Presse et revues
16 pages
Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-19
Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication
Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19764 Nombre total de vues : 19764
Description : 19 janvier 1902 19 janvier 1902
Description : 1902/01/19 (A42,N3). 1902/01/19 (A42,N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5454080m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE MONDE ARTISTE
42 ANNEE
N° 3
DIRECTEUR: PAUL MILLIET
Dimanche
19 Janvier 1902
A NOS LECTEURS
La nouvelle combinaison par laquelle l'Art du
Théâtre et le Monde Artiste se sont associés dans
le but de se compléter l'un l'autre, a été accueillie
avec empressement par beaucoup de nos lec-
teurs. Cela s'explique fort bien par la possibilité
qu'on aura désormais de posséder à des condi-
tions spéciales les admirables documents scéni-
ques de l'Art du Théâtre, et les informations
théâtrales universelles du Monde Artiste.
Pour répondre aux nombreuses demandes qui
nous ont été adressées, nous établissons de nou-
veaux prix d'abonnement de six mois pour les
deux Revues, soit 18 francs pour Paris, 20 francs
pour la Province et 24 francs pour l'Etranger.
Les conditions d'abonnement annuel demeu-
rent fixées aux prix de 30 francs pour Paris,
36 francs pour la Province et 42 francs pour
l'Etranger.
Dans ces conditions, la plupart des abonnés
de chacune des Revues voudront s'assurer le
bénéfice du double abonnement.
LA SEMAINE THÉATRALE
Opéra. — Lundi, les Huguenots; mercredi, samedi,
Siegfried ; vendredi, les Barbares, la Korrigane.
Opéra-Comique. — Dimanche, Manon; lundi, la Vie
de Bohème, Javotte ; mardi, vendredi, Grisélidis ;
mercredi, Carmen (Mlle Marie Delna) ; jeudi, le Juif
Polonais (M.Victor Maurel), la Chambre Bleue ; samedi,
Louise.
Comédie-Française. — Dimanche, mardi, le Fils
naturel; lundi, François le Champi, l'Enigme ; mer-
credi, les Fourberies de Scapin, A-Propos de M. Le-
febvre, la Cérémonie, Tartufe; jeudi, matinée, Andro-
mague, les Plaideurs ; soirée, le Fils naturel ; vendredi,
les Romanesques, l'Enigme ; samedi, Andromaque, les
Plaideurs.
Odéon. — Lundi, représentation exceptionnelle d'Athalie,
partition et choeurs de Mendelssohn, orchestre Co-
lonne; dimanche, mardi, jeudi, vendredi, samedi,
Monsieur et Madame Dugazon ; mercredi 15, anniyer
saire de Molière, le Mariage d'Angélique, comédie iné-
dite en deux actes en prose, de François Ponsard, 1
Malade imaginaire, la Cérémonie. Samedi (5 h.), cau-
serie de M. Â. Dorchain : « l'OEuvre de Gabriel Vicaire »
avec le concours de Mme Molé-Truffier.
Théâtre Antoine. — Dimanche, lundi, mardi, mercredi,
jeudi, Petite femme, le Capitaine Blomet, Au Télé-
phone, les Balances; vendredi, samedi, la Terre.
Benaissance. — Toute la semaine, samedi excepté,
les Complaisances.
Porte-Saint-Martin. — Nini l'Assommeur, drame er
cinq actes et sept tableaux, de M. Maurice Bernhardt.
(Première représentation le mardi 15 janvier.)
Olympia. — Cendrillon, ballet-pantomime de MM. Al-
phonse Lemonnier et Gardel-Hervé, musique de
M. Victor Roger. (Première représentation le samedi
11 janvier.)
La Comédie-Française a dignement fêté le 280e an-
niversaire de la naissance de Molière. Elle nous
donnait Tartuffe, où pour la solennelle circonstance
les plus petits rôles avaient été distribués aux meil-
leurs de ses artistes. M. Le Bargy y faisait Valère :
on sait avec quelle élégance ! M. de Féraudy s'y
montrait sous les traits de M. Loyal, dont l'unique
scène lui valait une ovation prolongée, très flatteuse
pour lui, un peu frondeuse aussi, peut-être, envers
l'administration, cause de son départ annoncé...
M. Raphaël Duflos s'y essayait dans Cléante, qu'il
n'avait pas encore tout à fait « dans la bouche »,
comme on dit. Et M. Paul Mounet ne dédaignait
pas de « paraître » dans l'exempt qui vient, à la
dernière scène, arrêter l'Imposteur.
MUo Brandès — et ce n'était, certes, pas l'un des
moindres attraits de la représentation — prenait
possession du rôle d'Elmire, qui, depuis la retraite
de Mlle Marsy, n'a plus de titulaire de marque, et
qui, à la vérité, n'est pas absolument son fait. Elle
y a été quand même, dans une note évidemment
moderne, très vivante et très vibrante, et a joué la
fameuse scène de séduction avec une finsese et une
vérité des plus charmantes.
Tartuffe, c'était M. Silvain, qui y est excellent ;
Orgon, M. Leloir, qui y est parfait. Avec Mlle Muller,
si jolie Marianne, et Mlle Kalb, Dorme de bonne
école, Mme Amel, une Mme Pernelle amusante, et
M. Dehelly, un Damis chaleureux, l'interprétation,
je le répète, était tout à fait remarquable. Et n'est-
ce pas le cas de dire : « Il n'y a encore qu'à la Co-
médie-Française qu'on puisse jouer ainsi le réper-
toire " ?
La-soirée s'ouvrait par les Fourberies de Scapin, où
jamais Coquelin cadet ne nous parut plus en verve.
Puis, rangés autour du buste de Molière, sociétaires
et pensionnaires — pas tous ceux que nommait
l'affiche, mais une bonne partie d'entre eux —
avaient, dans un tableau de cérémonie un peu froide,
apporté leurs verts lauriers au maître de la Maison.
La Revanhe de Diafoirus, assez faible, pièce de vers
à-propos de M. Henri Lefebvre — ou Lefebvre
Henri, c'est tout comme — y fut dite avec quelque
hésitation par M. Truffier... Peu importe, d'ailleurs,
puisqu'on nous a bien, très bien joué Tartuffe !
L'Opéra-Comique a maintenant ses five o'clok
artistiques. Il s'agit de six conférences-concerts,
que M. Albert Carré — un homme d'initiative, s'il
en fût jamais — a bien voulu charger M. Fiérens-
Gevaert d'organiser à la salle Favart. M. Fiérens-
Gevaert n'est pas seulement, comme son nom l'in-
dique, le gendre de Gevaert, l'illustre directeur du
42 ANNEE
N° 3
DIRECTEUR: PAUL MILLIET
Dimanche
19 Janvier 1902
A NOS LECTEURS
La nouvelle combinaison par laquelle l'Art du
Théâtre et le Monde Artiste se sont associés dans
le but de se compléter l'un l'autre, a été accueillie
avec empressement par beaucoup de nos lec-
teurs. Cela s'explique fort bien par la possibilité
qu'on aura désormais de posséder à des condi-
tions spéciales les admirables documents scéni-
ques de l'Art du Théâtre, et les informations
théâtrales universelles du Monde Artiste.
Pour répondre aux nombreuses demandes qui
nous ont été adressées, nous établissons de nou-
veaux prix d'abonnement de six mois pour les
deux Revues, soit 18 francs pour Paris, 20 francs
pour la Province et 24 francs pour l'Etranger.
Les conditions d'abonnement annuel demeu-
rent fixées aux prix de 30 francs pour Paris,
36 francs pour la Province et 42 francs pour
l'Etranger.
Dans ces conditions, la plupart des abonnés
de chacune des Revues voudront s'assurer le
bénéfice du double abonnement.
LA SEMAINE THÉATRALE
Opéra. — Lundi, les Huguenots; mercredi, samedi,
Siegfried ; vendredi, les Barbares, la Korrigane.
Opéra-Comique. — Dimanche, Manon; lundi, la Vie
de Bohème, Javotte ; mardi, vendredi, Grisélidis ;
mercredi, Carmen (Mlle Marie Delna) ; jeudi, le Juif
Polonais (M.Victor Maurel), la Chambre Bleue ; samedi,
Louise.
Comédie-Française. — Dimanche, mardi, le Fils
naturel; lundi, François le Champi, l'Enigme ; mer-
credi, les Fourberies de Scapin, A-Propos de M. Le-
febvre, la Cérémonie, Tartufe; jeudi, matinée, Andro-
mague, les Plaideurs ; soirée, le Fils naturel ; vendredi,
les Romanesques, l'Enigme ; samedi, Andromaque, les
Plaideurs.
Odéon. — Lundi, représentation exceptionnelle d'Athalie,
partition et choeurs de Mendelssohn, orchestre Co-
lonne; dimanche, mardi, jeudi, vendredi, samedi,
Monsieur et Madame Dugazon ; mercredi 15, anniyer
saire de Molière, le Mariage d'Angélique, comédie iné-
dite en deux actes en prose, de François Ponsard, 1
Malade imaginaire, la Cérémonie. Samedi (5 h.), cau-
serie de M. Â. Dorchain : « l'OEuvre de Gabriel Vicaire »
avec le concours de Mme Molé-Truffier.
Théâtre Antoine. — Dimanche, lundi, mardi, mercredi,
jeudi, Petite femme, le Capitaine Blomet, Au Télé-
phone, les Balances; vendredi, samedi, la Terre.
Benaissance. — Toute la semaine, samedi excepté,
les Complaisances.
Porte-Saint-Martin. — Nini l'Assommeur, drame er
cinq actes et sept tableaux, de M. Maurice Bernhardt.
(Première représentation le mardi 15 janvier.)
Olympia. — Cendrillon, ballet-pantomime de MM. Al-
phonse Lemonnier et Gardel-Hervé, musique de
M. Victor Roger. (Première représentation le samedi
11 janvier.)
La Comédie-Française a dignement fêté le 280e an-
niversaire de la naissance de Molière. Elle nous
donnait Tartuffe, où pour la solennelle circonstance
les plus petits rôles avaient été distribués aux meil-
leurs de ses artistes. M. Le Bargy y faisait Valère :
on sait avec quelle élégance ! M. de Féraudy s'y
montrait sous les traits de M. Loyal, dont l'unique
scène lui valait une ovation prolongée, très flatteuse
pour lui, un peu frondeuse aussi, peut-être, envers
l'administration, cause de son départ annoncé...
M. Raphaël Duflos s'y essayait dans Cléante, qu'il
n'avait pas encore tout à fait « dans la bouche »,
comme on dit. Et M. Paul Mounet ne dédaignait
pas de « paraître » dans l'exempt qui vient, à la
dernière scène, arrêter l'Imposteur.
MUo Brandès — et ce n'était, certes, pas l'un des
moindres attraits de la représentation — prenait
possession du rôle d'Elmire, qui, depuis la retraite
de Mlle Marsy, n'a plus de titulaire de marque, et
qui, à la vérité, n'est pas absolument son fait. Elle
y a été quand même, dans une note évidemment
moderne, très vivante et très vibrante, et a joué la
fameuse scène de séduction avec une finsese et une
vérité des plus charmantes.
Tartuffe, c'était M. Silvain, qui y est excellent ;
Orgon, M. Leloir, qui y est parfait. Avec Mlle Muller,
si jolie Marianne, et Mlle Kalb, Dorme de bonne
école, Mme Amel, une Mme Pernelle amusante, et
M. Dehelly, un Damis chaleureux, l'interprétation,
je le répète, était tout à fait remarquable. Et n'est-
ce pas le cas de dire : « Il n'y a encore qu'à la Co-
médie-Française qu'on puisse jouer ainsi le réper-
toire " ?
La-soirée s'ouvrait par les Fourberies de Scapin, où
jamais Coquelin cadet ne nous parut plus en verve.
Puis, rangés autour du buste de Molière, sociétaires
et pensionnaires — pas tous ceux que nommait
l'affiche, mais une bonne partie d'entre eux —
avaient, dans un tableau de cérémonie un peu froide,
apporté leurs verts lauriers au maître de la Maison.
La Revanhe de Diafoirus, assez faible, pièce de vers
à-propos de M. Henri Lefebvre — ou Lefebvre
Henri, c'est tout comme — y fut dite avec quelque
hésitation par M. Truffier... Peu importe, d'ailleurs,
puisqu'on nous a bien, très bien joué Tartuffe !
L'Opéra-Comique a maintenant ses five o'clok
artistiques. Il s'agit de six conférences-concerts,
que M. Albert Carré — un homme d'initiative, s'il
en fût jamais — a bien voulu charger M. Fiérens-
Gevaert d'organiser à la salle Favart. M. Fiérens-
Gevaert n'est pas seulement, comme son nom l'in-
dique, le gendre de Gevaert, l'illustre directeur du
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