BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
DÉPARTEMENT DES ESTAMPES
INVENTAIRE DU FONDS FRANÇAIS
APRES 1800
LAURENCIN (Marie).
Peintre-graveur et dessinateur lithographe, née et morte à Paris (1885-1956). Après avoir été — en même temps que Braque — l'élève de l'Académie Humbert, boulevard de Clichy, Marie Laurencin se lie en 1907 avec un groupe d'esprits originaux, dominé par des littérateurs, Mac-Orlan, Valery Larbaud, Guillaume Apollinaire, mais qui se mêlaient à Picasso, Derain, Laboureur. En collaboration avec Apollinaire à qui l'unit pendant cinq ans une tendre amitié, elle écrit elle-même des poèmes et des critiques signés « Louise Lalanne » dans la revue Les Marges.
Dans le domaine de la gravure, elle donne ses premières planches en 1903-1904 : ce sont des aquatintes, des eaux-fortes, exceptionnellement des bois, représentant des figures féminines dont les sujets quasi identiques se dissimulent sous un symbolisme encore de mode : SaloméBilitis... On s'étonne un peu de la voir placée au nombre des Peintres cubistes qu'Apollinaire révèle en 1911.
A la veille de la guerre, Marie Laurencin rompt brusquement avec l'écrivain qui parlera d'elle encore dans Le Poète assassiné sous le nom évocateur de Tristouse Ballerinette. Elle épouse un jeune peintre allemand, Otto von Waetjen, et réside en Espagne pendant la durée du conflit. Elle reparaît, divorcée, après 1918, et connaît alors la plus belle période de son succès. Très proches de ses tableaux, ses gravures évoquent inlassablement les mêmes jeunes femmes aux yeux noirs et vides comme ceux d'un masque, aux attitudes puériles et dansantes, au charme ambigu. Personnages irréels, qui pourtant sont parfois des portraits, mais qui mêlent les préraphaélites et Le Grand Meaulnes dans un style très « 1925 ». Malgré l'absence de toute évolution sensible, ils ont continué à plaire jusqu'à la mort de l'artiste en 1956.
Au point de vue technique, ses planches comportent des eaux-fortes et des lithographies, pour la plupart en couleur. Ce sont ces dernières