant particulier)

Montereau, 14 décembre.

Un homme assez jeune, grand, la figure imberbe, vêtu d'une longue pélerine et coif'ff d'un chapeau mou de couleur marron se présentait hier soir chez M. Rey, restaurateur, et se faisait servir à dtner.

Quand il eut terminé son repas, il déclara qu'il n'avait pas d'argent.

Le patron voulut le renvoyer, mais le consommateur lui dit qu'il avait des révélations à faire et M. Rey, accompagné d'un ami, conduisit la la gendarmerie son étrange client. Qu'à raconté cet individu aux gendarmes ? On ne le siiit pas encore. Toujours est-il qu'aujourd'hui, par le train d'une heure, est arrivé à Montereau le parquet de Fontainebleau, qui s'est rendu à la gendarmerie où il est resté pendant trois heures.

Au bout de ce laps de temps, les magistrats ont commandé un omnibus et. sont partis avec le jeune homme pour le hameau des Bordes.

Ils sont entrés dans la maison des époux Lançon et ont procédé à des vérifications qui se sont prolongées fort tard et sur le résultat desquelles le silence le plus rigoureux a été observé.

Dans la soirée, les gendarmes se sont mis en mouvement et sont partis dans plusieurs directions.

Est-on sur la piste de l'assassin ? Ce serait fort. heureux, car, par suite d'une rumeur, le nom ile M. Trouvé avait été mêlé bien il tort a c»Ue affaire. Cet agent d'assurances, un parf.ait honnête homme, n'a rien de commun avec l'assassin présumé des époux Lançon et est absolument en dehors de toute suspicion.

SAVON DU CONGO guérit crevasses, gerçures. DEPARTEMENTS (DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS Dimanche 14 décembre.

AUXERRE. Ln pauvre vieux de soixantequinze ans, nommé Edme Penot, qui vivait misérablement. dans une maisonnette de Pimélles, a été trouve hier mort de froid dans sa demeure. A la demande de la Société d'instruction populaire de l'Yonne, le lieutenant-colonel Toutée, sous-directeur des études à l'Ecole de guerre, a inauguré, cet après-midi, au théâtre, les conléretices hebdomadaire. Il a entretenu l'auditoire de ses explorations périlleuses et couronnées de succès, au Niger. Ses concitoyens l'ont vigoureusement. applaudi et beaucoup félicité. COMPIÈCNE. On vient de retirer du puits dépendant d'une maison sise à Mareuil-LajmoLte, le cadavre d'un habitant de cette cwnmune nommé Louis Rlanvilters. âgé de soixante-qnatorze ans. Le vieillard s'y était noyé pour mettre fin a ses infirmités.

LES RÉUNIONS D'fflER LES C'est hier après-midi, au cours d'une fort intéressante fête de famille qu'a eu lieu, à la mairie du onzième arrondissement, la distribution solennelle des récompenses aux lauréats des concours de sténographie et dactylographie dont nous avons rendu compte en leur temps.

Ces concours étaient, on le sait, organisés par le syndicat général de l'Union des sténographes-dactylographes.

M. Trouillot, ministre du Commerce, qui avait accepté la présidence de cette solennité, se trouvant empêché au dernier moment, s'était fait remplacer par M. Fonteneau, chef-adjoint de son cabinet.

Sur l'estrade d'honneur avaient pris place MM. Harang, président du syndicat général des sténographes Fano, président de l'Union Havette, rapporteur du concours Bluet, président du jury, et nombre de membres du conseil de chacune des deux sociétés.

La séance a été ouverte, vers deux heures, par M. Fonteneau qui a prononcé une courte allocution.

M. Havette a ensuite donné lecture de son rapport sur les opérations du concours, puis il a proclamé les noms des lauréats. Nous citons ceux d'entre eux qui ont obtenu les principales récompenses.

Ce sont: Mlle Amélie Delafons qui ont été attribués les premiers prix de sténographie élémentaire, de copie, de travail pratique et le prix d'honneur de dactylographie

Mlle Marguerite Laubignat qui s'est vu décerner le prix d'honneur de sténographie, le second prix de sténographie commerciale et le troisième prix de sténographie rapide M. Emile Dudet qui a obtenu le prix d'honneur du concours, le premier prix de sténographie commerciale, le deuxième prix de copie et la deuxième mention de sténographie rapide.

Citons encore Mlle Lucie Durand et MM. Gaston Porez, Silvestre, Georges Calmant et Issart.

Un concert, auquel prêtaient leur concours plusieurs artistes des théâtres et concerts de Paris, a terminé cette ravissante fête à laquelle assistait une foule aussi nombreuse qu'élégante.

NOUVEAU DISPENSAIRE ANTITUBERCULEUX On a inauguré hier au n° 112 de la rue de Turenne un nouveau dispensaire dû à la générosité privée et fondé sous le patronage de l'administration des dispensaires antituberculeux du troisième arrondissement, et de l'Œuvre de la tuberculose humaine. M. Mesureur, directeur de l'Assistance publique, présidait, ayant à ses côtés MM. Favre, représentant M. Combes, ministre de l'Intérieur Bernheim, président du conseil d'administration de l'Œuvre de la tuberculose humaine Thiébaut, président des dispensaires du troisième arrondissement Louis Puech, député; Colly et Brenot, conseillers municipaux, etc.

Après avoir procédé à une minutieuse visite des locaux, le cortège s'est rendu au préau de l'école de la rue des Quatre-Fils. Là, M. le docteur Roblot a le premier pris la parole et su faire éloquemment l'historique des dispensaires du troisième arrondissement, œuvre d'un philanthrope dévoué aux intérêt de son quartier. Puis, tour il: tour, MM. Berheim et Thiébaut ont prononcé de courtes allocutions.

M. Mesureur a clos la série des discours en disant combien il était heureux de voir les efforts accomplis par les particuliers, pour seconder dans ~t>à lourde tache l'Assistance publique.

LES SOUPES POPULAIRES

La matinée extraordinaire donnée, hier après-midi, au gymnase municipal de lit rue Huyghens, au bénéfice de l'œuvre des soupes populaires du quatorzième arrondissement, a obtenu le plus vif succès.

L'immense salle absolument transformé par une élégante décoration avec, au fond,une véritable scène de théâtre, et dreie une estrade, disparaissant au milieu des plantes et des fleurs naturelles, réservée l'harmonie socialiste, était comble et l'on a dû refuser du monde. Aussi, la recette en faveur des déshérités pour lesquels l'œuvre s'emploie, dépassé toutes les espérances.

M. Delion, adjoint au maire du quatorzième, présidait cette intéressante- cérémonie assisté de M. Dubois, député et de MM. Ranson, Pannelier, Hénafte et Poirier de Narçay, conseillers municipaux de M. May, directeur des Enfants-Assistés et des divers présidents des sociétés de bienfaisance de l'arrondissement.

Un programme des mieux composé, il l'exécution duquel de nombreux artistes ont pris part, a accentué le succès obtenu par les organisateurs de la matinée, succès partagé par la société de gymnastique Rn Avant » qui a exécuté' divers mouvements, des assauts de lutte et d armes très applaudis.

Entre temps, M. Delion a prononcé une brève allocution pour remercier les assistants d'avoir bien voulu par leur présence, contribuer au développement d'une œuvre toute de charité et de solidarité.

LA PÈTE DRS « MIDINETTES •

Quel succès peut-on prédire au futur restaurant des Midinettes, si, pour clientes habituelles, il compte au lendemain de son inauguration toutes celles de nos petites ou. vrières parisiennes, qui assistaient à la matinée donnée hier en leur honneur dans la grande salle des fêtes de la Bourse du travail C'est avec un empressement inespéré que Mimi Pinson a répondu à l'appel des dévoués organisateurs de l'œuvre des Midinettes, MM. Charles Gide, professeur à' la Faculté de droit de Paris, fondateur du restaurant coopératif des étudiants A. Manoury, bibliothécaire universitaire le docteur P"apillaud, professeur à l'école d'anthropologie Ed. Briat, membre-du conseil supérieur du Travail Bocquillon et Mme Barthélemv, fous deux instituteurs aux écoles de la ville de Paris.

Le but poursuivi ? M. Gide l'a indique dans une substantielle allocution prononcé au début de la réunion d'hier; après lui, M. Manoury l'a défini clairement, précisant les détails de l'oeuvre rêvée Ce que nous voulons, c'est combattre les deux plus grands fléaux qui déciment la population ouvrière féminine de la capitale l'anémie et la tuberculose. Tout en écartant d'elle les promiscuités de la rue, nous l'alimenterons de viandes saignantes, d'aliments sains et bon marché, servis dans des locaux chauffés l'hiver, aérés en été. » Au surplus, ce n'est pas une œuvre de charité que nous voulons faire, a ajouté forateur, écouté avec attention par les jeunes filles celles, nous ne dédaignons pas le point de vue philantiopique qui peut frapper tout d'abord dans notre entreprise et qui consiste dans une amélioration immédiate de la situation matérielle de l'ouvrière, mais ce que nous voulons surtout, c'est faire en même temps une œuvre d'éducation sociale. Nous espérons en effet que les ouvrières du même quartier, de la même corporation qui fréquenteront nos restaurants, qui les administreront, prendront l'habitude de l'association, qu'elles en comprendront l'utilité et qu'elles se trouveront tout naturellement poussées à se faire inscrire dans leurs syndicats pour être à même, le ca. échéant, de défendre leurs salaires et de pouvoir réclamer utilement l'amélioration des conditions de leu£

travail. Ceci en attendant mieux, en attendant que nos midinettes soient assez puissantes, assez nombreuses, assez unies pour créer des associations coopératives ouvrières et corporatives qui les émanciperont définitivement du salariat. »

Puis, s'excusant d'entrer dans les détails un peu vulgaires de l'oeuvre, M. Manoury démontre que dans le restaurant futur les petites ouvrières pourront prendre un repas confortable moyennant 50 centimes; bien que modique, cette somme est suffisante, et, à l'appui de sa thèse, l'orateur cite l'exemple fourni par les « cuisines populaires » de Genève et les petites Mangini » de Lyon, institutions identiques qui réalisent chaque année des bénéfices employés à créer d'autres maisons. Un succès pareil est à prévoir à Paris. Une somme de 10,000 francs est nécessaire pour les frais de premier établissement, on en a recueilli 8,000 déjà. Une société coopérative de Belleville vient de souscrire dix nouvelles actions de 25 francs un généreux anonyme a fait parvenir le montant de quatre autres actions qu'il abandonne à quatre « midinettes » que le sort désignera. On touche au but il reste encore à fixer le quartier de Paris où sera tenté le premier essai.

Les jeunes filles présentes sont consultées créera-t-on le restaurant dans le quartier du Sentier ou dans les environs de la rue de la Paix ? La presque unanimité se prononce pour cette dernière solution. La discussion est close maintenant adieu les choses sérieuses la jeunesse reconquiert ses droits 1 et l'on se prépare à applaudir les excellents artistes qui ont bien voulu prêter leur gracieux concours. Et puis, il y a un clou au programme les choeurs et les harpistes de Mirni-Pinson doivent faire là leurs premiers débuts en public, sous la direction de leur professeur et ami, M. Gustave Charpentier. Avec une petite pointe d'émotion, qui fait tout d'abord vibrer d'insolite façon les voix fraîches et pures, les petites artistes chantent un. premier choeur; puis la « marche des enfants » de Carme?), un chœur de Samson et Dalila succède à un ensemble de Lahnré.

L'assistance fait une ovation aux « Mimi Pinson » qui, rayonnantes et joyeuses, ont vraiment bon air dans leurs atours du dimanche.

L'auteur de Louise doit être satisfait ses filles ont brillamment débuté dans le monde, l'avenir leur sourit et une ère nouvelle s'ouvre pour elles.

Elles méritent d'ailleurs bien qu'on s'intéresse à leur sort, les gentes et courageuses petites midinettes.

LES « GUEUR DE PARIS

Sous le titre de « Misère », une association générale des Gueux » de Paris, s'est formée il y a un an, dont le siège social est rue des Dénhargeurs.

Ce mot de gueux » qui, au quinzième siècle, signifiait cuisinier, a passé depuis, par dénigrement, des marmitons aux mendiants et s'applique à l'heure actuelle aux diverses catégories de miséreux.

La société « Misère », à la tête de laquelle se trouvent MM. Paulin Méry et Godin, qui en sont les fondateurs, a donné hier, à l'hôtel des Sociétés savantes, une grande fête au profit de sa caisse de secours.

Eminemment philanthropique, le but principal de la société est d'établir un lie.n de solidarité entre tous les pa.rias de la vie, hommes et. femmes, et de tous âges, tels que petits artisans, employés ou petits commerçants, camelats, vendeurs au panier, tous ceux qui, en un mot, vivent des mille petits métiers de la rue.

En plus des secours immédiats qui sont distribués- pour faire face à des besoins immédiats, la société recueille les orphelins de la rue et se charge de les élever. La matinée-concert, au cours de laquelle se sont fait applaudir des arlistes d'élite, a brillamment réussi'et c'est en grand nombre que tous ceux qui connaissent l'oeuvre et s'y intéressent avaient tenu à répondre l'appel de la société et à apporter leur obole.

autour/de PARIS BOULOCNE-SUR-SEINE- A occasion de la Sainte-Barbe, M. Lagneau, maire, a remis des médailles décernées par le ministre de l'Intérieur pour faits de sauvetage, aux pompiers dont les noms suivent MM. Masson, capitaine; Hugon, sous-lieutenant Boulez, caporal Bertrand, Bidon, Cotte et Deschamps, sapeurs.

SAINT-CLOUD. M. Lardanchet. commissaire de police, a fait transporter à l'hôpital de Snint-Gloud un nommé Jean Plan. âgé de quarante ans, concierge, avenue du Bois-de-Boulogne. a Paris, qui avait tenté de se suicider en se jetant de la passerelle de dans la Seine et qui avait été repêche par -NI. Charpentier, pilote d'un bateau-omnibus.

Plan a déclaré qu'un moment auparavant il avait essayé de se pendre à un arbre, dans les coteaux de Saint-Cloud, mais qu'il avait été dérangé par des passants.

CLICHY. NI. Rogeaux, commiwaire de poa a arrêté hier et envoyé au dépôt deux garnements nammés Léon Girard et Chartes Romain. âgée de quinze ans, qui, à la tombés du jour, dévalisaient les voitures de livraison en l' absence d3 leurs conducteurs.

BOIS-COLOMBES. Mme Louise Rostre, corsetière, âgée de vingt-sept ans, demeurant rue des Bourguignons; qui hier s6ir avait commis l'imprudence da remplir une lampe à essence sans a a provoqué une explosion et a été très grièvement brûlée au visage. On craint pour sa vie.

SAINT-DENIS. Mme Marie Lavel. âgée de qi<arante-einq ans, employée dans une cartoruierie, a été littéralement ensevelie avant-hier matin, avenue de Paris, sous un pan de.mur qui s'est subitement effondré.

Retirée de dessous las dénombres avec plusieurs côtes brisées, elle a été transportée sans retard à l'hôpital de Saint-Denis.

PANTIN.- Au cours de l'avant-dernière nuit, le patron d'un hôtel meublé situé route d'Aubervilliers, était réveillé en sursaut par un bruit vicient provenant de la cave. descendit au soussol et constata que la conduite maîtresse de la Compagnie des eaux, qui passe au-dessous de la cave, venait de se rompre.

Il courut en toute hâte chercher les pompiers, tandis que M. Marie, commissaire de pulice, faisait l'hôtel -par les locataires.

Ce ne tut cependant que dans la matinée d'hier que les pompiers furent maîtres de l'inondation et que la voie d'eau put être voilée.

Sous la violence de l'eau, les murs de l'immeuble se.sont affaisséset les terres ont été ravinées assez profondément, et par crainte d'éboulement la maison il dû être fortement étayée. ROMAINVILLE. La compagnie des tramways à traction électrique l'Est Parisien organise un service de nuit sur la ligne Bondy-Opéra. Ce nouveau service sera mis prochainement en vigueur.

SAINT-MANDÉ. Le club amical sportif de T5aint-Ntendé a donné hiver, dans les salons de la une matinée-concert qui a eu le plus vif succès.

M. Digeon, maire de Saint-Mandé, présidait cette bril lante réunion.

IVRY-SUR-SEINE. Les obsèques de Mme Chapon, née Marie Auffetard, âgée de quarante ans. la malheureuse femme qui 'fut atrocement brûlée A la distillerie de pétrole Desmarais frères, ont eu lieu hier après-midi'.

Le convoi est parti de l'hospice d'Ivry au milieu d'une affluence très grande de population, pour se rendre au cimetière communal.

CHOISY-LE-ROI. Les maires, les adjoints et les cdnseiHers municipaux de phisieurs localités de la banlieue sud ont visité, hier après-midi, l'usine de la Compagnie des eaux de Choisy-leRoi.

Reçus à la gare par la municipalité, les invités se sont rendus sur les quais de la Basse-Seine, à l'usine, qu'ils ont parcourue, sous la direction de MM. Leduc, Gerbai, Reignardet et Taillefer. M. Roussel, maire d'Ivry, au nom de ses callègues, a pronoacé qtiekmes aargl«s de remer

clement pour l'accueil qui avait été fait aux maires et aux édiles de la banlieue sud. MALAKOFF. Des cambrioleurs ont dévalisé hier, 25, rue Pierre-Larousse, le domicile d'un Instituteur, M. Paul Collet, âgé de cinquante-deux ans.

La victime n'a eu d'autre ressource que celle de porter plainte entre les mains de M. Hocquet, commissaire de police.

RUEIL. Douze fils téléphoniques ont été coupés la nuit dernière, le long de la route de l'Empereur, au hameau de Buzenval. Toutes les recherches auxquelles a procédé la gendarmerie pour découvrir les auteurs de ce vol, sont demeurées sans résultat.

CHATOU. Un banquet de cent-dix couverts réunissait hier, sous la présidence de M. Maurice Berteaux, maire de Chatou et député de Seine-et^Oise, la subdivision des sapeurs.pompiers, les membres de la société de secours mutuels la Prévoyante et les anciens sapeurs-pompiers de la ville. Au dessert, des toasts ont été portés par MM. Berteaux, Gilbert, Raoux et Bousson. Cette charmante fête, pleine de cordialité et a laquelle assistaient nombre de dames, s'est terminée par un bal.

ARCENTEUIL. Un terrassier, Nicolas Boulet, âgé de cinquante et un ans, qui s'était réfugié la nuit dernière sur les fours à plâtre, près de la route de Sannois, a été grièvement brûlé et a moitié asphyxié. Il a été transporté à l'hôpital dans un état désespéré.

HERBLAY. Des malfaiteurs se sont introduits, la nuit dernière, dans l'habitation de Mme Amélie Testor, marchande de vins.

A l'aide d'une fausse clef, ils ont pénétré dans la cuisine et fait main basse sur quantité d'objets qui s'y trouvaient. Ils allaient passer dans les autres pièces du logement lorsque Mme Tester, entendant du bruit, se leva. Craignant alors d'être surpris, les malfaiteurs se retirèrent.

COULOMMIERS. Mme veuve Mercier, demeurant à Saint-Augustin. avait chez elle, en nourrice, ses deux petits-enfants, âgés l'un de vingt-huit mois et l'autre de neuf mois. Hier après-midi, en voulant les lever, elle s'aperçut que l'aîné, Hubert Manon, semblait profondément endormi. Elle habilla donc le plus jeune, qu; était dans un état de langueur inaccoutumé. Quelques instants '-après, elle revint vers l'autre berceau et constata avec effroi que l'enfant ne donnait plus signe de vie. Elle appela aussitôt les voisins et des soins empressés furent prodigués. mais inutilement, au malheureux enfant, qui avait succombé à l'asphyxie provoquée par les émanations du poêle dont la grand-mère avait déjà constaté le fonctionnement défectueux. GOUTTES UVONIEHWES BULLETIN DU TRAVAIL ACCIDENTS DU TRAVAIL

La Cour de cassation vient encore de rendre toute une série d'arrêts concernant les accidents du travail.

En voici deux particulièrement intéressants qui visent les travaux agricoles On ne peut considérer comme tombant sous l'application de la loi du 30 juin 1899 l'accident éprouvé dans une ferme, par un ouvrier employé au démarrage d'une machine agricole, à un moment où le moteur servant à actionner cette machine était sorti de ladite ferme.

La loi de 1899 met les accidents survenus par l'usage d'une machine agricole, à la charge de l'entrepreneur qui exploite ladite machine.

2° Si un ouvrier, employé par son patron à une opération agricole et blessé, pendant cette opération, par une machine à battre, a assigné en responsabilité solidaire, à la fois son patron, en vertu de la loi du 9 avril 1898, et l'exploitant de la machine, en vertu de la loi du 30 juin 1899

Et si, mettant ce dernier hors de cause, les juges ont, à tort ou à raison, condamné le maître de l'ouvrier, la victime, en laissant passer cette décision en force de chose jugée et, par suite, en acceptant le choix qu'elle consacre, perd, par cela même, le droit de suivre, vis-à-vis de l'exploitant de la machine, sur l'action intentée contre lui en vertu de la loi de 1899 (art. 2 de la loi du 9 avril

Il y a aussi impossibilité de cumuler, pour un même fait, le bénéfice des lois de 1898 (contre le patron) et de 1899 (contre l'exploitant d'une machine agricole).

LES OUVRIERS BALANCIERS

Ainsi que nous l'avons annoncé 1a semaine dernière, les ouvriers balanciers, réunis hier en assemblée générale il la Bourse cenjtrale du tracail, ont décidé la dissolution de leur chambre svndicale.

Leur intention n'est point de se désintéresser du mouvement corporatif, au contraire. Mais leur groupement, ne pouvant avoir une importance numérique suffisante les balanciers ne sont guère plus de 250 à Paris et les sacritices pécuniaires consentis par les adhérents ne se trouvant pas en rapport avec les résultats acquis, la majorité s'est ralliée au principe d'une fusion avec le syndicat des ouvriers en instruments de précision, où les balanciers constitueraient une section spéciale.

•M. Ed. Briat, secrétaire général de ceite chambre syndicale, a été avisé de la résolution prise. La question sera examinée et discutée dans la prochaine réunion des oueu instruments de précision. L'acceptation ne paraît guère douteuse.

LES CONSEILSIËTPROD'HÛIIES

Voici le tableau de roulement pour les quatre conseils de prud'hommes, du 15 au 20 décembre 1902

Bâtiment. Bureau général (jugement). Mercredi 17 décembre, à 1 heure président, Balny, patron juges, Vezet, Haret, patrons Duras. Bonhomme, ouvriers. Samedi 20 décembre, à 1 heure président, Pouard, ouvrier juges, Dartois, Teslaud, ouvriers Holley, Moulin, patrons.

Bureau particulier (conciliation). Lundi 15 décembre, à 1 heure Bonhomme, ouvrier; Haret, patron. Mercredi 17 décembre: Dartois, ouvrier; Holley, patron. Jeudi 18 décembre Teslaud, ouvriers Moulin, patron. Samedi décembre Dubief, ouvrier Metz, patron.

Produits chimiques. Bureau général (jugement!. Mardi 16 décembre, à 1 heure président, Millet, patron juges, Zelter, Mainguet, Jaglin, patrons Rénier, Chaffard-Luçon, Couilbeaux, ouvriers.

Bureau pa.rticulier (conciliationl. Mercredi,17 décembre, à 1 heure Le Mao, ouvrier Bailly, patron. Jeudi 18 décembre Vidie, patron Lenoir, ouvrier. Vendredi 19 décembre Barafort, ouvrier Dupuy, patron.

Métaux et industries diverses. Bureau général (jugement.. Lundi 15 décembre, à 1 heure président, Heppenheimer, ouvrier juges, Richard, Langlois, Houry, ouvriers Guitel, Boutteville, Mascuraud, patrons. Bureau particuleir (conciliation). Mardi 16 décembre, à 1 heure Charruau. patron Henry, ouvrier. Mercredi 17 décembre Deffez, patron Rémond, ouvrier. Jeudi 18 décembre Olivier, patron Pradal4 ouvrier.

Tissus. Bureau général (jugement Vendredi 19 décembre, à 1 heure président, Boutaire, ouvrier; juges, Ballet. Audigier, Roche, ouvriers Vivier, Déforge, Blasset, patrons.

Bureau particulier (conciliation1». Mardi 16 décembre, à 1 heure Desbans, patron Foin, ouvrier. Mercredi 17 décembre: Gouin, ouvrier Carré, patron. Samedi 20 décembre Dury, patron; Divaloir, ouvrier.

CONVOCATIONS- OUVRIÈRES Ce soir, à la Bourse du travail, 3, rue du Château-d'Eau

Assemblées générales de l'Alliance, champs. syndicale des marchands ambulants non autorises. 8 h. 1/2, grande salle des tourneurs en- procéda et queues de billards, 8 h. 1/2, salle de commission, premier étage.

Réunion de conseil: des tailleurs et couturières, A l'université populaire d'Asnières. rue de la station, 17, réunion des ouvriers de la 6' catém gorie du bâtiment, 8 h. 1/2 du soir.

SUR^MER Dimanche U décembre.

Long cour». Arrivé à Limerick, le Il d*. cembre, Asie, cap. Ollivaud, venant de FalmoutA- Partis de Dunkerque, 12 décembre, Montmorency, cap. Boishardy, pour Newcastle du Havre, 11 décembre, le Carbet, cap. Beheb, pour Fort-de-France (Martinique) de Barry, 11 décembre, Turgot, cap. Cezary, pour Iquique (Chili) de Samarang (ne de Java), 5 novembre, Jules-Simon, cap. Aguesse, pour les îles Açores.

Vapeurs. Arrivé à Montevideo, Italie, venant de Marseille.

Partis de Bathurst, Ariadne. pour Marseille; de Haïphong, Marifta, pour Duntoerque. COURRIER DE LA SEMAINE

Le courrier pour la force navale des mer» d'Orient, Argus, Alouette, Avalanche, Bugeaud, Chdfeaurenavlt, Décidée, iïEntrecasteaux. Oiry. Pascal. Redoutable, Surprise, Lion, Bavard, Triomphante, Bengali. Achéran Comète, Styx, au ban. Vipère, Takou, torpilleurs coloniaux, en Chine Baïonnette, par Saïgon; Caronade. Bou· clier, Cimeterre, en Cochinchine Adaur, HenryRivière, Esfoc, Vaccin. Kersaint. au Tonkin, partira de Paris (voie anglaise), le 20 décembre;; pour le Catinat, attendu à Port-Saïd, part de Pa-' ris trois fois par semaine pour l'injernet. le Capricorne, la Nièvre, à Madagascar, partira de Mar- seille, le 25 décembre; pour l'Aube, l'Eure, la; Aievrthe, le Protêt, à Nouméa, partira de Paris, le 20 décembre, au matin pour la Durance. la' Zélée, à Taïti, partira du Havre, le 20 décembre pour le Tage, le d'As.sas, le d'Estrées, le Troude,. le Jouffroy, à Fort-de-France, partira de Paris, le 23 décembre pour le Marigot, le Lézard, l'Ardent, le Coéland, à Dakar, partira de Marseille, le 20 décembre pour l'Atcyun, à Libreville, partira la 18 décembre, de Paris (par Lisbonne) pour 1er Condor, à la Sude, le l'autour, l'Etincelle, laMotrette, à Constantinople, part tous les jours; pour la Melpomène, à Sainte-Croix-de-Ténériffe, partira de Bordeaux, le 15 décembre pour le' Dugttay-Trouin, à Port-Belgrano (République Argentine), partira de Bordeaux, le 26 décembre. A Traversa Science Une Ligue pour la Défense des Animaux satf« vages. Une Mine de Soufre dans Paris. La Résistance de la Coquille d'Œuf. L'Habitude et les Localisations cérébrales.

Une ligue pour la défense des animaux. sauvages vient de se constituer aux Etats- Unis. C'est un signe des temps. Elle craint que, du train dont va la destruction de ces superbes types de la créatiori, nos petitsfils ne soient réduits à ne les connaître quai d'après les spécimens empaillEs que dans un avenir prochain on exposera dans le» musées. Aussi demande-t-elle que dans lei lointain Far-West on réserve une immense forêt où, comme dans une nouvelle arche de». Noé, les bêtes à fourrure, les oiseaux au» plumage brillant et les reptiles à la peau chatoyante soient a l'abri des coups de fusile Pour avoir des plumes d'autruche, le Yankee entreprenant est déjà obligé d'étnblir de.». véritables fermes où ces oiseaux sont plu.,més suivant les règles de l'art. L'antre jour,ri un marchand de peaux de crocodile se plai- gnait amèrement dans les journaux de c6" que dans le Mississipi on ne trouve plus miel des crocodiles de rien du tout, des crocodiles' pour rire, et encore les paie-t-on an prix de l'or. Songez donc que les 12 millions de peaux de bête que les chasseurs de fourrures livrent annuellement au commerce ne suffi< sent plus aux exigences de la mode C'est pour cela que le temps n'est plus Oit les bêtes à fourrure étaient nombreuses, tro» nombreuses, même en Europe. Pour ne prendre qu'un exemple, sait-on que c'est le castor. qui a donné son nom à une rivière bien parisienne la Bièvre ? L'ancien nom françajf du castor était en effet bièvre, et ce mot*' d'origine germanique (biber), que nous avons remplacé par le mot latin castor, est resté dans la langue anglaise sous la forme de beaver.

Une Mine de Soufre dans Paris Je parie que lorsque vous passez place à& la République vous ne vous doutez pas que vous marchez sur une mine de soufre. C'est pourtant l'exacte vérité, à en juger du! moins par la communication de M. Stanis. las Meunier à l'Académie des sciences. Géologue des plus distingués, M. Meunier, a profité des travaux du Métropolitain pour examiner la terre des terrassements fais à la hauteur de la rue Mestay. A côté des débris de bois et de végétaux, il trouva dans cette terre argileuse de petits amas,, des géodes, comme on dit en géohogie, c'està-dite des veinules de soufre cristallisé. Le fait était curieux, et la question qui se pu.sait était celle de savoir d'où venait ce soufre. Voici l'explication qu'en donne M. Meunier

Jusqu'au quatorzième siècle, et plus tari encore, toute la partie occupée aujourd'hui par la place de la République et les rues qui descendent vers la Seine était recouverte d'un marais qui a donné son nom au quartier construit plus tard. C'est si vrai qu'aujourd'hui encore, quand on fait des travaux dansce quartier, on trouve dans le sous-sol des rues une terre argileuse contenant des co·quilles lacustres de mollusques, des algues,, etc., etc. D'un autre côté, vers la fin du dixseptième siècle, les anciens fossés établis le long des remparts ont été comblés avec des plâtras des matériaux de démolition provenant du voisinage et sont devenus le bottle· vard Saint-Martin.

Sous-sol riche en débris de matière vi- vante de toutes sortes, algues, infusoires, mollusques, etc., et couches superficielles' contenant des plâtras, c'est-à-dire chargée» de sulfate de chaux voilà les deux condilions qui, d'après M. Meunier, ont contribua à la formation du soufre cristallisé dans lesous-sol de Paris. En effet, les eaux de pluie* les eaux d'infiltration en traversant les couches superficielles dissolvaient le sulfate der chaux des plâtras et l'entraînaient, l'apportaient aux couches profondes où se trou-. vait la matière vivante, la matière organique. Celle-ci, comme cela a lieu toujours^ s'est attaquée aux stilfates et, en les ré-1 duisant, en les décomposant en leurs par-' ties constituantes, est arrivée, après un travail de plusieurs siècles, à libérer, à reformer pour ainsi dire le soufre qui, dans lest sulfates, se trouve sous forme d'acide sui-' furique combiné à un métal.

La Résistance de la Coquille d'Œof Rien d'aussi fragile, en apparence, que la coquille d'un œuf. Vous connaissez pour-' tant le petit jeu qui consiste à écraser un œuf en le comprimant entre les deux maina' suivant son axe longitudinal si l'œuf est; intact, vous aurez beau déplover toute votre force, vous n'arriverez pas à 'l'écraser. Cela n'a rien d'étonnant, si vous voulez vous rapporter aux expériences très précises qu'un physicien anglais, M. Guy, a faites pour mesurer la résistance d'une coquille' d'œuf. En opérant sur des œufs entourés; d'une mince membrane en caoutchouc et soumis dans des vases spéciaux à une pression hydraulique, il a constaté qu'une pression de 30 à 47 atmosphères est nécessaire- pour amener la rupture de l'œuf!

D'où vient cette résistance de la coquille


De ce qu'elle est composée, nous dit M. Guy, presque exclusivement de Carbonate de chaux; Or, le eaijjonate de chaux est une des substances les plus résistantes qu'on connaisse. D'après les calculs de M. Guy, une paque de caibnn-ite de chaux résiste en effet à une tractforfde 68 138 kilos et à une pres.sion de 98U'à 1, 600 kilos par centimètre carré, ce qui est ôuorriie.

L'Habitude et les Localisations cérébrales

/Lvez-vruis jamais entendu parler des locaétiatitms cérébrale* ? Que le mot ne vous effraie pas, car la chose est fort simple, comme vous allez le voir.

Quand on a commencé à voir un peu clair dans la physiologie du système nerveux, on e'est aperçu que les fonctions du cerveau étaient encore plus compliqùées qu'on ne le croyait. En opérant sur des animaux dont le 1 cerveau avait élé mis à nu, on a trouvé à la surface de la substance cérébrale des régions, disons des compartiments pour plus de clarté, dont- l'excitation au moyen d'un courant électrique provoquait des phénomènes variés. Quand, par exemple, on faisait passer le courant électrique à travers une région bien limitée généralement pas plus grosse qu'une lentille-l'animal bougeait ses pattes de devant; l'excitation de la région voieine provoquait des mouvements des yeux faisait-on passer le courant à côté, l'animal tirait la langue ou bien remuait ses pattes de derrière. Comme les mêmes mouvements revenaient quand on excitait telle ou telle région du cerveau, on dressai une sorte de carte du cerveau sur laquelle on marqua, comme on le fait avec les villes, les régions, les compartiments, les centres qui commandent tel ou tel mouvement de nos organes. Si au lieu d'exciter ces centres psychomoteurs c'est ainsi qu'on les appelle en médecine on les extirpait, l'animal, suivant la région extirpée, n6 pouvait plus houger une patte, ou sa langue, ou ses yeux, etc.

Ceci étant établi, on est allé plus loin et on d'est demandé si, tout comme les mouve'ments, certaines facultés psychiques, comme la mémoire, l'attention, la prudence, etc., etc. ne sont pas, elles aussi, localisées à telle ou telle partie du cerveau,. Mais comment faire pour étudier expérimentalement, c'est-à-dire chez des 'animaux, une question aussi complexe ? Je ne saurais mieux répondre à cette question qu'en citant, les expériences récentes de M. Shepherd Franz qui a voulu voir si un fait aussi complexe que l'habitude n'occupe pas une plaee déterminée du cerveau. Voici II prend un chat et le met dans une botte grillée pouvant s'ouvrir d'une certaine façon, en "heurtant par exemple une planchette. L'animal une fois placé dans cette boite, entre dans une agitation extrême il cherche ü fuir, mord les barreaux de la cage, passe ses pattes entre eux, exécute, en un mot, mille mouvements désordonnés, jusqu'à ce qu'enfin un, mouvement fait par hasard ouvre la planchette de la cage et permette à l'animal de se sauver. Si l'on répète ces expériences, on constate qu'à la longue le chat s'habilrce à sa cage grillée et finit par connaître le mouvement nécessaire pour pousser la planchette. Au début, il n'y arrivait qu'au bout de cinq ou six minutes plus tard, il le fait au bout de deux ou trois secondes.

.Maintenant que ie cnat est namme et connalt la -planchette, on lui enlève les lobes frontaux, c'est-à-dire la partie du cerveau qui se trouve sous les os du front. Quand il est guéri de cette opération, on le replace dans la cage- On constate alors que son apprentiseage antérieur est perdu, et que les habitudes qu'il avait acquises ont disparu. De nouveau, il se débat dans la cnge grillée, fait des mouvements, -désordonnés, et c'est le hasard seul qui lui fait trouver la planchette qui ouvre la cage. Si, par contre, on enlève au chat une autre partie du cerveau, celle qui se trouve sous l'occiput, par exemple, rien de pareil ne se produit. Aussi M. Franz conclut-il de sas. • expériences. que l'habitude est une faculté qui est située, localisée dans les lobes frontaux du cerveau.

R. DEUZÊBES.

L'Administration Dufayel vend par abonnement au même prix qu'au comptant, dans plus de 400 magasins de Paris et province, tous les article? d'étrennes ou ceux nécessaires aux besoins de la vie. La brochure explicative est envoyée franco.

Courrier des Théâtres' A l'Athénée, ce soir, à huit heures et demie, répétition générale de Leurs Amants, comédie en trois actes, de M. de Féraudy, et Par Vertu, comédie en un acte, de M. Francis de Croisset. Hier, à la fin de la répétition générale des Paillasses,. M. Gailhard, directeur de l'Opéra, recevait la lettre suivante

« Mon cher Directeur,

Dès le premier jour, vous êtes venu à nous, comprenant l'idée et le but de l'Œuvre française des' Trente ans de théâtre qui s'adresse indistinctement à tous les imprévoyants de l'avenir, à quelque profession théâtrale qu'ils appartiennent.

Grâce à votre généreuse impulsion, les artistes de votre théâtre, grands et petits, sans exception aucune, ont suivi l'exemple, et l'Opéra nous a offert hier la plus belle représentation des Paillasses, de M. Léoncavallo.

Merci donc, mon cher directeur, au nom de tous, et soyez assuré de notre dévouée affection.

Le président ADRIEN BERNHEIM. »

Le Président de la République et le ministre de l'Instruction publique et des BeauxArts, désireux de témoigner leur sympathie à l'EEuvre, ont fait un don personnel à la Caisse de la Société.

De Monte-Carlo

Au 4* concert classique, on a particulièrement applaudi la superbe exécution, sous la direction de M. Léon Jehin; de la belle symphonie en sol mineur, de Lalo le très agréable poème de Bruneau, la Belle au bois dormant, et le Prélude à tapes-midi d'un Faune, de Debussy.

Des pages de Goldmark, Grieg et Wagner complétaient ce programme.

SPECTACLÉS DIVERS

̃• L'auberge des Adrets n'était point, comme d'aucuns le croyaient, sur la route de Lyon, inejs bien sur celle de Grenoble à Chambéry. Ce n'est là qu'un détail d'histoire, mais i! a son importance à la veille de la première de Robert Macaire, qui aura lieu au Casino de Paris, mardi soir.

Le décorateur, M. Gafdy, a retrouvé, à cette occasion, les documents absolument authentiques qui nous présenteront sous un jour véri- 1 table la célèbre auberge des Adrets. 1 La soirée de mardi s'annonce donc comme 1 des plus intéressantes au double point de vue de la reconstitution de l'auberge avec les cos- y tumes de l'époque et de la rentrée à la scène de Paul Martinetti, le célèbre mime. 1 Ce soir, les élèves de l'Ecole centrale, ve- ( nus en corps au Concert Euronéen, ont fait une véritable ovation au compère de Paris en Revue, qui arbore leur uniforme.

Au milieu des applaudissements, ils ont couvert dv fleurs les artistes et sont partis enthousiasmés en entonnant le chant de l'Ecole, r

Depuis samedi dernier, le mouvement de reprise s'est encore accentué, surtout pendant les premières séances de la semaine. Nuis, à mesure qu'approchait la liquiua- tion de quinzaine, l'animation s'est ralentie et les cours, sans rien perdre de leur fermeté, sont demeurés à peu près stationmu res.

La spéculation paraît comprendre qu'un moment de repos ne peut qu être favorable à la tenue future du marché à vouloir exagérer actuellement la hausse, on risquerait de retomber dans les mêmes excès que cet été, pour aboutir fatalement k la même réaction.

Les circonstances d'ailleurs, ne répondent guère aux désirs des acheteurs..

Le conflit entre l'Allemagne, l'Angleterre et le Vénézuéla menace de prendre des proportions que n'avaient certes pas prévues les deux grandes puissances qui se sont lancées dans cette aventure. Nous restons heureusement étrangers à la lutte, mais la solidarité est telle entre les grands marchés européens que, si la situation s'aggravait, nous pourrions ressentir momentanément le contre-coup des embarras de nos voisins. En France même, la grève des mineurs est à peine finie que des troubles éclatent à Marseille; il faut espérer que la question sera résolue avant que le pays ne subisse les conséquences de la cessation du travail dans notre principal port Quelle que soit l'indiffénice de la Bourse pour ce genre d'incidents, on ne peut cependant trouver dans notre situation intérieure aucune raison pour pousser les cours de nos rentes at des grandes valeurs.

Enfin, si les nouvelles d'Espagne peuvent être considérées comme satisfaisantes, il ne faut pas oublier que l'Extérieure vient de monter de près de 5 points en 15 jours. Les circonstances paraisent donc de nature à conseiller la prudence.

RENTES FRANÇAISES

Les Chambres se sont séparées après quelquels séances fort mouvementées les vacances parlementaires sont ordinairement une période favorable au marché de nos rentes.

Malgré les grèves de Marseille, malgré les retraits persistants des caisses d'épargne, le O/ô- regagne 0 20 à 99 75 et l'ancien 3 lit une fraction à peu près égale à 98 97. Ce dernier fonds ne figurera plus à la cote^sous une rubrique spéciale que pendant la séance de lundi. Le 16 décembre, en effet. il sera définitivement assimilé au 3 0/0 Perpétuel, qui détachera ce jour-là son coupon de janvier. Ce fait ne peut sans doute être considéré comme une raison de hausse pour nos rentes. Il est à craindre qu'une dernière série de réalisations, ajournée depuis l'annonce de la conversion, ne voit le jour. Mais le rparché paralt toujours soutenu par de hautes influences*

L'Amortissable progresse de 99 à 99 50.

FONDS ÉTRANGERS

Sauf l'Extérieure espagnole, redevenue très brillante et l'Italien, qui a fait quelques progrès, ce groupe s'est borné à conserver une honorable fermeté. La reprise de la semaine dernière a été largement maintenue il serait imprudent en ce moment de demander davantage au marché.

L'Italien gagne 0 30 à 103 90. On regarde la conversion comme très probable au printemps de 1903. En attendant le ministre du Trésor aurait refusé les offres des grandes maisons françaises pour le placement de la nouvelle rente. 3 1/2 qui, d'après son créateur, se recommande d'elle-même à l'épargne. Malgré les progrès économiques accomptis depuis quelques années par l'Italie, on ne peut s'empêcher de trouver cette affirmation légèrement présomptueuse.

A 86 42. l'Extérieure ne gagne pas moins de 1 fr. 80 depuis samedi dernier. Le nouveau cabinet parait décidé à porter tous ses efforts vers les réformes financières indispensables et notamment vers l'amélioration du change. Comme les Cortès ont été dissoutes, M. Villaverde aura tout le temps de mûrir ses projets avant la prochaine session parlementaire. Jusqu'à présent, il n'a pas laissé connatttre grand'chose de ses intentions.

Les fonds ottomans sont soutenus, sans rien de plus la série B vaut 56 25, la série C 3135, la série D 28 15, les Douanes 469. Après la conversion de l'emprunt des Douanes, on parle maintenant de celle de l'emprunt des Pêcheries. Cette opération, qui intéresse surtout l'Allemagne, paralt indispensable pour le trésor ottoman. Les économies réalisées sur les douanes ont été en effet insuffisantes pour rembourser l'arriéré et l'armée se plaint de ne pas avoir été payée depuis de longs mois. Anrès la conversion des Pêcheries, le sultan reviendra sans doute au projet d'unification des séries. Rien de particulier à dire des divers emprunts russes, dont les cours restent à peu près stationnaires. Les sept premiers mois de l'exercice en cours laissent un excédent de recettes assez appréciable.

Bonne tenue du 4 Serbe à 76 80. Dans sa déclaration le nouveau ministère serbe dit que le gouvernement consacrera la plus sérieuse attention au maintien de l'ordre dans les tlnances de l'Etat et s'efforcera de diminuer les dépenses par une économie rationnelle.

Il affirme que la Serbie remplira strictement ses engagements envers ses créanciers étrangers. Cette ponctualité n'était mise en doute par personne.

Le 3 0/0 Portugais à 31 17 et le Brésil 4 0/0 à 1b 45 ont maintenu leur reprise, sans l'accentuer d'une façon appréciable.

ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT La Banque de France a monté d'une trentaine de francs, dans la semaine, à 3,865 fr. pour revenir à 3,830 francs. Son bilan de jeudi accuse des diminutions à tous les chapitres productifs. Le portefeuille, notamment, a été réduit de 45 millions 1/2, et le compte des avances sur titres de 10 millions 1/2. Les mouvements de caisse de la semaine se traduisent par une sortie de 458.685 francs d'or et de 1.340.759 francs d'argent. Signalons aussi une augmentation de 8 millions au compte courant du Trésor, qui s'élève à 144 millions 1/2.

Les bénéfices nets provisoires des vingt.cinq premières semaines du deuxième semestre des quatre dernières années continuent à accuser une légère amélioration au profit de l'exercice en cours comparativement à 1901.

Cours

Bénéfices correspondants

Année 1899. 4 380 3 8iO 1901 5.3i1858 3.820 1902 5 600.792 3 830 Les actions du Crédit foncier ne s'écartent pas du cours de 750.

Sans rester sur leurs plus hauts cours de la semaine, les grandes sociétés de banque et de dépôts paraissent montrer quelques velléités de reprise.

Le Crédit Lyonnais a passé de 1070 à le Comptoir d'Escompte de 578 à Banque de Paris de 1078 à 1080; seule la Société Générale, que l'on sait fortement engagée dans les valeurs industrielles russes, perd 2 francs à 620. CHEMINS DE FER

La semaine-du 19 au 25 novembre a été mauvais au ..point de vue des recettes pour i

les grands chemins de fer français. La j moins-value hebdomadaire atteint 748,000 fr. Le Lyon, qui pourtant cette époque ne ressentait pas encore les effets de la grève de Marseille, accuse une forte diminution de 450,000 francs. De tous les autres réseaux, le Midi seul a bénéficié d'une légère augmentation de 21,000 francs. On craint donc, malgré la plus-value globale de quelque dix millions acquise depuis le commencement de l'exercice, que la plupart des grandes compagnies ne soient obligées de recourir largement à l'Etat pour parfaire leurs dividendes. Aussi remarque-t-on une certaine hésitation dans cette partie de la cote. Le Nord est revenu de 1835 à 1820, le Lyon de 1418 à 1415, l'Orléans de 1510 à 1495, l'Est de 945 à 937, l'Ouest de 940 à 936 50, le Midi de 1255 à 1240.

A Madrid, le change est à peu près stationnaire à 34 1/2 de perte. On parle toujours du syndicat des francs, mais sa constitution n avance guère. Les avis sont d'ailleurs fort partagés sur l'avenir réservé à cette combinaison.

Cependant les chemins espagnols ont été favorisés cette semaine. Le Nord de l'Espagne passe de 202 à 208, le Saragosse de 327 à 339, les Andalous de 198 à 200.

VALEURS

DE TRACTION ET DE TRANSPORT

Dans ce groupe,les tendances ont été généralement satisfaisantes.

On remarque surtout la hausse du Métropolitain de 606 à 621. Les déclarations faites à l'assemblée du 12 décembre, dont nous avons donné dès le lendemain un long compte rendu, sont des plus optimistes. If est de fait que la progression des recettes ne laisse pas de frapper l'imagination. Depuis l'ouverture du nouveau tronçon, la recette kilométrique a encore augmenté et le coefficient d'exploitation est tombé en novembre au chiffre extrêmement bas de 38 0/0. Que serace lorsque la Circulaire Nord sera achevée et que la ligne centrale, Gare-Saint-Lazare Opéra-Place de la République, sera construite ?

Le reste du réseau ne donnera peut-être pas des résultats aussi satisfaisants. Puis il ne faut pas oublier que, pendant toute la période de construction, le Métropolitain ne se croit tenu d'opérer aucun amortissement. Or l'usure de la voie et du matériel est extrêmement rapide et les dépenses d'entretien et de renouvellement ne pourront être indéfiniment portées au compte de premier établissement, qui en supporte en ce moment une large part.

Egalement favorisée, la Thomson a progressé de 578 à 60S. Un contrat au signé avec la compagnie d'Orléans pour l'équipement électrique de la ligne de Paris a Juvisy. L'Ouest serait également en pourparlers pour l'établissement de ce mode de traction sur le chemin de fer de Ceinture. Enfin le Lyon songerait également à adopter l'électricité, non seulement dans la banlieue de Paris, mais sur les lignes de Provence, les nombreuses chutes d'eau des Alpes pouvant fournir la force dans des conditions avantageuses. Nous avons à maintes reprises si- gnalé quel avenir peut avoir la Thomson si ce genre de traction se répand.

Les Tramways Sud restent assez calmes à 190, bien que l'installation du trollev se poursuive sur les lignes excentriques. Il est vrai que, malgré l'augmentation des recettes, les résultats de pourraient laisser à désirer.

L'Est Parisien est peu intéressant à 110. Les Omnibus défendent bien leur reprise

VALEURS DIVERSES

Après s'être avancé de 3,910 à 3,920, le Suez revient à 3,895. Grâce à une plus-value hebdomadaire de 270,000 francs, les recettes du canal sont maintenant en augmentation de plus de 4 millions sur5 'celles dé Tannée dernière.

Le groupe du Panama conserve une fermeté satisfaisante.

Les grandes compagnies de navigation continuent à faire bonne contenance, malgré l'agitation qui règne dans nos ports. On retrouve les Transatlantiques à 139 et les Messageries Maritimes à 254.

Le Gaz Parisien fait un pas en avant à 790. Il est fort probable que l'abaissement du gaz à 20 centimes augmentera sensiblement ses recettes pendant les trois années qui restent à courir avant l'expiration de la concession.

A New-York, à Londres, le marché du cuivre est fort instable; l'amélioration de la semaine dernière n'a pu être intégralement maintenue. Aussi le Rio qui, de 1013 s'était avancé à 1038 revient-il samedi à 1007. La Sosnowice, après une nouvelle chute de 1615 à 1580 se relève un peu à 1598. La Briansk reprend une meilleure allure à 298 de grands efforts sont faits pour sortir cette malheureuse société des embarras où elle se trouve.

VALEURS SUD-AFRICAINES

Le marché a eu cette semaine une légère désillusion. On s'attendait en effet à une notable augmentation de la production mensuelle du Witwatersrand. Or le rendement de novembre n'a été que de 182,749 onces d'or pur, contre .181,539 onces en octobre. Il est juste de remarquer que le mois compte un jour de moins et que la production quotidienne est d'environ 6,100 onces.

En outre, les broyages ont repris dans d'autres districts du Transvaal et ceux-ci ont rendu 4,936 onces d'or.

Cependant l'augmentation est assez faible encore et il est indéniable que l'industrie aurifèré se trouve avoir à lutter contre de grosses difficultés.

La plus importante est sans contredit la question de la main-d'œuvre indigéne nous nous sommes efforcés de tenir nos lecteurs au courant de toutes les nouvelles se rapportant à ce sujet.

C'est ainsi que nous avons rapporté cette semaine le bruit que des convois mensuels de 3,000 indigènes, venant de l'Ouganda, commenceraient prochainement à arriver à Johannesburg d après le télégramme que nous avons reproduit, on espérait même augmenter ce nombre avant peu de temps. Cette nouvelle, qui a une importance de premier ordre, n'est pas encore officiellement confirmée. On la regarde cependant comme exacte dans les milieux bien infor. mes et, pour notre part, nous sommes convaincus que, même si le bruit était prématuré, l'Afrique centrale ne tardera pas à envoyer au Transvaal tous les indigènes' don peut avoir besoin l'industrie minière. Il est évident que l'éloignement des cen tres de recrutement rendra la main-d'œu vre un peu plus onéreuse. Mais, en voulant réduire les salaires des noirs de 55 à 30 shillings par mois( plus la nourriture et une couchette dans les compounds), les mines ris.quaient d'éloigner une grande partie des tra yailleurs. Les primes accordées aux bons ouvriers noirs doivent donner de bons ré.sultats, de l'avis de tous ceux qui ont vu les Cafres à l'œuvre.

Enfin, il est fort probable qu'en voyant arriver des concurrents de régions éloignées les indigènes de l'Afrique du Sud, Basoutos, Zoulous, Fingos, Gaékas, Pondos. Zambézis, Matabélés, etc., comprendront qu'il est inuitle d'élever des prétentions exagérées. Car les noirs savent fort bien ce qui se passe sur le Rand et le prix auquel ils peuvent vendre leur travail.

La question de la main-d'œuvre indigène, qui ralentit depuis un an les progrès des mines, ne parait donc pas loin d'être résolue d'un façon satisfaisante.

Quant à la ouestion des taxes de guerre, elle ne préoccupe plus le marché. Chacun est i maintenant convaiucu au*», nendant les pre-

mières années tout au moins, les charges se borneront à un impôt de iU 0/0 sur les bénéfices nets, appliqué dans l'esprit le plus large.

Cette taxe est d'ores et déjà compensée par la réduction du prix des explosifs la dynamite ne vaut plus que 43 sh. par tonne, au lieu de 75 sh. avant la guerre. On évalue à 900,000 Iiv.st. par an l'économie que réaliseront les mines d'or, lorsque l'exploitation aura repris sa marche normale.

Restent les questions de douanes et de transports, qui réservent sans aucun doute d'agréables surprises aux porteurs de mines d'or.

Il est donc fort naturel que les cours des valeurs sud-africaines se raffermissent progressivement.

Depuis la semaine dernière, les Rand Mines ont passé de 274 50 à 284 50 les Cnld fields de 199 à 205, l'East Rand de aO3 M à 210 50, la Goërz de 76 à 78 î5.

Parallèlement à ces grands trusts, dont les mouvements de cours traduisent fidèlement les tendances du marché; les grades mines ont fait des progrès importants. La Roîrtnson vaut 283 50, au lieu de 279 50, la May 116 contre 111, la New Goch 101 50 contre 97.

La New Steyn à 93, la Lancaster la Lancaster West à 61, la Geldenhuis à 165 50, la Tlose deep à 236 50, la Roodepoort Central à 56, ne paraissent pas avoir épuisé toute leur marge de hausse.

A Londres, la General Mining est intéressante encore à 3 1/4 liv. st., ainsi que la Meyer and Char°lton à 5 7/8, la Cinderella deep à 2 15/16, les West Rand Mines à 1 //8, la Roodepoort United à 3 13/32, etc. N. B.-Rappelons que 1 livre sterling vaut 25fr.22; 1 shilling vaut 1 fr. 25; 1 penny, 0 fr. 105 1 mille anglais, 1 kilomètre 609 m. 1 pied, 0 m. 304; un pouce, 0 m. 025; 1 tonne anglaise, 907 kgs 1 livre, 453 gr. 1 once, 31 gr. 103 1 pennyweight (dwt), 1 gr. 555. Le clama est l'unité de concession c'est un rectangle de 150 pieds sur 400 la plus petite longueur est parallèle à l'affleurement du fllon. La superficie est de 55 ares 44.

Voici les derniers cours cotés, à la Bourse de Lille, sur les actions des Charbounages du Nord et du Pasde-Catais

Ben. div. cars

» Aniche (Nord), le » 2M (100'de denier). 5345 » 30 » i50 (le 6'). » 5U » 2060 550 2500 » 145 10M 10 Dourges (100- d'action) 40 (Nord), act. fr.. 37 50 Perfay (S. n.). 575 (100° d'action) 2521 » 20 424 » 133 Maries 700;0. 1931 180 (act. 100 fr. t. p.). (act. ] 50 (le 20*)

LE HASARD N'EXISTE PAS

Combien de découvertes et non des moins importantes ne semblent-elles pas dues au hasard

Un berger menant paître son troupeau sur une montagne se sent, tout à coup, retenu au sol par le fer de sa houlette et les clous de sa chaussure: la connaissance de l'aimant n'a pas d'autre origine. Un savant faisant bouillir de l'eau dans une marmite hermétiquement close voit le couvercle se soulever et reconnaît la force élastique de la vapeur. Ne serait-il pas plus rationnel d'attribuer à la Providence la révélation de toutes les découvertes qui sont si utiles à l'humanité ?

Madame Florian, elle, aussi, pense que la Providence n'est pas étrangère à une découverte plus précieuse pour elle que celle de l'aimant et de la vapeur, car elle affirme que sans elle, elle ne serait plus de ce monde. Voici ce qu'elle écrivait à la date du 19 tévrier 1902 k Je me trouve actuellement si bien portante qu'il me semble avoir fait un long rêve. Pendant plusieurs années j'ai cruellement souffert de l'estomac, je mangeais très peu et digérais très difficilement; la bile m'étouffait. Il m'était impossible de reposer la nuit j'avais des migraines atroces et j'étais aussi très incommodée par une constipation des plus tenaces. Depuis mes dernières couches, j'avais conservé dans le dos et dans les épaules une douleur sourde que rien ne pouvait dissiper. J'étais pâle et languissante et je me désespérais de voir qu'aucun médicament ne parvenait à me soulaser, II y a deux ans environ.' i'anDris Que

e des religieux d'Amérique avaient découvert les propriétés vraiment extraordinaires e d'herbes et de plantes particulières aux montagnes qu'ils habitent et qu'ils les applĩ, quaient à la préparation d'un remède connu e sous le nom de Tisane américaine des §hae kers et propagé en France par Monsieur Ost car Fanyau, pharmacien à. Lille (Nord). J'en fis usage et, après en avoir prix deux flacbns, j j'étais complètement délivrée de tous t mes malaises. » Signé Veuve Florian, 30, rue Nationale. Signature légalisée par Monsieur Fourcade, adjoint au maire de Toulon (Var).

Madame Florian souffrait de la dyspepsie ou indigestion chronique, et seule la Tisane L américaine des Shakers pouvait arriver à vaincre cette terrible maladie. Les plus belles découvertes ont eu leurs détracteurs: un remède aussi universellement connu et apprécié devait nécessairement susciter l'envie et le dénigrement, mais leurs attaques n'ont fait que grandir sa vogue auprès du public qui peut, chaque jour, constater se? merveilleuses vertus. C'est le cas de citer ici un vieux proverbe On ne jette des pierres qu'aux arbres qui portent de bons fruits. LA TEMPÉRATURE LUNDI DÉCEMBRE I902, JOUR DE L'ANNÉE, 83e JOUR DE L'AUTOMNE. SAINT EUSÈBE.

Lever du soleil à 7 h. coucher à 4 h Lever de la lune à 5 h. coucher à Il 34. Hier, ciel couvert.

Une profonde dépression s'étend sur les Iles-Britanniques (Blacksod 745 m/m) elle amène une tempête du sud sur les côtes de l'Irlande et de l'Ecosse.

Des pluies sont tombées sur l'ouest et le sud de l'Europe.

En France, vn a recueilli 4 m/m d'eau à Biarritz, 3 à Lorient, Perpignan, i à Paris. La température a monté dans l'ouest et le sud du continent elle reste très basse dans le sud-est.

Le thermomètre marquait hier matin 23° à Hermanstadt, à Vienne, 15° à' Alger. On notait 1° au Puy de Dôme, 3° au Ventoux, 70 au Pic du Midi.

En France, un temps doux et pluvieux est probable dans l'Ouest et le Nord par vent de sud-ouest la température va rester un peu basse dans l'Est.

La température moyenne, 3°,4 a été supé- rieure de o°,6 à la normale (2°,8).

Situation particulière aux ports français

La mer est grosse à la pointe de la Hague et à Ouessant, houleuse à Saint-Mathieu, peu agitée sur la Manche et la Méditerranée. Variations atmosphériques du 4 décembre à l'hôtel du Petit Parisien

HEURES BAROMETRE THERMOMÈTRE A 8 ri. matin 20 an-dessus de o. Midi 774 "/̃

4 h. soir 774 ̃/̃

Minuit 30

NAVIGATION FLUVIALE. U décembre, à 7 heures du matin

HAUTE-SEINE.- Pont de Seine à Montereau,0»6t; écluse de Varennes, 2-17; pont de Melun, 2-78; pont d«Corbeil,l-70; -cluse de Port-à-l'Angiais,3"20. MARNE. Ecluse do Cumières, 1-50; écluse de Chalifert 0-96; écluse de Charenton, Basse-Seine.– Ecluse du canal Saint-Martin 2-10;pont de la Tournelle, l«oo; pont Royal, 2-55; écluse de Suresnes, 4m16: barrage de Bezons, l^SS>- pont de Mantes, 2-70; écluse de M»ricourt,3"49. OISE. Barrage de Venette. 2-10.

Suprême FLEUR leb meilleure deo deôàert* finô.

REVUE AGRICOLE & COMMERCIALE LES RECOLTES

Le temps a été variable, la semaine dernière, suivant les régions; tandis que, dans le Midi, des pluies abondantes amenaient un dégel complet, on continuait à avoir, dans le Nord, un froid vif et sans neige puis, de ce côté également, la température s'est radoucie.

Les avis sur les récoltes sont assez partagés en raison même de cette diversité de température. On considère que les fortes gelées n'ont pu qu'être favorables aux céréales en terre, en les purgeant de la vermine, là où la neige recouvrait suffisamment les plantes. Par contre, on craint que le froid n'ait occasionné des dégâts plus ou moins sérieux, principalement dans les terrains aqueux, là où les récoltes n'étaient pas protégées. L'administration des contributions indirectes vient de faire connaître les résultats provisoires de la récolte des vins, cette année en France. La production est de 39,943,191 hectolitres, inférieure à celle de 1901 de hectolitres et de a la moyenne des dix dernières années; la diminution la plus sensible porte sur les départements de l'Hérault, avec 2,572,225 hectolitres et de la Gironde, avec 1,447,955 hectolitres. Les vins titrant moins de 11 degrés auraient donné 36 millions 765,852 hectolitres. La production du vin, en Algérie, est évaluée, cette année, à 3,666,111 hectolitres, contre en 1901.

Les nouvelles des récoltes de céréales qui nous sont parvenues d'Europe, cette huftaine, sont satisfaisantes dans l'ensemble la neige, étant tombée abondamment en Russie, en Roumanie et en Allemagne. Dans la République Argentine, on se plaint de l'humidité avec laquelle s'effectue la moisson, mais on compte sur un rendement cultural double de celui, il est vrai, déficitaire de l'an dernier.

BLÉS, FARINES Ei ISSUES

Après la faiblesse constatée, il y a huit jours, sur les cours du blé, la fermeté a repris le dessus. Les acheteurs attribuent ce revirement au froid, qui a activé la consommation des farines et aux gelées qui ont pu endommager les céréales non protégées par la neige. La réalité est que les offres demeurent modérées pour l'époque et que les belles qualités de blé sont relativement fort rares. La diversité de ces qualités est telle que, par exemple, on a traité d'assez importantes affaires eu blés provenances de l'Oise à 19 50 les 100 kilos, gares de départ, soit la parité de 20 fr. Paris, alors qu'à notre dernière réunion hebdomadaire, les blés de choix ne trouvaient pas vendeurs à moins de 2125, les blés de. qualité marchande étaieat'fermement tenus de 20 50 à 20 75.

Ce qui, d'autre part, indique suffisamment que la meunerie, qui avait escompté des offres plus suivies, n'a guère acheté qu'au jour le jour et est, par conséquent, dépourvue de stocks importants, c'est qu'elle n'hésiterait pas à payer au moins les prix actuels en marchandise livrable sur les six mois de janvier; mais elle ne trouve pas de vendeurs qui veuillent s'engager dans ces conditions. La spéculation elle-même prévoit si peu une baisse sérieuse qu'elle a maintenu ses cours et que l'éloigné est même en rapport sur le rapproché. En effet, au marché réglementé de Paris, on a clôturé courant, fait à 21 fr.; janvier, payé 2120 janvier-février, 21 15 à 21 20 4 premiers, traités à 21 25 4 de mars, 21 40 à 21 45.

La ligne de conduite de la culture reste donc toute tracée elle n'a qu'à suivre la tactique qu'elle a adoptée depuis le commencement de la campagne en ne vendant qu'au fur et à mesure des besoins, de manière à rester toujours maîtresse de la situation, c'est-à-dire des stocks. Elle n'a pas à se laisser intimider par ceux qui font miroiter à ses yeux la possibilité d'une belle récolte future sur l'avenir de laquelle personne ne peut se prononcer encore.

Quand les perspectives de cette récolte seront telles qu'on pourra escompter le résultat, alors il sera temps de modifier lès cours. de les hsi««»r si

ou prévoit une .grosse production ou de les élever en cas contrainre. En attendant, nous ne voyons aucun élément qu'on pourrait faire valoir en faveur d'un important fléchissement des prix. Il ne peut pas non plus être question d'importations de blés exotiques, pas même de ceux de la République Argentine. où la production est très abondante, et qui viendront dans un ou deux mois sur les marchés européens; on tient, en effet, ces blés, qui sont en général de qualité inférieure, il 15 65 caï, soit la parité de 22 65 dans les ports, prix auquel il y aurait lieu d'ajouter lers frais de transport à l'intérieur.

La meunerie n'a qu'à tabler, pour la vente de sa farine à livrer, sur les prix actuels et nous nous piaisons à reonnaitre que c'est ce qu'elle fait ac iuellement puisque les prix du livrable sur let i premiers et même sur les 4 de mars ne diffèrent que de très peu de ceux du rapproché. En effet,. m cote le janvier de 28 15 à 28 25 et les 4 de mars de 28 30 à 28 45.

Quant aux farines de consommation. elles sont ans variations premières marques à 31 fr., de choix 31 25 à 31 50, bonnes marques de ij 75 à M fr. et ordinaires de 28 50 à 29 50 Paris. Les issues ont été très fermes, par suite du :emps froid. La meunerie de l'Est tient 11 25 e! -elle du Nord 11 50, gares de départ,.à livrer sur !es cinq mois de décembre. A Paris, on cote: tout venants, 10 75 à 11 fr.; recoupettes, 11 fr. à Il 50: 3 cases, 1150 4 cases, 11 50 à 11 7d gros sons. 12 fr. à 12 50 écailles, 13 fr. à 13 25.

SEIGLES, AVOINES ET DIVERS

Les affaires en seigles sont calmes, mais les ours se maintiennent facilement en raison de lu réserve des vendeurs et, sans doute, de la fai blesse des stocks. A Paris, on tient de 16 25 s 16 50 el 16 fer. en gares de départ. Dans le Nord. il s'est déjà-tait quelques transactions en seiglesrusses et maintenant on y offre des seigles de Belgique de belle qualité qui vaudraient dé 16 75 17 fr. en gares d'arrivée. Quant à la distillerit de grains, elle ne traite presque rien et préfèrt porter ses achats sur le mais livrable sur las t mois de janvier.

Les offres en avoines continuent à être très limitées pour l'époque et surtout après la grosse récolte de cette année qui, comme on sait, a éié officiellement estimée à 106,294,633 hectolitres, alors que la dernière production moyenne décennale n'a été que de 86.658,154 hectolitres. Il faut attribuer ce fait au retard qu'ont subi les ensemencements des céréales et, par suite, les battages il ne serait donc pas surprenant que bientôt les offres ne devinssent plus abondantes. En attendant, les cours des avoines se maintiennent fermement. A Paris, les grises valent de 16 fr. à 16 25, les rouges 16 fr., les blanches 15 75, les noires ordinaires 16 50, belle qualité de 16 75 à 17 25 et choix de 17 50 à 18 fr. On tient nomina- < lemnt les avoines étrangères Liban blanches 12 87, noires 13 Ir. et Riga 12 75 caf Rouen. 1 J.es vendeurs en orges sont toujours peu. nom- 1

breux et notre exportation, ainsi du reste qua notre importation sont peu activa. On' tient à Paris les orges de brasserie de il fr. à 11 5u de mouture de 15 fr. a 15 75 et fourragères de 14 50 à 15 fr. L'orge d'Algérie est 1res ferme et' le. Nord l'a payée 14 75 caf Dunkçrque, Les prix des es. oourgeons se. maintiennent de'15 fc. à 15 25 ea gares de départ.

Le mais disponible étranger vaut 19 fr. Paris et celui indigène, en général, très humide n'a que peu d'amateur* de Ï8.fr>. à 18 50: En caf le Havre, on tient le bigarré d'Amérique 12 25, expédition décembre, et 11 75, expédition janvier, février et) mars. Le sarrasin n'a pasvwié de 15 I5 v 15 50 en gares Paris,- suivant l'importance dust lots et, en fèves de Vepdée on demande 19 fer. départ, SUCRES

Ainsi que nous l'avorts déjà dit, la fabrica*»oa sera de courte durée cette campagne et chaque- jour amène maintenant la fermeture de plusieurs usines. Au 30 novembre, d'après le relevé oN.ciel, on ne comptait plus que 223 fabriques en ao* tivité contre 311 l'an dernier, à pareille date. Du reste, pendant les trois premiers mois de la campagne en cours on n'a, travaillé que tonnes de betteraves,, contre pendant la même période de la campagne précédente ta production exprimée en raffiné a été de 602,130 tonnes ,dont 398,653 de prise en charge et Y03,477' d'excédents, contre l'an dernier un total de 681,428 tonnes, dont 492,192 de prise en charge et 189,236 d'excédents. Au 30 novembre, le total des stocks était de 608,836 tonnes, dont 161,216 en fabriques et 447,620 en entrepôt, contre l'année dernière un total de 454,669 tonnes.

Ces résultats avaient été peu près prévus par la commerce; cest pourquoi ils n'ont pas en grande influence sur les cours, non plus que t'au.nonce d'une grasse production en perspective ai Cuba et on a paye en clôture courant, 75 et 25 87 liés janvier, 26 fr. 4 premiers, 26 85 et 26 37 4 de mars, 26 75 4 de mai 27 4 4 d'octo. bre 28 50.

Les raffinés ont fléchi de 50 centimes et clôturent de 93 50 à 94 fr. en disponible, par wagon

ALCOOLS

C'est encore une nouvelle hausse de 75 centimes à 1 fr. 25, suivant termes, que nous avons à enregistrer pendant la dernière huitaine. t.ile est contorme à 18 situation que nous n'avons cessé d'exposer en présence des demandes suivies de la ccnsommation, de la faiblesse des stocks et dq la diminution de la production.

On a clôturé courant, 42 25 à 42 50; janvier. 42 75 à 43 fr. 4 premiers et 4 de mai, 43 25 A 43 50. On a encore traité quelques affaires la se» maine dernière en 4 derniers sur la campagne prochaine entre 3ii 5U et 37

L'ASSURANCE MIXTE

Se garantir une situation honnête le jour où l'heure du repos a sonné, assurer l'avenir des siens quand la mort vous arrache prématurément à leur affection, voilà certes ce que tous, envient. L'assurance mixte en fournit le moven.

A trente-trois ans trois auarts, par exemple, un versemeat annuel de 235 fr. 75 garantit au souscripteur, au bout de vingt ans s'ifest vivant, ou immédiatement après son décès à ses ayants droit, n'eût-il versé qu'une prime, un capital de La Nationale se recommande tous par sa situation financière exceptionnelle.

Pour tous renseignements complémentaires, gratuits et confidentiels, s'adresser an siège social de la Nationale-Vié, 17, rue Laffitte. et 2 rue Plllat-Will (91 arrondissement), à Paris, et aux agents généraux qui représentent la Compagnie dans tous les arrondissements dé France. LES COURSES AUTEUBL

LES COURSES ANNULÉES

Malgré le dégrel, les commissaires de la Saciété des steeple-chases de France ont constaté, hier matin, que le terrain était resté impraticable et ils ont annulé la réunion.

Les trois dernières journées du meeting d'Auteuil n'ont donc pas pu avoir lieu, le dommage causé ainsi à 1 élevage est considérable et 1 on peut l'établir ainsi

Journée du dimanche déçembre montant des prix offerts par la Société, 38,ooo francs; Journée du jeudi i 1 décembre, 29,000 francs; Journée du dimanche t4 décembre, -35 ^00 francs, soit io2,5oo francs.

Pour les trois journées, montant des primes à l'élevage, i3,3oo francs au total n5,85o francs.

Il faut ajouter à cette somme le montant du prélèvement dont profite l'élevage sur le panmutuel, soit r encaissé par f'Etat, et 2 oJo encaissés par la Société des steeple-chases sur les 4 ojo qui lui sont attribués, au total: 3o/o. Le chiffre des opérations du pari mutuel sur l'hippodrome d'Auteuil pouvant être évalué en moyenne francs par chaque journée de courses, l'élevage perdrait donc de ce chef 3 Ol0 Sur 2.4OQ.OOO francs snit ni nnn franco

total général 187,850 francs.

Les jockeys perdent aussi, par suite de rannulation de ces trois journées, des sommes assez élevées. Prenant pour base le pri't des montes fixé par le Code des courses, nous trouvons dix-huit montes gagnantes à 200 francs, 3,boo francs, et à raison de sept montes en moyenne par course, défalcation faite de la monte gagnante, 126 montes à 100 francs, 12,600 francs, soit 14,200 francs.

Les œuvres d'assistance perdent le montant du prélèvement de 2 o/o qui leur est attribué sur le chiffre des opérations du pari mutuel, soit 48,ooo francs.

L'ensemble des pertes occasionnées par la gelée qui a sévi pendant huit jours sur notre région, s'élève donc à

Elevage i8-,85o ff- Jockeys. i4,aoo

Œuvres d'assistance. 48,ooo

Ce qui nous donne un total de.. 25o,o5o fr. Un joli chiffre!

LES SPORTS

AEROSTATION

LE SArrrOS-OUMORT »

Le froid de ces jours derniers gelant las gêné» .•ateurs avait empêché le gpfinen&tà à l'hydro» .gène du Santos-Dumont numéro 9. Avec la dé> tente de la température cette opération a été re.prise et hier soir le nouveau dirigeable était pre»tue complètement gonflé.

Au premier beau jour nous le verrons au-dessu* de Paris.

LE UBAUDY »

Le dirigeable Lebaudy est dégonflé. A l'heu« ictuelle toute sa partie mécanique repose inerte ious le hangar de Moisson, tandis qut ienvwoppe, soigne asement pliée, va être ramenée ë Paris.

C'est l'hivernage, attendons le printemps.

ATHLETISME

FOOTBALL

Voici les résultats des rnatclies de football di* putes hier à Paris

En rugby

Match Stade Bordelais contre Racîng-Club de France. Ce match, disputé hier après-midi au parc des Princes, a été gagné par le Stade Bordelais, battant le Racing-Uub de France par u» essai (3 points) zéro.

En association

Challenge international du Nord. Le mat:li comptant pour ce challenge disputé hier aprèsmidi au parc des Princes, a éik gagné par la Nationale de SairxtMandé, battant le Ratins-Clubi par 5 buta à 3.


L'ESTOMAC VRAI BERCEAU DE

TOUTES

LES MALADIES L'Estomac est l'organe le plus important du corps. C'est lui qui doit digérer la nourriture qui doit servir au bon entretien et au bon développement de tous les autres organes. Donc, quand l'estomac est malade ou ne digère pas bien, il est impossible que n'importe quel autre organe ne devienne aussi bientôt malade. H faut donc avant tout, pour être bien portant, que ¡estomac soit bon. Voici les principales et plus fréquentes maladies d'estomac avec leurs principaux caractères distinctes est la difficulté de digérer; les diLA DYSPRPRIR gestions sont lentes, pénibles et uraiB irrégulières Elle se distingue par

les caractères suivants bouche sèche et pâteuse, pâleur, manque d'appétit, somnolence, hypocondrie, anémie, chlorose, maux de tête, palpitations. douleur entre les épaules, vertiges, éblouissements, suffocation, mal dans le corps, gonflements, grande constipation, biles, glaires, faiblesses, chaleurs, sueurs, etc.

L'EMBARRAS GASTBIQliR par tes en fermentation ou même en putréfaction dans l'estomac. Ces symptômes sont malaise général, manque d'appétit, fièvre, surexcitation nerveuse, maux de tête, nausées, dégoût, mauvaise humeur, etc.

,6 lWUluDonvN. ou imparfaites des aliments. Elle est caractérisée par une gène ou pesanteur à l'estomac, maux de tête, suffocations, rapports acides, ballonnements, dégouts, nausées, éructations, vomissements, coliques, smeurs, évanouissements, etc,

GASTRITE MUE OC CHROSHtUE. mauon1 'dJsTa.rois de l'estomac, accompagnée ,de douleurs aigués ou chroniques, soif ardente, perte de l'appétit, vomissements douloureux, accès de toux, lourdeurs, vertige et faiblesse, bouche sèche, mauvaise 'haleine, etc., constipation ou diarrhée. 1 i fiCTB»! ciB Douleurs nerveuses de l'estomac, liJbAolMbulEt brûlantes, déchirantes, des tiraillement d'estomac, digestiotts pénibles, sentiments de cuisson, de chaleur, qui remontent de l'estomac à la gorge, avec gaz ot matières acides, sûres, etc.; souvent les douleurs .sont des plus terriblés.

ESTOMAC PARESSEUX OU ATOKIE de l'estomaj: caractérisée par un manqiie complet d'appétit. des digestions très lentes et très duiiciles, des lourdeurs, des vertiges, un^grand dégoût de tout, des faiblesses, des suffocatians, de l'anémie. Comme on vient de le voir, un dérangement d'estomac peut donc produire bien des ennuis, des tnaladies et des misères. Presque toujours, c'est un mauvais estomac qui engendre les maladies du foie, du ventre.des rems et des intestins c'est un mauvais estomac qui, fréquemment, est le point de départ de l'anémie, du rachitisme, de la neurasthénie, de l'infection de lai bouche, de.la carie dentaire, etc.. etc.

Aussi nous n'hésitons pas, nous considérons même comme un devoir impérieux de recommnnder à toute personne indisposée ou .même malade, de se soigner avant tout l'estomac, car c'est toujours lui le berceau de toutes ces maladies dont on cherche ailleurs vainement la cau&e. A ce sujet, il n'existe aucun remède aussi reconnus ndable que ies Poudres de Santé de Cock. C'est réellement le bon et le tout-puissant remède de l'estomac. Et les Poudres de Santé de Cock ont ceci de particulier, c'est qu'elles ne guérissent pas seulement telle ou telle maladie d'estomac, mais eUes les guérissent toutes indistinctement. C'est donc une véritable obligation pour toute personne qui soufIre de l'estomac, d'essayer les Poudres de Santé de Cock. Elles'seront une source de joie, de satinsfaction et de soulagement pour toutes ces temilles éprouvées par ces maladies. Les PoudnBs de Santé de Cock se vendent 2 fr. 50 la boite dans toutes les pharmacies de France et de Paris, notamment Pharmacie Lorot, 32, faubourg Montthartre. Toute personne qui n'en trouve pas chez son pharmacien, et qui voudrait eti recevoir, doit envoyer un mandat postal de 2 fr. 75 à W. Couvreur, pharmacien rue Neuve, à Roubaix, et par retour du courrier, elle recevra une boîte avec toutes les explications désirables.

La Cote Libre Grand Journal Financier quotidien (8 pages)

Contient lo-exteaxo i

l*£a Cota officie Ile daa A.gmnta da Chmnffe ËB Aa Comptant et à Terme,

9*£a Cote officielle de la Coulisse à Terme et ta Marché ert Banque au Compiant. Dam 4 grandes pages de texte tousWS les jour», il donne

Les dépêche et les dernière* nouvelles; nn compte renda très détaillé de chaque séance de Bourse; tes convocations d'actionnaire»; -les Ri compte» rendus d'assemblées; les annonces de i coupon»; les Recettes des Chemins de fer et les i tirages de toutes les Valeurs à lots.

Sur demande, nn service d'essai est fait grataitaolem pendant Dix jours.

Les ABONNEMENTS sont

te Poor la Franck, Alokr» et Tomra Un an 10 fr. 6 mois 6fr. EQ

le Pour l'ETnANOiB (Union poattle), Un an 15 fr. 6 mois 9 fr.

lit tant reçus dans tous les Bureaux de poste et afirli.ii la Dir'etion,S&. "bn'saet d'Antin. Ulcères, Plaies, Eczéma MALADIES DE LA PEAU

IL» ulcères dits tacumtile», les plates variqueuses «I tt$ mauvaise nature, l'eccêma, les dartres, les maladies de% Ja peau les plus rebelles, les boutons, 1 acné, les routeurs, les démangeaisons les plus atrocea les vices du svitr invétérés, er toua les maux de jambe», même e»ox qutint résiste depuis dea années & tous les remède, sont iofKJliblamant et radica!ement guéris en quelques fours Mme en travaillent tar le nouveau traitement véR^tâl du Docteur Wolf. qui «M envove franco avec !e mode d'emplui c'Tnandatde lûfr.adressé 4 MPasserieux. ppi«4gjroe<1«sFaures, Bordeaux. L'essavercestguerir. X>épot t Paris, Pharmacie Girand, 217, Rue LaCayette.

**(• 134. Feuilleton du PETIT Parisien. Honneur Du NOM GRAND ROMAN INEDIT

QUATRIÈME PARTŒ

LE SERMENT DE CHRISTINE XII (suite)

Fin de Souffrances

Un peu sourde, Félicie n'avait pas entendu ces dernières paroles.

Tant mieux, disette, après tout, vous n'êtes pas assez forts pour entreprendre sans fatigue un tel voyage.

Puis, jetant un regard sur la table

Gageons que vous venez' d écrire à votre nouvelle belle-sœur pour la féliciter ? Pas tout à fait, dit Christine, ce papier contient mon testament.

Votre testament! s'écria Lassalle. Eh oui, mon cher docteur, on ne sait qui vit ni qui meurt, j'ai pris mes précautions.

Elle allongea la main et, saisissant la Veuille, la tendit à Urbain.

Lises:, dit-elle.

Non t non exclama-t-il en repoussant b papier.

Si, je vous'le demande, je J'exige.

Xtaductiuu et reoroiiu&Uoa interdites.

Vous qui souffrez de hernies, descentes, efforts et maladies similaires d« l'homme comme de ls femme,

POUR VOS ÉTRENNES •cbetez-voi» la nouvelle ceinture pneumatique et sans ressorts, récemment inventée par M. Claverie, le plus grand spécialiste de Paris. C'est le plus beau cadeau que vous puissiez vous offrir puisqu'il fers cesser va. souffrances et vous rendra la santé, la force et la galté. N'hésitez plus. Demandez à M. Claverie, 234, Faubourg Saint-Martin, à Paris, son traité de la hernie où cette nouvelle méthode est clairement expliquée, qu'il vous enverra gratis et franco et dans quelques jours vous serez heureux de vivre et joindrez vos louanges aux innombrables félicitations qu'il reçoit de tous ies cales. LE CÉLÈBRE RÉGÉNÉRATEUR DES CHEVEUX

flacons £nvoi franco du prospectus sur cueuiande. Entrepôt Rue d'Enghien, Paris.

Phirmuu du Tritor, Rue Vieille-du-Temple. PARIS. Vous tous qul souffrez d'Oppressions EcriTM ft St. L, BRUNEAU, Ph»rraicien à Lille

POUDRE et CIGARETTES ESCOUFLAIRS avee nombraux Gertiâc&u an ^u*rt»uu».– Oipôt toute» Pûirmaait*. V\\t\ \\a. près gare. prod. 651' petit loyer àenlever I LlO avec 1000 f. cpt. Jolly, r. J.-J. Rousseau. JOLI dépôt de pain, épie, bu v. Lov. 500, air. 20.000 JOLI Cède av. 1000. Satïroy,repv,60,l)dSébastopol. (Sud-0.) nnAPRIETE DE RAPPORT, 8 hectares A vendre I iiu en terre3, prés. Verjjer planté dirbres fruitiers. Plantation de prumers d'Agen en pl-iin rap. Bâtiments. Revenu net 6,000 f.Px42,t 00. BANQUE PCT1TJEAW, rne Montmartre Dépôt de vin àcéd.22, r. Labat, 500. S'y adresser' rlilt Uenis.Kac.àten.p.j'ménag' UWUlstlllI ou dame seille avec un cornmis.Belle installation. Bén.lO.OOO.Px 12,000 1/2 cpt. gare Nord. t3 pots, café, laitchaud. lllL ilJ'JUli Es.sai. Loyer 500 f. logé. Prix 1,000 f., 600 fr. cpt. Occasion. Auglor, 28, rue Hauteville. Al! dem. ménage avec 500 f. p' bon dépôt de pain Vil rapp. 15,000. Logé. V'de 9 il 6, même dim. et tôt. Pernln,166, rue Lafayette, ann.Téléph. 427-91. ONT dem. ménage av. 1200 f. p. tenir cantine. Rapp. Uil 1800Of. f. p. Pern!n, 166, rue Lafayette. IFiriIDDIlîi à céder, apr. fortune, tenue 20 ans, VACHERIE 18 belles vaches, 250 litres lait à 40 c. Bénétice annuel 14,000 f. justifiés. On traite avec 15,000 sur prix à débattre ou sans argent avec garanties. S adr. Vlmont, 37, bd St-Martin, Paris. Officiers Ministériels

(usuf.âg.de60ans) de: 2 MAISONS IVIIBT llUl il. Charenton, r. de Paris, 28: 701 m. R. b.5,800 f. et r. des 4-Vents, 20; 1586 m. R. b. 2250f. f. M. à px 40,000 et 20,000 f. PROPRIETE à Montlhéry (S.-et-O.). Porte de la Borde, J,990 m. R. b. 1,115 Mise à prix 5,000 fr. A adjuger 12 janvier 1903,1 1 h. Etude de M' LECLERC, notaire à Charenton. DADÎfïV (Seine). 3 MAISONS, M. à r. 5.000,6,000 DlÎDlWil et fr., et 11 PIECES DE TERRE, M. à p. de 400 à 8,000 fr. Far. de réunion pour plusieurs lots. Consign. pour enchérir. A adj. s. une ench., mairie de Bobigny, dimanche 28 décembre 1902, 1 h. 1/2, parle ministère de M* Chbvillard, notaire à Noisy-le-Sec, dépositaire de l'enchère. Pelleport. 153 541 m. R. br. 380 f. M. à p. 8,000 f. A adj. sur 1 enc. Ch. not. Paris. 13 janvier 1903. M' Hussenot, notaire, 393, rue des Pyrénées. flOURBEVOIE. VILLA BEAUSÉJOÏÏR près gare Xi d'Asnières, r. Saint-I»enis, 275, et des Couronnes. 7,000 m. M. à pr. 120,000 f. A adj. s. ench. Ch. not. Paris, 30décembre. NI« COTTIY, not., 6, r. Royale. FDS de FABR. de POMPES, bd de Belleville, 25. M. à px f. (p, êt. baiss.) mareh"* en sus. A adj. déc. 2 h. Et. Fauchey, not., 3, r. du Louvre. M. Navarre, liq., 6t, rue des Petits-Champs. Il l ICI Ail a PARIS, r. des Entrepreneurs. 26; 3 corps il 1'\1. 11 bâtim.,2 pavil.;5tiO-.Rev.6,5yi f.M.àpx tiô^OOO fr. A ad.), s. 1 ench. Chamb. des not., Paris, 23 décemb. M* BOURDEL, notaire, 30, rue Beoret. MANTES-LA-JOLIE. Epicerie buvette à adj. le 24 déc. 1902. Etude PERAULT, not. Mise à prix: 4,u00 fr. VENTE au Palais, le 15 janvier 1903, à 2 heures PROPRIETE A PARIS

AVE1E DE SUFFRM, X0 28 Contenance 764 mètres.

Mise prix 100.000 fr.

S'ad. à M- DELARUE, av. à Paris, 51, r. Miromesnil.

Dépôt central MM. Dechenne et Cl\ Messageries de la Presse, 20, rue du Persil.

Paris. Bouquet, Imprimeur du Petit Parisien, 18, rue d'finchien. Paris.

Mais Lassalle hochait la tête en signe de 1 refus.

Alors, c'est moi qui vais vous lire mes dernières volontés.

Et d'une voix grave, très solennelle, Christine commença

« Ce jourd'hui 15 mai 1896.

)1 Moi, soussignée, veuve du prince Wlan dimir Woronsky, née Christine de Carancey, déclare quelles sont mes volontés der» nières.

J'institue pour héritier et légataire universel mon frère, M. le duc Roland de Carancey,

Il Ma fortune consiste en vingt millions de n roubles environ, en terres situées en Rus» sie, et dans le domaine des Roches-Caranu cey, dont j'ai fait récemment acquisition. Toutefois, j'impose à mon légataire unin versel lés charges et conditions suivantes: » Primo, un legs de 200,000 francs à mon n ami, le docteur Urbain Lassalle, à titre » de reconnaissance pour les bons soins et )1 l'affectueux dévouement dont il m'a toujours entourée.

» Secundo, un legs de la même somme de francs à sa sœur Mlle Félicie Las» salle, en témoignage d'affection.

» Pins une rente viagère de 5,000 francs Il à chacun d'eux, toujours à la charge de mon légataire.

n Tertio enfin Je recommande mes do» mestiques à M. le duc Roland de Carancey et serais heureuse qu'il fit distribuer à Il chacun d'eux une somme de 10,000 roublés.

» Fait à Ludginiewitch, gouvernement de Minsk, Russie.

CHRISTINE,

Princesse Woronsky, née de Carancey.

MALADIES NERVEUSES Gierison ceruue pu l'ANTIEPILEPTiQUE de LIÈGE de toutes les maladies nerveuses et particulièrement dt l'Epilepsie, réputée jusqu'aujourd'hui incurable La brochure contenant le traitement et de nombreux certificats dt guérison est envoyée f** à toute personne qui en fera la demande à H. FAJVVAU, ph"iLaU(«Ofd). a wff IHIg # #€ ninni n à m." pi«e d-ui g ̃̃V| • 1 1 UbIIdAU baril Muscat fien ̃̃ «1"° Êm%0 fetirauillirattentuVigisiluai S Se mé ollrei tnaieuBL L'ERMITAGE à font (Gard). DnDnCH IIV rouge, blanc, franco depuis O Ci f D U H U L, A U h fatneuf,228l!t..éch"30c. OU ANTOUHE.vignobles, à LA VACHE, par Bonscat (Gironde). IMPRIMEZ vous-même 55.' ̃ 'WjK^Hotmle machine LAUGA Automatique. ̃ ̃ W* ^W Album lUuurt, t]OO modèles, 0,1 j*. Veai. Hep"). A **LAUCA, .a.l^ SO, ru. 4'Eogluiii, PARIS. 1 PRET wil %i* 'T TOUTES CARANTIEB M^uii f 0/0. D;UntTl«|. *£llCl£f<.21,r.duCha.mp-àe-Unri<ieï'a£'J'Anil. d'en gagner bennes 'dlacrétlon}. Ecrire avec deuils. Pierre. r.Berthier. a. Pantin i PKÉUtttiT (AiSKhi)

• V CHIDIT BE0I0NAL,32, rutlouiî-le-Grana, Pari». $3Ui9 MtJSQiy tr&tlMnt férSÊtM $Uit09 QfBttitt9i W I Tm Vi.us, ̃V I flUni W U mVm B.BRlHGUlER:l.->ct>l.lfLiPMtl,m,;B<JftliCu.vtv B IBÏlM-Veove SOULIER.l'lop*irT»!XiaVERGEZi:W»r<U USIM

Tout le Monde Musicien avec la. "Divine" X« JZeine* de» JfuM<foii»e# Italienne* SI facile i apprendra aana professeur

La t Dlvina», û'ant sonorité exquise coule 52' pajablei par mois et écale somme en coramanuant. Une <t Olvlna* de concert de valeur artistique coûte 94' (7! par mon et 10' en cointrundant). Chaque «û/V/na» da.1 un rtebe élut avec 6 nn'diators écaille et une médn rnrrtrïfnnt • in fl£ rt'flerntTïnti».

30MPT0IH UNIVERSEL de FRANCE. 60. Bu de FroiaDci. PARIS, 6 K /^«"cs 228 litres, franco domicile, Paris. O«3 PROPRIÉTAIRES RÉUNIS, BERGERAC.

ISraiil^ •ip*d. /to7i«i des caisses de un ou »ii kilo» coutr* mandat da 7 frmoon Jl (r. 10, adnaséàCOUWBT, 70, rna de Rivoli, PARIS. Bojtter comme indigente, inactixi «tMoveat dançrrnai le huilei à t<u prii, »)!̃̃ d*color4«i par procédé eHlmrfje, aisii que tel «oi-disant inccédué» tell que Caprulu, Bitraiti, XnutiUiu qui t'en eontienneat qu'a» qaajitiU iatoilauta» prochainement ^fl RJk a Très illustré en Cottletirs Petit Parisien

PouR 1903

LA REPRÉSENTATION NATIONALE Les diverses Transformations du Parlement français. Les Salles des Séances. Les Débuts d'une Législature. « Gauche et <t Droite ». Les Costumes et Enseignes parlementaires. Comment se font les Lois. Les longs Discours. Les Comptes de la Chambre. Quelques réformes proposées. LE SAC DU SOLDAT Le Chargement du Fantassin

Le Poids du Sac dans les différentes Armées La Tente-Abri

Un meilleur mode de Chargement

NOUVELLES ET VARIÉTÉS

PAR NOS MEILLEURS ÉCRIVAINS

Nombreux Croquis amusants dus au crayon de nos plus spirituels dessinateurs Tableau complet des Garnisons. Renseignements utiles

Petit Guide médical. La Liste des Foires

Indications des Tirages Financiers. La Liste des lots non réclamés PRIX 35 CENTIMES

Pour recevoir l'Almanach franco par la Poste, envoyer 50 centimes en timbres à M. l'Administrateur du Petit PARISIEN, rue d'Enghien, PARIS.

« Codicille J'émeta la vœu, sans toutefois Il en faire une condition, que mon frère Ro» lapd demeure une partie de l'année aux Roches-Carancev.

Il C'est là que j'ai vécu, près de lui, les Il premières années de ma vie, et je voudrais que mon souvenir restdt vivant dans mon » château devenu le sien.

» Je demande également, et j'en fais pour n lui une question d'honneur, qu'il entre1) tienne avec soin la tombe de ma mère » bien-aimée, qui repose aujourd'hui dans Il le petit cimetière de PlouharneL

Il Quant à moi, je désire être enterrée à n Ludginiewitch, auprès de mon mari ei » bienfaiteur Wladimir Woronsky. u Déchirez ce papier s'écria L°assalle hors de lui.

Un testament à votre âge. y songez-vous ?. Quelle folie

Mon cher Urbain, fit tristement Christine, je vous l'ai déjà dit, on ne sait pas qui vit ni qui meurt.

Et moi, je sens que je vais bientôt mourir.

A ces mots, Félicie fondit en larmes. Oh pouvez-vous avoir de pareilles pensées sanglota-t-elle.

C'est à nous autres vieillards, de vous précéder dans la tombe.

Allons, rassurez- vous, mes amis, fit Christine en souriant.

Qui sait ?. Je vais peut-être, grâce à vos soins, devenir octogénaire.

Mais depuis longtemps la pensée d'écrire mon testament m'obsédait.

C'est fini maintenant, et je me sens plus tranquiHe.

Et elle poussa un soupir de satisfaction.

Lire cette semaine dans

L'AGRICULTURE NOUVELLE JdurDil Pepilîite Illutn' de li Prodaetian nul»

20 pages de texte et de gravuras) LE NUMÉRO 10 CKMTtMES

Agriculture. P. L. Le Débat sur les Sucres. Echos agricoles. Albert Berthot Prévisions du temps. P. L. L'Agriculture au Parlemeht. Louis Tardy Le XUf Congrès du Crédit populaire et agricole. Le Mérite agricole. Henry Marchand L'Emigration des Campagnes. J. 'J'roude Engrais potassiques.

Législation rurale. Léon Lesage Questions diverses.

Variétés. S. Mottef Les Champignons. D'Albert Gautié Culture du Pied Bleu (Av. ftg.J. Horticulture. René Salomon L'Exportation des Raisins. Echos horticoles. Seyel Nos Exportations en Allemagne. P. Tricaud Saules et osiers. Georges Guénaux La Teigne des Platanes. P. Frults et Légumes aux Halles. Viticulture. G. Canu Les Soutirages. P. Revue vinicole.

Eievage et Basse-Cour. Louis Brechemin L'Exposition d'aviculture du cours la Reine (Av. fig.). D' Hector George La Diarrhée des Veaux. Correspondance. Halles, Marchés. Bulletin météorologique.

NOTRE ARMEE COLONIALE Ce qu'elle est, ce qu'elle sera. L'Armée et la Colonisation. L'Algérie, centre futur de l'Armée coloniale. Le Service militaire aux Colonies. Tirailleurs noirs et jaunes. Cavaliers et Cipahis. Le rôle des Troupes indigènes.

FAITS DE L'ANNÉE

Le Vol a à l'Héritage D l'Atfaire Humbert Les Monstres assoupis les Volcans

L'Œuvre de CI Mimi-Pinson ». Le Milliard de minutes

Le Banquet du Cheval-Gras

EN COULEURS

Puis elle plia le papier et l'enferma dans une cassette.

Vous voyez bien, Lassalle, où j'ai déposé mon testament.

En cas de malheur. <

Quel malheur. interrompit rageusement le docteur.

En cas de surprise, si vous préférez. Vous saurez alors où le trouver.

Elle fit une pause. Puis respirant avec effort

A présent, laissez-moi seule. Je me sens un peu lasse.

Je voudrais me reposer.

Et s'allongeant sur la chais» longue, elle ferma languissamment les yeux.

Suivi de Félicie, Lassalle fit quelques pas vers la porte.

Mais alors, parlant bas à sa sœur Ecoute, ma chère, je suis très inquiet. Reste ici et veille sur la pauvre femme. Quant à moi, je ne m'éloigne pas de la maison.

En cas d'alarme, tu me trouveras dans mon cabinet,

Il sortit.

Mue Lassalle prit son tricot et alla 8'asseoir près de la fenêtre ouverte. Les minutes, les heures s'écoulaient, Christine sommeillait toujours.

Par instants, Félicie, interrompant aon travail, se penchait sur l'endormie et la regardaif.

une vague mais croissante inquiétude envahissait alors le coeur de la' vieille fule. Maintenant que la volonté assoupie ne roi- I dissait plus les ressorts des muscles, le vi-

AVIS FINANCIERS THE SOUTH AFRICAN GOLD TRUST LIMITED

Actions Privilégiées 6 0/0

Avis est donné par la présente aux détenteurs des titres au porteur des actions privilégiées mentionnées ci-dessus que le coupon n* 16 sera payé (sous déduction de l'impôt suc le revenu) à partir du I" janvier 1903

A Londres, à Parr's Bank, Limited, Bartholomew Lane, E. C.

A Paris, aux Bureaux de The Consolidated Gold Fields of South Afric», Li-

mited, 20, avenue de l'Opéra (de

10 heures à midi et de 2 à 3

heures, le samedi excepté).

Les coupons présentés à l'une ou à l'autre des adresses ci-dessus ne pourront être payés qu'après un délai permettant le dépôt à Londres pendant quatre jours francs, pour vérification. Par ordre

W. F. Andrétves,

secrétaire.

8, Old Jewry Londres. E. C.

le 8 décembre 1902.

SPECTACLES DU 15 DÉCEMBRE. THÉÂTRES

8 h. »/n. Opéra (T. 231-58). Les Barbares. Bacchus; mercredi, Paillasse, Bacchus vendredi, Paillasse Bachus; samedi, Roméo et Juliette. 8 h. 1/2. Théâtre-Français (T. 102-22).– Ruy Blas; mardi, Rome vaincus mercredi, l'Enigme, le Marquis de Priola jeudi. Rome vaincue vendredi, Gringoire, le Gendre de M. Poirier; samedi, le Passé.

8 h. 1/4. Opéra-Comique (T. 102-76). te Maître de Chapelle, Lakmé; mardi, la Carmélite mercredi, Manon jeudi, la Carmélite; vendredi, Palléas et M(tisande.

8 h. 1/2. Odéon (T. 811-42). Les Folies amoureuses, les Femmes savantes mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Résurrection.

8 h. 1/4. Vaudeville (T. 102-09). Le Joug. 8 h. Variétés (T. 109-92). Orphée aux Enfers.

8 h. 1/4. Renaissance (T. 266-98). -La Châtelaine 8 h. 1/2. Gymnase (T. 102-65). Joujou. 8 h. 1/4. Porte Saint-Martin (T. 266-97). Cyrano de Bergerac.

8 h. 1/2. Théâtre Sarah-Bernhardt (t. 274-23). Fedora.

8 h. 1/2. Galté (t. 129-09). Les Mousquetaires au Couvent.

8 h. 1/4. Châtelet (T. 102-87). Les Aventures du Capitaine Corcoran.

8 h. 3/4. Théâtre-Antoine (t. 266-64). La Bonne Espérance.

8 h. 1/2. Nouveautés (r. 102-51). La Duchesse des Folies-Bergère.

8 h. 1/2. Athénée (t. 282-33). Le Cadre. 8 h. 1/2. Palais-Royal (t. 102-50). La Carotte. 8 h. 1/4. Ambigu (t. 266-88). Le Juif Errant. 8 h. 1/2. Bouffes-Parisiens (T. 259-19). Jockey malgré lui.

8 h. 1/4. Folies-Dramatiques (T. 285-64). L'Anglais tel qu'on le parle, le Billet de Logement. 8 1/2. Cluny (T. 807-76). Ma Femme m'ennuie, le Paradis.

8 h. 1/4. Déjaiet (t. 274-91). Ferdinand le No'̃«ur.

8 h. 1/2. Château-d'Eau (2. 291-00). L'Assommoir.

8 h. 1/2. Bouffes-du-Nord (T. 419-32). La Mal. griotte.

8 h. 1/4. Belleville. La Uonne de la Place Maubert.

8 h. Batignolles. Les Apaches de Paris. 8 h. 1/4. Montmartre.– La Fille du Garde-Chasse. 8 h. 1/2. Montparnasse. Ordre de l'Empereur. 8 h. 1/2. Gobelins. La Fille du Garde-Chasse. 8 h. 1/2. Grenelle. Le Drame de la rue Murillo. 8 h. 1/2. Théâtre Municipal de Saint Denis. Coralie et C\

SPECTACLES DIVERS

Folies-Bergère (T. 102-59). Pierrot Don Juan, Severin, Mlle Robineau, Fragson, les Agoust. Olympia (T. 244-68). Miss Bouton d'Or, opérette, 7 tableaux, Tortajada. Barrai, Maggie Barnett, Lucien Noël, Reygnard. Le Ballet volant. Scala (T. 101-16). Cest d'un raid! revue; Mmes Marville Suz. Derval. MM. Le Gallo, Claudius. Sulbac. Les Cocktails.

Casino de Paris (T. 154-44). Hé! Hop au Casino de Paris fantaisie Juanita de Frezia, Moraschani. Miss Lorraine.

Parisiana (T. 156-70). Claudine en vadrouille. MM. Jacquet, Vilbert, Abeilard Mmes P. Bert, Augusta Pouger. Germinal. Les Sousloff. Eldorado (T. 219-78). Paris S'tord, revue. MM. Dranem, Moisard, Gosset, Honoré, Bérard; Mmes Gaudet, Delilo Raessier, Maryett. Cirque Medrano (Boum-Boum) (T. A 8 h. 1/2, attractions nouvelles, Tilly Bébé et ses lions. Matinées, dimanches, jeudis et fêtes à 2 h. 1/2.

La Cigale (r. 407-60). VIA le Métro, revue t grand spectacle. Jeanne Bloch, Th. Cernay,etc. Allems, Gabin. Max Morel, Vanyle.

Concert Européen ;rue Biot, place Clichy, t. 566-49). Paris en Revue.

Grands Magasins Dufayel. De 2 heures & 6 heures, attractions variées.

sage de Christine trahissait toutes les désespérances de son âme.

Le front était contracté, comme appesanti par le poids d'une accablante tristesse. Les paupières, violâtres et bouffies, semblaient gonflées de larmes non répandues. Et quelle lassitude, quel indicible découragement révélait la bouche dont les coins s'affaissaient

Parfois un léger tressaillement agitait sa poitrine, et un faible soupir, pareil à la plainte d'un enfant, s'eahalait de ses lèvres. De temps en temps, marchant sur la pointe des pieds, Urbain revenait dans la chambre. Il s'approchait de la chaise longue et prenant avec précaution la main inerte de Christine en tâtait le pouls.

Puis appuyant son oreille sur le sein de la jeune femme, il interrogeait les battements de son cœur.

Pour lui le doute n'était plus possible la vie s'éteignait en Christine.

Et, détournant la tête, il s'éloignait à pas discrets, et de ses poings fermés écrasait d'irrépressibles larmes.

Christine dormait toujours.

L'après-midi touchait à sa fin.

Déjà le couchant incendiait de ses pourpres l'azur pâlissant du ciel.

Dans le lointain, un rossignol pleurait sa nocturne romance.

Brusquement madame Woronsky entr'ouvrit les veux.

Ah murmura-t-elle, voilà longtemps que je dors

D'un blond, Félicie s'élança près d'elle. Dites lui de chanter encore, poursuivit Christine, de continuer sa barcarolle vénitienne a Viens, la nuit est si belle, ô Ninette, viens vite! u

Moulin-Rouge. Tous les soirs, il 8 h. 1/2, spetv tacle-conceet, bal. Dimanches, matinée 1 2 heures.

Jardin Bullier. Tous les jeudis, grande fête, «a* Samedis et dimanches, bal à 8 h. 1/2.

Musée Grévin. Entrée 1 franc. Dewet, ne. larey, Léon XIII et le cortège pontifical, Boue. parte à la Malmsison. Le journal lumineux* ThéAtre Grévin. Tous les jours, à 3 heures et 1 9 heures. Jalouse.

Tour Eiffel (saison d'hiver). De midi à la nuit, jusqu'au deuxième étage et par escalier seule. ment. Bar au premier étage. Prix de l'ascto* sion 1 franc.

CRIEE DES VIMDES AUX HALlïT Bœuf kit Mouton kil. 28 Veau. 93 1 Porc 32.U* BOEUF (Prix du kilogramme)

l/4dederr.. 0 90 à 1 40 1 Alovau 1 l/4dedev. 0 70 -déhanché Cuisses. f 140 Trains. im Pis et col. de

VEAU

Extra 004 qualité.. t 06à 1" qualité. 130 1 56 4' qualité.. 0 90 1 2' qualité. 1 20 26 1 Pans cuiss. 2 le VEAU DE CAEN

1/4 de dev.. 0 90 àt de derr. 1 30M 74 BOUTON

1^qualité. 1 "Oàl 90 tête. llOàlOl •2' qualité. 1 58 1 66 Agneaux de

3' qualité. 1 40 1 lait, ni tête

4. qualité. 130 ni fressure Gigots. 2 30 Présaiéent'

Agneaux s' culot' 2 2'SI) PORC

2"qua)ité. 1 26 à 1 30 Jambons. 1 20àl W 1. qualité.. 1 14 Poitr. salée. 1 20 1 60 3« qualité. 1 i 101 -fraîche 1 20 1 40 Filets i 20 Reins 1 30

LÉGUMES SECS

Flageolets chevriers 143 à 145 fr. l'hectolitrt et demi.

Suisses blancs de 45 à 47 fr.; flageolets blancs de 44 Il 45 fr.; suisses rouges de37 à 35 fr.; cocos roses de 36 à 38 fr.; nains de 30 à 35 tr.; plats du Midi de 45 à 60 fr. pois verts 32 fr.; leuQlle» de 27 fr.; les 100 Kilos.

F" A. I I-jt-I T JE S JUGEMENTS DU 13 DÉCEMBRE

Courte, loueur de voitures, demeurant Paris, rue Lecourbe. 229. M. Brunet, juge-commia» saire. M. Rochette, syndic.

Grilbert mercier, demeurant au Pré-Saint-Getfvais (Seine), Grande-Rue, 62. M. Brunet, juge. commissaire. M. Lemonnier, syndic.

Veuve Jean, tenant hôtel meublé à Paris, rue Gay-Lussac, 6, et demeurant même ville, rue de Grenelle, 123. M. Taconnet, juge-commissaire. M. Pruvost, syndic.

Weislocker, fabricant de meubles, demeurant à Paris, 67, rue de Reuilly. M. Brunet, juge. commissaire. M. Malle, syndic.

Ca.lbris, fabricant de literie, demeurant à Paria, faubourg Saint-Antoine, 123. M. Brunet, juge» commissaire. M. Mauger, syndic.

CHEMINS DE FER DE L'EST

Voyages circulaires ou d'aller et retour, à prix réduits, à itinéraires facultatifs en France et 1( l'étranger, effectués au moyen de livrets à coun* 205.) Les compagnies des chemins de fer français de l'Est, du Nord, de l'Ouest et de Paris- Lyon-Méditerranée ont adhéré au tarif en vigueur sur les lignes faisant partie de l'union des che.mins de fer européens (Verein) pour la délivrance, pendant toute l'année, de livrets à nrix réduits, permettant aux voyageurs de composer à leur gré un voyage en France et a 1 étranger dans les pays désignés ci-après

Allemagne Autriche-Hongrie, Belgique, Bos- nie. Herzégovine, Bulgarie, Danemark, Finlande. grand duché de Luxembourg. Pays.Bas, Suède, Norvège. Roumanie, Serbie, Suisse et Turquie Les principales conditions de ces billets sont les suivantes:

La réduction par rapport aux prix des billet* simples atteint et dépasse 20 pour cent. L'itinéraire doit ramener le voyageur iL son point de départ initial il peut affecter la forme d'un voyage circulaire ou celle d'un voyage aller et retour il doit emprunter à la fois des lignée françaises et des lignes étrangères.

Le parcours taxé ne peut être inférieur à kilomètres la durée de validité des livrets eg de 45 jours lorsque le parcours ne dépasse paa 2,000 kilomètres elle est de 60 jours pour les parcours plus longs.Les livrets doivent être demandés il. l'avant»; il n'est pas Concédé de franchise de bagages. Nota. Pour tous autres renseignements, consulter le Tnrif international G. V. N* 205 déposa" dans les gares.

Le gérant Bodqoet.

Vous rêvez toujours, ma pauvre chérie dit mademoiselle Lassalle avec tendresse. Personne en ce moment ne chante ici. Vraiment. ? il me semblait entendre de la musique.

C'est la voix du rossignol, mon ange. Voyez le soir tombe, et le soleil se couche. Oui, il se couche, si resplendissant ;H sera plus radieux encore demain, à son lever, murmura Christine songeuse.

Mais moi le verrai-je?

Elle soupira, puis referma les parlpièrM comme épuisée par l'effort de parler. Mais presque aussitôt elle rouvrit les yeux, jeta un regard effaré et, se redressant à demi

Ma bonne Félicie. ne vous effraye* pas mais je me sens mal. très mal. Appelez Urbain 1

Mademoiselle Lassalle courut à la porter l'ouvrit, et cria dans le couloir

Urbain Urbain 1 vite oh mon Dieul. viens vite!

Et elle revint s'agenouiller près de Cbriatine.

Défaillante, la jeune femme s'étaient renversée sur sa chaise longue.

Maintenant les approches de la mort onv braient la pâleur de son front.

Et ses yeux élargis reflétaient ce lointain» ce terrible regard. le regard de ceux qui en. trevoient l'éternité..

Cependant à l'appel de sa sœur Lassalle était accouru.

De ses bras il souleva la taille de madame Woronsky.

(La fin à demain} ROBERT S&omus.