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Titre : Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot

Auteur : Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot. Auteur du texte

Éditeur : Impr. A. Laytou (Cahors)

Date d'édition : 1892

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1892

Description : 1892 (T17).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55055578

Source : Société des études du Lot

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES. ET -ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-SEPTIÈM.E

PREMIER FASCICULE

CAHORS

IMPRIMERIE DE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1892

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par tes auteurs des articles insérés dans son BULLETIN,



BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES

DU LOT



BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-SEPTIÈME

CAHORS

IMPRIMERIE DE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1892

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.


Eig. 1. — OUVERTURE DU PUITS DE PADIRAC (extérieur). — Dessin de Vuillier d'après nature.

(Communiqué par le Club Alpin)


EXPLORATION DES IGUES ET GROTTES

DU GAUSSE DE GRAMAT

3e CAMPAGNE SOUTERRAINE (SEPTEMBRE 1890) (1)

Notre troisième campagne sous les Causses (9-23 septembre 1890), effectuée dans une région plus septentrionale que les deux précédentes, a eu pour objectifs : 1° l'achèvement de l'exploration de la rivière souterraine de Padirac ; 2° l'exploration méthodique du Causse de Gramat (Lot), entre la Dordogne et le Lot, de ses ruisseaux engouffrés dans les cavernes, de ses grottes incomplètement parcourues et des principaux acens percés à sa surface.

Si cette nouvelle expédition ne nous a rien révélé de plus curieux que les deux premières, elle nous a du moins permis de terminer ' complètement la découverte de Padirac, de résoudre l'énigme du cours d'eau qui s'y cache, — de faire justice d'une quantité de légendes relatives aux trous du Quercy, — d'élucider la question des rivières absorbées sur le Causse, et. de confirmer les résultats théoriques et scientifiques de nos précédentes recherches.

Pour faire suite à notre article de l'an dernier, commençons par ce qui concerne Padirac.

1

FIN DE L'EXPLORATION DU GOUFFRE DU PUITS DE PADIRAC

On sait que le gouffre de Padirac, situé à l'Est de Rocamadour (Lot) et au Sud de la Dordogne, est, au milieu d'une glèbe (2), un trou rond de 35 mètres de diamètre, — Le fond, où l'on aperçoit « des cavités qui offrent à l'imagination frappée l'aspect des portes

(1) Voir les 2e et 3° fascicule du tome XV.

(2) Glèbe, nom sous lequel les habitants du Gausse désignent les pacages arides et pierreux où ils font paître leurs moutons.


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du Ténare » (Delpon, Statistique du Lot, t. I, p. 57, Paris, 1831), en est rempli par un amoncellement conique de cailloux et de quartiers de roche dû en partie à l'effondrement d'une ancienne voûte de caverne ; le sommet de ce cône ou talus se trouve à 54 métrés (.1)

(1) Nous avons, en 1890, refait avec soin et rectifié nos mesures de l'année précédente et obtenu : profondeur du grand puits, 54 mètres au sommet du cône de pierres (au lieu de 56), et 75 mètres au point le plus creux (au lieu de 76); profondeur à la fontaine, 103 mètres (au lieu de

Fig. 2. — GRANDE ARCADE D'AMONT. D'après une photographie de M. G Gaupillat.

(Communiqué par la Compagnie de Paris à Or léans).


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en dessus de l'orifice, et sa base, au point le plus creux du puits, à 75 mètres; l'abîme ainsi ouvert, plus large en bas (65 mètres de. diamètre), a la forme d'un entonnoir renversé (voir le plan). — Le cône d'effondrement, épais de plus de 45 mètres, a obstrué le lit primitif d'un ruisseau souterrain qui coule maintenant en dessous, à travers les interstices des pierres, et que l'on peut atteindre en deux points : l°.En amont (côté Sud) est une grande arcade ou porte naturelle que l'on aperçoit très bien de la surface du sol, quoique son pied soit à 72 mètres de profondeur et qui, colossale de près, n'a pas moins de 25 à 30 mètres de hauteur (voir figure 2); dans l'obscure galerie longue de 60 mètres, dont ce grandiose portail constitue l'entrée, un. amas d'argile glissante, incliné à 35°, continue la pente du talus d'éboulement et conduit à 98 mètres sous terre au bout du ruisseau.

Immédiatement à main gauche, celui-ci se perd dans une impénétrable fissure de rocher pour passer sous le talus; c'est l'effondrement de la grande caverne originaire qui barra son cours. A main droite une galerie s'ouvre, perpendiculairement à celle par laquelle on vient de descendre, mais beaucoup plus basse; on peut y remonter le cours du ruisseau, rampant à plat vendre et à moitié dans l'eau en deux endroits. Cette galerie du ruisseau se recourbe en forme d'S ; après 160 mètres de longueur sa voûte s'abaisse, et tout se ferme au niveau d'une petite nappe d'eau où naît le courant. C'est là qu'en 1889 nous avons enfin trouvé sous terre la théorie exacte de l'origine des fontaines qui sourdent à l'air libre, la source des sources, constituée dans une vasque d'argile par l'eau de pluie qui suinte des voûtes d'une caverne. C'est la solution du problème scientifique de la transformation des pluies en sources dans l'intérieur des terrains calcaires.

Juste en face de la grande arcade, dans l'angle Nord et le plus creux du fond du gouffre, à la cote 75, se trouve une autre ouverture, horizontale celle-ci et de 1 à 2 mètres de diamètre seulement;

108) ; les puits du Gour et de la Fontaine n'ayant que 28 mètres (au lieu de 32) ; longueur de la galerie de la Fontaine, 370 mètres au lieu de 300; — id,. de la Rivière plane, 425 mètres (au lieu de 350); — point extrême atteint en 1889, 2,400 mètres (au lieu de 2,250 mètres), etc., etc.


Fig. 3. — OUVERTURE DU PUITS DE PADIRAC

Vue d'en bas à 75 mètres de profondeur. — Dessin de Vuillier, d'après une

photographie de M. G. Gaupillat. — (Communiqué par le Club Alpin).


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c'est l'orifice d'un deuxième puits vertical de 11 mètres qui débouche dans une jolie petite grotte dont le plancher stalagmitique, très fortement incliné, s'abaisse jusqu'à un troisième puits : en bas on entend couler l'eau ; la différence totale de niveau est de 28 mètres entre le haut du deuxième puits et le courant, que l'on revoit ainsi à 103 mètres sous terre.

Au milieu de la petite grotte, une grande cuvette de stalagmite, vide d'eau et en partie remplie de pierres, rappelle les gours, ces creux en forme de marmites produits par l'érosion des cascades dans le lit des torrents alpestres et cévenols et si remarquables dans le ravin des Arcs, notamment près de Ganges (Hérault); et nous avons baptisé le puits de 11 mètres et la grotte qui le prolonge : puits et salle du Gour. Le dernier puits se nomme puits de la ■Fontaine, car le courant au bord duquel il mène est le produit d'une fontaine qui jaillit d'un trou du roc : là, sans aucun doute, réapparaît le ruisseau perdu dans la galerie d'amont, déjà très important, car il vient de drainer toute l'eau qui suinte des parois du gouffre de Padirac et qui s'infiltre dans le talus.

Il est constant qu'autrefois, après l'écroulement qui a ouvert l'abîme, à une époque où les pluies étaient plus abondantes que de nos jours, il y a eu communication directe, par dessus le talus de pierres, entre la galerie du Ruisseau et les puits du Gour et de la Fontaine transformés en cataractes : gonflé en amont, barré en aval, ne trouvant pas un écoulement suffisant sous le talus de pierre, le courant s'élevait par l'arcade transformée en siphon et venait s'engloutir dans la deuxième ouverture que des. dépôts de carbonate de chaux ont peu à peu rètrécie. Entre les deux points cotés 72 et 75, il y a une sorte de ravin renflé en dos d'âne, à double pente, une espèce de col (coté 66 mètres) où les traces du passage de l'eau et d'un ancien lit sont nettement visibles sur les pierres. Cela autorise à croire que peut-être même le phénomène d'extravasement d'amont en aval se produit encore de nos jours lors des crues, d'autant plus que les paysans prétendent qu'on voit quelquefois d'en haut un ruisseau « se promener au fond de Padirac », après les hivers très pluvieux. (V, le plan.)

Nous ne saurions recommencer le récit déjà fait de la surprenante découverte effectuée au delà de la Fontaine, les 9 et 10 juillet 1889 : galerie de la Fontaine, Rivière plane, — les quatre lacs, — lac


— 10des Gours; — ni de l'aventureuse navigation souterraine tentée à deux dans ce noir inconnu, sur une frêle barque en toile, loin de tout secours humain, ni des difficultés rencontrées en cet étrange voyage (Pas du Tiroir, Pas des Palettes, Passage des Etroits, etc.)

Nous rappellerons seulement quel fut notre désappointement quand, après 2 kilomètres de ce pénible et merveilleux parcours,

nous dûmes battre en retraite, vaincus par la fatigue, craignant de manquer de lumière et forcés de renvoyer à l'année suivante la solution du problème de Padirac.

Aussi, pendant plus d'un an ensuite, il ne s'est guère passé de jour où nous ne nous soyons demandés, un instant rêveurs : « Et Padirac? Où cela finit-il? Irons-nous à 50 mètres ou à 12 kilomètres plus loin? » Car telle était notre alternative : rencontrer l'obsFig.

l'obsFig. — DESCENTE DU PUITS DE PADIRAC.

(Communiqué par la Compagnie d'Orléans.)


— 1l - iade définitif, insurmontable tout près du gour du retour, après le dernier coude entrevu en 1889, ou bien continuer la fantasmagorique promenade jusqu'à la Dordogne, jusqu'à l'une.des sources qui jaillissent sur sa rive gauche et qui sont situées à des distances comprises entre 3 et 12 kilomètres du point extrême atteint par nous dans la rivière souterraine.

On va voir comment nous avons, en 1890, résolu le dilemme ainsi posé, trouvé la fin 600 mètres plus loin que le gour du retour et découvert au-dessus du lac des Gours une autre splendeur égale à celle des quatre petits lacs.

Le 9 septembre 1890, quatorze mois jour pour jour après notre première descente, nous nous retrouvions tous quatre, Gaupillat, Armand, Foulquier et moi, an bord du gouffre de Padirac à 2 heures de l'après-midi, renforcés de mon beau-frère L. de Launay, professeur à l'École des mines; la presse ayant beaucoup parlé de notre découverte et annoncé même la nouvelle expédition, il y avait plus de mille personnes massées en spectateurs au bord du gouffre; la gendarmerie dû pays avait grand'peine à faire la police et à contenir les imprudents pour empêcher les accidents que nous eûmes fort à redouter.

Transport de 700 kilog. de bagages, vivres préparés, équipe d'hommes mise à notre disposition, tout avait été admirablement organisé d'avance par les soins de plusieurs propriétaires et savants de la région devenus maintenant nos amis : E. Rupin, B. de Materre, Ph. Lalande, de Salvagnac, etc.

Temps splendide; eaux très basses partout, après une longue sécheresse; l'entreprise s'annonçait et devait en effet marcher très bien.

■ Nous avions cette fois 62 mètres d'échelle de cordes, trois bateaux au lieu d'un, deux appareils photographiques et une lampe électrique puissante d'un nouveau système; bref, un matériel absolument perfectionné. Le programme était de passer la nuit sous terre, puisqu'il nous fallait au moins douze heures pour aller jusqu'au trente-quatrième gour et en revenir, et de ne remonter que quand nous aurions fini ; il fut exécuté à la lettre.

Si nous avions eu du temps, il eût été fort amusant d'observer et d'analyser les étonnements du public qui nous attendait depuis le matin pour être sûr de ne pas nous manquer. Mais cette affluence


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de curieux nous impatientait fort, entravant nos manoeuvres et nous jetant dans de continuelles transes, de peur de chutes au gouffre béant. L'installation dure longtemps et ce n'est pas avant

3 heures que Fécheile est disposée; à quatre heures nous sommes tous les cinq au fond du gouffre. Le bruit des conversations gêne beaucoup la transmission des ordres ; avec tout notre attirail il y a

Fig. 5. — INTÉRIEUR DU GOUFFRE DE PADIRAC. D'après une photographie de M. G. Gaupillat.

(Communique pur la Compagnie d'Orléans.)


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plus dé vingt gros paquets, il ne faudra pas moins de quatre heures pour les descendre tous au bout d'une corde et les amener à l'orifice du puits du gour ; Armand et Foulquier se fatiguent beaucoup à les transporter du haut en bas du talus de pierre. Pendant ce temps Gaupillat et de Launay dessinent et font de la photographie ; je lance du fond du gouffre, pour saluer le public, une des montgolfières de papier qui doivent nous servir à mesurer la hauteur des voùtes dans les galeries ; des applaudissements nous répondent, et l'orifice supérieur se garnit entièrement de têtes penchées sur le bord de l'abîme pour mieux nous voir. Je frémis encore en me demandant comment personne n'est tombé; la moindre poussée eût déterminé une catastrophe ! Deux jeunes gens, MM. Pons et de Jaubert, nous rejoignent dans l'abîme; ils m'ont supplié de les mener au moins jusqu'à la rivière et j'ai consenti à les faire descendre aussi; je les mène dans la galerie d'amont, où le ruisseau coule à peine. Un filet d'eau imperceptible sort de la vasque argileuse du fond; les eaux vont donc être moins abondantes que la première fois et nous passerons peut-être plus aisément. Je suis tout surpris de retrouver sur l'argile l'empreinte de nos pas de l'an dernier; il est constant que personne n'est venu là sur nos traces; cependant il ne se sera sans doute produit aucune crue interne depuis quatorze mois, assez forte pour effacer ces empreintes. La chose est bizarre et en somme inexplicable !

Quand nous remontons de la galerie du Ruisseau, Armand a déjà posé des échelles et des cordes dans les puits du Gour et de la Fontaine; je conduis en hâte mes deux amateurs jusqu'à la grève d'embarquement. Ils sont stupéfaits et navrés de ne pouvoir nous accompagner plus loin. Mais avec notre impedimentum de luminaire, de vivres, de cordages, de photographie, etc., il n'y a pas une seule place pour eux dans nos trois barques.

A 7 h. 30 min. MM. Pons et de Jaubert remontent ou plutôt se font hisser à la surface du sol ; il fait nuit, et c'est à la lueur du . magnésium que s'exécute cette manoeuvre, rendue très compliquée par l'embrouillement de deux cordes autour de l'échelle.

A 8 heures, enfin, nous sommes enchantés de nous retrouver tous les cinq bien tranquilles, et de commencer le vrai travail loin des curieux.

Un regard levé vers le ciel étoile nous le montre comme un pla-


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fond tout cloué d'or. Quatre veilleurs vont passer la nuit au bord du trou, près du téléphone, que je viens de poser jusqu'au delà du pas du Guano (300 mètres de câble développé).

Le dernier paquet n'arrive à la Fontaine qu'à 9 heures 30 minutes du soir; nous faisons un solide et joyeux dîner, avec une heure de repos devenu nécessaire. Il faut encore plusieurs voyages de la Fontaine à la grève d'embarquement pour « tout le bibelot », comFig.

comFig. — PUITS DE LA FONTAINE. D'après un fusain de M. de Launay.

(Communiqué par la Compagnie d'Orléans.)


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me dit Armand. A minuit 45 minutes les trois bateaux quittent la berge : de Launay et moi dans un Osgood portable folding canoe tout neuf, le Caïman (car notre pauvre Crocodile, qui nous avait déjà portés sur le Tarn, Bramabiau et l'Hérault n'a guère survécu à son labeur de l'an dernier ; il a achevé de s'éventrer, à Pâques 1890, aux grottes de Rochefort et de Han en Belgique); Gaupillat et Fouiquier dans un autre Osgood tout neuf aussi, l'Alligator; Armand tout seul dans une petite barque système Berthon (le Cachalot), trop restreinte pour deux personnes, plus lourde mais plus solide (grâce à ses cloisons étanches), que les Osgood et destinée à assurer la retraite en cas d'avarie irréparable survenant aux deux autres embarcations.

Le départ est majestueux : la flottille, tout illuminée, produit un effet charmant sur la Rivière plane dont la lampe électrique et le magnésium éclairassent les colossales voûtes.

Les péripéties sont les mêmes que la première fois; l'enthousiasme plus grand encore.

Les lacs de la Pluie, des Bouquets, des Bénitiers sont décidément une merveille.

Elle nous paraît encore moins large, la sortie du lac des Bénitiers !

Entre deux colonnes stalagmitiques rectilignes, hautes de 20. met., toute la rivière s'enfuit dans le noir; pourrons-nous la.suivre cette fois ? Le Caïman s'engage le premier, il est quelque peu compressible : de nos deux mains nous poussons chacun sur une paroi ; les membrures crient, la toile des cotés frotte rudement, la barque cède pourtant ! Si elle allait casser ! Il y a plusieurs mètres d'eau ! Nous sommes pris dans un étau, sans avancer ni reculer : encore un effort de poignet: nous passerons !... Nous sommes passés !... Et les .deux autres en viennent à bout aussi. C'est le Pas du Crocodile, ainsi nommé en souvenir du premier esquif qui l'ait franchi (en 1889) ! Il a environ 0m 91 cent, de large, puisque nos Osgoods en mesurent 90 !

La fente est haute et étroite, comme les couloirs internes de la grande Pyramide d'Egypte; ajoutez-y les girandoles de stalactites, les arabesques de calcite, fouillées et enguirlandées comme celles de l'Alhambra, l'eau sombre, les reflets chatoyants... et la nouveauté. A main droite, une grosse protubérance de stalactite,


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inclinée, plate, mince, de 1m 50 de diamètre, semble la patte menaçante d'un monstre marin nous défendant d'aller plus loin ; contournons-la en attendant que d'autres visiteurs aient la barbarie de la briser. Toujours les murailles lisses, sans plages ni corniches pour débarquer; en arrière, et sous une projection de magnésium, nous entrevoyons dans l'embrasure de l'étroit pylône du Crocodile,

la silhouette indécise et vague de la grande Pendeloque au delà des Bénitiers et des Bouquets tout miroitants.

Bien que le niveau de l'eau soit plus bas de quelques centimètres cette année, les Pas du Tiroirs et des Palettes restent tout aussi pénibles. Nous nous demandons comment nous avons pu, la

Fig. 7. — LA GRANDE PENDELOQUE (lac de la Pluie). Dessin de Vuillier, d'après une photographie de M. G. Gaupillat..

(Communiqué par le Club Alpin.)


première fois, réussir à les forcer n'étant que deux seulement ! Arrivés au lac des Gours, nous débarquons au pied d'une pente raide qui monte à main droite, faisant un grand trou dans la voûte; nous l'avions délaissée l'an dernier faute de temps, mais nous supposions qu'elle devait conduire à quelque immense salle ; et en effet, en l'escaladant nous découvrons une nouvelle merveille : cette pente n'est autre chose qu'un gour géant haut de 30 mètres, large de 25 ; incliné à 35°, il monte vers un lac de 15 à 20 met. de diamètre, retenu dans sa vasque de cristal par une ravissante digue serpentiforme de stalagmite qui parait tout en corail blanc, et sur la crête de laquelle on peut marcher assez aisément. D'ici le coup d'oeil est féerique absolument. Le gour et le lac constituent

en somme le sol de la plus vaste salle de Padirac, longue de 60 met., large de 40; la voûte s'élève en dôme à 40 ou 50 met. au-dessus de nos tètes, soit à 70 ou 80 au-dessus du lac des Gours sur lequel nous apercevons bien bas, au pied de la longue déclivité du gour, nos trois bateaux et les reflets de la lampe électrique que

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Fig. 8. — SALLE DES SOURCES DU MAMMOUTH. D'après un fusain de L. de Launay.

(Communiqué par la Compagnie d'Orléans.)


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nous y avons laissée. C'est sublime, cette superposition de deux lacs dans l'immensité d'une coupole où les stalactites étincellent de toutes parts. La fumée légère du magnésium monte en spirale et se dissipe avant de toucher aux voûtes, tant elles sont hautes. La délicatesse et les circonvolutions de la margelle du lac supérieur excitent surtout notre étonnement.

Cette charmante concrétion rappelle en tous points les fameuses terrasses calcaires des Mammouth Springs dans le parc national du Yellowstone, et la grande salle où nous sommes reçoit incontinent le nom de Salle des Sources du-Mammouth. Dans l'angle Sud-Ouest bâille une fissure presque verticale qui descend certainement au Pas du Tiroir ou à celui des Palettes. ■ Les pierres que nous y jetons tombent dans l'eau. Quand le suintement des voûtes remplit le lac supérieùr il déborde par-dessus sa digue, et la grande pente forme alors cascade jusqu'au lac des Gours.

Quel dommage de ne pouvoir demeurer longtemps ici : mais il est déjà 2 h. 30 min. du matin et il faut avancer, car savons-nous quand nous sortirons du souterrain?

Même si nous ne dépassons que de quelques mètres notre point extrême de 1889, nous, n'aurons pas perdu notre temps en revenant ici, car la salle des sources du Mammouth est à elle seule une magnifique trouvaille, manquée de bien peu l'an dernier.

Aucun incident notable jusqu'au tunnel; les gours deviennent de plus en plus pénibles à franchir, mais les Étroits ne nous donnent pas trop de peine.

Nous nous rendons compte, ce qui nous avait échappé lors de notre premier passage, que le tunnel est double, composé de deux parties perpendiculaires l'une sur l'autre et séparées par un joli petit làc tout rond; à la voûte sphériqhê, ayant 10 mèti. de diamètre et de hauteur; le second tunnel est un peu plus élevé que le premier (2 met. environ).

Ainsi le lac de Lachapelle est le dixième, et non le huitième, puisqu'il faut ajouter celui des sources du Mammouth et le lac Rond. Nous y trouvons 6 met. de profondeur, ce qui peut être Considéré comme une moyenne pour les autres nappes d'eau déjà traversées.

Je m'aperçois aussi : 1° que le passage des Étroits est situé entre le grand Gour et le lac des Étroits, et non pas entre le- lac des.


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Étroits et le tunnel, comme je l'avais mal noté l'an dernier; — 2° que le gour du Retour est le 34e et non le 32e; — 3° que le lac de la Chapelle est un peu plus petit que je ne l'avais cru d'abord (50 à 60 met. de longueur au lieu de 75 met.).

Mais ces corrections de détail ne changent rien aux observations d'ensemble, et je retrouve les mêmes formes et directions.

C'est un moment presque solennel que celui où, le 34e gour franchi, nous arrivons enfin, à 5 h. du matin, au coude où l'inconnu va commencer.

Cela continue-t-il ? Oui, mais droit vers l'Ouest, avec un changement de direction complet, sous un angle de 90°.

35- gour ; puis une petite grève où nous prenons quelques instants de repos. La lassitude nous accable : Gaupillat prétend qu'il vient de s'endormir debout depuis cinq minutes ; l'humidité raidit nos membres ; nous sommes à 2 kilom. du point d'embarquement; comme il est tard ! Les bateaux sont horriblement lourds

Fig. 9. — REBORD STALAGMITE DU LAC DES SOURCES DU MAMMOUTH. Dessin de Vuillier, d'après une photographie de M. G. Gaupillat.

(Communiqué par le Club Alpin )


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à porter à cause des bagages ; si cela se poursuit longtemps encore, nous abandonnerons une deuxième fois la partie, quittes à la recommencer demain ; et que devenir, en effet, si l'un de nous tombait épuisé ?

Le transport des colis et la Salle des sources du Mammouth nous ont beaucoup retardés.

On veut changer le liquide chromique de la pile électrique ; la bonbonne qui le renferme ne se trouve dans aucune des trois barques, on l'a oubliée ! Amère déconvenue ! le bidon à huile est resté aussi : quelle étourderie ! Les lampes de mineurs ne dureront plus guère. Le sac aux bougies a été emporté, heureusement, et contient plus de seize heures d'éclairage pour chaque bateau, et il reste plus de 1 kilom. de fil de magnésium : alors tout va bien ! Nos forces ne se maintiendront pas si longtemps. Mais c'est égal, il y a eu un moment d'angoisse : 2 kilom. de rivière souterraine et de lacs profonds sans lumière ! voilà une perspective bien propre à donner le frisson.

Décidément nous n'en pouvons plus. Nous irons jusqu'à 7 h. et puis nous ferons demi-tour, quoiqu'il arrive. Il ne faut pas que les muscles nous trahissent au retour.

En route : à quelques mètres de là, le 36e gour est en argile à dos d'âne; j'y pose le pied et, levant l'autre pour débarquer, je glisse et je tombe dans l'eau jusqu'au cou ; mes pieds ne sentent pas le fond ; je me cramponne à l'argile qui cède; mon beau-frère me tend la main et me tire d'affaire. Je ne suis guère plus mouillé qu'avant, car les voûtes pleuvent assez pour nous avoir tous trempés depuis longtemps.

La flotille passe à grand'peine : nous sommes bien près de rebrousser chemin, car le travail devient surhumain ; soudain, la rivière nous quitte, disparaît sans doute sous une roche ou par une fissure du fond ; la galerie continue pourtant, ayant 20 mètres d'élévation, mais sèche et toute en graviers. Nous débarquons avec une vraie joie dans ce beau couloir qui paraît devoir se prolonger longtemps ; au bout de 200 mètres, revoici l'eau, un onzième lac; épuisés, nous nous laissons choir sur le sol ; c'est le lac du Découragement,..large et s'étendant loin.

Mais il n'est que 6 h. 15 min.; nous nous sommes donné encore trois quarts d'heure ; un peu de courage, un dernier effort, il faut


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les employer. Le changement de direction, l'aspect différent du terrain, l'absence totale de courant nous font espérer que nous

touchons au but... peut-être !... Et nous hochons la tête, tous assez décontenancés.

Fig. 10. —■ GOURS SUCCESSIFS. D'après un fusain de M. L. de Launay.

(Communiqué par la Compagnie d'Orléans.)


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Armand et Foulquier vont chercher un des bateaux ; j'y monte avec Armand. Le lac a près de 100 mètres de long, et de belles stalactites pendent de la voûte à 20 mètres de hauteur environ. Plus de gours, heureusement ; un petit rétrécissement, puis un douzième lac de 60 mètres de longueur ; au bout, une grève de sable, 10 mètres d'étroite galerie, abaissement des voûtes, cul-desac complet, partout la muraille ! Serait-ce tout ? Cherchons bien ; pas un trou, pas une fente, pas une fissure. C'est le fond, Padirac est fini 1 6 h. 45 minutes, il était temps !

Nous rejoignons nos trois compagnons ; de Launay et Gaupillat nous remplacent dans la barque et s'en vont constater à leur tour que le lac de la Fin mérite bien son nom. Ils en reviennent convaincus comme nous, et sur l'instant toute fatigue disparaît !

Fini, Padirac ! Nous avons poussé 600 mètres plus loin que l'an dernier 7 h. 30 min. ; un verre de vin achève de nous ranimer : nous

Fig. 11. — SECOND TUNNEL. D'après un fusain de M. L. de Launay.

(Communiqué par ta Compagnie d'Orléans.)


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ne prenons pas le temps de manger, pressés que nous sommés de revoir le jour.

En trois heures, nous regagnons vite la grève d'embarquement, sans le moindre incident, désolés seulement de ne pouvoir admirer plus en détail.

De 10 h. 30 min. à 1 h. 30 m., Armand et Foulquier vont au téléphone annoncer l'heureux résultat, prennent quelques instants de repos car ils ont travaillé plus que nous encore, et opèrent le transport des bagages jusqu'à la Fontaine.

Gardant deux bateaux Gaupillat, de Launay et moi, nous consacrons encore ces trois heures à faire de la photographie, des dessins et de la topographie jusqu'au deuxième gour. , A 2 h. enfin, déjeuner à la Fontaine; nous n'avions pas mangé depuis seize heures, depuis la veille 10 h. du soir. Mais nous souffrions plus de l'humidité et de la courbature que de .la faim. . Nos bras, après les soixante-douze portages de bateaux (trentesix gours aller et retour), étaient ankylosés à la jointure et ne pouvaient plus s'allonger sans une vive douleur.

A la Fontaine nous éprouvons une étrange sensation : dans le petit lac qu'elle forme nous apercevons une lueur blanche comme une lampe au fond de l'eau ; c'est si singulier qu'il nous faut quelques instants pour reconnaître dans cette lueur un très faible rayon de jour tombant de 103 mètres de hauteur par le grand gouffre et les sinuosités des deux petits puits. Tout pâle et mince que soit ce rais lumineux, semblable à un rayon de lune qui se glisserait dans un trou de serrure, il nous fait grand plaisir à regarder quand nous nous amusons à éteindre toutes nos lumières pour le percevoir un peu mieux !

Nous décidons de laisser tout le matériel à la Fontaine, sauf le téléphone et la photographie. On reviendra le chercher demain. « C'a été trop dur ! » déclare Gaupillat ; et Armand, qui jamais ne fait d'objection, même dans les plus pénibles manoeuvres, ajoute cette fois avec conviction : « Oui ! tout de même un peu ! » Je ne suis pas sans appréhension sur les 80 mètres d'échelles et de cordes qui restent encore à gravir : l'escalade du puits du Gour achève de nous briser les membres, mais la vue du ciel bleu si beau à retrouver après vingt-trois heures d'obscures cavernes, les voix qui nous hèlent d'en haut, le retour à la vie enfin, nous


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donnent le dernier souffle nécessaire, et à 4 h. nous sommes tous sur terre.

Quelques amis nous attendent et nous accueillent avec joie : de Materre, E. Rupin et Pons. Nous sommes trop anéantis pour leur rendre leurs chaleureuses poignées de main, et nous tombons assis sur les dalles rocheuses. Notre mine est piteuse et lisible, paraît-il :' vêtements déchirés, couverts d'une couche d'argile et de taches de bougie, chapeaux défoncés, mains tout écorchées, ou dirait une équipe d'égouttiers, et Rupin tient absolument à braquer son objectif et à nous instantanéiser dans ce bel état.

Le soleil, un cordial et des vêtements secs ont vite fait de nous remettre.

A 6 heures il n'y a plus, au bord du trou de Padirac, que les tréteaux des buvettes installées la veille.

La rivière souterraine du puits de Padirac mesure 3 kilomètres de longueur totale, y compris ,la galerie du Ruisseau en amont ; elle forme douze lacs et saute par-dessus trente-six barrages ou gours ; or, la fontaine est à 103 mètres sous terre et l'extrémité à 130 environ. Il est très probable que les eaux emmagasinées par les pluies dans cet immense réservoir ressortent par simple infiltration aux diverses sources de Gintrac, à 2 kilomètres au Nord-Ouest du point extrême que .nous avons atteint, tout près et à. 100 mètres au-dessus du niveau de la Dordogne, soit à 140 mètres environ au-dessous du niveau de l'orifice du gouffre. Ces sources sont impénétrables et glissent sur une couche d'argile.

Quoique sans issue, Padirac est une merveille unique en son genre; seules les cavernes de la Recca, à Saint-Canzian près de Trieste, en Autriche, dont le cours souterrain n'a encore été reconnu que sur 2 kilomètres de longueur, lui sont comparables.

Toutefois, il n'y a pas à Saini-Canzian de gouffre à pic et rond comme à Padirac, ni de rivière prenant naissance sous terre ; c'est un courant d'eau très puissant, il est vrai, qui disparaît soudain dans une caverne comme à Bramabiau. La Recca est plus colossale. encore assurément, mais non plus étrange; et surtout on n'y surprend pas, comme à Padirac, le secret de l'origine des sources dans l'intérieur du sol.

Quelques jours après notre deuxième expédition, Gaupillat est


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encore redescendu deux fois dans Padirac, les 22 et 23 septembre, pour prendre de nouvelles photographies aux quatre petits lacs et au Mammouth.

Et il a pu revoir dans toute sa splendeur une scène grandiose que nous avions déjà admirée le soir du 9 juillet 1889 : un orage au fond dû grand puits de Padirac ! Dans ce gouffre c'est chose bien saisissante que de gravir le talus de pierres et l'échelle de cordes à la lueur des éclairs dont les traînées de feu illuminent le rond de ciel noir découpé par Forifice. Terriblement rauque, le grondement du tonnerre se répercute entre les parois du grand puits. Imposant spectacle en vérité qu'un orage à 200 pieds sous terre !

Quant M. de Materre, qui a acheté le trou, aura réalisé son projet d'aménagement, les touristes ne manqueront pas d'affluer ; ils pourront aller sans peine au moinsjusqu'au grand.Gour, et ils se rendront compte alors que si les stalagmites et les stalactites sont moins abondantes et moins variées peut-être qu'aux grottes d'Adelsberg, de Han sur Lesse, de Dargilan, etc., les effets de descente dans l'abîme, de navigation souterraine et du lac suspendu, sont absolument extraordinaires et font de Padirac une des grandes curiosités pittoresques de la France.

Et puis il y aura toute une série d'études à entreprendre sur la flore du gouffre, sur la faune (aveugle sans 'doute) des eaux intérieures (poissons, reptiles, crustacés, insectes), sur les ossements fossiles des animaux qui, tombés dans le trou aux anciennes époques géologiques (car l'effondrement doit être bien ancien)' gisent aujourd'hui sous le talus de pierres, sous plusieurs mètres cubes de blocs rocheux et de cailloux. Padirac n'est fini qu'au point de vue de l'exploration géographique : les recherches scientifiques de toute nature pourront y durer longtemps encore avant que le sujet soit épuisé.

Nous avons rapporté l'an dernier la légende du diable et du cheval de saint Martin.

On raconte aussi que pendant l'occupation anglaise, sous Charles VII, les envahisseurs ne trouvèrent d'autre moyen, après plusieurs défaites sanglantes, pour mettre en sûreté le riche butin par eux précédemment conquis, que de le cacher dans une peau de veau et de l'enfouir au fond de Padirac. Le trésor n'aurait jamais été retiré, paraît-il, et nous avons su qu'en nous voyant arriver


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avec nos caisses de bateaux, de cordages et d'outils, les paysans nous avaient accusés de venir tout simplement pour chercher et emporter la fameuse peau de veau !!! Rassurez-vous, bravés Caussenards, nos bagages seuls sont repartis dans nos malles, et le trésor, s'il a jamais existé, gît encore au fond du gouffre !

Et voilà comment nous avons violé le secret de cet « abîme d'un aspect tellement effrayant que, si on veut en approcher pour-en considérer le fond, il faut se coudier à plat ventre pour n'y être pas précipité par le vertige que produit la vue de sa profondeur »; (Delpon, t. I, p. 57.)

Il importe d'ajouter quelques remarques géologiques aux notes de voyage qui précèdent. ,

La rivière souterraine de Padirac occupe simplement une série de fractures naturelles du sol (diaclases) qu'elle a élargies par érosion ou qu'elle a fini par réunir deux par deux, en creusant des tunnels par voie de pression hydrostatique.

On peut, en effet, remarquer sur le plan (fig. 12) que les salles plus larges se trouvent généralement à un coude de la rivière, c'està-dire en un point où les eaux, cessant de poursuivre leur direction primitive pour emprunter une diaclase conjuguée, ont dû séjourner davantage et exercer un effort plus grand. En certains cas où les galeries d'accès et de sortie de ces salles d'angles présentent une section réduite, les eaux sous pression ont même commencé à creuser en montant la voûte de ces salles, et produit par tourbillonnement une marmite de géant renversée, un puits circulaire, parfois encore fermé à la partie supérieure comme certaine salle ronde située entre les deux tunnels, parfois ouvert au jour par éboulement comme le grand puits de 75 mètres de profondeur.

Fig. 12.

Plan d'une portion de la rivière souterraine de Padirac, montrant les coudes à angle

droit suivant les diaclases, et les élargissements en lacs à ces coudes.

(Communiqué par la Société géologique de France )


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L'abîme de Padirac comprend un premier puits de 75 mètres de profondeur, AB; un second incliné, de 28 mètres, BC, et, au fond de ce puits, une galerie souterraine de 3 kilomètres de long (voir la coupe, fig: 13). Le grand puits s'ouvre verticalement en plein causse,

causse, un diamètre de 35 mètres, au milieu de calcaires lithographiques rapportés par M. Mouret (feuille de Brive de la carte géologique au 80,000e) au Bathonien (JII-III). Toute la base du puits et la


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longueur de la galerie souterraine paraissent être (au-dessous du Bathonien) dans le Bajocien à Pecten pumilus, et peut-être en partie dans le Lias supérieur à Ostrea Beaumonti, où l'eau viendrait disparaître. — La bouche supérieure du puits de 75 mètres de haut est un exemple très net d'effondrement; l'orifice, beaucoup moins large que le fond, est formé de strates en surplomb. C'est une salle de grotte, ouverte par rupture de.la voûte, qui se trouve, comme nous l'indiquions tout-à-l'heure, entre deux galeries resserrées, c'est-à-dire en un point où l'effort dés eaux a dû s'exercer avec une énergie particulière.

A 103 mètres de profondeur, une source jaillit de la stalagmite, source évidemment entretenue par un drainage de toutes les infiltrations

infiltrations de pluie à travers ces 103 mètres de calcaire perméable ; elle forme la rivière sur laquelle nous avons pu naviguer pendant près de 3 kilomètres. Dans son ensemble, le cours de cette rivière suit une longue diaclase dirigée au Nord avec quelques coudes, suivant des diaclases perpendiculaires: La forme des sinuosités par coudes à angle droit est très accusée sur le plan (fig 12) (1).

(1) Il en est de même sur le plan de la Recca souterraine (Istrie), dont l'exploration, reprise en 1885 par MM. Marinitsch, Mulle.r et Hanke, a

Fig. 14. Coupe transversale de la grande galerie de Padirac.

(Corrnnuiuqué par la Sociéié géolopidue de France) ,


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La section est très généralement celle d'un rectangle de 20 à 40 mètres de haut sur 6 à 8 mètres de large (fig. 14); exceptionnellement, dans les deux tunnels, la section est au contraire de 8 mètres de large sur 1 à 2 mètres de haut (fig. 15). Plusieurs lacs et des salles plus larges sont placés à peu près sans exception à des coudes.

Dans la dernière partie de la galerie, le limon rouge devient de plus en plus abondant, et nous avons abouti à un lac sans issue, M, à l'extrémité duquel l'eau semble s'échapper en suintant goutte à goutte par des fissures du calcaire, absolument obstruées par ce limon.

Il est vraisemblable qu'elle continue ainsi quelque temps son trajet souterrain, MNO, jusqu'à ce qu'elle rencontre la nappe d'argile imperméable située à la base du calcaire à Ostrea Beaumonti; là

elle doit se ramifier en un niveau d'eau et vient très probablement entretenir des sources qui sourdent à flanc de coteau en O au pied d'un cirque de falaises du Lias supérieur, à 2 kilomètres et demi au Nord de l'extrémité de la galerie souterraine et dans son prolongement près de Gintrac. Lorsque l'accès de la rivière de Padirac aura, après aménagement, été rendu facile, on pourra sans doute trancher cette question en jetant à diverses reprises une matière colorante au point de la perte et constatant sa réapparition au jour. La coupe géologique serait (en schéma) celle de la figure 13.

Cette rivière de Padirac a un régime très spécial sur lequel nous devons insister : elle est constituée par une sérié de vasques en

été poussée jusqu'à présent sur plus de 2 kilomètres avec des difficultés énormes, et n'est pas terminée.

fig. 15. Coupe transversale du tunnel de Padirac.

(Communiqué par la Société géologique de France).


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forme de sas d'écluses, fermées par des barrages ou gours (1) en stalagmite au nombre de 36, d'une hauteur variant de quelques centimètres à 6 mètres, et dont la section longitudinale et le plan seraient à peu près ceux de la figure 16. Il y a donc là une série de véritables réservoirs d'eau ayant jusqu'à 7 mètres- de profondeur et constamment remplis, même au plus fort de l'été, quoique l'apport d'eàu qui les entretient dans celte saison, et qui semble résulter uniquement de la source du fond du puits et d'un suintement en forme de pluie par les' voûtes, paraisse assez faible.

En été, ce courant d'eau est très lent et coule sur un lit d'argile et de cailloux calcaires à peine émoussés aux angles qui prouvent que même en hiver, le cours de la rivière, dans sa majeure partie, n'a rien de torrentiel. Cependant il est évident qu'à l'époque des grandes pluies, le puits de 75 mètres constitue, pour toutes les eaux qui tombent alentour sur le Causse, un drainage énergique ; ces eaux» arrivant par le haut ou débouchant aux divers niveaux de ce puits par toutes les strates qu'il recoupe, y tombent en cascades, forment sut? le flanc du cône d'éboulement qui en occupe le fond un véritable torrent, s'engouffrent dans le puits de 28 mètres qui fait communiquer le grand puits avec la galerie, et doivent se précipiter à l'endroit où se trouve la source interne sous forme d'une grande cascade. On en a la preuve dans la présence, en divers points de la

(1) Ainsi nommés, faute de désignation plus caractéristique, - par analogie avec les creux en forme de marmites que l'érosion produit dans lé lit des torrents et que l'on appelle ainsi dans les Alpes et lés Cévennes.

Fig. 16 Section longitudinale et plan de deux gours sur la rivière de Padirac.

(Communiqué par la Société géologique de France)


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galerie souterraine, de galets de quartz et de lave provenant évidemment d'une assez grande distance, puisque toute la région est calcaire, et de fragments d'os entraînés depuis le fonds du grand puits qui constitue pour les gens du pays un véritable charnier où ils jettent les bestiaux morts. Mais cette eau, qui doit arriver avec quelque violence, prend aussitôt dans la galerie à pente insensible un cours très calme (coupé seulement par les barrages en forme de gours, et, se répartissant sur 3 kilomètres de galerie (représentant au moins 20 à 30,000 mètres carrés de surface', elle s'élève environ d'un mètre en hiver, en restant toujours presque stagnante, puisque, nous avons eu déjà l'occasion de le dire, nos empreintes de pas ont pu subsister d'une année à l'autre sans altération sur le limon, à quelques centimètres au-dessus du niveau d'été de l'eau.

Le phénomène des gours mérite quelques mots de description et d'explication. Nous les avons comparés à des vannes séparant des sas d'écluses .(fig. .16). Ils sont formés de stalagmites. Du côté d'amont, l'eau arrive toujours exactement au sommet du gour, qui constitue ainsi un parfait régulateur de niveau. De ce côté, le gour est généralement un peu creusé au-dessous de l'eau, probablement par l'effort constant du courant sur cette digue. Du côté d'aval, il forme une pente de 30 à 40° dont la hauteur varie depuis quelques centimètres jusqu'à plusieurs mètres. Lorsqu'on descend la rivière, au moins aux époques de faible débit comme celles où nous nous trouvions lors de nos deux explorations, le bateau se trouve ainsi forcément arrêté par le gour au-dessus des cascades, qui pourraient constituer un danger. — En plan, les gours ont la forme sinueuse que nous avons figurée, et présentent au bateau venant d'aval une série de petites anses juste assez larges pour y engager sa pointe.

Il nous semble qu'on peut expliquer ces gours de la manière suivante :

Toute rivière coulant sur des strates attaquables en rencontre, de temps à autre, de résistance plus grande; il en résulte un barrage en arrière duquel se concentre le travail mécanique de l'érosion et que la rivière franchit par un déversoir en forme de rapide, de telle sorte qu'avant tout rapide il se trouve en général une dépression. Cela se passe au jour; cela se passe aussi nécessairement pour une rivière souterraine où, en outre, des barrages d'une autre nature


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ont pu être formés par eboulement. Mais ici l'eau, très chargée de carbonate de chaux, tend à le déposer toutes les fois qu'elle coule en lame mince; la crête du barrage et la pente du rapide ont donc dû se couvrir d'un premier dépôt de stalagmite qui a eu pour effet d'élever insensiblement le niveau de l'eau en arrière et, par suite, de provoquer au-dessus de. cette première couche le dépôt d'une seconde. A l'amônt, au contraire, les eaux devaient avoir plutôt une tendance à creuser qu'à accroître; en sorte que, par ces deux actions combinées, le barrage a dû s'élever progressivement en encorbellement. La forme sinueuse du plan correspond évidemment uniquement à la ligne des saillies du fond primitif. Dans une salle de Padirac dont le fond devait être, comme celui de toute salle, occupé par des éboulis (la salle des gours) ces gours sont très multipliés et très compliqués.

Dans la belle salle des sources du Mammouth, où l'on arrive par la rivière, un gour de ce genre, situé au sommet d'une haute pente stalagmitique probablement superposée à des éboulis, a formé une vasque de 15 mètres de diamètre remplie d'eau par les suintements de la voûté, et produit ainsi le curieux phénomène de deux lacs superposés dans une grotte à 30 mètres dé différence de niveau.

Au point de vue du régime des eaux, il est facile de prévoir les conséquences de ces barrages, formant en amont de véritables citernes, citernes qu'on pourrait, à la rigueur, si l'on voulait amener de l'eau à la surface du Causse, épuiser au moyen de pompes pendant l'été et qui se rempliraient ensuite pendant l'hiver. En élevant ou abaissant artificiellement leur niveau, on est maître d'inonder ou de mettre à sec telle ou telle galerie. Il est possible que des ruptures de ces barrages se soient produites naturellement, et aient déterminé, à certains moments un abaissement du niveau d'eau de l'amont. D'autre part, le lit de la rivière s'est approfondi progressivement, comme on peut le constater par la présence à diverses hauteurs, sur les flancs des galeries, de brèches formées de cailloux émoussés analogues à ceux du fond du ruisseau et cimentés par de la stalagmite. Telle qu'elle est aujourd'hui, la rivière, de sa source à sa perte, descend de 27 mètres environ et s'abaisse ainsi, l'orifice du puits étant à 355, de la cote 252 à la cote 225 où nous l'avons perdue. Gintrac, où nous admettons que se trouve son émergence, est à deux kilomètres et demi de là. Le vallon y est


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entouré par une falaise de 40 à 50 mètres de haut, en calcaire du Lias, supérieur à Ostrea Beaumonti, au-dessus de laquelle commence le calcaire bajocien du Causse, bientôt surmonté par le calcaire lithographique bathonien et au-dessous de laquelle se trouve, à la cote 215, le niveau d'eau qui nous intéresse, niveau alimentant plusieurs, sources permanentes et de température constante. Ces sources coulent au-dessus des argiles imperméables de la base du Lias supérieur que l'eau de la rivière de Padirac n'a pu traverser. 85 mètres plus bas, à la cote 130, un niveau d'eau situé au-dessus des argiles à Amm. sinuosus, à la base des marnes à Amm. margaritatus du Lias moyen, donne égalemeut, près du village de Gintrac, une source permanente située à quelques cents mètres de distance et à 20 mètres au-dessus de la Dordogne ; mais ces sources sont évidemment alimentées par les 80 mètres de calcaire à Amm. spinatus et de marnes à Amm. margaritatus qui les surmontent. Eu égard au vide immense qui existe dans les cavernes de Padirac, les sources actuelles de Gintrac paraissent bien faibles; leur débit est proportionné cependant à celui de la rivière intérieure actuelle, qui est devenue trop petite pour ses galeries. Cela prouve péremptoirement que les eaux jadis étaient bien plus abondantes.; qu'accumulées dans le sein de la terre sous la forte pression résultant de leur poids elles ont dilaté les flancs des diaclases, crevé leurs parois pour forcer des tunnels, tourbillonné en certains endroits assez violemment pour cylindrer des voûtes, dont une a été jusqu'à l'effondrement superficiel du grand puits; et que si la galerie no s'est pas allongée et épanouie jusqu'à Gintrac même, c'est soit parce que la précipitation atmosphérique et la raréfaction des pluies ont arrêté l'oeuvre d'érosion, soit parce qu'une assise perméable ou filtrable s'est rencontrée, soit enfin parce que des éboulements ont obstrué la suite des couloirs avec des matériaux entre lesquels le ruisselet actuel trouve un suintement aisé, suffisant et absolument invisible.

II

LE CAUSSE DE GRAMAT

Le Causse de Gramat est situé dans le département du Lot, au Nord-Est de Cahors, entre la Dordogne au Nord et le Lot et son

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affluent le Célé au Sud; on ne saurait évaluer, même approximativement, sa superficie, faute de limites naturelles vers l'Ouest et vers l'Est, où il confine aux terrains primitifs de Saint-Céré (Lot) et de Maurs (Cantal), silonnés par les ruisseaux tributaires de la Cère et du Celé. Les terrains de calcaires liasiques et jurassiques qui le constituent affectent à peu près la figure d'un carré irrégulier compris entre Souillac, Gourdon et Caliors à l'ouest, Beaulieu (Corrèze), Saint-Céré et Figeac à l'Est, et mesurant de 40 à 50 kilomètres

kilomètres côté. C'est le pays dit Haut-Quercy, plus grand que les Causses Noirs, Méjean et de Sauveterre réunis, plus étendu que le Larzac lui-même, mais bien moins aride et surtout moins élevé (350 mètres d'altitude moyenne au lieu de 700 à 1,000 mètres). La terre arable ne manque pas, les arbres y sont nombreux et vivaces, et les champs cultivés couvrent de grandes étendues; le pays a un cachet spécial dû à l'étrange contraste produit par la fertilité relative du sol, la verdure assez fournie d'une part et l'absence

Fig. 17. — EN BATEAU sous TERHE.

(Communiqué par le Club Alpin).


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d'eaux courantes d'autre part. Cela diffère entièrement du haut causse cévenol et en même temps des riantes vallées à puissantes rivières ; c'est un causse spécial, imposant sans tristesse, agréable sans gaieté. Le chemin de fer de Brive à Figeac (ligne de ParisToulouse) le coupe diagonalement vers l'Est en deux portions très inégales, possédant sur le causse les stations de Montraient, Rocamadour, Gramat, Assier et Pournel. Dans la partie Nord le ruisseau de F Alzou,. souvent à sec en été, s'y est creusé en plein calcaire, en aval de Gramat, un très pittoresque sillon, une sorte de petit canon, où se trouvent les falaises et le pèlerinage célèbre de Rocamadour et où l'Alzou lui-même va grossir les belles sources intarissables de l'Ouysse (gouffres de Cabouy et de Saint-Sauveur), qui sont parfois seules à alimenter le cours de l'Ouysse. (V. Joanne, Guide en France, Gascogne et Languedoc et Géographie du Lot, avec une gravure représentant Rocamadour.) La partie centrale du causse de Gramat entre les chefs-lieux de canton de Gramat, de Livernon et de Labastide-Murat (point culminant du plateau, 4,4.7 mètres) est assez désolée, privée d'eau et presque stérile, comme les surfaces les plus déshéritées des Causses Majeurs de l'Aveyron et de la Lozère ; on l'appelle la Braunhie (prononcez la Brogne), et selon . l'expression populaire, il n'y pousse que des cailloux et des ronces. Là s'ouvrent une quantité (peut être une centaine) d''avens qui portent dans le Lot le nom de gouffres, de cloups ou d'igues. Le puits de Padirac est dans une tout autre région, à l'angle Nord-Est du plateau.

A la différence des Causses du Tarn, celui de Gramat voit, dans sa fraction nord-orientale c'est-à-dire au sud de Padirac, plusieurs ruisseaux couler à sa surface même ; toutefois le cours de ces eaux superficielles non-seulement ne subsiste pas pendant toute l'année quand celle-ci a-été pauvre en pluies, mais encore elles ■s'engouffrent toutes au bout de quelques kilomètres dans des cavernes plus ou moins largement ouvertes, inexplorées ou incomplètement reconnues jusqu'en 1890.

Nous avons étudié les six principales de ces rivières, englouties au point de contact des argiles imperméables du lias sur lesquelles elles coulaient et des calcaires fissurés du bajocien formant falaises; elles se trouvent placées sur une même diagonale dirigée Nord-Ouest-Sud-Est et parallèle au chemin de fer qui est


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fort rapproché de la ligne de jonction, de superposition plutôt, des deux terrains (1).

Voici leurs noms et ceux des gouffres correspondants :

Ruisseau de Cazelle (Roque de Corn);

Ruisseau de Salgues (Gouffre de Réveillon);

Ruisseau de Rignac (Gouffre du Saut de la Pucelle);

Tous trois au Nord-Ouest et près deGramat.

Ruisseau et perte de Thémines ;

Ruisseau et perte de Théminettes ;

Ruisseau et perte d'Assier.

Au Sud-Est entre Gramat et Figeac.

Explorer les gouffres d'absorption de ces ruisseaux en profitant de la sécheresse qui les avait en grande partie privés d'eau, telle était la première partie de nos recherches sur le causse de Gramat.

La seconde devait s'adresser à un certain nombre d'igues que l'on disait être, comme Padirac, en communication avec des rivières souterraines.

La troisième comportait l'investigation de plusieurs grottes à stalactites non encore visitées jusqu'à leur extrémité.

Enfin, la quatrième partie aurait consisté dans l'examen des sources vauclusiennes échelonnées au pied des falaises du causse, tant le long du Célé et du Lot (au Sud) que le long de la rive gauche de la Dordogne (au Nord), à Gintrac, Floirac, Montvalent (source Saint-Georges), Mayronne (gouffres du Limon), Meyraguet, etc. (2). — Elle n'a pu être effectuée, les pluies abondantes de l'équinoxe

(1)- Delpon, dans sa Statistique du Lot [t. I, p. 79), mentionne sans au: cun détail quatre autres ruisseaux engloutis parla terre sur cette même ligne : à Reyrevignes, près Assier, à Sonac près Théminettes, à l'Hôpital et à Issendolus près Thémines. Nous n'avons pu recueillir aucun renseignement sur les deux premiers; ils doivent être asséchés ou obstrués. En 1891, M. R. Pons a visité les deux autres qu'il a trouvés impénétrables, comme Théminettes et Assier.

(2) MM. E. Rupin, Ph. Lalande et R. Pons se sont acquittés de cette tâche le long de la Dordogne en 1891 ; ils n'ont pu nulle part pénétrer loin sous le causse, partout le siphonnement les a arrêtés. La plupart de ces sources sont au surplus des gours ou gouffres pleins d'eau ; SaintGeorges et le Limon, par exemple.


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ayant gonflé outre mesure ruisseaux et fontaines, rendu toutes tentatives impraticables et arrêté nos recherches dès le 23 septembre. — On va voir comment il n'y a pas lieu de regretter ce contretemps, à raison du résultat, négatif en somme, de la première partie.

III

EXPLORATION DES RIVIÈRES ABSORBÉES

Le gouffre du Réveillon (11 septembre) avale le microscopique ruisseau de Salgues, long de un kilomètre à peine, mais qui fait cependant tourner un moulin lorsqu'il n'est pas à sec, comme je l'ai trouvé le jour de ma visite. L'entrée du gouffre est des plus grandioses : dans une falaise à pic haute de 53 mètres s'ouvre un portail carré de caverne, élevé lui-même de 30 mètres et large de 40 (fig. 18); quand il coule, le ruisseau de Salgues forme une jolie cascade de 20 mètres de hauteur avant de s'engouffrer dans la caverne qui, pleinement éclairée par la lumière du jour, est une belle salle longue de 60 mètres, large de 16 à 30 mètres, et haute de 10 à 30. vfig- 19); au fond commence une galerie inclinée en pente assez douce dont personne n'avait atteint l'extrémité, que l'on disait s'étendre fort loin et où je comptais bien découvrir quelque belle grotte ignorée. Vain, espoir : cette galerie se prolonge pendant 340 mètres environ (ce qui fait 400 mètres en tout avec la caverne), selon plusieurs directions coudées à angle droit comme dans toutes les grottes ; sa largeur varie de 4 à 8 mètres et sa hauteur de 5 à 10; c'est le lit d'une rivière souterraine, dans les creux de laquelle j'ai rencontré sept petits bassins d'eau de 2 à 10 mètres de diamètre que la sécheresse tenait momentanément séparés. La pente devient bientôt si rapide que l'on se trouve, au bout, à 60 mètres environ en contre-bas de l'entrée, soit à 11.3 mètres au-dessous du sommet de la falaise de Réveillon et de la surface du plateau. Mais le parcours est relativement facile (fig. 20/.

Une corde suffit pour descendre quelques parois stalagmitiques escarpées, n'ayant jamais plus de 6 à 7 mètres de hauteur; j'ai effectué cette petite exploration en trois heures de temps, seul ou à peu près, car c'était au lendemain de notre expédition de Padirac,


Fig 18. — GOUFFRE DU REVEILLON (entrée de la caverne). Dessin de G. Vuillier, d'après une photographie de G. Giupillat.

(Communiqué par le Chili A'piu .


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et Armend et Foulquier étaient allés rechercher les bagages, tandis que Gaupillat, de Launay et Rupin se rendaient à Gintrac pour acquérir la conviction que les sources (impénétrables d'ailleurs) de ce village étaient bien et dûment alimentées par notre merveilleuse rivière de la veille. Un brave homme du village voisin d'Alvignac que j'avais emmené pour me seroir de guide, ne me suivit que jusqu'à moitié route, ayant peur de se mouiller les pieds dans les flaques d'eau et je dus moi-même lui tenir la corde dans deux ou trois passages où elle était utile.

Les cent derniers mètres de la galerie sont encombrés de cailloux, d'argile, de branchages, de carcasses d'animaux même; il faut ramper pour parvenir à un amas de ces matériaux divers qui forme bouchon dans la galerie et ne laisse plus que des interstices où l'eau seule peut se glisser. C'est peut-être avec le gouffre du Limon que communique le ruisseau de Salgues, mais seulement par infiltration dans l'argile, par des fissures impénétrables pour l'homme.

L'ornementation stalagmitique du souterrain de Réveillon n'a rien de remarquable ; au milieu cependant une expansion de la galerie forme une assez jolie salle de 15 à 20 mètres de longueur avec une sorte de chaire et quelques-tuyaux d'orgue fort élégants. La visite en est inutile.

Il n'en est pas de même de la voute et de la caverne d'entrée, qui sont choses fort pittoresques et auxquelles les touristes à destination de Padirac ne devront pas manquer de consacrer une demiheure, pas plus; car Réveillon est au bord même de la route qui, de la station de Rocamadour, conduit en une heure et demie à deux heures au puits de Padirac par Alvignac.

J'avais bien remarqué, à droite et à gauche, au-dessus du grand portai], deux ouvertures cintrées, béantes dans la falaise; mais mon temps était compté et je dus renoncer à y grimper. Depuis lors M. Ph. Lalande a voulu en avoir le coeur net, et voici le résultat de son exploration.

C'est, par des chemins de chèvres et d'étroites corniches qu'on accède à ces bouches de four. Celle de droite (en regardant la falaise) n'est autre que l'entrée d'une niche dont la profondeur n'excède pas quatre mètres ; mais par celle de gauche, on pénètre dans une obscure galerie assez rétrécie et dont la longueur totale est d'envi-


Fig. 19. — GOUFFRE DU RÉVEILLON (intérieur de la caverne). Dessin de Vuillier, d'après une photographie de M. de Launoy.

(Communiqué par le Glub Alp n).


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ron 60 mètres. D'après un garde particulier, qui d'ailleurs ne l'avait jamais exploré, ce couloir devait conduire notre ami vers un point quelconque du lit souterrain du cours d'eau (qui coulait faiblement, ce jour-là); et de fait, sans être très en pente, le couloir s'incline d'une façon assez sensible. Mais ce fut une déception ; après avoir cheminé, d'abord en se courbant puis en rampant, M. Lalande finit par aboutir à une bifurcation dont les deux branches, étroites et à voûtes très basses, se trouvèrent bientôt l'une et l'autre obstruées par le.limon rouge et complètement bouchées.

Réveillon nous est donc à présent aussi connu qu'il peut l'être.

Au milieu des gros blocs rocheux qui encombrent le sol de la grande caverne où se jette le ruisseau de Salgues, M. Pli Lalande a constaté la présence de bon-nombre d'ostrea Beaumonti, ce fossile caractéristique du lias supérieur.

Voici ce que l'on peut déduire de l'aspect et de l'allure de ce ruisseau souterrain :

Il semble que le canal se rétrécisse de plus en plus, — que le travail d'érosion se soit arrêté ou tout au moins considérablement

Fig. 20. — PLAN ET COUPE DU GOUFFRE DU RÉVEILLON. Dressés par M. E.-A. Martel.

(Communiqué par le Club Alpin ).


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atténué (comme à Padirac) avant de pousser plus loin sa galerie d'avancement, — et qu'aujourd'hui l'eau intermittente du mince ruisselet actuel trouve un écoulement suffisant dans les fissures étroites du sol calcaire ou argileux, et un réservoir assez vaste dans la grotte de 400 mètres de long que des eaux jadis beaucoup plus abondantes, ont patiemment excavée à une époque géologique sans doute fort reculée.

Peut-être cependant n'y a-t-il là qu'un rétrécissement passager, dû à la plus grande résistance locale de la roche ; peut -être qu'en déblayant (pénible, long et coûteux travail) la terre et les débris accumulés, on se trouverait en présence d'une prolongation très étendue de galeries et de cavernes, comme cela arrive dans les grottes à stalactites, où il suffit parfois de crever à coups de marteau une mince paroi de carbonate de chaux pour découvrir de nouvelles merveilles (comme à Dargilan en 1888 (1).

Mais si l'on considère que les cinq autres ruisseaux perdus du Causse de Gramat nous ont donné des résultats semblables et même moindres ; que la section de leurs galeries va toujours aussi en décroissant d'amont en aval ; qu'à Padirac tout se ferme subitement après un grand lac et sans aucun matériaux d'obstruction visibles; que les sources vauclusiennes riveraines de la Dordogne sont pour la plupart impénétrables et jaillissent par siphonnement dans des bassins profonds; qu'aucune des fontaines du Tarn (Castelbouc, Saint-Chély, Grand-Duc, l'Ironselle, les Douze, l'Aluech, etc.), ne nous a permis de pénétrer loin sous le Causse à cause de la dépression finale des voûtes au niveau de l'eau, on en conclura que des fouilles seraient vraisemblablement faites en pure perte, et l'on se résoudra à reconnaître qu'il reste peu d'espoir de trouver jamais sous les Causses un passage praticable et continu entre une grotte ou gouffre du haut plateau et une source de la basse vallée. C'est ainsi que nos recherches de 1890, confirmant celles de 1888 et 1889, font justice de la fausse hypothèse de la communication directe entre les avens et les fontaines, communication qui paraît toujours et dans tous les cas n'être assurée à un moment donné du voyage

(1) Voir Les Cévennes, par E.-A - Martel, chap. X. Paris, Delagrave, 1890.


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souterrain des eaux que par un réseau de fissures capillaires. Bramabiau seul fait une exception, fort bien expliquée d'ailleurs par le peu d'épaisseur et par l'homogénéité du petit causse traversé.

Cette conclusion, à peu près définitive, résulte en somme de l'exploration de 23 gouffres, do 12 grottes (1) et d'un grand nombre de sources.

Gouffre de Roque de Corn. — Au nord de Réveillon (4 kilomètres) et de la station de Rocamadour (5 kilomètres « cirque très profond

et dont les cavités sont habitées par des renards. Un ruisseau s'y engouffre, en temps de grandes pluies, par une cascade, et va se perdre sous une voûte basse. » (Guide Joanne). Ce ruisseau est celui de Cazelle (et non de la Gazelle comme l'écrivent certaines

(1) Aujourd'hui plus de 30 gouffres et 20 grottes, en y comprenant les nouvelles recherches de MM. Rupin, Ph. Lalande, Pons et nous-mêmes, en 1891, lesquelles ont de plus en plus confirmé nos théories.

Fig. 21. — GOUFFRE DE ROQUE-DE-CORN (paroi orientale). Dessin de Vuillier. d'après une photographie de G. Gaupillat.

(Comnmniqié par le Club Aipin).


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cartes); il naît tout près du village de Padirac, passe entre ceux de Miers et d'Alvignac à côté d'une fontaine minérale purgative fréquentée par de nombreux baigneurs (eaux de Miers), et après 8 ki- ' lomètres de parcours se précipite en effet (quand il coule) dans le gouffre de Roque de Corn, tout contre et au pied même de la voie ferrée, à mi-distance entre les stations de Rocamadour et de Montvalent (1). En toute sincérité et sans exagération, croyons-nous, c'est une scène superbe que cet immense trou, plus large encore que Padirac (70 mètres de diamètre) mais moins creux (38 mètres de profondeur;; cirque véritable, presque rond, aux parois verticales, aussi large en bas qu'en haut, de forme cylindrique par conséquent Du bord la vue est magnifique (v. fig. 21).

Au Sud et à l'Est tout le Causse de Gramat élève en pente douce ses croupes ondulées, clairsemées de bois verts jusqu'à la ligne droite et infinie de l'horizon. Au Nord et à l'Ouest la coupure brusque de la Dordogne ne se voit pas, mais on, la sent à cinq kilomètres derrière soi, au-delà de l'escarpement du plateau. Par une belle journée d'automne, au soleil couchant, la lumière et la coloration donnent un singulier cachet à ce paysage que grandissent l'étendue et la simplicité; on subit à la fois l'impression du morne désert et celle du cordial soleil méditerranéen. Puis tandis que l'on rêve de côtes d'azur et de Sahara immense, brûlant, une plainte stridente et prolongée déchire l'air, un nuage mince et long voile tout le panorama, un vacarme de ferrailles entre-choquées bourdonne, approche, assourdit un instant, s'éloigne, s'apaise, s'efface -

enfin avec le nuage qui s'évapore lentement L'express vient de

passer aussi rapide que bruyant, à quelques mètres au-delà du gouffre béant troué en pleine terre par un emporte-pièce colossal ! Et les voyageurs assoupis, emportés par le train au creux d'une tranchée qui borne toute vue, ne soupçonnent pas l'étrange spectacle dont ils viennent d'être privés.

Au fond de ce trou bien ensoleillé, l'on peut descendre sans peine par d'étroites corniches de pierres en s'accrochant aux buissons ;

(1) La région où ce ruisseau prend sa source et dont le sol argilo-calcaire a le lias pour base, est tout spécialement désigné par les indigènes sous le nom de Limargue. C'est comme une oasis au milieu du- Causse.


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en bas nous ne voyons plus rien que les murs à pic du cirque, identique à un amphithéâtre romain, et le ciel bleu qui nous éclaire.

Ici nous n'arrivons pas les premiers : les pâtres, en barricadant le seul passage praticable, ont l'habitude d'enfermer des chèvres qui pâturent l'herbe au fond du cloup; et de fait nous en voyons quelques-unes accourant vers nous, toutes calines, pensant peutêtre que nous allons les tirer de leur prison ou leur apporter de l'eau ou du sel.

Mais notre préoccupation est bien autre : dans l'angle oriental du gouffre s'entr'ouvre au ras du sol, juste sous la voie ferrée, une . fente basse large de 14 mètres, élevée seulement de 1m 30 au maximum. C'est là que disparaît tout-à-fait le ruisseau de Cazelle après les pluies. Qu'y a-t-il en arrière? Personnelle le sait, car nul ne s'est aventuré jamais dans cette grotte inconnue, qui est complètement à sec le 12 septembre 1890.

Mon peu de succès à Réveillon ne nous a pas découragés : nous espérons encore d'autres Dargilan ou d'autres Padirac, et nous nous engageons dans le souterrain, Gaupillat et moi, avec Armand et Foulquier. De Launay est allé visiter Rocamadour que nous connaissons déjà.

Amis touristes, ne nous suivez pas sous la voûte; c'est la même chose qu'à Réveillon : simple lit de ruisseau intérieur, large de 5 à 10 mètres haut de 1 à 10 mètres; stalactites insignifiantes; deux flaques d'eau délaissées par le dernier flot; puis, à 400 mètres de l'entrée, une nappe liquide de 15 à 20 mètres de longueur sur 5 de largeur, et assez profonde. Comme à la grotte du Sergent dans l'Hérault, c'est sans doute le niveau supérieur d'un réservoir de source (peut-être celle de Saint-Georges, près Montvalent, à 5 kilomètres de distance) actuellement assez bas pour nous avoir permis d'accéder jusque-là.

Mais si, au point de vue pittoresque, il convient de ne pas dépasser l'entrée de cette insignifiante grotte, il importe en revanche de noter deux faits remarquables qui ont rendu pour nous l'exploration de Roque de Corn particulièrement intéressante. — D'abord l'orifice du gouffre est à 200 mètres d'altitude environ, le fond extrême à 80 mètres de moins, soit à 120 mètres au-dessus du niveau de la mer; or la Dordogne coule à 100 mètres dans ces parages; nous sommes donc parvenus à 20 mètres au-dessus de son lit, et comme


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5 kilomètres nous séparent de ses bords, il est bien probable que la Cazelle les rejoint par des canaux trop petits pour l'homme, puisque dans Roque de Corn la route nous a été barrée comme partout ailleurs. Au contact de quelque nappe d'argile, sur laquelle reposent les roches compactes, la communication entre ruisseau et rivière se fait assurément par simple infiltration, comme à Padirac; ou bien elle s'opère par des joints entre les strates, comme au MasRaynal (Larzac), où nous nous sommes trouvés aussi, dans la rivière souterraine, arrêtés par la roche à 19 mètres au-dessus du niveau de la source correspondante de la Sorgues, et à 2 kilomètres et demi de distance (altit. source 630 mètres, altit. gouffre 755, profondeur gouffre 106) C'est une confirmation de plus. — Ensuite dans une poche latérale de la galerie formant un petit puits, profond de quelques mètres seulement., nous venons de rencontrer pour la première fois, au cours de nos trois campagnes souterraines, l'acide carbonique. Armand, voulant explorer la cavité, s'écrie tout d'un coup : « Donnez-moi une lampe de mineur, ma » bougie ne veut plus brûler. — Attention! lui dit Gaupillat, c'est » peut-être l'acide carbonique, ne descendez pas. —Mais cela ne » sent rien !... Tiens, la lampe ne brûle pas non plus ! — Sortez de » là ! Armand ! nous allons voir On ne badine pas avec ce gaz-là ! » Au bout d'une ficelle une bougie descendue pâlit, la flamme s'amincit... extinction complète. Le magnésium aussi a peine à brûler, crépite, donne une lueur jaune : plus de doute, c'est le redoutable poison accumulé là dans une poche, sans doute sous la pression de l'eau qui remplit fréquemment toute la galerie. — Nous n'insistons pas pour savoir où peut mener le puits, et nous continuons la recherche avec grande circonspection ; point d'autre alerte d'ailleurs, mais nous serons désormais sur nos gardes ! Si nous n'avions eu pour luminaire que des lampes électriques, un accident serait fatalement survenu car Armand, non attaché et suffoqué, eût roulé inanimé dans le trou d'où il eût été impossible de le retirer. Sa stupéfaction, quand nous lui expliquâmes les effets de ce gaz, qu'il ne voyait et ne sentait pas, était tout-à-fait risible et nous fit oublier complètement les conséquences graves qu'aurait pu avoir l'incident.

L'exploration, très facile, de la galerie souterraine de Roque de Corn, ne nous prit que deux heures. Le surplus de la journée fut


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employé à admirer le gouffre lui-même, à le mesurer et à en prendre le plan et des photographies.

Ainsi, pour les promeneurs, même conclusion que pour Réveillon : grotte sans aucun intérêt mais abîme absolument digne d'une visite. D'Alvignac, un .chemin qui passe par Lagorce mène les voitures jusqu'à 20 minutes de Roque de Corn seulement. •

Gouffre du Saut de la Pucelle (11 juillet 1889). — Tout contre le chemin de fer également, entre les stations de Roc-Amadour et de Gramat. Absorbe le ruisseau de Rignac après 6 kilomètres de parcours. Doit son nom à l'universelle légende de la jeune fille qui saute saine et sauve un large et profond précipice pour échapper à la poursuite d'un soudard. Ouverture de caverne dans une falaise à pic, genre Réveillon, mais bien moins grandiose; ne mérite pas une visite. Nous y avons (dès l'année dernière) suivi le cours du ruisseau (qui coulait assez fort) très aisément et sans même nous mouiller les pieds, pendant 210 mètres, sous une galerie deux fois coudée à angle droit, large et haute de 3 à 6 mètres. Au bout, le plafond s'abaisse au niveau de l'eau, qui a accumulé la, comme d'habitude, l'argile et les débris divers, et qui ressort indubitablement à peu de distance dans la vallée de l'Alzou, au moulin de Tournefeuille (1,000 mètres au Sud-Ouest), par une petite source jaillissant du rocher.

Donc, là encore, point de traversée possible, malgré le faible éloignement de la rivière prochaine. C'est toujours le même résultat.

Mais selon la formule invoquée par Gaupillat après chacune de nos déconvenues : « Il fallait le faire ! » Et au moins nous en avons le coeur net !

Perte de la Thémines (14 septembre 1890). — A sec lors de notre visite : trois trous fort rapprochés nous laissent pénétrer respectivement à 140 mètres, 20 mètres et 10 mètres, dans de laids boyaux, larges et hauts de 1 à 4 mètres, toujours obstrués de la même manière. On disait dans le pays que jamais on n'avait pu voir la fin de ces galeries souterraines inconnues !

Perte de la Théminettes (14 septembre 1890). Un très faible courant se perd sous trois petites arcades qui nous laissent pénétrer de 10 mètres à peine; mais là l'eau s'engloutit dans de simples trous de la roche vive, où les deux poings ne pourraient passer, et qui ressemblent à l'embouchure de simples tuyaux de gouttière.-


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Nous voilà cette fois en présence même de ces conduites que .j'ai qualifiées de capillaires, et qui très probablement partagent avec les" fissures d'infiltration la tâche de conduire en dernière analyse les eaux des grottes, abîmes et rivières souterraines des hauts plateaux jusqu'aux sources des vallées basses.

A propos de Théminettes, Delpon rapporte l'anecdote suivante qui remonte au commencement du siècle :

« Les trois ouvertures sont si étroites qu'il est arrivé plusieurs fuis que ces crues d'eau survenues-,au moment de la fenaison, les ont fermées en y déposant du foin qu'on venait de couper; alors les eaux, en refluant, ont rempli une partie de la vallée. Il y a peu d'années que cet accident s'étant renouvelé, un moulin fut presque couvert par les eaux ; et le meunier ne se sauva qu'en se plaçant sur le faite du toit. Les rats, qui comme lui fiyaient aussi la mort, grimpaient sur ses jambes. Le danger augmentait à chaque instant; inutilement il appelait au secours, et il allait être noyé lorsque la forte pression des eaux entraîna enfin le foin ; mais plus de seize heures s'écoulèrent avant qu'il pût rentrer dans son moulin. » (Delpon, ouvrage cité, t. I, p. 79.) Ceci prouve encore qu'il n'y a pas un bien grand réservoir souterrain en aval des pertes.

Perte du ruisseau d'Assier (14 septembre). — Dans la cour même du magnifique château ruiné de Galiot de Genouillac (voir le Guide Joanne). Exploration des plus simples : un trou dans la pierre, large comme le fond d'un chapeau et suivi d'un tuyau, comme à Théminettes.

Ces trois derniers ruisseaux ont. respectivement 10,15 et 20 kilomètres de longueur.

Delpon, dans sa Statistique du Lot (t. I, p. 83), et les gens du pays prétendent que leurs eaux perdues (par 300, 320 et 340 mètres d'altitude) vont alimenter les sources de l'Ouysse (gouffres du Cabouy et de Saint-Sauveur par 110 mètres environ d'altitude) à l'Ouest de Roc-Amadour (v. supra). Étant données la situation géographique de ces divers points et la constitution géologique du sol, cela n'est point impossible ! Mais le voyage souterrain en dessous et en travers du Causse de Gramat presque tout entier est alors de 22 à 28 kilomètres, avec une descente de 200 mètres !

Au résultat négatif obtenu à Thémines, etc., se joint celui plus positif de détourner les touristes de toute visite.


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C'est peu, mais cela ne nous a prisqu'une journée à peine, et puis « il fallait le faire ».

Venons maintenant aux avens, que nous allons rapidement passer en revue en marchand du Nord au Sud.

IV

EXPLORATION DES IGUES OU CLOUPS

Igue de Barrières (21 septembre). — Entre Roque de Corn et le gouffre de Padirac. Sous prétexte que « de la fumée en sort en hiver » (c'est simplement l'évaporation de l'eau de suintement, accentuée et rendue visible par la différence de température), on avait dans ce pays qui manque d'eau, bâti, depuis notre découverte de 1889 le roman suivant, savoir : que Padirac, Roque de Corn et Barrières jalonnaient (selon l'ancienne théorie de l'abbé Paramelle) (1), le cours d'une seule et même rivière souterraine aboutissant à la fontaine de Saint-Georges. Après notre dernière expédition de Padirac et la reconnaissance du fond, nous étions fixés; mais le maire de Barrières et ses administrés nous persuadèrent « qu'il fallait faire » aussi leur trou, et Gaupillat consentit à se dévouer le 21 septembre avec Armand et Foulquier : il ne rencontra qu'un puits de 31 mètres à pic, aboutissant à une assez jolie grotte ou galerie, ramifiée en trois parties coudées à angle droit, large de 3 à 15 mètres haute de 15 à 25 mètres, longue de 125 mètres seulement et assez inclinée pour que l'extrémité se trouvât à 65 mètres en dessous du niveau du sol, soit à 34 en contre-bas du fond du puits. Une magnifique pyramide stalagmitique occupe le milieu de -cette grotte. De rivière ou de nappe d'eau, point d'apparence : deux petites chambres seulement au fond de la galerie sont remplies d'ossements, d'argile et de cailloux entraînés et accumulés par les eaux sauvages qui s'engouffrent dans Figue après les fortes pluies. Comme les avens du Causse noir, Barrières a été formé par simple érosion.

Igue de Gibert (20 septembre; Gaupillat, Armand et Foulquier

1) Voir Les Cévennes, chap XXIII.

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seuls). — Au Sud de la vallée de l'Alzou, entre Gramat et Rocamadour. Très intéressant. De tous les abîmes explorés, c'est celui qui a le plus d'analogie avec Padirac : ouverture plus petite (7 mètres sur 10 mètres), un premier à pic, de 25 mètres, conduisant au sommet d'un cône de pierres, produit en grande partie par l'effondrement d'une voûte, ainsi que le prouve la forme conique du puits;

d'un côté ce talus descend (au Sud) vers une galerie longue de 40 mètres et bouchée à la profondeur totale de 50 mètres, par un chaos de rochers détachés de la voûte ; de l'autre côté (au Nord), autre galerie longue de 100 mètres, obstruée celle-ci par de l'argile humide à 75 mètres en dessous du niveau de l'orifice; par dessus le talus d'éboulement, traces d'un lit de ruisseau temporaire et du

Fig. 22. — DESCENTE D'UN AVEN DANS UN INTÉRIEUR DE GROTTE

(Communiqué par le Club Alpin )


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passage de l'eau comme au grand puits de Padirac. Peut-être qu'en déblayant le chaos de pierres du Sud ou l'amas d'argile du Nord, on déboucherait des conduits analogues à la Galerie du Ruisseau ou au puits du Gour de Padirac, et que l'on atteindrait aussi une rivière souterraine. Mais quelles dépenses et quel temps faudrait-il pour cela! Le travail est d'autant plus impraticable qu'il n'aurait d'autre guide que le pur hasard.

Gibert nous a convaincus une fois de plus qu'aucun caractère extérieur ne peut faire reconnaître, a priori, la constitution intérieure d'un abîme, que tous sont susceptibles de grandes surprises, et que la descente effective peut seule révéler leurs secrets.

Igue de Biau ou Bio de Granouillat. — Entre Gibert et Rocamadour. Sondé seulement (la pluie ayant empêché la descente); 46 met. de profondeur ; c'est une dépression de terrain déjà fort creuse, et dans laquelle s'ouvrent deux trous de quelques mètres de diamètre. On dirait un cratère de volcan à deux cheminées. Il serait bon d'effectuer cette exploration pour voir si par hasard on n'y rencontrerait pas quelque rivière (1).

Igue de Saint-Martin (13 septembre).— Entre les communes du Bastit et de Carlucet, à 6 kilom. juste au Sud de Figue de Bio. Pour celui-ci toutes les autorités du pays attendaient notre visite avec impatience, car on en racontait bien long sur Figue de SaintMartin .

En 1888 on y avait jeté un chien malade que l'on prétendait avoir

(F) Nous l'avons faite le' 13 juillet 1891 avec MM. Rupin Ph. Lalande, et Pons. L'abîme a 50 mètres en tout ; le fond est coupé par un talus de pierres de 4 mètres de hauteur et se compose d'une magnifique salle circulaire, étrangement éclairée d'en haut, mesurant 80 mètres de circonférence et fermée de toutes parts, à quelques fissures' près ; ces fentes, larges de quelques doigts à peine, laissent indubitablement arriver et écouler les eaux de suintement du sol avec les grandes pluies ; alors quand tout l'intérieur du causse est bien imbibé d'eau, le fond de Figue de Biau devient un réservoir temporaire, un trop-plein ; cela résulte clairement de l'humidité du sol, des traces d'eau ruisselante que l'on y voit, et de la décomposition de la roche calcaire inférieure, toute désagrégée par l'érosion.


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entendu aboyer sous terre, près du bord d'une route, à 4 kilomètres de distance !

Au printemps de 1890, un braconnier, après avoir tué un gardechasse, s'était précipité dans le gouffre pour échapper aux remords

et aux gendarmes. Deux jours après un passant l'entendit crier, par un hasard providentiel sa chute ne l'avait qu'étourdi ; il mourait de faim et préférait encore le bagne ! Un charpentier de Gramat se dévoua, retira notre homme de 65 mètres de profondeur à grand renfort de cordes, reçut la médaille de sauvetage et raconta ensuite que l'abîme se prolongeait bien plus bas que la plate-forme

Fig. 23. — COUPE DE L'IGUE DE SAINT-MARTIN Dressée par M. E.-A. Martel.

(Communiqué par le Club Alpin.)


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de rochers où le braconnier avait eu la chance de voir sa chute arrêtée, et que tout au fond on entendait distinctement l'eau de quelque rivière « comme à Padirac, sans doute ». Il refusait d'ailleurs d'y retourner voir et personne ne s'offrit à sa place. — On devine l'accueil que nous fit le maire du Bastit, pauvre commune assoiffée pour qui une source serait la fortune. Nous n'eûmes pas de peine à trouver des aides pour tenir les cordes ; on les avait réquisitionnés huit jours à l'avance.

Peine perdue, là aussi !

L'igue, de Saint-Martin n'est qu'un puits unique sans issue et sans eau, comme Guisotte (72 mètres), sur le Causse noir. Il a 90 , mètres de profondeur totale, soit 25 de plus que la plate-forme du braconnier, et se termine par deux fentes ou galeries très fortement inclinées, se rétrécissant de plus en plus jusqu'à leur obstruction complète, par l'argile. Au bas de l'une, la plus profonde, nous avons retrouvé un chapeau et une grosse lanterne cassée, perdus par les sauveteurs de 1893 ; et à l'extrémité de l'autre le. squelette entier du chien de 1888. Nous remontâmes avec soin ces débris, pour édifier les gens du pays sur l'existence tant de la grotte de 4 kilomètres que de la rivière souterraine.

Il est probable toutefois (l'humidité et les craquelures de l'argile en sont témoins) qu'au printemps, après la fonte des neiges ou même lors des grandes pluies, l'eau s'accumule en flaques au fond du gouffre, et que l'illusion du charpentier était sincère et excusable.

Quoi qu'il en soit, la déception des Bastidois en voyant s'évanouir leur rêve d'un deuxième Padirac, se traduisit par un violent accès d'humeur envers le pauvre sauveteur, qu'ils accusèrent de les avoir leurrés. Nous autres, fort désintéressés, nous fûmes passablement réjouis par le comique de la dispute.

Quant au braconnier, les journaux judiciaires ont raconté sa véridique odyssée, que la cour d'assises de Caliors a complétée par' une navigation vers la Nouvelle-Calédonie ?

Certes il est surprenant qu'il ne se soit pas tué du coup, dans, sa chute; mais quelque grande qu'ait été sa chance, la disposition des ' lieux permet de la comprendre (voir figure 23). Il y a deux entrées au gouffre :. l'une à pic, l'orifice même; l'autre presque horizontale, en forme de tunnel greffé à angle droit sur le puits. C'est par la


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qu'entra l'assassin ; puis, s'asseyant au bord du vide, il se laissa glisser les pieds en avant, comme il l'a raconté lui-même. Or, de ce côté, la paroi n'est pas absolument à pic, elle se trouve inclinée à 76 ou 80°,.et de plus la roche y est creusée du haut en bas d'une sorte de rainure où le corps s'engagea dans sa chute. Ainsi emboîté dans cette rigole directrice, il ne pouvait plus dévier latéralement ni culbuter en avant, mais seulement s'échouer sur la plateforme de roche et de gravier qui l'a arrêté, fort brutalement sans doute.— Cette rainure nous donna beaucoup de mal pour remonter nos 62 mètres d'échelles de corde, car les échelons s'y accrochaient en refusant absolument de déraper : il fallut, comme à la Bresse (Causse noir), suspendre plusieurs hommes dans le puits pour parvenir à la dégager.

Le soir, après une rude journée en somme, Gaupillat ne manqua pas l'occasion de placer une fois de plus sa remarque favorite : « Il fallait bien le faire !»

Nous parvenons maintenant aux fameux avens de la Braunhie, auxquels on ne prêtait pas moins de 300 mètres de profondeur !

Nous en avons examiné quatre seulement (leurs résultats négatifs nous ayant découragés) entre Reilhac et Caniac. M. Pons, notre compagnon d'une heure à Padirac, nous y a guidés, et nous le remercions sincèrement de sa complaisance et de sa gracieuse hospitalité offerte à Reilhac.

Grand igue de Cloupman (17 septembre). Puits unique presque à pic, type de Guisotte, profondeur 90 mètres, longueur de l'orifice. 10 mètres sur 5, terminé en fissure argileuse. On nous avait priés de chercher, au fond les restes d'un suicidé que nous ne pûmes retrouver, enfouis sans doute sous les cailloux qu'entraînent les pluies.

Petit igue de Cloupman (17 septembre). Tout à côté du précédent. Très curieux. Genre Gibert et Padirac (quoique sans rivière), mais tout petit; un vrai joujou: premier à-pic de 15 mètres, talus et cône d'effondrement; d'un côté, galerie aboutissant à une charmante petite grotte longue de 15 mètres, haute et large de 10 mètres, ornée de jolies concrétions calcaires, et située à 25 mètres en dessous de l'orifice (voir figure 24) ; — de l'autre, pente de cailloux et de rochers se rétrécissant en étroite fissure ; on y entend les pierres assez bas, mais elle est impossible à explorer à cause du peu de solidité des


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blocs qui l'encombrent et qu'un simple coup de pied transformerait en avalanche. Armand lui-même, malgré son imprudente audace, dut renoncer à descendre : en essayant de déplacer une pierre pour, forcer le passage il faillit se faire écrouler sur la tête tout un échafaudage d'énormes éboulis mal équilibrés. — A dautres plushardis

plushardis Pour ma part, je commence à trouver qu'il existe des limites qu'on ne saurait franchir !

Igue de Picastelle (18 septembre).Sondé seulement, à cause du mauvais temps, 87 mètres ; pas d'eau au fond (1).

(1) Au mois d'août 1891, cet aven a été le théâtre d'une lugubre aventuré. Une jeune femme du bourg de Fontanes y a volontairement trouvé la mort, poussée dit-on à cet acte de désespoir par des chagrins domestiques.

Deux courageux citoyens, MM. Sireys et Andral, se sont dévoués pour descendre dans l'abîme au moyen de cordes et en retirer le cadavre.

Nous tenons ces détails de M. Raymond Pons,

Petit IGUE de CLOUPMAN

Echell = 1/1000

Fig. 24. — PLAN ET COUPE DU PETIT IGUE DE CLOUPMAN Dressés par M. E.-A. Martel

(Communiqué par ]e Club Alpin)


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Igue de Roche-Percée (18 septembre). Aussi simple et vide que Saint-Martin et Cloupman, creux de 100 mètres et absolument à pic. Vers 35 mètres de profondeur un rocher éboulé est suspendu dans le vide par un étranglement du puits. L'orifice ovale (8 mètres sur 6) est très curieux pratiqué en plein dans une grande dalle de roche légèrement inclinée : on dirait la gueule du canon géant imaginé par Jules Verne pour expédier les savants dans la Lune. Ce serait chose à voir si elle se trouvait sur les chemins battus ; mais, comme il faut errer plusieurs heures dans l'abominable Braunhie pour y parvenir, les orfraies qui gîtent dans Roche-Percée n'y sont pas souvent dérangées par les promeneurs.

Aux alentours, dans un rayon d'une à deux lieues, M. Pons nous a cité encore plusieurs dizaines de cloups. Leur situation dans le calcaire oxfordien et dans la partie la plus élevée du Causse de Gramat (plus de 400 mètres) nous permettait de considérer l'expérience faite aux deux plus fameux (Cloupman et Roche-Percée) comme concluante, et ne pas espérer d'autre Padirac dans la Braunhie. Puissent d'ultérieures recherches nous donner tort ; nous le désirons vivement, en souhaitant bonne chance à ceux qui les entreprendront. Nous n'en aurons pas moins prouvé que les dimensions de Roche-Percée, par exemple, avaient été simplement exagérées du triple ! Et puis, faute de grandes découvertes, nous aurons toujours appris et révélé la vérité sur les cloups et eaux souterraines du Causse de Gramat.

Une surprise nous a été faite le 16 septembre par un aven situé bien plus au Sud, en dehors de la Braunhie, à 5 kilomètres seulement des bords du Celé et où nous avons trouvé une belle grotte et de l'eau. C'est :

L'igue de Bar ou de Ginouillac, au nord de Marcillac, entre le hameau de Ginouillac et le domaine de Brasconnies. « Sa profondeur est incommensurable à cause de ses sinuosités. Si on y jette des pierres, on entend pendant plusieurs minutes retentir le bruit de leur chute de rochers en rochers. Les vapeurs aqueuses qu'on voit fréquemment s'élever de cet abîme (comme d'autres de la région) annoncent qu'ils sont comme les soupiraux de quelques rivières souterraines. » Ainsi s'exprime, conformément aux vieux errements, le député Delpon dans son classique ouvrage sur la Statistique du département du Lot (t. I, p. 58). Or, le 16 septembre


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571890, avons reconnu à l'igue de Bar un premier puits à pic de 3 mètres de diamètre et de 33 mètres de profondeur, taillé par l'érosion et toujours, comme l'Egue, du Causse noir, en admirable et régulière marmite de géant ; puis une pente rapide et un deuxième petit puits de 10 mètres aboutissant, à 55 mètres sous terre, à la première salle d'une vraie grotte de 300 mètres d'étendue. Une deuxième salle longue de 50 mètres, large de 30, haute de 10 à 20, en partie obstruée par les dalles éboulées des voûtes, possède de magnifiques stalactites, notamment une large pyramide qui paraît soutenir le plafond; dans la troisième salle, assez basse, qui communique avec la précédente par un large couloir incliné à 35°, nous avons découvert, à 65 mètres de profondeur environ, un véritable lac long de 20 à 25 mètres, large de 5 à 6 et profond de 1 mètre en moyenne. Au moment de notre visite, 'ce réservoir presque vide, ne contenait guère plus de 100,000 litres. Mais diverses lignes superposées de niveaux d'eau, marqués par des dépôts argileux sur le pourtour de la salle, indiquent qu'après la fonte des neiges le surplus de la grotte est entièrement, rempli. La hauteur et l'étendue du lac varient donc selon l'état hygrométrique du sol. Au-delà de cette troisième salle ce n'est plus qu'une longue galerie large et haute de 1 à 15 mètres, sans stalactites remarquables, dangereuse à parcourir à cause des éboulis inconsistants et de'l'argile glissante qui l'encombrent ; cette argile, humide et craquelée, nous a prouvé péremptoirement que nous parcourions une vaste citerne à peu près asséchée; nous nous y serions trouvés certainement arrêtés, comme dans bien d'autres, par le contact de la voûté et du niveau d'eau, si l'extrême sécheresse de 1890 n'avait pas contracté outre mesure le petit lac subsistant, et ouvert pour nous à son extrémité un passage fortuit et inespéré sous un plafond fort bas en réalité. Point d'autre nappe liquide dans lé reste de cette caverne, nulle trace de rivière courante et, au fond, petite salle en cul-de-sac toute murée par la roche, les éboulements et l'argile (voir figure 25).

On voit de quel intérêt a été pour nous l'exploration de Figue de Bar : elle achève de démontrer que la théorie du jalonnement est absolument fausse; que tous les trous et galeries des plateaux calcaires sont, en somme, des fissures ou fractures du sol agrandies par les eaux (érosion, pression hydrostatique, effondrements);


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que les cavités ainsi formées servent de réservoirs intérieurs (innombrables sans doute, mais généralement assez courts) aux eaux de pluies et de régulateurs aux sources avec lesquelles ils communiquent par infiltration pure et simple; et que les Causses, bien moins caverneux qu'on ne le supposait, ne sont pas le moins du monde supportés par les voûtes colossales et les piliers géants d'immenses retenues d'eau intérieures.

Il y a trois ou quatre ans, des chiffonniers étaient descendus dans l'igue de Bar, au bas du premier puits seulement, pour récolter tous les ossements accumulés au fond; auprès des fabricants de colle et de noir animal ils firent, paraît-il, un gros bénéfice (nouvelle et bizarre exploitation des avens) et racontèrent- ensuite que le trou se prolongeait bien loin, bien bas, et qu'on n'entendait pas les pierres s'y arrêter dans leur chute naturellement (1).

Si l'igue de Bar était à proximité d'autres curiosités notables, il mériterait d'être aménagé pour l'originalité de la descente, l'effet de jour au fond du gouffre et la beauté de la grande salle. Actuellement on ne peut le visiter sans trois échelles de cordes de 30, 5 et 10 mètres de longueurs respectives.

Je ne rapporte point les incidents multipliés de nos descentes, tous renouvelés de 1889 et décrits dans mon article de l'an dernier : embrouillement de cordes, manoeuvres d'échelles, conversations téléphoniques, chutes de cailloux, extinctions de lumières, etc. Je tiens à noter seulement qu'en 1890 encore, le tout s'est terminé sans le moindre accident; je ne dirai pas sans une égratignure, car les mains et le visage subissent parfois de rudes caresses de la part des ronces ou des roches pointues, et mainte glissade involontaire déchire souvent les pantalons et les vestes bien au-delà de la doublure. Il faut avouer toutefois que quand l'à-pic absolu, le vide complet d'un abîme dépasse 60 mètres, les difficultés sont grandes

(1) L'igue de Gibert, d'après ce qui a été tout récemment raconté à M. Lalande par une personne digne de foi, aurait également fourni aux chiffonniers une lucrative récolte d'ossements ; mais en outre, ces industriels en auraient retiré un chien vivant (il existe encore) et qui ne semblait pas avoir souffert d'un séjour plus ou moins long au fond du gouffre ; il y a sans doute vécu de la chair des animaux crevés qu'on y précipite.


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et les précautions à prendre minutieuses, et que l'expérience acquise, le sang-froid réfléchi et la confiance réciproque des camarades entre eux deviennent les plus précieux éléments de succès et de sécurité. Ceci dit pour les imprudents qui voudraient s'improviser grottites sans aucune préparation !

Fig. 25. — PLAN ET COUPE DE L'IGUE DE BAR Dressés par M. E. -A. Martel

(Communiqué par le Club Alpin)

V

EXPLORATION DE GROTTES INCOMPLÈTEMENT CONNUES

Sur notre troisième partie, les grottes que l'on disait n'avoir jamais été parcourues jusqu'à leur extrémité, nous serons bref, n'ayant fait aucune trouvaille importante, si ce n'est dans la dernière.

Et en guise d'appréciations j'emploierai le système concis, de mes deux compagnons qui, en leur qualité d'anciens polytechniciens, ont pris l'habitude d'exprimer le degré de leur admiration par des notes ou cotes de 0 à 20. Ainsi Bramabiau est, coté 18, Dargilan 19 et


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Padirac 19 3/4, le 20, pour les mathématiciens, étant réservé à Newton seul.

Roucadour, près Thémines. Longueur 400 mètres, profondeur 40 mètres; quelques belles stalagmites. — Cote 12.

Mal ut ou Marut, près Théminettes (marqué sur la carte de l'étatmajor). Longueur 200 mètres, profondeur 30 mètres. Quelques petits bassins d'eau. Assez curieux au point de vue de la formation géologique, mais difficile à parcourir et sans belles concrétions. — Cote 10.

Fouysse. l'Ase, près de l'igue de Biau, en face de Rocamadour. Orifice en forme d'aven. Toute petite grotte, intérêt nul. — Cote 0. On nous avait beaucoup vanté dans le pays ces trois cavernes qui, disait-on, devaient se prolonger fort loin et qui, au contraire, se trouvaient entièrement connues.

Fennet. A un kilomètre au Sud de la station d'Assier, ' tout près du chemin de fer. Assez intéressante malgré son peu d'étendue (160 mètres de longueur totale, dont 90 pour un corridor insignifiant). Deux jolies salles à stalactites, inconnues avant notre passage : la plus grande mesure 45 mètres de longueur, 20 de largeur et 30 de hauteur; dans l'autre, un beau pilier stalagmitique forme un curieux pont naturel. Difficile à parcourir; il faut une échelle de 8 à 10 mètres et des cordes. — Cote 14.

Grotte de Marcillac, ou de Blars, ou du Robinet, marquée sur la carte de l'état-major entre Marcillac et Blars, à 3 kilomètres 1/2 des bords du Célé, à la lisière Sud Causse de Gramat. « C'est la

» grotte la plus belle du département qui pouvait être com»

com» aux plus célèbres de la France, avant que la fumée pro» duite par les torches dont on se sert pour la visiter eût terni l'é»

l'é» de ses brillantes concrétions Dans la seconde salle

» un objet imposant attire les regards et commande l'admiration. » D'un monticule qui domine le sol d'environ 8 mètres, une colonne » de 19 mètres de haut, de 5 décimètre de module, s'élance jusqu'à » la voûte et semble en soutenir le poids. Très élégamment ornée » dans toute sa longueur demi-transparente, couverte de petites » facettes qui scintillent lorqu'on leur fait réfléchir la lumière des » flambeaux, entourée vers le sommet de petites concrétions qui » se groupent autour d'elle-même comme pour lui servir de cha» piteau, elle produit à la fois l'effet le plus majestueux et le plus


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» pittoresque. Cette merveille du monde souterrain serait le plus » bel ornement d'un temple ou d'une place publique- si on pouvait » mettre les ouvrages de l'art en harmonie avec les ouvrages de la » nature. » (Delpon, Statistique du Lot, t. I, p. 60.)

Ce qui nous avait attiré ici, c'était la mention par le Guide Joanne d'un profond « précipice creusé dans un angle. » En réalité, nous trouvâmes deux de ces abîmes inexplorés : l'un n'avait que 6, et l'autre, 12 mètres à peine de profondeur, pas absolument à pic, et tous deux ne nous conduisirent qu'à de courtes impasses argileuses et nullement à d'autres belles salles, comme nous l'espérions.

La grotte de Marcillac, dont nous avons dressé les plan et coupe (comme de toutes les cavités explorées d'ailleurs), n'a que 300 mètres de longueur totale, au lieu des 460 prétendus par Delpon et Joanne; elle se compose de quatre salles réunies par des couloirs plus ou moins larges et courts; la jolie cohonne de la seconde salle est réellement un type parfait et extraordinaire de ce genre.de concrétion, et a dû produire sur les premiers visiteurs le même étonnement que le clocher de Dargilan sur nous-mêmes en 1888; mais actuellement une couche de noir de fumée si épaisse enduit toutes les parois de la caverne qu'elle a perdu absolument tout éclat et ressemble à une cave humide. — Cependant, par considération pour sa colonne et pour quelques stalagmites restées blanches dans la quatrième salle, nous lui avons attribué la cote 14.

A ce propos je rappellerai une fois de plus qu'il faut interdire absolument dans les grottes l'usage des torches, feux de. paille, huile de naphle, flammes de bengale et autres-matières engendrant beaucoup de fumée-; on ne doit employer que les bougies, les lampes :de mineur et électriques et le magnésium ; cette dernière substance produit aussi une certaine fumée, mais peu épaisse, et du ' reste on ne saurait en brûler d'une façon continue, à cause de son prix relativement élevé, de son éclat qui fatigue les yeux à la longue, et de ses effets thérapeutiques souvent gênants pour les intestins délicats quand ils se combinent avec l'humidité des cavernes. Quelques mètres de ruban de magnésium, allumés de temps en temps et de place en place, aux beaux endroits, permettent de. comprendre et d'admirer parfaitement bien les plus grandes salles, d'autant plus,que le déchirement subit et complet, de l'obscurité ambiante par cette clarté intense produit toujours un très bel effet.


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Au commencement de ce siècle le curé de Marcillac, raconte encore M. Delpon, s'égara un jour dans la grotte où il aimait à étudier le travail de formation des stalagmites ; une goutte d'eau tombée sur son unique bougie l'avait éteinte. Malgré la disposition assez simple des lieux il ne put regagner l'orifice, chose toute naturelle d'ailleurs, car un homme sans lumière dans une caverne quelque peu étendue, sinueuse et inégale de niveau est un homme assurément perdu, même s'il la connaît très bien. Trois jours après, le dimanche, ses paroissiens inquiets de ne pas le voir à l'église et sachant à quelles recherches il avait l'habitude de se livrer, se rendirent tout droit à la grotte et le trouvèrent sans peine, mais presque mort de faim, de fatigue et de peur ! Quel supplice ce doit être en pareille situation, dans ces ténèbres absolues, d'entendre l'écho moqueur tout seul répondre aux appels désespérés, les gouttes suintant des plafonds qui tintent sur la stalamite en plaintif glas funèbre, et les pierres que le moindre mouvement déplace rouler dans des trous profonds où l'on risque de se briser soi-même en cherchant l'issue introuvable ; de sentir enfin peu à peu le froid noir de la caverne envahir l'être tout entier et devenir celui de la tombe quand le coeur va cesser de battre !

Nombre d'accidents mortels de ce genre sont survenus dont on n'aurait jamais soupçonné les tragiques et mystérieux détails sans la rencontre fortuite des cadavres des infortunées victimes déjà presque encroûtés sous la stalagmite. — Souvent aussi des sauvetages inespérés ont mis fin à de cruelles angoises : comme, pour ces Espagnols égarés en 1878 dans les grottes del Drach, à Majorque (îles Baléares), par un guide inexpérimenté, que l'on retrouva après deux jours de recherches, et dont G. Vuiller nous raconte la terrible aventure (Tour du Monde, 1889, t. II, p. 56). Se trouver perdu sans lumière dans le labyrinthe d'une caverne, c'est un rêve à rendre fou.

D'après Delpon, le département du Lot ne compterait pas moins de 155 grottes plus ou moins curieuses ; certes, dans ce nombre, il en doit rester beaucoup encore d'incomplètement connues, notamment sur les bord du Célé, du Lot, de l'Alzou et de la Dordogne, et qui recèlent peut-être de grandes splendeurs ! Mais que de temps il faudrait pour visiter tous ces trous du sol, non compris les


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abîmes ! Et à combien de déceptions on s'exposerait ! sans parler encore de ce qui reste à faire aux cavernes de Presques et de Nonards, près de Saint-Céré et de Beaulieu, ainsi qu'au-delà de la Dordogne, en tirant vers Brive, dans le Causse de Martel et de Souillac tout percé aussi de gouffres inconnus et possédant la fameuse source intermittente du Boulet (1) (V, Joanne, Géographie du Lot).

Parlons seulement de la dernière grotte explorée par nous en 1890.

■ Grotte des Braseonies, près du domaine de ce nom, entre l'igue de Bar. et la grotte de Marcillac. « Son ouverture se voit- dans un » rocher au fond, d'un vaste entonnoir produit par écroulement (2). » On suit d'abord une espèce de galerie en pente douce, et on » parvient ensuite dans une espace presque circulaire dont la » circonférence est de plus de 100 mètres, et l'élévation de la voûte » qui le couronne d'environ 14 mètres. Sur nn point de la circonfé» rence se présente une autre galerie de 2 mètres de large et » d'autant de hauteur. A 'l'extrémité de cette galerie le rocher est » coupé à pic. Au-delà on découvre une vaste salle de forme très » irrégulière.

» Sur notre invitation un habitant de Marcillac, le sieur Albi, s'y » fit descendre à l'aide d'une corde (3) après avoir mesuré la hau» teur du rocher, qui est de 22 mètres. Parvenu sur le sol inférieur

(1) En octobre 1890, M. Rupin a pénétré, au Boulet, dans un souterrain long de 300 mètres, puis s'est trouvé arrêté, faute de bateau, par un cours d'eau. Il y est revenu au mois de septembre 1891, en compagnie de MM. Valat et Raymond Pons, muni d'un de mes bateaux, mais il n'a pu pousser l'exploration qu'une soixantaine de mètres plus loin ; la voûte de la galerie devenant de plus en plus basse n'a pas permis d'aller au-delà. Sur le Causse de Martel également, et non loin de de Brive, MM. Rupin et Ph. Lalande sont aussi descendus dans l'abîme de Lafage, profond de 30 mètres, en bas duquel ils ont exploré une grotte de 535 mètres de longueur, ornée de belles stalactites et encombrée d'épais amas de guano de chauves-souris.

(2) Cette ouverture est le produit de l'érosion superficielle et non de l'écroulement intérieur.

(3) Avant 1831, date de la publication de l'ouvrage cité.


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» il reconnut que la caverne se divisait en deux galeries qui se » dirigent l'une vers le Sud, l'autre vers l'Est. Il ne visita que la » première » (Delpon, Statistique du Lot, t. I, p. 62.)

Et Delpon donne ensuite, des concrétions rencontrées dans cette cavité, une description fort enthousiaste et très confuse, que nous ignorions d'ailleurs quand nous allâmes le 16 septembre, en sortant de l'igue de Bar, explorer la grotte sur les indications de M. Caussanel, propriétaire du domaine des Brasconiés.

La première partie (que nous venons de citer) des renseignements fournis par Delpon est exacte ; après le couloir qui a trente mètres de longueur, la première salle (salle ronde) mesure 35 mètres sur 25 mètres, et se trouve à 18 mètres au-dessous du niveau de l'entrée ; le précipice du sieur Albi (où personne n'était revenu depuis plus de 60 ans), n'a que 15 mètres au lieu de 22 mètres de profondeur, et conduit non pas à l'entrée de deux galeries, mais au milieu d'une immense salle de forme très originale: c'est une fente en forme de coin, inclinée à 40° environ, longue de 90 mètres, large de 20, et donc la hauteur c'est-à-dire la distance entre le plancher et le plafond s'accroît avec la profondeur (4 mètres à l'extrémité supérieure, '30 mètres à l'extrémité inférieure). Quand on se trouve an pied de l'échelle de cordes nécessaire pour descendre dans'cette salle, il faut monter à gauche (au Nord-Ouest) pour gagner le haut, ou descendre à droite (au Sud-Est) pour atteindrele fond : on circule ainsi le long de la pente, très raide en somme, qui forme ici le sol de la grotte ; les pierres que l'on détache en grimpant roulent avec fracas sur ce plan incliné et donnent vraiment l'illusion si trompeuse d'un incommensurable abîme : de fait, la différence de niveau entre le sommet et le bas n'est pas moindre que 65 mètres. Des stalactites et stalagmites d'autant plus belles qu'aucune fumée n'a détruit leur scintillante blancheur, tapissent et ornent-de toutes parts cette grandiose déclivité. A 10 mètres au-dessus du fond, une sorte de tour ronde complètement isolée, haute de 18 mètres à peu près et de 6'à 8 mètres de diamètre, partage la salle en deux parties que nous avons nommées salle Rupin (du nom de notre excellent ami de Brive, qui nous accompagnait ce jour-là) et salle de la Tour : la première constituant la descente proprement dite, et la seconde une chambre ronde et creusée en cuvette de 15 mètres de diamètre. Ici on se trouve au


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plus profond de la grotte des Brasconies, à 70 mètres au-dessous de l'entrée, ce qui pourrait faire supposer que le sommet de la salle Rupin est presque au niveau du sol: l'épaisseur du terrain n'y est certes pas considérable ; toutefois elle doit mesurer encore en ce point, au moins 15 à 20 mètres, car l'orifice de la caverne (à 80 métres de distance en ligne droite vers le Sud) s'ouvre déjà dans un profond entonnoir d'érosion. Dans l'angle supérieur de la salle Rupin, nous avons aperçu la bouche étroite d'une cheminée verticale où nous n'avons pu grimper, et communiquant sans doute avec quelque trou ou fissure de la surface que nous avons vainement cherché au dehors. Dans l'angle Nord-Est de la salle de la Tour s'ouvre une galerie ascendante qui se recourbe vers le Nord et qui (longue de 50 mètres seulement) se partage en. deux petites salles : nous avons baptisé la première (15 mètres sur 10 et 15 de hauteur) l'Alhambra, à cause de sa ressemblance avec une des plus belles salles de la grotte de Flan (en Belgique), qui porte aussi ce nom ; là se rencontrent à profusion de magnifiques clochetons, girandoles et arabesques de carbonate de chaux, vrais chefs-d'oeuvre d'élégance et de délicatesse; d'un balcon naturel qui se trouve encadré entre deux stalagmites toutes cannelées à jour, on domine de 10 mètres la salle de la Tour, et l'on est entouré de concrétions calcaires admirables. Dans cet espace restreint en somme, le travail du suintement et des dépôts calcaires a accumulé d'aussi riches fantaisies que dans les plus belles grottes connues. Malheureusement cela ne se prolonge pas : la salle suivante ou de l'Échelle, que barre un mur à pic haut de 4 métrés (au pied duquel nous restâmes deux heures en attendant notre échelle de fer que nous avions laissée hors de la caverne, et en espérant une longue et superbe découverte), nous a donné la déception d'une triste impasse terminée en voûte de four longue de 35 mètres et large de 5 à 10. C'était dommage car la grotte des Brasconnies, avec ses stalagmites et stalactites de la Tour et de l'Alhambra, pourrait rivaliser avec celles de Dargilan et même d'Adelsberg si sa faible étendue (230 mètres de longueur totale) n'en faisait, en résumé, une caverne de second ordre. Elle nous a paru beaucoup plus belle que celle de Marcillac, ce qui lui a valu la côte 16. Pour l'aménager il suffirait d'une échelle de fer de 15 à 16 mètres de hauteur et d'un chemin tracé sur la pente de la salle Rupin ; si

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cela s'exécute jamais, les visiteurs devront proscrire avec soin les torches et autres luminaires que, nous avons mis à l'index !

En résumé, nous n'avons à recommander aux touristes, dans tout ce que nous venons de décrire, que les extérieurs de Réveillon et de Roque de Corn et les intérieurs de Padirac, de Figue de Bar et des Brasconnies : encore faut-il que les trois derniers soient rendus accessibles au moyen de travaux dont les projets eux-mêmes ne sont pas encore élaborés. L'aménagement ne saurait tarder pour Padirac, qui est, répétons-le, une merveille jusqu'ici unique en France. A proximité des curieux sites depuis longtemps célèbres de Rocamadour et des bords de la Dordogne, ce sera bientôt, si la vogue s'en mêle, une des grandes attractions du Plateau Central (1).

Pour finir par un renseignement pratique qui ne saurait être inutile, disons que de bonnes auberges et tous les genres de véhicules se trouvent à la station même de Rocamadour et au village d'Alvignac, les deux meilleurs centres d'excursions pour le Nord du Causse de Gramat.

E.-A. MARTEL.

(1) Dans toutes les cavités explorées par nous, il y aurait de fructueuses et longues recherches à effectuer aux points, de vue de la paléontologie et de la préhistoire, carie Causse de Gramat est riche en dolmens et en grottes habitées par les peuples primitifs des âges de la pierre (Voir Cartailhac et Boule, La grotte de Reilhac, Lyon, 1887, in-4°). C'est un sujet sur lequel nous ne pouvons qu'appeler l'attention des spécialistes, en les avertissant toutefois que ces recherches seraient fort pénibles et coûteuses eu égard aux masses énormes de matériaux qu'il y aurait à extraire du fond des igues ou des recoins des cavernes. Mais peut-être aussi des travaux de ce genre déboucheraient-ils de nouvelles et immenses galeries comme à Padirac (Voir suprà, le Réveillon).


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 1er TRIMESTRE DE 1892

Séance du 4 Janvier Présidence de M. DA YMARD, directeur

Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Sur sa proposition, la Société décide que la Commission du Bulletin sera convoquée le jeudi 7 janvier, à 8 heures 1/2 du soir, pour arrêter la composition du 4e fascicule de l'année 1891.

M. l'abbè Taillefer, curé de Cazillac, près Làuzerte (Tarn-et-Garonne), est élu membre correspondant, sur la présentation de MM. Greil et l'abbé Gary.

M. Greil, au nom de ce nouveau membre, donne lecture d'une ordonnance du duc de Caudale aux habitants, imposant à diverses communes,du Quercy le paiement de la somme de 20,000 livres, pour le Régiment de Saint-Luc.

Ce document date de l'époque de la guerre de Guyenne (1651-1653), et est extrait des archives du château de Lauture (Tarn-et-Garonne).

M. l'abbé Gary continue la lecture des Comptes du chapitre de la cathédrale de Cahors pour l'année 1652, par M. Paul de Fontenilles.

Séance du 11 Janvier

Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M- Je secrétaire général dépose les publications reçues. M. le secrétaire des séauces donne lecture d'une lettre par laquelle


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M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, par Lauzerte (Tarn-et-Garonne), remercie la Société de l'avoir reçu comme membre correspondant et fait connaître qu'il a l'intention de la faire bénéficier des documents concernant le Quercy, qu'il pourrait avoir à sa disposition.

La Société remercie M. Taillefer de cette aimable promesse.

M. le président donne lecture d'un article du Moniteur du. Puy-deDôme, qui lui a été communiqué par M. Malinowski, au sujet de l'ouvrage de Bielowski sur la Tourbe et les Tourbières.

M. l'abbé Gary annonce que M. Landes, membre correspondant, administrateur de première classe des affaires indigènes en Cochinchine, vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur.

La Société adresse à M. Landes ses plus vives félicitations.

M. le président annonce la mort de M. Baudel et rappelle.les services qu'il a rendus à la Société tant comme membre résident que comme membre correspondant.

La Société envoie à la famille de M. Baudel ses compliments de condoléance et prend une large part à la douleur de ses parents et de ses amis.

M. Girma donne lecture de la bibliographie du département du Lot pour l'année 1891.

M. le secrétaire des séances donne connaissance du sommaire du prochain Bulletin (Année 1891 — 4 fascicule), qui serait ainsi composé:

M. Greil : « Lettres sur Gourdon ».

M. Leboeuf : « Flore de M. l'abbé Bousquet (suite et fin) ».

M. Rouquet : « Fables patoises ».

M. l'abbé Gary : « Cantiques populaires »..

M. Carbonel : « Nécrologie de M. Bessières »

M. Girma : « Bibliographie du département du Lot pour l'année 1891 ».

M. Joseph Blanc, secrétaire de la Commission Clément Marot : « Rapport sur les travaux de la commission pendant l'année 1891 ».

M. l'abbé Gary, secrétaire général de la Société : « Rapport sur les travaux de la Société pendant l'année 1891 ».

« Procès-verbaux des séances du 4° trimestre de l'année 1891 ».

« Liste des membres résidents de la Société ».

« Bureau de la Société pour l'année 1892 ».

« Sociétés correspondantes ».

« Table des matières contenues dans les fascicules de l'annés 1891 ».


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M. l'abbé Gary continue la lecture du travail de M. Paul de Fontenilles sur les « Comptes de receptes et despenses du vénérable chapitre de l'église cathédrale Sainct-Estienne de Caors pour l'année 1652 finissant en 1653 ».

Séance du 18 Janvier Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. Blanc continue la lecture du travail de M. Paul de Fonteuilles sur les comptes du chapitre de la cathédrale de Cahors pour l'année 1652.

Séance du 25 Janvier Présidence de M. DA YMARD, directeur

Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Delpérier donne communication à la Société d'un intéressant article sur la jeunesse et les travaux de Champollion le Jeune, le savant égyptologue.

M. l'abbé Gary continue la lecture du travail de M. Paul de Fontenilles sur les Comptes du chapitre de la cathédrale de Cahors pour l'année 1652.

Séance du 1er Février Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il dépose en outre un ouvrage offert à la Société par M. Gustave Larroumet, membre de l'Institut, chargé de cours à la Faculté des lettres de Paris. Ce volume, dont le titre est : Étude d'histoire et de critique drama-


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tiques, est composé d'une série d'articles dont quelques-uns ont été publiés par notre éminent confrère, de 1887 à 1891, dans la Revue des Deux-Mondes et la Revue politique et littéraire (Revue bleue). Quelques autres ont été écrits dans les rares loisirs que lui laissaient ses fonctions de Directeur des Beaux-Arts. Enfin, il y a. joint deux conférences faites par lui aux matinées classiques de l'Odéon. Les sujets traités dans ces divers articles et conférences sont : OEdipe roi et le théâtre de Sophocle ; La Comédie au Moyen-Age ; De Molière à Marivaux ; Shakes peare et le théâtre français ; Beaumarchais :. l'homme et l'oeuvre; Le théâtre de la Morale; Les comédiens et les Moeurs ; Les théâtres de Paris : troupes et genres. La Société décide qu'un de ses membres sera ultérieurement désigné pour lui présenter une analyse de cet ouvrage, et charge M. le secrétaire général de remercier en son nom M. Larroumet.

M. le Secrétaire général dépose également l'Annuaire du Lot 'pour l'année 1892. La Société adresse à ses éditeurs tous ses remerciements pour cet hommage.

M. l'abbé Gary continue la lecture du travail de M. Paul de Fontenilles sur les Comptes de la cathédrale de Cahors pour l'année 1652

M. de Laroussilhe signale à la Société un dolmen qu'il a rencontré au cours d'une_ tournée dans les environs de Hauteserre (commune de Cieurac). Il présente un croquis de ce dolmen et pense qu'il serait curieux de faire opérer des fouilles dans ce monument celtique qui parait n'avoir été encore l'objet d'aucune recherche scientifique.

Séance du 8 Février Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. II donne lecture d'une lettre adressée au président de la Société par M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, concernant la 16e réunion annuelle des Sociétés savantes des départements en 1892. Les séances seront tenues dans la salle dite de l'Hémicycle, à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, du mardi 7 au vendredi 10 juin inclusive ment.


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M. le Président donne lecture d'une lettre par laquelle le secrétaire général de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze l'informe que, dans le cas où la Société des Etudes du Lot désirerait reproduire dans son Bulletin le mémoire de M. Martel sur ses explorations de 1891 dans les Causses de Gramat, il tient à sa disposition les clichés des 26 gravures qui accompagnent ce travail. La Société des Etudes accepte cette proposition et remercie M. Martel et la Société de la Corrèze de leur offre bienveillante.

M. J. Blanc fait connaître que M. Caminade, commis d'Economat au Lycée de Cahors, membre de la Société, vient d'être décoré des palmes académiques. La Société adresse toutes ses félicitations à M. Caminade.

M. l'abbé Gary continue la lecture du travail de M. de Fontenilles sur . les comptes de la Cathédrale de Cahors pour l'année 1652.

Séance du 15 Février Présidence de M. DAYMARD, directeur

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. de Laroussilhe/continue la lecture de son étude sur la commanderie de Latronquière, et démontre, preuves à l'appui, que l'étymologie de ce terme géographique ne saurait- être Latronum quies (refuge de voleurs), puisque depuis 1255 jusqu'à la Révolution, le mot Latronquièz'e a été écrit en deux mots : la Tronquière, ce qui a détruit, à priori, l'origine malveillante qui lui a été attribuée.

Il pense, bien qu'il n'existe pas d'anciens documents sur la question, que.cette commanderie fut fondée à la suite d'une donation à l'Ordre de Saint Jean-de-Jèrusalem, faite par le seigneur de Latronquière, baron dudit lieu, qui lui abandonna. son titre en même temps que ses propriétés.

Séance du 22 Février

Présidence de M. DA YMARD, directeur

Les procès-verbaux de la dernière et de l'avant-dernière séance sont lus.et adoptés. ,


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M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Greil donne lecture : 1° d'un travail sur une aliénation de biens ecclésiastiques pour la somme de 50,000 écus d'or en 1576, par M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, près Lauzerte (Tarn-et-Garonne), membre correspondant de la Société ;

2° D'une ode sur les chemins de fer, dédiée à M. Larroumet, directeur des Beaux-Arts, à l'occasion de l'inauguration du chemin de fer de Cahors à Brive, par M. Fourastié, curé de Pern, également membre correspondant de la Société.

M. de Laroussilhe continue la lecture de son étude sur la Commander ie de Latronquière et analyse des procès-verbaux de visite datés de 1632, 1676, 1686, 1708, 1720 et 1744. Il y est question, entre autres choses, d'un procès intenté par les prêtres Cordeliers de Figeac, aux habitants de Lasbareilles, paroisse de Sénaillac, qui refusaient de leur ■ payer une rente. Ce village dépendait du commandeur ; ce dernier obtint un jugement qui le mit aux lieu et place des Cordeliers. Les mêmes procès-verbaux relatent l'état du mobilier du château de Latronquière aux diverses époques indiquées plus haut, ainsi que celui de l'église du lieu, propriété de la Commanderie, des églises de Gorses, Bouxal, Drulhes et de la chapelle de Verdalle.


ALIÉNATION DE BIENS ECCLÉSIASTIQUES

POUR UNE SOMME- DE 50,000 ECUS D'OR (1576) Par M. l'abbé TAILLEFER, curé de Cazillac

Vingt ans de luttes avaient sinon ruiné, du moins sensiblement diminué les ressources financières du royaume. Pour en créer de nouvelles, nous voyons Henri III envoyer, en l'année 1576, l'évoque de Paris, Pierre de Gondy, à Rome, avec une mission secrète. Il s'agissait d'obtenir du pape Grégoire XIII, l'autorisation d'aliéner des biens ecclésiastiques, pour une valeur de 50,000 écus d'or. Le prélat chargé d'affaires réussit dans sa négociation, et le Pape, par une bulle datée du 18 juillet, accorda l'autorisation demandée.

La bulle, adressée en même temps aux cardinaux de Bourbon, de Guise et d'Esté, aux évoques de St-Papoul et de Paris, et à deux chanoines, l'un de Chartres et l'autre de la Sainte-Chapelle, fut vérifiée le 7 septembre suivant; mais le Parlement refusa d'approuver la clause qui portait « que la distraction des biens du clergé se ferait même contre le gré des possesseurs et nonobstant leur opposition. » La somme de 50,000 écus fut répartie entre les divers diocèses de France; celui de Cahors eut à payer 1,560 écus.

Ce fait, qui intéresse le Quercy, ne se trouve point relaté dans les histoires locales. Ainsi G. de la Croix, quoique contemporain des événements, n'y fait pas allusion. Le chroniqueur G. Lacoste garde le silence à ce sujet. Enfin Lagrèze Fossat, dans ses études historiques sur Moissac, mentionne le fait, mais c'est seulement pour affirmer que « malgré la décision si formelle du Parlement, les commissaires du roi, obéissant probablement à un mot d'ordre des chefs de la ligue, procédèrent à des ventes judiciaires, toutes les fois qu'ils rencontrèrent de la résistance ». Il semble donc établi que les documents relatifs à cette affaire manquent et qu'il y a lieu de combler cette lacune.

En 1582, l'évêque de Cahors avait encore à payer la somme de 402

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écus et demi sol. Il choisit, suivant les instructions données, un bénéfice qui fut « moins utile et moins dommageable », et mit en vente, pour acquitter sa dette, la terre de Goujounac. Noble Mathurin de Durfort, dernier enchérisseur, l'acheta pour 508 écus ; et lorsque, plus tard, il entra en possession, sur sa demande, on lui remit avec la, quittance, les différentes pièces qui composent le document en question. Nous l'avons trouvé dans les archives du château de Lauture (liasse G, couverte de parchemin, de 108 pages). Il fut donné, avec d'autres liasses, à noble Mathurin d'Escayrac, lorsque celui-ci acheta la terre de Goujounac, en 1654, le 16 juin, de JeanMarc de Gauléjac, écuyer, seigneur de Thoule et de Lacan. Nous nous bornerons à analyser la bulle du Pape, la lettre des commissaires, celle du Roi et autres pièces de procédure que nous ferons suivre du rôle détaillé de la taxe pour le diocèse de Cahors.

B. TAILLEFER. Cazillac, 30 janvier 1892.

BULLE DU PAPE

Nous avons dit que la bulle du Pape était datée de Rome, près StPierre, le 15e des calendes d'août et la 5° année du pontificat de Grégoire XIII, 1576. Elle est signée Grégoire, et plus bas, M Glorierius, m. dati, et sur le pli A. de Alexiis ; elle fut enregistrée par César secrétaire, — (sigillata bulla plumbea cum cordula cericta, rubei croceique colorum).

Le Pape rappelle les divisions qui ont suscité tant de calamités dans le royaume de France et s'émeut à la pensée des dangers à venir. En face de cette situation, il représente le Roi n'ayant qu'un souci : affranchir son peuple de tant de maux et ramener plus tard, avec la grâce de Dieu, ceux qui, pour le moment, sont dans l'erreur. Mais, à raison des dépenses faites, les finances sont épuisées, et si le royaume n'y contribue, il n'y a pas moyen de créer de nouvelles ressources. Bien que son intention soit de soulager le clergé qui a eu tant à souffrir en ces derniers temps, il ne peut cependant rejeter la supplique du Roi. Aussi, après en avoir conféré avec ses vénérables frères et en vertu de son autorité apostolique, il autorise l'aliénation des biens ecclésiastiques jusqu'à la concurrence de


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50,000 écus d'or. Il nomme pour commissaires en cette affaire, les cardinaux de Bourbon, de Guise et d'Esté, Antoine-Marie Salviati, évêque de St-Papoul et son nonce en France, Pierre de Gondy, évoque de Paris, Florentin Régnier, chanoine de Chartres, et Bon Broc, chanoine de la Ste chapelle royale de Paris. Il leur mande de garder une mesure juste et proportionnée à la valeur réelle des biens, qu'ils auront soin de choisir parmi les moins utiles et les moins dommageables, leur accordant pleine et libre faculté et autorité pour, sans autre avis et nonobstant les réclamations et oppositions des possesseurs, aliéner les biens meubles, cens, fruits, rentes et droits, même les fiefs ayant une juridiction annexée, pourvu qu'il ne s'agisse point des principaux fiefs, des maisons principales des bénéfices, des villes murées ou autres lieux insignes. Il excepte les ordres mendiants des deux sexes, les hospitaliers de St-Jean de Jérusalem, les églises paroissiales dont le revenu n'excède pas 300 livres, et les simples bénéfices, qui n'excèdent pas 100 livres. Il soumet à cette imposition extraordinaire les églises cathédrales, métropolitaines et primatiales, les monastères, prieurés, dignités conventuelles, grandes et principales administrations, charges et autres bénéfices ecclésiastiques séculiers, les ordres de St Benoît, de St-Augustin, de Cluny, des Cistersiens, des Prémontrés, de Grandmont, de Fontevraux. et chaque ordre régulier, ainsi que chapitres, couvents et autres lieux dépendant du Roi, avec leurs menses et leurs annexes. La taxe et l'allivrement devront se faire d'une manière équitable et proportionnée à la faculté de chacun. On devra choisir les biens les moins utiles et ne les adjuger qu'au plus offrant, au denier 24, et à la condition que l'acquéreur sera catholique. Le prix en sera versé entre les mains du Roi. Il laisse enfin aux commissaires le soin et la faculté de nommer des subdéléguês dans chaque diocèse, et tout cela nonobstant les décrets des conciles et lettres apostoliques de Symmaque, de Paul II, ou autres sur l'aliénation des biens de l'Eglise, et les statuts, coutumes ou privilèges des églises, monastères d'ordres et couvents.

La bulle fut lue en plein Parlement de Paris, qui n'approuva pas la clause soulignée plus haut. Le roi avait déclaré que de grosses sommes lui étaient nécessaires pour licencier les étrangers et éviter ainsi la ruine totale du pays. C'était le 20 août 1576, en son conseil de Neuf ville. Le 7 septembre suivant la bulle fut enregistrée.


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MÉMOIRES OU INSTRUCTIONS DES SUBDÉLÉGUÉS

Les commissaires choisirent des subdélégués dans chaque diocèse et leur envoyèrent leurs instructions sous forme de mémoires. Ces lettres sont datées de Paris, le 20 septembre, signées par les commissaires et contresignés J. de Piles.

Aussitôt qu'ils auront reçu leurs instructions, les subdélégués signifieront à chaque bénéficier sa taxe suivant le rôle envoyé, lui enjoignant de vendre les biens « moins utiles » jusqu'à concurrence de cette taxe. Ils mettront des affiches à cet effet dans les lieux où sont les bénéfices, à l'église de là paroisse, aux autres lieux accoutumés et là où se feront les ventes, c'est-à-dire dans la ville principale et siège de l'évêché ; elles devront y rester trois semaines et contenir tous les détails utiles, et cela à la diligence et aux dépens des receveurs des décimes, moyennant les six deniers par livre qui seront payés par les adjudicataires. Après les trois semaines, les receveurs feront saisir le revenu des bénéficiers qui n'auront point satisfait. Si dans l'intervalle, il ne se présente pas d'acheteur, le bénéfice sera aussi saisi et les fruits employés à couvrir la taxe, sauf au bénéficier titulaire à vendre ensuite d'autres biens pour se rembourser. Si trois semaines après la saisie, la taxe n'est pas payée, il sera permis de vendre autre chose, en tenant compte des réserves faites dans la bulle. Les enchères pourront se faire au greffe par le greffier commis à cet effet, et les adjudications au plus offrant à l'extinction de la chandelle. Ils tiendront la main à ce que les enchères soient taxées eu égard à la valeur des biens, et ils se vendront au denier 24 au moins. Ils feront dresser par les notaires voisins un tableau estimatif de la valeur des biens et de leur revenu annuel, et il en sera fait mention, ainsi que de l'utilité, dans les adjudications. Ils veilleront à ce que le prix n'excède point la taxe, et s'il l'excède, le surplus restera entre les mains de l'adjudicataire, qui en fera rente au bénéficier au denier 12, et obligera, à cet effet, la chose vendue. S'il le refuse, le receveur le prendra pour l'employer au nom dudit bénéfice ou au rachat de rentes constituées auparavant sur ce même bénéfice, et il en sera fait mention au procès-verbal. Ce surplus sera perçu par les receveurs de la même manière que les propres deniers du Roi. Un bénéfice payé sera déchargé. Les adjudications faites, ils feront délivrer au plus tard dans


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la huitaine, le bien vendu; la quittance spécifiera le prix, la monnaie et les 2 sous et 6 deniers par livre, et sera insérée au procès-verbal. Les receveurs verseront les prix entre les mains de Philippe de Castille, receveur général à ce commis, ou à l'un de ses représentants en chaque généralité. Ils auront 6 deniers par livre pour faire la recette, et les 2 sous seront pour les frais d'aliénation. Les adjudicataires devront les payer dans la huitaine, à peine de voir saisir, vendre et exploiter leurs biens et leurs personnes, et les biens vendus à d'autres pour le même ou plus grand prix, et seront condamnés à payer à de Castille ou autre commis l'amende et les dépens de la folle enchère. Les procès-verbaux des adjudications seront délivrés sans frais, aux adjudicataires; si les receveurs en agissaient autrement, ils seraient déchus et privés de leur salaire. Les acquéreurs pourront à leurs dépens réclamer une ratification par le roi. Ils paieront 2 sols 6 deniers par livre, savoir 18 deniers pour le port et commutation des monnaies, 6 deniers pour les commissaires des adjudications, 6 deniers pour les receveurs particuliers et les 2 sous pour la signification des taxes aux imposés et poursuites, qui se feront aux dépens des bénéficiers. Chaque diocèse, eu égard à son étendue et à la qualité des biens mis en vente, versera jusqu'à 300 livres pour obvier aux premiers frais, et les receveurs en tiendront un compte exact, et les remplaceront par les 6 deniers par livre réservés aux frais. Les terres, maisons et héritages qui seront vendus, resteront en leur état respectif. Les acquéreurs et vendeurs ne paieront point, pour cette fois seulement, les lods et rentes ou autres droits seigneuriaux. Les bénéficiers sont libres de' payer sans rien vendre, et en ce cas ne sont pas assujettis aux 2 sous 6 deniers par livre, après la première signification ; s'ils paient chez les receveurs particuliers, ils devront 6 deniers par livre. Ils pourront, pour payer, aliéner par échange, affermer leurs biens et prendre argent à rente sur eux devant les subdélégués ; et ceux qui voudront avancer leur taxé en deniers comptants, auront un an de délai à partir du jour qu'ils auront payé pour vendre ensuite plus à leur commodité, et les deniers en provenant seront convertis à leur remboursement, à la charge de 2 sous par livre. Les archevêques et autres n'ayant ni domaine, ni revenu temporel seront contribuables quand même et pourront pour payer, engager les dîmes de leurs bénéfices, ou constituer rente sur eux jusqu'à


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concurrence de leur taxe, à moins qu'ils ne veuillent payer de leurs deniers, ce à quoi ils sont vivement exhortés. Les bénéficiers, à défaut d'autres biens, pourront vendre des bois de haute futaie ; les subdélégués veilleront à ce qu'en cela il n'y ait point fraude. Les choses mises en vente ne pourront être adjugées ni directement, ni indirectement qu'à des catholiques. Si un bien de bénéfice est dans un autre diocèse que le bénéfice lui-même, la vente se fera et le prix sera payé dans le diocèse où le bien est situé. S'il survient des. doutes, des scrupules ou des différends, les subdélégués en aviseront les commissaires qui en prendront connaissance et arrêteront telle décision qu'il faudra.

LETTRE DU ROI

Dans sa lettre du 2 novembre 1576, au Sénéchal du Quercy, le roi rappelle que les commissaires nommés par le pape se sont réunis et ont procédé à la répartition, par-diocèses, des 50,000 écus d'or, et dans chaque diocèse par personnes ou communautés. Ils ont dressé un mémoire, suivant lequel on doit procéder avec grand soin à la rentrée des deniers destinés à payer les reîtres. Le roi ordonne au Sénéchal, après les délais accordés aux bénéficiers, de procéder à la vente aux enchères, jusqu'à la concurrence de 622 écus de rente, lui enjoignant de le faire de concert avec les subdélégués qui seront nommés, et de contraindre, par saisie et autres voies accoutumées, les bénéficiers, nonobstant leur opposition. Les deniers devront être versés entre les mains de P. de Castilles, réservés les 2s. 6 d. par livre pour frais ou salaires. Si les enchérisseurs tardent à payer, ils seront contraints par emprisonnement, sans qu'on puisse leur donner un délai de plus d'une huitaine.

COMMISSAIRES SUBDÉLÉGUÉS

Les commissaires subdélégués pour le diocèse de Cahors furent Antoine de Peyrusse, docteur-es-droits, juge-mage et lieutenantné civil et criminel en la sénéchaussée de Quercy, et Bertrand de Griffon, licencié-es-droits, chanoine et chantre en l'église cathédrale de Cahors.


- 79 — NOUVELLE LETTRE DES COMMISSAIRES DÉLÉGUÉS

Ils écrivirent aux,, commissaires délégués pour leur représenter que le rôle du diocèse de Cahors portait des inégalités, qui rendaient impossible l'aliénation des biens ecclésiastiques. Il leur fut répondu de Blois, le 12 mars 1577, que leur demande était juste, et un nouveau rôle fut envoyé. Le roi leur fit même une remise, dont le quart est spécifié et monte à 134 écus 10 sols. Il leur est enjoint de publier le nouveau rôle et de procéder en conséquence à la vente du temporel par saisies, contraintes et autres voies accoutumées, sous peine d'être eux-mêmes exposés aux rigueurs du roi. La lettre, signée J. de Piles, leur mande enfin de choisir pour greffier le secrétaire de l'Evêché de Cahors.

LETTRE DES SUBDÉLÉGUÉS AU SERGENT ROYAL

En conséquence, Paul de Tuscan, archidiacre de l'église cathédrale, vicaire-général, et Antoine de Peyrusse, ordonnent au premier sergent royal de signifier sa quotité à chaque bénéficier, de mettre des affiches sur les lieux des bénéfices, paroisses, autres lieux accoutumés et au consistoire du château royal de Cahors, où se feront les ventes et adjudications, et de les y laisser pendant trois semaines, suivant les premières instructions. La lettre est datée de Cahors, le 31 août 1577 et signée des subdélégués et de Vaysset, greffier.

COMMANDEMENT DE L'HUISSIER

Le 5 janvier 1578, Hugues Fornié, sergent royal de Cahors, signifie le commandement susdit à l'évêque de Cahors, Messire Antoine Hébrard de St Sulpicé, en présence de Pierre Vierne et de Guillaume Vidilhet La cote de l'évêque est de 1560 écus.

MISE EN VENTE DE GOUJOUNAC

Le 12 février 1582, l'évêque de Cahors avait encore à payer 402 écus demi sol. Il choisit un bien « moins utile » et met en vente dépendant de Goujounac : « 16 cartes blé froment, 24 cartes avoine


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» mesure de Cahors ; ensemble 2 livres 15 sous en deniers et 13 gé» lines, qu'il a accoutumé lever annuellement sur les habitants de » Goujounac et par les mains des consuls; et pareillement le droit » de justice, et la rente annuelle de 30 livres qu'il s'est réservée sur » la moline et pred appelé de Loyros ; et semblablement le droit de » justice et directe qu'il a sur ladite moline. » Le même jour l'affiche, contenant la mise en vente avec tous les détails requis, fut placardée à Cahors par les soins du greffier Vaysset. Le lendemain 13 février, Ramond Alric, sergent royal, dresse, en présence de Me Jean Bargues et Jean Guitous, praticiens, son procès-verbal constatant que la dite affiche a été apposée à la porte de l'église Cathédrale de Cahors.

Le 14 février, Gibert Fortou, baille de Goujounac, affirme que l'affiche a été mise à l'église de Goujounac, en présence de Pierre Romex del Sol et Mathurin del Bruelh, qui n'ont su signer, mais pour eux a signé A. Travertié.

VENTE AUX ENCHÈRES

Puis vient la vente aux enchères : Me Pierre de Réganhac, licencié et avocat en la cour présidiale de Quercy, fait donner lecture par le greffier de la teneur des commissions, bulle et autres, de l'acte d'exposition en vente et de l'affiche. Le viguier, Ramond Alric. allume ensuite la chandelle et proclame la susdite vente. M6 Etienne Pavert, notaire royal de Cahors, surdit à la somme de 450 écus ; Me Jean Entraigues, praticien de Cahors, surdit à 500 écus ; noble Mathurin de Durfort, seigneur de Goujounac, surdit à 508 écus. La chandelle s'étant éteinte, la venté fut adjugée à ce dernier sur sa réclamation.

CERTIFICAT DE CATHOLICISME

Nous avons dit que les biens ne pouvaient être achetés que par des catholiques; voilà pourquoi nous trouvons immédiatement après l'attestation de Me Jean Cancérié, déclarant que le sieur de Durfort est catholique. Il ne lui restera qu'à payer entre les mains de Jean Dadine, receveur, les 508 écus, plus les frais et l'amende de la folle-enchère, et cela sous trois jours. Le recteur de Goujou-


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nac, François Thonin, Me Jean Travertié, notaire de Goujounac, Jacques Valadié et Bertrand Lalande certifient également que le sieur de Durfort est catholique.

Le sieur de Durfort paya le 4 mai 1582 ; la quittance est signée par Dadine. receveur à ce commis; le tout revenait à 633 écus un tiers.

Sur sa demande, on délivra au sieur de Durfort le procès-verbal de la vente avec toutes les pièces que nous venons de résumer.- Il est signé par les commissaires subdélégués, de Peyrusse, de Griffon, par le subtitut du procureur du Roi, Cancérié, et enfin par Vaysset, greffier.

Disons en terminant que l'Evêque de Cahors adressa une requête au juge-mage, pour se voir allouer la somme de 106 écus sur l'argent versé par le sieur de Durfort. Sonintention était de l'employer à réparer le château d'Albas, dépendant de la manse épiscopale. Le juge-mage accueillit favorablement la requête et ordonna au sieur Dadine de verser cette somme entre les mains de l'Evêque, à charge de justifier des réparations faites. La requête et ordonnance portent la date du 28 avril 1582 ; la quittance faite par l'Evêque est du 4 mai de la même année.

Nous allons donner le rôle in-extcnso pour le diocèse de Cahors.

Diocèse de Cahours : L'Evesque de Cahours taxé à soixante escus de rente, revenant au denier vingt-quatre à la somme de 1440 escus, lesquels réduits à livres, à raizon de 65 soûls pour escu, montent à 4680 livres, — cy : soixante escus.

Le chapitre de Cahours, trente escus de rente ;

L'Archiprêtre de Cahours, ung escu ;

Le Pieur de Francoulès, cinq escus et demy ;

Le Prieur de Vialoles, ung escu ;

Le Prieur de Mymont, ung escu ;

Les Chartreux, six escus et demy ;

L'Archiprêtre de Luzech, ung escu ;

Prieur de Cathus, six escus ;

Archiprètre de Bélaye, trois escus et demy ;

Archiprêtre de Pestilhac, trois escus et demy ;

Prieur de Duravel, cinq escus ;

Archiprêtre de Salviac, trois escus et demy ;

Doyen des Arques, troys escus ;

Prieur de Conquoretz, six escus.


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Doyen de la Vercantière, ung escu et demy ;

Prieur de Rampoux, quatre escus ;

Prieur de Ganhagues, ung escu et demy ;

Archiprêtre de Gordon et Payrac, quatre escus ;

Chapitre du Vigan, huict escus ;

Prieur de Lopiac, deux escus et demy ;

Prieur de Massault et Merueil, ung escus et demy ;

Prieur de Caminel, deux escus et demy ;

Prieur de Camy, deux escus et demy ;

L'abbé de la Nouvelle, six escus et demy ;

Le Doyen du Vigan, ung escus et demy ;

Archiprêtre de Ginhac, cinq escus et demy ;

Prieur de Foiac, trois escus et demy ;

Prieur de St-Julien de Lodor, ung escu et demy ;

Prieur de Lauzac,,deux escus et demy ;

Prieur de Brossols, demy escu ;

Prieur de Rinhac, ung escu et demy ;

Prieur de Cazane, deux escus et demy ;

L'abbé de Solhac, vingt-ung escus ;

Prieur de Mayrac, ung escu et demy ;

Prieur de St-Michel de Bauyères, deux escus et demy

Prieur de Maladena, ung escu ;

Les Religieux de Solhac, troys escus et demy ;

Célarier de Solhac, deux escus et demy ;

L'Archiprêtre de Trégua, cinq escus ;

Prieur de Floirac, deux escus et demy ;

Prieur de Mayrinhac lou Francal, troys escus ;

Le chapitre de Rocquemadour, ung escu et demy ;

Le Doyen de Carennac, cinq escus ;

Prieur de Félines, ung escu ;

Prieur de Paulhac, deux escus et demy ;

Le chapitre de Bretenoux, deux escus et demy

Prieur de Bogueyron, deux escus et demy ;

L'Archiprêtre de Figeac, trois escus et demy ;

L'abbé de Marcilhac, quarante escus ;

Pourtier de Marcilhac, demy escu ;

Camarier de Marcilhac, demy escu ;

Le chapitre de Marcilhac, deux escus et demy ;


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Le Célarier de Marcilhac, troys escus et demy ; ■ Le Secrestain de Marcilhac, ung escu et demy ;

Prieur de Livernon, deux escus et demy ;

Prieur de Sainct Dannis près Lyssac, ung escu ;

Le chapitre de Figeac, sept escus et demy ;

Prieur de Sainct Méard, ung escu et demy ;

Prieur de Capdenac, deux escus et demy ;

Prieur de Cardalhac, deux escus et demy ;

Prieur de Mont Redon, troys escus ;

Prieur de Fons et Théminettes, cinq escus ;

Prieur de Sainct Cirguet, cinq escus ;

Célarier de Fons, ung escu et demy ;

L'Enfermier de Fons (la taxe manque dans l'original) ;

Camarier de Fons, ung escu et demy ;

Prieur de Vieilles Vignes, ung escu et demy ;

Prieur de Cassanholes, ung escu et demy ;

Prieur d'Anglars, troys esciis ;

L'abbé de Figeac, cinquante escus ;

Prieur de Thémines, deux escus ;

L'Ouvrier de Figeac, ung escu ;

Le Prieur du Bourg, cinq escus ;

Le Prieur de Saint Martin de Canhac, trois escus ;

L'Archidiacre second de Figeac, ung escu ;

Prieur de Toyrac, trois escus et demy ;

L'Archiprêtre de Cajarc, trois escus et demy ;

Prieur de Varayre, deux escus et demy ;

Prieur de la Ramière, trois escus et demy ;

Prieur de Mayririhagues, deux escus et demy ;

Prieur de Caylux-Bonnette, ung escu et demy ;

Prieur de Limonhe, ung escu et demy ;

Prieur de Fontaynes, ung escu et demy ;

Prieur de Bieule, deux escus et demy ;

Prieur de Foyssac, deux escus et demy ;

L'Archidiacre de St-Cirq, ung escu ;

L'Archidiacre de Flaunhac et de Montpezat, quatre escus et demy ;

Prieur de Corondes, appartenant au Prévost de Montauban, troys escus et demy ;


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Prieur de Montclar, deux escus et demy ;

Prieur de Sainct Victor, trois escus et demy ;

Prieur de la Vaurette, troys escus et demy ;

Prieur de Revel, ung escu et demy ;

Prieur de Sainct Martin de Baussac, ung escu et demy ;

Prieur de Picquecos, ung escu et demy ;

Prieur de la Salvetat Mayoze, quatre escus ;

Prieur de Sainct Maffre de Burniquel, cinq escus ;

Doyen de Cayrac, sept escus ;

Le Courrecteùr de Franco, trsis escus et demy ;

L'abbé de la Garde-Dieu, quarante escus et demy ;

L'abbé de Saint Marcel, sept escus et demy ;

L'abbé de Sainct Hue, ung escu et demy ;

L'abbé de la Penche, deux escus ;

Prieur de Montalzat, ung escu et demy ;

Prieur de Sainct Jehan de Mont Palach, ung escu et demy ;

Doyen et chapitre de Montpezat, huit escus et demy ;

Prieur de Laugnhac près Cazals, deux escus ;

L'Archiprêtre de Moissac et Lauzerte, demy escu ;

Prieur de Beyne, deux escus et demy ;

Prieur de Montjoy, ung escu et demy ;

L'abbé de Moyssac. quarante huict escus ;

Cellarié de Moyssac, ung escu et demy ;

Prieur de Sainct Roma, deux escus ;

Secrestain de Moyssac, ung escu ;

L'Enfermier de Moyssac, ung escu et demy ;

L'Aumosnier, ung escu ;

Ouvrier, ung escu ;

Camarier, demy escu ;

Pitancier de Moyssac, demy escu ;

Pieur de Colonge, ung escu ;

Prieur du Bourg d'Auzac, ung escu ;

Le Chantre de Moyssac, ung escu de rente ;

Le chapitre de Moyssac, trois escus ;

L'Archiprêtre de Vaulx-Nebèges, cinq escus ;

Le Précepteur de Lhospitalet, ung escu ;

Prieur de Boloc, quatre escus et demy ;

Prieur de Saincte Alauzie, ung escu et demy ;


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Prieur de Bagat, un escu et demy ;

Prieur de Bonnicar, ung escu ;

Prieur de Carnoge et Sainct Pierre de Bordez, un escu ;

Prieur de Sainct Jehan de Gordon, ung escu ;

Prieur ou recteur de Sainct Michel de Rocque, ung escu ;

Prieur ou chapitre de Mézières, quatre escus.

Donne tout six cens vingt deux escus de rente, lesquels reviennent au denier vingt quatre à quatorze mil neuf cens vingt huict escus, lesquels réduits à livres, à raison de soixante cinq souls pour escu, montent quarante huict mil cinq cens seize livres tz.

Ce présent roolle a esté veu, corrigé et refformé, comme il est cy dessus transcrit, par l'advis de messieurs les depputésdu clergé du diocèze de Cahours. Faict et arresté en nostre assemblée tenue à Bloys, le doutzième jour de -mars mil cinq cens soixante dix sept. C. Cardinal de Bourbon, Louys, Cardinal de Guyse, Luigi, Cardinal d'Esté, ainsy signés, et, plus bas, par messeigneurs, J. de Piles, ainsy signé.


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE (Suite)

OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES

Avant 1200, les biens des Hospitaliers avaient été administrés par des agents comptables nommés précepteurs, qui, les revenus nécessaires à leur subsistance d'abord prélevés, remettaient le surplus au trésorier de l'Ordre. Mais comme la Communauté était exposée à éprouver des mécomptes en établissant son budget sur des bases incertaines, on arrêta, dans un chapitre tenu à Césarée, après avoir fait la part des frais généraux incombant aux précepteurs, un rôle fixe-et permanent des sommes que chaque réunion de fiefs devrait envoyer à la Terre-Sainte. De cette époque date le titre de Commandeur, donné aux religieux chargés de la surveillance de ces fiefs, et qui tient à ce que, lorsque l'un d'eux en était investi, la décision du Grand-Maître commençait par ce mot : Commendamus, nous vous recommandons. De ce terme dériva celui de commendatoria ou commanderies et enfin commandeurs.

Les commanderies étaient soumises à la surveillance des grands prieurs. Celles du Quercy dépendaient du grand prieuré de St-Gilles, de la langue de Provence.

Nous devons signaler ici, en passant, le silence que nos annalistes ont gardé sur les commanderies de notre contrée. L'abbé de Foulhac, Catala-Coture, dom Vie et Véissette, Lacoste, Delpon, n'en ont rien transmis ou ont à peine noté leur existence. Le Gallia christiana ne les mentionne pas. Les archives du Lot elles-mêmes semblent ne renfermer aucun document digne d'attirer notre attention sur ce sujet.

Nos investigations dans les principaux historiens quercinois étaient donc restées sans résultat, et nous allions, comme on dit


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vulgairement, jeter le manche après la cognée, quand la publication d'un ouvrage de M. du Bourg sur le grand prieuré de Toulouse vint nous révéler une source ignorée. C'étaient les archives de la Haute-Garonne. Là, en effet, est conservée une quantité innombrable de documents relatifs aux commanderies du Midi de la France, entre autres celle de la Tronquière. Notre travail tout entier repose sur l'analyse de pièces authentiques dont nous avons eu communication grâce à la bienveillance de M. le Ministre de l'Instruction publique, qui en a autorisé le dépôt temporaire à la Préfecture du Lot, et sur des registres qu'a bien voulu nous laisser compulser M. Lavernhe, notaire à St-Cirgues.

ÉTYMOLOGIE DE LA TRONQUIÈRE

Quelle est l'origine de ce terme géographique ? Nous ne pouvons émettre que des hypothèses, car il n'existe ni fait historique, ni légende qui permette d'étayér une affirmation. Toutefois nous considérons comme complètement erronée l'opinion suivant laquelle la Tronquière aurait pour étymologie deux mots latins soudés ensemble : latronum quies, repos, refuge ou repaire de voleurs. Cette assertion, maligne peut-être autant que peu flatteuse, est détruite par l'orthographe même du vocable qu'à partir du XIII° siècle, époque où remonte le plus'ancien document désignant cette localité, nous avons trouvé écrit en deux mots séparés : la Tronquière.

En effet, la donation du mas de Contensonzas (Combart), paroisse de Gorses, faite au précepteur en 1255, porte la Tronquiera. Il en est de même de toutes les pièces originales qui composent les titres de cette commanderie. Une seule fait exception, c'est l'état des améliorissements de 1750.

En dehors de ces témoignages, dont on ne saurait contester la valeur, nous pouvons puiser des preuves nombreuses à maintes sources anciennes. Les géographes antérieurs à la Révolution ont écrit la Tronquière. Telles sont les cartes de Blaeu et Jansonnius, du XVII° siècle, du chanoine Tarde, reproduite au tome IV de l'Histoire de la province de Quercy, de Guillaume Lacoste ; telle aussi la,carte (1) jointe aux Esbats de Guyon de Maleville, publiés par

(1) Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome VII, page 255.


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la Société des Etudes du Lot, ainsi que celle de M. Champeval, qui est sans doute une copie, et qui a pour titre Carte féodale du haut et bas Limousin. Les officiers qui ont dressé la carte de l'étatmojor de 1864 se sont eux-mêmes conformés à cet usage; comme aussi M. Dosseray, dans sa Nouvelle Carte de la France et de ses Colonies (1880).

Les manuscrits viennent à l'appui des documents imprimés. Men. tionnons les minutes détenues par les notaires du Haut-Quercy, les actes de baptêmes, mariages et décès, autrefois aux mains du clergé, les sentences des juges ordinaires de la commanderie, les états officiels de la population de la généralité de Montanban.

D'une manière générale, il ressort donc que la première forme orthographique du nom de la Tronquière, celle qu'il nous importe le plus de déterminer, comprenait un article et la désignation du lieu, ce qui, disons-nous, réduit à néant l'étymologie de latronum quies.

Pourquoi le savant Delpon, dans sa Statistique du Lot, les annuaires du Lot, le cadastre communal, daté de 1826, ont-ils modifié cette forme et donné en un mot Latronquière ? Nous l'ignorons. Toujours est-il que cette habitude est devenue presque constante depuis la Révolution et qu'elle a été adoptée aussi bien des maires et des notaires du pays que de l'administration officielle.

Maintenant tâchons de trouver la véritable étymologie, ou du moins la plus vraisemblable.

Que si l'on examine un instant le point occupé par le village dont nous parlons, on remarque cette particularité qu'il est situé dans une contrée fertile en bois, en sorte qu il nous semble assez naturel de penser que la Tronquière doit son nom à l'expression latine truncus, tronc, et par extension tronc d'arbre. -

Voici du moins une considération qui milite en faveur de notre théorie.

Lorsque les vainqueurs des Gaules transformèrent en voie romaine l'antique chemin qui mettait les Cadourques en communication avec la Gergovia des Arvemes (1), ils abattirent partout les

(1) E. Castagne. Notice sur les voies romaines dans le département du Lot, 1877. Cahors, Plantade, page 35.


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forêts épaisses dont le voisinage offrait des dangers à leur sécurité. Or, il est démontré que cette route passait à la Tronquière, où l'on observe encore, à quelques quinze cents mètres de là, sur le pech de Garlegan, des traces de travaux qui ne laissent aucun doute. Obligés de pénétrer dans ce pays clairsemé d'habitations, pauvre en ressources et en même temps hérissé de végétations étendues, les soldats de César, durent, évidemment, pour garantir leurs convois, éclairer l'horizon noirci de ces hautes futaies favorables aux embuches des Gaulois. Une telle précaution était ici d'autant plus naturelle que l'on se trouvait aux limites, pour ainsi dire, du Quercy et de l'Auvergne, et qu'il fallait songer à l'éventualité d'une action commune des deux peuplades, également réfractaires à l'idée de soumission. Et comme les bois tombés sous la hache n'étaient pas utilisés, à cause de la grande quantité de forêts qui existaient à cette époque, on les laissa couvrir le sol de leur immense jonchée. Enfin, si les Romains créèrent, au milieu de ces débris, comme une sorte de relais ou d'étape permanents, pourquoi n'auraient-ils pas dénommé ce point Trunci ou Truncis appellation qui, dans la suite des temps, se serait légèrement altérée pour former la Tronquiera, puis la Tronquière ?

ORIGINE DE LA COMMANDERIE

L'auteur du Dictionnaire des Communes du Lot (1) s'exprime ainsi à l'article Latronquière : « Une commanderie de l'Ordre de Malte existait autrefois à Latronquière. Elle aurait été fondée dans cet endroit pour protéger les voyageurs et les pèlerins contre les brigands qui infestaient la contrée. »

M. Combarieu, d'ordinaire affirmatif, s'exprime ici, on le voit, sous une forme dubitative. Aucun document, il est vrai, ne nous fixe sur la-fondation de la Commanderie, à' telles enseignes que l'indication donnée par le savant auteur du Dictionnaire des Communes nous semble avoir pour cause la fausse étymologie prêtée à la Tronquière et que nous croyons avoir réduite à sa valeur.

(1) Cahors 1881, imprimerie Laytou.

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Peut-être l'événement historique que nous allons rapporter aurait-il indirectement servi de base à cette doctrine.

« Le 2 février 1230, dit Guillaume Lacoste dans son Histoire du Quercy, Raymond IV, vicomte de Turenne, fit à Rocamadour une ligue ou traité de confédération, conformément aux décrets du concile de Toulouse, avec les consuls de Cahors, de Figeac, et les seigneurs de Castelnau, Thémines, Cardaillac, Anglars, Faycelles, Mialet, Fons, Assier, Livernon, St-Cirgues, Caumont, châtelain de Sousceyrac, etc., etc.

« Un des effets de cette ligue fut de purger le pays des Routiers qui, s'étant rendus maîtres d'un grand nombre de forts du BasLimousin et du Haut-Quercy, ravageaient les campagnes, pillaient les églises et les monastères et poussaient leurs brigandages jusque dans les bourgs et dans les villes. »

Suivant toutes probabilités, les Hospitaliers possédaient déjà le château de la Tronquière, puisque, vingt-cinq ans seulement après, le précepteur du lieu recevait donation d'un mas. Ce qui tend à le démontrer, c'est que si ce fort avait été la propriété d'un seigneur, ce dernier serait entré dans la ligue organisée contre les Routiers. Or, il n'en est pas fait mention. Les Hospitaliers eux-mêmes n'y sont pas désignés parce qu'ayant pour principe de se tenir à l'écart de tous démêlés intérieurs, ils ne pouvaient y prendre part.

Bien que l'historien que nous venons de citer soit muet sur le château de la Tronquière dans le cas qui nous occupe, il est logique de penser que la petite citadelle tomba au pouvoir de ces bandes, très redoutables si l'on en juge par l'importance des mesures qu'elles provoquèrent. Mais puisque la ligue dont elles avaient nécessité la formation les réduisit à l'impuissance, il n'y a guère lieu de supposer que la préceptorerie ait été fondée à la suite de leur disparition.

En d'autres termes, en admettant que la fondation de la commanderie ait eu pour cause celle indiquée par le Dictionnaire des Communes, cette fondation remonterait à une époque antérieure à 1230. C'est du moins ce que nous jugeons nous même, comme on va le voir.

Essayons de démêler la vérité.

L'acte le plus ancien que nous ayons analysé remonte, disonsnous, à 1255, époque à laquelle noble Géraud de Vaze fit, en faveur


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du précepteur (1) de la Tronquière, donation du mas de Contensonzas, de la paroisse de Gorses. Toutefois ni cette pièce ni les divers papiers du dossier de la commanderie ne nous autorisent à assigner une date déterminée à l'origine de son établissement. Nous savons d'ores et déjà qu'elle existait au milieu du XIII° siècle, et c'est tout.

D'un autre côté, si l'on observe à la fois que la presque totalité des bénéfices appartenant à l'Ordre de St-Jean de Jérusalem provenaient de donations faites par les gentilshommes qui couraient à la délivrance du tombeau du Christ; que le plus grand nombre de ces donations remonte au temps des premières croisades, où l'enthousiasme de la foi chrétienne entraîna en masse vers Jérusalem la noblesse de France , qu'enfin la commanderie de la Tronquière jouissait du titre perpétuel dé baronnie, il nous parait naturel de faire la déduction suivante :

La Commanderie de la Tronquière a dû être fondée, aux xi" ou xXII° siècles, à la suite de la donation d'un seigneur de l'endroit qui était baron.

Revenons maintenant à l'hypothèse formulée par l'auteur du Dictipnnaire des Communes.

A notre avis elle n'est point justifiée ; en voici les raisons.

Quelle était la mission des Chevaliers de St-Jean résidant eu France. ?

Elle consistait principalement à protéger les pèlerins, les héberger, faciliter leur départ pour Jérusalem et leur retour de cette ville lointaine, en outre à envoyer le plus possible de secours en hommes et en argent aux armées de la Terre Sainte.

Pour ce qui est des voyageurs ordinaires des grandes routes, il ,est à peine besoin de dire que les Hospitaliers n'avaient pas à s'en préoccuper et que si, d'aventure, ils les défendaient des brigands, ce n'était que dans les cas isolés où les attentats étaient commis sur le territoire de leurs Commanderies. Nos religieux eussent été mal venus, du reste, à empiéter sur les prérogatives d'autrui dans les questions de police du royaume, à une époque où le droit

(1) Nous avons dit que le précepteur s'appela plus tard commandeur. Ces deux termes sont donc synonymes.


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de justice était difficilement abandonné de ceux qui l'exerçaient. En outre, ce soin plein de difficultés les eût détournés de leur objectif bien précis : la délivrance du tombeau de Jésus. Or, l'on sait qu'ils étaient et ne voulaient être que soldats du Christ.

Quant à ce qui touche à la protection des pèlerins, nous croyons pouvoir démontrer que la Commanderie de la Tronquière n'a pas été fondée dans le but de veiller à la sécurité de ces pieux volontaires.

Les biens mobiliers et immobiliers des Hospitaliers étaient, comme nous l'avons vu, le résultat de donations. Ils jouissaient leurs résidences presque toujours telles qu'ils les avaient reçues de leurs bienfaiteurs, soit puissamment fortifiées, soit ouvertes à l'instar de maisons bourgeoises. Ou bien lorsque parfois ils fondaient un établissement, ce n'était qu'aux abords des routes ou des fleuves suivis par les Croisés.

Ceci étant admis, il est juste de rappeler que le château de la Tronquière avait un caractère féodal avec ses trois tours massives, ses fossés et ses épaisses murailles. Doit-on en conclure qu'il fut ainsi construit afin d'opposer une résistance sérieuse à la bande de brigands dont il est parlé ?

Assurément, non.

D'abord la Tronquière n'était pas un lieu de passage pour les pèlerins qui se dirigeaient vers l'Orient, car en dehors ' de ses mauvais sentiers de campagnes, cette localité n'était traversée que par une voie romaine vieille de plus de mille années. On aurait peine à admettre que cette route pavée fut fréquentée des croisés qui gagnaient les cotes du midi de la France pour s'embarquer à destination de l'Orient.

En effet, la voie romaine de Cahors à Gergovie et Clermont passait, suivant M. Castanié, à Laniothe-Cassel, Labastide-Murat, Rueyres, Terrou, Gorses, puis la Tronquière, pénétrait dans le Cantal d'où elle se dirigeait vers Clermont; si bien que si l'on en prolonge les deux extrémités, la ligne droite ainsi tendue va, au Nord-Est, se perdre dans la Lorraine et au sud dans les Pyrénées, plutôt du côté de l'Océan que de celui de Marseille. Les pèlerins qui l'auraient suivie dans le but de gagner la Palestine auraient donc marché en hommes complètement désorientés et dépourvus des notions les plus élémentaires.


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D'ailleurs, il suffit d'un coup d'oeil jeté sur la carte de France pour se rendre compte de ce fait : que la voie romaine qui nous occupe était parallèle pour ainsi dire à la ligne des côtes méditerranéennes les plus rapprochées de notre contrée, ce qui nous amène à déduire que si elle était encore dans un état de viabilité convenable, elle ne pouvait être fréquentée d'autres pèlerins que ceux de Roc-Amadour, assez indifférents aux chevaliers de St-Jean de Jérusalem, comme étrangers à leur mission.

En résumé des considérations qui précédent, nous concluons : 1° Que l'étymologie de la Tronquière en tant que tirée des mots latins latronum quies est inadmissible ; 2° Que la commanderie qui existait sur ce point avait été fondée vers les XIe ou XIIe siècles grâce à une donation consentie aux Hospitaliers par le seigneur du lieu, baron de la Tronquière ; 3° Qu'il y a lieu de rejeter les autres hypothèses comme ne résistant pas suffisamment à un examen sérieux-.

AMÉLIORISSEMENTS

La Commanderie de la Tronquière s'étendait sur un territoire relativement vaste. Elle comprenait les entières paroisses de la Tronquière, Gorses et Bouxal, empiétait sur celles de Sénaillac Lauresses, St-Cirgues, Sabadel et Ste-Colombe, et possédait des rentes éparses sur plusieurs autres points du Haut-Quercy, de l'Auvergne et du Rouergue.

En outre, vers la fin du XVIII° siècle, l'Ordre de Malte lui adjoignit la Commanderie de Drulhe, qui augmenta considérablement ses revenus.

Plus loin nous entrerons dans le détail des possessions terriennes et des dîmes de toute sorte prélevées par le commandeur, mais il nous semble préférable de mettre à jour, auparavant, certaines particularités susceptibles d'intéresser.

C'est ainsi qu'il n'est pas sans utilité d'examiner les procès-verbaux de visite ou améliorissements de la commanderie, dressés aux XVII° et XVIII° siècles, et d'en extraire toutes les données bonnes à retenir.

Qu'entendait-on par améliorissements ? Nous allons tâcher de le définir.


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A des intervalles inégaux, l'Ordre de Malte envoyait dans les commanderies des commissaires, presque toujours choisis parmi les religieux, et chargés d'examiner les réparations à faire soit aux résidences des commandeurs, soit aux diverses constructions telles qu'églises, chapelles, châteaux, manoirs, moulins, clôtures des champs, prairies, etc., etc. Ces délégués, en cas de contestations avec les débiteurs de rentes, traçaient au besoin la conduite à tenir, décidaient de transiger ou d'intenter une action en justice. En un mot, ils étaient investis de pouvoirs suffisants pour veiller efficacement à la sauvegarde des intérêts généraux de la communauté. Le résultat de leur enquête était consigné dans un mémoire remis au commandeur qui devait exécuter les travaux indiqués et se conformer aux prescriptions renfermées dans ce document, dans un délai proportionné à l'importance des ordres à accomplir.

Ce délai expiré, le Grand-Maître ou le Chapitre provincial désignaient tantôt un, tantôt deux commissaires, pris le plus souvent parmi les Chevaliers, et qui avaient la mission de s'assurer que les commandeurs s'étaient conformés aux injonctions reçues précédemment. En même temps, ils vérifiaient la gestion des commandeurs, le renouvellement des rentes, recevaient les doléances, dressaient l'inventaire du mobilier, etc. L'ensemble des renseignements relevés par eux était noté dans un rapport qui prenait le titre d'améliorissements ou améliorations faites à la commanderie. L'original de cet acte était déposé aux archives de l'Ordre de Malte.

Nous avons trouvé sept procès-verbaux d'améliorissements. Ils sont datés des années 1632, 1676, 1686, 1708,1720, 1744 et 1750. Comme il est facile de se l'expliquer, certains détails, tels que l'inven-- taire des ornements d'église, nomenclature des villages, formules consacrées, se reproduisent dans tous. Désireux d'éviter des longueurs fastidieuses, nous avons décidé de rejeter tout ce qui nous a paru constituer des redites. Toutefois, afin que l'on pût rapprocher l'état de la commanderie aux dates extrêmes (1632 et 1750) c'est-à-dire à cent dix-huit ans d'intervalle, nous transcrivons la plus grande partie du premier améliorissement et le dernier in extenso.


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Améliorissements do 1632

La première visite dont la relation écrite se soit conservée date du 22 octobre 1632.

A ce moment, le grand prieur de Toulouse est commandeur de La Tronquière (1).

En son absence, les chevaliers de Thégra et d'Andigier St-André requièrent le sieur d'Alluys, son neveu et fondé de pouvoirs, de leur exposer la situation de la commanderie.

D'Alluys dit entre autres choses (nous relevons les points essentiels) :

« Le commandeur perçoit cinq sols pour cent sur le bétail de laine allant paître à la montagne (2).

» Les habitants de la baronnie sont tenus de garder le château tant de nuit que de jour.

. » Le commandeur possède une chapelle au bas du château et qui sert d'église aux habitants.

» Le tonnerre étant tombé sur la tour, la foudre emporta partie du couvert qui était en tuiles à crochet.

» Nous avons fait faire à neuf la porte de la prison, et fait fermer à chaux et à sable la porte d'une autre prison près de la tour ronde...

» Les habitants de la Tronquière s'étant plaints à M. l'Evêque de Caours d'avoir point d'église, ledit sr évesque ordonna que l'église serait ruinée et rebastie au lieu où elle estait antérieurement ; à quoy satisfaisant, nous avons fait publier qui voudrait-entreprendre la dite église et que nous la donnerions au dernier enchérisseur. Sur quoi, Me Pierre Richard, du lieu de Lugan, ayant fait le meilleur prix, il lui a été donné la somme de 550 livres avec engagement par nous de lui fournir tous les matériaux; et, pour la ma(11

ma(11 voit par là que le même chevalier cumulait parfois plusieurs fonctions.

(2) Aujourd'hui encore les éleveurs des causses de Livernon et Gramat conduisent, au printemps, de grands troupeaux de moutons dans les paccages d'Auvergne. Le plus grand nombre passe à la Tronquière. C'est sur ces animaux que l'on prélevait jadis le droit ci-dessus de cinq sols par cent têtes.


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noeuvre, les paroissiens du dit lieu y sont obligés. Plus il a été

donné, pour la chaux et extraction de la pierre nécessaires, 200

livres,. » Avons fait faire une grange dans le pré dud. seigneur comman- .

deur, longue de 10 cannes, large de 4, avec grand étable dans lequel

on peut loger 20 grosses bêtes à cornes.

» Avons fait renouveler les recognaissances de la baronnie, comme en témoigne un extrait contenant 200 feuillets signés par le notaire de. La Tronquière, lequel extrait nous déposerons aux archives de Toulouse. A ce travail il a été vaqué cinq ou six mois et dépensé plus de 600 livres (1).

» Du temps de M. le commandeur de Montmorency, les prêtres courdilliers de la ville de Figeac firent condamner les habitants du village de Lasbareilles (paroisse de Sénaillac), à les recognoistre et à leur payer la rente, ce que led. village faisait ; duquel village ils avaient joui six ou sept ans, jusqu'à ce qu'il vint à notre cognoissance que led. village dépendait de la baronnie de la Tronquière, ce qui nous obligea incontinent de les mettre en instance; et, par jugement, le dit village fut adjugé à la commanderie; auquel jugement toutes parties ont acquiescé. Led. village donne en rentes

4 septiers seigle, mesure de Figeac et quelque peu d'avoine avec quelques volailles. De plus a led. sr commandeur juridiction haute, moyenne et basse sur le village de Lasbareilles (2), ainsi qu'il est prouvé par de vieilles et modernes recognoissances et surtout par celle passée l'année dernière. Coût du procès 100 livres.

» De plus avons poursuivi jugement et arrêt de la cour du parlement de Tholoze, contre les habitants du village des Prats, la Vigeyrie (3) et Bouxal qui voulaient se faire dispenser de la rente, disant qu'aux anciennes recognoissances la rente n'était pas si grande. Les dits habitants ont été démis de leurs requestes conformément à leurs recognoissances. Le procès a coûté 100 livres. » Les habitants de Salacroup (paroisse de Gorses) ayant formé

(1) Cette pièce, qui était très intéressante, a été malheureusement perdue. L'inventaire des archives de la commanderie porte qu'elle a été égarée dans un atelier de reliure de Toulouse.

(2) Village de la paroisse de Sénaillac, près la Tronquière.

(3) Villages de la paroisse de Bouxal.


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pareille instance disant qu'ils étaient surchargés de rentes et que, par une vieille recognoissance qu'ils avaient, ils debvaient un septier de moins, ils ont été démis de leurs requestes. Coût du procès : 100 livres.

» De plus, nous avons fait notre possible pour que la justice fût bien rendue. Une femme nommée Catherine de Fonon, du présent lieu de la Tronquière, ayant étouffé un enfant qu'elle avait fait, nous l'avons fait condamner par les officiers dud. seigneur commandeur à estre pendue figurativement, s'estant évadée. Pour quoy avons dépensé 60 livres.

» De plus, un habitant du lieu de la Tronquière, accusé de divers larcins, fut constitué prisonnier dans le château, et des quelles prisons s'évada deux fois, et ayant été repris fut condamné par les dits officiers au fouet et à la galère, et par après ayant été conduit à la cour du parlement de Tholoze, il a été condamné par arrest d'icelle aux galères pour six ans. Coût de la procédure, plus de 150 livres.

MEUBLES DU CHATEAU

» Le sr d'Aluys dit avoir trouvé dans le château :

Trois méchantes tables.

Deux sur tréteaux.

Une perchée d'oiseaux (1)

Deux méchants chenets.

Une maie à pétrir le pain.

Trois méchants archelits.

Un matelas plume.

Deux couvertes blanches, une assez bonne, l'autre usée.

Un petit coffre usé avec sa clef et serrure.

Une méchante litoche.

Deux bariquots gâtés.

Une barique démontée sans fond.

Six plats.

Six assiettes d'étain.

Six serviettes.

(1) Piège à oiseaux (Dict. Littré).


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Un autre petit coffre sans clef ni couverture, fort vieux.

Deux mousquets (1).

Une arquebuse à rouet (2), le bois rompu, la culasse du canon rompue, le tout démonté et certaines pièces rompues.

Deux méchantes arquebuses à l'abandon, vieillies.

Six bandoulières de mousquet.

Lesquels meubles lui consigna M. Dandigé, lorsqu'il vint prendre possession de lad. commanderie.

» Led. procureur ajoute avoir fait porter de Lugan, membre dépendant de la commanderie, les meubles ci-dessous, pour s'en servir, savoir :

Six linceulx.

Sept serviettes, Six plats.

Six assiettes.

Deux couvertes blanches, l'une assez bonne, brûlée à un petit endroit, l'autre fort usée.

Deux petits couteaux.

Deux nappes grossières.

Une couate plume et un traversin de même.

Une méchante paillasse.

MOBILIER DE L'ÉGLISE

» Dans la chapelle : un tableau sur l'autel où est peint Notre Sauveur crucifié ; l'autel garni de trois nappes, deux missels, deux chasubles bonnes, l'une de camelot rouge avec son étole et manipules, garnie de passements rouges, doublée de camelot noir

avec des passements blancs pouvant servir aux messes

des morts ; deux aubes, l'une de toile fine et l'autre de toile commune, deux calices d'étain, un neuf et l'autre vieux, une paire de corporaux, un voile de calice de taffetas rouge, une paire de buret(1)

buret(1) mousquet avait fait son apparition dans l'armée française sous Charles IX, qui en arma ses gardes en 1567 (Théruel, Dictionnaire des institutions de la France).

(2) L'usage de l'arquebuse est antérieur à celui du mousquet.


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tés d'étain, une paire de chandeliers, une croix de laiton doré, un surplis de toile fine, les fonts baptismaux avec leur bassin de cuivre couvert, en fort bon état, une crémière pour tenir les saintes huiles, un custode pour tenir le Saint Sacrement, un te igitur, un rituel,, une caisse pour lesdits ornements et autres choses nécessaires pour le service de l'église.

» Le sieur d'Aluys dit ne posséder aucun titre dans le château mais qu'il y en a en quantité dans les archives de Tholoze de la mémoire desquels il est servi

» Le même a mis le château en fort bon état, pourvu l'église des ornements nécessaires, fait construire une belle grange, bâtir l'église, renouveler les recognoissances. Pour cela a dépensé 3,600 livres ou davantage.

» Signé : DE CASTELLANE D'ALUYS. »

Après avoir reçu du fondé de pouvoirs du Commandeur les déclarations qui précèdent, les deux chevaliers commis à cet effet se mettent aussitôt en mesure d'en vérifier l'exactitude. Ils inspectent d'abord le château, puis, accompagnés de Me Gratacap, prêtre et recteur du lieu, et assistés de Jean Mèges, Jean Fourcat et Jean Fau, consuls catholiques, ils se: transportent à l'église dont ils dénombrent les ornements.

M» Gratacap, interrogé sur ses paroissiens, dit que la plus grande partie des habitants ou pour le moins les principaux appartiennent «à la religion prétendue réformée», et que ces derniers-s'étant trouvés les plus forts pendant les troubles, s'étaient emparés du château, avaient abattu l'église paroissiale située au milieu du cimetière et n'en avaient même pas laissé les fondations. Il ajoute que le sr d'Aluys, neveu et procureur du commandeur, l'a rebâtie, mais que, n'étant pas couverte, on n'y peut encore célébrer la messe. Il attribue cette situation regrettable à l'incurie des habitants, qui n'ont pas « fourni la manoeuvre nécessaire », malgré les plaintes adressées tant aux consuls qu'aux paroissiens intéressés. En attendant la confection d'une toiture, il continue à dire l'office divin dans la chapelle du château, amplement pourvue des ornements .nécessaires.

Les chevaliers demandent ensuite à M" Gratacap s'il connaît le grand prieur, commandeur de la Tronquière. A cette question le curé répond qu'il n'a jamais vu le commandeur d'Aluys, qu'il a ouï


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dire qu'il est resté longtemps à Malte, qu'il y a environ six ans, son neveu vint prendre, au nom du grand-prieur, possession de la commanderie, où il réside parfois cinq à six mois.

Après avoir consigné ces renseignements, les commissaires congédient Me Gratacap et prenant comme assesseurs les sieurs Jean Raussas, François Lavernhe, maîtres maçons, Joseph Marsal et Antoine Robert, maîtres charpentiers, et Jean Vermande serrurier, les interrogent sur la moralité du recteur spirituel, qui est reconnue excellente.

ÉGLISE DE GORSES

Le lendemain, 23 octobre, même visite à l'église de Gorses dont le commandeur de la Tronquière est curé primitif. Les commissaires sont accompagnés de Me Lafon, recteur dudit lieu.

Il a été dépensé 1,700 livres en réparations à la dite église.

Le mobilier inventorié consiste en : un autel garni de trois nappes fines et paré d'un devant en cuir doré, un grand tableau où est

peinte l'image de , deux petits corporaux. une autre nappe

pour servir aux communiants, deux aubes, deux chasubles, l'une de damas blanc, l'autre de camelot rouge avec leurs étoles et manipules, plus deux surplis, un calice d'étain doré, fonts baptismaux avec bassin en cuivre, une crémière, deux missels, une croix, une lampe.

Les commissaires sont assistés de Antoine et Jean Vieilcanet, de Gorses.

Le soir, retour à Latronquière.

ÉGLISE DE BOUXAL

Le lendemain, voyage-à Bouxal, « distant d'une lieue ». Me Jean Lafargue est recteur. Visite détaillée comme à la Tronquière et Gorses de l'église de Bouxal. Le commandeur en est curé primitif.

Poids de la cloche : deux quintaux et demi.

CASTRENEAU (1)

Le 25 octobre les chevaliers commissaires se rendent à Castre(l)

Castre(l)


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neau où le commandeur de la Tronquière possède certaines rentes de blé, de même qu'à Loubressac, Altouyre (1), Bretenoux, Freinies (2), St-Michel, Jaignac (3) et St-Martin-du-Bost (4). Le montant total de ces rentes s'élève à la quantité de soixante septiers de tous grains, mesure de Castreneau, avec quelques noix et feboes et quelque peu d'argent, « le dit membre s'arrentant communément à cent cinquante livres ». Le commandeur y jouit aussi de droits de lods, d'acaptes, etc., sur diverses terres mais non sur aucune vigne.

Le sieur d'Aluys a fait renouveler les recognoissances de la commanderie par Udreyt, notaire à la Tronquière, Molinier, notaire à Bretenoux, et Saupy, notaire à St-Céré.

Le même, au courant des recherches que ce travail a occasionnées, a trouvé de vieux titres de rentes qui n'avaient pas été payées depuis longtemps. Il les a fait renouveler, ce qui a augmenté le ren_ dément dudit membre de Castreneau « de plus de quatre ou cinq septiers de bled annuellement ».

LUGAN

Le jour suivant, 26 octobre, la vérification se poursuit a Lugan (5) « distant de la Tronquière de cinq grandes lieues». Les commissaires sont toujours accompagnés du procureur et d'un notaire pris pour greffier.

« Aluys a dit que son oncle, comme commandeur, est seigneur temporel et spirituel de Lugan, et en cette qualité prend la dixme de tous ' grains, carnelages et vin du lieu de Lugan, ensemble de Rulhe, annexe dudit Lugan ; qu'il est prieur primitif de l'un et l'autre et met aux dits lieux les recteurs ou vicaires perpétuels lorsque les cures viennent à vaquer, desquelles il a le droit de présentation à M. l'évêque de Rodez; qu'il donne de pension au recteur cinq septiers bled froment, vingt septiers bled seigle, trois barriques de vin, le tout mesure de Lugan et vingt livres d'argent; de plus il prend

(1) Autoire.

(2) Félines, commune de Prudhomat, canton de Bretenoux.

(3) Sans doute Gagnac.

(4) Saint-Martin-des-Bois, commune de Prudhomat.

(5) Lugan, près de Montbazens, aujourd'hui dans FAveyron.


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sur les paroissiens le droit de prémice (1). Et, moyennant ce, le recteur est tenu d'avoir un autre prêtre et de faire le service divin, administrer les saints sacrements à ses paroissiens. Le commandeur donne en pension au recteur de Rulhe cinq septiers bled froment, vingt septiers seigle et trois barriques de vin, le tout mesure de Lugan ; et par dessus sa pension le recteur prend la dixme des agneaux et quelque peu de foin que les habitants lui donnent gratuitement. L'église de Rulhe est sous le titre de St Etienne, celle du Lugan sous le titre de Nostre Dame.

» Le commandeur est seigneur dud. lieu de Lugan, a toute juridiction, juge lieutenant et procureur d'office, greffier et bailli. Il lève plusieurs rentes sur Lugan tant en froment, seigle, avoine qu'en argent, le tout conforme aux recognoissances du lieu, vieilles et modernes ; il possède un jardin avec une petite terre joignant, de la contenance de deux restivaires (?) mesure de Lugan, un pré appelé lou Claous, contenant environ huit journées à faucher, plus un autre pré appelé lou prat long, contenant deux journées, plus un autre pré appelé de la Tourelle, de trois journées, plus autre pré appelé du Catals, de deux journées et demie, plus un bois appelé le bois du Lugan pour le chauffage, plus un étang appelé de Luganlequel fait moudre un moulin appelé d'Yranauve. Ce moulin est possédé par Hugues Pégourié, qui donne une rente annuelle de onze septiers seigle et est obligé de moudre tout le bled pour le commandeur ou son fermier. Déplus, pour la conservation du poisson, le moulin doit chômer trois mois de l'année, au temps des eaux plus basses. Le commandeur est tenu d'entretenir la chaussée. Près du château, il y a une belle grange et au-dessous une écurie, plus une maison qui sert d'habitation au recteur.

» Dans la juridiction de Malaville et Narines, le commandeur prend quelques rentes et censives avec le droit de lods, desquels il jouit paisiblement, plus quelques autres rentes au lieu de Gerboules.

(A suivre). F. DE LAROUSSILHE.

(1) Voir à la fin de l'histoire de la Commanderie, la définition des divers droits dont il est question au courant de notre étude.


STATISTIQUE DES DÉCÈS

DE LA COMMUNE DE CAHORS L'ANNEE 1891

Dans le courant de l'année 1891, il y a eu dans la commune de Cahors 326 décès et 213 naissances, d'où une différence de 113 en faveur des premiers. Bien que le nombre des décès ne soit pas considérable, celui des naissances reste toujours bien faible, ce qui provoque une diminution notable de la population.

Ces 326 décès se décomposent en 160 pour le premier semestre et 166 pour le second.

Examinés sous le rapport des sexes, je trouve que le sexe masculin est représenté par 150 et le sexe féminin par 162 (différence 12 féminins). Dans le premier semestre il y a eu 78 décès masculins et 76 féminins et dans le dernier il s'est rencontré 72 décès masculins et 86 décès féminins.

TABLEAU DES DECES PAR MOIS ET PAR AGES

AGES

Morts-nés. 0 1 3 0 3 0 3 3 0 0 1 21 6 De O jours à l'an. 5 3 2 2 13 1 6 4 5 3 1 36 De 1 an à 10 ans. 3 1 1 1 21 0 2 2 2 32 20 De 10 à 20. 1 11 1 1 2 3 1 2 0 3 1 17 De 20 à 30. . 1 1 2 11 4 3 1 1 0 1 2 18 De 30 à 40. . 0 0 0 1 3 2 0 2 2 2 1 3 16 De 40 à 50. . 1 3 1 0 2 1 2 3 0 1 4 . 6 24 De 50 à 60, . 2 4 5 0 5 3 3 1 0 4 1 6 34 De 60 à 70. . 3 1 5 3 3 6 3 3 1 3 5 7 43 De 70 à 80. .4697533 365 67 64 De 80 à 90. . 2 6 3 3 2 3 3 0 3 1 2 4 32 De 90 à 100. . 0210010 0100 1 6

. TOTAUX... 22 29 33 19 27 30 24 25 22 23 30 42 326


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Si on jette un coup d'oeil sur le tableau ci-dessus : portant les décès par âges et par mois,-on trouvera la graduation suivante pour les mois: Décembre (42), Mars (33), Juin et Novembre (chacun 30), (29) pour Février, (27) pour Mai, (25) pour Août, (24) pour Juillet, (23) pour Octobre, (22) pour Septembre, ainsi que pour Janvier et (19) seulement pour Avril.

Considérés par âges on trouvera : 102 décès pour les octogénaires, nonagénaires et septuagénaires (6, 32, 64) beau total pour les vieillards. Les sexagénaires sont représentés par 43 décès et en prenant à l'autre extrémité de la vie, on trouvera 36 décès de 0 jour à 1 an, 20 décès d'un à dix ans et 16 mort-nés.

De 10 à 40 ans les décès ne dépassent pas 51, chiffre peu élevé, c'est-à-dire 16, 17, 18.

Le nombre des décès et des naissances de 1891 comparé à celui de 1890 donne les résultats suivants :

En 1890 il y a eu 353 décès ;

En 1891 il y a eu 326 décès ;

D'où une différence de 27 en faveur de 1890.

En 1890 il y a eu 220 naissances ;

En 1891 il y a eu 213 naissances ;

D'où une différence de 7 en faveur de 1890.

La moyenne mensuelle des décès de 1891 s'exprime par le nombre de 20,1 et celle de 1890, 27,1.

La moyenne mensuelle-des naissances est 18,1 pour 1890 et de 17,6 pour 1891.

TABLEAU INDIQUANT LE NOMBRE DES DÉCÈS ET DES NAISSSANCES

décès naissances décès naissances

Janvier 22 15 Juillet 24, 25

Février 29 13 Août 25 11

Mars 33 31 Septembre 22 15

Avril 19 17 Octobre 23 21

Mai.............. 27 20 Novembre 30 14

Juin. 30 17 Décembre 42 24

Totaux 160 103 166 110


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D'après ce tableau il est facile de se convaincre que le nombre des naissances est pour chaque trimestre inférieur de beaucoup à celui des décès, sauf le mois d'octobre qui se trouve avoir un nombre un peu supérieur de naissances, tous les autres mois indiquent une infériorité marquée.

TABLEAU DES DÉCÈS PAR PAROISSES

Cathédrale St-Barlhél. St-Urcisse Cabessut Sl-Gcorges P. suburb. Hospice

Janvier... 9 3 1 3 2 3 1

Février 7 5 4 10 2 6

Mars 13 3 3 4 1 2 4

Avril 6 4 5 0 0 13

Mai 14 1 10 2 0 7

Juin 15 3 2 1 3 4 2

Juillet 8 3 1 1 1 5 2

Août 11 4 2 0 3 1 1

Septembre 3 10 5 0 0 0 4

Octobre 5 7 1 1 2 4 3

Novembre 9 5 3 1 3 6 3

Décembre 23 7 3 5 0 1 1

Classement

décès proportion

Cathédrale 123 2,5%

St-Barthélemy , 55 2,0%

Hospice .' 37

St-Urcisse 31 1,4 %

Paroisses suburbaines 17 2,7 —

Cabessut ; 17 2.7 —

St-Georges 17 3,4 —

De ce qui précède et du tableau relatif à la mortalité par paroisses ou par quartier, il en résulte que la proportion des décès pour la commune de Cahors, eu égard à sa population « 16,000 habitants » est pour l'année qui vient de s'écouler de 21,1 pour mille. En outre, la paroisse de St-Georges a été la plus éprouvée et après elle viennent St-Barthélemy, Cabessut, les paroisses suburbaine, la Cathédrale (2,5 %) et St-Urcisse 1,4 %

8


— 106 —

TABLEAU DES PROFESSIONS

Sans professions 107

Trop jeunes 65

Cultivateurs, Jardiniers 34

Propriétaires 15

Soldats 8

Maçons.... » 8

Domestiques 5

Cordonniers 5

Négociants , 4

Boulangers 3

Menuisiers 3

Ménagères 3

Lisseuses 3

Avocats 2

Sous-officiers retraités 2

Ex-instituteurs 2

Ex-entrepreneurs 2

Garçons de café 2

Terrassiers 2

Journaliers 2

Couturières 2

Epiciers 2

Charpentiers 2

Et un décès pour chacune des autres professions : Directeur d'école normale, docteur médecin, capitaine, chef de brigade, receveur de l'enregistrement, agent-voyer, agent d'assurances, employé de bureau, ex-percepteur, maître d'hôtel, boucher, ferblantier, serrurier, cloutier, tonnelier, tapissier, perruquier, robeuse, mercière, modiste, éclusier, cantonnier, portefaix, charretier, pêcheur, chiffonnier et cantinière.

Je vais à présent entrer dans le détail des professions et je commencerai par les cultivateurs :

1° Cultivateurs, 34 décès. — Dans le courant du premier semestre il a été enregistré 14 décès et 19 pour le second; le trimestre le plus chargé a été le dernier (octobre, novembre et décembre); le premier en a eu 7, ainsi que le second et le troisième 8.


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Quant aux âges ils ont été les suivants : 3 octogénaire, 13 septuagénaires, 5 sexagénaires, ce qui fait un total de 21 pour l'âge avancé ; les autres âges n'en comprennent que 12. Les maladies causes de ces décès ont été : l'apoplexie cérébrale (7 décès), la pneumonie (4), les affections cardiaques (3), le catarrhe pulmonaire (3) et la vieillesse (4). Les autres affections sont trop variées pour être citées.

2° Propriétaires, 15 décès. — Tous étaient du sexe masculin, sauf un âge de 68 ans et infirme. Le dernier trimestre a été le plus chargé (7), puis viennent par ordre le premier (4 décès), le second (3 décès) et le troisième (1 seul décès).

Il s'est rencontré: 1 nonagénaire, 5 octogénaires, 3 septuagénaires, 2 sexagénaires, et les 3 derniers d'âge varié.

3 sont morts de vieillesse, 4 par apoplexie, 2 par paralysie, les autres par suite d'affections variées.

3° Soldats, nombre 10. — Sur ces 10 décès je signalerai : 4 phtysiques, 3 fièvres typhoïdes, 1 cancer de l'estomac, 1 submersion (suicide), 1 pleurésie purulente.

Ils étaient tous jeunes: quatre avaient 22 ans, deux autres 24 ans, le septième avait 34 ans (gendarme), le huitième 58 ans et le dernier 28 ans.

4° Maçons, -nombre 8. — Trois sont morts : en avril à l'âge de 72, 74, 79 ans ; deux en mars à l'âge de 73 et 78 ans ; deux en décembre ayant 61 et 74 ans et un seul en septembre âgé de 72 ans.

Comme maladies je signalerai : la pneumonie 3, l'apoplexie 2, plus une affection vésicale, une autre cardiaque et la dernière (vieillesse).

5° Domestique, nombre 7 décès. — De ce chef il y a eu : 2 décès en septembre, autant-en décembre, 1 en avril et un en novembre.

Ils étaient âgés de 19, 23, 31, 37, 39, 49 et 55 ans.

Les causes de décès ont été les suivantes: pneumonie, phtysie pulmonaire, hemorrhagie cérébrale, méningite tuberculeuse, cancer utérin, alcoolisme et pendaison.

6° Cordonniers, nombre 6 décès. — Deux sont décédés en octobre et les autres en février, avril, mai et décembre. Il étaient âgés de 47, 53, 60, 61 et 76 ans.

Comme maladies, on trouve : l'alcoolisme, le catarrhe pulmo-


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naire, l'apoplexie, le ramollissement cérébral, la phtysie pulmonaire et. l'entérite chronique.

7° Boulangers, nombre 3. — Ils étaient au nombre de trois, âgés de 33, 61 et 65 ans et ils ont été emportés par la bronchite, l'affection cardiaque et l'épuisement.

8° Lisseuses, nombre 3. — L'une est morte de phtysie à l'âge de 21 ans; la seconde également âgée de 15 ans et la troisième de la colique de miserere et à l'âge de 16 ans.

9° Menuisiers, nombre 3. — Ces menuisiers étaient âgés de 54, 74 et 32 ans, deux sont morts d'affections cardiaques et le dernier de phtysie pulmonaire.

10° Avocats, nombre 2 décès. — Un de ces avocats avait 73 ans et l'autre 61 ans.

Ils ont été emportés par une affection urinaire et une affection hépatique.

TABLEAU DES MALADIES CAUSES DES DÉCÈS

Vieillesse 40

Hémorrhagie cérébrale 30

Affection cardiaque 26

Pneumonie et broncho-pn 27

Phtysie pulmonaire 24

Bronchite 18

Faiblesse de la constitution 13

Athrepsie des enfants 12

Ramollissement cérébral 10

Affections cancéreuses 8

Congestion pulmonaire 6

Convulsions 6

Paralysie indéterminée 6

Fièvre typhoïde 4

Croup 4

Diabète 4

Asthme 4

Pendaison 3

Mort subite 3

Méningite aiguë 3


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Affections urinaires... 3

Fièvre scarlatine 2

Entérite aiguë 2

Péritonite puerpérale . 2

Entérite chronique 2

Anévrisme 2

Méningite tuberculeuse 2

Gastro entérite 2

Dyspepsie 2

Hydropisie 2

Affection cérébrale indéterminée 2

Submersion (suicide) 2

Plus un décès pour chacune des autres maladies :

Hemorrhagie puerpérale, paralysie générale, Rhumatisme généralisé, hémoptysie, albuminurie, ataxie locomotrice, affection hépatique, iléus, alcoolisme, tétanos, hernie étranglée, myélite (accident), colique de miserere, gastrite chronique, artério sclérose, dyssenterie, arthrite, affection de l'oesophage, affection org. des intestins, vomissements incoercibles, tumeur à l'aisselle, paralysie, affaiblissement général, digestition difficile, infirmités diverses.

Je vais passer en détail les principales affections causes des décès, et les examiner au point de vue des mois, des âges et des professions.

1° Vieillesse. — Nombre 40, c'est le 8e des décès.

Il y a eu 17 décès pendant le premier trimestre, 7 pour le second, 8 pour le troisième et 7 pour le quatrième. Il en résulte que pour le premier semestre il y a eu 24 décès et 15 pour le second. Les mois de décembre, janvier, février, mars et avril fournissent 26 décès; avec les 8 autres il n'y a plus que 13, d'où il résulte que le froid est nuisible aux vieillards.

Considérés sous le rapport des âges on trouvera six nonagénaire (3 âgés de 90 ans, 1 de 92, 1 de 96 et le dernier de 97.

Les octogénaires ont été au nombre de 23 savoir : 80 x 2 ; 81 x 2, 82 x 2 ; 83 x 3 ; 84 x 4 ; 85, 86 x 3 ; 87, 88 x 4 ; 89.

Les septuagénaires moins nombreux se sont élevés à 10.

Comme professions, je dirai que 22 n'en avaient pas ; 2 étaient ménagères, 5 cultivateurs ; les autres étaient : gendarme, charre-


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tier, marchand de cuir, maçon, tailleur d'habit, rentier, cantinier, sur les 40 décédés il s'est trouvé 21 veuves.

2° Hemorrhagie cérébrale. — Nombre 30 décès, 18e partie des décès.

Dans le courant du premier trimestre il y a eu 8 décès, 15 pour le second, 9 pour le troisième et 8 pour le quatrième. C'est donc

23 décès pour le premier semestre et 17 pour le second ; mai, juin, juillet, août, ont été les mois les plus frappés.

Examinant les âges on trouve 27 vieillards dont 6 octogénaires, 13 septuagénaires, et 8 sexagénaires ; les autres sont beaucoup moins âgés, de sorte que l'hémorrhagie cérébrale est le propre de la vieillesse.

L'examen des professions donne les résultats suivants : 14 sans professions, 7 cultivateurs, 4 propriétaires, 2 maçons, 1 éclusier, 1 receveur de l'enregistrement, 1 perruquier, 1 terrassier, 1 garçon de café, 1 cantonnier, 1 couturière, 1 ménagère; 16 décédés étaient du sexe féminin et 14 du sexe masculin.

3° Affections cardiaques. —.Nombre 26, c'est le 12e des décès.

Pendant le premier trimestre il y a eu 4 décès, 9 pour le second, 6 pour le troisième et 7 pour le quatrième ; ce qui donne 13 décès pour le premier semestre et 13 pour le second, 13 décédés étaient du sexe masculin et 12 du sexe féminin.

Comme âge il s'est rencontré : 1 octogénaire, 12 septuagénaires, 8 sexagénaires, 3 quinquagénaires, 1 quadragénaire et 1 enfant âgé de 14 ans.

Comme professions je noterai : 1 médecin, 1 entrepreneur, 1 chapelier, 1 journalier, 3 cultivateurs, 1 instituteur, 1 menuisier, 1 boulanger, 1 propriétaire, 1 maçon. 1 menuisier, 1 percepteur, plus 10 décédés sans profession.

4° Phtysie pulmonaire. — Nombre 24, c'est le 13e des décès.

Le nombre des décédés par cette cause peut être classé de la manière suivante : 5 en juin, 4 en juillet et en décembre, 3 en août et en novembre, 2 en octobre et 1 en février, mars et septembre.

L'examen des âges donnent les résultats suivants : 7 décès de 14 à 19 ans, 8 décès de 21 à 28 ans, 4 décès de 32 à 39 ans, 4 décès de 40 à 47 ans, 1 seul était âgé de 8 ans. Cette maladie est donc le propre de l'adolescence et du'début de l'âge adulte (15 en tout sur

24 décès).


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Comme sexe il faut noter 11 décès masculin et 13 décès féminins.

Comme profession je signalerai : 3 cultivateurs, 3 soldats, 2 lisseuses, 1 couturière, 1 modiste, 1 gendarme, 1 cordonnier, 1 propriétaire, 1 menuisier, 1 domestique et 9 sans professions.

5° Pneumonie et broncho-pneumonie. — Nombre 27.

De ce chef il y a eu 9 décès pour le premier trimestre ; id. 3 id. second id.

id. 5 id. troisième id.

id. 10 id. quatrième id.

Il résulte de ce qui précède que le dernier trimestre et le premier donnent un grand nombre de décès (19) et les deux autres 8 seulement. C'est la période du froid surtout humide qui provoque cette maladie.

L'examen des âges comprend 10 vieillards dont 10 octogénaires, 6 septuagénaires et 2 sexagénaires ; plus 9 quinquagénaires, 2 quadragénaires et les 5 autres d'un âge beaucoup moins avancé.

Comme sexe il y a eu 14 décès du sexe féminin et 13 du sexe masculin, 12 étaient sans profession.; parmi les autres il y avait 6 cultivateurs, 2 maçons, 1 entrepreneur, 1 propriétaire, 1 épicière, 1 maître d'hôtel et 1 domestique.

6° Bronchite. — Nombre 18.

L'examen des mois donne les résultats suivant : 4 décès pour le premier trimestre, 8 pour le deuxième, aucun pour le troisième, 6 pour le quatrième. Le premier et le dernier donnent le plus grand nombre 10 décès. Cette affection se développe surtout par les temps humides.

Je signalerai comme âges les résultats suivants: 9 vieillards dont 1 octogénaire, 6 septuagénaire et 2 sexagénaires, plus 2 quinquagénaires, 1 quadragénaire, 2 trentenaires et les autres très jeunes.

Sept décédés étaient sans professions, 4 cultivateurs, 1 marchand de parapluie, 1 boulanger, 1 boucher, 1 charpentier, 1 cloutier, et deux cordonniers.

6 étaient du sexe féminin, 12 du sexe masculin.

7° Athrepsie ou gastro-entérite des enfants. — Nombre 15.

Cette affection qui se développe principalement durant les mois les plus chauds n'a pas fait cette année-ci de grands ravages ; les mois d'août, septembre et octobre ont donné lieu a 12 décès, tandis


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qu'il n'y en a pas un seul pendant la période du froid, 9 décédés étaient du sexe féminin et 6 du sexe masculin.

L'examen des âges donne les résultats suivants : Enfants âgés de 3 mois 6 décès ; id. 6 id. 2 id.

id. 2 id. 2 id.

id. 16 id. 1 id. id. 1 id. 1 id.

8° Ramollissement cérébral. — Nombre 8.

Tous sauf un étaient du sexe masculin. L'examen des âges fait voir qu'il y avait : 2 septuagénaires, 1 sexagénaire, 3 quinquagénaires et 2 quadragénaires.

Les professions fournissent les résultats suivants : 1 employé de bureau, 1 chef de brigade de la Cie d'Orléans, 1 agent d'assurance, 1 cultivateur, 1" terrassier et 1 cordonnier.

9° Morts accidentelles ou suicides. — Nombre 11.

1° Pendaison : Une femme âgée de 43 ans.

2° — Un domestique âge de 37 ans.

3° — Un cultivateur âgé de 67 ans.

4° Mort subite: Un ancien militaire âgé de 50 ans.

5° — Un instituteur âgé de 38 ans.

6° — Une femme de Cabessut âgée de 63 ans.

7° Submersion : Une femme âgée de 22 ans.

8° — Un pécheur âgé de 32 ans.

9° Trouvé mort : Un enfant âgé de 3 mois. 10° Accident (coup de pied) : Un cultivateur âgé de 73 ans. 11° — (myélite) : Un jeune homme âgé de 16 ans.

10° Affections cancéreuses. — Nombre 7.

Tous les décédés étaient du sexe féminin, sauf un. Parmi eux se t rouvaient : 2 septuagénaires, 2 sexagénaires, 1 quinquagénaire, et deux quadragénaires.

3 étaient sans profession, le 4e était capitaine retraité, le 5e épicière, le 6° robeuse et le 7e femme de service.

. Comme nature de la maladie il s'est rencontré : 3 cancers de l'estomac, 2 de la matrice, 1 de l'oesophage et le dernier situé sur le bras et allant à l'épaule.

11° Convulsion. — Nombre 6.


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De ces 6 décès, 3 étaient du sexe masculin et 3 du sexe féminin. Les âges étaient les suivants : 9 ans, 1 an, 8 mois, 4 mois, 3 mois et 2 jours.

12° Congestion pulmonaire. — Nombre 6.

3 sont décédés en mars les autres en février, octobre et décembre. Ils étaient âgés de 77, 70, 63, 52, 48, 52 ans.

3 étaient sans professions et dusexe féminin, les 3 autres étaient: directeur de l'école normale, ayent-voyer, cultivateur.

13» Fièvre typhoïde. — Nombre 4.

3 étaient du sexe masculin, 1 seul du sexe féminin. Ils étaient âgés de 19, 22, 22, 24 ans, dont 3 soldats et le dernier sans profession. Les décès ont eu lieu en mai, juin, juillet et décembre.

14° Croup. — Nombre 4.

1° En janvier 1 décès du sexe féminin âgé de 3 ans.

2° En mai id. id. 7 id.

3° En août ' id. id. 3 id.

4° En décembre id. id. 17 id.

15° Diabète. — Nombre 4.

En tout 4 décès par cette cause dont 2 du sexe masculin et autant du sexe féminin ; les 2 derniers âgés de 40 et 48 ans, et les 2 autres de 28 et 51 ans.

Il y avait parmi eux: 1 négociant. 1 cultivateur et 1 mercière.

16° Affections urinaires. — Nombre 3. L'un était avocat, âgé de 73 ans, le second cultivateur âgé de . 72 ans et le dernier maçon âgé de 74 ans.

17° Méningite tuberculeuse. — Nombre 3.

Tous étaient du sexe féminin, âgés de 4, 8, 23 ans, ce dernier étant domestique et les deux premiers sans professions..

18° Méningite aiguë. — Nombre 2.

2 décès seulement pour cette cause de sexe différent, à 31, 35 ans dont 1 tonnelier.

19° Faiblesse de la constitution. — Nombre 17.

Les enfants décédés par suite de cette cause étaient de : 2 ans, 6 mois, 2 mois, 1 mois, 19 jours, 3 âgés de 15 jours, 13 jours, 10 jours, 4 âgés de 8 jours, 5 jours, 1 jour. Sept étaient du sexe féminin et 10 du sexe masculin.


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TABLEAU DES AUTRES CAUSES DE MORTS

Fièvre scarlatine. — Deux décès : 1 masculin, 17 ans ; l'autre féminin, 5 ans.

Affection pulmonaire. — Trois décès : tous sans professions, âgés de 24, 31, 43 ans.

Anévrisme. — Deux décès : dont 1 masculin 56 ans, l'autre féminin 74 ans.

Dyspepsie. — Deux décès : dont 1 féminin, l'autre masculin, âgés de 51 et 69 ans.

Iléus ou miserere. — Deux décès : dont 1 masculin, l'autre fémi - nin, 16 ans, 19 ans.

Gastro entérite. — Deux décès : dont 1 masculin (3 mois) et l'autre féminin (6 mois).

Entérite chronique. — Deux décès : dont 1 masculin et l'autre féminin, 60 et 73 ans, sans profession.

Hydropisies. — Deux décès : Tous féminins, 51 et 65 ans, sans profession.

Asthme pulmonaire. — Trois décès : dont 2 féminins et 1 masculin, 62, 64, 73 ans.

Paralysie ordinaire. — Quatre décès : dont 2 féminins et 2 masculin, 71, 73, 78 x 2 ans.

Paralysie générale. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 52 ans, propriétaire.

Paraplégie. — Un décès : du sexe féminin, âgé 43 ans, sans profession.

Hernie étranglée. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 74 ans, sans profession.

Rhumatisme général. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 53 ans, sans profession.

Péritonite ordinaire. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 12 ans.

Hémoptysie. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 59 ans» serrurier.

Albuminurie. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 42 ans, négociant.

Affection intest. org. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 53 ans, tapissier.


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Ataxie locomotrice. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 66 ans, ferblantier.

Affection hépatique. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 61 ans, avocat.

Gastrite chronique. — Un décès : du sexe masculin, âge de 37 ans, tailleur d'habit.

Affection organique de l'oesophage. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 72 ans, épicière.

Vomissement incurable. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 47 ans, sans profession.

Myélite chronique. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 68 ans, rentière.

Alcoolisme. — Un décès : du sexe masculin, âgé de 31 ans, garçon de café.

Tétanos. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 41 ans, sans profession.

Tumeur à l'aisselle. — Un décès: du sexe féminin, âgé de66 ans, sans profession.

Artério sclérose. — Un décès : du sexe féminin, âgé de 75 ans' sans profession.

DÉCÈS DE L'HOSPICE SAINT-JACQUES

Dans le courant de l'année qui nous occupe, il est mort à l'hospice de notre ville 36 personnes, dont 22 du sexe masculin et 14 du sexe féminin. Les mois les plus chargés ont été les mois de mai (7 décès), février (5), mars, septembre (chacun 4), avril octobre, novembre (chacun 3), juin, juillet (chacun 2), janvier, août (chacun 1).

Il en résulte que le premier semestre porte 22 décès et le deuxième 14 seulement.

L'examen des âges donne les résultats suivants : 1 nonagénaire, 4 octogénaire, 7 septuagénaires, 6 sexagénaires (ce qui constitue un total de 18 personnes âgées), plus 4 quinquagénaires, 2 quadragénaires, 3 trentenaires, 7 âgés de 3 à 20 ans, 1 âgé de 19 ans et le dernier âgé de 9 ans.

Si on examine les professions on trouvera les résultats suivants: soldats (6 décès), cultivateurs, (2), terrassiers (2) et ménagères (2),


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plus 1 cordonnier, 1 maçon, 1 charpentier, 1 boulanger, 1 journalier, 1 portefaix, 1 perruquier, i robeuse. 1 ex-gendarme, 1 employé de bureau, les autres sans professions.

Les maladies causes de ces décès, ont été : l'hêmorrhagie cérébrale (6 décès), la fièvre typhoïde (4), autant pour les affections cardiaques, pour la vieillesse, plus 2 congestions pulmonaires, 2 catarrhes pulmonaires, 2 ramollissement cérébral, 1 diabète, 1 paraplégique, 2 pneumonies, 1 pleurésie, 1 affection cancéreuse, 1 convulsion idiapathique.

En résumé les décès de l'année 1891 dans la commune de Cahors n'ont pas été trop élevés puisque la moyenne par mois n'est que de 27,1 ; cette moyenne aurait même baissé si le dernier mois de (décembre) n'avait vu mourir de la grippe épidémique 42 personnes ou âgées, ou malades antérieurement. Les affections causes des décès ont été à peu près les mêmes que les années précédentes et on a pu remarquer que la fièvre typhoïde n'a entraîné que. des militaires, que pas un n'a succombé à la suite de la rougeole, de la dyssenterie etc.

La situation sanitaire a donc été normale dans notre commune, ce qui peut être attribué à sa salubrité et à la persistance du froid dans les premiers mois de l'année 1891.

Ce 21 mai 1892.

D-- LEBOEUF.


NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. JOSEPH BAUDEL, MEMBRE CORRESPONDANT

Dans lés premiers jours de janvier dernier, une mort foudroyante enlevait à l'affection de sa famille et de ses amis, notre regretté confrère M. Joseph Baudel, proviseur au lycée de Constantine.

La nouvelle de cette mort retentissait douloureusement au sein de cette Société des Etudes dont M. Baudel fut l'un des membres les plus actifs et les plus utiles. Nous nous souviendrons toujours en effet, du rôle prépondérant qu'à rempli parmi nous celui que nous venons de perdre et de la situation florissante que lui doit notre association. ■

Durant son séjour à Cahors et alors qu'il était professeur de troisième au Lycée, M. Baudel, qui, en 1872, avait été l'un des 32 fondateurs — nombre hélas déjà bien réduit aujourd'hui — de la Société des Etudes, prit une large part à l'organisation de la jeune Société.

Dès le 22 juin 1873, il était nommé membre de la commission du bulletin et remplissait dans cette commission, la plus importante de toutes, les fonctions de secrétaire.

Elu directeur trimestriel, le 17 novembre 1873, il ne tardait pas à résigner ces fonctions pour celles plus actives de secrétaire général, emploi qui venait d'être créé.

C'est en cette qualité de secrétaire général de la Société des Etudes, que M. Baudel eut surtout l'occasion de montrer tout ce que peut Un homme intelligent et dévoué, désireux d'arriver à un but. Grâce à son initiative et à son opiniâtreté, il réussit à organiser notre Société sur des bases solides, il sut intéresser à son existence le public d'ordinaire assez indifférent'en matière de Société littéraire de province, il lui recruta de nombreux adhérents et lui fit obtenir des subventions ; enfin — ce qui était peut-être plus difficile encore — il parvint à attirer à notre association naissante des travailleurs sérieux.

Lui-même ne s'occupait pas seulement de nous administrer, il


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trouvait encore le temps de nous fournir de nombreux et intéressants travaux, la plupart insérés dans la collection de nos bulletins.

La liste de ces travaux serait longue à dresser, je dois cependant mentionner parmi les plus importants, « l'Université de Cahors et la communauté d'Albi», prélude de ce travail de longue haleine « l'Université de Cahors » que publia M. Baudel avec la collabora - tion de M. Malinowski. Nous avons encore de M. Baudel: une biographie de François Roal dès, docteur régent dé l'Université de Cahors, — les Ecoles d'Albi de 1380 à 1623, — une histoire de l'Ecole centrale du département du Lot, — une histoire des Etats provinciaux du Quercy.

Notre confrère aborda aussi avec succès la poésie, et en feuilletant nos bulletins, chacun de nous peut retrouver ces belles pages qui ont pour titre Tentation et libération du territoire.

Nous devons encore à M. Baudel Le guide du touriste à Cahors et beaucoup d'entre nous ont lu les intéressants récits qui ont pour titre : Un an à Alger .

Le portefeuille de notre regretté compatriote renfermait beaucoup de notes qu'il comptait bien mettre en oeuvre lorsque l'heure de la retraite aurait sonné pour lui. Cette retraite, il espérait venir la prendre au milieu de nous, dans sa ville natale, toute pleine pour lui de souvenirs ; mais la mort est venu réduire à néant tous ses projets et, en frappant ce travailleur en pleine maturité de son talent, l'impitoyable à détruit l'espoir que nous avions de voir notre ancien secrétaire général revenir prendre place parmi nous et vivifier notre association par sa présence, ses travaux et son esprit d'initiative.

L. COMBARIEU.


INAUGURATION

DU MONUMENT CLÉMENT MAROT

Les fêtes d'inauguration du Monument Clément Marot, dont l'érection est due à l'initiative prise par la Société des Etudes du Lot, dans sa séance du 7 mai 1888, sur la proposition de M. de Laroussilhe, ont eu lieu le dimanche 3 juillet sous la présidence de M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

M. le Ministre était arrivé la veille à 9 h. 50 du soir.

Dans la matinée du dimanche, il a reçu à la Préfecture les autorités, les corps constitués, les administrations, la Société des Etudes et le Comité d'initiative. Ces deux derniers corps lui ont été présentés par leurs présidents, MM. Combarieu et Valette. M. Combarieu a particulièrement remercié M. le Ministre du concours qu'il a bien voulu prêter à l'érection du Monument. M. le Ministre a eu quelques paroles charmantes pour répondre au directeur de la Société et a serré la main aux membres du bureau.

Après la visite au Lycée Gambetta et à l'Ecole Normale de garçons, a eu lieu à la Préfecture un déjeuner intime ; au nombre des. invités se trouvaient MM. Combarieu, directeur de la Société et Valette, président du Comité d'initiative.

Dans l'après-midi, M. le Ministre a visité les instituteurs du département réunis en un banquet dans la grande salle de l'Ecole de la rue du Lycée ; les élèves des écoles primaires lui ont également été présentés dans la cour de l'école. Il s'est ensuite rendu au collège et à l'Ecole Normale de jeunes filles.

A 3 heures 1/2 a eu lieu l'inauguration du Monument. Les fêtes ont été un moment troublées par la pluie et l'orage.

Lorsque s'est levé le voile qui couvrait le Monument, un cri d'admiration est sorti de toutes les poitrines. En même temps de nombreux applaudissements ont éclaté. Ces manifestations enthousiastes font le plus grand honneur à l'auteur du Monument, M. Rodo-


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losse, ainsi qu'à M. Calmon qui a exécuté le projet. Une large partie du succès revient aussi aux auteurs du buste, des mosaïques et des bas-reliefs, MM. Turcan, Luc-Olivier Merson et Denis Puech, et surtout à notre distingué et sympathique compatriote M. Gustave Lauroumet, dont l'intervention auprès de l'autorité supérieure a été si utile pour faire obtenir à la ville les oeuvres d'art qui font en grande partie la beauté du Monument.

Cinq discours ont été prononcés pendant la cérémonie d'inauguration. M. Valette a pris le premier la parole pour exprimer les sentiments de reconnaissance du Comité d'initiative et de la Société des Etudes à l'égard de tous ceux qui ont contribué à l'érection et à l'achèvement du monument Clément Marot. Il a rappelé à cette occasion, le nom des hommes remarquables auxquels le Quercy a donné naissance.

M. Oostes, maire de Cahors, a très gracieusement remercié la Société des Etudes du monument dont elle a doté la ville, et a ensuite parlé du poète dont on faisait en ce jour l'apothéose.

M. Larroumet, en qualité de compatriote et de membre de l'Institut, a remercié à son tour M. le Ministre de ses largesses, qui ont permis d'honorer Clément Marot comme il le mérite ; puis il a étudié le caractère du génie du poète, avec tout le charme de parole qu'on lui connaît et toute la compétence et l'autorité d'un professeur en Sorbonne.

M. Talou, député du Lot, a retracé avec éloquence la part que prit Clément Marot aux luttes religieuses de l'époque.

Enfin M. le Ministre de l'Instruction publique a prononcé un beau discours qu'il serait trop long d'analyser ici, et qui a obtenu un éclatant succès. Puis il a rappelé en quelques mots les services rendus à l'instruction publique, à la Société des Etudes et au monument Clément Marot par M. Valette, président du Comité d'initiative et lui a remis les Palmes d'officier de l'instruction publique.

Le reste de la journée a été occupée par une fête de gymnastique donnée sur les Allées Fénelon par le 7e de Ligne, les élèves du Lycée et les pupilles de la Société des Sauveteurs.

A 7 heures a eu lieu dans le réfectoire du Lycée Gambetta un grand banquet offert par la Ville à M. le Ministre, et auquel avaient été invites les membres du bureau du Comité d'initiative.


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Parmi les nombreux toast qui ont été portés, nous devons une mention toute spéciale à celui de M. le Maire de Cahors, qui a bu à la Société des Etudes, au Comité d'initiative, et à son Président M. Valette.

Le soir, une brillante représentation a été donnée au Théâtre par nos deux compatriotes si avantageusement connus dans le monde artistique, MM. Mouliérat et Soulacroix, qui ont non seulement prêté leurs concours le plus désintéressé mais ont en outre amené avec eux plusieurs autres excellents artistes de l'opéra-Comique à titre également gracieux. La première partie de la soirée était composée de trois actes de Faust; la deuxième partie, de morceaux divers. Il est inutile de dire que la salle était comble et que nos excellents artistes ont été impitoyablement applaudis.

Le Monument dont l'inauguration a été le motif des belles fêtes qui viennent d'être très rapidement retracées, consiste en une fontaine Renaissance ; le fronton est orné des Armes de la ville de Cahors, composées de mosaïques reproduisant leurs couleurs héraldiques. Au-dessous, se trouve la niche ornée également, comme la frise qui la couronne, de mosaïques disposées d'après les dessins de M. Luc-Olivier Merson, et dans laquelle se trouve le buste en bronze de Clément Marot, exécuté par M. Turcan, l'artiste distingué qui fut médaillé au salon de 1888 pour l' Aveugle et le Paralytique. La partie inférieure du monument est occupée par la Seine et le Lot, bas-relief de marbre dû au ciseau de M. Puech, le jeune sculpteur bien connu qui est presque notre compatriote, et dont le talent fut récompensé l'année dernière par la croix de la Légion d'honneur. Le bas-relief représente le Lot et la Seine tenant l'un une guirlande de fruits, l'autre une branche de laurier.

On sait déjà que le plan du monument a été conçu et dressé par l'architecte cadurcien estimé et aimé de tous, M. Rodolosse, et mis a exécution par M. Calmon, l'un de nos collègues, à qui ce titre ne nous permet pas de décerner tous les éloges qu'il mérite.

Il serait injuste avant de terminer de ne pas remercier les souscripteurs qui ont répondu à l'appel du Comité d'initiative, ainsi que le Conseil général et le Conseil municipal, et, dans un autre ordre -d'idées, MM. le Ministre de l'Instruction publique, le Préfet du Lot et le Maire de Cahors. Nous ne parlerons pas de celui qui fut l'âme même de notre oeuvre, M. Gustave Larroumet, car tout les remer9

remer9


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ciements que nous pourrions lui adresser ici seraient encore bien au-dessous des services si appréciables qu'il a rendus à la Société des Etudes et à la ville de Cahors, et surtout de la très large part qu'il a prise à l'érection du monument Clément Marot.

JOSEPH BLANC.

Concours de prose et de poésie française

OUVERT PAR LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DU MONUMENT CLÉMENT MAROT

A l'occasion de l'inauguration du monument Clément Marot, la Société des Etudes du Lot avait ouvert un concours de prose et de poésie française. Sur le rapport de la commission spéciale nommée pour examiner les pièces présentées, elle a décerné les récompenses suivantes :

1er prix de poésie. — Ode à.Clément Marot, par M. F. de Laroussilhe (médaille de Vermeil).

2° prix de poésie. — A Clément Marot, à propos, par M. Joseph Blanc (médaille d'argent).

ODE A CLÉMENT MAROT

PAR M. DE LAROUSSILHE (MARIUS PRACY)

(ler prix)

Quand le poète est sur la terre, Les envieux et les méchants Rendent parfois sa vie amère Et de leurs cris couvrent ses chants. Ensuite, fouillant sa mémoire,


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Ils jettent l'insulte à sa gloire Comme un chacal au lion mort ; Et la foule, avec sa huée, Contre son oeuvre conspuée Accourt se ruer sans remords.

Mais un jour vient où la justice, Plus forte que l'iniquité, Eclaire d'un flambeau propice Le nom au long oubli resté. Alors vole la renommée, Et la Muse, enfin acclamée, Est heureuse de ce retour, Car à la haine jamais lasse, Aux cris de l'envie, a fait place Un immense bravo d'amour.

O Muse de Marot ! joyeuse

Et blonde fille des Gaulois, ,

Foule aux pieds, fière et radieuse,

Ta robe de deuil d'autrefois.

Toi que jadis, comme Ophelie,

Les angoisses avaient pâlie

Viens écouter nos los troublants ;

Couronne-toi de jeunes roses,

C'est l'heure des apothéoses

Dans le bronze et les marbres blancs.

Ton poète n'est plus le hère Qui sans asile et sans foyer, Errait sur la terre étrangère, Cherchant un toit hospitalier, Et qui, pris de désespérance, Aspirait vers sa douce France. Non ! nimbé d'immortels rayons, Ton compagnon de l'exil sombre A surgi triomphant de l'ombre Pour la gloire des Panthéons.


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Mais ce qui t'émeut davantage Dans l'aube de ce renouveau, C'est de voir enfin son image Dressée auprès de son berceau. — A quelques pas de ces collines Où fleurissent les églantines Qu'enfant il aimait à cueillir, Tandis que, délices suprêmes, Il sentait sourdre les poèmes Qui de son coeur voulaient jaillir.

Et toi vénéré maître, écoute ! Dans la splendeur des nuits d'été, Lorsque de l'éternelle voute Descend un pâle clarté., Les femmes qui te furent chères Ici viendront, ombres légères, Pour te redire leurs amours, Et ce seront de doux murmures Mêlés aux soyeuses frôlures Des longues traînes de velours.

L'âme de leurs discours ravie, Marot, tu reverras encor L'illustre vaincu de Pavie T'apparaître chamarré d'or. Et se souvenant du poète Qui fut vaillant dans la défaite, Lui, dont le renom sans rival Vivra parmi nous d'âge en âge, Devant les traits de l'ancien page Inclinera son front royal.

A l'aube, fauvettes, mésanges, Et cent autres petits oiseaux Se griseront de leurs louanges, Cachés au fouillis des rameaux. Du fleuve la voix incertaine Comme un écho de mer lointaine


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Dans un rêve te bercera.

Tu seras honoré des hommes

Tant que pommiers porteront pommes,

« Tant qu'oui et nenni se dira. »

A CLEMENT MAROT (A PROPOS)

PAR M. JOSEPH BLANC

(Médaille d'argent)

J'ayme fort une.

C'est à Cahors, au vin vermeil et plein de flammes Qui fait couler un sang généreux, où les âmes Sans trêve ont faim d'amour, au ciel ensoleillé, Au pied de ces coteaux embaumés de dictâmes. Qu'un jour Marot s'est éveillé.

Un conteur naïf dit qu'à cette heure d'ivresse, La brise était légère ainsi qu'une caresse ; Qu'un murmure aérien dans les cieux s'élevait, Et que, charmé, devant le fils de sa tendresse, Son père, un poète, chantait.

Et les. Muses, un jour, à tant d'autres rebelles Dictèrent à l'enfant ces pages immortelles Où la tristesse est douce et le rire sans fiel, Et, comme de l'abeille elles avaient les ailes, Elles eurent aussi le miel.

Marot à ses amours a dû toute sa gloire, Et les faveurs d'un roi qui domine l'histoire Parmi les troubadours et parmi les guerriers, Et dont le peuple encor honore la mémoire Parce qu'il aime les lauriers !

Mais que n'a-t-il toujours chanté sur cette lyre

Qui vibre au moindre amour lorsque son coeur soupire


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En des accents divins, doux et mélodieux, Que voulût-il franchir les bornes de l'empire Ou règne Astarté, chère aux Dieux !

Or Marot négligea ce charmant badinage Appris dès son berceau sur le joyeux rivage Que les ondes du Lot frappent en murmurant, Et sa Muse aborda la retraite sauvage Du philosophe et du savant.

Alors elle cessa de captiver le monde ; Elle vit déchirer sa chevelure blonde Dans les combats sans fin de nos religions, Se faisant mutiler pour une oeuvre inféconde, Brebis jetée à des lions !

Le rêveur exilé dût vider le calice ; Après avoir vaincu ses rivaux dans la lice Il dût, comme un coupable, expier son talent, Tant il faut que, parfois, le poète périsse Avant l'holocauste sanglant.

Et cependant, voici que Marot se relève Plus joyeux et plus fier, comme plein de la sève Qui montait dans son coeur aux jours du renouveau, Voici qu'auprès de nous, souriant il se lève, Ravi pour toujours au tombeau !

C'est que nous tous ici, ce n'est pas le sectaire Que nous venons fêter ! Celui qui sut nous plaire , Est l'élégant poète au front large et rêveur, Celui qui ne connût de combats ou de guerres Que ceux qui partageaient son coeur.

Nous, que dans l'idéal jamais rien ne divise, En relisant ses vers pleins de parfums de brise, Nous l'honorons sans crainte et l'aimons sans remord, Et, devant son image évoquant sa devise,

Nous répétons : « La mort n'y mord ! »


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 2e TRIMESTRE DE 1892

Séance du 7 Mars Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne (tome XIX, année 1891, 2e trimestre) un travail de M. Paul de Fontenilles sur l'Ivoire du trésor de la cathédrale de Narbonne. Il dépose deux brochures offertes par M. de Rouméjoux, et ayant pour titre, l'une: le Château, des Combes, par M. de Verneuil, le Château des Combes et Barberousse, par M. de Rouméjoux avec deux dessins de M. de Verneuil); — l'autre : la Société historique et archéologique du Périgord en Sarladais (5 et 6 octobre 1891).

La Société remercie M. de Rouméjoux du gracieux hommage de ces intéressants travaux.

M. le Secrétaire général dépose également le récit du troisième voyage souterrain de M. Martel : Sous Terre, qui doit être inséré dans le Bulletin de la Société, ainsi que : Le gouffre du puits de Padirac, article publié par le même auteur dans le Tour du Monde et offert par lui en hommage à la Société.

La Société adresse tous ses remerciements à M. Martel.

M. de Rouméjoux propose à la Société de s'abonner à la Revue des Pyrénées. Cette proposition est prise en considération et, conformément aux statuts, renvoyée à l'examen du Conseil d'Administration.

M. le président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'instruction publique, faisant connaître que les délégués qui désireraient lire des travaux au 56e Congrès des Sociétés savantes devront les


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communiquer au ministère de l'instruction publique (direction du serétariat), avant le ler avril, terme de rigueur.

M. Valat, percepteur de Castelnau, demande à être admis comme membre correspondant sur la présentation de MM. Valette et de Laroussilhe. Conformément aux statuts, son élection est renvoyée à la prochaine séance.

M. Joseph' Blanc, chargé par la Société de faire l'analyse du dernier ouvrage de M. Larroumet : Etudes d'histoire et de critique dramatiques, lit la première partie de son travail, dans laquelle il analyse particulièrement l'étude sur OEdipe roi et le théâtre de Sophocle.

M. de Laroussilhe donne lecture de la suite de son étude sur la Commanderie de Latronquière. D'un procès verbal dressé à la suite d'une visite faite dans ce bénéfice par les chevaliers René de Leaumont et Franc de Montigny, en 1750, il résulte que les revenus de la Commanderie s'élevaient, à cette date, à 12,000 livres, ce qui représente une valeur approximative de 36,000 fr. à notre époque.

Il communique, en outre, le compte détaillé de deux dîners des Consuls de Lauzerte à un hôtel de cette ancienne ville quercinoise. Le premier a coûté 22 livres 13 sols, le second 33 livres 3 sols.

Séance du 14. Mars Présidence de M. DA YMARB, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans les « Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles lettrés » de Toulouse (9° série. Tome III), un travail de M. Hallberg, membre de la Société, sur la « Révolution française jugée par un allemand ».

Il dépose la « Notice sur le prince Napoléon Bonaparte », lue dans la séance du 27 février 1892 de l'Académie des Beaux-Arts, par M. Larroumet, membre de l'Institut.

La Société remercie M. Larroumet de ce nouvel hommage.

M. le Président signale dans la « Tradition » (6e année — N° 58), de vieilles « Chansons du Quercy » publiées par M. Froment de Beaurepaire.


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M. Joseph Blanc, chargé par la Société des Etudes de faire l'analyse du dernier ouvrage de M. Larroumet: « Etudes d'histoire et de critique dramatiques », achève la lecture de son travail. Il analyse particulièrement l'étude sur la « Comédie en France au moyen âge » et la conférence sur « Shakspeare et le théâtre Français ».

M. de Laroussilhe signale plusieurs oeuvres d'art déposées par des membres de la Société chez M. Alazard (galerie de Valon).

Ce sont :

1° Sculpture : le buste du sergent Lavayssière (né à Castelfranc en 1821 et illustré par la défense du marabout de Sidi-Brahim), exécuté par M. Rougé ;

2° Peinture : deux natures mortes dues, l'une à M. Calmon, l'autre à M. Lafon.

M. Valat, présenté à la dernière séance par MM. Valette et de Laroussilhe, est élu membre correspondant.

M. le secrétaire général continue la lecture des notes du travail de M. Paul de Fontenilles sur les « Comptes du chapitre de la Cathédrale de Gahors pour l'année 1652 ».

■ M. de Laroussilhe continue la lecture de son étude sur : La Cpmmanderie de Latronquière.

Séance du 21 Mars Présidence de M. DAYMARDj directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. de Laroussilhe donne lecture d'un arrêt du Conseil d'Etat, en date du 15 juin 1755, ordonnant « l'entretien des écluses construites ou â construire à l'endroit des chaussées des moulins sur la rivière du Lot (généralité de Montauban) par les propriétaires desdits moulins.» Cet arrêt fut signifié le 25 septembre 1755 « au syndic de l'Hôpital général, propriétaire dudit moulin de Labéraudie, sur la rivière du Lot » (non loin de Cahors).

M. le secrétaire général continue la lecture des notes du travail de M. Paul de Fontenilles sur les comptes du chapitre de la caihédrale de Cahors pour l'année 1652.


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Séance du 28 Mars

Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le président annonce la mort de M. Dangé d'Orsay, président honoraire de la Société des Etudes; il rappelle les services qu'il a rendus à la Société et exprime tous les regrets dont il est l'objet de la part de ses confrères ; il prie, en leur nom, la famille de M. d'Orsay d'accepter l'expression de tous leurs sentiments de condoléance.

Un membre de la Société sera ultérieurement désigné pour rédiger la notice nécrologique sur M. d'Orsay.

M. Greil donne lecture d'un travail de M. Taillefer sur Une vente à la criée à Castelnau en 1324. Ce document renferme toute la procédure en usage au XIV° siècle pour les ventes à l'encan : le nom du crieur, l'endroit de la ville où se font les enchères, la raison qui détermine la vente, les différentes enchères, avec le montant de l'offre, et l'adjudication au plus offrant. Il se réfère à la vente d'une terre appartenant aux héritiers du sieur Sicart de Belpuch, dont Je produit devait servir à désintéresser les créanciers du défunt, et qui fut faite au marché public par le ministère du sieur Guilhot, crieur communal à Castelnau ; les enchérisseurs devaient s'adresser à Ramond Bernard de Lolmie, intendant des héritiers Sicart; la terre était attenante aux propriétés des seigneurs d'Escayrac. Cette vente donna lieu à cinq criées successives à huit jours d'intervalle.

M. de Laroussilhe donne lecture d'un document datant du XVIe siècle, et relatif aux bourses à accorder aux élèves du collège Pellegri, à Cahors.

Séance du 4 Avril

Présidence de M. DA YMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il dépose, en outre, l'ouvrage de M. Bielawski sur les Tourbes et Tourbières, auquel


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la Société avait souscrit. Cet ouvrage est dédié à M. Malinowski, directeur honoraire de la Société.

M. le secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le ministre de l'instruction publique et de beaux-arts relative au congrès des sociétés savantes en 1862.

M. le Président, au nom de la Société, adresse à M. le docteur Leboeuf, ancien directeur semestriel, tous les sentiments de condoléance de ses confrères à l'occasion du malheur qui vient de le frapper.

M. Girma fait hommage à la Société du premier numéro de l'Agriculteur du Lot, dont il est l'administrateur-gérant.

M. de Laroussilhe donne lecture de Lettres patentes du roi, portant création d'un hôpital général dans la ville de Cahors, et le règlement d'ieelui, du mois d'octobre 1683 enregistré au Parlement de Toulouse le 22 avril 1684.

M. le Président donne connaissance d'instructions sommaires relatives aux Collections d'objets ethnographiques des peuples civilisés, communiqués par M. Armand Londrin, conservateur du musée d'ethnographie des Tuileries.

M. le secrétaire général continue la lecture des notes du travail de M. Paul de Fontenilles sur les Comptes du Chapitre de la cathédrale de Cahors pour l'année 1652.

Séance du 11 Avril Présidence de M. DELPERIER, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu -et adopté sans observations. ■ M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Greil donne lecture d'un édit royal de 1583, communiqué par M. Miran, membre correspondant de la Société, établissant quatre foires par an dans la commune d'Albas.

La société adresse ses félicitations à M. Combarieu, directeur semestriel, archiviste départemental, qui vient d'être nommé correspondant du ministère de l'instruction publique pour le comité des travaux historiques et scientifiques.


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M. Gary continue la lecture des notes du travail de M. Paul de Fontenilles sur les Comptes du Chapitre de la Cathédrale de Cahors pour l'année 1652.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 2 Mai Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il dépose entre autres un exemplaire du compte rendu de l'excursion de la société archéologique de Tam-et-Garonne à Narbonne les 7 et 8 mai 1891, par M. Paul de Fontenilles, offert par l'auteur à la société.

La société remercie M. de Fontenilles de son gracieux hommage.

M. Bielawski, percepteur à Issoire, chevalier de la Légion d'honneur, demande a être admis comme membre correspondant, sur la présentation de M. Daymard et Greil. Conformément aux statuts son élection est renvoyée à la prochaine séance.

M. le président dépose, au nom de M. Landes, résident français en Cochinchine, une série de relations de reconnaissances et d'excursions ' dans ce pays, ainsi qu'une dizaine d'études sur la Cochinchine par M. L. Aymonier. La société adresse tous ses remerciments à M. Landes pour ces intéressants travaux.

M. Greil, donne lecture, au nom de M. l'abbé Taillefer, membre correspondant, d'un « Vidimus de congé et adveu du tiers état » faisant connaître les moeurs militaires au XVI° siècle. Cette ordonnance fut lancée par le sieur de Matignon, maréchal de France, lieutenant général pour le roi en Guyenne, le 4 mai 1595, dans le but de réprimer la licence de ses soldats à l'égard des femmes. Ce document est extrait des archives du château de Lauture.

M. l'abbé Gary continue la lecture des notes du travail de M. Paul de Fontenilles sur les compte du chapitre de la cathédrale de Cahors en 1652.


— 133 — Séance du 9 Mai

Présidence de M. DELPÊRIER, doyen d'âge

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Bielawski, percepteur des finances à Issoire, chevalier de la Légion d'honneur, présenté à la dernière séance, conformément aux statuts, par MM. Daymard et Greil, est membre correspondant.

La société désigne M. H. Valette pour rédiger la notice nécrologique sur M. Dangé d'Orsay, directeur honoraire de la société.

M. l'abbé Gary termine la lecture du travail de M. Paul de Fontenilles sur les comptes du chapitre de la Cathédrale de Cahors en 1652.

Séance du 16 Mai

Présidence de M. DELPERIER, doyen d'âge

Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

Il signale dans la Revue des Pyrénées (tome IVe année 1892, Ier fascicule), une note faisant connaître que M. Filhol a découvert dans un gisement tertiaire supérieur du Quercy les restes d'un éléphant de très petite taille dit : « le petit éléphant du Quercy ».

M. Greil donne lecture d'une ordonnance royale, datée de Rouen, du mois d'octobre 1596, portant maîtrise-jurée sur tous les arts et métiers de la ville de Cahors. Il lit ensuite la supplique des tailleurs demandant l'application de cette ordonnance en leur faveur, et commence la lecture des statuts de cette confrérie, qui comprennent cinquante articles.

Séance du 30 Mai Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le secrétaire général dépose les publications reçues. M. Daymard, président, donne communication d'une lettre du prési-


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dent de la Société archéologique de Toulouse, l'informant de l'heure de l'arrivée à Cahors de cette société ainsi que du nombre des membres qu'elle comprendra. Il est décidé que le bureau de la Société des Etudes se rendra à la gare pour les recevoir et les accompagner dans leur excursion archéologique à travers Cahors.

M. Greil donne lecture, au nom de M. l'abbé Taillefer, d'un extrait de testament de noble Jean Guiscard, seigneur de Lalauvie, en Quercy (commune de Bélaye). Ce document date du 28 mai 1573.

Séance du 13 Juin Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il donne ensuite lecture de la statistique des décès pour l'année 1891, par M. le docteur Leboeuf. Il rend compte de la visite à Cahors de la Société archéologique du Midi de la France.

M. Combarieu donne connaissance de la notice nécrologique de M. Baudel, ancien directeur de la Société des Etudes, dont il avait été précédemment chargé. Il est décidé que cette notice sera insérée dans le prochain fascicule du Bulletin.

M. Greil, au nom de l'abbé Taillefer, membre correspondant, lit une copie du testament de Hugues de Salviac. Cet acte date du 11 juillet 1311, il a été passé à Goujounac et retenu par Aymeric Patrici, notaire. Il est extrait d'une liasse de parchemins notés : parchemins à conserver.

Séance du 20 Juin Présidence de M. DAYMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le bulletin de la Société de Brive un nouvel article de M. Louis de Verrière sur l'épêe de Roland à Rocamadour.


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M. de Laroussilhe fait une observation au sujet de la carte de la vicomte de Turenne par M. Champeval. Il pense que Latronquière n'a jamais fait partie de cettfe vicomte, contrairement aux indications portées sur la carte de M. Champeval.

M. Rouquet donne lecture: 1° d'une nouvelle patoise Lou Sant Esprit qu'il a écrite pour Lou Callel, journal de Villeneuve-d'Agen ; 2° de deux autres nouvelles : Lou boun rémédi et Un doumestico rèngat, parues dans l'Armanac Garonneuve ; 3° d'une fable patoise : Lou Gor è lou Rognai.

M. le Président a le regret d'annoncer la mort de M. Bonamy, l'un des membres correspondants les plus zélés de la Société des Etudes. La Société envoie à sa famille ses meilleurs sentiments de condoléance.

M. le secrétaire général fait connaître à la Société que dans sa dernière séance la commission du bulletin a décidé que le prochain fascicule sera ainsi composé :

Aliénation des biens du clergé en 1576, par M. l'abbé Taillefer;

Histoire des commandeurs de Latronquière (suite), par M. de Laroussilhe;

Statistique des décès en 1891, par M. 3e Dr Leboeuf ;

Nécrologie de M. Baudel, par M. Combarieu;

Inauguration du Monument Clément Marot, par M, Joseph Blanc.

Ode à Clément Marot, par M. F. de Laroussilhe;

Clément Marot (à-propos, par M. Joseph Blanc.

Procès-verbaux des séances du trimestre.

Séance du 27 JuinPrésidence de M. DA YMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Président communique à la société une lettre par laquelle M. le Préfet du Lot lui fait connaître qu'à l'occasion de l'inauguration du Monument Clément Marot, M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux Arts recevra à la préfecture le 3 juillet prochain, à 9 heu-


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res du matin. Après la lecture de cette lettre il est décidé qu'une convocation spéciale sera adressée par M. le président à chaque membre.

M. le président a le regret d'annoncer la mort de M. Pignères, imprimeur, membre résident, La société envoie à sa famille ses meilleurs compliments de condoléance.


SOUS TERRE EXPLORATION DU CAUSSE DE GRAMAT

QUATRIÈME CAMPAGNE (1891)

Pour cause d'abondance de matières, ce nouveau compte-rendu de nos explorations souterraines ne s'étendra pas, comme les précédents, sur les détails pittoresques et les péripéties aventureuses des recherches que nous avons continuées en 1891 : ce sont toujours les mêmes incidents qui se reproduisent dans les reconnaissances de cavernes, les descentes d'abîmes et les navigations sur des rivières intérieures. Après Dargilan, Bramabiau, Rabanel, Padirac, etc., il n'y a plus rien à raconter au point de vue anecdotique et touristique, sous peine de redites et de répétitions. Le sport grottiste est dès maintenant chose connue, sinon courante, et les pages qui vont suivre affecteront surtout la forme de procès-verbaux relatant certains nouveaux résultats acquis, résultats scientifiques surtout, qui relèvent beaucoup plus de la géographie physique que de l'alpinisme. Ceci dit pour excuser la sécheresse voulue de ce qui tend à devenir une sorte de rapport annuel sur les cavernes du Lot, nous indiquerons tout de suite que ce rapport comprendra deux parties pour l'année 1891

I. Abîmes et eaux souterraines du causse de Gramat.

IL Sources, grottes riveraines de la Dordogne et causse de Martel (Lot).

I

Abîmes et eaux souterraines du Causse de Gramat

Au préalable, il importe de noter qu'ayant, en 1891, fort peu de jours à consacrer aux cavernes de France, j'ai dû n'explorer personnellement que trois abîmes du causse de Gramat et confier l'exécution du surplus du programme que je m'étais tracé, â mes


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amis et collaborateurs G. Gaupillat, Ernest Rupin, président de la Société scientifique de Brive (Corrèze), Philibert Lalande, secrétaire de la dite Société, et Raymond Pons, propriétaire à Reilhac (Lot). On va voir avec quel zèle ils ont su s'acquitter de leur tâche, avec quel dévouement ils ont suivi mes instructions et avec quelle intelligente initiative ils ont pu utiliser mon matériel, que je leur avais confié.. Si l'on pouvait rencontrer dans les différentes régions calcaires des Pyrénées, des Alpes, du Jura, etc., des chercheurs aussi ardents et éclairés qu'eux, la carte souterraine de la France, de toutes ses cavernes, de toutes ses eaux intérieures, serait faite dans dix ans.

En attendant, revenons à nos propres investigations et aux causses du Lot.

LA CROUSATE

En 1890, après l'achèvement de Padirac, nous avions élucidé la portion des rivières absorbées dans l'est du causse de Gramat par des cavernes jusque là inexplorées (Roque de Corn, Réveillon, Saut de la Pucelle, Thémines, etc.). Aucune de ces rivières ne nous avait permis de pousser à plus de 400 mètres dans l'intérieur du sol : un certain nombre d'igues (gouffres) au fond desquels nous étions descendus entre ces pertes et les sources où elles reparaissaient vraisemblablement au bord de la Dordogne et du Célé, ne nous avaient pas le moins du monde remis en présence des courants souterrains ' intermédiaires.

Mais le 14 mars 1891, MM. E. Rupin et R. Pons exécutèrent à l'abîme de la Crousate, à 150 mètres est de la route de Gramat (6 kilomètres) à Reilhac (3 kilomètres), et à 8 kilomètres ouest de Thémines, une tentative de descente qui leur révéla l'existence d'une nappe d'eau. Faute de matériel suffisant ils n'avaient pu descendre jusqu'au fond de l'abîme.

Le 12 juillet 1891, Gaupillat et mot avec armes et bagages, nous retrouvons à Gramat même, à 6 heures 1/2 du matin, Rupin, Lalande et Pons, plus le fidèle Louis Armand, notre chef d'équipe des années précédentes ; dès 8 heures 3/4 nous attaquions la Crousate dont la visite et l'étude étaient terminées à 5 heures du soir sans grandes peines, grâce à nos longues échelles de cordes.

Comme le montrent la coupe et le plan ci-contre, l'abîme de la


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Crousate, qui ressemble beaucoup- à celui de Baumes-Chaudes (gorges du Tarn, par 345 mètres d'altitude), s'ouvre comme une grotte dans un rocher à pic, et non pas comme un puits vertical dans un champ plat ; il mesure 90 mètres de profondeur totale et se compose de trois étages avec des puits à pic (profonds de 8 à 42 mètres) réunis par des galeries peu inclinées ou même horizontales dans une seule et même diaclase verticale longue de 100 mètres environ

environ large de 2 à 10 mètres. En mars 1891, MM. Rupin et Pons s'étaient arrêtés au bas de l'avant-dernier puits, jolie cheminée de stalagmite rose et jaune, haute de 26 mètres : l'air était tout imprégné d'humidité, et les pierres qu'ils avaient jetées dans le dernier , puits, le plus grand (6 mètres de diamètre à l'orifice), tombaient alors dans une masse d'eau fort résonnante dont le mystère était a pénétrer. Le 12 juillet, six hommes robustes me descendirent, avec Armand et Pons, le long d'une véritable cascade de stalagmite rouge fort accidentée, inclinée à 80° environ et d'un très grandiose asABIME

asABIME LA CROUSATE Coupe verticale, dressée par M. E.-A. Martel


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pect, tout en bas du gouffre, profond de 42 mètres, que nous trouvâmes complètement à sec et où nous fîmes les curieuses constatations suivantes (3 heures de l'après-midi, température +11° a).. Le fonds du puits est une chambre ovale de 6 mètres sur 8, à 38 mètres en dessous du sommet du gouffre : dans l'angle oriental de cette petite salle se creuse une sorte de bassin profond de 4 métres et de 1 mètre à 1 m 50 de diamètre ; en descendant à grand'peine dans ce bassin et en enlevant les grosses pierres et les morceaux de bois pourri qui l'encombraient, nous reconnûmes qu'il se terminait par un conduit vertical naturel et rocheux de quelques centimètres de diamètre ; par ce conduit profond de 1 mètre à peu près, nous vîmes et entendîmes distinctement un petit ruisseau souterrain coulant de l'est à l'ouest mais impossible à atteindre et à suivre dans son étroit canal (canal semblable â ceux où j'ai, enavril 1890, étudié avec mon beau-frère L. de Launay le mode de circulation des ruisseaux souterrains des grottes de Rochefort en Belgique) : nous nous rendîmes tout de suite compte que le conduit vertical est tout simplement l'orifice d'amenée, le tuyau d'adduction des eaux internes ; c'est par là qu'elles arrivent dans le fond de la Crousate ou qu'elles s'en échappent, s'y élevant plus ou moins haut selon l'abondance des pluies, selon l'état hydrométrique du plateau; selon que les pores, les veines, les canaux capillaires du causse sont plus ou moins gorgés par les infiltrations, et suivant la loi des vases communiquants, toutes les cavités souterraines s'emplissent ou se vident de cette manière proportionnellement à la quantité d'eau infiltrée dans les fissures du sol, attirée en bas par la pesanteur, arrêtée par les couches d'argile imperméables et remontant dans tous les vides libres (grottes et avens), jusqu'à un certain niveau variable déterminé par la pression hydrostatique. Nous nous trouvions donc en présence d'une véritable source intérieure intermittente, et nous constations une fois de plus, comme aux Baumes-Chaudes, à l'Igue de Bar, à Padirac, etc., que les abîmes servent de réservoir, de trop-pleins aux eaux souterraines ; nous surprenions surtout pour la première fois le secret du mécanisme hydraulique naturel, encore inconnu, à l'aide duquel s'effectue le remplissage ou le vidage de ces réservoirs ; cela explique encore comment certaines grottes, dont l'orifice se trouve à une altitude relativement élevée, vomissent parfois, à des intervalles irréguliers


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et éloignés de véritables torrents (la Crousate elle-même, l'abîme voisin de Rigalon — la Vierge, les cavernes du Sergent et du Drac près Saint-Guilhem-lè-Désert dans l'Hérault, la Poujade dans la vallée de la Dourbie, etc.) : ce phénomène se produit quand l'eau dans le trop-plein arrive.jusqu'au niveau de l'ouverture qui le fait communiquer avec l'extérieur. Enfin nous retrouvions dans ce ruisseau inaccessible ce que nous cherchions, c'est-à-dire la prolongation souterraine de l'un des cours d'eau engloutis dans l'est du plateau de Gramat, à l'Hôpital, Issendolus, Thémines, Théminettes, Assier, etc. (Voir ci-après.)

En résumé la source du bas de la Crousate ressemble beaucoup à un geyser, avec son orifice de jaillisement et son bassin de réception.

Tout autour de ce bassin et sur le sol de la chambre ovale qui doit être souvent remplie d'eau, s'est amassé un fort dépôt de sable fin et d'argile rougeâtre ; c'est le résidu solide, véritable alluvion souterraine, des éruptions aqueuses qui se produisent là après les pluies.

Il est très probable que dans beaucoup d'avens déjà visités par nous les choses se passent de la même manière ; c'est-à-dire que l'eau y arrive non-seulement par le suintement direct des voûtes, mais encore de bas en haut par siphonement. Nous n'avions seulement pas encore une seule fois eu la chance de rencontrer le canal même d'adduction verticale de la source libre et désobstrué comme à la Crousate. — Le surplus du fond était rempli d'une argile compacte, encore humide, toute craquelée par le dessèchement et que l'eau certes n'avait abandonnée que depuis peu ! Ajoutons que tout le long des parois du grand puits de 42 mètres (qui n'a nulle part moins de 4 à 5 mètres de' diamètre), de nombreuses lignes circulaires noires formées par des dépôts de guano de chauves-souris incrustés sous la stalagmite, témoignent clairement des variations multipliées du niveau de l'eau dans le réservoir naturel.

Si nous avons pu faire ces curieuses et importantes remarques, c'est grâce au heureux hasard qui a fait coïncider notre visite du 12 juillet avec un moment de très grande sécheresse, où les eaux étaient partout fort basses et Vétiage interne du causse par conséquent très abaissé aussi.


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Il va sans dire que, comme tous les abîmes, la Crousate est une fissure naturelle du sol, dilatée et affouillée par l'érosion.

Et ce n'est pas là tout ce que la Crousate nous a fourni d'intéressant.

Le bassin de réception de la source interne est en partie tapissé d'une stalagmite tendre mélangée d'argile : sous ce revêtement Pons crut distinguer des ossements ; il ne se trompait pas, et avec nos couteaux et nos ongles (les intruments de fouilleurs étaient restés en haut du puits, et nous n'osions nous les faire jeter de crainte qu'il ne nous tombassent sur la tête) nous dégageâmes eu une demie-heure le squelette d'un ours de petite taille. M. Albert Gaudry, l'aimable et éminent professeur au Muséum de Paris, a bien voulu examiner ces os et les a reconnus pour ceux d'un ours de la période zoologique actuelle et nullement d'un ursus speloeus quartenaire. Ceci paraît établir, constatation nouvelle également, que ce carnassier a existé à une époque relativement récente dans les plateaux du Quercy, bien qu'aucune tradition locale n'en fasse mention de Brive à Cahors. Peut-être est-ce le représentant d'une espèce de petite taille contemporaine des hommes de la période néolithique, dont MM.- Cartailhac, Boule et R. Pons ont retrouvé tant de traces dans la contrée. (Voir ci-après.) De toutes façons nous ne saurions expliquer comment l'animal a pu tomber là.

Chose bien plus bizarre encore ! En haut et en travers du grand puits de 42 mètres. MM. Rupin et Pons avaient découvert, lors de leur première visite, un pont en bois de chêne jeté par-dessus l'abîme et formé de trois arbres non travaillés et de planches en bois ; cette passerelle conduit de l'autre côté du gouffre, à deux petites chambres naturelles qui n'offrent aucune issue. Malgré sa haute compétence en archéologie, M. E. Rupin n'a point voulu se prononcer sur l'âge ni sur l'usage de cette inexplicable construction. Selon lui, « Hypothèse la moins ridicule à laquelle on puisse » s'arrêter est que ce pont devait servir à puiser de l'eau; on » n'aurait pas pu se livrer à cette opération sur la lèvre même du » gouffre parce que les parois du puits ne sont pas tout à fait » verticales (Voir la coupe) (Lettre du 18 mars 1891.)— Sur le sol de la galerie longue de 16 mètres qui réunit le bas du puits de 26 mètres au sommet de celui de 42 mètres, gisent des morceaux de bois travaillé, presque pourri, et l'extrémité d'un montant de


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charrue. On pourrait croire que ces débris ont été amenés là par les eaux superficielles qui, après les très violents orages, s'engouffrent parfois dans l'orifice de la Crousate, remplissant alors l'abîme de haut en bas. Mais au sommet du puits de 26 mètres on remarque « dans le rocher, et faites avec un instrument contondant,

deux encoches destinées à recevoir une poutre équarrie; à cette » poutre devait être adapté un système quelconque de suspension

(poulie ou autre) permettant de descendre ou monter à volonté » (E. Rupin). Des entailles semblables existent aussi dans la galerie même qui forme l'entrée de la Crousate : elles ont du servir à une clôture quelconque. M. R. Pons a trouvé dans le couloir qui mène au puits de 26 mètres des dents de sanglier et de loup (ou chien), des fragments de poteries et une sorte d'instrument de fer roulé en spirale (sans doute un chandelier). - En 1888 enfin, MM. Cartailhac et Boule avaient recueilli dans le couloir d'entrée de la caverne de la Crousate (1) (qu'ils nomment trou Pons), à quelques mètres de l'orifice, en un point qu'éclaire encore la lumière du jour, des ossements de renard, cheval, boeuf, cerf, chevreuil, mouton, sanglier; la moitié d'un bol épais en poterie grossière insuffisamment cuite ; une lame de silex et quelques fragments informes de bois de cerf avec traces de travail. « Ces objets indiquent une » certaine fréquentation de la grotte. Mais il ne paraît pas que ces » traces soient plus anciennes que l'âge de la pierre polie, »

A ce point de vue on ne peut connaître le fin mot de la Crousate, qui offre des problèmes difficiles à résoudre.

Les couloirs ont-ils été réellement habités (notamment les deux chambres sans issue auxquelles aboutit la passerelle), ou bien les encoches et le pont de bois n'ont-ils eu d'autre objet que la recherche de l'eau au fond du grand puits? Ces surprenantes manifestations de l'industrie humaine parmi ces crevasses dangereuses à parcourir, en somme, sans matériel approprié, remontentelles aux hommes préhistoriques de l'époque néolithique, aux guerres médiévales de l'occupation anglaise, ou simplement à des réfugiés de 1793 ? Tous les vieillards et les traditions du pays

(1) Cartaillac et Boule, La grotte de Reilhac (causses du Lot). Lyon, Pitrat, 1889, in-4°, p. 58.


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n'apprennent rien sur ces questions, que l'on résoudrait peut-être en fouillant et vidant à fond tous les recoins de la Crousate.

M. Pons, dans ses diverses visites à la Crousate, a remarqué sur les parois de petites araignées rouges et de petites mouches blanches dont la présence suffit à démontrer combien il importerait d'entreprendre, ici comme dans toutes les grottes, des recherches d'entomologie et d'histoire naturelle méthodiques et sérieuses.

En l'état, cet abîme, qui ne possède point de stalactites remarquables susceptibles d'attirer les touristes, reste un des plus instructifs et intéressants que nous avions explorés jusqu'ici.

GOUFFRES DE BEDES, DES BESACES ET DES VITARELLES

A deux ou trois kilomètres au nord-est de la Crousate, entre la route de Gramat et le chemin de fer, se trouvent, par 350 mètres d'altitude moyenne plusieurs gouffres profonds et largement ouverts qui ne sont certainement pas sans relations avec les ruisseaux perdus à l'Hôpital, Issendolus, et Thémines, à cinq ou six kilomètres dans l'est. Voici tout ce qu'en disent Delpon dans sa Statistique du Lot (1), et Joanne dans le guide « Gascogire et Languedoc » (édition 1833, p. 77) : « Le gouffre de Bède est un vaste » abîme dont le fond est mis en culture et planté de noyers d'une » hauteur prodigieuse; une crevasse large d'un mètre environ, » qui s'est ouverte depuis la cime jusqu'à la base du rocher, permet » d'y conduire des ânes pour en labourer le sol. »

Sur ma demande, MM. Rupin Lalande et Pons ont été visiter les lieux le 17 décembre 1891, et voici ce qu'ils ont constaté :

Le gouffre de Bèdes est un vaste cirque ovale analogue à Roque de Corn (Voir Annuaire du Club Alpin 1890) mais deux fois plus profond (environ 60 mètres), quatre ou cinq fois plus large, et sans galerie souterraine ouverte dans le bas. On peut y descendre en voiture par un mauvais chemin en lacets tracé sur les talus boisés qui forment un des flancs du Nord et de l'Est ; les parois du Sud et de l'Ouest sont des falaises à pic ou des pentes presque verticales. Dans l'escarpement de l'angle sud-ouest s'ouvrent deux petites

(1) 2 volnmes in-4°. Paris et Cahors, 1831.


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grottes : l'une abordable seulement' par une étroite corniche vertigineuse longue de 15 mètres (avec le mur vertical à droite et un a pic de 20 mètres à gauche), s'appelle la grotte bâtie (crozo bostido) « Bien sèche, profonde de 24 mètres, large de 5 mètres à l'entrée, » de 10 mètres au bout et haute de 4 mètres en moyenne, elle » s'ouvre vers le levant et la lumière du jour pénètre jusqu'au fond.-. » Son nom de grotte bâtie lui vient d'un mur en pierres sèches, » dont la base existe encore, et qui l'a évidemment fermée à une ». époque inconnue. » (Philibert Lalande).

L'autre grotte, située à cinq ou six mètres au-dessus de la première, est d'un accès plus facile; elle mesure 20 mètres de. longueur, 2 à 3 mètres de largeur et 1m 60 à 2m 50 de hauteur ; la voûte est plus basse à l'entrée qu'au fond; aussi est-elle mal éclairée, ce qui l'a fait baptiser par les caussetiers (1) grotte noire (crozo negro).

Leur aspect laissait espérer des trouvailles préhistoriques, mais des fouilles faites depuis lors par M.Pons sont restées sans résultats.

A un kilomètre au sud-est et en se rapprochant du chemin de fer, on rencontre les Besaces (los Biassos) ou roc de Vayssier, abîme double des plus curieux ; les Besaces ont exactement la forme de deux hottes, c'est-à-dire une paroi plate à pic, et le surplus de l'intérieur disposé en talus circulaire, le tout par conséquent se terminant en pointe dans le bas : mais les deux hottes ont leurs, à-pics respectifs symétriques et non pas dos à dos; sur l'arête rocheuse qui les sépare passe un étroit sentier. ■

Dans la plus grande des deux Besaces (environ 70 mètres de diamètre, comme Roque de Corn, et autant de profondeur), on peut descendre à grand'-peine par un talus très raide et glissant en se retenant aux arbustes et à quelques aspérités de roches. Le fond, où les falaises sont à pic de trois côtés, se termine par une poche étroite en cul-de-sac sans galeries ; dans les falaises se voient deux niches ou entrées de grottes qui semblent inaccessibles. La seconde Besace, un peu moins large et presque aussi profonde, est tout aussi escarpée et sans issue également au fond.

(1) On désigne sous ce nom les habitants du causse dans le Lot, au lieu de caussenards dans la Lozère.


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A un kilomètre encore vers le sud-est s'ouvre l'immense aven des Vitarelles (la Vitarelle de la carte), magnifique entonnoir qui peut avoir 70 mètres de profondeur. « Moins large que Bèdes, » plus que les Besaces, et escarpé de toutes parts, il semble à » première vue inabordable sans un matériel de descente ; mais sur » un des bords, la lèvre du gouffre est creusée d'une étroite fissure » par laquelle on arrive à un talus interne ; alors on peut descendre, » mais seulement si la terre est amollie par l'humidité ; en temps » de sécheresse une glissade serait inévitable. Au fond, assez large, » un énorme tas de pierres aboutit à un cul-de-sac, comme dans la » grande Besace ; un peu au-dessus, une petite fontaine débouche » de la paroi verticale par un étroit conduit horizontal » (Philibert Lalande). Elle était à sec le 17 décembre 1891, mais M. Pons avait constaté déjà qu'elle coulait abondamment après les grandes pluies, et les paysans lui ont affirmé qu'ils avaient vu l'abîme à moitié rempli d'eau. Je reviendrai tout à l'heure sur ces importantes particularités. Du fond on entend, comme à Roque de Corn, les trains passer au-dessus avec un bruit fort étrange.

Aux Vitarelles, même phénomène qu'aux Besaces : le grand gouffre est séparé, par une arête rocheuse, d'un autre beaucoup moins profond, simple rudiment d'aven que la nature semble n'avoir pas pu terminer;

« Bèdes est seul mentionné par Delpon et Joanne ; la description » qu'ils en donnent est absolument inexacte et s'appliquerait mieux » aux Vitarelles ; ce dernier aven, comme les Besaces d'ailleurs, » est bien plus curieux que Bèdes. » (Philibert Lalande).

En tournant le dos au chemin de fer et dans la direction de la Crousate et de Reilhac, il y a encore plusieurs trous ou bassins, aux parois plus ou moins à pic, cultivés dans le fond, larges de 30 à 50 mètres, profonds de 15 à 30, et dépourvus de tout orifice de ■ puits ou de cavernes. Ce sont ces dépressions que l'on nomme spécialement des cloups dans le Lot. Toute la surface du causse de Gramat en est couverte. La Crousate et les Brasconnies s'ouvrent dans un cloup semblable. A l'est du puits de Padirac il y en a trois, alignés sur une longueur de 500 mètres. Il est impossible d'y voir autre chose que des cuvettes formées par érosion superficielle sous l'action d'eaux tourbillonnantes ; et quand cette action s'est exercée juste sur un point où les eaux souterraines opéraient le même


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travail intérieurement, il en est résulté par effondrement une perforation complète du sol, comme à Padirac, etc.

Bèdes, les Besaces, les Vitarelles sont autre chose que des gouffres d'érosion; leur énorme profondeur prouve que les eaux intérieures les ont creusés aussi par en bas, et que l'éboulement a oblitéré les conduites souterraines dont la fontaine des Vitarelles reste un exemple et un fragment (1).

D'où venaient ces eaux souterraines ? La réponse est ici facile. Elles se sont engouffrées à Thémines (300 mètres d'altitude), Issendolus (310 mètres), et l'Hôpital (340 mètres) (2) ; et c'est en affouillant le sous-sol du causse de Gramat qu'elles auront miné et taraudé Bèdes, les Besaces, les Vitarelles, etc., la Crousate (où nous avons retrouvé un de leur mytérieux canaux actuels) ; peutêtre aussi un gouffre encore inexploré que M. Pons a trouvé à la fin de 1891, à 200 mètres au sud-est de la Crousate, et qui émet des vapeurs en temps de froid, comme tous les puits naturels au fond desquels il y a de l'eau (3). Jadis ces eaux étaient beaucoup plus abondantes que de nos jours : elles gonflaient les fentes naturelles du plateau jusqu'à les faire éclater et à provoquer des effondrements à la surface ; ainsi se sont formés les abîmes et les grottes. Aujourd'hui que la précipitation atmosphérique est de beaucoup plus faible, de tout petits conduits profondément enfouis suffisent à l'écoulement souterrain et les abîmes, dont les éboulements ou les alluvions ont obstrué et encombré les bas-fonds, ne sont plus que. des trop-pleins temporaires dont le mode de remplissage nous est expliqué par la Crousate.

Nous verrons tout à l'heure comment une partie de ces eaux

(1) Tout autour des Besaces, M. Lalande a remarqué de nombreux galets roulés (de roches cristallines), laissés sur ces plateaux jurassiques par les courants diluviens qui ont jadis érodé si profondément leur aire.

(2) M. Pons, en octobre 1891, a été examiner les deux pertes d'Issendolus et de l'Hôpital, que nous n'avions pu voir en 1890. Il a constaté que ces deux petits cours d'eau étaient impossibles à suivre sous terre, comme à Thémines et à Théminettes.

(3) En effet, le 6 juin 1892, nous avons trouvé au fond de cet igue, creux de 65 métrés, un ruisselet comme à la Crousate (Igue de Marty).


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orientales du causse de Gramat ressort sans doute au nord-ouest, aux sources de l'Ouysse.

Toujours est-il que le triangle superficiel de deux à trois kilomètres carrés compris entre Bèdes, les Vitarelles et la Crousate, est, au point de vue hydrologique, une des plus curieuses parties de la région des causses.

Diverses constatations faites et indications recueillies par M. Pons et nous-mêmes sur le causse de Gramat, corroborent ce que nous venons de dire sur les érosions tant externes qu'internes.

Quant à l'action des eaux superficielles, elle est démontrée par la formation contemporaine d'abîmes qui s'ouvrent quelquefois subitement dans le causse après les grandes pluies.

Ce phénomène s'est produit notamment, dans les premiers jours d'août 1891, à la Cayrouse, à l'ouest de Reilhac et de Lunegarde : un violent orage avait complètement submergé plusieurs larges cloups profonds de quelques mètres ; l'un d'eux se vida brusquement, au grand émoi des habitants et M. Pons, appelé sur les lieux, y constata la naissance d'un aven large d'un mètre, et profond d'une trentaine ; par cette fissure souterraine, assurément préexistante, toute l'eau s'était écoulée après avoir crevé le fond du cloup devenu trop mince. Ce typique exemple a une grande importance. Les cloups voisins restèrent longtemps submergés.

Le même orage aurait, paraît-il, provoqué semblable chose en trois autres endroits du causse, près de Quissac (au sud de Reilhac), non loin de Livernon et à côté de Carlucet.

Enfin près de Carlucet, au nord-ouest de Lunegarde, on m'a signalé aussi deux cloups qui s'agrandissaient visiblement lors de chaque pluie.

Reprenons le procès-verbal de nos explorations d'abîmes sur le causse de Gramat.

AVEN DES ALYSSES

A deux kilomètres au nord de Rocamadour, M. Philibert Lalande a exploré le 15 octobre 1891, en compagnie de son fils et d'une jeune fille de dix sept ans, Mlle de Montmaur (qui n'a pas eu peur du noir inconnu), le petit abîme des Alysses (les Alix de la carte, vers 250 mètres d'altitude : dimensions de l'orifice, 3 mètres sur 1m 50 ;


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profondeur à pic, 6 à 7 mètres seulement ; forme eh bouteille, comme les gouffres d'érosion du causse Noir, bon exemple de marmite de géants tapissée d'admirables scolopendres. Au fond, un talus très incliné d'où partent deux galeries opposées, comme au petit Cloupmann (Voir Annuaire de 1890) ; l'une plongeant (à 45°) vers le Sud-Ouest, longue de 70 à 80- mètres, assez large et parfois assez élevée aboutit à un cul-de-four qui se prolonge en une fissure de 0m 50 de haut sur 0m 25 de large, accessible aux renards seuls (M. Lalande a recueilli, à l'entrée de cette fissure, deux crânes de ces animaux). Peut-être cette fissure se continue-t-elle jusqu'aux 'falaises de la vallée voisine de l'Alzou, où son aspect de simple fente la rend invisible. Peut-être aussi, vu son orientation, conduitelle tout simplement les eaux d'infiltration au petit lac (pour parler comme les caussetiers) qui miroite au soleil au fond d'un pli de terrain, près du hameau des Alysses (1).

L'autre galerie, horizontale, large et très haute en certains poin ts assez imposante, n'a pas moins de 150 mètres de longueur ; elle se dirige vers le Nord-Est. Aucune concrétion calcaire digne de remarque. — En résumé, aven-miniature accessible à tout le monde avec une simple échelle ; visite fort aisée demandant' peu de temps a" raison de la proximité de Rocamadour, et pouvant donner une idée du phénomène naturel des avens.

' IGUE DE BIAU

De l'autre côté du petit canon de l'Alzou, à 2 kilomètres et demi

au sud-est de Rocamadour, le gouffre de l'igue de Granouillat, ou Biau ou de Baou (sondé seulement en 1890, profondeur 46 mètres)

test: l'exemple le plus frappant d'un aven formé par érosion à la fois externe et interne. Nous l'avons exploré tous ensemble le 13. juillet 1891, le lendemain de la Crousate. Au fond d'un beau cloup circulaire de 70 à 80 mètres de diamètre et de 30 mètres de creux, auquel des strates de roches émergeantes donnent quelque peu

l'aspect d'un amphithéâtre romain, s'ouvrent deux trous ovales inégaux de 5 à 8 mètres de diamètre, complètement entourés d'une

(1) Dans le causse assoiffé, le moindre réservoir est un lac. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois !


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luxuriante végétation et séparés par un col en dos d'âne d'une douzaine de mètres de largeur. J'ai déjà, l'an dernier, assimilé l'ensemble à un cratère de volcan ou deux orifices de cheminée : je persiste dans cette comparaison fort juste. L'endroit est fort pittoresque (altitude du plateau 300 mètres; du grand orifice 270 mètres ; du petit orifice 267 mètres ; du col 274). La sonde par le grand trou, nous donne 46 mètres, comme le 19 septembre 1890, Avec nos longues échelles de cordes la descente est aisée et s'effectue sans lumière. Nous constatons que le petit orifice est celui d'un puits latéral rejoignant obliquement le grand puits, en dessous d'une masse de terrain que l'érosion externe n'a pas pu emporter et qui supporte le col en dos d'âne. Nous prenons pied, comme partout, sur un petit cône de pierres haut de 4 métrés, ce qui porte la profondeur totale à 50 mètres : ce cône de déjection occupe sous le grand orifice, à peu près le centre d'une vaste salle ronde de 80 mètres de circonférence et de 26 à 27 mètres de diamètre ; tout autour du cône le sol de cette caverne est à peu près horizontal, composé d'argile compacte, et forme un anneau parfait de 5 à 10 mètres de large, une vraie salle de bal ronde, avec l'estrade de l'orchestre au centre.

Aussi, descendus les derniers, M. Lalande et moi trouvons-nous nos compagnons Gaupillat, Rupin, Pons et Armand en train d'exécuter des valses folles à la lueur de trente bougies qu'ils ont disposées tout autour sur les parois. S'il n'y faisait pas si frais, l'Igue de Biau se prêterait merveilleusement à une fête souterraine, L'aspect intérieur est du reste fort curieux, à cause de la lumière diffuse qui filtre par les deux orifices : au milieu on aperçoit le ciel par le trou rond du grand puits où pend la longue chevelure des scolopendres ; contre les parois il fait absolument noir et on doit éclairer ses pas.

Malheureusement il-, est fermé de toutes parts et nous n'y rencontrons pas la rivière que nous y espérions. Mais une heure et demie d'attentive inspection nous y laisse faire encore d'instructives remarques.

Dans l'angle Nord, une petite fissure impénétrable émet encore quelques gouttes d'eau, dernières traces d'un ruisselet souterrain aujourd'hui à sec et qui a dessiné sur l'argile, dans la portion Ouest de la salle, des sillons encore humides qui se prolongent


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jusqu'à l'angle Sud : là, une autre fente d'un mètre de haut et large de. quelque doigts sert évidemment d'exutoire au ruisselet quand il coule. Des paysans du voisinage nous ont affirmé que souvent en jetant des pierres dans l'igue, il les ont entendues tomber dans l'eau : le fait est certain. Comme hier à la Crousate nous avons eu la chance, grâce à la sécheresse actuelle, de trouver l'aven de Biau vide et de surprendre le secret de son mode de remplissage : ici ce sont des fissures d'infiltration, de petites diaclases qui amènent par les craquelures du sol les eaux de pluie sous le seul effort de la pesanteur. L'argile encore tout humide témoigne que ce nouveau trop-plein n'est pas vide depuis longtemps.

De plus, nous remarquons que les parois rocheuses de la grande salle où nous sommes enfermés sont, non pas revêtues de stalagmite, mais en quelque sorte corrodées ; elles s'effritent sous le doigt en minces plaquettes d'un à trois décimètres de côté ; tout le rocher est ainsi décomposé et sa structure semble être un revêtement d'écaillés ou de tuiles imbriquées les unes sur les autres. La salle a la forme d'une coupole, d'un dôme de 15 mètres d'élévation maximum, et où la clef de voute du sommet serait remplacée par le grand puits de descente. Nous comprenons alors comment l'érosion interne a construit cette rotonde : petit à petit et-de proche en proche l'eau sous pression, animée de quelque mouvement giratoire ou chargée simplement d'acide carbonique, ronge la roche et la désagrège par plaquettes qui se réduisent en un dépôt argileux. Si le courant d'eau était plus puissant, si le flot avait pu s'élever plus haut la caverne se fût dilatée et la coupole arrondie davantage, le creux souterrain se fût rapproché du creux superficiel, et entre eux deux le terrain se fût effondré pour former un gouffre immense comme Padirac pu les Vitarelles, au lieu, de deux puits assez étroits.

Dans le fond du gouffre (qui se trouve en somme à 80 mètres en-dessous du plateau et à 70 mètres en dessus du niveau de la vallée de l'Alzou, distante de 750 mètres au Nord), Armand recueillit un jeune merle encore vivant, tombé de quelque nid, et qui dans ce trou noir affreux pour lui, n'aurait sans doute jamais su retrouver la sortie ni le vertical chemin du ciel !

, Enfin c'est à l'igue de Biau que se trouve notée la température la plus basse de tous nos abîmes et cavernes : + 5° centigrades audessus de zéro. En moyenne, la température des cavernes est de


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9°5 à 11° ; dans celles du versant méditerranéen, j'ai souvent trouvé 13 et 14° (fond de Rabanel, Ganges, le Sergent), comme si la plus grande ardeur du soleil influait sur le sous-sol. A l'igue de Biau j'explique l'anomalie de la façon suivante ; le double orifice produit un courant d'air (sans doute à cause de la différence du niveau des deux bouches et de la forme des puits) ; ce courant d'air active l'évaporation du ruisseau et de l'humidité interne ; or l'évaporation, on le sait, provoque un abaissement de température : il faut qu'elle soit bien rapide pour faire descendre le thermomètre à 5° centigrades. Dans des conditions à peu près semblables je ne l'avais encore pas vu plus bas que 7°5 (talus de Rabanel), et 8° (à Tabourel près d'un fort suintement d'eau). Il ne saurait cependant y avoir erreur, car j'ai fait trois séries d'observations en divers points de la caverne ronde de Biau avec deux instruments, et le résultat a été constamment 5° centigrades.

Dans le cloup même, du côté oriental et à 10 mètres au-dessus du col, on a établi une petite citerne qu'alimentent les pluies ; la caverne de l'igue en serait une autre, colossale, si on pouvait la rendre étanche : le réservoir est tout fait, il ne serait peut-être pas une si folle entreprise que d'en bétonner les parois, en ménageant une espèce de vanne à la fissure exutoire de l'angle Sud pour les besoins du curage. La descente par le petit orifice et le puits oblique serait facile a ménager au moyen d'échelles superposées ou même d'un chemin en lacets, et trois à quatre mille mètres cubes (3 à 4 millions de litres) d'eau pourraient constituer là une fraîche et inépuisable réserve pour les besoins du causse assoiffé !

On voit, qu'à l'igue de Biau nous n'avons encore pas perdu notre temps, quoique nous n'y ayons pas rencontré un nouveau Padirac !

IGUE DE SIMON (1)

A 6 kilomètres droit au Sud, M. R. Pons s'est fait descendre de 30 mètres dans l'igue de Simon, tout près de celui de Saint-Martin

(1) Généralement (les igues sont désignés, dans le pays, par les noms de leurs propriétaires. Cet igue a été exploré de nouveau, le 4 juin 1892, par MM. Martel, Brisse Rupin, et Pons ; sa profondeur est de 65 mètres.


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(V. 1890), sans apercevoir le fond : abîme très étroit, comme son voisin. -

GOUFFRE DES COMBETTES

Non loin de là, le gouffre des Combettes, près Carlucet, n'a pas encore été visité (1).

GROTTE DE LA VIERGE

La grotte de la Vierge, à Rigalon (1,500 mètres au sud-ouest du Bastit), est sans intérêt ; cependant un sieur Durieux, du Bastit, a raconté à M. Pons ce qui suit :

Il y a une cinquantaine d'années, après un orage terrible, la grotte de la Vierge vomit un tel torrent d'eau qu'une route voisine fut coupée sur une longueur de six mètres, malgré la hauteur de son talus (3 mètres), et la cave voisine de M. Durieux complètement inondée. Depuis, un pont a été construit, dans la crainte de.nouvel accident. Le fond de cette cavité est aujourd'hui plein de terre 1

AVEN DES POUZATS

Au Sud-Est et près de Reilhac, l'aven des Pouzats (exploré par MM. Pons et Rupin au commencement de 1891), a 30 mètres de profondeur et se termine par une. grotte sans stalactites de 57 mètres de longueur, 40 de largeur et 25 de hauteur.

AVENS DE BRAUNHIE (2)

Au sud de Reilhac, la haute et désolée Braunhie (Voir le Bulletin de 1892, p. 35) va nous arrêter quelques instants. , <*

Un triste événement a fait connaître l'igue de Piscatelle, où la sonde nous avait donné 87 mètres le 18 septembre 1890. . Au milieu du mois d'août 1891, une jeune femme de 25 ans, mère

(1) Dans la nuit du 4 au 5 juin 1892, nous y avons rencontré à 60 mètres sous terre et suivi pendant 220 mètres, un ruisseau débitant 2 mètres cubes à la minute.

(2) Prononcez Braugne.

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de famille, s'y est précipitée pour mettre fin à des chagrins intimes ; moins heureuse que le braconnier de Saint-Martin, elle a trouvé la mort qu'elle cherchait. La famille et la justice ont fait retirer le cadavre par deux hommes courageux, MM. Sirieys et .Andral ; ceux-ci se sont fait descendre au gouffre avec de simples cordes ; M. Pons dirigeait la funèbre et périlleuse opération qui présentait beaucoup de difficultés (principalement à cause de la décomposition du corps), et qui réussit sans accident (Voir L'Alliance républicaine du Lot du mardi 25 août 1891).

Le gouffre se termine par un talus de sable fin : il a 97 mètres de profondeur totale, est sans issue et ressemble à l'igue de SaintMartin ; peut-être le sable est-il,amené, comme à la Crousate, par une source intérieure à orifice obstrué ou invisible ! En tous cas, pas plus de grottes ni de rivière qu'au grand Cloupmann et à Roche-Percée.

Cela me donne peu confiance dans les autres gouffres de la Braunhie. M. R. Pons en connaît déjà trente-neuf (un vieux garde doit lui en indiquer une vingtaine d'autres) ; en décembre 1890 il a failli se tuer dans un igue voisin de Cloupmann, en travers duquel un arbre s'est effondré sous lui ; retenu à une branche par sa ceinture, il en est resté quitte pour de fortes contusions et tout prêt

à recommencer, comme il l'a prouvé depuis. — L'igue Jourde ou de Viazac, avec une ouverture particulièrement belle, aurait 80 mètres de profondeur (1). — Entre Piscatelle et Roche-Percée on entendrait l'eau couler ! Padirac ou Granouillat ? Impossible de rien prédire. Y aller voir est le seul moyen !

En- outre il faudra examiner aussi dans le Sud les sources et grottes (s'il y en a) riveraines du Celé et du Vers, affluents du Lot.

GOUFFRE DE LA BERRIE

En dehors du causse de Gramat nous avons exploré, Gaupillat Rupin, Pons et moi, le gouffre de la Berrie (14 juillet 1891), dans la vallée du Vert (ne pas confondre avec le Vers qui est tout proche), à 2 kilomètres sud-ouest du chef-lieu de canton de Catus, et à 15

(1) Nous avons exploré cette igue les 6 et 7 août 1892. Sa profondeur totale est de 160 mètres.


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kilomètres nord-ouest de Cahors. Il est mentionné dans le nouveau Dictionnaire de la France, de Joanne, sous le nom de gouffres de Laborie, au mot CATUS (intéressante église des XIIe et XVIe siècles, avec jolie salle capitulaire du XIIIe siècle récemment dégagée). Là en effet, dans un petit vallon latéral et sur le revers Nord du coteau qui s'étend à droite du Vert entre Villary et Mas de Beau, il existe deux trous contigus à 500 mètres au sud-ouest du petit hameau de la Berrie, par 180 mètres environ d'altitude. L'un est complètement bouché à 8 ou 10 mètres de profondeur ; au fond de l'autre on entend distinctement couler un ruisseau en toute saison, et les

paysans disent qu'après les grandes pluies l'eau s'élève bien près de l'orifice. Personne n'y était jamais descendu, et cependant 27 mètres d'échelles de corde nous ont menés sans aucune difficulté au sommet d'un talus de pierres haut de 7 mètres ; ce talus occupe le centre d'une salle ovale de 30 mètres de longueur sur 18 de largeur, taillée en coupole, en dôme par l'érosion interne comme l'igue de Biau, mais sur des proportions plus restreintes. Dans l'angle Nord, à 34 mètres en dessous de l'orifice du trou et à 146 mètres d'altitude, une vasque d'eau de 2 mètres de diamètre, s'enfonçant sous l'encorbellement de la paroi et remplie sans doute par siphonement, débite le ruisseau que l'on entend de l'extérieur ; ce ruisseau parcourt librement un espace de 5 mètres dans le fond du puits et disparaît à nouveau dans les insterstices de la roche et du talus de pierres ; impossible de le suivre, car tout est fermé autour de nous comme à l'igue de Biau : le gouffre (bien inoffensif) de la Berrie est donc un regard ouvert sur un courant souterrain

COUPE DU PLATEAU ET DE L'ABÎME DE LA BERRIE Dressée par M. E.-A. Martel.


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qui daigne à peine se laisser surprendre. Si l'on ignore d'où il vient, on sait du moins où il débouche : à la source de Grandex ou Grandenc, de l'autre côté de la colline, à 250 mètres au Sud à vol d'oiseau, tout au bord de la route de Catus à Saint-Médard, dans la vallée du Vert, par 140 mètres d'altitude, au pied d'un talus boisé et d'une falaise calcaire haute de 80 mètres en tout. En sortant du trou nous courons voir si cette source est pénétrable : hélas ! non ; elle voit le jour par un joint horizontal de la roche calcaire, aux lèvres trop serrées pour nous livrer passage, et il faut conclure qu'à travers les 250 mètres intermédiaires son cheminement s'opère par infiltration ou conduits étroits. La constatation est importante, quand même, car la Berrie n'est que le sixième aven à eau courante sur les quarante environ explorés depuis quatre ans (Bramabiau,. Ma sRaynal, Padirac, la Crousate, Igue de Biau). Et puis nous devions en tirer quelques jours après, et à nos dépens, un enseignement pratique et hygiénique fort important. Très altérés par la chaleur nous avions bu avidement à la source pure mais perfide de Grandenc sans réfléchir que, quelques minutes auparavant, nous avions vu au fond de la Berrie une carcasse de veau en décomposition gisant au beau milieu du ruisseau souterrain et opérant sa contamination absolue. On devine les conséquences de cette étourderie : nulles pour Rupin et Pons, elles furent gênantes pendant quelques jours pour Gaupillat et assez graves pour moi-même. Dès mon retour' à Paris, je fus, à partir du 20 juillet, victime d'un commencement d'empoisonnement ptomaïque caractérisé qui me tint une dizaine de jours au lit et indisposé pendant près de deux mois. J'avais tout simplement failli boire une fièvre typhoïde à la source corrompue de Grandenc (1). Avisé de l'incident, le préfet du Lot a fait enlever la carcasse coupable, et défendu de jeter désormais aucune bête morte dans le trou de la Berrie. On le voit ce n'est pas impunément que les abîmes des causses sont employés aux usages de la voirie ; il serait bon soit d'interdire administrativement sem(1)

sem(1) n'est donc pas au Tindoul de la Veyssière que m'est arrivé cet accident désagréable, ainsi que l'avaient raconté plusieurs journaux de Paris et de province, lesquels se sont empressés, d'ailleurs, de publier la rectification que je leur ai demandée pour ne pas faire tort aux eaux pures de Salles-la-Source.


blable abus, soit de connaître et de protéger au moins ceux d'entre eux qui peuvent communiquer avec des sources; quoi de. plus dangereux et de plus trompeur, en effet, que ces eaux claires en apparence, filtrées par la roche et charriant au contraire à pleins flots les microbes germes. sur les charognes au fond des avens ? C'est ainsi que l'alimentation et l'hygiène publique sont fort intéressées aux études souterraines: et je ne regrette'nullement mon bouillon de veau de l'été dernier (selon l'appellation plaisante que n'ont pas manqué de lui donner certains journaux), puisqu'il a servi à faire comprendre le côté utilitaire de nos recherches.

En revenant à Catus, nous visitons à Villary (joli site) une petite grotte insignifiante de 80 mètres de long qui débite un petit ruisseau après les pluies, et au fond de laquelle nous trouvons une mare d'eau sous une voûte impénétrable, en connexité évidente avec le courant de la Berrie.

Notons encore la grotte de Presque, située au sud-ouest de SaintCéré et à 8 kilomètres environ de cette localité, sur le bord de la route qui conduit à Gramat. Elle a été explorée, au mois de septembre 1891, par MM. Ernest Rupin et Elie Simbille. C'est un simple couloir, long d'environ 300 mètres, d'un accès facile, et qui présente ça et là de belles stalactites.

II Sources riveraines de la Dordogne, et Causse de Martel

L'Etude des sources riveraines de la Dordogne a été achevée en 1891 par MM. Rupin et Lalande. Comme je le craignais, presque toutes sont impénétrables et aucune n'a permis de pousser au loin sous le causse de Gramat.

Je n'ai donc guère qu'à les énumérer sans grand détail.

A l'est du chemin de fer de Brive à Figeac, celles de Gintrac, Carennac et Toupi (près Mezels) ont peut-être pour réservoirs supérieurs la féerique galerie de Padirac. , ■

A l'ouest de ce chemin de fer, le groupe de sources de Montraient


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comprend celles de Saint-Georges (très pittoresque) (1), du Gourguet, de Léobard et de la Finou, plongeant toutes sous des falaises à fleur d'eau par 100 mètres environ d'altitude, et issues possibles du gouffre de Roque de Corn (180 à 200 mètres d'altitude).

En continuant à suivre, dans la direction du sud-ouest, la rive gauche de la Dordogne, on rencontre "près de Mayronne les gouffres du Limon, à2kilomètres de la rivière, par 110 mètres d'altitude. Ce sont deux sources de fond, deux grands, trous ronds pleins d'une eau jaunâtre, situés à 40 mètres l'un de l'autre ; le plus bas est le plus grand, 30 mètres sur 20, et en forme de fer à cheval (au bout, ruines pittoresques d'un moulin du XIIIe siècle); l'autre est rond (20 mètres de diamètre) et, quand il est trop plein, se déverse dans le premier par un canal d'air libre ; point de falaises autour ; les gouffres du Limon se trouvent au débouché d'un vallon sans eau qui descend du causse. Je persiste à croire que le ruisseau de Salgues, perdu dans la grandiose caverne du Réveillon, à 7 kilomètres au sud-est, pourrait bien avoir au Limon l'extrémité libre de son siphon souterrain (2) !

Ensuite c'est une vraie rivière qui tombe dans la Dordogne, à Lacave : l'Ouysse, longue de 8 à 9 kilomètres et fort bien décrite dans la Géographie du Lot, de Joanne (p. 19, édition de 1890), à laquelle je renvoie pour abréger (3). Des sources de fond (comme le Loiret) lui fournissent de l'eau toute l'année : les. deux principales sont les deux gouffres, distants l'un de l'autre de 1,200 mètres (altitude environ 115 mètres), de Cabouyet de Saint-Sauveur, analogues

(1) Explorée le 8 août 1892 avec MM. Rupin et Lalande, qui l'avaient déjà simplement reconnue en 1891. On aperçoit, à 5 mètres au-dessus de la source, l'ouverture d'une galerie qui n'a que 9 mètres de longueur. A l'endroit le plus creux, le gour a 9m 30 de profondeur; température de l'eau : 14° centigrades.

(2) On raconte qu'un chien voulant traverser un de ces gouffres à la nage, fut aspiré par un tourbillon en arrivant au centre. Encore une fable !

(3) Contrairement à ce que j'ai dit dans mon précédent mémoire, c'est l'Alzou, presque toujours à sec à partir de Rocamadour, qu'il faut malgré la plus grande longueur de son thalweg, considérer comme un affluent de l'Ouysse, qui ne tarit jamais.


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à ceux du Limon, mais séparés par un promontoire du causse élevé de 260 mètres au-dessus du niveau de la mer. Rocamadour est à 3 kilomètres à l'est de Cabouy. D'où viennent les eaux de ces deux gouffres, vraies têtes inférieures de siphons, communément appelées sources de l'Ouysse ? De Thémines, Issendolus, etc., prétendent

prétendent Pons et des caussetiers ! C'est possible, mais l'identification ne peut être affirmée à 20 ou 22 kilomètres de distance. Il est certain que Saint-Sauveur et Cabouy drainent le nord-ouest du causse de Gramat : de quelle manière ? La Crousate l'indique à peine!; les igues de Saint-Martin, de Gibert, de Biau, etc., n'ont pas voulu

Plan de la Source de MEYRAGUET près Souillac (Lot)


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nous le dire ! Réussirons-nous à faire parler quelque autre gouffre ? Nous essaierons.

Nous avions fondé quelque espoir de pénétration intérieure étendue, sur une dernière source ; celle qui sort en vraie rivière de la grotte assez hautement ouverte de Meyraguet, à 1,200 mètres au nord-ouest du confluent de l'Ouysse et de la Dordogne.

MM.- Rupin et Julien Valat ont pénétré le 25 septembre 1891 dans ce souterrain, dont l'eau occupe toute la section : au bout de 160 mètres de navigation ils ont été arrêtés, comme partout par une voûte descendant au niveau de l'eau. Un pêcheur du voisinage a affirmé qu'ayant remonté une fois le courant, aux basses eaux, il avait vu l'extrémité murée avec des briques ! M. Rupin n'a pu vérifier cette assertion à cause de l'abondance du flot ; d'après le plan qu'il a levé avec soin, la caverne a exactement la forme d'un quatre retourné. L'eau s'écoule du sud [au nord, depuis le fond jusqu'à l'entrée ouverte directement sur la Dordogne même. Largeur de la galerie 2 à 8 mètres ; hauteur des voûtes 0m 60 à 3 mètres. — Meyraguet est-elle le débouché d'une rivière intérieure inconnue ou simplement une dérivation, siphon de l'Ouysse voisine, partiellement absorbée par quelque fissure du fond de son lit ? C'est ce qu'il est impossible de dire au juste.

Sur la rive droite de la Dordogne, le causse de Martel (chef-lieu de canton du département du Lot) fait pendant à celui de Gramat ; bien moins grand que ce dernier, il est aussi moins élevé (206 mètres à Martel, 365 près Turenne)et s'étend de Saint-Denis etSouillac sur la Dordogne au sud jusqu'à Terrasson (département de la Dordogne) ; sur la Vézère au nord, entre le chemin de fer de Brive à Figeac à l'est (vallée de la Tourmente), et le plateau crétacé du Sarladais . (vers Salignac) à l'ouest. Ce causse également a ses avens et ses sources.

Mes dévoués collaborateurs, y ont effectué, toujours avec mon matériel, des recherches fort intéressantes dont les résultats géographiques corroborent les miennes ; je tiens à en dire quelques mots.

En face de Floirac (rive gauche de la Dordogne) à 2 kilomètres 1/2 sud-est de Saint-Denis et sud-ouest de Martel, la fontaine de Briance sort d'une caverne, à 300 mètres au nord et sur la rive droite de la Dordogne. Les eaux sont assez abondantes pour faire marcher un


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moulin. Le 8 août 1891 MM. Rupin et Pons, dans le bateau d'Osgood, ont été arrêtés, après 60 mètres de parcours, par l'inévitable voûte à fleur d'eau ! La loi du siphon paraît être universelle et inexorable ! Largeur du couloir, toute occupée par l'eau, 2 à 6 mètres ; hauteur de la voûte 2 à 3 mètres.

Non loin de là (1,500 mètres sud-ouest) les admirables falaises de Gluges sont un des sites les plus pittoresque de la Dordogne.

A 4 kilomètres au sud-ouest de Martel, à l'Ouest du hameau de Jacques-Blanc et de la cote 317 de la carte au 80,000° (feuille de

Brive), l'aven de Monmercou était un des mystères du causse, mystère aujourd'hui résolu en un simple puits de 35 mètres de profon■ deur totale (25 à pic et 10 pour le talus de déblais) ouvert sur une galerie bouchée de toutes parts, longue de 50 mètres, large de 5 à 15. Pas d'eau. Rien de remarquable si ce n'est un orifice double comme entrée (le grand de 3 mètres sur 1, l'autre tout étroit). Ce trou faisait peur car un soir, dit-on, on en avait vu sortir des flammes : donc c'était le vestibule de l'enfer ; et quelqu'un ayant tenté d'y descendre avait en effet perdu la respiration tout de suite : encore une légende à supprimer ! Sur le talus, un chapeau d'homme

Plan-de la fontaine de BRIANGE près Martel (Lot)

Exploration. RUPIN et PONS(Septembre

PONS(Septembre

La voûte a une hauteur de 2 à 3 metres.


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et carcasses d'animaux ! Ainsi Monmercou ne fait que nombre et n'a révélé aucun secret (MM. Rupin, Lalande et Pons, 9 août 1891). — Là aussi on jette toutes les bêtes mortes, chevaux et autres ; et, l'abîme est rempli de grosses mouches noires d'aspect peu rassurant. Ces insectes plus ou moins charbonneux ne sont-ils pas encore un danger qu'on supprimerait en cessant de prendre les abîmes pour des dépotoirs ?

Au sud-est et à 2 kilomètres environ de Monmercou se trouvent les deux sources vauclusiennes et impénétrables de Boutiêres et de Cacrey. Cette dernière offre une grande analogie avec celle de Saint-Georges, mais on peut suivre pendant une trentaine de mètres le couloir supérieur qui s'abaisse en"'pente douce vers le lit du ruisseau, dont les eaux sont assez abondantes pour faire marcher un moulin (1). Ces sources pourraient bien communiquer avec Monmercou par quelques fissures inaccessibles à l'homme, mais

fort aisées à parcourir pour les eaux de pluie, l'infiltration et les

microbes. Monmercou, donc, devrait être protégé, comme la Berrie,

contre le tout à l'égout !

A 4 kilomètres de Martel, l'OEil de la Dou est une source basse (joint horizontal) (2) au fond d'un cirque de falaises escarpées. Même disposition que Roque-de-Corn, mais en sens contraire. M. Rupin a vainement essayé, à deux reprises différentes, de forcer le passage avec mon bateau. La voûte fait tout de suite barrière. Le meunier voisin a raconté qu'en 1870 il avait pu pénétrer sous le rocher, ramper pendant 4 à 5 mètres, puis parcourir une salle immense à fond de sable « où son moulin aurait dansé, » apercevoir, à 6 ou 7 mètres de hauteur, une cavité profonde et s'arrêter au bord d'un lac dont la bougie ne permettait pas de voir la fin. Une sécheresse exceptionnelle permettra seule de vérifier ces assertions !

Depuis longtemps est célèbre, à 4 kilomètres nord de Souillac et 10 kilomètres ouest de Martel, le phénomène d'intermittence alter(1)

alter(1) amas de sable bouche ce couloir à son extrémité, où la voûte est très basse. Comme à Réveillon, c'est un regard ouvert par la nature sur le cours d'eau souterrain, mais obstrué par le sable apporté par les remous lorsque les eaux sont fortes.

(2) Longueur 10 mètres; hauteur du cintre, 1 mètre environ. L'eau se trouvait à fleur de voûte, le 9 août 1891.


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native des deux sources du grand Blagour et du Boulet, tributaires. de la Borrèze, affluent droit de la Dordogne, dont l'une diminue, dit-on, quand l'autre augmente (V. Joanne, Dictionnaire illustré de la France, aux mots BLAGOUR et BOULET). « Dans les fortes pluies, » le Boulet commence par grossir, le Gourg (ou Blagour) reste » encore presque à sec ; mais au bout d'un certain temps le Gourg » grossit, s'élance avec impétuosité ; en même temps la source du

» Boulet semble presque tarie. Dès que le Gourg cesse de jaillir, le Boulet recommence et ainsi de suite, jusqu'à l'épuisement des » eaux » (A. Bravais, p. 119 du tome I de Patria, remarquable géographie de la France, publiée en 1847 en 2 volumes petit in -8°, par une réunion de savants distingués. Voir aussi Guide du Voyageur en France, livraison du Lot, Firmin-Didot, 1838). Le Blagour est formé, comme au Limon, de deux gouffres de 9 mètres de profondeur environ, d'où s'écoule toujours un ruisseau, paisible ou

ORIFICE DU BOULET


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furieux, mais qui ne tarit jamais complètement. Quand le Boulet sort, après les grands orages, c'est par l'orifice d'une caverne parfaitement pénétrable (hauteur 0m 80, largeur 1m 10).

Par là on pouvait espérer trouver les grandes cavernes dont on supposait l'existence, — et en même temps l'explication de ce phénomène naturel incompréhensible au sujet duquel plusieurs théories plus ou moins fantaisistes ont déjà été énoncées.. Mais l'expérience était réellement dangereuse, car si la visite souterraine se prolongeait, si un orage survenait pendant ce temps, quel serait le résultat de la rencontre entre le chercheur téméraire et les eaux intérieures subitement gonflées ?

Les circonstances m'ayant toujours empêché d'aller vérifier ce récit, M. Rupin a bien voulu s'en charger, et par trois fois, en com-" pagnie. d'un de ses cousins M. Julien Valat, il y est revenu, malgré les risques et les difficultés de l'excursion (25 décembre 1889, 2 octobre 1890,13 août 1891). M. Pons faisait partie de la dernière exploration.

L'orifice est le débouché d'une galerie souterraine qui se dirige droit vers le nord-ouest avec quelques coudes assez prononcés. Pendant 100 mètres la hauteur est bien inférieure à 1 mètre, et le sol constitué par des amas de grosses pierres qui rendent le rampage à plat-ventre ou sur les genoux très-fatigant. Ensuite la voûte s'élève à 1m 20 de hauteur moyenne; à 180 mètres de l'entrée le sol devient sablonneux, et 110 mètres plus loin encore se trouve, après un relèvement du plafond à 4 mètres, un puits de 5 mètres de profondeur seulement ; au-delà, une chambre de 5 à 6 mètres de diamètre et de 2m 50 à 8 mètres de hauteur, conduit au bord d'une nappe d'eau. Le parcours est si pénible qu'il faut une heure 1/4 pour atteindre le puits : M. Rupin y est descendu avec une corde, n'a rien trouvé au fond et croit que l'eau ne vient point par là. Le 13 août 1891, dans sa troisième expédition, muni du bateau d'Osgood, il est arrivé au fond de la galerie ; mais je lui laisse la parole : « C'est avec les plus grandes difficultés que l'on parcourt les cent » premiers terribles mètres. La voûte a de 0m 40 à 0m 50 d'élévation, » pas davantage ; grâce à ses aspérités et aux grosses pierres » anguleuses du sol on se cogne la tête, l'échiné, on s'écorche les

» mains, les jambes, les rotules et avec cela il faut traîner tout

» le matériel. Dante, à coup sûr, n'a jamais pénétré dans le Bou-


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» let. Il n'aurait pas manqué d'en faire une description représentant » les malheureux condamnés à parcourir continuellement et sans » repos cette sombre galerie. Pons, dont vous' connaissez cepen» dant l'énergie/a déclaré que jamais il n'avait fait une exploration » si pénible et qu'il lui en coûterait beaucoup pour la recommencer » — Le résultat obtenu est fort médiocre. Grâce à votre bateau » nous avons parcouru vingt mètres de plus que l'année dernière ! » Voilà tout ! Il nous a été permis de constater qu'il n'est pas pos»

pos» d'aller plus loin Les bords du bateau touchaient la

» voûte ; allongés dedans, Pons et moi nous avançons de notre » mieux d'une quinzaine de mètres, mais sans pouvoir lever » la tête. La galerie se rétrécit; Pons profite d'une petite excavation » latérale pour se mettre complètement à l'eau. Arrivé au fond il » trouve, engagé dans une fissure du rocher, un madrier travaillé » long de 4 mètres, et mesurant de 20 à 30 centimètres sur les » côtés. Ce madrier doit provenir du chantier établi par les » employés du chemin de fer, pour la construction du magnifique » viaduc qui se trouve à peu de distance de la sortie du Boulet. » Enlevé par les eaux, il les a suivies quand elles se sont retirées » avec impétuosité. Cette hypothèse n'a rien d'invraisemblable, car » dans mes différentes explorations du Boulet, j'ai toujours traîné » avec moi, et tant bien que mal, une échelle de 5 mètres de » longueur qui m'était indispensable pour franchir le puits » obstruant la galerie. »

Du plan dressé par M. Rupin, il résulte que le point extrême atteint se trouve à 320 mètres de l'entrée et que la galerie mesure de 1 à 6 mètres de largeur. — Là encore point de vide immense 1

Un fait permettra de se rendre compte des risques de l'investigation faite au Boulet. Dans le vallon en aval de sa sortie, il y a encore deux trous par où l'eau s'échappe toujours avant de sortir du Boulet. Ces trous doivent communiquer par des fissures capillaires, avec le puits de la galerie. L'un d'eux se nomme 'le Bondarel. Il se mit à fonctionner brusquement pendant que MM. Rupin et Valat exploraient pour la première fois le couloir dangereux. Ils trouvèrent le puits à demi rempli par l'eau qui commençait à venir du fond de la galerie. Peu rassurés ils s'empressèrent de sortir et ils firent bien. Quelques heures après l'étroite et basse grotte du Boulet vomissait un véritable torrent.



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La pénétration du Boulet m'a toujours paru chose hasardeuse ! Merci donc à ceux qui l'ont réalisée pour moi !

Une anecdote pour finir !

Le flot sort souvent avec tant de force qu'il cause parfois des dégâts considérables. Croyant les éviter, M. Deltheil, député du Lot et propriétaire de la forge voisine de Bourzolle, s'avisa il y a une trentaine d'années de faire boucher l'orifice du Boulet. Vinrent les pluies ; au bout d'un certain temps, la montagne se mit à gémir sourdement, l'eau jaillit par de nombreuses fissures nouvelles, et finalement les matériaux d'obstruction furent brutalement emportés comme un bouchon de Champagne par la violence du flot intérieur trop longtemps comprimé. Depuis on a laissé l'eau venir et couler à sa guise !

Bref, l'énigme n'est pas devinée !

Puisque nous avons nommé La Forge, mentionnons aussi deux grottes situées à un kilomètre et au sud-ouest de cette localité. L'une est une simple galerie d'une soixantaine de mètres de longueur ; la seconde, longue d'environ 140 mètres, présente quelques belles stalactites.

Des choses fort curieuses encore ont été reconnues dans la partie nord du causse de Martel, au sud des communes de Chasteaux et de Noailles (Corrèze).

Pendant la construction du chemin de fer de Souillac à Brive (inauguré le 1er juillet 1891), les travaux du tunnel de Murel (près de la source et de l'étang du Sorpt et à côté de la station de Chasteaux) coupèrent en deux parties inégales une galerie souterraine inconnue, sans communication avec l'extérieur et orientée du sud-est au nord-ouest. Grâce à un permis de circulation gracieusement délivré, sur ma demande, par la Compagnie d'Orléans, M. Lalande a pu étudier cette grotte de hasard et celle de Fontille (Voir ciaprès). — A Murel la branche de l'ouest mesure 200 mètres de longueur, 1m 50 de largeur moyenne et 3 à 6 mètres de hauteur ; des entonnoirs peu profonds forment dans le sol des obstacles faciles à à franchir ; il y a quelques coudes et deux courtes branches latérales à voûtes basses où il faut ramper, le tout sans issue; point de stalactites et seulement deux jolis clochetons stalagmitiques de 1 à 2 mètres de hauteur ; le terrain est du lias schisteux ; des dalles détachées de la voûte encombrent le sol, partout couvert de limon


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semé de cailloux roulés cristallins; sur les parois latérales, indication très nette de niveaux d'eau variables. La branche de l'est est sinueuse et semblable à l'autre; au bout de 150 mètres, une dépression à pic de plus de 2 mètres de profondeur se descend à l'aide d'une corde ou d'une échelle ; au-delà, la galerie haute de 10 mètres offre le phénomène singulier de sept ou huit ponts rocheux et stalagmitiques reliant ses deux parois : effet d'érosion probablement.

A 300 mètres du tunnel du chemin de fer, fin de la galerie orientale qui se termine, elle aussi, par des fissures impénétrables. Point d'acide carbonique ni de belles cristallisations, mais toujours le limon et les cailloux roulés. Tout démontre, dans cette longue (500 mètres) et étroite caverne sans issue avant le percement du tunnel, qu'elle est encore une diaclase affouillée et élargie par les eaux intérieures sous pression hydrostatique. Peut-être a-t-elle communiqué, jadis avec l'extérieur par quelque aven aujourd'hui bouché, qui a servi d'entrée aux cailloux roulés ; peut-être aussi a-t-elle été parcourue autrefois, quand la précipitation atmosphérique était plus abondante que de nos jours, par un ruisseau souterrain alimentant la source voisine du Sorpt, et réfugié actuellement dans des tuyaux du sol, plus profonds, plus étroits et inaccessibles. Là encore, preuves indiscutables de l'action érosive des eaux et de leur plus grande puissance aux époques anciennes.

A 2,500 mètres au nord-est du tunnel de Murel, celui de Fontille a crevé également une grotte du même genre ; mais celle-ci était pleine d'eau, formant un réservoir naturel inconnu : les ouvriers n'eurent que le temps de fuir devant l'inondation provoquée par le coup de mine, qui.avait joué ici le rôle de la baguette de Moïse frappant le rocher ; l'eau mit vingt-quatre heures à s'écouler. L'épuisement de cette citerne n'a pas influé sur le rendement de la source voisine de Fontille, alimentée sans doute par un autre réservoir. Quant on put pénétrer dans la caverne vidée, on la trouva remplie de belles cristallisations : celles-ci ne tardèrent pas à être brisées et enlevées par les paysans d'alentour (1), si bien que la grotte ne présente plus aujourd'hui aucun intérêt pittoresque. La

(1) Un autel a été construit dans l'église de Larche avec les stalactites arrachées à Fontille : l'oeuvre est laide et la destruction blâmable.


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longueur totale, d'après M. Lalande, est de 80 à 100 mètres ; c'est encore une diaclase que remplissait l'eau d'infiltration. Cette découverte fortuite confirme pleinement ma théorie des réservoirs multiples et de dimensions modérées, beaucoup plus nombreux et plus petits qu'on ne le croyait jadis. Le sol est très limoneux et parsemé de flaques d'eau. A l'extrémité, une vasque d'eau limpide est formée par un barrage stalagmitique pareil aux gours de Padirac.

L'abîme de la Font-Trouvée (ou aven Saule), à 3 kilomètres est de Fontille et sud de Noailles, a été ouvert également par hasard, il y a une dizaine d'années, sur l'aire d'une carrière, par les travaux d'exploitation d'un banc de pierres à chaux (oolithe inférieure). Celui-ci, donc, est l'oeuvre de l'érosion interne seule, et nullement des eaux extérieures ou de l'effondrement. Il n'est pas tout à fait à pic d'abord : une simple corde servant de rampe permet, à la rigueur, d'atteindre une profondeur de 10 mètres; au bas de la forte pente coudée de cette entrée, un étroit couloir de quelques pas aboutit à un puits dont l'orifice elliptique est fort étroit : il y a là 10 mètres à pic dans un entonnoir renversé où l'échelle de cordes est indispensable; du bas partent deux galeries sinueuses que M. Lalande , décrit ainsi (exploration du 30 juillet 1891, avec M. Rupin) :

« L'une, qui va au nord-est, peut avoir de 70 à 80 mètres ; l'autre, en sens opposé, mesure le double.

Parfois la voûte s'élève et même, dans la petite galerie, elle est sur un point comme cylindrée jusqu'à une assez grande hauteur ; c'est un aven par effondrement en perspective. La petite galerie est bouchée par un éboulement du haut en bas. Elle se prolongeait peut-être, en la rejoignant, vers une des galeries de Lafage, à 600 mètres environ à vol d'oiseau de la Font-Trouvée (Voir ci-après).

L'autre galerie semble se diriger vers le lit souterrain de la Couze (Voir ci-aprés) ; en certains endroits il faut ramper, et cet étroit couloir débouche sur une dépression dont le fond est formé par un dallage stalagmitique peu épais ; introduisez une main armée de la bougie dans une crevasse de ce sol factice et vous entreverrez un vide considérable ; la pierre projetée tombe droit à une profondeur que j'évalue à 10 mètres. Il y a donc sous nos pieds un gouffre inconnu qu'on pourrait ouvrir complètement en défonçant à coups de masse la dalle de stalagmite.

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Encore une petite salle et c'est le nec plus ultra ; à moins d'être renard, on ne saurait franchir une étroite crevasse qui cependant semble n'être autre chose qu'un étranglement de la galerie. Va-t-elle réellement plus loin ? nous ne le saurons pas ». (Conciliateur de la Corrèze, 8,août 1891).

C'est une chose fort intéressante que la découverte fortuite, due à des travaux industriels, des trois cavités de Murel, Fontille et la Font-Trouvée ; elles nous donnent le type de ces réservoirs d'eau, assurément innombrables, qui resteront pour la plupart innaccessibles dans les entrailles des causses, faute de communication directe avec l'extérieur (1). Ce type est constant ; une diaclase agrandie soit en hauteur soit en largeur, conformément à tout ce que j'ai reconnu depuis quatre ans (2).

Tout près de la Font-Trouvée, vers le Nord-Est et dans la direction de Noailles, l'abîme à double orifice de La Fage (les abîmes) a été exploré à diverses reprises par- MM. Rupin et Lalande qui, là au moins, ont été récompensés de leurs peines par la découverte d'une curieuse grotte de 535 mètres de longueur ornée de belles stalactites (plan dressé par M. Rupin). Les deux bouches s'ouvrent dans l'oolithe [inférieure à 10 mètres l'une de l'autre et sont entourées de grands arbres. Voici le compte rendu par M. Lalande de la visite du 30 juillet 1891 :

« Avant les travaux d'ouverture de la voie ferrée (Brive-Cahors), personne n'avait osé y descendre ; des ouvriers du chemin de fer tentèrent les premiers l'aventure. L'homme étant un peu de la race des moutons de Panurge, les gens du pays y pénètrent aujourd'hui avec de simples cordes.

M. Martel nous ayant laissé une de ses échelles (montants en corde, torons en bois), la descente n'a rien de bien difficile ! N'avonsnous pas opéré déjà en octobre dernier, M. Rupin, son cousin M. Valat, le domestique et moi, avec une grosse corde lisse, comme

(1) En face de Fontille, le puy de Crochet semble devoir receler un de ces réservoirs cachés ; après les fortes pluies, les fissures de cette haute colline projettent des jets d'eau.

(2) Près d'Estivals, toujours sur la section de Brive à Souillac, M. de Nussac vient de découvrir deux couloirs horizontaux peu étendus, auxquels le tracé de la voie ferrée a également ouvert des issues.



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au surplus l'avaient bien fait avant nous le sieur Lalle (propriétaire voisin de Lafage), mon jeune cousin Louis de Liniers et MM. Bardon jeunes gens de Noailles.

Le grand trou mesure 19 mètres, de son orifice au sommet d'un talus de pierres juxtaposé à la paroi ; de là au fin fond de l'abîme on compte 14 mètres en pente assez raide, parsemée de galets calcaires, de branchages et d'ossements d'animaux, bien secs, heureusement pour nos narines.

Il s'agit cette fois de relever un plan exact. ' Au fond du gouffre, à 30 mètres sous terre, s'ouvrent à droite et à gauche deux ouvertures latérales; ce sont les issues de deux galeries..

La plus courte, celle du Nord, est obstruée, au bout d'une centaine de mètres, par un effondrement; qui sait ! elle se prolongeait peut-être jusqu'à une grotte qui s'ouvre au bord du chemin par où, de la route nationale n° 20, les voitures accèdent aux ruines de Lafage.. On ne peut faire dans cette grotte que quelque pas ; le fond s'est affaissé.

Très beile salle, dans la petite galerie, et nous y avons joyeusement déjeûné. Déjeûner à 20 ]mètres sous terre, à la lueur des bougies, voilà qui vous sort de l'ordinaire ! Comme surtout de table, un énorme pilier stalagmitique d'un blanc d'albâtre, qui se dresse comme une asperge colossale ou mieux encore comme une statue; en guise de plafond, tout un placage de brillantes stalactites, A la lumière du magnésium, c'est une féerie.

Visitons maintenant la grande galerie ; elle a bien 400 mètres au minimum, celle-là ; pour y accéder il faut gravir un talus d'éboulis, adossé à une muraille rocheuse dont l'autre.abîme (le plus étroit) éclaire faiblement le sommet.

Donc un cône de pierrailles sous chacun des deux puits, plus larges l'un et l'autre à la base qu'à l'orijlee, comme. Padirac et autres avens creusés par en bas.

Hautes souvent d'environ 10 mètres, les voûtes de la caverne où nous pénétrons ne s'abaissent jamais assez pour obliger à ramper ; si en certains endroits le rapprochement des parois forme d'étroits couloirs, quelquefois aussi nous circulons dans des salles dont la largeur est de 6 ou 7 mètres.

Le niveau du sol ne s'abaisse pas sensiblement ; si parfois il faut


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descendre des obstacles formés par les roches, parfois aussi nous devons en gravir.

Une galerie, longue de 20 mètres, est occupée par une longue et étroite poche d'eau.

Çà et là, quelques-uns de ces bassins nommés gours par M. Martel ; ils sont à sec. L'un deux formerait un assez beau réservoir s'il

ABÎMES DE LA FAGE (Salle dite : Le Cimetière) D'après une photographie au magnésium, par M. Ernest Rupin.


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y avait de l'eau. Ils ont été façonnés par le courant diluvien qui a élargi la diaclase primordiale des assises oolithiques, en laissant comme preuves de son passage quelques galets de roches cristallines dans la gangue sableuse dont sont remplies quelques fissures horizontales.

Sur. tout le .parcours, des .stalactites et surtout de belles stalagmites ; les parois lattérales, festonnées de calcite, forment un riche décor. Faites plus beau si vous le pouvez, MM. les artistes !

Et vous, futurs visiteurs (c'est surtout aux paysans que je voudrais faire entendre ma voix), respectez ces beautés naturelles! Laissez où elles sont ces pierres aux formes si originales; elles, n'ont aucun mérite dans une collection, et si vous saviez le nombre de siècles qu'à exigé leur formation !

« Tiens, le - cimetière de Dargilan ! » telle est l'exclamation que m'arrache notre entrée dans une salle dont le sol est hérissé de colonnettes comparables à des cippes funéraires, comme ceux que M. Martela trouvés dans une salle de l'immense grotte de Dargilan, et je revois par la pensée une de ces curieuses gravures du bel ouvrage : Les Céoennes. C'est lui, c'est M. Martel qui a baptisé de la sorte une des salles de l'immense et splendide caverne de Dargilan (Lozère), dont il a eu le dernier mot.

Enfin nous arrivons au palais des chauves-souris, dont l'entrée drapée de calcites ressemble exactement à une porte en accolade, coupée en deux dans le sens de la hauteur.

Les voûtes sont noires de ces vilaines bestioles, surtout dans une sorte de coupole et celles-ci ne se dérangent pas, malgré la vive lumière que donne le magnésium ; bon nombre d'autres voltigent effarées autour de nous, si bien que les moulinets de'mon bâton en assomment quelques-unes. C'est un concert bizarre de cris aigus et de battements d'ailes; ce dernier bruit, sous ces voûtes sonores, ressemble à s'y méprendre à celui d'un cours d'eau.

Partout le pied foule des déjections formant une couche de guano de 1 à 2 mètres d'épaisseur.

Un dernier couloir et c'est la fin ; la fin pour nous, tout au moins, car la grande galerie se trouve, comme la petite, bouchée par un éboulement. Mais ce n'est pas d'hier, du moment où des chandelles de stalagmites (cette judicieuse remarque est de M. Rupin) se sont formées sur bon nombre de pierres de l'éboulis.


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Y a-t- il autre chose au delà ? c'est probable.

Une fissure impénétrable, sorte d'entonnoir dont la paroi est arrondie par le passage des eaux d'érosion qui ont alésé et façonné la caverne se termine par des fissures capillaires.

Certaines parois se montrant dégarnies de concrétions, je puis constater que : de l'orifice de l'aven à l'extrémité des galeries, tout se trouve dans l'oolithe inférieure ou grande oolithe, ce que nos carriers appellent pierre de'Nazareth. » {Conciliateur de la Corrèze, 8 août 1891.)

Il serait facile d'aménager les abîmes de Lafage, qui appartiennent à M. le comte de Noailles; leur proximité de la station de Noailles serait de nature à y attirer de nombreux visiteurs.

La profondeur minima du puits le plus large n'est que de 19 "mètres, et les aspérités des parois faciliteraient singulièrement un aménagement quelconque.

On voit que cette grotte peut tenir une place honorable parmi les cavernes de France, et les photographies de M. Rupin prouvent péremptoirement que l'ornementation cristalliniforme y est beaucoup plus belle que dans maintes cavités trop vantées, telles que celles d'Arcy-sur-Cure dans l'Yonne, et de Miremont dans la Dordogne, par exemple !

Une autre exploration restait à faire dans le causse de Martel. Il s'agissait d'étudier la perte du ruisseau de la Couze, qui prend sa source dans les coteaux triassiques de Montplaisir et s'engouffre dans une caverne en arrivant à l'oolithe près du hameau de Couze, à 11 kilomètres Sud de Brive, non loin dé la station du chemin de fer à Noailles. MM. Lalande et Rupin ont bien voulu s'en charger.

L'entrée du canal souterrain (largeur à la base 5m 50, hauteur maxima 2 mètres) est connue dans le pays sous le nom de Perte de la Couze ; elle s'ouvre au Nord-Ouest. La galerie, que l'on peut facilement suivre quand les eaux sont basses, contourne vers le Nord sur une longueur de 30 mètres et aboutit à un assez,vaste réservoir toujours rempli d'eau, dont l'orifice est en partie recouvert par le rocher. C'est là que les eaux s'emmagasinent pour prendre, dans des fissures souterraines et impraticables à l'homme, la direction de l'Est à l'Ouest, suivre la vallée d'Entrecor et ressortir; 3 kilomètres plus loin, à la source du Blagour, près le hameau du Soulier de Chasteaux.


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Plusieurs données établissent cette direction :

Il y a trente ans environ, au dire de M. Gaston de Lépinay, à la suite d'un orage,' en un temps où les foins coupés jonchaient les prairies en amont de La Perte, la Couze sortit de son lit et entraîna une bonne partie de cette récolte. L'orifice de la galerie souterraine fut momentanément bouchée, et l'étroite vallée ne tarda pas à se transformer en lac.

Mais, sous la pression constante de la masse liquide, le bouchon de foin fut enfin enfoui dans les profondeurs du sol ; l'eau put s'écouler tôrrentueusement, et quelques heures après on vit le Blagour du Soulier déborder abondamment en rejetant en grande partie le foin que le courant avait entraîné.

En outre, vers le milieu de la vallée d'Entrecor, sous le puy de Crochet, on trouve une dépression de terrain, terminée par des fissures dont les abords sont entourés de sable fluviatile. Ce même sable, qui se rencontre encore à la lèvre occidentale du Blagour, est formé d'éléments siliceux et n'a pu être amené que parla Couze elle-même qui, avant de se perdre, roule sur le grès pendant plusieurs kilomètres.

« Une-autre perte, moins importante, se voit également non loin du Soulier, entre ce pittoresque village et celui du Chauzanel. Après avoir arrosé des prairies sur le grès du trias, un minuscule ruisseau disparaît sous le rocher oolithique de Lesparse, dans une grotte peu profonde où il est absorbé (quand il coule, ce qui ne lui arrive pas toujours) par d'étroites fissures verticales. Dans le cas où un flot d'eau viendrait à remplir la petite caverne, l'écoulement souterrain pourrait s'effectuer grâce à une assez vaste poche en entonnoir qui baîlle à droite de l'entrée, au-dessus du lit normal du ruisselet. Cette eau doit, elle aussi,.se rendre au Blagour, distant à vol d'oiseau d'un kilomètre environ.

Ce lieu, lui aussi, a sa légende. On a raconté à M. de Lépinay que sous le premier empire, un réfractaire, traqué par les gendarmes, leur échappa en se jetant dans la grotte de Lesparse ; peu de temps après On le vit reparaître par l'orifice d'une autre grotte qui s'ouvre ' à quelques centaines de mètres de Lesparse, dans le flanc NordEst du puy Gérald. Encore une blague! La perte de Lesparse

ne va pas loin, et pour ce qui est de la grotte du puy Gérald

nous nous sommes assurés un jour M. Rnpin et moi, en présence


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de M. de Lépinay, qu'elle s'enfonce de moins de vingt mètres dans le massif de la colline.

Comme la — perte de la Couze, — celle de Lesparse (ceci est important à noter) se trouve sur le passage de la faille considérable

qui part d'Azerat pour venir se perdre aux environs de Meyssac (1). Après avoir croisé près de Lissac une autre faille transversale secondaire elle passe à Lesparse, à la perte de la Couze, et à La Fage.

(1) Esquisse géologique des environs de Brive, par G. Mouret (Voir Bulletin, tome II, p. 351-352.)

Plan de la grotte de NONARDS (Près Beauliôii, Corrèze)

levé par MM. RUPIN et DELMONT. Sept. 1891


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En sortant du Soulier pour aller à Lesparse, on laisse à main gauche et sans en apercevoir l'entrée, une caverne peu profonde mais assez large, curieuse seulement pour qui n'en a jamais vu d'autres. » (Lettre de M. Ph. Lalande.)

Un mot encore sur l'abîme ou eydze de Montmège, près Terrasson dans la Dordogne. (Eydze est le nom local des avens en Périgord.) M. Lalande me la signalé en me fournissant les renseignements suivants. L'abîme s'ouvre à 5 ou 600 mètres Ouest du château de Montmège (Maunège de la carte au 80,000°), en plein lias; c'est un trou ovale de 2 mètres sur 1, dont la profondeur, d'après un sondage récent, serait de 16 mètres. On raconte qu'on y a jeté une fois une paire de canards, lesquels sont ressortis à la source du Moulin-Rouge, à quelque 1,200 mètres au Nord-Est, tout près de la Vézère. Ici encore que trouverons nous ? Monmercou ou la Berrie, ou mieux peut-être ? Le seul moyen, de le deviner c'est d'y aller. Dans cette partie du causse M. Lalande a visité, au lieu dit le Roc-Blanc, entre Larche et Chavagnac, deux avens en miniature, profonds seulement de 3 et 4 mètres ; peut-être sont-ils en corrélation, par les fissures capillaires qui les terminent, avec le lit souterrain du ruisseau qui voit le jour à la source de la Dou (1), affluent de la Couze (rive gauche). Cette jolie source, qui ne tarit jamais, coule au sud-ouest du bourg de Laroche, commune de Saint-Sernin-de-Laroche, et sort de la base d'une de ses falaises jurassiques formant en ce lieu unîbeau cirque géologique. Le canal de sortie, absolument impénétrable, est séparé du Roc-Blanc par une distance à vol d'oiseau d'environ 2 kilomètres.

Ainsi, le causse de Martel possède comme les autres une circulation d'eaux souterraines fort curieuse ; MM. Rupin et Lalande ont fait oeuvre très utile en l'étudiant avec la persévérance la plus louable et le savoir le plus digne de confiance !

Avant de quitter la région de Brive, indiquons enfin que M. Rupin a vidé la question de la caverne de Nonards, à 18 kilomètres NordOuest de Martel, près de Beaulieu (Corrèze). Cette grotte, à laquelle on attribuait des kilomètres de galeries et de rivières souterraines inconnues, n'a pas même en réalité, d'après le plan levé par

(1) Ne pas confondre avec l'OEil de la Dou, mentionné prédédemment.


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M. Rupin en septembre 1891, deux cents mètres de ramifications totales hautes de 4 à 7 mètres au plus, et parfois superposées en deux étages forts petits ; un faible ruisseau parcourt les conduits inférieurs après les pluies. Le tout sans aucun attrait pittoresque. Mais bien d'autres cavités encore restent à découvrir dans la région, et peut-être quelque nouveau Padirac se révélera-t-il un jourl — Patience et longueur de temps viendront à bout de la besogne qui n'est pas achevée !

E.-A. MARTEL.


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

(Suite)

» Les ornements de la chapelle consistent en : 1° une croix d'argent avec quinze boutons d'argent doré autour; 2° un reliquaire d'argent ; 3° un tableau où est peinte l'Assomption de Notre Dame.

» Au clocher, il y a trois cloches, l'une de quatorze quintaux, la deuxième de six ou sept, la troisième de deux.

» D'Aluys a fait abattre, au plus, haut estage de la grande tour, une voûte qui la surchargeait et lézardait le mur ; de plus, une autre tour de Lugan estant tombée,' il a abattu le reste qui menaçait ruine et déblayé le sol de ses débris. A cet effet il a esté dépensé vingt livres. En outre, il a traité avec trois maîtres maçons pour la reconstruction de la tour et leur a remis, pour la chaux et le sable, cent trente cinq livres. Il reste a payer le charpentier, à qui il faudra compter au moins cent livres.

» Les recognaissances du membre de Lugan ont esté renouvelées eh. 1615 par le commandeur, M. de Montmorency.

DRULHE

Le 28 octobre, visite au membre de Drulhe.

Les principaux ornements de l'église sont les suivants : un livre de chant en parchemin vieux, un calice d'étain. Le procureur fait observer qu'il en faudrait un d'argent. Il déclare avoir fait faire un beau tableau peint à l'huile représentant d'un côté la Vierge, et de l'autre St-Privat, et qui a co.ûté iquatre-vingts livres. Il a acheté pour neuf livres un missel couvert de rouge et à tranche dorée.

» Les recognaissances ont esté renouvelées en 1617.

» Les titres sont aux archives de Tholose.

» L'église possède trois cloches de vingt-cinq, quatorze et six quintaux.


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La visite se termine le même jour, vingt-huit octobre 1632.

Le procès-verbal est signé : Chevalier de St-André, chevalier de Thégra, commandeur de Valiès, de Castellane d'Aluys, procureur, Courdier, notaire royal.

Améliorissements de 1676

Quarante quatre ans après, le 24 octobre 1676, le château de la Tronquiére reçoit la visite des chevaliers Annibal de Castellane d'Aluys, commandeur d'Espalion, et Jean Bertrand de Larroquan d'Aygulbère, qui viennent vérifier les améliorissements faits à la commanderie, dont Joseph de Panisse d'Oiselet, bailli de Manosque, est titulaire.

En son absence, il est représenté par le sieur Berboi, son agent, fondé de pouvoirs.

Les commissaires prennent pour secrétaire Me Géraud Roussies, notaire royal à la Tronquiére.

« La justice est rendue, dans la commanderie, par les sieurs Pierre Vayssière, docteur, advocat en parlement, juge : Bertrand Bord, aussi docteur et advocat, lieutenant ; Jean Mazarguil, bachelier en droit, greffier, et Jacques Bouscarel, bailli. »

Les audiences se tiennent le mardi (1) de chaque semaine.

» Le sieur Berboi expose aux commissaires que l'on prélevait autrefois un droit de péage sur le bétail montant en Auvergne, mais que le roy l'a supprimé dans tout le pays de Quercy, il y a quelques années, et longtemps avant la nomination du commandeur de Panisse. Il dit qu'il n'a trouvé aucun titre pour faire rétablir ce droit (2). »

Le.procureur a remis en état le moulin de Tarenques abandonné depuis plus de vingt années et creusé l'étang ; ce qui a occasionné une dépense de 405 livres.

Grime « Berboi nous a dit qu'un meurtre avait été commis sur la péril)

péril) audiences de la justice de paix se tenaient le même jour de chaque semaine depuis la Révolution. Il y a quatre ou cinq aus qu'elles sont fixées au jeudi.

(2) On verra plus loin que ce droit fut rétabli dans la suite.


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sonne du sieur de Joffre, de Puechservier (1), par ses mère, soeurs et métayers, qui le massacrèrent dans son lit. Et comme l'action fut accomplie dans la juridiction du présent lieu et qu'il n'y avait pas de partie civile pour poursuivre la réparation dudit crime, le commandeur, pour la conservation de sa justice, avait fait faire le procès par ses officiers auxdits meurtriers.

« Par leur sentence, que confirma un arrest du parlement de Tholoze, la mère de Joffre, qui estait prisonnière, fut condamnée à faire amende honorable devant la porte de l'église du présent lieu, tète et pieds nus, ayant le hart au col, tenue à genoux par le bourreau, avec une torche allumée à la main, demandant pardon de son méfait et bannie à perpétuité du royaume, ses biens acquis et confisqués au profit du bailli. La soeur dudit Joffre, ensemble ses métayer et métayère, condamnés savoir : le métayer à être rompeu tout vif et les autres à estre pendus à la place de la Tronquiére. Lesquels arrêt et sentence furent exécutés réellement et de fait quant à la mère de Joffre. Les autres estant défaillants furent exécutés figurativement. A quoi le commandeur fut obligé de fournir tous les frais tant pour la procédure sur le lieu où il fallut assembler sept docteurs que pour les dépenses de la prisonnière et de quatre gardes qu'on tint à la porte des prisons afin d'éviter que la criminelle, qui estait de bonne naissance, ne fût enlevée par ses parents. Frais de la conduite d'icelle à Tholoze par le prévôt de Quercy et de retour au présent lieu, frais du palais, | salaire du bourreau, flambeau, effigie, potence et autres appareils pour l'exécution, en tout 750 livres. »

» Berboi dit que parmi les tenanciers du village de Rabanel (membre de Drulhe) certains « rendeurs » refusent de payer la rente de trois septiers froment, cinq septiers seigle, cinq septiers avoine, le tout mesure de Figeac, plus dix sols argent valant quinze deniers, plus deux gélines, en exécution d'une recognoissance de 1631. »

Le procès engagé à ce sujet a coûté 650 livres.

Le commandeur de la Tronquiére, bailli de Manosque, habite Malte. Il donne 300 livres par an à son agent qui, en quatre ans, a reçu 1200 livres.

(1) Village de la paroisse de La Tronquiére.


— 183 — Me Gratacap est prêtre et vicaire perpétuel de la Tronquiére.

GORSES

Le 26 octobre, les commissaires se rendent à Gorses distant d'environ trois quarts de lieue. Ils font le voyage à cheval. Me Pierre Meaulet est vicaire perpétuel.

BOUXAL

27 octobre. L'agent du bailli a allongé l'église de trois cannes du côté de l'autel.

Vicaire perpétuel : Me Pierre Roussenque.

Cette année, les châtaignes étant gelées, les paroissiens,, ruinés, ne peuvent faire les charrois nécessaires à la réparation de l'église. Cette corvée est renvoyée au temps après lequel ils auront recueilli les châtaignes qui restent.

DRULHE

28 octobre, — Les commissaires continuent leur voyage à cheval Ils couchent à Figeac. Le lendemain ils arrivent et descendent au château, puis visitent les tênements de Rabanel, Lasfarguettes et Laromiguière.

» L'agent du commandeur a fait faire un tableau grand et beau représentant le Christ, la sainte Vierge et St-Privat, patron de l'église. Il a esté dépensé à cet effet 80 livres. Le bailli a donné le cadre, qui est très beau, et porte ses armoiries. »

Les commissaires remarquent à l'église une grande croix d'argent aux armes du commandeur d'Aluys, et, au château, une salle voûtée servant de prison.

Berboi présente des copies de reconnaissances aux dates de 1336, 1360, 1500, 1501, 1554, 1617, 1618 1656, 1657.

Les habitants interrogés déclarent n'avoir jamais vu le bailli de Manosque, commandeur de la Tronquiére.

Le total des dépenses faites au cours des quatre dernières années est arrêté à la somme de 5,872 livres.

« Après examen de la situation créée par le cas du fief de Rabanel dont il est parlé plus haut, les commissaires décident qu'il vaut


— 184 —

mieux recevoir les rentes portées par les recognaissances que de reprendre possession du 1 fond: » Le procès-verbal ci-dessus est clos le trente octobre 1676.

Améliorissement de 1686

Dix ans plus tard, le 11 septembre 1686, la visite du chef de la Tropquière est faite par les chevaliers de Viguier de Labastide et d'Eynis d'Arqués, délégués du grand prieur.

Frédéric de Berre Collonge, commandeur, a pour représentant Jacques de Boissière, sieur de Noyer, son procureur général.

Justice des ordinaires : Jean de Vénries, sieur de Laulenguie, docteur et avocat au parlement, juge ; — Jean Mazarguil, greffier du prévôt de Quercy, procureur juridictionnel; — Géraud Roussies, notaire royal ; — Antoine Francoual, bailli.

» Le droit de péage sur les animaux montant en Auvergne a été rétabli, malgré ce qu'en disent les améliorissement de feu le commandeur d'Oiselet, suivant lesquels il aurait été aboli par édict du roy. Ce droit s'afferme annuellement vingt-cinq livres.

» Sur l'ordre de MM les visiteurs généraux du grand prieuré de St-Gilles en date de 1681, le procureur a fait murer la porte de l'ancienne église qui est en ruines hors le lieu, proche le pré du château ; il a fermé avec de la maçonnerie la porte du côté du midi et construit une muraille pour enclore le choeur, encore couvert, de ladite église et mis une porte avec verrouil et serrure à l'entrée qui est du côté du lieu. »

Dépensé à cet effet 40 livres.

Achat du moulin de Tarenques par le commandeur de Caminade à Antoine Labro, le 7 juillet 1680 (1).

Le procureur dit qu'il y a un procès pendant au sujet du fief de las Placettes (paroisse de Baniac).

Dans l'inventaire des meubles dont le c'ommandeur a pris charge le 13 septembre 1657 ne figurent plus que «les méchants objets suivants : deux vieux mousquets, deux vieilles hallebardes, un mousqueton et quatre barriques. »

(1) Le procès-verbal des améliorations de 1676 rapporte que le moulin de Tarenques a été remis en état. On ne peut donc s'expliquer l'acte d'achat ci-dessus qu'en supposant que le moulin a été vendu puis racheté.


— 185 - Vérification

Me Gratacap, nommé prêtre et vicaire perpétuel en 1634 par le neveu du commandeur d'Aluys, est encore en fonctions.

A l'église : un calice d'argent.

« Estant descendus à l'ancienne église qui est hors le village et entourée du cimetière, nous (les commissaires) avons remarqué le choeur couvert, la nef découverte. »

Les chevaliers commissaires interrogent Honoré Ligonie, bourgeois, premier consul, Dominique Renac, sieur delaRougie, Géraud Salesses, hôte, et Pierre Caniac, « gens dignes de foi », qui disent avoir connu le commandeur. Ce dernier a résidé longtemps à la Tronquiére. Le vicaire perpétuel prend un soin particulier des nouveaux convertis (1).

GORSES

Le 14 septembre, visite à Gorses ; le voyage est fait à cheval.

Me Bessières Nicolas est prêtre et vicaire perpétuel depuis l'an 1677, époque où démissionna M° Meaulet, aujourd'hui « son secondaire ».

Les commissaires interrogent Me François Garric, chirurgien, et Géraud Prat, marchand.

CHAPELLE DE VERDALE

On se rend à la chapelle de Verdale « distante de trois quarts de lieue de Gorses. »

Les chevaliers « trouvent la chapelle ornée de la pierre sacrée, trois nappes, une devant l'autel de cuir doré ; au-dessus, un tableau représentant la Ste-Vierge, le petit Jésus entre les bras. Non seulement le couvert de la chapelle a été mis a neuf mais encore converti en dôme. On travaille à des lambris. De même, la toiture du logement la joignant a été refaite à neuf, le tout par les soins

(1) Il est fait allusion aux Réformés qui existaient encore à la Tronquiére.

13


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du vicaire perpétuel au moyen de la somme de 120 livres provenant de la valeur de quatre setérées de terre données à cette fin à la

chapelle en 1682, par Guillaume , du village de Corn. Pour ce

qui est des titres de ladite chapelle, il nous a été dit qu'il n'en existe qu'un établissant qu'elle est dans la paroisse de Gorses (1). Ce titre n'est pas au pouvoir de Ferluc, procureur au parlement, comme il est dit dans la dernière visite, mais se trouve engagé dans les pièces du procès intenté aux prêtres de St-Céré devant MM. des requestes pour les faire désister de l'usurpation de la chapelle. Il y eut alors un jugement en faveur de Me Meaulet, vicaire perpétuel de Gorses, avec vingt écus de rapport qui n'ont pas été levés. En vertu de cette décision, les : prêtres de St-Céré ont reconnu les droits du Commandeur, ce qui établit suffisamment ceux de l'Ordre de Malte. A la chapelle de Verdale ne sont attachés aucuns biens ; du moins on ne l'a pas ouï dire. »

BOUXAL

Visite à Bouxal le 16 septembre.

Les habitants, à qui incombe le soin de paver à nouveau l'église, ne se sont pas acquittés de cette obligation à cause de leur misère profonde. Le procureur les y contraindra quand les temps seront moins mauvais.

Dans l'église : un tableau représentant St-Radegonde, patronne de la paroisse.

Les habitants interrogés sont Jean Destruel et Gabriel Puech.

DRULHES

Les Commissaires se mettent en route pour Drulhes, où ils arrivent le lendemain 17 septembre, après avoir couché à Figeac.

Noble Mathieu de Montblanc de Sansses, sieur de Lachapelle, résidant au château dudit lieu, les reçoit.

» En 1648, le vicaire perpétuel s'estant fait mettre à la portion con(1)

con(1) y a sans doute erreur. La chapelle de Verdale devait faire partie de la paroisse de Lentillac, bien que dépendante de la Commanderie, aux limites de laquelle elle est située.


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grue (300 livres) le droit de prémices dont il jouissait fut remis à la manse de la commanderie, mais le paiement de ce droit fut si négligé qu'on n'en retirait plus rien.

» M. de Sansses ayant découvert que M. le Commandeur de Barbantane, receveur au grand prieuré de Tholoze, avait retrouvé les titres, a poursuivi les habitants en paiement de ces droits, et après un long procès il a obtenu deux jugements de MM. des requestes, l'un confirmant l'autre (12 mai 1682 et 28 mars 1684) qui les condamnent à acquitter la redevance, conformément d'ailleurs à la transaction de 1272 et les sentences du sénéchal de Rouergues ainsi qu'un arrêt du parlement, des années 1563 et 1564. Les habitants de Drulhe ont relevé appel, mais les jugements ont esté confirmés par arrest du 12 juillet 1684.

» Ce droit de prémice monte annuellement à 40 septiers de seigle et 150 quintaux de foin.

» Le procureur a renouvelé, le 25 août 1686, les rentes de Delbourguet, non payées depuis plus de deux siècles (1459).

Le procès-verbal de visite a été clôturé le 18 septembre 1686.

Améliorissements de 1708

La visite suivante a lieu le 30 mai 1708.

Le Commandeur de la Tronquiére est le chevalier Jacques Georges de Taraud.

Commissaires délégués : Laurent de Villeneuve Mauréas, commandeur de St-Félix, et Jérôme de Polastron la Illère St-Cassian.

Le Commandeur est absent, ainsi que son procureur, frère Jean Antoine Boissière, prêtre de l'Ordre de Malte et sacristain perpétuel de l'église de St-Jean de Monfrin.

Me Guillaume Murat, docteur et avocat au parlement, juge de la Commanderie, investi des pouvoirs nécessaires, reçoit les chevaliers.

Me Brugoux, notaire royal à la Tronquière, remplit les fonctions de secrétaire.

Ordinaires, juge : Guillaume Murat, « qui reçoit six septiers de seigle comme pension. »

Procureur juridictionnel : Me Jean Mazarguil, greffier du prévôt de Quercy. « Il a trois septiers de seigle. »


— 188 -

Greffier : Me François Brugoux, notaire.

Bailli : Louis Houradou.

» Le Commandeur est en instance pour obliger les habitants à raccommoder le toit et le lambris de la nef de l'église. Il les a contraints à fermer le cimetière de murailles.

» Il a fait un poteau à la place, y a mis le carcan.

» Il a redressé les fourches patibulaires distantes d'un quart de lieue.

» Il soutient un procès, inscrit aux registres du palais, contre les habitants de Canet, paroisse de Gorses, sur une diminution de rente que ces gens demandent. L'affaire est aux mains du rapporteur, prête à être jugée. Le procès dure depuis cinq ans, à cause des chicanes soulevées par les intéressés. D'où une dépense s'élevant à ce jour à 1,200 livres

Eglise

Me Pierre Vabre, vicaire perpétuel.

Château

Le commandeur a renouvelé la grande porte cochère, qui est en châtaignier et a six gonds, avec une petite porte au milieu. Il a refait les contrevents du salon, recrépi la prison qui est au sommet de la tour crrée.

Dominique Renac, sieur de la Rougie, Antoine Lacroix, Jean Pradal et Etienne la Molière, interrogés par les Commissaires, déclarent qu'ils connaissent le Commandeur, qu'ils ont eu l'honneur de le voir au présent lieu plusieurs fois, et qu'il y a résidé en divers temps. Ils savent qu'il est présentement receveur de l'Ordre de Malte au grand prieuré de Toulouse, où il habite.

Le vicaire perpétuel a un soin particulier des nouveaux convertis (1).

GORSES

Le Commandeur ayant sommé Me Jean Alexis Sabatié, curé de

(1) Nous parlerons plus loin des faits et gestes des Réformés dans le Haut-Quercy, notamment à la Tronquière et Sousceyrac.


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Gorses, de prendre la croix et l'habit de l'Ordre (1), et, à cet effet, de se présenter au Chapitre prochain qui se tiendra à Arles, où il fera enregistrer les provision de sa cure, le recteur demande six mois pour régler ses affaires et se déterminer à sa nouvelle profession.

Eglise

Le curé a intenté un procès au sieur de Prade au sujet d'un banc que celui-ci avait été autorisé à installer dans une chapelle, à condition de payer les frais de construction d'une sacristie. Le Commandeur a fait fermer la chapelle par une bonne cloison avec serrure à clé, pour le motif que le sieur de Prade n'a pas tenu ses engagements.

Me Pierre Laurens Delteil, secondaire du curé.

2 cloches.

CHAPELLE DE VERDALE

Le Commandeur n'a pas encore recouvré le titre relatif à la chapelle de Verdale. Il est entre les mains du sieur Ferluc, procureur au parlement de Toulouse, absent de sa résidence.

BOUXAL

Le Commandeur a requis Me Russel, vicaire perpétuel, de

(1) On sait que l'Ordre de Malte était partagé en trois classes : Les Chevaliers, les Chapelains et les frères servants. « La première classe, dit Paul Lacroix, comprenait ceux que leur grande naissance et le rang qu'ils avaient occupé précédemment dans les armées destinaient au service militaire. On rangeait dans la seconde classe les prêtres et les chapelains, qui devaient remplir les fonctions ordinaires de l'état ecclésiastique et servir d'aumôniers pendant la guerre Les frères servants

n'étaient ni nobles ni ecclésiastiques. »

Le curé de Gorses étant prêtre séculier, l'Ordre de Malte, dont il relève, le met en demeure de « prendre la croix et l'habit de l'Ordre. » Sa résistance comme celle des curés de Bouxal et de Drulhe a sans doute pour cause les obligations nouvelles qui lui seraient imposées, notamment celle de suivre en temps de guerre l'armée des Chevaliers.


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Bouxal, de se présenter au chapitre prochain pour y prendre la croix et l'habit de l'Ordre. Même réponse que celle du curé de

Gorses.

1 cloche.

Interrogés : Jean Calméjane et Jean Gratacap.

DRULHE

2 mars 1708. Les Commissaires « trouvent noble Jacques Montblanc de Sansses, sieur de Lachapelle. »

Les habitants doivent le guet de jour et de nuit et la garde du château.

Les reconnaissances ont été renouvelées en 1666 devant Mes Costes, notaire de Lugan, et de Lavergne, notaire de Montbazens.

Le Commandeur a invité Me Antoine Trébocs, curé de Drulhe, à prendre l'habit et la croix de l'Ordre. Même réponse que celle des recteurs de Gorses et de Bouxal.

Procès-verbal clos le 4 mai 1708.

Améliorissements de 1720

Les Commissaires sont les chevaliers Jacques Philippe de Goufreteau de Frans, commandeur de Raissac, et Gérôme de Polastron la Illère St-Cassian.

Commandeur de la Tronquière : le chevalier Thomas de Fougasse la Bastie.

Son procureur général est; Pierre Carbonel, secrétaire du vénérable chapitre du grand prieuré de Toulouse.

Les rentes de Castelnau ont été renouvelées en 1707 et 1708, par Me Brugoux, notaire à la Tronquière ; celles de Boisset le Félichou en 1715, même notaire.

Les meubles du château consistent seulement en deux fort vieilles tables, une vieille armoire et treize chaises de paille

Rentes de Drulhe renouvelées en 1707,1708,1714 et 1715, par Me Puechourtres, notaire.

Autres rentes de Drulhe consenties les 24 et 25 mars 1720 par les sieurs François de Fonds, Jean Gibergues et Jean Coutensou, à la suite de deux jugements des requêtes rendus contre eux.


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Eglise de la Tronquière : frère Pierre Vabre, prétre religieux d'obédience et vicaire perpétuel de l'église.

Le chef de la Commanderie compte environ trois cents paroissiens tant catholiques que nouveaux convertis, (Réformés).

Le bois du château et les terres environnantes sont confiées à la surveillance de Pierre Lavergne, garde chasse.

Géraud Vermande et Etienne Lamoulière, bourgeois, déclarent n'avoir jamais vu le commandeur la Bastie. Ils ont ouï dire qu'il habite Malte.

GORSES

Me Jean Alexis est prêtre et vicaire perpétuel de l'église.

Habitants interrogés : Pierre Jamme et Jean Lacam.

A la chapelle de Verdale, on a posé un tronc qui se ferme à clé et où l'on met toutes les aumônes et les dons qui servent à entretenir et réparer la chapelle.

BOUXAL

Curé : Me Murat, pourvu de son bénéfice en 1713. Interrogés : Lafage Pierre et Calméjane Hugues.

DRULHE

Visite le 5 avril 1720.

Me Joseph de Montblanc, prêtre, vicaire général.

Procès-verbal clos le 8 avril 1720.

Améliorissement de 1744

Le 24 avril 1744, c'est Me Pierre Blanc, notaire royal à Toulouse, et secrétaire de l'ordre St-Jean de Jérusalem, qui, délégué par Messire Charles de Marquein-Roquefort, chevalier de Malte, commandeur de Caubins, Morlas et du présent lieu, vient « voir et examiner si.les réparations prescrites par la dernière visite générale et prieurale de MM. le chevalier de Bocaud et l'abbé Valette, prêtre de Lacapelle (1), visiteurs généraux en date du 27 septembre dernier, out été faites. »

(1) Lacapelle-Livron de 1730 à 1740. Du Bourg. Hist. du grand prieuré de Toulouse.


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Il se rend à l'église avec frère Pierre Vabre, prêtre d'obédience de l'Ordre de Malte et vicaire perpétuel. Il est aussi accompagné du sieur Jean Joseph Baget, agent du seigneur commandeur.

M. de Marquein, en exécution de la dite ordonnance, a donné un rideau en toile d'Allemagne avec ses tringles et anneaux qui couvre le tableau et le tabernacle, lequel rideau est de deux cannes de hauteur et une canne et demie de large, mesure de Montpellier.

« Plus, il a donné deux chandeliers de laiton à pied triangulaire d'un pan et demi de hauteur, une aube, amic et cordon de toile de Rouen, un tour de dais en soie neuve, un bénitier de cuivre pour l'asperges.

Procès verbal signé : Blanc, Vabre, Baget, Géraud Salesses et Caniac, habitants.

GORSES

Eglise. — Me Jean Alexis Sabatier, prêtre et vicaire perpétuel.

La fabrique et les marguilliers ont donné un porte-dieu d'argent neuf et un devant d'autel de camelot noir.

« A l'égard des autres rèparations portées sur l'ordonnance précitée, le sieur Baget nous a remis l'acte signifié hier aux consuls de Gorses pour les obliger a restaurer la nef, dont la réparation leur incombe. »

Un acte de même nature a été remis aux héritiers de Me Murat, avocat, pour les mettre en demeure de décorer la chapelle qui est du côté de l'évangile, laquelle est actuellement très indécente, et dont ils se prétendent propriétaires. En cas de refus, ils devront abandonner leurs droits, leur déclarant que, faute par eux de satisaire à ce dessus dans le délai de trois mois, la chapelle sera censée vacante et considérée comme propriété du commandeur. »

BOUXAL

Eglise : Me Jean Destours, vicaire perpétuel.

Saisie

Le sieur Faget exhibe un. titre en original condamnant les héritiers Murat à passer une nouvelle reconnaissance des fiefs et


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masages de Lantuéjoul, Mergouliac et leurs dépenses, conformément à celle de 1468. Une saisie a été opérée le 24 avril sur les biens des héritiers Murat afin de les obliger à payer les arrérages et dépens obtenus.

DRULHE

Me Gabriac, notaire royal à Villefranche de Rouergue; a renouvelé les reconnaissances de Drulhe.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, nous reproduisons in extenso le dernier procès-verbal d'améliorissements. Il nous a paru-d'autant plus utile de n'en rien omettre qu'il est de beaucoup le plus étendu et que la presque totalité des localités qui y sont mentionnées portaient en 1750 le nom sous lequel elles sont connues aujourd'hui.

Améliorissements de 1750

« L'an 1750 et le dixième jour du mois de septembre, nous frère René de Leaumont, chevalier de St-Jean de Jérusalem, commandeur de |Lugan, et frère Louis François de Franc Montgey, aussi chevalier dudit ordre, commissaires députés par le vénérable chapitre provincial de notre ordre, tenu et célébré dans l'hôtel du grand prieuré de Toulouse le 31 may dernier, pour voir et vérifier les réparations et améliorations faites à la Commanderie de Latronquière et membres en dépendants possédée par Messire frère Joseph de Robin Barbantane, aussy chevalier de notre ordre, sans y être assujetti par aucune ordonnance de visite, nous sommes rendus le quatorzième jour desdits mois et an, accompagnés du sieur Armant Pratviel, secrétaire de notre ordre aud. grand prieuré, que nous avons choisi pour nous servir de secrétaire et écrire sous nous le présent verbal, au chef lieu de Latronquière, où le sieur Jean Claviès, procureur juridictionnel de lad. Commanderie, nous a présenté notre commission que nous avons reçue avec honneur et respect et trouvée en bonne, forme signée par frère Etienne Reynés, datée du premier jour de juin dudit an, scellée du sceau


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dud. vénérable Chapitre, laquelle sera jointe à notre présent verbal; après quoi nous dits commissaires, voulant vaquer à notre commission, nous avons prêté le serment en la forme ordinaire et l'avons aussi fait prêter au sieur Pratviel. En foi de quoi nous nous sommes soussignés et fait signer notre secrétaire. Signé : Le Commandeur DE LEAUMONT, commissaire. Le chevalier de MONTGEY, commissaire.

Du mandement des seigneurs commissaires, Signé : PRATVIEL, secrétaire. « APRÈS quoy, nousd. Commissaires avons requis led. sieur Clavié de nous donner le dénombrement fidèle et exact de tous les droits, honneurs, prérogatives, châteaux, maisons, domaines, appartenances et dépendances généralement quelconques de lad. Crie de Latronquière ; à quoy il a satisfait comme s'en suit :

DÉNOMBREMENT

« Premièrement, il nous a dit que lad. Crie consiste en trois principaux membres qui sont : LATRONQUIÈRE, CASTELNAU, et DRULHE.

LATRONQUIÈRE

« Le membre de Latronquière est une baron nie donnant entrée aux états de Quercy, de laquelle dépendent les trois paroisses de Latronquière, Gorses et Bouxal, desquelles led. sr commandeur est prieur et curé primitif, et en cette qualité il nomme aux vicairies pertuelles desd. paroisses et prend en seul la dixme, dans toute leur étendue, de toutes sortes de grains et carnelages, à l'exception des jardins, et conformément aux anciennes coutumes, sauf néaumoins sur les villages de Miallet, Renac et d'une partie de ceux du Theil, de Compendu, Groussezet le Poumiès et la Bruguière, situés dans la paroisse de Gorsses, qui appartient à la fabrique de lad. église, au moyen de laquelle dixme les sindics et marguilliers de lad. église de Gorsses doivent fournir aux ornements, vases sacrés, réparations, luminaire et entretien du sanctuaire de lad. église, et le surplus doit être distribué aux pauvres de lad. paroisse de Gorsses


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sans que lesd. paroissiens y puissent rien prétendre pour fournir aux réparations de lad. nef de lad. église comme ils voulaient faire, à la fourniture desquelles réparations de lad. nef lesd. sindics, marguilliers et communauté demeurèrent condamnés en leur propre, suivant le jugement de Messieurs des requettes du palais à Toulouse que le Vble grand prieur de Marquein, précédent commandeur, poursuivit le 26 septembre 1740 contre les consuls marguilliers et communauté, sur laquelle dixme de l'oeuvre led. sr commandeur ne peut pas non plus rien prélever pour fournir au paiement de l'honoraire du vicaire secondaire suivant led. jugement; de laquelle paroisse de Gorsses dépend encore la chapelle de Notre-Dame de Verdalle, qui est située à une des extrémité lad. paroisse, et où il n'y a aucun service d'obligations, le sieur vicaire perpétuel étant chargé de l'entretien au moyen des aumônes et oblations des fidelles, en faveur desquels il y va quelquefois célébrer la messe, et de laquelle chapelle, led. sr Commandeur est paisible possesseur.

» Plus led. sr Commandeur jouit de l'entière dixme des villages et hameaux de Perpigniers, Puechuzal, Benech, Lavergne haute et Lasbories, qui sont dans la paroisse de Lauresses, tout de même que des villages de Bray, Lacalm, Aubiès, Maraufens et Courbou, situés dans la paroisse de Lentillac, sans qu'il y soit [tenu de contribuer au service desd. lieux.

» En qualité de baron et seigneur temporel, il a toute la justice haute, moyenne et basse, maire, mixte, impaire, dans toute l'étendue desd, trois paroisses, excepté les hameaux de Malpuech, Cor et Estals qui sont dans la vicomté de Turenne pour la justice seulement, et pour la directe relèvent de la Commanderie; comme aussi les hameaux de Tillets, Poutiac et Groussezet dont la justice appartient au sieur de Naucaze ; et dans tout le surplus led. sr Commandeur a la justice et la directe, ainsy qu'il est étably, avec droit de sang, aimandes et confiscations, faisant exercer la justice par ses officiers, qui tiennent l'audience tous les mardis de chaque semaine aud. lieu de Latronquière; à raison de quoy led. sieur Commandeur donne de pension, au juge, six cetiers seigle, au lieutenant de juge, deux cetiers seigle, et au procureur juridictionnel, trois cetiers seigle, le tout mesure de Figeac, étant maintenant juge Me Jean Mage, avocat; lieutenant, Me Murat; avocat greffier, le sieur Etienne Laborie; et procureur juridictionnel, led. Me Jean Clavié.


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» Comme seigneur foncier et direct de tous les susd. lieux, il prend les rentes et censives, acaptes et arrière acaptes avec les droits de lods au dixiême denier, et au troisiême denier des fiefs situés dans la vicomté de Turenne avec droit de prélation, — lesd. rentes et censives revenant à la quantité de 293 cetiers une pugnère de seigle, compris les 3 cetiers du moulin de Tarenques, 228 cetiers 3 quartons avoine, 8 cetiers 2 quartons bled froment, le tout mesure de Figeac, 50 livres argent, 160 poules et 20 bouades (1), le tout suivant les reconces renouvelées eh faveur du Vble grand prieur de Marquein, ci-devant commandeur les années 1743 et 1744, retenues par Me Prat, notaire royal de Figeac, remises aux archives du grand prieuré de Toulouse.

» Puis, suivant les mêmes reconnaissances, les habitants qui sont dans l'enceinte desd. lieu de Latronquiêre et des quatre croix sont obligés de porter au moulin le bled qui est nécessaire pour ceux qui habitent au château dud. lieu, et d'en rapporter la farine ; et tous les autres habitants qui sont hors des quatre croix et ceux dud. lieu dé Latronquière, même ceux des paroisses de Lauresses et Sénaillac sont obligés d'aller quérir le bois dont lad. Commanderie a besoin pour son chauffage dans le bois de la Commanderie et le luy porter au château ; et les habitants de Gorsses et de Bouxal sont tenus de luy aller chercher sa provision de vin à trois lieues à la ronde dud. lieu de Latronquière ; et en outre les habitants de lad. baronnie sont tenus et obligés à la garde dud. chàteau de nuit et de jour en temps de trouble.

» Comme aussy, les habitants dud. lieu de Latronquière, ceux de Lauresses, Sénaillac, et partie de ceux de Prendeignes doivent donner une journée chaque année pour faucher, aprester le foin, dépiquer les gerbes ou autre uzage auquel il plaira aud. sieur commandeur de les employer pour son service.

» Et finallement, led. sr Commandeur a le droit de péage ou pulvérage sur le bétail à laine qui passe au lieu de Latronquière pour aller paître aux montagnes d'Auvergne.

(A suivre). F. DE LAROUSSILHE.

(1) Une bouade était une journée de travail d'homme.


UN FIEF DU CHAPITRE DE CAHORS

EN 1262

Nous devons à l'obligeance d'un confrère originaire de l'Aveyron, une liasse ou série d'actes intéressant la paroisse de Gazes, au diocèse de Montauban. Cette église dépendait autrefois de l'évêché de Cahors ; à ce titre nous dressons copie d'un acte d'échange du mois de septembre 1262, persuadé que cette communication pourra intéresser la Société des Etudes du Lot. Il est d'ailleurs question de l'église et de la chatellenie du Bas (d'Albas), et par conséquent le document ci-joint, pour ce motif seulement, peut être communiqué avec profit.

M. Combarieu, dans son Dictionnaire des Communes, dit qu' « en 1106 le pape Pascal Il donna l'église d'Albas aux chanoines de Cahors ; cette église fut plus tard (1263), cédée par le chapitre à l'évêque Barthélemy Le Roux. » La raison de cet échange et la date vraie sont données dans l'acte que nous allons transcrire. L'évêque cède au chapitre les églises de Cazes, avec St-Jean et St-Maxent (la tradition a conservé le nom de Vincent) (1), ses annexes, de StCyprien et de Brugères, plus Martissan son annexe, et unit à la mense épiscopale l'église et la chatellenie d'Albas, à cause de leur voisinage des chatellenies de Bélaye et de Luzech, qui en dépendaient déjà.

" Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod nos Bartholomeus, Dei gratia Caturcensis episcopus, attendentes quod ex acquisitione ecclesiae et villae Dalbars cum omnibus juribus et

(1) C'est l'église St-Vincent où Aymeric Roudilh allait prier. Elle fut démolie en 1771 et les matériaux servirent à la construction du presbytère de Cazes. Il ne reste plus actuellement qu'une croix de pierre, où l'on fait tous les ans une station, la veille de l'Ascension, pour le chant du Libera-


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suis pertinentes universis ad capitulum nostrum Caturcencem pleno jure spectantium, episcopatus nostri conditio poterat in melius reformari potissime propter vicinitatem quam dicta ecclesia et villa d'Albars habent cum castris nostris de Belaie et de Luzegio, et nos capitulum caturcense cogitantes quod ex acquisitione ecclesiarum de Cazes, et Sancto Joanne, et Sancto Maxentio sibi annexis, et de Sancto Cypriano et de Bruguieyras et Martino Sancto quae est annexa ipsi ecclesiae de Bruguieyras ad dictum dominium episcopum plena jure spectantium nobis poterat multa commoditas provenire, et teniutati mensae nostrae communis multipliciter subveniri, de prudentum virorum consilio, prehabita tamen deliberatione diligenti ac communi pariter et tractatu, de communi consensu et voluntati expressà dictas ecclesias cum omnibus juribus et suis pertinentiis universis propter mutuam utilitatem et communem meliora prospicientes duximus invicem permutandas : ita quod cedentibus vel decedentibus rectoribus dictarum ecclesiarum, capitulum snpradictum caturcense dictas ecclesias de Cazes, de Sancto Joanne et Sancto Maxentio sibi annexas, de Sancto Cypriano, et de Bruguieyras et de Martino Sancto annexas habeat cum omnibus juribus et pertinentiis suis universis, et teneat in perpetuum pacifice et quiete, et ad ipsum pertineant ex tum pleno jure, sintque unitae mensae communi capituli caturcensis pariter et annexas, nobis episcopo supradicto jure instituendi, et aliis juribus nobis et ministris nostris in dictis ecclesiis competentibus, reservatis : dantes eidem capitulo plenam et liberam potestatem quod, quam cito contigerit praedictas ecclesias vaccare, aut aliquam de praedictis, quod suâ propriâ auctoritate apprehendat possessionem earum. Ecclesia vero et villa d'Albars cum omnibus juribus et pertinentiis suis universis ad dictum episcopum caturcensem pertineant ex tune supradictum, et ipsas habeat et successores ipsius et teneat in perpetuum pacifice et quiete, sintque annexae mensae episcopali pariter et unitae. In cujus rei testimonium, nos Bartholomeus episcopus antedictus, et nos capitulum caturcense praedictum presentibus litteris sigilla nostra duximus apponenda. Datum et actum Caturci, anno domini millesimo ducentesimo sexagesimo secundo, mense septembris.

On lit au bas de cette copie : « collationné sur un acte en parche-


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min trouvé dans les archives du vénérable chapitre cathédral de Caors, cotté au dos et au bout I, et plus bas lettre B, auquel il paraît avoir été deux cachets, lequel nous a été exhibé par messire Charles Gaspard de Lacoste Beaufort, chantre et syndic dudit chapitre, après quoy il l'a retiré et remis à la place où il était. En foy de quoy il s'est signéavec moy notaire royal de la ville de Cahors, soussigné. A Caors le dixième septembre mil sept cens soixantedeux. — LACOSTE-BEAUFORT, chantre et syndic. — BURGÈRE, notaireroyal.

Cette copie fut dressée à l'occasion d'un différend entre le chapitre et le recteur de Cazes, à la date de septembre 1762, au sujet de la jouissance d'une, pièce de terre et pré dépendant du fonds de l'église, comme partie de la portion congrue dudit recteur.

Cazillac, 11 novembre 1892.

B. TAILLEFER.


LES PLAINTES D'UN RHUMATISANT

Amis, plaignez mon triste sort : Depuis six mois un mal terrible Moult me fait envier la mort, Tant mon existence est horrible !

Je m'incline vers le tombeau ; Tout me l'annonce : la campagne Dépouille son riant manteau Et le froid flétrit la montagne.

Le voici le terme fatal ; Préparons-nous au long voyage. Mille fois maudit soit le mal Qui m'emporte à la fleur de l'âge.

Sais-tu ce qui mine mon corps ? C'est un rhumatisme effroyable ; Sans pitié, sans trêve, il me tord, A tous mes cris inexorable.

Est-il supplice plus affreux ? Le doux sommeil fuit ma paupiére ; Le jour blesse mes faibles yeux ; Je n'en peux souffrir la lumière.

Mon corps, brisé par la douleur, Se tient sur mes jambes à peine, Et mes bras saisis de raideur A se mouvoir éprouvent gêne.

Incapables de mouvement Mes doigts sont pris dans une enclume ; Ils ne peuvent, cruel tourment ! Recourbés tenir une plume.


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Le ciel je dèsespère voir : Mon cou raidi plus ne s'y prête. C'est à mourir de désespoir, Je ne peux plus lever la tête.

Que je voudrais goûter enfin Un petit peu de viande exquise ! Mais pour calmer ma dure faim Le lait seul m'est chose permise.

Quand je vois un flacon vermeil Tout plein de la liqueur divine Qui chauffe comme le soleil, Si j'en boirais, ami, devine.

Porte une fiole dé bordeanx Que tu trouveras dans l'armoire. De Vals et de Vichy plus d'eau... — C'est du bon vin que je veux boire.

Remplis ma coupe jusqu'aux bords Sans oublier, ami, la tienne, Et chantons en narguant la mort Des buveurs la joyeuse antienne.

Vive le vin ! douce liqueur, Liqueur à nulle autre pareille, De gaîté tu remplis le coeur Et fais que la douleur sommeille.

J'oublie ainsi pour un moment Mon mal, hélas ! que rien ne dompte, Et je songe moins tristement Qu'il faudra bientôt rendre compte.

H. CAMINADE.

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NECROLOGIE

La Société des Etudes a perdu, cette année, un de ses membres les plus distingués, M. Dangé d'Orsay.

Issu d'une noble famille de Champagne, il s'est toujours montré, dans sa longue carrière, digne de son origine, manifestant dans ses paroles et ses actions les principes de charité chrétienne et sociale qu'il reçut dès le berceau. Il s'est éteint après une vie des mieux remplies, le 25 mars, à l'âge.de 86 ans.

Jeune encore, il eut le goût de la littérature et de la poésie Cependant ce ne fut qu'après sa mise à la retraite qu'il s'adonna à la composition littéraire, autant pour sa propre satisfaction que pour occuper des loisirs qui lui avaient toujours manqué pendant sa longue carrière administrative, et répondre au besoin de travail et d'activité qu'il éprouvait.

Les premiers essais de l'ex-directeur de l'administration des Tabacs révélèrent un bon écrivain, un poète exquis. Sa première composition poétique date d'un voyage qu'il fit à Montlouis (Pyrénées-Orientales), en 1873, poésie dont la lecture faite par l'auteur, dans une de nos séances, fut couverte d'applaudissements.

M. Dangé d'Orsay n'a jamais produit d'oeuvre de longue haleine, mais seulement des pièces détachées, sur des sujets d'actualité et principalement sur les événements survenus parmi, ses proches. Le caractère particulier de ces morceaux lui a fait exprimer le désir que le recueil manuscrit qu'il a laissé à ses enfants ne sortît pas de l'intimité de la famille.

Il a aussi mis en vers quelques-unes de ces légendes que l'on trouve à chaque pas sur la terre d'Egypte, et dont certaines ont trait au passage, en ce pays, de la Vierge et de l'Enfant Jésus. Sa fille, sa petite-fille et leurs époux qui exercent de hautes fonctions dans cette contrée, lui avaient apporté cette collection de jolies petites fleurs des bords du Nil ; il en fit de superbes bouquets.

Parmi ses écrits en prose, nous trouvons un opuscule qu'il fit paraître, en collaboration avec M. Cyprien Calmon, sur l'ancienne


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église paroissiale de St-Géry, monument qui fait actuellement partie du Magasin des Tabacs.

Il existe aussi de lui un essai sur l'église Cathédrale St-Etienne.

Tous les membres de la Société des Etudes se rappellent avec quelle intelligence, et avec quel dévouement, M. Dangé d'Orsay collabora à la dénomination des rues de Cahors, et la grande part qu'il prit à l'établissement et à l'organisation du Musée dont il fut directeur. C'est à lui et aux siens qu'on doit, outre une collection de médailles trouvées en Egypte, les beaux cercueils avec momies qui ne sont point la moindre richesse de notre Musée.

La Société des Etudes, reconnaissante des services de M. Dangé d'Orsay, qui à plusieurs reprises fût appelé, par un vote unanime, à présider ses séances, le nomma, il y a deux ans, directeur honoraire, alors que son grand àge ne lui permettait plus d'assister à ses séances.

Disons, en terminant, que s'il fut l'ami des lettreset des arts, il fut aussi l'ami de tout ce qui est bon, l'ami et le protecteur des panvres, et qu'il a bien mérité qu'on dise de lui': Transiit benefaciendo.

Son souvenir restera profondément gravé dans les coeurs de tous ses anciens collègues de la Société des Etudes.

H, VALETTE.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 3e TRIMESTRE DE 1892

Séance du 4 Juillet ; Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le président annonce à la Société qu'à l'occasion de l'inauguration du Monument Clément-Marot, M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a remis les palmes d'Officier de l'Instruction publique à M. Valette, président du comité d'initiative. Il se fait l'organe de la Société en adressant à M. Valette ses plus vives félicitations pour cette distinction méritée.

M. Greil donne lecture, au nom de M. l'abbé Taillefer, membre correspondant, d'un compromis passé le 21 avril 1459 entre le recteur de Las Bouygues et ses paroissiens ; cet acte indique d'une façon aussi exacte que complète ce que l'on payait de rente au clergé vers le milieu du XVe siècle. Il fut dressé à Montcuq, en l'étude de Me Jean Natalis, notaire royal, à la date mentionnée ci-dessus. La copie qu'en a faite M. Taillefer est empruntée aux archives de M. Clédard, notaire à Lauzerte (liasse Natalis, n° 50 ; — folio XV à XVIII).

Séance du 11 Juillet

Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. de Maynard, agent d'assurance à Cahors, est présenté comme mem-


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bre résidant par MM, Cangardel et de Larousilhe. Conformément aux statuts, son élection est renvoyée à la prochaine séance.

M. Forestié, secrétaire général de la Société archéologique de Tarn-etGaronne, donne connaissance de documents inédits qu'il a réunis sur Hugues IV de Cardaillac. Hugues de Cardaillac se maria en 1317 avec la petite nièce de Jean XXII. A ce propos, M. Forestié fait remarquer que la nièce de Jean XXII s'appelait Bernarde et non Marie comme l'ont cru des historiens locaux. A partir de son mariage, Hugues de Cardaillac se trouva mêlé à la guerre de Cent Ans, et notamment au siège de la Réole où il se distingua ; il avait alors vingt-sept ans et fut nommé à la suite de ses exploits gouverneur de Nérac. A ce moment, il comptait parmi ses parents quatre évêques, trois dignitaires et plusieurs religieux. Aussi Jean XXII lui adressa-t-il un bref lui accordant la faculté de choisir tel confesseur qui lui plairait. Plus tard, à la suite de sa participation à la guerre des Bâtards, il reçut le quart de la juridiction du château de Montpezat.

En 1336, la fortune des Cardaillac était à son apogée. A la mort de Bertrand V de Cardaillac son père Hugues IV eut un procès qui dura quinze ans avec sa mère à l'occasion des legs considérables faits par Bertrand V. Entre autres choses, elle réclamait sa dot, ses bijoux et l'augment de sa dot s'élevant à deux mille cinq cents livres. Hugues fit en argent une grande partie des nombreux legs en nature contenus dans le testament de son père ; il fit distribuer l'argent sur la place publique du lieu, à raison de trois palmes environ par tête.

Mais ce qui est surtout à remarquer dans la vie de Hugues de Cardaillac, c'est qu'il fabriqua ou fit fabriquer par ses gens en 1339, huit ans avant la bataille de Crécy, dix canons pour la défense de Cambrai, dont il était gouverneur ; celui qu'il employait pour cette fabrication se nommait Pierre Morel et était sans doute son écuyer et originaire du Quercy. On sait qu'à cette époque la poudre faisait depuis peu son apparition en France. Il fut donc le premier à fabriquer de l'artillerie à feu. Cette spécialité de Hugues de Cardaillac lui permit de défendre dans des conditions toutes particulières le Quercy quelques années plus tard. En 1345, son château de Bioule, entre autres, était défendu par vingt-deux canons se chargeant par la culasse. D'ailleurs, Hugues écrivit pour la défense de ce château une instruction spéciale qui prouve qu'il possédait de sérieuses connaissances en fait de défense des places.

Il mourut en 1353 au siège de Saint-Antonin, sans doute d'un coup de


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canon. Il avait déjà écrit en 1340 un testament curieux, surtout au point de vue des legs qu'il faisait et qui étaient très nombreux.

M. le président remercie M. Forestié d'avoir bien voulu, à l'occasion de son passage à Cahors, faire profiter la Société des études de ces documents curieux sur un chevalier originaire du Quercy et dont l'histoire ne s'est pas assez occupée, si l'on considère le rôle qu'il joua à son époque au point de vue militaire.

M. Forestié remercie la Société de l'avoir reçu et écouté et lui communique le plan du château de Bioule. On sait que ce château était la propriété des Cardaillac ; aussi cette communication est-elle accueillie avec le plus grand intérêt.

Séance du 18 Juillet

Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procês-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Joseph Blanc donne lecture du compte rendu dès fètes de l'Inauguration du monument Clément Marot, dont il a été chargé par la Société et qui est destiné à être publié dans le prochain fascicule du bulletin.

Il lit ensuite un sonnet : Illusion.

M. de Maynard, agent général d'assurances, présenté à la dernière séance par MM. Cangardel et de Larousilhe, est élu membre résident.

Séance du 25 Juillet Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il dépose en outre au nom de M. Auguste Cammas, une copie manuscrite de l'Histoire des Evêques de Cahors, par Vidal. M. Greil fait remarquer à ce sujet que ce manuscrit contient des notes complémentaires sur.les évêques qui ont occupé le siêge de Cahors depuis 1660 jusqu'en 1850.

M. le Président communique à la Société une lettre de M. le Président de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne, faisant connaître


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que cette compagnie se propose de faire, avec la Société historique de Gascogne, pendant la première quinzaine de septembre, une excursion aux Pyrénées : Saint-Bertrand de Comminges, Valcabrière, Luchon, etc. Une réduction de 50 0/0 est assurée aux excursionnistes par la Compagnie des chemins de fer du Midi. Le prix du séjour à Luchon est fixé à 7 fr. par jour tout compris, La Société archéologique de Tarn-et-Garonne espère que la Société des Etudes du Lot se joindra à elle pour faire ce voyage qui permettra aux deux Sociétés d'établir entre elles des liens plus intimes de confraternité.

Il est décidé que cette proposition sera portée à la connaissance des

membres de la Société par la voie de la presse. Ceux qui désireraient

prendre part à l'excursion sont priés de faire parvenir leur adhésion à

M. le Secrétaire général de la Société des Etudes du Lot, avant le 15

août, terme de rigueur.

M. Greil continue la lecture des statuts de la corporation des tailleurs de Cahors, en 1611. Il s'arrête à l'article 35.

Cette séance étant la dernière de l'année 1891-92, le procès-verbal est rédigé en séance par le secrétaire et adopté après lecture. La reprise des travaux est fixée, conformément aux statuts, au premier lundi du mois d'octobre.

Séance du 3 Octobre

Présidence de M. DAYMARD, directeur

MM. Greil et Daymard présentent la candidature de M. Gibert Michel, maire d'Uzech-des-Oules (Lot), qui demande à faire partie de la Société des Etudes, en qualité de membre correspondant. Conformément aux statuts,' son élection est renvoyée à la prochaine séance

M. Henri Valette donne lecture de la notice nécrologique sur M. Dangé d'Orsay.

Séance du 10 Octobre

Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procês-verbal de là dernière séance est lu et adopté.

M. Gibert Michel, maire d'Uzech-des-Oules (Lot), présenté à la der-


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nière séance par. MM. Greil et Daymard, est élu membre correspondant de la Société.

Conformément aux statuts, le secrétaire des séances est chargé de l'en informer.

Séance du 17 Octobre

Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

En l'absence de M. le Secrétaire général, M. Joseph Blanc, secrétaire dés séances, dépose les publications reçues pendant les vacances : il signale un exemplaire d'une conférence sur les causses du Languedoc faite à l'Exposition universelle par M. Martel, offert par l'auteur en hommage à la Société.

Il donne lecture : 1° d'une circulaire de la librairie Edouard Privat, annonçant la publication d'une étude sur les sépultures barbares du Midi et de l'Ouest de la France, par M. C. Barrière-Fleury, et demandant une souscription en faveur de cet ouvrage. Sur la proposition de M, Combarieu, il est décidé que le Conseil d'administration sera invité à examiner s'il n'y aurait pas lieu d'y souscrire.

2° De deux circulaires de M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, annonçant que le Congrès des sociétés savantes ainsi que celui des sociétés des beaux-art en 1893, sont fixés au 4 avril. A l'une des deux circulaires sont joints deux exemplaires du programme du Congrês.

Le manuscrit complet des communications proposées par les délégués devra être adressé au ministère de l'instruction publique (direction du secrétariat, 1er bureau), avant le 4 février 1893, date extrême.


COMPTE

DE RECEPTES ET DE DESPANCES

DU

VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHEDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS

POUR

L'année 1652 finissant 1653

G. de la Croix rapporte, dans son Histoire des Evêques de Cahors, que Saint-Didier après avoir relevé de ses ruines l'église cathédrale, vers l'an 639, y rétablit des religieux chargés de la desservir à perpétuité et d'y célébrer les saints offices. Quoique cette assertion ait été contestée, on s'accorde à croire cependant que des clercs soumis à la réforme introduite par Saint-Chrodegand au VIIIe siècle vivaient en commun dans un monastère attenant à la cathédrale sous la direction d'un prévot, qui plus tard changea ce nom contre celui de prieur et d'un doyen. A cette époque leur supérieur principal était l'évêque et après lui l'archidiacre, au-dessous desquels prirent place d'autres dignitaires dès le Xe siècle. Il en est fait mention dans le testament de l'archidiacre Benjamin (945) où l'on trouve cités outre le prieur et le doyen, un abbé, un grand chantre, un cellerier, deux trésoriers et enfin l'écolâtre chargé de la direction de l'école.

Telles sont les origines du vénérable chapitre de l'Eglise Cathédrale Saint-Etienne de Cahors dont nous allons indiquer rapidement les différentes constitutions.

« Mais, ajoute G. de la Croix, près de quatre cents ans s'étaient » écoulés depuis la fondation de Saint-Didier; la rigueur de la » discipline monastique relachée par la mollesse d'un siècle de » décadence, affaiblie par la licence déplorable de la guerre gisait » brisée et presque morte. » Les chanoines, en effet, appartenant à des maisons nobles du Quercy qui en échange des importantes

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donations qu'elles faisaient au Chapitre réservaient souvent une place de chanoine pour un de leurs enfants, vivaient hors du cloître, et se livraient au métier des armes (1). Pour remédier à ce triste état de choses, oeuvre du temps plutôt que des hommes, l'évêque Géraud II, sous l'autorité du Souverain Pontife et après avoir pris l'avis de Saint-Hugues, abbé de Cluny, rédigea des statuts soumettant le chapitre à la règle de Saint-Augustin. En mème temps l'évêque réduisit à trente, non compris les sept archidiacres, les quinze ou seize archiprêtres du diocèse et les autres dignitaires, le nombre des chanoines qui auparavant était illimité (2).

Saint-Didier faisant concourir tout le clergé de son vaste diocèse à l'entretien de la communauté de clercs qu'il aurait fondée, d'après G. de la Croix, avait fixé à un setier de froment ou de la meilleure récolte que chaque terre produira, la redevance de chaque manse de toute paroisse. Cette dîme, quoique la perception en fût souvent très aléatoire., jointe aux autres biens légués au chapitre, avaient suffi longtemps a subvenir aux besoins matériels des chanoines. Mais un grand nombre de fiefs donnés à l'église lui ayant été ravis et les dîmes ne pouvant être exactement perçues tant la misère des temps était grande, il devint nécessaire pour compléter l'oeuvre entreprise de faire cesser les spoliations d'abord et ensuite d'établir sur de nouvelles bases plus fixes les revenus du chapitre tout en les augmentant dans de notables proportions. L'Evêque de Cahors, dans sa pieuse sollicitude, s'efforça de mener à bien cette difficile entreprise. Après avoir fait séparation de mense avec son chapitre et obtenu de nombreuses restitutions en sa faveur, Géraud II, lui céda de nouvelles églises, quelques droits réservés jusque là aux évêques notamment le droit appelé de parata et la dîme de la monnaie frappée à son coin. En outre il assigna pour logement aux chanoines « son propre palais épiscopal, celui-là même que Saint» Didier avoit fait construire vers le milieu du VIIe siècle (3). » Ces réformes reçurent l'approbation des papes Urbain II en 1096 et Pascal II en 1106.

(1) G. Lacoste ; Histoire générale de la Province de Quercy ; Tome I.

(2) G. Lacoste. Loc. cit.

(3) L'Abbé R. de Foulhiac ; Chroniqnes du Quercy. Bibliothèque communale de Cahors. Manuscrits.


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Dès lors le chapitre de Cahors définitivement constitué au double point de vue spirituel et temporel occupe dans notre histoire locale une place aussi large que légitime. Les familles les plus considérables du pays tiennent à honneur d'avoir un de leurs représentants dans son sein et lui font de fréquentes donations qui, unies à celles des évèques, le rendent bientôt un puissant seigneur temporel, défenseur énergique des droits de l'Eglise si souvent et injustement menacés. Ses privilèges sont nombreux. Un des plus importants, sans contredit, est celui qu'avaient les chanoines, canoniquement assemblés, d'élire l'Evêque de Cahors qui allait bientôt joindre à ce titre celui de comte et de baron de sa ville épiscopale. Ils le choisissaient toujours parmi les plus dignes d'entr'eux ; mais gardiens vigilants de" leurs traditions ils font jurer au nouvel élu, la main droite sur la poitrine, à la porte de la cathédrale, avant la prise de possession de son siège épiscopal, de maintenir intactes leurs anciennes coutumes.

Elu par le chapitre en 1250, Barthélemy de Roux, après en avoir reçu l'autorisation du Souverain Pontife, se consacra tout d'abord à la tâche difficile de mettre en harmonie avec les besoins et les nécessités de son temps les anciens statuts capitulaires de l'évêque Géraud dont quelques prescriptions n'étaient plus observées. Dans ce but et avec le consentement du chapitre il rédigea en 1252 un nouveau règlement qui reste comme un. éclatant témoignage du zèle que ce grand prélat apportait dans la conduite des intérêts spirituels et temporels de l'église confiée à ses soins. Un des points les plus importants de cette réforme fut la sécularisation des chanoines dont le nombre resta fixé à vingt-cinq. On leur assigna à chacun à titre de prébende et sa vie durant la somme de quinze livres caorcines. Les dignitaires du chapitre étaient les six Archidiacres, de Cahors, de Tornès, de Figeac, de Saint-Céré, des Vaux et de Montpezat, le Chantre et le Sacristain auxquels on adjoignit le Maître de l'oeuvre et l'Ecolâtre chargé de la direction de l'école annexée au cloître et où l'on enseignait la grammaire. Comme son prédécesseur Géraud II, Barthélemy donna quelques églises au chapitre pour constituer les nouvelles prébendes canoniales.

L'embellissement de la Cathédrale fut toujours, ainsi qu'il convenait, une des principales préocupations du chapitre. Après avoir fait reconstruire la partie supérieure de l'abside dès le XIIIe


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siècle, il faisait commencer en 1315 la façade et le clocher actuels qui ne devaient être terminés que neuf ans plus tard. Pendant que ces grands travaux extérieurs donnaient à notre cathédrale la physionomie qu'elle a aujourd'hui, les évêques et les chanoines se préoccupaient de la décoration intérieure de leur église. C'est en effet à l'époque dont nous parlons que furent exécutées les intéressantes peintures murales si heureusement réparées en partie et les verrières dont il ne reste plus trace aujourd'hui, mais qui d'après l'abbé R. de Foulhiac qui les avait vues, étaient consacrées en majeure partie à la représentation des saints évêques de l'église de Cahors.

Des entreprises aussi considérables, les charges nombreuses qui lui incombaient, les maux de la guerre, la misère générale et surtout les abus qui s'introduisaient partout en ces temps de trouble, avaient considérablement diminué les ressources du chapitre. Tandis qu'en 1252 ses revenus s'élevaient à 1,005 setiers de froment, 1,000 pipes de vin et 3,000 livres tournois environ, ils n'étaient plus au commencement du XVe siècle que de 230 setiers et une hémine (demi-setier) de froment, 100 pipes de vin et 100 livres tournois (1). Une réforme était nécessaire; Guillaume d'Arpajon l'accomplit avec énergie dès les premières années de son épiscopat. De concert avec le chapitre et toujours sous l'autorité du Souverain Pontife, ce prélat apporta en 1418 quelques modifications aux statuts de Barthélemy de Roux. Il réduisit le nombre des chanoines à quatorze y compris l'évêque et supprima les archidiacres de Figeac, de Saint-Céré, des Vaux et de Montpezat ainsi que l'office de maître de l'oeuvre. « Depuis ce changement d'estat le chapitre » cathédral compte quatorze chanoines, quatre hebdomadiers et » quatorze prebendiers, plusieurs chapelains et prêtres habitués au » nombre d'environ soixante assistants à l'office divin (2). » Enfin comme complément indispensable de son oeuvre Guillaume attribua quelques nouveaux bénéfices ou chapitre.

(1) Les revenus s'élevaient : en 1345 à la somme de 2.657 livres en argent, 1,267 setiers de blé et 6,530 setiers de vin. En 1371 : à 707 livres en argent, 158 setiers de froment et 758 setiers de vin. — L'abbé R. de Foulhiac ; loc. cit.

(2) L'Abbé R. de Foulhiac ; loc. cit.


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Plus de cent ans après, certaines dispositions des statuts de Barthélemy de Roux ne paraissant plus en rapport avec les usages du temps étaient tombés en désuétude, lorsque Pierre de Bertrand fut appelé à l'évêché de Cahors. Malgré les malheurs qui affligèrent son court épiscopat, Pierre, après avoir pris l'avis du chapitre, substitua aux anciens règlements de nouveaux statuts plus conformes aux prescriptions du saint Concile de Trente et aux décrets des Souverains Pontifes. Cette règle qui ne sera plus modifiée jusqu'à la Révolution, fut promulguée le 6 novembre 1560 devant tous les chanoines réunis au son de la cloche dans la chapelle Saint-Martin de l'église cathédrale. Le chapitre était définitivement constitué de la manière suivante : quatorze chanoines y compris l'évêque ; quatre hebdomadiers ; douze chapelains perpétuels dits prébendiers, un bedeau secrétaire ; un bedeau portier; dix prêtres révocables ad nutum, dont un procureur de l'hospice du chapitre, un pour le chant de l'Evangile, un pour la lecture de l'Epitre, un sacristain, deux pour entonner les hymnes et les psaumes de part et d'autre du choeur les jours non fériés, deux portiers, deux chapelains dits de Piac, enfin un maître de musique et six enfants de choeur. Les chanoines composaient ce qu'on appelait le grand choeur et les autres prêtres bénéficiers du chapitre, le petit choeur.

Tel était l'état du chapitre cathédral en 1652 sous l'épiscopat de Monseigneur Alain de Solminihac.

Le « Compte de Recettes et de Dépenses du Vénérable Cha» pitre de l'Eglise Cathédrale Saint-Etienne de Caors pour l'année » 1652 finissant 1653 » que nous publions aujourd'hui est une copie du temps, offrant tous les caractères d'une authenticité absolue, écrite sur 58 pages de papier in-folio. Ce document précieux pour l'histoire du chapitre dont il nous fait connaître les revenus et les charges, offre en outre un intérêt particulier en ce sens qu'il est une des rares ou peut-être l'unique pièce de cette espèce, remontant à une époque aussi éloignée, qui ait échappé à la dispersion des archives capitulaires ; du moins malgré d'actives recherches nous n'avons pu en retrouver de semblable. Ces différents motifs nous ont paru devoir en justifier la publication.

Nous l'avons accompagné des notes jugées nécessaires pour l'éclaircissement du texte. Elles sont puisées en grande partie dans les documents originaux, et les oeuvres manuscrites ou publiées


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des historiens locaux. De plus nous avons cru qu'il serait intéressant de faire suivre ce compte, à titre de complément, de l'Inventaire des biens capitulaires dressé en 1790, parce qu'on trouve dans ce dernier un état des revenus et des charges du chapitre qui offre de nombreux points de ressemblance avec celui de 1652. Nous l'avons reproduit à la fin de ces notes d'après le manuscrit original déposé aux Archives départementales du Lot.

Comptes que ie Pierre Magny (1) bourgeois commis à la recépte (2) du vénérable chapitre (3) de l'esglise cathédrale St-Estienne de Caors rends à Messeigneurs dudict chapitre tant de la recepte que de la despance du revenu d'icelluy commençant au iour et feste sainct Estienne troisiesme d'aoust mil six cent cinquante deux finissant a mesme iour de l'année mil six cent cinquante troix (4).

Premièrement

Le carnenc (5) de Caors clos a soixante sept escus sur Géraud Gaubert des Ramonets (6) 67 e.

Le carnenc de Gramat (7) clos a quarante sept escus sur Géraud Fezandier de Nougairols (8) 47 e.

Le carnenc de Cambolan (9) clos à cent vingt huict escus sur Jean Roucquié de Ville neufve 128 e.

Le carnenc de Palhas (10) clos à Cinquante un escu sur Guiral Crayssac boucher 51 e.

Les chanvres et lins de Caors (11) clos a trente huit escus sur Jean Bécone (12) tailleur 38e.

Le foin de Caors clos a trente escus sur Jean Pradié hoste 30 e.

Les chanvres foins et lins d'Arcambal (13) clos a seitze

escus sur Anthoine Soyris de Galessie (14) — 16e.

Le foin de la Magdalene (15) clos a trente escus sur

Vérifié.


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maistre Redoles (16) notaire 30 e.

La dixme (17) des hortes (18) clos a seitze escus sur Pierre Boujau hoste 16 e.

Le péage du pont vieulx (19) a huict escus sur Guillaume Fourés . 8 e.

Le prieuré de Tolosque (20) clos a mille cent seize escus sur Bernard Puech marchant 1116 e.

Le prieuré de Goudou (21) clos à huict cent huictante un escu sur Jean Filières de Maxou (22)— 881 e.

Le prieuré de Gramat (23) clos a sept cent septante cinq escus sur Antoine Tronc marchant 775 e.

Le prieuré d'Aynac (24) clos a cinq cent quarante escus sur Guillaume Solinhac (25) marchant 540 e.

Le prieuré d'Autoyre (26) clos a deux cent quarante escus sur maistre Louis Laroque. 240 e.

Le prieuré de Ganhac (27) clos à huict cent deux escus sur maistre Anthoine Laribe advocat 802 e.

Le prieuré de Saint Jean de Lespinasse (28) clos à deux cents escus sur maistre Louis Laroque 200 e.

Le prieuré de Payrinhac (29) clos a trois cent huict escus sur maistre Guilhaume Bezes procureur 308 e.

Le prieuré de Cor (30) clos a quatre cent nonante deux escus sur Mr Bienveneu 492 e.

Le prieuré de Cambolan clos a sept cent trente escus sur Bernard Puech 730 e.

Le vin de Cambolan (31) clos à trente deux escus sur Bernard Puech 32 e.

Le dixme del frau (32) de Cambolan clos a cent seitze escus sur led. Puech 116 e.

Le prieuré de Lauzerte (33) clos a quatre cent escus sur Anthoine Courtois (34) marchant 400 e.

Le prieuré de Saint Daunis (35) clos à cinq cent septante escus sur Pierre Bru de Montcuc (36) 570 e.

Le prieuré de Cabanac (37) et Mauroux clos a huict cent vint et un escus sur Jean Carle marchant 821 e.

Le prieuré de Vilamade (38) clos a trois cent quarante escus sur Vielle vigne marchant de Castelnau (39).. 340 e.

Le prieuré de Génebrède (40) clos à cent deux escus sur

Vérifié.


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Jean Esquinié hoste. 102e.

Le prieuré d'Arcambal clos à quatre cent soixante six escus sur Betenac (41) notaire 466 e.

Le terson (42) de la Magdalene clos a trois cent escus sur Pierre Segala (43) chapelier 300 e.

Le prieuré del Montat (44) clos a quatre cent dix escus sur maistre Pierre Girard (45) procureur 410 e.

Le dixme du vin de Puylaroque (46) clos a cent soixante escus sur Me Argettes ieune 160e.

Les iurats (47) du Montat font rante (48) outre le bled en argent deux escus 2 e.

Les tenentiers (49) du bois de Baylats (50) dit lou bosc des canounges oultre quinze paires poules soixante dix livres (51) 23 e. 20 s.

Pour l'hommaige et rante que faict le seigneur de Sainct Circ (52) des places de Concots (53), Cremps (54), Lous Camps, La Lotge, los Lobratières, Aujols (55), Laburgade (56), Pouzols, Scieurac (57) et aultres lieux la somme de quarante livres caorcinques que reviennent a vingt six livres treitze soubs qualtre deniers 8 e. 53 s. 4 d.

Pour dix sextier d'avoine des iurats du Montat ou alvées a vingt soubs la quarte 8 e.

Pour les rantes de Ganhac, de Sainct Jean de Lespinasse et Sainct Médard (58) a soixante dix livres affermées a

maistre Pierre de Trassy (59) advocat. 23 e. 20 s.

Pour les rantes de Pern (60) affermées a Mr de la Cavalerie a dix livres 3 e. 20 s.

Total de la recepte ordinaire de l'argent de la grand table monte a la somme de dix mille trois cents escus cinquante trois soubs quatre deniers 10300 e. 53 s. 4 d.

Vérifié.

AULTRE RECEPTE EXTRAORDINAIRE FAICTE EN LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premierement

Faict recepte de la somme de trente sols des lods (61) receus de Guill. Calhau pour une partie de maison et troncVérifié.

troncVérifié.


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çon de terre qu'il a acquis de Bernadou del Calavel dans la directe (62) du chapitre le sur plus luy estant donné par Mrs du chapitre 30 s.

Plus de la somme de soixante livres receue par Mr le le chantre (63) de Liris notaire pour les lods du bien qu'il a acquis dans le tenement (64) des canonges 20 e.

Plus de la somme de dix livres recüe de Jean et Anthoine Vidalhacs (65) pour le droict des lods du bien qu'ils ont acquis dans le tenement des canonges par Mr le chantre 3e. 20 s.

Plus la somme de quarantes livres recue par Mr le chantre des fermiers des rantes de Montliauzun (66) et Cazex (67) 13 e. 20 s.

Plus la somme de huictante livres de Mr Gisbert (68) bourgeois et de Pierre Monturet (69) tailleur de la présent ville scavoir dud. Gisbert quinze livres pour les lods et vantes de la maison qu'il a acquise de Mr Lobandy (70) à la rue de Saint-Maurice par contract du 25e febvrier receu par Betenac notaire et dud. Monturet la somme de soixante cinq livres pour l'acquisition qu'il a faicte dud. sieur Gisbert dans la rue de la Fondude par contract du 24e iuin 1653 receu par Daulhac notaire, montant ce dessus... 63 e. 50 s.

Somme universelle de la recepte de la grand table monte a dix mille trois cents soixante quattre escus quarante trois souls quatre deniers.

DESPANCE ORDINAIRE SUR LA RECEPTE DE L'ARGENT DE LA GRAND TABLE FAICTE PENDANT LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

Vérifié.

Premièrement

Payé pour la messequi se dictle quatriesme iour d'aoust (l) dans la chapelle sainct Martin (2) a l'entrée du chapitre général (3) deux souls six deniers 2 s. 6 s.

Plus a Mas trente souls pour avoir acheté des raisins le 6e aoust iour de la Transfiguration, des pommes le 3e febvrier iour de sainct Blaise, ou des Rameaux (4)... 30 s.

Plus dix souls aux enfants de choeur pour avoir chanté

Vérifié veu les mandements et quittances du dict Baubuel.


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le iour des Innocents oultre une quarte de froment comme est de costume 10s.

Plus la somme de quattre cents cinquante livres au sieur Babuel pour la despance qu'il a faicte pendant l'année de cire ou huille (5) comme apert de trois mandements de Mr le Blanc (6) chantre a bailhé cy remis 150 e.

Plus a la vefve de Cadene vingt cinq souls pour avoir nettoyé les chandeliers et lampe pendant toute l'année 25 s.

Comme ce dessus cent cinquante un escu sept souls six deniers.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN GAIGES PENDANT LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement

Payé a Messieurs Le Blanc chantre et de Belveze (7) chanoine bailhes a chascunq trois livres 2 e.

Plus a Mr Dolive docteur (8) regent syndic dud. chapitre oultre six quartes froment soixante livres par quittance cy remise. 20 e.

Plus a Mr Moncoutie (9) secrétaire (10) oultre quattre quartes froment vingt livres par mandement de Mr le chantre et quittance au pied cy remis 6 e. 40 s.

Plus a Mr Rocques procureur oultre quattre quartes froment vingt livres par mandement de Mr le chantre et quittance au pied cy remis 6 e. 40 s.

Plus a Mr Valette maistre des enfants de choeur (11) quattre cents soixante dix sept livres seitze souls six deniers le restant de sept cent livres est sur la despance des' obits outre cent quartes froment 159 e. 16 s. 6 d.

Plus a Mr Astorg (12) et Maury (13) entonneurs (14) la somme de quattre vingt livres appert de leurs quittances cy remises 26 e. 40 s.

Plus a Jarnal (15) organiste et au souffleur la somme de cent trente livres pour leurs gaiges a raison de dix livres par mois pour Jarnal et trente souls pour le soufleur

Passé veu les mandements

et quittances dud. Valette

estant sur le

livre du contable


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appert des mandements de Mr le chantre cy remis. 46e. 40s.

Plus a Mr Boysson recteur de Sainct Julien (16) pour la pension que Mrs du chapitre luy font la somme de quattre vingt livres appert de sa quittance cy remise... 26e. 40s.

Plus a Mr Lobaudy (17) recteur de Sainct Géry (18) deux cent livres pour les pacs (19) de la Chandeluse (20) et de Sainct-Estienne (21) appert de sa quittance cy remise 66 e. 40 s.

Plus a Mr Mathieu recteur de Soubiroux (22) pour les pacs de la Chandeluse et de Sainct-Estienne la somme de deux cents huictantes livres appert de sa quittance cy remise 93 e. 20 s.

Plus au prédicateur (23) de la présent ville la somme de quarante cinq livres par mandement de Mr le chantre cy remis 15e.

Plus au prédicateur de Lauzerte la somme de septante cinq livres par deux mandements l'un de Mr le chantre et et l'aultre de Mr Belvèze bailhes cy remis 25 e.

Plus au prédicateur de Puy Laroque cent vingt livres par deux mandements cy remis de Mr le chantre— 40 e.

Plus à Mr Berny prestre vicaire de Cazex la somme de quarante cinq livres pour les gages que Mrs du chapitre luy donnent par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 15 e.

Plus est deub au recteur de Sainct Laurens (24) la somme de deux cent livres pour les pacs de la Chandeleur et Sainct Estienne 66e. 40s.

Plus au sieur La Cassagne prestre et viguaire de Sainct Jean des Arades (25) trente livres pour ses gaiges que Mrs. du chapitre luy donnent par mandement de Mr Belvèze cy remis ... ; 10 e.

Plus au sieur Négrié pour iouer du serpent (26) ou enseigner les enfants de choeur a iouer dud. serpent et aultres instruments la somme de cent cinquante livres apert de ses quittances cy remises 150 e.

Plus a Mr le recteur d'Arcambal la somme de quinze livres apert de quittance cy remise 5 e.

Plus a Mr Moncoutié cinquante une livres pour ses gaiges

passé veules mandements et quittances


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de maistre des cérémonies ou pour avoir blanchi l'argenterie pendant toute l'année apert de deux mandements de Mr le chantre bailhe cy remis 17e.

Plus au receveur pour ses gaiges la somme de cent quattre vingt livres 60 e.

Plus pour l'adresse et escripture des présents la somme de six livres 2 e.

Total de la despance des gages sept cent soixante escus seitze souls six deniers.

Passé veu les mandements et quittances

AULTRE DESPANCE FAICTE EN DONS ET AUMOSNES PENDANT LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

A esté donné aulx révérends pères Capucins (27) la somme de dix huict livres par mandement de Mr Le Blanc bailhe 6e.

Plus aulx pauvres de l'hospital Sainct Estienne (28) septante cinq livres par receu de Mr Audubert bailhe dud. hospital cy remis . 25 e

Plus aulx pauvres du Montat trente sept livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 12 e. 20 s.

Plus aulx pauvres de Valroufié (29) vingt et sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe 9 e.

Plus aulx pauvres d'Arcambal vingt et sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe 9 e.

Plus aulx-pauvres de Vers et Veles (30) trente huict livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12e. 40s.

Plus aulx pauvres de Mauroux treitze livres par mandement dud. sieur chantre cy remis 4 e. 20 s.

Plus aux pauvres de Sainct Sernin (31) trente sept livres par mandement dud. sieur Le Blanc chantre cy remis 12 e. 20 s.

Plus aulx pauvres de Palhas quarante cinq livres par mandement dud. sieur chantre cy remis 15 e.

Plus aulx pauvres de Sainct Antet (32) trente sept livres par mandement dud. sieur chantre cy remis 12 e. 20 s.

Plus aulx pauvres de Sainct-Urcisse (33) trente sept livres par mandement dud. sieur chantre cy remis 12 e. 20 s.

Passé

35 livres au

recteur de

Mauroux

pour paiem.

l'entière taxe

faisant en

tout 48 1.


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Plus aulx pauvres de Saint Proiet (34) quarante cinq livres par mandement dud. sieur chantre cy remis 15 e.

Plus aulx pauvres de la chapelle Sainct George trente sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12e. 20 s.

Plus aulx pauvres d'Autoyre trente sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12 e. 20 s.

Plus aulx pauvres de Vilamade vingt et sept livres par mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis 9 e.

Plus aulx pauvres de Sainct-Daunis trentre sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis... 12 e. 20 s.

Plus aulx pauvres de Sainct-Cyprien (35) trente huict livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12e. 40 e.

Plus aulx pauvres de Vazerac (36) soixante livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 20 e.

Plus aulx pauvres de Martissan (37) quarante livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 13 e. 20s.

Plus aulx pauvres de Sainct Jean de Lespinasse trente huict livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 12e. 40e.

Plus aulx pauvres de Sainct Jean des Arades vingt livres par mandement de Mr le chantre bailhe et remis. 6 e. 40s.

Plus aulx pauvres de Montliauzun trente huict livres par mandement de Mr le chantre bailhe et remis— 12 e. 40 s.

Plus aulx pauvres de Montdomer (38) trente huict livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12e. 40s.

Plus aulx pauvres de Gramat soixante livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 20 e.

Plus aulx pauvres de Saincte Anne vingt livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 6 e. 40 s.

Plus aulx pauvres de Cor trente huict livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 12 e. 40 s.

Plus aulx pauvres de Sainct Aureil (39) trente sept livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 12e. 20s.

Plus a esté donné aulx fermiers de Ganhac de 1652 cent livres par mandement de Mr Belvèze bailhe au pied de requeste cy remis 33e. 20s.

Plus aulx fermiers du Montat de lad. année 1652 trente et

Passé veu les mandements et quittances


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une livre par mandement cy remis de Mr Belvèze... 10 e.

Plus aulx fermiers del tersou de la Magdalene quarante livres par mandement de Mr Leblanc bailhe cy remis 13e. 20s.

Plus a Mr Darnis (40) advocat fermier d'Aynac dix livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 2 e.

Plus a Sautonge quinze livres que Mrs du chapitre luy ont donné pour le service rendu par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 5 e.

Plus a Jean Pradié (41) six livres que Mrs du chapitre luy ont donné pour des considérations par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 2e.

Plus au sieur Terion doutze livres pour avoir chanté pendant l'année sa partie à la musique par mandement cy remis de Mr le chantre bailhe , 4e.

Plus a un pauvre prestre et deux escholiers passant cinq livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis ; 1 e. 40 e.

Plus a la mère de Grépon (42) enfant de choeur cinq livres par deux mandements de Mr le chantre bailhe cy remis 1 e. 40 s.

Plus a la mère de Jean Blanc dit pape enfant de choeur trois livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis le.

Plus a Charles Bertier quarante cinq souls que Mrs du chapitre luy ont donné pour achepter une paire de souliers par mandementde Mr le chantre bailhe cy remis 45 s.

Plus a divers musiciens passants dix livres quattre sols par huict mandements sept de Mr le chantre et un de Mr Belvèze bailhe cy remis — 3 e. 24 s.

Plus aulx fermiers de Goudou soixante livres que iai teneu en compte du commandement de Mrs du chapitre sans mandement 20 e.

Plus aulx pauvres de Cazex quarante cinq livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 15 e.

Plus aulx pauvres de Sainct Proiet la somme de trente cinq livres pour l'aumosne de l'année 1651 ayant esté obmise apert du mandement de Mr Belvèze bailhe 3e iuin 1652 cy

Passé veu les mandements et quittances


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remis 11e. 40s.

Plus aulx pauvres de Goudou quarante cinq livres par mandement de M. Belvèze bailhe cy remis 15e.

Plus a esté donné aulx fermiers de Tolosque pour certaines considérations la somme de cent cinquante livres 50 e.

Plus aulx fermiers de Cambolan cent vint livres par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 40 e.

Plus aulx pauvres dud. Cambolan trente sept livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 12 e. 20 s.

Plus a Jean Esquiniè fermier de Génebrède doutze livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 4 e.

Plus a maistre Davi tailleur dix livres pour certains services rendus sur le prieuré du Montat par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis. 3e. 20s.

Plus a maistres Rocques et Delfour (43) procureur la somme de vingt livres par mandement de Mr Leblanc bailhe cy remis 6e. 40s.

Plus aulx fermiers d'Arcambal la somme de quarante livres par mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis 13e. 20s.

Plus aulx enfants de choeur trente souls pour les causes portées à la requeste et mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis — 30 s.

Plus a maistre Jean Cornaro (44) prestre grec dix livres par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 3 e. 20 s.

Plus a un marchant de Limoges trois livres par aultre mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 1 e.

Plus aulx pauvres de Ganhac soixante livres par mandement de Mr Le Blanc bailhe au pied d'une lettre cy remis 20 e.

Plus a Mrs les Consuls de la présent ville la somme de deux cents livres pour le voeu (45) que la ville faict à la chapelle Nostre Dame du Pont Vieux (46) par mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis avec la quittance au pied de Mr Marcillac (47) consul 66e. 40s.

Plus a Charles Bertié cy devant enfant de choeur trente livres que Mrs du chapitre lui ont donné comme apert du

Passé veu les mandements et quittances


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mandement de M. Le Blanc bailhe cy remis 10 e.

Plus a deux musiciens passant quarante souls pour avoir chanté a la feste Sainct Estienne par mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis 40s.

Plus aux fermiers du dixme des hortes la somme de six livres 2 e.

Total de la despance en dons et aumosnes montant a la somme de sept cents six escus dix huict sols... 706 e. 18 s.

AULTRE DESPANCE EXTRAORDINAIRE FAICTE EN PLUSIEURS ET DIVERS AFFAIRES PENDANT LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

Passé veu les mandements et quittances

1 e.

plus

Premièrement

Mets en despance la somme de trois cents livres que i'ay fourny pour consigner a Salhac (48) cy devant recepveur dudict chapitre pour certaine erreur a ses comptes par mandement de Mr Belvèze bailhe du quel apert cy remis avec l'acte de consignation 100e.

Plus la somme de cinquante neuf livres deux souls payée a Mr le grand Archidiacre (49) pour les frais par lui exposés en faisant faire la vérification d'entre le syndic du chapitre et Marie de Donadieu vefve de Ressayre (50) apert du rolle mandement au pied de Mr Belvèze bailhe du 13e décembre 1652 cy remis 19e. 42s.

Plus ie me doibs rembourser de trente neuf livres neuf deniers pour la despance faicte al Montat le jour de Sainct Barthélemy par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 13e. 9s.

Plus payé a Mr Mercadié recteur de Saint Proiet la somme de vingt livres que Mrs du chapitre lui donnent pour certaines considérations par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 6e. 40s.

PAUL DE FONTENILLES. (A suivre).

Passé veu les

mand. et

quit


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÉRE

(Suite)

MEMBRE DE CASTELNAU

» Ce membre consiste en directes, rentes et censives que led. Sr Commandeur jouit aux lieux et paroisses de Castelnau-Bretenoux, Loubressac, au Toyre, Félines, St-Michel, Gaignac, St-Martin Delbosc, St-Laurent, Belmont, St-Jean-Lespinasse, et dans la ville et terroir de St-Céré, dans la vicomté de Turenne et baronnie de Castelnau de Bretenoux; lesquelles rentes et censives rapportent annuellement cinquante quatre cetiers et demi seigle, cinq cetiers et demi quart avoine, un cetier noix, un cetier fèves, mesure dud. lieu, et trois livres quatre sols dix deniers argent, avec tous droits et devoirs seigneuriaux, conformément aux reconnaissances renouvelées, en 1738, en faveur du Vble grand prieur Marquin, par devant Me Vaïssié, notaire royal de Bretenoux;

BOISSET LE FÉLICHOU

» Plus est seigneur justicier haut, moyen et bas, foncier et directe, d'un petit hameau appelé Boisset le Félichou, qui est distant dud. lieu de Latronquière d'environ deux lieues, situé dans l'Auvergne, dont la rente annuelle monte un cetier froment et un droit d'albengue.

CHATEAU ET DOMAINE DE LATRONQUIÈRE

» Les bâtiments et domaines dud. lieu et chef membre de Latronquière consistent en un château composé de divers membres et appartenances tel que nous le voyons, et une grange qui est dans le pred, lequel pred led. Sr Commandeur jouit noblement. Il est au bas dud. château et a une contenance de quarante journaux, dans

16


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lequel il se recueillit ordinairement quarante ou cinquante charretées de foin, joignant le château ; et du côté du levant, il y a un champ labourable contenant environ deux ceterées, et du côté du septentrion, un chenevier ou jardin, avec deux autres petits jardins contigus et un autre jardin ou chenevier joignant l'étang qui sert pour arroser le pred, led. jardin appelé vulgairement l'hort du château.

» Plus led. Sr Commandeur jouit encore noblement d'un bois à haute futaye situé dans ce terroir et juridiction de Latronquière, de la contenance de quatre-vingt-dix-huit arpents vingt-deux perches.

Meubles d'état

Ils consistent seulement en deux tables, treize chaises et une armoire.

MEMBRE DE DRULHE

» Led. Sr Clavié nous a dit que ce membre est éloigné du chef-lieu de sept lieues dans le diocèse de Rodès, que led. Sr Commandeur en est prieur et curé primitif, qu'il nomme à la vicairie perpétuelle, qu'il prend en seul la dixme de tous grains, vins, laines et carnelage à la cotte onziême, de même que sur un chef appelé le Temple situé dans la paroisse de Salles, pouvant aller annuellement à sept ou huit cetiers de bled, mesure de Villefranche. Il prend encore le droit de prémice sur toute la paroisse de Drulhe, à raison de quatre quartons seigle par araire, de ceux qui tiennent du bétail, deux quartons pour demi araire, un quarton par brassée et deux charges d'hommes de foin pour chacun de ceux qui ont des preds dans la paroisse ; et tous les forains qui ont des terres dans lad. paroisse payent un quarton de seigle lorsqu'ils sèment, et s'ils ont des preds il payent comme ceux dud. lieu deux charges d'hommes de foin, les habitants et lieutenants ayant été condamnés de payer le droit de prémice sur le susd. pied par divers jugements confirmés par arrest du parlement de Toulouse du 12 juillet 1685, et en exécution d'une transaction de l'année 1271, lequel droit de prémice peut monter annuellement à la quantité de quarante cetiers seigle et cent cinquante quintaux foin.

» Plus led. Sr Commandeur jouit de la moitié de la seigneurie


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moyenne et basse du lieu de Drulhe, la justice haute appartenant au roy, laquelle justice moyenne et basse est exercée par un juge, greffier, procureur d'office, et un baile commis par led. Sr Commandeur, et les autres conseigneurs pour l'autre moitié ; auxquels officiers on ne donne aucuns gages, étant maintenant juge Me Antoine Puéchourtres, avocat, le sieur Etienne Couderc, greffier.

» Plus led. Sr Commandeur est en seul seigneur foncier et directe de plusieurs fiefs dans la juridiction dud. Drulhe et divers autres par moitié, l'autre moitié étant aux conseigneurs ; — qu'il est aussy foncier en seul de divers autres fiefs dans Malleville, St-Igen, Villefranche, Villeneuve, Loupiac, Salvaignac, Peyrusse, Lalo, St-Venia, Salles, Pachens et autres paroisses circonvoisines dont les rentes sont sur le pied, scavoir : par les paroisses;dud. Drulhe, Pachens et Lalo, de deux cetiers six quartons froment, quatrevingt-dix-neuf cetiers seigle, soixante cetiers avoine, mesure de Peyrusse, trente-sept poules, une livre cinq sols argent ; — sur les paroisses de Malleville, St-Jean de Sabadel et Lalo, vingt-un cetiers deux quartes seigle, quatorze cetiers avoine, mesure de Malleville, trois poules et trois sols argent ; — sur la paroisse de St-Igen, quatre cetiers une quarte froment, huit cetiers une quarte seigle et neuf cetiers avoine, mesure dud. lieu et deux poules ; — sur la paroisse de Salles Courbatié, huit cetiers froment, sept cetiers seigle, neuf cetiers avoine, mesure de Villeneuve, quatre poules et trois sols argent; — sur la paroisse de Villeneuve, un cetier froment, trois quartes seigle, quatre cetiers une émine avoine, mesure dud. lieu; — sur Villefranche, St-Venia et Cabanes, treize cetiers froment, cinq cetiers seigle, deux cetiers avoine, mesure de lad. ville, deux gélines et huit sols argent ; — sur les paroisses de Loupiac, Salvaignac, St-Pierre de Rouziès et St-Julien, huit cetiers froment, quatre cetiers avoine, mesure de Figeac, trois poules et douze sols dix deniers argent ; — sur la paroisse de St-Julien, un cetier froment, mesure dud. lieu ; — sur un fief appelé de Bonnet, près de Capdenac, et à Campoulivat, un cetier froment, mesure de Maleville, revenant lesd. rentes réduites en seigle, mesure de Peyrusse, qui est la plus voisine, à la quantité de deux cents cetiers ; sans à ce comprendre douze quartons seigle rétablis sur un fief appelé del Bourguet, et la rente d'un petit fief rétablie près le cimetière, lesquelles rentes ont été reconnues avec tous droits et devoirs seigneuriaux et droit de


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garde de jour et de nuit, suivant les reconnaissances renouvelées en 1732 par Puechourtres, notaire, et en 1741, 1742, 1743, 1744 et 1745, en faveur de feu Vble grand prieur Marquein par Gabziac, notaire, lesquelles reconnaissances sont remises aux archives dud. grand prieuré.

Domaine

» Quant au domaine dépendant dud. membre, il consiste en un château composé de divers membres et appartenances, en une grange et écurie qui est au devant de la porte dud. château dans le fort du lieu, et derrière lad. grange est le tinal et pressoir pour faire le vin ; — en un grand et beau pred d'environ dix journées à faucher, qui est joignant le jardin, et, en vue de la fenêtre du château qui tourne vers le midy, est un jardin et chenevière fermés de murailles, lequel jardin est contigu avec led. pred ; — en un champ labourable de la contenance d'environ huit cetérées, six quartons à semer ; et en une vigne ou terroir de la côte des vignes, appelée la vigne de la Religion, de la contenance d'environ quarante journées d'homme à fossoyer, distant dud. Drulhe d'un quart de lieue, du côté du couchant.

» Tous lesquels biens led. Sr Commandeur jouit noblement.

" Plus nous a dit que led. Sr Commandeur jouit et luy appartient une métairie appelée Béteille, éloignée de Drulhe d'un demi quart de lieue du côté du levant, dans lad. paroisse, du labourage d'environ deux paires, avec ses preds et bois châtaigniers, laquelle métairie est Ruzalle (ou Ruzane), et la moitié des censives d'icelle appartiennent au Sr Commandeur, et l'autre moitié aux conseigneurs.

Meubles d'état

» Plus led. Sr Clavié nous a dit que tous les meubles de l'état consistent en une table carrée, bois de noyer, deux chelits, l'un garni d'une paillasse et matelas de laine pesant vingt-deux livres, une armoire à quatre étages, bois de noyer, avec ses serrures, une plaque de fer à la salle, six chaises bois de noyer. A la cave, il y a trois tonneaux et au tinal deux cuves.

» A la susd. métairie, il nous a dit qu'il y a deux essieux de fer, l'un du poids de soixante livres et l'autre de cinquante neuf livres, huit cercles de fer pour les boutons des roues de charette, un fou-


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noir appelé marvo, deux bigos, une petite cognée, le tout en bon état et pesant vingt cinq livres, deux gabeins du poids de vingtquatre livres, deux charrettes avec leur roues, deux jougs garnis de juilles, méjanes et taladoires, deux araires garnies, un chelit de couchette, un pétrin servant de table, un autre servant à saler les Cochons, le tout en bon état. Il y a, en boeufs, cochons ou brebis, pour quatre-vingt-quinze livres de capital de bétail, et douze cetiers seigle de semence pour la part dud. Sr Commandeur, te autant pour le métayer ; desquels susd. meubles d'état les fermiers demeurent chargés par acte du 25 octobre 1732, devant Me Puéchourtres, notaire de Drulhe.

Réparations

» Quant aux réparations que led. Sr Commandeur a faites à lad. Commanderie, led. Clavié nous a dit consister :

Eglise de Latronquière

» A donné une chasuble complète de damassade de quatre couleurs, une aube de Rouen commun avec son amic et cordon.

Au château

» Led. Sr Commandeur a fait faire un petit couvert de planches et tuile canal pour couvrir le pont de bois qui communique de la salle haute à la tour carrée, fait changer quelques planches dud. pont et fait mettre de chaque côté d'iceluy des garde fous, et ce en exécution de l'exhortation faite au précédent Commandeur dans la visite prieurale de 1743.

" A fait racommoder les contrevents de la salle et fait replacer un de ceux qui donnent sur la cour, a fait resuivre tous les couverts du château, a fait mettre une penture à la porte de la cave qui est au bas du degré et rassurer l'autre, a fait recrépir l'entour des greniers avec mortier à chaux et à sable, a fait refaire à neuf les clayes qui ferment les preds, a fait réparer le portail d'entrée dud. château, a fait raccommoder les deux pieds de force du grenier qui est au premier étage, a fait relever la muraille de pierre sèche du petit jardin qui est à côté de l'église joignant le château, plus a donné un fusil au garde bois.


— 230 — A l'église de Gorsses

» Led. sr Commandeur a fait donner une chasuble de satin avec un galon d'or faux ;

» Plus une chasuble de satin blanc avec un galon d'or faux ;

» Plus une chasuble de satin violet avec un galon d'or faux ;

» Plus une chasuble de camelot violet.

» Plus a fait faire un acte aux marguilliers de l'oeuvre de lad. église chargés de l'entretien et fourniture des ornements, vases sacrés et réparation du sanctuaire, comme il est dit ci-dessus, pour les obliger à faire resuivre le croissant du soleil, à resuivre les toits du sanctuaire et de la sacristie, à rassurer la vitre du sanctuaire, faire paver les deux côtés de l'autel, donner un rituel et relier l'antiphonaire, donner des crémières d'étain fin, allonger deux aubes, étamer la cuvette des fonts baptimaux et raccommoder la piscine, faire une sacristie derrière l'autel.

» Toutes lesquelles réparations, tant suivant l'ordce de visite que autres absolument nécessaires, seraient déjà exécutées sans la mort du sr Brugous et du sr curé de Gorsses, chargés de l'administration des biens de l'oeuvre; à l'occasion de quoy led. sr Clavié a dit qu'étant maintenant chargé avec le nouveau curé de lad. administration, il poursuit un procès au sénéchal de Figeac contre la veuve du sr Brugous, pour l'obliger à rendre compte des revenus de lad. oeuvre.

» Plus led. Commandeur a fait faire un acte à la Communauté de Gorsses, pour l'obliger à faire raccommoder le pavé de l'église.

A l'église de Bouxal

» Led. sr Commandeur a donné une chasuble de damassade, complète, de toute couleur, avec son devant d'autel de même. » Une chasuble de camelot blanc gaufré, compléte ; » Autre chasuble de camelot blanc gaufré, complète; » Autre chasuble de camelot gaufré violette, complète ; » Une aube de Rouen, trois amics et deux cordons ; » Deux corporaux, six lavabos ; » Une croix processionnelle de laiton ; » Un encensoir avec sa navette de laiton ; » Une lampe de laiton argentée ;


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» A fait raccommoder les chandeliers de laiton ; » A fait faire aux vases sacrés tout ce qui était besoin ; » A fait raccommoder la vitre du sanctuaire ; » A fait élever les fonts baptismaux et étamer la cuvette d'iceux ; » Fait refaire à neuf le balustre qui sépare le sanctuaire de la nef.

Au membre de Drulhe. — Eglise

» Le sr Commandeur a donné un beau tabernacle doré en entier avec les colonnes à façon de marbre ;

» Plus une chasuble de damassade blanche, complète, avec un pluvial de même ;

» Autre chasuble de damassade de toute couleur, complète, avec un pluvial de même ;

» Deux chasubles de camelot gaufré, complètes, l'une blanche et l'autre noire ;

» Une aube de Cambrai avec son amic, trois cordons et deux corporaux ;

» Un antiphonaire, un te igitur, évangile et lavabo ;

» A fait redorer le croissant du soleil ;

» A fait faire au-dessus du lambris du sanctuaire un faux plancher ponr empêcher les tuiles et la poussière de tomber sur le lambris, duquel il a fait reclouter et changer les planches gâtées et mettre une corniche à la naissance dud. lambris, du côté du midy, et du nord, a fait resuivre à tail ouvert le couvert du sanctuaire, de même que celui de la sacristie.

Château

» Le sr Commandeur a fait refaire à neuf le plancher du galetas joignant la tour ;

» A fait refaire à neuf le plancher du galetas de la chambre qui est sur l'entrée du fort et sur le portail et fait changer une poutre de trente pans de long ; a fait faire une porte neuve avec tous ses ferrements pour fermer le galetas ; et a fait fermer les embrasures de lad. poutre avec du mortier à chaux et sable et fait recrépir le tour desd. deux planchers ; a fait refaire à neuf une grande partie du couvert du grand galetas et fait resuivre tous les autres couverts du château.


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» A fait enchaîner les angles desd. couverts et recrépir quatre canons de cheminée avec mortier à chaux et à sable ; a fait refaire à neuf une fenêtre du degré avec ses ferrures nécessaires et rapporter une pièce à une autre ; a fait couvrir avec du fer blanc les pommes du couvert de la tour carrée et de l'escalier ;

» Plus, à une des chambres hautes du château, a fait mettre une bande de fer à une poutre qui était fendue et mis un pied de force;

» A la grange servant d'écurie vis à vis le château a fait fermer un grand trou qui s'était formé à la muraille du côté du septentrion au dessus du plancher, avec de la pierre, à chaux et à sable, et fait recrépir lad. muraille qui forme l'écurie avec du mortier à chaux et sable.

» A fait refaire à neuf la moitié du râtelier et fait mettre à l'autre les barreaux nécessaires, fait refaire à neuf la crèche et fait resuivre le couvert de lad. grange, de même que celui du pressoir qui est tout joignant.

A la métairie de Béteille

» A fait refaire une fenètre en bois de chesne à la chambre où habite le métayer et mettre quelques planches au plancher d'icelle ; » A fait resuivre le couvert de lad. loge ;

A l'étable des boeufs

» A fait recrépir et enduire la muraille dud. étable à la hauteur de six pans avec mortier à chaux et sable ; a fait refaire à neuf la crèche dud. étable en briques avec une pièce de bois au dessus et fait refaire le râtelier.

A l'étable des brebis

» A fait recrépir en dedans l'étable des brebis, refaire à neuf le plancher d'iceluy servant de grange et fait refaire à neuf le couvert.

A la grange

» A fait refaire à neuf la muraille de lad. grange du côté du sol, en pierre, avec mortier à chaux et à sable ; a fait recrépir en dehors et en dedans l'autre muraille de lad. grange, de même que les deux


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pignons ; a fait refaire le couvert de lad. grange et mettre un tirant avec deux étais pour soutenir et porter led. couvert.

» Finalement, le susd. Commandeur a fait ranger par un féodiste tous les titres et documents anciens et modernes de lad. Commanderie qui sont dans les archives du grand prieuré de,Toulouse, et fait faire un inventaire général d'iceux.

» Plus, il nous a dit que les habitants du village de Poutiac, à l'imitation de ceux de la paroisse de Lauresses appartenant à l'abbé de Figeac, refusent de payer la dixme de bled noir, et qu'en conséquence le fermier a fait assigner les principaux dud. lieu aux requêtes du palais à Toulouse, pour se voir condamner à payer pad. dixme, qui s'est payée de tout temps.

" Après lequel dénombrement et exposition desd. réparations, led. sr Clavié nous a dit contenir vérité, et s'est signé.

Signé : CLAVIÉ.

» Le travail de cette journée nous ayant entièrement occupés, y avons mis fin par nos seings et celui de notre secrétaire.

Signé : Le Commandeur de LEAUMONT, commissaire, Le Chevalier de MONTGEY, commissaire.

» Du mandement desd. seigneurs commissaires : signé PRATVIEL, secrétaire.

VÉRIFICATION

» Advenu le quinzième dud. mois et an, nous dits commissaires, voulant procéder à la vérification de ce qui vient de nous être exposé, nous nous sommes rendus à l'église paroissiale du présent lieu de Latronquiêre, accompagnés de notre secrétaire et dud. sr Clavié, à la porte de laquelle nous avons été receus par Me Louis St-Cirgues, vicaire perpétuel de lad. église, qui nous a conduits avec les cérémonies ordinaires devant le maître autel, et après avoir fait notre prière, nous avons veu un tabernacle de bois tout doré, doublé d'un taffetas blanc, couvert d'un voile de Bourg blanc, dans lequel nous avons veu un ciboire d'argent doré en dedans, un soleil avec son pied, led. tabernacle porté sur un gradin peint. Derrière est un tableau avec son cadre, lequel représente un Christ


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au milieu, la Ste-Vierge d'un côté et St-Jean-Baptiste, patron de l'Eglise, et Ste-Magdeleine de l'autre. L'autel est orné de sa pierre sacrée, couvert de trois nappes, un te igitur, évangile et lavabo, six chandeliers de laiton, un crucifix de bois, son devant de cuir doré avec son cadre bois de noyer en menuiserie ; le marchepied est de bois.

» Le sanctuaire est lambrissé et peint, éclairé par deux jours bien vitrés, séparé de la nef par un balustre de bois en menuiserie y ayant deux lampes suspendues, l'une d'étain et l'autre de laiton.

» La nef est lambrissée, éclairée par quatre jours vitrés, du côté de l'épître. Il y a une chaire à prescher et deux confessionnaux, l'un de chaque côté de la nef, le tout pavé en bonne pierre aussy bien que le sanctuaire, dans lequel et du côté de l'évangile est le banc dud. seigneur Commandeur ; le couvert de l'un et de l'autre sont en bon état ; le clocher est en pinacle muni d'une cloche.

» Les fonts baptimaux sont au fond de l'église : la piscine est de pierre ; le couvert est de bois en menuiserie fait en pointe et fermant à clef; les crémières sont d'étain et le vaze de cuivre,.le tout dans la décence requise.

» Etant revenus dans la sacristie, qui est derrière le maître autel, nous avons veu une armoire fermant à clef où led. sr St-Cirgue nous a fait voir les ornements suivants' :

» Un calice d'argent doré en dedans avec sa patène, un porte dieu, aussy d'argent doré en dedans, avec une bourse de soye et ses cordons, une chasuble complète de damassade de toute couleur neuve, une chasuble en soie blanche usée, une chasuble de camelot noir, une chasuble de camelot rouge; deux autres chasubles de camelot violet et noir, une chasuble de soye et coton de toute couleur, une chasuble de ligature, un pluvial de satinade de toute couleur, un pluvial de camelot noir, un pluvial de ligature, un pluvial de camelot blanc, un tour de dais de satinade de toute couleur avec une frange de couleur d'or, une écharpe de taffetas blanc, un devant d'autel en soye blanc ;

" Un devant d'autel à deux faces, l'un de camelot noir et l'autre de ligature, quatre aubes avec leur amics et cordons, dont une neuve, une bonne et deux usées, douze purificatoires, six nappes pour l'autel, dont trois fines et trois grosses, outre celles qui sont sur l'autel, une croix processionale, un encensoir avec sa navette,


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le tout de laiton, un bénitier cuivre, un fanal pour porter le viatique, une clochette pour l'élévation, unmissel, un rituel, un vespéral, un antiphonaire et un cager pour les morts.

» Ensuite nous avons demandé au sr St-Cirgue, vicaire perpétuel, par qui il a été pourveu dud. bénéfice, et en quoy consiste sa pension.

» A répondu qu'il avait été pourvu dud. bénéfice en 1745 par M. le Commandeur de Marquein, que sa pension consiste en vingt cetiers seigle, quatre cetiers avoine, mesure de Figeac, quatre aigneaux, soixante-cinq livres et six livres pour l'huile de lampe, qu'il jouit de plus la dixme des terres qui sont autour de la vieille église et cimetière, d'un pred et chenevier joignants appelés le champ du recteur, qui est une fondation chargée de douze messes, moyennant quoy il est tenu de faire le service porté par sa charge, déclarant avoir en son pouvoir les ornements et vases sacrés ci-dessus, et s'est signé.

Signé : St-CIRGUES, curé de la Tronquière.

» Après quoy nous sommes allés au château que nous avons parcouru exactement dans toute son étendue, trouvé en bon état, et veu que tout ce qui a été dénombré a été exécuté.

» Ensuite nous sommes allés au bois de lad. Commanderie distant d'un quart de lieue, et l'ayant parcouru, l'avons trouvé en état.

» Après quoy nous avons été au pred, chéneviers, champs, et jardins appartenant aud. sr Commandeur, et avons trouvé le tout travaillé et cultivé en bon père de famille.

» Cela, fait, nous sommes revenus aud. Latronquière et avons fait appeler les sieurs Pierre Gasquet et Raymond Moncourrier, principaux habitants dud. lieu.

» Interrogés s'ils connaissent led. sieur Commandeur, s'il a résidé dans la Commanderie, si le dénombrement a nous donné des biens et droits qu'il possède au présent lieu, dont nous leur avons fait faire lecture par notre secrétaire, contient vérité, s'il y a rien d'aliéné ou d'usurpé, si le vicaire perpétuel est de bonne vie et moeurs ; s'il administre les sacrements et fait le service selon que l'exige sa charge, et si les officiers rendent la justice avec intégrité ;

» Ont répondu unanimement et chacun en particulier qu'ils n'ont jamais eu l'honneur de voir led. sr Commandeur dans sa Comman-


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derie ; mais qu'ils ont ouï dire qu'il fait sa résidence à Malte, que le dénombrement contient vérité et qu'ils ne savent point qu'il y ait rien d'aliéné ni d'usurpé, qu'il n'y a que les habitants de Poutiac qui refusent la dixme du bled noir, comme il est dit dans le dénombrement.

Signé : MONCOURRIER, GASQUET. » N'ayant plus rien à voir ni nous enquérir au présent lieu, nous sommes signés avec notre secrétaire.

Signé : Le Commandeur de LEAUMONT, commissaire, Le Chevalier de MONTGEY, commissaire.

» Du mandement desdits seigneurs commissaires, Signé : PRATVIEL, secrétaire.

GORSSES

» Advenu l'après midy desd. jour et an, nous dits commissaires, accompagnés comme dessus, nous sommes rendus au lieu de Gorsses, éloigné de Latronquière de demi lieue, et devant la porte de l'église ou nous avons été receus en la manière accoutumée par Me Pierre Baduel, prêtre et vicaire perpétuel dud. lieu, qui nous a conduits devant le maître autel, et après avoir fait notre prière, nous avons veu un tabernacle de bois doré à plein, doublé d'un taffetas blanc, dans lequel nous avons veu un ciboire avec son pied d'argent doré en dedans, un soleil d'argent monté sur un pied de cuivre doré, led. tabernacle porté sur trois gradins peints. Au dessus est un grand tableau avec son cadre représentant un crucifix au milieu, la Ste-Vierge d'un côté, St-Jean et la Magdelaine de l'autre. Au devant est un grand rideau en toile d'Allemagne avec sa tringle de fer. L'autel est orné de sa pierre sacrée, couvert de trois nappes, d'un devant d'autel de cuir doré, d'un te igitur, évangile et lavabo, six chandeliers et un crucifix de laiton. Le marchepied est de bois avec une petite clochette à côté. Au devant est suspendue une lampe d'arquemine.

» Le sanctuaire est séparé de la nef par un balustre de bois pavé et voûté de même que la nef, toutes les fenêtres bien vitrées. Du côté de l'évangile est la chaire à prescher, et du côté de l'épître un confessionnal de bois de noyer.

» Les fonts baptismaux sont au fond de l'église ; la conque est


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de pierre, le couvert armé de pointes de fer fermant à clef, les crémières d'étain et le vaze de cuivre.

» Du côté de l'évangile, il y a une chapelle voûtée ; son autel est orné d'une nappe. Le tableau représente un crucifix, la Ste-Vierge et St-Jean; et du côté de l'épître il y a une autre chapelle servant de sacristie, dans laquelle, et dans une grande armoire, led. sr Vicaire perpétuel nous a fait voir les ornements suivants : un calice d'argent avec sa patène, doré en dedans, deux porte-dieu d'argent, dorés en dedans, l'un grand et l'autre petit ; une chasuble neuve de satin vert avec un galon d'argent faux, autre chasuble neuve de satin violet, une chasuble de camelot gaufré, lesd. chasubles complètes, données par l'oeuvre ; une chasuble de satin noir avec un galon d'argent faux, autre chasuble complète, de satin rouge avec un galon d'or faux ; autre chasuble de satin fleury de toute couleur, complète, avec un pluvial de même ; trois chasubles complètes, de camelot blanc, violet et rouge ; un pluvial de camelot noir, un pluvial de ligature, trois aubes avec leur amics et cordons, un devant d'autel de camelot noir, autre devant d'autel de satinade blanche à fleurs rouges, deux nappes fines et deux grossières, outre celles qui sont sur l'autel ; une croix processionnelle de laiton, un encensoir avec sa navette de même, deux missels., un bon et un mauvais, un graduel, un antiphonaire, un rituel, un cager pour les morts, une écharpe de taffetas blanc et un fanal pour porter le viatique.

» Sortant de lad. église, nous avons veu un beau bénitier de marbre et remarqué que le couvert du sanctuaire et de la nef est en bon état. Le clocher est bâti en carré, couvert de tuiles à croches, dans lequel il y a deux cloches ; le cimetière est devant l'église, en bon état. Ensuite on nous a exhibé les actes faits à l'oeuvre et communauté dud. Gorsses que nous avons lus et veu qu'il contiennent ce qui nous a été dénombré ci-dessus.

CHAPELLE DE VERDALLE

» Et attendu que la chapelle de Verdalle est éloignée d'une lieue de lad. paroisse et qu'il n'y a aucun service d'obligation, nous n'avons pas trouvé à propos de nous y transporter, le sr vicaire perpétuel nous ayant d'ailleurs assuré qu'elle est en bon état et décemment tenue.


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» Ensuite, nous avons demandé au sieur Baduel, vicaire perpétuel, par qui il a été pourvu d'un bénéfice et en quoy consite sa pension.

» A répondu avoir été pourvu dud. bénéfice la présente année par le Vble grand prieur de Chalvet, procureur général dud. sr Commandeur ; que sa pension consiste en vingt cetiers seigle, quatre cetiers avoine, quatre aigneaux, de la dixme et la jouissance d'un domaine consistant en une maison, un jardin, un pred, un chenevier et un petit champ labourable, le tout joui noblement. Et les gages de son secondaire sont réglés à cent cinquante livres, déclarant avoir en son pouvoir tous les ornements et vazes sacrés ci-dessus, et s'est signé :

Signé : BADUEL, prêtre, curé de Gousses.

» Après quoy nous avons fait appeler les sieurs Antoine Loudes et Jean Lacam, notables habitants dudit Gorsses, auxquels nous avons fait les interrogats ordinaires.

» Ont répondu unanimement et un chacun en particulier que led. sr Commandeur jouit de tous les droits énoncés au susdit dénombrement, ne sachant pas qu'il y ait rien d'aliéné ni d'usurpé, que le sieur vicaire perpétuel est de bonnes vie et moeurs, remplissant avec zèle et édification les devoirs de son ministère, que la justice est très bien exercée, qu'ils n'ont jamais eu l'honneur de voir led. sr Commandeur dans sa Commanderie, mais qu'ils ont ouï dire qu'il faisait sa résidence à Malte, et pour faire foy de leur déposition se sont signés :

Signé : LOUDES, LACAM.

BOUXAL

» Et tout de suite nous sommes rendus à l'église de Bouxal, éloignée de Gorsses de demi-lieue, à la porte de laquelle nous avons été receus par Me Pierre Brugous, prêtre et vicaire perpétuel de lad. église, qui nous a conduits, avec les cérémonies ordinaires, devant le maître autel, où après avoir fait notre prière, nous avons veu un tabernacle de bois doré à plein, doublé de taffetas blanc, dans lequel nous avons veu un ciboire d'argent doré en dedans, un soleil qui se monte sur le pied, ou ciboire, led. tabernacle porté sur un gradin peint. Au-dessus est un tableau représentant un Christ,


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la Ste-Vierge d'un côté, et Ste-Radegonde, patronne de lad..église, d'autre. L'autel est boisé, orné de sa pierre sacrée, couvert de trois nappes, un devant d'autel de cuir doré avec son cadre bois de noyer, quatre chandeliers, un petit crucifix de laiton, un te igitur, évangile et lavabo, le marchepied de bois. A côté est une croix processionnelle neuve, de laiton, un encensoir neuf avec sa navette, aussy de laiton, un fanal de fer blanc ; au devant est suspendue une lampe neuve, de laiton argenté.

» Le sanctuaire est séparé de la nef par un balustre de bois neuf fait en menuiserie, la fenêtre racommodée à neuf, led. sanctuaire et la nef lambrissés et pavés de planches.

» Les fonts baptismaux sont au fond de l'église. Le couvert est de bois, en pointe, fermant à clef, les crémières d'étain, le vaze de cuivre étamé, le tout en bon état, réparé par led. sr Commandeur.

» Ensuite sommes revenus dans la sacristie qui est derrière l'autel, dans laquelle il y a une armoire où on nous a fait voir les ornements suivants : une chasuble de damassade de quatre couleurs, complète, avec son devant d'autel, de même le tour neuf, deux chasubles complètes, de camelot gaufré, l'une blanche et l'autre violette, neuves, quatre chasubles de camelot blanc, rouge, vert et violet, une chasuble d'étamine verte, uzée, autre de camelot noir, uzée, un pluvial de bourg de toute couleur, deux devants d'autel de camelot, l'un blanc et l'autre noir, un pluvial de camelot noir, trois aubes, dont une neuve, une encore bonne et l'autre uzée, trois amics, deux cordons, deux corporaux et six lavabos, le tout neuf ; une écharpe de taffetas blanc, un calice avec sa patène d'argent, doré en dedans, un porte dieu d'argent, doré en dedans, avec sa bourse en soye, trois nappes, deux fines et une grossière, sans compter celles qui sont sur l'autel, un missel, un rituel, un cager pour la messe des morts.

» Sortant de l'église, nous avons veu que le clocher est en pinacle, armé d'une cloche, et que les couverts sont en bon état, et le cimetière dans la décence requise.

» Après quoy, led. sr Brugous nous a dit, sur notre réquisition, qu'il a été pourvu dud. bénéfice, en l'année 1748, par le Vble grand prieur de Chalvet, procureur général dud. sr Commandeur; que sa pension consiste en vingt cetiers de seigle, quatre cetiers avoine grosse, trente livres argent, quatre aigneaux et la dixme des


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cochons; qu'il jouit encore d'un jardin, d'un chenevier, d'un pré et de trois petits champs labourables, déclarant avoir en son pouvoir les vases sacrés et ornements ci-dessus, et s'est signé.

Signé : BRUGOUS, curé de Bouxal. » Cela fait, nous avons mandé venir les sieurs Gabriel Delpuech et Géraud Adret, principaux habitants dud. lieu, auxquels nous avons fait les interrogats ordinaires.

» Ont répondu que led. sr Commandeur jouit de tout ce qui est contenu dans le dénombrement ci-dessus, qu'il n'y a rien d'aliéné ni d'usurpé, qu'ils sont très contents du sr vicaire perpétuel dont la conduite est irréprochable et qu'il remplit très bien ses obligations ; qu'ils n'ont jamais eu l'honneur de voir led. sr Commandeur au présent lieu, mais avoir ouï dire quil fait sa résidence à Malte, et que la justice est très bien exercée, et, pour faire foi de leur déposition, ledit Adret a signé, et led. Delpuech a dit ne sçavoir.

Signé : ADRET. » N'ayant plus rien à voir ni vérifier au présent lieu, nous avons terminé cette journée par nos seings et celui de notre secrétaire. Signé : Le Commandeur de LEAUMONT, commissaire, Le Chevalier de MONTGEY, commissaire. » Du mandement desd. seignrs commissaires,

PRATVIEL, secrétaire.

DRULHE

» Advenu le 17e dud. mois et an, nousd. commissaires, accompagnés dud. sr Clavié et de notre secrétaire, nous sommes rendus au lieu de Drulhe, dernier membre de lad. Commanderie, éloigné du chef membre d'environ sept lieues, et le lendemain dix-huitième, nous sommes allés à l'église dud. lieu, à la porte de laquelle nous avons été receus par Me Jean Salles, prètre, vicaire secondaire, en l'absence de Me Guillaume Richard, prêtre et vicaire perpétuel de lad. paroisse, qui nous a conduits avec les cérémonies d'usage devant le maître autel, et après avoir fait notre prière, il nous a fait voir un ciboire d'argent, doré en dedans, couvert d'un voile de soye, renfermé dans un tabernacle neuf, doré en plein, doublé d'une étoffe de soye rouge, placé sur deux gradins ; au-dessus est un tableau avec son cadre, qui représente un crucifix, la Ste-Vierge


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d'un côté, St-Jean et St-Privat, patron de lad. église, d'autre, couvert d'un rideau de toile bleue. De chaque côté et au-dessus dud. tableau est un beau retable de bois, à quatre colonnes, peint en blanc et en marbre et doré. L'autel est orné de sa pierre sacrée, couvert de trois nappes, d'un te igitur, évangile et lavabo neuf, six chandeliers de laiton et un crucifix de même ; le marchepied est de bois à deux marches, et au devant est suspendue une lampe de laiton.

» Le sanctuaire est blanchi, lambrissé et planché, séparé de la nef par un balustre de bois en menuiserie, éclairé par quatre fenêtres vitrées, en bon état.

» Ensuite nous avons été à la sacristie, qui est du côté de l'épitre, dans laquelle il y a une grande armoire à deux tiers, où led. sr Salles nous a fait voir un beau calice d'argent doré, avec sa patène ; une grande croix processionnelle d'argent, un reliquaire d'argent, un soleil d'argent avec son pied, une croix processionnelle de laiton et un reliquaire de même, un autre calice doré en dedans, avec sa patène, appartenant à la confrérie du Rosaire, une chasuble de damassade blanche, complète, avec son pluvial de même, autre chasuble de damassade de toute couleur, avec son pluvial ;

» Deux chasubles de camelot gaufré, complètes, l'une blanche et l'autre noire, le tout neuf ; une chasuble de damassade rouge et blanc, avec les dalmatiques, pluvial et devant d'autel uzés, excepté les dalmatiques ; autre chasuble en soye rouge, avec les dalmatiques, pluvial et devant d'autel uzés, excepté les dalmatiques, autre chasuble en soye rouge avec les dalmatiques, pluvial et devant d'autel, demi uzés, cinq chasubles de camelot vert, blanc, violet, rouge et noir, uzées en partie, quatre aubes, deux de Rouen, l'une bonne, deux de Cambray, dont l'une neuve et l'autre usée, quatre cordons, dont deux neufs ; six corporaux, dont trois neufs, cinq nappes fines pour l'autel, dont deux azurées, trois grosses nappes, sans à ce comprendre celles de l'autel, deux devants d'autel de camelot, l'un noir et l'autre violet, un devant d'autel de cuir doré, un encensoir de laiton avec sa navette, un fanal de ferblanc et une clochette pour l'élévation, deux missels, un bon et un demi uzé, un antiphonaire neuf, un graduel, un rituel, le propre du diocèze et cager des morts, demi uzés, une écharpe de taffetas blanc, un porte dieu d'argent, doré en dedans, avec sa bourse de soye, rouge et blanc.

» Sortant de la sacristie, nous avons remarqué que la nef est

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lambrissée, de même que le sanctuaire, et pavée, éclairée par quatre jours vitrés. Il y a une chapelle de chaque côté, dont l'une dédiée à Notre Dame du Rozaire, et l'autre à Saint Jean-Baptiste, toutes deux tenues fort proprement. Du côté de l'épitre est la chaire à prescher et un confessionnal dans la chapelle à côté. Les fonts baptismaux sont au fond de lad. nef, couverts d'un boisage en menuiserie relevé en pointe. La piscine est en pierre, les crémières d'étain fin, le vaze de cuivre étamé, le tout en bon état.

» Sortant de lad. église, nous avons remarqué que le couvert du sanctuaire et de la nef viennent d'être racommodés à neuf, le clocher est en carré, y ayant trois cloches au dedans. Le cimetière est entouré de murailles de pierre en bon état, de même que le couvert de la sacristie.

» Ensuite, nous avons été visiter la chapelle Notre-Dame de Pitié, située au fond du village, que nous avons trouvée décemment tenue.

» Après quoy nous sommes venus au château, et l'ayant parcouru dans tous ses membres, nous l'avons trouvé en bon état, et veu que le dénombrement qui nous a été fait ci-cessus est exécuté.

» Ensuite sommes allés à la métaierie de Béteille que nous avons aussi parcourue et trouvée très bien réparée, et les terres dépendantes d'icelle bien tenues, travaillées et cultivées en père de famille; nous avons aussy vérifié à notre retour la grange et écurie qui est au devant du château, que nous avons trouvées en bon état, de même que le pressoir et les cuves, qui sont attenants.

" Nous nous sommes transportés de suite au pré, jardin et champs, et à la vigne dépendante du château, que nous avons trouvés être également bien tenus.

» Après quoy, nous avons requis le sieur Salles de nous déclarer en quoy consiste la pension dud. vicaire perpétuel et la sienne et par qui il a été pourvu de son bénéfice.

« A répondu qu'il scait que le led. sr Richard a été pourvu dud. bénéfice par M. le commandeur de Labalie, en l'année 1720, que sa pension et la sienne en qualité de secondaire consistent en 440 livres, et 12 livres pour l'huile de la lampe, déclarant avoir en son pouvoir les ornements et vazes sacrés ci-dessus, et s'est signé.

Signé : SALES, vicaire.

» Ensuite nous avons fait appeler les sieurs Joseph Andrieu et Pierre Marty, principaux habitants dud. lieu.


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» Interrogés si led. sr Commandeur a fait sa résidence aud. lieu, si le dénombrement dont nous leur avons fait faire lecture par notre secrétaire contient vérité, s'il n'y a rien d'usurpé ou aliéné, si le vicaire perpétuel est de bonnes vie et moeurs et remplit ses obligations, et si les officiers de justice la rendent exactement, ont répondu qu'ils n'ont jamais eu l'honneur de voir led. sr Commandeur au présent lieu ; qu'ils ont ouy dire qu'il résidait à Malte, que le sr vicaire perpétuel s'acquitte très dignement des fonctions de son ministère; qu'ils ne savent point qu'il y ait rien d'aliéné ni d'uzurpé et que les officiers de justice la rendent avec droiture, et pour faire foy de leur déposition se sont signés.

Signé: MARTY, ANDRIEU.

» N'ayant plus rien à visiter et vérifier au présent lieu, nous n'avons pas cru nécessaire de nous transporter au membre de Castelnau de Bretenoux, qui ne consiste qu'en rentes et censives qui ont été reconnues comme il est dit ci-dessus, et le sieur Clavié nous a donné l'état des revenus et charges de la Commanderie.

» Ne nous restant maintenant pour finir notre commission qu'à mettre notre avis et conclusion, nous avons résolu de le faire de la main de l'un de nous, après nous être signés et fait signer notre secrétaire.

Signé : Le Commandeur de LEAUMONT, commissaire. Le Chevalier de MONTGEY, commissaire. Du mandement desd. seigneurs commissaires, PRATVIEL, secrétaire.

« Nous, commissaires, certifions avoir vaqué à nostre commission avec toute l'exactitude possible, selon qu'il nous est prescrit par nos statuts et nouveaux règlements, et trouvé que lad. Commanderie est en bon estat, les églises très bien pourveues d'ornements, et que tout ce qui est contenu dans le dénombrement a été très bien acheté, de mesme que l'ordonnance de la dernière visite, pour lesquelles susdites réparations led. sieur Commandeur a dépensé la somme de seize cent quatre vingts livres neuf sols, suivant les pièces à nous exhibées.

» Ainsi, nostre avis est que lesd. améliorissements sont bons et valables et doivent être receus pour tels par la vénérable langue de Provence, à la charge néanmoins par le sieur Commandeur de les faire apparaître à l'assemblée prochaine du grand prieuré de Tou-


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louse et Chapitre, en suivant lès poursuites qu'il aura continuées contre les habitants du village de Poutiac, à l'occasion de leur refus de payement de la dixme du bled noir, laquelle affaire est pendante devant les requêtes du palais, au nom dud. sieur Commandeur, affaire très essentielle, et qui, estant impoursuivie, porterait le reste de la Commanderie à refuser le mesme droit, et à la charge par led. sr Commandeur de porter à la vénérable langue un certificat de l'archivaire de Toulouse, comme quoi les reconnaissances de lad. Commanderie ne sont pas dans le cas d'estre renouvelées.

» En foy de quoy nous avons dressé notre présent verbal et écrit l'avis de la main de l'un de nous, contenant vingt-deux feuillets, celuy-cy compris, que nous avons signé et auquel nous avons apposé le sceau de nos armes.

» A Toulouse, le 25 septembre 1750.

Le Commandeur de LEAUMONT, commissaire. Le Chevalier de MONTGEY, commissaire (1).

BORNAGE AUX CROIX DE MALTE (1745)

En 1745, sur les ordres du commandeur Charles de RoquefortMarquein, absent, mais représenté par un fondé de pouvoirs, le sieur Barget, bourgeois de la ville de Tarbes, qui résidait au château de la Tronquière, il fut procédé au bornage des fiefs dépendant du membre chef. M. Prat, notaire à Figeac, chargé de ces opérations, les commença le 9 juillet pour les terminer le 17 du même mois.

La relation originale, accompagnée d'un plan des grands chemins de la commanderie, où figurait l'emplacement des bornes, fut ensuite déposée aux archives du grand prieuré de Toulouse.

Il est à peine besoin de dire que ce plan avait été établi sommai(1)

sommai(1) l'original et à droite des signatures, figurent les sceaux armoriés des deux chevaliers.


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rement, sans proportions aucunes. C'est un croquis grossier, dépourvu d'échelle métrique, ainsi que cela se produisait la plupart du temps, à une époque où l'on ne pouvait recourir qu'à des matrices parcellaires.

Néanmoins, ce document, tout informe qu'il soit, nous a été très utile. Il nous a permis de déterminer exactement, avec le rapport auquel il est annexé, le point précis occupé par quatorze bornes sur seize.

Les pierres nécessaires, dit le procès-verbal que dressa le notaire, furent extraites du puech de Garlegan, vaste mamelon aux deux tiers couvert de bruyères et de genêts, situé à quinze cents mètres environ et au sud-ouest du bourg de la Tronquière.

Là, en effet, émergent du sol les nombreuses masses grisâtres d'un granit réfractaire à l'action de la gelée.

« Les bornes avaient 4 pieds au moins, 10 à 12 pouces de largeur, » une épaisseur convenable. On gravait à chacune une croix de » Malte en relief dans un cercle de 7 pouces de diamètre. »

Ces dimensions nous donnent, d'après le traité de M. Duc-Lachapelle (1), les mesures suivantes :

Hauteur moyenne des bornes 1m 30 cent.

Epaisseur , 0m 30 cent.

Diamètre du cercle 0m 20 cent.

Le notaire expert, muni des reconnaissances renouvelées par les tenanciers en 1743 et 1744, parcourut d'abord les fiefs de la commanderie afin de se rendre compte de leur situation ; il procéda ensuite à la plantation de seize bornes que transportaient des hommes de corvée.

Arrivé à l'endroit choisi, on creusait un trou profond d'à peu près soixante-dix centimètres. Une couche de machefer, vraisemblablement destinée à permettre de retrouver l'emplacement de ces pierres au cas où celles-ci auraient été frauduleusement enlevées, était jetée au fond de l'ouverture, et sur ces résidus de forge on enterrait verticalement la moitié environ de la borne.

L'opération terminée, il restait, dominant le sol aplani, l'autre partie qui laissait voir, au haut de la face principale, une croix de

(1) Montauban, 1807.


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Malte dont les huit pointes en relief piquaient les bords d'une cavité circulaire aussi régulière dans son pourtour que dans le fond.

Les seules mesures qui restaient invariables étaient le diamètre et la profondeur de cette cavité. La première avait toujours 20 à 21 centimètres, et la seconde 15 à 16 millimètres.

Les bornes qui ont survécu soit aux travaux d'élargissement des voies rurales au bord desquelles elles se trouvaient et qui sont devenues des chemins vicinaux, soit à la pioche ou au marteau des paysans, désireux sans doute de faire disparaître avec elles, après 1789, les vestiges de la Féodalité, ces bornes, disons-nous, ne présentent, au premier abord, d'autre signe particulier que leur taille triple ou quadruple des pierres limitantes ordinaires.

Elles sont à peine dégrossies et n'offrent point d'angles réguliers dans leur forme allongée.

Mais si l'on s'approche d'elles, que l'on enlève le lichen ou la mousse qui y sont adhérents, la croix de Malte apparaît, assez élégamment détachée du creux taillé dans le granit.

Ajoutons que la plupart sont disposées de manière à avoir derrière elles, à protéger, pour ainsi dire, le territoire de la commanderie qu'elles limitent, par suite, à faire face aux fiefs des seigneurs voisins.

Ainsi la 9e borne regarde le village de St-Médard, à l'abbé de Maurs, et, du côté opposé, se trouve une extrémité de la paroisse de Gorses, dépendant de la baronnie de la Tronquière.

Il en est de même de la 12e borne, devant laquelle est le fief de las Vaysses, qui appartenait, croyons-nous, au seigneur de Barrès, tout au moins à celui de la Bastide-du-Haut-Mont, tandis que, dans le sens contraire, s'étend le double fief de Cassagnouses, compris dans le bénéfice du Commandeur.

Telles sont aussi celles qui portent les numéros 1, 2, 3, 6 et 12 de notre classement.

La 10e borne, au contraire, a devant elle le fief de Salacroup, de la commanderie, et tourne le dos à celui de Granié, de la, paroisse de Lentillac, vicomté de Turenne.

Nous allons maintenant indiquer l'emplacement de chacune de ces pierres.

Cette tâche, délicate au premier aspect, se simplifie singulièrement après un examen attentif, si l'on considère :


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Que les bornes étaient le plus souvent dressées tantôt à des carrefours de chemins, tantôt à l'intersection de chemins et de limites de paroisses, tantôt au croisement de chemins et de ruisseaux, tantôt enfin au confluent de deux cours d'eau ;

Que les noms des uns et des autres sont restés les mêmes depuis 1745 jusqu'à la confection du cadastre, voire jusqu'à nos jours ;

Que le procès-verbal dressé par le notaire expert est presque toujours conçu dans des termes assez précis pour diriger sûrement les recherches ;

Qu'il suffit de l'approcher ce document et le plan qui y est annexé du cadastre actuel ;

Que sur toute l'étendue du territoire de la commanderie, les divisions paroissiales sont, après 1789, sauf pour Montet et Bouxal, restées divisions communales ;

Qu'en ce qui concerne ces dernières paroisses, qui ont été confondues en une seule commune, elles étaient englobées par la commanderie, en sorte qu'il n'y a pas de confusion possible;

Au reste, grâce à la précaution que nous avons prise de reproduire, au fur et à mesure, entre guillemets, les termes du procèsverbal, il serait aisé de relever après nous les erreurs que nous aurions pu commettre.

Ie BORNE

« La première borne fut plantée sur le chemin de La Bastide-du» Haut-Mont à la Tronquière, entre le fief de Puéchuzal de lad. » Commanderie et celui de Sautadilles, de Me Brugous, notaire à » St-Cirgues, lesd. fiefs situés dans la paroisse de Lauresses.

« Elle avait les dimensions ci-après : cinq pieds de long, dix » pouces de large, sept à huit d'épaisseur. On la plaça à l'angle du » pré de Jean Lac (ou Luc), du village de Puéchuzal, à cinq pieds » de distance du ruisseau de Tolerme, faisant face au chemin de » la Bastide à la Tronquière, bien près dud. chemin. »

Observations

Cette borne, qui n'existe plus, est la seule dont les mesures nous soient données.


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Si nous nous en rapportons aux indications ci-dessus, elle était haute de 1m 62c, large de 0m 27c, épaisse de 0m 20 centimètres environ.

Elle était à l'angle sud-est du pré figurant au n° 17, section A, du plan cadastral de la commune de Lauresses, à l'intersection du ruisseau de Tolerme et du chemin de la Tronquière à la Bastide-duHaut-Mont, aux abords du chemin, à 1m 60c du ruisseau, la croix faisant face au midi.

Le plan cadastral ne la signale pas.

2e BORNE

« Au lieu de Lauresses, sur le chemin de la Bastide à Figeac, » entre le fief del Teyssedou, de lad. Commanderie, et le fief de » l'église dud. Lauresses.

« Emplacement : A l'angle d'un chenevis de demoiselle Antoinette » de Delpuech, veuve de M. de St-Mamet, habitante Lavayssette ; » led. chenevis au-dessous du cimetière de Lauresses et qui dépend » du fief de Teyssedou, de la juridiction de la Commanderie de la » Tronquière. La borne fait face au grand chemin et à celui qui » conduit à l'église du lieu. Elle fait face aussi au fief de l'église de " Lauresses et marque la séparation de la juridiction de la Com» manderie du fief de l'église. »

Observations

Cette borne était autrefois à l'angle sud-est de la parcelle n° 65, section D de Lauresses, c'est-à-dire dans le chef-lieu de la commune, en face des parcelles 112 et 113, même section, chemin entre.

Vers 1810, à l'occasion de l'élargissement du chemin de la Tronquière à Figeac, elle fut enlevée et adossée extérieurement à une chapelle de l'église paroissiale, où on la voit encore (1).

Non signalée au cadastre.

(1) Renseignements fournis par M. Paramelle, instituteur à Lauresses.


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» Sur le chemin de la Tronquière à Figeac, entre le fief de

» Calméjane, paroisse de Lauresses, de lad. Commanderie, et le » le fief du Ser, au seigneur abbé d'Aurillac.

« Borne placée au carrefour formé par le chemin de la Tronquière » à Figeac et par le chemin de St-Cirgues au village des Cours, à » l'angle d'une pièce de terre du sieur Joseph Capelle., dépendante » du fief de Calméjane, paroisse de Lauresses, juridiction de la » Tronquière, et qui confronte avec les fiefs des seigneurs de » St-Cirgues; — led. chemin de St-Cirgues au village des Cours » entre deux. La borne fait face au chemin de la Tronquière à » Figeac et marque la séparation de la juridiction de la Comman» derie de celle de St-Cirgues. »

Observations

Elle était à l'angle sud d'une bruyère portée sous le n° 358, section E, du plan cadastral de Lauresses, au croisement des chemins de la Tronquière à Figeac et de Roucayroux à Maurs, ou, ce qui est la même chose, de St-Cirgues à Cours.

Nous ne l'avons pas retrouvée. Elle a dû être enlevée lorsque le chemin de la Tronquière à Figeac a été élargi pour être converti en route vicinale.

Le cadastre ne l'indique pas.

4e BORNE

« Elle fut plantée au bord du chemin de Sabadel à Prendeignes et » à la Curade, à l'angle d'un bois de châtaigniers d'Hugues Delfau, » de Sabadel. Ce bois se trouve à l'extrémité du fief de la Sudrie, » touchant celui du Batut.

« Le sieur Traucou, sergent royal, avait, à la requête du Com» mandeur, assigné madame l'abbesse de Leyme en la personne de » Me Jean Mage, juge de ses terres, habitant du village de Laborie, » paroisse de Sabadel, à comparaître ce jourd'hui, à dix heures du » matin, 13 juillet 1745, près le lieu de Sabadel,, sur le chemin dudit


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» Sabadel à Prendeignes, afin de limiter le fief de la Sudrie, de lad. » Commanderie, et celui du Batut, de Madame l'abbesse. »

Observations

C'est au bord dudit chemin, à l'angle sud-est de la parcelle n° 205, section C, du plan cadastral de la commune de Sabadel, que fut dressée la borne.

Non mentionnée au cadastre.

5e BORNE

« Borne plantée près l'angle d'une pièce de terre de Césaire » Delrieu, à l'extrémité du fief de la Rentie ; face au chemin ; — sur » le chemin de la Tronquière a Figeac, entre le fief de Lials et » Bouxal, dépendant de la Commanderie, et le fief de la Rentie, à » l'hôpital général de Figeac. On avait assigné François Gary, » syndic de l'hospice de Figeac, à représenter cet établissement. »

Observations

Nous n'avons pu déterminer d'une manière sûre l'emplacement de cette pierre. Toutefois, en examinant l'état topographique des lieux, nous inclinons à penser qu'elle était située à l'angle aigu formé par l'intersection du chemin de la Rentie à Cardaillac et celui d'Aurillac à Cardaillac, c'est-à-dire à l'extrémité sud de la châtaigneraie portée sous le n° 189, section B, de Ste-Colombe.

En effet, la Commanderie possédait dans cette paroisse le fief de Lials, naturellement limité, au nord, par le chemin, aujourd'hui route, de Lacapelle-Marival à Aurillac ; du nord au sud, par ceux d'Aurillac à Figeac et de Roucayroux à Figeac. Or ces trois chemins ou routes forment par leurs croisements une sorte de triangle isocèle dans lequel s'étend le fief dont nous parlons.

Cette borne n'est pas signalée par le cadastre.


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6e BORNE

« Sur le chemin de la Tronquière à Lacapelle Marival, vis-à-vis ». l'entrée de la maison de Jean Lavaisse, hôte, sise à Rouqueyroux, » entre le fief de Lials et Bouxal et le fief de Ste-Foye (1) à madame » l'abbesse de Leyme, dont on a convoqué le représentant désigné » plus haut. »

Observations

Elle se trouvait à l'angle nord-ouest du petit jardin affectant la forme carrée et cadastré sous le n° 38, section C, du plan de Ste-Colombe, en plein village de Roucayroux, à gauche en entrant dans le sentier long de 45 mètres environ qui conduit à la fontaine commune, au bas du mur de soutènement de la route actuelle de Lacapelle à Aurillac, passant par la Tronquière.

Non signalée au plan communal.

7e BORNE

« Sur le chemin de Figeac à Terrou, entre le fief del Mas del Prat » (paroisse de Bouxal) et le fief de la Blanquie (paroisse de Laba» thude), à noble Joseph de Colomb, seigneur de St-Thamard.

« Borne plantée dans un bois à châtaigniers de Jean Dolique, du » village del Mas del Prat. Une partie de ce bois est dans le fief de » Mas del Prat, l'autre dans le fief de Lablanquie. »

Observations

Cette pierre limitante était à l'angle sud-est de la parcelle n° 308, section D, de la commune de Montet-Bouxal, au bord du chemin de St-Céré à la Vitarelle, au point précis où la ligne divisoire de la commune de Labathude coupe cette voie rurale.

Non mentionnée au cadastre.

(1) Aujourd'hui Ste-Frie, commune de Ste-Colombe.


— 252 — 8e BORNE

« Sur le chemin du village de Laborie, paroisse de St-Méard (1) de Nicourby, au lieu de la Tronquière, entre le fief del Theil et Larode, paroisse de Gorses, et le fief de Laborie, à M. l'abbé de Maurs, en qualité de prieur et seigneur de Terrou.

» Assigné Basile Vayssières, fermier de l'abbé de Maurs, pour la seigneurie de Terrou, habitant St-Méard-Nicourby.

» Borne plantée au bord du chemin, à l'extrémité du fief du Teil et Larode, dans une pièce de ferre de M. Dufau, conseiller au sénéchal de Figeac. Cette terre est dans le fief de Larode.

» La borne, faisant face au chemin, marque la séparation de la juridiction de la commanderie du fief du seigneur abbé de Maurs. »

Observations

Nous n'avons pas eu de peine à trouver l'emplacement de cette borne. En effet, lors de la confection du plan cadastral, elle existait encore, et les géomètres chargés d'établir celui de St-Médard-Nicourby consignèrent sur la carte l'endroit précis où ils l'avaient observée. Elle était à l'angle sud-est de la bruyère inscrite sous le n° 317 de la section A.

Elle a dû être enlevée à l'époque où fut élargi le chemin de Lacapelle-Marival à Aurillac, au bord duquel on l'avait dressée.

96 BORNE

« Sur le chemin du village de Fournanti, paroisse de St-Méard à la Tronquière, entre le fief de Fournanti, à M. Dufau, conseiller au sénéchal de Figeac, et le fief de Frèges, dud. Gorses.

» Assigné M. Me Etienne Dufau, seigneur de Laborie, Fournanti » et autres lieux, conseiller au sénéchal de Figeac, en la personne » de son fermier, marchand, du village de Lavitarelle.

» Borne plantée près l'angle d'une pièce de terre de Jean Pradeyrols, forgeron à Fournanti, et face au chemin.

(1 ) Aujourd'hui St-Médard-Nicourby.


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Observations

Celles-ci occupe encore la place où elle fut plantée. En voici les dimensions :

Hauteur totale au-dessus du sol 0m 55

Diamètre du cercle 0m 20

Largeur de la base 0m 41

Distance du sommet de la borne au cercle 0m 09

Distance du pied de la borne au cercle 0m 26

Elle est marquée sur le cadastre à l'angle sud-est de la parcelle 179, section A, du plan cadastral de St-Médard-Nicourby. On peut la voir au pied d'une croix en bois élevée au carrefour des chemins de Fournanty à Gorses et de St-Médard à Fournanty, à 173 mètres, vol d'oiseau, de la première bâtisse du village de St-Médard.

10e BORNE

« Sur le chemin de Gorses à St-Céré, entre le fief de Salacroup et Arloy, de lad. commanderie, et le fief de Granié, qui est dans la juridiction de la châtellenie de St-Céré, vicomté de Turenne, lesd. fiefs situés sur la paroisse de Gorses.

" Assigné Etienne Gaillard, notaire et procureur fiscal de la châtellenie de St-Céré, en vicomté de Turenne.

" Borne près l'angle d'une pièce de terre de Jean Laporte, de Malpuech, dud. fief de Granié. »

Observations

Elle figure sur le plan cadastral de la commune de Gorses, à un angle ouest de la parcelle n° 71, section D, portée bruyère.

Enlevée sans doute lors de l'ouverture de la route de St-Céré à Figeac, que l'on traça ici sur l'emplacement du vieux chemin, elle se trouvait à une distance en aval de 238 mètres, vol d'oiseau, du moulin de Couzy, sur le bord du chemin, à droite, vers St-Céré.


— 254 —

11e BORNE

« Sur le chemin de la Tronquière à St-Céré entre les fiefs de Salacroup, de lad. commanderie, et de Granié, de la châtellenie de St-Céré.

» Borne près l'angle d'une terre de Jean Laporte, du tènement de Granié. »

Observations

Le cadastre communal de Gorses indique l'emplacement de cette borne qui n'est, d'ailleurs, séparée de la précédente que d'une distance de 143 mètres.

On l'aperçoit encore au bord de l'ancien chemin de St-Céré à la Tronquière, qui passait par Salacroup, au sud-ouest de la parcelle n° 24, section F.

Elle mesure 0m 52 au-dessus du sol. Sa largeur maxima est de 0m 20 ; le cercle où est sculptée la croix de Malte a un diamètre de 0m 21.

12e BORNE

« Sur le chemin de Sénaillac à la Bastide-du-Haut-Mont, entre le » fief de Cassagnouses hautes, de lad. Commanderie, et le fief del » Fabre, de la juridiction de Sousceyrac, lesdits fiefs dans la » paroisse de Sénaillac.

« Assigné Me Jean Riom, procureur fiscal de la chatellenie de » Sousceyrac, pour Mgr le duc de Chevreuse.

» Borne au bord du chemin de Sénaillac à Labastide, entre le fief » de Cassagnouse hautes et celui del Fabre, à l'angle d'une terre » de Géraud Moncoutié, du fief de Cassagnouses. »

Observations

Elle est restée à l'endroit où elle fut placée, c'est-à-dire à l'angle est de la parcelle n° 292, section B, de la commune de. Sénaillac. Située au croisement des chemins désignés ci-dessus, et mise ainsi à la portée des tombereaux et chars qui passent à côté d'elle depuis


— 255 —

qu'on l'y planta, c'est-à-dire près d'un siècle et demi, elle a néanmoins résisté aux chocs qu'elle a subis. Toutefois elle est sensiblement inclinée sur la droite. Le cadastre indique son emplacement.

13e BORNE

« Sur le chemin de Sousceyrac à la Bastide-du-Haut-Mont, entre » le fief de Belcamp, paroisse de Sénaillac, et de la juridiction de » Sousceyrac, et le fief dé Pratoncy, de lad. Commanderie ;

« A l'angle d'une pièce de terre d'Antoine Noygues, du fief de » Belcamp. »

Observations

Elle n'existe plus. Elle était à 180 mètres, vers Sousceyrac, du carrefour formé par l'intersection des chemins de Pratoucy à St-Saury et de Sousceyrac à la Bastide-du-Haut-Mont, à l'angle est de la parcelle n° 143, section E du plan cadastral de Sousceyrac. Elle a dû être enlevée par les paysans.

Le cadastre ne la signale pas.

14e BORNE

« Sur le chemin de Sousceyrac à la Bastide-du-Haut-Mont, entre » le fief de Pratoucy, de lad. Commanderie, et le fief de Lasvaysses, » de la juridiction de Sousceyrac.

« Borne à l'angle d'une pièce de terre de Jean Malard, qui est du » fief de Lasvaysses. »

Observations

Elle a disparu. Elle était à l'angle ouest de la parcelle n° 94, section A, du plan cadastral de la Bastide-du-Haut-Mont, au point où le chemin de Sousceyrac à La Bastide est coupé par la ligne qui sépare les deux communes de Sénaillac et la Bastide. Elle semble avoir été arrachée par le propriétaire du sol où elle était dressée.

Non retrouvée sur le cadastre.


— 256 — 15° BORNE

« Au bord du ruisseau de la Luzette, entre les dits fiefs de » Belcamp et de Pratoucy.

« A l'angle d'une devèse (pacage), de François Benne, dud. fief de » Pratoucy ».

Observations

La borne existe encore, mais le cercle dans lequel figurait la croix de Malte a été piqué. Il ne reste d'autre signe apparent d'authenticité que la forme et l'emplacement de la pierre, qui ne saurait être confondue avec une borne ordinaire, car sa base est dépourvue de témoins : En outre, elle a les dimensions que nous avons constatées ailleurs.

Elle est à proximité du ruisseau de la Luzette et d'un filet d'eau qui, descendant du bois des Gariffes, sert de division communale entre Sénaillac et Sousceyrac. En termes plus précis, elle se trouve à l'angle nord-ouest de la parcelle n° 1, section B, du plan cadastral de Sénaillac, à 325 mètres en aval, vol d'oiseau, de la passerelle du chemin de Pratoucy à St-Saury jetée sur le ruisseau de la Luzette,

Elle n'est pas signalée sur le cadastre.

16e BORNE

« Au bord du même ruisseau, entre le fief de Pratoucy et le fief » de Lasvaysses, juridiction de Sousceyrac, dans le pré des héri» du noble Guillaume de Renaut, sieur de Groucezet. Une partie de » ce pré dépend du fief de Pratoucy et l'autre de celui de Las» vaysses. »

Observations

Cette borne n'a pas été retrouvée. Elle était à l'extrémité sud d'un pré, la parcelle n° 36, section B, du plan cadastral de Sénaillac, au confluent des ruisseau de la Luzette et des Partilières.

Le cadastre n'indique pas son emplacement.

(A suivre). F. DE LAROUSSILHE.


CANTIQUES POPULAIRES

EN DIALECTE DU QUERCY

Recueillis par M. l'abbé J. GARY

II I

Pecodou, cal mouri, lo sentenço es dounado,

Lou Tout-Puissent l'o prounounçado

E soun orrêt es sous oppel. Tout ço qu'o coumençat, cal tobe que fenisque, De tout ço qu'es noscut l'y o res que nou perisque E Diou soul es immourtel.

O moumen de lo mor, moumen espoubentable

Per un pecodou miserable,

Que n'o de crestio que lou noun ! Coldro quita porens, omits, bes e delices, E possa tout d'un cop des plozes os suplices, Del lèt os flots del demoun.

Malirous endurcit, sor-te de toun ourduro ;

Quita Diou pel lo creaturo

Ocos quita l'or per de fer. Perque pensa 's plozes, o faire bouno chèro? Beléu demo toun cor sero mes tsous lo terro E toun amo din l'Ifer.

Toujour dises : Demo, et jomai nou commences ; Olas ! paure obugle, ô que penses ! Beléu demo sero pas ten. Lo mor be per dorré e nou dis jomai garo ; Digues pas plus : Forai, més coumenço tout aro, Beléu n'as plus qu'un moumen.

18


— 258 —

Tu n'aimes que toun cor e ço que l'occoumodo, E tu cercos din cado modo Ço que pot lou randre poulit ; As bel fa, mouriras per to plo que te trates, Les bers rouzicorôu oquel cor que tu flates, Ol clot oun sero pouirit.

Toléu que seras mort n'ôuras plus de refuge,

Tu poretras dobont un juge

Que te trotoro sons egar. Quon seras orribat ol bord del precipice, Boudras obe plo fat e n'obe cat de bice, Mès, olas! sero trop tard.

Un pàure pecodou, prét de so dorriéro ouro,

Crido, gemis, souspiro, plouro,

Ocoblat de milo doulours ; El bei Diou irritat, e, pel lou sotisfaire, Enquèro plouro mai ; més olas ! o bel faire, Diou se truffo de sos plours.

Crestios, ô que pensén? ound es nostro prudenço?

Des pecats fosén penitenço,

D'oqui depen tout nostre sor. Dounén-nous ol boun Diou, aro que nous coubido, E dispousén-nous léu per une sento bido O fa 'no poulido mor.

IV

Refren

O lo mor, O lo mor, Pecodou, cal beni ; O lo mor, O lo mor Per tu tout déu feni.


— 259 -

Te cal mouri, te cal mouri, D'oqueste mounde cal sourti ; Lou triste orrêt n'es prounounçat E cal que siasque executat.

Coumo 'no flour que se fletris Oital, tobe, l'ome peris ; L'offrouso mor be de sous jours, Dèn pàu de ten, feni lou cours.

Filhos plenos de bonitat, Que debendro bostro béutat ? Poudés pensa ço que seres O l'enfecciou que rependres.

Plus de plozes, plus de douçours, Plus de pouder, plus de grondours.; Oquelses bes, que ton oimas, En bou'n onen les pendres pas.

Odiou efons, odiou porens, Odessias omits to coustens, Aro iou m'en bàu bous quita Per jomai plus bous besita.

Del tounbel l'escuro prisou Oqui, pecodou, to moisou ; Oqui les bers bôu rousica Toun cor que sobios ton flota.

Oqui ço que lou cor bendro ; Mès qual comi l'amo pendro ? Dobont un Diou ple de terrour Poresseras din lo froyour.

Ço qu'ôuras fat el pesoro E toun orrêt prounounçoro. O lou redoutable moumen, Doun nostro eternitat depen !


- 260 -

Zo disi 'n tremoulen, moun Diou, Que fores olèro de iou ? Se bous me troubas criminel, Ah! moun malur es eternel !

Oquel moumen déu léu beni E n'ebitén lou soubeni, Bibén son cat dé reflecciou ; Qualo pus torriblo illusiou !

Crestios, se d'oqueste moumen Benio l'ouro del jujomen, De contses l'eternèlo mor Serio lou miserable sor !

Bos-tu n'estre pas otropat, Pecodou, plouro toun pecat ; E coumenço o te counberti Beléu demo coldro mouri.

V

Ouzés lo trounpeto torriblo

Que dis os mors de se leba. Besès-lus que sozits d'uno pollour ourriblo Ol tribunal de Diou toutses bôu s'ossembla.

Ouzés lo trounpeto terriblo

Que dis os mors de se leba.

Tromblas, obitens de la terro, Tromblas, lou segnour bo beni.

De so part, pecodous, bous onounci lo guerro ;

Bo beni din l'insten e be per bous puni. Tromblas, obitens de la terro, Tromblas, lou segnour bo beni.

Tounerre din los nibouls groundo, Esclipso-te tu, clar soulel.


- 261 —

Countro les pecodous terro, cél omai l'oundo Metés-bous en furour, soullébas-bous contr'el,

Tounerre din los nibouls groundo,

Èsclipso-te tu, clar soulel.

Sourtés des pus proufouns obimes,

Benés, o demouns infernals, Sozissés lus missons et punissés lours crimes, Preporas de turmens, ossemblas milo mals.

Sourtés des pus proufouns obimés,

Benés, o demouns infernals,

Son pou relebas bostro tésto, Bâutres les omits del segnour ;

Bostre Diou bo beni : qual ploze, qualo fésto !

Omb'el onas dintra din l'eternel sejour. Sou pôu relebas bostro tésto, Bàutres les omits del segnour;

Ouzés lo gracio que bous crido De quita bostre egaromen. Pecodous, jujas-bous, conjas, conjas de bido E n'ôures res o crendre ol dorré jujomen. Ouzés lo gracio que bous crido De quita bostre egaromen.


LES CHATS

A Frypon. — A Alpha.

Graves et doux, pliés en leur souple fourrure, Ils laissent leurs regards errer dolents et clairs. Heureux de reposer, leur paisible nature Mettant un air de rêve au fond de leurs yeux verts.

Paresseux et douillets, côte à côte ils s'allongent, Sur le tapis mousseux ils reposent leurs flancs, Et dans l'épais duvet, avec délice ils plongent Leurs ongles effilés cachés sous leurs poils blancs.

L'un a d'un fauve blond moucheté son hermine, L'autre a le corps marqué de larges signes noirs; Immobiles, avec des poses de brahmine, Ils semblent évoquer le fantôme des soirs.

Car la nuit tombe et met au ciel des reflets sombres, Et, voilant les objets, efface leurs contours, Et le chat se complaît au milieu de ces ombres Où, seuls, comme allumés, ses yeux brillent toujours.

Mais, à l'appel soudain d'une voix fraîche et claire, Il s'arrache en baillant à son rêve sans fin, De lueurs de plaisirs sa prunelle s'éclaire Et bientôt il accourt, quémandeur et câlin.

Il miaule, discret, guettant une caresse, Et lorsque, l'attirant en un geste enjoleur, Celle qui l'appelait entre ses bras le presse, Il s'y blottit, gardant une douce torpeur.

Lors, on voit s'allumer des yeux couleur de braise S'approchant en silence ainsi que des follets ; Semblables aux charbons ardents d'une fournaise Brillent ces deux regards comme des farfadets.

C'est que le favori n'admet pas de partage Et que son compagnon vient, sournois et jaloux, Chercher aussi sa part ou témoigner sa rage, En un miaulement qu'il veut rendre très doux.

JOSEPH BLANC.


NECROLOGIE M. J.-B. PIGNÈRES

La Société des Etudes du Lot a éprouvé la perte de l'un de ses membres les plus modestes et lesplus aimables, M. J.-B. Pignères.

M. Pignères, né en 1833, se mit, à l'âge de 36 ans, à la tète d'une imprimerie de notre ville. C'était en 1869, vers la fin de l'Empire.

A ce moment, il se fonda un journal l'Indépendant du Lot, qui, sous le patronage du parti libéral de notre contrée, combattit le régime existant. M. Esménard du Mazet, rédacteur en chef de cet organe politique, avec M. Durieu pour collaborateur, furent les plus importants écrivains de l' Indépendant, dont M. Pignères était l'imprimeur.

C'est aussi dans les ateliers de M. Pignères que s'imprimèrent ensuite et successivement le Libéral du Lot, avec M. de Molènes pour rédacteur, et le Patriote du Lot.

M. Pignères, d'un abord doux, d'une allure franche et loyale, possédait les qualités d'un bon directeur d'atelier. Il a laissé autour de lui la réputation d'un homme qui dédaigne le bruit et vit honnêtement du fruit de son industrie. Il faisait partie de la plupart des Sociétés de bienfaisance de notre cité.

Il est décédé le 12 mai 1892, à l'âge de 59 ans à peine, entouré de sa famille et de ses amis, qui ne l'oublieront pas.

F. DE LAROUSSILHE.

M. LUCIEN BONAMY

La Société des Etudes a perdu, en 1892, quatre de ses membres : MM. Baudel, Dangé d'Orsay, Pignères et Bonamy. On vous a parlé des trois premiers, nous allons vous entretenir


— 264 —

du dernier, M. Lucien Bonamy, qui était issu d'une famille très distinguée de la Bretagne.

M. Lucien Bonamy était né à Paris, le 6 janvier 1844; mais ses parents ne tardèrent pas à quitter cette ville, pour aller demeurer à Toulouse, où M. Bonamy père, avait été nommé professeur à l'école de médecine.

C'est à Toulouse que M. Lucien Bonamy a fait ses études, d'abord chez les Jésuites, ensuite à la Faculté de droit.

Il se fit recevoir avocat et se proposait d'entrer dans la magistrature; mais il renonça à ce projet après la chute de l'Empire, en 1870.

Cette même année, il fut nommé sous-lieutenant dans un des bataillons de la garde mobile de la Haute-Garonne.

Après la guerre, il fut secrétaire particulier de M. le comte Emile de Kératry, préfet du département de la Haute-Garonne, de mars à novembre 1871, et préfet des Bouches-du-Rhône de novembre 1871 au 8 août 1872. Ce jour-là, M. de Kératry donna sa démission et peu après il quitta Marseille et alla à Paris pour diriger un journal. M. Lucien Bonamy quitta aussi Marseille et alla à Toulouse dans sa famille.

Il se maria le 18 août 1874, à Cahors, avec une demoiselle appartenant à une très honorable famille de notre ville. En 1876, il fut nommé sous-lieutenant de l'armée territoriale dans le régiment de Cahors.

Etant devenu notre compatriote par son mariage, M. Bonamy s'intéressa à notre histoire locale et s'en occupa. Il commença par faire des recherches sur la famille Dufau de Felzins; puis il rechercha tout ce qui se rapportait à celle de Labondin, à laquelle avait appartenu le château de La Gibertie que possède actuellement la famille de Mme Bonamy ; ensuite il s'occupa des de Charry, de Vezins, de Guiscard, etc., etc.

Ayant pris goût à ces recherches généalogiques, il les étendit considérablement ; il avait recueilli des matériaux assez abondants pour faire la généalogie d'un grand nombre de nobles quercynois, et il avait commencé d'y travailler. Comme c'était un chercheur persévérant, intelligent et consciencieux, il est fâcheux qu'il n'ait pas pu mener ce travail à bonne fin. C'est d'autant plus regrettable qu'il avait trouvé des documents qui lui auraient permis de com-


— 265 —

bler des lacunes dans l'histoire de la noblesse de notre province.

M. Lucien Bonamy habitait Lagardelle, près de Puy-1'Evèque, et c'est là qu'il est mort le 12 juin 1892.

Cette mort a mis toute la contrée en deuil.

Il était le conseiller de toutes les personnes qui avaient des contestations entre elles, et par son esprit juste et conciliant, il parvenait presque toujours à les accorder. Il a empêché bien des procès couteux et rétabli l'union dans beaucoup de familles que des affaires d'intérêt divisaient. Il s'était acquis l'estime et l'affection de tous ceux qui le connaissaient.

Le jour de ses funérailles, un grand nombre de ses amis, et tous les habitants de Lagardelle et des communes environnantes, pauvres et riches, ont tenu à l'accompagner à sa dernière demeure et à témoigner à sa famille l'attachement qu'ils avaient pour le regretté défunt, et la douleur que leur causait la perte d'un homme si modeste, si bon et si charitable.

Les membres de la Société des Etudes, eux aussi, regrettent la perte d'un confrère si estimé, qui était membre de la Société depuis dix ans ; qui s'intéressait à ses travaux et qui avait fait espérer qu'il y participerait prochainement.

L. GREIL.


BIBLIOGRAPHIE DH LOT

ANNÉE 1892

AMBERT (général). — Les généraux de la Révolution (1792-1804). — Portraits militaires. — Sommaire. — Les armées de la Révolution. — Les généraux de la Révolution, biographie de : Dessaix, Hoche, Luckner, Joubert, Marceau, Pichegru, Dampierre, Championnet, Rochambeau, Beurnonville, Dumouriez, De GontautBiron, Custine, Moreau, Kléber. — Conclusion.— Les volontaires et les généraux de la Révolution. —

1 vol. In-8, de 390 pages, orné de 15 portraits. — Besançon, imp. Jacquemin. — Paris, Lib. Bloud et

Barrai, prix 4 fr.

Annuaire-Almanach du département du Lot pour l'année 1893 contenant les prévisions du temps par J. Bivès du Gers, illustré de 300 gravures, in-8 de XXXII-262 pages. — Contenant à la deuxième partie Xano d'Oymé, de L. Valéry. — Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma, Delsaud et chez tous les lib. du déparment, prix 0 fr. 60, par poste 0 fr. 90.

Annuaire statistique et administratif du département du Lot pour l'année 1893, publié par MM. les Chefs de division de la Préfecture. — 1 vol. in-8 de 400 pages. — La troisième partie contient la suite et fin des usages locaux en vigueur dans le département du Lot. — Cahors, imp. Laytou. — Chez tous les libraires, prix

2 fr., par la poste 2 fr. 55.

BELVÈZE (L'abbé). — 26e Compte rendu des travaux de lOEuvre des Eglises pauvres. — In-8 12 pages. — Cahors, imp. Plantade.

BLANC (Joseph). — A Clément Marot. — A propos. — (Inaugura-


— 267 —

tion du monument Clément Marot à Cahors, le 3 juillet 1892, sous la présidence de M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publique et des Beaux Arts. — Médaille d'argent). — Broch. in-8, 8 pages, 0 fr. 50. (Extrait du Bulletin de la Société des Etudes du Lot).

BOURDEAU (E.) — Chef de bataillon au 7e de ligne. — Nouveau tableau de marche. — In-8, 61 pages et tableau. — Paris, imp. et lib. Baudoin.

CABANES (Dr A.). — Archéologie de la grippe. — In-8, 12 pages. — Paris, imp. Goupy et Jourdan. — Lib. Lecrosnier et Babé. (Publication du Progrès médical).

CHÉNEMOIREAU (de). — Société de Saint-Vincent-de-Paul. — (Conférence de Cahors). — In-8, 48 pages. — Cahors, imp. Plantade.

Caisse de retraites et de secours pour les prêtres du diocèse de Cahors. — In-12,16 pages. — Cahors, impr. Plantade.

CALCAS (Joseph). — Ormona quèrcynouès per l'annado 1893. — Coumpousat a Paris per l'amour del lengage natal é de soun rire galejaire. — Costo 40 centimos. — In-8 de 32 pages. — Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma, Paris chez l'auteur, 38, rue Pradier.

Catalogue de la Bibliothèque populaire de Cahors. — (Avril 1892.) — In-12, 46 pages. — Cahors, impr. Laytou, prix

0 fr. 15.

DELARD (E.). — Les Dupourquet (roman de moeurs quercynoises). — 1 vol. grand in-18, 348 pages. — Paris, imp. Chaix. — Lib. Calmann Lévy. — Prix 3 fr. 50.

DELLARD. — Mémoires militaires du général baron Dellard sur les guerres de la République et de l'Empire. —

1 vol. in-8, XXVI-290 pag. et portrait. — Lagny, imp. Colin. — Paris, librairie illustrée. — Prix 7 fr. 50.

(Le général baron Dellard était originaire de Cahors).


— 268 —

FONTENILLES (Paul de). — Notre-Dame de Rocamadour en Espa-. gne. — Broch. in-8, 8 pages. — Cahors, imp. Laytou. — Prix 0 fr. 30.

GAIDA (Marc). — Notes sur les peintures de la Cathédrale de

Cahors.— Broch. in-8, 8 pages. — Cahors, imp.

Cadurcienne. — Prix 0 fr. 30.

GARY (L'abbé J.). — La Sainte Coiffe notice sur le Saint- Suaire de

Cahors. — Vol. in-8 de 52 pages. — Cahors, imp.

Laytou. - Prix 0 fr. 50

GRÉPON (Edmond). — Neuf ans en Algérie, Tunisie et Tonkin. — Sommaire. - De Paris à Alger. — Colonne de Tebessa, Bône. — Kroumirie. — De Paris à Port Saïd.

— De Port-Saïd à Obock. — D'Obock au Tonkin. — Tonkin. — 1 vol. in-18, XII-188 pages. — Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma. — Paris, lib. Ch.

Gaulon. Prix 3 fr.

GRIMARDIAS (Mgr). — Lettre circulaire au clergé de son. diocèse pour promulguer la lettre encyclique Magnae dei.

— in 4°, 16 pages. — Cahors, imp. Plantade.

GRIMARDIAS (Mgr). — Lettre pastorale sur l'Eglise et Mandement pour le Carême. — Broch. in-4°, 30 pages. — Cahors, imp. Plantade.

GRIMARDIAS (Mgr). — Sujets des conférences ecclésiastiques. — In-4°, 30 pages. — Cahors, imp. Plantade

GUICHES (G.). — L'Imprévu (roman). — 1 vol. in-12, 352 pages. — Mayenne, imp. Nézan. — Paris, librairie Tresse et Stock. Prix 3 fr. 50.

GUICHES (G.). — Philippe Destal (roman quercynois). 1 vol. in-18. Paris, imp. Gaston Née. — Lib. Tresse et Stock. — Prix 3 fr. 50.

GUICHES (G.). — Un coeur discret (roman de moeurs quercynoises) 1 vol. in-18 jésus, 273 pages. — Paris, imp. et lib. Plon et Nourrit, 3 fr. 50.

IZOULET (J.). — L'Ame française et les Universités nouvelles selon l'esprit de la Révolution. — In-16, 85 pages. —


— 269 —

Paris, imp. Née. — Libr. Colin et Cie. — Prix 1 fr. (Questions du temps présent).

LACASSAGNE (Dr A.). — Le Vade-mecum du médecin expert. —

Guide médical ou aide-mémoire de l'expert, du juge

d'instruction, des officiers de police judiciaire, de

l'avocat. — Lyon, lib. Storck. — Paris, lib. Masson.

— 1 vol. in-12 cartonné 5 fr.

LACASSAGNE (Dr A.), professeur de médecine légale à la Faculté de Lyon. — Précis de médecine judiciaire, 2e édition, remaniée et mise au courant des travaux récents de statistique criminelle. — In-18, VII-597 pages avec 47 fig. dans le texte, 2 tableaux en couleurs. — Paris, imp. Lahure. — Lib. G. Masson.

LAPEYRE (E.). — Les Insurrections du Lot en 1790, d'après des

documents inédits. — 1 vol. in-8, 132 pages. —

Cahors, imp. Laytou. — Lib. J. Girma. — Prix

1 fr. 50.

(Tirage à 530 exemplaires dont 30 sur.papier de Hollande

à 3 fr. L'auteur de ce livre, M. E. Lapeyre, conseiller de préfecture de la Dordogne, est le parent de M. de Linars, un des principaux acteurs du drame qui, en 1790, émut le district de Gourdon et qui fut le signal d'une terrible insurrection dans plusieurs contrées du département du Lot. La possession de curieux papiers de famille lui a permis de semer son ouvrage de détails dont aucun n'échappera à l'attention des Quercynois.

LARROUMET (G ). — Notice sur le prince Napoléon Bonaparte, lue dans la séance de l'Académie des Beaux-Arts du 27 février 1892. — In-4° de 25 pages. — Paris, typ. Firmin Didot.

LARROUMET (G.). — Etudes d'histoire et de critique dramatiques. — 1 vol. in-16, II-331 pages. — Paris, imp. réunies. — Lib. Hachette, 3 fr. 50. (Bibliothèque variée).

LARROUMET (G.). — Le dix-huitième siècle et la critique contemporaine, leçon d'ouverture du cours de littérature


- 270 —

française à la Faculté des lettres de Paris, le 11 décembre 1891. — In-8, 31 pages. — Paris, imp. May et Motteroz. (Extrait de la Revue Bleue).

MARTEL (E.-A.). — Exploration des igues et grottes du causse de Gramat. — Troisième campagne souterraine (septembre 1890). — Vol. in-8 de 66 pages. — Prix 1 fr. (Extrait du Bulletin de la Société des Etudes du Lot).

Ordo divini officii anno domini 1893. — In-12 de 592 pages. — Cahors, imp. Plantade.

Rapport sur les conférences ecclésiastiques du diocèse de Cahors tenues en 1891. — In-12, 56 pages. — Cahors, imp. Plantade.

RODES (Etienne). — L'Avenir de la vigne, ou conférences sur la reconstitution des vignes par les plants américains, faites au Syndicat agricole de Gourdon. — Broch. in-8, 20 pages. — Gourdon, imp. Dauriac. — En vente aux bureaux du Syndicat agricole de Gourdon. — Prix 0 fr. 75.

RAYET (G.), directeur de l'observatoire de Bordeaux. — Annales de l'observatoire de Bordeaux. — Tome 4, in-4°, 484 pages. — Paris, imp. et lib. Gauthier-Villars et fils, Bordeaux. — Lib. Féret et fils. — Prix 30 fr.

RAYET (G.). — Recherches sur la répartition moyenne des pluies dans le département de la Gironde. — In-8,19 pages et 5 planches en couleurs. — Bordeaux, imp. Gounouilhou.

Revue Religieuse de Cahors et de Roc-Amadour, paraissant le samedi, sous le patronage de Mgr l'Evêque de Cahors, sous la direction de M. l'abbé Gary, aumônier de N. D. du Calvaire, à Cahors. — In-8 carré de 16 pages. — Prix de l'abonnement, 5 fr. par an. — En vente la 2e année formant 1 vol. broché.

SCHILLER. — Le Neveu pris pour l'Oncle, comédie : édition classique, précédée d'une notice littéraire par E. Hall-


— 271 —

berg. — In-18, XX-80 pages. — Paris, imp. et lib. Delalain frères. — Prix 90 centimes. (Collection des auteurs allemands).

SOUQUET (H.). — Proviseur du Lycée Gambetta à Cahors, ancien Proviseur du Lycée Sadiki. — Journal du Lycéen de Tunis. — Grand in-8, 240 pages avec illustrations. — Paris, imp. Née. — Lib. Gédalge. Prix 5 fr

Statuts de la Chambre Syndicale des ouvriers tailleurs de pierre de Cahors. — Petit in-8, 21 pages. — Cahors, imp Bergon.

TAILLEFER (L'abbé), curé de Cazillac. — Aliénation des biens ecclésiastiques pour une somme de 50,000 écus d'or (1576). — Brochure in-8, 46 pages. (Extrait du Bulletin de la Société des Etudes du Lot).

Un duel sous Henri IV, au château de Valon-en-Quercy. — In-8, 8 pages. — Tulle, imp. Crauffon.

VALÉRY (L.). — Xano d'Oymé ou la chanson des moissonneurs. — (2e édition). — Broch. in-8 de 20 pages. — Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma, Delsaud, prix Ofr.30. (Extrait du l'Annuaire-Almanach du Lot de 1893).

VUILLIER (G.). — Rocamadour, 1891. — Texte orné de 12 dessins inédits, exécutés d'après nature par l'auteur. — In-4° 16 pages. — (N° 1642, 25 juin 1892 du Tour du Monde). — Paris, imp. Lahure. — Lib. Hachette, prix 0 fr. 50.

Gravures. — Pont Valentré. — Tour du pape Jean XXII. — Barbacane. — Portique de Diane. — Monument Gambetta. — Eaux fortes avant la lettre, gravées par G. Damman, artiste graveur. — 1 feuille pap. de Hollande teinté mesurant 40+30, — Cahors, lib. Girma, la feuille 2 fr.

Musique. — KELSEN (P.), chef de musique au 7e de ligne. — Echos du Quercy. — Mosaïque sur les airs populaires du Quercy, pour piano à 2 mains, 2e édition. — In-4°


— 272 —

jésus, 10 pages. — Paris, imp. Delanchy. — Cahors, lib. Girma, prix net 2 fr.

KELSEN (P.). — Le Fuchsia, polka-mazurka pour piano à 2 mains. — In-4° jésus, 7 pages. — Paris, imp. Delanchy. — Cahors, lib. Girma, prix net 1 fr. 50.

Lou Garric. — Chant quercynois de la Société d'appui mutuel du Lot, à Paris. — Paroles de J. Calcas, musique de Pierre Malvezin. — Paris, Mlle A. Scouflaire grav.

J. GIRMA.


R A P P O R T

SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE DES ETUDES DU LOT PENDANT L'ANNÉE 1892

Par M. l'abbé JUSTIN GARY, secrétaire-général

MESSIEURS,

C'est en décembre 1872 que prit naissance la Société des Etudes littéraires, scientifiques et artistiques du Lot. Elle a vingt ans à cette heure, et, en fille sage, elle n'a pas trop fait parler d'elle. Cette année cependant, nous l'avons vu sortir de sa réserve habituelle. Les efforts vraiment laborieux qu'elle a faits pour honorer la mémoire du plus célèbre de nos poètes ont été couronnés de succès, grâce au zèle intelligent et infatigable du Comité d'initiative, issu de son sein, et au concours que lui ont prêté des artistes d'un véritable talent et des protecteurs puissants et généreux.

Ayant été à la peine, la Société des Études devait être à l'honneur.

L'honneur ne lui a pas manqué. Je n'ai pour le démontrer qu'à rappeler la mémorable journée du 2 juillet 1892, où le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts et tous ceux qui ont pris la parole, avant ou après lui, notamment M. Gustave Larroumet, l'ont, à l'envi, comblée d'éloges.

A sa naissance, notre Compagnie ne comptait que cinq membres. Elle était si frèle que personne n'eut osé lui prédire vingt ans de vie. La voilà devenue grande et forte, et tout fait espérer qu'elle pourra bientôt célébrer ses noces d'argent et plus tard, s'il plait à Dieu, ses noces d'or et de diamant et plus d'un centenaire.

Notre Société compte actuellement cent quinze membres dont quarante-cinq résidants et soixante-dix correspondants.

Nous avons eu la douleur de perdre cette année deux membres résidants, MM. Dangé d'Orsay et Pignères et deux membres correspondants, MM. Baudel et Bonamy. En lisant les notices nécrolo19

nécrolo19


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giques qui concernent ces quatres membres, vous verrez que votre ancien directeur M. d'Orsay et votre ancien secrétaire-général M. Baudel, ont particulièrement rendu à la Société des services qu'on ne saurait oublier.

Sept nouveaux membres, MM. Taillefer, Valat, Biélawski, Gibert, de Maynard, Blin et Fournier, ces trois derniers résidants, sont venus combler ces vides si regrettables.

Plusieurs membres de notre Compagnie ont obtenu des succès littéraires ou des décorations. Notre infatigable et gracieux félibre J.-B. Rouquet, a vu plusieurs de ses pièces couronnées dans divers concours.

Les nombreuses productions littéraires d'un autre membre de la Société, déjà bien avantageusement connu, M. Francis Maratuech, lui ont valu récemment un prix de valeur que lui ont attribué ses confrères de la Société des gens de lettres.

A cause des services qu'il a rendus comme administrateur en Cochinchine et au Tonkin, et peut-être aussi à cause de ses nombreuses publications, M. Antony Landes a obtenu la croix de la •Légion d'honneur.

M. Valette, en qualité de président du Comité d'initiative pour le monument de Clément Marot, a reçu, le jour de l'inauguration, les insignes d'Officier de l'Instruction publique. M. Henri Caminade a été décoré des palmes académiques. Enfin, notre sympathique et distingué directeur, M. Combarieu, dont les publications nombreuses et savantes n'ont pu passer inaperçues, s'est vu décerner le titre de membre correspondant du ministère de l'Instruction publique pour le Comité des travaux historiques et scientifiques.

Avant d'aborder ce qui fait le fond d'un rapport annuel, je veux dire le résumé des travaux publiés dans le Bulletin ou lus en séance, permettez-moi, Messieurs, de remercier en votre nom ceux qui ont enrichi votre bibliothèque d'ouvrages écrits ou édités par eux. Ces remerciements s'adressent à MM. Larroumet, de Rouméjoux, deFontenilles, Landes, Girma, Cammas et Martel.

Ce dernier, que nous voudrions pouvoir compter parmi nos membres correspondants, mérite une mention à part pour les ouvrages dont il nous a fait hommage et les clichés qu'il nous a prêtés. Grâce à ces beaux dessins, notre bulletin, si modeste d'ordinaire, s'est vu comme par enchantement rempli de magnifiques illustrations et


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nous avons mieux compris le récit des explorations souterraines de nos causses du Lot.

Ce récit, des pl us intéressants, remplit presque entièrement les pages du premier et une partie du troisième fascicule de la présente année (tome XVIIe). Remercions, Messieurs, ces intrépides et savants explorateurs qui nous ont enfin dévoilé ce que renferment ces cavités mystérieuses dont personne avant eux n'avait osé sonder les profondeurs. A M. Martel revient l'honneur de nous avoir révélé ce qu'il appelle la merveille de Padirac, unique en France, et qui ne manquera pas d'attirer, dès qu'elle sera accessible, des caravanes de touristes.

Le deuxième fascicule contient la statistique des décès de la commune de Cahors pendant l'année 1891. Nous devons ce précieux travail à notre excellent confrère, M. le docteur Leboeuf.

Il contient aussi la suite d'une étude historique détaillée et approfondie sur l'Ordre de Malte et la Commanderie de La Tronquière.

Ce travail de longue haleine fera honneur à son auteur, M. de Laroussilhe. qui joindra ainsi le titre d'historien à celui de littérateur qu'il possède depuis longtemps. On trouvera, du reste, dans le même fascicule un bel échantillon de son talent poétique, son Ode à Clément Marot.

Puisque je suis amené à parler de poésie, je ne retarderai pas davantage l'éloge que je dois adresser en votre nom à nos poètes déjà connus, MM. J.-B. Rouquet et Joseph Blanc et à deux autres dont nous ignorions le réel talent, MM. Henri Caminade et l'abbé Fourastié.

M. Rouquet a semé, cette année, ses charmantes productions dans plusieurs journaux ou revues littéraires du Midi, voulant sans doute laisser les pages de nos fascicules aux travaux historiques et scientifiques. C'est regrettable pour nos membres correspondants qu'auraient charmés des poésies telles que La pàuro Menino et des nouvelles en prose félibréenne comme Las doumaisèlos et Lou calel.

Notre Société, Messieurs, accueille avec empressement les membres qui demandent à être admis sans exiger d'eux, comme le font certaines académies, un travail quelconque qui leur serve pour ainsi dire de passeport, mais elle est bien plus joyeuse quand elle voit venir à elle des travailleurs, des chercheurs et des érudits


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comme M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac (Tarn-et-Garonne). Deux de ses travaux : Une aliénation de biens ecclésiastiques pour une somme de 50,000 écus d'or (1576) et Un fief féodal du Chapitre de la Cathédrale de Cahors (1262), ont été insérés dans notre bulletin.

Enumérons simplement ceux que nous a lus M. Greil, au nom de ce nouveau confrère: 1° Une ordonnance du duc de Candale imposant à diverses communes du Quercy le, paiement d'une somme de 20,000 livres pour le régiment de Saint-Luc à l'époque de la guerre de Guyenne (1651-1653) ; 2° Une vente à la criée à Castelnau en 1324 ; 3° Vidimus de congé et adveu du tiers état (1595) faisant connaître les noms militaires au XVe siècle ; 4° Extraits de testament de Jean Guiscard, seigneur de Lalauvie (Belaye) et de Hugues de Salviac ; 5° Compromis passé le 21 avril 1459 entre le recteur de Lasbouygues et ses paroissiens ; 6° Un mémoire présenté au roi pour le maintien du sénéchal de Martel.

Je viens de nommer M. Louis Greil. Vous seriez justement surpris qu'il n'eût communiqué à la Société que les travaux de M. Taillefer. Quoiqu'il ait cette année, été moins prodigue que de coutume des précieux documents qu'il a su recueillir, nous lui devons toutefois la communication des Statuts de la corporation des tailleurs de Cahors en 1611.

Le même membre nous a lu un Edit royal de 1583 envoyé par notre confrère M. Miran, d'Albas

De plus, il s'est chargé de la nécrologie de M. Bonamy, qui sera publiée dans le 4e fascicule du bulletin, en même temps que la nécrologie de M. Pignères, par M. de Laroussilhe.

Ce dernier membre ne s'est pas contenté de nous donner lecture de son étude historique sur la Commanderie de La Tronquière, il nous a fait connaître :1° Le dolmen d'Hautesserre ; 2° Un arrêt du Conseil d'Etat du 15 juin 1755, ordonnant l'entretien des écluses construites ou à construire sur le Lot ; 3° Un document du XVIe siècle relatif aux bourses à accorder aux élèves du collège Pellegri: 4° Des Lettres patentes du roi portant création d'un hôpital général dans la ville de Cahors (1683), etc.

M. Louis Combarieu nous a signalé les Précautions prises par les habitants de St-Céré pour se préserver de la peste aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il a, de plus, écrit une notice nécrologique sur M. Baudel.


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M. Joseph Blanc a analysé l'ouvrage de M. Larroumet, intitulé : Etude d'histoire et de critique dramatique, fait le compte-rendu des fêtes de l'inauguration du monument Clément Marot et rédigé avec soin les procès-verbaux de nos séances.

M. Delpérier nous a lu un article intéressant sur la jeunesse de Champollion ; M. de Maynard des papiers de famille, relatifs à la surveillance des courriers pendant les Cent jours et M. Caminade, deux nouvelles humoristiques : Une journée à la campagne, et Un curé de Gourdon: Pierre de Marsis.

M. Forestié, secrétaire-général de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, est venu lui-même nous faire connaître des documents inédits sur Hugues de Cardaillac-Bioule, qui épousa une nièce de Jean XXII, et qui fut le premier à fabriquer de l'artillerie à feu, huit ans avant la bataille de Crécy. Nous avons enfin continué la lecture, commencée l'an dernier, des Comptes de receptes et despenses du vénérable chapitre de l'esglise Cathedralle sainct-Estienne de Caors pour l'année 1652 finissant 1653, dont les premières pages vont paraître dans le Bulletin, sous la signature de M. Paul de Fontenilles.

Nous regrettons que son grand âge n'ait pas permis à notre directeur honoraire M. Malinowski de nous faire profiter cette année de ses travaux scientifiques qu'il nous prodiguait naguère.

Pour n'oublier personne, mentionnons quelques oeuvres d'art qui nous ont été signalées par M. de Laroussilhe, et félicitons M. Calmon de ses portraits, M. Rougé de son buste du sergent Lavayssière, M. Lafon de ses natures mortes et M. Mayac de ses paysages.

Comme on peut le voir, Messieurs, la Société des Etudes a répondu à son triple but qui est, d'après le premier article de ses statuts, « de cultiver.et de répandre dans le pays le goût des lettres, des sciences et des arts; et, à ce triple point de vue, de rechercher, de signaler et de recueillir tous les matériaux et tous les documents qui peuvent se rattacher à l'histoire, à la géographie et à l'organisation physique, scientifique et littéraire de la contrée. »

Elle a aussi scrupuleusement respecté le deuxième article ainsi conçu: « Toute discussion politique et religieuse est absolument interdite. » C'est pourquoi nos réunions hebdomadaires ont tant de charmes pour ceux qui ont l'habitude de s'y rendre; nous souhaiterions seulement qu'ils fussent plus nombreux.


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Laissez-moi terminer ce rapport, déjà long, par une courte citation.

C'est le 24 mai 1873 que, selon l'expression pittoresque de son premier président, M. Léon Valéry, la Société des Etudes fit, à l'occasion de la distribution solennelle des prix mis au concours, « son entrée dans le monde ». Mgr Grimardias, alors comme aujourd'hui président d'honneur de la Société, prononça, comme président de la séance publique, un discours qui fut remarqué : « Etudiez donc, Messieurs, disait-il, nous suivrons avec intérêt vos essais, tous y applaudiront avec nous. L'étude est une noble manière d'occuper ses loisirs. Vaste.est le champ ouvert à votre activité... Ces études vous apporteront-elles la réputation? je ne sais, mais elles pourront être utiles, et, à coup sûr, pour vous elles ne seront pas sans plaisir...

» Sur le terrain, disait-il encore, où vous vous êtes placés, les esprits et les coeurs pourront se rapprocher et se confondre. Rien n'est plus désirable, et nous devons y travailler tous ; vous y aurez contribué pour votre part en cherchant toujours dans vos études historiques ou autres ce qui réunit et non ce qui sépare.

» Ces souhaits, ajoutait-il en terminant, peuvent être ceux d'un coeur d'évêque; à l'heure présente, nous croyons qu'ils doivent être ceux de tout coeur français. »

Je n'hésite pas a dire en votre nom, Messieurs, que ces voeux sont les nôtres.

Ce qui nous rapproche et nous rapprochera toujours, c'est l'amour du sol natal et le culte de ses gloires.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LASOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 4e TRIMESTRE DE 1892

Séance du 24 Octobre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Girma, libraire-éditeur, dépose sur le bureau de la Société, au nom de l'auteur, M. Ernest Lapeyre, conseiller de préfecture de la Dordogne, un ouvrage sur les Insurrections dans le Lot en 1790 d'après des documents inédits. Dans ce travail, l'auteur s'est attaché à présenter le tableau des mouvements populaires « qui ont pris naissance à une date où déjà le Quercy était le département du Lot et qui ont marqué la fin de l'année 1790. » Il a raconté, entre autres faits, l'insurrection qui éclata dans le district de Gourdon lors du recouvrement des rentes seigneuriales, et les soulèvements provoqués par les tentatives contre révolutionnaires de certains nobles de la contrée.

La Société remercie M. Lapeyre de l'hommage qu'il a bien voulu lui faire de son intéressante étude, qui, étant composée d'après des papiers de famille, est appelée à jeter un jour nouveau sur l'étude du mouvement révolutionnaire dans le Quercy.

M. Greil termine la lecture des statuts de la corporation des tailleurs de Cahors en 1611.

Séance du 7 Novembre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. En l'absence de M. le secrétaire général, M. Joseph Blanc, secrétaire des séances, dépose sur le bureau les publications reçues depuis la


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dernière séance. Il signale entre autres la Notice sur la Sainte Coiffe de Cahors, par M. l'abbé Gary, avec une dédicace de l'auteur.

La Société remercie M. l'abbé Gary de son aimable hommage.

M. le président donne lecture d'une lettre par laquelle M. le lieutenant-colonel Blin demande à faire partie de la Société en qualité de membre résidant, sous le patronage de MM. Valette et de Laroussilhe. Conformément aux statuts, son élection est renvoyée à la prochaine séance.

M. le secrétaire des séances donne lecture, au nom de M. Caminade, d'une pièce de vers, Les plaintes d'un rhumatisant, et d'une lettre dans laquelle l'auteur demande son insertion au Bulletin de la Société. — Renvoyé à la commission du Bulletin.

M. F. de Laroussilhe donne lecture d'un article publié dans l'Art, sur le Musée de Cahors, par M. Jules Momméja.

Séance du 14 Novembre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le Bulletin de la Société archéologique de la Corrèze, le récit du 4e voyage souterrain de M. Martel. Dans cette nouvelle campagne l'explorateur a découvert et visité plusieurs gouffres et abîmes du Quercy.

Au nom de M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, membre correspondant, M. Greil donne lecture d'une étude historique: Un fief féodal du chapitre de Cahors en 1262, dans laquelle il est question de l'église et de la Chatellennie d'Albas. M. l'abbé Taillefer reproduit en entier un acte d'échange par lequel l'évêque cède au chapitre l'église de Cazes, avec Saint-Jean et Saint-Maxent, ses annexes.

La copie reproduite par M. l'abbé Taillefer, en date de septembre 1762, fut dressée à l'occasion d'un différend entre le chapitre de Cahors et le recteur de Cazes, au sujet de la jouissance d'une pièce de terre et d'un pré dépendant d'un fonds de l'église.

M. le lieutenant-colonel Blin, présenté à la dernière séance par MM. Henri Valette et de Laroussilhe, est élu membre résidant.

M. Combarieu donne lecture d'extraits d'un livre consulaire de la


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ville de Saint-Céré sur les Précautions prises par une ville du Quercy pour se préserver de la peste au XVIIe et XVIIIe siècle (1628-1721). Ces précautions consistent en prescriptions données par un médecin de Saint-Céré, M. Soulhol, dans un règlement de 30 articles qui fut adopté et rendu obligatoire par un délibération du conseil de ville en date du 2 avril 1628. Grâce à la mise à exécution de ce règlement, la peste ne fit guère de ravages à Saint-Céré, tandis qu'elle sévissait fortement dans les autres parties du Quercy. Ces précautions furent remises en vigueur à Saint-Céré en 1720, lors de l'apparition dans cette ville de la peste de Marseille.

Sur la proposition de M. le secrétaire général, il est décidé que la Commission du Bulletin se réunira jeudi 17 novembre courant à 8 h. 1/2 du soir.

Séance du 21 Novembre Présidence de M. DA YMARD, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Joseph Blanc, secrétaire des séances, donne connaissance des propositions de la commission du Bulletin pour la composition du prochain fascicule. Ces propositions étant adoptées, le 3e fascicule de l'année 1892 sera ainsi composé :

Excursions souterraines dans le Quercy (4e voyage), par M. Martel ;

Un fief féodal du chapitre de la cathédrale de Cahors en 1262, par M. l'abbé Taillefer ;

Histoire de la Commanderie de Latronquière (suite), par M. F. de Laroussilhe ;

Plaintes d'un rhumatisant (poésie), par M. H. Gaminade ;

Nécrologie de M. d'Orsay, par M. Henri Valette ;

Procès-verbaux des séances du 3e trimestre.

M. le président donne communication d'une circulaire de la direction de l'Annuaire de la Presse, demandant une souscription à cette publication pour l'année 1893. — Renvoyé au conseil d'administration.

Au nom de M. l'abbé Taillefer, membre correspondant, M. Greil donne


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lecture d'un document relatif à un projet de suppression du sénéchal de Martel. Il s'agit d'un mémoire présenté au roi pour le maintien du sénéchal. Entre autres motifs, les habitants rappellent qu'en 1259 ils refusèrent glorieusement de reconnaître la domination anglaise.

M. H. Caminade lit une nouvelle : Une journée passée à la campagne, qu'il a écrite pour être publiée en feuilleton dans l'Agriculteur du Lot, mais dont il a voulu donner la primeur à ses collègues. La Société lui en exprime toute sa reconnaissance.

M. de Laroussilhe donne lecture de la suite de son Histoire de la Commanderie de Latronquière. — Il s'occupe du bornage aux Croix de Malte en 1745.

M. Joseph Blanc donne lecture d'une pièce de vers.

Séance du 28 Novembre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il communique une lettre de M. Paul de Fontenilles au sujet de la publication de son travail sur le Budget de la cathédrale de Cahors en 1653, dans le Bulletin de la Société.

M. le Président présente la candidature de M. Fournier, ingénieur civil, comme membre résidant sous le patronage de MM. Carbonel et Castagné, avocats.

Conformément aux statuts, son élection est renvoyée à la prochaine séance.

M. Girma dépose sur le bureau un exemplaire de son Annuaire du département du Lot pour l'année 1893. Cette publication contient une seconde édition de la Nouvelle bien connue dans le pays : Xano d'Oymé, par notre compatriote, M. Léon Valéry.

La Société remercie M. Girma de son aimable hommage.

M. de Maynard donne communication de divers papiers de famille contenant des ordres sévères donnés à la gendarmerie de Montauban, pendant les Gent-Jours. relativement à la surveillance des courriers. Entre autres documents, se trouve un ordre de service signé du capitaine


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de gendarmerie de Wabonval, en date du 25 mars 1815, par lequel il est enjoint à M. de Maynard, lieutenant de gendarmerie de se rendre à la Perche (Tarn-et-Garonne) pour surveiller l'arrivée des courriers de Paris, afin qu'il ne puisse pénétrer dans le département, sous le nom de courrier ordinaire ou extraordinaire, aucun émissaire de l'ennemi. M. le lieutenant de Maynard avait ordre de questionner, en particulier, les conducteurs des voitures publiques, ceux des malles, les courriers, les voyageurs en poste, venant de Paris.

M. Gombarieu donne lecture d'une délibération prise au moment de l'apparition de la peste de Marseille, le 21 août 1720, par le Conseil de Ville de Saint-Céré, et par laquelle cette assemblée décide de remettre en vigueur les prescriptions données en 1628 par le docteur Soulhol pour combattre la peste, et ordonne la constitution du Conseil de santé, du 21 septembre 1720, contenant diverses injonctions pour la mise à exécution de ces prescriptions, ainsi que l'ordre au curé de la ville de faire des prières publiques. Ce Conseil se réunit également dans le même but les 14 et 19 juin, 28 et 31 octobre, 4, 14 et 19 novembre 1721. A cette dernière date série s'arrête la délibération du Conseil de Santé.

M. Joseph Blanc donne lecture d'une pièce vers : Les Chats.

Séance du 12 Décembre Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il donne lecture d'une lettre par laquelle M. Martel met gracieusement à la disposition de la Société les clichés relatifs à son nouveau voyage souterrain dans les causses du Quercy.

M. Fournié, ingénieur civil, présenté à la dernière séance par MM. Carbonel et Castagné, avocats, est élu membre résidant.

M.Caminade lit une nouvelle : Un curé de Gourdon ; Pière de Marsis.

M. Rouquet donne lecture d'une pièce de vers patois, Lo Paouro Minino, qu'il a publiée dans le Colel, ainsi que d'une lettre de M. Delberger, directeur du journal, qui lui offre la présidence des Jeux-Florauxd'Agen. Il lit également une nouvelle patoise cadurcienne. Los Doumoisellos.


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Au nom de M. l'abbé Taillefer, membre correspondant, M. Greil donne communication d'un document en langue romane concernant un accord intervenu entre les Consuls de Sauveterre et les seigneurs des environs, le 20 novembre 1289.

M. de Laroussilhe donne connaissance du budget de Latronquière en 1654 et compare les charges budgétaires de cette commune au XVIIe siècle, avec celles qui lui sont attribuées actuellement et qui sont bien moindres que les anciennes impositions ou redevances communales.

Sur la proposition de M. Greil, deux membres sont désignés pour rédiger les notices nécrologiques de MM. Bonamy et Pignères, décédés pendant l'année 1892.

M. Greil est chargé de la nécrologie de M. Bonamy ; celle de M. Pignères sera faite par M. de Laroussilhe.

M. le président rappelle que c'est dans la séance de lundi prochain que doivent avoir lieu les élections du bureau et des diverses commissions de la Société pour l'année 1893 ; dans le cas où le nombre règlementaire de membres résidants ne seraient pas présents, les élections seraient renvoyées, à huitaine conformément aux statuts.

Le secrétaire des séances est chargé de communiquer aux journaux locaux une note rédigée en ce sens.

Séance du 19 Décembre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. — Il donne communication d'une circulaire de M. Bellotti, photographe à St-Etienne, accompagnant des échantillons de phototypie qu'il adresse à la Société à titre de spécimens.

M. Combarieu propose de conférer à M. Gustave Larroumet, en raison des éminents services qu'il a rendus à la Société des Etudes, dont il est membre depuis longtemps, le titre de Directeur honoraire.

A l'unanimité, il est décidé que cette proposition sera soumise lundi prochain à l'assemblée générale, après avoir été communiquée au Conseil d'administration.

M. de Laroussilhe dépose une demande de modification aux statuts, tendant à ce que le titre de président soit substitué à celui de directeur,


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Conformément aux statuts, cette demande est renvoyée pour avis au Conseil d'administration.

M. Rouquet donne lecture de deux sonnets patois : l'un, Franço qu'il vient de publier dans Lou Colel ; l'autre, Un brabé, publié par Lè Gril.

Il lit ensuite une histoire quercynoise en prose patoise intitulée : Lou Colel.

M. Joseph Blanc signale à la Société la nomination d'un de ses membres résidants, M. le lieutenant-colonel Blin, comme membre du comité de l'Alliance Française.

Le nombre réglementaire de membres résidants n'étant pas présents, les élections du Bureau et des diverses commissions pour l'année 1893, sont renvoyées à la prochaine séance.

Séance du 26 Décembre Présidence de M. COMBARIEU, directeur

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. l'abbé Gary, secrétaire général, donne lecture de son rapport de fin d'année. Ce rapport, aussi bien écrit que conçu, est couvert d'applaudissements ; seule la modestie de son auteur ne lui a pas permisd'être absolument complet, en ce sens que M. Gary a volontairement omis de signaler la précieuse collaboration qu'il apporte chaque jour à la Société des Etudes.

M. Calvet, trésorier, présente les comptes de l'année 1892. Ces comptes sont approuvés avec félicitations.

M. le Président fait connaître que le conseil d'administration est heureux de donner un avis favorable à la proposition qu'il a faite à la dernière séance et tendant à conférer le titre de Directeur honoraire à notre éminent compatriote M. Gustave Larroumet, comme témoignage de la reconnaissance que lui doit la Société pour les nombreux et importants services qu'il lui a rendus.

M. Larroumet est nommé Directeur honoraire par acclamation.

M. le Président met aux. voix une proposition faite par M. F. de Larousilhe, et signée par M. Daymard, Rouquet, Blin et J. Blanc, et qui tend à substituer au titre de Directeur de la Société celui de Président.

A l'unanimité moins une voix cette proposition est adoptée.


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Sur l'observation de M. J. Blanc, il est spécifié, que cette décision s'étend aux Directeurs honoraires, MM. Malinowski et Larroumet, prendront désormais le titre de Présidents honoraires.

M. le Président fait connaître qu'il y a lieu de procéder au renouvellement du bureau et des diverses commissions pour l'année 1893.

Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :

Présidents : MM. H. Valette, chef d'Institution (2e semestre); F. Cangardel, bibliothécaire de la ville (1er semestre).

Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue Religieuse.

Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnuméraire des finances.

Archiviste-bibliothécaire : M. Girma, éditeur.

Trésorier: M. Calvet, représentant de commerce.

Administrateurs : MM. Rouquet, félibre et Combes, trésorier de la' Caisse d'épargne.

Membres de la Commission du Bulletin : MM. Laytou, Caminade, Delpérier, Greil et F. de Larousilhe.

Selon un usage constant, et comme témoignage à M. Calvet de la satisfaction de la Société pour la bonne gestion de ses deniers, c'est par acclamation qu'il a été réélu trésorier.


COMPOSANT LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

MEMBRES-NÉS :

Mgr l'Evêque de Cahors ; MM. le Préfet du Lot ;

le Président du Tribunal civil.

le Maire de Cahors ;

l'Inspecteur d'Académie.

MEMBRES' RESIDANTS : MM,

1875. Arnault, juge d'instruction au tribunal civil de Cahors.

1887. Bergougnoux , à Cahors.

1887. Blanc (Joseph), licencié en droit, percepteur surn. à Cahors. 1892. Blin O , lieutenant-colonel en retraite, à Cahors.

1873. Bousquet (Caprais) , anc. prés, du tr. de commerce à Cahors.

1872. Calmels, juge de paix, à Catus (Lot).

1872. Calmon (Cyprien) I , sculpteur, à Cahors.

1881. Calvet, représentant de commerce, à Cahors.

1890. Caminade , sous-économe au lycée de Cahors,

1872. Cangardel , avocat et bibliothécaire, à Cahors.

1873. Carbonel, avocat, à Caylus (Tarn-et-Garonne)

1888. Castagné, avocat, à Cahors,

1891. Caunizil, caissier à la Trésorerie, à Cahors. 1872. Combarieu L. I , archiviste départemental 1872. Combes, receveur de la caisse d'épargne, à Cahors.


— 288 -

1874. Costes , notaire, à Cahors,

1873. Daymard , ingénieur des arts et manufactures, à Cahors.

1880. Delpérier, imprimeur, à Cahors.

1878. Depeyre (Etienne), avocat, à Cahors. 1873. Desprats, négociant, à Cahors.

1892. Fournier, ingénieur civil, à Cahors.

1873. Gary, directeur de la Revue religieuse, aumônier du pensionnat de Gramat, à Cahors.

1884. Girma , libraire-éditeur, à Cahors.

1887. Greil (Louis) , négoc, juge au trib. de commerce, à Cahors. 1872. Grimardias (Mgr) , évêque de Cahors.

1891, Lafon, artiste peintre, à Cahors. 1872, Lagarrigue, avocat, à Cahors.

1879. Laroussilhe (de) , percepteur, à Cahors.

1879. Larroumet O , maître de conférences à la Sorbonne, Paris.

1872. Laur , vétérinaire, à Cahors.

1873. Laytou , imprimeur, à Cahors. 1879. Leboeuf , docteur-médecin, à Cahors.

1872. Malinowski , ancien professeur, à Cahors.

1892. Maynard (de), agent d'assurances, à Cahors.

1872. Murat (comte J.) O , ancien député, à Labastide-Murat.

1873. Rossignol, chanoine, aumôn. des Dames de Nevers, à Cahors. 1891. Rougé, sculpteur statuaire, à Cahors.

1882, Rouquet , félibre, peintre, à Cahors.

1875. Talou , député du Lot.

1872. Valette I , chef d'institution, à Cahors.

1885. Valdiguier, photographe, à Cahors. 1873: Valon (de), ancien député, à Cahors.


— 289 -

MEMBRES CORRESPONDANTS : MM.

1872. Alazard, propriétaire, à Labéraudie (Lot). 1885. Ancé, curé de Greffeil (Aude).

1873. Armagnac (comte d'), propriétaire, à St-Côme (Aveyron). 1876. Armand I , ancien professeur, à Marseille.

1880. Balagayrie, propriétaire, à Mechmont (Lot). 1887. Balagayrie, instituteur, à Gramat (Lot).

1892. Biélawski, percepteur à Issoire (Haute-Loire).

1873. Cabanès , pharmacien, à Gourdon. 1875. Calmeilles, docteur-médecin, à Gourdon. 1873. Capmas, ancien recteur, à Toulouse.

1889. Castes, instituteur, à Bagat (Lot).

1890. Caussanel, instituteur, à Soulomès (Lot).

1879. Cayla, procureur de la République, à Rochefort.

1873. Claret, avocat, à Salviac (Lot).

1885. Combarieu (Jules), professeur agrégé, à Carcassonne.

1873. Cuquel, curé, à Francoulès (Lot).

1881. Daymard , à Duravel (Lot).

1873. Delmas, curé, à St-Cirq-Lapopie (Lot). 1880. Delon, cond. f. f. d'ingénieur des ponts et chaussées, à Figeac.

1875. Delpon, avoué, à Figeac.

1873. Dols, notaire, à Saint-Cirq-Lapopie (Lot).

1873. Dufour (Pierre) , dir. de la Ferme-Ecole du Montat (Lot).

1876. Fontenilles (Jean-Baptiste de), propriétaire à Soucirac (Lot). 1872. Fontenilles (Paul de) , inspecteur de la Société française

d'archéologie, au château d'Auriol, par Villemur (HauteGaronne). 1891. Fourastié, curé, à Pern.

1891. Gaïda, artiste-peintre, à Paris.

1892. Gibert, maire d'Uzech-des-Oules (Lot). 1875. Gouloumès, vétérinaire, à Gourdon (Lot).

1891. Gransault-Lacoste (de), à Léobard (Lot).

20


— 290 —

1886. Graulières, commis des postes et télégraphes, à Bordeaux. 1886. Guilhou, à Lapistoule (Luzech).

1872. Guyot de Camy, propriétaire à Labastide-Murat (Lot).

1873. Hallberg, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse.

1888. Hébrard (Fernand d'), château de Torcy, par Fruges (Pas-de-C.)

1874. Izarn (Firmin), propriétaire, à Salviac (Lot).

1372. Lacombe , insp. génral des archives, à Charenton (Seine).

1889. Lafon de Verdié (de) substitut, à Gourdon.

1877. Lagane, curé, à La Pannonie (Lot).

1878. Lagarde, ancien président du tribunal civil, à Lectoure. 1880. Lalaurie, directeur de L'Ecole normale d'Aurillac. 1873. Lamberterie (de), ancien député, à Paris.

1885. Landes , administrateur des affaires indigènes, à Saïgon.

1886. Laroussilhe (abbé de), à Padirac (Lot). 1878. Lascombes, préfet, à Niort.

1877. Massabie, chan. hre, curé de Notre-Dame-du-Puy, à Figeac.

1878. Maynard (baron de), au château de Copeyre, par Martel (Lot).

1887. Mazelié, négociant, à Toulouse.

1876. Miran (Sylvain), aspirant au notariat, à Albas.

1888. Périer de Férals, à Paris.

1885. Peyrissac, étudiant en médecine, à Bordeaux.

1872. Rey, contrôleur des tabacs, à Souillac (Lot).

1872. Rey , député, président de la Société agricole du Lot.

1888. Roaldès (Arthur de), docteur-médecin, à la Nouvelle Orléans.

1873. Rougié; percepteur, à Sauzet (Lot).

1873. Rouméjoux (de), propriétaire au château de Rossignol, par Bordas (Dordogne).

1878. Rouquié, aumônier, à Leyme, (Lot).

1890. Ruck, docteur médecin, à Paris.

1877. Saint-Rémy (vicomte de), au château de Gaudusson, par Fume

(Lot-et Garonne).


— 291 —

1887. Salamon, employé du chemin de fer, à Labastide-de-Sérou

(Ariège). 1875. Salinié, curé, à Beauregard (Lot)

1891. Sansépée Rubens, artiste peintre à Fumel (Lot-et-Garonne). 1878. Séval, juge de paix, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1880. Soulié, instituteur, à Puycalvel (Lot).

1891. Taillefer, curé, à Cazillac (Tarn-et-Garonne). 1873. Tréneule, curé, à Escamps (Lot).

1877. Tressens, juge, de paix, à Figeac

1892. Valat, percepteur, à Castelnau-Montratier (Lot).

1891. Valon (Ludovic de), sous-chef de section à Lubersac (Corrèze) 1873. Vialle, juge au tribunal de Gourdon. 1885. Vitrac (abbé), curé de Gramat.


BUREAU DE LA SOCIETE DES ÉTUDES

POUR L'ANNÉE 1893

Président d'honneur Mgr Grimardias , évêque de Cahors.

Présidents honoraires

MM. Malinowski , ancien professeur,

Larroumet O , maître de conférences à la Sorbonne.

Présidents semestriels

MM. François CANGARDEL , bibliothécaire (1er semestre). Henri VALETTE I , chef d'institution (2° semestre).

Secrétaire général M. l'abbé Justin GARY, aumônier, directeur de la Revue religieuse.

Secrétaire des séances M. Joseph BLANC, licencié en droit, percepteur surnuméraire.

Archiviste-Bibliothécaire M. GIRMA , libraire-éditeur.

Trésorier M. CALVET, représentant de commerce.

Conseil d'administration Les membres du bureau, MM. COMBES et ROUQUET .

Commission du Bulletin

Le membres du bureau, MM. LAYTOU , CAMINADE , DELPÉRIER, GREIL et F. de LAROUSSILHE .


SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

FRANCE

SIÈGE

DESIGNATION DES SOCIETES DEPARTEMENTS

des Sociétés

Société d'agriculture, sciences et arts Agen. Lot-et-G.

Académie des sciences, agriculture, arts et

belles-lettres Aix. Bouc.-du-R.

Société des sciences, arts et belles-lettres du

Tarn Albi. Tarn.

Société des antiquaires de Picardie Amiens. Somme.

Société d'histoire naturelle Autun. Saône-et-L.

Société des lettres, sciences et arts Bar-le-Duc. Meuse.

Société des sciences et arts Bayonne. B.-Pyrénées

Académie des sciences, belles-lettres et arts.. Bezançon. Doubs.

Société Belfortaine , Belfort. Belfort.

Société archéologique et scientifique Béziers. Hérault.

Société archéologique Bordeaux. Gironde.

Société littéraire, historique et archéologique

de l'Ain Bourg. Ain.

Société académique Brest. Finistère.

Société scientifique, artistique et archéologique

archéologique la Corrèze Brive. Corrèze.

Société agricole et industrielle du Lot....... Cahors. Lot.

Société d'émulation Cambrai. Nord.

Société des arts et sciences Carcassonne Aude.

Académie des sciences, lettres et arts .... Olermont. Puy-de-D.

Société de Borda Dax. Landes.

Société ariégeoise des sciences, lettres et arts. Foix. Ariège.

Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse. Guéret. Creuse.

Société archéologique et historique du Limousin Limoges. Haute-Vien.


— 294 -

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS SIEGE DEPARTEMENTS

des Sociétés

Académie des arts, sciences, belles-lettres et

agriculture Macon. Saône-et-L.

Société historique et archéologique du Maine. Le Mans. Sarthe.

Société botanique et horticole de Provence... Marseille. B.-du-Rhône

Société archéologique de Tarn-et-Garonne... Montauban . Tarn-et-Gar,

Société des sciences, belles-lettres et arts de

Tarn-et-Garonne Montauban . id.

Société pour l'étude des langues romanes Montpellier. Hérault.

Académie de Stanislas Nancy. Meurt.-et-M,

Société archéologique de Nantes et de la LoireInférieure Nantes. Loire-Infér.

Société des sciences naturelles de l'Ouest de la

France Nantes. id.

Société des lettres, sciences et arts des AlpesMaritimes Nice. Alpes-Marit.

Société d'études des sciences naturelles Nîmes. Gard.

Société historique et archéologique de l'Orléanais Orléans. Loiret.

Société Franklin Paris. Seine.

Société de Géographie Paris. id.

Société académique indo-chinoise Paris. id.

Musée Guimet Paris. id.

Revue de la Société d'ethnographie Paris. id.

Société des sciences, lettres et arts Pau. Basses-Pyré.

Société historique et archéologique du Périgord

Périgord Dordogne.

Société d'agriculture, sciences, arts et commerce Le Puy. Hte-Loire

Société archéologique de l'Ille-et-Vilaine,.... Rennes. Ille-et-Vil.

Société des amis des arts ...... Rochechouart. Hte-Vienne.

Société d'émulation de la Vendée La Roche -S -Yon Vendée.

Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron Rodez. Aveyron.

Société des archives historiques de la Saintonge

Saintonge de l'Aunis Saintes. Char.-Infér.


— 295 —

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS SIEGE DEPARTEMENTS

des Sociétés

Société des antiquaires de la Morinie Saint-Omer. Pas-de-Cal.

Société des sciences naturelles .. Semur. Côte-d'Or.

Société académique du Var Toulon. Var.

Académie des Jeux-Floraux Toulouse. Haute-Gar.

Société d'histoire naturelle .. Toulouse. id.

Académie des sciences, inscriptions et belleslettres Toulouse. id.

Société archéologique du Midi de la France... Toulouse. id.

Société académique franco-hispano-portugaise Toulouse. id.

Société française de botanique Toulouse. id.

Société archéologique de France Tours. Indre-et-L.

Société des lettres, sciences et arts de la

Corrèze Tulle. Corrèze.

Société d'archéologie et de statistique de la

Drôme Valence. Drôme.

Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois Vendôme. Loir-et-Cher

ETRANGER

Sociedade de instrucçào de Porto, Porto, Portugal.

Smithsonian institution Washington Etats-Unis.

Société des naturalistes Kiew. Russie.

La Société des Etudes reçoit en outre, à titre d'échange :

La Feuille des Jeunes Naturalistes, dirigée par M. A. Dolfus (Paris). Le Journal d'hygiène, dirigé par M. le docteur de Pietra-Santa (Paris). Le Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du

diocèse de Valence (Romans). Le Bulletin héraldique de France. Le Bulletin de la Société d'histoire de Paris. La Revue des Pyrénées, à Toulouse. La Revue Africaine, à Alger.


TABLE DES MATIÈRES

DU XVIIe VOLUME

Pages.

EXPLORATION DES IGUES ET GROTTES DU CAUSSE DE GRAMAT, par

M. E.-A. Martel 5

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES, pendant l'année 1892 67, 127, 204, 279

ALIÉNATION DE BIENS ECCLÉSIASTIQUES, par M. l'abbé Taillefer.. 73

ORDRE DE MALTE (suite), par M. F, de Laroussilhe 86, 180, 225.

STATISTIQUE DES DÉCÈS DE LA COMMUNE DE CAHORS, pendant

l'année 1891, par M. le docteur Leboeuf 103

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. J. BAUDEL, par M. L. Combarieu. 117

INAUGURATION DU MONUMENT CLÉMENT MAROT, par M. J. Blanc. 119

ODE A CLÉMENT MAROT, par M. F. de Laroussilhe 122

A CLÉMENT MAROT (à-propos), par M. Joseph Blanc 153

SOUS TERRE, EXPLORATION DU CAUSSE DE GRAMAT, QUATRIÈME

CAMPAGNE (1891), par M. E. - A. Martel 137

UN FIEF DU CHAPITRE DE CAHORS EN 1262, par M. B. Taillefer... 197

LES PLAINTES D'UN RHUMATISANT, par M. H. Caminade 200

NÉCROLOGIE DE M. DANGÉ D'ORSAY, par M. H. Valette 202

COMPTE DE RECEPTES ET DE DESPANCES DU VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHÉDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS POUR

L'ANNÉE 1652 FINISSANT 1653, par M. P. de Fontenilles 209

CANTIQUES POPULAIRES EN DIALECTE DU QUERCY, recueillis par

M. l'abbé Gary , 257

LES CHATS, par M. Joseph Blanc 262

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. J.-B. PIGNÈRES 263

— — M. BONAMY.... 263

BIBLIOGRAPHIE DU LOT, ANNÉE 1892, par M. J. Girma ,. 266

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES PENDANT

L'ANNÉE 1892, par M. l'abbé Gary, secrétaire-général 273

LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 287

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1892 292

LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 293



TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Exploration des Igues et Grottes du causse de Gramat, par M.

E.- A. Martel........... 5

Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

1er trimestre de 1892 67

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1892.

Président d'honneur : Mgr Grimardias, évêque de Cahors.

Directeurs ; MM. Joseph. Daymard, directeur du Crédit Foncier (1er semestre) ;

Louis Combarieu, archiviste départemental (2e semestre). Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue religieuse Secrétaire des séances: M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Secrétaire-archiviste : M. Rouquet, peintre, félibre. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Girma et Calmon. Commission du Bulletin : Le bureau, MM. Cangardel, Delpérier, Greil, Laytou, Valette.

A V I S

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par lé Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.

La Société des Etudes serait reconnaissante à toute personne qui voudrait bien lui procurer, soit à titre grâcieux, soit en échange de 1 fr. par exemplaire, le 4e fascicule du tome III de son Bulletin, ainsi que des fascicules du tome Ier.


BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-SEPTIÈME

DEUXIÈME FASCICULE

CAHORS

IMPRIMERIE DE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1892

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Aliénation de biens ecclésiastiques, par M. l'abbé Taillefer 73

Ordre de Malte (suite), par M. F. de Laroussilhe 80

Statistique des décès de la commune de Cahors, pendant l'année

1891, par M. le docteur Leboeuf 103

Notice nécrologique sur M. Joseph Baudel, membre correspondant, par M. L. Combarieu 117

Inauguration du Monument Clément Marot, par M. J. Blanc 119

Ode à Clément Marot, par M. F. de Laroussilhe 122

A Clément Marot (à-propos), par M. Joseph Blanc 125

Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

2e trimestre de 1892 127

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1892. Président d'honneur : Mgr Grimardias, évêque de Cahors. Directeurs : MM. Joseph Daymard, directeur du Crédit Foncier (1er semestre) ;

Louis Combarieu, archiviste départemental (2e semestre). Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue religieuse. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Secrétaire-archiviste : M. Rouquet, peintre, félibre. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Girma et Calmon. Commission du Bulletin : Le bureau, MM. Cangardel, Delpérier, Greil, Laytou, Valette.

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.

La Société des Etudes serait reconnaissante à toute personne qui voudrait bien lui procurer, soit à titre grâcieux, soit en échange de 1 fr. par exemplaire, le 4e fascicule du tome III de son Bulletin, ainsi que dos fascicules du tome Ier.


BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-SEPTIÈME

TROISIÈME FASCICULE

CAHORS

IMPRIMERIE DE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1892

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Sous terre, exploration du causse de Gramat, quatrième campagne (1891), par M E. - A. Martel. 137

Ordre de Malte (suite), par M. F. de Laroussilhe 180

Un fief du chapitre de Cahors en 1262, par M. B. Taillefer...... 197

Les plaintes d'un rhumatisant, par M. H. Caminade 200

Nécrologie de M. Dangé d'Orsay, par M. H. Valette 202

Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

3e trimestre de 1892 204

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1892

Président d'honneur : Mgr Grimardias, évêque de Cahors.

Directeurs : MM. Joseph Daymard, directeur du Crédit Foncier (1er semestre) ;

Louis Combarieu, archiviste départemental (2e semestre). Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue religieuse. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Secrétaire-archiviste : M. Rouquet, peintre, félibre. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Girma et Calmon. Commission du Bulletin : Le bureau, MM. Cangardel, Delpérier, Greil, Laytou, Valette.

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.

La Société des Etudes serait reconnaissante à toute personne qui voudrait bien lui procurer, soit à titre grâcieux, soit en échange de 1 fr. par exemplaire, le 4e fascicule du tome III de son Bulletin, ainsi que des fascicules du tome Ier.


BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME D I X-S EP T I E M E

QUATRIÈME FASCICULE

CAHORS IMPRIMERIE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1892

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages.

COMPTE DE RECEPTES ET DE DESPANCES DU VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHÉDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS POUR

L'ANNÉE 1652 FINISSANT 1653, par M. P. de Fontenilles 209

ORDRE DE MALTE (suite), par M. F. de Laroussilhe 225

CANTIQUES POPULAIRES EN DIALECTE DU QUERCY, recueillis par

M. l'abbé Gary 257

LES CHATS, par M. Joseph Blanc 262

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. J.-B. PIGNÈRES 263

— — M. BONAMY 263

BIBLIOGRAPHIE DU LOT, ANNÉE 1892, par M. J. Girma 266

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES PENDANT

L'ANNÉE 1892, par M. l'abbé Gary, secrétaire-général 273

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES, pendant le 4e trimestre de 1892 279

LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 287

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1892...... 292

LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 293

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1893

Président d'honneur : Mgr Grimardias, évèque do Cahors. Présidents honoraires : M. Malinowski, ancien professeur.

M. Larroumet, maitre de conférences à la Sorbonne. Présidents : MM. François Cangardel, bibliothécaire (1er semestre) ;

Henri Valette, chef d'institution (2e semestre).

Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue religieuse. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier: M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil, d'administration : Les membres du bureau, MM. Combes et Rouquet. Commission du Bulletin : Les membres du bureau, MM. Laytou, Caminade, Greil, Delpérier et F. de Larroussilhe.

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.