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Titre : L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1933-04-08

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834810

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834810/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 37848

Description : 08 avril 1933

Description : 1933/04/08 (A28,N624).

Description : Collection numérique : BIPFPIG13

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient

Description : Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme

Description : Collection numérique : Protectorats et mandat français

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5586296v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-50607

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES 1


ANNONCES II L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES II!


ANNONCES IV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES V


ANNONCES VI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


Prix de ce numéro : 2 francs. SAMEDI 8 AVRIL 1933 Nouvelle série N" 624. — 28' Annie.

L'ALGERIE TOURISTIQUE. — La Moequée du Pacha à Oran.


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Les renégats de la civilisation

Je viens de lire YHistoire d'un blanc qui s'était fait nègre que conte, avec beaucoup de talent, M. René Guillôt, dans un livre paru récemment aux éditions Rieder. Un vieux soldat de la marsouille, après maintes aventures dans le « milieu » et sur les champs de bataille, s'est retiré à Dbugùuni, localité de la région de Sikasso, en pays sénoufo. Il a créé son village sur les ruines d'un village détruit par lui et ses camarades à l'époque des guerres de Samory. Devenu le chef temporel et spirituel de la localité, il est le bon sorcier, l'homme qui dénoue les maléfices, ordonne aux pluies de tomber et contraint la mort de reculer. Il vit à la façon des indigènes, dans une hutte, mange leur nourriture, dort sur une natte, fuit la rencontre des blancs, et oublie peu à peu sa langue maternelle. Il jouit d'un bonheur refusé aux gens civilisés dont il ne se soucie plus. A vivre dans la brousse, on comprend que la nature est près de l'homme et qu'il n'est point de différence essentielle entre la vie des végétaux et des animaux et celle des êtres qui se croient leurs supérieurs. Aux créatures corporelles, qui sont établies dans les savanes, les noirs joignent quantité de créatuies incorporelles; les esprits protecteurs ou hostiles, les mânes des ancêtres, les doubles des vivants et les Influences. Comme ces croyances n'ont, à bien les considérer, rien de plus absurde que celles qui gouvernent le cerveau d'un Européen, le Blanc qui s'est fait nègre les a accueillies et se sent dès lors en communion d'idées avec son entourage.

Ces cas de retraite vers un état social nouveau et qui nous apparaît moins perfectionné que le notre, sont assez exceptionnels. Certes, nous ne sommes peut-être point aussi éloignés des âges de la caverne que l'enseignent les manuels de préhistoire. Nous conservons des instincts inavouables de cruauté, d'ardeur au butin, de superstitions, de crainte de l'étranger et de l'inconnu, qui fleurent le remugle des antiques hypogées. En Algérie, il se trouve, dans certains douars, dans des fermes reculées dans de petites villes indigènes, d'anciens Européens qui ont, sans s'en rendre compte, adopté, au moins en partie, les habitudes de leurs voisins musulmans. Une accommodation de ce geiire, provoquée par les circonstances est presque fatale. Il ne manque point de petits et moyens colons que leur situation dans le bled conduit à s'exprimer plus fréquemment en arabe qu'en français. A fréquenter avec assiduité les indigènes, ils inclinent à partager leurs opinions sur les gens et les choses du terroir et à juger avec impartialité et de bonne foi. Le plus souvent, ils s'en tiennent là et ne pénètrent pas plus avant dans la coutume locale. Quelques-uns se mêlent à la vie des tribus, dirigent un çof, et s'inquiètent plus qu'il n'est nécessaire des querelles locales. L'Européen, ici, en pénétrant dans l'intimité de la société aborigène, assume un rôle de chef ou de conseiller. Il n'accepte point, en général, de coucher sur une natte dans un gourbi puant, de se nourrir de galette d'orge et de fraterniser avec la vermine. Rarissime est le cas où il va jusque-là, même quand il a adopté la religion des indigènes.

Il y a là, cependant, un état psychologique qui mérite d'être étudié. Le grand essayiste Raoul Aller a décrit avec une merveilleuse netteté les modalités et les troubles qu'apporte la conversion à l'indigène dont la foi nouvelle entre en conflit avec les impératifs ethniques. Mais je ne crois pas que l'on ait examiné d?une façon didactique la situation d'esprit de l'Européen qui renonce aux pompes et aux oeuvres de la civilisation et se fait, de propos délibéré, un sauvage. Une telle évolution est si illogique, qu'elle me paraît peu plausible quand je m'attache à en débattre la nature. De même qu'il est des hommes qui' désirent de se retirer du monde pour se consacrer aux exercices mystiques, de même il en est qui ont le goût de l'immense solitude des plaines d'Afrique; ils savent qu'ils demeurent seuls, même dans la société des indigènes. Ils ne sont pas toujours des philosophes, ni même des désespérés. Ils vivent en brousse parce qu'ils ne peuvent vivre ailleurs. A peu près analogue est le cas de ceux qui rompent avec leur passé et s'enferment dans la cité musulmane. A la vérité, il y a du bonheur à se transporter hors de son habitude, à s'entourer de gens dont l'âme est en repos et qui se résignent à être des rabougris de la pensée. Il s'agit de faibles à la recherche d'un appui, d'une certitude; ils les découvrent chez les passionnés d'une religion qui, après tout, est aussi rationnelle qv'une autre. A fréquenter les dévots, on devient souvent dévot. Huysmans, quand il décrivit les tourments de ses perplexités religieuses, consulta les prêtres qui lui dirent: Suivez les exercices du culte, le

reste viendra par surcroît. La foi est, en effet, une conclusion, et non un point de départ. Il en est toujours de même quand le sentiment l'emporte sut la raison.

Et, de la sorte, est expliqué qu'un artiste comme Dinet, séduit par le paysage, la draperie, le geste tout de noblesse et de ferveur des croyants berbéro-sémites, fut conquis de prime abord par les apparences harmonieuses de ceux qui, selon le dire du Prophète, attachent leur fortunn? au toupet des chevaux, et ait fini par se joindre à eux en embrassant leurs croyances. Il y a là un phénomène de contamination qui se produit fréquemment chez les émotifs. Transformer de la sorte ses valeurs morales ne d'inconvénients que si les valeurs intellectuelles en subissent le contrecoup. En l'espèce il n'en fut rien; Dinet, musulman, demeura le peintre qu'il était avant de connaître l'Algérie. Il y a beaucoup de théâtral dans ses toiles. L'Islam fut, avant tout, pour lui, une série d'épisodes plastiques qui formaient tableaux.

Il faut reconnaître que la civilisation musulmane est, pour l'Européen, plus prenante que l'africanisme noir. Elle a attiré plus de dévots que la coutume soudanaise. J'ai connu des colons qui vivaient plus qu'à demi à la mode des Berbères. Mon père eut pour ami un haut fonctionnaire des chemins de fer qui, à l'âge de la retraite, se confina dans une villa mauresque aux environs d'Alger; il vêtit des vêtements arabes, ne parla plus qu'arabe, observa le rituel de l'Islam, et mourut heureux, sans avoir quitté sa maison des champs. Des officiers, quand l'autorité militaire leur eut fendu l'oreille, se retirèrent jusqu'à ce

qu'intervint la Séparatrice des coeurs. Certains vagabonds utilitaires n'ont pas hésité à coiffer le turban et à embrasser la religion du Prophète pour recevoir les aumônes dont les croyants ne sont pas chiches aux renégats. Je mets naturellement à part les héros qui, dans un but scientifique, se déguisent pour pénétrer dans des lieux interdits, tels René Caillé qui se transforma en talibé maure, Vambéry en faux derviche, de Foucauld en Juif misérable, et, plus récemment, le brave garçon qui, afin de visiter Smara, emprunta le costume d'une femme indigène. Ceux-là n'avaient abdiqué ni leur passé, ni les convictions philosophiques et morales de l'Européen moyen, ni songé un instant au plongeon définitif dans une mentalité étrangère à leur tradition ethnique.

J'ai eu parfois l'occasion de fréquenter, au Sénégal et au Soudan, les rares blancs qui s'étaient fait nègres. Ils paraissaient s'accommoder fort bien de la société à laquelle ils se trouvaient intégrés. Ils ne témoignaient ni regrets de leur résolution, ni hostilité à l'encontre des gens de leur couleur. Arrivés jeunes sur la terre d'Afrique, ils s'étaient créé une famille, des relations d'affaires et de plaisir, une extrême familiarité avec les noirs dont ils avaient appris la langue; ils jouissaient d'une liberté, dans la détermination et dans l'acte, qui leur était refusée en France; ils ne sentaient aucune inimitié chez leurs voisins indigènes ; ils acquéraient dans le pays des intérêts d'importance croissante. Peu à peu, ils se détachaient

détachaient 1 Europe, se passionnaient aux affaires locales, espaçaient à des intervalles plus éloignés leur retour en congé à la Métropole. Ils abrégeaient leurs séjours en France, pris, dès leur débarquement, par la nostalgie de la brousse.

A Tombouctou, Yakouba, devenu citoyen de la ville qu'il habite depuis trente ans, porte la haute canne à bagues de cuivre des notables et le turban blanc, habite une maison construite à la mode sonhraï, déjeune de sanglé (farine de mil rôtie délayée dans du lait aigre), dîne de bassi (couscous de mil à la sauce au piment), soupe de mômis et takoula et converse chaque soir avec ses amis intimes noirs dans l'idiome local. Dans une île du lac Débo, un commerçant Scandinave, mort à ce jour, s'était fait bâtir un château d'argile; il s'habillait et se nourrissait à la façon du pays, et, en parfaite harmonie avec les indigènes, passa plus de vingt ans dans leur société. En Haute-Guinée, jadis, je rencontrai un vieux commerçant établi dans une habitation à paillote, loin de tout poste européen, et qui avait renoncé au retour dans la mètre-patrie; il n'était plus relié à la civilisation que par un abonnement, qu'il renouvelait en temps utile, à la Revue des DeuxMondes. Au demeurant, il ne fréquentait que les nègres et ne différait d'eux que par la couleur de l'épiderme. Sa promenade quotidienne était au cimetière proche où reposaient ses enfants métis, et il avait marqué près d'eux la place de son tombeau.

L'an dernier mourait, en pleine brousse, de la fièvre jaune, au fond des savanes de La Volta, un colon d'origine algérienne; il avait créé une ; exploitation agricole et adopté les moeurs des gourounsi, ses voisins, dont il épousait les filles et qui l'aidaient dans ses cultures.


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

C'était un grand garçon à la barbe rousse inculte, à mine farouche, affublé d'une blouse et d'une courte culotte kaki, et dont les membres avaient bruni, rissolés par le soleil. Son adresse au tir à l'arc, arme favorite des aborigènes, étaient extraordinaire. D'ailleurs, il fut un très brave type.

Quel est le vétéran d'Afrique qui ne fréquenta point, dans la vallée du Niger, un colon dont les nombreuses épouses et leur progéniture peuplaient un village autour de sa résidence, vrai palais d'un potentat noir ? Une vingtaine de ses enfants portent encore son nom dans les villages du fleuve. Il s'entendait à merveille avec les bambaras et les Bozos ou hommes-de-1'eau. De même fraternisa, pendant vingt ans, avec les Maures nomades du Sahel soudanais, dans une tribu qui l'avait accueilli, un sous-officier de l'armée coloniale.

Je n'ose prononcer, à propos de ces bonnes gens qui désertent notre civilisation, le mot de déchéance. Ils sont parfois intelligents, travailleurs et instruits. Le plus souvent des liens sentimentaux, qu'ils ne peuvent ou ne veulent rompre, les retiennent dans un milieu social notoirement inférieur au nôtre. Ils ne capitulent point: ils s'accommodent. Comme ils sont entourés de respect et d'égards par les autochtones, leur amour-propre ne souffre point. Il est d'ailleurs plus facile qu'on le croit communément de s'accointer avec les barbares. Les Français y ont une grande facilité, à cause de la sympathie qu'ils témoignent volontiers aux races exotiques, et qui fait que cellesci ne sont pas humiliées par leur attitude, leurs manières et leurs discours.

Et c'est pourquoi les indigènes, algériens ou nègres, qui émigrent en France, ne s'y trouvent point malheureux ou dépaysés.

Robert RANDAU.

Un pionnier saharien

ALFRED LE CIIATELIER

De grandes fêtes devaient avoir lieu à Ouargla, capitale du Territoire des Oasis, le 21 mars dernier, à l'occasion de l'inauguration, par le maréchal

Retour de la chasse, par Poncelet.

général Blanchard, commandant la Cavalerie d'Algérie, ainsi que le général Meynior, directeur des Territoires du Sud, étaient sur les lieux ; on annonçait même la venue de M. le Général Georges, commandant le XIX" Corps d'Armée. C'est alors que parvint la nouvelle décevante que le Maréchal venait d'être victime d'un accident d'auto sur la route do Gafsa.

L'illustre soldat devant interrompre son voyage, la fête fut décommandée, et une simple réunion des personnalités présentes, de la garnison, locale et de la population civile eut lieu devant le monument, une tête de bronze signée liourde'.le avec cette inscription :

A

Alfred Le Chàtelier

1855-1920

Soldat et Savant

Premier commandant de la Place d'Ouargla.

Cl. M. R.

Alfred Le Chàtelier, chef de poste à Ouargla (1884).

Franchet d'Espérey, d'un monument élevé à Alfred Le Chàtelier, qui fut le premier commandant militaire de la Place.

Tout était prêt pour ces solennités. Déjà, le

L'exposition Poncelet

L'exposition de Poncelet vient de montrer à tous, une fois de plus, les grandes qualités de cet artiste. Le mouvement, la couleur sont transcrits par lui avec une délicatesse, une recherche d'expression digne de tous éloges.

Poncelet a fait dire de lui : « Il peint avec amour les gibiers, les fruits, les miches de pain, les visages cuits au soleil. Il s'affine, s'allège, dans une suite de paysages que le vent fouette et que caresse une tendre clarté ».

Une surprise assez... agréable

— «A quelle heure arrive le courrier, b'il vous plaît ?

Le regard narquois de l'employé me fait lever la tête vers le faîte de la gare ma ri lime. Je ne me suis cependant point trompé, je suis bien en face des bâtiments de la Compagnie Générale Transatlantique. Alors, pourquoi cet air moqueur ?

— « Mais Monsieur, « le Cueydon » est arrivé depuis plus de deux heures !

A mon tour de regarder mon interlocuteur avec surprise.

o Depuis deux heures...?

—■" Parfaitement ! « On » a fait aujourd'hui des essais de vitesse, alors., vous comprenez.. ! »

Tout d'abord je comprends que j'ai manqué l'ami qui devait débarquer. C'est déjà un point de marqué. Mais, pourquoi diable... ?

M. Drouot, le sympathique chef du trafic de la Transat me fournit fort aimablement la clé de l'énigme

— « J'ai été le premier surpris n'étant pas prévenu de la chose. Avec l'avance de l'heure LU Franve, « le Gueydon » est arrivé deux heures p'us tôt que l'horaire ne le prévoit. Ce qui revient à dire qu'il a gagné réellement une heure.

—« Et dans quel but ?

— « Je ne puis qu'émettre une supposition : ceci a été fait sans doute en vue d'améliorer le temps de traversée et surtout pour se rendre compte de ce que « le Gueydon » « a dans le ventre » selon l'expression consacrée ».

A quand la traversée de 1C heures ?

Le paquebot « Gouverneur-Général-de-Gueydon ».


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le tableau des femmes célèbres.

Le ballet des houppettes.

Le Cabaret du canard boiteux.

Une nuit à Sj. i'.le.

Le ballet des couleurs.

Le Gala de l'Union des Dames de France

La salle de i'Alhambra d'Alger était semble-t-il trop petite pour accueillir la foule qui l'envahit pour assister à la splendide manifesttion donnée au profit, de la belle oeuvre de l'Union des Dames de France.

De nombreuses personnalités algéroises et un public choisi s'étaient donné rendez-vous pour apporter leur obole à l'oeuvre et pour applaudir les dirigeants et les participants de ce geste réussi entre tous.

Le spectacle, de bout en bout, fut parfait et il conviendrait, pour rendre justice à chacun de citer la totalité des sketches, et autres divertissements qui y furent prodigués. La place nous manque pour cela, mais nous ne saurions passer entièrement sous silence les principaux stades de cetta manifestation artistique et charitable.

La revue " C'était un rêve » débuta par quatre fantaisies amusantes couina

couina Fête Viennoise », acte final de la revue.

Photos de Louvcmou.rl.

pées par les évolutions des « Golden Girls ». « L'école des femmes », « Les trois soeurs », « En scène pour le rire » et " Radio-Alger » turent fort applaudis et chacun put oublier un instant les tracas de la vie pour rire tout à son aise.

Deuxj' tableaux suivirent, de plus grande envergure et dont le suc.ès fut également bien mérité. Le premier : « Les femmes célèbres » fit dealer sur la scène Cléopâtre, Fénélope. Anne de Bretagne, Marguerite de Valois, la belle Ferronnière, la duchesse d'Albe, Gabrielle d'Estre, l'infante Marie Thérèse, Marie Antoinette et la princesse de Lamballe, Charlotte Corday, M""' Tallien, Mimi Pinson, Eugénie de Montijo, M'"" Butterfly et enfin la vedette 1933.

Ce fut l'apothéose de la grâce et de la beauté féminine précédant un sketche fort bien interprété et nous transportant au coeur du Montmartre des boîtes de nuit, au « Canard boiteux ».


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRE»

Le Congrès des Assurances Mutuelles au Maroc

(Impressions d'un Congressiste algérien)

Le Congrès des Assurances Mutuelles au Maroc a été, de la part des organisateurs, un acte de diplomatie fort habile.

Inquiets du développement agricole de ce pays nouveau, les Algériens et les Tunisiens n'avaient, pour l'Empire chérifien, qu'un sentiment de retenue — j'allais écrire un sentiment de prévention.

La jeune agriculture marocaine, qui ne cesse de réclamer sa place au soleil, nous importunait quelque peu ; on nous invitait à passer quelques jours chez elle. Nous y sommes venus avec «es arrière-pensée de juges d'instruction. Il faut l'avouer : elle nous a séduits.

Les sentiments de réserve ont fait place à des sentiments d'amitié ; l'amitié demande la coopération ; et la coopération peut conduire au mariage.

Voilà, sur deux cents congressistes, l'oeuvre accomplie par les organisateurs de ce grand voyage : d'esprits prévenus, ils ont fait des amis qui se sont serré cordialement la main. — Mes impressions ?

Mais ce sont certainement les mêmes qu'expriment tous ceux qui. pour la première fois, foulent le sol du Maroc : étonnement. admiration, etc.

Notre séjour à Oudjda fut gâté par une pluie malencontreuse.

Et la visite de la région de Berkane et Martimprey ne nous ont rien appris, parce que nous n'avons rien vu. Un brouillard intense couvrait la plaine. Et la pluie tombait si drue que nous n'avons pu qu'entrevoir, à travers les vitres embuées du car. le village de Martimprey et ses silos.

A Berkane. le mauvais temps s'améliora : on nous signale la Coopérative viticole.

Puis quelques-uns d'entre nous se décident à pousser une pointe jusqu'à Saïdia, plage splendidc où les Marocains feront un jour le port marocain nécessaire à l'exportation des produits marocains. On m'a bien rappelé la lutte que Nemours a déclenchée contre

Le Banquet des Congressistes à Oudjda.

de premier plan.

On m'avait parlé de M. Roch qui, sous les apparences rétrécies de directeur de la Caisse de Crédit, est l'animateur des diverses coopératives ou associations qui groupent très étroitement et très fortement les intérêts agricoles du pays. C'est un homme grand de taille, et d'une allure très modeste. Le type de ceux qui agissent beaucoup et ne veulent pas en être loués.

La Maison du Colon d'Oudjda est un modèle.

été ? Rien d'étonnant à ce que le mouton marocain soit vendu à des prix inférieurs.

Le lendemain. 15. nous consacrâmes notre matinée d'abord à la visite de la ferme expérimentale de Fez. Les expériences agricoles y sont faites sur une étendue de 560 hectares. L'utilité des fermes de ce caractère est trop reconnue pour que j'insiste sur ce qu'on nous en a dit dans les discours qu'il a fallu subir. La bonne tenue de ces établissements n'a rien qui doive étonner.

La visite de la ferme Lautrec à Aïn-Teradjit. Photos Chelle.

Les congressistes visitent la cave coopérative, de Aït-Yazem,

Saïdia ; mais les luttes ne durent qu'un temps : la nature est plus forte que l'homme.

Notre excursion clans la plaine de Berkane fut presque inutile ; le peu que nous en avons vu nous a prouvé que la région d'Oudjda est le prolongement de l'Algérie, et que ses méthodes culturalcs sont les méthodes algériennes.

Les organisations agricoles, par contre, nous ont convaincus qu'il y avait, dans cette région, des hommes

Nous arrivâmes à Fès le 14 au soir, vers 21 heures.

J'avoue que la traversée de ce grand désert qui sépare Oudjda de Tazn nous a tristement impressionnés et nous nous demandions de quoi peuvent bien vivre les habitants d'El-Aioun. de Taourirt et de Guercif.

Les troupeaux de moutons qui cherchent, à travers les pierres et sur un sol desséché, des brindilles d'herbe paraissaient chétifs. Que peuvent-ils bien manger en

Après la Ferme expérimentale, on nous montra les docks-silos. En plein air. M. Isnard. président des colons de la région de Fez. nous fit un résumé de tous les résultats obtenus. M. Isnard, qui connaît bien son métier, ne lisait pas de notes : tous les chiffres sortaient de sa bouche avec une aisance qui témoignait que toutes ces précisions font partie des préoccupations constantes et du cerveau de l'orateur.

En l'écoutant, nous avions l'impression que le Maroc

Lus congressiste? devant la Maison du Colon à Meknès.


«. F R . Q U E DU N O U D ILLUSTÎDE

agricole est inquiet de l'avenir, mais qu'il n'arrête pas, pour cela, l'effort du présent. Evidemment, le soleil luit pour tout le monde : les colons marocains ont droit à leur place dans la vie économique.

Mais je suis demeuré quelque peu perplexe devant les projets que M. Isnard nous annonçait : agrandissement des docks-silos, fabrique de conserves en construction, frigorifique en construction, caves coopératives... que sais-je '! Tous ces organismes, destinés à défendre la production contre la surproduction nécessitent beaucoup de millions de francs et supposent une production abondante.

Or, ce que nous avons rapidement vu de la colonisation de la région du Sais ne nous a pas emballés. Rien de supérieur. Terres quelconques. Et c'est ce qu'il y a de mieux dans la région de Fez ! L'oeuvre des colons est évidemment splendide ; mais nous n'avons pas senti, là, un avenir très riche.

Toute autre fut l'impression que nous donna la région de Meknès !... Ça, ce sont des terres.

La propriété de M. Lautrec, que nous visitâmes, fait honneur au colon qui l'exploite.

Faisant suite aux installations agricoles bien aménagées dans la région de Douiet, elle est un nid de verdure et d'arbres fruitiers.

La vigne que nous avions rencontrée à Oudjda refait son apparition.

En direction de Meknès. nous devions visiter la fabrique de conserves de Seba-Aïoun. Le mauvais état de la piste qui y mène, mouillée par les pluies abondantes de l'avant-veille. ne nous a pas permis de nous arrêter. On nous a conduits chez un colon : M. Lacourtablaise. J'avais vu, dans l'ouvrage « Le Maroc en 1932 », des photographies de ce domaine. On dit que la photographie enjolive les choses. Ici, c'est le contraire : la réalité est bien supérieure à la photo. Propriété superbe. Mais quelles terres ! Un de mes compatriotes, bônois, admirant et la nature et les prodiges que l'homme lui fait accomplir, me disait : <s Mon vieux, qu'est-ce que nous f...tons en Algérie ? C'est ici qu'il fallait venir. »

Un Marocain, qui avait entendu ce propos, se tourna vers nous : « Ne vous emballez pas trop, nous dit-il. on ne vous montre que le plus beau... Il y a à boire et à manger dans la région... »

La famille Lacourtablaise est accoutumée à des visites de caravanes. M. Lacourtablaise est le type du colon algérien, intelligent et tenace, qui connaît son métier. Nous quittâmes cette belle ferme pour rouler sui Bou-Fekrane. On nous montra les magnifiques pépinières de M. Serres... le village de Bou-Fekrane... et sur une belle route tracée au milieu des terres de premier ordre, dont quelques-unes, je ne sait vraiment pourquoi, sont encore en friches, nous arrivâmes à Meknès.

Les docks-silos de Meknès.

des Aït-Yazem, aux fermes de M. Caillât et de M. Vagnon, nous ont quelque peu inquiétés.

L'étendue du vignoble meknésien nous a surpris et nous avons eu l'esprit préoccupé par la concurrence que le développement de ce vignoble peut faire au vignoble algérien.

Un propriétaire marocain a calmé nos appréhensions.

— D'abord, dit-il, la production marocaine est inférieure à la consommation locale qui dépasse 500.000 hectolitres.

» Notre devoir est d'abandonner la fabrication des vins courants qui. en raison de leur bouquet, concurrenceraient durement les vins algériens et même les vins métropolitains.

» Notre devoir est de fabriquer des vins de luxe. »

Et notre interlocuteur nous faisait lire une note sensée parue dans la « Presse Marocaine » du 5 mars dernier :

« Le sol marocain, son climat et sa température élevée, constante pendant plusieurs mois d'été permettent d'obtenir ici des vins de qualité et pesant de 15 à 17 degrés d'alcool.

« Il nous est donc facile de produire des vins de liqueur, analogues à ceux de Madère, de Porto, ou d'Alicante, et. j'avoue avoir été émerveillé par certains échantillons que j'ai pu déguster et qui font le plus grand honneur aux vins marocains.

« Au lieu de les produire en quantité infime, nous pourrions créer un vignoble de vins de luxe, de moyenne importance.

« Nos muscats peuvent rivaliser avec les meilleurs, y compris ceux de Chypre ou de Syrie.

Les Caves coopérativr-s des Aït-Yazem, près Meknès.

Meknès est franchement scindée en deux villes : l'une est située sur une colline : c'est la vieille médina avec une douzaine de mosquées qui émergent comme autant de clochers de la masse des maisons blanches serrées les unes contre les autres ; en face, sur un plateau, a été bâtie la ville nouvelle composée surtout de villas particulières, les grands immeubles de rapport n'ayant été édifiées que sur l'avenue de Fez, l'avenue de la République et son prolongement : l'avenue Mézergue.

Les magasins de la ville européenne donnent une impression de richesse ; il semble que la crise n'a pas passé par là.

Mais ils nous paraissent trop nombreux pour une ville dont la population ne doit pas dépasser 16.000 Européens, et il est à craindre que tous ces commerçants ne pourront, à c;.use de leur surnombre, gagner normalement leur vie.

Les visites que nous fîmes, l'après-midi, soit aux Caves coopératives de Meknès, à la Cave coopérative

« Nous en aurions le placement, non seulement pour la consommation particulière, mais dans la pharmacie, pour les vins toniques et apéritifs.

« Quant aux vins de dessert, proprement dits, la France elle-même pourrait nous en acheter d'assez grandes quantités, ce qui n'excluerait pas la prospection des marchés nordiques, de Londres à Stockholm, en passant par Bruxelles et Berlin.

« Il est bien certain que nous rencontrerions une moindre concurrence pour les vins de luxe que poulies vins ordinaires, et que l'Amérique qui va cesser d'être sèche, pourrait parfaitement devenir notre cliente en vins, en échange des automobiles qu'elle nous envoie.

« Je crois que les Pouvoirs Publics sont disposés à encourager la production des vins de luxe au Maroc. à sélectionner les plants et à limiter la production.

« Avec ces trois conditions, les vignerons marocains doivent arriver à créer des exploitations viables et même bénéficiaires. »

Ces observations verbales et écrites réveillèrent en

La cave coopérative de Meknès.

nous la sympathie pour le Maroc que l'aspect de ce vignoble marocain menaçant pour nos intérêts avait quelque peu éclaboussée.

Et c'est le coeur soulagé que nous visitions la ferme viticole de M. Pagnon, qui nous fit goûter, en effet, un bon muscat fabriqué par lui-même. Tard, nous rentrâmes à Meknès.

Banquet. Discours. Départ pour Rabat en passant par Moulay-Idris, Volubilis.

Cet arrêt dans des sites touristiques fut une agréable distraction.

Cette distraction ne nous fit pas fermer les yeux devant les plaines à céréales de la région de Petitjean. Tout proche est la région céréalifère du Gharb. que l'on nous fit visiter.

Nous avons été émerveillés de l'équipement des fermes, depuis Fès. Et la production en céréales nous semble devoir devenir un danger pour le Maroc.

Ce danger nous apparut plus grand devant les renseignements précis qui nous furent donnés à Rabat. Le Maroc, en 1933. produira 3.700.000 quintaux. Il lui en reste 300.000 de la récolte 1932. Ce qui fera un total de 4.000.000 de quintaux à vendre. Le Maroc consomme 500.000 quintaux. Il a obtenu un contingent de 1.800.000 quintaux : ce qui donne un total déblayé de 2.300.000 quintaux.

Que va faire le Maroc des 1.700.000 quintaux qu'il aura en excédent ?...

La France achète à l'Etranger environ 10.000.000 de quintaux. Achétera-t-elle l'excédent du Maroc, au détriment d'autres pays étrangers qui font pression sur le Ministère des Affaires Etrangères ?...

Ces deux grandes questions : le vin et le blé, ont dominé la plupart des conversations échangées entre les congressistes et les colons marocains.

Les diverses récep'.ions dont nous fûmes l'objet à Rabat, l'accueil du Résident général, les discours prononcés, charmèrent nos esprits et nos coeurs : mais notre pensée revenait sans cesse vers ces deux questions vitales.

A Casablanca, lors du banquet offert dans les grands salons du Roi de la Bière, M. Bonnefoy précisa les opinions que nous avions échangées pendant le voyage.

« Le premier résultat de ce Congrès, dit-il, aura été de pousser au rapprochement en un faisceau unique les colons dispersés dans les trois pays de l'Afrique du Nord. Ce Congrès est le point de départ d'une concentration plus étendue, et d'un accord souhaitable, et parfaitement possible, entre agriculteurs de trois pays aux' productions similaires.

» Leur politique économique actuelle, bataille inéluctable, consiste à se disputer le marché métropolitain. Lutte de vitesse, sans souci des accidents possibles pour l'atteindre plus vite et plus sûrement.

» Concurrence désordonnée et en ordre dispersé, pour un résultat immédiat, mais éphémère, qui aboutit, en dernière analyse, à faire le jeu de la spéculation sous toutes ses formes, et à la rendre maîtresse de la situation.

» Qu'ont à opposer, en effet, à ses manoeuvres, à ses ruses, à ses multiples combinaisons, quelquefois à sa puissance financière, de colons organisés pour la production rudimentaire pour la vente, celle-ci, en fait, étant abandonnée aux caprices et aux préférences individuelles des producteurs et se faisant à rebours du bon sens.

» L'avenir pour nous tous consiste dans l'aménagement du marché nord-africain ; le mot aménagement étant pris dans son sens le plus large.

» La conférence nord-africaine a. là. tout un programme d'études. Elle doit ouvrir la voie que nous

Le logement des indigènes à la ferme Caillât, à Meknès.

L'apéritif à El-Hajib.


L AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

A Ifrane, les congressistes déjeunent à l'Hôtel Balima.

suivrons ensuite en la rectifiant au besoin et en l'accommodant aux cas d'espèce.

» Nous vivons, quant à présent, dans l'incohérence absolue, conduits en laisse par la spéculation. »

M. le Résident général, dans sa réponse avi toast de M. Bonnefoy. et au rapport de M. Clavcric, accentua cette idée de coopération.

« Les conditions spéciales de l'économie marocaine, dit-il, nous ont fait une nécessité de coopération. Devant les menaces d'une concurrence de plus en plus redoutable, nos colons ont dû se grouper en bataillons disciplinés. Le gouvernement du Protectorat, qu'ils ont pri» pour conseiller et pour guide, est trop conscient des exigences de l'heure pour se départir, sur ce point, de sa vigilance. Il s'efforcera, dans la mesure de tous ses moyens, d'encourager la création de tous les organismes de mutualité agricole. Il faut que nos coopératives, nos caisses mutuelles de prévoyance, auxquelles l'agriculteur indigène doit accéder comme l'européen, n'aient pas seulement pour but d'aplanir aux particuliers les difficultés passagères : elles doivent leur permettre de coordonner leurs initiatives en vue d'un rendement qualitativement supérieur et d'une rémunération plus avantageuse.

» Mais, le Maroc, gagné à la mutualité et justement fier de ses résultats, n'entend pas se replier dans un splendide isolement. En eussions-nous les moyens, nous n'en aurions pas le droit. Nous voulons l'harmonie ne tous les intérêts nord-africains, pour l'affermissement, sur cette terre, de la puissance française, qui pâtirait nécessairement de leur opposition. Cette préoccupation supérieure n'exclut pas — est-il besoin de le dire ? — la recherche des bénéfices légitimes qui doivent récompenser l'effort de chacun ; mais elle en précise le sens et permet d'en dégager les modalités. Ne doutons point, par ailleurs, que les intérêts métropolitains, gardés par un même principe, nous reconnaîtront toujours la place ciue nous avons conquise dans l'activité française. Que dans cette crise économique qui ravage le monde et force tant d'activités à battre en retraite, certains intérêts collectifs se fortifient Jalousement dans leurs retranchements, c'est là un phénomène dont il ne faut ni s'étonner, ni s'émouvoir. Leurs positions ne sont que des positions d'attente. La victoire finale appartient à la jonction et à l'harmonieuse cohésion de tous les groupements nationaux, associés dans une commune manoeuvre. » Cette collaboration économique des trois pays de

l'Afrique du Nord fut le thème des discours échangés =oit à Marrakech, soit à Mazagan. Le Maroc nous était plus beau.

Après la visite de Casablanca dont le développement immobilise, étonne les Américains eux-mêmes ; après avoir admiré les belles terres des régions de Ber-Recnid et de Settat, nous fûmes emportés vers Marrakech. Le désert de Ben-Guérir n'influença pas nos esprits par le spectacle de sa misère : il ne pouvait nous faire oublier les richesses que l'agriculture marocaine avait étalé devant nos regards surpris.

Et, bientôt, à 30 kilomètres de Marrakech, ce fut l'imposant spectacle de la chaîne de l'Atlas, dont les cimes sont couvertes de neige. Spectacle grandiose, inoubliable...

La médina de Marrakech fait songer à celle de Fès ; mais ces deux villes ont un caractère différent : rès nous semble plus originalement bâti avec ses ruenes montantes que Marrakech avec ses rues plates. Et toujours banquets et discours. Thé chez le Pacha. Excursion au Tzi-N'test. à 2.500 mètres d'altitude. Ces parties agréables d'une promenade congressiste reposaient nos esprits et nous rendaient le Maroc de plus en plus séduisant. Elles développèrent en nos esprits un besoin d'amitié réelle.

Ce développement de nos sentiments n'échappa pas à nos Ilotes marocains.

A Mazagan. M. Chavent. président de la Chambre d'Agriculture, nous le dit carrément dans son discours :

« Mesdames. « Messieurs,

« Vous voici donc au terme de ce périple, à travers l'empire fortuné qui nous a pris et que nous aimons au point de lui avoir consacré nos activités, nos forlunes, et au point d'avoir confié à son sol. hélas ! les os de nos enfants.

» L'emprise de ce pays neuf s'exerce déjà sur vous, nous l'avons senti, à chaque étape, dans les discours prononcés par vos orateurs qualifiés, et je suis certain

» A chaaue pas. vous avez admiré nos établissements agricoles et l'audace de nos colons, vous avez mesuré le développement de nos villes dans le cadre d'un urbanisme averti, vous avez vu partout bouillonner les

M. Miège au milieu des céréalistes algériens et tunisiens.

qu'en ce moment même chante, dans vos coeurs, la voix du poète angevin : « Heureux qui. comme Ulysse, a fait un beau voyage ! »

• D'Oudula à Marrakech, à travers les sites les plus variés, tantôt sauvages et arides, tantôt riants et plantureux, vous avez tr< uvé l'empreinte civilisatrice française à côté des institutions islamiques respectées.

Le Résident général reçoit les congressistes.

Le Banquet des congressistes dsns les Salons du « Roi de la Bière », à Casablanca.

Photos Chelle

activités indigène et européenne unies.

» L'importance de nos oi ganismes de mutualité et la discipline que nous savons nous imposer vous étonnent ; vous nous trouvez résignés à la lutte économique inéluctable, mais vous avez senti notre sincère désir de codifier, dès que possible, la charte-partie d'une collaboration nord-africaine, cela nous le voulons, sentimentalement, car vous êtes nos frères aînés, nous le voulons, utililairenien 1, car le marasme que jetterait l'une de nos colonies nord-africaines en dehors de l'ordre économique de la France se répercuterait fatalement sur les autres... »

M. Bonnefoy, dans son dernier discours prononcé au Maroc au nom des Congressistes, tira la conclusion de tout ce que nous avions vu et entendu :

« Comme vous, nous avons été frappés par la gravité de l'heure présente et les inquiétudes sont aussi vives chez nous que chez vous. Pour résister aux dangers qui nous menacent, l'union entre les producteurs nordafricains est. plus que jamais, nécessaire. Nous devons coopérer ou sombrer et ce dilemne doit nous conduire toujours plus nombreux vers nos associations mutualistes.

» De ce voyage, nous datons tirer tics conclusions favorable» <i une entente flroitc tics producteur» noril-africains et j'espère que les pourparlers entrepris aan» celle voie aboutiront au.v résultais que nttus (texirtms tuas.

» Nous nous séparons avec émotion de vous et de vos familles, après a\ oir scellé entre nous des liens solides et durables qui porteront leurs fruits.

■» Messieurs, je lève mon verre à tous les colons de l'Afrique du Noid. »

Le Congrès est fini.

Mais l'entente agricole nord-africaine va commencer.

Aucun résultat ne pouvait être meilleur.


Le grand prix automobile de Tunisie

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Pour la cinquième fois s'est déroulée à Tunis le 26 mars 1933. la grande épreuve de courses automobiles que l'Automobile-Club de Tunisie organise chaque année au printemps.

Us étaient 21 coureurs inscrits : neuf français, six italiens, trois suisses, un allemand, un chilien, un hongrois ; les voitures concurrentes comptaient six Alfa Roméo, dix Bugatti, quatre Maserati. Le développement du circuit en contrebas de la colline de Carthage sur la route de l'Aouïna s'étendait sur 12 k. 715 mètres, et le Grand Prix couru dans ie sens des aiguilles d'une montre comprenait 37 tours, soit un parcours de 470 kilomètres 418.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, malgré le temps très défavorable qui avait détrempé le terrain, une foule considérable se pressait déjà, dès 13 heures 30', dans les tribunes édifiées par l'Automobile-Club pour assister à cette course sensationnelle. On remarquait dans la tribune du Comité le Directeur du Protocole Si Mostefa Sfar, îeprésentant S. A. le Bey, M. Bonzon, ministre plénipotentiaire, délégué à la Résidence Générale, le Général Naugès et la plupart des Directeurs Généraux des grandes administrations, les Présidents et membres des Chambres de Commerce et tout le Tunis sportif et mondain. On échangeait des pronostics aussi bien sur le temps qui. par la suite, se montra plus clément, que sur les futurs vainqueurs de l'épreuve.

Le départ des concurrents.

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Nuvolari arrive premier suivi de Borzacchini.

L'équipe italienne Nuvolari-Borzzacchini et Varzi était considérée comme réunissant les plus grandes chances de réussite. A 14 heures précises, M

Manceron, accompagnée du Président de l'Automobile-Club, le D 1' Lançon, abaissait le drapeutf, signal du départ. Par la suite, M. le Résident Général et ses Chefs de Cabinet Civil et militaire, vinrent sur le circuit pour assister à l'arrivée du gagnant.

Le tableau d'affichage donnait à chaque tour la position des coureurs. Nuvolari sur Alfa Roméo, qui devait terminer la course en 3 h. 29' 15", tint la tête suivi de tout près par son co-équipier Borzzacchini. Sur les 37 tours que dura la course, nombreuses hélas furent les défections. Ce furent tout d'abord Sommer, puis l'algérien Lehoux en difficulté avec son moteur, Gaupillat dont la défaillance mécanique brisa tout effort. Enfin, celui sur lequel on comptait beaucoup, Varzi, abandonnait également peu après. De ce fait, les concurrents sérieuxi étaient dispersés ; la course reprit à une allure moins vive, mais sans abandonner son caractère de régularité. En réalité, les « Alfa Roméo « de Nuvolari et de Borzzacchini demeuraient maîtresses du terrain. La ronde infernale terminée, le gagnant se rendit avec son camarade Borzzacchini à la tribune officielle, où ils furent présentés par M. Delalande, président de la Commission sportive à M. Manceron, Résident général, qui les félicita de leur succès. M"" Manceron remit ensuite une gerbe de fleurs aux vainqueurs qui se confondirent en remerciements et regagnèrent leur stand acclamés par un public enthousiaste.

Le vainqueur, sa cigarette allumée, reçoit les journalistes venus en hâte pour recevoir ses impressions. Voici celles qu'il a données au Correspond Mit de la « Dépêche Tunisienne » : « Content ? Oui, certainement.

« D'autant plus que c'est la première fois que je cours en Afrique du Nord, et que cette victoire, la première de l'année automobile qui commence

avec le Grand Prix de Tunisie, fait ressortir les qualités de ma nouvelle machine, une 2 L. 580 améliorée tellement au point de vue mécanique et rendement que j'en suis, après cet essai alsolument sûr et fier.

« Voyant que, à moins d'incident ou accident toujours possibles, je ne pouvais être battu, j'ai ralenti l'allure les dix premiers tours. C'est avec la pluie et le vent, ce qui explique que la moyenne cependant fort bonne de 134 km. 882 n'ait pas été dépassée et que le record du meilleur tour de l'an dernier n'ait pas été battu.

« J'ai gagné facilement (Comme vous avez pu d'ailleurs vous en rendre compte), sur un circuit facile. »

A notre question sur sa participation au Grand Prix de l'année prochaine, c'est le Dr Testi, directeur des courses de l'écurie Ferrari, qui lépond:

« Certainement, Nuvolari prendra part r.u prochain Grand Prix et avec lui Borzzacchini. S:ena et Taruffi ou Brivio, tous les quatre sur une Alfa Roméo, dont vous avez pu apprécier aujourd'hui, en même temps que la vitesse, la régularité. En effet, chacune des voitures des deux premiers ne s'est arrêtée qu'une seule fois, pour se ravitailler en essence et huile ; celle do Nuvolari pendant l'IO" et celle de Borzzacchini pendant l'30".»

Le Résident Général, accompagné de ses chefs de Cabinet civil et militaire, présida le lendemain un grand banquet offert par l'Automobile-Club de Tunisie à tous les participants de cette grande épreuve. M. Manceron apporta les compliments du Gouvernement du Protectorat à l'Automobile-Club et rendit hommage aux efforts du Président et de tous les membres du Comité pour la réalisation d'une épreuve sportive si parfaitement organisée.

Les vainqueurs dans la tribune officielle.

Photos Perrin.


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Richard Wagner. Cinquante ans après la mort de Richard Wagner

Le jeune homme qui, il y a un siècle, conduisait l'orchestre du Théâtre de Magdebourg. en froc bleu de ciel, était un inquiet. Défiant des hommes, pieux aux dieux, il vivait solitaire, dans l'isolement de la musique et de la poésie. Rénovateur de l'art lyrique, Orphée réincarné, ses pairs la renièrent. Longtemps, les peuples l'ignorèrent. Les femmes l'aimèrent. Elles nourrirent son génie. Elles le haussèrent à la plénitude. Mina, l'épouse initiale, ménagère attentive à distractions sentimentales, suscita les premières compositions, du Liebesverbot — l'Amour Interdit — à Rienzi. Mathilde Wosendouck anima Isolde. Cosima Litz inspira l'Enchantement du Vendredi-Saint. Les fleurs de la prairie germèrent à son évocation. L'époux en accorda les parfum». Et la Gloire vint. Et vint la Mort.

Désireuse de l'Illustre, l'Inéluctable l'accola au palais Vendramin. en la douceur violente de Venise. Le 13 février, il y eut cinquante ans, le Rapsode élu rendit l'âme. Les éléments sonnèrent son glas. Le vent se fit cor et la nier alto. La Nature en pleurs conduisit le deuil de son Fils mélodieux

Dieux. Les Maîtres Chanteurs et Parsifal inaugureront et clôtureront ces galas.

Les Maîtres Chanteurs, unique comédie musicale de Wagner, lèvent leur rideau sur la vigile du Jour Saint-Jean. Le décor reconstitue l'église Sainte Catherine, à Nurnberg, vers le milieu du XVI" siècle. Les fidèles achèvent un choral. Eva Pogner, assise sur un banc, voit venir à elle le Chevaliei Walter de Stolzing.

Walter — Etes-vous fiancée ?

Eva — Non, mais demain le Chanteur couionné sera mon époux.

Entrent les maîtres chanteurs et les apprentis. L'épreuve préparatoire au concours de chant va commencer. Walter mû par la passion, s'y pic sente, îl improvise le chant suave de l'Avril, le chant sublime de l'Amour.

Son inspiration déconcerte les maîtres chanteurs, sauf Hans Sachs, le Poète es-semelles. Beckmesser, le greffier, qui prétend à la main i'Eva. lui est nettement hostile.

Ls maîtres se retirent. Les apprentis, en une joyeuse ronde, chantent :

Couronne verte, au joli satin, Le beau chevalier t'aura-t-il demain ? Acte II. Une rue. Deux maisons d'angle se font face. Un tilleul au large tronc, abrite un banc de pierre. Un sureau ombrage le seuil de Hans Sachs. Le soir tombe.

Le poète-cordonnier célèbre la nuit. Eva parait. Walter la joint. Eperdu de passion, il veut l'enlever. Les amants vont fuir. L'arrivée de Beckmesser les retient. Lied de Beckmesser. Horions des voisins qui protestent contre le bruit. Sachs, désireux d'empêcher le départ d'Eva et de Walter. l'.'s abrite en son logis. Le rideau tombe sur l'appel du veilleur de nuit : Oyez tous en vos demeures, La cloche sonne onze heures, Gardez-vous des sombres esprits. Que par eux vos coeurs ne soient séduits ! Rendez gloire à Dieu ! Acte II. I" Tableau : L'atelier de Sachs, au matin du Jour Saint-Jean. Hans chante : Tout n'est que rêve... Entre Walter qui a dormi chez le cordonnier. Le chevalier a fait un songe. Il l'exhale :

L'aube vermeille brillait dans les cieux. Et des senteurs Montaient des fleurs.

Enthousiasme de Sachs, qu'interrompt l'arrivée de Beckmesser. Le gr< ffier aperçoit le texte que l'aède-chausscur a écrit sous la dictée de Walter. il le prend. Hans, qui s'est aperçu du larcin, lui en fait don.

Deuxième tableau : La solennité du Jour Saint-Jean. Une prairie. Au fond, la ville de Nurnberg. Apprentis, maîtres-chanteurs, bourgeois sont en habits de fête. Les bannières des Guildes ornent l'estrade où va se disputer le prix du Chant. Beckmesser y monte. Son chant, parodie de celui du Chevalier de Stolzbei'g, est honni. Walter lui succède. Son lied est a; clamé. Eva. radieuse, ceint le vainqueur de laurier et de myrte, puis reprenant la couronne, elle la pose sur la tête de Hans Sachs, chantre populaire, gloire de Nurnberg.

Danse des apprentis, acclamation du peuple :

Los ! Sachs ! Hans Sachs !

Comédie musicale, badinage lyrique, fresque de chant et de pori.ie, les « Maîtres-Chanteurs » s'adnrnent d'une harmonie tendre pour s'épanouir en symphonie glorieuse. Ils inaugurent exquisement le cycle de Bayreuth que consacrera religieusement Parsifal. Père de Lohengrin. gardien du Grahal. Parsifal est le héros pur. Legs ultime du génie de Richard Wagner, monument du souvenir, l'ouvrage sera donné tel que le Maître le présenta aux auditeurs de Bayreuth. Pour cette seule restitution pieuse, le voyage à la Cité Elue s'impose. On y entendra le tumulte de cent vingt instrui: crts, la batterie et les cuivres de l'orchestre, louant les dieux et prouvant que l'homme, surhomme, peut être au moins un demi-dieu.

M. F.

L'épopée du mort commençait. En son cercueil de bois de teck, timbré de son chiffre auguste, anthrène de l'Italie et de l'Allemagne, le trépassé voyagea d'apothéose en apothéose. Son corps périssable et son âme immortelle durent tressaillir aux syrinx des acclamations. La paix de Bayreuth l'-nsevelit, mais la rumeur louangeuse du monde ne s'est point tue. Elle s'enfle en l'année de son cinquantenaire. Elle éclate, foudre et tonnerre.

Au Hollandais Volant et à Tannhaûser, l'Allemagne décerne le sceptre à jamais fleurissant. Elle convie les nations nu festival commémoratif de .es oeuvres. Le pèlerin harmonieux et dissonnant que fut Wagner, jamais plus ne portera un thyrse stérile. Figuré par le bâton de Tannhaûser, ce thyrse s'épanouira dans le rayonnement. Le chevalier maudit et pardonné, c'est Wagner méconnu et intronisé. Etre ardent, que les hommes ont blessé, il trouve au Venusberg l'oubli des rancoeurs de la terre. Les bras enlaçants de lu Déesse le bercent. Sa vénusté l'enivre. La planète vassale du soleil, pourtant, le reconquerra. Un choeur de pèlerins l'entraînera à Rome. Chevalier excommunié, en vain il quémandera du Pape sa régénération. Il ne l'obtiendra que par la vierge qu'il aima au pays de Thuringe, Sainte Elizabeth amoureuse qui. pour qu'il soit sauvé, sacrifie sa vie au Dieu dont sa mort brisera le courroux. Tannhaûser bienheureux, c'est Wagner diadème, entrant dans la splendeur de la gloire, vainqueur du Temps pour l'Eternité.

Les nations conviées n'entendront point Tannhaûser à Bayreuth. Mais les grands centres germaniques, Berlin, Cologne, Dresde. Leipzig, Municl , Stuggart, Weimar, Wiesbaden en donneront des versions définitives, ave; des mises en scène et des distributions nouvelles.

Les festivités de Bayreuth commenceront le 21 juillet pour se ter; liner le lit août. Les chefs-d'oeuvre ins.rits au programme sont: Les Maîtres Chanteurs, Parsifal, L'Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried, le Crépuscuh des

TSF. — L'activité de Radio-P.T.T.-Alger s'oriente de plus en plus

vers une décentralisation régionale et les retransmissions

départementales

L'Amicale de Radio-P.T.T.-Alger, si activement présidée par le sympathique M. Foussat. nous offre depuis le début de l'année une grande variété dans les programmes.

Le directeur de la station, M. Joubert. faisant preuve d'une louable activité, nous a fait entendre les plus célèbres artistes, hommes de lettre, conférenciers de passage à Alger.

Plusieurs retransmissions de manifestations artistiques ont été également faites.

En collaboration étroite avec les services techniques des P.T.T., qui ont à surmonter de sérieuses difficultés, plusieurs tentatives de décentralisation ont eu lieu et vont se poursuivre.

Celle de Boufarik fut particulièrement réussie.

Encouragé par ce succès, Radio-P.T.T.-Alger vient d'étudier une série de retransmissionse régionales assez éloignées de l'émetteur des Eucalyptus. C'est ainsi que les principales manifestations de la Foire du Vin do Sidihel-Abbès, du concours international de musique d'Oran avec la célèbre musique de la Légion Etrangère, de fêtes qui se dérouleront à Blida seront radiodiffusées par Radio-Alger.

Seront également radiodiffusées les demi-finales du championnat tu- football mettant aux prises les pi us belles équipes nord-africaines, l'inauguration de la Foire d'Alger qui doit avoir lieu le 9 avril.

D'autre part, nous avons appris que des essais d'interception étaient poursuivis et que. sous peu, Radio-Alger relayerait les principales émissit :is métropolitaines, européennes et peut-être intercontinentales.

Fred Bcdeii.


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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le Couscouss algérien.

Le char de la St-Eloi.

Le Ccq Gaulois.

La Fête des fleurs à Hanoï.

L'Escargot de Bourgogne.

Le Corso de la Mi-Carême à Casablanca

Le jour de la mi-carême, il plut à torrents, au grand désespoir de tous les Casablancais prêts à applaudir aux magnifiques réalisations mises sur pied par le Comité des Fêtes et les différents groupements de quartier. Foi ce fut de reporter la fête au dimanche suivant.

Le soleil voulut bien, cette fois, entre deux journées pluvieuses, être fidèle au rendez-vous.

Jamais, de mémoire de Casablancais, on ne vit telle débauche d'ingéniosité, pareille profusion de fleurs, telle quantité de chars tous plus somptueux les uns que les autres. Le défilé de toutes ces conceptions grandioses, amusantes ou cocasses fut triomphal et prouva, à coup sûr, que dès maintenant Casablanca peut rivaliser avec les plus grandes villes européennes pour les réalisations carnavalesques.

La tâche du Comité des Fêtes était compliquée et délicate : il fallait rénover et améliorer.

La plage d'Aïn-Seba.

Des fanfares militaires vibrent de tous leurs cuivres : des jazz leur donnent la réplique... Réplique moderne... très moderne !

Voici venir les chars : nous en voyons près de quarante, énormes, magnifiques, peuplés d'une jeunesse heureuse qui chante, danse et fait une guerre acharnée au bon public souriant, avec des tirs de barrage de serpentin i et de confettis.

Les chars passent lentement, vibrant de toute la joie de leurs occupants : voici le «Coq Gaulois», l'escargot de Bourgogne, le Nid, le Panier fleuri à l'agréable aspect, le Grand Saint-Eloi, le Jet d'eau exécuté en fleu.s naturelles, le Jardin en Provence nous rappelant la Riviéra enchantée, la plage d'Aïn-Seba, le Coucouss à l'Algérienne, où triomphe la verve cocasse de Néri, le Radio-Club, les Roches Noires avec ses grandes Usines, le Maarif, le Trianon, le Voyage dans la Lune peuplée d'enfants, la Vedette du 123p Auto, la Fête des fleurs à Hanoï, le Vase à fleurs, la Troïka, Chariot chez 'es Pierrots, la Gare fleurie, le Belvédère, l'Oasis dans les fleurs... et nous en oublions., hélas !


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Le point de départ de l'éboulement des Ozaras.

Le fortin des Ozaras emporté par l'éboulement.

Sur la corniche oranaise

L'argile est un véritable danger et les habitante de la Corniche Oranaise viennent de s'en apercevoir une fois de plus ; les « Ozaras » peutêtre à cause de la consonnance de leur première voyelle tendent de plus en plus à plonger dans la mer.

II y a deux mois à peine, la villa d'un des plus distingués maîtres du barreau se trouvait subitement privée de fondations et son étalement était à peine ébauché qu'un peu plus loin la montagne glissait encore.

Ce mouvement d'une couche végétale sur un véritable trottoir roulant a eu cette fois des conséquences inattendues : éclatement des rails, rupture des conduites d'eau, bosselements et affaissements tout à la fois de la route nationale d'Oran à El-Ançor, population laborieuse privée d'un précieux élément, relations économiques qui seraient complètement interrompues entre de gros centres oraniens si la Compagnie des T.O. n'avait établi un transbordement judicieux.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, la montagne glisse encore, les pins s'enfouissent dans de profondes crevasses, le temps est encore menaçant et nul ne peut prédire l'avenir.

Nos autorités : M. Marlier, préfet du département d'Oran ; M. Boluix-Basset et son actif premier adjoint M. Heintz se sont immédiatement rendus sur les lieux et grâce aux concours des services Compétents des Ponts et Chaussées, des tramways oranais et du Service des eaux, il est heureux de constater que toutes mesures de prudence ont été aussitôt prises. Ces dernières sont urgentes, très urgentes mêmes, car de nombreuses villas ou cabanons sont menacés. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que la route de Mersel-Kôbir est le seul accès qui permet, aux Oranais de se rendre, pendant la période estivale.

Au Lawn-Tennis Club

Dimanche, le Lawn-Tennis Club, le club doyen des tennis d'Oran, inaugurait officiellement son terrain de sport. En présence du Préfet, du Maire, du Général de Division et de nombreuses notabilités, M. Jean Kruger, président actif du L.T.C O.. présenta les quatre courts en terre battue, uniques en Afrique du Nord, par leur qualité et leur souplesse. On admira les bâtiments qui les entourent. en particulier la loggia sur la terrasse et la salle d'honneur, avec bar américain, où le Champagne est servi. La mousse blonde inspire les discours. Celui de M. Kruger est technique et recomv issant, ceux de MM. Marlier et Menudier. officiellement courtois et louangeurs.

Au nom de la Fédération française, M. Martin Prével féilicita M. le Président Kruger et le Comité du Lawn-Tennis Club de l'oeuvre accomplie. Le soir, un dîner dansant réunit les membres du Club et leurs familles en une agape fraternelle.

Oran-La Sénia est magnifiquement doté au point de vue sportif. Nous applaudissons à la belle initiative des membres du Lawn-Tennis Club et nous leur adressons nos très vives félicitations.

Une belle manifestation sportive universitaire

L'« Oxford-Cambridge » algérien a vécu, et en battant par 2 buts à 1 leurs camarades algérois, les lycéens oranais se sont adjugés la belle coupe offerte par le docteur Montaldo d'Alger.

Malgré un temps plutôt maussade, cette manifestation sportive avait attiré au stade du Gallia une nombreuse assistance parmi laquelle il nous a été permis de noter la présence de MM. Louis Berton, représentant M. Marlier. préfet. d'Oran empêché ; le Général Hug, commandant la Subdivision

Subdivision M et M. Brunet, inspecteur d'Académie;

Colonel Cloître, du 8" Régiment de Zouaves ; le représentant du Général Guedeney, commandant la division ; le capitaine Moniot, puis le Pr,viseur du Lycée d'Oran, M. Brenet et ses distingués collaborateurs, les professeurs Souffay, Tonnerre. Roba. etc., et les animateurs de cet évent ;portif universitaire : MM. Vittet, Var et Morel.

La partie de football fut Certes très plaisante, mais ne constituait pas tout le programme : nous avons pu admirer une séance d'éducation physique basée sur les nouvelles méthodes actuelles Condamnant absolument l'ancienne rigide gymnastique suédoise pour faire place à des mouvements OÙ seule la souplesse règne.

Le basket-ball, ce sport si gracieux et qui est en grande vogue actuellement n'était pas oublié ; après une partie très agréable à suivre, les collégiens de Mostaganem durent s'incliner devant une équipe bien soudée et dont les résultats contre des équipes de clubs sont fort prometteurs.

Deux équipes de relui firent aussi une démonstration et en battant très largement la réputée équipe d'Hammam-bou-Hadjar, les quatre ci meurs de notre grand établissement oranais ont prouvé leur grande classe.

Footballeurs, basketeurs, athlètes furent doublement récompensés : en premier lieu par les belles médailles que leur alloua l'Association des Anciens Elèves du Lycée et par les piorceaux choisis que leur prodigua la belle musique du 8' Zouaves.

En un mot, manifestation très réussie, très goûtée du public qui attendra patiemment l'année prochaine pour assister a pareil spectacle, et, comme tout en France se termine par dos chansons après une apéritif offert par l'Uni in Sportive Lycéenne, des monômes se formèrent en ville et le fameux 1 « Pilou-Pilou » du R.U A. retentit dans les artères de notre ville.

L'équipe de football 'du Lycée d'Oran.

Photo I.itou.

Inauguration due " Lawn-Tennis-Club d'Oran

,es autotrités sur le perron. Photos Moris.


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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le « Club Nautique Oranais » : Les yachts amarrés dans le plan d'eau.

Vue générale des Sociétés nautiques oranaises.

Les Sociétés Nautiques Oranaises

Tout au fond du vieux port, dans un de ses plus anciens bassins se trouvent relégués les yachts, les vedettes automobiles, les canots des propriétaires oranais faisant partie de nos différentes sociétés nautiques.

L'emplacement certes réservé à ceux qui font du sport est loin de leur donner satisfaction, car les plans d'eau sont de dimensions par trop exiguës et les parcelles de quai concédées pour les locaux des clubs sont tout juste suffisants pour abriter tenues, accessoires et engins.

Nos amateurs de sport à la mer acceptent malgré tout cette triste situation, car ils furent menacés à une certaine époque de transporter leurs pénates dans la racle de Mers-el-Kébir, ce qui aurait annihilé tous les efforts incessante de nos dirigeants de sociétés qui, actuellement, donnent au yachting et au rowing, un essor considérable qui s'amplifie de jour en jour.

Nous croyons savoir que la Chambre de Commerce, soucieuse d'aider effectivement l'essor des Sociétés Nautiques groupées en Fédération, te dispose à affecter à cette dernière, à l'entrée du port côté Ravin blanc, un plan d'eau considérable et aussi de vastes terrains propices à l'installation d'un bâtiment confortable réunissant toutes les commodités les plus modernes.

Le yachting est le plus ancien de tous les sports, car les hommes ont toujours lutté de vitesse soit dans les régates qui sont des matches rapides et de courte durée, soit dans les compétitions dites de Croisières qui sont surtout des épreuves d'endurance.

Les régates plus que les croisières ont attiré la foule des marins amateurs et cela se comprend aisément, car les premiers se disputent tin général sur des parcours assez restreints et avec des moyens peu coûteux, d'où absence d'arrêt dans le travail et à la portée d'un budget normal ; les secondes nécessitant c'a grands loisirs aidés d'un solide capital.

Nos sociétés nautiques, au nombre de cinq, ont toutes possédé des yachtmen et sur cette quintette seuls deux clubs ont ouvert leurs por'.cs aux athlètes qui pratiquent ce sport par excellence qu'est l'aviron.

Le «Yacht-Club Oianais », fondé en 18?3, est la doyenne de toutes les sociétés sportives de l'Afrique du Nord, elle franchit donc "îette année le cap de la soixantaine et mérite de ce fait qu'on s'attache un peu à son curiculum vit.ee. Tour à tour se succédèrent à sa tête en qualité de présidents : MM. Laurent Fouque, Barber Thomas, Duret. Mialy. Malvy et enfin le Docteur Mazot qui de nos jours dirige avec beaucoup de dévouement le vieux Y.C.O.

L'entraînement des équipes masculines et fémimines bat son plein à l'heure actuelle et ce début a déjà été marqué par de beaux succès remportés par ses sociétaires.

Le Yacyt-Club groupe également plus de 200 propriétaires de canots à voile et à moteur qui ont à leur disposition en dehors de leur plan d'eau, un plan de halage et son emplacement à ferre qui leur permet d'effectuer toutes leurs réparations en toute quiétude.

« Le Sport Nautique Oranais » vit le ]n\r ensuite en 1890 et fut fondé par M. De Rochefort, ancien directeur de la Compagnie Générale Transatlantique, qui céda sa place quelques années plus tard à M. Deschaux, auquel succédèrent MM. Billeret, Mariani et Ernest Saintpierre, qui de nos jours préside auxj destinées du S.N.O.

« L'Association Nautique d'Oran » vint ensuite et c'est le 10 décembre 1021 qu'elle fut fondée par M. Brunier, architecte, et qu'elle s'installa primitivement à l'ancienne baie de Sainte-Thérèse.

Pour répondre auxt besoins de l'agrandissement du port, cette société fut transférée à l'épi Hippolyte-Giraud, le long de la grande jetée. C'est là que deux violentes tempêtes du Nord anéantirent presque totalement l'association nautique, M. Piris était alors président.

Ne pouvant rester à cette place, la Société risquant

risquant nouveau de disparaître, sous la furie des flots, l'A.N.O. obtint de prendre un emplacement au quai du centre, près du S.N.O. C'est à ce moment que M. Jean Martin, nouveau président, apportant l'activité que nous lui connaissons, inaugura en mai 1931 le sport de l'aviron tel qu'il est pratiqué par les règlements de la Fédération. Ce fut aussi le yachting qui reprit en cette société sa forme d'antan et enfin la préparation militaire maritime.

Le « Club Nautique Oranais », qui fut fondé en 1929, par M. Ladreyt, membre de la Charnbre de Commerce, réunit à lui seul presque la totalité de tous les yachts de course et de croisière ; malgré des débute assez pénibles, cette société aujourd'hui a pris une importance considérable, grâce aux) efforts incessants de son président °t de son dévoué comité.

Le C.N.O. a organisé déjà de nombreuses manifestations qui ont remporté de brillants succès, et encouragé par les résultats obtenus, son comité a décidé d'inscrire à son programme des courses au moins une fois par mois.

«L'Union Nautique Sportive», fondée en 1928, par M. Leclaire, est aujourd'hui présidée par M. Lambert, elle réunit surtout des embarcations d'amateurs de pêche qui disposent d'un plan d'eau du côté de la grande jetée.

La majorité des sociétaires de ces différents clubs sont affiliées à la « Ligue Maritime et Coloniale Française », dont la section d'Oran est présidée par M. Léon Fouque.

Pour entretenir de bonnes relations et resserrer les liens d'amitié entre toutes ces sociétés, la « Fédération des Sociétés Nautiques de l'Oranie » a été créée à cet effet le 15 juin 1931 • elle est présidée par M. Fouque et les vice-présidences ont été décernées aux présidents de tous les clubs cités plus haut.

En terminant, qu'il nous soit permis d'a.lresser à tous les dirigeants de sociétés nos félicitations pour leur louable initiative de diffusion des sports à la mer, et de leur souhaiter de nombreux succès.

L'équipe de « l'Association Nautique Oranaise ».

Les équipes féminines du « Yacht-Club Oranais » sur le « Jean Fonty »

et le «Charles Maurin ». Photo Moris.


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La coordination de la route et du rail

S'il est un problème passionnant, c'est bien celui des transports en commun que les exigences toujours plus grandes de l'époque contemporaine rend plus complexe encore et particulièrement difficile à résoudre.

Certains esprits qui se disent bien informés mais qui appuient leur thèse sur un raisonnement purement sophistique prétendent que le chemin de fer est devenu un instrument périmé, incapable de suivre le progrès et dont les possibilités futures semblent sérieusement compromises par l'évolution superbe de l'industrie automobile. Il est facile de réfuter cet argument, car il n'est point besoin, ce nous semble, d'être un technicien pour reconnaître les avantages du rail et sa supériorité, en tant que mode de transport sur longue distance, où il ne redoute aucune concurrence sérieuse. Capacité, économie, sécurité, vitesse et confort, telles sonc en effet les caractéristiques principales du chemin de fer. Un train de 330 mètres de long est capable de transporter au minimum 1.000 voyageurs ou 800 tonnes de marchandises, alors qu'il faudrait pour assurer les mêmes transports, environ 40 autocars ou de 80 à 160 camions, suivant leur puissance, occupant sur la route une colonne, les premiers d'environ un kilomètre, les seconds de 2 à 4 kilomètres. D'autre part, les trains de cette longueur ne consomment, suivant leur vitesse, pas plus de 40 à 50 klg. de charbon au kilomètre et n'ont besoin que de 7 à 15 agents pour être conduits, alors que

Type d'auto-car « Pullman » de lro classe utilisé pour le transport des voyageurs en Tunisie.

Intérieur d'une voiture de 1"' clasje.

les 40 auto-cars ou les 80 à lfiO Camions correspondants consomment de 40 à 50 litres d'essence au kilomètre et nécessitent entre 80 et 320 conducteurs et mécaniciens. Quant à la vitesse. Certains trains atteignent une moyenne horaire de 100 kilomètres sans diminution de sécurité pour les voyageurs. Sur la route, cette vitesse est possible, mais dangereuse, et allez donc proposer au voyageur d'effectuer un parcours de 300 kilomètres d'une seule traite dans un véhicule automobile si confortable soit-il ! Il regrettera bien vite les commodités du wagon-couloir, du wagon-restaurant ou de la couchette.

Au moment où l'Algérie se voit contrainte à refondre ses installations ferroviaires pour ne conserver que celles vraiment utiles et à peu près viables, il nous semble bon de signaler à l'attention de l'opinion l'exemple de la Tunisie.

Que se passe-t-il donc en Tunisie ? La concurrence entre le rail et la route a été tout simplement rendue impossible, la Création des lignes de service public étant soumises au régime de l'autorisation préalable et au contrôle des services de l'Etat, ce qui constitue au surplus une garantie indéniable. Aussi, la société bénéficiant de 'a concession est-elle des plus prospère. N'étant pas obligée de sacrifier aux nécessités commerciales de la concurrence, elle met à la disposition du public des voitures qui tiennent compte surtout du confort. C'est ainsi que les châssis sont prévus pour 30 places au lieu de 45 et 50 que contiennent la grosse majorité des véhicules généralement utilisés par les Compagnies de transport. Autre perfectionnement: la voiture comporte deux classes bien séparées et un couloir central où le voyageur de taille moyenne peut circuler librement, grâce à la hauteur du plafond qui atteint 1 m. 72.

La formule a également cet avantage de favoriser l'essor du tourisme moyen puisqu'elle offre à

l'étranger la possibilité d'effectuer quand non lui semble, à un tarif extrêmement réduit et dans des conditions de confort uniques, des circuits nue les organisations spécialisées rendaient jadis fort onéreux.

En ce qui concerne le transport des marchandises, les résultats ne sont pas moins probants. Dans le tranport de céréales, entre autre, la Tunisie s'organise d'une façon pour le moins fort remarquable. Mais cette question dépasse pour '.'instant

le cadre d'une enquête que nous nous proposons, d'ailleurs, de poursuivre plus avant, avec l'espoir d'apporter quelques précieux enseignements aux milieux intéressés et d'éclairer l'opinion publique sur bien des points qui visent directement l'avenir et l'intérêt de la collectivité algérienne.

André Sarrouv.

Bureau de départ de Tunis : Salle d'expédition des bagages.

Photos Dcconcloit,

ce Dieu est le plus grand »

par Pierre Hamp.

Dans la vaste série de livres qu'il a consacrés sous le mode romanesque à «la peine des hommes" considérée dans toutes les brandies du labeur humain, Pierre Hamp a témoigné de la plus attentive curiosité, d'un ardent besoin de documentation, d'un désir continu de savoir.

Avec une patience de bénédictin, il vient d'étudier les questions nord-africaines, examinant avec une conscience scrupulleuse tous les détails et déchirant courageusement tous les voiles qui lui j araissaient dissimuler des mystères ou des malfaçons.

La laine. McktOub, Dieu est le plus grand, ces trois romans constituent une étude d'honnête homme averti et de puissant romancier ; le lyrisme Créateur de celui-ci s'associe harmonieusement au sens critique de celui-là.

Géographe méticuleux et économiste avisé, il a alimenté la trame de ses récits avec un exposé plein d'ampleur des problèmes posés par le développement de la colonisation française dans le vaste empire limité en latitude par la Méditerranée et le Sahara, en longitude par l'Océan Atlantique et la Tripolitaine.

Son héros, le Roubaisien René Blanseau, fils et descendant de tisseurs, est parti au Maroc •": la conquête de la toison d'or, la toison de laine dont il veut ravitailler les broches de la Flandre. Au pays il a laissé sa fiancée. Marthe Saèlens, tendre et sage fille du Nord, qui a exigé son départ pour lui permettre de se rendre digne d'elle avant leur mariage, mais qui n'hésite pas à briser toutes les lisières et à aller le retrouver quand elle sent sa présence nécessaire pour la sécurité de leur bonheur commun. Elle le rejoint et accomplit son voyage de noces — avant ht lettre — dans une randonnée automobile qui comprend le S.id algérien et la Tunisie.

Lors d'un premier séjour en Afrique du Nord, René Blanseau s'était procuré la connaissance efficace de plusieurs collaborateurs et la sympathie encombrante de la femme de l'un d'eux, M"" Guadalupa Mazerillo, « Oualou » pour les intimes, qui n'admet pas sa défection et le poursuit à ' ravers toute l'Afrique du Nord pour obtenir on ne saura jamais quoi. " Dieu est le plus grand», en effet, bien qu'il s'agisse en fait du petit archet divin dont Mathurin Régnier nous a expliqué pourquoi il n'était pas nécessaire de le peindre.

" Tout aussi grand qu'un autre Dieu ». Quoiqu'il en soit, un accident fort opportun met un point final à l'activité nocive de la belle Oualou ; René Blanseau et la charmante Marthe, sa femme, poursuivront leur carrière avec la force de la jeunesse et la confiance audacieuse de l'amour. Tout au long de ces trois volumes. Pierre Hamp a multiplié les remarques, les notations qui témoignent du soin avec lequel il s'est documenté avant d'écrire ses romans. Certes, il n'est pas toujours tendre pour les colonisateurs européens ou les grands seigneurs indigènes, mais la loyauté de sa critique est le principal attrait, Bonifaci.


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Le Rallye aérien de Pâques !

Tout indique dès maintenant que le Rallye aérien algéro-marocain aura un grand succès. De nombreux engagements sont d'ores et déjà officiellement enregistrés ; d'autres demandes sont à l'étu- , de, qui seront bientôt régularisées.

L'Aéro-Club du Maroc a bien voulu nous communiquer une première liste d'engagés qui prouvera à nos lecteurs par la qualité des concurrents inscrits que la lutte pour la victoire sera rude.

Liste des engagés européens.

MM.

Marcel Legendre, sur Potez 36, moteur Renault 95 CV. Roger Gérard, sur Caudron Super-Phalène Dr André Dupechez, sur Potez 43. Capitaine Pucet, sur Farman 234, moteur Salmson 95 CV.

Maurice Berthalot, sur Caudron-Phalène, moteur Gipsy 120 CV.

Pierre Collin, sur Potez 43.

Camille Marot, sur Potez 43, moteur Potez, 100 CV.

P. Scordel, sur Farman 350, moteur Renault 95 CV.

Auger, sur Caudron Super-Phalène, moteur Gipsy 120 CV.

Dr Crochet, sur Potez 43, moteur Renault Bengali.

E. Régnier, sur Potez 43, moteur Renault Bengali.

Ch. D'Audigné, sur Moth Morane.

Burlaton, sur Caudron Phalène, moteur Renault Bengali 125/135 CV.

Aéro-Club de Paris, pilote Ratie, sur Caudron 271, moteur Lorraine 120 CV.

Aéro-Club de Paris, pilote Strube, sur Caudron 271, moteur Lorraine 120 CV.

Watinne, sur Caudron Super-Phalène, moteur Gipsy 135 CV.

De Montigny, sur Morane Moth, moteur Gipsy 85 CV.

Edouard Bret, sur Puss Moth, moteur Gipsy 105 CV.

Henri Petit, sur Farman 204, moteur Lorraine 110 CV.

Association Aéronautique du Nord de la France, pilote Henry Gelley. sur Caudron Phalène IV, moteur Renault 120/145 CV.

Georges Lebeau, sur Farman.

Mauboussin, Raoul Lhuillery, Georges Fougère, Aéro-Club de Pologne.

Des aviateurs étrangers viendront s'ajouter à cette liste dès qu'ils auront donné à l'Aéro-Club du Maroc les caractéristiques de leurs appareils.

Les pilotes marocains qui se sont inscrits sont les suivants :

MM.

Robert Gorlacher, sur Caudron Phalène. Edouard Meyer, sur Farman. Bonan, sur Farman 390.

Capitaine Géranton, de Taza, sur Caudron Luciole, moteur Salmson 95 CV.

Rieutord, du C.T.A. de Meknès, sur Potez 3P. moteur Salmson.

Mussard, du C.T.A. de Port-Lyautey, sur Puss Moth, moteur Gipsy 105 CV.

Devoize, du C.T.A. de Tanger, sur Caudron Luciole, moteur Salmson 95 CV.

Desmazières, du C.T.A., de Rabat. L'Aéro-Club du Maroc met en ligne trois Caudron Luciole qui seront pilotés par MM. Jean Bâillon, Podkladov, et Rabiou.

D'autres noms viendront très bientôt s'ajouter à ces noms et nous nous ferons un plaisir de tenir nos lecteurs au courant de toutes les nouvelles qui pourront les intéresser sur le Rallye Aérien de Pâques qui nous Conduira de Casablanca à Casablanca, à travers la souriante Oranie, le Sud Algérien, les grandes oasis, et les villes saintes du Maroc. A Le Camp Cazes a reçu de très nombreuses visites cette semaine : Rabat, Kénitra viennent en visite de bon voisinage. Les pingouins de Sidi-belAbbès sont ici Comme chez eux. Les ailes fraternisent, tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le Couzinet 33. N° 1, piloté par de Vçrneuilh est passé, puis est reparti.

On jabôte au bar de l'Aéro-Club : « Roland Garros est en ligne», les «Pingouins» du C.A,B,A, en sont ! Il y aura du sport au prochain rallye. Fourny est sur les dents, il attend le Farman 390 de son ami Bonan. Gorlacher est à Issy, où il va prendre livraison de son appareil. Scherrer, le sympathique, met la dernière main à deux Phalène du Club. Un troisième est à AliCante. Ça va barder. La province bouge : Rabat (pardon, Rabat n'est pas province, mais capitale), Meknès, Taza, Kénitra, Marrakech, Tanger veulent être de l'affaire. Bravo, tant mieux;. Plus on est de fous, plus on rit ! Meyer

sourit : son Farman est prêt. Tout le morjde est « à bloc ».

Les journalistes mettent au point leurs appareils... photographiques ! C'est -bon signe.

Les Algériens vont faire du bruit... Les Français aussi... Les Marocains ne seront pas en reste.

3 avions sont destinés à la Presse qui assistera aux prises de becs ! Tout est donc parfait. Nous n'aurons qu'une chose à f aire : attendre la suite au prochain numéro !

Jean Sauguet.

Les avions gros porteurs

M. Pierre Léglise, rédacteur en chef de la revue « L'Aéronautique » et rédacteur technique à «For- ■ ces Aériennes » a fait vendredi 30 mars, dans les Salons de l'Aéro-Club de Casablanca sur différents types d'avions porteurs d'une puissance minimum de 2.000 CV., une fort intéressante conférence agrémentée de projections.

Groupés autour de M. Laurent, président et du Colonel Duffau de Laroque-Toirac, de nombreux membres de l'Aéro-Club, ainsi que des aviateurs militaires, eurent un très vif intérêt à entendre les très intéressantes révélations qui leur furent faites par M. Léglise sur les mastodontes de l'air : Do X, Caproni, Rohrbach, Blériot, Dyle et Bacalan. Dans la seconde partie de sa conférence, le très aimable orateur, initia ses auditeurs n la construction de ces formidables engins de transport, trop facilement hélas susceptibles d'être transformés en de redoutables appareils de bombardement. M. Léglise, est-il besoin de le dire, fut très applaudi : « c'était juste ».

Nous souhaiterions que Ces conférences intéressantes soient fréquemment renouvelées et que l'on y parle des questions aéronautiques intéiessant d'une manière absolument directe, les personnes qui aiment l'aviation.

Une série de conférences sur l'avion léger, l'avionnette de tourisme seraient, à notre avis, actuellement très indiquées et certainement très suivies en un pays qui, comme le Maroc, est le prototype de l'aviation de tourisme et de promenade, de par la configuration de son sol et l'engouement des Marocains à acquérir le « sens de l'Air » et à en user dans le domaine commercial... car on se servira de l'avion... comme moyen de déplacementutilitaire... dans un délai peut-être plus rapproché qu'on ne se l'imagine communément.

J. S.

Le 1" Salon du Maroc Oriental

quable un « Matin sur la Médina »). L'observation est directe et sincère. La grande Mosquée avec, au premier plan, la fontaine des Ouled-Aïssa, rend bien la vigueur brutale que prennent les choses sous notre ciel africain. Les mêmes qualités reparaissent dans les natures mortes qui sont de tous points excellentes. On né reprochera à Mme Santucci qu'une facture un peu dure et tendue. C'est le défaut de ses qualités et un défaut qui s'éliminera de soi, on en a la certitude, tant cette oeuvre indique de maîtrise certaine.

_M. l'Abbé Grasselly, curé de Berkane, expose une réduction de la cathédrale de Reims, merveille de patience et de piété qui eut un succès mérité.

Dans l'ensemble de salon est mieux qu'honorable. H témoigne d'un effort digne d'être encouragé. Des artistes ont oeuvré sans souci des modes passagères, et c'est le vrai moyen de ne pas dater un jour. On leur souhaite de se parfaire dans le travail, pour atteindre au grand talent qui est une longue patience.

Chantiers Nord-Africains

M. Carpentier a l'audace des grands sujets : ainsi dans une vue de Figuig. Sa peinture est largement traitée et avec force. On pourrait discuter quelques détails de la composition : les plans n'apparaissent pas avec toute la netteté que permet le dépouillement des paysages du Sud. Mais comment ne pas être séduit par une force qui nous emporte? Comment ne pas reconnaître tout ensemble un métier solidement possédé et une personnalité vigoureuse ? Ces qualités éclatent dans quelques peintures au couteau, travaillées dans une matière dense et cenpendant brillante (« Une rue à Tigdjett, Mostaganem »).

M. Carlier présente des aquarelles d'Annecy et d'Aixles-Bains qui sont traitées en demi-teintes avec beaucoup de finesse et de nuances. Il donne du lac d'Annecy une impression dans une dominante violette qui est d'une très agréable douceur. A signaler des scènes et types marocains pleins d'un malicieux humour rendu par un dessin vif et enlevé.

M. Paquier expose des aquarelle.s (lac d'Issarlès, Ardèche), des souvenirs du front de Lorraine, qui ont le grand mérite d'être vécus, des dessins à la plume (vues d'Alençon), un portrait de Mlle P... Dans toutes ces productions, on retrouve les mêmes qualités de finesse, d'observation minutieuse et précise qui font de M. Paquier un artiste probe.

Mme Salel s'est spécialisée dans le pastel où elle marque une réussite incontestable et brillante, grâce à un sens délicat des nuances. Son portrait d'enfant est d'une extrême distinction.

M. Braucourt est tout ensemble paysagiste (« Coucher de soleil à Port-Say », « Dans les Jardins d'Oudjda ») et portraitiste : on retiendra un portrait du Maître Henri Wagner, le distingué violoniste. Il aime la couleur. Son inspiration est très romantique. Visiblement, îa peinture l'intéresse moins par elle-même que par les sentiments qu'elle suggère. Il veut faire rêver. Nul doute qu'il y réussisse, ainsi qu'en témoigne son « Lever de lune » dans un parc qui est mélancolique à souhait. Mme Darrouy-Zorbaides ne donne que des aquarelles qui sont toutes de très haut mérite. Cet ensemble est le plus homogène de tout le Salon. Les vues de Grèce et d'Afrique sont baignées de pure lumière. Elles ont la grâce, la fraîcheur et l'éclat. Le sens de la couleur domine, sans que, pourtant, le dessin soit jamais sacrifié. La « Vieille rue de Salonique », les « Maisons grecques de Chalcis » sont une joie pour les yeux.

Mme Santueci-Margheriti possède un métier très ferme. Son oeuvre est fortement construite, qu'il s'agisse de portrait ou de paysage (on citera comme très remarRevue

remarRevue illustrée de la Construction en Afrique du Nord

Sommaire du numéro de mars, consacré à 1' « Exposition d'Urbanisme et d'Architecture moderne » :

Une lettre de M. Ch. Brunel, maire de la Ville d'Alger. - Tous urbanistes, par M. le Bâtonnier Rey, président de l'Association des « Amis d'Alger », président du Comité d'organisation de l'Exposition, - Alger-la-Complexe, par M. G. Sébille, architecte divisionnaire honoraire de la Ville de Paris. - Chimère ou bon sens ? par M. Le Corbusier. - Contribution à l'aménagement de l'Alger futur, par M. M. Rotival, ingénieur E.C.P. - Esquisse du « Grand Alger », par M. Tony Socard, architecte D.P.L.G. - L'habitacle indigène et les quartiers musulmans, par M. F. Bienvenu, architecte D.P. L.G. - L'évolution des idées sur l'Urbanisme algérois de 1830 à nos jours, par M. R. Lespes, professeur agrégé d'histoire et de géographie. - Les leçons d'une Exposition, par M. J. Cotereau. ingénieur de l'Ecole Polytechnique, secrétaire général adjoint du Comité cle l'Exposition. - L'Exposition d'Urbanisme, présentation des oeuvres exposées, par M. J. Cotereau.

« Il faut être de son temps », par M. Frantz Jourdain, président de la Société des Architectes modernes. - Architecture moderne, par M. Emmanuel de Thubert, délégué général de la Société des Architectes modernes de Paris. - L'Architecture moderne et l'aménagement des habitations, par M. Marcel Lathuillière, architecte D.P.L.G., vice-président du Comité d'organisation de l'Exposition. - Le rôle des matériaux dans la construction, par M. J. Pierre Marie, architecte D.P. L.G.. président de la Chambre syndicale des Architectes diplômés et admis, vice-président du Comité d'organisation de l'Exposition. - L'hygiène dans l'habitation, par_M. Albert Seiller, architecte E.D.B.A., commissaire général de l'Expositio.i. - Réflexions sur les procédés de construction et leur part dans l'art architectural, par M. Léon Claro, architecte D.P.L.G.. professeur à l'E.N. des Beaux-Arts d'Alger. - La sculpture et la peinture dans l'Architecture moderne, par M. Jean Alazard, directeur du Musée National des Beaux-Arts à Alger. - « La Maison qui se bâtit », poème inédit de M. Jean Poirier, président de l'Association des Ecrivains algériens. - Les stands publicitaires.

Prix de ce numéro : 10 francs. (Edition du « Journal Général », 3, rue Pélissier, Alger.)

Lies rapides de Quimper vont partir de la gare Montparnasse

La Compagnie d'Orléans et l'Administration des Chemins de fer de l'Etat, toujours soucieuses d'offrir aux voyageurs des relations plus rapides et plus commodes, viennent, en commun accoj.d. de réaliser un vaste projet de réorganisation de l'extploitation de leurs lignes de Bretagne.

Actuellement soumis à l'approbation de M. le Ministre des Travaux publics, ce projet doit entrer en vigueur le 15 mai prochain.

Il permettra aux deux réseaux de l'Orléans et de l'Etat, tout en facilitant pour l'ensemble de leurs services, les compressions de dépenses indispensables à l'heure actuelle d'assurer dans de meilleures conditions que par le passé les relations de Paris vers les régions du Nord de la Loire.

Les trains Paris-Quimper auront leur terminus non plus à la gare du Quai-d'Orsay, mai .s à la gare Montparnasse. Empruntant ainsi un itinéraire sensiblement plus court, ils pourront gagner sur la durée du trajet 1/2 heure à 2 heures suivant les cas. Trois rapides quitteront chaque jeur la gare Montparnasse vers 9 h. 25, 15 h. 30 et 20 h. 20 et arriveront à Quimper vers 19 h. 10, minuit 20 et 7 h.05. En sens inverse, trois rapides, dont un saisonnier, quitteront Quimper vers 6 h. 55, 15 h. 20 et 20 h. 45 et arriveront à Paris-gare-Montparnasse vers 17 h., 23 h. 55 et 7 h. 15.

D'autre part, pour satisfaire au désir exprimé à maintes reprises par les corps constitués de la région, les 2 Réseaux de l'Orléans et de l'Etat se sont mis d'accord pour améliorer les relacions de Quimper avec Rennes, tout en maintenant de bonnes correspondances à Tours et à Nantes pour les autres régions de la Bretagne.

Enfin, les relations entre Paris, Nantes, StNazaire, La Baule et Le Croisic seront également améliorées.


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La mode passe...

Depuis que les dimensions de nos appartements sont devenues restreintes, au point qu'il a été indispensable de modifier le mobilier et depuis, aussi, que la vitesse règne en maîtresse sur notre terre, l'espace s'est fait, semble-t-il tout petit.

La mode suit, inconsciemment peut-être, ces fluctuations, réagit parfois et c'est pourquoi nous voyons, à des époques plus ou moins éloignées les unes des autres, réapparaître ce que l'oubli semblait avoir englouti. Le « yo-yo » et la jupe-culotte sont des exemples à citer.

Un jardin « mexicain ».

Dans la décoration du home, il en est de même et nous voyons aujourd'hui un engouement pour les jardins d'appartement et les collections de poissons rouges. Cela s'explique peut-être par le manque de temps pour admirer la nature aux endroits où elle est encore naturelle et par l'exiguïté des logements. Quelle qu'en soit la cause, le fait est là et lui seul nous intéresse.

Pendant quelques mois les fleuristes ont été assaillis par une clientèle avide de posséder ces merveilleux arbres nains, ces plantes bizarres chères aux Japonais. On voyait des cèdres minuscules croître sur quelques Cailloux ; des ponts miniature jetés sur des torrents dont les eaux bouillonnantes étaient, simulées par un léger filet d'ocre broyé et de plâtre pulvérisé ; des montagnes en bas âge et des océans qui voulaient être immenses tenaient à leur aise dans un pot de terre pas plus grand que ça... Cet ensemble de plantes savamment atrophiées, ces montagnes que I illiput, aurait jugées lilliputiennes avaient été oaptisés « jardins japonais ».

Mais voilà ! la mode est comparable, a-t-on dit. à une jolie femme ; ses caprices sont donc infini? et maintenant, les jardins japonais ont disparu. On les a retirés du coin d'ombre et de lumière où, pendant quelques mois ils ont trôné, où ils ont été l'objet de soins attendris, où chaque jour des mains féminines venaient avec ravissement, au pied des « géants » des forêts, verser quelques gouttes d'eau... Ils n'entendront plus les exclamations ravies de l'amie jalouse en hypocrite admiration devant leur magnificence. Relégués dans un Coin sombre, les ponts sont coupés, les torrents ont leurs sources taries et les cèdres orgueilleux ne sont plus qu'un triste plumet de petites feuilles sèches. La mode passe...

La place des « jardins japonais » est maintenant prise par les « jardins mexicains » — le tour du monde est à la mode —. Différent? :les premiers, ces déracinés de l'Amérique centrale ont conquis tous les coeurs, ont violé tous les sanctuaires. Il en est dans la salle à manger et dans le « flânoir » de Madame, dans le bureau "'e Monsieur et au fumoir. Partout c'est un hérissement de pointes et de dards menaçants, car sans

Les poissons chinois aux teintes variées s'ébattent dans l'aquarium...

ironie aucune, le jardin mexicain, contrairement au jardin japonais, est semblable à une armée en bataille où pointent d'innombrables baïonnettes. Les plantes grasses de toutes sortes étalent leur feuillage épais et visqueux, leurs rejetons bizarres ; jaillissant du coeur d'une fleur, une feuille s'étale ; d'une feuille sort une branche, d'une branche, des racines. C'est une végétation rapide, dont on peut suivre jour par jour, heure par heure, la croissance extraordinaire.

Mais, ce qui est plus drôle, c'est que cette vogue a fait naître un vocabulaire d'autant plus étrange qu'il se trouve à peu près exclusivement dans les bouches féminines.

— « Ma chère, voyez donc ce « kalanchoë reticulata ». il est superbe !

— « Oui. mais j'ai acheté un echinocactus et un sedum microphyllum. ainsi qu'un Opuntia rafincsquiana. de toute beauté.

—-« Mon cereus triangula est mort : je le regrette...

— « Remplacez-le par un ferrocactus ou par une euphoriba splendens. c'est aussi bien. »

Pendant toute la conversation, des noms barbares sont énoncés avec' une facilité d'élocution qui a dû demander de nombreux efforts cachés. Mais, en revanche, quelle fierté de parler avec tant d'aisance de ces plantes choyées et dorlotées comme

comme une poupée par une petite fille.

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Malgré la fâcheuse réputation qui leur sst faite de porter malheur, les poissons rouges ont aujourd'hui quitté les bassins des squares publics pour venir se prélasser dans de gentils aquariums d'appartement.

Avec le jardin mexicain, l'aquarium et ses hôtes pacifiques (bien (pie chinois) est l'objet de soins attendrissants aussi bien de la part de Monsieur que de Madame. Seul " Minet » semble trouver indésirables ces intrus, accaparateurs d'une bonne partie de la tendresse de ses maîtres. Aussi, de temps en temps, lorsque personne ne la voit, S. M. fourrée, malgré la répulsion naturelle qu'Elle éprouve pour l'élément liquide, y plonge sa patte velue et griffue, et fait ses délices d'un poisson, qu'il soit chinois ou non.

Il en résulte évidemment de petits drames conjugaux sans suites marquantes, cela va sans dire... Madame boude pendant quelques heres "t Monsieur bravant les regards ironiques et les sourires moqueurs des passantes revient à la maison tenant délicatement, du bout des doigts, un récipient de verre plein d'eau où flotte un poisson rouge. La mode passe...

Gérard Bcssc.

...où parfois ils se reposent, las de tourner dans leur cage de verre. Photos Dcssault.


16 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le collier fatal

« Je connais, dans sa plénitude, la joie d'aimer; — le commandant Marc, célibataire fervent, souriait ; — ma vie de tourbillon au milieu de femmes jeunes et jolies de divers pays m'a rendu heureux... Je quitterai le monde avec respect ! Que, du moins, j'emporte ce collier d'ambre roux: le plus suave de mes souvenirs s'y rattache.»

Dans le studio de Marc, le collier demeurait piqué au mur, entre deux) oeufs d'autruche et des cierges à poignée de satin frangée d'argent.

Jacqueline, la veuve ravissante en mal de remariage, la favorite du moment, l'admirait fort et le souhaitait à son cou.

« Je m'en voudrais de contenter votre caprice, ma chérie : ce Collier, je vous l'affirme, est fatal... Et, je vous aime tant ! »

Brillante et vive — une libellule que baigne la lumière — Jacqueline humait la fraîcheur et les parfums du jardin de Marc avant de pénétrer dans le studio.

« Le commandai- makache rentré ; grand marche tiraillor, tu sais ? »

Bel-Kacem renifla l'odeur de chypre qu'exhalait le Corps de Jacqueline.

—« Bien ; donne-moi des cigarettes et du café.»

Allongée sur le divan, Jacqueline rêvait à l'avenir de son choix quand le brosseur installa devant elle la maïda chargée de tasses minuscules et d'une verseuse. Dans la verseuse, le café bouillait encore et, sur une Coquille de nacre, s'alignaient les cigarettes à bout doré.

Une cigarette grillée, les yeux de Jacqueline rencontrèrent le collier ; les grains d'ambre, énormes et taillés à facettes inégales semblaient caillots de sang dans le mystère de la pénombre.

«Fatal? Ah bah!... FarCeùr de Marc! Tu me refuses le collier parce qu'une femme aimée plus que moi te l'a légué! »

Elle se dressa, souple et riante, alla vers le collier : « je l'emporte ! Marc me le réclamera s'il l'ose ! »

Le trésor, en compagnie du drageoir et de l'arsenal de beauté féminine, au fond du sac marocain : « Bel-KaCem, dis au commandant que je passe l'après-midi chez mon amie Zah'ia. »

Bel-Kacem arrosait les parterres d'oeillets et de verveine ; — les bordures de marjolaine s'endiamantaient — il interrompit son travail, salua militairement.

A

Zahia accueillit Jacqueline avec effusion. Les visites de la Roumia lui étaient précieuses. L'époux méfiant, le Capitaine Mostafa les tolérait ; il tenait Jacqueline en particulière estime. Intelligente, riche et belle, l'amie de Marc se ferait épouser bientôt.

Zahia vivait assez recluse, ne sortait que le vendredi, Karima l'adjouza (1) l'escortant et répondant de sa vertu à Si Mostefa.

Chaque vendredi, Zahia pouvait se rendre au cimetière... ô délices !

Le vent effleurait les Cyprès ; puis la caressait... Le haïk écarté sur son visage rond et frais de quinze ans, elle semblait envoyer des baisers aux arbres, aux! stèles gravées d'or, aux oiseaux qui filaient dans l'azur, tant le plaisir d'être libre gonflait ses lèvres et dilatait sa poitrine.

Un trop vif soleil chauffant le patio, Jacqueline préféra le repos dans le salon où ronflait un ventilateur. Elle contait à Zahia son dernier voyage à Alger, lui décrivait les toilettes en vitrines ;... la petite Musulmane imaginait les mannequins figés dans leur grâce brune ou blonde. « Merveilles des merveilles !»

Zahia laissa Jacqueline pour aider l'adjouza à servir le goûter. Alors, seule, Jacqueline tira du sac marocain le collier.

« Fatal ? Toi !... Que je te sente sur ma

chair !»

Elle le mit à son cou, l'en ôta, polit les perles ternies, au velours d'un coussin. Les perles reluisaient comme des yeux ayant bu à la flamme du soleil.

Tranches de pastèque confite, gâteaux de patates douces glacé de Crème au chocolat, thé à la menthe, l'heure passait.

La visiteuse partie, Zahia trouva le collier oublié sur le divan.

«Est-ce un crime de le garder quelques jours?

(1) Adjouza : vieille, duègne.

(2) Kaf'ra: infidèle (religion).

Allah me pardonnera : je distribuerai une aumône aux mendiants du cimetière... Si Mostafa tellement sévère, ignorera...»

Si Mostafa, fourbu par la marche sous un ciel brûlant, arrivait.

L'air distrait de Zahia le frappa ; aussi les réponses brèves à ses questions.

Au lieu de se diriger, Chastement baissé vers les bottes poussiéreuses du maître, le regard de Zahia se perdait au loin. Où donc ? Est-ce que l'épouse sorth*ait pour d'autres promenades que celles permises ? En chemin, un jeune homme l'aurait-il croisée ?.. Un souffle, et le haïk se lève sur le visage !... Un jeune homme ! Si Mostafa se contempla dans le miroir qui reilétait Zahia... Hélas !

Le dîner fut pris en silence. Zahia négligea par deux fois l'assiette de son seigneur. L'inquiétude de Si Mostafa croissait.

« Ah ! je saurai ! Je sévirai ! »

Il partit faire sa digestion en ville. '

Accroupi sur l'une des nattes qui garnissaient la terrasse du café, Si Mostafa essaya de suivre le jeu des amateurs d'échecs. En vain ! L'idée de Zahia distraite, infidèle, l'obsédait. D'ordinaire, elle venait à lui, légère, gaie, embaumée : un chevreau ! Un rayon d'étoile ! Une fleur de jasmin !

A

Rien ne troublait le silence du jardin ; la clé ne grinça pas dans la serrure de la grille, ni la grille sur ses gonds.

Ses sandales abandonnées près d'un rosier,.le capitaine Mostafa longeait le sentier menant à la maison ; pas un caillou ne criait sous son piedAutour du patio, les portes voilées de rideaux étaient closes ; au-dessus de la vasque l'eau ne fusait plus ; les tourterelles dormaient... Une lampe éclairait la chambre de Zahia ; sur le carrelage en mosaïque de la galerie, l'ogive et le chebbak de la fenêtre se dessinaient. Si Mostafa s'approcha... Il vit !

Agenouillée, radieuse, Zahia faisait couler entre ses doigts rouges de henné un collier, le pressait contre sa poitrine de petite fille, lui murmurait des tendresses, l'adorait: une kaf'ra (2) et son idole !

Ce collier ? Le collier du studio où le commandant Marc invitait amis et amies... Alors le Champagne moussait dans les coupes ; les rires sonnaient; les propos hardis s'envolaient, se croisaient; l'atmosphère s'alourdissait de la fumée du tabacAmis et amies s'enlaçaient, grisés... Zahia et le commandant !

Si Mostafa étouffait ; les veines de ses tempes allaient éclater.

Horreur ! Les lèvres de Zahia baisaient le collier.

Si Mostafa bondit sur l'adorante ; la radieuse Zahia ; les mains velues saisirent le cou délicat, une tige de fleur...

Pas un soupir... L'esprit de Zahia s'échappa vers le Miséricordieux.

Si Mostafa connut plus tard l'innocence de sa

Zahia.

Jeanne Faure"Sardet,

Grand Prix littéraire de l'Algérie pour 1931.

Fruits de chez nous. Des oranges ! Des oranges !

Voici la saison des oranges !...

Pour les trois-quarts des Parisiens, dit Alphonse Daudet df.ns ses « Lettres de mon moulin», ce fruit cueilli au loin, banal dans sa rondeur, où l'arbre n'a rien laissé qu'une mince attache verte, tient de la sucrerie, de la confiserie... Pour bien connaître les oranges, il faut les avoir vues Chez elles, aux îles Baléares, en Sardaigne, en Corse, en Algérie, dans l'air bleu doré, l'atmosphère tiède de la Méditerranée. Je me rappelle un petit bois d'orangers aux portes de Blidah. C'est là qu'elles étaient belles !..»

L'oranger croît, en effet, merveilleusement sur tous les rivages méditerranéens. D'aucuns l'ont assimilé à l'arbre aux pommes d'or dans le Jardin des Hespérides. N'était-ce point aussi une orange qui perdit, au Paradis terrestre, notre premier père, ainsi que le prétend le poète Maurice Vaucaire ?

Non, ce ne fut pas une pomme Pomme verte, acre et sans parfum, Qu'Eve fit mordre au premier homme : Le serpent Va dit à chacun.

Des beaux anges et des archanges

Qui volaient à travers les fleurs:

Non, ce fut une ronde orange

Fière de ses rouges couleurs.

Le soleil qui l'avait mûrie

En devint rouge à l'horizon ;

Puis Eve, troublée et marrie

Rougit bien plus que de raison

Et des bouquets de fleui-S d'oranges

Tombèrent des doigts blancs des anges.

Et cependant l'Europe n'a connu l'orange que fort tard ; elle était ignorée de l'antique Grèce et des Romains ; (Le m al uni aurcum de Virgile est le Coing et non l'orange): Originaire de la Chine et de la Cochinchine, elle passa, au début de l'ère chrétienne, dans l'Inde ; les Arabes l'importèrent en Asie Mineure, puis en Egypte et dans l'Afrique du Nord, plus tard en Espagne.

Voici ce que dit l'auteur arabe Maçoudy qui, après avoir visité presque tout l'Extrême-Orient, écrivit vers 943, son livre Les Prairies d'Or : « L'oranger et le citronnier rond (leurs fruits sont moins bons que dans l'Inde), furent apportés de l'Inde, postérieurement à l'an 300 et semés d'abord dans l'Oman. De là, on les planta à Batrah, en Irack et en Syrie ; ils devinrent très communs dans les maisons de Trasous et d'autres villes frontières de la Syrie, à Antioche, sur les côtes de Syrie, en Palestine et en Egypte, où ils étaient inconnus auparavant. »

Et l'écrivain musulman Ibn Batouta qui visita aussi les lointains pays d'Orient au début du XIV siècle, ajoutait dans ses Voyages : « L'orange douce (le narandj el Khalou) est très abondante chez les Indiens. Quant à l'orange acide (el narandj el Khamach), elle est très rare. Il y a une troisième espèce d'orange, qui tient le milieu entre la douce et l'acide. Ce fruit est de la grosseur du citron doux ; il est fort agréable et je me plaisais à en manger. »

C'est en Syrie que les Croisés purent apprécier l'exquise saveur des oranges. Mais elles ne pénétrèrent en France que plus tard ; de l'Espagne vinrent et la chose et le nom. Le premier oranger, provenant d'un pépin semé à Pampelune, fut apporté à Chantilly, en 1500, par le connétable de Bourbon. « On voit encore aujourd'hui, lit-on chez Pougens au XVir siècle, dans l'orangerie de Versailles, un oranger qui existait déjà du temps du connétable de Bourbon. »

Nous ne trouvons guère le mot « orange » ou «orenge», qui servait à désigner primitivement et l'arbre et le fruit, qu'au XVI* siècle, en France, où l'on pouvait pour « trois sols, se procurer six

Denes pommes a orange. » AU siecie suivant (on connaît la fameuse Orangerie de Versailles 1, tout le monde appréciait à sa valeur les qualités de ce fruit exotique. On le trouve mentionné chez presque tous nos écrivains classiques. Dans le « Menteur » de Corneille, par exemple, il est parlé. De bouquets de jasmin, de grenade et d'orange. « J'ai fait apporter, dit l'« Avare » de Molière, ici quelques bassins d'oranges de la Chine, de citrons doux et de confiture. » Et La Fontaine, dans « Pysché » :

Orangers, arbres que j'adore,

Que vos parfums me semblent doux !

Est-il dans l'empire de Flore

Rien d'agréable comme vous ?...

Bien entendu, l'Europe, oui a connu l'orange par l'intermédiaire des Arabes, leur a emprunté aussi le nom pour la désigner. C'est le mot arabe « narandj », qui vient lui-même du persan « narang » et plus loin du sanscrit « naranga » ou « nagaranga»), que nous avons pris, plus ou moins déformé. (Les arabes d'Algérie disent maintenant « tchina » pour désigner l'orange. L'Espagnol a prononcé « naranja » («arouja», en catalan). Le français « orange » et l'italien « arancia » s'expliquent par la chute de l'n initial par suite d'une fausse assimilation (très fréquente) avec l'n de une ; on a dit : une narange, une norange, una narancia ; puis une orange, una arancia. L'a de la syllable initiale s'est transformé en o (orange) dans le français, ailleurs en i, comme dans le patois béarnais irange.

Telle est, en quelques mots, l'histoire de ce beau fruit si savoureux, si rafraîchissant, un des plus beaux fruits de notre Algérie. Sa valeur nutritive et. médécinale est connue de tout le monde. Qu'il suffise de rappeler Un fait : Ninon de Lenclos, qui resta belle jusqu'à un âge très avancé, affirmait que si elle avait conservé ainsi son inaltérable jeunesse, c'était parce qu'elle avait coutume de manger dix oranges par jour.

Et quand à la fleur de l'oranger, à laquelle nous n'avons, en français donné aucun nom particulier, bien qu'elle soit un symbole fort connu (les Castillans l'appellent «azahar», de l'arabe «zohra»), rappelons aussi le dicton italien :

« Il fior d'arancio d'ogni fior e il re »,

La fleur d'oranger est la reine de toutes les fleurs.

Jean Çazenave.


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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Le Congrès de l'Union générale des fonctionnaires algériens

Le Congrès de l'Union Générale des Fonctionnaires algériens s'est tenu à Alger dans la salle de la « Lyre Algérienne », sous la présidence de M. Ferrier, entouré des membres du bureau : MM. Guillon, Caniot, Garcia, Ballot, Bingesser, Chalon, Daurre, Gulphe et Neuhauser. Les cinquante-quatre associations que groupe l'Union y étaient représentées.

Les congressistes furent tout d'abord informés d'une nouvelle sensationnelle survenue av cours des dernières semaines : le front unique des salariés de l'Etat Algérien a été réalisé et c'est une réalisation unique dans le monde entier.

Dès le début, M. Ferrier déclare que c'est un congrès de travail et non de discours. A jsi, M. Guillon, secrétaire général de l'U.G.F.A. donne-til immédiatement le rapport moral. Le quart colonial, le projet Violette, la réduction des traitements, le huit pour cent et les réductions accordées par les commerçants aux fonctionnaire-:, sont passés en revue. M. Guillon laisse ensuite la place à M. Lecarre, chargé du rapport sur l'organisation des relations permanentes de l'U.G.F.A. avec les autres fédérations de fonctionnaires de l'Algérie, réussit, avec l'appui de M. Ferrier. à constituer le « Cartel intersyndical algérien pour la détr\

détr\

Le Congrès de l'Union générale des fonctionnaires algériens : Le bureau.

ALGER.

Remise de la croix de la Légion d'honneur à M. Bergeaux.

fense des salaires » dont la première réunion a eu lieu le sept avril. Le bureau du Cartel sera composé par trois membres de chaque fédération. Les moyens d'action devront être décidés à l'unanimité et la Commission supérieure devra comprendre un élu de chacune des cinq fédérations. Dans le cas où les Pouvoirs publics refuseraient d'adopter cette façon de voir, la collaboration sera refusée en vertu du principe énoncé : tous ou personne.

Pour Clôturer le Congrès, M. Ferrier fit un appel pressant à la bonne volonté des adhérents et à leur ardeur propagandiste.

Chez les Anciens Zouaves

C'est dans le jardin d'hiver de l'Alhamb>-a que M. le Général Laborde, ancien commandant d'.l 9" Zouaves, a remis la cravate de la Légion d'honneur à M. Bergeaux, grand mutilé à la ïambe de bois et qui doit à l'armistice de n'avoir point subi le poteau d'exécution chez nos ennemis.

De nombreuses Wautes personnalités s'étaient réunies à l'Alhambra pour fêter cette distinction honorifique et M. Sudry, l'actif président tes Anciens Zouaves, retraça la vie du légionnaire en une allocution empreinte de la cordialité la plus sincère.

«Bergeaux, c'est un chic type»... «c'est un officier d'une audace et d'un sang-froid ex-optionnel »... «C'est le lion des zouaves»... Ces phrases, rappelées par l'orateur, et prononcées par des chefs ou des subalternes de M. Bergeaux, montrent

bien, dans leur simplicité, ce qu'est l'ancien enfant de troupe, l'artilleur, le zouave et l'aviateur

qui mérita tant de fois le cravate rouge qui vient de lui être donnée.

Le général Laborde parla ensuite des devoirs du soldat et prit comme exemple la conduite héroïque du lieutenant Bergeaux. « Mais, dit-il, le devoir est soeur de la soufrance, et c'est celle-ci qui en montre toute la valeur, toute la beauté. »

La cérémonie fut égayée par le chant de la «Cigale » des Anciens Zouaves, M"' Mireille Lalleniand, accompagnée par l'orchestre de l'Alhambra.

La grande chasse au Maroc

Le Maroc est encore le pays du gibier.

Mais si l'on rencontre peu de panthères, les sangliers sont nombreux.

Un groupe de Nemrods entreprit dernièrement une battue dans la région d'Ourtzag.

Partis de l'« Auberge du Chien qui fun-e », les chasseurs abattirent, dans la même joun.ée. .'î'.l pièces, ce qui est. un beau record.

Les indigènes servirent de rabatteurs et leur activité permit aux chasseurs l'exploit dont le chiffre (pie nous venons de dire donne la mesure.

De telles battues devraient être souven. effectuées, les sangliers devenant un véritable danger pour l'agriculture. Les dégâts commis pas ces animaux sont, en maints endroits. Considérables et les colons, s'ils n'ont jusqu'ici ras eu à se plaindre des déprédations effectuées, pourraient bien se trouver un jour dans l'obligation de faire appel à des équipes de chasseurs pour se défaire de ces animaux.

Une chasse aux sangliers à Ourtzag.


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Ginéma

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

»' Le Gamin de Paris "

France Dholia, dans « le Gamin de Paris ».

Nestor Vincent — Totor poui tout ir le monde — est un gosse de dix-huit c ans ; orphelin de guerre, il s'est fait ] lui-même: d'abord employé aux im- » primeries du « Petit Parisien », il est ( maintenant reporter photographe. i

En outre, Totor est père de famille, : il a deux grandes filles, ses "soeurs, Dédée et Lulu. Dédée doit bientôt, épouser Jean Bonamy, un modeste employé de banque. Mais, un jour, la petite famille découvre que Jean l'a indignement trompée ■ à la vérité, il est le fils du grand financier, le général en retraite Antoine Gérard. I

Dédée chasse celui qui a abusé d'elle sous un faux nom, et avoue à son frère qu'elle s'est déjà donnée à lui.

Tntfw nn cnno'n ml à ll,*l(» ilict.i l'i'iTlîll'îltion.

l'i'iTlîll'îltion. de sa colère, alors qu'il recherche Jean, le met en face du général Gérard ; qu'importe, il parlera quand même' il exigera que Jean épouse sa Dédée.

Le vieux soldat va jeter le gr.min à la porte ; mais ce dernier se défend : on doit l'écouter, il est pupille de la | Nation et fils du Capitaine Vincent, tué au fort de Vaux, aux côtés du Commandant Raynal.

Le général a Connu le père de Nestor, ils ont combattu dans £e même secteur ; c'est ainsi qu'il contemple maintenant avec attendrissement, ce fils de héros, cet enfant adoptif de la Fiance.

Il est alors convenu que Dédée entrera comme secrétaire chez le géUne

géUne angoissante du « Sous-marin blessé ».

xieusement d'être renseignées sur le sort des hommes enfermés dans l'épave. Ceux-ci doivent attendre patiemment que la pression de l'eau qui pénètre clans le sous-marin leur permette enfin de s'évader et de remonter un par un à la surface.

Un drame humain d'un réalisme poignant... la lutte de l'homme contre l'eau... Une épopée sous-marine impressionnante...

Une page intéressante d'héroïsme naval exaltant le courage des hommes en face du plus implacable pji il.

Ce n'est que lorsque VOU3 verrez l'attente anxieuse des épouses éplorées que vous songerez qu'un film se déroule sous vos yeux, tant ce document dramatique est étonnant de vérité et de réalisme.

Egalement au Uialto. un film de Rex Ingram « Baroud » avec Philippe Moretti, Rosita Garcia, Pierre Batcheff. Colette Darfeuil, Arabella Ficlds.

Ce film nous montre la double intrigue du fils d'un caïd avec une européenne et d'un européen avec la fille du caïd. Ce film animé charmera le public. La fin en est palpitante et tiendra les spectateurs angoissés jusqu'au dénouement final qui pourrait se traduire par " Inch Allah ».

tions sentimentales et c'est ce qui nous vaut « Rivaux de la Piste ».

Il y a de bons éléments populaires dans ce film sur les courses cyclistes, et nous sommes conduits dans le milieu sympathique entre tous les milieux sportifs, de ces stayers, de ces braves gars de la roue libre.

Albert Préjean a poussé !a Conscience professionnelle jusqu'à monter en vélo derrière motos. Il est entouré de Georges Colin, Jim Gérald, Jacques Dumesnil, Dréan, de M"" Suzet Maïs et Jeannette Ferney, de Madeleine Guitty, qui jouent tous fort bien. Et l'on voit même deux authentiquer conreurs cyclistes, Brumer et Marcillac, lue la " caméra » a visiblement intimidés.

CASINO

léral, mais cela sans qu'elle puisse se douter un instant que celui-ci est le père de Jean ; ainsi le vieux guerrier apprendra à connaître la douce enfant et, si ses impressions sont favorables, il parlera à son fils avec toute la fermeté désirable.

Sur ces entrefaites, Jean commet une indélicatesse qui risque de compromettre son père, ce dernier l'a chassé, jusqu'au jour où il aura s..; mériter le pardon.

Installée sous le toit du général Gérard, Dédée conquiert le coeur de celui dont elle ignore la qualité et qui la traite bientôt comme son enfant.

Jean, résolu à se réhabiliter à la fois aux yeux; de son père et à Ceux de Dédée, s'est engagé comme radiotélégraphiste à bord d'un hydravion qui va faire le tour du monde.

A titre de reporter, Totor rejoint Jean au moment de son envol ; il lui apprend le geste émouvant de ton père à l'égard de Dédée. Profondément troublé, l'aviateur fait à l'héroïque gamin, le serment de donner ;;on nom à celle dont il a injustement brisé la vie.

De retour à Paris, Totor rend compte au général du succès de son entreprise. C'est ainsi que Dédée apprend la douce vérité ; elle sera bientôt, l'épouse de Jean, tandis qu'elle se sent déjà pressée sur le coeur d'un second père.

REGENT

L'Alliance Cinématographique Européenne présente, à partir de lundi, Albert Préjean, dans « Rivaux de la Piste ».

Le sport, privé de l'aventure sentimentale qu'on croit obligatoire au cinéma, peut fournir d'excelleiiLs scénarios et de rudes émotions, mais nos producteurs et nos auteurs n'imaginent pas un film sportif sans variaA

variaA du 10 avril, la grande tournée française

MAX TAY

dans la revue « Un peu., de Paris » en deux actes, un prologue et 24 tableaux de Jack Cazal.

Musique de L. Closset.

Cette magniifque revue dans laquelle défilent 45 artistes, dans SOI) costumes et de nombreux et beaux dé;ors attirera la foule au Casino.

COURS DE DANSE

M"" Medousa, maîtresse de ballet du 'héâtre Municipal, dont la science put tre appréciée durant la saison d opéra et d'opérette, ouvre un cours de danses classiques et rythmiques.

Ce cours d'ensemble aura lieu au Théâtre où seront également données des leçons particulières.

à Oran

RIALTO

A partir de lundi, les Etablissements Jacques Haïk présentent « Le SousMarin blessé ».

Le « Sous-Marin blessé » est un documentadre

documentadre exact, mais il constitue en même temps l'une des plus poignantes tragédies créées par ia vie moderne.

C'est l'agonie d'un submersible qu'une avarie a envoyé au l'ond de l'eau.

A terre les familles attendant anAu

anAu dans « Baroud ».


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRES

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l'ensemblier-décorateur

Tout le monde est, aujourd hui, d'accord pour reconnaître la place importante que les Arts Décoratifs ont prise à la faveur des besoins de la vie moderne, dans le concert des diverses manifestations esthétiques.

A côté de l'architecte, du peintre, du sculpteur, l'artiste-décorateur représente et réalise les tendances contemporaines dans la recherche du bon goût.

Son concours est indispensable pour donner à un ensemble, ce caractère universel et classique qui marque notre époque désireuse de simplicité, base de l'art.

Les ATELIERS DU MINARET sont, parmi nos ensembliers-décorateurs, ceux que l'on consulte avec confiance, car ils ont donné, par de nombreuses réalisations, les meilleures preuves de leur maîtrise, de leurs qualités.

Qu'il s'agisse d installations complètes d'appartements, de villas, de bureaux, d'hôtels, de restaurants, de bars, de magasins, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs, de s'adresser aux ATELIERS DU MlNARET.

Ensemble-studio exécuté par les Ateliers du Minaret pour M. Jaïs, a Algei

Le banquet des Commissaires de Police

L'Amicale des Commissaires de police d'Algérie a réuni ses membres en un banquet groui.ant un grand nombre de personnalités parmi lesquelles MM. Peyrouton, secrétaire général du Gouvernement général; Fulconis, procureur général ; Joussen, président de l'Amicale; Lemoine, Beciétaire général adjoint; Annet, directeur du Cabinet civil; Laussel, directeur de la Sécurité, et Carayol. sousdirecteur ; Michel, secrétaire général de 11 Préfecture ; du Pac ; Colombet ; Labat et Arexy; Tritsch, commissaire central ; Payen, Moyen, Frimigacci, Fontaneaux, chefs de la police tlll bile à Alger, Oran et Constantine ; l'inspecteur principal Penciollelli. président du syndicat des inspecteurs et agents de la police mobile, etc..

A l'heure des discours, M. Joussen prit le premier la parole suivi par MM. Colombet et Peyrouton. Ce dernier s'exprima en ces termes : "Dans un pays comme le nôtre, les fonctionnaires essentiels sont les policiers dans le sens le plus noble

du terme, car ce sont les gardiens vigiîi'nts de l'ordre public et la collectivité ne saurai 1 se passer d'eux". Puis, l'orateur parla du fonctionnaire en général et détermina son rôle dans l'économie d'une nation, en France en particulier OÙ il est « le seul contribuable intégral, peut-être pas par vertu, mais par obligation. Mais, si tout le inonde en faisait autant, il n'y aurait pas de crise budgétaire ».

Un congres avait tenu ses assises avant le banquet et renouvelé le bureau de l'Aniica'c

M. Joussen a été élu président ; MM. Dwinville et Fanjeau pour le département d'Alger. Mayen et Demouveaux pour le département d'Oran, Miquel et Martel pour le département de Constantine, vice-présidents ; M. Arnaud, secrétaire général ; M. Labat Gabriel, secrétaire-géiiéral-adjoint; M. Foussat, trésorier général ; M. Soulié, trésorier général adjoint ; MM. Maury, Sicre, Entrement, Bonnin, Freyc'het et Lafage, assesseurs.

A l'Ecole de Préappienlissane d'Alger

La distribution solennelle des prix aux élèves de l'école de PréapprentissagO d'Alger a rêvé;M le caractère d'une grande manifestation. L'couvro par elle-même, vaut que beaucoup d'intérêt lui soit porté, étant donné qu'elle est destinée à fournir d'excellents ouvriers et contremaîtres.

Les travaux exécutés par les élèves donnent aussi une idée de la perfection du travail et des grandes qualités des moniteurs.

C'est dans la vaste salle du « Majestic « qu'a eu lieu cette cérémonie. Des discours furent pro'.oneés par MM. Mirante, Durafour et Sarramegna. Chacun des orateurs retraça l'existence de l'é oie et ses progrès rapides.

Une séance cinématographique termina lu réunion à la grande joie de tous les heureux lauréats et de ceux même qui attendent cl désirent avec ardeur leur tour prochain de récolter les l,n rbles lauriers dus à leur travail.

ALGER. — Les Commissaires de police fêtent lem- '■■'■union annuelle.

ALGER. — La distribution des Prix de l'Ecole de préapprentiasage.

Photos Dcssmill.


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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

ANNONCES VII


ANNONCES VIII

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

ANNONCES IX


ANNONCES X

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Etude de M° André GODIN, chevalier de la Légion d'honneur, notaire à Alger, 2, rue de la Liberté.

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Société à responsabilité limitée au capital de 278.000 francs.

Siège Social à Alger, 41, rue Mogador

AUGMENTATION DE CAPITAL

APPORT PAR LA SOCIETE «TERRE D'AFRIQUE»

Auxi termes d'un acte reçu par M'' GODIN, notaire à Alger, le 16 mars 1933, intervenu entre :

M. Edmond BERLUREAU, cheva^ lier de la Légion d'honneur, publiciste, demeurant à Alger, 2, rue Burdeau et M. Emile BROCHIER, conseil juridique, administrateur de sociétés, demeurant à Alger, 24, boulevard Camilie-Saint-Saëns,

Agissant tous deux au nom et comme seuls liquidateurs de la Société dénommée : Terre d'Afrique, société anonyme au capital de 312.500 francs, ayant son siège social à Alger, 2, rue Burdeau, dissoute aux termes de la délibération de l'assemblée génév&le extraordinaire des actionnaires de la dite société en date du 25 février 1933, dont une copie a été déposée aux minutes de M" GODIN, notaire, le 4 mars 1933; les dits MM. Berlureau et Brochier nommés aux dites fonctions de liquidateurs avec pouvoirs suffisants à cet effet aux termes de l'assemblée du 25 février 1933 sus-visée.

Et M. Emmanuel ANDREO imprimeur, administrateur de sociétés, demeurant à Alger, 31, rue MaréchalSoult, agissant au nom et comme administrateur délégué de la Société Ancienne Imprimerie Victor Heintz, société anonyme au' capital de 2.400.000 francs, ayant son siège social à Alger, 41, rue Mogador, et M. Fernand FONTANA, imprimeur, demeurant à Alger, 12, boulevard Baudin, agissant au nom et comme seul liquidateur de la Société Fontana frères et Clc'.

Les dites Sociétés Ancienns Imprimerie Victor Heintz et Fontana frères et C1'-, prises en qualité de seules associées et gérantes de la Société dénommée «L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE », société à responsabilité limitée au capital de 200.000 francs, ayant son siège à Alger, 41, rue Mogador.

Mogador.

Il a été réalisé dans les ternies suivants rapportés, par extrait les conventions d'apport et d'augmentation de capital faisant l'objet de l'acte présentement analysé.

APPORT

MM. Berlureau et Brochier ès-qualités, apportent à la Société « L'Afrique du Nord Illustrée », ce qui est accepté pour elle par MM. Andréo et Fontana ès-qualités, les biens et droits mobiliers dont la désignation suit, dépendant de la liquidation de la Société « Terre d'Afrique ».

DESIGNATION

La propriété du journal bi-mensjiel ou revue périodique dénommé: «TERRE D'AFRIQUE», se publiant à Alger, rue Burdeau n" 2, comprenant :

a) La dénomination, le titre du journal, la clientèle, tant pour les abonnements que pour les annonces, avec le bénéfice et les charges de tous les contrats et marchés concernant la publicité, tous les exemplaires des numéros parus à ce jour, constituant les archives.

b) Tous les clichés, photographies, dessins et autres documents de toute nature ayant servi ou pouvant servir à la rédaction, à la composition et à l'impression de cette publication, tel que le tout existe actuellement.

c) Le droit de rééditer tels articles, numéros ou volumes que la Société absorbante jugera convenable, ainsi que de céder tous droits de reproduction à charge de rémunérer les auteurs conformément aux lois et usages.

d) Le droit à la propriété et à_l'organisation commerciale et à tous autres éléments corporels et incorporels

pouvant concerner cette publication, sans aucune autre réserve que celle ci-après indiquée.

Tels et ainsi au surplus que les dits biens existent, s'étendent, se poursuivent et comportent avec toutes leurs aisances, appartenances et dépendances, sans aucune exception ni réserve autre que la suivante :

RESERVE. — Ne font pas partie dj présent apport, mais en sont au contraire expressément réservés par la Société apporteuse, tous les résultats actifs ou passifs de l'ex|ploitation de « Terre d'Afrique » jusqu'au 15 mars 1933, inclusivement. La liquidation de la Société « Terre d'Afrique » fera donc son affaire personnelle de cette exploitation antérieurement à cette date et notamment du passif, y compris les commissions dues aux agents de vente et publicité Correspondant à cette exploitation, de même la liquidation de la dite Société encaissera à son profit exclusif les produits de cette exploitation de quelque nature qu'ils soient jusqu'à la dite date.

PROPRIETE, JOUISSANCE

La Société « L'Afrique du Nord Illustrée » sera propriétaire des biens et droits à elle apportés par les liquidateurs de la Société « Terre d'Afrique » et en aura la jouissance par la prise de possession réelle et effective à compter de la réalisation définitive de l'apport objet des présentes et de l'augmentation de capital qui en sera la conséquence, mais les effets de la jouissance rétroagiront au 15 mars 1933, de sorte que tous les résultats actifs et passifs de l'exploitation des biens ainsi apportées seront pour le compte exclusif de la société absorbante, à partir de cette date.

CHARGES ET CONDITIONS

Les apports qui précèdent s nt Consentis et acceptés sous les charges et conditions suivantes que la Société « L'Afrique du Nord Illustrée » exécutera fidèlement ainsi que l'y obligent MM. Andréo et Fontana ès-qualités :

1" La Société absorbante prendra les biens et droits apportés dans l'état où ils se trouveront le jour de sa prise de possession sans pouvoir exercer aucun recours contre la liquidation de la Société « Terre d'Afrique », soit pour Cause d'usure ou de mauvais état du matériel, de l'outillage, des objets mobiliers, soit pour toute autre cause.

2" Elle acquittera à compter du jour de sa prise de possession, tous impôts, contributions, patentes, taxes ou charges de toute nature auxquels les biens et droits apportés peuvent ou pourront être assujettis et généralement toutes les charges grevant les biens et droits apportés ou auxquels ils peuvent ou pourront être assujettis et généralement toutes les charges qui son+ inhérentes à leur exploitation.

3" Elle sera subrogée dans le bénéfice et les charges de toutes assurances contre l'incendie, les accidents et autres risques, souscrites par la Société apporteuse, à charge d'en acquitter les primes et cotisations, le tout a compter de sa prise de possession.

4" Elle sera substituée et subrogée purement et simplement à ses risques et périls, dans les droits, charges et obligations attachés aux biens apportés et à leur exploitation ; elle acquittera

acquittera redevances, supportera toutes charges et demeurera chargée pour son compte personnel de tous accords, traités et engagements généralement quelconques qui auraient pu être conclus par la Société apporteuse, pour quelque cause que ce soit, avec toutes sociétés, administrations, clients, fournisseurs, maisons de vente, représentants, dépositaires, employés ou tiers quelconques, le tout sans aucun i ecours contre là Société apporteuse ou sa liquidation pour quelque motif que ce soit.

5" Elle devra, concurremment avec la liquidation de la Société apporteuse, remplir toutes formalités pour obtenir la substitution de la Société absorbante à la société apporteuse, dans les bénéfices et charges de tous contrats, marchés et conventions quelconque;'- et notamment

notamment toutes conventions avec toutes administrations et particuliers pour tous travaux.

6" Aucun passif de la Société «Terre d'Afrique » n'est pris en charge par la Société de « L'Afrique du Nord Illustrée » et s'il en existe la liquidation de la Société apporteuse devra pourvoir à son acquit.

EVALUATION DE L'APPORT

EN NATURE

L'apport en nature qui preccae est

évalué d'Un commun accord entre les

parties à la somme de Soixante-dixnuit

Soixante-dixnuit francs.

REMUNERATION DES APPORTS AUGMENTATION DE CAPITAL

Le présent apport est consenti et accepté moyennant l'attribution à la liquidation de la Société anonyme «Terre d'Afrique », de soixante-dix-huit parts sociales de mille francs ?haCune, entièrement libérées de la Société de «L'Afrique du Nord Illustrée», créées à titre d'augmentation de capital de cette dernière société et qui porteront les n"s 201 à 278.

Ces soixante-dix-huit parts îouvelles représentent un capital de soixantedix-huit mille francs, et seront de même nature que les parts déjà «existantes.

Comme conséquence de l'apport qui précède et de la création de soixantedix-huit parts sociales nouvelles, en représentation de cet apport, le capital de la société à responsabilité limitée «L'Afrique du Nord Illustrée», est augmenté de soixante-dix-huit mille francs et, par suite, se trouve porté de deux cent mille à deux cet. soixante-dix-huit mille francs,

Les parts sociales ainsi créées à titre d'augmentation de capital seront entièrement assimilées aux parte sociales représentatives du' Capital de fondation et elles auront droit aux revenus et bénéfices de la Société de «L'Afrique du Nord Illustrée», à compter rétroactivement du 15 mars 1933.

ACCEPTATION D'ASSOCIE En tant que de besoin, MM. Andréo et Fontana ès-qualités, représentant les seuls membres de la Société «L'Afrique du Nord Illustré;: », déclarent accepter la liquidation de la Société « Terre d'Afrique » ou tous attributaires futurs des parts qui sont aujourd'hui attribuées à cette dernière, comme nouveaux associés, dans les termes de l'article 8 des statuts de- la Société «L'Afrique du Nord Illustrée». MODIFICATIONS STATUTATRT1R

Par suite de la réalisation de l'apport ci-dessus Constaté et de lVugmentation de capital qui en résilie, les statuts de la Société « L'Afrique du Nord Illustrée », établis aux termes de l'acte susvisé, reçu par le notaire soussigné, le 22 décembre 1932, recevront les modifications suivantes :

L'article 6 jusque et y Compris le paragraphe « Situation des b;ens apportés » ne subit aucun Changement.

Les paragraphes « Evaluation des apports en nature » et « Rémunération clés apports » sont supprimés dans l'acte constitutif et remplacé par le texte suivant :

NOUVEAUX APPORTS EX' NATURE. — En dehors des apports qui précèdent faits à la Société par la liquidation de la Société Fontana frères et la Société Ancienne Imprimerie Victor Heintz, il a été fait ultérieurement apport à la dite Société « Terre d'Afrique», aux termes d'un acte reçu par M" GODIN, notaire à Alger, le 16 mars 1933 des biens suivants :

La propriété du journal bi-mensuel ou revue périodique dénommée : «Terre d'Afrique», se publiant à Alger, rue Burdeau n" 2, comprenant :

a) La dénomination, le titre du journal, la clientèle, tant pour les abonnements que pour les annonces, avec le bénéfice et les charges de tous les contrats et marchés concernant la publicité, tous les exemplaires des numéros parus à ce jour constituant les archives.

b) Tous les clichés, photographies,

dessins et autres documents de toute nature ayant servi ou pouvant- servir à la rédaction, à la composition et à l'impression de cette publication, tel que--le tout existe actuellement.

c)< Lé droit de rééditer tels articles, numéros ou volumes que la Société absorbante jugera convenable, ainsi que de céder tous droits de réproduction à charge de rémunérer les auteurs conformément aux lois et usagls.

d) Le droit à la propriété et à l'organisation commerciale et à tous autres éléments corporels et incorporels pouvant concerner cette publication, sans aucune exception ni réserve, autre que la. suivante :

RESERVE. — Ne font pas partie du présent apport, mais en sont au contraire expressément réservés par la Société apporteuse, tous les résultats actifs ou passifs de l'exploitation de « Terre d'Afrique », jusqu'au quinze mars 1933 inclusivement. La liquidation de la Société « Terre d'Afrique » fera donc son affaire personnelle de cette exploitation, antérieurement à cette date et notamment du passif, y compris les commissio..s dues aux agents de vente et publicité correspondant à cette exploitation, do même la liquidation de la dite société encaissera à son profit exclusif les produits de cette exploitation de quelque nature qu'ils soient jusqu'à la dite date.

PROPRIETE, JOUISSANCE. — La Société «L'Afrique du Nord Illustrée» sera propriétaire des biens et droits à elle apportés par les liquidateurs de la Société « Terre d'Afrique » et en aura la jouissance par la prise de possession réelle et effective à compter du jour de la réalisation définitive de l'apport objet des présentes et de l'augmentation du capital qui un sera la conséquence, mais les effets de la jouissance rétroagiront au 15 mars 1933, de sorte que tous les résultats actifs et passifs de l'exploitation des biens ainsi apportés seront pour le compte ext'lusif de la Société absorbante, à partir de cette dernière date.

CHARGES ET CONDITIONS. — Les apports qui précèdent sont consentis et acceptés sous les charges et conditions suivntes que la Société « L'Afrique du Nord Illustrée » exécutera fidèlement ainsi que l'y obligent MM. Andréo et Fontana ès-qualités:

1" La Société absorbante prendra les biens et droits apportés dans l'état où ils se trouveront le jour de sa prise

ue possession, sans pouvoir exercer aucun recours contre la liquidation de la Société « Terre d'Afrique », soit pour cause d'usure ou de mauvais état du matériel, de l'outillage, des objets mobiliers, soit pour toute autre cause.

2" Elle acquittera à compter du jour de sa prise de possession, tous impôts, contributions, patentes, taxes ou charges de toute nature auxquels les biens et droits apportés peuvent ou pourront être assujettis et généralement toutes les charges grevant les biens et droits apportés et généralement toutes les charges qui sont inhérentes à leur exploitation.

3" Elle sera subrogée dans le bénéfice et les charges de toutes assurances Contre l'incendie, les accidents et autres risques, souscrites par la Société apporteuse, à charge d'en acquitter les primes et cotisations, ce rout à compter de sa prise de possession.

4" Elle sera substituée et subrogée purement et simplement à ses risques et périls dans les droits, charges et obligations attachés aux; biens apportés et à leur exploitation ; elle acquittera toutes redevances, supvortera toutes charges et demeurera chargée pour son compte personnel de tous accords, traités et engagements généralement quelconques qui auraient pu être conclus par la société apporteuse, pour quelque cause que ce soit, avec toutes sociétés, administrations, clients, fournisseurs, maisons de vente, représentants, dépositaires, employés ou tiers quelconques le. tout sans aucun recours contre la Société apporteuse ou sa liquidation pour quelque motif que ce soit.


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

ANNONCES X!

5° Elle devra, concurremment avec la liquidation de la Société apporteuse, remplir toutes formalités pour obtenir la substitution de la Société absorbante à la Société apporteuse, dans les bénéfices et charges de tous contrats, marchés et convention.! quelconques et notamment de toutes conventions avec toutes administrations et particuliers pour tous travaux.

6° Aucun passif de la Société «Terre d'Afrique » n'est pris en charge parla Société de « L'Afrique du Nord Illustrée » et s'il en existe, la liquidation de la Société apporteuse devra pourvoir à son acquit,

EVALUATION DES APPORTS EN NATURE

Les apports en nature qui précèdent ont été évalués d'un commun accord entre les associés, savoir :

Ceux faits aux termes de l'acte constitutif sus-visé du 22 décembre 1932, dans la proportion de moitié par la liquidation de la Société Fontaiia frères et par la Société Ancienne Imprimerie Victor Heintz à deux cent mille frênes, ci 200.000

Et ceux faits aux! termes de l'acte d'apport du 16 mars 1932, par la liquidation de la Société 'anonyme « Terre d'Afrique », à la somme de soixante-dix-huit- mille francs, ci •• 78.000

Ensemble : deux cent soixante-dix-huit mille francs, ci-- 278.000

du 22 décembre 1932, et soixante-dixhuit mille francs d'augmentation de capital résultant de l'acte modificatif du 16 mars 1933. »

Aucune autre modification n'est appointée aux statuts de la Société.

Pour extrait :

Signé : André GODIN.

Expéditions dudit acte ort été déposées à chacun des greffes du Tribunal de Commerce d'Alger et de la Justice de Paix du canton Sud d'Alger, le 29 mars 3 933.

Pour mention :

Signé : André GODIN.

TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE DE CASABLANCA

Registre du Commerce.

Les associés demeurent conformément à la loi, solidairement responsables vis-à-vis des tiers, pendant un délai de dix! ans à compter du jour de l'apport de la valeur estimative donnée aux biens apportés.

REMUNERATION DES APPORTS

Chacune des Sociétés apporteuses a droit à autant de parts sociales qu'elle a apporté de fois une valeur de mille francs.

En conséquence, il est attribué, en représentation des apports ci- dessus indiqués et peur les rémunérer, savoir :

A la liquidation de la Société Fontana frères, cent parts sociales de mille francs chacune, entièrement libérées de la présente Société qui porteront n"" 1 à 100, ci 100

A la Société Ancienne Imprimerie Victor Heintz, cent parts de mille francs chacune, entièrement libérées de la présente Société qui porteront les n"s 101 à 200, ci 100

Et à la liquidation de la Société « Terre d'Afrique » soixante-dix-huit parts sociales de mille francs chacune, entièrement libérées de la présente Société, qui porteront les hos 201 à 278 78

Ensemble : deux cent soixante-dix-huit parts sociales.. . 278

Les comparants affirment, --.onforment à l'article 7 de la loi du 7 mars 1925, que les prescriptions impératives de cette loi sont remplies et que toutes les parts sociales se trouvent réparties entre les associés de même qu'elles sont toutes libérées intégralement.

Article 7. — Cet article est rupprimé et remplacé par la rédaction suivante :

Article 7 (nouveau texte). — Le capital social est fixé à la somme de DEUX CENT SOIXANTE-DIX-HUIT MILLE FRANCS, divisé en deux cent soixante-dixf-huit parts sociales de mille francs chacune, toutes intégralement libérées, appartenant aux trois sociétés associés dans les proportions ci-dessus indiquées.

Le capital social actuel se compose uniquement des apports en nature de la liquidation de la Société Fontana frères, de ceux de la Société Ancienne Imprimerie Victor Heintz, et de ceux de la liquidation de la Société « Terre d'Afrique ». Il comprend le capital originaire de deux cent mille francs, figurant dans l'acte constitutif

Dossier n" 4.411.

Suivant acte sous seings privés en date à Casablanca, du 14 mars 1933, enregistré, il appert que M. Léon PETIGNIER, épicier, demeurant à Casablanca. 1, rue Michel-Ange, a vendu à M. Attila CIATTINO, commerçant, demeurant rue Michel-Auge n" 1 à Casablanca, quartier Racine, un fonds de commerce d'épicerie et boucherie dénommé « Epicerie Léon », sis à Casablanca, 1, rue Michel-Ange, avec tous ses éléments corporels et. incorporels.

Les oppositions seront reçues au Secrétariat-Greffe à Casablanca, dans les quinze jours au plus tard oui suivront la seconde insertion.

Le Secrétaire-greffier on chef,

E. NEIGEL.

Pour seconde insertion.

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ANNONCKS XI 1

L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE


L'AFRIQUE D- NORD ILLUSTREE