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Titre : La Provence artistique & pittoresque : journal hebdomadaire illustré

Éditeur : Marius Olive (Marseille)

Date d'édition : 1883-04-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32845183v

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32845183v/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 898

Description : 15 avril 1883

Description : 1883/04/15 (A3,N98).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG13

Description : Collection numérique : Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54598175

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/12/2008

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LÀ PROVENCE ARTISTIQUE ET PITTORESQUE

ment un père de famille et à plus forte, raison une mère de famille irait se promener; avec ses jeunes enfants ?. A l'air embarrassé qu'ont les parents lorsque sans ravoir prévu ils se trouvent, entourés de leur jeune famille, en présence de quelqu'un de ces tableaux, on devine qu'ils se disent intérieurement : « On ne m'y reprendra plus !» Et il faut bien reconnaître qu'ils ont bien raison. •-.-..-....---

Cela admis, reste à chercher le remède. Il en est suffisamment radical. Ce serait de reléguer dans les combles ces quelques. tableaux suspects; on les tiendrait là à la disposition de Messieurs les artistes et de certains vieillards qui sont lou jours à la recherche de quelque Suzanne.

Il est un autre remède moins énergique, et qui est plutôt un palliatif. Ce serait de réunir dans une seule salle, cette sorte de tableaux. La comparaison serait plus facile et plus Instructive pour les hommes du métier, et le gros et bon public après avoir été échaudé une fois se trouverait, averti. Il pourrait visiter en famille le musée quasi tout entier sans rien rencontrer qui put effaroucher les pudeurs légitimes.'Et après avoir visité la salle A et-la salle B, il pourrait dire à ses enfants: N'entrons'.pas là, c'est la salle T. **• ■ ■

Cette salle serait ouverte à qui voudrait entrer, ouverte à tous ; verrait ces tableaux qui voudrait; mais ceux qui ne veulent pas les voir. né seraient pas forcés de les voir et de s'y heurter chaque fois qu'ils pénètrent dans une salle . quelconque du musée.

Il est notamment dans la salle où figureThiers une certaine femme nue, bien peinte, dit-on,' qui mériterait d'être . reléguée, quelque part. Cette pauvre créature joint tant d'impudeur à tant de laideur qu'on se sent à la fois en la voyant se dresser sur son matelas, saisi par le dégoût et par le rire. Cette Messaline cul-dejatte, aux jambes beaucoup trop courtes et mal venues fait l'effet d'un bossu qui se ferait peindre de dos en Apollon du Belvédère.

Mais si l'homme fait n'éprouve que dégoût et pitié pour des oeuvres de ce calibre (couleur à part), il n'en .est pas ainsi de la jeune fille, de la jeune femme, du jeûne collégien de quatorze ans. Or lés anciens, les payens disaient Maxima puero debetur rêver entia. On doit à l'enfant le plus grand respect. Nous nous contentons de demander qu'on ait pour l'enfant un respect médiocre. Gomme on le voit nous sommes bien moins exigeant que les payens,

^v™-™- Toiity passe-,:vtout classe. Ce;qui a plu à nos pères nous déplaît^ ce qui nous plait paraîtra rococo et démodé à nos enfants. Que de choses sont soumises ici-bas aux caprices de la mode.

Nos ancêtres étaient fiers de leurs grands jardins à la française, tirés au cordeau, ornés de statues allégoriques, de divinités à demi cachées dans l'ombre de quelque grotte- de verdure. Ces jardins avec leurs vastes terrasses, leurs pièces d'eau, leurs allées droites, leurs boulingrins, leurs bordures de buis" taillés, et leurs platesbandes dessinées, avaient, il est vrai, quelque chose de froid et de réglé, de compassé, mais aussi ils étaient fort décoratifs, majestueux. C'était un grandiose un peu guindé comme celui du siècle de Louis XIV, mais c'était un grandiose vrai et qui s'harmonisait très bien avec le voisinage d'un château, avec les grands perrons, et aussi avec le siècle qui l'avait conçu et produit.

Au XVIIP siècle le jardin à la française tend

4. disparaître ;. de itou veaux goûts, s'emparent de notre nationale goût dglanature-non contrainte, ..non.. arrangéejle goût-de la simplicité duiiaturel"plus apparent que le réel ; le goût des modes anglaises.. Parallèlement au travail qui se faisait .dans _les esprits, un autre travail .se. faisait dans les jardins. Là aussi se faisait une Révolution.-Les jardins^ à l'anglaise remplaçaieiïtles-jardinsà"la-française. '" ~ ' '

A Dieu ne plaise que nous médisions des jardins à l'anglaise ; avec leurs longues allées sinueuses, leurs grandes pièces d'eau irrégulières, petits étangs, petits lacs, ils sont une imitation assez exacte " de la nature, une adaptation qui ne sent pas trop son jardinier, qui ne trahit pas trop cet esprit français ami de l'ordre, de la clarté, de la régularité poussée parfois jusqu'à la sécheresse.

"Mais à dire vrai, si les grands jardins anglais méritent de plaire, rien n'est si laid et si répugnant que ces petites horreurs de. jardinets dont les pelouses sont tâchées et bossuées " de corbeilles bombées, farcies de géraniums; oh ! ces corbeilles de géraniums! et dont les plates-, bandes sont la moitié de l'an couvertes de pailles et de fumiers.

Le jardin à l'anglaise répondait aux besoins d'une époque ou l'on aime la nature, s'il faut s'en rapporter à l'énorme consommation de fourrage sous, forme de paysages qui est produite chaque année par messieurs les peintres de tout étage et de tout parage, et qui est immédiatement dévorée à belles dents par tous nos Mécènes-Lucullus. L'art français produit année moyenne, environ vingt mille paysages qui tous à des prix plus ou moins rémunérateurs trouvent à se. placer, à se caser, à figurer dans le salon d'un prince, d'un banquier, d'un dentiste ou d'un docteur.

Cela prouve au moins une chose, c'est que le peuple français aime la nature, Nous aimons la nature, parce qu'elle nous repose de ces coquines d'affaires qui absorbent toute notre existence. Il n'est pas de savetier ou de bonnetier qui ;ayant pris à la loterie un billet de vingt sous, ne rêve d'aller s'installer aux champs, si, comme cela lui parait probable, il vient à gagner le gros lot.

Oui mais voilà le hic ! C'est que le terrain à portée des villes est fort cher. Tout est morcelé, morcelé à l'infini. Comment faire tenir la nature entière dans un hectare ? Il n'y avait jus qu'ici qu'un procédé, c'était de mettre cet hectare en jardin anglais. Avec un jardin anglais vous avez des prairies, et. des bois, des allées dont vous.ne voyez jamais le bout, car elles sont circulaires, vous avez des bosquets, des pelouses ; vous avez tout un parc suffisant pour contenter les modestes appétits champêtres d'un homme qui a le légitime désir de voir du vert et un coin de nature, et de respirer pendant vingt-quatre heures le soleil et l'air pur, après avoir passé, avec l'espoir toujours renaissant de faire fortune, six jours sur sept dans la corbeille, ou autour de cette fameuse' corbeille qui ressemble pas mal à la boîte ouverte de Pan - dore, au fond de laquelle il ne restait plus que l'espoir.

Mais voilà que les jardins anglais sont me- ■ nacés, dit-on. Il ne s'agit pas d'un retour aux jardins français. Où va notre siècle, on ne le: sait guère; Ce qui est certain, ce qui est visible, c'est qu'il s'enfonce toujours plus avant.

On substituerait; aux jardins anglais lés jar-; dlns, comment dirons-nous? les jardins sauva-' ges. Ce serait un retour plus complet et en quelque sorte brutal à là nature. C'est tout ce;

queinous en sayons'pour le quart-d'heure. Nous ne pensons pas que ce.système puisse prendre, à moins qu'on ne 1 trouve, à utiliser- le talent de Messieurs les jardiniers.

Au reste nous n'entendons pas prendre parti ; un jardin rustique, un jardin sauvage, avec des fleurs poussant ou ayant l'air de pousser au hasard," un "jardin sauvage, débarrassé de ces sempiternelles corbeilles par trop artificielles et qui paraissent avoir été confectionnées parla bouquetière du coin, un jardin bien sauvage, avec ses arbustes un peu laissés à eux-mêmes etpar trop molestés chaque hiver par Messieurs les grands inquisiteurs armés de sécateurs, des allées où l'on tolère un brin d'herbe, des pierres, de gros quartiers ■ de rochers couverts d'une mousse drue, un peu de.mauvaise herbe par ci par là, (il y en a tant en ce monde ! dans le champ de la politique il n'y a "quasi que celai) bref un jardin sentant fortement la nature laissée à elle-même, voilà en effet çé qui do.il plaire à notre époque qui cherche la nature partout, parce que la nature c'est le silence, et le calme, parce que la nature c'est la paix, parce, que la nature c'est Dieu, et que notre vie à nous tous hommes de passions, de politique, d'affaires brûlantes, manque -absolument et plus qu'à aucune autre époque, de tout ce que nous cherchons, de silence, de calme, de paix et de Dieu.

CHAPELLE & ORATOIRE DE ST-ULFAR

A FOX-AMPHOUX (VAR)

Au commencement du siècle dernier, près de la vieille route de Cotignac à Eox-Amphoux, au milieu de la forêt communale et à l'endroit où l'on aperçoit le plateau élevé sur lequel est gracieusement assis le village de Eox, un.colporteur limousin, dont la tradition ne nous a pas conservé le.nom, fut assailli à l'entrée de la nuit par un terrible orage. Au milieu des éclairs et des tonnerres notre voyageur effrayé et trem-, blant, invoqua Dieu et saint Ulfar, un des saints honorés dans son diocèse de Tulle et à qui il avait une grande confiance. Miraculeusement préservé de tout danger, notre pieux colporteur, poussé par un sentiment de reconnaissance bien naturel, fit construire, à ses frais, un oratoire où il fit placer une statue en bois, représentant son saint protecteur.

Depuis lors les habitants de Fox-Amphoux vont implorer en cet endroit le secours de là Providence en temps de sécheresse. Or comme ce fléau n'avait jamais autant désolé nos terres' provençales que. durant ces dernières années, les paroissiens de Eox firent en ce lieu, il y a. quelque temps, une grande procession à laquelle prirent part presque tous les habitants de Eox et beaucoup d'autres personnes des Communes voisines pour demander à Dieu, par l'intercession de saint Ulfar, le bienfait de l'a pluie. Ayant été exaucés dans leurs supplications peu de jours après cette pieuse manifestation, ils ont voulu élever une chapelle à saint Ulfar, en face même de l'oratoire qui lui avait été plus: anciennement consacré,

Jamais on ne mit plus d'empressement à exécuter ce dessein et tous les habitants de la Commune de Fox- Amphoux, portés de bonne volonté, (chose rare par le temps qui court), ont voulu' contribuer à la construction de ce petit monument dont nous donnons aujourd'hui le dessin très exact et qui fait le plus grand honneur à l'abbé Rouvier, curé actuel de là paroisse, qui" en à été l'architecte. ;