Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

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96 pages

Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1925-04-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483

Description : 01 avril 1925 01 avril 1925

Description : 1925/04/01 (A4,T8,N11)-1925/04/30. 1925/04/01 (A4,T8,N11)-1925/04/30.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476659f

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

384

Doctrine

NOTE SUR LA FIGURATION

de la

PLAIE LATERALE SUR JESUS VIVANT

Dans mon article de février dernier j'ai été amené a dire que des
artistes du xv° siècle ont parfois représenté Jésus vivant encore et
pourtant blessé du coup de lance au côté dt au Coeur ; et j'ajoutais,
ce qui me parait incontestable.que cette particularité insolite ne pouvait
être le fait d'une méprise. On peut se persuader en lisant le lumineux
ouvrage d'Emile Mâle, L'Art Religieux en France à la fin du Moyen-
Age, combien les artistes et artisans religieux de cette époque étaient
en pleine possession du pur esprit d'orthodoxie et des textes sacrés
qui régissaient alors l'iconographie chrétienne.

Et j'ai cru rencontrer la pensée qui fut leur mobile dans le cas
présent en supposant qu'ils ont voulu montrer par là que le Coeur
de Jésus — le Coeur blessé si souvent figuré en ce xvc siècle — avait eu
part effective et physique par contre-coup aux souffrances expiatrices
de Jésus, avant son dernier soupir.

Il me semble qu'il a bien fallu que cette figuration de la plaie
sur Jésus vivant s'expliquât alors à tous, car ce n'a été qu'un siècle et
demi plus tard, après la Renaissance, que n'étant plus comprise elle
fut interprétée par certains d'après son seul aspect matériel qui contre-
dit le texte formel de St Jean :... « Voyant qu'il était déjà mort., un
des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, St Jean xx, 33-34.

Rome intervint alors avec juste raison, et par décret du 18 janvier
1638, Urbain vin interdit « les images du Crucifix, non encore
expiré où se voit la plaie du côté, parce que l'on a condamné comme
hérétique l'opinion qui soutient que Longin perça de sa lance le
Rédempteur vivant ».

Ces figurations sont donc depuis lors condamnées, et l'on doit
s'abstenir d'en réaliser de semblables à nouveau, mais il reste parfaite-
ment permis de reproduire celles du xve siècle, tout au moins à titre de
document acquis aux études d'iconographie sacrée.

L. CIIARBONNEAU-LASSAY

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