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Title : Oeuvres complètes / de Charles Fourier ; 8-9. La fausse industrie, morcellée, répugnante, mensongère, et l'antidote, l'industrie naturelle, combinée, attrayante, véridique, donnant quadruple produit. 08 / Charles Fourier
Author : Fourier, Charles (1772-1837). Auteur du texte
Publisher : Ed. Anthropos (Paris)
Publication date : 1835-1836
Set notice : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37328606x
Relationship : Titre d'ensemble : Oeuvres complètes / de Charles Fourier
Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb374105160
Type : text
Type : printed monograph
Language : french
Format : 2 vol. (Pagination multiple) ; 23 cm
Format : Nombre total de vues : 398
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1
Rights : conditions spécifiques d'utilisation - Microformes et reprints
Rights : restricted use
Identifier : ark:/12148/bpt6k5487b
Source : Bibliothèque nationale de France
Provenance : Bibliothèque nationale de France
Online date : 08/08/2014
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ŒUVRES COMPLÈTES
DE
CHARLES FOURIER. TOME VIII.
éditions anthropos
15, rue Racine. PARIS 6'
Tél. 326 99-99 VIII-1
Réimpression anastaltique 1967
LA
FAUSSE INDUSTRIE MORCELÉE, RÉPUGNANTE, MENSONGÈRE, ET L'ANTIDOTE,
L'INDUSTRIE NATURELLE, COMBINÉE, ATTRAYANTE, VÉRIDIQUE,
donnant quadruple produit,
PAR CH. FOIJRIER.
Les sociétés humaines sont atteintes d'une
maladie de langueur, d'un vice antérieur, d'un.
venin secret et caché. MONTESQUIEU.
Ce ne sont pas là des liommes il y a quelque
bouleversement dont nous ne savons pas pé-
nétrer la cause. J. J. ROUSSEAU.
Le dernier des crimes qu'on pardonne est
celui d'annoncer des vérités nouvelles.
THCMAS.
L'homme de génie est toujours méconnu
quand il devance son siècle, dans quelque
genre que ce soit. ARAGO.
PARIS,
BOSSANGE PIRE, rue de Richelieu, n° 60.
L'AUTEUR, rue St-Pierre Montmartre, n° 9.
1835.
AVIS AU RELIEUR. Ordre d'assemblage des feuilles.
L'ÉDITION! Elle n'est pas élégante; j'en explique la cause à l'avant propos, PLAN pe 430.
Les belles éditions abondent, mais donnent-elles un millième des biens à recueillir de cet ouvrage?
Y trouve-t-on l'art de quadrupler le produit et le revenu, d'extirper et PREVENIR l'indigence par toute la terre, d'opérer l'accession générale des sauvages à la culture, et des barbares aux mœurs policées; l'affranchissement des nègres et esclaves du plein gré des maîtres qui, en travail combiné, gagneront quadruple à employer des hommes libres ?
Que de folles dépenses, que de centaines de millions sacrifiés en vain, pour obtenir quelque lueur de ces bienfaits en Angleterre 200 millions de secours annuel, pour perpétuer l'indigence; 5oo millions pour racheter la 500e partie des esclaves et demi-esclaves du globe
J'insisterai vingt fois sur ces folies, pour faire apprécier une invention qui réalisera subitement, avec un demi-million placé à gros intérêt toutes ces améliorations sur lesquelles échouent nos beaux esprits, riches de ducats pour les belles éditions pauvres de génie pom les bonnes inventions.
MOSAIQUE
DES FAUX PROGRÈS
DES RIDICULES
ET CERCLES VICIEUX
DE LA CIVILISATION.
LA
FAUSSE INDUSTRIE
MORCELÉE, RÉPUGNANTE, MENSONGÈRE, ET L'ANTIDOTE,
L'INDUSTRIE NATURELLE, COMBINÉE, ATTRAYANTE, VÉRIDIQUE,
donnant quadruple produit,
PARALLÈLE
DES DEUX MONDES
INDUSTRIELS
L'ORDRE MORCELÉ,
ET L'ORDRE COMBINÉ.
TABLE DES CHAPITRES.
LES DEUX PROBLÈMES PRINCIPAUX D Programme EH
AVANT-PROPOS.
Les crimes de la philosophie moderne 3 Les illusions en crédit g
Trahison sur le prix Beaujour 402
Echelles d'agios du capital en 8e période 412
Dangers croissans de la propriété 420
PLAN 430 INTRODUCTION.
L'échelle des discords et inégalités 349 La doctrine en leçon familière 35
L'Attraction et la récurrence 364
Pose d'un journal neutre 372
Examen du système Francia 378
Obscurantisme philosophique 386
SECTION Ire. — Théorie.
Cu. Ier. Pénurie fiscale, finance convergente 13 CH. II. Chemin du progrès réel 20 CH. III Le progrès à rebours 27 CH. IV. Civilisation de 4e phase fermes d'asile 35 CH. V. L'écart absolu, son échelle 48 CH. YI. Stérilité des régénérateurs 61 CH. VII. L'écart vague et subversif 72 GREFFE DES PASSIONS.
Ca. VIII. Échelle trinaire d'actions et agios 82 Intermède, 4 ressorts de Greffe g5
CH. IX. Greffe de la presse 100 Sur l'anarchie de la presse 109
SECTION II.— Confirmation.
CH. X. Étude sur Dieu, l'homme et l'univers 115 Cg. XI. Parole du plein-croyant au demi-croyant 131 CH. XII. Leçon de progrès sans mysticisme 149 Corollaires répliques au demi-croyant 162
CH. XIII. Parallèle de moyens en éducation. 177
Pages.
CH. XIV. Fausseté du groupe de famille 188 CH. XV. Candidats et dupes 210 Appendice sur la candidature 233
CH. XVI. Sottise et méchanceté des détracteurs 247 Les Envieux 262
Les Minotaures
Les Roquets 296
EXTRODUCTION.
Anarchie scientifique et industrielle 304 Anarchie commerciale 3io
Nécessité de réforme commerciale 325
Arrière-Propos 332
NOTICL Intérêts du Roi.
Art d'en finir subitement des conspirations 33 7 Direction manquée 340
Les Anglomanes et les Impossibles 344
Les Chardonnerets politiques 434
Valeur des calomnies des journaux 459
Déclin de la raison au 19e siècle 443
Symptômes de déclin en France 453
ERRATA
La pagination est rectifiée â la couverture.
Pe 86, lig. 25 cinq ans, lisez 3 4 5 ans.
» 87, lig. 1 6 ans lisez 4 ans.
» 118, lig. 17, deux millions, lisez un demi-million de rente.
159, lig. 42, ou regne de Satan, lisez où règne Satan
» 161 lig. 42 aromates, lieez aromales.
» 356 lig. 34 affront et de plus lisez de plus et On trouve des pluriels pour des singuliers, p* 83 au bas: Elles veulént pour Elle veut. Le lecteur y supplée. J'ai dit 3og, d'après tous les journaux, qu'un tailli avait emporté la fortune du poète Béranger, il a démenti ce bruit, je suis satisfait que ce soit une erreur.
Un incident m'a obligé à isoler le faux titre du grand titre c'est une irrégularité sans conséquence.
J'ai ajouté au faux titre deux variantes à option, en forme de manches à l'imbécile, selon la mode.
LES DEUX PROBLÈMES RÉSOLUS DANS CE VOLUME.
Problème d'harmonie, 7e et 8e échelons sociaux. RÉPARTITION TRINITAIRE AU CAPITAL En raison directe des masses, inverse des distances ÉCHELLE D'AGIOS ET TEMPS D'AGIOS
Pour un capital de 6ooo actions d'une phalange. ACTIONS DE 5 ORDRES ET 9 GENRES.
iooo Actions OUVRIERES.
Ie. 3o p. °/. pendant 3 ans
2. 2e. 24 » » M 4 anS
3e, 18 » » » 5 ans
2000 Actions FONCIÈRES.
4e, 14 p. °1° pendant 4 ans.
5e, II » » Il 5 ans
6e. 10 » » » 6 ans
3000 Actions BANQUIERES. 7e. 9 p. pendant 5 ans
8e. » » » 6 ans
9e, 7 » » » 7 ans
Tr: Les VICINALES à à G 1/2
Piv Les PERPÉTUELLES à 6
X. Les Spéculalives produit incertain,
PROBLÈME DE GARANTIE, 6° ÉCHELON SOCIAL.. LA GREFFE DE LA PRESSE.
T. PATENTE CROISSANTE ET RÉDUCTIVE.
i. Chambre de discipline, foyer de direction
g et d'action unitaire. toi.
a.. 2. Justice de paix littéraire, faisant prompte raison des calomnies. 102.
3. Jury d'examen rivalisé par réplique d'au-
teur en regard d'annonce. 104.
4. Solidarités spéciales garantissant l'oppo-
sition des abonnés, et la vérité. 106.
P. ACADÉMIE DUALISÉE, DEMI EN OPPOSITION.
PROGRAMME.
C'est en vain que les souverains s'agitent, assemblent congrès sur congrès pour se prémunir contre les révolutions, et contre les excès de la presse ils n'y réussiraient pas, tant qu'ils commettraient la double faute d'attaquer lE EFFETS au lieu d'attaquer les CAUSES du mal et d'employer les voies de rigueur, de compression, au lieu de recourir à la voie naturelle et attrayante; à l'INDUSTRIE COMBINÉE qui, en élevant le peuple à l'aisance, otera tout aliment aux agitateurs, et leur ouvrira d'autres carrières.
Les monarques imitent la faiblesse de Napoléon il tremblait devant les philosophes. Il suspecta et retrancha de l'institut les quatre sciences fausses, mais il ne les attaqua pas, il ne sut pas leur créer une rivalité, UNE OPPOSITioN de 4 sciences exactes, neuves et praticables 152, telle que les donne ma théorie qui, au lieu de bouleverser un empire entier pour un essai, le borne à 300 enfans et cent hectares de Jardin. Une puissance de second ordre, la Hollande, hasarde 14 colonies, 21,000 colons pour des tentatives de pénitencerie comment la soi-disant grande nation, ( je lui reprocherai plus d'une fois cette pusillanimité ) craint-elle de hasarder le quart d'une colonie intérieure pour éprouver la découverte qui garantit la fin des révolutions, par le quadruple produit et l'industrie attrayante?
Sans ces deux ressorts, on ne pourrait jamais extirper les CAUSES de révolutions, l'INDIGENCE, la PÉNURIE FISCALE et autres indiquées dans ce livre. Il résout les 2 problèmes énoncés en regard du programme. Le 1er donne le remède à l'indigence, l'art d'élever le peuple au rôle de petit propriétaire ami du bon ordre, en lui donnant une part suffisante au quadruple produit. Le 20 prévient tous les abus de la presse, sans moyens violens. La plus forte amende serait de 200 fr: et frais, avec un suspens de 3 jours,
qui, s'il était renouvelé souvent lasserait les abonnés mal servis, et les ferait déserter.
Ce serait donc les abonnés mêmes qui détourneraient le journal, de la calomnie et des luttes contre l'autorité. Loin d'avoir 103 procès, aucun journal n'en aurait jusqu'à 3 sans être abandonné.
Une grande lacune dans les nouvelles lois est cette disposition qui fait intervenir les abonnés pour maintenir un journal dans les bornes légales.
(J'ai oublié de mentionner ce ressort, p* 106, arte des solidarités. Le plan ayant subi trois changemens obligés, il en est résulté des déplacemens de matières, des inadvertances, des omissions entre autres la greffe du travail DÉGOÛTANT, selon la méthode normale D.
i Séances courtes, rares. 3 Bénéfice très-copieux. 2 Réunion libre, joyeuse. 4 Repas élevé d'un degré. P. PETITES HORDES. T. PATRIOTISME CORPORATIF. L'emploi des six ressorts crée des stimulans plus forts que le dégoût sensuel, et produit le charme indirect. ) Depuis la restauration, de 1815, l'anarchie de la presse habitue le public à se repaître de calomnies. L'autorité, dans ses lois nouvelles n'introduit qu'un des six contre-poids nécessaires; elle reconnaît « Que si un journal calomnie et qu'on le démente dans un autre, les impressions diffamatoires n'en persistent pas moins, qu'il faut donner le droit de réplique dans le journal même qui a fait et préparé le mensonge et qu'un journaliste sera circonspect, quand il craindra d'être démenti dans sa propre feuille » Le contrepoids est très efficace, mais l'étendra-t-on à tout individu calomnié? qu'on mette en jeu ce ressort conjointement avec les cinq autres mentionnés au tableau de greffe de la presse, et l'autorité n'aura pas besoin d'amendes de 50,000 fr: pas même de 500. Il suffira de 200 et frais, total 500.
Mais des six ressorts, le principal est celui qui crée une opposition au volcan de révolutions, à la philosophie. Il faut s'émanciper de son monopole, mettre en
scène les sciences intactes dont elle interdit l'étude, essayer l'industrie combinée attrayante.
Il n'y a plus d'impossibilité à alléguer, depuis que Francia, 378, cassecou sans théorie, borné au vingtième des moyens que je présente, a su organiser plus de 200 réunions d'environs 300 familles inégales en fortune; réunions qui se maintiennent spontanément, s'augmentent chaque année, et donnent déjà au delà du double produit. On arrivera donc aisément au quadruple, avec les moyens pùissans que fournit la méthode attrayante.
Elle repose principalement sur les trois répartitions au capital, au travail et au talent j'ai fait connaître les 2 dernières dans mes traités j'avais laissé en arrière celle du capital que je donne dans ce volume, ainsi que celle de la greffe qui est mécanisme du 6e échelon social 167 ces lacunes étaient un écueil aux plagiaires aujourd'hui ma propriété d'invention est si bien constatée, que je n'ai plus de plagiat à redouter, hors les larcins. de détail, les travestissemens.
Ce volume contient plusieurs autres branches de théorie; j'en pourrais énumérer jusqu'à douze Quelques adeptes voudraient beaucoup de théorié on sait assez que j'en peux donner et que j'en ai une réserve copieuse; mais l'ensemble ne servirait qu'à épouvanter, et non pas séduire les candidats sur centmille individus pouvant fonder l'essai d'industrie combinée, il n'en faut gagner qu'un; l'on y réussira plutôt par des critiques du faux progrès, par des mosaïques parsemées de théorie, et signalant les folies RATIONNELLES de notre siècle surtout de l'Angleterre qui dépense tant de centaines de millions, pour abolir l'indigence et l'esclavage qu'elle peut abolir subitement par toute la terre moyennait un demi-million AVANCÉ sur hypothèque ET NON DÉPENSÉ.
Voilà de sttipides prodigalités qu'il faudra dénoncer cent fois, afin dé désabuser le siècle de son engouement pour la politique anglaise, et d'engager l'un des
cent mille candidats, à un essai démonstratif de l'industrie attrayante et du quadruple produit.
Le baron Capelle mine des travaux publics, avait adopté l'examen de cette entreprise, la veille de sa chute, le 24 juillet; on pourra en persuader d'autres. Tant d'hommes déjà opulens voudraient doubler leur fortune, s'illustrer par une opération facile, sure lucrative, et prompte la mienne est tout à point leur fait mais ils ne voudraient pas étudier une théorie nouvelle; eh bien qu'ils chargent un homme sûr, et NON PHILOSOpHE d'en prendre douze leçons, il pourra leur donner des documens satisfaisans.
C'eit une belle carrière pour les écrivains dont la police de la presse restreint l'industrie. Ils nous prêchent l'émaneipation qu'ils sachent s'émanciper du monopole philosophique, exploiter les sciences vierges.
Ils ont beau jeu depuis que Francia a détruit le prestige d'impossibilité. Quand ils seront rassasiés de saisies d'amendes et de bastilles ils comprendront que la meilleure science à cultiver est celle qui sert à la fois les intérêts des rois et des peuples.
Les monarques, faute de connaître les voies de douceur, d'attraction manquent toutes leurs opérations. Le congrès de Vienne décréta l'abolition de la traite sans en détruire le besoin ses prohibitions ont augmenté les horreurs de la traite.
Les 5oo millions de l' Angleterre, et les 140 millions que la France veut y ajouter, ne feront qu'envenimer le mal. Aussi les États-Unis et le Brésil font-ils déjà pendre à tort et à travers ceux qui parlent d'abolition de l'esclaavage, même les esclaves qui écoutent.
Il est donc vrai, que les cours et leurs conseillera sont, dit l'Evangile des aveugles conduits par des aveugles. S'ils n'étaient pas affligés de la cataracte, hésiteraient-ils à suspecter la philosophie et à lui opposer en concurrence, le nouvelle science qui garantit la fin des révolutions, en détruisant les CAUSES du mal, indigence, esclavage pénurie fiscale fourberie mercantile et autres fruits dro quatre sciences philosophiqucs.
Gain du prix Beaujour.
Tomber d'un excès dans un autre, d'un travers dans le travers opposé, c'est le caractère de la philosophie. Le divin Platon chassait de sa république les poètes, en les faisant accompagner jusqu'aux frontières, par des musiciens. C'était employer les beaux arts à chasser les beaux arts excès contradictoires; sottise digne du prince des philosophes
Long-temps la morale a prêché le mépris des richesses perfides aujourd'hui Sénèque ne brillerait guères avec cette doctrine le 19e siècle est tout entier à l'agiotage et à la soif de l'or il n'y a plus d'autre boussole de sagesse que la hausse et la baisse du 3 °[o, du 4 °{o du 5 p. °[o.
Tel est l'heureux fruit de nos progrès en RATIONNALISME et POSITIVISME: ils nous ont poussés d'un extrême à l'autre ils ont introduit le culte du VEAU D'OR, et détrôné la morale du divin Sénèque et du divin Diogène.
Puis qu'aujourd'hui, selon le divin Barème l'agiotage et l'agio sont les seuls dieux dignes de notre éncens, ne peut-on pas trouver, dans ce nouveau culte, des ressorts de progrès réel? un bon agronome sait tirer parti de tous les terrains. Je vais féconder celui de l'agio en faire jaillir des lumières nouvelles qui résoudront le problème de l'Institut, la détermination des CAUSES qui produisent l'indigence. Je vais gagoer le prix de 5000 fr.: il sera donné à un autre sic vos NON VOBIS: usage académique.
Malthus, je l'ai dit plus haut, a résolu le problème en sens NÉGATIF; il a signalé deux vices, l'exubérance de population et l'exiguité de produit, qui engendrent la pauvreté. Je les avais signalés avant lui, dans mon prospectus de 1808, et à titre de priorité en date, le prix me serait déjà dû,
Mais que sert la solution négative sans la positive?
quand nous saurons par un mémoire académique d'où provient le mal, nous ne serons pas plus satisfaits que celui à qui Crispin dit éloquemment Ossabandus neguei nequer potarium quipsa milus VOILA CE QUI FAIT QUE VOTRE FILLE EST MUETTE. Il s'agit de guérir la muette extirper le mal; c'est ce que veut M. de Beaujour, qui demande un moyen de PRÉVENIR l'indigence. Il veut donc connaître la cause du mal et le remède au mal. Je vais satisfaire sur l'un et l'autre point, par l'échelle des agios d'harmonie.
Elle va démontrer que la civilisation, lors même qu'elle donnerait double, quadruple et décuple produit, serait toujours sujette à l'indigence parce que ses politiques ignorent l'équilibre de répartition. Dès lors, quelque immense que pût être le produit, il serait constamment envahi par la classe supérieure même dans le cas de population limitée.
La fausse répartition est cause positive du mal. La répartition équilibrée est remède positif.
Quant au remède négatif qui est l'aumône ou secours, il serait cent fois illusoire tant qu'il n'existerait pas de répartition équilibrée.
D'ailleurs a-t-on signalé tous les genres de pauvreté? il en est un dont on n'a dit mot, c'est la pauvreté des riches: Charles X était pauvre avec une liste civile de 33 millions, il s'arriérait, s'endettait. Louis XV1II était si pauvre qu'il a refusé de payer ses dettes personnelles, dettes pour fonds prêtés en viager, à lui, MONSIEUR, sous le règne de Louis XVI. Il ne les a pas remboursés à son retour, quoique les réclamans fussent de bons royalistes bien fondés en titres.
Il existe donc des pauvres en classe riche; aussi le. cardinal de Rohan, ( l'ancien) disait-il qu'un honnête homme ne pouvait pas vivre avec 1,800,000 fr. de rente. L'échelle de répartition des agios trinaires en genre et en espèce, remédie aux pauvretés des 3 classes, riche, moyenne et ouvrière.
C'est une branche de mécanisme que je n'ai pas décrite dans mes traités parce qu'il fallait me ménager des ressources contre les plagiaires; leur laisser des lacunes de théorie qui formaient autant de piéges pour ceux qui auraient voulu s'arroger l'invention, et fonder sans me reconnaître pour inventeur. Mais aujourd'hui mon titre est si bien constaté que je n'ai plus de plagiaires à craindre, et je puis donner successivement les détails inédits, dont trois bien importans sont contenus dans ce volume; ce sont:
d° L'échelle des agios du capital, gradués en 5 genres et 9 espèces d'intérêt et de durée.
2° La gamme des servitudes de la propriété, et l'antidote ( voir plus loin Av prop. )
5° La greffe des passions, et par suite la greffe de la presse épouvantail des gouvernemens. 100. Les traités ont amplement satisfait sur les 2 ordres de répartition au travail et au talent, si méconnus, si lésés par la civilisation perfectible, dont Figaro dit avec raison « Il fallait pour cette place un calculateur, « ce fut un danseur qui l'obtint. » La lésion n'est pas moindre sur le travail; il est de plus en plus écrasé et frustré par le régime de fausse concurrence et affluence d'ouvriers, qui avilit la main-d'œuvre, et réduit la masse des industriels à la misère.
Mais ce qui est digne de curiosité dans le système de fausse concurrence des économistes, c'est le mécanisme qui engouffre les riches dans la PAUVRETÉ RELATIVE; en les grévant de tant de charges, tant de duperies, en bornant leurs capitaux à des revenus et agios si faibles, que souvent avec leur fortune, ils sont à la gêne, ils sont comme Tantale mourant de soif au milieu des eaux.
C'est ce que je vais expliquer dans cet article et le suivant. On y verra que ma théorie est secourable aux classes riches, tout autant qu'aux pauvres car elle délivre les unes: de l'indigence relative, les autres de l'indigence positive.
Tandis que l'académie fait perdre le temps à la recherche des causes d'indigence, bien assez connues je vais, pour démontrer qu'elle jette le siècle en fausse route parler des remèdes et indiquer le principal sur lequel le disserterai pe 86.
C'est la table d'une des 3 répartitions du quadruple produit, allouées au capital, au travail et au talent. RÉPARTITION AU CAPITAL HARMONIEN En raison directe des masses, inverse des distances. ECHELLE D'AGI06 ET TEMPS D'AGIOS,
Pour un capital de 6000 actions d'une phalange, ACTIONS DE 3 ORDRES ET 9 GENRES,
SPÉCULATIVES, dé produit incertain.
Ces chances de béuéfice étant pour le CAPITAL seulement, elles ne préjugent rien sur les dividendes à allouer au TRAVAIL et au TALENT, qui forment deux autres classes de répartitions, expliquées aux sections spéciales des deux traités
Nous n'en sommes qu'au Capital, qui est la source de revenu dont les philosophes s'occupent le plus. Ce qu'on peut remarquer ici, au premier coup-d'œil, c'est que les deux extrêmes prolétaires et grands propriétaires, sont très-satisfaits, bien ralliés; car le peuple a pour ses premières épargnes, des coupons d'actions ouvrières à 5o pol. pour 3 ans; et cependant, loin de s'imposer des privations morales, il sé divertit bien, il a bals et festins les dimanches et fètes le tout GRATIS; condition très-agréable au peuple qui n'est pas cousu d'or; et malgré ses divertissemens il a au bout de l'année de bonnes épargnes à placer en coupons d'actions ouvrières, à 3o p. o/o d'agio.
Le point importamt, dans l'examen de ce tableau, est de prouver que du moment où l'ordre social passe a l'industrie combinée, le peuple passe au rôle de petitpropriétaire à l'esprit de conservation et de stabilité esprit tout opposé aux penchans du peuple civilisé qui ne veut que bouleversemens et révolutions; parce qu'il
n'a rien à y perdre, et il peut y gagner; piller dans la bagarre, s'avancer:
D'ailleurs, les philosophes, les jacobins, en le poussant à l'émeute, lui donnent un écu c'est de quoi vivre, au moins un jour il se fait illusion, il voit dans la révolte une chance de sortir d'un mal-être insoutenable.
L'expérience prouve qu'il sera plus malheureux après l'émeute mais peut-il exister de la sagesse chez un peuple sans propriété, sans avenir ?
Le grand problème en mécanique sociale est d'élever le peuple au rôle de propriétaire: comment établir de bonnes mœurs dans un ordre où la classe ouvrière est essentiellement révolutionnaire, ennemie de la classe riche et où celle-ci est essentiellement ennemie du peuple, car elle veut s'affranchir de l'industrie répugnante et museler le prolétaire, pour le maintenir au travail par l'aiguillon de la pauvreté.
Examinons le bien-être futur de la classse riche, et l'opportunité d'une théorie qui, au lieu de prendre aux riches pour donner aux pauvres, selon les modernes réformateurs Owen et St-Simon, enrichit proportionnément les 3 classes.
On voit, au tableau, que le pis-aller du riche est d'avoir des actions de perp étuel qui ne rendent que 6 p. o/o franc de tout impôt et de retenue ou frais.
Mais la classe riche ne place en perpétuel que les excédans qui ne peuvent pas être admis dans les six degrés d'actions foncières et banquicres les prises d'actions sont limitées dans chaque degré, selon les titres et droits du postulant; par exemple un capitaliste possédant un million pourra échelonner ses placemens selon la progression suivante.
En haut foncier, 5000 fr. à 14 p. o/o
» mi-foncier, i5,ooo fr. 12 » »
» bas foncier, 30,000 » » i o » »
En haut banquier, 5o,ooo à g p. 010
» mi banquier, 100,000 » 8 » »
» bas banquier, 150,000 » 7 » »
En vicinal, i5o,ooo à 6 tl2
En perpétuel, 200,000 à 6
En spéculatif, 300,000 revenu vague.
D'apres cette échelle de placemens, 35o,ooo fr. lui rendront au-delà de 8 p o/o; 35o,ooo, au delà de 6 p o/o et 3oo,ooo seront en revenu vague; selon la valeur de l'entreprise. Celui qui ne veut rien hasarder est toujours libre de placer en perpétuel à 6 p o/o net c'est déjà fort beau, comparativement aux domaines civilisés qui rendent si rarement 3 p °ll1 bien net, sans impôt ni retenue, ni frais, ni surveillance ni procès, ni avances. Il aura donc en négligeant l'emploi chanceux ou spéculatif, moitié de sa fortune placée au dessus de 8 p o/o, moitié au dessus de 6 p o/o quant au chiffre.
Mais voici bien d'autres avantages à porter en compte, et élevant son revenu total à plus de 5o p -1. comparativement au revenu civilisé, qui n'excède guères 3p °i0 sur les domaines dans les fonds publics il ne rend 4 p 01, qu'en exposant le capital à des baisses. La crise de 1827 enleva en dix jours i5 p o/o du capital à ceux qui avaient acheté la rente 5 p o/o à io8 elle tomba à 92. Expliquons le revenu comparatif de cinquante pour cent il repose sur une chance inapplicable à l'ordre actuel. C'est le mécanisme de participation, l'absence de frais, par concours de nombreux coopérateurs. Un civilisé retire de ses immeubles, cent mille francs, mais s'il a des charges et un train qui coûtent 100,000 fr. il est pauvre, il est du nombre des justes. Cet homme aura en harmonie, au-delà de 200,000 fr. de rente, puisqu'il en a i oo,ooo en civilisation; et sa dépense, à égal train de vie, ne sera pas le quart de ce qu'elle est.
Veut-il de brillans équipages ? il a, par abonnement, vingt sortes de voitures, au prix que lui coûteraient aujourd'hui deux voitures, dites berline et cabriolet. Il n'a pas l'embarras des valets et chevaux; des tromperies en achat, voleries en gestion. ( voir au N :M Ind. le mécanisme de domesticité combinée. ) Veut-il des festins somptueux? il a les denrées de tout le globe à prix d'origine, sauf les frais de route parce que dans le régime de commerce véridique les agens intermédiaires qui remplacent nos marchands, ne peuvent ni gagner, ni devenir propriétaires de l'objet mis en vente; dès lors le consommateur achète au plus bas prix, et avec garantie de qualité.
En outre cet homme riche n'est pas obligé d'acheter
linge et vaisselle, payer un cuisinier six mille francs comme à Paris la cuisine est faite aux frais de la phalange, et payée en dividendes comme toutes les autres fonctions quant à la vaisselle, la phalange en a de tous degrés, en argent ou en porcelaine.
Veut-il un beau jardin des serres des fleurs et plantes rares? tout cela est aux frais de la phalange; l'homme riche est payé pour les petits soins qu'il y donne par plaisir, en assistant et coopérant aux séances des groupes d'horticulture.
Ainsi l'homme opulent s'enrichira en se livrant à divers plaisirs qui le ruinent aujourd'hui; et si j'entrais dans les détails, je prouverais qu'une famille jouissant de dix mille francs de rente vivra mieux en harmonie qu'aujourd'hui avec cent mille fr. de rente.
Ajoutons qu'il est exempt des nombreuses servitudes de la propriété, énumérées pe 420.
Ce résultat qui charmera les riches comme les pauvres est dû au mécanisme de participation graduée. Nous en voyons quelques petits germes en civilisation celui qui voudrait avoir chez lui tous les journaux et les brochures, avec une bibliothèque de vingt mille volumes, salles chauffées, commis etc y dépenserait plus de quatre mille fr. par an, outre un capital mis en bibliothèque.
On a tout cela dans Paris pour 6 fr. par mois c'est une économie élevée a.u cinquantuple, par une participation de 150 abonnés.
Toutes les relations de l'ordre combiné sont organisées de cette manière; de sorte qu'on s'y enrichit en se livrant à la plupart des plaisirs dispendieux parmi nous. Un grand dépense beaucoup pour la chasse; il lui faut des gardes et piqueurs, des meutes et chevaux. En harmonie on lui fournit tout, gratis, même fusil et poudre s'il n'a pas un fusil à lui; et il .est payé à l'inventaire pour avoir chassé; il a un dividende au groupe des chasseurs, selon l'habileté dont il a fait preuve dans le cours de l'année. Il a de plus l'option d'emploi sur toute pièce de gibier qu'il a abattue.
Ainsi la plupart des plaisirs deviennent lucratifs en harmonie; les autres tombent à très bas prix: tel spectacle, opéra ou autre que vous payez aujourd'hui 5 francs ne vous coûtera pas plus de 5 sous. Ce sera le
fruit du mécanisme de participation étendu à tous les rapports sociaux.
Distinguons bien les sources de richesse que possédera l'harmonie et dont la civilisation est privée.
io La combinaison ou unité d'acti on j'ai prouvé que dans certains détails comme feu de cuisine unitaire évitant 40o petits feux; tuyaux de chauffage évitant mille feux de cheminée ou de poèle, on ne dépensera que le vingtième de nos frais. La richesse est donc vingtuplée sur ce point, et sur tant d'autres qu'il serait trop long d'énumérer.
2- L'éclosion des instincts j'ai démontré par le fondeur de Charenton, qu'elle peut vingtupler la valeur ouvrière d'un homme; que sera-ce donc lorsque chacun, homme ou femme, aura vingt ou trente instincts bien éclos bien raffinés dès le bas âge ce ressort élèvera tous les produits à la plus haute perfection. 3° L'attraction industrielle, produite par le charme et l'intrique émulattve que répand sur les travaux, la distr ibution en séries de groupes spéciaux, et courtes séances on a vu, par les citations précédentes, que souvent le travail attrayant est quadruple du mercenaire, et beaucoup mieux fait.
Si à ces trois sources de richesse inconnues des civilisés, on ajoute le mécanisme de participation convergente ou richesse relative et distributive régime qui décuple les moyens de jouissance, par la variété et le raffinement, on conviendra qu'au lieu de promettre quadruple produit j'aurais dû dire au moins décuple produit, avec decupleç moyens de jouissance et en total centuple richesse mais je m'en tiens à l'annonce du quadruple produit parce qu'il est admis et reconnu possible par l'académie des sciences même avec les faibles ressources que présente la civilisation.
Lorsqu'un homme apporte la théorie qui ouvre la voie de tant de bonheur, et qui s'étaie en tout point de calculs très-exacts, très-positifs, comment se fait-il qu'il soit insulté par les écrivains qui se dise nt positivistes, rationnalistes, progressivistes? C'est qu ils voient que l'arche sainte est en danger; que la philosophie s'écroale si cette invention est mise à 1 essai; riches et pauvres seont heureux, et le peuple reconnaîtra la perfidie de ses prétendus amis.
Je ne m'arrête pas à leurs invectives, leurs imputa tions ridicules, m'accusant de vouloir apprivoiser les baleines, et créer le dragon à sept têtes ces niaiseries leur font plus de tort qu'à moi, elles prouvent qu'ils n'ont aucun raisonnement à opposer à ma théorie.
Depuis le nouveau siècle ils parlent d'association, et aucun d'eux n'a songé à statuer sur l'échelle des actions, en déterminer les différentés séries comme je viens de le faire les nuancer de manière à contenter et rallier les 3 classes qui doivent coopérer en association agricole et domestique.
S'ils eussent fait un essai quelconque d'association, ils n'auraient pas manqué d'y établir, selon leur loi de sainte égalité, des actions égales en agio pour les 3 classes il eût suffi de cette faute pour les faire échouer c'était un des écueils que je leur ménageais mais ils n'ont rien osé entreprendre en mécanique sociétaire ils ne veulent ni faire ni laisser faire.
En arrêtant l'essai de ma découverte, ils trahissent toutes les classes de la société; depuis le peuple qui a besoin de prompts secours jusqu'au roi qui a besoin d'illustrer sa dynastie par un acte éclatant, et rehausser la France au rang qu'elle doit occuper.
Ils trahissent leurs collègues de province, classe de savans si mal rétribuée Tous les corps enseignans les savans et les artistes disgraciés, nageraient dans l'opulence des le début de l'harmonie, et regarderaient en pitié les fauteuils de i,5oo fr. de rente si courus aujourd'hui.
En dénonçant ces Vandales, je leur fournis un beau moyen de se parer de philantropie et de droiture. Qu'ils provoquent l'épreuve trinaire indiquée ici p. 25 et 26, pour emploi et remise de la succession BREZIN c'est une belle occasion d'étaler leur savoir faire, dans deux fondations oû ils pourront pénitencier et rationnaliser leurs colons, tandis que je suivrai une marche opposée dans la 3me colonie.
Mais ce serait un acte loyal, une franche lutte et jamais corporation de philosophes n'adhérera à des recherches sincères sur les moyens d'améliorer le sort de l'humanité. Leur tactique bien connue est d'exploiter le mal, en feignant de chercher le bien.
Si quelques-uns sont tentés de faire exception, je
leur ai bien enseigné (Introduction, 572 à 3T7), la route à suivre, la voie d'une conversion honorable tout en restant dans le ton dubitatif.
Au résumé qu'il soit bien connu que j'ai gagné tous les prix qu'on propose pour l'amélioration du sort des classes inférieures.
Je n'en veux pour preuve que le programme actuel de l'institut, classe du sophisme.
Voici le sujet de son prix de morale pour i836.
« Rechercher, d'après des observations positives » quels sont les élémens dont se compose dans toute » grande ville, cette partie de la population qui forme » une classe dangereuse par ses vices, son ignorance, » et SA MISÈRE.
» Indiquer les moyens que l'admini stration les hom» mes riches ou aisés, les ouvriers intelligens et labo» rieux peuvent employer, pour améliorer cette classe » dépravée et malheureuse. »
C'est en d'autres termes le programme de M. de Beaujour ici, il est paraphrasé, délayé en menus détails; du reste, il est régulier, proposant l'analyse du mal et la synthèse du bien c'était l'intention de M. de Beaujour lui demandait les moyens de PRÉVENIR l'indigence. L académie a distrait cette clause du programme Beaujour, elle s'en est emparée; elle limite le concours Beaujour aux causes du mal elle cumule dans le sien les causes et le reméde. M. de Beaujour s'apercevra-t-il du crocen-jambe.
Réduit à ne s'enquérir que des causes du mal, qu'obtiendra-t-il pour 5ooo fr.? une galimafrée de controverse dissertant sur le mal sans y remédier.
Nul autre que moi n'osera aborder de franc jeu la question du remède à l'indigence, traiter des moyens de la prévenir ce serait s'engager à découvrir un mécanisme social plus élevé que la civilisation, qui est inséparable de l'indigence; or la découverte étant faite, celui qui l'invoquerait avouerait implicitement que c'est moi qui ai gagné le prix; mais celui qui prétendra extirper' et prévenir l'indigence en restant dnns la.civilisation dans l'industrie morcelée par familles, sera un effronté charlatan,
On ne saurait trop désabuser les hommes vraiment
philantropes qui fondent, comme MM. de Beaujour et de Monthyon, des pria académiques
Ces prix sont alloués aux compéres qui ont l'oreille des juges; et je pourrais donner là-dessus des détails plaisans au sujet d'un prix que j'avais bien gagné c'était une raison de ne pas l'obtenir. Si les vrais philantropes veulent aller au but, réaliser quelque bien, ils doivent s'adresser aux inventeurs et non pas aux académiciens dont le métier est d'exploiter le mal.
Il en est de même des académies ambulantes, des congrès scientifiques de Poitiers, Caen, Touloupe, Douai. Ce sont des foyers de gasconnades; qu'on en juge par le dernier, celui de Toulouse voici quelques sujets de son programme il demande les moyens de
Mobilisation de la propriété fonciére.
Transformation de l'armée exclusivement guerrière en armée industrielle
Constater etguérirles causes de la prostitution. C'est ma théorie qui résout tous ces problèmes plusieurs membres du congrès la connaissaient, et se seraient bien gardés d'en parler; ils veulent entretenir, exploiter le mal, et non pas le guérir.
Du reste, M. de Beaujour est en belle passe pour réaliser toutes les améliorations dont les académies parlent, sans invention de les opérer. Sa fondation de prix sur un beau problème, lui a valu la confiance; il pourra aisément, comme M. de Belleyme, proposer et obtenir une souscription de 600,000 fr.
Il aura plus de chances pour rallier a lui les hommes zélés car M. de Belleyme n'avait aucun procédé neuf, aucune invention pour extirper l'indigence M. de Beaujour en aura un bien neuf, et étayé de motifs trèspuissans ( Voir l'article Posé d'un journal neutre Introd 372).
D'ailleurs, M. de Belleyme n'avait aucune notion du régime attrayant il n'a pas pu retenir à son établissement les pauvres gens; c'était un dépôt de mendicité un peu mitigé il s'agit ici d'un régime attrayant pour les oisifs mêmes, pour les sybarites, les sauvages, les enfans et toutes les classes libres; attrayant par surabondance de plaisirs et de bénéfices. Voila la carrière du vrai progrès et de la vraie gloire, alliée à la fortune. Les philo-
sophes veulent qu'on méprise l'argent eh pourquoi le mépriser, si en te gagnant on peut faire le bonheur des peuples et des grands.
Chimères d'émancipation
et dangers croissans de la propriété. Parmi les calomnies dont me gratifient mes détracteurs, la plus insidieuse est de supposer que ma théorie attente à la propriété, quand il est évident que l'industrie COMBINÉE-ATTRAYANTE donne à la propriété toutes les garanties dont elle est dépourvue dans l'ordre civilisé.
Depuis 1789, il devient de plus en plus alarmant pour les propriétaires à tel point que tout homme riche place maintenant bonne partie de sa fortune en fonds publics, pour jouir de la mobilité, et pour s'affranchir des servitudes et tracasseries auxquelles expose le placement en domaines. Voici le tableau de ces entraves.
SERVITUDES DE LA PROPRIÉTÉ.
P. IMMOBILITÈ DU FONDS PRODUCTIF.
i Défaut de capitaux aux villageois
2. Dédain par médiocrité du revenu
5. Bénéfice ravi par le commerce
4. Collision vicinale d'éparpillement
5. Abandon pour jeu en fonds publics
6. Entraves du vol domestique
7. Spoliation en procès et affaires:
8. Confiscations en guerre civile.
g. Frais de ménage déducation et de dot
10. Mauvaises mœurs des subalternes
11. Manque d'unité en travaux publics
la. Attaques redoublées de la philosophie.
T. PROGRÈS DE L'INTEMPÉRIE ET DES PESTES.
Il s'agit de donner a la propriété toutes les garanties opposées à ces servitudes la tâche est rude
pour nos émancipateurs philosophiques est-ce avec leur politique de culture morcelée qu'ils établiront une douzaine de garanties opposées à cette kyrielle de servitudes? ils nous parlent d'émanciper à tors et à travers même les femmes et ils ignorent qu'il faut commencer par les hommes, par la propriété il faut émanciper les mattres avant les esclaves; émanciper les propriétaires avant les prolétaires les maris avant les épouses les enfans avant les mères le gouvernement avant le peuple marche tout opposée à celle que veulent suivre nos ineptes réformateurs, nos Anglomanes qui ne savent opérer qu'en jetant des centaines de millions par les fenêtre.
Anglomanes, philosophes serviles et malencontreux qui ne méditez que grivelage sur quelques cent millions, sachez qu'un Français peut réaliser tous les biens que vous avez rêvés et il les réalisera sans dépense; car placer un demi million sur hypothèque, et à gros intérêt, ce n'est pas le dépenser ni l'aventurer. Parcourons les servitudes de la propriété civilisée. P. Immobilité du fonds veut-on vendre subitement, comme dans le cas d'émigration; obtenir du comptant qui ne puisse pas être confisqué? on trouvera à peine moitié de la valeur d'un domaine.
En conséquence l'homme riche est obligé pour se conserver un capital mobile, de placer à vil pria, ( comme les valeurs sur Bâle à 1 tp2 l'an ) ou de déposer chez un hanquier, sans intérêt et avec risque de faillite. Les grands, à Londres, ont souvent chez leur banquier 3 à 400,ooo fr. qui ne rendent rien.
En harmonie, chacun peut réaliser à l'instant toute sa fortune, fût-elle d'un milliard. On ne craint dans aucun cas la coufiscation et si l'on veut disposer subitement d'une forte somme, on réalise d'abord les actions perpétuelles qui ne rendent que 6 p puis les vicinales, 6 1/2; puis les bas-banquières 7 pOlo; mais dans aucun cas, le fonds ne chôme un instant; il rend toujours 6 p en minimum.
i. Cultivateurs sans capitaux. On trouve assez de
prêteurs quand on est riche, et quand on donne inserip. tion sur un beau domaine mais le petit propriétaire n'emprunte qu'à usure. Des compagnies prétendent qu'elles prêtent à 5 p% et même à 4; ajoutez les accessoires, vous trouverez 12, 15 pOlo et plus. On a prouvé il y a dix ans, dans les journaux, que tel prêt au chiffre de 5 p ressortait à 17.
Un petit propriétaire me disait, en revenant de voir son domaine « Ah mon dieu l'orage a percé mon toit, l'eau est entrée dans le grenier, tout mon blé est germé, perdu » je lui dis pourquoi ne faites vous pas réparer le couvert s'il est mauvais ?- Ah il faudrait avoir de l'argent » six mois plus tard il me dit: « Helas le froid a ravagé ma cave, tous mes vins blancs sont gelés, ma récolte est perdue Pourquoi n'avez vous pas fait mettre la cave en bon état? Ah il faudrait avoir de 1 argent. » Mais qu'il en prenne à 17 p trois ans après son domaine appartiendra à l'usurier.
Voilà l'agriculture civilisée! et pourtant ces petits propriétaires sont bien nombreux: pour un grand qui a de quoi gérer, il en est 5o petits qui ne peuvent pas faire les frais urgens, puis nous voyons éclore cent traités et journaux d'agriculture dont pas un ne sait dire qu'il est impossible de bien exploiter si on ne réunit pas les petits propriétaires en masses nombreuses, travaillant combinément, et trouvant crédit et fonds, d'après la notoriété de leurs économies et bénéfices.
2. Revenu chétif dédaigné. De là naît la désertion. L'agriculture qui sera en harmonie le premier des placemens, est aujourd'hui le dernier: 3 p de revenu qu'il faut arracher à des paysans trompeurs et chicaneurs
Le vice radical, sur ce point, est que la civilisation ne consomme pas sur les lieux; de sorte que beaucoup de produits ne rendent rien au cultivateur. L'un d'eux habitant à 15 lieues de Paris, me prouva dernièrement que ses cidres, avec frais de transports et droits réunis, ne lui rendaient rien du tout. Que faire ? couper les pommiers, voilà le progrès!
Un jour, en voyage, mon compagnon de voiture me dit J'ai dans ce village que vous voyez, un domaine qui m'a coûté 60,000 fr. payés depuis 3 ans; je n'en ai pas tiré un sou. Bah c'est exagéré, façon de parler
Non, d'honneur, pas un sou; et j'en suis si las que je vais le vendre à tout prix. Là dessus il entra dans les détails de la duperie.
Comment l'agriculture ne serait-elle pas méprisée, quand on frémit à la seule idée de placement en domaines ? avec toute la prudence imaginable on y est: attrapé. Ce risque est inconnu en harmonie on achète des actions d une phalange, on en connaît le revenu moyen d'après les inventaires précédens et on obtient, sans aucune surveillance, toutes les branches de revenu auxquelles on a droit.
3. Bénéfice ravi par le commerce. Nos coutumes consacrent la propriété intermédiaire du marchand qui envahit capitaux et bénéfice: le marchand est toujours en embuscade pour détrousser le producteur. Si une denrée abonde elle reste invendue ou très-mal vendue et le producteur s'endette. En 1816, les paysans avaient vendu leurs champs pour acheter du pain à 8 etg sous; en 1817, pressés de faire quelque peu d'argent, ils vendaient à 5o sous la mesure, un blé qni leur revenait à 65 sous. Travail ruineuz ridicule civilisé
Le petit propriétaire ne profite d'aucune circonstance il est toujours victime. S'il y a rareté, tout a été accaparé par le conimerce, qui aura tout le gain. S'il y a abondance, les denrées s'accumulent, on voit des provinces avoir 2 et 3 récoltes en cave sur ce, une compagnie d'agioteurs se forme, elle arrête secrètement et a jour nommé les principaux celliers: les producteurs obérés et lassés transigent à vil prix pour du comptant; puis quand la compagnie tient tout, quand la denrée est en bonnes mains, la hausse se déclare, et le producteur est mystifié par l'intermédiaire.
4. Collision d'éparpillement renvoie sur ce sujet à l'ouvrage de M. François de Neuchateau, qui prouve que le seul vice d'éparpillement et morcellement des terres en réduit le produit au tiers. Qu'est-ce donc de tant d'autres désordres dont M. F de N: n'a pas traité? et peut-on douter que je ne cave beaucoup trop bas, quand je dis que le produit combiné sera quadruple du nôtre et davantage
5. Abandon pour le jeu des fonds publics. C'est double écueil pour la propriété; io par fabandon de l'agriculture qui, bornée au revenu de 3% et quelque-
fois 2, est dédaignée pour les fonds publics dont on tire 4 p ifranc d'impôt et de chicane avec les fermiers à qui il faut, dans une mauvaise année comme 1816, avancer de l'argent au lieu d'en recevoir.
Le second écueil est le jeu, ses funestes suites, surtout pour les jeunes gens qui se laissent entraîner par les agens de change à jouer leur fortune à la Bourse. Quel père peut se flatter qu'après sa mort, ses enfans conserveront leur patrimoine, et sauront résister aux piéges des agens de change et coulissiers?
6 Entraves de vol dornestiyue et vicinal.
Ici je ferais un volume au lieu d'un paragraphe. Le vol entrave tout en industrie civilisée. les économistes n'ont su créer que des voleurs; tous les peuples philosophes et civilisés sont des nations de voleurs. Les entraves du vol sont à tel point qu'on n'ose pas, même cultiver des fruits.
Quand j'habitais Lyon, j'allais au marché à 4 heures du matin, acheter fleurs et fruits.
J'y voyais de longues lignes de paysanes avec des paniers de fruits .superbes mais tout verts, cueillis au moins dix jours trop tôt. Je leur disais — Pourquoi vous tant presser de cueillir ?- Eh monsieur si nous ne les cueillons pas, on nous les volera.
Ainsi les tendres villageois, chéris de la morale, et régénérés par l'innocence qui règne sous le chaume, sont des bandes de voleurs moraux. On ne peut pas à côté d'eux, cultiver un verger: loin de laisser mûrir, et faire la cueillette en 3 actes on est obligé de cueillir dix jours avant maturité. De là vient que les plantations sont réduites au 20e de ce qu elles seraient dans l'ordre combiné, où l'on aura sur le fruit, quadruple garantie i impossibilité du vol 2o bâtimens de conserve; 3° coopérateurs officieux et intelligens, 4" sucre de canne pour la confiture, au lieu de notre maudit sucre du progrès, sucre de rave, sucre moral qui fait rancir les marmelades et couler les gelées, pour le bien du commerce.
7. Spoliation en procés et affaires. Un ordre judiciaire est établi pour protéger la propriété, il s'en empare quand la justice met le nez dans une affaire, elle dévore moitié, si plus ne passe.
On cite un procès existant en Flandre depuis douze ans, sur une hoirie de vingt millions: après 12 ans de plaidoirie on n'en est qu'aux préliminaires, on n'a pas encore plaidé le fond qui occupera bien douze autres an. nées, au bout desquelles Perrin Dandin aura mangé l'huitre et laissé les écailles aux plaideurs sur les vingt millions, ils n'en retireront pas dix.
On répond: « Ce sont des formes légales, protec« trices ces frais font vivre du monde; ça fait aller le « commerce et la charte; » mais les propriétaires n'en sont pas moins spoliés sous prétexte de protection et dans les procès comme dans les transactions d'intérêt pécuniaire, on ne voit que piéges tendus à la propriété, dont les Zoïles me disent ennemi, quand il est évident que ma théorie la garantit contre toutes ces embuches, et qu'un pupille même ne pourra pas, en harmonie, perdre une obole de son héritage et des agios.
8. Confiscation en guerre civile, et même en pleine paix; car en 1789, le clergé français n'avait pas fait la guerïe, et on lui a capturé quatre milliards de propriétés, pour le progrès de la constitution immortelle qui devait régénérer tous les peuples.
En cas de guerre, les confiscations, aujourd'hui dégénèrent en brigandage. Le prince Polonais Oginsky, propriétaire de dix millions valeur domaniale, est relieur de livres au faubourg du Roule à Paris. La Russie prend tout aux Polonais; heureux encore ceux qui peuvent échapper aux déserts de la Sibérie et du Caucase
En Espagne et ailleurs, on voit s'établir cette coutume de confiscations révolutionnaires; coutume d'autant plus alarmante que l'Europe marche à de nouvelles révolutions par la pénurie fiscale.
C'est surtout le clergé qui doit réfléchir sur ce danger, non pas en France ou la spoliation est déjà consommée mais dans les autres contrées, elle est inévitable si la civilisation se prolonge.
Toutefois, on ne plaindra pas le clergé anglican; c'est la corporation la plus méprisable, par la persécution qu elle exerce contre les catholiques surtout en Irlande ou les prêtres anglicans mettent les villages à exécution militaire, font sabrer, fusiller, pour la levée de la dîme; et privent d'instruction, d'admission aux emplois, les
sept huitièmes de la population, composés de catholiques persécutés.
S'il n'existait pas d'enfer, il faudrait que Dieu en créât un, pour y plonger le clergé anglican au plus profond des brâsiers; mais il est hérétique, bien et duement damné il l'aura mérité en punition de son intolérance. Les évêques de Durham et Canterbury ont un demi-million de rente en ce monde, mais gare l'autre monde et les chaudières bouillantes ils n'y échapperont pas.
On doit beaucoup d'éloges aux bons et loyaux chrétiens qui, comme le docteur O'Connell, se dévouent pour délivrer leur pays de ces tyrans insulaires dont l'infâme cupidité déshonore la religion protestante; religion équitable et tolérante partout ailleurs qu'en Angleterre, où elle sera punie par où elle a péché, par la bourse, la confiscation.
Le génie fiscal est partout aux expédiens, il ne peut plus prendre que sur deux classes; ou sur le clergé, ou sur le commerce ( par la greffe 82. )
Mais l'opération de greffe du commerce est lente, elle emploierait un laps de 6 à 8 ans je ne l'ai pas publiée parce que les ministres et les spéculateurs aiment les entreprises faciles à réaliser, sans froissemens ni lenteurs, ni dangers.
Quant au clergé, les peuples sont habitués à le voir spolier; et sous vingt ans, il serait exproprié en tous pays civilisés. La finance ne peut prendre que là or la hnance ne s'arrêtera ni en emprunts, ni en impôts, ni en rapines; les financiers sont vraiment les hommes du progrès, et du positivisme.
Le clergé n'a donc d'autre voie de salut que de provoquer l'essai de ma découverte, s'il veut sauver ses propriétés battues en brèche par la finance et la philosophie. Qu'il y réfléchisse.
Le défaut d'espace m'oblige à passer sur les servitudes 9,10,11,12; on voit assez que la propriété est plus menacée que jamais, et qu'elle trouve dans ma découverte toutes les garanties dont elle est privée. On n'aurait pas osé, au dernier siècle, l'attaquer ouvertement comme l'ont fait les sectes Owen et St·Simon La philosophie ne garde plus de mesure.
Mais une servitude bien alarmante est la dernière T le progrès de l'intempérie et des pestes.
La plus précieuse des propriétés n'est-elle pas l'existence ? elle est de plus en plus compromise par de nouvelles cantagions en voilà deux de plus, Fièvre Jaune et Choléra, survenues en un demi-siècle combien en verra-t-on éclore si le chaos social, l'état civilisé, barbare et sauvage se prolonge si l'on ne procède pas à l'organisation sanitaire et unitaire du globe
Aujourd'hui le fléau sévit sur Marseille et Toulon, demain ce sera le tour de Paris et Rouen; notre génération, abrutie par la philosophie, se résigne à tant de calamités avec un fatalisme oriental. Enfin elle en tient le remède et il suffirait du choléra seul, pour faire comprendre que l'état actuel du globe est une fansse industrie, l'abus, la subversion des facultés industrielles dénaturées par le travail incohérent.
Une preuve frappante de sa contrariété avec les vues de 'la nature, est le déboisement le tarissement des sources la perturbation des saisons et la décadence visible des cultures. La navigation a été l'an passé interrompue six mois, de Paris à Auxerre la Normandie encombrée de blé, manquait de pain, faute d'eau pour la mouture beaucoup de communes, surtout dans le Midi ne pouvaient plus abreuver les bestiaux il fallait les conduire à une lieue. L'olivier est abandonné en Languedoc et-bientôt en Provence.
Quantité de sources taries ne reparaissent plus, par suite du ravage croissant des forêts les philosophes nient le mal, et vont chantant le progrès le progrès, il y a pragrès sans doute il y a progres de pestes, d'intempéries, de révolutions de dettes fiscales d'impôts d'agiotage de marchands parasites; mais ce progrès à rebours est le contraire de ce qu'on avait-demande aux philosophes ils nous trompent, il faut s'émanciper de leurs prestiges de leur science de morcellement, faire l'épreuve qu'ils redoutent, l'essai d'industrie combinée sur un jardin et des enfans.
On a vu aux traités que l'ordre combiné, en délivrant la propriété de toutes les entraves énumérées plus haut, émancipe en même temps toutes les classes, tous les âges et sexes, et d'abord l'homme.
Un père de famille est accablé de servitudes, surtout
s'il a peu de fortune; les frais de ménage d'éducation de dot, sont pour lui une chaîne de disgrâces.
L'animal ne connaît aucune de ces servitudes; il ne songe nullement à éduquer,nourrir, vêtir, placer, doter des enfans; il faut donc délivrer le père de ces tribulations, l'élever au bonheur des animaux.
Un harmonien ne s'inquiète ni de ménage ni de femme ni d'enfans, il ne dépense pas un sou pour eux et n'a nul souci de leur placement. Chacun est placé dès le bas âge, en se livrant à ses instincts.
Les petits enfans sont jusqu'à trois ans, aux frais de la phalange; mieux soignés et mieux élevés que ue peuvent l'être ceux d'un roi civilisé. Tous les petits enfans sont malheureux hors du mécanisme des instincts, aussi criaillent-ils sans cesse, chez les rois comme chez les philosophes et les prolétaires.
A 4 et 5 ans ils sont malheureux, on les force à apprendre l'alphabet et la morale. En harmonie ils n'apprennent que ce qu'ils veulent, ce qu'il leur plaît de connaître alors ils sont émancipés, et par suite le père et la mère sont émancipés du soin de leur éducation, placement et dotation. Une fille, en se mariant ne change pas de ménage, ne dépense rien de plus, et n'a pas besoin d'une dot; ainsi tout est lié en émancipation, affranchissez les pères et la propriété; tout sera affranchi du même coup par l'industrie combinée que les faux amis de la liberté repoussent depuis i3 ans.
Les voilà punis de leurs méfaits; l'autorité se décide à réprimer l'anarchie de la presse et de la caricature deux incidens y concourent; l'attentat du 28, et le congrès de Tœplitz, qui n'aura pas manqué de prendre des mesures générales contre les excès de la presse, et de mettre la cour de France en demeure d'y coopérer. Il est peut être heureux pour les 200 journaux de Paris que la méthode de la Greffe soit publiée en ce moment; car elle va au but sans rien brusquer, procédant par la patente croissante, et par les ressorts expliqués aux chap. VIII et IX. Leur système,
T. PATENTE CROISSANTE ET RÉDUCTIVE
i Conseil de discipline 2 Jusee de paix littere
3 Jury rivalisé.
la. Solidarités spéciaks.
P. ACADÉMIE DUALISÉE, MOITIÉ EN OPPOSITION.
est plus complet que le régime monétaire qui manquant de transition et de pivot, est pourtant la plus efficace des garanties bien rares de l'ordre civilisé. Cette méthode ne forcera pas les journalistes à se réduire et s'embrigader à jour fixe, comme le fit Napoléon; la greffe, opérant par degrés puisque ses ressorts peuvent être établis successivement, elle laisse aux écrivains, du temps pour négocier leur fusion réductive. Ils sont bien payés d'avoir insulté ma découverte! la nouvelle police de la presse redime leur honnête industrie de calomnie moitié d'entr'eux sont mis à la retraite et sans demi-solde. Il ne reste aux congédiés d'autre parti que de se rallier à ma théorie former un noyau qui ta proposera dubitativement.
L'instant est favorable; la nouvelle dynastie a besoin d'une nouveauté pour s'illustrer, se populariser, dissiper les complots au dedans et au déhors.
Deux ministres inclinent l'un par son caractère, l'autre par ses antécédens, à faire 1 essai de l'industrie attrayante. M. Thiers, aime la promptitude; il goûtera aisément l'idée de changer la face du monde par une opération de 3 mois, devenir en si peu de temps le premier homme de son siècle, et obtenir un poste héréditaire plus éminent, plus stable et plus lucratif que celui de ministre.
Depuis 15 ans le duc de Broglie convoite une palme qu'il a manquée, et qu'il peut enfin cueillir, celle de l'abolition de la traite. Pour y parvenir il a fondé une société de la morale clrétienne mais la morale et le christianisme ne sont pas des ressorts de mécanique sociétaire ce sont deux doctrines qui prennent le monde social tel qu'il est, et ne savent pas le conduire plus loin, lui fournir des moyens neufs.
Il faut des leviers ultra-civilisés pour abolir l'esclavage l'Angleterre essaie d'obtenir à force d'argent la 3ooe partie de ce trophée, elle y échouera. M. de Broglie peut aisément le lui enlever, s'il veut considérer que c'est une affaire de génie inventif et non d'argent. Pour les innovations heureuses, il faut deux personnes, l'inventeur et l'opérateur. M. de Broglie a l'intention d'aholir l'esclavage, si l'on en juge par ses actes; il ne lui manquait que l'inventeur du moyen, offert à lui comme à tous.
Il en profitera s'il a la sagesse de se défier des Zoïles qui vont criant « On dit qu'on a dit ru'on a ouï dire qu'il a dit qu'il veut créer la bête de 1 apocalypse le dragon à 7 têtes et à 7 gueues »
II faut les prendre au mot, et répondre a Cela est-il « dans ses traités, en quel chapitre? Je n'en sais rien « on me l'a dit Eh bien si vous l'avez gobé, moi je « suis peu crédule, et je veux des preuves » ( voir la réplique à ces niaiseries en feuille 16e:)
Yoilà pour les écrivains mis à la retraite une belle chance de résipiscence, une carrière neuve, une voie de fortune subite beau sujet de réfleaions
PLAN.
Il a subi des cbangemens de circonstance et par suite, l'ensemble en est irrégulier.
Le sujet devait former une feuille additionnelle et finale du journal la réforme industrielle ( feuille double à 32 colonnes soit 48 pages de ce format. )
L'espace fut insuffisant pour la matière; j'en fis un factum, à justification étroite, pour employeur ce qui était composé en deux caractères, que je maintins. Je ne voulais faire qu'une brochure bornée au tiers de ce contenu; mais lorsque j'en étais au chap VI, une nouvelle insulte de journaliste me décida a riposter sévèrement, et joindre à la brochure, le calcul de Greffe de la Presse 82 à 115.
Tout ministre ou chef de police aimera à prendre connaissance du régime qui contient la presse dans de justes limites; et qui en prévient l'anarchie, sans recourir à la contrainte sans baillon ni censure.
A peine commengais-je la seconde section, qu'un renseignement imprévu vint changer mon plan je reçus des documens précis sur l'affaire du Paraguay. Elle me fournit une PREUVE DE FAIT, en ce qu'elle réalise, quoique très-imparfaitement le mécanisme d'industrie combinée. Elle prouve par les détails 378 à 385, ( Introd ) que FRANCIA, borné an 20e des moyens que je possède, arrive déjà au but manqué
par les OWEN, les VAN DÉN BOSCH; et qu'il réalise en trés-bas dégré, le mécanisme d'industrie combinée jugé IMPOSSIBLE, surtout depuis les gauches essais des Anglais et Hollandais.
Jusque-là je ne m'informais pas de .Francia; je le croyais continuateur des jésuites du Paraguay.
Il n'en est rien; c'est un homme qui, sans théorie, a l'instinct du régime combiné; il a créé le germe du bien; il a fait, quoique borné au mécanisme simple, des progrès déjà suffisans pour confondre la coterie des anglontanes et des impossibles.
Fort de cette preuve de fait j'ai pensé qu'il fallait donner plus d'extension à l'appel que je fais dans ce volume delà vient que les derniers chapitres ont de l'ampleur, et que les prélims, ( Introd, av prop ) auxquels le n'avais réservé que I2 pages, en ont 96. ils devraient, en cas de réimpression, former une Ire section, sauf à en distraire quelques pages pour préface.
Un bien résulte de ces irrégularités le livre en vaut mieux quant à la critique des préjugés moraux et industriels car cette critique doit se reproduire plusieurs fois, à distance calculée; revenir 3 et 4 fois sur le sujet, donner 3 et 4 assauts à Ferreur.
Les redites sont un grave défaut quand on traite d'une science connue déjà investie de Ila confiance générale, comme la Physique; mais en publiant une science trèsneuve, qui heurte tous les préjugés, si on se bornait à exposer fa vérité une seule fois elle serait au bout de quelques minutes, effacée, oubliée, tant les esprits civilisés sont faussés, gangrenés de philosophie et de prévention contre la nature, contre ses impulsions d'attrait et répugnance.
Par fois j'ai donné dans ce travers qui m'a fait manquer des solutions de problèmes pendant des années. Je voyais que la gastronomie jouait un très-grand rôle en mécanisme d'harmonie, mais je continuais, par suite des préjugés moraux à en faire peu de cas; c'était mal jugé; elle est boussole de toute.l'émulation en industrie attrayante ( Infrod 355 ) Par cette raison j'insisterai à diverses reprises et en menus détails, sur son importance en harmonie. Mais il est entendu que je parle de la GASTROSOPHIE ou gastronomie équilibrée, échelonnée par séries de groupes et courtes séances.
J'ai reconnu, en donnant des leçons qu'on m'avait demandées en nombre convenu de douze, que dès la troisième leçon, tous les principes donnés et admis étaient vite éclipsés par les préjugés philosophiques, par le mépris pour Dieu et la nature idées si fortement enracinées dans les têtes civilisées, qu'il faut revenir 3 et 4 fois à la charge-, reproduire un principe en différentes sections du volume et sous diverses formes, pour le graver dans l'esprit du novice.
Ainsi la méthode hachée, les redites spéculatives ramenant le même sujet en tons variés, sont bien préférables à la méthode classique et régulière que j'ai suivie dans le livre du Nouveau monde industriel et qui fort bonne pour des sciences connues, accréditées, devient inconvenatite pour une science neuve, parce qu'elle a des torrens de préjugés à vaincre.
Sans doute les disciples initiés, convaincus, n'ont plus besoin de ces redites obligées mais en adoptant cette méthode reconnue nécessaire pour les novices, je satisfais au double principe.
Indocti discant et ament meminisse periti.
OMISSION
à placer 356, lig. 27 Introd.
Il a pour but d'utiliser nos passions, caractères, instincts et goûts, en les appliquant aux travaux de culture, fabrique, ménage études, etc et au mécanisme des 2 passions primitives qui sont
CINQ provenant des SENS; ils excitent aux plaisirs du Goût, de l'Odorat, du Tact, de la rue, de rOuie. QUATRE provenant du COEUR il excite aux affections dites Amitié, Amour, Paternité, Ambition corporative, ou ligue fédérale.
TROIS provenant de l'ESPRIT; il excite aux jouissances d'intrig ue cabalistique, de variété contrastée, et de double charme électrisant à la fois sens et âme. Ces 5 dernières peu connues, définies, Introd 565. Le mécanisme des 12 passions doit reposer sur neuf dispositions inapplicables aux ménages mor.cclés. Retour, page 356 1[2 INTROD.
LA
FAUSSE INDUSTRIE
MORCELÉE, RÉPUGNANTE, MENSONGÈRE, ET L'ANTIDOTE,
L'INDUSTRIE NATURELLE, COMBINÉE, ATTRAYANTE, VÉRIDIQUE,
donnant quadruple produit,
PAR CH. FOURIER.
Les sociétés humaines sont atteintes d'une
maladie de langueur, d'un vice intérieur, d'un
venin secret et caché. MONTESQUIEU.
Ce ne sont pas là des hommes il y a quelque
bouleversement dont nous ne savons pas pé-
nétrer la cause. J. J. RoussEAu.
Le dernier des crimes qu'on pardonne est
celui d'annoncer des vérités nouvelles.
THOMAS.
L'homme de génie est toujours méconnu
quand il devance son siècle, dans quelque
genre que ce soit. ARAGO.
PARIS,
BOSSANGE PÈRE, rue de Richelieu n° 60.
L'AUTEUR, rue St-Pierre Montmartte, n° 9.
1855.
TABLEAUX PRINCIPAUX.
Caraetéres du progrès à rebours 27 Eclaelle des phases de civilisation ag Monstruosités des système Owen et St-Simon. 52 ÉCHELLE DE L'ÉCART ABSOLU. 55
Les ressorts de l'âme en 1 2 catégories 57 Les ressorts d'oppression active et passive 59 Les sept genres d'esclavage direct 62 PROPORTION DES SYMPATHIES FILIALES. 89 Garanties par greffe de la presse 104 Cohue des douze pouvoirs, 9 illégaux. 106 Propriétés et attribution de Dieu 117 Douze garanties pour Dieu et l'homme, dans l'emploi du mécanisme d'attraction
Six alternatives pour le génie de Dieu 124 LUTTES DES CIVILISÉS CONTRE DIEU, etc. 122 Conditions â remplir par le code divin 135 Les sciences intactes, en deux ordres 152 Les 56 périodes de la destinée sociale 159 LES 8 PÉRIODES EN ÉCHELLE D'INDUSTRIE 167 Journée de bonheur équilibré 180 Vices du groupe de famille 2oo Versemens prochains de population BÉNÉFICES MANQUES PAR LES ZOÏLES 247
Larronages mercantiles
AVANT-PROPOS.
Les crimes de la Philosophie. « Quel étrange titre! comment l'auguste philoso« phie, foyer de lumières, de vérités et de vertus, « aurait-elle pu commettre quelque crime ? elle a publié les crimes des rois, des reines, des papes, des « jésuites, des fédérés de 1815, etc: c'est donc elle « qui dénonce les crimes, et non pas elle qui les « commet.
Je réponds comment l'administration si exercée depuis 47 ans à déjouer les conspirateurs, n'a-t-elle pas vu que le monde philosophique n'est autre chose qu'un vaste atelier de conspirations contre l'autorité, la propriété, et même contre les classes de savans et artistes, cultivateurs et ouvriers, que la philosophie affecte de protéger.
Beau sujet de philippique sur la duperie du corps social, qui se confie à des sophistes dont pas un ne croit ni ne pratique ses propres doctrines on va voir qu'en ce moment ils trahissent plus que jamais l'humanité, surtout la France et sa dynastie engagées dans un labyrinthe de concessions d'où elles ont grand besoin de sortir, et d'où elles sortiront le jour où elles voudront secouer le joug de la philosophie. Elle intrigue aujourd'hui pour étouffer une discussion sur le plus important problème le voici Trois sociétés se partagent le globe la civilisée, la barbare, la sauvage. Aucune des 3 ne peut amener les deux autres à l'imitation, à l'amalgame et l'unité elles ne sont donc pas destinée ultérieure du genre humain, mais échelons provisoires qui doivent conduire à l'invention d'un ordre social réunissant l'assentiment général un ordre unitaire.
La répugnance obstinée des sauvages à adopter l'agriculture civilisée et barbare, prouve que ces 2
sociétés ne sont pas le mécanisme industriel voulu par la nature, qu'il en est un autre à inventer. De là naît la question suivante
Le destin de l'homme est-il d'exercer la culture en réunion LA PLUS PETITE POSSIBLE qui est la famille, le couple conjugal ou en réunion LA PLUS GRANDE posSIBLE en MÉNAGE COMBINÉ assemblant économiquement des masses de 5 à 400 familles inégales en fortune masses dont une propriété évidente et admise par l'académie des sciences, serait d'élever le produit Au QUADRUPLE, ce qui donnerait en France 28 millions au lieu de 7.
On a cru ces réunions IMPOSSIBLES, à cause du choc des passions, et de l'inégalité des fortunes. Mais un homme a résolu le problème et a prouvé dans 2 traités, que c'est l'inégalité même qui est le moyen d'exécution, et qu'on ne peut associer des masses nombreuses, en culture et ménage, qu'en distribuant leurs travaux et relations par échelles de discords et d'inégalités.
Un événement réçent vient à l'appui de cette opinion un praticien casse-cou, et qui ne connaît pas la théorie, Francia, dictateur du Paraguay, a fondé 200 colonies ou phalanges agricoles et sociétaires de 1500 personnes chacune, qui donnent déjà un produit énorme, plus que double de celui de nos culturels morcelées par familles.
Francia, dans sa méthode, observe à peine un vingtième des conditions imposées par la théorie; et il entrave ce vingtième de bonne méthode, par des dispositions très-gênantes et contre nature; on peut donc estimerla force de son mécanisme à 1[24e ou1[120e de la dose possible en système intégral.
Si avec ce 20e des ressorts qu'on pourrait employer, il obtient déjà plus du double produit que serait-ce d'un mécanisme sociétaire qui mettrait en jeu les 1920es de forces dont manque la mécanique Francia C'est sur de tels faits que je m'appuie pour pro-
poser un essai à forces complètes, essai qui aurait le vingtuple des moyens dont on voit déjà de si bons résultats dans l'établissement Francia réduit au 20e des ressorts disponibles.
Sur ce, les philosophes crient à l'impossible, au visionnaire il est connu que ces faux savans repoussent toute découverte utile ils ont éconduit Papin, Fulton, Lebon, et autres comme BRIOT inventeur du balancier, du laminoir; leur politique est d'exploiter le mal existant, les vices dominans; ils ont un commerce de systèmes fondés sur l'industrie morcelée; ils ont des chaires, des sinécures, des renommées fondées sur le morcellement en culture et ménage ils ne veulent pas entendre à une théorie d'industrie combinée qui compromet leur marchandise philosophique, leurs systèmes, leurs sinécures.
Pensionnés pour chercher la vérité, ils ne craignent rien tant que la découverte de la vérité; elle rendrait leurs services inutiles, et ils seraient congédiés: de là naît leur ligue secrète contre les découvertes en mécanisme sociétaire.
Ainsi le grand louvetier ( quand il en existait un grassement payé,) et les officiers de louveterie, n'auraient pas accueilli un inventeur apportant un moyen sûr d'exterminer tous les loups ils auraient dit en conciliabule « quand il n'y aura plus de loups, comme en Angle« terre, on n aura plus besoin de nous on supprimera et nos places voilà un maudit inventeur qui nous coucc perait les vivres disons que c'est un imbécile, un u mauvais charlatan » et là-dessus ils auraient fait au ministre, un rapport démontrant que l'invention contre les loups n'était bonne qu'à jeter aux chiens.
Telle est ma position à 1 égard des philosophes, ils sont unanimes contre woi, parce qu'ils croient ( bien à tort, 247 ) que ma découverte leur couperait les vivres aussi depuis i3 ans me font-ils dénigrer dans tous les journaux de Paris, certifiant en chorus que je suis plus une que l'âne de Bal aam.
Les journalistes sont trop asservis au corps philosophique, pour qu'aucun d'eux ose prendre seulement le
ton dubitatif et neutre sur ma découverte ( voir l'article Ulter 372, in!rod ). Dociles au comité directeur, ils m'écraseront tant qu'un essai n'aura pas confondu les détracteurs.
Jusque-là je n'ai d'autre parti à prendre que de chercher à désabuser quelqu'un des candidats ou personnages intéressés à faire l'épreuve en diminutif, sur 3no enfans de 3 à i3 ans, et un jardin de 100 hectares. Tel est le but de cet ouvrage fait pour être adressé aux personnes qui, par leur fortune leurs vues leur rang, leur influence, peuvent déterminer cette épreuve et en recueillir une moisson de bénéfice et de gloire.
Notre siècle qui se vante de profondes études sur l'homme, n'a fait qu'effleurer le sujet; il a manqué l'étude des impulsions naturelles nommées attractions et répugnances la plus générale de3 attractions est le goût des courtes séances 2 ou 3 heures au plus même dans les plaisirs, et à plus forte raison dans les travaux: le plus bel opéra s'il dure huit heures sans relâche finira par ennuyer les diletlanti; de même qu'un mélodrame en 4o actes durant seize heures, ennuiera le peuple, tout amateur qu'il est de mélodrames.
Cependant nos coutumes tiennent le peuple, seize heures par jour, à un travail insipide et parfois mal sain sans autre interruption qu'une demi-heure pour son chétif diné.
L'aspect de tant d'ennui devait suggérer aux prétendus amis du peuple un calcul sur le travail en séances courtes et variées alternant de la culture à la fabrique, des jardins aux étables, du ménage aux enseignemens, etc. un tel calcul aurait conduit bien vite à découvrir la destinée humaine, le mécanisme d'industrie combinée et attrayante, la distribution des travaux en séries de groupes spéciaux.
C'est la méthode voulue par Dieu; l'attraction y pousse en tous sens, et le sauvage n'acceptera l'agriculture que lorsqu'il la verra exercée de cette manière. Avis aux nations qui ont besoin, comme les EtatsUnis, de policer leurs cannibales voisins.
Au lieu de s'occuper de cette importante question d'où dépend le changement de sort de l'humanité entière, nos soi-disant philantropes s'efforcent d'étouffer et ridiculiser la découverte, y faire diversion par des chi-
mères scientifiques dont eux-mêmes sont dupes; car ils y perdent sept moyens de fortune brillante et subite que je décrirai sous les noms de
Prix unitaires à 5oo,ooo pr estations
Directions d'enseignement très-lucratives
Langue française admise en provisoire d'unité
Affluence de sujets neufs à traiter
Réimpression des sophismes, à glose en regard
Ventes à plusieurs millions d'exemplaires
Lustre et fortune des scissionnaires
Combien d'entr'eux se désoleront de n'avoir pas envisagé, pesé tant de belles chances, et tourné le dos à la malencontreuse Philosophie elle ne cessera de bouleverser le monde, tant qû'on ne lui aura pas prouvé par un essai, une ferme d'industrie attrayante, que la voie du progrès réel n'est point dans la réforme politique et religieuse, mais dans la réforme industrielle.
Les Owen, les Saint-Simon, les Van den Bosch qui ont tenté des essais d'industrie sociétaire ont opéré tout à contre-sens du procédé naturel ils ont voulu réprimer et changer les passions ils ont employé la pénitencerie, l'athéisme l'apostasie, la communauté des biens, l'ennui, la morale, la mauvaise chère les privations, les longues séances, enfin tout le contraire des ressorts naturels d'association agricole et domestique ils ont dû échouer.
Parmi les ressorts qu'emploiera la combinaison sociétaire, les deux principaux, sont en mécanique des caractères, l'échelle des discords et inégalités; puis, en mécanique des sens, la gastronomie échelonnée.
Nos philosophes des 4 facultés, ignorant tout-à-fait ces deux ressorts pivotaux, et un grand nombre d'autres, n'ont pu faire que des maladresses en tout essai du lien sociétaire ils l'ont déclaré IMPOSSIBLE, pour excuser leur impéritie.
Cependant le nombre des colonies Francia augmente chaque année par envoi d'essaims; ces réunions sociétaires, quoique surchargées de corvées très-onéreuses, comme le quadruple service militaire, ont réussi, parce que leur mécanisme se rapproche en très-faible degré de la voie naturelle; il suffit déjà pour donner le démenti à la clique des impossibilistes et moralistes, qui
ont pour principe d'ennuyer et pénitencier le peuple au heu de l'introduire par degrés dans les nombreuses voies de plaisir sur lesquelles repose le mécanisme d'industrie combinée et de quadruple produit.
Les phalanges paraguaises, quoique faisant grande chère dans les 3 classes haute, moyenne et basse, brûlent, année commune, un tiers de leurs récoltes, parceque le dictateur, homme très-ombrageux, défend le commerce extérieur ou le fait lui-même par monopole, et s'entoure de déserts.
En résultat, ses colons sont arrivés à vivre dans l'abondance et la gaieté, prévenir l'indigence garantir un ample MINIMUM aux infirmes de chaque phalange, le tout par des moyens opposés à l'esprit philosophique la réforme qu'ils ont subie n'est ni administrative ni religieuse, mais seulement industrielle ils ne sont ni athées et matérialistes comme les Owénistes; ni apostats, niveleurs et main-mortables comme les Saint-Simonient; ni pénitenciaires et morceleurs comme les Van den Boschiens ils sont restés catholiques tels qu'ils étaient, obéissans à leur gouvernement très-despote et très-sévère; ils ne vivent point en communauté, car ils distinguent 3 classes en hiérarchie sociale, en service alimentaire etc.
Ils ne sont point soumis à une théocratie industrielle un absolutisme sacerdotal, comme l'évaluation arbitraire des capacités par les prêtres Simonrens ils ont des divertissemens tres-variés; enfin ils sont, dans leur système anti-philosophique, bien plus heureux que les civilisés leurs voisins qu ils méprisent avec raison, et à qui ils ne se rallient pas, quoique libres de quitter les phalanges; mais ils sont encore loin dn degré d'attraction nécessaire pour amener à l'imitation, par le CHARME répandu sur les travaux.
Ce serait le coup décisif; et Francia peut le faire en essayant les courtes séances et les échelles ou séries industrielles sur une seule de ses phalanges.
Des politiques vraiment amis du progrès, auraient dû fixer leurs regards sur ce germe sociétaire qu'il est si aisé de corrigeur et de dégager de ses nombreux défauts ils n'y ont donné aucune attention voyons de quelles futilités ils s'occupent.
Illusions en crédit, réalités à y substituer.
La politique sociale retentit aujourd'hui d'une douzaine de chimères ou rêveries en vogue dont quelquesunes très-désirables, d'autres fort vicieuses.
1. Rêve d'appui aux classes inférieures, salariées. 2. Garanties, équilibres et contre-poids rêvés. 3. Libre circulation avec douanes et octrois.
4. Rationnalisme et positivisme en paroles.
5. Vol sublime et progrès, mais à rebours.
6. Association parasite et clubique; 7. Souveraineté et émancipation des peuples. 8. Émancipation des femmes. 9. Réforme pénitenciaire et autres visions de progrès à rebours.
10. Abolition de la traite. 11. Abolition de l'esclavage. 42. Abolition de la mendicité. Il ne manque plus que le moyen d'abolir.
P. Enfin la souveraineté du peuple; chimère que certains politiques proclament SANS RIRE, quoiqu'il soit difficile de comprendre ce que c'est qu'un souverain sans pain, sans habits, dans un pays où tout abonde; un pays où ses représentans SES COMMIS, ne veulent pas s'occuper de lui assurer le droit à un travail fructueux, et à un MINIMUM d'entretien décent. T. Et la suprématie, l'indépendance, la pleine licence du commerce mensonger, qui n'a d'autre boussole que l'arbitraire en évaluation, d'autre Dieu, d'autre patrie que l'argent, la règle COMBIEN Y A-T-IL A GAGNER ? c'est aux intérêts de ce vampire que la politique moderne subordonne l'agriculture, le patriotisme, les vertus et le système social.
Voilà ses rêveries les plus en vogue.
Elle rattache le tout à des plans de réforme administrative et religieuse, germes de révolutions, de conspirations, de machines infernales.
De toutes ces réformes imaginaires aucune ne se réalise, parce que l'esprit humain est en fausse marche dirigé par la philosophie qui veut réformer l'administration au lieu de réformer l'industrie agricole et ménagère, il ne peut arriver à aucun bien; aussi voit-on que ses progrès se réduisent
En matériel, à une perturbation des températures, et un accroissement de pestes on en a 3 au lieu d'une le choléra et la fièvre jaune se sont adjoints à l'ancienne peste qui n'en continue pas moins ses ravages.
En politique au progrès des impôts, des emprunts de l'agiotage, des grandes armées, des mendians et indigens la seule ville de Londres en contient 23o,ooo. Quel est le remède à tous ces maux ? c'est de changer de route et de guides. Il faudrait affranchir les grands des superstitions philosophiques déterminer l'un d'eux à renoncer aux prétentions de réforme administrative, et à faire l'essai de l'industrie attrayante aussi-tôt toutes les améliorations désirables se réaliseraient à la fois, et sans contrainte ni froissement.
Il s'agit de faire entendre à quelque prince ou ministre, que pour atteindre au progrès réel, il faut des inventeurs, et non pas des philosophes qui, depuis 300o ans, n'ont su qu'empirer toutes les calamités sociales. Malheureusement les monarques et l'autorité repoussent les inventeurs autres que ceux de manches à l'imbécile, pommades philocômes et mélamocômes; qu'on en juge par des faits récents.
Le pénitencier Van Den Bosch propose au roi d'Hollande un système pénitenciaire le roi y adhère et crée 14 colonies de pémtencerie évidemment vicieuses, puisqu'elles ne sont pas imitées.
On peut, avec le quart d'une des colonies hollandaises, en fonder une qui sera imitée du monde entier. Le soi-disant philantrope Wilberforce imagine, pour se faire valoir un système de rachat des esclaves noirs aussitôt le parlement consent à jeter 5oo millions par les fenêtres pour ce rachat très-inconvenant, qui ne va point au but, puisqu'il ne dégage pas tous les esclaves du globe; et que ces opérations de liberté partielle ont agité soulevé les esclaves du Brésil, dont il a fallu faire de grands massacres.
La méthode Wilberforce causerait des troubles épouvantables sur le globe, indépendamment des frais qui, pour les colonies françaises seraient de 140 millions. Méfions nous de ces philantropes qui demandent toujours des centaines de millions s'ils ont dupé les deux gouvernemens d'Hollande et d'Angleterre, la France ne doit pas s'y laisser prendre son roi peut, avec mille écus placés sur hypothèque, prouver aux deux rois, aux deux parlemens d'Hollande et d'Angleterre, qu'ils sont dupes de la philosophie et qu'ils devraient s'adresser aux inventeurs.
Le roi de France va employer 5oo,ooo fr. à secourir les ouvriers de Lyon par une commande qu'il en distraie la cen'ième partie, 5ooo fr, pour faire l'opération effleurée par Francia, l'industrie combinée. Si le roi la reine et le prince royal prennent les 3 premières actions de iooo fr:, il y en aura 600 de placées dans la semaine or il suffit d'un capital de 5 à 600,00o fr. pour un essai démonstratif, borné à ioo hectares et 3oo enfans de 3 à 13 ans.
L'opération étant la même sur les pères que sur les enfans, l'essai prouvera l'extrême facilité de former les réunions sociétaires de 18 à 1,900 personnes, et d'en recueillir entr'autres biens, le quadruple produit, l'industrir attrayante, l'éclosion des instincts, les émancipations possibles, les garanties de toute espèce, les relations véridiques fondées sur le grand bénéfice à obtenir dans cet ordr e par emploi de la vérité et de la justice qui en civilisation et barbarie sont préjudiciables à celui qui les pratique.
Je dis toutes les émancipations possibles, et d'abord celle des esclaves par toute la terre aucun maitre ne voudra maintenir l'esclavage: tous voudront jouir du quadruple produit; mais l'industrie combinée attrayante qui donne ce quadruplé, ne peut être exercée que par des gens libres; hommes, femmes et enfans jouissant de l'option sur des ttavaux en courtes séances.
Ils se rachèteront eux mêmes par douze annuités à prélever en douze ans sur leurs bénéfices d'inventaire Il n'existera plus de traite quand on ne pourra plus employer des esclaves; et l'on n'aura pas besoin de dépenser 5oo millions par chaque million de noirs ou blancs a affranchir.
Les philantropes d'outre-mer sont furieusement coûtettx! ils vont être bien confus s'ils voient le roi de France affranchir gratis tous les esclaves du globe, et prouver aux savans d'Albion que la France peut produire un économiste plus clairvoyant que les Smith, les Stewart, les Malthus, les Ricardo, et plus philantrope que la coterie Wilberforce.
Outre l'esclavage direct, il reste à extirper l'indirect r celui du salaire en baisse, du chômage et de l'indigence. Problème bien désolant pour les philosophes des deux rives de la Manche dans leurs tentatives contre l'indigence, ils ont fait preuve d'une grande indigence de génie: la mer qui unit les deux contrées pourra bientôt être surnommée la Manche aux imbéciles, puisqu'elle baigne les deux empires où se déploie si mesquinement, si vainement le génie civilisé qui ne sait inventer, pour le secours de l'humanité souffrante qu'une paire de manches à l'imbécile
r Une manche économico- politique
2. Une manche métaphysico-morale.
La pauvre humanité emmanchée de cet attirail, aurait présenté long-temps encore dans Londres, 230,000 pauvres dont moitié à la charge des paroisses et dans Paris, 170,000 dont moitié à la charge des comités de bienfaisance.
Un trophée digne de tenter le roi de France et tous les rois de la terre, est l'abolition de cette indigence sur laquelle échoue le pauvre génie philosophique. On l'a dit souvent: il faut PREVENIR et non pas secourir l'indigence: or comment pourrait-elle exister dans un ordre où chacun tient à une phalange urbaine ou rurale, qui lui garantit L'OPTION sur plus de 400 espèces de travaux, exercés en courtes séances, par des groupes libres et joyeux puis un MINIMUM d'entretien décent, s'il est malade, infirme.
Ce minimum, je le dirai souvent, ne peut pas être concédé en régime civilisé, parce que l'industrie n'y étant pas attrayante, le peuple s'adonnerait à la fainéantise s'il était assuré d'un minimum et d'autre part, l'ordre civilisé étant sujet à l'exubérance de population et à l'exiguité de produit, c'est double obstacle aux tentatives de secourir l'indigence elle est 1" des 9 caractères essentiels de civilisation, qui sont
1, Indigence 2, fourherie 3, oppression 4, carnage 5, intempéries outrées: 6, maladies provoquées 7, cercle vicieux: T, Egoïsme simple: P, Duplicité d'action. Abolir du même coup l'indigence et l'esclavage par toute la terre un tel acte répandrait sur le monarque un lustre immense les Anglais dépensent annuellement 200 millions pour ENRACINER et non pas secourir l'indigence ils prodiguent 5oo millions pour affranchir une parcelle, un 400me des esclaves existans que de maladresses chez cette nation de philosophes, que d'illustration pour le roi de France qui, par un procédé ingénieux, aura fait disparaître de la terre entière, les deux fléaux, et sans commotion.
Une dynastie nouvelle a hesoin, comme un nouveau général, de gagner ses éperons le roi n'en a eu aucunmoyen depuis son avénement au contraire, il a toujours été contrecarré par des complots intérieurs et extérieurs, qui ont nécessité un pied de guerre onéreux; bref, la nouvelle dynastie n'a eu aucune chance pour se signaler mais en fondant l'industrie combinée elle va conquérir le suffrage des monarques et des peuples à la des peuples joyeux de parvenir au bien-être, à une vie heureuse et des monarques plus joyeux encore de se voir délivrés sans retour de la pénurie fiscale et des révolutio ns.
Redoublons d'instances, et aux deux palmes proposées, joignons-en deux autres également dignes de tenter monarques, ministres et capitalistes.
Abolir l'indigence et l'esclavage c'était là tâche des deux sciences dites Economisme et Politique.
Les deux sciences Métaphysique et Morale avaient aussi leur tâche à remplir c'était d'opérer l'éclosion des instincts, en créant l'industrie attrayante.
Éclosion des instincts le régime civilisé les étouffe par l'éducation en famille et par la morale. Un enfant ne trouve dans les ménages mcohérens -dans l'industrie morcelée, aucun moyen de développer ses vocations industrielles qui souvent lui donneraient une vingtuple valeur. La morale les étouffe en y opposant le devoir d'obéir au père, suivre l'impulsion du père qui veut, contre l'ordre naturel, transmettre- aux enfans ses instincts ou ses fantaisies spéculatives.
J'ai cité sur les instincts étouffés par l'éducation civilisée, ( Nouv monele indust 47) un exemple frappant, que je transcris, et que je rappellerai encore. « Un jeune charretier de 23 ans conduisait des matériaux à 1 usine de Charenton; l'aspect de cet atelier effrayant le charma, et développa sa vocation, son attraction industrielle méconnue jusque-là; il s'engagea dans ce travail, et y fit un progrès si rapide, qu'au bout d'uu an, LUI SEUL fut jugé capable de remplacer un ouvrier fondeur très-précieux, qui mourut et qu'on payait vingt-deux francs par jour,
a Dans ce petit événement, que de griefs contre nos méthodes industrielles et nos théories d'éducation; contre nos métaphysiciens et moralistes qui se vantent d'étudier et connaître l'homme pourquoi ne savent-ils pas discerner et faire éclore, dès le bas âge, les vocations industrielles de chaque enfant, l'appliquer aux fonctions où la nature l'appelle? voilà ce qui est impossible à la civilisation; elle déplace tous les instincts elle veut tàire de Métastase un portier; de Rousseau et Fran- ctlin, deux ouvriers obscurs. »
Elle fait du charretier cité, un goujat menant un tombereau, et ne gagnant pas ao sous par jour; tandis qu'il vaudrait vingt francs dans l'état de fondeur, si les instincts étaient éclos et développés dès l'enfance. Ce n'est que par des coups de hazard infiniment rares, qu'on voit quelques industrieux sauvés de cette absorption, et placés souvent très-tard au poste que l'instinct leur assignait.
Il est évident qu'il nous manque une boussole, une c'é pour déchiffrer ce grimoire des instincts utiles, des attractions et vocations industrielles et scientifiques. Introd,.353.
Le problème que résout ma théorie est de faire éclore non pas UNE mais au moins VINGT vocations chez tout enfant agé de 3 à 4 ans. A 5 ans il devra figurer déjà très-adroitement dans une vingtaine de groupes trèsproductifs, y compris ceux de la scène dramatique et lyrique y gagner plus que ses frais de nourriture et entretien, y exercer alternativement toutes ses facultés corporelles et intellectuelles.
On badine lorsque 1. e dis: « Vous croyez qu'on ne peut pas remplacer Talma vous dites que la tragédie a
été enterrée avec Talma, et cependant vous avez en France, au moins cinquante mille tragédiens de la force de Talma, Lekain, Haron. Cette évaluation est fondée sur ce que la nature donne par chaque phalange sociétaire de 1800 personnes 5 premiers rôles en tragédie ( calcul et échelle des instincts); or la France actuelle vieille France de Louis XIV écour tée, estropiée démembrée, pouvant contenir environ 16,000 phalanges, elle aura cinquante mille tragédiens de premier role, quand toute la population aura ses instincts développés par l'éducation naturelle.
C'est le prodige qu'on viendra admirer dans la petite phalange d'essai sur 3oo enfans ce sera, surtout pour les pères de famille, un sujet d'ébahissement et de stupéfaction. Tclenfant qu'on croit vicieux, fainéant, mutin, malfaisant indomptable sera au bout d'un mois, transformé en phénix de gentillesse, de dextérité d'émulation, d'intelligence; il brillera dans une vingtaine de fonctions aux jardins, aux ateliers aux étables. On accourra de toute part pour admirer la merveille de l'éducation naturelle le travail attrayant.
On a vu par le charretier fondeur, que l'éclosion des instincts peut donner à un homme VINGTUPLE VALEUR je suis donc eu dessous de la réalité, quand je promets quadruple produit Francia qui n'a fait qu'un vingtième du chemin dans cette carrière obtient déjà plus du double; il a déjà, dans ses colonies, résolu le grand problème de prévenir l'indigence et abolir l'esclavage sans dépenser sticpidement des centaines de millions comme lea Anglais.
Nos philosophes se gardent bien d'ébruiter cet événement ils craignent les conséquences, l'induction à faire un essai mieux ordonné chacun dirait « si le régime du Paraguay, ébauche très-informe, très-défectueuse ( Introd 378 ) de l'art sociétaire donne déjà plus du double produit; que sera-ce d'un mécanisme régulier et complet, décrit aux traités de C F, qui connaît tous les ressorts et degrés, toutes les modifications possibles en régime sociétaire ? il faut donc faire un essai où l'on admettra le peu qu'il y a de bon dans le procédé Paraguay, on élaguera tout ce qu'il a de vicieux, et on y ajoutera les nombreux ressorts qui y manquent, en industrie attrayante. »
Industrie-attrayante c'est le but auquel denait tendre la science dite Morale ou Moralisme, qui rêve les bonnes mœurs et établit les mauvaises.
Comment concevoir l'existence des bonnes mœurs si le travail est répugnant? toute la classe riehe veut s'isoler du travail ou n'y exercer que des directions commodes et lucratives, pressurer la masse des travailleurs actifs et se livrer à tons les vices qu'engendrc l'oisiveté. La classe pauvre maudit, déteste ses travaux ingrats, elle court aus émeutes.
L'industrie attrayante changera subitement ces mœurs; on verra les Sybarites et les Petites maîtresses qui se couchent à 4 heures du matin au sortir des bals et soirées être levés à 4 heures du matin, pour vaquer à des travaux bien intrigués l'intrigue est le ressort qui manque aux cultures civilisées le sauvage préfère les fatigues énormes de la chasse et de la pêche qui sont intriguées, et il maudit nos charrues. Tant que nous suivons la bannière satanique nommée philosophie an lieu de la bannière divine nommée Attraction, la nature, par l'organe du sauvage, réprouve nos travaux aussi le sauvage dit-il à son ennemi, par malédiction prcissestu étre récluit à labourer un champ.
Là où est l'intrigue, le stimulant véhément toute fatigue disparaît pourquoi l'homme riche va-t-il à la chasse, à la pêcle se harasser de fatigue pour du gibier que ses valets pourraient prendre? c'est que l'amour-propre s'en mêle; c'est travail intrigué, attrayant; la peine y est comptée pour rien. Voyez un roi de Nahles aller à la pêche maritime, et revenir tout glorieux vendre au marché le poisson qu'il a pris Voyez un roi de France fier de faire de belles serrures qui sont admirées des hommes de l'art être forgeron par plaisir. Un empereur d'Autriche, feu François, très-bon fabricant de cire à cacheter voilà le travail utile changé en plaisir, et devenu attrayant.
Un soulèvement éclate, il faut des barricades, c'est un travail de forçat; et comment les ouvriers seront-ils payés ? à coups de fusil n'importe: l'intrigue, l'attraction y sont, les barricades s'élèvent comme par magie; puis après la victoire on se dit comment cet énorme travail a-t-il pu être fait en trois jours par des cuviers qu'on fusillait au lieu de les payer, et qui travaillaient nuitamment sans avoir à manger?
Ainsi l'homme de sang froid, revenu à ia raison, ne peut pas concevoir les travaux qu'il a faits dans la fougue d'attraction, il ne se croit pas lui même. Les soldats Français ne purent pas répéter, par forme de parade, l'assaut de Mahon qu'ils avaient exécuté la veille sous le feu et les pierres de l'ennemi. On écrivait de Liège, lors de la submersion de 80 mineurs à la fosse BeaujonGoffin, « ce qu'on a fait en quatre jours est incroyable « des ouvriers payés ne l'auraient pas fait en quinze « jours ». Et ces ouvriers lori d'être mus par l'appât du gain, s'indignaient, se cro) aient outragés cjuand on leur parlait de paiement; le feu sacré, l'attraction y était, la clarité, l'amitié, l'honneur de sauver des camarades près de mourir.
Ne voyons-nous pas chaque jour des effets incroyables d'attraction, soit dans les prodiges industriels des prisonniers pour s'échapper soit dans des amusettes militaires comme les travaux des soldats pour embelair un camp de manœuvre, travaux non payés et de pure émulation. Nous le voyons de même chez les enfans qui font pour le mal et le ravage des travaux énormes dans leurs escapades nommées des farces.
Et lorsqu'un homme apporte l'art d'introduire cette ardeur dans toutes les branches d'industrie la théorie mathématique de l'attraction appliquée aux fonctions de culture, fabrique ménabe, études, le moyen de généraliser les bonnes mœurs en rendant les travaux plus agréahles mieux ieitrigués que les amusemens connus une clique de faux savans nommés philosophes, fait insulter cette invention dans tous ses journaux d'obscurantisme déguisé en lihéralisme
Plaçons donc au nombre des crimes de la philosophie, celui de n'avoir pas mis au concours l'invention du précieux mécanisme d'industrie attrayante, source de bonnes moeurs, et de richesse des nations.
Si elle a cru depuis treize ans que je n'en suis pas inventeur, que ma théorie est erronée elle devait d'autant mieux provoquer la recherche d'une meilleure théorie mais sa frayeur est visible ne pouvant pas me réfuter elle veut empêcher l'épreuve.
J'insisterai sur ce piège dans la Notice an Roi, placée à la fin, et démontrant que les conspirations scientifiques sont soeurs et mères des conspirations politiques, et des machines infernales,
Preuves de trahison, tirées
du prix BEAU JOUR.
J'ai défini les 4 palmes que le roi de France peut ravir aux 4 sciences qui le trahissent pour paix d'une restauration obtenue de lui Qu'il enlève
Aux PoCtiques l'honneur d'abolir l'esclavage
Aux Economistes de prévenir l'indigence Aux Métaph: l'art de l'éclosion des instincts Aux Moralises » de créer l'attraction induste: Quatre trophées à obtenir en quelques semaines, ici le côté brillant est la célérité d'exécution.
Après une telle victoire sur l'obscurantisme philosophique, la dynastie nouvelle aura si bien gagné ses éperons, que tous les monarques du globe seront à ses pieds viendront solliciter une alliance conjugale avec ses princes et princesses, et offrir à leur père le titre d'empereur (Omniarque, 219).
Enrichie par lui, élevée à 28 milliards de produit au lieu de 7, la France ne lésinera plus sur la liste civile on la rétablira comme en à 23 mülions au roi 8 aux princes.
La France aussitôt recouvrera ses frontières par la volonté universelle des souverains; tous offriront, sauf indemnité satisfaisante, la limite naturelle qui n'est point le Rhin dans tout son cours, comme l'ont cru nos géographes civilisés, bien novices en géographie distributive.
Ils n'ont jamais su donner à la Franche aucun docu-. ment régulier sur l'emplacement des limites; aussi' sont-elles partout dérisoires LouisXlV disait: « Il n'y a plus de Pyrénées. sans doute il n'y en a plus pour l'Espagne qui prend tous les postes en deçà des Pyrénées, qnoique la frontière doive être limitée à l'avantage de la France qui manque de ports au sud et qui couvre l'Espagne contre l'Eurore.
La France a un besoin pressant de faire une diversion à la politique fatigante depuis 5 ans par des lenteurs et astuces qui ne terminent rien, et maintiennent un pied de guerre accablant pour toutes les nations, sans qu'on entrevoie de dénouement prochain.
Dans cette perplexité, il faut envisager froidement le remède proposé ne se laisser éblouir ou prévenir, ni par le crédit des détracteurs, ni par l'exiguité, la minimité du ressort qui, avec uue réunion de 500 enfans, va changer la face du monde entier.
11 faut considérer que nos guides actuels les philosophes, sont WNORANS ET TRAITRES, avec d'autant plus de succès que le monde social se livre aveuglément à eux, ne leur crée point d'opposition, ne scrute point leurs moyens, ne vérifie rien, ne suspecte rien tout lui paraît sacré, venant des hableurs philosophiques DE FIDE EST.
Leur ignorance éclate surtout dans le préjugé de destinée immuable quand l'aspect de l'univers leur dit que le mouvement est BINAIRE, DUALISÉ en mode incohérent dans les comètes, en mode combiné dans les planètes; ils ne veulent ni admettre cette BINITÉ du destin social, en âges d'incohérence et de combilaison industrielle, ni admettre à l'examen la première la seule théorie qui ait débrouillé ce grand problème, et déterminé en plein le mécanisme de l'âge fortuné pour lequel l'humanité possédait, il y a 2,500 ans des matériaux déjà suffisans à Athènes, et aujourd'hui surabondans.
Nous pouvons opter sur 5 échelons sociaux (167), qui ont rang de 6e, 7e, et 8e en échelle générale; le plus heureux, n° 8, est le plus facile à créer.
Le n°6, DEMI-COMBINAISON, donne de belles garanties, un léger bonheur étendu à toutes les classes le germe en est sous nos yeux dans le régime des monnaies ( mécanisme de greffe sociale 82 ). Les philosophes quoique rabâchant sans cesse de garantie, contre-poids, balance, équilibre, n'ont su effleurer
ni approximer en aucun sens le mécanisme des garanties, déjà supérieur et bien préférable à la désastreuse civilisation.
Viennent ensuite les 2 périodes ou échelons n° 7, COMBINAISON SIMPLE n° 8, COMBINAISON COMPOSÉE on passerait aux philosophes de ne les avoir pas inventés puisqu'ils n'ont pas même su s'élever à l'échelon n° 6; mais ils deviennent TRAITRES, quand ils insultent celui qui apporte le calcul entier de l'échelle des destinées, et le système organique de chaque échelon théorie si bien praticable, qu'un casse-cou intelligent, Francia, quoique sans théorie, a déjà fait un pas vers l'échelon 7; sans y entrer, il en a frisé l'entrée.
11 en réalise quelques minimes détails fort peu il est plus avancé dans le 6e dont il déploie divers caractères précieux; il conserve beaucoup de ceux de civilisation, et même de barbarie. Son œuvre est un ambigu de 4e, 5e, 6e et 7e période, un amalgame très-confus, mais hardi, ingénieux, émancipé de servilité, puisqu'il a osé sortir de l'ornière, tenter une excursion hors des méthodes civilisées.
L'ascension est donc possible; et comment des hommes DU PROGRÈS, voyant cette faculté d'issue de civilisation, et d'avènement en ordre supérieur, s'obstinent-ils à rester dans le bourbier civilisé que dénoncent tous leurs écrivains célèbres, Voltaire, Montesquieu, Rousseau, etc. 257.
Un événement récent met à découvert la perfidie des soi-disant hommes du progrès.
Le baron Félix de Beaujour a foudé un prix quinquennal de 5ooo fr. pour l'auteur du meilleur mémoire sur les questions dor. t la solution délerminerait les moyens de PRÉVENIR ou de soulager la misère dans les divers pays, mais particulièrement en France. L'académie veut sur ce sujet mettre au concours une série de questions parasites, afin de noyer le problème dans des accessoires, gagner du temps, et assoupir l'affaire qui débattue franchement conduirait tout droit à
l'essai de l'industrie combinée seul moyen sûr de prévenir la misère et l'indigence en tout pays. On en a déjà la preuve de fait aux phalanges paraguaises elles donnent une solution expérimentale active, irrécusable; solution bien mieux donnée par ma théorie qui signale les fautes du système paraguay, et supplée à ses immenses lacunes.
Mais l'évidence de fait et de calcul ne convient pas à l'académie; elle veut comme dans l'équipée diplomatique des six douzaines de protocoles, mettre en scène au mêins six douzaines de systèmes dont les auteurs, dans l'intervalle d'une douzaine de concours, et une soixantaine d'années, embrouilleront la matière à qui mieux mieux, et ne produiront qu'un fatras de controverse où ils encenseront la philosophie et ses torrens de lumière, c'est le moyen de gagner le prix.
L'académie propose en premier programme, 7 juin 1834, deux questions des plus oiseuses; les voici Déterminer en quoi consiste et par quels signes se » naanifeste la misère en divers pays.
» Rechercher les causes qui la produisent.
En quoi consiste la misère à quels signes elle se manifeste Hé c'est demander ce que chacun sait de reste est-il besoin de mémoires académiques pour nous apprendre que la misère consiste à n'avoir ni argent, ni pam ni vêtemens, ni feu, ni rien comme sont dans Paris 85,ooo malheureux enregistrés aux douze comités de bienfaisance qui écrivent des circulaires lamentables pour appeler des secours, des aumônes.
Sont-ce douc des impostures que ces lettres des 12 comités? non certes, rien n'est plus évident que cette misère dont ils décrivent les signes les manifestations, parce qu'ils la voient de près.
Messieurs de l'institut, dans leur programme escobard, ont l'air de douter si la misère existe, ils devraient aller visiter les greniers des faubourgs; et au retour ils ne demanderaient plus à quels signes elle se manifeste. Je transcris sur ce sujet les témoignages des chefs même de l'industrie anglaise, cités Nouv M Ind pcs 35 à 37 M. Huskisson mine du commerce, 28 février 1826 dénonce à la chambre des communes la pauvreté des enfans « qu'on fait travailler à coups defouet, dix« neuf heures par jour, pour cing sous et demi: l'assem-
« blée des maitres ouvriers de Birmingham déclare « que la frugalité de l'ouvrier ne peut pas le mettre à « 1 abri de la misère que la masse des salariés agricoles « est nue qu'elle meurt réellement de faim dans un « pays où il existe surabondance de vivres. »
La pétition récente de Borrisloon en Irlande, juin t835, dit que cette paroisse sur r ,671 habitans en a 7,840 réduits à 8 deniers par jour; deux sous de France ) 4000 sont dénués des vêtemens les plus nécessaires 9338 n'ont aucune espèce de lit, et couchent sur la paille ou le jonc, la plupart sur la terre. Voilà les fruits de la philosophie moderne, et de ses théories sur la richesse des nations.
Les journaux de Dublin 1826 aisaient
« Il règne ici une épidémie parmi le peuple; les ma« lades qu'on amène à l'hopital, guérissent dès qu'on « leur donne à manger. » Leur maladie est donc la faim. Ne craignez pas que cette épidémie atteigne les grands on ne verra ni le Lord gouverneur, ni l'archevêque de Dublin tomber malades de faim, ce sera plutôt d'indigestion.
Et dans les lieux où le peuple ne meurt pas de faim pressante il meurt de faim lente par les privations; de faim spéculative, qui l'oblige à se nourrir de choses mal sames de faim familiale en s'excédant de travail tombant dans les fièvres, les infirmités, pour nourrir une famille de faim imminente en se livrant par besoin à des fonctions pernicieuses, travaux sur l'acier, la céruse, le vitriol, etc.;qui détruisent un ouvrier en io, en 6 et même en 3 ans à cause de la longueur des séances et de la continuité de fonction mal-saine.
Les philosophes affectent d'ignorer tout cela; il leur convicnt, pour la vente de leurs cent mille systèmes de persuader que le peuple est heureux par le progrès des système, l'aveu du mal décréditerait leurs livres.
D'ailleurs les autorités aiment à se flatter, se faire illusion réciproque sur la souffrance des administrés le min-: Canning passant à Dublin, dans le guartier riche, complimentait le maire sur l'état florissant de la ville; le maire peu avide d'encens, lui répondit: a vous ne voyez pas le revers de la médaille, je vais vous désabuser » lors il le conduisit dans un dépot de mendicité où étaient 1,400 hommes à moitié nus. Canning un peu confus, ra-
battit déjà de ses chansons de progrès; le maire lui dit « ce n'est rien encore je vais vous en faire voir bien d'antres » Canning désorienté, refusa de continuer les visites, et rengaîna son jargon de perfectibilité perfectibilisante.
Yoilà le secret des philosophes ils ne croient pas un mot de ce qu'ils nous content sur le progrès mais pour le bien de leur commerce de livres ils feignent de croire à un progrès dont tout l'honneur rejaillit sur l'auguste philosophie moderne, et sur les torrens de lumière qu'elle répand pour l'équilibre du commerce et de la morale douce et pure.
D'autre part certains philosophes ne fréquentent que les salons des marquis, les festins des banquiers au sortir de là ils voient tout en beau; inspirés par les fumées du Champagne, ils entonnent leur amphigouri moral « sur le progrès du vol sublime vers une marche ra« pide à la perfectibilïté de civilisation perfectible, par « le rationnalisme du positivisme des saines doctrines « et des grandes vérités du commeree. »
Après ce bavardage les auditeurs croient le peuple sauvé les philosophes mêmes se le persuadent ils sont les échos de Sganarelle qui dit: quand j'ai bien diné « je veux que personne n'ait faim chez moi. »
Achevons sur le programme escobard, il propose de rechercher les causes qui produisent la miscrè! Eh quand on vous les dit, vous ne voulez pas les entendre Malthus vous en a dit UNE, c'est l'exubérance de la population civilisée débordant un produit trèsexigu sa thèse conduisait à voter l'essai de ma méthode qui garantit le quadruple produit et l'équilibre numérique de population. Malthus vous mettait dans la bonne voie, vous lui avez imposé silence, et rétractation de la vérité qu'il proclamait.
C'est ainsi que vous cherchez l'auguste vérité sous condition qu'on ne la trouvera ni ne la dira. L'affaire du prix Beaujour devrait enfin dessiller les yeux. M. de Beaujour est bien débonnaire de n'avoir pas retiré son prix, en voyant ainsi mutiler son problème qui était régulièrement posé, car il demande d'abord les moyens de prévenir l'indigence, et pour pis aller, la secozirrr. Mais l'académie ne veut pas qu'on traite le problème de prévenir, cela conduirait tout droit à ma théorie car
on ne peut prévenir l'indigence que par la garantie d'un minimum d'entretien décent ce minimum ne peut être concédé que dans un régime d'industrie attrayante, quadruple produit, et répartition équilibrée; on ne remplira ces conditions que par ma méthode or l'académie alarmée pour ses cent mille systèmes, ne veut pas qu'on traite la question de prévenir le mal cela obligerait à recourir à moi.
J'ai gagné par le fait tous les prix qu'on propose sur la cure de l'indigence et des diverses plaies sociales: qu'on relise le programme des deux prix de morale et de politique (i) proposées par le nouvel Institut, pour 1836, on verra que je les ai d'avance gagnés tous deux; mais j'enverrais cent mémoires, que je n'obtiendrais jamais d'aucune académie ni prix, ni accessit, pas seulement une mention le plan bien visible est d'empêcher l'examen de ma théorie ou la travestir, la calomnier lorsqu'il est force d'en parler.
Pourquoi ne pas avoir communiqué sans délai, cette série de questions qui doivent précéder la solution du problème ? C'est que l'académie, en les éparpillant dans une douzaine de concours, veut gagner cinq ans sur chacun total soixante ans, selon la règle de chicane, qui a temps a vie. De sorte que ni M. de Beaujour ni la génération présente ne verraient la solution du problème, l'art de prévenir l'iiidigence
Vraiment l'académie est empressée à secourir les malheureux! soixante ans de délai je ne m'étonne pas qu'elle couronne des traités de morale où on les engage à la patience, 284.
Je ne suis pas en retard comme elle, je réponds subitement sur tous les problèmes, sans demander trois mille et cinq mille francs cle prix, quoique je les gagne mieux que ceux à qui on les donne.
(1) Le programme débute par ces mots Lorsqu'une nation se propose d'établir la liberté du commerce. Eh peut-on, en civilisation établir, cette liberté P il faudrait auparavant que lecommerce subît la groffe 82 qu'il pass:it au mode garanti et véridique jusqne-là le régime commercial n'est qu'un asservissement du corps social entier, des producteurs et consommateurs, aux fourberies des frêlons industriels, des intermédiaires nommés Marchands. La ligne citée équivaut à celle-ei lorsqu'une nation veut sortir du bourbier civilisé, s'élever aux garanties, en 6e période, 167. 1 'académie ne se doute pas du vrai fens de sa ligne.
INTRODUCTION.
LA SECONDE BOUSSOLE,
ou l'échelle des discords et des inégalités
ANTER. C'est un contraste bien choquant que nos progrès en matériel d'industrie, et nos retards en politique industrielle ou art d'augmenter le bonheur des peuples en raison du progrès de leurs travaux. Nous rétrogradons dans cette branche de connaissances qui serait la plus utile nous voyons chez les nations très laborieuses en Angleterre Irlande, Belgique la classe indigente s'élever à 50 sur 100 et dans les régions peu industneuses Russie, Portugal, le nombre des indigens est de 5 sur 100 dix fois moindre qu'en pays d'industrialisme.
Notre système social est un contre-sens en progrès nnmécanisme essentiellement absurde, où les élémens du bien ne produisent que le mal c'est l'art de changer l'or en cuivre tel est le résultat de toute affaire où s'entremet la science philosophique.
Elle a voulu diriger les monarques et les peuples; où les a-t-elle conduits? On voit tous les souverains s'endetter, courir à l'usurier et ruiner à l'envi leurs états tandis que les peuples à qui l'on promettait le bonheur, ont peine à obtenir du travail et du pain, et ne sont pas sûrs d'en avoir le lendemain. Voilà le fruit de la science trompeuse nommée économisme politique et mercantile.
Reconnaissons donc le FAUX PROGRÈS, le contre-sens et l'absurdité de nos développemens sociaux sans doute c'est un beau trophée pour l'homme que cette voiture a vapeur, et ce bateau à vapeur qui rivalisent en vélocité les hirondelles et les saumons mais ces prodiges sont prématurés, NON ERAT aïs Locus ils ne conduisent pas au but qui est d'augmenter, en proportion régulière, le bien- être des diverses classes,
RICHE, AISÉE, MOYENNE, GÊNÉE, et PAiJVRE (voir cette échelle de progrès réel, Nouv in: IND; préface 41; et les tableaux d'indigence ibidem 35, 37. ) Un autre indice du contre-sens industriel est l'obstination des sauvages à refuser l'agriculture elle est pourtant destinée de l'homme Dieu, en nous soumettant les règnes, en nous initiant aux sciences et aux arts, nous a évidemment créés pour l'agriculture et cependant le sauvage qui est l'expression du vote de la nature, car il est en pleine liberté, repousse en tous lieux cette industrie. Si l'on a déterminé quelques hordes, par des moyens corrupteurs et odieux, à l'adopter, il n'en est pas moins certain que l'immense majorité persiste dans son refus, son mépris pour nos travaux, dont le peuple est la dupe.
Ce mépris était pour nous un avis salutaire, un oracle de la nature dénonçant notre égarement en système industriel; la nécessité de chercher un autre système que le MORCELLEMENT PAR pAMILLES, nommé civilisation et barbarie.
Mais les philosophes, ennemis de la nature et des progrès réels n'ont jamais permis qu'on soulevât cette grande question, parce que le moindre doute élevé sur la nécessité d'un nouveau mode industriel au. rait frappé de nullité les cent mille systèmes philosophiques, tous fondés sur le morcellement dont ils prônent les charmes.
Expliquons le problème des refus du sauvage.
Il existe 6 méthodes principales en industrie. On pourrait, 59, en compter davantage; mais il suffira pour solution d'en opposer 3 fausses et 5 justes. L'esclavage et le salaire sont les 2 que présentent les sociétés civilisée et barbare l'esclavage direct et forcé n'est pas destin de l'homme on en est convaincu. Le salaire ou esclavage indirect, consenti par besoin et faute de propriété, n'est pas non plus destin de l'hu- mauité car le salarié hait son travail, et veut devenir propriétaire, vivre à son tour et sans fatigue, du travail des salariés.
Ceux-ci, irrités en secret contre les maîtres, se soulèveraient en tous pays, et renverseraient la civilisation s'ils n'étaient contenus par la crainte des supplices. Un régime social fondé sur les bourreaux n'est pas destin de l'humanité.
Il serait facile aux sauvages de devenir en peu d'an nées autant de riches propriétaires ils ont d'excellens domaines à choix, les civilisés voisins leur feraient l'avance des outils, graines et matériaux; le sauvage s'y refuse obstinément il dédaigne cette 5e méthode, la PROPRIÉTÉ SIMPLE, ou culture exploitée par familles incohérentes cela prouve qu'elle n'est,pas encore destin de l'humanité, quoique déjà bien préférable aux 2 autres, esclavage et salaire.
Ce n'est donc pas en offrant au sauvage ces trois méthodes contre nature, que nous le convertirons à l'industrie: passons à trois ordres plus élevés; numé" rotés 6, 7, 8, au tableau, pe 167.
La période n° 6, DEMI-COMBINAISON, quoique plus élevée que la civilisation, n'attirerait pas encore les sauvages, parce qu'elle ne garantit que sûreté, bienêtre gradué mais sans charme or Dieu voulant régir les sociétés par le plaisir par l'industrie attrayante qui ne commence qu'aux échelons n01 7 et 8, le sauvage doit répugner la société 6 qui ne fonde les travaux que, sur la raison l'esprit corporatif et autres stimulans de peu d'enthousiasme. Il doit répugner à plus forte- raison la civilisation, période 5e où le travail est fondé sur le dénûment de la masse et l'égoïsme du propriétaire. Sophistes qui n'avez sû inventer aucune des 3 sociétés 6, 7, 8, vos progrès ne sont qu'immobilisme et gasconnade.
Mais le jour où l'on présentera aux sauvages un échantillon des sociétés 7 et 8, qui s'organisent en ménage combiné et gradué, en échelles de discords et d'inégalités, il adhérera joyeusement à la culture, aux mœurs policées; et l'on reconnaîtra qu'il avait grandement raison de repousser avec dédain l'industrie civilisée, qui est une boîte de Pandore pour les
prolétaires, car elle ravale leur condition bien audessous de celle des animaux sauvages.
On aurait bien vite découvert l'issue de cet abyme si quelque esprit indépendant eût osé s'émanciper du joug de la philosophie, de ses superstitions sur l'impénétrabilité des destins, de son obscurantisme qui accuse de vices toutes les impulsions d'instinct, méprise tous les oracles de la nature, et interdit toute étude des sciences vierges, 152.
Chacun se pare du titre d'indépendant, et personne n-'a osé tenter une résistance au haillon philosophique si quelques hommes un peu clairvoyans ont signalé le cercle vicieux de nos sciences, l'inquisition des sophistes les a fait taire, et ils ont obéi quand Malthus osa proclamer une grande v érité qu' en régime civilisé, la population détorde le produit, on l'obligea à une rétractation. Herrenschwand osa dire que la politique sociale était en fausse route, tant qu'elle n'avait pas trouvé l'art de prévenir l'indigence; on le déclara fou. Le comité directeur, le Pandemonium obscurant a su créer, par la détraction, un baillon plus fort que celui de la censure il flatte le public en le dupant.
Au moyen de ce despotisme gazé nos inquisiteurs philosophiques, monopoleurs de génie sont parvenus a comprimer, retrécir les iutelligences éteindre toute espérance en Dieu, établir le Crétinisme intellectuel sous le nom de PROGRÈS.
On a vu qu'en politique industrielle, et sociale, nous ne progressons qu'à rebours, a contre-sens; que nous manquons d'une boussole pour nous diriger dans ce dédale d'illusions scientifiques.
Cette boussole, on l'aurait cherchée, si l'on avait eu foi à la providence intégrale, étendue à tous nos besoins. Le retard d'invention n était pas un motif de découragement, n'avons-nous pas trouvé, après 4000 ans 4e retard, la boussole nautique? de là il faut conclure que Dieu, en nous préparant tous les élémens du bien nous a assujettis à des recherches pour les découvrir. Pendant trente siècles nous avons manqué les plus faciles, comme la soupente et l'étrier; ne pouvons nous pas avoir manqué de même, par quelque étourderie, la boussole industrielle et sociale?
Cette étourderie est d'avoir méprisé les impulsions de la nature, de n'en avoir fait aucune étude.
Quelle est la première impulsion naturelle chez une masse libre ? c'est de s'échelonner par groupes et nuances d'opinions, de goûts, de fonctions. Voyez une réunion très-libre, une chambre de députés qui s'installent leur premier travail est de se classer en divisions on groupes échelonnés, former l'échelle des discords et des inégalités,selon la définition, pe 85.
Ils se classent en échelles de genre et d'espèce distinguant les genres, par 2 centres et 2 extrêmes, puis les espèces par diverses coteries et nuances d'opinion dans chaque division de genre.
Cette double échelle ou série distribuée en groupes de genre et d'espèce est la boussole industrreile et sociale; méthode qui, introduite dans nos relations de travail et de plaisir, y établira l'unité d'action; elle nous vaudra le quadruple produit et le règne de la vérité, par coïncidence des deux intérêts collectif et individuel, toujours en dissidence dans le mécanisme civilisé et barbare.
L'échelle de groupes discordans, telle que nous la voyons dans une chambre de députés, n est que le germe de boussole, c'est le diamant brut qu'il faut tailler et polir, c'est le bloc informe dont un sculpteur tirera l'Apollon ou la Vénus.
Il fallait donc étudier, l'art d'appliquer à toutes relations ces échelles de groupes discordans c'est la science que j'apporte, l'art de faire mouvoir combinément et unitairement des masses de 3 à 40o échelles ou séries de groupes libres, exerçant leurs travaux à choix, et en courtes séances, afin que tout individu puisse être membre d'une quarantaine de groupes de différentes séries, y avoir 40 intérêts opposés.
Cet ordre n'est pas applicable à la famille, qui, bornée à 5 ou 6 caractères, la plupart hétérogènes, est inhabile à former de telles échelles. Mais une masse de 3 à 400 familles présentant des variétés nombreuses de caractères, passions, instincts et goûts, contient les élémens d'où l'on peut extraire des échelles de toute espèce, pour en former une phalange industrielle sociétaire, donnant quadruple produit et élevant l'industrie du mode répugnant au mode attrayant, auquel adhéreront les sauvages, les barbares.
Il est très-faux que pour atteindre au bien, au bonheur social, il faille changer les hommes, changer les passions, comme nous le persuade la philosophia depuis 5000 ans; il ne faut que changer la distribution des travaux, substituer le mode échelonné, au mode familial, confus, mensonger, coërcitif.
Les philosophes ont fort bien entrevu le résultat brillant le bénéfice immense que donneraient les grandes combinaisons de 5 à 400 familles inégales en fortune; mais ils ont cru que pour opérer ces réunions, il faudrait changer les passions, changer la nature, devenir tous frères, tous unis d'opinion, tous ennemis des richesses perfides.
Ce ne serait pas un talent que d'accorder des gens qui seraient tous de même opmon mais puisque Dieu nous a créés discordans, puisque toute famille est un réceptacle de contrariétés ou les caractères, passions, instincts et goûts varient, entre époux, entre enfans entre pères et enfans il faut que Dieu ait jugé les discords nécessaires, et qu'il leur ait assigné un emploi dans le mécanisme auquel il nous destine.
Le problème à résoudre sur les passions était donc de déterminer le régime d'emploi des discords, l'art de les utiliser les rendre profitables à tous les sociétaires. Dans une phalange de I800 personnes exerçant en culture, fabrique, sciences et arts, il faudra développer au moins trente mille antipathies six cent mille discords pleins douze cent mille demi-discords et autres échelles de toutes les inégalités.
Elles sont tellement inhérentes à la nature humaine, qu'on les voit s'établir dans toutes nos relations; chacune des classes, haute, moyenne et basse, est subdivisée en 5 on 4 ordres, qui forment un ricochet de haines ou de mépris; Ass D Ag lI, 486: chacun de ces ordres est encore échelonné en genres, espèces et variétés. Si les pairs ont leur échelle ou série de ducs, marquis, comtes et barons; les savetiers ont aussi leur échelle de genres, nommés hurelus, brelandiers, portcaumuches etc.; les gueux ou mendians ont une hiérarchie très-nombreuse en espèces.
Mais si l'instinct suffit à nous enspigner l'échelle des rangs et des inégalités il fallait que l'art intervint pour nous apprendre l'emploi combiné des échelles ou séries
de groupes optant librement sur les travaux et opérant sociétairement, avec échelles d'agios et de dividendes (articule précédent).
En civilisation même, les relations sont gênées partout où manque le mode échelonné aussi les mariages y sont-ils rarement heureux parce qu'ils sont tous uniformes, sans degrés de droits et d'engagemens. Cependant le lien est bien moins fort en mariage stérile qu'en mariage fécond; et ce ne serait pas trop d'établir une échelle de 12 degrés dans cette branche où la manie d'égalité nivelle confond les espèces et genres.
J'ai dû prouver dès ce Ier article que la boussole industrielle n'aurait pas été difficile à trouver, si l'on eût étudié les impulsions de la nature, au lieu de lui opposer les lubies de la philosophie qui veut claanger nos paissions, nous rendre tous irères, tous unis d'opinion par le mépris des richesses, et par la morale douce et pure du divin Sénèque, du divin Diogène mais ces morales niveleuses ne sont elles pas elles mêmes, une échella de systèmes gradués et discordans ? La découverte de la boussole industrielle exigeait de longs calculs d'attraction sur les instincts et passions mais la contre-boussole était bien plus facile à découvrir c'est la gastronomie échelonnée par séries de groupes, elle conduisait au but aussi bien que la boussole elle est si puissante que sans l'appui du mode échelonné et contrebalancé, elle a déjà conduit le directeur Francia à un germe de succès en mécanique sociétaire.
C'est donc outrager stupidement la providence, que de prétendre qu'elle veuille nous interdire la recherche de ses vues sur nos destinées, les envelopper de mystères impénétrables. J'ai prouvé aux tables i5a et 3o6 que Dieu nous avait ménagé de nombreuses voies de révélation, qui nous auraient bien vite ouvert l'issue du chaos social, si la Morale n'eût étouffé l'espérance en Dieu, et l'étude de la nature.
Ma doctrine est la première, la seule qui s'appuie sur des bases conformes au vœu et au système de la nature. Dieu y a distribué les animaux, végétai et minéraux par groupes et séries les naturalistes ne peuvent pas l'étudier, la présenter en tableaux, sans la classer en groupes et séries de groupes leurs systèmes ne diffèrent que sur les caractères en classification jamais sur le fond.
Les astres même forment des séries de groupes dont nos physiciens n'ont pas su expliquer l'ordre, je l'ai décrit dans mes deux traités.
Dieu tomberait en duplicité de système, s'il avait adopté dans la distribution de nos caractères, passions et instincts, un ordre différent de la série de groupes elle doit régner aussi dans nos relations d'industrie et de plaisir, s'il y a unité dans le système de Dieu.
Par suite de cette unité, la gourmandise qui est le moteur principal de tons les animaux, doit remplir même fonction chez l'espèce humaine, sauf diffërence du mode simple au mode composé. L'animal pratique la gourmandise simple et brute l'homme doit employer la gourmandise composée, exercée par séries de groupes dans la consommation, la préparation et la production. Hors de cette méthode fort inconnue, et inapplicable à un petit nombre, le sens du goût n'est pour l'homme qu'un guide trompeur, qui le pousse aux excès dont l'animal est exempt, et où tombe le sauvage que nous croyons homme de nature. Il faut à la gourmandise comme à toutes les passions, des contre-poids qu'elle ne trouve que dans le régime des séries de groupes, d'où naissent l'attraction industrielle et le quadruple produit. Point de bonheur social sans ces deux ressorts et autres dont suit le tableau.
Conditions du lien sociétaire.
Voir l'OMISSION pe B 432.
T Minimum proportionnel aux classes,
I Graduation des inégalités et discords.
2 Industrie attrayante à quadruple produit.
3 Répartition équilibrée par degrés (voir inter). 4 Equilibre de population sans contrainte.
5 Greffe des passions, caractères, instincts. 82. 6 Vérité lucrative, mensonge ruineux.
7 Concours de l'intérêt individuel avec le collectif. P UNITÉ UNIVERSELLE ET LIBRE CIRCULATION.
Ces conditions peuvent sembler effrayantes, impossibles à remplier tout bien est impossible à ceux qui n'ont pour guides que les cent mille systèmes philosophiques tout bien devient facile, quand on connaît le mécanisme d'unité et de greffe assigné par Dieu à nos passions et à nos sociétés ( voir les chap. de la greffe Notice IV), et ceux de la répartition, aux traités).
La doctrine eft leçon familière. CITER. « Mais c'est bien difficile, cette théorie oh que c'est difficile ce sont des choses incom» préhensibles pas possible d'en venir à bout » Tel est le refrein des zoïles ne pouvant pas réfuter la théorie d'attraction industrielle ils font accroire qu'elle est hérissée d'épines insurmontables; bonne ruse pour dégoûter de la lecture!
On va voir que c'est la plus facile des études la plus accessible même aux femmes et auxenfans, car elle ne repose que sur l'emploi des plaisirs sur l'art de les marier aux 19|20e des travaux, et d'activer par des amorces indirectes, le 20e qui répugne aux sens. Démontrons d'abord la mauvaise foi des modernes qui, ayant refusé toute recherche sur cette théorie, la repoussent, la diffament à son apparition.
1° En positif. N'EST-IL. PAS ÉVIDENT que notre système domestique est ridicule, en employant dans un bourg de 2000 âmes, 400 feux au gros de l'été, 400 femmes, 400 marmites pour faire 400 soupes dont 350 sontgâehées, mauvaises, tandis qu'on pourrait, avec un grand feu, 4 vases de terre et 4 personnes, faire 4 sortes de bouillons gradués pour les diverses fortunes, y affecter 4 femmes expertes au lieu de 400 gâcheuses y réduire au vingtième les frais de combustible, de machines et d'agens superflus?
2° En négatif. Que la pêche rendrait 10 fois plus de poisson si on était d'accord sur les époques de cessation et d'activité et si on donnait à la chasse aux loutres, et au triage du fretin le quart du temps qu'on emploie a ravager les rivières ?
3° En relati f. Qu'on chaufferait par tuyaux une bourgade, à très-peu de frais, si les 2000 habitans occupaient un édifice unitaire, contenant des logemens a tous prix pour les diverses classes de fortune? A ces arguments QU'IL FAUDRA SOUVENT RÉPÉTER DANS LE COURS DU LIVRE, les zoïles répondent « Cela est
» bien vrai mais il faudrait, pour ce concours uni» taire que les hommes fussent des anges tous » frères, tous unis d'opinion, tous républicains, tous » amis de la morale.
Il ne faut rien de tout cela, j'ai déjà prouvé que le ressort qui réalisera ces immenses économies l'échelle ou série de groupes, se compose de discords et d'inégalités et que si cette unité d'action est désirable, si elle doit quadrupler le produit, de l'aveu même des économistes, ils sont coupables de n'avoir pas mis le problème au concours et plus encore d'en repousser la solution apportée.
A les en croire, ils cherchent l'auguste vénté mais quel emploi veulent-ils en faire? ils n'ont pas même fait le calcul des résultats que donnerait la pratique générale de la vérité. Il fallait traiter ce problème par la méthode algébrique, on l'on suppose connues les quantités cherchées il fallait dire si la vérité et la justice existaient partout, si par un miracle sans égal les hommes renonçaient à la fraude et au larcin s'ils devenaient véridiques en relations industrielles justes en répartition proportionnelle, quel est l'ordre qui s'établirait dans les sociétés et les familles ?
Le premier résultat serait la réunion des ménages pauvres et moyens en s'associant par masses de 3 à 400 familles, et organisant en cuisine un service à trois degrés d'abonnement ils feraient une excellente chère dont les frais, en manutention, ne s'élèveraient qu'au dixième de ce qu'ils sont parmi nous. Il en serait de même du soin des enfans réunis en salles pour les divers âges, avec surveillans de nuit et de jour.
Même bénéfice en cent autres fonctions dont plusieurs décrites aux deux traités N. M. Ind. Ass. D. Ag., seront mentionnées en corps de l'ouvrage.
Quant à ce qui concerne l'attraction industrielle, on verrait, par suite du règne de la vérité les travaux se distribuer en échelle de goûts discordans, échelles que j'ai nommées aux deux traités, séries de groupes à option, séries passionnées, opérant en courtes séances 85. Elles s'accordent avec la nature ou attraction qm veut,
même dans les plaisirs, une fréquente variété; à plus forte raison dans les travaux où nos ouvriers font des séances de 16 heures, enfermés dans l'atelier.
Elles favorisent le goût de travail parcellaire, qui nous porte à préférer une branche dans tel et tel travail et n'y exercer que celle-là. Il faut, en civilisation, qu'une ménagère à la campagne, connaisse et exerce environ trente métiers differens, et d'abord la cuisine. Dans les séries, cette femme, au lieu de s'occuper de l'ensemble en cuisine se borne à une ou deux branches, comme les crèmes sucrées et les bouillons elle est membre des 2 groupes qui vaquent à ces fonctions; elle y figure par attraction, par amour-propre; elle ne s'occupe pas du reste de la cuisine.
Et de même dans les travaux quelconques tout homme, femme ou enfant, n'exerce que les parcelles qu'il lui plaît de choisir il laisse le surplus aux autres groupes de la série qui ont attraction pour ces brancltes, et y excellent.
Remarquons bien cette différence des travaux de série aux travaux de famille d'une part on n'exerce que sur des parcelles d'un travail en courte séance et en compagnie joyeuse réunie par goût spécial; d'autre part, en ménage morcelé ou familial, on est obligé d exercer sur tout l'ensemble de chaque travail; c'est ce qui cause tant de dégoût aux ménagères civilisées.
La méthode naturelle, dite échelle de discords, exer. cice parcellaire courtes séances, émanciperait les 3 sexes hommes femmes et enfans voir l'Avant-propos. Ainsi pour découvrir l'art d'associer, le déterminer par la plus facile des 4 méthodes en cassecou, table 152, il suffisait de déterminer les dispositions qu'établirait la vérité; il ne fallait que du gros bon sens pour ce calcul et on aurait reconnu qu'en appliquant ces dispositions à une bourgade, on y créerait le règne cle la vérité parce qu'elle produirait richesse et plaisir; tandis que toute fausseté, dans cet ordre, conduirait le fourbe au déshonneur, à la ruine, au bannissement.
Mais notre monde savant qui, depuis le nouveau siècle, ne retentit que d'association, n'a pas encore SU ou pas voulu nous dire à quoi elle doit s'appliquer c'est aux masses de cultivateurs exerçant culture et fabrique. En i8olt on fit taire CADET DE VAUX qui donnait cet avis
dans la Ddcade philosophique; où il énumérait les immenses bénéfices à obtenir du lien sociétaire.
Depuis lors, un parti s'est attaché à étouffer l'idée d'association agricole et domestique. On a entrevu que cette découverte frapperait de ridicule tous les systèmes philosophiques; on a fait diffamer mes traités dans les lournaux du parti obscurant nommé parti du progrès; on a travesti le problème, égaré l'opinion, en persuadant que l'association devait se borner aux spéculations mercantiles et aux intrigues politiques On doit l'appliquer au mécanisme des cultures combinées donnant essor aux 3 ordres de passions
5 SENSITIVES, 4 AFFECTIVES, 3 DISTBIBUTIVES.
Le 3. ordre, celui des distributives ou mécanisantes, est aux deux autres ordres ce qu'est le cocher aux deux chevaux qu'il dirige si les chevaux partent sans cocher, ils s'épouvanteront au moindre incident, ils s'emporteront et jetteront dans le fossé les voyageurs.
Tel est le vice des passions dans fordre civilisé et barbare. Les a ordres dits sensitives et affectives, sont comparables à deux chevaux qui partant sans cocher, s'effarouchent et jettent la voiture dans le précipice. Ainsi les 2 ordres de sensitives et affectives, de-. viennent, comme l'ont dit les philosophes deux ennemis de l'homme quand ces passions marchent sans être dirigées par celles de 3e ordre, par les distributives, qui ne peuvent pas intervenir utilement en mécanisme civilisé elles n y produisent que le mal.
Pour en juger, il faut faire le parallèle des résultats que donneront les 5 passions distributives dans l'ordre combiné, et des effets qu'elles produisent en civilisation et barbarie, où elles causent tant de désastres, qu'on ne veut pas même leur accorder le rang de passions elles sont nommées VICES.
Mais vices ou vertus elles n'existent pas moins et ne fonctionnent pas moins. Rien ne peut arrêter les 12 ressorts du mouvement; s'ils n'opèrent pas en bien, ils opéreront en mal; Horace et Lafontaine ont dit « NATURAM expellas furcâ, tamen usquè RECURRET. « Si vous la chassez par la porte,
» Elle revient par la fenêtre.
Rien n'est plus digne d'étude que l'analyse du jeu des
douze passions RÉCURRENTES qui, chassées par la porte rentrent par la fenêtre; c'est là qu'on voit la sottise des philosophes qui veulent réprimer, comprimer, aupprimer la nature, les passions.
Pour exemple de récurrence en ambition et en amour, citons la prostitution des philosophes et des femmes. Le code divin le régime d'industrie combinée-attrayante assure aux beaux esprits nommés littérateurs et philosophes une immense fortune mais à acquérir par des actes honorables et utiles, ( voir ici 247 à 250 ) qui ne sont pas praticables en civilisation, où l'honneur et la probité ne conduisent les philosophes et littérateurs, qu'à une ruine certaine.
Cependant ils sentent leur supériorité sur le petit monde social, sur les hommes qui n'ont de titres que la fortune et la naissance; ils veulent s'élever à cette fortune, à cette influence qu'ils obtiendraient en harmonie pour prix du talent ils n'y parviennent en civilisation qu'à force de bassesses et d infamies; c'est ainsi que Sénèque accumule cent vingt millions, en prônant le mépris des richesses, et pillant les provinces auxquelles il prêche ta morale.
Tels sont du plus au moins, les philosophes et littérateurs civilisés ils se sentent faits pour la haute fortune, ils veulent y arriver per fas et nefas, et sachant que la probité ne conduit qu'a fa ruine, ils se jettent à corps perdu dans la dépravation; Ils sont une légion de dévergondés tous amis du commerce, vendant leur plume, leur opinion au plus offrant, se traînant euxmêmes dans la boue par leur prostitution, leurs changemens de banniére, leurs scandales politiques et littéraires Kotzebue persécuté en Russie, envoyé en Sibérie, se vend l'année suivante à la Russie i5,ooo fr., et se fait dénonciateur de ses collégues.
La prostitution des femmes est un vice que veut supprimer le congrès philosophique de Toulouse; il y réussira comme celui de Poitiers a réussi à faire RAYONNER la civilisation, qui ne rayonne que de haillons, de fourberies, d'agiotage, de fiscalité et de charlatanerie scientifique sur le progrès.
La prostitution est une récurrence d'amour comprimé. Les moralistes, dans leur sagesse, ont décidé qu'une jeune fille est coupable, si elle aime un homme
8ans permission de la municipalité; Ch!oris et Galatée ne doivent aimer que la vertu, t'écumoire, la morale et le sermon. Une jeune fille selon les philosophes, est une machine faite pour écumer le pot, torcher les marmots, et resaarcir les culottes des vrais républicains, en attendant qu'un vieux Cassandr? qui a pour lui le poids des écus, daigne la demander en mariage.
La jeune fille, en civilisation perfectible, est une marchandtse exposée en vente, comme les denrées sous la halle et comme les écrivains politiques.
Telle est la noble destinée que la morale assigne aux amours. La nature spécule bien diiéremment elle veut employer l'amour à faire le charme de l'industrie ainsi que le charme des deux sezes elle a ménagé aux amours diflërentes carrières de célébrité selon la différence des caractères inclinant à la constance ou à l'inconstance il y aura pour tous des voies d'illustration et d'avancement.
Chez nous la femme n'ayant d'autre carrière que d'écumer le pot ou travailler seize heures par jour à la couture à la dentelle pour gagner de quoi manger du pain noir son penchant à jouer un grand rôle est comprtmé elle s'indigne elle sent son avilissement elle secoue le joug des philosophes, et prête l'oreille à un homme riche qui lui dit « Vous n'êtes pas faite pour un sort si abject. »
Ainsi naît la prostitution de tous les dégrés car elle a ùe nombreux échelons, depuis celui d'une Pompadour qui parvient à gouverner la France, jusqu'à celui d'une courtlsane celle-ci ne pouvait pas vivre avec dix sous par jour, entretenir une mère infirme; elle a du écouter les amateurs qui lui ont offert dix francs par visite, dix louis par mois, et l'ont délivrée d'un travail rebutant d'un supplice perpétuel.
Tant qu'on ne saura pas ouvrir des carrières d'avancement rapide et de fortune brillante aux divers caractères d'amour on verra chacun de ces caractères, se rallier secrètement ou publiquement aux impulsions de la nature; on n'empêchera la prostitution que par la violence ou par la morale qui est une violence fardée. Pourquoi ne verra t on dans l'ordre futur, ni femmes, ni littérateurs se prostituer ? c'est que l'une et l'attire classe aura, dans des carrières honorables, tant
de chances de fortune que la vénalité sera dédaignée si elle peut rendre mille écus de rente, et que la voie honorable en rende 3 mille, donne fortune et plaisirs, chacun optera pour l'honneur.
Les amours d'harmonie, équilibrés comme d'autres passions par la greffe à double contre-poids, chap. VIII et IX,. ne pourront pas s'organiser avant une soixantaine d'années; ainsi cette branche de relations restera entachée de fausseté pendant 2 ou 3 générations.
Mais l'on en viendra d'emblée à envisager sensément la politique sociale des amours; on reconnaîtra que les caractères étant échelonnés en genres, espèces et variétés, dans cette passion comme dans tout autre, l'homme est dupe d'exiger de toutes les femmes l'uniformité de caractère en amour, uniformité obligée dans l'état actuel où il conviendrait selon les lois et la morale que toutes les femmes fussent constantes, et n'eussent d'autre goût que d'écumer le pot.
Lorsqu'il n'y aura plus ni cuisines morcelées, ni charge d'enfans, ni boutique a garder; lorsqu'on aura, par le ménage combiné et gradué en 3, 4, 5 degres,. affranchi les hommes et les femmes ( Av. Prop. ), on sera obligé de former une classe de femmes non asservies en chaîne perpétuelle, et qui ne seront point deshonorées pour avoir changé de favori. Tous les nommes exigeront cette innovation en voici la cause
Les caractères seront connus, titrés classées par échelles, développés en libre essor dès l,"enfance. Or dès l'age de 7 a 8 ans, on verra déjà que telle jeune fille n'inclinera pas à la constance. Les hommes qui voudront une femme constante en lien perpétuel, ne choisiront pas dans cette catégorie titrée de penchant à l'inconstance Il faudra bien trouver à ces femmes un emploi, et cela sera facile car les hommes fort inconstans en civilisation et barbarie le seront bien davantage quand ils n'auront plus souci de ménage, d'enfans et d'écumoire vu que la cuisine et le soin des enfans seront au compte du grand ménage combiné dit phalange sociétaire, harmonie des inégalités échelonnées.
Ainsi chacun demandera qu'on forme, en femmes comme en hommes l'échelle primordiale des caractères d'amour au moins 3 ordres les constantes, les mixtes et les inconstantes. On réglera par des statuts, l'exercice
des 3 catégoriee ce sera le régime provisoire l'échelle dé transition qui existera une 60° d'années, avant qu'on puisse adopter la pleine échelle.
Cette initiative en classification constatera que les hommes civilisés étaient bien sots et bien dupes d'exiger chez toutes les jeunes filles un caractère uniforme, la constance il en résulte que les 213 d'entre eux sont trompés en choix d'une épouse toutes les jeunes filles étant forcées par l'éducation à simuler un caractère soumis, moral, sans passions ,les épouseurs se prennent aux apparences et l'année suivante il trouvent a décompter le naturel reparaît furcd expellas, usquè recurret. En amour comme en d'autrespass ions tout essor répercuté ou recurrent est nuisible à l'industrie aussi les 9110e des amours civilisés tendent-ils à détourner du travail; tandis que ceux d'harmonie, dès qu'ils seront classés et développés en échelles, tourneront en tout sens au perfectionnement industriel. C'est la direction que Dieu doit donner à toutes les passions, puisqu'il leur assigne pour premier foyer d'attraction, la richesse, le grand luxe.
Sur l'attraction et la récurrence. INTER. Passant à la théorie enseignée aux 2 traités, on va voir à quoi se réduit la prétendue difficulté. L'attraction nous pousse vers trois buts ou foyers, par douze aiguillons, 12 ressorts dits passions primitives, d'où naissent toutes les autres, en diminutifs, et en mixtes ou amalgames.
Nous tendons AU LUXE OU RICHESSE, par cinq passions sensitives, créant le désir, le besoin de la richesse, pour développer et satisfaire les impulsions des 5 sens, former le mécanisme des sens.
Nous tendons AUX GROUPES OU LIENS AFFECTUEUX par quatre impulsions de l'âme, entraînant aux 4 groupes d'amitié, d'amour, de. paternité, d'ambition corporative; au mécanisme des cœurs.
Ces 9 passions sont très-connues les 5 à dé6nir sont mal connues, et exigent quelque étude, elles doivent former le mécanisme des esprits.
En appliquant a l'industrie ces 5 mécanismes des SENS, des COEURS, et des ESPRITS on, arrive à l'unité d'action; l'on satisfait la passion UNITEISME qui est une fusion des 12 primitives.
Voilà donc les difficultés, s'il y en a, déjà réduites au quart mais ce quart est une étude sur les plaisirs c'est étudier 3 passions sur 12.
On sait qu'en société civilisée et barbare, les neuf passions ci-dessus ( 5 sensitiv es 4 affectives), n'entraînent l'humanité qu'au mal c'est ce qui a fait croire aux philosophes qu'il fallait modérer les passions, les réprimer, comprcm.er, supprimer par les châtimens et les 100,000 systèmes de morale.
C'est la plus lourde bévue de l'esprit humain il faut, au contraire, favoriser l'essor de ces neuf passions mais par entremise des 3 autres nos 10, 11, 12 les distributives ou mécanisantes. Elles ne peuvent pas être employées dans l'ordre civilisé et barbare et ne peuvent agir utilement que dans les séries de groupes ou échelles de discords et d'inégalités, appliquées à l'industrie. Cet ordre n'existant pas dans nos travaux morcelés par familles, on est obligé de proscrire les trois passions mécanisantes qui sont
10, la Discordante ou Cabaliste
11 l'Alternante ou Papillonne
12, la Concordante ou Composite.
io La Cabaliste est assez connue le besoin de cabale et d'intrigue est si fort, qu'une compagnie rassemblée s'ennuie si on ne lui donne pas des cartes et des jeux, qui sont la cabaliste faussée, répercutée, développée à contre-sens en luttes inutiles et dangereuses, au lieu de luttes émulalives et productives.
Une réunion de députés va, (ou allait ) d'abord à une messe du St-Esprit, le prier de les rendre tous philosophes, tous unis d'opinion, selon la morale douce et pure du commerce et de la charte.
Le Paraclet leur répond « vous demandez que je « me révolte contre Dieu, en essayant de changer son « plus sublime ouvrage, les passions. Vous êtes des sots « qui resterez tels que Dieu vous a faits, et vous exer« cerez, pour le bien ou le mal, votre 10e passion « ainsi que les i i autres, »
En effet les députés, au sortir de la messe, vont dans leurs conciliabules cabaler pour sauver le peuple en s'emparant des bonnes places, mais c'est un emploi de cabaliste faussée, répercutée l'esprit cabalistique n'est pas moins dangereux chez le peuple.
11. L'alternante ou Papillonne est le besoin de varier fréquemment les travaux comme les plaisirs tout dans la nature veut la variété; c'est pour en jouir que le riche court de spectacle en spectacle, tient double ménage en ville et en campagne, et mangé de mauvaise cuisine anglaise noyée dans le beurre, au lieu de s'en tenir à la cuisine française au jus.
On remplirait des pages de ces variantes de plaisir que recherche la classe riche, et qui sont ou inutiles, ou nuisibles à la société et souvent à l'individu. C'est la 11e passiott, rallernante exercée en faux essor, en répercussion ou récurrence, et non en fonctions utiles. Quant au peuple civilisé, il ne jouit de l'alternante qu'en souffrances et privations, il ne varie que d'ennuis en ennuis; il sort d'un atelier répugnant, accablant, pour rentrer dans une famille affamée, déguenillée, dévorée de vermine.
Il obtient, au bout de la semaine un jour d'alternat ou répit à l'un de ses maux qui est le travail; et souvent faute d'argent, il ne peut pas user du repOs dominical a-t-il quelques sous? il consomme en excès tout le produit de la semaine.
12. La Concordante ou Composite est le besoin de goûter plusieurs plaisirs à la fois; au moins un des sens et un de l'ame ou deux de même ordre; il faut être riche pour exercer cette passion de charme et d'ivresse. Le plaisir simple satisfait peu et paraît méprisable: un bomme qui ne sait que thésauriser, accumuler, sans faire aucun noble usage de sa fortune, est en butte aux quolibets. Une compagnie mal assortie réservée, défiante est, dans une soirée ou un repas, bornée au plaisir sensuel; on y sera guindé, maussade mais s'il y existe amitié cordialité abandon, la soirée sera délicieuse parcequ'oD y aura satisfait sens et âme, développé la 12e passion qui exige plaisir composé, dualisé. Nos prolétaires ne connaissent que la souffrance composée et non pas simple, toujours 2 ou 3 disgrâces à la fois, souvent une demi-douzaine. C'est le mal en
essor subversif cosnposé le destin de l'humanité est double bien ou double mal.
Mais chez la classe riche atteignant aux doubles jouissances, à la Composite bien développée, elle n'est qu'en essor subversif, puisqu elle ne les entraîne point aux travaux utiles, culture, fabrique etc it faut en harmonie que chacune des 12 passions soit utilisée qu'elle coopère à la richesse, Ier foyer d'attraction.
J'ai décrit ici les 3 passions mécanisantes en essor faussé ou récurrent l'on n'en voit guères d'autres emplois dans les plaisirs civilisés, et même, dans les travaux ou règne le plus souvent une émulation de fourberie. La théorie d'emploi de ces trois passions est une étude de plaisirs, puisqu'elle enseigne l'art de les exercer pour le bien général, en les appliquant à l'industrie attrayante c'est ce qu'on trouve dans mes traités ils sont donc étude de plaisir, enseignant l'art de créer dans le cultures et ateliers plus de divertisscmens, d'intrigues et de liens affectueux, qu'on n'en trouve dans les réunions et fêtes des civilisés.
Il importe donc de bien constater que le mécanisme civilisé travestit en tout sens le jeu des passions, et les développe en essor recurrent, contraire à l'industrie: appuyons cette thèse de quelques démonstrations tirées de désordres connus.
Par exemple le peuple va le dimanche et le lundi à la guinguette, dissiper tout ce qu'il a gagné pendant la semaine, cette déplorable coutume est un effet de cornposite recurrente faisons en l'analyse.
Le canut de Lyon et le carabot de Rouen obligés de s'ennuyer seize heures par jour à passer la navette, ne peuvent pas, comme le beau monde, goûter chaque jour des jouissances variées pou.r les sens et l'àme ils n'en sont pas moins sujets à ressentir l'aigullon de la 12e passion, la composite qui excite à réunir deux plaisir, 1 des sens et i de l'âme. Les sybarites passent leurs journées à ce délassement le peuple arrivé au dimanche veut à son tour tâter de la composite à défaut de superbes équipages, l'ouvrier se transporte en omnibus, avec sa Margotton l'on va se gaudir à la Courtille, manger du fricot, hoire du vin ou façon de vin, danser au son du chalumeau. Là, on oublie lesmisores de la temalne, tout l'argent y reste,
Sur ce les moralistes disent à l'ouvrier « haïssez les « plaisirs de la Courtille, haïssez le vin, le fricot et le « chalumeau n'aimez que la tendre morale, et les beau« tés de la charte octroyée buvez le dimanche une grande « cruche d'eau pour modérer vos passions devenez phi« losophe et placez votre gain de la semaine à la caisse « d'épargne. C'est le chemin de la vertu. »
Non, c'est vertu subversive répugnante par les privations qu'elle impose la vertu naturelle doit donner double plaisir, i aux sens i à l'âme. Dans l'ordre combiné, Lucas et sa Margot n'auront pas besoin de se délasser le dimanche car la semaine aura été pour eux comme pour nos gens riches un enchaînement de plaisirs par les tracaua attray ans, les repas joyeux, l'insouciance du lendemain le dimanche arrivé la phalange donne fête au peuple, ses repas sont servis en cuisine de 2e classe au lieu de 3e, il a, le soir, bal et spectacle gratis et il a gagné le dimanche, car il a voulu par plaisir, travailler, hors les heures données aux offices divins.
Quant à la caisse d'épargne, il ne s'en fait pas un tourment périodique, un sujet de privations repétées chaque dimanche; il n'y songe qu'au jour de répartition où, après ses comptes réglés, ses avances déduites, on lm remet en solde de ses dividendes, 200, ou 3oo francs dont il n'a pas un quart à employer il en porte les 314 a la caisse de régence, et prend des coupons d'actions ouvrières à 3o p. o/o. Voir la table des agios d'harmonie. Avant-propos.
Le peuple a donc raison quand il veut se divertir le dimanche, faire trêve de privations, se livrer un jour à la 12* passion à la composite dont jouissent chaque jour les riches mais elle est chez lui en essor faussé et récurrent qui le conduit aux excès, l'appauvrit, lui prépare des disgrâces et lui rend odieux ce travail ou il faut retourner tristement le lundi, après avoir joui une journée de la Composite.
Le génie social doit donc tendre à introduire dans l'industrie cette passion à laquelle le peuple sacrifie tout comment l'amalgamer à nos travaux. c'est en v introduisant à la fois les 3 passions mécanisantes, Cabaliste, Alternante et Composite.
Le moyen est facile il suffit d'exercer les travaux par masses nombreuses et non par familles.
Examinons ce mécanisme si un carreau de terre à bêcher emploie un homme pendant 24 heures, ce travail ne coûtera que 2 heures a une masse de 12 hommes disons même i h. 1/2 car la masse est joueuse, active quand elle a choisi librement un travail cette option existe toujours en industrie combinée.
A la suite de ce tr avail on va à d'autres séances à choix; tel au poulailler, tel au colombier tel aux cuisines, tel aux serres, tel aux ateliers la journée se passe en courtes séances d'environ 2 heures tenues sous toile en dais mobile sur 12, I5, 20 piquets, si c'est aux champs et jardins. Toutes ces réunions sont joviales étant composées de sociétaires libres qui ont opté par goût pour la fonction..
Voila déjà l'Alternante ou Papillonne introduite dans les travaux par le ressort des courtes séances; mode opposé à nos longues et ennuyeuses séances.
Une fois ces groupes formés ils en viennent à se coaliser entre espèces homogènes de genre sept groupes qui cultivent sept sortes de choux, se liguent pour le soutien général de leurs cultares ils sont rivaux, prétendant à la supériorité de leur espèce favorite mais ils sont collectivement ligués, formant série de groupes affiliés pour soutenir les intérêts de leur culture et rivaliser des phalanges voisines qui prétendent l'emporter sur eux, en perfectibilité des choux.
Ainsi se forment les séries passionnées ou échelles compactes de groupes émulatifs et cabalistiqnes, donnant plein essor à la I0e passion la Cabaliste et vivement intrigués par rivalités internes et externes.
Dans chaque groupe on subdivise les fonctions; elles se répartissent à 3 ou 4 sous groupes qui, tout en in. tervenant aux divers travaux se chargent spécialement de telle branche, comme le recueil des graines ou bulbes, le semis ou autre PARCELLE du travail.
Par suite de cette spécialité parcellaire affectée à chaque sous-groupe, les travaux sont faits avec passion chaque sous-groupe compte sur les autres, pour la bonne tenue des branches qu'ils affectionnent; c'est un motif d'amitié collective dans le groupe et d'enthousiasme pour la perfection que chacun admire, soit dans la parcelle où il brille soit dans les autres parcelles des divers sous-groupes. Cet ordre développe la
Composite ou double charme; celui des sens, vue, goût, odorat, par l'excellence du produit celui de l'âme, par l'intimité des coopérateurs, et la célebrité qu'ils acquièrent au loin.
C'est ainsi que les 3 passions 'mécanisantes s'introduisent dans l'industrie par le seul emploi des masses libres substituées aux familles, et ouissant de l'option. Elle ne peut avoir lieu que par la grande variété de fonctions réunies chez une masse agricole de I800 à 2ooo inégaux, et distribuées par sérnes afin d'opérer, En séances courtes et variées, d'où naît l'Alternante. En échelle compacte de groupes d'où naît la Cabaliste. En exercices parcellaires, d'où naît la Composite. Voilà cette doctrine que les détracteurs disent épineuse Incompréhensible elle se borne à étudier 3 passions, 3 ressorts de plaisir formant le mécanisme de l'esprit ou du génie social dès qu'il est appliqué aux 9 passions des sens et du cœur, elles arrivent à l'équilibre de greffe et contre-poids, chap. VIII et IX. Ainsi les 2 mécanismes des sens et des cœurs reposent sur celui de l'esprit, ou art de distribuer les fonctions.
Hors de cette méthode, les passions opèrent comme une masse de chevaux échappés ou de bœufs effarouchés :.les philosophes ignorant que Dieu a assigné un ordre pour leur développement, prétendent qu'il faut les réprimer comprimer, supprimer; qu'elles sont nos ennemis, que Dieu a mal agi en les créant.
Nous n'avons d'ennemi social que la philosophie qui n'a pas voulu étudier les Nues de Dieu sur la plus importante fonction de l'humanité, sur la distribution combinée des travaux et qui, en adoptant le plus grand morcellement possible, la subdivision familiale, développe toutes les passions à contre-sens, en mode repercuté ou récurrent produisant toujours double lésion, au lieu du double bénéfice que donnerait la distribution naturelle enseignée aux traités.
Un tableau méthodique des recurrences fournirait des parallèles aussi agréables qu'instructifs elles comprennent les actes les plus saillans de la vie civilisée essayons un de ces parallèles, qui mettra en regard le bien et le mal, naissant de la même passion le mal en industrie morcelée le bien en industrie combinée.
J'ai cité le Bon Ton ( N M Ind; 478), levier très-. remarquable en ce qu'il crée des lois non écrites, et observées passionnément par la classe qni se dit comme il faut; elle serait mieux nommée comme il ne faut pas; car elle agit tout à contre-sens des 5 buts de l'humanité qui tend à la richesse, aux groupes au mécanisme unitaire.
Cette classe, dit-on vit NOBLEMENT, sans rien faire, sans travail productif: c'est aller à contre-sens du Ier but, la richesse ou luxe. Elle vit daus le luxe, mais loin de concourir à le créer, elle méprise et opprime les roturiers qui créent la richesse. Voilà deux vices engendrés par le bon ton qui, en harmonie, produirait les deux vertus opposées, en effet.
Les riches travailleront très-activement, et protégeront beaucoup le peuple parce qu'il sera peuple de bon ton et de bonnes mœurs, rivalisant de politesse avec les grands. Ils aimeront, par cette raison, à se rencontrer avec lui, aux jardins comme à l'Opéra; car en harmonie, tous les enfans, pauvres comme riches, figurent sur les planches dès l'âge de 4 aus: leur bonne éducation et la probité généralement régnante chez les 3 classes, rend la compagnie du peuple agréable au riche dans les travaux, d'autant mieux que ce peuple n'a besoin de rien. Ainsi le bon ton étendu au peuple amènera les riches a être gens comme il ne faut pas, se livrant avec ardeur aux travaux productifs, aimant et protégeant le peuple qui produit, favorisant son enrichissement, et le leur selon le tableau des agios (Avant-propos). Dans cet ordre la classe riche tendra directement aux trois buts, à la richesse générale aux groupes au mécanisme des fonctions et moyens. C'est ainsi qu'à notre hon ton recurrent, succédera le bon ton occurrent, coopératif, établissant le mécanisme des cinq passions sensitives et des quatre affectives, par emploi des dispositions auxquelles tendent les trois distributives. En disséquant ainsi le jeu recurrent de toutes les impulsions civilisées, et opposant en regard le eu occurrent des impulsions harmoniennes, on verrait comment tous nos vices seront transformés en vertus, comment Néron deviendra aussi précieux que Fénélon, comment les petites maîtresses, quoique bien libres de dormir la grasse matinée 7 voudront être sur pied à quatre heures
matin pour vaquer à des travaux bien intrigttés, productifs, étayés de double charme.
Il suffirait de ce seul prodige pour faire accourir les curieux de 20 lieues à la ronde, malgré le tribut d'admission à un louis par jour tribut qui remboursera, au bout de l'an, toute la somme des frais de fondation. L'essai rendra donc au fondateur cent pour cent sur ce seul point mais un bénéfice plus précieux pour lui sera la récompense que lui décerneront toutes les nations, transportées d'allégresse en se voyant délivrées de l'enfer civilisé, des charlatans philosophiques de leurs inepties politiques et de leurs tartuferies morales.
On verra la classe riche ivre de joie comme le peuple, car la classe riche n'est pas si heureuse qu'on le pense; blâsée sur son bien-être matériel, elle ne goûte point les plaisirs de l'aisance que lui envie la multitude privée d'habits et de subsistance. Les pères y sont esclaves des chances de fortune et de direction d'une famille; les enfans, esclaves du pédagogue et du rudiment latin les femmes, esclaves du devoir et de l'étiquette.
Pensera-t-on que j'exagère dans ces perspectivea Néron devenant aussi estimable que Fenélon.
Les fashionables levés et travaillant à 4 h. du matin. C'est trop fort s'écrie-t-on eh je fourrais citer à l'appui, des preuves de faits; mais cela m engagerait dans de longs récites qu'il suffise de dire que lorsqu'on sait manutentionner les 3 passions mécauisantes les déployer sur un assortiment de caractères bien échelonnés, on peut à volonté transformer en vertus sociales, en actes utiles, toutes les passions vicieuses, tous les goûts nuisibles, inutiles, que fait éclore le mécanisme civilisé, essor récurrent, l'essor faussé des passions, caractères, instincts et goûts.
Pose d'un journal neutre.
ULTER. J'ai démontré qu'il y a, depuis 3000 ans, erreur complète dans nos sciences philosophiques sur le destin des passions et des sociétés.
S'il est étonnant que nul n'ait soupçonné l'égarement des 4 sciences, il est plus surprenant encore qu'aucun écrivain, sur mille au moins qui travaillent
aux journaux de Paris, ne se soit prononcé DUBITATIVEMENT, pour l'examen et l'essai de l'industrie attrayante, et de la mécanique des passions.
La presse de province a été moins injuste
Plusieurs de ses organes ont opiné franchement à un essai il est vrai qu'ils sont moins influencés par le comité vandale de Paris.
En quel sens un écrivain prudent et impartial devaitil envisager la question? Voici le thème qu'il pouvait adopter avec pleine circonspection.
« L'inventeur part d'une bonne base, l'hypothèse d'une providence intégrale qui, ayant assigné des mécanismes ou codes industriels aux abeilles et guêpes aux castors et lapins, a dû de même en assigner un à l'industrie et aux passions de l'homme. A défaut, la providence serait incomplète, plus soucieuse des animaux que de l'homme et indigne de notre encens.
Celui qui annonce la découverte de ce code qu'on n'avait jamais songé à chercher, mérite attention et accès sous les rapports suivans
Sa théorie étant une continuation et application de celle de Newton sur l'attraction, il y aurait inconséquence à repousser le continuateur d'une science dont on a porté aux nues l'initiateur. Quant le 1er filon d'une mine a donné un riche produit, on peut augurer favorablement des autres filons, et en essayer l'exploitation à mesure de découverte.
Qu'enseigne celle-ci ? que l'homme est BIEN, tel que Dieu l'a fait que les passions qu'on a cru vicieuses deviendront éminemment utiles dans le mécanisme d'industrie attrayante voulu par Dieu. Ne serait-ce pas un événement fort heureux qu'après tant de vains efforts faits depuis 3ooo ans pour changer les passions humaines, on trouvât enfin l'art de les utiliser telles qu'elles sont et qu'on pût renoncer à la chimère de changement des passions ?
L'inventenr, bien différent de nos réformateurs, ne propose pas de hasarder un essai sur la totalité d'un empire il limite sa démonstration à un jardin de cent hectares, et 3oo enfans de 3 à 13 ans. Il ne suit pas l'usage des révolutionnaires qui démolissent le vieil édifice avant
qu'on sache s'ils en pourront construire un neuf il ne veut opérer que par un très-petit parallèle de sa méthode avec celle de travail morcelé et répugnant.
Il fait observer que l'académie des sciences qui a reconnu la possibilité de quadrupler le produit des cultures, ne spécule pourtant que sur un sixicme des moyens à employer ils sont de 3 ordres; 1° ceux de combinaison; 2° ceux d'attraction 30 ceux de participation. L'académie qui ignore pleinement les 2e et 5*ordres de moyens, et qui ue connait que moitié du ler, admet déjà la perspective de quadruplement. L'inventeur opérant par une force sextuple, borne ses données à la somme de produit qu'admet l'académie il est donc loin de l'exagération
Sa méthode de répartition, loin de prendre aux riches pour donner aux pauvres, selon les sophistes St-Simon et Owen, augmente le revenu de la classe riche qu'elle porte au double en cadre général, et au triple en diverses branches.
Il donne à la propriété douze garanties nouvelles dont elle ne jouit pas en civilisation.
Servant ainsi les intérêts de la classe riche, il sert de même ceux de la classe ouvrière à qui il garantit i° Un minimum d'entretien décent, en logemens et vètemens une nourriture exquise et variée;
a0 Une industrie attrayante, avec option sur les genres, espèces et parcelles de travaux
3° Un avènement facile à la petite propriété, et au caractère conservateur des propriétaires.
Il sert tous les intérêts du gouvernement, en prévenant les révolutions par le bien-être du peuple, en rendant l'impôt insensible au contribuable, quoique double en prestation c'est dégréver de moitié que de réduire la perception au double, sur un produit quadruple. Ce doublement d'impôt ferme toutes les plaies fiscales, il prévient la pénurie et les emprunts il garantit la rapide extinction des dettes publiques, et la rentrée de nos créances extérieures sur les états pauvres, Espagne, Grèce, Haïti, qui par la nature de leurs produits, s'enrichiront bien vite en industrie attrayante.
Il assure l'extension et le lustre des travaux publics autant par l'accroissement d'impôt que par la métamorphose des armées destructives en armées productives.
Enfin sa théorie présente neuf garanties qu'on chercherait en vain dans les systèmes philosophiques T. De PROMPTE EXÉCUTION, sans délai ni froissement avec indemnité à 3 pour 2, sur tout emploi supprimé. 1. De ralliement à la nature, par emploi des.passions caractères et instincts que la morale veut supprimer. 2. D'application intégrale, étendue aux sauvages et barbares, par la seule influence du plaisir.
3. De Rationnalisme, par le rétablissement de Dieu au rang de législateur que les philosophes ont usurpé. 4. De Positivisme, par un système de preuves appuyé constamment sur des faits, sur les impulsions naturelles et permanentes chez les divers âges.
5. De Classicisme, par un corps de preuves géométriques, et une contre-preuve tirée de l'analogie de chaque branche de sa théorie avec les produits créés, et avec le système de l'univers.
6. De Romantisme, en transformant la vérité, la vertu en voies de richesse; en substituant le bonheur composé, dualisté, au malheur dualisé, sort des industriels ou salariés civilisés.
7. De restaunation climatérique, par concours de la culture combinée avec toutes les exigences de température graduée, exempte d'excès.
P. D'UNITÉ D'ACTION par coïncidence de tous les intérèts fiscaux agricoles corporatifs et individuels en faveur de l'industrie combinée attrayante et par avènement au bien sans courir le danger des réformes administratives et religieuses voulues par les philosophes. A l'appui de sa doctrine, l'auteur donne, entre autres preuves, deux tableaux sur le contre-sens général du mouvement, en régime civilisé, 122 et 200.
L'un des tableaux, 200, décrit vingt huit désordres inhérens à la vie de famille, qui enlève aux pères comme aux enfans toutes les jouissances du lien familial. L'autre, i22, décrit vingt-huit luttes de l'homme civilisé contre lui-même, contre la nature contre Dieu. L'auteur y dissèque le jeu faussé des passions civilisées, leur développement à contre-sens de nature en mode répercuté ou récurent, d'où naissent le double mal an lieu du double bien, la double ruine au lieu de la double richesse.
On verra cet effet sur une réunion d'enfans aussibien que sur des adultes des familles, des nations. Les philosophes ont obtenu 3ooo ans d'épreuves sans succès C. F. ne demande que 3 mois, 3oo enfans. D'après cela quels motifs peut-on alléguer pour différer le petit essai démonstratif qui, loin d'exposer à aucun risque donnerait beaucoup de bénéfice, même dans le cas où la théorie serait erronée ? mais si elle est reconnue juste en pratique, applicable spontanément à tout le genre humain, quel coup décisif pour la France qui a tant besoin d'une diyersion politique.
Les opposans arguent de ce que les grandes réunions de 3 à 400 familles sont contrariées par les passons. L'auteur dissipe ce préjugé par une preuve pratique, tirée du succès de Francia qui a su, sans théorise, avec peu de moyens et beaucoup de fautes, former 2oo réunions sociétaires chacune de 1,500, elles se maintiennent fort bien et spontanément, elles sont fières de leur bienêtre, et si riches que chaque année elles brûlent un tiers de leurs récoltes après avoir payé l'impôt et vécu dans une grande abondance au pomt de servir une vingtaine de mets sur la table des chefs, une quinzaine aux officiers, et une divine au peuple.
D'après ces résultats, étonnans pour si peu de moyens, quels prodiges obtiendra-t-on d'une théorie qui évite les nombreux défauts du système Francia, le quadruple service militaire et autres entraves; et qui fournit de nombreux ressorts d'attraction industrielle, très-inconnus de Francia ? Il n'a élevé l'ordre combiné qu'au degré neutre, ambigu beaucoup trop faible d'attraction pour séduire les sauvages.
Voilà donc les verbiages d'imposaibilité confondus pratiquement et théoriquement il reste, dit l'inventeur, à faire mieux que Francia éviter les vices de sa méthode en prendre le peu qu'elle a de bon et y ajouter les nombreux ressorts d'attraction industrielle et de charme dont elle est dépourvue.
Au lieu de se tourner vers les voies d'attraction, la philosophie depuis quelques années, ne rêve que colonies de pénitencerie aux rêves de fausse liberté succède le rêve pénitentiaire qui ne va point au but, car il faut savoir prévenir le mal; on le prévient par l'attraction industrielle qui dispense de pénitencier le peuple.
Descartes, chef des philosophes modernes, leur prescrit le doute et l'expérience or, s'ils veulent réellement le progrès, pourquoi repoussent-ils la seule méthode qui, en cas de succès, puisse étendre subitement la culture et les maeurs policées par toute la terre ?
S'ils jugent celle-ci défectueuse, que n'en font-ils une réfutation réguliére ? loin de là ils n'en donnent que des notions fausse, des citations cousues malicieusement, et isolées de la preuve; ils travestissent l'auteur, lui prêtent cent absurdités, comme de vouloir créer les monstres de la tentation de saint Antoine. Cette tactique dénote qu'ils n'ont aucun moyen de réfutation.
S'ils croyaient la théorie fausse, ils en provoqueraient l'essai, afin de donner du lustre aux 4 sciences philosophiques, par la chute de la seule science qui les ait attaquées en masse, et qui pourtant ouvre à leurs auteurs une voie d'enrichissement subit.
Si elle réussit, les philosophes y gagnent tous une grande fortune par leurs talens littéraires dont on fera un précieux emploi. Leur opposition à un tel essai est donc absurde en tout sens car ils ne peuvent pas même suspecter l'inventeur de cupidité; il ne demande pas comme certains inventeurs les fonctions lucratives, les marchés à passer, le maniement de fonds, le plus fort traitement; il ne serait que simple commis, pilote dirigeant le mécanisme.
L'auteur signale, 152, beaucoup de sciences nouvelles que la philosophie laisse incultes, bien qu'elle enseigne qu'il faut explorer en entier le domaine du génie. Elle n'est donc pas de bonne foi dans ses simulacres de zèle pour le progrès et l'autorité fera prudemment de créer à cette science UNE OPPOSITION, une surveillance répressive des abus du sophisme ( chap. VIII et IX) et un stimulant à la culture des sciences intactes dont on diffame le premier, le seul explorateur.
Un journal répandu qui aurait pris cette attitude, aurait rallié à lui la grande majorité; il aurait formé la compagnie actionnaire versant une petite somme pour l'essai sur des enians et après l'épreuve faite en 3 mois; il aurait eu des offres de vingt miliions pour fonder une phalange modèle en pleine échelle, Il aurait obtenu de tous les empires la récompense de fondation; et sans sortir du ton dubilatif, il serait arrivé en six mois au faîte de la gloire et de la fortune.
Examen du système Francia.
POSTER. Chaque publiciste se dit champion du progrès il n'est que dans la méthode Francia je suis lom de la sanctionner; car j y vois des fautes nombreuses et colossales mais j'y vois des progrès réels qui militent pour l'industrie combinée en phalanges d'environ 1,800 personnes les siennes sont de i,5oo nombre trop faible; énumérons leurs progrès notoires.
r Finance simplifiée impôt direct une seule cote au lieu de 300, et payée sans poursuites.
2. Minimum garanti aux infirmes par la phalange. 3. Solidarité des masses pour secoures au peuple.
4. Garantie de bonne chère et plaisirs à l'ouvrier. Emploi lucratif des femmes épargnant les 9/10es du temps qu'absorbent en ménage incohérent, le soin des enfans, la cuisine et autres fonctions compliquées. 6. Salubrité et bonne tenue des petits enfans dans les salles publiques à surveillans de jour et de nuit. Grand produit obtenu des moyens enfans, exerçant leurs travaux en groupes joyeux.
7. Dépenses du Dimanche, et orgies de guinguette prévenues par une affluence d'amusemens gratuits. 8. Variantes de travail à option favorisant les instincts et prévenant la fainéantise.
9. Emulation déjà excitée par des ressorts sur lesquels je manque de documens.
1o. Antidote efficace contre l'esclavage, le défaut de travail et la baisse de salaire.
II. Avancement méthodique et garanti sauf délit. I2. Produit negatifen chasse, pêche, etc., très-copieux par la seule abstension de tous, à époque prescrite. I3. Influence de l'esprit de famille absorbée.
14. Approximation sur les 9 droits naturels et leurs compensations inapplicables aux civilisés.
I5. Fonds de réserve pris sur les récoltes resaource assurée aux infirmes, et â la commune.
i6.Magnificence et salubrité des habitations de chaque réunion sociétaire; contraste avec nos sales villages, nos morales chaumières de morcellement philosophique.
17. Galerie intérieure de communication générale au 9 étage. Francia en devinant ce ressort d harmonie, s'est montré bon cassecou, fort d'instinct et de tact a défaut de théorie.
18. Insouciance, élevant l'homme au niveau de l'animal libre. L'insouciance bonheur négatif, est l'un des neuf droits naturels de l'homme, tous ignorés de la philosophie. Elle prêche de faux droits.
tg. Nombreuses unités d'action en service militaire agricole et domestique puissans acheminemens à d'autres unités, par l'initiative en courtes séances.
20. Commerce suspecté, subordonné au bien de la masse, quoique faux en système,
Enfin chute de l'argument d'impossibilité, qui est le cheval de bataille des Zoiles contre la culture combinée. Les voilà blessés à mort on a dit de Jésus-Christ qu'il a détruit le mal et vaincu la mort; on dira de Francia qu'il a détruit l'arbre du mal le système de morcellement obligé; et qu'il a vaincu l'ange de ténèbres et de mort intellectuelle la philosophie impossibiliste qui déclarait impossible l'unité d'action industrielle.
Voila une vingtaine de progrès bien notoires, bien importans et qui devraient fixer l'attention de nos histrions du progrès, s'il y avait quelque chose de sincère dans leurs comédies philantropiques mais loin d'entrer dans cette route et de s'ingénier à mieux faire que Francia qui est obligé de surcharger ses colonies d'un quadruple service militaire nos gens du progrès ne disent mot de cette affaire, décisive sur ce qui touche à l'abolition de l'esclavage et de l'indigence.
Ils feignent même de ne pas savoir le demi-succès de Francia et en insinuant qu'il faut fouiller dans les bouquins de l'Indostan et du moyen-âge ils détournent l'attention du point où l'on pourrait puiser des lumières adroite diversion
On pourrait citer d'autres progrès de Francia comme d'avoir le système militaire le plus économique le plus fort et le plus mobile; d'avoir admis en principe l'équilibre dé population la nécessité de coloniser par essaims recueillis des diverses phalanges, afin de les maintenir au nombre qui peut vivre dans la grande aisance et ne pas descendre à la médiocrité, à la pauvreté, par exubérance de colons. Francia admet le
principe d'équilibre en population, mais il n'en connaît pas le ressort naturel.
J'ai trop peu de documens sur ce nouvel ordre pour en donner une analyse étendue. J'en ai signalé certains vices à éviter J'en vais critiquer d'autres pour prouver combien il serait aisé de mieux faire en Europe, lors même qu'on ne connaîtrait pas ma théorie.
Ses colonies trop riches détruisent un tiers du produit c'est un scandale impardonnable, l'ordre combine produira bien davantage que l'ordre Paraguay; mais loin de brûler partie des récoltes, il sera disposé de manière à tout employer, soit en consommation et couserve soit en vente fort avantageuse.
Il ruine ses voisins civilisés autre contre-sens un état bien organisé doit communiquer à ceux qui l'entourent, des germes de prospérité et non de langueur. Il destitue à /t5 ans les chefs de famille Eh c'est après 45 ans qu'un homme devient apte à diriger une famille et mieux encore à 60.
A la vérité son régime tout militaire exige cette mesure, parce que l'esprit militaire décline rapidement chez l'homme qui passe 45 ans ce n'est pas moins sacrifier une relation a une au tre ce sont des élémens qui s'entre-choquent au lieu de coïncider. Du reste il y a un côté louable dans cette mesure, c'est l'absorption de l'esprit de famille dont l'influence aurait des dangers, dans un système sociétaire faiblement constitué.
Il refuse d'admettre les familles riches preuve d'i. gnorance complète du mécanisme naturel où toutes les harmonies seraient faussées, et d'abord l'échelle des agios ainsi que celles des dividendes, s'il ne contenait pas des familles riches et graduées en fortune.
Mais Francia ne connaît pas ces leviers, il n'a aucune idée de l'essor composé des passions il ne connaît que des rameaux du mode simple il est simpliste comme tous les esprits civilisés.
Il établit un désert alentour de ses états méthode chinoise, empirisme ombrageuz l'ordre combiné poussera bien vite des phalanges de communication provisoire dans les déserts et les Oasis le besoin de défense peut excuser cette précaution de désert spéculatif, elle n'en est pas moins vicieuse.
Il paralyse lc commerce en le limitant à un seul
port: c'est tomber dans les monstruosités je ne suis pas l'apologiste des marchands mais il vaut encore mieux en avoir que d'être réduit à brûler ses denrées. Les restrictions que Francia met au commerce, diffèrent peu d'une prohibition. Toutefois il est judicieux d'avoir suspecté le commerce; car à titre de marchands, les philosophes se seraient introduits au Paraguay et leurs intrigues de rationnalisme et ositivisme auraient bouleversé l'établissement naissant (I).
Le commerce, en harmonie, sera au moins vingtuple de ce qu'il est parmi nous mais, exercé en mode garanti et véridique, il sera d'une rapidité et d'une facilité prodigieuses. Chaque phalange ou bourgade sera en relations avec le globe entier, recevra directement de tous pays leur expédiera de même et ce mouvement (1) Je présume que Francia donnerait plus tard, au commerce, l'essor nécessaire; provisoirement il a fait preuve de sagesse, en s'émancipant du préjugé anglomane qui subordonne la politique au commerce. Si.Napoléon avait su s'affranchir de ce préjugé, il serait sur le trône et la France ne serait pas démembrée, vassale et Tache à lait de l'Europe.
Ce n'est pas Napoléon que je regrette, c'est la France morte politiquement dépossédée de ses frontières et de ses plus précieuses provinces, qu'elle avait conquises avant son règne en 8 ans de triomphes. Elle les perd par la folie d'un maniaque aventureux qui veut faire la guerre aux saisons, aux élémens, et qui tremble devant un accapareur.
Il établit une fahrique de rois et n'ose pas etablir une fabrique de chapeaux rouges, cardinaux gallicans et le patriarche, pour s'affranchir de l'influence ultramontaine que St-Louis, très-bon catholique, ne voulait pas admettre. Il nous incorpore Hambourg et Rome, deux centres d'Allemagne et d'Italie et il ne nous donne pas nos frontières des Pyrénées le Bastan et le val d'Aran qui versent au nord, le port PASSAGES, sa belle rade et ses affluen s le cap Creux, la rade de Cadaques Puicerda.
Il fortifie les rives de l'Elbe, du Tagliamento, et néglige la rh e du Rhin. Il sacrifie comme Louis XIV la France à sa famille il sup prime les 4 sciences fausses au lieu de leur créer une opposition qui les eût anéanties en dévoilant leur perfidie.
Qu'on admire Napoléon à Ulm, à Austerlitz, il y est vraiment grand; mais en stricte analyse, il présente cinquante qualités vicieuses pour une douzaine de bonnes. Brillant dans les détails, il est ridicule dans l'ensemble, surtout par le défaut de plan unitaire et d'opérations convergentes c'est un joueur de martingalle qui en s'aliénant les pays conquis s'expose à tout perdre au premier revers; et qui rêvant la conquête du globe, pouvant l'exécuter, et faire capituler l'Angleterre sans attaque directe, n'a su que ravager l'Occident, perdre sa patrie et lui-même.
énorme n'occupera pas le 20e des agens du mode men. songer ou civilisé.
Francia s'est donc, sur divers points, engagé dans de très-mauvaises routes mais plus son ouvrage présente de côtés vicieux, plus il est clair qu'on réussira magnifiquement en ne prenant de lui que ce qu'il a de bon, laissant ce qu'il a de mauvais, et ajoutant les ressorts qu'il n'a pas su créer
Voici une dernière preuve des nombreuses lacunes et de l'impéritie qui régnent dans ce mécanisme, bien supérieur pourtant à la civilisation, pour le sort du peuple. La 7e faute roule sur un statut d'amour sur ce point, Francia se montre aussi dénué de boussole que les Owenistes et St-Simoniens. En amours, comme en littérature et en politique, toute licence anarchique est l'antipode de la liberté.
Cependant Francia permet aux femmes qui ont divorcé, trois mois de vie licencieuse on ne doit pas même en tolérer 3 jours; il faut, dans un système équilibré, que celui ou celle qui veut changer de mœurs en amour, s'enrôle et soit admis à la corporation de qui il veut adopter les coutumes; or chacune de ces corporations doit et donne des garanties à l'industrie et à l'honneur. Quant à la loi qui admet une conduite licencieuse, effrénée ne fût-ce que pour 3 jourç ou 3 heures, elle prouve que son législateur ignore les lois d'équilibre et contre-poids des passions.
C'est le vice de nos codes qui laissent en amour, pleine licence au sexe masculin, et veulent enchaîner le féminin 11 faudrait en amours civilisés un 5* sexe, pour rendre nos lois praticables au reste quelle branche de civilisation peut échapper au ridicule eicepté celles qui sont, comme la monnaie, des germes d'issue des caractères d'emprunt et d'engrenage en 6· période ?
Outre les sept fautes précitées, la méthode Francia en commet de nombreuses entr'autres
Des chefs non payés excepté 3 principaux il rejette donc l'échelle de traitemens selon les grades ? c'est méconnaître la règle d'échelle progressive sans laquella on ne peut pas parvenir aux équilibres d'attraction industrielle et de rép artition satisfaisante. Les chefs gratuits ne sont admissibles que, dans les cas de grandes ror-
tunes qui n'existent pas encore aux colonies Paraguaises. Il réduit forcément le nombre des domestiques C'est !a morale en querelle avec la liberté. Les valets sont donc improductifs dans son mécanisme ils ne le sont pas dans l'échelle des discords où le service est passionné à option, d'où il résulte que le plus pauvre citoyen à beaucoup de domestiques plus riches que lui, et non payés par lm c'est le côté le plus romantique de la théorie sociétaire.
Outre l'obligation du quadruple service militaire, il exige, pour je ne sais quel emploi, 4 heures de travail par jour ce travail n'est donc pas attrayant? combien de lacunes dans son édifice politique, et combien de chances de succès pour qui tient le calcul de l'attraction, la méthode séduisante elle dispensera d'astreindre à un noviciat rigoureux, à un quadruple service militaire, etc.
Malgré tant de fautes dont je pourrais grossir beaucoup le tableau si j'avais des documens plus détaillés il n a pas moins réussi à donner le démenti à la philo.sophie, a-prou ver par expérience que les grandes réunions sont possibles; qu'elles peuvent se maintenir spontanément, par le seul appât du bien-être général, sans laité il a prouvé qu'elles donnent ce quadruple produit entrevu par l'académie (séance de juillet 1829) aussi a-t-on beaucoup d'argent au Paraguay; on y paie jusqu'à une piastre, des leçons d'un bon maître de musique ou autre.
Quel a été pour Francia, le moyen de succès? l'académie et la morale vont s'en indigner, c'est la gourmandise. La morale avait employé 3ooo ans à nous persuader qu'on doit mépriser les plaisirs sensuels, et que le peuple ne doit pas avoir faim quand les riches ont bien diné elle ne lui alloue, 284, que la patience la frugalité la sobriété, à défaut de pain.
Voici un novateur qui, par écart anti-ntoral, fait vivre le peuple dans l'abondance et la bonne chère; je prouve ici, dans divers chapitres, que la bonne chère est moins coûteuse dans cet ordre que la mauvaise en civilisation. Francia ayant eu le bon esprit de spéculer sur ce ressort, il a dû réussir parceque le sens du goût, la gourmandise est contre-boussole de direction en mé,canique sociétaire. Elle fournit au Paraguay une force
déjà suffisante à maintenir le lien, malgré tant de charges onéreuses que j'aurais douté du succès si on m'eut consulte sur le plan de Francia.
Mais si cette contre-boussole qui n'est isolément qu'un ressort grossier, ressort d'instinct brut a déjà tant d'influence, que sera-ce quand on y joindra la boussole dir. recte, l'échelle des discords équilibrés par les 3 passions mécanisantes!
Alors la gourmandise passion vile isolément, vile en essor simple, sera transformée en gastrosophie ou gastronomie hygiénique, émulative elle deviendra un rea. sort très-noble formant le lien des travaux et le préservatif des excès; elle sera, eomme toutes les autres passions, une chenille changée en papillon l'on reconnaîtra que Dieu fit bien tout ce qu'il fit, que l'homme au lieu de changer les passions que Dieu lui a données doit seulement changer de guides, congédier les philosophes, se mettre sous la direction de Dieu et de son interprête, l'attraction, dont les philosophes empêchent depuis 3ooo ans te calcul analytique et synthétique; il enseigne l'art d'élever les passions, de l'easor simple et faux à l'essor composé' et juste.
Le grand Frédéric jugeait bien en disant « Si je vou« lais punir une de mes provinces je la donnerais à « gouverner aux philosophes. » C'est aussi le châtiment que Dieu inflige aux globes rebelles qui nient, comme le notre, la suprématie de Dieu en législation; il les abandonne à fa philosophie, vraie porte de l'enfer; car en maintenant sur notre globe les 4 sociétés sauvage, patriarcale barbare et civilisée, elle y a fondé le règne de Béelzébuth Satan, Moloch et Bélial.
n 1 a long-tems que la philosophie se dénonce involontairement, en disant qu'il y u unité dans le système de l'univers: à partir de ce principe, si Dieu a fait choix de l'attraction pour agent de l'harmonie matérielle ou sidérale, il doit, selon l'unité de système, avoir fait choix de l'attraction pour harmoniser les sociétés humaines par l'appât du plaisir.
Personne n'a su adresser cet argument à la philosophie, parce que les gouvernemens n'ont pas su lui créer une apposition, éclairée par la plénitude de foi et d'espérance en Dieu, et proclamant la nécessité de procéder aux recherches que refusent les philosophes,
quoi qu'eux-mêmes s'imposent la tâche, d'explorer en entier le domaine du génie; et par conséquent aborder l'étude des sciences intactes, 152 et 306, où l'on a la. chance de trouver les voies de bonheur social manquées évidemment par les 4 classes de philosophie incertaine.
Il est bien surprenant que les corporations attaquées par la philosophie, comme le clergé et le gouvernement, ne l'aient jamais sommée de faire son devoir et n'aient pas eu l'idée de créer une opposition ACTIVE à une science qui les attaque ouvertement, en vertu du droit d'opposition le Protée nommé Philosophie, conspire incessamment contre eux; aussi est-on obligé de réprimer périodiquement les légions offensives qu'il suscite sous divers noms et diverses couleurs Encyelopédïstes, Jacobins Carbonari, St-Simoniens Républicains, my sticistes, etc.
On les comprime on lles dissipe, mais l'arbre coupé repousse de nouvelles branches; c'est donc le tronc qu'il faut attaquer, non pas les rejets ils reparaîtraient toujours sous de nouvelles formes, tant qu'on se bornerait au rôle PASSIF, à la résistance il faut prendre l'offensive, extirper le tronc, organiser contre les philosophes une opposition active, une lutte à armes égales ils fuiront sans accepter la bataille: (voir l'AvantPropos ), et les gouvernemens, vainqueurs sans combat, seront ébahis de la maladresse qu'ils ont commise depuis 47 ans, en appelant à leurs secours des philoso phes pour résisler aux philosophes!
« Vous vous trompez, réplique-t-on les gouverne« mens ont appelé à leur secours la religion, et la tendre morale de patience et sobriété, à défaut de pain ». ( morale de Bargemont et Burke, 284. )
Hé bien! les religions ne sont-elles pas tombées dans la même erreur que les morales., dans la doctrine de demi-athéisme qui enseigne que Dieu est incapable de faire des codes sociaux, que l'homme doit faire des lois au lieu de chercher le code divin?
La religion en révérant Dieu, la philosophie en le reniant s accordent à le r avaler car toutes deux nous persuadent qu'il veut régir l'humanité par l'ennui l'indigence et la terreur ma théorie démontre qu'il veut nous conduire par le plaisir, la richesse et la liberié:
Consentez à l'épreuve de cette théorie sur une troupe d'enfans et en les voyant faire leurs délices du travail utile, vous vous écrierez avec Siméon « voilà le méca« nisme voulu par Dieu et inspiré par la nature, par l'at« traction: Seigneur, j'ai assez vécu, puisque j'ai « vu l'œuvre de votre sagesse, le code social et indus« triel que vous avez composé pour le bonheur de tous « les peuples. » Nunc dimittis etc.
FINAL
Sur l'obscurantisme philosophique.
POSTER. On a pu juger, par l'introduction s'il est vrai que la science nouvelle soit hérissée de ronces, comme l'insinuent les philosophes. Leur doctrine enseigne l'art de s'appauvrir par l'ennui, la mienne enseigne à s'enrichir par le plaisir loin d'être compliquée, elle ne repose que sur l'emploi de trois passions qui sont pour tout le monde un charme et un besoin enfin, elle délivre les nations du fardeau des dettes fiscales et des impôts onéreux elle enrichit ses détracteurs mêmes, les philosophes.
Quels sont leurs motifs pour détourner de cette étude ? je les ai déjà fait connaître ils dédaignent une réforme qui porte sur l'industrie seule sans toucher à l'administration ni à la religion qu'ils veulent attaquer; une méthode qui, sans dépenser des centaines de millions comme celle de Vilberforce, effectuera avec un demi-million hy-pothéqué, tout le bien dont vilberforce a revé une parcelle. Enfin ils sont irrités à l'idée d'un ordre social dont le mécanisme vraiment religieux, se rattache en tous sens à l'intervention active de Dieu, et à la plénitude de sa providence.
On conçoit qu'une telle théorie soit effrayante, DIFFICILE HÉRISSÉE DE RONCES, pour des savans qui pendant dix ans ont porté aux nues le sophiste Rob Owen, parce qu'il promettait de fonder une nation d'athées, de détruire les religions, la propriété, le
mariage, et sans doute aussi la royauté, quoique Owen évitât de le dire; mais cela était sous-entendu c'était conséquence inévitable.
Aussi pendant dix ans Rob Owen fut-il canonisé dans tous les journaux philosophiques la renommée n'avait pas assez de cent trompettes pour exalter le nouveau Thaumaturge qui allait régénérer le genrehumain dans les eaux salutaires de l'athéisme et de la communauté des biens.
L'unanimité de ces mêmes journalistes à me difi famer, aurait dû exciter les soupçons du public et du gouvernement, donner à penser que ma théorie élait peut-être la voie des biens que la leur promet en vain. Lorsque des sophistes ont échoué pendant 3000 ans, il est clair qu'ils sont dans l'erreur, qu'ils sont incapables ou traîtres et que la méthode opposée à la leur, mérite examen dubitatif et essai.
Ils se disent amis du peuple eh que veut le peuple? il demande avant tout la bonne chère les grands mêmes la veulent aussi, mais il n'ent font pas excès, parce qu'ils l'ont en sur-abondance il en sera de même du peuple quand il vivra dans l'abondance et le raffinement.
« Mais on ne peut pas le satisfaire sur ce point, » cela estvrai, dans l'état civilisé qui peuple trop, ne donne que le quart du produit possible et gaspille ce faible produit par une manutention maladroite, appelée doux ménage morcelé. Les pauvres soldats, en se réunissant une vingtaine par chambrée, font une assez bonne soupe et à peu de frais s'ils voulaient faire séparément et moralement chacun leur soupe, allumer vingt feux an lieu d'un, il y aurait 19 soupes mal faites, manquées, et une dépense décuple en combustible, ustensiles agens main-d'oeuvre etc.
II faut donc, pour économiser, pour s'enrichir, pour améliorer le produit, travailler combinément, et non pas incohéremment. Cela est-il donc si difficile comprendre? les soldats le comprennent, et les
chefs aussi, car le gouvernement n'adhérerait pas à une pétition de moralistes qui lui diraient
« Vos vétérans au nombre de 5,500, dans l'hôtel 4 des Invalides à Paris, ont une organisation cone traire à la morale divisez les en doux ménages « morcelés qui auront 700 cuisines, une par 5 personnes 700 feux au lieu d'un, 700 cuisi« nières, etc. » Le ministère traiterait d'insensé l'auteur de cette pétition morale, et il saurait bien lui démontrer que le régime actuel de l'hôtel, est encore, malgré les grivelages, quatre fois moins coûteux en manutention que ne seraient les 700 ménages, morcelés selon les saintes lois de la philosophie. On répond « c'est calomnier la tendre morale qui « dans tous les temps, et surtout depuis le 19e siècle, « n'a cessé de prêcher l'union, l'association, b Pure simagrée, escobarderiè masquée 1 la morale n'a jamais voulu d'association agricole et domestique ce qui le prouve c'est qu'elle n'a jamais mis au concours la recherche du procédé sociétaire et qu'elle entrave, comme on l'a vu au sujet du prix BEAUJPIR, toutes questions, tous débats qui pourraient conduire à cette recherche. Les économistes sont d'accord avec les moralistes dans ce croc-en-jambe donné aux idées nouvelles d'association aux questions soulevées sur ce sujet.
Voyant depuis le nouveau siècle, qu'ils ne pouvaient pas éviter le débat, et que déjà en 1804, la Décade philosophique levait le lièure, qu'elle déclarait étourdiment, par l'organe de Cadet de Vaux, que lè régime sociétaire appliqué à des bourgades entières donnerait quadruple produit, ils montèrent une intrigue de diversion ils firent grand étalage du mot association pour en fausser le sens ils en bornèrent l'application aux intrigues d'agiotage, d'accaparement, de compagnies mercantiles, et de clubs affiliés pour influencer les élections. Ils ne firent aucune mention des deux industries primordiales qu'il faut associer, la culture
et le ménage; ni de l'industrie mixte ou fabrique, genre qu'il faut combiner avec les 2 autres, afin de remplir les lacunes de culture en mauvaise saison. Pour aider â la diversion, ils exaltèrent Owen comme flambeau de lumière dans l'art d'associer dont il n'avait aucune théorie car loin d'en connaître les 2 ressorts principaux l'échelle des discords et la gastronomie échelonnée, il étouffait la gastronomie, même en essor simple; quant aux discords et inégalités, il n'en connaissait pas même l'échelle pivotale, celle des agios trinaires (voir l'Avant-Propos); et celle des dividendes ( voir les Traités aux chap. de la Répartition).
Owen était maître du terrain et pr3né par cent journaux, lorsque parut mon premier traité de 1822 qui fut mis à l'index par le comité d'obscurantisme philosophique. Les journaux le déclarèrent absurde, et la Revue Encyclopédique affirmait qu'il ne pouvait pas exister de découverte en association, après R. OWEN.
Il a opéré depuis dans une dixaine d'établissement qui sont tous tombés honteusement; et Owen n'a pas même eu le mérite de saisir, par hasard, quelqu'un des ressorts naturels tandis que Francia, bon cassecou ,'esprit indépendant de la philosophie a saisi un très-puissant ressort, la gastronomie SIMPLE appliquée aux 5 classes même au peuple. Que sera-ce de la gastronomie composée, économique hygiénigue et émiilative, si la simple réussit déjà, quoique dépourvue de ces 3 propriétés si précieuses.
Francia rallié à la nature, a eu un germe de succès tandis qu'Owen, oppresseur de la nature, a échoué partout. Aucun régime sociétaire applilné au peuple ne réussira sans l'emploi de la gastronomie, au moins en mode simple, si on ne connaît pas le composé. Il faut enthousiasmer le peuple, condition sine qud non,. Eh comment 1 enthousiasmer, si on veut lui interdire une passion à laquelle les riches mêmes sont si fortement adonnés, qu'on a souvent dit, avec vér ité, la faction la plus nontbreuse est eelle des dîneurs.
Lorsqu'on veut séduire le peuple ou le soldat, on les fait manger et boire la municipalité distribue des pâtés, des saucissons, et du vin au peuple pour les fêtes de Juillet; le gouvernement distribue jambons et gigots,
vin et pain blanc aux soldats du procès du Luxembourg; l'empereur Nicolas donne, le jour de son couronnement, un diné au peuple de Moscou, pour gagner les cœurs moscovites les candidats anglais donnent le dîné d'élection avec deux guinées sous chaque serviette pour gagner les cœurs des électeurs; et si l'on en croa une chanson de Béranger disant
Quel dîné quel dîné
Les ministres m'ont donné 1
Il paraîtrait que les ministres, (sous le règne de Louis XVIII,) donnaient des dinés aux députés pour gagner les coeurs ou les votes, l'un des deux.
Toutefois l'on voit encore aujourd'hui, chez les représentans, un penchant pour les bons dînés car en juin, la semaine de clôture, le jour du repas d'adieu, un conflit s'éleva entre le dîné et le budget, dont la discussion était à l'ordre du jour mais elle arriva au moment où l'heure du repas approchait, et les députés pénétrés du docte principe de Gilotin,
Qu'un dîné réchauffé ne valut jamais rien »
désertèrent les bancs, et coururent au banquet, lâchant le budget dont l'adoption marcha d'autant plus vite le lendemain, vu que les malles étaient faites.
Si l'on considère cette influence de la bonne chère sur la classe bien nourrie, bien abreuvée, qu'est-ce donc de la classe nécessiteuse que la faim, la soif, la pauvreté obligent à vivre de rebuts, de viandes gâtees, comme celles dont on saisit des charretées chez les charcutiers du beau Paris régénéré par le commerce mensonger quel serait le résultat d'un ordre où le peuple pourrait jouir d'une chère d'Apicius alliée à l'industrie attrayant; et quelle attention mérite la théorie qui peut procurer cet avantage au peuple, et d'autant mieux aux grands ?
Si nos histrions d'amis du peuple avaient étudié la nature, ils auraient reconnu que le goût le plus dominant chez le peuple, est celui de la bonne chère; et qu'il faut, pour le rendre heureux, la lui procurer avant tout. Or quel moyeu de l'en faire jouir? il n'en est pas d'autre que l'industrie combinée qui (on en voit déjà la preuve aux colonies Francia ), fournit au peuple une excellente chère, à plus bas prix que ne coûte la mauvaise dans nos ménages morcelés, civilisés,
On aurait reconnu, en étudiant les relations d'une masse de grands ménages combinés et vicinaux, comme les phalanges de Francia que cet ordre donne au peuple des moyens de raffinement gastronomique dont les rois mêmes ne peuvent pas jouir en civilisation. Ils peuvent bien avoir sur leur table, des nids d'hirondelle à cent écus pièce, et du vin de Tokay à un louis le flacon mais ils ne peuvent pas se procurer les raffinemens dont jouira, en régime combiné le moindre plébéïen, sur les menus comestibles, tels que le pain, préparé par nuances ou échelles de qualités que ne peut pas établir la gestion civilisée.
Il en sera ainsi de tous les mets ordinaires, même des trivialités populaires comme bouillon, salade, omelette, fromage, raves morales, et autres minuties sur lesquelles un roi, avec son régiment d'officiers de la bouche, est moins bien servi en préparation et conserve, que ne le sera le dernier plébéien d'harmonie. ( Nouv M Ind 320. )
Hypocrites amis du peuple voyez le cas qu'il fait de vos chimères de liberté et souveraineté lorsqu'on a récemment communiqué aux esclaves des Antilles anglaises le plan d'affranchissement, quelle impression a-til fait sur eux? leur première idée a été celle ci « quand nous serons libres, aurons-nous autre chose à « diné qu'un hareng-sore ? »
Reconnaissez donc que si le peuple esclave est conduit par le fouet, le peuple libre est conduit par la gueule et que vos visions de liberté seront des niaiseries, tant qu'elles ne garantiront pa3 au peuple la bonne chère et l'insouciance. Mais ne tombera-t-il pas en fainéantise ? —non si vous alliez à ce bien-être le mécanisme d'industrie attrayante qui naît du mécanisme de gastronomie composée, faute duquel Francia manque le mode attrayant, et ne séduit pas les sauvages.
Il fallait donc pour travailler sincèrement au bonheur du peuple, s'ingénier à lui donner ce qu'il désire avant tout, la bonne chère; et non pas la souveraineté électorale qu'il méprise, et qu'il vend comme Esaü, pour un plat de lentilles.
Mais nos démagogues et philantropes n'ont étudié ni la nature ni les besoins du peuple. Ils n'ont cherché comme Owen et Van den Bosch, qu'à spéculer sur sa
misère, par des établissemens de pénitencerie, d'a-. théisme, et de grivelage.
Les philosophes étudient si peu les besoins, les intentions du peuple, que la dernière secte démagogique celle des St-Simoniens, se divisa d'âbord en deux doctrines, BUCHEZ et ENFANTIN, dont l'une voulait morlifier la chair, et l'autre, en voulant réhabiliter la chair, ne spéculait pas sur l'art de contenter le sens du goût qui est le plus dominant chez le peuple. La secte formait, des son début, non pas deux RITES, mais deux SCHISMES dont aucun ne s occupait de satisfaire le premier besoin du peuple pour qui les 2 schismes rivaux affectaient tant de sollicitude.
Ainsi, les démagogues et les philosophes sont des charlatans sans méthode, et sans intention pour servir le peuple aussi seront-ils conspués par lui, du moment où un vrai philantrope, monarque ou particulier, voudra fonder l'ordre combiné qui satisfait tous les désirs du peuple, sur tout le sens du goût.
Si le roi de France a promis à la Ste-Alliance, selon la lettre de M. Talleyrand, l'extirpation de la propagande, il sera bien vite acquitté de sa promesse, et dégagé de concessions en faisant l'essai d mdustrie combinée qui ne lui coûtera pas une obole il lui suffira de vouloir. J'ai démontré à l'avant-propos combien cette fondation est facile examinons les pitoyables objections de mes adversaires.
Ils disent « que certains travaux qui répugnent aux » sens, ne pourront jamais devenir attrayans. » On le sait fort bien; mais on les soutiendra par des attractions indirectes comme la courte séance 20 la compagnie libre et bien assortie; 3° le dividende ou bénéfice trèscopieux 4° le repas final en degré plus élevé, en chère de zme au lieu de 3m« ordre enfin l'esprit de corps qui sera un levier très-puissant sur certaines corporations affectées à ces travaux. D'ailleurs, ils seront bien moins nombreux dans l'ordre combiné qu'en civilisation s'ils forment chez nous près d'un quart des fonctions, l'on pourra les réduire à moins d'un douzième.
Ils prétendent cc que ma théorie descend aux triviali» tés mais elle doit tout embrasser, et surtout les fonctions triviales qu'il faut utiliser et soutenir par des amorces indirectes. Ils raisonnent comme un bel esprit qui
dirait à son fermier le cochon est un animal im» monde le fumier est une immondice; n'ayez ni coN chons ni fumier dans votre ferme, si vous voulez vous » élever à la hauteur de la philosophie. » Le fermier répondrait en se moquant de la philosophie.
Us raillent sur la méthode sériaire ou échelonnée que j'ai adoptée dans mon premier traité et qu'on voit dans cette introduction divisée en
Inter
Citer Ulter
Anter Poster
Avant pr Final.
C'est la distribution qu'il faut introduire dans toutes les relations de l'industrie combinée. J'ai cru à propos de l'employer figurativement d'autant mieux qu'à cette époque, on vantait dans les journaux le célèbre Pestalozzi, aidé du célèbre Krusi, et du célèbre Buss qui élevaient les enfans selon la méthode intuitive; d'après cet éloge il m'a semblé utile de faire intuitionner et perceptionner la méthode sériaire dont il faut prendre connaissance pour concevoir le mécanisme d'industrie combinée et attrayante.
Ils ont tenté de ridiculiser ma théorie des causes et des fins en création ( Analogie et Cosmogonie): qu'ils en donnent une meilleure, eux qui ne savent étudier que les EFFETS, sans rien expliquer sur les CAUSES et les FINS des créations matérielles et passionnelles.
Ils nous parlent du grand livre de la nature, et ils ne savent pas en déchiffrer une ligne, en expliquer aucun hiéroglyphe, des 3 règnes. Demandez-leur ce que représente un Paan RIEN diront-ils mais les tableaux de nos artistes ne représentent-ils pas tels personnages et leurs actions ? il en est de même des tableaux de la nature un Paon représente par sa roue le luxe immense d'une phalange de sociétaires inégaux échelonnés par âges et fortunes, et correspondant au foyer ou régence que figure la tête elle porte 24 aigrettes, emblèmes de 24 chœurs d'harmonie active que doit contenir la phalange divisée en 32 chœurs.
Cet ensemble fastueux repose sur deux supports hideux rien de plus pauvre que les pattes du plus superbe oiseau. C'est l'emblème des deux supports de l'harmonie elle doit régner durant les 14 âges 2 à 15 de la car-
rière humanitaire; mais les deux âges extrêmes 1 et 16 sont sujets au chaos social, au mécanisme subversif des passions, aux sociétés mensongères, pauvres et malheureuses qu'on nomme civilisation, barbarie, patriarchat et sauvagerie. Elles règnent aujourd'hui, en fer âge social du globe, âge de basse enfance elles renaîtront au 16me âge ou décrépitude. Ces deux époques de pauvreté et de hideuseté politique doivent être figurées dans les 1 pattes du paon, bases sur lesquelles repose le fastueux tableau de l'harmonie sociétaire.
Autre énigme dans ce superbe oiseau pourquoi le Créateur donne-t-il un cri si ridicule, si discordant si repoussant à l'ètre si attrayant par la magnificence de son plumage développé en roue ?
C'est que le plumage représente, par ses échelles d'yeux disposés en éventail, une phalange ou réunion de sociétaires inégaux mais l'oiseau porteur de ce riche tableau n'est qu'un individu et non pas une phalange il doit donc, dans son langage, peindre la fausseté de l'action individuelle qui ne tend qu'au progrès de la fraude comme on le voit dans notre société de déception civilisée, qui tout en chantant le progrès, le pro. grès, il y a progrès, ne favorise que le progrès de la fourberie, et de l'obscurantisme.
En effet les philosophes disent que tout est lié dans le système de la nature qu'ils nous expliquent donc le lien l'analogie de chacun des cent mille produits des 3 règnes, avec les passions et les coutumes sociales de 1 homme. J'ai donné sur la traduction de ces tableaux hiéroglyphiques, une méthode applicable à tous comme au Paon si elle ne leur convient pas; qu'ils en donnent une meilleure
Mais en étude de la nature ils ne veulent ni faire ni laisser faire. Ils ont cent mille systèmes à vendre c'est de la marchandise en rayons ils craignent que ma nouvelle science ne leur cause une mévente, en opposant des vérités à leurs contes sur la nature, qu'ils nous disent couverte d'un voile d'airain ils sont humiliés de ce que le voile est enlevé par un intrus. Leur tactique est de railler sans raisonner, travestir les questions, empêcher les recherches méthodiques.
Aussi raillent-ils sur ma théorie dé cosmogonie comme sur celle d'analogie. Ils prétendent que je veux créer la
bête de l'Apocalypse, parce que je dis que notre globe après son avènement à l'harmonie recevra une création CONTRE-MOULEE ( différence du chien au loup, de l'éléphant au rhinocéros ) création toute bienfaisante pour l'humanité à qui elle donnera d'immenses richesses, et sous peu de temps, car elle commencera cinq ans après l'essai démonstratif.
Alors nos milliers d'insectes et reptiles malfaisans monstres marins, bêtes féroces etc., seront remplacés et détruits par des espèces utiles à l'homme, des serviteurs dociles et productifs. Les sophistes raillent sur cet augure eh bien qu'ils laissent de côté la cosmogonie et l'analogie peu importe car je n'en parle que pour prendre datte contre les plagiaires on peut se borner à disserter sur la théorie d'industrie combinée et le quadruple produit qui est l'affaire urgente.
Ce n'est pas là le compte des détracteurs; ils veulent railler sur la cosmogonie et l'analogie, pour exciter des préventions contre l'industrie attrayante qui étant calcul a part, n'a pas besoin de ces 2 appuis.
Ils s'offensent de ce que je démasque leurs sciences fausses ,je ne suis pas pour cela hostile envers eux; je ne trouve pas mauvais qu'on leur donne, à titre de beaux esprits, des pensions fauteuils chaires et sinécures je dis qu'on devrait ne pas se fier exclusivement à eux, mais leur créer une opposition, explorer les sciences qu'ils proscrivent.
Il en est de même des autres classes que je critique je ne blâme pas les marchands sur leurs fourberies; je blâme la législation qui ayant légitimé la fourberie mercantile, réduit chaque marchand à tromper, sous peine de voir passer le bénéfice à des voisins moins scrupuleux.
J'ai dû critiquer les républicains, parti dépourvu de moyens neufs et ne pouvant rien pour la classe ouvrière. Leur triomphe momentané l'accablerait les puissances attaqueraient à l'instant la France brusquée par l'ennemi, tiraillée par les partis verrait renaître les Yendées elle subirait une 3me invasion, un 3me démembrement.
J'apprécie au plus juste les républicains, en disant « Il n y à de mauvais que leurs chefs, qui sont des aigrefins se moquant du peuple. Quant à leurs soldats ce sont des DËCIUS dignes d'une meilleure cause; et si j'a-
bordais le roi, je lui dirais Emparez vous, en une semaine, de tous les soldats des républicains, de leur jeunesse fanatisée faites l'opération qui doit élever le peuple à un grand bonheur à peine sera-t-elle annoncée que les républicains reconnaîtront la perfidie de leurs chefs qui diffamaient dans les journaux du parti, l'invention d'où dépend le salut des classes ouvrières; elles feront volte face et se rallieront au roi leur libérateur. Les caricatures changeront de thème, et ce seront les soi-disant amis du peuple qui y figureront.
» Le même coup qui vous donnera les républicains illusionnaires, vous donnera aussi les Vendéens. En ralliant à vous ces deux classes, vous serez si fort que les puissances perdront toute idée de vous attaquer; leur désarmement sera franc et subit. Vous serez dispensé d'avoir à Paris et en France, une armée d'occupotion d'ailleurs d'autres intérêts naîtront, et amèneront dans la politique des changemens tout en faveur de la France quelques semaines suffiront. »
Mais pour juger cette affaire, il faut un peu de force intellectuelle, de résistance aux préjugés il faut oser employer LE DOUTE, l'appliquer aux sophistes, débrouiller enfin lequel a raison, ou de ces faux philantropes qui veulent régir les hommes par la pénitencerie l'athéisme et les privations, ou de la nature qui veut régir par le plaisir, la foi et l'espérance en Dieu.
Pour appuyer cette thèse, j'insisterai beaucoup. dans le corps de 1 ouvrage, sur l'importance et la facilité des amorces gastronomiques en mode composé; triple en force, du mode simple et brut, qui a déjà suffi à prancia pour franchir le premier pas en travail sociétaire. Et comme les regards sont tournés principalement vers la finance, je commencerai par démontrer qu'elle n'a que ma théorie pour ancre de salut.
« IL FAUT LIRE ÇA ( disaient dans une foule, des » promeneurs à mes côtés), c'est un ouvrage de finance » en 3 volumes, par Seguin Ah il renverse le svs» tème de M. de yillèle il faut lire çà. » Mais demain un autre système renversera Seguin puis vingt systèmes à la file se renverseront étudiez donc celui de la nature que rien ne peut renverser vos systèmes sont la Finance divergente, les allées du labyrinthe étudiez la Finance convergente premier sujet de ces chapitres.
SECTION 1e
THEORIE ET APPLICATION:
le NOTICE; PENURIE FISCALE, plein rentède. CHApe 1. Nécessité de nouvelles ressources.
RAPPELONS le grand problème que résout ma théorie, celui de richesse graduée, étendue à toutes les classes utiles, depuis le gouvernement jusqu'aux classes ouvrières et nécessiteuses.
Holà enrichir le gouvernement! n'a-t-il pas un budget assez dodu? Non, car il n'a rien à allouer à l'extinction de la dette, et fort peu aux travaux publics. Les démagogues veulent secourir le pauvre aux dépens du riche voici au contraire l'art de doubler le revenu des propriétaires domaniaux, tout en élevant la classe ouvrière à une grande aisance.
Nos Esculapes sociaux n'ont pas considéré que s'il existe une voie NATURELLE de progrès, elle doit être applicable à toutes les nations, tenter simultanément monarques et peuples; c'est la condition que remplit ma théorie. Pour en motiver l'examen, touchons la politique à son point sensible.
PRÉSENTONS d'abord la garantie de prompte restauration des finances, et prochaine extinction des dettes publiques, EN TOUS PAYS, même en Angleterre, Espagne, Amérique. La finance est le point de mire des hommes d'état, donnons leur dès le début la solution de tous les grands problèmes que les économistes n'osent pas même aborder. Leur talent est de crier SAUVE QUI PEUT Ainsi fait J. B. Say, dès son premier chapitre où il nous apprend que sa science est hornée au rôle passif, quelle est spectatrice du mal, qu'elle ne doit que l'analyse du désordre, et non le remède.
Lorsqu'un chef d'école déclare ainsi la nullité de la science comment se fait-il que les gouvernemens mo-
dernes, ministres et députés la prennen t pour guide, et ne recourent pas à d'autres sciences, quand il s'en présente une qui aborde franchement tous les problèmes de restauration fiscale et en donne pleine solution, sans ascobarderie ni hésitation
Un député des plus notables a dit au collège qui l'a élu c Ce que nous avons maintenant à faire, c'est de nous de6er de nous-mêmes.
J'ajouterai que vous avez bien plus encore à vous défier de vos guides les économistes, de leurs systèmes qui, depuis 45 ans, conduisent les assemblées représentatives d'écueils en écueils.
La première fut appelée en 4789 pour combler un déficit de 50 millions. L'on ne savait où prendre cette somme par voie d'impôt et aujourd'hui l'on sait prélever sur les contribuables cinq cent millions de plus qu'en 1789, graces aux subtilités fiscales enseignées par les économistes; cependant on se vante de progrès social; assurément il y a progrès sur l'impôt, il y a progrès sur les maladies et épidemies, car l'Europe ne connaissait, au dernier siècle, ni le choléra, ni la fièvre jaune précieuses acquisitions pour les amis du progrès à rebours.
On ne parviendra point à reduire l'impôt, LE PLi EST PRIS les tentatives d'économie sont des déceptions; aussi le mot d'économie, en finance, est-il devenu alarmant autant qu'illusoire.
ILLUSOIRE! en veut-on la preuve? En 1828 la France à force de bel esprit parlementaire, a obtenu une économie de 300,000 fr., faisant un centime par contribuable. Dans la même année, elle a dépensé 300 millions d'extraordinaire, savoir
80 millions d'emprunt fiscal
84 id. créance abandonnée à l'Espagne 136 id. prêt sur les bons casuels d'Espagne. Plus, des bagatelles, comme le million qu'on envoyait chaque mois à la cour de Madrid pour son entretien total 500 millions et plus. Les 300,000 fr. d'économie parlementaire étaient donc un masque, une comédie
imaginée pour donner le change sur des profusions qui outrepassaient 300 millions.
Bref, les verbiages d'économie sont illusoires et dérisoires l'économie est le rêve le plus inutile un mot à rayer du vocabulaire administratif il faut entrer dans une autre voie opérer de manière à augmenter les ressources à tel point qu'on puisse augmenter l'impôt, l'élever au delà de 1,200 millions, et pourtant dégrever les contribuables. C'est le problème le plus digne de l'attention des ministres et des chambres. Posons la thèse bien exactement elle est plus importante que toutes les questions qui pourront occuper la session prochaine.
L'impôt est de 1,500 millions dont 11 à 1,200 en fiscal, y compris les déficits et crédits supplémentaires, et 550 en charges communales et départementales, octrois, centimes additionels, etc. total 1,500 millions à lever sur 7 milliards au plus cet impot distrait 1/5 fort, 3/14 du produit.
Si l'on peut douhler, d'une année à l'autre, le produit industriel de France l'élever de 7 à 14 milliards, le pair de l'impôt actuel sera 3 milliards au lieu de 1,500 millions mais le fisc n'a pas besoin de 3 milliards par au si on réduit un tiers sur cette somme, il restera au fisc deux milliards un tiers en sus des contributions actuelles et la nation paiera un tiers de moins 2/14 au lieu de 3/14.
Ce tiers de rabais la délivrera des charges odieuses et nuisibles, droits réunis, octrois, gabelles ou sels, ta rifs outrés de douanes; jeux et loteries, portes et fenêtres, etc.; peu importe au gouvernement de supprimer toutes ces extorsions, pourvu qu'il aitchaque année une rentrée nette et facile de deux milliards versés à jour fixe, sans non-valeurs ni frais.
Sans non-valeurs ni frais, et par impôt unique et direct; cela sera démontré plus loin.
Belle perspective! dira-t.on chacun y adhérerait volontiers; mais comment parvenir àdoubler le produit d'nne année à l'autre?
En garantissant ce double produit je pourrais déjà m'étayer de l'expérience, puisque l'agriculture anglaise donne le double de la nôtre; et cependant les Anglais ne connaissent aucun des moyens neufs que peut fournir le mécanisme d'industrie combinée attrayante. Avant de les exposer, je m'appuie d'une autorité théorique, celle de l'académie des sciences.
Dans sa séance de juillet 1829, elle a reconnu, d'après un rapport de M. Moreau de Jonnès, que le produit des fourrages, troupeaux et engrais pourrait être porté au gicadruple; c'est trois fois plus que le double sur lequel je spécule dans cette brochure. Je suis donc loin de l'exagération, en promettant trois fois moins que l'académie.
Remarquons qu'elle promet le quadruple sur les branches les moins profitables de l'industrie combinée: car les plus lucratives seront la gestion du ménage et des cuisines, le soin des enfans, et autres sur lesqnels il y aurait économie de 9/10 au moins dans le cas d'industrie combinée, et accroissement de 9110duproduit sur le poisson et autres branches.
En outre l'académie ne connatt qu'un sixième des moyens à employer. Moi, qui connais tout l'ensemble de ces moyens (voir plus loin les 3 mécanismes matériel, spirituel et participant.) je serais donc fondé à promettre un produit vingtuple au lieu de quadruple et pourtant je ne spécule que sur le double; c'est être bien loin d'exagération.
Dès l'an 1804, la décade philosophique, recueil accrédité à cette époque, énumérait les avantages immenses, les économies colossales d'une réunion agricole de 5 à 400 familles qui exploiterait combinémcnt, par actions et dividendes proportionnels et qui, au lieu de 40o gréniers, 400 caves, 400 feux de cuisine, 400 cuisinières, 400 marmites et ustensiles, n'aurait qu'un grenier à subdivisions spéciales, une cave idem; qu'an grand feu, 4 ou 5 femmes en cuisine, 4 jarres à bouillon de diverses qualités pour les tables de divers degrés; au lieu de 400 clotures en murs, et autres, elle n'aurait qu'une haie vive aux limites du territoire elle se concerterait pour
les arrosages, le soin des forêts, le reboisement la conservation du poisson qui ménagé et péché en juste mesure, produirait le décuple.
La décade s'épouvanta de tant de biens; éblouie de la perspective, elle lacha piedsaus comhat, en disant, selon l'usage, c'est impossible il faudrait donc changer les passions! ça serait trap beau; tant de perfection n'est pas faite pour les hommes. »
Je n'ai pas donné dans ce découragement j'ai cherché le procédé de combinaison agricole et domestique, et je l'ai trouvé. 35 ans d'étude l'ont simp lifié à tel point, que je puis en faire l'épreuve sur une fraction de l'assortiment nécessaire en sexes et âges; la horner, pour échantillon à 5oo enfans de 5 à 13 ans: ils suffiront à démontrer le mécanisme de l'uuité industrielle, qui ne repose point sur l'accord des passions comme l'ont cru les philosophes encore moins sur l'égalité car l'industrie combmee exige en toutes fonctions, des échelles et séries d'inégalités graduées en ordre ascendant et descendant.
Concluons de ce premier aperçu que nos sciences nous ont mis en fausse route; qu'if faut spéculer sur le doublement de produit et non sur la réduction de dépense. Je serais plus que personne partisan de la vraie économie mais on n'en voit que des simulacres chez la classe financière à la tribune le mot économie est un marchepied de popularité mot que l'orateur oubliera bien vite quand il sera an timon des affair es et puisqu'on n'obtient en économie fiscale que l'ombre et non la réalité, il faut renoncer à ce chimérique espoir et spéculer enfin sur la réforme industrielle sur le travail combiné-attrayant qui remplira en impôt les vues des rois et des peuples.
Le premier essai de ce mécanisme sur 3oo enfans dessillera tous les yeux, il fera oublier les tracasseries de réforme politique et les chimères de progrès, qui n'ont abouti qu'à cribler de dettes les nations, et accroître les impôts hors de proportion avec les ressources. Il faut changer de plan et s'appliquer à augmenter les ressources. Leur doublement dès la première année d'industrie comhinée est le seul progrès urgent.
Un progrés réel doit satisfaire et concilier les diverses classes, tel sera l'effet du double produit il contentera les gouvernans, parcequ'ils veulent augmenter le
chiffre de l'impôt être payés avec facilité, et même être aimés tout en augmentant les impôts il contentera les peuples parce qu'ils ne s'apercevront pas de l'impôt leur aisance et le mode de perception rendront i impôt insensible (voir chap. II) tel est le caractère du progrès réel, contenter les deux parties, les rapprocher par un bénéfice reciproqne.
Le coté brillant de ce progrès sera de ne froisser aucun individu aucune classe de n'aventurer aucun essai dangereux comme ceux de nos régénerateurs qui commencent par bouleverser un empire entier, pour y essayer des rèves d'émancipation. S'ils croient leurs théories justes, que n'en bornent-ils l'essai à de petites masses comme un canton, une bourgade? L épreuve de mon procédé, peut se reduire à une réunion moindre encore, à 3oo petits enfans, aidés d'une trentaine de personnes agées, gérans et v alets le mécanisme ne reposera que sur les enfans cultivant environ cent hectares de terre à jardin, àlégumes, à plantes soignées pièce à pièce, chêne vis, mâis millet, etc.
Ils donneront la démonstration du mécanisme assigné par Dieu aux passions instincts caractères et aux 5 industries primordiales, culture, ménage et fabrique réunies; exercées en courtes séances par engrenage ou application de chaque individu aux diverses branches qu'il aura librement choisies
A chaque branche sera affecté un groupe de partisans spontanément enrôlées, de là naitra l'industrie attrayante, destinée de l'homme, source de richesse de bonnes mœurs, et de bonheur général, même chez les classes inférieures qui dans cet ordre n'auront plus à redouter l'indigence. L'administration sera bien facile quand tout le peuple sera heureux, et que les riches mêmes s'adonneront passionnement au travail agricole devenu aussi attrayant qu'il est répugnant dans la méthode actuelle ou distribution par familles, longues séances et uniformité perpétuelle.
L'aspect de ce noyau d'harmonie expliquera les causes de l'obstination des sauvages à refuser la culture exercée à contresens du mode naturel ou comhiné il expliquera le mystère que la philosophie nous donne pour inpenétrable et couvert d'un voile d'airain, le mécanisme des passions greffées et équilibrées on verra par cette petite épreuve, que chaque passion doit être, comme
nos arbres à fruit soumise à la greffe et équilibrée par deux contrepoids agréés de la passion. Si elle est privée de ces divers appuis, son libre essor n'engendre que le vice et le crime.
La greffe et les contrepoids agrées ne sont praticables ni dans la distribution morcelée ou familiale, ni dans les réunions disciplinaires, les bagnes mitigés qu'on nomme grandes fabriques et grandes fermes.
De cette opération dépendent le progrès réel l'adhésion des sauvages et barbares aux mœurs policées l'emancipation de toutes les classes; a commencer par les rois qui, dans l'ordre actuel, sont criblés de servitudes, principalement celle du système financier qui les met en guerre permanente avec les peuples.
Mais pour obtenir ce prodige, il faut sortir de l'ornière philosophique; s'affranchir des prejugés de voile d'airain, d'impénétrabilité des destins; consentir à l'essai d'un procédé neuf, d'accord avec la nature et le but des passions qui veulent des richesses et des plaisirs pour toutes les classes de fortune, et non pas pour les riches seuls. On se convaincra en lisant ma théorie, que le plus pauvre des hommes dans l'ordre combiné sera à chance égale de santé et d'âge, beaucoup plus heureux que n'est dansl'ordre civilisé le plus opulent desmonarque. Voir la preuve en IIe notice (Greffe et contre poids des passions).
Gardez vous de croire que cette métamorphose exige de pénibles efforts Non puisqu'un petit noyau de aoo enfans déeidera l'adhésion universelle. Il suffit de s'isoler des guides trompeurs nommés philosophes, qui ont laché pied devant tous les problèmes, et préché l'impénétrabilité des destins afin d'excuser la fainéantise des sophistes leur défaut de génie.
Pour découvrir le nouveau monde continental, il ne fallut qu'OSER, qu'aller en avant sur les mers inconnues. Il en était de même du nouveau monde industriel et social; pour le découvrir il m'a suffi d'oser, d'explorer une science que les philosophes ont refusé d'étudier, et pour réaliser la métamorphose universelle il suffira (l'oser faire ce petit essai agricole auquel s'opposent les philosophes, confus de voir que leur jonglerie de voile d'airain va tomber dans le ridicule et ne pourra plus servir de rempart aux champions d'obscurantisme et de progrès à rebours.
CHAPe II. Chemin du progrès réel. SUITE DU PLEIN REMÈDE.
On a déjà pu reconnaître quel est LE VICE INTÉRIEUR, LE VENIN SECRET ET CACHÉ qui, selon Montesquieu, frappe la société civilisée d'une maladie de langueur, en dépit de ses efforts gigantesques pour atteindre au progrès ce vice est le monopole de génie exercé par les philosophes qui, vivant de leurs faux systèmes, ne veulent permettre ni l'étude ni la publieation des sciences négligées par eux. Si la voie de progrès réel est dans les sciences intactes, la société qui en refuse l'étude, ne peut progresser en bonheur social; aussi avons nous rétrogradé politiquement et moralement autant et plus encore que nous n'avons avancé matériellement depuis un demi siècle.
Ce contraste devrait éveiller le soupçon contre la science politique la physique a fait de nos jours plus qu'on n'aurait osé lui demander;, on aurait traité de fou il y a 50 ans un homme qui aurait proposé l'invention d'un moteur capable de faire rouler, sans chevaux, six voitures énormes attachées en file, les entraîner avec la rapidité d'un cheval au grand galop, et conduire les bateaux en remonte, avec célérité, sans voiles, ni tirage, ni rameurs nous voyons ce prodige et beaucoup d'autres, éclairage au gaz, puits artésiens: voilà du progrès réel! la physique a rempli sa 1âche elle a outrepassé les espérances.
Le contraire est arrivé des sciences politiques et morales; elles ont depuis un demi siècle révolutionné, ensanglanté le monde civilisé pour le rendre plus malheureux et plus dépravé Qu'il n'était la pauvreté du peuple et la prodigalité de ses maîtres vont croissant les souverains, le pape même empruntent à usure, et entrainent leurs peuples à un jeu scandaleux sur les fonds publics. Les doctrines de fausse liberté n'engendrent que guerres civiles et luttes intestines des partis, incarcérations, conspirations, ligue des maîtres contre les ouvriers, ligue des rois contre les peuples
désertion de l'agriculture pour l'agiotage qui envahit tous les capitaux, accroissement colossal des dettes publiques, menaces de banqueroute générale raffinement de fourberies mercantiles, complication administrative employant à surveiller l'intérieur, plus d'armées, de frais et d'agens, qu'on n'en employait autrefois contre les ennemis extérieurs; enfin on peut dire, sans exagération, que les systèmes philosophiques ont depuis 45 ans déchainé l'enfer sur la terre c'est le progrès à rebours, contraste honteux avec le progrès réel de la physique et 2a chimie.
Craignant que ces vérités ne viennent à percer, et qu'on ne s'apercoive enfin de la perfidie, les philosophes intriguent contre la nouvelle science qui remédierait subitement aux fléaux qu'ils ont c ées; ils la font insulter dans les feuilletons et les revues, c'est un feu de file de diatribes, contenant autant de calomnies que de phrases. Ils se dénoncent eux-mêmes par cette manoeuvre, car s'ils croyaient ma théorie fausse, impraticable, ils en provoqueraient l'essai pour donner du lustre à leur science par la chute de la mienne. Leurs efforts pour éviter ce parallèle dénotent bien leur crainte secrète.
Les détails sur ce sujet tiennent au cadre de la a0 section, différons les, et achevons sur ce qui touche à la restauration financière, sujet de cette Ire notice. Je vais faire entrevoir que le mécanisme d'industrie combinée arrive naturellement et sans effort aux économies vainement rêvées.
i Sur la perception si au lieu de percevoir sur 6 millions de familles françaises on perçoit sur réunions ou phalanges rurales et urbaines d'environ i,8oo personnes (en moyen terme), les frais de perception qui s'élèvent aujourd'hui au-delà de 120 millions avec l'accessoire, iront à peine à 20 millions, tout en payant grassement les employés.
Il n'y aura plus de sommations, garnisaires, saisies chaque phalange paie son contingent en 4 termes, elle en prélève le montant sur ses produits annuels, avant la répartition des dividendes. La ire ligne des dépenses portées à l'inventaire est toujours celle de l'impôt fiscal, ensuite celle des dépenses provinciales et communales.
Le fisc n'a pas à craindre de non valeurs, parce qu toutes les phalanges sont assuranciées contre la grêle, l'incendie et autres fléaux.
2° Sur la guerre; 5° sur la marine militaire.
Dès la "année ces deux services éprouveront une réduction de deux tiers, sans lesion pour aucun fonctionnaire, car l'ordre combiné ne déplace aucun agent sans lui assurer un meilleurposte, en r apportde moitié en sus perd-il une place de 1,000 écus, on lui assure un sort qui lui vaudra 1 ,500 écus de son propre aveu, avec chances d'agrément et d'avancement qui sont bien restreintes aujourdhui. L'ordre combiné a pour cette indemnisation des moyens inconnus.
On peut donc estimer que l'économie sur les deux services, guerre et marine sera de 200 millions ajoutant les 100 épargnés sur la perception, c'est 300 d'autres branches, enfans trouvés etc. en donneront plus de cent millions total 400 millions fr.
Il restera donc à peine 800 millions de charges au fisc, et pourtaut il recevra deux milliards, tout en dégrévant les contribuables d'un tiers. Il aura un excédant de J ,200 millions par an qu'il pourra employer comme il suit 5oo millions de plus aux travaux publics
5oo millions de plus à l'amortissement;
200 millions à d autres services.
Remarquons de nouveau que je n'ai spéculé ici que sur le double produit, sur 14 milliards au lieu de 7 bien que l'académie et la décade augurent le quadruple. Quel paralléle avec l'état actuel du fisc il perçoit, en irritant et violentant les peuples 1,200 millions et dès la première année d'industrie combinée, il aura, tous services payés, r,2oo millions de surplus.
C'est assurément une perspective séduisante pour un gouvernement mais ce qui n'est pas moins engageant pour lui, c'est la garantie de combler de joie les contribuables s'enfaire aimer, tout en obtenant d'eux millions en sus des besoins actuels.
Un ex-ministre, M. François de Neuchâteau et son protégé St.-Lambert, auteur d'un catéchisme universel de morale, voulaient que le peuple payat les impôts avec joie. L'industrie combinée réalise leur voeu car le jour du paiement de l'impôt, le jour où chaque phalange dé* duira au tablean d'inventaire -telle somme pour l'impôt, sera un jour de grande joie populaire, époque où
chacun homme, femme ou enfant reçoit, apres l'inventaire clos, son compte de dépenses et bénéfices. Lucas voit sur le sien l'ensemble de ses dividendes s'élèver à 680 fr.; mais les avances qu'il a reçues en nourriture aux tables de 5e classe, en vêteraens et logement, s'élèvent à 40o fr. il restera en balance 280 fr. à lui remettre, moins un septième 4o fr. pour l'impôt; c'est donc 240 fr. qu'on lui compte.
Il ne songe pas à cet impôt de 40 fr., il ne le débourse pas au contraire il recoit 9,40 fr. comptant pour s'être bien diverti toute l'année car les dix-neuf vingtièmes des travaux combinés sont fort agréables, par les courtes séances par l'émulation cabalistique par la gaité d'une réunion amicale passionnée pour sa fonction et par la faculté de n'exercer dans chaque fonction qu'une parcelle pour laquelle on a opté.
Lucas est donc fort joyeux le jour ou il paie l'impôt unique et direct remplaçant toutes les subtilités fiscales de nos économistes qui ont l'art de faire payer au peuple 5o fois plus qu'aux gens riches car le riche qui boit du Médoc, du Chambertin à cent sous, ne paie pas plus d'octroi que le pauvre qui boit du Surêne ou du Languedoc valant 2 sous. Il en est de même des loteries qui ne pèsent que sur le peuple ou les gens malheureux car l'lomme aisé dont la fortune prospère, ne songe pas à jouer à la loterie il en voit le piège; mais la classe pauvre y est entrainée par le besoin et verse à la loterie 40 millions dont le gouvernement ne tire que 10 millions. Ce désordre un à peu diminué.
Le but à atteindre en politique fiscale n'est donc pas de diminuer les impôts, mais de fournir des ressources pour les payer, et sur tout ne pas adopter une assiette vexatoire, des méthodes qui écrasent le pauvre et allègent le riche comme il arrive des droits réunis, octrois, loteries, et sur tout du sel dont le paysan a besoin pour ses bestiaux et pour sa chétive cuisine.
Le riche n'a pas de bestiaux consommateurs de sel, et il en mange moins que jamais, depuis que les Français, autrefois gastronomes, ont adopté la cuisine anglaise; pâtisseries blaffardes à demi cuites, flots de beurre fondu en guise de sausse quartiers de beurre cru mêlés à des légumes échaudés c'est une caricature d'art culinaire, une cuisine de sauvages, une des mille duperies que nous a valu l'anglomanie.
J'ai posé en principe la nécessité de créer de nouvelles ressources en produit, et une nouvelle assiette de perception établie sur la masse et non sur l'individu toujours mécontent de débourser pour le fisc même lorsqu'il en a le moyen.
Qu'un homme paie dix mille francs d'impôt, il n'est pas à plaindre, c'est un preuve qu'il a environ i oo,ooo fr. de rente, car les capitalistes et ceux qui placent en fonds publics ne paient souvent pas un dixième du revenu au lieu du 5e qui est le taux commun. Ce n'est donc pas aux riches, c'est au peuple qu'il faut rendre l'impôt insensible il n'a pas de quoi y subvenir. 11 a vendu pour cinq francs de légumes de son jardin, il projette d'en acheter une chemise, et le pei cepteur vient lui enlever les 5 fr., comment ne pas maudire le gouvernement en pareil cas?
Tel est le vice radical de la perceptiou individuelle qui établit une guerre essentielle entre le prince et le peuple. Si une découverte fournit le moyen de changer cet odieux mécanisme, de rendre le monarque aimable au peuple tout en donnant au fisc 1,200 millions de superflu annuel, est-il de nouveauté plus digne de l'attention des minstres et des chambres ? Pour la réaliser, il suffira qu'un comité d'une douzaine de pairs et députés le veuille et la semaine suivante il aura la souscription nécessaire à fonder l'échantillon d'épréuve qui opèrera l'imitation universelle.
Je dis un comité parce qu'on ne convertit pas des masses. Le Français est ennemi de toute nouveauté utile, sa première opinion est de la proscrire comme il a fait des inventions de Papin, Fulton et Lebon. Des arrêts du parlement de Paris ont interdit comme poisons, la pomme de terre et le café. Le Francais n'admet la nouveauté qu'en colifichets, eu manches â l'imbécille et en systèmes de philosophie perturbatrice.
Rien pourtant n'est plus urgent que de prévenir le cataclysme de banqueroutes fiscales dont l'Europe est menacée, et dont l'Espagne va donner le signal elle pourra différer un ou deux ans encore. Les Cortès ieront des simagrées de loyauté, comme fit en 1789 l'assemblée constituante elle déclara « traître à la patrie quiconque pro» noncerait le nom infame de banqueroute » on n'en fit pas moins trois ans plus tard, double banqueroute, celle clu tiers consolidé et celle des assignats.
Pareil orage menace l'Europe entiere aucun ministère ne voudra de l'économie, par la raison qu'aucun n'en a voulu les emprunts iront croissant et dès que l'Espagne, qui est la puissance la plus obérée, la plus incapable de mettre ses recettes au niveau de ses charges aura franchi le pas de consolidation de moitié tout suivra l'impulsion tout fera chorus de eonsolidation puis la morale selon son usage, viendra chanter le progrés sublime et le vol rapide vers la perfectibilité de civilisation perfectible.
Il est pressant de conjurer l'orage, il sera dissipé sous 3 mois si une douzaine de personnages veulent toutes les dettes fiscales, même les plus douteuses, celles d'Espagne, Grèce Haïti seront pleinement garanties. Expliquons la marche à suivre par le comité.
Il ne doit pas douter de son influence sur la France car on a vu, il y a deux ans, un comité de i5 députés à la tête duquel étaient MM. Odillon Barrot et de Tracy, projeter une entreprise qui supposait l'espoir d'obtenir 5o millions de souscriptions.
Ces messieurs voulaient fonder 85 fermes modèles, une dans chaque province à les estimer 600,000 fr. pièce, il eût fallu un capital de 5o millions projet gigantèsque Avec le centième de cette somme, avec un demi million l'on peut fonder le noyau de réforme industrielle et unité d'action, qui s'étendra subitement au globe entier, par la double amorce de quadruple produit et travail attrayant.
Tl suffirait donc au comité d'une souscription d'un demi million il peut bien l'espérer puisqu'un autre comité de députés espérait 5o millions.
Mais comme les Francais sont antipathiques des nouveautés utiles, il sera peut-être à propos de leur présenter celle-ci en concurrence avec les méthodes actuelles, proposer une souscription de 3 millions pour fonder 5 colonies internes deux selon les meilleures méthodes connues ou à connaître par concours, et une selon la méthode de combinaison invoquée par l'académie des sciences et la décade philosophique, et sur laquelle un seul inventeur a répondu à l'appel, en donnant le procédé d'unité d'action, la distribution en échelles ou séries de groupes, fonctionnant en séances courtes et variées, associant toutes les inégalités, et opérant dès le plus bas âge l'éclosion des instincts en industrie.
Le montant de la souscription serait déposé provisoirement à la banque de France et les fonds seraient employés en proportion suivante après le concours i,2oo,00o fr. au plan préféré par les juges.
800,000 fr. au plan, admis en 2 rang.
600,000 fr. au plan d'industrie combinée attrayante. 5oo,ooo fr. en fonds de réserve.
5o,ooo fr. en prix et accessit pour les concurrens. 5o,ooo fr. pour frais de bureau, plans, voyages. 40,000 fr. pour le journal des 3 colonies.
Moyennant cette épreuve trinaire les détracteurs n'auront pas de prise il leur restera assez de 2 chances pour déployer leur génie contre la petite colonie qu'on pourra commencer d'emblée, parce qu'elle n'est pas sujette au concours, étant l'écart absolu de toutes les méthodes connues.
J'ai signalé l'erreur générale qui entraîne à demander la diminution d'impûts; j'ai prouvé qu'il faut spéculer sur la nouvelle ressource d'un double produit qui satisfera en triple sens le gouvernement et le peuple. Le gouvernement 1 ° par un surcroît annuel de i,2oo millions de recettes tous services payés 2° par une voie de perception insensible qui lui conciliera l'affection des peuples; 5° par la sécurité personnelle et dispense de surveillance, calme des villes et retour des ouvriers pauvres aux campagnes, aux phalanges rurales où ils vivront très heureux, à peu de frais.
Le peuple, i°par l'industrie attrayante applicable aux 19/20 des fonctions, moyennant fusion des cultures et fabriques en grande échelle 2° par le poids insensible de l'impôt réduit d'un tiers malgré l'accroissement du chiffre, et perçu sans déboursé 3° par la suppression des branches odieuses, droits réunis, sels, etc.
Tel est le caractère du progrès réel il doit satisfaire les deux parties. Il reste à examiner si j'ai découvert le moyen d'établir un si bel ordre, de l'étendre à toutes les, branches de progrès désirable de l'organiser sans délai sans dépense hasardée, sans froissement, par adhésion spontanée que décidera l'aspect du mécanisme d'industrie attrayante appliqué à 3oo enfans.
Pour acheminer à cette théorie il convient de donner un cliapitre sur le progrès à rebours qui est le trophée politique du 19e siècle.
CHAP. III. Le progrès à rebours.
Et le demi remède à la pénurie fscale.
UN DEMI REMÈDE. Et pour qui, plaisant médeein? où trouverez-vous des malades qui veuillent n'être guéris qu'à demi? EhJ je n'en rencontre que de cette espèce tous après la lecture des chap. 1 et 11 contenant la perspective du plein remède, vont s'écrier ÇA SERAIT TROP BEAU C'est impossible. Tel est le refrein de tous les civilisés à qui je fais entrevoir les résultats de l'industrie combinée attrayante.
Il faut donc leur indiquer le demi remède puisque le plein les éblouit, les effarouche; ils auront l'option. Possesseur de la théorie entière des destinées, je puis décrire, en échelle sociale quinze phases de progrès réel sur lesquelles on choisira la plus basse et la plus haute sont les plus faciles à organiser; il convient donc de parler de la plus basse, dont les tableaux très bourgeois n'offusqueront pas les amans de la médiocrité et de la philosophie. Ce sujet m'oblige à donner des notions certaines sur le progrès et la rétrogradation que tous nos écrivains confondent, faute d'une boussole pour s'orienter en carrière sociale.
L'opinion doit être fatiguée du charivari de progrès et de vol sublime dont retentissent les journaux et les écrits politiques et moraux. N'y aurait-il pas quelque ruse cachée sous ce jargon de progrès? On sait déjà, par expérience, que c'est la montagne qui enfante une souris, et que nos prodiges industriels accroissent la misère des industrieux. Vingt-deux millions de Français n'ont que six sous et demi par jour, honteux résultat de notre industrie morcelée qui est la méthode contre nature, la méthode répugnante.
Les économistes incapables d'invention ont adopté pour base de système tous les vices de nature brute. Réunion la plus petite, la plus anti-économique. Population.illimitée, débordant le produit.
Fausse concurrence et réduction du salaire.
Intérêt individuel en lutte avec le collectif.
Commerce arbitra're et progrès en fourberie.
Privation du travail et du nécessaire.
On citerait une litanie de ces vices originels qui naissent de l'industrie brute, morcelée, incohérente. Quatre sciences, dites économisme, moralisme, politique, métaphysique vivent de ce chaos industriel dont elles font l'éloge, et qu'elles nous donnent pour destinée ulterieure immuable.
Cependant l'esprit humain pressent qu'il y a quelque voie d'amélioration à découvrir, quelque issue de ce labyrinthe social; en effet, il y a quatre sciences encore intactes qui pouvaient acheminer à un meilleur sort; je les indique en regard des 4 fausses.
MORALISME.-Analyse de la civilisation.
POLITIQUE.—Théorie des garanties réelles.
ECONOMISME. Des approximations sociétaires. MÉTAPHYSIQUE.—Analyse et synthèse de l'attraction. Les quatre sciences fausses entravent et ridiculisent toute étude des quatre sciences intactes dont elles n'ont pas voulu s'occuper; par exemple en économisme réel, ou combinaison des forces et moyens, il fallait rechercher le procédé pour associer, par actions, des masses de 3 à 400 familles agricoles, et en obtenir le quadruple produit auguré dès l'an 1804.
Qu'ont fait les coteries philosophiques ? elles ont décrédité et déshonoré l'esprit sociétaire, en applicant cenom à toutes les intrigues malfaisantes; à l'agiotage, aux cabales électorales, aux réunions clubiques, aux soulèvemens d'ouvriers.
En résultat, ce mot d'association est si prostitué et si compromis, qu'il est devenu synonime de rébellion on ne peut plus en faire usage, et après l'avoir employé dans mon traité de 1822, je suis obligé d'y renoncer, de le remplacer par le mot COMBINAISON. Ainsi notre siècle qui se vante d'esprit positif est, au contraire, le siècle des illusions oratoires, se payant de mots au lieu de choses principalement en matière de progrès où il est plaisamment mystifié par les rétrogradateurs, dont je vais signaler l'impéritié et la perfidie.
Des sectes nouvelles s'élèvent chaque année, chacune d'elles s'écrie « c'est nous qui déployons la bannière du « progrès, c'est nous qui sauverons le peuple par les « méthodes nouvelles du positivisme, et du rationalisme, « par les torrens de lumière que répandl'auguste philo« sophie moderne, » puis si vous essayez de leur orviétan, le peuple sera plus misérable. Ils ne savent aucune route de progrès réel; ce sont dit l'évangile, des aveugles qui cotedccisent des aveugles.
Le monde languirait dans cet état de cécité tant qu'il refuserait d'étudier les 4 sciences exactes, auxquelles nos philosophes ont substitué leurs 4 scieuces dites incertaines, qui bientot recevront le nom plus régulier de sciences TROMPEUSES quadrille de charlataneries philosophiques, gimblettes scolastiques des siècles ténébreux, folies d'enfance du génie social.
Pour sortir de cet océan d'erreurs, faisons usage d'un tableau de phases il servira de boussole pour s'orienter dans le labyrinthe nommé civilisation perfetible. Toute société à ses phases d'accroissement et décroissement, comme la vie humaine où l'on distingue 4 phases un apogée et 2 transitions. Par exemple une pleine carrière de civilisé comprend sept douzaines d'années, 84 ans, la carrière d'un harmonien en comportera douze douzaines, 144 ans prenons pour modèle de division une carrière de civilisé en 7 ages.
Suivons le même ordre en analyse de la civilisation assiguons des caractères à chacune de ses phases. PHASES DE LA CIVILISATION.
Caractères successifs de chaque phase. Germe ou transit asc La théocratie absollutiste. (St. Simonisme). Le Monopole absolu. (Principé de Monaco) et autres caractères oppressifs semi-harbares
ENFANCE ou le PHASE asc. Mariage exclusif, et droits civils de l'épouse féodalité nobiliaire Grands vassaux fédères, Illusions chevaleresques.
ADOLESCENCE ou IIe PHASE ASC Privilèges communaux
culture des sciences etarts, affranchissement des esclaves. Système représentatif. Illusions en libertè,
APOGÉE OU PLÉNITUDE Art nautique, chimie expérimentale, défrichemens et déboisemens sans excès. Activité des sources, température équilibrée.
MATURITIÈ, OU PH ASE IIIe ET DESC Anarchie mercantile, fiscalité, emprunts abusifs, avenir dévoré, température dégradée, illusions économiques.
CADUCITÉ OU PHASE IV ET DESC Monts de piété ruraux, demi-bagnes agricoles ou cultnrc disciplinaire; féodalité insduste, olygarchie de monopole. Illusions en association. Décrépitude ou Transit: desc: Réforme commerciale par solidarités et garanties, réforme architectonique, restauration climatérique, etc
Que de démentis cette échelle donne aux champions du taux progrès on y voit dès la Ie ligue que ces régénérateurs, après nous avoir presque.ramenés à la barbarie en 1794, par un régime qji était ambigu de barbarie, ont voulu depuis le nouveau siècle nous y ramener par d'autres voies, par l'abolition de la propriété que prêchait la secte Owen, et par le monopole de la propriété, la main morte universelle que proposaient les St. Simoniens, théocrates absolutistes.
Ces 2 sectes faisaient rétrograder de 4 échelons le mécanisme civilisé qui est à sa 3e phase; elles le ramenaient à l'échelon de transition ascendante, qui est contigu à la barbarie dont il fait partie, car tout échelon ambigu tient à 2 périodes sociales dont il forme le lien. Les 2 réformes commerciale et architectonique seraient issues partielles de civilisation, caractères de la société supérieure, ditte garanties équilibrées.
Ainsi la pauvre civilisation ne sait pas où ses guides la conduisent, ils la font marcher à reculons en lui chantant le progrés le progrés. Si les moralistes eussent fait leur devoir, rempli leur tâche primordiale qui est l'analyse de la civilisation, les 2 sectes Owen et St. Simou n'auraient pas même pu entrer en scène chacun aurait su leur dire, vous prêchez la rétrogradation, l'attaque de la propriété, il faut au contraire lui donner les nombreuses garanties qui lui manquent.
On voit, au tableau des phases, que la I- et la IVe coïncident en un caractère de genre qui est la féodalité ainsi la civilisation doit, selon la loi du contact des extrêmes, lier sa fin avec son commencement par des ca-
ractères homogènes, par deux féodalités celle de IVe phase différera beaucoup de celle de Ire phase. Mais que penser de nos progresseurs qui déclament contre la féodalité c'est elle qui serait voie de progrès, ressort d'ascension en 4 phase voilà des savans bien clairvoyans sur les élémens de progrès ils condamnent la féodalité et le monopole deux échelons d'élévation en 4e phase où l'on sait utiliser ces leviers. Revenons au tableau page 30.
On peut y remarquer que le système réprésentatif regardé aujourd'hui comme voie de progrès, ne l'est qu'en 2e phase je le prouverai plus loin.
Ce tableau rectifie au simple coup d'oeil des erreurs sur les différentes civilisations; la Chine n'est pas civilisée, parce que le mariage n'y est pas monogame l'épouse recluse n'y jouit pas de droits civils le monarque y donne légalement l'exemple de la pol3,gamie. La société chinoise est un mixte des trois périodes civilisée, barbare et patriarcale dont elle amalgame divers caractères il faut savoir classer les caractères et phases de chaque période sociale, pour discerner en quels détails elle progresse ou rétrograde.
A défaut de cette connaissance tous les verbiages de progrès ne sont que charlatanisme et souvent grossière ignorance. Par exemple
Dans l'antiquité tant pronée, Sparte était un ambigu de Barbarie surtout par le massacre périodique des Ilotes Athènes était une 2e phase incomplette ambigue car elle avait des esclaves qu'elle se faisait un jeu d'immoler par l'horrible supplice du pal. Athènes avait des courtisanes légalisées, des épouses en demi réclusion des orgies galantes à Delphes et Corinthe c'était un reste des moeurs dissolues des barbares.
Athènes et Sparte étaient donc deux sociétés métisses, deux civilisations l'une de Il- faussée, l'autre de demi phase engrenant toutes deux dans la barbarie dont Sparte surtout avait des caractères si nombreux qu'elle n'est pas même première phase, mais demi phase, ambigu de même rang que les St. Simoniens.
Nos politiques ne savent pas faire ces classemens de pliases encore moins ceux de périodes
ire dite Eden 2e sauvagerie 3e patriarchat
4e barbare; 5e civilisation; et en périodes à naître 6e garantisme ou demi combinaison
7 sociantisme ou pleine combinaison simple;
8° harmonisme ou pleine combinaison composée. Les politiques, au lieu de porter en avant leurs regards, au lieu d'explorer le monde avenir, déterminer le mécanisme des sociétés non encore écloses, ne s'occupent que du passé on peut les comparer à un homme qui monte à rebours sur une échelle, et qui parvenu au 5° échelon, s'arrête et s'écrie quelle élévatoon, quel vol sublime je prends je vois au dessous de moi tels et tels on lui dirait tu n'es pas au but, fais un demi tour, tu as encore trois échelons à monter pour atteindre tel objet que tu vas chercher.
Voilà l'erreur de nos sophistes, vantant leur progrès en échelle sociale sans doute, nous sommes plus haut que les barbares et sauvages, mais nous ne sommes pas arrivés au but, bonheur social, richesse graduée, unité universelle, vertu lucrative etc. Il faut avancer en phases et periodes cesser de fouiller dans le passé où on ne trouvera aucun levier de progrès.
Athènes et Rome sont exaltées chez nous, parce qu'elles ont eu des lueurs de gouvernement représentatif, chimère favorite des philosophes; mais il n'est pas voie de progrès réel. Il est utile dans certains petits états ou dans des sociétés naissantes, comme celles d'Amérique mais dans celles qui ont de grandes armées et d'enormes impôts, il est plus dangereux qu'utile c'est un péjoratif qui conduit par des agitatious violentes au despotisme. On a dit, avec raison « yue c'est un moyen de faire payer à une nation le prix de la corruption de ses représentans, » ceux d'Angletterre ne s'en cachent pas. 1 el député anglais dit à ses commettans « Je vous ai achetés cher, il faut que je vous vende cher.» Tel ministre (Walpole) dit « J'ai en portefeuille le tarif de toutes les probités du parlement. »
Quel bien, quel progrès peut-on attendre d'un système gangrené comme le représentatif? C'est une jolie illusion de liberté, aussi est-elle caractère dc la phase d'adolescence de civilisation mais cette société étant parvenue aujourd'hui à sa troisième phase, très dégradée et vermoulue, phase de brigandages transcendans elle ne progresse qu en perversité quand elle emprunte des caractères de deuxième phase c'est imiter l'homme de 60 ans qui veut mener le train de vie des jeunes gens de 2a ans il court à sa perte.
Qu'on en juge par la France et l'Europe, depuis 1789 est il de fléau politique ou moral que le système repréa débuté en France par dévorer huit milliards en banqueroutes et confiscations, renverser les trones et les autels, liguer les peuples contre les rois et les rois contre les peuples, couvrir un empire d'échafauds exterminer une génération.
Ce régime est donc une chimère dévastatrice quoique spécieuse elle met en scène quelques beaux esprits, elle flatte l'orgueil de la classe bourgeoise par un simulacre de liberté par des élections bornées à quelques privilégiés, et asservies ou à l'argent ou au pouvoir. En Angleterre, une élection coûte à Félu 600 et 800,000 fr., au diné électoral il faut deux guinées sous la serviette de chaque électeur, puis des cabarets ouverts au peuple avec l'écriteau ici on boit pour tel candidat. L'intrigue, en France prend d'autres formes et n'y est pas moins scandaleuse, c'est un vrai c10aque de vices que le système électoral en civilisation avancée.
Quel est donc le fruit réel qu'on en a tiré ? On l'ignore, je puis seul le faire connaître.
Par excès de calamités, il npus a conduits non pas au bien, mais à la porte du bien a force d'emprunts à usure, de dilapidations, d'agiotage, de confiscations, il a crée la noblesse batarde des gens à portefeuille, traitans, agioteurs qui éclipsent la noblesse de race et sont plus puissans qu'elle dans le mouvement administratif.
Ces capitalistes pouvaient faire un opération ingénieuse, la féodalité mercantile ou usure fédérale qui les aurait placés au timon des affaires en subordonnant tout aux convenances de leur monopole.
Par suite de cette innovation, l'ordre civilisé aurait subi de grands changemens, très pacifiques il se serait élevé de sa 3e phase à la 4e dont je vais parler, et qui sans être heureuse, eût été un progrès fort utile, parcequ'elle achemine bien vite à la phase d'ambigu ou transition descendante. Elle a de plus la propriété précieuse de culture coincidente concert des fermes d'asile pour soutenir, boiser et rechausser les pentes ranimer les sources, prévenir les intempéries.
Mais la troisième phase est une impasse politique, un vrai cu-de-sac un égout d'immobilisme, de dépravation, de vandalisme agricole commercial et fiscal; il
suftirait de la dégradation climatérique de la ruine des forêts, pentes et sources pour prouver que la civilisation de 3e phase est un état de démence industrielle et de travail contre nature.
Résumons ici les gaucheries des philosophes en croyant secourir le peuple par les révolutions, ils ont abouti à favoriser exclusivement la classe des sangsues du peuple, des agioteurs qui sont l'élément d'ascension en IV phase. Mais cette classe une fois créée, intronisée, il eût fallu lui indiquer son but régulariser sa tendance naturelle à la féodalité mercantile. C'est à quoi n'ont pas sougé les philosophes ils n'ont pas su la diriger, lui ouvrir l'entrée en 4e phase lui indiquer les voies d'organisation, les énormes bénéfices, le grand coup d'oligarchie bauquière.
En conséquence les capitalistes restent dans l'inaction, ignorant la brillante carrière qui leur est ouverte. Ils compromettent à des jeux dangereux sur les fonds publics, leur fortune qu'ils pourraient employer à des coups de filet surs, brillans utiles, honorables. C'est ainsi que la mal-encontreuse philosophie après avoir crée fortuitement et involontairement le ressort du progrès réel ou ascension en 4. phase civilisée, après nous avoir conduits par hasard à la porte de cette 4e phase nous y laisse en panne sans savoir entrouver la clé. Qu'elle a bonne grace après cela de nous chanter le progrès Nos progrès réels ou ascensions déphasé en phase ont été dus aux sciences fixes, aux arts, a l'instinct, au hasard, et jamais à la philosophie.
Maintenant ces philosophes qui me disent si bête qui dans leurs feuilletons et revues font de moi une archibète pire que l'âne de Balaam comprendront-ils qu'avec ma bêtise j'ai su pénétrer une science neuve qu'ils jugeaient impénétrable celle du mouvement social ou échelle des destinées; le détail de ses échelons, périodes, phases caractères, etc. ? fâcheux incident pour les quatre sirenes dites sciences incertaines Ce sera donc une bête qui renversera leur colosse de bel esprit, leur tour de Babel, honteux amas d'un million de volumes et controverses dont l'ordre civilisé n'a tiré d'autre fruit qu'un progrès à rebours, qu'un engouffrement dans les ténèbres l'indigence, les mauvaises moeurs, les fausses libertés et les révolutions.
CHAP. IV. Civilisation de 4e phase. Banques rurales, fermes d'asile.
Trève de critique. Je me convertis dans ce chapitre je deviens civilisé, ortodoxe marchant dans le sens de l'auguste philosophie moderne qui ordonne de croire aveuglément que l'état civilisé est destinée du genre humain et que
hors de la civilisation point de salut social. Sur ec point la philosophie est aussi exclusive que l'église romaine, n'importe, j'admets cette condition, et je vais traiter du progrès qu'on peut faire sans sortir des limites de la civilisation, mais en avançant dans le cadre de cette société; car je ne veux pas me rallier aux stationnaires encore moins à ceux qui veulent progresser à reculons, comme les sectesOwen et St. Simon abolissant la propriété.
Je veux suivre la bannière du progrès en avant. J'oine qu'on a trop long-temps stationné et croupi dans pa 3e phase devenue turbulente, désastreuse, volcanique, destructive des forêts, des pentes et sources, et de la température bénigne; j'opine qu'il faut s'élever à la 4e phase, légèrement engrenée avec la société des garanties solidaires, dont nous empruntons déjà quelques caractères, tels que régime des monnaies, assurances, caisses d'épargne, retenues de vétérance, etc. (Nouv. Monde Jnd. 485) tous ces caractèrès sont ultra-civilisés, engrenages en 6e période sociale on y en ajoutera quelques autres.
J'ai proposé pour en finir sur les controverses de progrès 5 colonies internes dont une d'industrie attrayante applicable à 300 enfans; mais cettè troisième colonie n'est pas un problème à mettre au concours, parce qu'elle dévie du cadre de civilisation, le sujet s'écarte de la sphèrè du monde savant il ne pourra concourir que sur les deux autres colonies. Je prends part à la lutte et je propose, sous le titre de ferme d'asile, une colonie de civilisation élevée en 4e phase engrenée, renforçée en caractères de garantisme.
Moyennant cette fondation l'on pourra faire en France la conquête industrielle d'Alger, amener les Maures, les Bedouins, les Kabails aux mœurs policées, au mécanisme civilisé de 4e phase et les rendre si traitables qu'au lieu de trente mille hommes employés à les contenir; il suffira de trois mille pour la police. Vous qui proposez d'envoyer cent mille colons français en Algérie, méditez sur cette facile entreprise qui rendra les Algériens plus civilisés que ne sont aujourd'hui les Français car notre civilisation n'est qu'en 5e phase, refusée par les Algériens et autres barbares qui accepteront la 4e engrenée: ils seront dans ce cas plus civilisés que nous ne le sommes.
Les nègres esclaves adhéreront de même à la 4e phase engrenée; et comme cette-phase n'est pas sujette à l'indigence, l'Angleterre sera di censée de payer 500 millions pour affranchir un million de nègres, et 200 millions de secours annuel à ses indigens qui pullulent malgré cette gigantesque aumone.
Voilà un défi que la philosophie ne pourrait refuser sans se condamner elle-même. J'offre de civiliser les barbares les plus grossiers, sans employer d'autres ressorts que ceux admis par la philosophie. Elle dit, sans cesse, que la civilisation est PERFECTIBLE; il y reste donc beaucoup à faire il est donc des dispositions à inventer, à employer, sans sortir du cercle des élémens de civilisation!
Est-il un politique assez osé pour se flatter d'amener, sans violence, les barbares à l'adoption de mœurs plus policées que les nôtres, d'une civilisation plus élevée que la nôtre qui n'est qu'à sa troisième phase ? Répondez, apôtres de progrès et de perfectibilité, quelqu'un de vous osera-t-il se charger de cette tâche? Moi je la sollicite comme faveur, tant je suis certain de la remplir, et d'élever votre civilisation perfectible à cette perlectibilité que vous augurez sans en connaître les routes.
Passons au moyen d'exécution. Il faut louer à long terme, avec faculté d'achat sous 3 ans
Une surface de 3oo hectares, en terre à jardin et légumes, la colonie civilisée de 4e phase devra négliger les céréales elles ralentiraient ses opérations. L'on en admettra à peine 20 hectares pour variante de fonctions, amusement instructif.
Son personnel sera de 800, en assortiment gradué d'âges et sexes à 600 elle faiblirait en diverses opérations elle vaudrait mieux à i,ooo qu'à 800. Si elle est adoptée en deuxième degré par le comité juge, elle aura déjà 800,000 fr. pour louer son terrain et faire ses préparatifs. Dès qu'elle aura mis la main à l'oeuvre elle trouvera, en sus des 800,000 fr., plus d'actionnaires qu'elle n'en voudra parce qu'on verra que son bénéfice va reposer sur des méthodes plus sûres que celles des économistes morceleurs et griveleurs.
On la placera à portée de Paris; à 3 lieues au moins, 6 lieues an plus, afin d'éviter divers inconvéniens, comme celui de proximité qui l'exposerait à être, le dimanche, envahie par 3o,ooo curieux et celui d'éloignement qui lui oterait le débouché de ses grandes récoltes en jardinage. Elle en aura assez le débit par les curieux payans; mais pour se ménager deux marchés au lieu d'un, il faudra qu'elle soit assez rapprochée de Paris pour y conduire de nuit, en char suspendu, les excédans de légumes récoltés.
La colonie sera banquiere à la manière des Monts-depiété eUe prêtera les petites sommes sur dépôt de garantie, mais à un prix et une estimation moins onéreuse. Sa banque devra être pour elle un titre moral, un crocen-jambe aux petits usuriers qui écorchent le client. Elle sera ferme contre-modèle, opérant en sens contraire des modèles passifs, Grignon, Roville, St. Jouan, Coetbo, etc. elle mettra tout le voisinage en progrès actif, soit par les avances à 6 p. cent. aux petits propriétaires, soit par l'enrôlement de la classe pauvre à l'industrie combinée qui, disposée en séances courtes et demi courtes, sera déjà si agréable que beaucoup de familles moyennes demanderont la réunion au bout de deux mois, et offriront leurs terres contre actions.
Les fermes modèles sont un enseignement très illusoire elles étalent deux voies d'amélioration, la richesse et l'agronomie, sans donner au cultivateur les moyens d'imiter le bien, au moins en partie.
10 Larichesse: tout paysan sait fort bien qu'il faudrait
avoir des bestiaux de belle race, les nourrir de bon fourrage, dans des écuries bien saines, les garantir de l'épizootie par une bonne tenue mais il n'a pas de capitaux pour organiser ce bel ordre; il a sa pauvre cabane avec mauvaise écurie, mauvaise cave, mauvais grenier; votre ferme modèle ne lui avance pas de fonds pour organiser le bien qu'elle prêche on ne peut fournir des capitaux aux paysans qu'en trouvant l'art de les associer par masses nombreuses qui auront plein crédit parcequ'elles seront assuranciées, et produiront 4 fois plus que les ménages incohérens.
2° L'agronomie Un villageois n'a pas le temps de se mettre à l'étude, pas d'argentpour acheter les traités des agronomes; il ne sait peut-être pas lire d'ailleurs il a l'esprit rétif aux innovations: ces obstacles disparaissent dans une grande réunion de 1800 personnes, où la régence composée des plus influens par leur instruction, prononce sur les améliorations à essayer.
Au reste pourquoi le paysan s'adonnerait-il à améliorer, quand il est assuré de vendre les mauvaises denrées aussi bien que les bonnes ? Paris en donne la.preuv e un boulanger qui emploie de mauvaises farines, qui néglige le four, les apprêts, qui donne du pain cartonneux, charbonné, à demi salé, aqueux etc a autant de débit et vend au même prix que celui qui emploie de bonne farine, qui soigne la cuisson et les apprêts, qui met plus de sel et moins d'eau que son voisin.
Il en est de toutes denrées comme de la farine: on vend à Paris de mauvaises pommes de terre amères ou pierreuses, au même prix que les bonnes; dès lors pourquoi le paysan donnerait-il du temps et des soins a rafliner ses cultures? On aura de bonnes denrées quand tous les consommateurs riches ou pauvres seront connaisseurs et exigeans sur la qualité. Il faut que l'humanité devienne gastronome, avant de devenir agronome; or dans l'état civilisé qui travestit et fausse tout le jeu des passions, la gastronomie ne porte qu'au mal, pareequ'elle n'est ni greffée ni équilibrés à double contrepoids, comme doit l'être toute passion en libre essor ( voir la notice IVO)
En conséquence, l'ordre civilisé fait Intervenir la mo- raie douce et pure qui enseigne aux consommateurs l'xrt de n'avoir point de passions, point de goîits, manger indifféremment tout ce qu'on leursert, aimera s'ennuyer,
réprimer ses passions à table comme ailleurs, obéir à la morale anglaise, avaler du beurre fondu en guise de sauce, pour être au genre anglais, qui vient de l'anglais, et respecter la morale du commerce qui veut que tout se vende, et que tout se mange.
Au résumé s'il est nécessaire d'introduire dans nos cultures l'abondance de capitaux, les lumières agronomiques et la gastronomie critique, ce n'est pas des fermes modèles qu'on obtiendra ce triple levier, c'est dans l'industrie combinée qu'on le trouvera, ainsi que l'unité d'action, source du quadruple produit.
J'ai dit qu'il suffirait au comité fondateur, du lot de 800,00o fr. (voir page 26) pour la colonie d'asile au personnel de 800 quelle sera sa politique spéculative sur le bien-être des colons? Voudra-t-elie, comme aux colonies Hollandaises de Van den Bosch nourrir les hommes à 67 fr. par an, moins de 4 sous parjour? seraitce les indemniser de la perte des droits naturels chasse, pêche, cueilletle, pâture, liberté, et autres dont jouit le sauvage? Il faut rappeler à ce sujet que l'industrie combinée produit au moines le quadruple de la notre, par le seul avantage de distribution opportune, utilisant les femmes et enfans, et par suite les hommes à tel point que le produit estimé aujourd'hui.
homme, 5; femme, i; enfant, 1. « total 7
serait, homme, 12; femme, 9; enfant, 7. « total 28 Progrès 21, quadruple auguré par l'académie.
En admettant que la colonie de 4e phase, la ferme d'asile donne seulement moitié de cet accroissement de 21, ce sera 10 1|2 ajoutés à 7, en total 17 1|2, différence de 2 à 5.
Et puisque le revenu moyen des français est de onze sous par jour, oisifs compris la colonie dégagée d'oisifs aurait en méthode morcelée 12 sous; elle aura donc en méthode combinée 5o sous par individu, d'aprés l'accroissement en rapport de 2 à 5.
Et si on y introduisait le régime attrayant qui, par la célérité et la dextérité de l'ouvrier, double le produit de régime non attrayant, le revenu journalier de 3o sous serait porté à 60 sous mais comme l'attraction dans cette colonie imparfaite n'aura que moitié de l'intensité possible, elle n élèvera le revenu de 50 sous qu'à moitié en sus, à 45 sous, frais de gestion et impôt prélevés. De laquelle somme, déduisant l'intérêt des capitaux
à 8 pour cent, et tablant sur l'inégalité de répartition, sur les fortes parts dues aux ouvriers directeurs, il restera au moins 3o sous par jour aux 400 colons de classe populaire ou 3e, dite prolétaire.
Sur 3o sous répartis en 40 au père, 55 à la mère, et 23 aux 5 enfans, si l'on affecte 216 au vêtement et logement, 316 à la nourriture et 116 à la caisse d'épargne, ils vivront magnifiquement en régime combiné: je dis magnifiquement pour le peuple il n'exige pas un festin de truffes et d'ortolans, mais il veut les comestibles de son ressort, pain, bouillon, viande, légumes, fromage, laitage, et vin en bonne qualité c'est le premier emploi qu'il veut faire de sa souveraineté être bien nourri.
Si cette clause n'est pas remplie, toute souveraineté est illusoire pour lui. Qu'on donne à de pauvres hères le droit électoral, ils iront vendre leur vote à 5 francs par tête, et au sortir de l'élection faire un bon repas chez le traiteur. La bonne nourriture est donc la première branche de souveraineté voulue par le peuple sans celle-là toute autre lui est insipide. Mais nos régénérateurs soidisant amis du peuple, lui donnent tout ce qu'il ne veut pas, et rien de ce qu'il veut.
Avec la bonne nourriture, il veut des plaisirs, une existence agréable; panem et circenscs disait le peuple de Rome quand il se mut4"lait et s'ennuyait d'une souveraineté sans pain. Or si l'on peut rendre ses travaux attravans, la vie sera pour lui un sentier de fleurs, pourvu qu'il soit bien nourri. Insistons donc sur l'excellence des comestibles, car la 4e notice traitera des travaux attrayans, et l'on jugera à quel degré ce mécanisme peut être applicable à la ferme d'asile.
Il faut en comestibles, pour le peuple comme pour les grands, bortne qualité, variété et graduation. Ces 3 conditions manquent dans tout ménage de famille, même dans ceux des rois. On ne peut avoir la bonne qualité dans une grande réunion, qu'en échappant aux fraudes, grivelages et collusions des cosaques industriels nommés marchands et régisseurs; il faut pour s'en garantir que le masse des consommateurs soit elle même surveillante des achats et livraisons que les marchés soient passés publiquement, que les inspecteurs ne soient pas à poste fixe, mais variable, choisis spécialement pour chaque objet, selon Jeur capacité.
Une condition bien ignorée en civilisation, c'est la
coïncidence d'intérêts. Prenons pour exemple un mets populaire, le pot au feu, soupe et bouilli.
Si la colonie n'était que de 80 familles, 400 personnes, elles serait obligée d'acheter chez le boucher; mais à 800 elle peut avoir sa boucherie, abattre un bœuf d'un millier pesant: c'est 8oo.liv. de vendable elle en consommera la majeure partie en 2 jours, et vendra le reste aux voisins, car elle sera connue pour n'acheter que de honnes qualités en voici la raison.
Les 5 classes de la colonie, ioo de le, 200 de II°, 400 de IIIe, ( je ne compte pas ici les 100 petits enfans), ont toutes trois intérêt à ce que le boeuf acheté soit de bonne qualité, car elles se le partageront sans doute la classe pauvre ne consommera pas les morceaux de choix, filet et autres mais les portions allouées aux tables de 3e classe seront bonnes si la bête est bonne et si elle est de mauvaise qualité les morceaux fins alloués aux tables de le classe, pécheront par dureté, aridité etc Il conviendra donc au riches comme aux pauvres que l'achat des bestiaux de consommation soit en bonne qualité il y aura sur ce point, coïncidence d'intérêts entre les 3 classes, fraternité RÉELLE et non pas REVEE, comme celle de nos traités de morale.
Passant du bœuf au bouillon, nous retrouverons cette coïncidence d'intérêts; le bouillon des pauvres sera moins fin n'aura pas de volailles, mais il pourra être fort bon s'il est fait par des personnes qui y mettent de l'amourpropre, des rivalités émulatives. En cuisine combinée, on ne voit pas, un seul individu se charger de tout, comme parmi nous; il y a un groupe de bouillonnistes dont quelques uns ne soignent à la cuisine que cette branche; ils out leurs partisans et leurs critiques, et il résulte de ces rivalités que le bouillon et le bouilli sont excellens. C'est un talent des plus rares que ces deux préparations. Mais chez nous le pot au feu de 800 personnes, 160 familles, est confié à 6o femmes dont i5o sont incapables, gâtent bouillon et bouilli, et y mêlent du vermichel pour cacher la mauvaise qualité du bouillon.
Si je parlais du pain je prouverais que la coïncidence d'intérêts, la fraternité règne de même, et qu'il convient aux riches que les pauvres aient de très bon pain, quoiqu'en farine de plus bas prix que celles des tables de première classe. Il faudrait pour expliquer cette unité de vues décrire une série de boulangeries, subdivisée en
divers groupes, tellement rivalisés qu'aucun d'eux ne veut, ni accepter des matériaux de mauvaise qualité, ni manquer d'avancement motivé par des éloges de partisans, sur sa fabrication.
Chez nous où les intérêts ne sont pas coïncidens et où le travail de boulangerie ou autre est tout mercenaire et trompeur, le peuple ne peut manquer d'avoir de mauvaises farines, souvent mêlées de graviers et saletés, et préparées avec négligence et indifiérence.
Le peuple d'une ferme d'asile quoique borné à peu de mets, jouira d'une variété conatante il ne sera pas réduit comme le soldat civilisé à manger 365 fois par an soupe et bouilli de boeuf; il y a aux cuisines un groupe chargé des soupes maigres qui ne coûtent pas plus que les grasses, et qui exigent beaucoup de dextérité. Tous ces groupes d'espèce travaillent par stations en relais la Dame A est chargée anjourd'hui des bouillons maigres, ses partisans quitteront la soupe grasse pour la maigre; demain ce sera la Dame B qui a aussi son parti, ensuite la Dame C.
Dans l'industrie attrayante il y a toujours parti sur toute préparation culinaire c'est par ce ressort que l'émulation s'étend des apprêts aux cultures; et il est nécessaire que les hommes, les enfans mêmes soient gourmands raffinés, controversistes sur tout ce qu'on leur sert à table. C'est la voie d'émulation en culture et fabrique et c'est pour conduire à ce but que la nature donne à tous les enfans la passion de gourmandise à très haut degré Mais l'ordre civilisé et son industrie morcelée ne pouvant utiliser ni la gourmandise, ni l'esprit de parti ni aucune des passions de l'enfance, il appelle à son secours la tendre morale pour étouffer la nature, changer les passions, changer l'oeuvre de Dieu, et nous apprendre que Dieu n'a pas su créer judicieusement les passions, qu'il aurait dû consulter Diogène et Sénèque, Fénélon et Voltaire.
Achevons sur les repas qui sont le point oû le peuple veut exercer ses droits et sa souveraineté. Il y aura bonne qualité et variété. S'il faut aujourd'hui un millier pesant de légumes pour la consommation des colons et curieux, il n'en coute pas plus de rassembler dix quintaux variés, i o sortes prises sur dix carreaux ou magasins, que de donner le tout en un seul genre, c'est un peu plus de peine en cueillette et apprêts, mais les riches le
veulent ainsi que le peuple, et une raison plus péremp-. toire, c'est que l'échelle de dix légumes excite les contrastes de gouts, les rivalités émulatives qu'un seul n'exciterait pas. Or l'attraction industrielle source de double produit, est le levier qu'on doit mettre en jeu dans le mécanisme de consommation, d'où il se communique à la production,
Un objet qui tient fort à cœur au peuple souverain, c'est le bon vin: il sera aisé de lui en fournir en coupant les vins plats du nord avec les vins liquoreux de Portugal et Andalousie, quand les droits d'entrée seront supprimés. En attendant on choisira parmi ceux du midi qui n'ont pas le gout pharmaceutique, ceux de Marseille à Nice moyennant cette coupe, on pourra lui fournir de bon vin à 3 sous, et même à 2 sous, car il ne coûte qu'un sou dans les campagnes de Malaga où il est aussi liquoreux que le vin de Paris est plat.
Aujourd'hui dans plusieurs de nos provinces méridionales, depuis le Var jusqu'à l'Adour, on vend le vin un sou dans le campagne. Je l'ai vu vendre, en 1792, dans Toulon, un sou la mesure, plus forte en contenu que le litre; et c'était un vin généreux, tonique n'ayant point le goût pharmaceutique des Languedoc.
Le peuple tient si fort à cette branche de bien-être, qu'en Espagne, ou l'armée française avait tant de privations à souffrir, elle s'en consolait aisément en arrivant au gîte, parce qu'on requérait et faisait distribuer aux troupes-, du vin excellent qui abonde en ce pays. Ces perspectives de bien-être futur du peuple peuvent déplaire aux civilisés opulens, par double raison La première est qu'ils ne connaissent pas l'ordre combiné ou les progrès de bien-être seront convergens chez le riche et le pauvre, comme ils le sont déjà chez nous pour le maître et les animaux. Un maître qui tient proprement et sainement ses troupeaux, qui les nourrit bien sans les excéder de fatigue, en tire bien plus de profit que le Français qui ruine chevaux et boeufs, par excès de travail et de mauvais traitemens par mauvaise nourriture, étables mal saines épizooties.
La seconde raison est que nos grands sont imbus du principes des philosophes. Il faut qu'il y ait beaucoup de pauvres pour qu'il y ait' quelques riches; principe fort Juste en civilisation de troisième phase, ou il faut environ TRENTE pauvres limités de 4 à 16 sous par jour,
pour alimenter deux individus rétribués audessus de 2o sous.
Mais dans l'ordre combiné où la progression de richesse est coïncidente ( voir Avant-propos, Table des progrès de fortune combinés), les riches excusables aujourd'hui de vouloir appauvrir le peuple, puisqu'ils n'ontqu e cette voie de fortune, seront fort empressés d'enrichir leurs subalternes; parce que les progrès de l'une et l'autre classe marcheront de front, passeront de la divergence actuelle à la convergence.
D'après cette coïncidence d'intérêts, les riches seront soucieux d'améliorer le sort du peuple, en tous détails, parce que le leur sera bonifié en même rapport; et que le déclin de bien-être chez le peuple, amènerait pareil déclin chez la classe opulente.
Voilà le mécanisme qu'il fallait découvrir pour établir, parmi les diverses classes, la fraternité, la bienveillance réciproque. Il y aura fraternité et philantropie quand le pauvre se réjouira spéculativement de ce que le bienêtre des riches s'accroît; sujet de joie pour lui s'il participe à ce progrès.
Il en sera de même des riches et des moyens quand le mécanisme social sera LIE, distribuant les sucs nourriciers à ses diverses branches, sans appauvrir les petites pour gonfler les grosses; enfin, quand le progrès de fortune chez une classe sera gage de progrès chez les deux autres; mais alors il y aura coïncidence des intérêts et des inégalités. (Voir le chap. VII.)
Dans l'état civilisé ou il y a divergence d'intérêts, où le fabricant progresse en bénéfice quand il diminue le salaire des ouvriers, la fraternité ne peut exister que dans les rêves de la morale mais en pratique, on ne trouve qu'un ricochet de haines échelonnées én seize degrés, depuis la plus pauvre classe jusqu'à la plus riche. ( Yoir le Traité de 1822, tom. 11, p. 486, échelle des castes et sous-castes civilisées.
pouvant appliquer à sa nourriture environ 20 sous par jour, pe 40 (les hommes 22, les femmes i8,les enfans 15), 1e peuple sera d'autant mieux nourri qu'il aura à demiprix la desserte des tables de 1" classe et des curieux. Toujours des provisions fraîches, parce que sa consommation sera connue, certaine. Quant aux moyens de variété on peut consulter au traité, 321, 336 les variantes que favorise l'ordre combiné, sur des mets du
domaine populaire comme salade et fromage, dans une réunion de 1800 personnes. La petite colonie de 800 essayera ces méthodes en partie en moindre développement, et y trouvera déjà l'avantage de satisfaire l'échelle de goûts ce qui daus l'ordre actnel est impraticable, même aux tables des Lucullus, où on sert souvent de très mauvais pain, cartonneux, aqueux, blaffard et sans sel; on n'y en trouve qu'une seule sorte pour tout le monde; mauvaise ou bonne, il faut que chacun s'en accommode, parce que c'est du pain au genre anglais, qui vient de l'anglais. A Paris, un homme qui n'est pas auglomane est obligé, lorsqu'on l'invite à diné, de porter son pain dans sa poche car chez le grand monde on ne trouve que du pain cartonneux et de la pâtisserie blaffarde au dehors, l'intérieur glutineux n'avantoue le goût de colle.
Au résumé, le peuple en industrie combinée, aura un service alimentaire préparé avec raffinement, par le seul moyen des rivalités émulatives inconnues dans nos cuisines; on ne l'assujétira pas à de sordides économies, comme celle de rôtir au four qui enlève tout le parfum de la viaude et lui donne un mauvais goût. La cuisine combinée de ferme d'asile épargnant déjà les 911 o de nos frais en combustible, on ne lésinera pas sur le bois nécessaire pour des rôtis à la broche.
Il en sera de même des matériaux culinaires on aura, en résidus de boucherie assez d'ossemens et viandes basses pour faire du jus, en fournir même aux sauces des tables de 3, classe, et supprimer les apprêts subalternes en beurre et crème. Evitant la griffe de l'épicier, les fermes d'asile pourront acheter en droiture à Nice ou dans un entrepôt de Paris de l'huile d'olive pure, qui ne leur coûtera pas plus que le tripotage dont l'épicier fournit les ménages.
Le service du peuple, quoiqu'en denrées communes, sera donc très délicat, et varié, même en viande de boucherie salaisons, que la ferme fera elle-même, fromages qn'elle achètera en assortiment pour les servir de même par tranches coupées sur trois ou quatre espèces dont chacune fournira en divers âges et qualités. La ferme spéculera sur cette graduation non dispendieuse, mais très flatteuse pour les divers goûts; ce sera un moyen d'enthousiasmer le peuple dans ses travaux, et en
tirer, par la dextérité et la célérité un produit double de celui de nos salariés.
La variété régnera même sur les vins car le peuple n'aura pas un seul vin mais plusieurs espèces à choix. La consommation ordinaire de la classe populaire sera de trois pièces en deux lours chacun aura l'option sur les trois. L'option s'étendrait à 7 pièces et 7 qualités dans une phalange de 1800 personnes.
On conçoit que nourri de cette manière et pourvu de bons vêtemeus avec uniforme deparade le peuple de la colonie se piquera de politesse, de bonnes manières, et regardera en pitié les paysans civilisés des alentours. L'on en invitera quelques uns aux repas; d'ailleurs les salariés qu'on y employera feront des récits d'après lesquels le peuple dès qu'il aura vu de ses yeux le nouveau régime prendra en horreur son triste ménage et se hâtera d'organiser l'industrie combinée.
Ces aperçus confondent les utopies de nos démagogues et philantropes simulés, qui feignent d'ignorer que le peuple veut avant tout être bien nourri il ne comprend rien à une liberté dont il ne recueille que privations et famine. Les Nègres anglais qu'on vient d'affranchir aux Antilles, se défiaient de cette offre de liberté et pour en juger la valeur, ils ont demandé si on leur donnerait à diné autre chose qu'un hareng sore ils veulent un morceau de bœuf, à défaut ils s'enfuiront dans les bois dès qu'ils seront libres. Le peuple veut jouir de son premier droit qui est d'être bien nourri, et d'autres droits ignorés des savans tels que le 6e, l'insouciance. On voit des serfs polonais et russes qu'on afl'ranchit, aller se revendre le lendemain, pour échapper au souci de chercher travail et nourriture. Un nègre d'Amérique envoyé par son maître et débarquant à Ostende il y a 5 ans, trouva des philantropes visionnairés qui lui dirent « Vous voilà libre vous êtes ici sur la terre de la liberté de l'égalité et de la fraternité. » Il répondit « Avec cette liberté de quoi vivrai-je ? —Eh! vous aurez le bonheur de vivre sous une charte octroyée cette charte me donnera-t-elle de quoi diner ? -non. En ce cas je préfère un esclavage qui me garantit bonne subsistance (le nègre étaitrégisseur et bien nourri).
Tant d'exemples sur ce sujet auraient dû apprendre à nos soi-disant philantropes que l'homme veut une bonne nourriture avant sa liberté. Cette condition n'est point
remplie en civilisation de 3e phase, elle le serait déjà en 4e phase SIMPLE, dans les grandes fermes d'asile on les fonderait en nombre de une sur 3ooo personnes dont le tiers à peu près n'a pas de quoi vivre. Ces fermes aidées d'un Mont-de-piété rural, parviendraient sans extorsion à acquérir en vingt ans moitié des propriétés. Elles seraient, par accroissement de produit, par nouvelle source d'impôt et facilité de perception, par retour du peuple aux bonnes moeurs, par réduction de gendarmerie et de police un DEMI-REMÈDE à la pénurie fiscale..
Je décris ici une ferme supérieure en mode simple une ferme ENGRENÉE, adoptant divers leviers d'attraction induste empruntés des périodes 6 et
Je ne m'arrête pas à examiner l'influence qu'elle aurait pour déterminer l'imitation subite, même chez les barbares. Ces conclusions seront mieux placées en IVe notice où je traite de la greffe des passions, et de leur unité. On n'en verrait que des germes dans la ferme d'asile, germes déjà assez forts pour dissiper tous les prestiges philosophiques, les préjugés contre les passions et surtout contre la gourmandise les visions de liberté sans pain, la manie de changer la nature des enfans et réprimer leurs instincts le rêve de fraternité sans coïncidence d'intérêts entre les 3 classes de fortune. Mon but dans cette notice a été de prouver que nos charlatans en progres ne connaissent pas même la voie du plus minime progrès réel, de l'ascension en 4e phase et en ambigu, 29, deux échelons qui rentrent dans la condition imposée par les philosophes, celle de ne pas sortir du cadre de civilisation.
Je présente ces tableaux pour désabuser des préventions philosophiques, surtout de celles dont tous les grands sont imbus, qu'il faut beaucoup de pauvres pour qu'ily ait quelques riches. Il n'y aurait pas un seul pauvre, dès qu'ou passerait à la période ambiguë, n° 5 etip, que je viens de décrire, et pourtant la haute classe y serait bien plus riche, elle tirerait déjà de ses domaines et des actions sur ferme d'asile, un revenu supérieur à celui des fonds publics; l'agiotage serait abandonné pour l'agriculture. Ce serait une précieuse garantie pour la propriété, car quelle famille peut se flatter de conserver sa fortune dans cette frénésie croissante d'agiotage, dans cette crise de banqueroutes fiscales dont l'Espagne donne le signal; banqueroutes inévitables, que la première guerre ferait
éclater en tous pays, et gui menacent de replonger l'Europe dansde nouvelles revolutions,si on ue recourt pas au seul moyen de salut, à l'industrie combinée.
FIN DE LA 2me NOTICE.
NOTA. On a omis en tête du Chape III le titre
NOTICE 1I°. Faux Progrès et vrai Progrès.
IIIe NOTICE L'Ècart Absolu.
CHAPe V. Généralités sur l'Écart.
Quelle route suivirent Gama et Colomb pour découvrir de nouvelles contrées, de nouveaux empires, de riches mines d'or et de diamant? Etait-ce la GRANDE ROUTE ? Non vraiment ils eurent le bon sens de reconnaître qu'on ne trouve rien de neuf sur le grand chemin; tout y est connu, exploité, usé; dans les sciences comme dans le commerce, la grande route n'est pas la route du progrès.
Les commerçans comprennent fort-bien cette vérité; chacun d'eux s'ingénie à s'écarter de la grande route à trouver des ARTICLES inconnus Il n'y a plus rien à gagner sur un ARTICLE qui est entre les mains de tout le monde; c'est, disent-ils, un article gâché, perdu. Il en est de même en négoce du monde savant ses articles de grande route, ses vieilleries dites métaphysique, politique, moralisme, économisme, sont des articles gachés, perdus; les écrivains judicieux devraient avoir le bon sens de chercher des sciences neuves, et de spéculer sur les articles inconnus, dédaignés qui ne sont pas sur la grande route, et qu'on prend pour des trivialités indignes d'attention, ignobles.
J'ai vu un négociant gagner deux millions sur un article dédaigné, sur les merrains. Il faisait son commerce sans éclat, ne disait mot de ses profits, et n'avait pas de concurrens enfin l'on s'aperçut que sa fortune était colossale, et chacun de s'écrier il a été plus fin que nous, il a su trouver un article inconnu.
J'en ai vu un autre gagner un million sur un article peu noble, sur les cochons il avait eu l'art de s'emparer de ce commeree, l'exercer en grand dans sa Province, enfin MAITRISER L'ARTICLE. (En argot de commerce ) quand on le vit millionnaire ne sachant pas écrire, des négocions huppés disaient: avec ses cochons il a eu plus d'esprit que nous.
C'est donc en s'écartant de la grande route qu'on arrive aux bonnes spéculations en science et en commerce il faut s'attacher AUX ARTICLES INCONNUS. Les savans ne peuvent pas admettre ce principe; ils veulent, comme les médecins de Molière, qu'on ne dévie pas des chemins battus, des controverses ressassées. L'un deux avait dernièrement, dans un discours, passé en revue les écrivains qui ont de la prétention à être neufs; quelqu'un lui dit: pourquoi, en parlant des hommes à idées neuves, n'avez vous pas fait mention de Ch F? Il répondit C'EST QUE JE NE L'AI PAS TROUVÉ SUR LA GRANDE ROUTE il croyait me ravaler et il se ravalait lui-même, car s'il ne fréquente que la grande route, il ne produira rien de neuf, et on ne doit attendre de lui qu'un remaniement de vieille controverse. C'est le défaut de tous les philosophes on peut les comparer, (sauf respect), aux savetiers, qui ne travaillent pas sur le neuf.
Laissons-les dans le dédale des antiquailles, et occupons-nous de,sciences neuves et utiles.
Ne perdons pas de vue deux stimulans d'étude pour tout lecteur l'un est que le travail attrayant donne double produit, par célérité et dextérité des ouvriers; ( preuve tirée de la mine de Liège, des barricades de juillet, des ornemens de camp, à Rocroy, Compiègne; ) l'autre est que l'industrie combinée donne qnadruple produit, par l'énormité des économies souvent portées aux 19/20e, notamment sur les cuisines leurs agens, les ustensiles et le combustible par les produits négatifs à décupler, comme le poisson des petites rivières le seul concert d'inertie combinée en décuplera la quantité; envisageons l'immense dévelop-
pement qu'acquerra la mécanique en travaux de culture et ménage combinés, par les mesures d'unité impraticables aujourd'hui, comme celle de l'arrosage intégral et perpétuel; par l'éclosion précoce des instincts en industrie par la perfection générale des espèces animales et végétales; par le commerce véridique décuplant les relations; par les armées industrielles gratuites; par l'emploi opportun des âges, sexes et terrains enfin par le mécanisme de participation dont je traiterai plus loin, et par la restauration climatérique moyennant laquelle on sera plus assuré de trois récoltes qu'aujourd'hui d'une seule, si souvent emportée par les intempéries.
Est-il sensé d'hésiter sur l'essai, parce que des Zoïles alarmés pour leur commerce de charlataneries; diffament une découverte qui va réaliser plus de biens qu'ils n'en ont rêvé? Lors même qu'on céderait à leur insinuation, et qu'on voudrait rabattre moitié ou trois quarts sur les perspectives de bénéfice, il resterait toujours ce double produit dont j'ai énuméré au fer Chap.; les immenses bienfaits car en estimant les 2 produits.
D'industrie combinée, pour quadruple, 4,
D'industrie attrayante, pour double, 2;
Multipliant 4 et 2, l'on a octuple produit, lequel soumis au rabais des trois quarts donnerait encore double, et fermerait toutes les plaies fiscales, industrielles et politiques.
Lorsqu'on voit un congrès de Poitiers provoquer la fondation de 30 colonies selon la méthode hollandaise de Vanden Bosch, ( avant propos ) évidemment vicieuse puisqu'elle n'est point imitée sur les lieux ne pourrait-on pas inviter ce congrés à se rédimer d'un dixième, accorder au moins à des inventeurs français 3 colonies, dont 2 mises au concours, et une selon le mécanisme d'industrie attrayante et éclosion des instincts, sur lequel ou pourrait aussi provoquer le concours car je ne demande pas de confiance aveugle, mais seulement le doute et l'essai trinaire, afin que
mes adversaires aient la forte chance, deux colonies pour les philosophes, et la plus petite des trois pour la méthode attrayante sur laquelle personne n'osera concourir.
En voyant des propositions si loyales repoussées, et en même temps un congrès voter 30 colonies selon le système d'un étranger fort ignorant sur cette matière, et déjà condamné par quatorze expériences peut-on douter qu'il y a intrigue concertée? J'en donnerai de bonnes preuves en IIe section pour y préluder, je signale ici les routes faciles qui pouvaient conduire à la découverte.
On a vu chap II, qn'il existait 4 voies scientifiques affectées aux 4 sciences fausses il existait aussi 4 voies de Cassecou, d'Instinct, de gros bon sens. METAPHYSIQUE.—La religion ralliée à Dieu.
POLITIQUE.-L'écart absolu en procédés.
ECONOMISME.—La gastronomie philantropique. MORALISME.—L'emploi de la vérité supposée. Chacune de ces 4 études qui n'exigeait qu'une légère dose de bon sens, conduisait au mécanisme sociétaire, à la distribution des travaux en séances courtes et variées je vais sur les quatre, exposer celle de l'écart absolu les 5 autres plus loin.
L'ECART ABSOLU Tous les écrivains ou presque tous sont en quête d'un sujet neuf; la plupart, faute de nouveauté réelle, n'ont de ressource que l'esprit de contradiction; Aristippe contredit Chrysippe, Zénon contredit Epicure. Un débutant un peu adroit réussit à se faire remarquer, en prêchant l'opposé des opinions admises, en contredisant tout dans les conférences et les pamphlets.
Comment parmi tant d'auteurs et d'ergoteurs qui ont suivi cette marche, aucun n'a-t-il eu l'idée d'exploiter largement l'esprit de contradiction, de l'appliquer non pas à tel ou tel système de philosophie, mais à tous ensemble puis à la civilisation qui est leur cheval de bataille, et à tout le mécanisme social actuel
de l'humanité, aux 4 sociétés civilisée, barbare, patriarcale et sauvage?
Un écrivain moins servile, moins moutonnier que nos émancipateurs, un esprit vraiment indépendant aurait dit à son siècle N'est-ce point un labyrinthe que ces quatre sociétés antipathiques? Si l'une des 4 etait vœu de la nature, elle plairait aux 5 autres, elle serait imitée n'en est-il pas de meilleure à leur substituer? Le monde social a parcouru 4 échelons, ne pourra-t-il pas s'élever à un 5e, à un 6e? Cherchons à les découvrir, suivons une autre route que celle des 4 sciences qui entretiennent ce chaos social.
'Colomb pour arriver à un nouveau monde continental adopta la règle d'ECART ABSOLU il s'isola de toutes les routes connues, il s'engagea dans un Océan Vierge, sans tenir compte des frayeurs de son siècle faisons de même, procédons par écart absolu rien n'est plus aisé il suffit d'essayer un mécanisme en eonstraste du nôtre, dans tous les détails où ce contraste sera admissible sans incongruité. »
Je dis sans incongruité, parce que je limite l'essai aux contrastes décens j'exclus bien formellement l'essai des contrastes scandaleux et vexatoires, comme ceux d'Athéisme et de Théocratie proposés par les Sectes Owen et St-Simon voyant régner dans les coutumes générales, sept dispositions qui sont caractères essentiels de civilisation,
1. Le culte religieux
3 La propriété personnelle
3 Le mariage permanent
4 La transmission héréditaire
5 La liberté individrcette d'industrie:
6 L'administration par Laïques:
7 La loi de fidélité conjugale
Elles ont voulu introduire sept contrastes scandaleux, i. L'abolition des cultes
2 La communauté des biens
3 Les divorces libres et illimités. OyYEN.
4 La main morte et reversibilité aux prétres
5 Le travail départi et rétribué au gré des prêtres 6 L'administration exercée par les seuls prêtres 7 Le droit d'adultère aux piétres aimans.. SsSIMON. La méthode d'écart absolu ne spécule pas sur ces monstruosités; il lui suffit des fonctions où l'écart est admissible, et bienfaisant pour la masse et l'individu. J'en donne ici un tableau de trente en parallèle. Les neuf premiers sont des dispositions élémentaires, les 21 autres sont des résultats.
Yoir ce tableau aux 2 pages suivantes. Il eût été inconvenant de le scinder.
Il ne fallait pas grand effort de génie pour imaginer ces dispositions d'écart absolu dont je pourrais beaucoup étendre la liste On aurait d'abord spéculé sur quelques dispositions élémentaires comme celles des trois tercets t, 2, 3, on en aurait entrevu les résultats indiqués dans les tercets suivans, et on serait venu bien vite à soupçonner que le régime civilisé était un monde à rebours qui travestit les passions, et qui opère sur elles une métamorphose de papillon en chenille; qu'il fallait chercher l'issue de ce faux mécanisme, par des essais sur de grandes réunions sociétaires, organisées en écart absolu. C'était un calcul de casse cou qui n'exigeait qu'unpeu d'audace intellectuelle, un esprit assez indépendant pour surpecter des sciences qui engendrent tous les fléaux opposés aux biens qu'elles ont promis.
Descartes, père de la philosophie moderne, lui recommande pour guides le doute et l'expérience; elle doit d'abord douter d'elle même, comme l'a conseillé un député philosophe a-t-elle bien jugé la destinée sociale ? Dieu, en nous initiant à tant de hautes sciences, n'a- t il pas eu quelqu'autre but que de créer dans un royaume de 33 millions d'habitans, 22 millions de pauvres qui, lotis de 6 à 7 sons par jour, n'ont pas de quoi manger du pain à leur appétit; puis 6 millions de gênés qui, à io ou 12 sous par jour, peuvent manger du pain et non de la viande, car il ne leur resterait pas de quoi se vêtir? il reste 4 millions de français pourvus de 15 sous à 15 francs par jour, et sur ce nombre il n'en est guères plus d'un million qui jouisse de l'aisance de l'instruction et de la liberté, mais non du bonheur, car les g/i oes des riches se plaignent, s'ennuient du sort que la multitude leur envie.
ÉCHELLE D'ÉCART ABSOLU
MÉTHODE REPUGNANTE.
Réunion minime, une seule famille dépourvue de capitaux, de crédit et de mécaniques.
Absence du régime actionnacire, du lien sociétaire, et de ses immenses économies.
Séparation et collision des trois industries primordiales, culture fabrique et ménage.
2 Séances longues, tristes, individuelles, sans intrigue. Solité, monotonie de fonctions. instincts étouffés. Emploi confus des sexes âges et terreins.
3 Lesion des capacités, nulle répartition distincte à chacun, homme femme ou enfant,
Exercice cumulatif, et complicatif, obligeant findividu à gérer toutes les branches d'un travail. Dissidence des 3 classes riche, ntoyenne et pauvre, leur incompatibilité en industrie.
4 Conflit des discords, antipathies et inégalités: Sttltuts arbitraires et compressifs des instincts i Discipline monastique des masses.
5 Travail morne par besoin et contrainle.
Travaux inutiles, ingrats, insalubres
Obéissance pénible à l'individu, domesticité humiliante faute d'option et de sympathie.
6 Nourriture mauvaise et souvent insuffisante Provocation aux excès par les privations
Esprithaineux et mutin chez le peuple dénué. 7. Ouvrier exclu de propriété et consommation: Esclavage indirect par la pauvreté
Permanence du larcin en toutes relations.
8 Education forcée, études lentes et stériles
Faussentent des facultés sensuelles et intellectuelles t Essor subversif et malfaisant des passions et instinets privés de doubles contrepoids.
g Ridicule et ruine par la pratique de la véritd t Perle de la fortune et de la santé par les plaisirs t Concours de dégradation climatérique et sanitaire. i o Lutte des deux intéréts collectif et individuel Production et consommation asservies au commerce Doubles disgrâces, malheur composé.
EN PROCÉDÉS INDUSTRIELS.
MÉTHODE ATTRAYANTE.
i Réunion maxime de 350 à 400 familles, bien pourvues de capitaux, crédit et moyens.
Fonds sociétaire argent, terres, bestiaux, outils etc représentés en actions négociables et remboursables. Fusion des industries primordiales, avec service de ménage en divers dégrés.
2 Séances courtes et variées, en groupes intrigués. Multiplicitéd'emplois à op tion pour tous les instincts. Distribution opportune des sexes, âges, terreins, etc. 3 Dividendes au capital, au travail et au talent payés distinctement à chacun homme femme ou enfant. Exercice parcellaire de l'individu dans chacune des branches de travail qu'il a préférées.
Coopération des 3 classes dans les travaux, sans amalgame permanent, ni obligé.
4Concours indirect de ressorts aujourd'huidiscordans Libre essor et emploi utile des instincts
Harmonie corporative des groupes et séries.
5 Gaieté, ardeur des groupes libres et intrigués Travaux deprofit assuré, salubres par courte séance Obéissance honorable aux décisions de la musse choix amicaux en service domestique.
Chère copieuse assortie en échelle de goûts
Contrepoids aux excès par qffluence de plaisirs Peuple bienveillant, assuré d'avancement et d'appui. 7 Facile accès à la propriété actionnaire et au bien étre: Liberté par le minimum et l'industrie attrayante Impossibilité de larcin et de pièges industriels. 8 Instruction sollicitée études rapides
Essor juste et plein des sens et de l'esprit
Passions et instincts appliqués à l'industrie et équilibrés par double contrepoids.
9 Yoie de fortune par la vérité et la justice Yoie de santé et bénéfice dans l'abandon aux plaisirs Restauration sanitaire par l'unité d'action.
i o Coïncidence permanente des deux intérêts Fin des rapines intermédiaires du Commerce Doubles charmes en industrie, bonheur composé.
La civilisation n'élève donc au bien-être qu'un tren- tième de sesenfans qui encore sont mécontens lorsqu'on voit ce fruit honteux de tant de sciences, ne doit on pas DOUTER si elle est vraiment destinée de l'homme ou si elle est, comme le pense Montesquieu, une maladie de langueur, un vice intérieur, un venin secret et caché un échelon de transition à franchir au plus vite? Comment se fait-il, dit-on, que s'il y a une autre des. tinée à découvrir, tant de fameux philosophes d'Athènes et Rome, de Paris et Londres, ne 1 aient pas découverte? C'est que les plus anciens, Platon et Aristote, Solon et Minos ont pris la fausse route, et que leurs successeurs n'ont pas songé à examiner si la politique humaine était dans la bonne ou la mauvaise voie; si elle s'était fourvoyée comme l'ont pensé Montesquieu, Rousseau Voltaire et autres déjà cités.
Ils ont, tous, eu le tort de s'en tenir au DOUTE PAS. SIF, recommandé depuis Descartes jusqu'à M. Royer Collard ils ont commis la même faute que Napoléon qui attaqua les sciences philosophiques passivement, en se bornant à les éliminer et flétrir, sans leur en opposer quatre autres. Il fallait adopter le DOUTE ACTIF, et opérer par ECART ABSOLU.
Quel siècle fut plus fondé que le notre, à douter des sciences philosophiques? Après 45 ans de régénérations multipliées, de progrès en rationalisme, positivisme, industrialisme, et de marche rapide vers une perfectibilité croissante, les peuples vingt fois régénérés et restaurés, arrivent à un tel degré de misère, qu'ils se soulèvent par insuffisance de salaire, et inscrivent sur leur drapeau Vivre en travaillant ou mourir en combattant. Voilà le progrès du peuple souverain de France quant à celui de 1 Angleterre foyer de science économique, il est assez connu faut-il rappeler cent fois les 23o,ooo pauvres de Londres, malgré un secours anuuel de deux cent millions aux indigens? Dans quel trébuchet sont tomhés les modernes, avec leurs chimères de positivisme, de rationalisme et d'industrialisme!
Tels sont les résultats sur lesquels la philosophie nous chante le progrès, le progrès. Sans doute la physique a fait des progrès éclatans qui seront précieux enharmonie; mais non pas en civilisation où ils ne sont que des pierres d'attente, qui contribueront à enrichir ie peuple dans une période sociale plus élevée en échelle.
Quant à la civilisation, (5e période), elle est stationnaire dans une impasse, dans un cercle vicieux oü elle opère comme le cheval au manège galopant sans changer de place. Un progrès réel devrait s'étendre au Matériel et au Spirituel, déployer les facultés de l'âme en proportion de celles de l'industrie qui, dans son progrès isolé, ne satisfait pas même au nécessaire, puisqu'elle ne donne pas de subsistance au peuple. Il est aussi misérable depuis les machines à vapeur et les chemins de fer, qu'il l'était auparavant.
Evidemment le progrès simple qui est le nôtre, est illusoire la cause en est qu'on n'a pas su mener de front les deux progrès celui de l'âme devrait développer en jeu combiné les ressorts suivans
X Les inégalilés échelonnces
Y. Les deux égoïsmes individuel et collectif.
La philosophie déclare la guerre à tous ces ressorts de l'àme elle veut les réprimer, conaprimer, supprimer. Il lui restait à savoir que ce sont les rouages d'un brillant mécanisme d'harmonie industrielle et d'unité universelle et qu'il est pour le genre humain une destinée heureuse, où il ne pouvait s'élever qu'en découvrant le jeu, l'essor assigné par Dieu à ces douze classes de pièce dont il a formé l'ensemble nommé une âme. Tant que nous ignorons le mécanisme animique nos progrès en matériel ne conduisent les sociétés à aucun bonheur cet état stationnaire cette persistance de mal être et de vains efforts, devait exciter le DOUTE provoquer chez le monde savant un écart des routes suivies et reconnues infructueuses.
Ainsi auraient opiné des politiques rationnels et positifs ils auraient reconnu que le progrès SIMPLE celui de mécanique matérielle seule, ne donnant aucun résultat en bonheur social, il faut spéculer sur le progrès COMPOSÉ, sur l'art de joindre le mécanisme des ressorts animiques, au mécanisme des ressorts industriels. Ils auraient mis au concours l'invention du dispositif de
progresammique, ignoré des sciences actuellesqui veulent réprimer, comprimer supprimer les ressorts de l'âme, faute de savoir les développer simultanément, combinément, et les utiliser dans l'application à l'industrie. On objecte que cet essor des âmes et de leurs facultés n'est pas praticable dans les relations civilisées, dans les ménages incohérens les cultures morcelées.
Il fallait donc suspecter et dénoncer franchement la civilisation société qui ne favorise que la perversité, les progrès de la fausseté et de l'indigence en conclure à la recherche d'un mécanisme opposé. Le nôtre a pour base l'industrie morcelée ou familiale qui fausse les douze ressorts indiqués plus haut; il fallait essayer l'industrie combinée ou l'on aurait vu les douze ressorts se développer en contremarche de leur jeu actuel et produire autant de vertus sociales qu'ils produisent de vices dans l'ordre civilisé.
Les philosophes, au contraire, ont voulu conserver la base et changer les ressorts; conserver le morcellement et attaquer les passions et instincts; changer la nature de l'homme ils ont dû échouer partout; on ne peut pas changer la nature humaine, on peut seulement changer ses développemens la faire passer de l'essor incohérent à l'essor combiné car elle a comme les astres, deux mécanismes (planètes et comètes).
Voilà la bévue des philosophes bien signalée.
Opérant à faux sur les bases et les ressorts, ils ont commis même contre-sens dans les détails. Ils ont attaqué pièce à pièce les classes du corps social, et d'abord les sommités, rois et prêtres. Il fallait attaquer la civilisation entière. Si l'arbre est vénéneux, la tige doit l'être comme ses branches; le venin s'étendra des rois aux bergers; examinons
Agnelet vole à son doux maître M. Guillaume six vingt moutons qu'il a tués de peur qu'ils ne mou- riont. Agnelet s'est concerté avec un recéleur, un marchand de bestiaux qui a acheté les cent vingt moutons à demi valeur. Les bergers et les marchands ne sont donc pas plus impeccables que les rois et les prêtres le délit chez les rois est plus saillant, plus copieux mais si Agnelet devient roi, au lieu de détourner six vingt moutons, il détournera six vingt millions. Il ne faut donc pas accuser telle classe; mais accuser le mécanisme civilisé qui crée dans chaque individu et chaque classe, des inté-
rêts contraires à ceux de la masse partout la Duplicité d'action, c'est l'un des caractères permanens et incurables de la civilisation.
Mettez donc la main à l'oeuvre pour sortir de ce laby rinthe social cessez de chanter le progrès imaginaire et travaillez au progrès réel, en procédant au facile essai d'industrie attrayante.
Nos travaux civilisés reposent sur sept corporations ou mesures coërcitives du plus au moins, les unes opprimant activement, les autres passivement ce sont
10 L'esclavage, combinaison violentée tyrannique, opérant par emploi des supplices. Il est caractère d'emprunt sur la barbarie mais il n'existe pas moins en civilisation, et l'on peut remarquer que les nations les plus républicaines, les plus loquaces en philantropie les blagueurs de liberté, anglais français hollandais, sont les plus atroces envers les esclaves.
2° L'adjonction servile ou emploi de salariés insoucians, sans émulation tous d'accord à faire, dans leur journée payée, le moins de travail possible et le faire de mauvaise qualité, afin qu'il dure peu et qu'on le renouvelle souvent. C'est la guerre de l'intérèt individuel contre le collectif, caractère essentiel de la civilisation. 3° La combinaison disciplinaire, celle des réunions monastiques liées par statuts obligatoires et admettant du plus au moins la communauté; tels sont les Moraves, les Owenistes, les Vanden Bosch. Tels auraient été les St- Simoniens s'il avaient agi au lieu de parler. 4° La corporation monopoleuse ou maîtrise en nombre fixe, ligue d'accapareurs privilégiées, excluant souvent du travail, ceux qui y seraient le plus aptes.
5° Les bagnes mitigés ou grandes fabriques fermées, morigénant l'ouvrier, maltraitant les enfans ruinant la santé par excès de travail sans variété. C'est le demi esclavage, pins, le risque de stagnation et famine risque très inquiétant, car pour y échapper, on voit en Pologne, plus d'un serf aller se revendre après qu'on l'a airanchi. 6° La corvée et pénitencerie, travaux de réquisition et de condamnation elle comprend les bagnes de tous degrés. depuis les ateliers de charité j jusqu'aux galères et dépôts de mendicité.
2° L'exubérance ou fausse concurrence parmi les ouvriers et les marchands elle les amène a se préjudicier respectivement, par la baisse de salaire ou de bénéfice et
spolier le public par les fourberits seul moyen de luere qui reste, quand la pullulation d'agens et de frais réduit à peu de chose le bénéfice de chacun.
Enfin l'éducation arbitraire le travail forcé ainsi que l'étude elle ne frappe que sur les cnfans et les jeunes gens, mais elle n'est pas moins une méthode coërcitive et contre nature. Dans l'éducation combinée tout enseignement est sollicité par l'enfant comme haute faveur. Et la conscription ou recrutement forcé, service obligé d'une masse d'esclaves armés, qui contiennent la multitude d'esclaves désarmés.
Toutes ces voies coërcitives sont une chaîne de ressorts vicieux, liés les uns aux autres il restait à découvrir un mécanisme opposé n'agissant que par des procédés garans de l'indépendance individuelle mais la politique civilisée qui rabache sans cesse cle liherté est complètement stérile en invention des voies de liberté réelle et de garantie.
Tout est donc à refaire en mécanique industrielle il est évident que nos guides, nos 4 sciences philosophiques ne savent que légitimer tous les vices de l'industrie, et qu'il faut faire scission avec ces 4 sirènes, écart absolu de procédés il faut les soumettre au doute, nous défier de leurs lumières trompeuses, et recourir aux sciences non explorées.
Les députés des différentes sessions ont organisé, denuls 89, tant de sortes d'oppositions Qu'ils essayent enfin de former un noyau d'opposition scientifique dont ils recueilleront en peu de semaines, gloire et fortune au plus haut degré.
Ils ont à opter entre l'académie des sciences exactes qui reconnaît la possibilité du quadruple produit, et 1 académie des sciences incertaines qui veut exclure d'examen et d'étude les 4 sciences nouvelles (voir plus loin ) dont la connaissance peut soulager promp tement les peuples, en créant des ressources industrielles plus que suthsantes pour rendre l'impôt insensible quoique élevé d'un tiers en sus, et pour délivrer, à époque fixe, leur pays du fardeau de la detie publique même en n'estimant le produit de l'industrie combinée qu'au tiers de ce qu'en augure l'académie des sciences exactes, qu'à double au lieu de quadruple. Toute autre affaire dont pourraient s'occuper les députés n'est que de faible intérêt en parallèle avec celle-ci.
CHAP, VI. Stérilité des régénérateurs. Depuis 45 ans que la pauvre civilisation subit lenrs traitemens,ils n'ont fait preuve que de talent péjoratif surtout en finance:leur impuissance a dû les convaincre de la nécessité d'une nouvelle science.
L'amour-propre se refuse à y recourir; on voudrait qu'elle fût apportée par un homme en crédit, un Voltaire, un Newton Eh la mienne est une continuation et application de celle de Newton 'Sa théorie et la mienne sont deux filons d'une seule mine, exalterl'une et repousser l'autre, c'est tomber dans l'absurde D'ailleurs loin de demander créance, je me borne à provoquer le doute on peut n'envisager ma méthode que sous le rapport du PIS-ALLER il garantit le doublement du capital et du revenu. En cas d'erreur dans le calcul de l'attraction industrielle, il restera toujours diverses branches de bénéfice immanquable, comme cèlui des économies matérielles, et celui des éclosions précoces de vocations (voir celle du charretier citée à l'avant propos.)
Sur de telles perspectives, restez dans le ton dubitatif, mais essayez tel est l'avis du patron de la philosophie moderne Descartes vous conseille le DOUTE et l'EXPÉRIENCE j'ai donc à mon appui Newton et Descartes ce sont eux qui parlent pour moi vous voulez qu'une invention se présente étayée d'un grand nom, en voilà deux.
Je pourrais y en joindre vingt autres dont les opinions, comme celle de Montesquieu citée en devise, invoquent pressentent ma découverte dénoncent franchement la civilisation, donnent un démenti formel à ses jactances de progrès social.
Et sur l'autorité de tant de grands hommes, ne trouvera-t-on pas quelques personnages qui veuillent prêter roreille? On est si impatient de réforme Nous voyons, même dans le sein des chambres législatives, s'établir des comités spéciaux pour des branches de réforme
qui sont en dehors de la législation, et qui ne peuvent s'effectuer que par l'industrie attrayante.
Les deux comités les plus récens ont été, en session d'août 1834, celui d'abolition de l'esclavage sans doute il veut un moyen moins ruineux que celui des anglais coûtant 500 millions, pour faire au plus mal la 500e partie de la tâche.
En session précédente, un comité pour fonder 85 fermes modèles qui eussent employé un capital de 30 à 50 millions au moins.
Démontrons que ces deux comités comme tant d'autres, n'auraient aucun'succès sans l'industrie attrayante.
On a tant de fois échoué sur l'abolition de l'esclavage, que les méthodes connues sont toutes suspectes elles n'ont pas même défini les genres d'esclavages à abolir je n'en cite que sept.
1. Servitude reative,
2 Servitude des prisonniers
3 Traite et déportation
4 Vente et réclusion d'odalisques
5 Glèbe ou scrvage féodal
6 Conscriptions nùlitaires
7 Vœux monastiques perpétuels
INDIGENCE ou servage Passif, indirect.
La seule abolition du genre pivotai, ou indigence, fera tomber les 7 précédens quand la tige est coupée, tous les rameaux de l'arbre tombent avec elle ainsi le problème d'abolir tous les esclavages se réduit à celui de prévenir l'indigence.
On n'a employé contre l'esclavage, que la violence, la libération brute, les rachats individuels.
Le congrès de Vienne a voulu opposer à la traite des prohibitions, croisières et saisies; non seulement il a échoué, mais il a, par ses fausses mesures, frappé les nègres de trois disgrâces nouvelles
4D Accroissement double et triple du nombre de vie-
times humaines aux funérailles d'Afrique, en raison du bas prix des esclaves invendus.
2° Raffinement de tortures sur les vaisseaux, pour dérober à la visite les esclaves encaissés.
50 Exigence croissante de travail pour compenser le maître, de la hausse du prix des esclaves.
Ainsi lorsqu'on veut opérer en politique sociale, sans connaître les moyens naturels et attrayans on aggrave le mal. Tel est depuis 45 ans le résultat des essais de progrès qu'ont fait nos esculape révolutionnaires et philantropiques.
Les sociétés d'abolition de la traite n'ont pas été plus heureuses que le congrès de Vienne, parce qu'elles ont ignoré comme lui, la voie naturelle d'émancipation consentie par le maître, sauf rachat solidaire.
La société Wilberforce a imaginé un rachat individuel qui coûterait deux cents milliards! Quelle stérilité de génie chez les anglais quand ils sortent de leur sphère, la mécanique matérielle!
En France la société Brissot, en 1789, n'a su faire que des billevesées, causer le massacre des blancs par une émancipation brusquée, dépourvue de deux garanties nécessaires savoir la sûreté des blancs, de leurs personnes et leurs intérêts, puis une garantie de persistance au travail qu'ont abandonné la plupart des noirs affranchis. Le défaut de ces 2 garanties a rendu infructueux les efforts d'un Colon brésilien très-estimable, qui fit il y a quelques années des essais philantropiques où il.dut échouer, parce que ni la violence, moyen du congrès Viennois, ni la philantropie moyen des compagnies Vilberforce et Brissot, ne sont voies naturelles en affranchissement.
Une 3e société fondée il y a 15 ans par MM. de Broglie, de Staël et Guizot, sous le nom de morale chrétienne, a eu le même sort que les précédentes, parce qu'elle a suivi de même la fausse route, l'emploi de la philantropie dépourvue des 2 garanties nécessaires. J'ai dit qu'aujourd'hui, pour abolir sans retour l'es-
clavage, affranchir les 500 millions d'esclaves du globe, il ne faudra qu'un demi million avancé sur hypot hèque et non pas dépensé sans rentrée. Mais l'opération sera étayée des deux garanties qui n'ont été connues ni du congrès de Vienne, ni des 3 sociétés Vilberforce, Brissot et Broglie.
On peut donc retournerau combatavec de nouvelles armes, avec la certitude de succès en 3 mois. Le terme est court, c'est un grand encouragement pour le nouveau comité d'abolition de la traite; il ne s'attendait pas à une réalisation si prompte.
On ne convertit pas des masses, mais on peut en désabuser un centième, présumer sans exagération que sur 900 Pairs et Députés, on pourrait en rallier neuf à l'idée d'essayer l'émancipation par l'industrie attrayante. Ce peu suffirait PAUCI SEH BONI.
Bien que notre siècle, tout préoccupé d'agiotage et d'esprit mercantile, soit mort aux idées de gloire, cependant la gloire peut tenter si elle est jointe à un immense bénéfice. Telle est la perspective que je présente aux candidats, en leur proposant l'abolition universelle des esciavages; opération qui ne leur coûtera pas uue obole de déboursé; ils n'auront qu'à vouloir, et le mois suivant ils auront la souscription nécessaire. A ce trophée pacifique, se joindra celui de créer une nouvelle source d'impôts tellement insensibles au peuple, qu'il ne s'apercevra pas s'il paye des impôts. Quant à la carrière de bénéfice ouverte aux directeurs et actionnaires d'un essai initial en industrie combinée, leur gain sera si énorme que je dois en di8érer l'exposé et renvoyer ce détail à l'un des derniers chapitres.
C'est trop de promesses dira-t-on vous excitez la défiance par ces perspectives gigantesques. Mais si je n'étais pas certain de ce que j'avance, à quoi me servirait de tant promettre? Je ne prétendais pas à de si grands résultats lorsque je commençai à m'occuper du problème d'industrie combinée mais on trouve
quelquefois plus qu'on n'a cherché lors des premiers essais de Papin sur la vapeur, on ne s'attendait pas à en obtenir des voitures marchant sans chevaux, des vaisseaux voguant sans voiles, des bateaux remontant sans tirage. Les Russes ne cherchaient en Sibérie que du cuivre ils y ont trouvé de l'argent et de l'or. Ainsi mes recherches sur un modeste problème, ont conduit à des lumières transcendantes, à un nouveau monde scientifique.
Venons au comité des 85 fermes-modèles, son plan pèche par le même vice que les précédens.
Il est COLOSSAL, SIMPLISTE et ANARCHIQUE. i Il est colossal: 85 modèles C'en est au moins 80 de trop. Si une méthode est bonne., il suffit d'en faire voir une seule épreuve. Lorsque la boussole fut apportée d'Orient, fallut-il en montrer 85 aux marins pour les décidera l'adopter?
On répond les procédés agricoles varient selon les qualités de sol, selon les climats et les productions. N'importe des agronomes éclairés savent, dans chaque localité, s'enquérir des ressources du pays, les apprécier, les exploiter.
Sous le rapport de la concurrence on pouvait proposer plus d'une ferme, tout au plus cinq si j'en ai proposé trois, page 26, je n'ignore pas qu'il y en aura deux d'inutiles deux qui ne donneront pas la méthode de progrès intégral en matériel et spirituel j'en conseille trois, pour constater que, loin de craindre la concurrence je la provoque mes détracteurs la redoutent ils craignent un parallele parce qu'ils ne savent opérer que sur le matériel seul, en projet de 85 fermes.
Il est sinzpliste s'isolant du mécanisme passionnel qu'il faut joindre au matériel, de l'aveu des agronomes ils reconnaissent tous que le paysan est rétif aux bonnes impulsions et aux sages conseils, qu'il aurait besoin d'une tendance à la docilité raisonnée car il ne se rend qu'après avoir vu sous ses yeux des améliorations réalisées, ce qui exigerait presqu'autant de fermes-modèles que de communes encore les villages n'adhéreraient-ils jamais aux plans de travail combiné, comme les dispositions gé-
nérales d'arrosage par hauts bassins, rigoles supérieures, pompes, etc.
Pour les remontrer et les convertir sur les fautes de détail seulement il faudrait donc en France non pas 85 mais 8,50o fermes-modèles, en moyen terme de UNE par 3,ooo cultivateurs. Quelle tâche gigantesque on s'impose quand on spécule sur le mode simple en progrès
Et ces progrès individuels, en les supposant réalisés partout, ne sauveraient pas l'agriculture du fléau de dégradation climatérique résultant des excès de culture anarchique, déboisement, déchaussement, tarissement ouragans, alternats outrés en sécheresses et inondations saisons brusquées déplacées, absence de transitions graduées.
Bref, le plan des 85 fermes envisage à peine un quart de la tâche à remplir en matériel; il ne donne aucun procédé de réunion des ménages villageois et il ne touche pas à la partie spirituelle, au problème d'établir l'unité d'action sociétaire et spontanée d'absorber le mauvais esprit du campagnard, sa manie rétive et contrariante, y substituer des calculs d'intérêt collectif, et des intentions de concert en efforts de déférence aux sages opinions d'un conseil agricole qui, dans chaque phalange sociétaire, statuerait sur les opérations.
Nos fermes-modèles de simplisme sont un croc-enjambe donné aux bonnes études aux recherches sur le mécanisme sociétaire, et sur la vraie économie qui doit être composée, et non pas simple; elle doit s'étendre au spirituel 58, comme au matériel.
5° Le système des 85 fermes est ANARCHIQUE, sous le rapport de la science et du progrès.
En se restreignant au matériel seul, les fermes-modèles n'enseignent que le morcellement raffiné elles admettent pour base de culture l'incohérence des ménages qui entrave en tout sens les économies et cause des déperditions incalculables, en épizooties, en avaries de denrées, en maladies causées par la misère en insuffisance de moyens, même dans la petite culture.
D'autre part ces fermes sont impuissantes dans la grande culture, elles ne peuvent pas opérer sur l'ensemble du pays, peut-être pas à un quart de lieue la ronde. A leurs côtés, divers travaux imprudens causeront dans le voisinage maintes lésions climatériques, sans que la
ferme-modèle donne un moyen de les prévenir, ni que les 85 proposées puissent agir combinément pour la répression du désordre en culture générale.
Convient-il d'habituer un grand empire et, par suite, les régions voisines, à croire que la voie de progrès est dans l'industrie morcelée, et à négliger toute recherche sur l'art d'associer les familles par actions art dont les fermes et leur partisans ne s'occupent nullement, quoique l'un des chefs, M. de Dombasle, dénonce lui.même son système, en disant qu'on ne fera jamais rien de bon avec la petite propriété. Il avoue donc implicitement qu'il faut en culture de grandes réunions; mais pour les former, il fallait découvrir l'art d'associer, et en provoquer la recherche.
Loin de là, on fait diversion à cette recherche, on en étouffe jusqu'à l'idée, en détournant l'attention sur les fermes-modèles, en les peignant comme planche de salut tandis qu'elles ne sont que des palliatifs à de petites fautes, des gouttes d'eau sur l'incendie, des avortons qui n'obvient à aucun désordre.
Déjà on a vu par milliers, en France; des fermes-modèles qui ont été inutiles au progrès collectif. Avant la révolution, toutes les maisons religieuses qui faisaient valoir un domaine, étaient des modèles de bonne gestion; à tel point que, dans une campagne, on distinguait, au premier coup-d'œil, les bois, les terrains qui appartenaient à un monastère Ils étaient bien clôturés, soignés et ornés, comme le fameux Clos Vougeot, situé entre Beaune et Dijon chacun disait « On voit bien que cela appartient aux moines. »
Le contraste était saillant sur les forêts, on voyait à côté d'un bois magnifique, des communaux ravagés ces parallèles, ces modèles de bien, ces fanaux de progrès disséminés en France et ailleurs, ne corrigeaient point le monde agricole.
Lorsque je dressai le tableau de 16 classes d'improductifs, (1322 Tome i p.468,) je ne cius pas devoir y placer les mo,ines propriétaires domaniaux, parce que ce sont des sociétés très-productives et de plus conservatrices. Qu'ils aient un costume d'ordre et des statuts, ils n'en sont pas moins d'habiles régisseurs en culture; ils ne pressurent point les fermiers et ouvriers, le subalterne est mieux nourri à leur service qu'à celui du paysan or toute société qui administre bien est productive.
Ceux qui ont vu les monastères, et surtout les Chartreuses fécondant des solitudes glaciales, construisant de belles routes à travers des déserts et des forêts impraticables avant eux, confesseront que de telles compagnies étaient très productives, malgré le vice de communauté des biens.
Les ordres mendians étaient assurément des improduc. tifs et même des parasites; je ne les ai pas placés au tableau, non plus que les infirmes, parce qu'il est évident que les infirmes et les mendians sont improductifs; les uns forcément, les autres spéculativement or je ne signalais que les improductifs jugés utiles dans notre système qui emploie les 213 de sa population en travaux ou amusemens parasites.
Loin de corriger et faire disparaître les vices radicaux de nos coutumes, tels que l'oisiveté qui ne sera réformée que par le travail attrayant, nos fermes-modèles ne remédieraient pas même aux vices de détail agricole, tels que l'enchevêtrement des petites propriétés, le larcin, la dé- fiance, les procès et l'inaction qui en résultent. On planterait vingt fois plus de vergers, si on pouvait être assuré que le fruit ne sera pas volé.
La petite et la grande propriété sont également vicieuses dans notre système agricole, c'est le double écueil comme dans le commerce, où la licence de pullulation est nuisible autant que le monopole. Il n'y a que cercle vicieux dans le mécanisme civilisé aussi les académies bien convaincues en secret que la civitisation est un labyrinthe politique, ne veulent-elles pas qu'on en fasse une franche analyse, comme celle que l'ai faite, ou plutôt ébauchée, aux douze petits chap. 41 à 52 du Nouveau Monde Indust
Nous retrouvons ce cercle vicieux dans les fermes-modèles qui ne nous présentent qu'un fanal trompeur qu'une voie d'engouffrement dans le mal, dans 1 incohérence des travaux et des ménages; elles'manquent des deux phares qui conduisent au bien; le procédé de combinaison des ressorts matériels, et d'emploi des ressorts spirituels.
En l'absence de ces deux leviers, il estinutile de faire voir aux civilisés des lueurs de progrès agricole; ils n'imiteront rien, parce qu'on ne sait pas faire naître chez nos cultivateurs un stimulant à imiter le bien. Ce stimulan ne peut éclore que chez les corporations définies Ch.
IV et VIII, dites séries ou échelles de groupes libres, utilisant les discords autant que les accords, et fonctionnant en courtes séances, à option d'emploi.
Cet ordre assemble toujours les deux amorces de bénéfice copieccx et facile, charme des sens et de lame. L'industrie, étayée de ces doubles appâts, doit être aussi attrayante qu'elle est répugnante en mécanisme des familles, au maintien duquel travaillent nos déplorables fermes-modèles conception des plus dangereuses, elle farde le labyrinthe elle y répand des lueurs d'amélioration matérielle qui détournent de recherches et d'essai en progrès spirituel ou mécanisme des ressorts de l'âme, sans lequel tout progrès borné au matériel seul est complètement illusoire.
Notre agriculture avec ses légions de médecins et de régénérateurs ne marcherait toujours qu'à pas de tortue; le mal ferait dix pas en avant quand le bien en ferait un d'une part, l'accroissement d'impôts et de dettes fiseales, et les révolutions qui en seraient la suite; d'autre part, la détérioration climatérique nouscauseraient vingt fois plus de dommages que nos efforts agricoles ne donneraient d'indemnité.
Délivrée de ces lenteurs, l'harmonie avancera avec la rapidité de l'aigle dans les routes du bien ce ne sera pas d'une génération à l'autre, mais d'une saison à l'autre d'une semaine à l'autre qu'on verra les prodiges se succéder, et les sources de richesse jaillir de toute part. Notre génération dit qu'elle est pressée de jouir, quelle sera sa confusion, son dépit d'avoir différé tant d'années l'avènement au bonheur, par une sotte crédulité aux philosophes qui ne veulent point de science nouvelle et au préjugé qui persuade que la distribution par familles est destinée industrielle de l'homme
Elle n'est au contraire qu'une distribution de nature brute et ignare incohérence que les philosophes ont prônée pour se dispenser d'invention et de recherches sur la vraie destinée, sur le mécanisme d'unité et de vérité assigné par Dieu à nos relations qui doivent être en tout sens corporatives, et non pas familiales on s'en convaincra au chapitre des propriétés mensongères et malfaisantes du groupe de famille en relations extérieures et souvent en intérieures.
Je donnerai en deuxième section une courte analyse des propriétés anti-sociales et anti-industrielles du grou-
pe de famille, que les Civilisés prennent pour pivot de mécanique sociale, à l'exclusion des trois autres groupes d'amitié, d'amour, et d'ambition ou ligue corporative dont il me suffit de citer une seule propriété pour infirmer le monopole donné au groupe de famille en direction du mouvement social.
La corporation travaille pour un avenir séculaire, avec imité d'action elle n'est pas pressée de jouir, elle fera des avances pendant un siècle avant de recueillir. La famille est impatiente de consommer, réaliser; elle est obérée, contradictoire en plans; les héritiers morcèlent, bouleversent, dégradent, et cette anarchie, les fermesmodèles, tendent à la perpétuer, en fixant exclusivement l'attention sur des bribes de progrès matériel, et faisant perdre de vue le problème essentiel, l'art d'établie l'unité d'action source de richesse, de bonnes mœurs et de tous les genres de progrès.
Le projet de multiplier les fermes-modéles est donc une direction très vicieuse qu'on donne à l'opinion; c'est un piège, un narcotique tendant à assoupir le génie, l'absorber dans quelques minuties de pratique on veut lui faire oublier les grandes questions de théorie, entr'autre3 celles d'opérer la fusion économique des cultures, fabriques et ménages, de ramener la classe riche aux plaeemens agricoles, en les rendant plus profitables que ceux des fonds publics et du commerce.
On feint depuis peu une extrême sollicitude pour l'agriculture on amène à son secours une cohue de médecins pompeusement titrés; des académies d'agriculture, des sociétés de progrès agricole, des journaux et revues d'agriculture, des congres scientifiques d'agriculture à Poitiers, Caen Toulouse; des comices provinciaux d'agriculture, etc., etc. quand le malade aura essayé de tous leurs antidotes, il n'en sera que plus mal, car tous ces esculapes sont de la classe qui veut, en langage du métier, allonger la courroie.
Pas un d'eux ne s'occupe de porter remède au vice principal, celui de détérioration climatérique, si patente que les sources disparaissent le Languedoc est obligé de renoncer à l'olivier qui bientôt abandonnerait aussi la Provence.
S'ils voulaient franchement en finir, ils connaissent fort bien le remède qui est l'industrie combinée. Dans le Congrès de Poitiers, il se trouvait des envoyés
sachant de reste que le procédé d'industrie combinée est découvert; ils se seraient bien gardés d'en parler; tous ces congrès philantropiques ont le même but que les procureurs, embrouiller le débat, éterniser le procès, éviter toute explication qui pourrait le terminer. Un journal rendant compte du congrès de Poitiers, s'est exprimé en ces termes
« Une seule et noble pensée n'a cessé de présider aux « délibérations du congrès; celle de MARCHER AVEC « LE SIÈCLE, et de lui faire produire tous les fruits que « comporte le présent, tons les germes qui doivent fé« conder l'a venir. »
Mais le siècle marche à rebours, en température, en finance, en bonnes moeurs en économie tout va de mal en pis; tout présage de nouveaux bouleversemens dès lors un congrès qui veut marcher avec le siècle, est un foyer de rétrogradation et d'esprit péjoratif.
Ces fécondateurs d'avenir repoussent une invention qui assurerait le bonheur du présent et de l'avenir. Ils spéculent à la manière de Wilberforce, qui emploie cinq cent millions à faire la 5oo- partie d'une émancipation qu'on peut faire en entier avec un demi million, AVANCE, et non pas DÉPENSÉ. Mais selon le procédé du philantrope Wilberforce, il faudrait prélever sur le monde civilisé et barbare 200 à 25o milliards, pour essayer d'affranchir les esclaves quels excellens guides en économie, que les philantropes, surtout ceux d'Angleterre qui ont fait payer à la Grèce quatorze millions pour un vaisseau Le seul philantrope Ricardo, en a eu seize cent mille francs pour sa part. Bonnes gens qui donnez dans les chimères de progrès, reconnaissez enfin la ruse de vos régénérateurs, vos champions de vol sublime Ne sachant rien inventer, ils spéculent en marchands, sur vos illusions de perfectionnement; s'agit-il d'affranchir des esclaves, ils se garderont bien de chercher la méthode naturelle, économique et prompte ils en choisissent une qui exigera 5oo millions pour initiative.
Et sur le maniement de cette somme, quand il n'y aurait que dix pour cent à griveler, ce sera déjà cinquante millions que grugeront les philantropes, ou filous en troupe (nom que donnaient les Parisiens aux sectaires de la religion fabriquée ar La Réveillère Lépeaux, culte Théophilantropique).
Toutes les améliorations qu'on vous propose ne sont conçues que dans des vues de grivelage aussi demandet-on toujours des sommes gigantesques; tel veut 3oo millions pour un canal de Paris au Havre qui en coûterait plus de 500 et serait inutile en cas de guerre Un autre veut deux milliards pour des chemins de fer. Sur des entreprises de deux milliards, il y aura, en argot de commerce quelque chose à gratter mais une affaire d'un demi million Fi! c'est une pauvreté les spéculateurs, les gens du progrès ne veulent pas de cette broutille, aquila non cap it nauscas.
Tel est le tort de ma théorie, elle garantit par une petite entreprise de 5oo,ooo fr l'exécution prochaine de toutes les améliorations imaginables. S'agit-il de canaux, routes, caisses d'épargne, chemins de fer, mesures sanitaires affranchissement d'esclaves, restauration climatérique ? Ces bienfaits se réaliseront tous à la fois, dès que l'industrie combinée attrayante sera établie par suite de l'essai démonstratif.
« Mais il n'en coûtera que 5oo,ooo fr. c'est une niaiserie, il n'y aurait rien à gratter là dessus, et cela contrecarrerait tous nos plans à milliards étouffons cette invention faisons difFamer et turlupiner l'auteur dans les journaux. »
Et là dessus, vingt journaux bien payés commencent le feu de file, s'écriant Ah qu'il est bête ce F, est-il assez bête Pas assez, messieurs du progrès, pour être dupe de votre tactique. Vous le verrez au chap. IX
CHApe VII. De l'Écart vague et subversif. Qu'est-ce que c'est que l'écart vague? ce sera quelque pensée creuse, quelque subtilité abstruse Non vous allez vite comprendre ce que c'est que l'écart vague, c'est le type du caractère français, donnant toujours dans les excès, passant brusquement d'un extrême à l'autre changeant d'opinion et de système comme de modes, sans transition graduée, sans réflexion ni méthode Il est continuellement dans les écarts, mais en écarts VAGUES, NUISIBLES, et non pas MÉTHODIQUES, FRUCTUEUX.
Qu'un charlatan se présente, qu'une secte absurde se mette en scène avec un peu d'audace et de faconde, la foule est pour ces novateurs l'opinion oublie subitement ses principes, ses coutumes; elle commet les écarts les plus choquans. On l'a vu récemment par la secte St-Simon paraphrasée de la secte Owen. On avait travaillé quarante ans à faire des constitutions et chartes pour garantir la propriété, régulariser les formes administratives, etc. une secte surgit, elle prêche la communauté des biens sous le masque d'association, la théocratie, la main-morte; elle annonce hautement son projet de s'emparer du gouvernement, chasser de la cour les militaires et les hautes classes, forcer le roi à se déclarer premier industriel de son royaume, sous la tutelle des nouveaux prêtres, etc., etc.
lls tenaient surtout à s'emparer des finances, faire remettre la gestion du Trésor public à des industriels St-Simoniens, cela était prudent, ils savaient que l'argent est le nerf de la guerre.
On ne croirait pas à ces absurdités si on ne les avait vues et entendues dans des prêches où se rendait un auditoire nombreux et braillant.
Les prosélytes allaient croissant, plus une doctrine est absurde, mieux elle réussit en France.
Le gouvernement l'a réprimée par la force, elle n'en aurait que mieux prospéré si elle eût été soutenue pécuniairement la Ste-Alliance, ainsi que l'Angleterre, ont agi très-maladroitement dans leur intérêt, en ne soutenant pas cette secte qui, si elle eût duré 3 ans de plus, aurait causé en France une bonne guerre, civile c'était un germe précieux pour nos ennemis, gens à courte vue en politique.
D'autre part, les nouveaux sectaires, juges suprêmes en capacités, ont fait preuve de grande incapacité politique ils faisaient une religion, et n'avaient ni liturgie, n: rites, ni rien de ce qui constitue un culte naissant.
Ils se mettaient en lutte ouverte avec le gouvernement, disant au prêche et aux écoles, oui nous sommes Tribuns' pouvaient-ils ignorer que les gouvernemens savent où veulent en venir les Tribuns et les sectes politiques affiliées? on n'a pas encore perdu le souvenir des Jacobins.
Enfin ils perdaient le temps à parler au lieu d'agir. Soutenus d'un si bel auditoire, et d'un appareil de doctrine, ils auraient dû réaliser, fonder au moins un canton d'essai, le proposer par souscription qui aurait été remplie, car la vogue y était; l'engouement ne raisonne pas, on aurait souscrit
Mais la réalisation était le point sur lequel ils montraient le bout d'oreille ils la promettaient sans intention de la tenter; ils savaient bien qu'on ne trouverait jamais une masse de cultivateurs disposés à mettre leurs biens en communauté et en Main-Morte à se soumettre, pour l'estimation du talent, à des prêtres bleu barbot qui ne connaissaient rien à l'agriculture.
Malgré ces bizarreries, la secte grandissait encore, tant le français incline pour tout ce qui est déraisonnable d'ailleurs les orages révolutionnaires ont froissé tant de gens, qu'on cherche à se récupérer en suivant quelque nouvelle bannière; c'était la meilleure chance de la secte aussi avait-elle pour hiérophantes et flamines des beaux esprits qui ne croyaient pas un mot de ce qu'ils prêchaient, mais qui avaient l'espoir d'opérer un mouvement à l'aide duquel ils auraient envahi les places, les sinécures. Ils feignaient d'y compter, disant Dans 3 mois nous serons aux Tuileries.
Ils avaient pour pis-aller une chance très spécieuse, une perspective de papauté, de cardinalats et d'épiscopats à créer en remplacement des prélatures du catholicisme qu'ils attaquaient. Ils convoitaient les traitemens et donations du catholicisme dont ils comptaient enlever moitié, au moins. Là se bornaient leurs
vues secrètés, car ils savaient bien que leur plan d'envahir le gouvernement était une billevesée bonne à faire du fracas oratoire, et à stimuler les badauds. lis se montrèrent bien petits au dénoûment affaiblis et poursuivis par l'autorité, ils auraient dû serrer leurs rangs; le contraire eut lieu, ils se divisèrent, et le second pape renversa le premier; un 5e pape schismatique prêchait une autre doctrine; de sorte que leur religion eroûlait déjà avant même d'être constituee et réalisée au moins sur une bourgade ortodoxe elle avait trois communions hétérogènes, et pas un foyer d'exercice.
Décréditée par ses schismes prématurés, elle se donna un nouveau ridicule par des arlequinades morales, comme la recherche de la FEMME LIBRE. Cette comédie fut la fin du St-Simonisme.
D'après la vogue passagère qu'a obtenue cette jonglerie très-récente il est évident que le caractère français incline aux écarts les plus choquans car la doctrine StSimonienne contredisait tous les rêves de garantie des propriétés, fort mal garanties, et tous les principes antithéocratiques de nos nombreuses constitutions écloses depuis quarante ans.
Le Français se plaît à ces écarts outrés, à ces brusques sauts d'un extrême à l'autre.
Il faut donc pour utiliser ce penchant, lui ouvrir la voie d'écart absolu et méthodique, 55. C'est le- saut le plus immense et le plus facile luie puisse faire l'esprit humain sans aucun danger de révolution ni de froissement car c'est une opération qui ne bouleverse rien se borne à un petit essai sur la vue duquel chacun peut juger et opter.
Mais c'est un écart qui discorde en double sens avec le caractère français: En France, on aime l'écart, s'il remplit la condition d'entreprise immense, ruineuse, désorganisatrice pour aboutir à des riens, ou à des duperies, à des bouleversemens; je propose au contraire une entreprise très-peu coûteuse, hypothéquée trèslucrative, qui ne trouble rien ne propose aucun changement à l'ordre existant et ne doit opérer que par imitation spontanée.
Par exemple après 4 ou 5 fermes modèles déjà établies, et dont nul canton n'a imité la fondation, l'on en propose 85 autres, ce serait un travail d'Hercule que de les fonder; il faudrait d'abord obtenir, ou de souscripteurs ou du gouvernement, l'énorme capital de 5o à 4o millions, puis créer 85 agences qui, selon l'usage exploiteraient le capital des actionnaires.
Au lieu de ces 85 fermes chétives, l'essai que je propose va créer sur le sol français seize mille fermes de grande échelle, sans aucune agence de gaspillage, puisque tout se fera spontanément par les habitans de cha· que localité. La France aura dix-sept mille phalanges dont environ mille urbaines, peu occupées de culture, les seize mille autres pleinement agricoles réaliseront les progrès possibles sur tous les points du territoire de France, d'Europe, et du monde entier.
Tout y sera ferme -modèle, il y aura 500,00o fermesmodèles sur le globe; mais l'enrichissement sera progressif, car il faut au moins 3o ans pour renouveler en plein les races d'animaux, 5o ans pour les grands végétaux, et plus de cent ans pour la race humaine. Il ne faudra que cinq ans pour obtenir le changement de température.
Calcul fait de toutes ces inégalités de progrès en divers genres, j'énonce la richesse future en échelle d'époques, et non pas en fixité abstraite comme le fait l'académie des sciences qui promet le quadruple produit. Je promets, au bout de i an d'exercice, le double;
3 ans, le triple 5 ans, le quadruple
7 ans, le quintuple io ans, le sextuple
15 ans, le septuple 20 ans, l'octuple.
Toute flatteuse qu'est cette progression de richesse, on en aura une plus séduisante encore et dont on jouira bien plus vite; c'est le mécanisme de participation graduée, qui garantit la faculté de tripler, de sextupler, décupler les jouissances, principalement celles de bonne chere, voitures, chevaux, spectacles, etc., mais surtout les réunions joyeuses dans les travaux
Ils seront si vivement intrigués, qu'on regardera en pitié nos amusemens de cartes et autres et que les oisifs actuels, sybarites et fashionables des deux sexes, feront sur pied à cinq heures du matin pour assister et coopérer aux réunions industrielles des jardins, étables, volailleries, ateliers, etc.
Sans l'attraction industrielle point de bonheur stable pour les riches, point de bien-être pour les pauvres. La société d'industrie répugnante, opérant par familles isolées, n'aboutit toujours qu'à liguer une petite minorité d'oisifs opulens contre une majorité immense de travailleurs, dont les fonctions répugnantes sont l'effroi de la classe aisée.
Le problème du bonheur social consiste donc à répandre un attrait piquant un charme de rivalité émulative, en i re année, sur la moitié des travaux,
en 5. année, sur les trois quarts,
en 5e année, sur les cinq sixièmes,
et ainsi d- suite, jusqu'aux dix-neuf vingtièmes. Au reste dès la i année où l'attraction industrielle ne s'étendra qu'à moitié des travaux, je garantis, et je prouverai par des faits recueillis, que le ressort d'attraction sera déjà assez fort pour déterminer la classe riche à dédaigner la majeure partie de ses amusemens de civilisation, comme ses cartes qui, à cette époque, seront reléguées chez les malades incapables de figurer activement dans les intrigues des groupes industriels.
J'ai dû faire entrevoir quelques-uns des progrès réels à recueillir de l'industrie combinée, pour faire sentir la nécessité d'un essai. Ceux qui n'en seraient pas convaincus, peuvent consulter un ouvrage de M. Fr. de Neufchâteau, où il analyse les inconvéniens sans nombre de la culture morcelée de nos villageois; les travaux qu'elle empêche les larcins, les dégradations qu'elle cause, les tâug emplois, travaux parasites, obstacles au perfectionnement, aux plantations et semailles, par ces lambeaux de champs enchevêtrés estimant l'ensemble des dommages, il en conclut qu'elle ne produit qui le tiers de ce que donnerait une culture combinée.
Mais il ne spécule que sur le bénéfice négatif, sur la correction des désordres visibles qu'il faudrait éviter même dans l'état actuel, et qu'évite la grande propriété. Il ignore les movens d'unité d'action, et ne croyant point qu'on puisse les découvrir, il n'envisage que la partie connue, où il trouve déjà une lésion des deux tiers sur le produit de la seule culture, sans parler des lésions sur l'économie domestique par le morcellement des ménages de famille.
Quel stimulant à éprouver le mécanisme des combinaisons qui, dans son pis-aller de double produit, lèverait
déjà tous les obstacles qui entravent l'administration et l'industrie il donnerait déjà une garantie assurée contre la pénurie fiscale l'indigence et tous les fléaux réputés incurables.
Je l'ai dit et je le dirai encore, quelle brillante carrière pour des députés qui voudront aller subitement à l'illustration et à la fortune. Ils n'auront qu'à vouloir. l'exécution et le succès seront assurés un mois après qu'ils l'auront voulu.
Ils n'ont qu'un pas franchir, soumettre au doute les quatre sciences qui ont, de concert, donné le change sur l'étude qui leur était affectée.
Au lieu de faire la dissection exacte, l'analyse de la civilisation, notre philosophie en préconise tous les vices domiaans; par exemple, dans la branche dont on s'occupe le plus aujourd'hui, celle du commerce, elle n'a pas môme abordé l'analyse des crimes anti-sociauz du commerce, quoiqu'elle ait publié les crimes des rois, des reines, des papes, des jésuites et même des fédérés .de 1815 qui n'ont existé qu un mois.
En conséquence les gouvernemens modernes ont pris pour ressorts utiles et louables tous les crimes du commerce on a vu, par suite cb cette prévention, Napoléon se laisser détroner en tolérant respectueusement une famine factice, un accaparement de farines qu'il eût pu arrêter d'un mot; fanune dont le succès retardant de 45 jours sa campagne de Russie, la fit échouer, tant par la défection des Turcs qui se crurent joués, que par la différence de 45 lours dans le retour qui, fait à temps, eût sauvé l'armée de l'intempérie.
Ainsi cet homme qui faisait trembler les rois et les nations, tremblait à son tour devant les marchands; petitesse bien digne du ige siècle qui tremble devant les quatre philosophies incertaines, et les rétablit en plein honneur, sans leur imposer quatre tàches à remplir. Napoléon les avait éliminées, voyant bien qu'elles n'engendraient que le mal, qu'elles envenimaient toute plaie dont elles tentaient la cure mais toujours adonné aux demi-mesures, il ne sut pas créer une opposition scientifique, chargée d'exploiter les quatre sciences intactes opposées au quatre philosophiques.
Les sessions législatives sont tombées, comme Napoléon, dans une foule d'erreurs, pour n'avoir pas connu les caractères criminels du commerce arbitraire, et le
frein à y opposer. La précédente session débuta par jeter trente millions à la tête des marchands il en résulta plus de trois cent millions de faillites, par suite de l'essor donné à un caractère commercial qui est l'entraînement péjoratif.
Tout négociant cupide, rusé, qui prend l'initiative d'une fraude ou d'un acte vicieux, entraine ses concurrens à l'imitation or le secours de 5o millions donné à quelques marchands et fabricans dut irriter les autres; et le premier qui par dépit fit une faillite motivée sur cette préférence de secours, entraina la foule à en faire autant; aussi vit-on un déluge de faillites; et l'autorité n'aurait pas commis cette faute, si elle eût connu ce Protée dont Bonaparte disait avec humeur, on .ne connaît rien att commerce.
Connaît-on davantage à l'agriculture? Non, puisqu'on ne s'aperçoit pas que sans réunion sociétaire elle resterait à perpétuité dans l'enfance, et serait de plus en plus victime d un caractère commercial nommé spoliation des producteurs et consommateurs par les intermédiairw parasites, les marchands. Leurs bénéfices exorbitans, leurs fortunes subites forment un contraste fâcheux pour l'agriculture, elle est flétrie dans l'opinion par son médiocre produit et désertée par les propriétaires et capitalistes qui portent leurs fonds à l'agiotage.
En outre l'agronomie est compromise par le commerce qui falsifie les produits et provoque la culture des mauvaises qualités commodes pour la fraude
Que servirait de raffiner les produits puisque les progrès de la fraude mercantile ,de la morale répressive, et de la détestable cuisine anglaise assurent la vente de toutes les mauvaises qualités.
Jamais la banlieue de Paris n'a cultivé si mal que depuis le progrès du commerce, de l'agronomie, de la philosophie. On ne trouverait pas à la halle de Paris un boisseau de pommes de terre saines il en est moitié de gâtées, amères ou fétides, visqueuses ou pierreuses. Tout passe pour bon, parce que les parisiens sont tous moralistes obéissans à la morale qui leur ordonne de modérer leurs passions manger indistinctement tout ce qu'on leur présente, et respecter toutes les tricheries des marchands. La cuisine anglaise vient à l'appui en noyant tous les mets dans des torrens de beurre fondu, qui en
masquent le goût et font passer le mauvais au même prix que le bon.
Veut-on des preuves palpables du déplorable état de l'agriculture Elle n'a point de chemins vicinaux les campagnes sont impraticables en temps boueux ou sablonneux. On répond que le gouvernement ne donne pas de fonds pour ces chemins ce n'est pas à lui de descendre à ces détails et lors même qu'il aura 5oo mil lions de plus, tous chemins vicinaux alloués aux travaux publics, seront faits sans frais par les phalanges, même sans intervention des armées industrielles,
D'ailleurs, voit-on réussir aujourd'hui les travaux payés par le gouvernement ? Qu on en juge par les haras Depuis la guerre de 1793, l'on s'est occupé de se procurer des chevaux dont tant de batailles ont épuisé les races et ont fait sentir le besoin on a cru y parvenir en créant des haras, on n'en a recueilli presque aucun fruit. La France est toujours à la merci des étrangers pour ses remontes; et en juillet i83o elle avait vingt mille chevaux achetés en Mecklembourg qui auraient pu être confisqués.
Toutefois, il ne s'agit point ici de remédier aux désordres industriels de laFrance mais à ceux du monde entier où le fléau le plus scandaleux est l'indigence, dans l'Indostan et la Chine comme dans l'Europe. Les Européens par excès d'industrie, de philosophie et de progrès simple, ( en matériel seulement ) les Asiatiques par excès de superstition dans l'Inde, excès de morale en Chine, tous malgré leurs immenses travaux ne sont arrivés qu'à perpétuer l'indigence, châtiment que la nature inflige à l'industrie mensongère et incohérente.
Ce honteux résultat doit faire sentir la nécessité de l'écart absolu selon le plan du tableau, pages 54, 55. Malheureusement les Français quoique très désireux de nouveauté et disant
« 'Îl nous faut du nouveau, n'en fût-il plus au monde. n'ont aucun goût pour les innovations faciles, conciliantes, peu coûteuses; ils n'accueillent que les deux extrê. mes, les théories révolutionnaires de fraternité ou la mort, et de subtilité fiscale; ou les balivernes de manches à l'imbécille et communauté des biens
Yoilà les nouveautés qui font fortune en France toute idée neuve y est repoussée, si elle est judicieuse. En 1789, la France n'avait pas une seule batterie d'artillerie
à cheval, quoiqu'elle eiît vu Frédéric en faire usage avec succes mais c'était une nouveauté utile, on la repoussait comme le bateau à vapeur.
Espérons qu'il se trouvera quelques caractères exceptionnels qui n'épouseront pas ce travers de leur nation, et qui sauront reconnaître que le mécanisme civilisé est un cercle vicieux, même dans le peu de bien qu'il tente.
Par exemple l'aumône est sans contredit un acte très louable abstractivcment considéré mais en sens concret, l'aumône est un cercle vicieux elle entretient le mal qu'il faudrait PREVENIR, traiter à fond extirper, et non soulager.
En outre l'aumône provoque et favorise les pauvres spéculatifs nommés gueux mauvais pauvres argotiers, etc. Les intrigans sont les plus habiles à obtenir les aumônes on en a la preuve en Angleterre où le secours public de 200 millions, indépendamment des charités personnels, ne sert qu'à perpétuer l'indigence la transformer en industrie spéculative.
Les anglais sont prodigieusement dupes de ne pas employer un demi million à l'essai de l'industrie combinée, ne fût-ce que pour se délivrer du tribut annuel de 2oo millions, et de leurs 230,000 pauvres, filous, vagabonds de Londres. Mais l'Angleterre est meublée de plulantropes qui, comme ceux de Paris, ne veulent que des affaires à ioo millions, où on puisse gratter copieusement.
L'ordre civilisé étant un cercle vicieux, même dans ses dispositions les plus louables telles que l'aumône, les fermes-modèles etc on en doit induire que c'est un mécanisme contre nature, une subversion des ressorts sociaux, un travestissement de jeu comme serait une pendule dont l'horloger déplacerait les rouages pour faire marcher les aiguilles à contresens et à contremesure.
Rien n'est plus certain que ce travestissement, nous en avons une preuve palpable dans le parallèle du commerce et de la monnaie l'une est un mécanisme de justesse garantie de vérité, d'économie de confiance gén raie et de rapide circulation l'autre est un régime de fourberie duperie falsification défiance lenteurs complication, parasitisme, etc. et cependant tous deux sont des rameaux du même arbre, du système industriel
l'un ne produit que de bons fruits, l'autre que des poisons, lequel est Ie rameau dn bien ?
Il en est de même de nos passions, elles sont sujettes à deux mécanismes celui qu'on nomme civilisation barbarie met l'homme en guerre avec lui-même avec Dieu, et avec la nature il faudrait pour établir quelque bien dans cet ordre subversif, que l'homme changeât les passions, caractères, instincts, etc. ce qui est impossible
Il faut donc essayer le mécanisme combiné qui utilise tous les ressorts et l'on n'aura plus besoin d'un million de volumes qui nous conseillent de changer nos passions; l'on pourra exciter les hommes à aimer les richesses, les plaisirs les grandeurs parce qu'ils ne pourront y arriver que par la pratique de la justice et de la vérité. FIN DU CHAP. VII ET DE LA Ire SECTION.
NOTICE CENTRALE.
GREFFE DES PASSIONS.
PRELIMINAIRES SUR LA GREFFE. CHAP. VIII. Les 3 classes d'actions et ,Ué'chelle d'agios. en 9 degrés.
Nous arrivons au mystère impénétrable, « couvert d'un voile d'airain que tous les efforts des siècles ne » sauraient percer, » si l'on en croit l'auteur d'Anacharsis, écho de Cicéron, qui prêchait déjà la même superstition en d'autres termes, disant
Latent ista omnia, crassis occultataetcircumfusa tenebris, ita ut nulla humani ingenü acus tanta sit, quœ possit penetrare, etc.
L'impossibilité est le bouclier des philosopbes, la citadelle des pauvres d'esprit et des fainéans. Une fois cuirassés du mot IMPOSSIBILITÉ, ils jugent en dernier ressort, toute idée neuve qu'une invention ait coûté
50 et 40 ans d'études, ils la foudroient d'un seul mot, impossible.
Tel est le travers de la plupart des savans à peine sont-ils enrichis, qu'ils deviennent apathiques; et si l'humanité leur demande quelque effort de génie inventif, ils se barricadent avec dédain dans les impossibilités et les impénétrabilités des mystères inaccessibles aux faibles mortels. Ces phrases ronflantes plaisent au vulgaire; il en est ébahi, stupéfait, et il se résigne avec un profond respect aux oracles de l'obscurantisme philosophique.
Rien n'était plus accessible que le calcul du mécanisme d'harmonie assigné aux passions, et à l'industrie voulant écarter tout soupçon d'illusion dans une étude aussi délicate, je choisis, pour sujet de démonstration, une branche ignoble de nos rapports sociaux, celle des INTÉRÊTS PÉCUNIAIRES.
Je vais enseigner l'art de leur donner un essor louable, généreux, en les élevant au régime de la greffe. J'applique le procédé à cette cupidité, auRr SACRA FAMES, objet de tant de diatribes morales, qui pourtant sont dictées par la cupidité même, car le moraliste n'attaque la soif de l'or que dans l'espoir de s'accréditer, vendre ses livres, et faire fortune. Dieu a destiné les arbres de nos vergers à être greffés, et pourtant il ne nous a donné ni des arbres tout greffés, ni l'instinct de deviner cette opération encore ignorée dans l'Afrique. Si nos savans avaient pris l'analogie pour guide, ils auraient présumé que la greffe doit s'appliquer au passionnel comme au matériel où nous l'employons partout car nous greffons les races d'animaux par domesticité et croisement; les végétaux par assolemens et alternats de reproduction en graine, bulbe, etc.
Loin de spéculer ainsi sur les passions, de tendre à les développer, et raffiner par un doublement de force et une extension de propriétés nos sciences ont adopté la méthode répressive et rétrograde elle veut
nous ramener à la simple nature, comme les Algériens qui savaient bien greffer les arbres quand ils étaient province romaine ils sont retombés du mode composé au mode simple dans cette branche de culture, et n'ont plus que des fruits moraux, non greffés, fruits de saveur simple et amère.
Donnons donc aux passions, comme aux fruits, un développement composé, dualisé, facilitant le jeu des diverses fonctions, et raffinant leurs sucs, leurs fruits que la méthode morale et répressive, rend de plus en plus amers. Témoin cette cupidité que la morale a voulu réprimer; elle en est devenue plus fougueuse, comme le torrent rompant ses digues; elle pousse toutes les cours aux emprunts, toutes les nations à l'agiotage, aux banqueroutes, au jeu scandaleux des fortunes individuelles et nationales.
Je vais traiter la cupidité en sens opposé, diriger son cours vers l'agriculture qu'elle dédaigne, enseigner l'art d'obtenir des grandes réunions agricoles, un revenu USURAIRE, double de celui des fonds publics en bonne créance. Dans ce cas, le tripot de bourse sera abandonné par les capitalistes grands et petits; les gouvernemens obtenant un surcroît d'impôts, moitié en sus n'auront plus besoin d'emprunter; ils auront au contraire du superflu pour rembourser les dettes même celles qui sont méconnues, reniées en Espagne. Tout rentrera dans le bon ordre, moyennant l'abandon du système répressif de la cupidité.
On en conclura que sur les autres passions comme sur celle-là, il faut, pour arriver au bien, suivre la direction opposée à celle qu'enseignent les moralistes, dèveloppe1' au lieu de réprimer; mais développer en mode composé ou grefi'é, et non pas en mode simple, qui est contraire à la destination de l'homme. Pour acheminer à la définition de la greffe passionnelle, et des procédés qui l'opèrent, il faut décrire d'abord l'instrument et les matériaux de ce mécanisme. L'instrument se nomme série où échelle de groupes, exerçant en libre option les différentes es-
pèces d'un genre de travail, où les différentes variée d'une espèce par exemple
Dans une série de douze groupes cultivant trois genres, et douze espèces de fraises le centre ou genre le plus saillant est formé de cinq groupes d'espèces que stimulent cinq rivalités internes.
Il redouble d'émulation par greffe externe, ou rivalité avec deux autres genres de fraisistes.
Ces deux genres cultivent sept espèces, affectées par 3 et 4 aux 7 groupes formant les deux ailes.
Si la séxie est bien équilibrée, le centre, quoique moins fort en nombre, doit balancer la ligue et l'influence des deux ailes, par la perfection et l'éclat de ses cinq espèces de produits; les cinq espèces doivent avoir en somme totale, autant de partisans qu'en ont les sept cultivées par les deux ailes de la série. On n'atteint que rarement à ce strict équilibre, on en approche autant que possible.
Les phalanges agricoles sont appréciées en raison du plus ou du moins d équilibre de leurs séries celle qui a grand nombre de séries bien équilibrées, doit donner, a chance égale; plus de revenu que celle dont les séries faiblissent en équilibre passionnel. C'est sur cette base qu'on estime la valeur intrinsèque d'une phalange, et que les capitalistes se règlent en achat ou vente des actions de diverses phalanges.
Les divers groupes d'une série n'ont rien de fraternel, rien de philosophique dans leurs relations il est nécessaire que chaque groupe soit en plein discord d'opinion avec ses deux contigus ils ont des accords de contraste avec quelques groupes collègues de série, mais en général autant de discords que d'accords, et rien de ces fraternités fades que rêvent nos philantropes; loin de là chaque groupe est en plein discord avec les 2 contigus, et en demi-discord avec les 2 sous-contigus.
Une série industrielle doit observer trois règles r° Affecter à l'exercice de chaque fonction ou espèce l\m des groupes libres qui l'aura préférée.
2° Subdiviser chaque groupe en 3 ou 4 sons-groupes exerçant sur une parcelle du travail.
3° Prévenir les excès par double contre-poids, par 2 diversions attrayantes ou dumoinsagréées
Deux définitions éclairent mieux qu'une et sous ce
rapport, il convient de définir une série en pratique, après l'avoir définie en théorie.
Décrivons le système des agios de capitaux en harmonie. Soit une phalange agricole qui représente son fonda par 6,000 actions de 1,000 fr. chaque, rendant aux porteurs, des agios de trois gemes et ne of espèces. Estimons le produit de la phalange à douze p. o/ô c'est caver très bas car le laboureur en tire déjà dix p. o/o, et n'a pas le quart des moyens de bénéfrce que donne l'industrie combinée surtout en travaux d'arrosage, ménage, soin d'esfans, etc.
Répartissons en échelle ce bénéfice de z2 qui sera fart différent sup les 6,000 actions.
nombre. Nombre. Nombre.
Ouvrières t,000. Foncières 2,000. Banquières 3,ooo. agios 3o, 24, 18. « 14, 12, 10. « 9,
On voit ici que le dividende général 12. olo, est ré- duit de 4 olo snr les 3,00o actions banquières: ces 4 010 reportés sur les 1,000 actions ouvrières, y ajoutent une plus value de 12 ils en élevent, en moyen terme, e dividende annuel à 24 Un homme n'en peut obtenir que trois, et ne les obtient que du produit d'économies faites sur les lieux. On les gradue selon la règle de série la t à 3o p. la seconde à 24, la 3e à 18. Ledit agio est maintenu cinq ans, à l'issue desquels chaque action est commuée en foncière de haut degré donnant 14 p. pendant 6 ans.
On charge en bénéfice la Ire action, afin que le peuple amorcé par cet agio énorme, vienne pendant 3 et 4 ans déposer ses petites recettes aux jours du règlement de compte, et qu'il prenne l'esprit de propriétaire coïntéressé l'amour du bon ordre, de la stabilité r et de l'éco. nomie générale que, jouissant d'un revenu assis sur la totalité du canton il se dépouille de l'égoïsme du civilisé joyeux de ce que la rivière a ravagé le champ de tel voisin et non le sien il souhaitera le bien du canton entier il ne sera pas animé du mauvais esprit de nos paysans chez qui l'on voit dans le même village, le laboureur indifférent sur le dommage des vignes parce qu'il n'en a pas et le vigneron, par la même raison, insouciant sur le dommage des champs.
Si après 3 ou 4 ans d'agios accumulés le plébéien possède plus de ,000 fr. il place sur la :1. action ou-
vrière qui rend 24 o/o pendapt 5 ans c'est encore un magnifique dividende. Au bout de 7 ans s'il a plus de 2,000 fr., il place en 3e action à 18
Pendant ce début de fortune, il s'est habitué aux bonnes mœurs, au caractère économe et pacifique de petit propriétaire; dès qu'il a complété la prise des 3 actions ouvrières, il obtient des prérogatives, comme admission et vote dans tel conseil de direction, et peu à peu d'autres avancemens moyens de fortune et postes honorifiques. Il a un avenir des stimulans aux bonnes moeurs. En civilisation il n'aurait qu'une perspective de misère, que des stimulans au vol, à la haiue des riches, des moralistes qui lui prêchent l'amour de la pauvreté des privations et de l'ennui le bonheur qu'on goûte sous le chaume sans pain ni habits.
Le centre ou classe bourgeoise classe de moyenne fortune qui possède presque toutes les actions foncières, apprécie bien les avantages d'une mesure qui distrait 4 olo d'agio des 3,000 actions banquières possédées par la classe riche. Les fonciers ne supportant rien de ce retrait de 4 o/o peuvent en juger l'influence.
Ils voient que ce report, ajoutant 12 olo d'agio aux 12 olo primitifs des i,ooo actions ouvrières, est une garantie d'émulation industrielle, et de bonnes mœurs chez le peuple, d'affection pour la classe riche dont la fortune rejaillit sur lui par ce report: si l'on peut exciter chez les riches même affection pour le peuple malgré le report de 4 010 il en résultera sympathie des deux classes riche et pauvre leur concours affectueux dans les travaux y sera un gage d'unité, d'enthousiasme et de haute perfection, dont les fonciers tireront un ample bénéfice, parce que leur agio demeure intact à 12 o/o en 3 degrés par 14, 12, 10.
D'après ces considérations, les fonciers s'entremettront ardemment à maintenir le peuple dans les bonnes mœurs qui font le charme des travaux car s'il fallait entrer en relations journalières avec des êtres grossiers et dépravés les amalgames ne seraient plus possibles dans les nombreux groupes où se rencontrent des collaborateurs tirés des 5 classes de fortune l'intrigue émulative n'aurait plus l'activité qui nait de l'amitié entre coopérateurs le charme des réunions en courte-séance disparaîtrait, le travail et les bénéfices décroitraient en proportion.
Je m'arrête peu à traiter des concordances de la classe pauvre avec la riche; il est évident que le pauvre doit être charmé de voir le revenu de ses petits capitaux élevé de 12 à 24 par la cession de 4 que lui font les riches. Il trouve cent autres avantages dans leur alliance avec lui, l'avance de vêtemens, la bonne qualité cte comestibles, les repas de corps donnés par les officiers d'apparat dans chaque groupe; la desserte des tables de Ire classe et de commande.
Le service d'une table populaire de 5e classe ne se composera ni de poulardes grasses, ni de truffes et d'ortolans on y en mangera pourtant, au moyen de la desserte en comestibles et en vins; elle est livrée au peuple à 1/2 ou 1/3 de valeur, déduite aux convives de la table qui a fourni en desserte.
Le peuple gagne encore à l'alliance des riches un luxe le voitures-omnibus qui le conduisent gratis dans la Campagne et aux environs il a des costumes corporatifs gratuitement fournis par amour propre des chefs qui veulent donner du lustre à leurs travaux favoris il a des spectacles gratuits, parce que les riches veulent tous avoir un théâtre d'amateurs dans leur phalange il a l'éducation gratuite pour ses enfans les riches ayant besoin que tout enfant plébéien soit initié aux arts, et puisse figurer à l'opéra dans le chant, l'orchestre, la chorégraphie les emplois dramatiques.
Favorisé de la sorte par l'alliance des riches le peuple en est d'autant plus idolâtre qu'il a des legs à en espérer pour lui ou ses enfans. Une coutume d'industrie attrayante, celle des adoptifs continuateurs, vaut des legs copieux aux enfans pauvres
Mondor homme opulent est grand amateur de tulipes; il prétend avoir une collection la plus belle de l'Europe; mais son fils et sa fille n'ont pas de goût pour les tulipes, et ont pris parti dans des groupes soignant d'autres fleurs. Mondor est donc dénué d héritiers industriels, en tulipes et peut-être en vingt autres branches d'industrie car un harmonien en pleine santé exerce sur une trentaine d'industries, gérées en courtes séances par des groupes dont il est sectaire.
Dans le groupe des tulipistes figurent deux enfans très iutelligens et très actifs, Nisus et Lucile dont les parens sont pauvres; ces enfans ont un instinct merveilleux pour le som et la culture de cette fleur Mondor se plait à se.
conder leur instinct, il leur enseigne les finesses de l'art il est passionément leur instituteur parce qu'il trouve en eux ses successeurs industriels qui soutiendront la renommée de sa fleur favorite. Voit-il excès de chaleur ou imminence d'orage, il se repose sur ses jeunes adeptes du soin d'assembler d'autres enfans ou adultes,, pom aller placer sur les carreaux de tulipes, des abris de circonstaace parasols de soie bleu d'azur si on redoute un soleil brûlant, et parasols de toile si on craint une pluie d'orage.
Ces deux enfans et beaucoup d'autres qui secondent Mondor en divers travaux, auront des lignes sur son testament s'ils ne sont pas héritiers consanguines, ils sont héritiers industriels continuateurs de telle passion de Mondor qui ne trouve pas chez ses deux enfans directs une sympathie en industrie. La nature veut cette dissidence du père au fils, de la mère à la fille; on peut, en compte régulier, parier que deux enfans différeront de caractères et de goûts, avec le père et la mère, dans les proportions suivautes:
Les pères civilisés se plaignent amèrement de n'être pas payés de retour, en affection filiale et prêtent l'oreille aux captateurs d'hoirie, mais la nature veut que le retour d'affection advienne de 3 sources, 1/3 par les consanguins, 113 par les adoptifs en continuation d'industrie, 1/3 par les adoptifs de favoritisme. Quand un père pourra recueillir des affections de ces 3 sources, il ne se plaindra plus de l'ingratitude des enfans directs la nature a de bons motifs pour leur donner un caractère différent de celui des père et mère. Sans cette différence les équilibres seraient impossibles en mécanique générale des ca. ractères.
Lorsque le peuple verra ses enfans dotés de legs pas beaucoup de gens riches il deviendra aussi affectionné pour la classe riche qu'il est hostile envers elle dans l'état civilisé, où il ne lui doit que de la haine puisqu'it
n'a rien à espérer d'elle et qu'il est en tout sens prés. suré par elle.
Dans ces tableaux du sort futur des 5 classes de fortune, j'ai suivi rigoureusement la 1re des 3 règles d'équilibre passionnel, celle de distribution en séries par 9 agios de genre et d'espèce (on pourrait y ajouter les variétés dont je n'ai pas parlé).
J'ai appliqué l'échelle séria ire à tous les détails de l'agio ou intérêt des capitaux à sa durée graduée par 5, 6, L ans, pour les 3 genres d'actions, ouvrières, foncières banquières; aux variétés d'origine du capital, aux engrenages et transitions qui doivent régner dans les transformations successives etc.
C'est un sujet qui exigerait d'amples développemens, vingt fois plus que je n'en donne ici je les renvoie au premier volume que je publierai. Nous n'avons à examinier que les dispositions de base, comme la greffe et les contre-poids.
t LA GREFFE de la passion greffe qui l'élève du rôle malfaisant au rôle bienfaisant, greffe qui métamorphose la chenille en papillon, le vice en source de vertu; on va en juger par la cupidité, vice ou prétendu vice dont je vais démontrer l'excellence, non pas en emploi civilisé, mais en emploi d'industrie combinée.
Lorsqu'une série, soit d'industrie, soit de plaisir, est bien graduée, bien proportionnée, (car il y a plusieurs manières de la distribuer voir le traité.), la greffe s'y opère naturellement; elle y nait sans effort de l'art examinons cet effet dans l'échelle des agios de capitaux en barmonie dissertons d'abord sur le corps central de série, composé des possesseurs fonciers, presque tous gens de moyenne fortune.
Dire qu'ils sont égoïstes et cupides, c'est dire qu'ils sont ce que sont tous les hommes et surtout ceux de classe moyenne ou bourgeoise, gens pétris d'égoisme et de cupidité, aimant l'argent bien plus que la vertu. Voyons comment leur égoïsme brut est absorbé par d'autres égoïsmes spéculatifs sur lesquels il se greffe, et comment leur cupidité se trouve balancée par la cupidité méme en impulsion interne et externe.
t ° En essor simple et interne, leur égoïsme s'applaudit de tirer parti d'un mécanisme dont ils ne font pas les frais, car toute l'harmonie d'industrie émulative roule, quant au stimulant pécuniaire, sur les 4 distraits des
actions banquières et reportés sur les ouvrières, les foncièrcs ne paient rien de ces 4 et pourtant elles en profitent largement, puisqu'elles sont admises à jouir, sans retenue du produit annuel qui est communément au dessus de 12 sauf option â 1 actionnaire de courir chance de récolte ou stipuler pour le fixe.
a0 Cupidité en essor composé ou externe en relation avec les 2 classes extrêmes, la riche et la pauvre; il confirent à la classe moyenne que la pauvre soit bien traitée, pour exciter l'enthousiasme des nombreux travailleurs dits plébéiens; le produit sera d'autant plus copieux qu'ils seront plus électrisés, plus ardens à l'ouvrage. Ainsi le bien être du peuple devient calcul d'égoïsme, voeu de cupidité chez la classe moyenne c'est une cupidité externe greffée sur l'interne, qui je l'ai ditplus haut, consiste à s'exempter des frais d'un mécanisme dont on recueille le profit il est commode de moissonfler là où d'autres ont semé.
Autre égoisme externe. Il convient de meme â la classe foncière que ia plus riche la banquière soit en affinité avec le peuple, chérie de lui et généreuse pour lui; qu'elle s entremette dans ses travaux pour les animer; qu'eile se charge des libéralités, comme repas de corps, dons de costumes aux groupes, abandon de dividendes industriels aux enfans pauvres, etc.
Ainsi la classe moyenne ou foncière en donnant l'essor à ses deux égoïsmes externes appliqués aux deux autres classes, concourt en tout sens a activer l'harmonie collective en serrer les liens. Son égoïsme, par la greffe d'essor composé sur essor simple, devient un levier précieux d'où naissent des impulsions très utiles à la réunion sociétaire dite phalange.
Voilà, dira-t-on, de plaisans corps que ces fonciers qui tirent parti de tout, sans payer aucune portion des frais c'est un rôle commode
Restons-en à notre sujet qui consiste à prouver que l'opération de la greffe dirige au bien les passions réputées vicieuses, comme l'égoïsme et la cupidité.
Si Dieu nous les a données, il faut qu'il en ait prévu des emplois utiles un bon mécanicien n'encombre pas sa mécanique de rouages superflus qui gênent l'action, il simplifie autant que possible or, si Dieu nous a donné "égoasme et la cupidité, qui resteront dans l'homme en t'épii des anathèmes de la morale il faut que Dieu ait
ugé ces resaprts utiles. Mon thèmd est de proaver d'abord l'utilité des ressorts condamnés par nos sciences, et de justifier l'oeuv re de Dieu en rejetant le tort sur l'impentie des philosophes qui nont pas su découvrir le système oû tous les ressorts donnés par Dieu trouveraient un emploi productif.
C'est par cette raison que je choisis, dans ce débat, l'égoisme et la cupidité pourpivots de démonstration. Il me serait aisé d'en introduire de plus nobles, d'établir ici la greffe et les contre-poids (non encore expliqués), sur ramitié, l'honneur et autres passions louables, mais elles sont si disgraciées des civilisés qu'ils traiteront de roman tout ordre fondé sur de si nobles bases.
Déjà ils ont vilipendé, comme romantisme, des détails très méthodiques, donnés dans mes traités sur l'emploi des passions nobles je suis donc obligé de leur parler leur langage,me mettre à leur nivean, en le:.r décrivant un équilibre d'intérêts fondé sur des passions triviales. Quand ils voudront je reconstruirai ce même équilibre de l'échelle d'agios, sur l'amitié l'honneur et autres nobles impulsions que je pourrai analyser chez cette classe moyenne en qui je n'ai signalé que des mobiles d'égoisme.
Au résumé, l'on a vu que l'art de greffer une passion consiste à la développer en essor externe et interne appliqué à des séries de groupes; et que dans ce développement, l'influence des essors externes utilise toute impulsion de l'essor interne ou simple il serait vicieux isolément, comme on le voit dans l'état civilisé où les passions ne sont pas greffées, et ne peuvent pas corriger leur jeu simple et faux par le jeu composé qui établirait justice et équilibre.
Ce jeu composé ne peut pas s'organiser dans une famille qui est la plus petite masse possible, et qui ne saurait comporter les subdivisions de genres, espèces, variétés de caractères et goûts de là vient que toutes les passions sont vicieuses quand leur jeu repose sur l'influence de la petite societé nommée famille.
Et pourtant nos docteurs des 4 facultés philosophiques nous rebattent les oreilles de balance contrepoids garantie, équilibre. Ils ont établi de plaisans équiibres, surtout dans leurs constitutions oû un des 3 pouvoirs dévore les deux autres, même dans celles données par Bolivar et don Pedre au Pérou et au Brésil.
Ils avaient créé un 4e pouvoir composé de censeurs qui devaient n'avoir potnt de passions, ( du moins ceux créés par Bolivar), et qui pourtant paraissent avoir em des passions en dépit de la charte, car ils ont chassé dn Pérou et du Brésil, Bolivar et don Pedre les contrepoids étaient donc illusoires en Amérique ainsi qu'en Europe analysons des contre-poids réels dans le méeanisme décrit plus haut.
Il en est deux qui tempèrent la cupidité des fonciers (classe moyenne), et la transforment en bienveillance .genéralisée; elle s'étend:
m A la classe ouvrière pour les services immenses qu'on tire de sa coopération loyale dans l'industrie les travaux perdraient bien vite leur attrait, si on y était, comme en civilisation, entouré de mercenaires fripons, grossiers, insoucians sur le succès. (Voir N. M. Ind. chap. 29, 30, 31 32, les nombreux avantages que les 3 classes retirent des moeurs loyales, et de la combinaison ou amalgame dans les travaux.)
2° Les fonciers n'ont qu'à se louer des riches qui font majeure partie des frais sur ce qui touche à l'agrément, et: tont les avances pour tous travaux d'utilité générale. Un foncier a l'espoir de figurer bientot dans Ja classe riche, car les chances d'avancement et d'hoirie sont aussi abondantes en harmonise, qu'elles sont rares en civilisation.
Voilà deux contre-poids qui font naître chez la classe moyenne, une bienveillance pour les deux autres, une afiection opposée à la cupidité du bourgeois civilisé, qui ne médite que la spoliation des deux autres classes ici l'intérêt de la partie bourgeoise ou foncière se trouve enté sur l'intérêt des deux classes extrêmes la propriété essentielle des séries de groupes étant de greffer l'intérêt de chaque individuou corporation, sur l'intérêt collectif des autres individus et corporations.
Je pourrais étendre aux 2 classes extrêmes cette théorie de greffe de la passion cupidité, opération toute fondée sur le travail en séances courtes et variées ce serait trop de développemens sur un sujet assez expliqué dans mes traités auxquels on peut recourir.
D'ailleurs ce que j'ai dit de la classe moyenne, suflit à faire entrevoir les sentimens qui animeront les deux autres classes. La 3e que nous nommons pauvre salariée prolétaire ne sera plus pauvre elle ne sera plus pour
la classe riche un objet de dégoût par ses manières par son penchant au vol.
Le peuple deviendra, quant aux manières, ce que devient aujourd'hui un prolétaire qui hérite d'un million. Installé dans un hôtel, il dédaigne bien vite le cabaret et le jeu de quilles, il s'efforce de prendre le ton du beau monde. Tels seront tous les prolétaires au bout d'une semaine d'exercice en harmonie alors les 2 autres classes n'auront plus de répugnance à se rencontrer avec le peuple dans les travaux où il est indispensable.
Ce sera une fraternité réelle, substituée tout-à-coup à ces haines corporatives qu'engendre la civilisation, entre les 3 classes dont chacune tend à spolier les 2 autres La riche, parles impôts, la féodalité
La moyenne, par l'usure, l'astuce, le trafic;
La pauvre, par le larcin, la prostitution.
Tels sont les ressorts de fraternité que savent employer nos théories de progrès philosophique.
Il eût convenu, pour mieux demontrer la greffe en système des actions et agios, de traiter du mécanisme de répartition des bénéfices au travail et au talent de chacun sujet des chap. 33, 34, 35 du N. M. Ind. c'est là qu'on voit la greffe interne de la cupidité, la double action de l'intérêt composé et de l'intérêt simple et leur coïncidence à spéculer sur la justice.
Mais le lecteur a suffisamment entrevu que l'opération de la greffe ne peut-être complète que dans un ensemble de mécanisme sociétaire on ne greffe pas en plein une passions séparément traitée aussi ai-je intitulé ce chapitre 8, Préliminaires sur la greffe, et non pas Greffe complète.
Il contient deux notions bien importantes sur les propriétés de l'industrie combinée
Celle de la justice graduée et proportionnelle, assurant au pauvre des moyens d'arriver rapidement à l'état de propriétaire sans s'imposer des privations.
Celle de donner à la propriété, des garanties dont elle 'avait nul espoir, entr autres la loyauté du peuple, son Jiection pour les riches et son ardeur au travail.
La classe opulente ne sera jamais en sureté tant que la multitude sera indigente, poussée par le dénùment au vol, au crime, aux séditions. Le bien-être du peuple est la principale des garanties qui manquent à la grande propriété civilisée.
Tant que le peuple serait pauvre, les révolutions de viendraient d'autant plus fréquentes, que la pénurie fis cale et l'excès d'impôts excitentde plus en plus le peuple à l'émeute. Or, quel est le résultat des révolutions et des guerres civiles pour la grande propriété? demandez-le à l'ancien clerge de France et à la noblesse Leurs propriétés sont restées à la bataille.
Nos politiques sont aussi novices en garantie de la propriété, qu'en mécanisme des passions qu'ils veulent réprimer, comprimer, supprimer.
En réplique a leur morale répressive, je viens de prouver que la greffe ennoblit les passions les plus viles comme la cupidité quelque sordide qu'elle soit. La greffe ennoblit à plus forte raison les emplois de passions estimables, comme l'amitié et l'honneur, sur le jeu desquelles j'aurais pu établir ma démonstration du concert des trois classes en intérêts pécuniaires j'ai préféré mettre en scène une passion ignoble, et la montrer utilisée, embellie par cette greffe à 1 emploi de laquelle on doit d'autant mieux opiner, qu'on en voit déjà les belles propriétés dans le régime des monnaies, relation greffée et opposée en tout sens au mécanisme de tromperie générale nommé libre commerce.
INTERMÈDE. Rappel de Théorie. Récapitulons sur les principe j'y ai peu insisté, parce que les principes sont, dans toute science, arides et rebutans j'ai préféré donner quelques applications elles ont fait entrevoir le but, l'unité d'action et le quadruple produit; but assez beau pour répandre quelque intérêt sur la théorie de Greffe qui va nous y conduire.
La greffe des passions doit être interne et externe. La greffe interne est le jeu dualisé d'une passion c'est le mariage des deux essors de la passion développée en mode simple et en mode composé. L'essor simple ou individuel est l'égoïsme brut l'impulsion animale et grossière nommée le MOI. L'essor composé est l'égoïsme collectif, le NOUS qwi identifie le bien de l'individu avec celui des masses ou corporations dont il fait partie.
On en voit un germe faussé dans nos corporations civilisées. Leur égoïsme devient vicieux en ce qu'il manque d'impulsions bénévoles pour la masse du corps social; il tend à l'usurpation, nul contre-poids ne coordonne ses vues au bien de la masse.
Ainsi, le NOUS égoïsme tutélaire, n'est pas connu en civilisation il ne peut naître que lorsque chaque individu s'enrôle dans une grande quantité de corportions, où il a des intérêts plus ou moins actifs, des prétentions graduées, inégales, comme dans les séries de groupes industriels
Sans cette multiplicité de fonctions qui n'existe pas dans nos coutumes familiales chaque individu se passionne pour la seule corporation dont il est membre, et qui n'a que des vues d'empiètement de monopole, de vexation.
Tel est l'inconvénient à éviter en emploi des corpoporations distinguons-les en simple et en composé. L'emploi simple ou enrôlement de chaque individu h une seule corporation, devient aussi vicieux que l'influence de la famille on a vu les Janissaires et Prétoriens, les Jésuites et Jacobines, vouloir tout envahir, parce que leurs chefs et subalternes étaient mus par esprit corporatif simple, fondant leur espoir de fortune sur une seule corporation.
Le régime civilisé ne sait faire emploi de corporations qu'en mode simple. Les bases de l'industrie civilisée, sont la famille simple et la corporation simple. Scylla et Charybde,
J'appelle FAMILLE SIMPLE, celle qui n'est pas solidaire avec toutes les branches, pour le soutien respectif. Telles sont les familles civilisées la branche riche méconnait les branches pauvres.
J'appelle CORPORATION SIMPLE celle qui se compose de membres liés à elle seule ou à 2 ou 3 au plus. Si l'individu est engagé dans vingt ou trente corporations, il en reçoit, en intérêt, trois impulsions différentes, dont le concours l'entraîne par cupidité, à spéculer sur la pratique de la justice.
S'il ne tient qu'à une corporation, qu'à un travail., il manque le charme industriel gage du bonheur. Un plaisir nous ennuie s'il dure six heures sans variété; et les moralistes veulent qu'on aime un travail ingrat, exercé 15 heures par jour ennemis de l'attraction, ils ont prolongé le malheur social 25 siècles par refus du calcul des courtes séances.
Voilà le cercle vicieux du régime civilisé, hien dénni il alterne entre la famille simple et la corporation simple, deux ressorts également malfaisans et auxquels il faut opposer les deux contraires, savoir la famille composée et la corporation en emploi composé.
Mais la famille composée, ou famille très ramifiée, solidaire dans toutes ses branches est un ressort qui ne pourra s'établir que par degrés, et qui n'arrivera à son plein qu'au bout de 200 ans, lorsque la race humaine aura recouvré sa vigueur primitive, et qu'en moyen terme de la vie, l'homme pourra voir communément sa cinquième génération.
Négligeons donc ce ressort qui n'est pas fait pour notre siecle, et spéculons sur celui de la CORPORATION COMPOSÉE qui distribuant les travaux en courtes séances, peut disséminer chacun de ses membres dans une trentaine d'autres corps.
Cette méthode peut s'établir subitement et nous faire jouir d'un très grand bonheur; il s'accroîtra par degrés, à mesure que les générations snivantes gagneront en longévité, et s'élèveront au mécanisme FamLIAL COMPOSÉ qui, par la facilité des mariages, se développera peu à peu, et renforcera d'année en année l'harmonie industrielle.
Le problème qu'elle doit résoudre est de satisfaire les deux égoismes le MOI et le NOUS, les développer l'un par l'autre, les faire converger à la pratique de l'industrie, de la justice, de la vérité, quoiqu'en jeu pleinement libre.
On ne parvient à ce but qu'en disséminant l'é-
goisme dans une grande quantité dé groupes ou corporations, ainsi que je l'ai dit plus haut.
Cette dissémination exige l'emploi de nombreux coopérateurs; car le petit nombre serait forcé d'opérer par longues séances, donner à un travail des journées et semaines entières, des mois entiers comme font nos civilisés; tandis que le groupe en grand nombre fait un travail en quelques séances de 2 heures, 3 au plus.
Les coopérateurs de ce travail exécuté en séances courtes et rares par affluence de sectaires, ont du temps pour s'enrôler dans 20 ou 30 corporations, et apporter en cabales sur la répartition des bénéfices, une variété d'intérêts gradués qui est voie de justice et d'équilibre, pourvu qu'on opère sur des séries de groupes industriels. (Voir sur ce sujet les chap. 33 55, N: M ind.)
Dissertons maintenant sur les contre-poids qui forment la branche externe de la greffe des passions selon le principe commun aux séries géométriques et aux séries passionnées
Mettre en balance LA DOUBLE ACTION DU CENTRE, AVEC CELLE DES EXTRÊMES COMBINÉS.
Les extrêmes ou contre poids doivent être ATTRAYANS, ou tout au moins TOLÉRÉS, ADMIS la civilisation n'emploie guères que des contre-poids RÉPUGNANS, SUBIS imposés violemment, et dont l'homme tend à secouer le joug.
Chez nous, le contre-poids le plus général, est celui du double supplice, le gibet en ce monde, et l'enfer en l'autre. A quoi le peuple répond Je ne veux être ni pendu en ce monde, ni rôti dans l'autre; et il continue à voler, parce qu'on ne sait opposer au vol, que des contre-poids insuffisans, ils ne sont ni ATTRAYANTS, ni AGRÉÉS ni ADMIS ni TOLÉRÉS, ni supportables. Ils sont repoussés en tous degrés.
Pour diversion à l'enfer, et à la potence, freins peu
séduisans, la morale emploie le devoir et le besoin ce ne sont pas là des contre-poids naturels, remplissant l'une des conditions de l'échelle ci-dessus qui exige des ressorts exempts de violence, et gradués en cinq degrés de séduction ou de convenance.
On a vu, au chap. VIII, par le détail des neuf degrés d'agios que cette distribution n'oppose aux prétentions de cupidité de la classe riche, que des contrepoids séduisans, des garanties de 7, 8 et 9 010 de revenu en placement agricole, prévenant tout risque de larcin et de piège.
Que cette même distribution oppose au larronage du pauvre, plusieurs chances de fortune rapide et facile, une garantie de bien-être pour lui et les siens, une perspective d'heureux avenir.
Ici les contre-poids sont gracieux, acceptés; ils ne ressemblent en rien à ceux de la morale armée de potences et de chaudières bouillantes.
Ce qu'il importe de constater, c'est que la civilisation qui sans cesse rabâche de CONTRE-POIDS, BALANCE, GARANTIE, ÉQUILIBRE, ne sait y employer que des ressorts vils et impuissans qui n'atteignent à aucun de ces quatre buts.
C'est principalement dans la législation qu'on voit éclater cette maladresse Nos politiques veulent établir 3 pouvoirs indépendans pondérés, etc., et il arrive toujours que l'un des trois asservit indirectement les dèux autres.
Puis en dehors des pouvoirs constitués, s'élèvent d'autres pouvoirs qui, sans être légaux, n'en sont pas moins puissans au point d'influencer le gouvernement et souvent le contrecarrer, le tenir en tutelle. Par exemple Le commerce est un pouvoir qui subordonne le gouvernement, tandis que l'agriculture bien plus importante est victime du commerce. L'agiotage et la presse anarchiquesont devenus deux pouvoirs très despotiques. J'en compterai i2 plus loin. La congrégation sous Charles X, les jésuites sous
Louis XV ont été des pouvoirs mattrisant l'autorité, comme faisaient les Janissaires à Constantinople. Il y a donc absurdité radicale dans le mécanisme des contre-poids administratifs, et de même dans le mécanisme civil, industriel et domestique.
A ne parler que de la famille qui est chez nous le rouage pivotal comment est-elle équilibrée qnelles sont ses garanties, ses contre-poids? Elle n'est qu'un assemblage d'élémens hétérogènes dont le jeu produit en tout sens les trois vices de divergence, collisien et conflit.
D'abord sur l'héritage Les enfans, surtout les gendres et brus, trouvent leur intérêt dans le décès précoce des pères, et sont entraînés à désirer ce décès, soit par défaut de générosité chez les pères, soit par prodigalité chez l'héritier. L'opinion sanctionne cet infame désir des enfans en disant, à la mort d'un père, voila le /ils qui va jouir Il ne jouissait donc pas du vivant du père
Cet aveu naïf de l'opinion, condamne l'ordre actuel du lien de famille il faut lui opposer un mécanisme où le fils jouisse assez pour n'être pas dans le cas de désirer la mort du père, ni d'établir sur cette mort aucune spéculation d'intérêt.
Je renvoie cette explication au chapitre qui traitera des vices du lien de famille, et des moyens de le purger par la greffe, de toutes les souillures dont il est couvert dans l'ordre civilisé.
CHAP. IX. Greffe de la Presse. Je viens à l'objet spécial de cette notice, au moyen de corriger et prévenir par la greffe, les scandales et le despotisme de la presse anarchique, fausse liberté contre laquelle on voit lutter depuis 45 ans tous les souverains, sans qu'aucun de leurs conseillers académiques ait su ou voulu leur indiquer les voies de garantie et contre-poids libre que suggère le sens com-
mun, et que je vais déduire des règles assignées plus haut à la greffe des passions et calquées sur le système des monnaies qui est BOUSSOLE EN GARANTIE.
Contre les abus et les vices anarchiques, de la presse ou d'autre genre la règle à suivre est de PREVENIR et non pas combattre le mal.
La France occupe cent tribunaux à des procès pour délits de presse, et le vice n'est point réprimé II suffirait du vingtième de cet attirail jndiciaire pour attaquer la racine de l'arbre, et faire disparaître ces abus en les prévenant.
Un ministre disait dernièrement dans la chambre des Pairs Il faut en finir des mensonges mais comment en finirait-on des mensonges si on laisse libre carrière à la calomnie pire encore que le mensonge?
Il y a, réplique-t-on, des tribunaux à qui on peut recourir si on est calomnié Vraiment la justice est à si bon marché dans Paris Il faudrait de bonnes rentes pour plaidei contre 20 et 5o journaux par qui l'on est calomnié cela ne peut convenir qu'au gouvernement qui a tous les parquets à sa dévotion et qui a de quoi supporter les frais de procès.
Encore se plaint-il qu'il ne peut pas en finir des calomnies que sera-ce donc d'un homme sans protection et sans fortune, dont les adversaires sachant qu'il n'a pas même de quoi plaider, redoublent de diffamations et de mensonges s'il élève la moindre plainte ?
Ainsi le gouvernement est lui-même victime du faux système qu'il a adopté se croyant assez fort pour lutter contre ses détracteurs par voie des tribunaux., il laisse écraser les particuliers, et par contre-coup il en souffre à son tour.
Venons au procédé de garantie réelle, qui protégerait à la fois les autorités et les particuliers, et qui prévenant le délit, éviterait les poursuites.
Il existe environ 200 journaux dans Paris; une moitié, une centaine s'occupent de politique.
Le premier vice dans leur organisation est qu'il n'y a pas de foyer, pas de chambre de discipline on en crée pour des compagnies bien moins nombreuses et moins influentes car a ne compter par journal que cinq colla" borateurs, c'est mille écrivains.
Leur compagnie est donc essentiellement anaccluque
dépourvue d'un foyer de surveillance et de direction elle ne peut manquer d'abuser de ses libertés. La création du foyer ou chambre de disci pline est un Ier ressort indispensable à la garantie ou greffe. Ensuite il faut dualiser l'action du foyer, créer un 2* ressort apte à maintenir le bon ordre concurremment avec le conseil de diseipline son concurrent sera lajustice de paix littéraire voyons-en l'influence en matière de zoïlisme.
Un détracteur fait une citation fausse, sur laquelle il bâtit un plan de calomnies et de railleries sans fondement c'est de quoi égayer un feuilleton les lecteurs parisiens gobent le lout, en déjeunant avec leurs tartines de beurre fondu.
Peu de jours après ils auront à décompter l'homme calomnié est allé au juge de paix littéraire là, sans frais, sans avocat, il a prouvé, le livre à la main, que les citations sur lesquelles on l'a dénigré sont controuvées et tout opposées au texte et que le plaisant a cousu méchamment des idées absurdes pour les attribuer au plaignant.
Une sentence exécutoire condamne le directeur du journal à aoo fr. d'amende avec frais d'impression et d'affiche 100 fr.; le directeur en sera pour 3oo fr. plus les ioo qu'il a donnés au feuilletoniste; c'est 4oo fr. quand il aura subi seulement deux de ces condamnabons au lieu de payer ioo fr. aux fabricans de calomnies, il les tancera sévèrement et leur dira
« Je ne recevrai aucun article de vous, à moins que » vous ne consigniez 500 fr. de garantie pour le cas ou » vos citations calomnieuses me feraient subir une con» damnation; et je ne vous paierai l'article qu'au bout » d'un mois, quand il sera constaté par ce délai que » personne ne réclame. »
Sur ce les distributeurs de calomnies verraient que leur commerce est perdu, qu'il faut tourner leurs vues vers quelqu'autre industrie.
D'autre part les directeurs se verraient de même obligés de spéculer sur le moyen de fournir aux Parisiens d'autres délassemens que la calomnie; car il faut le dire, ces messieurs s'y prêtent fort bien tout en ayant l'air de plàmer ce genre d'industrie ils feignent de ne pas savoir de qui est l'article on l'aura accepté par mégarde
au surplus c'est peu de chose, quelques badinages comme on en fait sur tant d'autres
C'est ainsi que directeurs et collaborateurs s'entendent pour spéculer sur la calomnie devenue branche de commerce une justice de paix spéciale troublerait cet honnête négoce, par lequel on aventure impunément les faussetés les plus choquantes moyennant Texcuse on dit qu'on a dct, qu'on a ouï dire, qu'il a dit ca.
Sitôt que les journalistes verraient qu'il faut payer l'amende pour avoir inséré des calomnies sur la foi des on dit qu'on a dit ils deviendraient circonspects et ils exigeraient des preuves.
Un changement plus important serait celui de l'opinion dès que le public aurait vu 3 ou 4 de ces condamnations pour calomnies, il reviendrait de sa crédulité aux fabricans de bel esprit à la toise; il verrait qu'on le prend pour dupe, et il voudrait juger par lui-même des nouveautés qu'on décrie et travestit sans rendre aucun compte du fond.
Lorsqu'il saurait qui telle invention sur laquelle on débite cent faussetés, au point de la peindre comme attaquant la propriété, en est au contraire le palladium et fournit le moyen de doubler subitement le revenu et la valeur des domaines si avilis aujourd'hui, il deviendrait soupçonneux, défiant sur ces
a Esprits du dernier ordre,
» Qui n'étant bons à rien, cherchent partout à mordre. » Sa circonspection serait, pour les méchans un nouveau frein, plus fort encore que les lois pénales. Récapitulons sur ces deux établissemens; conseil de discipline, et justice de paix littéraire, qui constituent l'un des leviers de greffe, L'ACTION DU CENTRE SUR LUIMÊME, la rivalité émulative.
Ce n'est encore que moitié de l'opération, et pourtant que de belles garanties dé,'à obtenues
1° Circonspection et défianee du public désabusé, convaincu qu'il est dupe de ces mauvais plaisans à cent francs par feuilleton, gens qui font métier de déchirer le plus faible, et fausser l'opinion sur toute nouveauté, si l'auteur n'est pas protégé du monopole scientifique. 2° Scission entre les directeurs de journaux et les calomniateurs à gages ceux-ci utiles au directeur par l'impunité actuelle de la calomnie, et par le goût qu'on
at inocule au public pour ce poison littéraire, seraient éconduits du moment où l'imposture deviendrait ruineuse pour le journal.
30 Frein pour l'écrivain; une fois signalé par amendé et affiche il 8erait obligé de renoncer à une industrie qui l'obligerait à consigner 3oo fr. avant d'en recevoir too, il n'oserait plus s'engager sans preuve, dans la détraction.
I° Retour des journaux à la critique décente et motivée Us l'ont abandonnée par suite des profits que l'abaence de régime disciplinaire assure aux écrits mensongers qui, sous le masque de bel esprit, dépravent l'opinion le ministre Corbière, leur disait avec raison, vous la faites, l'opinion.
Passons au second levier de grefie, celui des doubles contre-poids, exempts de violence et d'arbitraire, ce sont 10 Le jury d'ordre composé ou rivalisé par une réplique en regard du compte rendu.
2° L'échelle des sohdarités spéciales.
i* Le jury composé Nous ne connaissons en jury, que le mode simple, sans rivalité; on en tire de bons services en justice criminale; mais en appréciations indus* trielles et scientifiques, il est très insutlrsant.
On a vu, dans les expositions du Louvre, des jurys complaisans déguiser la fraude pour ne pas nuire au manufacturier fraudeur; le jury sacrifiait à l'astuce d'un fabricant, tous les consommateurs.
Jusque-là l'injustice n'est que passive elle devient active dans les jurys scientifiques. On se rappelle du scandale qu'ils donnèrent lors des prix décennaux sous Napoléon leurs décisions étaient si partiales, si emprein- tes de faveur, de commérage et d'esprit de parti, qu'el· les excitèrent des plaintes générales, par suite desquelles on fut obligé de supprimer les prix.
Ce vice des JURYS SIMPLES cette partialité scandaleuse, doit enfin exciter les soupçons.
Personne n'est plus fondé que moi à les dénoncer oar depuis 12 ans, depuis 1822, j'ai assez subi la quarantaine,.le tribut d'insultes et de calomnies auxquelles sont Msujétis tous les inventeurs français, quand ils, s'adressent à leur vandale patrie.
Je prouverai, au chapitre intitulé DES DÉTRACTEURS et
ifE LEUR TACTIQUE VOILÉE; que j'ai gagné d'avance tous les prix que les académies proposent depuis le 19e siècle sur les voies de progrès, d association d'émancipation, de garanties et contre-poids en politique sociale et sociétaire. J'ai gagné entr'autres, les prix des questions morales et politiques proposées par le nouvel Institut qui a été recrée en 1832, et qui ressuscite la classe philosophique supprimée par Napoléon.
Mais cette classe de l'Institut ne voudrait pas même faire mention de moi; il est inutile que je lui envoie dès mémoires qui ne seraient qu'un résumé de traités je suis à ses yeux le Paria et la Cendrillon qui ont tort en tout ce qu'ils ont dit et en tout ce qu'ils diront. Je suis donc fondé à représenter qu on doit substituer en jugement d'inventions, le jury composé au jury simple, et admettre la réplique de 1 inventeur en regard de l'analyse donnée par le jury.
Si un jury se croit intègre et éclairé, pourquoi crain(irait-il le parallèle de son opinion avec la déclaration de l'auteur, imprimée en regard ?
Quels sont aujourd'hui les juges affectés à l'examen des inventions? Des savans envieux qui repoussent tout ce qui sort de leur sphère, et qui jugent l'inventeur sans l'entendre il n'a aucun moyen de réplique à leurs décisions arbitraires faut-il redire cent fois que ceux de Paris ont mis hors:de cour Papin, Fulton, Lebon et tant d'autres.
Déjà sous Charles Quint, ils surent éconduire Blanco de Garay qui avait inventé le bateau à vapeur. Avec leurs chansoas de progrès, ils sont toujours les continuateurs de ces obsc.urans qui firent excommunier et bannir Ch. Colomb, persécuter Galilée.
Commuent leur opposer un frein, un contre-poids? ce aera par un jury d'examen, qui, en rendant compte d'une invention, soit obligé d'admeure à côté et en regard des pages du compte rendu même quantité de pages et luigoes explicatives, données par l'auteur
Moyennant'cette voie ouverte au démenti, l'auteur sera entendu de tous ceux qui liront le jugement des jurés et ils ne s'aventureront pas à débiter des mensonges grossiers, sur toute théorie neuve qui ne sert pas les intérêts de la cabale philosophique, du monopole de génie et de sinécures.
Notre siècle notre politique ne retentissent que do
contre-poids, balance, garantie équilibre: pourquoi n'imposerait-on pas des contre-poids aux jurys scientifiques, lorsqu'on reconnaît la nécessité d'en opposer au gouvernement même ?
On veut le pondérer par un fantôme de triple pouvoir, lequel triple pouvoir est devenu décuple au moins; car on pourrait analyser une douzaine de pouvoirs bien distincts dans l'administration française
TABLE DES POUVOIRS LÉGAUX ET ILLÉGAUX.
1. a. 3. Les trois constitués légalement; Lég, Ex, Jud. 4. Le commerce tyran de l'agriculture.
5. L'agiotage ou BOURSE, mentor du gouvernement. 6. La presse anarchique, qui fait et défait l'opinion. 7. Le conseil d'état qui supplée aux lacunes de la loi. 8. La police ,forcée d'agir en dehors des lois.
9. La philosophie, ennemie de tout progrès social. 16. La congrégation assoupie momentanément. 11. Les légitimistes opposition puissante et active, 12. La diplomatie qui paralyse la France.
Combien nos équilibristes politiques déviennent petits, quand on fait le compte stnct de leurs bévues sur l'équilibre de pouvoir trinarie et sur les garanties dont ils ignorent le mécanisme à quadruple ressort.
J en ai défini trois, applicables à la presse il reste à parler du quatrième, les Solidarités spéciales. Celui-ci consisterait à corporer les journalistes les classer en échelle ou série de spécialités, formant divers groupes dont chacun adopterait une ou plusieurs attributions distinctes.
Chacune de ces divisions serait tenue de se conformer aux statuts établis sur le sujet dont elle traiterait. Ainsi dans le groupe de journalistes qui auraient pour fonction l'annonce des découvertes, aucun ne pourrait se refuser à en rendre un compte dont l'exactitude serait garantie par la déclaration de l'auteur placée en regard.
Cette condition imposée au jury même, serait d'autant mieux exigible des journalistes.
« Ce serait, dira-t-on, gêner la liberté de la presse. » Non car s'ils jugent une théorie fausse, ilspe uvent biPn le dire l'imprimer, mais en réservant à l'inventeur les moyens de défense EN REGARD pour ne
pas laisser à la calomuie le temps de prévaloir dans les esprits.
Si l'inventeur n'était pas sur les lieux et qu'on ne pût pas lui communiquer la critique, lui donner avis qu'il peut en venir prendre connaissance et copie pnur placer sa réplique en regard le journaliste serait obligé d'insérer cette réplique à l'époque d'arrivée.
Lequel est le plus digne de protection ou de celui qui a passé des années à poursuivre une inverition utile à l'humanité entière, ou de ceux qui spéculent en cosaques sur les découvertes, pour les dénigreur, les travestir, les ridiculiser, afin de faire valoir leur feuille? N'est-ce pas frustrer le public intéressé à connaître les nouveautés utiles, et en jouir sans délai?
Le gouvernement à opiné qu'il valait mieux protéger les feuilletonistes et leurs calomnies créer uue nation de Zoïles, au lieu d'une nation Judicieuse il en pâtit le premier; par la pénurie fiscale d'où il ne sortira pas sans cette industrie combinée dont les journaux lui déguisent la découverte.
Il en pâtit par ses demi-mesures, comme les to3 procès intentés à un seul journal qui ne serait pas revenu to2 fois à la charge, si l'administration eût su établir des garanties réciproques, pour la liberté d'opinion, et pour les ménagemens dus à l'autorité.
Elle s'est compromise par docilité aux Zoïles qui lui interdisent l'examen des découvertes.
Ils ont concentré toute sa sollicitude sur les calicos, les pommades philocomes, les perruques philogènes, et les cotelettes au progrès, qui obtiennent des salles d'exposition, des jurys d examen; elle livre les inventeurs plus utiles, à une coterie obscurante, à des journalistes despotes, anarchistes, dont la tactique est celle des barons du 10e siècle.
Ceux-ci établissaient des péages sur les grands chemin. ils rançonnaient et dévalisaient les passans.
Le journalisme agit de même depuis qu'il est devenu pouvoir dans l'état; il soumet les inventeurs à lui payer tribut d'une ou d'autre manière
Soit par des achats de colonnes payées qui sont une dépense énorme, car il faut annoncer plusieurs fois et dans une quantité de journaux assez nombreuse pour faire majorité contre les détracteurs
Soit par des calomnies dont l'inventeur est criblé pour égayer les abonnés qui ont la foi aveugle.
Tel est le genre de progrès, de régénération et de perfectibilité qu'ont produit nos sophismes sur les fausses libertés de la presse. Le fameux Geoffroy avait établi un péage sur les acteurs et actrices ils devaient un tribut quelconque à ce minotaure feuilletoniste. Certains journalistes croient faire beaucoup de grace à un inventeur, en ne disant rien de lui, ni bien ni mal; en le laissant écraser par leurs collègues.
C'est agir comme un poste de garde qui, voyant égorger un homme sans défense, ne lui porterait aucun secours, et dirait Nous n'empêchons pas cet homme de résister aux assassins -Mais pourquoi vous confie-t-on la garde et les armes, si ce n'est pour réprimer activement les malfaiteurs?
J'ai prouvé à l'avant-propos, article du journalisme, qu'aucun de ceux de Paris n'a voulu intervenir même passivement; par opinion dubitative.
Leur égoisme, leur obscurantisme est un résultat inévitable de notre vicieuse législation, qui n'impose pas de solidarités aux diverses classes
Celle des journalistes, la plus anarchique de toutes, se concerte fort bien pour faire le mal activement et passivement elle n'est soumise à aucune responsabilisé collective pour l'exécution du bien qu'elle pourrait faire, et que le corps social est en droit d'exiger d'elle. Cette lacune législative serait remplie par l'établissement des solidarités spéciales, appliquées à chacune des divisions de journaux.
Toute division serait passible d'indemnité pour ses méfaits on pourrait dire aujourd'hui à la division des annonces de découvertes Depuis douze ans vous dérobez au public la connaissance de telle invention précieuse, les uns par leurs diatribes, les autres par leur silence, ont concouru à la diffamer et en empêcher l'examen vous paierez en indemnité douze mille écus d'amende à verser aux bureaux de bienfaisance des 12 arrondissemens, et à répartir entre vous en proportion de vos tableaux d'abonnés.
Loin d'établir un système de contre-poids à l'influenœ colossale des journalistes, on n'a pas même songé à les classer, les faire opter pour tel service, et prendre des
mesures pour qu'ils effectuent ce service conformément aux convenances du public.
Même précaution aurait dû être prise à l'égard des marchands qui sont également des anarchistes dégagés de toute solidarité de toute garantie envers les consommateurs aussi trompent-ils à qui mieux mieux.
Si un gouvernement essayait d'appliquer la solidarité aux journalistes, la responsabilité d une division entière pour les méfaits et les lacunes de service, il en verrait naître de si bons effets, qu'il opinerait aussitôt à appliquer cette méthode au commerce entier, et en prévenir les fourberies
Mais notre siècle faussé sur les questions de liberté, n'a pas la moindre notion du mécanisme des garanties aussi ne sait-il remédier à aucun des fléaux politiques, tcls que l'indigence et tant d'autres sur lesqucls h science échoue si constamment et si honteusement.
CONCLUSSIONS
.5'ur l'anarchie de la Presse.
Provoquer une police de garantie contre les journaux enseigner à l'autorité, l'art
« De réduire leur muse aux règles du devoir »
C'est, dira-t-on, une étrange irrévérence, et de plus une gaucherie c'est se mettre à dos une classe très-puissante.
Pas si puissante que vous croyez ils ne sont que le colosse aux pieds d'argile qu'un gouvernement essaie l'opposition greffée dont je viens de tracer le plan, et il verra bien vite que le journalisme n'est devenu puissance que parce que l'autorité ignorait le procédé de résistance.
Elle n'a su essayer en tous pays que deux moyens défectueux, le baillon et la ceusure méthodes oppressives pour le public même.
En législation de la presse, on a commis même erreur qu'en législation commerciale, on est tombé dans les deux extrêmes vicieux.
En police commerciale on n'a su qu'alterner des monopoles vexatoires, aux fourmilières parasites; on ignore le procédé de garantie, qui est l'entrepôt trinaire concurrent méthode d'économie et vérité. En police littéraire, on est de même tombé dans les deux extrêmes, le baillon ou l'anarchie.
Maintenant que le mécanisme de garantie est découvert, l'on peut donner à l'autorité le conseil que les journaux donnent aux peuples.
LOUSTALOT PRUDHOMME, journaliste de 89, avait pour devise: Les grandis ne nous paraissent grandis que parce que nous somnces à genoux devant eux » levons-nous! »
Dans le même sens l'on peut dire à l'autorité, « le journalisme ne vous parait colossal que parce que vous êtes à genoux devant lui, LEVEZ-VOUS, osez vous mesurer avec ces tyrans de l'opinion; ils la soulèvent à volonté opposez-leur la garantie gi efiée ou contrebalancée par elle-même.
Ils organisent contre vous une opposition anarchique, élevez contre eux une opposition tutélaire pour le public, et vous verrez la presse passer en peu de jours du cynisme à la décence, et de l'obscurantisme aux voies de progrès rcel.
C'est de ma part beaucoup de longanimité que d'avoir tarde si long-temps à signaler le côté faible du journalisme j'ai été 18 mois membre de la confrérie, je croyais lui devoir des ménagemens. Je pensais d'ailleurs que l'un des journalistes aurait le bon esprit de s'emparer du rôle que j'ai indiqué à l'avant-propos. Mais je n'ai essuyé de leur part que des redoublemens de calomnies (voir le chap. de Répligue). Je n'ai plus aucun intérêt à les ménager, et à cacher au gouvernement qu'il peut, d'une chiquenaude, renrerser le colosse.
Je ne les attaque pas, ce sont eux qui ont rompu la paille avec moi, à force d'insultes et de diffamations concertées. C'est déjà trop de les avoir souffertes douze ans, sans faire valoir mon moyen de défense, le
mécanisme de garantie contre l'anarchie de la presse et son despotisme.
On voit des écrivains critiqués amèrement, comme l'a été, cette année, M. de la Mennais; mais on l'a critiqué sur ce qu'il a écrit on n'a pas forgé cent contes absurdes pour les lui imputcr.
Avec moi la tactique est différente on suit celle de Bazile, calonaauons, calomnions, il en restera toujours quelque chose. Le comité philosophique varie ses attaques selon les individus et les ouvrageas.
Ponrquoi ces ménagelllens gardés avec M. de la Mennais et non avec moi? C'est qu'il est CONTROVERSISTE et non pas INVENTEUR: or le comité philosophique n'en veut qu'aux inventeurs. La controverse alimente le commerce des zoïles et des sophistes; les inventions en science positice tueraient ce commerce.
Les détracteurs m'ont valu quelques prosélytes par le ridicule des idées qu'ils ont forgées et mises sur mon compte. Divers lecteurs ont douté qu'un homme eût écrit tant de balourdises; ils ont voulu vérifier, lire mes traités; et ils ont reconnu d'emblée que les diatribes de mes diffamateurs étaient de la fausse monnaie, des mensongers grossiers, et non pas de la critique.
Les zoïles ont cru, par un feu roulant de turlupinades,me traîner dans la boue; ils s'y sont mis eux-mêmes, avec leurs acolyes leur industrie mensongère en patira; car tous les gouvernemeus désirent un moyen de contenir la presse anarchique sans employer la contrainte je publie ce moyen il pourra déplaire aux spéculateurs en émeutes et en zoïlisme il plaira à tous les amis de l'ordre.
D'ailleurs, sur les quatre ressorts dont se compose la greffe de la presse, il est si aisé de faire l'essai progressif d'abord un des moyens le conseil de discipline puis le deuxième moyen, puis le troisième, selon qu'on en sera satisfait en opérant ainsi par le mode progressif, on ne hasardera rien.
La presse anarchique, nouveau pouvoir, intrus
politique, s'est élevée, comme les Jacobins de 1790, si rapidement que l'autorité en est ébahie déconcertée. Loin de songer à la résistance, l'autorité entre en capitulation, fait alliance avec la presse, comme elle fit en 1792 avec les Jacobins; elle achète des journaux, elle gagne une partie de ces jannissaires politiques, pour se maintenir contre l'autre.
C'est une demi-mesure, et l'on sait que les demimesures sont pires que le mal.
Il faut que l'autorité affranchisse à la fois, elle-même et le public, de ce nouveau joug heureuse estelle qu'on puisse en peu de jours s'en délivrer! 11 est d'autres servitudes comme celle du joug mercantile dont on ne pourrait se libérer qu'an bout de 5 à 6 années d'opérations, si on les attaquait isolément mais la réforme de la presse anarchique sera un travail de peu de jours.
En pareille affaire, l'autorité a besoin de consulter un inventeur et non pas les beaux esprits, féconds en verbiages, stériles en idées neuves.
L'un d'entre eux, après la révolution de juillet, proposa à la nouvelle autorité, de créer, en sa favenr, un ministère de la presse.
Qu'aurait-il fait dans ce poste? rien de compatible avec la liberté.
Il aurait été censeur individuel, arbitraire, censeur exclusif remplaçant une douzaine de censeurs sujets à délibération à partage de voix il aurait exercé le monopole de censure.
Un ministre de la presse, coûterait 100,000 fr. et les frais de bureaux.
Qu'est-il besoin d'un attirail si dispendieux ? Pour prévenir tous les abus de la presse, il suffit de lui ôter le pouvoir gigantesque de faire et défaire l'opinion. Cet empiétement cessera par emploi du quadruple frein que j'ai indiqué, et qui coûtera fort peu, pas le vingtième des frais de répression et poursuite qu'on fait aujourd'hui.
Le conseil de discipline sera gratuit.
La justice de paix est une dépense très-modique. Le jury sera gratuit, choisi dans chaque branche parmi les hommes capables et non hostiles. Les solidarités sont l'objet d'un réglement à faire sans aucuns frais.
L'opération coûtera donc à peine le vingtième de ce que coûtent les poursuites actuelles chaque année poursuites vaines jusqu'à présent; elles entretiennent le mal au lieu de le prévenir.
Le gouvernement n'a pas craint de voter une dépense annuelle de 100,000 francs pour rétablir une académie de sophisme ou sciences incertaines, dont l'emploi est d'empêcher l'étude des 4 sciences négligées et intactes: il faut créer à cette compagnie une opposition, afin de pouvoir juger si les études que repousse la philosophie ne seraient pas plus utiles que les sophismes qu'elle cultive depuis 3,00o ans.
C'est dans l'intérêt même du nouvel institut et des journalistes qu'on doit conseiller cette précavtion car tout ce qui acheminera à fonder l'industrie combinée, sera pour euz une voie de haute fortune.
Ils veulent persuader que je n'ai point fait d'invention, je leur prouve ici que je suis inventeur en plus d'un genre, car c'est moi seul qui ai déterminé le procédé qui prévient les abus de la presse anarchique sans entraver la liberté.
Ce procédé est l'objet des recherches et tentatives de tous les gouvernemens faute de le connaître ils en viendraient tous à bâillonner la presse, réduire numériquement les journaux, comme fit Napoléon et assigner des pensions sur les privilégiés. J'estime que l'anarchie de la presse n'irait pas à deux ans sans être réprimée par voie coërcitive, et par concert de tous les souverains.
Ils inclinent aussi à s'entremettre dans le eommerce dont les vices nombreux, banqueroute, agiotage, accaparement, falsification, etc, commencent à lasser le public, et faire sentir le besoin d'une réforme. On en connaît maintenant le moyen la greffe procédé qui n'est pas arbitrairement imaginé, car il est
calqué sur le système des monnaies la plus exacte de nos garanties industrielles et fiscales.
Le traitement de greffe et contre-poids agréés, que j indique pour toutes les passions et fonctions, est celui que la nature emploie dans tout mécanisme où règne la justice; par exemple:
En géométrie, dans la SÉRIE où le terme moyen multiplié par lui-même, greffé sur lui-même, se trouve en équilibre avec le multiple des 2 extrêmes.
En physique, dans la balance, où la force moyenne, celle du fléau, est égale aux forces réunies des deux extrêmes nommés balances.
En régime des monnaies, où l'intérêt fiscal protégé car la loi qui punit de mort les fraudeurs, se greffe sur lui-même, sur ses convenances externes de crédit et ra- pide circulation, se concilie avec la justesse arbitrée par eux contre-poids, le change et l'orfèvrerie.
En mécanique sidérale, on voit de même la graviation greffée sur elle-même par l'impulsion simple des aires proportionnelles au temps et l'impulsion composée des carrés de temps périodiques proportionnels aux cubes des distances. Cette greffe a ses deux contre-poids dans les impulsions en raison directe des masses, et inverse du carré des distances.
Ainsi depuis l'immense mécanique des mondes, jusqu'au minime instrument dit balance, que nous acceptons pour arbitre de justice matérielle, nous voyons partout l'emblème de la méthode à suivre pour arriver à la justesse, en mécanique des passions, attractions, instincts et autres impulsions sociales.
L'analogie nous étale de toute part cette loi de justice qu'on aurait découverte depuis long-temps, si les philosophes avaient suivi leur précepte de consulter l'analogie: elle vient de proclamer par quadruple oracle cette loi de greffe du ressort simple avec le compose, et appui par double contre-poids.. La greffe, en végétal, vous donne du fruit sucré; sans la gréffe vous aurez du fruit amer vos passions sont sujettes à même loi.
Que penser après cela de nos chantres d'impossibilité, et de leurs oracles d'obscurantisme sur les profondes profondeurs des mvstères impénétrables, et I'épaisse épacsseur des voiles d'airain que tous les efforts des siècles ne sauraient percer? Pompeuse phraséologie pour servir de masque à l'impéritie à la fainéantise des
philosophes qui ont refusé l'étude des 4 sciences où était ta clef des prétendus mystères.
Et parce que j'ai le premier exploré défriché ces sciences, parce que j'ai la précaution de ne hasarde, dans une théorie si neuve aucun point de doctrine sans l'étayer de théorèmes physiques et mathématiques, d'expériences notoires et incontestables vingt journal parisiens persuadent à la France et à l'Europe que je suis l'âne de Balaàm que je veux créer la bête de l'apo calypse c'est un chorus de diffamations dans les Revues et les Quotidiens, s'écriant en feu de file « Ah qu'il est bête quel phénomène de bêtise »
Il serait plaisant de voir sur quel ton ils chanteraient, si un petit essai horné à 3oo enfans, mettait ma bêtise en parallèle avec leur esprit on verrait aussitôt leur positivisme et leur rationalisme en déconfiture, et ils n'attendraient pas le dénouement de l'essai pour entonner la même palinodie que celle des beaux esprits du 15e siècle, qui avaient bafoué banni excommunié Chr. Colomb.
Toutefois, je leur donnerai, en 6e notice, un chapitre de réfutation littérale afin qu'on puisse juger quelle confiance mérite leur fausse monnaie, leur vandalisme en critique.
SECTION IIe. CONFORMATION. IVe NOTICE. Partie synthétique.
Cu. X. L'tude sur Dieu, l'homme, l'univers. Toute recherche méthodique (si l'on en eût fait) Sur les attributions et les propriétés de Dieu, Sur les passions et les destinées de l'homme,
Sur les causes et les fins de l'ordre BINAIRE établi dans l'univers matériel et sidéral, aurait conduit h reconnaître que la destinée des sociétés humaines est BINAIRE, comme celle de l'univers où nous voyons deux ordres contradictoires,
L'ordre juste et combiné, celui des planète
L'ordre faux et incohérent, celui des comètes.
Les sociétés humaines sontsujettes à pareil alternat, sauf la différence que les deux ordres sont SIMULTANÉS parmi les astres, et qu'ils sont CONSÈCUTIFS parmi les sociétés humaines.
En effet nous voyons, dans notre tourbillon sidéral, les planètes et comètes se mouvoir simultanément, quoique formant deux systèmes tout-à-fait différens, et n'ayant de lien commun que par le pivot ou soleil sur lequel tous deux gravitent.
Mais les planètes ont été comètes et les comètes deviendront planètes; ainsi ces deux genres d'astres ne sont point étrangers l'un à l'autre et leur assemblage en même tourbillon s'opérant sans aucun conflit, ne contrevient pas à l'unité de système. (Cet assemblage n'est pas duplicité d'action c'est mouvement DUALSÉ BINAIRE, COMPLEXE développant de Iront et eu accord, deux systèmes opposés.)
En mécanique sociale on ne peut pas accoler ainsi les deux systèmes; chacun d'eux domine à son tour, et à des époques fixes. L'ordre faux et incohérent, état civilisé, barbare et sauvage, doit régner en début et en fin de carrière sociale l'ordre juste et combiné doit occuper tous les échelons placés entre le début et la fin de la carrière (sauf le ralliement Chap. XII). Le faux comprend les 2 échelons, n. 1 et 16. Le juste comprend les 14 échelons, n. 2 à f5. Ainsi l'ordre juste et fortuné doit durer sept fois autant que l'ordre faux et malheureux.
Nous ignorions ce mystère de l'échelle des destines sociales, parce que nos savans n'ayant étudié ni Dite'u ni l'homme, ni l'univers, s'étant bornés à observes des effets en mouvement, sans étudier ni les causps ni les FINS du mouvement, le génie social a dû rester stationnaire.
Pour farder son ignorance, il s'est jeté dans les deux extrêmes, prêchant d'une part les voiles d'airain les profondeurs impénétrables; et d'autre part donnant dans les jactances de progrès rapide et de vol sublime,
lequel vol se réduit à croupir dans le chaos social ou état civilisé, barbare et sauvage, qui est pour l'humanité un abyme de misères, et qui serait l'opprobre de Dieu s'il ne nous avait pas préparé un sort plus digne de sa sagesse.
Nous avons pourtant deux sciences qui se flattent de nous donner des notions sur Dieu, ce sont la théologie et la métaphysique: celle-ci prétend même étudier aussi l'homme et l'univers démontrons qu'aucune der, deux n'a rempli la tâche qu'elle s'impose.
D'abord elles n'ont point déterminé les caractères essentiels de Dieu, ses attributions relatives au monvement et aux destinées ce sont:
1. La DIRECTION INTÉGRALE DU MOUVEMENT
2. L'universalité de providence:
3. L'économie de ressorts:
4. La justice distributive
5. La distribution exclusive de l'attraction.
6. L'impulsion géométrique en passionnel et en matériel.
7. L'impulsion répercutée par entrave.
8. L'infini en ses propriétés.
9. L'UNITÉ DE SYSTÈME GÉNÉRAL.
A partir de ces caractères, on va déterminer aise. ment les destinées sociales.
1. DIRECTION INTÉGRALE Si Dieu dirige tout l'ensemble du mouvement, il doit diriger la plus noble partie, la législation sociale et industrielle; ce n'est donc pas à Platon et Mirabeau de faire des codes, c'est à Dieu et l'on doit chercher le code divin. Demander des lois aux philosophes, c'est placer la raison humaine au ter rang, et Dieu au 2e
2. L'UNIVERSALITÉ DE PROVIDENCE Elle doit s'étendre à toutes les nations, aux barbares et sauvages comme aux civilisés; être acceptée par attraction, puisque Dieu n'a point de gendarmes sur terre. Dès lors tout ordre industriel et social refusé par les sauvages et
barbares est opposé aux vues de Dieu; et la civilisation repoussée obstinément par eux, n'est pas le mécanisme social qu'il nous destine.
3. ÉCONOMIE DE RESSORTS. Dieu que nous nommons avec raison le suprême économe, doit opérer sur les plus grandes réunions sociétaires, et non pas surin plus petite nommée famille, ménage conjugal qui en divers travaux, est vingt fois plus dispendieux que ne serait un ménage de 5 à 400 familles.
4. JUSTICE DISTRIBUTIVE, On n'en voit pas l'ombre dans la civilisation, elle accroit la misère des peuples en raison du progrès de leur industrie; aussi y a-t-il comparativement plus de pauvres en Angleterre, que dans des pays moins industrieux. Peut-on voir quelque justice distributive dans un ordre qui ne garantit pas au pauvre un travail fructueux, et qui donne demi millions de rente à un évêque de petite ville, Durham? Le vice n'est pas que tel homme ait 2 ou 20 millions de rente mais que le pauvre n'ait pas même du travail et du pain.
Je franchis les attributions 5, 6, 7 8, assez expliquées dans le cours des chapitres.
9. UNITÉ DE SYSTÈME. Elle implique emploi de l'attraction qui est l'agent connu de Dieu, le ressort des harmonises sociales de l'univers, depuis celle des zstres jusqu'à celle des insectes. C'est donc dans l'étude de l'attraction qu'on doit chercher, par analyse ctsynthèsc, le code social divin; Code qui pour coïncider avec l'unité de système, doit être applicable à toutes les nations, et spontanément adopté par les souverains et sujets de toutes les classes.
La Théologie et la Métaphysique ne nous ont dit mot de ces attributions de Dieu c'est pourtant le f'anal sur lequel nous devons nous régler en recherche des destinées.
La Théologie nous dit: « rendez à César ce qui est « à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. mais elle ne
veut pas rendre à Dieu ce qui lui appartient, reconnaître les attributions divines; elle les conteste toutes, elle dépouille Dieu du droit de législation pour le conférer aux hommes, à Lycurgue, à Robespierre. Elle veut réduire l'intervention de Dieu aux préceptes qui concernent le salut des âmes dans l'autre vie la providence serait donc partielle et limitée, elle serait incompétente snr la régie des affaires de ce monde c'est exclure Dieu au profit des philosophes, à qui la Théologie prête appui pour s'emparer de la direction du mouvement social.
Les deux sciences, d'accord à spolier Dieu elle ravaler au deuxième rang s'accordent de même à dégrader l'agent d'impulsion, le moteur que Dieu emploie, l'attraction elle est déclarée crime par les théologiens, et vice ou niaiserie par les métaphysiciens qui, en la dédaignant, se sont dispensés d'en faire l'étude, et nous ont fait languir au moins vingt-cinq siècles de trop dans le chaos social; car Athènes s'était élevée, en industrie et en science, au degré suffisant pour organiser l'ordre sociétaire ou industrie at, trayante.
L'emploi de l'attraction garantit à Dieu, au suprêmt économe, les douze économies suivantes, dont on n'obtient pas une seule dans le régime de contrainte et devoir employé parles hommes.
I. « Boussole de révélation permanente car l'attraction nous stimule en tous temps, en tous lieux par des impulsions aussi fixes que celles de la raison sont variables. 2. Facultés d'interprétation et d'impulsion combinées, ressort apte à révéler et stimuler à la fois.
5. Concert affectueux du Créateur avec la créature, ou conciliation du libre arbitre de l'homme obéissant par plaisir, avec l'autorité de Dieu commandant le plaism. 4. Combinaison du bénéfice et du charme, par entremise de l'attraction dans les travaux productifs.
5. Epargne des voies coërcitives, des gibets sbires tribunaux et moralistes qui deviendront inutiles quand l'attraction conduira au travail, source de bon ordre.
6. Élévation de l'homme au bonheur des animaux libres qui vivent dans l'insouciance, ne travaillant que par plaisir, et jouissant parfois d'une grande abondance, où notre peuple ne parvient jamais.
7. Garantie d'un minimum refusé aux animaux libres, et dont on aura le gage dans les immenses produits du régime sociétaire et de l'équilibre de population,. 8. Bonheur assuré à l'homme dans le cas où la sagesse de Dieu serait moindre que la nôtre; car ses lois exécutées par attraction nous assureraient une vie heureuse au lieu de la contrainte que nous imposent les constitutions des philosophes.
9. Intégralité de providence par révélation des voies de bonheur social, ajoutée à la révélation des voies de salut des âmes fournie par le Messie et l'Écriture. to. Garantie de libre arbitre à Dieu; faculté à lui de régir l'univers et le genre humain, par l'attraction, seul ressort digne de sa sagesse et de sa générosité.
II. Récompense des globes dociles, par le charme du régime attrayant; et punition des globes rebelles par l'aiguillon de l'attraction toujours persistant.
12. Ralliement de la raison avec la nature, garantie d'avénement à la richesse, vœu de la nature, par la pratique de la justice et de la vérité vœu de la raison. Y Unité interne, fin de la guerre interne qui met dans chacun la passion ou attraction aux prises avec la sagesse et les lois, sans moyen de conciliation.
Y. Unité externe ou avènement au bien sous la direction du ressort d'attraction, le seul employé par Dieu dans les harmonies visibles de l'univers.
Tel est le canevas sur lequel on doit établir l'incompétence de la raison humaine en législation. voyez les détails t85 à 23o, les argumens négatifs, 197, Tom. I 1822. Il suffit de ces belles propriétés de l'attraction pour prouver qu'un Dieu économe de ressorts n'a pas pu opter pour la contrainte, voie adoptée par les législateurs civilisés et barbares; et que c'est dans l'étude de l'attraction qu'il faut chercher le code so::ial et industriel de Dieu, code sans lequel le titre de providence donné au Créateur serait un mot vide de sens.
Si l'on etït réfléchi sur ces avantages immenses que l'emploi de l'attraction garantit A DIEU ET A L'HOMME, on en serait venu à penser que Dieu a probablement spé-
eulé sur l'emploi de l'attraction et que pour déterminer les fonctions qu'il assigne à ce ressort, il faut étudier l'attraction par calcul régulier, analyse et synthèse. lies Théologiens et Philosophes objectent cue l'attraction nous pousse au vice, donc elle est indigne d'étude, c'est un ressort malfaisant qu'il faut réprimer, comprimer, supprimer.
Je réponds les armes à feu peuvent devenir un ressort très-dangereux, si vous les mettez entre les mais d'une centaine d'enfans qui ne sachant pas les diriger, s'entretueront et causeront cent accidens funestes s'ensuit-il que l'arme à feu soit une machine à détruire ? Non mais il faut la remettre en bonnes mains, elle deviendra bienfaisante.
Les instrumens de musique peuvent devenir détestables en mauvaises mains si vous placez à l'orchestre de l'Opéra 80 petits polissons, ils saisiront les violons et les cors, ils feront un charivari à faire fuir tout le monde s'en suivra-t-il que la musique et ses instrumens soient ennemis de l'harmonie ? Non, mettez les en bonnes mains, et ils feront le charme de l'assemblée.
11 en est de même de l'attraction et des ressorts qu'elle emploie passions, instincts, caractères etc., ( voir la liste page 57). Si vous confiez tous ces rouages à des intrus politiques nommés philosophes; ils ne les emploieront qu'à produire un charivari social nommé civilisation, état subversif de toute justice, de toute vérité et de tout bon sens.
Puis ces barbouillons, pour pallier leur maladresse vous persuaderont que l'attraction et les passions sont nos ENNEMIS. C'est dire que Dieu est notre ennemi, car c'est lui qui nous les a données pour guides et moteurs. Mais Dieu nous a imposé la condition de rechercher et découvrir le mécanisme qu'il a assigné aux passions, et qui certes n'était pas si difficile à inventer que la plupart de nos mécaniques matérielles, comme la pendule et la montre à sonnerie.
On n'a voulu ni étudier les 4 sciences qui conduisaient à cette découverte, p. 28, ni tenter les 4 calculs en cassecou, dont l'un, celui de la religion ralliée à Dieu, est le sujet de ce chapitre, et n'exigeait que du gros bon sens.
Les Théologiens et Philosophes s'étant accordés à
guerroy er contre Dieu, lui enlever le plus beau fleuron de sa couronne la direction du mouvement social dont ils se sont empaus, qu'ont ils organisé en mécanique sociale ? un océan d'absurdités et de ridicules.
J'en extrais quelques uns dn tableau de la réforme industrielle, journal du 4 Octobre 1832. Cette liste suffira sans commentaire, à prouver qu'un ordre qui produit constamment de tels réultats ne peut être qu une subversion des ressorts naturels, que l'antipode des vues de Dieu.
LUTTES DE L'HOME CIVILISÉ.
Conirc la nature, Dieu, et lui-méme.
Combat de la raison contre les passions.
Contrariété des intérêts collectif et individuel. Guerre de violence, meurtre et pillage.
Guerre d'astuce, moitié qui rit de l'autre.
Guerre de prolétaires contre propriétaires.
Guerre du commerce contre le corps social.
Scission avec Dieu accusé d'impéritie.
Collusion anti-sanitaire en travaux.
Population débordant le produit.
Concurrence anarchique et mensongère.
Cercle vicieux en théorie et en pratique.
Malheur double pour la multitude.
Lutte de l'instinct contre l'industrie.
Majorité immense en pauvres et en improductifs. Oisifs et partis politiques se disputant la proie, la dépouille des industrieux.
Minorité d'esclaves armés comprimant une majorité d'esclaves désarmé.?.
Incompatibilité des 4 sociétés Civ Barb Pat Saur. Langages, coutumes, religions hétérogènes.
Castes et mœurs incompatibles.
Fchelle sim ple et fausse eu répartition.
oirs politiques triples du nombre constitué.
Progrès en contagion, quadruple peste.
Déclin des climatures par l'industrie morcelée.
Distribution inverse de la vigneur
lllusions de progrès, réalité de dégénération.
Garantie. illusoires empirant les désordres.
Esclavage indirect par défaut de fortune.
Esclavage renaissant par la traite, et par le progrès du mahométisme.
On pourrait doubler cette liste des absurdités civilisées il suffit de ces 28 résultats pour faire apprécier le talent de nos législateurs qui ont envahi la plus haute fonction de Dieu, et ridiculisé l'attraction interprète du code divin, pour lui substituer là contrainte et le devoir.
L'attraction est Invariable et le devoir varie selon les temps et les lieux, selon les fantaisies du législateur. En 1794, c'était un devoir à un fils, que de dénoncer son père, et l'envoyer à l'échafaud s'il n'était pas Jacobin.
Le Danube voit sur ses deux rives un bizarre contraste de devoirs sur la rive gauche le devoir est de n'épouser qu'une seule femme, et lui être fidèle toute la we si 1 on en épouse deux c'est polygamie cas pendable sur la rive droite, le devoir est de n'en épouser que quatre, mais pour se dédommager du peu, on a des femmes esclaves en nomhr e illimité c'est remplir ses devoirs religieux et civils. Le prince Abbas Mirza est considéré en Perse comme un saint, parce qu'il n'a que quatre épouses, sans concubines.
On citerait par milliers ces contradictions ridicules qui naissent des variétés innombrables du devoir et si notre siècle est TOUT POSITIF comme il le prétend c'est grande inconséquence à lui de repousser l'étude de l'attraction où tout est positif, Invariable, et où l'on trouve un code qui, sans contrainte, s'établira par toute la terre immuahlement jusqu'à la caducité de la planète environ 70,000 ans.
Le délai apporté à cette épreuve dénote que notre siècle n'a ni esprit religieux ni bon sens religieux que ses simulacres de religion ne sont que tartufferie, que son positivisme et son rationalisme ne sont que des escobarderies tendant à éluder toute étude sur Dieu et sur l'homme. Je vais, à l'appui de ce reproche, sur la compétence de Dieu en législation citer quelques paragraphes de ce livre que les philosophes trouvent si bête si incompréhensible.
Fragment du Nouv. Monde indust. 442.
a Si c'est à l'humanité à se donner des lois, s'il n'est pas besoin que Dieu Intervienne, il aura donc jugé notre raison supérieure à la sienne en conceptions législatives. De deux choses l'une: ou il n'a pas su, ou il n'a pas voulu nous donner un code social ïavorahle à l'équité. S'il n'a pas su, comment a-t-il pu croire que notre raison réussirait dans une entreprise où il aurait craint d'échouer lui-même? s'il n'a pas voulu, comment nos législateurs peuvent ils espérer de construire l'édifice dont Dieu aurait voulu nous priver ?
Prétendra-t-on que Dieu a voulu laisser à la raison une portion de régie, une carrière en mouvement social qu'il nous a départi les fonctions légis'atives, quoique pouvant mieux les exercer lni-même qu'il a voulu laisser cette chance à notre génie politique ? mais nos essais de 3,ooo ans prouvent assez que le génie civilisé est iusuliisant, inférieur à la tâche Dieu a dû prévoir que tous nos législateurs, depuis Minos jusqu'a Robespierre, ne sauraient qu'enraciner les fléaux connus, indigence, fourheiie, oppression, carnage.
Connaissant, avant même de nous créer, cette impéà ritie et ces résultats déplorables de la législation humaine Dieu nous aurait donc donné à plaisir une tâche au-dessus de nos forces, et qui aurait été si légère poue les siennes quels motifs aurait-il eus pour se refuser à nous donner un code étagé d'attraction ? il y a sur cette lacune, sextuple alternative
i ° Ou tl n'a par su nous donner un code garant de justice, vérité attraction industrielle dans ce cas il est injuste à lui de nous créer ce besoin, sans avoir les moyens de nous satisfaire comme les animaux, pour qui il compose des codes sociaux attrayans et régulateurs du système industriel.
2° Ou il n'a pas voulu nous donner ce code; dans ce cas il est persécuteur avec préméditation, nous créant à plaisir des besoins qu'il nous est impossible de contenter, puisqu'aucun de nos codes ne peut extirper les fléaux connus et croissans.
3°˙ Ou il a su et n'a pas voulu en ce cas il est l'ému le du démon, sachant faire le bien et préférant faire le mal. 4° Ou il a voulu et n'a pas su: dans ce cas il est incapable de nous régir, connaissant et voulant le bien
qu'il ne saura pas faire, et que nos philosophes sauront encore moins opérer.
5° Ou il n'a ni su ni voulu dans ce cas il est audissous du démon qui est scélérat, mais non pas bête. 6° Ou il a su et il a voulu dans ce cas le code existe, et il a dû nous le révéler, car à quoi servirait ce code s'il devait rester caché aux humains à qui il est destiné La conclusion sur les six alternatives est qne le code existe on devait donc le chercher, puisque J. C. nous dit que nous ne trouverons qu'autant que nous chercherous, pcclsate ci aperietur vobis.
On n'aurait pas douté un instant de ce code, si l'on eût observé combien il est aisé à Dieu de nous accorder cette faveur. En effet, pour nous délivrer du fléau des fausses lumières, et nous donner un code propre à harnuoniser nos relations doinestiqnes, industrielles et sociales, qu'en coûte-t-il à Dien ? RIEN oui, rien du tout. Il n'a pas même hesoin de génie dont il est bien pourvu, il lui suflit de VOULOIR
D'après la faculté que lui seul possède, d'après son pouvoir de nous imprimer attraction pour ce qu'il exige, le plus mauvais code composé par lui, et étayé d'attraction, se soutiendrait de soi-même, et s'étendrait à tout le genre humain par l'appât du plaisir; taudis que le meilleur code composé par les hommes, ayant besoin d'être étayé de contrainte et supplices devient une source de discordes et de malheurs, par la seule absence d'attraction pour l'exécution des lois. Aussi toutes les constitutions des hommes s'écrouleraient elles à l'instant, si on supprimait sbires et gibets.
On peut de là tirer une conclusion bizarre et fort juste; c'est que notre bonheur ne peut naître que des lois divines, lors même que Dieu serait moins habile en législation que les philosophes que sera-ce donc si Dieu est leur égal en génie, ce qu'on peut présumer sans leur faire injure. Son code ne fùt-il que l'égal des leurs en sagesse, aura toujours un titre de supériorité inappréciable, en ce qu'il sera soutenu de l'attraction passionée, seul gage de bonheur pour ceux qui obéissent. L'homme est plus heureux d'obéir à une maitresse que de commander à un esclave. Ce n'est pas de la liberté seule que naît le contentement, mais aussi de la convenance d'une fonction avec les goûts de celui qui l'exerce.
Ainsi Dieu serait assuré de faire notre bonheur par un code attrayant, fùt-il inférieur en sagesse à ceux des hommes et d'autre part, Dieu est assuré de nous voir tomber dans le malheur sous tous les codes venant de la raison humaine, par cela seul qu'ils ne sout pas attrayons; car le législateur homnze n'a pas la faculté de nous imprimer attraction pour ses percepteurs, droits réunis, sbires garnisaires, conscriptions et autres perfectibilités des chartes civilisées, qu'on dit libérales. Ces considérations qui n'ont pas pu échapper à la sagesse divine, ont dû la déterminer à nous donner un code .social quelconque, étavé du ressort d'attraction passionnée. Ces mêmes considérations devaient stimuler les hommes à rechercher si ce code divin qui régirait tout par attraction, n'est pas existant et ignoré par suite des méthodes vicieuses de la science qui n'aura su ni le découvrir, ni même le chercher.
Il fallait donc mettre en question par quelles voies on devait procéder à la recherche et à la détermination de ce code. Tout raisonnement sur ce sujet, eîit conduite mettre au concours l'étude analytique et synthétique de l'attraction passionnée, facile étude qui est 1"épouvantail des philosophes, et qui est pourtant la voie directe et méthodique pour s'élever à l'invention du calcul de l'harmonie sociétaire et industrielle.
Si nous en étions au coup d'essai, aux premiers âges de civilisation, nous serions peut-être excusables de fonder quelque espoir de bien social sur nos propres lumières, sur ces constitutions philosophiques qui ont tant pullulé depuis un demi-siècle.
Mais nous sommes amplement et honteusement désabusés par une longue expérience, nous n'avons évidemment rien de bon à espérer de nos quatre sciences, Morale, Métaphysique, Politique et Economisme. Vingtcinq siècles d'essais ont prouvé qu'elles sont autant de cercles vicienr qui, loin de remplir aucune de leurs promesses, ne donnent que des fantômes de garantie et ne savent que faire éclorc de nouvelles calamités, aggraver tous les fléau qu'on promettrait d'extirper. » Le Sacerdoce mérite bien sa part de rcproclies sur le défaut de recherche du cone divin l'évangile dit cherchez et vous trouverez « Il n'y a rien de caché qui ne
puisse être découvert St. LUC CH, XI croyez-vous que Dieu ait eu moins de prévoyance pour vous qu'il n'en a pour les oiseaux du ciel? St. Luc. » Cherchez premièrement le royaume des cieux et sa justice et tout les biens vous sueront donnés par surcroit. S. MATTH. » Jésus condamne ceux qui enseignent des maximes et ordonnances humaines, St. MATTH: XV il veut donc le règne de la loi divine.
Voila l'obligation de recherche clairement imposée aux hommes pieux Jésus-Clirist leur dénonce les Philosophes qui s'opposent à cette étude: il les maudit en disant « malheur à vous, Scrihes et Pharisiens hypocrites, qui vous êtes saisis de la clé de la science; et qui n'y étant point entrés vous mêmes, l'avez encore fermée à ceux qui voulaient y entrer. St. LLC XI. »
Les Philosophes modernes ont, mieux encore que les anciens, saisi la clé de la science car ils ont commencé le calcul de l'attraction dans la branche peu utile, celle du matériel; et il ne veulent pas qu'on l'achève dans la branche très-utile, celle du passionnel qui nous conduirait au royaume de justice, à l'unité universelle, image du royaume des cieux, et qui nous donnerait tous les biens par surcroît.
II aurait convenu de joindre à ce chap. un tableau ( Traité de I822, Tom. I p. 197 ) des absurdités sans nombre où serait tombé Dieu s'il eut manqué à com. poser pour nous un code social et industriel; mais c'est assez prouver le refus d'étude sur Dieu et ses attributions.
Négligeant l'étude de Dieu l'esprit humain échoue nécessairement sur l'étude de l'homme et de sa destinée car on ne peut la connaître qu'en étudiant les impulsions divines les attractions et répugnances. A défaut de ces deuc études, on ne peut expliquer ni les CAUSES ni les FINS du mouvement; car le mécanisme des passions étant le type du mécanisme de la matière, les distributions et évolutions de l'univers sont calquées sur celles des passions c'est ce qu'a entrevu un philosophe moderne qui a dit
L'univers est fait sur le modèle de l'âme humaine; et l'analogie de chaque partie de l'univers avec l'ensemble est telle, que la même idée se réfléchit constamment dit tout dans chaque partie, et de chaque partie dans le tout. SCHELLING
En conséquence tant que l'humanité ignore le mécanisme de l'âme humaine, de ses passions et ressorts énumerés p. 57, elle n'a pas la clé de l'analogie. et ne peut rien pénétrer sur les causes et ks fins de l'ordre établi dans l'univers, sur les changemens qu'il a subis et qu'il subira.
Nous avons quantité de beaux esprits qui se flattant de dévoiler l'univers dans des systèmes universels ne peuvent répondre à aucune question sur les CAUSES et les FINS de l'ordre établi dans la nature essayons de leur adresser une demi-douzaine de questions sur les causes et les fins, envisagées en très grand et en très petit cadre.
EN GRAND. Ie Quelles sont les planètes inconnues, où sont elles placées quel est leur emploi ?
2° Pourquoi Saturne, bien moins gros que Jupiter, a-t-il 7 satellites, et Jupiter 4 seulement? pourquoi Saturne a-t-il un double anneau, pourquoi Jupiter, plus gros, et Uranus plus éloigné, n'ont ils point d anneau ? 3" Pourquoi 4 petites planètes, Cérès, Junon, Pallas et Vesta, sont-elles en orbites isolées et rapprochées, sans se conjuguer sur leur voisin Jupiter, assez fort pour en porter 8 puisque son collègue Saturne qui n'est guèrea que moitié en grosseur, en porte 7, plus les anneaux.
EN PETIT 1e Pouquoi les 3 fleurs dites OEillet Tulipe et Renoncule, si richement diaprées, ne prennent-elles jamais la couleur bleu d'azur.
2e Quelle est la cause des différences qui règnent dans les huppes d'oiseaux, huppes et excroissances des têtes de coq, de faisan de dinde, de canard d'oie, de pigeon, de peintade, de se.rin, de cygne, de paon, d'aigle, de vautour, de dronte, etc.
5° Quel est l'emblème que présentent la ruche et le guêpier, sociétés très industrieuses, dont l'une nous donne double produit, cire et miel, tandis que l'autre nous cause double dommage, par sa piqûre, sa voracité et par la destruction de nos abeilles?
Voilà des problémes de causes et de fina proposezles à nos fabricans de systèmes universels ils n'en pourront donner aucune solution, ils escobarderont par des verbiagesd'impénétrabilité.
Et cependant je réponds sur toutes ces questions,
eomme un écolier sur son catéchisme, parceque le cal. cul de l'attraction passionnée me donne la clé du calcul des causes et des fins.
Là finissent les mystères impénétrables et les voiles d'atrain l'univers devait être couvertd'un voile de gaze jusqu'à ce qu'il plût aux humains d'étudier Dieu et l'homme, dans l'attraction passionnée qui est le lien de tous deux; car c'est'par elle que Dieu, être moteur, donne l'impulsion à l'être mû, à l'homme, à l'animal. En voyant les qnatre sciences philosophiques refuser cette étude et tant d'autres; les sciences fixes auraient dû PROTESTER, adresser à leurs collègues une sommation d'agir mais chez le monde savant comme chez les journalistes, les uns font le mal, les autres le laissent faire.
La fraude n'est-elle pas assez évidente par la nnllité des philosophes qui, en 3ooo ans, n'ont fait qu'envenimer tout fléau dont ils ont tenté la cure, tandis que lep sciences fixes ont fait un progrès colossal, surtout depuis un siècle?
Je suis le premier, le seul qui ait signalé le désordre; on se plaint de ma franchise obligée comme celle de nos prédicateurs qui attaquent de front le vice. Je dédaigne le ton des charlatans qui se présentent l'encensoir a la main le mal qu'ils ont fait, je viens le réparer je ne puis encenser ni eux, ni ceux qui ont eu la sottise de les croire.
Dira-t-on qu'il faut adopter avec eux le système de concessions? Si je fléchissais sur tel point, sur tel autre, ils en viendraient à prétendre que mes découvertes sont d'eux et non de moi, et que je llois tout aux torrens de lumière de l'auguste philosophie.
C'est pour me garantir du plagiat, leur péché mignon, que j' ai du m'expliquer franchement comme dans ce chapitre; et démontrer qu'au lieu du progrès dont ils nous bercent, ils entravent tous les progrès, par refus d'études sur, Dieu et sur l'homme, science neuve d'où dépendait celle de l'univers, celle des causes et des fins en mouvement matériel et passionnel.
Au résumé, sur ces divers problèmes, la philosophie nous a payé en gasconnades; elle n'a pas même ébauché une seule des trois études qu'elle s'impose
t· Sur celle de DIEU, on est si novice, que l'àge moderne est tombé dans l'athéisme, et a publié un dic-
tionnaire d'athées. C'est un dépit d'ignorance, un aveu de défaite. Ne pouvant concilier l'idée d'un Dieu juste avec l'odieux spectacle d'un monde où triomphent l'in- justice, la fausseté, l'oppression, les philosophes modernes ont mieux aimé renier Dieu, que d'avouer l'insuffisance de la philosophie, et le besoin d'un guide plus sûr pour déterminer les vues de Dieu en mécanique sociale.
2o En étude de L'HOMME, on n'a pas osé aller droit au but analyser les passions et ressorts de l'âme, et en chercher l'emploi cela eut exigé 1-invention d'un ordre diûérent de la civilisation où les ressorts s'entrechoquent sans cesse.
Au lieu de s'occuper à changer de mécanique sociale, on a voulu changer l'homme, changer les passions et ressorts de son àme c'est nier la sagesse de Dieu qui lésa crées et qui leur a donné assez de force pour résister à cent mitre systèmes philosophiques.
Voltaire avait assez bien envisagé la question du triomphe du mal; elle mène à condnre que si l'état civilisé et barbare est le destin de l'homme Dieu n'est autre chose que le démon ou bien Dieu est exclu de la direction du mouvement social, et c'est le diable qui régit nos sociétés.
Voltaire a bien entrevu cette alternative, mais il a esquivé, effleuré le problème, parce qu'en le traitant à tond, l'on serait an ivé à conclnre qu'il faut inventer un autre mécanisme social; or Voltaire comme tous les beaux esprits, ayant la facilité d'aller rapidement à la célébrité et à la fortune, par ses productions littéraires, ne voulait pas hasarder de perdre des années à la poursuite d'une découverte qui aurait pu lui échapper, ou tarder dix aus.
5° En étude de l'UNIVERS ou théorie des causes et des fins. On l'a manquée, parcequ'on a manqué les deux précédents qui en donnent la clé comme le pressent SCHELLING cité plus haut. Il a entrevu que l'analogie existe; mais faute de savoir l'étudier, on n'a pas pu s'élever à la cosmogonie, science des destins passés et futurs de l'univers.
Voilà bien du mécompte pour les champions du progrés: ils ont avorté partout veulent ils s'en dédommager ? Qu'ils renoncent au glanage philosophique une carrière neuve et brillante leur est ouverte.
Mais ils sont, dit M. de Chateaubriand, une génération libertine et avortée elle ne yent que se traîner dans l'ornière vivre sur le sophisme étouffer les idées neuves, en les accusant d'obscurité.
Condillac a bien dépeint leur faux jugement, leurs traders d'esprit, en disant de cette génération; « Des « hommes qui n'auront rien lu, rien écrit, compren« dront mieux une science neuve que ceux qui ont a beaucoup lu, beaucoup écrit. » ( et qui ont l'esprit meublé de préjupés, de faux principes. )
La philosophie est donc de l'aveu de ses coryphées une doctrine ténébreuse, qui fausse les facultés intel- lectuelles et rien ne le prouve mieux que la duperie du I9e siècle qui investit cette science d'une dictature sur i'opinion dictature sans con tre-poids.
Ce siècle, créant par tout une opposition, une concurrence, n'en veut pas créer contre la philosophie elle use de son monopole pour étouffer l'étude des sciences intactes, et nous donner le change en criant le progrès, le progrès
Mais le jour du vrai progrès s'approche, les faux savans frémissent en voyant arriver ces temps dont M. de Lamennais leur a dit; chap. XXIV des Paroles c Et les savans se troubleront dans leur science et a elle leur apparaîtra comme un petit point noir, « quand se lèvera le soleil des intelligences. » a Et les hommes se regarderont à cette lumière et « ils diront nous ne connaissions ni nous ni les au« tres, nous ne savions pas ce que c'est que l'homme. a à présent nous lesavons. »
Pourquoi celui qui apprécie si bien les fausses lumières des philosophes, s'abaisse.t-il dans son livre, à suivre leur bannière, à douter d'une providence intégrale et à ne croire en Dieu qu'à demi ?
CHAP. XI. Paroles du plein-croyant au demi-croyant.
Après avoir plaidé la cause de Dieu j'ai à parler des superstitions nouvelles qui la compromettent, ainsi que celle de l'humanité, en paraissant les servir.
Annoncer uue loi de Dieu, un soleil des intelligences qui va réduire les rois à hurler et mendier, c'est donner an gouvernement des préventions fâcheuses contre la vérit,able loi de. Dieu, qui loin de réduire personne à la mendicité, loin de BALAYER LES TRÔNES ET les COURONNES, augmentera beaucoup la fortune des monarques, augmentera l'impôt tout en le rendant insensible, donnera pleine stabilité aux dynasties reconnues, et assurera même aux plus pauvres gens l'honnête aisance, aurea mediocritas.
Qu'on aille aujourd'hui parler au roi et aux ministres d'un inventeur qui explique la vraie loi de Dieu, l'unité d'action industrielle calcul appuyé de démonstrations mathématiques, ils répondront « C'est en. core quelque jonglerie affublée de mysticisme, quelque PÈRE DUCAESLYE ASCÉTIQUE, tel que le croyant qui nous condamne à hurler, et mendier du pain noir. » C'est nne mode aujourd'hui, dans le monde savant que d'amalgamer les dogmes religieux et politiques, marier Platon avec Bossuet marier les évangélistes avec les encyclopédistes reproduire l'ascétisme l'illuminisme, sous des formes scientifiques.
Cet alliage serait très utile, s'il était opéré méthodiquement mais les écrivains qui adoptent ce genre sont des hommes d'une religiosité timide et avortée ce sont les EUNUQUES DE LA FOI
Ils ne croient pas à l'intégralité, à l'universalité de la Providence ils n'osent, ni franchir le pas de dénoncer les lois des hommes, ni provoquer la recherche du. code divin. Ils veulent servir à la foi Dieu et la philosophie Jésus et Satan.
« Serpentes avibus geminentur, tignibus agni. » L'un de ces demi-croyans a publié récemment une brochure qui a retenti en Europe. Il tonne contre les abus de la civilisation il aurait dû dénoncer la cause du mal, dénoncer le mécanisme civilisé, et la philoso· phie qui veut le perpétuer en excluant Dieu de législation.
Que sert de déclamer contre les abus et les classes qui en profitent? Elles ont raison; le tort est à ceux qui entretiennent la cause du mal.
Si un marais engendre des fièvres, s'il fait éclore des nuées de moustiques et de reptiles, ce n'est pas à ces animaux qu'il faut s'en prendre, mais à la cause qui les produit, à la fainéantise des habitans qui ne déssèchent pas le marécage.
Précisant l'accusation, je remarque dans la philippique du demi-croyant, défaut de remèdes efficaces et défaut d'esprit religieux. L'auteur part d'un bon thème, en disant
Quelque chose gue nozes ne savons pas se résume dans le monde, 1 y a là un travail de Dieu.
Rien n'est plus vrai cet orage de 45 ans de révolutions que nous veinons d'essuyer, ce volcan ouvert en et qui menace de nouvelles éruptions est un éveil que Dieu nous donne sur la vanité de nos sciénces législatives sur la nécessité d'essayer le code industriel divin qui est enfin découvert, essayer l'industrie combinée-attrayante dont le pis-aller est un grand bénéfice, lors même que le calcul serait faux. Sur cette perspective, sur cet espoir bien fondé, il fallait procéder à l'épreuve.
Mais l'auteur au lieu d'opiner, ni pour l'industrie combiuée, ni pour aucun correctif explicitement formulé, débute comme l'assemblée constituante, par démolir le vieil édifice avant qu'on sache s'il pourra en construire un nouveau.
Il n'indique pas même à quelles sources il puisera dans ses publications subséquentes. Les apparences dénotent qu'il suivra l'ornière philosophiqne, l'exclusion de Dieu en matière législative. (Quotidienne 24 Nov. 1834.)
Douter que Dieu qui a su donner des lois, même aux animaux, assigner un mécanisme industriel aux castors et lapins en assigner un aux insectes uti les, comme l'abeille, et aux insectes nuisibles com
me la guépe; ait oublié ou négligé de donner un code industriel aux hommes, bien plus dignes de sa sollicitude, c'est n'avoir qu'une demi-foi enla providence divine; la rabaisser au-dessous de Solon et Mirabeau à qui nous attribuons la capacité législative.
Tel est l'usage des philosophes lorsqu'ils admettent Dieu, c'est toujours sous condition de le reléguer au 2. rang, et de placer en je ligne la raison humaine. L'athéisme est moins ridicule que cette demi-croyance: au moins l'athée n'avilit pas Dieu, car il n'en dit rien il ne le suppose pas consentant à des infamies comme le mécanisme civilisé, si bien nommé le jeu des dupes et des fripons.
Je ne serai pas ici l'écho des critiques publiées sur la doctrine de M. de L je me bornerai à en extraire les bons préceptes que lui même recommande et ne veut pas suivre; et je prouverai qne ses torts sont imputables à l'opinion, plus qu'à lui.
Signalons d'abord la bizarrerie de l'opinion qui s'engoue d'un médecin dont elle n'obtient aucun remède aux misères des peuples notre siècle pourtant se dit POSITIF ET RATIONNEL il devrait donc exiger un remède positif au mal un remède subitement applieable, et non pas des élucubrations sur le mal. L'auteur proclame dans différens versets t que la société doit â chacun le nécessaire que le travail répugnant est une source d'oppression qu'il faut s'associer pour augmenter les forces et les fruits du travail; qu'il existe une loi sociale de Dieu, loi de justice, de charité, de liberté; qu'il faut bâtir la cité de Dieu, après quoi la terre refleurira, parcequ'on aura vaincu les fils de Satan, (les philosophes, ennemis de l'indus trie attrayante.)
C'est fort bien pensé, nous y adhérons mais pour quoi ne fait-il aucune mention de la théorie qui résout tous les problèmes proposés par lui la théorie qui explique:
Les moyens de garantir à chacun le nécessaire.
L'art de rendre les travaux attravans.
L'art d'associer des familles inégales en fortune. Le code complet des lois industrielles de Dieu. Le mode de répartition juste·et satisfaisant.
La vraie liberté pour tous les sexes, âges et classes. La garantie de restauration climatérique.
Enfin, l'unité des nations par toute la terre.
Un volume remis avec notice au bureau du journal de M. de Lamennais, (L'AVENIR,) lui a depuis longtemps donné avis de la découverte qui satisfait à tous les désirs exprimés dans sa brochure du croyant. S'il n'admet pas ma méthode, il devrait en douner une meilleure à défaut il manque de charité pour les peuples au lieu de porter remède à leurs maux, au lieu de discuter sur le mécanisme d'industrie combinée remplissant les sept conditions qu'il impose; il se borne à des jérémiades oratoires, à des diatribes contre les rois et les prêtres qui, après tout, ne font que ce que d'autres feraient à leur place, et ne sont pas plus pervers que les classes moyennes placées entre le trône et le peuple marchands, légistes agioteurs philosophes, etc.
Ses critiques hors un seul une dame citée plus loin sont comme lui, médecins négatifs et anti-progressifs, accusant les agens du mal au lieu des causes et négligeant toute recherche du remède. Si .le public était judicieux, il saurait faire le parallèle de ma doctrine et de celle du demi-croyant. J'ai crû pleinement en Dieu, je me suis défié du divin Platon, du divin Mirabeau et des divinités de même trempe, qui déclarent Dieu incompétent en législation j'ai cherché le code industriel de Dieu, .le mécanisme d'action combinée et unitaire que ce SUPRÊME ECONOME dut assigner à nos travaux, et je l'ai trouvé quœrite et invenietis.
Le tort de M. de Lamennais comme de tous les philosophes, est de n'avoir pas voulu CHERCHER cette loi de justice, charité, liberté; ce moyen de
bâtir la cité de Dieu l'industrie combinée le régime de vérité lucrative, et d'unité universelle (1). Venons aux torts politiques du demi-croyant je ne m'arrêterai pas à le réfuter, vingt autres l'ont fait je ne veux qu'examiner lequel a le plus de tort, ou du lui, ou du siècle soi-disant positif.
(i) Deux écrivains, sur l'avenir, M. de Châteaubriand et de Lamennais, sont récemment tombés dans cette erreur. Le Ier dénonce les périls imminens de la civilisation, les révolutions oit elle court. Il a raison de dire qu'elle serait bientôt pétrifiée, car elle touche à deux écueils; tomber de la 3e phase ou elle est, en 28 phase très dégradée, mélangée de première; ou s'élever en 4- phase pure, qui est un régïme tout mercantile et avilissant, un raffinement du régime vénitien et bernois de 1788.
Dans cet ordre, les hommes à portefeuille aidés de quelques grands propriétaires, seraient suzerains du corps social et réduiraient en vassalité le gouvernement même. Ni les capitalistes, ni les économistes n'ont su découvrir le procédé de cette ascension en 4' phase ce serait le vice dans sa vieillesse, car la civilisation dans ses quatre âges ou phases, n'est toujours qu'un cloaque de vices, mais la quatrième phase serait l'antipode du nivellement de propriétés que M. de Ch. entrevoit.
Il a été fort mal jugé par les critiques l'en ai peu vu d'aussi erronés qu'un écnt signé Richelot de Nantes dont l'auteur jeune, fort jeune, dit-on, récrimine contre le nom de génération libertine et avortée que donne M. de Ch. à la nouvelle génération, dont il a fort bien défini le caractère présomptueux en ces lignes:
«Je veux! Je serai 1 à moi l'avenir Je découvre l'univers on n'avait rien su avant moi le monde m'attendait. « Je suis incomparable; mes pères étaient des enfans et des « idiots. m
Définition d'autant plus exacte, que ces brillans prophètes d'avenir civilisé ne connaissent rien du calcul des destinées, et ne donnent aucun moyen neuf pour arriver a la réalisation de leurs augures. S'ils ont des moyens, qu'ils les fassent connaître mais ils sont vraiment avortons sur ce point, au moins par écrit, ignorant pleinement la théorie des CAUSES et DES FINS en mouvement sur laquelle vingt systèmes universels, éclos depuis ce siècle, n'ont pas su résoudre un seul problème.
On lui reproche des versets jacobites, séditieux, quoique transcrits, dit-on, de l'écriture sainte féconde en prédications démagogiques, entre autres les suivans.
t Encore quelques jours, et ceux qui combattent pour les oppresseurs, combattront pour les oppriméa;
Avortons en lumières, ils sont encore libertins intellecluels, tout adonnés au sophisme, à la détraction, au monstruosités littéraires et au sceptisme. Certes, M. de Ch. écrivain expérimenté, est bien plus honorable en avouant modestement ne rien comprendre à l'avenir, que les prophètes jeunes ou vieux qui, depuis M. Richelot jusqu'à M. Azaïs, veulent dévoiler l'univers sans rien connaître à la théorie des causes et des fins en mouvement, ni aux quatre sciences intactes avant moi, et dans lesquelles j'ai pu puiser cette connaissance, étant le premier et le seul qui les ait abordées et étudiées.
Seul j'ai satisfait au précepte d'explorer en entier le domarine de la nalure, aller du connu à l'inconnu: (de l'attraction matérielle, expliquée par Newton, à l'attraction passionnée dont le calcul analytique et synthétique n'était pas de la compétence de Newton, mais de celle des métaphysiciens. Ils l'ont refusé pour s'engouffrer dans la plus futile eontroverse, dans le dédale de idéologie).
M. de Lamennais aussi a été fort mal jugé. C'est un homme qui, las des infamies de la civilisation, finit par lui rompre en visière, et lui reprocher ses turpitudes. Tous les écrivains, en secret, pensent de la sorte et s'en cachent, parce que la vérité offense.
Et comme leur métier est de gasconner en progrès, vendre des livres pour subsister, pour s'avancer aux chaires de sophisme, aux canonicats académiques, ils sont obligés d'adopter des formes moelleuses, prodiguer l'encens, persuader a l'a vieille furie de civilisation qu'elle a les charmes de Vénus, qu'elle s'embellit en vieillissant., qu'elle progresse vers la vérité, le bonheur, le positivisme et le rationalisme mais ils savent bien comme Montesquieu, qu'elle est attaquée d'un vice intérieur, d'un venin secret et caché, qu'elle est gangrenée jusqu'aux os.
Aussi frémissent-ils à l'idée d'en faire l'analyse exacte et sincère, selon le plan que j'en ai tracé aux douze petits chapitres, n° 48 à 52 du Nouveau monde industriel, chapitres qui sont un cadre pour douze tomes.
et Satan fuira dans ses cavernes avec les dominateurs des nations (les rois). Tenez vous prêts, car les temps s'approchent.
» En ce jour-là, les rois hurleront sur leurs trônes, ils chercheront à retenir avec les deux mains leurs
Il serait plaisant de raconter à ce sujet les escobarderies et le refus indirect d'examen que fit certain Athénée de l'Hôtel-de-Ville vrai Athénée d'obscurantisme il avait donné pour sujet de prix l'analyse de la civilisation je lui envoyai mon livre avec un mémoire exigé. Il se garda bien de faire mention de moi quoique j'eusse évidemment gagné son prix de 3oo fr.
.Tous ces prix de fondation pour le sophisme et la controverse politique et morale, prix Monthyon, prix Beaujour, sont de belles mystifications pour les fondateurs ils devraient n'affecter de prix qu'aux cures effectuées, et spécifier le mal à traiter par exemple, dire en programme. Paris fournit par an 9,000 enfans trouvés je propose un prix de 9,000 fr. à celui qui découvrira le moyen d'en réduire le nombre de mille en mille par année, de manière qu'au bout de neuf ans il n'y ait plus d'enfans trouvés à Paris. Le prix sera délivré dès la 3e année, si le succès progressif est constaté.
A cette condition l'on n'aurait pas un concurrent mais si vous ne demandez que du bel esprit, ils feront pour vos 9,000 fr. neuf volumes de morale, neuf fatras de controvesc qui ne diminueront pas d'un iota le chiffre des enfans trouvés, mais qui vaudront à l'auteur une vogue littéraire, des ventes lucrativ es et un fauteuil académique. Ma méthode, au contraire garantit que dès la fondation de l'industrie combinée, il n'y aura ni dans Paris, ni sur le globe entier aucun enfant abandonné aucun infirme qui ne soit pourvu d'un minimum d'entretien décent.
Je rentre dans le sujet de la note. D'autres ont traité des erreurs du Croyant, ils n'ont rien dit de la principale qui est de n'être que demi-croyant. Si M. de L. était plein croyant, il ne croirait pas la providence limitée, insuffisante, incapable de mieux faire que n'ont su faire Solon et Target, en code régulateur des relations humaines. Quiconque veut contester au créateur ce médiocre talent, ne doit pas se vanter de croire en Dieu n'y croire qu'à demi c'est faire pis que de n'y pas croire.
Du reste, M. de L. dit souvent beaucoup plus vrai qu'il n'a cru dire, comme dans ces mots Voulez vous étre libres,
couronnes emportées par les vents, et ils seront balayés avec elles.
» On les verra demander aux passans quelques hail. Ions, du pain noir, et je ne sais s'ils l'obtiendront. » Ailleurs il peint les rois conspirant contre la liberté et buvant du sang dans des cranes.
aimez Dieu. C'est la véritable route de la liberté car celui qui aimera Dieu ne se plaira pas à le ravaler au-dessous de l'homme, à-lui refuser la science législative; il pensera au contraire qn'un bon code ne peut venir que de Dieu, plus éclairé que nous en voies du bien social; et qu'il faut faire sur 3oo enfans l'épreuve du seul code qu'on puisse croire émané de Dieu, puisqu'il est subordonné aux impulsions de Dieu, aux attractions et instincts.
C'est ainsi qu'un amour éclairé pour Dieu conduira à la liberté car une des premières opérations d'ordre combiné est d'affranchir les esclaves par rançon solidaire, payable en annuités sur les produits copieux de l'industrie attrayante. Quant aux autres émancipations, l'on a vu que celles de l'homme, de la femme et de l'enfant ne peuvent naître que de l'industrie combinée-attrayante.
Cette opinion dubitative que je conseille aux vrais amis de Dieu siéerait bien à l'homme qui dit « Quelque chose que Cf nous ne savons pas, se résume dans le monde, il y a là « un travail de Dieu. »
Sans doute il y a en ce moment un travail en faveur des vues de Dieu, dans les démarches et la persévérance de son interprète à demander l'essai du code divin enfin découvert essai sur lequel on ne peut supposer à l'auteur des vues intéressées, car il ne serait détenteur d'aucun fonds, n'aurait aucune chance de grivelage, pas d'autre fonction que celle de pilote indicateur de la manœuvre.
Ni Dieu ni les siens n'ont été bien venus en ce monde; la mission de son fils et de ses apôtres y a été payée par des supplices la mission de son interprète n'y est pas plus heureuse depuis 26 ans (le prospectus de découverte fut publié en 1808). J'aurais été depuis long-temps envoyé à l'autoda-fé, si l'inquisition philosophique en avait le pouvoir. Ils n'ont contre moi que l'arme de la calomnié, ils en font ample usage pour différer l'avènement à la richesse et à l'harmonie.
La créance que donne le public à leurs diatribes calomnieuses, confirme bien le nom de génération avortée, liber-
Puis il dit par un coutraste bizarre
« Et chacun s'aimera dans ses frères, et il n'y aura NI PETITS NI GRANDS, à cause de l'amour qui égale tout et toutes les familles ne seront qu'une famille.
tille intellectuelle, donné par M. de Chateaubriand à notre siècle de faux progrès.
Toutefois, au moment où l'issue de civilisation est découverste, il est à propos que des hommes qui ont l'art de se faire lit e, qui ont du crédit dans l'opinion, comme MM. de L. et de C. viennent confirmer le jugement de J.-J. Rousseau sur la civilisation dont il dit « Ce ne sont pas là des homi mes il y a quelque bouleversement dont nous ne savons » pas pénétrer la cause.»
Mais il est fàcheux que ces mêmes orateurs soient entachés de l'exclaslivisnie qui réduit au rôle d'eunuques tous nos écrivains politiques. Ils devraient se r Tpeler que la nature, dit fort bien Boileau,
« Sait entre les auteurs partager les talents »
Qu'un seul ne eut pas briller dans tous les genres; et que ceux qui ont Fart de tonner contre le mal, d'entrainer l'opinion en dénonçant le mal devraient s'adjoindre un inventeur du remède, et opérer de concert avec lui pour sortir du rôle passif.
Chaque jour on voit dramaturges et vaudevillistes s'adjoindre un collaborateur de même genre à plus forte raison devrait-on spéculer sur cette adjonctiun quand il s'agit d'une œuvre qui exige deux genres de talent celui d'orateur et celui d'inventeur.
Ainsi opinerait un siècle de progrès réel; mais l'orgueil aveugle sur ce point tous nos beaux esprits ils croiraient se mesallier en prêtant appui à un inventeur sans crédit, eu l'appuyant sans sortir du ton dubitatif
Craignant de déroger, en adoptant l'idée d'un autre ils se percluent eux-mêmes, ils se privent du titre et du lustre de libérateur du genre humain, titre qui peut s'appliquer à trois hommes, l'orateur, le fondateur et l'inventeur. On trouverait un fondateur, compagnie ou individu le jour ou l'inventeur aurait un appui DUBITATIF de la part d'un orateur accrédité à défaut de cette union, combien d'écrivains fameux aujourd'hui, seront réduits, dans un avenir très prochain, au rôle de la génération actuelle; au titre de libertins oratoires et avortons de génie.
Les rois seront donc exclus de l'aimable famille, car ils iront memdier pain noir, et haillons.
Pourquoi des écrivains qui ne manquent pas de tact, nous débitent-ils ces monstruosités? parce qu'ils savent que la raison est honnie, et que notre 19e siècle TOUT RATIONNEL en paroles, n'a de gout que pour le désordre, l'esprit anti-rationnel.
Si vous blamez ces phrases incendiaires, l'écrivain sera en droit de répondre Vous l'avez voulu, George » Dandin; on vous sert selon votre goût; votre siècle du progrès veut du mysticisme jacobite, de la démago» gie ascétique, on lui en donne la brochure du demi» croyant a eu de nombreuses éditions, donc le public en est content, malgré les désaveux que l'étiquette a exigés des journalistes.
M. de Chateaubriand nomme ce siècle LIBERTIN ET AVORTÉ c'est lui faire trop de grâce car s'il est avorté en génie du bien, il est largement éclos et vilainement développé en génie du mal, en jugement faussé, en calomnie, en prévention pour la philosophie et en préjugés contre Dieu.
11 n'est pas de travers qui ait plus faussé le jugement que le refus d'études sur Dieu, refus qui est un héritage transmis par les philosophes grecs aux modernes. Depuis le divin Platon et le divin Diogène, jusqu'au divin Diderot et au divin Lalande, quel progrès avonsnous fait sous la bannière philosophique? progrès en athéisme et en démagogie. Le divin Diderot enseigne: « Que les peuples n'auront de repos Qus LORSQU'ON » AURA ÉTRANGLÉ LE DERNIER DES ROIS AVEC LIS BOYAUX » DU DERNIER DES PRÊTRES.
Aujourd'hui les rois sont en progrès; ils rentrent en grâce leur peine est commuée: au lieu d'être, selon le divin Diderot, étranglés philosophiquement avec des boyaux de prêtre, ils en seront quittes pour une pénitence morale de hurler sur le trône et aller mendier du pain noir. C'est une amnistie que leur accorde le débonnaire siècle du progrès.
Quand les rois seront las de subir ainsi les caprices de la philosophie, ils en viendront à discuter s'il ne confondrait pas de mettre un frcin à ses déportemens, lui eréer une opposition, donner contre elle, une garantie aux monarques et aux nations et cette garantie est la même que j'ai décrite au chap. IX, LA GREFFE. Aucune branche du mouvement n'arrive aux garanties sans subir la greffe.
Supposons qu'en rétablissant l'institut sophistique, la classe des sciences morales et politiques, on eût opiné à l'organiser en système de garantie ou greffe passionnelle, dirigeant au bien les passions et utilisant même les mauvaises.
Il eût fallu observer les deux règles de série
Le contre en double action concurrente,
Le double contrepoids des extrêmés.
1° Le CENTRE Il fallait, sur trente fauteuils rétablis, n'en donner que quinze aux sophistes actuels, aux amis du brouet noir et du travail morcelé, incohérent, mensonger, répugnant.
Réserver les quinze autres fauteuils pour les écrivains qui s'adonneraient à traiter les questions d'industrie combinée, attrayante et véridique.
Moyennant ce partage, cette opposition, la compagnie se trouverait en concurrence INTERNE.
2° Les EXTRÊMES. La concurrence EXTERNE ou double contre-poids, se composerait de 2 ressorts. 1° Des écrits snrles 4 sciences opposées aux 4 genres de phi!osophie Voir page 28; puis des écrits sur les 4 études en casse-cou, page 51, pour lesquelles il suflit du simple bon sens, comme dans les discussions sur Dieu, ch. XI.
2° Et de l'appui du jury composé décrit 104, qui garantit protection aux inventeurs, par l'insertion de leur réplique en regard du compte rendu.
Ainsi contre-balancé en sens interre et externe, l'institut philosophique et tous les écrivains qui aspirent à y siéâcr seraient, non pas forcés mais entraînés
à changer de système. Rien ne gênerait leur liberté, ils seraient toujours maîtres d'enseigner d'après Sénèque et Diogènc, l'art de jeter les richesses perfides dans le sein des mers avides »
Mais de toute leur doctrine, pas un précepte ne pourrait rentrer en crédil, pas mème ceux qui semblent louables, comme celui d'aimer le travail; on leur répondrait c Vous voulez qu'on aime un travail répugnant, ingrat, et vous n'en donnez pas à ceux qui en demandent. Voici de nouvelles sciences qui rendent le travail attrayant, lucratif; et qui en donnent à option selon les goûts de chacun. Votre science en parallèle des nouvelles, est dérisoire, elle insulte aux malheureux privés du nécessaire.
Alors les philosophes reconnaîtraient que leur science a fini sa carrière et qu'il faut, disent les négocians, se retourner sur quelque autre article. D'ailleurs ils trouveraient, à titre de littérateurs, des emplois si brile lacs, -si profitables, qu'ils applaudiraient à la chute dm lcur science de même que le philosophe Mercier re, nonça de grand cœur à clabauder contre les loteries sitôt qu'on lui eut donné une place d'administrateur des loteries à i5,ooo fr. de rente. Mercier était le portrait de tous les philosophes.
La greffe du sophisme, que je viens de décrire est une opération qu'aurait du imaginer Napoléon, quand il élimina itc l'institut les 4 classes philosophiques mais en fait d.e génie inventif, il était un Hercule pour le mal, un Eunuque pour le bien, un digne chef du siècle libertin et avorté.
EN MAL, il inventa un beau quadrille de nouveautés les droits réunis, les bateaux plats, le monopole de licence et la quadruple police. On pourrait mentionner aussi l'ordre des 5 toisons dont lui-même n'aurait pas pu être membre; et dont nul vétéran n'aurait voulu aux conditions imposées.
EN BIEN, il entrevit que In philosophie était nuisil)le obsetiratite, brouillonne, étrangleuse cle rois; mais il ne sut pas la combattre. Eunuque pour le bien, ilne sut pas créer aux. sophistes une opposition concurrente; il leur opposa la violence, une suppression illusoire.
Us ont épié l'occasion de ressaisir le dé, ils se sont réinstallés plus sophistes que jamais; car autrefois ils n'auraient pas ose mettre en question si l'indigence existe et à quels signes elle se manifeste.
Ces demi-mesures ont produit une rechute pire que le mal et la philosophie est renforcée par alliage au mysticisme et à l'ascétisme. La révolution de i8c4 l'a obligée à prendre ce masque très favorable à l'intrigue La secte de St.-Simon en est une preuve avec ses monstrueux dogmes de main-morte genéralisée, et de théocratie absolutiste; avec ses comédies de puissance du regard de prêtres aimans et de suprématie des épi. ciers, elle avançait, elle aurait fait la conquête des villes, des agitateurs, si elle n'eût malversé par excès de dépense, et par sa prétention risible à s'emparer du gouvertement.
Mais elle a laissé des héritiers; les démagogues et les anti-romains en christianisme, sont en pleine activité, aussi l'écrit du demi-croyant a-t il été très goûté. On n'accueillerait pas un écrit conciliant pour toutes les classes, tel que celui-ci, qui leur dit « Ne songez à aucun changement dans vos coutu« mes administratives et religieuses laissez subsister « les abus, bornez-vous à coustruire l'édifice du bien « et le mettre en parallèle avec celui du mal.
« Montrez sur un coin de terre le bien en activité, « seulement un embryon du bien, un jardin de cent « hectares cultivé par trois cents enfans auxquels on « appliquera le mécanisme des passions et instincts. « Prouvez, jar expérience de six semaines, qne ce mécanisme crée le quadruple produit, l'industrie attrayante, la vérité lucrative, l'emploi utile des passions, l'éclosion Précoce des instincts appliqués à l'industrie, l'impôt insensible quoique double, et payé à jour fixe sans non valeurs. »
En voyant ces prodiges, tous les souverains ordonneront 1 imitation générale et tous les peuples devanceront l'ordre, pour jouir sans délai de l'industrie attrayante, de l'insouciance, de la bonne chère devenue moins coûteuse que n'est aujourd'hui la mauvaise chacun s'écriera « voilà plus de bonheur que nous n'en dé« sirions. C'est le royaume des clenx qui nous advient « dès ce monde le royaume de justice, vérité, charité « Uberté, et surtout richesse. »
Alors on verra les gottvernemens même oBrir la suppression des abus, droits réunis et autres impôts désastrueux que la clameur publique attaquerait en vain, tant qu'on ne saurait pas parler aux yeux faire voir le bien en activité prouver par exercice matériel que tel gouvernement qui retire onze cent millions d'impôts vexatoires, droits réunis, sels, douanes et autres, obtiendra dès l'année suivante, moitié en sus, au moins t,6oo millons du régime d'industrie combinée et libre circulation puis un crescendo d'aanée en année, 1 ,800, 2,000, 2,200 millions, sans que le peuple s'aperçoive de l'impôt ni prête l'oreille aux agitateurs ils n auront aucune chance.
Il n'en existera plus: où pourraient-ils trouver des agens quand tout plébéien même du plus bas degré, leur dira « Vous voulez nous faire insurger pour nous donner la souveraineté, mais nous ne voulons que le maintien de l'ordre étabh nous y vivons bien notre fortune s'aecroît, nous sommes heureua, nous n'irons pas nous faire tuer ou pendre pour vous. »
Alors on n'aura pas renversé violemment, mais abandonné paisiblement la civilisation, comme on quitte avec dédain un vieux donjon incommode, pour aller habiter un chateau neuf et élégant.
Une fois cet ordre établi, avec garantie d'un minimum d'entretien décent pour le peuple, et de nombreuses chances d'avancement, ( voir ch IX, ) on pourra déclarer aux soldats que leur rôle en civilisation était un rôle de dupes, comme le dit un peu trop tôt M. de Lamennais.
On pourra avouer que les devoirs de fidélité et d'ohéissance passive étaient des prestiges spéculatif, nécessaires au maintien de l'oppression et de l'astuce, qui sont caractères essentiels du mécanisme civilisé, selon ce tableau appliqué aux trois sociétés de fausse industrie, d'incohérence agricole et domestique 5b PATRIARCAT, astuce dominante, contrainte mal déguisée.
4* BARBARIE, contrainte dominante, astuce négligée. 5- CIVILISATION, dominance combinée d'astuce et de contrainte.
L'étude des caractères sociaux doit s'aider de ces parallèles, on peut les pousser fort loin, en faisant des tables de caractères distribués par catégories. (Voir ces
catégories en abregé, aux chap. 41 à 52 du N M. Ind.). Nos positivistes et rationnalistes ne sachant pas distinguer les caractères assignés aux différentes périodes sociale, veulent en détruire quelques uns parce qu'ils sont vicieux. Ainsi fait M. de L. en voulant désabuser les soldats, des illusions dans lesquelles il faut les maintenir tant que durera la civilisation, car lui-même avoue qu'elle repose sur la contrainte et les bourreaux. Je renvoie ce sujet au chap. suivant je me borne, dans celui-ci, à blamer l'engouement du public pour ces écrits de démagogie mystique dont on ne tire aucun secours aucune solution des problèmes importans. M. de L. en a posé un grand nombre sans en résoudre aucun il nons apprend que notre situation est très pénible, personne ii en doute, excepté les sinécuristes mais quel remède promet-il ?
La Quotidienne, nov ) nous dit « qu'il est en Bretagne, qu'il y travaillera pendant au moins tout i855, à son grand ouvrage sur la concordance de la foi et de la conception, du Catholicisme et du Libéralisme; ou si l'on veut encore, de l'association et du dévouement avec l'individualité et le progrès ouvrage qui doit donner la clé de ses apparentes contradictions entre sa doctrine d'autrefois, et sa doctrine d'aujourd'hui.» Sur tous ces amalgames ou du moins sur ce qui en est praticable, j'ai devancé M. de L car j'ai donné, soit par l'échelle des agios en 9 degrés, chap. VIII, soit dans mes traités par le mode de répartition au capital, au travail et au talent, le vrai moyen de faire concorder en toutes branches d'industrie l'individualité et la philantropie l'association et le dévouement, le catholicisme et le libéralisme.
Si M. de L veut traiter ces problèmes après moi, et sans les résoudre par l'industrie combinée-attrayante dont je suis seul inventeur, il ne pourra faire qu'une vaine controverse, qu'une philosophie de plus, ajoutée à cent mille autres.
Sa doctrine établit antipathie entre le catholicisme et le libéralisme, car il dit « Ily aura toujours des pauvres. » L'évangile dit tout le contraire Jésus adresse aux disciples faibles ce reproche déjà cité et bon à répéter
« 0 hommes de peu de foi ne vous inquictcz point » en disant que mangerons-I.O is, que boirons-nous, de
» quoi nous vêtirons-nous car votre père sait que vous en avez besoin. Cherchez donc premièrement le » royaume de Dieu et sa justice, et tous ces biens vous seront donnés par surcroît. »
Ainsi le royaume de Dieu et sa justice extirpent la pauvreté et M. de L en augurant le maintien de là pauvreté prouve qu'il ne connaît pas la loi de Dieu dont il parle il la dit loi de ustice de charité elle ne doit donc laisser personne dans l'iudigence à défaut elle serait anti-charitable, anti-libérale.
Lequel a prédit juste, ou de Jésus-Christ, ou de M. de L c'est assurément Jésus qui dit que dans le royaume de Dieu tous les biens matériels, subsistances, vêtemens, nous seront donnés par surcroît, en surabondance je le démontre aux Ch. XII et XIII. Je pourrais réfuter en détail les promesses de M. de L sur la concordance de l'association et du dévouement, avec l'individualité et le progrès. J'ai décrit aux traités, le plus puissant des ressorts de dévouement sociétaire, la Petite Horde qui, se vouant par esprit religieux aux travaux Immondes, garantit les classes qui y coopèrent de tomber dans l'abjection, et maintient la considération aux industriels de classe inférieure. Quant à la concordance de l'esprit sociétaire et de l'individualisme, elle ne pent s'établir que par le travail en courtes séances, qui engageant l'individu dans une trentaine de fonctions et de groupes, fait naître pour lui des intérêts nombreux et gradués, absorbant l'égoïsme dans une masse d'affections corporatives.
J'ai donc fait depuis long-temps tout ce que promet M. de L: voudrait-il en recueillir l'honneur, selon l'adage sic vos non vobis? Il pourra, dans un tel conflit, gagner la palme oratoire, mais non la palme d'invention.
Je ne répondrais pas à sa brochure si elle ne compromettait mes intérêts, en ce qu'elle tend à exciter la défiance des gouvernemens contre les idées neuves en mécanique sociétaire les confondre toutes sans distinction de moyens et méthodes.
Il vient grossir la cohorte des agresseurs de l'autorité, et mes détracteurs ne manquent pas de confondre ma théorie avec les écrits et projets hostiles aux gouvernemens. Je dois protester contre toute coïncidence avec ces novateurs turbulens.
Déjà je l'ai fait à l'égard des sectes Owen et St-Simon, par un écrit spécial; je profite de celui-ci pour manifes- ter même opposition aux doctrines de M. de L Je décline sur tout sa compétence à nous ezpliqner la concordance de la foi avec la conception. Il ne croit pas à la plénitude de la providence, et par suite de ce défaut, il ne croit pas à l'intervention de Dieu dans les destinées sociales; il ne croit pas à la législation divine préétablie, sur la distribution de l'ordre industriel, domestique et administratif.
Lorsqu'on lui a parlé de ma théorie, il n'a pas conçu, pas compris qu'elle dctt être efficace, qu'elle méritât un essai parce qu'il n'a de foi qu'aux fantaisies des législateurs, tels que Mirabeau et Bonaparte: il croit Dieu limité à statuer sur les affaires de 1 autre vie et sur les créations.
La théorie qu'il promet ne sera, selon toute apparence, qu'un replâtrage de civilisation; elle ne noua ouvrira aucune issue de ce chaos social, aucune voie d'avènement à la Cité de Dieu qu'il nous annonce vaguement, et qu'il façonne tout à contresens des vues de Dieu car il y établit l'égalité ce sera donc la cité des Jacobins et comment aura-t-elle des pauvres, si l'égalité doit y regner?
La Cité de Dieu n'aura point de pauvres, dit le Croyant Po 194, puis il dit pe 47, il y aura toujours des pauvres. Il fondera donc deux Cités de Dieu.
Il attribue à Dieu des caractères odieux, il en fait un agitateur soulevant les peuples et balayant les rois. C'est en civilisation qu'on balaye les rois; mais dans l'ordre combiné, leur sceptre sera si stable qu'ils n'auront pas besoin d'autre garde que de quelques chevaliers, un cortège d'apparat, en très petit nombre et dans les cérémonies publiques, ils auront pour escorte la population entière, parce que tout le monde en harmonie est exercé aux manœuvres.
Les dynasties seront immuablès, mais faciles à embrancher par alliance de mariage; tant mieux pour celles qui se trouveront en possession à l'époque de fondation, car l'harmonie n'aura pas d'effet rétroactif, excepté pour accomodemens de gré à gré.
Dans l'état actuel oh l'immense majorité souffre et s'indigne de son mal être, on est sur d'émouvoir Id pu-
blic en vociférant- contre les rois, si M. de L. a pris cette marche c'est preuve d'ignorance complète sur les vues pacifiques de Dieu.
Il s est engagé dans le temps a nous apprendre ce que c'est qu'un prêtre; aujourd'hui il a besoin d'apprendre ce que c'est que Dieu, ce que c'est qn'un croyant, et quelles lumières on peut obtenir de la plénitude de foi et d'espérance en Dieu, c',est ce que je vais expliquer en commentant quelques unes de ses erreurs inaperçues, et pourtant accueillies, quoiqu'elles menacent d'autant de maux que ma théorie garantit de biens, à réaliser sans délaini commotion.
CH. XII. Leçon de progrès social en oppo- sition au mysticisme actuel.
Pour faciliter l'étude d'une science neuve, il convient de la présenter en contradiction avec une erreur en vogue, telle que la philosophie MYSTiQUE. On va voir par quelques réfutations du demi-croyant, que cette nouvelle route de sophisme est peut-être plus trompeuse encore que l'athéisme, boussole des esprits forts du 18e siècle.
Les quatre philosophies modernes, Spiritualisme, Sensualisme, Scepticisme et Mysticisme, sont également dangereuses et la pivotale nommée Ecclectisme, est encore pire que chacune des quatre car elle puise à volonté dans toutes, pour former des collections de controverse, des brandons de discorde.
Le Mysticisme qui domine aujourd'hui, devient trèspernicieux, lorsque s'alliant à la démagogie il présente des systèmes étayés à la fois, de Dieu et des Jacobins.
Un écrivain est fort loin d'expliquer les vues de Dieu, qupnd il veut mettre ses fantaisies et ses préventions sur le compte de Dieu; c'est ce que fait à chaque pas M. de L. par exemple
Dès ses premières pages, on trouve la phrase:
« Je COMPRIS qu'il devait y avoir nn règne de Satan avant un règne de Dieu
Vous COMPRITES MAL, car le règne de Dieu, l'ordre combiné a existé au début. des sociétés; il dura environ 3 siècles, après quoi il tomba par exubérance de population, et absence de grande industrie. Sa chute fut suivie d'une catastrophe nommée allégoriquement DELUGE, expliquée plus loin.
Le règne de Dieu, de l'ordre véridique et unitaire, a donc précédé celui de Satan, celui de l'industrie morcelée, répugnante et mensongère.
Que d'erreurs commises par le demi-croyant, dans cette fantaisie de donner à Satan la direction primitive du monde social les prémices politiques et morales des sociétés originelles
Il contredit toutes les traditions sacrées et profanes car toutes les régions anciennement policées l'Indostan. la Chaldée, l'Egypte, s'accordent à nous transmettre la mémoire d'un bonheur primitif et perdu; toutes les chroniques de ces régions proclament la DECHEANCE de l'homme et déposent qu'il exista une harmonie sociale; elle dura peu, mais l'humanité jouit quelque temps de ce bonheur, à la suite duquel une catastrophe la plongea dans un abîme de souffrance. Ainsi témoignent les saintes écritures, enveloppant ce récit de fables allégoriques; ainsi pensent les philosophes mêmes, tels que Rousseau qui dit
« Tout est bien, sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme. t Oui, tout était bien à l'époque où les humains furent créés, en trente-deux races écloses par masses peu nombreuses, dans diverses contrées du globe. Je m'abstiens de donner sur ce sujet, sur la distribution et le nombre des races de création, les détails circonstanciés auxquels on ne voudrait pas croire, parce qu'en France une science neuve est toujours proscrite, quand l'auteur n'est pas académicien, monopoleur de génie.
Combien d'autres écrivains ont confirmé l'opinion de J.-J. Rousseau Bern de Saint-Pierre dit c Quelques-uns fondés sur des traditions sacrées, pensent que l'état actuel du globe, est un état de punition et de ruine et que ce monde a existé avec d'autres harmonies.
Ne suffirait-il pas, pour prouver cette déchéance, des nombreux fossiles qui attestent l'ancien séjour des éléphans aux régions polaires?
Elles ont donc été chaudes et habitables sans renversement de l'axe, mais par température ÉQUILIBRÉE, que nous pouvons rétablir sous cinq ans, et substituer à la température simple et faussée qui encroute de glaces et de ténèbres nos deux pôles, et qui vicie, par des excès perpétuels, les climatures des trois zones torride et tempérées.
Sous cinq ans, si un homme le veut, les deux pôles seront dégagés de glaces, éclairés, chauffés et fertiles, comme aujourd'hui la Sicile ou l'Andalousie. Quelque faibles qu'aient pu être les harmonies passées du mondé primitif ou EDEN, elles étaient cent fois préférables au chaos actuel, d'où on ne voit naître que déchiremens sociaux, collisions, conflits et divergences dont j'ai décrit 28 effets désastreux, chap. X. Au résumé Il a existé, pendant le premier âge du monde social, un bonheur collectif qui n'était pas l'égalité, car elle est incompatible avec les vues de Dieu, quoiqu'en dise le demi-croyant qui nous promet à plusieurs reprises, UNE CITÉ DE DIEU OU TOUS SERONT ÉGAUX Il ignore que Dieu n'opère que sur des échelles d'inégalités graduées.
Son erreur serait de peu d'importance si elle ne nous jetait dans une autre bien plus fâcheuse; elle nous détourne de l'étude la plus naturelle en .recherche des vues de Dieu, l'étude synthétique du monde social primitif, la détermination du mécanisme qui régnait dans les travaux des peuplades originelles, dont toutes les traditions nous vantent le bonheur passé et perdu; il
faudrait retrouver le système d'où naissait ce bouheur, pour l'appliquer, en tout ou partie, à nos sociétés mo. dernes plus fortes en industrie et capables de cornporter ce mécanisme qui tomba chez les races primitives, par défaut de grande industrie.
Classons ce moyen de progrès parmi ceux que j'ai déjà donnés aux pages 28 et Si Je les réunis tous en tableau complet de dix moyens dont notre siècle positiviste, rationnaliste et progressiviste n'a su ni employer, ni découvrir un seul, pas même le premier ou pivotai P, les COURTES SÉANCES que l'instinct du plaisir enseigne à tout le monde.
Moyens de progrès social.
P SÉANCES COURTES, VARIÉES, INTRIGUÉES.
MÉTHAPHYSIQUE. i. Synthèse de l'attraction.
C 2. Religion ralliée d Dieu.
POLITIQUE. 3. Théorie des garanties réelles: C. 4. Écart absolu en procédés.
ÉCONOMISME. 5. Approximations sociétaires. C. 6. Gastronomie philantropique.
MORALISME, 7. Analyse de la civilisation C. 8. Emplois de la vérité supposée.
T. RECHERCHES SUR LA SOCIÉTÉ PRIMITIVE.
(NOTA. Les numéros 6 et 8 ne sont pas encore expliqués, mais nous n'en avons pas besoin dans ce chap. qui traite du moyen classé en TRANSITION T, et de sa connexité avec le moyen PIVOTAL P.)
On pourrait porter ce tableau à 16, et y ajouter au moins six branches de réforme partielles mais décisives telles que L'AUMONE IKTÉGRALE, L'ARCHITECTURE iNTÉGRALE, LA CONQUÊTE COMPOSÉE, et autres innovations qui exhaussent d'nne ou plusieurs phases. Les 4 procédés notés d'un C sont classés au rang d'études EN cesse-coo, FAMILIÈRES, qui n'exigeant que du gros bon sens, étaient à la portée de tout le monde Sage précaution de Dieu, pour ne pas subordonner le progrès aux fantaisies des philosophes obscuraos,
des monopoleurs de génie; et pour utiliser la sagesse naturelle des bons simples, des pauvres d'esprit, leur ouvrir, comme aux savans, la brillante carrière des recherche et découvertes en progrès social.
Malgré tant de routes ouvertes au génie et au bon sens, personne en 5,000 ans n'a voulu en explorer une seule tant la philosophie a faussé les facultés intellectuelles, en étouffant toute foi et toute espérance en Dieu en l'universalité de sa providence. Dissertons sur la dernière voie, la TRANSITION en recherche du bonheur PASSÉ, Il fallait en déterminer le système politique et les dispositions industrielles: il fallait retrouver les coutumes et relations de l'âge primitif des sociétés, époque où il n'existait pas de lois, et qui dura environ 3 siècles. Posons quelques jallons de direction pour cette recherche.
Le bonheur étant l'opposé du malheur, il s'ensuit que le régime primitif qui rendit heureuse l'humanité naissante était l'opposé du régime civilisé et barbare qui la rend si malheureuse entrons dans les détails. Notre industrie productive se fonde sur la peur du gibet et de la famine; celle des générations primitives dut se fonder sur le plaisir et l'intrigue émulative comme aujourd'hui celle des monarques et des grands, qui vont se fatigner à la chasse, à la pêche même à des cultures et des fabrications le tout sans stimulant de besoin par instinct et entraînement, par amour propre et rivalité, gloriole d'habile chasseur ou pêcheur, habile jardinier, etc.
Quant au distributif des fonctions notre industrie procède par séances d'une longueur accablante d'une monotonie hébétante, et d'une ingratitude révoltante, vu la mesquinerie des salaires et les difficultés d'avancement.
Les longues séances rendent fastidieux les plaisirs mêmes, et plus encore les travaux. Or les peuplades primitives qui étaient pleinement libres, durent adopter les séances courtes abrégées par le nombre douze hommes réunis font en deux heures l'ouvrage qui coûterait 24 heures et plus, à un travailleur isolé.
La courte séance crée double charme en industrie libre gaieté d'une masse qui a choisi spontanément ce travail, et plaisir de le voir achevé rapidement. La longue séance crée deux ennuis, tristesse de l'ouvrier solitaire et nécessiteux; dégoût, lassitude causée par la lenteur d'exécution par la monotonie d'un travail sans diversion.
Les races primitives durent donc adopter les courtes séances et par suite le ménage combiné. Car s'il eût fallu, pour une horde de 5o familles construire 5o étables, 5o fruitier de conserve, faire 5o cuisines, c'eut été d'autant plus fatigant qu'on avait peu de moyens pour bâtir et pour cuire peu de chose en métaux, outils, ustensiles et vases force était d'adopter en ménage l'ordre combiné, pour abréger les travaux.
Les races primitives étaient magnifiques, en hommes, en animaux, en végétaux. C'est grande erreur de croire que nos fruits sauvages, nos serviteurs sauvages, Aurochs, Moufflon etc. soient espèces de création; ils ne sont qu'espèces dégénérées comme les races humaines en matéi iel, et comme le sauvage en socialité. Les animaux, fruits et légumes de création étaient égaux à ce que l'art donne de plus parfait aujourd'hui.
On soignait les troupeaux en relais de sentinelles; soit aux champs, soit aux établea et de même pour la cuisine et autres fonctions: l'on affectait à chacune un groupe de travailleurs qui avaient par goût opté pour ce genre, et qui y fournissaient chaque jour un poste. Le défaut de mobilier industriel et le besoin d'abréger dictaient toutes ces mesures de combinaison des forces, et unité d'action.
Il n'en résultait pas d'égalité; on savait bien faire pour les chefs industriels, un choix de fruits, de gibier, de poisson, etc. établir trois classes de qualités et de consommateurs. L'instinct enseigne à l'homme la graduation ou échelle de rangs et de mérites.
En poussant plus loin ces recherches, nous aborderions le grand problème de la répartition proportionnelle au travail et au talent, car il n'existait pas de capi. taux métalliques, mais seulement des valeurs de fabrique ou des joyaux naturels.
La répartition était juste et satisfaisante, parce que chacun avait des intérêts variés et très différens, dans diverses fonctions ou il était classé en divers degrés
supérieur dans les unes, moyen dans d'autres inférieur ou novice dans d'autres.
J'ai démontré aux traités que cette multiplicité d'intérêts est le gage de justice en répartition et que cette échelle de prétentions graduées ne peut naître que des courtes séances: elles engagent tout individu dans une grande quantité de fonctions à son choix, et par suite elles entraînent la masse à distribuer les travaux en séries de groupes, affecter une série a chaque genre. Sans étendre ces aperçus, on peut déjà en conclure que toute recherche sur la société primitive eut conduit à retrouver la boussole de bonheur social la distribution des travaux en courtes séances, en séries de groupes, en échelles de goûts,
C'est la vraie loi de justice vérité charité liberté et unité d'action, loi qui constitue le règne de Dieu, la cité de Dieu. Elle a existé aux premiers âges; bien faible, bornée aux ressorts élémentaires, mais elle existait au moins en germe.
Son mécanisme dut chanceler au bout de troia siècles, parce que la population croisssante raréfia les subsiatan- ces on se les disputa, la discorde, la violence rompirent le lien sociétaire on se sépara par familles, le ménage combiné tomba.
Les guerres naquirent quelques peuplades passèrent à l'état civilisé sous des chefs ou rois investis de la confiance d'autres hordes vaincues furent réduites en esclavage d'où provint l'état barbare d'autres vécurent patriarcalement sans rois ni chefs de peuplades. Ainsi se formèrent des débris de la cité de dieu, les trois sociétés d'industrie répugnante morcelée et mensongère puis la société de nature subversive ou état sauvage anti-agricole qu'adoptèrent beaucoup de peuplades à la chute de la loi divine.
Ces quatre sociétés composent le domaine satanique ou état subversif, règne de Satan, Béelzébath etMoloch, âges d'indigence, fourberie oppression, carnage, obscurantisme philosophique.
Dès que ce règne du mal eût dégradé l'humanité, le mal s'étendit du spirituel au matériel, car tout est lié dans le système du mouvement.
Alors la planète fut disgraciée en mécanique matérielle comme en mécanique sociale son cortége sidéral je sépara d'elle, comme on s'isole d'un lépreux ou d'un
pestiféré. L'ANNEAU, ( noue planète est annulaire comme Saturne), l'anneau qui maintenait l'équilibre atmosphérique, s éteignit; sa sapeur se dissipant, rentra dans les .fluides internes de l'astre où elle produit les perturbations, volcans, tremblemens, trombes, tonnerres, ouragans, épidémies, etc. qui cesseront au retour de l'anneau.
Alors quatre de nos cinq satellites se retirèrent. Cérès, Junon et Pallas prirent poste dans l'entre-ciel de Jupiter; puis Mercure chef sidéral des 24 Satellites, alla se placer au parvis du soleil. Phoebé seule nous resta pour le service de résorption aromale, màis elle ne put pas résister long-temps à cette communication contagieuse elle en périt; et depuis son décès elle nous préjudicie en nous causant un second hiver dit LUNE ROUSSE, à l'époque des fortes résorptions. C'est maintenant une momie blaffarde, un flambeau terne, un cadavre qui ne distribue ni chaleur à l'atmosphère, ni sucs et aromes à nos végétaux. Son remplaçant Vesta est entré en plan depuis cette mort.
Dès que l'anneau eût disparu, les pôles se couvrirent de glaces; animaux et végétaux, tout y périt. La planète entière fut plongée dans le deuil par l'intempérie, les ouragans les volcans et autres fléaux. L'astre essuya une maladie analogue à nos fièvres putrides la lune Phoebé en fut atteinte par contact aromal elle en périt elle se crev.assa, elle engloutit ses mers, elle perdit atmosphère, animaux, végétaux.
Dans le cours de son agonie, elle désorbitait et s'approchait irrégulièrement de notre globe; ses déviations, ses ruades firent extravaser les mers et les grands lacs, jusqu'à ce qu:elle eût repris, après sa mort, un équilibre, une orbite fixe.
De là vinrent les traditions du déluge qui fut réel sur divers points car cette perturbation dut causer de grands orages qui coïncidèrent avec l'épanchement des mers, et qui produisirent des submersions, des cataclysmes sur les terrains bas et voisins des mers.
Les races d'animaux qui habitaient nos pôles, dorent y périr ainsi que les végétaux.
Il n'échappa que les êtres qui pouvaient comme les ours rétrograder vers le sud sans souffrir du refroidissement subit: ils purent même habiter le plat pays, au
lieu des hautes montagnes froides sur lesquelles ils étaient relégués quand le pôle était chaud.
La race humaine souffrit peu de cette catastrophe car la création n'avait placé au Nord que 2 ambiguës la Laponne Samoyède en vieux continrent, et l'Es" quimaude en Amérique. 3° Une des 4 races ambiguës fut créée aux terres du pôle Sud et y périt. 4o Les Pata- gons contre-partie des Lapons furent placés en pointe d'Amérique, et non aux terres antarctiques.
Brisant sur ces détails qui nous conduiraient trop loin, venons à l'objet principal.
On a tant parlé de 4a CHUTE ou déchéance de l'homme, et on n'a dit mot de sa restauration sociale, du moyen de retour au bonheur, qui évidemment ne peut pas se trouver dans l'état civilisé, barbare, patriarcal et sauvage.
Une énigme très intéressante appelait notre attention sur ce problème de trouver ou plutôt retrouver une société meilleure, dont l'existence passée nous était révélée par les traditions et confirmée par les preuves d'une température différente en âge primitif.
Elle permettait aux Eléphans d'habiter le pôle nord la création y en avait placé comme sous l'équateur, puisqu'au Nord on trouve leur dépouille, leur ivoire, d'autant plus abondant qu'on approche plus du pôle. Le matériel atmosphérique du globe ayant été dégradé et faussé, le spirituel ou social a dû être faussé de même; s'il est vrai, comme nous le disent tous les philosophes, qu'il y a unité dans le système de la nature, analogie entre ses parties que tout y est lié.
Ily a donc double restauration à opérer, celle du matériel atmosphéri que, et celle du mécanisme social dont il faut retrouver l'ancienne structure le mode qui employait utilement les passions, instincts, caractères, et autres ressorts naturels, page 57.
Nous avons une académie des inscriptions chargée d'expliquer les événemens passés dont on trouve quelques indices dans les pierres gravées ou les hiéroglyphes. Est-il de tradition plus frappante que celle de ces fossiles d'ivoire disséminés au pôle arctique ? On a bâti sur ce sujet des hypothèses ridicule comme celle d'un renversement de 1 axe et autres bill vésées tendant à éluder le problème.
Les pôles actuels auraient donc été placés en ligne
équatoriale mais en déplaçant l'axe, en le relevant d'un quart de cercle, Dieu aurait fait périr moitié du genre humain c'eût été agir comme nos hommes du progrès, qui commencent par beaucoup détruire, sans savoir édifier rien d'utile.
Pourquoi recourir à ces fables monstrueuses, au lieu d'av ouer l'évidence ? Elle nous dit que le pôle nord a été habité, chauffé éclairé. Il devait cette douce température à l'anneau, qui aspirant le calorique de l'équateur, le versait sur le pôle, et y produisait une chaleur croissante par degrés du 6oe, au 90 de sorte que les latitudes ou gisent Petersbourg, Stockolm Tobolsk étaient la ligne la plus froide.
Mais comme le pôle échauffé ne versait sur cette ligne que des zéphirs au lieu d'aquilons, la température du degré était alors ce qu'est aujourd'hui celle des 5oet 48°, en pays cultivé, comme Strasbourg et Francfort. Outre la chaleur fournie par l'anneau, et dont le pôle jouissait pendant son long hiver, il en recevait encore des Satellites Mercure, Junon, Céres Pallas qui étaient conjugués sur nous, comme ceux des grosses lunigères J, S, U puis du Satellite Phoebé qui était vivant, et qui possédait comme tout astre vivant, Tes quatre propriétés de chaleur, lumière, couleur et arome; il les distribuait, il parfumait, aromisait nos végétaux, qui depuis sa mort ne reçoivent de lui aucun sac il n'est plus qu'un fléau pour nous par le second hiver dont il nous frappe en Avril et Mai
Lorsque nous aurons recouvré notre cortège les cinq Satellites vivans et l'anneau boréal nos nuits, en temps serein, seront bien plus belles que les jours, car on aura par fois jusqu'à cmq flambeaux richement coloriés et veloutés.
Ce seral'image de nos illuminations en verres de couleur. On pourra donner aux végétaux 32 saveurs différentes, moyennant les travaux de prise nocturne d'arome satellitique. La belle saison commeneera dans le courant de Février, l'on sera plus assuré de trois récoltes qu'aujourd'hui d'une seule; et le climat le plus froid qui sera le 60' degré, jouira en pays bas des cultures et produits de la Touraine. Paris aura des forêts d'orangers, des champs d'Ananas.
La restauration climatérique peut commencer dès l'an 1840. En nous donnant les produits de pays chaud, elle
ne nous donnera pas pour cela les chaleurs équatoriales qui seraient un fléau pour nous l'anneau établira en toutes zones l'équilibre de chaleur et fraîcheur. ( Voir le tableau du traité de 1822, tom. I, page 65. )
Il y a long-temps qu'on jouirait de tous ces biens, si l'Académie des inscriptions, et les sociétés archéologiques n'avaient pas éludé leur tâche. Les dépouilles d'éléphans étaient la trace la plus palpable d'un bien être passé en matériel et spirituel. C'était un fil pour trouver l'issue du labyrinthe, pour exciter à rechercher le système de la société primitive ou Eden, en procédant par hypothèse de méthode contrastée en chaque fonction comme je l'ai fait dans ce chapitre, et dans celui de l'écart absolu, page 55.
Nous admirons à juste titre le talent de Cuvier qui, sur l'aspect d'un débris d'animal de race éteinte savait déterminer l'ensemble et les dimensions de la charpente osseuse. Même problème se présentait sur la société primitive il fallait, en partant des données connues et mentionnées précédemment, reconstruire cette société passée, en faire un essai, en l'appropriant à nos convenances par quelques modifications.
Loin de lâ voici venir un prophète malencontreux qui nous détourne de cette voie, la plus facile de toutes pour pénétrer la destinée heureuse. M. de L. persuade que le règne de Satan doit précéder le règne de Dieu c'est arrêter toute recherche sur la bonheur passé, sur le période i EDEN qu'il englobe dans le règne de Satan.
Il est bien vrai que le mal a dû régner long-temps sur notre planète, avant l'avénement définitif à la pleine harmonie mais le bien, la Cité de Dieu le mécanisme de justice, vérité, unité et richesse graduée, a régné eit début de carrière selon ce tableau des 56 périodessociales ou échelons assignés à la destinée du genre humain. 32 sont chiffrés et 4 sont désignés par majuscules en P et T.
T. 1. ( 2, 3, 4, 5. ) 6 7. 8 9 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16. P 1.32. (31, 30, 29, 28.) 27, 26.—25, 24, 23, 22, 21, 20, 19, 18, 17. d Les huit en parenthèse forment le domaine de Satan, les Lymbes sociales, ténèbres intellectuelles, époque ou règne de Satan, puisque Satan il y a.
Tel est le cercle à parcourir dans un terme d'environ
80,000 ans, évalué approximativement, et calcu!é d'après les notions chronologiques du passe.
On voit aux deux extrémités de l'échelle, deux périodes de transition l'antérieure 'l', la postérieure 1 puis an centre ou apogée deux périodes de pivot ascendant P, et desceidant d. ( J'employais les signes plus 6guratit's h et Y et et X; rnois on nc les veut pas, c'est nn sujet de chicane, j'y renonce j'emploie T et P, initiales de transition et pivot.
28 créations sont affectées au mobilier et service des 56 périodes: il n'y a que 5 créations de faites. La prénière était pour essai, clic fut submergée. Les seconde et troisième existent, et ont donné les 718 en espèces démoniaques, telles que les 15o sortes de serpens. Nous aurons quand il nous plaira, les créations 4 et 5, effectuées simultanément, en plan lié
La quatrième serait peu précieuse nous l'obtiendrions séparément si de la période 5 où nous sommes, on passait à la période 7 mais comme la Théorie du mouvement est déterminée en plein, et que nous avons option sur les trois périodes ti, 7, 8, notre globe, passant immédiatement a la huitième, recevra en plan lié les deux mobiliers affectés aux sociétés 7 et 8.
Le mohilier de 8', la création n* 5, nous donnera d'immenses richesss, des produits magnifiques en tous regues; des mines d'or et d'argent à fleur de terre, comme aujourd'hui celles de fer en grain. La monnaie d'or deviendra aussi commune qu'est à présent celle de cnivre on aura d'autres métaux de plus haut prix, pour représentatif des fortes valeurs.
Un don bien précieux de cette création sera celui des pâtes à verre unitaire qui grossiront et rapprocheront a milliards de fois; de sorte que nous pourrons corres· pondre télescopiquement et télégraphiquement avec !es astres; Mercure notre principal Satellite qui se conjuguera en 58 rang, nous transmettra la langue unitaire, telle qu'elle est parlée dans le soleil Mercure fera notre éducation; depuis les détails d'alphabet et grammaire, jusqu'aux documens historiques sur l'univers, sur chaque planète du tourhillon; et sur leurs époques génésiaques préparatoires.
Il nous donnera de même l'historique des étoiles fixes, de leurs tourbillons, des nébuleuses, de la voie lactée et de ses travaux. Les communications de Mercure avec le
suleil ont dcrré assez pour lui fournir les moyens de recueillir les renseignemens impénétrables à nos astronomes, à nos historiens et archéologues bornés à de Alors on pourra dire avec raison, que tout est lié dans le système de l'univers; car nous aurons, avec les planètes de nutre essaim céleste; 1° des liens matériels très-actifs et très-fruclucux, par versemens aromaux qui nous donneront des créations de grand prix, des saveurs vé- gétales, de la lumière et de la chaleur nocturnes. 2° Des liens irttcllccttrcls par documcus agréables sur les destinées passées de l'univers et de notre planète puis des détails sur le bonheur immense dont nos âmes jouiront, en transmigrations dans les planètes et soleils, dans les autres univers binivers et trinivers, pendant l'éternité.
Mais dans l'élat actuel de notre globe, pauvre lépreux, Isolé de commerce sidéral comme un vaisseau pestiféré et séquestré au lazareth, ou donc peut-on voir un lien entre nous et l'univers?
Nous avons, il est vrai, uu- lien de gravitation matérielle et d'équilibre avec nos collègues planétaires mais nous semmes dans cette corporation comme un prisonnier isolé de la Cité ?
Sans doute nous avons l'aptitude à former un jour des rens avec les planètes et l'univers quand nous serons convertis à l'esprit religieux, rationnel et positif; mais ces liens ne sont pas formés, et les philosophes auraient dîi dire tout sera lié un jortr, et non pas tout. est lié dans le système de l'univers car il y existe des glohes excommuniés, mis en interdit jusqu'à conversion, comme nos prisonniers, nos exilés nos cholériques et pestiférés.
Ainsi qu'eux, notre globe doit purger sa quarantaine, purger sa philosophie athée et stationnaire, comme on purge son hypothèque et sa contumace.
Nos relieurs d'univers voulant supposer des liens Ut où il n'en existe pas encore, veulent, par une autres bizarrerie, nier les liens existans car ils nient L'ANALOGIE, les cent mille tableaux du jeu de nos passions; tableaux qui notis lient aux diverses planètes dont chacune a fourni, par semailles aromates, son contingent dans les produits de différens règnes. On conçoit fort bien que la philosophie boude cette nonvelle science, quai
fourmille de vérités si fâcheuses pour les bibliothèques et la coterie sophistique. Elle proclame et renie l'analogie c'est une de ses mille contradictions.
COROLLAIRES.
En touchant à ce sujet qui semblera parasite, mon but est de démentir les plates calomnies que les journaux débitent contre moi. lls répandent que je veux créer le dragon de l'apocalypse l'hydre aux 7 têtes, et les monstres de la tentation de St-Antoine.
C'est tout le contraire ma cosmogonie n'annonce que des créations gracieuses, magnifiques sauf celle qui aura lieu durant la période 27e du tableau précédent, 159.
Mais d'ici à cette époque, il s'écoulera environ soixante cinq mille ans pendant lesquels l'humanité aura joui d'un bonheur gradué, qui sera immense aux deux périodes pivolales P,d.
A la 27e, le globe et l'humanité tomberont en âge caduc; et comme on sera prêt à rentrer dans les périodes subversives 28, 29, 30, 31e, échelons de chaos postérieur, qui correspondent aux 4 sociétés actuelles, il faudra, selon l'analogie, que la planète donne à ces 4 périodes un mobilier infernal comme celui de nos 4 sociétés actuelles, formant le chaos ascendant la lymbe antérieure.
Mais pour le moment l'humanité n'a en perspective qu'une carrière de délices, où elle entrera aussitôt que le voudra un des cent mille candidats qui peuvent, ou par leur fortune ou par leur clientelle, déterminer la petite fondation d'essai démonstratif, rendant cent pour cent dès la 1re année.
Provisoirement je dois démentir en toute occasion les sottes idées que les journaux m'attribuent sur les créations futures. J'ai dû dire qu'elles seront contremoulées, et qu'à la place du phoque et du requin qui nous dévorent, de la baleine qui renverse nos chaloupes, nous aurons
L'anti-phoque ou cheval marin pour conduire nos pècheurs et promeneurs avec la rapidité de l'hirondelle.
L'anti-requin pour aider au placement des filets et aller traquer, amener le poisson
L'anti-baleine pour s'attacher au vaisseau, dans les temps calmes qu'on choisira en été pour les parties de plaisir, et de pêche maritime. Elles seront fréquentes, lorsque la mer sera purgée de sa saveur infecte, et de ses immondes créatures, telles que le requin et autres ennemis de l'homme qui, à cette époque, sera amphibie cultivera, exploitera l'intérieur et le fond des mers.
Nos champions de progrès se révoltent quand on leur annonce tant de bonheur à obtenir si facilement ignorans sur L'ANALOGIE qui est boussole en étude de la nature ils ue peuvent pas en apprécier les tableaux et les documens.
Plus une chenille est hideuse plus son papillon sera. beau même contraste règne entre nos deux destinéa sociales; plus le chaos civilisé, barbare et sauvage est dégoûtant de vices, plus la société harmonienne, dont il est le germe, sera éclatante de vertus.
Dans le même sens plus' nos créations de mobilier civilisé sont odieuses, comme celle des i 3o serpens image des légions et genres de calomniateurs, plus les créations qui seront fournies pour mobilier d'harmonie seront brûlantes et utiles, par analogie au régime de vérité et d'industrie combinée dont elles représenteront les perfections et les vertus.
Le contact des extrêmes est une des lois de mouvement les plus connues ainsi dans toute série de produits malfaisants, comme les i 3o serpens, les 17 félins, lion tigre panthère, etc. la nature se rallie au bien et rattache la série à l'homme par l'anguille et le chat l'un, poisson très précieux, l'autre serviteur utile et gracieux; l'un par la pêche, l'autre par la domesticité rallient à nous leurs séries très-hostiles à l'humanité. De même sur l'ensemble des séries du règne animal, si hostile envers nous, surtout dans les mers, la nature crée quelques séries ou branches de série ralliées à
l'homme, tels que les équins, cheval et âne qui nous servent déjà puis le quagga et le zèbre qui serviront en harmonie aussi docilement que le cheval et l'âne mais ils sont incompatibles avec le régime civilisé, ainsi que beaucoup d'oiseaux, perdrix et autres, qui fourniront aux harmoniens des troupeaux aussi familiers que nos oies et poulets.
Si l'ensemble de notre mobilier actuel dépeint nos vices il faut, selon la règle de ralliement et contact des extrêmes, que divers produits se rallientà l'ordre futur, et nous en donnent les tableaux.
Ainsi le castor nous dépeint, par ses constructions, les familles ralliées pour de grands travaux combinés, et pour l'unité d'action industrielle.
L'abeille nous dépeint les 3 fonctions du gouvernement de l'unité universelle on s'est lourdement trompé en prenant la ruche pour emblème d'égalité.
Le paon représente le soleil des intelligences annoncé par M. de Lamennais, la réunion corporative des caractères, âges, fortunes, talens, gradués hiérarchiquement dans la roue, et ralliés à un même foyer, à la tête surmontée de 24 aigrettes, en image des 24 choeurs d'harmonie active d'une phalange industrielle. Ses deux supports ou pattes hideuses peignent la laideur, la pauvreté des deux phases de chaos social qui règnent aux deux extrémités de la carrière humanitrwre le cri discordant et ridicule de ce bel oiseau, peint la fausseté de l'action individuelle. Porteur du tableau de l'action combinée, qui est la suprême magnificence il doit, comme individu, peindre l'action incohérente, et ses fruits; suprême pauvreté aux deux supports suprême faussete dans le langage.
On n'a jamais fait sur ces tableaux naturels, ces oracles hiérogly phiques aucune étude nos savans ne prônent l'analogie que ponr en étouffer la voix, nous cacher les enseignemeus. les lumières qu'elle nous prodigue dans les moules créés. Ils ont horreur de l'analogie, parce qu'elle démasquerait leurs jongleries elle nous indique les routes de l'unité, de la richesse et ils ne veulent qu'un progrès en préjugés en morcellement et en fausseté.
Nous voulons disent-ils subvenir aux besoins de ce pauvre peuple Sortez donc de l'ordre qui a produit tant de misère, et qui ne tend qu'à l'aggraver.
On répond « qui êtes-vous pour vous dire interprête de la loi divine, à quel titre ?»
Mon titre est d'avoir suivi la route opposée à celle de vos charlatans législatifs, comme Platon et Voltaire, Owen et St. Simon qui veulent changer la nature de l'homme, changer les ressorts que Dieu a placés dans nos âmes ponr les diriger. Je suis le premier, le seul qui ait cherché et trouvé l'art d'utiliser ces ressorts, sans y rien changer.
Quel caractère vos philosophes ont-ils prêté à Dieu ? un esprit de répression, de tyrannie
S'il veut réprimer les passions, pourquoi les a-t-il créées ? Un mécanicien judicieux doit-il placer dans sa mécanique des ressorts superflus dont il faudra entraver le jeu?
Je dissipe tous ces préjugés injurieux à Dieu, et répandus par les philosophes je démontre qu'il ne lui en coûte pas plus d'organiser le bien que le mal pas plus de créer de l'or que du fer, pas plus de créer un cheval qu'un lion, pourvu qu'un globe se mette en mesure de fournir les élémens du bien et de recevoir des créations harmoniques, homogènes avec l'homme, appropriées à ses convenances.
Habitués depuis 3,ooo ans à voir les produits de création subversive et hétérogène avec l'homme, les 43 espèces de crapauds, les 42 espèces de punaises, et autres perfectibilités prônées par les hommes du progrès, vous vous insurgez à l'annonce des 4e et 5e créations qu'on obtiendra si l'on veut dès l'an 1840, où elles pourront commencer fortement en minéral, moyennement en végétal, fa blement en animal.
Si cette perspective irrite vos cerveaux philosophiques el stationnaires tenez la pour non avenue et bornez-vous à discuter la question fondamentale, celle de l'économie en gestion domestique-agricole.
Dans une bourgade peuplée de 2,000 âmes, 400 familles, lequel est préférable ?
D'une part allumer 400 feux, employer 400 femmes 400 marmites pour faire 400 soupes dont 35o seront manquées, très mauvaises, ou par impéritie on par dénuement de matériaux.
D'autre part, n'allumer qu'un grand feu employer, 4 jarres au lieu de 400 vases'; 4 iemmes très expertes au lieu de 400 dont 35o incapables, épargner ainsi les
igl2o sur combustible, bras, ustensiles; et avec cette économie, remplacer 400 mauvais potages par 4 genres de bouillons exquis variés en degrés pour les diverses fortunes, et variés en assortimens de légumes ou aromates dans chaque classe de fortunes ?
Sur cette alternative de créations et de mécanismes sociaux, repose tout le problème de la Cité de Dieu à substituer à celle de Satan vous avez lu avidement la brochure du demi-croyant qui éveille cette idée et vous avez oublié de demander à l'écrivain quels étaient ses moyens d'exécution, comment il s'y prendrait pour établir l'unité d'action, le mécanisme sociétaire en industrie agricole et domestique.
La Cité de Dieu n'est pas autre chose que cette unité d'action mais pour en organiser le mécanisme il fallait retrouver celui de la société primitive que vos archéologues n'ont pas jugée digne de leurs études. Ils ne font cas que des vieilles pierres, ils dédaignent les recherches sur les coutumes sociales primitives mieux avisé, j'ai exploré cette mine intacte et j'ai dû trouver le procédé d'unité d'action, seul digne du Dieu que vous nommez suprême économe.
Il ne serait SUPREME qu'en prodigalité, en complication, s'il admettait pour SA CITÉ, pour son but en économie sociale, ce régime civilisé qui vintuple les frais dans la fonction primordiale dite ménage; et qui, en tous autres détails, n'est qu'un océan de ridicules et d'injustices dont ma théorie donne pleinement l'antidote applicable sans délai.
Je suis, en définitive, le seul qui sache décrire LA CITÉ DE Dieu et les moyens de la bâtir. Car il ne suffit pas de la rêver, comme le dit M. de Lamennais en ces mots
« Unissez-vous les uns aux autres, appuyez-vous et » abritez-vous mutuellement. »
C'est dire assez clairement qu'il faudrait inventer l'art d'associer des masses de familles inégales en fortune. Cet ait qu'il invoque c'est moi qui le donne. Mais je n'apporte pas un procédé hostile aux rois et prêtres, ni à personne, pas même aux philosophes ni aux marchands qui sont les deux classes les plus perverses de la cité de Satan dite civilisation.
Les rois et les prêtres sur qui la philosophie veut 1 aire peser tous les torts, ne sont pas si coupables qu'elle;
car leur attribution spéciale est de contenir les peuples, et non pas de changer leur triste condition. Le vrai coule rôle de fanal du progrès et qui ne regardant qu'en arrière tout occupée à fouiller dans les oripeaux stériles de l'antiquité et du moyen-âge ne veut faire aucun pas en avant, explorer aucune des quatre sciences vierges elle ne connaît pas même les points sur lesquels il fast se porter pour progresser.
Je reproduis sur la carrière du progrés, la table succincte divisée en 8 périodes, 4 de mal, 4 de bien. Industrie morcelée, répugnante.
2e SAUVAGERIE, refus, d'industrie.
3e PATRIARCAT, petite industrie 4
4e BARBARIE, moyenne industrie.
5e CIVILISATION grande industrie.
Là se bornent les échelons connus et existans.
II reste à parler de 4 inconnus, dont le premier, de courte durée, fut suivi de cette CHUTE, sujet des controverses mystiques; chute d'où naquirent les quatre sociétés actuelles, devancées par l'échelon i qui exereait le travail combiné.
Ces 4 échelons inconnus dont je vais parler, ne sont pas le terme de la carrière sociale mais trois sont pour nous les seuls abordables avec les moyens existans négligeons donc les alitrea réservés aux générations futures, et bornons nous aux degrés où nous pouvons atteindre. Industrie combinée, attrayante.
1 Primitive dite EDEN combinaison ébauchée, Chute en subversion ? 2, 3, 4, 5.
6 Garantisme demi-combinaison.
7 Sociantisme, pleine combinaison simple.
8 Harmonisme, pleine combinaison composée. Puisque la philosophie s'obstine à regarder en arrière, a chercher des lumières chez les anciens qui ne savaient pas même supprimer l'esclavage et ne croyaient pas cette suppression possible elle aurait dû porter ses regards jusqu'à l'origine, et déterminer le mécanisme de cette société primitive dont il est resté des traditions ro-
manques, très défigurées spéculativement pour bonne cause (on va en juger.)
Lorsqu'elle fut dissoute, désorganisée par exubérance de population, beaucoup de peuplades abandonnèrent l'industrie devenue répugnante, parce qu'elle n'était plus exercée par séries de groupes qui sont le mode attrayant. Ces peuplades passèrent à la période sauvage n° 2. D'autres placées en climat très heureux, persistèrent dans l'industrie, malgré que la subdivision par familles en eût dissipé tout le charme elles passèrent au patriarcat, période n° 3 où les pères sont rois.
Ces pères, pour maintenir la subordimtion, durent affaiblir les souvenirs du bonheur passé dont la perte décourageait du travail morcelé ils répandirent des fables sur l'état primitif, ils altérèrent la tradition, afin de contenir leurs cliens.
La tâche des modernes, puisqu'ils veulent étudier à rebours, était de débrouiller ces fables spéculatives, remonter à la source, étudier les formes que dut prendre le lien social chez des êtres sans préj uges, en déduire le régime de bonheur primitif, et le réorganiser avec l'appui et le brillant essor que peuvent lui donner nos sciences et nos arts; leviers qui manquaient aux peuplades primitives, dont quelques unes passèrent immédiatement à l'état barbare, 4 période en franchissant les 2e et 3e.
Connaissant le mécanisme des 7e et 8e périodes qui sont distribuées en séries industrielles je puis expliquer quel degré d'essor avait acquis cette méthode dans la société primitive dite Eden, dont le nom fait frissonner les philosophes, si curieux du passé.
Ils ont, depuis peu, quelque intention de faire volte-face, et d'explorer l'avenir; mais comment y parviendraient-ils s'ils ne veulent pas sortir des routes connues; s'ils refusent de s'initier aux théories des garanties et de l'attraction passionnée pour en déduire les développemens de l'avenir social, l'échelle et le mécanisme des périodes à parcourir, et de leurs phases et caractères.
Parmi ces 3 périodes non encore nées, on peut remarquer la 6* qui est l'échelon supérieur et contigu a la civilisation, l'échelon auquel nous eût élevés un progrès réel en carrière sociale c'est celui vers lequel 1 instinct nous porte, car on ne rêve que garanties, sans savoir en établir aucune.
Pourquoi échoue-t-on partout, est-on leurré sans cesse en tentatives de garantie ? C'est qu'on veut les appliquer à contre-sens commencer par les garanties administratives, avant d'avoir pourvu aux garanties industrielles de travail et subsistance de répression et prévention des fourberies, spoliations et crimes du commerce, de la complication et dépense ruineuse des petits ménages et de l'éducation, dépense qui empêche les mariages, lcs rend malheureux, et asservit à la fois l'homme, la femme et l'enfant.
Pour comble d'impéritie, on veut donner au peuple des garanties de souveraineté qu'il ne demande pas, avant de lui donner les garanties qu'il demande, subsistance, travail lucratif, agréable, et avénement facile à la petite propriété. D'autre part la philosophie ne sait assurer à la propriété aucune des garanties qui lui manquent, entre autres celles de
Ie Produit suffisant des domaines et capitaux, au moins 7 et 8 Io au lieu de 3 oIo; a° bonnes mœurs du peuple par avènement facile à la petite propriété 3° cessation des vols domestique et juridique 4°· item des confiscations qu'entraînent les guerres civiles 50 de la distraction de capitaux pour l'agiotage et le trafic, au dé- triment de l'agriculture; 6° des fraudes, extorsions et parasitisme du commerce 7° dispense des frais de ménage, d'éducation des enfans, et dotation des filles 8° bénéfices distincts et faciles aux femmcs et aux enfans, dès l'âge de cinq ans 9° mobilité subite de la propriété réalisable en numéraire sans frais, ni vente ni dépréciation 10° concours de la contrée entière pour l'assainissement, les améliorations, la correction d'intempérie, l'embellissement, etc.
J'énumère ces garanties, non seulement p-3ur signaler l'impéritie de la philosophie qui n'en a aucune idée, et ne s occupe qu'à s'immiscer dans le gouvernement mais aussi pour confondre mes détracteurs qui ne manquent jamais d'insinuer que ma théorie attente à la propriété, comme celle des sectes Owen et St-Simon avec qui ils veulent m'accoler et de qui j'ai démontré dans un écrit spécial les vices anti-soclétaires la tendance à une rétrogradation (Voir la brochure intitulée.
PIÉGES ET CHARLA.TANISME des sectes OWEN et SAINTSIMON qui promettent l'association et le progrès. ) Tous ces champions de progrès tombent dans la même
erreur: les uns sont stationnaires, en voulant nous confiner dans les qtiatre sociétés malheureuses; les autres comme Rob Ozven et St.-Simon veulent nous faire rétrogader.
Le demi-croyant donne dans le même travers; il est anti-progressif, tendant à empirer la civilisation au lieu de nous élever plus haut en échelle sociale.
Aucun de ses critiques ne le lui a fait apercevoir une dame enfin a rempli cette tâche, dans la brochnre intitulée. PAROLE DE PROVIDENCE, par Madame Clarisse Vigoureux. ( Paris Bossange pèrc, rue Richelieu, no 60.) Je transcris quelques uns de ses versets. Les parenthèses sont de moi.
« Vous l'avez dit là où Dieu ne domine pas il faut eue les hommes dominent.
« Dieu veut-il autrement dominer sur la terre que parle règne de sa loi ? Or si cette loi vous est connue, pourquoi ne l'enseignez-vous pas
« Qu'est-ce donc faire, de parler vaguement de Dieu, de son règne et de sa justice, quand on ne sait ni ne s'enquiert comment établir ce règne de Dieu et de sa justice ?
« Ces passions si funestes aujourd'hui ne sont-elles pas créées pour devenir des ressorts d'industrie attrayante, de richesse générale, d'harmonie universelle ?
« Et s'il n'était pas dans la destinée que fût ainsi, pourquoi Dieu, au 7e jour après avoir créé l'homme aurait-il jugé que ce qu'il avait fait était bon ?» ( J'ajoute, en parenthèse comment Dieu aurait il pu penser que ce qu'il avait fait était bon, s'il n'eût destiné a l'humanité d'autre sort que l'état civilisé barbare et sauvage, trois sociétés rivalisant de crimes, sans excepter la sauvage qui réduit les femmes en esclavage et qui emploie toute la horde, hommes femmes et enfans à graduer et prolonger les tortures d'un prisonnier qu'on supplicie. ) Les barbares ne sont pas moins odieux et pourtant Ils forment les deux tiers du genre humain. Je contitue sur les citations du livre de Mad. C.V « Et pourquoi poser des bornes à la providence ? « Pourquoi dire qu'elle s'arrête jamais qu'elleades lacunes quand vous dites Dieu universel, infini ? Il faut déplorer votre sort. si vous n'avez jamais rien entrevu de plus digne de l'homme et de son Dieu, que la pauvreté et la charité.
« Vous avez donc pensé que Dieu a pu faire une créature mauvaise et la vouer pour toujours à la souffrance, sur cette terre en désordre
« Et quand vous dites que Dieu a caché un trésor dans. le travail pourquoi rester en chemin et ne pas dire encore qu'en l'y cherchant on peut le trouver.
« Pourquoi ne pas dire encore par quelle voie on pourra trouver ce- trésor pourquoi ne pas sommer l'intelligence humaine de se mettre à la recherche de cette loi divine ?
a Mais voilà toujours des hommes pour de stériles discours etjamais pour une fructueuse parole. « Le travail c'est une grande question qui, pour être résolue, réclame une science grande et nouvelle. (C'est la science de culture analogue a la aature séries. de groupes en cultivateurs comme en végétaux.) « Dire que le travail n'est pas la destinée de l'homme, serait nier l'évidence dire que le travail est destinée de l'homme et qu'il ne puisse devenir pour lui une source de bonheur, serait calomnier Dieu.
« C'est donc qu'il y a deux lois pour le travail
« La loi de contrainte qui vient de l'ignorance humaine la loi de charme et d'attrait qui est de révélation divine partant deux résultats misère ou richesse oppression ou liberté.
« Aujourd'hui nous voyons le travail que la misère impose. Il s'exerce la sueur au front, il laisse la créature isolée, sans consolation sans amélioration sans bonheur, sans espérance il dégrade et tue la créature.. « Celui-là ne produit pas les richesses infinies il donne beaucoup pour un petit nombre, et très-peu pour tous: et il faut que la charité vienne à la répartition: elle n'y vient pas toujours, et quand elle y vient, il reste encore la misère. 1
« Et tel est le travail de l'homme DÉCHU, le travail qui vient de la loi de contrainte. Puis il en est un autre qui est commandé par la loi de charme et d'attrait et auquel Dieu a réservé l'homme. Celui-là n'est pas organisé sur la terre, et ne présente que des germes épars. « Toujours vous avez prêché aux hommes la résignation qui est une vertu funeste quand elle fait accepter le mal à tout jamais et comme condition de leur nature; au lieu de le reconnaître comme une nécessité temporaire, et d'en abréger la durée.
« Et jamais vous n'avez su comprendre que le service de Dieu et des hommes consisterait à rechercher la loi puissante qui absorberait cette curese malhcureccse. (C:ette industrie morcelée, incohérente, répugnante, distribuée par faruilles. )
« Vous êtes encore à accuser les hommes au lieu d'accuser la société mauvaise ou ils se déhattcnt vaincment pour sortir de souffrance. Vous venez leur dire que quand ils voudront s'unir et s'aimer, et sortir tous Je même jour pour renverser les oppresseurs, ils seront libres.
« Vous les trompez l'avénemeut à la liberté doit se lier au travail créateur de nouvelles richesses, ( travail combiné ) au développement intégral de toutes les facultés données à l'homme car dans l'état de misère et d'abrutissement où se trouve le grand nombre la liberté serait aussi nuisible qu'elle est impossible.. « Si vous aviez de la foi, vous auriez cherché la loi divine si vous aviez de la science, vous n'auriez pas besoin de la dépouille des rois et des puîssans pour enrichir les nations si vous aviez de la charité vous presseriez l'avénement du règne de Dieu sur la terre. » ( L'ordre qui rend le bonheur accessible à tous, malgré les inégalités de fortune ).
Je dois parmi ces citations recommander le chapitre XVI qui remontre le demi-croyant sur le triste sort qu'il alloue aux femmes, la résignation j'en transcris les phrases suivantes
« En les vovant victimes dans un monde que le sexe fort administre si mal l'fjée ne vous vient pas que leur sort doive être changé Vous pensez que le courage et la force n'ont été donnés à quelques unes, que pour leur aider à supporter la douleur: vous admettez l'asservissement, comme condition de leui nature Ainsi font les barbares envers les esclaves.
« Vous faites intervenir la religion pour sanctionner le mal vous êtes pires que ces païens qui applaudiss.aient au gladiateur mourant quand il tombait avec grâce. « En Orient, vous vendez les femmes sur place en Occident, vous les vendez dans les maisons.
« Au concile ( de Macon ), comme chez les Turcs vous délibérez si elles ont une âme ou si elles n'en ont point.
« Et quand vous voulez bien reconnaître qu'elles ont
une âme, vous leur donnez pour apanage, le bonheur au ciel et la résignation sur la terre. laisez-vous. sur leurs vertus quand vous n'avez su les appliquer qu'à supporter le mal que vous savez faire.
« Acceptez donc la conséquence des principes que vous .établissez, et subissez le joug tant que vous imposerez le joug. »
Il est certain, comme le dit l'auteur, que l'esclavage des femmes entraîne celui des hommes: je l'ai prouvé dès l'introduction.
Que nos beaux esprits nos réformateurs sont faibles sur les problèmes du sort des femmes des hommes et des sociétés tant qu'ils ne savent pas expliquer cette énigme par la double destinée et spéculer sur les âges heureux. les sociétés d'industrie combinée, uiz les travaux de ménage et le soin des enfans, etc. qui aujourd'hui absorbent toutes les femmes seront si simplifiés qu'ils en occuperont à peine un dixième, c'est a dire le dixième du temps de chaque femme.
Alors il faudra bien les admettre à d'autres fonctions que le soin du ménage et des marmots et l'on reconnaîtra que Dieu fit bien tout ce qu'il. fit quand il borna le caractère et la capacité de MÉNAGÈRE à un dixième des femmes, tout au plus.
Ce dixième composera le corps des officières et directrices tandis que les autres femmes, formant les neuf dixième, n'interviendront que parcellairement dans quelques détails de leur choix, détails dont chacun occupera au moins un groupe fournissant un poste de service périodique, de 5 eu 3, de 4 sn 4 jours car le régime attrayant n'admet que rarement l'exercice quotidien d'un travail, et même d'une parcelle.
Le fruit à recueillir de cette lecon est de reconnaître que les prétendus hommes du progrès sont ou stationnaires ou rétrogadateurs s'ils voulaient avancer en carrière sociale, s'élever au moins d'un échelon; du 5e au 6% ils invoqueraient le régime des garanties appliquées à toutes les branches du système social comme à la monnaie, qui est une fonction ou régnent la justice, la vérité, la garantie, parce quelle est greffée en plein (chap. XI ), tandis que les fonctions non greffées, comme le commerce arbitrair e sont un océan de fourberies.
On verra maintenant s'il y a quelque sincérité, quel-
que vergogne chez nos beaux esprits; car en cas que 1 amour-propre les pousse à persister dans leur malveillance, leur détraction de ma théorie d'industrie attrayante, ils peuvent au moins adopter les garanties ou greffes opiner à y soumettre toutes les branches du système social, à commencer par le commerce devenu scandaleux par ses progrès en fourberie puis l'aumone, illusoire dans l'état actuel, et cependant plus coûteuse qu'elle ne serait en mode greffé, qui extirperait et préviendrait l'indigence.
Telles sont les spéculations dont la coterie des progresseurs aurait dû s'occcuper et c'est à quoi le gouvernement aurait dû les obliger, pour couper court à leurs vieilles diatribes contre les rois les prêtres les financiers, comme celles du demi-croyant
« Je n'avais qu'un fils ils me l'ont pris qu'une pauvre v ache ils me l'ont prise pour l'impôt de mon champ petits enfans il n'y a plus de pain, ils ont pris tout ce qu'il en restait. »
Nous savons tout cela et bien plus encore ils font pis que d'enlever le pain et la vache, car tout récemment, ( Décembre i834; ) dans un bourg Irlandais de 2000 habitans dont 43 protestans et 1957 catholiques, ceux-ci refusant de payer la dime au clergé protestant, il a mandé un bataillon il a fait tuer 13 catholiques et blesser une quarantaine pour la plus grande gloire de Dieu, afin de décider les 1957 autres à payer la dîme à trois prêtres fort riches, du culte réformé. Quel clergé dégoûtant que ce clergé Anglican Il est digne de la politique mercantile et rapace des Anglais.
Ces violences de perception sont la vieille plaie de la civilisation: il fallait donc chercher le correctif, et il faut le mettre à l'essai puisqu'il est trouvé. Certes le régime sociétaire par son échelle d'agios (86) en neuf degrés garantit bien le peuple de toute saisie car il n'entend parler de l'impôt que le jour où il reçoit beaucoup d'argent, suns débourser un sou pour cet im pôt qui a été prélevé.
Le public sait fort bien qu'on ne peut pas gouverner sans impôt les agitateurs mêmes qui, après avoir déblatéré contre le fisc, arrivent au pouvoir, déclarent dès le lendemain qu'il est force de maintenir les impôts. C'est donc chez le public une insigne duperie que de ne pas remontrer ces orateurs stationnaires qui ne savent
que déclamer contre le mal sans vouloir eu chercher le remède et- qui lorsqu'il s'agit du sort de l'humanité entière, lorsqu'elle peut, par mon invention, obtenir un changement de sort très subit n'opinent pas à une épreuve exempte de r isque bornée à 3oo petits enfans, et ioo hectares.
De tels hommes, prêtres ou laïques, n'ont ni charité, ni philantropie et comment M. de L. qui veut nous apprendre ce que c'est qu'un prêtre manque-t-il de la charité, première vertu exigible d'un prêtre.
Il nous promet le soleil des intelligences ce qu'il promet je le donne; car qu'est.ce qu'un tel soleil ? C'est l'assemblage de tous les caractères, même des plus vicieux, aujourd'hui transformés en intelligences bienfaisantes dans une phalange d'industrie combinée-attrayante, qui a la propriété d'employer utilement tous les ressorts que Dieu a placés dans nos âmes. ( tableau page 57. )
La on verra ceux que nous exposons sur les théâtres à la risée comme Harpagon à l'exécration, comme Néron transformés en personnages utiles intelligens et zélés pour le bien de la masse. Un Harpagon vaudra plus de cent mille francs de rente à sa phalange, parcequ'il exercera son économie lésineuse sur l'ensemble du vaste ménage combiné il formera et instruira un groupe'd'enfans chez qui il aura découvert le penchant de parcimonie minutieuse; ce groupe affecté aux minuties économiques sera honoré et bien rétribué en dividendes.
C'est ainsi qu'Harpagon, ridicule parmi nous parce qu'il vexe tout ce qui l'entoure, deviendra une iWelligence il ne pourra pas harceler ses enfans et ses valets, parce que nul ne vivra en ménage avec lui; chacun étant abonné à une tahle de tel degré, chacun ayant ses emplois libres, ses bénéfices distincts, et ne pouvant être'molesté par personne.
Tous ceux que nous jugeons pauvres sujets deviendrons de même des intelligences, comme cet ânier cle la banlieue qui allant conduire des matériaux à l'usine de 'Charenton y vit éclore son instinct jusque-là étouffé, et devint en six mois un artiste de grand prix, le plus inlelligent des fondeurs.
Ainsi que lui chacun, homme, femme ou enfant transporté dans une phalange industrielle, y deviendra,
au bout d'un mois, une intelligence tel enfant dont on ne pouvait pas tenter l'éducation dans la maison paternelle, et qui s'obstinait à ne rien faire ou faire du mal, aura développé en un mois, une douzaine d'instincts utiles au progrès de sa santé de sa forlune, et de son Intelligence les pères de famille ne pourront se lasser d'admirer ce prodige de l'éducation naturelle, et c'est une des causes qui attireront tant de curieux que la phalange d'essai, par le seul péage sur les curieux admis, doublera son capital dès la Ire année.
En voyant la phalange présenter une variété graduée de i,Goo intelligences, en hommes, femmes ct enfans audessous de trois ans, tous laborieux par passion tons coopérant individuellement au bien de la masse, chacun s'écriera voilà le soleil, le foyer des intelligences l'harmonie des passions, caractères, instincts tous utilisés même dans leurs antipathies voilà l'œuvre de la suprême sagesse, l'homme INTEGRAL dont les caractères épars sont comme les touches et tuyaux d'orgue, qu'il faut assembler et mécaniser voilà la science qu'auraient cherchéé nos faux philantropes, faux dévots, s ils avaient eu pleine foi pleine espérance en Dieu charité réelle pour les hommes.
A l'aspect de cette phalange d'essai, de ce soleil des intelligences développées combinément, l'humanité certaine que la métamorphose universelle va s'opérer, courra dans les temples entonner le cantique de louanges, et s'écriera avec Siméon nous avons assez vécu puisque nous avons vu le plus bel œuvre du Dieu qui fit bien tout ce qu'il fit allons offrir une hécatombe à la raison en élevant des buchers pour y consumer ce fatras de systèmes philosophiques insultant aux passions, la plus sublime des œuvres de Dieu.
Oui, d'autant plus sublimes qu'elle sont plus proscrites par la morale car en sensuelles, c'est la gourmandise, et en animiques, c'est l'ambition qui sont les deux chevilles ouvrières de l'attraction industrielte. J'ai manqué, telle solution de problème, tel équilibre pendant plusieurs années, pour avoir dédaigné de spéculer sur 1 emploi de la gourmandise échelonnée.
Quant à l'ambition le demi-croyant veut l'étouffer, car il dit « combattez donc sans cesse en vous cette passion que Satan y excite sans cesse, la passion insatiable d'acquérir et de posséder » c'est prêcher la loi
agraire, anéantir l'émulation industrielle transformer Dieu en bourreau de l'lumanité; elle serait condamnée à un combat perpétuel contre elle-même puisque Satan excite incessamment la passion d'acquérir et posséder, passion que Dieu place au Ier rang.
Que de balourdises le mysticisme nous enseigae sur Dieu et les passions Et combien le dix-neuvième siècle accueillant ces sornettes morales, était loin du progrès réel en calcul de la destinée binaire de nos passions, sujettes aux deux mécanismes de justesse et de fausseté, d'incohérence et de combinaison.
FLN DE LA V' NOTIGE ET DU CHAP. XII.
VIe NOTICE. COMPLÉMENS.
CHAP. XIII. Paiallèle de moyens.
Considérons que d'une année à l'autre le sort du genre humain peut être changé par la fantaisie, ou la sagesse, ou l'ambition d'un des cent mille candidats que contient l'Europe civilisée.
Par LA FANTAISIE car un homme riche peut avoir du penchant a se signaler en peu de temps, et sans études ni efforts; il peut aussi avoir à cœur de se venger de quelque passe-droit ou dédain, et se dire je vais en 5 mois me nantir d'un poste bien supérieur à celui qu'on m'a refusé je vais éclipser ceux qui ont voulu in'abaisser, je vais m'élever au faîte de la fortune et de la gloire.
Parla SAGESSE: on peut, parmi les cent mille candidats qui ont les moyens de faire l'essai démonstratif en trouver un vraiment philantrope fatigué des souffrances de l'humanité, convaincu que les 4 sciences philosophiques n'y peuvent apporter aucun remède et qu'il faut éprouver la nouvelle science qui procédant à contre-sens de la philosophie, ne propose pas d'application à un empire entier, mais limite l'essai à un coin de terre cultivé par quelques enfans; essai d'où résultera subitement et sans effort', cette abolition de l'esclavage cette cessation de l'indigence
que n'opéreront pas les folies anglaises de 200 et 500 millions prostitués à de mauvaises méthodes.
Par L'AMBITION tant de gens voudraient un trône, ou du moins une petite souveraineté héréditaire comme Parme ou Modène on verra au chap. XVI que cette récompeuse ne peut pas manquer aux fondateurs, fussent-ils une douzaine (voir le chap. Canditature et Versemens.)
On a donc beaucoup de chances pour trouver un fondateur sur cent mille, et c'est un motif de donner quelques aperçus du nouvel ordre ils seront abrégés, parce que les circonstances m'obligent à accélérer en réduisant les quatre derniers chap.
Passons en revue les jouissances d'harmonie je commence par l'habitation munie en tout sens de comnunications couvertes, couloirs chauffés prenant jour sur le dehors; souterrains du phalanstère aux étables, aux magasins, etc.
Chez nous, la ville passe pour un séjour de plaisir, et il est certain qu'elle est moins insipide que la campagne, surtout en hiver. Mais dans l'ordre combiné la campagne est le séjour préféré parce qu'on ne peut pas, à la ville, atteindre au plein équilibre des paissions il n'a lieu que par intervention active à l'agriculture dont la ville sera privée dès lors les villains ou citadins seront obligés comme aujourd'hui de recourir par fois aux cartes et aux romans, pour se meubler l'esprit d'intrigues imaginaires, à défaut de réelles qui abonderont à la campagne.
En conséquence la classe riche ne vaudra pas habiter la ville, sauf quelques passades aux époques des comices d'évaluation qui correspondent à nos foires sémestrielles.
Mais les théâtres les musées, les bibliothéques on aura tout cela dans les campagnes il y a théâtre dans chaque phalange tous ses membres auront été élevés sur.les planches au bont de vingt ans a la véité on ne pourra guères tirer parti de nos pays ans qu
ne savent que brailler à vêpres mais les enfans élevés dès le bas âge dans une phalange, seront tous initiés aux arts, et chacun d'eux pourra figurer au théâtre dans quelques rôles où il excellera. Ainsi, chaque phalange aura dans chaque genre plus d'acteurs au bout de vingt ans que n'en réunit aucun théâtre de Paris; plus de musiciens, danseurs, chanteurs et comparses qu'on n'en voit à l'Opéra. D'ailleurs quand une phalange donne opéra, les phalanges voisines lui amènent du renfort, et on leur en conduit réciproquement.
Les moyens augmenteront de même en instruction. L'on n'a dans Paris que des bibliothèques sans feu, sans papier cette pauvreté ne règne pas en harmonie l'on trouvera dans chaque phalange des ouvrages dont Paris et Londres n'oseraient pas entreprendre le quart, comme l'histoire naturelle à planches enluminées en phases et détails. Les civilisés n'ont que des planches noires qui ne donnent pas de notions exactes, pas de détails coloriés.
Cet ouvrage sera la première entreprise de la hiérarchie sphérique, dès qu'elle sera constituée. Il contiendra pour les trois règnes, au moins cent mille planches représentant chaque animal et végétal, dans ses diverses phases de croissance et décroissance; le tout colorié ce sera un ouvrage en deux mille tomes de vingt-quatre pouces de hauteur, contenant chacun cinquante planches on le tirera à sept cent mille exemplaires.
Le cadastre du globe en double carte; une de surface, une de perspective, aura cent soixante mille tomes de trente pouces on le trouvera dans tous les chefs-lieux de 3e degré, desservant environ une douzaine de phalanges.
On sera donc, à la campagne, aussi bien pourvu qu'à la ville, en moyens d'instruction et de plaisir; et comme on y aura plus de moyens en greffe et intrigue des fonctions, IR ville ue sera que secondaire en bien-
être, d'autant mieux que la campagne sera dégagée de ses embarras actuels, boues et mauvais chemins, qu'on évitera par les communications couvertes.
La Tille ne pourra pas conserver les enfans en été; ils ne s'y développeraient pas leurs instincts y seraient étouffés on les enverra passer la belle saison dans les phalanges voisines et pendant l'hiver même chaque phalange urbaine congédiera un quart des sociétaires qui iront se délasser dans une phalange rurale, et s'y relayeront de quinzaine en quinzaine pour y goûter le vrai bonheur.
Il consiste à jouir chaque jour d'une variété de séances bien intriguées, en nombre d'une douzaine au moins avec pivotale
7 de plaisir COMPOSÉ pour sens ET âme
5 de plaisir SIMPLE pour sens OU âme;
1 de pivot ou PARCOURS 1 de Transition.
NOTA. Le Parcours est une jouissance de plusieurs plaisirs cumulés intervenant consécutivement dans une courte séance, et conjugués sur un plaisir continu qui règne pendant toute la séance. La civilisation est si pauvre de plaisirs, qu'elle ignore le genre nommé parcours et bien d'autres en fait de plaisirs j'en citerais quatre fois plus de ceux qu'elle ignore, que de ceux qu'elle connaît.
En général le séjour de la ville ne pourra fournir que moitié de Celte échelle de plaisirs qu'on trouvera dans les campagnes; aussi le séjour de i z, 3 mois à la ville sera-t-il infligé comme peine afflictive pour diverses fautes.
Et cependant les villes seront délivrées de la plupart de leurs inconvéniens matériels, insalubrité, boues, privation de couloirs couverts et chauffés.
L'éducation chose de haute importance en harmonie, y prend une marche opposée à la nôtre.
Chez nous, l'enfant riche n'est élevé qu'à l'étude et un enfant pauvre qu'au travail celui-ci à coups de bâton, l'autre à coups de morale on frappe l'un corporellement, l'autre spirituellement.
L'éducation harmonienne unit l'un et l'autre genre, mais par attrait et pleine liberté. L'enfant reçoit l'éducation sensitive dans l'âge. de i à 5 ans; on lui raffine les sens, on lui fait entendre chaque jour des chœurs à toutes parties pour lui justifier Foreille on lui présente des fleurs de divers parfums, pour faire déclarer ses goûts, et ainsi de tous les sens. Le plus pauvre des enfans harmoniens reçoit dès le bas âge dans les salles des bonnes corporatives une éducation bien plus raffinée que ne la reçoivent en civilisation les enfans des rois.
Vers 3 ans commence l'éducation industrielle, et même à 2 ans si l'enfant peut marcher. Elle est donnée par cinq ressorts qui sont le Les ateliers miniature et gimblettes d'essai 2° les cuisines; 30 l'opéra 4° les jardins 5o les étables et volailleries.
Entre 4 et 5 ans, l'éclosion des instincts d'enfance est finie; chaque enfant a pris parti dans 15 ou 20 travaux utiles, qui développent toutes ses facultés.
De 5 à 7, s'opcre le raffinement; alors l'éducation pratique est achevée Tentant bien développé de corps et d'esprit, mens sana in colore sano, sait gagner plus que les frais de son entretien dans diverses fonctions. S'il n'en pratiquait qu'une seule, elle pourrait lui manquer par fois.
Les études, à part celles de dégrossissement, lecture et écriture, ne commencent guère qu'à 7 ans elles ne portent jamais que sur les branches tf instruction demandées et voulues par l'enfant une longue pratique de 4 années l'a engagé dans de nombreuses rivalités; pour y briller, il sent la nécessité de la théorie, il sollicite l'enseignement comme faveur.
Ainsi, l'enfant harmonien devient industrieux avant d'étre savant; il débute par acquérir Part de,faire fortune, fortifier sa santé, développer ses facultés et instincts. Ces divers buts sont atteints à 7 ans.
Mais chez nous civilisés, perfectibilistes, rationalistes, positivistes et progressivistes, qu'est-ce que l'enfant de 7 ans ? Un petit vandale qui ne sait faire que le mal. Au lieu d'avoir employé son bas âge en éducation pratique, favorable aux études théoriques de 8 et 9 ans, il n'apporte aux écoles où on le conduit de forcé, qu'un dégoût invincible.
On lui met en main le Rudiment latin, il y perdra
dix ans sans apprendre le latin. On lui enseigne en mystiscisme des choses incompréhensibles pour un homme de 3o ans, « qu'il faut se dépouiller du vieil Adam, » et se revétir d'un notivel homme en justice et sain» teté » il apprend cela comme une pie, sans y rien comprendre; et il arrive à 5 ans sans avoir ni industrie lucrative, ni science; après quoi il reçoit l'éducation mondaine qui le façonne à se moquer en secret de tous les préceptes qu'on lui a donnés dans le cours de son enfance, et a faire tout le contraire.
Un essai de la méthode naturelle sur 3oo enfans, mettra en évidence tous ces contre-sens de l'éducation civi. lisée il prouvera que la nature veut placer la pratique avant la théorie que loin de vouloir 1 uniformité d'institution, elle veut conduire cent enfans par cent routes différentes à un même but; à s'initier plus ou moins aux sciences et aux arts, pourvu qu'ils soient praticiens dès le bas âge et qu'ils railinent leurs sens.
L'éducation civilisée tend à fausser les sens, à les rendre grossiers, en proscrivant la gourmandise qui, dangereuse dans l'état actuel où elle n'est pas greffée, pas équilibrée, deviendra chez l'enfant, la plus utile des passions, lorsqu'elle aura subi la greffe.
On ne saurait trop le redire Dieu serait un mécanicien absurde, s'il n eût pas réservé des emplois utiles à la passion qui est la plus généralement dominante chez tous les âges, et surtout chez l'enfant. Le premier essai d'industrie combinée apprendra que c'est par la gourmandise raisonnée, GREFFEE, EQUILIBREE, qu'on obtient les plus rapides progrès en éducation pratique, et en émulation industrielle chez les enfans comme chez les pères.
Et remarquons chose facile à prouver en détail, que la bonne chcre en méthode Combinée, coûte moins de trav ail et de frais que la mauvaise chère en civilisation. Elle est levier principal de Francia dans ses colonies. Mais les fougueux champions de morale, stimulés par les épiciers qui veulent vendre leurs denrées frelatées ont tellement endoctriné les esprits contre la bonne chère, qu'il serait inutile de donner un aperçu de ses emplois dans l'harmonie à moins d'entrer dans des détails que ne comporte pas un écrit très-limité. L'éducation harmonienne est comparable à la ville de Thebes aux cent portes; elle mène l'enfant au succès
par une foule de chemins sur lesquels il faut lui laisser l'option, car s'il manque ses initiatives en éclosion d'instincts, il reste avorton en éducation.
Dés l'âge de 5 ans, les enfans ainsi que les pères et mères vont chaque jour au COMICE, que nous nommons ridiculement la bourse. Ils y négocient le choix de leurs séances pour le lendemain et les jours suivans. L'empressement de savoir tenir leur carte notée pour les séances du lendemain, est un des puissans stimulans qui les poussent à apprendre a écrire.
Celui qui ne sait pas tenir sa carte en ordre est raillé par les autres, il manque, à son grand regret, des réunions agréables et lucratives.
Les enfans négocient librement comme les pères, leurs réunions pour les repas ces réunions varient fréquemment en assemblage corporatif ou amical. Lorsque les civilisés pères, mères et enfans auront fait une semaine l'épreuve de cette méthode, ils ne voudront que rarement accepter des repas de famille où ils est trop difficile de satisfaire les goûts des différens âges. Les enfans ont ordinairement à leurs tables un gastronome consultatif, un révérend ou une révérende (14e âge), un vénérable ou une vénérable (15a âge), qui ne leur est point imposé, qu'eux-mêmes engagent pour se faire instruire sur les fautes commises en préparation des mets, en choix de qualité, ou en assortiment hygiénique.
Un enfant de dix ans qui aurait été élevé en Harmonie, et qui se trouverait à une table des Apicius de Paris, leur prouverait qu'ils commettent dans le cours d'un dîner, plusieurs douzaines de solécismes et barbarismes gastronomiques; et que leurs jardiniers ou cuisiniers ne sont que des profanes des gâcheurs indignes de l'art.
Des moralistes répondent « Ne vaudrait-il pas mieux élever les enfans au travail qu'à ces raffinemens de gourmandise coûteuse et dangereuse ? »
Elle sera au contraire économique et profitable car ce sera le moven de passionner l'enfant pour les cultures et la perfection des produits.
Vous nous enseignez à tout propos que tout est lié ou doit être lié dans un bon système; or, comment l'enfant incapalle de raisonner, et livré aveuglément à ses instincts prendra-t-il intérêt aux. cultures de grain
si on ne met pas en jeu sa passion dominante la gourmandise et si on ne lui apprend pas de bonne heure à juger la qualité des farines, leurs bonnes ou mauvaises influences, leurs effets en panification ?
Comment s'intéressera-t-il au travail de boulangerie, s'il ne sait pas discerner les vices de manutention, les bonnes proportions de levure, salure et cuisson les préparations convenables à son goût, à son tempérament et aux autres ? Un civilisé de 5o ans est étranger à toutes ces connaissances qui seront familières et trèsutiles aux enfans harmoniens de 10 ans.
Ils sauront de bonne heure disserter sur ces détails, signaler et condamner tout vice de qualité ou de fabrition, s'exercer à la bonne manutention des farines et pâtes dans les petits ateliers de.menu pain, de pâtisserie, de confiserie, cuisine, etc.;
Et cette éducation, loin d'être coûteuse, comme on pourrait le penser, sera très-économique, en ce qu'elle aura passionné bon nombre d'enfans pour le travail des céréales et de la boulangerie, sans employer les vexations morales de férules et fouet qu'administrent les pédans, ni la morale de giffles et calottes, piles et raclées que le peuple prodigue à ses enfans; et qui n'aboutiasent qu'à leur rendre le travail odieux, sans établir en eux aucun lien avec les fonctions dont ils consomment les produits.
L'enfant harmonien aura été amorcé au travail par un ressort que la nature a placé dans tous les eufans, c'est la gourmandise. Si elle est nuisible aujourd'hui, c'est que toutes les passions deviennent malfaisantes hors du mécanisme de greffe en série de groupes qui est leur destinée.
Dans cet ordre, la gourmandise fait naître des rivalités très-actives qui présentent les nombreux avantages De créer l'émulation cabalistique en travaux.
Guider en classification des tempéramens.
Fabriquer économiquement par le mécanisme de série qui utilise les échelles de goûts, et qui enthousiasme les ouvriers, en donnant option sur des parcelles de travail plus attrayantes que 1 ensemble.
Après de tels résultats, n'aura-t-on pas à se louer d'une bonne éducation fondée sur l'emploi de cette gourmandise voulue par la nature, car eUe en a doté
tous les enfans? Quel inconvénient y aura-t-il qu'un enfant sache discerner une bonne farine d'une mauvaise un pain bien fait, d'un pain mal pétrie mal cuit et vicieux en tout point, comme celui des boulangeries parisiennes et villageoises ?
La morale veut qu'un enfant man-e indistinctement sans apprécier les qualités; qu'en arrive-t-il? Que tout enfant civilisé est intempérant, se gorge de fruits verds et fiévreux, auxquels un enfant harmonien rougirait de toucher, car il en aura en abondance et en bonne qualité à sa table.
S'il les mangeait verds il serait raillé par tous les autres enfans, puis dans les divers groupes dont il est membre. Il serait baissé en grade traité de civilisé goujat sensuel. La morale, en provoquant ce vice, en excitant à manger indifféremment ce qui se présente, n'aboutit qu'à favoriser les fourberies mercantiles, la négligence des cultivateurs et la compression des instincts.
Bref, elle ne sait faire aucun emploi de l'enfant dans l'âge où le mécanisme sociétaire fera de lui un praticien exercé, sachant développer toutes ses facultés orner à la fois sa bourse et son esprit.
Ce que je dis du pain et des fruits, s'applique à toutes les substances dont se nourrit l'enfant, soupe, légumes laitages, etc. s'il ne sait pas juger la qualité d'un mets, il ne peut pas prendre intérêt aux méthodes suivies dans la culture et la préparation de ce mets, se passionner pour les partisans de telle méthode et de telle espèce, intervenir activement et cabalistiquement avec eux, soit aux cultures 1. soit aux conserves.
Moralistes qui proscrivez la gourmandise chez les enfans, quel moyen nous donnerez-vous pour préserver l'enfant de tout excès sur les friandises qu'on lui servirait à choix, à discrétion ? Vos férules et fustigations n'atteindront jamais à ce but où l'on arrive par emploi de la gourmandise GREFFEE.
Car, il faut le dire,.je n'admets et n'entends le libre essor de chaque passion, que sous la condition de GREFFE, ou équilibre à quadruple ressort (go, g5, 98.) aussi l'amour ne pourra-t-il pas être équilibré en début parce que les élémens d'équilibre n'existeront pas, ne pourront se développer qu'au bout de trois générations délai qui obligera à maintenir long-temps les coutumes
de civilisation en amour, sauf la graduation en système conjugal, et la facilité des mariages.
Le moindre essai de la greffe appliquée aux passions des enfans, couvrira de ridicules nos systèmes actuels qui tous tombent dans le vice d'ennuyer et rebuter l'enfant, puisqu'il désire une récréation et des jours de vacance. L'enfant harmonien ne comprendra pas le sens du mot récréation ses travaux seront un amusement perpétuel, un besoin.
Précisons bien le but à atteindre en éducation de la basse enfance, âge de 2 à 5 ans, méprisé par nos moralistes, qui livrent dédaigneusement cet âge au soin des femmes et des valets.
La nature place l'éducation pratique avant la théorique, c'est le contraire de la méthode philosophique. La nature veut d'abord développer les instincts en industrie, mettre l'enfant à l'épreuve sur les cinq fonctions qu'il aime à exercer, faire éclore ses goûts favoris en travaux de petits ateliers, rolailleries, Jardins, Cuisines, Opéra septuple justesse des sens.
Mais dans ces cinq genres de fonctions, il faut l'hahitaer à former les séries de groupes, sans lesquelles on ne peut pas équilibrer et raffiner les passions, faire naître les rivalités émulatives et le charme industriel. Pour élever les séries de groupes à ce point, il faut employer les 3 passions directrices, cabaliste, alternante, composite sans le concours desquelles toute série de groupes tomberait en calme plat, en langueur, comme un vaisseau privé de vent, ou une compagnie privée d'intrigue réelle ou factice. (Réelle par des cabales électorales ou des amourettes; factice par les cartes ou les quilles et le noble jeu de l'oie.)
Si l'on parvient à intriguer l'enfant par concours de ces 3 ressorts il en naîtra des rivalités émulatives et chaque enfant demandera par faveur l'enseignement que la morale lui fait accepter à force de giffles et calottes, ou par un patelinage comminatoire qui est toujours la contrainte.
J'ai fait remarquer, aux deux traités, que le régime civilisé donne à l'enfant, sous le rapport moral, une demi-douzaine d'éducations, que j'ai définies; mais à n'envisager qne la partie purement industrielle, nous pouvons y reconnaître de même la duplicité d'action, car, en
tout pays civilisé, l'éducation est contradictoire à la ville et à la campagne.
Au village elle est coërcitive en pratique on force l'enfant à gagner sa vie dès qu'il peut mamer la pioche; et cette culture, sans groupes ni intrigues, ne lui présente aucun attrait,
A la ville, on en fait de bonne heure un petit savant inhabile à gagner sa subsistance
D'une part, la pratique sans théorie d'autre part, la théorie sans pratique l'une et l'autre méthode tombent dans le simplisme et la contrainte écueils de tous les procédés civilisés.
Il faut arriver aux 2 buts par 2 moyens fort inconnus en civilisation l'un est le travail attrayant, la pratique amusante dans le bas âge de 2 à 5 ans la culture en gim blettes industrielles et la fabrique de même l'autre est la théorie attrayante et sollicitée dans l'âge plus avancé. Tels sont les 2 effets qu'on viendra admirer dans la petite phalange d'essai, ou je n'admettrais pas l'âge de 2 à 3 ans, parce que des enfâns élevés en civilisation sont moins avancés à 3 ans que ne le seront les harmoniens à 2 ans ou 3o mois, en force et dextérité; et moins avancés en intelligence à 12 ans, que ne le seront les harmoniens à '1 ou 8 ans.
Lorsqu'on aura vu, dans le petit essai les germes de cette éducation qui plaçant dès le bas âge, la pratique avant la théorie, méne de front l'une et l'autre dès l'âge de 5 ans; on saura apprécier le ridicule de l'éducation civilisée qui, chez les citadins, place la théorie avant la pratique et chez les villageois, n'enseigne que la pratique sans théorie, en contraignant les instincts dans 1 un et l'autre cas.
Alors on comprendraque nos plus fameux instituteurs, comme Rollin, et nos progressifs, comme les Pestalozzi, les Fellenberg, les Jacotot, sont des simplistes, quin'envisageant qu'une moitié de la tâche et manquant des moyens naturels, des séries de groupes intrigués, faussént l'élevé en sens matériel et intellectuel.
Ils étouffent ses vocations en industrie, ses instincts c'est le priver des guides que la nature veut lui donner dès le bas âge, pour l'amener plus tard, en âge de 6 ou 7 ans à joindre par plaisir les études à la pratique, et a passer sa jeunesse dans une variété de plaisirs utiles.
Mais s'il est riche, dira-t-on, à quoi bon l'élever à la pratique industrielle, culture, fabrique?
Riche ou non, na-t-il pas besoin de défelopper ses moyens naturels, perfectionner son corps et son esprit dans les fonctions où la nature l'appelle; fonctions qui je le répète, sont des voies d'introduction pour l'initier d'une science à l'autre, d'un art à l'autre?
Qu'importe par oû il commencera ? Ne voyons-nous pas que la nature voulait faire de Louis XVI un serrurier, de 1 empereur actuel d'Autriche, un fabricant de cire a cacheter? L'instruction étant la ville aux cent portes, laissez l'enfant faire son entrée par la porte qu'il voudra choisir pourvu qu'il entre de son plein gre, et qu'il parvienne à connaître peu à peu les sciences et les arts, du plus au moins, à passer sa jeunesse dans les délices, tout en s'instruisant, s'enrichissant et fortifiant son tempérament.
Vos méthodes en éducation ne sont que le conafretle intrarc, toujours la violence fardée de morale; puisque l'enfant désire des récréations et vacances il s ennuie donc à l'étude. Si vous étiez certains de la justesse de vos méthodes en éducation et en tout autre emploi, vous ne craindriez pas tant l'essai, le parallèle avec la méthode naturelle, vous n'en calomnieriez pas tant l'inventeur.
Cn. XIV. Fausseté et immoralité du groupe de famille.
Ses propriétés odieuses en civilisation.
Quoi! la famille, le doux ménage moral, élevant de tendres enfans a l'amour du commerce et de la charte octroyée; ce doux lien serait un germe de fausseté et de mauvaises moeurs ? Oui, et les détails suivans prouveront que la vie de famille civilisée dénature tous les caractères, qu'elle pousse au crime les trois quarts de la population, et qu'elle plonge l'autre quart dans un labyrinthe de vices obligés ou spéculatifs, ou palliés.
A parler net, le lien de famille, EN RÉGINE CIVI-
lise, excite les pères à désirer la mort des enfans, et les enfans à désirer la mort des pères. C'est bien pis des collatéraux pourrait-on imaginer un résultat plus infâme? Quelques exceptions en familles riches confirment la rêgle: elle s'applique aux 7I8es de la population qui sont pauvres, et même à beaucoup de familles de classe opulente et moyenne, où les frères s'aiment comme Caïn et Abel.
Sur un sujet si contraire aux préjugés, faisons d'abord parler les faits, les mœurs qui règnent chez l'immense majorité, chez le peuple affamé formant les deux tiers, et chez la classe gênée qui jointe au peuple, composent les 7I8es du corps social.
Les moralistes comptent pour rien toute cette classe; Us l'envisagent à peu près comme les Athéniens envisageaient les esclaves, et ils comptent sur les bagnes et les gibets pour museler ce peuple qu'ils ne savent pas élever aux bonnes mœurs: ils n'éerivent que pour les grands semblables au poëte Delille ils ne voient l'espèce humaine que dans les châteaux des marquis, ou les salons des banquiers.
Si j'ai réussi en études de l'attraction je le dois en partie à la précaution d'étudier le peuple, choisir de préférence les localités où l'on entend ses conversations, interprètes de la nature. Dans un coche d'eau où l'on a le choix sur deux chambrées, je dédaigne celle du beau monde où l'oft n'apprend rien de neuf, où l'on n'entend que des conversations hypocrites; et dans la chambrée du petit monde, j'entends force naïvetés surprenantes, qui mettent à nu les mœurs du peuple, et qui donnent le démenti à toutes les théories des philosophes sur le progrès de la morale et du libéralisme.
Si notre siècle qui établit des prix de morale, avait recherché les causes des mauvaises mœurs; il aurait reconnu que la principale est la subdivision en petits ménages pauvres, dont on réduit le nombre en Autriche. Je vais donner un exemple de la dépravation que ce morcellement introduitchez le peuple, et même
chez la classe demi-bourgeoise, un peu supérieure au menu peuple. Voici sur ce sujet une conversation entendue dans Paris, centre de la morale et de la boue. Quatre hommes vinrent se placer à une table voisine de la mienne c'étaient des artisans un peu audessus de la classe inférieure l'un d'eux tenait la parole, et disait
« Je demande cette fille en mariage, parce qu'elle aura de l'argent, c'est une maison aisée: et moi, vous pensez bien, je ne veux pas être dupe encore une seconde fois, prendre une femme qui n'a pas le sou, ensuite les enfans arrivent, c'est le diable pour les entretenir, c'est l'enfer.
c — Vous en aviez donc beaucoup, dit l'un d'eux. c — J'en ai eu six nourrir tout ça, et la femme e -Comment six Ah mille tonnerres un ouvrier qui ne gagne guère, nourrir six enfans
c — Oui, six mais ils sont tous morts, heureuse« ment pour moi la mère est morte aussi. »
Remarquons ces mots heureusement pour moi! cette exclamation m'étonna peu parce que je sais combien est affreuse la position d'un ouvrier sans fortune, réduit à nourrir six enfans et la mèré, qui ne peut pas travailler; elle est obligée de bercer un marmot qui crie, en torcher un autre, giffler celui-ci, fouailler celui-là; car ces maudits enfans demandent du pain comme si on en avait il est bien force de leur donner le fouet quand ils ont faim.
Le côté précieux de cette conversation était l'unanimité des 3 compagnons du tendre père, sur l'exclamation « heureusement pour moi, ils sont tous morts et la mère aussi, tous trois témoignaient en paroles d'adhésion que c'était fort heureux pour lui.
Voilà ce qu'est chez le peuple ce sentiment paternel et conjugal, dont les philosophes nous font des tableaux si attendrissans sur les théâtres. Ils ne s'aperçoivent pas que la pauvreté des petits ménages transforme les pères en brutes, pires que les animaux fé-
roces; car une lionne est désolée si elle perd ses petits, elle est furieuse si on les lui ravit.
Lors donc que vous voudrez Messieurs du progrès, élever l'homme moral à la hauteur morale des bêtes féroces, vous devrez poser en principe que le corps social doit dispenser tout père de pourvoir à la nourriture, à l'entretien, à lréducation de ses enfans. L'animal sauvage est exempt de pareil souci; et savant d'élever l'homme à la souveraineté, à l'orgueil du beau nom d'homme libre assurez-lui d'abord les secours que la nature fournit aux animaux, en relations de paternité.
Elle se charge de vêtir, et éduquer leurs enfans; la mère peut les nourrir, et le pèré animal jouit vraiment de la liberté refusée aux 7,8es des pères civilisés dès qu'ils ont des enfans, ils ne sont plus que des forçats à la chaîne. Si les enfans sont une jouissance pour l'homme aisé, ils sont un tourment pour les 7/8es des civilisés, incapables de suffire aux frais d'entretien et d'éducation.
Quel piège pour le peuple que ces mariages, ces enfans à charge du père la morale nous cache soigneusement cette fâcheuse vérité parce qu'elle ne connaît point de remède au mal. Moi qui apporte ce remède je ne dois pas dissimuler aux pères, leurs malheurs et à la société son vice radical qui est de pousser les 7/8es des familles aux mauvaises mœurs par la pauvreté.
Il n'est d'autre antidote que le quadruple produit, la limite de population, et le minimum d'entretien à concéder au peuple. Ces trois conditions ne peuvent être remplies que par l'industrie combinée attrayante: car le produit, fût-il quadruple et même décuple, on ne pourrait pas garantir au peuple un minimum suflisant; il multiplierait sans mesure, et il se livrerait à l'oisiveté, hors du régime d'industrie attrayante.
Ainsi, toutes les conditions d'où dépend l'établissement des bonnes mœurs, sont liées l'une à l'autre, il fau
les remplir toutes à la fois les philosophes le voient bien et c'est ce qui les désoriente ?
Pour esquiver ce grand problème ils réchauffeat les visions démagogiques de l'antiquité. Leurs sectes les plus récentes, Owen et St-Simon, reproduisent la loi agraire mal déguisée; elles veulent prendre aux riches pour donner aux pauvres c'est l'opposé de l'industrie combinée qui double le revenu des riches en sextuplant celui des pauvres (page 86).
Nous avons vu plus haut, que les 7/8es des pères civilisés sont poussés par là pauvreté, à désirer la mort des enfans, et souvent de la mére; ou du moins à se consoler volontiers de cette perte, s'ils ne l'ont pas désirée. Même dépravation règne chez les enfans de classe riche; sauf rares exceptions; cette corruption est si notoire, si commune que l'opinion la sanctionne en disant, à la mort du père, « voilà le fils qui va jouir a Il ne jouissait donc pas du vivant du père ? Au village ou la nature se manifeste plus crûment, un père qui possède quelques champs et qui tarde trop à mourir, est surnommé franchement Fére vit trop.
Vous qui parlez de bonnes mœurs et d'harmonie familiale inventez donc un régime où le père, quoique pauvre trouve son intérêt à conserver ses enfans; et on le fils pauvre trouve intérêt à prolonger la vie des pères et mères; même des donateurs.
Comparez à ces viles impulsions que donne l'ordre civilisé, celles qui naissent du régime sociétaire le père pauvre n'y souhaite pas la mort de ses enfans et ne s'en réjouit pas il est tout à l'affection paternelle, parce que les enfans ne lui coûtent rien élevés jusqu'à 3 ans aux frais de la phalange, ils gagnent déjà leur entretien audelà de cet âge. La mère gagne plus que sa dépense, parce qu'elle n'a pas d'enfans à soigner; ou si elle a du goût pour ce travail, elle s'enrôle aux bonnes, aux bonnines aux mentorines classes qui dirigent la basse enfance de i à 5 ans.
Dans cette situation, un père est élevé à la hauteur des animaux quant au matériel; il est sans in quiétude sur l'entretien de femme et d'enfans, sur l'éducation dégagé de ces servitudes, il peut se dire fier du beau nom d'homme libre, EN MATERIEL.
Il reste à acquérir la liberté SPIRITUELLE ou essor de vues paternelles, chances d'un brillant avenir pour
ses enfans, sa femme et lui. L'animal n'a pas un tel désir; mais puisque la nature l'inspire aux hommes, elle a dû pourvoir à le satisfaire à défaut ils sont, quant au spirituel fort au-dessous des animaux. Nos chantres de progrès, avec leur vol sublime vers une marchae rapide, ne s'aperçoivent pas que le sort des pères civilisés est, dans chaque détail inférieur à celui des animaux les plus méprisables.
Si le père que j'ai cité conserve ses six enfans lis traîneront des haillons jusqu'à 15 ans, manqueront d'une éducation qu'ils ne peuvent payer après 15 ans, les frls deviendront de la viande à canon; les filles, des prostituées.
Dans l'harmonie ces enfans très bien élevés sans frais, auront déjà à 15 ans, une fortune acquise et des dignités; car il en est beaucoup pour les enfans harmoniens ils auront des places énunentes en tous genres, et des souverainetés en tous degrés, depuis le roitelet et la rnitelette d'une phalange, puis d'un district, puis d'une province, jusqu'au 13e degré qui fournit le Haut Roitelet et la Haute Roitelette du globe entier.
Ils ont des dignités militaire, celtes des Petits Kans qui commandent les Petites Hordes de cavalerie enfantme, à la phalange et aux armées industrielles; i.is ont de nombreux grades en industrie; ceux de colonel, capitaine, lieutenant de séries industrielles bannerets et autres offices qui s'étendent aux filles comme aux garçons un enfant harmonien de 12 à 13 ans, fait imprimer en tête de ses lettres son grand titre de dignités, aussi copieux, aussi long que les prototitres du grand Sultan, du roi d'Espagne, du duc de Wellington, et des marquis piémontais..
Un père, dans cet ordre, jouit délicieusement des charmes de la paternité ses enfans sont-ils nés pauvres, à 15 ans ils auront une fortune drépargne divers legs à titre d'adoptifs industriels des dignités nombreuses, et un avenir magnifique; surtout pour les filles, si elles entrent. au corps vestalique d'où elles parviennent souvent à des alliances souveraines, à des trônes d'empire, de Césarat, d'Augustat, d'Omniarchat.
Mais en civilisation, la paternité, le doux ménage moral et sans pain sont un enfer pour les trois quarts des pères qui, matin et soir endurent cette sonffrance; tandis que les réunions de famille, en Harmonie, sont des re-
pas de joie et d'éloges réciproques ils ont lieu à peine deux fois par semaine, parce que le père et la mère ont trop d'intrigues à suivre trop de coteries cabalistiques à fréquenter aux repas et au travail.
Chez nous la philosophie vante une femme tout ocenpée des marmots et bambins, du pot et de l'écumoire ce sont des vertus de PIS-ALLER des diversions à l'ennui elle oubliera bien v ite cette galère de ménage morcelé quand elle aura une trentaine de groupes Industriels à parcourir avec chance de bénéfice et d'avancement et quand elle verra ses enfans mieux soignés aux salles de Bonnes et Bonnines, que ne le sont aujourd'hui les enfans d'un roi, chez qui on ne peut pas faire l'éducation sensitive du bas âge.
Les enfans civilisés sont des estropiés sensitifs souvent le fils d'un homme opulent n'a pas l'oreille et la voix juste il a donc été estropié sur le sens auditif par mauvaise éducation. En outre, il pèche sur la finesse d'ouïe ainsi que sur la l1st,'sse; car il ne sait pas, comme les Cosaques et les Sauvages, entendre dune lieue de loin la marche d'une troupe, en se couchant et posant l'oreille à raz de terre.
Je pourrais signaler même infirmité sur les quatre autres sens de nos civilisés perfectibles, faussés principalement sur le goût, qui est parmi les cinq sens le plus important, le sens boussole. Il est peut-être plus défectueux chez les villains que chez les campagnards (i).
(I) Un paysan n'eût-il qu'un chou à dîné, saura bien discerner si. le chou est ranci c'est un talent que n'ont pas les parisiens; on leur fait manger des chous pourris, des légumes gâtés et toutes les vilenies imaginables, en huile, en farine, en viande bouquinée, en pâtés rancis, en vins frelatés, ou dédoublés par moitié d'eau, en eau-de-vie mal distillée ( goût d'empyreume), en 316 dédoublé, en lait mêlé d'eau et de farine.
Tous les rebuts de France sont acheminés sur Paris, parce qu'il est connu, qu'à Paris, les comestibles gâtés ou faussés se vendent fort cher, pourvu qu'on mette dans les salles force glaces de dix pieds de haut, force festons et falbalas aux fenêtres, et qu'on dise aux convives plaignans « C'est un genre anglais qui vient de l'anglads. u A ces mots ils se taisent respectueusement, et savourent avec enthousiasme
Pour l'nstruction des pères ci vilisés j'insiste sur un point très-essentiel, savoir
Que si l'éducation sensitive est manquée dans l'âge de i à 5 ans, l'éducation instinctive est manquée par contre-coup dans l'âge de 3 à 5 ans, et l'on échoue ensuite sur l'éducation industrielle de 3 à ans puis sur l'intellectuelle dont les divers degrés doivent occuper l'âge de 5 à i5 ans. D'une part, échelle de succès, d'autre part ricochet d'écueils.
Ignorant cette gradation qu'exige la nature, nos philosophes ne s'occupent que de l'éducation intellectuelle dont ils ne savent pas préparer les voies, en cultivant d'abord les deux branches sensitive et instinctive qui sont voies d'acheminement obligé.
On ignore tellement cette marche naturelle, que la dernière secte de sophistes qui ait paru, celle des Saint-Simoniens, ne retentissait que de morale, voulant fourrer partout la moralité du moral et le moral de la moralité. Elle ne faisait pas même quartier aux petits enfans de deux ans négligeant les éducations sensitive et instinctive elle voulait que dès le berceau
une pomme de terre fermentée, un chou pourri qui vient de l'anglais, une eau miellée et donnée pour vin blanc anglais qui vient de l'anglais.
Veut-on savoir comment s'y prennent les traiteurs de Paris pour servir aux benoits parisiens toutes les sausses de l'univers? le traiteur fait fondre dans une grande marmite cinquante livres de vieux beurre salé et ranci au soleil devant la boutique de l'épicier.
Puis il imprime sur sa carte une pompeuse annonce de Sausse mexicaine à la Popocatepec.
Sausse canadienne à la Mikillanaukinac.
Sausse cochinchinoise à la Yuen ming yiten.
Sausse hottentotte à la Goringouriquas.
Sausse italique à la Piclzilala..
Sausse hébraïque à la CapharnaÜm.
Sausse germanique à la Thunder ten trunck.
Sausse russarde à la Kalmouckokouskoff.
Qu'est-ce que toutes ces sausses, une poche de vieux beurre fondu et ranci qu'on verse sur l'assiette des crédules parisiens, régénérés par les grandes vérités du commerce et de la morale douce et pure.
l'enfant fût moral et moralisé; elle imitait le mélomane qui ordonne de chanter, danser, en naissant.
La nature au contraire veut que les facultés sensiti. ves et instinctives soient cultivées en début, et appropriées aux convenances des animiques
L'âme est comparable à un prince, un grand seigneur qui ne vient habiter son château que lorsque les subalternes ont fait les préparatifs nécessaires à la réception du maître. Dans le même sens, on ne doit cultiver chez l'enfant au-dessous de cinq ans, que les facultés préparatoires sur lesquelles l'âme devra opérer; et comme Pâme ne commence guère qu'à cinq ans ses développemens, ses manifestations de caractere, ses options sur les rôles à choisir, il faut, avant cet âge, façonner l'enveloppe corporelle, raffiner les sens, faire éclore les instincts, les dons de nature matéiielle que l'âme devra mettre en œuvre.
Je m'attache dans ce chapitre, à dissiper les préjugés des pères, à qui la morale persuade qu'ils doivent être les instituteurs naturels de l'enfant. La nature donne à ce faux principe de nombreux démentis.
m Le père est sujet à la mort ce risque n'existe pas en éducation d'harmonie elle est donnée à l'enfant par une centaine de corporations dont l'appui ne peut jamais lui manquer. Les corporations ne meurent pas, elles se renouvellent par noviciat;
2° Le père est presque toujours incapable, soit par impéritie en l'art d'éduquer, soit par impuissance à faire éclore et à satisfaire les penchans naturels de l'enfan.t 3° Le père civilisé est souvent si mal éduqué qu'il ne donne à l'enfant que des impulsions vicieuses. Je pourrais, sur ce sujet, citer une kyrielle de détails risibles qui prouveraient, par des faits, que l'enfant est plus souvent dépravé que cultivé, lorsque son éducation est confiée à des pères la plupart incapables 4° L'état civilisé et barbare ne fournissant pas à l'enfant les moyens de développer ses facultés, ses dons de nature il arrive souvent que le père, et le précepteur, jugent l'enfant vicieux, parce qu'il manifeste des penchans qui, nuisibles dans l'ordre civilisé, seraient de haute utilité en mécanisme d'harmonie;
Je ne citerai qu'un genre de ces penchans réprimés et condamnés par nos coutumes le penchant à la malpropreté, aux fonctions immondes. C'est un goût que la
nature donne aux 213 des enfans mâles, de 5 à t3 ans. Leur manie de saleté est le plus précieux ressort d'harmonie sociale; c'est celui qui établit, non pas la souveraineté, mais la bourgeoisie du peuple, en maintenant une considération aux classes inférieures qui exercent des fonctions immondes et répugnantes.
Sitôt qu'un travail est dédaigné et déconsidéré, la classe qui vaquerait à cet emploi, la Petite Horde s'en empare l'exerce par esprit religieux, et en coopération avec les habitués. Dès lors aucun travail ne peut être méprisé et les plus basses classes du peuple jouissent d'une considération que soutient un fort dividende en fonctions répugnantes.
La Petite Horde sur laquelle repose ce mécanisme est souvent composée d'enfans de potentats, car elle attire 213 des garçons, et 113 des filles. La Petite Bande qui est l'emploi opposé celui des parures, contient 213 de fi lles et 115 de garçons. Ces deux corporations fournissent à tous les caractères d'enfans divers moyens de se distinguer, s'avancer, s'enrichir, se passionner pour certaines branches d'étude et arriver par cent routes différentes à une connaissance générale dcs sciences et arts, à une excellence en quelques branches.
Dans un tel ordre, les pères n'auront à faire qu'à applaudir leurs enfans; ils les verront s'élever de plein gré aux lumières, aux travaux utiles, à des places brillantes et lucratives. Chacun concevra que ce n'est pas le père qui est instituteur naturel de l'enfant, c'est la nature elle seule suffira à l'éduquer quand il sera entouré d'une centaine de séries qui développeront ses instincts, et qui en trouveront de très-utiles chez l'enfant le plus indisciplinable dans l'ordre actuel.
On reconnaîtra qu'un père civilisé ne jouit que peu o.u point des charmes du lien paternel, car étant obligé de remontrer et contenir l'enfant, de réprimer, comprimer, srspprimer ses passions et instincts, il doit être peu aimé de l'enfant qui, au contraire, s'attache à celui des parens ou valets par qui il est gâté.
Les enfans comme les sauvages, nous font la leçon en politique aociale leur répugnance pour nos travaux est un arrêt de réprobation prononcé par la nature,
Elle nous avertit, par l'organe des sauvages et enfans, que notre méthode industrielle est contraire à ses vues quand on verra l'enfant vouloir travailler le dimanche et le sauvage labourer et planter on pourra croire que l'humanité est dans les voies de la nature, qu'elle a découvert enfin sa destinée.
Pour l'y conduire, il faut lui faire voir, par un échantillon d'industrie combinée que le ménage de famille ou industrie morcelée est la source des mauvaises mœurs et de la pauvreté.
Les générations futures et la nôtre sous peu auront peine à comprendre qu'un siècle qui avait des traités et des sectes d'économisme n'ait pas entrevu qu'il faut réunir en ménage combiné, au moins les basses classes, les familles nécessiteuses et hors d'état de tenir un petit ménage séparé.
En voyant les avantages, les agrémens les bénéfices énormes qui naissent de cette réunion quand elle est élevée au nombre suffisant (minimum 120 familles), les riches l'imiteraient aussitôt, et de là naîtrait la 7' période sociale qui organise le ménage combiné en 3 classes de fortune elle achemine bien vite à la découverte du moyen de réunion des 3 classes en exercice combiné.
Que les familles aisées v ivent par ménages isolés, il n'y a d'autre inconvénient que la dépense, elles peuvent la supporter mais puisque le peuple ne peut pas faire les frais de cuisine et chauffage isolés; il faut l'amener, bon gré rnadgré au ménage sociétaire, à l'éducation combinée des petits enfans qui sont la branche la plus ruineuse du système civilisé car ils occupent dix fois plus de femmes qu'en ordre combiné et leur mortalité est triple.
Lorsque les municipalités ou les gens charitables font en hiver des feux pour la classe pauv re on rassemble 5 à 600 personnes qui sont chauffées à bon marché parce qu'on ne leur allume pas cent feux comme feraient cent familles isolées-: on se borne à deux grands poèles, ou trois dans une vaste salle.
Il fallait donc faire des essais de combinaison sur les petits ménages, la cuisine et le soin des petits enfans; il fallait, comme on le fait sur le chauffage, tenter les grandes réunions économiques, mais graduées, inégales; car l'égalité est l'antipathique de l'harmonie les réa-
nions Owen sont tombées par l'égalité. Pour peu qu'on eût essayé sur cent-vingt familles classées en 3 degrés, et 3 prix d'abonnemens peu différens, on aurait réussi à trouver le procédé naturel ou série de groupes, échelonnés par. nuances de fonctions et caractères fondant les accords de la masse sur les discords individuels et les échelles d'inégalités.
Tant qu'on ignore le moyen d'utiliser les discords, on est hors des voies de la nature qui ayant créé autant de discords que d'accords a dû aviser aux moyens d'utiliser les uns et les autres; en dépit des philosophes qui veulent qu'on soit tous frères, tous unis d'opinion comme les frères Caïn et Abel les frères Ethéocle et Polynice, les frères don Pedro et don Miguel.
A l'appui d'un tel essai, on aurait dû obliger les faux savans, les 4 classes philosophiques, à poser leurs questions de concours sur ce problème qu'ils écartent obstinément; on l'a vu, au sujet du prix BEAUJOUR, oû ils ont dénaturé la question, parce qu'elle conduisait directement à spéculer sur l'art de réunir les ménages pauvres; art dont la découverte anéantirait les quatre sciences incertaines.
L'Autriche puissance obscurante a mieux jugé que nous cette question vitale du progrès; elle a seule entrevu que les petits ménages pauvres sont abusifs hostiles au système social parce que leur dénument les pousse au vol et au crime. Aussi met-elle des limites aux mariages du bas peuple; elle exige que les couples à marier justifient de moyens suffisaus pour leur entretien et celui des enfans c'est reconnaître implicitement la nécessité des grandes réunions économiques, le besoin d'invention en art d'associer.
L'Autriche a de même jugé sensément le tripot d'agiotage nommé la Bourse elle a compris que c'était un brigandage légalisé le comte de Wallis durant son ministère, voulut morigéner ce tripot de bourse lui imposer un frein l'intention était bonne, mais le moyen mauvais ce n'est pas par la force que l'autorité peut dompter le commerce j'expliquerai à l'extroduction le procédé qui subordonne ce vampire industriel. On a vu que Francia du Paraguay a bien mieux envisagé les deux problèmes de réforme commerciale et prévention de l'indigence un instinct despotique mais judicieux l'a conduit à discerner et attaquer la vraie
source du mal, l'influence du groupe de famille qu'il a su complétement absorber dans ses cohortes ou cercles agrico-militaires. Les mariages s'y font à la manière civilisée, mais les dispositions de garantie sociale ne reposent point sur les couples conjugaux; ils ne sont chargés ni des affaires commerciales de la cohorte, ni des opérations agricoles, ni de l'éducation, ni de la conserve et préparation de comestibles.
Francia a réduit le groupe de famille à n'être qu'une fabrique d'enfans légitimes et pas autre chose; il transmet à la grande corporation dite Cercle, toute l'influence en mécanique sociale. Ses procédés, il est vrai, sont violens, monastiques, vexatoires, mais il a entrevu le but qui est de fonder le mécanisme des garanties en travail et en secours sur une base moins impuissante et moins fausse que la famille, sur l'esprit corporatif. Il a su mettre en jeu quelques bons ressorts, mais en trop petit nombre; et de plus il ne sait pas en tirer parti ni les développer.
Francia est un esprit mixte, limité en politique mais il a seul l'honneur d'avoir trouvé une issue du labyrinthe civilisé, et un mode bâtard du garantisme un acheminement en sixième période sociale qui ne comporte ni l'indigence ni même la gène chez le peuple; celui de Francia vit très-bien, fait bonne chère, il a des divertissemens gratuits, et méprise les civilisés qui, avec leur fantôme de souveraineté n'ont ni pain ni vêtemens, ni feu, ni lieu, ni travail.
Cette initiative de Francia aurait dd stimuler nos beaux esprits à faire mieux, à perfectionner l'informe système du dictateur, en adoptant la même base, l'esprit et le lien corporatif mais tes philosophes s'obstinent de plus belle dans leur étroit système de famille, fondant le mécanisme social sur celui des quatre groupes qui est entaché de tous les vices j'en donne un tableau bien incomplet.
VICES DU GROUPE DE FAMILLE.
P Absence de liberté et de variante dans le lien. d Souche de l'industrie répugnante.
1 Absence d'unité en plans et en exécution.
Mort accidentelle du chef, ruine des enfans.
Inconstance personnelle en travaux.
Défaut de mécanisme économique.
Défaut de moyens et lumières.
Conflit d'entreprises avec les rivaux.
Contraste de caractère du père au fils.
Obstacle à l'éclosion des instincts.
2 Mauvaise tenue et mortalité d'enfans.
Père exposant, mutilant ses enfans.
Filles recluses, cadets frustrés pour un aîné.
Enfans disgraciés, Cendrillons.
Masque des caractères féminins.
Conflit d'éducations contradictoires.
Père stimulant à l'égoïsme et à l'astuce.
Collision d'âges hétérogènes.
3 Branche riche méconnaît les moyenne et pauvre. Epouse adoptant les vices de l'époux.
Ligue hostile contre la société.
Santé lésée par excès de travail.
Fraudes et larcins réciproques.
Incompatibilité de caractères et goûts.
Haines irritées par contact perpétuel.
Sociétaires empressés de se fuir.
T Piège de servitudes industrielles, par les enfans. 1 Spéculations réciproques sur la mort.
Ce n'est ici qu'une table de vices de genre d'où e pourrais passer aux espèces par exemple, sur le 13e caractère le conflit d'éducations contradictoires, j'en puis énumérer douze bien distinctes; données pêlemêle à l'enfant, et absorbées ou modifiées ultérieurement par la 13e, la mondaine qui, à seize ans, le fafonne à se moquer de toutes les doctrines dont on a imbu son jeune âge. 1822, tom. II, 284.
J'ai donné aussi, 1822, tom. II) trois tableaux. 376. Des disgrâces de l'état conjugal.
38a. Des discordes entre pères et enfans civilisés. 3g3. Des propriétés subversives du groupe de famille comme pivot social.
J'y renvoie, et je me borne à l'examen des vices pivotaux. P et j.
Et d'abord LE DEFAUT DE LIBERTÉ sur les quatre groupes, un seul manque de liberté, c'est celui de FAMILLE,
lien indissoluble Ca'in ne peut pas éviter d'être le frère d'Abel, tandis que deux amis se quittent s'ils ne se conviennent plus; deux amans, deux associés font de même Les 3 groupes d'amitié, d'amour et d'ambition corporative, sont des liens libres celui de famille ne l'est pas Dieu serait donc ennemi de la liberté, s'il eut choisi pour base et pivot du mécanisme social le seul groupe qui n'est pas libre.
Son choix est tout opposé en voici le système
Sur les quatre groupes, il donne préférence aux deux groupes MAJEURS, d'ambition corporative et d'amitié; parce qu'ils ne tiennent pas à la matière, comme les deux groupes MOEURS d'amour et de famille les majeurs sont les plus identiques avec Dieu qui est âme de l'univers, moteur de la matière.
A l'appui de ces deux groupes, il admet à certaines branches d'influence, le groupe d'amour, EN TANT que LIBRE; comme il le sera aux époques où le mariage comportera douze degrés, et non pas un seul, selon la méthode confuse des civilisés. Cet ordre sera différé d'environ un siècle.
Mais dans aucun cas Dieu n'admet le groupe de famille à exercer une direction en mécanisme d'harmonie, où il doit au contraire être absorbé, perdre toute influence en option de travaux, en répartition de bénéfice, et en avancement industriel.
11 conservera son influence en avancement héréditaire qui sera beaucoup plus assuré que dans l'état civilisé, pour les branches de gestion héréditairement constituées comme les hoiries et les souverainetés de tous degrés du 1 er au 13me.
Ou peut voir sur ce sujet le Nouv M Ind 3i2 à 3i6, ou la famille est envisagée comme germe du mal, en ce qu'elle est la plus petite et la moins libre des réunions germe doublement vicieux, auquel l'harmonie opposera beaucoup de contre-poids absorbans, 313, entre autres les adoptions industrielles et participations d'hoiries, puis divers moyens de greffe tendant à équilibrer la passion assurer au père un retour d'affec- tion égale à celle qu'il porte à ses eiifans; mais cette affection, 315, sera recueillie de trois sources différentes, voir 89.
Quant à celle des enfans pour les pères elle sera déjà triple de ce qu'elle est aujourd'hui, parce que les pères,
au lieu de moraliser et comprimer l'enfant, n'auront qu'à l'admirer, et cependant, cette affection triple des enfans ne sera qu'une des trois sources d'amour filial dont jouiront les pères. Ils seront donc, en liens de famille, neuf fois plus heureux qu'aujourd'hui, moyennant l'exclusion du groupe de famille en politique sociale dont il est à présent le pivot.
Les 28 caractères assignés ci-dessus au groupe de famille, pourraient fournir matière à 28 chapitres. Il est force de glisser sur un si vaste sujet bornonsnous à en tirer une conclusion générale; c'est que la philosophie est bien trompeuse bien ennemie de la vérité, dans ses apologies de la civilisation dont elle ne veut pas faire l'analv se. On voit par le tableau précédent, et par ceux que j'ai rappelés a la suite, combien serait fécond un tel sujet, sous une plume véridiqne. Si les philosophes consultaient l'analogie comme ils prétendent le faire, ils auraient considéré que la famille, matériellement envisagée, a la propriété de dégénération par alliance interne. Une famille qui ne croiserait pas les sangs et qui, comme la famille d'Adam marierait les frères avec les soeurs, tomberait en peu de générations dans l'abâtardissement physique.
On doit en induire que la nature qui veut le croisement matériel, veut par analogie les croisemens spirituels aussi dônne t-elle aux enfans des caractères et goûts differens de ceux des pèr es. De là vient que le groupe de famille est hétérogène avec lui-même le fils d'un médecin n'aimera pas l'état de médecin, le fils d'un marchand enrichi, n'aimera pas le trafic la fille d'une ménagère sera coquette.
Et dans la vie journalière, les membres de la famille ne cherchent qu'à se fuir. L'enfant veut aller jouer avec les petits gamins du quartier le jeune homme veut aller au spectacle an café contre l'intention du père économe. La jeune fille voudrait aller au bal, de préférence au sermon.
La tendre mère voudrait négliger le pot et l'écumoire pour s'entremettre dans les cancans du quartier, et faire des connaissances dangereuses pour l'honneur conjugal; enfin, le tendre père veut sauver le peuple dans les clubs les cafés et réunions cabalistiques pour lesquelles il néglige son triste ménage.
D'autre part, la réunion familiale présente un amal-
game d'âges et caractères inconvenans qui gène les conversations; la morale y répand un ton glacial, comme en tous les lieux où elle règne.
La famille est donc un groupe qui a besoin d'échapper à lui-même, et se croiser en tout sens en relations sociales comme en relations matérielles de reproduction. Il suit de là que pour utiliser la famille et satisfaire ses impulsions naturelles il faut inventer un ordre qui opère les croisemens spirituels, de caractères, passions, instincts et goûts, en industrie et en plaisir.
Nos fainéans nommés philosophes n'ayant jamais voulu prendre la peine de rechercher quel emploi la nature voulait faire de cette matière brute nommée LES FAMILLES, ont imaginé, pour se dispenser d'invention, de prendre la famille pour pivot du mécanisme social dont elle n'est qu'un élément brut; et de coordonner toutes les relations aux vues de la famille qui est l'ennemi de l'état social; car toute famille cherche à tromper la masse; usurper pas astuce, larcin et violence et toute famille se refuse à la solidarité collective pour le secours des branches pauvres, des enfans, des mfirmes et des gens sans travail.
La famille est donc un ressort anti-social, en sens collectif et individuel et il restait à inventer un ordre qui transformât cette chenille sociale en papillon. Notre siècle l'a senti; aussi a-t-il tenté quelques épreuves sur l'ordre sociétaire qui ne choisit pas la famille pour pivot, mais la masse et qui subordonne les convenances de la famille à celles de la masse agissant combinément.
Ces épreuves sociétaires et coloniales ont toutes échoué en Europe Rob, Owen, Van den Bosch, Aracktchejew, sont tombés. Je ne parle pas des Moraves qui sont des moines industriels, adonnés aux monstruosités, mettant les femmes en loterie.
Je ne cite pas non plus, en liste d'épieuves les StSimoniens qui n'ont ni su ni voulu faire une tentative d'épreuve sociétaire, quoiqu'il leur eût été facile, à l'époque de leur vogue, d'obtenir une souscription d'un million pour un tel essai; mais ce n'était pas leur but secret; ils voulaient, en association, exploiter le mot s'en faire un marchepied pour fonder une religion, s'allouer des prélatures s'emparer des donations, des héritages, des fortunes.
Enfin, un casse-cou audacieux et assez ingénie ux, Francia a fait, dans l'art d'associer, un pas remarquable, en Amérique il a entrevu le but, la solidarité des masses pour secourir l'individu. Il a RUDOYE le problème au lieu de le résoudre; mais il a marché directement au but quoique par de mauvais moyens, par la méthode coërcitive et semi-monastique, par un amhigu de communauté sans graduation suffisante des classes et par l'entrave des libertés.
Il s'agit de corriger cette initiative défectueuse dépourvue de moyens vivement attrayans. Francia a su s'écarter un peu de l'ornière civilisée, mais il ne sait pas innover en procédés opérer par les échelles d'inégalités et les chances d'industrie attrayante.
Le problème est de CHANGER LA DIRECTION des passions, et non pas changer ni réprimer les passions et instinces. Il faut transformer en bons germes celles qui aujourd'hui sont germes de mal comme la cupidité qui pousse tout le menu peuple au rôle de petit voleur, et le grand monde au rôle de grands voleurs faisant pendre les petits.
Donnons un exemple de la métamorphose appliquée aux petits larrons, car les gros méritent respect. Chez nous le peuple vole par douhle motif, parce qu'il manque du nécessaire, et parce qu'il trouve à placer l'objet volé. Dans l'ordre combiné, ces deux motifs cessent; il jouit de l'abondance, et il ne pourrait pas vendre la chose volée il serait déshonoré ruiné exile et même banni examinons.
Bastien est habile pêcheur officier praticien dans la série de groupes affectés au soin des viviers d'engrais et de la rivière. (Je dis officier praticien, parce que toute série industrielle a des officiers de deux genres, ceux de production en théorie et pratique, et ceux d'apparat choisis parmi les riches sectaires ils ont un emploi de parade un commandement dans les réunions et fètes, et ils donnent à leur groupe à leur série du lustre, des repas, des ornemens c'est comme à l'académie française où il y avait autrefois deux sortes d'académiciens, ceux de talent et ceux de protectorat.)
Bastien, s'il était garde-pêche dans un domaine de civilisation, volerait du poisson le plus qu'il pourrait il ne songera pas même à en voler en harmonie où la passion
du vol, si commune dans l'état actuel, trouvera GREFFE ET CONTRE POIDS attrayans, libres.
Contre-poids négatif. Bastien ne pourrait ni consommer ni vendre le poisson volé; il n a pas de ménage il est abonné aux tables de 3e ordre il ne pourrait porter ce poisson qu'aux cuisines de sa phalange qui lui dirait, la pêche n'est pas ouverte, pour qui ou pour quelle réu. nion avez-vous pris ce poisson Bastien n'aurait point d'ordre à exhiber, le vol serait reconnu.
Portera-t-il au marché de la ville voisine ? On le verrait partir dans sa phalange, on le questionnerait sur le poisson qu'il emporte; arrivé à la ville, comment vendrait-il ? les chances de vol recèlement et vente qui existent chez les ménages de famille, n'existeront pas chez des phalanges urbaines. En cas de pêche ouverte, elles achètent par commande, une charge de deux ou trois quintaux assortis en temps de suspens elles commandent aussi les pièces voulues, et celui qui les porte n'est pas payé cela est inscrit en compte courant, réglé chaque mois. Dans vingt autres cas qu il serait trop long de passer en revue Bastien ne pourrait pas faire argent de son poisson, le vol serait découvert.
Voilà un contre-poids bien puissant, impossibilité de placer l'objet volé il n'y a d'exception que pour l'argent monnaye, mais il s'en perdra bien rarement parce qu'on n'en portera pas sur soi, hors de voyage.
Contre-poids positif. Les risques de disgrâce. Le vol essayé est-il reconnu, Bastien est déshonoré, ruiné son action ouvrière ou ses actions tombent en foncier qui ne rend que 12 olo, au lieu de 18, 24 et 3o ( voir page 86 ) il est déchu de ses grades en groupes et séries il est éliminé de divers testamens où il a des legs à titre d'adoptif continuateur d'industrie; il est exclu de toutes les réunions d'agrément; c'est un homme perdu pour avoir seulement essayé un petit larcin quant aux gros, comme le vol d'une charrette de poissons, de gibier, de fruits, cela n'est pas possible.
La vice est déjà bien prévenu par ces deux freins ou contre-poids, dont le premier est d'espèce imposée, forcée par obstacle matériel; le second est d'espèce attrayante, opposant de grauds bénéfices, le bien-être, la considération, l'avancement à la médiocre chance d'un petit vol qui, promettant peu d'argent, exposerait à des disgraces épouvantables.
Passons du contre-poids à la grelfe elle s'opère par l'égoïsme, opposé à lui-même en double mode. L'égoïsme simple, impulsion brute qui poussé au vol par besoin ou cupidité le besoin n'existe pas en harmonie, la classe pauvre y jouit encore d'une heureuse condition mais le civilisé est insatiable, il veut s'enrichir aux dépens de la masse, et Bastien dans l'état actuel volerait du poisson, s'il ne courait aucun risque d'être découvert il n'en volera pas dans le nouvel ordre même sans risque il sera retenu par
L'égoïsme composé ou concours de diverses impulsions cupides; il est vivement intéressé à ce qu'on ne vole dans aucune branche de récoltes ou fabrications, car il a des intérêts dans une trentaine de fonctions dont il est coopérateur en divers degrés, en talent supér ieur, en moven, en inférieur. Si le vol s'introduisait dans sa phalange Bastien en volant sur 2 ou 5 fonctions où il pourrait réussir courrait le risque de perdre dans 27 autres; de là vient que les harmoniens, par cupidité composée, tendance à gagner de tous les cotés, sont tous surveillans contre le vol il est prévenu sans recourir à la police, comme il serait puni sans recourir à la justice on l'a vu précédemment.
Ainsi cet égoïsme, cette eupidité tant diffamés par les philosophes qui ne connaissent rien aux causes et aux fins des passions, l'égoïsme, dis-je, devient source de vertu quand on le greffe sur lui-même quand à l'impulsion simple on adjoint l'impulsion composée qui naît d'une trentaine d'intérêts coïncidens. Cette greffe n'est pas praticable en civilisation, elle rencontre trois obstacles; 1° Ia solité de fonction; 2° les longues séances qui empêchent l'individu de s'initier dès le bas âge à un grand nombre de travaux 5° la séparation des travaux, culture, fabrique ménage enseignement tous réunis dans une phalange rurale.
Remarquons que l'exemple donné ne contient en contre-poids positif et en égoïsme composé que des nuances peu brillantes on en voit de beaucoup plus belles dans le mécanisme de répartition équilibrée, où les passions les plus nobles, honneur, amitié, amour, interviennent à la fois pour ennoblir tous les égoïsmes et toutes les branches de cupidité, qui sont au nombre d'une trentaine dans chaque individu et pour les faire
coïncider toutes à une stricte justice par impulsion de cupidité calculée. N M Ind Ch 34, 35.
C'est ainsi que nos passions tant dégradées par l'ignorante philosophie deviennent des astres de vertu quand on les développe dans l'ordre voulu par le créateur, uand on les soumet à la greffe de l'égoïsme simple sur le composé, et au concours des doubles contre-poids,dont un au moins doit reposer sur l'attraction.
Pour entrevoir le dédain qu'excitera chez les harmoniens l'idée de vol domestique, et les liens amicaux que chaque branche d'industrie créera entre les coopérateurs, il suffira de jeter un coup-d'œil sur la branche qui nous occupe celle de la pèehe dédaignée aujourd hui pour la chasse car tout marche à rebours en civilisation, les plaisirs comme les intérêts.
La pêche unitaire ou pèche en régime combiné rallie intimément les 3 classes, riche moyenne et pauvre les sexes, les âges; tous y trouvent du charme d'abord par 1 abondance de récolte qui permettra de donner beaucoup de poisson aux classes pauvres, en réservant les belles pièces pour les tables de Ier ordre et de commande. Les petites rivières bien ménagées et garanties de l'affluence des brochets qu'on diminuera en triant le fretin donneront, de l'aveu des connaisseurs le décuple de la dose actuelle.
On aura un autre décuple par les viviers latéraux et fermés d'un grillage, contre l'inondation et la loutre qu'on détruira bien vite. Il y aura donc du poisson pour tout le peuple, qui aujourd'hui ne mange pas du froment qu'il cultive, et goûte encore moins du poisson fin. Toutes les classes viendront avec plaisir à cet ouvrage, surtout les femmes et les enfans apportant la pâture aux poissons des viviers différenciés par espèces chacune a son vivier renouvelé par un courant.
Les courtes séances aux viviers sont très-agréables, parce que la classe aisée peut, s'ils sont éloignés, venir en Omnibus on fait le travail sous parasol ou dais d'étoffe, porté sur 12, 15, 20 piquets, et transporté à mesure de changemens de place, comme dans le cas de moisson. Dans les journées de pêche, rien n'est plus amusant que de prendre abondance depo isson sans grande fatigue et ce genre de travail sera d'autant plus en crédit, que le poisson se nourrit en partie de sa propre espèce, et ne fait aucun dégât; tandis que le gi-
bier en fait beaucoup s'il est très-abondant. Mais les harmoniens parqueront toutes les forêts.
Sur tout autre genre de travail, je pourrais citer divers charmes inconnus dans l'ordre actuel, et qui prouveraient que nos moralistes sont bien mal avisés quand ils vont chercher dans l'industrie de famille et de morcellement, la douce fraternité, l'amour du travail, et les vertus sociales. Ces biens ne peuvent naître que de l'industrie combinée développant chaque passion avec greffe et contre-poids réels, non pas imaginaires comme ceux de la morale elle nous donne les contre-poids du gibet et de l'enfer, la souveraineté sans pain ni travail, l'orgueil du beau nom d'homme libre sans argent, le bonheur de vivre sous une charte octr oyée et d'obéir à Sénèque l'hypocrite qui prêche le mépris des richesses, et amasse à force de pillage une fortune de cent vingt millions de francs, valeur actuelle.
Lorsqu'un siècle donne à ces jongleries scientifiques le pompeux titre d'amour de la sagesse philosophie, il n'est pas surprenant qu'il titre de folie la science contraire, celle qui vient, l'arithmétique à la main, exposer le calcul régulier de greffe, balance et contre-poids des passions, développées par séries comme les quantités en mathématiques science étayée de sa contreépreuve qui est le calcul du mouvement répercuté, ou récurrence des passions, comprimées par le mécanisme de famille et l'industrie morcelée.
On croyait l'industr ie sociétaire impossible déjà le prestige d impossibilité est dissipé par Francia qui a organisé 300,00o habitans du Paraguay en combinaison brute, informe, sans connaissance du système de répartition (N M Ind chap. 33, 34, 35.), ni de l'échelle des agios(ici 86), et de tant d'autres procédés sociétaires décrits dans mes traités.
Yoilà déjà les champions d'impossibilité réduits au silence il n'est point impossible d'associer, puisque Francia a fondé 20o sociétés chacune de 1500 personnes, exploitant combinément en travaux de culture fabrique et ménage.
Il reste à confondre les champions du faux progrès gens qui ne veulent de progrès qu'en paroles. Il faut leur montrer que l'ouvrage informe de Francia est susceptible d'un immense progrès, qu'on peut l'élever du mode violenté au mode attrayant. Une petite épreuve sur 3 ou
40o enfans donnera cette démonstration et changera le sort de l'humanité en six semaines.
Si Francia sans théorie a su fonder 200 grandes colonies sociétaires dont le nombre s'accroît chaque année par les versemens d'essaims, la France, la ci-devant grande nation n'osera-t-elle pas fonder le quart d'une colonie Veut-elle justifier le sobriquet que lui donne Kotzebue ? CES PETITS FRANÇAIS
FIN DE LA VIe NOTICE ET DU CHAP. XIV.
VIle NOTICE. LES CANDIDATS ET LES DÉTRACTEURS.
CHAP. XV. Candidats et Dupes.
La défiance est très-louable dans un siècle si fécond en histrions politiques mais poussée trop loin elle dégénère en duperie, en sottise.
Lorsque Gênes outragea et bannit son illustre navigateur Chr Colomb au lieu de douter et d'essayer la recherche proposée par lui, les Génois n'étaient-ils pas au nombre des dupes, eux qui auraient pu s'emparer des contrées et des mines d'or et de diamant échues à l'Espagne et au Portugal ?
Lorsque Charles-Quint, et après lui Napoléon, éconduisirent Blanco et Fulton inventeurs du bateau à vapeur, ces deux monarques, bien que rusés l'un et l'autre, n'étaient-ils pas dupes d'avoir écouté l'inquisition et les officiers de marine ?
Si l'Amérique était encore inconnue, et qu'un naufragé l'ayant parcourue, en rapportât des végétaux précieux, comme le kina et la pomme de terre, seraiton sensé d'en refuser l'épreuve?
Telle est la conduite de nos hommes du progrès inhabiles a faire des inventions ils sont jaloux des inventeurs et les diffament. Le public sera-t-il dupe de cette intrigue sur une affaire d'où dépend le bonheur de tous, la fin des révolutions, la fin de l'escla-
vage et de l'inaigence, la fm des dettes publiques et des impôts malfaisans, droits réunis, etc., et la fin des guerres par toute la terre?
« Mais on voit tant de charlatans on craint que la « théorie d'attraction industrielle ne soit une jonglerie « de plus comme tant de systèmes. »
La défiance n'a aucun fondement l'essai de l'invention ne compromet pas les intérêts des fondateurs actionnaires ils restent maîtres de leurs fonds hypothéqués sur une affaire agricole. On ne pel.(, pas suspecter l'inventeur de vues intéressées; il n'imite pas ceux qui s'allouent la première place et les gros traitemens à titre de gérans, il ne serait que simple commis indicateur des dispositions successives, qui varient par degrés pendant six semaines jusqu'à l'épreuve consommée.
De qui peut-on attendre des nouveautés utiles, sinon de celui qui a exploré le pays inconnu? un botaniste ne trouvera pas de plantes nouvelles autour de Paris, le terrain a été assez visité; mais s'il va faire des fouilles en pays neuf, au centre inconnu de l'Australasie, il pourra bien en rapporter des végétaux précieux et ignorés de la science.
Tel est le titre qui me recommande je n'ai cultivé que les sciences inconnues, et très-nombreuses; j'ai renoncé aux vieilles sciences, même aux bonnes, de classe fixe, parce que je n'avais aucun espoir de m'y distinguer, ayant trop peu de temps a y donner je me suis livré spéculativement à la fouille des points négligés et intacts; c'était le moyen de trouver des trésors inconnus, des mines vierges, et j'ai recueilli bien plus que je n'espérais.
« Mais vous en annoncez trop, vous dites des cho« ses si gigantesques une planète Mercure qui vien« dra nous enseigner l'alphabet solaire la langue » des astres
Je réponds vous ai-je demandé croyance pour les détails qui touchent à la cosmogonie et l'analogie,
deux des sciences nouvelles dont je prends possession, initiative? laissez-moi cette faculté, cette garantie dont on jugera l'opportunité six ans après l'épreuve, lorsqu'on verra commencer les opérations matérielles de la planète et de son cortège.
Ce qu'il faut remarquer à ce sujet, c'est la mauvaise foi de mes détracteurs si je fais des annonces choquantes, pourquoi les dénaturent-ils dans leurs citations et y ajoutent-ils des assertions plus choquantes, dont je n'ai dit mot? si un homme fait de mauvais vers, son critique se borne à les transcrire tels qu'ils sont; il n'y change pas une syllabe on met les vers de Pradon en regard de ceux de Racine, et le lecteur sait bien les juger.
C'est ainsi qu'agiraient mes critiques s'ils étaient loyaux mais ils ne manquent jamais de me travestir en citations, et d'ajouter des absurdités de leur crû. Voir le chap. XVI. Ils veulent donc empêcher que le public prenne connaissance de la partie urgente de ma théorie, celle qui enseigne l'art d'associer. C'est la seule dont je recommande l'examen les autres n'étant annoncées que pour prise de datte et acte de priorité en invention.
Venons à la galerie des dupes dont la revue remplirait plutôt un volume qu'un chapitre.
Au premier rang sont les monarques et les philosophes ceux-ci, en trompant tout le monde, s'immoulent eux-mêmes émule de Samson, la coterie philosophique s'ensevelit sous les débris, pour y ensevelir son rival.
Elle serait déjà au faîte de la fortune, si en 1829, époque où je publiai le Nouv. Monde Indust., elle eût opiné h l'essai. Le globe serait organisé en entier, on demanderait de toute part des savans des artistes, des littérateurs pour instruire les peuples, parce que l'industrie combinée est d'autant plus productive que le peuple est plus iustruit, plus cultivé. C'est le contraire du régime civilisé.
En conséquence, tous ces détracteurs qui convoitent aujourd'hui un fauteuil académique de 1,500 fr. n'abonncraient pas pour quinze mille fr, de rente; on leur ferait des offres bien plus brillantes, pour une direction ou inspection de telle branche d'enseignement, dans un district, une province, une région.
Nos savans sont donc les premières victimes de leur vandalisme on ne saurait trop leur rappeler qu'ils se sont privés de quatre sources de fortune colossale et prompte;
1. Les directions d'enseignement
2. Les gloses en regard des livres philosophiques disséqués (Voir Ass Dom Agr tome II, 553, 618; 3. Les prix unitaires à recueillir de 500,000 phalanges soit. 500,000 fr. pour vote de 1 fr. 4. La vente a plusieurs millions d'exemplaires par souscription de 500,000 phalanges aux ouvrages couronnés.
S4 les philosophes travailleni contre eux-mêmes, en repoussant la théorie de l'attraction qui comblerait leur vœu secret, celui d'une fortune subite et im;iicnse, les monarques donnent dans le même travers d'esprit, en différant une épreuve dont le. succès fermerait les deux plaies qui afiligent l'autorité en tous pays, LES RÉVOLUTIONS et LA PÉNURIE FISCALE. Quels sont depuis 45 ans les auteurs des révolutions ? ce sont les philosophes Qui est-ce qui avait préparé les révolutions dans le cours du 18e siècle? la philosophie. Si donc les monarques redoutent les révolutions, ils doivent se tenir en garde contre la philosophie, lui opposer une résistance ACTIVE. Ils ne savent la combattre que PASSIVEMENT, négativement, par des mesures coërcitives, interdiction de clubs et d'affiliations c'est une méthode qui entretient le mal. Il faut créer à la philosophie un rival actif, une science qui donne le moyen de faire le bien que les philosophes ont promis, et d'en faire bien davantage de restaurer à la fois les peuples par l'abon-
dance qui naîtra du quadruple produit, et les souverains par la FINANCE CONVERGETE ou impôt sociétaire prélevé avant remise des dividendes et doublant le, revenu fiscal tout en dégrévant de moitié les contribuables.
Telle est la rivalité active que les souverains devraient opposer à la philosophie elle tomberait dans le dédain lorsque les peuples verraient un si heureux résultat de la science anti-philosophique l'on pourrait permettre l'ouverture des clubs, car le public ne voudrait pas y assister et les clubistcs honteux de leur rôle, n'oseraient pas même s'assembler.
Mais les souverains sont tellement cernés par les coteries de sophistes et de zoïles, qu'ils ne peuvent être informés d'aucune nouveauté propre à servir leurs intérêts. Aucun monarque n'a plus besoin que le roi de France, d'un essai qui opposerait une diversion à tous les complots intérieurs et extérieurs qui opérerait le désarmement subit, et qui ferait rechercher en mariage les enfans de France par tous les grands partis de l'Europe, si récalcitrans depuis 4 ans sur cette alliance?
Les délais qu'ils y apportent, dénotent assez qu'ils n'ont point renoncé à leurs projets de croisade légitimiste, invasion et démembrement de la France. Un homme qui, pouvant aborder le roi, lui ferait sentir le besoin de mettre un terme à cette situation équivoque, le déciderait à l'instant au petit essai qui doit faire diversion à tous les complots, et changer subitement la face de la politique.
L'adhésion du roi serait d'autant plus facile à obtenir, qu'on peut donner à l'épreuve d'industrie attrayante, des couleurs de circonstance, accomodées aux préjugés et aux sophismes dominans. On peut la présenter sous le rapport d'essai en éducation sur le travail attrayant, sur l'art d'entraîner à la théorie par la pratique d'utiliser les premières années, l'âge inférieur dont nos méthodes ne savent tirer aucun parti
enfin sur l'art d'éclosion précoce des instincts, art d'un prix inestimable puisqu'il peut VINTUPLER la valeur réelle d'un ouvrier, ainsi que je l'ai démontré par le charretier fondeur de Charenton.
Cette seule considération n'est- elle pas plus que suffisante pour motiver un petit essai sur la science vierge, de l'éclosion précoce des instincts.
Si la soi-disant grande nation était susceptible d'amour-propre et d'émulation, l'on pourrait l'éveiller de son apathie en lui représentant l'indécence de rester oisive sur un problème tant exploré par les autres nations sur cet art d'associer objet de tant d'essais chez les Anglais, les Hollandais les Américains du Nord et du Sud.
Pourquoi la grande nation ne fournirait-elle pas son contingent sur un si important problème? pourquoi, lorsqu'un des siens apporte une solution dont l'essai exige CENT FOIS MOINS d'efforts que n'en ont fait récemment les Hollandais dans 14 colonies, et MILLE fois MOINS de capitaux que n'en consacrent les Anglais à un affranchissement partiel de nègres; pourquoi, dis-je, ne serait-elle pas flattée de donner une leçon, un camoufflet à toutes ces nations leur prouver qu'elles sont faibles de génie et que si elles ont abattu la France par des victoires fortuites dues à l'intempérie et aux trahisons cette France peut trouver dans le talent d'un des siens, le moyen de mettre l'Europe à ses pieds, forcer l'Europe à lui offrir la restitution des frontières, et enlever à ses malveillans voisins, la plus belle des palmes, l'honneur d'élever le genre humain à la destinée heureuse, à l'unité universelle.
Mais parler de gloire à la France, n'est-ce pas prêcher dans le désert? elle ne connaît plus que l'agiotage au-dedans, et les concessions au-dehors. Guidée par des avortons en progrès, par les philosophes rétrogrades, elle n'est plus occupée qu'à quêter des protecteurs et des chaînes elle s'est engouffrée dans la
région des humiliations c'est d'elle aujourd'hui que l'on peut dire
« Et je cherche ici Rome, et ne la trouve plus. » Elle peut sortir à l'instant de cet abaissement, passer des concessions aux exigences. Sous trois mois, si la France le veut, il n'y aura que deux protecteurs sur le globe les souverains de France et de Chine. Les 3 monarques de Russie, d'Angleterre et d'Autriche, solliciteront protection de la France. Beau sujet de réflexions pour un roi qui a encore sept enfans à placer et marier, un huitième à consolider, puis sa liste civile à recouvrer 25 millions au roi, 8 aux princes. La France une fois assurée que son revenu va s'élever de 7 à 28 milliards ne lésinera plus sur les traitemens du chef et des fonctionnaires. Je vais, à ce sujet, examiner les intérêts des divers candidats que je distingue en 5 classses, la cour de France, les autres monarques, les ministres, les grands propriétaires et capitalistes et le monde savant. Autres candidats couronnés.
Je parlerai peu des autres souverains comme candidats pour la facile fondation d'essai je n'em vois guère sur qui on puisse jeter les yeux. Le roi de Bavière passait a son début pour un noble caractère, mais harcelé par les démocrates, il croira les retrouver dans une théorie qui ferait le bonheur de toutes les classes, malgré l'extrême inégalité des fortunes.
Le rôle conviendrait fort au roi Beriiaclotte- qui n'est pas des plus solidement assis et qui trouverait bien son compte à cette illustration mais je regretterais que l'honneur et le bénéfice en échussent à un homme qui, doté d'un trône par sa patrie, s'est armé pour aider a la dépouiller.
L'époux de dona Maria, duc de Leuchtenberg devrait s'emparer de ce beau poste il a besoin de se consolider, gagner ses éperons par une action éclatante. Deux candidats trcs-convenables seraient le roi Léopold et le prince d'Orange. Six douzaines de protocoles ne les ont pas enrichis l'un y a perdu plus de moitié de ses ctats l'autre n'a pas acquis en plein cette moitié
qu'on lui a donnée il n'est pas sûr de la conserver dans l'ordre actuel. Chacun des deux aurait tout à gagner en fondant l'unité universelle on va voir, à l'article suivant, quels postes brillans seront à prendre dès le début, en royaumes et empires.
Souvent on dit au fiburé pends-toi, brave Criflon pends-toi, Figaro, pendez-vous, créanciers de Valère mais je crains que certains monarques ne se pendent tout de bon, tant ils auront de dépit d'avoir manqué la fondation d'essai, si elle est faite en France.
Et d'abord l'empereur Nicolas en sera inconsolable il est le seul souverain qui nourrisse des projets de domination universelle, système dont la Russie a hérité de Bonaparte. Nicolas ne se doute pas que la place de souverain universel Omniarque héréditaire du globe, est si aisée à gagner s'il était bien informé de cette chance, il n'hésiterait pas à tenter, au retour du printemps, l'essai décisif, sur 3oo enfans.
Quant à l'Angleterre, elle pourra bien se pendre en masse son cabinet, son parlement, ses profonds politiques, ses subtils économistes ses avides manufacturiers, tout ce beau monde sera couvert de huées, et n'aura plus qu'à s'aller pendre, si la palme d'initiative sociétaire est enlevée par la France. Tous les monopoles en vente de culottes et de calicos s'évanouiront la libre circulation et la dissémination générale des fabriques anéantiront tout le système anglican concurrence mensongère, baisse du salair e etc.
Le principal sujet de risée sera que la nation qui avait pris l'initiative en calcul d'attraction, n'ait pas su continuer, aborder la partie utile de l'attraction passer du matériel au passionnel que les Anglais se soient laissé enlever ce trophée par un casse-cou de France et qu'ils n'aient pas même eu le bon sens de s'emparer au moins de l'exécution, devancer les Français, comme ils les devancent en emploi de toute invention matér ielle telle que le canon Paixhans qui est d'un de nos officiers, et dont l'Angleterre fait usage sur mer, avant que la France ne songe a s'en servir.
Chacun raillera les Anglais sur leur esprit simpliste qui n'envisage que le matériel en politique et jamais le spirituel. « Vous n'ignoriez pas leur dira-t-on que la France est une région vandale pour ses enfans qu'elle repousse et diffame toute invention faite par un des
siens, excepté les manches à l'imbécille et les sauces à la Pichilala, vous deviez être à l'alfùt des bonnes inven- tions faites eu France et vous les appliquer, en progrès social comme en matériel.
» Vous aviez fait tant d'essais infructueux en art d'associer les bévues de Rob Owen et de tant d'autres devaient vous disposer à soupçonner l'erreur des économistes et à puiser à d'autres sources, pour découvrir cet art d'associer dont vous reconnaissez si bien l'importance, le besoin. »
C'est ainsi que le monde policé flétr ira l'impéritie des Anglais; leurs duperies gigantesques d'allouer 5oo millions à racheter un million d'esclaves, et 2oo millions par an à perpétuer l'indigence tandis qu'ils peuvent avec un demi-million, avancé et non dépensé, abolir par tout le globe l'esclavage et l'indigence.
Un autre sujet de facétie sur leur politique, sera de n'avoir jamais su spéculer que sur le monopole simple oppressif et rapace; et de n avoir pas eu l'idée du tutélaire, du monopole composé, (différence de la fiance divergente à la convergente), monopole sociétaire qui leur eût valu la conquête du monde.
Ils n'ont pas vu que les grands archipcls Angleterre, Japon, Antilles, Madagascar et ses annexes, sont de la graine de monopole que Dieu a semée au voisinage des continens, pour les amener à l'unité si on invente le système du monopole en mode composé; mais il en est de ce ressort comme de tous ceux du mouvement; appliqués en mode simple, ils répandent sur l'humanité autant de fléaux qu'ils auraient répandu de bienfaits par essor composé.
Sur ce point comme sur tout autre, les Anglais n'ont déployé qu'un génie simpliste et malencontreux ce sera dans l'avenir une tache ineffaçable pour leur nation, lorsque l'esprit humain aura des notions exactes sur le progrès réel dont chacun aujourd'hui se dit l'oracle, et dont la théorie n'a malheureusement qu'un organe méconnu de sa vandale nation.
Il manque à cette liste diverscandidats, Méhémet Ali les Etats d'Amérique, etc. je les placerai plus loin, à la suite des candidats individuels, et des corporatifs Bureaux de bienfaisance, Dames Patronesses Dames des salles d'asile, et autres pour qui cette entreprise est une spécialité de fonctions.
Candidats supériéurs non couronnés.
C'est une carrière bien limitée que celle des grands dans l'état civilisé aucune chance d'avènement à des souverainetés héréditaires ils n'ont à recueillir que de l'argent et des hochets; pas même un petit sceptre comme Napoléon en donnait à ses frères et ses lieutenans, pas seulement une minime principauté héréditaire, comme Neuchâtel. Ils doivent en ressentir un dépit secret. A l'organisation de l'unité, il y aura au moins vingt sceptres impériaux ( ge degr é ) à donner, puis six Cesarats, (10. degré) 2 Augustats (1 le degré), puis en grades inférieurs au moins 80 sceptres de rois (8" degré) 240 de Califes; (7 degré ) et ainsi en progression croissante pour les degrés 6, 5, 4- 3, 2, 1.
Ces sceptres ne seront pas donnés en cur ée vendus dans les bureaux comme les places à la restauration de 1814, comme celles données aux 60,000 solliciteurs de i 83o. La distribution sera très-méthodique; elle sera faite, quant aux rangs supérieur s par la hiérarchie sphérique, en degrés 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, et X ou pivot, qui se compose du Omniarque et de la Omniarque du globe. Dans tous ces degrés il y a couple, avec des attributions différentes en féminin et masculin aussi n'est il pas nécessaire que le couple soit marié; il sera même infiniment rare que le roi et la reine, l'empereur et l'impératrice d'un état soient mariés ensemble. On adoptera des désinences différentes pour désigner le marié non fonctionnaire, on poura dire Roycsse, épouse d'un roi, et Reinin époux d'une reine.
Le congrès d'unité sphérique s'occupera dabord de la division territoriale du globe. Chaque monarque entre en ligne de prétention pour moitié en sus de la population qu'il apporte; ainsi tel roi qui a 32 1/2 millions d'habitans entre pour 4g, et sera investi de souveraineté sur des terrains comportant 49 millions d'habitans, moins resserrés, moins amoncelés qu'ils ne le sont dans nos régions populeuses.
Les harmoniens voudront en territoire comme en logemens vivre au large le territoire actuel de France comportera à peine 28 millions, et 3i après le défrichement des 7 millions d'hectares de landes. L'on devra donc à son souverain un autre empire de 21 millions au moins dont il disposera en faveur d'un héritier.
Ces empires à donner seront peuplés par les versemens à faire en pays de productions unitaires c. à. d. urgentes pour le service de l'unité, comme sucre, huile d'olive, vin liquoreux pour la coupe fruits secs et crus, huile de noix vierge, café, coton fin, cacao, épices, indigo. Ces denrées, surtout le sucre, l'huile et le vin liquoreux manqueront les premières années il en existe si peu Et les harmoniens auront besoir d'en consommer tous, maigre l'inégalité de fortune.
On fera donc les versemens d'essaims coloniaux sur les contrées aptes à donner ces denrées, et principalement sur les côtes qui s'étendent de l'Amazone à la Plata. Le premier versement se composera d'environ 4o millions
Dont on formera les noyaux d'environ 20 empires, ou divisions plus petites selon les convenances. Alger Tripoli, Gllatimala, Turkestan Chaldée, Australie d'Est, obtiendront de ces nouveaux siéges impériaux avec versemens annuels.
On fera préparer les terrains et habitations par les premières armées industrielles. Ces nouveaux colons ainsi que les armées ne travailleront que sous tente ou dais mobile, et en courtes séances; afin de ne pas souffrir du changement de climat.
Comme l'harmonie peuplera considérablement en première génération, à cause de la bonne tenue des enfans, les versemens continueront chaque année et les vingt empires seront bientôt de superbes apanages, dont les titulaires iront prendre possession quand ils le voudront ils ne tarderont guères.
Ces empires ou royaumes de création primordiale doivent fixer l'attention des candidats ils seront donnés à ceux qui auront aidé la fondation ou à des personnes recommandées pour indemnité, comme le jeune Gustave Vasa, oublié vilainement par la saintealliance elle le punit sans doute de ce que son père est le seul souverain qui ait refusé de reconnaître Bonaparte pour empereur.
La branche de Bourbon aînée pourra obtenir le trône d'Italie qui n'est à personne, l'Autriche n'y ayant pas majorité absolue de population d'ailleurs l'Autriche preférera bien le Césarat d'Orient ou des Bosphores, avec garantie de versemens annuels. Elle nommera le roi de Noricie l'un des 4 royaumes d'Italie aux sièges de Venise, Milan, Rome et Naples. L'empereur d'Italie se fixera probablement à Florence.
Il est évident qu'un ministre ou capitaliste ou propriétaire qui aura fait la fondation d'essai aura pour le moins un de ces empires, et peut être un Césarat, régie de 3 ou 4 empires. Comme ils seront subdivisés en Royaumes, Califats etc. on donnera ces postes à ceux qui auront aidé la fondation par des services constatés, comme serait celui d'un chef de bureau dont les démarches auraient contribué à déterminer le roi ou le ministre à cette fondation. Avis aux chefs de bureau ils peuvent aider puissamment.
Candidats de 4me classe.
Ici la liste est nombreuse, car il y a, je l'ai dit cent mille européens ou américains, tant propriétaires que capitalistes, qui peuvent faire la fondation d'essai soit par eux seuls soit par coopération de leurs amis et cliens actionnaires.
Chacun de ces personnages, quoique r iche se bat les flancs pour trouver un moyen de fortune subite; mais par un travers inhérent à notre siècle mercantile, les gens riches sont persuadés que tout acte glorieux et philantropique doit être ruineux.
Ils ne renoncent pas pour cela à la gloire, mais ils ne veulent pas qu'elle s'allie au bénéfice.
Aussi les voit-on faire pour s'illustrer des fondations très-dispendieuses. M. d'Aligre construit à Chartres un hôpital qui lui coûtera deux millions, distraits de sa fortune, sans retour.
Si on lui disait « Vous pouvez, avec un demi-million avancé, hypothéqué et non dépensé, procurer au genre humain un bien-être suffisant pour établir par toute la terre des maisons de santé aussi élégantes que celles ou habitent les malades jouissant de vingt mille francs de rente des asiles gracieux comme les Néothermes, rue Chantereine, à Paris et l'. opération, loin de
vous coûter deux millions retranchés de votre fortune vous donnera des richesses immenses. »
Si dis-je on tenait ce langage à M. d'Aligre il ne voudrait pas même prendre connaissance de l'alternative proposée il croirait que c'est un leurre. Tels sont nos philantropes, tous encroûtés du préjugé qui persuade que le bénéfice est incompatible avec les actes charitables ou glorieux.
Beaujon, Pourtalès et autres ont fait construire des hôpitaux, des colléges et monumens utiles, avec intention d'y sacrifier leur capital. Cette manie de perdre le capital est si inhérente à l'esprit charitable, qu'on ne peut pas compter sur les philantropes civilisés pour la fondation de philautropie intégrale elle choque leurs préjugés en garantissant grand bénéfice.
Encore moins sur les spéculateurs cupides ils ne veulent que des entreprises colossales; un canal à vaisseaux, de 50o millions qui ruinerait ses actionnaires, à la Ire guerre maritime. Un lac sous Passy, pour y amener des vaisseaux qui ne seraient pas visibles dans Paris une rue du Louvre à la Bastille, coûtant 100 millions en achat de maisons, non compris la bâtisse et détruisant des monumens voilà ce qui séduit les parisiens.
On voit aujourd'hui un entrepreneur qui veut nourrir 3o,ooo personnes moyennant 200 omnibus restaurans, et 200 salles. S'il eût spéculé sur trois mille et non pas trente, c'était assez pour déterminer l'abandon de tous les petits ménages, et peu après l'abandon des médiocres puis d'autres opérations d'ordre sociétaire qui auraient changé la face du monde.
Un grand obstacle, dans Paris, aux innovations judicieuses, est que tous les gens à grands capitaux sont cernés par les industrialistes, savans trcs-dannereua, qui les engagent dans de folles entreprises; et l'homme riche une fois trompé, piqué d'avoir été dupe, considère toutes les propositions comme des pièges d'industrialistes.
Ils ont mystifié de la sorte MM. De Cazes Laffitte Aguado, et tant d'autres à qui il serait si facile de faire la petite épreuve d'industrie combinée, et de s'y enrichir immensément.
Elle peut être proposée à tout homme opulent, comme servant ses convenances particulières citons pour
application deux forts capitalistes dont elle sert les vues, MM. de Rotschild et Aguado.
D'abord on peut leur faire valoir la récompense usitée, un présent en domaines, à recevoir de chaque souverain et même en numéraire comme celui de 3 millions fait par les Etats-Unis à M. de Lafayette, 1 [2 numéraire et i12 domaines; plus les hochets., grand'croix, titres de prince, duc etc.
Ensuite la faculté de former une compagnie spéculative, pour achat des objets qui, apres l'opération démontrée, après la facilité d'exécution constatée, augmenteront tout à coup de 5o et 100 p. olo de sorte qu'une compagnie qui mettrait à ces achats 100 millions de fonds, et qui achèterait pour 200 millions, dont moitié à terme, réaliserait au bout de quelques mois au moins 5oo millions, dont 100 de bénéfice, à ne tabler que sur 5o 010.
Une chance plus lucrative encore serait celle d'obtey nir à titre de fondateur, une division d'armée industrielle, pour l'occuper sur terres de produit unitaire. Par exemple si M. Aguado était fondateur le lendemain l'Espagne se hâterait de lui rendre ses 24 lieues de marismas, et de lui offrir un présent en domaines car restitution n'est pas cadeau. Il pourrait demander les 80 lieues de marismas qui sont de l'autre côté du Guadalquivir.
Pourvu d'une centaine de lieues carrées qui comportent 80 phalanges, ( 140,000 âmes ) il demanderait au congrès de l'unité sphérique une division des ire' armées industrielles, à occuper en défrichement de Landes unitaires, aptes à donner les produits unitaires, olivier, fruits secs citr ons vins liquoreux etc. Le congrès qui doit au fondateur un présent et une somme, de la part du globe ne pourrait pas refuser le présent demandé, indépendamment de la somme. Or la division d'armée, en préparant les édifices et plantations de 80 phalanges, créerait un capital de i2oo millions dont 600 à retrancher pour frais de l'armée et des matériaux. Resterait un bénéfice de 600 millions, dont 5oo au congrès et 3oo au propriétaire du sol défriché et peuplé.
On lui donnerait pour cette culture, une division acclimatée, tirée des versemens de Calabre et Sicile dont le climat est le même que celui d'Andalousie.
Ces cohortes de versemens travaillent avec ardeur, parce que leurs plus pauvres légionnaires sont sûrs d'admission dans les phalanges préparées, où ils jouiront des avantages décrits 86.
J'indiquerai, quand il en sera temps, de grands coups à faire sur certaines portions de Landes unitaires. Tels sont les avantages à faire valoir aux yeux des candidats qui douteraient de la distribution d'empires et royaumes à fonder par versemens d'Europe Indostan et Chine.
Il est aussi des stimulans d'amour-propre à mettre en jeu près de tont candidat par exemple près de M. de Rotschild. On a dit dans le temps qu il avait l'intention d'émancipei reconstituer la nation Israélite rétablir à Jérusalem un monarque Juif, ayant son pavillon, ses consuls son rang diplomatique.
Il obtiendrait le poste de roi de Judée sans négociation car dans l'empire de Chaldée, une des divisions royales, dite Judée ou Libanie, occupera toute la Phénicie et la Palestine jusqu'à la Mer Rouge et toute la portion de Syrie arrosée par l'Oronte. Il obtiendrait, à titre de fondateur, l'empire de Chaldée, et donnerait sa royauté de Liban ou Judée à l'un de ses frères. Voilà des spéculations plus brillantes que le jeu des fonds publics, et sur tout plus sûres.
A ne parler que des matières passibles de hausse subite, spéculation bien assortie au caractère de notre siècle, je vais démontrer la certitude de cette hausse, sur des matières trop faibles en quantité pour fixer les regards d'une compagnie; car je dois éviter de faire connaître celles sur lesquelles on trouvera suffisance d'achats. Je choisis un produit de culture et un produit de fabrique, tout deux si rares qu'ils échappent à l'accaparement.
Ier Exemple en culture. Si l'on pouvait acheter des masses de noyers comme on achète des forêts, une compagnie qui achèterait pour cent millions de noyers, et qui ferait l'épreuve démonstrative de l'industrie combinée, réaliserait 50 p. o|o de profit au bout de 6 mois. En effet, l'huile d'olive manquera tout-à-fait au début de l'harmonie on n'en aura pas le dixième de ce qu'il en faudra et on ne pourra la suppléer que par l'huile de noix vierge tirée à froid elle est aussi bonne que celle d'olive elle est parfumée comme les huiles d'Aix
Marseille et Manosque. Les harmoniens dédaigneront les vilenies nommées colza, rabette et tripotages d'épicier. Ainsi les noyers acquerront double valeur pour vingt ans, car il faut 15 à 20 ans pour amener au plein produit une plantation de noyers et d'oliviers. On ne peut pas faire de grands achats en ce genre les noyers sont éparpillés; un propriétaire peut en acheter quelques douzaines dans son canton, mais il n'y a pas sur cet objet, chance de spéculation pour une compagnie à .grands capitaux.
2me Exemple en fabrique. Les instrumens de musique joués à l'archet, les 4 violes dites violons, altos violon.. celles, contrebasses, donneraient aussi le bénéfice de 50 °1°. Mais il n'en existe pas de provisions en bonne qualité le globe sera obligé d'organiser 500,000 orchestres, car chaque phalange a son théâtre, et il n'existe pas en violes, un I Oe des instrumens nécessaires. Ceux de pacotille, les Mirecour, qu'on peut fabriquer de suite, ne satisferont nullement; car les harmoniens rechercheront en toutes choses la bonne qualité; or un violon de première fabriqne, un Stradivarius, un Amati n'est pas bon au sortir de l'atelier il faut le raffiner par un long usage et de même les basses.
Si une compagnie pouvait acheter dix millions de bons instrumens à chevalet, elle aurait un bénéfice de 5o bien assuré; mais il en existe fort peu, et ils sont disséminés; c'est donc une spéculation impossible comme la précédente.
Il en est de même des orgues il en faudrait quinze cent mille jeux, car chaque phalange aura besoin de trois orgues le principal, aux vestibules du grand portail, au sommet du grand escalier; le moyen, au pérystile du caravenserai; et le petit, à l'église. Mais où trouver r ,500,000 orgues? il n'en existe pas 15,000 sur le globe; d'ailleurs, on ne sera pas si somptueux au début mais au bout de dix ans on sera bien convaincu que le luxe est productif en harmonie et on déploiera par toute la terre un faste immense.
Je cite deux spéculations impossibles, par défaut de matériaux je ne dois pas parler de celles qui sont possibles, faciles à réaliser; c'est un secret à réserver pour une compagnie qui voudra opérer, faire spéculativement la fondation d'essai.
Une fois l'harmonie établie, il n'y aura plus de ces
coups de filet qu'on nomme accaparemens mais l'époque de Transition, la clôture de civilisation sera le moment des grands coups en ce genre pour ceux qui seront bien avisés des sortes de marchandises dont il faudra s'emparer. Ceux-là feront des raffles immenses, en jouant à coup sûr.
Il est beaucoup de personnes qui, pour se distinguer, font des travaux vingt fois plus considérables que ne serait la fondation de l'unité universelle. M. Joseph Bonaparte a réuni, à Nashville, vers l'Ohio, trois mille corons: c'est vingt fois plus que 3oo enfans âgés de 5 à 13 ans, équivalant à 150 adultes.
Quelle différence pour lui s'il eût voulu faire, en industrie combinée un labeur vingt fois plus petit que celui de Nashville M. Joseph serait aujourd hui Omniarque héréditaire du globe. Je n'exagère pas en disant que tous ces hommes à grandes entreprises se pendront de dépit, quand ils verront combien il leur eût été facile d'atteindre du premier bond, à l'immensité de fortune et de gloire, en se bornant à un très-petit établissement d'industrie combinée.
M. Laffitte est de ce nombre c'est un de ces esprits actifs qui ont besoin d'un aliment, d'un travail à diriger tout en distant qu'il se retire des affaires il en fait une colossale à Maisons un phénomène de morcellement et d'incohérence une cohue de 5oo familles isolées comme des chartreux, chacune avec sa maisonnette et son jardinet, c'est une cacophonie champêtre. L'idée en est ingénieuse, la distribution est pittoresque et romantique, mais elle est anti-sociétaire et antiéconomique.
S'il eût appliqué un dixième de ces constructions et de ce terrain à une fondation d'ordre combiné, il ne serait pas dans le cas de dire (compte de liquidation inséré aux journaux) qu'il est condamné à recommencer sa carrière après 55 ans de travaux; il aurait aujourd'hui une fortune bien supérieure a celle qu'il possédait; fortune dont il peut; sous trois mois, recouvrer le décuple, s'il veut examiner la chance.
Un fameux négociant, JAQUES COEUR de Bourges, avait amassé une grande fortune qu'il perdit, et il sut en regagner une plus considérable.
Tel est le modèle que M. JAQUES LAFITTE doit suivre il possède une mine d'or, il ne sait pas l'exploiter
cette mine est la confiance des Français. Qu'il propose une affaire, ne fût-elle que spécieuse il aura des actionnaires en surabondance, parce qu'on sera sûr d'avoir à la tête un directeur exercé et honorable.
Mais « il ne veut plus se remetlre dansles affaires ,» et pourtant il s'y engouffre car celle de MAISONS ne sera pas finie sous dix ans, y compris les poursuites, les reprises, expropriations.
D'ailleurs ce n'est pas se remettre dans les affaires que d'en faire une de 3 mois de durée et d'un demi-million. Ce ne sera pas être condamné à recommencer sa carrière, ce sera recueillir sans peine un prix éclatant de la carrière passée.
Il dit dans sa lettre du i 2 fér. qu'il a tout donné aux créanciers, même la dot de sa fille.
Il faut regagner cette dot en 3 mois, faire doter la fille et le gendre par le globe faire donner au gendre le Césarat Teutonique, la suprématie des 3 empires d'Allemagne, Angleterre et Yologne et à la dame une dot de cent francs unitaires cent francs par phalange c'est cinquante millions, auxquels le globe joindra le césarat féminin de même région que celui du mari.
« Mais ce sont des rêves gigantesques voilà ce qui «rend votre théorie suspecte, ce qui donne prise aux ce détracteurs, et qui vous aliène les gens prudens. » Eh bien! espérez moins voulez-vous, au lieu du césarat teutonique, une petite principauté héréditaire comme Neuchâtel donne à Berthier ? Voulez-vous, au lieu de cent francs de dot dix francs seulement ? Ce ne sera que cinq millions. Vous avez l'option.
Bonnes gens, esprits bourgeois qui vous effarouchez de cette distribution d'empires et césarats, veuillez me dire ce qu'on fera des terres à coloniser ne faudra-t-il pas y placer des chefs, puisque le mécanisme d'harmonie exige, dans chacun de ses i3 degrés, 16 couples de monarques dont 2 héréditaires et 14 électifs.
On objecte que les terres ont des possesseurs titulaires mais que feraient-ils de ces terres si on ne leur donne pas des versemens? le roi de Brésil à cinquante fois plus de surface que sa population n'en peut cultiver 3'il ne voulait pas entrer dans l'unité, il n'aurait ni versemens, ni armées industrielles et on ne rembourserait pas à ses peuples le montant des maisons abandonnées par inconvenance.
L'unité seule aura fortune suffisante pour faire face à cette indemnité gigantesque d'autre part, si un souverain n'adhérait pas à l'umté, elle romprait avec ses peuples, ils seraient ruinés par suspens de relations. D'ailleurs, quel souverain pourrait élever cette prétention de conserver la souveraineté de toutes ses terres vacantes? ce serait tout au plus celui de Russie mais il n'en est pas un qui ait plus besoin de la métamorphose, car son empire est très-menacé de dissolution il y règne de toute part des levains de soulèvement, et il a été à deux doigts de sa perte lors de la révolte des colonies militaires. Le monarque russe loin d'élever aucune prétention outrée, sera au contraire souple et très-courtois avec le congrés d'unité, afin d'obtenir un Augustat; car il n'a de titre régulier qu'à un Césarat, selon l'estimation la plus favorable.
Compte fait je puis prouver le compas à la main, que tout en rétribuant largement les titulaires actuels, sur le pied de 3 pour 2 ( ter rain de trois millions d'âmes pour deux millions apportés, et 3,ooo fr. de rente pour une place de 2,000 fr. supprimée), en leur allouant même davantage selon les convenances de localité, il restera encore à meubler et donner cent quarante empires égaux en surface à la France; non compris ce qu'on trouvera aux terres Australes, et Boréales, après le dégagement de leurs pôles; j'en augure au moins le contenu de dix empires: total 150 empires à distribuer; par conséquent 5oo royaumee environ; et ainsi en degrés supérieurs et inférieurs.
Si cette perspective épouvante les sots, elle doit stimuler les hommes judicieux, à se mettre en mesure d'obtenir les meilleurs lots; et cela leur est facile même en se pliant aux préjugés, et en donnant à l'essai les couleurs du jour en l'admettant à titre d'épreuve en éducation naturelle en éclosion précoce et application des instincts en nouveau mode de ménage combiné, et distribué à contresens des méthodes qui ont échoué par l'égalité celle-ci n'opère que sur les échelles d'inégalités. Il est vingt manières de présenter l'essai sous une forme accomodée aux préjugés.
Il faut aussi mettre en jeu les ressorts d'amour-propre et d'intérêt local; par exemple
Tel homme riche, comme sir Françis Burdett s'est morfondu toute sa vie en intrigues parlementaires et dé-
penses d'élection, sans parvenir seulement au poste de ministre. Voici pour lui un moyen d'obtenir et s'assurer, des cette année 1835, un empire héréditaire sans autres frais que d'AVANCER sur hypothèque la somme que fui et d'autres SACRIFIENT pour une élection dont le prix en Angleterre est souvent de 600,000 fr. et plus.
On peut faire valoir cette chance près de tous les membres opulens de l'opposition anglaise leur cause est perdue pour le moment, c'est le cas de prendre sa revanche, recourir à quelque opération qui change subitement la face de la politique il est bien facile à l'opposition anglaise de faire un fonds de 25,000 liv. sterling, pour l'épreuve de l'industrie combinée-attrayante, et se ménager des premiers lots dans les dix empires de l'Augustat d'Indostan que le roi d'Angleterre obtiendra. En intérêts locaux citons divers candidats
M. de FONFRÈDE, à Bordeaux, réclame en vain pour son pays, fortement lésé par le monopole de fabriques établi au nord de France, et par les prohibitions inopportunes. L'armateur de Bordeaux ne peut plus faire ses retours en coton et autres denrées le Havre envahit tout, au détriment de Nantes et Bordeaux, qui n'ont que peu ou point de fabriques de coton dans les deux bassins de Loire et Garonne.
D'autre part, les vins de Bordeaux sont refusés dans l'Allemagne et le Nord, dont nous repoussons les produits, fers, laines bestiaux, etc. la représaille est juste. Bordeaux peut changer à volonté ce régime vicieux dont il est la principale victime.
Bordeaux, en fondant l'industrie attrayante, établira la dissémination des manufactures par toute la terre en proportion régulière et sans excès; il faut au moins trois manufactures à chaque phalange, mais en exercice limité; car les fabriques, dans l'ordre combiné, ne sont attrayantes qu'en proportion de q4 il5, 116 avec la dose cl'aariculture.
Il suit de la qu'on ne pourra pas accumuler beaucoup de fabriques dans un pays qui aurait peu de cultures ni dispenser de fabriques un pays qui aurait beaucoup de cultures.
Quant aux vignobles, celui de Bordeaux sera le plus avantagé de tout le globe par suite de la circulation universelle, et la suppression des douanes de tout pays. Er,
conséquence, le vin de Bordeaux qui supporte bien le voyage, et qui se bonifie par le transport ( avantage que n'ont pas les Bouraogne et autres) s'ouvrira subitement tous les marchés du globe ce sera un coup de haute fortune pour tout le vignoble bordelais.
Voilà pour M. de Fonfrède une carrière moins stérile que celle d'assiéger par de vaines sollicitations les bureaux ministériels, ou de spéculer sur des défrichemens de landes qui seront assez défrichées par les armées industrielles, quand la France et le monde entier, au lieu d'employer l'élite de la jeunesse à ne rien faire ou à massacrer, l'emploieront à faire des travaux utiles. Si M. de Fonfrède veut fonder l'essai d'industrie attrayante, il remplira dans Bordeaux sa souscription en une semaine au plus.
En prenant cette voie, il fera pour Bordeaux et pour lui-même ce que ne pourraient pas faire tous les gouvernemens du monde, car aucun d eux ne peut
i. Ouvrir aux vins de Bordeaux le marché universel et franc de tous péages.
2. Répartir les fabriques en tous pays, en Aquitaine comme ailleurs, et y placer les retours.
3. Donner à M. de Fonfrède un empire héréditaire à ses coopérateurs des royautés des califats etc. Aprés cette fondation M. de Fonfrède fera des ministres c'est un rôle plus commode que de les solliciter. Il est foule de candidats bien disposés on en trouve à chaque pas qui inclinent à une action philantropique depuis le généreux Brezin qui fait un legs charitable de quatre millions, jusqu'à l'inconnu nommé l'homme au petat manteatc, qui nourrit en hiver quatre à cinq cents pauvres et porte sur lui des souliers pour les petits enfans qu'il voit nu-pieds.
Ce qui manque c'est une compagnie qui donnerait une meilleure direction à la charité ce serait un rôle digne des dames qui ont organisé dans nos grandes v illes des salles d'asile pour l'enfance.
Les dames de Paris ont rassemblé déjà dix-huit cents enfans; celles de Strasbourg deux mille deux cents. II n'en faut pas tant trois cents suffiront à l'épreuve qui doit pourvoir a l'éducation au bien-être et aux bonnes mœurs de tous les enfans du globe (Voir les préliminaires. ) Chaque personne charitable veut se signaler par fondation de ces asiles et secours pour des spécialités de profes-
sion ou d'âge; ihfaudrait faire comprendre aux donateurs de ce genre, qu'il leur en coûtera beaucoup moins pour donner asile et secours à l'humanité entière qu'à une faible portion
Citons à l'appui une chance manquée récemment Feu DUPUYTREN a légué 5oo,ooo francs pour être employées à deux fondations, savoir 2oo,ooo francs à une chaire d'anatomie pathologique, et 3oo,ooo Frmcs à une retraite pour les médecins âgés, sans fortune.
On aurait pu représenter à l'honorable défunt qu'en appliquant conditionnellement cette somme à un essai d industrie attrayante, démontrée sur trois cents enfans, il courait les chances magnifiques
I° De fonder à perpétuité quarante mille chaires d'abord et peu à peu deux cent mille chaires d'anatomie pathologique; car le grand enseignement médico-chirurgical sera donné dans toutes les divisions du troisième degré, comprenant environ une douzaine de phalanges. 2° D'as,surer- de brillantes retraites à tous les médecins et chirurgiens du globe; car cet état Jouira. en harmonie d'une haute considération et d'un minimum proportionnel, en cas de besoin qui sera infiniment rare.
3° De procurer une fortune subite à tous les médecins, chirurgiens, pharmaciens et infirmiers du globe; car toute phalange voudra avoir son assortiment en ce genre, et on ne trouvera pas un centième des agens nécessaires. Il faudra donc leur faire pont d'or plus encore qu'à aucune classe de savans et artistes.
4ô D'assurer à ses héritiers la remise des 500,00o francs au bout de six mois car si l'établissement des trois cents enfans réussit, on offrira le lendemain des millions pour le déployer en pleine échelle il aura des fonds en surabondance pour rembourser les héritiers du fondateur, et ceux-ci refuseront le remboursement, afin de rester actionnaires de la fondation en pleine échelle dont les actions seront enlevées à prix fou, quand on aura vu le succès d'une ébaùche incomplète.
Et si l'établissement ne réussit qu'en partie, car il est impossible qu'il avorte en plein il trouvera encore foule de commanditaires, à titre de méthode naturelle en éducation appliquée aux trois fonctions premières, culture fabrique et ménage méthode opérant l'éclosion des instincts en travaux, en sciences et arts, par l'exercice du travail productif et n'employant d'a;Ure ressort que l'at-
traction, pour conduire l'enfant dès le bas âge à l'indttstrie et aux études.
Cette méthode, en parallèle avec les nôtres, les éclipsera si bien que le pensionnat d'ordre combiné serait revendu à grand bénéfice, et les admissions payées à trèshaut prix par des pères empressés d'y placer leurs enfans. Ainsi l'établissement aura, dans tous les caa, d'amples moyens de rembourser les héritiers du fondateur sa recette, en curieux payans égalera au bout d'un an le total des frais de fondation.
C'est donc aux héritiers de classe opulente, comme ceux de MM. d'Aligre et Dupuytren, à donner cette sage direction à la charité du testateur. Ils y sont d'autant plus intéressés que les domaines et les capitaux acquerront tout à coup une valeur énorme, dès l'instant où la démonstration sur trois cents enfans aura constaté l'exactitude de la théorie et la réalité de l'invention.
Malheureusement les gens riches qui pourraient effectuer l'essai, et qu'on a informés sur ce point, ne manquent pas de consulter la philosophaille la clique des blagueurs de progrès, des industrialiatea rationnalistes, positivistes, perfeotibiliates, gens qui, incapables de découvertes, sont ennemis nés de toutes celles qui paraissent.
Leur opinion secrète est toujours celle-ci « Voilà une « idée neuve une affaire de haute importance pour « l'exécution de laquelle on ne pourrait pas nous entre« mettre, car nous ne saurions pas la diriger. Nous n'en « aurions ni le profit ni l'honneur; nous n'y pourrions « rien griveler empêchons l'essai, disons qne c'est une « vision impraticable, que l'auteur est un imbécille, un « velche qui révoqueeu doute les vertus de Diogène, et « les torrens de lumières philosophiques. Faisons-le « turlupiner dans les journaux, écrasons cette invention « et quand il sera mort nous nous en emparerons en la » travestissant comme d'usage. »
Tels sont les hommes que tout ministre, tout capitaliste, va consulter sur une invention l'exemple de Charles-Quint et Bonaparte, à qui ces conseils de zoilea firent manquer le bateau à vapeur, l'exemple de tant d'inventeurs éconduits de France, devrait apprendre qu'on ne doit pas consulter sur une invention ceux dont elle blesse l'amour-propre.
Un événement récent dispense de consultation, et
lève tous les doutes; c'est le succès de Francia, qui vient de réussir à fonder 200 réunions sociétaires, stables et heureuses, parce qu'il a saisi, par instinct quelques petits rameaux de ma théorie; encore ne sait-if pas les développer, en tirer parti, et en deviner de plus puissans. Mais avec le peu de leviers que l'instinct lui a livrés, il a déjà démenti pleinement les champions d'impossibilité. Que serait-ce d'un essai qui emploierait, en essor méthodique, tous les grands moyens inconnus de Francia, et qui dispenserait des rudes noviciats et des devoirs pénibles qu'impose le dictateur?
En se fondant sur ces données, la France devrait sortir de son système de pusillanimité et de vandalisme; le roi pourrait déclarer qu'il veut s'assurer s'il existe une invention sur l'industrie combinée qui serait le remède aux plaies honteuses de la civilisation; il pourrait proposer les trois colonies indiquées page 26.
Des que la plus petite serait installée, le gouvernement déclarerait que la fondation est faite au nom du roi et de la nation française stipulation bien importante car la hiérarchie sphérique devra, selon cette déclaration, une récompense au roi, et une à la France.
Eh quel prix donner à la France ? un prix dont elle a grand besoin, le transfert de sa dette publique de cinq milliards au grand livre de la hiérarchie sphérique. Le fardeau déjà bien lourd pour les épaules de la pauvre France, menace de se grossir de deux milliards encore, par la troisième restauration visiblement machinée. Que la France y réfléchisse à deux fois avant de manquer ce coup de partie.
Qu'elle se hâte, car l'horison politique se rembrunit, le prochain été ne s'annonce pas sous des couleurs pacifiques. La sainte-alliance cache fort bien son jeu il faut la gagner de vitesse.
APPENDICE.
Beaucoup de candidats remarquables ont été omis pour abréger je les désigne brièvement dans cette liste additionnelle.
Le prince de CHIMAY On dit qu'il fait à Ménars au voisinage de Blois, des essais d'éducation agricole. Pourvu d'un local très-convenable, il pourrait essayer,
en ce printemps, avec plein succès l'épreuve d'industrie attrayante sur 500 eufans. Devenir en 3 mois l'homme le plus illustre du siècle n'est-ce pas une chance faite pour tenter ceux qui ont, sous la main, les moyens d'opérer?
Le prince MASSENA FILS fait aussi des essais en agronomie dans ses domaines de Berry. Tous ces grands propriétaires doivent considérer d'abord que leurs terres vaudront le triple, dès l'instant où le mécanisme d'attraction industrielle aura été démontré. Ce seul appât suffirait à décider ceux qui ne croient pas aux récompenses et aux sceptres indiqués précédemment.
Le feu duc DE LIANCOURT (La Rochefoucault), s'est fatigué en tentatives pour améliorer le sort des industrieux voilà le moyen trouvé qu'un de ses héritiers le saisisse. L'un d'eux est membre du comité d'abolition de l'esclavage ce comité ne réussira pas, tant qu'il ne voudra pas reconnaître et poser en principe que, pour atteindre au succès, il faut des inventions, des procédés neufs, applicables à l'humanité entière par adhésion spontanée et prompte or ces inventions, on ne doit pas les demander aux Anglais, vrais cretins en politique sociale, gens incapables de sortir de l'ornière civilisée.
M. de la Rochefoucault fera donc prudemment de ne pas compter sur le comité, et de former, de son côté, une petite réunion, pauci sed boni, décidée à agir, au lieu de parler; et résolue à effectuer du même coup, l'abolition de l'esclavage, de l'indigence, de la pénurie fiscale, des impôts nuisibles, des fouiberies commerciales et des révolutions.
Le comte ROY à titre de célibataire opulent, est tout à point l'homme convenable pour faire cette fondation, par philantropie et par récréation; car l'araire, vu sa célérité et sa facilité, sera unvéritable amusement de belle saison. C'est aux héritiers à lui suggérer cette idée car tout possesseur de grande fortune ne man-
quera guères, dans l'âge déclinant, à faire une fondation charitable ou artisttque c'est une somme de moins pour les héritiers. La fondation proposée ne leur enlèvera rien, car elle sera remboursée au bout de six mois; elle préviendra le risque d'une plus coûteuse et distraite de l'hoirie, comme celle de l'hôpital construit par M. d'Aligne.
Il importe beaucoup que l'essai soit fait par un personnage riche, parce que les parens des enfans, dont les deux tiers doivent être pris à la campagne, hésiteraient à les donner à une compagnie qu'ils croiraient mue par spéculation pécuniaire; mais s'ils voient pour chef de l'entreprise un homme opulent, ils sauront bien que ce n'est pas, de sa part, un calcul de gain sur la tenue des enfans, mais un essai en éducation. Dans ce cas, les enfans seront offerts on aura le choix des meilleurs, et cela est très-important.
Le prince CZARTORYSKY serait éminemment convenable il aurait pour actionnaires tous ceux qui s'intéressent à la Pologne; il aurait pour lui personnellement, la garantie de rentrée en possession de ses domaines pour tous les Polonais, la certitude de recouvrement des biens confisqués, retour des familles déportées en Sibérie et au Caucase puis renaissance de la Pologne, son érection en empire par Nicolas même, qui n'aurait que ce moyen de gagner la faveur du congrès d'unité, en obtenir un At-Igustat.
Mais les hommes qui ont liguré dans les révolutions et qui en sont victimes, ne savent imaginer, pour y remédier que d'autres révolutions il faut trouver des moyens neufs et s'adresser à ceux qui savent inventer, sortir des routes connues.
L'abbé NICOLLE veut organiser une réunion de 300 enfans tous d'âge égal, de 8 ans; c'est la sainte égalité, moyen de ne faire aucun progrès et de s'engouffrer dans la civilisation. La nature ne veut opérer que sur des échelles d'inégalités graduées.
M. Nicolle fera comme M. E. de Girardin a Coetbo,
comme MM. Pestalozzi et Fellenbere, un remaniement de vieilles idées uue des mille variantes du kaléidoscope nommé civilisation. Quel fruit a-t-on recueilli de tous ces systèmes d'éducation pompeusement annoncés? c'est toujours la montagne qui accouche d'une souris pas un n'approche du but qui est l'industrie attrayante, 1 enfant amené à dédaigner les récréations et à demander l'enseignement comme faveur.
Lorsqu'on peut obtenir tant de biens par une trcs. petite entreprise, quelle inconséquence de n'accueillir que les plans gigantesques, le projet de 85 fermes-modèles, et autres monstruosités.
C'est un sujet de réflexion pour les la comités de bienfaisance et pour les dames des salles d'asile et dames Patronesses quel camouflet pour le sexe masculin et les sciences philosophiques, si la métamorphose sociale avènement du monde aux destinées heureuses, était l'ouvrage d'un comité de femmes ou d'une femme individuellement
Il peut s'en trouver une qui réunisse comme Me de Staël, une grande fortune et un désir de gloire qu'on ne trouve plus chez le sexe masculin. Du reste il ne faut pas une grande fortune mais seulement un peu d'influence pour déterminer une souscription de 5oo,ooo fr.; et moins encore, si on trouve à louer un grand édifice et 100 hectares contigus. Dans ce eas, 3oo,ooo fr. suffiront.
Voltaire, consulté au sujet du mot coeffe dont on cherchait vainement la rime, n'en trouva pas non plus, et dit pour motiver l'absence de rime, «c'est que ce qui » tient à la tête des femmes n'a ni rime ni raison. » Je puis démentir cette facétie j'ai trouvé, dans le cours de mes recherches sur le régime sociétaire, beaucoup plus de raison chez les femmes que chez les liommes; car elles m'ont plusieurs fois donné des idées neuves qui m'ont valu des solutions de problèmes trèsimprévues.
Plusieurs fois j'ai dû à des femmes de la classe nommée prime-.sarttier (esprit qui saisit promptement et rend ses idées avec exactitude sans idée intermédiaire), des solutions précieuses qui m'avaient mis l'esprit à la torture. Les hommes ne m'ont jamais été d'aucun secours en ce genre.
Pourquoi ne trouve-t-on pas chez eux cette aptitude
aux idées neuves exemptes de préjugés ? C'est qu'ils ont l'esprit asservi, enchaîné par les préventions philosophiques dont on les a imbus dans les écoles. Ils en sortent, la tête farcie de principes contraires à la nature, et ne peuvent plus envisager avec indépendance une idée neuve. Pour peu qu'elle discorde avec Platon ou Sénéque, ils s'insurgent, et lancent l'anathème sur celui qui ose contredire le divin Platon, le divin Caton, le divin Raton.
Avant moi, Condillac a signalé leur servilité philosophique il leur a dit: « Une science neuve qui serait » traitée avec grande netteté grande précision ne » serait pas à la portée du monde savant ceux qui n'au» raient rien étudié l'entendraient mieux que ceux qui » ont fait de grandes études, et surtout, que ceux qui » ont beaucoup écrit. »
Il pn conclut qu'il faut refaire l'entendement humain chez nos beaux esprits.
Mais chez les femmes, on est dispensé de le refaire l'éducation ne les a pas imprégnées de préjugés philosophiques sur la destinée; elles comprennent aisément que le mécanisme civilisé est l'antipode de la nature; qu'il est une subversion de la justice, une absence de libertés de vérité et de raison, ainsi que l'ont avoué les philosophes du siècle passé répétons leurs oracles.
J. J. ROUSSEAU Ce ne sont pas là des hommes » il y a quelque bouleversement dont nous ne savons » pas pénétrer la cause. MONTESQUIEU Les socié» tés humaines sont atteintes d'une maladie de langueur, » d'un venin secret et caché. VOLTAIRE
» Mais quelle épaisse nuit voile encor la nature » « Alors la philosophie était modeste, elle avouait son impuissance.
Aujourd'hui, livrée aux saltimbanques du vol sublime, elle a pris un ton orgueilleux elle vante son talent de créer des fourmilières de mendians et d'agioteurs (les deux ey trèmes du mal) tous nos cuistres de progrès se donnent pour des aigles. Bien éloigné de cet orgueil le sexe féminin pense que tout va mal en ce monde c'est pourquoi l'on peut raisonnablement compter sur lui pour a facile fondation de la colonie d'enfans d'où dépend la métamorphose générale.
Quant au sexe masculin, ses nouvelles chimères de rationnalisme et positiviste lui ont faussé le jugement
à tel point qu'il ne peut entendre à aucune théorie positive, basée sur l'arithmétique et l'expérience. Voici un exemple récent de ses billevesées rationnelles.
Un professeur de droit constitutionnel disait à ses au. diteurs au début du discours
L'homme vit entouré d'étrms libres et rationnels comme lui. »
Certes il disait bien vrai, car, au même instant, on vit entrer une troupe de sergens de ville, hommes très-RATIONNELS qui entouraient la salle des leçons constitutionnel les ils distribuèrent à tous les auditeurs une RATION de coups de poing, giffles et calottes, Il était juste que dans une assemblée toute rationnelle ehacuu reçût sa ration de taloches et horions, pour le bien de la morale rationnaliste et positiviste.
Les étudians, de leur côté ripostèrent, et les sergens reçurent aussi leur ration de coups, ce fut une mêlée peu rationnelle, mais bien rationnée.
Le professeur ébahi de cet incitent (nom qu'il a donné à ce scandale ), ne débita que deux lignes de son discours: Quel dommage! Si la pièce entière était aussi rationnelle que les deux lignes prononcées, ce devait être un morceau des plus curieux.
Sa i ie ligne disait l'homme eçi un être rationnel. Cela signifie-t-il que l'homme est raisonnable sensé ? Il ne l'est pas en civilisation car s'il avait un jugement sain, du gros bon sens, il comprendrait
Que la richesse nationale objet de ses investigations politiques, ne peut naître que
Du quadruple produit par l'industrie combinée
Et de l'équilibre de population limitée.
Il comprendrait que les bonnes mœurs, les libertés, les garanties sociales ne peuvent naître que
De l'industrie attrayante à créer,
Et du minimum, impossible sans cette industrie. L'homme civilisé n'est donc pas rationnel ou raisonnable, puisque loin de comprendre des vérités si palpables il msuite la théorie qui réaliserait tous ces iens que le régime civilisé ne saurait donner, et que la civilisation demande au monde savant.
Nos sciences philosophiques sont tellement désorientées et défiantes d'elles-mêmes que leurs chefs n'osent pas soutenir les vérités qu'ils ont hasardées.
Feu J. B SAY, débute par prouver, en cinq pages,
que sa science doit être passive, analytique, sans charge de conduire au hien,; et dès la douzième page, il dit que l'économisme doit diriger la société, tenir le rôle actif. M. Say disait que si je lisais son Ier volume, je changerais de système, j'adopterais le sien Il n'en a point, il se contredit dès la ire feuille.
M. COUSIN, autre chef d'école, n'a pas osé soutenir une de ses thèses fort justes et dont les journaux se moquèrent, en disant qu'on préparait une traduction en français des œuvres de M. Cousin. Voici la phrase. « Dans tout et partout, Dieu revient en quelque sorte à lui-même dans la ccnscience de l'homme, dont il constitue indirectement le mécanisme et la triplicité phénoménale, par le reflet de son propre mouvement, et de la triplicité essentielle dont il est l'identité absolue. Dans cette phrase, M. Cousin s'impose la double tâche de rallier à la géométrie et à l'attraction tout le mécanisme social et industriel.
J'ai fait ce travail refusé par le monde savant.
S'il était plus raisonnable et moins rationnel, il opinerait à chercher dans les sciences négligées et intactes, des lumières que ne donnent pas les sciences philosophiques il aborderait enfin l'étude de Dieu et de l'homme, selon la méthode indiquée i 19 à 125, il oserait DOUTER selon le précepte cartésien, adopter une opinion dubitative tracée aux préliminaires (article pose d'un Journaliste neutre) cette marche le conduirait à l'écart absolu en études 28 et en procédés 54, puis au progrès réel dont on n'a aujourd'hui que des fu]nées, des pantalonades.
C'est bien le règne des mots et l'absence des choses tout est rationnel en théorie tout est fourberie brutalité, violence en pratique. Le Ige siècle est perverti par une pléthore de controverse qui fausse tous les esprits. Les philosophies allemandes et anglaises écloses de l'école moderne, ont introduit un ergotisme d'idéologie, qui loin de donner aucune lumière, fausse l'intelligence, crée un scepticisme outré, et détourne de toutes les explorations utiles.
Aussi notre 19e siècle absorbé par ses broutilles d'idéologie, n'a-t-il su ni traiter à fond, ni même poser la grande question de l'art d'associer art dont-il reconnait si bien la nécessité, problème qui vient d'être
résolu par deux cassecous; moi en théorie intégrale, Franciaen pratique effleurée en ébauche bien faible, bien incomplète, et pourtant très-précieuse, en ce qu'elle confond la cabale du morcellement industriel et du fatalisme anti-sociétaire Francia dissipe le prestige d'impossibilité qui était le boulevart des obscurans nommés hommes du progrès, rationnalistes, positivistes et autres masques de la clique des perfeclibiliseurs de civilisation perfectible.
Cette fausse direction donnée aux esprits est cause qu'on ne peut pas compter sur les candidats les plus intéressés a la métamorphose, comme les Etats-Unis qui ont un besoiu si pressant de l'industrie combinée, Pour adoucir et raffiner leur âpre climat:
Pour policer leurs sauvages cannibales de l'ouest Pour recevoir les versemens coloniaux
Pour vendre leurs bois de construction à l'Europe Elle voudra ménager les siens, reboiser au lieu de déchausser; et pourtant il lui faudra des bois decharpente lour la reconstruction générale des villages.
Les Etats-Unis parlent d'exterminer leurs sauvages, projet ignoble et dangereux
Ignoble, en ce que s'ils n'ont pas le talent d'inventer l'art de policer les hordes ils devraient avoir la prudence d essayer le procédé d'industrie attrayante seul moyen persuasif qui ait été inventé.
Dangereux, en ce que ces hordes peuvent se réfugier dans des montagnes et des forêts inconnues, où telle armée qui ferait compte de les détruire, pourrait tomber dans quelques pièges et avoir le sort des légions de Varus.
Ces guerres d'extermination sont la honte du régime civilisé et de ses philosophes qui ne savent pas entrevoir que l'industrie morcelée étant contre nature, les hommes libres dits sauvages ne peuvent pas l'adopter de plein gré il faut donc inventer la méthode naturelle ou combinée. Les sauvages y accéderont subitement. Policés dès l'année suivante, ils renonceront à l'antropophagie, et l'on reconnaîtra que ponr le repos des nations ce ne sont pas les sauvages qu'il faut exterminer, ce sont les philosophes on les frappera de mort scientifique par un échantillon d'industrie attrayante qui anéantira tous leurssystèmes, leurs réputations usur-
pécs; ils seront politiquement morts et enterrés, ils nieront avoir été philosophes.
Quant aux Etats-Unis, voici la remontrance à leur adresser sur leur penchant à la honteuse politique d'extermination des sauvages d'ouest et nord, et à la politique vandale de donner des esclaves nègres aux chefs des hordes du sud, afin de passionner ces chefs pour des produits gratuits, et les amener à forcer peu à peu les hordes au travail agricole telle famille par séduction telle autre par besoin.
On peut dire aux Etats-Unis — Votre politique avec les sauvages est féroce d'un côté, immonde de l'autre vous tendez à introduire l'esclavage sur tout le continent américain suspectez cette méthode qui est aussi coûteuse que vile essayez un procédé qui sans vous rien coûter, vous mènera droit au but.
Vous avez acheté 80 millions la Louisiane et certes elle en vaut bien le double combien donneriez-vous pour obtenir une conversion générale des sauvages ui vous vaudrait bien mieux que la Louisiane, soit par 1 énormité d'accroissement territorial soit par la pacification intérieure et la sûreté de vos colons avancés soit par le nouveau revenu fiscal qui, en moins d'une génération, s'élèverait à plus de 5oo millions dont le capital est six milliards.
Employiez le DIX MILLIEME de ce bénéfice présomptif, 600,000 francs à un échantillon de la mécanique de passions appliquée à l'indûstr ie combinée sur une réunion de 3 à 40o enfans, et 2 ans après vous verrez tous les sauvages embrasser l'industrie.
En voyant l'effet obtenu sur les enfans, chacun opinera à organiser une mécanique en pleine échelle reuforcée, à 2,000 porsonnes des trois sexes (N M Ind. 130); pour serv ir de phalange modèle et prévenir toutes les bévues qui naîtraient d'une construction générale précipitée d'une imitation subite mal dirigée.
La phalange modèle fera encore quelques fautes en distributif, mais on les verra, on les évitera dans la construction générale des phalanstères.
Cette disposition résolue on fera avertir toutes les hordes sauvages, qu'elles sont invitées à envoyer au printemps suivant huit députés, 4 hommes et surtout 4 temmes, à la colonie unitaire de pleIne échelle; on promettra aux députés de les bien traiter et voiturer
surtout bien régaler car les sauvages ne sont pas moraux, ils aiment à bien manger et hoire les Osagcs à Paris, au sortir des diners d'invitation redinaient en rentrant chez eux, ils n'avaient pas lu Sénèque et MaMy, ni Corneille sur la purgation des passions. Les députés voyageront en avril et mai pour arriver en juin à la phalange modèle, qui sera en pleiue activité dans le cours de juin.
Ils y passeront un mois, et la difficulté ensuite sera de les renvoyer surtout les fcmmes parce que tous ces sauvages au bout d'une quinzaine auront fait connaissance avec les sociétaires et auront pris parti dans di. vers groupes agricoles: ils partiront avec grand regret et rendus chez eux ils feront des récits qui opéreront sans effort la conversion.
Aussitôt toutes les hordes demanderont aux Etats-Unis des avances d'instrumens aratoires de graines et d'arbres à fruit, puis des instituteurs agricoles. Elles auront dès l'année suivante de quoi bien payer ces avances. Voilà une méthode persuasive, qui vaudrait bien celle d'extermination au nord et de corruption au sud. C'est ainsi que les Français auraient dû faire la conquête d'Algérie, la conversion des Bédouins, des Kabails, et des trans-Atlassiens.
Mais les Vandales du rationnalisme et eu progressivisme dominent déjà aux Etats-Unis comme enFrance; aucune proposition raisonnable n'y sera écoutée. On aurait plus de succès vers des barbares je suis persuadé que Mehemet-Ali ou Mahmoud adhéreraient facilement à l'essai sur 3oo enfans. Ils comprendraient comme le prélat de Castille, qu'on ne risque rien à eareil essai profitable dans tous les cas; et que le succès, s'il a lieu, devant donner d'immenses bénéfices au fondateur, il doit agir, sans tenir compte des railleries d'une foule de zoïles qui font commerce de calomnie et de vandaiisme.
Voilà ce que l'orgueilleux Enfantin aurait d6. essayer auprès de Mehemet il l'aurait obtenu, parce que Mehemet aurait goûté la perspective de certains avantages secondaires, tels que ceux de se consolider en possession héréditaire de son immense empire (immense en surface, Arabie, Abyssinie, Egypte et Syrie); d'être reconnu a ce titre par tous les souveraine et de recevoir
des versemens nombreux pour peupler ses vastes états y opérer une restauration climatérique.
Mais Enfantina le vice de tous les rationnalistes et progressivistes, il ne veut adopter aucune idée d'autrui. C'est un travers commun à tous les prétendus sauveurs du peuple Ils ne veulent pas reconnaître que pour le sauver en réalité et non en paroles, il fallait une invention, celle de l'industrie attrayante et de son quadruple produit.
S'il fallait compter sur l'intérêt pour décider les candidats, on pourrait augurer que les républicains, et même les libéraux seront les plus empressés; car ils ne peuvent se tirer d'embarras que par cette voie. Ils sont perdus je l'ai prouvé aux prélim', par l'aveu de M. TaUeyrand et le pamphlet Roederer. On voit que l'anéantissement de ces deux partis est la condition imposée à la nouvelle dynastie, pour être admise dans la hiérarchie des souverains légitimes, et libérée du blocus conjugal.
Ainsi nul doute que les républicains et les libéraux ne soient sacrifiés et ne tombent sous peu.
S'ils étaient prévoyans, intelligens, ils s'empareraient du beau rôle ils se feraient fondateurs de 1 unité, et mériteraient de fait le titre d'amis du peuple; bientôt il ne verra en eux que des traîtres, de méprisables intrigans qui ont dans tous leurs journaux démagogiques, insulté et entravé la découverte à laquelle le peuple devra son bonheur.
C'est à eux de prévoir et conjurer le double orage proscription visiblement preparée par les souverains, et colère du peuple desabusé: parvenu à l'aisance bourgeoise seul objet des ses désirs, il saura apprécier les gasconnades, les perfidies de ses tribuns qui lui promettaient des fumées de souveraineté dont-il n'a que faire, et qui empêchaient son avènement à l'aisance, par leurs diffamations contre l'inventeur du mécanisme sociétaire.
On reconnaîtra que ces démagogues sont des vampires qui. ne cherchent qu'à exploiter les calamités sociales, pour s'en faire une voie d'offensive contre les gouvernemens.; ils spéculent même sur les souffrances de leurs compagnons d'infortune, comme les Polonais et les détenus du Mont St-Michel.
S'ils désiraient sincèrement la délivrance des Polonais
et des détenus accusés ils opineraient à faire sans délai le facile essai de l'industrie combinée ils n'ont plus d'autre ressource, ils sont enfoncés, aucune classe du corps social ne veut tâter de leur régne on n'a pas perdu le souvenir de 1794. Ils n'ont donc en perspective qu'un avenir de disgrâces.
Mais ce sont des obunés, des indécrottables des fous rationnels qui n'entendent à aucune opinion raisonnable on ne peut pas les compter dans la candidature. Pour terminer sur les candidats, disons qu'il n'en est aucun qu'on ne puisse émouvoir sous le rapport de l'intérêt, ou de l'amour-propre, ou de la rivalité. Est-ce uu prétendant aux dignités ? Combien en estil de mystifiés dans ces fréquens changtuiieiis de ministère Ils doivent désirer de prendre leur revanche, et de s'élever en peu de jours, cent fois plus haut que ceux qui les ont supplantés ou joués.
Est-ce un capitaliste ? Il doit s sourire à l'idée de doubler, tripler eu peu de mois sa fortune 223, à 226. Est-ce une femme ? elle sera flattée de faire ce que les génies masculins n'ont pas su faire en 3,00o ans et de donner à son sexe les vraies libertés ( prélim ) les libertés industrielles qui reposent sur l'art d'affranchir l'homme et l'enfant avant la femme.
Si je passais en revue toutes les classes depuis les rois jusqu'aux bergers, on verrait chacune d'elles vivement intéressée à l'essai du mécanisme des passions; pourquoi donc différer; quand on a entre les mains les moyens, par le capital de la succession Brezin quand le pis-aller est un grand bénéfice et une multitude d'améliorations précieuses; et quand les bévues croissantes de la politique, militent plus que jamais pour l'essai d'une méthode opposée aux vieilles jongleries qu'on nomme philosophie ?
Au résumé tout candidat doit considérer
I° Que depuis le succès de Francia, il n'y a plus d'impossibilité à alléguer. La clique des impossibilistes a pu sembler recevable, tant qu'on n'a eu pour augure que les maladresses des Owen et des Van den Bosch mais Francia, sans théorie philosophique, a su atteindre déjà quelques buts, comme de prévenir l'indigence, le refus de travail et autres scandales du régime civilisé (prélim.)
Au lieu de tendre au succès par la fausse voie qu'ont
suivie Owen et Van den Boch, par la réduction de salaire et de nourriture il y est parvenu par la voie gé. néreuse, ar.ti.philosophic1 ue par la garantie au peuple d'une bonne chère et bonne tenue fondée sur l'énormité de produit et d'économie que donne l'industrie combinée, tant aux actionnaires qu'aux ouvriers, 86.
C'est une des règles que suit ma théorie, en y ajoutant les procédés qui rendent le travail attrayant et dont Francia n'a pas eu l'idée; même dans l'emploi de la bonne chère, qu'il n'organise qu'en mode simple, opposé aux intrigues émulatives.
2° Que la fondation d'essai sera excessivement facile, si on voit à la tête de la souscription un homme de poids, recommandable par son rang ou sa fortune ou sa renommée.
Lorsque M. de Belleyme a proposé une souscription de 5 à 600,000 fr. pour un dépôt de mendicité à Paris, elle a été promptement remplie, et pourtant c'était pour une entreprise illusoire, qui ne pouvait aucunement prévenir l'indigence, pas même dans Paris. Combien il serait plus aisé à des personnes notables, de faire accueillir une opération qui garantirait la cessation de l'indigence et de l'esclavage par tout le globe, et qui au lieu d'exciter des agitations en serait l'antidote, et garantirait sûreté aux souverains et aux propriétaires comme aux peuples.
5° Que l'opération n'a contre elle que les diffamations des journaux non payés par l'inventeur il aurait subi cette servitude, ce tribut, s'il avait de bonne rentes; mais comme les journaux depuis leur dictature condamnent à l'ostracisme scientifique et littéraire qui conque ne leur paie pas un ample tribut, la proscription dont ils frappent un inventeur ne préjuge rien contre lui; et ils sont tous suspects de collusion secrète, tant qu'on ne voit pas au moins un d'entre eux former opposition dubitative et neutre, en adoptant le, rôle indiqué aux prélim. (Pose d'un journ. neutre).
M. Arago a su, comme M. de Belleyme, rassembler une masse de souscripteurs notables, qui ont versé 600, 000 f. pour fonder une compagnie d'horlogerie parisienne, ajouter un rameau de plus au vice de centralisation des manufactures.
Combien cette somme serait mieux employée à extir-
per tous les vices industriels de centralisation, monopole, stagnation baisse de salaire, et autres qui désolent l'industrie manufacturière et à la délivrer de toutes ses disgrâces, par fusion avec l'agriculture, et dissémination dans tous les cantons ou phalanges Ce serait effectuer la restauration générale au lieu d'un atome de bien local et M. Arago y trouverait la différence d'une carrière immense de fortune et de gloire subite à une carrière obscure ingrate, et lente.
On trouve en surabondance des hommes qui peuvent former une souscription de 600,000 Ir.; et qui le feraient, si les esprits de nos jours n'étaient pas morts aux idées de gloire. M. de LA FAYETTE fils pourrait obtenir bien mieux que son père, le titre de libérateur des deux mondes en fondant l'essai du mécanisme des passions, qui serait dans les deux mondes un gage de délivrance pour toutes les classes et tous les âges.
On remplirait un volume du nom de ces candidats à qui la fondation est si facile, s'ils veulent, pour donner l'impulsiou prendre une dizaine des premières actions; ou seulement une, s'ils ont peu de fortune, mais une influence suffisante pour former la compagnie. Je le leur dis encore, ils se pendront tout de bon, c'est-à-dire qu'ils seront inconsolables toute leur vie, d'avoir manqué un si beau trophéé une si brillante fortune et selon l'usage francais, au lieu de n'accuser qu'eux-mêmes, ils s'en prendront à moi, et diront que j aurais dû parler.
Mais de tous les désappointemens, le plus piquant je l'ai dit aux prélim. serait celui de la cour de France, dans le cas ou l'ancienne cour réfugiée à Prague prendrait fantaisie d'écouter un sage avis, et de fonder en trois mois le noyau de la métamorphose universelle incident possible, dont la branche régnante doit penser « Dii talem avertite casum! C'est alors que la cour de Paris dirait « il aurait dû parler » et qu'elle comprendrait le préjudice que lui portent les monopoleurs de génie, les minotaures qui font l'opinion, et défendent au public d'écouter un inventeur qui ne fléchit pas devant le pandemonium philosophique.
Honte à ce siècle qui se vante de progrès Sea lois reconnaissent la nécessité de discuter avant de condamner on accorde un défenseur d'office, même au parricide; et l'homme dont le seul tort est de continuer un calcul
qui a immortalisé Newton l'homme qui exploite les branche? d'attraction que Newton a laissées intactes, cet homme ne trouve chez le siècle fardé de progrès, ni une police de la pressé qui lui assure accès et examen, ni sur deux cents journaux, et mille journalistes parisiens, un écrivain assez indépendant pour suspecter les monopoleurs de génie, qui veulent que toute invention soit proscrite sans examen si elle n'est pas orthodoxe en philosophie
Voilà le siècle des gasconnades en progrès Il lui sied bien de parler de libertés et de garanties ? Voyons plus en détail celles qu'il donne aux inventeur.
Cu. XVI. Sottise et méchanceté des détracteurs,
C'est ici l'écurie d'Augias à net.toyer, le chapitre des vipères, des zoïles et calomniateurs.
Beaumarchais dit que SOTS ET MÉCHANS SONT LE SUBSTANTIF QUI GOUVERNE Cela est bien vrai quant au monde littéraire la méchanceté de ses chefs est assez connue un autre de leurs torts, bien ignoré, est qu'ils sont TRÈS-SOTS. On ne s'en douterait guères, à voir la facilité avec laquelle ils remplissent des volumes de bel esprit mais le bel esprit est fort loin du bon esprit et du bon sens.
Quel est leur but, en publiant des fatras de systèmes nommés torrens de lumières ? ils ne veulent que gagner de l'argent leur philantropie ne vise qu'à l'argent. Ils devaient donc, dans leur intérêt, exciter l'essai de ma découverte, essai qui leur garantit un alternat de bonne fortune
En eifet si l'essai réussit d'emblée, si le monde passe à l'unité, elle ouvre aux sophistes 4 voies d'en. richissement subit et colossal, qui sont.
Les directions d'enseignement littéraire.
Les réimpressions à glose en regard.
Les prix unitaires à 500,000 prestations.
Les ventes d'ouvrages à plusieurs millions.
Et si l'essai échoue, leur science en acquiert un lustre immense car c'est la première fois qu'on oppose à la philosophie un mécanisme social puisé dans la nature. La chute de ma méthode donnerait gain de cause aux sophistes, à leur science qui n'admet ni nature ni liberté.
Il sumsait je pense, de cette alternative, pour décider des gens qui se vantent de rationalisme et rationalité, à provoquer un essai de ma théorie c'est dans l'un ou l'autre cas, duperie à eux de n'avoir pas opiné à l'essai.
Mais voici bien une autre sottise dans laquelle ils ont entraîné avec eux les naturalistes.
J'ai prouvé N M Ind 550, que la nouvelle science dite ANALOGIE rendra aux écrivains DOUZE MAILLE francs par ligne, à ne caver que sur un quart des ventes probables. Or un homme ou femme pourvu de quelque aptitude à ce travail, pourra aisément fourmr cent lignes par mois; lignes admises et réduites par Jury; ce sera pour l'écrivain un bénéfice de DOUZE CENT MILLE francs par mois et dans cette évaluation, j'ai suivi strictement la coutume qu'on me reproche, celle de marcher toujours l'arithmétique à la main.
On ne peut pas, d'après les détails donnés à l'appui, révoquer en doute cette chance gigantesque de bénéfice. Quelle carrière pour les naturalistes cela seul devait les rallier DUBITATIVEMENT à moi les amener à dire ce que le prélat espagnol dit de la théorie de Colomb « ESSAYONS LA RECHERCHE si on ne « trouve rien, on n'aura rien risqué; si on trouve « on nouveau monde, c'est une immense fortune. » On répond Mais pourquoi dire de ces mons« truosités ? un écrivain sur l'analogie, gagnerait selon vous, douze mille francs par ligne, douze « cents mille francs par mois Eh tout le genre « humain se ferait écrivain sur l'analogie on ne
« voudrait point d'autre métier. Quelle confiance « peut-on avoir à un homme qui débite de pareils « contes ? vous deviez, pour votre intérêt même, renoncer à ces sornettes gigantesques elles font SAUTER AU PLANCHER tout lecteur.
Je vais réfuter une fois pour toutes ces soupçons d'exagération, et prouver que mes estimations sont toujours EN DESSOUS de la réalité.
Pour s'en convaincre même avant l'application il suffit de spéculer un instant sur le versement infinitésimal qui produit des sommes infiniment grandes, par des prestations infiniment petites et nombreuses.. Cette méthode est fort connue la congrégation l'employait avec succès, en petits versemens d'un sou par semaine, qui, au bout de l'an, faisaient 52 sous, soit 50 frais déduits lesquels prélevés sur un million de fidèles, donnaient 2 112 millions de francs. L'unité étend cette méthode non pas à un million, mais à 4 et 500 millions de cliens, dont chacun paie 2 et 3 fois le prix, s'il prend 2 ou 3 feuilles.
Supposez une feuille d'analogie vendue à mille exemplaires par phalange.
Prix 2 sous. Valeur réelle six liards, bénéfice 2 liards, dont un liard aux agences du matériel, un liard aux 30 ou 40 auteurs qui ont fourni le contenu. Ces deux liards vaudront 12,500,000 francs aux agences, 12,500,000 aux auteurs. Chacun des 40 auteurs aura reçu 300,000 fr., plus ou mois, selon le nombre de ses lignes fournies. Chacun des nombreux acheteurs qui aura donné en bénéfice UN LIARD, pourra se dire un Mécène qui répand sur les savans et artistes, des torrens de richesses.
Et je le repète le procédé n'est pas neuf; mais en civilisation il ne peut s'appliquer qu'à de petites masses; tandis qu'en harmonie, il produira d'emblée des sommes effra,yantes sans autre ressort que le contact des deux extrèmes l'infinitésimal en ténuité de la somme, et l'infinitésimal en nombre des payans
qui, au bout d'un siècle, seront six fois plus nombreux qu'au début.
Mais à ne tabler que sur nos 800 millions d'habitans, nous allons voir le prodigue déjà colossal, et pourtant très-exempt du soupçon d'exagération. Le globe sera si avide des analogies, qu'on les publiera feuille par feuille, pour éviter les retards. Chaque feuille pourra contenir des articles de 30 ou 40 écr ivains, car chacun présente son explication au jury, SANS DÉLAI, de peur qu'un autre s'exerçant sur même tableau, sur même animal ou végétal, ne l'expliquq, et ne gagne la priorité, puis la récompense d'un sou par ligne. (j'ai dit UN SOU au Traité.) En conséquence, les notes, sitôt contrôlées et réduites par le jury à la plus simple expression, sont envoyées à Conctantinoplc, (capitale naturelle de l'unité) où l'on rédige la feuille officielle. On l'envoie à tous les chefs-lieux de royaume, (6e division) qui la réimpriment et la distribuent aux chefs-lieux de 12e division ceux-ci réimpriment à 3 ou 4000, pour la 3e et dernière distribution.
Il s'en vend pour le moins mille feuilles par phalange, feuilles de 16 pages et de 55 à 56 lignes soit 500 lignes par feuille, déduction faite des lignes de titre, de signature, d'espace, etc.
C'est donc pour les auteurs mille sous, 50 fr. de bénéfice par phalange on répartit à chacun au prorata des lignes qu'il a fournies, admises par le jury. 500,000 phalanges payant en moyen terme 50 fr., c'est 25 millions pour les auteurs.
25 millions pour 500 lignes font 5 millions par 100 lignes, 1 million par 20 lignes, 100,000 fr. par 2 lignes, 50,000 fr. par ligne.
Et je n'ai dit ici que 12,500 fr., que le quart de la réalité c'est réduire le prix des auteurs à un liard la feuille, au lieu d'un sou.
Ainsi tel lecteur qui a sauté au plancher sur l'annonce du prix d'un sou la feuille, soit 50,000 fr. la
ligne, aurait dû ne sauter qu'au quart de cette hauteur, et ne pas se blesser la tête, car les coups à la tête sont dangereux en diable, dit le juge dans « l'Avocat Patelin.
Mais les civilisés ont tous la manie de sauter au plancher PAR PRÉJUGÉ c'est ce qui leur blesse la partie intellectuelle, toujours faussée chez eux: ils débutent par condamner avec virulence, sans examen, tout ce qui n'est pas d'accord avec leurs préjugés. S'ils avaient quelque peu du rationnalisme et positivisme dont ils se vantent, ils vérifieraient et connaîtraient bien vite, que dans mes annonces les plus gigantesques en apparence, j'ai la précaution de diminuer, quand cela se peut, demi, tiers et quart; pour ne pas heurter les faibles esprits civilisés, incapables de soutenir l'aspect de la vérité; de même qu'un œil opéré de la cataracte, est long-temps incapable de soutenir l'éclat du soleil.
J'avoue que ces calculs du mécanisme unitaire et de ses prodiges, sont révoltans au Ier abord; mais on vient de voir par celui des lignes récompensées, que je fais assez de réductions, par concession au préjugé. Remarquons maintenant que le gigantesque est en tout sens du côté des civilisés en voici une preuve tirée des lignes payées ,.sujet qui nous occupe.
On paie dans Paris, aux journaux en vogue trente sous par ligne, des annonces faites pour la seue France; langage est différent.
Sur cette annonce ils font un rabais, si l'on prend des lignes par centaines mais le prix courant est trente sous la ligne pour petits articles.
On aura, en harmonie, un journal d'annonce des publications, au dixième du prix actuel, trois sous par ligne, et peut-être deux sous, au lieu de trente.
Ce journal aura 5oo,ooo abonnés dès le début, (toutes les phalanges du globe, plus les abonnemens individuels.) Analysons, par un parallèle de prix et d'emploi, la
cherté gigantesque de nos journalistes du progrès, soi. disant communicateurs des lumières.
Multipliant ces divers nombres, on a, tant sur les économies de frais que sur l'étendue de vulgarisation une somme de 120,000 disons cent mille fois plus d'avantages que par la méthode coûteuse, restreinte et incertaine des journaux civilisés, dont les analyses ne sont jamais sûres, n'offrent aucune garantie d'exactitude en éloge ni en critique.
Voilà donc la civilisation cent mille fois plus dispendieuse que l'ordre combiné, en propagation des lumieres, en protection aux sciences et arts. Quelle marche de tortue que le vol sublime de ces hommes du progrès quel mécanisme gigantesque en dépense et pygmée en résultats
On voit que les reproches d'exagération que m'adressent les zoïles retombent sur eux en toute circonstance et qu'en parallèle de lignes payées ou autre objet, on trouve toujours l'ordre civilisé ennemi de l'économie et des lumières, donnant dans tous les excès ridicules, depuis les expéditions de procureur à DEUX MOTS par ligne bien payée, jusqu'aux exploits d'huissier à VINGT MOTS par lignes serrées, et caractère en pieds de mouche, parce qu'on ne les paie pas à la ligne. Excès de lésine chez l'huissier, excès de profusion chez le procureur partout les deux extrêmes du ridicule.
Voilà la civilisation, qui se dit rationnelle, positive en balance, contre-poids garantie, équilibre des perfectibilités perfectibilisantes Société du règne des beaux mots et de l'absence des bonnes choses.
« Vos critiques dira-t-on, peuvent être justes mais « votre théorie n'est pas moins choquante insoutenable « en promettant des bénéfices d'un million par mois pour « une centaine de lignes fournies sur l'analogie. » Je réponds vos coutumes sont bien plus choquantes en donnant des bénéfices d'un million par jouret non par mois, à un agioteur dont l'unique mérite est l'astuce, et qui loin d'être utile à son pays en est le fléau tandis que ce même bénéfice, affecté a l'analogie fera le charme
et l'utilité du monde entier, et sera acquis par une voie aussi honorable que celle de l'agiotage l'est peu.
Le bénéfice d un sou par feuille ou seulement d'un liard, car à n'estimer que t2,ooo francs par ligne, le prix d auteur est réduit à un liard, quart d'un sou), ce liard, dis-je, sera donné avec empressement parce que chacun, trouvant dans la feuille trente ou quarante analogies nouvelles jouira de quarante surprises agréables et pourra espérer de participer au pria en continuation. Je transcris a ce sujet un paragraphe du Nouv. Monde Indust., p. 550.
« Tout produit crée, cèdre ou chène chien ou chat, étant hiéroglyphique, emblématique, peut présenter soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, cinquante ou cent tableaux des effets de nos passions et de nos rapports sociaux ainsi l'un des étudians expliquera, en continuation, ce que l'autre aura manqué en initiative.
« Tel présente sur la perdrix une traduction ou explication initiale indiquant le personnage dépeint par cet oiseau l'article est réduit par le jury à dix lignes; c'est déjà i2o.ooo francs de gagnés, sans préjudice du surplus. L'auteur obtiendra peut-être un second prix de t2o,ooo francs, la semaine suivante, s'il peut présenter sur le même sujet une deuxième traduction admise pour dix lignes; uprés lui divers collaborateurs obtiendront des prix de douze mille francs par ligne, s'ils ajoutent sur la perdrix des détails reconnus exacts en analogie. « On verra souvent une douzaine d'interprètes fournir successivement des articles sur un même hiéroglyphe; mais la phrase ou traduction initiale, expliquant l'emblème, sera payée double, 24,000 francs par ligne. En voici la raison
« Le premier qui aura ouvert la voie en indiquant le caractère principal de la perdrix ou autre moule, servira très-utilement tous les explorateurs; ils trouveront aprcs lui beaucoup à moissonner. Us ne seront pas glaneurs, car ils recueilleront peut-être plus que celui qui aura pris l'initiative.
Elle sera payée triple, quand l'initiative portera sur une famille toute inconnue non traduite; par ex emple j'ai expliqué il y a peu de jours la tomate et chet chant ensuite au Dictionnaire, l'article TOMATE, j'ai vu quelle tient à une série nombreuse nommée les morel- les ma traduction de cet emblème très-plaisant, ouvre
accès aux déchiffremens et traductions de la famille des morelles à ce titre mes lignes admises seraient payées triple 3 liards soit 56,ooo fr. la ligne.
Cette étude est une belle chance pour s'immortaliser en une phrase fournissez une traduction fut-elle bor. née à 4 lignes on y ajoute votre nom, vos titres, qualités, etc. qui seront par ces 4 lignes, transmis a la postérité, au globe entier, pendant septante mille ans environ (jusqu au chaos postérieur).
Les feuilles d'analogie seront imprimées en argot d'a. mour, afin que les enfans s'ils en trouvent, ne puissent les comprendre La nature est si franche, si CRUE dans ses tableaux. ils sont ultra-grivois, graveleux, obscènes or les harmoniens, selon le principe maxima de- betur puero reverentia, auront en relations d'amour, un argot inconnu des enfans; et ils excluront l'enfant de toute initiation à l'analogie, de peur que la connaissance des emblêmes décens ne le conduise à l'étude des tableaux qu'il doit ignorer.
« On peut expliquer les tableaux de l'extérieur sans rien connaître à ceux de l'intérieur; et d'ailleurs, à ne parler que de l'extérieur, quelle variété d'énigmes sur une plante on un animal Les feuilles, les fleurs les fruits, les graines, les racines, les habitudes, sont autant d'emblêmes, autant de jolies énigmes à deviner. « Elles feront abandonner celles du Mercure, dont un OEdipe ne tirerait pas 12,000 francs par ligne d'explication, et dont le public ne tire aucune utilté tandis que la connaissance des allégories sociales que présente chaque objet crée, répand un charme infini sur l'étude de l'histoire naturelle, et en abrége la durée, au moins des trois quarts, en gravant facilement dans la mémoire tous les détails de l'enseignement donné.
« Les feuilles d'analogie seront donc accueillies comme un vase de parfums par les simples lecteurs, et comme une mine d'or, par les prétendans à la continuation classe bien nombreuse car sur vingt personnes, dix-neuf sont, comme les Français, plus propres à la continuation qu'à l'initiative ou invention.
« Les femmes auront une grande aptitude à ce genre de travail, sur les tableaux fournis par l'extérieur du moule et d'après l'émulation prodigieuse qu'excitera cette étude si bien récompensée, on conçoit que la feuille d'analogie sera dévoréc chaque fois qu'elle paraîtra;
personne ne regrettera de payir par feuille, le liard affecté au prix de 12,000 francs par ligne. »
C'est donc une erreur de dire: « tout le genre humain voudra s'adonner â ce travail, » il faudra avoir l'aptitude. Moi qui n'en manque pas, puisque je suis inventeur de la science même, j échoue sur beaucoup d'hiéroglyphes je me suis exercé plus de vingt ans sur la capucine j'y trouve six indices ou fanaux de direction, et je ne peux pas arriver au mot de l'énigme à la détermination du personnage ou effet dont cette fleur est emblème. Le melon, la tomate, m'ont désarienté bien des années; d'autres aussi épineux., peut-être, ont été devinés presqne sans étude. Il n'y a pas plus d'une semaine que j'ai déterminé de charmans emblêmes, les personnages dépeints dans la perdrix rouge, la grise, et la caille il y a plus de vingt ans que je poursuis cette énigme.
L'initiative est le point difficile en pareille solution lorsqu'on sait que le chêne et le pourceau représentent i'av.are il est aisé de chercher dans les feuilles et fruits, racines et liabitudes du chêne, vingt tableaux détaillés des mœurs d'un avare et de ses relations avec le monde on verra bien vite que le chêne et le pourceau, portraits d'Harpagon, ne font du bien qu'après leur mort. Un adage dit: « Qui se ressemble s'assemble » aussi le porc est-.il de tous les animaux le plus friand du gland, comme le perroquet, par emblème d'une affinité des philosophes, est l'oiseau le plus friand de la graine du tournesol, fleur qui est l'image du monarque. Sa graine représente les fa% eurs précieuses, pensions, ehaires gratification secrètes et sinécures que distribue la main souveraine, et qui sont le point de mire de nos régénérateurs philosophiques, beaux parleurs dénués de raison, comme les perroquets leurs emblèmes oiseaux qni parlent bien sans savoir ce qu'ils disent.
Les analogies de mœurs, seront admises au prix, comme les analogies de formes et propriétés bien plus nombreuses; chacun donnera donc avec plaisir le liard de bénéfice d'auteur, à l'arrivée d'une feuille qui apportera des initiatives et matériaux sur lesquels maint Ordipe espère gagner une centaine de mille francs dans la semaine.
Ceux mêmes qui ne s'exercent pas sur ce sujet se réjouissent des succès de leurs amis, car on ne sera pas en harmonie, haineux pour les compatriotes,
comme en civilisation où un homme ne tire aucun .vantage de la fortune de son voisin.
En régime combiné le prodige remarquable ret l'unité ou convergence d'opinions très différentes. Qu'un traducteur d'analogies gagne un million de francs, 80 millions de liards, les 500,000 phalanges qui ont fourni ces liards en sont très satisfaites par divers motifs, et ne voudraient pas reprendre leurs liards; mais qu'en civilisation un homme gagne un million, tous ceux qui ont fourni une portion du million, voudraient dépouillcr le gagnant, et souvent l'accusent de friponnerie. Il en est de même sur l'impôt chacun, surtout en voyant certains emplois de l'impôt, regrette et voudrait re. prendre ce u'il en a fourni.
Ainsi la civilisation, qui ne rêve que « douce frater« nité des farouches républicains, tous unis d'opinions « par la morale douce et pure du mépris des richesses « perfides, » ne présente que discordes, jalousie, manie de spoliation cette unité qu'elle rêve ne peut naitre que d'un mécanisme opposé aux conceptions des philosophes qui certes méritent le titre de sots, en repoussant la théorie d'unité car elle réaliserait subitement tous leurs désirs fictifs et réels. Ds veulent en paroles, le bonheur du peuple et l'uuité d'aetion en réalisé beaucoup de richesses pour eux ils atteindraient à tous ces biens, dans l'ordre combiné.
Ils sont donc SOTS ET ARCHI-SOTS, d'avoir manqué à proposer l'essai de l'industrie combinée en 1829, lorsque parut le ame traité (nouveau monde indnsiriel). Si on eût préparé l'essai dès la fin de la campagne de 1829, tout aurait été décidé en mai 1830, l'organisation du globe entier eût été achevée en 1834 Les prix unitaires pour l'analogie et autres ouvrages seraient en pleine activité, ainsi que les autres voies de fortune énoncées au début de ce chap les philosophes gagneraient déjà plus de millions que n'en gagnent les agioteurs heureux; et sans risque de perte.
J'ai suffisamment prouvé que malgré les apparences, l'exagération est toute du côté de mes détracteurs, et jamais du mien que mes estimations sont toujoui exce,sivement modérées, souvent trop réduites; c'est de quoi l'on se convainc lorsqu'on veut y appliquer la vérification, spéculer sur les propriétés de l'action unitaire ou coopération iufinitésimale des deux extrêmes;
des très-petites sommes versées par un très-grand nombre, et produisant des résultats immenses, par les ressorts les plus minimes.
Eh comment osent ils m'accuser de gigantesque, eux qui prennent pour modèle industriel et politique, la nation la plus gigantesque en sottise l' Angleterre qui aaerifie des 200 et des 5oo millions aliénés sans retour, à ébaucher et manquer deux opération, l'antidote de l'esclavage et de l'indigence que ma théorie aholit tours deux, par une entreprise d'un demi million, avancé trcs lucrativement et non pas dépensé.
La moindre des folies anglaises, par exemple les zfi millions qu'a dépensés en janvier le pari tory, à ses élections est 5oo fois p!us colossale en fo'ie, que mon plan n'est colossal en dépense.
En effet: 26 millions sont 5a fois le capital d'une épreuve sociétaire sur enfans et comme la fondation du croquis d'unité ne coûterait qu'un demi million placé sur hypothèque, les Torys sacrifient en pure perte, en eapi'al aliéné sans retour, 5a fois la somme, ou 1020 fois le revenu qui suffirait pour délivrer le genre hamain, et donner une centaine de torys, des royaumes et principautés héréditaires dans les empires à fonder. C'est à chaque pas que les Angolais font de ces déperditions gigantesques aussi leurs philosophes qui les connaissent bien, leur tendent-ils des pièges colossals. Rob Owen qui a échoué dix fois en galimatias d'isseciation, revient à la charge, et leur demande 75 mil- lions, (5 millions sterling) sous prétexte de défricher les marais d'Irlande, mais en réalité pour recréer son amphigouri moral de communauté des biens, d'athéisme mitigé, et de promiscuité feminine, qu'il décore du nom d'association.
Que la France y prenne garde le gouvernement Anglais pourrait ouvrir les yeux sur la sottise de ses philosophes, prendre en considération la chance de faire passer sa dette au grand livre de l'unité universelle, et d'assurer de beaux trônes à ses princes et ministres, en faisant la petite fondation d'essai après cela les beaux esprits de la belle France tout confus d'avoir manqué la traille, diraient piteusement « Ah si on avait su ah s'il avait parlé
Que sert de parler t quand en n'est pas compère et
protégé des monopoleurs scientifiques, de la cabale qui a pour devise..
Nul n'aura de l'esprit que nous et nos amis.
Un inventeur, apportat-il une cargaison de diamans sera honni, traité d'intrus, de Paria il aura, comme Cendrillon, tort en tout re qu'il a dit, et en tout ce qu'il dira. Tel est le fruit du progrès en rationalisme et positivisme, dans la belle Franee régénérée par l'auguste philosophie moderne.
J'aidémontré la SOTTISE, la duperie de ses apôtres achevons sur ce caractère de sots et méchans qui les distingue, et passons à la MÉCHANCETÉ des philosophes et de leurs limiers.
Elle est assez connue, personne n'en doute il ne s'agit ici que de dévoiler la tactique suivie et dictée par leurs chel's, dans les diffamations qu'on débite contre moi et la théorie sociétaire.
Ils connaissent le goût du public français pour Ia calomnie ce sont eux qui l'ont formé à ce noble penchant, depuis une trentaine d'années. Leur méthode pour diffamer ma théorie ne se borne pas au précepte de Basile, débiter vingt calomnies, afin qu'on en croié au moins une, ils ont un second but, c'est d'exciter im dédain, qui détourne de tout examen on lecture de l'invention.
S'ils ne voulaient que plaisanter, amuser le lecteur, ils auraient assez de matière dans ma cosmogonie qui est incroyable, et souvent risible pour des hommes ignorant les lois du mouvement, l'umté et l'analogie du système de l'univers.
Mais leur plan n'est pas d'égayer: la consigne donnée par le comité directeur est de prévenir la curiosité qui naîtrait si on rendait un compte exact il faut dégoûter le lecteur étouffer tonte idée de prendre connaissance de l'ouvrage, et pour cela dépeindre l'auteur comme un phénomène d'absurdité et de gueuserie à la fois. Il suffit souvent de deux lignes pour inoculer cette opinion par exemple la revue de Paris a très-bien suivi la consigne du comité, dans ces deux lignes. « M. Fourier a réduit au sextuple, les bénéfices de son système qu'il avait d'abord évalués au vingtuple. » y oilà deux lignes très savamment insidieuses h
Revue de Paris excelle dans le noble art de calomnie le comité directeur lui doit une belle image disséquons ses finesses.
« J'ai réduit, dit-elle, au sextuple, un bénéfice que « j'annonçais devoir être vingtuple »
J'étais donc un charlatan bien impudent quand je promettais vingtuple bénéfice et lorsque, grâce aux facéties des journalistes, j'en viens à une réduction de ao à 6, je suis évidemment un de ces gascons avec qui il faut rabattre moitié et disputer sur le reste. Si j'ai capitulé pour le sextuple je descendrai bien au quadruple, puis au triple et au double puis à rien du tout donc je suis un effronté fripon qui cherche des dupes. Telle est l'insinuation faite à mot couvert par la Revue de Paris, tout homme qui aura lu les deux lignes que je rappelle, n'aura pas manqué d'en tirer cette conséquence. Voilà comment le monde philosophique, les gens dn progrès écrasent une invention, flétrissent un inventeur et le transforment en vil coquin.
Examinons maintenant l'imposture de la Revue de Paris, et chacun en conclura qu'il est nécessaire d'établir une justice de paix littéraire, où les hommes calomniés puissent trouver prompte réparation, où les calomniateurs soient frappés d'une amende qui est la seule digue à opposer à leur honnête métier.
J'ai dit et je confirme, que les bénéfices de l'industrie combinée-attrayante sont distingués en 3 ordres le positif, le négatif et le relatif, élevant le revenu de 3 à 6, 8, i o p. o/o; et les jouissances de i à i o, 20, 5o, 5op. o/o. io Le POSITIF comprend les accroissemens de récoltes et produits obtenus d'une nouvelle industrie, comme seront les plantations de vergers en forêts quand le vol n'existera plus on en recueillera une telle quantité de fruits qu'en y joignant de grands ateliers de conserve, on pourra en fournir abondamment toute l'année, même aux enfans de la 3e classe.
Le revenu positif s'accroîtra par degrés, car un verger ne rend rien les premières années les noyers, rien pendant dix ans; les asperges, rien avant 5 ans. Le bénéfice d'ordre positif sera donc par degrés, double, triple quadruple quintuple, SEXTUPLE et décuple car en renouvellement des races, tel pays qui n'a aujourd'hui que des rossinantes valant cent écus, aura au
bout de vingt ans d'harmonie, des cheveux de mille écus, valeur actuelle.
2e Le NEGATIF provenant des faux emplois évités, sera bien plus prompt dès la Ire année, le soin des enfans et la gestion des cuisines donneront décuple en épargne de bras, combustibles, ustensiles, et en retour des femmes au travail productif. Le poisson des petites rivières donnera de meme le décuple dès la 2me année, par épargne des travaux de pêche en temps inopportun; le retour des improductifs au travail, 5oo,ooo soldats, douaniers, agens fiscaux, etc 5oo,ooo marchands et tant d'autres parasites, ce retour donnera d'emblée un essor immense au produit négatif.
5° Le RELATIF qui tient aux moyens de jouissance, peut dans diverses branches, devenir vingtuple, cinquantuple, centuple. Si une loge d'opéra vous coutre cent francs et que vous puissiez l'avoir pour cent sous dana l'ordre combiné, où les plaisirs sont à bas prix, ce sera pour vous béuéfice vingtuple, en mode relatif ou mécanisme de participation.
J'ai cité de ces bénéfices élevés au cinquantnple, même dans l'état civilisé tel est celui d'un cabinet littéraire fournissant une masse de journaux et une grande bibliothèque. J'ai prouvé que sur les services de table, on aura pour le moins vingtuple bénéfice, par la perfection et l'abondance des denrées, et par la variété d'échelles en qualité et préparation; variété qu'un souverain même ne peut pas se procurer dans l'état actuel.
Ainsi dans tel article qui traite du bénéfice relatif, je puis l'évaluer au vingtuple; si je traite du négatif, le l'estimerai au décuple; puis traitant du positif, je le porterai selon les cas au quadruple, au sextuple, à l'octuple.
Confondant à dessein ces 3 ordres, la Revue de Paris argue d'un article de bénéfice positif estimé sextuple, pour insinuer que les tableaux de bénéfice négatif et relatif s'élevant a décuple, vingtuple trentuple, étaient une erreur ou un leurre de ma part, que je les désavoue; et que je ne promets plus que le sextuple. Elle débite cela d'un ton à faire croire que j'en rabattrai bien davantage.
Un juge de paix aecessible sans frais, dirait au journaliste « Justifiez de votre assertion citez la page d'où
vous transcrivez ce rabais du vingtuple au sextuple. Le diffamateur ne pouvant pas justifier, serait condamné à 200 fr. d'amende. Il ne reviendrait pas à la charge. Mais sous prétexte de liberté de la presse on à habitué le public à se repaître de diffamations et outrages divers journaux s'en sont fait une industrie puis les ministres viennent se plaindre à la chambre d'être calomniés la faute en est à eux mêmes il leur serait Ei facile de garantir de la calomnie eux et le public J'ai indiqué le moyen au chap. IX.
Les détracteurs ont soin de m'attribuer tous les vices des méthodes philosophiques entre autres la violence comme l'msinue la Revue de Paris, en ces mots. « Les phalanges s'établiront de tous côtés sur les gran- « des propriétés moi, dit l'écrivain, je m'estime main« tenant fort heureux de ne point être un de ces grands « propriétaires dont j'ai envié le sort, ce m'eût été une « violente mortification, si un beau matin on fût venu « m'annoncer qu'une compagnie s'établit sur ma grande « propriété, pour y bâtir une phalange. 11 eût fallu me « résigner, car qae faire contre i8oo travailleurs. » Remarquez cette astuce pour indisposer les grands propriétaires, leur persuader qu'on ira prendre leur domaine à force ouverte le gouvernement le permettrait-il ? on établira les phalanges après l'offre générale des possesseurs un grand propriétaire n'est-il pas obligé d'avoir des fermiers ? si une compagnie lui assure cent mille francs par an, soit 8 pOlo d'un domaine dont il ne tire que cinquante, a 4 010, il sera bien empressé de traiter avec elle.
Ce seront donc les grands proprétaires qui iront solliciter les compagnies fondatrices, et voudront y entrer comme actionnaires, pour leurs versemens en valeurs territoriales. On les voit déjà, au Paraguay offrir leurs domaines en fermage à Francia qui les refuse ils voudraient sur leur terrain quelques unes de ses cohort?s agricoles de I500 personnes Francia n'y consent pas et ils sont réduits à s'en tenir aux fripons civilisés dont ils sont fort las en parallèle du bel ordre qui règne dans les travaux des Francians, fort éloignés pourtant du mécanisme d'attraction, et des richesse s des perft ctions qu'il fait naître.
Mais il fallait bien saisir l'occasion d'endoctriner les propriétaires contre cette invention les ('clouter de
prendre connaissance de l'affaire, la leur peindre comme un envahissement qui des terres s'étendrait aux châteaux et métairies, puis au mobilier et à l'argent car si on envahit les terres, on envahira bien le reste.
A ces deux citations si j'en ajoutais vingt, on y trouverait par tout ce rafhuement de calomnie, cette quintessence de détraction qui est l'un des caractères dominana du journalisme, nouveau pouvoir social, bien tyrannique, bien puissant, quoique non constitué. Composé de philosophes, il s'aperçoit que la tour de Babel aux cent mille systèmes est battue en brèche, et qu'il faut porter secours, foreer de calomnies.
Il convoque le ban et l'arrière ban contre moi; en peut diviser ses acolytes en 3 ordres..
Les ENVIEUX, les MINOTÀURES, les ROQUETS. i Les envieux sont en général des écrivains subalternes, des phrasiers sans génie qui ne sachant pas trouver un sujet neuf, s'indignent de ce qu'un inconnu, un cassecou a saisi le plus fécond, le plus brillant des sujets intacts.
L'un de ces envienx, le baron Massias prétend que selon ma théorie d'industrie combinée.
« Le pain sera mis de côté, réservé pour la canaille, et les sociétaires ne vivront que de gâteaux sucrés. » Il faut être bien audacieux pour imputer à un homme des niaiseries pareilles ? je ne m'étonne pas que M. Massias ait rempli trente-un volumes de fadaises philosophiques, et un 32e sur le chantier, s'il écrit aussi inconsidérément sur une théorie sans l'avoir lue.
Sans doute il ne connaît la mienne que par l'entremise de ces hableurs qui m'accusent d'apprivoiser les baleines et les requins; mais ces mauvais plaisans sont plus fins que M. Massias, car ils s'étayeat d'un prétexte qui est: « On dit qu'on a dit qu'on à oui dire qu'il a dit ça. Ils glissent leur calomnie sans l'affirmer positivement, comme fait M. Massias.
L'examen de ce torrent de mensongees fera apprécier le vice de nos fausses libertés de la presse. Elles ont érigé la calomnie en commerce littéraire, et transformé la France en une vaste arène de calomniateurs, dont se plaignent les législateurs mêmes, entre autres le président de la chambre des députés, 1er mars.
Si j occupais un tel poste je ne perdrais pas le temps à dénoncer le désordre, je proposerais le remède I00.
Venons au détracteur Massias.
« Le pain, dit-il, sera réservé pour la gueusaille. » Il y aura donc de la gueusaille ? Comment pourra-t-il en exister dans un ordre ou le plus pauvre ainsi que l'infirme, jouiront d'un minimum d'entretien décent, d un bien-être assuré sans aucune charge de nourriture et éducation d'enfans? personne n'est gueusaille en pareil cas le moindre est au niveau de ceux que nous appelons petits rentiers, classe bourgeoise.
Mais en supposant qu'il y eût de la gueusaille, comme les Lazaronis de Naples, l'autorité, les chefs feraient-ils la folie de nourrir cette gueusaitle de denrées les plus coûteuses, comme le pain, qui sera fort cher en harmonie? J'en ai dit la cause dans mes traités c'est que les nombreux travaux de culture, mouture, boulangerie, étant peu attrayans, devront obtenir de forts dividendes et par suite le pain sera très-cher.
Le contraire a lieu pour les travaux de vergers, fruiterie, troupeaux, laiterie volaillerie jardins, conserve de légumes etc. ils sont fortement attrayans, et par conséquent, peu rétribués en dividendes. (Voir N M Ind chap. 33e.)
Les produits de ce genre seront donc peu coûteux et surabondans; on les affectera aux tables de 3e classe, qui réuniront ceux que M. Massias appelle gucusaille, gens qui seront en état de donner des leçons de civilité et de circonspection à certains beaux esprits.
Le peuple, ou 3e classe, aura peu besoin de pain et dès aujourd'hui il négligerait le pain, si on voulait lui servir à ses 3 repas un grand assortiment de viandes de boucherie, légumes bien variés et de bonne qualité, laitages et fromages, fruits assortis en toute saison, vins différenciés, à option tels sont les comestibles qu'on prodiguera à la gueusaille d'harmonie, pour l'amener à négliger le pain, n'en manger qu'à petite dose comme les Allemands, les Anglais et gens du Nord.
J'ai fait remarquer que tel est le but de la nature, car elle donne aux femmes et aux enfans une demi-répugnance, une insouciance pour le pain c'est un mets de punition pour les enfans riches s'ils ont fait quelque sottise, on les condamne à n'avoir que du pain à déjeûner. Donniez aux enfans le choix, ou d'un gros morceau de. pain, ou d'une assiette garnie de beaux fruits, pasund eux ne choisira le pain.
Il en est ainsi des femmes il leur faut des laitages café, légumes et fruits au sucre; elles aiment peu le pain. Quelle est la cause de ces goûts si dominans ? C'est que les attractions sont proportionnelles aux destinées. Dieu quia fait l'humanité pour l'harmonie et non pour la civilisation, a dû approprier nos goûts au système alimentoire d'harmonie. Le pain y sera cher; il conviendra donc que toute la classe inférieure, qui est la plus nombreuse, mange peu de pain; qu'il soit néglige des entama qui consomment beaucoup, et des femmes qui composent moitié de la population pubère. Ces 3 classes femmes, enfans et petites fortunes formant la multitude, vivront sur les comestibles abondans, légumes, fruits, laitages viandes, marmelades, etc.
Le fruit sera si copieux que les qualités dites 3° choix, pièces tachées, ne coûteront pas, a égal poids, le quart du pain il conviendra donc que les enfans, tous gros mangeurs, aiment beaucoup les fruits; et nous voyions la nature suivre cette règle dans les goûts qu'eue leur distribue.
D'autre part, les harmoniens voudront avoir abondance de volailles, au moins dix fois plus que n'en élèvent les civilisés; or, il faut quantité de grain aux volailles; et si à cette forte consommation de gram se joignait encore celle d'un régime prodigue de pain, il faudrait donner trop de terres et de temps aux céréales et à la boulangerie, travaux fort peu attrayans. Tout le système d'attraction industrielle serait faussé, dépourvu d'équilibre.
Il sera donc mieux de faire marger le grain aux volailles dont on se nourrira un quintal de blé, aflecté aux volailles, est bien moins coûteux et plus productif que si on le met en pain, car il ne subit pas les frais de mouture et panification, et il crée pour 1 homme ut) comestible encadré dans le système de l'attraction, oû le soin des volailles sera très-attrayant.
Comment penser que, dans des traités enseignant pareille doctrine, j'aie pu dire qu'il faudra exciter la classe la plus nombreuse à se nourrir de pain, comme au ourd'hui ou elle en consomme énormément en France ? J'ai dit, au contraire, qu'il faudra amener même les gens riches, et à plus forte raison, le peuple, à négliger le pain et se nourrir de légumes, viandes, fruits, laitages, compotes à 118 de sucre, etc.
Le détracteur Massias n'a pas entrevu ces contradic-
tions dont sa diatribe fuurmille il n'a pas pris la peine de lire ma théorie il a cru le poids de son nom et de ses 31 volumes suffisans pour faire admettre toutes les calomnies que la colère lui dictait contre une invention qui, renversant un million de tomes philosophiques, englobe dans cette catastrophe les 31 volumes de M. Massias. Continuons sur ses contradictions et niaiseries.
« Les sociétaires ne vivront que de gâteaux sucrés. » Vous avez dit plus haut que la majorité, le peuple, vivrait de pain, maintenant vous ne leur donnez à tous que du gâteau. Ceux qui n'aimeront pas le gâteau mourront donc de faim?
Et vous me prêtez ces niaiseries, M. Massias elles sont bien de votre crû; j'ai dit, au contraire, que, même aux tables des sociétaires de 3e ordre, que vous nommez gueusaille, la chère sera très-variée Pn sortes de mets et en préparation culinaire de chaque mets; car tout comestible, gâteau ou autre, sera accommodé de diverses manières, pour satisfaire et mettre en rivalité les divers goûts. Les gâteaux, quand il y en aura, ne seront donc pas tous au sucre; ils seront, comme les autres mets, servis en série ou échelle de variétés; car le mécanisme d'attraction industrielle est faussé sur tous les points où manque l'échelle de variétés.
Mais comment aurais-je pu provoquer la consommation de gâteaux? Ils sont composés de farine or, j'ai prouvé que la politique industrielle des harmoniens tendra à restreindre autant que possible la consommation des farines, M. Massias est bien maladroit dans le choix de ses niaiseries calomnieuses; il n'en imagine pas une qui ait de la vraisemblance, une ombre de raison.
Voici le secret de sa sotte plaisanterie sur les gâteaux sucrés. D'autres avaut-lui y avaient préludé, en disant que les harmoniens ne vivront que de confitures fues. C'est une ruse tendant à esquiver l'examen de ma thèse où je pose en principe « que pour l'équilibre du système alimentaire d'harmonie, et pour le bien des Zones, on devra consommer beaucoup moins de pain que nous, et beaucoup plus de sucre que nous. (Sucre de canne et non pas sucre du proârès, drogue de betterave qui ne sucre qu'à demi.) »
Lorsque la Zone Torride sera mise en cultnre l'Afrique et l'Amérique-Sud fourniront immensément de sucre. L'Amazone sera nommée figurément fleuve d'eau
sucrée, tant elle amènera de cargaisons de sucre à Belem il ne sera pas coûteux
Notre Zone qui produira une énorme quantité de fruits, jugera à propos d'y allier, le sucre en dose d'un huitième et par fois un quart, dans les compotes, les marmelades, les laitages; c'est la nourriture qui plait aux femmes et aux enfans elle aera, malgré cet alhage, fort économique, bien moins coûteuse que le pain car la préparation de ces mets est facile et ils se conservent une semaine, un mois. Le pain de qualité fine est privé de ces propriétés.
Ce genre de comestibles offrira l'avantage de lier les Zones, établir entre elles un commerce très étendu sur une branche principale de subsistance; car nous enverrons beaucoup de cargaisons de pommes reinettes, légumes, noix etc. en contre-valeur des sucres. On trouvera de plus, dans cet alliage du sucre aux comestibles, l'avantage de satisfaire l'attraction, qui incline pour les mets sucrés et non pour le pain. Or plus on satisfera l'attraction, plus on augmentera l'émulation industrielle.
Objectera-t-on que les enfans ont beaucoup d'attraction pour la pâtisserie qui est une sorte de pain ? Ceci tient à une règle fondamentale d'équilibre passionnel, à la loi de contact et ralliement des extrêmes. La nature, tout en voulant détourner les femmes et les enfans de la consommation du pain, veut pourtant les intéresser à la culture des Céréales qui sera encore une des principales branches d'industrie, quoique moins étendue qu'en civilisation.
Pour opérer le ralliement par les extrêmes, ( car c'est toujours par les extrêmes qu'elle rallie et noue les diverses branches de mouvement), la nature donne aux femmes et enfans attraction pour les deux emplois de haute dépense et haute épargne en blé examinons. Les femmes et enfans s'intéresseront au soin des céréales, d'une part dans l'emploi le plus coûteux, celui des pâtisseries et confiseries farineuses d'autre part dans l'emploi le moins dispendieux, celui de la consommation en grain pour les volailles, dont le soin fera le charme des femmes et enfans; ces deux sexes prendront donc un vif intérêt à la bonne qualité du grain, par les pâtisseries; à la quantité, pour le service des volailles.
le ralliement sera exact sur les deux extrêmes d'emploi, sur l'intérêt excité pour qualité et quantité. Les ralliemens sont le grand ressort d'harmonie indirecte, qui trausforme les antipathies en germes de tolérance spéculative. Ils sont une source de prodiges; on peut en voir la puissance dans les deux traités; j'en ai décrit au ièr, de 1822, seulement seize, quoique j'en aie une liste triple. (Voir section des ralliemens, tom II. item au N. M. Tnd. Chap. 5 1 36).
C'est sur tout dans les ralliemens qu'on admirera la profonde sagesse de Dieu, en mécanisme de ces passions que la philosophie veut supprimer; les concerts indirects des passions, même en discords et antipathies, exciteront par tout l'enthousiasme véhément pour le Dieu que la morale nous façonne à craindre, et nous dépeint comme un bourreau implacable, ou comme un créateur dénué de sagesse.
D'après cette courte dissertation sur le système alimentaire d'harmonie, sur sa coïncidence avec les attractions de chaque sexe, et les liens à former entre les Zones, on a pu juger de la croyance que méritent les bavardages de M. Massias et de ses pareils qui, voyant leur fatras de volumes en danger, se répandent en insultes grossières contre une invention qui renverse leur échaffaudage philosophique.
La Revue de Paris assure « qu'il a le mérite de « donner une définition de l'indéfinissable Phalanstère. » On vient de voir, par les niaiseries du baron sur les gâteaux sucrés, quelle foi méritent ses définitions, et quelle dépravation l'anarchie de la presse répand dans le monde littéraire.
S'il existait des garanties telles que je les ai indiquées au Chap. IX, M. le Baron paierait, à 200 fr. par calomnie, au moins quatre mille fr. d'amende pour sa diatribe de vingt pages. On lui dirait « où avez vous lu, dana les écrits de Fourier, qu'il s'engage à apprivoiser les baleines et requins ? » Il répondrait je l'ai oui dire, on m'a dit cela. Eh bien 200 fr. d'amende pour une caloumie motivée sur des OUI DIRE. Il paierait une vingtaine de fois cette somme, total 4ooo tr. pour autant de menteries ridicules qu'il débite dès la première page, où il prétend que j'attaque la propriété en proprosant une exploitation actionnaire
hypothé uée, et donnant toutes garanties 169 dont la propriété manque dans l'ordre actuel.
Je suis au contraire le seul novateur qui ait inventé l'art ignoré de nos sophistes, l'art de consolider la propriété, en assurant aux classes pauvres le minimum d'entretien décent, et d'augmenter le revenu des riches en augmentant celui des pauvres, 86, en faisant naître santé et bénéfice de l'exercice même des plaisirs, lui aujourd'hui compromettent la fortune et la santé des gens riches.
Les sectes modernes, Rob Owen, saint Simon, etc n'ont su, comme les fougueux démagogues de l'antiquité, que proposer de prendre aux riches pour donner aux pauvres. Moi j'enseigne l'art d'enrichir la classe pauvre en élevant à 8 et 9 olo, le revenu domanial des gens riches, qui aujourd'hui ne tirent guères que 3 olo de leurs terres, et voient leur propriété menacée par une foule de risques, 169, contre lesquels ma théorie donne pleine garantie.
Je n ai pas indiqué tous ces périls j'aurais pu ajouter à la liste p. 169.
La garantie contre l'usure, impossible en harmonie. Contre le jeu qui y est déshonoré, abandonné.
Contre la duperie pécuniaire en liaisons d'amour; et en lien conjugal.
Il est assez connu que c'est par le jeu, les femmes galantes; les usuriers, que sont ruinés la majeurepa rtie des fils de famille. Or comment un père serait-il rassuré sur sa propriété, sur la transmission et conservation, tant qu'il est réduit à redouter pour son héritier ces 5 pièges, et tant d'autres dont le régime harmonien préserve complètement la jeumesse ?
Et pour obtenir ces garanties, il u'est pas besoin de recourir aux plans monstrueux que M. le baron m'attribue, en disant que je veux « changer l'homme, repétrir » le limon dont il est formé, renouveler l'humanité, el » mieux faire que le Créateur. » Ce sont les philosophes, collègues de M. Massias qui ont ces sottes prétentions; ils veulent tous changer l'homme et ses passions faire mieux que Dieu qui a cru nos passions bonnes, puisqu'il les a créées. Moi je les emploie telles qu'elles sont, je déStontre que Dieu les a distribuées au mieux.
Je ne propose donc pas, comme nos moralistes, de réprimer, comprimer, supprimer lei passions, caractères,
instincts et goûtes je les utilise tels quels, en dépit des philosophes repétrisseurs, qui, depuis 3ooo ans, veulent rcpétrir l'humanité, et m'accusent de cette sottise conformément à leur tactique de m'attribuer toutes les inepties de la philosophie.
Et d'abord, m'attribuer leur sotte conception d'EGALITE. M. Massias prétend « yue je place la perfectibilité dans la marche continue de la civilisation vers l'égalité..» Je dis que la civilisation, marchant à droite ou à gauche, est toujours un cercle vicieux dans toutes ses phases, que sa 4e phase, non encore née, serait, comme les 3 autres, un cloaque de vices.
Je ne vois de bien que dans l'art de sortir de la civilisation, s'élever aux sociétés supérieures en échelle. Moi, proposer une marche continue vers l'égalité! Je répète sans cesse que l'harmonie ne peut se fonder que sur des échelles ou séries d'inégalités. Ne sait-on pas, 86, que, dans la seule branche des agios de capitaux, j'établis une série de neuf échelons de dividendes sur un point où les civilisés n'en savent établir aucun, et répartissent en égalité d'agios? Que de menteries effrontéas dans cette diatribe Massias! que d'amendes paierait son auteur, s'il existait une police littéraire elle ferait comprendre à M. le baron qu'il a dans ses 31 volumes assez de place pour y loger ses sottes idées, au lieu de les attribuer à d'autres.
Pour tirer quelque fruit de ces diffamations dont le monde philosophique me gratifie, il faut croire tout le contraire, et on sera à la vérité
Par exemple, quand M. Massias dit
« Que je veux faire de 40o ménages civilisés une seule famille. » Croyez au contraire, que,je veux faire de 400 familles un seul ménage, mais sans égalité; un ménage échelonné gradué en série de fortune, âges et sexes, faisant pour les diverses fortunes, trois cuisines et services, non compris la commande; puis, dans chacune des 3 classes, ménageant 3 préparatipns différentes, pour les hommes, femmes et enfans.
Une telle méthode est fort loin de la marche continue vers l'égalité; mais ce raffinement, qui serait ruineux en petits ménages d'une seule famille, devient doublement économique en ménage de 400 familles; il y fait naître la concurrence émulative et l'attraction industrielle, tout. en épargnant les 9110e sur les frais de manutention, il
évite, en outre, la confusion intérieure de nos familles nombreuses, où la divergence de goûts, l'inconvenance d'âges, nécessitent une discipline égalitaire d'où naissent l'ennui et la discorde.
J'ai dû commenter en détail quelques-unes des guenilles satiriques de M. Massias, pour désabuser les imprudens qui jugent, d'après ce fatras diffamatoire, une invention d'où dépend le changement de sort de l'humanité entière.
« Il n'aurait, dit-il, jamais cru possible que ma Théorie pût faire fortune auprès d'un grand nombre de personnes de mérite, qui n'ont pas encore renoncé au sens commun il les accuse d'extravagance. »
Holà M. le baron êtes-vous juge compétent sur le sens commun ? Quand on a farci 3 1 volumes de balivernes philosophiques, sans savoir prendre un rang dans la science, on n'est que divagateur sans boussole, sans direction spéculative sans bon sens.
L'écrivain judicieux sait mêmer dans la carrière du sophisme, créer un système spécieux, et faire école. Ce talent vous a manqué complétement.
Bien que votre plume soit un volcan littéraire qui vomit les volumes par trentaine vous n'avez pris rang que dans l'ordre des écrivains parasses, comme l'abbé de Mably qui a rempli 14 volumes de rabâchages, et qui, aujourd'hui, n'a d'autre nom que celui de ganache politique. Ses 14 tomes figureront avec les 3 vôtres on peut dire des deux collections
Venez Pradon et Bonnecorse
Grands écrivains de même force;
Liniére et Perrin vous attendent.
Si M. Massias avait quelque dose de ce sens commun qu'il veut distribuer à mes partisans, il saurait, comme eux, qu'un auteur doit spéculer sur la qualité et non sur la quantité des écrits qu'il doit s'attacher à faire quelque ouviage monumental, gravé sur le bronze.
M. le baron a reconnu un peu tard cette vérité, il s'est battu les flancs pour enfanter quelque prodige de génie qui put servir à l'instruction des maitres, et il est accouché d'une philosophie psycho-physiologique. C'est bien prendre son temps, au moment ou toutes les philosophies vont aller en masse au fleuve d'oubli.
Le mérite de ce livre dit M. Massias, est qu'il a été
approuvé par telle corporation scientifique. Mais le père Loriquet aussi, a eu le suffrage de compagnies subventionnées et prêchant sous le nom de saines doctrines, les sophismes dont l'autorité leur impose l'enseignement. M. Massias a été leur complaisant organe, est-ce une présomption en sa faveur? il se range dans la confrérie des écrivains dociles à l'impulsion patronale, grand bien lui en advienne
Mais que peut il nous apprendre sur Dieu et l'âme, sur l'homme et la destinée tant qu'il ignore la théorie des attributions et opérations divines, dont j'ai posé les bases, pages 1 ig à 129 de cettebrochure? tant qu'il croit que la sagesse divine est au-dessous de la sagesse humaine; que Dieu n'a pas su ou pas voulu donner à l'humanité un code social et industriel, et qu'il faut recourir aux philosophes modernes, pour suppléer à l'insuffisance de Dieu en législation.
Des hommes tels que Montesquieu, Rousseau, Voltaire, gens qui valaient peut être M. Massias, ont avoué leur incapacité sur ces grands problèmes ils avaient au moins le mérite de la modestie. Mais M. le Baron débute par traiter d'insensés tous ceux qui n'admettent pas ses opinions.
C'est une insulte bien banale, bien usée, que cette apostrophe de folie Galilée était fou, Colomb était fou, Harvey, Fulton Papin Lebon, étaient fous au dire des orgueilleux et des jaloux qui privés de génie inventif et réduits au bel esprit, veulent étouffer toutes les inventions parce qu'ils enragent de ne savoir produire que des verbiages, sans idées neuves et utiles. J'ai du signaler un dé ces avortons scientifiques acharnés contre ma découverte; ils sont de 5 genres, ENVIEUX, MINOTAURES et ROQUETS le Baron Massias est un Type des envieux. Je passe aux deux autres genres, les Minotaures et les Roquets.
2° J'app.elle Minotaures, en critique les journalistes qui veulent imposer tribut sur les inventions et les nouveautés Ils y sont parvenus, en dépit des chartes qui nous promettent liberté, garantie, contrepoids, libéralisme etc., leur tactique, (voir les prélim.) est de forcer l'auteur de chaque publication à faire beaucoup d'annonces consécutives très coûteuses; ou s'il n'en fait point, le diffamer; s'il n'en fait qu'une, le turlupiner
la semaine suivante, le forcer à redoubler et tripler d'annonces payées, en insérant des lettres supposées, qui traînent dans la boue l'ouvrage annoncé précédemment, sans détraction.
Leur tactique est de réduire en vassalité tous les écrivains et inventeurs, sauf une classe composée de quelques monopoleurs privilégiées que le journaliste encense pour avoir le droit d'insulter et rançonner le commun des martyrs.
J'ai refusé, comme Mardochée, de fléchir le genou devant ce satrape nommé journalisme, à qui le gouvernement laisse la faculté de faire l'opinion quand il lui serait si aisé de s'affranchir de cette tyrannie, Chap. IX, en protégeant à la fois l'administration et le public. Au résumé, la tactique du journalisme emploie contre moi 4 leviers, 4 astuces qui sont
1° de m'attribuer tous les torts de la Philosophie, ses tendances turbulentes ses doctrines contre nature, comme la prétention de changer les passions.
2° M'accuser d'exagérations stupides quand je m'étaie de preuves arithmétiques.
3° M'accuser d'extravagances, de vouloir apprivoiser les baleines créer la béte de l'apocalypse les monstres de la tentation de saint Antoine.
4° Travestir effrontément ma doctrine dénaturer tout le texte à tel point que pour savoir ce que j'ai écrit, il faut croire le contraire des idées qu'ils me prêtent. J'ai déjà cité dans ce genre la Revue de Paris j'y ajoute le Constitutionnel, I0 juillet 1834 ou 33. Il commence par se faire écho, de la valetaille littéraire il prétend que je veux apprivoiser les baleines, et que c'est un plagiat renouvellé d'Amphion et de Jonas. Mais que ferait-on de ces baleines apprivoisées, qui est-ce qui se chargerait de les nourrir, car elles ne vivent pas de peu demandez à Jonas qui s'est promené trois jours dans leur estomac. A quoi serviraientelles, puisqu'on ne peut pas les brider, leur attacher un cable remorqueur, qu'on attachera aux anti-baleines, poissons de future création.
J'ai dit qu'on apprivoisera les Zèbres, les Perdrix, et autres animaux qui nous seraient fort utiles le Constitutionnel, ne dit mot de cela; examinons sa marche distinguons sa calomnie principale, préparée par
dés plaisanteries La voici. Elle est la même chez lui que chez tous les autres journalistes.
Ils prétendent tous que je veux, comme eux, faire des expériences dangereuses sur la société entière, bouleverser un empire, comme firent les régénérateurs de 1789.
Mon essai se borne à trois cents enfans, âgés de trois à treize ans, en échelle graduée 3oo enfans sont-ils la société entière ?
l'artant de cette imputation, « que je veux bouleverser la société entière, il dit
» Nous ne vvyons pas que notre société se montre » disposée à laisser faire sur elle de la science expéri» mentale. » Elle n'en a que trop laissé faire depuis quarante-cinq ans, c'èst ce que je lui reproche ainsi qu'à vous, messieurs les constitutionnels, rationnels, et fabricans de chartes que vous appliquez toujours à une nation ENTIERE, pour le coup d essai.
J'adopte une marche contraire; je dis à votre société fatiguée par les changemens de constitution, méfiez vous de ces régénérateurs, soumettez les à une expérience bien restrainte l'application à une seule commune je limite, mon essai démonstratif à moins encore à 5oo enfans de 3 à 15 ans.
Je suis donc loin de vouloir faire comme vous, de la science experimentale sur la société entière, vous la bouleversez depuis 45 ans par ces réformes appliquées à toute la nation, aventurées sans essai partiel; et vous m'accusez de vouloir vous imiter la tactique est adroite. Vous me comparez à un empirique qui dit à un vieillard, « laissez moi vous saigner jusqu'au blanc, faire » la transfusion du sang, puis j'introduirai dans vos u veines la santé, la jeunesse, la vigueur. »
C'est vous constitutionnels et rationnels qui opérez ainsi. N'avez vous pas en 89 et 95, saigné jusqu'au blanc, détruit tous les élémens sociaux, gouvernement, dynastie, lois, religions, corporations, clergé, noblesse, et de plus dévoré toutes les fortunes, des émigrés, de 1 eglise de la couronne des commerçants par le maximum, des non émigrés par la guillotine, du laboureur par les réquisition; enfin de la nation, par les assignats, la banqueroute, et le massacre des jeunes gens de I8 a 25 ans ? Vit-on jamais saignée mieux poussée jusqu'au blanc.
Toutes les révolutions que votu avez faites depuis, et que vous provoquez incessamment, sont-elles autre chose que des saignées? La dernière, celle de juillet a déjà coûté au-dela de I400 millions, et passera I500 avant la fin de l'année, grâce à une grèle de créanciers fictifs qu'elle fait pleuvoir sur la France régénérée par le système des concessions. Qui sait encore si elles n'aboutiront pas à une guerre dont l'intention perce dans tous les actes des puissances ? La saignée serait copieuse en pareil dénouement la France y perdrait armées, 6nances, et provinces démembrées.
Vous faites ces révolutions et ces saignées, sous promesse de nous inoculer santé jeunesse vigueur politique, progrès ravide.
C'est donc vous qui faites le mal dont vous me prêtes méchamment l'intention.
Vous pillez tout, vous détruisez tout, en promettant aux nations de leur inoculer la liberté, l'égalité, la fraternité ou la mort, le rationnalisme le positivisme, le progressisme, et le perfectibilisme du vol sublime vers une marche rapide.
On ne trouve dans mes écrits rien de ces gasconades je dis au siècle, faites tel essai sur 3oo enfans, vous en verrez naître un mécanisme d'attraction industrielle, d'où vous conclurez que ce procédé appliqué à des masses de 35o à 40o familles, donnera au moins quadruple produit, 3 en sus du revenu civilisé calculez ensuite les emplois de ce quadruple, réparti en échelle ou série. Aua riches, I, aisés; 2; moyens, 3; gênés. 4; pauvres, 5.
Le riche qui a 100,000, fr. de rente, aura 1 en sus, 2oo,ooo fr.il sera bien satisfait, car les riches, dans leur souhaits de progrès, ne demandent que moitié en sus. L'homme qui à 4o,ooo fr. de rente, dit il m'en faudrait 60 pour bien rouler il n'en demande' pas 80. Le pauvre qui n'a que 6 II2 sous 53 sous par jour pour sa famille de 5 personnes dit il nous faudrait cent sous par jour; il en aura 2oo. Là finiront toutes vos plaies sociales d'indigence, dettes fiscales, impôts onéreux, je l'ai prouvé en détail.
Et c'est vouloir saigner au blanc les nations Mais les saigneurs ne sont ils pas ces philosophes qui dans tous les temps, et de nos jours encore chez les jacobins, les owcnistfs, les st-simoniens, n'ont su que prendre
aux riches pour donner aux pauvres; ma méthode donne à tous, elle donne à chacune des cinq classes, proportionnément aux besoins respectifs.
Non contens de saigner ainsi le matériel, les philosophes veulent saigner de même le passionnel. Ils veulent dépouiller l'homme de ses passions, caractères, 57, instincts, goûts, attractions, répugnances: dépouiller en plein l'âme ainsi que la bourse.
Ma théorie emploie tous ces élémens sociaux, tous ces ressorts que Dieu a placés dans nos âmes et dans nos sens, 57, et que la philosophie ne sait pas utiliser. De là il est évident que le ne saigne ni corps ni âme et que mes détracteurs veulent saigner corps et âme. Ainsi leur tactique secrète est de m'attribuer tous les travers de leur science.
Il suffirait de ces trois répliques à la Revue au Baron et au Constitutionnel, pour prouver qu'il n'y a chez mes critiques, ni loyauté m bon sens tout y respire une méchanceté qu'on ne prend pas même la peine de farder.
Mais aujourd'hui les calomnies les plus grossières sont les plus accueillies. L'on a depuis quelques années, tellement habitué la nation française aux calomnies, qu'il lui en faut une pacotille chaque matin dans quelque journal elle est comparable à Mithridate qui s'était habitué au poison; comparable aux orientaux qui font leurs délices de l'opium; aux anciens Perses, qui se régalaient d'ASSA FoETIDA aux Cochinchinois qui aiment les œufs gâtés, aux Ostiaks, friands de poisson pourri.
Et comme ces calomnies des journaux peuvent trouver créance vers certains candidats qui inclineraient à l'essai, il importe de bien signaler ici la tactique employée par les zoïles pour esquiver la discussion, et l'examen régulier, à force d'imputations choquantes en cousant un fatras d'absurdités à chacun de mes raisonnemens.
Le Conatitutionnel nous servira d'exemple c'est un
journal répandu qui devrait se respecter, garder quelqne bienséance dans la malignité littéraire.
Mais s'il a manqué de bon sens dans sa fameuse pirouette qui lui valut les DÉSABONNEMEKS dont on l'a tant badiné, on va voir qu'il n'est pas plus judicieux dans ses feuilletons diffamatoires; et que c'est précisément lui qui aurait dû prendre le rôle opposé; l'attitude neutre que j'ai indiquée aux préliminaires. 11 aurait aujourd'hui les rieurs de son côté en fait de désabonnement car il aurait écrémé tous les tableaux de ses adversaires journalistes et il ferait une autre moisson dont je parlerai après la replique.
Pour colorer l'astuce, il entremet à ses diatribes, des phrases de teinte raisonnée, un cliquetis de doctrines débitées en style de régent bénévole telles sont les suivantes
« Quand on se présentera à la société avec les préa misses (A) de M. Fourier, en partant comme lui du « doute absolu (B) et de l'écarl absolu; en niant les « antécédens (C) de l'humanité, on se verra éconduit « (D) méconnu, calomnié, PEUT ETRE; (E) on cc gdiera les portions les plus belles, les plus pratiques cc (F) d'un systéme trop entier; (G) on s'exposera au « sarcasme (H) qui ne prouve rien, et au dtserédit qui ff démonétise (J) tout. »
Cette phrase, au premier coup d'oeil semble judicieuse, on va voir qu'elle est un tissu de contresens, notés en lettres. A, B, C, D, E, F, G, H, J.
A. Quand on se présentera à la société avec les prémisses de M. Fourier.
Eh! peut-on se présenter à la société du ig- siècle, avec des prémisses garantes d'une invention en mécanique sociétaire ? Le siècle est muselé par les philosophes et les journalistes qui ont à soutenir cent mille traités d'industrie morcelée, ils sont tous pour l'industrie morcelée ils n'ont jamais voulu qu'on mit au concours l'invention du procédé sociétaire.
La société actuelle est comparable à Louis XIII qui ne pensait et ne jugeait que selon l'avis du cardinal ou à STOURZA qui en 1816, publia une brochure pensée ar ordre de 1 empereur de Russie.
Noire société, avec son progrès, est arrivée au niveau de Louis XIII et de Stourza; elle ne pense que par ordure des philosophes. Quelque nouveauté qu'on lui communique, elle répond « qu'en disent les philosophes ? Il faut proposer cela aux philosophes » Elle est un enfant soumis qui n'ose ni parler m agir sans la permission de sa bonne.
Lorsqu'une génération est fascinée à ce point, tombée en esclavage intellectuel, un inventeur ne peut pas se présenter à elle pour lui dénoncer le mentor qui la trompe c'est comme si on se présentait à Orgon pour dénoncer les perfidies du saint homme Tartuffe; on serait repoussé avec colère.
Telle est la réception que fait notre siècle à tout inventeur qui n'encense pas la philosophie Sa théorie est proscrite quelles qu'en soient les prémisses c'est donc un non-sens de dire que je me présente à la société: personne ne peut se présenter à elle sans un passeport de la philosophie; je ne l'aurai, ni ne le demanderai. Je suis donc borné à me présenter à quelques juges indépendans, si j'en peux rencontrer.
Notre siècle tout ratiomel, à ce qu'il dit, est moins raisonnable qu'on ne l'était au 10e siècle alors les papes déposaient les rois, lançaient l'interdit sur les nations; aujourd hui la philosophie prive les rois de l'invention qui est leur planche de salut, elle excommunie les in venteurs lance l'interdit sur les sciences nouvelles. On nous donne ces coutumes pour un progrès, un vol sublime ce n.'est qu'une variante en superstition en obscurantisme. C'est un alternat du vandalisme théo' cratique, au vandalisme académique: on n'a fait que changer de joug c'est toujours le cercle vicieux, caractère indélébile de la civilisation.
Mais quelles sont donc ces. prémisses qui me rendent si coupable aux yeux du Constitutionnel ?
C'est de déclarer gue les seuls guides sûrs, en fait de progrès sont le doute absolu et l'écart absolu. Cependant c'est l'opinion de Descartes, surnommé (55) le père de la philosophie moderne, le restaurateur des saines doctrines, l'astre de régénération intellectuelle et rationnelle.
Lui même n'a pas suivi sa prôpre doctrine s'il y eût été fidèle il aurait soumis au doute la philosophie
et la civilisation il aurait DOUTÉ que la philosophie fût un guide suffisant pour l'homme, et douté que la civilisation fût le but ultérieur du monde social; car toutes deux mettent l'homme aux prises avec la nature et avec lui-même, j'en cite pour preuves i Les a8 luttes de l'homme civilisé contre Dieu la nature, et lui-même, (voir le tableau, ici pe 122). 2 Les 24 degénérations fruit des 45 ans de révolution (voir N. M. Ind. 4g5).
3 L'obstination des 3 classes libres, sauvages, sybarites et enfans à refuser l'industrie morcelée. 4 Le jeu des passions répercutées 483, N. M. Ind. qui démontre la malfaisance des théories répressives de nos passions et instiucts.
5 Le régime inquisitorial des études, l'interdit lancé sur des sciences encore intactes, (voir ici 152) aux. quelles je puis ajouter beaucoup d'autres, comme 1 analyse des crimes du commerce, nouveau Dieu des philosophes modernes qui, en détruisant les cultes, ont créé celui du veau d'or.
6 La malfaisance évidente de l'industrie morcelée qui crée, à égal nombre de population, sept fois plus d'indigens en pays laborieux comme Angleterre, Belgique, France, qu'en pays indolent, peu avancé, comme Russie, Portugal.
Etayé de ces prémisses qui choquent le Constitutionnel, je conclus au doute absolu, et à l'écart absolu, 55. Si je proprosais cet écart, cet abandon des routes conaues, sans indiquer les biens à recueillir en suivant les nouvelles routes indiquées, ici 152, on pourrait me suspecter, me comparer aux histrions du progrès, qui débutent en réforme sociale, par détruire le vieil édifice, avant d'en avoir construit un nouveau.
Ma théorie au contraire ne touche à aucun des res% sorts civilisés, elle en admet la conservation, le statuquo elle se borne à mettre en parallèle, sur un coin de terre, sur un jardin cultivé par 3oo enfans, le mécanisme d'industrie attrayante; et laisser au public l'option qui ne sera pas douteuse, quand on verra dans mon procédé la garantie du quadruple revenu, puis d un minimum d'entretien assuré au peuple et prévenant l'indigence, les émeutes.
En proposant cette épreuve, je n'imite pas ceux qui disent confiez moi des fonds, la gestion princip ale, les marchés à passer je dis au contraire au fondateur ou aux actionnaires, ne confiez rien à personne, restez maître de votre capital ne m'employez qu'à titre de commis indicateur, chargé de conduire le mécanisme industriel, sans avoir disposition de capitaux.
Comment une proposition aussi sage encourt elle les foudres du Gonstitutionnel qui me condamne (D) à être éconduit, méconnu décrédité, démonétisé, calomnié PEUT-ETRE.
Mon tort, dit-il, est (C) de nier les antécédens de l'humanité. Je suis au contraire le seul homme qui les avoue, qUi sache les débrouiller, les classer voir N. M. Ind. les douze petits Chap. Nos 41 à 5a sections VI et VII. On conviendra, après lecture de ces 70 pages, que nul autre que moi n a su expliquer les antécédens de l'humanité, construire l'échelle des périodes et phases qu'ont parcourues les sociétés humaines, déterminer les caractères assignés à chaque phase, les mixtes de phases et de périodes, les voies de progrès et de rétrogradation en échelle; et signaler le progrès à re.bours, qui est le lot de notre 19e siècle.
J'ai donc expliqué non seulement les antécédens, mais les ultracédens, de l'humanité; son passé, son présent, son avenir; ses préjugés en progrcs et en déclin j'ai rectifié toutes les bévues de la philosophie sur le grimoire du mouvement social, ses erreurs scandaleuses sur le commerce, les fausses libertés, etc.
J'ai compensé cette critique par des apologies du peu de bien que j'ai pu trouver dans le cloaque civilisé. J'ai démontré N. M. Ind. 483, que la civilisation, (échelon 5e du mouvement), n'a de bon que les caractères qu'elle emprunte aux échelons 6e et 7e, tels que Le monopole composé en monnaie
Le bon ton, unitaire quoique improductif
Les postes en relais de chevaux
qui sont 5 caractères d'emprunt d'engrenage en 7e échelon j'ai loué de même 12 caractères 483 qui sont engrenages en 6e échelon. J'en ai une liste de 48, mais il suffit de ces 12. pour prouver que je rends justice à la civilisation sur les pas qu'elle fait vers le bien en é chappant à elle-mème en adoptant les ressorts de
progrès réel qu'ellf; emprunte aux échelons supérieurs, aux sociétés 6e, Garantisme, 7* Sociantisme simple. Pour faire preuve de concessions à l'orgueil du siècle qui ne veut pas déroger à ses méthodes, j'ai employé tout le chap. IV à décrire un essai de progrès réel, qui ne roulerait que sur des ressorts connus, admis, et purement civilisés, auxquels on coudrait quelques ressorts empruntés des périodes supérieures, où nous prenons déjà le peu que nous avous de bon; comme le système des monnaies, levier ULTRACEDENT, et d'ordre supérieur aux catégories de leviers civilisés. N'est il pas plaisant après cela qu'on vienne m'accuser de nier les anlécédens ou ultracedens de la civilisation ? C'est comme si on eût accusé Newton de nier l'attraction matérielle, ou Linnée de nier le système sexuel des végétaug: ce sont eux qui ont apporté ces deux nouvelles sciences; comment auraient ils pu les nier?
Et comment pourrais-je nier les antécédens de l'humanité, moi qui en suis inventeur et classificateur, avec tant d'exactitude que je décris en grand détail le plus beau et le plus inconnu de ces faits passés; le mécanisme de l'échelon social primitif ou période EDEN, sur laquelle on n'avait que des traditions vagues, dénaturées à dessein et dont j'ai déterminé très-catégoriquement le système, la marche, le progrès, le déclin et la chute.
Ainsi les détracteurs, dans leur manie de diffamation, se confondent etix-mèmes, en attribuant à leur victime des torts impossibles, des griefs aussi choquans que ceux du loup contre l'agneau. Chacune de leurs assertions est contresens, préjugé, imposture, calomnie. L'écrivain a donc raison de dire (E) que je serai calomnié; il y fournit sa bonne part.
Il me reproche de gdter les portions les plus belles, les plus pratiques (F), d'ua système trop entier (G). Il y a donc dans ma théorie des portions très-belles et très-pratiqualles Prenons acte de l'aveu. Mais pourquoi ne conclut-il pas à l'essai ? car un mécanisme beau et praticable mérite bien un essai, sur tout s'il garantit quadruple produit en industrie générale et doublement du capital affecté à l'épreuve. Loin d'opiner à l'essai, il me condamne au sarcasme
qui ne prouve rien, au discrédit qui démonétise tout. Aussi le sarcasme et la calomnie sont ils les seules armes qu'ont ait employées contre moi. Belle présomption en faveur de mes détracteurs S'ils étaient ration- nels comme ils s'en flattent, ils auraieut accepté l'arme du raisonnement.
Quant au discrédit, je partage ce tort avec tous les inventeurs depuis Galilée jusqu'à Fulton. Nous avons vu récemment Rob Owen porté aux nues jouir d'un immense crédit l'expérience a prouvé qu'il n'avait pour toute science que l'athéisme et l'abolition de la propriété. Il se vantait de savoir l'art d'associer, il y a échoué complétement. Le crédit parmi nous, n'est que pour les charlatans qui flagornent la philosophie Owen la servait au mieux, par l'abolition des cultes. J'ai, dit-on, le tort de présenter un système TROP ENTIER fallait-il donc le donner incomplet dans ce cas j'aurais mérité le sarcasme et le discrédit. Loin d'y laisser des lacunes j'ai poussé l'intégralité jusqu'à décrire les opérations qu'il faudra différer de deux gêné rations, comme celles de greffe, contrepoids et équilibre des relations d'amour. Si je n'en avais pas parlé, les Zoiles auraient été fondés à dire « Que ma théorie « était en défaut sur les relations d'amour; et que, in» compote sur les harmonies d'amour, elle n'était pas « plus entiére sur les autres passions. »
N'ayant pas pu mordre sur ce point, ils ont été réduits à gloser sur les détails, sur les Vestales, Bayadères, Bacchantes, Faquiresses disant que je proposais d'organiser tout cela quand je déclare qu'on ne fera aucun changement en coutumes d'amour, dans les deux premières générations et que les innovations n'auront lieu en 3e, que successivement, après qu'elles auront été votées à l'unanimité par les pères et les maris.
On pardonnerait à ma théorie d'être entière sur ces sortes de questions mais ce qu'on ne lui passe pas c'est d'être entière en dévoilant les perfidies et l'ignorance des quatre sciences philosophiques, surtout celles de la morale qui ne sachant pas procurer le bienêtre au peuple, et ne voulant pas prendre la peine de chercher le moyen d'enrichir le peuple par l'industrie combinée, lui persuade qu'il doit se trouver heureux
dans ses privations, vivre des fum.ées de souveraineté sans pain, quand il pousse le cri panem et circenses; vivre des beautés du commerce et de la charte octroyée, être vertueux dans cette indigence qui l'excite au vol et au crime.
Francia seul, en plaçant le bonheur dans les jouissances et non dans les privations, à su envisager la réforme à contresens des Escobars dits moralistes il procure au peuple les plaisirs et la bonne chère, l'un des ressorts de ma théorie qui sur ce point excite les ricanneries du Constitutionnel
Il m'attribue la niaiserie suivante..
« L'homme mangera en moyenne chaque jaur, « 25 livres de substances alimentaires. »
Voyons sur quelles données il bâtit cette calomnie. J'ai dit que le produit devenant quadruple, sans accroissement de population locale, if faudra que l'individu consomme Je quadruple, non pas en poids, mais en valeur réelle; par une préparation meilleure, qui exigera plus de matières. La cuisine d'nn Yatel emploie cent assaisonnemens inconnus chez un paysan. J'ai fait observer que l'homme peut s'habituer à manger beaucoup, comme certains sauvages de Sibérie; ou fort peu, comme divers sauvages d'Amérique-Sud, et les populaces Chinoise et Hindouse
« Qu'il faudra donc habituer le peuple à manger davantage; car si chaque phalange ne consommait que la dose actuelle, on aurait partout les 314 du produit en superflu à jeter à la mer ou au feu. Ce serait anéantir l'émulation, l'on ne trouverait pas d'acheteurs pour ce superflu, si la consommation individuelle n'augmentait pas. »
Il faudra que les préparations gastronomiques, réservées chez nous aux grands, les juleps et coulis s'introduisent du plus ou moins dans la cuisine du peuple elle sera pourtant bien inférieure à celle de Ire classe dont le progrès sera proportionné.
On fera plus de repas qu'à présent, parce que l'exercice très-actif et très-varié excitera un fréquent retour d'appétit, qu'on provoquera encore par des antiennes ou embryons de repas, pris une demi-heure avant le repas, et variés selon les tempéramens, de manière à irriter la faim, par digestion facile et subite.
Moyennant ces précautions hygiéniques, on habituera, dès le bas âge les tempéramens à une prompte digestion ce sera le contraire du régime actuel où nos paysans, faute d'argent, ne cherchent qu'à atténuer l'appétit en prévenir le retour; comme les Chinois qui ne mangent qu'une fois par jour un peu de riz crevé dans l'eau, et sans sel. Voilà le progrès auquel tend l'Europe, sous la tutelle des économistes et des moralistes pénitenciaires pronés dans nos gazettes.
Du reste je n'ai ni pesé ni estimé au poids la quantité de consommation individuelle j'ai seulement déterminé les règles qu'elle suivra en accroissement mes opinions sur ce point n'ont aucun rapport avec les balourdises que me prête le Constitutionnel, comme l'idée de faire manger a chacun 25 livres pesant, par jour tant de gens n'en peuvent pas consommer cinq, en solide et liquide.
Il dit « que j'enchéris sur Brillat Savarin qui se serait incliné devant mon code gastronomique. » Dites donc mon code gastrosophique.
Savarin était comme tous les gastronomes, un simpliste ignorant la gastrosophie, la greffe ou équilibre du s3-stème alimentaire l'art d'allier les ramnemens de consommation et préparation, avec les rivalités émulatives et les méthodes hygiéniques; l'art de lier toutes les branches du système de production et de subsistances. Lorsque je me suis trouvé avec lui, je ne lui ai pas même parlé des erreurs ou tombent les Apicius et les Grimod, sur la gastronomie qu'ils n'envisagent qu'en essor simple, et pour la seule classe riche.
La gastronomie composée ou gastrosophie, est une science tout-à-fait neuve car c'est par un germe de succès en ce genre, que Francia vient de confondre les radoteurs philosophiques, leur préjugé, qu'il faudrait changer les hommes et les passions pour établir le mécanisme sociétaire.
Sans rien changer à la nature humaine il a effectué une opération que le préjugé philosophique avait déclarée intpossible comme les écuyers de Londres avaient déclaré indomptable, un cheval que le nègre d'Elphi Bey dompta en un quart d'heure.
Francia a réussi, malgré ses fautes innombrables, parce qu'il a suivi la méthode contraire à celle des
Owen, des Van den Bosch, et autres moralistes péjoratifs qui tendent à faire mourir de faim le peuple, et l'amener au dénuement des prolétaires de Cline et ,i'Indostan.
Nos gastronomes civilisés sont une troupe d'égoïstes s'occupant de bonne chère pour eux seuls, et ne s apercevant pas que la fausse concurrence, le progrès du commei ce, détériore de plus en plus les subsistances et surtout celles du peuple.
Par contrecoup, la classe riche en souffre. Dans les meilleures tables de Paris, vous ne trouverez que des comestibles au progrès, des mets drogués, faussés, gàtés des salades affadies par culture au fumier du pain cartonneux, mal cuit, sans sel, au genre anglais; du vin et de l'huile fabriquées dans l'atelier du marchand; des légumes au progrès, rancis éventés, verdis amers, filandreux, durcis, corrompus, pour le bien du commerce des vins moraux baptisés de moitié d'eau pour modérer les passions, et enrichis d'une pacotille de droFwes pour dissimuler ce baptême très-moral pour les convives, et très-politique pour le marchand. Sous ce régime de fraude le paysan ne donne aucun soin à la culture ni à la conserve, parce qu'il sait que le peuple est tellement abruti par la pauvreté, et les grands par le faux boit ton, que toutes les classes en sont venues a l'extrême dégradation gastronomique, mangeant indiiféremment tout ce qui leur est vendu, par les paysans et les épiciers que la morale érige en oracles de l'auguste vérité.
Si quelques rigoristes jugent oiseuses les discussions critiques sur la gastronomie, prouvons-leur qu'elles peuvent donner les enseignemens les plus précieux, et résoudre les plus effrayans problèmes de philantropie, d'unité, d'harmonie sociale.
Un nouveau moraliste, le vicomte de VilleneuveBargemont, dans un traité sur le paupérisme, prend pour devise « Il fàut recommander la patience, la frugalité, la sobriété, le travail, la religion tout le reste n'est que fraude et mensonge. BURKE.
Oui tout est fraude et meosonge à commencer par les traités de morale et leurs auteurs qui nous recommandent le travail, S'ils savaient le rendre agréable et fructueux, comme dans l'ordre combiné, ils n'auraient
pas besoin de nous recommander la patience, la frugalité, LA RELIGION! La religion dont euxmêmes sont ennemis, car ils avilissent Dien en le supposant avorton en providence industrielle, incapable de nous donner un code industriel.
Lorsqu'on sera rallié à l'esprit vraiment religieux, par aspect des bienfaits de l'attraction ou impulsion divine, alliée à l'industrie, combinée, on reconnaîtra que les vues du vrai Dieu n'ont aucun rapport avec celles des faux dieux pronés par la philosophie et poussant l'homme aux deux excès
D'une part excès de privation, selon le dieu des moralistes Bargemont et Burke, prédicans de patience, frugalité sobriété et autres arlequinades.
D'autre part, excès d'intempérance, selon le dieu du Constitutionnel qui veut faire manger à chacun vingtcinq livres de denrées par jour, non compris la boisson elle s'élèvera bien à quinze livres pour vingt-cinq de solide; en total quarante livres pesant, que chacun devra avaler tous les jours, selon le Constitutionnel. Loin de ces excès, j'annonce un Dieu, mécanicien, équilibriste, ennemi des intempérances, comme des privatisons sachant établir la balance dans toutes les jouissances, et les garantir d'excès par leur abondance xuême elle dispensera de patience et de frugalité en prévenant tout abus des plaisirs par leur fréquente En voyant ces heureux résultats de l'industrie attrayante on ne doutera plus que la morale qui produit et entretient tous les vices opposés, ne soit la plus perfide des sciences, la plus contraire aux vues de Dieu et de la nature. Science gasconne et fainéante qui pour se dispenser d'étude sur les moyens d'enrichir le peuple, lui conseille de se plaire dans la pauvreté.
Le feuilletoniste Constitutionnel fait preuve du plus faux jugement en raillant sur la perspective d'une bonne nourriture pour le peuple, sans considérer que ce bienêtre ne sera plus dangereux quand le travail sera devenu attrayant, et quand les plaisirs seront contrebalancés équilibrés selon la Greffe chap. VIII et IX.
Il plaisante sur ca que les tables de âe classe, tables du peuple, seront, au bout de dix ans, lors du pleia essor d'mdustrie, servies d'une quarantaine de variétés
de mets, et une dizaine de- boissons il avance qu'il faudrait, par chaque tète d'homme trois estomacs de rechange, pour un tel régime.
Nous le voyons déjà établi chez les traiteurs subalternes de Paris les élégans offrent plus de cent mets sur leur carte, les plus modestes en offrent une trentaine. Mais est-on obligé de manger de tout ce qui est mentionné sur la carte ou présenté au buffet ? En quoi consiste la bonne chère alliée à l'hygiène ? Ce n'est pas à manger de cent plats au diner de Lucullus on en sortirait avec une indigestion. L'on fait très-bonne chère avec trois plats, souple et dessert, si on obtient chacun de ces mets en quahté désirés c'est un avantage qui ne se trouve que dans le service échelonné, service impraticable en civilisation, même chez les princes et les mondors.
Mais dans une phalange de i,8oo personnes qui sert 40 mets aux tables du peuple ces 40 se reduisent à io au plus; car ils sont préparés en échelons, accomodés en 3, 4, 5 manières différentes, pour satisfaire les échelles de goûts. Chaque réunion prend au buffet les variétés qu'il lui plaît. Le mets le plus commun, la pomme de terre peut fournir 5, 6, 7 variantes en préparation. Kotzebue a compté dans la cuisine parisienne 42 manières de préparer les eeufs: et cependant Paris est le grand foyer de morale, d'où partent les traités qui nous recommandent la frugalité, la sobriété, la patience.
Chez nous, cette variété culinaire serait ruineuse, impraticable en petits ménages mais dans une cuisine qui prépare pour i8oo, à 3 degrés d'abonnement, plus la commande; cette variété échelonnée produit, je l'ai déjà prouvé, deux économies rivalité émulative en préparation culinaire et conserve, puis rivalité en culture et fabrique. Si l'on n'établit pas l'attraction dans ces deux hranches de travaux la dépense y deviendra double, les ouvriers seront maladroits, insoucians, et il faudra leur paver de plus forts dividendes; mais si l'on emploie l'échelle de préparation, l'on crée par suite l'échelle de discords, les rivalités industrielles, puis la dextérité et la haute perfection.
Pour les deux classes riche et moyenne, une phalange rst obligée de prendre chaque jour une dizaine de légu-
mes au potager ou à la conserve qu'en coûte-t-il de prendre de même pour le peuple un assortiment varié ? foute uniformité d'emploi étoufferait l'émulation aux cuisines et aux conserves, elle amortirait les intrigues, les discords, qui électrisent le peuple en travaux de production.
L'on s'attachera donc, même sur les substances les plus communes, telles que pain, légumes, fromages, à faire discorder les goûts, les classer en échelons ou séries, et, les satisfaire, puisque de là dépendra l'attraction industrielle, gage de bonnes mœurs et de richesse.
Ce sera une économie, un ressort productif, que de substituer à un triste morceau de tromage servi au peuple civilisé, une girandole à plusieurs étages contenant 3 à 4 sortes de fromage dont chacune assortie de plusieurs morceaux coupés à des pains différens en âge, en salure, etc. Des sortes plus coûteuses figureront les jours de fête, à la collection du peuple.
Chaque girandole contiendra 15 à 20 morceaux variés des fermetures mobiles en verre entoureront l'assortiment qui satisfera exactement les divers goûts. L'usage, en moins d'un mois, apprendra au groupe des fromagistes, quelle quantité se consomme en chaque qualité et on n'en coupera chaque jour à la cave, que le nécessaire, afin qu'il soit servi bien frais et qu'il ne se dessèche pas sous cloche, pendant une semaine et deux, comme cela arrive dans les ménages civilisés. Cet assortiment qui chez nous serait énormément coûteux ne coûte rien à une phalange elle achète en masse, dans chaque saison les denrées qu'elle pourra consommer elle les tire des sources, et sans passer par les mains de revendeurs en gros et en détail. Ses qualités et âges sont classés dans la cave, en rayons étiquetés le groupe des fromagistes y envoie chaque matin un sous-groupe de 3 ou 4 personnes pour la coupe et autres fonctions cela ne coûte pas le vingtième des courses et dépenses de nos ménages, où la servante, la dame, le chef vont chaque jour à la cave et au grenier, au marchand et au marché, prendre les provisions de la journée ce qui met en mouvement 400 personnes pour un seul mets, au lieu de 3 ou 4 qu'emploie une phalange elle est pourtant servie 20 fois mieux qu'un
ménage civilisé elle dépense 20 fois moins en frais de service.
Le Constitutionnel ne peut pas digérer l'assortiment d'une dizaine de boissons à la table du peuple c'est juger d'après les moyens actuels ou le riche même n'a pas dix boissons à table.
Dans un ménage de 1800 personnes, rien n'est plus aisé que de de donner au peuple une variété de boissons à choix. La consommation journalière étant très-copieuse, au moins mille litres par jour pour le peuple seul, on peut même en vins de 5e classe, entamer vingt pièces de saveurs variées, dont un tiers en blanc pour les femmes et les travailleurs échauffés aux champs. On tirera le tout en amphores de grande dimension dont on prendra chaque jour l'assortiment nécessaire. Le peuple fera joyeusement ce travail qui sera pour varier ses plaisirs.
Quant aux vins fins et mets précieux, il en a fréquemment dans les repas de corps, au nombre d'une cinquantaine par année chaque plébéien v est invité par ses officiers d'apparat il a aussi à demi-prix toute la desserte des tables de commande et Ire classe il a de plus, à chaque fête le service en 2me degré au lieu de 3me. La phalange faisant de grands apgrovisionnemens, pour ne pas retourner fréquemment a l'achat, elle aura cn cidre, bierre, thé, etc: des variétés à choix. Je ne m'engage pas dans ces détails qui exigeraient un exposé de la manutention des caves d'harmonie.
Au bout de dix ans on commencera à avoir limonades et orangeades conjointement avec cidre et bierre. Alors le café deviendra habituel pour le peuple surtout quand les armées industrielles auront humecté et restauré l'Arabie, qui fournira des torrens de café moka. Sur le minimum de vètemens, il y aura quelque parcimonie au début mais dès la 3e année, le peuple aura gagné, et sera en mesure de grossir bien vite son pécule. Alors le minimum avancé en vêtement sera de 5 costumes des 3 saisons, chaude, moyenne et froide L'uniforme de parade en réunion des 52 choeurs Les blouses et vêtemens de travail
Les ornemens distinctifs des groupes et séries.
Quant au minimum de logement, il sera l'opposé des
coutumes civilisées qui entassent dans un grenier une trentaine d'ouvriers, hommes et femmes pêle-mêle, très moralement et décemment: nos moralistes ennemis de la réunion en industrie, l'établissent aux seuls points où elle soit inconvenante, aux logemens des pauvres et des malades, qu'on voit amoncelés comme des harengs, dans les greniers à canuts et les hôpitaux.
Le plus pauvre individu aura sa chambre séparément; le dortoir multiple ne convient qu'aux enfans au dessous de g ans; quant aux malades, ils auront à volonté une jolie chambre au pavillon sanitaire, qui est placé au site le plus agréable du Phalanstère; il réunit toutes les commodités désirables; il est élégant comme le bel hospice des bains Néothermes rue Chantereine à Paris.
Lorsque le peuple jouira de tant de bien être, quel cas fera-t-il de ces philosophes soi-disant amis du peuple, qui voulaient, comme Van-den-Bosch, le nourrir de coquilles de noix, le mettre à la ration de 3 sous 3 liards par jour? quel rang assignera-t-il à ces histrions libéraux qui, pendant trente ans, furent ligués pour étouffer la découverte d'ou dépendait le bonheur du peuple et en calomnier l'auteur ?
Nos Tartuffes de philantropie se soulèvent à cette idée de bien être du peuple: j'ai prouvé des les prélims, au sujet des tuyaux de chaleur et fraîcheur, que tous les genres de bien-être deviennent faciles, peu coûteux en gestion combinée et qu'ils sont dispendieux, impossibles en gestion incohérente.
Les champions du morcellement comme le Constitutionnel, ne pouvant pas réfuter ma méthode, il ne leur reste d'autre arme que la calomnie fardée du ton plaisant qu'on en juge par le début du Constitutionnel » Un phalanstère, voyez-vous, c'est un palais au bord » d'un étang où jouent plusieurs centaines de cygnes. » On devine, à ce voyez-vous, qu'il ya ricaner, falsifier; voyons ses menteries: puisqu'il veut qu'on voie.
Je n'ai pas dit qu'il fallùt un é,tang, mais au contraire un petit courant de bonne eau pour les usages de lamaison. Un étang rapproché pourrait être mal-sain sur tout dans la Bresse et la Brenne on aura des étangs et iviers comme aujourd'hui mais prétendra qu'il faille un étang contigu au palais, c'est me prèter une abs -dite dès la
Il dit que la population du phalanstère sera de 4 à 5ooo: j'ai démontré qu au delà de 2000 le mécanisme serait compliqué, confus, désordonné; que les caractères, les ressorts, s'entrechoqueraient par suite des doubles emplois comme une mécanique où on mettrait le douhle des rouages nécessaires.
Moi qui dois connaître, mieux que tout autre, cette proportton je ne me chargeras pas d'organiser une phalange de 3ooo personnes; je protesterais contre l'entreprise, en déclarant que celui qui veut la fonder y échouera, et qu'elle est en opposition avec ma théorie. Un beau titre pour Francia, c'est qu'il a, par instinct, approché du nombre convenable, i8oo: il s'est fixé à 1500, nombre déjà bon, et qui laisserait peu de lacunes. Le Constitutionnel, porte le nombre à 4 et 5ooo; per mis à lui, s'il veut-faire un essai pour son compte; mais quand il m'attribue cette maladresse il paierait pour une telle calomnie et pour tant d'autres, de nombreuses amendes à 200 fr., s'il existait une justice de paix littéraire, qui grevât de l'amende chaque calomnie, comme les suivantes
Cette population propriétaire en commun.
EN COMMUN ai-je fait usage de cette expression démagogique morave, oweniste et st-simonienne ? La propriété, dans ma méthode s'établit en participation échelonnée, et jamais en conemun. Voir 86, pour les agios annuels; 76, pour les agios progressifs 169, pour les garanties d'emplois, de mobihté, de conservation et transmission.
Les détracteurs Constitutionnel et autres cherchent malignement à me confondre avec les niveleurs, nommés moraves, owenistes, st-simoniens aussi le Constitutionnel dit-il
» A la Ire aube du jour, vous voyez s'animer ce vaste » MONASTÈRE, cette grande population MORAVE. M Il transforme en monastère morave, en arène d'égalité, monacale une société qui ne peut opérer que sur des ECHELLES D'INEGALITES en capital, en travail, en talent, et en toutes facultés industrielles et sociales. Il revient sans cesse à sa ruse de me prêter des vues de communauté philosophique disant que la phalange prend ses délassemens au sein de pièces élégantes, fas-
tueuses communes à tous. Calomnie sur calomnie il n'y aura d'autres pièces communes que celles qui existent cliez nous; telles sont
L'EGLISE Il faut bien que le peuple comme les riches trouve place au service divin on ne peut pas lp disséminer en 3 églises pour les 3 classes riche moyenne et pauvre; il faudrait donc 3 curés 3 sacerdoces par phalange l'église est pour tous.
Encore, dans l'église, étahlira-t-on des distinctions de rangs au sanctuaire, on n'admet que
Le sacerdoce, ministre de Dieu
Le corps vestalique ombre de Dieu
La petite horde milice de Dieu
La musique image de l'esprit divin emblème de l'harmonie unitaire des mondes et des passions. Viennent ensuite, aux premiers bancs, les magnats de phalange et autres classes cette hiérarchie n'est point communauté, quoique l'église soit commune à tous. Il en est de même au théâtre et à la bourse ou comice; deux salles qui admettant tout le monde, sont pourtant loin de l'égalité car l'une établit, en loges de divers prix, l'échelle des fortunes; l'autre, l'échelle des fonctions, inconnue en bourse civilisée.
Il dit « que l'industrie est chaque jour variée, délicieuse » c'est vrai mais il ajoute bien animée par l'attraction mutuelledesgroupes: c'est trés-faux lesgroupes doivent être discordans à l'extérieur. L'harmonie se compose de discords autant que d'accords; mais le zoïle veut persuader que je spécule sur les visions philosophiques defraternité.
C'est assez démasquer la malignité et la gaucherie des détracteurs, même dans leurs, simulacres d'éloges qui ne sont que des mensonges adroitement fardés, tendant à travestir ma théorie, la rendre méconnaissable par les grotesques Imputations de vouloir forcer chacun à manger vingt-cinq livres pesant par jour et boire à l'avenant, avec des estomacs de rechange.
Le Constitutionnel est expert sur ces matières; il figure parmi les appétits voraces; on a pu en juger lors de la dotation Foy, où il aurait mangé un plus gros morceau que la veuve et les enfans si M. Périer ne fût intervenu pour mettre le holà.
Quant aux estomacs de rechange, il s'y connait, il en a pour manger à deux rateliers à la subvention secrète et au masque d'indépendance. Mais cela ne lui a pas réussi et bon nombre d'abonnés ont fait demi-tour. Tels sontees écrivains dont chaque phrase ne respire que la douce philantropie le progrès des lumières, la communication des idées neuves, le salut du peuple souverain, la marche de la civilisation vers une perfectibilité toujours croissante pour le triomphe des augustes vérités du commerce.
Je n'ai pas bcsoin, pour confondre leur méchanceté de rien falsifier; il me suffit bien de citer leurs faits et gestes, et de transcrire mot pour mot leurs impostures. J'ai disséqué l'un d'entre eux, le Constitutionnel. Il suffit d'un pour les juger tous, ab uno disce omnes. S'ils se croyaient forts en raisonnemens, ils ne craindraient pas une discussion régulière. Ils se sentent faibles, puisqu'ils falsifient chaque phrase qu'ils citent. Que d'amendes ils paicraient s'il existait une justice de paix littéraire, condamnant les citations fausses! Le Constitutionnel en subirait au moins pour 3,ooo fr. sur le feuilleton auquel je réponds.
Je l'ai choisi pour analyse, parce qu'il est de tous les zôiles le plus sot dans cette conjoncture car aucun journaliste n'avait plus besoin que lui de se rallier dubitativement à ma théorie, pour réparer l'échec, la déroute du désabonnement que lui valut sa fameuse pirouette morale et politique.
Il avait commis la faute de tuer la poule pour avoir les œufs, faire séparation d'opinion avec 22,00o abonnés,pour gagner. je ne sais combien. Quand on a une entreprise rendant 400,000 fr. de bénéfice annuel on devrait s'y tenir, ne pas la jouer aux dés, ne pas prendre du soir au lendemain un langage ambigu, entortillé, qui dénote un changement de ba.unière les abonnés n'en furent pas dupes.
Le mal étant fait, le tableau étant réduit, dit-on, de 22,000 à i,ooo il eût fallu aviser à réparer le sinistre, et ramener les déserteurs au giron. Le Constitutionnel y aurait hlcinement réussi; il aurait même dimé sur tous les autres journaux, s'il eût pris le rôle dubitatif et impartial que j'ai indiqué aux préliminaires.
En s'adjoignant trois personnages notables, il aurait obtenu promptement une souscription de 5oo,ooo fr. Il auraiteffectué, en avril et mai 1835 l'essai sur 5oo enfans et dès juin, son comité aurait eu des offres de 15 à 20 millions pour une phalange modèle, en pleine échelle.
Cette affaire lui eût valu un poste bien supérieur à celui de ministre mais il n'a que du bel esprit sans discernement il le prouve en toute occasion. N'a-t-il pas auguré que Rodil à son arrivée en Navarre balayerait en une quintaine les bandes de Zumala qui n'a pas été si facile a balayer ? N'a-t-il pas dit lors du ministère de 3 jours, que les doctrinaires étaient balayés ? et cependant les doctrinaires sont encore solides au poste,. bravant le balai du Constitutionnel.
Il ne se montre pas plus judicieux, quand il se confie à des gâcheurs de feuilletons qui pour obtenir cent francs par article, insultent ciel et terre, et compromettent tôt ou tard les chefs assez imprudens pour spéculer sur cette vile industrie.
On déclame contre les tyrannies; en fut-il jamais de plus avilissante pour l'esprit humain et pour le monde social, que celle des mmotaures, dits philosophes, et journalistes, qui condamnent une génération entière, un siécle entier à être privés de telle découverte, en la déclarant impossible?
Que répondront-ils aujourd'hui quelle est réalisée par FRANCIA, en bas degré; et qu'il est facile d'élever le mécanisme à plus haut degré, en supprimant les entraves créées par Francia comme le quadruple service militaire, l'isolement vicinal etc., puis en introduisant les ressorts d'attraction industrielle dont Francia n'a pas connaissance et en l'absence desquels il a déjà su organiser au moins l'action combinée et ses énormes bénéfices, en positif et négatif, 260.
Voilà un démenti assez éclatant donné aux obscurans philosophiques niant la possibilité de l'industrie combinée les voilà confondus comme ils le furent quand Colomb revint d'Amérique avec les sauvages cuivrés et les blocs d'or.
Qu'on apprécie, d'après ce démenti pratique, la démence de notre génération qui se fie aveuglément aux intrigues des journalistes et de leur comité directeur
au lieu d2 créer une opposition, un contre-poids de greffe (Ch. VIII et IX) â ces perfides savans.
Lequel était le plus sage, ou du système de Napoléon qui, réduisant le nombre des journaux, assignait des pensions sur eux au lieu de les subventionner; ou de la pullulation illimitée, la fourmilière actuelle de journaux, tous d'accord à imposer sur le monde littéraire et scientifique, le tribut du minotaure tous d'accord à sacrifier, étouffer l'invention la plus utile si elle contrarie les intrigues de leur confrérie.
Leur spéculation mercantile en calomnies a lassé toutes les sommités du corps social une réforme de cette licence anarchique est généralement désirée. Elle paraît même convenue entre les cabinets européens et la France d'après la lettre de M. Talleyrand, dont une ligne déclare que les puissances comptent sur le gouvernement actuel pour la répression de la propagande. On ne pourra pas la conteuir sans soumettre les journaux à la greffe de la presse ( Chap. 8. et 9e), opération d'autant plus opportune quelle ne tombe point dans le régime coërcitif dont la presse est menacée.
Dans une telle conjoncture, la greffe indiquée aux chapitres 8e et ge est pour les journalistes une planche de salut, car elle conserve les libertés admissibles, qui seraient compromises par la méthode Napoléon par le monopole tributaire du fisc.
On peut appliquer à cette greffe de la presse un 3. contre-poids que je n'ai pas mentionné au chapitre IX parce qu'il tient à la greffe du commerce c'est la patertte progressive augmentée à chaque sémestre pour provoquer les réunions économiques, et réduire le nombre sans froissement. Cette patente ne porterait pas sur ceux qui se livrent exclusivement à une spécialité scientifique, tel que le Journal des Haras.
Mais en frappant sur les journaux de politique et de critique, en réduisant leur nombre, elle les ramènerait à la décence corporative et disciplinaire elle mettrait fin à plusieurs scandales intolérables qui sont le tribut de minotaure, introduit et mis en vogue par Geoffroy les menées d'obscurantisme et les spéculations en calomnie; nouvelle et honteuse industrie qui pervertit le public dénature le caractère national autrefois loyal.
Ces 3 scandales, seuls progrès qu'on doive au journalisme, font sentir la nécessité d'une réforme.
Elle peut naître d'un dénouement présumable, et qui serait très-favorable aux minotaures mêmes.
Si l'essai de l'industrie attrayante est résolu par quelque candidat, dès qu'il mettra la main à l'oeuvre tous les journalistes nieront leurs antécédens (eux qui m'accusent de nier ceux de l'humanité); ils s'efforceront de pallier leur obscurantisme et de prendre part aux 4 chances de fortune colossale indiquées 247, chances qui ne sont pas compatibles avec la calomnie; son règne sera fini. Alors on n'aura pas assez d'écrivains français, surtout si l'idiôme français est adopté pour langue provisoire de l'unité.
Mais 'ils ne pourront év iter, pour leurs turpitudes civilisées, le sobriquet de sots et méchans, qu'ils veulent donner aux gouvernans et qui sera, de toutes voix, dévolu aux journalistes parisiens pour avoir depuis tant d'années, trompé les gouvernemens et le public sur une découverte d'ou dépendait le bonheur de toutes les classes, et principalement celui des écrivains philosophiques si bien définis par Jésus-Christ.
Il a su apprécier leur caractère insidieux, leurs intentions perfides leurs lumières trompeuses.
I° Leur caractère en les nommant progenies viperarum, RACE DE VIPÈRES qui rabaissent leurs disciples au niveau des vipères, en les habituant à se repaître de calomnie, et a répandre ce venin.
2° Jésus a signalé leurs intentions d'obscurantisme, en leur disant cc Malheur à vous, Scribes et Pharisiens » hypocrites qui vous êtes saisis de la clef de la » science, et qui n'y étant point entrés, l'avez encore » fermée à ceux qui voulaient y entrer. » ST-Luc VI. 3° Jésus a caractérisé leurs lumières et la déception de ceux qui y croient, lorsqu'il a dit, des chefs et disciples de la philosophie « Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. »
Quelle épaisse cataracte sur les yeux du 19e siècle! Il ne veut pas soumettre à une épreuve le Tartuffe qu'on lui dénonce la philosophie dont la perfidie serait constatée par le moindre parallèle de l'industrie attrayante avec l'industrie répugnante.
Pauvre civilisation caricature de progrès et de rationalisme ne parviendras-tu jamais à comprendre que si tes philosophes ajoutaient foi à leur science ils provoqueraient ce parallèle facile sur 3oo enfaus car ils auraient l'espoir de sortir victorieux de la lutte.
Mais ils savent trop bien quelle en serait l'issue; ils savent qu'à l'œuvre on connaît l'artisan. Du moment où Colomb put disposer d'une nacelle et opérer, il fit bien voir à toutes les académies qu'avec leurs chansons d'impossililité elles étaient des légions de zoïles bouffis de préjugés, comme elles sont encore aujourd'hui.
3° LES ROQUETS sont une 5' classe de zoïles qui pullulent dans Paris depuis les chimères de progrès. M. de Chateaubriand les a bien définis, note p. I36. Furibonds, comme un roquet retranché dans sa boutique d'où il s'élance contre les passais et les voitures nos roquets scientifiques fulminent contre toute idée neuve, s-emparent des conférences pour y distiller leur fiel et faire perdre le temps en vaines arguties ils aventurent cent objections saugrenues pour en faire passer une sur vingt, se sauver sur la quantité; car on ne peut pas les enregistrer et les réfuter toutes on en oublie les trois quarts dans la réponse.
Ils n'argumentent que sur des exceptions prises pour règle ils ignorent que l'exception ou transition est un lien nécessaire dans tout le système du mouvement, et qu'elle corrobore les thèses générales. Ils ignorent toutes les lois fondamentales du mouvement social entre autres celle du contact des extrêmes.
Ils tombent sans cesse dans l'erreur de juger les tableaux de l'harmonie sociétaire, d'après les moyens actuels qui ne sont pas ceux qu'on emploiera Ils raisonnent comme celui qui aurait dit, il y a cinquante ans cc Jamais on ne parviendra à remonter rapidement les fleuves en bateau, sans voiles, ni chevaux, ni rameurs, à faire rouler des voitures sans chevaux plus vite que la poste. Et pourtant ces prodiges ont lieu aujourd'hui parce qu'on a trouvé dans la vapeur un nouveau ressort dont nos pères ne se doutaient paa de même qu'on a trouvé, pour associer, un nouveau procédé, l'échelle des discords dont le I9e siècle n'avait aucune idée.
Aussi, nos roquets comme nos beaux esprits, sont-ils
encore boutas de leur sot prcjugè « que pour associer des masses de familles illégales en fortume, in faudrait que les hommes fussent tous d'accord, tous unis d'opinron, J) C'est le contraire il faudra commencer par établir les disparates de goûts et les divergences d'opinions, parmi les hommes, les femmes et les enfans. Tout l'ergotisme des roquets repose sur le préjugé » que ce qu'on ignore ce qui n'a pas encore été décou» vert, ne pourra jamais être inventé. »
Ils sont entretenus dans cette manie obscurante par une classe de pédagogues présomptueux qu'on peut nommer les CUISTRES DU PROGRÈS, gens à morneries philantropiques et langage vaticinal; je vais citer, pour écuantillon de leur patlos, un morceau tiré de la Revue Républicaine 10 Juin I834.
L'écrivain disserte d'abord « sur ce besoin de lumières » sous l'influence duquel s'agite aujourd'hui la société » avide de progrès et d'améliorations mais incertaine » sur les moyens qui peuvent y conduire. »
Si elle est incertaine sur les moyens de progrès, si vous n'avez pas encore su les lui fourn:r, que n'en vientelle à se défier de vos 4 sciences, à en consulter d'autres, à explorer les sciences vierges que vous diffamez, et dont vuus ravalez le premier, le seul explorateur?
Dévoues à cette noble tâche d'exploration que nous » abordons avec l'ardent désir d'être utiles. »
Gasconnade! Vous n'abordez sur aucun point l'exploration des sciences intactes qui conduiraient au progrès. Vous aviez promis au I9e siècle l'urt d'associer pour quadrupler le produit; au lieu de lui donner cet art, vous l'avez berué par les systèmes péjoratifs des Owen des St-Simon des Van den Bosch, des prédicans d'égalité, athéisme théocratie, main-morte et pénitencerie. Si vous aviez quelque désir d'être utiles, vous diriez « On ne court aucun risque à faire l'essai de l'opération dite éclzelle des discords elle est très-économique, lucrative, et d'accord avec les impulsions de la nature. On peut donc, sans illusion, en espérer quelque lumière Sur l'art d'associer. » Ainsi opineraient des gens qui auraient cette vertu dont vous vous targuez l'ardent désir d'être rctiles à l' humanité.
Continuons sur le langage des cuistres du progrès.
« De toute part on s'occupe à déblayer le terrain à » éclairer les voies que l'avenir offre au développement » de l'humanité. «
C'est le refrein de I794: n'avez-vous pas assez déblayé à cette époque ou les comités révolutionnaires disaient: déblayons, déblayons. Si vous vouliez franchement déblayer les obstacles au progrès, vous attaqueriez le préjugé qui interdit 1 étude des sciences intactes, vous suspecteriez et dénonceriez les obscurans ligués pour détourner de l'essai d'un procédé qui, loin d'être hasardeux, assure un grand bénéfice en cas d'insuccès, et un progrès colossal en cas de succès.
« Long-temps l'humanité a marché au milieu des » ténèbres avançant malgré les écarts de son igno» rance, par la force irrésistible d'un INSTINCT qui » dominait ses destinées. »
Vous avouez ici ma doctrine sur le passé elle démontre que les progrès de civilisation ses lentes ascensions de i r. en 2e phase et de 2e en 3e ont été dues à l'instinct au hasard aux essais de cassecou, et jamais au génie philosophique. Il n'a pas su, avant le christianisme, abolir l'esclavage 11 ne sait même pas, dans l'âge moderne, élever la civilisation de 3e en 4e phase. Il est donc eunuque en progrès, malgré qu'il possède deux ressorts très-puissans qui étaient inconnus des anciens; ce sont l'abolition de l'esclavage en pays de pleine civilisation, et le progrès colossal de mécanique n atérielle, surtout depuis un-demi siècle. Si avec de tels moyens vous ne savez pas monter un quart d'échelon social, avancer de 3e en 4e phase civilisée (chap. IV), à quoi sert votre gasconne science du progrès ?
« Mais pour elle, le jour est venu de changer de marche. » Bien dit je la prends au mot or il n'y a que 3 voies en marche sociale
io L'industrie morcelée (nous y sommes cloués). 2o L'industrie mixte (germe chez Francia).
3e L'industrie combinée (ma théorie; sociétés 6, 7, 8). Sortez donc de la marche n° t et entrez dans les voies 2e et 3e, dans les sociétés 6, 7, 8, si vous voulez réellement changer de marche. Mais vous nous gasconnez; car si vous opinez à croupir dans l'industrie morcelée, vous refusez donc de changer de marche tout en opinant a ce changement.
« C'est avec la conscience du but où elle tend sans » cesse, qu'elle se prépare maintenant aux. réformes » sociales dont l'action doit la modifier, l'épurer. » Verbiages vides de sens Ni elle, ni vous ne connaissez ce but où tend l'instinct social ce régime d'industrie combinée; et vous avez le front de nous dire que la société s'y prépare quand il est évident qu'elle ne fait que des préparatifs d'industrie morcelée dans toutes les colonisations d'Amérique Nord, ou de Russie, et dans les sottes fondations d'Owen et Van den Bosch qui ne sont pas même la méthode mixte, acheminant à l'ordre combiné. Chap. IV.
Quant aux réformes conseillées par vous, elles ne conduiraient qu'à l'opposé du but. Vous vous obstinez à provoquer la réforme politique d'où on ne voit naître que le mal, que l'accroissement des plaies sociales et des vices; ous dépraviez la société au lieu de l'épurer elle ne peut s'améliorer que par la réforme industrielle, par le travail combiné dont vous êtes ennemis.
« Rien dans ses futures révolutions ne peut plus s'ac» complir aveugléntent. Autrefois elle procédait par » tâtonnemens et par secousses maintenant elle veut » sav oir où on la mène. »
Vous la menez à reculons vous vous garderez bien de lui dire où vous la menez elle rétrograde en double sens en matériel par la perte des forêts et des sources par l'intempérie qui en résulte, et par le progrès en nouvelles pestes, fièvre jaune, choléra, etc. elle rétrograde en politique, par l'accroissement des impôts, des emprunts, de l'agiotage, des fourberies commerciales, des systèmes philosophiques, et des révolutions qu'ils opèrent bien aveuglément!
Car à ne parler que de la dernière, celle de juillet, elle a été si aveugle, et ses auteurs savaient si peu où ils nous menaient, où ils allaient eux-mêmes, que dès la semaine suivante ils se sont plaints d'être mystifiés frustrés, éconduits par les hommes du lendemain. Ils sont donc bien maladroits, bien aveugles eux et le public seraient dupes des futures révolutions qu'ils annoncent, comme ils ont été dupes de celle-ci.
Adoptons donc une marche qui prévienne les révolutions, et qui opère la réforme, spontanément, par la
seule influence du bénéfice pour toutes les classes de la société, et non pour quelques agitateurs.
Achevons l'examen. Voici de belles tirades en style de cuistre, su: le progrès imaginaire de l'humanité. o Aussi, devant ses pas de géant, la foule des inves» tigateurs s'est-elle élancée. »
Pas de géant Oui, en mécanique matérielle mais en température et en politique, on ne voit que des pas d'écrevisse chez vos investigateurs.
« Ils sont dit-il une armée aventureuse de pionniers » qui, LAISSANT LA la terre connue et cultivée, (c'est » faux, ils ne sortent pas de leurs 4 sciences incertaines ) » pénètrent dans les déserts et les forêts pour y décou» vrir les pays nouveaux que le génie de la civilisation » fécondera plus tard. »
Voyez l'audace de ces blagueurs! Ils s'attribuent effrontément mon rôle c'est moi seul qui ai laissé là la terre connue et cultivée c'est moi qui ai laissé là les 4 sciences philosophiques, et leur cercle vicieux, leur labyrinthe nommé civilisation moi seul qui ai pénétré dans les déserts scientifiques, pour y découvrir les pays nouveaux, y exploiter les sciences intactes dont la philosophie interdit la culture 152 sciences que la civilisation n'aura pas l'honneur de féconder plus tard qu'on les féconde aujourd'hui ou demain, l'honneur d'invention sera toujours à moi et non pas aux plagiaires qui auront attendu ma mort pour essayer de me piller tout ou partie de la découverte.
Il ajoute sur ses pionniers aventureux
« Les uns marchent au hasard, n'obéissant qu'à leurs » caprices souvent ils s'égarent. »
Pourquoi dire LES UNS? dites TOUS, car aucun d'eux ne connaît la boussole sociale ou échelle des discords et des inégalités; aussi les essais de leurs théories ne conduisent-ils que de Scylla en Charybde. Ces pionniers moraux et politiques nous égarent non pas souvent, mais toujours.
et Ils franchissent inconsidérément les régions les plus a voisines de nous ils abordent les plus inconnues, » pour planter au loin leur drapeau sur un sol ou l'oeil » des hommes ne peut encore l'apercevoir. »
On ne l'aperçoit que trop: c'est le drapeau de l'a-
théisme, ûs l'égalité, de l'industrie morcelée, de la main-morte, et de la pénitencerie, prônée depuis quelques années dans les Revues. Mais pour planter ce drapeau, ila n'ont franchi aucune région inconnue; ils sont restés sur le terrain de la civilisation et n'ont pas même su en franchir la 3° phase, pour s'élever au moins à la 4c. C'est moi seul qui ai abordé les régions inconnues EUX, ne savent pas sortir des connues.
L'écrivain dit quc la France marche en télé de Ici civilisation. Elle en a donné de belles preuves dans Alger; des bordes de Cosaques et de Kalnioucks y auraient fait moins de ravages que cette civilisation qu'on y a importée, et qu'on y fait RAYONNER, selon le congrès de Poitiers. Il ajoute « que la philosophie a restitué à » l'homme le sentiment de sa dignité; » étrange dignité qui donne aux paysans bretons trois sous par jour pour se nourrir et vêtir Le sauvage a bien raison de mépriser cette dignité de mendiant et de famélique.
Il engage l'homme à faire usage de ses forces mais desquelhs ? On lui interdit l'usage desfoi-ces matérielles en le privant du nécessaire et des forces spirituelles en lui défendant l'étude des 4 sciences intactes,
Il dit que la Lase de l'association est légaliié.
Le voilà donc arrivant bien tard à l'objet prinCipal, au problème d'associer il le noie dans sa pacotille de sophismes il le cache dans la foule, comme un gros péché qu'on glisse au confessionnal à travers les petits. Et que nous dit-il de l'association ? Qu'elle a pour bu se l égalité sa base au contraire est l'échelle des discords et des inégalités. Voilà un savant professeur en association! Ceux qui puisent des lumières dans la Revue Républicaine, sont bien endoctrinés
Il vante M. de Lamennais sur ce qu'il accuse et flétrit les rois c'est au contraire le tort de M. de, L. qui gâte, par cette maladresse, tout ce qu'il a dit de bon sur les vices de la civilisation. Ma théorie ne flétrit pas les civi- lisés, rois ou sujets; elle ne flétrit que l'œuvre philosophique, le mécanisme subversif et sa duplicité d'action, qui donne aux rois des intérêts contraires a ceux du peuple au peuple des intérêts contraires à ceux des rois; a l'individu, des intérêts contraires à ceux de la masse etc.
Il n'y a de bon dans son article que la définition de l'école Saint-Simonienne dont il dit
« Aucun Protée ne s'est jamais présenté sous plus de n faces diverses: sa présomption s'était emparée de » toutes les connaissances humaines afin de les contrô- » ler: elle se proclamait, avec une altière arrogance » la source de toute autorité et de tout pouvoir.
( Vous omettez de dire qu'elle se proclamait propriétaire de toutes les fortunes et de tous les héritages, sauf à donner une petite pen's!on aux titulaires, selon leur docilité aux prêtres bleu-barbot. )
te Rien de ce qu'elle professait n'était à elle en propre s Aucune doctrine n'a été plus dititcile à saisir et a com» prendre. »
En revanche, son but était bien facile à comprendre: c'étaient des maraudeurs politiques très-audacieux qui dans leur théorie, s'emparaient de tout, sauf à accrocher en pratique ce qu'ils pourraient saisir, et d'abord un sacerdoce bien doté par les donations des badauds fanatisés.
Du reste, la Revue Républicaine se rallie bien à eux, en disant que « tout dans la société doit avoir part à » l'action gouvernementale, chacun selon son impor» tance, sa position et aa capacité relatives. » Voilà l'arrière-secret des philosophes pour se faufiler dans le gouvernement, ils persuadent à la masse que c'est elle qui gouvernera, si elle veut se révolter, renverser l'autorité, et mettre en place les vrais philosophes: ceux-ci une fois installés au pouvoir, feront sabrer le peuple souverain, s'il leur demande la part qu'on lui a promise dans l'action gouvernementale. Le peuple est toujours puni des révolutions par ceux qu'il élève au pinacle. J'ai dépeint dans cette analyse les professeurs en bouffissure, en gaseonnades sur le progrès, gens qui ont pour devise os magna sonaturum.
« Où suis-je ? Dieux quel vol je me perds dans les nues ? » BAOUR-LORMIAN (ironiquement).
Ce sont eux qui ont formé l'école des roquets, nabots qui ravalent toute idée neuve, et s'indignent à l'annonce d'une découverte qui s'écarte de leur petite sphère. La Revue Républicaine brille ou brillait dans ce genre elle promettait à ses disciples de tourner ses vues vers
l'Inde où elle espérait découvrir quelque secret précieux. Que puisera-t-elle dans les bouquins des Brames et des Lamas? ils ne contiennent aucune tradition exacte sur la société primitive dont il importait de retrouver le mécanisme. C'est moi qui l'ai retrouvé, et pour empêcher qu'on s'en occupe elle insinue qu'il faut l'aller chercher dans l'Inde la ruse est adroite.
S'ils veulent aller au loin chercher des lum ères, que n'étudient-ils le mécanisme sociétaire du Paraguay, l'art de le dégager de ses entraves, et d'y ajouter les ressorts d'attraction qui lui manquent Ils ont tant controversé sur l'association qu'ils jugeaient impossible en masses de 3 à ltoo familles inégales maintenant que le prestige d'impossibilité est dissipé par Francia ils cherchent à faire oublier ce problème parce qu'il est résolu pleinement en théorie, appuyée d'un petit germe de démonstration en Amérique.
Il n'est pas snrprenant que des hommes aussi faux que ces histrions de progrès aient formé une école de roquets en ergotisme esprits hargneux qui, dans toute assemblée, font perdre le temps en vaines arguties, et rendent les conférences inutiles. C'est leur but. Aussi ai-je renoncé aux conférences; car, pour un homme loyal qui veut s'instruire, on y rencontre vingt roquets ergotant pour chicaner, sans moyens.
Ces chefs de Revue Républicaine qui me traitent de barbouilleur, avouent que je pars de principes dont l'excellence n'est pas douteuse j'ai donc pu arriver à des conséquences justes, à des procédés excellent comme les principes d'où ils découlent.
Mais, disent-ils « c'était une rude tâche que de con» denser les vérités.que j'ai découvertes, les rendre » palpables aux esprits qui n'embrassent pas les idées à » large horison. » J'ai donc découvert des vérités s'il ne s'agit que de les condenser, la tâche n'avait rien de rude je 1 ai remplie à l'mtroduction de ce livre où j'ai suffisamment rétréci le cadre de doctrine, et condensé les vérités en les présentant sous la forme la plus familière, la mieux adaptée aux esprits qui n'ont pas un large horison comme les républicains.
Quant aux écrivains à horison gascon, quant aux saltimbanqucs de pliilaritropie, qui n'osent pas proposer s ur leur méthode un essai condensé, borné à un village,
on verra après un parallèle de leurs théories et de la mienne dont je réduis l'épreuve à 3oo enfans, qui d'eux ou de moi a surpris le secret de la destinée.
On verra quel cas fera le peuple de ses sauvenrs jacobites; lequel il préférera, ou de la souveraineté sans pain que lui offrent les cuistres du progrès, ou de l'abondance et de la vie délicieuse que lui assure l'industrie combinée. On verra, par ce parallèle, quels sont les barbouilleurs et quels sont les experts en mécanique sociétaire, et en opérations de progrès réel.
On peut juger, par ces détails, qu'elle foi méritent les journaux, lorsqu'ils rendent compte d'une invention dont l'auteur a le double tort de ne pas payer le tribut, et d'être anti-philosophe; quelle est donc l'inconséquence des hommes qui sur l'annonce d'une découverte disent « Il faut voir ce qu'en pensent les jour71aux. » Mais les Journaux se garderaient bien de dire ce qu'ils en penseut ils savent que plus une découverte est précieuse et exacte, plus ils doivent la diffamer, sous peine d'encourir la disgrâce du comité directeur; et ils suivent docilement la consigne.
EXTRODUCTION.
L'anarchis scientifique et industrtelle.
C'est assez prouver l'incapacité, la perfidie des théories philosophiques, et la coalition des sophistes pour étouffer les questions ( prix Beaujour, ) qui provoqueraient une tentative régulière en industrie combinée-attrayante.
On peut juger maintenant l'étourderie que notre siècle a commise en négligeant d'opposer aux 4 sciences fausses une concurrence active; en restant au rôle passif comme Bonaparte, qui les supprima au lieu d'organiser contre elles une résistance une opposition, selon les règles établies aux chap. de la greffe VIII et IX.
Pour un siècle, rationnel, positif à ce qu'il dit, n'est-ce pas une faute inexcusable, un acte de démence que dé
refuser obstinément tout examen snr une trahison dénoncée ? Orgon, malgré son extrême prévention pour Tartuffe, consent à la fin à une épreuve sur ce prétendu ami: notre siècle n'a pas cette dose de raison. Et pourtant les indices, les griefs contre la philosophie sont bien plus positifs et plus palpables qu'ils ne sont contre Tartuffe car celui-ci au moins à le masque de vertu, tandis que les 4 philosophies n'ont pas même le masque de raison et de vérité.
Par exemple l'économie politique a-t-elle une teinte d'économie? son système n'est-il pas le superlatif de profusion ? est-ce une épargne que d'employer 400 fem. mes, 400 feux, 400 marmites, là où suffiraient un seul feu, 4 femmes et 4 marmites? Est- il économique est-il sensé de porter la dépense de ménage au centuple du nécessaire?
La vraie économie est donc dans la théorie qui enseigne l'art d'effectuer cette épargne des 99,100es; et la science qui fonde le régime domestique sur une profusion poussée au centuple, n'est-elle pas ridicule, même dès son nom d'économie, qui est l'opposé de ses actes et principes.
Bien plus ridicule encore dans son nom de politique: est-ce une politique sage on folle que de pousser le peuple au crime et aux émeutes, la bourgeoisie aux fourberies mercantües, les grands au jeu d'agio. tage et à l'abandon des domaines? c'est ainsi qu'opèrent les économistes, par leur système de concurrence péjorative et mensongère.
En faisant tomber le salaire au plus vil prix sans garantie de travail, il pousse le peuple au dégoût, au vol aux séditions,
Tolérant la pullulation illimitée des marchanes, sans garantie sur leur gestion, il les incite à chercher dans la fraude un bénéfice qui compense la faiblesse du débouché restreint par affluence de vendeurs. Favorisant les emprunts fiscaux usuraires, il excite
les grands propriétaires à dédaigner les proCts lents et difficiles de l'agriculture, à vendre leurs terres pour aller résider dans les capitales, agioter et placer en fonds publics.
Je le répète: ces 3 opérations sont-elles du domaine de la sagesse ou de la folie politique.
Voila donc une science qui, dans ses deux noms d'économie politique est le suprême ridicule, car ses actes, ses méthodes, sont l'antipode des économies de gestion, et de la saine politique celui qui hésite à suspecter une telle science n'est pas de bonne foi. Même absurdité chez les autres sciences chez la Morale qui organise dans l'homme civilisé 28 luttes contre Dieu, la nature et lui-même: 122 et chez la Métaphysique refusant sa tâche, les études sur Dieu, l'homme et la nature et engageant le siècle dans la broutille idéologique, l'athéisme et le matérialisme, pour donner le change sur l'abandon des études utiles. Dirigée par de tels guides, la civilisation ne pouvait pas manquer de s'engouffrer dans le labyrinthe aussi depuis un demi-siècle n'a-t-elle grandi qu'eu folics, en révolutions, en fausses libertés, en paupérisme, en agiotage, emprunts et banqueroutes, en sectes hostiles à la propriété, en fourberies mercantiles, en fatras de systèmes étouffant les études utiles, et ne favorisant que les charlatans, que la fausse industrie et le faux progrès
J'ai donné, 152, un tableau des branches d'études interdites ou éludées par la philosophie; j'aurais pu y en ajouter beaucoup d'autres dont quelques-unes sont besoins de circonstance, telles que
LA RÉFORME COMMERCIALE:
L'ARCHITECTURE EN GARANTIE
L'AUMONE INTÉGRALE, SOLIDAIRE:
L'EDUCATION ASSORTIE AUX INSTINCTS.
Chacune de ces études prouverait que le monde savant est systématiquement ennemi du sens commun,
qu'il a su l'étouffer chez notre génération dont il se rit en secret disant comme Tartuffe
a C'est un public aveuâle à mener par le nez,
Et je l'ai mis au point de tout voir sans rien croire.
On a vu la preuve de ce mépris dans la tactique employée au sujet du prix Beaujour, l'intention visible de gagner du temps, compliquer le sujet par des questions parasites vides de sens assoupir le débat en le traînant eu longueur, et en le noyant dans des accessoires inutiles. Personne ne s'est aperçu de la ruse, pas même le donateur.
C'est surtout dans l'anarchie commerciale légalisée, qu'éclate ce mépris du monde savant pour le sens commun et son ignorance en théorie de libertés réelles et progrès réel.
Le caractère le plus choquant du commerce actuel, est le DOUBLE ÉCART: On lui assigne pour but, la garantie de libre circulation; il arrive aux 2 excès opposés, aux 2 extrêmes vicieux.
Commercialement, nous flottons entre la concurrence anarchique .eu fourmilière de parasites, et les monopoles, soit fiscaux comme celui des tabacs, soit capitalistes comme celui des deux grandes messageries de Paris et des autres accaparcmens.
Il est évident que ces deux méthodes sont oppressives pour la masst d'une part elle est lésée par les frais et les fourberies d'une nuée de marchands parasitues, frais qui grènent les consommateurs. D'autre part, elle est pressurée par deux genres de monopoles car le fiscal opère arbitrairement sur les denr es, il asservit le public, l'agriculture, tandis que le monopole capitaliste des deux messageries établit à volonté des hausses de cent pour cent, au moment où il a écrasé et ruiné ses rivaux. C'est le but de tous les accapareurs.
Que direz-vous de ce double écueil commercial, de ce cercle vicieux philosophes qui ne chantez que ba-
lance, contre-poids, garantie, équilibre du commerce et de la liberté ? Voyez dans quel guêpier vous vous êtes fourrés quel cercle vicieux que vos ressorts de civilisation perfectible et de progrès rapide vers un vol sublime!
Parmi les crimes du commerce, les plus scandaleux cctnme ceux d'affamer le public jouer la fortune d'autrui, asservir les producteurs et consommateurs, tous ces crimes dis-je, passent inaperçus etsont au besoin couverts d'éloges. On veut porter la réforme dans maintes branches du système social, et on ne dit mot de réforme commerciale; on n'a vu ni concours ouverts, ni prix proposés sur ce sujet, les chambres de commerce parlent dans l'intérêt des marchands et de leurs libertés anarchiques, mais ne disent mot dans l'intérêt da corps social et du gouvernement.
Bonaparte en fut dupe; il perdit son trône par un stupide respect pour des accapareurs de farines, qui ralentirent de six semaines et firent échouer l'expédition de Russie. Le sens commun ne nous dit-il pas qu'en fait de subsistance, le commerce doit céder aux circonstances ?Un commandant de ville assiégée liésite-t-il à exiger la remise des farines quand il est en danger, de manquer de vivres ? si Napoléon avait exigé cette remise en Avril, sauf IO tlo de bénéfice sur le prix d'achat, sa campagne commencée à temps aurait atteint le but le rétablissement de la Pologne.
Exposons contre le commerce quelques griefs, d'où nous concluerons à la réforme.
Il y à 3 ans qu'un épicier de Calcutta nommé Mackintosch, fit une banqueroute d'environ 63 millions après avoir échoué dans un accaparement d'indigos. L'actif de son bilan ne présentait qu'environ 13 millions, ce fut 5o millions de perte pour les créanciers.
Un système est-il sensé quand il entendre et autorise de telles monstruosités; quand un épicier peut, à lui seul, jouer et perdre 5o millions de la fortune D'AUTRUI ? si Makintosch n'eut joué et perdu que les 13 millions de son avoir, c'eût été déja une folce insigne, un scandale à réprimer et punir car un homme a des enfans, ou ne doit pas permettre qu'il joue leur fortuue, D'ailleurs, ces pertes colossales au jeu, conduisent
au vol, au crime, au suicide, elles accablent des familles des cliens.
Mais quand c'est jeu d'agiotage et non de cartes, l'opinion et la loi absolvent le coupable; ce n'est pas lui qui a tort, ce sont les indigos les savons, les hniles qui ont baissé de prix; punissez les indigos, faites pendre les caisses de savon et non pas l'épicier. Ainsi opine lu morfale actuelle régénérée par les grandes vérités du commerce, et les grands principes de la liberté des marchands.
Il y a 20 ans qu'un ami du commerce fit à Orléans une banqueroute de 14 millions, qui causa plus de désastres qu'une armée ennemie. Cet agioteur avait en dépôt une foule de petits capitaux, épargnes de domestiques, d'ouvriers, de petits rentiers, gens qui se sont imposé des privations pendant longues années tout fut enlevé: la désolation était dans Orléans; les voyageurs en faisaient un tableau effrayant.
Récemmeut, dans Paris, un ami du commerce vient d'enlever la petite fortune du poète Béranger qui n'était pas riche, et qui avait placé ses épargnes chez ce joueur du bien d'autrui.
Tous ces brigandages sont appuyés de belles théories sur la liberté du commerce.
On peut demander à nos législateurs, nos docteur en garantie, en rcsponsahilité, en contre-poids, comment leurs principes de garantie se concilient avec la licence d'une classe qui, détentrice de la fortune publique, peut en faire un libre usage sans fournir aucune garantie de bonne gestion.
Pourquoi les marchands jouissent-ils de ce privilége que la loi n'accorde pas au gouvernement; elle l'astreint à une responsabilité, une surveillance imposée sur la gestion des valeurs fiscales bien moins copieuses que les commerciales; car la valeur vénale confiée au commerce est au moins triple de l'impot.
Nos légistes sont donc bien neufs en théorie de garantie, s'ils ne voient pas que la plus urgente est celle qui est due au corps social contre le commerce, contre ses jeux de hasard, et ses rapines colorées de liberté.
Remarquons sur ce sujet la force du préjngé le puhlic s'indigtze, s'irrite si un vol est fait par des agens du gouvernement; ne fût-ce qu'un petit vol comme les six
millions de Kessner on donne encore au public une ombre de satisfaction, des simulacres de poursuite ou de procédure; personne en pareil cas ne dit que le caissier doive être dégagé de responsabilité, qu'il ait In droit de jouer sa caisse à la bourse.
Et de même sur les vols considérables comme la raffle de 76 millions qui fut faite au début de la campagne de z823, on reconnut le principe de garantie M. de Villèle déclara que s'il y avait des fripons on leur ferait rendre gorge; il créa une commission qui fouilla des paperasses, fit des simagrées; l'affaire fut détérée aux tribunaux, cour d'appel, chamhre des Pairs, qui s'abstinrent de juger, craignant de compromettre des gens très comme il faut mais le principe de garantie ne fut pas méconnu.
Concluons si la garantie sur valeurs confiées est imposée au gouvernement même, qui s'y soumet sauf a éluder; si elle est imposée en tout sens aux particuliers, par les hypothèques, les billets à ordre, les saisies et prises de corps, comment la politique admet elle qu une corporation dépositaire et gérante de tout le produit vénal, soit dispensée de garantie et solidarité envers le commettant qui est le corps social ?
Yoilà en législation moderne, une lacune qui exposera tous nos légistes rationnels à la risée de la postérité.
Ce préjugé en faveur de la liberté anarchique du commerce provient de deux inadvertences de l'antiquité. L'une est que les marchands, dans l'origine, furent jugés indignes de législation spéciale; on les regardai comme filous tolérés, larrons d ordre ambigu, écumeurs subalternes; on les confondait avec les voleurs sous le patronage du Dieu Mercure Jésus-Christ les battait de verges et les pourchassait. Les railleries dont le commerce était l'objet, étouffèrent l'idée de l'assujettir à un système de garanties.
L'autre inadvertence fut que certaines villes anciennos, Tyr, Athènes, et Carthage ayant tiré bon parti du commerce, ne jugèrent pas à propos d'en corriger les cices ni même de les étudier eltes exploitèrent cet arbre de mal tel que la nature brute l'avait donné, et sans songer à le soumettre a une réforme, une méta-
môrphose du mode mensonger, arbitraire, en mode véridique et garanti.
C'est ainsi que le mépris chez les uns, l'égoïsme chez les autres, habituèrent l'antiquité à accepter le mode subversif en commerce, à croire que ce régime de fausseté était méthode naturelle, invariable, pour la circulation et le négoce des produits.
Ce préjugé s'est aisément maintenu chez les modernes il s'y est même renforcé., par l'aspect des bénéfices mercantiles de la Hollande et de l'Angleterre.
Mais si nous voulons interroger la nature, consulte les indices, nous trouverons dans toutes les classes du corps social, un mépris inné, une aversion pour les astuces et rapines du commerce; elle éclaterait de toute part si le peuple n'était pas contenu par le préjugé et la force armée.
Croit-on qu'en 1808 et 1812 le public n'en serait pas venu à faire main basse sur les magasins des accaparenrs de farines, s'ils n'eussent été soutenus? était-ce une mesure sage que de le; protéger? non, puisqu'il a été reconnu en 1813 que malgré la modicité de la récolte de 1812, i y avait encore tout compte fait un excédant du nécessaire et que la famine avait été l'effet d'un engorgement factice et spéculatif.
Dans les plus vastes comme dans les plus minimes relations, le commerce ne tend qu'à engorger tout, en feignant d'opérer la circulation. J'en vais donner pour preuve une gueuserie en miniature passant d'un accapareruent de 100 millions en farines, à un de 100 francs. Nous verrons, d'un extrême à l'autre la tendance à engorger et monopoliser, même dans la menue consommation du has peuple.
C'était à une foire de village, aux approches des ven(Jauges, Beaucoup de paysans y achetaient des seaux vendange pour 5 sous prix d'usage.
Un quidam qui avait fland dans le canton, s'était aperçu qu'on y avait fabriqué cette année, fort peu de seaux; il prévit que la foire en manquerait, et qu'an lieu de 5 à 6 v oitures il en arriverait tout au plus 2, et peut-être une seule. Il résolut d'accaparer dès le matin une voiture paraît, il achète les 200 seaux à 5 sous, total 5o fr il en aurait acheté une seconde voiture,
pour MAITRISER L'ARTICLE, (49) et gagner ioo fr en un coup de filet.
Jusqu'à 8 et 10 h on attcndit en vain une 2e, une 3e voiture, il n'en vint point; le quidam avait bien jugé enfin midi s'approchant, divers paysans voulaient partir, et n'avaient pas pu acheter des seaux on vit qu'il fallait passer par les mains de cet ami du commerce, qui avait accaparé l'unique voiture, à 5 sous pièce. On négocia, et il voulut io sons grande rumeur parmi les paysans on opina à donner Y sou de bénéfice au spéculateur; on offrit 6 sous, mais il tint fièrement à Io sous, prétendant gagner 5o fr., sur son accaparement, i oo p. Io. bref, la marchandise était en bonnet mains. ( style d'agioteur qui veut juguler le public.)
« Pour Dieu de quelles fadaises nous entretenez-vous? de paysans qui font: une emplette à cinq sous » Hé c'est la plus instructive des leçons sur la loi du contact des extrêmes loi dont l'ignorance vous égare en toute étude sur le mouvement social. Il faut vous montrer le commerce dépouillant et écrasant les menus acheteurs par le même procédé qui dépouille et écrase les EMPIRES aehevons.
Les forains indignés, résolurent en comité, de laisser les seaux, et de donner une bonne raclée à l'ami du commerce, s'il ne voulait pas entendre raison sur son refus, on commençait déjà a le peloter rudement, quand les gendarmes s'en mê lèrent et le saunèrent force lui fut de traiter, car les paysans auraient brisé son bagage, malgré les gendarmes.
Qui avait raison dans ce débat? les villageois: le bon sens leur disait que cet intermédiaire était un oiseau de proie un larron à châtier ainsi le commerce dans les petites choses comme dans les grandes est toujours un parasite qui, sous prétexte de faire circuler, engorge, s'entremet entre le producteur et le consommateur, pour les rançonner, les dévorer. Le fabricant de la pacotille achetée aurait pu d'aprcs la rareté, vendre 6 sous en détail; il perdait donc un sou de bénéfice et les acheteurs auraient perdu 4 sous extorqués en sus, par le vautour mercantile, et sa gueuserie en miniature.
Voilà le savoir- faire du commerce intermédiaire tant vanté par la philosophie moderne; elle exploite et
préconise tous les vices dominans pour se dispenser d'en chercher le remède.
J'ai cité cette bagatelle parcequ'elle est le tableau fidèle du fameux accaparement de farines, qui a causé la chute de Bonaparte le démembrement de la France et la ruine de la Pologne. La spéculation de 1812 était exactement la même que celte des petits seaux de bois; sauf la différence de cent fr. à cent millions un comité d'intermédiaires accaparait les farines à 60 fr. le sac, pour les revendre 120, au moyen d'alarmes suscitées. Il spoliait à la fois producteurs et consommateurs; car le producteur aurait pu, 3 mois plus tard, vendre 70 fr., vu les bruits de pénurie; et le consommateur n'aurait pas subi la hausse révoltante de 4o et 5o fr. de trop sur les farines.
Comment ne s'est-on pas aperçu que l'intermédiaire mercantile est le fléau de l'industrie et que la coterie économiste trahit le corps social en sanctionnant cette tyrannie aussi nuisible, que scandaleuse
Les extorsions fréquentes des intermédiaires auraient dû éveiller les soupçons chaque événetnent leur fournit quelque. voie de rapine: Louis XVIII meurt; le lendemain, hausse de 5o et 100 P oIo sur les crêpes noirs et viotets à la vérité on ne plaint pas la classe qui subit cette hausse car ceux qui portent le deuil de Cour gagnent en sinécures, de quoi le payer mais je n'etivisage ici que le vice d'intervention parasite.
Ce n'est pas le fabricant qui a profité de cette hausse; les marchands de crène étaient approvisionnées, la mort du Iloi était prév ue les fabricans avaient travaillé sur commande au prix courant, et une fois le deuil fourni, l'achat de fougue terminé les marchands se sont remplacés par commande aux prix ordinaires.
L'intermédiaire est donc la sangsue du fabricant et du cultivateur, ainsi que du consommateur. Les hausses en général n'éclatent que lorsque l'intermédiaire a fait en tapinois sa raffle, son accaparement. C'est toujours le producteur qui est frustré. Nos économistes ne disent mot de ce désordr e ils confondent pêle-mêle, fabricant et négociant; sous la dénomination vague de commerce: ces deux classes ont pourtant des intérêts b:en opposés; et dans le choc, c'est toujours le fabricant qui pâtit, surtout en achat de madères.
C'est principalement dans la partie des liquides que se manifestent les vices politiques et moraux de la théorie des économistes, la 1.I:BRE CONCURRENCE, le savant principe laissez faire les marchand, ils savent bien ce qui convient à leurs intérets:
Et les intérêts du public de la nation entière, vous les comptez pour rien voyons ce qui en résulte d'abord En VICES POLITIQUES le pouvoir donné au commerce d'établir des impôts non de droit, mais de fait. On fait croire aux badauds que c'est le corps législatif SEUL qui établit les impôts mais le commerce en établit bien d'autres, sans la sanction des chambres. Nous allons en trouver trois milliards, en sus des légaux. Et d'abord cent cinquante millions d'impôt sur la belle France par la vente de l'eau déguisée en vin. On en met dans le vin du peuple souverain de Paris, au moins un tiers, et plus souvent moitié, en la masquant artistement par des vins noirâtres du midi, du suc de bois d'Inde, et quelque acide. Pour la bonne compagnie et l'honnête bourgeoisie, le marchand met bien autant d'eau, mais le masque est différent; on donne au vin un goût miellé, douceâtre, tirant sur le sucre ou l'hydromel; c'est ce qu'il faut aux dames quant aux maris parisiens, ils ne connaissent rien au vin, le marchand les mystifie à volonté.
Cette vente d'eau s'élève dans Paris à vingt millions par an, et pour la France on peut estimer la vente d'eau a i5o millions, non compris 1 eau glissée dans le lait et divers liquides. Un fabricant de vins et liqueurs me disait un lour « J'ai dans ma cour une pompe qui me rend dix mille francs par an; je lui répondis, cela est aisé à concevoir. »
Sans ces fraudes, comment pourrait subsister l'immense quantité de marchands de vin, caharetiers, épiciers, traiteurs, cafetiers, etc.; la libre concurrence élève le nomhre des marchands au quadruple, et par fois au décuple du nécessaire mais cet accroissement numérique de vendeurs n'augmente pas la consommation, et démoralise les marchands. y Dix épiciers vivaient à l'aise dans telle ville, gagnaient honnêtement, étaient solvables; leur nombre s'est accru depuis que la philosophie prêche l'amour du trafic au lieu de dix on en a vu bientot 20, puis 5o et 40. Leur débou-
ché est donc réduit an quart et pourtant leurs frais de concurrence et séduction sont bien plus forts, les boutiques plus recherchées et plus coûteuses, item l'éclairage et l'étalage il faut, derrière des vitraux élégans, présenter le savon et le fromage sous cloche les denrées en bocaux de cristal en vases de porcelaine c'est une dépense double comment la couvrir avec un débouché réduit au quart? il n'est qu'un moyen, TROMPER, transformer l'huile de pavot en huile d'olive, et ainsi du' reste.
Et malgré ce bénéfice frauduleux, bon nombre.sont ruinés par la mévente et les frais; de là les faillites devenues si fréquentes par la faculté d'établissement sans garantie de moyens. Un débutant se fait illusion, il espère obtenir la vogue il n'y parvient pas son magasin est négligé, ses paiemens sont ralentis, les grôssiers lai refusent crédit, et ses châteaux en Espagne finissent par une faillite. Ainsi l'excès de concurrence poussant les négocians à tous les excès devient une boite de Pandore, un volcan à banqueroute, à fourberies, prônées par les hommes du progrès.
Allons au but signalons dans ces désordres un 2me un 3me, un 4me impôt, établis DE FAIT sur le corps social, parle mécanisme de commerce parasite. Nous allons voir qu'il en perçoit bien plus que le fisc
J'ai estimé la seule vente d'eau à i5o millions dont 20 millions dans Paris, et sa banlieue. Cet impôt porte beaucoup sur les vins fins. On voit du Madère vendu 6 fr. n'avoir que i fr. de matière vineuse, le surplus se compose d'eau et d'ingrédiens de masque.
La fraude sur les vins fins et les liqueurs faussées est un tribut énorme que le commerce prélève sur les débonnaires ménages de Paris. Les ménages provinciaux ne sont pas si aisés à berner sur ce chapitre mais les parisiens sont des maniaques de morale persuadés qu'on doit révérer le commerce, et croire à l'infaillibilité des marchands, comme autrefois à celle du pape.
On en voit qui vous disent avec bonhommie voilà du Bordeaux, il m'a coûté 4 francs on feint de le trouver bon, car ils l'offrent cordialement. On est invité chez eux, on ne veut pas les désobliger mais si on ne se gênait pas, on leur dirait 4 francs cela quatre duperies pour vous c'est bien du Bordeaux, car vis-à-vis Bordeaux est
le vignoble dit enture deux mers, dont les qualités se vendent i sou 2 sous, et même 5 et 4 soue, si vous l'avez payé 4 francs, vous êtes un bonhomme, un vrai ami du commmerce.
Dans une auberge d'Anvcrs, mon voisin de table me fit goûter d'un Bordeaux qui, payé cinq francs à l'hôte, valait à peine cinq sous il sortait d'un des trois côteaux du Rhône, dont le produit est expédié en entier à Bordeaux. Là, mêlé au vin épais de mauvais crû il imite assez le Bordeaux. On ne voit dans Paris que ces tricheries sur tous les vins fins.
Quelquefois, c'est un Bordeaux MORAL qui a un bon tiers d'eau pour modérer les passions et qui perd par cette contrebande morale, son bouquet, sa viuosité. Les amphi trions ne s'en doutent pas.
On ne leur dit rien de cela, parce qu'à Paris la gastronomie est immorale, et de mauvais ton; les gens comme il faut doivent trouver tout bon, même les pommes de terre gâtées et arnères qui foisonnent dans ce bean Paris régénéré par la morale du commerce. Dans la moyenne qualité, j'ai vu du vin blanc vendu 4o sous, contenir les 718. d'eau, 35 sous. Cette vente donne un bénéfice colossal aux amis du commerce. Assurément nul acheteur n'est consentant à ces friponneries elles sont donc un impôt obtenu par astuce, mais payé légalement ou illégalement, qu'importe? le public ne débourse pas moins les 150 millions.
Par contrecoup, l'agriculture perd i5o millions car elle cultiverait et vendrait la quantité de vin eu place duquel on fait gober de l'eau à la belle France.
Voilà sur les vins et liquides 3oo millions! Que seraitce des autres grivelages du commerce, classés en détail lorsqu'un hâbleur vous vend un habit d'étoffe de Roubaix, qni la semaine suivante, change de couleur et n'est plus portable n'êtes-vous pas volé de la somme qu'a coûté cet habit on compterait pas centaines de millions, ces impôts que le commerce établit sur la crédulité philosophique.
L'nn des plus scandaleux est l'entretien de cent mille familles parasites 5oo,ooo âmes qui font un service inutile; car si l'on organisait le mode garanti et véridique, employant à peine le dixième des agens actuels
on verrait en France, refluer à la culture et aux fabriques, cent mille familles du commerce.
Elles ne vivent pas de peu surtout dans les villes On peut donc estimer l'entretien de ces 100,000 familles au moyen prix de fi francs par jour; c'est au-delà de 200 millions par an.
Ici, comm9 à l'article précédent, il faut ajoutes à l'impôt positif, l'impôt négatif. Le corps social entretient, autrauc, ccnt mille failles dont le travail est improductif, puisqu'on peut se passer d'elles en régime de garantie économique le corps social est donc lésé non-seulement du prix de leur entretien, mais du produit que ces parasites auraient donné à la culture, aux fonctions productives, aux arts aux fabriques.
Or cws familles produiraient en moyenne, francs par jour surtout celles qui ont des enfans de dix ans et plus, très-productifs à la campagne. A compter 500 jours de travail à 7 francs, c'est encore 200 millions de produit manqué; total 400 millions d'impôt négatif et positif, supporté pour l'entretien de 100,000 familles patasites du commerce.
Nos économistes savent bien asseoir ce calcul sur l'état militaire ils comprennent fort bien qu'un pied de guerre de 400,00o hommes est une surcharge de 200,000 oisifs puisque la garde du royaume, en pleine paix t n'exige que 200,000; ils savent estimer la lésion en double sens, ajouter aut frais positifs d'entretien les frais négatifs, la perte du produit que doueraient 2oo,ooo jeunes gens robustes, et 28,000 chevaux rendus à la culture pourquoi, avec leurs prétentions au positivisme, ne savent-ils pas estimer de même en positif et ncgatif les tributs prélevés sur le corps social par le commerce ?
Un des plus scandaleux est celui de la banqueroute privilège commode! un nomme joue la fortune d'autrui, et souvent des valeurs imaginaires en marchés à livrer s'il gagne il paiera s'il ne gagne pas, une faillite le dispense de payer. En vérité les philosophes ont bien raison de chanter le progrès, le vol sullime car voilà un progrès en volerie vraiment admirable. Nos cham. bres de commerce ne veulent pas éveiller l'attention sur ce progrès; il est si commode en affaires de se ménager cette porte de derrière sommée faillite,
Aussi le monde commercial, et ses vils flatteurs, leà économistes, se garderont-ils bien de proposer la recherche du remède c'est la garantie solidaire elle prévient les faillites, elle les rend Impossibles à moins de force majeure, comme incendie, pillage en guerre; encore dans ces divers cas, les créanciers sont-ils remboursés en tout ou en partie par la masse solidaire, ou par les assureurs.
A quelle somme s'élève l'impôt nommé faillite? on n'en voit pas en France d'aussi brillantes que celle de l'épicier Mackintosch enlevant 5o millions d'une seule raffle mais on en voit encore de copieuses celle de Kessner n'est pas mince; l'agent de change Sandrié enleva 3 millions au seul département de la Meurthe. Certaines compagnies en font encore d'assez dodues. Les petites, par leur nombre, sont les petits ruisseaux d'où nait un grand fleuve; on en essuya pour 3oo millions en France après la révolution de juillet de cette somme, les créanciers auront retiré à peine le tiers, 100 millions car chaque failli, excusé par la circonstance, détournait beaucoup; d'ailleurs il n'y a presque rien à prendre chez les petits débitaus, traiteurs et autres qui manquant par crise de stagnation se sont épuisés a ou 3 mois à soutenir le choc.
Il est donc des années où l'impôt de la faillite s'élève à 20o millions si, en moyen terme je l'estime ioo, c'est caver bien bas en somme disons 80o millions avec les 7oo précédens.
Certes nous dépasserions bien vite le milliard, si je pouvais ajouter la caté gorie indiquée plus haut, les fourberies de spécialité, dont une scule, la vente d'eau déguisée, forme sur les vins et eaux de vie un impôt de 150 millions en positif, et 150 en négatif. Mais je n'ai pas de données certaines pour estimer ces diverses branches de larronage mercantile dont l'ensemble s'élève rait au-delà de 5oo millions; total 1,300 millions. Qu'il serait aisé d'en ajouter plus du double tiré de différentes sources, telles que
1. Complication externe, 2. Aumone industrielle 3. Détour des capitaux 4. Nau frages hasardés: 5. Marché morcelé; 6 Fourniture fiscalc. 10 COMPLICATION EXTERNE, par les mouvements étran-
gprs à l'action commerciale Une lettre de Bruxelles disait « 11 est passé cette semaine, par notre v ille 37 courriers de commerce allant de Paris à Amsterdam. » Ce sont des courriers d'agiotage des ressorts extràcommerciaux, très-dispendieux frais qui n'auraient pas lieu, si le négoce dont ils sont agens avait une assiette régulière, s'il n'était pas sujet à des fluctuations, des accès fébriles.
Dans les fièvres d'agiotage on voit les denrées subir un mouvement superflu, des déplacemens réitérés: une denrée, en un mois, changera dix fois de propriétaire et de magasin les sucres les savons sont en vagabondage courant de gîte en gite; chaque badaud croit que c est un mouvement industriel, et dit « Ça fait travailler le peuple, ça fait aller le commerce et la charte. » Mais cette fièvre n'emploie les portefaix qu'à des déplacr-mens improcluetifs d'ailleurs elle finit par des catastr ophes des faillites. C'est l'antipode de l'industrie utile. Les refoulemens tiennent à ce genre sitôt qu'un débouché s'ouvre, les amis du commerce y courent en foule, et leur cohue amène le double et le triple de denrées nécessaires. Puis la mévente, l'engorgement et la baisse viennent consterner la pétaudière de vendeurs qui croyaient faire fortune de là les ventes à perte, les faillites, la baisse du salaire le chômage des ouvriers. Des vaisseaux, des cargaisons entières sont refoulées, obligées d'aller chercher un débouché dans d'autres ports, par suite d'expéditions imprudentes, fougue de cupidité individuelle. Ces désordres et les frais qui en résultent sont un impôt de plus sur la société c'est elle qui, en définitive paie toutes les bévues du commerce. Il les commet souvent de propos délibéré quoique bien informé de ses travers. Tant de négocians de Lyon, Marseille Montpellier, etc., vont tenir la foire de Beaucaire, y porter, a grands frais, des assortimeus gigantesques, et en rapporter moitié au moins. Tous s'accordent à dire qu'ils vendraient autant s'ils se concertaient pour abandonner cette foire; mais la jalousie s'en mêle, et le premier qui y va entraîne tous les autres.
Le commerce a, parmi ses caractères, la faculté de péjoration contagieuse toute provocation ruineuse et toute fourberie nouvelle; entraînent la masse à l'imitation. Autrefois on faisait le commerce sans voyageurs
aujourd'hui les voyageurs Je commerce et de fabrique sont si nombreux qu'ils formeraient une armée c'est le corps social qui paie ces légions parasites il faut que tous les frais du marchand retombent, en dernière analyse, sur le consommateur.
2° L'AUMÔNE INDUSTRIELLE Notre vicieuse concurrence, la lutte en réduction de salaire, et les stagnations périodiques poussant le peuple commercial à la misère, il est force de le nourrir aux frais du corps social. Delà les secours publics portés en Angleterre à 200 millions par an de là les crimes, les vols, la multiplicité de gendarmes et tribunaux, les maladies contagieuses nées dans la classe pauvre la mortalité sur pères et enfans. Ces frais retombent sur la société elle en serait dégagée du moment on elle établirait le mécanisme de commerce véridique, la concurl ence greffée, équilibrée, et les sources de bien être que ce régime crée pour les classes ouvrières.
3° LA DISTRACTION DES CAPITAUX entraînés au commerce, et à l'agiotage. L'agriculture en est privée, aussi reste-t-elle dans l'enfance: elle n'a dans la belle France, ni chemins vicinaux, ni bassins et rigoles d'arrosage, ni races de chevaux pour l'armée, ni futailles pour les annécs de vendanges copieuses ni rien de ce qui constituerait l'état florissant.
C'est une lésion incalculable pour le corps social; un impôt qui, bien qne négatif, est le plus fort de tous les impôts commerciaux. L'agriculture, en France, pourrait, mênle en civ ilisatiou rendre aisément un milliard de plus, si elle avait des capitaux qu'elle ne peut rocou- vrer que par la réforme commerciale. Elle en obtient à 5 et 6 p. mais les banquiers en ont à 5 et à o en Angleterre or l'agriculture n'a point de capitaux copieux, elle n'a que des bribes tant qu'elle n'est pas préférée au banquier, ou autre.
4° Lus NAUFRAGES HASARDÉS impôt positif. La cupidité et la fausse concurrence poussant les marchands à fréquenter la mer dans les saisons dangereuses il en résulte des naufrages dix fois plus nombreux qu'ils ne le seraient en régime de garantie solidaire; car les expéditions ne se feraient qu'en saison convenable.
En Mars, plus de cinquante navires ont péri sur les côtes de Hollande et d'Angleterre ( on a dit 57). Igno-
raient-ils que l'cquinoxe de printems est très-dangereux hors de la pleine mer ? Pas un d'eux n'aurait fréquenté ces parages à telle époque, et pas un n'y aurait péri si la réforme commerciale était effectuée.
Dans le seul port d'Alger, on a essuyé pour 5 millions de perte en un jour la garantie solidaire interdirait toute station dans ce mauvais port, excepté pendant les mois de sécurité. Mais la cupidite individuelle ne connaît pas la prudence.
5. LE MARCHE MORCELÉ, impôt négatif provenant de la défiance réciproque des villageois qui envoient à la ville cent personnes au lieu de trois.
Cependant on sait les réunir en exercice combiné pour la fabrique des fromages pour le four public pour la garde et conduite des bestiaux. Quelle dépense, quelle perte de journées, s'il fallait cent bergers pour mener paître les bestiaux de cent ménages.
C'est ainsi qu'on opère pour le marché de la ville et cet abus cesserait sous le régime de garantie commerciale, qui pourtant n'est pas encore le régime sociétaire. Mais quel bien opérer dans un système industriel dirigé par les économistes qui n'ont d'autre but que d'exploiter les vices dominans, et étouffer toute recherche sur la réforme ?
Des hommes zélés pour les progrès, des investigateurs judicieux, auraient songé à étendre ces germes de combinaison que l'instinct a crées dans l'agriculture quand nous voyons un ruisseau rouler des paillettes d'argent; nous en concluons qu'il peut exister une mine d'argent au voisinage, qu'il faut faire des fouilles provoquer la recherche.
Et de même, en voyant les 3 germes de combinaison établis au village, sur le four, le fromage et le berger, on en devait induire qu'il existe probablement un moyen de combinaison générale des travaux champètres soit des internes, ménage et culture soit des externes, comme le marché, la ruineuse coutume d'envoyer à la ville cent charrettes portant du grain cent jardiniers à hotte, cent laitières, et leurs ânes moins ânes que nos économistes, dont tout l'esprit consiste dans le mot impossible. Il est impossible, disent-ils,, de vaincre les défiances des paysans de les amener à confier et réunir les grains, les fruits, les légumes de cent ménagcs il faudrait
changer les hommes, les rendre tous fières, tous unie d'opinion, tous républicains: point du tout, puisque le moyen de réunion est l'échelle des discords qui ne change ni les hommes ni les passions
Sans inventer ce procédé d'où les éloignaient leurs préjugés; nos sophistes pouvaient atteindre à une solu.. tion partielle du problème, à la ferme d'asile décrite au chap. IV. C'est un procédé unitaire horné à la classe pauvre en le voyant réalisé avec bénéfice énorme les présomptions auraient redoublé sur le moyen de parvenir à la combinaison des 5 classes, on aurait cherché et on aurait trouvé.
Mais nos régénérateurs philosophiques ne sont bons qu'à toucher les émolument de leurs sinécures, chaires et fauteuils; et à nous chanter le progrès la marche rapide vers un vol sublime.
Le progrès en perversité est incontestable en voici une preuve frappante, tirée de l'impôt commercial. 6. FOURNITURE FISCALE. Tout goavernement est acheteur comme les citoyens; il subit comme eux, et mieux encore, l'impôt de iraude mercantile qui fait retomber sur la masse tout ce qu'on vole au trésor, comme les 76 millions de la campagne 1823. En fait de déficits fiscaux ou commerciaux, le peuple souverain jouit de la prérogative de tout payer.
Mais le vol ou grivelage si l'on veut, fait en 1823; présente des caractères de progrès transcendans, et vol sublime; d'abord quant au chifire qui n'est pas médiocre. Si l'on ne pend que les petits voleurs, ceux là ont pu se rassurer, car ils n'y allaient pas à petite dose. L'analyse de ce coup de filet, dévoile une trinité de progrès; en grandiose, en contre-poids, et en vérité. Il est grandiose par la hardiesse du plan: d'autres munitionnaires font leur main à la sourdine, et dans le courant de la campagne; celui-ci, en homme judicieux, s'est assuré son lot, avant la toile levée, avant l'ouverture de la campagne il a su en bon équilibriste, se ménager des contre-poids contre les détracteurs de son talent; il a impliqué dans sa manoeuvre des personnages très comme il faut; de sorte que toute poursuite aurait exigé le mis en cause de ces hommes très comme i! faut les chambres et les tribunaux déconcertés par ce ricochet d'accusations à intenter, ont fléchi.
Fort de ce contre-poids qn'il opposait aux ennemis de son génie, il a pu prendre une attitude sublime et vrai. ment neuve, assurer le triomphe de l'auguste vérité. Tandis qu'on doutait s'il y avait eu quelque gaspillage, et que le ministre des finances avait peine à se persuader qu'un munitionnaire en chef eût osé divertir les deniers cle la nation celui-ci dédaignant les détours a déclaré nettement qu'on avait soustrait 76 millions pour les chefs, non compris le menu.
Cet aveu, en ahrégeant sur les procès, devenait une économie pour la nation, et un trophee pour l'auguste vérité, qui jusque-là n'avait jamais figuré à découvert en pareille enquête.
Il en est de même de la morale, qui s'était bornée jusqu'ici à servir de masque aux fripons, avant le délit; aujourd'hui elle est leur bouclier après le délit reconnu. Lorsqu'il a été question de poursuivre Kessner, on a déclaré qua c'était un homme TRÈS-MORAL; en conséquence il n'y a pas eu lieu à suivre.
On savait déja que les grands fripons étaient des hommes très comme il faut mais on ignorait qu'ils fussent très-moraux, quel abri commode que cette morale, quel manteau précieux pour pallier tous les vices! elle remplace l'ancienne superstition qui rendait le criminel inviolable dans l'église.
Yoilà donc la morale rapatriée avec les financiers on la disait peu en affinité avec eux: aujourd'hui elle a tout conquis, financiers marchands munitionnaires tout est rallié à b bannière de la tendre morale qui sert si bien les sangsues quel progrès pour elle, et pour la vérité qui s- fait entendre sans détour, par l'organe des pipeurs de 76 millions.
Avis aux amis de la vérité s'ils veulent assurer son triomphe en civilisation ils doivent exercer la rapine en vaste cadre; car au même lieu et au même instant où s'opérait cette raffle transcendante un pauvre diable de Pau, nommé Elis,sando, s'avisa de voler UN CHOU, rien qu'un chou. Il fut condamné à mort par les assises de l'au; et le Roi, dans un mouvement de clémence, commua la peir:e eu dix ans de galères. lffalheur aux petits voleurs, en civilisation perfectihle quant aux gros, qu'ils aient soin de se faire gens très-moraux; moyen sur de piper des millions impunément
Mais les lumières sont en progrès rapide, en vol sublime, et l'on sait maintenant organiser le grivelage en granclc échelle; sartout en fournitures d'armée ou toute rapine est un impôt commercial, étahli sur le corps social payant pour le fisc.
Ce genre d'impôt est perpétuel, quoique moins fort en paix qu'en guerre. Mais en paix même, il y a beaucoup de fournitures à faire au gouvernement; et com- bien le commerce lui gruge-t-il? Catherine de Russie paya vingt-huit mille roubles une livrc de chandelles fournie a son fils Alexandre.
Evaluez maintenant la quotité d'inspût dne le cem. merce perçoit annuellement sur le use, la cour et les communes et considérez que les agent mêmes du gouvernement deviennent commerçans dans leur fonctions; car un ingéuieur les plus mauvais matériaux, et les fait payer double. Un canissier munieipal dans telle ville que je ne nomme pas compte cinquante trois mille francs par an pour les crieurs de vive le Roi, il n'en a peut-être pas débourse moitié. Il en est de même des lampions qui n'amusent que l'épicier qui les vend, et le quidam qui partage avec lui.
Dans ce tableau des impôts qu'établit le commerce, j'ai dû signaler ceux qui pèsent sur le fisc, et je me borne à l'un des plus saillans, celui des fournitures. On en citerait Oeaucoup d'autres tel que celui des constructions et destructions du génie, aussi ardent à détruire, qu'ingénieux à mal construire, et employer de mauvais matériaux pay es pour hons par le trésor.
De tous ces impôts, le plus pesant pour l'autorité est le trafic de sophisme, les complications qu'il cause les frais de police, les émeutes et souvent les guerres, comme la dernière de Lyon.
Puis la demi-guerre intérienre qui, pour la surveillance de Paris, des grandes villes et des Vendées, n emploie guère moins de 100,000 hommes de troupes de ri,,ne dont l'entretien serait économisé. Bref l'impôt des fausses doctrines, les précautions de police, garnisons, ceintures de forts etc. absorbent environ 100 millions prélevés pour résistance au commerce des sophistes, des régénérateurs, et des utopistes de progrès.
Aucun de ces fléaux n'aurait lieu si le gouverxement procédait à la réforme industrielle qui s'étendrait par sa
greffe de la pr esse chap. 8e et f)' aux fausses doctrines politiques, aux spéculations en émeutes comme aux faussetés mercantiles dont je viens de décrire les immenses ravages; la vexatoire propriété d'établir en impôts DE FAIT, un tribut double au moins de celui qu'étahlissent les lois pour service nécessaire.
Une seule hranche négative de cet impôt, la distraction des capitaux concentrés dans le commerce réduit de plus d'un milliard le progrès de l'agriculture qui ne peut point former de petites réunions actionnaires, petites compagnies locales pour des travaux médiocres que dédaignent les grandes compagnies de capitale. Qu'on additionne les autres impôts mercantiles on trouvera avec celui-ci un cliflre de 3,000,000,000. Plus du douhle de l'impôt fiscal, car je n'ai pas estimé en chiffres les 3 précédens numérotés 1, 2, 4, 5, 6. N'est-ce pas là le point sur lequel il est urgent de porter la réforme par une refonte du système ? Et lequel est digne de confiance, ou des sophistes qui veulent une réforme politique, source inévitable de révolutions, ou de ma théorie qui ne place les voies de bien que dans la pacifique réforme de l'industrie?
Un motif pressant de hâter soit la réforme industrielle en entier, soit la branche dite réforme commerciale qu'on peut effectuer isolément, c'est qu'ïl n'est pas d'autre remède à la pénurie fiscale qui va croissant dans toute l'Europe on serait réduit à employer le monopole général étendu à toutes denrées comme aux tabacs, aux sels, à la poudre.
C'était le projet de Napoléon; les licences l'avaient alléché il méditait de les perpétuer, et d'étendre ce genre d'impôt, des produits exotiques aux indigènes; il s'apercevaitbien que personne n'avait vu clair dans ce labyrinthe mercantile dont il disait avec dépit: ON NE CODAIT RIEN AU COMMERCE.
Il voulait attaquer le protée et ne savait comment s'y prendre, parce que le commerce a la propriété de DÉFENSIVE si on l'attaque de front il
ferme les canaux de la circulation, le coup retentit dans tout l'ensemble du mécanisme social, et déconcerte les agresseurs. C'est le hérisson présentant auchien une boule de piquans insaisissable.
Il est une tactique à employer pour le bloquer, le miner par lui-même, le faire capituler sans perturbation industrielle en favorisant au contraire la libre circulation et les garanties générales.
J'aurais volontiers publié cette opération, dont le prélude est la patente réductive, augmentée de 6 en 6 moins, pour obliger à la retraite le superflu des parasites. Si on les conservait, personne ne voudrait adhérer aux solidarités spéciales qui sont une des opérations subséquentes. On doit d'abord éliminer par degrés toute la tourbe qui n'a pas de capitaux, et qui serait illusoire en régime de solidarité.
L'exposé des opérations de réforme commerciale, exigerait un ouvrage de longue haleine, parce qu'il faut le faire précéder d'une description intégrale des crimes du commerce. Il faut dissiper la prévention vraiment superstitieuse qui érige les marchands en colonnes de l'état il faut démasquer le Tartuffe, avant d'indiquer le moyen de déjouer ses trames.
Deux causes m'ont empêché de faire cette publication l'une est qu'on a les journaux contre soi, quand on dévoile les turpitudes et l'impéritie philosophiques l'ouvrage est criblé de diffamations dans les quotidiens et les revues s'il est volumineux, on en est pour de grands frais sans vente, et le gouvernement qui ne croit que les journalistes qui ne voit que par leurs yeux en appréciation d'idées neuves, n'est point informé de l'opération proposée ou il en est si mal informé qu'il ne la juge pas digne d'attention il n'en a connaissance qu'après la mort de l'inventeur lorsque les plagiaires se croyant en sûreté, remanient travesrissent la théorie la donnent comme de leur crû. L'autre cause est que, proposant une opération qu peut, en SIX SEMAINES, par une épreuve sur
300 enfans, déterminer toutes les réformes désirables, et les étendre à l'humanité entière, je n'incline pas à mettre en scène une nouveauté applicable aux seuls civilisés et barbares et dont la réalisation exige au moins SIX ANS, et même huit, selon la dose de célérité qu'on y mettra.
Car les antagonistes aiment à modifier un plan quand ils ne peuvent pas en empêcher l'essai; ils veulent y introduire quelques dispositions de leur façon et si je donnais le plan de réforme commerciale exécutable en six ans, ils ne manqueraient pas de le torturer, et travestlr comme on a fait du problème Beaujour sur la prévention de l'indigence et ils engageraient le gouvernement dans les méthodes les plus lentes afin de s'écarter de la mienne, et se donner les gants de l'invention.
Tels sont les motifs pour lesquels je n'ai pas songé à publier la réforme ou GREFFE DU COMMERCE coordonnée aux règles établies P 98, à la double action du centre, contrebalancée par celle des extrêmes eombinés en contre-poids.
L'opération enrichirait le fisc, d'abord par la provision qu'il percevrait sur l'ensemble du mouvement commercial, mais plus encore par l'accroissement du produit général, et la cessation des désordres qui entravent l'action administrative soit politiquement par les soulèvemens inhérens à la fausse indnstrie soit matériellement par les impôts odieux et onéreux tels que droits réunis, sels, douanes que remplaceraient bien vite des prestations directes, sans frais ni vexations.
On ne doit pas se dissimuler que la finance ne peut plus prendre que sur le commerce où il y a beaucoup à prendre, sans froisser le peuple, ni l'agriculture, ni les fabriques, ni la propriété grande et petite. Ce sera servir toutes ces classes que de morigéner le commerce qui les spolie toutes.
Il faut donc se décider à puiser sur le commerce, adroitement ou mal-adroitement, artistement ou violemment car les besoins et les dettes croîtront plutôt
que de décroître. Ou en seraient les finances d'Europc si une grande guerre continentale éclatait ?
Comment les finaociers qu'on dit pénétrans se laissentils aveugler par les économistes, au point de ne pas voir qu'une réforme commerciale pourrait donner aisément au fisc le quart de toutes ces non-valeurs et ces dîmes, dont je viens d'estimer la somme à trois milliards? ce serait à 800 millions pour le fisc.
Ils nc s'aperçoivent pas que ces légions de gros marchands et banquiers gens qui font des fortunes hrillantes, en disant que le commerce ne va pas, sont des sangsues qu'on peut (conduire, et renvoyer avec leurs capitaux au travail utile ainsi que cent mille familles du petit commerce, dont l'entretien coûte encore 200 milliuns en positif, 200 en négatif, 517.
Tous ces oiseaux de proie ne seront pas regreués le public, en secret, déteste leurs fourberies, et leur despotisme parvenu à tel point qu'on ne peut pas avoir en payant ce dont on a besoin le commerce ayant l'art de faire tomber et disparaître toute denrée ou étoffe de trop hon emploi, de longue durée (1).
(i) On ne trouve guères que des marchandises au progrès, de belle apparence et (le nulle valeur; comme des habits dont la couleur change en peu de jours ct dont il faut envoyer recoudre les boutons et les poches dès le lendemain. L'épicier vend des bonbons au progrès, bonbons sans sucre. Les cnfans à qui on en donne au lU de l'an refusent de les manger.
Les souliers au progrès sont intéressans le ligneul en est sec, il se brise le soulier s'entrouvre, et on a le pied dans l'eau. Des pointes y surgissent au bout de quelques jours, elles font saigneur le talon, et rongent les bas pour le bien du commerce.
Je portais depuis vingt ans des demi-bas en fil blanc, tricoiés a Fougères on n'en peut plus trouvcr. Un jour où je faisais la ronde pour en recueillir quelques restes, en divers magasins, je me plaignais aux marchands de ce yt'ils n'en faisaient plus venir ils balbutiaient prétextant qu'on n'en voulait plus. L'un d'eux assez franc, avoua le secret du méticr; et me dit en riant HA HA CA DURE TROP. En effet, ils supportent 7 à 8 lavages, et les bas au progrès sont criblés avant le Ier lavage.
Il est inconcevable que parmi tant d'écrivains qui cherchent un sujet neuf, aucun n'ait songé à s'emparer
Ainsi, l'on ce peut pas, en payant, avoir ce qu'on désire, lorsqu'on veut un article contraire au progrès.
Les chemises au progrès sont un article fort plaisant l'épaule en est écourtée de manière qu'elles remontent se déplacent, et n'arrivent en arrière qu'au bas du dos. L'n jour j'en essayai une que je reportai bien vite à la marchand en lui réclamait le prix payé, et lui exposant les ridicules d'une chemise qui ne descendait qu'au coccyx.
J'en plaisantais comme de droit, elle fut offensée, et me dit fièrement « Il y a 25 ans que j'en vends. — Il y a donc a5 ans que vous attrapez les acheteurs. » A ces mots elle s'en alla par un petit escalier, en me disant d'un ton alticr, « vous insultez le commerce »
Voilà le fruit de l'encens que la philosophie distribue aux marchands elle leur persuade qu'ils sont des demi-dieux, et ils veulent qu'on les révère, même lorsque leurs fourberies sont découvertes qu'on protège leurs crimes odieux, l'importation d'une cargaison de serpens -sonnettes, et le poison lent mêlé aux liquides.
On les habitue à prendre leur intérêt personnel pour intérêt de l'état. L'an passé un marchand de Troyes demanda, à la chambre des députés que l'infanterie substituât, en été, le pantalon blanc au pantalon de drap rouge, pour l'intérêt du commerce de Troyens. D'autres auraient fait valoir la santé du soldat, mais ce Troyen n'envisageait que les intérêts de sa boutique, ceux de l'armée et de l'état n'étaient pas dignes d'attention.
Tels sont les marchands chacun d'eux est persuadé que sa boutique doit être la boussole du conseil des ministres. La philosophie les confirme dans cette prétention, par son jargon sacramentel sur le commerce immense et l'immense coynmerce des amis du commerce, pour le bien du com- merce, commerce, commerce.
Endoctrinés de la sorte par les moralistes, ils en sont venus à se glorifier de leurs fourberies comme en Clsine, dire à celui qui s'en plaint, vous insultez le cnmmerce. Bienôt, ils vous vendront, comme les Chinois, un jambon évidé t rempli de terre, et entouré d'une enveloppe de chair; on vous dira « C'est fleur de marchandise un choix distingué, à des prix d'amis nous y gagnons si peu, vraiment, nous n'y gagnons rien — Bah vous y gagnez bien quelques chose non d'honneur à ces prix-là nous y perdons oui nous
de la critique du commerce et du plan de réforme il est vrai que pour traiter pareil sujet, il faut avoir été praticien commercial; c'est ce qui manque à nos faiseurs de livres industrialistes.
Du reste, ce sujet serait d'autant plus opportun, qu'il ne sort pas du cadre civilisé, comme les autres branches de ma théorie la partie critique du commerce mensonger, le tableau des crimes du commerce ne reposerait que sur des faits patens et incontestables sur des vexations dont chacun est plus ou moins atteint. Mais les écrivains frappés de la fortune colossale des banquiers et marchands, ne savent plus que se prosterner devant ces nouveaux Plntus le commerce est devenu pour la critique, une Méduse devant lui nos littérateurs sont comme les amans de Corisandre, qui étaient tous frappés de folie.
Leur soumission collective leur dévotion servile au commerce qui les paie de mépris, est d'autant plus surprenante qu elle sort tout-à-fait des caractères essentiels de la philosophie; l'un des plus saillans, est l'esprit de contradiction systématique: Zénon contredit Epicure Chrvsippe contredit Anstippe; l'industrie des systèmes roule principalement sur la contradiction: elle avait beau jeu, en matière commerciale, de créer le médecin Tant pis en opposition au médecin Tant mieux. La nature dépeint, dans les perroquets, cette manie contradictoire des systèmes philosophiques l'un a du rouge au sommet de l'aile et du jaune au bout des pennes; l'autre du jaune en sommité d'aile et du rouge aux pennes. Le perroquet étant l'hiéroglyphe des faux savans dits philosophes, doit dépeindre leurs intrigues, leurs moyens, en tous détails; mais cette fois ils ont t abjuré leur nature. Ils ont été tous unis d'opinion pour vanter le régime de libre fourberie.
y perdons gros, mais c'est pour vous obliger, parce que c'est vous, afin que vous revemez nous voir pour quelque autre article. » Puis, quand vous vous apercevrez de la farce, et que vous irez vous en plaindre, on appellera selon l'usage de Quanton, les voisins pour en rire, et ils vous diront morale-
N'était-on pas plus sensé au temps ou Horace raillait franchement les marchands, et où SI Chrysostôme disait « qu'un marchand ne saurait être agréable à Dieu. » Il est vrai que divers incidens ont paralysé les critiques ils n'auraient pas manqué de s'emparer de ce sujet qui, traité largement et intégralement, en analyse du mal et synthèse du remède, formerait un ouvrage si remarquable et si adapté aux circonstances, que les journaux seraient obligés d'en parler longuement; même sans être payés par les auteurs.
Quant aux auteurs, l'ouvrage serait pour eux un coup de fortune car tout le monde commercial, financier et politique, serait obligé de le lire, surtout les fiSCaFkx. Mais le commerce dernière folie des modernes est si peu connu qu'on n'a pas encore su le définir en essence, encore moins en détails: son essence est la duplicité d'action malfaisante: il est LIBERTICIDE et ECONO- MICIDE je l'ai prouvé dès le début pe 304 article du DOUBLE ÉCART.
Affecté aux garanties de libre circulation, il tend et arrive à entraver toutes les branches de circulation, par la fourberie et les monopoles soit directs comme les fiscaux et les corporatifs soit indirects comme les accaparemens et les fluctuations d'agiotage, fruit du monopole de capitaux.
Affecté aux garanties d'économie, il tend et arrive l'excès de profusion, déperdition et altération, par ses fourmilières d'agens qu'il élève au vingtuple du nécessaire, et qui s'appliquent à outrer la consommation en débitant de mauvaises qualités peu durables.
Le commerce est donc à la fois liberticide et économicide surtout par la fausse concurrence la lutte en baisse de salaire, qui, jointe aux longues séances, décime la classe ouvrière en la plongeant dans l'indigence, et ruinant sa santé à tel point que certains genresd ouvriers, les polisseurs d'acier, n'ont pas plus de dix ans d'existence manufacturière.
Voila ce nouveau Dieu des philosophes brièvement analysé rougissez de l'avoir encensé, aveugles et serviles écrivains qui cherchez un sujet à traiter 1 n avezvous pas manqué le plus beau de tous? En dénonçant le commerce, et indiquant la voie de réforme, vous auriez été accueillis de toutes les classes, et surtout
des gouvernemens que la pénurie fiscale oblige à puiser à de nouvelles sources.
Où prendre ? ce n'est pas sur l'agriculture; on soulcverait les campagnes c'est, je l'ai dit plus haut sur les immenses rapines du commerce. Il faut en délivrer les nations, et allouer au Ssc un quart des ;sommes énormes que prélèvent les parasites commerciaux, parmi lesquels ir faut ranger certains manufacturiers devenus complicateurs et parasites par excès de nombre.
ARRIÈRE-PROPOS.
La nécessité d'abréger, m'oblige à négliger divers sujets qui auraient bien figuré en ARRIÈRE-PROPOS. L'AHCHITECTURE EN GARANTIE Que les barbares ne sachent pas se loger, qu'ils construisent des villes mal-saines, hideuses ainsi que leurs villages, cela n'est pas surprenant mais que les civilisés, avec leurs uto- pies de progrès, n'aient pas su en 3000 ans apprendre à distribuer sainement et élégamment leurs résidences, leurs massifs nommés rilles et villages; qu'ils habitent des cloaques infects comme certains quartiers du beau Paris, où le méphitisme fait périr en un an les sept huitièmes des enfans nouveaux nés, c'est une ignorance digne de leurs faux savans.
J'ai donné sur cette réforme, très-inconnue de nos architectes, quelques notions; Ass: Dom: Agr :1, 562, très-incompjètes, mais signalant l'absence de la science d'architecture combinée.
L'AIUMOIQE INTÉGRALE SOLIDAIRE est une branche de mécanique sociale aussi inconnue que la précédente, et d'autant plus nécessaire que l'Angleterre pays qui a le plus fait de sacrifices en secours aux pauvres, et qui emploie à ce secours 200 millions su.r une population de 14 millions; n'a su qu'enraciner le paupérisme et multiplier les vices, les émeutes dont-il est la source. Elle a opéré sur l'indigence aussi gauchement que sur lèse lavage; et son mauvais succès devait faire ressenti r qu'il restait à découvrir, en mécanique civilisée, un système d'aumône intégrale, Mais que peut-on
découvrir tant que les recherches sont confiées à des obscurans, à des philosophes
L'ÉDUCATION ASSORTIE AUX INSTINCTS. NOtIS avons, par centaines daes systèmes d'éducation; pas un n'a spéculé sur l'art de discerner les instincts et d'en tirer parti ( Voir à l'avant-propos le Charretier fondeur ).
Combien d'autres brandies de connaissances trèsutiles, et dont l'exploration n'est pas même commencée par cette civilisation qui a le front de se dire amie du progrès, et qui ne veut pas tenter la moindre excursion dans les régions inconnues
Comment se fait-il que nos philosophes avec leurs torrens de lumières ne connaissent rien à la matière qu'ils ont le plus ressassée depuis le nouveau siècle, au commerce ? Il faut que les idéologues qui dirigent la civilisation aient étrangement faussé les intelligences pour qu'on ait manqué l'étude de la réforme commeciale qui, a elle seule donnerait au fisc 7 à 800 millions de plus, tout en enrichissant l'agriculture; et qui permettrait de supprimer les tributs onéreux, droits réunis, sels, et autres qui écrasent l'industrie
Ces impôts désastreux seraient remplacés, dès qu'on aurait organisé le commerce selon la méthode de Greffe par double action du centre sur lui-même et double contre-poids agréé. Chap VIII et IX.
Napoléon jugeait donc bien les faux savans, en di. sant On ne connait rien au commerce.; il se défiait des idéologues qui donnent aux idées une direction si fausse, en investigation des connaissances urgentes.
Ils n'ont pas entrevu que la civilisation étant le do maine de la fausseté elle tend ultérieurement à mettre tout le mécanisme social sous le joug du ressort faux nommé commcrce action intermédiaire, improductive et complicative; et que l'esprit mercantile après avoir poussé chaque empire à dévorer son avenir par les emprunts mettrait les empires à l'encan, puis envahirait le territoire par l'usure fédérale, et réduir-.it en vassalité les souverains et les propriétaires.
S'il ne l'a pas encore fait, c'est qu'il n'a pas eu l'esprit de découvrir la voie d'envahissement genéral c'est qu'il a commis la faute de marcher sans but politique de se fier aux philosophes qui ne savent rien découvrir, et qui étouffent les recherches.
Mais la pénurie fiscale hâtait une crise, et l'on n'aurait pas passé dix ans sans en venir à attaquer le colosse mercantile seule proie qui reste à prendre à la finance. Elle a épuisé toutes les menues rapines, elle n'aurait pas tardé à s'émanciper des économistes, et happer la grosse proie le commerce. La civilisation n'avait je l'ai dit à l'introduction, que trois dénouemens à son libertinage fiscal; oit dévorer leconzmerce, oit être dévorée par lui, ou prêter enfin l'oreille à une découverte q.ui, restaurant subitement les finances de tous pays, étouffe tous les germes révolutionnaires, et donne l'option sur toutes les voies de progrès réel.
Son côté honteux est, qu'en raffinant depuis cent ans sur l'idéologie, elle n'ait su enfanter aucune idée neuve en mécanique sociale, aucun moyen d'ascension à des phases plus élevées que la 3e phase civilisée; qu'elle y soit restée stationnaire, sous la tutelle de son Tartuffe, la philosophie.
Cette dépravation des sciences philosophiques est le vice qu'il faut faire envisager aux nombreux candidats de fondation tant de gens désirent se signaler mais quelle route prennent-ils? on les voit tous se rallier aux beaux parleurs, au lieu de rechercher les inventeurs. Ils ignorent qu'une société a besoin de moyens neufs pour avancer en échelle sociale et qu'elle dort exploiteur quelque invention sous peine de végéter dans la médiocrité, sort des brillantes réunions parisiennes toutes réduites à glaner les unes sur les autres,
Elles ne sont que les clientelles de quelques meneurs dont elles servent machinalement les vues: aucune d'elles n'osera se dire « Si cette découverte de l'industrie « attrayante était vraie quel coup d'éclat pour nous d'en proposer et d'en effectuer l'essai sans sortir du « ton dubitatif! si l'auteur a péché en quelque point « nous rectifierons, nous ferons mieux que lui. » Mais toutes ces coteries académiques, fécondes en belles phrases sur l'émancipation intellectuelle, sont des enfans terrifiés, craignant le fouet du pédant, le courroux de la philosophie qui a défendu toute mention des sciences intactes, des nouveautés contraires à l' industrie morcelée à la fourberie mercantile. Au reste je n'ai pas besoin d'une clicntellc ma doctrine n'attend qu'un fondateur qui veuille s'élever promp-
tement à la gloire et à la fortune, sans entremettre une cohue de beaux esprits.
J'ai cité hon nomlre de ces candidats au chap. XV; chacun peut ajouter à la liste; on en trouve en tous pays feu majour vient de léguer 1, 100,000. f. à Brives sa patrie, pour fondation philantrcpique; un autre défunt, M. de Keralio à légué récemment 1 million à la ville de Brest pour fonder un hopital de marins
J'ai fait remarquer, 251 et 232, que les héritiers doi; vent prévenir cet emploi ahusif dès ce moment; puisqu'un essai en industrie attrayante, créera les secours par toute la terre, sans frustrer les héritiers c'est à eux d'éclairer sur ce point ceux de qui ils espèrent l'hoirie. Si les classes, en civilisation, avaient de la raison, l'on pourrait en déterminer un hon nombre à faire l'essai et d'ahord celle des pères qui, ayant peu de fortune et des filles à marier, seront assurés de les placer SANS DOT, mieux peut-être qu'aujourd hui avec une dot.
D'autre part les pères qui ont des fils touchant à la conscription et dont le raclat croûtera 2000 fr.
Mais les masses en civilisation sont essentiellement déraisonnables, surtout aujourdhui que la controverse philosophique à créé une génération libertine et avortée, une engeance d'ergoteurs et roquets du progrès, qui ne cherchent qu'a déprimer toute idée neuve; d'aillenrs la multittide n'accueille que les histrions qui la flattent pour la tromper.
Il faut donc spéculer sur les individus; il en est tant de qui l'entreprise sert éminemment les vues! M. 0 Connell qui lutte si longuement et si péniblement pour affraucllir ses compatriotes dégraués et sholiés par le clerbç anglican ne serait-il pas flltté d'alfranehir, non pas l'Irlande seule, mais le monde cutier? i! le pourra, dès qu'il voudra réunir une compagnie d'actionnaires catholiques, pour cette facile fondation. Lord Brougham qui désire la célébrité, et s'élève contre les ridicules de la civilisation les ferait disparaître en formant la compagnie fondatrice.
fout homme opulent désire une illustration et la paie souvent fort cher il sera donc facile de décideur un homme riche, à la fondation en lui représentant qu'au lien de payer pour s'illustrer par un vain titre il va gagnet immensément en fortune et en vraie gloire on lui
fera connaître les 3 genres de bénéfice à recueillir des 3 branches dites combinaison, attraction, participation; et le plaisant tribut à lever sur les curieux dont les nuées accourront d'Angleterre de Hollande et d'Allemagne, pour voir le plus surprenant, le plus inespéré des prodi. ges, la mécanique des passions, instincts et caractères fondée sur des dispositions entièrement contraires aux théories philosophiques de fraternité égalité modération, morcellement agricole et trafic arbitraire. A cet aspect, l'impénétrable énigme des passions cessera d'être énigme pour eux ils comprendront la double destinée la subversive ou état de malheur composé qui frappe le genre humain de doubles disgraces; et l'harmonienne ou état de bonheur composé, qui élève la multitude à double bien-être.
Mais combien nous étions loin de la route des destinées heureuses la nature donne à nos jactances de progrès des démentis toujours doubles ou composés
En matériel, par dégradation climatérique, tarissement des sources, intempéries; et par nouvetles pestes, choléra, fièvre jaune, ajoutées à l'ancienne.
En politique, par l'obstination des sauvages des sybarites et des enfans à refuser l'industrie morcelée, antinaturelle et par les résultats honteux de cette industrie qui accroît la proportion numérique des pauvres, en raison des progrès du travail leur nombre en pays de gi ande industrie s'élève à 5o pour il n'est que de 3 p. en pays peu laborieux.
Saltimbanques du progrès, tant qu'on verra dans vos sociétés un infirme manquer de secours ou un homme valide manquer de travail et de pain votre système ne sera que caricature sociale absence de raison de lumières et d'esprit reliâieuz; vos progrès en matériel ne seront pour l'esprithumain qu'un aifront, et de plus, vous mériterez la flétrissure que Condillac imprime sur votre science, en disant Il faut refaire l'erttendentent humain, et oublier tout ce que nous avons appris. athlète suffira à briser le joug exoriare aliquis Plus de prétèxte d'impossibilité Francia a terrassé les impossibles. Allez en avant la victoire est certaine. FIN
NOTICE
SUR LES INTÉRÊTS DU ROI.
Moyen d" en finir des conspirations,. « Le dernier des crimes qu'on pardonne est
celui d'annoncer des vérités nouvelles.
THOMAS. )1
Plus les conspirations se multiplient, plus il importe d'attaqner les sources, les CAUSES du mal.
Nos méthodes ne savent que découvrir et punir les conspirateurs; encore souvent ne les devançent-elles pas car les Fieschi, les Louvel, les Ravaillac n'ont pas été soupçonnés avant l'attentat,
Lorsque je propose uri moyen de PRÉVENIR le mal, ôter tout aliment aux conspirateurs, étonffer par les bienfaits de l'industrie attrayante, jusqu'aux velléités de conspirations, enfin extirper le tronc de l'arbre, me pardonnera-t-on d'apporter une vérité si neuve, une découverte si importante?
Au moment où la machine infernale fournit aux conspirateurs une nouvelle arme, n'est-ce pas le cas d'essayer l'invention qui prévient Ics conspirations en créant l'aisance générale et les bonnes mœurs? L'aisance générale GRADUÉE elle nous délivrera d'une autre machine infernale qui est le Choléra. On dira selon l'usage que CELA SERAIT TROP BEAU ruse adroite pour éviter l'examen du moyen. On en disait autant à Colomb « Un nouveau monde et de nouveaux empires, cela serait trop beau et pourtant c'était bien une réalité.
Lequel doit l'emporter ici, ou de l'intérêt de quelques détracteurs qui ne sachant rien imaginer de neuf veulent étouffer toute nouveauté utile, ou de l'intérêt de la France et de la famille royale qui ont besoin de 2 garanties de circonstance?
Un moyen de faire diversion à la politique malveillante, aux trames de Tœplitz et Kalisch.
Un moyen d'en finir des conspirations, dont la dernière à failli nous causer une troisième invasion. En effet: si, dans la machine Fieschi, tous les canons avaient fait feu, ils atteignaient sans faute le premier rang, le roi et ses fils étaient criblés, perdus. A l'instant l'anarchie aurait éclaté en France les Vendées auraient surgi à l'Ouest et au Midi les Vendéens, les Républicains, les Constitutionnels, auraient lutté à force ouverte; l'armée se serait divisée d'opinion, et désorganisée; les puissances du Nord qui épient leur proie, et qui ont leurs troupes rassemblées pour les manœuvres d'automne, les auraient fait partir en poste.
La confusion se serait mise en France, et l'ennemi serait entré presque sans combat. Il aurait trouvé des fonctionnaires accomodans, sauf garantie de conserver leurs places; il aurait démembré l'empire, de 12 millions en territoire; et laissé aux 20 millions restans, une dette de 5 milliards poussée à 7, pour les frais de restauration et d'occupation pendant 10 ans au moins.
Le danger subsiste; la machine Fieschi en est à son début, elle se perfectionnerait dans ce siècle de progrès on tenterait d'autres voies de meurtre; les séides sont nombreux, les haines bien envenimées. Eh! quelle situation pour le roi et ses 61s ils sont vraiment sous l'épée de Damoclès. On voit que les plans d'assassinat sont profondément médités pour cette fois les moralistes auraient raison et la vie bourgeoise, AUREA MEDIOCRITAS, serait préférable à une couronne environnée de tant de périls.
Lorsqu'on est en fausse position, le seul parti sage est d'en sortir au plus vite. Napoléon dut sa plus belle victoire à un changement de position il était mal posté à Vischau, il le reconnut et se porta sur Austerlita où il triompha magnifiquement.
Tel est le cas de la dynastie nouvelle; sa position est dangereuse sous tous les rapports son action politique est faussée, au-dehors par des concessions humiliantes, au-dedans par une politique ambigue. Je ne veux pas ici me faire l'écho des journalistes offensifs qui, chaque jour dissèquent en grand détail le rôle subalterne auquel se trouve réduit ce bel empire dont Frédéric disait c SI J'ÉTAIS ROI DE FRANCE, ON NE TIRERAIT PAS UN COUP DE CANON EN EUROPE SANS MA PERMISSION.
Aujourd'hui la France loin de donner cette permission, ne parvient pas même à l'obtenir on l'a vu à l'occasion du secours promis à la reine d'Espagne il y a plus, la pauvre France loin de donner la PERMISSION, est sujette à recevoir L'ORDRE: comme on l'a vu en 1823, elle fit la guerre par ordre et à ses dépens. « Déplorable Sion qu'as-tu fait de ta gloire » »
J'aurais mauvaise grâce à exposer ce fâcheux tableau, si je n'apportais le remède au mal, un remède prompt, héroïque, exempt de risques, de frais, de commotions un antidote dont l'épreuve bornée à la culture d'un grand jardin, rendra à la France une influence bien supérieure à celle que lui donnèrent les frêles c-onquêtes, la grandeur éphémère de Napoléon. Proscrit par les académies, Paria scientifique, je ne serais pas admissible à solliciter audience ni attention d'un souverain je vais confier ma cause à un avocat digne de l'accueil des monarques et des ministres c'est le grand Frédéric: deux de ses opinions suffiront à faire valoir le fond et les moyens de mon plaidoyer.
SUR LE FOND sur la nécessité d'opposer de nouvelles sciences aux 4 sciences philosophiques, Frédéric jugeait bien leurs auteurs et leurs doctrines, en disant: « si je voulais punir une de mes provinces je la don« nerais à gouverner aux philosophes. » Il connaissait bien les arrières pensées, le mot d'ordre de la
le secret révélé par Diderot, ÉTRANGLER LE DERNIER DES ROIS AVEC LES BOYAUX DU DERNIER DES PRÊTRES. à en d'autres termes, renverser les trônes et les autela pour donner le sceptre a la coterie des ESPRITS FORTS. Je présente la méthode opposée, qui est d'écarter i out plan de réforme administrative et religieuse, et ne s'occuper que de la réforme industrielle et domestique la borner à un essai démonstratif sur un coin de terre et des enfans, au lieu de l'étendre, selon la manière philosophique, à un empire entier, avant de s'être assuré de son efficacité, par une petite épreuve exempte do tout risque.
SUR LE MOYEN: Frédéric le pressentait, l'invoquait en disant: « si j'avais un homme qui parvint à faire produire deux épis de blé au lieu d'un, je le préférerais t a tous les génies politiques.
L'expression DOUBLE ÉPI était prise au figuré: Frédéric voulait dire double produit sur l'ensemble des relations industrielles. Ce double donnerait en France 14 milliards au lieu de 7. Les académies nous assurent qu'on peut atteindre au quadruple revenu dans le cas d'unité d'action ou travail combiné.
Mais elles croient, d'après un vieux préjugé, que les passions et les inégalités s'opposent à cette unité d'action j'apporte le mécanisme qui fonde l'unité d'action agricole et domestique sur les échelles de passions, caractères; instincts, et inégalités; je satisfais donc aux deux problèmes posés par Frédéric, sur l'art de créer une opposition efficace aux trames des philosophes, et d'élever le produit au double, au quadruple, et davantage-
Direction manquée.
Naviguer sans boussole, c'est le fait de nos politiques. Je leur en apporte DEUX, 35 5 crime impardonnable. Partons du principe qu'il faut PREVENIR le mal au lieu de le réprimer qu il faut attaquer les CAUSES et non les effets du mal.
Faute de suivre cette marche la politique civilisée ne fait rien d'utile elle n'aboutit qu'à perpétuer les vices qu'elle combat.
Nous en voyons une preuve bien récente dans certaine lettre d'un diplomate qa'on peut regarder comme pièce officielle, et où il est dit « que les puissance.c » étrangères comptent sur le gouvernement français » pour réprimer la propagande. » Mais laquelle ? car il en est de différentes espèces: tout parti hostile au gouvernement, toute secte qui médite l'empiètement administratif ou religieux comme les owenistes la congrégation, les républicains les jésuites, les carbonari, les saint-simoniens, les légitimistes est une propagande qui cherche des prosél) tes et des séides
Or laquelle de ces propagandes est l'auteur de la machine infernale? je ne sars mais il est certain que depuis la lettre du prince Talleyrand on a fort mal réussi à réprimer les propagandes, puisqu'on est arrivé à pareil dénoûment.
La propagande n'est autre chose que les mécontens; les hommes qui veulent parvenir; si les chefs d'un parti démocrate arrivent au pouvoir, ils sont le lendemain plus autocratique, plus despotes que ceux qu'ils ont renversé. La propagande est donc un effet, un marche-pied, et non une cause génératrice.
Elle a pour cause la pauvreté relative je dis relative car il y a des pauvres dans les classes supérieure et moyenné, comme dans la classe inférieure. Il y a aussi des pauvres d'intrigue, gens inquiets, remuans qui, même au sein de la fortune, se f'ont propagandistes, parce que leur ambition manque d'aliment.
Les agitateurs ne veulent que la fortune l'avancement, le pouvoir; aussi changent-ils de bannière dès qu'ils y voient chance d'empiétement. Si donc on veut réprimer les agitateurs dits propabandistes, il faut leur ouvrir une nouvelle carricre, féconde en moyens de fortune et d'avancement. Ils seront satisfaits, ils ne voudront plus renverser l'ordre établi ils ne chercheront plus de séides ils n'en trouveraient point.
Croit-on que Ravaillac et I'ieschi eussent consenti être sicaires d'un parti, s'ils eussent joui d'une grande aisance de fonctions agréables et chances nombreuses d'avancement? Voilà ce dont jouira le moindre plébéien
dans l'harmonie aujourd'hui, il n'y a pas même d'alancement pour la classe moyenne on s'en plaint dans toutes les professions, surtout dans l'état militaire et la Judicature. Il faut à chacun, homme, femme, enfant, non pas une, mais au moins vingt carrières d'avancemens simultanés. On plaisante snr les cumulards qui ont 2 et 3 fonctions lucratives; en harmonie, chacun en aura 10 15, 2o chacun sera archi-cumulard.
Des qu'on aura seulement la perspective d'un si heureux sort les agitateurs ne pourront trouver ni sicaires, ni émeutiers. Chacun leur dira « Nous allons être fort heureux sous peu de mois, nous ne voulons pas guerroyer ni même intriguer pour votre propagande républicaine ou vendéenne. »
Et cette certitude d'un bonheur très-prochain, on peut la donner au public sans délai en finir des conspirations car si le roi consent à distraire un centième des 5oo,ooo f qu'il destine aux commandes en soieries sur lesquelles il perdra 20 p. '0 s'il veut former de cette petite somme le noyau de souscription actionnaire, le capital sera complété la semaine smvante et on trouvera probablement un million de souscriptions, au lieu de 500,00o fr. l'essai sera porté à 4eo enfans, et d'autant plus brillant plus lucratif.
J'ai dit et je dois répéter qu'on a trouvé bien vite 5 à 600,000 fr. pour l'entreprise de M. de Belleyme, qui ne présentait aucune garantie de succès, d'acceptation spontanée et persistance des mendians ni de bénéfice copieux, ni d'extension sans frais. Le Français ne considère dans une nouveauté que l'importance du chef ou des personnages qui interviennent. Le jour où on dira dans Paris: « le roi, la reine, et le prince royal pren« nent chacun un action de iooo fr: à l'essai d'industrie « combinée » la fougue s'y mettra il n'y aura pas assez d'actions, elle gagneront la semaine snivante 5o p o/o à la bourse.
Ce qui donnera une vogue subite à l'affaire, ce sera la conversion spéculative des philosophes leurs agens chercheront d'abord à dissuader le roi ils crieront à l'utopie mais dès qu'ils verront que le roi persiste, en se retranchant dans le système dubitatif, dans l'absence de risque, dans la garantie de résultats très-précieux, même en cas d'erreur theorique; des qu'ils verront que
la souscription se remplit, leur Pandémonium fera volteface, et voudra exploiter l'affaire.
Ses chefs iront complimenter le roi lui dire que cette fondation va l'illustrer par toute la terre que c est une théorie sublime qu'on leur en avait donné de faux renseignemens, que les journaux avaient jugé précipitamment, mal envisagé, etc.
Alors on prendra en tous pays des mesures pour soutenir les indigens parce qu'on saura qu'ils vont gagner beaucoup par le régime combiné, et qu'ils seront bien en état de rembourser. Chaque pays civilisé fera, pour ce secours provisoire, un emprunt de clôture le dernier de civilisation; emprunt qui couvrira aussi la réduction provisoire de moitié sur les impôts onéreux, droits réunis, octrois, sels, etc.
Supposons que le roi eût résolu cette fondation d'essai au ier Janvier 1835 on aurait employé comme il suit les 6 premiers mois de l'année.
JANVIER, souscription, formation du comité des actionnair es choix et loyer du terrain.
FEVRIER, Préparatifs en bâtimens et remaniemens; choix et assortiment des 3oo enfans.
MARS Plantations, semis, approvisionnemens. AVRIL, Fausse installation, eu régime disciplinaire. MAI, Demi-installation, en attraction simple.
JUIN, Pleine installation, en attraction composée. Dès la mi-Juin, tout aurait été décidé, la démonstration términée, reconnue applicable aux pères comme aux enfans. Chaque canton aurait pris ses mesures pour organiser dès le printemps 1836, des phalanges intégrales à i,8oo sociétaires environ.
Du 15 au 3o Juin, on aurait placé les actions de la phalange modèle dont les frais seront remboursés par le globe ainsi que ceux du petit essai sur 3 à 400 enfans. On emploierait au modèle quinze millions (Nouv M Ind 137 ) en construction accélérée, château de cartes, atin d'éviter à 5oo,ooo phalanges du globe qui seront pressées de s'organiser des fautes notables sur les dimensions et distributions des salles, étables, etc. Un essai rapide rectifierait en automne i835, toutes les prétentions contradictoires des architectes; car ils aurjnt, selon leur usage remanier le plan d'auteur. Avant la fin de juin, l'Europe aurait été pleinement
informée de la métamorphose que va subir le monde policé ou non policé; toute la vieille politique aurait plié bagage les monarques ne seraient venus à Tœplitz que pour s'y concerter sur le désarmement universel, et sur les hommages à rendre au roi de France.
En juillet, leurs envoyés seraient arrivés à Paris, pour faire à lui et à ses enfans offre d'alliance conjugale et de rectification de limites.
Fieschi et ses instigateurs auraient, dès le mois de juin, renoncé à leur infâme projet.
Au lieu de lever en Août la conscription, l'on aurait désarmé comme partout, réduit l'armée à i5o,ooo hommes, et bientôt à mflins car que faire des troupes oisiyes, quand il n'y aura ni guerres ni brigands, et quand toute la jeunesse voudra courir aux armées industrielles qui, dans tout le cours de la belle saison feront le charme des jeunes gens et la richesse des nations. « Cà serait trop beau, c'est l'utopie d'un songe-creut » j'y réponds par un dernier article sur les ruses de ces champions de progrès à rebours. On va voir qu'entre leurs mains le mot d'UTOPIE est une autre machine infernale, qui détruit en niasse toutes les nouveautés utiles; et que. les prineipaux éteignoirs ne sont pas ceux qu'on pense.
Les vrais éteignoirs,
les anglomanes et les impossibles. Quand la France ne gagnerait, à s'affranchir de l'anglomanie, que les cFNT QUARANTE MILLIONS demandés par le journal du Commerce, 7 mars, et par le comité dont il appuie le plan ma théorie qui démasque les anglomaues serait déjà un bienfait colossal, en enseignant le moyen d'effectuer GRATIS l'abolition universelle de l'esclavage, et non d'un MILLIEME. Les esclaves des colonies françaises sont à peinc un millième de ceux que contient le globe il faudrait donc au-delà de 140 milliards pour affranchir le tout? voilà la méthode inventée par le génie anglican, et prônce par les anglomanes français qui tournent eti
rijicule l'opération par laquelle on affranchirait tous les esclaves, moyennant 500,000 fr. placés par hypothèque, et non dépensés.
Quel est l'intérêt du roi et de la famille royale sur cette alternative? En adhérant au vote du journal cfu Commerce, et du comité, ils se dépopulariseraient l'accroissement d'impôt irrita les Tyroliens contre la Bavière; ils criaient a bas MAXIMILIEN, vive FRANÇOIS. On ne marche pas à la popularité en augmentant sans cesse les impôts, sans augmenter les ressources. Dans la conjoncture présente, la nouvelle dynastie est intéressée à accueillir et faire examiner les méthodes neuves qui peuvent, sans impôt ni dépense, conduire à des résultats brillans, et enthousiasmer les peuples.
Nos bons simples répondent « on voit tant de charlatans qu'on n'ose pas s'aventurer à accueillir des nouveautés. » Je ne vous demande pas l'accueil, je ne de. mande que le doute et l'examen. Comment ne seriez vous pas inondés de charlatans quand vous les protégez tous? peut-on citer un charlatan qui n'ait été accueilli en France, et un inventeur qui n'y ait été disgracié? la France a-t-elh; jamais songé à établir une méthode, une pierre de touche pour discerner les inventeurs, des charlatans?
Elle en est encore à ignorer que le vrai inventeur doit contredire son siècle; Colomb, Galilée, Newton, Copernic, Linnée, Harvey, au lieu de se présenter l'encensoir a la main, et de flatter les académies leur dirent franchement: « VOUS ÊTES DANS L'ERREUR, tOS SYSTÈMES SONT FAUX.
Je tiens à la France le môme langage, en lui disant qu'elle se trompe lourdement dans sa manie anglomane: les Anglais ont de l'aptitude au progrès matériel; eu manufacture, eu mécanique, en marine, ils sont au Ier rang, SUUM CUIQUE; mais sur tout ce qui sort du domaine matériel l'Anglais est avorton, génie noueux, li- mité, nation incapab!e:
Rien de plus erroné que le préjugé qui persuade que l'Angleterre doit être fanal et modèle en politique sociale et industrielle j'y réponds son peuple est le plus misérable de tous; nulle part on ne voit la pauvreté sous des formes si hideuses.
Leurs grandes fahriques ou bagnes mitigés sont un rétablissement indirect de l'esclavage.
Leurs esclaves aux Colonies, sont plus maltraités que ceux d'aucune puissance européeune, sauf ceux des Hollandais, autre nation mercantile, et la seule qui égale les Anglais en cruauté.
L'Anglais est persécuteur en religion, réduisant au rôle d'notes les catholiques et autres commuuions, qu'on exclut de l'instruction et des emplois administratifs, ainsi que des grades militaires supérieurs.
L'Anglais restrient la liberté aux classes riches; les maires anglais sont aussi despotes à l'égard du faible et du pauvre que la police à l'égard des matelots qu'elle enlève de force par la presse.
Passant aux facultés scientifiques, nous voyions que les Anglais ont avorté sur le calcul de l'attraction qu'ils avaient bien commencé, et mené à terme dans la branche du matériel; mais ils n'ont pas osé poursuivre, ils se sont arrêtés au Ier filon de la mine.
Initiateurs en controverse mercantile, ils l'ont dirigée à contresens de la saine critique; ils ont sanctionné, érigé en bons ressorts, tous les vices qu'ils ont trouvé dominans; ils en ont composé un système d'arbitraire, de fraudes et de crimes légalisés sous le nom de libre concurrence, licence d'anarchie de spoliations astucieuses, et de turpitudes.
Promoteurs de l'esprit sociétaire, ils n'ont su le développer ni en théorie ni en pratique ils ont avorté dans plus de cinq cents établissemens grands et petits, sans atteindre à aucune des dispositions naturelles; tandis que Francia, casse-cou politique, homme d'instinct, a su de prime abord, entrer dans la bonne voie, deviner et introduire beaucoup de germes du mécanisme sociétaire. ( Introd 3;8. )
Ils ont manqué le monopole maritime COMPOSE, et n'ont su exercer que le SIMPLE qui est très-vexatoire et anti-progressif. Le mode composé leur aurait donné le sceptre du monde.
Ils ont manqué en commerce, l'usure fédérale qui fait passer le territoire dans les mains des capitalistes fédérés, et élève la civilisation à sa 4e phase d'où il lui est facile de progresser en échelle et parvenir aux périodes 6e et 7e de la carrière sociale.
Empruntant des anciens le système représentatif, ils l'ont dégradé par une vénalité infàme on y voit « Tel ministre déjà cité, qui se vante d'avoir en portefeuille, le tarif de toutes les probités du parlement. » Scandaleuses dépenses faites publiquement pour achat de suffrages, 600 et 800,000 fr. par candidat! » Tel député qui répond aux reproches de ses commettans indignés Je vous ai achetés cher, ilfaut que je vous vende cher.
» Diné d'élection à deux guinées d'étrenne placée sous chaque serviette des très-honorables électeurs. » Cabaretiers affichant moralement: « ici on boit gratis pour tel candidat (lequel tolère cet aveu). »
En tous détails, c'est un dévergondage fait pour dégoûter du régime représentatif. Continuons.
Cruauté envers nos prisonniers qu'on entassait et maltraitait sur les pontons, quoique notre armée eût agi noblement avec les Anglais en refusant d'exécuter le décret sanguinaire de la Convention, rendu en représailles des ravages du nouvel Erostrate Sydney Smith, qui incendiait nos vaisseaux dans le port, et aurait détruit Toulon en entier, si on lui en eût laissé le temps. En politique, leur fameux Pitt, caricature d'homme d'état, établissait des fabriques de faux assignats, et de faux louis dont il inondait la France; il soudoyait avec cette fausse monnaie les meneurs jacobites et cordeliers; prouesse de filou, et non d'homme d'état
En guerre, ils ne connaissent aucun frein quand il s'agit de voler, spolier toute infamie leur est bonne. Attaquant Copenhague, ville inoffensive contre eux, ils le bombardaient en verre pilé, quoique les Danois épargnassent un de leurs vaisseaux compromis, vaisseau que Nelson, par un plat mensonge avait déclaré vaisseau hôpital. Erskine osa le louer, en parlement, de cette abjecte ruse. Tout était louable, parce qu'ils voyaient chance a voler une escadre qui ne les avait pas attaqués. Au-dehors ils font, par cupidité mal dirigée des dépenses colossales et inutiles des folies.
Ils veulent explorer l'Afrique intérieure ils y en. voieut force voyageurs leur but est d'y trafiquer et d'exploiter les riches mines d'or qu'elle recèle. Ils pourraient, sans frais, policer l'Afrique par fiudustrie attrayante, y trafiquer en sureté, comme en Europe. Ils cherchent au Nord une PASSE qui si elle existait, serait eomniercialement inutile par le risque énorme des glaces, et les frais d'assurance. Ils y emploient, outre les frais, un prix proposé; 6oo,oou fr avec cette somme avancée et non donnée, ils dégageraient et échaufferaient le pôle et les mers du Nord; ensuite on canaliserait l'isthme de Boothia devenu tempéré.
Ils vont essuyer des affronts en Chine, ( ambassades Amherst et Macartney renvoyées ); et pourtant lord Clive disait qu'il conquerrait la Chine avec vingt mille hommes que ne le faisait-os la Chine en vaut bien la peine, 5o,ooo auraient réussi.
C'est surtout en bonnes moeurs qr'Hs brillent on voit chez eux un chef de filous riche à vingt millions; des hommes conduire leur femme au marché la corde au cou, et l'y vendre à l'enchère; des lois qui adjugent à un mari des indemnités pour la séduction de sa femme. Le dernier plaignant a obtenu fiooo 1. st: (150,000 fr ) d'indemnité. C'est un champ de noble spéculation pour le mari; il amorce le séducteur, et il aposte des témoins pour constater le délit.
En matériel même ils sont souvent avortons: leur, masses d'éd ifices nommées SQUA RES pouvaient amener d'heureux développemens, entre autres la rue Galerie au ier étage. C'eùt été un germe de ménage unitaire gradué ils n'en ont eu aucune idée, et Francia l'a imaginé d'emblée.
C'est donc une nation dont le génie est noueux, limité et qui n'est modèle que du mal à éviter, mais non du bien à tenter. Elle ne sait rien faire qu'en prodiguant l'or; elle écoute encore Owen qui lui demande 75 millions, pour nouveaux essais de ses visions sur la communauté des biens, l'athéisme nationalisé, le divorce anarchique voisin de la promiscuité.
Et ses profusions n'amènent que des avortens; l'emploi de 5oo millions en rachat d'esclaves sera aussi illusoire que la taxe annuelle de aoo millions pour secours à l'indigence qu'elle perpétue.
La paginatiott 349 à 432 est placée
349 à 396 à l'INTROD, 597 à 432 à l'AV: rnop.
A-t-on vu d'avorton pire que leur ministre PITT, qu'ils croyaient homme d'état, et qui les a endettés de quatorze milliards sans réussir à rien; car ce n'est ni 1 Angleterre ni la coalition qui ont abattu Napoléon » chute est due à cinq causes
Folie de guerroyer contre les élémens
De spolier et avilir les peuples conquis
Respect pour les agioteurs en farines
Esprit de famille auquel il sacrifiait la France
Malveillance de ses amiraux:
Quant au talent de Pitt, voyez la belle prouesse d'entretenir des escadres et soudoyer des troupes étrangères, en dépensant I4 milliards outre l'impôt courant. Pitt, en politique, méritait le rang de grand-croix du chardon; car les Anglais ont un ordre de chevaliers du CHARDON: ils en sont dignes.
Héritiers du stérile génie de Pitt, ils font encore aujourd'hui des folies par centaines de millions, sur l'abolition de l'esclavage et de l'indigence. Avant de voter pamille dépense, une nation sage établirait un concours sur les moyens économiques maintenant que le moyen est trouvé, publié, ils sont inexcusables de n-en pas faire Fessai qui ne leur coûterait rien.
Venons aux anglomanes ils sont déjà jugés par la définition que je viens de faire du modèle qu'ils choisissent, et dont ils adoptent respectueusement toutes les sottises, depuis la politique jusqu'à la cuisine.
N'est-ce pas un sujet de honte pour la France, que cette servilité anglomane, cette persuasion de sa propre incapacité Il faut qu'une invention soit contrôlée chez les Anglais, avant que la France ose en faire usage! Pour se mettre au ton de la grande nation grande en duperie, en gaspillage, les journaux de Paris diffament tout inventeur qui se présente sans passeport anglais, surtout s'il joint à ce tort ceux de démasquer l'auguste philosophie, et de n'avoir pas dix mille francs comptant pour achat de colonnes aux journaux. Dans ce cas, sa découverte est IMPOSSIBLE « les malins disent S'il la eroyait bonne, il irait en Angleterre. »
Vingt fois des gens bénévoles m'ont dit « Si vous avez fait une invention, il faut aller en Angleterre. » On voit, à cette seule idée, que la ci-devant grande nation ne se croit pas en état de porter un jugement sur une nouveauté, pour peu que le sujet s'élève plus haut que la région des manches a l'imbécile.
Tel est le vice dont il conviendrait au roi à à ses ministi es de purger la France. L'impossibilisme, résultat de l'anglomanie, est pour les esprits ce que le clroléra est pour les corps il faut extirper l'un et 1 autre à la fois. La philosophie s'y opposera; elle ressemble au peuple qu'il faut forcer à faire le bien ensuite il admire. En 1809 j'entendis sur une route, des voitnriers qui disaient « Ah qu'on a bien fait de nous forcer à prendre ces JANTES LARGES ça conserve les chemrns on roule bien. » Voilà le peuple et les philosophes. Si vous attendez qu'ils se rendent à de bonnes raisons, vous y perdrez votre rhétorique.
Mais ici il ne faut pas forcer directement, compelle ititrare il faut seulement forcer la philosophie à tolérer l'essai d'un bien dont elle redoute l'avènement il faut fermer l'oreille à ses détractions, et agir.
Elle capitulera dès que l'épreuve sera décidée, elle n'attendra pas le dénouement; elle est en secret plus que convaincue de l'excellence de l'opération, même du pisaller qui, à tabler sur une extrême réduction un produit double seulement, serait encore un succès décisif pour le bonheur social, pour la richesse pour l'attraction industrielle source des bonnes mœurs.
Les Chardonneret politiques.
A côté des Anglomanes fi8urent les Impossibilistes, autre classe d'éteignoirs intellectuels ils ne sont nulle part plus dominans, plus nombreux qu'en France. L'Angleterre a un ordre de chevaliers du Chardon ordre décoré; la France en a deux, ses Anglomanes et ses Impossibles; ce sont les pemlans d'oreille de la belle France, deux coteries de Chardonneréts intellectuels gens qui n'ont que du gazouillement, mais qui, pour la capacité seraient plus dignes d'un chardon à la boutonnière que d'un fauteuil académique.
C'est au surplus un rôle commode armé du mot imp ossible, un faiseur d'esprit tranche sur tout, ravale tout, et se fait applaudir partout en France; parce que le Français, caractère impatient, veut juger sans examen. Un Allemand écoute, réfléchit pèse les moyens de l'inventeur; un Français ne veut pas prendre cette peine, il n'écoute que les oracles des brise-raison, des inapossibles qui sur la question sociétaire, ont pour thème
« On ne peut pas changer les passions, les prétentions à dominer; donc on ne peut pas associer des familles inégales en fortune, chacune voudrait dominer. » Tel est leur dilemne favori; on. peut y joindre celuici « Il est impossible de réunir, et accorder en ménage, 3 ou 4 familles pendant un mois; il est donc plus impossible encore de maintenir 3 à 400 familles en ménage combiné. »
Cela paraît sensé quand on ne spécule que sur les ressorts de mécanisme civilisé mais quand on connaît ceux d'harmonie, les séries de caractères et de fortunes développées en groupes industriels et en courtes séances, on comprend bien vite que si cette méthode est appliquée à une masse nombreuse, environ i.,8oo personnes des 3 sexes et de tous âges l'harmonie générale y naîtra des échelles de discords et d'inégalités, qui ont été considérées comme obstacles. (voir les Traités.)
Avant de connaître le mécanisme à vapeur, et le chemin de fer, on se serait moqué d'un homme qui aurait dit a Je ferai, sans chevaux ni bœufs, rouler à dix lieues par heure six grosses diligences chargées et attachées à la file « Nos impossibles auraient eu beau jeu il y a 5o ans, de plaisanter un tel homme; et pourtant le prodige est bien réalisé.
C'est ainsi qu'avec de nouveaux ressorts, on produit de nouveaux effets. Il faut donc, lorsqu'il s'agit d'invention, examiner si l'inventeur possède réellement de nouveaux moyens, et quelle en est la force.
Puisqu'il est avéré par 300o ans d'expérience qu'on ne peut ni changer les passions ni concilier les caractères antiphatiques et les prétentions rivales, ni faire accorder en réunion domestique les ménagères de 3 ou 4 familles, il faut vérifier si les ressorts nouveaux que j'apporte ont la double propriété
D'utiliser les passions, instincts et caractères, tels que la nature les donne, et sans y rien changer;
Utiliser et non pas concilier les discords et antipathies dont l'ordre actuel ne peut faire aucun emploi.
Telle est la réponse à donner aux inzpossibles. « On ne leur nie pas que l'industrie combinée ne soit impraticable avec les moyens actuels de même que le roulement des voitures à 10 lieues par heure, sans chevaux, eût été bien impossible avec les moyens qu'on possédait au dernier siccle mais on en a trouvé de nouveaux pour le charroi et la navigation; l'on en trouvera donc aussi quant aux autres besoins du monde social.
Et pour cette découverte il n'était pas besoin d'être Anglais, de se signer Fouringlon de Fouringham à Fouringhllry, par Fouringfield en Fouringshirc. il suffisait de chercher avec les lumières du sens commun. Il y a plus de raison dans les deux mots d'Evangile Quœrite et inwnietis, que dans toutes les têtes des impossibles, gens qui n'ayant pas le talent de chercher, ne veulent pas qu'il soit possible de trouver.
Ces deux classes d'anglomanes et d'impossibles sont donc, de fait, conspiratrices contre le progrès réel et contre l'humanité qui a si pressant besoin d'une invention sur l'industrie combinée.
Les conspirations scientifiques ne sont pas moins dangereuses que les conspirations politiques.
C'est surtout la famille royale qui est lésée de celle-ci; et pour le prouver, examinons ce qui serait arrivé, si le roi Louis-Philippe, à son avènement au trône, eût ordonné l'examen de ma théorie; examen auquel avait consenti le ministre des travaux publics, baron Capelle, par lettre du 24 juillet deux jours avant la bagarre. Voyons où en seraient aujourd'hui la France et la famille royale, si le successeur de M. Capelle eût donné suite à la lettre du 24.
L'essai résolu, on aurait fait les préparatifs en automne 1850, et on aurait installé, comme je l'ai dit, au printems 1831 car il est impossible à des enfans de débuter en hiver, à cause du défaut de culture.
Le succès constaté en juin r83i, on aurait fondé ensuite et rapidement, la phalauge ntodèlc qui opérant rn PLEIN mécanisme peut s'installer en automne. On aurait constaté jusqu'à la fin de l'année, les convenances
de dimensions matérielles et distributions puis au printemps 1832, le monde civilisé aurait procédé à l'installation générale.
Les Barbares auraient fait la leur en 1833 les sauvages en 1834. Ainsi la guerre d'Alger aurait fini dès Janvier 1833, et ce pays serait déjà un bel empire pour l'un des fils du roi, d'après le calcul des versemens 220, et des reboisemens au sud de l'Atlas.
En 1834 la Chiné, le Japon, et tous les Barbar es auraient commencé à nouer des relations d'unité; le congrès de la hiérarchie sphérique ce serait installé, il aurait proclamé Louis-Philippe, Omniarque du globe. En 1835, on aurait distribué les récompenses procédé à la division territoriale du globe assigné des lots des royaumes et principautés héréditaires aux fils et filles du roi aux ministres et personnages qui auraient coopéré à la délivrance du genre humain.
Le peuple français et européen serait déjà très-riche et très-heureux, car son organisation aurait 3 ans révolus les plantations faites en 1831 et t832 commenceraient à fructifier, ou tarderaient peu; les animaux s'amélioreraient, et chacun jouirait, même en classe interieure, a un "très-grand bien-etre en attenciant les brillans événemens annoncés pour la 6e année d'issue, qui serait i 838 retour des satellites nouvelle créa- tion changement de température. Un tel sort ne vau- drait-il pas bien nos machines infernales, nos conspirations, nos haines de partis, nos fourberies mercantiles, nos 22 millions de pauvres en France, nos ouragans, nos nouvelles pestes, notre avenir nébuleux notre enfer social nommé civilisation ?
Si l'on compare à ce chaos social la perspective de Affranchissement universel des esclaves
Abolition de l'indigence par toute la terre,
Clôture des révolutions, fin de la pénurie fiscale, Que faut-il penser d'une grande nation qui n'a pas un demi-million à placer solidement pour réaliser tant de bienfaits, et qui a 140 millions à dissiper pour faire cho. rus de sottise avec des voisins ineptes en politique ? Essayez enfin de remédier à l'ensemble des désordres et non pas à un seul. Vous parlez d'affranchissement, d'émancipation j'ai prouvé ( 420) que la principale des
servitudes est celle de la propriété et que de celle-là dérivent toutes les autres.
Mais comment nos sophistes congoivent-ils l'émancipation, dans un ordre qui asservit toutes les classes l'une par l'autre? le père est esclave de l'obligation d'entretenir femme et enfans la femme est esclave des soins de ménage morcelé, qui portés au décuple du nécessaire, obligent à tenir les femmes en sujétion; leur interdire les fonctions publiques, les reléguer au pot au feu, à la couture aux marmots; ceux-ci plus esclaves encore du pédant, du latin, et de la pateline morale.
Dans ces travaux de cuisine, ménage, soin d'enfans etc. simplifiés et diminués des 9/10e, femmes d'harmonie trouvent des grades nombreux, honorables et lucratifs; elles en trouvent à la culture aux étables; elles y figurent, parce que le ménage ne leur coûte que le IOe du temps qu'il absorbe en civilisation.
C'est assez prouv er que l'émancipation ne saurait avoir lieu hors du ménage combiné, et que nos sophistes parlent d'émancipation en perroquets, sans y rien comprendre, non plus qu'à la propriété qu'ils accablent de toutes les servitudes, et qui ne peut être affranchie que par l'industrie combinée.
L'accueil qu'ils ont fait aux sectes Owen et St-Simon suffit à donner la mesure de leur respect pour la propriété et d'autre part en insinuant que ma théorie attente à la propriété, ils prouvent que pour juger régulièrement, il faut croire tout le contraire de leurs imputations effrontées.
Sur toutes les questions sociales, propriété, liberté, garantie, commerce, équilibre des pouvoirs, leur législation est frappée de la cataracte c'est un vaisseau qui vogue sans boussole dans les ténèbres je l'ai prouvé dès le programme ( début du livre), par une table des ressorts de garantie réelle appliqués, à la presse. Ils n'ont aucune méthode fixe tout n est qu'arbitraire dans leur quadrille de sciences incertaines, toujours confondues par l'expérience.
Eh quel fruit espérer de sciences qui après 3ooo ans de vol sublime ne savent pas procurer à l'humanité du travail. J'avais un long article à faire sur les avanies qu'essuie l'homme et plus encore la femme qui demande du travail, article supprimé faute d'espace.
Valeur des calomnies
propagées par les Journalistes. c Nous avouons, dira-t-on que voilà de puissans motifs pour opiner à l'essai de l'industrie combinée, sur 500 enfans et que si la Hollande a osé hasarder 14 colonies de 1,500 personnes, total 21,000 colons pour une lueur d'amélioration pénitenciaire, la France devrait hasarder au moins LE QUART D'UNE COLONIE, pour fonder l'industrie attrayante si préférable à la pénitenciaire.
» Mais comment voulez-vous qu'on ait confiance à un inventeur qui, SELON LES JOURNAUX, veut changer les mers en limonade, et créer des hommes qui auront des cornes à la tête, des griffes de harpie, des queues de diable au derrière, etc.
Bonnes gens du progrès, vous gobez donc tous les contes que vous font les journaux vous avez contesté au pape l'infaillibité, et vous l'accordez aux journalistes! Si Beaumarchais revivait, ils ne ferait plus dire à son Basile « Calomnions, calonanions il en restera tou'ours quelque chose; » aujourd'hui il en reste TOUT. Qu'un journal débite vingt calomnies, on les croit toutes les vingt; tant notre siècle fait de progrès, en duperie. Il a suivi en progrès la marche de ces joueurs qui commencent par être dupes et deviennent fripons il a pris, àl'issue de la révolution, le goût des calembourgs qui ont amené le goût des calomnies; elles sont aujourd'hui le pain quotidien des parisiens les journaux par spéculation mercantile en fournissent chaque matin à leurs abonnés.
Les ministres devraient se défier un peu des journaux anarchiques cependant l'un des ministres actuels croit aua calomnies que je viens de signaler, il l'a dit à quelqu'un de ma connaissance.
Ii est nécessaire de réfuter en détail une ou deux de ces niaiseries puisque notre siècle sceptique en esprit religieux, n'ajoute foi qu'aux fourberies des marchands, et aux calomnies des philosophes.
Changer l'eau des mers en limonade 1! remontons à la source de cette drôlerie.
J'ai dit qu'un des effets de la nouvelle création sera de désinfecter les mers, en rendre l'eau potable, en précipiter les molécules asphaltites y substituer un acide tirant sur le citrique et non pas un fluide saccharin car le sel et le sucre sont antipathiques. L'eau de mer prendra un goût mitoyen entre l'eau de Seltz et l'aigre de cèdre. Elle sera donc potable. Il sera facile d'en dégager par une seule opération, le sel et le nouvel acide et de la réduire en eau pure, ce qui dispensera les vaisseaux de porter des chargemens d'eau.
Le nouvel acide marin aura des propriétés très-précieuses, soit en alliage aux comestibles, soit en médecine car il sera le spécifique naturel contre l'hydrophobie et l'épilepsie moyennant sublimation et autres préparations.
Examinons la facilité d'effectuer cette désinfection des mers, travail effrayant pour nos impossibles.
Jupiter et le Soleil seront chargés de donner à notre planète le bain aromal de désinfection ce bain leur coûtera en proportion de leur grosseur, une petite dose de fluide aromal, l'équivalent de ce que nous emploierions d'eau minérale, pour en donner un bain dans une écuclle à un petit poisson de deux onces.
La dimension de Jupiter comparativement à notre globe est de 1470; ce serait donc pour Jupiter seul une bien minime dépense d'arome que cette coque de 3 lieues d'épaisseur dont il entourerait notre globe mais le aoleil qui est infiniment plus gros que Jupiter fournira sa part de la coque.
Elle s'abaissera sur nos mers et lacs Asphaltites Caspienne, Aral etc. dont elle précipitera la partie impure elle s'alliera au sel dont le goût sera masqué par eette fusion mais sans altérer le sel qui reparaîtra lorsqu'on aura chimiquement séparé les deux substances, comme on extrait de l'eau douce, l'hydrogène et l'oxigène dont elle est composée.
Le sel sera donc conservé et plus facile à obtenir on le perdrait si la mer était changée en limonade, selon les zoiles; ce serait un grand préjudice; la restauration des mers appauvrirait au lieu d'enrichir.
Les portions de coque aromale qui s'abaisseront sur les terres y rendront divers services, comme de purger les marbres qui, après cette lessive, ne noirciront plus à l'air ( cet arome n'est pas celui qui purgera lé globe de ses volcans).
La création actuelle mobilier des âges d'incohérence, a du nous donner des pôles inhabitables, des mers incohérentes avec l'homme, qui ne peut ni en boire l'eau ni les parcourir sans être dévoré par les monstres ni en cultiver les bas-fonds parce qn'il n'est pas amphibie, parce que leurs plantes marines sont parasites, sans emploi, et qu'il ne trouve dans les mers aucun serviteur docile et mtelligent. Toutes ces incohérences disparaîtront par la nouvelle création.
J'ai prouvé que la fable de limonade est très-maladroite et que ma cosmogonie ne commet pas de pareils contre-sens. Les zoïles sont plus gauches encore dans leur conception d'hommes à cornes, à griffes, à queue, et autres fadaises tirées d'une gravure bien connue, la Tentation de saint-Antoine. Ils prétendent que je veux créer ces monstres.
Je n'ai pas pu dire que les créations nouvelles donneront une nouvelle race humaine, car l'humanité a'élèvera par elle-même aux améliorations matérielles dont son physique est susceptible. J'ai décrit cette opération au dernier numéro ( 28 féver), du journal la Réforme Industrielle.
Voici le problème d'après lequel les zoiles ont débité les sornettes d'hommes à cornes, à griffes, et à queue pour pallier leur incapacité à donner une solution. Les planètes étant de plusieurs degrés satellites, ambiguës, lunigères, soleils, et autres genres qui manquent dans notre tourbillon la race humaine a, dans chacun de ces degrés, plus ou moins de perfection et de propriétés; ainsi dans les satellites, étoiles de bas degré l'homme ne peut pas être amphibie comme il l'est dans Saturne, Uranus, et comme il lesera sur notre glohe après sa régénération matérielle.
En acquérant de belles et utiles propriétés, telles q îe l'amphibéité la nyctalopie, la repousse perpétuelle des dents et cheveux, l'indolorisme factice, le blanchiment au soleil, etc. La race TERRIENNE (habitans de notre globe) .n'atteindra paa'a la perfection des SOLARIENS
(habitans des étoiles fixes ou pivotales qui portent des tourbillons, et dont le globe intérieur n'a qu un tiers de diamètre du cristallin enflammé).
Quelles facultés les corps des solariens ont-ils en sus des nôtres, quels membres, qnelle conformation? « Peu nous importe réplique-t-on; nous n'avons aucune relation avec les habitans du soleil. »
Si en vérité vous en avez beaucoup car vous y habiterez dans l'avenir; et je le prouverais dans un chapitre de Psychogonie, qui devait figurer dans la Se section de ce livre; je ne sais si je la publierai.
Sur ce problème de facultés corporelles des Solariens, j'ai proposé à nos Œdipes l'énigme suivante.
Déterminer par quels leviers corporels, mille Svlariens peuvent faire autant d'ouvrage que quatre mille d'entre nous Terriens, en supposant toute chances égales sur la stature, la force, les outils, le temps et le genre de travail.
Les zoïles confus de ne savoir pas expliquer l'énigme. veulent au moins débiter quelque malice, pour escobarder, pour déguiser leur incapacité. Ils prétendent que je fais les Solariens semblables aux démons de la tentation de St-Antoine, parés de cornes, trompes, griffes et queues; puis ils disent que je veug créer de pareils hommes sur notre globe.
Dieu ne veut, dans aucun cas, créer sur les planètes de 3e et 4e degré, des hommes pourvus de facultés du 1er degré. Nous n'égalerons donc jamais les Solariens, même apres la régénération de notre race.
Mais quel est c et attribut corporel qui rend les So !ariens et Solariennes si supérieurs à nous en industrie et en célérité? pour mettre sur la voie les OEdipes j'ai dit que cette supériorité tient principalement à un membre dont nous sommes privés, et qui comporte l'échelle de propriétés suivante.
T. GARANTIE DE CHUTE.
i. Àrme puissante, 3. Force gigantesque. 2. Ornement superbe 4. Dextérité infinie. P. CONCOURS ET APPUI A TOUT MOUVEMENT DU CORPS. J'ai donné sur ce problème un défi de gravure démonstrative, en 4 planches, qui formeraient parure de salon et contiendraient chacune 6 cases, où seraient
peintes 24 scènes industrielles de Solariens et Solariennes. On y verrait la différence d'adresse, de force et de célérité que leur donne un membre dont les habitans d'étoiles lunigéres sont dépourvus.
L'éditeur des 4 gravures y trouverait bien son compte, il en vendrait au moins 3o,ooo exemplaires.
Il résulte de ce débat que les zoïles ne savent rien inventer, pas même les nouveautés les plus faciles à imaginer. Ils sont, sur tout ce ce qui sort de leur sphère stériles et avortons comme les Anglais qui, ayant beaucoup innové en grandes constructions, en squares et autres dispositions, n'ont pas su inventer le principal ressort d'architectonique unitaire, la rue Galerie au 1er étage avec ponts et vitraux pour la communication des corps de logis séparés. Francia a su faire cette invention du premier jet.
Mais qu'importent ces accessoires à l'affaire principale qui est l'art d'organiser l'industrie combinée d'où naîtront le quadruple produit, les bonnes mœurs, l'accord des 3 classes, riche moyenne et pauvre, l'oubli des querelles de parti, la cessation des pestes, des révolutions, de la pénurie fiscale, et l'unité universelle. Les détracteurs se dénoncent eux-mêmes en m'attaquant sur des sciences nouvelles, cosmogonie psychogonie, analogie, qui sont en dehors de la théorie d'industrie combinée. Quand il serait vrai que ces nouvelles sciences fussent erronées, romanesques, il ne resterait pas moins certain que je suis le premier et le seul qui ait donné un procédé pour associer les inégalités et quadrupler le produit en employant les passions, caractères et instincts tels que la nature les donne. C'est le point sur lequel doit se fixer l'attention, et non pas sur des sciences qui ne sont qu'annoncées.
Etrange despotisme que de condamner toutes les productions d'un auteur, parce qu'il s'en trouve quelquesunes défectueuses! Newton a écrit des rêveries sur l'Apocalypse, il a tenté de prouver que le pape était l'anteclrist; sans doute ce sont des folies scientifiques; mais ses théories sur l'attraction et les rayons lumineux n'en sont pas moins bonnes et admises. En jugeant tout savant ou artiste, on sépare le bon or du faux pourquoi suis-jc le seul avec qui la critique ne veuille pas suivre cette règle ?
Corneille et Racine ont fait de mauvaises picces en conclucra-t-on qu'il faille abandonner les bonnes? on dédaigne l'Attila et la Thébaïde on conserve au thcâtre le Cid et Phèdre. Je ne demande que cette justice accordée à tout autre.
Qu'on improuve si l'on veut mes nouvelles sciences, cosmogonie, psychogonie, analogie, dont je ne parle que pour prise de date et de propriété mais qu'on examine celle qui satisfait au voeu le plus notoire du siècle car depuis 55 ans il cherche par monts et par vaux, l'art d'associer j il y échoue, faute d'un procédé pour l'emploi des passions, instincts et inégalités; c'est moi qui donne ce procédé, qu'importe que je me trompe sur d'autres théories?
Mais voici une fàcheuse alternative pour les zoïles si mes sciences nouvelles sont fausses, je suis, comme en l'a fort bien dit, l'Arioste des romanciers et l'oracle des philosophes. Mes romans si romans ily a, sont les seuls qui expliquent l'unité de système de l'univers; je suis le seul dont on puisse dire sous sa plume, Tout prend un corps, une âme, un espril, un visage. B. le seul qui satisfasse aux préceptes philosophiques de lier toutes les parties de l'univers, explorer en entier le domaine de la science, aller du connu à l'inconnu de l'attraction matérielle à l'attraction passionnée, expliquer en tous détails l'analogie et l'unité sur lesquelles oii n'avait que de vagues présomptions.
En effet: Schelling disant « l'univers est miroir de lnimême, » n'a point prouvé en détail cette vérité il l'a aventurée; un de mes amis l'est allé voir à Munich et l'a sondé sur cette thèse, il n'a su que répoadre c'était par hasard qu'il avait bien dit.
Tels sont les philosophes leurs écrits sont des romans où l'on trouve, sur une masse de volumes, quelques idées justes dont le sophiste ne sent pas la portée, et ne sait pas faire l'application. C'est moi seul qui sais développer et faire valoir le peu de bonnes idées qu'ils ont eues; et s'il est vrai que je fais des romans, les leurs ne sont-ils pas romans pygmées à côté du mien qui explique la grande énigme du destin des passions, la carrière sociale assignée à l'humanité sur ce globe, pendant 80,000 ans environ la carrière d'immortalité des âmes, et de leurs
fonctions dans les divers mondes qu'elles parcourront pendant l'éternité.
Tel est le lot qui me reste si ma théorie est fausse mais si elle est juste que de remords, que d'affronts le siècle se prépare pour l'avoir repoussée
Charles-Quint et Napoléon étaient deux monarques éclairés et même rusés; cependant ils furent dupes des philosophes qui firent éconduire Blanco de Garay inventeur, et Fulton retrouveur du bateau à vapeur. Cette concession aux Zoïles est une tache sur les deux monarques celui de France les imiterait-il, quand il a si grand besoin d'un moyen de diversion à la politique extérieure et intérieure, toutes deux grosses d'orages qu'il peut dissiper en un instant?
Il a rétabli trente fauteuils pour les sophistes; qu'il leur en donne soixante, ce n'est pas cela qui endettera la France mais qu'il ouvre carrière aux sciences dont les sophistes proscrivent la culture, qu'il déjoue leur monopole en lui créant une opposition.
Il peut dire aux Escobards qui repoussent l'essai, e veux être plus philosophe que vous, suivre le précepte du père de la science douter et éprouver.
Les motifs de doute et d'examen dubitatif sont assez détaillés aux deux articles
Posed'un journal neutre, Introd 372.
Examen du système Francia »
Il faut le redire ce serait pour le roi un triomphe bien éclatant, que de faire venir il jubé cette belle coterie qui s'assemble à Kalisch et Toeplitz, pour y conspirer contre lui et la France.
Si le roi le veut, la diversion sera subite, magique ee sera un coup de foudre pour la vieille politique, un prestige comme le changement de décors à l'Opéra. Toute la farandole de Kalisch, au lieu de revenir intriguer a Toeplitz, accourra en masse à Paris, pour comIimenter Louis-Philippe d'avoir osé, en dépit des philosophes, saisir le vrai moyen d'en finir des révolutions et de la philosophie qui en est le boute-feu, en excitant les peuples à élrangler le dernier des rois avec les ydux du dernier dès prétres selon les saines doe trines du divin Diderot.
Les enfans de France et surtout les aînés, prendront bonne part a la fête ils pourront, à leur tour, plaisan-
ter les malins sur le BLOCUS CONJUGAL car ce blocus subira tout à coup un changement de passif en actif. Nos princes et princesses non maries seront, comme Pénelope, assailhs de poursuivans, à ne savoir auquel entendre ils seront de fait bloqués et cernés dans leurs châteaux par les prétendans et ambassadeurs, par les offres de brillans partis. Ils auront à se louer d'avoir différé; et le blocus ACTIF les dédommagera en cinq semaines, du blocus PASSIF établi depuis cinq ans. On pourrait leur faire envisager le retour de la liste civilc princière, huit millions, mais la morale ordonne le mépris des richesses
Il faut aller droit au but, ne pas imiter Bonaparte qni hésita sur le bateau à vapeur, et le manqua. 11 hérita à frapper les accapareurs de farines, et il manqua de six semaines sa campagne de Russie. Les demi-mesures gâtent tout. Voyez en Espagne.
Il faut déclarer nettement qu'on veut l'essai puisque le pis-aller est de gagner beaucoup; qu'on veut savoir enhn quel fruit peut donner cette nouvelle science, épouvantail cles philosophes.
Ce seul titre est pour elle une recommandation éminente près de tout souverain ou ministre fatigué de lutter contre les agitateurs, et assez judicieux pour comprendre qu'au lieu d'attaquer les rameaux du mal, il faut attaquer le tronc la philosophie qui, chaque année, reproduit de nouveaux systèmes, nouvelles sectes, nouvelles propagandes.
Ses coryphées diront que le gouvernement se compromettrait en accordant épreuve à un novateur qui méprise ce qu'il y a de plus auguste les vertus pudiques du divin Diogène le désintéressement du divin Sénèque les saines doctrines du divin Diderot, et l'égoïste Platon, et l'usurier Caton et l'aveugle Newton et les avortons de toutes couleurs.
On peut leur répondre « Si vous êtes persuadés de l'excellence de vos sciences, pourquoi cramdre un parallèle expérimental ? la chute de votre antagoniste sera un triomphe pour vous. Si vous le croyez faible, vous devez désirer l'épreuve en la refusant, vous faites suspecter vos moyens. Que penscriez-vous d'un maître d'armes qui se dirait le premier tireur du monde et qui ne voudrait accepter un assaut avec personne.
»Yous mêmes, philosophes, reprochez à votre seul adversaire conuu, au corps sacerdotal, qu'il exige une foi aveugle à des mystères inconcevable. Même grief s'élève contre vous, qui exigez confiance exclusive à votre science convaincue d'impuissance.
» L'athlète qui vous défie ne demande qu'à faire ses preuves; il propose ( page 26 ), que sur 3 colonies on vous en donne deux, et à lui la direction de la plus petite des 3, celle d'enfans de 5 à 15 ans.
» Vous vous dites hommes du progrès mais si l'on n'éprouvait aucune invention, tout progrès serait entravé. Si on eût persisté, comme Napoléon, à refuser l'essai du bateau à vapeur, il ne sillonnerait pas aujourd'hui les mers et les tleuves.
» Dans quel cas l'essai devient-il plausible ? c'est lorsque le pis-aller garantit encore un grand bénéfice et lorsqu'une demi-épreuve, bâtarde confüse, incomplète, ( la méthode Francia ), donne déjà double produit, garantie contre l'indigence, abolition de l'esclavage, salubrité intégrale et autres bienfaits qui militent pour un essai régulier. »
Telles sont les considérations qu'un roi, un ministre peuvent opposer aux clameurs des philosophes. Mais un motif plus pressant, est que le gouvernement a besoin d'une diversion très-prompte aux complots extérieurs el intérieurs. Le plus solide appui pour une dynastie nouvelles est l'emhousiasme et l'affection des peuples enrichis.
Le roi peut aujourd'hui leur donner subitement un bien-être plus certain que cette poule au pot rêvée par son aïeul. Qu'il ose franchir le pas, s'émancipe.' de la philosophie cueillir la palme qu'a manquée Newton, qu'a effleurée Francia; sa dynastie sera le lendemain la plus stable du monde entier; elle sera consoliclée par acclamation des monarques et des pcuples HOC FAC ET VIVES.
Le roi, s'il était exactement irzformé, goûterait, et tout autre souverain goûterait comme lui la perspective de doubler le revenu fiscal, en dégrevant de moitié les contribuables, et supprimant les impôts odieux. Il a promis à la Ste-Alliance des garanties contre la propagande; mais la meilleure garantie est d'extirper la souche du mal, la pauvreté du peuple; sublalâ causa
tollitur effectus; et d'amener les disciples même, les soldats les Décius du républicanisme, à faire abjuration spontanée à dire au roi « C'est vous seul qui « avez travaillé pour le peuple nos chefs étaient des « hableurs qui trompaient le peuple et nous ». Lorsque les séides républicains tiendront ce langage, on verra les chefs prompts à se défroquer, et à déserter le culte du bonnet rouge.
Combien d'autres considérations à faire valoir! disons en résumé que le roi court ici la chance de réaliser tous les désirs qu'il forme vainement dans l'ordre actuel; pour la France, pour lui, pour sa famille.
Quant au moyen offert, l'objection d'impossibilité tombe à plat, puisqu'un homme hardi, Francia, sans théorie, a su franchir un premier pas; il a su démontrer que la combinaison spontanée des travaux est possible elle produit déjà plus du double du mode morcelé. Que sera-ce quand on y aura ajouté le ressort d'attraction industrielle, celui de répartition équilibrée, 4 t 2 et 86, et tant d'autres leviers inconnus de Francia, comme les répartitions équitables au travail et au talent. ( N M Ind et Ass Dom Agr.).
Voilà des motifs péremptoires pour l'essai il faut les répéter cent fois, afin qu'on ne puisse pas me dire: Ah! si on avait su, Ah! s'il avait parlé!
Je parle assez, mais à quels hommes? à ceux dont le poète sacré disait, il y a 2000 ans, aures habent et non audient. le Psalmiste avait bien deviné les Français du 19e siècle les hommes du progrès à rebours.
Déclin de la raison au i ge siècle. Un axiome stratégique dit « C'est être battu par l'ennemi que de ne pas le battre quand on a des forces très-supérieures. Tel est le vice de notre politique moderne grossie des lumières d'Athènes et de Rome, éclairée par trois mille ans d'expérience que n'avaient pas les Grecs, elle est au moins DOUBLE EN FORCES de ce qu'était la politique ancienne, et partout elle échoue honteusement.
En réprimant l'anarchie de la presse, doit-on tolérer l'anarchie de la raison, sa dépravation?
Les vices qu'elle combat, indigence, fourberie, dettes fiscales, despotisme, révolutions, et même contagions matérielles, acquièrent chaque jour plus d'intensité, plus de développement.
Elle n'a donc progressé qu'en fausses lumières;. les résultats constatent visiblement le faux progrès, le DÉCLIN RÉEL; avec plus de moyens, elle est moins forte dans l'attaque du mal, et le mal fait DIX pas en avant quand le bien en fait UN.
Distinguons dans ce déclin les caractères et indices qui s'étendent à la civilisation entière et ceux bornés à la seule France.
L'examen de ces griefs contre le faux progrès sera très-abrégé c'est un programme de 3me section omise, elle retarderait trop la publication.
Nos rationnalistes et positivistes ne s'élèvent pas au degré de raison qu'on trouve chez tous les enfans de i o ans. Lorsqu'on tire les rois grande fête pour les enfaus, ils veulent qu'on cherche la fêv e dans toutes les portions du gateau. Si, sur 12 portions, les 10 ouvertes n'ont pas donné la fêve tout enfant sait dire « il faut ouvrir les dernières, peut-être la fêve y sera et souvent elle se trouve à la dernière.
Ce bon sens des enfans, ce principe d'exploration générale et de fouille intégrale, n'est pas admis chez le monde savant tout y est monopole; il ne veut pas qu'on explore les sciences intactes. J'en ai cité dix, p i5a, j'en ai cité d'autres, 306, branches ou tiges; puis les 3 scien- ces immenses, cosmogonie, psychogonie, analogie, qui sont incompatibles avec les préjugés actuels. Il reste donc en friche, au moins vingt sciences primaires ou secondaires à livrer à l'exploitation; mais le monopole s'y oppose, la philosophie ne veut donner accès à aucune des sciences neuves qui sont hors du cadre privilégié.
Jugeons par une comparaison, la perfidie des sophistes. Si le lendemain d'un larcin énorme, comme celui des diamans du garde-meuble ou des médailles de la bibliothèque, quelqu'un venait dire à la police: « les objets
« volés ont été déposés en telle maison, j'en donne tels « d'cmnens très-sûrs, faites la recherche et vous les « trouverez » la police ne manquerait pas de faire cerner la maison, et donner a son agent l'ordre de fouiller partout, jusqu'à découverte.
Si dans cette maison contenant une douzaine d'appartemens, l'agent se bornait à en touiller 7 ou 8, en laisser intacts, sans les faire ouvrir; et qu'il dit: « Je trésor « volé n'est pas dans ces 8 appartemers visités, donc il « ne peut pas être dans les 4 non visités » chacun dirait cet homme trahit, il est complice des voleurs il faut, malgré lui, forcer les portes des appartemens qu'il refuse de touiller. La police à qui on en référerait, opinerait dans le même sens.
Telle est la duperie du monde social berné par les sciences philosophiques elles se refusent à la fouille générale. Cependant elles s'engagent à chercher le bonheur, l'auguste vérité; elles ne savent créer que misère et faussete elles ont donc mal dirigé la recherche et il faut, pour suppléer à leur impéritie, procéder à la fouille générale explorer toutes les sciences dont elles ont refusé l'étude.
La philosophie répond « vous voulez donc suspectel les torrens de lumières du divin Diogène, du divin l'laton, du divin Diderot sans doute pmsque ces lumières n'ont fait qu'envenimer tous les fléaux, même en matériel, ce sont des torrens de ténèbres.
—Mais elles sont révérées depuis 5ooo ans —Cela ne prouve rien en leur faveur. Si une erreur peut durer 3 ans chez un individu, 30 ans chez une famille, 3oo ans chez une corporation; elle peut, selon l'échelle de progression, durer 3ooo ans chez une nation, et 5o,ooo ans chez un globe car il est des globes qui frappés de crétinisme intellectuel, encroûtées de demi-athéisme et de philosophie, ne s'élèvent jamais à l'étude et à la découverte du destin sociétaire.
Le nôtre ( a la marche qu'il prend), risquait de finir ainsi; car ses chimères d'esprit mercantile l'ont hébété au degré d'imbécillité démontrons.
En 1826, un ami du commerce amena au Havre une cargaison de 76 serpens-sonnettes, pour en distribuer par toute la France, et par suite en infester l'Europe et 'Asie. On aurait dû le faire brûler vif dans la même
cage que ses serpens on se borna à le renvoyer, par respect pour la liberté anarchique du commerce.
Peu s'en fallut qu'on ne l'admît à circuler et débiter sa marchandise. La voiture aurait pu verser ou être heurtée, les caisses brisées les serpens échappés se seraient réfugiés dans les crevasses de rocher la France aurait été bientôt infestée de serpens-sonnettes, pour le bien de l'anarchie mercantile titrée de liberté.
Lorsqu'un empire est abruti à ce point par les sophismes de fausse liberté faut-il s'étonner qu'il ignore que le cas de famine comme le cas de siége, autorise le suspens de commerce et que dans ces deux cas, toute denrée de besoin urgent doit être mise HORS DE COMMERCE., et requérable à j juste prix
Napoléon ne put pas s'élever à ce degré de raison il aima mieux. manquer sa campagne de Russie et perdre son empire que de manquer de respect aux amis du commerce, aux accapareurs de farine.
Tout récemment, il y a eu plaintes et procès sur des farines mélangées de substances nuisibles, farines vendues au consommateur à prit double de celui d'achat. Elles avaient causé des maladies à des familles entières, dans les montagnes du Jura on s'est borné à condamner le vendeur a les reprendre en remboursant le prix. Il les aura vendues à d'autres familles qui en seront mortes, pour le bien du commerce.
Cependant vos lois font arrêter et punir à juste titre l'homme qui distribue de la fausse monnaie; crime bien moindre car il attaque la bourse et non pas la bourse et la santé à la fois. Ainsi jugerait un siècle sensé mais depuis le progrès du rationnalisme et du mercantilisme, il n'y a plus de raison en Europe.
On ne veut pas même croire à l'évidence, au déclin matériel, visible, palpable n'est-il pas évident que les citadins qui sont au foyer des lumières, sont moins rohustes que les campagnards; et ceux-ci moins robustes, moins agiles que les sauvages qui pourtant ne sont pas initiés aux lumières académiqnes aux perceptions de sensation, de cognition de volition, d'intuition, du moi inhumain.
Passant du matériel hominal au matériel terrestre, on roit les régions les plus fertiles autrefois, envahies par
les sables toutes les belles contrées de l'Euphrate la Chaldée et Babylone la Perse, l'Arabie, la mer Rouge ensablées de plus en plus, et les frimats croissant en même rapport; les colonies du Groenland ensevelies dans les glaces les vallées des Alpes envahies à vue d'oeil par les glaciers les ouragans devenus aussi terribles en France que sous la Zone torride et le tarissement des sources et la triple peste n'est-ce pas là du progrès à rebours, en matériel comme en politique, ou les folles tentatives d'émancipation n'aboutissent toujours qu'au retour de l'absolutisme? Civilisation et liberté sont choses incompatibles.
Même rétrogradation en esprit religieux c'est par le ralliement a Dieu, 118, 124, qu'on entrerait dans les voies de raison mais nos philosophes suppriment Dieu et nos écrivains pseudo-religieux ne nous rallient pas à l'esprit de Dieu peut-on le pendre plus ridiculement que dans ce vers de Racine ?
Au seul son de sa voix, la mer fuit, le ciel tremble.
un tel Dieu serait l'équivalent du diable, un épouvantai de la terre et des cieux.
Nos contemporains ne sont pas plus avancés que Racine ils envisagent à contre-sens l'esprit religieux qu'il, transforment en immobilisme. Tel chante le génie du christianisme qui, ayant pris l'initiative en affranchissement des esclaves, devrait continuer, achever l'œuvre, provoquer l'épreuve de l'industrie attrayante qui affranchira, du plein gré des maîtres, tous les esclaves du globe et secourra tous les indigens. Le christianisme et son chantrc seraient deux génies avortons, s'ils ne se ralliaient pas à cette boussole de délivrance générale que leur envoie la providence.
Tel autre s'élève contre l'indifférence en matière de religion; il y tombe lui même, s'il reste indifférent sur le découverte ui manifeste enfin la providence méconnaissable jusquà nos jours. Ses prétendus interprétes conduisent les peuples à l'indigence par la terreur; son code societai, e les conduira à la richesse par le plaisir appliqué à l'industrie.
Quel parti prendront les deux athlètes du christianisme ? seront-ils les apôtres du code industriel divin* non tout savant répugne à admettre les inventions d'un eontemporain; mais ils peuvent adopter le beau rôle
qu'ont manqué les philosophes renégats, déserteurs de la bannière de leur maître; Descartes leur ordonne le doute et l'expérience; ils s'y refusent; c'est une helle chance ponr Mrs de Chateaubriand de Lamennais et autres, que de suppléer à la défection des philosophes, se convertir au doute et se faire promoteurs de l'essai si bien motivé par le demi-succès de Francia.
On réplique: « Ils se garderont bien de s'associer à vous l'orgueil scientifique n'admet pas ces mésalliances le monde savant a ses Nobles, ses Roturiers et ses Parias; vous êtes un Paria, un proscrit, qui avez quadruple tort: « D'aller à pied, sans carrosse
« D'être inventeur français et non anglais
« De n'avoir pas dix mille francs comptant à distribuer aux journaux, pour achat de colonnes laudatives. « D'être anti-philosophe, dénonçant le faux progrès, et les monopoleurs de génie. »
Qu'importe à un juge neutre?il n'épouse pas ma théorie il se pose, 372, entre la philosophie et la nature entre la civilisation et Dieu, sans se prononcer pour aucun avant l'epreuve; il discute les attributions et limites de la providence, 124, en arguant de l'absence de providence dans l'état actuel du globe: il en induit la probabilité d'une autre destinée la nécessité d'appel au génie, et d'essai local, sous condition que l'auteur du plan d'essai se ralliera à la nature, et emploiera utilement les ressorts 5i, dont le créateur a doté nos corps et nos âmes.
Un écrivain accrédité qui suivrait cette marche n'aurait pas même hesoin de me connaître; il ne ferait ni alliance ni mésalliance avec moi.
Je le répcte ils sont dans Paris quelques beaux esprits qui se pendront de dépit, quand ils verront l'épreuve réalisée sans leur intervention.
Symptômes de déclin en France. Le défaut de temps et d'espace m'empêchera de donner à ce! article l'étendue convenable; il aurait pu fournir de nombreux et piquans détails.
Napoléon avait un peu corrigé les Français de leur Abjection nationale ou manie de croire qu'un Français
ne vaut pas un autre homme, qu'il n'y a de bon que ce qui lient des étrangers. Cette prévention est si forte, qu'en 1787 on fut sur le point d'introduire dans la disciplioe française, les coups de hàton, parce que c'était l'usage de l'armée prussienne. Etrange servilité! échanger l'honneur français contre la Scluag germanique, assujettir au haton des soldats nues par l'honneur!
Le côté déraisonnable dans cet esprit servile, est que Ies Français ne veulent pas adopter des étrangers ce qu'ils ont de bon et d'utile. En 1789 il n'y avait pas un escadron d'artillerie à cheval dans l'armée française, cela était utile et par cette raison rejeté; le Français à horreur des nouveautés utiles; elles sont pour lui ce qu'est l'eau pour l'hydrophobe N'a-t-on pas vu le Parlement déclarer poisons le café et la pomme de terre ? le public adhéra a ce bel oracle. Mais imaginez quelque frivolité bien laide, bien croûteuse, bien incommode, comme les manches à l'imbécille, vous serez porlé aux nues, immortalisé dans vingt journaux libéraux.
Dans leurs plaisirs mêmes, ils sont incapables de progrès raisonné. Ils choisissent à Paris la seumiue sainte, le Vendredi-Saint, pour étalage de modes nouvelles et brillans équipages. C'est la journée la plus inconvenante quant â la décence, en pays chrétien.
C'est encore la plus casuclle, tombant en Lune Rousse et temps de giboulées; aussi la promenade est-elle souvent manquée, la belle compagnie rincée, mystifiée. Ils devraient par calcul de plaisirs, imiter l'usage de Londres, faire chaque samedi la promenade et l'étalage des beaux équipages, mais ils sout anglomanes pour le mal et jamais pour te bien.
En tous genres de désordre, ils font des progrès qui sont déclirt réel; par exemple, en grivelagc il suffit de citer le fameux péculat de 1832; les 7G millions miles avant d'entrer en campagne. Il existait des sangsues autrefois, mais pas de cette force; vraiment il y a progrès. Il y a bien d'autres progrès funestes, ne fut-ce que l'invasion du Choléra qui ne peut être anéanti que par l'indu.-trie combinée: mais veut-on voir des progrès en un genre de sottise nommé démence intellectuelle, manie de désurdre; en voici deux.
i Désordre matériel. La France, par une boutade économique, supprime brusquement ses douze hôtels pro-
vindaux des monnaies et pourtant on manque de monnaie à Paris même, car il est difficile d'y changer un écu le traiteur, et le marchand rechignent, quand on leur présente 5 francs à changer en paiement.
D'autre part, la France accepte des Suisses, les pièces de six liards EFFACEES, usées et rongées au point de n'avoir pas deux liards de valeur intrinsèque. La Suisse nous vend cent francs de vieux métal pour 3oo francs. C'est une duperie qui tient de la démence.
Quoi cette grande nation pourvue d'un budget de 1 à 1200 millions ne peut pas avoir de la monnaie à son coin; elle recueille les rebuts de ses voisins
Il fallait au lieu de supprimer les douze hôtels des montiaies en conserver au moins deux pour faire de petite monnaie en argent et en billon. Celle de billon est si rare que les fausses pièces de 2 sous, en cuivre pur, valant un centime, circulent librement à Paris.
2° Désordre intellectuel. Lacune de bon sens, sur la croix d'honneur, distribuée confusément, sans distinction de titres ou genres de mérite: c'est la rendre suspecte, la déprécier. On ne commet pas cette faute sur l'ordre de St-Louis.
Puisqu'on veut appliquer cette décoration à tous ser·,ices, il faudrait, pour la garantir de banalité, distinguer les services par une série de 3 genres et 9 espèces. i ROUGE pur .blessures:
2 « liserés blanc nombre de campagnes. 5 « centre blanc. ancienneté en paix. 4 CRAMOISI pur. agens militaires.
5 « liserés jaune. fonctionn5 administratifs. 6 « centre jaune. industriels distingués. 7 ORANGE pur dévouement généreux. 8 lisérés azur. sciences et inventions. n « centre azur. beaux-arts.
Moyennant cette échelle de catégories, la décoration échapperait au vice de banalité et de confusion., qui la comprú à tel point que beaucoup de personnes ne l'acceptement pas des militaires amputés, criblés, n'ont pas cette décoration qu'on prodigue aux bourgeois ce pêle-mêle est digne des Français, nation anti-harmonique, ennemie de l'ordre.
On remplirait cent pages de ces travers du caractère français; je termine par le plus honteux.
En 1808, un matelot chinois fut par hasard amené en France on le choya dans Paris, A-SAM était placé aux premières loges à tous les théâtres il fut présenté à l'empereur, aux savans, etc
Peu après survint le malheureux Kabris, Français d'origine, et roi de Noukaïva, d'où les Anglais l'avaient enlevé. Loin d'être fêté il ne fut pas même secouru. On lui fit cent avanies, et il mourut de misère à Valencienne. Il avait le tort impardonnable d'être Français.
Faut-il s'étonner qu'une telle nation ne veuille pas admettre le beau calcul de la mécanique des passions et instincts ? il a le tort de venir d'un Français.
Il faudrait, en pareil débat, un juge qui sut, comme Salomon, soumettre les contestans à une épreuve décisive. Salomon, par un stratagème ingénieux, abrégea la procédure et confondit la fausse mère.
Ainsi serait confondue la philosophie, si le roi employait l'épreuve indiquée, pc 26; les trois colonies en concurrence pour l'industrie attrayante et combinée. La philosophie n'oserait pas accepter la lutte, malgré double chance de succès, par faculté d'exploiter les deux colonies fortes, et me laisser la faible.
Son refus désabuserait l'opinion; l'épreuve sur 5oo enfans serait effectuée à 1 instant la philosophie et les révolutions seraient anéanties; les guerres seraient suspendues, le désarmement général s'opérerait avant l'hiver; et on aurait la garantie de cessation du fléau de quadruple peste, sous cinq ans.
Cette perspective déterminera-t-elle à l'épreuve le roi ou l'un des grands, menacés, Eux ET LEURS ENFANS, par ce fléau qui bravant nos barrières et les efl'orts de l'art, atteint les princes comme les bergers ? funeste progrès en péjoration matérielle et politique à la fois la quadruple peste et l'intempérie croissante font écho à nos progrès révolutionnaires et mercantiles. Ainsi l'humanité est destinée à double bien dans les sociétés harmoniennes ou double mal dans les sociétés subversives quand se lassera-t-elle du progrès en double malheur
5e SECTION. ― APERÇUS.
Elle devait traiter du CERCLE VICIEUX Oll tombe constamment la civilisation, dans toutes ses tentatives de réformes aventurées sans boussole.
Tel est le projet du comité qui veut frapper un nouvel impôt de 140 millions, pour affranchir un MILLIÈME des esclaves du globe, ceux de nos colonies. Cette opération absurde tend à ensanglanter lesdeux Amériques. Déjà la conspiration des Nègres a éclaté à Bahia et Para; il a fallu en massacrer beaucoup ce sera à recommencer cent fois, et de même aux Etats-Unis. C'est un germe de révolutions dont le contrecoup bouleverserait l'Europe.
Un ignorant orgueilleux, un lourdaud philantrope, Wilberiorce est l'auteur de ce projet gouté en France. On peut demander à ses partisanss'il ne serait pas prudent de n'accorder que 1 2 millions aux visions anglicanes, et. d'employer un demi-million à l'essai de la méthode française (indust: attr :) les i4o millions en cas de succès n'affranchiraient qu'un millième des esclaves et la méthode française abolirait sur le globe entier l'esclavage et l'indigence. Elle ferait en six semaines mille fois plus que ne fera le comité anglomane en six ans. D ailleurs sur millions manipulés par des pbitantropes et envoyés a 2,000 lieues, combien de millions manqueront à l'appel? a-t-on oublié la fredaine de 1828, l'armée d'Espagne où 76 millions furent mis du côté de 1.'épée, avant qu'on n'eût tiré l'épée ?
C'est une question de circenstance à recommander soit aux écrivains congédiés par la loi d'Aout, soit aux capitalistes compromis si souvent dans les placemcns, comme tel et tel, pincés l'un de 3 l'autre de i million dans la faillite Paravey:
L'opération qui extirpe l'indigénce et l'esclavage, assure aux capitalistes un placement exempt de risque et surveillance, à 6 en minimum, et partie à 8, 10, 12 pOlo surjet digne de leur attention, et de celle des écrivains, qui tous ont une brillante fortune à faire EN SIX MOIS s ils obtiennent qu'on ne sacrifie que 139 il2 millions aux billevésées anglicanes et qu'on affecte 112 million à la méthode française.
Achevé d'imprimer le 30 4 /1967
Imprimerie Sérifloc 16, Cité Canrobert, Paris Dépôt légal 2 e trimestre 1967 N° 23
Editions Anthropos
Dépôt légal 2 e trimestre 1967 N° 21