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Titre : L'Effort algérien : journal hebdomadaire paraissant le samedi

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1928-07-21

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327653395

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327653395/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1625

Description : 21 juillet 1928

Description : 1928/07/21 (A2,N61).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5552593k

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94171

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/01/2011

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La Fédération Nationale des Femmes

$-•••—«

Son Programme

Françaises, aussi intéressées que les Français à la prospérité nationale, nous n'avons {«s le droit de rester indifférentes à la vie politique de notre patrie, puisque nous pouvons, bien que n'étant pas encore éleclrices, exercer sur elle une :n• fluenee heureuse. °

Rester sur le terrain de la revendication du suffrage féminin, dont, personne n'ose plus, à l'heure actuelle, contester le principe, nous a semblé une là cire incomplète. Puisque nous voulons faire .servir co suffrage à une oeuvre de redressement et de rénovation, nous avons le devoir d'adopter une attitude politique nettement délinie, indispensable à une action claire ei efficace.

C'est donc pour répondre ù une nécessité nouvelle qu'a été fondée la Fédération Nationale des Femmes, indépendante de tout parti politique.

La Fédération Nationale des Femmes se doit d'affirmer un programme. Ce programme est l'expression de sa doctrine. 11 est assez large pour être accepté des Françaises de toutes conditions, qu'elles appartiennent ou non aux grandes organisations professionnelles, morales et confessionnelles, dont l'esprit sympathise avec le sien.

Vraiment national, il représente les intérêts vitaux du pays.

PROGRAMME

Nous proclamons les droits imprescriptibles de la famille, cellule vitale de la société.

Nous voulons :

La répression de toute propagande antifamiliale ;

L'application sans faiblesse de la loj contre l'abandon de famille ;

La révision de la loi du divorce ; c

La révision du code civil en vue du i raffermissement de la famille ;

Le respect dans l'éducation des forces 1

morales et spirituelles. <

L'assiduité scolaire rigoureusement exi- t

gée ; i

L'augmentation des bourses favorisant 1

le recrutement et la culture de l'élite ; <-

Le droit, pour les parents, de choisir a librement l'enseignement qui sera donne

à leurs enfants, ce droit des parents en- G

traînant le droit d'enseigner pour tout ci- r

toyen j d

La liberté d'association nar l'abrogation v des articles 13 à 18 de la loi de 1901. L'è- q

g

largissement des droits d'association ;

L'inviolabilité de la propriété privée et ^

le droit de transmettre, sous un régime ^

fiscal qui ne soit pas une sorte de confis- ,

cation périodique du bien familial ; '

L'accession de tous à la propriété, fer- grienne

grienne mobilière ; S(

La lutte contre les grands îléaux so- d ciaux ; ci

La lutte contre la mortalité infantile — l'organisation et le développement des eeu- "*, vres .privées assurant le service social : consultations pré-natales, crèches, consul- ai talions de nourrissons, etc.. La protection te effective des enfants assistés — le secours lit préventif d'abandon. — Pour la. mère travailleuse, l'application de la loi prescrivant le repos en attendant que soif applT- j ^ quée la loi sur les assurances sociales ; I s0

La lutte contre la tuberculose par l'ex- j tension du nombre des preventoria et sanatoria ;

La lutte contre le taudis ; l'extension des habitations à bon marché et l'amélioration du logis rural ;

La lutte contre l'alcoolisme et les stupéfiants ;

La lutte contre les formes diverses de l'immoralité publique. L'abrogation de la u réglementation ». Une réorganisation de la police des moeurs et l'emploi de ternies

ternies mes assermentées. L'application des lois )iis i sur les publications et spectacles contrai les res aux bonnes moeurs ; !ue Le développement des syndicats prof es:11~ sionneis et l'organisation de commissions :n" paritaires entre syndicats patronaux et syndicats ouvriers pour une entente nieil:a" leure entre le capital et le travail. La géIlc néralisation des allocations familiales ;

Une protection plus eflieace du.»travail .., à domicile et de l'artisanat ; „,( Le développement de l'orientation proa_ fessionnelle, des cours d'apprentissage, ni sous un régime de liberté, un ainénagelv ment plus équitable de la taxe d'apprentissage. Un stalut plus libéral pour les ((-, Chambres de métiers e.l d'agriculture. m Le développement de la législation proie tectrice du travail féminin et du travail

des enfants ; ;e Les conditions hygiéniques du. travail j. assurées par la salubrité des ateliers et ?i des bureaux ;

•s L'encouragement de l'enseignement més

més de l'hygiène sociale, de la culture

i- physique hors de tout accaparement étai-

étai- ;

c L'organisation la plus prompte et la plus pratique de la loi sur- les assurances '• sociales ;

L'encouragement aux coopératives : L'accession pour les femmes à toutes les carrières libérales, juridiques et admij nistrafives. Le développement et l'organisation des carrières féminines dites « sociales » ; j La réforme- du suffrage universel : la ■ - représentation proportionnelle intégrale, j le droit intégral de suffrage et d'élijjiibililé j i pour les femmes, le suffrage familial. Les voix des enfants partagées entre le père, ef la mère. (Proposition Roulleaux-Duga! ge, « .1. 0. ).,' S juillet 192?) ;

Désirant ardemment la paix, nous voulons la voir s'établir sur des bases solides : nous demandons pour les organisations internationales la force, d'imposer le respect du droit. Nous voulons aussi que la France avise d'elle-même aux mesures de sécurité qui la mettent à l'abri de toute agression ;

Pleines de confiance dans le bon sens ef le dévouement des femmes françaises, nous sommes assurées qu'elles -comprendront la nécessité de s'unir dans une oeuvre d'organisation et. d'éducation méthodique en vue des devoirs politiques qu'elles seront appelées à remplir dans un bref délai, nous en avons le ferme espoir, malgré les incompréhensions de beaucoup, les défaillances ef les oppositions de certains.

Nous convions toutes les Françaises a s'associer à notre effort, nous leur adressons un pressant appel, leur demandant d'accepter notre programme et de s'inscrire à :

La Fédération Nationale des Femmes, 3, place du Palais-Bourbon, Paris (7e).

Tous les points de ce programme seront analysés, dans « le Devoir National ». en , tenant compte des nécessités de l'actualité. J

Nous engageons nos lecteurs à conserver la collection de ce. journal, qui consti- c tuera une utile documentation politique et (

sociale.

a Le Comité d'organisation :

Mm.es' Maurice Amieux, Baranguer. Bazin ; Mlle Bazy : Mines la baronne de Beauverger, Bertrand, G. s Bonnefous, de Corlieu. Abel Gros- n nier, Dal Piaz, Manuel Fourcade, A. François-Poncet, Victor Gardette : Aille M. Junghans ; Mmes Th. Les- ^ couvé, Paul Reynaud, Jean Sépulchre : Mlle Louise Thuliez ; Mmes Si la comtesse Ed. de Warren ; Zam an ski.

Les Chiffres " dits Arabes "

Quand, arrivé en Afrique, on me mit entre les mains un livre arabe, je fus surgris de la forme étrange des chiffres usités.

■is 1 2 3 4 5 6 7 S 9 0

ii:t

ii:t

]- Et pourtant, jadis, dans les écoles où je suis passé, j'avais toujours entendu

''■ nommer nos chiffres actuels, chiffres arabes.

il Piqué par la curiosité, je voulus étudier cette question qui me paraissait d'ailleurs

d'ailleurs >-

'• Consulter un indigène ? Peine perdue ! Aucun n'eût été capable de me fournir

fournir moindre renseignement. Je feuilletai alors de gros et savants dictionnaires.

s J'y découvris un commencement d'explication : « Si nous appelons les chiffres tels que nous les traçons, chiffres arabes, aisait un auteur, ce n'est pas que nous les ayons empruntés aux Arabes, mais c'est en souvenir du système de numération qu'ils nous ont transmis. Quant à l'origine des dix caractères: 1, 2, 3, 4, 5, G,

] 7, 8, 9, 0, elle nous est complètement inconnue. »

t

Le problème n'était donc pas résolu pour moi. J'en étais là, quand un jour je découvris dans le grenier de la maison que j'habitais alors en Kabylie, parmi les livres mis au rebut, un volume intitulé: « Voyage en Algérie de Sa Majesté Napoléon III en 1865 ». Quelle ne fut pas ma surprise de lire ces lignes: « Tous les caractères de la numération sont tirés du chaton de la bague du roi Saiomon ». , On verra que tous les chiffres s'y trouvent inscrits; et l'on n'a qu'à arrondir les ( angles pour obtenir les dix caractères dont nous nous servons. . j

C'est à Gerbert d'Aurillac qui fut, au dixième siècle, le premier pape français

sous le nom de Sylvestre II, que l'on doit l'introduction en Europe de ce nouveau

mode de numération.

(

Gerbert avait séjourné en Espagne, d'abord à Séville, puis à Cordoue où jl s'ini- (

tia à la connaissance de l'arithmétique et de la cosmographie auprès de divers f

savants arabes. m

L. D.

i 75.000 !

i

« Nous touchions avant guerre 15.000 us francs. Multipliée par le coefficient, cette somme donnerait 75.000 francs. Pourquoi ne recevrions-nous pas cette augmentation ? » Tel est le raisonnement que, dans les couloirs, tiennent certains députés. Faut-il que le Parlement perde ce qui lui reste d'autorité ? Du « Journal, des Débats » :

Que l'indemnité actuelle ne soit pas la fortune, c'est possible. Même avec la buiu vette, la circulation gratuite et la franchise postale — généreusement étendues au delà des nécessités professionnelles, — :;. un membre du Parlement ne fait pas de placements de père de famille. Mais estce une révélation ? Les 6.000 candidats qui se sont âprement disputé la timbale '" il y a deux mois ignoraient-ils le cahier s. des charges ? Ceux qui jugeaient l'indem|s mté actuelle insuffisante ont-ils soumis la question à leurs électeurs ? Que celui qui !S en a fait un article de sa profession de n foi lève la main ! Et alors, que penser de j ceux qui la lèveraient demain, dans l'heure obscure d'un vote anonyme, pour s'allouer eux-mêmes une augmentation dont personne il'a soufflé mot quand il y aurait eu courage et franchise à en parler ? Le régime parlementaire n'est pas très en honneur présentement. Pense-t-on que le procédé qui consisterait à enlever, dans le brouhaha d'une fin de séance, un crédit d'une trentaine de millions pour améliorer le sort des députés et sénateurs serait de nature à rehausser son prestige ? L'hypocrisie enfantine avec laquelle ' ies précédentes augmentations ont été escamotées n'est pas oubliée ni pardonnée. On avait promis, on avait répété sur tous les tons que l'augmentation du chiffre de l'indemnité serait compensée par une diminution du nombre des ayants droits. On avait fait miroiter aux yeux du contribuable une économie sur la main-d'oeuvre parlementaire. Où est-elle ? On a fait tout le contraire. On a augmenté le nombre des députés. Pour y arriver, on a fait flèche de tout bois. On a ressuscité les arrondissements périmés, on a fait entrer en ligne de compte dans le chiffre de la population les étrangers, car, de même qu'on fait voter les morts, on fait intervenir les non-citoyens dans le calcul qui détermine les représentants des citoyens. L'arithmétique électorale a de ces beautés.

Va-t-on recommencer la même pitoyable comédie ?

Tout métier doit nourrir son homme ! C'est entendu, mais tout métier utile, et tout homme qui produit. Est-il utile que nous ayons 600 députés ? Si le métier ne nourrit pas son homme, comment expliquer qu'il ait tant d'amateurs ? Et comment expliquer aussi que les députés communistes versent à la caisse de leur parti une notable partie de leurs émoluments, sans être pour cela réduits à la mendicité ? N'a-t-on pas aussi la délicate attention d'exempter de la taxe sur les salaires et traitements l'indemnité parlementaire ? Si les lois de l'offre et de la demande ne sont pas un mot, nous ne sommes pas menacés d'une grève de candidats au Palais-Bourbon:

La Justice a besoin de Charité !

Même dans une société organisée au mieux des intérêts de chacun, l'aide officielle ne sera jamais assez souple ni variée pour se passer du concours individuel, non plus que de celui des oeuvres privées, de cette bienfaisance spontanée, qui suppose la volonté de donner plus qu'on ne doit.

Alger. — Imp. Imberfc Lg Gérant : A. MAG^.

Le jeu continuait, mais le brave homme ne s'aperçut ni de leur sourire embarrassé, ni de leur silence.

— Permettez-moi aussi, Monsieur, reprit Pierre, de vous remercier.

— De quoi donc encore, grand Dieu ?

— De ce que vous faites pour mon père...

— Pour votre père ? Vous savez donc ?

— Oui...

— Liane sans doute ?

— Oui, elle...

— Ah ! ces femmes... Ça ne peut pas garder de secret...

— Un secret qui ne pouvait éternellement durer. C'est bien ce que vous faites là, Monsieur...

— .Non, c'est simplement juste... Sans doute l'affaire est délicate, et si elle n'a pas encore abouti... mais laissons là le passé.. Madame votre mère vous aura sans doute dit sur ce point toute ma pensée. Dans tous les cas vous pouvez compter totalement sur moi, à une condition c'est que, de mon côté, je puisse compter totalement sur vous. Je ne puis rien sans vous et vous ne pouvez rien sans moi. La chose vous paraîtra peut-être bizarre, puisque comme je viens de le dire, il s'agit avant tout d'une question de justice. Mais la justice ayant plusieurs faces, elle n'est pas aussi simple qu'elle devrait l'être...

II n'insista pas, ne voulant pas, lui non plus, ouvrir un livre à tout jamais fermé. Depuis quinze jours il y avait eu tant de mystères tragiques entre ces trois êtres que maintenant que le voile était soulevé, ils n'osaient ni les uns, ni les autres regarder de trop près un drame dont le détail ne pouvait qu'irriter leur âme et brûler leurs paupières.

XIV

On a souvent remarqué que le jour où l'on quitte une ville d'eaux ou une plage, le ciel est magnifiquement bleu. Est-ce hasard ? est-ce dernière fourberie d'une grande coquette ? ou bien la raison en est-elle tout simplement que, depuis quelques années, septembre est plus beau qu'août ?... N'importe ! Toujours est-il que le matin où la petite colonie française devait quitter Champex, le temps était idéalement beau et pur. Pas un nuage du Grand Combin à la Dent du Midi, pas une ride sur le lac, pas une bavure le long des grandes ombres aux flancs des forêts. Le Val Ferret, avec son torrent, ses villages, ses échos, s'enfilait d'un seul regard tellement il était net de toute brume, et tout en haut les pics de l'Arpette, de la Breya, de Catogne avaient des reflets dorés tels en ont les flèches des cathédrales aux mâtines de Pâques...

Merveilleux pays ! avait dit M. Paillerets de la Tour en descendant de son auto-car quinze jours auparavant ! Oui, merveilleux pays qui avait couvert un drame affreux du manteau des clartés de son innocence !

Mais il fallait se quitter. Liane rentrait à Paris, les Carthy allaient à Genève, puis de là dans un pays plus lointain encore. Oui, il fallait se quitter, et trop

souvent les départs sont les dernières '

lueurs d'une flamme. Aussi étaient-ils un ■

peu tristes ce matin-là les deux jeunes '

gens. Ils étaient assis tous les deux sur '

une chaise-longue devant l'hôtel d'Orny. <

On a tellement de choses à se dire quand (

an se sépare, qu'on ne sait pas de quoi ;

parler. Pierre était sur le chemin de la i

guérison et le nom de son père sur ce- <

lui de l'honneur... et après !... Car sans 1

cet après, tout cela ne pouvait être qu'ur espoir sans durée. Après tout, le baron Carthy n'avait pas besoin du tardif honneur des hommes, et son fils ne désirait guérir que pour pouvoir aimer.

— Que vais-je devenir sans vous, Liane ?

Ces mots tombaient dans le silence du matin comme une larme dans un vase vide. Personne ne lui répondait, pas même celle à qui ils étaient adressés, et qui peutêtre n'aurait pu répondre que par un même écho .

— Oui, que vais-je devenir sans vous ? répétait-il... Le peu de vie que j'ai en moi, je. vous le dois, et tout ce que à quoi j'aspire est encore en vous. Comme il avait raison celui qui a dit: <c Nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre... ». Espérer ! toujours espérer ! Mon Dieu, comme c'est fatigant l'espérance... j

Mais, la première, elle avait repris le dessus et maintenant elle lui répondait:

— Mon ami, vous ne parlez pas comme il faut parler. La vie, ce n'est pas tant avoir de l'espoir que du courage. Qui es- i père ? Les chétifs, les miséreux, les privés de force et de foi... Ceux qui ont :onfiance en'eux-mêmes ou en quelque chose n'ont pas besoin de ce moyen illusoire le vivre. Or, Tierre, avez-vous confiance m moi ? Oh ! je le sais, on n'est jamais empiétement sûr de son coeur, et combien .' en a-t-il qui, le matin, disent: je jure, ■t auxquels le soir répond: trop tard !... )n a bien dit encore que le premier amour tait un breuvage que l'on prenait parce lu'on avait soif e,t que ce n'était qu'enuite qu'on choisissait... mais c'est un ronancier qui a dit cela... et les romaniers inventent. Ayez confiance en moi, 'ierre... mais vous ne me répondez pas...

I Vous ne croyez donc pas ce que je vc j dis ?

| — Oui, je le crois, puisque c'est vc I qui le dites... Mais je suis si loin de vo j'ai tant à changer en moi pour n'êt qu'un reflet de vous-même, j'ai derric moi tant de misères, que loisque je per à l'avenir, je m'effraie... Prendre une fe: me, cela est à la portée de tout le moni mais faire l'ascension d'une âme, quel pé et quel honneur !

■— Allons, vous exagérez, Pierre... | ne suis pas si haute que cela dans l'échel | des êtres, je ne suis qu'une pauvre fil qui a elle aussi ses faiblesses et ses d faillances. Si je vous ai fait un peu < bien, c'est parce que j'ai trouvé en voi une terre qui appelait. Vous êtes meilleu voyez-vous, que vous ne le croyez. D'ai leurs, si le Destin mauvais a jeté sur voi son dévolu, c'est que la matière était r che: le démon s'attaque rarement aux rrn diocres... Vous croyez encore cela ?...

— Je veux bien y croire puisque vous croyez..

■— Il ne faut pas y croire à cause d moi, mais à cause de vous. Ne soyez plu ce fiévreux qui vit sans cesse avec so thermomètre sous le bras. Je vous le pre mets, tout s'arrangera... Avant six moi l'honneur de votre nom — si honorabl devant la Justice tout court — sera réha bilité devant celle des hommes, vous mé me vous marcherez bien droit sur le droi chemin, et alors... Pierre... alors, si vou: avez un peu de sympathie pour moi, s vous le voulez... nous pourrons...

— N'ajoutez rien, Liane.

— Pourquoi rien ?

— Pas encore...

— Pas encore... Mais, c'est vrai, vous avez peut-être raison, et c'est moi qui suis

us une présomptueuse. Après tout, c'est aux

hommes à décider, à dire les premiers

mots. Excusez mon inexpérience: avant

de vous connaître, je n'ai jamais aimé...

' Pierre, vivement, se pencha vers elle,

et d'une voix anxieuse il répliqua:

se — Oh ! Liane, je n'ai pas voulu dire

n. cela... Dites-les ces premiers mots, c'est

|e à vous qu'ils reviennent de droit, à vous

•il qui avez tant fait pour moi... Si je ne

voulais pas que vous les disiez encore, c'est

que je ne me sentais pas assez digne pour

'e les entendre. Mais puisque vous le jugez

ie autrement, dites-les moi afin qu'ils m'ai'e

m'ai'e à me purifier...

s" — Eh bien ! Pierre, si vous le voulez, 'e je vous donne rendez-vous dans un an au is Val de l'Arpettaz.

.' — Pourquoi l'Arpettaz ? is

is Parce que c'est là que je vous ai j. vu souffrir pour la première fois et que ;_ c'est cette souffrance-là qui a ouvert mon coeur... Comme signe de mon serment, je vous rendrai la délicieuse épervière que ^ vous portiez ce jour-là à votre boutonnière, que je vous ai prise par malice, e vous vous le rappelez, et que je porte tous jours sur moi depuis ce jour. C'est convei nu ?... Une jolie fleur alpine. Quelle plus

- belle bague de fiançailles !... Ils se tus rent. Tous les deux étaient dans un de 2 ces moments d'extase si rare dans la vie

- et qui élève l'âme au-dessus des choses

- sensibles. Tout ce qu'il y a de clair, de : vrai, d'éternel dans l'amour des êtres en; tre eux enveloppait leursi jeunes coeurs

immobiles, il faisait si doux autour d'eux qu'il semblait que la magnifique nature elle-même ait voulu arrêter ses lumièrss, ses ombres, ses silences, pour mieux écouter ces deux enfants qui communiaient sous le signe bienheureux de la promesse...

. .' . . .i

v4 suiv. 'e).