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Titre : Société des amis des arts du département de l'Eure : bulletin...

Auteur : Amis des monuments et sites de l'Eure. Auteur du texte

Éditeur : (Evreux)

Date d'édition : 1894

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32869834z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32869834z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

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Description : 1894

Description : 1894 (T10).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54977179

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157541

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/01/2011

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SOCIÉTÉ

DES

AMIS DES ARTS

DU DÉPARTEMENT DE L'EURE

BULLETIN

X. — 1894

BULLETIN

DE LA

Société des Amis des Arts

DU DÉPARTEMENT DE L'EURE

SOMMAIRE : Compte rendu des travaux de la Société en 1894. — Exposé de la situation financière au 31 décembre 1894. — Budget de 1895. — Assemblée générale du 17 mars 1895. — Emile Renouf, par M. Henri Paulme. — Le saint Bruno de la Chartreuse de Bourbon-lez-Gaillon, par M. l'abbé Blanquart. — Chronique. — Composition du bureau et du conseil d'administration de la Société. — Liste générale des membres.

GRAVURES : Portrait de Renouf. — Statue de saint Bruno.

COMPTE RENDU des travaux de la Société en 1894, présenté à l'Assemblée générale du 17 mars 1895 Par M. Emile Hérissay, vice-président.

Messieurs,

®^3?lotre Assemblée générale, cette année, se J'ffp^ ^ présente avec une importance excepSéfâacyi tionnelle. Des délibérations que vous allez prendre, en effet, pourront résulter des conséquences sérieuses pour la vitalité de notre

— 4 — institution, et nous devons, au début de ce compte rendu, vous mettre en garde contre un entraînement possible, en vous priant d'apporter tous vos soins à l'étude des différentes questions qui vous seront soumises.

Dans votre dernière réunion du 15 avril 1894, vous avez décidé que tous les efforts de notre Société devraient porter, dans l'année qui vient de s'écouler, sur l'organisation d'une exposition des Beaux-Arts concordant avec l'inauguration du nouvel hôtel de ville d'Evreux; et vous avez donné pleins pouvoir au conseil d'administration et à votre bureau pour s'entendre à cet égard avec la municipalité d'Evreux et décider avec elle s'il nous serait possible d'installer l'exposition projetée, soit dans les nouveaux bâtiments de la mairie, soit dans les locaux provisoires dans lesquels les différents services de la ville se trouvent encore réunis aujourd'hui. Après une étude approfondie de cette question, et malgré toute la bienveillance qu'y a apportée M. le maire d'Evreux, que nous avons trouvé comme toujours entièrement dévoué aux intérêts de notre Société, nous sommes arrivés à ce résultat qu'il serait impossible de compter sur l'un ou l'autre des locaux que nous avions en vue

— 5 — pour y installer une exposition à la date de l'inauguration de l'hôtel de ville, et qu'il fallait abandonner ce projet. La municipalité, en effet, a besoin de toutes les salles de la construction nouvelle pour les fêtes qu'elle se propose de donner à ce moment ; d'autre part, l'état d'achèvement des travaux, les peintures faites dans le nouveau bâtiment ne nous permettent plus d'y procéder à l'installation d'une exposition sans péril pour l'ornementation achevée de l'édifice. En ce qui concerne les bâtiments de la mairie provisoire, M. le maire d'Evreux a dû nous faire connaître qu'ils restaient nécessaires aux bureaux de la ville jusqu'après, l'inauguration même du nouvel édifice. Nous nous trouvons donc absolument désemparés pour organiser une exposition dans le courant du mois d'avril prochain, et il nous faut y renoncer.

Est-ce à dire que nous devons par cela même laisser de côté tout projet d'installation d'une exposition des Beaux-Arts en 1895 et que nous devons abandonner de même pour l'avenir, faute d'un local, toute idée d'expositions à Evreux, expositions qui sont toujours une des manifestations les plus appréciées de la vitalité d'une société artistique?

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Dans sa réunion du 30 novembre dernier, votre conseil d'administration, pénétré de cette idée, a autorisé le vice-président à demander à M. le maire d'Evreux s'il ne serait pas possible à la ville de faire l'abandon gratuit à la Société des amis des arts, des locaux servant actuellement de mairie provisoire, à la charge pour la Société de réédifier ce bâtiment en un lieu fréquenté ordinairement par le public, sous la garantie d'une jouissance paisible du terrain, qui serait concédé pendant un certain nombre d'années. Le 3 décembre 1894, appelé à délibérer sur cette question, le conseil municipal d'Evreux nous a fait l'abandon gratuit du bâtiment dans lequel sont installés en ce moment les services de la mairie, à la condition que la Société mettrait sa nouvelle construction à la disposition de la ville lorsque celle-ci pourrait en avoir besoin ; et une lettre de M. le maire d'Evreux, en date du 6 février, nous informe qu'il prend toutes ses dispositions pour être en mesure de nous livrer l'ancienne mairie du 5 au 10 mai prochain.

C'est à vous devoir, messieurs, si nous devons accepter cette offre, si avantageuse qu'elle puisse paraître tout d'abord aux intérêts de notre Société. La démolition et la reconstruction du

— 7 — bâtiment dans le voisinage du pré du Bel-Ebat comporteront nécessairement pour la Société une dépense sérieuse, qui nécessitera l'aliénation d'une partie de notre actif social ; vous aurez à examiner dans un instant si nous devons à ce prix édifier le local qui depuis plusieurs années déjà nous fait défaut, au préjudice de nos travaux habituels. M. Gossart, architecte de la Société, a bien voulu se mettre en rapport avec notre confrère M. Léon Duchesne pour étudier les conditions de ces travaux de réfection; le devis qu'ils nous ont soumis monte à une somme de 8.000 francs environ, somme à coup sûr fort élevée pour nos ressources. Il est vrai que ce devis pourrait être réduit, momentanément du moins, si nous voulions nous contenter pour une première année de la réinstallation seulement des salles composant les services spéciaux de la mairie et le logement du concierge, réservant à une autre année la réédification de la partie du bâtiment dans laquelle se trouve la salle de réuuion du conseil municipal, celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Le devis, de cette façon, pourrait se trouver réduit d'un tiers, de telle sorte que la dépense première ne serait que de 5.000 francs environ.

L'état des finances de la Société, que M. le trésorier vous fera connaître dans un instant, vous permettra d'apprécier si nous devons donner suite soit au projet primitif, soit au projet réduit, ou renoncer à toute entreprise. La Société, si je ne me trompe, possède à ce jour une somme de 8.500 francs environ en valeurs; l'état de son compte courant à la Trésorerie générale, qui nous a été remis le 2 janvier, constate, d'autre part, l'encaissement d'un somme de 8.074 fr- » ce 1m' porte l'actif de la Société à 16.574 francs environ. Dans ce chiffre figure un produit de 977 fr. 83 qui nous a été versé par le Crédit foncier en remboursement de l'obligation communale numéro 181.502, que la Société a eu la bonne fortune de voir sortir à l'un des tirages de l'année dernière. Si vous décidez la construction nouvelle, les éléments mêmes qui composent votre compte courant vous permettront d'y faire face sans aliénation des valeurs de la Société, mais vous n'aurez plus de fonds de roulement. Si vous décidez au contraire que nous devons renoncer à tout travail, nous vous demanderons alors s'il n'y aurait pas lieu de faire emploi, en acquisition de valeurs sociales, d'une somme quelconque à

— 9 — prendre sur le compte courant de la Trésorerie, 5.000 francs par exemple, en ne conservant dans ce compte courant que 3.000 francs environ, somme bien suffisante, nous le pensons, à constituer le fonds de roulement de la Société, surtout si nous n'organisons aucune exposition. Votre conseil d'administration déjà, dans sa réunion du 30 novembre dernier, avait émis le voeu que les 977 fr. 83 remboursés par le Crédit foncier fussent réemployés en deux obligations communales 1880, en représentation de l'obligation sortie du même emprunt.

En dehors d'une exposition des Beaux-Arts, si vous y renoncez, notre société, messieurs, pourra encore trouver en 1895 quelque chose à faire dans la limite de ses attributions. L'année dernière vous aviez mis à l'étude la publication d'un nouvel album ayant pour but la reproduction du trésor de Berthouville, déposé à la Bibliothèque nationale à Paris. Votre bureau s'est occupé de ce projet; il est résulté de ses recherches que déjà les principaux monuments du trésor se trouvent en fac-similés dans le commerce ; d'autre part la reproduction de quatre ou cinq des plus beaux vases composant la collection figure dans une publication in-folio

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intitulée : le Cabinet des antiques. L'album projeté, par suite, ne devant plus être inédit, nous avons dû y renoncer.

A défaut, ne pourrions-nous pas, pour le plus grand profit de ceux qui aiment les arts, organiser à Evreux une exposition régionale des oeuvres du peintre Emile Renouf, une illustration de notre école française et l'un de nos premiers présidents, décédé au Havre le 4 mai 1894. Ne serait-ce pas ainsi en même temps rendre hommage à l'artiste dont la France entière déplore la perte et payer un tribut de reconnaissance à celui qui a soutenu avec tant de zèle nos premiers travaux. Ce que sera cette exposition ? sera-t-elle gratuite ? sera-t-elle payante ? Ce qu'elle devra comprendre ? Devrons-nous la renfermer dans les limites de notre département, où le peintre a laissé déjà tant et de si intéressants souvenirs ? Devrons-nous l'étendre au département de la Seine-Inférieure dans lequel il comptait un grand nombre d'amis ? ou même au delà ? Ce sont là toutes questions que vous pourriez laisser à l'initiative de la commission qui sera chargée de l'étude du projet si vous en adoptez le principe. Cette exposition, comme les précédents concours que la Société a établis

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dans les dernières années, pourrait trouver sa place dans la salle des gravures du musée ; car nous ne doutons pas un seul instant de la bonne volonté de la municipalité à nous prêter cette salle qui, plusieurs fois déjà, a été avec tant de bienveillance mise à notre disposition pour des entreprises de même nature.

L'un de nos membres, d'un autre côté, a émis le voeu de voir notre société s'occuper d'une façon plus spéciale des arts décoratifs ou industriels. N'y aurait-il point là aussi matière à l'organisation d'un concours auquel tous les artisans de la région seraient appelés à prendre part, sur un programme précis qui comprendrait, soit une branche spéciale de l'industrie, soit la composition d'un objet déterminé faisant l'objet du concours. Si vous adoptez, messieurs, cette idée qui, à coup sûr, intéresserait à nos travaux toute une classe de la population qui a droit à notre sollicitude, vous pourriez, comme pour l'exposition dont je parlais tout à l'heure, en confier l'exécution et la mise au point à notre conseil d'administration et au bureau de la Société.

Ce sont là, dans tous les cas, questions qui sollicitent le soin de vos délibérations.

L'année qui vient de s'écouler a été marquée

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pour notre région par un événement qui a eu son retentissement même au delà des bornes de ce département. Le 3 juin 1894, la ville des Andelys fêtait le troisième centenaire du peintre Nicolas Poussin. Bien que la Société n'ait pris aucune part à l'organisation de ces réjouissances, bien qu'elle n'en revendique en aucune façon l'honneur, il lui sera permis, peut-être, de dire dans quelle mesure cet hommage rendu à l'un des plus grands noms de la peinture française lui a été sensible et d'adresser des félicitations à la municipalité des Andelys qui en a pris l'initiative. La Société était d'ailleurs représentée à cette cérémonie par MM. Léon Coutil et Recoing, et l'on conservera longtemps le souvenir de la très intéressante exposition calcographique que MM. Léon Coutil et Delaboissière, membres tous les deux de la Société, avaient pris le soin d'organiser aux Andelys à cette occasion.

Au mois de septembre dernier, M. Berchut, du Havre, l'un des intimes de notre regretté président Renouf, nous a révélé qu'une réunion d'amis et d'admirateurs de son talent avait formé le projet de placer au Havre, sur le monument que la municipalité avait décidé d'élever sur sa tombe, le buste en bronze du peintre, et

— i3 — il nous a sollicité à prendre notre part de ce témoignage d'affection rendu à l'un des nôtres. Nous avons cru, messieurs, aller au-devant de vos voeux personnels en assurant M. Berchut qu'il pouvait tout au moins compter sur la participation de la Société dans cette oeuvre pour une somme de ioo francs. Le buste en bronze de Renouf sera reproduit en terre cuite ; nous avons cru devoir de même souscrire à cette reproduction, qui permettra à la Société de conserver dans le musée d'Evreux les traits de celui que nous avons perdu. Votre conseil d'administration a bien voulu ratifier par un vote la décision que le vice-président de la Société avait prise sur lui à cette occasion ; mais vous aurez à ratifier vousmêmes le voeu qui est présenté par le conseil d'administration..

Nous eussions désiré faire davantage. Le musée d'Evreux possède deux paysages du peintre Renouf, que nous pouvons à juste titre considérer comme des échantillons bien choisis de son talent; mais notre musée est dépourvu de toute figure sortie de son pinceau. A tort peut-être, votre vice-président, qui le regrette aujourd'hui, n'a point osé engager les fonds de la Société dans une acquisition de cette nature, ne

— 14 — pouvant avant la vente publique des oeuvres apprécier la limite de cet engagement. C'est une lacune fâcheuse, puisqu'elle nous prive d'une oeuvre qui aurait affirmé dans le pays l'un des côtés du grand talent de l'artiste, côté dans lequel il excellait surtout.

Le 22 juillet, ont été décernés les prix mérités par les élèves de l'Ecole municipale de dessin de lavilled'Evreux,souslaprésidencedeM. Quettier, adjoint au maire. Le prix que vous avez l'habitude de donner aux écoles de dessin se composait cette année d'un volume édité par la librairie Renouard, intitulé : Histoire populaire de la peinture, par Arsène Alexandre. Ce prix a été remis au jeune Mauger. Le même prix avait été adressé par nous aux écoles municipales des villes de Bernay et de Louviers, qui en ont fait l'emploi.

A la suite de cette Assemblée générale, nous aurons à nous occuper tout spécialement de la composition de notre Bulletin annuel. L'un de nos membres, M. Henri Paulme, que nous regretterons toujours de ne plus avoir à Evreux, nous a promis une notice biographique sur le peintre Renouf. Le talent bien connu de notre confrère, l'attrait qu'il a su donner précédemment aux différents portraits qui ont été publiés

— 15 — dans notre recueil, nous promettent un nouveau régal cette année encore.

D'autre part, l'un de nos nouveaux adhérents, M. l'abbé Blanquart, curé de la Saussaye, a bien voulu disposer en notre faveur d'une intéressante étude sur une statue de saint Bruno provenant de la chartreuse de Bourbon-lès-Gaillon, statue qui repose aujourd'hui dans la petite église d'Aubevoye. Le travail de M. l'abbé Blanquart se trouve aujourd'hui déposé sur notre, bureau. Ne doutant point, messieurs, de votre empressement à voter l'impression de ces deux oeuvres dans votre Bulletin, nous vous demanderons l'autorisation d'y faire figurer également la reproduction du portrait du peintre Renouf comme de la statue de saint Bruno, ces deux reproductions nous paraissant devoir être le complément nécessaire et intéressant des études qui nous sont remises par nos confrères.

Presque à chaque page de ce compte rendu vous retrouvez, messieurs, le nom d'Emile Renouf. C'est qu'en effet, ce nom nous revient forcément sur les lèvres quand il s'agit de travaux auxquels le grand peintre s'est trouvé mêlé pendant si longtemps, au plus grand profit de notre association.

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C'était en 1885, on songeait alors à l'organisation d'une exposition qui devait concorder avec les fêtes du concours régional d'Evreux; on voulait la faire belle, escomptant la réussite qui devait apporter honneur et profit à notre Société naissante ou qui venait d'être reconstituée sur de nouvelles bases. C'est alors que nous fîmes appel à la bienveillante intervention du peintre Renouf. Artiste normand avant tout, ayant conservé de précieuses amitiés dans le pays, Renouf, que nous connaissions alors à peine, prit en main l'organisation de l'exposition que nous avions projetée pour 1886; et si cette exposition obtint le succès dont vous avez pu garder le souvenir, il n'est que juste de reconnaître et de dire que c'est à Renouf qu'en revient tout l'honneur. Installé pendant plusieurs semaines à Evreux, où il avait amené avec lui M. Prétet, placeur du Salon de Paris et plusieurs des employés de ce dernier, Renouf ne ménagea ni son temps ni sa peine pour donner à notre exposition l'éclat que nous souhaitions. Le succès répondit à ces efforts, et dès lors notre société, revivifiée par un concours qui ne nous était pas marchandé, patronnée par un nom dont les Salons de Paris nous avaient rapporté l'écho, notre société, dis-je, put prendre

— 17 — son essor et vivre de la vie que vous lui connaissez aujourd'hui. Renouf demeura président de la Société des amis des arts du département de l'Eure pendant les années 1885, 1886 et 1887, et pendant ces trois années son zèle pour nous ne se démentit jamais ; il nous le continua ensuite. Né à Paris en 1845, c'est à l'âge de quaranteneuf ans que le peintre Renouf est décédé au Havre, le 4 mai 1894, à la suite d'une maladie de courte durée. Ce serait empiéter sur le travail même que notre confrère et ami M. Paulme a bien voulu nous promettre que de rappeler ici quelle fut la vie de l'artiste ; ses oeuvres sont connues de tous, elles le sont surtout de vous, messieurs, qui suivez attentivement les progrès de l'art dans la région normande comme à Paris. Mais ce qu'on ne saurait trop rappeler, c'est la bienveillance et je puis dire aussi la bonhomie du peintre, ennemi de toute coterie comme de toute pose, la franchise de ses allures, la droiture de son caractère, sa simplicité, toutes qualités qui faisaient qu'on ne pouvait l'approcher sans éprouver de suite un sentiment de véritable affection pour un coeur qui se donnait tout entier. Renouf était devenu pour nous un ami ; sa mort nous a laissé un vide difficile à combler.

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C'est ce pauvre Renouf, messieurs, qui ouvre cette année la série de nos deuils. Peu de temps après sa mort, le 2 juillet 1894, s'éteignait à Evreux M. Louis-Auguste Dupuis, qui figurait sur la liste de nos membres depuis un certain nombre d'années. Amateur éclairé des arts, collectionneur de bon goût, il s'intéressait à l'oeuvre que nous patronnons en commun et il nous resta attaché jusqu'au dernier moment, malgré une atteinte de cécité qui aurait pu le dégager des préoccupations extérieures. M. Dupuis est décédé à l'âge de soixante-dix ans.

Le 24 août de la même année, la Société se trouvait de nouveau atteinte dans ses affections en perdant M. Pierre-Drausin Poulain, membre du conseil municipal d'Evreux, suppléant du juge de paix, ancien notaire, ancien conseiller d'arrondissement, ancien adjoint au maire d'Evreux. M. Poulain était un de nos fidèles aussi, n'ayant jamais cessé depuis 1886, époque à laquelle il était entré dans nos rangs, de suivre avec sollicitude le développement de nos travaux. Atteint dans la force de l'âge par une maladie de longue durée, en proie à de cruelles souffrances, M. Poulain est décédé à Evreux à l'âge de cinquante-quatre ans.

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Le 30 septembre, la mort nous privait encore de l'un de nos membres les plus dévoués : je veux parler de M. Joseph-Alexis-Edouard Grénouilloux, directeur de la succursale de la Banque de France à Evreux, emporté, lui aussi, à l'âge de soixante-dix ans, par une longue et douloureuse maladie qui, depuis longtemps déjà, ne laissait plus aucun espoir aux amis qui l'entouraient comme à sa famille. M. Grénouilloux faisait partie de notre Société depuis l'année 1885 ; à différentes reprises membre de notre conseil d'administration, il avait toujours pris une part des plus actives à des occupations que son goût très développé pour les arts lui rendait chères ; son absence se fait cruellement sentir pour nous.

Pour être moins intimement mêlé à nos études, nous avions aussi un collaborateur précieux dans la personne du général vicomte de Quelen, décédé au château de Cesny, le 19 octobre 1894, dans la soixante-septième année de son âge. Le général de Quelen commandait, à Evreux, la 3e brigade de cavalerie lorsqu'il sollicita en 1886 la faveur d'entrer dans notre association. Mis à la retraite dans l'une de ces dernières années, il s'était retiré dans sa terre de Cesny, près de sa vieille mère qui le précéda de bien peu dans la

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tombe. Nous le revoyions encore quelquefois à Evreux, où l'appelaient, de temps à autre, des relations d'amitié et de nombreux souvenirs, et il ne manquait jamais de s'informer de la situation de notre oeuvre ; notre Bulletin annuel surtout avait su intéresser le général de Quelen ; il attachait un grand prix à la collection complète de ce petit recueil ; c'est au prix de recherches difficiles que nous parvînmes à lui remettre les premières années de cet annuaire, maintenant épuisées ; il nous souvient de la joie et de la véritable reconnaissance avec laquelle il voulut bien accueillir ce don qui avait pris à ses yeux une véritable importance.

C'est avec la même douleur que, quelques jours après la perte du général de Quelen, nous apprenions aussi la mort de M. Camille Guérie, décédé à Paris, le 6 décembre 1894, à l'âge de quarante-quatre ans.

Né à Bernay le 4 novembre 1850, M. Camille Guérie appartenait à une famille essentiellement normande. Son père occupait encore dans notre département les fonctions de conseiller général pour le canton de Bernay, quand la mort est venue le trouver ; de ses deux frères, membres dévoués comme lui de notre association, l'un

occupe encore à l'heure actuelle la situation de percepteur de Bernay, l'autre habite Pont-Audemer, et ce n'est pas sans regret que nous voyons s'affaiblir dans notre liste un trio que chaque année nous nous plaisions à y trouver. Attaché pendant près de quinze années à l'Ecole libre des sciences politiques, d'abord comme bibliothécaire, puis en qualité de secrétaire, M. Guérie avait su se distinguer dans ces modestes mais délicates fonctions. En récompense de services sérieux, nommé officier d'Académie, il ne tarda pas à mériter les palmes d'officier de l'Instruction publique à la suite de l'exposition universelle de 1889 dans laquelle l'Ecole des sciences politiques avait obtenu un grand prix. Chercheur infatigable, il avait prêté son concours aux études entreprises par l'Office du travail au point de vue de l'alimentation parisienne, et sa collaboration est citée avec honneur dans la préface d'un livre publié par le ministère du commerce, intitulé : la Petite Industrie. Entre temps, M. Guérie avait été nommé receveur de l'octroi de Paris et il occupait encore ces fonctions quand la mort l'arrêta dans son oeuvre. Esprit délicat et distingué, ses goûts devaient le porter tout spécialement du côté des arts ; c'est ce

qui l'avait rapproché de nous. Peintre amateur dans la bonne acception du mot, c'est-à-dire avec un véritable talent, élève de Minet, notre confrère avait affronté le Salon de Paris où quelquesuns d'entre nous ont pu voir, peut-être, il y a quelques années, une toile intéressante sortie de son pinceau, le Père Parisy, toile qui est devenue la propriété de M. E. Masselin, de Bernay. Voilà bien des titres, messieurs, pour accentuer nos regrets, et nous les adressons, profonds et sincères, à une famille qui nous reste attachée fidèlement. M. Charles-François-Romain Le Boeuf d'Osmoy, comte d'Osmoy, sénateur de l'Eure, président du conseil général, chevalier de la Légion d'honneur, est décédé le 7 décembre 1894 au château d'Aptot, à l'âge de soixante-huit ans. Il n'entre point dans les limites de ce compte rendu de rapporter ici ce que fut la carrière politique de l'homme dont, à si juste titre, notre département déplore aujourd'hui la perte ; mais ce qu'il nous est permis de glorifier, ce sont les éminents services que le comte d'Osmoy a rendus aux arts dans notre région, comme le dévouement qu'il n'a cessé non plus de témoigner à notre association, dont il a été, à vrai dire, l'un des fondateurs et le premier soutien. M. d'Osmoy fut, en

— 23 — effet, le premier président de la Société des amis des arts du département de l'Eure. Appelé à ces fonctions le 4 juillet i88r, il les conserva jusqu'en 1883, époque à laquelle le conseil d'administration crut devoir appeler au fauteuil M. le préfet Barrême qui, lui aussi, il vous en souvient, servit avec tant de dévouement et d'intelligence nos difficiles débuts. Rentré dans le rang de nos membres, M. le comte d'Osmoy nous continua sans interruption et jusqu'à sa mort son bienveillant appui. Sa haute situation dans le pays, la notoriété qu'il s'était acquise à Paris dans le domaine des arts en avaient fait pour nous un auxiliaire précieux, et sa puissante intervention sut bien souvent nous aplanir des difficultés que sans lui nous eussions trouvées insurmontables. Nous devons, messieurs, un large tribut de reconnaissance à notre premier président. C'est un honneur pour nous de pouvoir compter M. d'Osmoy au nombre de ceux qui ont dirigé nos travaux ; un deuil bien douloureux nous reste après l'avoir perdu.

M. Jean-Baptiste-Aimé Delaporte est décédé en son domicile à Evreux le 27 décembre dernier, âgé de quatre-vingt-trois ans. Ancien maire de Pont-de-1'Arche, M. Delaporte était venu se

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retirer à Evreux où il habitait depuis plus de vingt ans. En 1888, nous avions fait appel à son concours; depuis nous l'avons toujours compté parmi nous. Soucieux de nos intérêts, patronnant nos travaux, il suivit, tant que ses forces le lui permirent, ces réunions qui chaque année nous rassemblent; mais depuis longtemps déjà l'âge et la maladie l'avaient retenu à l'écart, il vivait dans l'isolement et c'est dans une retraite profonde que la mort est venue le trouver.

Avec lui s'arrête la triste revue que chaque année nous avons pris l'habitude de faire de ceux qui ne sont plus. Ces défections, que l'inévitable destinée impose à chaque renouvellement de la liste de nos membres, nous obligent, comme le soldat, à serrer les rangs ; mais elles nous créent aussi un devoir de plus, celui de faire appel dans le pays à tous ceux que l'indifférence, l'ignorance de nos statuts comme celle du bien que nous cherchons à faire, tiennent encore éloignés de ces réunions. Unissons-nous donc, messieurs et chers amis, dans un commun et puissant effort pour assurer le succès complet de l'oeuvre que nous poursuivons ensemble.

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SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ

AU JI DÉCEMBRE 1894

Recettes.

Cotisations des sociétaires 2,115 »

Intérêts des obligations appartenant à

la Société 249 96

Intérêts des fonds déposés à la Trésorerie

générale 58 45

Subvention départementale 300 »

Remboursement de l'obligation communale 1880 n° 181,502 977 25

3)700 66

Dépenses. Frais d'administration ........ 244 70

Traitement du secrétaire adjoint : \

2" semestre de 1893. . 50 » ( 150 » Année 1894 . . 100 » )

Bulletin de la Société 1893 (frais de

publication) 561 30

Acquisitions d'ceuvres pour la tombola. 294 » Prix aux élèves des écoles de dessin . . 30 » Souscription pour l'érection d'un monument à Chaplin 100 «

' 1,380 J>

Excédent de recettes de 1894 ...... 2,320 66

Report de l'excédent de recettes au 3 1 décembre 1893 6,035 90

Total de l'excédent de recettes au 31 décembre 1894 8,356 56

A ce chiffre, il convient d'ajouter la valeur des titres en portefeuille, composés de 17 obligations du Crédit foncier (au lieu de 18, l'une d'elles ayant été remboursée comme il est dit

A reporter. . . . 8,356 56

4

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Report 8,356 56

ci-dessus) et de 2 obligations de la Ville de Paris 1871, d'après le cours de la Bourse du 31 décembre 1894, représentant un capital de. 9,338 25

Notre actif est donc, au 31 décembre 1894, de 17)694 81

Il était, à la même époque de l'année précédente, de '. iS>545 90

Les ressources financières de la Société se sont donc accrues de 2,14891

BUDGET POUR L'ANNÉE 1895

Recettes.

Cotisations 2,100 » \

Intérêts de capitaux 300 » | 2,700 »

Subvention départementale 300 » )

Dépenses.

Frais d'administration 500 » \

Traitement du secrétaire adjoint ... 100 » J

Frais de publication du Bulletin annuel. 600 » I

Prix aux écoles de dessin 100 » \ 1,950 »

Acquisition d'oeuvres d'art (tombola) . 500 » V

Souscription au monument E. Renouf ]

et acquisition d'un buste de ce peintre. 150 » /

Excédent de recettes présumé 750 »

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Extrait du Procès-verbal de la Réunion générale du iy mars i8<)$.

La Société des amis des arts du département de l'Eure s'est réunie en assemblée générale le dimanche 17 mars 1895, à 2 heures, dans l'une des salles de la mairie provisoire d'Evreux, sous la présidence de M. Emile Hérissay, vice-président, assisté de MM. Chassant, vice-président, Cauvain, trésorier, Régnier, secrétaire.

M. le président lit son rapport annuel sur les travaux et l'état de la Société. Parmi les membres dont celle-ci a eu le regret d'enregistrer la perte depuis la dernière assemblée générale, figurent deux de ses anciens présidents, MM. d'Osmoy et Renouf, à la mémoire desquels M. Hérissay rend un hommage particulièrement ému. Il esquisse ensuite la biographie de MM. Poulain, Grenouilloux, le général de Quelen, Camille Guérie et Delaporte, également décédés.

M. Cauvain fait connaître la situation financière de la Société. Ses comptes sont approuvés par l'assemblée, qui approuve également la souscription je 150 francs votée par le conseil d'administration pour la coopération de la Société à l'érecfion d'un monument sur la tombe de son regretté président, Emile Renouf, et pour l'acquisition d'un buste en terre cuite du maître normand.

L'ordre du jour amène ensuite la question importante du local de l'exposition projetée pour 1895, et, en général, du local des futures expositions de peinture. Après discussion et après communication par M. Ducy, maire d'Evreux, du projet d'aménagement d'un musée lapidaire qui pourrait se prêter à recevoir des expositions temporaires de peinture, l'assemblée rejette le projet de transfert et de reconstruction au Bel-Ebat des locaux de la mairie provisoire, que le conseil municipal avait bien voulu concéder gratuitement à la Société. Il a paru, en effet, que la réalisation de ce projet entraînerait une

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dépense hors de proportion avec le résultat obtenu, tant au point de vue de l'emplacement qu'à celui de la valeur réelle, de la durée et de l'aspect extérieur des bâtiments concédés. Des remercîments sont votés à M. Ducy et au conseil municipal pour l'empressement et la bonne grâce qu'ils ont mis à seconder dans cette affaire les vues de la Société.

Le défaut de local suffisant ne permettant pas d'organiser l'exposition générale de peinture dont il était question, l'assemblée, sur la proposition de son président, adopte le principe d'une exposition des oeuvres d'Emile Renouf conservées dans le département de l'Eure et dans les départements limitrophes. Elle en confie l'étude au conseil d'administration, qui aura aussi à examiner comment pourrait être réalisée une proposition d'exposition ou concours d'art industriel et décoratif faite par M. Join-Lambert.

La Société vote l'impression dans son prochain Bulletin d'une notice biographique de M. Paulme sur Emile Renouf, avec portrait, et d'une étude de M. l'abbé Blanquart sur le saint Bruno de la Chartreuse de Bourbon-le^- Gaillon, avec reproduction de la statue.

En vertu des statuts, M. Guillaume Dubufe, président sortant, est maintenu dans ses fonctions pendant l'année 1895. Sont ensuite élus membres du conseil d'administration MM. Charles Hérissey, Gossart, Yon, Quettier et Tyssandier.

La séance s'est terminée par le tirage au sort des oeuvres d'art acquises par la Société pour être réparties entre ses membres. Les deux lots les plus importants, Sous bois, peinture par M. Ch. Denet, Etude d'oliviers, peinture par M. Marionnel, ont été gagnés, le premier par M. Régnier, le second par M. Angérard. Voici les autres résultats du tirage :

3° CARBONNIER : Entrée de village, aquarelle. M. Gattier. — 4° CARBONNIER : Lisière de forêt, aquarelle. M. Loriot. — 5° KOGIER : Vannage, aquarelle. M. Letaud. — 6° ROGIER ; Les Saules, aquarelle. M. Guillemare. — 7° SURÉDA : Barque à Belle-Isle-en-Mer,

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aquarelle. M. Aurélien Denis. — 8" SURÉDA : Vieille porte au Mans, aquarelle. M. Sidrot. — 90 GUILLON : Cannes, coucher de soleil, eau-forte. M. Cochin. ■— io° GUILLON : Cannes, pins-parasols, eau-forte. M. Réveilhac. — n° GUILLON : Menton et le CapMartin, eau-forte. M. Colombel, percepteur. — 120 GUILLON : Un soir à Véjelay, eau-forte. M. Glasson. — 130 GUILLON : Le petit chemin à Ve\elay, eau-forte. M. de Lespinasse-Langeac. — 140 GUILLON : Noyers à Vc^elay, eau-forte. M. Uhl. — 150 GUILLON : Vieille porte à Vê^elay, eau-forte. M. E. Brunet. — 16" GUILLON : Paysan brigasque, eau-forte.. M. Guignard. -— 170 GUILLON : Mendiante bourguignonne, eau-forte. M. Sauvage. — 180 GUILLON : Fructus belli, eau-forte. M. Méry de Bellegardc. — 190 FIELDING : Quilleheuf, église de Notre-Dame de Bonporl, gravure coloriée. M. Join-Lambert. — 20" FIELDING : Quillebeuf vu du bord opposé de la Seine, gravure coloriée. M. Alaboissette. — 21° GUIGNARD : (La neige en Normandie, photographie d'après). M. Lunois. — 220 JULES ROMAIN : (Fresque à Mantoue, photographie d'après). M. Huet fils.

EMILE RENOUF

Pendant l'hiver de 1881, les rares passagers qui débarquaient à Serq, l'une des îles anglaises de la Manche, pouvaient, du large, apercevoir grimpé sur une échelle contre l'une des maisons proches du rivage, un homme assez mal vêtu, armé d'un pinceau dont il s'escrimait sur le revêtement du mur extérieur.

Quel était leur étonnement, en prenant terre, de reconnaître que ce pseudo-peintre en bâtiment peignait non le mur même, mais une énorme toile de 5 à 6 mètres carrés fixée contre la maison !

Singulier atelier vraiment ! et que les indigènes connaissaient bien, car depuis de longues semaines déjà, l'artiste en plein vent y passe ses journées entières ; et du matin au soir, qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, il est là travaillant, peinant, effaçant, sacrant au besoin, mais en réalité toujours joyeux et de bonne humeur.

Il est arrivé dans l'île, à l'automne en déclin, avec

— 3i — un autre de ses amis, un i barbouilleux » comme lui, et n'ayant pu trouver un local suffisant pour loger l'énorme toile apportée dans ses bagages, il a pris le parti de la clouer contre le mur de la maison qu'il habite.

Et sur ce « chevalet » original, où elle restera tout l'hiver, exposée aux intempéries du ciel et de l'Océan, l'oeuvre que le peintre a conçue vient, apparaît chaque jour plus complète et plus saisissante.

C'est la mer, la vaste mer, la coeruleum mare du poète, avec ses grandes vagues frangées de blanche écume, et qui se confond au loin, à l'horizon, avec les enroulements de nuages d'un ciel orageux : on devine là-bas, tout là-bas, la silhouette confuse d'un gros paquebot dont les lignes se perdent dans le creux des vagues, la poudre d'eau que le vent déchaîné soulève, et dans les paquets de fumée noire vomie par les tuyaux des chaudières surchauffées du vapeur.

Une barque qu'enlève à sa crête une grande vague se dirige vers le navire.

Son petit équipage souque ferme et bientôt le pilote, venu du port voisin, aura rejoint le vapeur qui l'attend.

C'est, en effet, le Pilote, la belle toile si admirée au musée de Rouen ', qu'Emile Renouf était venu exécuter dans ce cadre maritime de la petite île anglaise,

1 Malheureusement elle y est bien mal placée, — trop haut pour être dans son vrai plan ; à Munich, où elle a figuré à une exposition, elle était installée sur la cimaise, bien en son jour et son optique.

— 32 — dont la nature sauvage et la population, restée tout à fait normande, l'avaient séduit.

C'est là que, tout en travaillant à son oeuvre, il accumule pour elle études sur études ; il fui fallait des pochades de gros temps ; il était servi à souhait 1 Dés qu'une tempête était signalée, Renouf endossait son « cirage », coiffait son suroit et sortait, heureux de • peindre, sous le vent et la pluie, la palette ruisselante d'eau, les tubes nageant dans la boîte à couleurs inondée, la toile noyée.

Rien ne saurait mieux que cet épisode, maintes fois renouvelé, du reste, faire comprendre l'énergique et inaltérable amour du vrai et de la nature dont était pénétré l'artiste. Non content de ces longs mois passés à Serq, en tête à tête avec la mer, il revint à Paris au printemps de 1882 travailler encore au Pilote, d'après les multiples études rapportées de la Manche. Ce serait l'avoir mal connu que supposer qu'il s'en tint là.

Au retour de l'automne, il repart, et jusqu'à la fin de l'hiver suivant, court les côtes, à l'affût des grains et des gros temps, voulant connaître par coeur l'effet qu'il cherchait à rendre.

Il suit avec passion les communications du bureau des longitudes. Aussitôt qu'un « coup de tabac » est signalé quelque part, il s'élance et quelquefois arrive quand la tempête est finie. Rien ne le décourage, il repart encore...

On le voit ainsi à la Rochelle, à Aurigny, à Cher- . bourg, au Havre, à Cayeux, en cent autres endroits, entassant les pochades, les croquis, les dessins.

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Il fallait cependant finir cette toile que lui avait presque commandée au début M. Turquet, alors sous-secrétaire d'État des Beaux-Arts. Ce ne fut pas sans hésitation qu'il se décida à la terminer et le Pilote parut enfin au Salon de 1883.

Oui, Renouf est tout entier dans cette recherche absolue, profonde, passionnée, dans cette poursuite incessante de la vérité. Il n'est pas une de ses oeuvres, même les plus poussées, qui n'ait été faite directement sur nature, alors même qu'il s'agissait d'une toile de 5 à 6 mètres comme le Pilote. Avant Renouf, nul ne s'était jamais heurté peut-être à semblables difficultés, à de pareilles impossibilités d'installation.

Qu'il s'agisse de la Veuve, du Dernier Raboub, du Coup de main, de YEpave, son procédé de travail reste le même ; quand il ne peut l'appliquer directement, il se reporte à toutes les « notes » multipliées sur place, et qui sont autant de documents vibrants encore du mouvement et de l'expression qui les animaient au moment où ils ont été recueillis.

N'est-ce point dans le cimetière même, à l'aspect mérovingien, de l'île de Sein, qu'il peint la Veuve et son fils, une de ses maîtresses oeuvres, qui, au Salon de 1880, lui valut d'emblée la deuxième médaille ?

C'est en canot, le soir, d'après des baigneurs ou, à leur défaut, d'après un mannequin de peintre grassement peinturé pour le rendre (théoriquement) étanche, appuyés, les uns ou l'autre, sur une planche flottante, qu'il a fait Y Epave?

On retrouverait ainsi dans la genèse de toute son

— 34 — oeuvre la preuve de cette loyauté d'artiste, constante et sans défaillances.

Renouf la tenait certes de sa nature droite et franche, de son tête-à-tête des jeunes années avec la campagne et la mer, mais il l'avait assurée, confirmée, par l'éducation et la discipline à laquelle il sut s'astreindre pendant plusieurs années, à l'atelier Julian.

L'histoire de ses débuts a déjà été contée : elle reste intéressante à redire.

Emile Renouf qui, dans ses dernières années, quittait avec tant d'empressement Paris pour le plein air des Champs ou de l'Océan, y était cependant né en 1845 ; après avoir été d'abord élève dans une petite pension, il passa deux ou trois ans au lycée Bonaparte, où il eut pour camarades J. PozieretLe Camus, qui sont demeurés parmi les plus dévoués de ses amis, en même temps qu'ils devenaient ses confrères.

Il atteignait sa quatorzième année quand ses parents quittèrent Paris pour aller fonder une maison de commerce à Honfleur, et c'est au collège de cette ville qu'il termina ses études ; son père ne jugea pas à propos de lui laisser passer son baccalauréat es sciences qu'il eût, assurent ses professeurs ', brillamment enlevé, et le reprit avec lui pour l'initier aux affaires commerciales.

C'était alors un grand garçon bien planté, très agile et très malicieux, de caractère charmant, d'une bonne humeur inaltérable et d'un coeur excellent, comme il le fut et demeura toujours au reste.

' Lettre de M. Boudin, encore actuellement, principal du collège de Honfleur, où il a été le maître de Renouf, en 1860.

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Mais Renouf avait une nature trop franche, trop en dehors pour pouvoir feindre de s'intéresser à la maison de commerce. Il y fit si triste figure qu'on préféra provisoirement l'envoyer en Angleterre pour apprendre la langue du pays et servir plus tard d'interprète aux clients anglais qui souvent venaient réaliser des achats à Honfleur.

Emile resta environ un an à Southampton; il y apprit l'anglais, qu'il parla correctement et très purement même ; il en rapporta surtout un goût très vif pour le canotage, pour tout ce qui touchait à la mer et aux marins.

De retour à Honfleur, il est beaucoup plus fréquemment sur les solides bateaux du port les « PICOTEAUX » comme on les appelle et qui font la petite pêche, que derrière le comptoir paternel où les clients anglais doivent se passer de l'interprète dont le père Renouf avait escompté imprudemment les services. Celui-ci, pour dépayser son fils et le ravir à ses bateaux, se décide à l'envoyer chez un de ses bons amis, M. Julienne, qui exploitait à Evreux une importante maison de nouveautés.

Le pauvre homme espérait encore, cette fois bien en vain, que, sous une direction étrangère, plus ferme peut-être que la sienne, Emile finirait par se conformer à ses désirs et à ses projets paternels.

L'illusion fut de courte durée !

A peine arrivé à Evreux, Renouf devint en quelques jours l'enfant gâté de la famille dans laquelle on le plaçait, séduisant par son humeur enjouée, par sa bonté naturelle, son patron, tous les siens et

- 36même

36même autres employés de la.maison; et bientôt il reprenait sa vie vagabonde dans la jolie vallée d'Iton, courant les champs et les bois, chassant ou péchant suivant la saison, entraînant même le « patron » avec lui ! résultat que n'avait assurément pas prévu le père Renouf!

Il ne songeait encore à ce moment-là à toucher ni crayon ni pinceau. Son instinct seul le poussait à ces randonnées de bois ou de campagne, où il s'imprégnait, inconsciemment alors, des senteurs mêmes de la nature ; il les continua plus tard, sa voie trouvée, et, chaque fois que les nécessités du travail ou de la vie le lui permettront, Renouf, soit à la mer, soit aux champs, plongera avec volupté dans ce bain de grand air, vivifiant pour ses larges poumons d'homme robuste comme pour sa conscience d'artiste, épris de sincérité.

Ses études « commerciales » n'avançaient guère à ce train-là : elles se bornaient généralement, — le soir, au retour de ces bonnes promenades où il partait de grand matin emportant le déjeuner dans son bissac, — à aider, de quelle joyeuse façon ! les employés de la maison Julienne au « déplié ».

Renouf faisait une partie de plaisir de cette fastidieuse opération quotidienne, et les éclats de rire emplissaient le magasin, dont le rangement se terminait pourtant sous l'oeil bienveillant du patron, gagné lui aussi par la bonne humeur de son commis récalcitrant.

Un tel apprentissage ne pouvait durer longtemps. L'ami Julienne crut devoir retourner notre Renouf

— 37 — à ses parents, en leur assurant qu'il était plus sage de renoncer à en faire un commerçant.

Voici le jeune homme de retour à Honfleur encore une fois ! Il a vingt ans. Que va-t-il faire ? On lui a dit chez lui qu'il faudrait prendre bientôt un parti !

En attendant, Renouf reprend ses promenades aux environs d'Honfleur, il s'est si bien habitué à cette douce vie pendant son séjour à Evreux ! Il fuyait le client chez Julienne; ici, c'est encore pis, carie client est souvent anglais et Renouf, qui n'aime pas les Anglais •— il les a toujours détestés, — s'esquive avec rapidité, et court la campagne muni d'une vieille boîte de couleurs, qu'il a découverte dans un coin de la maison paternelle, et remplie de tubes desséchés, dont il cherche quand même à se servir.

« L'artiste » avait enfin percé.

Les ébauches qu'il fit dans ces conditions rudimentaires surprirent de suite ceux qui les virent : on l'encouragea à poursuivre, et ses parents se décidèrent à lui acheter une vraie boîte de couleurs, à lui laisser prendre quelques conseils de M. Dubourg, un excellent peintre, établi à Honfleur; et, en fort peu de temps, Renouf réussit à produire des études extraordinaires de vérité et de sincérité.

« A cette époque, raconte son camarade J. Pozier, j'allais passer tous les ans mes vacances à Honfleur : en voyant Emile peindre, j'essayai d'en faire autant et ce moment de nos essais dans cet admirable pays a été un des meilleurs de notre existence à tous deux. »

« Le grand bonheur de Renouf a été d'avoir des parents admirables qui, sans fortune aucune, l'ont laissé

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faire ce qu'il voulait et encouragé de toutes façons, en subvenant à tous ses besoins : ils en ont été largement récompensés par le talent de leur fils, et ils ont assez vécu pour assister dans leur vieillesse honorée à tous ses succès. »

Renouf partit bientôt à Paris, et de 1867 à 1870 travailla seul, avec acharnement. Accueilli dans la famille de ses amis Pozier, il y fut, comme quelque temps auparavant à Evreux chez M. Julienne, traité comme un enfant de la maison, qui lui était ouverte à toute heure ; excellent musicien, bon pianiste, chanteur agréable ayant une très jolie voix de ténor léger, il trouva dans les frères Pozier deux enragés, comme lui, de musique classique, admirateurs de Beethoven, de Gluck, de Mozart, dont ils allaient de compagnie presque tous les dimanches applaudir les oeuvres aux concerts Pasdeloup. Chaque mardi, on se réunissait à la campagne, chez les parents Pozier, où Renouf jouait et chantait ses auteurs favoris avec la même ardeur qu'il mettait à peindre le reste de la semaine.

C'était, on le voit, une nature ouverte à toutes les compréhensions artistiques, et peut-être, s'il avait autant pratiqué la musique qu'il travailla la peinture, doué comme il l'était, Renouf fût-il arrivé à se faire un nom aussi remarqué comme compositeur que comme peintre.

En 1870, il fit la campagne dans la mobile du Calvados, et, aussitôt la paix conclue, revint continuer ses études à Paris,

Il travailla alors à Y Académie Suisse en même

— 39 — temps qu'Albert Maignan et Jean Béraud ; puis, attiré par J. Pozier, il passa à Y Académie Julian, maintenant si fréquentée par les artistes français et étrangers, mais qui à cette époque comptait seulement une vingtaine d'élèves. On y était donc très à l'aise pour piocher et profiter des corrections de Gustave Boulanger et de Jules Lefebvre.

A vrai parler, ce n'est pas la présence de ces excellents artistes qui décida Renouf; car il avait une sainte horreur de l'Ecole, du prix de Rome, de tout ce qui « sentait le casque », comme il disait en son libre langage.

Cela ne l'empêcha pas, si loyale était sa nature, de reconnaître ce qu'il dut à l'enseignement de ces deux maîtres, dont il devint l'ami, — comme il le devenait de tous ceux qui l'approchaient, — et de s'honorer en s'inscrivant ensuite au livret du Salon comme « élève » de G. Boulanger et de J. Lefebvre.

Il apporta à l'Académie Julian son ardeur au travail, son acharnement à la vérité tel qu'il l'affirmait jusqu'à la charge. Ce fut aux torses qu'il s'attacha, et, dans cette étude poursuivie avec une ténacité dont bien peu sont capables, il finit par vaincre certaines difficultés qu'il éprouva longtemps dans le « dessin » • chaque semaine, nouveau modèle : il s'astreignait dans la durée de ces six jours à finir son étude et à la laisser achevée.

. Le modèle lui déplaisait-il ? il y travaillait avec d'autant plus de vigueur, le fouillait jusqu'au moment où l'oeuvre sortait enfin de son pinceau plus vivante

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et plus sincère peut-être que si elle était moins aisément venue.

Généralement du reste, dans-les premiers jours de la semaine, sa besogne partait mal. Cela paraissait gauche, lourd, informe ; puis, petit à petit, tout se construisait, se modelait, se précisait, et le samedi venu on pouvait affirmer que le modèle était deux : lui et la toile de Renouf.

Quand venait le soir, on s'éternisait à l'atelier en longues causeries : Hawkins, Picard, Pozier, Renz, Tanzi, Simmons, Boutet de Monvel, Faléro, Tattegrain, Rochegrosse et autres. Pendant que Tanzi dessinait sur le mur les silhouettes grotesques ou sévères que réfléchissait la lampe, frottant de blanc les fonds, d'où émergeait ainsi une frise qui en valait bien une autre par son originalité, les camarades admiraient le torse que venait de finir Renouf. Son étude, criante de vérité, arrachait à tous des exclamations, tandis que dans son coin, lui fumait tranquillement sa pipe, lavant le fagot de brosses longues et larges dont il s'était servi.

Il produisit alors, de l'avis de tous, des morceaux superbes de vigueur et de puissant coloris.

Que sont-ils devenus ? M. Julian en a bien souvent déploré la disparition. Il n'en a conservé qu'un seul, dont la vie avait frappé Jules Lefebvre, qui s'écria, en apercevant Tune de ces belles études de torse : « Ah ! voilà qui est bien ! il faut l'accrocher ici, cela fera honneur à vous et à l'atelier ! »

Ainsi fut sauvée du naufrage, où disparurent des toiles vraiment remarquables, cette oeuvre, restée

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superbe malgré les injures de l'atmosphère spéciale à ces ateliers d'élèves.

On a pu voir à la vente du 30 novembre r894, à l'hôtel Drouot, deux ou trois académies puissantes, et la collection de M. Berchut, du Havre, comprend une femme, vue de dos, qui est une étude de nu absolument merveilleuse.

Une des grandes préoccupations de Renouf, aussi bien dans la figure que dans le paysage, fut toujours la simplification. Comme sa conscience était extrême, il se sentait souvent entraîné à trop faire, à mettre trop de détails; du moins c'était son opinion. Et, comme il en causait un jour avec Le Camus, un autre de ses bons camarades, celui-ci lui conseilla de prendre les avis de Carolus Duran, qui est un maître simplificateur.

C'était vers 1876; et à partir de cette époque Renouf peignit et exposa plus de « figures » que de « paysages ».

Il s'essaya en même temps au portrait ; on sait le succès qu'il y rencontra, et la liste seule des portraits signés de lui constitue une collection d'oeuvres hors pair : Portrait de M. Ibels, Portrait de Mmc X..., une américaine en deuil, Portrait deMUt: Z. P..., Portrait du R. P. Bazin, supérieur général des Jésuites, Portrait de femme en toilette de bal, etc. Ce sont morceaux de maître, que tout grand artiste s'honorerait d'avoir signé.

Vers 1877, après avoir beaucoup paysage dans les environs de Honfleur pendant les années précédentes, un peu fatigué de toujours travailler dans les mêmes

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parages, Renouf se décide à partir en Bretagne. Il y passa trois mois aux environs de Concarneau, au Faouet, d'où il rapporta un joli tableau, les Bords de VEllè, que possède le musée d'Evreux.

La Bretagne l'avait séduit par le sauvage et puissant pittoresque de ses côtes. Il y retourna l'année suivante, et, comme son paysage annuel se trouvait terminé de bonne heure, il entame un tableau de figure.

C'était le premier, si l'on excepte le Tourne donc, mousse! qu'il avait exposé en 1876.

Ce fut un succès au Salon de 1879, succès de public, assez prononcé pour que l'Etat acquit le Dernier Radoub, actuellement au Musée d'issoudun.

Renouf préludait ainsi à cette série de figures de marins dont son oeuvre s'enrichira par la suite : le Coup demain, le Timonier, le Pilote, la Partie de cartes, le Loup de mer, les Guetteurs... Il adore la mer, certes; —il adore plus encore peut-être les matelots, se plaisant à vivre ayec eux, au milieu d'eux, à parler leur rude et franc langage, à se sentir du reste adoré par eux, qui devinaient en lui une sympathie rien moins que banale et une communauté de sentiments que ne dictait point une vaine curiosité.

Comme l'a dit en termes si éloquents M. Roger Miles : 1 Les marins ! ceux-là, Renouf les a aimés ; il les a aimés fraternellement, et c'est fraternellement qu'il les a représentés. Quand il les faisait poser devant lui, leur demandant de retrouver tel mouvement longtemps observé et croqué rapidement, il ne les voyait pas comme un morceau qu'il s'agit de copier,

— 43 — il les voyait dans la splendeur de la mer, dans une magnifique évocation de l'acte où il allait les replacer, il leur parlait leur langue, il leur parlait leur âme '... »

Pendant l'hiver de 1879-80, Renouf revient pour la troisième fois à Concarneau. Là, il entend parler de Sein, l'îlot légendaire perdu à la pointe extrême du Finistère dans les embruns et les vagues d'une mer toujours furieuse. Ce qu'on lui raconte sur cette île, d'une sauvagerie intense, le charme, et le voilà parti pour y passer tout l'hiver.

Ce séjour terrible, — pendant lequel il arriva que les communications avec le continent furent interrompues des semaines entières, que les vivres s'épuisèrent, qu'on y dut vivre de coquillages pendant quinze jours, — était demeuré un de ses bons souvenirs.

Il y fut pleinement heureux, et pourtant il ne fallait rien moins que sa santé de fer et sa résistance morale pour avoir supporté cet isolement absolu de cinq mois.

Mais Renouf, et c'est là un des côtés les plus originaux de son caractère, adorait la. nature par les mauvais temps ; pluie, vent, froid, orage, rien ne le rebutait, rien n'avait prise sur lui.

Au contraire, il n'était vraiment heureux que, l'averse lui fouettant le visage, l'eau entrant dans ses bottes, l'ouragan lui cinglant la figure; il pouvait travailler de longues heures la palette à la main et la

1 Notice-préface du catalogue pour la vente à l'hôtel Drouot de l'atelier Renouf, 30 novembre 1894.

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toile ruisselante, comme nous l'avons trouvé déjà à l'Ile de Serq.

Les éléments déchaînés l'inspiraient, prétendait-il avec son mépris absolu pour l'aise et le confortable, mépris aussi profond que sincère et sans pose. Jamais aucun peintre n'a certes pratiqué le « plein air » par des temps aussi épouvantables.

On le vit se faire attacher, lui et tout son attirail, après une borne de jetée, pour ne pas être emporté par le vent ou les vagues : au Havre, il a passé des journées entières d'hiver, ses vêtements couverts d'une couche de glace, travaillant sur la petite jetée des bains Decker, sans qu'il fût possible de le décider à rentrer, par prudence et pour sa santé *.

Il était « en bronze », comme lui disait un de ses amis. Un autre ami, le peintre Brion, définissait ainsi la « manière » de Renouf: c II a une existence bien simple; il sort de chez lui bien sec, va se faire tremper dehors. Quand il est bien mouillé, il rentre se sécher, puis quand il est sec, retourne se faire inonder, et ainsi de suite. »

C'était chez lui une nécessité si réelle de travailler à l'air par les plus mauvais temps, surtout aux bords de la mer, qu'il avait inventé une espèce de brouette, composée d'une caisse montée sur deux roues de

' Une amusante charge parue dans les Annales politiques et littéraires, n° du 22 avril 1894, représente Renouf, qu'on appelle le peintre des Naufrages, lié au mat d'une barque de pèche secouée par les lames. Palette et pinceaux en mains, pipe à la bouche, il travaille à sa toile, sans souci du danger et des intempéries. La charge n'en était pas une, tant elle se rapprochait, on vient de le voir, de la réalité.

— 45 — voiture d'enfant, et de deux brancards ; une fois renversé, le cabrion forme chevalet avec ses deux montants et résiste à tous les vents, grâce aux cailloux ou aux galets dont on peut charger la caisse.

L'appareil est bien un peu ridicule à traîner ; mais le ridicule ne comptait pas pour Renouf; c'était le cadet de ses soucis, — et il a bien souvent amusé ses compagnons par le superbe dédain qu'il en avait, par exemple quand il emportait dans les rues du Havre un mannequin d'enfant peint couleur chair et qu'il allait jeter dans un des bassins pour en étudier la couleur par rapport à l'eau.

Tous les quolibets qu'il recevait faisaient sa joie et le mettaient en belle humeur — il en riait tout le premier, tant il était bon et brave garçon !

Ce fut à Sein, pendant le rude hiver de 1879, qu'il fit la Veuve (musée de Quimper) qui est une des plus belles oeuvres de la peinture contemporaine et, au dire de beaucoup, son chef-d'oeuvre. La gravure Fa tellement popularisée qu'il est inutile de rappeler l'intensité d'émotion morale qui se dégage de ce superbe tableau : l'opinion du public et des artistes fut unanime, au Salon de 1880 où il parut : et une deuxième médaille, qui mettait Renouf hors concours, vint consacrer définitivement le talent et la réputation du peintre.

D'un cinquième séjour sur les côtes de la Bretagne, où l'accompagnait maintenant son ami Le Camus, Renouf rapporta en 1880-81 le Coup de Main, cette jolie toile d'un sentiment si gracieux et d'une facture néanmoins si robuste et si vigoureuse.

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Vision charmante que cette blonde fillette, aux joues rondes sainement hâlées par le souffle du large, fiêre d'aider de ses frêles menottes le coup de rame du grand-père ! Celui-ci, un rude marin, lui jette de côté ce regard à la fois fier et attendri qu'ont volontiers les vieux en contemplant leurs tout petits.

La foule fut séduite en même temps que les artistes rendaient justice aux qualités professionnelles du peintre.

Un marchand de tableaux américain, le fameux Schauss, acheta 8,000 francs le Coup de Main, qu'il revendit à un amateur de New-York pour le prix de 75.000 francs. Après la mort de ce dernier, le tableau fut adjugé en vente publique 40.000 francs au musée de Washington, auquel il doit encore actuellement appartenir.

C'est en 1881-82-83 que se placent l'hivernage à l'île de Serq et la période d'exécution du Pilote.

En 1883-84, séjour à Guernesey, où furent peints le Loup de Mer et le Soleil couchant (Salon de 1884), sans parler d'études prises pour des tableaux qui n'ont point été exécutés. On en retrouvera plusieurs à la vente de son atelier : Gros temps à Guernesey, — Marin Prêchant, — Pêcheur, etc.

Puis viennent aux Salons de 1884-85-86 un très beau Portrait de M. Ibels, dont l'agencement et la composition remarquables attestent l'artiste en pleine possession de son talent ; le Loup de Mer ; Brumes dAval, fin de jour sur mer, qui est tout simplement une merveille de poésie et de couleurs, et dont la place est marquée au Louvre ; En dérive,

— 47 — ou YEpave, cette tête impressionnante de mousse expirant où Renouf a mis toute sa science d'expression et son coeur, si tendre, sous une apparence un peu fruste et sceptique.

C'est à propos de cette toile que, causant avec la femme d'un de ses amis, il disait : « Pendant que j'y travaillais, je ne pouvais détacher ma pensée de la figure de mon pauvre petit neveu, mort la même année à Honfleur; j'ai assisté à toute son agonie, c'est lui que j'ai voulu reproduire ! »

Vers 1887, sollicité par quelques marchands américains qui lui promettaient une belle série de commandes, encouragé par plusieurs de ses amis et confrères, tenté d'ailleurs par le succès extraordinaire qu'avait recueilli à New-York son Coup de main, autant que par le désir de se créer de nouveaux horizons et des éléments inaccoutumés de travail, Renouf partit pour le Nouveau-Monde.

Son séjour, coupé de plusieurs voyages en France, devait durer près de trois ans. Ce fut une erreur! il était, de tous les peintres, le dernier susceptible de réussir dans ce pays. Ses qualités mêmes devaient lui nuire! Sa sincérité, sa passion du mieux, son éternel mécontentement de soi-même, sa franchise comme artiste le desservaient auprès de ce peuple Yankee qui n'aime, par tempérament, que les résultats rapides, et a inventé la réclame.

Renouf était trop honnête pour jeter de la poudre aux yeux et ne pas paraître tel qu'il était. Son caractère anti-mondain s'accordait mal avec les habitudes du monde de New-York.

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Ses meilleurs moments dans la grande ville américaine furent ceux qu'il passa soit à bord des transatlantiques français, où il venait dîner fréquemment avec les capitaines de Jousselin et Frangeul — soit avec des compatriotes que le hasard des affaires ou des voyages amenait à New-York.

Il y noua ainsi des amitiés solides que le charme de son commerce lui attira et qui ne se sont point démenties ; les lignes suivantes que m'adressait hier encore un homme éminent en forment un éloquent témoignage J :

« Nous avons pleuré l'an dernier, ma femme et moi, cet excellent Renouf, avec lequel nous avions fait, il y a neuf ans, le voyage de New-York.

» Nous avions été, dés la traversée, frappés et touchés des qualités aimables de ce grand artiste, dont la simplicité et le naturel rehaussaient le mérite.

« Nous avons vécu avec lui à New-York et dans une pension où, avec une délicatesse infinie, il nous avait cédé, sans que nous ayons pu nous en douter, sa chambre, ne se réservant qu'un cabinet de toilette, dans lequel il avait fait installer un de ces lits amé- ' ricains qui se replient et prennent l'apparence d'un meuble.

« Nous allions le voir quelquefois dans son atelier trop modeste pour les Yankees, avec lesquels il avait souvent des aventures presque grotesques. Ceux-ci, sans être touchés le moins du monde de la simplicité

1 M. Laussedat, directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, me pardonnera de les citer presque entières : elles honorent autant celui qui les a écrites que l'homme à qui elles sont consacrées.

— 49 — de l'artiste dont ils avaient d'ailleurs entendu vanter le talent, jugeant qu'il ne devait pas tenir à l'argent, d'après l'aspect de cet atelier, marchandaient de la façon lapluséhontée. L'un d'eux, pour ne citer qu'un exemple, ayant fait prix pour son portrait dont il avait choisi la toile, en vint à lui proposer d'amener aussi sa femme et sa fille qui pourraient bien tenir avec lui sur la même toile ! C'était de la peinture au mètre carré.

i Plus tard, on lui demanda de faire un panorama du pont de Brooklyn, dont vous connaissez le magnifique tableau, et cette entreprise lui fut onéreuse au lieu de lui valoir ce que méritait un travail pénible auquel il avait dû consacrer un temps considérable.

« En un mot, ses séjours en Amérique, où il était allé avec sa bonne foi et ses grandes qualités, n'ont servi qu'à le fatiguer, à le dégoûter même d'une race qui, à quelques honorables exceptions prés, comme partout d'ailleurs, ne pouvait pas le comprendre. »

Renouf revint définitivement en Europe, laissant en Amérique un certain nombre de portraits ; il rapportait dans ses bagages la belle toile du Pont de Brooklyn, ce coucher de soleil triomphant, « où le peintre a su auréoler de poésie une production mécanique du génie moderne », et qui illumine depuis quelques années la grande salle du musée du Havre.

Les Chutes du Niagara, qui furent au Salon de j.893 et que possède un amateur du Havre, datent également de son séjour à New-York, auquel Renouf dit adieu, sans espoir de retour comme sans regrets,

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car « il n'y a qu'une chose agréable en Amérique, ajoutait-il volontiers : le voyage... pour en revenir ! »

C'est à ce moment que son goût pour la mer et les marins, l'installation de sa famille au Havre, le déterminèrent à se fixer presque à demeure dans cette belle ville, dont il admirait depuis sa jeunesse la splendide situation sur la Manche, et où il ne comptait que des amis !

Un grand hangar en bois, .dans le genre de celui qu'il occupait à Paris, rue Dautancour, de moitié avec Francis Tattegrain, devint son atelier au Havre, rue Augustin-Normand.

Entre temps, le paysagiste sincère qu'il était, épris des jolies rives de la Seine à Poissy, s'arrêtait fréquemment dans ce coin séduisant d'Ile-de- France : il y fit un certain nombre de toiles, très fraîches, très lumineuses en général, et que des amateurs havrais lui achetèrent. Quelques-unes aussi se trouvent dans diverses maisons d'Evreux.

Mais le Havre était devenu décidément son « port d'attache ».

C'est de là qu'il envoya au Salon de 1893 les Brumes du matin, appareillage de bateaux de pêche, une marine d'un réalisme poétique à inspirer la muse de Yann Nibor ; l'État a eu l'heureuse idée de l'acquérir et de la placer au Luxembourg.

C'est là encore ou aux environs, à Gournay, à Oudalle, à Sandouville, à Harfleur, qu'il fit de nombreux paysages, de jolies études pleines d'air et de lumière, d'un dessin très poussé et d'une facture toute

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spéciale, des figures fort intéressantes, comme ce Vieux chasseur à Vaffût si vivant et si expressif.

Le bail de son atelier de Paris étant sur le point d'expirer, il s'était décidé à acheter un terrain au Havre : les plans de son nouvel atelier s'achevaient, on allait commencer les travaux.

Renouf partit pour Paris peu de temps avant l'ouverture du Salon de 1894, où il exposa le splendide Portrait du R. P. Ba%in, supérieur des Jésuites, et un Orage en mer.

Il allait en même temps effectuer son déménagement ; à la fin d'avril, il quittait en effet Paris, retournant au Havre, cette opération ennuyeuse terminée, plus ennuyeuse encore pour lui qui avait l'horreur de toutes les complications matérielles de la vie, dés lors qu'elles ne concernaient pas directement son art, sa peinture.

« Avant de partir, écrit J. Pozier, il nous invita à dîner à son restaurant habituel, Vigneron, Lecamus, Dameron et moi. Quoique se sentant assez fatigué, — il était un peu souffrant depuis quelques mois, mais ne « s'écoutait guère », — il se dérida très vite et fut même très gai ; vers la fin du dîner il nous esquissa même une danse... orientale, qui nous fit tordre de rire, puis nous le conduisîmes à la gare, où, en le mettant en wagon, nous fîmes, Lecamus et moi, mille folies 1

1 Hélas ! nous ne devions plus le revoir qu'agonisant ! huit jours après il était mort, nous avions perdu l'ami le plus sûr, le plus fidèle, le meilleur qu'on puisse avoir, et nous le pleurerons toute notre vie. »

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On retrouverait cette note d'une sincérité émue et profonde chez tous ceux qui ont connu, approché et apprécié Emile Renouf.

Et dans cette courte notice que la Société des Arts de l'Eure consacre à son ancien et cher Président, c'est surtout le caractère de ['homme et le souvenir de Yami qu'elle a voulu fixer.

La synthèse de l'oeuvre considérable du peintre, l'analyse de son talent si sincère et si français ont été faites par des plumes plus autorisées ; il est tels éloges que la répétition affaiblit.

Tout au moins, nous sera-t-il permis de regretter que la renommée de l'artiste éminent que fut Renouf n'ait pas atteint dans le gros public un degré légitime; combien de toiles moins belles, moins justes, moins consciencieuses, — dans le sens vrai de cet adjectif ordinairement appliqué à des peintres honnêtes, mais peu brillants, — se vendent-elles à des prix que n'ont jamais connus les tableaux de Renouf ? J'en excepte le Coup de main, dont les Américains, avec leur coutumiére et indépendante hardiesse, ont, nous l'avons dit, couvert d'or la signature. Mais tous les autres ont à peine rendu à l'auteur ce qu'ils lui coûtaient de débours et d'exécution. Et c'est vraiment grande pitié que le goût du public et la valeur qu'il attache aux oeuvres d'art soient trop souvent en proportion inverse ou démesurée avec le talent de l'artiste et son loyalisme professionnel.

Le produit de la vente de l'atelier de Renouf n'a certes pas été en rapport avec les prix que méritaient cette signature, dont la haute probité artistique reste

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indiscutée ; et tout récemment encore, dans une vente publique, une importante étude de ce Coup de main, si chèrement payé par l'Amérique, atteignait à peine le chiffre dérisoire de 25 louis.

Non qu'il faille attacher à ces constatations plus de valeur qu'il est convenable en pareille matière ; mais elles n'en sont pas moins quelque peu attristantes pour le « goût public », si fameux et parfois si injustement vanté.

Peut-être aussi la faute en remonte-t-elle à Renouf lui-même, qui ne sut jamais sacrifier sur l'autel de cette divinité fin de siècle : la déesse Réclame !

Nul ne la dédaigna plus que lui avec une parfaite et constante sérénité.

Et ce dédain, sans pose, sans vanité, lui venait de sa profonde conscience, de son honnêteté personnelle. C'était pour lui, pour l'art qu'il travaillait, et non point pour vendre ses oeuvres, ni pour flatter tels ou tels goûts. Ce n'est point à sa peinture que Ribot, un autre grand sincère, eût pu reprocher, comme il le fit à celle d'un de leurs illustres confrères, des » préoccupations commerciales ».

Renouf ne s'est jamais mis dans la main des marchands ; il n'a jamais rien tenté pour entrer dans la faveur des journaux. Un de nos salonniers les plus connus, mort aujourd'hui, — et dont la riche galerie s'était rapidement constituée, grâce aux éloges que distribuait royalement le critique aux artistes, soucieux de ses appréciations, — lui glissait un jour, paraît-il, ces mots... encourageants: « Ah! la jolie toile ! qu'elle ferait bien au milieu de mes autres chefs-d'oeuvre !... »

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Renouf n'eut garde de comprendre ; il y perdit de ne pas être du nombre des privilégiés que le « maître» encensait plus spécialement à chaque renouveau des Champs-Elysées.

Peu lui importait ! ce n'était point de ces considérations propres à le faire dévier d'une ligne de conduite qu'il suivait naturellement d'ailleurs, en conformité avec sa nature, pleine de distinction et de droiture sous une apparence un peu fruste.

Sa mise, plutôt négligée, ne venait pas d'un désir de se singulariser, mais a il se souciait peu de perdre à des soins de toilette un temps précieux pour l'étude ». Aussi l'inévitable question de l'habillement l'obsédait à certains jours ; lorsqu'il n'y avait plus à reculer, alors il s'armait de courage, prenait un fiacre et se faisait débarquer à « la Belle Jardinière ».

La séance de ravitaillement durait une demi-journée ; il en sortait, suivant son expression, « paré pour un bon bout de temps ». C'est à la douzaine qu'il rapportait vestons, gilets, pantalons, chaussures, assuré ainsi de n'avoir point à recommencer de sitôt cette rude corvée. Quand il revint de ce fameux hivernage à l'île de Sein, n'ayant depuis son départ fait couper ni ses cheveux ni sa barbe, vêtu d'un pardessus dont la couleur primitive disparaissait sous une mosaïque de couleurs variées, comme s'il lui eût servi de palette, ses amis durent à la descente du wagon le soustraire dans un fiacre à la curiosité du public intrigué.

« Chez un autre, comme l'a fort justement écrit Roger Miles, une pareille insouciance eût dénoté une bizarrerie de caractère : chez Renouf, esprit très fier,

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coeur profondément bon et loyal, ce n'était que de la simplicité et de la conscience. Le peintre avait fait un pacte avec l'art, et l'homme n'était plus que très peu de chose pour le peintre. »

C'est à ces qualités de coeur et d'esprit, certes peu banales, peu communes à notre époque d'égoïsme épanoui, que Renouf dut ces amitiés si vives, si profondes, si sincères, dont, partout où les hasards de la vie et de sa carrière le conduisirent, il fit la conquête.

Ce grand et fort garçon, à l'écorce un peu rude, au front large, au chef puissant, dont la barbe et les cheveux touffus, bouclés, et le cou herculéen rappelaient ces belles et fortes têtes de Dieu ou d'empereur romain, était un charmeur ; il suffisait d'avoir vu ses yeux, où le regard fait de bonté, d'intelligence et de finesse dénotait l'âme, pour comprendre cette séduction, à laquelle bien peu résistèrent. Peut-être y a-t-il quelque chose d'enfantin à rappeler que dans l'intimité, ses amis l'appelaient entre eux « constant, fidèle et délicat ». Mais n'est-ce point en réalité touchant de songer que ces qualifications fin de xvine siècle s'appliquaient à ce rond personnage, d'allure et d'aspect plutôt frustes ?

Il se détachait assurément de l'homme je ne sais quel rayonnement de bonté et de sympathie, dont se trouvaient pénétrés ceux qui l'approchaient, gens du peuple et gens du monde, ouvriers et bourgeois, paysans et marins.

Lorsqu'il partit de Serk, où nous l'avons vu peignant le Pilote, les habitants, qui l'adoraient, allumèrent de

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grands feux sur tous les points de l'île, et ce ne fut pas sans un réel chagrin que Renouf quitta ce pays où tous l'avaient admirablement reçu, et lui faisaient ainsi, à leur façon, de grandioses adieux.

Même en de tout petits détails, s'accuse cette chaleur de coeur, cette délicatesse de sentiments qu'il possédait au suprême degré.

En septembre 1893, six mois avant sa mort, le peintre Ch. Denet, d'Evreux, devenu son ami, presque son enfant, l'alla voir à Gournay prés du Havre. Dans la chambre où Renouf le mène pour lui montrer ses études, le visiteur s'étonne de trouver cassés la table de toilette et un fauteuil, et voici l'explication qui lui fut donnée de ces meubles délabrés.

Au printemps précédent, lorsque Renout s'était installé dans cette pièce, une hirondelle avait pénétré par la fenêtre restée depuis longtemps ouverte, et trouvant la place favorable et bien abritée, construit son nid le long d'une solive.

L'artiste, pour ne pas gêner l'oiseau, ne ferma la fenêtre ni jour ni nuit ; pour ne pas l'effrayer, il s'astreignit à marcher dans la chambre sur la pointe des pieds, évitant les grands gestes et le bruit, et cherchant, pauvre gros homme qu'il était, à se faire petit, soucieux de rassurer l'hirondelle qu'un rien effare.

Un jour, du nid bientôt peuplé, un oiselet tombe ; Renouf se précipite, ramasse l'imprudent, et, pour le remettre avec sa nichée, monte sur la table de toilette, qui casse ; dans sa chute, il est jeté lui-même sur le fauteuil dont les pieds se brisent à leur tour ! Ce qui le désolait, ce n'étaient ni les contusions que cet

- 57 — accident lui procura, ni la détérioration de son mobilier, c'est, qu'en tombant, il avait inconsciemment serré la petite hirondelle et l'avait étouffée.

Le tableau n'est-il pas charmant ?

On retrouverait encore le « bon » Renouf dans le membre des jurys du Salon. A l'époque de leur réunion, — c'était le seul moment de l'année où il séjournait un peu longtemps à Paris, — il habitait, rue Davy, tout prés de l'atelier Dautancourt, un très petit et très modeste appartement, dans une maison non moins modeste.

C'était là que défilaient les petits confrères refusés et sollicitant un «. repêchage », ou ceux qui, plus avancés, se figuraient qu'on obtient des médailles rien qu'en les demandant. Ces peintres, pas fiers, consacrant leurs matinées à courir implorer les jurés, devaient trouver un singulier contraste en arrivant chez Renouf, après avoir été reçus dans les ateliers « cossus et à bibelots » des confrères élégants. Les premiers, les plus impatients, tiraient la sonnette entre sept et huit heures du matin. Renouf, réveillé péniblement, arrivait tout endormi et dans une tenue sommaire. Les deux seules chaises de sa chambre étant encombrées, on restait debout ou on s'asseyait sur le lit, et le défilé des quémandeurs se poursuivait pendant deux ou trois heures. Avec les vaniteux, Renouf était impitoyable et leur donnait son opinion en termes d'une franchise parfois brutale : « C'est pour votre bien, mes enfants, » atténuait-il pourtant quelquefois. — Mais avec les humbles et les désolés, il était tout paternel, enveloppait ses critiques de

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conseils bienveillants, tout en riant dans sa grande barbe.

Puis, lorsque les plus tenaces, indifférents à l'approche du déjeuner, persistaient, dans un vague et incessant espoir, à rester là, debout, devant le juré sans, robe de chambre, Renouf, pour les congédier honnêtement, leur disait en confidence : « Mes petits, filez, j'attends une dame..., mais ne le répétez pas, surtout! »

Car sa bonté n'allait point sans une inaltérable bonne humeur, qu'il portait partout et toujours, si dure qu'eût été pour lui la journée de labeur, si fatigué qu'il fût, si préoccupé qu'il pût être de ses affaires personnelles . » A quoi bon, répétait - il, ennuyer les autres de ses ennuis ? »

Aussi ses amis voyaient-ils avec joie arriver chez eux sa brave figure, son large et fin sourire. Ils étaient certains de passer avec lui des heures agréables, car Renouf, devant eux, s'abandonnait volontiers en des causeries sans fin, où le charme de sa voix, la finesse, l'imprévu, la variété, l'originalité de son esprit, imprégnaient d'une saveur exquise ses impressions de voyageur, de philosophe et d'artiste. Il avait l'anecdote facile, jamais d'allure banale : c'était un plaisir pour lui de faire parler les animaux, d'interpréter leurs <t sentiments ». En enfant de Paris, fortement teinté de Normand, qu'il était, la gauloiserie ne l'effrayait point : mais, si la qualité de son auditoire l'exigeait, il trouvait avec une discrétion et un tact infinis des choix de mots et de sous-entendus, propres à épargner les plus chatouilleuses des oreilles.

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Comme dernières lignes de ce portrait que les souvenirs réunis des meilleurs et plus dévoués amis de Rehouf ont tracé, quelques extraits de lettres adressées par lui à l'un des plus fidèles, au hasard de ses séjours, accuseront mieux encore, par leur familiarité spirituelle, les reliefs de cette intéressante et sympathique physionomie.

« De Sandouville, près le Havre.

« Je pioche péniblement sur l'effet de frimas que tu connais : je crois que ce sera bon, mais je n'ose l'affirmer, c'est tellement extraordinaire et en dehors de ma manière habituelle que je ne suis sûr de rien.

« Terminé un autre tableau : les fonds de Rogerville, qui n'était qu'un Ciel quand vous êtes venus ; c'est un honnête bon tableau, je souligne honnête, parce que je cherche un peu autre chose en ce moment.

< N'oublie pas de m'envoyer les mesures ! Tu me les avais promises et tu as oublié ! J'aime bien que les autres oublient; surtout les gens sérieux, cela me relève à mes propres yeux !

« Je suis exténué, à bout de forces. Sale temps, mal aux reins, mal aux jambes, névralgie du Niagara, le diable et les cornes !... Je bavarde, bavarde, et ferais bien mieux d'aller me coucher ! »

« De Paris.

« Je ruisselle de sueur dans mon atelier et mes yeux mouillés me permettent à peine de voir !

« Pourtant ça va bien et j'ai fait une belle journée,

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je travaille en gilet de flanelle et en pantalon. C'est tout, et c'est encore trop.

« Dimanche prochain, ouverture de la pêche ! Il y a bien des chances pour que je perde quelques jours à la campagne. Peut-on appeler cela perdre du temps, malheur I

« Je pars pour Evreux et suis bigrement content de partir et de changer l'asphalte, les voitures et même les cocottes pour le gazon vert et les arbres en fleurs.

« Ce que je me fais vieux à Paris, et il n'y a que trois jours que j'y suis !

a Reçu ton envoi ce matin, il était temps ! Ton compte m'épouvante. Je me croyais plus riche : tâche que je sois plus riche, tire sur les chiffres pour les allonger ! Tu n'es pas un banquier ordinaire, que diable !

* J'ai eu hier la visite d'une dame hongroise très chic qui désire une médaille. En me quittant, sur ma promesse d'être bon pour elle, elle s'est précipitée sur moi — j'ai eu peur I — et a embrassé ma grosse patte... Il n'y a pas eu d'accident. »

« De Paris, 14 juillet.

« Je ne sais plus où tourner de la tête. Je suis littéralement débordé. Samedi, j'irai à Evreux pour organiser l'exposition ; j'attends une audience que Papon, député, a sollicitée de Turquet afin de choisir des toiles pour le musée, mais pendant que j'attends, ledit Turquet se ballade à Dieppe et moi je turbine au

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milieu de la fête, des pétards, des coups de fusil, j'ai . la tête fendue ! »

« De Paris.

« Mon tableau est discuté : d'aucuns le trouvent très bien, d'autres, pas.

« Le cadre recouvre trop, et le grand éclat de lumière est presque entièrement couvert par la feuillure ; en plus, le livret porte comme désignation, Partie de cartes, ce qui diminue l'intérêt, et je fais faire un cartel, La part de pêche, ce qui change tout. Cela me fera du tort pour la presse, qui a déjà ses notes, mais je m'en... contrefiche!

« De New-York.

« Je m'occupe en ce moment de l'Exposition universelle (1889). J'envoie : le Pilote, la Veuve, le Coup de Main, le Portrait d'Ibels, Y Epave, le Portrait de Mme de P., et tes deux toiles : les Guetteurs et le Clair de lune. Cela fera huit toiles et une exposition complète, c'est une époque qui comptera dans mon existence.

« Je suis fichu ! fièvre, rhume, etc. Je mange de la quinine et bois de l'eau glacée 1 Avec ça, trois séances par jour, je maigris à vue d'oeil, je reviendrai chétif. »

« De Sandouville.

« Mes pauvres feuilles chutent avec une rapidité désespérante ; c'est à peine si je pourrai terminer les deux petites toiles commencées : paysages d'automne ;

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je ne suis allé qu'une fois au Havre, vous voyez que je suis bien sage, mais je n'ai aucun mérite à cela, je m'amuse follement ici, je suis éreinté, mais heureux comme un pape. Il y a vraiment longtemps que je n'avais pas joui de cette existence, qui est vraiment la mienne : je suis un rural quand même ! »

L'homme et l'artiste sont tout entiers dans cette correspondance à bâtons rompus, écrite librement au courant de la plume et à la fantaisie de l'idée :

L'homme avec sa bonne humeur et sa simplicité, son dédain de l'argent pour l'argent même '.

Le peintre avec sa probité artistique, son amour de la campagne et de la nature.

Pourquoi tout cela a-t-il disparu subitement, emporté par un de ces coups imprévus de la mort brutale ? i Huit jours de maladie, et ce fort garçon, qui n'avait pas atteint la cinquantaine, s'est éteint devant son chevalet, le sourire à la lèvre, le sourire des âmes loyales et des fois robustes. »

La ville du Havre, sa cité d'adoption, dans le cimetière de laquelle il dort son dernier sommeil, en face de cette grande mer qui a été l'une de ses plus belles passions d'artiste, s'est honorée en donnant le nom d'Emile Renouf à l'une de ses rues. Le buste en

1A son dernier retour d'Amérique, je le rencontre un jour à Evreux, où il était venu se reposer chez son excellent ami et patron Julienne. Nous causons, et entre autres choses :

— Eh bien, lui dis-je, êtes-vous au moins content sous le rapport pécuniaire î

— Enchanté, mon ami, j'ai gagné là-bas 40.000 francs environ, j'en ai dépensé 28.000, je rapporte 12.000 francs que je dois ici et que je vais payer. Je suis très content.

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bronze élevé sur son tombeau par la piété affectueuse de ses amis, et le remarquable et très ressemblant portrait que la Société des Amis des Arts de l'Eure place en tête de cette notice, contribueront à conserver le souvenir de cette ouverte et avenante figure.

Nul de ceux qui ont eu la bonne fortune de connaître Renouf et la faveur d'être traités par lui en amis n'oubliera jamais sa loyale affection, sa bonté naturelle, son esprit si fin, sa délicatesse exquise.

L'importance et la variété de son oeuvre, la sincérité dont elle est empreinte, la vigueur de sa magistrale exécution maintiendront haut, dans l'histoire de l'art à la fin du xixc siècle, le nom respecté d'Emile Renouf.

Et nous pouvons, au lendemain de son entrée dans la postérité, le saluer de ces vers qu'un gracieux poète, M. Emile Blémont, adressait au buste, récemment inauguré, de Jules Tellier, le charmant écrivain havrais, lui aussi enlevé aux lettres par une mort prématurée :

Quand on m'apprit sa mort, je refusai d'y croire ; Il était si vaillant, il nous semblait si fort, 11 se croyait si loin de l'heure où l'on s'endort, Et l'avenir s'ouvrait si rayonnant de gloire !

Tous, comme nous l'aimions ! Comme on comptait sur lui ! Au choeur formé par nous comme il manque aujourd'hui 1 Mais il vécut assez pour faire oeuvre qui dure, Il put au Bois sacré cueillir le rameau d'or. Et sa voix reste éparse en la grande nature Où, sans avoir vieilli, son âme a pris l'essor.

HENRI PAULME.

- 64ÉMILE

64ÉMILE

Né à Paris le 21 juin 1845, mort au Havre le 4 mai 1894.

2<= médaille au Salon de 1880.

Médaille d'or Exposition Universelle de 1889.

Chevalier de la Légion d'honneur. 1889.

Liste des oeuvres d'E. Renouf exposées au Salon des Champs-Elysées.

Renouf a exposé ses premières toiles en 1870 et non en 1872, comme l'indique par erreur le catalogue de vente de ses oeuvres.

1870. — 2409. Vue prise aux environs de Honfleur. 2410. Environs de Honfleur.

1872. — 1307. Environs de Honfleur (Calvados), printemps.

printemps.

1873. — 1253. Portrait de M™ A. R...

1254. Aux environs de Honfleur (Calvados).

1874. — 1549. Portrait de M. C...

1875. — 1710. Environs de Honfleur, le soir.

1876. — 1722. Après la pluie, soleil couchant.

1723. « Tourne donc, mousse! »

1877. — 1783. Une vallée dans le Finistère, au musée

d'Evreux. 1784. Aux environs de Honfleur, l'hiver.

1878. — 1886. La maison du Haut-des-Vents, à ï'embouchure

ï'embouchure la Seine, côté Nord, à M. A. JOLY, du Havre ?

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1887. Portrait de M"" Z. P...

3720. Les frimas ; pastel, à M. ALF. RENOUF.

3721. Gelée du matin ; pastel, àM. ALF. RENOUF.

1879. — 2529. La fin de la journée, paysage.

2530. Dernier radoub; « mon pauvre ami », au musée d'Issoudun.

1880. — 3199. La veuve, île de Sein (Finistère), au musée

de Quimper. 3200. La pierre des pendus (Finistère).

1881. — 1989. Un coup de main, au musée de Washington

(Amérique). 1990. Après un coup de vent, île de Sein (Finistère).

1883. — 2032. Le Pilote, au musée de Rouen.

2033. Lixy (ou Lizzie), àM. BERCHUT, du Havre.

1884. — 2027. Portrait de M. A. Ibels, à M. IBELS.

2028. Soleil couchant.

1885. —2078. Un loup de mer.

1886. — 1984. Fin du jour, à M. BERCHUT.

1985. En dérive ou l'Epave, à M. EM. AMBAUD, du Havre.

1887. — 2007. Le cabestan, à M. HAUSER, du Havre.

1888. — 2129. Les guetteurs, à M. BERCHUT.

2130. Portrait de M™* X. ■.

1891. — '392- Le pont de Brooklyn, au musée du Havre.

1393. Chasseur àl'affût, àM. E.GROSOS, du Havre.

1892. — 1418. Portrait de Mme X..., à M. BERCHUT.

1419. Une partie de cartes.

1893. — 1498. Les chutes du Niagara, à M. TACONET, du

Havre. 1499. Brumes du matin, appareillage, au musée du Luxembourg.

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1894. — 1543- Portrait de R. P. B. Basin, supérieur général des jésuites, à M. B. de J... 1544. Orage en mer, à M. HAUGUEL, du Havre.

Liste des oeuvres d'E. Renouf ayant figuré à la vente de son atelier, à l'hôtel Drouoi, le 30 novembre 1894.

(M° P. CHEVALIER, commissaire-priseur; Me PETIT, expert.)

1. La partie de cartes, toile.

2. En dérive. —

3. L'homme à la barre. —

4. Départ pour la pêche, lever de lune, toile.

5. Une route, effet de neige, pastel.

6. Ferme aux environs de Honfleur, pastel.

7. Entrée de la Grande-Cour de Louesdin, toile.

8. Lix^ie, toile.

9. Le chemin creux, toile.

io. Les pommiers de la ferme de Saint-Siméon, toile.

11. Bateaux de pêche au clair de lune, au Havre, toile.

12. Les Lamaneurs, toile.

1 j. Le lavage des moutons, à Honfleur, toile.

14. L'étang du Cabèlou (Finistère). —

15. Sur la digue, à Guernesey. —

16. Les pommiers. —

17. Sur la côte de Grâce (Honfleur), toile.

18. Courde lanière Nicolas (Honfleur). —

19. Le Timonier, toile.

20. Un Lamaneur. —

21. Le Cabestan. —

22. Le Cabestan. —

23. Pleine mer. —

-6724.

-6724. de varech, toile.

25. La Hêtraie de Saint-Gatien, toile.

26. L'Epave, étude. —

27. Bords de la Seine (Poissy). —

28. Le Cabestan. —

29. Barque rentrant au Havre. —

30. Barques de pêche dans le port du Havre, toile.

31. L'Homme à la barre. —

32. Barques de pêche entrant au Havre. —

33. Bords de l'Oise, toile.

34. Marin à la barre. —

35. Chaumière, soleil couchant, toile.

36. La sortie de l'église, à Plogoff. —

37. Route de Pont-Aven, le soir. —■

38. La partie de cartes. —

39. Ramasseuses de moules, au Ratier, toile.

40. Le Havre, temps de pluie. —

41. L'église de Gournay. —

42. Un loup de mer. —

43. La Seine, à Rouen. —

44. Le bout de la jetée du Havre. —•

45. Temps gris à Fontaine-sous-Jouy. —

46. Les bords de l'Ellé. —

47. Le Forgeron. —

48. Fleurs. —

49. Déchargement d'un bateau de coton. —

50. Le Mousse. —

51. La rivière aux Tortues (New- York). —

52. Verger, aux environs du Havre. —

53. L'église d'Harfleur. —

54. Le Remorqueur, rade du Havre. —

55. Postes de douanier (Honfleur). —

56. Barque échouée, clair de lune. —

57. Sortie du port. —

— 68 —

<;8. Pont de Brooklyn, toile.

59. Etude pour le tableau : la Veuve, toile.

60. Gros temps, à Guernesey. —

61. Après la tempête (île de Sein). —

62. Pont de Brooklyn. —

63. Guernesey, soleil couchant. —

64. La mer, à l'île de Sein. —

65. Pont de Brooklyn. —

66. La cour Bèjin (Honfleur). —

67. Les chutes du Niagara. —

68. Ramasseur de varech. —

69. Les chutes du Niagara. —

70. Pont de Brooklyn. —

71. Flottille de pêche. —

72. Pêcheur levant ses filets. —

73. Rochers à Concarneau. —

74. Pommier à Vasouy. —

75. La ferme Saint-Simêon, l'hiver. —

76. Berger conduisant son troupeau. —

77. Plage de Honfleur. —

78. Eve. —

79. Etude pour le tableau : le Pilote. —

80. Brouillard, au Poudreux. —

81. Marin prêchant, à Guernesey. —

82. La rivière aux Tortues (New-York). —

83. Marin prêchant à Guernesey. —

84. La jetée du Havre, gros temps. —

85. Bords de l'Oise, panneau.

86. Le musée du Havre, panneau.

87. Le phare de l'hôpital (Honfleur), panneau.

88. Ldplainede Carrières-Saint-Denis. —

89. Bateaux de pêche. —

90. Coucher de soleil (Carrières-Saint-Denis), panneau

91. Maison de pêcheur, à Concarneau, toile.

- 69 -

92. Barque à la côte, toile.

93. Pêche à la Seine, —

94. Ramasseur de varech, toile.

95. Pêcheur à Guernesey. —

96. La jetée par un gros temps, au Havre, toile.

97. Marin prêchant, à Guernesey. —

98. Le pont de Brooklyn. —

99. La jetée du Havre. —

100. Barques de pêche, clair de lune. —

101. Cour de ferme, à Honfleur. —

102. La mer, à Concarneau. —

103. Le quai, à Honfleur. —

104. Ramasseur de varech. —

105. Barques dans le port, lever de lune. —•

106. La ferme Saint-Simèon, soleil couchant, toile.

107. La ferme Saint-Simèon, soleil couchant. —

108. Pêcheuses de moules, à Villerville. —

109. Plage, à Villerville. —

110. Pont de Brooklyn. — 1 n. La rivière de Saint-Sauveur. —

112. Pont de Brooklyn. —

113. Femme nue. —

114. Femme nue, vue de dos. —

115. Femme nue, vue de dos. —

116. Ramasseur de varech. —

117. Marine, soleil couchant. —

118. Soleil couchant. —

119. La plage, à Concarneau. —

120. Pommiers, aux environs à"Honfleur. —

121. Marée basse. —

122. Station de tramways au Havre, le soir. —

123. Le bord de la mer, au Havre. —

124. Sur la jetée. —

125. Barques de pêche, à Honfleur. —

— 70 —

126. Une ferme au Faouet, toile.

127. Pont de Brooklyn, —

128. Barques de pêche appareillant, toile.

129. Tète de paysanne de Concarneau, toile.

130. Cordier à Honfleur, neige. —

131. Tête de femme. —

132. La digue de Guernesey. —

133. Tète de Bretonne. —

134. La baignade des moutons. —

135. Pont de Brooklyn. —

136. Barques amarrées prêtes à sortir (Honfleur), toile.

137. Pont de Brooklyn. —

138. Tête de femme. —

139. Tête de femme. —

140. Paysan breton. —

141. Barques à quai (Honfleur). —

142. Etude d'homme. —

143. Etude d'homme. —

144. Ramasseurs de varech, étude. —

145. Intérieur breton. —

146. Tète de femme assise. —

147. Etude de femme.

148. Etude de femme, vue jusqu'à mi-corps. —

149. Tête de femme. —

150. Tête de femme. —

151. Paysanne bretonne. —

152. Paysan tenant un enfant. —

153. Barques à quai (Honfleur). —

154. Pêcheurs de Guernesey. —

155. Tête de femme. —

156. Marine, panneau.

157. La Mer, vue de la falaise, panneau.

158. Marée basse, lever de lune. —

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OEuvres de Renouf faisant partie de collections particulières et n'ayant, pour la plupart, figuré dans aucune exposition.

Collection de M. BERCHUT, au Havre 1.

Rogerville, chemin creux, paysage, oeuvre inédite.

Oudalle, hiver, effet de neige, paysage. —

Oudalle,automne, après l'orage. — —

Les saides. — —

La grève. — —

Gournay, une ferme. — —

Vallée de Gournay, soleil couchant, — —■

Soleil couchant, pastel. —

Marée de nuit, effet de lune, marine. —

Calme plat, barque de pêche le soir, marine. —

Brumes d'aval. —

Li\\ie, figure.

Le timonier, figure.

Route de Pont-Aven, paysage.

L'église de Gournay. —

Coucher de soleil (Carrières-Saint-Denis), paysage.

Le pont de Brooklyn, étude.

Femme vue de dos, —

1 Les Brumes d'aval que possède M. Berchut et qui ont figuré au Salon de 1886 sont une pure merveille : elles me paraissent supérieures même aux Bruines du matin, placées au Luxembourg.

L'aimable possesseur de cette marine hors pair a le bonheur de compter également dans sa collection cette ravissante figure de fillette Liixie, tout un poème de jeunesse et de lumière, traduit avec une simplicité, une absence de recherche qui en doublent le prix.

— 72 — M. ALFRED RENOUF, au Havre.

Diverses études.

Musée du Havre. La brèche au mur (Guernesey.) Les falaises à Oudalle.

Musée d'Evreux.

Une vallée dans le Finistère : bords de l'Ellè. Cour de ferme.

Collection de M. JULIENNE, à Evreux.

Après l'orage. Les bords de l'Ellè.

Étude du grand tableau qui est au musée d'Evreux.

La rivière aux Tortues à New-York. Effet de lune. Etude.

Poste de douaniers à Honfleur. Paysage.

Sortie du port.

Etude : vapeur sortant de la jetée du Havre.

Maison de pêcheurs sur la falaise à Concarneau.

Barques amarrées prêtes à sortir. Etude.

Barques à quai, Honfleur. Etude.

Nature morte. Etude: potiron, chou frisé, botte de salsifis.

M. PAUL BUZOT, à Evreux.

Ferme aux environs d'Honfleur. Un coin à Honfleur. La métairie.

M. DUBREUIL, banquier à Evreux.

Les bords de la Seine à Poissy.

— 73 — M. VION, propriétaire à Evreux.

Paysage à Fontaine-sous-fouy (Eure). Passage de Concarneau.

M. DUCY, maire d'Evreux.

Paysage : avant l'orage.

M. ERMENAULT, à Evreux.

Prairies aux environs de Honfleur.

M. CH. HÉRISSEY, imprimeur à Evreux. La Seine aux environs de Poissy.

M. EM. HÉRISSAY, juge à Evreux.

Petit bras de la Seine près Poissy.

Portraits de MM. Flambard, capitaine de navire au Havre. Corblet, armateur au Havre. A. Normand, constructeur au Havre. MHe Simonin, fillette de cinq à six ans, à M. Simonin, au Havre.

LE SAINT BRUNO

DE LA CHARTREUSE DE BOURBON-LEZ-GAILLON

Une conséquence imprévue des décrets de l'Assemblée nationale supprimant, en 1789 et 1790, les établissements religieux fut de jeter aux plus périlleuses rencontres, par une dispersion précipitée, les nombreuses oeuvres d'art qu'ils renfermaient. Beaucoup d'entre elles n'échappèrent pas à d'inintelligentes destructions, d'autres allèrent grossir les collections publiques et particulières ou devinrent l'ornement d'églises privilégiées, quelques-unes enfin, et ce ne sont évidemment pas les moins ignorées, échurent aux paroisses rurales d'alentour.

C'est ainsi que la petite église d'Aubevoie ' possède aujourd'hui une remarquable statue provenant de son ancienne voisine la chartreuse de Bourbon-lez-Gail'Aubevoie,

Bourbon-lez-Gail'Aubevoie, de Gaillon (Eure).

STATUE DE SAINT BRUNO

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Ion livrée aux démolisseurs il y aura tantôt un siècle '.

Revenu dans le pays à la suite de la tourmente, un des moines expulsés, dom Dorothée, recueillit en sa demeure, sans doute après l'avoir rachetée des acquéreurs de biens nationaux, l'image vénérée du fondateur de son ordre. Bien des années s'écoulèrent et, le bon prêtre ayant quitté ce monde 2, la statue se trouvait reléguée en un obscur réduit quand on songea, vers 1832, à la tirer de cet abri par trop précaire et indigne d'elle 3. Un maçon qui aida à en opérer le transport racontait naguère comment, encore enfant, il n'entrait jamais sans une sorte de crainte instinctive dans le hangar où le saint, enveloppé de son froc blanc, agenouillé pour une interminable prière, lui semblait, grâce à la légère coloration qui animait les mains et le visage, revêtir les apparences d'un être vivant.

Telle serait assurément, hors des conditions défavorables où elle est actuellement exposée, l'impression première causée par cette figure plus haute que nature 1. L'immobilité du maintien contribuerait à en redoubler l'effet. Plongé dans la contemplation des

J Cf. La chartreuse de Bourbon-le^-GaiUon, par F. F. Alaboissette ; Evreux, imp. de l'Eure, 1887.

2 Placide-Aimable Aubourg, en religion dom Dorothée, remplit les fonctions curiales dans la paroisse d'Aubevoie depuis son retour (1802J jusqu'à son décès (1827).

3Je dois communication de ces utiles renseignements à l'obligeante amitié de M. l'abbé Drouin, aumônier de la maison centrale de Gaillon.

i Dans son état présent, la statue mesure à peu près 2. mètres.

-76vérités

-76vérités les paupières closes, la tête à demi inclinée sur l'épaule comme s'il prêtait l'oreille à des voix lointaines, le bienheureux a visiblement perdu le sentiment des choses terrestres. Les traits un peu vulgaires ont un accent de vérité individuelle qui ferait penser à un portraiti. Le vêtement tombe en plis sobrement drapés ; les bras sont croisés sans "effort par un geste rappelant un détail identique du saint Bruno de Houdon.

Je laisse à de plus autorisés le soin d'établir quelque comparaison entre le marbre de ce dernier ou le saint Bruno maniéré que composa Michel-Ange Slodtz pour la basilique vaticane et la statue d'Aubevoie. Quoi qu'il en soit de leurs qualités et défauts respectifs, il est facile de reconnaître en celle-ci la main d'un maître et, ce maître, des renseignements puisés à bonne source vont nous le désigner clairement.

Si, par abstraction des caractères de la sculpture, on s'en rapportait à certaines biographies d'artistes, de fortes présomptions existeraient en faveur de Nicolas Legendre. « Les premiers ouvrages qu'il a faits, dit Guillet de Saint-Georges 2, se voient dans la chartreuse de Gaillon et consistent en plusieurs

1 Une gravure de Claude Mellan offrirait, dit-on, cette même particularité et la figure du saint Bruno priant au milieu de ses disciples serait le portrait de dom Christophe Dupuy. V. les Mélanges d'histoire et de littérature, par Vigneul de Marville (D. Bonaventure d'Argonne, chartreux de Gaillon), t. I, p. 255, ou YAbecedario de Mariette, t. III, p. 353.

5 Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de sculpture et de peinture, t. I, p. 409.

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figures de pierre représentant saint Bruno, chacune sous différentes attitudes et placées en divers endroits du monastère. J> Ces effigies, il est vrai, étaient de pierre, celle d'Aubevoie est de stuc ; cependant, Legendre ayant été parfois employé à des travaux de stucage, l'objection ne saurait être estimée décisive s'il ne me restait à signaler une explication meilleure. L'église primitive, témoin de la munificence du cardinal de Bourbon, étant devenue, en 1764, la proie des flammes, un architecte parisien, Pierre Hélin, fut chargé de relever les constructions ruinées. Comme il ressort de plusieurs plans — dont un signé de lui — récemment acquis par les Archives départementales 1, le nouveau sanctuaire entouré par les cloîtres et autres bâtiments conventuels formait un vaisseau d'une seule nef mesurant dans oeuvre vingt toises de longueur sur cinq de largeur et percé de dix vastes fenêtres. Au fond de l'abside semi-circulaire, en arriére de l'autel majeur, une niche encorbellée et substituée, selon le goût régnant alors, à la baie du chevet avait dû d'abord, selon l'esquisse de l'architecte, recevoir une Résurrection. Le projet auquel on s'arrêta et dont l'auteur se nommait Adrien Gois fut saint Bruno en prières dans un antre de son désert 2. Un jour dissimulé éclairait la mysté1

mysté1 de l'Eure, H. 1083. Un des croquis porte : Hélin delineavit. V. aussi une estampe de la fin du xvm" siècle : Veiie du portail de l'église et de l'entrée principale de la chartreuse de Bourbon-lei-Gaillon, en Normandie, Hélin inv. et delin.

* IL La grotte de saint Bruno servoit de contre-table à l'autel ; elle étoit sculptée par M. Gois, sculpteur de l'Académie, qui a fait

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rieuse retraite. Planant au-dessus du rocher, un groupe montrait l'illustre cénobite ravi en extase et soutenu par des anges. Toutes ces figures avaient été rehaussées de couleurs par le discret pinceau de PierreAntoine de Machy qu'un stage à l'atelier de Servandoni rendait exceptionnellement apte à ces décorations peut-être trop théâtrales.

Le passage suivant d'une relation de voyage inédite, conservée à la bibliothèque de Rouen, complétera les brèves données qui précédent, empruntées en partie aux Antiquités nationales :

« A un tiers de lieue au-dessous de Gaillon, dans la plaine, est la chartreuse de Bourbon... Elle a été brûlée il y a douze ans... L'église est placée au milieu de la cour d'entrée ; le portail en est beau et d'un très bon dessin ; au-dessus de la porte d'entrée est une très belle statue de Vierge i. L'intérieur en

est également bien traité Le maître-autel à la

romaine est tout en marbre et excellent goût ; les

aussi la Vierge du portail, et peinte par M. Machi, de l'Académie. » Millin, Antiquités nationales, t. IV, art. 38, p. 3.

Admis dès son retour de Rome au titre d'agréé, Gois fut reçu le 23 février 1770 à l'Académie royale de peinture et sculpture. Il y devint plus tard adjoint à professeur et enfin professeur. V. les Archives de l'Art français, passim.

Sur Etienne-Pierre-Adrien Gois (1731-1823) et sur son fils Edme-Etienne-François (1765-1836), également sculpteur : consulter : Bellier de la Chavignerie et Auvray, Dict. gèn. dis artistes de l'école française ; Hoefer, Nouv. biog. gèn., et les Archives de l'École des Beaux-Arts.

1 La Notre-Dame de Bonne-Espérance que Millin nous apprend avoir été aussi sculptée par Gois. Les deux églises successives avaient été dédiées sous ce même vocable.

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chandeliers en girandoles dorés d'or moulu et tous les ornemens de même. Au lieu d'un tableau du maître-autel on a pratiqué dans l'arcade du romppoint (sic) une grotte qui fait un très bon effet où on voit un saint Bruno à genoux, priant. Cette grotte qui est en saillie en dehors de l'église est éclairée par un lanternon qui ne paroît point, ce qui ajoute à l'illusion sans interrompre l'uniformité qu'exige l'architecture '. »

Nous aurions donc sous les yeux le fragment principal de ce grand ouvrage. Quant à l'attribution proposée, l'assertion de Millin prendra une singulière valeur si nous la rapprochons d'une mention insérée au livret du Salon de 1769. Sous le nom de Gois sont inscrits en cette année : Saint Bruno en méditation ; — L'apothéose du même saint, dessins au lavis ; — Projet pour une chapelle du choeur de la chartreuse de Gaillon ; — Plusieurs dessins au lavis, sous le même numéro 2.

Ces figures ne furent vraisemblablement jamais destinées à être traduites en pierre ou autre matière plus résistante que le stuc. Elles n'avaient, je crois, sauf le personnage représenté, rien de commun avec la statue exécutée, à quelques années de là, par le même sculpteur pour les religieux de Gaillon 3.

1 Nottes et remarques sur toutes les villes de la Haute-Normandie (de 1777 à 1779). Bibl. de Rouen, ms. Y, 19.

4 V. les Livrets du Salon, réimpr. par M. Jules Guiffrey.

3 Salon de 1773. Saint Bruno, statue pierre. (Exécuté pour la chartreuse de Gaillon.) Je citerai pour mémoire une autre oeuvre qui a été donnée à la Grande Chartreuse par M. J. Bonnet : « Dans la chapelle des morts, près de l'autel, se trouve une terre cuite

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Cette dernière a disparu comme la plupart des productions d'un artiste pourtant habile et fécond auquel ses contemporains, et notamment Diderot, n'ont pu refuser de justes éloges.

Voici en quels termes le célèbre critique, peu enclin d'ordinaire à l'indulgence, appréciait dans une revue du Salon de 1769 l'oeuvre qui fait l'objet de la présente notice :

« De Gois, entre plusieurs morceaux qui ne valent pas la peine d'être regardés, un saint Bruno en méditation, sublime de vérité, d'expression, de simplicité, de componction. C'est la vie même : plus on le regarde, plus il saisit, plus il étonne, plus on l'admire. Morceau d'un maître de premier ordre 1. »

L'abbé F. BLANQUART

de Gois, saint Bruno agonisant, d'une grande beauté. » La Grande Chartreuse, par un Chartreux (5° édition). Lyon, 1894. Ce Gois était presque un sculpteur attitré des Chartreux.

1 OEuvres complètes de Diderot, t. XI, p. 457. Paris, Garnier frères, 1876.

CHRONIQUE

NÉCROLOGIE

— M. RENOUF (Emile), artiste peintre, chevalier de la Légion d'honneur, président de la Société en 1885, 1886 et 1887, est décédé au Havre, le 4 mai 1894, à l'âge de quarante-huit ans.

— M. DUPUIS (Louis-Auguste), propriétaire, membre de la Société, est décédé à Evreux le 2 juillet 1894, à l'âge de soixante-dix ans.

— M. POULAIN (Pierre-Drausin), membre du conseil municipal d'Evreux, suppléant du juge de paix, ancien notaire, ancien conseiller d'arrondissement, ancien adjoint au maire, membre de la Société, est décédé à Evreux le 24 août 1894, à l'âge de cinquante-trois ans.

— M. GRÉNOUILLOUX (Joseph-Alexis-Edouard), directeur de la succursale de la Banque de France, membre de la Société, est décédé à Evreux le 30 septembre 1894, à l'âge de soixante-neuf ans.

— M. le général vicomte DE QUELEN, membre de la Société, est décédé au château de Cesny, le 19 octobre 1894, à l'âge de soixante-huit ans.

— M. GUÉRIE (Camille), artiste peintre, ancien secrétaire de l'Ecole libre des sciences politiques, receveur de l'octroi de Paris, membre de la Société, est décédé à Paris le 6 décembre 1894, à l'âge de quarante-quatre ans.

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— M. LE BOEUF D'OSMOY (Charles-François-Romain), comte d'Osmoy, sénateur de l'Eure, président du conseil général de l'Eure, chevalier de la Légion d'honneur, président de la Société en 1881 et 1882, est décédé le 7 décembre 1894 au château d'Aptot, à l'âge de soixante-sept ans.

— M. DELAPORTE (Jean-Baptiste-Aimé), propriétaire, ancien maire de Pont-de-PArche, membre de la Société, est décédé à Evreux le 27 décembre 1894, à l'âge de quatrevingt-trois ans.

ÉVÉNEMENTS DIVERS

Troisième centenaire de la naissance de Poussin, aux Andelys. — En juin 1894, il y eut juste trois cents ans que Nicolas Poussin, le grand peintre, naquit dans un petit hameau du Grand-Andely. D'aucuns, que nous avons des raisons de croire bien informés, affirment que cet anniversaire mémorable tombait non en 1894, mais en 1893 : c'est un point d'histoire intéressant à établir, mais l'inexactitude très probable de la date choisie n'a nui ni à la valeur ni à la signification de la manifestation dont quelques compatriotes et admirateurs de Poussin avaient pris l'initiative, et que la municipalité des Andelys a fait coïncider avec la fête annuelle de sainte Clotilde, le 3 juin. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts s'était fait représenter par M. Roger Marx, inspecteur général des beauxarts, et la Société des artistes français avait délégué M. Tony Robert-Fleury, l'un des plus brillants représentants de la peinture française contemporaine. Tous deux prononcèrent tour à tour, en termes excellents, l'éloge d'un génie digne de tous les hommages. Enfin, la ville des Andelys avait

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fort heureusement organisé, à l'instigation de M. Léon Coutil, une exposition de copies et de gravures de l'oeuvre de Poussin. R.

Erection d'un buste au docteur Lampêrière, à Couches. — Le 30 septembre 1894, les habitants de Conches inauguraient le buste en bronze qu'ils avaient élevé par souscription à leur compatriote regretté, le bienfaisant docteur Lampêrière, et dont ils avaient naturellement confié l'exécution au talent maintes fois éprouvé de notre confrère M. Emile Décorchemont. Ce monument se voit aujourd'hui sur l'une des pelouses du jardin public qui encadre si heureusement les ruines du vieux donjon de Conches.

R.

Le nouvel hôtel de ville d'Evreux. — Le vaste édifice municipal commencé en 1891, grâce à la généreuse libéralité posthume de M. Olivier Del'homme, a été inauguré solennellement le dimanche 21 avril 1895. Tout le monde connaît l'oeuvre de MM. Thierry-Ladrange et Gossart. Tout le monde sait qu'elle mérite de figurer parmi les constructions les plus importantes et les plus remarquables élevées à notre époque dans le département de l'Eure. Il ne saurait entrer dans le cadre étroit de cette chronique d'en esquisser même la description. Les auteurs ont voulu, avant tout, produire une impression de calme, de solidité, de puissance. Ils y ont réussi. D'habiles combinaisons de lignes dissimulent d'une manière fort heureuse la lourdeur du pavillon central, partie visiblement la plus soignée du monument. On voit, au couronnement architectural de ce pavillon, quatre figures symbolisant les quatre grands événements de la vie et divers sujets allégoriques. Le nom de notre confrère M. Miserey suffit à dire le talent avec lequel ces sculptures ont été exécutées.

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La décoration du plafond de la grande salle du premier étage a été complétée, le 18 août, par la pose d'une peinture sur toile représentant la cérémonie du premier mariage célébré par le maire d'Evreux en 1793, en vertu de la loi récemment promulguée. Cette oeuvre remarquable est due à notre confrère M. Denet. R.

Découverte de peintures murales dans l'église de Saint-Philbert-sur-Risle (Eure). — On a découvert, il y a quelques mois, dans l'église de Saint-Philbert-sur-Risle, des peintures murales du commencement du xv° siècle. Ces peintures, exécutées au trait, ne comportent que deux couleurs, le rouge et le jaune d'ocre, avec quelques rechampis blancs. Les fonds teintés d'ocre jaune sont ornés d'un semis de coeurs et de larges fleurons rouges. Il est assez difficile, vu l'état encore insuffisant de la mise au jour de cette décoration murale, de déterminer les sujets représentés. Dans la première scène, on aperçoit une vieille femme debout, prenant par la main un jeune enfant qu'une autre femme lui amène. Dans la seconde, un seigneur assis, la dague au côté, interroge un coupable enchaîné et agenouillé devant lui. Dans la troisième, on voit, entre autres personnages, le coupable amené aux pieds d'un évêque entouré de moines. Il se pourrait que ces scènes se rattachassent à la vie de saint Philbert, abbé de Jumièges, lequel, sur de fausses accusations, fut mis en prison par ordre de saint Ouen, archevêque de Rouen, puis remis en liberté par le même prélat qui lui rendit son affection première. Le mur septentrional ne porte aucune trace de peinture, ce qui s'explique par sa reconstruction au xvn« ou au xvin 0 siècle.

Un rapport a été adressé à M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts dans le but d'attirer son attention sur cette intéressante découverte, et de provoquer,

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s'il y a lieu, le classement de ces peintures murales, dont

les spécimens sont fort rares dans le département de

l'Eure.

L'abbé PORÉE.

Exposition d'aquarelles par M. Guignard. — Les artistes et les amateurs ont été conviés, dans le courant de janvier, par notre confrère M. Gaston Guignard, à examiner à Paris, rue Caumartin, dans la salle de MM. Allart et Noël, une série de trente aquarelles sur toile qui, en dehors du côté art, présentent un intérêt technique tout particulier.

« Il semble, disait à ce sujet le Figaro, que l'eau sur la toile, mêlée aux couleurs superposées et avivées par un vernis en opérant la fusion, joue le rôle du feu dans l'art de l'émail, tant les colorations sont brillantes et délicates. M. Guignard, dans ses premières tentatives longuement cherchées, ne s'est préoccupé que d'émouvoir par des effets de couleur et de lumière, mais on peut aller plus loin et il n'y manquera point. Le résultat est séduisant et mystérieux. M. Gustave Moreau a cherché autrefois dans ce sens avec la couleur à l'huile, et on sait quelle forte impression il a produite. »

Le Journal des Débats ne s'est pas montré moins élogieux. « M. Gaston Guignard, dit-il, apparaît, chaque année, à tous ceux qui fréquentent aux Salons du Champ de Mars et des pastellistes, l'un des paysagistes les plus sincèrement amoureux de la nature, l'un de ceux surtout qui ont le plus intimement compris et qui interprètent avec le plus de charme la poésie des aurores brumeuses et des crépuscules dorés. Il est aussi le peintre des troupeaux de moutons, comme Charles Jacque ; mais ce n'est pas à dire que les deux artistes se ressemblent : le contraste est vif, en effet, entre la palette sombre et grise de Jacque et les

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tons lumineux et clairs de M. Guignard. Les recherches d'atmosphère et de lumière furent toujours la préoccupation de cet excellent artiste ; mais dans ses pastels et dans ses paysages à l'huile, il était toujours resté fidèle à une tonalité très doucement monotone.

« Or, les aquarelles qu'il nous offre aujourd'hui, si elles émanent du même poète, ne sont pas du même « peintre ». Leur harmonie éclatante nous avertit tout de suite que nous avons affaire avant tout à un « coloriste » préoccupé de nous séduire. Il nous séduit tout de suite et nous étonne aussi ; car nous ne nous doutions pas que la « peinture à l'eau » fût capable de tant de puissance et pût exprimer d'aussi riches couleurs. C'est que les aquarelles de M. Guignard ne sont point des aquarelles ordinaires : elles sont peintes sur toile, puis vernies, tout comme les tableaux à l'huile. C'est le hasard qui révéla à l'artiste l'admirable parti qu'il pouvait tirer de ce procédé. Ses premiers essais — paysages de mystère et de rêve — sont de petits chefs-d'oeuvre. »

LIVRES NOUVEAUX

BARR FERRÉE. The chronology of the cathedral churches of France. — New-York, 1894. In-4, 36 p. Cathédrale d'Evreux, p. 16-17.

Ph. de CHENNEVIÈRES. Essais sur l'histoire de la peinture française. — Paris, aux bureaux de l'Artiste, 1894. In-8, avec portr. de l'auteur.

P. 78-311 : Nicolas Poussin . — P. 80-82 : Les tableaux de Quentin Warin à N.-D. d'Andely.

- 87L.

87L. Département de l'Eure. Archéologie gauloise, gallo-romaine etfranque. I. Arrondissement des Andelys. — Paris, E. Leroux, 1895. In-8, 91 p., 14 pi.

L'abbé DROUIN. Essai sur l'église Saint-Georges d'Aubevoye. — Paris, De Soye et fils, imp., 1895. In-8, 31 p.

Ch. DUBOURG. Saint Christophe. — Bull, de la Société d'études diverses de Varrondissement de Louviers, t. Ior (1894), P- 34-37Peinture

34-37Peinture du commencement du xvi* siècle dans

l'église N.-D. de Louviers.

Le P. EDOUARD D'ALENÇON. Le couvent des Capucins d'Evreux. — Evreux, impr. de l'Eure, 1894. In-8, 52 p. et 5 pi.

Augustin FILON. Mérimée et ses amis. — Paris, Hachette, 1894. In-12.

Détails sur Léonor Mérimée.

Louis GONSE. La sculpture française depuis le XIVe siècle. — Paris, librairies-imprimeries réunies, 1895. In-4, nombr. pi. et fig.

P. 61-62 : Gaillon et le Saint Georges combattant le dragon, de Michel Colombe, avec une pi. représentant le bas-relief.

JOIN-LAMBERT. Note sur un retable de l'église de Rôtes. — S. 1. n. d. (1895). In-8, 6 p.

Arsène LEGRELLE. Pont-de-YArche. — La Ncyrmandie, 9° année, p. 353-372 (n° de juin 1894).

Site, histoire, monuments, abbaye de Bonport.

Gustave LE VAVASSEUR. — Un souvenir de l'inauguration delà statue de Poussin [aux Andelys] en 18$ 1. — Caen, Delesques, 1894. In-8, 11 p.

Alexis MARTIN. Les étapes d'un touriste en France.

Promenades et excursions dans les enviïons de Paris. Région du Nord. Paris, Hennuyer, 1894. In-12, nombr. grav.

P. 464-482 : Gisors.

Olivier MERSON. Les vitraux. — Paris, librairies-imprimeries réunies, s. d. (1895). In-8, vign. (Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts.)

P. 168-170 : Vitraux de Conches.

A. MONTIER. Les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer. — Pont-Audemer, impr. du commerce, G. Hauchard, 1895. In-8, 56 p et une pi.

La Normandie monumentale et pittoi-esque. — Eure. — Havre, Lemale et Cie, imp.-édit. Gr. in-fol., avec héliogr. h. t. et photogr. dans le texte, 16 livr. sont parues (15 juillet), p. 1-188.

Arrondissement d'Evreux : La Cathédrale d'Evreux (signé : l'abbé J. Fossey); — le Palais épiscopal d'Evreux (Gustave-A. Prévost); — l'église Saint-Taurin,à Evreux (l'abbé J.Fossey) ;

— la Tour de l'Horloge d'Evreux (Alph. Chassant); — l'Eglise Sainte-Foy de Conches (l'abbé A. Bouillet) ; — le Château de Conches (Alph. Chassant) ; — l'Eglise de Damville (Jacques Lestrambe) ; — le Château de Chambray, à Gouville (l'abbé de la Balle) ; — le Château de Cnndè-sur-Iton (Jacques Lestrambe) ;

— l'Eglise de Breteuil (id.); — l'Eglise de Rugles (id.); — l'Eglise de la Madeleine, à Verneuil (Gustave-A. Prévost); — l'Eglise Notre-Dame de Verneuil (l'abbé Dubois) ; — l'Ancienne église Saint -Jean, à Verneuil (Jacques Lestrambe) ; — la Tour Grise et les anciennes fortifications de Verneuil (id.) ; — Maisons anciennes à Verneuil (Léon Tyssandier); — l'Eglise de Tilliires (LéonPalustre) ; — l'Eglise de Nonancourt (Jacques[Lestrambe) ;

— l'Abbaye de Mesnil-sur-VEstrèe (id.) ; — l'Abbaye de BreuilBenoit ^'abbé J. Fossey) ; — Us Fonts baptismaux de Bretagnolles (le même) ; — Ivry-la-Bataille (l'abbé de la Balle) ; — l'Obélisque dIvry-la-Bataille (Charles Le Goffic); — l'Eglise de Pacy-surEure (l'abbé de la Balle) ; — le Château et l'église de Menilles (id.) ; — l'Eglise Notre-Dame de Vernon (Théodore Michel) ;

— la Tour des Archives (id.) ; — Porte d'une ancienne maison

- 89 -

de la rue Bourbon- Penthi'evre, à Vernon (id.) ; — le Château de Vernonnet (id.) ; — Porte de l'ancienne église de Vernonnet (id.) ;

— le Château de Brécourt (id.) ; — le Château de Chambray-surEure (l'abbé de la Balle).

Arrondissement des Andelys : VEglise Notre-Dame des Andelys (le chanoine Porée); — l'Hôtel du Grand-Cerf (L. Coutil); — l'Eglise Saint-Sauveur, au Petit-Andely (L. Coutil) ; — le Château-Gaillard (id.) ; — les Ruines de la forteresse de Château-surEpte (Dieudonné Dergny).

Roger PEYRE. Histoire générale des beaux-arts. — Paris, Delagrave, 1894. In-12, nombr. vign.

P. 605-630 : Ch. v. L'art français au xvn' siècle, i" partie : Poussin.

Le chanoine PORÉE. L'église abbatiale du Bec, d'après deux documents inédits du xviie siècle. — Evreux, Hérissey, 1894. In-8,29 p.

—Jean Nicolle,peintre (1614-1650). — Paris, typogr. de E. Pion, Nourrit et C'% 1894. In-8, 29 p. et une pi.

Louis RÉGNIER. Notice archéologique sur la chapelle de Saint-Michel des Vignes, à Evreux. — Evreux, 1894. In-8. 8 p. et une pi.

—Statistique monumentale abrégée du canton des Andelys.— Caen, 1894. In-8, 8 p.

— Excursion à Gisors [par l'Association normande] (vendredi 22 septembre 1893). — Annuaire des cinq départements de la Normandie, 61e année, 1894, p. 65-83.

— Sculpture du XVe siècle découverte à Ecos. — Evreux, s. d. In-8, 16 p. et une pi.

— Dans la haute vallée de la Charentonne. Notes d'un archéologue. — Bernay, impr. Lefèvre, 1894. In-8, 19 p.

Salomon REINACH. Antiquités nationales. Description raisonnée du musée de Saint-Germain-en-Laye. Bronzes figurés

— 90 —

de la Gaule romaine. — Paris, Firmin-Didot et Cie, s. d. (1894). In-8.

Héliogravure représentant -le fupiler d'Evreux,- en frontispice.

E. VEUCLIN. Notes inédites sur quelques-uns des premiers glorificateurs de Nicolas Poussin en Normandie. — Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1894, p. 106-111.

OEUVRES EXPOSÉES AUX SALONS DE 1894

PAR LES MEMBRES DE I.A SOCIÉTÉ

I. — Palais des Champs-Elysées.

CARBONNIER (Paulin). 1999. — Quatre aquarelles.

DÉCORCHEMONT (Louis-Emile).

2993. —iW"e M. B... ; — M1'" 1 B...; — médaillons, cire.

DENET (Charles).

581. — La partie de dominos.

GUILLON (Adolphe-Irénée).

885. — Les terrasses de Monte-Carlo, à Monaco.

886. — Souvenir de Monaco; — le tir aux pigeons.

2282. — Souvenirs de Vè^elay (Yonne) et de Monaco; — pastels.

2283. — Souvenirs de Vê\elay (Yonne); — Vieux tilleuls; pastels.

— 91 — LEFÈVRE (Gabriel-Albert-Marie).

2395. — Huit aquarelles :

1. Eglise de Reville (Manche). — 2. Beaulieu (Eure-etLoir). — 3,4. Gelée blanche. — 5. Forge à Morsalines. — 6. Morsalines. —• 7. Saint- Vaast, la baie. — 8. Le bout de rue a Saint-Vaast.

MISEREY (Albert-Ernest).

3401. — Le poison des Borgia ; — statue, plâtre.

3402. — La Tour d'Auvergne; — buste, marbre.

POZIER (Jacinthe).

1494. — Le soir après la pluie, à Ba%incourl (Eure).

1495. — Les bords de l'Epie ; — temps gris.

RENOUF (Emile).

1543. — Portrait du R. P. Basin.

1544. — Orage en mer.

II. — Palais du Champ-de-Mars.

DUBUFE (Guillaume).

393. — Portrait de Mme P..., avec ses enfants.

394. — L'Ermitage du Solaro (Capri).

395. — Fuite en Egypte.

396. —Soleils couchants ; — trois études (Capri).

397. — Le soir ; — trois études (Capri).

DUEZ (Ernest-Ange).

398. — Portrait de Mmo R. J.

399. — Yvonne.

400. — L'heure du bain.

401. — Julien Jamet, patron de barque à Villerville.

— 92 —

402. — La mère Germain (Villerville).

403. —• Hortensias.

404. — Pavots.

157. — Projet de frise (pointe sèche).

158. — Eventails (pointe sèche).

159. — Pavots (pointe sèche).

160. — Chrysanthèmes (pointe sèche).

161. — Roses dans une applique à crabe vert (pointe sèche).

162. — Boules de neige dans une applique crabe vert (pointe sèche).

163. — Soir de fête (pointe sèche).

164. — L'heure du bain (pointe sèche).

367. — Un écran, hortensias bleus, brodé en soie.

GUIGNARD (Gaston).

572. — Le troupeau à l'abreuvoir (le soir, 6 heures).

573. — Lune rose en plaine (7 heures).

574. — Le parc (8 heures).

575. — Rentrée à la bergerie (9 heures).

576. — Le val de l'èquarrissage.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

— Par décret en date du 3 avril 1894, M. Adolphe GUILLON, artiste peintre, membre de la Société, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

— Par arrêté ministériel en date du 3 juin 1894, M. POINTU-NORÈS, préfet de l'Eure, président d'honneur de la Société, a été nommé chevalier de l'ordre du Mérite agricole.

— 93 —

— Par arrêté ministériel en date du 7 janvier 1895, M. RIDEL, conducteur des ponts et chaussées à Evreux, chef du bureau de l'ingénieur en chef, membre de la Société, a été nommé chevalier du Mérite agricole.

— Par arrêté ministériel en date du 12 janvier 1895, MM. CHRISTOPHLE, secrétaire général de la préfecture de l'Eure, et Ernest QUETTIER, imprimeur, adjoint au maire d'Evreux, tous deux membres de la Société, ont été nommés officiers d'Académie.

PRÉSIDENTS DE LA SOCIÉTÉ

DEPUIS SA CRÉATION

Le 22 avril 1881.

MM. le comte d'Osmoy (1881-1882).

Barrême (1883-1884).

E. Renouf (1885 -1886-1887).

Th. Ribot (1888).

G. Guignard (1889-1890).

A. Roll (1891).

Gérôme (1892).

Duez ('893).

G. Dubufe (1894-1895).

N. B. — Conformément aux articles 13 et 15 des statuts de la Société, modifiés et approuvés le 2 février 1888, le Président n'est élu que pour une année. Il ne peut être réélu qu'après une année d'intervalle. Toutefois le Président pourra être maintenu dans ses fonctions pendant l'année qui suivra sa sortie, sur la proposition du conseil d'administration et par un vote de l'assemblée générale, dans le cas où le changement de Président pourrait interrompre la préparation d'une exposition ou apporter quelque entrave à cette préparation.

Aux termes de l'article n des mêmes statuts, M. le Préfet de l'Eure est Président d'honneur de la Société.

— 94 —

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ

Pour l'année 1895.

Président. . MM. Dubufe, artiste peintre. v. . , ., , ( Emile Hérissay, juge d'instruction.

1 ( Chassant, conservateur du musée.

Secrétaire. . . Louis Régnier.

Trésorier.... Cauvain, trésorier-payeur général du département.

CONSEIL D'ADMINISTRATION

MM. MM. MM.

Bourbon ; Charles Hérissey ; Tyssandier ;

Cordier ; Lemarié ; Védie ;

Gossart ; Quettier ; Yon.

MEMBRE FONDATEUR DE LA SOCIÉTÉ M. Hannosset, décédé à Vernon le 6 mai 1888.

(ART. 5 des statuts. — Sont membres fondateurs, tous ceux qui auront versé à la Société une somme de 200 francs.

Les noms des membres fondateurs sont inscrits à perpétuité dans le Bulletin de la Société.)

95 —

Liste générale des membres de la Société.

MM.

ALABOISSETTE, avoué, à Evreux.

ANDELYS (la Ville des).

ANGÉRARD, notaire, à Louviers.

ANSEAUME, percepteur, à Verneuil.

BADE, tapissier, à Evreux.

BAGOT, avocat, à Evreux.

BAIL, propriétaire, 10, avenue de l'Ardèche, à Vernon.

BATAILLE, percepteur de Sainte-Colombe-la-Campagne,

à Evreux. BAUDOUIN, propriétaire, à Evreux. BAYVEL, capitaine au 6° dragons, Evreux. BELLEGARDE (MÉRY DE), propriétaire, à Evreux. BELLENGER, avoué, à Evreux. BÉRENGER (Paul), ingénieur civil, à Evreux. BERNAY (la Ville de).

BERTIN, docteur-médecin, à Brionne (Eure). BEVERINI-VICO, préfet de l'Eure, à Evreux. BIDAULT, docteur-médecin, à Evreux. BIZET, notaire, maire des Andelys. BLANQUART (l'abbé), curé de la Saussaye (Eure). BLOT fils, ancien libraire, à Evreux. BOCQUENTIN, ancien directeur des postes et télégraphes,

rue des Ecoles, à Paris.

-96MM.

-96MM. président de la Société de secours mutuels, à Bernay. BOUCHON, fabricant de sucre, à Nassandres (Eure). BOUDIN, entrepreneur de charpentes, à Evreux. BOURBON, archiviste du département de l'Eure, à Evreux. BOURDON, ancien chef de division à la préfecture de l'Eure,

à Evreux. BOURDON, receveur particulier des finances, à Bernay

(Eure). BOURDON (Gaston), à Evreux. BOURY (le comte de), conseiller général, à Amfreville-laCampagne

Amfreville-laCampagne BOUTELET, percepteur, à Breteuil (Eure). BRUNET (Edouard), maître d'hôtel, à Evreux. BRUNET, docteur-médecin, directeur de l'asile des aliénés,

à Navarre-Evreux. BUZOT, représentant de la Nationale, à Evreux. CAGNY, notaire, à Brionne (Eure). CAMÉRÉ (Mme), artiste peintre, 17, avenue d'Aligre, à

Chatou (Seine-et-Oise). CANEAUX, ancien magistrat, 27, rue Saint-Maur, à Rouen,

et au Tilleul, près Bernay. CARBONNIER (Paulin), artiste peintre, au Bosteney, par

Beuzeville (Eure), et à Paris, 6, rue Edouard-Detaille

(avenue de Villiers). CAUCHOIS, architecte, à Evreux. CAUVAIN, trésorier-payeur général, à Evreux. CAUVIN, entrepreneur de menuiserie, à Evreux. CHARDON (Octave), percepteur, à Vernon. CHASSANT, conservateur du Musée, à Evreux. CHAUVEAU, directeur des contributions directes du département de l'Eure, en retraite, à Evreux. CHAUVIN, propriétaire, rue Victor-Hugo, à Evreux. CHIBOUST, propriétaire, 2, rue du Meilet, à Evreux.

— 97 — MM. CHRISTOPHLE, secrétaire général de l'Eure, à Evreux. COCHIN, manufacturier, à Evreux. COIGNARD (Albert), artiste peintre, à Pacy-sur-Eure, et à

Paris, 32, rue Poussin. COLOMBEL (Mme Emile), 77, rue Prony, à Paris. COLOMBEL, percepteur des contributions directes, à Evreux. CORDIER, ingénieur en chef des ponts et chaussées, à

Evreux. COUTIL (Léon), artiste peintre, aux Andelys. DANNET (Charles), propriétaire, à Louviers. DECAUX, éditeur, 7, rue du Croissant, à Paris, et à SaintPierre-du-Vauvray

SaintPierre-du-Vauvray DÉCORCHEMONT (Emile), artiste sculpteur, 12, rue Ganneron,

Ganneron, Paris. DEHAIS (Charlie), rue Joséphine, à Evreux, et 49, rue de

Naples, à Paris. DELABOISSIÈRE, architecte de la ville, aux Andelys. DENET, artiste peintre, à Evreux. DENIS, juge de paix, à Verneuil (Eure). DENIS (Charles), entrepreneur de travaux publics, à Evreux. DEVOISINS (le docteur), médecin à Breteuil (Eure). DUBOIS (Edouard), professeur de musique, à Evreux. DUBREUIL, banquier, à Evreux. DUBREUIL aîné, peintre, à Evreux. DUBUFE (Guillaume), artiste peintre, 43, avenue de Villiers,

Villiers, Paris. DUCHESNE (Edmond), entrepreneur de menuiserie, à

Evreux. DUCHESNE (Léon), entrepreneur de travaux publics, à

Evreux. DUCY, avocat, maire d'Evreux. DUEZ, artiste-peintre, 39, boulevard Berthier, à Paris. DUFLOT, notaire, à Louviers.

MM. DUVAL, commissaire-priseur, à Evreux. ERNAULT, ancien notaire, à Evreux. EVREUX (la Ville d').

FAUCHET, directeur de l'usine Chauvel, à Navarre-Evreux. FAUGAS, conservateur des hypothèques, à Louviers. FÉLIX, conseiller à la cour d'appel, 33, rue Etoupée, à

Rouen. FERRAY, pharmacien, conseiller d'arrondissement, ancien

président du tribunal de commerce, à Evreux. FORTIER, propriétaire, 43, rue de la Chaussée-d'Antin, à

Paris. FOUQUET (Camille), député de l'Eure, 161, boulevard

Haussmann, à Paris. FOUSSARD, avoué, à Evreux. GALLAIS, percepteur, à•Tillières-sur-Avre (Eure). GASTINEAU, commissaire-priseur, à Evreux. GATTIER, propriétaire, au château de Serquigny (Eure). GAUDIN (Albert), caissier à la Trésorerie générale, à Evreux. GAURY (Edmond), banquier, à Breteuil (Eure). GÉRÔME, artiste peintre, membre de l'Institut, 65, boulevard de Clichy, à Paris. GIROUT, suppléant du juge de paix, à Beaumont-le-Roger

(Eure). GLASSON, propriétaire, 72, rue Vilaine, à Evreux. GOLL, conseiller de préfecture, à Evreux. GOSSART, architecte du département de l'Eure, à Evreux. GOUELLAIN (Ernest), négociant, 59, rue de l'Hôtel-deVille,

l'Hôtel-deVille, Rouen. GOUELLAIN (Gustave), négociant, 121, rue des Charrettes,

à Rouen. GOUHIER, directeur de l'imprimerie Hérissey, à Evreux. GUÉRIE (Fernand), percepteur des contributions directes, à Bernay.

— 99 —

MM. GUÉRIE (Georges), à Pont-Audemer. GUERSENT, contrôleur des contributions directes, à Louviers. GUIGNARD, artiste-peintre, au Buisson-Hocpin, et 167,

boulevard Malesherbes, Paris. GUILLEMARE, clerc de notaire, rue de la Petite-Cité, à

Evreux. GUILLON (Adolphe), artiste peintre, 9, rue Duperré, à

Paris, et à Vézelay (Yonne). GUINDEY, docteur-médecin, sénateur de l'Eure, à Evreux. HALAY (Maurice), avocat, 34, rue Stanislas-Girardin, à

Rouen, et 109, rue du Bac, à Paris. HAMEL, entrepreneur de travaux publics, à Evreux. HELLER (E.), artiste peintre, 13, rue Berthe, à Paris, et à

Bernay. HÉRISSAY (Emile), juge d'instruction, à Evreux. HÉRISSEY (Charles), imprimeur, à Evreux. HEUDIÈRES (D'), propriétaire, au château du Bois-David,

par Brionne (Eure). HUET fils, artiste sculpteur, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf

(Seine-Inférieure). IZARN, propriétaire, à Evreux.

JACQUELIN, entrepreneur de travaux publics, à Evreux. JARNAC (le comte de), propriétaire, au château de Condésur-lton

Condésur-lton JOIN-LAMBEBT, conseiller général, à Livet-sur-Authou, par

Brionne (Eure), et 24, rue de Penthièvre, à Paris. JOUEN, ancien banquier, à Evreux.

JULIENNE, président du tribunal de commerce, à Evreux. JULLIOT, fabricant d'instruments de musique, à la Couture-Boussey

Couture-Boussey KNIPPER, ancien relieur, à Evreux. LABADIE, receveur de l'enregistrement, à Evreux.

MM.

LABBÉ (Léon), propriétaire, à Evreux.

LABELLE (Paul), à Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure).

LANGLOIS (Louis), propriétaire, à Evreux.

LAUTOUR, avocat, à Evreux.

LAUVRAY, ancien fabricant de coutils, à Evreux.

LEBIGRE, libraire, à Evreux.

LECAISNE, conseiller à la Cour d'appel, 14, rue GrandPont, à Rouen.

LECLERC (P.), notaire, à Vernon.

LECOEUR (Mme), propriétaire, à Evreux.

LECONTE, banquier, 8, boulevard des Capucines, à Paris.

LEDANOIS, percepteur, à Ivry-la-Bataille (Eure).

LEFÈVRE (Gabriel), artiste peintre, rue de la Pompe, à Saint-Maurice (Seine).

LEGENDRE, percepteur, à Pacy-sur-Eure.

LEMARIÉ, architecte, à Evreux.

LEMELAND, pharmacien, à Evreux.

LEMERCIER, entrepreneur de menuiserie, à Evreux.

LENEVEU (Paul), 31, rue Joséphine, à Evreux.

LENORMAND (l'abbé), chanoine titulaire, vicaire général honoraire, à Evreux.

LÉPANY, propriétaire, à Evreux.

LERAT, docteur-médecin, à Evreux.

LERENARD-LAVALLÉE, juge au tribunal civil de Bernay.

LESAGE, serrurier, à Evreux.

LESEUR, agent voyer en chef, à Evreux.

LESPINASSE-LANGEAC (de), propriétaire, au château de Boisset-les-Prévanches (Eure).

LETAUD (Paul), conseiller d'arrondissement, à Conches

(Eure). LEVIEZ, notaire, à Evreux.

L'HÔPITAL (Joseph), propriétaire, au château d'Angerville (Eure).

— 101 —

MM. LOCHE, ingénieur en chef du contrôle, 24, rue d'Offémont

(place Malesherbes), à Paris. LORIOT, député de l'Eure. 5, rue de Vienne, à Paris. LOUVIERS (la Ville de). LUCAS, ancien fabricant de coutils, à Evreux. LUNOIS, notaire, à Breteuil (Eure). MAILLIARD, caissier à la succursale de la Banque de France,

à Evreux. MAÎTRE, receveur de l'enregistrement en retraite, 10, rue

Antoine-Roucher, à Auteuil (Seine). MALATIRÉ, percepteur, à Conches. MICHAUX, propriétaire, à Pacy-sur-Eure. MILLETTES, à Angoulême (Charente). MILLIARD (Victor), sénateur de l'Eure, 131, faubourg

Saint-Honoré, à Paris. MIRBEAU (Octave), publiciste, rédacteur au Journal, Paris. MISEREY, artiste sculpteur, 109, rue de Vanves, à Paris. MOLLE (Charles), ancien magistrat, à Evreux. MORIN (Auguste) fils, rue aux Prêtres, aux Andelys. NIELLON (Victor), procureur de la République, à Evreux. NORMAND, instituteur, à Bazincourt (Eure). OLRY, ancien député de l'Eure, au château de Souvilly,

par Breteuil (Eure). OUIN-LEMERCIER, ancien tapissier, à Evreux. OuiauE (Ulysse), agent voyer, à Rugles (Eure). PARISSOT, sénateur de l'Eure, au château de Fumechon,

par Beaumoht-le-Roger (Eure). PASSERAT (Paul), maître tapissier, 29, rue de Tournon, à

Paris. PASSY (Louis), député de l'Eure, 45, rue de Clichy, â Paris,

et à Gisors. PAULME, directeur de la succursale du Crédit foncier, 26,

rue Beauvoisine, à Rouen.

— 102 —

MM.

PELAY (Edouard), agent général de l'Urbaine, 74, rue de Crosne, à Rouen.

PELVEY (A.), percepteur des contributions directes, à Gaillon (Eure).

PERRÉE (Léon), architecte, à Saint-André (Eure).

PERROT, avocat, à Evreux.

PETIT (Léon), juge suppléant, à Evreux.

PILLARD-SOULAIN, entrepreneur, conseiller d'arrondissement, à Breteuil (Eure).

PIOT, artiste peintre, à Hécourt (Eure), et 7, boulevard Péreire, à Paris.

POINTU-NORÈS, ancien préfet de l'Eure, à Paris.

POLI (Noël-Augustin), receveur particulier des finances, à Louviers.

PORÉE (l'abbé), curé de Bournainville (Eure).

POZIER (Jacinthe), artiste peintre, 26, avenue Richerand, à Paris.

PRADIER (Marc-Antoine), receveur particulier des finances, à Pont-Audemer.

PRÉVOST (Félix), propriétaire, à Gisors.

PRÉVOST (Gustave), ancien magistrat, 42, rue Chasselièvre, à Rouen.

QUERNEL, percepteur, à Gisors.

QUETTIER, imprimeur, adjoint au maire, à Evreux.

QUEVILLY, juge de paix, à Beaumesnil (Eure).

RECOING, percepteur des contributions directes, aux Andelys.

RÉGNIER (L.), propriétaire, à Evreux.

REVEILHAC, propriétaire, à Evreux-Navarre.

RIBET, percepteur, à Louviers.

RIBOT (M"e Louise), artiste peintre, 40, avenue des Pages, Le Vésinet (Seine-et-Oise).

— 103 —

MM. ,

RIDEL, conducteur des ponts et chaussées, chef du bureau de l'ingénieur en chef, à Evreux.

ROBERT, juge de paix, à Pacy-sur-Eure.

ROGIER (Gabriel), artiste peintre, au Petit-Quevilly (SeineInférieure) .

ROHAUX, juge au tribunal civil, à Evreux.

ROSSIGNEUX, architecte, 23, quai d'Anjou, à Paris.

ROULAND (Gustave), sénateur de la Seine-Inférieure, 154, boulevard Haussmann, à Paris.

ROULAND (Julien), avocat, conseiller général de la SeineInférieure, 133, boulevard Haussmann, à Paris.

ROUSSEAU, notaire, à Evreux.

ROUSSEL, à Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure).

ROUTIER DE MAISONVILLE, propriétaire, à Authenay (Eure).

ROZELET, fondé de pouvoirs de la Trésorerie générale, à Evreux.

RUELLE (G.-A.), à Verneuil (Eure).

SAINT-MARTIN, conservateur du musée, à Louviers.

SAUVAGE, notaire, à Bernay.

SAVOURÉ-BONVILLE, inspecteur des enfants assistés, à Evreux.

SAXE, pharmacien, à Breteuil (Eure).

SIDROT (dit Berthaud), photographe, à Evreux.

SILLY, ancien greffier en chef du tribunal civil, à Evreux.

TABOUR (A.), artiste sculpteur, à Verneuil (Eure).

TAILLANDIER, propriétaire, à Evreux.

TARDIVEAU, directeur du journal le Courrier de l'Eure, à Evreux.

TASTEMAIN, ancien notaire, à Evreux.

TORTOUIN, architecte, à Bernay.

TOURLAVILLE (DE), propriétaire, à Conches.

TOUSSIN (Jules), avocat, à Evreux.

— 104 —

MM. TYSSANDIER, avocat, conseiller d'arrondissement, à Evreux. UHL, ancien huissier, à Evreux. VALLET (Léon), propriétaire, à Rugles (Eure). VANIER, négociant, à Pont-Audemer. VARILLON, entrepreneur de transports, à Evreux. VÉDIE, propriétaire, à Evreux. VERRY (Mme), artiste peintre, à Evreux. VILLOTTE, procureur de la République, à Pont-Audemer. VION (Amédée), ancien négociant, à Evreux. YON, professeur de dessin, à Evreux.

SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

i. Société des belles-lettres, sciences et arts

des Alpes-Maritimes Nice.

2. Société des arts et des sciences de Carcassonne

Carcassonne

3. Société des beaux-arts de Caen Caen.

4. Société des amis des arts de la Gironde. Bordeaux.

5. Comité archéologique de Sentis Senlis.

6. Société des amis des arts de Bayonne . . Bayonne.

7. Société des amis des arts de Pau. . . . Pau.

8. Société des amis des arts de la Somme . . Amiens.

9. Société libre d'agriculture, sciences, arts

et belles-lettres de l'Eure Evreux.

RVRfcUS IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSE Y

SOCIÉTÉ

DES

AMIS DES ARTS

DU DÉPARTEMENT DE L'EURE

BULLETIN

VII. — 1891

. EVREUX

IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSEY

1892

SOCIÉTÉ

DES

AMIS DES ARTS

DU DÉPARTEMENT DE L'EURE

BULLETIN

VIII. — 1892

EVREUX IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSEY

1893