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Titre : Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot

Auteur : Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot. Auteur du texte

Éditeur : Impr. A. Laytou (Cahors)

Date d'édition : 1903

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1903

Description : 1903 (T28).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5505287c

Source : Société des études du Lot

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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BULLETIN TRIMESTRIEL

DE LA

SOCIETE DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME VINGT-HUITIEME PREMIER FASCICULE

« JANVIER FÉVRIER MARS »

CAHORS IMPRIMERIE P. DELPERIER, 4, RUE DES ÉCOLES

1903

La Société, ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.

Le gérant : DELPÉRIER;



BULLETIN TRIMESTRIEL

DE LA

SOCIETE DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME VINGT-HUITIÈME

CAHORS IMPRIMERIE F. DELPERIER, 4, RUE DES ÉCOLES

1903

__La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.



NOTES SUR L'ABBAYE DE LEYME

(Suite et fin)

DEUXIEME PARTIE

PRIEURÉS RELEVANT DE LEYME c — VIC (N.-D). (Commune de Capdenac — Lot)

(D'après la série F, des Archives du Loi),

1. —1357 — Septembre.— Donation par noble Ricarde de Buffet, veuve de noble Bertrand de Lentillac, fils de Déodat de Lentillac, fille elle-même de noble Etienne de Buffet, coseigneur de Capdenac et de Lentillac, en faveur d'un monastère de religieuses de l'Ordre de Citeaux, dans lequel elle a l'intention de se retirer ; et d'une chapellenie SaintJacques en l'église de Lentillac, pour le repos de l'âme de son mari et de ses parents. Interrogée par noble Jean de Capdenac, commandeur d'Espédaillac et Me Durand de Lentillac, doyen du monastère de Figeac, elle' répond qu'elle agit avec sa pleine liberté.

2 — 1357 — 4 Décembre. — Le monastère qui doit être fondé aura treize religieuses et portera le nom de N.-D. de Viaceli. Acte passé en présence de Bernard de Lentillac, prieur de Cardaillac et de Gmc de Lentillac, prieur de Saint-Simon.

3 —.1357 — (7 mars) 1358. — Lettres d'autorisation du roi.

(F 4n7. — Recueil d'actes intéressant Lentillac), tirés du fonds d'Hozier à la Bibliothèque Nationale.

4— 1360 — 14 Octobre. — Lettres d'autorisation de l'Evêque de Cahors. Bertrand, par la miséricorde divine, évèque de Cahors aux discrets hommes Me Rigal Lahugonie, licencié ès lois, et Bertrand Gasc, chanoine du Vigan et recteur de l'église de Gréalou, etc.


Noble homme Dieudonné de Lentillac (1), damoiseau, désirant consacrer une maison pour treize religieuses, dont une .qualifiée d'abbesse aura les autres sous son obéissance, et fonder la dite maison au lieu de Vie, près Capdenac, dépendant dé notre diocèse, et lui affecter assez de rentes pour la dépense alimentaire et les autres charges nécessaires, nous a fait supplier d'approuver son entreprise et lui donner notre consentement.

Désirant de tout notre coeur voirie, culte s'accroître, et plein de confiance en la sagesse et la bonne foi qui vous distinguent, nous vous nommons par ces présentes à l'effet de vous transporter en personne au lieu de Vic, pour faire une enquête soigneuse et solennelle, examiner l'état des lieux et édifices, fixer l'emplacement d'une église et ordonner la construction des bâtisses nécessaires à une telle maison. Vous vous ferez en outre rendre compte des revenus attachés a cette maison et exhiber les lettres d'amortissement (n° 3) que le fondateur assure avoir déjà obtenus du roi ou de son lieutenant, et enfin, si vous trouvez après un examen attentif que le lieu est propre et convenable pour une telle

fondation, suffisamment fourni d'édifices ou susceptible de recevoir tout ce qui est nécessaire aux maisons soumises à la règle de Citeaux ; et que surtout il lui a été assigné assez de rentes amorties pour subvenir

aux dépenses et à la nourriture des treize religieuses, d'un nombre suffisant de personnes et de domestiques, et en outre de ceux qui visiteront

visiteront monastère, de manière que les dites religieuses ne soient jamais dans la nécessité d'implorer la charité, mais qu'elles puissent au contraire vivre de leurs revenus, alors nous vous autorisons à donner en notre nom la permission demandée et à mettre en possession et installer les religieuses suivant les règles et statuts canoniques de l'ordre de Citéaux et les intentions du noble fondateur pourvu qu'elles ne dérogent pas aux lois.

Nous voulons en outre que le nombre des religieuses soit augmenté si les revenus le permettent, et non autrement.

Là dessus nous nous en rapportons à votre conscience, comme pour ce qui précède ; et, en observant les recommandations susdites, vous

pourrez établir et inslaller les religieuses; nous leur accordons, par les présentes de pouvoir, dans la maison que vous aurez désignée comme

(1) Beau père de la donatrice et l'exécuteur de ses volontés.


-5—

église ]provisoirement], faire célébrer solennellement la messe et

les autres offices divins sur un autel portatif, garni d'une pierie

sacrée et de faire clore et arranger leur monastère de la même manière

que les autres lieux et monastères dépendant de l'ordre de Citeaux, sauf

néanmoins réserve de notre droit, celui de nos successeurs, de l'église de

Cahors et de l'église paroissiale.

Donné à Albas, sous notre sceau.

(D'après Locabanc.—F. 455).— Cf. Lacroix p. 260,acte tout entier.—Ayma.ll. p. 170.

5 — 1360 — 4 Décembre. — Procès-verbal de la fondation du monastère, de l'autorité du juge de Figeac et du consentement de l'abbé dudit lieu, comme patron de l'église paroissiale deVic, devant révérendissime P. en Dieu, Me Durand abbé de Loc-Dieu (1), commissaire à ce député par suite d'une commission que décernait très révérend père messire Jean, abbé de Citeaux, dans le chapitre général tenu à Citeaux en 1358, faite par noble homme, damoiseau, Déodat ou Dieudonné de Lentillac, du diocèse de Cahors, sergent d'armes du roi de France, lequel, par suite de la donation que noble Richarde de Buffet, fille et héritière universelle de feu Etienne de Buffet, en son vivant seigneur du château de Capdenac et de Leutillac, veuve de feu noble Bertrand de Lentillac, damoiseau, fils dudit Déodat de Lentillac, lui a faite de tous ses biens par donation entre vifs du 4 novembre 1357, assigne à ladite abbesse, pour sa subsistance et celle de douze religieuses, plus de trois chapelains et de deux servantes, un revenu en froment et bien-fonds, en vertu des lettres d'amortissement obtenues de Jean, fils du roi de France et son lieutenant en Languedoc, du mois de mars 1357-1358, desquels biens et revenus il se réserve la juridiction conformément aux termes de la donation qui lui a été faite, avec le droit de patronage de ladite abbaye, la haute justice et le mère empire desdits biens, et la nomination de quatre religieuses de sa famille, du nombre desquelles sont: religieuse et honnête dame Delphine de Lentillac, prieure de Lissac, élue abbesse de Vic, Philippine et Richarde de Lentillac, religieuses de l'abbaye du Désert (Leyme).

Parmi les personnes entendues pour l'enquête, outre les noms déjà cités du doyen de Figeac et du prieur de Saint-Simon, il y a Bérengerou Bernard de Lentillac, prieur de Cardaillac.

(I) Au diocèse de Rodez, canton de Villeneuve, abbaye restaurée par M. Cibiel de Villefranche.


(F. 456. — D'après une copie du 27 août 1548).

6— 1361 — 10 Décembre. —Transaction, en forme de compte final, passée entre noble Déodat seigneur de Lentillac, et les dames religieuses de Vic (1), dont l'une est la donatrice, Richarde de Buffet, remplissant les fonctions de sacristine, ce qui était aussi une dignité dans le couvent.

Il justifie de l'emploi des biens de ladite Richarde et se reconnaît redevable encore de 277 florins d'or ; mais les dames lui en doivent 132. Elles lui font rémise de 140, à la condition qu'il assurera sur son propre fonds une rente annuelle et perpétuelle de 10 séliers (moitié froment, moitié seigle), que ladite dame l'avait chargé de constituer sur les biens qu'elle lui avait donnés, pour le service d'une chapelle en l'église de Lentillac; pour le reste, il paiera en divers termes.

Quant à ce qu'elles doivent elles-mêmes, elles lui cèdent diverses rentes et revenus que feu noble homme messire Durand (ailleurs Bertrand) son père avait vendus à Etienne de Buffet.

(F. 456. — D'après une copie do 1641).

7 — 1413 — 18 janvier (1414). — Testament fait à Lentillac par devant Me Raimond del Mainials, prêtre-prieur de Lentillac, notaire royal, reçu de François de Lentillac, seigneur du lieu. Il lègue, entre autres choses, aux religieuses de Vic 5 sétiers de seigle de rente perpétuelle, pour leur pitance du carême, 10 sous caors. pour le luminaire de l'église, 16 sous, pour l'oeuvre, 10 sous pour chaque soeur et une émine de froment pour un obit en faveur de feue Almoys de Merle, sa deuxième femme.

Il lègue à Fine, sa fille, religieuse dans ce monastère 4 livres tournois de rente viagère, 20 sous de rente perpétuelle et de plus 3 sétiers de froment, dans le cas où le monastère ne pourrait pas subvenir à sa subsistance.

Enfin il donne au monastère de Vic ce qu'il possède à Capdenac excepté les biens compris depuis le ruisseau de Donazac jusqu'au bas de Gralha, à la charge par le dit couvent d'entretenir un chapelain pour célébrer l'office des morts.

(L) Religieuses en 1360 : Philippa de Lentillac, abbesse — soeurs Delphine d'Arteisa, prieure—Ricartz de Buffet, sacristine—Bertrande Borrèze—Balgude Salomon — Armande Bes— Bertrande Faydit — Alamande de Massabuau — Abbesse en 1388 dame Guiscarde.


[Il nomme tuteur de son fils Déodat de Béduer, seigneur du lieu et Jean de Felzins, seigneur de Montmurat ; exécuteurs testamentaires deux frères prêcheurs de Figeac, Armand de Puel, Gérard de Viguier, et le gardien des frères mineurs].

8 — 1486. — Un testament d'un autre Déodat de Lentillac, renferme des legs pour des filles qui sont religieuses à Vic.

(F. 459).

9 — 1548 — 3 août. — Acte de décès de l'abbesse Hélie de Narbonnès, morte trois on quatre mois auparavant. Les témoins sont Mes Imbert et Jean Lacombe, prêtre de Lentillac :— Gme Priamilhs, prieur de Figeac.

Le décès a eu lieu au château de Narbonnès (près Saint-Céré).

(F. 459).

F. 455 (ce numéro 456 renferme tout un gros cahier do pièces intéressant la famille de Lentillac).

10 — 1556. — Procès entre Marguerite de Naucase et Antoinette de Naucase pour le titre d'abbesse de Vic ; celle-ci a pris possession, les religieuses se plaignent qu'elle a vendu et aliéné les fonds du couvent nécessaires à leur subsistance.

1571. — Cécile de Lentillac,nommée abbesse,continue le procès contre Antoinette. Le pape Pie V confirme son élection la 7e année de son pontificat.

1572. — De même Grégoire XIII.

1577. — Elle n'est installée qu'en 1577 (novembre).

1590. — Louise de Narbonnès, abbesse, meurt le 26 septembre. Il n'y a que deux religieuses dans le couvent ; Anne de Salvagnac élit Jeanne de Lentillac. Naturellement le frère de la prieure, patron de Vic, approuve cette nomination que confirme le pape Clément VIII (1592).

11 — 1578. — Donation entre vifs, noble François de Lentillac donne à ses deux filles Cécile et Jebanne, dames religieuses de l'abbaye de Vic, des revenus qu'il s'est réservés sur la place de Lamothe-d'Ardus.

Acte passé au château de Lamothe-d'Ardus (Tarn-et-Garonne).

12 — 1668. — Voir le livre de M, Greil : Etat des couvents des femmes, etc.


13 — 1679 — La prieure demande un confesseur de l'ordre de saint François, on lui envoie le père Fontanel de Figeac.

(Notes d'un vicaire général : L'Eglise de Cahors. par Baudel).

Sur Vic, paroisse, on sait que cette église était fort ancienne; SaintEtienne-de-Vic est cité au moins dès 1146 comme appartenant à l'abbaye de Figeac. Au XVIIIe siècle le seigneur du lieu était le duc d'Uzès.

Quelques noms de curés pris dans les Archives, çà et là, en passant : 1699,— Me Jacques Lagane.

1715.— Me Falret, prieur de Vic, chapelain de la chapellenie de Cruzol en l'église des Jacobins de Figeac.

1736. — Me Balthazar Cayla, prieur de Vic.

1749. — Me Maisonneuve, prieur de Vic, chapelain de la chapellenie de Pomel au Puy de Figeac. 11 est encore curé en 1765.

Nota. — Le couvent de Vic, appelé d'ordinaire de Viaceli est appelé monastère de la Colère du ciel, sans doute en conséquence d'une erreur de lecture (iraceli) par les patrons du monastère de Costejan, dans une demande qu'ils font à l'abbesse de Ley me d'une religieuse de Vic pour prieure.

D — LES BOUYSSES (N.-D.), dans la commune de Mercuès (Lot)

1 — 1232: — Raymond de Lard, chevalier, seigneur de Rassiels, du consentement de l'évèque de Cahors, donne, sans réserve d'aucun droit pour lui, sa terre de las Bouysses à dame Guillemette, abbesse de Leyme, pour y fonder un prieuré.

(Lacoste II — 232, d'après un cartulaire de Leyme),

2 — 1289. — Legs fait à ce prieuré par l'évèque Raymond de Cornil, d'une somme de 10 livres caorsines.

(Lacoste II.— Baluse, — Mélanges III, p. 102).

3 — 1668. — Au XVIIe siècle, ce n'est plus qu'un domaine dépendant de l'abbaye de Leyme, du labour de 3 paires de boeufs, renfermant prés, vignes et bois, valant 500 livres.

(Greil, — op. cit.)


— 9 6 6

et en 1779, affermé 3000 livres, par acte passé par devant Me Lagarrigue (?) notaire.

(Areli. Nation, série S n° 7480).

4 — 1793. — Domaine national acheté par M. F. Agar. 1820 (?) vendu au comte de Mosbourg ; propriété aujourd'hui de M.deRougé. .

e — LAZIÈRES (S.-Bernard de), commune de Montamel (Lot)

On ne sait pas la date de la fondation de ce prieuré.

1272. — Il reçoit l'église de Montamel de l'évèque Barthélémy.

1289. — L'évèque Raymond Comil lui fait un legs (loc. cit.).

1668. — Au moment de la visite des couvents de femmes, il n'existait plus comme couvent. (V. Greil, op. cit.) et le pouillé Dumas (à M. Greil) dit: ce monastère est désert, il est possédé par une religieuse de LeymeXVIIIe

LeymeXVIIIe — La Gallia le cite — comme prieuré, mais pas comme monastère. En 1765 son revenu est estimé à 568 livres. La titulaire est madame Malon, religieuse O. Cit. résidant à Tulle. La patronne est toujours l'abbesse de Leyme (pouillé alphab. bibl. Cahors).

Ed. ALBE.


Privilèges, franchises et libertés le la ville de Sainte-Spérie

(Suite)

Postquam nos vicecomes predictus utranique partem coram nobis présentera sentencialiter condempnavimus ad omnia premissa et singula tenenda et perpetuo observanda. In quorum testimonium et veritatis fidem ad requestam utriusque partis presentibus litteris sigillum nostrum unacum sigillis predictorum dominorum hugonis de castronovo Guisberti Aldoyni (1) necnon et domini pétri de Murato militum et Stephani Maynardi duximus apponendum.

Et nos Hugo de Castronovo dominus de Gramato, Guisbertus Aldoyni, Petrus de Murato milites et Stephanus Maynardi predicti qui premissis omnibus et singulis sic proactis présentes interfuimus ad preces. et instancias utriusque partis predicte sigilla nostra quibus utimur presentibus litteris una cum sigillo dicti vicecomitis apposuimus ad majorera roboris firmitatem.

Acta fuerunt bec in Castro de sancto sereno die sabbati ante festum nativitatis domini, anno ejusdem millesimo ducentesimo nonagesimo secundo in presencia domini Geraldi de Gaunhaco militis, domini Vitalis Ferrandi legum doctoris et magistrorum Bertrandi Vitalis et Durandi Tavelli (2) jurisperitbrum et Geraldi de Vezia, Johannis Lafon et plurium aliorum testium ad hec vocatorum et rogatorum et mei Gauberti Juliani auctoritate illustrissimi domini nostri régis Francie in senescallia petragoricensi et caturcensi publicii notarii qui rogatus hec scripsi et in formam publicam reddegi signoque meo signavi régnante domino Philippo dei gratia rege Francorum illustrissimi predicto.

Supplicaveruntque prelibati nobiles et habitatores organo cujus supra meinorato domino vicecomiti quathenus privilégia libertates, usus consuetudines in preinsertis litteris descriptas et contentas laudare et confirmare prout tenebatur et sui predecessores consueverant ac etiam omologare vellet et dignaretur.

(1) Gausberti Aldoyni — Guisbert d'Aldoyn. — La famille d'Aldoyn se fondit probablement plus tard avec une branche de la famille d'Araqui qui se titrait d'Aldouin d'Araqui. Voir aux pages 23 et 24 d'une brochure publiée en 1889, par M, Louis Combarieu, sous le titre suivant : « Assemblées des sénéchaussées dit


11

Après quoi, nous dit vicomte avons pris une sentence condamnant les deux parties présentes devant nous à tenir et observer perpétuellement toutes les choses qui précèdent et chacune d'elles. En témoignage de quoi et pour preuve d'authenticité, et à la requête des deux parties,nous avons jugé bon de faire apposer, sur les présentes lettres, notre sceau, avec les sceaux des seigneurs susdits Hugues de Castelnau, Guisbert d'Aldoyn (1) et aussi Pierre de Murat, chevaliers et d'Etienne de Maynard.

Et nous Hugues de Castelnau, seigneur de Gramat, Guisbert d'Aldoyn, Pierre de Murat, chevaliers et Etienne de Maynard susdits qui avons assisté à la conclusion de toutes les choses qui précèdent et de chacune d'elles pour leur donner plus de force et d'autorité et sur les prières et les instances des deux parties susdites, nous avons apposé sur les présentes lettres les sceaux dont nous nous servons avec le sceau du dit vicomte..

Ceci fut fait dans le château de Saint-Céré le samedi avant la fête delà Nativité de Notre-Seigneur, l'an 1292, en présence du seigneur Géraud de Gaunhac chevalier, du seigneur Vital de Ferrand, docteur ès-lois, de maîtres Bertrand de Vital et Durand de Tavel (2) versés en droit, de Géraud de Vezia, de Jean Lafon et de plusieurs autres témoins pour ce appelés et priés et de moi Gaubert Julien, par l'autorité de notre très illustre seigneur roi de France, notaire public dans la sénéchaussée de Périgueux et de Cahors qui, de ce requis, ai écrit et rédigé dans la forme légale cet acte et l'ai marqué de mon signe sous le règne de notre très illustre seigneur Philippe roi de France susdit.

Les nobles et habitants précités, par l'organe du (savant homme précédéminent désigné) supplièrent le seigneur vicomte ci-dessus nommé de vouloir et daigner approuver, confirmer et homologuer, comme il y était tenu et comme ses prédécesseurs en avaient eu l'habitude, les privilèges, libertés, coutumes et usages décrits et contenus dans les lettres insérées ci-dessus.

Quency pour l'élection des députés aux Etats généraux ».

(2) Le génitif indique qu'il faut faire précéder les noms mis à ce cas de la préposition de qui n'est pas la particule marquant la noblesse, mais l' expression d'un usage local dont on retrouve encore des traces dans le langage patois actuel,


— 12 —

Necilon amplius quod exemptionem immunitatem libertatem et franquesiam non solvendi a cetero jura vectigalis sive pedatgii et leyde (1) in aliis terris dicti vicecomitatus et toto eodem vicecomitatu pro rebus suis venalibus ducendis vel portandis prout habitatores villarum Martelli et de Belloloco exempti, quitti, liberi et immunes erant concedere et impartiri dignaretur.

Quiquidem dominus vicecomes premissis auditis et plene intellectis perlectisque ibidem et in romancio explicatis preinsertis privilegiis libertatibus, usibus consuetudinibus et observanciis videns dictam supplicationem esse juri et ratione consonam et quia justa petentibus non est denegandus assensus gratis et sponte pro se et suis, habitâ super hiis maturâ deliberatione sui consilii dicta privilégia libertates usus et consuetudines ac ordinationes pretactas et superius insertas laudavit et approbavit ra ificavit et confirmavit suùmqueassensum prebuit in eisdem pariter et consensum.

XLII

Exemptio cvnccssa non solvendi vectigal neque leydam in vicecomitatu

Et nichilomtnus ultra dicta privilégia libertates usus et consuetudines preconfirmatas ipse dictus doniinus vicecomes motu proprio et ex sua certa scientiâ ledit donavit pariterque contulit et concessit prefatis habitatoribus et ncolis dictorum castri, ville et totius castellanie sancti sereni presentibus et absentibus stipulatione solemniter interveniente. jusimmunitatis franquesie libertatis et exemptionis non solvendi a cetero jura aliqua pelatgii seu vectigalis ac leyde in toto dicto vicecomitatu Turenne et tel ris seu membris ejusdem pro rébus suis venalibus portandis seu defferendis in et per totum eumdem vicecomitatum Turenne et terras ejusdem.

(1) Leyde pour leude — leuda, leude, droit qui était perçu dans les marchés sur


— 18 -

Ils le supplièrent aussi de daigner leur accorder et concéder à l'avenir la franchise, la liberté, l'exemption et la dispense de payer dans les autres terres de la dite vicomte et dans toute cette même vicomte les droits d'entrée ou de péage et de leude (1) sur les marchandises conduites ou portées comme cela avait lieu pour les habitants des villes de Martel et de Beaulieu qui étaient exempts, quittes, libérés et dispensés des dits droits,

Le seigneur vicomte, les choses qui précèdent ayant été entendues, pleinement comprises et lues en entier ici, même et les susdits privilèges, libertés, usages, coutumes et observances ayant été expliqués en langue romane (en langue vulgaire ou patois) et insérés ci-dessus, voyant que cette demande est conforme au droit et à la raison, comme il ne faut pas refuser son assentiment à ceux qui demandent des choses justes, de son plein gré et spontanément, pour lui et pour les siens, son conseil ayant sur cela mûrement délibéré agréa, approuva ratifia et confirma les privilèges, libertés, usages, coutumes et arrangements ci-dessus traités et insérés et leur donna en même temps, son assentiment et son consentement.

XLII

Dispense de payer les droits d'entrée et de leude dans la vicomte

Et néanmoins outre les dits privilèges, libertés, usages et coutumes cidessus confirmés, le même dit seigneur vicomte, de son propre mouvement et de sa science certaine accorda, donna et aussi conféra et concéda aux susdits habitants et domiciliés desdits château, ville et de toute la châtellenie de Saint-Céré présents et absents par une stipulation solennellement intervenue le droit d'immunité, de franchise, de liberté et d'exemption de paiement à l'avenir des droits de péage ou d'entrée et de leude (1) dans toute la dite vicomte de Turenne et dans les terres ou parties qui la composent pour leurs marchandises portées ou transportées dans et par toute cette même vicomte de Turenne et ses terres.

les denrées.


14

XLIII

Item ultra dicta privilégia libertates usus et consuetudines pro confirmatas et per die tu m dominum vicecomitem hodiernadie prout in precedenti arliculo exaratur respectu exemptionis dicti vectigalis datas et concessas. Nichil ominus confessus est prefatus dominus vicecomes eosdem incolas habitatores dicte ville sancte Sperie habere facultatem claudendi dictam villam et scindicos creandi ac alia faciendi prout in quibusdam articulis premissa continentibus per et inter condam bone memorie egregium magnificum et potentem dominura dominum agnetum deturre militem vicecomitem dicti vicecomitatus et dominum baroniarum terrarum et dominationum supradictarum ipsius domini vicecomitis moderni genitorem et ipsos incolas et habitatores ville predicte anno et die in eisdem contentis passatis exaratur.

Quorumquidem articulorum ténor sub hiis habetur verbis.

XLIV

Qualiter habitatores ville predicte sancte Sperie possunt eamdem villam palo muro fossato portalibus et aliis necessaris claudere et munire ac scindicos annualim et in perpetuo creare.

Comme les habitans du lieu et ville de Saincte Sperie ayant requis à très ault et puissant seigneur mosseigneur messire Agne de la Tour comte de Beaufort vicomte de Turenne senheur doliergues et de lhimeulh que luy pleust a eulx donner congie et licence de cloure et fortiffier la dicte ville de Saincte Sperie de clouture de pierre pal et fosses portaulx tourelles la ou seront nécessaires pour la conservation deulx et de leurs biens et leur octroyer quatre scendis de la dicte ville pour ce fere conduire et entretenir dui en avant et tous les autres actes et negoysses de la dicte ville laquelle requeste ainssi fecte mondict seigneur a ouctroyé et ouctroyé les poins et articles qui sensuivent. Et premièrement a volu et consenti mondict seigneur esdicts habitans quilz puissent cloure et fermer la dicte ville de murailles, pal et fouces,fere pourtaulx et tourelles la ou sera advise estre nécessaires et approuffitable, le poysson des lotisses reserve a mosseigneur sy mectre en yveult.


- 15 -

XLIII

De même outre les dits privilèges, libertés, coutumes et usages cidessus confirmés et par ledit seigneur vicomte aujourd'hui donnés et concédés pour le maintien de l'exemption dudit droit d'entrée comme cela est écrit dans l'article précédent ; de plus le susdit seigneur vicomte reconnut que les habitants et domiciliés de la dite ville de Sainte Sperie avaient l'autorisation de clore la dite ville, de nommer des syndics et de faire d'autres choses qui sont expliquées dans quelques articles précédents conclus l'an et le jour qui y sont indiqués entre les mêmes habitants et domiciliés de la susdite ville et feu, d'heureuse mémoire, noble magnifique et puissant seigneur Agne de la Tour, chevalier, vicomte de la dite vicomte et seigneur des baronnies, terres et dépendances susdites, père du seigneur vicomte actuel.

La teneur de ces articles est exprimée en ces termes.

XLIV

Comment les habitants de la ville susdite de Sainte Spérie peuvent entourer et munir cette ville de palissades, murs, fossés, portes et autres choses nécessaires et nommer des syndics annuellement et à perpétuité.


- 16 -

XLV

Item a octroyé mondict seigneur esdicts habitans quilz puissent elire entre cy et trois ans quatre scendis et passes lesdicts troys ans deux chescun an perpetuelement pour conduyre la dicte clouture et autres actes a la dicte ville necessayres pour la tuition et gouvernement dlcelle.

XLVI

Item chescun an lesdicts scendiz seront mués et eleuz par le dict comun que seront appelles ensemble par ung sergent de mondict seigneur et eliront aultres quatre pendant les dicts troys ans et yceulz trois ans passes deux chescun an. Et yceulx scendis nouveaulx seront pre sente z par les vieulx a mondict seigneur si est au lieu ou chastel ou a ces successeurs ou au cappitaine de Sant Sere si est au chastel ou ville et en son absence au bayle ou au procureur dudict Sant Sere qui seront pour mosseigneur.

Et yceulx présentés le dict cappitaine bayle ou procureur recevront le serement desdicts scendis lésquieulx seront tenus jurer aulx sainctes évangiles à Dieu de bien et loyalement gouverner le fait et actes de la dicte ville et estre bons et loyaulx a mondict seigneur et a la dicte ville, a fait ledict cappitaine baille ou procureur bailheront les cles ausdicts scendiz lesqueles seront tenus de randre a mou dict seigneur ou ces successeurs seigneurs de Sant Cere ou à son cappitaine dudict chastel si requis en sont par mon dict seigneur ou ledict cappitaine toutez et qualites foiz leur semblera bon.

XLVII

Item au cas que le dict cappitaine, baille ou procureur ne vouldront recevoir le serement desdicts scendiz requis souffisament et que de la dicte requeste conste par instrument deuement que en ycellui cas les scendiz vieulx puissent recevoir le serement des nouveaulx en la manière desusdicte et seront nomez chescun an le jour de nostre dame de Mars.


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XLVIII

Item que lez scendiz par ung sergent de lA justice pourront fere assembler ledict comun et présent ou appelle le baille ou procureur de mondict seigneur diront lez afferes et negoisses de la dicte ville et en yceulx puissent donner prouvision et ordonanse telle que apartiendra selon le cas que sera mis en termes comme a mectre leurs tailhes et neguoisses sus et yceulx fere lever par le commis que sera par eulx eleu. Lequel sera tenu leur randre compte et reliqua des deniers que par eulx seront receuz.

IL

Item pourront commettre quatre habitans de la dicte ville pour conseilher lesdicts scendiz es actes et afferes dicelle ville.

L

Item en ce que dessus est dit mondict seigneur ne lesdicts habitans ne entendent riens a deroguer au contenu dez anciens privilegez dudict lieu de Sainte-Spérie.

LI

Item les chouses susdictes mondict seigneur fera ratiffier a madamme.

Les choses susdictes ont été faites et passées presens noblez hommes Jehan Vigeer lieuctenens de mon dict seigneur, Roufîot, Jouffre cappitaine de Saint-Céré,Anthoine de Vertholee mestre doustel de mosseigneur le patriarche et Bertrand de Mier, seigneur de Parlant, le XIXe jour de Mars l'an mil quatre cens soixante et quatre.


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Ouequideni privilegia immunitates franquesias libertates et concessiones superius declaratas confirmatas et concessas tenere, attendere et perpetuo observare contraque in aliquo non iaeere dicere seu venire promisit et ad et supra sancta dei evangelia libro missali aperto manu . sua dextera tacto juravit idem dominus vicecomes.

Pariterque ibidem et incontinenti prefati nobiles milites et domicelli, necnon et habitatores superius nominati pro se et aliis absentibus, unns per alium, juraverunt eadem privilégia libertates concessiones et omnia prescripta tenere, attendere et observare esseque eidem domino et suis boni et fidèles yassalos homines et subditos.

De quibus premissis omnibus et singulis dicte partes et earum quelibet petierunt et requisiverunt sibi fieri et reddi per nos notarios publicos infrascriptos unum et plura publica instrumenta que eisdem concessimus agendum et agenda.

Presentibus in premissis et audientibus nobilibus viris Francisco del Salhen domino de Floumonte, Stephano de Vassinhaco, magistro hos picii dicti domini vicecomitis, Jean de Cosnaco, domino de Bordis, Anthonio Vertholee et pluribus aliis testibus ad premissa vocatis et rogatis.


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Le même seigneur vicomte promit et jura par et sur les saints évangiles, en touchant de sa main droite le missel ouvert de garder, respecter et perpétuellement observer les privilèges, franchises, libertés et concessions ci-dessus déclarés, confirmés et accordés de n'y pas contrevenir et de ne rien faire ni dire contre.

De même et aussitôt après les susdits nobles, chevaliers et damoiseaux et aussi les habitants susnommés pour eux et les autres habitants absents, l'un pour l'autre, jurèrent de garder, respecter et observer ces mêmes privilèges, libertés et concessions et tout ce qui est écrit ci-dessus et d'être pour le seigneur et pour les siens de bons et fidèles vassaux, hommes et sujets.

De toutes les choses qui précèdent et de chacune d'elles les dites par. ties et chacune d'elles demandèrent et requirent qu'il leur en fût fait et remis par nous notaires publics ci-dessous nommés un et plusieurs actes publics que nous leur avons accordé de faire.

Ont assisté aux choses qui précèdent et les ont entendues nobles hommes François de Salhen seigneur de Floumont, Etienne de Vaissinhac maître d'hôtel dudit seigneur vicomte, Jean de Cosnac, seigneur de Bordes, Anthoine Verthole et plusieurs autres témoins pour ce appelés et priés.

Puis viennent deux déclarations signées, la première par Jean de Fabre, notaire, la seconde, par Guillaume de Couderc aussi notaire. Les dits Fabre et Couderc, reconnaissent avoir été présents au moment où furent stipulées les conventions précédentes qu'ils ont inscrites sur un document comprenant 25 feuillets de parchemin.

(À suivre). V. FOURASTIÉ.


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LES TRIBULATIONS

DE

GUILLAUME DE BONNES-MAINS

BOURGEOIS DE FIGEAC, AMBASSADEUR DU ROI DE FRANCE AUX PAYS D'OUTRE-MER, EN L'ANNÉE 1327

Dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes de 1859, M. Lot publiait le texte latin d'un mandement, daté de Paris le 18 janvier 1341, par lequel le roi Philippe-le-Bel prononçait la mainlevée de la saisie ordonnée le 26 mai 1339 sur les biens et marchandises que pouvait posséder dans le royaume le sieur Pierre de Moyen ville, sujet du roi d'Aragon. Cette saisie avait été la conséquence d'une enquête au cours de laquelle il avait été établi que ledit Pierre de Moyenville avait pillé en mer Guillaume de Bonnes-Mains, de Figeac, envoyé en mission auprès du Soudan de Babylonnie par le roi de France Charles-le-Bel.

La publication de ce mandement était complétée par celle du texte, également latin, d'une lettre adressée, quatre jours après, par le même Prince au roi d'Aragon. Philippe-le-Bel informait son royal cousin que, cédant à ses sollicitations, il avait révoqué les Lettres de Marque qui avaient pu être délivrées en France contre le même Pierre de Moyenville; il prenait acte en même temps de la promesse faite par le roi d'Aragon de faire rendre lui-même prompte et entière justice à Guillaume de Bonnes-Mains.

Ni l'une ni l'autre de ces pièces ne fournissait d'ailleurs aucun détail sur la mission confiée à cet ambassadeur, non plus que sur les circonstances du dommage qu'il avait, à cette occasion, éprouvé, du fait de Pierre de Moyenville et dont la cour de France poursuivait en sa faveur la trop lente réparation.

Leur intérêt et la raison de leur publication consistaient dans la preuve qu'elles semblaient apporter de la réalité du dessein


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formé par le roi de France de nouer avec le Soudan d'Egypte des relations diplomatiques, dans le but, croyait pouvoir l'affirmer M. Lot, de procurer aux chrétiens d'Outre-Mer la neutralité d'un de leurs ennemis.

Ces conclusions ne furent pas unaniment acceptées par les confrères de M. Lot. Certains parmi eux, qu'il qualifie de fort habiles gens, prétendirent qu'il s'était trompé en attribuant une valeur politique à des négociations d'un caractère purement commercial.

Bien que ces critiques n'eussent point été sans ébranler, et même assez fort, son opinion, M. Lot ne se résignait pas à là sacrifier sans retour, comptant sans doute, pour reprendre ses avantages, sur la découverte non impossible de nouveaux documents plus explicites.

En quoi il ne fut point déçu.

Les Registres du Parlement de Paris, d'où avaient été extraites les pièces publiées en 1859, lui fournirent également le document, aussi complet cette fois qu'on le pouvait souhaiter, qu'il publia en 1875 dans le môme recueil.

C'est une très longue lettre, datée du 3 décembre 1335, adressée par le même Philippe-le-Bel, ou en son nom par sa chancellerie, au même roi d'Aragon. Elle contient l'exposé complet et suffisamment détaillé de l'affaire dont les actes de janvier 1342 nous avaient fait connaître simplement les --dernières phases.

On y retrouve l'origine et le, but de la mission confiée par le prédécesseur de Philippe-le-Bel, à Guillaume de BonnesMains, bourgeois de Figeac, envoyé par le roi de France aux pays que le Soudan de Babylonnie possède dans tes contrées d'Ôutre-Mer, « ad exaltacionem fidei catholice » ; donc, non pas en vue de négociations personnelles ou commerciales, mais bien pour l'objet qu'avait pressenti et affirmé M. Lot.

Le document nous fait connaître la favorable intervention du souverain pontife empressé à concéder à l'envoyé du roi de France les licences nécessaires au succès de l'entreprise,et dont le droit ou la coutume de ce temps réservaient la concession au Saint-Siège. Ce pontife était Jean XXII, de telle sorte que le Quercy se trouve doublement rattaché à cet intéressant épisode de l'histoire générale.

Sans insister sur l'importance des questions de droit maritime et international sur lesquelles il nous fournit de précieux


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renseignements, non plus que sur certains points de détail de l'histoire générale soit politique, soit religieuse de cette époque, sur lesquels il jette de vives lueurs, nous trouvons dans ce document, précieux pour notre histoire locale, l'émouvante odyssée, d'un enfant du Quercy investi par la confiance du souverain, d'une très importante mission ; laquelle fut pour lui, nous Talions voir, la source et l'occasion d'une interminable série de tribulations et de déboires. Il est vrai que la cour dé France, dont il avait été le représentant, se fit un devoir de poursuivre par toutes les mesures en son pouvoir la légitime réparation qui lui était due, et que, pour ainsi dire, elle fit sienne la cause de Guillaume de Bonnes-Mains. La difficulté était que l'auteur principal de tout le dommage, causé, appartenait à une nationalité étrangère,étant, comme d'ailleurs ses complices, habitant de Barcelone et sujet du roi d'Aragon.

Les deux cours échangèrent de nombreuses correspondances auxquelles font allusion celles qui ont été retrouvées aux archives, et publiées par M. Lot. Plus de dix années s'écoulèrent avant que satisfaction pût être obtenue. Encore ne connaissons-nous pas la solution définitive, que les documents, derniers en date, se bornent à nous faire pressentir, nous faisant connaître la révocation gracieuse accordée par Philippele-Bel, des mesures prises en France contre le coupable, en retour de l'engagement souscrit par le roi d'Aragon de faire rendre justice à Guillaume de Bonnes-Mains.

Le texte latin de ces documents ayant été seul publié, dans un recueil qui n'est point assez consulté, il nous paru utile d'en donner aujourd'hui la traduction complète. L'origine quercinoise de celui qui fut le héros de cette dramatique et malheureuse aventure, nous a fait penser que ce travail, bien que de seconde main, présenterait quelque intérêt pour l'histoire particulière de notre province.

E, DEPE*YRE.


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Au très illustre Prince Alphonse, par la grâce de Dieu, roi d'Aragon, Valence, Sardaigne et Corse, et Comte de Barcelone, notre très cher parent: Philippe, par la même grâce, Roi de France, salut, et, avec la plénitude des joies, augmentation d'honneur et de gloire.

Nous informons Votre Sérénité par la série des présentes lettres que, sur le fait de Guillaume Bonnes-Mains (1) de Figeac, notre sujet, et de Pierre de Moyenville(2) habitant de Barcelone et de ses compagnons, fait sur lequel nous nous souvenons vous avoir déjà écrit, certaines informations ou enquêtes faites par notre Préposé de Paris et le Recteur de Montpellier, et ces informations vues par notre conseil, il apparut à notre conseil avec évidence que les choses contenues dans une cédule à vous envoyée par notre dit conseil avaient été clairement établies tant par instruments publics que par témoins idoines: de laquelle cédule suit la teneur en ces termes :

Comme,sur l'instance et requête de Guillaume Bonnes-Mains,bourgeois de Figeac, se plaignant et affirmant que, dans une légation ou mission qu'il remplit auprès du Soudan de Babylonie pour feu le Seigneur Roi Charles, il avait été volé sur mer et sur terre par Pierre de Moyenville, François Bastide et leurs complices, sujets du roi d'Aragon, et que les susdits Pierre, François et leurs complices s'étaient rendus coupables vis à vis du dit Guillaume de très nombreuses violences, dommages et injures, et avaient proféré de nombreuses paroles infamantes à la bonté et mépris du seigneur Roi et de ses prédécesseurs : des informations furent faites par le Préposé de Paris et le Recteur de Montpellier et transmises à messieurs les présidents du parlement. De ces informations résultèrent les fait qui suivent.

A savoir que le Seigneur pape Jean, à la prière du susdit Roi Charles, qui se proposait d'envoyer des messagers vers les pays que le Soudan de Babylonie possède aux parties d'Outre-Mer, pour l'exaltation de la foi catholique, accorda permission spéciale au susdit Guillaume de conduire un vaisseau pour transporter dans ce pays les susdits messagers, des marchands et des marchandises non prohibées par le droit commun. II fut aussi trouvé que le susdit roi Charles écrivit au dit Guillaume BonnesMains de se charger de cette affaire pour la poursuivre courageusement avec

(1) Le texte porte tantôt «Guillelmus Bones Mains» tantôt « Guillelmus de Bonis Manibus » que nous traduisons alors par « de Bonnes Mains ». (2) De Media Villa.


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Faide de Dieu,et qu'il le reçut lui,le dit vaisseau, sa suite,ses effets,marchands et marchandises, sur terre et sur mer, en sa protection et spéciale sauvegarde, ordonnant à ses sujets et priant les autres de l'aider, s'il le demandait, d'un sauf et sûr conduit. Il fut encore trouvé que le dit Guillaume loua un vaisseau à trois ponts à François Bastide, habitant de Barcelone pour ce transport, arrêté et convenu que le dit François conduirait le dit vaisseau de Catalogne au port d'Aigues-Mortes, et là recevrait le dit Guillaume avec les personnes et les marchandises qu'il voudrait faire entrer dans le navire, et, de là, conduirait le navire au port d'Alexandrie, et, lorsqu'il y serait arrivé, il devait attendre le dit Guillaume le temps qui lui serait nécessaire pour l'expédition de ses affaires : Lesquelles une fois expédiées, il devait recevoir le dit Guillaume et autres que celui-ci voudrait faire entrer dans le dit navire et le ramener au port d'Aigues-Mortes, à peine de 303 livres solennellement promises au dit Guillaume par ledit François s'il faisait ou venait en quelque façon contre les choses sus mentionnées.

Postérieurement ledit Guillaume s'associa sur ledit vaisseau Pierre de

Moyenville,catalan,_passé et convenu entre eux, à peine de 500 livres,

qu'il donnerait audit Guillaume pour la dite association 1600 florius d'or

et qu'il paierait la moitié de lalocation du dit vaisseau, et que des sus dits

1000 florius le dit Pierre achèterait des gerfauts au nom du dit Guillaume,

et qu'il aurait la moitié de tous les frais de traversée que l'on prend des

marchands pour les transporter eux et leurs marchandises et aussi la

moitié de tout le prélèvement sur toutes les marchandises embarquées

pour être vendues, qui est ou se monte à 12 deniers par livre: et que tout

ce que le Soudan leur donnerait tant de prix d'achat que de gratification

en sus du prix vrai, et ce qu'il leur remettrait de ce qui lui appartient en

vertu de son droit souverain ou à titre d'imposition devrait être commun

entre les dits Pierre et Guillaume en vertu de la dite association.

Et le sus dit Guillaume délégua au dit Pierre le soin de lever les frais de transport et le prélèvement et toutes les choses regardant le dit Guillaume, desquelles ledit Pierre promit de rendre bon et loyal compte chaque fois qu'il en serait requis.

Cela fait, lorsque les marchandises eurent été embarquées, le dit Pierre,

à l'insu du dit Guillaume embarqua dans la cale du navire 200 marcs

d'argent et des esclaves sarrasins, et les fit sortir du royaume de France

en contrevenant aux prohibitions et ordonnances, royales.

Et lorsqu'ils furent arrivés en vue du port d'Alexandrie et que le dit


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Guillaume dit aux sus dits Pierre de Moyenville et François Bastide d'élever le pavillon du Roi de France qu'il leur avait remis à AiguesMortes, eux, feignant de l'avoir laissé par oubli à Aigues-Mortes, voulurent placer sur la nef le pavillon du Roi d'Aragon; mais le dit Guillaume ne permit pas que cela fut fait ; bien plus, il envoya à Alexandrie quelques hommes de sa suite pour faire exécuter un pavillon aux armes de France, et il resta trois jours en mer, sans approcher du port, jusqu'à ce que le pavillon de France eut été fait, apporté et placé sur le navire.,

Et lorsque le dit Guillaume eût abordé au port, se fût rendu auprès du Soudan et lui eut fait exposer le motif de sa légation ou ambassade, le Soudan, ayant tenu conseil et délibération avec ses conseillers et amiraux, fut, disait-on, dans l'intention de rendre le royaume de Jérusalem au Roi de France, et d'envoyer en ambassade en France deux amiraux vers le Roi.

Mais quand ces nouvelles furent parvenues à la connaissance de Pierre de Moyenville, celui-ci se rendit à la cour du Soudan et, là, dit et répandit que le Roi de France n'était pas vrai catholique dans la foi chrétienne, mais'bien plutôt hérétique pour avoir, contre la foi chétienne, contracté mariage et cohabiter avec sa cousine germaine. Il dit encore que le pape qu'on prétendait avoir accordé les dispenses pour ce mariage était luimême hérétique et que tous les rois de France depuis trente ans étaient des fabricants de fausse monnaie, ce qui les avait tous fait périr de male mort. Il dit aussi que le dit Guillaume était un faussaire et un traître, que les lettres qu'il avait portées au Soudan étaient fausses, et que le duc de Bourbon, corrompu à prix d'argent, les avait fait sceller à l'insu du Roi, et qu'en réalité le Soudan était trahi. Car le Roi de France avait fait apprêter et armer trois cents galères pour venir l'attaquer pendant les négociations qu'il poursuivait avec le dit Guillaume. Ces propos répandus, comme il est dit plus haut, dans la cour du Soudan, le dit Pierre s'arrangea pour qu'ils parvinssent à la connaissance du Soudan.

A l'audition de ces choses, le Soudan, ayant le dit Guillaume en sa présence, lui fit dire par ses interprètres qu'à cause de ce qui lui avait été rapporté il ne tiendrait pas ce qu'il avait promis au sujet de la restitution du royaume de Jérusalem, et qu'il n'enverrait pas d'ambassadeurs au Roi, le tout accompagné de nombreuses menaces.

Et, bien que la coutume soit depuis longtemps établie que, lorsqu'un navire chargé de marchandises avec la licence du Pape aborde à la terre du Soudan, le dit Soudan soit tenu de donner et payer 3000 besans d'or


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à celui au nom duquel le navire a été conduit, cependant à cause des propos ci-dessus rapportés le dit Soudan retint les dits 3000 besans et ne donna rien au dit Guillaume, mais le renvoya les mains vides, après, lui avoir remis des lettres adressées au seigneur Roi de la part du Soudan lui-même.

Il ressortit encore de ces informations que tandis que le dit Guillaume était auprès du Soudan pour les affaires sus dites, le dit Pierre de Moyenville avait perçu des marchands la totalité du prix de transport et la totalité du prélèvement soit 12 deniers par livre sur les marchandises embarquées, la retint et se l'appropria bien quele dit Guillaume eût droit à la moitié. Il vendit aussi cent gerfants vivants aux gens du Soudan dont le quart appartenait au dit Guillaume; il vendit aussi d'autres objets et marchandises appartenant au dit Guillaume, qui. se trouvaient dans le navire, en reçut le prix et l'employa à son usage particulier.

Et de plus; le Soudan, auquel appartient, à raison de sa seigneurie ou de l'impôt, le tiers des marchandises apportées au port d'Alexandrie, remit au dit Pierre la troisième partie de son dit tiers : et la moitié de la partie remise par le Soudan devait appartenir au dit Guillaume en vertu des conventions de la sus dite association. Tout ceci appartenant au dit Guillaume et perçu par le dit Pierre montait à 6000 livres parisis de bonne et forte monnaie ayant cours présentement dans le royaume de France.

Et encore ledit Guillaume fournit pendant sept mois, outre mer, la dépense de quarante hommes de la suite du dit Pierre, dont chacun dépensa par jour 12 deniers parisis. Et lorsque ledit Guillaume, à Alexandrie, eut requis et fait requérir le dit Pierre de lui restituer les choses sus dites et de compter avec lui, ledit Pierre refusa de le faire.

Enfin lorsqu'ils se furent embarqués pour retourner au royaume de France, et à peine avaient-ils quitté le port d'Alexandrie que le sus dit Pierre de Moyenville et François Bastide enlevèrent le pavillon du seigneur Roi du navire, et les pennons des trompettes en signe de mépris du seigneur Roi, proférant des paroles honteuses, et arborèrent le pavillon du roi d'Aragon. A leur arrivée en Sardaigne, à là nouvelle du décès du roi Charles et de l'avènement du seigneur Roi qui est maintenant sur le trône, le sus dit Pierre dit que le fils du plus grand traître du monde était alors roi de France. Ensuite lorsqu'ils eurent quitté la Sardaigne, alors que les dits Pierre et François auraient dû diriger le navire vers le port d'Aigues-Mortes et ramener à ce port le dit Guillaume et les autres mar-


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chauds et voyageurs du royaume de France, selon les conventions passées entre eux, les dits Pierre et François dirigèrent le sus dit navire vers Majorque et Barcelone, malgré l'opposition du dit Guillaume, et celui-ci ayant osé manifester son opposition, le dit Pierre dégaina son glaive, se jeta sur lui et l'eût frappé de son glaive si ceux qui étaient du royaume de France n'y eussent mis obstacle. Enfin lorsqu'ils eurent abordé au port de Barcelone et que le dit Guillaume eût requis le dit Pierre comme précédemment au sujet des restitutions qui devaient lui être faites et du compte qui devait lui être rendu, le sus dit Pierre lui donnant l'espoir que ces restitutions seraient opérées, le fit rester pendant sept semaines dans le dit lieu de Barcelone, où tant pour les nombreuses personnes de sa suite qu'il avait avec lui que pour le prix de deux barques qu'il dut louer jusqu'à Aigues-Mortes il dépensa une grande quantité d'argent, et finalement le dit Pierre refusa toute restitution et reddition de compte.

Par ailleurs, le dit Guillaume, dans les articulations qu'il a produites, affirme ce qui suit, sans le prouver cependant, mais s'en rapportant, comme il parait, au souvenir du roi, à savoir :

Que lorsque le dit Guillaume attendait dans la ville de Barcelone que lui fût faite la susdite restitution, le dit Pierre écrivit sur ces entrefaites et fit écrire par le roi d'Aragon au seigneur roi que le dit Guillaume était allé pliez le Soudan non pour la restitution.du royaume de Jérusalem mais pour d'autres affaires à lui propres, et que les lettres qu'il disait porter au seigneur Roi de la part du Soudan étaient fausses. Et par suite, lorsque le dit Guillaume vint en France vers le seigneur Roi, celui-ci, à cause de ce qui lui avait été écrit par le roi d'Aragon et le dit Pierre, ordonna que le sus dit Guillaume fut gardé à Paris entre quatre murs, et le condamna à être brûlé pour le cas où les lettres qu'il avait apportées de la part du Soudan seraient trouvées fausses. Mais, par la suite, le patriarche de Jérusalem et feu l'Evèque de Mende, qui avaient été envoyés outre-mer par le seigneur Roi, cherchèrent avec diligence la vérité sur les choses sus dites. Laquelle ayant été découverte, le sus dit patriarche rapporta au seigneur Roi et l'Evèque de Mende lui écrivit que le sus dit Guillaume s'était diligemment et fidèlement conduit dans la sus dite ambassade et que les lettres qu'il avait apportées de la part du Soudan étaient vraies.

Il ressortit en outre des sus dites informations que le dit Guillaume revint des pays d'Outre-Mer, il y a six ans écoulés, et que depuis lors il a poursuivi et poursuit encore qu'on lui procure un remède efficace contre


les dits voleurs. Et il dépense avec deux chevaux et trois serviteurs, à ce qu'il affirme, 12 sous parisis par jour, lesquelles dépenses, montent à 1324 livres de bons parisis. Et des susdites 6000 livres parisis lui revenant que le dit Pierre de Moyenville a retenues tout ce temps, il eût gagné par an 6 sous parisis par livre, Et il n'eût pas voulu pour 500.000 livres avoir supporté les injures et violences sus dites,eût même préféré, perdre autant de son propre bien.

Vues aussi les lettres closes envoyées au Seigneur Roi de la part du roi - d'Aragon, dans lesquelles sont contenues quelques raisons à la faveur desquelles le roi d'Aragon semble avancer que les enquêtes ou informations

informations contre Pierre de Saint Clément et Sanche de Majorque, sujets du dit roi d'Aragon, du mandement du seigneur Roi (de France) ne peuvent

peuvent pour décerner le droit de marque contre les sujets du dit roi (d'Aragon) : il apparait avec évidence que ces raisons, fussent-elles fondées,ne sont point applicables au fait du sus dit Guillaume Bonnes-Mains pour empêcher que l'information ou enquête faite sur son affaire doive être valide et utile pour lui faire accorder le bénéfice de la marque ou tout remède efficace. En effet dans les sus dites raisons il est dit expressément que précisément l'enquête ou l'information faite devant le prince

de celui qui a été volé en mer, avant le défaut de droit constaté de la part du prince dé celui qui a commis le vol ou l'attaque, produit son effet quand ceux qui ne sont pas en état de guerre sont attaqués ou même volés sur mer avec, injures, violences et à dessein, ce qui constitue les méfaits. Or le dit Guillaume ne subissait pas l'état de guerre ; et cependant, après le départ de la Sardaigne, alors qu'il était en mer et, selon les conventions rapportées plus haut, demandait à être ramené, lui et,ses biens, au port d'Aigues-Mortes, il n'en fut pas moins, malgré lui et en dépit de sa résistance, conduit et forcé d'aborder au port de Barcelone, sous l'empire des menaces et de la terreur ; et ses biens, comme il a été dit plus haut, furent retenus injustement et à dessein.

Or, prince sérénissime et très cher cousin, comme les choses sus dites recueillies par la dite enquête ou information sont reconnues aboutir non seulement à un grand dommage pour le dit Guillaume Bones Mains, mais encore à une insulte envers la divine Majesté, l'Eglise tout entière et la chrétienté, et aussi à un affront à l'illustre mémoire des très chers seigneurs les Rois de France nos prédécesseurs, du très cher seigneur notre père et du Souverain Pontife d'heureuse mémoire tout récemment décédé ; et comme ces choses seraient pour vous, à cause du lien de co-


-29sanguinité

-29sanguinité nous unit, un sujet de confusion, si vous vouliez les couvrir de silence et les laisser passer sans punition ; Nous requérons avec instance et nous prions Votre Majesté que vous fassiez donner satisfaction au sus dit Guillaume Bones Mains pour le montant des sommes contenues en la dite cédule, et que vous nous envoyiez sous.sauf-conduit le dit Pierre de Moyenville pour qu'il soit puni d'un châtiment digne des offenses et des paroles insultantes qu'il a proférées ; ou bien que vous même, après avoir considéré et examiné les choses sus dites, vous le punissiez ou le fassiez punir de telle façon que nous en devions être justement satisfait et qu'il devienne un exemple pour les autres, comme vous voudriez que nous agissions en pareil cas, nous qui ne laisserions pas volontiers passer de nombreuses injures et offenses, si elles étaient ignominieusement proférées contre vous et les vôtres, et qui, au contraire, ferions pour vous ce que nous vous demandons aujourd'hui, ou davantage s'il vous plaisait de le demander.

Sans doute, bien qu'il paraisse par l'information ou enquête faite par vos gens et que nous a récemment transmise votre Altesse, que le sus dit Pierre de Moyenville et ses autres complices ont été trouvés innocents, ce n'est pourtant pas à la sus dite information ou enquête, mais bien plutôt à celle faite par nos gens sur le dit vol qu'il faut s'en tenir dans le cas présent, puisque le dit Guillaume, victime du dit vol, est notre sujet et que pour ce motif il doit s'en tenir absolument à l'enquête ou information faite par nous ou par nos gens, conformément au règlement de mer observé dans les temps passés entre vos prédécesseurs et les nôtres, et comme aussi il est plus amplement contenu dans les lettres patentes scellées de votre sceau y attaché, contenant la forme du dit règlement et son observation, qui nous furent récemment adressées par votre Majesté.

En témoignage de quoi nous avait fait apposer notre sceau aux présentes lettres. Donné à Paris le 3e jour de décembre, l'an du Seigneur 1335.

Par le Conseil, en notre Chambre, Lu et corrigé en notre présence : Duplicata (Signé) : GYEM,

Registres du Parlement X, 2° 3 f° 33 et 39).


-30II.

-30II. de Philippe-de-Valois, 18 janvier 1341, portant mainlevée du séquestre, mis par le Parlement le 26 mai 1339 sur les biens et marchandises de Pierre de Moyenville. (Reg. du Parlement X, ix f° 166, session 1340-1341).

A tous les gens de justice de notre royaume ou à leurs lieutenants salut.

Nous rappelons que vous avez vu nos lettres à vous adressées contenant ce qui suit :

« Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Français, à tous les gens de justice de noire royaume ou à leurs lieutenants, salut. — Comme sur le fait du vol ou pillage accompli par Pierre de Moyenville, sujet du roi, des Aragonais, au préjudice de notre cher Bones-Mains, au cours de la mission ou légation dont il s'acquittait auprès du Soudan de Babylonie pour le très illustre prince de bonne mémoire le roi Charles notre prédécesseur, jusques à la somme de 6,000 livres parisis de bonne et forte monnaie, nous avons écrit plusieurs fois au susdit roi d'Aragon, le requérant à plusieurs reprises qu'il fit faire par le susdit Pierre de Moyenville restitution au dit Guillaume de la somme susdite ensemble avec les dommages, intérêts et dépenses qui s'en sont suivies ; que l'affaire fut prolongée par une série de prétextes, de discussions et de procès, et que, finalement, il ne s'ensuivit pour personne aucune restitution ni satisfaction effective : que, bien plus, dans l'espoir de l'obtenir, ledit Guillaume a été forcé de dépenser, pour ainsi dire, la totalité des ressources qui lui restaient : En cause de quoi, voulant aviser à l'indemnité du dit Guillaume et désirant qu'il lui soit fait restitution ou satisfaction de ce qui lui a été enlevé, de la façon qui est en notre pouvoir : A vous et à chacun de vous, par la teneur des présentes, nous mandons et, au besoin, ordonnons que vous mettiez sous notre main tous les biens, choses et marchandises du dit Pierre de Moyenville qui, pourront être trouvés avec diligence et habileté par vous . requis à cet effet comme devant être saisis dans notre royaume, et que vous les teniez ainsi mis jusqu'à ce que, informés à propos par vous, nous ayons ordonné ce qui nous aura paru convenable ; défendant néanmoins publiquement, de notre part et sous les peines accoutumées, qu'aucun de nos sujets ou n'importe quel autre que ce soit cache et recèle, les faisant passer pour, siens, les biens, choses ou marchandises du dit Pierre se trouvant dans notre royaume ou pouvant y être introduits par la suite, et ose se livrer à leur sujet à un trafic public ou privé, ordonnant au contraire qu'ils les révèleront sans retard à vous ou à notre cour, afin que, renseignés sur ces choses, nous


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puissions ordonner ce qui de raison sera. — Donné, à Paris, en notre Parlement le .26ejour déniai 4339, Haugesi. Lu par la Chambre ».

De là vient qu'à vous et à chacun de vous nous ordonnons et mandons, et aussi défendons expressément que vous laissiez en aucune façon suivre les dites lettres ; mais que vous fassiez promptement ramener à l'état primitif et régulier, rendre et restituer en son entier tout ce qui aurait été fait sous le prétexte et en vertu d'icelles, ou ce qui s'en serait suivi en quelque façon que ce soit ; vous conduisant à cet égard de telle sorte que vous ne puissiez être repris pour négligence, mais que vous vous fassiez plutôt un titre de votre diligence. — Donné à Paris le 18e jour de janvier (1341). Par le seigneur Roi, Barrière.

III. — Lettres dePhilippe-de-Valois,22 janvier 1341, répondant à Pierre IV, roi d'Aragon, par lesquelles, sur l'engagement pris par lui le 28 octobre 1339. renouvelé le 6 décembre 1340, de faire rendre justice à Guillaume de BonnesMains, il révoque les lettres de marque lancées contre Pierre de Moyenville, en exprimant le désir que l'affaire soit réglée à Perpignan par des arbitres désignés par les parties.(Reg. du Parlement X. IX, fol. 166 v°. Session 1340-41). .

A illustre et haute excellence le prince Pierre, par la grâce de Dieu,roi d'Aragon, Valence, Sardaigne et Corse, comte de Barcelone, Philippe par la même grâce, Roi des Français, salut et prospérité. — Très cher cousin, Nous avons reçu récemment avec plaisir vos lettres datées de Barcelone le 8e des ides de décembre, l'an du Seigneur 1340, contenant copie d'autres lettres que vous affirmez nous avoir adressées, datées de Barcelone le 4e des kalendes de novembre de l'an du Seigneur 1339 ; dans lesquelles lettres votre Bienveillance Nous a requis et priés de daigner révoquer la marque que vous nous présupposez avoir accordée à la demande de Guillaume de Bonnes-Mains de Figeac, contre Pierre de Moyenville et ses compagnons, vos justiciables, tout ainsi que les proclamations et procédures faites contre eux en vertu de notre autorité pour la saisie de leurs biens et marchandises, après et avant la présentation de vos dites lettres ; de nous abstenir dorénavant de semblables procédures, et de veiller à ce que ledit Pierre et ses associés puissent trafiquer et demeurer comme les autres dans notre royaume, et que ladite affaire soit terminée, offrant et étant prêts à fournir au susdit Guillaume prompte et convenable justice


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dudit Pierre et de ses associés. Sans doute, quoique ledit Pierre ait, diton, commis de graves et nombreux délits contre Nous et contre notre honneur, et qu'il soit tenu envers ledit Guillaume pour de grandes sommes d'argent, ainsi que vos lettres mêmes le déclarent; et bien que ledit Guillaume, par actes publics et procédures d'arbitres choisis en commun, ait offert de nous vouloir informer de la négligence et de la fuite de Pierre souvent nommé, et bien qu'il n'ait tenu qu'au dit Pierre et à ses arbitres que l'affaire susdite ne fut terminée ; cependant, puisqu'un lien puissant et le voisinage de nos royaumes et un motif de très honorable charité, demandent que vous et nous, également d'accord dans nos voeux, nous cherchions à nous plaire réciproquement : Nous écoutons favorablement vos requêtes et prières, nous sommes d'avis de révoquer la marque, si nous l'avons accordée, contre ledit Pierre et ses associés, ne nous rappelant pas cependant l'avoir accordée, et, à plus forte raison, celle récemment accordée par notre préposé parisien ; révoquant pleinement les dites proclamations et procédures, et tout ce qui s'en est suivi, en considération de vos prières ; accordant au dit Pierre et à ses associés la possibilité de trafiquer et de rester dans notre royaume en toute sécurité et liberté ; et nous avons confiance que la justice de votre Majesté s'appliquera à satisfaire ledit Guillaume qui, outre lé capital et la dette principale, a été lésé au plus haut point en dommages, labeurs et dépenses pour en poursuivre le paiement différé pendant plusieurs années par une foule d'instances : et cela avec rapidité et efficacité pour qu'il n'ait point à revenir chercher une réparation auprès de nous, mais que plutôt, étant rentré dans la totalité de son bien grâce à la providence royale, il publie partout la justice de votre tribunal : et que, selon la teneur de vos lettres successives, ledit Pierre veuille encore s'en tenir au jugement d'arbitres ou de. juges souverains. Nous prions votre Hautesse de forcer par de promptes mesures ledit Pierre de les choisir à Perpignan, où les parties les ont choisis une autre fois, et à convenir d'un tiers en cas de désaccord des arbitres choisis. Car de notre côté, nous forcerons à cela ledit Guillaume. Et que ceux qui devront être choisis soient astreints par serment à se comporter justement et fidèlement de façon que ladite affaire soit absolument assoupie et que ledit Guillaume, revenant rapidement satisfait, ne nous importune plus à l'avenir.

Donné à Saint-Gerniain-en-Laye, le 22e jour de janvier, l'an 1340 (v.st.),. Par le Seigneur Roi, Barrière.


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Statistique de fa commune de Cahors en 1902

Messieurs, J'ai l'honneur de vous présenter le mouvement de la population de la commune de Cahors pendant l'année 1902.

TABLEAU DES DÉCÈS EN 1902

AGES

Mort-nés.... ». » 1 1 » » » » 1 » » 2 5

De O j.à l an 2 3 1 5 2 1 » 4 3 3 3 » 27

De l an à 10. » 1 2 » 5 » 1 1 1 » » 1 12

De 10 à 20... » 1 2 » 1 1 1 3 1 1 » 1 11

De 20 à 30... 1 1 » 1 1 4 1 2 2 1 1 1 15

De 30 à 40... 3 4 2 2 3 » 3 2 2 1 » 2 24

De 40 à 50.... 3 2 4 4 1 1 3 » 2 1 4 3 28

De 50 à 60.... 2 5 3 2 4 3 4 1 » 1 5 » 29

De 60 à 7.0... 7 2 11 5 6 6 6 1 2 1 3 5 55

De 70 à 80... 10 13 7 5 3 7 7 3 3 7 14 5 84

De 80 à 90... 2 3 1 3 » 2 3 2 3 » 1 2 22

De 90 à 100.. 1 » » 1 » » » » » » » » 2

— _—|— — — - -

TOTAUX.... 31 35 34 29 25 25 29 19 20 16 31 22 316

Le nombre des décès s'est élevé à 316, comme en 1901 ; sur ces 316 on en compte 176 masculins et 140 féminins.

La proportion des décès par rapport à la population est de 21,3 pour, mille.

Parmi ces décès, on compte 55, sexagénaires, 84 septuagénaires, 22 octogénaires et 2 nonagénaires.

La différence des décès et des naissances est de 119 en faveur des décès (120 en 1901).

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Deux,décès sont dus à la fièvre typhoïde, deux à la coqueluche, deux à la rougeole, deux à la cholérine et un à l'influenza,

On peut donc affirmer que le climat de Cahors est éminemment sain, et exempt des épidémies qui sévissent périodiquement sur les villes voisines.

Cahors, le 25 janvier 1903.

Dr C. PIETTRE.

Rôle d'une compagnie de chevau-légers de Jean-Carles de Genouillac

DE SAINT-CLAIR-VAILLAC

Ce rôle, qui n'est malheureusement pas daté, perdu au milieu de papiers qui remontent à la première partie du XVIIe siècle, nous paraît par son écriture, remonter à cette époque (1).

Un point de repère nous confirme dans notre appréciation : dans le testament qu'il fit, le 10 septembre 1684, à son départ pour la guerre dans le régiment de Vaillac, Bertrand de Gourdon se dit fils naturel de feu Jean-Caries de Ginolhac, sieur du Plessy, et il institue son héritier Louis de Gourdon de Ginolhac, Seigneur de Vaillac, mestre-de-camp d'un régiment de 12 compagnies de gens à pied français (2).

Nous croyons que le nom de Carles, employé comme prénom au lieu de Charles, établit l'identité entre le père du testateur et le capitaine de chevau-légers.

Quoiqu'il en soit, ce rôle nous fournit nombre de noms de familles quercinoises, dont quelques-unes sont éteintes sans doute ; nous y trouvons les aînés et les cadets de ces petits hobereaux que la naissance destinait à porter les armes.

En regard de leur nom se voit leur signature. Ils ont tous signé de belle

(1) Archives du château de Larra, Haute-Garonne,

(2) Les témoins furent noble Armand de Rodorel, sieur de Freissinet, Pierre de Vaquer.v, Guillaume Desconges, J.;an de la Gravière, Gabriel Dulau, écuyers,. qui, tous signèrent de belle écriture, sauf le testateur. (Archives du château de Larra).


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main, même les petits officiers ; sans doute leur orthographe est quelque peu fantaisiste, mais la notre est encore assez arbitraire, du moins pour les noms propres.

ROOLLE DE LA COMPAGNIE DE CHEVAUX LEGERS DU SIEUR BARON DE SAINT-CLAIRVAILLAC, COMPOSÉ DE CINQUANTE HOMMES DE GUERRE A CHEVAL, ARMEZ DE TOUTTES PIECES A LA LEGERE, SERVANS DE LISSENSIMENT.

Premierement Chefs :

Jean-Caries de Genoullac, baron de Saint-Clair-Vaillac, capitaine.

Saincla Vailhac. Henry de Saint-Chamara, sieur et baron du dit lieu, lieutenant.

Sainct-Chamaran.

Louis de Genoullac, baron de Sonac, cornette. Sonac de Valliac. Anthoine de Moncallon, sieur de la Gazailhe, marécal des logis. Moncalon. Jean de Durefort, sieur deProulhac. Prouillac.

Jacques de Durefort, sieur de Verignac. Verignat.

Anthoine de Durefort, sieur de Roquenadel. Roquenadel.

Jacques Du Fortet, aisnay. Fortet.

Jean Du Foriet, le jeune Fortet.

Pierre Dalbars, sieur de la Bastide. Labastide.

Jean Desmares, l'aisné. Deymares.

Pierre Desmares, le jeune. P. Deymares.

Michel de la Melve, l'esné. Lamelve. Pierre de la Melve, le jeune. P. de la Melbe.

Pierre de Chibaumont. Chibaumont.

François Doricoste. F. Auricoste.

Anthoine de Gigosac. Gigousac.

André de Marquesac. Marquesac.

Pierre Varagnes. Varanios.

Jacques de La Sarladie. La Sarladie.

Anthoine de Loupiac. Loupiac.

Jean de Casteljaloux. Casteljalous.

Pierre Du Coderc. Coderc

Hierosnie de Vassillac. Vassiliac.

Jacques de Sernet. Sarnet.

André Dupontz. Pons,


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Flottart de Barty. Debarty.

Jean de Margis. Margis.

Nicollas Dupegnet. Penyet.

Nicollas de Maillars, l'esné. Maliars.

François de Maillars, le jeune. F. de Mailhars.

Pierre de Laborderie. Laborderie.

AdamRostes. Danrost.

Jacques de la Lande. Lalande.

Philibert Lachapelle Tomte. Lachapele.

Jean de Pegris. Pécgris.

Jean de Casideroques. Casideroques.

Nicollas de Lagrillière. Lagrilière.

Hiécosme de Fromont. Fromon.

Guillaume de Montlosy. Monlosy.

André de Chonac. Chonac.

Thomas de Vertillac. Vertillac.

Pierre de Catus. Catus.

Anthoine de Verinies. Vernhes.

Jacques de Brillac. Bylliac.

Mathurin de Castel Laroque. Castellaroque.

Philippes de Baches. Bach.

Jean de Souyris, l'esné. Souyris.

Pierre de Beauleigue. Beaulaigue.

Pierre de Bonecoste. Bonecoste.

Nicollas de Pouget. Pouget.

Joachin de Sainrome. Sainct-Roume.

Anthoine Campferant. Canferant.

Petitz officiers :

Jean de Lacourt, trompette. Lacourt.

Pierre Lagrange, trompette. Lagrange.

Pierre de Cajars, chirurgien. P. de Cagar.

Estienne Cadet, mareschal. Cadet.

Guillaume Le Bossu, sellier. Guillaume.

Jean Vyrot, fourgeron. J. Vyrot.

Signé: SAIN CLA VAILLIAC,

Charpentier. F. GALABERT.

Curé d'Aucamville.


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ESSAI D'UN ARMORIAL QUERCYNOIS

(Suite)

51. — Baudus de Villeneuve (de). — Pierre de Baudus, sieur de Villanove, Capitoulde Toulouse, habitant de Cahors, vend en 1742, à haut et puissant seigneur messire Gabriel-Simon de Garric, chevalier, comte de Montastruc, tous les biens qu'il possède dans la paroisse d'Uzech, et 18 quartes de froment et 9 d'avoine de rente foncière et directe.

(Arch. du Lot : F. 322).

52. — Baudus de Saint-Privat (de). Assemblée de la noblesse à. Cahors en 1789.

De gueules, à la branche d'olivier d'argent, tenue par deux mains jointes du même, accompagnée en chef de deux épis de blé d'or ; à la bordure en grêlée d'argen t.

Couronne : de comte.

(d'Hozier : Arm. général, Gte de Monlauban).

Les armes modernes figurées dans l'Annuaire général héraldique, n'ont pas de bordure, et au lieu d'une branche d'olivier on y voit trois épis.

53. — Bazelle. — De Faycelles (Lot)..

Capitaine au 72e régiment d'infanterie ; membre de la Légion d'honneur ; baron de l'Empire.

D'or, au chêne terrassé au naturel, senestré d'une colombe d'azur posée sur la terrasse ; au franc-quartier des barons militaires, brochant au 9e de Vécu.

(Note aux Archives du Lot : F. 323),


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54. — Beaufort (de). — Vicomte de Turenne.

Guillaume Roger III, comte de Beaufort, baron d'Alais, Anduze, Portes, Montclus, épousa en 1343, Aliénor de Comminges, fille de Bernard VI, comte de Comminges et de Marguerite, vicomtesse de Turenne: Aliénor ne possédait que la moitié de la vicomte et Roger III acheta, le 26 avril 1350, pour 145.000 florins d'or, la part de la soeur de sa femme, Cécile de Comminges. Le roi lui confirma ses privilèges et les libertés de la vicomte en décembre de la même année.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent à la bande d'azur, accompagnée de six roses de gueules en or le, qui est de Beaufort ; aux 3 et 4, coticé d'or et de gueules, qui est de Turenne.

(Bull, herald, de France : 1893, col. 653).

Voir : La Tour (de) et Rogier de Beaufort.

55. — Beaufort (de). — Election de Montauban. — Seigneurs de Lesparre (paroisse de Saint-Pierre de Gandoulès), de Lestrade, etc.

Assemblée de la noblesse à Cahors,en 1789.

D'azur, à une fleur de lys d'or, posée du côté dextre de l'écu, et, deux demi-fleurs de lys du même, posées l'une au-dessus de l'autre du côté senestré.

(Preuve pour l'Ecole milit. en 1775 . — Généal. de 1461 à 1768, aux Arch. du Lot: F. 325).

Laîné, (Nobil. de la Gte de Montauban), dit que les de Beaufort, seigneurs de Lesparre. firent leurs preuves depuis 1540, furent maintenus le 5 mars 1700 par Le Gendre et portaient :

D'azur, à trois étoiles d'or.

56.— Beaumanoir (de). — Jean de Beaumanoir, III- du nom; marquis de Lavardin ; comte de Négrepelisse ; baron de Tusse ; seigneur de Malicorne, etc : chevalier des ordres du roi : colonel de l'infanterie française, prit Villefranche et Cahors, etc ; maréchal de France le 19 octobre 1595 ; mourut en novembre 1614. — Il avait épousé, le 27 décembre 1578, Catherine de Carmaing, comtesse de Négrepelisse, baronne de Daunac, fille unique et héritière de Louis de Carmaing, comte ,de Négrepelisse et de Marguerite de Foix-Candale.

D'azur, à onze billettes d'argent : 4, 3, 4.

(Bull, hérald. de France : 1893. col. 134).


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57. — Beaumond (de). — Election de Montauban. — Seigneurs de la Conté, Pierretaillade ou Peyretailhade, Férière, etc ; seigneurs et barons-des Junies.

Cette famille descend de Jean de Toucheboeuf, second fils de Bernard de Toucheboeuf, seigneur de la Roche et de Mayssac, dans la vicomte de Turenne, et de Galienne, héritière de l'ancienne maison de Beaumond-Pierretaillade. Jean fut héritier de sa mère, vers 1440, à la charge, par lui et ses descendants d'en relever le nom et les armes.

Pr. dep. 1523. — Maint, le 27 avril 1697 par Sanson.

D'azur, à deux boeufs passants d'or.

Jean de Toucheboeuf avait pour frère aîné Pierre de Toucheboeuf, seigneur de Clairmont dont la postérité s'est continuée sous le nom de Toucheboeuf, comtes de Clairmont.

La branche de Beaumond, seigneurs de la Conté, est éteinte.

La branche des Junies qui fit ses preuves depuis 1523, a été maintenue le 16 janvier 1698 par Sanson.

La maison de Beaumond-Pierretaillade portait :

De gueules, à l'aigle d'or ; à neuf chaussetrapes du même en orle. (Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. - Arch. du Lot : F. 89).

58. — Beaumont (de). — Election de Cahors. — Seigneurs de Payrac, en Quercy, Beaumont, Montfort.

Pr. dep. 1517. — Maint, le 2 août 1698 par le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

De gueules, à lafasce d'argent chargée de trois fleurs de lys du champ ; alias : trois fleurs de lys d'azur (Laîné). Cimier : une tête de licorne d'argent. Tenants : deux sauvages de carnation armés de massues. Devise : Impavidum ferient ruines.

(Ann. général herald. 1002).

C'est une branche de l'ancienne maison de Beaumont en Dauphiné, dont la généalogie, en deux volumes in-f° a été publiée en 1779, par l'abbé Brizard. _

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

59. — Beauville (de). — Seigneurs de Beauville, Gastelsagrat, Saint-Michel-d'Ursaud, Cornilias, Lalande, Gasques, Buzenou, Planels, Monjoi, Brassac, Bourg-de-Visa, en Quercy et Agenais,


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(Moulenq : Doc. sur le Tarn-et-Garonne, T. III). Voy: Galard (de) et Archives du Lot : F. 410.

Beauvoir du Buisson (de). — Voy. Du Buisson.

60. — Bécave (de). — Seigneurs de Sérignac, Concots, Clarac, Saint-Cirq, La Valette, Marmont, Fontable, en Agenais et Quercy.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à trois bandes d'or; aux 2 et 3, de gueules au lion d'or, entouré de douze besants du même. Arch. du Lot : F. 327).

61. — Béduer (de). — Co-seigneurs de Corn, Camboulit, etc. Branche de l'illustre maison de Barasc.

De à trois fasces de et un château de au franc canton.

Sceau d'Isabelle de Béduer, prieure de l'Hôpital-Beaulieu (1372) : La Vierge en pied portant l'Enfant-Jésus, et en pointe, un petit écusson représentant un fascè de huit pièces et un petit château brochant au 2e quartier de Vécu.

Légende : si. isabellis de BEDORIO PR JOH.

(Coll. Lacabane : T. I.p. 429. note).

Begon de Castelnau de Bretenousc (Mgr.). — Evêque de Cahors de 1340 à 1389. Voy : Castelnau de Bretenoux (de)..

62. — Belbèze et Belvèze. — Famille de la plus ancienne bourgeoisie du Quercy.

D'or, à un arbre arraché de sinople sur une terrasse herbée du même et soutenu d'un croissant de gueules ; au chef d'azur chargé d'un soleil d'or, accosté de deux étoiles aussi d'or ; alias : chargé de trois étoiles d'or. (Bull, herald, de Fr. : 1899, col 318).

63. — Belcastel (de). — Barons de Belcastel, Campagnac, Laval; seigneurs de Meyronne, Brouelles, la Borie, Florimont ; co-seigneurs de Goncorès et de Salviac.

Cette maison aurait pris son origine, prétend: Laîné, au château de


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Belcastel, à quatre lieues de Figeac. Elle fut considérable et connue depuis le milieu du XIe siècle. Dès ce temps reculé elle était alliée à la maison de Malemort et aux vicomtes de Turenne. Elle descendait de maison de Gourdon.

D'or, au lion de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Lacoste : Hist. du Quercy : T. 1. p. 453).

Le sceau de Françoise de Guiscard de Cavagnac, veuve de JeanCharles de Belcastel, barons de Belcastel en Quercy, seigneurs de Campagnac-lès-Quercy (en Périgord), Laval, Plarémont, etc., apposé sur un testament de 1680, porte :

Parti : au I, coupé, en chef d'azur, à la tour donjonnée de trois pièces d'argent, ajourée et maçonnée de sable, et en pointe, d'azur, à l'épée d'argent en bande, la pointe basse, qui est de Belcastel ; au 2, coupé, en chef, de gueules, à deux chiens courants d'argent, l'un sur l'antre, et en pointe, d'or, au cor enguiché de gueules, quiest de Guiscard.

Timbre : casque taré de face, orné de lambrequins.

(Ph. de Bosredon : Sigil. du Périgord. suppl. p. 34).

64. — Belcastel (de). — Election de Cahors. — Seigneurs d'Escayrac, Troupenat, Montfabès, Montvaillant, etc., en Quercy. Cette famille tire son origine du château de Belcastel, situé sur une montagne à une lieue de Rignac, en Rouergue.

Pr. dep. 1537. — Maint, le 6 mai 1700, par Le Gendre.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à la tour donjonnée de trois donjons d'argent, ajourée et maçonnée de sable.

(Laîné : Nobil. de la Gte, de Montauban. — Arch. du Lot : F 89). Seigneurs de Belcastel, la Pradelle, Colombiès, en Rouergue ; Floressas en Quercy :-

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à trois tours crénelées d'argent, maçonnées de sable; aux 2 et 3, de gueules, à trois guidons manches de sable, bascolés d'or et mis en pal : sur le tout : d'azur, au château à trois donjons d'argent, maçonnés de sable.

(De Barrau : Duc. sur le Rouergue : T. .II, p. 241).

Seigneurs de Péchaurié :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la tour donjonnée, de trois pièces d'argent, maçonnée de sable, ouverte et ajourée du même ; aux 2 et 3, de


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gueules, à trois cloches d'or, 2 et 1, et troisétoiles du même, 2 et 1, qui est de Montvaillant de Saint-Gily, seigneurs de Péchaurié.

65; — Belfort ou Beaufort de Saint-André (de). — Seigneurs de Belfort, la Séguinie, Flanhac (en partie), Servières, la Raffatie, Puylagarde (1369).

D'argent, à la bande de gueules.

La maison de Saint-André, dont les co-seigneurs de Saint-Laurentdu-Pont, était originaire du Quercy.

Assemblée de la noblesse à Cahors, eu 1789.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 157).

66. — Belmont (de). — Barons de Laburgade de Belmont; coseigneurs de Lalbenque; seigneurs de Laburgade, Fieux, Gardemont, le Solier, Belmont, la Bastide.

Laurent de Laburgade, premier du nom, vivait en 1296.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à trois coquilles d'argent, croisetées de sable; aux 2 et 3, d'azur, au lion couronné d'or ; au chef cousu de gueules chargé de cinq losanges d'argent.

Couronne : de marquis.

Devise : Pro Deo, pro rege, pro familia.

Voyez : La Burgade (de).

67. — Benech (de). — Maison noble qui avait ses principaux fiefs du côté de Prayssac.

(Lacoste : Hist. du Quercy, T. II, p. 386).

68. — Benoit (de). — Seigneurs d'Alauzières, la Garde, Marignac, Cézals, Altayrac, et Taurin, en Rouergue.

Famille noble originaire de Montauban, qui, au XIVe siècle, pendant les guerres de religion, passa en Rouergue, où elle forma les trois branches de Millau, la Falque et Saint-Geniez.

D'argent, à un bénitier de gueules..

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. IV. p. 258. — Victe de Bonald : Doc. généal. sur des familles de Rouergue, p. 68). ,

69. — Bérail et Béral. — (Béraldi, la Béraudie). — Election de Figeac, — Marquis de, Cazillac : comtes de Cessac : seigneurs de


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Livernon, Vaylats, Sonac, Douelle, Pradines,laBéraudie; co-seigneurs de Calamane, Boissières, Bélaye, Puy-Lévéque, Luzech.

Cette famille est connue depuis longtemps sous le seul nom de Cazillac,

D'or, à deux lions faliàs lionceaux), passants de gueules ; à la bordure de sinople, chargée de huit besants d'argent (aliàs d'or),

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 183, note 3. — Lacoste : Hist.du Quercy : T. II, pp. 433, 43 I ; T. III, p. 258. — Arch. du Lot : F. 329 et 370).

70. — Bérail (de). — Marquis de Mazerolles ; seigneurs de SaintSernin, Malhanes, etc., en Rouergue.

Maison originaire, croit-on, du Quercy, et qui se serait détachée de celle des barons de Cazillac. Pr. dep. 1544. —Maint, le 28 juin 1698, par Le Pelletier. Parti émanché d'argent et de gueules.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 587)

71. — Bercegol de la Tour (de). — D'après les notes de Lacabane, famille non noble, mais de bonne bourgeoisie, demeurant au château de Floyras en Quercy.

Bersegol aîné, avocat de Floyras, se trouve parmi les délégués, du Tiers de la sénéchaussée de Cahors, à l'Assemblée des trois ordres réunie à Cahors en 1789 pour la nomination de Députés aux EtatsGénéraux.

Ecartelé : au 1, d'azur au lion d'or ; aux 2 et 3, d'or à la tour crénelée d'argent ; au 4, d'azur à irais besants d'or, 2 et 1.

D'après le Mercure héraldique, (1900, p. 28) : famille originaire de Villeneuve-d'Agen, où l'on retrouve sa trace depuis 1560.

En 1720, à la suite d'une alliance, elle ajouta à son nom patronymique celui de Du Moulin et se fixa en Quercy, où elle acquit, en 1726, la seigneurie et le château de Floyras.

Une branche cadette porte le nom de Bercegol de Lile.

Ecartelé : au 1, d'azur au lion d'argent, orné et lampassé du même ; aux 2 et y, d'argent à la tour crénelée (d'argent ?) et maçonnée de sable ; au 4, d'azur à trois roses (?) d'or, 2 et 1.

Couronne : de comte :

Supports : deux lions, armés et lampassés de gueules.

(De Mailhol : Dict, de la nobl, de France : T. II, col. 81).


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72. — Bernard (de). — Sieurs de la Borie (paroisse d'Aynac), le Trieu, Baussac, Bousquet, la Carbonière, etc. De gueules, à trois chevrons d'or. Une généalogie du fonds d'Hozier dit les chevrons renversés, mais c'est une erreur. (Note de Lacabane).

(Arch. du Lot : F. 330).

Bertrand de Cardaillac (Mgr.). — Evêque de Cahors de 1325 à 1368. — Voy : Cardaillac (de).

Bertrand René Du Guesclin (Mgr.). — Evêque de Cahors, de 1741a 1761. — Voy : Du Guesclin.

Bertrandi (Mgr. Pierre). — Evêque de Cahors, de 1558 à 1564. — Voy: Pierre Bertrandi.

73. — Besorobes de Saint-Geniez (de). — Famille originaire de Montcuq, éteinte dans la maison de Lacoste de Fontenilles.

Ecartelé : au 1, de...... à 3 cloches de 2 et 1 ; au2, de..... à 3 soleils

d'or, 1 et 2 ; au 3, de à 3 besants de.... 2 et 1 ; au 4, de..... à 3 aigles

éployées de..... 2 et 1.

(Communication de M. A. Calvet). ,

74. — Bessières (Jean-Baptiste).— Né à Prayssac (Lot), le 6 août 1768; Maréchal de l'Empire le 19 mai 1804; Duc d'Istrie après la campagne d'Espagne, le 28 mai, 1809; mort à Lutzen, le 1er mai 1813.

Ecartelé : au 1, d'azur, au lion lampassé de gueules ; au 2, d'argent à l'épervier essorant de sable ; au 3, d'or à la tour crénelée de trois pièces d'azur, maçonnée, ajourée et ouverte de sable ; au 4, de gueules au renard passant d'or ; chef de duc.

(Arch. du Lot : F 330. — Bull. herald, de France : 1898, col. 399. — Pautet du Pavois : Le blason : p. 194 et pl. V; n° 200).

75. — Bessières (Bertrand). — Frère du Maréchal, né à Prayssac (Lot), le 6 janvier 1773, Général de division; Commandeur de la Légion d'honneur; baron de l'Empire par Lettres patentes du 10 décembre 1810; décédé à Chantilly, le 15 novembre 1854.

Ecartelé : au 1, d'or, à un lion de gueules ; au 2, des barons militaires ;


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au 3, d'azur à une tête de cheval d'or ; au 4, d'or à un lévrier rampant de sable.

(Bull, herald, de France : 1898. col. 398).

76. —Bessières (Pierre-Henri-Jérôme, alias Géraud-Lucien). — Frère du Maréchal, né à Gramat (Lot), le 28 juillet 1777 ; Chevalier de l'Empire le 27 décembre 1811 ; Intendant général de Navarre ; Préfet ; Maître des requêtes ; Député du Lot ; Pair de France, le 30 octobre 1837 ; Commandeur de la Légion d'honneur ; décédé le 20 juillet 1840.

Echiquetê d'argent et d'azur, à une fusée de sable fuselée d'or; à la bordure de gueules, chargée du signe des chevaliers légionnaires;

(Bull, herald, de France : 1898. col. 398).

77. — Bessonies (de). — Seigneurs de Bessonies (paroisse de Saint-Hilaire-d'Estialou, las Gazailles (les Gazelles, paroisse de Lauresses), le Poujoulat ; co-seigneurs de Saint-Hilaire, Saint-Girgues, de la baronnie de Cardaillac, et de la ville de Figeac, etc.

Dont le célèbre capitaine huguenot Jean Bessonnias, né en 1530 à Sousceyrac.

Pr. dep. 1490.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'or, à un pin de sinople sur un tertre du même, accosté de deux lions affrontés et couronnés de gueules.

(Certificat de noblesse délivré à' Jean-Joseph-René de Bessonies, habitant de Figeac, par M. de Lentillac. commissaire de la noblesse, en 1760. — Généal. de 1552 à 1763, aux Archives du Lot : F. 331. — Cachet du XVIIIe siècle communiqué par M. le Dr Gadiergues. — Merc. herald : 1900, p. 27).

Couronne: de comte.

Supports : deux sauvages armés de massues.

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 423).

78. — Beynac, Baynac, Bénac (de). — Seigneurs de Floressas,, La Mothe(Fénelon), Ardus, Escayrac,Cézerac.

Branche cadette des sires de Beynac, en Sarladais, premiers barons du Périgord.

Burelé d'or etde gueules de huit pièces.

(Lacoste; Hist. du Quercy : T. III, p.. 17).


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Armes de Pons et d'Adhémar de Beynac, à Versailles, salle des Croisades : Burelé d'or et de gueules de dix pièces.

(Bibl. des mns Pièces orig. vol. 335, p. 33 et suiv.).,

79. — Bideran (de). — Election de Cahors. — Barons de SaintCirq-la-Popie ; seigneurs de la Fourtounie, Font-Haute, etc., en Périgord ; Mareuil, la Broquettie, Grand-Lac, le Noyer, Vèze, Sarrazac,

Sarrazac, Quercy.

Pr. dep. 1523. — Maint, le 22 septembre 1667, par Pellot et le 30 avril, 1700, par Le Gendre.

De gueules, à un château à cinq pavillons girouettes d'argent, maçonnés de sable.

Couronne : de marquis.

Supports : deux lions.

Devise : Nam robur juvenum est consiliumque senum.

Le nom de cette famille est écrit indifféremment de Bideran ou Videran.

(Généal. compl. par MM. A. de Saint-Saud, Boisserie de Masmontet, R. de Manthé, 1896. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

80. — Biron (de). — Sceau de 1359, de Jean de Biron, écuyer. De..... à une bande de......

Biron (de). — Voy : Gontaut-Biron (de).

81. — Blanchefort (de).— Seigneursde Beauregard, en Rouergue; Mascla (près Payrac en Quercy).

D'or, à six cotices de gueules.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 645).

82. — Blancher de Manhac. — Seigneurs de Bonbiala et du Ram en Rouergue; Blanzac en Quercy.

Famille originaire du Quercy, qui a porté pendant plusieurs gènérations le seul nom de Manhac.

Pr. dep. 1550. — Maint, le 5 septembre., 1699, par Le Pelletier.

(Laîné: Nobil. de la Gle de la Montauban,—De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. II, p. 671).


83. — Blaviel (de). — Famille originaire de Montpezat en Quercy,

Dès le XIVe siècle elle occupait le premier rang de la haute bourgeoisie.

Un de Blaviel était aux côtés de Henri IV au siège de Cahors en 1580.

— Les de Blaviel sont brillamment alliés et ont donné une foule de

magistrats et plusieurs personnages, religieux.

(Le Quercinois : n° du 17 février 1901.) De à la gerbe de blé, liée de

On trouve deux Bladviel, avocats, dont l'un de Cajarc, parmi les délégués du Tiers de la sénéchaussée de Figeac, à l'Assemblée des trois ordres réunie à Cahors, en 1789, pour l'élection des députés aux Etats-Généraux.

Bois de Boutaric (du). — Voy : Du Bois de Boutario.

84. — Boisse (de). — Famille ancienne du Rouergue qui parait originaire du Quercy; maison ne peut remonter sa filiation avec certitude au delà de 1530.

D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en pointe d'une tasse du même.

Devise : Virtus solanobilitas.

(D'Hozier : vol. XIV, f° 1169. — Ve de Bonald : Doc. généal. sur des familles du Rouergue, p. 413).

85. — Boisset (de). —Election de Figeac. — Seigneurs de la Cipière, le Montet, la Salle, en Quercy; Vic, en Carladais ; Saint-Miard ; coseigneurs de Fons, en Querc).

Maint, le 4 octobre 1666 par M. de Fortia, et le 18 décembre 1700 par Le Gendre.

D'or, au chêne arraché de sinople ; au chef d'azur, chargé de deux fleurs de lys d'or.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 92 Documents : F. 333).

86. — Boissieux ou Boissieu (de). — Seigneurs de Nicourby (paroisse de Saint-Médard), en Quercy.

Famille originaire d'Auvergne.

D'azur, à l'aigle d'or, becquée et membrée de sable, et trois roses d'argent, mouvantes d'une même tige, avec ses feuilles du-même, rangées, à

la pointe de Vécu.

(Preuve faite devant d'Hozier).


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87. — Boissy d'Auterive (de). — Barons de Puycornet (1775 à 1789) ; seigneurs de Montalzat (1789).

Maint, le 19 juin 1702, par Le Gendre. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'or, à la bande de gueules; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.

(Moulenq : Doc. sur le Tarn-et-Garonne, T. II, p, 207, 279. — Laîné : Nobil. de la.Gte de Montauban).

88. — Bonaffos et Bonnefoux (de). — Seigneurs de Presques, Bonaffos Lentour, etc.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à une bande, accompagnée de six besants posés en bande, trois en chef et trois en pointe, le tout d'argent.

Le Nobiliaire universel de Saint-Allais, T. V, dit :

D'azur, à une bande, accompagnée en chef de trois besants et en pointe d'une tour surmontée d'une étoile, le tout d'argent.

Louis de Bonnefous-Presques, chevalier de Malte, en 1665, portait :

D'azur, à la bande d'or.

(Hist de Malle: T. VII, Liste des chev. de la Langue de Provence).

Les anciennes armes des Bonafos de Presques. étaient :

D'azur, à la bande d'argent.

La branche de Bonafos-Presques, maintenue en Picardie, portait de même : Ecartelé de gueules au besant d'argent, surmonté d'un lambel de trois pièces, aussi d'argent.

BONAFOS (DE). — Seigneur de Teyssieu, Lentour, au château de Mayrinhac-Lentour, au xve siècle, portait :

Ecartelé : aux I.et 4, d'azur à la bande d'argent ; aux 2 et 3, de gueules, au besant d'argent.

(Arch. du Lot : F. 334).

BONAFOS DE LA TOUR. — Ancienne noblesse originaire du Quercy, dont plusieurs chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

D'argent, à la bande d'azur, et à la bordure du même, chargée de dixbesants, 4, 3, 3.

(Mercure herald : 1900, p. 27).

.89. — Bonal (de) ou Bonnal. ;— Barons de Gastelnau-Montratier ; seigneurs de la Barthe, Flaugnac (1789).


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Famille originaire de Castelnau-Montratier, anoblie par lettres patentes de juillet 1759, signées à Versailles, délivrées à Jean-Louis de Bonal, ancien subdélégué de l'Intendance de Montauban.

D'azur, à une tour crénelée d'argent, accompagnée de trois étoiles d'or, deux en chef et une en pointe.

Antoine Bonal était procureur d'office de la juridiction de Castelnau en 1630.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

(Généal. de 1589 à 1734, aux Arch. du Lot : F. 335).

90. — Bonal (de). — Seigneurs de Noaillac, la Roquette, la Tour, Lascombes, Bonal, etc. — Marquis de Bonal.

Cette famille, établie en Agenais depuis 1400 prouve sa filiation depuis Hélie de Bonal, écuyer, marié vers 1457 à Esther de Montpezat. D'azur, à trois étoiles d'or.

Elle a formé des branches en Périgord et en Provence.

Mgr de Bonal, evêque de Clermont, chevalier de Malte, chanoine de Brioude, député aux Etats généraux de 1789, naquit au château de Bonal en Quercy.

On croit, malgré la différence d'orthographe, mais ce n'est qu'une conjecture, que cette famille a la même origine que la famille de Bonald, du Rouergue, à laquelle appartenait le vicomte de Bonald, Pair de France, ministre d'Etat, membre de l'Académie française, et le cardinal de Bonald, son fils.

Cette dernière, d'origine franque est établie en Rouergue depuis le XIe siècle. Noble A. de Bonald était à la première croisade en 1191.

Elle portait :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à l'aigle éployée d'or ; aux 2 et 3, d'or au griffon de gueules.

Supports : deux lions affrontés.

Timbre : un chérubin de gueules portant l'écu suspendu à un cordon de sinople.

91. — Bonet de la Chapoulie (de).— Seigneurs de Saigne; Monteils (?)

Famille originaire de Sarlat, en Périgord.

De gueules, au lion d'or ; au chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.


On trouve un de Bonet de la Chapoulie receveur des tailles a Figeac

avant la Révolution.

92, - Bonnefous ou Bonnafoux de Caminel (de).-Election de Montauban. — Seigneurs de Caminel, Lasbouygues, Pistels, la Boissière, la Coste, Latour, la Mouline, etc., en Quercy.

On croit cette famille issue des Bonnefous, seigneurs de la Bonnefoussie, Coudols, Montcan, qui disparurent du Rouergue vers 1465.

Pr. dep. 1557. — Maint, le 2 février 1698, par Sanson.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'azur, à trois rocs d'échiquier d'or, 2 et 1.

(Laîné : Nobil de la Gte de Montauban). — Arch. du Lot : F. 94, 466..— Victe de Bonald : Doc. généal. sur des familles du Rouergue, p. 82).

93. — Bosredon (de). — Election de Cahors. — Barons de Lacourt; seigneurs de Bassanes, la Garénie, Miramont, etc.

Pr. dep, 1550. — Maint, le 4 juin 1701, par Le Gendre.

D'argent, à trois arbres (ou pins) de sinople, celui du milieu plus élevé, surmontés chacun d'un besant d'argent.

Aliàs : D'argent, à trois arbres de sinople mal ordonnés.

Laîné dit :

D'argent, à trois arbres de sinople ; à la bordure de gueules, chargée de neuf besants d'or.

(Laîné : Nobil. de la G1te de Montauban. — Arch. du Lot : F. 89).

94. — Bosredon (de). — Famille dont la filiation suivie remonté à 1219. Son nom primitif était Dacbert et elle le quitta vers la fin du xivc siècle pour prendre définitivement celui de Bosredon venant de la seigneurie qu'elle possédait de temps immémorial près de Volvic (Puy-de-Dôme).

La branche du Quercy porte :

D'argent, au faucon de sable posé sur une terrasse de sinople; au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or.

Devise ; Mémento mori.

Cri : Bosredon!

(De Mailhol : Dict. de la nabi, franc. : T. I. col. 507).

D'après Lacabane, les Bosredon de Quercy ne seraient nullement de la famille des Bosredon d'Auvergne.


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95. — Boucher de la Tour du Roc. -Famille originaire du Sarladais.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à deux lions affrontés de gueules ; au chef cousu d'azur,chargé d'un croissant accosté de deux étoiles d'or.

96. — Boulet de Colomb d'Hauteserre. — Guyenne et Quercy. D'azur, au champignon renversé d'argent; au chef du même, chargé

d'un boulet de gueules.

(Ann. général liérald. : 1902).

97. — Bourbon-Malauze (de). — Marquis de Malauze, en Quercy, depuis 1491 ; comtes de la Case; vicomtes de Lavedan; seigneurs de Montpezàt, etc. ....

Jean II, duc de Bourbon, pair et connétable de France, eut de Marie d'Albret un fils naturel : Charles, baron de Chaudes-Aigues en Languedoc, qui fut la tige des Bourbons, marquis de Malauze, comtes de la Case, vicomtes de Lavedan (tous ces titres sont de courtoisie). — Cette branche est éteinte depuis fort longtemps.

D'argent, à une bande d'azur, semée de fleurs de lys d'or, et un filet de gueules sur le tout, aussi en bande.

La branche de Basian portait :

D'azur, à trois fleurs de lys d'or ; et en coeur : une bande de gueules et une barre d'or en filets et très retraites, formant ensemble un sautoir, la bande-plus longue que la barre.

Chevillard dit-que les Bourbon-Malauze portaient ;

D'azur, à trois fleurs de lys d'or, au filet de gueules en bande brochant sur le tout et un autre filet d'argent en barre aussi brochant et formant un sautoir au 3e degré.

On trouve encore :

D'azur, à trois fleurs de lys d'or, à deux bâtons péris, l'un en bande d'argent, l'autre en barre d'or.

Le dernier marquis de Malauze portait comme la branche de Gondé

D'azur; à trois fleurs de lys d'or, au bâton péri en bande de gueules.

(Bull hérald. de France: 1880, col. 80. — Arch. du Lot : F. 338).

98. — Bourgeois. — Guillaume Bourgeois, prieur de Catus. Sceau de 1354:


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Un ange tenant de sa droite une croix de calvaire et de sa gauche un

écu : bande de..... et de de six pièces; au chef de chargé d'un lion

passant de

Sceau de 1359 :

Bandé d'or et de gueules de six pièces; au chef d'argent chargé d'un lion léopardé de sable.

(Pap. Lacabane : p. 425).

99. — Bourran (de). — Barons, comtes et marquis de Bourran ; barons de Marsac; seigneurs de Roger, Saint-Hilaire, Bessannes; barons de la Court, en Quercy.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'argent, à l'aigle à deux têtes de sable, au vol abaissé. Couronne : de marquis.

(De Bourrousse de Laffore : Nobil. de Guyenne: T. III, p. 386. — Merc, herald : 1900, p. 28).

100. — Bousquet (de et du). — Election de Montauban. — Seigneurs de Montlaur, Verlhac (près Montauban), Montgaillard.

D'or, à la croix vidée de gueules ; au chef d'azur, chargé de sept fleurs de lys d'argent, 4 et 3.

(Arch. du Lot :F. 94). Voy : Du Bousquet.

101. — Boutaric (de). — Election de Figeac. — Seigneurs de la Salabertie.

Jean de Boutaric, pourvu de la charge de secrétaire du Roi, audiencier

audiencier la Cour des Aides de Montauban, le 4 décembre 1656, décédé

en exercice le 30 juillet 1684, fut père de Guillaume de Boutaric,

seigneur de la Salabertie, pourvu de la charge de son père le 9 octobre

1684.

Maint, le 18 octobre 1698, par Le Pelletier.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'argent, à l'arbre de sinople, au pied duquel passe un levrier de gueules.

(Laîné: Nobil, de la Gte de Montauban. —Arch. du Lot : F. 92).

Alias : de gueules à un chien d'argent passant devant un arbre de sinople.

— Bouaet (du). — Voy. Du Bouzet.


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102. — Boyer de Gastanet. — Seigneurs de Castanet, Tauriac, Montclar, Mailhac, Belmont, La Salvetat-Majouse, etc.

Famille originaire de l'Albigeois.

Ecartelé : aux I et 4 : d'or, à trois hures de sanglier arrachées de sable, 2 et 1 ; aux 3 et 4; d'azur, à trois besants d'or, 2 et 1.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 586).

BOYER DE TAURIAC. — Marquis de Tauriac ; vicomtes de Montclar ; seigneurs de la Coste, Mailhac, Roquemaure, Beauvais, Belmontet.

Noblesse capitoulaire de Toulouse. La terre de Tauriac, au Bas-Montauban, fut portée dans la famille Boyer, par Anne de Castanet de Tauriac, fille de Jean-Honoré de Castanet d'Armagnac, marquis de Tauriac, héritière de la branche aînée des Castanet, mariée à Salvi Boyer, le 5 mai 1664.

D'or, à la vache de gueules, passante sur une terrasse de sinople ; au chef d'azur, chargé d'un croissant d'argerit, accosté de deux étoiles d'or.

(Bull, herald, de France : 1890, col. 783).

BOYER DE CASTANET DE TAURIAC. — Seigneurs de Maillac, Belmont, Clapiès, Roquemaure, Vernhes, Saint-Urcisse, La Coste, Bruniquel, La Salvetat ; — barons de Castanet ; — vicomtes de Montclar ; — marquis de Tauriac.

La maison de Boyer, qui est aujourd'hui connue sous le nom de Tauriac, portait avant le mariage ci-dessus de 1664, le nom de Boyer de Maillac.

Pr. dep, 1538. — Maint, le 16 juillet 1670.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au levrier d'argent accollé de gueules, bouclé, cloué d'or et accompagné de deux grues d'argent, le tout entouré d'une bordure crénelée de huit pièces d'or ; aux 2 et 3,d'azur, chargé d'une colice d'or, à la bordure crénelée d'or de six pièces, qui sont de Castanet ; sur le tout : d'or, au chevron de gueules, qui est de Boyer.

(Généal. dans : Doc. généal. sur des familles du Rouergue, par le victe de Bonald, p. 83).

103. — Boysson (de). — Cette famille serait une branche des Du Buisson de Languedoc, fixée en Quercy par Antoine de Boysson, président au Présidial de Cahors, marié à N... d'Abzac. dont le fils marié avec Jaquette de Cadolle, fut avocat-général en la Cour des Aides de


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Montauban et prit part aux Assemblées de la noblesse du Quercy à Cahors en 1789.

Au XVIIe siècle et jusqu'à la Révolution, les de Boysson ont occupé sans interruption l'office de conseiller au Présidial de Cahors.

Pendant la guerre de 1870-71, sept frères de Boysson étaient sous les drapeaux et deux moururent héroïquement à la tête de leurs troupes. — Le général Bernard de Boysson, l'aîné, est décédé en 1900.

D'argent, au chevron de gueules, accompagné en chef de deux croissants du même, et en pointe, d'un buisson terrassé de sinople; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(Bull, liérald. de France : 1886, col. 43. — Mercure hérald : 1900, p. 28).

104. — Brandouin (de). — Seigneurs du Puget, en Albigeois; Blanc, en Rouergue ; Balaguier;en Quercy.

D'or, au baril de gueules, accompagné en chef de deux molettes d'éperon du même.

(De Barrau : DOC. sur le Rouergue : T. II, p. 436).

105. — Brassier (de). — Seigneurs de Camboulan, en Quercy Saint-Simon, Vallade, la Plane, etc.

Pr. dep. 15.50. — Maint, les II février et 6 mai 1700, par. Le Gendre.

D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de deux merlettes affrontées du même, et, en pointe, de trois larmes mal ordonnées d'argent.

Timbre : un casque taré de front,orné de ses lambrequins aux couleurs de l'écu.

Cimier. : un lions

Supports : deux lions.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban. — De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. IV, p.. 20).

—Breuil (du). — Voy : Du Breuil.

— Briance (de). — Voy : La Chèze de Briance.

106. — Briqueville de la Luzerne (Mgr.). — Evêque de Cahors da 1693 à 1741.

Paie d'or et de gueules de six pièces.

Timbre : une mitre et une crosse, surmontées d'une couronne de marquis.

(Château de Mercuès. — Mandements, etc.).


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107. — Broca (de). — Famille originaire du Quercy, qui a donné deux conseillers à la Cour des Aides à Montauban depuis 1638. M; de Broca assistait à l'Assemblée de la noblesse à Cahors. — De nos jours un membre de cette famille habite le château de Laboissière, près Lauzerte.

D'or, à l'arbre feuille de sable, terrassé de sinople ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(A. Brémond : Armoriai Toulousain. — Communication de M. A CalVet). D'argent, au chevron d'azur, accompagné en chef de deux étoiles d'or, et en pointe d'une marguerite fleurie, tigée etfeuillée du même.

(Ann. général herald. 1902).

108. — Brondeau d'Urtières (de). — Comtes de Brondeau d'Urtières; — barons d'Estillac; — sieurs et seigneurs de Sauzet, Veyrac, Vivilard, Puissarampion, la Barre, Gaubert, Reignac, etc, en Bordelais, Agenais, Condomois, Bruilhois, etc.

Ecartelé, aux 1 et 4, d'argent, au chevron de gueules, accompagné en pointe d'un lion passant du même ; au chef d'azur, chargé de trois-quintefeuilles d'argent, qui est de Brondeau ; aux 2 et 3, barré d'or et de gueules de six pièces, à la bande losangèe de l'un en l'autre, brochante sur le tout, qui est d'Urtières.

Couronne : de marquis.

Devise : En tout temps et en tout lieu.

(De Bourrousse de Laffore : Nobil. de Guyenne : T. II, p. 443).

109. — Brous (de). — Election de Cahors. — Seigneurs de la Romiguière, la Reule, etc.

Maint, le 26 janvier 1667, par Pellot, et le 12 août 1698, par Le Pelletier.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à trois rocs d'échiquier d'or.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Armorial général. — Arch; du Lot: F. 89, 340).

— Bruelh (du). — Voy. : Du Bruelh.

110. — Bruet (de).;— Election de Montauban. — Seigneurs de la Garde, Arrens, en Quercy.

Pr. dep. 1533. — Maint, le 30 mars 1697, par Sanson,


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Ecartelé, aux I et 4, de gueules, au lion d'argent ; aux 2 et 3, d'argent, à une croix de Malle de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94).

III. — Brun. — Seigneurs de Montbrun ; — En Limousin et Quercy.

Une croix de

112. — Bruniquel (de). — Bertrand, vicomte de Bruniquel et de Montclar, frère de Raymond VII, comte de Toulouse, portait sur son sceau en 1242 :

De..... à un château de posé sur un rocher et surmonté d'une tour

ajourée de quatre fenêtres et sommée de trois créneaux ; la plateforme du château s'étendant des deux côtés de la terrasse et étant sommée de quatre créneaux; la dite tour enfin, accostée de deux croix cléchèes, vidées et pommelées d'or.

(D. Vaissette : T. V, pl. I. n° 11).

Le Vicomte de Bruniquel,:

D'argent, parti de gueules, à la croix vidée de l'un en l'autre ; à l'orle de huit écussons du même.

(Mnsc. 4763. Bibl. Colbert).

Parti d'argent (lisez plutôt d'or) et de gueules, à une croix vidée, cléchée et pommelée de l'un en l'autre.

(Arm. des Croisades : Bibl. des Manuscrits).

Il s'agit sans doute ici des vicomtes de Bruniquel, vivant aux XIe et XIIe siècles. (Note de Lacabane).

Guillaume, vicomte de Bruniquel, portait en 1302 sur son sceau : De gueules, à la croix vidée, cléchée et pommelée d'or.

Voir : d'Ouvrier.

(Documents aux Arch. du Lot : F. 341).

113. — Buffet (de). — Seigneurs de Salvezou, Eysartens ; coseigneurs de Cos. Jean Buffet, de Cahors, fut anobli en 1351. Cette famille s'éteignit clans celle de Lézir.

(Moulenq : Doc. sur le Tam-et-Garonne. — Lacoste : Hist. du Quercy, T. IV, p. 113. — Arch. du Lot : F. 337), .


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114. — Buisson d'Aussonne (de). — Seigneurs de Mirabel, Belcastel, Malaval, Roussenac, Auzits, les Junies, etc.

Maison originaire du Rouergue et de la Haute-Auvergne, connue dès 1120. Représentée par les barons et marquis de Bournazel, les marquis de Beauteville, de Belcastel, de la Bastide-Beauvoir et de Mirabel, de 1468 à 1739, pour les branches du Rouergue, du Languedoc et du Quercy.

D'or, à l'arbre ou buisson de sinople.

De Barrau ajoute : au chef cousu d'argent, chargé d'un lion de sable, lampassé de gueules, issant du buisson.

Supports : deux lions.

Devise : Semper vivens, ou virens.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. II, p. 299)

Cette maison a formé 23 branches, dont une seule, celle du Bourbonnais subsiste aujourd'hui .

Ecartelé : au I, d'or, à un arbre ou buisson arraché de sinople ; aux 2 et 3, d'azur, à une épee d'argent, garnie d'or, en pal, accompagnée de trois molettes d'éperon à cinq pointes, 2 et 1 ; au 4, d'azur, à trois arbres de sinople, 2 et 1.

Devises : Semper virens.

Qui s'y frotte s'y pique.

— Buisson (du). — Voy. : Du Buisson.

115. — Burbuzo ou Burbuzon (de). — Seigneurs de Baussac, etc. Gaillard de Burbuzo, capitaine de Fons en 1356, portait sur son

sceau :

De à trois fasces de

Famille originaire de Fons, en Quercy.

(Notice aux Arch. du Lot (1 3 10 à 1 534) : F. 342).


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H6, — Cabazac (de). — Co-seigneurs de Lalbenque.

Famille de Normandie, venue à Cahors; anoblie en 1545.

D'azur, à trois têtes d'hommes d'argent, sans cheveux.

Alias : D'azur, à trois bustes de jouvenceaux de profil, d'argent, aux cheveux d'or, 2 et 1.

(Notices et généal. (1411 à 1605), aux Arch. du Lot : F. 343. —

F. 45, 47).

117. — Cadrieu (de). — Election de Figeac. — Marquis de Cadrieu ; barons de Concorès, la Boissonnade, Cazelle ; seigneurs d'Auriac, Puycalvari, Callar, Montredon, Caumont, Cuzols, Le Cuzoul, Langle, Puylaunès, Narbonnès., etc.

La terre de Cadrieu, berceau de cette ancienne famille est située à ' 3 lieues et demie de Figeac.

Pr. dep.1352. — Maint, le 27 avril 1697, par Sanson.

D'or, au lion parti de gueules et de sable, lampassé, armé et couronné de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. - Généal. aux Arch. du Lot : F. 433, — Généal. abrégée : T. I. de l'Arm. général, de France, de d'Hozier. — Arch. du Lot: F. 92).

118.— Vicomtes de Cahors. — Le roman de Jean de Saintré, composé au temps de Charles V, sur le voyage des chevaliers français en Prusse, en faveur de l'ordre Teutonique,. nous apprend qu'entre les seigneurs de la Marche d'Aquitaine, qui avaient bannière, le vicomte de Cahors était le quatrième et portait:

De sable, à trois lions d'argent. et criait : Cahors !

(Mnsc. 4763, Bibl. Colbert. — Cathala-Coture : Hist. du Quercy, T. II. pp. 411 et 412 et IV, pp. 272 et 273,).

— Cahors (de). — Seigneurs de la Sarladie. — Voy. : Caors (de).

119. — Cairon (de). — Election de Figeac. — Seigneurs de Mandens, Montgiron, la Vabre, Saint-Daou, en Quercy.


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Cette famille ne prenait pas de qualification noble avant 1600, dit Laîné.

Maint, le 1er juin 1667, par Pellot.— Confirmation, par arrêt du Conseil d'Etat du 13 novembre 1668, sur preuves remontant à 1558 - Maint, le 20 juin 1699, par Le Pelletier. ....

D'azur, à un chevron d'argent, accompagné de trois billettés du même, deux en chef et une en pointe.

Alias : D'azur à un chevron d'argent, accompagné de trois billettes du, même, posées en pal, deux en chef et une en pointe.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Notices généal. aux Arch. du Lot (1 506 à 171 2) : F. 344. — F. 93. — Généal. très succincte dans l'Arm, général de d'Hozier),

120. — Caïx ou Cays (de). — Seigneurs de Caïx, Rembures, Brunel, Saint-Aymour, Blainville, Chaulieu, etc.

Famille originaire de Picardie, d'une branche cadette de l'illustre maison de Coucy. Elle passa en Quercy en 1560 et y fonda une maison forte et une seigneurie de son nom.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à deux sautoirs de gueules, accompagnés en chef de deux croix du même; au 2, d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois croiselles du même; au 3, d'or, au chevron d'azur accompagné en pointe d'un lion de gueules, couronné d'argent, au chef de gueules, chargé d'un croissant d'argent, accosté de deux étoiles du même. Sur le tout : Fascé de vair et de gueules de six pièces, qui est de Coucy.

Devise : Fortiler in adversis.

Couronne : de comte.

Cimier : un casque d'argent orné de ses lambrequins.

Supports deux lions contournés d'or, armés et lampassés de gueules. (De Mailhol : Dict. de la nobl. de France : T. I, col. 659). — Un ex-libris de notre collection).

121. — Cajarc (de). — Election de Figeac. — Seigneurs de Gaillac, Gaillaguet, Camy, etc:.co-seigneurs de Cajarc, Caylus.(1552).

La terre de Cajarc est située à quatre lieues et demi de Figeac. Pr..dep. 1534.. — Maint, le 23 août 1698, par Le Pelletier.; De gueules à la bande d'or. ....

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).— Hist...de Malte.; T VII, liste des chevaliers de la langue de Provence),


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D'azur, à la bande d'or.

(D'Hozier : Arm. de. la Gte de Montauban). D'argent, à la bande de gueules; à la bordure de gueules, chargée de six billettes du champ.

(Arch. du Lot : F. 92, et 345. — Arch. du Tarn, Fonds Favarel, n°s 110 et suiv.).

CAJARC (DE). — Election de Montauban. — Seigneurs de la Serre, del Pech, Drulhies, Lagrave. Bâtards issus des Cajarc-Gaillac.

Pr. dep. 1537. — Maint, le 6 décembre 1698, par Le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'argent, au lion de sable.

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban — Arch. du Lot : F. 94).

122. — Calmels d'Artensac (de). — Seigneurs d'Artensac, Montvalent (Lot).

Famille originaire d'Auvergne, fixée en Languedoc vers le milieu du XVIe siècle.

Maint, en 1668 et 1669, par de Besons.

Branche aînée, au château de Montvalent ; branche cadette au château de Thégra.

D'argent à trois chameaux arrêtés d'azur, 2 et 1.

Supports : deux lions.

(A. Brémond : Arm. Toulousain. — Ann. général héraldique 1902. — Arch. du Lot : F. 345).

123. — Calmon ou Oaumont d'Olt (de). — Seigneurs de Calmont d'Olt, Saint-Santin, Montpeyroux, Castelnau-de-Mandailles près Espalion ; Saint-Cosme, Sèverac (Bédène), Cruéjouls. Roquelaure, Belvezé, Saint-Chély, Salgues ; La Roque, Mialet, Parlan, Sousceyrac, Castelnau-de-Bretenoux en Quercy, etc,

Dont un evêque de Cahors : Guillaume III de Caumont (1113-1150). D'argent au lion de sable.

(Généal. de l'an 1000 à 1297, aux Arch. du Lot : F. 346. — De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. I, p. 582. — Courcelles : Sur la noblesse). L'évèque Guillaume de Caumont aurait porté :

D'azur, à trois lions léopardés d'or, armés et lampassés du même, superposés. Couronne : de marquis.

(Communication de M. A. Calvet).


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124. — Calvignac (de). — Vicomtes et barons.

De à une bande de d'après le sceau de Dordé, vicomte de

Calvignac, 1359.

(Papiers Lacabane, p. 424. — Arch. du Lot : F. 347).

125. — Calvimont (de). — Seigneurs, marquis, comtes et barons de Calvimont, Calvimont-Saint-Martial et Saint-Chamans ; vicomtes d'Esservenches ; barons des Tours de Montaigne, Néac, Saint-Martial ; seigneurs suzerains de Martel, en Quercy ; seigneurs de Campagne, Plazac, Buxières, l'Herm, la Labenche, Tursac, Renhac, la Double, Saint-Paul, Carsac, Villamblard, Cayac, la Bouche-la-Nadalie, la Salle, l'Isle, Javerzac, le Cheylard, la Durahtie, la Faye, Chanteyrac, Rouffignac, Chabans, le Gros, le Chalard, la Roque, Saint-Christophe, la Mothe, Montaignac, le Château-Vieux de la Mothe-Montravel, la Lande, la Gasquerie, la Poulelie, Clairens, Tayac, Sainte-Sabine, la Chaize, les Tours de Cérons, la Boriane, Belcayre, Laubrecourt, Saint-Robert, Saint-Antoine, etc, en Bassigny, Périgord, Bordelais, Quercy, etc.

Cette maison, originaire du Bassigny, s'est établie vers la fin du XIIIe siècle en Périgord, d'où elle s'est étendue dans le Bordelais et le Quercy.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la tour d'argent maçonnée de sable; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'or, couronné de sable; sur le tout : de gueules à la bande d'or, chargée d'un lion passant de sable, qui sont les armes de Calvimont en 1100.

Couronne : de marquis.

Supports : deux lions.

Jean-François de Galvimont-Tayac fit enregistrer ses armes à l'Armorial général de France, à Périgueux. le 13 juin 1698 :

Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au lion couronné d'or ; aux 2 et 3, d'azur, à la tour d'argent,

Jean de Calvimont, seigneur de Belcayre, fit de même à Sarlat, le 6 février 1699 :

Ecarlelé: aux 1 et 4, d'azur, à la tour d'argent; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'or, couronné de sable.

(O'Gilvy : Nobil. de la Haute-Guyenne : T. I. pp. 188 et 192).


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Ecartelé : aux I et 4, de sable, au lion d'or ; aux 2 et 3 de gueules, à la tour d'or.

(Mercure héraldique : 1900 : p. 28. — Ph. de Bosredon : Sigill. du Périgord).

126. - Cambefort (de). — Seigneurs de Cambion, Salvanhac, la Baresquie, etc.

Famille originaire d'Ecosse, établie au Puy-en-Velay, ensuite dans le diocèse de Saint-Flour et-à Agen. Dont un Receveur général du Quercy.

De gueules à un levrier rampant d'argent, colleté d'or ; à la bordure crénelée-d'or.

Couronne : de marquis. Supports : deux lévriers.

Devise : Muris et armis.

(De Mailhol : Diction, de la noblesse française : T. I. col 672. — Arch. du Lot : F. 347).

127. — Caminade de Chatenet. —En Haut-Languedoc.

Le château de Caminade, par Luzech (Lot), appartient à cette famille.

D'argent, à un treillis de gueules de six pièces, trois en pal, trois en fasce.

Aliàs : Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, au coq d'argent ; aux 2 et 3, de gueules, au levrier d'or; sur le tout : de gueules, au chevron d'or accompagné de trois étoiles d'argent, 2 et 1.

(Ann. général héraldique, 1902).

128. — Campels (de). — Famille originaire de Languedoc établie successivement à Toulouse et à Montauban.

D'or, à un chêne de sinople ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles

d'argent,.

(De Mailhol : Dict. de la nabi, franc. : T. I. col. 672).

129. — Campinas et Cammas (de). — Barons de Saint-Rémy; seigneurs.de Lieucamps ; vicomtes d'Elve; seigneurs de Puy-la-Garde, en Quercy.

Maint, en noblesse. — Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la gerbe d'or, liée du même ; aux 2 et 3, de gueules, à la tour crénelée d'argent, maçonnée de sable.


Supports : deux sauvages tenant chacun une faucille d'argent, manchée de sable; couronnés et ornés de feuilles de sinople.

Devise : Non metentis,sedmerentis.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. IV, p. 195. — Victe de Bonald : Doc. sur des familles du Rouergue : p. 92). ...

130. — Camy (de). — Election de Cahors. — Seigneurs d'Aymare, du Débat, etc..

Maint, par arrêt du Conseil d'Etat du 29 avril 1680. — Maint, le 23 avril 1697, par Sanson.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Jean de Camy, sieur d'Aymare, habitant en son château d'Aymare vers 1700, portait :

D'azur, à la licorne d'argent, accompagnée de trois étoiles d'or :2 et 1. (D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban. — Laîné : Nobil. de la Gtc de Montauban. — Arch. du Lot : F. 89).

— Canrobert (de). — Voy. : Certain de Canrobert.

131. — Caors (de). — Election de Cahors. — Du surnom de Pol ; seigneurs de la Sarladie, Péchaud, Malmont, en Quercy.

« Famille originaire de Martel, où elle exerçait la marchandise. C'est à tort qu'on a voulu la faire descendre des comtes du Quercy », dit Lacabane ; mais il ne fait pas connaître la source de son information.

Famille très florissante en Quercy et qui émigra, dit-on, en Angleterre, au comté de Nottingham, où elle prit le nom de Charvors.

(Merc. herald : 1900, p. 21, note):

... Ce détail ne peut être précisé. Les archives de famille, ou du moins ce que la Révolution en avait respecté, ont disparu il y a quelques années.

Jean-Bertrand de Caors, écuyer, justifia sa filiation depuis Pierre Pol, dit de Caors, écuyer (avant 1529).

(E. de Barthélémy : Arm. des Rég. de d'Hozier, p. 73).

Pr. dep. 1529. — Maint, le 28 juin 1698, par Le Pelletier.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à un ours d'or passant ; au chef d'argent chargé de trois croix ou croisettes de gueules.

(A suivre) L. ESQUIEU


— 64 — PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES DU LOT

PENDANT LE 1er TRIMESTRE DE 1903

Séance du 5 Janvier Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance. MM. Calvet, Combes, Depeyre, Esquieu, Girma, Greil.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues, parmi lesquelles les 2 volumes avec supplément, de l'ouvrage Les Rôles Gascons, extraits des Archives de Londres et publiés par MM. Francisque Michel et Ch. Bémont. C'est une précieuse collection de documents de la Chancellerie royale d'Angleterre, relatifs aux affaires de ce pays avec l'ancienne province anglaise de Guyenne. Cet ouvrage a été offert à la Société par le ministère de l'Instruction publique, à la demande de M. Larroumet.

M. le Secrétaire général a relevé, dans le premier volume de cette publication, tous les documents qui intéressent le Quercy et en donne lecture.

M. le président communique à la Société une lettre de M. le ministre de l'Instruction publique qui annonce que le 41e congrès des Sociétés savantes s'ouvrira à Bordeaux, dans l'Amphithéâtre de l'Athénée municipal, le mardi 14 avril prochain et que ses travaux se poursuivront les 15, 16 et 17 avril.

M. Daymard donne lecture de diverses notes, prises aux Archives de l'Hospice,, qui fixent définitivement et d'après des documents authentiques, l'emplacement de l'église et de l'Hôpital Saint-Michel de la Barre. Ces deux édifices et leurs dépendances occupaient l'espace compris entre la grande rue de la Barre, la rue Paramelle, la rue du Rempart et les murs de la ville, depuis la porte Saint-Michel jusqu'à la Barbacane.


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Séance du 12 Janvier Présidence de M. DA Y MARD, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Calvet, Esquieu, Fourastié, Gary, Girma, Greil, Viguié.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M, le Secrétaire général dépose les publications reçues et continue la lecture des passages du deuxième tome des Rôles Gascons qui intéressent le Quercy.

M. le chamoine Gary annonce à la société que M. Pasquier, archiviste de la Haute-Garonne, et M. l'abbé Cau-Durban viennent de publier les mémoires du comte P. P. Faydit de Tersac, baron de Lescure, lieutenantcolonel au régiment d'Artois (1736-1820). Le comte Faydit de Tersac appartenait à une famille ariégeoise originaire du Quercy.

M. Viguié signale dans le dernier n° du Cosmos, 10 janvier 1903, un article de M. Esquieu, notre Secrétaire général, intitulé: Transformation apparente des plâtres en ivoire, marbre, bois, bronze.

M. Esquieu continue la lecture de l'Armorial du Quercy.

Séance du 19 Janvier Présidence de M. DA YMARD, président semestriel.

Assistaient à la séance: MM. Calvet. Esquieu, Girma, Greil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M.1e.Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Président donne lecture d'une lettre de notre confrère M. Salgues, professeur au collège de Figeac, dans laquelle il fait connaître qu'il se propose d'assister au Congrès des Sociétés savantes qui se tiendra à Bordeaux et qu'il y représentera la Société des Etudes du Lot. — Adopté.

Il est donné lecture d'une lettre de M. Henri Girma, commis rédacteur à la Préfecture du Lot, demandant à faire partie de la Société à titre de membre résidant ; il est présenté par MM. Fourastié et Girma.

Il sera statué sur sa demande à la prochaine séance.

M. Esquieu, continue la lecture de l'Armorial du Quercy.

6 .


— 66 — Séance du 26 Janvier

Présidence de M. DAYMARD; président semestriel

M. le Secrétaire général signale dans les Annales de Saint-Louis des Français (janvier 1903) la suite de Autour de Jean XX11 ,par M.l'abbé Albe : Famille de Jean,branches de Saint-Projet et des Junies ; familles la Pérarède, de Roset, du Pouget, etc ; errata de l'article publié dans le numéro d'octobre 1902,

Dans: le Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques (nos 1 et 2, 1902, p. 80) :

Nomination d'un lieutenant du sénéchal de Périgord et Quercy en 1340, par M. A. Leroux. (Pogan ou Péan de Maillé, chevalier, sénéchal de Périgord et Quercy, nomme Raymond de Marsillac, clerc royal, son lieutenant pour sa sénéchaussée: donné à Rocamadour, le 29e jour de mai, l'an 1340).

P. 147.— Communication de M. l'abbé Taillefer sur une révolte de paysans (1637-1639) qui avait pour cause les exactions des gabeleurs. Cette révolte qui, du Périgord s'étendit en Limousin et en Quercy, fut arrêtée aux sièges d'Albas et de Mercuès par M. de la Valette, fils du duc d'Epernon et par le comte de Marchin, elle se continua ensuite dans le Rouergue et gagna jusqu'à la Normandie.

M. le chanoine Gary signale dans le Correspondant ( n° du 15 janvier ) un article de M. l'abbé Mollat, chapelain de Saint-Louis des Français à Rome, sur le Saint-Suaire de Turin, et le texte de la bulle du pape Clément VII du 6 janvier 1390 contre son authenticité. Ce document paraît devoir trancher définitivement Cette question si controversée et soulevée par le travail de M. Vignon.

A la suite de cette communication il est procédé à l'élection de M. Henri Girma qui est admis comme membre résidant.


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Séance du 9 Février Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Combes, Esquieu, Fourastié, Gary; Girma, Greil.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues,parmi lesquelles figure le premier numéro du Bulletin de l'Association amicale des Instituteurs et des Institutrices du Lot.

M. le chanoine Gary donne lecture d'une communication de M. le curé de Caillac, qui nous fait connaître une célébrité locale ignorée de M. Vidaillet. Dans la. galerie des hommes célèbres du département du Lot n'est pas mentionné, en effet, et il mériterait de l'être, le nom de M. Solayrès de Renhac, célèbre médecin du dix-huitième siècle, né au Mas de Larroque, près Caillac, le 2 3 septembre 1738 et mort à Paris le 3 avril l762, à l'âge de 24 ans. Il avait fait ses études à la Faculté de médecine de Montpellier. M. le docteur Puech, professeur à cette Faculté, lui consacre une brochure, éditée par MM. Delord-Boehm et Martial à Montpellier, et donne M. Solayrès de Renhac comme un modèle d'étudiant, de praticien et de professeur. Il a fait faire un réel progrès à l'art obstétrical. Velpeau a émis cette opinion; « Si Solayrès eût vécu, peut-être Baudelocque n'aurait pas honoré la France. »

Notre confrère M. Rouquet vient d'être nommé Officier de l'Instruction publique. La Société lui adresse ses plus chaleureuses félicitations.

M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

Séance du 16 Février

Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Depeyre, Esquieu, Gary, Girma, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues et annonce que le Ministère de l'Instruction publique a envoyé à la Société trois cartes pour le Congrès des Sociétés savantes.


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M. le docteur Puech, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Montpellier, offre à la Société un exemplaire de son étude sur notre compatriote, M. Solayrès de Renhac, un des maîtres de l'art obstétrical à la fin du XVIIIe siècle.

La Société remercie M. Puech et M. Esquieu donne lecture de la partie historique de son intéressant travail.

M. Viguié a reçu de M. l'abbé Albe divers textes concernant certains repas de noces et fêtes qui eurent lieu à la cour de Jean XXII. Il traduira ces documents, qui contiennent, au sujet des dépenses somptuaires en usage au xviE siècle, des détails très curieux, et les communiquera à la. Société.

Séance du 2 Mars Présidence de M. GREIL, doyen d'âge.

Assistaient à la séance, MM. Calvet, Esquieu, Fourastié, Gary, Viguié.

M. lé Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale:

1° dans le Bulletin de la Société Archéologique de la Gorréze (Brive) livraison d'Octobre-Décembre 1902, un article de M. Thomas Bourneix sur les Bénédictines de Bonnesaigne (Corrèze) où on trouve, p. 510, le nom d'un doyen de Carennac à la fin du XIIIe siècle, Guillaume de Ventadour, religieux de l'abbaye de Saint-Augustin de Limoges, qui, du prieuré Quercynois, passa à l'évèché de Tournay. — et p. 533, une note très intéressante sur la famille de Valon, à propos de Jacquelle et Florence de Valoir de Champiers, religieuses à Bonnesaigne vers le milieu du xve siècle.

2e dans le Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques. — Congrès des sociétés savantes à Paris en 1902:

P. 283.— Mémoire sur la ville de Montauban (état-civil), par M. DurandLapie.

3° dans les Mémoires de l'académie des Sciences, inscriptions et'BellesLettres de Toulouse :

Dixième série, T. II. 1932, p. 395 : Nouvelles recherches sur le Magnétisme terrestre, par M. E. Mathias. Détermination d'éléments magnétiques faites dans les excursions de juillet et août 1901 en 28 localités du Lot, de la Dordogne, de l'Aveyron, du Gard et de la Lozère,.


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Les localités du Lot où ces déterminations ont été faites sont Figeac, Capdenac, Cajarc, Luzech, Puy-1'Evêque, Soturac, Roc-Amadour..

M. l'abbé Viguié signale la découverte à Teyjat, dans la Dordogne, de cercueils en maçonnerie dans lesquels on a trouvé des pots en terre cuite analogues à ceux dont notre confrère M. Momméja constatait naguère la présence dans certaines tombes du Bas-Quercy datant des XIVe, XVe et XVIe siècles.

Il donne aussi quelques renseignements sur l'abbé Pierre Duèze de Carmaing de Négrepelisse et le curieux bréviaire qu'il laissa à l'abbaye de Moissac,-(1484). Ce bréviaire parait être le même que celui qui figure au catalogue de la vente Zola.

M. Henri Landes, notaire à Saint-Céré, a fait parvenir à la. Société lès deux volumes d'OEuvres manuscrites que son frère M, Antony Landes, Résident général en Indo-Chine, nous avait légués par testament. La Société remercie M. Landes et prie M. Esquieu, secrétaire général, d'analyser le manuscrit de notre ancien confrère.

M. Fourastié continue la lecture des Coutumes de Saint-Céré.

Séance du 9 mars Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Esquieu, Foissac, Fourastié,Gary, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Notre confrère M. l'abbé Taillefer offre à la Société un exemplaire de son essai historique sur Lauzerte. La Société remercie M. Taillefer.

M. Daymard donne lecture du testament de Guillaumette, veuve du sieur de la Grossia, riche bourgeois de Cahors, fondateur, dans cette ville, de l'hôpital du même nom. Ce document, daté de 1278, écrit en roman, sur parchemin, se trouve aux archives départementales. Il est intéressant parce qu'il contient des legs en faveur de la plupart des hôpitaux et des églises et chapelles de Cahors. La traduction en a été faite parles soins de M. Fourastié, archiviste, et de M. l'abbé Foissac.

M. le chanoine Gary donne lecture d'une lettre de notre confrère M. Filsac, curé de Peyrilles, qui signale à la Société la découverte de deux caveaux funéraires, déforme ogivale, récemment mis au jour au cours


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de fouilles pratiquées dans l'ancien cimetière de sa paroisse. Dans l'un des caveaux ou a trouvé 32 squelettes et une médaille de la Passion qui, d'après la descriptiondonnée, ne doit pas remonter au de la du XVIIe siècle." Dans l'autre, il n'y avait que 12 squelettes, parmi lesquels on a recueilli une petite pièee de monnaie à l'effigie de Louis XIII.

Séance du 16 Mars

Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Calvet, Esquieu, Foissac, Fourastié, Gary, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. M. le Président signale la récente apparition d'un volume de poésies patoises publiées à Montauban, chez M. Forestier, par un de nos compatriotes, originaire de Sauzet, M. Cluzel,. tailleur félibre, sous ce titre emprunté à son méfier ; Mous refais.

M. Daymard achève la lecture du Testament de la dame de Grossia.

M. le Chanoine Gary donne lecture d'une communication de M. l'abbé Albe, au sujet d'une distribution d'habits faite aux religieux de Cahors, en 1324, par le pape Jean XXII. Ce document nous fait connaître, en même temps que la charité du Souverain Pontife envers les monastères de sa ville natale, les noms des religieux qui les habitaient. Presque tous ces noms sont du pays et nous montrent que la plupart des Frères Mineurs, des Frères Prêcheurs, des Augustins et des Minorettes ou Clarisses de Cahors appartenaient aux meilleures familles du Quercy.

M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

Séance du 23 Mars Présidence de M. DAYMARD, président semestriel -

Assistaient à la séance, MM. Esquieu, Fourastié, Gary, Girma, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Chanoine Gary commence la lecture d'une Poignée de testaments d'Evêques originaires du Quercy communiquée par M. l'abbé Albe.


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Le premier testament est celui de Pierre de Jean, frère du cardinal Gaucelin de Jean, qui avait été successivement évèque de Meaux, de Viviers, de Bayeux et de Carcassonne. Ce document est daté du 1er juillet 1336. Voici quelles en sont les dispositions les plus intéressantes.

Pierre de Jean lègue 1000 livres tournois pour faire construire un hôpital à Saint-Sever (près Lalbenque) dont son neveu Philippe de Jean était seigneur. Suit un legs de 100 livres pour marier 4 filles pauvres ( 25 liv. à chacune). Il donne également 50 livres pour marier chacune de ses nièces. Il lègue une partie de sa bibliothèque à ses neveux Gaucelin et Gisbert, qui lui succédèrent sur le siège de Carcassonne, et à des compatriotes, comme Pierre Beraldi, Pierre de Séguier, Roger de Combalon. Enfin il donne 100 sous aux Carmes de Cahors, autant aux Minorettes (Clarisses) et 50 sous à l'Hôpital de Saint-Georges, à l'hospitalier et â l'hospitalière de l'hôpital Saint-Maurice de la Grand'Rue, à l'hôpital des Soubirous et à celui de Saint-Etienne.

M. l'abbé Viguiédonne lecture d'une communication de M. E. A. Martel à l'Académie des sciences, sur l'enfouissement des eaux souterraines et la disparition des sources, principalement clans les terrains calcaires. Un des exemples cités par l'éminent spéléologue est celui de la source du Céou, à Montfaucon-du-Lot, en diminution visible depuis quinze ans et qui avait, en 1893, délaissé les deux bassins de réception où on l'avait antérieurement captée. Il en est résulté le chômage de quatre moulins.

Cet exemple ne doit pas être unique dans notre département et la Société des Etudes serait reconnaissante à ceux de ses correspondants qui voudraient bien lui signaler les faits du même genre qui se sont produits chez nous depuis un siècle.

Il y aurait, sur ce point, une étude très intéressante et très utile à faire, car la fuite des eaux est un grave péril pour l'alimentation, l'agriculture et l'industrie des contrées où elle sévit.

D'après M. Martel, ce sont les cavernes qui capturent les rivières ou sources externes de leur voisinage. Il indique deux remèdes à ce mal: 1° le reboisement pour enrayer l'infiltration ; 2° l'extension des explorations souterraines pour la connaissance, l'amélioration et l'utilisation des réceptacles souterrains d'eau douce.

A ce propos, M. Daymard rend compte à la Société d'une expérience qu'il fit naguère avec un de ses collègues, ingénieur à Paris, et d'où il résulte que la fontaine des Chartreux et la fontaine de Saint-Georges communiquent entre elles et sont alimentées par la même nappe d'eau-


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Ils firent fermer les vannes du moulin des Chartreux et constatèrent qu'à la suite de cette opération le niveau de la fontaine de Saint-Georges était monté de quelques centimètres. Cette curieuse, constatation confirme la théorie émise jadis par M. Lescale, qui affirmait que ces deux fontaines sont alimentées par les eaux venues des plateaux de Lalbenque et de Montcuq, le long de la vallée de la Beyne, au bas de laquelle elles se divisent en deux canaux dont l'un va sourdre au pied du Mont Saint-Cyr et l'autre au bas du Pech d'Angély.


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VIE DE M. D'HAUTESERRE

Avant de faire connaître au lecteur la vie qui va suivre, nous croyons devoir le prévenir que cette vie sera la copie exacte de celle qui est dans le manuscrit dont nous nous sommes servi. Il a pour titre :

COPIE DES MÉMOIRES TOUCHANT LA VIE DE M. D'HAUTESERRE,

PROFESSEUR DE DROIT EN L'UNIVERSITÉ DE TOULOUZE, DRESSÉE PAR M. DE HAUTESERRE SON FILS, PROCUREUR GÉNÉRAL A LA

COUR DES AYDES DE MONTAUBAN.

NOUS avons donné ce manuscrit- exactement comme il se trouve sans y rien changer ni à l'orthographe, ni à la ponctuation.

Nous avons certaines choses que nous aurions pu y ajouter, par exemple un testament autographe de Dadine d'Hauteserre, et quelques autres pièces, mais nous nous proposons de publier ces choses plus tard, et nous tenons à ce que cette publication soit absolument conforme au manuscrit que nous possédons.

Louis GREIL.


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COPIE DES MEMOIRES

TOUCHANT LA

VIE D'HAUTESERRE

PROFESSEUR DE DROIT EN L'UNIVERSITÉ DE TOULOUZE DRESSÉE PAR M. DE HAUTESERRE, SON FILS, PROCUREUR GÉNÉRAL

A LA COUR DES AYDES DE MONTAUBAN

M. d'Hauteserre célèbre professeur endroit civil et Canonique et Doyen de l'université de Toulouze s'appeloit de son nom propre Antoine Dadine il naquit à Caors capitale du païs de Quercy au mois de Janvier de l'année 1602. Son père étoit Jean Dadine, Seigneur de Hauteserre, Salvezou, Albrelong, et autres lieux, Doyen des Conseillers de la cour des aydes de Caors, depuis transférée à Montauban, et sa mère s'appeloit françoise de Péirusse, fille et héritière d'antoine de Péirusse président et Juge mage de Caors l'un et l'autre d'anciennes et renommées famille, car le nom de Dadine est très ancien dans Caors.

Il est parlé d'un de ce nom au chapitre 18 de la vie de Saint-Didier Eveque de cette ville, ou il est dit que plusieurs nobles de Caors donnèrent de leurs biens à ce Saint prélat pour luy aider a batir plusieurs églises entre lesquels il est fait mention d'un Dadine. Il est parlé d'un autre de ce nom dans les annales de france mise au jour par André Duchesne tome 3, ou il est dit que Pépin n'ayant pas satisfaction de Guaifier ou Waifier Duc de Guyenne sur la justice de quelques Eglizes qui étoient en france il s'avança avec ses troupes jusqu'en un lieu appelle Tedoca que l'on croit avoir été en Auvergne ce qu'apprenant le Duc Gaifier il lui envoya de ses gens misit missos suos audbertum et Dadinum et Adulgarium, Ce Duc de Guyenne étoit pour lors en Quercy,et pour tacher de résister à Pépin qui alloit à luy du coté de Lauvergne, il fit occuper par ses troupes le haut des monlagnes du Quercy du même coté de lauvergne lesquelles sont fort hautes et pleines de cavernes et ces Cavernes s'appellent encore aujourdhuy de Guaifiers du nom du Duc dont les gens


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les occupèrent en ce temps la 761 ; mais sans avoir recours à des siècles si reculés on a mémoire de plusieurs de même nom qui ont vécu depuis deux cents ans, et qui ont acquis de la réputation et dans les armes et dans les lettres ayant possédé les premières charges de magistrature de leur païs, pour ce qui est de la maison de Peyrusse elle tiroit son origine de Rouergue, ou elle passe pour une des plus anciennes et des plus nobles de ce païs. Mrs de la Caze gentilhommes de mérite et de réputation sont les aines de cette famille. Antoine de Peyrusse cadet de cette maison étant autrefois allé étudier à Padoue et à Bologne vint ensuite setablir à Caors vers l'an 1500. Il y fut fait professeur en luniversité et peu de temps après procureur du Roy au sénéchal en la même ville,son fils Louis de Peyrusse fut depuis Juge mage et président, et le fils de ce Louis appelé Antoine comme son ayeul fut Juge mage et président, et lieutenant criminel. Celuycy neut que des filles dont laynée françoise de Peyrusse fut mère de M. d'Hauteserre dont nous devons parler lequel s'appella Antoine comme j'ai déjà dit du nom de son ayeul maternel.

Il perdit sa mère dans un âge fort tendre ayant à peine douze ans. Son père s'étant remarié peu de temps après, avec Marie de Leyge, femme de qualité et riche,mais d'humeur violente et hautaine. Il éprouva bientôt combien la différence est grande d'une mère à une belle mère. Celle cy fut dure aux enfants du premier lit, qui furent au nombre de six, quatre garçons et deux filles. M. d'Hauteserre était l'ainé de tous, le second s'appéllait Jérome, le troisième Jean, et le quatrième françois, Jérôme et Jean ayant pris le parti des armes le premier fut tué en italie capitaine dans un régiment d'infanterie et l'autre mourut à Caors des suite d'une blessure à la tête qu'il avait reçue au siège de la Rochelle François le plus jeune de tous ayant aussi quitté de bonne heure la maison de son père trouva moyen d'étudier et s'avança si bien dans la connaissances du droit, et des belles lettresqu'un jour étant à Poitiers dans un tems que le conseil du Roy y était sa bonne fortune luy donna une si belle occasion de faire connoitre ce qu'il valoit, qu'il en acquis l'estime d'un gentilhomme de ce païs lequel le fit son gendre, touché de la beauté de son esprit et de son rare mérite. Il fut depui fait professeur en l'Université de la même ville et il y a enseigné le droit durant plusieurs années avec beaucoup de succès, ayant même fait divers ouvrage qui luy acquirent lestime publique et qui rendent son nom recommandable. Enfin il y mourut en 1658 ayant laissé de son mariage avec Marie de la Grange Lambert un garçon lequel ayant pris le parti des armes sert le Roy depuis longt tems dans


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des emplois honorables. Il a laissé aussi plusieurs filles deux desquelles sont religieuses l'une à fontevrault et l'autre à un autre couvent du même ordre. Voila quelle fut la destinée des trois frères de M. d'Hauteserre, les deux soeurs furent honorablement mariées dans le païs, et pour luy il passa sa première jeunesse à Caors dans la maison de son père privé des douceurs d'une bonne mère, et exposé aux rigueurs d'une belle-mère pour laquelle son père avait une complaissance aveugle.

Il fit ses classes au collège des Jésuites de la même ville, et l'on luy a souvent oui dire qu'il n'avait jamais rien compris ny aux rudimens ny au despotere s'etonnant luy même comme il avait pu faire aucun progrès en la langue latine, comme il fit bientôt, car étant encore Rhétorique il composa un poème latin dans lequel il représenta cette célèbre fontaine qui est à Caors et que l'on estime la véritable divonna dou cette ville avoit pris son ancien nom. Il décrivit donc cette fontaine, les rochers et les montagnes des environs, les troupeaux et les bergers que l'on y voit d'ordinaire, le tout d'une manière fort élégante, on luy en a oui réciter quelques fragmens, dont il se souvenoit encore, que l'on trouve très beaux et très délicats.

Etant hors des classes et commençant à devenir grand, il fut tenté d'aller à la guerre. Il n'est guère de jeune homme qui nait de pareille tentation. Le peu de plaisir qu'il avait dans la maison de son père,où tout était réglé par les humeurs de la belle mère luy avait fait former ce dessin mais son père en ayant été averti, rompit toutes ses mesures. Il a pourtant dit souvent depuis que l'amour et l'inclination qu'il avait pour son père, avoient été la seule raison qui l'ovait obligé de changer de résolution, étant qu'il n'a jamais pu de sa vie résister à ses volontés, en quelque âge qu'il fut, et quelque mauvais traitement qu'il en reçut.

Prenant donc d'autre résolutions, et voulant surtout, se mettre en état de se passer de son père il fit dessin de se donner tout entier à l'étude pour laquelle il avait une secrète inclination. Il alla pour cela dans une des maisons de campagne de son père appeler albrelong (1) où il employa un an et quelque chose de plus a la lecture de Ciceron et de Demosthene. Il ne pouvait avoir pour lors que dix et sept ou dix huit ans cependant il s'appliqua si bien à cette lecture qu'il fit un merveilleux progrès aux deux langues de ces auteurs, aussi les lisait il depuis le grand matin jusqu'au soir sans presque aucune interruption, car ses repas étaient extrêmement courts et légers, n'ayant presque mangé durant tout ce tems la que du pain, dufruit, et du lait, que luy donnoient les fermiers de cette

(1) C'est dans le Tarn-et-Garonne.


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maison, ne voulant rien prendre de ce qui appartenoit à son père pour ne luy pas donner le moindre prétexte de se plaindre, et de le tirer d'un lieu si propre et si. commode, pour son étude. Car cette maison d'albrelong est au milieu d'une assez grande forest, qui tire son nom de la beauté de ses arbres et comme ce lieu est éloigné de toute sorte de commerce rien ne troubloit la paix et le repos de sa solitude on luy a souvent oui dire qu'il avait relu depuis les mêmes auteurs,mais qu'il n'avoit presque rien ajouté aux remarque qu'il en avait faites en ce tems la car sa méthode a été toujours d'étudier la plume à la main et décrire tous ce qu'il trouveroit de remarquable dans les livres qu'il lisoit. C'est aussi la méthode qu'il a inspirée à ceux qui luy ont demandé ses avis sur la bonne manière d'étudier et nous apprenons de Pline le jeune que c'était aussi la manière de son oncle, nihil enim uniquum legit quod non exurperit, a t il dit dans une de ses épitres.

L'orsque le soir était venu, il quittait ses livres, il s'alloit promener dans les bois, ou il repassoit en luy même les choses qu'il avoit lues, on luy a oui dire aussi qu'il alloit le plus souvent s'asseoir sur un rocher assez élevé, d'où il prenoit plaisir de contempler le ciel,et de voir venir la nuit avec des étoiles, ce qui luy fournissoit un beau sujet de méditation et de prières par ou il avait toujours accoutume de finir sa journée su reste il étoit si fort né pour enseigner, que même dans cette solitude, et dans un âge si peu avance et si peu capable d'une pareille application, il trouva le moyen de commencer cette sorte d'exercice qui luy a depuis si bien réussi, ayant appris à lire aux bergers et aux pastres de ce lieu, qui étoint en assez grand nombre on en a vu depuis quelques uns du même tems qui se louoeint d'avoir été ses disciples et qui racontaient le plaisir qu'il se faisoit souvent de les aller trouver lorsque la nuit les avoit rassemblés pour leur montrer à lire, après quoi il tachoit de se divertir de ceux qu'il instruisoit en les mettant sur d'autres matières, ou les plus ingénieux le surprenoient quelque fois par la finesse de leurs réponses et les plus grossiers le faisoient rire par leur naïvetés et par leurs sottises.Voila à peu près comme notre jeune solitaire passa cette première année dans les déserts d'Albrelong.

Son père qui n'avoit pu le retirer de la quelques instances qu'il luy en eu fait par ses lettres, se crut obligé de l'aller quérir pour le ramener à Caors, craignant sans doute qu'une aussi grande retraite la quelle même ne convenoit pas à un homme de son age n'affoiblit son esprit, ou ne le rendit trop sauvage. Il le ramena avec luy, et notre solitaire fut constraint


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de dire adieu avec regret à sa solitude et de suivre son père à Caors.

Ceux qui le virent à son retour, et qui savoint qu'il venoit d'un païs peuplé seulement de bergers et de laboureurs, le prirent d'abord pour un melancholique ou pour un grossier campagnard, mais il les détrompa bientôt par ses manières d'agir, toutes honnêtes et toutes civiles, et par les bonnes choses qu'on luy entendoit dire en toute sorte d'occasions, la longue et exacte lecture de deux auteurs aussi excellents que le sont Demosthene et Ciceron luy ayant ouvert et élevé l'esprit et donné un certain bon goût qui faisoit qu'il ne disoit rien que l'on ne trouvat judicieux et bien dit.

Son père n'en fut pas moins surpris que les autres et connaissant qu'il n'avoit pas perdu son tems a albrelong, il consentit qu'il y retournat, sur l'instante prière quil luy en fit, ce fut dans le second voyage, qu'il y commença d'étudier le droit Romain d'une manière assez particulière, car il est vrai quil commença cette longue étude dans un simple textuaire de Gotthefroy, sans autre gloses et sans autre commentateur, il avait apris tant de grammaire latine dans la lecture exacte quil avoit fait de Ciceron que l'on sait avoir été d'ailleurs bon jurisconsulte, ayant été disciple de Mutius Scevola, qu'il fut bientôt accoutumé au langage des loix dont ceux qui commencent sont d'ordinaire embarassé et surpris, faute d'être bon grammairiens, parceque encore que les jurisconsultes ayant s'il semble affecté quelques fois de parler obscurément, il est pour tant véritable que l'intelligence des loix dépend très souvent de celle d'un mot ou d'une phrase et ainsi, bien que le jurisconsulte se soit expliqué clairement, souvent on ne l'entend pas faute de grammairien, aussi Mr d'Hauteserre avait il accoutume de dire qu'on me donne de bons grammairiens, j'en ferai de bonsjurisconsultes, étantimpossible que des jeunes gens avec un latin de collège, qui n'est dordinaire rien puissent goûter l'étude de la jurisprudence laquelle les met d'abord dans les affaires du monde, et dans les manières dont on les traitait aux siècles de la plus pure latinité.

On luy a oui dire aussi qu'il avoit commencé à étudier en droit par le Digeste et non pas par les institutes de Justinien comme on fait d'ordinaire. Il ne craignit point de sembarquer d'abord sur le vaste océan sur le quel il voga a pleine voile, tout jeune, tout seul et sans autre pilotte que son heureux génie aussi le Digeste a t il été toujours le livre qu'il a le plus estimé et dont il a fait depui le sujet de ses plus grandes méditations. Il ne pou voit se lasser de le lire et il y découvrait tous les jours de


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nouvelles beautés qui lui faisoient aimer d'avantage le Digeste et aussi en effet ce qu'on doit proprement appeler droit romain, à cause qu'il contient les loix anciennes de ce glorieux peuple, avec les sentiments de leurs plus grands et de leurs plus illustre jurisconsultes. Ce qui fait que cet ouvrage est regardé par tous les savans comme le chef d'oeuvrede la raison humaine. Les rescripts et les constitutions des Empereurs ayant depuis fort troublé cet ancien droit, ce qui donna la penser à l'empereur macrin, qui fut luy même grand jurisconsulte de les abolir afin de redonner au droit ancien sa première vigueur et toute son étendue ainsi que Capitolin le rapporte.

Il est étonnant qu'un jeune homme de 19 ans comme il étoit pour lors M. d'Hauteserre ait eu le courage assez grand et l'esprit assez solide pour oser entreprendre de cette manière une étude aussi longue et aussi difficile que lest celle de la jurisprudence romaine, seul sans livres, sans conversation, et dans une solitude ou il n'avoit pour maîtres et pour docteurs que les hêtres et les chèvres ainsi que le disoit autre fois de luy même St Bernard au rapport de l'auteur de sa vie. M. Cujas à la vérité a eu le premier cet avantage de s'être instruit luy même ayant trouvé un grand maître et un grand docteur en son propre genre que luy même seul le chemin quil luy falloit tenir pour parvenir à ce haut point de capacité ou il s'éleva de son tems avec l'admiration de tous les tems avenir. Mais quelques gloire qui luy soit due il eut pourtant l'avantage . de naître dans Toulouze, ville pleine de savans et de bons livres. Ce que M. d'Hauteserre neut pas, du moins dans le tems de ses commencements qu'il passa à Albrelong ou le seul livre de droit faisoit sa bibliothèque, toute sa compagnie et tout son commerce.

Depuis quil eut ouvert et entamé le Digeste il le suivit toujours pié à pié de livre en livre de titre en titre et de loy en loy jusqu'à la fin avec une constance admirable. Ayant fait un petit abrégé de chaque loy qui en contenoit la substance, et ce qu'on appelle sententiam legis, ce qui luy acquit bientôt avec l'intelligence des loix une grande facilité d'écrire et même du stile des jurisconsultes.

Lorsqu'il rencontrait quelque loy qu'il ne pouvoit entendre il avoit accoutumé de relire la précédente après quoi il lisoit celle qui suivoit que si tout cela ne suffisoit pas pour luy faire trouver le sens de cette loy, il la laissoit sans se tourmenter davantage, luy étant toujours arrivé, ou quil l'entendoit une autre fois de luy-mème, son esprit se trouvoit mieux disposé, et plus ouvert ou qu'il trouvoit d'autres loix


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dans la suite, par le moyen desquelles il entendoit celle c'y. C'est de cette manière quil passa trois années dans cette solitude ne laissant pas malgré l'application quil avoit à l'étude de faire les affaires de son père avec tant de bonheur et de fidélité que son père a depuis avoué très souvent n'avoir de sa vie tant retirer des revenus de cette terre quil en retira pendant le tems qu'il en fut l'administrateur.

Quand il fut de retour à Caors, on fut encore plus surpris que la première fois de voir ce solitaire paraître dans le monde sans avoir rien de triste et de sauvage, se demelante agréablement de tout ce quil entrepenoit et donnant tous les jours des marques nouvelles de la beauté de son esprit et de la solidité de son jugement. Peu de temps après il fut reçu docteur en droit de l'université de cette ville, après y avoir soutenu publiquement et pendant trois jours des thèses, et ce fut dans cette occasion qu'il donna des preuves si belles de ce quil étoit et de ce quil. serait un jour que M. Vaxis grand et célèbre professeur de cette université répondit pour lors a un jeune homme de la ville qui ne partait pas de notre nouveau docteur avec assez d'estime, mon ami ne parles pas ainsi d'Hauteserre, il en saura toujours plus que vous, et ce sera un grand personnage, une des filles de ce professeur qui depuis fut la seconde belle-mère de M. d'Hauteserre. son père l'ayant épousée en troisième noce a souvent fait ce récit en parlant de l'estime que M. Vaxis son père faisoit de M. d'Hauteserre encore, tout jeune.

Il n'avoit en ce tems la presque encore aucun livre mais il avoit des amis qui en avoient et qui ne luy en refusèrent jamais parce qu'il étoit exact à les rendre, et quil ne les gardoit pas longtems étant comme on dit de Caton, un si grand devorateur de livre qu'il lisoit en un jour, ce qu'un autre n'aurait pas lu en quatre, et il lisoit toujours comme nous avons dit, en colligeant ce qu'il trouvoit de plus remarquable. C'est ainsi que par ses remarques il se fit de bonne heure une bibliothèque en abrégé et une provision abondante, qui a fourni depuis, du moins en partie à tant de divers ouvrages qu'il a entrepris. Il avoit en ce tems la pour conseil dans ses études et pour appuy dans ces petites affaires le père Aubespin son oncle lequel obligea même M. d'Hauteserre père à relacher à son fils quelques petite portion des biens de sa mère. Ce peu véritablement pouvait à peine suffire pour l'entretenir, mais il luy fut néanmoins d'autant plus agréable qu'en luy donnant de quoi vivre hors de la maison de son père il se trouva affranchi; des loix trop dure de la belle-mère. Ce père Aubespin dont je viens


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de parler était un célèbre personnage de l'ordre de St François, frère de mère de M. d'Hauteserre père, et qui aimoit si fort son neveu par la bonne opinion qu'il avoit conçu de luy qu'il ne cessoit de blamer son frère du peu de soin qu'il en prenoit, aussi M. d'Hauteserre a til toujours depuis fort honoré la mémoire d'un oncle si digne de son souvenir. Il parle même de luy dans la préface de ses ascétiques, comme luy ayant autrefois inspiré le dessin de cet ouvrage, et déplore en même tenis le malheur par lequel ce grand homme luy fut ravi dans ses plus jeunes années, infelice, dit-il, et immature funere... raptum fere adolescens ainsi parceque ce bon père fut tué d'une manière déplorable par un malade" frénétique, qu'il étoit allé confesser, ce malheureux s'étant jette tout à coup hors de son lit, et ayant pris un gril de fer qu'il trouva dans un coin de sa cheminée, dont il luy donna un si grand coup sur la tête qu'il en mourut peu de jours après à Moissac ou il étoit pour lors à la suite de la Reine mère, laquelle y fesoit son séjour en 1625 durant le siège de Montauban. Voila quelle fut la destinée de ce grand homme dont le nom ne mourra jamais par l'estime que les religieux de cet ordre font de ses ouvrages.

L'Etude de M. d'Hauteserre ne fut pas toujours dans lombre et dans le silence, on luy vit mettre heureusement au jour, ce quil apprenoit dans le cabinet, et il porta plusieurs pièces d'éloquence dans le barreau du présidial de Caors (ou son père étoit pour lors lieutenant criminel et son oncle d'Issali lieutenant général, que l'on appelle depuis juge mage), qui luy acquirent l'estime publique, il arriva même qu'un jour qu'il présenta les provisions de la charge de Sénéchal de Quercy pour M. le Maréchal de Temines il parla si bien et si dignement à la louange de ce seigneur qui faisoit en ce tems la les délices de Caors que tous ceux qui l'ouyrent s'en retournèrent Charmés de son éloquence. Je parle particulièrement de cette action parce qu'elle luy acquit beaucoup de réputation et d'estime et quelle fut encore cause de son mariage avec la personne qu'il épousa depuis par une aventure particulière : un avocat du même présidial homme habile et riche, l'ayant ouy comme les autres et en étant plus charmé que tous, s'en retourna chez luy ou plein de mérite de ce jeune orateur, il ne parla en dinant d'autre chose à ses filles, car il n'avoit point des garçons. Les louanges de l'avocat donnèrent à une jeune demoiselle qui y dinoit aussi une curiosité assez grande de connaître celuy de qui elle entendoit dire tant de biens, et l'occasion s'en étant bientôt présentée il se trouva en eux une telle simpathie et tant de raport dans leurs


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humeurs qu'ils conçurent dès le moment une fort grande inclination l'un pour l'autre. Cette demoiselle s'appeloit Jeanne de Caussade personne de naissance et d'un esprit si beau et si charmant que bien peu de filles de son tems pouvoient luy être comparée. Elle avoit du bien et des parents tant en Quercy doù son père étoit originaire qu'à Toulouze dont sa mère Gabrielle de Laroche étoit sortie. M. d'Hauteserre trouvoit son compte à toute ces choses, la personne étoit à son gré, le bien étoit honnête, ce anariage encore luy ouvrait comme un chemin pour aller à Toulouze, ou il étoit bien,aise d'aller chercher quelque établissement, dans lespérance quil avoit dy trouver et plus de repos et une meilleure destinée que dans sa propre patrie. Il découvrit donc sa passion et son dessin a un de ses proche parents, qui l'approuva, et qui en parla a son père auquel cette affaire plut d'abord, mais quand il fut question de luy faire quelque avantage en le mariant, il se rendit bientôt plus difficile, et il se passa plus d'un an avant que l'on l'eut peu résoudre à faire une partie de ce qu'on désirait de luy.

Cette demoiselle demeurait pour lors en une maison de campagne quelle avoit à trois lieues de Cahors et en un lieu appelé la Bastide du Vert avec sa mère veuve depuis long tems et avec un oncle paternel homme d'esprit et d'un génie admirable. La première fois que M. d'Hauteserre l'alla voir à cette maison de campagne, il ne fut pas peu surpris de voir quelle y avoit une bibliothèque composée de cent volumes, ce qui se pouvoit appeler une grande bibliothèque pour une fille. C'étoit au reste tous livres choisis et qui marquoient bien le bon gout de celle qui avoit fait le choix, Les jours que M. d'Hauteserre y passa en divers petits voyages qu'il y fit n'étaient pas des jours perdus pour son étude, et passés dans une oiseuse galanterie, on aura de la peine à croire ce que je vais dire, Il y étudioit toute la matinée aussi sérieusement et aussi profondément qu'il avoit fait dans la solitude d'Albrelong, ne quitta presque jamais l'étude que lorsque lheure du dîner étoit venue, ce qu'il y a encore de surprenant, c'est quelque apliqué qu'il fût à ses grandes et sérieuses lectures, à peine avoit-il quitté ses livres, qu'il étoit le plus enjoué de tous. L'Etude qui donne de la tristesse et qui fait pallir les autres faisant en luy un effet si contraire qu'il n'était jamais de meilleure humeur que lorsqu'il avoit bien étudié. Il fut plus d'un an à combattre la volonté de son-père avec le quel enfin ayant convenu il épousa vers le commencement de l'année 1628 celle qui faisoit le sujet de ses désirs.

La ville de Caors fut bientôt après affligée d'un mal contagieux qui


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avagea en ce tems la toute la France, et je pense même toute l'Europe. Les habitans.de Caors songeant à segarantir du danger, se retirèrent à la campagne. M. d'Hauteserre alla de bonne heure à la Bastide du Vert, dans la maison de sa femme, et son père alla à Salvezou qui est une terre de la maison à une lieue de la Bastide. Comme il y alla un peu tard, ses voisins n'osèrent de longtems avoir aucun commerce, avec luy, ayant craint le mauvais air qu'il pouvoit avoir apporté de la ville. Cette appréhention n'arrêta pas son fils, il alloit le voir tous les jours, et l'on ne : saurait exprimer l'empressement quil eut durant très longtems pour le secourir de tout ce dont il pouvoit avoir besoin, il arriva même que sa, belle-mère y tomba malade de la maladie, dont elle mourut. Il y accourut à la première nouvelle, quelques danger quil y put avoir et luy rendit tous les services quelle eut pu attendre d'un propre fils. Elle mourut même entre ses bras si convaincu de sa bonté et de sa générosité quelle luy recommanda deux filles quelle,avoit, avec une confiance entière. Quelques jours après sa mort étant retourné à Salvezou voir son père ,il luy arriva que passant sur le tombeau de sa belle-mère, au sortir de la messe, il fit une si rude chute quil se démit un pied, ce qui luy fit dire en se tournant vers un vieux ami de la maison qui se tronva la à propos pour le soutenir, qu'un poëte grec avoit eu raison de dire qu'il falloit fuir même le tombeau d'une maratre,

La ville de Caors se repeuple peu,à peu le mal contagieux ayant,pris fin M. d'Hauteserre y retourna aussi comme les autres cette ville étoit en ce tems la pleine de gens de lettres dont plusieurs même se. sont distingués par un éminent savoir. C'est ce qui invita M. Habert de Montmor pour lors evêque de cette ville de ramasser les savans chez luy deux fois la semaine, et de faire cette académie dont on a depuis tant parlé je bruit : s'en étant répandu bien loin tant à cause du rare mérite du prélat qui en étoit l'auteur que des hommes illustres qui la composoint.. Le fameux de Lacoste si connu sous le nom de Janus Acosta, étant le chef de ces savans, et comme la modération de ces conférences, tous les autres et le, prélat même luy ayant déféré cet honneur par l'estime singulière quils . avoient pour luy aussi étaitce véritablement un homme admirable, tant pour l'étendue de son savoir, que pour la beauté de son esprit. On; traitait dans ces assemblées de matières ecclésiastiques, civiles et politiques, de l'histoire sacrée et prophane, et généralement de tout ce que les sciences , ont de plus curieux. M. d'Hauteserre étoit encore bien jeune en ce tems la il ne laisse pas d'avoir place dans ces conférences, et d'y acquérir de


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la réputation surtout pour l'histoire du moyen tems dont il étoit fort curieux, et de laquelle depuis il acquit une connaissance parfaite,comme il parait de plusieurs ouvrages, quil a mis au jour.

Une chaire en droit canonique étant venu à vacquer dans l'université de Caors environ l'an 1630, M. d'Hauteserre songea à la disputer quoiquil nait pas étudié, en cette sorte de jurisprudence dans la quelle depuis il se rendit si célèbre, qu'il a passé pour le premier canoniste de son tems. La connaissance quil avoit du droit civil luy acquit facilement celle du droit canonique par le rapport que l'un a avec l'autre, aussi s'avança-t-il a grands pas dans cette nouvelle science de sorte qu'il fut bientôt en état de disputer ce quil fit avec beaucoup de force et de capacité. Ceux qui le virent courir cette carrière ont dit depuis quil avoit excellé et qu'aucun de ses antagoniste, n'avoit mieux mérité que luy la chaire disputée quoi qu'ils fussent généralement si habilles quils méritaient tous depuis dêtre choisis et postules par diverses universités pour y être professeurs. Sans autre dispute, ce qui est extraordinaire vu le nombre des disputans qui étoit de dix ou de douze. M. d'Hauteserre disputa sur le chap. bona meinoria de Electione et Electi potestate. C'est un chapitre d'Innocent III qu'il a depuis expliqué dans le commentaire qu'il a fait sur le decretales de ce grand Pape, et qu'il loue comme un chapitre singulier, nous apprenant luy même que le sort luy avoit fait rencontrer heureusement ce beau chapitre pour être le sujet de la dispute qu'il soutint autre fois à Caors, pour une chaire vacante. Elegans, dit-il, est species hujus capitis quod olim mihi cadurci pro cathedra vacante solemnis palastra argumentum sorte obtigit.

Un peu de chagrin d'avoir vu emporter par un autre la chaire quil avoit si dignement disputée, le fit résoudre à quitter son païs pour aller chercher ailleurs une meilleure fortune comme quelques uns ont dit quavait fait autrefois Cujas, lorsque dans l'université de Toulouze ont lui eut préféré Forcatel, quoiquil y en ait dautres et M. d'Hauteserre même, qui assurent que Cujas n'a jamais disputé, et que ce qu'on dit de Forcatel et de luy nest qu'un conte et une pure fable.

La:plus forte raison qui l'obligea à quitter Caors fut le peu de satisfaction, quil y avoit de son père, duquel il ne tirait aucun secours, et lequel même passa en ce tems la a des troisiesme noces, quoique en un age deja avancé, ce qui acheva de résoudre son fils, à quitter un païs, ou tout sembloit lui être contraire, pour aller chercher ailleurs de quoi passer là vie plus tranquillement et plus agréablement ayant toujours eu


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en vue, depuis ses plus tendres années, de se mettre en état de pouvoir se passer de son père, et en effet cela luy réussit si bien que du reste de sa vie il ne luy demanda jamais rien.

Il alla a Toulouse vers le commencement de l'année 1633, son mérite et son nom furent bientôt connus dans le barreau de parlement et il s'ytrouva en peu de temps dans une mploy considérable quoique pour lors ce barreau fut rempli de grands hommes, avec les quels véritablement il étoit glorieux de combattre, mais aussy il y avoit peu à gagner, du côté de l'intérêt parceque toutes les affaires alloint à eux.

Lorsqu'il revenoit du Palais pour se délasser de cette sorte de fatigue assés grande pour accabler un génie médiocre,il ne cherchoit pas déplaisir et de jeux, au contraire il entroit dans son cabinet, doù il le falloit toujours arracher quand lheure de ses repas étoit venue, c'est ainsi qu'au milieu des affaires il a trouvé le moyen de bien étudier, en ménageant si bien son temps, quil n'en laissoit échaper aucun moment mal a propos, il n'a jamais passé des nuits entière à l'étude, comme l'on dit que faisoit dans ses jeunes ans M. de la Coste duquel on conte que dès quil dormoit une nuit il en veilloit une autre passant ainsi sa vie dans cette sorte d'alternative il ne s'est pas même jamais levé extraordinairement matin, comme faisoint ces anciens qui commencoint leurs études a vulcanalibus, il ne s'est jamais aussi couché extrordinairement tard, cependant il s'étoit rendu un des plus savans hommes de l'Europe, en ménageant seulement les heures du jour. Ces heures dis je, que la pluspart des hommes perdent dans des divertissements et dans une molle oisiveté tant il est vrai qu'on a toujours du tems de reste quand on en veut faire un bon usage et un juste employ.

Il perdit en l'année 1635 un garçon âgé de sept ans, si bien fait et si bien né, qu'il en faisoit tous ses délices, la douleur que luy causa cette perte fut si grande qu'il eut bien de la peine à s'en consoler, il en quitta ses livres et son étude ne pouvoit penser à rien d'agréable en l'état où il étoit c'est ainsi quaprès une semblable perte Quintilien abandonna autrefois l'ouvrage de ses institutions, auquel il travailloit et qu'il ne reprit enfin après un long intervalle de tems, que pour rendre éternelle cette mime douleur qui le luy avoit fait abandonner ayant rempli de ses regrets le premier chapitre du livre sixième de cet excellent ouvrage. M. d'Hauteserre reprit enfin ses livres aussi bien que Quintilien comme un remède à la douleur qui les luy ayoit foit quitter, et composa son ouvrage de la loy romaine quil donna ensuite au public en l'année 1641,


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Cet ouvragé fut suivi de celuy des ducs et comtes des provinces quil fit imprimer en l'année 1645, dès lors sa réputation setendit bien loin et il eut le plaisir d'apprendre que son nom étoit connu dans les païs étrangers car il arriva qu'un gentilhomme de Hambourg passant à Toulouze quelques année après l'édition de ces livres alla le voir, pour luy dire, qu'il avoit ordre de sa République de luy offrir des appointements considérable, dont on luy donnerait caution à Paris, s'il voulait aller enseigner le droit publie à Hambourg. M. d'Hauteserre n'ayant pas voulu accepter cet employ, ce gentilhomme exigea de luy un témoignage par écrit comme il l'avbit été voir à Toulouze pour luy en faire la proposition, afin d'en rendre compte à sa république. Un procureur du parlement de Toulouze appelé Montjuïf auquel on avoit adressé cet etrager l'emmena chez M. d'Hauteserre et fut témoin de tout ce qui se passa. C'est aussi de luy qudnla sceu,car M. d'Hauteserre n'en avoit point parlé et il traita même la chose de peu de conséquence quand on luy en parla. On luy a souvent oui dire depuis qu'il n'àuroit pu s'acomoder de l'humeur des allemends, dont l'intempérance était extrêmement opposé à sa sobriété naturelle, mais il n'auroit pas eu de peine à vivre avec les Italiens, et si on lavoit appelle à Bologne comme plusieurs illustres professeurs l'ont été en divers tems de tous les endroits de l'Europe il a souvent dit quil y serait allé avec plaisir.

M. d'Hauteserre son père ayant pris la charge de doyen de la cour des aydes qui fut crée et établie à Cahors en 1642, il pressa si fort son fils de prendre celle de lieutenant criminel au présidial de la même ville, qu'il étoit obligé de quitter, quenfin il le résolut à tout ce quil désirait de luy les promesses quil luy fit de luy faire part de son bien, ne furent pas ce qui l'obligea à songer à ce nouvel établissement, mais il le prit parce qu'il n'étoit pas en son pouvoir de rien refuser à son père comme j'ay souvent dit, il luy acheta donc cette charge et luy preta encore une somme d'argent considérable pour achever de payer celle de conseiller à la cour des aydes, laquelle il eut depuis assez de peine à retirer. Voila comme M. d'Hauteserre redevint habitant de Cahors, et en même temps lieutenant criminel, deux choses assez opposées à son humeur et a son génie. Ce n'est pas quil ne fut très capable de cette charge, comme il le fit paraître en diverses occasions importantes mais l'exercice luy en déplut si fort) quil se repentit de lavoir prise presque sitôt quil s'en vit revêtu, nentendre parler quede crimes et dordures,et dé voir que des criminels et des malfaiteurs étoit pour luy un supplice et une peine fort grande aussi


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depuis quil eut quitté cette charge a t il souvent dit en riant que le premier homme qui l'avoir visité après son installation avoit ete le bourreau lequel en luy demandant l'honneur de son amitié, luy avoit offert de le faire son conpère et de le servir fidèlement s'il vouloit le lui permettre en luy disant même que plusieurs lieutenant criminels de sa connaissance n'avoint pris d'autres valets de chambre que ses confrères.

Il exerça cette charge pendant environ deux ans, peu satisfait comme je viens de dire de cette sorte de magistrature, mais bien plus mal satisfait encore de son père. Car toutes les promesses qu'il luy avoit faites furent non seulement bientôt oubliées, mais encore il luy donna tant de sujets de chagrins qu'il fut forcé de quitter la place. Il dit donc adieu une seconde fois à son père, et à sa patrie et retourna à Toulouze vers l'an 1646. Outré d'une si grande douleur de ses mauvaises aventures [qu'il en tomba malade, d'une maladie qui fut et longue et daugeureuse lorsquil eut recouvert la santé, et qu'il fut en état dagir il retourna au barreau, le tems quil avoit de reste etoit employé selon sa coutume à l'étude cest pour lors quil. composa la première partie de ses annales d'Aquitaine, quil donna au public vers le commencement de l'année 1648. Il incorpora dans le troisième livre de cet ouvrage la loy romaine quil avoit dejà misé au jour en 1641 et ce qui l'obligea à le faire ainsi, ce fut, comme il le dit luy même dans la préface, que cette loy romaine quil appelle l'avant courriere de son aquitaine, aquitaniae nostroe proecursorians, fait une des principales parties des annales decestefameuse province l'aquitaine Payant toujours reconue pour sa loy naturelle et pour le droit par lequel elle a toujours été régie, comme elle l'est encore aujourd'hui sous le nom de droit écrit. Il y réfute aussi l'erreur d'un auteur quil appelle nouveau lequel avoit attaqué ouvertement sa loy romaine soutenant contre le sentiment de notre auteur que l'aquitaine avoit joui dune entière liberté sous les romains, en quoi M. d'Hauteserre fait voir par plusieurs bonnes raisons, que cet auteur nouveau qu'il ne nomme pas et que nous savons avoir été M. Dominici son compatriote, et depuis professeur en l'Université de Bourges, s'était trompé ayant confondu l'entière Aquitaine avec quelques villes particulières de cette province lesquelles véritablement conservoint leur liberté entière c'est à dire leurs loix et leur magistrats, avec l'exemtion des tribus ordinaires pour avoir bien mérité des Romains, mais aussi est il vrai que tout le reste fut soumis et aux loix romaines et à leurs magistrats, et aux tribus qu'on, leur imposoit, raqui-


taine ayant été réduite en forme de province et par la privée comme toutes les autres de même condition de sa liberté naturelle.

Uue chaire de droit vaqua environ ce tems la dans l'université de Toulouze plusieurs personnes couraient déjà pour la disputer, mais la plus grande et la plus saine partie des professeurs croyant ne pouvoir trouver un plus digne sujet pour remplir cette place que M. d'Hauteserre proposèrent de la lui donner sans dispute comme ayant autrefois disputé a Caors, ce qui suffisoit pour être un sujet capable de postulation en toute université, l'affaire ne fut pas sans contestation et sans brigue, le bien public étant toujours traversé par des intérêts particuliers. Les professeurs bien intentionnés pour M. d'Hauteserre et surtout M. Duverger pour lors doyen de cette compagnie homme habile et d'une grande fermeté, voyant ce qui se passoit, informèrent la Reyne mère pour lors Régente, et du mérite de M. d'Hauteserre et du bien que l'université et les lettres recevraient de sa postulation ce qui obligea cette grande princesse d'envoyer une lettre de cachet aux professeurs de l'université par laquelle il leur est enjoint de le postuler pour la chaire vacante ce qui fut fait et la postulation fut ensuite confirmée par arrêt du parlement. Voila comme M. d'Hauteserre entra dans l'université de Toulouze le 21 du mois d'octobre de l'année 1648.

Il commença ses premières lecture par l'explication des instituts de justinien, ce quil fit dune manière claire et nette commeon peut voir par le commentaire quil en a fait depuis imprimer, lequel a été trouvé si bon qu'un très grand nombre de personnes savantes luy en ont donné par leurs lettres de grandes louanges et l'auteur du journal des savants ne craignit de dire lorsquil parut au jour, que c'était le meilleur de tous les commentaires qui ayent paru jusques ici. Il leut ensuite quelques traités sur le droit canonique, car les facultés du droit sont confondues dans l'université de Toulouze, chaque professeur létant également et en civil et en canonique.

Il fit imprimer environ ce tems la le premier volume de ses dissertations sur le droit canonique dans lequel il est traité des co adjuteurs des Evèques et des revenus des Eglizes, il dédia ce livre à M. de Montchal pour lors archevêque de Toulouze, prélat dun rare mérite et dun sublime savoir, lequel avoit pour luy une estime et une amitié singulière.

La ville de Toulouze s'étant trouvée attaquée de peste en lannée 1652 M. d'Hauteserre ; serre ; retira avec sa famille en Quercy au lieu de la Bastide du Vert et dans la même maison de sa femme qui luy avoit déjà servi


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d'azile en pareille occasion lorsque la ville de Caors fut affligée du même mal. Il ne mena pas une vie oisive dans ce lieu de repos, il y cultiva des jardins quil planta de toutes sortes d'arbres, il fut l'arbitre de tous ses voisins et surtout des pauvres villageois, dont il accomodoit les affaires et terminoit les différents avec une charité fort grande. Il ne manquoit pas aussi d'étudier à sa manière accoutumée employant à l'étude tous les moments qu'il pouvoit dérober aux autres occupations ou plutôt ne donnant aux autres occupations que ce qu'il pouvoit dérober à i'étude.

La France étoit alors déchirée par des guerres civiles dont un des principaux théâtres fut la Guyenne. Toute cette province étoit en proie et aux amis et aux ennemis, les uns et les autres étant également à craindre pendant un tems si fâcheux, il n'était pas sur de demeurer à la campagne M. d'Hauteserre y demeura pourtant près d'une année et il est véritable quil ny passa point ce tems de troupes dont les officiers n'eussent de la considération pour luy et ne parussent bien aise de l'obliger, tant il est vrai quil inspirait à tous ceux qui le voyoint de l'estime et de la vénération pour sa personne.

Il n'est pas hors de propos d'en raporter un exemple qui sera une preuve de ce que je dis. L'on fut un jour averti qu'il alloit passer dans le lieu de la Bastide un gros de cavalerie de douze ou quinze cens chevaux. Cette nouvelle ayant alarmé les habitans du village et des environs, la maison de M. d'Hauteserre fut d'abord pleine de femmes qui s'y réfugièrent avec ce quelles avoient de plus précieux. Sa chambre même en étoit remplie et le bruit qu'elles faisoint étoit comme on peut croire fort grands. Il travailloit pour lors à son livre de parrochiis et quelque grand que fut le bruit et le tumulte il ne cessa pas décrire avec la même tranquilité que s'il eut été seul. On luy fit quitter souvent la plume, sur des avis que des gens allarmés venoint luy donner que les troupes qu'on attendoit commencoint à paraître, mais ces avis ne se trouvant pas véritables il la reprenoit un moment après, avec tout le repos desprit que malgré tout le désordre il. continua toujours le même travail comme il l'avoit commencé, quand il fut sur que ces troupes n'étoint pas loin du lieu, il sortit pour lors et leur alla au devant offrant aux officiers de plusieurs sortes des rafraichissemens quil avoit fait apporter avec tant d'honnesteté et de si bonne grace quils en furent charmés et empécherent qu'il ne fut fait aucun desordre dans ce lieu, ni aux autres endroits qu'on leur recommanda.

Il retourna à Toulouze au commencement de lannée 1653 ou il trouva


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que durant son absence on avoit volé sa maison, les voleurs y étant rentrés la nuit et en ayant enlevé presque tous les meubles, il trouva aussi que la mort luy avoit ravi un de ses amis homme d'autorité duquel il avoit reçu mille bons offices la perte de ses meubles l'incomoda, mais celle de cet illustre ami l'affligea beaucoup aussi n'est il rien qui doive plus nous toucher que cette sorte de perte puisquon est trop heureux quand on trouve même l'ombre d'un ami.

Il recommença bientôt après ses lectures avec une application entière, ce qu'il a continué de faire de même durant tout le tems quil a vécu, il ne laissoit pas d'être encore occupé aux affaires des particuliers, ceux qui l'avoint vu au barreau et qui s'etoint bien trouvés de ses avis le vendent consulter. Il composoit outre cela des livrer, il en fesoit imprimer d'autres et v.aquoit à ses affaires domestiques, et souvent aussi à celles de son père pour lesquelles il quittoit tout le reste, et il faisoit toutes ces choses capables d'occuper plusieurs personnes sans quil parut presque jamais occupé, tant il étoit d'un génie aisé et propre au travail.

Lorsquil entra dans l'université de Toulouse il trouva cette compagnie accablée d'affaires et entièrement obérée, c'est ce qui luy fit chercher les moyens de l'acquiter, et il les trouva si bien que dans peu d'années il la rendit entièrement quitte, il trouva aussi qu'on n'y jouissoit pas d'une bonne parti des revenus ordinaire par l'autorité de quelques prélats qui refusoint de payer les pensions aus quelles ils sont obligés, mais il sceut si bien faire quil les forca de leur faire raison ayant obtenu divers arrêts quil fit exécuter non sans peine et des grands combats. Il fut député à Paris pour poursuivre cette affaire sur la fin de lannée 1657 et il y travailla avec tant de diligence quil ne fut que quatre ou cinq mois dans ce voyage qui fut le premier quil ait jamais fait à Paris. Ce qu'il y a de remarquable cest qu'incontinant après l'affaire faite quelque plaisir qu'il eut d'être à Paris, quelques caresses quil y reçut et de ceux qui le connoissoient et de ceux qui le vouloient connoitre, il en partit en hiver et par un cruel tems pour s'en retourner à Toulouze, ou il savoit que sa présence étoit nécessaire pour procurer un établissement à un homme au père duquel il croyoit avoir de l'obligation par un esprit de reconnaissance bien rare au siècle ou nous sommes, mais qui luy étoit si ordinaire, quil en a donné durant sa vie plusieurs autres exemples aussi remarquables que celuy cy.

Il fut obligé de retourner à Paris trois ou quatre mois après pour une affaire domestique qui luy étoit d'une grande conséquence cétoit une


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affaire dans le fonds toute pleine de justice mais qui paraissoit délicate, et difficile par les adresses dont ses adversaires, gens artificieux l'avaient déguisée, mais il développa si bien ce mistêre, et fit voir si clairement la fraude qu'on avoit pratiqué contre luy, qu'il remporta une pleine victoire sur ses parties adverses. Il acquit à Paris dans ce voyage l'estime et l'amitié de beaucoup de personnes de qualité et de mérite, et entre autre celle de M. de Lamoignon premier président du parlement auquel il dedia son livre de fictionibus juris qu'il fit imprimer à Paris en ce même temps. Je ne puis pas dire tout ce que je sai de l'estime que les gens de lettre faisoient de luy. Le détail en serait trop long et peut être ennuyeux. Je me contenterai de parler de l'accuil que luy fit un jour un célèbre avocat. C'était le fameux Coutarier homme habile mais rude dans ses manières, M. d'Hauteserre étant allé chez luy sans le connoitre, pour le consulter . sur une affaire importante, avec quelques ecclésiastiques de sa connoissance qui l'en avoit prié, il arriva quil parla si bien et si drôlement de cette affaire que le vieux avocat eut la curiosité de savoir son nom et l'ayant apris il témoigna tant de joye de le voir et tant d'estime de sa personne quil luy montra même uu petit amas de ses consultations sur des matières bénéficiâtes qui luy étaient tombées en main en divers tems et quil gardoit comme des choses dont il faisoit un cas singulier. Ensuite il l'accompagna jusqu'à la porte de la rue, honneur qui ne parait pas grand mais que cet homme n'avoit pas accoutumé de rendre aux personnes même de la plus haute qualité.

Je ne veux pas laisser perdre aussi une action de fermeté quil fit dans le même voyage, et qui luy acquit l'estime dun célèbre guerrier de son païs, Il revenait de Paris en compagnie d'un gentilhomme de Quercy dune bravoure renommée, en chemin étant seul avec ce gentilhomme le reste de la compagnie se trouvant pour lors derrière, ils virent venir à eux deux cavaliers, le pistolet à la main qu'ils prirent pour des voleurs. Le Gentilhomme du Quercy s'etant dabordmis en état de les repousser M. d'Hauteserre fut aussitôt prêt a le seconder et si porta d'un si bon air, que le guerrier qui en a depuis fait le compte a souvent dit quil avait ete surpris de sa fermeté et quil ne demanderait jamais de meilleur second. Ces cavaliers soit qu'il fussent en effet deux étourdis qui ne voulussent que faire peur à deux de leurs amis pour lesquels ils dirent quils les prenoient se retirèrent avec une véritable peur eux même, ce qui parut assez par l'air soumis et interdit avec lequel ils leur demandèrent pardon en se retirant.


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En ce même voyage passant à Cahors qui se trouve sur le chemin de Paris à Toulouze il y trouva son père malade, ce bon homme âge de plus de quatre vingts ans, vivant sans façon et comme il avoit accoutumé de vivre dans ses plus vertes années avoit eu une faiblesse pour avoir trop mangé de fruit, il revint de cette faiblesse mais comme il ne voulut jamais faire aucun remède n'ayant jamais eu aucune foy aux médecins, on levit déchoir insensiblement est enfin mourir vers la fin du mois d'octobre 1659. M. d'Hauteserre son fils n'arrêta auprès de luy pour l'obligera prendre soin de sa personne et à faire des remèdes, parce qu'il savoit bien quil n'y avoit rien a faire, ce bon homme ayant accoutume de dire qu'un bon pot au feu était le seul bon médecin. Outré quil ne jugea pas la maladie dangereuse, le voyant agir avec beaucoup de vigueur. Il le quitta donc en le priant de se ménager un peu mieux, l'assurant en ce cas de d'une très longue vie, et dhors et déjà ajouta t il en riant, s'il vous prend fantaisie de faire faire un bâton, je vous prie d'en faire faire deux car j'espère que nous n'en aurons pas besoin plutôt l'un que l'autre. Il lui dit a dieu après cela en lui promettant de revenir bientôt le voir, mais il ne le revit que mort,le jour qu'il mourut il avoit été à la paroisse faire les devoirs dun bon chrétien avec tant de zèle et de dévotion que tout ceux qui le virent en furent semsiblement touchés, à peine fut il de retour chez luy quil se sentit, défaillir, et il mourut bientôt après, en parlant de Dieu, entre les bras de M. d'Hauteserre, Salvezou l'ayné de ses petits fils, chanoine en l'église cathédrale de Caors, quil avoit toujours prié de luy rendre ce dernier service, pour l'estime singulière quil fesoit de sa piété. C'était un vénérable vieillard de la meilleure mine du monde, dun esprit vif et pénétrant et dune constitution très robuste. Lorsquil mourut il avoit comme je l'ai déjà dit plus de quatre vingts ans étant né dix huit mois ou deux ans avant que Henri IV, lou Roy de navarre prit la ville de Caors, ce qui arriva le premier de may de l'an mil cinq cent quatre vingts, cette prise que tous les historiens de ce tems la ont décrite au long ruina cette ville. Les Huguenots se souvenant du massacre qu'on y avoit fait de ceux de leur secte le 19 novembre de l'année 1561,noublierent rien pour les venger, il y eut plusieurs de ses habitans qui y perdirent la vie. Ceux dont on crut pouvoir tirer quelque rançon furent conservés Giron Dadine son père et ayeul deceluy dont nous parlons fut de ce nombre. Le vicomte de Gourdon grand huguenot et par conséquent grand ennemi des catholiques le fit son prisonnier, il était gardé etroitement dans la maison du grand archidiacre, ou le vicomte était logé croyant sans doute tirer de


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luy une bonne somme dargent mais Dieu le tira de ses mains dune manière extraordinaire quil est à propos de raconter pour ne laisser pas perdre un moment considérable de layeul de M. d'Hauteserre.

Etant donc prisonnier comme je viens de le dire un de ses valets s'étant introduit dans la chambre ou il était gardé luy racontant tous les malheurs et les désordres que faisoient les huguenots dans la ville, luy dit entre autres choses que ces héritiques ayant pillé l'église Cathédrale avoient emporte tous les reliquaires dont ils avoient jette et profané les reliques et qu'une pauvre femme ayant trouvé dans des ordures le SaintSuaire cherchoit à le vendre, nayant jamais voulu le donner sans quelque récompense, Giron Dadine touché de cette nouvelle, et désirant avec passion de conserver cette relique à laquelle il avoit toujours été fort dévot parce quon croit que c'est le véritable suaire que Jésus Christ avoit à la tête lorsquil fut mis dans le sépulcre, il commanda à ce valet d'aller à sa maison, voir sil y aurait encore quelque choses qui eut échapé au ravage des ennemis et de le donner à cette femme ; le valet y trouva encore quelque peu de bled quil luy donna, et porta ensuite le Saint-Suaire à son maitre, à peine leut il pris et mis dans son sein que sentant tout à coup une nouvelle force il sortit du lieu ou il étoit gardé passant au travers de ses gardes sans peine et sans résistance, il alla ensuite à la rivière du côté de la porte appellée de Saint-James où il trouva un bateau et un homme qui le mit à l'autre bord, doù grimpant a pied et dans un âge avancé à travers de facheuses montagnes. Il se rendit à sa maison d'Hauteserre qui est à une lieu de Cahors, avec la Sainte Relique quil porta le lendemain à Luzech petite ville à deux lieues de la, où il la remit es mains du chapitres de Cahors qui s'y était réfugié. Voila comme Giron Dadine eut le bonheur de sauver le Saint-Suaire pour lequel on a eu de tout tems dans Caors et dans tout le Quercy une singulière vénération parce quon croit que cest la même dont il est parlé dans le dernier chapitre de l'évangile de Saint-Jean; qui fut mis à la tète de notre seigneur lorsquil fut enseveli. Sa piété ne fut pas sans recompense même temporelle, car on remarqua depuis que comme il avoit donné du Bled pour racheter la Sainte-Relique, le bled avoit toujours abondé dans sa maison même en années les plus stériles.

Son fils agé comme j'ai dit denviron deux ans lorsque la ville de Caors fut prise et que son pere fut fais prisonnier, fut sauve par un valet qui layant déguisé le tira ainsi delà maison et le porta ensuite à Hautesefre dans la maison dun paysan qui le garda tant que dura le danger, le fai-


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sant passer pour son fils des quil fut un peu grand il lut envoyé étudier a Agen sous le fameux Scaliger le père avec Joseph de Lescale son fils duquel il fu particulièrement ami après avoir appris la grammaire et les lettres humaines il retourna à Caors ou il étudia en droit sous le grand et renommé jurisconsulte François Roaldès, Scaliger le fils fut aussi en même tems auditeur de ce grand homme, mais M. d'Hauteserre disoit que M. Roaldès avoit été obligé de le renvoyer à son père, en luy faisant savoir que son fils avoit trop desprit pour étudier en droit, quil le prioit de le retirer avant quil n'eut gâté toute leur jurisprudence, aussi l'appeloit il dordinaire un huguenot en droit parceque quelques manières quon luy dit qu'une loy devoit s'entendre bien loin dêtre de l'avis de ses maîtres il y vouloit toujour trouver quelque chose de particulier, aimant mieux ainsi s'égarer en se faisant un chemin nouveau et extraordinaire que daller droit par les' routes communes, il fut depuis en religion ce quil étoit en droit, ce bel esprit aveuglé de ses propres lumière étant tombé dans les erreurs des nouvelles opinions de son tems, dans les quelles il a malheureusement fini ses jours voila ce que j'ai cru devoir dire du père et de layeul de M. d'Hauteserre.

Ayant appris sa mort il courut à Caors luy rendre les derniers devoirs, et on eut toutes les peines du monde a le consoler, il avoit si fort aimé son père quelques mauvais traitement quil en ait reçu quil avoit accoutumé de dire que lorsquil le voyoit tout le chagrin qu'il pouvoit avoir contre luy était dissipé aussi etoit ce véritablement un homme agréable à voir, ayant conservé jusques dans cette extrême vieillesse toutes les qualités qui peuvent faire aimer les hommes. Il estimoit si fort son fils quil nen partait jamais qu'avec éloge revivant quant ils étaient ensemble la plupart des choses quil luy entendoit dire dont il faisoit des receuils avec tout cela il ne luy fit jamais part de son bien, et il le laissa durant cinquante neuf ans, qui est une vie entière errer dans le monde au gré de la fortune pendant que seul et en repos il jouissoit des biens considérables, quand on luy disoit qu'il avoit traité ses enfants avec trop de rigueur, il répondoit que c'était parce quilles avoit rendu honnêtes gens, conseillant même les autre d'en faire autant et de suivre sa méthode, son fils néanmoins fut toujours éloigné dimiter cet exemple, et l'on peut dire de luy quil a été aussi bon père quil avoit été bon fils ayand donné libéralement du bien à ses enfants, des quil commença den avoir, et ne leur ayant jamais rien refusé dans leurs jeunes années non pas même pour ce qui regardoit les honnêtes plaisirs et les choses agréables. Il recevoit à sa


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table tous leurs, amis, et tous les étrangers quils y amenoient, qui pouvoint avoir quelque talents et desquels il croyoit qu'on pouvoit apprendre quelque chose. Ainsi on y voyoit souvent des gens de toutes nations et de toutes sorte de professions, et nayaht pas de plus grande joye que de voir ses fils se porter au bien et aux bonnes choses et luy même se faisant un fort grand plaisir, dexercer Ihospitalité et de favoriser tous ceux en qui il reconnaissoit quelque vertu et quelque mérite. Il était demeuré veuf plein encore de force et de vigueur, mais le peu d'inclination quil avoit toujours eu pour les femmes fit quil neut jamais des pensée pour des secondes noces bien opposé encore en cela à son père qui s'était marie trois fois, aussi disoit il en riant à ceux qui admiraient sa vigoureuse santé dans ses vieux ans que s'il n'avoit pas les maux quont tant dautres gens dans un age aussi avancé c'est quil avoit eu deux maratres qui lui tenoient lieu de tous les maux du monde.

Après la mort de son père il se vit dabord dans des nouvelles peines la plus part de ses proches l'attaquèrent par des procès quils luy firent et quil luy fallut aller poursuivre en divers tribunaux sa bonne cause et son habileté le tirèrent heureusement de tous ces médians pas, mais ce ne fut point sans beaucoup de fatigue et de chagrin. Il ne fut pas sorti de ces affaires de famille que dautres personnes luy en suscitèrent de nouvelles. Il ne s'en étonna pas au contraire il se défendit si bien que ceux qui l'avoient attaqué mal a propos en eurent la honte tout entière, on luy avoit prédit que sa vie serait pleine de contradictions et de traverses et jamais prophétie ne fut plus véritable,car il est vrai que toute sa vie a été un combat perpétuel, jusques à la mort de son père c'est-à-dire durant le cours de 59 ans, il fut accablé daffaires facheuses comme nous avons vu, il nen eut pas de moins facheuses après la mort de son père s'etant vu attaquer par des procès qui durèrent longtems, et ayant eu bien d'autres affaires une desquelles dont je parlerai bientôt luy a foit tant de peine. quil est mort avec le déplaisir de navoir peu jamais en avoir quelque heulieuse fin.

Au reste après la mort de son père on voulut luy persuader de prendre sa charge de conseiller à la cour des aides, mais il la bailla dabord à son fils, on luy proposa d'en prendre une autre encore plus considérable mais il ne fit pas plus de cas de l'une que de l'autre se trouvant si content de celle de professeur en luniversite de Toulouze que bien loin d'en souhaiter de plus grand il ne pouvoit assez admirer lextreme passion que les français ont pour les offises. Les anciens appellerent cette passion archo-


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manie. Il l'appeloit aussi fureur et folie disant franchement qu'il falloit n'être pas sage pour mettre la meilleure partie de son bien comme font la pluspart, a des charges de judicatures qui sont des emplois difficiles et dangereux et dailleurs si pénible quon n'en peut jamois bien faire toutes les fonctions sans renoncer aux plus doux plaisir de la vie.

Laffaire qui luy a fait tant de peine durant près de vingt ans, étant mort même avec le regret de n'avoir jamais eu aucune satisfaction sur ce sujet est celle dont je vais parler. ,

L'assemblée générale du clergé de 1660 ayant jugé quil étoit important et à l'eglize et aux eveques de faire répondre au livre que Fevret a fait des appels comme dabus qui semble détruire toute la jurisdiction ecclésiastique on jetta les yeux pour cet emploi sur M. d'Hauteserre la proposition luy en fut faite par ordre de lassemblée par M. L'Evèque de Laon à présent en le cardinal d'Estrees. Je pense quil est bon d'insérer ici une copie de la lettre que ce pretat luy écrivit, elle est du 2 de mars 1661.

Monsieur

L'assemblée générale du clergé qui nignoroit pas déja votre profonde capacité a appris avec beaucoup de joye que vous aviez plusieurs mémoires, et des matières digérées dont vous pouvié en peu de tems former une réponse au livre de l'abus dun nommé Devret quelle juge aussi bien que vous fort préjudiciable à la juridiction et à la discipline de l'Eglize. Elle a si bien reçu cet avis quelle m 'aordonné den remercier M.l'abbée du Février de sa part, et quoiquelle ne croye pas que votre zele ait besoin d'être exilée à un travail auquel votre gloire particulière ne vous doit pas moins porter que l'interet de l'Episcopat, elle a cru toutefois quelle devoit non seulement vous convier a lentre prendre mais même vous eu presser La fecheuse experience quelle a fait depuis quelle subsiste, luy persuade que le mal quelle souffre par l'entreprise des Juges seculiers demande des forces et de prompts remedes et que celuy quelle attend de vos soins, et de votre suffisance ne dois pas être différé. Elle ne doute pas aussi que les assemblées qui la suivront n'estiment autant quelle fait vos talents et vos services, et n'ayant la môme disposition à la reconnaître. Pour moy je m'acquite très volontier de l'ordre quelle m'a donné, et je vous assure que je n'entre pas dans ses sentiments seulement comme un des deputés, mais par la connaissance et la considération particulière que j'ai pour, votre vertu. Je suis votre...


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M. d'Hauteserre fit à cette lettre la réponse qui suit, elle est du 18 avril suivant.

Monseigneur.

Je ne saurais vous exprimer combien je me sens redevable à lestime de Messeigneurs de l'assemblée générale du clergé, est a la votre davoir jette les yeux sur un séculier et un provincial pour défendre la cause de l'Eglize. Je ne puis recevoir un si grand emploi qu'avec confusion, connaissant bien quil est au dessus de mes forces, mais aussi je n'oserais le refuser,ne sachant pas si la providence divine ne voudrait point se servir de moy comme elle se sert bien souvent des plus vils instruments pour faire les plus grandes choses. Ce qui me rend plus hardi à entreprendre cet ouvrage, c'est que jespère que le même esprit qui a défendu leglize contre les tirans et les persécuteurs me donnera des lumières pour défendre sa jurisdiction. J'espère aussi Monseigneur que vous ne me refuserés pas les vôtres, qui sont de vives émanations du même esprit ; et si vous avés la bonté de me le permettre, je prendrai la liberté de vous consulter, sur les points qui me paraîtront les plus difficiles à demeler. J'espère aussi Monseigneur que la diligence et l'exactitude, avec laquelle je tacherai de m'acquiter de l'emploi que lon me confie vous persuadera que jentre comme je dois dans les intérêts de l'Eglize, persuadé comme je suis que sa cause est la cause de tous ses fidèles,et quen cette rencontre omnes Sacerdotes sumus. Ce n'est pas l'intérêt de ma gloire qui me sollicite à prendre cette charge je me propose un objet plus noble et plus beau qui est celuy de pouvoir rendre quelque service au plus grand et au plus auguste corps de la chrétienneté, c'est à quoi j'employerai tout ce qui me restera de loisir des occupations de ma charge. Je vous supplie Monseigneur den être ma caution auprès de Messeigneurs de l'assemblée et de les assurer que je m'estimerai le plus heureux du inonde si je puis mériter l'honneur de leur approbation et si je puis en même tems vous persuader que je veus être toute ma vie avec un profond respect votre, etc.

M. d'Hauteserre n'aurait pas accepté cet employ, s'il en avoit crû ses amis, Il étoit dangereux décrire contre un livre qui défend la juridiction royale en établissant l'usage et la nécessité des appels comme dabus, sans s'attirer en même tems sur les bras les magistrats aujourd'hui trop scrupuleux et trop zélés pour souffrir quon effleure seulement les droits de cette juridiction qui leur est commise, et M. d'Hauteserre étoit trop


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bon serviteur du roy pour y toucher et ne la conserver pas dans son entier. Mais aussi de lautre côté il était bien difficile quil satisfit pleinement les évoques lesquels prétendoient qu'écrivant par leur ordre, il devoit dire hardiment la vérité telle quil la croyoient et comme ils veulent quelle soit. Le pas étoit glissant M. d'Hauteserre crut que le seul moyen de s'en tirer avec honneur étoit d'écrire la vérité, non en mercenaire, mais en professeur et en docteur sincère et fidèle pour cela il se proposa d'abord dans son dessein de traiter en général de la juridiction ecclésiastique et de répondre chemin faisant à tout ce que Fevret a dit de plus fâcheux contre cette juridiction, laquelle il établit dans le premier chapitre d'une manière très forte et très solide contre l'opinion de M. Cujas et de M. de la Coste. Ensuite il maintient cette juridiction non pour l'opposer à la juridiction royale, mais seulement pour en combattre la dissolution et le relachement, surtout des ecclésiastiques, et conserver par ce moyen la discipline, qui ne peut subsister sans jurisdiction. Il y fais connaître encore l'intérêt que les princes ont de conserver cette jurisdiction et fait voir comme de siècle en siècle, ils se sont fait un point de gloire de la maintenir dans toute son étendue. Au reste il ne condemne pas les appellations comme dabus au contraire il les reconnaît, et les estime un remède très salutaire pour réprimer les entreprises des juges d'Eglize, particulièrement celles de la cour de Rome. Il est vrai quil n'aprouve pas l'usage indiscret de ces appellations comme dabus, dont il dit quaujourdhui les parlements sont infectés et il désirerait que l'on reconnut la différence quil y a entre les griefs et les moyens d'abus, sans que l'on confondit ces deux choses fort différentes en elles mêmes, étant véritable que lon appelle aujourd'hui moyen d'abus, tous les griefs que l'on peut avoir contre les sentences des juges d'Eglize et par la toutes les affaires sont portées aux parlements, aulieu de suivre l'ordre ordinaire des appellations.

M. d'Hauteserre par ce tempérament crut avoir évité les inconvénients dont on luy faisoit peur, mais il trouva des gens si délicats, et si difficiles que ce qu'il avoit dit en faveur de la juridiction ecclésiastique clans les neuf premiers livres de son ouvrage ne les contenta pas parceque dans le dixième il y est traité des causes majeures réservées au St Siège d'une manière qui parut trop avantageuse et qui ne fut pas au gout des prélats les plus accrédités de l'assemblée. On le sollicita de supprimer ce dixième livre et de retoucher même à quelques endroits de l'ouvrage où l'on disoit quil témoignoit avoir trop l'esprit ultramontain,


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mais il n'en voulut rien faire, soutenant toujours qu'il avoit écrit la vérité de laquelle rien n'étoit capable de la détacher. De sorte que son ouvrage en demeura la, et ne fut point présenté à l'assemblée du Clergé de 1666. Ce coup luy. fut, d'autant plus sensible quil avoit déjà reçu divers jugements avantageux de son livre de plusieurs grands et savants prélats, qui l'ayant lu en avoient rendu en divers endroits dû royaume des témoignages d'estime fort grands. Pour se consoler de son malheur, il ne crut pouvoir mieux faire que de le faire imprimer s'imaginant que le public plus équitable que ceux qui l'avoient employé, luy rendrait la justice que les autres luy refusoient. Il demanda, pour cela le privilège à M. Séguier chancelier de France duquel il avoit l'honneur d'être connu particulièrement, mais comme la matière de la juridiction étoit délicate, et que le chancelier apréhanda qu'on n'eut outrepassé les bornes dans lesquelles il étoit persuadé que cette juridiction doit être renfermée, il voulut lui-même voir et examiner l'ouvrage, et en effet il le vit et le parcourut, mais son age sa santé et ses emplois ne luy permirent, pas de le lire entièrement, néanmoins ce quil en lût luy plut si fort, qu'il dit un jour à M. Doujat que c'était un fort beau travail, que l'audition en étoit grande, la netteté parfaite et quil ne se pouvoit rien de mieux, ni de plus curieux sur cette matière. Il le bailla ensuite a examinera M. Doujot qui neut pas non plus le tems den lire que quelques chapitres, luy étant survenu dautres occupations qui l'attachaient à des choses bien différentes, l'assemblée de 1670 et les suivantes n'ont pas été plus favorable à cet infortuné livre. Cependant il est vrai que plusieurs prélats en ont voulu avoir des copies en manuscrit dont il se servent dans les occasions. Le nombre de ces copies a toujours fait craindre à son auteur! ou que quelque plagiaire ne se lattribua, et ne s'en fit honneur, ou qu'on ne l'imprimat altéré et corrompu sous son nom, voilà quelle a été la malheureuse destinée de ce livre, s'il est jamais imprimé, comme il pourra arriver un jour la postérité jugera si Ion a eu raison de le rebuter, et peut être quelle sétonnera du peu de justice quon a rendit à son auteur (1).

(1) Le zèle de M. d'Hauteserre chanoine de l'Eglise cathédrale de Caors, et petit fils de l'auteur a évité ces deux inconvénients par le soin quil donna en 1703 auprès de M.de Pontchartrain chancelier de France pour en obtenir l'impression par les notes savantes qu'il fit insérer à la tête de l'ouvrage qui sans rien changer de sa l'orme, expliquent ce quil peut y avoir de moins conformes à nos usages et aux liberté de l'Eglize gallicane.


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La renonciation que la Reyne fit lors de son mariage à tous les droits quelle pouvoit avoir sur les états qui composent la monarchie d'Espagne ayant existé environ l'an 1664 une grande dispute entre les docteurs françois et espagnols qui fut suivie de longues guerres entre les deux couronnes. M. d'Hauteserre fut prié par M. Colbert d'écrire sur ce sujet, voici sa lettre du 17 septembre 1664.

Monsieur,

Il m'a été fait un récit si avantageux de votre savoir, et de la profonde connoissance que vous vous êtes acquise du droit et de lhistoire que dans l'occasion des questions historiques si célèbres qui se font touchant les droits de la Reyne et l'invalidité de sa renonciation, j'ai cru que je pouvois vous adresser ces papiers et mémoires concernant le fait dont il s'agit, afin quaprès les avoir meurement examinés, vous preniés la peine de men mander votre avis. Je ne doute point que la grandeur et l'importance de la matière ne vous convient également de vous y employer tout entier. Je veux espérer aussi que la prière que je vous en fais y contribuera encore de quelque chose étant avec beaucoup d'estime, etc.

M. dHauteserre reçut avec joye l'honneur que luy faisoit ce grand ministre de le choisir pour écrire sur un sujet aussi important que l'était celuy que lon luy proposoit, aussy y travailla-t-il avec tant de diligence qu'en moins d'un mois il envoya des mémoires si bons et si savants, quon peut dire avec vérité, que tout ce quil y a de meilleur dans le livre qui parut depuis, sous le titre de traité des droits de la Reyne est tiré des de ces mémoires. Il fit aussi depuis une prélection solemnelle sur la même matière à louverture des écoles de l'université de Toulouze y ayant expliqué d'une manière très savante et très agréable, la loy pactum dotali 3 de collationibus ou code dont l'espèce a un entier raport avec la question de la Reyne.

Un ouvrage que M. dHauteserre donna au public en 1669 luy attira une petite affaire que je neveux pas passer sous silence. Il fit imprimer en ce tems là ses observations sur le registre de Saint-Grégoire le grand c'est-à-dire sur les 12 livres des épitres de ce grand pape. Ce livre émeut d'abord contre luy la bile de M. de Launoy docteur en théologie de la faculté de Paris homme savant mais le plus hardi, et même je ne crains pas de le dire, le plus audacieux et le plus téméroire critique de son


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tems. Il n'approuveroit pas ce que M. d'Hauteserre a dit à la fin du 12 livre en faveur de, l'exemption accordée par ce pape au monastère de Saint-Médard de Soissons, laquelle il a toujours traitée de fable. Il n'àpprouvoit pas aussi ce que notre auteur a observé sur l'épitre 48 du livre 2 ou il est dit que les conseils provinciaux n'ont point d'autorité canonique, quils nayent été confirmé par le Saint-Siège de sorte que ce docteur écrivit deux lettres contre les deux articles, avec son stile ordinaire, c'est-à-dire d'une manière dure et désobligente. M. d'Hauteserre lui répondit par trois lettres élégantes et pleines de savoir dont il adressa les deux premières à M. Nublé et la troisième au R. père Possine Jésuite, deux hommes illustres, ses amis particuliers et très dignes juges d'un pareil différent. Il ne ménagea guère ce théologien chagrin contre son humeur qui étoit naturellement honnête et toute civile, et il en usa ainsi parceque ce docteur luy même n'avait jamais ménage personne, attaquant impunément les vivants et les morts, et n'y ayant jamais eu ni antiquité assés vénérable, ni d'autorité assés grande qui ait pu l'arrêter. Il avoit aussi depuis longtemps une raison particulière de n'être pas content de luy, ayant été à ce qu'on dit, le premier qui avoit crié contre son livre de la juridiction ecclésiastique, l'accusant davoir trop cet esprit dela les monts, qui donne au Saint-Siège une étendue de pouvoir et d'autorité que l'on luy dispute ailleurs. Quoiqu'il en soit l'affaire n'alla pas plus avant M. d'Hauteserre écrivit depuis une autre lettre contre un religieux Bénédictin qui l'avoit blamé d'avoir appelé les quatre ordres de religieux mendians Quadriquo mendicantium et refuta lerreur de ce critique dans cette lettre faisant voir par beancoup d'autorité qu'on s'est de tout tems servi du mot quadriqo pour exprimer quatre choses qui bien que différentes en elles mêmes ne laissent pas de composer un corps et un tout. C'est de quoi il raporte divers exemples tirés des auteurs saints et prophanes. Il écrivit aussi une autre lettre contre Gothefroy qui adressa à M. de Sere pour lors intendant en Guyenne. Cette lettre est une deffiense de la constitution de Constantin contenue en la loy première; de Episcopali judicio au code theodosien, laquelle Gothefroy a accusée de faux. Ce sont à peu près toutes les lettres quil ait écrites du moins qu'il ait rendues publiques, car il est vrai quil en a écrit un grand nombre d'autres à divers personnes célèbres, et en françois et en latin quil na pas eu soin de ramasser et dont le public néanmoins auroit tiré tous des grands avantages paries belles choses qu'elles contenoient. Ce n'est pas que le commerce des lettres luy plut


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beaucoup, au controire, il le fuyoit autant qu'il pouvoit, faisant à la vérité réponse exactement aux personnes de mérite qui luy écrivoient mais aussi le commerce n'alloit pas plus loin, n'ayant pas, disoit-il, assez de tems à perdre pour l'employer à cette sorte d'amusements inutiles, C'est ainsi qu'il appelloit les lettres, dont tant d'autres savans même de ceux du premier ordre, se font une affaire principale.

Le dernier voyage quil fit à Paris fut au mois de décembre de l'année 1679, ce qui l'obligea à faire ce voyage en un age fort avancé, car il avoit pour lors 78 ans et par le plus cruel hyver quil ait jamais foit, fut qu'un de ses amis appelle Pyon etant mort, et layant foit son héritier par son testament, la succession luy fut disputée sur le bruit qui fut répandu dans le monde que ce Pyon etoit étranger, et par conséquent ses biens acquis au Roy par droit d'aubaine. Celuy qui avoit eu le don de cette aubaine étoit valet de chambre dun prince, et sa femme femme de chambre dune dame de la faveur de sorte quil y avoit tout a craindre pour M. d'Hauteserre, quelque bonne cause quil eut d'ailleurs car outre quil pouvoit s'aider du privilège de la province de Languedoc, et spécialement de celuy de la ville de Toulouze ou ce droit daubaine n'a point de lieu. Il étoit encore véritable que Pyon étoit français, mois comme il y avoit quelque chose à redire à sa naissance, du moins à ce que lon a crû, il l'avoit toujours si bien cachée quon n'en pouvoit pas prouver la vérité, cet homme avoit un esprit vaste et éclairé, mais si caché et si renfermé en luy même, quil etoit presque impossible que l'on sceut de luy, que ce quil vouloit bien que l'on sceut. Il avoit toujours eu pour M. d'Hauteserre beaucoup damitié, parce quil avoit toujours trouvé en luy un homme de toutes les heures, et un de ces amis qui selon le dire d'un ancien, sont aussi nécessaire que les élemens de leau et du feu. Il le fit donc son heritier pour reconnaître le prix de son amitié, et le récompenser de mille bons offices quil avoit recu de luy durant l'espace de cinquante ans.

M. d'Hauteserre fut obligé daller à Paris défendre sa succession, et c'est la quil eut à essuyer de grandes traverses et a donner des grands combats, tout le monde lestimoit et le caressoit c'était à qui l'aurait, et le nombre était fort grand de ceux qui le vouloint connoître. Cependant peu de gens luy offrirent du secours surtout quand on sceut quil avoit à faire à des personne qui tenoient à la faveur par leurs maître. C'est ce qui le fit enfin résoudre à ne demander plus ni aide ni protection à personne, et a travailler seul à son affaire. Il alla donc trouver luy même ses parties, et leur fit si bien connoitre son droit et la bonne justice de sa cause, que ces


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personnes touchées de ses raisons, et plus touchées encore de son mérite composèrent sur le champ avec luy, et le quittèrent pour cinq cens pistoles, cest a ce prix qu'il acheta enfin son repos, après neuf ou dix mois d'agitation et de fatigues, à peine son affaire fut elle terminée quil dit adieu a Paris et retourna eu province le mois d'aoûst de lannée 1680. par un chaud aussi violent que le froid avoit été grand lorsqu'il y étoit allé.

Durant son séjour a Paris il vit plusieurs fois M. Colbert et en fut toujours écouté favorablement. Il luy avoit dédié ses observations sur lhistoire de Saint-Grégoire de Tours le plus ancien historien que nous ayons, quil reçut de ses mains avec tant de marque d'estime, quil voulut bien luy même le présenter au Roy. M. d'Hauteserre luy ayant dit quil avoit à offrir à sa majesté le premier volume de ses lectures sur le droit civil, quil luy avoit dédiées comme étant des fruits nés dans ses terres et cultivés à ses dépens iste sunt fruges in solo vestro enatoe vestro sumptu et stipendiis exulta et redactoe ainsi que le dit luy même dans l'épître d'edicatoire de son livre, dès quil parut devant le Roy sa majesté le regarda avec quelque attention. Ses cheveux blancs et beaux car il avoit toujours méprisé la mode des perruques, sa mine grande et vénérables, joint à ce que M. Colbert avoit peu dire en sa faveur inspirèrent à sa majesté de l'estime pour sa personne, aussi l'acceuillit elle bonté toute généreuse et toute royale qui luy gage aisément la cour et tout ceux qui ont lhonneur de lapprocher, et luy ayant dit que son nom ne luy étoit pas inconnu. Ce monarque sembla écouter avec plaisir, ce que luy dit ce bon veillard lorsquil luy présenta son livre, et quil luy fit le récit en peu de mots et de ce quil contenait et de la manière dont il enseignoit le droit romain depuis longues années. Ce bon accueil de ce grand Roy la consolé du peu de succès qu'avoit eu son voyage pour raison de laffaire qui en avoit été la cause, et luy en rendit la peine et la fatigue beaucoup plus supportable, Ce nest pas comme j'ai déjà dit, quil ne trouvat à Paris toutes les douceurs, tous les plaisirs q'une grande réputation, et un mérite distingué ont accoutumé de produire, on l'alloit voir et il étoit montré partout et regardé comme celuy qui soutenoit presque *seul aujourdhuy lhonneur dune grande littérature, et surtout de la jurisprudence romaine. Il arriva même quayant été mené un jour chez un officier du parlement homme de savoir et de mérite (1) et surtout grand amateur du droit Romain, il y trouva nombre

(1) M. le Président de la Scelliere.


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de gens de lettres qui ont accoutumé de sy rendre un jour de chaque semaine pour y conférer de la jurisprudence Romaine, ces Messieurs le regardant d'abord comme un grand maître en cette sorte de science le prièrent de leur expliquer une loy quils ne pouvoient entendre et M. d'Hauteserre sur le champ et sans hésiter ayant pris la parole leur expliqua cette Ioix avec tant defacilité et dune manière si savantes qu'ils en demeurent tous charmés et souhaitèrent tous qu'on larreta a Paris pour y être le restaurateur du droit romain que le Roy y rétablit environ ce tems la, plus grand et plus juste en cela même que les Roysses prédécesseurs, qui l'en avoient autre fois banni, persuadés quils étaient quil ne convenoit ni à leur grandeur ni a leur autorité qune loy étrangère (cest ainsi qu'on appellait en ce tems le droit romain ) fut enseignée publiquement dans la capitale de leurs états, mille gensmemeluy en firent descompliments et la chose alla si loin que les universités des provinces en furent allarmées laccusant detre lauteur du rétablissement du droit romain en celle de Paris, et des réformes et autres choses extraordinaires qu'on a vu arriver depuis dans toutes les université. Cependant il est vrai quil n'en savoit rien et que bien que tous les amateurs des lettres désirassent de le voir établir à Paris, personne néanmoins ne parla pour cela a ceux qui gouvernent cette sorte d'affaire, tous leurs empressement et toutes les marques destime qu'ils luy donnoient s'etant enfin réduite à de simples louanges, c'est à dire à rien, aussi a son age accoutumé à une vie libre et naturelle, et à des manières sans façon et sans contrainte, se seroit il mal aisément accomodé du séjour de Paris, ou lembarras est infini, et où surtout les longs hyvers luy paraissoient insuportables.

A suivre L. GREIL.


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STATUTS DU CHAPITRE DE CAHORS

FRAGMENTS INEDITS

Les fragments suivants de divers statuts du vénérable Chapitre de Cahors, au XIIIe siècle, ont été trouvés par M. Pâquier, archiviste de la Haute-Garonne qui a bien voulu les mettre à ma disposition avant que je les dépose, sur sa demande, aux Archives de notre préfecture. Ils faisaient partie d'un cahier où le Chapitre avait,comme il est dit dans le dernier fragment, réuni en 1284, avec quelques additions nouvelles et quelques changements, les statuts rédigés aux époques précédentes et les actes intéressant non seulement l'administration, mais aussi les biens et la fortune du Chapitre, comme par exemple les acquisitions et les échanges des églises. Une partie se trouvait déjà dans le grand ouvrage de Lacroix sur nos Evoques, en particulier les statuts promulgués en 1250 (Lacroix p. 119).

Je donne ici les fragments que je n'ai pas trouvés publiés ailleurs, dans les livres à ma disposition, avec une traduction aussi rapprochée du texte que le permettent certaines fautes de lecture trop certaines, ou des erreurs du manuscrit (1).

Il faut remercier M. l'archiviste de la Haute-Garonne de nous avoir permis de ramasser ces quelques miettes du passé.

Abbé Ed. ALBE, Chapelain de Saint-Louis des Français.

(1) Il est regrettable qu'on ne puisse donner ici le texte latin de ces statuts. Au dernier moment les exigences du Bulletin empêchent cette publication, et nous ne donnons que la traduction; ce qui n'a pas la même valeur scientifique.

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PREMIERS FRAGMENTS

d'après une feuille de parchemin dont on a coupé le bas. — Ils sont tirés de statuts divisés en chapitre, avec des titres

PAGE A.

Le premier alinéa se rapporte sans doute aux membres du chapitre qui ont des PERSONATS ou des dignités

I Ils feront fidèlement et avec humilité tout ce dont on les aura

chargés. Et de ce qu'ils sont mis au-dessus des autres, ils ne mépriseront pas pour cela les statuts ; plus au contraire ils sont embarrassés dans les soucis de leurs charges, plus ils doivent s'efforcer d'obéir aux conseils qui viennent du ciel.

Ils doivent donc se rendre utiles à toute la communauté, et dans la charge même qui leur a été confiée ; ce qu'ils doivent donner à leurs frères, ils le fourniront avec charité, en temps opportun, sans délai, de façon à mériter du Seigneur pour leur fidèle administration un bon rang (en Paradis).

Envers ceux qui manqueront au silence ou qui ne leur accorderont pas l'obéissance qui leur est due, ils emploieront les moyens indiqués plus haut.

2. De quelle façon il faut établir le cellerier

Le prélat doit s'occuper de trouver pour ses frères un cellerier qui ne soit pas porté au vin, qui ne soit ni orgueilleux, ni lent à agir, ni prodigue, mais de moeurs honnêtes et craignant Dieu ; qui conserve fidèlement et administre avec-un soin diligent les ressources de la communauté; â qui ou puisse confier cette charge avec la certitude qu'il la remplira avec beaucoup de vigilance et qu'il ne dissipera pas ce qui est nécessaire aux frères, soit par larcin, soit de quelque autre façon ou par sa seule négligence.

II choisira pour servir les plus fidèles de la maison et leur enseignera avec soin ce qu'ils auront à faire, pour que tous ensemble, par leur façon de faire le pain, par exemple, et par la pureté de leur foi (!) ils assistent leurs frères comme il faut ; de même ceux qui seront pris pour faire la


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cuisine. Les celleriers inutiles et désobéissants seront traités suivant le mode indiqué plus haut.

De l'hospitalité

J'étais (pauvre) et vous m'avez recueilli, etc. Il faut donc que les

dignitaires de l'église, suivant les exemples de leurs prédécesseura, préparent quelque part un endroit pour recueillir les pauvres, employant à cela les biens de l'église, de façon à faire les frais nécessaires, dans la mesure du possible, à l'exception des dimes que l'on porte des villas qui appartiennent à l'église. Et encore les chanoines emploient très volontiers à l'hospitalité les dimes qui proviennent soit des récoltes, soit des aumônes et des oblations.

On chargera un frère de bonne réputation pour recevoir, comme si c'était le Christ dans ses membres, les hôtes et les pèlerins qui viendront, leur fournir avec bonne grâce tout ce qui sera nécessaire, autant que possible ; il se gardera bien de faire servir à son propre usage ce qui doit servir aux pauvres, de peur d'encourir, comme Judas, l'odieux voleur des deniers du Seigneur, l'arrêt de sa condamnation. Le prélat (c'est-àdire sans doute le chanoine ayant la dignité ou personat d'infirmier) veillera avec soin à ce que celui à qui il confiera l'hôpital des pauvres ne laisse rien perdre de ce qui est consacré aux pauvres ce que plusieurs dignitaires, peu. soucieux des pauvres... (ont laissé faire).

Les clercs devront au moins pendant le carême laver les pieds des pauvres dans l'hôpital qui leur sera ouvert, selon ce mot de l'Evangile : Si moi, votre seigneur et votre maître, je vous ai lavé les pieds, à plus forte raison vous autres devez-vous vous laver les pieds les uns des autres, etc.

C'est pourquoi il est bon qu'il y ait en un lieu commode (1) un hôpital où les frères puissent facilement se rendre (pour remplir cet office)

(1) L'hôpital do Saint-Etienne (sur l'emplacement d'une partie de la place du Marché), près de la Cathédrale et des cloîtres,fut l'hôpital du Chapitre. Un « custos hospitalis Sancti Stephani » est toujours nommé à la suite des chanoines.


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DEUXIÈME FRAGMENT

C'est une partie de l'acte d'échange d'un certain nombre d'églises entre l'évèque et le Chapitre, d'après la bulle de confirmation d'Alexandre IV. — L'analyse est dans Lacroix pages 449-420. — Comme le dit Lacroix, les statuts de 4250, dont une partie se trouvait dans les parchemins de M. Paquier, furent soumis à la confirmation de ce pape, et on en profita pour lui demander aussi la confirmation de l'échange des églises fait en 4254.

Que les églises de (Millac) et du Colombier (1) ont avec notre dit

château de Montpezat(2), et à cause du voisinage que Espère (3) et sa villa, l'église de Caillac (4) et la borie dite de la Roque del pont (S) ont aussi avec notre château de Mercuès (6) (raisons pour lesquelles l'évèque demande ces églises).

Et nous, chapitre de Cahors, considérant ces avantages nombreux que nous pourrions obtenirde l'acquisition des églises de Cabanac (7), de Mazerac (8) avec son annexe de Puy-la-Roque (9), de Vazerac (10) avec la chapelle de St-Martin (11) qui lui est unie,de St-Sernin (12) près St-Aureil, de Saint-Urcisse (13) près Lauserte, de Saint-Etienne (14) des Soubirous de Cahors, de Saint-Crépin (15) et de la chapelle de Vèles,de Saint-Jaime (16) (Jacques) dans la ville de Cahors, près de notre église de Cahors, avec l'église de Calseias(17), qui lui est annexée, toutes appartenant de plein droit au seigneur evêque,considérant que les revenus de ces églises compenseraient amplement la petitesse de nos ressources, après avoir pris conseil des hommes susdits, après en avoir délibéré avec soin en commun, d'un consentement unanime et d'une volonté expresse, nous avons décidé qu'il fallait, pour obtenir mieux et pour l'utilité commune faire l'échange réciproque des dites églises, avec tous leurs droits et appartenances.

C'est pourquoi avec l'autorisation ou à la mort des recteurs desdites églises, ledit seigneur évèque et ses successeurs auront les églises de Montpesat, de Milhac et de Colombier, de Caïx(18),d'Espère avec sa villa,

(1) Saint-Pierre de Milhac et le Colombier sont deux paroisses du canton de Caussade (T.-et-G.). — (2) Chef-lieu de canton du Tarn-et-Garonne.—(3) Paroisse du canton Nord de Cahors. — (4) Paroisse du canton de Luzech. — (5) Village de la paroisse de Caillac. — (6) Mercuès, encore aujourd'hui résidence épiscopale — paroisse du canton de Cahors. — (7) Paroisse du canton de Puy-1'Evêque.— (8 et 9) paroisses du canton de Montpezat (T.-et-G).— (10) Paroisse du canton de Molières. (11) — Saint-Martin du Bois ou du Bartas, cette annexe n'existe plus (Moulenq


et de Caillac, avec la borie de la Roque del. pont, avec tous droits et appartenances, et les auront à toujours, en toute paix, unies,à la mense épiscopale.

Quant aux églises de Cabanac, de Mazerac avec la chapelle de Puylaroque — de Vazerac avec sa chapelle annexe — de Saint-Sernin, près Saint-Aureil— de Saint-Urcisse près Lauzerte, de Saint-Etienne de Soubirous de Cahors — de Saint-Crépin avec la chapelle de Vèles de Vers — de Saint-Jacques, qui est dans la ville de Cahors avec celle de Calseies qui lui est annexée, elles appartiendront toutes de plein droit au chapitre de Cahors et seront unies et annexées à sa mense, sauf la réserve des droits de l'évèque, et des vicaires qui exercent dans lesdites églises. Le chapitre, sauf cette réserve, pourra de plein droit, lorsqu'une de ces églises viendra à vaquer, en prendre possession avec sa propre autorité.

En foi de quoi, nous, Barthélémy de Roux, evêque susdit, et nous Chapitre de Cahors susdit, avons fait apposer nos sceaux sur les présentes.

Fait et donné à Cahors en la fête de Saint-Pierre aux liens, l'an du Seigneur 1254.

« Que personne etc Fait à Anagni le 45 juillet 4260 » — d'après le

manuscrit. Lacroix met le 1er juillet, ayant lu : Kalendis. Cette bulle est indiquée dans l'ouvrage de M. Pothast — tome II. n° 17908 — qui ne cite que notre. Lacroix. Il n'est pas probable qu'il y ait eu deux bulles d'Alexandre IV, l'une approuvant les statuts de 1250, l'autre les mutations de 1254.

Nous, Chapitre de Cahors, voulant réunir en un seul corps les statuts publiés en divers temps et dispersés dans des recueils différents, et d'une commune volonté les confirmer après y avoir fait quelques additions,

III, p. 4), — (12) Saint-Sernin de Thézels, près Saint-Aureil, canton de CastelnauMontratier ; n'existe plus. — (13) Saint-Urcisse des Vaux, canton de Lauzerte. — (14) Saint-Etienne des Soubirous, aujourd'hui Saint-Barthélenry. — (15) SaintCrépin et la chapelle de Vèles de Vers, commune de Vers, canton de Saint-Géry. — (16) St-Jaime à Cahors-peut-être la chapelle de la confrérie des Artisans—(17) Calseias, c'est Bégoux, paroisse des environs de Cahors. — (18) Caïx, paroisse du canton de Luzeeh. — Lacroix met Caussio, ce qui fait faire à M. Ayma la conjecture bizarre de Saint-Henri (du Causse).—Caïx n'est pas nommé dans le considérant ait par l'évèque.


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retranchements ou retouches, voulant leur donner dès maintenant et à toujours une force qui dure, nous étant réunis en chapitre général, composé des chanoines soussignés, pour refaire en un ordre meilleur le règlement général de notre église, nous statuons et nous décidons à l'unanimité :

Premièrement, qu'à tous les chanoines qui ont pacifiquement obtenu leurs prébendes et qui seront présents dans la ville de Cahors, qu'ils fassent ou non leur première résidence, on donne dix pains de prébende et un demi-quart de vin pour chacun d'eux et pour son vicaire, soit présent, soit absent.

Quant aux chanoines absents, pourvu qu'ils ne soient pas à plus de trois jours de marche hors de la frontière du diocèse, s'ils ont fait leur première résidence, ils auront avec leur vicaire la moitié de la prébende du pain et du vin ; de cette moitié le vicaire touchera un pain et un quart de vin. Si ce sont des étudiants (1), absents pour des études ecclésiastiques, pourvu qu'ils aient fait leur première résidence dans notre église et qu'ils étudient dans quelque célèbre Université, ils recevront avec leur vicaire qui, lui, devra être présent en plus de leur prébende entière, la moitié du pain et du vin, quelle que soit la faculté qu'ils étudient. S'ils sont étudiants en théologie dans une célèbre Université, après leur première résidence, ils pourront intégralement pendant cinq ans, avec leur vicaire qui devra être présent, en plus de leur prébende entière toute une prébende de pain et de vin.

TROISIÈME FRAGMENT

Il donnera au feudataire ou emphythéote l'investiture du fief ou du

domaine, en quelque endroit que ce soit ; s'il ne le fait (2) pas par son « co-chanoine », que ce soit par les bailes ensemble ou par l'un d'eux.

Et notre sergent commun jurera de le garder (le serment) inviolablement.

Item, les bailes ne permettront jamais de ne pas payer ( de renvoyer ) le droit de ventes celui qui devra ce droit l'offrira et le paiera aux

(1) On peut rapprocher cela des statuts des chanoines de Marcillac, où l'on a les mêmes égards pour ceux qui sont absents pour cause d'études.

(2) La lacune rend difficile la traduction, ici conjecturale. — Il s'agit de quelque serment, sans doute, comme semble l'indiquer la ligne suivante.


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bailes communs, si cela lui paraît bon; on pourra faire grâce du capisoldum (1), mais pas davantage.

Item, si un chanoine acquiert dans nos fiefs, dans notre juridiction ou domaine, des revenus pour fonder des anniversaires ou une chapellenie, ou célébrer quelque fête, dans notre église, il ne sera pas tenu de payer à nous ou à nos receveurs le droit de ventes.

Item (2), les chanoines ne sortiront pas avec des chapes processionnelles en soie, par la ville, en allant aux funérailles de quelque défunt, surtout si l'enterrement se fait en dehors du cimetière de notre église cathédrale.

Item, les grosses cloches ne seront pas sonnées pour les funérailles, à moins qu'il ne s'agisse d'un chanoine, constitué en dignité, ou de quelque personne de noblesse ou de bourgeoisie qui ait choisi sa sépulture dans notre église, ou à moins que les chanoines n'en aient décidé autrement d'un consentement unanime.

Item, nul chanoine (3) ou clerc, nul prêtre hebdomadier ou autre personnage s'il n'est pas chanoine, ne portera dans le choeur dans l'église

ou à la procession, l'aumusse en vair ou petit-gris ni la chape(4),

noire à queue, mais seulement une chape ronde tombant jusqu'aux talons, et ils la porteront avec convenance.

Item, pendant qu'on célébrera la messe sur le grand autel, personne ne célébrera de messe sur un autre autel, sauf après l'Elévation du corps' du Christ, à moins que ce ne soit un chanoine qui veuille célébrer en personne.

Item, les fruits de la prébende, qui fera l'objet de contestations entre les chanoines, demeureront entre les mains du chapitre, tant que durera le procès, et la jouissance n'en sera donnée à personne avant qu'on ait nettement déclaré quel en est le possesseur.

Item,la 6e année de toute prébende à vaquer, le revenu en sera appliqué tout entier à la fabrique ou à l'oeuvre de notre église, le règlement au

sujet des fruits de la première année gardant cependant toujours sa

valeur.

Item, le chanoine qui s'absentera de l'église ou de la cité avec notre

(1) Je n'ai pas trouvé ce mot dans Du Cange : « le sou pour... » (2)—Les idées ne se suivent pas bien d'un § à l'autre (3)— Il doit y avoir ici une confusion (4)—Peutêtre s'agit-il de la soutane.


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permission spéciale ou à cause d'un grand danger pour sa vie, ou pour éviter des inimitiés violentes ou pour un motif utile à notre église de Cahors, eu tout cas sans qu'il y ait de sa faute, recevra intégralement sa prébende, comme s'il résidait en personne, et sur les raisons qu'il donnera on le croira sur son propre serment, à moins que le Chapitre n'eût la preuve manifeste de son mensonge.

Item, chaque baile prêtera serment, suivant la formule contenue dans le règlement de notre église ; il recevra 10 sétiers d'avoine, dont on pourra augmenter le nombre en proportion du travail, si le Chapitre, le juge bon.

Tels sont les règlements que nous statuons et ordonnons dans le Chapitre général le. mardi avant la fête delà chaire de Saint-Pierre. Ce Chapitre s'est continué depuis le 3e jour après la fête de la Purification de la Sainte Vierge de jour en jour jusqu'au jeudi et.... (1 ) l'autorité du Saint-Siège en tout conservée.

Etaient présents les vénérables Raimond de Cornil, archidiacre de Cahors — R. de Roffilhac, archidiacre de Saint-Séré — Barthélémy, archidiacre de Figeac — Aymeric, archidiacre de Tornès —P. archidiacre des Vaux — Gui de Noalhac— Hugue de Malemort — Guillaume d'Ornhac — Adémar de Luzech — Geoffroi de Rupella ? — Guillaume de Barasc — R. Pauchell — Guillaume Bertrandi — Jacques Hélye — Olivier de Penne — Jean d'Aubusson — Hector, sacristain — R. de Favilhac — Guillaume Bernard de Narcès, chanoines.

Donné à Cahors dans notre Chapitre général, le mardi indiqué (1) l'an 1284.

(1) Le texte dit : « usque ad diem jovis, dictam diem martis .. ». ce qui n'est pas facile à comprendre, la fête de la chaire de Saint-Pierre étant le 22 février.


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A. J.-B. RODQUET

La Reino, ami, noun règno plus, Mai soun prestige s'esperlongo : Entre lou flus et lou reflus La mar boulego dins sa conco.

Jan Vinto-dous lou Caoursin Eu Avignoun s'aubourè papo : La font dou prouvençau ansin A Cous euausso la soupapo.

F. MISTRAL. Miano. 17 d'avoust 1903.

UNO LETRO DE MISTRAL

ESCRIUTO AL DEJOUS DE SOUN POURTRÈT

A l'egrègi mantenéire de la causo felibreneo, JAN BATISTO ROUQUET, Soun vièi ami en Santo Estello, F, MISTRAL.

Miano en Prouvénço, 29 de janvié 4902.

« Valent e ei elènt Rouquet, se mi letro se fan raro, poudès « creire pamens que vous oùblide pas, mai reçaupe tant « de letro et de libre e de visito que nou m'es plus poussible « de teni pèd e teni tèsto. Fau m'escusa. Aquéu mot van « qu'appelon glori se fai largomen paga. Basto, vous remer« cie couralamen pèr vosto interessanto letro dou 30 de « Décembre, e prene bono nota de tout ço que me dises e « vous fau mi coumplimen pèr l'ounour, ben mérita, que « l'Unioun.Artistico vous a rendu. Longo-mai présidés « touti aquéli bràvi gènt !

« Iéu vous embrasse fidelamen,

« F. MISTRAL ».


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A FREDERI MISTRAL

Mèstre amistous, l'èi estampat Bostré pourtrèt que tant m'agrado, E dins ma crambo tapissado D'oubjèts de grando raretat, Sur uno planquéto daurado Al cadré finomen sculptat, En plaço d'aunou l'èi plantat : Aco sera le sanctuari Oun cado joun l'admirarèi ; E quand sur moun lièit mourtuari Pel darniè cop le toucarèi, Mièit plegat dins un fret suari En l'embrassan m'escantirèi ! !

SUR UN SEGOUND POURTRÈT

Drét, daban sa finèstro, escouto amé douçou Las cricados des grils, le cant de las cigalos ; Sa ma, qu'escriùguèt tant de pajos immourtalos, Caresso jantiomen le cap de soun goussou (1)

J.-B. ROUQUET.

A J.-B. ROUQUET Mèstre en Gai-Sabé

Felibre Rouquet, ferme coume un ro, Que di bons ami camines en tèsto, Moun chin Pan-Panet vèn te fairo fèsto, Car es lou felen d'aquéu de Sant Ro.

F. MISTRAL.

Maiano, 29 de Septembre 1902.

(I) Goussou, — petit chien.


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NOSTRO RÈINO

A FREDERI MISTRAL

Cette pièce obtint le 1er Prix du genre, Rameau de Vermeil, au grand Concours national des Fêtes légendaires de Cette, et une médaille artistique, grand module à Béziers ; elle fut mise hors concours à l'Athénée des Troubadours.

Ah ! se me sabien entendre ! Ah ! se me voulien segui !

(La Coumtesso) F. MISTRAL.

I

Al païs de flous mantelat, Oun desempèi Dax à Vourouno, E de la niar à la Garouno S'esplandis un cèl estelat ;

Oun, mai de cent bilos riséntos Sur lour blasoun ensoulelhat Planton de pèrlos trelusèntos Culhidos dins lour fier passat ;

Oun la pax trèsso sa courouno A l'oumbrèto des oulibiès, Mes, oun Mars sans peno à Belouno Douno d'armados de guerriès ;

Oun sabents, artistos, troubaires Naissen coumo las flous de mai ; Oun l'aboundenço se coumplai A clauffi les balents lauraires ;


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Oun pastourèlos è pastous Su's bords del Rôse s'enramèlon, Entran que de bènts laugès melon Le cant de Mirèio as poutous ;

Al païs, oun clarét bruméjo Dins las tinos un bi bantat ; Oun, pus biù le soulel lambréjo Per randre oumage à la bèutat ;

l'a pla lountems, douço, poulido, Uno princesso à grand renouai Amé bounur fousquèt cauzido Per èstre Rèino del Mieitjoun.

II

Aquélo Rèino, sans egalo, Per courouno aujèt l'astre d'or, E per que fousquès immourtalo Des angèls Diù la fasquèt sor.

Abio cent palaïs per damoro Oun't anabo troûna soubént, Car de chabals del païs moro L'empourtabon coumo le bént.

Mes, quand à pichou trinc passabo Dins las bilos, coumbos, pradèls, Un brès fait d'irangès poussabo Per l'acata de sous ramèls.

Las plantas las mai recercados Espélission jouts sous pénous ; De roussignouléts à troupados L'ounourabon dins lours cansous.

Le pople al brut de las timbalos S'apilabo per l'escourta ; Dins las garbos d'or las cigalos S'afalenabon à canta.


Ero tant bèlo, tant graçiouso Qu'abio de comtés per galants : De la Prouvènço, de Toulouso, Ë mai de princes catalans.

Mai d'un grand rei l'amistousabo Per qu'anguès embéli sa cour, Beziadomen la batejabo ; « La poulido Rèino d'amour. »

Mes elo crenguen que soun poplé Fousquès nn joun deseritat, Aimèt le paure, aimèt le noble, Mes aimèt mai sa libertat.

Tabès, su'l malbré, soun istorio S'embelissio de joun en joun ; Sa sor jalouso de sa glorio Jurèt la perto dèl Mièitjoun !

III

Un soèr, que sa balénto armado, Amé sous jantis troubadous, Festejabon la Rèino aimado Jouts d'arcèus mirgailhats de flotis ;

E que milanto farandolos, Entran qu'un councèrt brounzissio, Tournejabon counio de folos Al pèd del trôno oun sourissio ;

Coumo s'èron sourtits de tèrro De taquans è de cabaliès, Bestits de fèr, armais en guèrro Aparesquèben per miliès.

Traïtousomen de lours pigassos, Pér là sét de l'or acaumads, Crouzèben de sanhousos traços En trucan d'omés desarmads.


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Ounto à jamai ! Damos, mainados Fujission aquel camp de mort ; Mes plourèben encadenados As pèds de lours bourrèus sans cor !

Praco, bouyès, pastrés, dailhairés Armads de fourcos. de foussous S'apilèben coumo d'esclairés Sus réngs des latchés batailhous.

Le sang bulhisquèt dins las bénos Des brabés su'l cop estourdits, De lours pungs cargads de cadénos S'atournèben sus enemits.

Prèp de la Rèino endoulourido La gardo d'aunou mourisquèt ! Ero nèit... La luno espaurido Darniè las nibouls s'amaguèt...

Del mistral furious las bentados Pourtèben les bruts del coumbat Dins las mièitjounnalos countrados Oun cadun se fasquèt soullat.

De que ? Juscos en Catalougno La benjenço aluquèt soun foc : Prouvènço, Aquitano, Gascougno S'unisquèben al Lengadoc :

IV

Oui, gardan d'aquel téms la data memourablo, Coumo ba dis Mistral dins la pèço admirablo Qu'és dins sas « llos d'or », soun cant m'estrementis, Beni tout enjaùrit, subretout quand nous dis : Toulouso, Tarascoun, Beziès, tout èro en armos, Mai Bèl-Caïre, Abignoun, del cos de lours efans Fazion barri de car !... Que de crids, que de larmos ! Tout le Mièitjoun en foc maudissio les nourmands,


Le sang à gros rajols rissoulabo pes camps !... A défendre sous dréts cado bilo èro presto, E courbasses del Nord, è guerriès del Mieitjoun Arabe les catalans, dins le camp d'Aragoun S'espoutission de trucs, s'esclafabon la tèsto. N'iabio de destripats, fazion poù, am' las dents Moussegabon, raujous, les pêds des coumbatténs Que de trepi le sang lour semblabo'no fèsto ! D'autres acarnacits cruscabon les mouréns ! — La guèrro ba boun trinc, raflo coumo la pèsto Les ornés per miliès ; ah ! poplès inoucéns Que gagnats à bous battre ? Aouèi, s'ès counqueréns, Douma'n besi pus fort à bous ruina s'aprèsto ! — Mès la mort am'sa dalhe attissabo les réngs, En dailhan lour disio : « Seréts tropisde rèsto, Tuats, tustats sans plagné, encaro, n'ià pas prou ! » A l'audou del sang caud la gabarro chauchabo Dins un fangas de car !... La mort n'en rifagnabo ! Escourja, debentra dins aquel tuadou Ero'n joc, les blassads n'abion que mai d'ardou!.... Es atal que Muret pilhad per la crousado Béjèt jouts sas rauqiars mouri tout uno armado, Car le grand Rei toumbèt, è Simoun de Mounfort Proubèt que le boun drét es toujoun pel pus fort !....

V

Mes la Rèino fousquèt salbado :

Un troubaire, adalid, blassad

Mièijo morto l'abio pourtado

Dins uu bièl castèl despallad.

Aqui, soulo, ruinado, en larmos Aujét poù d'un negre abeni ; El jurèt, en brandin sas armos, De la défendre ou de mouri !

Alabéts, dus angelous rosos Debalads del cèl, pel sigur, I trsssèben uu lièit de rosos Tournejat d'un rideù d'azur


Cadun, en prenguen sa manéto, I diguèt: « Aqui droumiras Lountéms ; mes te gardan, pauréto, Juscos que te rebelharas.

Un joun, ta sor sera punido Car un rei de tous troubadous T'assietara, fresco, poulido Sur un trôno fait de raious ! »

La princesso descourounado Entran dus poutous sourisquèt ; Tampèt les èls, è counsoulado Dins lours brassous s'endroumisquèt.

VI

Praco les siècles s'apilabon, La rèino toujoun droumissio; De rèbés d'or la bransoulabon E dins sa som s'embelissio.

Un joun, guidat per Santo-Estèlo, Un poèto al frount courounad Poulidomen se démantela, E tusto al castèl doublidad.

Ta lèu, las portos s'abalissén ; Las ruinos se fan bel palaï, Oun de troubaires espelissén Coumo las flous del mes de maï.

Dintro : Dus angèls, ô merbèilho ! Alandon le ridèù d'azur ; Sur las flous elo se rebèilho Espeltirado pel bounur.

El, d'une manto d'or la paro, I met al dit l'anèl fiançai ; Sorten risénts ; uno fanfare Brounzino un bièl cant naçiounal.


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Qu'es fièro ! De tambourinaires, Toutis poulids, enramelads En biroulan i jogon d'aires Qu'autres cops abio tant aimads.

Quin bounur ! Pertout oun passabo Dins las bilos, coumbos, prâdèls, Un brès fait d'irangès poussabo Per l'acata de sous ramèls.

E las flous las mai recercados Espelission jouts sous penous ; Prèp d'elo en cantan lours aubados Benion de nibouls d'auzelous.

Soun poplé al brut de las timbalos S'apilabo per l'escourta ; Mai fort que jamai las cigalos S'afalenabon à canta.

Cado graudo bilo embejouso Fazio tout per l'ensourcelha, Countan que la rèino glouriouso Dins soun se bouldrio damoura.

Elo, que se plaï à la piano. Pauzèt soun sièti prencipal Dins un castelét de Maillano Car soun salbaire, èro Mistral !!

Mistral ! que l'abio tant aimado ! Que l'abio tout sacrificad ; El, que nobo, abio brezicado. Sa raubo de joene aboucat !

Per elo, cadun de sous libres A soun trôno sert d'escalou ; Ani-uno armado de felibres : l'a dounad per damos d'aunou :


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Mirèilho ! Nerto ! E, fiêr mounarco, Dins le temple que i'a mastat I cisèlo, noubèl Petrarco, Soun blasoun d'immourtalitat !

O tabés, dins cent capitalos Es bantado, è mai à Paris Prèp de las glorios naçiounalos Soun renoum mounto, è s'esplandis.

Soun rouyaume es toujoun en fèsto, Dins cado citad a sa cour, Aqui perqué Céto s'aprèsto A canta la Rèino d'amour :

En joio anguèn toutis, troubaires. Al pouètique randé-bous, En l'ounouran, coumo de fraires, Cantaren per gagna sas flous.

Se per de troupos estrangèros Nostrés ramèls èron trepits Apilats jouts nostros banièros Mai que jamai serion unité.

Mistral coumando, cal l'entendre, Siouscan préstis à le segui; A.sous çoustats sauren défendre La Rèino que diù pas mouri !

J.-B. ROUQUET.

Maître en Gai-Savoir, Officier de l'Instruction publique.

Sous-dialecte languedocien, Cahors,.28 avril 1903


ESSAI D'UN ARMORIAL QUERCYNOIS

(Suite)

Caors (de) — Suite.

Supports : deux lions.

Cri : Caors !

« Ces armes sont à la clef de la voûte du sanctuaire de l'église des Cordeliers de Martel qui reconnaissent avoir été fondés par la maison de Cahors ". (Dominici).

(Cathala-Coture : Hi du Quercy,: T. III, p. 274. — Dominici:

Hist. mns. du Quercy, T. II, chap. 6. — Généal. succincte dans l'Arm. général de

d'Hozier. — Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban.—Mercure hérald: 1901,p. 7.

— Cathala-Coture : Hist. du Quercy : T. III, p. 273. — Arch. du Lot : F. 89, 34,

39).

132. — Capdenac (de). — Seigneurs de Saint-Christophle ; coseigneurs de Capdenac ; co-barons de Felzins ; seigneurs de SaintMartin de Salvagnac, etc.

De gueules, au buste d'homme de carnation, posé de front, paré d'azur, ayant la barbe et les cheveux d'or. '

De Courcelles : Hist. des Pairs : T. II. Add. et correct, p. 5. — Arch. du Lot : F. 348).

De gueules, à un buste d'homme de face de carnation, aux cheveux blonds et à longue barbe, vêtu d'azur, le lour du col brodé d'argent ; au chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'or à six pointes.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. I. pp. 334-335 — De Bourrousse de Laffore : la Maison d'Hébrard).

133. — Capmas (de). —

Barthélémy Capmas, conseiller au sénéchal de Lauzerte : D'argent, à un navire de sable, portant le pavillon de gueules.

(Arch. du Lot: F. 347).

134. — Captai (de). — Famille originaire de l'Agenais.

Noble Bernard de Captai, écuyer, sieur de la Vergne, habitant la Boissière en Quercy, partage avec Pierre son frère, le 10 mai 1489. Il testa le 17 janvier 1552. Ses descendants devinrent seigneurs de SaintMartin en Périgord.

D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de 2 épées d'argent appointées, les gardes et poignées d'or, et en pointe d'une ancre d'argent, la trabe d'or.

(Vte de Gérard : Réformation du Périgord, Election de Périgueux, mns).


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135. — Carbon (de). — En Rouergue.

Famille originaire du Quercy, dit-on, et qui portait d'abord le nom de Barthélémy.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. IV, p. 252). De Mailhol dit : Famille originaire du Languedoc, qui a formé les trois branches de Detours, de Ferrières, de Prévinquières.

D'azur, à la bande d'argent chargée de trois charbons de gueules. Aliàs : D'azur, à une montagne d'argent.

(De Mailhol : Dict. de la nobl.franc. : T. I, col. 684).

136. — Cardaillac (de). — Barons et marquis de Cardaillac ; comtes de Bioule, Saint-Cirq-la-Popie, la Capelle-Marivâl, Thèmines. Varayre, Brengues; seigneurs du Cluzel, la Ramière, Saujac, SaintSernin-du-Causse, Saint-Cernin (d'Auvergne), Rudelle, Labathude, Cabrerets, Montsalès, Sérignac, Foissac, Montbrun, Fourques, Ligqussou, Genoullac, Privazac, Caulin, Aujols, Bach, Goncots, Grèzes, Marsa, Saint-Jory, la Roques, Cadrieu, Camboulan, etc ; seigneurs des châteaux de Maleville, Saint-Girq, Concots, Aujols, Biars, SaintMichel-de-Vayrols, Etampes, Siorac, Esclauzels ; co-seigneurs de Camboulit, Corn, Falguières, Curemonte, Végène, Aynac, et des châteaux de Mirabel, Belcastel, Peyrusse, Salvagnac, le Breuil, Marsac, Nozières, etc.

Cette illustre maison tire son nom du bourg de Cardaillac, près Figeac, une des plus anciennes baronnies du pays, érigée en marquisat en mai 1645, par lettres patentes enregistrées au Parlement de Toulouse le 27 juillet 1646. C'est une des plus anciennes familles du Quercy, qui descend des Comtes de Toulouse. Outre une foule de personnages remarquables, elle a donné quatre évêques au diocèse de Cahors : Géraud III (1094-1112); Guillaume (1202-1234) ; Bertrand (1325-1368) ; François (1389-1404) ; et plusieurs autres évêques de Rodez, Toulouse, Saint-Papoul, Montauban, Agde, etc.; trois sénéchaux du Quercy : Bertrand, on 1260, pour le duc de Guyenne, partie au traité intervenu le 3 septembre 1242 entre le comte de Toulouse et Henri III d'Angleterre; Raymond, en 1491 et Antoine-Gilbert en 1570, pour le roi de France ; Bertrand II, chef de la Croisade contre les Albigeois et Bertrand III, son petit-fils, sénéchal du roi d'Angleterre en Limousin, Périgord et Quercy (1231-1266). Aux Archives du Lot : F. 146. se trouve un extrait d'un manuscrit


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intitulé : « Noms et surnoms, avec les armoiries des nobles qui se croisèrent pour aller oultre-mer contre les Sarrazins, Van 1096 », ledit extrait contenant les noms des nobles du Quercy ayant fait partie de cette Croisade.

On y voit :

Le sire de Cardaillac : d'azur à un lion d'argent rampant, onglé et. couronné d'or.

L'autre seigneur de Cardaillac : d'azur, à un lion d'argent rampant, à une bordure besantée d'or.

Ce serait-là les armes primitives des Cardaillac du Quercy.

De gueules, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or; à l'or le de treize besants d'argent.

(Salle des Croisades, à Versailles).

Supports : deux griffons au naturel.

Cimier : un demi vol issant d'argent.

Devise : Toto noscuntur in orbe.

Légende : Igneus est nobis vigor et regalis origo.

Cri : Cardaillac!

Guillaume V, évêque de Gahors, brisait d'un lambel à quatre pendants que plusieurs auteurs disent : en pointe.

Les Cardaillac ont formé plusieurs branches.

— CARDAILLAC-BIOULE-LEVIS, barons de Bioule (baronnie érigée en comté en 1610).

Dont : Guillaume de Cardaillac, évêque de Montauban (1317-1355) et Bertrand de Cardaillac, évêque du même diocèse (1357-1361).

Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au lion d'argent, entouré de treize besants d'argent en orle, qui est de Cardaillac ; aux 2 et. 3, d'or, à trois chevrons de sable, qui est de Lévis.

(Guyon de Maleville : Esbats sur le pays de Quercy : p. 457, pl. n° 6).

— CARDAILLAC-BRENGUES, seigneurs de Brengues, Montpezat, Foissac, Ligousspu, Genouillac, La Roque-Toyrac, Cadrieu, etc. ; coseigneurs de Balaguier, Montbrun (1333).

Dont : Bertrand de Cardaillac, évêque de Rieux, puis de Cahors.

Cette branche remonte au commencement du XIIIe siècle.

Ecartelé : au 1, d'or, à trois bandes de gueules ; au 2, d'or, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné (du même ?) ; au 3, échiqueté d'or et de gueules de seize pièces (ou : de quatre points et de quatre tires) ; au 4, d'hermine, à trois vergettes de gueules fou : d'argent, à trois pals de


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gueules les quatre pals d'argent ainsi formés, chargés chacun de trois

mouchetures d'hermine de sable).

Timbre ; un casque taré de profil, orné de ses lambrequins.

Cimier : une licorne issant d'argent.

(Guyon de Maleville, loc. cit. p. 475, pl. n° 35).

— CARDAILLAC-LA-CAPELLE-MARIVAL ; seigneurs de Rudelle, SaintMaurice, Corn, Camboulit, Balaguier, Saint-Sernin-du-Causse, etc.

Dont : Antoine-Gilibert de Cardailhac, baron de Cardailhac, seigneurs de Saint-Sernin et la Capelle-Marival, chevalier de l'ordre du roi, sénéchal du Quercy en 1570.

De gueules, au lion d'or, couronné, armé et lampassé du même, accompagné de treize besants d'argent en orle.

Des Cardaillac-la-Capelle qui portaient ces armes étaient seigneurs de Saint-Jory en Saintonge, par un mariage avec Isabelle-Martel.

(État des armoiries des personnes et communautéz de la Généralité de la Rochelle, 13 août 1700; Reg. I: Marennes, art: de Cardaillat de la Capelle-Monrival ; in Bull, de la Soc. herald, de France : 1880-81, col. 63J.

— CARDAILLAG-MONTAIGNAC.

Maint, le 1er juin 1669, par Pellot, et le 23 janvier 1700, par Le Gendre.

De gueules, au lion d'argent, lampassé, armé et couronné d'or accompagné de treize besants d'argent en orle.

(Laîné : Nobil. de.la Gte de Montauban.).

— CARDAILLAC-SAINT-CIRQ-LA-POPIE ; barons ; seigneurs de Cieurac, Aujols, Concots, la Burgade, Peyre, etc.

Dont : Raymond de Cardaillac, baron de Cardaillac, seigneur de Saint-Cirq, Biars et Cieurac, conseiller et chambellan du roi, sénéchal du Quercy en 1491, et son fils, Jacques, également sénéchal en 1500.

De gueules, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or, vêtu d'une cotte d'armes d'azur, semée de fleurs de lys d'or ; à l'or le de treize besants d'argent.

Louis XII concéda au chef de la branche de Saint-Cirq le privilège de vêtir ainsi le lion de ses armes, et Louis XIV accorda la même permission à Henri-Victor, marquis de Cardaillac, chef de la branche de la Capelle-Marival.

Guyon de Maleville fait par erreur du lion un lévrier et le vêt d'une cotte d'armes de sable.

G. de Maleville loc. cil. p. 457 ; pl. n° 7).


-127De

-127De au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or, et un guidon d'azur, semé de fleurs de lys d'or, attaché au cou du lion. (De Bourrousse de Laffore : La Maison d'Hébrard, 1re part. p. 61). — CARDAILLAC-THÉMINES-ESPEDAILLAC.

Ecartelé : au i, d'argent, à l'arbre de sinople terrassé du même, qui est de Lauzières ; au 2, de gueules, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or, accompagné de treize besants d'argent en orle, qui est de Cardaillac ; au 3, de gueules, à deux chèvres (aliàs moulons) d'argent, passantes l'une sur l'autre, colletées et clarinées d'or, qui est de Thémines ; au 4, d'or, à trois fasces de sable ; au chef d'hermine (ou: au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine), qui est d'Amielh de Penne, aliàs de Clermont-Lodève.

(G. de Maleville : loc. cit. p. 457 ; pl. n° 9). Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, à deux moutons d'argent, l'un audessus de l'autre, colletés et clarinés d'or, qui est de Thémines; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'argent, lampassé et couronné d'or; à l'orle de treize pesants d'argent, qui est de Cardaillac.

(De Bourrousse de Laffore : loc. cit. ibid.). — CARDAILLAC-VARAYRE-PRIVAZAC ; seigneurs de Varayre, Murat, Saint-Sernin d'Auvergne, etc.

■Branche fondée en 1227, qui s'éteignit en 1475 dans la maison de Caylus.

Preuves faites à Riom. — Maint, en 1666 par M. de Fortia, intendant d'Auvergne. Elle brisait d'un lambel en chef.

(Bibl. de la ville de Clermont)

Sceau de 1354, de Bertrand de Gardaillac, sire de Varaire: Un lion entouré de huit besants.

(Bertrandy et Pagès-du-Port : Papiers Lacabane, p. 424). — CARDAILLAC-VÉGÈNE ; en Limousin, Auvergne et Quercy, seigneurs de Vègenne, la Chapelle-aux-Saints, Curemonte, la Trayne, Freit-Anglars, Meyraguet, Cardaillac, Fourmagnac, etc : et des châteaux de Végenne, le Breuil, Marsac, Belcastel, Nozières-lèsCollonge, Champagnac, la Nouaille, etc. Armoiries de la salle des Croisades décrites plus haut. Cimier : un lion issant.

Supports : deux griffons.

(Procès-verbal de Malte du-21 juin 1788).


-128D'argent,

-128D'argent, la croix de gueules, au chef d'azur bastille de quatre pièces.

(Preuves pour l'Eeole Militaire de la Flèche et pour la maison de Saint-Cyr.— Recherche d'Auvergne).

Pr. dep. 1300. — Maint. à Riom en 1666 et 1667, par M. de Fortia.

(Bibl. Nat : sect. des mns. 45 vol. de Chérin. — Bibl. de la ville de Clermont).

Le tombeau de Jean de Cardaillac, docteur en droit de l'Université de Toulouse, d'abord évêque de Braga, en Portugal, puis administrateur de l'évêché de Toulouse, qui prêcha la Guerre-sainte contre la domination anglaise à l'époque de la Guerre de Cent ans, porte les armoiries suivantes :

De gueules, au lion passant d'argent, entouré de treize besants du même en orle.

(J. de Lahondès : L'Eglise Saint-Etienne, cath. de Toulouse). La Commune origine quercynoise des Cardaillac est attestée dans un document authentique et scellé, délivré le 21 juin 1788 par l'Archiviste de l'Ordre de Malte, le Commandeur d'Aufréry, au frère du bisaïeul du Marquis actuel de Cardaillac. Il y est dit que les différentes branches de la famille de Cardaillac, connues de l'Ordre, on t donné, onze chevaliers de Malte, qui tous ont occupé des emplois élevés dans l'Ordre, et que les divers chevaliers étaient tous de même nom et armes. Les Lacapelle ont fourni un chevalier ; les SaintSernin : un ; les Végenne : trois ; les Bioule-Lévis : un ; les d'Ozon et Lomné: cinq. (Au sujet de ces derniers voir l'article suivant).

Le titre de Marquis de Cardaillac a été relevé après l'extinction des branches du Quercy, par François-Emmanuel de Cardaillac, trisaïeul du Marquis, actuel (ancien capitaine des Mobiles du Lot, chevalier de la Légion d'honneur). Le roi lui fit don de prèlation de la baronnie et marquisat de Cardaillac en Quercy, par lettres patentes du 29 décembre 1759, enregistrées au contrôle général des finances à Paris, le 16 janvier 1760, au Bureau des finances de la Généralité de Montauban le 8 mars 1760 et à la Chambre des Comptes à Paris, le 11 août 1760.

(Arch. nat. : 2e vol. des-Reg. de la Ch. des Comptes, année 1760. p. 156, v° et suiv.).

Ces lettres ont reçu leur plein effet par les hommages rendus au roi les 14 mars 1760, 6 mai 1767, 18 mars 1762 et 14 janvier 1778.

Le fils aîné de François-Emmanuel, marquis de Cardaillac, et de


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Jeanne de Montalembert eut la charge de lieutenant du roi de la province de Guyenne au département de Cahors, et d'une partie du Quercy. Son père l'avait eue avant lui, et quoiqu'elle fut héréditaire, la sanction royale était nécessaire pour l'exercer. C'est ce qui explique la lettre suivante :

« A Versailles, le 6 juin 1787.

« J'ai mis, Monsieur, votre demande sous les yeux du Roi, et je « vous annonce avec plaisir que Sa Majesté a bien voulu vous accorder « l'agrément de la charge de Lieutenant du Roi, de la province de « Guyenne, au département de Cahors et d'une partie du Quercy.

« J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur, votre très « humble et très obéissant serviteur.

« LE BARON DE BRETEUIL ».

« M, le Comte de Cardaillac ».

(D'importantes archives existent au château de la Troyne, près Souillac ; les Archives du Lot possèdent également de nombreux dossiers sur la famille de Cardaillac. ils proviennent de la Collection Lacabane et sont classés à la série F. n°s 349 à 362. — Bibl. Nat. : Pièces orig. : vol. 595 : Dossiers bleus : vol. 15 3 ; Carrés d'Hozier : vol. 1 ; t ; Cab. d'Hozier :. vol. 77 ; Nouveau d'Hozier : vol. 81 ; Chérin : vol. 45 ; Fonds du Périgord, l'abbé de Lépine : Cardaillac, n° 125, art. 83. — Arch. Nation. : Rég. de la Chambre des Comptes, an. 1760, 2e vol. p.. 156, V : Dossier des Princes (vicomte de Turenne) ; Dossiers Baluze, etc. — Généal. de la maison, de Cardaillac, etc, par les frères de Sainte-Marthe, Paris, 1654. — Abbé Ed. Albe : Autour de Jean XXII).

137. — Cardaillac de Lomné (de). — En Bigorre.

La maison, de Cardaillac de Lomné en Bigorre, qui porte :

D'azur, à une tige de chardons à trois têtes pommées d'or, à la bordure d'or, chargée de huit rocs d'échiquier de sable,

a formé les branches de Cardaillac Saiiabous, Ozon et Gayan.

Elle a la bonne fortune, bien rare de nos jours, de pouvoir établir sa filiation authentique par contrats et testaments, depuis Guilhaume de Cardaillac, qui, le 26 décembre 1379, vint, de la Seigneurie de « Cardeilhac » (Cardilhac, Cardaillac, ainsi que le nom a été indifféremment graphie dans les vieux actes), canton de Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne), épouser à Lomné, en Bigorre, Simonne de Lomné. (Les variations de l'orthographe de ce nom furent beaucoup plus


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fréquentes dans cette famille de Gascogne que dans celle du Quercy, où elles le furent, cependant, beaucoup aussi.

Ne relevons-nous pas, enregistrées à Toulouse, les lettres d'érection en marquisat « de Cardeilhac » de la baronnie dudit, en faveur de « M. de Cardeilhac-Lévy, comte de Vieule », de la maison du Quercy ?)

Par les extraits des Carlulaires des Abbayes de Bonnefont et de Nizors, par les vieilles chartes conservées à la Bibliothèque Nationale, et aux archives du Grand Séminaire d'Audi, ainsi que dans les archives de famille, on suit historiquement la filiation de ces seigneurs de Cardaillac, en Gomminges, en remontant dudit Guilhaume,, à Pëlegrin de Kardelag et « Raymundus Arnaldi et Wilhelmus Arnaldi de Cardalac, milites», Raymond et Guilhaume, fils d'Arnaud de Cardaillac, chevaliers, qui vivaient en 1152 et 1155, dans leur « Fortalicium » de « Gardeilhac».

La maison de Cardaillac-Lomné compte cinq chevaliers de Malte, dont deux étaient Commandeurs : Jean-Paul de Cardaillac d'Ozon (reçu le 2 juin 1631) et Arnaud de Cardaillac de Lomné (recule 22 août 1653).

Dans une charte conservée aux Archives Nationales, on relève un « Guilhelmus Arnaldus de Cardellag miles », qui, en 1203, assista à la dernière prise de Constantinople, d'où il rapporta un morceau de la vraie croix à « Cardeilhac » (Haute-Garonne); on conserve dans l'église dudit lieu le reliquaire qui longtemps le renferma.

Sur une quittance de donation faite à l'Abbaye de Bonnefont par Arnaudde Cardaillac, damoiseau, en 1291, est apposé un sceau : d'azur, au chardon à trois têtes arraché d'or.

A titre de document, nous mentionnons le désir formel exprimé au Directeur du Bulletin héraldique de France, par les représentants actuels de la maison de Cardaillac de Lomné, en Bigorre, MM. Fernand de Cardaillac, magistrat à Paris, et son frère Xavier de Cardaillac, avocat à Tarbes, de voir les Historiens et les Généalogistes laisser à chacune des maisons du Quercy et du Gomminges et Bigorre son autonomie propre, les vieilles chartes, connues, ne fournissant pas de preuve d'une origine commune, et l'une et l'autre de ces deux maisons se suffisant d'ailleurs à elle-même.

Feu M. de la Roque avait déjà enregistré cette réserve, nous la respecterons à notre tour. Et, quoique ne pouvant résister au plaisir de citer une fois de plus le beau nom de Cardaillac, sur le témoignage


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du document de Malte que nous avons mentionné à l'article précédent, nous attendrons, pour affirmer, que de nouveaux documents soient venus prononcer pour ou contre le rattachement.

138. — Cardonnel-Bessonies (de). — Languedoc, Rouergue et Quercy.

D'hermine, à un coeur de gueules, sommé d'une tige de lys au naturel ; au chef d'azur, chargé d'un oeil rayonnant d'or, qui est de Cardonnel.

D'or, à un pin de sinople sur un tertre du même accosté de deux lions affrontés, qui est de Bessonies.

Supports : deux lions de gueules.

Devise : Post nubila Plioebus.

(Ann. général herald. 1902).

139. —Caretto (de). •— Trois évêques de Cahors appartiennent à cette famille originaire d'Italie .

Charles-Dominique, de 1512 à 1515. — Aloïs, de 1515 a 1524. — Paul, neveu du précèdent, de 1524 à 1553, D'or, coticé de gueules de six pièces. Timbré d'un casque à dexlre et d'une crosse à senestre. (Gallia Christiana).

D'or, bandé de cinq pièces de gueules.

(Vidal). Un sceau plaqué de Paul Caretto, sur une pièce de 1550 porte cinq cotices.

(Coll. Gaignières : Bibl. Nat. mns. 20.881). FABRICE CARETTO, Grand-Maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, portait :

Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules à la croix d'argent ; aux 2 et 3, de gueules à cinq cotices d'or.

(Salle des Croisades, Versailles. — Paul de Fontenilles : Arm. des évêques de Cahors).

140. — Carit (de). — Election de Montauban. — Seigneurs de Belmont, Belmontet, la Barthe-Belmont, la Bastide-de-Penne, etc., en Quercy.

Pr. dép. 1504. — Maint, le 14 avril 1700, par Le Gendre.

(Laîné : Nobil; de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94).


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141. — Caries (de). — Seigneurs de Caries, Trajet, la Chapelle, Roquette, Saillans, Aubèze, Touilh, Peyches, Naujean, la Salle, le Peyrot, la Roque, Gauffran, Figeac, le Petit-Val, Cazaux, Florac, la Grave, etc., en Bordelais et Bazadais.

Maison originaire de Lorraine;

De Caries-Roquette et Figeac.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à l'aigle au vol abaissé d'or ; au 2, d'or, au lion naissant et mouvant de la pointe, la tête contournée, de gueules ; au y, d'argent, à la molette d'éperon de sable.

(De Bourrousse de Laffore : Nobil. de la Haute-Guyenne : T. II, p. 96).

142. — Carmain et Carmaiïxg (de). — Seigneurs de Négrepelisse, Saint-Etienne de Tulmon, Perjac, Albiac, Montricout, Léojac, etc.

Dont Jean de Carmain, sénéchal du Quercy pour le roi de France en 1439.

Le vicomte de Carmain, neveu de Jean XXII :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, au lion d'azur, à la bande, d'azur chargée de douze besants d'or ; aux 2 et y, de gueules, à deux fasces d'or. (Mnsc. de Gilles le Bouvier, dit Berry, Héraut d'armes de Charles VII, Bibl. Nat.).

Sceau de 1422 de Jean de Carmain, écuyer :

Ecartelé : aux 1 et 4, un lion entouré de besants ; aux 2 et y, deux fasces, un lambel à trois pendants en chef brochant.

Sceau de 1422 du vicomte Arnaud de Carmain, seigneur de Nègrepelisse, sénéchal du Rouergue :

Ecartelé : aux 1 et 4, un lion entouré de huit besants ou tourteaux; aux 2 et y, deux fasces.

Supports : deux lions.

Cimier : deux cornes.

CARMAIN-FOIX, vicomtes de Venez :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, au lion d'azur, armé et lampassé de

gueules ; accompagné de huit tourteaux aussi de gueules en orle ; aux 2

et 7, de gueules; à 2 fasces d'or.

(Preuve pour Louis, vicomte d'Arpajon, ambassadeur en Pologne :

au Cab. des Titres, série des originaux. Dossier de Castelnau-Bretenoux).

CARMAIN-PÉRILLOS :

Ecartelé : aux 1 et 4, de Carmain; aux 2 et y, de... à trois poires de... 2 et 1, qui est de Périllos.

(Arch. du Lot.: F. 363).


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143- — Castagnier et Castaigner (de). — Seigneur de Cassemartin, Loubejac, Aussac. Famille originaire du Quercy. Pr. dep. 1499. — Maint, les 2 et 9 août 1698, par Le Pelletier.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

Voy. : Chasteigner (de).

144. — Castanhier d'Aucastel. — En Limousin et Quercy ; — seigneurs d'Aucastel, le Puy-de-Lauzerte, La Mothe d'Ursaud ; coseigneurs de Saint-Avit, Saint-Hubert.

Sceau de 1346 : trois fasces.

Voy. : Chasteigner (de).

145. — Castelnau (de). — Seigneurs de Caumont, et des châteaux de Bretenous, Gramat, Miers, Thégra, Garennac, Padirac, Loubressac, Autoire, Lentour, Aynac, Lavergne-Valon, Prangères, SaintChignes, etc.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. 1, p. 458 ; III. p. 336). De gueules au château d'argent.

(Salle des Croisades, Versailles. — Arch. du Lot : F. 361;). Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au château d'or; aux 2 et y, d'argent, au lion de sable, qui est de Galmont d'Olt, alias d'azur.

(Arch. du Lot .- F. 241 et 365). Barons DE CASTELNAU-BRETENOUS, seigneurs de Gagnac; barons de Gramat depuis le XIIe siècle.

De gueules, au château d'argent, aliàs d'or. Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au château d'or ; aux 2 et y, d'azur au lion d'argent.

(Guyon de Maleville : Esbats sur le païs de Quercy : p. 457, pl. n° 2). Begon de Castelnau de Bretenous, évêque de Cahors, de 1340 à 1389 :

Ecartelé : au I, de gueules, au château d'or , aux 2 et y, d'azur, au lion d'argent ; au 4, de gueules, au château d'argent. Timbre : la crosse et la mître épiscopales.

(Guyon de. Maleville : ut suprà, p. 480, pl. n° 38). Bafasc de Castelnau, seigneurs de Thémines, capitaine de Lauzerte en 1436 : Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au château d'argent, qui est de


-134Castelnau-Bretenous

-134Castelnau-Bretenous aux 2 et 3, de gueules, à deux chèvres passantes d'argent, qui est de Thémines.

Cimier : un château entre deux serpents issants du timbre. CASTELNAU-CLERMONT-LODÈVE et BRETENOUS.

Ecartelé : aux 1 et 4, contre-ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au château d'or donjonné de trois pièces, qui est de Castelnau ; aux 2 et 3, d'azur, au lion d'argent (plutôt de sable), qui est de Calmont-d'Olt ; aux 2 et 3, fascé de gueules et d'or de six pièces, qui est de Guilhem de Glermont-Lodève..

146. — Castelpers (de). — Seigneurs et barons de Castelpers et de Ledergues ; vicomtes de Panat, Cadars, Ambialet, Peyrebrune ; barons de Montredon, Trévien, Almayrac, Castel-Raynal, etc.

D'azur, à un château sommé de trois 'tours ajourées et crénelées, celle du milieu plus haute, d'argent.

(D'après l'auteur de la « Vraie Sciences des Armoiries », mais ce sont les armes qui figurent sur le blason des Brunet-Panat, successeurs de la maison de Castelpers).

Guiot de Castelpers, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, portait en 1491 : D'argent, au château de sable, sommé de trois tours du même. (De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. I. p. 697).

Voy. : Panat (de).

147. — Castres (de). — Seigneurs de la Capelle-Marival; coseigneurs de Cardaillac.

Ancienne maison noble du Quercy qui avait pour domaine une portion du château et de la terre de Peyrilles..

La maison substituée de Cardaillac, qui s'éteignit au XVIIIe siècle, descendait de Bernard de Castres, vivant en 1419.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, pp. 358, 386. —Abbé Albe : Bull, de la Société des Etudes du Lot : T. XXVII, p. 151).

148. — Catimont (de). — Barons de Caumont ; seigneurs de Thémines, Castelnau, la Force, etc.

Dont Jacques Nompar de Caumont, marquis, puis duc de la Force, en Périgord, pair, maréchal de France le 24 mai 1622. Il était fils de François de Caumont, seigneur de Castelnau, et de Philippe de Beau-


poil, dame de la Force, de Masdurant, d'Eymet et de Montboyer, etc. qui porta la terre de la Force dans la maison de Caumont le 15 mai

1554.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à trois léopards d'or, armés, lampassés et couronnés de gueules, passants l'un sur l'autre.

(Bull, hérald, de France : 1893, col. 390.— Ph. de Bosredon : Sigill. du Périgord. — Arch. du Lot : F. 367).

. 149. — Caupène (de). — Elie de Caupène, chevalier, sénéchal de Périgord, Limousin et Quercy en 1291.

Des Caupène, seigneurs de Pujols, obtiennent de Pellot, Intendant de Guyenne, acte de la représentation de leurs titres de noblesse, le 17 octobre 1667.

Maint, le 2 juin 1699, par Le Pelletier.

Ecartelé : au I. d'azur, à trois pennes ou panaches d'argent ; au 2, d'or, à deux vaches de gueules, accomées, colletées et clarinées d'argent ; au 3, d'azur, à trois larmes d'argent ; -au 4, de gueules, à deux clefs d'argent en pal.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

150. — Caussade (de). — Vicomtes de Quercy (1101) ; barons de Puycornet et de Caussade ; seigneurs et vicomtes de Calvignac et Larnagol ; seigneurs de Castelsagrat, Vayrac, la terre de Durfort, le Fossat (juridiction de Montcabrier) ; co-seigneurs de Boismenou (1435).

D'or, à deux houssettes ou chausses de gueules en pal.

(Versailles : Salle des Croisades). Pr. dep. 1553. — Maint, le 7 février 1699, par Le Pelletier. D'or, à quatre cotices de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montanban. — Documents aux Arch. du Lot : F. 368).

151. — Cavagnac et Cavaignac. — Barons, vicomtes; baron de Varagnes; pair de France.

Le baron de Cavaniac était représenté à l'Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

Coupé : au 1, de sable, au fort en ruines d'or ; au 2, de gueules, à trois molettes d'argent rangées d'or, et une mer d'argent en fasce.

(Bull, hérald. de Fr. : 1885, col. 420).

Un Cavaignac, compagnon d'Henri IV, assura la prise de Cahors


-136 —

par ce prince, en faisant sauter à l'aide d'un pétard la porte du PontNeuf.

(Bull, de la Soc. des Etudes du Lot : T. XXVII. séance du 8 déc. 1902).

152. — Caylus-Castelnau (de). — Seigneurs de Caylus, Castelnau de Bretenous, Calmont d'Olt, etc.

D'or, au lion de gueules, et seize étoiles du même en orle (de Caylus).

Dont Jean II de Caylus de Castelnau,. évêque de Cahors de 1438 à 1460 :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'or, à un château de gueules ; aux 2 et 3, d'argent à un lion de sable, qui est de Calmont.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. I, p. 540).

Pons de Caylus, IIe du nom, troisième fils de Pons 1, seigneur de Castelnau-Bretenoux et de Bourguine de Clermont, épousa, en 1444, Antoinette de Guilhem, fille de Barthélémy de Guilhem, seigneur de Clermont-Lodève, et prit les armes de cette famille.

Fascè d'or et de gueules de six pièces, au chef d'hermines.

(De Barrau : Doc. sur. le Rouergue : T. I, p. 574. — Documents aux Archives du Lot : F. 369).

— Cayron (de). — Voy. : Cairon (de).

153. — Cazelles (de). — Election de Cahors. — Cette famille possédait en partie la seigneurie de Catus vers 1500. Maleville appelle les Gazelles « bourgeois-nobles de Cahors ».

Pr. dep. 1545. — Maint, le 23 avril 1701, par Le Gendre.

De gueules, au griffon d'argent; au filet d'argent en orle et cinq compons du même : 2, 2,1.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Guyon de Maleville : Esbats sur le pais de Quercy, p. 477 et pl.).

154. — Caseton (de). — Famille noble et ancienne de Gourdon qui avait beaucoup de fiefs dans le Gourdbnnais et une partie de la

seigneurie de Gourdon. Sceau de 1359 :

De à une cotice de placée entre deux lions posés aussi en bande.

(Lacoste : Hist. du Quercy: T. III, pp. 53, 270. — Pop. Lacabane : p. 425. — Arch. du Lot : F. 370).

— Cazillac (de). — Voy. : Bérail (de).


137 —

155. - Céré de Contecor (de). D'azur, à une gerbe d'or.

(Arch. du Lot : F. 426).

156. — Certain de Canrobert. — Sieurs de la Méchaussée, la Coste, la Rivière, etc, en Limousin, dans la vicomte de Turenne.

Famille bourgeoise connue depuis le commencement du XVIe siècle, anoblie par lettres patentes d'octobre 1738. Elle fournit 17 officiers au régiment de Penthièvré, dont 11 chevaliers de Saint-Louis, et a été illustrée par le Maréchal Canrobert.

D'azur, à une main droite d'or.

Les anciens Machat, seigneurs de la Méchaussée et de la Coste portaient :

D'Or, à la main dextre appaumée de gueules.

Les armes complètes de la famille Certain sont : D'azur, à une main dextre appaumée d'or, posée en pal.

Timbre : Un casque taré de profil, orné de ses lambrequins d'or et d'azur. Devise : Certa manus certa fides.

(Arch. du Lot : F. 371. — Bull, herald, de France : 1889, col. 545 et 1900, col. 1 37).

157. — Chabannes (de). — Barons, puis marquis de Curton, en Bazadais ; barons et comtes de Rochefort ; barons d'Aurière, Madic et Caussade; seigneurs de Sainte-Livrade, Réalville (1470), en Quercy.

De gueules, au lion d'hermines, armé, lampassé et couronné d'or. Couronne : de marquis.

Supports : deux lévriers.

Devise': Je ne le cède à nul autre.

(O'Gilvy : Nobil. de la Haute-Guyenne : T. I. p. 95. — De Mailhol: Dict. de la noblesse franc, T. I, col. 754. - Arch. du Lot : F. 3721).-

158. — Chalret du Rieu. — La famille Chalret, originaire de la seigneurie de ce nom dans le canton de Villeneuve (Aveyron), est connue depuis 1380 ; elle possédait la co-seigneurie de Puyjourde, en Quercy.

D'or, à trois hures de sanglier de sable.

Depuis le mariage de Pierre Chalret, en 1734, avec Antoinette du Rieu (de la famille chevaleresque de ce nom, connue en Rouergue par

10


— 138 -

le cartulaire de Bonnecombe dès 1184), la famille Chalret porte le surnom et les armes des du Rieu :

D'argent, à trois fasces ondées d'azur; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

(Bull, héraldique de France : 1891 : col. 78).

159. — Chambon (de). — Election de Cahors. — Seigneurs de Rouget, Rival, etc.

Maint, le 5 mai 1668. par Pellot, et le 27 mars 1700, par Le Gendre.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 372). On trouve une famille de Chambon, originaire d'Auvergne, qui porte :

D'or, à une fasce de gueules, surmontée de deux merlettes de sable ; coupé de sable, à trois chevrons d'hermines, posés l'un au-dessus de l'autre. Et encore :

D'argent, à trois têtes de maures de sable, tortillées d'argent. Les Chambon de Quercy formeraient-ils une branche des Chambon d'Auvergne ?

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. 1. col. 774).

160. — Chambouret (de). — On trouve à la fin du XVIIIe siècle, un de Chambouret, chevalier, de Biars en Quercy, garde du corps du roi, compagnie de Luxembourg.

Famille éteinte en descendance mâle, près de Penne (Lot-etGaronne), en 1840.

D'azur, à la bande (d'argent ?) chargée de trois chevrons (de gueules

ou de sinople), accompagnée de deux lions de l'un en pointe, l'autre

en chef.

Couronne : de marquis.

Supports : deux griffons, celui de dextre rampant et contourné, l'autre issant du flanc senestre de l'écu.

(D'après l'empreinte en. cire d'un cachet. — Communication de M. Daymard).

161. — Chapt de Rastignac (de). —Barons et marquis de Luzech ; seigneurs de Rastignac, le Poget, Lastour, Combebonnet. etc.

Deuxième branche des de Chapt, de Limousin.

(A suivre) L. ESQUIEU


139

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES DU LOT

PENDANT LE 2e TRIMESTRE DE 1903

Séance du 6 Avril

Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Fourastié, Gary, Girma, Greil, Vigué.

M. le Chanoine Gary continue la lecture des Testaments d'Evêques originaires du Quercy analysés par M. Albe. Le troisième de ces documents contient les dernières volontés de Barthélémy Gras, évêque de Fréjus, où il avait succédé à Jean XXII. Cet acte est daté du 17 août 1338. Barthélémy Gras était originaire de Montalzat, canton de Montpezat dans l'ancien diocèse de Cahors.

A l'église de sa paroisse natale, il lègue une pixide d'argent ; une aube en point d'Angleterre avec une étole et un manipule ; une petite croix d'argent renfermant une relique de la vraie Croix ; un devant d'autel à franges d'or.; 50 sous tournois pour le luminaire. Dans la même église, où il avait lait construire une chapelle en l'honneur de Ste-Marie-Madeleine, il fonde une chapellenie dont il laisse la collation à sa famille.

A l'hôpital des pauvres de Montalzat, il laisse 50 sous tournois. Il donne la même somme à l'église de Castanède pour achat ou réparation d'ornements sacrés et y ajoute un devant d'autel avec des oiseaùx brodés dessus.

A ses neveux, il donne sa maison paternelle de Montalzat, ses propriétés familiales et ses livres. Le reste de ses biens doit revenir aux pauvres.

Les exécuteurs testamentaires choisis par lui sont presque tous des Quercynois. Parmi eux nous remarquons les cardinaux Bertrand du Pouget et des Prez de Montpezat, Guillaume Delbos (de Bosco), évêque de Digne ; Raymond de Lherm, prieur de Fabar, Raymond de Lapeyrière.


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A ces testaments d'évêques quercynois, M. Albe a joint celui d'un dignitaire ecclésiastique, Me Guillaume de Vayrac, docteur en droit, chapelain du pape et nonce apostolique, dont la famille était originaire du château de Vayrac, dans la paroisse de Calviac. Il appartenait à une branche établie à Comiac et qui s'allia aux Hébrard de Saint-Sulpice.

Guillaume de Vayrac lègue à l'église de Comiac 10 florins d'or pour qu'il y soit chanté annuellement, pendant dix ans, une messe solennelle pour le repos de son âme. Aux habitants de la terre, domaine et juridiction de Comiac, il laisse 300 écus d'or. Il donne 3000 écus d'or et le mas de Corn, « à sa maison paternelle » à condition que le propriétaire, quel qu'il soit, qui l'occupera, fera chanter en l'église de Comiac, pour son âme et celle de ses père et mère, des messes par un ou deux prêtres qu'on y établira.

Il abandonne à son frère, Guibert de Vayrac, la plus grande partie de ses biens ; ceux qu'il a à Beaucaire seront employés à construire un hôpital ; ses biens d'Avignon serviront à bâtir, dans l'église des Frères Mineurs, une chapelle « aussi belle que possible » où il sera enterré ; ce qui restera sera donné aux pauvres.

M. Justin Brassac, imprimeur, présenté par MM. Girma et Daymard, demande à faire partie de la Société à titre de membre résident.

M. Fourastié signale une pièce qui figure aux Archives de Cajarc. C'est une autorisation donnée à Raymond Duèze de réparer la maison qu'il avait dans cette ville. Ce document porte la date du 5 mai 1435.

SÉANCE DU 20 AVRIL Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Esquieu, Fourastié, Girma, Greil.

M. le Président avait écrit à M. le Curé-doyen de Montcuq pour lui demander quelques renseignements au sujet d'Armand de Narcès, archevêque d'Aix, dont M. l'abbé Albe nous a communiqué le testament. La réponse de M. le doyen nous apprend : 1° qu'il n'y a plus, dans l'église Saint-Hilaire, la chapelle bâtie par l'archevêque d'Aix sous le vocable de Saint-Louis et où il avait demandé à être enseveli ; 2° qu'Armand de Narcès fut enterré à Aix et non à Montcuq ; 3° que le seul souvenir qui y reste de ce prélat c'est le nom de Narcès que porte un faubourg de la


-141ville

-141ville 4° que l'église Saint-Hilaire ne possède plus aucun des objets légués par lui et dont nous avons donné l'énumération.

M. Fourastié analyse quatre actes sur parchemin datant des 15e 16e et 17e siècles et intéressant Capdenac.

L'une de ces pièces contient une supplique adressée, par les consuls et habitants de Capdenac, au comte Jean V d'Armagnac à qui Louis XI venait de restituer ses domaines que Charles VII lui avait confisqués, cinq ans auparavant, pour punir ses monstrueux débordements. « Ses pauvres et humbles sujets » lui demandent de confirmer leurs coutumes et les privilèges dont ils jouissaient avant que Capdenac « fut en la main du roi ».

Le Comte accorde tout ce qui lui est demandé.

Cet acte fut donné à Caussade, le 19 décembre 1461.

Une autre pièce nous apprend que le 9 avril 1515, à la requête de Jacques (Galiot) de Genoilhac (sic) conseiller et chambellan ordinaire du roi, chevalier, sénéchal du Quercy, grand maître et capitaine général de l'artillerie, seigneur de Capdenac, François 1er autorisa les habitants dudit lieu à tenir un marché le mercredi de chaque semaine et deux foires par an, dont l'une devait avoir lieu la veille de St-Cosme (26 septembre) « qui est le jour de la dédication de l'église St-André dudit lieu, et l'autre les jour et fête de St-Georges » (23 Avril).

M. Justin Brassac, imprimeur, est admis à faire partie de la Société à titre de membre résident,

M. Esquieu.continue la lecture de son Armorial du Quercy.

Séance du 27 Avril Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Esquieu, Fourastié, Gary, Girma, Greil, Rouquié.

M. le Président signale à l'attention de la Société un discours prononcé, l'année dernière, par M. Vidal de Lablache, à la Séance générale des Sociétés savantes, sur les routes et chemins de l'ancienne France. Parmi les particularités curieuses que relève l'éminent géographe, il en est une dont notre Quercy offre plusieurs exemples. L'Auvergne, dit-il, élève des races de boeufs ; le Languedoc, le Poitou ont besoin de boeufs pour leurs labourages. Régulièrement ainsi, vers octobre, des bestiaux


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descendaient des plateaux de Salers vers la Garonne ou la Charente. « Des foires ; étaient organisées pour correspondre à ces « passages » d'Auvergnats. Ce n'était même pas toujours une ville ou un village qui servaient de rendez-vous à ces transactions. Un pont, un carrefour de routes, quelque endroit désigné et fixé par la tradition, réunissaient au jour dit vendeurs et acheteurs. Cela explique la raison d'être d'un certain nombre de lieux-dits qui, sans être habités, subsistent dans la nomenclature géographique. Vides à l'ordinaire, ils s'animent quand vient la date connue et attendue à la ronde. Il y a là, sans doute, pour les personnes que touche l'étude des divers phénomènes de groupement humain, un sujet de curiosité ef de recherches. Il semble qu'on retrouve dans ces fréquentations intermittentes quelque chose d'analogue à certains pardons de la Bretagne ou panégyries de la Grèce. En tout cas, l'intérêt qu'il y aurait à recueillir ce genre de lieux-dits mérite d'être signalé à l'attention des hommes d'étude ».

Des foires de ce genre se tiennent encore dans trois lieux dits de notre département : à Rouquayroux, commune de Labathude, arrondissement de Figeac, où originairement, il n'y avait pas une maison ; à Caminel, commune de Fajoles, dans l'arrondissement de Gourdon, où un bois sert de champ de foire : à Dégagnazés, commune de Peyrilles, arrondissement de Gourdon. Cette dernière foire se tient le 9 septembre, à côté , d'une vieille chapelle isolée qui est le but d'un pélerinage assez fréquenté à N. D. de Compassion et dont la fête patronale est célébrée le 8 septembre. Elle rappelle tout particulièrement, par cette particularité, les pardons de Bretagne.

Nous ferons également remarquer, à ce propos, que beaucoup de nos anciennes foires coïncident avec la fête patronale des lieux où elles sont établies ; elles se tiennent, d'ordinaire, non pas le jour même, qui était autrefois jour férié, mais le lendemain de la fête.

M. l'abbé Viguié signale l'intéressante communication faite par M. Henri Teulié, bibliothécaire de l'Université de Rennes, au dernier Congrès, des Sociétés savantes, sur les Coutumes d'Aynac. Ces Coutumes fpreat octroyées en 1331 par Guillem d'Aynac, légèrement modifiées en 1365 par Astorg d'Alvinhac, arbitre, et complétées en 1520 par Annet de Turenne. Elles comprenaient originairement 38 articles auxquels Annet en ajouta 11 nouveaux. Tous ces articles sont en langue d'oc : les préambules et les commentaires sont en latin. L'instrument qui nous les a conservées est un rouleau de parchemin, formé de trois feuilles cousues


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Bout à bout et mesurant 2. m. 20 de long sur 64 centimètres de large. Il a été trouvé dans les papiers de M. l'abbé Ayrolles par M. Lacout, curé de Bannes.

M. Rouquet donne lecture d'une poésie en langue romane intitulée Nostro Reino, qui obtint le premier prix de genre et un rameau de vermeil à Cette, une médaille grand module à Béziers, et fut mise hors concours à l'Athénée des Troubadours.

M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

Séance du 4 mai Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Depeyre, Esquieu, Gary, Girma, Greil, Vigué.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

A la demande de notre confrère M. Piettre, professeur de physique et de sciences naturelles au Lycée Gambetta, la Société lui confie bien volontiers l'Herbier de M. l'abbé Bousquet qu'il se propose d'utiliser pour ses leçons de Botanique. Il est entendu, toutefois, que la Société garde la propriété, de cet Herbier dont elle ne peut et ne veut pas se dessaisir.

M. le chanoine Gary donne lecture d'un document qui lui a été communiqué par M. l'abbé Péchal, curé de Valroufié. C'est le Testament de Maistre François Claver, de la mille de Cazanel (Casseneuil) en Aganoix (Agenais), passé par Me Saur, notaire royal, « l'an mil cinq cent septante, et le second jour de Septembre, au molin de Monseigneur de Roquafort, paroisse de Saint-Laurent de Corn, en Quercy, régnant très puissant prince Charles, par la grâce de Dieu roy de France ».

Cet acte fait revivre sous nos yeux un curieux épisode des guerres religieuses qui désolèrent notre pays au XVIe siècle. Me F. Claver, qui était protestant, ayant rencontré, près de Corn, un parti de catholiques, injuria l'un d'eux. Celui-ci répondit aux insultes du huguenot en le frappant « d'un coup de dague en la cuisse droite ». Le blessé fut transporté au moulin de Roquefort où on le coucha « sur une massede bois ». Se sentant grièvement atteint, il demanda à faire « son testament nuncupatif ».

Après avoir; recommandé son âme à Dieu et déclaré qu'il était « de la religion nouvelle et refformée » et « qu'il voullait estre sépulture à la


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face d'icelle au ceymetyère dudit St-Laurent », il pardonne chrétienne-., ment « icelluy qui l'avait blessé, :.. ensemble et tous aultres qui estaient à la compagnie d'estuylla », reconnaît « qu'il s'en estait la cause, comme l'ayant injurié et incité à ce faire, ... et veult... que aulcun , de. ses parens et amys ne luy puissent demander aulcune injure par justyce, ni ses adhérens ».

Il « fait son heretié universel et général Balthazar Claver, son neveu », et donne cinq sols tournois à chacun de ses trois frères.

Assistèrent comme témoins à cet acte, Pierre et. Gérauld Lapeyra, frères, meuniers du Seigneur, de Roquefort, Jean Boysso, du mas de Bullat, Bertrand Deltheil, de la paroisse de Ste Eulalie d'Espagnac et Me Ramond Denigra, « prestre de St Supplice ».

Coïncidence curieuse : le seigneur de Roquefort, sur les terres duquel François Claver avait été blessé mortellement, fut tué quinze ans plus tard, d'un coup d'arquehuse à la tète, par les soldats huguenots de Gontaut de Cabrerets.

M, Esquieu continue la lecture de son Armorial du Quercy.

Séance du 11 Mai Présidence de. M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Esquieu, Fourastié, Girma, Greil, Vigué.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues, il signale :

1° Dans le Bulletin archéologique et historique du Tarn-et-Garonne. — 1902.

P. 23. — Uune amusante anecdote relative, à notre compatriote le Maréchal Béssières ; p. 28. — Inventaire des possessions de noble Jean de Belcastel en Quercy (1490) publié et annoté par M. le baron de Rivières : p. 35. —Compte-rendu de : Galiot de Genouillac, seigneur d'Assier: ouvrage, de MM. F. Galabert et Gary, par le lieutenant Langlade ; p. 112. — Une révolte de paysans, les-Nu-Pieds, ('1637-4639), page d'histoire du. Quercy, par noire confrère M. l'abbé Taillefer ; p. 172. — Trois titres concernant St. Antonin, par M. l'abbé Galabert. — En 869, la dame Mancia donne à l'abbé de ce monastère une terre située au village de Salas, en Quercy ; p. 180,— Mention de pièces analysées par M. l'abbé:


Taillefer, remontant aux années 1457-1458 et relatives aux paroisses de Cazal,-les Archas, Ganhac et Mazerac (Lot), p. 189. — Communication de M. l'abbé Buzenac sur les fortifications et défenses de l'église de Montpezat (4427) ; p. 193. — Inventaire de noble dame Aloys de St Gilles (1375) par MM. l'abbé Taillefer et Forestié ; p. 203. — Documents pontificaux extraits des Archives vaticanes, pour servir à l'histoire du diocèse de Montauban,. aux XIVe et XVesiècles, publiées par M. A. Lury, vicaire général; p. 277.— Note de M. l'abbé.Taillefer sur la maison de Gozon d'Ays en Quercy.

2° Dans les Annales de Saint Louis des Français, VIIIe année, avril 1903.

Autour de Jean XXII (suite) : Familles de Cardaillac, de la Popie, de Thémines, de Garnel, par M. l'abbé Ed. Albe.

M. Judet de La Combe offre à la Société, un exemplaire de sa monographien intitulée : Le Château de St. Puy, ses anciens seigneurs et la famille du Maréchal de Montluc. La Société remercie M. de La Combe.

M. Esquieu continue la lecture de son Armorial du Quercy.

Séance du 18 Mai Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Esquieu, Fourastié, Gary, Girma, Greil, Vigué.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Henri de Valon, avocat, présenté par MM. Combes et Esquieu, demande à faire partie de la Société à titre de membre résidant.

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Georges Laville qui signale à la Société un gouffre, situé sur le territoire de la commune de Goujoùnac et dont l'exploration offrirait, paraît-il, beaucoup d'intérêt, M. le Chanoine Gary donne quelques détails sur les fouilles récentes qui ont fait découvrir dans l'Arizona, un des états occidentaux de l'Union nord-américaine, les restes merveilleux d'une civilisation vieille de trente ou quarante siècles.

M, Esquieu donne lecture de l'article bibliographique consacré par le lieutenant Langlade à l'ouvrage de MM, Galabert et Gary sur Galiol de Genouillac, seigneur d'AssieU et publié dans le Bulletin de la Société historique et archéologique de. Tarn-et-Garonne.


Séance du 25 Mai Présidence de M. GREIL, doyen d'âge.

Assistaient à la séance : MM. Combes, Depeyre, Esquieu, Gary, Girma, d'Hébrard de Saint-Sulpice, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues et donne lecture d'une lettre de M. l'abé Sol, archiviste paléographe, qui offre à la Société un exemplaire des premiers fascicules des Archives Ombriennes, publiées par lui et, promet d'offrir également la collection complète. La Société adresse à M. Sol ses remerciements.

La Société des Sciences et Arts de l'Aveyron invite la Société des Etudes du Lot à une excursisn qu'elle fera à Villefranche de Rouergue, le lundi de la Pentecôte. M. Depeyre y représentera notre Société.

M. le chanoine Gary lit une lettre de notre confrère, M. Filsac, curé de Peyrilles, qui annonce la découverte de deux autres tombeaux placés extérieurement dans l'épaisseur, des murs de son église, et donne, d'après les Archives de la famille des Clermant. Toucheboeuf, des détails très intéressants sur l'histoire de cette église, de la commune et de.ses anciens seigneurs, les Gourdon, les Guaris de Poudens, les de Plas , les Montagu, les Castro, les Médécis de Cahors, les d'Auriole, les Gontaud de Cabrerets, les de Saux, les de Vervazy, les de Gironde, les de La Roque-Montamel, les Boyer d'Anglazard, les Clermont Toucheboeuf, les de Cugnac.

M. Combes donne lecture de Notes sur la Révolution à Bannes, recueillies par M. l'abbé Lacout, curé de cette paroisse.

Il communique aussi à la Société une curieuse médaille envoyée également, par M. Lacout. C'est un jeton allemand en cuivre, probablement du XVIIe siècle, et admirablement conservé, ce qui est rare. A l'avers figure un lampadophore armé avec cette inscription à l'exergue : Aut Coesar, aut nihil. Au revers, trois couronnes fleurdelisées dont l'une est surmontée du globe et de la croix, sur fond orné de palmes, de lauriers et d'étoiles, avec cette devise qui fut celle d'Henri III, roi de France : Manet Ultima Caelo,

La pièce est signée Chilian Koch.


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Séance du 8 Juin Présidence de M. DA YMA RD, président semestriel

Assistaient à ta séance, MM. Combes, Calvet, Depeyre, Esquieu, Fourastié, Girma, Greil Viguié.

M. la secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Depeyre raconte l'excursion archéologique faite par la Société des Lettres et Arts de l'Aveyron à Villefranche-de-Rouergue, le lundi de Pentecôte, et à laquelle il prit part comme représentant de la Société des Etades du Lot.

M, Girma signale l'existence,. à Souillac, d'un sceau (?) de bronze, pesant 400 grammes, et ayant environ 63 millimètres de diamètre. Sur l'une des faces est ligure en relief un palais avec tourelles, On lit en exergue : Y. K. A. P. E. Tolosa. Sur l'autre face est une tourelle, avec un fort socle, des figurines à côté et cette inscription : Incarnatione Domini 4238. Cette pièce a été découverte à Vieille-Aure (Hautes-Pyrénées).

M. Viguié lit un travail de M. l'abbé Albe intitulé : Les Quercynois, le Mont-Cassin et Naples. Notre confrère a découvert, aux archives du Vatican, le nom de quatre évêques du Mont-Cassin originaires du Quercy ; Raymoud de Gramat, Gui de Saint-Germain, Bertrand de Montfavès et Ratier de Miramont. Il nous fait connaître également trois autres de nos compatriotes qui ont occupé successivement l'archevêché de Naples : Bertrand de Meychones, Bernard du Bousquet et Bernard de Rodes.

Séance du 15 Juin

Présidence de M. DA YMA RD, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Calvet, Combarieu, Esquieu, Gary, Girma, Greil.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il donne lecture d'une circulaire par laquelle M. le Ministre de l'Instruction publique fait connaître que son département a l'intention de participer à l'Exposition internationale qui se tiendra en 1904 à Saint-Louis ( Etats-Unis d'Amérique) et qu'il réservera dans l'exposition du Ministère une place aux Sociétés savantes de Paris et des départements.


- -148M'.

-148M'. signale la publication, par la librairie Calmann-Lévy, d'un ouvrage ayant un intérêt local : Le Maréchal Bessières, duc d'istrie, par M. André Rabel. Ce volume, du format in-8, est orné d'un portrait et de six cartes.

Le même donne lecture d'une communication de M. le docteur Moreaux, ' qui signale à la Société un détail intéressant et peu connu de l'histoire du Quercy au XIVe siècle. Dans son savant ouvrage intitulé : La France pendant la Guerre de Cent ans, ch. II, p. 27, Siméon Luce parle d'un riche négociant, Regnault d'Auriac, qui avait des comptoirs dans quatre des villes de commerce par où les marchandises d'Orient étaient importées du sud au nord de l'Europe occidentale. Ces villes étaient Montpellier, le port d'arrivage le plus actif pour ces marchandises, après Venise, Gênes et Marseille; Figeac et Paris, entrepôts intermédiaires d'où les denrées orientales se répandaient dans différentes régions de la France, centrale et septentrionale ; Bruges enfin, le grand marché monétaire de l'Europe du Nord, comme Florence était celui de l'Europe du Midi. Vers 1350, le chef du comptoir que Regnault d'Auriac avait à Figeac s'appelait Pons le Maire.

Ce détail confirme ce que Lacoste (Histoire du Quercy, t. II, p, 383 ) dit du commerce de Figeac, très florissant à cette époque, et explique pourquoi cette ville possédait alors un Hôtel royal des monnaies et un grand nombre de Juifs qui'furent massacrés, en. 1320, par les Pastoureaux (Op. cit., t III, p. 15 et 26.)

M. Daymar'd signale deux petites églises romanes intéressantes, dans les environs de Cahors : l'église du MontAt, classée parmi les monuments historiques et la chapelle de N. D. de Velles, près Vers. L'une et l'autre ont. leur transept surmonté d'une coupole sur pendentifs, mais les pendentifs sont plans au lieu d'être cylindriques, de sorte que les bases de la coupole sont octogonales,.au lieu d'être circulaires. En outre, au MontAt; les pendentifs sont évidés par de petits arceaux.

Les chapiteaux des colonnes de l'entrée du choeur sont ornés, au Montât, de feuilles, de fruits et de de billettes ; à Velles, de personnages entrelacés de serpents.

L'existence de ces deux églises romanes à coupole, près de la Cathédrale de Cahors, qui est un modèle du genre, constitue un fait curieux et digne de remarque.


- 149— ■

M; le chanoine Gary donne lecture d'un intéressant article d'un journal de Paris : Les premiers habitants de la France — Les Australoïdes. M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

Séance du 22 Juin

Présidence de M. DAYMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Depeyre, Esquieu, Foissac, Girma, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Il signale dans les compte-rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Paris en 1902, Section des sciences :

P. 11 — Une communication de M. Martel sur le danger que présente le jet dans l'ouverture des cavernes, de détritus qui. contaminent les cours d'eau souterrains. Il demande la promulgation d'une loi immédiate à ce sujet.

P. 20.— Une étude géologique et biologique des cavernes, par M. Martel.

P. 135.— Traits généraux de la flore du Lot. Faits remarquables de géographie botanique récemment, observés dans ce département par M. Malinvaud, un savant limousin, devenu quercynois d'adoption.

P. 178.— Les Mousses du gouffre de Padirac, par M. J. Maheu.

M. l'abbé'Lacout,. curé de Bannes, présenté par MM. Combes et Esquieu, demande à faire partie de la Société à titre de membre correspondant.

En son nom, M. Esquieu communique un curieux jeton de bronze du xvne siècle, dont voici la description : Droit : Buste de profil à droite de Louis XIV, entouré de la légende : Louis, XIV. ROI. DE. FRANCE, ET. NAV. Revers: Trois signes du zodiaque : les gémeaux, la balance, le scorpion ; au-dessus, un soleil ravonnant : au-dessous de la bande zodiacale on distingue vaguement un paysage. Légende : HEIG. OMNIBUS. AEQUS. Inscription au bas du jeton : EXTRAORDINAIRE — DES GUERRES — 1672.

On appelait extraordinaire des guerres les dépenses de guerre qui étaient acquittées à l'aide d'impôts spéciaux, et non par le trésor royal. Les jetons frappés en 1672 étaient probablement destinés à la solde des troupes qui marchèrent cette année-là contre la Hollande.

Au nom de notre confrère, M. Abel Vèzes, l'abbé Viguié donne lecture de deux actes intéressant l'ancien monastère des Clarisses de Gourdon. Le premier, écrit en latin, est daté du 3 juin 1353. C'est une requête


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adressèe au Sénéchal de Périgord et de Quercy par Me Bernard Lamonétie,

chapelain perpétuel de l'église Saint-Siméon de la Chapelle de Gourdon

(sic) procureur fondé de dame Alayde de Beaumont, abbesse du couvent

des Dames minorettes de Gourdon, qui réclame la restitution au Monastère d'un « hospice » situé sur la place publique et de quelques tabliers ou

étals de boucherie y attenant, que sa fondatrice Faydit de Thémines lui

avait légués par testament, et dont Pons de Gourdon s'était emparé.

Cette restitution dût être faite, car dans un second acte,- écrit en langue vulgaire, et daté du 6 mai 1392, l'abesse de Gourdon (sic) avec le consentement de tout le couvent, vend, aux consuls de.Gourdon la moitié d'une maison, située sur la place de la ville, et contre laquelle, de temps immémorial, on avait accutumé de tenir « les mazels », ou étals de boucherie. Ce dernier détail et la situation topographique de cette maison semblent indiquer qu'elle n'est pas autre choses que « l'hospice » dont il est parlé dans l'acte précédent,

Le monastère Sainte-Claire de Gourdon fut fondé en 1300 par Fayts ou Faydit de Thémines, fille de Girbert II de Thémines et d'Hélène de Gourdon, qui combla de biens cette communauté, y prit le voile et en devint prieure. Dans son testament daté de 1318, Guillaume de Thémines, frère de Faydit, fit de grandes largesses au couvent fondé par sa soeur. Il appelle ce monastère « abbaye des religieuses de Peyrat de Maron de Gourdon ».

M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

Séance du 29 Juin Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance : MM. Calvet, Combes, Esquieu, Gary, Greil, Viguié. ,

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. l'abbé Lacout, curé de Bannes, est admis à faire partie de la Société à titre de membre correspondant.

M. le chanoine Gary continue la lecture d'un article sur les premiers habitants de la France. Dans sa dernière lecture il était question des Australoïdes, ainsi nommés parce que leurs caractères anatomiques se rapprochaient de ceux qu'on observe de nos jours chez les Australiens autochtones. Aujourd'hui, l'auteur de l'article nous présente une autre


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race, celle des Esquimoïdes, dont la conformation était à peu près identique à celle des modernes Esquimaux. M. Esquieu continue la lecture de son Armoriai du Quercy.

ERRATA

Tome vingt-sixième : Quatrième fascicule. « Octobre, Novembre, Décembre, 1901 ». — Page 264 :

« SUR MALTRO » — Sounet — de J.-B. Rouquet. Au premier vers du dernier tercet, au lieu de :

« A la fi del coumbat, la nèit, prèp d'el plourabo, »

Lisez :

" A la fi del coumbat, la nèit, prèp d'elpregabo ».



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COPIE DES MEMOIRES

TOUCHANT LA VIE DEM. D'HAUT ESERRE

(Suite)

Se voyant de retour à Toulouze, il croit toutes les affaires fâcheuses finies, et quil pourrait achever ses jours en paix et en repos, dans son cabinet parmi ses livres et ses papiers. Mais cette tranquilité quil se promettait ne fut quune idée, il vit d'abord naitre de nouvelles affaires qui loccupèrent durant presque toute une année ceux à qui M. Pyon avoit laissé des legs dans son testament perdant bientot le souvenir des obligations qu'ils avoient de M. d'Hauteserre davoir sauvé cette succession avec mille peines, se révoltèrent dabord contre luy de sorte quil fut obligé de plaider contre eux en divers tribunaux et dessuyer tout ce que la chicane a de plus malicieux et de plus persecutant quand elle est favorisée par des juges intéressé. Ce quil y eus dans cette affaire de plus facheux encore c'est quon exigea de luy un serment sur une matiere delicate pour l'honneur et pour la conscience, duquel il croyoit que les actes remis au procès qui réndoint le fait en question plus clair que le jour, son age, son nom, et sa réputation le devoint finalement dispenser. Lorsque Caton avoit assuré une chose, quelque incroyable quelle parut on nosoit plus en douter. Je ne crois pas trop flater M. d'Hauteserre en cette comparaison, quelque grande quelle soit, ne croyant pas que Caton ait jamois eu plus d'horreur que luy, pour.le mensonge et pour linjustice, aussi il luy fut très sensible ; plaidant contre des gens de néant de se voir obligé a faire un pareil serment, aussi la verité se manifesta telle bientot après en sa faveur, ses adversaires luy étant venu redemander son amitié avec une confusion extreme de leur mauvois procédé avouant hautement les choses de la manière quil les avoit soutenues et luy donnant meme toutes les louanges quil meritoit.

Mais après que ce procès qui fut un monstre a plusieurs têtes, eut été terminé il commença a jouir de quelque repos et du plaisir de se voir pour la premiere fois sans aucune affaire facheuse, recueillant même; tous les jours dé nouveaux fruits de sa réputation par lestime quil voyoit que


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lon fesoit partout de ses ouvrages quil donnoit au public. Ce repos dura près dun an et il avoit lieu despérer quil serait dune bien plus longue durée, ne s'etant jamais mieux porté, lorsque la mort vint le luy ravir pour luy en procurer un plus durable et plus glorieux, jamais il ne setoit si bien porté, comme je viens,de dire quoique il fut deja dans sa 81 année, et tous ceux qui voyoient sa force et sa vigueur dans un age si avancé luy promettoient un siecle de vie lorsque la nuit du judy 21 août 1682 dormant dans son lit, où il s'etoit couche de bonne heure se trouvant un peu fatigué de beaucoup de peine quil avoit pris ce meme jour, il tomba dans une espece de lethargie,- qui mit d'abord en alarme toute.sa famille,' on fit ce que lon put pour, le reveiller, et comme on vit la difficulté quil y avoit d'en venir à bout par des remedes. ordinaires, on appella des medecins qui le traitant dabord comme un apoplectique, le firent saigner et ventouser si extraordinairement quon luy tira trois ou quatre livre et demi de sang après quoyon luy donna encore de l'Emetique. Il revint à luy, et connaissant parfaitement l'état où il étoit,il s'en prit aux médecins aux. quels il navoit jamois eu aucune foy, les accusant de l'avoir rendu malade, par leurs remedes violents et extraordinaires dès lors il commença à ne compter plus sur la vie, et s'etant muni des sacrements de l'Eglize, il se prépara à la mort quil vit venir avec une constance et une intrépidité admirable. Il ne parla pas beaucoup durant tout le temps quil fut malade, qui fut de six jours entiers, gardant autant quil le pouvoit le silence et demeurant tout renfermé en luy meme dans un certain repos que l'on n'osoit guère interrompre, parce quon voyoit bien que son esprit etoit tout occupé de Dieu et que les choses quil se disoint lui meme valoint mieux que tout ce quon luy aurait pu dire, toute les fois quil fut obligé de parler ou pour repondre à ses amis ou pour donner ordre à ses affaires domestiques,il le fit avec tant de presence desprit et de bons sens,que tous ceux qui le virent en demeurerent charmés,ayant même conservé jusqua cette extrémité de sa vie, une maniere de gayetè qui rendoit agréable tout ce quil disoit, enfin comme il entrait dans le septieme jour de sa maladie il mourut le 27 daoust à neuf heures et demi du soir, quelques heures avant qu'il ne mourut son front perdant je ne sois quoy de sourcilleux quant dordinaire les gens dune grande application, son visage en devint si doux et si beau que ceux qui furent presens en furent dans l'admiration et ne manquerent pas de benir Dieu devant lequel ils ne douterent pas que la mort de ce saint homme ne fut dun grand prix, chacun le louant à l'envie t ne pouvant se lasser de parler de son mérite et de sa rare vertu, c'est


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ainsi quun vase plein dé parfum vient à se repandre, le lieu ou il s'est repandu n'en est pas seulement parfume, mais encore les spectateurs, que cette bonne odeur semble suivre en demeurent si remplis, quils la portent partout où ils vont, et parfument eux mêmes tous ceux qui les approchent. Il fut enterré le 29 dans l'Eglize Notre Dame de Nazareth.

Voila quelle fut la fin de cet excellent homme, duquel on peut dire quil a possédé dans une vie privée et particulière toutes les qualités qui font les plus grands hommes, ayant eu un esprit merveilleux, un jugement admirable et la mémoire aussi heureuse qu'on le peut desirer. Il eut avec cela un courage ferme et intrépide, et si porté naturellement au bien, quil avoit une horreur extreme pour tout ce qui avoit quelque apparence du mal. Il étoit dune taille grande et robuste, ayant la tête belle les yeux pleins de feu, la bouche agréable, le nez grand, le teint blanc et vif, et je ne sais quoi dans la mine de si grave et de si majesteux qu'il ne falloit que le voir pour concevoir de lestime et de la vénération pour luy. Il etoit naturellement gay, aimoit a rire et a railler, ce quil faisoit dordinaire avec tant desprit et d'agrement que peu de gens en cela même, pouvoient se comparer à luy, il disoit a ce propos en riant, quil ne falloit pas toujours parler de bon sens, que cela userait trop les organes, et qu'on devoit. garder ce quon avoit de meilleur sur ce sujet pour les bonnes occasions, avec cela il étoit si sage et si circonspect, quil ne donna jamais lieu a personne de se plaindre de ses railleries, il faisoit l'aumone avec tant de profusion qu'on eut dit qu'il vouloit se ruiner, sa piété étoit exemplaire ne se passant point de bonne fête quil ne fit ses devotions. Il eut toujours pour le Saint-Siege un grand respect et un attachement singulier, comme étant le principe de l'unité et la source de la verité de la foy et de notre creance. Dans cette vue il dédia ses observations sur les epitres de SaintGrégoire le grand au pape Clément IX. lequel témoigna avoir agreable loffre quon luy fit de sa part de cet ouvrage, dont il dit connaitre deja l'autheur parla reputation quil s'etoit acquise depuis longtems dans lempire des lettres, que ce grand Pape avoit toujours fort aimées et fort cultivées. Il avoit la même affection pour sa patrie ny ayant jamais eu ni un meilleur citoyen ni un meilleur françois que luy pour ce qui est de son savoir on peut dire quil a été dans son siecle le premier homme de son metier quoique son métier fut un des plus difficiles, étant véritable que si peu de gens sont capables détudier en droit, cette science étant pour ainsi dire, sans fond et sans rive." Combien moins encore se trouve-t-il qui soient capables de l'enseigner comme il faut. Cest ce quil a fait nean-


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moins avec une capacité et une assiduité entière durant 35 ans. Ceux qui par curiosité l'allerent entendre s'en retournoient toujours charmés de son savoir et de la netteté de son esprit, et je puis a ce propos raconter "une chose qui luy arriva, laquelle, tout surpris quil fut ne laissa pas de luy réussir admirablement bien peu et de M. Bourlemont archeveque de Toulouze, et M. de Besons intendant du languedoc commissaires nommés par le Roy pour la réformation de l'université de Toulouze, étant allés un jour avec une grande suite de personnes de qualité qui les accompagnoient visiter les écoles publiques,au retour de la visite quils avoint faite du canal de la jonction des mers, ils y trouvoient M. d'Hauteserre en chaire faisant tranquilement sa leçon à son accoutumée, la vue inopinée de ses deux commissaire, quil savoit être peu affectionnes aux professeurs, le surprit dabord un peu, néanmoins rappelant bientot toute la vigueur de son esprit il descendit les recevoir, ce quil fit très agréablement, et étant remonté en chaire il leur fit ses compliments les louant de leur zèle, après quoy il parla de l'avantage de luniversité, et à la gloire des professeurs, et ensuite il reprit lexplication de la loy quil avoit commencée, et leur en ayant fait lespèce il la leur expliqua si clairement,et leur en fit si bien remarquer toutes les beautés, quil s'en retournèrent tous prevenus de la nécessité et de l'importance de l'etude du droit, et surtout du mérite et de lhabileté du professeur qui en étoit un si digne interprète. La methode a ete toujours de l'enseigner pied a pied KATA PODA, qui.est la methode que Justinien veut qu'on observe les livres quil a donné au public sur ce sujet en sont des preuves eternelles.

Mais la jurisprudence qui semble demander tout un homme ne la pas renfermé dans ses bornes, quelques étendues quelles soient. Ses autres ouvrages sur tant de matieres différentes font juger quil nignoroit rien, et la postérité qui les verra sera étonnée et de leur beauté et de leur nombre. Cependant il est vrai que le grand savoir étoit sans aucune sorte d'enpleur ni ayant jamais eu d'homme ni plus modeste ou qui parlat moins de science et de littérature que luy on remarque dans le monde quil n'est rien d'ordinaire de plus incomode que les demi savants pour l'empressement qu'on voit en eux de dire de belles choses, et de vouloir passer pour les plus habiles des compagnies. Mais M. d'Hauteserre n'etoit pas de ceux la, comme je viens de dire au contraire il sembloit d'ordinaire ne chercher quà rire, et quà se divertir ne parlant de savoir et de littérature que lorsquil y etoit obligé pour quelque raison de nécessité et de bienséance, c'est pour lors aussi qu'il s'en acquitoit dignement et quil obligeoit bien-


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tot tout le monde à l'écouter, payant toujours argent comptant pour ainsi dire, ceux qui avoient à luy demander quelque chose. Il avoit accoutumé de dire que la foy entroit par les oreilles, et la science par les yeux, voulant par là insinuer quil falloit lire et etudier pour devenir savant. Cependant quelque peine quil prit à fuir la vaine ostentation de la science, il est assuré quil lauroit en receuillant ce quil disoit et qui sembloit luy échaper auroit fait de grands profits. Et le recueil de ces choses ainsi ramassées, auroit sans doute mieux valu que ceux qui ont paru depuis quelques annees de Scaliger et de quelques autres grands hommes du commencement de ce siecle. Il aimoit encore tous les beaux arts surtout la musique et la peintare, s'etant fait un plaisir de ramasser de beaux tableaux et une quantité considerable de belles estampes dont il connaissoit très bien le prix et la beauté. Il aimoit les artisans et les payoit largement quand il les employoit, ayant accoutumé de dire, ars illi sua census, et les considerait comme les premiers pauvres qu'il falloit assister, surtout il aimoit les laboureurs comme exerçant le plus ancien et le plus utile de tous les arts, quand il étoit a la campagne il se faisoit un plaisir ordinaire de s'entretenir avec eux, et leur enseignoit mille choses de leur propre métier quil avoit apprises luy même dans les auteurs anciens qui ont traité si poliment et si noblement des choses rustiques. Il avoit aussi une grande inclination pour les chevaux et c'est peut être la seule chose quil tenoit de son pere quoique d'ailleurs il luy ressemblat beaucoup, et de l'air et du visage, il s'etoit toujours plu d'en nourrir, et avoit toujours préféré cette sorte de voiture à toutes les autres, on luy a méme souvent oui dire quil ne pouvoit senpêcher de regarder à la rue quelque appliqué quil fut aux choses les plus sérieuses, quand il entendoit passer des chevaux, qui fesoint quelque bruit extraordinaire. Sa grande inclination fut toujours pour les livres dont il ramassa un nombre fort considerable. Sa bibliothèque ayant toujours eu la réputation d'etre une des plus curieuses et des plus nombreuses de ces provinces. Toutes ces choses marquent des belles inclinations, et nous font connoître quel homme c'eut été si la forture leut élevé dans les hauts employs, quoique la vertu nait pas besoin de la fortune pour sa perfectton, on ne peut pas nier neanmoins quelle ne serve beaucoup à la rendre plus illustre et plus éclatante, ainsi nous pouvons dire que si cette fortune qu'un ancien a appelle la spectatrice, eut regardé M. d'Hauteserre aussi favorablement quelle en a regardé tant dautres, tous ceux qui lont connu ont souvent dit que cetoit un tres digne sujet pour remplir tous les plus hauts emplois étant né avec une


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vertu profonde, un courage intrépide, une grande étendue de capacité, et un genie sublime et propre à toutes choses. Je ne croi pas pouvoir mieux conclure ce discours de la vie de cet excellent homme que par l'Epitaphe que M. de la Loubere a foit pour luy et par quelques autres.

cy gist le fameux Hauteserre

sa belle ame a quitté la terre

pour s'en retourner dans les cieux

jouir dun repos glorieux

Nous verrions durer ses années

qu'avec regret a terminées

l'inevitable loy du sort

qui nous soumettons tous à la mort

Si la sagesse la justice

La piété sans artifice

la fermeté dans le devoir

les moeurs nobles, le grand savoir

et la gloire exempte d'envie

servoient a prolonger la vie.

IN OBITUM

Nobilis viri Ant. Dadini domini de Hauteserre Jurisconsulti proestantissimi Et academiae Tolosanae Decani Doctrina omnigenia vera et pietate Dadinus insignis jacet hic, pes Claudo dextera manco, Et qui lux caro fuit, et Solamen Egeno . Purpureum morens academia ponit amictum Extinctum de fletgz Jubur, flet cumque Tolosa. Gallia non solum, vel et ipsa Eclesia, totus Sed quaecumque patet doctrinae pervius orbis Authorem at vivax librorum copia supplet

MAURY


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EPITHAPHIUM

Multa locutum cligna cedro, atque marmore,

alteserrum munc loquuntur ipsa marmora,

quem mortuum occultat hic tumulus

sed Redivivum terris late fama exhibet

florentem eloquio, doctrina, autoritate.

Jurisque secretiora reserantem posteris clavi aurea

illo gaude Tolosa et fruere,

urbi et orbi doctore perpetus

D. MARTEL ALIVD

Desinit in fumos extincta lampadis ignis !

et rosea flamma, gratia tota perit non ita palladia decus alteserra Tolosa Claruit hic vivens, post obitum que micat.

D. MARTEL

EPITHAPHIUM

Quis hic jacet sepulchro, amici, quaeritis Antonius Dadinus alteserra ! non

an sic jaceret prisca vitae integritas? Doctrina rerum sic jaceret? hoc fides, pietas, pudor, morumque candor aureus hoc litterarum non sinat decus omnium Mortali tanti corpus hic tegitur viri, mens scripta, virtus, nomen sternum, manent.

BOUVIN

EJUSDEM ; EPITHAPHIUM

Hic probitas rerum callens, florentia libris

Hic studia, hic legum meus gunina jacet Simplicitas doçta, et longi labor utilis evi,


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et sancta haud mendax religionibus amor, Cana fides, moresque et primi temporis avrum

Et pietas viri justitise que tenax aut si non metuunt, mérita immortalia mortem

nunc sua tôt méritis astra Dadinus habet.

BOUVIN. P. N. VIRI CLARISSIMI ANT :

DADINI ALTESERRAE IN ACADEMIA TOLOSANA JURIS UTRIUSQUE PROFESSORIS ET DECANI

Cui natale solum dedit Cadurcam, autiquum proicus genus dadini, sedem conspicuam sohola Tolosa, plausum Gallia, et orbis eruditus, famam illustria scripta sempiternam. coelum (quod lisceat pie augurari) virtus religioque pura fuco, Simperque in miseras manus profusoe Moerens filius optimo parenti, Posuit Ob XXVII, aug. M. DC. LXXXII at, LXXXI

M. d'Hauteserre laissa après luy des dignes successeurs de son esprit et de sa vertu. L'ainé de ses fils Jean Baptiste prit le parti de l'Eglise, et fut chanoine à Cahors. Les embellissements qu'il fit à la chapelle de la cathédrale ou lon revere la pretieuse relique que son bisayeul avoit eu, le bonheur de conserver,sont un monument et de sa piéte et de son goût acquis pour les arts. L'assiduité à ses devoirs, sachante immense, laborité de son caractère, la pureté de ses moeurs, la sainteté de sa vie lui acquirent l'amour et le respect de tous, ceux qui le connurent, et rendent encore aujourdhui sa mémoire en veneration dans Caors.

Le second Antoine fut procureur, general à la cour des aydes de montauban et s'y distingua par toutes les qualités qui font un grand magis-


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trat et un citoyen aimable. Il avoit beaucoup de gout pour la poésie, faisoit aisément des vers pleins d'élégance et d'esprit. Il fut cheri et honoré des grands, considéré et estimé de sa compagnie, aimé et respecté de tous ses inférieurs, joignant a des manieres pleines de bonté et de politesse beaucoup, derudition. un gout infini pour les belles lettres, et une probité des plus exactes.

Le troisième N. prit dabord le parti des armes, mais une espèce de paralisie generale, qui luy survint a la suite de quelques bains quil avoit pris dans une eau trop froide, lobligea a se retirer dans une de ses maisons de campagne, ou il passa le reste de ses jours.

M. d'Hauteserre eut aussi une fille. Jeanne d'Hauteserre, qui fut mariée à.un gentilhomme de Moissac nommé M. de la Coste. Elle eut en partage les qualités de son sexe, beaucoup de beauté reunie à toutes les grâces de l'esprit et du corps.

Les productions de lesprit furent en plus grandnombre chez M. d'Hauteserre et quoique nous ayons déjà parlé de ses principaux ouvrages, j'ai cru devoir ajouter ici un catalogue exact de tous ceux que je connais de luy selon l'ordre des dattes.

CATALOGUS LIBRORUM

quos edidit antonius dadinus altaserra

in academia Tolosana juris utriusque professor

1er de Ducibus et comitibus provincialibus galliae

libri tres quibus accedit liber singularis de

origine et statu feudorum pro moribus galliae

Tolosa... 1643

Joanni Berterio, Tolosani senatus principi in 4° fol . .. 336

.2° rerum aquitanicarum libri quinque

Tolosae.... 1648

pietro seguierio galliarum cancellario

in 4° fol... 395

3° Dissertationum juris canonici libri quatuor

Tolosae 1651

Carolo de Montchal archiep. A Tolos, in 4° fol..,....., ..254


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4° de fictionibus juris tractatus quinque

quibus accessit solemnis praelctio ad L cum societas ff. pro socio

Parisiis 1659

Guilhelmo de lamoignon principi senatus

parisiensis

in 4° fol ., .181

5° Brevis et enucleata expositio in institutionum justiniani libres quatuor

Tolosae 1664

Joanni B. Colberto fisco praefecto

in 4° fol.

6° Commentarius perpetuus in singulas decretales

innocent 3 quae per libros 5 decretalium sparsae sunt

lutetioe parisiorum 1666 petro seguiero franciae cancellario

in fol.... pages 637

7° Nota et observationes in 12 libros epistolarum

B. gregorii papoe, hujus nomine 1 cognonine magni

Tolosae 1669

Clémenti IX pontifici maximo

in 4° fol .336

8° asceticon sive briginum res monasticas libri X

Parisiis 1674

Guilhelmus de lamoignon senatus principi in 4° fol 500

9° Recitationes quotidianoe in claudii-Tryphonini

libros 21 disputationum ; et varias partes digestorum et codicis, tomis 5 distincta

Tolosae 1679

Ludovico 14 Regi galliarum Xanissimo

10° Notae et observationes in 10 libros historiae francorum B gregorii Turonensis Episcopi : et supplementum fredegarii Tolosae 1679


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Janui B. Colberto prsefecto generali sacri aerarii in 4° fol 413

ll°JNota et observationes in anastasium de vitis romanorum pontificum

Parisiis 1680

Michaeli le Tellier galliarum cancellario

in 4° fol 163

12° in libros elemantinarum commentarii

quibus accessere sex proelectiones solemnes habita} pro instaaurandis scholis

Parisiis 1680

Claudio Lepeletier patricio et comiti consistoriano

in 4° fol 142

13° Eclesiast-ica} juridictionis vindicia adversus

Caroli fevreti et alliorum traetatus de abusa suscepta

opus posthumum Parisis 1703

14° Commentarius perpetuus in singulas

decretalee alexandri 3 pont max quae libris 5 decretalium gregorii 9 continentur opus nondum editum.

praeter autem hos quatuor decem libros est et ulter ab codem autore, du parochiis scilicet, de quo supra meminit pagina 36 sequen, et si diligenter perquinerim, nondum polui nancisci uno quinque alii rev. aquitanie libri impressi tolosa anno 1657 Sequerio quoque dicati incipi ante ad an. 507 f. finiuntur ad annum 1137 in 4° fol. 532. finis.


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EXTRAIT DES REGISTRES DE L'UNIVERSITÉ

DE TOULOUSE

Contenant la postulation de M. Antoine Dadines d'Hauteserre à une chaire de droit civil et canon de lade Université.

L'an 1648. Et le 19e jour du mois d'octobre dans le couvent des augustins étant assembles M. Duvergé, docteur régent en droit en luniversité deToulouze et recteur d'icelle, MM. dePelissier Simplicien, Saint-Martin, Capdeville, Laudon, Reginald, Solenie, et Mulatier Docteurs régents, en Théologie, maran, majoret, Taillasson et la Roque docteurs régents en médecine. La volvene docteur régent en chirurgie pharmacie et queyraz

en arts le'd. Sr Recteur auroit de plus représenté que la

chaire que feu M. de Polier possédoit en droit canon et civil en la présent Université auroit étoit été déclarée vacante au commencement du mois de Juin dernier et le notum publiquement affiche et envoyé aux universités, suivrent les ordonnances pour la dispute de laquelle ils trouvent dans les registres de l'université que M. Jean Raymond Taillasson docteur es droits avoit baillés son nom par procuration le 4 septembre dernier et depuis serait arrivé dans cette ville le 16 du courant auroit prié la compagnie vouloir délibérer tout présentement s'il seroit à propos de bailles jour aud. sieur de Taillasson pour faire ses lectures après la Toussaint ou si! seroit convenable dy pourvoir par autre voye led. Sr de la Roque auroit représenté quil y en avoit d'autres qui lui avoient donné leurs noms verbalement et par écrit.

Sur quoi les avis demandes led. Sr de Pelissier auroit dit quattendu le savoir eminent de M. Antoine Dadine d'Hauteserre docteur et avocat en la cour il étoit davis de postuler au parlement le d. Sr d'Hauteserre et à cette fin présenter requete à la cour au nom du sindic de luniversité en autorisation de la postulation, duquel avis auroint été les dts Srs. Simplicien, St Martin, Capdeville, Landon, Reginald, Solenier et Mulatier docteurs régents en Théologie. ■

Le d. Sr de Maran a dit que la chose n'est plus en son entier dautant que le notum ayant éte affiché par déliberation de luniversité de quoi les les lettres de toutes les universités du royaume et particulièrement de


— 165Paris

165Paris par M. de Larroque font pleine foy et les noms de certaines personnes de considération qui ont disputé en cette université ou autres fameuses, d'autres qui desiroient tous se présenter à la dispute et que se seroit faire passer luniversité pour être de mauvoise foy et sans parolle même que le bruit de la postulation de M. d'Hauteserre avoit deterré des jeunes hommes de cette ville de donner leur nom et que si luniversité venoit à le postuler ce seroit les décourager à l'avenir attendu quon navoit nul égard aux ordonnnances royaux arrets de la cour et statuts de l'université qui ordonnent la dispute outre que le Sr d'Hauteserre n'est nullement postulable dautant quil est inoui que jamais personne ait été postulé, s'il n'etoit docteur regent ou l'avoit été dans une université fameuse ou disputée en celle cy ou les opinants eussent été auditeurs. Ce que le Sr d'Hauteserre n'avoit pas fait et que même défunt M. Sanctus bien quil fut le doyen des docteurs de la faculté de médecine quil exerçoit depuis longues années avec honneur et etoit docteur régent en art avoit été obligé de disputer la chaire de médecine pour nonfreindre les statuts de luniversité, et depuis, M. Purpas, et par dessus que le dit M. d'Hauteserre n'avoit ici ni ailleurs disputé aucune regence civil qui en la faculté qui est aujourdhuy la plus suivie et importante recommandant que son avis fut inséré. M. d'Hauteserre avoit bien disputé une chaire dans luniversité de Cahors comme il le dit luy même dans le ch.12 du livre 4 desort. Jur. can. cum Legerem cadurci pro cathedra vacante, mais ce netoit qune chaire de droit canon en la delibération duquel ont été leds Sr de Majorai, Taillasson et Laroque tous docteurs régens en droits qui lont signe.

Le d° Sr de Purpan, Larroque, La Voulvene et Queyrats ont été de l'avis du d. Sr de Pelissier duquel avis avoit été pareillement le d. Sr Recteur et conformément à iceluy auroit conclu que lacour seroit très humblement suppliée d'agréer et autoriser la postulation du d. St d'Hauteserre en la chaire du droit canon et civil que le d. Sr de Polier occupoit pendant sa vie.

L'an 1648 et le 21 jour du mois d'octobre, l'université étant convoquée par Cartel signé de la main du recteur et scellé et étant assemblés dans a salle de la chancelerie MM. Michel Duvergé, docteur régent en droit et recteur de la d*. Université, Gabriel de Pelissier, Antoine Solanier, St-Martin, André Landon, Antonin Reginald, Antoine Solanier et Bernard Mulatier, docteurs régents en théologie, François de Purpan et Jean Larroque docteurs régents en médecine, Jean Antoine La Voulvene docteur


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régent en chirurgie et pharmacie et Louis de Queyrat docteur régent èz arts.

Led. Sr Recteur auroit représenté avoir assemblé la compagnie par Cartel pour délibérer sur la réception et Installation de Me Antoine Dadine d'Hauteserre en la régence du droit canon et civil cy devant tenue par feu Me Martin de Potier et ce conformément à la delibération du 19 du courant contenant la postulation du Sr d'Hauteserre en la- de régence confirmée par arrêt de la cour prononcé le jour d'hier le Cartel étant de teneur.

Ex parte Dni rectoris universitate tolosanas praecipitur et mandatur omnibus doctoribus regentibus cujuscumque facultatis dictae academiae quatenûs sub pana prastiti jurumenti intersint castina die-21 mensis et annie iafra scripti hora proecisa 9e matutina in aula cancellaria Tolosanae prousme illic super receptione et comptoetione Antonù Dadini alteserra in professorem et doctorem regentem utriusque juris loco defuncti antecessori longe Clarissimi doni martini de potier secundum quod exigit series ac teno postulationis in personax ejus collatoe et 20e die hujus mensis auctoritate senatus consulta confirmatae cum protestatione quod non obstante aliquorum absentia per proesentes procedetur datum Tolosae proedicta die du 20 mensis octobris anno domini 1648. Duverger rector, de dicti Domini Rectoris mandato. Roux secrétaire signés et scellé du petit sceau dudt St Recteur.

Sur quoy après avoir commandé a Faramond secrétaire de l'Université de faire lecture dudt arrêt la dte lecture faite et les avis demandés.

D'un commun consentement auroit ete delibere que tout présentement led. Sr d'Hauteserre seroit reçu et installé en lad. régence èz droits et ensuite led. Recteur ayant commandé aud. faramond daller quérir led. Sr d'Hauteserre et iceluy entré led. Sr Recteur luy auroit dit que dun commun consentement l'Université avoit délibéré quil seroit présentement reçu et installé en lad. régence, laquelle il luy conferait après qu'il auroit fait la profession de foy et prêté le serment en tel cas requis ce que led. Sr d'Hauteserre auroit fait et après led. sieur Recteur luy auroit conféré lad, régence et fait asseoir en sa place et pour le mettre en possession d'icelle dans les écoles de droit se seroit comis luy même avec led. Sr Laroque docteur régent en médecine ce quils auraient fait incontinent après preuves Jacques de Rouchon et Louis de Maréchal habitans de Toulouse témoins.

Ensuite la teneur de l'arrêt de confirmation de lad. postulation.


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Extrait des Registres du Parlement.

Sur la requête présentée par le syndict de l'Université de Toulouse contenant que la de université assemblée le jour d'hier 19 de ce mois d'octobre au couvent des R. P. Augustins auroit délibéré que la chaire de droit canon et civil que feu M. Martin de Polier occupoit pendant sa vie seroit remplie sous le bon plaisir de la cour par voye de postulation de la personne de M. Antoine Dadine d'Hauteserre. Requerant quil plaise agréer la délibération et postulation faite par led. syndic de la personne du d' Dadin d'Hauteserre et vu la demande de délibération et dite du procureur général du Roy la chambre séant en vacation ayant égard à la Requete du dt syndic de l'Université a ordonné et ordonne que la postulation faite du d* Dadin d'Hauteserre à la place du régent en droit canon et civil vacante par le décès dud. Polier sortira à effet prononcé à Toulouse en lad. chambre des vacations le 20 octobre 1648 de Malenfant signé. Collationné A. Dassesat Rap.

ROUX, secrétaire signé.

Louis GREIL.


ESSAI D'UN ARMORIAL QUERCYNOIS

Filiation justifiée depuis Jean Chapt, second fils de Guichard Chat, en 1400.

Assemblée de la noblesse à Cabors, en 1789.

D'azur, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or.

(Généalogie très détaillée dans l'Arm. général de d'Hozier. — E. de Barthélémy : Arm. général des Reg. de d'Hozier, p. 86. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I, col. 805. — Notes et doc. Arch. du Lot : F. 484).

— Charles-Dominique de Caretto (Mgr.). — Evêque de Cahors, de 1512 à 1515, — Voy.: Caretto (de).

162. — Charlet de Sauvage (de). — Quercy.

D'or à une cigogne de sable, au vol abaissé; au chef d'azur, chargé d'un croissant d'or, accompagné de 2 étoiles du même.

(Ann. général herald. 1902).

163. — Charry (de). — Seigneurs de Charri (paroisse de Rouillac), Calhiavel (près Montcuq), Malmont-le-Petit.

Laurent de Charry fut surnommé par Montluc, le « Second Bayard » : il fut assassiné à Paris en. 1563.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'azur, à la croix ancrée d'argent.

(Lacoste : Hist. du Quercy. T.. IV. p. 180 Poplimont :

La France héraldique, T. III. p. 15).

164. — Chasteigner et. Castaignier (de).—Seigneurs de la Chasteigneraye, la Rocheposay, Moissac, Haut-Castel, Lauzerte, le Castaigner ou le Chasteigner, Cassemartin, Montbrun, Beaupuy, Loubejac, Sainte-Foy, etc. en Poitou, Quercy et Astarac.

Maison originaire du Poitou, vers 1060, répandue en Quercy et Astarac.

La branche de Quercy a pour auteur Arnaud-Gasbert Chasteigner, qui vint se fixer en cette province, près de Lauzerte, au temps de la guerre des Albigeois. Il épousa en 1230, Alix de Loubéjac, dame de Haut-Castel, avec obligation de prendre les armes de Loubejac, qui sont :

D'argent, à trois fasces de gueules.

Il appartenait à la branche des Chasteigner de Rocheposay et portait, comme la branche de Chasteigner de Poitou :


- 169 —

D'or, au lion passant de sinople, armé et lampassé de gueules.

Une branche s'établit à Grenadette, en Astarac (Gers).

Armes actuelles de la famille de Chasteigner ou Castaigner :

Ecartelé : aux I et 4, d'or, au lion passant de sinople. ; aux 2 et 3, d'argent à trois fasces de gueules.

Couronne : de marquis, depuis l'extinction des Castaigner, marquis de Sainte-Foy.

Tenants : deux sauvages de carnation, armés de leurs massues, ceints de feuillage de sinople.

(Généalogie, par A. Du Chesne, imprimée en 1634. — Généal. hist. par Clabault, in-4°, 1771-78. — Dict. de la noblesse franc., par La Chesnaye-Desbois. — Dict. des familles du Poitou, par Beauchet-Filleau. — Bulletin herald, de France, 1901, eol 83).

165. — Chaunac de Lanzac (de). — Marquis et vicomtes de Chaunac ; seigneurs de Chaunac, Lanzac, Sibeaumont, Sernon, Montbette, Montlauzi, en Limousin et Quercy.

Famille de très ancienne chevalerie de Rocamadour, dit Lacoste, (Hist. du Quercy : T. III. p. 26). Jean de Chaunac se croisa en 1150.

Maint, en noblesse. — Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'argent, au lion de sable, armé, lampassé et couronné de gueules.

Supports : deux chimères.

(Notes de 1265 à 1779, aux Arch. du Lot : F. 375. — Vicomte de Bonald : Doc. généal. sur des familles du Rouergue., p. 100 (généalogie).

— Cheylus (Mgr.) Joseph-Dominique (de). —Evêque de Cahors. de 1666 à 1776. — Voy.. Joseph-Dominique de Cheylus (Mgr.).

166. — Chouriny (de). —Election de Figeac. — Seigneurs de Roumegouse, Pounou, Blanat.

Maint, le 7 juillet .1716. — La noblesse de cette famille avait été vivement contestée.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 92).

167. — Clermont et Clairmont-Toucheboeuf (de). — Vicomtes de Puy-Calvel ; barons de Gramat, seigneurs de Thégra, Saint-Projet,

Dégagnac, Besse, etc. — La maison de Toucheboeuf est très ancienne en Bas-Limousin.

12


— 170—-

La branche dés Clairmont-Touchebceuf a été fondée en Quercy par Jean de Toucheboeuf, qui épousa en 1440, Marquèse de Garis, dernier rejeton de la noble et ancienne famille qui possédait les seigneuries de Concorès, Grand-Roques, Poudens, Clairmont-le-Gourdonnais, etc. (Lacoste : Hist. du Quercy : T. III. p. 395. — Arch. du Lot : B. 1221).

Ecartelé : aux 1 et 4, de au croissant de ; aux 2 et 3, de..... au

lion passant de armé et lampassé de

CLAIRMONT DE VERTILLAC (DE). — Seigneurs de Vertillac, SaintProjet ; barons de Gramat ; barons et comtes de Clermont (érection en comté de mai 1642).

Ecartelé : au I, d'azur, à deux boeufs d'or passants l'un au-dessus de

l'autre, qui est de Toucheboeuf; au 2, coupé : au I, parti d'argent et de

gueules, qui est de Gaulejac : au 2, de gueules, à la bande d'azur bordée

d'argent, à la bordure componée d'argent et de gueules de six pièces, qui

est de Gozon ; au 3, de à la bande de ; au 4, de à la croix de...

(Guyon de Malleville : Esbals sur le pays de Quercy, p. 458, pl. n° 13). Voy. : Toucheboeuf (de).

168. — Clermont-Lodève (Guy de). — Seigneur de CastelnauBretenoux ; sénéchal de Quercy en 1587. D'or, à trois fasces de gueules, au chef d'hermines.

— Cluzel (du). Voy. : Du Cluzel.

169. — Colomb (de). — La famille de Colomb est fort ancienne dans le Quercy, où on la trouve dans les actes dès 1467. François de Colomb fut gouverneur et commandant des ville et château de Cardaillac en 1586, etc.

Maint, par arrêts de la Cour, des aides de Montauban et du Parlement de Toulouse, et par jugements rendus en 1666, 1698 et 1710, par MM. Le Pelletier de la Houssaye, de Rabastens de Fortia, Le Gendre, Intendants aux recherches de la noblesse.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, au chevron d'or, accosté de deux étoiles, surmonté d'un croissant et accompagné en pointe d'une colombe, le tout d'argent.

(Bull, hérald, de France : 1892, col. 597).

— Extraits de la Généalogie de la famille de Colomb, par M. Champeval de Vyers ;


— 171

A) — Tige : De Colomb du Teil, seigneurs de: Campendu (Gorses), le Teil (Siran), la Condamine, le Claux, etc.

D'azur, à la colombe essorante d'argent.

(Lacabane).

B) — Branche de Colomb de Favars. — Election de Figeac. — Seigneurs de Favars, la Bauze, la Gorse, Doulen,. la. Serre, la Prade.

c) — Rameau de Colomb de Mauriac.

D) — Branche de Colomb de Puyblanc ; seigneurs dudit, Camboulit, Cazalès, Malegorce : co-seigneurs de Saint-Cernin-del-Caussé.

D'azur, au chevron d'or, accosté de deux étoiles, surmonté d'un croissant et accompagné en pointe d'une colombe, le tout d'argent. Couronne : de marquis.

(De Magny : Arch. de la noblesse).

E) — Branche de Colomb de Lomagne ; — Election de Figeac. — Seigneurs de Campendu, la Barguière, Lomagne (Thémines), le Port.

F) —Branche de Colomb de Saint-Thamar ; seigneurs dudit (Terrou), Lafage,n le Martelez. (Martelles, vers Rudelle), la Verrière, Loumaigne, le Port (paroisse de Thémines), etc. ; co-seigneurs de Campendu.

Pr. dep. 1520. — Maint, le 18 mars 1700, par Le Gendre.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Branche éteinte en 1874.

De gueules, à deux chevrons d'or, accompagnés en pointe d'une colombe d'argent; au chef cousu d'azur, chargé d'un croissant montant d'argent entre deux étoiles d'or.

G) — Rameau de Colomb de Goutepeyrouse ; seigneurs dudit, et de Pomiers (Gorses, Lot).

H) — De Colomb de Sasmayous ; seigneurs dudit, et de Nozières (Terrou).

1) — De Colomb du Raysse, sieurs del Raisse.

D'azur, à trois fleurs de lys d'argent, 2 et I, et une bande d'argent, brochant sur le tout ; aliàs : d'argent à trois losanges de gueules.

(Champeval : loc. cit. — Arch. du Lot : F. 89 et 377. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

Voir aussi : Coulom (de) et Coulon (de).


— 172 —

170. — Colombier (del). — N del Colombier acheta en 1325, de

Gausbert de Domme, les seigneuries de Rampoux, Lavercantière et Saint-Martin.

(Lacoste : Hist. du Quercy, T. III, p. 124).

171. — Comarque (de). — Seigneurs de Moissac. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

(Abbé Ed. Albe : Autour de Jean XXII, p. 50).

172. — Combarel du Gibanel. — Seigneurs de Gibanel, Saint Martial d'Entraygues, Verniolles, etc. — Limousin, Auvergne, Quercy.

Parti : au I, d'azur, à trois coquilles d'or en pal; au 2, de gueules, à une demi molette d'éperon d'argent, mouvante de la partition. Le château de Cénevières (Lot), appartient à cette famille.

(Ann. général hérald. 1902.— Arch. du Lot: F. 302).

173. — Combarieu du Grès. — Quercy, en 1345.

Parti : au I, fascè d'argent et de gueules de six pièces ; au 2, d'argent,. à une fasce d'azur, accompagnée de deux lions de gueules, l'un en chef l'autre en pointe.

Supports : deux lions.

Le château du Grès, près Moissac, appartient à cette famille.

(Ann. général hêrald. 1902).

174. — Comminges (de). — Vicomtes et comtes de Comminges, vicomtes de Bruniquel ; — vicomtes de Turenne ; seigneurs de Genebrières, Gazais, Puygaillard.

Dont Jean Roger de Comminges, chevalier, vicomte de Couserans, sénéchal du Quercy en 1433.

Ecartelé : aux I et 4, de gueules, à la croix vidée, cléchée et pommetée d'or, qui est de Toulouse-Bruniquel ; aux 2 et 3, d'argent, à la croix pattée de gueules, qui est de Comminges.

Timbre : couronne de comte.

Cimier : un phénix issant. Supports : deux griffons.

Devise : En amendant.


— 173 _

Sceaux de 1306, 1315, 1322, 1336 :

Parti : au I, d'argent, à la croix pattée de gueules, qui est de Comminges ; au 2, coticé d'or et de gueules, qui est de Turenne.

Un sceau de 1308 porte :

Ecartelé : aux I et 4, de gueules, à quatre otelles d'argent posées en sautoir (formant ainsi la croix pattée) ; aux 2 et 6, de Turenne.

(Ph. de Bosrcdon : Sigill. du Bas-Limousin. — Arch. du Lot : F. 378).

— Comtes de Cahors. — Voy. : Evêques de Cahors ; Vicomtes de Cahors.

17.5. — Comtes de Toulouse, Quercy et Rouergue.—Seigneurs de Moissac, Montauban, Caylus, Puy-Laroque, Castelnau, Sauveterre, Mondenard, Montcuq, Hautmont, Mirebel, Lauzerte, Caussade, Beaucaire, Miramont, Brassac, etc.

De gueules, à la croix vidée, cléchée et pommelée d'or, dite : Croix de Toulouse.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue, T. I. p. 207. — Lacoste : Hist. du Quercy, T. II. pp. 273, 292. — Bull, herald, de France: 1892, col. 42).

176. — Conflans (de). — Marquis de Saint-Sulpice, en Quercy. D'azur, semé de billettes d'or, au lion d'or brochant sur le tout.

177. — Conquans (de). — Election de Figeac. — Seigneurs de Conquans, La Salle, Lastensouses, Monteyli, Leylozès, Queyrigut, Cancès (Ladinhac), Camburat, la Garrigue, la Mazière (Boisset), Siscan (Quèzac), Toursac (Boisset), Cayrigus (Viazac), Lescure, la Chausinie (la Besserette), Loubressac (Leynhac), Nantuech et Lacan (Saint Constans), etc.

Cette famille tire son nom du vieux château-fort de Conquans, commune de Boisset en Haute-Auvergne.

Pr. dep. 1583. — Maint, le 5 septembre 1666, par de Fortia et le 7 juillet 1716, par Laugeois.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'azur, à l'aigle éployée d'or, couronnée du même.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Champeval : Généal. de la famille de Colomb, p. 84. — Arch. du Lot: F. 92 et 379. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc., T. I. col. 915).


— 174 —

D'argent, à l'aigle éployèe de sable, couronnée d'or.

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban). Timbre : un heaume taré de profil.

Sceau de Rigal de Conques (Conquans) en 1450 :

D'or, à l'aigle éployèe d'azur.

Cimier : une aigle d'azur entre deux ailes de pourpre.

(Arch. du Lot : F. 143).

178. — Constantin (de). — Seigneurs d'Antenac, Castelmerle, les Junies, le Bousquet, Rigoulès, Saint-André, le Vivier, la Mothe, le Claux, Pressac, Montègut, Péchagut, etc., en Quercy et Périgord.

Famille originaire de Gourdon (Lot). (Arnauld, bourgeois de. Gourdon, capitoul de Toulouse, 1482). Maint, en février 1648.

D'or, à l'aigle à deux têtes de sable ; au chef d'azur, chargé de trois croisettes d'argent.

Couronne : de marquis.

Supports : deux lions.

Devise : In hoc signo vinces.

(De Mailhol : Dict. de la nobl.. franc. : T. I. col. 916. — Vicomte de Gérard : Réformation de Sarlat, mns).

179. — Consuls de Cahors. — Seigneurs de la Capelle, Bégous, Cavaniez, la Rozière, Saint-Cirice et autres lieux.

Sceau des Consuls (1276): sceau rond de 77 m/m de diamètre : un pont à six arches très élancées, surmonté de cinq tourelles crénelées et ajourées. Légende : SIGILLVM : DE : COMVNI : CONSILIO. Au revers: l'Hôtel de Ville dans une enceinte fortifiée. Même légende.

(Coll. Greil. — Arch. du Lot : H. 66). Autre sceau de 1721 :

Ovale arrondi de 22 m/m sur 20 ; aucune légende : un pont à six arches sur lequel se dressent cinq tourelles.

(Bibl. Nat. : Pièces originales. Dossier de la Roche-Fontenilles).

180. — Corn (de). —Election de Figeae. — Marquis d'Ampare, Lieucamp, en Rouergue; barons de Puymerle; Seigneurs de Corn, Anglars, Capdenac, Sonnac, Belmont, en Quercy ; Queyssac, en Limousin.


-175 —

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à deux cors de chasse d'or, liés, enguichés et virolés de gueules, posés l'un sur l'autre en fasces; au chef bandé d'argent et de gueules de six pièces.

Couronne : de marquis.

Cimier : un château flanqué de deux tours carrées, celle de dextre sommée d'une tourelle de même, d'où sort un étendard aux arme des Vécu, derrière lequel deux autres étendards sont passés en sautoir, l'un à dextre, d'azur à deux cors de chasse d'or, l'autre à senestre, bandé d'argent et de gueules.

Tenants ; à dextre : un chevalier soutenant de son épée une couronne royale; à senestre : un ange portant une croix.

Devise : Dieu est tout.

(J. Pautet du Parois : Le Blason, p. 288, et pl. IX, n°404).

D'azur, à trois ou deux cors de chasse d'or contreposés, liés, enguichés et virolés de gueules.

On trouve des écussons de cette ancienne famille ayant un chef bandé d'argent et de gueules de six pièces; d'autres : écartélés : aux 1 et 4, de Corn ; aux 2 et 3, bandé d'argent et de gueules.

(Laîné : Nobil, de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 92).

Armes des Corn d'Ampare :

Ecartelé : aux 1 et 4, bandé d'argent et de gueules de six pièces ; aux 2 et 3, d'azur, à deux cors de chasse d'or, posés l'un sur l'autre en fasces.

Armes du marquis d'Ampare en 1732

Ecartelé : au I, d'argent, à trois fasces de gueules ; au 2, de gueules,

au lion de : au 3, d'azur, à la harpe d'or ; au 4, de Toulouse; et sur

le tout : de Corn, qui est : contre ecartelé : aux I et 4, d'azur, à deux cors de chasse d'argent (lisez d'or), liés, enguichés et virolés de gueules ; aux 2 et 3, de gueules, à trois bandes d'argent.

(Généal. dans les Pairs de Courcelles. — id. De Barrau : Doc. sur le Rouergue: T. III. p. 169. — Notes, de 1262 à 1779, aux Arch. du Lot : F. 380).

181. — Cornély (de). — Seigneurs de Mèlac, Canteperdrix ; co-seigneurs de Camboulit, Cambes, Boussac.

Cette famille est originaire de Peyrusse, en Rouergue, où elle exerçait la marchandise au XIVe siècle et au commencement du XVe Elle n'a pris les qualifications nobles que lorsqu'elle vint se fixer en


— 176Quercy,

176Quercy, 1420 à 1430. (Jean de Cornély, fils ou petit-fils de Bérenguier, qui vint s'établir à Camboulit où il acheta des rentes, est le premier, qui ait été qualifié noble).

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'or, à un cerf de sable, courant enfasce, et une rose de gueules posée à la pointe de l'écu ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.

(Preuves pour la Grande-écurie en 1766).

On. trouve d'autres armes qui doivent être considérées comme très douteuses :

D'argent, au cerf élancé de gueules, accompagné de trois corneilles de sable, 2 et I, celle de pointe surmontant une étoile d'azur ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.

(Généal. très incomplète pour les premiers degrés, dans le petit ouvrage de Courcelles. — De Barrau : Doc. sur le Rouergue. — Notes et généal. aux Arch. du Lot : F. 381).

182. — Cornil (de). — Seigneurs de Creysse, Tégra, Prouilhac, Roquenadelh, en Limousin et Quercy.

Cette maison s'éteignit en 1541 dans celle de Durfort, tige des Durfort-Prouilhac, famille éteinte elle-même en 1648.

Raymond de Cornil, évêque de Cahors, de 1280 à 1293, naquit au château de Creysse (Canton de Martel).

De gueules, à trois cors de chasse d'argent, viroles d'or, posés en pal. (Preuves de la maison de Loubrérie pour Saint-Cyr, en 1687. Fonds d'Hozier. — Lacoste: Histoire du Quercy, T. II. p. 348).

183. — Cosnac (de). — Seigneurs de Meyraguet, en Quercy.

Maison qui a pris son nom d'une terre située près de Brive, en BasLimousin, et connue depuis 924.

D'argent, semé d'étoiles (ou molettes d'éperon) de sable; au lion du même brochant, armé, lampassé et couronné de gueules.

■Couronnes : de comte et de marquis.

Cimier : un lion issant de sable.

Tenants : deux sauvages.

Devise : Neque aurum honora neque argentum, ou neque auro, neque argento, sed honore (moderne).

Sceau de Bernard de Cosnac, chevalier, en 1342 :

De à deux chiens passants de

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, p. 312. — Arch. du Lot : 382.— De Mailhol : Dict. de là nobl. franc. : T. I. col. 936).


— 177 —

184. — Costes. — A Montauban.

Cette famille descend de David Costes, pourvu d'une charge de secrétaire du roi en la Chancellerie près le Parlement de Toulouse, le. 26 juillet 1711. Maint, le 23 avril 1716, par Laugeois.

D'azur, au lion contourné d'or ; à la fasce d'argent, brochante sur le tout, chargée d'une rose de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94).

185. — Coston (de). — Barons de Durtail, Cornas et Saint-Romain de Lerp, en Vivarais.

Une ancienne tradition fait cette famille originaire du Quercy, d'où une de ses branches se serait établie en Angleterre. La filiation suivie par actes authentiques remonte à Pierre de Coston, lieutenant dans le régiment de Piémont en 1620.

Parti : au I : d'azur, à trois fers de lance, alias, tronçons de piques d'or, qui est de Coston ; au 2 : coupé au I : de gueules à trois têtes de boeufs d'or, panachés du même; au 2 : semé de France, qui est de Bouvier de Montmeyran.

(Claude-François de Coston, mousquetaire du roi, major de Valence en 1677, chevalier de Saint-Louis, mort en 1732, épousa en 1682, Louise de Bouvier de Montmeyran, héritière de la branche aînée de cette famille).

Devise : Non solum armis.

(Bull, héraldique de France : 1892 : col. 109).

186. — Coulom (de). — Seigneurs de la Gorsse, Fabas : Pr. dep. 1569. — Maint, le 9 août 1698, par Le Pelletier.

Seigneurs de la Rauze :

Pr. dep. 1540. — Maint, le 18 déc. 1700, par Le Gendre.

D'azur, à l'aigle d'argent, becquée et membrée de gueules, volant vers le flanc dextre de l'écu.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

Bertrand de Colom, sieur de la Geisse (Gorsse ?) D'or, à une fasce d'azur, chargée de deux colombes affrontées d'argent. (Armorial général de France. — Arch. du Lot : F. 143).

187. — Coulon (de). — Ancienne famille qui a donné de nombreux gentilshommes verriers toujours qualifiés nobles ou écuyers, en la


— 178 —

province de Périgord, et a formé plusieurs branches, parmi lesquelles il faut citer celles de Labrousse, Puygauthier, la Cellerie, Farard, Maisonneuve, Lagranval.

La famille Coulon (dont le nom s'est écrit : Colomb, Coulomb, Colon), semble être venue du Midi, à la fin du XVIe siècle, bien qu'une tradition la dise originaire du Quercy, où dès le XVIe siècle, des Coulomb étaient lieutenants généraux de Figeac.

M. L. de la Roque, considérant combien l'art de la verrerie se perpétuait dans les mêmes familles, toujours alliées entre elles, serait disposé à faire descendre les Coulon, nobles verriers du Périgord, des Coulomb, verriers du Languedoc, maintenus dans la noblesse d'extraction par Le Gendre, Intendant de Montauban, sur preuves remontant a 1520.

D'azur, à trois fleurs de lys d'argent (concession royale,, sans nul doute) ; à la divise en chef d'argent, surmontée de deux colombes du même.

(Ces armes sont celles des branches de Maisonneuve, Labrousse et Farard (Favars) ; celles de Lagranval, la Cellerie, etc., variaient sensiblement, mais conservaient toujours, soit les fleurs de lys, soit les colombes).

(Bull, hérald, de Fr. : 1893, col. 155).

Voy. : Colomb (de).

188. — Couret de Villeneuve. — Famille originaire du Quercy. Louis XIV accorda par édit de 1696, les armes ci-après à Isaac

Couret de Villeneuve, avocat au Parlement, de l'élection de Cahors :

D'azur, à trois levrettes d'argent, 2 et I.

Couronne : de comte.

Cimier :une aigle naissante.

Supports : deux aigles d'or.

Devise : Le Droit.

A cette famille appartenaient Martin et Pierre-Camille Couret de Villeneuve, littérateurs et imprimeurs distingués qui éditèrent à Orléans des ouvrages très recherchés par les bibliophiles.

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 953).

189. — Cousin de Grainville (Mgr, Guillaume-Balthazar). — Evêque de Cahors, de 1802 à 1828,


— 179 —

Ecartelé : aux I et 4, d'azur, à trois roses d'argent posées 2 et I ; au 2, de gueules, à la croix d'or (des barons évêques. de l'Empire) ; au 3, d'argent au boeuf passant.

(Mandements ; lettres, pastorales : château de Mercuès).

190, — Coustin de Bourzolles. — En Périgord et Quercy. Parti: au I, d'argent, au lion de sable, couronné, armé et lampassé de gueules, qui est de Coustin ; au 2, d'azur à trois léopards couronnés d'or, qui est de Caumont, Devises ; Quandiù spirabo sperabo, Dulciter et fortiter. Fideliter et fortiter.

(Bull, hérald, de France : 1898, col. 63. — Arch. du Lot : F. 382).

191.. —Cressac, Creissae et Crayssac (de). — Seigneurs et barons de Luzech; seigneurs de Saint-Médard; coseigneurs et barons de Bourdeille ; vicomtes de la Bachellerie ; barons de Saint-Angel ; vicomtes et barons de Cressac; barons de Soleuvre ; coseigneurs de Mondenard, Sauveterre, Montcuq.

La maison de Cressac, très ancienne en Périgord où elle est connue, depuis 1146 par une mention dans un acte de donation à l'abbaye de Chancelade par un seigneur de Bourdeille, s'est répandue en Quercy, Limousin, Auvergne, Poitou et Lorraine.

Elle figure dans les maintenues avec une filiation suivie depuis 1565.

La branche du Quercy a eu pour auteur Arnaud de Cressac, qui épousa vers 1160, N. de Luzech, fille d'Izarn II, baron de Luzech. — En 1290, l'arrière petit-fils d'Arnaud soutenait un procès contre les héritiers de Guillaume-Amalvin de Luzech.

Bertrand de Cressac, chevalier (fils de Hugues-Arnaud et petit-fils d'Arnaud), qui s'était croisé, contracta en juin 1250, un emprunt à Acre.

(Bibl. nat. Lacabane, mns. latin acq. 1664-1668. T. II. f° 146. — Fonds français, 2 c 272 pièce 631. Clairambault, vol. 622; p. 1012. —Cab. de dom Villevieille. — Fonds Lépine. — Courcelles.; Maison de Luzech. — Justel : Pr. de l'Hist. de la maison de Turenne, p. 154, — Dom Vaissette : Hist. du Languedoc : T. III. Pr. col. 382 et 477. — Saint-Allais : Nobil. univ. T. VII. — Arch. du Lot).

Coupé : au I, d'azur, à l'étoile d'argent, accostée de deux croissants, du méme, au 2, d'argent, a trois roses de gueules.


- 180Devise

180Devise Arte, marte, mare, crescas.

(Bull, hérald, de France: 1888, col. 87).

Supports : à dextre un lion contourné, à senestre une sirène.

On trouve ailleurs, comme armes des Creissae ou Cressac, seigneurs de Manas, en Agenais :

D'or, au monde de gueules, ceintré et croisé d'or, à la croix pattée de gueules, soutenu par une fleur de lys du même.

(A. de F.oidefond : Arm. de la nobl. de Périgord, 1858, cité par de Bourrousse de Laffore : Nobil. de la Haute-Guyenne. T. IV, p. 155).

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, au croissant d'argent ; aux 2 et 3, d'or, au monde de gueules, ceintré et croisé d'or, sommé d'une croix pattée de gueules, et soutenu d'une fleur de lys du même.

Supports : deux sirènes.

Branche du Poitou :

Coupé : au I, d'azur, à l'étoile accostée de deux croissants d'argent; au 2, d'argent, à trois roses de gueules posées enfasce; sur le tout : d'or,. au monde de gueules, etc.

Supports : deux lions..

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 974).

— Gros (du). — Vay : Du Cros.

192. — Crugi ou Cruzy-Marcillac. — Marquis de Marcillac; barons de Mels, seigneurs de Pêne,. Fauroux, la Cardonne, la Mothe, Pardigne, Saint-Béar, Grèzes (vicomte), Rouzier, Sauveterre(baronnie), Escatalem, Thillon, Barge, Pannessac, Loubéjac (baronnie) ; co-seigneurs de Saint-Aurel.

Famille originaire du lieu de Pène en Quercy et répandue en Saintonge, Angoumois, Poitou, Rouergue.

Sa filiation s'établit authentiquement depuis Jacques de Cruzy de Pène, marié en 1502 avec Jacquette de Rozet de Fauroux.

Maint, en noblesse. — Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé aux I et 4, d'azur, à trois roses d'argent, 2 et I, qui est de Crugi; aux 2 et 3, d'or, à trois fasces de gueules, qui est de Goût ou Goth. Couronne : de marquis.

Devise : Nunquam marcescent.

(Vicomte de Bonald : Doc. généal. sur des familles du Rouergue, p. 11,5. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I.. col. 990).


— 181 —

D'azur, au rocher d'or mouvant d'une mer d'argent.

(E. de Barthélémy : Armorial Général des Registres de d'Hozier, p. 105,— Arch. du Lot : F. 383). La branche cadette de Sauveterre existe seule de nos jours.

193. — Crussol d'Uzès (de). — Vicomtes (1483) puis ducs d'Uzès (1565) : barons de Crussol (1556) ; barons d'Assier, marquis de Montsalès (1700) ; seigneurs de Bellegarde, Remoulins, Aimargues, SaintGeniez, Capdenac ; comtes et marquis de Saint-Sulpice ; seigneurs de

Puycornet, etc., etc. — Pairs en 1572, ducs-pairs héréditaires en 1817.

Famille originaire, du Vivarais dont le nom primitif était Bastet.

Antoine de Crussol, écuyer, vicomte d'Uzès, fut sénéchal du Quercy en 1541 (ou 1545).

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, fascé d'or et de sinople de six pièces, qui est de Crussol : aux 2 et 3, de gueules, à trois bandes d'or, qui est d'Uzès.

On trouve souvent aussi :

Ecartelé : aux 1 et 4, parti : au Ier, fascé d'or et de sinople de six pièces, qui est de Crussol ; au 2e, d'or, à trois chevrons de sable, qui est de Lévis : aux 2 et 3, contre écartelé : aux I et 4, d'azur, à trois étoiles d'or en pal, qui est de Gourdon (aliàs de Genouillac) ; aux 2 et 3, d'or, à trois bandes de gueules, qui est de Genouillac (aliàs de Galiot d'Assier) ; sur le tout : de gueules, à trois bandes d'or, qui est d'Uzès

Supports : deux lions d'or.

Cimier : une tête de levrier d'argent.

Couronne et manteau de duc.

Devise : Ferro non auro.

(Bull, hérald, de France : 1879, col. 406. — Vicomte de Bonald : Doc. généal, sur des familles du Rouergue, p. 114).

194. — Cugnao et Cunhac (de). — Election de Cahors. — Comtes et vicomtes de Cugnac ; marquis de Giversac ; barons puis marquis de Dampierre ; barons d'Huisseau ; marquis de Bourdet ; vicomtes de Puycalvel; seigneurs de Caussade, Saint-Pampont, Sermet, Loubéjac, Labastide ; co-seigneurs de Peyrilles en 1723.

Maison d'ancienne chevalerie originaire de Guyenne. Elle a formé les branches de Quercy, Poitou, Flandre, Paris. — La branche de Quercy, qui est l'aînée a été fondée par Jean de Cugnac, seigneur de


-182 —

Giversac, chevalier de l'Ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, vivant en 1550.

Pr. depuis 1550. — Maint, le 13 décembre 1666 par Pellot, et le 16 décembre 1697 par Sanson.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

Gironné d'argent et de gueules de huit pièces.

Supports : deux lions, ou deux sauvages au naturel, suivant les branches.

Cimier : un cou d'autruche tenant dans son bec un fer à cheval, ou un heaume cime d'un vol.

Devises : Comme il nous plait.

Ingratis servire nefas.

Il grandit malgré ses blessures.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — De Mailhol: Dic. de la Nobl. franc. : T. I. col. 992. — Arch. du Lot : F. 89 et 383. — Ph. Lauzun : Le château de Bonaguil).


183 —

195 — Dablanc (de), d'Ablanc, ou Dalban. — Elections de Cahors et de Montauban. — Seigneurs de la Bouisse, Anglars.

Jacques Dablanc, pourvu d'une charge de secrétaire du roi, contrôleur en la chancellerie de Montauban, charge dont il eut les lettres de vétérance le 15 avril 1671, fut la souche de cette famille.

Maint, le 11 février 1700, par Le Gendre.

Branche de la Bouisse, dont Louis Dablanc, conseiller secrétaire au Présidial de Cahors : .. Maint, le 5 mars 1701, par Le Gendre.

Assemblée de la noblesse â Cahors, en 1789.

Branche d'Anglars, issue de Pierre Dablanc, reçu secrétaire du roi en la Cour des Aides de Montauban, le 5 septembre 1665 :

Maint, le 28 juin 1698 par Le Pelletier.

D'azur, à une main d'argent tenant une rose tigée d'or.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. dn Lot : F. 89 et 94).

D'or à un pal d'azur, accosté de 6 mouches de sable 2, 2, 2.

(Armorial 1696 : Toulouse-Montauban. — Gén. Bideran, p. 165).

196. — Badine d'Hauteserre. — Seigneurs de Salvezou ; vicomtes de Calvinhac; seigneurs de Larnagol, Hauteserre, etc. ; co-seigneurs d'Aujols.

Dadine d'Hauteserre, conseiller du roi, procureur-général en la Cour des aides de Montauban, portait :

De gueules, à un levrier d'argent passant en pointe, surmonté d'une tour du même ; au chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(Arch. du Lot : F. 293).

M. A.. Calvet nous a communiqué un écusson timbré d'un casque orné de ses lambrequins, qui ne porte pas de chef.

197. — Daliès et d'Aliès (Jean). — Trésorier de France à Montauban. — Seigneurs de Caussade (1646).

(Moulenq : Doc. sur le Tarn-et-Garonne : T, II).


- 184—

198. — Dalmas et Delmas. — En Limousin.

L'auteur de cette famille est Guillaume Dalmas, natif de Cahors et habitant de Rodez, officier du comte de la Marche et de Castres, anobli avec sa femme et toute sa postérité en juin 1443, pour avoir monté le premier sur les murailles de Pontoise, lors du siège de cette place par Charles VII.

Les lettres d'anoblissement lui concédèrent les armes suivantes :

D'argent, à la croix ancrée de gueules.

Timbre : un casque taré de profil, sommé d'une couronne murale de sinople.

(Lacoste : Hist. du Quercy, T. III, p. .397. — Arch. du Lot : F. 384).

199. — Damarzit de Sahuguet. — Seigneurs du Vialard, SaintMichel, Puymarez, Espagnac.

Famille originaire de Brive,

D'azur, à deux épées d'argent contournées et posées en pal, les pointes en bas, les gardes et poignées du même, et accompagnées en chef de trois filets vivres d'argent, en coeur d'un croissant renversé du même, et en pointe de trois étoiles aussi d'argent.

(Arch. du Lot: F. 298).

200. — Damas (de). — Comtes de Thiange et d'Anlézy, barons de Castelnau-Montratier (1733) ; seigneurs de La Barthe, Flaugnac.

Un membre de cette famille vendit la baronnie de Castëlnau en 1776 à J.-L. de Bonal.

D'or à la croix ancrée de gueules.

(Ph. Lauzun : Le château de Bonaguil. — Moulenq : Doc. sur le Tarn-et-Garonne, T. III. p. 3).

201. — Day. — Famille de marchands de Figeac, condamnée comme usurpatrice de noblesse en février 1702. Elle portait :

D'argent, à une bande d'azur ; à la bordure endentée du même.

(Cabinet des Titres : dossier Cairon. — Arch. du Lot: F. 385).

202. — Bayrac (de). — Du nom de Calmètes. — Election de Montauban. — Seigneurs et barons de Cieurac ; seigneurs d'Aigo, Gardemont

Gardemont Cantemerle, Lastours (Antéjac), etc., en Quercy.

Cette famille à prouvé depuis noble Jean-Arnaud de Calmètes, fils de noble Jourdain de Calmètes, chevalier, marié le 13 janvier 1419


— 185 —

avec, noble Catherine de Hautpoul, dont : Antoine de Calmètes seigneur d'Aigo, marié avec Thomase de Dayrac, fille d'Arnaud de Dayrac et de Yolande de Toucheboeuf. Géraud de Dayrac, par son testament du 13 mars 1489, institua son héritière la dite Thomase de Dayrac, sa sceur, et son héritier noble Géraud de Calmètes, lui substituant Pierre de Calmètes, son neveu, fils, d'Antoine de Calmètes, à la condition qu'il porterait le nom et les armes de Dayrac. Pierre de Calmètes, dit de Dayrac, seigneur d'Aigo, épousa, par contrat du 2 décembre 1508. Marguerite de Belfort et continua la postérité. Maint, le 27 avril 1697, par Sanson.

De gueules, au lion d'or, accompagné de douze besants d'argent en orle.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — D'Hozier : Armorial de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94, 143, 384).

203.— Debia. — A Montauban. Famille issue de Daniel Debia, avocat au Parlement, pourvu d'une charge de secrétaire du roi en la chancellerie de la Cour des aides de Montauban, le 19 avril 1711.

Maint, le 15 juin I716, par Laugeois.

(Laîné :Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94). — Dejean. — Voy : Jean (de).

204. — Delbreil et d'Elbreil— Branche issue au. XVIe siècle, de Jean Delbreilh, seigneur de Cas (voir Du Breuil et Du Bruelh). Etablie d'abord à Puylaroque, elle se subdivisa en trois branches qui se fixèrent à.Bordeaux, Gaillac et Montauban. Cette dernière compta un Notaire royal, des Conseillers à la Cour des Aides, un Garde du corps et des Officiers. Deux de ses membres assistaient à l'Assemblée de la Noblesse en 1789. Elle, fournit un Député à la « chambre introuvable » et deux Sénateurs. Le Saint-Siège lui conféra le titre héréditaire de Comte Romain.

Armes portées par la branche de Bordeaux et de Gaillac : D'argent, au lion de sable, armé et lampassé de gueules. Maint; en 1696. (D'Hozier).

Branche de Montauban, armes portées par héritage de la famille de Meilhan :

13


— 186 —

De gueules, au chevron d'or, accompagné de trois abeilles du même.

(D'Hozier. —Reg. des notaires de Caylux, Puylaroque.— Arch. de Caylux, Puylaroque, Montauban).

205. — Delfau. — Barons de Belfort. —Seigneurs de Pontalba, Bouillac, Loubejac, Laroque, Roquefort, Villemade, Fons, Corn, Boussac, Combes, Creyssac, Felzins, Camboulit, Fourmanhac, Malmont, etc.

Famille originaire du Quercy, qui a donné : un archidiacre de la Collégiale de Figeac ; un savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur ; des Conseillers du roi ; un Trésorier de France du bureau de finances de Montauban ; un Capitoul de Toulouse : un Gouverneur de Montlouis : un grand nombre d'officiers : des prêtres et des religieux; un lieutenant-colonel du régiment de Navarre : un aide de camp du Maréchal Ney, des chevaliers de Saint-Louis, de la Légion d'honneur, etc.

Assemblée de la noblesse, à Cahors, en 1789.

De gueules, à deux faulx d'argent adossées, les fers ou banchiers en bas ; au chef cousu de sinople, chargé de trois rocs d'échiquier d or.

La branche de Belfort, qui est l'aînée, ne porte pas de chef.

De gueules, à deux faulx d'argent passées en sautoir, affrontées et surmontées de deux (aliàs trois) rocs d'échiquier du même (aliàs d'or.) (De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 1024).

Delfau de Pontalba, adjudant' commandant en retraite, baron de l'Empire, portait :

De gueules, à deux faulx d'argent, adossées et renversées en sautoir ; au chef cousu de sinople, chargé de trois rocs d'échiquier d'or ; au franc quartier à senestre, de gueules, à l'épée haute en pal, qui est des barons militaires de l'Empire.

Louis-Pierre d'Hozier, Juge d'armes de France, régla ainsi en 1751, les armes de François Delfau de Bouillac :

De gueules, à deux faulx d'argent, les banchiers en bas, affrontées et ' passées en sautoir.

(Arch. du Lot: F. 386).

— Dellard ou De Lard. — Voy : Lard (de).

— Délmas. — Vov : Dalmas.


— 187 — — Delon de Félines. — Voy : Lom (de).

206. — Delpech ou Del'puech de Prayssinet. — Seigneurs du Périé, Frayssinet, la Grifouil, Puech-Auta, les Roques, etc.

Famille originaire du Languedoc, établie dès 1200 en Quercy et

Rouergue.

D'azur, au lion d'or grimpant sur une montagne adextrée d'argent ; au chef cousu de gueules, chargé de trois étoiles d'argent.

(Armorial de 1696). Couronne : de Comte. Supports : deux lions. Devise : Je suis plus fort que la force, Ou : Mon droit prime la force.

(De Mailhol : Dict de la nobl. franc. : T. I. col. 1025).

207. — Delpon. — Procureur du roi en l'élection de Figeac. D'azur, à un pont d'or sommé d'une tour du même, maçonné de sable,

sur une rivière d'argent, et surmonté d'un croissant du même, accosté de deux étoiles d'or.

(Arch. du Lot : F. 386).

208. — Del Salés. — Seigneurs de Bar, Cajarc, la Bonaudie, etc. Parti, au I, d'argent, au saule de sinople; au 2, fascé d'or et de sable

de quatre pièces. Pr. dep. 1558. — Maint, le 30 janvier 1700, par Le Gendre.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — De Barrau : Doc. sur le Rouergue, T. III. p. 162).

209. — Del Sirech, Delsirech et Du Sirech. — Election de Cahors. — Seigneurs d'Aurimont, Lacoste, Pechgaillard, etc., en Quercy.

Pr. dep. 1517. — Maint, le 19 septembre 1699, par Le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'azur, à trois soleils d'or, 2 et 1.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — D'Hozier : Armorial général. — Arch. du Lot : F. 89).

210. — Depeyre. — Famille originaire de Montpezat, en Quercy, qui a donné un Ministre de la Justice en 1873, des Juges au Tribun a de Cahors depuis 1847, un Président du même Tribunal en 1875.


— 188 —

Les historiens qui ont écrit sur Cahors, ainsi que les registres consulaires conservés aux archives de cette ville mentionnent souvent des personnages portant le nom de Depeyre, qui doivent appartenir à; la même famille.

D'azur. au mont de six coupeaux d'argent accompagné d'un soleil rayonnant d'or posé au canton dextre du chef

Voy. : Peyre (de).

211. — Des Homs. — Election de Cahors. — Seigneurs dudit lieu (Cne de Saux). François des Homs : maint. par Pellot, le 18 juin 1667. Son fils : Antoine des Homs : maint, par Le Gendre, le 22 avril 1700.

212. — Des Lacs et Des Las. — Election de Cahors.— Seigneurs d'Arcambal, le Bousquet, Pern, en Quercy.

Cette famille doit son nom au château des Lacs, paroisse de La Cabrette.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. II p. 202).

Pr. dep. 1433. — Maint, le 28 juin 1698.

Branche aînée, dite des seigneurs Des Lacs, de la Capelle :

Pr. dep. 1548. — Maint, le 28 août 1699, par Le Pelletier.

Ecartelé : au 2 et 4, d'or, à trois fasces de gueules ; aux 2 et 3, de gueules, à la tour donjonnée d'argent, à la bordure d'azur, chargée de cinq fleurs de lys et de cinq besants d'or, alternés.

Dans une preuve de Cour pour les carrossEs, du 7 août 1769, on Voit les fleurs de lys et les besants d'argent.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban.— Arch. du Lot : F. 89).

— DESLATS ou DES LACS de Saint-Benoît.

Ecartelé : aux I et 4, de gueules, à trois fasces d'or ; aux 2 et 3, d'azur, à une tour d'argent maçonnée et ajourée de sable.

(Arm. général de France:— Arch. du Lot : F. 143).

213. — Des, Ondes. — Seigneurs des Ondes, Salles, paroisse de Saint-Loup, en Rouergue-: la Devèze, en Quercy : le Fraysse, Montagnac.

Ecartelé : aux I et 4, de gueule, à trois fasces ondées d'argent ; aux 2 et 3, d'azur, à la tour crénelée d'or, maçonnée de sable.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. III, p. 366).


— 189 —

214. — Despech-Dhautefort. — L'Armorial général de 1696 contient (Reg. de Toulouse-Montauban, p. 1019, bureau de Cahors), la mention de N... Despech-Dhautefort de Galissie, veuve. Le nom de Despech a été intercalé postérieurement entre le N... et le nom Dhautefort. Il semblerait donc qu'il a existé une famille, — très probablement-non noble, — du nom de Despech-Dhautefort ou d'Hautefort, qui a voulu s'attribuer à tort ou à raison, l'article de l'Armorial général dont il s'agit.

Les armes imposées d'office à N... Dhautefort de Galissie, sont : De gueules, à l'échelle d'or posée en bande; au chef du même chargé d'une montagne de sinople.

(Bull, hérald. de France : 1880-81, col. 695).

215. — Des Planels. —Seigneurs des Planels, Alché, la Rive, la Bardinet, Puyguilhem, la Garrigue, Laroque, Mondonnet, Brassac, etc., en Agenais, Orléanais, Quercy, etc.

Cette famille prend son nom d'une paroisse située sur les limites de l'Agenais et du Quercy.

D'azur, au griffon d'argent tenant un sabre badelaire; à la bordure cousug de sable, chargée de huit étoiles d'or.

Couronne : de comte.

Supports : deux griffons.

L'écu repose sur deux os en sautoir, accostés de deux têtes de mort. (De Bourrousse de Laffore : Nobil. de Guyenne: T. IV, p. 201)

216. — Des Plas et Des Plats. — Election de Cahors. —à Béduer, Figeac, Peyrilles et Cahors. — Seigneurs de Planes (de Planis), del Boyssorn (le Bouyssou), Le Carriol, en Quercy.

Branche d'une ancienne maison du Bas-Limousin, fixée en Quercy

Pr. dep. 1535. — Maint, le. 10 février 1699, par Le Pelletier.

Les seigneurs de Planis

Pr. dep. 1540.— Maint, le 27 juin 1699, par Le Pelletier.

D'azur, au lion léopardé couronné d'or, armé et lampassé de gueules,

accompagné de neuf besants d'or en orle.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montatiban. — Lacoste : Hist. du Quercy :

T. IV, p. 201).

D'azur, à un lion d'or, couronné du même, lampassé de sable et armé de

gueules, et neuf besants d'or posés en orle.


- 190 —

(Preuves pour Saint-Cyr, faites devant d'Hozier). D'azur, au lion d'or, couronné du même, lampassé de sable et armé de gueules.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

(Arch. du Lot: F. 89 et 387 : généal. de 1504 a 1770).

217. — Des Prez. — Seigneurs de Montpezat, le Fou, Piquecos, Puylaroque, Auty, Peyre-Farinière ; co-seigneurs de Cos, Piquecos (1419).

Famille originaire du Quenry où elle est connue depuis 1286.

D'or, à trois bandes de gueules; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(De Bourrousse de Laffore : Nobil. de Guyenne : T. IV, pp. 86 et 306).

La maison Des Prez finit avec Blanche Des Prez, mariée le 6 décembre 1488 à Antoine de Lettes, seigneur de Puechlicon, écuyer, petit-fils de Nicolas de Lettes, chevalier, Grand-maître des eaux et forêts du Languedoc. De ce mariage naquit Antoine II de Lettes, maréchal de France, qui prit le nom de Des Prez, et fut seigneur de Montpezat, comme héritier de son oncle maternel, mort sans enfants.

Un sceau de la maison de Lettes porte :

De... à la bande de... chargée de trois étoiles de... ; au chef de... chargé d'un écusson sur lequel il paraît comme une croix ancrée.

Henri Des Prez, évêque de Montauban (fils d'Henriette de SavoieVillars (1611) et de Melchior Des Prez, seigneur de Montpezat, son premier mari), se démit de son évêché, devint capitaine de 50 hommes d'armes, gouverneur de Muret, de Grenade ; marquis de Montpezat en Quercy ; vicomte d'Aster et baron des Angles, chevalier des ordres du roi.

Il épousa Claire-Suzanne d'Aure et n'en eut pas d'enfants.

Il mourut le 14 août 1619.

(Lacoste : Hist. du Quercy: T. III. p. 18, IV. pp. 17 et 279. —Bull, herald, de France : 1892, col. 540.— Arch.. du Lot : F. 388).

— Destresses. — Voy. : Estresses (d').

218. —Destroa. — Ancienne famille bourgeoise de Figeac, autrefois de Lestroa.

D'or, à deux léopards de gueules passants l'un sur l'autre.

(Arm. général de France. — Arch. du Lot : F. 388).


— 191 —

219. — Doeza. — En 1052, Bertrand et Guillaume de Doeza, frères, firent don aux Monastères de Cluny et de Moissac de la moitié de l'église de Saint-Denis, située en Agenais, avec les honneurs ecclésiastiques.

Les Duèze de Cahors descendraient-ils de cette famille? D'après Lacoste, cela ne serait pas douteux : Guillaume Doeza fit d'ailleurs des dons à l'église de Cahors, dont il se disait vassal. (Ces donations furent faites Bertrando episcopo régnante).

(Arch. du Lot : F. 388. — Lacoste : Hist. du Quercy, T. I, p. 411).

— Dolive. — Election de Cahors. — Voy. : Olive (d').

(Arch. du Lot : F. 89).

220. — Domergue (de). — Election de Cahors. — Seigneurs de la Coste, la Grange, Maffre, la Molière, etc.

Pr. dep. 1547. — Maint, le 25 février 1700, par Le Gendre.

D'argent, au lion de gueules, accompagné de trois tourteaux du même ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 89).

O'Gilvy mentionne une famille Domergue et de Domergue, sieurs de la Taillade, la Laurie, Falquet, Montlauzun, en Agenais, dont :

Me Arnaud de Domergue, conseiller et avocat du roi en sa cour présidiale de Quercy, à Cahors, en 1559.

Il ne donne pas les armes.

(O'Gilvy : Nobil. de Guyenne : T. I. p. 174).

221. — Domme (de). — Seigneurs de Rampoux, Lavercantière, Saint-Martin.

Gausbert de Domme vendit ces seigneuries à N... del Colombier en 1325.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, p. 124).

222.— Donadieu. — Famille originaire du Languedoc.

Gausbert Donadieu fit construire la chapelle Saint-Michel à Cahors en 1260, elle a été détruite il y a peu de temps. On y voyait une inscription gravée accompagnée aux quatre angles d'écussons portant une aigle au vol abaissé.

(Bull, de la Soc. des Etudes du Lot : T. III, p. 146).


-192223.

-192223. Dourdon (de). — Seigneurs de Cuernègre, Pierrefitte, etc., en Rouergue.

Famille originaire de Mur-de-Barrès, fixée à Saint-Céré.

Pr. dep. 1532.— Maint, le 18 mars 1709, par Le Gendre.

Parti : au I, d'argent à un coeur, de gueules; au 2, d'azur, à trois bandes d'or.

(Preuves pour l'Ecole militaire en 1788. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

— Douvrier. — Voy. : Ouvrier (d').

224. — Du Bois de Boutaric. — Election de Montauban. — Seigneurs de Boutaric, puis de Gaudusson.

Cette famille descend de Me Pierre du Bois, pourvu d'une charge de secrétaire du roi et de contrôleur en la chancellerie de la Cour des aides de Montauban, le 10 janvier 1675, fils d'autre du Bois, mort la même année, revêtu de cette charge. Maint, le 23 juin 1699.

D'argent, au chevron de gueules, accompagné en pointe d'un cerf de sable sortant d'un bois de sinople; au chef d'azur, chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles d'or.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban.— Arch. du Lot : F. 94).

225. — Du Bosc.— Tableau généalogique de la famille, du Bose, depuis noble Hugon du Bosc, damoiseau, au château de Cardaillac,. jusqu'à Catherine du Bosc, co-seigneuresse d'Assier, veuve de noble Jean Ricard (1361-1476), aux Archives du Lot : F. 338.

226. — Du Bouscot. — Election de Cahors. — Seigneurs del Sindic, la Barthe, etc.

Pr. dep. 1491. — Maint, le 27 juin 1699, par Le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban).

227. — Du Bousquet. — Election de Cahors. — Seigneurs, de Gigouzac, en Quercy.

Branche des barons de Verlhac, en Languedoc.

Maint, le 15 mars 1702, par Le Gendre.


— 193 —

D'or, à la croix vidée de gueules.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch, du Lot : F. 89). Voy. : Bousquet de Montlaur (de).

228.— Du Bousquet. — Seigneurs d'Arcambal, le Bousquet, le Chantre.

Famille bourgeoise de Cahors anoblie en 1341. Dont un cardinal en 1368.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, p. 98).

On trouve à Arcambal et dans l'église de cette commune l'écusson suivant :

De gueules, à la croix formée d'un filet d'or (ou : à la croix vidée d'or); au filet en bordure d'or.

(Communication de M. A. Calvet).

229. — Du Bouzet et Dubouzet. — Comtes ; seigneurs, barons de

Bivès (Gers).

Famille de Guyenne, Lomagne et Condomois où elle possédait les marquisats de Poudenas, de Roquépine et de Marin, le comté de Castelnau, etc.

Elle s'établit à Gayrac, près Montcuq, en Quercy.

D'argent, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules, couronné d'or,

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban).

230. — Du Breuil ou Del Breilh. — Election de Montauban. — Seigneurs d'Espanel (en 1626), les Places, Loubéjac, Aussac, Cas, en Quercy.

Pr. dep. 1547. — Maint, le 3 mai 1697, par Sanson.

Ecartelé : aux 1 et 4 d'argent, à trois fasces ondées d'azur, au lion issant de sable en chef, qui est du Breuil ; aux 2 et 3, d'azur, à trois fleurs de lys d'or, 2 et 1, et une cloche du même mise en coeur, qui est d'Espanel.

La branche de Loubejac s'est éteinte vers 1580.

Une autre branche était établie en 1315 à Caylus de Bonnette en Quercy; elle se divisa en plusieurs rameaux dont l'un fut celui des marquis de Ferrières ci-après.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue: T. III, p. 633, — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban, - Moulenq : Doc. sur le Tarn-et-Garonne),


— 194 —

231. — Du Bruelh. — Barons et marquis de Ferrières (érection en marquisat en 1723) et de Plalong.

Branche de l'ancienne et bonne maison originaire du Quercy citée ci-dessus, dont une branche s'est fixée dans le comté de Foix dans le courant du XVIIe siècle.

Pr. dep. 1547. — Maint, le 30 décembre 1698.

D'argent, à un lion naissant de sable, lampassé et armé de gueules, issant d'une onde d'azur.

(Lafont de Saintenac : Nobil. de l'Ariège. — P. Marraud : Le marquisat de Ferrières et ses seigneurs).

232. — Du Buisson. — Election de Figeac. — Seigneurs de Montmaur, Ayroux, la Bastide, etc.

Pr. dep. 1547. — Maint, le 12 septembre 1699, par Le Pelletier.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à un lion de sable issant d'un buisson de sinople; coupé d'azur à trois coquilles d'or ; aux 2 et 3, de gueules, a. une croix cléchée et pommelée d'or, accompagnée de trois tourteaux d'azur.

Plusieurs membres de cette famille s'appelaient de Beauvoir du Buisson.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 92).,

233. — Du Cluzel. — Seigneurs de Cluzel, Meyraguet. Une des plus anciennes maisons du Haut-Quercy.

D'aziir, au chevron d'or, accompagné de trois roses (bu quintefeuilles) d'argent boutonnées d'or, 2 en chef et 1 en pointe.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. IV, p. 90. — De Bourrousse de Laffore : La Maison d'Hébrard).

234. — Du Gros. — Election de Montauban. — Seigneurs de Pèjuliande.

Paul du Cros, capitoul de Toulouse en 1612 et 1638, épousa Anne Ferrières, dont il eut, entre autres enfants : Antoine Du Cros, baptisé en 1627, capitoul de Toulouse en 1676. Celui-ci fut père de Pierre Du Cros, seigneur de Péjulians, maintenu par Le Gendre, le 15 mai 1700.

D'azur, à deux crosses adossées d'or ; au chef cousu de gueules, chargé de trois fleurs de lys d'or.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94).


— 195 —

235. — Duèse, Duèze et parfois Deuze. — Seigneurs de Verlhes, Tulmon (1318), Nègrepelisse, Albias, Nontresuy, Montbrun (1319), Puy-Lagarde (près Caylus, 1318), Montricoux (1332), Saint-Etienne, Tauge, Léojac, en Quercy; Barons de Saint-Félix en Languedoc; vicomtes et barons de Carmain ; seigneurs de Peyriac (1327) au diocèse de Narbonne, etc.

Arnaud Duèse, bourgeois de Cahors et l'un des plus riches habitants de cette ville en 1271, est le premier membre de cette maison connu historiquement.

Dont Pierre Duèze,. anobli et fait, chevalier en septembre 1316, seigneur de Tulmon, Nègrepelisse, Nontresuy, Montbrun, en Quercy, vicomte de Carmain, et Jacques Duèse, devenu pape sous le nom de Jean XXII le 7 août, 1317.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent à un lion d'azur, armé et lampassé de gueules, et huit tourteaux de gueules en orle; aux 2 et 3, de gueules à deux fasces d'or.

Supports : deux lions.

Cimier : deux cornes.

(Notes aux Archives du Lot : F. 390 et 441. — Généal. très incomplète , de cette famille dans Moréri, verbo de Vèze; — L'abbé Ed. Albe: Autour de Jean XXII).

L'abbé de Fouilhac prétend qu'avant même d'acquérir son illustration, la maison Duèse possédait des armoiries et portait :

Ecartelé d'un lion et de trois pals.

(Communicalion de M. A. Calyet).

Il éxistait en Dauphiné une famille Duèze. Dominici pense que quelque membre de la famille de Trian-Talard prit l'illustre nom maternel et fonda cette famille.

(Lacoste : Hist. du Quercy ; T. II pp. 469-475).

M. Marcellin Boudet signale des personnages de nom semblable en Auvergne au XIVe siècle.

(M. Boudet: Eustache de Beaumarchais et sa famille, in: Revue de la Haute. Auvergne : 1900, p. 27).

DUÈZE et DUÈSE DE CARMAIN. — Vicomtes (1306) et comtes (vers 1470), de Carmain. — Barons de Saint-Félix, Sault, Lagnac ; Vicomtes de'Venez; barons de la Pommarède, Saissac; Marquis de Carmain ; comtes de Nègrepelisse: seigneurs de Lauzerte (1352).

D'argent, au lion d'azur, accompagné de huit tourteaux de gueules posés en orle,


La branche de Négrepelisse écartelait : de gueules, à deux fasces d'or.

D'après Catel, les armes de la terre de Carmain étaient :

De gueules, à la tête de maure ou naturel.

Mais' il a fait confusion avec Caraman, le nom latin de Carmain étant de Caramanno.

(Catel : Mém. de l'Hist. de Languedoc.—Bull, herald, de France : 1882, col. 102)

Voy. : Doèza ; Carmain (de) : Jean XXII: Via (de) ; Labroa (de).

236. — Du Fau. — Barons de Saint-Santiri, — à Figeac en 1866.

Cachet d'une lettre datée de Figeac, le 25 décembre 1866 et adressée à Lacabane :

De... à une fasce abaissée de... et un coq contourné de... posé au-dessus de la fasce.

Lacabane s'est demandé si ce sont bien la les armes des Du Fau.

237. — Bufau de Broussolles. — Seigneurs de Laborie, Broussolles.

Raymond Dufau, seigneur de Broussolles ; en 1765, lieutenant général civil d'épèe et criminel en la sénéchaussée de Figeac.

Ecartelé: aux 1 et 4, d'argent; au fau (ou faîne) de sinople ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent ; aux 2 et 3, d'azur, à la croix de calvaire perronnée d'argent ; au chef de gueules, chargé de trois étoiles d'argent.

(Arch. du Lot : F. 391):

238. — Dufau (de) — Barons de la Roque-Toyraç, Saint-Affre, en Quercy.

Famille originaire de Villefranche de Rouergue et remontant à 1476. Assemblée de la noblesse en 1789.

D'or; au fau (ou faîne) de sinople terrassé du même, et un mouton (où agneau) au naturel (aliàs de gueules) passant sur la terrasse et brochant sur le fut de l'arbre; au chef d'azur, chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles d'or..

Supports : deux lions.

(Généal. aux Archives du Lot : F. 391,—Vicomte de Bonald : Doc. généal sur des familles de Rouergue, p. 123).

- Du Faure. — Voy. : Faure (de).


- 197 —

239 — Dufour. — Jean Dufour, de Figeac, habitant Saint-Jean d'Angély, anobli en 1342.

(Arch. du Lot: F. 384).

240. — Dufour. — Barons.

François-Bertrand Dufour, né en 1765 et décédé en 1832, général de brigade et député du Lot, fut créé baron de l'Empire, le 19 mars 1808.

D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois molettes d'argent ; au chef d'or, chargé d'un croissant de sable; au franc quartier des barons militaires.

(Bull, hérald, de Franee: 1886. col. 219, et 1890, eol. 666).

241, — Du Poussat et Du Fossat. — Quercy, Agenais, Guienne. Barons du Fossat d'Aiguillon, du Fossat (près Soturac), de Madaillan

Madaillan Agenais) , seigneurs de la Haille et de Courteillac en Guienne; co-seigneurs de Miers en Quercy.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

Cette famille fut l'une des plus puissantes de l'Agenais aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Elle a produit entr'autres illustrations, Bernard Du Fossat qui fut évêque d'Agen et fonda en 1130 le monastère du Paravis et Amanieu Du Fossat qui fut sénéchal d'Aquitaine et maire de Bordeaux dans la première moitié du XIVe siècle. Célèbre par ses démêlés avec la ville d'Agen, il combattit sous la bannière des Anglais contre les rois de France que les habitants de cette ville appelaient à, leur aide contre lui. Le triomphe de la cause française en Guienne mit fin à la puissance des Du Fossat.

Une branche se fixa dans l'Entre-deux-mers et embrassa la Réforme. La révocation de l'Edit de Nantes en dispersa les membres qui prirent du service en Angleterre, en Hollande et en Prusse avec des fortunes diverses. L'aîné, qui se convertit, recueillit les biens de la famille et continua à résider dans la paroisse de Ruch. Sa descendance a fourni de nombreux officiers dont quatre chevaliers de Saint-Louis et un chevalier du Lys à la Restauration.

Fascé d'or et de gueules de six pièces.

Aliàs,: Bandé, d'argent et de gueules de six pièces.

Timbre : tortil de baron.


— 198 —

Supports : deux lions.

(Archives d'Agen. — Abbé Alis : Histoire de la ville d'Aiguillon. — De Bourrousse de Laffore: Monuments féodaux ou religieux du Lot-et-Garonne. — Tholin : Ville libre et barons. — Archives du Foussat. — Registres paroissiaux de Ruch, etc).

Armes modernes :

Ecartelé : aux I et 4, d'argent, à deux fasces de gueules, qui est Du Foussat; aux 2 et 3, d'or, à l'arbre de sinople sur une Champagne du même, accompagné en chef de trois étoiles de gueules, qui est du Bogeron.

242. — Du Garric. — Election de Cahors. — Barons d'Uzech; seigneurs de Montredon, la Peyre, Aurimont, etc. ; co-seigneurs de la Mothe-d'Ursaud, en Quercy.

Pr. dep. 1553. — Maint, le 2 juin 1699, par Le Pelletier.

Branche de Boubes :

Pr. dep — Maint, le 7 juillet 1701, par Le Gendre.

D'or, au chêne de sinople, englanté d'or; au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or.-

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban. — Laîné : Nobil, de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F, 89, 143).

D'autres disent : d'or, au chêne arraché de sinople englanté, soutenu d'un croissant de gueules.

— Du Gravier. — Voy. : Gravier (de).

243. — Du Guesclin (Mgr..Bertrand-Baptiste-René). — Evêque de Cahors, de 1741 à 1761.

D'argent, à l'aigle éployèe à deux têtes de sable, membrèe et becquée de gueules ; à la bande de gueules brochant.

(Frontispice du Missale Cadurcense).

244. — Du Hamel. — Vicomtes de Castets-en-Dorthe ; barons de Borie et de Lados ; seigneurs de Mirambeau et de Bétailles, etc.

Un membre de cette famille fût Préfet du Lot en 1849.

De gueules, au lion d'or, accompagné en chef de deux étoiles du même; ecartelé d'argent, à la bande de gueules, chargée dune rose accostée de deux roues du champ ; sur le tout : d'azur, au hameau composé de cinq maisons d'argent, maçonnées de sable.

Ce sont les armes de François-Arthur du Hamel, chevalier, conseiller


— 199 -

du roi en ses conseils, Président à mortier au Parlement de Bordeaux mort avant le 26 janvier 1702), enregistrées le 29 novembre 1697.

(O'Gilvy : Nobil. de la Haute-Guyenne : T. I, p. 89). D'argent, a la bande de sable, chargée de deux croix du champ, sur le tout, :. d'azur, au hameau de trois maisons d'argent, maçonnées de sable. (O'Gilvy : loc. cit. T. I, planches. — Arch. du Lot : F. 438).

245. — Dujols. — Election de Figeac. — Seigneurs de La RoqueToyrac, Marmont, Saint-Affre, Condamines, Loulmet, la Garde, en Quercy ; Cavairol, en Rouergue.

Pr. dep. 1521. — Maint, le 17 octobre 1667, par Pellot, et le 10 juillet 1698, par Le Pelletier.

La branche de Saint-Affre a été maintenue le 5 mars 1700, par Le Gendre.

D'or, à trois chevrons de gueules ; au chef d'azur, chargé de deux rocs d'échiquier d'argent.

On trouve dans une preuve de la famille de Cairon pour la GrandeEcurie :

De gueules, à trois chevrons d'or; au chef cousu d'azur chargé de trois rocs d'échiquier d'argent..

(Arch. du Lot : F. 92 et 392. — Laîné : Nobil. de la Gte de Moutauban):

Jean-Joseph Dujolz, seigneur de la Roque :

D'azur, à un croissant d'or, accompagné de trois molettes d'éperon d'argent, 2 en chef et 1 en pointe.

(Arm. général de France. — Arch. du Lot : F. 143),

246. — Du Lion. — Vicomtes de Bruniquel ; seigneurs de Malause, Vidqunet, Gasques, Colonges.

Maison éteinte dans celle de Bourbon-Lavedan. D'or, au lion d'azur.

247. — Dumas et Du Mas de Peyssac.— Election de Cahors. — Seigneurs de Peyssac, Laborie, le Mas, Lasserre, Estivaux, Puygaillard.

Maint, le Ier décembre 1666, par d'Aguessau, Intendant de la Généralité de Limoges, et le 14 juin 1715, par Laugeois.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Coupé : au I, de gueules, à la tour d'argent, maçonnée de sable; au 2,


-200de

-200de à, la croix d'argent, cantonnée de quatre fleurs de lys du même,

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot: F. 89).

248. —Dumont et Du Mont. — Election de Figeac. — Seigneurs de Plaisance.

D'or, au monde d'azur; au chef de gueules, chargé de trois étoiles d'argent.

Ce sont les armes portées en 1700 par François Dumont, conseiller en l'élection de Figeac.

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban),

François Dumont, conseiller à la Cour des Aides de Montauban : D'azur, à la croix d'or, cantonnée de quatre étoiles du même; au chef d'argent, chargé de deux tourteaux de sable.

(Arm. généralde France. — Arch. du Lot : F. 143).

249. — Du Montet. — Seigneurs de Malussens, la Molière ; barons de Mazet ; marquis de Cardaillac, etc.

Cette famille, dit Lacabane, a prétendu à tort que le nom dé Mesclajoc lui appartenait. Elle était étrangère à la famille de Cardâillac,mais portait.le titre, comme propriétaire d'une partie du fief de LacapelleMarival.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à trois pals d'or, aw chef de gueules, qui est de Mesclajoc ; au 2 et 3, d'azur, au phénix d'or sur son immortalité de gueules, fixant un soleil d'or au canton dextre, accompagné d'un globe de sable ceintré et croisé d'or posé au canton senestre, qui est Du Montet.

M. le Dr Cadiergues nous a communiqué une lettre datée de L'acapelle-Marival, le 5 mars 1787 et signée : le Comte de Cardaillac, dont le cachet en cire porte les armes ci-dessus.

(Généal. des Mesclajoc, dans La Chesnaye des Bois, au mot: Rudelle.— Arch. du Lot : F. 141)

250. — Dunoyer et Du Noyer.— Seigneurs de Sarrazac, Malmerle, Segonzac, etc.

Famille originaire, de Quercy qui remonte au commencement du XVe siècle. Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.


— 201 —

Ecartelé: aux I et 4, d'argent, au noyer de sinople; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent ; aux 2 et 3, coupé : au I, d'argent, au lion naissant de gueules ; au 2, cousu d'argent, au noyer de sinople.

Couronne : de comte.

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. T. I. col. 1082)

251. — Dupin et Du Pin. —Election de Cahors. —

Gilbert Dupin, sieur de Lacoste-Mèzière et la Pardousie, maint, le 21 septembre 1667, par Barentin, intendant de la généralité de Poitiers.

Charles Dupin, sieur de Lagerie, écuyer, maintenu à la même date.

Son fils, Jean Dupin, seigneur de Saint-Clar, maintenu le 23 avril 1716, par Laugeois.

D'argent, à trois bourdons rangés de gueules.

(Lainé: Nobil. de la Gte de Montauban).

252. — Du Pouget.— Election de Figeac. — Marquis et comtes de Nadaillac: seigneurs du Roc (paroisse de Mareuil), la Gondarie, la Lande, en Quercy; Vaux, le Bouchet, le Lac, la Chèze, Saint-Séverin, la Péchade, Montplaisir, la Villeneuve, la Farge, en Limousin ; Cuzort, en Agenais, etc.

Une des plus anciennes maisons du Quercy, à laquelle on rattache par tradition Bertrand Du Pouget, cardinal-évêque d'Ostie et de Velletri. Elle a fourni une foule de personnages marquants.

Le nom de Nadaillac a été pris par cette famille à la suite du mariage, vers 1450, de Guillaume II Du Pouget avec Alamande de la Manhanie dame de Nadaillac.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

D'or, où chevron d'azur, accompagné en pointe d'un mont de six coupeaux de sinople.

Couronne: de marquis. Tenants . deux sauvages de carnation, armés chacun d'une massue.

Cimier : la Mélusine en mémoire d'une alliance avec les Lusignan sous Louis XIII.

Légende : Por loyaulté maintenir.

Cri : Virtus in heredes.

— DU POUGET DE LA GONDARIE, seigneurs de la Gondarie, en Quercy, branche de la maison Du Pouget de Nadaillac.

14


- 202 —

Prouve depuis 1555. — Maint, le 12 août 1698, par Le Pelletier.

Mêmes armes.

(Bull, hérald. de France: 1893, col. 413 ; 1900, col. 311. — Bull, de la Soc. Arch. et Hist. du Limousin, T. XLIX, 1901.— Arch. de la noblesse: T. IV.— Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban.— De Mailhol : Dict. de la nobl. franc : T. II col. 622. —Arch. du Lot: F. 92 et 480).

Au sujet du cardinal Bertrand Du Pouget, on lit dans Lacoste qu'un cadet de la branche des Rozet de la Pérarède (par corruption la Pélède), qui épousa N.... Duèze, eut en apanage la terre du Pouget ; Bertrand serait né de cette union. Or, quelques pages plus loin, le même auteur écrit que, malgré tout ce que l'on a avancé, le cardinal n'était à aucun degré parent de Jean XXII.

(Lacoste: Hist. du Quercy, T. II. pp. 470-71 et 477.— Voir l'ouvrage de l'abbé Ed. Albe : Autour de Jean XXII, pp. 144 et 168.)

Cette contradiction est amenée par le zèle de l'historien à éloigner de Jean XXII une singulière accusation : Pétrarque et Villani disaient Bertrand Du Pouget fils de Jean XXII. Ils enregistraient ainsi un bruit malveillant, basé, parait-il, sur la ressemblance du Pontife et du Prélat.

Nous serions disposé personnellement à mettre en doute leur parenté.

Les Lapérarède pouvaient être alliés aux Duèze et écarteler. leurs armes

de celles de ces derniers, (ce que nous n'avons pu encore constater),

mais il paraît certain que le cardinal Du Pouget n'écartelait pas les

ennes à l'exemple des neveux du Pape.

Dom Bruno Malvezin nous apprend qu'après son décès le 8 janvier 1351, Bertrand fut amené d'Avignon au monastère « du Poget » et inhumé dans cet établissement qu'il avait fondé: « Le mausolée qu'on luy dressa étoit beau, mais les Huguenots l'abbatirent, on void encore son effigie renversée à terre presque toute défigurée, ses armes en basrelief sur une grande pierre polie comme du marbre, elles sont encore peintes aux vitres de l'église et en divers autres endroits du monastère, lesquelles sont : d'or, à la bande de gueules, au chef d'azur. En quoy Ciaconius dans son Histoire, des Cardinaux, et Frison, dans la Gallia Purpurata se sont trompés, luy ayant donné l'écusson de Jean XXII comme étant son neveu. »

Ceci est catégorique, D. Malvezin a vu des armes qui devaient être celles des Lapérarède brisées et elles n'étaient point ècartelées de celles des Duèze.

(D. Bruno Malvezin: Hist. de la Chartreuse de Cahors. mns).


- 203 —

— Du Puy.— (Mgr. Jean).— Evêque de Cahors.— Voy: Jean Du Puy.

253. — Du Puy. — Ancienne et illustre famille, à laquelle appartenait le second Grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1120.

D'argent, au puy ou montagnette de sinople, posée au coeur de Vécu. (De Bourrousse de Laffore: La Maison d'Hébrard.)

254. — Dupuy. — à Cahors.—Dont Antoine Dupuy, Conseiller du roi, Professeur en l'Université.

D'argent, au dextrochère de sable, tenant une palme de sinople; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban.) Est-ce la même famille que la suivante?

255. — Du Puy. — Jean du Puy, avocat, fut pourvu d'une charge de secrétaire du roi, contrôleur en la chancellerie de la Cour des aides à Montauban, le 17 septembre 1643, charge dont il obtint les lettres d'honneur le 29 avril 1673. Maint, le 16 décembre 1697, par Sanson.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban.)

256. — Durfort (de). — Marquis de Duras (érection 1609, puis ducs ; comtes de Rozan, érection 1625); marquis de Civrac (érection 1647): ducs de Duras (érection 1691) ; ducs de Lorge-Quintin (érection 1691) ; ducs à brevet de Civrac ; marquis de Durfort-Civrac ; comtes, vicomtes et barons de Durfort; comtes de Civrac, de Durfort-Clermont ; comtes vicomtes et barons de Duras; marquis de Blanquefort : comtes, vicomtes et barons de Lorge ; comtes de Blanzac, de Blagnac : barons de Pujols (courtoisie) ; barons de Cuzaguet, de Landrouet, de Cypressac, de Blanquefort, de la Lande (irréguliers ou pris par suite de la possession de terres titrées).

Les Durfort étaient seigneurs de Malausé, la Chapelle, Montesquieu, Beaucaire, Puycornet, Caussade, Espanel, Bélicerte (Lauzerte) Boissières, Saint-Germain, Lauzerte (1351), Miramont, Pestillac, SainteLivrade; co-seigneurs de Mondenard, en Quercy.

Il y a eu au moins deux terres du nom de Durfort : l'une en Agenais,


— 204 —

l'autre en Quercy (Courcelles en mentionne sept) ; les seigneurs de ces terres, dont on trouve les traces dans des chartes du XIe au XIIIe siècle, pouvaient appartenir à des familles différentes. Il est probable cependant que quelques-uns d'entre eux étaient de la même souche que les Duras aujourd'hui existants, car dès les premiers degrés de la généalogie authentiquement prouvée (depuis 1305), cette maison tenait un rang considérable en Quercy, Agenais et Languedoc.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux I et 4, d'argent, à la bande d'azur, qui est de Durfort ; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'argent, qui est de Lomagne.

Manteau et couronne de duc.

Cri : Duras! (pour la branche de Durfort-Duras).

La branche de Lorge porte pour brisure : un lambel de gueules brochant sur les quartiers I et 2.

Un sceau de 1358 porte un parti : au I, une bande; au 2, un lion.

Un autre sceau de 1514 donne: coupé : au I, un lion ; au 2, une bande.

Les branches de Duras et de Civrac ont accepté comme issues d'une même souche les familles de Durfort-Léobard, Durfort-Boissières, Durfort de Deyme, etc.

Chèrin, généalogiste des ordres du roi, a déclaré que la jonction ne pouvait être prouvée pour les familles titrées : comtes de DurfortLéobard; marquis de Boissières, de Durfort-Boissières ; comtes et barons de Boissières ; comtes de Clermont-Vertillac, de Deyme; vicomtes de Puycalvel ; barons de Born, de Salviac, de Saint-Germain, de la Paluet, de Landyon, de Puybégon, de Boulac, de Gramat.

(Généal. in : P. Anselme, 3e édition ; Moréri ; de Courcelles ; Les Pairs. — Bull, de la Soc. hérald, et généal. de France: 1879, col. 50 ; id. col. 113 ; id. col. 253. — Mercure hérald : 1901, p. 10. — Arch. du Lot : F. 392).

— DURFORT-BOISSIÈRES (DE). — Comtes de Boissières, vicomtes de Puycalvel ; barons et marquis de Salviac ; barons de Gourdon, Gramat ; seigneurs de Saint-Germain, Landyon, Puybègon, Calamane, Uzech, Saint-Denis, Malause.

On les donne comme les puînés des Durfort-Duras, ducs de Lorge

et de Civrac. Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

D'azur, à la bande d'or.

(Lacoste : Hist, du Quercy : T. II. p. 453 ; id. p. 373. — De Bourrousse de Laffore : La Maison d'Héhrard).

(A suivre) L. ESQUIEU


205

QUELQUES MOTS DE STATISTIQUE

A PROPOS

DE LA POPULATION DU DEPARTEMENT DU LOT

A là suite du recensement de 1876, je présentai à la Société des Etudes un petit, travail de statistique concernant la population du Lot. Aujourd'hui, après vingt-cinq années écoulées, le moment me semble venu de constater les changements que cette population a subis pendant le dernier quart du XIXe siècle, et de, jeter un coup d'oeil sur l'es variations, qu'elle présente au cours du siècle qui vient de finir. Le tableau n° 1, ci-joint, indique la population spécifique des cantons, des arrondissements et du département entier, au recensement de 1901, c'est-à-dire le nombre d'habitants , que possède aujourd'hui chacune de ces subdivisions, par kilomètre carré.

Pour le département du Lot, ce chiffre est de 43, bien inférieur à la moyenne de la France, qui s'élève à 73. Il convient d'ajouter, que la région entière que nous habitons n'est pas beaucoup mieux partagée que nous. Voici, en effet, la population spécifique des départements limitrophes;:

Lot-et-Garonne, 52 Tarn-et-Garonne, 52 Aveyron, 44

Cantal, 40 Corrèze, 54 Dordogne, 49

Tous ces nombres sont, comme on voit, bien au-dessous de la moyenne.

En 1876, notre population spécifique s'élevait à 53 ; nous avons donc perdu depuis cette époque 10 habitants par kilomètre carré.;


— 206 —

Mais ce n'est pas seulement sur nous que la dépopulation a exercé ses ravages : quoique, pendant ces 25 ans, la population française se soit accrue de 2.056.157 habitants, 51 départements ont subi des diminutions, 36 seulement ont des augmentations à constater; et parmi ces derniers, nous n'en trouvons que 2 qui fassent partie du bassin de la Garonne : ce sont la Gironde et la Corrèze. Encore les progrès de ces derniers départements sont-ils assez faibles, puisque leur population spécifique est passée seulement de 53 à 54 pour la Corrèze et de 75 à 77 pour la Gironde : accroissements inférieurs à celui de la population spécifique totale de la France, qui était de 70 en 1876 et qui s'élève à 73 aujourd'hui. Et pourtant ce dernier résultat n'est pas des plus satisfaisants, eu égard à la progression rapide du nombre des habitants dans les autres grands Etats ; on connaît les plaintes et les appréhensions que soulève depuis longtemps l'a lenteur avec laquelle s'accroît la population française. Je suis heureux de dire en passant que, depuis le recensement de 1891, elle augmente un peu plus rapidement que pendant les périodes précédentes, ce qui autorise à mieux augurer de l'avenir.

Si maintenant nous considérons la population spécifique de chacun des trois arrondissements du Lot, nous verrons que celui dé Figeac est le plus peuplé : il possède 47 habitants par kilomètre carré ; celui de Gourdon en a 44, et celui de Cahors, 41. En 1876, les chiffres étaient : pour Figeac, 56 : pour Gourdon, 53; et pour Cahors, 51 (1).

Enfin, en examinant la densité de la population dans les divers, cantons du département, nous constatons que les plus peuplés sont : Cahors-nord (population spécifique, 117), Vayrac (75), Figeac-ouest (69), Figeac-est (65), Cahors-sud (65). Ces cinq cantons tenaient déjà les premiers rangs en 1876 ; ils les ont conservés. Mais tandis que, à cette époque, ils dépassaient tous les cinq la moyenne de la population française, deux seulement, Cahors-nord et Vayrac, ont gardé cette supériorité.

Les cantons où se trouve la population spécifique la plus faible sont :

(1) A cette époque, on admettait pour les superficies des arrondissements de

Cahors et de Gourdon des chiffres qui, depuis, ont été reconnus erronnés ; par

suite la population spécifique que les documents officiels attribuaient à ces deux

arrondissements (52 habitants par kilomètre carré) et que j'ai reproduite dans

mon premier travail, était aussi légèrement inexacte.


— 207 —

Lauzès (25), Livernon (27), Lalbenque (29, Castelnau (30), Cajarc et Labastide-Murat (31). Lauzès. Livernon, Lalbenque et Cajarc figuraient déjà, en 1876, parmi les cantons les moins peuplés.

Afin d'étudier de plus près les changements que le nombre des habitants a subis dans chaque partie de notre département au cours du dernier quart de siècle, j'ai dressé le tableau n° 2, dans lequel, prenant, non plus la population spécifique, mais les chiffres mêmes des recensements, j'ai mis en évidence, pour chaque subdivision administrative, la diminution qu'elle a éprouvée par 1.000 habitants, depuis 1876. .

Nous voyons ainsi que le département du Lot, qui avait en 1876 une population de 276,512 habitants, n'en possède en 1901 que 226.720 ; il a donc perdu en 25 ans 49.792 habitants, soit 180 par 1000 ; les trois arrondissements n'ont pas été frappés dans' une égale proportion : celui de Cahors a diminué de 205 par 1000, celui de Gourdon de 172, et celui de Figeac de 156.

Les divers cantons présentent sous ce rapport de grandes différences. Les plus éprouvés sont : Luzech (diminution, 284 par 1000), Catus (275), Lauzès (268), Labastide-Murat (264), Castelnau (248). — Les plus faibles diminutions se trouvent dans les cantons de Latronquière (126), St-Céré (118), Bretenoux (117), Souillac (88), Cahors-nord (16). Dans 16 cantons la diminution est supérieure à la moyenne du département; elle lui est inférieure dans 13 cantons. De ces derniers, 3 seulement font partie de l'arrondissement de Cahors ; ce sont : les 2 cantons de Cahors, qui doivent à la présence du chef-lieu d'avoir été relativement épargnés, et celui de Cazals. Les 10 autres forment deux groupes situés à l'est et à l'ouest du canton de Gramat et entre lesquels le canton de Vayrac établit au nord un trait d'union.

Ainsi, c'est dans la partie méridionale du département que la dépopulation s'est fait le plus sentir; la région la moins éprouvée est celle qui Confine au département de la Corrèze, le seul cl.es départements limitrophes du Lot qui ait quelque peu augmenté de population au cours du dernier quart de siècle, comme je le constatais plus haut.


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C'est aussi dans le nord du département que se trouvent les 9 communes qui, avec celle de Cahors, ont plus ou moins vu s'accroître le nombre de leurs habitants depuis 1876. Ces communes privilégiées sont : Biars et Lamativie, canton de Bretenoux ; Leyme, canton de Lacapelle ; St-Hilaire et St-Médard-Nicourby, canton de Latronquière; Reilhac, canton de Livernon ; Souillac et Lacave, canton de Souillac.

Quant à la commune de Cahors, bien qu'elle soit située dans la partie du département où la dépopulation a sévi avec le plus d'intensité, elle a gagné au lieu de perdre : de 13.660 habitants en 1876 elle est passée en 19011 à 14.018, soit 358 d'augmentation. Et cependant, les statistiques annuelles dressées par MM. les docteurs Le boeuf et Piettre montrent que, dans la commune de Cahors, les décès surpassent chaque année les naissances. Il faut en conclure que les vides creusés par la faiblesse de la natalité sont comblés, et au-delà, par l'arrivée de nouveaux habitants venus des campagnes voisines pour se joindre à l'agglomération urbaine. C'est là un fait malheureusement trop général en France et qui est, comme nous allons le voir, la plus grande cause de la dépopulation de notre département.

Voyons maintenant comment la population du Lot a varié pendant le XIXe siècle.

Le tableau n° 3 indique le nombre d'habitants constaté à chaque recensement, de 1801 à 1901, dans chacun des arrondissements du Lot et dans le département entier (1). On y a joint, pour plus de clarté, un graphique donnant la courbe des variations de la population. Il est bon de remarquer que les intervalles des recensements n'ont pas toujours été uniformément de 5 ans : le premier est de 19 ans, le second de 6 ans ; enfin, après la guerre, le recensement qui aurait dû avoir lieu ea 1871 n'a été opéré que l'année suivante, ce qui donne 6 années pour l'intervalle qui le précède et 4 pour celui qui le suit.

Au commencement du siècle dernier, le nombre des habitants du Lot était de 262.151; il a monté, d'une façon plus ou moins rapide,

(1) Pour le recensement de 101, il n'est tenu compte ici que du territoire qui forme actuellement le département du Lot.


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jusqu'en1851, époque où il a atteint son maximum, 296.224. Si la progression s'était maintenue sur ce pied, le Lot aurait aujourd'hui 330.000 âmes. Malheureusement, la seconde moitié du siècle n'a guère ressemblé à la première. La décroissance est constatée pour la première

fois en 1856 ; après un petit relèvement pendant la période quinquennale suivante, elle se produit d'une façon continue jusqu'en 1876. Le recensement suivant (1881), indique une augmentation d'environ 4.000 âmes ; mais elle est uniquement due à la présence de nombreux ouvriers et employés venus pour la construction des voies ferrées. Après leur départ, la diminution reprend de plus belle et devient même plus rapide que dans la période de 1861 à 1876: le recensement de 1901 trouve dans le Lot 226.720 habitants, c'est-à-dire 35.400 demoins qu'au début du siècle passé, 69.500 de moins qu'en 1851.

Le tableau n° 3 montre que, sauf quelques différences peu importantes, la marche de la population a été la même dans les trois arrondisseinents,

arrondisseinents,

La population d'un pays ne peut s'accroître que par l'excédant des naissances sur les décès, ou par celui de l'immigration sur l'émigration ; elle décroît par les phénomènes contraires. Essayons de faire la part de chacun de ces ordres de faits dans les mouvements qu'a subis la population du Lot. C'est l'objet du tableau n° 4. Je suis obligé de laisser de côté l'intervalle du recensement de 1801 à celui de 1820, n'ayant pu me procurer pour cette époque tous les chiffres nécessaires. Dans le tableau n° 4, on trouve, pour chaque période comprise entre deux recensements, d'abord l'excédant des naissances sur les décès ou des décès sur les naissances, ensuite l'augmentation ou la diminution constatée par le recensement pendant la même période. De la comparaison de ces chiffres ressort l'excédant de l'immigration sur l'émigration, ou réciproquement, lequel est consigné dans les colonnes suivantes.

Prenons, par exemple, la période de 1820 â 1826 : les naissances ont dépassé les décès de 7.539, et cependant l'augmentation constatée au recensement se réduit à 5.319 ; il faut donc nécessairement que la différence, qui est de 2.220, soit causée par l'émigration, ou plutôt par excédant de celle-ci sur l'immigration; car, bien que l'immigration.


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soit sans doute très faible en général, on ne peut pas dire cependant qu'elle soif nulle. Autres exemples : de 1856 à 1861, la supériorité des naissances sur les décès a été de 590 seulement, tandis que le recensement indique un accroissement de 1.809 habitants ; conclusion : le département a gagné 1.219 personnes par l'immigration pendant ces 5 années, soit une moyenne de 244 par an. De 1896 à 1901, il s'est produit 6,616 décès de plus qu'il n'y a eu de naissances ; d'autre part, le nombre des habitants du Lot a baissé de 13.683; les 7.067 manquants représentent la différence entre l'immigration et l'émigration, au bénéfice de cette dernière.

En examinant les chiffres du tableau n° 4, on voit que les naissances ont dépassé les décès pendant toutes les périodes quinquennales, depuis 1820 jusqu'à 1881, sauf pendant celle de 1866 à 1872 : l'excédant de décès à cette époque est certainement, pour la plus grande part, un fâcheux effet de la campagne de 1870-71. Mais, pendant les 20 dernières années du siècle, sans qu'on ait à invoquer aucune cause accidentelle, les décès l'emportent décidément sur les naissances, surtout dans les deux dernières périodes quinquennales.

Le tableau n° 5, qui donne les moyennes annuelles des mariages, des naissances et des décès par 1.000 habitants, montre clairement que ce ne sont pas les décès qui croissent en nombre, mais bien les naissances qui décroissent, La moyenne annuelle des décès, depuis 1820, se maintient, avec une constance remarquable, aux environs de 22 par 1.000, sauf pendant deux périodes : de 1831 à 1836, elle arrive à 26,2, à cause de l'épidémie cholérique ; de 1866 à 1872, elle atteint 24,5, à la. suite de la guerre (I). La moyenne des naissances, au contraire, a baissé d'une façon â peu près continue: de 26,8 elle est descendue à 16,5 par 1.000 habitants, à la fin du siècle.

Cette diminution de la natalité n'est pas un phénomène particulier à notre département : elle sévit sur presque toute la France. Ses causes, qui sont certainement des causes morales, et ses conséquences

(I) Pendant la première de ces périodes, malgré l'élévation du chiffre des décès, la population a augmenté, d'abord parceque les naissances l'emportaient sur les décès, ensuite par l'effet de l'immigration, tandis que, pendant la seconde, elle a diminué, pour les raisons contraires.


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probables, ont été longuement étudiées par de plus compétents que moi; je ne m'étendrai donc pas sur ce sujet.

La proportion de plus en plus faible des naissances ne saurait être attribuée à la diminution du nombre des mariages. On voit, en effet, dans le tableau n° 5, que, de 1820 à 1891, pendant que la natalité baissait rapidement, la proportion des mariages était toujours à peu près de 7,5 par 1.000 habitants. Depuis dix ans seulement elle manifeste une certaine tendance à diminuer ; il y a là un phénomène nouveau et inquiétant, qu'il convient de noter au passage, mais qui ne peut pas avoir exercé jusqu'à présent une grande influence sur le chiffre de la natalité.

Revenons maintenant au tableau n° 4 et considérons les chiffres, relatifs à l'émigration et à l'immigration. Celle-ci l'a emporté pendant quatre périodes quinquennales seulement : la plus récente, et aussi la plus remarquable, est celle de 1876 à 1881, pendant laquelle le département a reçu 3.581 personnes de plus qu'il n'en a vu s'éloigner. Tous ces immigrants étaient amenés par la' construction des chemins de fer, et la plupart d'entre eux ne se sont pas fixés dans le Lot. Les périodes suivantes ont vu l'émigration reprendre de plus belle ; de 1886 à 1891, elle nous a enlevé le chiffre énorme de 14.339 personnes, soit une myenne de 2.868 par an : c'était le temps où une foule de gens se laissaient' entraîner vers l'Amérique du Sud par de belles espérances qui, pour beaucoup d'entre eux, ont fait place à de cruelles déceptions.

Somme toute', ce n'est pas d'aujourd'hui que les habitants du Lot ont une tendance marquée à émigrer : tandis que la supériorité des décès sur les naissances est, chez nous, un phénomène relativement rècent, puisqu'il ne remonte guère qu'à une vingtaine d'années, nous voyons au contraire que, au moins depuis 1820, l'émigration nous a toujours fait subir des pertes notables ; ces pertes, à vrai dire, se sont considérablement aggravées dans la seconde moitié du XIX° siècle.

C'est, on s'en souvient, depuis 1851, que le chiffre de la population du Lot, qui, jusqu'alors, avait augmenté, a commencé à diminuer. Il


— 218 —

est intéressant de comparer, à l'aide du tableau n° 5, les totaux afférents à ces deux périodes.

Pendant la période d'accroissement (1820-1850), les naissances ont dépassé les décès de 31.302 unités; mais pendant ce temps, le département perdait 10.274 habitants par l'excédant de l'émigration; l'augmentation de la population se trouvait donc réduite à 21.028.

Dans les 50 années suivantes, qui forment la période de décroissance de la population, les décès l'emportent sur lés naissances de 16.825 '■> d'autre part, l'émigration dépasse l'immigration de 52.679 : en sorte que la perte totale s'élève à 69.504.

Comme on le voit, l'émigration est, pour notre département, la cause la plus active de dépopulation, bien que l'infécondité croissante des mariages y contribue aussi pour sa part. Depuis 1820, il est sorti du département.62.953 personnes qui n'ont pas été remplacées par des immigrants ; sans ce formidable courant d'émigration, le Lot, malgré sa faible natalité, posséderait aujourd'hui 290.000 âmes, soit en chiffres ronds 30.000 de plus qu'en 1801, tandis qu'il en a 35.000 de moins.

Que deviennent donc tous ces émigrants qui désertent les, champs et les villages du Quercy? Pour le plus grand nombre, la réponse est facile. Ils se dirigent vers les grandes villes, surtout vers Paris. Beaucoup de gens, les uns par nécessité, le plus grand nombre par dégoût du travail des champs, vont chercher dans, les villes un plus grand bien-être, qu'ils n'y trouvent pas toujours, et une existence plus variée, au grand péril, de leur santé physique et morale (I). Aussi la population urbaine augmente-t-elle très rapidement au détriment de la population rurale. De 1896 à 1901, l'accroissement de la population française a été de 444,613 habitants ; or les villes de plus de 30.000 âmes en

(I) A Paris, presque aucune famille ne dépasse la quatrième génération ; d'après le docteur Barbier, médeein de l'hôpital Bichaf. plus des deux tiers des tuberculeux soignés à Paris ne sont pas nés dans cette ville et n'ont pas d'ascendants tuberculeux ; c'est donc le séjour de Paris qui a détruit leur santé : voilà pour le physique ; pour le moral, il suffit de savoir que la proportion des naissances illégitimes y a été en 1901 de 26 0/0, tandis qu'elle était de 7 0/0 dans le reste de la France.


— 213—

ont gagné 458.376 ; le reste du territoire n'a donc rien gagné et a même dû fournir la différence, près de 14.000 âmes (I).

Notre Quercy posséde, encore, heureusement, une forte race de paysans qui cultivent avec amour l'héritage paternel, qui savent se contenter de la vie saine et calme de la campagne et des jouissances simples qu'elle procuré. Encourageons-les à rester attachés au sol natal, pour leur bien et pour celui de la patrie : ils forment la réserve de l'avenir.

A. COMBES.

(I) Voici, à titre de curiosité, les chiffres de la population, en 1801 et 1901, des villes qui ont aujourd'hui plus de 100.000 habitants. (Pour 1801, les nombres sont arrondis)

1801 1901

Paris 546.800 2.714.068

Marseille, 111.100 491.161

Lyon 109.500 459.099

Bordeaux 91.000 .256.638

Lille 54.800 210.696

Toulouse 50.200 149.841

St-Etienne 16.300 146.559

Roubaix 8.000 142.365

Nantes 73.900 132.990

Le Havre 16.000 130.196

Rouen 87.000 116.316

Reims. 20.300 108.385

Nice 18.400 105.109

Nancy. 29.700 102.559

Toulon 20.500 111.602

En additionnant ces deux colonnes, de nombres, on verra que la population de l'ensemble de ces villes a plus que quadruplé pendant le siècle passé, tandis que le reste du, territoire passait de 27 millions d'âmes à 34 millions, soit, une augmentation de 26 0/0. seulement.


214 —

N° 1

Nombres d'habitants, par kilomètre carré, dans chacun des cantons et des arrondissements du Lot, et dans le département entier, d'après le recensement de 1901.

Cahors (nord) 117 Bretenoux 60 Gourdon 57,

Cahors (sud) 63 Cajarc 31 Gramat 33

Castelnau 30 Figeac (est) 65 Labast.-Mt 31

Catus 40 Figeac (ouest) 69 Martel 45

Gazais 40 Lacapelle 52 Payrac 37

Lalbenque 29 Latronquière 34 St-Germain 39

Lauzès 25 Livernon 27 Salviac 45

Limogne 34 Saint-Céré 62 Souillac 47

Luzech 50 Vayrac 75

Montcuq 33

Puy-1'Evêque 50

St-Géry 32

ARRONDISSEMENT ARRONDISSEMENT ARRONDISSEMENT

41 47 44

de Cahors de Figeac de Gourdon

DÉPARTEMENT DU LOT ENTIER, 43


— 215 —

N° 2

Variation de la population, dans chacun des cantons et des arrondissements du Lot, et dans le département entier, de 1876 à 1901.

DIVISIONS POPULATION DIMINUTION

TERRITORIALES

en 1876 en 1901 absolue par 1.000

habitants

Cahors (nord) 11.077 10.899 178 16

Cahors (sud) 9.697 8.311 1.386 143

Castelnau 7.855 5.896- 1.959 . 248

Gatus 10.520 7.632 2.888 275

Gazals 7.039 5.910 1.129 161

Lalbenque 10.372 7.921 2.451 236

Lauzès 7.153 5.226 1.927 268

Limogne 9.125 7.283 1.842 202

Luzech 12.178 8.708 .3.470 284

Montcuq 9.367 7.340 2.027 216

Puy-l'Evêque 12.467 10.038 2.429 194

St-Géry 5.318 4.043 1.275 240

Arrondt de Cahors. 112.168 89.207-22.961 .205

Bretenoux 11.381 10.052 1.329 117

Cajarc 7.706. 6.174 1.532 199

Figeac (est) 13.023 10.344 2.679 206

Figeac (ouest) 10.521 8.559 1.962 187

Lacapelle 13.256 11.226 2.030 153

Latronquière 10.574 9.240 1.334 126

Livernon 8.355 7.127 1.228 146

St-Gérè , 12.206 10.769 1.437 118

Arrondt de Figeac 87.022 73.491 13.531 156


-216N°2

-216N°2

DIVISIONS POPULATION.. DIMINUTION

TERRITORIALES .

en 1878 en 1900 absolue par 1.000 habitants

Gourdon 11.374 9.553 1.821 160

Gramat 10.981 . . 8.788 2.193 199

Labastide-Murat 7.295 5.438 1.857 254

Martel. 10.965 9.389 1,576 143

Payrac 5,839 4.858 981 169 .

St-Germain ; 7.686. 5.924 4.762 229

Salviac 6,337 5.146 1.191 189

Souillac 9.436 8.604 832; 88

Vayrac 7.419 6.322 1.087 147

Arrondt de Gourdon 77.322 64.022 13.300 172

Départt du Lot 276.512 226.720 49.792 180.


— 217 —

N°3

Population des trois arrondissements du Lot, et du département entier,à chaque recensement, de 1801 à 1901.

DATES

des CAHORS FIGEAC SOURDON DÉPARTEMENT

des du Lot

recensements

1801 106,767 80,163 75,221 262,151

1820 113,010 85,473 76,713 275,196

1826 115,457 86,311 78,747 280,515

1831 116,336 87,727 79,764 283,827

1836 117,299 89,778 79,926 287,003

1841 117,353 89,442 80,944 287,739

1846 118,816 92,964 82,786 294,566

1851 118,515 94,345 83,364 296,224

1856 117,826 92,747 83,160 293,733

1861 118,151 34,171 83,220 295,542

1866 117,448 90,568 80,903 288,919

1872 115,067 88,275 78,062 281,404

1876 112,168 87,022 77,322 276,512

1881 114,644 87,251 78,374 280,269

1886 106,446 87,239 77,829 271,514

1891 100,488 81,682 71,769 253,939

1896 95,018 77,745 67,640 240,403

1901 89,207 73.491 64,022 226,720



210 —

N° 4

Tableau donnant, pour chaque période comprise entre deux recensements, de 1820 à 1901, les variations produites par l'immigration et l'émigration.

Résultat du Variation Excédant Excédant

mouvement de la constatée par de de

population le recensement l'immigration l'émigration

PÉRIODES

Du recensement de

1820 à 1826 6 7.539 » 5.319 » » » 2.220 370

1826 à 1831 5 6.227 » 3.312 » » » 2.915 583

1831 à 1836 5 1.332 » 3.176 » 1.844 369 » »

183 à 1841 5 5.946 » 736 » » » 5.210 1 042

1841 à 1846 5.688 » 6.827 » 1.139 227 » »

1846 à 1851 5 4.570 » 1.658 » » » 2.912 582

1851 à 1856 2 1.997 » » 2.491 » » 4.488 898

1856 à 1861 5 590 » 1.809 » 1.219 244 » "

1861 à 1866 2 1.833 » » 6.623 » » 8.456 1691

1866 à 1872 5 » 3.282 » 7,515 » » 4.233 705

1872 à 1876 6 1.292 » » 4.892 » » 6.184 1. 546

1876 à 1881 5 176 » 3.757 » 3.581 716 » »

1881 à 1886 5 » 2.260 » 8.755 » » 6.495 1.299

1886 à 1891 2 » 3.236 » 17.575 » » 14339 2 868

1891 à 1896 2 » 7.319 » 13536 » » 6.217 1243

1896 à 1901 » » 6.616 » 13.683 » » 7.067 4413


—280—

N° 5

Moyennes annuelles des mariages, des naissances et des dècès, par 1,000 habitants, pour chaque période comprise entre deux recensements, de 1820 à 1901.

Sur 1.000 habitants

moyenne annuelle

PÉRIODES

Du recensement de 1820 à celui de 1826. 6 7,0 26,8 22,3

id. 1826 id. 1831. 5 7.4 26,5 22,0.

id. 1831 id. 1836. 5 7,8 27,1 26,2

id. 1836 id. 1841. 5 7,5 26,5 22,3

id. 1841 id. 1846. 5 7,5 25,8 21,9

id. 1846 id. 1851. 5 7,2 24,6 21,8

id. 1851 id. 1856. 5 7,1 23,7 22,4

id. 1856 id. 1861. 5 7,3 23,4 23,0

id. 1861 id. 1866. 5 7,8 23,6 22,3

id. 1866 id. 1872. 6 . 7,5 22,6 24,5

id. 1872 id. 1876. 4 8,4 22,6 21,5

id. 1876 id. 1881. 5 8,1 22,3 22,1

id. 1881 id. 1886. 5 7,8 20,3 21,9

id. 1886 id. 1891. 5 7,2 17,6 19,9

id. 1891 id. 1896. 5 6,6 16,4 22,1

id. 1896 id. 1901. 5 6,8 16,5 22,0


221

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES DU LOT

PENDANT LE 3e TRIMESTRE DE 1903

Séance du 6 juillet Présidence de M. le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Calvet, Combes, Daymard, Depeyre, Esquieu, Greil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire, général dépose les publications reçues. Il signale: I°, dans le Dictionnaire des institutions, moeurs, et coutumes du Rouergue, par A. Affre (Rodez, impr. Carrère) de nombreux détails intéressant le Quercy: il y est question, p. 40, de Guillaume II de la Peyrarède, abbé de Beaulieu en 1323; p. 304. de la navigation sur le Lot; p. 308, de plusieurs abbesses de Nonenque appartenant à des familles quercynoises, etc. etc. ; 2° dans le Bulletin des comités des Beaux-Arts des départements, n° 23, une étude sur le château d'Assier en Quercy et la statue de François Ier ; 3° dans le Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, n° 23, p. 42, Jean de Touchebceuf, abbé du Mas Grenier et les églises bâties par lui ( 1523-1554), par M. l'abbé Galabert; p. 67, Henri de Bredon, abbé de Moissac et évêque de Toulouse, par M. l'abbé Cousy; p. 126, Lettres de grâce accordées par François II à Charles de Gozon en 1559, par M. Galabert: p. 179, Villes et institutions religieuses de la Généralité de Montauban avant 1745, (et particulièrement, p. 182, ce qui concerne Cahors) ; p. 285, mention de divers ouvrages, parmi lesquels nous notons : la Hierarchia catholica et les évêques de Montauban au moyen âge, une Voyante révolutionnaire à Montauban en 1792, par M. l'abbé Daux; l'Inventaire des possessions de noble Jean de Belcastel en Quercy (1490), par M, de Rivières.


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M. le Président donne lecture ; I°, d'une lettre de M. le docteur Courba, qui envoie le document suivant trouvé dans le registre paroissial de Saint-Hilaire d'Agen :

« Le 17 janvier 1650 a esté ensevely aux P. jacobins un jantilhomme, M. Lavayche (I) logé chez Me Roux hoste lequel a donné cent esqus aux dicts p. pour Pensevelyr et dire une messe dans le mois de l'an à iamos et à perpetuitte et au curé, de Saint-Hilaire pour prier Dieu pour luy, sullement 20 11. »

2e D'une lettre de M. Laville, de Goujounac, qui insiste pour que la Société fasse explorer le gouffre qui se trouve sur le territoire de sa commune; 30 du compte rendu de l'excursion faite en août 1902, par la Société archéologique de Montauban dans le Haut-Quercy, publié dans le bulletin de cette société.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 20 juillet Présidence de M, le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Combes. Daymard, Esquieu, Girma, Greil.

Après lecture du procès-verbal de la séance du 6 juillet faite par M. Daymard, M. Esquieu, secrétaire général, donne connaissance d'une lettre qu'il a reçue de M. l'abbé Lacout, curé de Bannes.

Notre nouveau confrère possède, dit-il, un document relatif au prieuré de Lizières ou Las Hières. Le voici résumé:

« Le 10 mai 1741, dame Charlotte de Mellon, à la prière de dame Marie-Jeanne de Jumillac, abbesse de Leyme, pour la gloire de Dieu et l'honneur de Tordre de Citeaux renonce irrévocablement entre les mains de Mgr l'Evêque de Cahors au prieuré de Las Hières. Celui-ci fut supprimé et ses biens unis à la mense abbatiale et conventuelle de Leyme. Madame de Mellon consentit à cette extinction et union moyennant : I° qu'elle conserverait, sa vie durant, la jouissance des revenus du dit prieuré; 20 qu'après son décès on ajouterait aux dix religieuses de choeur du monastère de Leyme, deux autres religieuses sachant le

(I) Gentilhomme ordinaire du Roy. capitaine major, régiment de Saint-Genies, Navaille, et maréchal de bataille et armées, du Roy, natif de Montvalent en Quercy (Arch. d'Agen),


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plain-chant et la musique, si faire se peut, pour chanter, soutenir le choeur et enseigner cet art aux postulantes, novices et professes.

« Dans l'acte il est dit: — Considérant que l'abbaye de Leyme avait été fondée par le roy Saint-Louis en grande partie, comme il est prouvé par les lettres patentes des rois ses successeurs par lesquelles il conste qu'il y avait dans ladite abbaye des fonds suffisants pour l'entretien de

deux cents religieuses et que par le malheur des temps les revenus

de cette abbaye avaient été tellement diminués qu'il n'y avait à présent que dix religieuses outre Mme l'abbesse.... Dans cet acte, les revenus du prieuré de Las Hières sont évalués ; à une rente annuelle de 250 livres. » Il est bien surprenant qu'ils aient plus que doublé en vingt ans, puisqu'en 1765 ils étaient évalués à 568 livres.... »

Revenant sur le jeton dont il a été récemment parlé, M. Lacout dit que, d'après M. de La Tour, conservateur du Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, cette pièce est un jeton de Nuremberg, imité du jeton français gravé par Loir en 1677.

Notre confrère envoie une pièce originale : — « La résignation de la cure de Saint-Geniez d'Aynac » — faite en 1607 entre les mains du pape Paul V par M. Antoine Dolive, recteur, pour cause de permutation avec le prieur de Saint-Marie de Celles, Guillaume Ribeyrols, clerc du diocèse de Cahors, prieuré qu'il possède en commende « concessione apostolica. » La demande fut « insinuée et enregistrée au troisième registre des insinuations ecclésiastiques », le 15 juin 1607, trois mois environ après son envoi à Rome.

M. Combes donne lecture d'une étude très compléte et très intéressante sur le mouvement de la population dans le département du Lot. Ce travail paraîtra dans le Bulletin.

La séance est levée à dix heures.

Séance du 27 juillet Présidence de M. le chanoine GARY , président semestriel

Assistaient à la séance ; MM. Daymard, Delpérier, Depeyre, Esquieu, Girma, Greil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues : Il signale : dans les Annales de Saint-Louis des Français, juillet 1903, Rome: la


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suite de Autour de Jean XXII, où sont énumèrées et étudiées diverses familles du Quercy, telles que : les Castelnau-Bretenoux, les CastelnauMontratier, les de Roger, les Dupuy, les de Labroue, les de Béraldi, les de Roux, par M. l'Abbé Ed. Albe.

Dans la Revue de Saintonge et d'Aunis, juillet 1903, un article relatif au château d'Assier, bâti au XVIe siècle par Galiot de Genouillac. La Revue fait mention des secours alloués par le Comité des Monuments historiques pour la construction d'une toiture destinée à protéger une partie des ruines, mais elle omet de parler de la grande part prise à cette oeuvre de préservation par notre confrère M. Murat de Montaï, propriétaire du château.

Dans la « Revue de l'Agenais » mai-juin 1903, différents articles qui peuvent intéresser le Quercy ; l'étude de M. J.-R. Marboutin sur le « Château de Fauguerolles, notice sur la famille Durfort, p. 192 ; sur les Monfabés, p. 201 ;

P. 266, compte-rendu du Congrès des sociétés savantes à Bordeaux en Avril 1903 :

Les serfs questaux dans le Bas-Quercydu Xe au XIIe siècle, par M. l'abbé Galabert.— Croyances et traditions populaires en Montalbanais, par M. l'abbé Daux. — Textes inédits de coutumes de la région Montalbanaise, par M. le chanoine Pottier.—Un pouillé du diocèse de Cahors conservé aux Archives de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne, et le. cartulaire de Notre-Dame des Grâces à Puylaroque, par le même.

A propos de l'inauguration à Penne (Lot-et-Garonne) du monument élevé au jeune poëte Froment, né à Floressas, la « Société des Etudes du Lot » exprime le voeu que la municipalité de Floressas ouvre une souscription dans le but d'ériger dans cette localité, sa ville natale, un modeste monument à ce jeune talent si tragiquement enlevé aux lettres méridionales. Un comité organisé à cet effet pourrait compter sur le concours empressé de la Société des Etudes.

M. le chanoine Gary donne lecture d'un article d'un journal de Paris sur les premiers habitants de la France, signé : Jean Nature.


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GUSTAVE LARROUMET

Il ne se passe pas d'année sans que La Société des Études du Lot ait le triste devoir d'adresser un définitif adieu à quelques uns de ses membres. Parmi ceux dont cette année elle ne peut qu'évoquer la mémoire puisque désormais ils ne sont plus là, se trouve M. Gustave Larroumet. Tous ceux des nôtres qui partent emportent nos regrets et reçoivent le souvenir ému de notre pensée; mais qu'il soit permis à La Société des Etudes d'exprimer plus profondément pour Gustave Larroumet, qui était son Président d'honneur, la douleur qu'elle éprouve, et de dire avec moins de briéveté pourquoi elle a été si vivement touchée par sa mort.

Gustave Larroumet, dont la réputation avait franchi toutes nos frontières et que la vie avait fait si Parisien qu'il était de ceux qui donnent sa physionomie et son éclat à Paris, avait su néanmoins et avait voulu rester fils de ce Quercy où il était né le 22 septembre 1852 dans la pittoresque et vieille petite ville de Gourdon. C'est chez nous qu'il a passé toute son enfance et sa première jeunesse, courant par les chemins, grimpant aux arbres, chevauchant aussi, quand il n'était pas l'heure de lire et de travailler. Mais cette heure, il la faisait sonner fréquemment pour lui. Aussi les années de lycée, à Cahors et à Agen furent fécondes, et au mois d'août 1870, Bordeaux le voyait, seulement âgé de 18 ans, doublement bachelier ès-lettres et ès-sciences.

Mais Bordeaux eut pu voir autre chose. C'était un jeune homme, écolier la veille encore, qui sortait, un jour, de la Faculté et se dirigeait vers une caserne de dragons,. La guerre avait été déclarée quelques semaines auparavant à la France ; nous étions battus vers l'Est ; on demandait des hommes et Gustave Larroumet, de soi-même, sans prévenir sa famille, avait répondu en toute simplicité : Me voilà ! Tour à tour dragon et franctireur, le futur professeur fit la terrible campagne. Avait-il dans sa giberne un exemplaire des Commentaires de César ? Je ne le crois pas. Toujours est-il qu'il aurait pu y lire le portrait que le général romain traçait, de l'homme de notre race dont il disait : « Le Gaulois aime par dessus tout deux choses : la guerre et l'art de la parole : rem militarem et argute loqui. »

16


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Et Gustave Larroumet aurait dans ces mots trouvé son portrait, lui dont le cercueil, plus lard, devait porter, sur un habit d'académicien, la médaille militaire.

Sans transition, du camp il passa à la Faculté. Ses débuts furent lointains et modestes ; c'est en effet comme maître répétiteur au Lycée d'Aix qu'il suivait les cours de l'Université. Dix ans plus tard, sa belle thèse sur Marivaux le faisait docteur et lui donnait la grande notoriété. Mais à ce moment il était déjà parisien depuis plusieurs années, je ne crois pas qu'un lycée de province l'ait jamais gardé plus d'un an : Aix, Nîmes, Bourges, Vendôme, puis à Paris, Stanislas, Michelet, Henri IV, voilà où il passe en ces dix années et c'est en courant ainsi sur les routes de France qu'il obtient successivement la licence, l'agrégation de grammaire, celle des lettres, le doctorat. Il n'avait plus qu'un pas à faire dans l'Université, il le fit : en 1884 il était nommé Maître de Conférences de Littérature Française, à la Sorbonne; il y resta quatre ans. Mais déjà, s'il travaillait pour ses étudiants, il jetait les yeux hors de sa salle de cours, vers les théâtres et les musées — il commençait à se faire connaître de Paris.

Ici se tourne une page de sa vie. En 1888, monsieur Lockroy, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts le prend pour chef de cabinet; quelques mois plus tard, Castagnary, le directeur des Beaux-Arts, meurt; c'est lui qui le remplace. A son tour le prince Napoléon, membre de l'Académie des Beaux-Arts, laisse par sa mort, en 1891, une place libre à cette section de l'Institut ; il lui succède. Mais cette Académie d'artistes a besoin pour Secrétaire perpétuel de quelqu'un qui sache la comprendre, la représenter, la défendre au besoin et aussi la diriger. Après la démission du comte Delaborde, lui seul pouvait remplir cet office; il fût élu en 1898. Le choix était heureux puisqu'il fallait un homme qui fut un écrivain et un artiste. Entre temps il avait redemandé sa chaire de Sorbonne. Il la retrouva avec le titre de chargé de cours, qu'il devait changer en 1901 pour celui de professeur titulaire. Ce fut le grand moment sinon d'activité — elle durait depuis longtemps — du moins de vie débordante et de grand succès. Aussi faut-il se contenter simplement d'énumérer. Cours publics à la Sorbonne et cours aux étudiants ; conférences à l'Odéon, conférences en province, à l'étranger ; journalisme littéraire, séances à l'Institut, rapports multiples, publications d'études littéraires et artistiques, et j'abrège ; puis, dès 1899, la chronique dramatique du Temps, où il succédait à Sarcey ; voilà ce qui remplissait la vie de Gustave Larroumet.


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Hélas ! c'est aussi ce qui l'a tué. Il a trop travaillé ; il s'est trop dépensé. Toujours il écrivait, toujours il parlait. C'est que son esprit était communément curieux, puissant et souple. Si l'on devait le caractériser d'un seul mot on dirait qu'il fut un homme très intelligent. Au gré d'un article de journal ou d'une étude pour une revue, d'un discours ou d'une conférence, d'un rapide essai ou d'un livre de longue haleine, que de sujet il' a abordés ou effleurés ! Il était également renseigné sur tout ce qui touchait à la littérature et à l'art — et sur bien d'autres choses. Mais cet érudit avait la coquetterie de son érudition. Il ne s'irritait pas si on la découvrait, mais il ne l'étalait pas. Aussi son oeuvre est multiple. A côté de ses trois grands livres Marivaux, la Comédie de Molière, Racine, des volumes d'Etudes diverses paraissaient successivement : Etudes d'Histoire et de critique dramatique (2 vol.) Études de Littérature et d'art (4 vol.) Petits portraits et Notes d'art (2 vol,) L'Art et l'Étal en France, Vers Athènes et Jérusalem, enfin un recueil de ses principaux discours, et j'omets quelques autres travaux.

Cependant depuis trois ans, il n'avait rien publié. Son activité n'était pourtant pas ralentie. Au contraire, et la chronique dramatique du Temps la mettait à une terrible épreuve. Le théâtre l'avait toujours séduit ; il s'en était toujours occupé. Il ne montra jamais plus de talent que dans ses feuilletons. On les consultera longtemps et ils rendront des services. C'est que il y a écrit des pages de maître par la sûreté de l'information et la richesse documentaire, par la solidité de l'examen et la finesse du sens critique, par la connaissance de la psychologie humaine et dramatique, par l'aisance enfin de la mise en oeuvre et la clarté de l'exposition. Ses « lundis » s'étaient vite imposés à tous ceux qui s'occupent du théâtre.

Mais Gustave Larroumet qui a tant écrit n'est pas pleinement connu par ceux qut n'ont fait que le lire. Car cet écrivain fut essentiellement un orateur. Sa voix, dont on sentait qu'elle avait parlé notre idiome et qu'elle conservait le souvenir de sonorités méridionales, fut pour lui un instrument aimé et familier dont il jouait comme un virtuose. Mais sa phrase était aussi riche, aussi souple que le fut cette voix. Il était clair, il était précis, il était varié. Nul ne l'a vu courir après un mot. Je l'ai entendu bien souvent, parfois il s'aventurait dans une phrase complexe, riche d'amples périodes, ornée d'incidentes imprévues, et je prenais un secret plaisir à le voir sortir de cet enchevêtrement qui n'était jamais confus, à le sentir s'échapper lentement de ce savant dédale ; il donnait l'impression de la parfaite sûreté.


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Le causeur en lui valait l'orateur et en différait entièrement. De l'esprit fin et prompt, de l'a propos, de la justesse, avec une verve jaillissante qui ne s'épuisait pas voilà ce que ses amis et ses hôtes connaissaient bien et ce que beaucoup d'entre nous ont entendu souvent. Il racontait, du reste, avec autant d'agrément qu'il causait. Nul plus que lui n'avait la mémoire riche de souvenirs et fidèle. Il avait tant voyagé chez nous, en Europe, même vers l'Afrique et vers l'Asie Mineure. De ces voyages deux surtout l'avaient impressionné, celui qu'il fit en Grèce et celui de la Palestine. Il les a racontés en un livre qu'il a intitulé : Vers Athènes et Jérusalem, « ces deux villes saintes de l'humanité » comme il dit lui-même. Et ce livre est parmi ceux qu'on relit après les avoir lus parce que non seulement ils intéressent; mais aussi parce qu'ils émeuvent — et qu'ils font aimer ceux qui les ont écrits.

De fait Gustave Larroumet méritait d'être aimé. Il n'avait pas la bonhomie banale offerte à tout venant, mais il ne donnait jamais qu'une amitié solide et fidèle : plus d'un, dans notre pays, l'a expérimenté. Il aimait bien ceux qu'il aimait. Son affection, qui ne se prodiguait pas au hasard était d'essence rare, on en pouvait être fier. Accueillant pour tous il avait aussi ce talent : l'art de refuser, quand il le fallait, sans froisser une susceptibilité ou blesser un amour propre. C'est que, à ses qualités de l'esprit, il joignait les dons du coeur.

Ces donc, nous en particulier, nous les connaissons, dans le Quercy. Il l'a bien aimé, ce pays si plein pour lui de chers souvenirs. Il me semble voir encore chez lui, que ce lut à l'Institut ou dans sa maison des champs à Villecresnes, ici une vue du Pont Valentré, là un coin de Gourdon, plus loin un autre tableau représentant Puy-l-Évêque. Rien ne lui paraissait trop modeste quand il s'agissait du pays, aussi avait-il fait encadrer une carte postale parce qu'elle donnait une vue de Catus. Ses yeux aimaient à se reposer sur ces douces et évocatrices images. Elles lui disaient son enfance, sa famille, ses amis ; elles lui chantaient ces pénétrants rappels du passé qui, trop longtemps écoutés, donneraient la nostalgie, mais qui; entendus au passage et presque à la hâte, mettent comme un peu de fraîcheur dans une vie fiévreuse. Alors des mots patois lui venaient aux lèvres. Que de fois l'ai-je entendu évoquer les scènes ou les paysages de nos causses et de nos vallées dans la pittoresque, harmonieuse et chère langue de notre petite patrie. C'est à celà surtout que nous reconnaissons qu'il a aimé notre pays, et non point seulement parce qu'il lui a fait donner des statues ou des tableaux, parce qu'il s'est souvenu de lui « officiel-


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lement », ce que cependant il y aurait injustice à oublier, et que, aussi, l'on se rappelle.

Oui, dans ce pays, l'on se souvient de lui et nombreux sont ceux qui parlent de sa mort avec douleur. Celle-ci fut prématurée et pourtant, depuis de long mois, il se savait perdu. Seulement lui seul le savait. Quelques semaines avant sa mort, il le dit pourtant à deux ou trois intimes amis, simplement et fermement, en leur faisant de stoïques adieux. Car la fin de sa vie a été héroïque. Il souffrait, il entrevoyait, tous les jours plus imminente, l'heure suprême, et il se taisait, accomplissant sa tâche quotidienne et semant toujours le bon grain... qu'il savait ne pas avoir le temps de voir germer. Il y a des courages plus bruyants, y en at-il de plus vrais ?

C'est pour toutes ces raisons que la Société des Études du Lot, qu'il aimait et où il était aimé de tous, a voulu lui dire un adieu qui ne fut pas le simple mot de séparation hâtivement jeté sur une tombe à peine fermée. L'on pouvait, du reste, longuement parler de Gustave Larroumet car sa vie a été, quoique courte, bien remplie et noblement vécue. Je crois aussi pouvoir affirmer que, parmi tant de lauriers detoutepart accumulés sur sa tombe, il eût vite aperçu et chèrement recueili, si ce lui eut été possible, cette simple branche de chêne cueillie sur des arbres de « chez lui » et déposée par « ceux de son pays ».

A. ROUX.


ESSAI D'UN ARMORIAL QUERGYNOIS

Antoine de Durfort, seigneur baron de Boissières, vivant en 1510 :

Parti : au I , d'argent, à la bande d'izur ; au 2, de gueules, au lion d'argent.

(Laîné : Généal. de Pechpeyrou, p. 19). — DURFORT-DEYME (DE). — Barons de Durfort.

Cette baronnie de Durfort est située à une lieue et demi de Saverdun, au Comté-de Foix.

Maint, le ,7 novembre 1670, par de Bezons, Intendant de Languedoc. De gueules, à trois fasces d'argent.

(Cab. de l'Ordre du Saint Esprit : vol. XIII de Languedoc, f° 261). — DURFORT-LÉOBARD (DE). — Barons de Léobard et Boissières ; seigneurs de Salviac, Saint-Germain, Sept-Fons, Uzech, Calamane, Saint-Denis, Costeraste, Cloupiac, Laval, Lafontade, Saint-Clair, Mont-Saint-Jean.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III. p. 440 ; id. T. IV, p. 104 .

Maint. le 30 avril 1697, par Sanson.

Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789.

Parti : au I, d'argent, à la bande d'azur, qui est de Durfort ; au 2, de gueules, au lion d'argent, qui est de Lomagne.

Cette branche de l'ancienne maison de Durfort, en Quercy, dont les branches de Duras et de Civrac sont considérées comme aînées, a eu pour auteur Guillaume de Durfort, seigneur de Clermont-Soubiran, vivant en 1239. On ignore à quel degré il descendait des seigneurs de Durfort : mais les biens qui formaient son apanage étaient situés non loin de Durfort et de Lauzerte.

Dans l'origine, cette famille ne portait sur ses sceaux qu'une bande avec une bordure. Plus tard, elle y joignit un lion sur un petit écu séparé et finit par réunir les deux écus en un seul avec un parti, tel que le portait la branche de Duras jusque vers 1500, époque à laquelle celle-ci mit les deux écussons en écartelure.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban). M. le Dr Oadiergues nous a communiqué une lettre datée du Château de Laroque-Montamel, du 27 décembre 1735, signée : Durfort-Léobard, sur le cachet en cire, on lit :

Ecartelé : aux 1, et 4, d'argent, à la bande d'azur ; aux 2 et 3, de

gueules au lion d'argent couronné de ; à l'orle de treize besants

d'argent.

Couronne : de comte..


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Supports : deux lions contournés.

— DORFORT-MONTRODIER (DE). — Election de Figeac. — Seigneurs de Goujounac, Montrodier, Salvagnac, etc.

C'est une branche de la maison de Durfort-Duras, dont la jonction n'est pas connue. Elle descend de Jean de Durfort, seigneur de Goujounac, vivant en 1490.

Pr. depuis 1509. — Maint, le 5 mars 1700, par Le Gendre.

D'azur, au lion d'argent.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 92).

— DURFORT-PROUILHAC (DE). — Famille éteinte en 1648.

— DUREORT-SABARROS (DE). — Barons de Sabarros, élection de Comminges.

Pr. dep. 1564. — Maint, le 26 juin 1715, par Laugeois.

Les seigneurs de Sabarros, barons de Castelbajac, descendaient des seigneurs de Civrac, branche puînée de la maison de Durfort-Duras, mais la jonction n'est pas connue.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à la bande d'azur, qui est de Durfort; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'argent, qui est de Lomagne.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban)..

— Du Rieu. — Voy. : Rieu (du).

257. — Duroc de Mauroux. — Seigneurs d'Orgueil, Mauroux, Cabanac, Lacapelle et Touzac.

D'azur, au mont ou rocher de six coupeaux [d'argent ?] sur des ondes du même ; au chef de gueules, chargé d'une foi d'argent.

(Empreinte en cire d'un cachet communiquée par M. de Godailh).

258. — Du Roy — Sieurs d'Hauterive, Vinhals, l'Isle, en Quercy. Pr. dep. 1539. — Maint, le 2 avril 1735, par arrêt du Conseil d'Etat. Parti émanché de gueules et d'argent de six pièces et deux demi-pièces;

au chef d'azur chargé d'un croissant d'argent, placé entre six besants d'or, trois de chaque côté, mal ordonnés.

(Laîné : Nobil. dé la Gte de Montauban).

259. — Du Sarrau. - Election de Montauban. — Sieurs de Lézart, Auge, en Quercy.

Pendant plusieurs générations, cette famille a porté le seul nom d'Auge.


— 32 —

Pr. dep. 1485. — Maint, le 26 décembre 1697, par Sanson. Ecartelé : au I, d'azur, à trois étoiles d'or ; aux 2 et y, d'or, au lion couronné de gueules ; au 4, d'azur, à l'aigle d'argent. ( Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94).

— Du Sirech. — Voy. : Del Sirech.

260. — Du Tillet et Du Tilhet. — Barons d'Orgueil, Mauroux; seigneurs de la Capelle, Cabanac, Thouron, etc., en Quercy.

De gueules, au levrier courant d'argent, colleté du même ; au chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(Arch. du Lot : F. — Merc. herald. : 1901 ; n° 2).

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur au levrier rampant d'argent, colleté et lampassé de gueules, qui est Du Tillet ; aux 2 et 3, de gueules à trois bandes d'or, au chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'or, qui est de Lauzargues (Lezergues ?) en Quercy.

(De Barrau : Doc. sur le Rouergue : T. I, p. 641. — Généal. abrégée dans l'Arm. général de d'Ho ier).

— Du Volve. —

D'or, à trois bandes de gueules.

(G. de Malleville : Esbats sur le païs de Quercy, p. 458, pl. n° 18).


— 233

— Ebrard (d'). — Barons et marquis de Saint-Sulpice. Voy. : d'Hébrard (d').

261. — Enard (Mgr. Emile-Christophe). — Evêque de Cahors en 1896.

D'azur, semé de croix recroisetées et fichées d'or sans nombre ; à la fasce d'argent brochante, chargée d'une aigle éployèe de gueules. Devise : Ora et labora.

(Mandements ; etc.).

— Engoulême (d'). — Voy. : Angoulême (d').

262. — Escaffre (d'). — Seigneurs du Triolou, Peyrou, Careygues, le château d'Ause, etc.

cartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la tour d'argent, crénelée de trois pièces, ajourée du champ, maçonnée de sable ; aux 2 et 3 coupé : en chef, d'azur, au lion léopardé d'argent ; en pointe, d'or, à la vache passante de gueules, colletée et clarinée d'or (les 2 et 3 sont de Barasc).

(Preuve pour l'Ecole militaire en 1784. — Cab. des Titres. Bibl. des Mns. — Arch. du Lot : F. 143).

263. — Escayrac et Escairac (d'). — Election de Cahors. — Barons de Lauture ; seigneurs d'Escayrac, Vignals, Caziliac, Faure, Lasmelonues, la Duguie, Saint-Paul-del-Burgnes, Montarnal, Cayriech, Lavernède (1317), Goujounac (depuis 1654), Touffailles, Pechcalvary, Greissel, Lapeyrière, etc.

Ancienne famille du Quercy, connue dès le XVe siècle, dont trois membres prirent part à la croisade de 1249.

Pr. depuis 1545. — Maint, le 22 avril 1700, par Le Gendre.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'argent, à trois bandes de gueules ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(D'Hozier : Arm. général. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

Cette famille porte simplement aujourd'hui :

D'argent, à trois bandes de gueules.


— 234 —

Couronne : de marquis. Supports : deux lions.

(Généal. dans La Chesnaye des Bois).

— Branche d'Escayrac-Montfabès, en Quercy, originaire du Rouergue.

Pr. dep. 1537. — Maint, le 6 mai 1700.

D'azur, à la tour de trois donjons d'argent, ajourée et maçonnée de sable.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, p. 258. — Mercure herald. : 1901, p. 25. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I, col 1 1 13. — Arch. du Lot : F. 89, 394 à 398).

— Escorailles (d'). — Voy. : Scorrailles (de).

264. — Escorbiac (d'). — Seigneurs de Bilières, Réalville ; coseigneurs de la Mothe-d'Ursaud, en Quercy.

Pr. dep. 1578. — Maint, le 28 novembre 1697, par Sanson. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'argent, au chevron d'azur, accompagné en pointe d'un lion de gueules ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

(Laîné : Nobil de la Gte de Montaubvn). D'argent, au chevron d'azur, accompagné de trois étoiles en chef, et en pointe d'un lion de sable, armé et lampassé de gueules.

(Bull, hérald, de France : 1889, col. 176). Une branche d'Escorbiac de Sainte-Gemme, en Garenne porte : D'azur, au chevron accompagné en pointe d'un lion, le tout d'or ; au chef du même, chargé de deux étoiles de gueules.

(Laîné : loc. cit. — Arch. du Lot : F. 94). Voy. : Scorbiac (de).

265. — Escribe. — Jean Escribe, maire de Sousceyrac.

Burelé d'or et d'azur de dix pièces, à deux plumes à écrire d'argent, posées en pal, brochant sur le tout. (Arch. du Lot : F. 471).

266. — Espaigne et Espagne (d'). — Famille originaire du Languedoc, dont une branche, de Castel-Sarrazin, s'établit en Quercy, où elle possédait la baronnie de Cazals.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.


— 235 —

Sceaux des 23 juin, 6 août et 1er octobre 1353, 12 novembre 1354, et 1355, d'Arnaud III d'Espaigne, chevalier, seigneur de Montespan, sénéchal royal de Périgord et Quercy en 1354 :

D' [argent] à un lion de [gueules, armé et lampassé d'azur] ; à la bordure de [sinople], chargée de [ écussons d'or, bandés de gueules].

Timbre : un heaume supporté par deux griffons, et soutenu d'une molette d'éperon.

(Ph. de Bosredon : Sigill. du Périgord. — Arch. du Lot : F. 399).

267. — Espanel (d'). — Noble et ancienne maison du Quercy, qui s'éteignit dans la maison Du Breuil.

D'azur, à trois fleurs de lys d'or, 2 et 1, et une cloche du même mise en coeur. (Armes concédées par François Ier).

(De Barrau : Doc. hist. et généal. sur le Rouergue : T. III, p. 633).

268. — Estaing (d'). — François d'Estaing, du lieu de Sept-Fons, en Quercy, 1530.

(Arch. du Lot : F. 399). Les barons d'Estaing portaient :

D'azur, à trois fleurs de lys d'or ; au chef d'or. (Armes concédées par Philippe-Auguste).

(De Bourrousse de Laffore : La maison d'Hébrard, p. 70).

269. — Estresses ou Estresse (d'). — Du nom primitif de Roquet. — Seigneurs d'Estresses, Mercosur, Liourdes, La Garde, Sénac,SaintJal, Paunac, Antissac, Lanteuil, Le Verdier, Le Bastit, Doumazac, l'Espinet, Lanzac, Loupiac, Graulejac (ou Grolejac) et autres lieux.

Famille originaire du Rouergue, fixée vers le milieu du XVe siècle à Beaulieu, en Bas-Limousin, puis en 1488, à Estresse (paroisse d'Astaillac), près Beaulieu.

Branche aînée demeurant à Estresse jusqu'en 1791. Le dernier représentant mâle fut Joseph-Mercure d'Estresse, chevalier, seigneur marquis d'Estresse, né le 17 et baptisé le 20 septembre 1742, et qui, de son mariage avec Marguerite-Geneviève de Turenne, n'eut que cinq filles.

Branche cadette fixée en Quercy, d'abord à Paunac (paroisse de Cazillac) en 1553, puis à Lanzac en 1692. Le chef de cette branche, Arnaud d'Estresse, épousa, le 8 juin 1553, Marguerite d'Antissac, fille de Jean d'Antissac, seigneur de Paunac


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Arnaud d'Estresse est le trisaïeul de Pierre d'Estresse, chevalier, seigneur de Paunac et autres, places, qui épousa, le 3 février 1665, Marie de Gontaut de Saint-Genies, et dont le fils, Barthélemi d'Estresse, marié à Jeanne de Turenne d'Aubépeyre, fut substitué, en 1692, dans les seigneuries de Lanzac, Loupiac et Grolejac par son oncle maternel Barthélemi de Gontaut de Saint-Geniès, marquis de Lanzac, seigneur de Loupiac et Grolejac.

A Lanzac, sont nés les deux fils de Barthélemi d'Estresse :

I° Barthélemi, 2e du nom, d'Estresse, comte de Lanzac, né le 2 juillet 1696, et dont le fils, Barthélemi-Louis-Joseph-Marie d'Estresse, comte de Lanzac, né et baptisé le 20 juin 1756 à Loupiac, marié le 3 novembre 1774, à Marie-Pèrine Magon de la Ville-Bague, ne laissa à sa survivance qu'une fille, Louise-Mathurine-Félicitè d'Estresse de Lanzac, mariée à Gabriel de Fulconis le 11 octobre 1802, à Lanzad ;

2° Jean-Galiot d'Estresse, chevalier de Lanzac, né le 21 février 1699, et dont le fils, Jean d'Estresse, sieur de Laborie, né et baptisé le 21 décembre 1732 à Lanzac, est le bisaïeul des membres actuels de la famille d'Estresse de Lanzac de Laborie, seuls représentants de la maison d'Estresse.

D'azur, à un chevron d'or, accompagné de trois fers de lance du même, 2 en chef et 1 en pointe.

(Arm. général : Bibl. nat. Mns. Dossiers bleus : vol. 258, n° 6587, f° 2. — Bull, hérald, de France : 1898, col. 93).

D'azur, au chevron d'argent, accompagné de trois roquets (ou fers de lances) du même.

(Grandmaison : Dict. herald, de France. — Pr. pour l'Ecole militaire, du 22 juillet 1785. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 1139).

De nos jours, la famille d'Estresse de Lanzac de Laborie porte : D'azur, à un chevron d'or, accompagné de trois fers de lance du même, 2 en chef et 1 pointe; à la rose d'argent en chef, entre les deux fers de lance.

(Ann. général herald. 1902).

Tous les cachets décrits et reproduits par M. Ph. de Bosredon portent le chevron contrebrelessé.

(Ph. de Bosredon : Sigill. du Bas-Limousin). Timbre : couronne de marquis.

(Généalogies : d'Hozier : Arm. général de la nobl. de France, Bibl. nat. Mns. Dossiers bleus, vol. 258, n° 6587, f° I et 2.— Pr. pour les pages du Grand-Maître de l'Ordre du Malte, le 33 déc. 1756. — Pr. pour les pages de


— 237 —

la Grande-Ecurie du Roi, du 3 juin 1758 du Bibl. nat. Mns. Cab. des Titres, vol. rel. 284.— Pr. pour l'Ecole militaire, du 22 juillet 1785. — Généal. de la maison d'Estresse (services militaires), établie pour Raimond d'Estresse, vers 1760, mns. — Généal. de la famille d'Estresse (branche aînée), avec indication des noms des parrains et marraines, mns. — Généal. tirée du Nobil. du Dioc. et de la Gte de Limoges, par Nadaud : T. II, p. 17.— Généal. de la famille d'Estresse, (branche cadette : d'Estresse de Paunac ; d'Estresse de Lanzac), mns. — Des indications généal. de seconde main figurent dans : La Chesnaye des Bois : Dict. de la noblesse, T. VI, p. 201 ; Bouillet : Nobil. d'Auvergne, T. II, p. 421 ; De Barrau : Doc. hist. et généal. sur le Rouergue).

270. — Evêques de Cahors. — Ces prélats peuvent être mis au nombre des grands vassaux du Quercy aux XIe et XIIe siècles et après.

Ils exerçaient des droits sur les tours et les remparts de Cahors et avaient le droit de battre monnaie. Leur souveraineté s'étendait non seulement sur la ville et la banlieue de Cahors, mais encore sur beaucoup de châteaux, bourgs et petites villes' composant le domaine de l'évêché, augmenté considérablement après la guerre contre les Albigeois,

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. II, p. 90).

Le sceau des évêques ne fut d'abord que la représentation de leur figure en habits sacerdotaux, avec leur nom en exergue ; on voyait la croix des comtes de Toulouse sur le contre-scel. Ce sceau et le contrescel se trouvent toujours les mêmes jusqu'au moment des croisades contre les Albigeois : à cette époque, Guillaume de Cardaillac ne voulut plus reconnaître le comte de Toulouse pour son suzerain, et, ayant fait hommage au roi de France, il substitua à la croix des fleurs de lys qui furent placées autour de sa figure et mit au revers, la lapidation de Saint-Etienne, considéré comme patron du diocèse.

A partir du XVe siècle, chaque évêque prit les armes de sa famille. (Abbé de Foulhiac : Chroniques. — Lacoste : loc. cil. p. 92).

M. P. de Fontenilles a publié dans la Revue d'histoire nobiliaire, des Notes pour servir à un armoriai des Evêques de Cahors. Nous en avons extrait et donné, soit au nom de famille, soit au prénom de chaque 'évêque, les indications qui complétaient nos recherches personnelles.


238

271. — Falret (de). — A Marcillac.

De sable, au chevron d'or etune faulx de gueules posée en pal, brochant sur le tout.

(Àrm. général de Franco).

272.— Faral. — Election de Figeac. -—Pierre Faral, juge de Framat en1700 et auteur présumé, des Faral-Baillot, de Massebaque, près Figeac.

D'azur, à la croix d'or, chargée en Coeur d'un croissant de gueules. (D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 143 et 400).

273. - Fariïèse.(Mgr. Alexandre). —Evêque de Cahors de 1554 à

1557.

Il appartenait à la célèbre famille de ce nom et était neveu du Pape Paul III. — Cardinal-diacre du titre de Saint-Ange.

D'or, à six-fleurs de lys d'azur.

(Vidal : Hist. des Evêques de Cahors).

— Fau,(du). — Voy. : Du Fau.

274.— Faudoas Barbasan (de). — Seigneurs de Faudoas (en la vicomte de Gimois), Barbasah ; barons de Gramat, Loubressac, etc.

Ancienne et illustre famille chevalerèsque connue depuis, 1091.

D'azur, à la croix d'or.

( Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. - Lacoste : Hist. du Quercy: T. 1ÏI, p. 405. — Arch. du Lot : -F. 241, 319, 400). Ecarlelé: aux 1 et 4, d'azur, à la croix d'or ; aux 2 et 3, de France, sans brisure.

Tenants : deux anges revêtus. .

(De Mailhol ; Dict.de la hobl.fran\: T. I, col. 1161).

275.:-—Faure (de)./— Election, de Montauban. — Seigneurs';de Saint-Christophe (1577) ; Sainte-Julitte ; Saint-Julien; Viarose, Chauffeur, Saint-Avit, Saint-Hubert, en Quercy et Agenais.

Pr. depuis 1547. — Maint, le 16 mai 1699 par Le Pelletier.

D'azur, à trois étoiles d'argent: en fasce.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban, — Arch. du Lot : F. 94),


- 239 —

276. — Faure (de et du). — Election de Montauban. — Seigneurs de Prouillac, Rouffilhac, Poujol, etc.

Pr. dep,. 1536. — Maint, le 16 mai 1699 par Le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789. D'argent, au lion couronné de gueules.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94). D'argent, au lion armé, lampassé et couronné de gueules.

(D'Hozier: Arm. général. — Arch. du Lot: F. 143). Aliàs : D'argent, au lion de sable, armé, lampassé et couronné du même.

Les vraies armes des de Faure de Prouillac sont ces dernières.

(Preuve pour l'Ecole militaire en 1785),

277. — Faure de Mirandol. — Nom patronymique Faure. — Substitué à Mirandol en Quercy.

D'argent, a l'aigle éployèe de sable, becquée et onglée de gueules ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or. La branche de Coquereix est restée en Quercy, vicomte de Turenne. Les branches de Péchaut, Peyrusel, passèrent en Sarladais..

(Vicomte de Gérard : Réformation de Sarlat, mns.).

278. — Favre ou Faure (de). — Un volume (Nouveau Testament, en grec, 1534) de la Bibliothèque de Mgr. l'Evêque de Cahors, porte sur les plats de la reliure les armes suivantes :

Ecu ovale : ecartelé : aux 1 et 4, de... à la croix de Malte, accompagné de trois alérions, 2 et 1 ; au 2, de... à un heaume à la visière relevée ; au y, de... à trois roses de... 2 et 1.

Exergue : Antoine de Favre, Gadurcensis.

(Revue religieuse de Cahors et de Roc-Amadour : 1901, n° 12).

Dans la. Sigillographie du Bas-Limousin, de M. de Bosredon, on trouve, p. 493, un sceau de Gerardus FabrideSecurio, Gérard Dufaure, de Sègur ; Lég : s : GERALDI FABRI :

Dessin : écu droit à une croix pattée.

Ce sceau rond de 33 m/m, était appendu à une donation au monastère de Glandier, du 4 des nones de janvier 1292.

279.— Faydit, Feydit ou Feydim (de). — Seigneurs de Tersac, en Quercy. Famille originaire du Limousin, passée en Quercy.


— 240 —

Burelê d'argent et de sinople de dix pièces, chaque burèle d'argent chargée dune étoile de gueules, qui est de Feydit ; au chef d'azur, parti par un trait de sable, à deux lions affrontés d'or, couronnés du même, qui est de Sarr,azac ancien.

(Généal. dans La Chesnaye des Bois).

280. — Felzins (de). — Marquis de Felzins (Quercy), et de Morïtmurat (Auvergne) ; premiers barons de Quercy.

Parti : au I, d'argent, à deux jumelles de gueules en bandes, qui est de Felzins ; au 2, coupé : en chef, d'azur, à un lion léopardé d'argent, et en pointe, d'or, à la vache passante de gueules, qui est de Barasc-Béduer. (Guyon de Malle ville : Esbats sur le pays de Quercy, p. 418, pl. n° 1 5. — Arch. du Lot : F. 401). Armes en 1450:

D'argent à trois jumelles de gueules en bande. Cimier : un taureau naissant de gueules entre 2 éventails.

(Arch. du Lot : F. 143).

281. - Fénelon (de). — Anciennement de Feleno. — Seigneurs de la Mothe-Fénelon, Pârizot, la Roque, le Cluzel, Cours, en Quercy et Rouergue ; co-seigneurs de Gourdon.

Pr. depuis 1408. — Maint, le 9 janvier 1698, par Sanson..

D'azur, au lion d'or, accompagné de treize besants du mêmes en orle.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 401, 433 et 474. — Dossiers bleus : 264).

282. — Ferrières (de). — Seigneurs de Ferrières, Bagat, en Quercy ; Fomaigne, Haumont, en Lomagne.

Pr. depuis 1480. — Maint, le 3 juin 1698, par Le Pelletier.

Famille fort ancienne en Quercy : Géraud de Ferrières est nommé dans un acte public de 1280.

D'argent, au lion d'azur, lampassé, armé et couronné de gueules ; accompagné de onze besants du même.

(Justel : Preuves de l'Hist. de la maison de Turenne, p. 43. — Laîné : Nobil. de la G" de Montauban. — Arch. du Lot : F. 402. — Abbé Ed. Albe : Autour de Jean XXII, p. 14).


-241 —

283. — Filhol. — Election de Montauban. — Seigneurs de la Tour, Lascabanes, Saint-Géry, etc.

Cette famille descend de Guillaume Filhol, pourvu de l'office de secrétaire du roi, contrôleur en la chancellerie de la Cour des aides de Montauban, le 25 septembre 1642, charge dont il eut les lettres de vétèrance le 31 décembre 1672.

Maint, le 9 mai 1699, par Le Pelletier.

D'azur, au lion d'or, accosté de deux épées d'argent en pal, la pointe en haut, chacune accompagnée d'un boulet de canon d'or, au pommeau et à la pointe.

(Arch. du Lot : F. 94 et 402. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban).

Armes de Jean Filhol, conseiller du roi ; professeur de droit français en l'Université de Cahors :

Ecartelé : aux 1 et 4, d'or, à la bande de gueules, chargée de trois molettes d'or ; aux 2 et y, d'azur, à cinq besants d'argent.

(D'Hozier : Arm. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot: F. 143).

284. — Filières.—Et depuis : de Filières.—Election de Montauban. Pr. dep. 1543. — Maint, le 3 janvier 1699, par Le Pelletier.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du .Lot : F. 94). — Flaujac (de). — Voy. : Garrigues de Flaujac.

285. — Fleurans ou Florens (de). — Election de Montauban. — Seigneurs de Griset, le Theil (del Theil), Lagrocezet (Groussezet), la Bessière,Laprade, Builac, Péret, prés Lissac, le Claux-de-la-Garrigue (Cardaillac), la Barthe.

Cette famille semble remonter à 1475 et tirerait peut-être son nom du hameau de la Florentie, paroisse de Saint-Hilaire.

Pr. depuis 1559. — Maint, le 16 juin 1702, par Le Gendre. Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au lion d'or ; aux 2 et 3, d'azur, à trois étoiles d'argent, 2 et 1.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94 et 402). M. Chàmpeval dit les étoiles d'or.

(Champeval : Généal. de la famille de Colomb).

286. — Florâns (de). -- Très ancienne famille originaire de Bédouin, au Comté Venaissin.

17


— 242—

Les fils d'Emmanuel de Florans, viyant en 1663, furent lieutenants et capitaines dans le Régiment de Quercy.

Cette famille a formé les branches de Molières et de la Roqued'Anthèrbn.

D'azur, au sautoir d'or, cantonné de trois étoiles du même, une en chef et deux en flancs, et d'une fleur de lys d'or en pointe, soutenue d'un croissant d'argent.

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc.:T. I, col. 1190).

287. — Flotte. — Famille d'Auvergne, dont Gérard Flotte, chevalier, sénéchal de Périgord et Quercy en 1298 et 1300, frère de Pierre Flotte,.chancelier de France.

Fascé d'or et d'azur de six pièces.

Sceau de Géraud ou Gérard Flotte, sénéchal :

De... à trois fasces de... et une bande de... brochant.

(Ph. de Bosredon: Sigill.-du Périgord, p. 298.— Arch. du Lot : F. 378).

288. — Foix (de). — Frédéric, de Foix, comte de Gurçon et du Fleix, vicomte d'Ureille, baron d'Eymet, Lévignae, Montcuq et Montpont, conseiller du roi, capitaine de 100 hommes d'armes, maréchal de camp, grand sénéchal de Guyenne en 1616; prit Eymet et Monac sur les Huguenots en 1622 ; mourut en 1655.

Il était fils de Louis de Foix, comte de Gurçon et de Charlotte Diane de Foix-Candolie, sa cousine, et avait: épousé' Charlotte de CaumontLauzun.

Les Foix-Gurçon, dérivés des Foix-Candolle portaient les armes de ' Foix-Béarn brisées, d'une fleur.de lys d'or en coeur (brisure de cadet). 1 Ecartelé : aux 1 et 4, d'or, à trois pals de gueules, qui est de Foix ; aux 2 et y, d'or, à deux vaches de gueules, qui est de Béarn ; sur le tout : d'azur, aune fleur de lys d'or.

Les Foix-Candoile étaient issus de Gaston de , Foix-Grailly et d'Isabelle d'Albrét. Gaston était le 2e fils d'Archambault de Grailly, devenu comte de Foix par son mariage avec Isabelle de Foix, héritière des Comtés de Foix et de Bèarh. Leurs descendants devaient porter les armes de Foix. Archambault, fils de Pierre de Grailly, comte de Bénangè (nom primitif du Comté de Candolle) et captai de Buch, et de ïlosemberge de Périgord, avait de nombreux frères et soeurs. L'un de


— 243 —

ses frères, Roger de Grailly. est la tige des seigneurs de ce nom qui subsistent encore.

(P. Anselme: Hist. et généal. des Pairs de France, T. III. — Communication de M. Daymard).

289. — Folmont (de). — Seigneurs de Bagat, Lagrave. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, au beffroi d'argent, à Porte crénelé de huit créneaux du même; aux 2 et y, de gueules à la croix alésée de sinople. Couronne : de marquis. Supports : deux lions contournés. Devise : F ides famaque.

(Communication de M. A. Calvet.- — Arch. du Lot : F. 403). Voy. : Raymond de Folmont (de).

290. — Fontanges (de). — Barons de Ténières (Rouergue) : seigneurs de Fontanges, Palamon, Saint-Angel-de-la-Sale, Calvet, Auberoque, la Besserette, Vilsie, le Chambon, Mouretz, Jossat, SaintHilaire, Hauteroche, Verrines, Chaslus, Périssac, Châtres, Ladevèze, Luzech, Cantecor, etc., en Auvergne et Quercy.

A l'époque féodale, la famille de Fontanges possédait quantité de terres importantes en Auvergne, Limousin, Quercy et Périgord. La seigneurie de Fontanges se trouve dans le Cantal. Assemblée de la noblesse à Cahors en 1789. De gueules, au chef d'or, chargé de trois fleurs de lys d'azur. Tenants : deux anges : l'un tenant une épée, l'autre un rameau d olivier. Devise : Tout ainsi font anges.

— Fontemlles (de). — Voy. : Lacoste-Fontenilles; La RocheFontenilles.

291. — Fortanier de Gourdon. — Chevalier, en 1302.

Parti : au 1, d'azur, à trois étoiles à six rais d'or en pal; au 2, de gueules, à quatre bandes d'or; et un lambel à trois pendants en chef brochant sur le tout.

(Titres scellés de Clairambault).

292. — Foulhiâc (de). — Jean Foulhiac, lieutenant de justice de Bort en Limousin.


— 244 —

Ecartelé : au I, d'argent, au sautoir alésé de sable; aux 2 et 3, d'azur, à la gerbe d'or, liée du même; au 4, de gueules, à quatre bandes d'argent.

Les de Foulhiac de Mordesson, en Quercy, sont originaires de Bort, en Bas Limousin,

(Bull, de la Soc. des Etudes du Lot : T. XXV, p. 212. — Arch. du Lot : F. 404).

— DE FOULHIAC, sieurs de Mordesson, Gramat et Padirac, en Quercy.

Ancienne maison bourgeoise, anoblie par charge vers le milieu du xvinc siècle.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'azur, à la bande d'or, et une étoile du même en chef.

L'abbé de Foulhiac, dit Lacabane, portait ces armes, ainsi que son neveu Arnaud Foulhiac, conseiller-avocat du roi au siège présidial et sénéchal de Cahors et professeur à l'Université de la même ville.

La branche de Padirac porte les mêmes armes de nos jours. •La branche aînée de Mordesson et Gramat s'est éteinte au commencement du xixe siècle.

L'abbé Raymond-Antoine de Foulhiac, né à Mordesson en 1622, qui écrivit les Chroniques du Quercy, portait, d'après le Mercure héraldique, la bande et l'étoile d'argent.

Timbre : une bareite de docteur.

(Mercure herald: 1900, p. 56).

Une étude de M. Champeval tend à prouver que la famille de Foulhiac est d'origine Quercynoise.

(Bull, de la Soc. Arch. de la Corrèze : 1890, Ire livr.).

On lit dans de Mailhol : Famille avantageusement connue en Quercy depuis plusieurs siècles, mais les ravages que les guerres ont causés au xvie siècle ne permettent pas de remonter la filiation au delà du

XVIIe,

D'azur, à la bande d'or, accompagnée d'une étoile du même en chef.

(Armoriai de 1696). Timbre ; un casque de chevalier orné de ses lambrequins.

(De Mailhol : Dicl.de la nobl. franc. : T. I. col.-1221).

293.—France (de). — Sceau de 1775, de Charles-Philippe de France, frère du Roi, comte d'Artois, duc et comte d'Auvergne, duc de Mercosur et d'Angoulême, comte et vicomte de Limoges, marquis de Pompadour, vicomte de Turenne.


_ 245 —

D'azur, à trois fleurs de lys d'or.

Couronne royale, collier de l'Ordre, manteau royal.

(Ph. de Bosredon : Sigill. du Bas-Limousin). Le comte d'Artois portait : les armes de France à un baston de gueules chasteté d'or.

(Armoriai du Héraut Navarre, 1396. — Vicomte de Poli : La Maison de France et ses armes, in : Annuaire du Conseil héraldique de France, 1897, pp. 319-430).

— François de Gardaillae (Mgr.). — Evêque de Cahors de 1389 à 1404. Voy. : Cardaillac (de).

294. - Fraust (de). — Sieurs d'Issepts ; seigneurs de Giniès ; barons de Puydagarde.

D'azur, au lion de gueules.

Jean de Fraust, de Figeac ou d'Issepts, conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France en la chancellerie de Toulouse :

De gueules, à un lion d'argent, rampant contre un pin du même.

D'après l' Armoriai général, le pin serait de sinople, ce qui est contre les règles du blason. .

295. — Frère (de). — Seigneurs de Magnas, en Armagnac, Ardus, en Quercy.

Pr. dep. 1552. — Maint, le 18 avril 1697, par Sanson. Ecartelé : aux 1 et 4, coupé d'or et d'argent, à deux croix de Malte de gueules, une sur chaque partition ; au 2, d'or, au lion de sable, lampassé et armé de gueules ; au y, d'argent, à trois bandes de gueules.

(Laîné: Nobil. de la Gte de Montauban).

296. — Froment. — Famille originaire de Figeac qui a fourni de nombreux officiers, magistrats, religieux, etc. Elle remonte à Pierre Froment, marié à Marie de Vidal en 1668. De gueules, à cinq épis de blé d'or, posés 3 et 2.

(Arm. général de France 1696. — Pap. Lacabane : p. 265, note).


- 246 -

297. - Fumel (de). - Barons de Fumel, Montesqieu; Sequenville, Caubiac, La Caussade, Goncre, les Thors, Crozefonds, Majejoulx, las Bouygues, Haultés-Vignes,Pauillac, Caudes-Aygues, Bonanguilié (Bohaguil)-, Lavelanet, Martillac, Taradelle; barons et marquis de Fumel-Montaigu, les Treilles,. Roquebrune, la Salle; vicomtes et comtes de Ta Barthé, Aure, Magnoac, Nestez, Barousse, Cieutade ; seigneurs de Plsle, Malausè, Esmes, Saint-Paul (d'Espis), Saint-Vincent (Lespinasse), Saint-Jean-de-Cornac, Saint-Pierre-de-Fiac, SaintMamet, en Agenais, Quercy, Poitou, Périgord, Bordelais, etc. D'or, à trois pointes d'azur.

Ou mieux : D'or, à trois fumées d'azur, mouvantes de la pointe de l'écu.

Couronne : de comte.

Supports : deux lions.

Devise : Una fides, unum foedes, unus amor. La terre et seigneurie de Fufnel est dite de Quercy, parcequ'elle dépendait autrefois de cette province à laquelle elle confinait.

Les.Fumel touchent d'ailleurs de plus près au Quercy, puisqu'ils, possédaient plusieurs seigneuries dans cette province.

Gausbert de Fumel était, dans le premier quart du xne siècle, abbé-' chevalier du monastère de Saint-Pierre de Moissac. — En 1125, un seigneur de Fumel signait authentiqûement : Bernard de Montesquieu. Ses fils, Bertrand et Esquieu étaient seigneurs de Malause et de Montesquieu..Ces fiefs dépendaient de la maison de Durfort, mais en 1212 un Durfort les donna, avec tous ses biens, à l'abbaye de Moissac et en 1219 Bertrand et Esquieu de Montesquieu en rendirent hommage, à l'Abbé.

(O'Gilvy : Nobil. de Guyenne.— J. Cayrou : Les Seigneurs et la Communauté de Montesquieu, in Bull, de la Soc. Arch. de Tarn-et-Garonne, T. XXXI, 1903).


247298.

247298. Gain de Montagnac.

D'azur, à trois bandes d'or.

299. — Galabert (de). — Election de Montauban. — Seigneurs d'Haumont, la Peyre ou Lapeire, en Quercy.

Famille descendue de Jean Galabert, pourvu d'un office de secrétaire du roi en la chancellerie de Montauban, le 13 avril 1685. Maint, le 30 avril 1701, par Le Gendre. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

(Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch. du Lot : F. 94). D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en pointe d'un coq du viême ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.'

(Preuve pour le Collège royal de la Flèche en 1773). D'argent, à un chevron de gueules ; au coq passant en pointe de sable, becqué, crête et membre de gueules ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent.

(Bull, herald, de France : 1893, col. 162).

300. — Galard (de). — Anciennement de Goalard. — Seigneurs de Limeuil ; marquis et vicomtes de Brassac, Salledebru (par. de La Garde), Berrat, Frayssinet, Beauville, Pradeils, etc. en Quercy.

Dont Pierre de Goalard, sénéchal du Quercy en 1331, Grand-maitre des arbalétriers de France.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'or, à la croix de sable, cantonnée de quatre corneilles du même.

(Arch. du Lot : F. 410.)

D'or, à trois corneilles de sable, becquées, membrées et onglées de gueules, 2 et 1. ...

Couronne : de marquis.

Supports : deux lions.

Devise : In via, nul la invidia. ■

(De Mailhol ; Dict. de la nobl franc. : T. col. 1257. — Ann. général herald. 1902).

301. — Ganay (Mgr. Germain de). — évêque de ahors de 509 à 514.


-248D'une

-248D'une originaire de Bourgogne. On lui attribue lés armes suivantes : D'argent, à la fasce de gueules, chargés de trois roses d'or, accompagnée de deux coquilles dit même, l'une en.chef l'autre en pointe. ( vidal. Gallia-Christ. - P. de Fontenilles : Arm. des évêques de Cahors). D'or, à l'aigle mornée de sable.

(Annuaire herald. 1902).

302. — Gâraud (de). — Jean Henry de Garaud, baron de, Montesquieu.

D'azur, à là fasce d'or, accompagnée de trois coquilles d'argent, 2 en chef et T en pointe.

(Arm. gén. de France, B. de Toulouse, f° 1, n° 2).

— Garis.(de). — Voy. : Guaris (de).

— Garric (de). — Voy. : Du Garric.

303. — Garrigues (de). — Seigneurs de S'aynac (ou Seynac), SaintHubert, .Flaujac, Garrisson.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

La famille de Garrigues de Flaujac est originaire du Quercy, ou, depuis quatre siècles elle n'a cessé de tenir un rang distingué.

Vers le milieu du xive siècle, elle s'est divisée en trois branches. l'une passa en Rouergue; la seconde s'éteignit en Languedoc, vers 1400, dans la maison de Nogaret ; la troisième resta en Quérir.

En 1868, une nouvelle branche fut créée en Périgord!

La seigneurie de Flaujac, qui appartenait aux : Durfort, est venue aux Garrigues, par le mariage(du 30 avril 1668), de Fabien de Garrigues de Seynac avec Angélique de Lolmie de Lapenche, fille d'Henri. de Durfort.

(Bull, herald, de France : 1901, col.3 2. 33).

Ecartelé aux 1 et 4, d'azur, au lion d'or, armé, lampassé et couronné de gueules; aux 2 et 3, d'argent, au chêne de sinople, terrassé dumême, Devise : Vis atque vintus.

(Certif. du Juge d'Armes de France, délivré en 1789. — Arch. du Lot : F. 412)


— 249 —

304. — Garrisson (de). — Election de Montauban. — Seigneurs de Lacourt, Estillac, Saint-Pierre, Castelsagrat, en Quercy.

Cette famille, originaire du Languedoc, descend d'Abel de Garnsson, anobli par Lettres du roi, de mai 1701, enregistrées au Parlement de Toulouse le 7 septembre suivant, et à la Cour des aides de Montauban le 17 février 1702.

Maint, le 26 juin 1715, par Laugeois.

D'or, au chêne de sinople, fruité d'argent.

(Laine : Nobil. de la Gte de Montauban, — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I. col. 1280..—Arch. du Lot : F. 94 et 412).

305. — Gary et Guary (de). — Seigneurs de Lagache, Lapeyre, en Quercy; Carrière, en Toulousain.

Cette famille est depuis longtemps connue en Quercy: le contrat de mariage de damoiselle Catherine de Gary avec noble Jean de Palhasse est daté de Figeac, 9 mai 1444.

La famille de Gary se fixa à Toulouse, vers le milieu du xvm° siècle, avec Pierre de Gary, fils d'un conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Cahors. Né à Cahors en 1736, avocat au Parlement de Toulouse en 1775, élu capitoul en 1764, cette charge lui fut renouvelée avec la dignité de chef du Conseil en 1771. Il fut député aux Etats de Languedoc en 1768 et 1782. 11 fit partie en 1769 de la députation chargée de présenter au roi Louis XV les cahiers de cette province et fut de nouveau député à la Cour en 1783. Louis XVI l'investit en 1780 du titre de Premier de Justice en la ville de Toulouse et il conserva ces hautes fonctions jusqu'en 1786. Il assista à l'Assemblée de la noblesse en 1789.

Son fils aîné, Alexandre-Gaspard de Gary fournit une carrière non moins brillante. Il joua un rôle important sous le 1er Empire et la Restauration. Président du Comité du Code civil, il devint Préfet de la Gironde en 1809 et fut créé baron de l'Empire le 31 décembre de la même année. Démissionnaire en 1813. il fut Procureur-général près la Cour royale de Toulouse de 1815 à 1825. C'est en cette qualité qu'il prononça dans l'affaire Fualdès, un réquisitoire qui est resté un modèle d'éloquence judiciaire. Il fut conseiller à la Cour de cassation de 1825 à 1830. Il était officier de la Légion d'honneur.

Marie de Guary, fille d'Antoine de Guary épousa le 5 avril 1735 à


-250 —

Figeac, messire Pierre-César Auguiè, avocat du roi, conseiller en la sénéchaussée de Figeac.

Les Gary ont founi, outre ,des magistrats distingués, plusieurs officiers de divers régiments.

Armes enregistrées à l'Armorial général de France suivant l'édit du 25 novembre 1696 :

E car télé : aux 1 et 4, de gueules, au lévrier courant d'argent, surmonté d'une tour crénelée du même; au chef cousu d'azur, chargé de trois besants d'argent; aux 2 et y, d'argent, à trois merlettes de sable, 2 et 1,

Armes d'Alexandre-Gaspard, baron de Gary (création du 3 décembre 1809).

Parti: au 1, d'or, a l' éléphant passant de sable, chargé d'une tour du même ; au 2, de sable, au poirier arraché d'argent, fruité d'or; au franc quartier des barons préfets.

(Arm. gên. de France. Bibl. nat.— Arch. de la Haute-Garonne).

306. — Gasq ou Gasques (de). — Election de Figeac. — Seigneurs de la Gasquie, Mialet, Mauriac, Prendeignes, le Bouissou, Plaisance, etc., en Quercy ; Goudourville, etc., en Agenais.

Famille originaire du Quercy qui possédait la seigneurie de son nom au xie siècle-, elle commence à figurer parmi l'ancienne chevalerie vers le milieu du XIIe siècle.

(Lacoste : Hist. du Quercy : T. II. p. 203).

Pr. dep. 1384. — Maint. le 15 mai 1700, par Le Gendre. Assemblée de la noblesse à Cahors, en. 1789.

De gueules, à la bande d'or, accompagnée de cinq molettes d'éperon du.même, posées en prie, 3 en chef et 2 en pointe. Couronne : de marquis. Supports : deux lions, dont l'un assis.

(Généal. dans les Pairs de Coureelles. — Laîné : Nobil. de la Gte de Montauban. — Arch., du Lot: F. 92 ; généal : F. 413 à 422).

D'Hozier dressa en 1785 une preuve pour l'Ecole militaire, dans

'laquelle il mentionne cinq étoiles au lieu de cinq molettes. Ou bien il y

a eu de sa part lecture défectueuse d'un cachet mal empreint, ou bien

ce n'est qu'une erreur de transcription, car le dessin qui accompagne

la preuve porte bien cinq molettes. Seulement la bande s'y trouve

d'argen t et non d'or. S'agit-il d'une brisure ?


— 251 —

307. — Gasquet (de). — Seigneurs de Paramelle, Saint-Bressou, le Viala; marquis de Clermont, etc.

Famille originaire de Marseille. La branche des marquis de Clermont a eu pour auteur Guillaume III de Gasquet, dont le petit-fils, Jean II de Gasquet s'établit à Figeac, en Quercy, et y épousa Anne de Paramelle, le 22 août 1534.

De sinople, au coq d'argent, becqué d'or, crête, barbé et membre de gueules; au chef cousu d'azur, chargé d'un soleil levant d'or, dissipant un nuage d'argent.

Devise : Post nubila Phoebus.

(Généal. dans La Chesnaye des Bois. — De Mailhol : Dict. de la nobl. franc.: T. I. col. 1282).

308. — Gaudusson (de). — Seigneurs de Gaudusson, Pradel, Langle.

Famille originaire de Touraine où elle portait le nom de Du Bois de Fontaine.

La branche du Quercy eut pour auteur en 1567 noble Antoine Du Bois qui se maria en cette province et s'y fixa. Son fils, Jean Dubois, capitaine au régiment de Pèrigord épousa Louise de Fermât, soeur du célèbre Pierre de Fermat, l'ami et le collaborateur de Pascal et de Descartes. Jean acheta le château et la seigneurie de Boutaric et substitua au nom de Fontaine celui de Boutaric.

Son petit-fils, Pierre Du Bois de Boutaric, acheta le château et la seigneurie de Gaudusson et de Pradal ; il épousa en 1687 Marguerite de Lavaur. Clément II de Gaudusson, son petit-fils, épousa en 1777 Madeleine de la Tour de Salles et de Langle, fille de Joseph de la Tour, baron de Langle

Maint, le 23 juin 1699, par Le Pelletier.

Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

D'argent, au chevron de gueules, accompagné en pointe d'un cerf de sable issant d'un bois de sinople ; au chef d'azur chargé d'un croissant d'argent, accompagné de deux étoiles du même.

Couronne : de comte.

Supports : à dextre : un lion issant du flanc de Vécu; a senestre, un lion contourné.

(Papiers de famille).


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309. — Gaulejac (de). — Sieurs de Toule, Bonnefous, élections de Montauban et de Comminges ; seigneurs de Puy-Calvel, Besse, SaintGermain, Touffailles, Espanel (avec ses dépendances : Saint-Paul de Fustin ou de la Rivière, Saint-Nazaire-le-Vieux, aliàs Saint-Nary), la Mothe-Cassel, Lunegarde, Lacan, Baussaç, Piac, Lauture, Saint-Paul de Burgues, Gazettes : co-seigneurs de Caylus (1.720).

(Moulenq : Documents sur le Tarn-et-Garonne. — Lacoste : Hist. du Quercy : T. III, p. 442).

Pr. dep. 1554. — Maint, le 8 fèv. 1698, par Sanson et le 5 août 1698, par Le Pelletier.

— Branche de Touffailles et d'Espanel, en Quercy : élection de

Cahors :

Pr. dep. 1529. — Maint, le 16 mai 1699, par Le Pelletier. Assemblée de la noblesse à Cahors, en 1789.

— Autre branche, fixée dans l'élection de Lomagne :

Pr. dep. 1536. — Maint, le 22 juillet 1700, par Le Gendre.

Parti d'argent et de gueules.

Supports -..deux lions.

(Laîné : Nobil. de la Gu de Montauban. - Arch. du Lot : F. 89 et 423).

La famille de Gaulejac s'allia à celle de Gourdon ; elle portait d'abord d'argent plein et ensuite parti de gueules depuis son alliance au xive siècle avec les Cosnac, qui,portaient de gueules.

C'est des Cosnac que la terre de Puy-Calvel passa dans la maison de Gaulejac.

(Lacoste ': Hist. du Quercy, T. II, p. 23).

310. — Gauran (de).— Toulouse, Montauban. De gueules, à la montagne d'argent ; au chef cousu d'azur, chargé de

trois ceps de vigne.

(De Mailhol : Dict. de la nobl. franc. : T. I, col. 1292).

311, — Gauthier et Gautier (de). — Election de: Montauban. — Seigneurs de la Bastende, Escairac, Léribosc, en Quercy ; co-seigneurs de Savignac, Cabanes, la Salle-Bertrand, en Rouergue.

Branche de la famille, de Gauthier, en Rouergue, établie en Quercy en 1454 et qui a donné au repaire d'Escairac (paroisse de Nevèges, en Quercy) le nom de Savignac, en souvenir de sa terre de Rouergue.

(A suivre) L. ESQUIEU.


— 253GIGOUZAC

253GIGOUZAC

Le Bulletin de la Société des Etudes du Lot (tome XIII 3e fasicule) a donné une monographie de Gigouzac par M. Calmon. Qu'il nous soit permis d'ajouter quelques indications à son étude à la fois si condensée et si nourrie. Ce sera le prélude d'un travail plus important sur cette localité.

Nous voudrions signaler notamment le fait qu'il y a eu « chapitre à Gigouzac. Voici un document qui confirme la chose et que nous citons en entier parce qu'il présente de l'intérêt à plusieurs égards ; c'est un extrait de testament.

« Noble homme Jacques de Valon, alias del Boscheyro, seigneur de « Giguozaco, de Saint-Amarand (2) au diocèse de Cahors et de Ainbru« geac au diocèse de Limoges fit un testament audit lieu d'Ahibrugeac (3) « devant la forteresse d'icelui le 20 septembre 1468 par lequel il déclare « qu'il voulait être inhumé dans l'église paroissiale de Gigouzac s'il décé« dait dans la province de Quercy et dans le cimetière de Palisse (4) en la « sépulture de ses prédécesseurs del Boscheyro s'il mourait en Limousin ; « légua aux chapitre et prêtres de Gigozac un septier de froment à la me" sure de Caourts et 7 sols de rente à prendre sur le lieu ou le mas de la Mo" leta en la paroisse de Peyrelha (Peyrilles) au diocèse de Cahors ; à l'église « de Gigouzac un calice d'argent du poids d'un marc et un habillement (vesti« mentwn) garni pour célébrer lamesse ; à l'églisède Saint-Amarand auniême « diocèse 40 deniers de rente; aux prieur et prêtres séculiers de Ambrugeac « en corps cinq sols de rente pour chanter tous les ans une messe à l'm« tention de lui testateur et de feu maître Hugues de Beyneta ; fonda une « vicairie de 60 sols dans l'église de Palisses s'il était inhumé dans son « cimetière ou dans l'église de Gigouzac s'il l'était dans le cimetière « d'icelle ou ailleurs autre part que lad église de Palisses ; nomma noble « Huguette sa femme dame gouvernante et senhoressa de son héritier

(1) Chef-lieu de la commune de ce nom, canton de Catus (Lot)

(2) Aujourd'hui Saint-Ghamarand, canton de Saint-Germain (Lot).

(3) Commune du canton de Neuvic (Corrèze).

(4) Commune du canton dé Meymae' (Corrèze).


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« universel et de ses biens tant qu'elle demeurerait enyiduité et voudrait « résider avec lui ; légua à Bertrand son fils naturel et légitime pour « tout droit et devoir sur ses, biens vingt-cinq livres -de rente léguées à « lui testateur par feu Philippe Mqurinasa mère, dixlivres de rente à lui « léguées par son père et deux cents écus d'or une fois payés ; institua « Pierre son héritier universel en tous ses autres biens, châteaux, forte«

forte« lui donna pour tuteurs et curateurs noble seigneur

« sancti Ypolyti, Agnet (frère de lui testateur), Jean de Luzech et dame « Huguette son épouse (du testateur). Cet acte reçu par B. Dalvy notaire « (minute en papier signée B. Dalvy étant au fol. 38 de son proto« colle. » (1)

Quel était ce chapitre de Gigouzac ? Y a-t-ileu vraiment, à Gigouzac un chapitre proprement dit ? Notre première impression fortifiée par l'opinion d'un homme très érudit nous fit incliner vers la négative. Depuis la date du testament susdit jusqu'à la révolution nous n'avons trouvé aucun autre acte qui fit mention d'un chapitre à Gigouzac, ce qui peut faire penser que Jacques en employant le mot de chapitre aura voulu seulement marquer que ce n'était pas aux prêtres individuellement qu'il voulait laisser une rente mais à eux et à leurs successeurs, c'est à dire à leur communauté. On trouve des legs analogues faits « universitati presbyterorum » en des lieux ou il n'y avait aucun chapitre.

Une chose cependant nous a frappé, c'est que s'il n'y a pas eu à Gigouzac de chapitre proprement dit, il aurait pu y avoir dans les temps antérieurs un chapitre d'ordre secondaire.

Jacques dans son testament s'occupe aussi des prêtres d'Ambrugeac : s'il fait un legs « aux chapitre et prêtres de Gigozac en corps » il en fait un autre « aux prieur et prêtres séculiers d'Âmbrugeac ». La différence entre ces deux rédactions donne de la valeur aux mots employés. Il est certain qu'il y a eu autrefois un prieuré à Ambrugeac, lequel à partir du xve siècle environ s'est transformé en une communauté de prêtres séculiers succédant à l'organisation monastique. Il n'est resté à Ambrugeac de l'ancien prieuré que certains bénéfices dont jouissait la communauté de prêtres et le titre de prieur attaché à celui de curé de la paroisse.

Si Jacques de Valon en parlant du « prieur » d'Ambrugeac faisait allusion à une organisation qui avait eu sa réalité, ne pouvait-il pas avoir la

(1) Bibliothèque nationale, cabinet de Chérir), dossier de Valon.


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même intention quand il parlait du « chapitre » de Gigouzac. Pour éclaircir ce point il est bon de dire que l'église de Gigouzac avec ses dîmes faisait partie des possessions du chapitre du Vigan avant 1153 (1) et qu'il est sans conteste qu'au XIe siècle, époque de tant de largesses, cette église fut donnée ou restituée au Vigan par la famille Stéphani de Valon dont les membres, seigneurs de Gigouzac, l'ont enrichi de donations importantes, l'église dont il s'agit est très ancienne, son clocher roman et bas présente des ressemblances avec celui de Catus qui appartient au XIIe siècle. Mais elle a ceci de particulier que sur le côté droit seulement se trouve une chapelle latérale,' aussi ancienne que le reste de l'édifice. A quoi servait cette annexe puisqu'il n'y avait pas de prieuré à Gigouzac?, Ce devait être assurément une chapellenie fondée par les Stéphani de Valon (2) qui ont fourni à l'Église plusieurs membres à chaque génération. La chapellenie richement dotée prit bientôt de l'importance, et le nombre des prêtres qui la desservaient s'accrut jusqu'à former un corps, une communauté, par suite un chapitre. On peut dire qu'elle a eu son apogée pendant le xive siècle alors que les papes étaient à Avignon et que le Quercy,surtout sous le pontificat de Jean XXII,fournissait tant de prélats et princes de l'Église. La famille de Valon compta alors plusieurs évèques, personnages importants à la cour pontificale ou qui furent naturellement les bienfaiteurs de cette institution familiale ; on en trouve le témoignage pour l'un d'eux, Bernard Estienne de Valon, protonotaire du St-Siège, qui obtint le privilège « de racheter à des laïques certaines « dîmes pour doter les chapellenies qu'il avait fondées,, notamment à « Gigouzac. » (3)

Le déclin de la chapellenie commença avec la guerre de Cent ans. Pendant cette période douloureuse et néfaste, Gigouzac fut tellement dévasté et dépeuplé (comme le constate M. Calmon ; « loco deserto » disent les archives du Vatican), que le chapitre avait certainement dû presque

(1) Bulle du pape Anastasc pour la conservation des possessions du Vigan (Fonds Fouilhac, liasse 59, bibliothèque de Cahors).

(2) Les Stéphani étaient originaires de Gigouzac et les Valon de La Vergne-Valon avant l'an mille. Ces deux, familles déjà alliées au moyen âge se sont fusionnées à la suite de plusieurs mariages aux XIIIe et XIVe siècles et ont formé la souche des Stéphani de Valon seigneurs de Thégra, Gigouzac, la Raymondie, Lavergne etc

encore représentée de nos jours.

(3) Archives du Vatican. Clément VI, Avignon, vol. 45, f. 240.


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disparaître et ne plus subsister pour ainsi dire que de nom. La Seigneurie de Gigouzac amoindrie et appauvrie elle-même n'était plus en situation de lui fournir les rentes dont elle n'avait plus la jouissance. Elle était d'ailleurs si compromise que le chapitre acheva de péricliter à la fin du XVe siècle et se confondit selon toute probabilité avec la communauté des prêtres obituaires de la paroisse.

Ce qui domine cette question, c'est qu'on ne peut juger du Gigouzac du XIe au XIVe siècle par le Gigouzac d'après la guerre des Anglais. De nombreux documents attestent que l'importanee de la localité était à l'époque qu'on appelle « le moyen âge » très supérieure à ce qu'elle est devenue depuis lors.

Les coutumes d'Auvergne qualifient Gigouzac de baronie au XIVe siècle (1),époque où ses seigneurs étaient les familiers des papes d'Avignon. M. Calmon dans sa monographie cite,d'autre part,la protestation de Jean Etienne de Valon, évêque de Toulon et coseigneur de Gigouzac, déclarant en 1371 qu'il possédait Gigouzac, ainsi que ses prédécesseurs " tanquam baro" on trouve en 1311 des hommages rendus à l'aïeul de l'évêque de Toulon à genoux et tête nue « flexis genibus et amotis capuciis » (2) ce qui est caractéristique.

Plus anciennement, en 1187, le seigneur de Gigouzac, un des ancêtres de l'évèque de Toulon, avait été caution au même titre que les seigneurs de Castelnau et de Belcastel d'une donation importante faite par la famille de Cardaillac à l'abbaye d'Obazine. (1)

Le château de Gigouzac, très ancien, indiquait lui-même par sa disposition le rôle que ses seigneurs avaient dû jouer au moyen âge. Situé au point de jonction stratégique de plusieurs petites vallées, il était composé (comme tous les châteaux, presque sans exception, du xe et XIe. siècles) d'une grosse tour carrée ou donjon, placée à l'intérieur d'une cour basse entourée de murs dont l'approche était défendue par de larges fossés remplis d'eau. Malheureusement les documents font défaut pour éclairer ce côté historique le plus intéressant, sans conteste,de la seigneurie pendant cette période si reculée.

Gigouzac du reste, avait, comme le fait remarquer M. Calmon, haute

(1) Par Chabrol, t. IV, p. 579.

(2) Archives de la Mostonie.

(3) Cartulaire d'Obazine bb. nationale, fonds latin, nouv. acq. n° 15260.


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moyenne et basse justice et ne relevait que du roi, et les possessions de ses seigneurs s'étendaient jusque vers la fin du XVE siècle sur plusieurs villages et seigneuries : entre autres le Py et St-Denis, St-Amaran (St-Chamaran), St-Clair, St-Cirq de Bel-Albre, Belcastel, etc.. avec des droits à Vaillac, Beaumat, Montamel, Loupiac, Mechmont, Uzech-des-Oulles, Rampoux, Lavercantiére, Peyrilles, etc. (1). Ces possessions étaient au XIVe siècle réunies ou indivises avec celles de la branche de Tégra dans le haut Quercy (2). La part de chaque branche ne fut définitivement fixée que par un échange en 1407 (3)..

Les guerres des Anglais pendant lesquelles le Quercy fut si effroyablement ravagé, surtout au commencement du xve siècle, avaient ruiné Gigouzac au point de le dépeupler et c'est ce qui explique la nécessité où se trouva Guérin de Valon, seigneur de Gigouzac, d'inféoder à nouveau sa seigneurie en 1450, et son fils Jacques d'inféoder à son tour le Py (Si-Denis) en 1462 (4).

Guérin qui attribua à son fils Agnet ses possessions et droits considérables en Limousin avait donné à Jacques (celui du testament), le 20 mars 1450, par acte passé devant Gaudènce de Mauriaco, notaire, « pour tous « ses droits sur ses biens et héritages, les lieux et château de Gigo« zaco avec la paroisse de St-Amaran (St-Chamaran) avec toute justice « haute moyenne et basse, les lieux et château de St-Cirq de Bello-Albore, « les lieux et paroisses de Lopiac et de Bello-Castro, etc.... et générale« ment tous ses biens situés entre Lot et Dordogne. dans le pays de « Quercy» (5). Ce sont ces possessions que Jacques,qui n'était seigneur d'Ambrugeac que par sa femme Huguette de Beynette, dame d'Ambru(1)

d'Ambru(1) de La Mostonie.

(2). Cet héritage comprenait des possessions à Lavergne- Valon, Loubressac, Bio, Rocarnadour, Autoire, St-Jean-de-Lespinasse, Aynac, Gramat, etc. (Archives de La Mostonie).

(3) Archives de La Mostonie.

(4) Archives de La Mostonie.

(5) Bibliothèque nationale, cabinet de Chérin, dossier de Valon.

Bans la contrat de mariage de Jacques passé dans la forteresse d'Ambrugeac le 3 avril 1453, devant maîtres B. Dalvy et P. de Casaly, notaires, Guérin de Valon « ra« tifia et confirma la donation qu'il lui avait faite en 1450 des terres et dominations « de Gigouzac, de St-Chamara, de St-Cirq-de-AIbero, de Lopiat, et de partie de la « baronie de Belcastel » [bb. nat. cabinet de Cherin, dossier de Valon. ]

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geac, laissait dans son testament à Pierre de Valon son héritier universel, qui, marié en 1482 à Sobirane de Rochefort, continua en Quercy la branche de Gigouzac-St-Amaran (1).

Mais il faut reconaître que tout ce patrimoine de Gigouzac était déjà singulièrement amoindri, la plupart de ses annexes étant restées après les guerres, incultes,mal limitées, soumises à des envahissements et à des contestations. Il y eut notamment un interminable procès avec les .del Peyronnencq au sujet de St-Chamarand, St-Clair et St-Cirq-de-Bel-Arbre (2). La terre de Gigouzac, nous venons de le voir, avait tellement souffert que ses seigneurs furent obligés d'aliéner des rentes pour reconstituer leurs domaines et d'emprunter aux usuriers de Cahors dont les exigences furent une nouvelle cause de ruine (3). Enfin les sacrifices dé toutes sortes nécessités par les guerres d'Italie achevèrent de compromettre le patrimoine de cette maison (4). De telle sorte qu'on vit peu à peu toutes les annexes, de la seigneurie vendues ou séparées dans des partages et auXVIIe siècle, les Vâlon n'avaient plus de leurs anciennes possessions en Quercy que des biens à St-Clair et à St-Chamarand ; la seigneurie elle même de Gigouzac étant à cette époque passée, démembrée et très amoindrie aux du Bousquet (5).

Pour en revenir à Jacques de Valon (6), nous pouvons ajouter qu'il mentionne dans son testament pour lieu de sa sépulture,Palisse s'il décédait en Limousin ou Gigouzac s'il mourait en Quercy, avec fondation d'une vicairie de 60 sols dans l'église qui recevrases cendres. On ne sait pas au juste le lieu de son décès,mais il est àpeu près certain que c'est en Quercy, puisque son fils Pierre' payait en 1497 cette rente de 60 sols au curé de Gigouzac (7). Beaucoup de membres de la famille, avant et après lui, ont été aussi ensevelis dans l'église de Gigouzac et y dorment leur dernier sommeil.

Cette église est modeste mais vieille, et, contrairement à l'avis de M.

(1) Cette branche est aujourd'hui représentée par les Valon du Lot.

(2) (3) (4) Archives de La Mostonie.

(5) Archives de La Mostonie.

(6) Jacques de Valon était le cousin et le contemporain de Jean de Valon dont lé tombeau est à Rocamadour.

(7) Archives de La Mostonie.


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Calmon, la nef et le clocher paraissent plus anciens qu'elle choeur. Le clocher peu élevé et roman.appartient auXIIe siècle et marquait jadis au ■dehors la position de Tautel placé à l'entrée du choeur. Les ouvertures de la nef ou du bas côté, très étroites à l'extérieur, avec évasement considérable à l'intérieur, sontcaracteristiques.de l'époque romane. Le choeur à chevet rectangulaire, présente au contraire les caractères du style ogival. II est éclairé par trois baiesisolées (1), dont deux étroites et très allongées dessinent la forme d'un fer de lance, tandis que la troisième, plus large, est ornée d'une assez belle ogive et d'un tympan avec encadrement trilobé. La voûte du choeur est consolidée par des nervures ou arceaux qui reposent à la naissance sur des consoles d'angle et se terminent au sommet par une clef de voûte portant un écusson où l'artiste a sculpté,un peu grossièrement, St-Pierre le patron de l'église de Gigouzac. Il est représenté mitre avec les attributs de l'épiscopat, tenant une clé de la main gauche et bénissant de la main-droite (2). Les figures symboliques des consoles d'angle attirent également l'attention, il en est de même de la crédence trilobée située dans le mur du chevet. Le choeur a été-refait ou ajouté en entier fin XIIIe siècle ou peut être commencement XIVe. Il y avait alors à Gigouzac comme seigneur Bernard-Estienne de. Valon, qui devint religieux dominicain du couvent de Cahors où il exerça à plusieurs reprises les fonctions de prieur et c'est probablement lui qui aura fait commencer cette construction nouvelle. Toujours est-il qu'elle était achevée avant la guerre des Anglais, soit du temps de Pierre, seigneur de Gigouzac, ou au plus tard de son successeur Raymond, familier des papes Jean XXII et Clément VI (3).

Si l'église est simple, le choeur en revanche est rehaussé par un magnifique rétable du xvie siècle qui cache la fenêtre du chevet, seul reproche qu'on puisse lui faire. La sculpture, les colonnes torses, les personnages sont d'une finesse remarquable. On voit à droite la statue de SaintPierre, le patron de l'église et à gauche, selon quelque probabilité celle de Ste-Élizabeth, car on célébrait à Gigouzac au xvie siècle la fète de cette sainte. (M. Calmon pense qu'il s'agit de Ste-Reine). Ce beau rétable a

(1) De Gaumont dans son abécédaire d'archéologie |T.I, Architecture religieuse p. 426] dit qu'au XIIIe siècle dans les édifices de campagne, les lancettes sont presque

toujours isolées.

(2) Id. p. 540: au XIIIe siècle les statues d'évoques se distinguent par le soulèvemen de la main droite et le déploiement des deux premiers doigts pour bénir.

(3), Archives de la Mostonie.


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dû être offert par les seigneurs de la localité et probablement à l'époque de Guy de Valon, marié en 1549 à Izabeau du Bousquet.

Des travaux d'appropriation exécutés dans l'église en 1895 ont mis à découvert, un instant, sous le vieux badigeon de l'annexe, des peintures avec des armoiries. Ce sont deux litres posées sur les murs de la chapelle latérale-devenue chapelle seigneuriale, l'une XVIIe siècle est aux armes des du Bousquet « d'or à la croix vidée de gueules », l'autre plus récente, est aux armes des D'Amis (1).

Enfin le nivellement de là place de Gigouzac, commencé en 1897,a fait disparaître les derniers vestiges du château.

Ainsi que nous l'avons exprimé en commençant, cet aperçu n'est que le prélude d'un travail plus important. La monographie de M. Calmon et ces quelques lignes montrent que les éléments abondent et que l'on peut aborder d'ores et déjà l'étude d'un essai historique de Gigouzac. C'est notre intention si Dieu nous prête vie.

LUDOVIC DE VALON.

(1) Les du Bousquet ont succédé aux Valon dans la s. igneurie de Gigouzac et les d'Amis aux du Bousquet.


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COMPTE-RENDU

D'UNE EXCURSION A LUZECH

RECHERCHE DE L'EMPLACEMENT D'UXELLODUNUM

M. Gras, de Sérignac, ancien capitaine d'artillerie, frère du général inventeur du fusil qui porte son nom, et grand-père de notre collègue M. Delard, s'occupe, depuis longtemps, de la question d'Uxellodunum. Ses préférences sont pour Luzech.

Il avait intéressé à ses recherches M. Tertulien, maréchal-des-logis dans cette localité. Celui-ci a découvert, dernièrement, contre le flanc de la montagne, derrière la maison de M. Pons, et à un mètre de profondeur dans des éboulis, une sorte de fossé, en partie maçonné, et aboutissant à une crevasse du rocher. M. Gras estimant que là devait être la fameuse fontaine, qui complétait l'adaptation du texte des Commentaires, proposa à la Société des études de se rendre sur les lieux, avec une délégation de celle-ci, pour examiner en détail cette adaptation. Cette proposition fût accepter, et samedi matin, 24 octobre, MM. Combarieu. Daymard, Depeyre et Girma, auxquels avait bien voulu se joindre M. Richard, commandant de gendarmerie, se rendirent à Luzech.

Nous y trouvâmes M. Gras, M. Tertulien et M. le docteur Pélissié, qui a eu l'amabilité de nous servir de cicérone dans la localité.

Il n'est ni le lieu ni le moment d'examiner ici le grand problème d'Uxellodunum; je me contenterai donc de résumer ce que nous avons vu, eh cette circonstance.

Dans une réunion préliminaire, avec livres et plans en mains, nous nous sommes efforcés de faire une traduction aussi fidèle que possible du texte des commentaires, car c'est là la base de tout examen de cette question. Et puis nous avons visité les lieux.

La grande presqu'île de Luzech comprend deux monticules séparés par le canal; celui de Lapistoule au midi, et celui de l'Impernal au nord.

Jusqu'aprésent, les partisants de Luzech avaient placé l'oppidum gaulois sur Lapistoule. M. Gras le place sur l'Impernal ; c'est, donc, l'Impernal


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que nous avons visité dans tous ses détails, guidés par M. Gras qui malgré ses 81 ans, a des jambes d'une agilité enviable.

Nous connaissons" tous le profil de cette montagne, que traverse en tunnel la voie ferrée qui suit la vallée du Lot, depuisla ligne de soudure avec le plateau du causse jusqu'au rocher qui surplombe la mairie, elle a une longueur de 800 mètre et.une largeur moyenne. de 200 mètre, soit une surface de 16 hectares.

Cette surface est divisée en quatre plateformes ou petits plateaux, successifs' qui vont en s'abàissant et en se rétrécissant du nord au sud.

Il est incontesté, surtout depuis les recherches de M. Castagne, que cette enceinte à été le siège d'un oppidum ou : d'un castellun gaulois, on y voit, encore de grands murs en pierres séches couronnant le pourtour, et de nombreux débris romaines.

Avec la précision d'un polytechnicien et avec la foi d'an convaincu, M. Graénoùs a indiqué sur placé tous les détails du siège et de la stratégie romaine.

Avons-nous, enfin, la solution de ce grand problème d'Uxellodunum, d'une difficulté insurmontable jusqu'ici, à cause de l'imprécision du texte;d'Hirtius et aussi à cause des changements que 2000' ans de mouvements' géologiques et hydrologiques ont du apporter dans l'ancien état des lieux? loin de moi la prétention de le discuter ici. Vous me permettrez; de laisser encore, jusqu'à plus ample informelle point d'interrogtion. Nous lirons le mémoire que nous a remis M. Gras, et peutêtre, quelques uns de nous se rallieront-ils à sa cause.

Sur l'Impernal on ne trouve pas que des souvenirs et des vestiges d'un très vieux passé, on a aussi devant soi un panorama des plus vastes et des plus beaux. A l'Est, le cirque de Parnac qui se prolonge jusqu'à la falaise de Mercués, et à l'Ouest, le moutonnement des collines qui suivent les sinuosités de la vallée du Lot, en s'estompaht vers un horizon très lointain. On distingue dans le ciel du soleil couchant le léger panache des forgés de Fumel et la silhouette des tours du château de Floressas. Descendons dans le vieux: Luzech, qui seblotit aux pieds de l'Impernal; on nous montre la maison consulaire, quelques fenêtres ornementées et des ruelles moyennayeuses.

Entrons dans la vieille église des pénitents, construite en briques. Les ouvertures sont en. plein cintre ; la porte d'entrée sans aucune moulure ; à l'intéreur une simple salle rectangulaire dans la direction Est-Ouest, divisée en trois travées. Celle de l'ouest, où est le, choeur, est sensible-


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ment inclinée sur l'axe des deux autres, cette circonstance se remarque dans beaucoup d'églises, en mémoire, dit-on, de l'inclinaison de la tête du Christ sur l'arbre de la croix. Ses voûtes sont portées par des croisées d'ogives. Les arcs doubleaux et les arcs d'ogives sont à section rectangulaire sans aucune moulure. Les premiers s'appuient sur des piliers aussi simples, sans chapitaux et les seconds sont sans clef saillante et s'amortissement à leurs extrémités. Une petite corniche formée d'une baguette et d'un listel fait le tour de la salle,à la naissance des voûtes. Ce petit édifice parait donc remonter au XII siècle, à l'époque de transition entre le style roman et le style gothique.

Après une si bonne journée, favorisée par un temps magnifique, nous ne quitterons pas Luzech sans exprimer à M. Gras notre reconnaissance et nos vives félicitations, sans remercier MM. Pélissié et Tertulien qui ont guidé nos pas, M. Lugan, adjoint au maire, qui a gracieusement mis à notre disposition la salle de mairie et le cadastre, et, enfin, M. Lutzy, directeur de l'usine d'acide corbonique liquéfié, qui nous a montré en détail l'installation et le fonctionnement de cette nouvelle industrie.

J. DAYMARD.

LOU RÈICOUXÉT È LOU POSSERAT.

FABLO

A FREDERI MISTRAL. Un rèicouxét Tout menudét. Dins un grond bosc soùtilhexabo ; Aqui bibio, se requincabo, Bobordou, dins lou riù clorét Sér e moti se miroilhabo. Ero tont gaï tont poulidét Que cado oùzèl l'omistouzabo : Lunét, cordit è roussignol Tout en uflén lour gorgolhol Li disioù de douços coùzétos'. Soun cur d'oùzèl recounnessent Frùitâbo de countentomen, E. tout en brondin sos olétos, Brezilhabo sos consounétos.


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Un moti que s'èro perdut

Dins uno coumbo, oun s'ennoùxabo,

Bexèt un tros d'oùzèl pdnsut

Sus uno couxo que pineabo ; Pus fier qu'un perdigal, en soùten ol tengut,

Ond soun chiùlodis ensourdabo. To leù, lqu rèicouxét, dins soun fi ré chi chiù 0 l'oùzèl mountognol fèt so solutociù.

Oïceste, en fufiguen lomino,

Lou popat plé coum'on budèl,

0 l'oùzelou birèt l'esquino :

« Bietdaze, fèt lou rèicouxét,

Oïceste merle péto sét ;

M'estouno pas que se rescoundé,

Moussu i'es pas per tout lou moundé ;...

Te crezés mai qu'un roussignol,

E cahtés coumo'n esquirol,

So li dïguèt, en prenguen lo boulado,

Socorodi ! m'èri troumpat, Té preniolper un èglo, è n'es qu'un posserat;

Adiù, conori de teùlado,

M'as mesprézad, mes tout menud serai

Un pixou rèi tont que biùraï. »

Mo mourolitat sero leù serbido,

Es touxours oïtal dins lo bido.;

Un poxés, pus bodaud qu'un piot, Fo mai d'olans qu'un rexént de bilaxé ; Soubent Un sobentas, bobard, doublad d'un sot, Recano mai qu'un aze, è que fo ?. De topaxé.

Beirés touxours qu'un copoural Se crei mai que soun xeneral.

( Sous-dialecte de Cahors. ) J.-B. ROUQUET.

Maître en Gai Savoir.


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265RAPPORT

SUR LES TRAVAUX DE L'ANNÉE 1903 Par M. L. ESQUIEU, Secrétaire-général

Messieurs,

Avant de vous rendre compte de nos travaux durant l'année qui s'écoule, je dois tout d'abord remplir un pieux devoir et donner un souvenir ému à la mémoire d'un confrère qui a rendu son nom illustre et restera au premier rang de ceux que le Quercy s'honore d'avoir vus naître. J'ai nommé Gustave Larroumet, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts et Président honoraire de la Société des Etudes. La mort impitoyable a saisi ce travailleur acharné en plein labeur. Il a senti sa venue, l'a envisagée avec sérénité et jusqu'au moment suprême, l'écrivain impeccable a donné aux Lettres françaises ce qui lui restait de souffle. Nous le pleurons, Messieurs, et c'est justice, car celui-là fut vraiment un homme.

Vous lirez ici les pages qui ont été consacrées à Gustave Larroumet par l'un de nous, M. A. Roux, qui l'a approché de près : vous verrez si jamais une vie a- été mieux remplie et si jamais les étapes d'une carrière littéraire ont été plus intrépidement franchies, avec le seul talent pour guide.

Vous savez, Messieurs, combien notre très regretté Président honoraire s'intéressait à notre Société. Il déplorait avec nous le nombre trop restreint de ceux qui comprennent nos efforts pour constituer les archives historiques du Quercy. J'aurais pu lui dire, cette année, que nos listes s'étaient encore enrichies de nouveaux noms. En effet, MM. Brassac, imprimeur ; H. de Valon, avocat ; J. de Bar, membre du Syndicat de la Presse; Cangardel, conseiller général ; l'abbé Lacout, curé de Bannes ; H. Girma, commis-rédacteur à la Préfecture, sont venus grossir nos rangs.


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Nous comptons de ce fait 34 membres résidants et 91 correspondants, soit un total de 125 sociétaires.

Trois d'entre eux ont reçu des distinctions honorifiques dont je suis heureux de les féliciter : M. Rouquet a été nommé officier de l'Instruction publique ; MM. Toulouse et G. Robert ont obtenu les palmes d'officier d'Académie.

Il est d'usage de tracer le tableau d'ensemble de ce que nous avons fait pendant Tannée : je m'y conformerai, en me servant des procès-verbaux rédigés par votre excellent Secrétaire des séances, M. l'abbé Viguié, c'est donc lui qui va vous redire, par ma bouche, les études, les recherches, les communications de nos confrères. Je ne serai qu'un écho, puisse-t-il être fidèle !

M. le chanoine Gary nous a entretenus du Saint suaire de Turin, au sujet duquel on a tant controversé entre archéologues et savants : la question semble résolue : une bulle du pape Clément VII, du 6 janvier 1390, prononce contre son authenticité.—: Nous lui devons encore diverses Communications : une Poignée de Testaments d'évêques, originaires du Quercy, Distribution d'habits faite en 1324 aux religieux de Cahors par Jean XXII; Indulgences accordées au XIVe siècle à diverses églises du diocèse. Les Prélats originaire du Quercy dans FItalie du xive siècle, documents découverts aux Archives vaticanes par M. l'abbé Ed. Albe; Testament de Maistre François Claver, de Casseneuil en Agenais, passé en Quercy en 1570 ; des ex- . traits d'un journal de Paris sur les Premiers habitants de la France ; Acte d'hommage an roi rendu pour le marquis Du Pouget de Nadaillac en 1787 : divers manuscrits en vers patois ou en français, datant de l'époque révolutionnaire ; notes sur une célébrité du Lot trop ignorée: Le Dr Solayrès, de Renhac, un maître de l'art obstétrical ; découvertes à Peyrilles, par M. l'abbé Filsac, de plusieurs caveaux funéraires de forme ogivale. ....

M. Daymard a définitivement tranché la question de l'emplacement de


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l'église et de l'hôpital Saint-Michel, qui nous avait maintes fois préoccupés : ces édifices étaient situés au faubourg de la Barre, près des Remparts. — Il nous a lu : le Testament de la dame de la Grossia (1272) dont la traduction a été faite par MM. l'abbé Foissac et Fourastié, et celui de Marie de Larroze de Mifamont, veuve de Jean de Ribeyroles, sieur de la Garinie (1775) ; des notes sur des foires tenues en dehors des villes et villages et qui rappellent les pardons de la Bretagne ou les panégyries de la Grèce ; sur un gouffre situé dans la commune de Goujounac et dont l'exploration pourrait être fort intéressante ; sur lés églises du Montât, de Gindou, de Marminiac, de Puybrun et la chapelle de N. D. de Vêles; sur des découvertes faites à Cahors lors de la construction d'un aqueduc près de la Cathédrale : entr'autres objets mis au jour par les travaux,se trouve un magnifique sarcophage en marbre blanc qui a été transporté au- Musée et fera le sujet d'une étude spéciale de M. Momméja ; une communication.relatant une expérience personnelle démontrant que la célèbre fontaine Divona et celle de Saint-Georges sont en communication souterraine. .M. Daj'mard nous a également donné d'intéressants renseignements sur la vente à Paris de magnifiques sculptures arrachées au château de Montai par un vandale.

M. l'abbé Viguié nous a signalé la découverte à Teyjat, dans la Dorddgne, de cercueils en maçonnerie renfermant des poteries semblables à celles qui ont été rencontrées dans le Lot et ont déjà été étudiées ; la vente à Paris d'un curieux Bréviaire enluminé, laissé à l'abbaye de Moissac en 1484, par Pierre Duèze de Carmain ; l'étude par M. H. Teulié, des Coutumes d'Aynac (1331), — Il nous a lu : les Quercynois, le Mont-Cassin et Naples, et des notes sur l'évêque « Fulco Simonis », par M. l'abbé Albe ; deux actes de, 1353 et 1392 intéressant l'ancien monastère des Clarisse s de Gourdon ; une communication de M. Martel sur le' péril couru par notre région à la suite de l'absorption des eaux de la surface du sol par les cavernes souterraines : l'infiltration pourrait être conjurée par le reboisement du pays et il serait de la plus haute urgence que les pouvoirs publics prissent des mesures dans ce but.

M. Combes nous a présenté un excellent travail de statistique sur le mouvement de la population de notre département et il en ressort une inquiétante constatation : depuis 1876, la population du Lot a diminué de 10 habitants par kilomètre carré. — Le même membre nous a communiqué des notes de M. l'abbé Lacout sur la Révolution à Bannes et exhibé ,


— 268 — d'intéressants jetons de diverses époques qui appartiennent à ce dernier.

M. Fourastié nous a continué la lecture] des Privilèges de Sainte-Spérie qu'il traduit patiemment. Il nous a fait connaître en outre le Testament de Messire Claude d'Hébrard de Saint-Sulpice, grand archidiacre de Cahors (1649); une autorisation accordée en 1435, à Raymond Duèze, de faire réparer une maison qu'il avait à Cajarc, et enfin quatre actes des XVe, XVIe et XVIIe siècles intéressant Capdenac.

M, Depeyre nous a fait le compte-rendu de la réunion des sociétés savantes delà région à Villefranche de Rouergue, où représentait la Société des Etudes en qualité de délégué.

M. Girma nous a révélé, d'après une note de M. le Dr Moreau, l'importance considérable de Figeac au XIVe siècle : c'était un des principaux entrepôts intermédiaires entre l'Orient et Paris.

Nous avons reçu de M. de Laroussilhe un travail sur les Vins du Quercy au xive siècle.

M. L. de Valon nous a envoyé une Notice historique sur Gigouzac, prélude d'une étude plus importante sur cette localité.

M. l'abbé Lacout, seul de nos confrères, nous a fait des exhibitions, ainsi que je relatais tout à Lheure. C'est un bon exemple qui mériterait d'être beaucoup suivi, en effet, chacun de nous possède un plus ou moins grand nombre d'objets dont la production en séance intéresserait vivement la Société. J'adresse tout spécialement mon appel à M. Greil dont les riches collections sont si appréciées des amateurs qui les ont visitées!

Enfin, pour nous reposer des graves questions d'archéologie et d'histoire,M. J.-B. Rouquet nous a-dit plusieurs belles pièces de vers,gracieuses ou tristes, tant en langue méridionalequ'enfrançais, dont il est l'auteur. Ceux d'entre vous, Messieurs qui ne les ont pas entendues, ne seront pas du moins privés du plaisir de les lire : ils les trouveront dans notre Bulletin. »

J'ai réservé jusqu'ici, pour en parler à part, une question d'une très haute importance pour notre histoire locale : il s'agit de détermi-


ner remplacement de ce célèbre Uxellodunum qui fut le dernier rempart de l'indépendance gauloise.

Un chercheur (qui se rattache indirectement à la Société puisqu'il estla grand-père de notre confrère M. Delard) nous afait parvenir à ce sujet diverses communications qui nous ont été soumises par MM. l'abbé Viguié et Daymard, Ce chercheur, M. Gras, a la conviction ab.solue qu'Uxellodunum était situé à Luzech, non pas, ainsi qu'on l'a dit, sur Lapistoule, mais en face de cette colline, sur l'Impernal. Le mémoire qu'il a dressé, et qui sera présenté à l'Académie, renferme des arguments dignes d'être examinés de près. C'est un passionnant débat qui s'ouvre de nouveau, et s'il peut être tranché, souhaitons qu'il le soit par un descendant de ces vaillants Cadourques qui succombèrent si glorieusement.

Plusieurs membres de la Société se sont transportés à Luzech où M. Gras a développé sa thèse sur le terrain : le moment n'est pas encore venu de se prononcer.

Une commission a été -désignée pour étudier le texte d'Hirtius et en interpréter plusieurs passages, en conservant toute la valeur des expressions latines. Elle fera prochainemeot connaître le résultat de son travail.

Une autre Commission sera établie, à l'instigation du Comité girondin d'Art public. Elle sera chargée d'examiner les moyens d'embellir les voies publiques, de protéger les monuments et se mettra en rapport avec les Municipalités ou les particuliers selon les circonstances.

M. Daymard a été délégué par la Société pour constituer un Comité en vue de l'érection à Floressas d'un monument à la mémoire du poète Paul Froment, qui appartient au Quercy, bien qu'une autre province ait revendiqué l'honneur de le compter parmi ses enfants.

Voilà, Messieurs, quels ont été nos travaux. Vous voyez que nous avons reçu des communications aussi nombreuses que variées, plusieurs ont pris place dans notre Bulletin qui contient cette année:

La fin des Notes sur l'Abbaye de Leyme, par M. l'abbé Albe ; — la suite des Privilèges, franchises et libertés de Sainte-Spérie et de Saint-Céré, par M. Fourastié; —les Tribulations de Guillaume deBonnemains, bourgeois de Figeac, ambassadeur du roi de France aux pays d'.outre-mer en 1321, par M. Depeyre ; — la Statistique de la commune de Cahors en 1902, par M. le Dr Piettre ; — Rôle d'une compagnie de chevau-légers de Jean-Carie de Genouil-


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lac de Saint-Clair Vaillac, par M.Tabbe Galabert ; — Vie de M. d'Hauteserre, par M. Greil ; — Statuts du chapitre de Cahors, fragments inédits, par M. l'abbé Albe ; Lettres et épigraphes en vers et en prose par F. Mistral et J.-B. Roùquet; Nostro Reino, pièce de vers par J.-B.,Rouquet ; — Notice historique sur Gigouzac, par M. L. de Valon ; — Mouvement de la population dans le Lot, par M. A. Combes ; — Bibliographie du Lot, par M. Girma; —suite de l'Essai d'un Armoriai Quercynois, par votre Secrétaire général.

Nous aurions bien voulu pouvoir imprimer un plus grand nombre de mémoires, mais nos finances modiques; défendues d'ailleurs avec un soin jaloux par notre excellent trésorier, M. Calvet, nous interdisent toutes largesses. Nous ne pouvons qu'en exprimer, une fois de plus, nos vifs regrets.

Notre bibliothèque s'est enrichie des ouvrages et brochures suivants, offerts par leurs auteurs : Soulayrès de Renhac, par' M. le Dr Puech ; — OEuvres, de M. Antony Landes, .2 volumes manuscrits, offerts par son frère, M. Henri Landes ;— Essai historique sur Lauzerte par M. l'abbéTaillefer ; — Le Château de Saint Puy, ses anciens seigneurs et la famille du maréchal de Montluc, par M. Judet de la Combe ; — Les premiers fascicules des Archives Ombriennes, par M. l'abbé Sol ; — Dictionnaire des institutions, moeurs et coutumes du Rouergue, par M. A. Affre; — l'Oppidum des Nitiobriges, par M. Momméjà; - l'annuaire-Almanach du Lotr pour 1904, et la réimpression de Lous gommons motats, ouGortzo-Lisso et Gulo-Fresco par M. Ad. Brugié, offerts par M. Girma, — Nostro reino, poésie par M. Rouquet.—La Fronde en Agenais, par M. le Dr Couyba ; — Les rôles gascons, 2 volumes avec un supplément, publication du ministère de l'Instruction publique, qui nous ont été attribués, grâce à l'intervention de notre regretté Président honoraire, M. G. Larroumet.

Tel est, Messieurs, le résumé de notre vie académique, durant l'année qui s'écoule ; il me reste en terminant, à m'excuser d'avoir abusé dé votre bienveillante attention et aussi d'accaparer dans le Bulletin, par un trop long rapport, des pages qui auraient put ètre infiniment mieux occupées

Décembre 1903,


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PROCÈS-VERBAUX DES SEANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES DU LOT

PENDANT LE 4e TRIMESTRE DE 1903

Séance du 5 octobre Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Daymard, Esquieu, Greil, Girma,

M. le Président fait, en quelques mots, l'éloge de M. Gustave Larroumet, président d'honneur de notre Compagnie, et rappelle combien il s'intéressait à nos travaux, quel dévouement il nous a témoigné en toute circonstance, quels services il nous a rendus.

La Société prie M. Daymard de vouloir bien offrir à la veuve de notre éminent confrère l'expression des profonds regrets que sa perte lui cause et l'hommage de ses respectueuses condoléances.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, le procèsverbal de la séance du 28 mai 1903. On a annexé à ce procès-verbal le compte rendu de l'excursion archéologique et du congrès à Villefancbe de Rouergue. On y trouve la reproduction d'une des charmantes allocutions de notre confrère M. Depeyre, qui représentait la Société des Etudes à ce rendez-vous des Compagnies savantes, et celle de M. le chanoine Pottier, président de notre soeur du Tarn-et-Garonne, qui rappelle avec humour qu'une partie de son département est formé d'un grand lambeau du Quercy.

La Revue de Saintonge et d'Aunis. XXIIIe volume, 5e livraison, 1er sept. 1903. — P. 339, publié une notice bibliographique sur l'ouvrage de MM. Gary et Galabert ; Galiot de Genouillac, seigneur d'Assier.

M. le Président donne communication d'une lettre de M. Brugalière, maire de Floressas, qui fait part à la Société des Etudes du projet formé


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d'ériger un monument en l'honneur de Paul Froment à Floressas, sa commune natale, et qui prie notre Compagnie de s'intéresser à cette idée et d'aider à son exécution.

La Société charge M. Daymard d'organiser un Comité.

M. le Président communique également une lettre de M. Gras, de Sérignac, qui annonce que des découvertes récentes, faites à Luzech, celle en particulier, d'une fontaine dont l'emplacement répond exactement au texte des Commentaires, l'ont convaincu que là se trouve le véritable emplacement d'Uxellodunum. Il demande à la Société de vouloir bien se transporter avec lui sur les lieux où il offre de faire la preuve de ce qu'il avance.

La Société décide de faire une excursion archéologique à Luzech, le samedi 24 octobre, et elle y convie ceux de ses membres qui seront libres ce jour là.

M. Daymard dépose une brochure de notre confrère,M. Momméjà, conservateur du Musée d'Agen, intitulée l'Oppidum des Nitiobriges, que son auteur offre à la Société. C'est une savante étude sur une vieille place de guerre gauloise, située sur une des collines qui environnent Agen,et dont de nombreux vestiges subsistent encore.La société remercie M.Momméjà.

Séance du 12 octobre

Présidence de M, le Chanoine GAR Y, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Combes, Daymard, Delpérier, Esquieu, Fourastié, Fourgons, Girma, Greil, Piettre, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues, entre autres, le Discours prononcé par M. A. Roux, professeur de Lettres, à la distribution des prix du collège de la Châtre, le 1er août 1903, dont notre confrère nous fait hommage.

La Société remercie M. Roux.

Dans le Bulletin de la Société des originaires du Lot, (,1er et 2e trimestres de 1903), M. lé Secrétaire général signale, p. 1.— !L'excursionnisme dans le Lot, compte-rendu d'une exploration du Haut-Quercy, accompagné de deux gravures; p. 7. — Notice sur les Etats de la vicomte de Turenne, par M. J. Miret; p. 15.— Le général de Colomb, notice biographique accompagnée d'une photographie ; p. 23. — Effet de Luno, poésie patoise extraite de Flous de Primo, par Paul Fromônt


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M. le Président donne lecture d'une lettre du Comité Girondin d'art public qui engage notre Compagnie à constituer dans son sein une section qui « s'occuperait utilement de toutes lés questions relatives à la protection des oeuvres d'art tant anciennes que modernes, à la conservation d'édifices publics ou privés ayant un caractère historique ou archéologique, à la sauvegarde de certains quartiers pittoresques, au percement de voies nouvelles, à la création et à l'ornementation des places et des promenades ; en un mot, à tout ce qui intéresse le Déeor public de nos cités. »

La Société décide qu'elle prendra en considération l'idée qui lui est soumise et la réalisera le plus tôt possible.

MM» Daymard et Viguié donnent lecture de lettres qui leur ont été adressées par M. Gras au sujet des découvertes récentes faites à Luzech.

M. Daymard fait part des découvertes intéressantes faites au cours des travaux de construction d'un aqueduc dans la partie basse de la rue de la Liberté, à Cahors:

1° Au droit du n° 28 de la rue, c'est-à-dire du milieu du jardin de la cathédrale, et à une profondeur de lm80, on a trouvé trois morceaux de corniche, en grès gris foncé, avec une ornementation géométrique très simple. Il est probable que ces matériaux faisaient partie du portail du palais épiscopal que Saint-Didier avait fait bâtir en cet endroit, au VIIe .siècle, et qui fut détruit par un incendie vers 1350. Ce grès ressemble à celui de l'église Saint-Géry de Cahors ; il a été mis de côté pour être placé au musée.

2° A l'angle de la place Clément-Marot et de la rue, on a trouvé, à une profondeur de 50 centimètres, un magnifique sarcophage en marbre blanc, sur une face duquel est sculptée une chasse au sanglier et au cerf.-Le savant conservateur du musée d'Agen,M. Momméja, qui est venu le voir, nous a promis de lui consacrer une étude spéciale destinée au Bulletin de notre Société.

3° Enfin, sur la place même de la Cathédrale, on a trouvé, à une profondeur de quelques centimètres seulement, les fondations d'un mur important,dans la direction sud et ouest.Sur le registre des délibérations de la municipalité de 1703, on lit qu'en 1688 les consuls, pour agrandir la place, achetèrent la maison de M. Delatour-Fillol qui s'avançait sur la placedù côté de l'évêché; ils cédèrent à l'évèque la partie de cette maison qui s'avançait dans la cour du palais épiscopal.

M. Cangardel, notaire à Marminiac et Conseiller général du canton de

19


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Gazais, demande à faire partie delà Société à titre de membre correspondant.'Il'est'présenté par MM. Daymard et Girma. Conformément aux statuts, cette demande sera l'objet d'un vote à la prochaine séance.

Séance du 19 octobre

Présidence de M. le Chanoine GAR Y, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Delpérier, Esquieu, Girma, Greil, Viguié. M. le secrétaire général dépose les publications reçues, dans lesquelles il signale certains articles qui intéressent notre histoire locale. Dans le Bulletin de la Société archéologique de la Corrèze ( à Brive ), T. XXV, 3e livraison : Bistoire locale, un Coin du vieux Brive, par M.L. de Saint-Germain. On. y.trouve, p. 430, une notice généalogique sur la famille Cavaignac, originaire du Lot, mais dont un membre, Jean-Baptiste Cavaignac s'était établi à Brive en 1790.

Dans le Bulletin de la Société Anégeoise des sciences, lettres et arts, vol. 9. n° 4, Histoire de la maison de Foix-Rabat, par M. G. Doublet. Il y est question, page 188, des Comminges, vicomtes de Bruniquel.

M. Cangàrdel, notaire à Marminiac et Conseiller général du canton de Cazals. est admis à faire partie de la Société à titre de membre correspondant.

M. l'abbé Viguié donne lecture d'un mémoire où M. Gras résume les arguments nouveaux qui lui servent à identifier l'oppidum de l'Impernal, près Luzech, avec Uxellodunum, et où il démontre les erreurs commises par divers traducteurs des Commentaires.

M. Louis-Joseph de Bar, d'Argentat, demande à faire partie de la Société, en qualité de membre correspondant. Il est présenté par MM. Greil et Gima.

La Société ne se prononcera sur cette demande qu'à ■ sa prochaine séance, comme l'exigent nos statuts.

Séance du 26 octobre

Présidence de M. DA YMARD, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Depeyre, Esquieu, Fourastié, Greil, Piettre.


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Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Président donne lecture du compte rendu de l'excursion faite à Luzech samedi dernier, cette pièce sera insérée dans le Bulletin de l'année courante.

M. Joseph de Bar, d'Argentat (Corrèze) est admis à faire partie de la Société en qualité de membre correspondant.

Séance du 9 novembre

Présidence de M. le Chanoine GAR Y, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Combes, Daymard, Esquieu, Fourastié, Girma, Greil, Piettre, Rouquet.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues et donne lecture d'une Notice nécrologique sur M. Gustave Larroumet,le regretté président honoraire de la Société des Etudes, composée par notre confrère M. Roux. Ce travail est destiné au Bulletin.

M. Girma offre à la Société un exemplaire de l'Annuaire-Almanach du Lot pour 1904 qu'il vient d'éditer. Cette publication contient entre autres choses intéressant l'histoire locale, la biographie et le portrait de notre compatriote M. Alfred Margis, compositeur de talent, auteur de la célèbre Valse bleue — et la réimpression du poème patois d'Ad. Brugié : Lous gourmonts motals ou Gortzo-Lizo et Gulo-Fresco, publié par M. J. Baudel, dans le Bulletin de la Société des Etudes de 1876.

M. J.-B. Rouquet donne lecture de plusieurs pièces de vers : Lou Rèicouxet é lou Possérat, fable dédiée à Mistral ; A Toi ; Un vieillard ; Vieux casque; A mon fils Paul Rouquet; Reliques.

M. Daymard lit quelques notes sur deux vieilles églises romanes du canton de Cazals, celles de Gindou et de Marminiac : 1° celle de Gindou, en forme de croix latine. Les ouvertures, ainsi que les voûtes de la nef, des deux chapelles et du choeur sont en plein ceintre; celle de l'abside est en cul de four et celle du transeps est portée par une croisée d'ogive. Le clocher carré et massif est au dessus du transeps. On peut la dater du xiie siècle. —2° celle de Marminiac est semblable à la précédente, à l'exception du clocher qui est placé, ici, sur le narthex.

Ce clocher, très massif,et percé de meurtrières, a dû servir de fort. Une des cloches porte une inscription gothique, qui n'a pu être déchifrée à cause de la difficulté d'accès.


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Séance du 16 novembre Présidence de AI. le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Daymard, Esquieu, Fourastié, Greil, Piettre, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. l'abbé Viguié donne lecture d'une lettre de M. Gras, de Sérignac, qui demande à la Société des Etudes de vouloir bien « traduire rigoureusement la partie des Commentaires de César qui a trait à Uxellodunum et principalement neuf phrases indiquées », où sont contenus les détails topographiques pouvant servir à indiquer la position réelle du célèbre Oppidum gaulois. Jusqu'ici, en effet, les divers traducteurs de César n'ont pas serré le texte d'assez près et se sont contredits sur divers points ou ont donné des interprétations visiblement fautives; La Société accepte la proposition qui lui est faite et décide qu'elle nommera une commission chargée de procéder à ce travail.

M. Fourastié continue la lecture des Coutumes et Privilèges de la ville de Sainie-Spérie (Saint-Céré).

Séance du 23 novembre

Présidence de M. le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Combes, Daymard, Esquieu, Fourastié, Greil, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publicatiens reçues.

La Société désigne MM. Combes, Daymard, Esquieu et Viguié pour faire partie de la Commission chargée de traduire les textes des Commentaires de César qui se rapportent à Uxellodunum.

M. Fourastié donne lecture d'une copie du « Testament de Messire Claude d'Hébrard de Saint-Suplice, grand archidiacre de Cahors. » Ce document, daté de 1649, nous apprend que c'est Claude d'Hébrard qui avait fait bâtir « la chapelle de N. D. de l'église des révérends pères de la Compagnie de Jésus de Cahors » — la chapelle du lycée actuel — où il Veut qu'après sa mort son corps soit enseveli.


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M. Esquieu lit une Notice historique sur Gigouzac, écrite par notre confrère M. Ludovic de Valon. Ce travail, très documenté, est destiné à compléter la monographie de cette commune publiée dans le tome XIIIe de notre Bulletin par le regretté M. Calmon. De plus, l'auteur nous annonce qu'il est le prélude d'un travail plus important sur cette localité.

Séance du 30 novembre

Présidence de M., le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Combes, Daymard, Esquieu, Girma, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Daymard analyse un testament de demoiselle Marie de Larrozede Miramond, veuve du sieur Jean de Ribayroles, sieur de la Garinie paroisse d'Aynac, qui institue pour héritiers ses onze enfants dispersés en diverses paroisses du Haut-Quercy où ils ont des fiefs. L'aîné, qui est titré sieur de la Garinie, comme son père, habite en son repaire de Vielfoy, paroisse de Bannes ; le cadet, sieur de Boisset et avocat en Parlement, est établi à Assier ; le sieur de la Valade demeure à Théminettes ; le sieur de Lafon s'est fixé à Mellac, paroisse de Saint-Vincent ; le sieur de Roumégoux est à Séniergues, où il voisine avec son frère, le sieur de Frioulens, habitant du village de Baldy, paroisse de Goudou ; le sieur de la Rode occupe le château de Bens, près Laçapelle-Marival. C'est le sieur de la Roque, le dernier né, le Benjamin de la famille, que sa mère constitue son héritier universel.

Outre ces huit garçons, Marie de Ribayroles avait trois filles dont l'une avait épousé le sieur Blaclard del Cassan de Pontverny, l'autre, restée fille.habitait avec son frère à Vielfoy et la troisième, mariée à noble Louis. de Renaud, était morte ne laissant qu'une fille.

Cet acte, qui nous fait connaître une famille de petite noblesse quercynoise à la veille de la Révolution, et nous la montre prolifique comme on l'était alors, est daté du 30 janvier 1775. Détail à noter: la testatrice n'a pas signé « pour ne scavoir » ; en revanche, l'original porte les signatures de Jean Castanié et de Pierre Delprat, laboureurs habitants du village de la Garinie.


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De la petite noblesse nous passons à la grande avec M. le Chanoine Gary, qui nous lit le brouillon d'un acte d'hommage rendu aux commissaires de Sa Majesté, le 21 juillet 1787, par Louis Caron, au nom de M. le marquis Alexis Roger François du Pouget de Nadaillac de Saint-Pardoux, major de cavalerie, et de dame Marie-Françoise-Adélaïde-Henriette de Baral, comtesse douairière de Nadaillac dont il est l'agent et chargé d'affaires, et qui l'ont fondé de procuration parce qu'ils résident à Paris.

Cet acte communiqué par M. Decros, curé de Nadaillac, contient une description détaillée de la terre, seigneurie et château de Nadaillac, sur lesquels lesdits seigneurs ont « toute j uridiction et justice haute, moyenne et basse », ainsi que de la seigneurie, terre et château inhabité du Roc des Rouges, dont le seigneur de Nadaillac jouit et possède le tiers « par indivis avec M. d'Arches, qui jouit les deux tiers restans. »

M. Gary lit également une dissertation littéraire de M. l'abbé Guilhou sur des poésies de M. Théodore de Lavaur Laboisse, conseiller général de Saint-Céré .(avril 1853), et une touchante lettre écrite en 1795 par les « prêtres français du département du Lot exilés en Espagne, à leurs confrères et autres bons catholiques du même département.»

Séance du 7 décembre

Présidence\de M. le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance: MM. Daymard, Esquieu, Girma, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Dans la Revue des Langues romanes (septembre-octobre 1903), il signale un article de M. Maurice Grammont intitulé Etapes sur levers français, où sont, vivement combattues les théories émises par M. Jules Combarieu, ancien président de notre Société, sur l'assonnance et Vallitération, dans l'ouvrage qui a pour titre : Les rapports de la musique et de la poésie..

En revanche, la Rivista del Collegio amldico, de Rome, dans son numéro d'octobre 1903, p. 655, publie un article élogieux au sujet du remarquable travail de notre confrère M. Ed. Albe : Autour de Jean XXII.

Nous voyons avec plaisir la consciencieuse érudition d'un des nôtres appréciée en Italie.

M. Girma offre à la Société, qui le remercie, un exemplaire du tirage à part de la poésie patoise d'A. Brugié : Lous gourmons motats, publiée dans l'Annuaire-Almanach du Lot pour 1904.


—279La

—279La intéressante publication le Bulletin monumental ne se trouvant malheureusement dans aucune bibliothèque publique de Cahors, M. Daymard a bien voulu relever et signaler les notes ou articles concernant le Quercy, qui sont contenus dans les premiers volumes :

Année 1871. Une note sur Figeac et ses monuments.

Année 1873. Une étude sur Castelnau, par l'abbé Poulbrière.

Années 1867 et 1873. Notes sur le Quercy, par M. de Rouméjoux.

Année 1876. Dessin et description du magnifique sarcophage en marbre blanc, trouvé aux environs de Lalbenqne, et acquis par M. Basilewski (Paris, 49, rue Blanche), en concurrence avec le musée de Saint-Germain et avec la basilique de Saint-Denis.

M. Viguié signale un article de M. l'abbé Albe, paru dans le [numéro du 7 novembre de la Revue religieuse de Cahors et de Roc-Amadour, où se trouve élucidé un détail, resté jusqu'ici assez obscur, des annales ecclésiastiques de notre diocèse.

L'inscription de Moissac où est relatée la consécration de la célèbre église abbatiale en 1063 nous apprend que « Foulques Simonis, évêque de Cahors, fut exclu » de cette cérémonie. Que signifie, au juste, le mot Simonis? Nos annalistes se sont partagés sur son interprétation. Lacroix, Foulhiac et Lacoste affirment que c'est tout simplement un nom de famille ; Dominici, au contraire, croit y voir une imputation de simonie. C'est Dominici qui a raison. M. Albe, en effet, a retrouvé, dans un ouvrage publié en Allemagne il y a quelques années, deux lettres du pape Alexandre II, l'une au clergé et au peuple de Cahors, l'autre à l'évêque du Puy (ou d'Albi), desquelles il résulte que Foulques, évêque de Cahors, accusé faussement de simonie, fut dégradé, puis remis en possession de sa charge, après avoir démontré péremptoirement son innocence devant le Pape, les Cardinaux et les Evèques réunis à Rome en Concile.

M. le Chanoine Gary donne lecture d'une virulente et spirituelle satire, en vers patois, contre cinq personnages, Liauzu, Cas, Cassaigne, Taillefer et Bo, qui s'étaient signalés par leurs-violences, à Figeac et dans les environs, pendant la Terreur. Cette pièce semble dater de la première année du Directoire (1795-1796).

M. Gary lit aussi une touchante Relation de la mort de Mgr l'Evêque de Montauban, écrite à peu près à la même époque, d'après le récit d'un témoin occulaire. Mgr Le Tonnelier de Breteuil, évêque de Montauban, succomba dans les prisons de Rouen, à la misère et à la maladie.


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Séance du 14 décembre Présidence de M. le chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Daymard, Esquieu; Greil, Vigpié.

M. Daymard fait une intéressante communication sur la vente des sculptures du château de Montai qui a eu lieu vendredi, 11 décembre dernier. En voici un résumé.

Le château de Montai, près Saint-Céré, bâti en 1523 par Jehanne de Èalsac, dame de Montai, était un chef d'oeuvre de la Renaissance française. En 1881, un industriel s'en étant rendu acquéreur, fit enlever toutes les sculptures qui l'ornaient et les transporta à Paris.

Une partie de ces sculptures fut vendue aux enchères le 6 mai 1881. La grande cheminée de la salle des gardes atteignit, à elle seule, le prix de 50 000 francs.

Par suite d'un long procès, ce qui restait n'a été vendu aux enchères que vendredi dernier, à Levallois-Perret. Grâce aux actives démarches de notre dévoué compatriote M. le Doctenr Cayla, le Musée du Louvre a acquis deux bustes, celui de Jehanne de Balsacet celui de son fils Robert, qu'il a payés, le premier 15,100 fr. et le second 15,500 francs.

Un riche et généreux amateur a acheté, pour le musée de Cluny et le musée des Arts décoratifs la frise de la cour d'honneur, composée de 10 compartiments, d'une longeur totale de 32 mètres, et une lucarne ornée d'un oiseau fabuleux à deux têtes et de deux guerriers soutenant un écusson, avec la divise Plus d'espoir dans un cartouche. La frise a coûté 17,500 fr. et la lucarne 15,500 francs.

Voici les prix atteints par quelques autres objets :

Buste de vieillard (François de Scorailles) 6,100 fr. ; Porte d'entrée du rez-de-chaussée, 17,200 fr.; porte d'entrée du 1er étage, 17,500fr.; deux lucarnes, 13,000 fr., chacune:

L'ensemble de cette vente a produit 146,870 francs. Ces détails ont été fournis à notre confrère par son frère M. le Docteur Daymard, qui assistait aux enchères.

M. Daymard a complété sa communication en mettant sous nos yeux le Catalogue de la vente, illustré de belles planches phototypiques et de descriptions empruntées au journal l'Art et dues à la plume de M. Henri Jouin.


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M, le Chanoine Gary donne lecture d'un travail de M. l'abbé Albe sur les Indulgences accordées au XI Ie siècle à diverses églises du diocèse. Les églises qui en bénéficièrent sont celles des Frères Prêcheurs de Cahors ( 15 mars 1304 — Benoit XI pape ) ; de Saint-Barthélémy ( 17 mars 1320, 27 mai 1326 — Jean XXII) ; des Carmes de Cahors (21 janvier 1331 — Jean XXII) ; Saint-Etienne, la Cathédrale (8 janvier et 12 août 1347 — Clément VI) ; les Grands Augustins et les Clarisses de Cahors (14 mars 1343, 20 octobre 1345, 8 juillet 1342 — Clément VI); la chapelle de SaintJean l'Evangéliste, bâtie par Pierre de Méonac dans l'église de la Daurade (8 avril 1346 — Clément VI) ; l'église de Saint-Maurice (31 octobre 1347 — Clément VI) ; la chapelle de Sainte-Quitterie (27 avril 1382 — Clément VII); les Carmes de Figeac (30 novembre 1344 — Clément VI); l'église paroissiale N. D. de la Capelle, de Figeac (27 juin 1345 — Clément VI).

Ces indulgences étaient accordées aux fidèles qui, en réparation de leurs péchés, faisaient des aumônes à ces églises ou chapelles dont la

plupart étaient reconstruites ou restaurées en ce moment là.

Notons une formule qu'on trouve à la fin de toutes les bulles de concession et qui marque bien que, dans l'esprit des Papes qui les accordaient,

ces faveurs ne devaient pas avoir même les apparences d'un commerce quelconque. Il est dit que ces indugences ne seront jamais portées à destination par un homme qui s'occupe de négoce, sans quoi elles sont nulles de plein droit.

Séance du 21 décembre

Présidence de M. le Chanoine GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Daymard, Esquieu, Girma, Piettre, Viguié.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans la Tradition, n° de décembre 1903, un article bibliographique sur l'ouvrage de MM. Durand-Lapie et Lachèvre récemment publié sous ce titre: François Maynard et François Ménard, Ce sont deux, poètes du XVIIe siècle qu'une similitude de noms a souvent fait confondre. M. Garrisson, un des derniers éditeurs de François de Maynard les a pris pour un seul et même personnage,

François de Maynard, le plus célèbre des deux, est notre compatriote. Il appartenait à une vieille famille parlementaire originaire de Saint-Céré où il passa les dernières années de sa vie et où il mourut.


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François Ménard était avocat à la Cour du Parlement de Toulouse et au Présidial de Nîmes.

Le volume publié par MM. Durand-Lapie et Lâchèvre donne 76 pièces de François de Maynard omises par Garrisson et annonce une édition définitive des oeuvres du poète quercinois.

M. Daymard fait une communication sur l'église de Puybrun qu'il a. visitée récemment. Cette église n'offre rien de bien remarquable dans son ensemble et elle a subi de nombreuses restaurations. Mais sur le chapiteau d'un pilier de la nef on lit cette inscription qui fixe la date de la construction de l'édifice : L'AN: M.D.L.XIIIS: LE XXII DE [CEMBRE]

Dans le clocher, à côté d'une des ouïes, on voit une longue chaîne de fer dont un des bouts est scellé au mur et l'autre porte un collier articulé fermé par une clavette. M. Daymard pense que ce carcan a dû servir à attacher les criminels condamnés à l'exposition ou au pilori.Cette explication est d'autant plus vraisemblable, comme le fait remarquer M. l'abbé Poulbrière dans une lettre communiquée à la Société, que ce clocher a servi, au XIIIe siècle, de donjon et de beffroi à la bastide de Puybrun.

M. Gary donne communication d'un nouvel article de M. l'abbé Albe paru dans les Annales de Saint-Louis, n° de janvier 1904. Notre érudit confrère ;nous fait connaître les prélats d'Italie originaires du Quercy au XIVe siècle. A côté de quelques noms connus il y en a un grand nombre d'ignorés. Un paragraphe spécial est consacré au bienheureux Bertrand de Saint-Geniez. Sont mentionnés dans cet article Armand de Rozet, de Flaugnac, Gaucelme de Jean, Guillaume Truel, de Cahors, Pierre Marin, Pons Stéphani, de Gigouzac, Bertrand de Pechpeyroux, Bertrand de SaintGeniez et sa famille, Gasbert d'Orgueil et Pierre du Cluzel près Pontcirq, Géraud de Magnac ou Magny, près Montcuq, Hildebrand Comte de Cahors (?) Fortanier de Vassal, Pierre de Bruniquel, peut-être Pierre et Jean de Cahors, Armand Sabatier de Montcuq, Etienne Hugonet, Bertrand Tissandier, Géraud d'Anglars, près de Lacapelle-Marival, Etienne Bénier, de Salignac. M. Albe ajoute quelques noms d'autres personnages ecclésiastiques ou laïques : Louis de Balène, Raymond de Béduer, Raymond de-Gauzens et Pierre de Penne.

M. Esquieu donne lecture du procès-verbal d'une enquête ou inquisition faite vers 1650 par le viguieret juge de Cahors. De cette enquête il résulte que M. François d'Héliot, conseiller à la Cour des Aides de Cahors, se promenant un soir avec son collègue, M. Antoine Mostolac, fut assailli, devant la porte de la Cathédrale, par un nommé Préfontaine, écolier,


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Galtier fils, médecin, Jean de Vallet, avocat, d'Issala, aussi avocat et Drouan, médecin. Ils l'insultèrent, le menacèrent de mort, le frappèrent à coups de poings, de pieds et même de poignard. Il leur échappa, mais ces forcenés le poursuivirent et il dut se réfugier dans la maison du sieur Birou, procureur, ou ils essayèrent vainement de pénétrer après lui.

Me Mostolac, Me Birou, ses clercs et six autres témoins attestent la véracité de ces faits.

Ce document a été communiqné par notre confrère, M. le comte d'Armagnac.

Notre confrère, le félibre J.-B. Rouquet, offre à la Société, qui le remercie, un exemplaire du tirage à part de son poème patois en l'honneur de la langue romane: Nostro Reino, dédié à Frédéric Mistral.

Séance du 28 décembre

Présidence de M. le Chanoine, GARY, président semestriel

Assistaient à la séance, MM. Combes, Daymard, Delpérier, Depeyre, Esquieu, Girma, Greil, Piettre.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire-général dépose les publications adressées à la Société.

Conformément aux statuts, les membres présents, après avoir entendu la lecture des Rapports annuels du Secrétaire-général et du Trésorier, procèdent au renouvellement, au vote secret, du Bureau et des Commissions. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Présidents semestriels: MM. A Combes ff, Contrôleur de la caisse d'Epargne, et le Docteur Piettre, Professeur agrégé au Lycée Gambetta,

Secrétaire-Général: M. L. Esquieu, publiciste.

Secrétaire des séances : M. l'abbé Viguié, professeur.

Archiviste-Bibliothécaire: M. Girma ff, Libraire-Editeur.

Trésorier: M. P. Câlvet, Représentant de Commerce.

Conseil d'Administration : Les membres du Bureau, MM. J. Daymard I f|, et J.-B. Rouquet 1ff.

Commission du Bulletin: Les membres du Bureau, MM. Comharieu, 11| #. Delpérier, Depeyre, le chanoine Gary ff, Greil I ff.


— 284 —

BIBLIOGRAPHIE DU LOT

ANNÉE 1903

ALBE (l'abbé E.). —.Autour de Jean XXII. — Les familles du Quercy 2e partie — III. Neveu et petit neveu du Pape ; Les Cardaillac.

Cardaillac. in-8 de 50 pages. — 1 fr. — Rome, imprimerie de la Paix de Philippe de Guggiani.

(Extrait des Annales de Saint-Louis-des-Français, VIIe année, fas. IIIe - avril 1903.)

ALBE (l'abbé E.). —Autour de Jean XXII. — Les familles du Quercy 2epartie— IV. Dernierneveu et autres parents. Brochure in-8 de 52 pages. — 1 fr.

(Extrait des Annales de. Saint-Louis-des-Français, VIIe année, fas. IVe. - juillet 1903. ALBE (l'abbé E.), — Quelques-unes des dernières volontés de Jean XXII. — Brochure in-8 de 16 pages.

(Extrait du Bulletin de la Société des études. — Cahors, imprimerie F. Delpérier).

Annuaire-Almanach pour le département du Lot pour 1904 (26e année), contenant les prévisions du temps, par J. Bivès (du Gers), et les adresses commerciales et industrielles des cantons. Petit in-8 carré, 311 p. avec 400 grav. Cahors, impr. Delpérier ; lib. Girma. Tous les libr. du départ. 60 cent.

Annuaire général, historique, administratif, judiciaire, commercial du département du Lot pour 1903, publié sous les auspices de M. le préfet et du conseil général, In-8, 332-VIII pages et annonces. — Cahors, imprim. Ve Pignères et fils ; tous les libraires, 1903, 1 fr.50.

Annuaire pour 4903 de l'Association amicale des anciens élèves du Lycée Gambetta à Cahors. Brochure in-8 de 48 pages. — Cahors imp. Pignères.


ARDOUIN-DUMAZET. — Voyage en France ; par Ardouin-Durnàzet. 31e série : Agenais ; Lomagne ; Bas-Quercy (Agenais, Lomagne, Gaure, Fezenzaguet, Fezensac, Eauzan, Condomois, Bas-Quercy, Rivière-Verdun). Département de Lot:et-Garonne et de Tarn-et-Garonne ; Nord du département du Gers ; Sud du département du Lot ; Parties de la Gironde et de la Haute-Garonne. In-16, 352p, avec . 22 cartes ou croquis. — Nancy, impr. et libr. BergerLevrault et Cie. — Paris, librairie de la même maison. 1903. 3fr. 50.

BLANC (Joseph).— Au Drapeau de « La Fraternelle » conférence faite à Belvèze le 13 septembre 1903 à l'occasion de la fête annuelle de cette Société de secours mutuels, — Brochure in-18 de 8 pages. — Limoux, impr. et libr. J. Méric.

BRUGIE (A.). — Lous Gourmons motats ou Gortzo-Lizo et Gulo-Fresco. — Poème patois du XVIIIe siècle, 2e édition .—Brochure in-8

de 24 pages. — 1 fr.

(Extrait du Bulletin de la Société des Études du Lot, tome IIe, 4e fascicule 1876. Cette pièce patoise, petit chef-d'oeuvre de notre littérature locale, fut imprimée pour la première fois, en 1841 et tirée à 60 exemplaires par la librairie Techner de Paris.

BALAGAYRIE (J.). — L'Évêque apostat, drame historique en trois actes, par Jean Balagayrie. In-16, 95 pages pages. Cahors, imprimerie Delpérier.

CABANES (Dr A.). — Les Indiscrétions de l'Histoire. 1 volume in-16 illustré, 3 fr. 50. Paris, Albin Michel.

CABANES Dr A. et L. NASS. — Poisons et Sortilèges (les Césars ; Envoûteurs et Sorciers ; les Borgia) ; in-16, VIII-312 pages. — Paris, imp. et lib. Plon-Nourrit, 3 fr. 50.

CADIERGUES (Dr E.) et Karkowski. — Plus de religieux ! Plus de religion § Ou ALLONS-NOUS ? Brochure in-16 de 36 pages. — 0 fr.50. Cahors, imp. Cadurcienne.

CALMON-MAISON. — Le Maréchal de Château-Renault (1637-1746); in-8, IV-380 p. et portrait. Coulommiers,imprimerie Brodard. — Paris, librairie Calmann-Lévy. — 7 fr. 50.

CAYLA (Dr F.). — Nécessité d'une réforme électorale ; Suffrage universel progresif et rationnel. - In-8, 24 pages avec gr. Bordeaux, imprimerie Gounouilhou. — 0 fr. 25.


- 286CAYLA

286CAYLA Dr F.). - Le tabac Chiqueurs et Fumeurs; Hygièe du priseur, du chiqueur et du fumeur ; Doses de tabac

permises). — In-8; 80 p. avec grav.—Bordeaux, impr. et libr. Gounouilhou. — 50 cent. GLARY (Dr Marcel). — La Position de la Rose en Oto-Rhino-Laryngologie (thèse). — Brochure in-8 de 112 pages. — Paris, Vigot frères, éditeurs. Imp. Deverdun à Buzançais (Indre). CONTOU (Ernest). — L'École de l'Avenir. — Conférence faite [au théâtre de Cahors le- 4 janvier 1903. — Brochure in-8 de 24

pages.—Cahors, impr. Delpérier. DEPEYRE (E.). — Visite du diocèse de Cahors par Simon de Beaulieu archevêque de Bourges, 1285-1290-91. — Brochure in-8 dé 56 pages. —Cahors, imp. Delpérier. (Extrait du Bulletin de la Société des Études du Lot.)

Discours prononcé par M. A. Roux, professeur de Lettres à la distribution des prix du collège de La Châtre, le 1er août 1983. Brochure in-8 de 12 pages. — La Châtre, Impr. Mentu. .DC (Dr Louis) .— Rhumatisme tuberculeux, Hydrocèle, essentielle, primitive, d'origine tuberculeuse (thèse).— Brochure in-8 de 52 pages. — Lyon, J. Prudhomes, imprimeur. FONTANILLES (Dr M. J. P). — Mes principes d'exercice médical. — In-8,

19 pages.— Toulouse, imprimerie Lagarde et Sebille. FRÉJAVILLE (Gustave). — La Peur d'Aimer, comédie en un acte. — Brochure in-18 de 36 pages. — Toulouse, Société. Provinciale d'édition. — Imp. Vialette et Berry.

Géographie Pittoresque ; Livraison 145-146 (LE LOT). — 32 pages ornées de gravures noires et en couleur fat. grand in-8° ; les deux livraisons : — 1 fr. 20.— Paris. L.-E. Flammarion. Grand-Annuaire pour le département du Lot pour 1904, contenant les prévisions du temps par Xaintrailles ( d'Issoire, Puy-deDôme).— In-8° de 336 pages avec illustrations.— Cahors, Imprimerie Plantade, librairie Délsaud.—60 centimes. GRIMAUD (Albert). — La race et le terroir, anthologie des Poètes du clocher,mouvemeht Littéraire Provincial.—1 vol. in-8° de 496 pages. — 6 francs,— Cahors. — Petite Bibliothèque

Provinciale Coopérative de lecteurs et d'auteurs.— Imp .Coueslant.


— 287 —

Quelques pages de ce volume sont consacrées, sous le titre de Quercy ou Caorsin et Le Quercy dans la littérature, à quelques uns de nos écrivains et poètes,nous y avons constaté quelques omissions regrettables.

LACOMBE (P.).— Bibliographie des travaux de M. Léopold Delisle, de l'Institut, administrateur général de la Bibliothèque nationale. — In-8, XXXVIII-511 p. et portrait Paris, Imp. Nationale.

Légendes Quercynoises racontées par tante Basiline. — Padirac, Ste Spérie, Valentré ; vol. in-18, de 86 pages. — 0 fr. 60 cent. — Librairie et imprimerie-Baudèl,à Saint-Céré.

Les prophéties de Gambetta. — La Révolution, à bref délai. — prédite par Gambetta, par F. C. vieux candidat libéral.— Brochure in-16 de 32 pages. — 0 fr. 50 centimes. — Cahors,imp. Cadurcienne. — Dépôt à la Librairie J. Girma et chez tous les libraires.

MALGA (l'abbé). — Roland à Rocamadour. — Drame en deux actes, en vers, précédée d'une lettre de monseigneur l'Evêque de Cahors à l'auteur, professeur au Petit-Séminaire de Montfaucon. — Brochure in-8° de 54 pages : 1 franc.

— Cahors, imp. Cadurcienne catholique. MALINVAUD (E.). — Traits généraux de la flore du Lot. Faits remarquables

de géographie botanique récemment observés dans ce département; par M. Ernest Malinvaud, secrétaire-général de la Société botanique de France. — In-8, 7 pages. — Paris, imprimerie Nationale.

( Extrait des Comptes rendus du congrès des sociétés savantes en 1902 (sciences).

MASSABIE (B.). — Vie de Mme Fournie, fondatrice et première supérieure de la maison det la Miséricorde de Cahors ; par l'abbé B. Massabie, vicaire général— In-18 jésus, 334 pages avec gravures et portrait.— Villefranche-de-Rouergue, imp. Bardoux. — Cahors, à la. Miséricorde. — 3 francs.

MASSABIE, vicaire général (l'abbé B.). — Vie posthume du F, Alain de Solminiac, Evêque, Comte et Baron de Cahors, d'après les documents originaux.— 1 vol. in-18 de X-248 pages

— Cahors, imprimerie Plantade.


— 288 —

MARTEL (E.-A.) — Le Gouffre et la Rivière souterraine de Padirac (Lot).—

1 vol. in-18, orné ds 38 grav., 12 coupes ou plans. —

2 fr. Paris, lib. Delagrave ; Villefranche de Rouergue, imp. J. Bardoux.

MARTEL (E.). — Rocamadour et Padirac. — Historique et description.— Brochure in-8 de 16 pages avec gravures. — 0 fr. 50. Extrait de la revue « Le monde moderne. »

MAUREL (l'abbé. P. ). — La vie de Mère la Lavolvène, ou les origines de la Miséricorde de Montcuq. — 1 vol. in-18 de XVI-390 pages ornée d'un portrait. — Cahors, imp. Plantade.

MOMMÉJA (J., conservateur du musée d'Agen). — L'Oppidum des Nitiobriges.— In-8 de 78 pages et 3 planches. — Caen, imp. et librairie, Delesque 1903.

Extrait du Compte rendu du soixante-huitième congrès archéologique de France, tenu en 1904 à Agen et Auch.

MONTORGUEIL (G.). — Mural, album format in-4° contenant 39 grandes planches en couleur par Job. — 12 francs.— Paris, Lib. Hachette.

(Il a été tiré de cet ouvrage 40 exemplaires numérotés sur papier de luxe, comprenant chacun une aquarelle originale. — Exemplaire n° 1 contenant une double planche originale les esquisses, croquis, etc etc.— 500 francs.— Nos 2 à 40 contenant une aquarelle.— 100 francs l'exemplaire.

NICOLAI (Gervais).— Ce qu'ont dit mes cigales.— Poésies fugitives suivies du Barbier de la Reine Berthe, conte grivois en vers et de La prise de Cahors, drame en 1 acte représenté le 12 octobre 1902 sur le Théâtre de Cahors.— Brochure in-8 carré encadrements filets rouge.— Cahors imp. Coueslant. — 1 fr.

Ordo Cadurcensis pro anno Domini 1904.— In-12, 226 pages. — Cahors, imprimerie Plantade.

RABEL (A.).— Le Maréchal Bessières, duc d'istrie. — In-8, 365 pages avec 1 portrait en héliogravure et 10 cartes.—Coulommiers, imp. Brodard. — Paris, libr. Calmann-Lévy.— 7 fr. 50.

RAYSSAC (Gaston). —Agrippa-le-Diable, roman du XIVesiècle, 1 vol. in-18.

— Paris, librairie Dujarric.

ROUSSEL (C), conseiller d'Etat. — Une question algérienne en souffrance.

— In-8, 28 pages.— Beaugency, imp. Laffray fils et gen-


— 289 — dre. — Paris, librairie Giard et Brière, 1903.

(Extrait de la Revue internationale de sociologie. ROUSSEL-DESPIERRES (Fr. Roussel).— L'Idéal Esthétique. — Esquisse d'une philosophie de la beauté. — 1 vol in-18 de 190 p. — 2fr50. — Paris Librairie Alcan. — Coulommiers, imp. Brodard.

(Bibliothèque de Philosophie contemporaine.)

SÀLÈRES (Aristide).— Paul Froument, (notice Biographique). — Saive, son oeuvre. — Brochure in-8 de 36 pages.— Villeneuvesur-Lot, imprimerie Delbergé.

SOL (Eugène).—Archives Ombriennes. — Archives épiscopales de Pérouse. — 2 fasc. in-18 de 120 pages. — Paris, Alphonse Picard. — 7 fr.

SURGÈS (E. de). (Eugène Grangié).— La Belle au Bois Dormant, conte des fées en trois tableaux, un prologue, une transition et un épilogue, tiré de Perrault et mis en vers.— brochure in-18 de 28 pages.-— 0 fr. 50.— Cahors, imprimerie Delpérier.

TAILLEFER (l'abbé).— Les « Nu-Pieds », (1637-1639) Une révolte de Paysans. Page de l'Histoire du Quercy.—Brochure in-8 de 16 pages. — Montauban, imprimerie Forestié.

(Extrait du Bulletin archéologique de Tarn-et-Garoinie.)

Vie du Maréchal Bessière, duc d'istrie.— 1 volume grand in-8 de 120 pages avec gravures. — 2 francs.

(Société Saint-Augustin à Lille (Nord.)

VIGOUROUX (E.).— Code général de la législation et de la jurisprudence françaises, méthodiquement exposées sous forme de traité complet, contenant tous les textes usuels (codes, lois et décrets), les définitions et les principes du droit, l'analyse sommaire des textes non reproduits de la doctrine et de la jurisprudence (arrêts, jugements, circulaires et projets de loi), avec formules et tables transformant le traité en code général annoté et en répertoire alphabétique. — In-8, XXI-224 pages. — Cahors, impr. Plantade. — Paris, librairie Maréchal et Billard, 1902. — 2fr, 50.

VIGUIÉ (l'abbé J.-C). — Pradines et sa Madone du XIIIe siècle. — Notes historiques,ionographiques et archéologiques,brochure in-8 de 42 pages et de deux gravures. — Cahors. imp.

Catholique. J. GIRMA.

20


— 290 —

LISTE DES MEMBRES

COMPOSANT LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

MEMBRES-NES :

Mgr l'Evèque de Cahors ;

M. le Préfet du Lot;

M.- le Président du Tribunal civil ;

M. le Maire de Cahors ;

M. l'Inspecteur d'Académie.

MEMBRES, RÉSIDANTS :

MM.

1873. Armagnac, (comte B. d'), à Cahors.

1889. Aymard, ff (docteur-médecin), à Cahors.

1893. Bessières (le chanoine), curé de Notre-Dame, à Cahors.

1873. Bousquet (Caprais), $fe, anc. pr. du trib. de commerce, à Cahors. 1903 Bràssac (J.), imprimeur, à Cahors.

1881. Galvet, représentant de. commerce, à Cahors.

1872. Combarieu (L.), I f|, #, M. A. archiviste honoraire, à Cahors.

1872. Combes, f|, contrôleur de la caisse d'épargne, à Cahors.

1874. Costes, $fe f|, sénateur, Maire de Cahors.

1878. Depeyre (Etienne), avocat, à Cahors.

1873. Daymard, I ||, ingénieur des arts et manufactures, à Cahors. 1880. Delpérier, imprimeur, à Cahors.


— 291 —

1896. Esquieu (Louis), boulevard Gambetta, à Cahors.

1900. Fourastié, archiviste départemental, à Cahors. 1900. Foissac (Adrien), professeur au séminaire, à Cahors.

1873. Garyi(le chanoine), ||, directeur de la Revue religieuse, curé de la Madeleine près Cahors.

1884. Girma (J.) ||,.libraire-éditeur, à Cahors.

1903. Girma (H)., rédacteur à la préfecture du Lot, à Cahors.

1887. Greil (Louis), I ||,nég. anc. présid. dutrib. de commerce,à Cahors.

1897. Lagarde, conducteur des ponts et chaussées, à Cahors.

1902. Martin (Georges), avocat, boulevard Gambetta, à Cahors. 1877. Massabie (le chanoine), vicaire général, à Cahors. :

1892. Maynard (de), agent d'assurances, à Cahors. 1872. Murât (comte J.), 0 *, ancien député, à Labastide-Murat.

1885. Peyrissac, docteur-médecin, à Cahors. 1900. Piettre (Dr), professeur agrégé au Lycée de Cahors.

1902. Robert (G.), ||, arbitre au tribunal de Commerce, à Cahors. 1873. Rossignol, (le chanoine), aumônier des Dames de Nevers, à Cahors. 1882. Rouquet (I.) ||, félibre, peintre, à Cahors.

1900. Séguy, avoué à Cahors.

1898. Toulouse, ||,architecte, à Cahors.

1873. Valon (J. de), à Cahors.

1903. Valon (H. de), avocat, à Cahors.

1895. Viguié (l'abbé), professeur.

MEMBRES CORRESPONDANTS :

MM.

1896. Albe (l'abbé), à Saint-Louis-des-Français, Rome.

1901. Allemand (l'abbé), curé de Cremps (Lot). 1885. Ancé, curé de Greffeil (Aude).

1875. Arnault, rue de la Madeleine, 6, Toulouse,


— 292 —

1880. Balagayrie, propriétaire,: à Mechmont (Lot).

1887. Balagayrie, ||, instituteur, à Bio (Lof).

1903. Bar (Jos. de), à Argentat (Corrèze) et rue Matignon 5, à Paris. 1897. Barra (Léopold), ||, 47, boulevard .Port-Royal, Paris.

1896. Bastide, *, docteur-médecin, à Tunis. 1894. Belvès, professeur agrégé au Lycée d'Agen. 1901. Bourfhoumieux (l'abbé), curé de Fages (Lot).

1897. Bladier, ||; receveur des postes et télégraphes, à Vierzon.

1887. Blanc (Joseph), ||, docteur en droit percepteur à Belvèze (Aude). 1892. Blin, 0 $fe, lieutenant-colonel en retraite, à Pradines (Lot). 1887. Bourrières, professeur, allées des Zéphyrs, 13, Toulouse. 1900. Bouygues, conservateur des hypothèques, av. de Saxe, 172 à Lyon

1904. Briançon (Fr. de), château de Segadennes, par Soturac (Lot).

1899. Brun, docteur en médecine, à Saint-Céré (Lot).

1897. Cabanes, I. ||, pharmacien, à Gourdon.

1900. Cabanes, docteur-médecin, rue d'Alençon 6, à Paris.

1899. Cadiergues (Georges), doct. en médecine, à Lacapelle-Marival (Lot).

1903. Cangardel ( ), notaire ; conseiller général, maire de Marminiac

Marminiac

1901. Castaigner (René de), aux Bruyères, Saint-Hilaire (Allier). 1889. Castes, instituteur, à Lascabanes (Lot).

1879. Cayla, conseiller à la cour de Poitiers. (Vienne).

1899. Cayla, *,Dren médecine, 31, aven, de Neuilly (Porte-Maillot),Seine.

1901. Cayla, procureur de la République, à Saint-Calais (Sarthe).

1873. Claret, avocat, à-Salviac (Lot).

1897. Combarel (du Gibanel de), au château de Cénevières (Lot).

1885. Combarieu (Jules), *, professeur agrégé, au lycée Louis-le-Grand.

1899. Combelles, curé à Faycelles (Lot).

1894. Cros, instituteur, à Thémines (Lot).

1901. Delard (René), à Floressas (Lot)..

1901. Delbreil (vicomteP.) Château de Fonneuve,par Montauban, T.-et-G.

1875. Delpon, conseiller général, à Livernon (Lot).

1873. Dois, notaire honoraire, à Tour-de-Faure (Lot).

1904. EscayracdeLauture (marquis d'), cours du Jardin public, Bordeaux. ■

1898. Faret, curé de.Divillac, par Castelnau-Montratier (Lot). 1896. Filsac (l'abbé), *, curé de Peyrilles (Lot).


- 293 —

1900. Folmont (IL de Testas de) chat, des Albenquats, par Castelfranc (Lot).

1876. Fontenilles (Jean-Baptiste de), propriétaire à Soucirac (Lot). 1872. Fontenilles (Paul de), ||, inspecteur de la Société française d'archéologie, au château d'Auriol, par Villemur (Haute-Garonne).

1901. Fourgous (J.), licencié en droit, quai de Tounis, 80, à Toulouse..

1902. Goudal (G.), comptable à Fumel (Lot-et-Garonne).

1897. Granié (Paul), avocat à la cour d'appel de Toulouse, à SaintCéré,

SaintCéré, 1900. Guiral (l'abbé), curé de La Rozière (Lot).

1899. Glenadel (Frédéric), directeur de l'exploitation des alcools indigènes,

indigènes, Saigon (Cochinchine).

1888. Hébrard de Saint-Sulpice (marquis Fernand d'), avenue Bosquet, 14. — Paris.

1872. Lacombe * ||, inspect. général des archives, à Charenton (Seine).

1903. Laçout (l'abbé), curé de Bannes (Lot).

1877. Lagane (l'abbé), curé, à Arcambal (Lot), chanoine honoraire.

1878. Lagarde, ancien président du tribunal civil, à Lectoure. 1880. Lalaurie, |f, directeur de l'Ecole normale de Montauban.

1873. Lamberterie (de) *, ancien député, place d'Iéna, 3, à Paris. 1897. Larnaudie, curé de Clayrou, par Figeât.

1886. Laroussilhe (abbé de), curé de Padirac (Lot).

1879. Laroussilhe (de), ||, percepteur, à Loué (Sarthe).

1878. Lascombes, ||, trésorier général à Tarbes.

1897. Lavaur (Raymond de), château de Laboisse, par Saint-Céré (Lot). 1894. Layral (l'abbé), curé, au Bourg (Lot).

1900. Lespinet (l'abbé), curé de Montcuq (Lot).

1899. Loubradou (Augustin) (l'abbé), curé à Rignac-Martel (Lot).

1901. Leyge, rédacteur à l'administration centrale des postes et télégraphes,

télégraphes, Vercingétorix, 6. — Paris.

1878. Maynard (baron de), au château de Copeyre, par Martel (Lot).

1887. Mazelié, négociant, à Toulouse.

1876. Miran (Sylvain), aspirant au notariat, a Albas (Lot). 1894. Momméja, |f, correspondant du ministère, conservateur du Musée, à Agen.


— 294 —

1897. Mouliéraf, ||, château de Castelnau-Bretenoux (Lot). 1901. Murât de Montai, maire d'Assier (Lot).

1895. Pascal (abbé de), à Saint-Céré (Lot).

1897. Paulet-Cal, château de Ladevèze, près Labastide-Murat (Lot). 1901. Peclido, docteur-médecin, à Villefranche-d'Aveyron.

1888. Périer de Ferais, place des Vosges, 4, à Paris.

1901. Pestel (abbé), curé de Puybrun (Lot). 1895. Planche, instituteur, à Léobard (Lot).

1902. Pousargues (général de), château du Fossat, par Soturac (Lot).

1898. Rayeur, professeur agrégé d'histoire au lycée d'Agen. 1872. Rey, contrôleur, aux Roques, par Luzech (Lot).

1872. Rey, *, député, président de la Société agricole du Lot.

1888. Roaldès (Arthur de), 0. *, docteur-médecin, chef de l'hôpital spécial,

spécial, la Nouvelle-Orléans. 1902. Roaldès (Fernand de), au château de Figeac, près Montcuq (Lot). 1878. Rouquié, curé à Saint-Chels (Lot). 1902. Roux (A.), professeur de l'Université, à La Châtre (Indre).

1895. Salgues, professeur au collège de Figeac. 1875. Salinié (l'abbé), curé, à Beauregard (Lot). 1891. Sansépée Rubens, artiste peintre, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1902. Sarrut (J.), professeur, rue Pascal, 24, Clermont-Ferrand (Puy-deDôme). 1878. Séval, juge de paix, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1894. Séval, percepteur, à Villefranche d'Albigeois (Tarn). 1898. Sarny (l'abbé), chanoine honoraire, aumônier à Vaylats. 1880. Soulié, ||, instituteur, à Puycalvel (Lot).

1891. Taillefer, curé de Cazillac (Tarn-et-Garonne). 1877. Tressens, juge de paix, à Figeac.

1891. Valon (Ludovic de), chef de section, à Brive.

1902. Vèze(Abel), négociant à Gourdon (Lot).

1898. Viré, naturaliste, I. ||, attaché au Muséum d'histoire naturelle de

Paris. 1885. Vitrac (abbé), chanoine honoraire, curé de Gramat.


- 295 —

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ETUDES

POUR L'ANNÉE 1904

Présidents semestriels

MM. Le Dr PIETTRE, professeur agrégé au Lycée Gambetta (1er semestre). COMBES, ||, contrôleur de la Caisse d'Épargne (2e semestre).

Secrétaire général M. L. ESQUIEU, publiciste, Boulevard Gambetta, 58, Cahors.

Secrétaire des séances M. l'abbé VIGUIÉ, professeur.

Archiviste-Bibliothécaire M., GIRMA, ||, libraire-éditeur.

Trésorier M. CALVET (Paulin), représentant de commerce, rue Nationale, 77,Cahors.

Conseil d'administration Les membres du bureau, MM. ROUQUET, 1.1|, et J. DAYMARD, 1.1|.

Commission du Bulletin

Les membres du bureau, MM. COMBARIEU, 1.f|, #, DELPÉRIER, DEPEYRE, le chanoine GARY, GREIL, I. f|.


— 296 — SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

FRANCE

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS . SIEGE des Sociétés DEPARTEMENTS

Société d'agriculture, sciences et arts Agen. Lot-et-Gar.

Académie des sciences, agriculture, arts et

belles-lettres , Aix. Bch.-d. R.

Société scientifique et littéraire Alais. Gard.

Société des sciences, arts et belles-lettres du

Tarn...... Albi. Tarn.

Société de géographie Alger. Algérie.

Société des antiquaires de Picardie Amiens. Somme.

Société des lettres, sciences et arts de la

Haute-Auvergne ...... Aurillac. Cantal.

Société d'histoire naturelle ... Autun. Saône-&-L.

Société Eduenne. Autun. id.

Société Belfortaine Belfort. Belfort.

Société des sciences, belles-lettres et arts... Besançon. Doubs.

Société archéologique et scientifique Béziers. Hérault.

Société d'étude des sciences naturelles id. id.

Société archéologique . Bordeaux. Gironde.

Société académique Brest. Finistère.

Société scientifique, artistique et archéologique de la Corrèze Brive. Corrèze.

Société des arts et sciences Carcassonne Aude.

Société d'études scientifiques de l'Aude.... id. id.

Société nationale académique. Cherbourg. Manche.

Société des amis de l'Université de Clermont. Clermont. Puy-de-D.

Académie des sciences, lettres et arts .. id. id.

Société de Borda Dax. Landes.

Société ariégeoise des' sciences, lettres et

-arts .....! Foix. ( Ariège.


—297 —

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS SIEGE des Sociétés DEPARTEMENTS

Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse Guéret. Creuse.

Société archéologique et historique du Limousin Limoges. Hte-Vienn e.

Académie des arts, sciences, belles-lettres

et agriculture Maçon. Saône-&-L.

Société historique et archéologique du Maine Le Mans. Sarthe.

Société botanique et lhorticole de Marseille. Marseille. B.-du-Rhône

Société archéologique de Tarn-et-Garonne.. Montauban. Tarn-et-Gar

Académie des sciences, belles-lettres et arts

de Tarn-et-Garonne id. id.

Société pour l'étude des langues romanes.. Montpellier Hérault.

Académie de Stanislas Nancy. Meurt. -et-M

Société archéologique de Nantes et de la

Loire-Inférieure Nantes. Loire-Infér.

Société des sciences naturelles de l'Ouest de

la France.. id. id.

Société académique de la Nièvre Nevers. Nièvre.

Société des lettres, sciences et arts des

Alpes-Maritimes Nice. Alpes -Marit.

Société d'études des sciences naturelles.... Nimes. Gard.

Société historique et archéologique de l'Orléanais Orléans. Loiret.

Société des Antiquaires de l'Ouest.., Poitiers. Vienne.

Société Franklin Paris. Seine.

Société de Géographie id. id.

Société de spéléologie. id. id.

Musée Guimet , id. id.

Comité des Sociétés des Beaux-Arts des

départements id. id.

Société dés sciences, lettres et arts Pau. Basses-Pyr.

Société historique.et archéologique du Périgord

Périgord Dordogne.

Société archéologique de rille-et-Vilaine... Rennes. Ille-et-Vil


— 298 —

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS S des IEGE Sociétés DEPARTEMENTS

Société des amis des arts Rochecouart. Haute-Vien.

Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron

l'Aveyron Aveyron.

Société des archives historiques de la Saintonge

Saintonge de l'Aunis Saintes. Char.-Infér.

Société des antiquaires de la Morinie Saint-Omer Pas-de-Cal

Société des sciences naturelles , Semur. Côte-d'Or.

Société académique du Var Toulon. Var.

Académie des Jeux-Floraux Toulouse. Haute-Gar.

Société archéologique du Midi de la France. id. id.

Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres id. id.

Société d'Histoire Naturelle. .. Toulouse. id.

Société des lettres, sciences et arts de la

Corrèze Tulle. Corrèze.

Société d'archéologie et de statistique de la

Drôme Valence. Drôme.

Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois Vendôme. Loir-et-Cher

ÉTRANGER

American Muséum of Natural History New-York. Etats-Unis.

Smithsônian institution Washington Etats-Unis.

Société des naturalistes Kiew. Russie.

Société Neuchâteloise de géographie Neuchâtel. Suisse.

La Société des Etudes reçoit en outre, à titre d'échange : Le Journal d'hygiène, 162, Boulevard Péreire, Paris. Le Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du diocèse de Valence (Romans). .La Revue Africaine, à Alger. Le Bulletin de la Société agricole et Industrielle du Lot. Annales de Saint-Louis-des-Français (Rome). La' Tradition, quaides Orfèvres, 60, Paris


— 299 —

TABLE DES MATIÈRES

DU TOME XXIX

Notes sur l'abbaye de Leyme (suite et fin), par M. l'abbé Albe.. 3

Privilèges, franchises et libertés de Ste-Spérie,par M. V. Fourastié 10 Les tribulations de Guillaume de Bonnes-Mains, bourgeois de Figeac, ambassadeur du Roi de France aux Pays d'Outre-mer,

en l'année 1327, par M. Et. Depeyre 20

Statistique de la commune de Cahors en 1902 par M. le Dr Piettre 3è Rôle d'une compagnie de Chevau-Légers de Jean-Caries de Genouillac

Genouillac Saint-Clair Vaillac, par M. l'abbé Galabert...... 34

Essai d'un Armoriai quercynois, par] M. L. Esquieu... 37 123 168 230

Vie de M. d'Hauteserre, publiée par M. L. Greil 73 153

Statuts du Chapitre de Cahors, fragments inédits, traduction de

M. l'abbé Albe 105

Lettres et épigraphes en vers et en prose par F. Mistral et J.-B.

Rouquet.... 113

Quelques mots de statistique à propos de la population du département du Lot, par M. A. Combes 205

Gustave Larroumet, par M. A. Roux 225

Notes sur Gigouzac, par M. L. de Valon 253

Compte rendu d'une excursion à Luzech (recherche de l'emplacement d'Uxellodunum), par M. J. Daymard 261

Lou Reïcouxet é lou Passerat, fablo, par M. J.-B. Rouquet. 263

Rapport sur les travaux de la Société pendant l'année 1903, par

M. L. Esquieu, Secrétaire général 265

Procès-verbaux des séances de la Société 64 139 221 271

Bibliographie du Lot, année 1903, par M. Girma 284

Liste des membres de la Société 290

Bureau de la Société pour l'année 1904. 295

Liste des Sociétés savantes 296

Erratum 151



BULLETIN TRIMESTRIEL

DE LA

SOCIETE DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES

DU LOT

TOME VIN G T - H UITI È M E DEUXIEME FASCICULE

« AVRIL MAI JUIN »

CAHORS IMPRIMERIE F. DELPÉRIER, 4, RUE DES ÉCOLES

1903

Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.

Le gérant : DELPÉRIER,



BULLETIN TRIMESTRIEL

DE LA

SOCIETE DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES LOU LOT

TOME VINGT-HUITIÈME TROISIÈME FASCICULE

« JUILLET AOUT SEPTEMBRE »

CAHORS IMPRIMERIE F. DELPÉRIER, 4, RUE DES ÉCOLES

1903

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.

Le gérant : DELPÉRIER.



BULLETIN TRIMESTRIEL

DE LA

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME VINGT-HUITIÈME QUATRIÈME FASCICULE

« OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE »

CAHORS IMPRIMERIE F. DELPÉRIER, 4, RUE DES ÉCOLES

1903

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.

Le gérant : DELPÉRIER.




TABLE DES MATIERES

Pages.

Gustave Larroumet, par M. A. Roux 225

Essai d'un Armorial quercynois, par M. L. ESQUIEU (suite) 230

Notes sur Gigouzac, par M. L. DE VALON 253

Compte rendu d'une excursion à Luzech, par M. DAYMARD 261

Lou Reicouxet é lou Passerai, fablo, par M. J.-B. ROUQUET 263

Rapport sur les travaux de la Société, pendant l'année 1903, par

M. L. ESQUIEU, secrétaire général 265

Procès-verbaux des séances pendant le 4e trimestre 271

Bibliographie du Lot, année 1903, par M. GIRMA 284

Liste des membres de la Société 290

Bureau de la Société pour l'année 1904 295

Liste des Sociétés savantes 296

Présidents: MM. le Dr Piettre, professeur au lycée (1er semestre); A. Combes, Q

contrôleur à la caisse d'épargne (2e semestre). Secrétaire général. : M. L. Esquieu, publiciste. Secrétaire des séances : M. l'abbé Viguié, professeur. Secrétaire-Archiviste: M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce.

Conseil d'administration : Les membres du bureau,MM.Rouquetl. cet Daymard I.Ct Commission du Bulletin : Les membres du bureau : MM. Combarieu, I. y #, M. A., Depeyre, Delpérier, le chanoine Gary. (.», Greil, I. y.

AVIS

Avis important—La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

TE IGITUR, volume grand in-8°, de plus de 400 pages. Prix : 5 fr.

LES ESBATS DE GUYON DE MALEVILLE SUR LE PAYS DE QUERCY, 1 volume, grand in-8° de près de 600 pages avec une grande planche d'armoiries, plusieurs cartes, et des figures dans le texte. Prix : 6 francs.

En vente à la librairie J. Girma.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.



TâBLE DES MATIÈRES

Pages.

Vie de M. d'Hauteserre, publiée par M. GREIL 153

Essai d'un Armoriai quercynois, par M. L. ESQUIEU 168

Quelques mots de Statistique à propos de la population du département du Lot, par M. A. COMBES 205

Procès-verbaux des séances pendant le 3e trimestre 221

Présidents: MM. Daymard I. Q, (1er semestre) ; le chanoine Gary, y (2e semestre) Secrétaire général : M. L. Esquieu, publicistc. Secrétaire des séances : M. l'abbé Viguié, professeur. Secrétaire-Archiviste : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M, Calvet (Paulin), représentant de commerce.

Conseil d'administration : Les membres du bureau,MM.Rouquet I. Q et le Dr Piettre Commission du Bulletin : Les membres du bureau : MM. Combes, Q, Combarieu, I. y #, M. A., Depeyre, Greil, I. y, Delpérier.

AVIS

Avis important.—La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit là teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

TE IGITUR, volume grand in-8°, de plus de 400 pages. Prix : 5 fr.

LES ESBATS DE GUY0N DE MALEVILLE SUR LE PAYS DE QUERCY, 1 volume, grand in-8° de près de 600 pages avec une grande planche d'armoiries, plusieurs cartes, et des figures dans le texte. Prix : 6 francs.

En vente à la librairie J. Girma.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.



TABLE DES MATIERES

Pages.

Vie de M. d'Hauieserre, publiée par M. GREIL 73

Statuts du chapitre de Cahors, fragments inédits. traduction par

M. l'abbé ALBE 105

Lettres et épigraphes en vers et en prose, par F. MISTRAL

et J.-B. ROUQUET 113

Noslio Rèino. à Fralcri Mistral, par J.-B. ROUQUET : 115

Essai d'un Armorial quereynois, par M. L. ESQUIEU 123

Procès-verbaux des séances pendant le 2e trimestre 139

Errata 151

Président honoraire : M. Larroumet, secrétaire perpétuel de l'Académie des

Beaux-Arts. Président: MM. Daymard I. e, (1er semestre) ; le chanoine Gary. Q (2e semestre) Secrétaire général : M. L, Esquieu, publicisle. Secrétaire îles séances : M. l'abbé. Viguié, professeur. Sccrétaire-Archiviste : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier ; M. Calvrr (Paulin), représentant de commerce.

Conseil d'ailminisiratinii : Les, membres du bureau,MM.Rouquet 1. 0 et le Dr Piettre Commission du. Bulletin : Les membres du bureau : MM. Combes, Ç, Combarieu,

Combarieu, o •}':, M. A., Depevre, Greil, I. C, Delpérier.

AVIS

Avis important.—La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890. a fixé ainsi qu'il suit la teneur do l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

TE IGITIR, volume grand in-8°. de plus de 400 pages. Prix : 5 fr.

LES ESBA.TS DE GUYON DE MALEVILLE SUR LE PAYS DE QUERCY, 1 volume, grand in-8° de près de 600 pages avec une grande planche d'armoiries, plusieurs cartes, et des figures dans le texte. Prix : 6 francs.

En vente à la librairie J. Girma.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.



TABLE DES MATEEREÎ

Pages.

Notes sur l'abbaye de Leyme par M. l'abbé ALBE 3

Privilèges, franchises et libertés de SainTe-Spérie et de Saint-Céré,

par M. V. FOURASTIÉ (suite) 10

Les Tribulations de Guillaume de Bonnes-Mains, bourgeois de

Figeac, ambassadeur du Roi de France aux pays d'Outre-Mer,

en l'année 1327, par M. E. DEPEYRE 20

Statistique de la commune de Cahors en 1902, par M. le Dr PIETTRE. 33 Rôle d'une compagnie de chevau-légers de Jean-Caries de Genouillac

Genouillac Saint-Clair-Vaillac, par M. l'abbé GALABERT. 34

Essai d'un ArmoriaL quercynois, par M. L. ESQUIEU. ............ 37

Procès-verbaux des séances .pendant le 1er trimestre 64

Président honoraire : M. Larroumet, secrétaire perpétuel de l'Académie des

Beaux-Arts. Préside/Us: MM. Daymard L y, (1er semestre) ; le chanoine Gary, y (2e semestre) Secrétaire général : M. L. Esquieu, publicistE. Secrétaire des séances : M. l'abbé Viguié, professeur. Secrétaire-Archiviste: M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce.

Conseil d'administration : Les membres du bureau, M M. Rouquet I. y et le Dr Piettre Commission du Bulletin : Les membres du bureau : MM. Combes, y, Combariue,

Combariue, y •!'», M. A., Depeyre, Greil, I. y, Delpérier.

AVIS

Avis important.—La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans

le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

TE IGITUR, volume grand in-8°, de plus de 400 pages. Prix : 5 fr.

LES ESBATS DE GUYON DE MALEVILLE SUR LE PAYS DE QUERCY,! volume, grand in-8° de près de 600 pages avec une grande planche d'armoiries, plusieurs cartes, et des ligures dans le texte. Prix : 6 francs.

En vente à la librairie J. Girma.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.