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Titre : Dictons et proverbes des Chinois habitant la Mongolie sud-ouest, par le R.P. Joseph Van Oost,...

Auteur : Van Oost, Joseph (missionnaire de Scheut, Le P.). Auteur du texte

Éditeur : (Zi-Ka-Wei près Chang-Hai)

Date d'édition : 1918

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31539927p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , IV-356 p.

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Description : Collection numérique : France-Chine

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5436616k

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-O2N-1266 (50)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/12/2008

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AVANT —PROPOS.

mm * M u

Hio hoei ming hien tie Chouo hoa pou yong li.

Lorsqu'on a appris le livre des proverbes On ne doit pas faire d'efforts pour bien parler.

(N° 120)

Ce dicton ne se réalise peut-être nulle part davantage que dans notre Mongolie Sud-Ouest ; et pour nos indigènes, presque tous illettrés, un proverbe est un argument. On rencontre parmi eux des individus dont l'inépuisable faconde excite Vadmiration et le respect des auditeurs. Ils s'imposent aux autres ; ils sont les chefs incontestés, et si d'aucuns de ces tribuns de village ont parfois des raisonnements qui ne manquent pas de subtilité, c'est avant tout à leur virtuosité de langage, à leur façon de jongler avec les mots, d'èmailler leurs discours de proverbes, qu'ils doivent leur influence. Travaillant au milieu des païens et des nouveaux chrétiens, j'ai pu constater par moi-même combien un dicton judicieusement placé frappait les auditeurs, les entraînait beaucoup plus que les arguments solides et les raisonnements bien agencés. Je me suis donc mis à collectionner les proverbes que je pouvais cueillir au cours des conversations, et si je les édite maintenant, c'est avant tout pour être utile à mes confrères dans Vapostolat. Ils pourront y puiser pour leurs instructions familières, et, si le goût leur vient, augmenter euxmêmes cette première série.

Car la mine n'est pas épuisée, tant s'en faut. C'est incroyable combien nos gens possèdent de ces dictons populaires qu'ils emploient couramment entre eux. Ils en ont pour tous les événements, pour toutes les circonstances de leur vie.


Mon livre est donc simplement du langage parlé, plein de mots régionaux, d'expressions locales. Et je crois que ce fumet du terroir constitue précisément l'intérêt pour celui qui s'intéresse aux chinois ou qui se livre aux études de folk-lore. Les proverbes sont la sagesse des nations. Grâce à eux, on pénétrera un peu plus avant dans l'âme du chinois émigré en Mongolie. On l'y troueera avec ses clartés et ses taches, avec ses traits caractéristiques-, son train de vie, ses préoccupations, son idéal. L'espression n'est pas toujours relevée ; on y trouvera des mots grossiers ou crûs, des images terre à terre, des comparaisons peu nobles. Le peuple ne connaît pas le raffinement du langage ; il est pittoresque sinon prude, il affectionne le terme fort sinon délicat. Nous avons ici la sagesse des paysans païens, de ces gens rudes attachés à la glèbe, luttant péniblement contre cette ingrate nature de Mongolie, et cela explique beaucoup de choses.

J'aurais pu faire une sélection ; mais c'eut été au détriment de la vérité. Il est bon qu'on voie avec quelle population nous avons affaire, on se fera une idée plus juste des difficultés que rencontre l'homme apostolique pour amener ces gens à la vraie civilisation. Quant aux missionnaires, il vaut mieux qu'ils trouvent ici quelques unes de ces expressions courantes qu'ils entendent bien souvent sans les comprendre, et qu'on se permet en leur présence pour exciter le rire des auditeurs goguenards à la vue de cet européen qui ne voit pas qu'on se moque de lui.

J'ai ordonné les proverbes d'après l'ordre alphabétique du premier mot, suivant pour cela le petit "Dictionnaire Chinois Français" du B. P. Debesse S. J. Les missionnaires pourront ainsi trouver aussitôt clans le livre un dicton qu'ils entendent, ou l'ajouter s'il manque. Une table de matières se trouve à la fin du volume ; elle donne les proverbes qui pouvaient être rangés sous une étiquette déterminée ; les chiffres indiquent le numéro d'ordre. La romanisation est également empruntée au Dictionnaire Debesse. J'ai changé toutefois la figuration des mots ^ tse, qu'on prononce ici toujours "ze" lorsqu'il est enclitique. #J ti, qu'on prononce : "de", et J liao, qu'on prononce (sauf quelques exceptions) "la".

Les caractères chinois sont écrits de droite à gauche à la vmnière européenne. Ce sera plus agréable au lecteur qui pourra confronter plus facilement ainsi le texte avec la romanisation et la traduction.


On verra, dans mes explications, combien j'ai puisé dans l'oeuvre du B. P. Wieger, notre maître à tous. Il n'y a pas un seul missionnaire de Mongolie gui ne lui doive sa formation linguistique, et gui ne soit arrivé à la connaissance du Chinois par Vusage constant des "Rudiments". Les citations appartiennent toutes à la première édition. Enfin je remercie mes chers confrères les BP. PP. Pierre de Boeck et Camille Grabbe qui m'ont gracieusement aidé de leurs lumières.

Ou kiu nieou yao ze, 10 Septembre 1916.

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(1)

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Cha jen, fang houo, tc7t,'e pao fjetffTi L^X

JBL'an king, nien fouo, tch'ang Aeïiphi v*\

Les assassins et les incendiaires mangent tougoursyà satîétéC, \ Ceux qui prient et honorent Bouddha se serreattoujoup |e venpel

Voir Proverbe 267 qui dit le contraire \ v /

(3) \jin-wx^y

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^ A H iJ ®

CTwe jen Icien hiue Wei jen, wei tao t'eou

Lorsqu'on tue il faut voir du sang. Lorsqu'on aide quelqu'un, il faut l'aider complètement.

Lorsque tu veux tuer quelqu'un, fais-le toi-même; ne t'en remets pas: à autrui sous prétexte que tu ne peux voir du sang. Si tu peux aider quelqu'un, ne te sers pas d'intermédiaires.

Ce qu'on fait on doit le faire bien. Age quod agis

Voir Proverbe 650

lS ^ 3§c

Cha Ici touo

Mai lao p'ouo

Lorsqu'il y a "beaucoup de poules des sables. On peut vendre sa femme.

Lorsque ces oiseaux migrateurs arrivent très nombreux à la fin de l'automne ils annoncent un hiver très rigoureux, Cha-ki. Syrrhaptes paradoxus, encore nommé: Le Solitaire par Prjevalsky dans son livre: En Mongolie et pays des Tangoutes. Ces oiseaux arrivent en bandes nombreuses, et affectionnent les solitudes.

Le Syrrhaptes niche dans les steppes du plateau Mongol, Je l'y ai rencontré en. été : en hiver il passe parfois en grandes bandes au dessus des montagnes côtières du plateau : ses passages sont loin d'être réguliers et dépendent probablement des chutes de neige en Mongolie.

1


— 2 — (4)

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M ^ * *J ^ p$

Cha-U'ong ts'ai, sji ki ts'ao

Cha-t'ou ta ts'iang, ts'iang pou tao

Niu-ze kia han, niang pou nao

P'iao-k'o lai, keou pou niao

Le poireau des sables est un légume, le "tereso" est une herbe, Lorsqu'on fait un mûr avec de l'argile sablonneuse, le mûr ne se

renverse pas.

Lorsque la fille s'acoquine avec un homme, la mère n'en est pas fâchée.

Lorsque le visiteur débauché arrive, le chien n'aboie pas.

Le sens est : Telle mère, telle fille ! et comme nos gens ne

sont pas toujours concis, tant s'en faut, ils disent cela en quatre vers

qui sont à leurs yeux une suite d'aphorismes.

Sji-ki-se prononce tze-ki-ou encore tchou-ki-d'après les endroits. C'est une haute graminée très commune aux Ortos, nommée par Prjevalsky : Deresoun, du mot mongol tereso. et qu'il qualifie : Lasiagrostis splendens. (En Mongolie et pays des Tangoutes. Prjevalsky). Gha-ts'ong ; petite plante gracile croissant dans certaines oasis de la Mongolie, ayant un goût de poireau et un relent infect.

(5)

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Chan-han nao la

Cha-kouo i la

Un imbécile qui se fâche. C'est comme une marmite de terre qui se met à bouillir. (Cela ne durera pas qu'il ne se soit fait tort à lui même.)

Cha kouo : marmite de sable^ terme ironique. S'emploie surtout pour caractériser des fonctionnaires sans habileté. Cha kouo koan un mandarin marmite de sable ; un mandarin qui n'est bon à

(1) Cha kouo : petites marmites faites d'une argile réfractaire que des colporteur venus du N du Chan-si vendent aux environs de la nouvelle année : cette poterie est bon marché, mais assez peu solide : le terme se prête à l'ironie.


rien, qu'à être mis à la porte. On procède parfois ainsi envers des fonctionnaires mal vus, on les éconduit avec accompagnement d'un charivari assourdissant, de la musique de chaudrons ; Comme on dit en Flandre : met Ketel muziek.

Au contraire si un mandarin affectionné par le peuple est déplacé, on lui tire les bottes, qu'on remplace par des bottes neuves, et les chaussures-souvenirs sont pendues à une des portes de la ville.

(6)

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Chan jen

J'en chan

Sin pou chan

Chez les jeûneurs C'est l'homme qui se dit vertueux Mais le Coeur n'est pas vertueux.

Allusion aux adeptes de la secte "Ts'ing fou kiao" qu'on appelle: Chan jen, hommes vertueux. On prétend qu'ils sont très peu accommodants et rancuniers. Delà le dicton. Voir au sujet de la secte, le proverbe 290

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Chan fcao p'a man han

Lou yuen je ze ngao

Un mont si haut qu'il soit craint un homme lent. Si la route est longue il y mettra quelques jours de plus.

C'est le proverbe flamand : De aanhouder wint. Le persévérant gagne.

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Chan Tcao tche pou tchou t'ai yang Yeou li pou tsai hang ts'iang


_4 —

Une haute montagne ne peut cacher le soleil Avoir raison ne consiste pas à crier et à se démener.

La vérité perce toujours ; expose tes raisons sans être violent et brutal.

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Clian p'ouo cltang

Pou yao chao Jieou

Sur le versant d'une montagne Il ne faut jamais faire un pas en arrière.

En montaut un mont escarpé ne faites pas un pas en arrière, cela provoquerait votre chute.

Dans la vie, il faut toujours aller de l'avant.

(10)

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GJian si jen mo clieou yeou t'oei

Les gens du Chan-si n'ont pas de mains ils ont des jambes

Ils sont toujours prêts à s'enfuir à la moindre alerte, il ne leur vient même pas en tête de résister.

(11)

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Chan tcJi'e Jcai 7coan tslai

Ming ming tcheou Jc'i de tong-si

Ni hoan tchoang jen ni ?

Changer une tarare en cercueil Mais c'est évidemment un objet qui laisse passer le vent Et tu voudrais y enfermer un homme

Pour se moquer de quelqu'un qui a fait quelque chose en dépit du sens commun.


(12)

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Chan tien p'ouo ze kieou la hiai Pou tcheu tsai youn li ou li

Lorsque la Mère des éclairs a perdu son soulier Elle ne sait si c'est dans les nuages ou dans le "brouillard

S'applique : ou bien à un étranger qui ne connaît ni les lieux ni les personnes, ou bien à un imbécile qui ne peut jamais se débrouiller.

Chan tien pouo encore nommée Tien mou 1|f -BJ:, est parfois représentée dans les grandes pagodes avec un miroir dans chaque main ; de ces miroirs part un faisceau lumineux; on la représente encore tenant une épingle à cheveux ^ tsan d'où jaillissent des étincelles.

(.13)

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Cliun tsien

Choei ts'ing

J'en pouo tan.

Les montagnes y sont à pic

L'eau y est claire Les gens y sont étroits d'idée.

Ce dicton s'applique toujours aux gens du Nord de la plaine de T'oumet, qui habitent au bas de la chaîne du "Ta ts'ing chan" Ces gens sont moins sympathiques, plus soupçonneux, moins faciles à gagner que ceux du reste de la plaine. Les missionnaires le constatent et les indigènes le proclament.

Pouo : mince, intéressé, mesquin ; tout à fait le mot anglais "mean";' tan : sans saveur, fade, comme on dit du thé où l'on a ménagé les feuilles. Pouo-tan : étroit, avare ; faisant mesquinement les choses 1.

(14)

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Clian wa de t*ou eul chouei-han h'i San nien de hoa tsieou-lean Jcfi


La puissance de l'eau fait lever les lièvres des creux des montagnes La puissance de l'eau de vie fait monter des paroles de trois ans

Fait dire des mots qu'on tenait enfermés depuis trois ans. Excite les vieilles rancunes. Allusion au fait que le chinois s'enivre parfois pour éructer impunément ses rancoeurs accumulées. Voir Proverbes. 877 et 878

(15)

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Chan yang mo i pa

Ta sao koen

La chèvre avec son soupçon de queue S'aventure partout

S'applique à un homme qui veut se mêler de tout ; qui a son mot à dire sans qu'on l'y invite. La mouche du coche. Sao : aller partout, ne pas tenir en place.

(16)

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Chan yang k'oen ma Icia

Ts'ao louo tsin liao

Lorsque les chèvres rongent le restant des plants de chanvre C'est que toute herbe a disparu

Tu viens trop tard. Tu as manqué l'occasion.

(17)

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T UJ * T M ^ » A

Chang chan, pou k'i ma pou soan ma

Hia chan, pou hia ma pou soan jen

Lorsque pour gravir une montagne on ne peut monter son cheval,

C'est un mauvais cheval Lorsque pour descendre une montagne on ne descend pas de cheval,

C'est un mauvais homme

Dans le premier cas le cheval est une rosse, dans le second cas l'homme est inhumain.


(18)

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^ 15 M m M m

Chang tche chan, h'an tche tch'ai JBLouo na ho, t'oxio na hiai

Si tu montes cette montagne, coupe ces fagots Si tu traverses cette rivière, enlève tes souliers. Guide toi d'après les circonstances; tch'ai ou encore tch'ai houo fagots, combustible, brindilles. Hié souliers se prononce ici : Mai.

Voir Proverbe 21

(19)

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Chao tclie, che i pa hoei

Tien chang tsieou, che i tien che

Pou jou houo de Ici i tien tch'e

Qu'on leur brûle du papier, ce n'est qu'une poignée de cendres

Qu'on leur appose de l'eau de vie, ce n'est qu'un peu de liquide

C'est moins bien que leur donner un peu de nourriture quand ils vivent.

Allusion aux cérémonies pour les morts. On brûle du papier monnaie, on place de l'alcool près du cercueil ; ces honneurs posthumes rendus aux parents ne valent pas les soins qu'on prend d'eux pendant leur vie.

Comparer avec les Proverbes 141 et 817

' (20)

# M M ss li ^ # ■

Chan ngo tao t'eou tchong yeou pao

>Ta yao pou pao che tch'eng pou tao

Il y a une sanction pour le bien comme pour le mal Si la sanction ne se fait pas, c'est que l'heure n'en est pas arrivée. Ngo le mal. se prononce ici nga.


— 8 — (81)

± llj & £

Chang chan h'an tcMai Kouo ho t'ouo hiai

Si tu montes une montagne coupe du combustible Si tu passes une rivière enlève tes souliers Age quod agis Voir Proverbe 18

(83)

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I a « A »

Chang cJuin ts'ing hou i

IL'ai h'eou kao yen nan

Il est plus facile de tuer un tigre dans la montagne due d'ouvrir la "bouche et d'accuser quelqu'un

Parce que celui-ci aura recours aux représailles.

(23)

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Chang fang pou teng Pi ze

J£i pa ni

Pour monter sur le toit ne pas se servir d'échelle C'est fièrement grimper.

Ki : affairé, pressé, pa : grimper, s'élever.

Se dit d'un flatteur, d'un courtisan, qui pour flatter consent à faire toutes les besognes, et ne trouve rien rebutant.

(24)

Chang hiai pou na tclioei ze Tchen hao


— 9 —

Lorsque pour coudre des souliers on ne se sert pas de poinçon C'est que l'aiguille est bonne

Pour coudre les empeignes à la semelle. Coudre ne rend pas bien l'opération, il vaudrait mieux dire piquer et coudre. La semelle du soulier chinois est un assemblage de chiffons cousus entre des couches de toile, ( les souliers faits en ville ont même du papier). Pour rendre ces couches superposées aussi homogènes que possible on les colle d'abord avec de la colle de farine, on perce ensuite des trous perforants et on fait des points avec de la ficelle. Ces points sont très rapprochés les uns des autres, et la corde joue donc un grand rôle dans cette semelle. L'empeigne faite de trois à quatre couches de toile collée, est piquée de bordures, de lignes ou de festons, faits non à la corde mais au fil double. Pour coudre l'empeigne sur la semelle il faut faire les trous au poinçon et y faire ensuite passer l'aiguille.

Le dicton n'est qu'en jeu de mots sur : tchen hao une bonne aiguille et tchen hao jftl jij un vérité c'est bien.

(25)

T ^ M #L

Chang, yeou t'ien t'ang

Hia, yeou sou hang.

En tête de ligne se trouve Péking Ensuite viennemt Sou tcheou et Hang tcheou.

Ce seraient les trois plus belles villes de Chine. Tien t'ang le palais du Ciel. D'autres interprètent : "En haut il y a le ciel ; en bas Sou-tcheoîi et Hang-tcheou".

(26)

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Chao tche pou h'o t'eou Tien teng pou liao yeou

Lorsqu'on ne donne pas la prostration en brûlant du papier C'est comme si l'on voulait allumer la lampe sans brûler de l'huileUn

l'huileUn sans prostrations ne sert à rien ; les divinités ne l'agréent pas, les âmes des morts n'en ont aucun bien ; tche papier, se prononce tse. k'o-t'eou se prononce k'a t'eou. Voir Proverbe. 322

2


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(37)

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Ghoa tcJio cheou

JLio pou t'eng

Lorsqu'on s'est brûl) les mains Les pieds ne font pas mal.

Le malheur d'autrui laisse indifférent.

(28)

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Che chan Ttieou ou t'eou

I k<eou hoen choei wang tong lieou

Fou koei ou san pei

Ts'ing Jcoan pou tao t'eou

Sur dix montagnes il y en a neuf sans sommets

Un fleuve d'eau trouble coule vers l'Est

Bonheur et richesse ne durent pas trois générations

Un mandarin intelligent ne sait y occuper un emploi

Ce quatrain est attribué à l'empereur K'ang ni et s'adresse au T'oumet, (au Nord Est de la boucle extrême Nord du Fleuve Jaune). L'empereur K'ang hi, dit la légende, vint ici et trouva que le "Fong choei" les influences telluriques de la contrée, étaient mauvaises. Les montagnes "In chan" connues dans le pays sous le nom de "Ta ts'ing chan" montagnes de la grande clarté forment une longue falaise dentelée au nord de la plaine. Au Sud, elle est est bornée par l'eau trouble du Pleuve Jaune.

Les mandarins intelligents ne désirent pas y être nommés parce qu'ils ne doivent pas attendre d'avancement. C'est ce que dit le quatrain. En pratique les postes de Kwei dwei, Sa-la-tsi et Pao-t'ou sont, au contraire très recherchés, parce qu'ils sont importants et rémunérateurs.


— il —

(29)

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Che chang ou nan che

Tche p'a pou young sin

Sur terre il n'y a pas d'affaires difficiles On craint seulement le manque dé coeur

Le manque d'énergie. Il n'y a rien d'impossible a celui qui a l'énergie nécessaire. Ce proverbe est la réplique chinoise du dicton : Impossible n'est pas français.

(30)

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Che chang yeou san pou jang

In ts'ien pou jang yen

Eul niu pou jang jen

T'ien ti pou jang jen

En ce monde il y a trois choses pour lesquelles

on ne fait aucune concession ;

L'argent ne souffre aucune concession

Les enfants ne souffrent aucune concession

Les champs qu'on cultive ne souffrent aucune concession

En effet sur ces trois points le chinois est intraitable.

(31)

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C%e chang yeou san pou sieou Koan ta ming, pou sieou


— 12 —

Fou ta tse, pou sieou Fou ta ts'i, pou sieou

En ce monde il y a trois choses dont on ne doit pas avoir honte

due le mandarin frappe son peuple, il n'y a pas de honte

due le père frappe son fils, il n'y a pas de honte

due le mari frappe sa femme, 11 n'y a pas de honte

(33)

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Cfoe chang yeou se tou Yun eut M de je t'eou Tong li teou de fong

Hieu ze de i pa

Beou niang de sin

Sur terre il y a quatre choses venimeuses

Le soleil qui darde à travers les nuages

Le courant d'air d'un corridor

La quene du scorpion

Le coeur d'une marâtre

(33)

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Che chang yeou se ta nan Ping

3£ouo sin houo

Fa ta kiu

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—13 —

Eoa fou k'ou

En ce monde il y a quatre choses affreuses à entendre ;

Polir un nouveau chaudron

Limer les dents d'une grande scie

Le "hi-han" de l'âne.

Les lamentations d'une veuve.

(34)

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Che cliang yeou se ta h'oan t'ao

Tch'oan ta hiai

Fong sing pH

Mo li si lien

Kiao-tch(ang li choei

Sur terre il y a quatre choses très larges.

Porter de grands souliers

Lâcher un pet retentissant

Se laver le visage à même le fleuve

Dormir sur le champ de manoeuvre.

(35)

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Che fen ling li che ts'i fen

IAeou hia san fen yu eut song

Che fen ling li tou che tsin

Hul song hia lai pou jou jen


— 14 —

Sur dix parties d'esprit il faut en employer sept

Et eu laisser trois à ses fils et petits fils

Si tu emploies complètement tes dix parties d'esprit

Tes fils et tes petits fils ne seront pas des hommes

Il faut communiquer à ses enfants l'expérience acquise, si on le néglige, ils ne seront bons à rien.

(36)

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Che fen pa hien

Le temps est divisé en huit périodes

Hien : proprement interstice : ici solennité.

Le nouvel an. Le Ts'ing ming (pure clarté). Le 5 de la 5e lune.

Le 1er jour de l'été. Le 15 de la 7 lune. Le 15 de la 8e lune.

Le 1er de la dixième lune. Le huit de la douzième lune.

Le jour du nouvel an est sans contredit la plus grande fête de l'année.

La pure clarté (ts'ingming). 5 Avril, on remblaie les tertres des tombes, et on se paye un bon diner.

Le cinq de la cinquième lune, le jour où il faut manger les "tsong ze", millet gluant et jujubes enfermés dans une feuille de sorgho.

Le 1er jour de l'été, n'est guère observé.

Le 15 de la 7 e lune, on fait des bonshommes de pâte de farine, qu'on distribue aux enfants.

Le 15 de la 8e lune est une fête solennelle en l'honneur de la lune, on mange des gâteaux, des pastèques, et on boit de l'eau de vie, notre population célèbre en même temps la délivrance du joug mongol. Sous la dynastie mongole des Tuen, le moine Tchou fomenta une révolte, s'empara de Nanking en 1356, et l'année suivante de Péking; il règne sous le nom de T'ai tsou, le fondateur des Ming. C'est le 15 de la 8e lune que les chinois auraient tué le mongol qui résidait dans chaque famille. (1)

Le 1 de la 10e lune terme des morts peu observé.

Le 8 de la 12e lune très important pour obtenir les faveurs sur la récolte de l'année suivante ; on mange le "la pa fan" le repas du huit de la douzième lune. On en met un peu sur un bloc de glace près du puits, pour voir de quel côté il découlera sous l'action du soleil, ce sera de ce côté là que la moisson réussira le mieux. Il y a encore diverses pratiques superstitieuses à observer ce jour là.

(1) On explique en Mong. Centr. la coutume de manger des iue ping H tff en disant qu'on avait distribué des galettes contenant un papier sur lequel était écrite la date du 15 de la 3e lune, jour auquel il fallait tuer les Mongols.

L'histoire ne parle pas de cette tuerie.


— 15 — (37)

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Clie Jcouo tao Choei wong tsin Ou nui Long wang Ta Pi p'en Jo lioan pou sin Wan ngai Tcen. Lorsque le serpent traverse la route Lorsque la jarre pleure Les Long wang des cinq points cardinaux Eternueront ; Si tu n'y crois pas Déterre desiracines d'absinthe. Ce sont les signes de pluie. Les jarres pleurent : il se forme des gouttelettes sur les parois. Les cinq Long-ivang, les dienx de la pluie donneront de l'eau. Si tu veux un pronostic plus certain ; regarde les racines d'absinthe; il s'y forme des mucosités.

Yoir Proverbe 280

(38)

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CJie li lou chang mo tchen yen

A dix stades de distance il n'y a plus de parole véridique

Il n'y a plus moyen de connaître la vérité. Le proverbe latin: Fama cresêû eundo.

(39)


— 16 —

Che p(an Pou

Pî ting fou

Lorsque le serpent se rencontre avec le lièvre C'est le suprême bonheur.

Il s'agit de mariage. Les années divisées en séries de douze sont régies chacune par un animal ; il y a parmi ces douze animaux des bétes qui s'accordent et d'autres qui ne s'accordent pas. La première chose qu'on demande avant de conclure des fiançailles: sous quel animal se range l'année de naissance de la future ; et on voit aussitôt si cet animal s'accorde avec celui qui régit l'année de naissance du fiancé éventuel. S'il y a désaccord, toute discussion ultérieure est inutile; le mariage ne peut pas se faire. Parmi les animaux qui s'accordent, il n'y en a pas qui présagent autant de bonheur que la rencontre du serpent et du lièvre.

(40)

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Che pou Jean Ici

JPang pou ta t'oei

Lorsqu'on ne peut finir une affaire (en paroles) On ne peut frapper les jambes avec un gourdin

On ne peut jamais employer d'arguments... frappants. Il y en a qui expliquent encore ainsi.

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Che pou Jean ki

Lorsqu'une chose ne vous regarde pas On n'attrape pas des coups

(41)

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Che ta che siao

I hien Jcoan tsieou liao

Qu'une affaire soit grande ou petite Du moment qu'elle est déférée au mandarins elle aura une conclusion


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Che ta, mo hao clieou

Che ma, mo hao Jc'eou

Lorsqu'on frappe, les mains ne sont pas bonnes

Lorsqu'on injurie, la Douche n'est pas bonne

Lorsqu'on frappe on qu'on insulte on a toujours tort

(43)

5 115

Che t'eou tao mouo-cïian

Che tao che.

Lorsqu'une pierre frappe une meuleLa pierre frappe la pierre.

Jeu de mots sur che: pierre et che jff vérité, réel, et le sens est: Voici une affaire qui est franchement exposée, qui a été traitée avec toute la franchise voulue.

Che tao che de chouo ba: Dis moi cela en toute franchise, sans détours, est une phrase bien souvent employée.

(44)

mmmm

Che tsoan de k'ou Mang pou tche tao.

Le serpent rampe par le trou Le boa n'en peut faire autant.

Petits et grands ont différentes manières d'agir. Le proverbe flamand : Schoenmaker blijf bij unsen leest. Cordonnier reste près de ta forme.

3


—■18—• (45)

%%&%

Che yao san se

Mien lao heoti hoei.

Si l'on ne réfléchit pas trois quatre fois à une affaire On se repentira quand elle sera terminée.

(46)

Che yao tsao pan Fan yao je tch'e.

Il faut traiter une affaire tout de suite Il faut manger la nourriture chaude.

Les Chinois craignent les aliments froids, ils prétendent qu'ils occasionnent les maux de ventre. Dans la chanson populaire : Voyage vers l'ouest, la strophe suivante exprime bien cette mentalité :

m «PE mm # ^ n us # wt

^ 4 I Ê T i

Tch'e fan, tch'e je fan

Tsai 2>ou yao tch'e leng fan

Leng cheng fan tch'e hia ping

Mo jen lai tse ing

Lorsque tu prends ta nourriture, mange des mets chauds

Tu ne peux plus manger des mets froids,

Des mets froids et crûs engendrent des maladies

Et personne ne viendra pour te soigner.


— 19 — (47)

+ n m m m m m

Che yue de hiue ning jou t'iè

La neige de la dixième lune est aussi dnre que le fer.

Parce qu'elle ne dégèle plus et durcit connue la pierre.

(48)

m * * m A ft- m-& #* m

Chen-moii Mi-ze jeu Che-ino yè long pou tch'eng.

Les gens de Chen-mou et de Mi-ze Sont incapables de faire quelque chose de bien.

Chen-mou-Mi-ze, villes proches de la grande muraille. Voir Proverbe. 323

G

(49)

M ? A © JE

Chen se li de tchen Pou p'a yen eul sié

Si le corps se dresse bien droit On ne s'inquiète pas si son ombre est de travers. Bien faire et laisser dire.

(50)

m T ^ SE m

Cheng la che wang-heou Pc la cite tse.

Vainqueurs ce sont des rois Vaincus ce sont des voleurs.

Il s'agit des soldats qui se transforment en brigands après avoir subi une défaite.


— 20 — (61)

.£ # m. $ w.

m ^ M # M T

Cheng mi Iso tch'eng fan

Tsieou pou yong tsai chouo la.

Lorsqu'on a fait le hrouet avec du millet vert Il est inutile de se récrier après coup.

Inutile de se récrier quand une affaire est faite. Cheng-mi millet qui n'est pas mûr.

(52)

#-^ # fh M

Cheou pou na yeou pHng

Yeou pou piao cheou»

Si tu ne prends pas la bouteille d'huile en main Tu ne te graisseras pas la main.

Ce dicton s'énonce encore de la façon suivante :

* mm m

* » m #

Pou tao yeou leou Pou tchan yeou cTteou»

Lorsqu'on n'use pas de la cruche à huile On ne se graisse pas les mains.

Sens : Qui ne s'engage pas dans une mauvaise affaire, n'aura pas à en déplorer les suites.

(53)

1* nf £ * T

Cheou tehe tnouo cJmn Ni Jc'o tche-cîie la.

Q,ue tu t'échines à reposer une meule sur ta main Est ce que cela peut servir à quelque chose ?


— 21 —

Dans le sens : Est-ce que cela peut servir à quelque chose. Est-ce que telle affaire est bien sûre ?

Tche-che : prononcé tse se. affirmer-preuve, certain. Pou tche che •* C'est inutile.

(54)

± ^ m ^ m

Choang-kiang eha pé ts'ao

14 tong, ti pou siao.

La gelée Manche tue les herbes

Dès le début de l'hiver la terre ne dégèle plus.

La gelée blanche : 23 Octobre. Le commencement de l'hiver: 7 Novembre.

15" 3p£ : les cent herbes : toutes les herbes : sous le climat extrême de Mongolie, toutes les plantes, même vivaces, à l'exception des espèces ligneuses, ont leur partie aérienne tuée par le froid dès le commencement de l'hiver.

(55)

m mm

I-SIST

Choei hia Jcouo

Yeou i pa lie la.

Le chaudron de chaque famille A une poignée noire.

Tout le monde a ses défauts

(56)

m !»* fi z M m m m w

Choei ïciao ou kia tclie pao Yue choei yue hao.

Dormir est un trésor sans prix Plus on dort et plus c'est bon. tche prononcé tse.


— 22 ^r

,.....- . (57).

E Jh-'.=F- Jf % 1£ m Z M

Chou cliang ts'ien Jein

Teou ft'iè inao, tche-i

Sur un rat de mille livres ûu'il y ait un chat timide, cela suffit pour qu'il craigne.

Contre la force, pas de résistance.

m-k m $t «"

Chouo ta hoa hieou ming.

Les hâbleries sauvent là réputation.

: On dit dans le même sens :

#F m * % fi

Ha© ftoa /»<m ts'uen Ici.

Les belles paroles n'apaisent pas la faim.

Et dans les deux cas on fait allusion à cette pratique du Chinois qui invite à dîner en comptant sûrement que vous refuserez. Il a le moyen d'être poli à bon marché. ' Ce serait de très mauvais goût de le prendre au mot en acceptant.

(58)

r m % m # «fc m

Eut hoen lao-p'ouo tso jang lu

Cliun-yang p(i-keou tso siang la.

Une femme remariée fait des misères Un pantalon de peau de chèvre fait du bruit.

Ce dicton énonce quasi un axiome. Une femme remariée doit faire des misères tout comme la peau de chèvre qui fait du bruit si usée qu'elle soit. Ce qui ne se produit pas avec la peau de mouton lorsqu'elle a été bien assouplie.

Ce proverbe est corroboré par le suivant.


— 23 — (60)

#S H il n M

m m^fàmum

ttSIKIK

Eul-Jioen p'ouo-i, eul-hoen han

Choei tao pan yê ko-tch'ou tchoan

T'a hiang t'a-de p'ouo-i

T'a hiang t'a-de han.

Une femme remariée et un homme remarié

Couchés jusqu'à minuit, furieux se retournent

Il se rappelle sa première femme

Elle se rappelle son premier mari.

Lorsque deux remariés ont une brette, ils exalteront à qui mieux mieux leur premier conjoint, question de faire enrager le second pour lequel-cela s'entend-la comparaison est toujours désavantageuse. Grande délicatesse de sentiments et de procédés !

Ko-tch'ou. Le ko, est un "pê-tzeul" très employé dans le langage populaire d'ici, et pour lequel nous avons dû nous contenter de trouver non le caractère propre, mais le ton voulu.

(61)

ja m m m -k ss m % T m % % m A m

~Eul 7cen p'oup i, niu ken han Tieou-hia sié lao-koei mo jen k'an.

Le fils suit la femme, la fille suit le mari Ils laissent les deux vieux diables, auxquels personne ne fait attention.

Tieou. abandonner, se dit souvent ici: eul-hia; on ne trouve pas ce caractère : eul dans le sens de laisser, abandonner. Ce dicton, d'une application trop fréquente, montre combien sont vaines les belles tbéories ronflantes des moralistes chinois traitant de la piété filiale.

Voir Proverbe. 887


— 2:4 — (63)

r M 4* IS

» m m * *

Eul hou niang tsouo kiao

K'ao ts'ien yè pou che

K'ao heoti yè pou che.

Lorsque la deuxième fille est assise en palanquin Qu'elle s'appuie sur le devant ce n'est pas tien Qu'elle s'appuie par derrière ce n'est pas bien.

Tu feras ce que tu voudras, ce sera mal de- toute façon. Eul hou niang la 2e fille est. un nom propre.

(63)

£p & m m ^ tk

Eul ling, yen ming, cheou Jc'oai

Les oreilles fines, l'oeil clairvoyant, les mains habiles. Voilà le type de l'homme débrouillard.

(64)

je ic m M * #

* m m# * #

Eul niu h'iang h'ieou pou te In ts'ien Jc'iang tseng pou te.

On ne peut obtenir par la violence des enfants On ne peut gagner par la violence de l'argent.

^ Les enfants et la richesse viennent lentement et par les moyens ordinaires.

K'teou veut proprement dire implorer. Ce n'est pas par la violence qu'on implore et qu'on obtient des enfants.


—25 — (65)

r A B S ffi #

Eul pa yue

Tcheou yè siang Ping.

A la seconde et à la huitième luneLe jour et la nuit sont d'égale durée.

Il s'agit des équinoxes.

(66)

%** mn«

Eul ta pou cite yè Icoan

Niu ta pou cite niang Icoan.

Lorsque le fils est grand, il ne reconnait plus l'autorité de son père Lorsque la fille est grande, elle ne reconnait plus l'autorité de sa mère.

Yè niang proprement grand père et grand rnêre : les parents.

Voir Proverbe 831

(67)

ni ± — ft M M BS

Eul tcli'e pou kouo pou ngan (yen)

Ho cliang i hou Jiong-chen noan.

Avec deux pieds de toile on ne se couvre pas bien Buvez une mesure et votre corps aura chaud. Pour avoir chaud au lit, buvez un coup avant de vous coucher, Ngan prononciation régionale, le caractère se lit proprement yen.

(68)

r-n-mm^? %m

Eul teou yeou mai mao ze lao ts'ai

Un richard qui a deux boisseaux de poils d'avoine.

S'emploie en deux occasions :

1.) Pour dire : Cela me gratte, j'ai des chatouillements


— 26':—

2.) Pour désigner un homme qui fait la noce, qui dilapide son bien en folles orgies, qui se démène comme quelqu'un qui aurait un insupportable prurit.

Le grain d'avoine a de petits poils qui s'envolent facilement lorsque les grains sont secs, et qui causent de désagréables chatouillements lorsqu'ils tombent sur la peau. C'est pour cela que les ouvriers qui remuent l'avoine dans la grange s'entourent le cou d'un foulard.

(69)

5 ïi ^ in m jl

Sic JIL Mr M. B* iH ^ ME

Eul Ping pou jou yen Jeien

Yen Icien wei che, eul Ping xvei hiu.

Il vaut mieux voir quelque chose que d'en entendre parler Par les yeux on arrive au vrai, par les oreilles on arrive au faux,

Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit, mais constater par soimême si l'on veut être sûr de son fait. Dans un sens appliqué : La force de l'exemple surpasse de beaucoup celle de la parole. Comme le dicton flamand :

Woorden wekken Voorbeelden trehken La parole excite Les exemples attirent. Ce second sens est moins généralement appliqué.

^5 51 § @

Eul yao tse yang Kou yao tse tcJiong.

Un fils il faut l'engendrer soi-même Le millet à épis il faut le semer soi-même.

Il s'agit de comparer un fils véritable avec un fils adoptif. L'adoption est très fréquente ici, et donne rarement de bons résultats.

Le millet à épis est la céréale qui demande le plus de soins au moment de la semer.

Voir Proverbe. 671


— 27 —

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H M il? $ M tê if

H £ si m m - «

JEMZ j/tee ts'ing ming, pien ti ts'ing

San yue ts'ing ming mo i 7cen.

Si le ts'ing ming vient à la 2a lune, tontes les terres sont vertes Si le ts'ing ming tonibe à la 33 lune, il n'y a pas une pousse.

Ts'ing ming : la pure clarté, date fixe de l'année solaire, tombant au 5 Avril.

(*3>

m * &

7fb ma pou fa.

Un cheval fatigué ne se couche pas Un cheval qui se couche n'est pas fatiqué.

(73)

PrZ /k£i ii-* A'zx ~ïfe* JÊ$L US HT WU ■=«*

-Fan jpao cheng yu che

Mo tsHen tch'ou p'ien che.

Le rassasiement engendre des affaires sans utilité La pauvreté fait sortir des affaires criminelles.

L'opulence fait faire des sottises, des niaiseries ; la pauvreté incite au crime.

(74)

9 M YS ;# fli

Fan 2)ao i tai yen Sai jou Jiouo clien sien.

Lorsqu'on est rassasié il faut fumer une pipe Alors on est comme un dieu ou un immortel vivant.

Fumer après le repas c'est le plaisir des dieux.

Voir Proverbe suivant.


— 28 — (75)

fie m * - » ^

. * j&i # # •& Jz

Fan pao che i pé tch'a

Sut jou 7iouo chen sien yé ta.

Lorsqu'on est rassasié on boit une tasse de thé Alors on est encore mieux qu'un dieu ou qu'un immortel vivant.

Ce dicton-ci est à l'usage des non-fumeurs, plutôt rares dans nos contrées.

Voir Proverbe précédent

(76)

n'g-&.Wkmm m

Fan tch'oan p'i ngao, ho chao tsieou

TA liai fa jo.

Lorsqu'on porte une pelisse retournée et qu'on boit de l'eau de vie On a chaud intérieurement et extérieurement.

Fan avec les poils en dehors ; ce qui est contraire à l'habitude. L'alcool réchauffe l'intérieur, et lorsqu'on applique les mains aux poils tournés à l'extérieur, elles ont chaud aussi.

M m in $t S m in 9i

Fang tcliang jou che

Yao tcJiang jou i'ao.

Donner à crédit c'est autant que perdre

Exiger sa facture c'est autant que mendier.

Et cependant cela se fait tous les jours et par tout le monde.


— 29 — (78)

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Fen pa nieou pan hixi JS-oen tan.

Le bousier quand il déménage Roule sa boule. Roule sa boulette d'excréments.

Se dit en plaisantant d'une mêlée d'enfants qui se culbutent dans le sable.

Koen ba va-t-en, est un terme qu'on emploie beaucoup. Eoule dehors ! Tout à fait le flamand : Bol er van onder! Bol er van onder! Le terme est familier.

# 18 * m # m

Fen pa nieou tiè tsai pien hou li

J'en Ic'an t'a cheou tsoei ni

T'a chouo : che yeou hou ni.

Le bousier étant tombé dans un vase de nuit Tout le monde voit qu'il va subir du dommage Lui seul dit : je me promène dans ce vase. Il croit qu'il se promène, alors que tout le monde voit qu'il ne pourra plus sortir du récipient.

Un imbécile croit qu'il a décroché la timbale tandis que les gens intelligents voient qu'il s'empêtre jusqu'au cou dans une affaire sans issue.

(80)

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— 30 —

Fong cheng fong

Long cheng long.

Ta hao ze de siao hao ze

Té hoei ta tong.

Le phénix engendre le phénix

Le dragon engendre le dragon

Les ratons du rat

Savent creuser des trous.

Tel père tel fils.

Voir Proverbe 427

(81)

JIL * m m ^ %

Fong pou koa, chou pou iao

J'en pou lai, keou pou iao

Lorsque le vent ne souffle pas, l'arbre ne s'agite pas. Lorsque personne ne vient, le chien n'aboie pas.

Il n'y a pas de fumée sans feu. Il n'y a pas d'effet saDS cause. S'emploie presque toujours pour énoncer en termes convenables ce que le Proverbe 47.5 dit brutalement : Lorsqu'un homme a des privautés avec une femme, c'est qu'elle l'a bien voulu.

(8£)

& ? ' * n m & * m * 11 m m

Fou tse pou neng siang Jcien

Fou ts'i pou neng t'oan-yuen.

Père et fils ne peuvent pas toujours se rencontrer

Mari et femme ne peuvent pas toujours être ensemble.

Il est, dans la vie, des moments de séparation qu'on ne peut empêcher. T'oan-yuen proprement : intimement lié.


—31 — (83)

IT^I & 4- 3K

Fou Ivan pou tche It'ioung han Ici

Hia la pou yao wang tong i.

Le riche ne connaît pas les privations du pauvre En été il ne faut pas oublier les vêtements d'hiver.

La relation entre les deux aphorisrnes exprimés n'est pas d'une clarté aveuglante. Veut-on dire qu'on ne connaît que ce qu'on a expérimenté? Le richard ne se doute même pas de ce qu'un pauvre souffre, et ce n'est que lorsqu'on est retenu à l'improviste qu'on regrette de ne pas s'être muni de ses habits d'hiver. Il est possible que pour ce proverbe comme pour d'autres il ne faille pas se violenter les méningés pour trouver une relation entre les deux membres du distique ; nos gens n'ont pas de préoccupations logiques ; d'autre part il est possible que ce dicton, passant de bouche en bouche, ait été dénaturé.

Voir Proverbes 422 et 181

(84)

5c s r A N f ï

Fou ts'i eut jen Vong tch'ang choei

Soai tch'oai liang t'iao sin.

Le mari et la femme dorment toujours ensemble Et cependant dans leurs poitrines il y a deux coeurs.

Ils ne sont pas toujours du même avis.

S'emploie pour exprimer comment il peut y avoir divergence d'idées même entre personnes très intimes.

(85)

^ £ il] _k * S ffi

M m m ru & A m

Fou tsai cJian cïiang y ou yuen ts'ing P'in-hiu nao che mo jen wen.

Un richard, habitant au fond des montagnes, a des parents au loin Qu'un pauvre habite dans un marché fréquenté personne ne se

soucie de lui

Tsai chan chang. Habitant au fond des montagnes, loin de tout le monde, ayant peu de fréquentations, se fera des amis par son argent. Un pauvre hère habitant même dans un marché fréquenté est dédaigné.


— 32 —

(86)

Fou tchai tse hoan

Tse tchai fou pou hoan.

Le fils rembourse les dettes du père Le père ne rembourse pas les dettes du fils.

Le proverbe "vi verborum" est inexact; les dettes contractées par le fils du vivant de son père sont effectivement remboursées par celui ci. Le sens est : Les dettes de quelqu'un retombent sur ses descendants: le père après sa mort-ne peut plus rembourser les dettes du fils.

Tchai dette, se prononce tsai.

Voir Proverbe 833

(87)

* # * * a m % s m n

Fou tsH che mi mien F(ong yeou che tsieou jou.

Entre mari et femme c'est du millet et de la farine Entre amis, c'est de l'eau de vie et de la viande.

Il faut se mettre en frais lorsqu'on a des hôtes.

(88)

^ m ft n ? £ t? PB m

Ha pa keou p'o hao ze

Toxio Icoati sieîi che.

Un petit roquet qui fond sur les souris S'occupe beaucoup d'affaires qui lui sont étrangères.

Pour dire : tu te mêles de choses qui ne te regardent pas. Les chinois de Mongolie ne connaissent pas les chiens ratiers, c'est aux chats qu'il appartient de prendre souris et rats.


— 33 — (89)

& * oe «

Hai pou neng liang Sin pou neng Pan.

On ne peut mesurer la mer On ne peut sonder le coeur de l'homme.

Le coeur de l'homme est insondable comme la mer.

(90)

Hat icft'e* £e«# *'£ *a

£e Za pou yong ting tch'oei ta.

Lorsqu'on ne fait que manger sans compter et dissiper follement A la mort, inutile d'inviter des musiciens.

Il n'y aura que des dettes, et on ne trouvera pas une sapèque pour payer les musiciens, complément obligé de funérailles convenables.

Tch'oei ta. musiciens; souffler dans un instrument; tambour et cymbales, se dit ordinairement : Pfc j§^ §^ tch'oei kou cheou. ou encore j|j£-Ec k°u tsiang.

(91)

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Han lou Pie ts'qo Tc'ou.

A l'époque de la "Rosée froide" Toutes les herbes sont desséchées.

Pe-100. Les cent espèces d'herbes, toutes, les herbes. Han lou. Eosée froide 8 Octobre.

5


— 34 TT

(98)

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io ^ m ?K *

JÏan chang ping

Tao %)ou tch'ou choei lai.

Lorsqu'on suce de la glace Il est difficile de répandre de l'eau.

S'emploie pour caractériser un homme franc qui ne dit pas de mensonges.-- On ne peut souffler en même temps le chaud etle froid.

(93)

»* fàic À $f §® É »«'tt-«JÊ*:Jh Ht

Hao che de niu-jen tchoan kouo-t'ai

Ha che de nan-jen tseou tcheou fou

Hao che de heouo-ma pou chang tchen.

Une femme habile tourne toujours autour de son fourneau

Un homme inhabile va par les districts et les préfectures

Une jument de "bon emploi ne va pas à la guerre.

A chacun son métier, les vaches seront bien gardées. Une femme quelque, habile qu'elle soit doit rester chez elle, tandis qu'un homme imbécile peut aller partout, et qu'une jument, malgré toutes ses qualités, sera récusée pour les soldats qui ne montent que des chevaux hougres.

Il n'y a pas que les soldats qui refusent de monter une jument, Un homme d'un certain rang serait déconsidéré s'il avait pareille monture, car c'est un signe qu'il n'est pas riche ou qu'il lésine, la jument n'étant pas un cheval de selle, mais servant surtout à la reproduction. Il n'est pas plus convenable de monter un étalon.

(94)

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si *iH5i

Hao che pou tch'ou ming Lai che tch'oan tch'ou tch'eng.


— 35 —

Les "bonnes actions ne sont pas connues Les mauvaises actions courent par toutes les rues.

Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien.

(95)

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s A S

Hao cheou de t'ien nien

Mai lieou che

Teou pa iCouo

Pien teou tseu hao tsieou che san leang ICouo.

Par une année de très bonne récolte Le blé a soixante grains (par épi) : :r:

Les pois, huit (par cosse) Si réussies que soient les lentilles, il n'y en a que deux, trois par cosse

(96)

■*P m m »

Hao ho tseou de Pou tsin tch'a Jcoan.

Un bon buveur d'alcool N'entre pas dans un débit de thé.

Gosier d'ivrogne ne boit pas l'eau !

. (97)

* ± m M ^ tg m

Hao hoa pou ts'ong Ici

Ts*iang chang hoa ma pou neng Ici

Lai hoa pou neng t'i.


— 36 —

Les bonnes paroles ne remplissent pas le ventre

Un cheval peint sur le mûr ne peut être monté

Des paroles obscènes on ne peut y toucher.

Le dernier vers n'est qu'une pure théorie dont nos païens ne s'inquiètent guère malheureusement..

. (98)

M m & ^ m

*t & ft # s

JHao keou han pou tch'ou

Ts'oen wai de kou t'eou.

Un bon chien n'emporte pas pour manger Les os de son village.

Il faut qu'il les mange sur place ; il ne peut les emporter au dehors sous peine de se les voir arrachés par d'autres.

On lave son linge sale en famille, ou encore : On prend toujours le parti de ses-concitoyens contre un étranger.

(99)

n m ^ ® ± n m ^

Mao keou pou niao chang men de kfo

Un bon chien ne mord pas les hôtes.

Chang men de. Ceux qui sont reçus dans l'habitation.

(100)

Mao Tceou pou niao ki

Sao nan pou ta ts'i*

Un bon chien ne mord pas les poules Un bon mari ne bat pas sa femme. j

; "Sans motif ajoutent nos campagnards, car en fait bon nombre d'entre eux ne se fait pas faute de brutaliser sa compagne. Plusieurs de mes nouveaux chrétiens m'ont affirmé avec conviction, qu'une épouse, tant qu'elle est jeune, a besoin d'une correction de temps à autre. - C'est ainsi qu'on la forme ! • '

Remarquez la prononciation : niao pour iao : mordre.


^37 — ,y (101)

1ft¥M^m&TmB

Mao nien t'eou pou yao wang la tch'e Wang

Lai nien t'eou pou yao toan la tch'e mi.

Si lors d'une bonne année tu n'oublies pas de manger de la balle Lors d'une mauvaise année tu ne devras pas te priver de manger du mil.

Il faut faire des économies lorsqu'on est à l'aise pour ne pas être pris au dépourvu lors d'une crise.

Il faut mettre de côté une poire contre la soif. K'ang-la balle, les glumes du millet.

(102)

%■■% ^ M M

Mao niu pou Tcoan teng Hao nan pou Jcoan tch^oen.

Une femme honnête ne regarde pas la fête des lanternes Un homme honnête ne regarde pas les fêtes du printemps.

Le 1er jour du printemps (4 Février) le mandarin doit aller à sa rencontre. Le printemps est représenté par un homme de papier qui pousse un boeuf de même matière. On l'appelle: Ngao wa, et il serait le fils de Pao wen tcheng personne célèbre de la d}Tiastie des Sony. Voir au sujet de ces festivités.

Wieger-Budiments Tome IV. pp. 665 et suivantes. Il nommele personnage en question : Yaoma.

• "Voir Proverbe. 105

(103)

» -k * B n *

3?JS* fISIfe

Mao niu pou Ida eul fou Mao ma pou pi choang ngan.

Une bonne femme ne prend pas deux maris Un bon cheval ne porte pas deux selles.

Pou Ma eul fou peut s'expliquer : ne se permet pas la polyandrie, ou bien : Veuve, ne se remarie pas ; ce qui est, je pense, le sens


— 38 —

primitif du proverbe. Nos gens cependant expliquent plutôt de la première manière, une bonne femme ne se donne pas à deux hommes, un mari et un amant. Il est peu de veuves qui ne se remarient pas ; exception se fera pour une veuve qui a déjà de grands enfants, surtout si elle a des fils d'un certain âge et qu'elle ait le moyen de vivre. C'est que, si elle se remarie, les enfants du premier lit appartiennent à la famille de son premier mari.

Le P. L. Wieger au Tome IV. de ses Rudiments, pp. 261 et 262 parle des veuves qui ne se remarient pas :

Dans le tract intitulé : Régler sa famille, il est dit : Quand il y a des femmes qui, jeunes encore, gardent la viduité sans soupçons, il faut les traiter avec des égards extraordinaires et faire leur éloge à tout venant. Il faut aussi écrire sur un livre spécial leur âge, le temps qu'elles ont passé dans l'état de viduité, comment elles se sont condui-, tes, afin de les faire connaître à la postérité".

Ce texte est pris à l'un des innombrables tracts moraux, édités par des lettrés privés, de toute nuance.

Voir aussi dans lemême volume, ad calcem p. 261. ce que dit Doolittle au sujet du suicide des veuves. (Social life of the Ghinese).

(104)

*f m M m. # m * m

JELao tiè hao Jioan

Tsai tiè pou nan.

Pour emprunter facilement il faut facilement rendre Par la suite il n'est pas difficile d'emprunter encore.

Nos chinois ont au sujet de ce "Hao hoan" bien rendre, une mentalité très spéciale. Il est inouï qu'ils vous rapportent un'objet emprunté, tant que vous ne le réclamez pas c'est que vous n'en avez pas besoin ; et si vous l'oubliez, vous pouvez en faire votre deuil. Il faut donc exiger, une fois, deux fois, et si alors ils vous rendent votre propriété c'est déjà très joli.

(105)

» m. -* é à

Hao t'iè pou ta ting Hao nan pou tang ping Hao niu pou koan teng.


— 39 —

Avec du bon fer on ne fait pas des clous.

Un homme honnête ne se fait pas soldat

Une femme honnête ne regarde pas les lanternes.

Que les soldats chinois d'autrefois jouissent de très peu de considération c'est ce qui n'étonnera personne de ceux qui les ont connus. C'est un ramassis de vauriens et de brigands qui n'ont ni discipline, ni bravoure.

Dans le troisième vers il s'agit de la fête des lanternes qui se célèbre le quinze de la première lune. Voir Wieger. Tome IV des Rudiments : Morale et usages, j). 659 et suivantes de la lere édition. Cette fête des lanternes donne lieu à des scènes malpropres et à un dévergondage de moeurs. C'est pourquoi, les honnêtes femmes ne sortiraient pas de chez elles ce soir là ! (beaucoup ne se soucient pas de cette régie et sortent d'autant plus qu'il y a plus de "houenn hoa" (entrain foule).

Cfr. Proverbe 102

(106)

n m PI * im y & m

Hao tch'ou men, pou jou tai tsai Icia*

Faire un voyage confortable, ne vaut pas d'être précairement chez soi.

Oost. West. Est, ouest tHuisbest. mieux vaut le chez soi.

Voir Proverbes 297, 751, 752

(107)

^ in II B

Hao yen Pou jou lai sienUn

sienUn d'oeil juste Ne vaut pas un mauvais cordeau

Quand vous bâtissez.ne faites jamais rien à vue d'oeil.

(108)

Hao ze la mou ts'ien Ta t'eou tsai heou.

Lorsqu'un rat tire une pelle de bois La grosse tête est derrière.

Sens : Cette affaire n'est pas finie ; les grosses difficultés doivent encore, suivre; mou ts'ien : pelle en bois pour remuer les grains.


— 40 — (109)

n ? m#isn

M M *Sb Mi

ELao ze tsoan tsai fong hia li

Liang t'eou cheou k'iUn

k'iUn qui est entré dans un soufflet Attrape de l'air des deux côtés.

Quelqu'un qui a mécontenté tout le monde et se l'est mis à dos.

Fong Ma. Le soufflet chinois aspire et expire l'air par'un système de soupapes ingénieusement conçu. Le piston travaille à l'aller et au retour et il n'y a pas de perte de mouvements, L'air entre alternativement de l'un ou de l'autre côté, et cela explique la phrase. Liang t'eou cheou k'i.

(110)

Heou hoen lao p'ouo c7ie ko kiu nieou

Tchoa ki fou ts'i i kiai yeou.

Une femme remariée c'est un boeuf qui a longtemps servi; Pour dissiper le chagrin il faut des époux du premier chignon.

Ko kiu nieou, un boeuf habitué à train er la charrue avec un autre boeuf. La femme remariée, habituée à son premier mari, est peu malléable. Il n'en est pas de même lorsqu'on prend une jeune fille, qui, pour la première fois, le jour de votre mariage, se fait un chignon, marque des femmes mariées.

(111)

m ti ^ n /> & 3t

T # m m A8r

Si ts'io ze tchoa siao ts'io eul

Che liao ni de he lien.

Pie, qui veux agripper un petit passereau Tu as perdu ta noire face.

Pour se moquer de quelqu'un qui a perdu la face dans une affaire.

Les pies ne sont pas habiles à prendre les petits oiseaux, et bien souvent leurs tentatives sont vaines.

Ri ts'io ze prononcé Hi k'iao ze. et beaucoup plus : Ri ts'ia ze.


— 41 —

(112)

m % la M m © n c m T

Hia lao hong tsai nai yen pan

Tch'e t'ou Mao.

Une taupe qui creuse jusque sur le bord d'une falaise Mange jusqu'à se précipiter au dehors.

. Assure sa perte, nai t'eou, ou nai pan. bord d'un précipice, falaise ; tch'e : manger-pour creuser-parce qu'elle joue du museau et des pattes pour creuser ses couloirs.

Sens : Un imbécile qui sans s'en apercevoir a contribué luimême à sa perte.

Hia lao : traduit par taupe est plutôt un gros rongeur fouisseur très répandu dans la Mongolie.

(113)

mm m ^ mm

Hia ma t'iao tsing, pou tong.

Le crapaud qui saute dans le puits fait : plouf!

Le sens est : Tu es comme un crapand qui saute dans un puits, tu ne comprends rien. Et cette signification repose sur un jeu de mots : pou tong, prononcé presque pe tong. est une simple onomatopée qui se prononce de même que : ne pas comprendre pou tong ^ ^|.

Hia ma se prononce ha ma, ou plus souvent He ma.

(114)

m m m =? $ M m

Hia ze ling hia ze

Idang ko hia »e tou yao tao.

Lorsqu'un avengle conduit un autre aveugle Les deux aveugles tomberont.

Lorsque deux imbéciles s'unissent pour arranger une affaire, le résultat est désastreux. Si coecus coeco ducatum proestat ambo in foveam cadent.

6


— 42 — (115)

m ? M K m % %%m - MM &

JBLia ze tai yen king exil (JcieulJ

TAng Ma de i ts'eng hoei p'i.

L'aveugle qui porte des lunettes S'ajoute une couche de peau grise.

Il s'ajoute un embarras inutile ; il s'aveugle encore plus. Se dit d'an mauvais ouvrier ajouté à d'autres. Il ne fait rien, il est inutile, ce sont les lunettes sur les yeux d'un aveugle.

(116)

S ^C S />

^ m M T m *

Miai ta hiai siao

Pou yao tseou la yang ze.

Pour qu'un soulier ne soit ni trop grand ni trop petit

Il ne faut pas sortir du modèle.

Hiai se prononce toujours ici : liai.

I&Î À H sfi S $8

Hiang jen hiang pou Icouo li.

Quoiqu'on soit porté pour quelqu'un, on ne peut agir<contre la justice.

On devra lui donner tort si réellement il n'a pas raison. Encore une fois de la théorie à la pratique il y a loin.

(118)

m m * m # tt m & il ■£

Mien cîie pou chao hiang

Wang ehe Ici t'ao hao.

En temps ordinaire on ne "brûle pas d'encens En temps de détresse on est très pressé pour rendre le culte.

Lorsque tout va bien on ne fait pas attention aux divinités, on n'a recours à elles que lorsque le péril presse.


— 43 — (119)

h Oi % m € T

Ming hao hi hao

(Jtiang chan, lao hou tch'e lîao.

Ceux qui ont fait le bien et qui l'augmentaient toujours Sont montés sur la montagne, et le tigre les a mangés.

A quoi sert de faire le bien, puisque tous les gens vertueux pâtissent. C'est une rnauâissure que les mauvais sujets lancent par forfanterie à la tête des honnêtes gens.

(120)

Jg. J^ A? ^ T la tl M *

M fS ^ M tl

Hio hoei ming Jiien tie

Chouo hoa pou yong lu

Lorsqu'on a appris le livre des proverbes On ne doit pas faire d'efforts pour parler.

Hio se prononce souvent Mao.

(121)

Im. ME. BV mu 5o

4BÊ? ^BÊ Afr -^ ^

Miu-hiti de chouo hoa

Che-che de na ts'ieri.

Il n'est pas difficile de dire quelques mots Mais c'est une réalité quand on doit donner de l'argent.

Combien n'y a-t-il pas de gens empressés à se porter garants pour autrui, ils répondent qu'une somme versée sera rendue à telle date. La date arrive, l'argent ne vient pas, tous ces beaux garants se dérobent. C'est toujours ainsi, et toujours nos chinois se laissent prendre à cette fumisterie des "pao-jen" répondants, garants.

On emploie encore ce dicton dans un second sens : Il n'est pas difficile de parler à tort à et à travers. Mais cela peut quelquefois coûter cher.

Voir Proverbes. 126, 550


— 44 —

(122)

m * s

JEfiwe «* Zt ma* hai-ze

Mai pou tch'ang.

Si l'on enterre un enfant sous la neige Il ne restera pas longtemps enterré.

La neige va fondre et le corps apparaîtra. Voyez bien à qui vous confiez un secret.

(123)

m si m T H ¥

8! # AS £

JEfo £ao «*>a sew la san nien

Ning na tsoei tse.

Une corneille qui est morte depuis trois ans Se tient encore solidement accrochée du Dec.

Se dit d'un individu qui prétend avoir raison envers et contre tous. Tsoei tse de: Fort en gueule prêt à la réplique.

(124)

fcf « «s JE tt * # 7k &]

So H yen se de che hoei cJwei de

Lao-hou tch'e de, che ji'ao cliaii de.

Ceux qui se noient dans le fleuve ce sont des nageurs, Ceux qui sont mangés par le tigre, ce sont des montagnards.

Qui aime le péril y périra.

(125)

m SE ^ tfH

Hoa che i fciu Ts'iang che i tou.


— 45 —

La, parole est une Comme un mûr est un.

Il faut qu'on n'ait qu'une parole, que cette parole soit aussi solide qu'un mûr fait d'un seul bloc. kiu est spécificatif de parole, Comme ton est spécificatif de mûr.

Comparez avec les Proverbes 160 et 488

(136)

m & m ut #j * * m ^ $r

Hoa che ho joan de In che ko ning de.

La parole : c'est facile L'argent : C'est difficile.

On dit facilement un mot ; promettre ne coûte pas cher, mais donner de l'argent c'est une autre question.

Voir Proverbe 121

(127)

ISH M M #P ?K

# m H m ^ «Î pg

Ho« chouo san pien, tan jou soei

Tsai chouo san pien, mo jen li

Tsai chouo san pien, ta pa tsoei.

Lorsqu'on dit trois fois la même chose, on est obéi,

Si l'on répète encore trois fois, personne n'y fait attention,

Si l'on répète encore trois fois, on reçoit des giffles.

Il ne faut pas ennuyer le monde en répétant sans cesse la même chose. Il ne faut pas scier son monde : ce que nos chinois expriment judicieusement par : Fan sa ti retourner encore des terres qui ont déjà été labourées.

(128)

m *r a & &

Hoa chouo, 7cou soei t(eng Pana ta, jou p'i t'eng.


— 46 —

Des paroles dites font mal à la moelle des os Des coups de gourdin font mal à l'épiderme.

Il y a des remarques qui sont plus douloureuses à supporter que des coups de bâton.

(129)

^r A? y$v, P3 ^û. ~f *±*

fg ^ HT m 4* 7&

% ^ # B M * ^

iîoa ÉOM© ftoe* ew? c7tooe 2>o«* wan

Lou touo hoei eul tseou pou wan.

On n'a jamais fini de parler Comme on n'a jamais fini de faire route.

De même qu'on peut marcher, marcher toujours, sans voir la fin de la terre, de même on peut toujours parler et discourir.

(130)

§S tB *ÊL lit n

u ffi ^ m *

Hoa tch'ou yuen-Jcia h'eou Li tch'ou tang chang nieou.

Les paroles qui sortent de la bouche d'un ennemi Sont comme le joug qui blesse beaucoup les boeufs. Le joug ne se porte pas sur les cornes, mais sur le cou. Paroles blessantes à l'égal du joug qui blesse les boeufs.

(131)

^F* ^ '/s

RP Mf ^o

Hoa wei 7c'ong Pi tvei tsong.

Les paroles sont vides Le pinceau laisse des traces.

Toutes les promesses verbales ne valent pas un acte écrit.

Voir Proverbe. G19.


— 47 — (132)

»TJÊIft«TJ!#-ffi*

fe T -t f ^5 fB *

Hoai la ko-pouo, hoai la t'oei k'an tch'ou lai

JBLoai la sin, h'an pou tch'ou lai.

Lorsqu'on a un "bras ou une jambe cassés cela se voit Mais qu'on ait un coeur corrompu cela ne se voit pas.

Voir Proverbes 238 et 908

(133)

M & M m mjgm mxm

Hoang Jcin ou tchong Tou Jciu ts'ing-lcien jen kia.

L'or qui n'est pas semé Est obtenu seulement par les gens diligents.

Tou Jciu seulement, expression peu employée dans la conversation, on dit plutôt : tan tan.

(134)

m s c T H

M * T * ffl

M u s x m

Hoang tch'oen tch'e la t'ien

Toan pou hia nieou-tsou

TL'i-li-k'ou Jeong-tsHen.

Même si les sauterelles mangent la récolte

Il faut malgré tout payer la location des boeufs

Et le salaire des ouvriers.

k'i li h'ou proprement : le souffle, la force et la peine.


— 48 — (135)

# M ts + ^J ^ # 18 © IS — ^

JToé* chouo de chouo che Tciu Pou hoei chouo de chouo i Mu.

Celui qui a de la faconde dit dix paroles pour une Celui qui parle difficilement se contente d'un mot.

(136)

* M m n n

Hoei jen toei hoei jen Pou yong si ting ning

Un mauvais sujet qui en rencontre un autre Ne doit pas engager de trop fortes discussions,

Il pourrait avoir affaire à plus fort que lui.

(137)

M ± * n *r m ic =? * Il 31 m

Hoei i'ou pou neng ta ts'iang

Niu-ze pou neng yang niang.

Avec de la poussière on ne peut élever des mûrs ; Une fille ne peut nourrir sa mère.

Allusion aux mûrs de pisés qui doivent être faits avec de la bonne argile qu'on bat au pilon. Une fille doit nécessairement être mariée, nos gens ne voient pas d'autre perspective ; une fois mariée elle cesse d'appartenir à sa famille pour faire partie de celle de son mari. Elle doit dans l'occurrence nourrir ses beaux-parents, sa bellemère et non sa mère.

(138)

ii m m A T m & m

Hong louo fou jou la tao Jcin p'ou Yeou la ïwan chou.


— 49 —

Lorsque les carottes rouges sont entrées dans l'atelier des lamineurs

d'or en feuilles Elles ont moyen de se changer.

Il s'en faut que ce qu'on vend aux peintres sous le nom de feuilles d'or soit réellement de l'or pur de tout alliage. Sens du dicton: Tout ce qui reluit n'est pas or.

On parle de carottes rouges parce que leur couleur rappelle un peu celle de l'or. Louo-fou carottes, serait peu compris ici ; on dit toujours : louo-pé et au sud : louo-pou.

(139)

Hou ta hoan che

Tchen hoa ts'ien.

On engage un procès à la légère Mais c'est une réalité quand on doit dépenser de l'argent.

Que de gens qui s'engagent sans réfléchir, bêtement dans une procédure, et puis qui se trouvent devant la triste réalité de devoir dépenser de l'argent.

(140)

mM±&mm

MWL

Hou ts'ai chang t'iè Teao yo

K'an i h*an mao ping.

Lorsque tu colles un emplâtre sur ta barbe Vois d'abord si tes poils sont malades.

Jeu de mots sur mao ping : poils malades et mao ping défaut qui s'expriment de la même façon.

Sens : Fais donc attention à tes défauts : toi qui agis inconsidérément; toi qui te colles un emplâtre sur la barbe, alors que tu devrais savoir que dans ces conditions l'emplâtre n'adhère pas.

(141)

n T m m ^

Houo de Ici i k'eou tch'e Se la, ts'iang jou h*ou.


— 50 —

Donner une "bouchée de nourriture quand il vit Vaut mieux que de pleurer quand il est mort.

Il vaut mieux nourrir ses parents et les honorer quand ils vivent que de les pleurer après leur mort. Cette recommandation n'est pas inutile pour bon nombre de nos indigènes. Voir Proverbes 19 et 817

(142)

« M Jt » ts m ^ m

Hou ts'ai cliang de fan

Tch'e pou pao.

Avec la nourriture qui reste attachée dans la barbe On ne se rassasiera pas.

Se faire le parasite de quelqu'un reste toujours précaire. Se dit par moquerie envers les pique-assiette.

(143)

m * & m ia ^ *

Hou tou li eul Pa pjau tch*ou lang eul #e lai.

Du ventre d'un tigre Ne peut être émis un louveteau.

Un homme fort ne peut engendrer des enfants faibles. TJn imbécile ne donnera pas le jour à des génies. Bon ehien chasse de race.— ^ j^, li-eul. à l'intérieur, de l'intérieur ; se prononce dans la contrée : heul, dont le caractère n'existe pas.

(144)

* fr M Si m

M'ouo cheti tniao tien teng Hong chao ya.

Lorsqu'on allume une lampe dans la pagode du dieu du feu

Aussitôt tout flambe. Pour dire : que les ennuis viennent de tous les côtés à la fois.


— 51 — (145)

m &} * m ic

ft 7 §S in 9S

Houo de pou ki tch'e Se leao ts'iang jou h*ou.

Si on ne lui donne pas à manger de son vivant Il vaut mieux qu'il meure plutôt qu'il continue à pleurer.

Les parents qui sont obligés de supplier leurs enfants pour que ceux-ci les assistent. Pareille vie est par trop pénible, il faut leur souhaiter la mort.

Voir Proverbe 141 —-

(146)

A *& % A n m & m A

Houo, ki han jen k'ao Fan, ki ki jen tch'e.

On donne le feu à quelqu'un qui a froid pour qu'il se chauffe, et de la nourriture au famélique pour manger. Chacun doit faire en son temps ce qu'il convient de faire.

(14*)

m m & m m

Houo tao tcliou t'eou lan

Ts'ien tao kong clie pan»

En faisant suffisamment de feu on amollit une tête de porc En dépensant suffisamment d'argent on arrive à pousser une affaire. Pour se moquer des mandarins friands de pots de vin.

V

(148)

m ^ m m M ? _k

mm * M T

Houo yang la tao tchouo ze cliang IA se pou yuan la.


— 52 —

Lorsqu'un mouton, vivant est traîné près de la table Il n'est plus loin de la mort.

Pour désigner un événement prochain et inévitable.

(149)

I chang lan la Ko jen pou.

Celui qui déchire ses habits N'a qu'à les rapiécer lui-même.

Chacun est responsable de ses actions.

Tout à fait le proverbe flamand : Wie t pot j en breekt, t potjén betaalt. Celui qui fait la casse la paye.

Voir Proverbe 351

(150)

- -n ? » ?R ± m-j> * » A

I fang ze de choei Pou Tang i fang ze de jen.

Le climat d'une contrée Produit les hommes d'une même contrée

Les indigènes d'une même contrée ont beaucoup de points de ressemblance à cause, du climat identique sous lequel ils sont nés.

On dit aussi :

- % 7K ±

- # A

J fang choei If ou T fang jen.

Il y a le climat d'une contrée Comme il y a les gens d'une contrée.


— 53 — (151)

+ %-M* âr ^ M

I fen fian ze, i fen li

Che fen 7ian ze ts'iuen yeou li.

Si tu as une part d'audace, tu auras une part de raison Si tu as dix parts d'audace, tu auras tout-à-fait raison.

Tu t'imposeras aux autres en proportion de l'audace que tu leur montres.

Han ze-pour li liai han ze, un matamore.

Tang hao han ze ; un aventurier casse-cou ; un mauvais sujet.

(152)

Jzfèfr

X fou che ming

Wan jen nan tou.

Lorsqu'un homme est prêt à sacrifier sa vie Dix mille hommes le retiendront difficilement.

Lorsqu'on ne craînt pas la mort on se rit des difficultés.

(153)

M ^ m %

I fou sié de lao Tze che pou Tco-yao.

Enfoncé ferme d'un coup de marteau Jamais cela ne bouge plus

Une fois qu'une chose est bien stipulée il n'y a plus de misères dans la suite.

Voir Proverbes 348 et 621

(154)

f Ai*

* Mmw-m A


— 54 —

I jen liun che Pou che, i che liun jen.

On regardé aux gens pour traiter une affaire Et on ne se base pas sur une affaire pour traiter les gens. On fait acception de personnes, on traite une affaire eu égard à la personne qu'elle concerne. Et il faudrait juger une cause d'après la cause elle-même sans s'inquiéter des personnes qu'elle concerne. Cette manière d'agir n'est pas seulement chinoise; qu'on se rappelle la fable de La Fontaine : Les animaux malades de la peste, et la conclusion:

Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blàhts ou noir.

(155)

-A^il

I jen pou ho tsieou Xhil jen pou choa ts'ien.

Seul on ne toit pas d'alcool A deux on ne joue pas aux sapèijues.

Ce n'est que dans les dictons et les chansons populaires qu'on rencontre ce "auljen" deux personnes; dans le langage ordinaire on dira toujours : liang ko jen.

Un mot d'éxplioation pourquoi on ne peut jouer à deux ne serait pas superflu est-ce parceque la roulette (yàpao) exige quatre partenaires ?

(156)

ic A W

ïx. m m

I yen soan

Mo TcHong han.

Du moment qu'on calcule

•■;■ _ Il n'y a plus de pauvres.

C'est parce qu'on ne réfléchit pas avant de faire quelque chose qu'on s'appauvrit.

(157)

— A *t K


— 55 —

I jen tsao fan

Tsieou tsou tsao yang.

Lorsqu'un individu se révolte Toute sa parenté en subit les conséquences.

Tsou clan, parenté, en opposition avec : i Ma : une maisonnée, une famille.

(158)

- %■ m.

I jou tsoei San fen M.

Dès qu'il remue la bouche Il lui faut trois parts d'intérêt.

Il ne parle que lorsqu'il espère en retirer quelque profit. Il ne fait jamais une action désintéressée. Son intérêt personnel voilà ce qui guide ses paroles et ses actes.

Tout à fait le même sens que le proverbe 469

(159)

— * M#

I hiu leang te.

Faire d'une pierre deux coups.

(160)

te M - m

I kiun i yen

K'oai ma i pien.

Un homme comme il faut n'a qu'une parole A cheval rapide un coup de fouet suffit.

Voir Proverbes. 125 et 488

(161)

M M A M JL <& iS


— 56 —

I ko jen chouo hoa tsHuen yeouli Liang ko jen chouo hoa Jcien kao-tù

Un homme qui parle tout seul a toujours raison, auand on est deux à parler, c'est à voir qui aura raison.

(163)

- M A — M tt

- m M % — m &

I ko jen i ko hing T ko tsiang-kiun i ko ling.

Chaque homme a son naturel Chaque général donne ses ordres,

Tout à fait le proverbe flamand : Nieuwe bazen nieuwe wetten. De nouveaux maîtres donnent de nouveaux ordres.

(163)

-iA^tll

I ko jen pou Pan eul i

Un homme ne peut désirer deux choses à la fois Ne pas poursuivre deux lièvres à la fois.

(164)

I ko p'i-ts'ien se ko tse

Ko jen pou chouo ko jen de pou che.

Les anciennes sapèques portent quatre caractères Personne n'avoue ses propres fautes.

Ici encore on ne voit pas bien la connexion entre les deux parties du dicton.

P'i-ts'ien, vieilles monnaies de cuivre qui ne portent des caractères que sur une des faces.


— 57 —

if M H H

mm m m m

I ko ta tch'eou jou

JEEoâi mari kouo de t'ang.

Il suffit d'un morceau de viande corrompue Pour gâter le bouillon de toute une marmite.

Un mauvais sujet dans une famille suffit pour la mettre tout entière sur la paille.

(166)

- m m - ^ m m - m m ^ & ^

I ko ts'ïên ï ièoù kou

Mb ï ko ïs'iéii cheou tchou k?ou.

Avec une sapèque on peut acheter un boisseau de millet Sans une sàpèque on ne récolte que dès larmes.

Ceux qui n'ont absolument rien ne peuvent rien se procurer. Le premier vers est assez eurieux et est expliqué de là façon suivante: Il est clair que pour une sapèque on ne peut acheter un boisseau de millet, mais si par impossible le millet était à ce prix dérisoire, on pourrait l'acheter ; tandis que si l'on n'a rien, mais là d'une façon absolue, quelque bon marché qu'une chose se vende, on ne peut se la procurer.

Aussi peu que l'on possède, on pëssèdë cependant quelque chose, mais ne rien posséder du tout, c'est là le chiendent !

(167)

-^ m *

I ko yang Ta i tchang p'i.

D'un seul mouton On n'ëcorcbe qu'une peau.

On ne peut l'écorcher deux fois ; on ne peut faire payer quelqu'un deux fois.

I ho yang, est d'expression peu soignée, un homme qui surveille un peu son langage dira ; i tch'e yang, —- ^ tche étant spêcificatif déterminé.

8


— 58 — (168)

m Jt 7K mm A #

X Icouo fei choei Liang Icouo fei mi.

Une marmite absorbe beaucoup d'eau Deux marmites absorbent beaucoup de mil.

Il vaut mieux préparer une marmite pour tout le monde, c'est plus économique que d'en préparer plusieurs petites. Le dicton s'applique au "Ling Ma", la division de la famille. Il est plus économique que tous les jeunes ménages vivent ensemble et mangent au pot commun.

(169)

S S ^ fit

I ma pou pi choang ngan

Tchong tch'eng pou che eul tchou.

On ne met pas deux selles sur un cheval ; Un bon ministre ne sert pas deux maîtres. On dit encore :

Mao ma pou pi choang ngan,

Hao niu pou Jiing eul fou.

On ne met pas deux selles sur un cheval ; Une bonne femme ne prend pas deux maris.

Ou d'une manière plus brève.

1 ma i ngan

Un cheval, une selle.

_Et alors cela veut dire : II ne faut pas poursuivre deux lièvres à la fois.


— 59 —

(170)

-^ «r t m

I nien de koan che Che nien de tch'eou.

Une année de procès Engendre dix ans de rancune.

Voir Proverbe 272

(171)

- * T iL «

X nieou hia kieou tou

Kong la ou tchang li

Eoei t'eou k'an choei

J~é Pi pou hia choei.

Une vache ayant mis bas neuf veaux

Ensemble ils tirent cinq charrues;

Elle ne peut ni tourner la tête pour regarder l'un d'entre eux

Ni s'appuyer sur l'un d'eux.

Dans une famille nombreuse tout le monde doit mettre la main à la pâte, aussi bien les parents que les enfants.

Nos gens emploient deux boeufs ou deux vaches pour tirer une charrue. La vache et ses neuf rejetons tirent cinq charrues ; elle n'a pas le temps de regarder ce que font les autres, ni de se reposer sur tel ou tel pour faire la besogne, puisqu'elle doit donner elle-même pour parfaire le nombre.

Voir Proverbe 659

(172)

w ^c m % + M

HHlTïtl


— 6.0, T=

I pé lieoti de kteou che ko

San pé p'ao la ou, che ko

Mail che eul pe ou.

Ajoute quatre vingt dix à cent soixante, Soustrais cinquante de trois cents, C'est toujours deux cent cinquante.

De quelque côté que tu le retournes, c'est toujours un deux cent cinquante, un benêt, un imbécile.

On dit encore : Pou keou san pe. Il n'a pas assez pour faire trois cents, et tout le monde comprendra qu'il s'agit, de deux cent cinquante et que c'est un imbécile.

Ce terme: deux cent cinquante s'emploie encore plus que leng-ze, ou leng jen, ou yu-men jen, pour dire à quelqu'un : tu es un imbécile.

(173)

I ^-K -?±K J&£

+ W miM

I pei in hiong Che pei tsieou song»

Si une génération a été batailleuse Les dix générations suivantes seront timides.

Parce qu'elles seront ruinées par les procès intentés par ou à la génération batailleuse.

Voir Proverbe 175

(174)

- ntë T # * ai

1 pei ze tseng hia i ko houng louo chan

I fong koa la koang pe-t'an.

Lorsque par toute sa vie on a gagné un parasol de gaze rouge Vient un souffle de fort vent, et c'est un terrain nu.

Les honneurs sont précaires, un rien suffit pour vous jeter en bas.

Hong louo. chan, encore Wan ming chan. "J|| ^ ^j&: le parasol aux dix mille noms offert par souscription à un personnage qu'on veut honorer, ou dont on veut célébrer les services. Les noms des donateurs sont découpés dans du velours, puis collés, ou bien brodés ou écrits sur le parasol d'honneur.


— 6.1 — (175)

- * ¥ ëk t

I pei ze tsouo 7coan Che pei ze ta tchoan.

Si une génération a eu le grade de mandarin Les dix générations suivantes seront des mendiants.

Même, siens, que le proverbe précédent. La faute des. ancêtres se paye par leurs descendants.

Le ta-tchoan de, littéralement batteur de briques, est un mendiant faisant partie d'une corporation, et non un simple mendiant ordinaire nommé t'ao tch'e de. A Kiyçi-dwei (Ville Bleue) près du tribunal du Eul-fou, il y a un établissement ou refuge pour mendiants, nommé "Yang tsin yuen", qui reste ouvert jusqu'au deuxième jour de la deuxième lune, et où le mandarin pourvoit à leurs besoins. Après cette date, le refuge est fermé. La bande,, parfois au nombre de plusieurs centaines, ayant une licence écrite du mandarin, s'en va mendier dans la contrée. C'est presque toujours une calamité pour les habitants d'un petit village que de voir leur endroit envahi par ces gens éhontés, qui s'annoncent en frappant, des briques 1,'une sur l'autre (d'où leur nom: ta tchoan de) et en faisant tapage. C'est moins l'aumône qu'une rançon que les mendiants exigent. Dans les villages importants ils sont logés à la pagode et les autorités communales leur donnent un secours prélevé sur la caisse commune. Les "ta- tchoan de" sont des parias, et leur moralité est infâme.

Voir Proverbe 173

(176)

z: H ^ §t

I soei pou Içen Eul soei pou U.

4 un an, il n'accompagne pas, A deux ans plus moyen de l'éloigner.

Se dit de l'ânon qui folâtre de tous côtés; la première année, et qui ensuite ne veut plus quitter l'ânesse.

Sens : lorsqu'il était nécessaire de s'occuper d'une affaire;,, il n'en avait cure, maintenant que c'est trop tard il le fait.


— 62 — (177)

-m g

I tch'ao Pien tse I tch'ao tch'eng.

Tel empereur Telle cour impériale.

Tel mandarin, tels satellites ! Ce qui est peu flatteur pour nos "père et mère" du peuple, les satellites étant un ramassis d'éhontés coquins.

(178)

m m m

I tsao cheng

IAang tsao chou.

Une fois, cela vous est étranger, Deux fois, vous avez l'habitude.

Une chose qu'on fait pour la première fois est difficile, on ne sait comment il faut s'y prendre ; la seconde fois c'est déjà facile.

(179)

- n # *& * m n « # IWI ^r m

I tche cheou p'ié pou hiang

Liang tche cheou t'ong yeou kouo.

D'une main on ne peut claquer (des mains), Les deux mains sont requises pour cela.

Proprement : t'ong yeou kouo, les deux sont en faute, p'ié hiang, claquer ensemble, samen kletsen.

Le sens est : dans une dispute les torts ne sont jamais d'un côté seulement.

Voir Proverbes 260 et 435


— 63 — (180)

- tt A & FJ

2 tclm jou kong men JLieou nieou pa pou tong.

Un papier étant entré au tribunal Neuf boeufs ne peuvent l'ébranler.

Il s'agit d'un acte officiel, édité par le mandarin. En fait, nos gens en prennent à l'aise avec ces édits de tout genre, sachant fort bien qu'il est, avec les mandarins, des accommodements. Par exemple la prohibition de la culture du pavot. On graisse la patte du fonctionnaire, et même dans les rares cas où celui-ci resterait insensible aux pots de vin, on s'entend avec les satellites et les soldats chargés de faire exécuter la consigne.

(181)

I t'ien, nu liang Vient de Jean liang

Hia Vien tch'ou men na tong t'ien de i chang.

(Tu pars) pour un jour, emporte des provisions pour deux jours, Tu voyages l'été, emporte tes habits d'hiver.

C'est l'imprévu qu'il faut prévoir. Ce second point semble très important pour nos chinois, il se trouve énoncé dans plusieurs dictons. Kan liang, proprement biscuits. Voir Proverbes 83, 422

(182)

I Vien nang tehang tch'ong : tsao ho se liang

I nien nang tehang tch'ong : tang Jco hiang-tchang

I pei-ze nang tehang tch'ong : ts'iu ta siao lao-p(ouo,

Veux-tu avoir beaucoup de misères dans la journée ?

Au matin bois quatre onces (d'alcool).

Veux-tu avoir beaucoup de misères dans l'année ? Deviens bourgmestre.


m

Veux-tu avoir beaucoup de misères pendant toute ta vie ? Prends une femme en titre et une concubine.

Ils sont rares dans nos contrées tes chinois qui pratiquent la polygamie ; c'est surtout parce qu'ils ne sont pas assez riches pour se permettre ce luxe. Par contre chez les Mongols Ortos le cas est très fréquent.

Rj| A prononcez tcïiang tch'ong: les caractères de cette expression n'existent probablement pas, on a choisi les 2 caractères ci-dessus simplement pour rendre le son.

(183)

- m m w #

1 tsieou tai Jc'o.

Il faut inviter cent hôtes d'un coup.

Il vaut mieux traiter beaucoup de convives eh une seule occasion que peu de convives en plusieurs fois ; c'est moins coûteux < k'ô, invité, se prononce ts'ia dans ce dicton; on dit plus souvent: ts'ia jen, un visiteur, un hôte, que k'o jen.

(184)

- m J m n m T m % m

I tsiii la tch'eng men

Nai la ko teott tsoei

tTou liiang, soëi hiang.

Si en entrant par la porte d'une ville

Tu dois recevoir une giffle,

Puisque tu entres dans la région, suis la région.

Si c'est l'habitude, encaisse stoïquement ta giffe, car il faut se plier aux usages locaux. Hiang : Village, campagne, province. Comparez avec le proverbe 844

(185)

I tsing yeon t'ien yeou h'ou

I kia jen yeou hia yeou yu.

Dans un puits il y a du doux et de l'amer, Dans une famille il y a des bons et des mauvais:


— 65 — (186)

- a JK

m m m

I tsouo si Tsieou lio tsouei.

A un "banquet Il faut être ivre.

Pour nos chinois, il n'y a rien de déshonorant à cela, pourvu (qu'on ne fasse pas de sottises. Il y a de bons pochards, il y en a de mauvais. Vous vous enivrez à fond, et vous vous faites emporter sur votre lit où vous ronflez à poings fermés, tout le monde trouvera que vous avez du savoir vivre. Mais si vous avez le vin mauvais et que vous cherchiez des disputes, vous serez blâmé par chacun. L'ivresse en soi n'est donc rien, tout dépend de la manière dont on la supporte.

(187)

- m ffi a

m m m ■&

T yen tch'ou h'eou

Se ma nan tchoei.

Une parole sortie de la "bouche Quatre chevaux la rapportent difficilement.

On ne peut plus arrêter une parole une fois qu'elle a été prononcée.

(188)

« # 4r » fg # fg S

In cheou, kin ho pa

Neng tseng neng Pi ta.

Tu as la main d'argent et le bras d'or Tu peux gagner, tu peux aussi dépenser.

Un homme large, généreux, qui fait bien les choses, et qui par son habileté est en mesure de se montrer large.

Cela compte comme fine plaisanterie ; comme une flatterie

délicate qu'on lance à la tête d'un hôte dont on espère une invitation

à dîner, t'i donner des coups de pied, ta frapper, se traduirait assez

• bien par les mots flamands : wegstampeu en wegslagen, écarter à coups

de pied et à coups de poing. Dépenser sans compter.

9


— 66 — (189)

*m W ?u M

In ts'ien che se pao

Eul-niu che houo pao

L'argent est une richesse morte Les enfants sont une richesse vivante.

Les enfants valent mieux que l'argent, parce qu'ils peuvent travailler pour leurs parents et les aider.

(190)

=£-k^m A

itè ± * m A

In ts'ien pou jang jen

Tze-niu pou jang jen

Ti~tfou pou jang jen.

On ne fait aucune concession lorsqu'il s'agit d'argent

On ne fait aucune concession lorsqu'il s'agit de ses enfants

On ne fait aucune concession lorsqu'il s'agit de terre.

Remarquez le parallélisme :

In-ts'ien — argent et sapéques — fonds.

Tze-niu — fils et fille — enfants.

Ti t'ou — glèbe et terre — terres.

(191)

Ht m =^ &

In ts'ien telle fen-t'ou TAen-mien tche tsHen kin

La richesse n'est que du fumier La face vaut mille livres.

Il n'y a certes pas un seul de nos chinois qui dise ce premier vers avec conviction.


— 67 — (192)

m T m M '# $

& TM 2ïïs m 4 «fc W W W

JM</ la ts'ien, mai hoa tai Chou la ts'ien, Mai h'ou tai.

Si elle gagne au jeu, elle achète des rubans multicolores, Si elle perd au jeu, elle délie la ceinture de son pantalon.

Il s'agit des femmes adonnées au jeu : si elles gagnent elles achètent des objets de toilette, si elles perdent, elles se prostituent pour de l'argent.

Le dicton s'énonce encore autrement :

Yeou ts'ien de mai hoa tai,

Mo yeou ts'ien de Mai h'ou tai.

Lorsqu'elle a de l'argent elle achète des rubans Lorsqu'elle n'a pas d'argent elle se prostitue.

Et alors, cela" s'applique aux femmes en général, pour lesquelles trop souvent, hèlas, le second vers est vrai; quant au premier, il est vrai dans tous les pays, une femme est toujours plus ou moins coquette et aime la parure.

(193)

lA-f

Jang yen i pou Tse ki k'oan.

Si tu cèdes un pas à autrui Toi-même tu en mèneras large.

Il n'y a rien de tel que d'être conciliant.

Pou, proprement deux enjambées ; une enjambée, qu'on appelle "pas" en Europe ne se dit pas "pou" mais "h'iao".

(194)

A m & A m

If^AI

tTen chan cheou jen Jc'i

Ma cJian cheou jen Jc'i.

Un homme doux permet qu'on le tracasse Un cheval doux permet qu'on le monte.


— 68 — (195)

*Ten che kieou de liao I chang che sin de hao.

Ce sont les vieux amis gui sont les meilleurs Ce sont les nouveaux haMts qui sont les meilleurs

Les vieilles gens, les vieux amis, ceux qu'où connaît depuis longue date. Même sens à peu près que le dicton flamand : De onbekende maakt den onbemmden. Quelqu'un qu'on ne connaît pas on s'en défie.

I chang pour i foi, les habits, on dit encore beaucoup c-Jien min-g.

(196)

A '* & M

^ ÎÊ m

Jen che tchou hing

Pou tchou te.

L'homme prend notice des punitions Il ne prend pas notice de la vertu.

L'homme se conduit bien par crainte et non par amour de la vertu.

(197)

J'en cheng pou man pé

Tch'atig hoai ts'ien soei yeou.

La vie de l'homme ne dure pas cent ans Et dans son sein il a sans cesse des peines de mille ans.

Les peines et les angoisses d'une vie humaine sont tellement grandes qu'on pourrait les répartir dans un laps de temps de mille ans.

(198)

A ft £ T % tfl


— 69 —

Jen cheng touo 1u> yeou tch'eou

Cheng-h'eou cheng touo la, yeou ngen.

Lorsque les hommes habitent longtemps ensemble ils se haïssent Lorsque les animaux habitent longtemps ensemble, ils s'aiment.

Cheng, ou encore : chan, habiter (pe tzeul) est un mot régional. Ni cheng de- hao. Habites-tu en paix.

Tche-li hao chan de. Ici il fait bon habiter, on emploie beaucoup moins : ^ tcliou, dans le sens d'habiter.

(199)

A&nm

Jen cheng wan teng

Teng teng pou i

Les hommes naissent de dix mille espèces Toutes ces espèces ne sont pas de même.

Il n'y a pas deux hommes qui se ressemblent.

(200)

A » * # m

J'en de ming ou yeou hien

Jen de sin h'en pien.

L'esprit humain a des limites Le coeur humain varie souvent.

(201)

A «r £ M

m & m ®

Jen de ming-Veou

Ghou de ing-liang.

La réputation d'un homme L'ombre donnée par un arbre.

Ce sont deux choses qui apparaissent aux yeux de tout le monde. Ou bien. La réputation s'attache à quelqu'un, comme l'ombre s'attache à un arbre.-


— 70 — (203)

m m m m ^ m

Jen hien tcluing tche Jcia

Sin hien tcliang t'eou fa

Ho tsieou, tch(e jou, liang cJieou ïcoang

T'ai tch'ai, nao ts'ao liang cheou tch'oang.

Chez un homme inoccupé les ongles poussent

Lorsque le coeur est en repos, les cheveux poussent

ûuand on peut boire du genièvre et manger de la viande les deux mains

sont nettes ûuand on doit rassembler du combustible et couper de l'herbe les deux

mains ont des ulcères.

Ce proverbe décrit les différences de condition entre un riche fainéant et un pauvre qui doit peiner pour vivre.

En Chine les gens à l'aise laissent pousser leurs ongles en signe de désoeuvrement. Une natte longue et bien fournie est également un signe qu'on a du temps pour faire toilette.

(203)

Aii

m m A

J'en hong ti Ti hong jen.

Si l'homme trompe la terre La terre trompe l'homme.

Si l'homme ne donne pas à ses terres tous les soins qu'elles réclament, la terre se vengera en ne donnant pas de récolte.

(204)

A m m m m &

* ® SI fi$r — H U

J'en houo lien, chou houo p'i Ts'iang t'eou houo de i t'oan ni. --•"•-


— 71 —

L'homme vit de sa face, l'arbre de son écorce, La crête d'un mûr vit d'une agglomération de boue.

I t'oan, a dans la contrée un sens très précis ; on le dit de la quantité de boue qu'on peut prendre sur une bêche, ou dans un petit sac de toile, qu'on hisse au bout d'une corde, si le bâtiment est trop haut pour que le manoeuvre puisse lancer la bêche chargée de boue au plafonneur qui se trouve sur l'échafaudage.

Le sens du second vers est donc : le mûr ne reste debout que si Ton applique aussitôt une bêche de boue sur une lézarde qui s'est produite à la crête d'un mûr ; car si l'on n'y veille, la lézarde augmentera et deviendra irréparable.

(205)

ÀS-t

^ m - m

Jen Jiouo i che Ts'ao houo i ts'ieou.

L'homme ne vit qu'une vie L'herbe ne vit qu'un automne.

i che : proprement : une génération. Autre façon d'exprimer le même proverbe :

A m - ift

m # ne

Jen houo i che Ma tclia houo i ts'ieou.

Les hommes ne vivent qu'une vie Les sauterelles ne vivent qu'un automne,

(206)

À SS -t; + # * «6 SI » T S A M

Jen houo ts'i cite Jcou lai si Houo de lao la, mo jen li.

Qu'un homme vive septante ans, c'était même rare dans l'antiquité Quand on vit vieux, personne ne fait attention à vous.

Ge dicton-très populaire-est en contradiction avec les pieuses sornettes des écrivains chinois au sujet des vieillards.

La moyenne de la vie en Chine est plus courte qu'en Europe.


— 72 — (207)

S S iS S Ht B8

Jen jen jen, jang jang jang Jen ze tsong pi jang ze ts'imig.

Ho la concorde ! Ho la conciliation ! Il vaut mieux être endurant que trop conciliant.

Il vaut mieux ne pas être trop susceptible, comme cela on ne s'aperçoit pas trop des manques d'égards, on ne s'imagine pas toujours qu'on doit mettre le pouce, et partant on s'épargne beaucoup de peines intérieures.

(208)

A A n M m se m AU mmmi^ _h

Jen jen tou yeou ti-wang siang

Jen tch'eou, ti tcTie, kan pou chang.

Chaque individu a une figure de roi Mais les hommes étant nombreux, la terre étroite, ce n'est pas possible/

C'est le dicton français : Tout soldat a le bâton de maréchal dans sa giberne.

tclie, étroit, se prononce : tsa._

(209)

A £t ®) ^ *

g m © * &

Jen Tcia de pou ngai Tse Jcia de pou cJie.

Il ne faut pas aimer le bien des autres Il ne faut pas céder son bien propre.

L'expression latine : cuique suuin.

(210)

A 3L m II '& if

Jen kien mien, nan eheng tsHn.

Lorsqu'on est en présence, il est difficile d'avoir de la passion.

En l'absence de quelqu'un dont on a eu à se plaindre on s'est promis de le rabrouer d'importance : voilà que votre homme arrive, toute cette belle .passion tombe en sa présence : ce dicton est d'une belle psychologie !


— 73 — (211)

m^m

Jen le'iong

Ti sien 7cfiong.

Lorsque quelqu'un est pauvre C'est que la terre était pauvre avant lui.

La richesse dépend du rendement des terres ; une terre appauvrie ne nourrit plus son homme.

(212)

« ^

Jen Ic'iong pou tsouo

Ma seou pou tch'e.

Un pauvre diable ne peut s'asseoir Un cheval maigre ne peut manger.

Parce qu'il est malade ou trop vieux.

(213)

oen Icouo lieou mtng

Yen kouo lieou cltoang.

Un homme qui passe laisse une réputation Les oies sauvages qui passent laissent du givre.

C'est à l'époque des premiers froids que les oies sauvages passent. On dit aussi :

mm % m

Jen kouo lieou ming

Yen Icouo lieou cheng.

L'homme passe et laisse une réputation L'oie sauvage passe et donne de la voix.

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— 74 — (214)

A M * S £

^ » I H f B

II M * S »

Jîen fcow© pou lieou ining

Pou tclie Tchang san Li se

Yen Jcouo pou lieou cïioang

Pou tche tch'oen te'ieou se M.

Lorsqu'un homme passe sans laisser de réputation

On ne sait s'il s'appelle Tchang san ou Li se;

Lorsque les oies passent et n'amènent pas la gelée blanche

On ne sait ni le printemps ni l'automne ni les quatre saisons.

Tchang san, Li se, noms extraordinairement répandus. Mis ici pour dire : on ne sait même pas son nom.

(215)

A * m *

>Jen lao hien tse

Mao lao tcli'e tse.

Lorsque l'homme est vieux il gâte ses enfants Lorsque le chat est vieux il mange ses petits.

(216)

A U M Si

m % a m. m

J'en l((o ?no mien p'i Keou lao, mo yen Jcing.

L'homme lorsqu'il est vieux n'a plus de face Le chien lorsqu'il est vieux a la vue basse.

Mo mien p'i, n'a plus de peau de figure. C'est à dire il n'est plus aussi chatouilleux sur le point d'honneur.


— 75 — (217)

A mm m

m m % n

Jen li hùmg, tsien Ou li Jiiang, Teoei.

L'homme qui quitte son village ne vaut pas cher Les choses qui quittent leur village ont de la valeur.

Un homme n'est considéré que. là où il est connu. L'homme dépaysé n'a pas grande influence.

Autre sens ; Plus loin une chose est exportée plus elle gagne de valeur ; alors que les produits coûtent peu à leur endroit d'origine.

(218)

Attll

Jen inang ou telle.

Lorsqu'on est pressé on ne sait plus rien.

On ne trouve plus rien. Mm is de Mut s kwijt, comme on dit familièrement en flamand. On perd la tête.

(219)

% c - m c

Jen mang t'ien pou mang. T'iën mang i che inang.

Les hommes sont affairés, mais le ciel ne l'est pas Mais si le ciel est affairé, aussitôt tout est en mouvement.

Eien ne sert aux hommes de s'agiter si le ciel ne s'en mêle pas ; ce n'est que lorsque le ciel agit que l'événement se produit. Le dicton se dit lorsqu'on attend désespérément la pluie ; c'est en vain qu'on espère si le ciel reste sourd.-

(220)

A8» M

m m 7jc

Jen neng pien ts'ai Long neng tclie choei.


— 76 —

L'homme peut trouver les richesses Long-wang peut gouverner la pluie.

Pien-de pien yong, peut trouver les moyens. Long-wang est le dieu de la pluie et des cultivateurs..; c'est celui qu'on invoque et auquel on fait des processions pour obtenir l'ondée fécondante.

(221)

A »

m m m

Jen nô liouo

Chou no se

Un homme qu'on transplante vit Un arbre qu'on transplante meurt.

Fait allusion aux émigrations des chinois, soit en Mongolie soit ailleurs. Pour la Mongolie, c'est toujours la gêne, le manque de terres qui ont été causes du transplantement.

(222)

h M |g§ gf

y\. VÎW -rnu &F%

# m &

'Ten ou long Veou JVa tche clioan.

L'homme n'est pas (lié) par le licou Mais est lié par le papier (l'acte écrit).

Voir Proverbe 987

(223)

A ii =f B n

•Ten ou ts'ien je 7iao

Sao ou pé je Hong.

L'homme ne vit pas paisiblement pendant mille jours Les fleurs ne restent pas vivaces pendant cent jours.

Tout bonheur est fugace.


— 77 — (224)'

A tt & # ai

tt t ê M M £

-7e» pto k'i wai-liao Ti p'a ts'ai sien tao.

L'homme craint qu'on lui donne un surnom Le champ craint qu'on y foule un sentier sinueux,

Un sentier qu'on y fait en y marchant continuellement, et qui durcit le sol et y annihile toute végétation.

Les païens craignent beaucoup de recevoir un mauvais surnom, parce que ce surnom présage le malheur, bien plus, l'amène certainement ; puisque les âmes errantes se laissent influencer par toutes les mauvaises suggestions et ne demandent pas mieux que de faire du mal. En somme nos chinois se représentent les mauvais lutins avec un esprit peu inventif, mais c'est pour cela qu'il ne faut pas leur suggérer un tour pendable à commettre.

(225)

A té M M

m % « m

J'en p'a lao ping

TH p'a hoang

Mo nai de liai ze

P'a heou niang»

L'homme craint la phtysie

La terre craint d'être laissée en jachère

Un enfant non sevré

Craint une marâtre.

Sur les terres en jachère croissent des herbes sauvages telles que le chiendent et l'armoise qui les appauvrissent. Un enfant sevré ou pas, n'a généralement pas grands soins à attendre de la plupart des marâtres.


— 78 — (226)

A ta fT T

■m m T

Jen p'a ta la

Chou p'a koa la.

L'homme craint d'être frappé L'arbre craint d'être écorché.

Dans le langage courant on dira plutôt : Jen p'a nai ta la. L'homme craint de subir des coups.

(227)

A M IS M

Jen p'in hoa toan

Un pauvre hère n'a pas grand chose à dire.

Hoa toan : la parole courte. On dit encore.

A » ai M

Jen p'in H toan.

Un pauvre hère a peu de droits.

(228)

À 38 HM M LLI

M M lr

Jeri p'in Long-wang

Mou p'in chan

Lao p'ouo p'in nan ze 7um,

Les hommes mettent leur confiance en Long-wang,

Le tigre se réfugie dans la montagne,

La femme se repose sur son mari.

Long wang est le dispensateur de la pluie ; le tigre traqué se terre dans la montagne; la femme vit du travail de son époux.


-79 — (229) :

A M fl»

J'en p'ing cJien houo.

L'homme dépend des esprits pour vivre. La vie de l'homme dépend des dieux.

(230)

7K ¥ ^ SE

Jen p'ing pou houo

Choei p'ing pou lieou.

Un homme intégre ne fait pas de fautes L'eau en terrain uni ne coule pas.

(231)

À * il « * «

If -* M fc * S.

«7e» poie ftfeH; fsoei pot* tch'an Eut pou t'ing, sin pou fan.

Ce qu'on ne voit pas, la "bouche ne le désire pas Ce que l'oreille n'entend pas, le coeur n'en est pas attristé.

Ignoti nulla cupido, disait déjà Ovide. On ne désire pas ce qu'on ne connaît pas.

(232)

A * BT m m m 7K * PT ^ m

>Ten pou h'o mao siang Hai clioei pou lc'o teou liang.

On ne connait pas l'homme à la figure On ne mesure pas l'eau d'un lac avec un boisseau. On dit aussi :


— 80 —

Jew pou k'o mao siang

Kin in pou k'o teou liang.

On ne juge pas un homme d'après sa figure

On ne mesure pas l'or et l'argent au boisseau.

(233)

A * % &

Jen pou ta ts'iuen

Tch'e pou te yuen.

Il n'y a pas d'hommes complets Comme il n'y a pas de charrettes rondes.

Tout homme a des imperfections.

Nos charrettes à roues de bois sont assez primitives ; ces roues sont plus ou moins rondes lorsqu'il s'agit de roues pleines, mais il en est qui sont octogones, surtout parmi les roues qui sont faites à clairevoie.

(234)

M * # PS « ^ * m

Jen pou te tvei ts'ai, pou fou

Ma pou te wei ye ts'ao, pou fei.

Un homme qui n'attrape pas de chances ne deviendra pas riche Un cheval qui n'est pas nourri la nuit ne deviendra pas gras.

^h jlt chance extraordinaire. Sous ce nom viennent tous les profits qu'on l'ait en dehors de son commerce habituel, depuis la sapéque qu'on ramasse en route jusqu'aux trésors ; les chinois sont fort chercheurs de trésors; combien de' fois ne m'a-t-on pas apporté des pierres pailletées de mica pour me faire dire si c'était de l'or ou non.

Un fait typique c'est le communisme qui régne en ces matières: un homme qui a obtenu un „wei ts'ai" se gardera bien de le dire, il devrait partager : aussi les chercheurs de quartz travaillent toujours la nuit et dans le plus grand secret.

Le dicton est surtout pour énoncer la vérité contenue dons le second vers ^ Jjï Un cavalier qui veut faire une longue route, ne fait nourrir son cheval que dans la 2e moitié de la nuit: à ce traitement les chevaux supportent mieux les fatigues du voyage et ne deviennent pas maigres.


— 81 — (235)

A * $ n m

M ^ $m M fi

<Jen pou ts'ouo wei hien

Ma pou ts'ouo tvei lonffa

Un homme qui n'a jamais failli est un immortel Un cheval qui n'a jamais failli est un dragon.

(236)

A * m m /> fô- w

fJeïi siao tsoan kan

T'eou siao ling fan.

Lorsque l'homme est petit il est turbulent Lorsque la tête est petite on a de la ruse.

(237)

A s m * »

«J'en sien tso hou che.

Un homme désoeuvré fait des choses futiles.

Fait des choses mauvaises. S'applique surtout aux fils de richards. On constate quatre-vingt dix neuf fois sur cent qu'ils ont une période plus ou moins longue pendant laquelle ils se méconduisent. Ils se livrent à tous les excès, même'au brigandage si l'occasion s'en présente.

(238)

A fc M E A

n #• * *B M

Jen sin ka tou pH Li wai pou siang houo,

11


— 82 —

Le coeur de l'homme est sous la peau du ventre On ne sait pas si l'extérieur concorde avec l'intérieur.

Il ne faut jamais se fier aux apparences.

Voir Proverbes 132 et 908

(239)

A * u m. * * &

t m in tit E U M

Jen s in che t'iè pou cJie t'iè Koan fa jou lou tchen jou lou.

Qu'un coeur humain soit de fer, ou non, La coercition mandarinale vaut le fourneau, et en vérité elle le vaut.

Un coeur si dur qu'il soit on peut parvenir à l'amollir, contre la force des mandarins il n'y a pas de résistance. On dit encore :

A & ft m

tftjinj»

Jen sin se t'iè JLoan fa jou lou.

Le coeur de l'homme est semblable au fer Les moyens de coercition du mandarin sont semblables au fourneau.

Les supplices et la prison sont plus puissants que le coeur des mauvais sujets et parviennent à le mater.

- (240)

A & % m T

Jen sin neng tong Uao

Lanff sin tong pou Uao.

On peut émouvoir le coeur de l'homme On ne peut émouvoir le coeur du loup.

Celui qui est inaccessible à la pitié est un loup et non un homme.


— 83 — (241)

A to Jt g

m & m # A

Jen sin pi tse sin

Ho pi iven p'ang jen.

Compare le coeur des autres à ton propre coeur Ctu'as tu encore "besoin de demander à autrui.

Si tu veux savoir ce que les autres estiment ou détestent, interroge ton propre coeur.

Dans un sens dérivé, le proverbe veut dire : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fit.

(242)

A * <£•

$ i] T ^ m

Jen sin pou hong Telle hia teou tcli'eng.

C'est parce que les hommes n'ont pas le coeur juste Qu'on a inventé le boisseau et la balance,

(243)

A A m A ffl. A i&

Jen t'ai jen kao Jen iniè jen ti*

Si tu élèves quelqu'un sur le pavois Ce quelqu'un t'écrasera.

Le proverbe flamand: Stank voor clank.

(244)

À ■£ ± - 1E ± € A - u

J'en tch'e Pou i die T'ou tch'e jen i h'eou.


— 84 —

L'homme mange la terre pendant toute une vie La terre mange l'homme et n'en fait qu'une bouchée.

Mange la terre, mange les produits de la terre ; c'est la terre qui le nourrit. La terre ne fait qu'une bouchée de l'homme au moment où celui-ci est enterré.

(245)

A fit A m M ^ T

Jen t'eou jen Tcong t'ong l'ien hia Chen t'eou chen Tcong t'ong yu-hoang.

L'homme ayant volé un autre homme, on s'en rapporte

(aux autorités) sous le ciel,

Un esprit ayant volé un autre esprit, on s'en rapporte à Yu-hoang.

Dans tous les cas on s'en rapporte à son supérieur, à l'autorité.

Yu-hoang, ou : Yu-hoang chang-ti. Le pur auguste. C'est le Jupiter de l'Olympe chinois, pour les gens du peuple, le roi des dieux. Il appartient pratiquement tant au bouddhisme qu'au taoïsme actuels. Voir à ce sujet :

H. Doré. Recherches sur les superstitions en Chine. Tome IX. pp. 468 à 475. L. Wieger. Folklore moderne chinois. Introduction. Paragraphe I page 7.

(246)

A =£

m M A

J'en touo Tche liang tae

Beaucoup d'hommes Beaucoup de savoir.

Du choc des idées jaillit la lumière.

Ici on aime à discuter en grand comité n'importe quelle affaire.

(247)

^ .^ -^

m >e% r«3j

Jen touo Tchou i Jcfio.


— 85 —

Lorsqu'il y a beaucoup de gens On prend des résolutions sérieuses.

Parce qu'on a entendu beaucoup d'avis, et qu'on peut se décider en connaissance de cause.

(248) :

- A ^ » m mA

mA ft m IR

Jen touo, hao tsô houo Jen chao, hao tch'e fan.

Lorsqu'on est nombreux, cela va bien pour abattre de la besogne Lorsqu'on est peu nombreux, cela va bien pour manger.

La première partie est exactement le dicton flamand : Veel handen maken Ifcht iverh. Beaucoup de mains rendent le travail léger.

(249)

A ffi ift R _k g ffi* m A

m A * s #

Jen tsai ehe Jetai chang

Tse tsai pou tch'eng Jen

Tch'eng jen pou tse tsai.

Lorsque l'homme est sur la terre

Ce ne sont pas ses aises qui le formeront

Si l'on veut être bien formé on ne recherche pas ses aises.

(250)

A & A 'If ffi A * & A ff * ffi

Jen tsai, jetx ts'in tsai Jen pou tsai, jen ts'in pou tsai.

Lorsqu'on est présent, l'affection pour vous est présente, Lorsqu'on est absent, l'affection pour vous est absente. Loin des yeux, loin du coeur.


— 86 — (851)

A & M a ^

tTeît fsat 7c*« tsouo Che ts'ong l'ien chang lai

Que l'homme reste assis chez lui Les affaires lui tombent du ciel

On a beau se prémunir contre le malheur, il vous trouve quand même. L'homme n'échappe pas aux décrets du fatum.

(252)

Jeu ts'ien kiao tse

Tchen t'eou chang lciao ts'i.

Devant le monde on enseigne son fils Sur l'oreiller on enseigne sa femme.

Ce n'est qu'au lit qu'un homme peut reprendre doucement sa femme, discuter avec elle, et même, les chinois n'en conviennent pas facilement, écouter son avis. En public il doit toujours le prendre de -■ haut avec elle, sous peine qu'on se moque de lui. Simple question de façade, je crois que dans nos contrées les femmes "qui portent les culottes". sont aussi nombreuses qu'en Europe.

(253)

fc*t J^t Bk- l—

Jen wei ts'ai se Niao tvei che wang.

Les hommes meurent à cause des richesses Les oiseaux meurent à cause de la nourriture.

C'est toujours par cupidité qu'on se fait du tort. Les oiseaux se font prendre par l'appât de quelques grains mis près du piège ou du filet.


— 87 — (254)

A% mTw*m

^ x M

m * ffi * « n %

>Ten yeau tso hia de pou ining

JMouo hia de pou liang

JUan t'ien Ulng sieou

Ting pou tchou pan ko yue liang.

Il y a des choses qu'un homme ne peut faire intelligemment,

Des objets qu'il ne peut faire briller en les frottant ;

Un ciel rempli d'étoiles

Ne vaut pas la clarté d'une demi-lune.

Sens : un homme si éloquent et si habile qu'il puisse être ne pourra convaincre les autres s'il a évidemment tort, de môme que des milliers d'étoiles n'éclairent pas autant qu'une demi-lune.

(255)

À ^ 48 ffifc

& % ii m ^c

J'en yeou ts'ien tso tcJia

M.a yeou piao Jcoei ta.

L'homme qui a de l'argent fait toute espèce de choses injustes Un cheval qui est trop gras a de mauvais tours.

(250)

s ^ Ï m

'Te yeou wang fa

Je yeou keng Tcou

Pendant le jour il y a les pénalités Pendant la nuit il y a les veilles.

Il faut toujours se surveiller.


— 88 — (*57)

AIT * 0

-Ten. 2/eot* lai hoei

Ti yeou tchoaii li

L'homme va et vient La terre se promène sur place.

Ichoan li, tourne à l'intérieur. Une terre reste dans une même famille, est transmise à différents propriétaires appartenant tous à la même famille.

(258)

A% + ^ EE

jtt A * m m

J'en yeou che nien wang

Chen Jcoei pou lan tang.

Lorsque l'homme a dix aus passés Les esprits et les âmes errantes ne peuvent plus lui faire malSuperstition.

malSuperstition. a une âme supérieure z^, hoen, et une âme inférieure $% p'ai. L'âme supérieure n'est complètement formée qu'après dix ans, et avant cette époque on a tout à craindre des démons qui cherchent à s'emparer de l'enfant. C'est pour cela qu'on donne si souvent des noms capables de détourner les âmes errantes : d'abord des noms méprisants, pour que le démon soit trompé en croyant qu'il s'agit d'une non valeur, et on aura des : keou pou li, le chien ne le regarde pas, keou pou wen, le chien ne le flaire même pas, tch'eou siao ze, puant petit etc. Puis des noms capables de faire réfléchir le démon ravisseur : Koan in choan. Celui qui est lié (ou protégé) par la déesse koan in. S ai keou ze, celui qui est couvert par le crible. Souo szao ze, le fils cadenassé. Pao siuo ze, le fils qui est garanti. Ou bien des noms d'animaux terribles : Lao hou ze, le tigre, ki siao ze, le fils du coq, ou d'animaux domestiques : eul louo kiu, le second petit mulet, liu tou ze, portée d'ânesse, ma kiu ze, poulain. Et voilà comment on trompe les démons. Des enfants portent une chaine autour du cou, ou un petit cadenas, et ces objets ne leur sont enlevés qu'à 12 ans, alors que la période critique est passée.


— 89 — (259) .

T ± * % IJ

<Toen eul pa yue

Yu tcliou pou H

Lorsque la 2' ou la 8e lune est intercalaire La dynastie n'est pas à l'aise.

Elle n'est pas à l'aise parce qu'elle craint la révolution. Ce préjugé est tellement enraciné chez nos gens qu'il serait expédieut si c'était possihle de choisir un autre mois intercalaire, car ils seraient capables de se révolter pour justifier le dicton. En 1900 la 8e lune était intercalaire. Yu tchou, proprement : le maître, l'empereur.

Mais on peut peut-être écrire.

rf W Vu tcheou, le ciel et la terre, c'est à dire l'univers, et traduire : l'univers n'est pas à l'aise, le monde est révolutionné.

(260)

m # H 9t m

*T m & 8L M

J~ou cïieou sari fen ti Ta Icia ts'iuen mo lu

Si l'on en vient aux mains on s'abaisse de trois degrés Si l'on se bat on a absolument tort.

En venir aux mains, même si l'on avait raison, c'est se donner trois parts de torts.

Voir Proverbes 179 et 435.

(261)

m. _h u =f m m

ft * & - fiR

Kai chang chrri ze tchen fan Tseou h'i pou tsai i tch'ou.

Recouvrir d'un tamis pour cuire la nourriture à la vapeur

C'est laisser la vapeur s'échapper de toutes parts. Pour cuire à la vapeur on couvre à peu près hermétiquement. Sens : Tu n'as pas pris tes précautions, tu as gâté tes affaires.

12


— 90 — . (262)

& & m £ m M

#!l Uf fS

JCrt K ta «sotto Tchang liai

Li pi tsin l'ong.

Un Kalita qui devient Tjankkai Connait la loi à fond.

Si quelqu'un a pu occuper un poste supérieur, à plus forte raison est il capable d'occuper un poste inférieur.

Qui peut le plus peut le moins.

Kalita et Tjankkai sont deux titres de mandarins mongols. Le "Tjankkai" mandarin inférieur, se trouve dans l'administration des mongols T'oumet et Ortos. Le "Kalita" ne se trouve que chez les T'oumet.

(263)

mm M MM

a m m ^ jh

Kan h'an hao p'ong yeou

Mo ts'ien tch'e pou chang.

Quoiqu'on ait des tas d'amis Si l'on n'a pas d'argent on ne mangera pas.

(264)

IS # 33

n * m m *

Kan hou t'eou

Telia pou tcli'ou yeou lai.

D'un os sec On ne peut faire sortir de la graisse.

On ne peut tondre un caillou.

Tcha : se prononce tsa, presser de l'huile.

Voir Proverbe suivant identique mais sous une forme interrogative.


— 91 —

(265)

SË#SÎ ±

Kan hou-Peou cliang Tsa jeou tch'ou yeou.

D'un os sec Comment pourrait on extraire de la graisse ? On ne peut raser un caillou. Tsa proprement tsen.

(266)

* M M ÏÈ

Kan tch'ou, che leou

Sai jou Tciao yeou.

Lorsqu'il fait sec pour sarcler, et humide pour semer C'est comme si l'on arrosait (les champs) d'huile.

Leou : proprement semer avec la machine à semer Le leou, semoir, est formé d'une trémie dans laquelle est placé le grain, une ouverture réglable par une valve placée au bas de la trémie laisse tomber le grain dans une gouttière d'où partent deux ou trois tubes en bois terminés par une pointe en fer ; un grelot est suspendu au-dessus de la gouttière ; l'instrument tiré par un âne, un boeuf ou même un homme, trace deux ou trois sillons, au moyen de ses trois tubes ; pendant la marche, celui qui conduit l'appareil lui imprime des oscillations transversales, ce qui fait aller et venir le grelot qui divise ainsi également entre les tubes la semence qui tombe de l'ouverture dans la gouttière.

(267)

JL'an Icing nien Fo : eul niu touo Cita jen fang houo : tang nien de fou.

Prier, supplier bouddha : beaucoup d'enfants Tuer, incendier : C'est le bonheur d'une seule année.

C'est un bonheur précaire, et l'expiation suit bientôt.

Voir Proverbe 1


— 92 —

(268)

m T - m m M %

# m m m

mn

K'an la i ho Jcoa hoa yeou

Ni se wa wa T'a tch'e jou.

Si tu vois une chouette

Il te mourra un enfant

Et elle mangera de la viande.

Eoa koa yeou. Onomatopée dérivée du hululement de la petite chouette, nommée : Tse koai ze. Si elle vient crier tout près de la maison, les femmes sont persuadées qu'un de leurs enfants mourra. Comme on n'enterre pas les petits enfants, la chouette aura de la viande à manger.

(269)

* % m A m M m n

K'an Icien pié yen de tong si 7wo

Wa wa k'an Jcien ho Jen de hao.

On trouve toujours que les objets d'autrui sont les meilleurs On trouve toujours que ses enfants à soi sont les meilleurs.

Fertilior seges est alienis semper in agris (Ovide).

Voir Proverbe 724.

(270)

W J iW 1#îK'an

1#îK'an "Ma i hiang"

Tsieou pa jen lai liang»

Celui qui a lu le livre : Ma i hiang

Peut juger de la valeur d'un homme.

Ce livre enseigne les traits de physionomie, les indices physiques qui dévoilent le caractère et les aptitudes.


— 93 —

(271)

m j) m m &

Kang tao soei jan Jc'oai

Pou cha ou tsoei de jen.

Le glaive d'acier est sans doute fort tranchant Il ne tue pas quelqu'un qui n'est pas coupable.

Il s'agit du glaive de la justice.

(272)

S? À-JK M 56 -^ JÉV

lAtf

Kao jen i tchoang

Tche se pou wang

Ta jen i tch'oei

Men jeu che nien.

Si quelqu'un vous a accusé

Vous ne l'oubliez pas jusqu'à la mort

Si quelqu'un vous a donné une raclée

Vous le haïssez pendant dix ans.

Que nos gens aient la rancune tenace et patiente, ce n'est que trop vrai, et ce dicton constitue un aveu.

Voir Proverbe 170.

(273)

m m m m s M u

Kao liang ti li choa lien tao

Ho tcha Jco ts'ao ti.

Lorsqu'on joue de la faucille dans un champ de sorgho C'est avec inquiétude qu'on coupe l'herbe.

Il s'agit de gens qui vont en cachette couper la moisson d'autrui. Il est très dangereux de se prendre au sorgho du voisin. Sans doute la hauteur des céréales vous couvre, mais le froissement des tiges et des feuilles est si grand qu'il vous trahit aussitôt.


— 94 — (274)

_k * 16 _fc T * IB 'T

Jvao tsong pao tiao tsai pan chan li Chung pou neng cliang, hia pou neng hia.

Kao tsong pao acculé au milieu des montagnes Ne pouvait ni monter ni descendre.

Quelqu'un qui est à quia, qui ne peut se dépêtrer. Kao tsong pao, nommé encore Kao yao ze,.fut enveloppé par Tcliang fei, aventurier, mais héros fameux du roman : San kouo.-

(275)

B 3i X m

m m m wKao

wKao t'ien hao Kao ti, ti heou.

Portez votre accusation au ciel, le ciel est trop élevé Portez votre accusation à la terre, la terre est trop épaisse.

Inutile de porter plainte, personne ne viendra à votre aide.

(276)

I1M

K'ao chan, chan tao K'ao Tcoei, Jcoei p'ao.

On s'est appuyé contre une montagne et la montagne est tombée On s'est appuyé sur les âmes errantes et elles se sont enfuies.

Tout m'a fait faux bond en même temps. Pour expliquer une immense perte de face subie.

(277)

KJi*fÀlfctfJ#À

' K ± © m m, m m

Ken cliang hao jen, tsieou tch'ou hao jeu Ken cliang se p'ouo, tsieou t'iao chen.


— 95 —

Si l'on accompagne un brave homme on devient brave nomme Si l'on accompagne une sorcière, on exorcise les esprits.

Dis-moi qui tu hantes je te dirai qui tu es. T'iao chcn, ou plus souvent : t'iao koei, exorciser. Conjurer, cérémonie ridicule pratiquée par quelques vieilles qu'on invite en cas de maladies. Elles rappellent l'âme en faisant le geste de la balayer dans un tamis, elles chassent l'esprit mauvais en brûlant du vinaigre, en prenant leur tresse de cheveux entre les dents, en se bandant la jambe jusqu'aux genoux. Les méthodes, dont quelques détails différent de vieille femme en vieille femme, sont toutes également ridicules. Nos superstitieux païens les consultent beaucoup. Se-pouo, plus souvent nommées "chen piouo\

(278)

^ M m À

JLeou niao IAu tong pin

Pou jen tcfieh yen.

Le chien qui avait mordu Liu tong pin Ne se connaissait pas en braves gens.

S'applique à un imbécile qui ne connaît pas les hommes. Liu tong pin, un des huit immortels. Pahien, (Taoïsme) parait être un personnage qui a réellement existé, malgré les différences de dates assignées pour sa naissance. On rencontre ce nom chez des auteurs sérieux. C'est le type du • lettré et du lettré aux moeurs faciles. Il sauva la vie à Ho sien hou jp\ j[Ij j(£ un autre des huit immortels, et qui est le type de la beauté facile ; une image chinoise représente : Les amours de Liu tong pin pour une pivoine. (Liu tong pin hi moio tan). Pour plus de détails voir l'ouvrage : Recherches sur les superstitions en Chine. Tome IXp. 499 et suivantes. Je n'y trouve pas d'allusion au fait que Liu-tong pin aurait été mordu^paf un chien.

Niao : toujours ainsi prononcé au lieu de yao.

(279)

m n m m

A M IS

Keou ta t'i p'en tTen chouo hoa


— 96 —

Pou ts'ien san t'ien

Tsieou hia ta.

Lorsque les chiens éteriment

Les gens disent

Ctu'avant trois jours

Il y aura une forte pluie.

(280)

m <E

â S S «g. ^ la

a # «

Keou tch'e ts'ao

Cite kouo tao

Hia ma îciao hoa

Choei tven 1c in

Je hoan pou sin

Wan ngai Jcen.

Le chien qui mange de l'herbe

Le serpent qui traverse la route

La grenouille qui coasse

La jarre qui transpire

Si tu n'y crois pas encore

Déterre les racines d'absinthe.

Signes de pluie. Ria-ma prononcé ho ma, grenouitte.

Voir Proverbe 37.

(281)

*) rçg a et * m & % *

Keou tsoei li

T'ou pou tch'ou sianff ya lai.

Dans la bouche d'un chien Ne poussent pas des dents d'ivoire

Il ne peut sortir des paroles convenables d'une bouche ordurière.


— 97 — (282)

m ns n, * a m

JLeou tch'e tsong ze mo kiai.

Un chien qui mange des duniplings ne les ouvre pas.

Quelqu'un qui veut faire à sa tête malgré tout, et qui va à rencontre de toutes les observations qu'on lui fait. Le tsong-ze est un petit pudding fait de millet gluant ou de riz bouilli avec des jujubes, puis enveloppé dans une feuille de sorgho. Le chien est tellement glouton qu'il n'attend pas que la feuille de sorgho soit détachée et qu'il mord à même le pudding.

Ou encore :

Keou tch'e tsang ze nan kiai : J=L fjfc

Lorsque le chien mange un dumpling au riz, il est difficile de l'ouvrir. Difficile d'enlever un morceau à un chien qui s'en régale.

Sens : c'est une affaire difficile à débrouiller.

(283)

m & * T m m

Keou wang pou leao tch'e cite.

Un chien n'oubliera jamais de manger les excréments.

Manière peu distinguée pour dire : Un homme qui a une passion qui le tenaille, profite de toutes les occasions pour la satisfaire. Par exemple : un fumeur d'opium.

Les chiens et les porcs sont les vidangeurs attitrés de toute agglomération chinoise ; sans ces utiles dépotoirs les villages seraient une véritable infection.

(284)

p ^ H * m

m « & * m & m

JSJeou wai san ta pao He tch'a, ts'ao mi, lan p'i ngao.

Les trois choses précieuses de la Mongolie sont Le thé en briques, le millet grillé, et les grandes pelisses. Dans l'Est on change un peu et on dit :

UJ m ^% & »

Chan yo> yeou mei ta p'i ngao. /^\\\ \\ \7~, \

Les pommes de terre, l'avoine, et les grandes pelisses. '"'-'.A


— 98 —

L avoine est à la base de la nourriture en Mongolie comme le millet l'est en Mongolie sud ouest.

[If Ht désigne la pomme de terre (solanwm tuberosum) qui n'est cultivée en Chine que dans les environs de la grande muraille : la date de son introduction est assez ancienne : les chinois distinguent principalement deux variétés; tchoung houo chan yo, pomme de terre chinoise, d'introduction ancienne, plus petite et jaune, et "wei houo chan yo" pomme de terre européenne, rouge et assez grande, celle ci introduite par les missionnaires.

(285)

p ^-n%iiis m

K'eou tvai koan, tcieou ko tsang de.

Les mandarins de Mongolie, sur dix il y en a neuf qui sont concussionnaires.

t'an tsang : rechercher les pots de vin.

Dans l'idée des Chinois exprimée ici, il ne s'agit pas des mandarins mongols, mais des mandarins chinois établis dans cette partie de la Mongolie intérieure qui de fait est devenue chinoise. La phrase n'est nullement exagérée. Quant aux mandarins mongols, on peut hardiment dire que sur dix fonctionnaires il y en a dix qui sont concussionnaires.

(286)

S L±Î nsS SI

Ki cheng Jci yang

Yang hia pou tchang.

Si tu engendres trop vite, si tu enfantes d'une manière pressée

Ge que tu enfantes ne croîtra pas.

Il faut prendre son temps pour tout et ne rien faire d'une manière précipitée.

(287)

m »4 © il ^ ^ € m m # B & *


— 99 —

Ki hiao de yao ze

Pan yè de ing

Tçh'e tou k(i lai

Pa ngan-tch*oen.

Il faut s'occuper de l'émouchet à l'aurore De l'aigle à minuit ; On n'est pas encore habillé Qu'il faut malaxer les cailles,

Il s'agit du dressage de certains oiseaux.

Dès l'aurore il faut fatiguer l'émouchet pour qu'il soit apte à la chasse et n'ait pas des velléités d'indépendance. Pour l'aigle, il faut le priver de sommeil dès minuit, comme cela il sera en forme pour la chasse au lièvre. Dès le réveil il faut malaxer la caille, pour que les chairs soient dures et compactes, et soient à l'abri d'un coup de bec. Les combats de cailles dans une petite piste ressemblent à nos combats de coqs en Flandre. L'oiseau qui doit quitter le champ clos, harcelé par les coups de bec de son adversaire, perd. Nos chinois parient avec frénésie.

Tch'e toit, ze: proprement: le postérieur nu, lorsqu'on est encore nu, lorsqu'on ne s'est pas encore habillé, au saut du lit. On sait que nos indigènes se débaiTassent complètement de leurs vêtements pour dormir.

(288)

M S m % M

Ki tan houo lieou tchou lcony.

Un oeuf et un rouleau qui aplatit (le sol).

Le pot de fer et le pot de terre du fabuliste. Se dit d'un bon benêt qui s'est associé avec un chevalier d'industrie, ou heo-u-tchou : rouleau compresseur.

(289)

M S ïi fi£

m ^ m *

Ki tan p'en lieou tchou

P*en pou houo k'iu

Lorsqu'un oeuf heurte un rouleau d'aire En le heurtant il ne le fera pas mouvoir.

Le pot de fer et le pot de terre. Lieou tchou, gros rouleau de pierre avec lequel on sépare le grain des épis. Les céréales sont disposées en litière circulaire, et des boeufs tirant le rouleau font le tour de l'aire. Il n'y a que certaines céréales, telles le chanvre, le lin etc qu'on bat au fléau.


— 100 — (290)

jg SI X ■ w w jfè iiW *

JKi tchai yeou k'ai tchai

Tsai houo i ts'i lai.

Lorsqu'on a observé l'abstinence puis qu'on n'en a plus cure

Malheurs et calamités arrivent tout ensemble.

Ge proverbe n'est pas employé par tout le monde, mais par les adeptes des sectes d'abstinents. Nous avons en Mongolie Occidentale deux sectes d'abstinents, le "Ts'ing fou hiao Jjf fg ifc la religion du pur bonheur", et le "Hoen yuan hiao 7J1 M %> " ^es adeptes de Hoen yuan lao tsong ; surtout répandus dans la contrée de Ning-t'iao-learig. Ils s'abstiennent de viande, de légumes de haut goût (aïl, ciboule) d'eau de vie, de tabac et d'opium. Il y a trois degrés parmi les ade. ptes ; ceux du second et du troisième degré doivent renoncer au mariage, ou aux relations conjugales s'ils sont déjà mariés. Les plus hauts dignitaires ont, prétend-on, des formules secrètes au moyen desquelles ils peuvent connaître l'avenir. Le très grand nombre des abstinents ne dépasse jamais le premier degré d'initiation; on les appelle: clian jen, hommes vertueux. La secte compte quelques vierges, dont certaines rachètent des enfants en ville. Leur but n'est pas de sauver les corps. C'est pour cela aussi que les abstinents consacrent tous les ans une somme pour racheter les carpes prises par les pêcheurs et les relancer dans le fleuve. Toute vie est précieuse et c'est là faire oeuvre pie. Ils ne rachètent pas les silures (mien yu) parce qu'elles sont carnivores et indignes.

Ces deux sectes sont bouddhiques.

Voir Proverbe 6

(291)

«?ti n£* J&* rïH

Ki tch'e kou t'eou T'ou, tch(e hiue.

Lorsqu'on mange une poule, on mange les os Lorsqu'on mange un lièvre, on mange le sang.

Il faut bouillir coq. poule ou poulet tellement fort qu'on puisse facilement casser les os et en sucer la moelle; on ignore ou on dédaigne les poulets rôtis. Pour le lièvre il faut longtemps le laisser mijoter dans son sang additionné d'eau et de graisse.


— 101 — (292)

m m mm

' jKia JLi, soei Ici

Kia, Jceou soei keou.

Si l'on est mariée an coq, on snit le coq. Si l'on est mariée an chien, on snit le chien.

La femme doit suivre son mari, kia être mariée à, se dit aussi en mauvaise part: s'acoquiner à: kia han, être la maîtresse de quelqu'un.

(293)

wfr^m A

Kia ling pou jao jen

Le changement de saison ne fait crédit à personne.

On est obligé par le changement de température à changer de vêtement.

Voir Proverbes 47, 54, 65, 91.

(294)

Kia noan i p'an Wang.

Si la maison est chaude c'est à canse du k'ang.

C'est généralement le seul mode pour réchauffer une pièce. Certains riches ont le "houo-p'eng", espèce de récipient, en, fer ou en glaise, dans lequel ils placent des braises; cela donne peu de fumée.... il est vrai que nos gens ont les bronches et le nerf olfactif moins sensibles que nous.

(295)

mm m A

Kia ou Ic'in jen Chao tcliong Vien.

Lorsqu'il n'y a pas un homme entendu à la maison On ensemence moins de moissons. K'in, proprement : laborieux, diligent, attentif ; ici : entendu, capable. :•'■•-'-


— 102 — (296)

I14S15Ê

Kia p'in, nan hoan ts'i

Mai mai siao, tno koei Mu.

Lorsqu'il y a misère à la maison, il est difficile de surveiller sa femme Lorsque le commerce est de peu d'importance il n'y a pas de régies fixes.

Il est de fait que beaucoup de femmes qui se rnéconduisent le font par misère. Le "primtwn vivere" leur fait employer le moyen qu'elles ont à leur disposition.

Dans une grande maison de commerce tout est réglé ; les attributions de cbaque employé sont minutieusement indiquées ; chez un petit marchand cela se fait à la bonne franquette.

(297)

&n nm A

Kia p'in pou soan p'in

Lou p'in, p'in se yen,

Misàre à la maison ne compte pas comme misère. Misère en route, on peut en mourir.

Voir Proverbes 106, 751, 752

(298)

m m m t

Kia telle wan hoan Chen telle wan Tcoan.

Si votre famille vaut dix mille soins Votre corps vaut dix mille soins. La vie d'un homme a une valeur en rapport avec les biens que cet homme représente ; la vie d'un crésus est plus précieuse que celle d'un pauvret.


— 103 — (299)

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Kia tch'eou

Pou h'o ivai tch'ang y an g.

Les misères de la famille Il ne faut pas les ébruiter au dehors.

Le proverbe français: Il faut laver son linge sale en famille.

(300)

B& m®-km & 7%

Kia tch<ou-ko de niu, p'a tch'ou-lco de choei

SouO'de che ni-men de jen, se-de che ni-men de koei.

Une fille sortie de la maison!est comme de l'eau répandue, Tant qu'elle vit elle vous appartient, morte elle devient votre démon,

Le sens du proverbe est : Engendrer une fille ri occasionne que des misères, c'est un triste cadeau.

Une fille mariée c'est comme de l'eau répandue, qu'on ne peut plus recueillir. Tant qu'elle vit elle est encore à vous, car on s'adressera à vous pour peu qu'il y ait des misères ; morte elle est l'âme errante qui vient vous chercher noise.

On voit que nos gens attachent un sens très précis aux mots : Hoiw de che ni-men de jeu. On se rappelle qu'elle vous appartient dès qu'il y a des misères ; pour le reste vous n'avez plus rien à dire puisqu'elle a changé de famille. Cette explication enlève la contradiction qui existe à première vue entre ces mots et le premier vers. Il semble qu'il faudrait dire : Houo de pou che ni-men de jen. Vivante elle ne vous appartient pas, morte elle devient votre bourreau ; et le sens serait bien préférable. On cite le proverbe de la première manière.

Les chinois craignent énormément les revenants, les âmes des défunts, et parmi celles-ci rien de plus redoutable que l'âme d'une fille qui a été mariée. Cette âme ne revient pas ennuyer ses beaux-parents, se venger sur eux des mauvais traitements qu'elle a subis, mais bien sur ses parents. Les beaux-parents étaient dans leur rôle, mais les parents auraient dû avoir plus de vigilance, de sollicitude, et ne pas donner leur fille à des gens capables de la maltraiter.


— 104 — (301)

it tt ffi B

Kia tsai nan fang

Lao-chou tong ts'iangToute

ts'iangToute est orientée vers le sud

Tous les mûrs sont minés par les rats.

Pour exprimer une affaire qui devait nécessairement arriver ;

de même que toute maison chinoise a les fenêtres au sud, et que tous

leurs mûrs de torchis ou de pisé sont percés comme des ècumoires

par les rats.

Ce proverbe s'énonce encore autrement.

m m m m % E m *

Kia tsé nan fang

Lao-chou tong ts'iang.

Il est difficile de se défendre contre un voleur domestique Comme il est difficile de se défendre des rats qui minent les mûrs.

Ou bien : Il est difficile de se défendre contre les voleurs domestiques, car les rats ont déjà miné les mûrs, ils sont déjà dans la place.

(302)

it M -Y S P

-b ni A ^ M

Kia yeou cite ou k'eou

Ts'i tsoei, pa che t'eou

I ho yao tch'e ki tan

I ho yao ho chao tsieou.

Lorsque dans une famille il y a quinze bouches

Cela fait sept bouches et huit langues,

Celui-ci veut manger des oeufs

Celui-là veut boire de l'eau de vie.

Plus il y a de monde au logis plus c'est difficile à réglementer, car les avis différent et les goûts ne sont pas les mêmes.


— 105— (303)

it * -t* 3£ P

-b i A S I

2£«a yeou che ou k'eou

Ts'i tsoei pa che t'eou

T ko yao tch'e ts'ao ki tan

I ho yao tch'e hoei teou fou.

Lorsque dans une famille il y a quinze personnes

Cela fait sept bouches et huit langues,

Celui-ci veut manger des oeufs brouillés

Celui-là veut manger du fromage de fèves en purée.

Hoei teou fou, mélange de fromage de fèves avec d'autres mets, Haei ts'ai, mélange de légumes. Hochepot. Tôt capita tôt sensus,

(304)

Kia yeou hien ts'i

Pou tsao hong che.

Lorsqu'on a une femme sage à la maison Elle ne crée pas d'affaires perverses.

Une femme sage est de tout repos.

(305)

^ m m iàï

JLia yeou cheng ko liang. ■

Pou tang heou eul wang.

Tant qu'il y a un "cheng" ou un "Ko" de céréales à la maison On ne se fait pas roi de petits singes.

14


— 106 —

Tant qu'on a quelque chose à se mettre sous la dent on ne se fait pas maître d'école.

Cheng, la dixième partie du teoic, boisseau ; ko, (prononcé ka) la dixième partie du cheng.

(306)

m. % % m m m % m. irm % M. a

Kia yeou Jcoang-Jcoen tchao hoen-Tsoang

Kia yeou ou-i'ong tchao fong-hoang.

A la maison un célibataire appelle l'autre, A la maison le sterculier appelle le phénix.

C'est le proverbe flamand : Soort zoekt soort.

Ou-t'ong, sterculier, est l'arbre de bon augure (famille des euphorbiacées) et le seul sur lequel le phénix pose son pied.

Fong-hoang. Lie phénix est un oiseau mystérieux qui est censé apparaître aux temps de prospérité et qui se tient caché aux époques de trouble. Il a la tête de la poule, l'oeil de l'homme, le cou du serpent, les viscères de la sauterelle, le front de l'hirondelle et le dos du serpent. Le phénix présage et amène le bonheur.

Voir à ce sujet : Recherches sur les superstitions en Chine. Tome 4. Chapitre X. p. 442 et suivantes, par H. Doré S. J.

(307)

§t ^ =f m

A jf* $r — 3*

Kia yeou ts'ien wan

Koei chen de i pan.

Qu'à la maison on ait énormément de richesses La moitié revient aux défunts et aux génies.

Parce qu'on brûle du papier et de l'encens, on fait des sacrifices, on paye annuellement pour la pagode et la comédie.

(308)

m m m m ^ $

Kia yeou ts'ien wan Se t'iao Vouei de pou soan.


A la maison on peut avoir d'innombrables richesses Mais il ne faut jamais compter les quadrupèdes.

Qui sont sujets à mourir d'épidémie et ne valent pas les propriétés foncières.

(309)

§t ^f =f £|

^ 3t # ^ ^

-Kia yeou ts'ien wan Yeou ts'ouo cheou pou Ri.

Quoiqu'à la maison on ait mille et dix mille (taels) Lorsqu'on est pressé on n'y peut toucher.

Il y a des moments où l'on est embarrassé pour payer une dette, non qu'on soit à bout d'argent, mais parce que pour l'instant il est difficile de réaliser la somme sans nuire à des intérêts supérieurs.

(310)

m ^ mm

TJ 'TU jnL m

E-ia yeou yu liang Ta ts'iang Itai fang.

Lorsque la famille a une récolte abondante On élève des mûrs et on construit des maisons.

On peut se donner du confortable.

(311)

w & m % A

Kiang sin pi tse sin Ho pi wen p'ang jen.

Pour expliquer le coeur d'autrui compare le à ton coeur Il n'est pas nécessaire de demander explication aux autres.

Juge les gens d'après toi-même, compare leur état d'âme avec le tien.

Comparez proverbe 241


— 108 — (312)

Ht _h S8- %h m m J

n m m

K'i cliang louo-Pouo ko wei ze

Tcliao-sao ni.

Couper des roseaux en montant à chameau C'est ne couper que leur plumet.

Jeu de mots sur tchao sao : couper la ramure, le plumet, et tclwo sao, ajouter ce qui fait défaut, s'emploie pour désigner un homme qui croit tout savoir, qui a entendu quelque chose et forge là dessus toute une histoire sans souffrir la contradiction.

(313)

m ± JS m

K'i cliang ma t'ao tch'e

K*oai Tc'iong la.

Mendier en montant à cheval C'est être vite pauvre.

Parce que monter à cheval est un luxe insensé pour un mendiant qui ne recueille que tout juste sa maigre pitance ordinaire.

(314)

*pî jt -^c nn

-H>i chang inao liu

Sing mao liu.

Monter son âne Et le chercher.

Chercher l'âne qu'on monte.

(315)

m *f ± * » m

m m m

K'i Jean chang kiao pang tch'oet Koen kfo koen.


— 109 —

Si l'on attache un battoir à une hampe de drapeau Un bâton heurte l'autre.

Se dit de deux individus, mauvais coucheurs, qui se sont pris de querelle, et ne veulent de part et d'autre faire aucune concession.

Pang tch'oei, gros bâton que les laveuses emploient pour battre les vêtements mouillés. Cette méthode est déplorable et la plus forte toile est usée après quelques lavages. Au lieu de pang tch'oei on dit encore davantage : teh'oei k'iao kou lou ze.

(316)

m if _t m m ^ » * ® Hp

JL'i kan cliang pang Jci mao

Hao ta tan ze.

Lorsqu'on attache des plumes de coq à une hampe de drapeau, Cela fait un colossal plumeau.

Jeu de mots sur: ta tan ze : grand plumeau, et ta tan ze jJç 'jjâ ■%■ grande audace. Et le sens est : Tu es crânement audacieux.

K'i kan : Hampes très élevées qui se dressent de chaque côté de l'entrée d'une pagode.

(317)

m nm M m ? ±

i i il s f ± m M. K & ^ ±

K'i louo-Vouo, tiè tsai pouo ze cliang

K'i ma, tiè tsai tsong chang,

IL'i liu, Uè tsai t'i ze chang.

Lorsqu'on tombe d'un chameau, on tombe sur le cou de la bête

Lorsqu'on tombe d'un cheval, on tombe sur la crinière,

Lorsqu'on tombe d'un âne, on tombe sur les sabots.

Ce dicton basé sur l'expérience montre comme les proverbes suivants que les chutes d'âne sont les plus dangereuses. Voir Proverbe 455


— 110 — (318)

m m m M m

ipj « w /n W

•J^K rçl yKS ,Ar» Og:

JglL l£l >i&r îfâ> sm

KH ma, k'i tsHen p*an

K'i liu, kH tou tan

KH louo, hfi tang yao

Tsieou in wei houo tch'an*

Si tu montes à cheval, monte sur la partie antérieure du corps

Si tu montes un âne, monte sur la croupe

Si tu montes un mulet, monte au milieu des reins

Pour ne pas glisser en "bas.

Le derner vers s'applique aux trois méthodes d'équitation. Le cheval rétif se cabre surtout mieux, vaut monter près des épaules pour ne pas être projeté en arrière ; l'âne rétif rue, en montant sur la croupe moins de danger de faire panache ; comme le mulet est capable de faire l'un & l'autre, tenez-vous solidement au milieu.

(319)

m & .il E m m

KH ma san nien Tiè tsai liu tou ken-ti.

On peut avoir monté à cheval pendant trois ans ôu'on tombe sons le ventre d'un âne. Il est beaucoup plus difficile de monter à baudet que de monter à cheval, parce que l'âne a toute espèce de trucs pour vous désarçonner.

Voir Proverbe 317

(320)

m * m % m

Sfe T * H ifc *B

KH nieou ting tsouo kiao Tiè hia lai ting fang p'ao


— 111 —

Monter un boeuf c'est aussi bon qu'être assis en palanquin Hais si l'on tombe, cela équivaut à un coup de canon.

On s'en tire rarement indemne.

(321)

mm&^mm^^h

K'iao mai p'i tch'ou hiang hou pou tchan.

Une colle faite de pelures de sarrazin n'adhère pas.

Tcli ou, sortir de, une colle issue de. Sens: voilà de vains efforts, cela ne sert à rien.

(322)

m & * $

Kiang ngen pou pao

Fan ivei tch'eou

On n'a pas de reconnaissance pour les bienfaits On se retourne pour haïr.

C'est ce que Lafontaine a décrit dans sa fable : Le villageois et le serpent. L'animal engourdi sent à peine le chaud, que l'âme lui revient avecque la colère; se lève un peu la tête et puis siffle aussitôt; Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut contre son bienfaiteur, son sauveur et son père.

(323)

m w W « g JK

M m »

Kiang sin tcheou

Kiang Tcouo hien

Tse lieou se tseul de

Ho k'iu hien.

Les gens de Sin tcheou sont entêtés

Ceux de Kouo-hien font toujours à leur mode

Ils affectionnent les mots en "eul"

Ceux de Ho-k'iu hien

Voir Proverbe 48


— 112 — (324)

# m m & * m WÏÏ mm &

Kiè hia ma t'Uio tsai ping pan

T'an ta si Jcia-kin.

Lorsqu'un crapaud saute sur une grande assiette (Il s'imagine) polir de la fine vaisselle.

Se dit de quelqu'un qui emploie de bons outils sans avoir letalent de s'en servir, d'en tirer parti.

Ping pan : se dit encore tch'e pan, assiette d'un pied de diamètre.

(325)

m *& m m PI m

Kiè hia ma t'iao men sien

Yeou toen tou &e} yeou chang lien.

Le crapaud lorsqu'il saute sur le seuil de la porte Se cogne le derrière et se blesse la figure.

Sens. Il a rudement perdu la face dans cette affaire. Kié hia via, se prononce Ho ma, ils sortent de partout après une pluie d'été. Les seuils des maisons étant assez élevés, une grenouille qui essayerait de les sauter se cognerait la tête et en retombant se blesserait de l'autre côté.

(326)

& * M ft M

Kien cite, tche tch'ang toan

Kien mien tche Tcao ti.

D'un coup d'oeil sur une affaire il en connaît tous les secrets D'un coup d'oeil sur quelqu'un, il l'a détaillé aussitôt. *

Un homme perspicace tch'ang toan, le long et le court ; les circonstances ; les tenants et les aboutissants.

Kao ti, le haut et le bas; la taille; la valeur physique et morale.


— 113 — (327)

& T m m ^ m n &T ^muum

^ S -êr ni - ^ |W|

«ni m n n ^ ft

Kien la lao-tcïie: ta yè Uiao

Kien la nien yeou: cheou cheou tch'eng

J~o yao ho tsa i pan t'ong

Wan yao se li tch'eng tcliang hiong.

Si l'on rencontre un vieux : on l'appelle grand pare

Si l'on rencontre un moins vieux : il est appelé oncle

Même si c'est quelqu'un qui soit du même âge que soi

Toujours il faut faire courbette devant lui et l'appeler frère aîné.

Ce sont les règles de politesse à observer par le voyayeur s'il adresse la parole à quelqu'un pour avoir un renseignement. Un vieillard sera nommé grand père, un homme de quarante ans sera nommé oncle, un homme de même âge sera nommé frère aîné. Au préalable il faut descendre de cheval ou de char et faire des courbettes. Si on a le malheur de négliger ce rituel on aura à le regretter, car sûrement l'interpellé vous montrera une route qui n'est pas celle que vous devez suivre. Dans certaines régions, malgré toutes ces formes de l'urbanité, il est encore beaucoup d'individus qui s'amusent à tromper les voyageurs.

Voir Proverbe 752

(328)

% m m m m

Kzeou li-lleou yeou hiue

Fou li-Peou yeou yu.

Lorsque dans les neuvaines d'hiver il y a de la neige Dans les décades d'été il y aura de la pluie.

15


— 114 — (329)

m. m ■% *

Kieou li yeou fong Fou li yeou yu Mou li yeou mi.

Lorsque pendant les neuvaines d'hiver il y a du vent Pendant l'été il y aura de la pluie Et dans les céréales il y aura du grain. Eou, proprement millet particule, veut aussi dire : céréales en général. Ici on le prend dan les premier sens.

(330)

+ n m m m

~ fm ri

i% ^

Kieou yue li de hou

Che yue li de lang

Clie-i la yue

Ta ts'inff yang.

Le renard tué à la neuvième lune

Le loup tué à la dixième lune

Pendant la onzième et la douzième

C'est l'antilope caudata,

Tués à ces différentes époques les peaux de ces trois animaux sont les meilleures.

Ta ts'ing yang : antilope à couleur d'un noir brunâtre, (Voir à ce sujet Les fourrures chinoises par F. Courtois S. J. appendice au numéro 25 des "Variétés Sinologiques".

(331)

WL jft in w ÏË


— 115 —

King cJien jou cJien tsai Pou king yè poti hoai.

Honorer les esprits c'est faire que les esprits soient présents, Si on ne les honore pas, ils ne s'en formalisent pas.

Ce dicton, passablement goguenard pour les dieux, montre exactement l'état d'esprit de grand nombre de païeus qui, pratiquement, sont athées. Et cela me fait souvenir d'une réunion de mandarins à la ville bleue. On était à table, il y avait parmi tous les chinois un gros fonctionnaire mongol, qui venait de raconter qu'il avait passé la matinée en pèlerinages aux pagodes, et qu'il avait donné force prostrastions aux divinités. Cette histoire fut accueillie avec des rires moqueurs par les sceptiques chinois, lorsque le tao-t'ai leur imposa silence. "Messieurs vous avez tort de vous moquer de notre frère mongol; donner des prostrations aux dieux est une chose excellente, il n'y a rien de tel pour exciter l'appétit!

(332)

m * & a

King tcJte pou siang p'ao Chen clien pou tche tao.

Lorsqu'on brûle du papier sans lâcher des pétards Les divinités n'en savent rien.

Il faut les avertir. Toujours la même chose, DOS gens n'ont pas une haute idée de la perspicacité de leurs dieux. King tche : brûler du papier en l'honneurs des dieux, chao tche ;îf§ brûler du papier en l'honneur des morts.

Voir Proverbe 26

(333)

M m &

WL W -SE

KHng yeou Jcong

JSi ou i.

Un homme diligent a toujours de la "besogne Les comédies n'ont aucune utilité.

Voir à ce sujet le Proverbe G92 qui dit absolument le contraire.


— 116 — (334)

mm^^'X^M^-

Kiô pan ze h'ao houo pou che cheou.

C'est la plante des pieds qu'on chauffe au feu et non les mains.

Cela constitue un calembour sur les trois derniers roots ^ ^ ^ pou che cheou, ce ne sont pas les mains et % % $k pou che cheou, ce n'est pas bien, ce n'est pas véridique, Tche ko j'en pote che cheou, cet homme n'est pas ce qu'il faut.

On emploie ce dicton pour dire : Tu n'as pas bien traité cette affaire, tu n'as pas fait ce qu'il fallait.

(335)

m. E =? £

K'iong han eul touo

Cheng 7coa tze touo.

Un pauvre diable a beaucoup d'enfants Un melon qui n'est pas mûr a beaucoup de pépins.

Se dit en plaisanterie pour les familles nombreuses où il y a plus d'enfants que de sapéques.

(336)

ïa ffi /£" *&

% 4> m K

^ M il A

K'iang han tcha fou

Nien sin yang tou Fou han tcha Jc'iong

Pou kan Tcien jen*

Lorsqu'un pauvre devient subitement riche

Il porte haut son coeur et fait rebondir son ventre,

Lorsqu'un richard devient subitement pauvre

Il n'ose plus paraître devant le monde.

Tcha-se, prononcé tsa ; nien, veut proprement dire : tenir du bout des doigts, nien sin, élever son coeur, un peu comme : Kao sin, ne douter de rien, yang, regarder en haut.


— 117 — (337)

& T m m ¥

JL'iong han tcha yeou ts'ien

Wang liao na Jci nien.

La première fois qu'un pauvre diable a de l'argent Il oublie les années précédentes. Il oublie ses misères passées.

Voir Proverbe précédent

(338)

1Ê3 $£ #3 ~K *^ $S» £&

s * IJ h T M m ¥

tt & «fc ffi Bfc SB fi

JL'iong han toan-hia fou-Jian t&'ien

Mo li mo la, tsieou Ici nien

Foti-han toan-hia h'iong-lian ts'ien

Sin ming tsieou tsai yen Jcen-ts'ien.

Lorsqu'un pauvre doit de l'argent à un riche

Ni intérêts, ni rien, pendant plusieurs années;

Lorsqu'un riche doit de l'argent à un pauvre

Comme il y va de la vie (le pauvre) y songe aussitôt.

Tsai yen ken-ts'ien : Il a cela devant les yeux.

(339)

% À #L

m m HH

tTttï

^f?w^

K'iong jen de Wang

Se mien t'ang

T'ang la tou tze

T(ang M leang.


— 118 —

Sur le k'ang du pauvre

On se couche des quatre côtés

On se ohauffe la peau du ventre

Ensuite on se chauffe le dos.

Comme on n'a pas de literie, on se tourne dans toutes les positions, la surface du k'ang seule donnant de la chaleur.

(340)

* m m fc * n *f

KHong pe Je'long

Fei li tcli'e jou pou neng hing.

Un pauvre qui porte un pauvre sur le dos A moins de manger de la viande, ne peut avancer.

Un pauvre ne peut aider un de ses semblables, si un riche ne vient à la rescousse. Eien ne lui sert d'avoir la bonne volonté de secourir un autre pauvre.

(341)

Mi ^ àst Ht M

KHong pou Icouo t'ao tcU*e

Se pou Icouo toan k'U

' Mendier, c'est le summum de la pauvreté, Avoir expiré le souffle : on ne pent pas être plus mort que cela.

(342)

H ^ nH If

KHong pou tou chou

Fou pou hiao hio.

Les pauvres ne peuvent étudier les livres Les riches ne veulent pas enseigner.

Et voilà comment le pauvre peuple restera toujours ignorant. Ils ne peuvent payer les frais d'école, et les gens riches ne condescendent pas à se faire gratis leurs professeurs.


— 119 — (343)

l£g ^ ~±r ?2k f^

m T$ -T ;*a, IX.

K'iong sieou-ts'ai tsao fan

I Iwct, san nien.

Lorsqu'un pauvre bachelier veut provoquer une révolution Après les premières ouvertures, il se passe encore trois ans.

Et la révolution avorte car tout le inonde est averti. Le sens qu'on attache à ce dicton est le suivant :

De pauvres diables doivent discuter longuement avant d'entreprendre quelque chose, et au milieu des avis contradictoires leurs plans tombent à l'eau. Un homme riche n'a qu'à parler et tout le monde

l'écoute et l'approuve. Voir Proverbe 439

(344)

m s mm

% & &

I&iue 7c<ou; hia tou T*ou ino liang-sin.

Le bancal est amer, l'aveugle venimeux Le chauve n'a pas de conscience. Le bancal est hargneux et peu complaisant ; l'aveugle cherche à nuire ; le chauve oublie volontiers les bienfaits reçus et se retourne souvent contre son bienfaiteur.

Voir Proverbe 620

(345)

Wi À il ^ ?IÈ

m A ffi M s

JL'iuen jen tsong yeou i

T'iao jen liang t'eou h'ong.

ftuand on apaise quelqu'un, il y a profit pour tout le monde Quand on excite quelqu'un, il y a perte des deux côtés.

Liang t'eou k'ong. Des deux côtés c'est vide. C'est mauvais pour celui qu'on excite et pour celui contre lequel on excite.


— 120 — (346)

jg^* % xz »

Kiun tze pou touo jen tche lou

L'homme vertueux ne barre la route à personne.

N'intrigue pas aux dépens d'autrui.

(347)

StIM

Sien Icoan yong i

Song Jcoan nan.

11 est facile de recevoir un mandarin

Il est difficile de le renvoyer.

Ce n'est pas difficile de soumettre une affaire à un mandarin,

mais c'est le diable de s'en débarrasser une fois qu'il s'est occupé de

votre procès, il ne vous lâche plus aussi longtemps qu'il peut vous

soutirer de l'argent.

(348)

Kiun-tze yen tsHen Pou yen Jieou.

Un homme distingué parle avant Ne parle pas après.

Un gentleman discute avant de faire quelque chose.

Il ne discute pas après que la chose est faite. Il convient de toutes choses avant de procéder à un ouvrage, mais sa décision prise ne discute plus; on ne change pas d'avis quand l'ouvrage est en train ou est terminé.

Comparer avec les proverbes 153 et 621


— 121 — (349)

# A M M& ASf

& A # m m M m

Ko jen mai ma ko jen k'i Ko jen yeou ts'len tch*e tong si.

On achète un cheval pour le monter soi-même On a des sapèques pour manger à volonté.

Chacun pour soi. Voir Proverbe suivant

(350)

■#«#»■■■■

Ko koan ko de

Chacun pour soi !

Ce proverbe est à coup sûr bien chinois

(351)

Ko-tse tch'e fan* ko-tse pao Ko-tse tso che, ko-tse leao.

Chacun doit prendre soin de sa propre nourriture Celui qui a entrepris une affaire, peut seul l'abandonner.

Chacun fait son lit comme il veut se coucher.

Voir Proverbe ] 49

(352)

0fJ:f

K'o-seou t'ouo Pan

c

Fei-Jein chang han.

Quand on tousse et qu'on expectore des crachats C'est que les poumons ont pris froid.

Fei-kin : proprement : les poumons et les nerfs..

16


— 122 — (353)

Hf t

m ft m m. A

JLoan hiang Tcoan

Ming hiang ming,

Houo-chang hiang de tch'ou kiu jen.

Les mandarins estiment les mandarins

Le peuple estime le peuple

Les bonzes estiment les bonzes.

Hiang, ici prendre parti pour. Les gens d'une même profession s'entr aident. JiJ % A-est une une périphrase pour bonze : quand ils s'engagent dans une bonzerie ils ne sont plus de leur famille ; se faire bonze se dit HJ ^

Voir Proverbe 458

(354)

% M ÉP % M »

Koan p'ing ing Se p'ing ya.

Les affaires publiques se réclament du cachet, Les affaires privées se réclament de l'acte écrit.

Sans le cachet du tribunal il n'y a rien d'officiel, sans acte écrit il n'y a pas d'affaires sérieuses ; un accord conclu verbalement n'a aucune valeur.

(355)

t^lKI

E-oan pou sien ming h'iong Yen-ivang pou sien hoei seou*

Le mandarin ne s'inquiète pas que le peuple soit pauvre Le dieu de l'enfer ne s'inquiète pas si les âmes errantes sont maigres.

Les fonctionnaires ne s'occupent pas des souffrances du peuple.

Voir Proverbe 901


— 123 —

(356)

w *■ m m m

Koan pou sieou ya-men

K*o pou sieou tien.

Le mandarin ne bâtit pas son tribunal Le voyageur ne bâtit pas l'auberge.

Ce serait ridicule de bâtir pour un autre. En somme le sens est : Après moi le déluge ! Les mandarins n'étant nommés que pour quelques années préfèrent empocher la sainte galette plutôt que de travailler à un bâtiment qu'ils devront quitter dans un temps donné. C'est pour cela qu'on voit tant de "Ya-men" délabrés, que les routes ne sont pas entretenues, qu'un passant n'écartera pas une grosse pierre gisant au milieu du chemin. . On ne peine que pour soi, les autres n'ont qu'à se tirer d'affaire. L'égoïsme règne partout sans doute, mais en Chine il s'affiche parfois avec une sérénité qui désempare.

(357)

t ft M, •&. m m ^^ a. m m

Koan ta, che tno tsoei de Pou che mo li de.

Le mandarin frappe ceux qui ne savent pas parler Et non ceux qui sont dans leur tort. C'est comme dans : Les animaux malades de la peste. "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir". Ce sont les langues bien pendues qui se tirent d'affaire chez les mandarins. La question est de préparer des connivences parmi les employés du tribunal, de ne pas se laisser intimider, et de jeter le discrédit sur quelqu'un qui ne sait pas se défendre.

(358)

Koan ta tning pou sieou

Fou ta tse pou sieou.

Le mandarin ne rougit pas de frapper son peuple Le père ne rougit pas de frapper son fils,

Parce que c'est conforme à la règle. :


—124 — (359)

W tt ^ * â' -t

g m » m

Koan tchou men ze tsouo hoang chant;

°Tse Ici kouo hao.

Lorsqu'on ferme sa porte on est l'empereur De son propre royaume.

Se dit en plaisantant d'un tyranneau domestique, d'un potentat de coin du feu.

(360)

% m. A * £n

Koan toan che l'iao lou

Kieou t'iao jen pou tche.

Le mandarin peut suivre dix routes Il y en a neuf qu'on ne connaît pas.

On ne peut jamais savoir quelle décision prendra le supérieur, car il peut envisager l'affaire de bien des manières que l'inférieur ne soupçonne même pas, inutile de faire des suppositions.

(361)

t % M -t- - JW M W

Koan tch'ai pi 7co san mao leang maoLes

maoLes mandarinaux doivent être répétés deux ou trois fois.

Le sens déterminé ici "est : Les contributions doivent être exigées deux ou trois fois, à la première réquisition tout le monde fait la sourde oreille.

(362)

4t tt M M

M m M n

Koan t8'ai, chan ma

Ou mai yong kia.

Un cercueil et un cheval hongre N'ont un prix que lorsqu'on les achète.

Ce sont des objets que l'on n'achète que lorsqu'on en a besoin.


—125 — (363)

** m m *r p& ^c

M 3S 5E A #J p m

Koan ts'ai H pien ta ho si

Hoan tchang se yen de k'eou ni.

Tu bailles comme à l'intérieur d'un cercueil Tu veux donc imiter la gueule d'un mort ?

Pour se moquer de quelqu'un qui baille avec fracas.

(364)

*■ us m m a n in m

Koang ing tclie tsien

J~e yue jou sotio.

L'ombre est comme une flèche Les jours et les mois se remplacent.

Le temps vole.

(365)

*' U * S

- m m - m

Koang koen ta koang koen I toen hoan i toen.

Lorsque deux mauvais sujets se battent Ils tapent à tour de rôle.

A chacun son tour. Koang-koen: tige sèche, célibataire, ici individus peu recommandables.

(366)

m B - m «

Koang koen Viao-kouo ts'iang, Tsan touo i se mang.

Un pauvre diable a sauté le mûr Pour échapper à une nécessité pressante.


— 126 —

Aller de Oharybde en Scylla. Faire un trou pour en boucher un autre. Emprunter pour payer ailleurs.

Dans la contrée de Ning-t'iao-leang on attache un tout autre sens à ce proverbe et l'on explique :

Lorsqu'un célibataire saute le mûr

Aussitôt beaucoup de monde est affairé.

Lorsqu'un célibataire se marie, cela occupe beaucoup de personnes. Il faut beaucoup se remuer pour arranger un mariage. Cette expression "sauter le mûr" pour-se marier, se rencontre parfois dans les chansons populaires, mais est plutôt prise dans un sens déshonnête:

(367)

« xmnm

Koei jeu tch'e ïcoei ou

Un homme distingué mange des choses distinguées.

A chacun son métier.

(368)

H -k iz ^ M *ft &J #

Koei niu ta pou li niang de cheou.

Lorsqu'une fille est grande, elle ne quitte pas les mains de sa mère,

Elle ne peut être soustraite à la surveillance de sa mère ; elle ne peut jamais sortir seule.

(369)

J*r i m * f IJ

Koei-pei cliang k'eou

Yu-tcfiou Tcia pou li.

Un dos bombé et une bande noire Un richard n'en veut pas.

Il s'agit d'une mule. Le "cliancj-k'coïC est cette bande noire qui descend transversalement sur les épanles de la bête. Si cette bande est large, elle constitue un vice rédhibitoire, car pareil animal cause malheur à celui qui le monte. Un homme riche ne consentira jamais à l'acheter.


—127 —

(370)

M 7k M & m m

Kong choei kouo tchou kiao-kiai

Hi koa mo wei.

Lorsqu'on bout des tiges de sorgho dans une marmite d'eau bouillante

C'est fade et sans saveur.

(371)

& m. * & m.

Kong tao pou kong tao

Se heou t'ien tche-tao.

Ctue tu sois juste ou injuste Après ta mort le ciel le saura.

T'ien, dans l'idée du peuple c'est : Lao t'ien yè. "Le dieu de la conscience, le vénérable Seigneur du ciel, celui qui voit et juge, qui punit et récompense" comme le dit Wieger. (La Religion des chinoisGliristus.) La glose suivante est classique : Quand on parle de son être on l'appelle ciel, quand on parle de son gouvernement on l'appelle sublime souverain. En réalité le ciel et le sublime souverain sont un.

Pour nos gens en effet ils ne différencient pas : Lao t'ien yè et Gliang ti.

Voir à ce sujet encore : Wieger Textes philosophiques. Ghap I.

p. n:

(372)

të&mm m ?

Kou i p'ou de hoang ze

Mo t'eou koei.

L'Enseigne d'un magasin de vieux habits Est un diable sans tête.

Parce qu'on y pend un habillement complet faisant office d'enseigne.

Mo t'eou koei, est une petite insulte anodine que les femmes lancent beaucoup à leurs enfants.


— 128 — (8*3)

Kou lai touo-chao ing-hiong lian

Touo-chao ing-hiong jou Pou ni.

Combien il y eut de héros dans l'antiquité Et tous ces héros sont rentrés dans la terre.

N'importe qui meurt inévitablement.

(374)

M m * -t M

Kou yu pou chang fang.

Une seule poutre d'orme n'est pas employée à la coastruction d'une maison.

Superstition. Là où l'on ne se sert que d'une poutre il faut employer le saule, le pin ou le peuplier. Si l'on a besoin de deux poutres on peut se servir de l'orme. Une poutre unique de bois d'orme porte malheur.

(375)

K(ou tang ze fang p(i

Liung tcJi'a tch'a.

Lorsqu'on lâche un vent dans un pantalon fermé, Cela s'échappe par les deux fourreaux.

Proprement par la double fourche. Le tuyau d'échappement est double.

Se dit lorsque deux personnes ont fait une même chose à l'insu l'une de l'autre. J'envoie un homme en ville pour m'acheter des allumettes, mon scribe qui se trouve dans un autre endroit, et qui connaît mes besoins, m'achète aussi des allumettes. Il y a pléthore : K'ou tang ze etc.


— 129 — (376)

mr m n ^

Kouo la jong yue nien

Tseou-ma tsieou tchong #ien.

Lorsqu'on, a passé une année avec un mois intercalaire Vite vite il faut commencer les labours.

Le nouvel an suit l'année lunaire, tandis que nos paysans pour leurs travaux suivent l'année solaire ; s'il y a eu treize mois l'année précédente, le nouvel an vient donc très tard d'après l'année solaire, et il faut commencer aussitôt les labours. Tseou-ma : se dit encore mali, ou ma ma li li, très vite.

(377)

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Kouo lan

Ma seou

JViu jen lan

Houo tchong jen cfioei.

La marmite brisée

Un cheval maigre

Une femme corrompue

Se compromet avec tout le monde.

Les deux premiers vers ne sont pas complètement exprimés quant au sens : Kouo lan leou choei. La marmite brisée laisse couler l'eau. Ma seou. tchong jen k'i. Un cheval maigre, c'est que tout le monde le monte.

(378)

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m WL ^ iCi» bi

Kouo loan, hien tchong tch'eng

Kixi p'in, hien hiao tse.

Lorsqu'il y a révolution dans le royaume, le ministre fidèle apparait,

Lorsqu'il y a misère dans la famille, la piété filiale apparait.

17


— 130 — (379)

m m .m # n m ®

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La ma t'eou tch'e tse tse de

JL'o nai t<mg.

Une tête de lama quoiqu'elle soit chauve comme un oeuf Résiste admirablement au froid,

L'habitude devient une seconde nature.

Lama, moine bouddhique mongol, qui se rase complètement la tête, ils ne portent ordinairement pas de chapeau, à moins d'être en voyage.

(380)

a m ss g m&it

fêtfc ,t=t. &i*\t?

^ ïtsi /m M.

La tchou tch'ao Ping Jciao tsiè fou

P'an Tcao tiè Jcoei.

Si celui qui dirige l'empereur s'appelle ton beau frère Tu peux demander des grades et acquérir des faveurs.

Si on a des parents influents on peut se faire pousser par eus, se faire "'pistonner."

Lieou tiè yen: synonymes : Lieou mei jen, tclian mei jen, Lieou hou ze. Flatter quelqu'un. Le premier terme est peu convenable, le dernier est franchement grivois, quoiqu'il soit le plus souvent employé.

(381)

H m m. 9 M M

La yue, JcHong Jian sai jou ma,

A la dernière lune, le pauvre diable peut être comparé à un cheval.

Tellement il doit courir de droite à gauche, soit pour exiger des dettes, soit pour emprunter de l'argent ou des aliments, soit pour se mettre hors de la portée de ses créanciers. Nos indigènes sont tous endettés, ils ont aussi tous l'une ou l'autre petite somme à percevoir. Ils oublient complètement ce qu'ils doivent, mais se souviennent toujours de ce qu'on leur doit. Depuis le 15 de la dernière lune jusqu'au nouvel an nos gens sont très affaires.


— 131 — (382)

JE *E m m m * m

La yue san pé, Uang chou-kia

Tchen nien Ic'iang Jian tao ta hoa.

Lorsqu'à la douzième lune il y a trois neiges et deux grésils Cette année-çi les pauvres auront le verbe haut.

Parce que l'année suivante sera bonne et qu'ils auront de quoi manger. Tchen nien, est une manière régionale pour dire ^ £f kin nien, cette année-çi.

(383)

81 M ^

m m m m m

TM, yue pan

Telle Jian nien na Tuin.

"Dis le milieu de la douzième lune Celui-ci poursuit celui là.

Soit pour exiger ses dettes, soit pour emprunter de l'argent ou des vivres.

Voir Proverbe 381

(384)

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* m m m

Lai de pou ming

JL'iu de ino hou*

Ce qui est venu dans l'obscurité S'en va par les ténèbres.

Ce qui est acquis par fraude, se perd facilement.

(385)

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— 132 —

Lang hoang hoen

Tsé pan yè

Koei p'a ki kiao.

Le loup sort au crépuscule

Le voleur à minuit

L'âme errante craint le chant du coq.

Les âmes des morts, viennent surtout la nuit chercher noise aux vivants, elles ont peur du coq. Le coq |$É Ki est un animal fauste, et cela parce qu'il est appelé du même nom (même prononciation) que ^ ki, de bon augure. Est-ce pour cela qu'on le peint parfois sur des cercueils, ou n'est-ce pas plutôt pour que le mort, voyant ce coq, n'ose pas sortir du tombeau pour ennuyer les vivants. Cette peinture de coq est plutôt exceptionnelle; ce qui est tout à fait général c'est de mettre un coq vivant (surtout à plumage fauve) sur le cercueil lors de l'enterrement. Le but est d'éloigner les "koei" du mort, mais surtout des vivants.

(386)

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'L* 4* -^ Wk

Lang houo keou i yang

Tsoei pou i yang

Tsé houo jen i yang

Sin pou i yang.

Le loup et le chien se ressemblent

Mais la gueule n'est pas la même ;

Un voleur et un homme se ressemblent

Mais le coeur n'est pas le même.

Voir Proverbe 785

(387)

m « m m.

Lang nùxo pH kou Tai tout


— 133 —

Le loup mord le derrière Et la croupe (de l'agneau)

Jeu de mots sur "tai toit" la croupe, et tai tou ^% être venimeux. Pour dire qu'une chose constitue un péril latent, qu'un homme a de mauvaises intentions cachées; niao, proprement yao.

(388)

Lang niao de yang

Yu ta la de Vieil.

Le mouton mordu par le loup Le champ ravagé par la grêle

Ne seront jamais brillants. On se contente de dire ces deux vers ; la conclusion est claire pour tout le monde.

(389)

3& $t if

m T « T

Lang niao pien ze JKiue la ken la.

Lorsqu'un loup mord la natte de cheveux La racine même est arrachée.

Se dit d'un homme sans enfants ; la racine est arrachée, la postérité est détruite. Chose très grave pour un chinois, qui dans ce cas adoptera un neveu ou même l'enfant d'un étranger.

(390)

m m m PI m & si * m

Lang p'en k'ai men

Keou yè tsin lai ya.

Lorsque le loup a ouvert une porte Le chien lui aussi entrera.

Lorsqu'un ennemi puissant s'est introduit dans la place, les petits ennemis en profitent pour y arriver à sa suite, c'en k'ai, ouvrir en heurtant violemment.


— 134 — (391)

m M =F- a c n

Lang tseou ts'ien li tch'e jou

Keou tseou ts'ien li tch'e che.

Le loup fait mille stades pour manger de la viande Le chien fait mille stades pour manger des excrémentsLorsqu'il

excrémentsLorsqu'il de satisfaire sa passion on est capable de tout. Ce dicton est beaucoup employé et avec désinvolture par des gens auxquels on veut faire un peu de morale. Vous essayez de démontrer à un fumeur d'opium qu'il doit abandonner sa drogue, qu'il se ruine le corps et l'âme.... il vous citera cyniquement ce distique.... et la discussion est close. (En somme, ces gens avouent sans rougir qu'ils sont l'esclave d'un vice, il n'y en a qu'un qu'ils tâchent de cacher, qu'ils n'avouent jamais, et c'est peut-être celui qu'on rencontre le plus chez eux. Il n'avouent jamais qu'ils sont voleurs.)

(392)

*5 JË M M 3?

Lao che i jan tsai

JL'iao hiu, liang t'eou k'ong.

La droiture, en vérité, c'est ce qui dure le plus longtemps La fourberie est "bientôt creuse aux deux bouts.

Un fourbe finit par se faire prendre. On emploie ce k'iao-hiu, par exemple dans l'expression : Tche ko teou pan de k'iao hiu, jj[ f^ 4" Wi 6*J ^5 Ce boisseau est rempli de façon trompeuse; la mesure

n'y est pas.

(393)

Lao-hou pou tch'e yen

I ts'ien hoai ming.

Quoique le tigre ne dévore plus d'hommes Il a précédemment gâté sa réputation.

Lorsqu'un homme a fait parler de lui, s'il se corrige, il ne par* vient pas à se réhabiliter complètement, et on reste toujours soupçonneux envers lui.


— 135 — (394)

a m T

ZMO-UOU tai chang tong ling

3£o fan léao.

Lorsqu'un tigre porte une clochette Il n'a plus à manger.

Il faut que le tigre s'approche en tapinois; s'il le fait avec fracas on peut se mettre sur la défensive ou s'enfuir ; et la proie lui échappe.

Sens appliqué : Il en a mené trop large, il a cru qu'il pouvait tout se permettre, et s'est trompé. Tong ling : est le terme consacré pour désigner la clochette qu'on attache au chameau de queue dans les caravanes. Les chameaux vont en longues files, attachés par la ficelle qui les relie au petit piquet traversant le nez, d'une part, et la selle du chameau précédent, d'autre part. Le caravanier qui marche en tête est averti qu'une partie de ses chameaux s'est détachée lorsqu'il n'entend plus la clochette. Un chameau détaché s'arrête aussitôt pour brouter.

(395)

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JLao-liou yè yeou hieou tong de che heou.

Le tigre même a des moments d'assoupissement.

Le plus attentif même peut être une fois surpris. Quandoque dormitat bonus Homerus ?

(396)

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Lao houo-chang t'i mi-mao, i sao tsin koang

Peng pe lang ze pien la yao, Hono tsin la.

Quand le vieux bonze s'est rasé les sourcils,

lorsqu'il se frotte il est tout lisse

ûuand le colporteur a attaché le tambourin à sa ceinture,

c'est que ses marchandises sont toutes vendues.

Oe proverbe se dira à table pour inviter les convives à faire plat net: voyons il ne reste plus grand chose, ce n'est pas la peine de laisser cela dans le plat.


—136 —

Prenez donc, videz donc le plat, comme lorsque le vieux bonze s'est rasé les sourcils etc. C'est que ce sont les seuls poils qu'un bonze tolère sur sa tête ; le colporteur lui, joue du tambourin aussi longtemps qu'il a encore quelque chose à vendre.

Peng pe lang ze. Harmonie imitative du petit tambourin employé par les marchands ambulants.

(397)

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Lao mon tchou han tchbu i pen péykia sinff

Tch'e che de tsoei t'eou

Ni hoan tsai wen, ni.

Une vieille truie avale un volume de "pé kia sing" Alors que son groin est fait pour manger des excréments,

Va, fais tu encore du littéraire ? Pour tourner quelqu'un en bourrique, qui veut s'essayer à parler un langage un peu littéraire, et qui patauge à tout bout de champ. Pe kia sing. Petit livre classique élémentaire dans lequel se trouvent les noms "des cent familles chinoises" tous les noms de famille; tsai, proprement : transporter en voiture, wen lioa langage littéraire, par opposition à t'ou hoa, dialecte, patois.

(398)

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m a m * m ng

Lao niang niang cTiang Jtoei

Kan 7ci, mo ts'ien, pou Jiiang tch'e.

Une vieille allant à la foire Peut jeûner, si elle n'a pas d'argent elle n'a pas envie de manger.

Une vieille coquette qui va à la foire, quoi qu'elle crève de faim et n'ait pas le sou, préfère dire qu'elle n'a pas envie de manger plutôt que d'avouer sa misère.

Tout à fait la fable du "Renard et les raisins"

Ils sont trop verts et bons pour des goujats.


— 137 — (399)

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Lao nieou li tsin tao tsien se

Tse-heou ïeiun wang pou tao t'eou.

Un vieux boeuf épuisé de forces meurt sous la pointe du couteau ; Le serviteur d'un monarque n'arrive pas aux sommets.

De même qu'on tue un vieux boeuf à bout de forces, de même on se débarrasse facilement d'un serviteur qui a commis une faute ou qui a cessé de plaire, sans avoir égard à son dévonement passé.

(400)

. Lao-p(ouo ta Jian-ze

Kin-in mari Icoan-ze

Jian-ze ta lao-p'ouo

JLva-li mo i li'ouo.

Lorsque la femme bat l'homme

Il y a une terrine pleine d'or et d'argent (à la maison)

Lorsque l'homme bat la femme

A la maison il n'y a pas un grain.

Voilà une vérité présentée d'une façon outrée et excessive. Le sens est que la femme est moins dépensière que l'homme, et que si elle tient les cordons de la bourse il n'y aura pas misère au logis.

Voir Proverbe 945

(401)

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Lao sao wei mou.

La grande belle soeur est comme une mère.

Le beau-frère puîné ne peut l'épouser si elle devient veuve, cela constitue pour nos chinois un véritable empêchement de mariage; et si l'on passe outre, le scandale est énorme et les deux époux déconsidérés. C'est à cela que le dicton fait allusion, un beau-frère aîné peut très bien épouser la veuve de son frère cadet.

18


—138 — (402)

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iao tsiang yang lin pa cfie san

T'ing Tcien ta tchang s in si hoan.

Le vieux général yang lin, à quatre vingt trois ans Entendant qu'on allait faire la guerre était tout content.

Si vieux qu'on soit on se sent toujours attiré par ce qui a charmé la jeunesse.

Yang lin, général de la dynastie des Song ; qui serait venu se battre en Mongolie contre les Mongols. Une bataille livrée au Nord du fleuve Jaune fut fatale aux Chinois : Yang lin et ses trois fils aînés furent tués en combattant ; le septième, Yang ts'i lang, fut écrasé par les chevaux ; le cinquième, Ou lang, se fit bonze ; le quatrième, Sen lang fut marié à Siao-in-tsong la fille du roi mongol. Le sixième, Lieou lang, se retira à Si-ngan-fou, reconstitua une armée avec laquelle il tira vengeance des Mongols.

(403)

Juao ts'ai tcha yeou KHong yen fang nieou.

Un richard ouvre une huilerie Un pauvre garde les boeufs (d'autrui).

Ce sont deux excellents moyens pour gagner de l'argent. Le premier est très rémunérateur du capital qu'on y consacre, le second nourit son homme sans capital. Dans beaucoup de villages, après les labours, tous les boeufs sont confiés à la garde d'un seul homme qui reçoit tant par tête de bétail. Tcha, prononcé tsa.

(404)

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Lao ze song eut i tse I mien koan c7ie.

Lorsqu'un père prend son fils et le livre L'affaire se plaide unilatéralement.

Si un père livre son fils à la justice on n'entend même pas la défense du fils. I : prononcé nié dans notre région.


(405)

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Lao-yè Jiao kien Kieou-kieou nan Jcien.

Il est facile de voir le mandarin Il n'est pas facile de voir les satellites.

Si l'on pouvait s'adresser directement au mandarin ce serait une excellente affaire ; mais l'on se heurte d'abord aux satellites qui vous grugent avant de vous permettre l'accès, ou bien qui vous empêchent complètement d'approcher le grand homme.

Ce dicton est bâti sur un jeu de mots.

Nos gens appellent Kieou-kieou leurs oncles maternels, les frères de leur mère, et Lao yè leur grand père maternel. Les mandarins étant appelés Lao yè eux aussi, on donne par plaisanterie le nom de Kieou-kieou aux satellites.

(406)

# 7jC M ffi

m m n *a

Leng choei tsieou fan

Tch'e tch'eng jou tan.

Avec de l'eau froide et de la nourriture On peut acquérir un bel embonpoint.

Cette eau froide, est d'expression ironique. Nos indigènes craignent de boire de l'eau froide.

Jou tan, ou jou ko tan, boule de viande.

(407)

&1kM »* A

Li che tche de Tciun-ze Fa che tche de siao jen.

C'est par la raison que les gentilshommes sont'tenus en bride C'est par les punitions que la plèbe est tenue en respect.

Un homme respectable se conduit toujours d'après les principes du droit ; la plèbe n'obéit que par crainte.


— 140 — (408)

Li cite tehen de

Ziou che wan deLa

deLa est droite La route est sinueuse.

La raison, la règle, la loi est droite. Wan de contournée abréviation de Ko wan de, qui a des courbes.

(409)

IA Jiia, pou Ic'i tch'eng JL'i tch'eng mai se Jen.

Au premier jour de l'été il ne peut faire de poussière Si la poussière s'élève, on enterrera des morts.

L'année sera mauvaise, la récolte rnanquée, et les gens mourront de misère. S'il vente ce jour là, le vent ne décolérera pas pendant au moins quarante jours. Il est vrai que ce dicton est basé sur l'expérieuce acquise, et que le fait se réalise parfois.

(410)

m m m + x * ja

Li hia pou U'i tch'eng

K'i tch'eng, se che t'ien ta fong.

Le premier jour de l'été il ne peut s'élever de la poussière S'il s'élève de la poussière il y aura quarante jours de grand vent.

Il ne peut y avoir de vent violent le premier jour de l'été. Pronostic du temps, basé sur l'expérience.


-^.1gii;-™,

îïlt*? © ^

Xi Jc'ieou mi ze se tche kao

Tch'ou soei pa kia ta tch'an yao.

Le millet à l'automne doit avoir quatre doigts La tige d'où sort l'épi doit arriver jusqu'aux reins.

L'épi doit avoir quatre doigts de long. Sans ces conditions la récolte n'est pas bonne.

(412)

s m M, &

Li ou che ts'iuen.

Il n'y a pas de règle absolue.

Il n'y a pas de règles sans exceptions. Exemple : D'après la coutume ordinaire de la contrée, je ne pourrais pas me permettre telle chose ; mais : li ou che ts'iuen, il n'y a pas de règle si absolue qu'elle n'admette pas une exception.

C'est tout à fait le proverbe flamand : Nood Jcent geen ivetten. La nécessité ne connait pas de lois.

(413)

a JE * t& m M

Li tclien, pou p'a Jciun wang nou.

Lorsqu'on a pleinement raison, on ne craint pas la colère du mandarin.

Ce proverbe est en contradiction avec le n°. 795

(414)

m mm

Li tong

Fong se liai.

Au commencement de l'hiver Les étangs sont gelés.

Li tong. 7 Novembre. Les eaux dormantes sont gelées.


(415)'

m m + % m

IA long pou che nieou

Tsiang king che t'ien ti»

Au "li tong" on ne peut plus se servir des boeufs A peine peut-on encore labourer la terre pendant dix jours.

Clie nieou prononcé se nieou.

(416)

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TAang 7co hia ma chai nan nan T toei eul nga-tcha Jcoei.

Lorsque deux grenouilles se chauffent au soleil C'est un couple de sales diables.

Nga-tcha écrit hang tsang, prononcé ngang tsang ou plus souvent : nga tcha-nga tsa, fumier, couvert de purin.

Sens : A laver la tête d'un nègre on perd sa lessive.

(417)

% m * s m *

Liang mao mo yeou

Tch'oan p'ao ze mo sieou ze

Tch'oan siue ze mo ti-ze*

Il n'a pas de bonnet de cérémonie Il revêt une robe sans manches Il chausse des bottes sans semelles. Pour décrire un faiseur d'embarras qui n'a pas le sou. Comme on dit en flamand : Een haie mijnhcer. Voir Proverbe 556


—143 — (418)

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M m m mm.

Idang ts'in Jeta pou houo

Che hoei niu de fcouo

Ti-hiong pou houo

Che tcheou-li de houo.

Lorsque deux familles alliées ne s'accordent pas • C'est à cause de la fille, Lorsque des frères ne s'accordent pas C'est à cause des "belles soeurs.

On dit parfois les deux premiers vers comme un proverbe séparé.

A cause de la fille : soit à cause des mauvais traitements infligés à la jeune femme par les beaux-parents ; soit parce que ceux-ci ne permettent pas la visite annuelle de la fille chez ses parents, (tchon niang Ma).

A cause des belles soeurs : parce qu'elles ne s'accordent pas entre elles, et surtout parce que la belle-mère, ayant des préférences, ne les traite pas sur le même pied.

(419)

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Lieou-clie nien i tsoan ze.

Après soixante ans cela recommence.

Il s'agit du temps qu'il fait ; des variétés barométriques qui suivent, d'après le Hoang li, l'ancien calendrier impérial, un cycle de soixante ans. S'il a fait sec. il y a soixante ans, il fera sec cette année-çi.

(420)

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IMA

iïeow £s'«i tcJiou, Jcing tchang-hoei

Hi Jcien fang-tong

Ta wa-wa, ma lao-han

Kai-che-de in-siong

Ta sin-tch'e-de, ma Tciao-hoa

Kien pou te k'iong jen.

Il tourne autour d'un richard, honore le propriétaire

Regarde en souriant un possesseur d'immenbles

Frappe les enfants, mandit les vieillards,

Est sous le ciel le gaillard le plus important,

Frappe les crève-de faim, insulte les mendiants

Ne peut souffrir les pauvres gens.

Le sens du proverbe est: la bouche en coeur avec les riches,

l'allure despotique avec les pauvres.

liai che de : littéralement : ce qui couvre la terre, le ciel. Insiong, un gaillard, un synonyme plus employé est : Hao han-ze un matamore.

Sin-tch'e de qui cherche de quoi manger. Ce dicton ne brille pas par la concision.

(421)

* n m A

H fi EE

Lieou yue kou yen Ting Long-tvang.

Louer du monde à la sixième lune C'est comme si l'on avait à faire à Long-wang.

Long-wang est le dieu de la pluie; il se fait souvent tirer l'oreille malgré les sacrifices les comédies et les processions qu'on fait en son honneur. Les journaliers font de même à la sixième lune, alors qu'on a besoin d'eux, que le travail presse ; et ils en profitent pour imposer des conditions parfois exorbitantes.


— 145 —

(422)

A ^ ^ f g T i ^ & #

lAeou yue pou yao wang la la yue de i.

A la sixième lune il ne faut pas oublier les habits de la douzième lune.

Si vous vous mettez en voyage en plein été, n'oubliez pas vos habits d'hiver, car vous pouvez être empêché de rentrer aussi vite que vous l'espériez. Sens : Il faut être prévoyant dans la vie.

Voir Proverbe 83

(423)

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M ? m ¥

Lieou yue tch'ou Hou Tch'e ts'iè ze Jiouo yang jou.

Au six de la sixième lune Il faut manger des aubergines mêlées à de la viande de mouton.

C'est le plat du jour, à l'entrée de l'été. C'est à cette époque, parait-il, que la viande de mouton est la plus juteuse.

Voir Proverbe 931

(424)

m m -m * ? ic m m =s- m

Liu han, h'oen kiue-ze

Niu fian, fan che-t'eou.

Un âne qui n'a rien à faire ronge son piquet Une femme qui n'a rien à faire joue de la langue.

Han : prononciation régionale pour pour : hien. Fan : proprement : tourner.

(425)

,H ^ *

Liu pou ho chouei

Ngan pou tao Veou.

D'un âne qui ne veut boire On ne peut abaisser la tête.

19


— 146 — (426)

HT/IDI .^Ei J-^Sr

m m a .il K JR

ii«« ^^e^ tch'ang Tsiang cfian tchou Un p'i yen.

La queue de l'âne si longue qu'elle soit Couvre à peine le derrière du baudet.

Pour décrire un égoïste. Tu as de l'argent, c'est à peine s'il suffit à tes besoins, jamais tu n'aides personne, toci queue, se dit plus en langage ordinaire J| (5 * Pa(427)

Pa(427)

fi ^ Si

-# *fr *s

Long cheng long

Fong cheng fong

T'ao tch'e ze exil

Hoei la Icoen.

Le dragon engendre le dragon Le phénix engendre le phénix

Le fils du mendiant A appris à traîner le bâton.

Tel père tel fils.

Hoei la koen. Les mendiants sont armés d'un long bâton ou perche dont ils se défendent contre les molosses. Ils frappent rarement les chiens, mais tiennent le bâton de telle manière qu'il traine par terre derrière eux, cela suffit pour tenir les chiens en respect. Ils impriment d'ailleurs un mouvement va et vieut à leur perche. C'est à cette manière de faire que le dicton fait allusion.

Voir Proverbes 80, 464, 46S

(428)

fi 3E mmT * m *r T m ? m m #


— 147 —

Long-wang yè yè Jiia ta yu

Ta Ma mai ze, kong yang ni.

Grand père Long-wang si tu nous doimes de Donnes pluies Lorsque notre blé sera battu nous t'offrirons un gâteau.

C'est le second de la deuxième lunaison qu'on ouvre la pagade de Long wang. Eul yue eul long t'ai t'cou. Au second jour de la seconde lune le dragon (Long wang) lève la tête. Cette divinité fait maigre et on lui offre à cette date des épinards et de la ciboule.

(429)

m * m 5 %

Long ze de eul touo P'éi pan.

Les oreilles du sourd Ne sont que pour l'harmonie (du visage).

Elles n'ont pas d'autre utilité.

(430)

&• * # A m

Lou cite ho jen sieou.

Chacun se fait sa propre route...(dans la vie).

Suivre le bon ou le mauvais chemin, cela dépend d'un chacun, ou comme on dit familièrement : chacun fait son lit comme il veut se coucher.

(431)

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0 ^ JE, A <fr

TJOU yuen tche ma tchoang

J'en Icieou Icien jen sin.

C'est sur une longue route qu'on connaît les forces d'un cheval C'est après de longs jours qu'on connaît le coeur de l'homme.


— 148 — (432)

H M flt

^ m m

Louo pei k'oai

Pou si ni.

Lorsque les carottes (se vendent) rapidement On ne lave pas la terre (qui y adhère).

Lorsqu'il y a une grande demande de carottes, on ne se donne même pas la peine de les laver, puisqu'on les vendra bien tout de même. Quand une chose est pressante, on ne peut soigner dans tous ses détails ; l'essentiel c'est de faire vite.

Louo-pei, prononciation régionale pour louo-fou, au sud de la contrée on dit : louo-pou.

(433)

& ÏÈ m m ?

Louo t'ouo tsoan tclia ze

Tcli'ou pou lai.

Qu'un chameau passe la tête à travers une palissade Il ne peut tout de même en sortir.

Son corps et ses bosses l'arrêtent.

(434)

Ma i Pi teou-fou

T<1 pou h*i lai.

Vouloir soulever du fromage de fèves avec un crin de cheval C'est s'évertuer en vain à le soulever.

Ce fromage de fève est tellement fiasque et inconsistant que le crin le coupe en deux.

Se dit d'un homme qui n'est bon à rien ; un homme limace sur lequel encouragements ou injures même n'ont aucune prise, un de ces hommes d'une incurable apathie.


— 149 — (435)

H À St * H # te

*s ^ st * ^ & a

Ma jen tsîeou cite san fen ti

Jou clieou tsfeou cite ts'iuen mo M.

Lorsqu'on insulte quelqu'un on baisse de trois degrés Lorsqu'on en vient aux mains on a absolument tort.

Voir Proverbes 179 et 260

(436)

M n &

Ma jou ta

Siao jou tao.

Insulter quelqu'un c'est comme si on le frappait Se moquer de quelqu'un c'est comme un coup de couteau.

(437)

Ma 7can ze k'o jen jen Fou che tchen tsin ts'ai liao.

Prendre une tige de chanvre pour y découper une poupée Ce n'est pas la matière qu'il faut.

Ces tiges sont creuses et peu solides.

Pour dire que quelqu'un ou quelque chose ne vaut rien. Le premier vers n'est mis là que pour dorer la pilule, et le second seul compte lorsqu'on s'adresse à quelqu'un.

K'o, tailler, se dit par exemple pour tailler un crayon, un cure dent. ' Sculpter se dit plutôt : k'eou §P dans la contrée.

(438)

Ma pfi fong eul ehang liao tch'eng Jean Tseou l'ouo ou lou la.


— 150 —

La fourmi qui est montée sur une tige de balance Arrivée au bout ne trouve plus de route.

Ma pi feul, on dit plus souvent : ma i.

(439)

Si ^ M M ■? U M Wi M fS & A

.Ma seow, IH«O tch'ang, keou-ze cheng

K'iong han chouo lioa, nio jen t'ïng.

Un cheval maigre a les poils longs et le derrière enfoncé, Un pauvre hère parle, personne ne l'écoute.

En Chine, plus que partout ailleurs peut-être, on s'incline devant la supériorité de l'argent. Voir Proverbe 343

(440)

^ M ■& # R M M

M 73c "ti *<■ 4=T itt Pçt

Ma seou, mao tcheang> tou Jceou cheng

JSJiony han pouo ze mo Iciang 7cin.

Lorsqu'un cheval est maigre il a les poils longs et la croupe enfoncée Un pauvre hère n'a pas de force nerveuse dans le cou.

Il ne peut tenir la tête haute ; il ne peut défendre son droit contre, un homme riche et puissant.

Voir Proverbe précédent

(441)

«I flft

Ma tclia yen Kan ming pou liang.

Les yeux des sauterelles

Sont grands et brillants mais ne voient pas clair.

Pour se moquer de quelqu'un qui a beau écarquiller les yeux

sans parvenir à voir quelque chose. Tu as des yeux grands comme

ceux d'une sauterelle, mais comme elle tu ne vois rien. Ma tclia, se

prononce ici : ma Isa.


— 151 — "

Les chinois de DOS contrées croient généralement que les yeux de la sauterelle sont ces plaques brillantes situées sur l'abdomen, et qui sont, si je ne me trompe, les membranes vibrantes de l'appareil musical de l'animal.

Le dicton s'entendrait mal des gros yeux ternes que l'animal porte sur la tête.

(442)

pjfc^ t J^ ^rt£ Yfrî Tkè ^"Ô

J^ Jtl ^Ex 3C ~£c vil ^%

"«•T & A ïïo ^ in â =f

Mai chang lao p'ono choa ngan-tcfi'oen JK-'o i jen eul pou jou niao hou.

Lorsqu'après avoir pris femme on joue avec des cailles Quoiqu'on soit un homme respecté on ne vaut pas encore autant que

l'oiseau.

Ces combats de cailles passionnent nos chinois et les entraînent à de gros paris

K'o i jen un homme estimé, un homme d'un certain rang, alors que k'o i dans d'autres régions a le sens de passable, ici dans la contrée il a le sens de bon.

(443)

m T m A~*

fi M

Mai hia si hoà pou tch'e Tsin ping.

La pastèque achetée ne peut se manger Elle est toute gâtée.

Manière détournée de dire : Tu n'as que des défauts, le premier membre n'est là que pour faire avaler la pilule.

(444)

m m

Mai Tiiai

Wen Kio.

Lorsqu'on achète des souliers On s'informe du pied.

Ne pas acheter de chat dans un sac, ne pas s'engager à la légère.


— 152 — (445)

Mai mai hao, che ts'ai tchou de hao,

Tchon fang de hao, che fang tong de hao.

Si le commerce va bien, c'est à l'avantage du bailleur de fonds, Si les locataires sont bons, c'est à l'avantage du propriétaire.

Ts'ai-tchou, le propriétaire du capital; le grand actionnaire, qui ne s'occupe pas nécessairement d'une façon active du commerce où il a engagé ses fonds.

(446)

Mai mai hing long wang Tsien mai, pou fang tcJiang.

Pour que le commerce s'amplifie allègrement Il faut vendre à bon marché mais jamais à crédit.

(447)

s m ^ zr %z M m /E . M.

§M JB P9 # SE

Mai mai tseou sari kia

TsHang jou wen 7iang kia.

Pour faire du commerce, adresse toi à trois maisons Ou ce ^ui vaut mieux, informe toi d'abord des prix.

Va dans trois boutiques pour comparer les pris. S'applique encore à quelqu'un qui veut entreprendre quelque chose ou donner un emploi à quelqu'un ; il faut qu'il s'informe d'abord à la dérobée avant de prendre sa décision.

(448)

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* n ft H m m m

Mai mai yeou tso ts'ien Tcia tvan kia Pou neng tso san kia liang kia»


— 153 —

Le commerce c'est le fait de mille et dix mille familles Il ne peut être fait par deux, trois familles.

Une même profession est exercée par une foule de gens. Il ne faut pas vite se croire un type exceptionnel.

Bemarquez le "San liang" trois deux, pour dire un petit nombre indéterminé, et qui est une tournure contraire à notre manière : deux trois familles, deux trois individus.

(449)

■BAfilfl

n m * m A

Man jen mo hao hoa

Hao hoa pou man jen.

Lorsqu'on se cache d'autrui c'est qu'on n'a rien de bon à dire Les bonnes paroles ne doivent pas être dites en cachette.

(450)

m ** * * m

Man ling tou che chou

Tso Vouo, tso pou liao tchou.

Dans une forêt il y a tout plein d'arbres

Il y en a dont on peut faire une poutre, il y en a dont on ne peut

même faire une colonne.

Tout le monde n'est pas apte à traiter de grandes affaires, t'ouo : poutre, se dit aussi : leang-tan ze.

(451)

m m % *r » ut m

Man tsoei y a ta de tou li Yeou tsoei mo chouo.

Lorsqu'on frappe de telle sorte que toutes les dents de la bouche rentrent dans le ventre, Quoiqu'on ait une bouche on ne peut parler. Parce qu'elle a été si mal arrangée et qu'elle fait mal. Le sens est : Inutile de l'interroger, il ne dira rien.

20


— 154 — (452)

m ^ u ? — M ai

Man ze ta ze i ko li.

Chinois et mongols ont les mêmes principes.

Ngan li, d'après la raison, d'après la justice, encore : d'après la coutume. Cette dernière traduction ne serait pas exacte ici.

Ta-ze, mongol, le terme Monkoïc j'en est plus noble que le terme ta-ze, lorsque nos Chinois parlent des mongols ils diront bien souvent : tch'eou ta ze, ^ les puants mongols, ce qui est vrai, mais ce qui étonne dans la bouche de nos gens, qui eux non plus ne fleurent pas la rose, et surtout sao ta ze, ||| sao voulant dire : honteux, rance, à odeur forte. C'est le même sao qu'on emploie pour bouc : sao Iwu, et verrat, sao tchou. Dans l'idée des chinois il ne s'agit pas seulement

de puanteur, de saleté physique, mais encore de saleté morale et ils

n'ont pas tort.

(453)

Mao i tong

Keou i hia.

Les chats doivent passer un hiver Les chiens doivent passer un été.

Si les chats nouveaux-nés passent le premier hiver ils sont sauvés ; le froid en tue beaucoup. Les jeunes chiens meurent souvent de la rage pendant l'été.

(454)

4l»4«

Mao hoei chen tsouo kiao

Pou wen tchong.

Lorsqu'un diable poilu est dans un palanquin Il ne se tient pas en équilibre.

Il se démène.

Le dicton s'applique à un homme rusé qui n'est pas.franc.

Voir Proverbe 459


— 155 — (455)

si M *k %

te T * & & m m « H -

Mao liu tsieou-che Icoei

Tiè hia lai pou che Jco-pouo tsieou-che t'oei.

Un âne est un vrai diable Lorsqu'on en tombe, si l'on ne se casse un bras, on se casse une jambe.

On prétend que les chutes d'âne sont généralement plus graves que les chutes de cheval.

\Toir Proverbes 317 et 318

(456)

m * & * ± m

Mao pou Ici, pou chang chou

T'ou pou Ici pou niao jen.

Lorsque le chat n'est pas anxieux il ne monte pas à l'arbre, Lorsque le lièvre n'est pas affairé il ne mord pas l'homme.

Sens : La nécessité fait, faire bien des choses.

(457)

' m a m m

Mao eul si lien

Rin t'ien yeou ts'ia jen tao.

Lorsque le chat se lave la figure Ce jourd'hui on peut attendre un visiteur.

Voir Proverbe 959

(458)

m m m m =? m m ?

Mao sing mao Mao ze sing hao ze.


— 156 —

Les chats cherchent les chats Les souris cherchent les souris.

Les gens de même genre se cherchent. Le proverbe flamand: Soort zoekt soort.

Voir Proverbe. 353

(459)

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Mao-tao li tsin Choei tao li tch'ou kHu,

Il entre par la chattière Et sort par la rigole.

Il s'agit d'un génie malfaisant nommé : Mao koei chm, le diable poilu, qui vient pendant la nuit dans les maisons.

Voir Proverbe 454

(460)

% m

Mao tch'e tchan pou

Mo tiao.

Lorsqu'un chat mange un torchon Il le tourne sans pouvoir l'avaler.

Calembour : mo tiao, voulant dire aussi : varier sans cesse en paroles, dire tantôt blanc et tantôt noir.

(461)

Mao ts'e kia tso-la wan kia pan

Kao cheng liao.

Lorsque d'une planche de latrines on a fait une étagère pour tasses

Elle a monté bien haut.

Kia-pan, planche d'étagère. Kia espèce de cadre qui couvre une partie de la fosse d'aisance, et sur lequel on se tient. Ce : kia est assez difficilement traduisible par un seul mot parce qu'il y a tant de kia : échaffaudage, carcasse, charpente, support. Chou kia: bibliothèque. Fang kia, charpente d'une maison, hiang kia cadre etc.

Le dicton s'applique à un parvenu.

Dans ce dicton, on prononce liao, et non la comme d'habitude.


— 157 —

>462)

m m m & T

Mao wong li k*an che t'eou Tsien tch'ou che lai liao.

Lorsque dans une jarre à purin on lance une pierre On en fait éclabousser les excréments.

Proverbe tout à fait populaire et calembour assez médiocre sur tsien: éclabousser et tsien j$| vil, à bon marché. Et on veut simplement dire : Voilà un objet que tu as obtenu à vil prix.

Maowong, jarre à purin. Dans beaucoup d'endroits, une jarre enfoncée en terre constitue la latrine. On emploie les récipients dans les endroits où l'on se livre à la culture maraîchère, et où l'on cultive l'indigo et l'opium. Il en est presque partout ainsi dans les villes du nord de la Chine ; on vend le contenu aux maraîchers. On rencontre souvent des coolies, circulant dans les rues avec deux seaax pleins de cette matière odoriférante se balançant au bout d'une latte mise en équilibre sur l'épaule. Et cela me rappelle l'histoire de cet anglais qui, il y a quelques années, passant dans les rues de Péking, avait été frôlé par un de ces seaux. Très flegmatique, l'anglais arrête le vidangeur, et avec un "please" inimitable lui verse tout le pot aux roses sur la tête.

(463)

h m % T

fit ^ ffi % T

JMen chen lao la

Tang pou tchou Icoei la.

Lorsque les dieux de la porte sont vieux Ils ne peuvent plus arrêter les âmes errantes.

Secs : Lorsque le chef de famille est vieux il ne peut plus gouverner ses fils et ses domestiques qui se rient de lui.

Men chen yè, les génies de la porte, qui sont honorés dans toute la Chine, sont les officiers Ts'in chou pao et Yu-telie hing te, de l'empereur T'ai-tsong de la dynastie des Tang (627 à 649 après J. C). Ce prince étant tombé malade, des spectres vinrent durant la nuit faire le sabbat à la porte du palais. Effrayé, l'empereur demanda protection à ses deux fidèles officiers.


—158: —

Soyez tranquille, dirent-ils, chaque nuit nous monterons la

garde avec nos armes Us le firent, et de ce moment, l'empereur

dormit en paix. A la longue, ayant compassion de leurs fatigues, il fit peindre les deux braves, tout armés, sur les deux battants de la porte du palais. Cette coutume devint générale, et ces images suffisent pour repousser tous les influx néfastes. (Voir Wieger. Textes historiques Tome III. page 1598). D'aucuns, qui m'ont raconté cette légende, ajoutent que les deux braves officiers avaient joué eux-mêmes le rôle de spectre pour effrayer l'empereur et se rendre indispensables.

Sur certaines portes l'image des "Men chen yè" est remplacée par celle d'un tigre, qui lui aussi inspire la peur aux âmes errantes. Cette image est pourtant d'un usage plus restreint que la première.

(464)

PI m m * e # H #

Men li tch'ou chen

Tse hoei san fen.

Lorsque dans la maison on produit quelque chose Soi-même on en connaît trois parties.

Le métier que vos parents exercent à la maison, on en connaît toujours quelque chose ; on en aura quelques notions, parce qu'on a vu travailler les autres.

Chen, contraction pour : Clie mo.

Voir Proverbes 80, 427, 468

(465)

n-ky m

Mi hoang, mai hoang

Sieou niu hia tcTi'oang.

Lorsque le millet est jaune, lorsque le blé est jaune Les brodeuses descendent de leur estrade.

Tout le monde doit mettre la main à la besogne pour aider à la- moisson, même les jeunes filles qui d'ordinaire passent' leur temps à broder, assises sur l'estrade, ou sur le lit de bois.

Ce "tch'oang" ou "leang-tch'oang" est significatif et prouve que le dicton n'est pas originaire du nord, où l'on ne connaît pas l'estrade (te bois, lit la nuit, et endroit où l'on s'installe pendant le jour, mais le "k'ang" estrade de pisé, sous la surface de laquelle on fait du feu en hiver.

Mai-ze : blé, se prononce ici : mia-ze.


— 159 — (466)

gjê M >KW

Mi jang fiouo i tchetiè

Feu de paille ne brûle qu'un instant,

Se dit d'un individu qui se monte comme une soupe au lait, et dont les colères sont de nulle importance, parce qu'elles ne durent qu'un instant.

(467)

m un m M te m # m m

Miao yuen li chai houei

Tso tsien chen chen ni.

Lorsqu'on tamise des cendres dans la cour d'une pagode On fait injure aux immortels.

Non seulement parce que la cendre envolée vient se poser sur leur statue, mais à cause du calembour : hoei cendres et hoei Jjjfâ sale, obscène ; c'est une manière d'injurier les divinités, tout à fait conforme au génie moqueur des chinois. Par exemple, on vous demandera bénévolement s'il y a des femmes en Europe ;Vest vous dire de façon détournée, mais très compréhensible pour les auditeurs chinois, que vous êtes un bâtard. On vous demande si vous savez jouer de la flûte. Si vous répondez : non, comme c'est souvent le cas, on se trémousse d'aise rentrée. Celui qui a la bouche en bec de lièvre ne peut jouer de la flûte, et le lièvre est un des symboles de l'impudicité. Vous poser cette question ou vous dire que vous êtes un sale personnage, c'est à peu près la même chose. Enfin à certaines dates on s'entoure d'un cercle de cendres répandues par terre pour couper l'accès aux mauvais génies ; des cendres dans la cour d'une pagode, c'est dire aux divinités qu'on les tient pour des diables malfaisants.

Chai : se prononce : sai.

(468)

iC ÏÏ5 M #

Ming eul hao hio

Pou tch'e ltia wen.

Un homme intelligent apprend bien Il n'a pas honte de demander des explications.


— 160

Nos demi-lettrés feraient bien- d'appliquer ce principe ; jamais ils ne demandent une explication ; ils n'hésitent jamais au sujet d'un caractère, et écrivent le premier caractère venu qui a le même ton, peu importe la signification.

(469)

u i& m * «£

Mo li de pou pan *

Mo hao de pou tch'e.

S'il n'y a pas profit, il ne fera pas cette chose S'il n'y a pas de mets choisis, il ne mangera pas.

Il ne fait rien s'il n'est sûr d'avance d'en retirer un avantage pour lui-même. L'image du parfait égoïste. Voir Proverbe 158

(470)

& m m & m m %

zmm-km

Mo na ko kin koang tchoan eut

Pou kun lan ta wong»

Celui qui n'a pas de vilbrequin à pointe de diamant N'ose entreprendre de clouer les jarres.

Avant d'entreprendre quelque chose il faut d'abord avoir les qualités requises pour cela.

Les cloueurs de jarres ont un vilbrequin à pointe de diamant avec lequel ils font des petits trous (non perforants) dans les pièces brisées d'une jarre ; ces trous pratiqués à distances calculées reçoivent un crampon qu'on y enfonce avec un petit marteau. On applique un enduit pour retenir les pointes des crampons dans les petites cavités. Le rassemblage est si bien fait et si adhérent que la jarre peut servir à contenir des liquides. Clouer des jarres est donc une traduction qui peut paraître étrange mais qui est strictement vraie.

(471)

m m m m m E ?

Mo nà ko wan wan tou %e Kan tch'e na ko lien tao t'eou ze.


— 161 —

Si je n'avais un ventre arrondi Est-ce que j'oserais manger le fer (recourbé) de cette faucille ? Si je n'étais pas sûr de mon affaire, croyez'vous que j'irais rne mettre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Si je n'avais le ventre arrondi le fer recourbé me piquerait des deux côtés. Propos de vantard, très en usage parmi nos gens.

(472)

a & » * m m ? m # JE * m *i: i^mf

a m M # % m a tt % m * JH

Mo nien chou che ko hia ze

Yeou chou pou t'ong che ko pa ze

Riai pan pou neng

Tao pan eul che ko tsao Jwuo hien ze.

Un illettré est un aveugle

Un arbre non éniondé devient buisson,

On ne peut en scier des planches

Et en fin de compte c'est du combustible pour le fourneau.

Sens : Un illettré ne sert à rien, tsao houo hien ze, hien ze veut dire : farce, hachis, remplissage. Du remplissage de fourneau. T'oung chou: émonder un arbre semble être une expression de patois : je n'ai trouvé dans aucun dictionnaire un caractère t'oung signifiant émonder; il y a ici jeu de mots entre t'oung chou émonder et t'oung chou, savoir les livres.

(473)

Mo ts'ing Icia ts'iu lao p'ouo

Mo ki hoang choan tcJt'e rua.

Si tu n'as pas de famille, marie-toi, Si tu n'as pas de dettes, tiens char et cheval.

Cela occasionne de grandes dépenses non seulement pour l'achat mais pour l'entretien. Il faut être débrouillard et diligent pour en tirer du profit. Maints chinois en font l'expérience à leurs dépens.

21


— 162 — .

(474)

a ^r * M a » *

Jib 2/eow pot* Je©?* /ongr de ts'iang.

Il n'y a pas de mûr qui ne laisse passer le vent.

Il n'y a pas de chose si secrète qui ne finisse par transpirer.

(475)

# ^ % ft 2c * M "tf

-Mbit 2>OM 7aa /en J 2>ow /cta ts'uen.

Le bois ne peut être allongé d'un "fen" Le vêtement ne peut être allongé d'un pouce.

Fen, la dixième partie du pouce, qui lui-même est une fraction décimale du pied. Ces menuisiers de nos contrées citent ce dicton en se rengorgeant, voulant dire par là qu'il faut plus de précision à un menuisier qu'à un tailleur. Utinam ! Ce n'est pas aux Ortos qu'on trouve ces méticuleux artisans !

(476)

n *t la m

JMoti tchoang eul feî° Une mère forte, de gras enfants.

Une mère solide engendre de beaux enfants.

(477)

n m & n M m

3Iou tchou îcong louo-fou Jxiao

JMo Kiai liao.

Lorsqu'une truie découvre un puits à carottes Elle ne l'ouvre pas.

(Elle le défonce). C'est une affaire finie. Elle y reviendra sans cesse, on aura beau la frapper, la voracité sera plus puissante que la crainte des coups. Louo-fou ; Carottes, prononcé louo-pé ou louopou. Voir Proverbe 745


— 163 — (478)

% ^ m tt i@ « PI s

.Mbie tcliou kong k'ai ko louo-fou Jciao Lao p'ouo kong tcliou ko ya-men tao.

Il y a des truies qui parviennent à se faufiler dans la fosse aux carottes Il y a des femmes qui parviennent à trouver la route du tribunal.

Kong h'ai : proprement ouvrir en remuant la terre avec leur groin, louo fou : prononcé louo pei.

(479)

* E tft S. # S M

m =? % # m *

Mou tsiang de eul hoei la kiu

Ya-ze eul hoei fou choei.

Le fils d'un charpentier sait tirer la scie Le petit d'un canard sait nager.

Tel père tel fils. Ce que le père sait bien, le fils en a une certaine connaissance, puisqu'il l'a vu faire souvent chez lui. Voir Proverbe 461

(480)

* E «r # M

m E m n

Mou tsiang de kou t'eou

Ni tsiang de jou.

Les os, sont du charpentier La chair est du maçon.

Il s'agit d'une maison. La carcasse-ce qui est le plus important-est l'affaire du charpentier ; en effet nos maisons reposent sur des colonnes et les mûrs ne sont que du remplissage. On cite ce dicton pour exprimer que dans une construction le charpentier est l'artisan le plus important.


—164?—

il

(481)

# m m # M

Mou tsiang yao fa ts'ai

T'eou li> ka hoan-ts'ai»^

Un menuisier qui veut faire fortune Fait des charrues et fabrique des cercueils.

Ces objets sont d'un usage courant, et comme il y a des moments où l'on a absolument besoin de ces choses, on passe par les exigences de l'artisan.

Le cercueil est encore nommé pour rire : J| A Ôtf -4* Liang j'en de t.eou. Le boisseau à mesurer les hommes.

(482)

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Mouo-mouo pou chou KH pou yuan*

Les gâteaux ne sont pas à point Mais la vapeur n'est pas loin.

Les "mouo-mouo" sont des petits gâteaux de pâte levée, cuits ensuite à la vapeur. C'est très mangeable tant que c'est frais et chaud, mais passablement indigeste.

Le sens du proverbe est : On a donné un prétexte à une affaire, mais la vraie raison n'est pas loin à chercher.

(483)

1116

Na clutiiff in se Pou yao leou pè.

Lorsque tu emportes de l'argent N'en laisse pas voir la blancheur.

Il ne faut pas tenter les voleurs.


(484):

# ± u n4 m ^ m

Na chang koen kiao keou,

Pou lao.

Lorsqu'on prend un gourdin pour appeler un chien Il ne vient pas.

Ce proverbe a pour but unique de dire le "pou tao" (rien de fait) final, le reste n'est qu'introduction. Le lecteur aura remarqué que quantité de locutions proverbiales entroduisent ainsi une expression de deux caractères, et n'affirment que ce qui est contenu dans ces caractères ou par jeu de mots, dans un groupe homophone. Dans renonciation on se contente souvent de dire le premier vers, et l'interlocuteur, par manière de réponse, ajoute les deux caractères finaux.

(485)

M - 4» * m ? M * m m © m

Na i ko nieou ton ze

Hoan pou tou t'a de niang.

Y a-t-il un seul veau Ctui ne coche sa mère (en tétant).

L'expression s'emploie pour excuser quelqu'un, s'il a offensé une autre personne. C'est dire : quoique je vous aie fait de la peine, je vous aime bien.

(486)

m m #i- * » — it m

Na ki tcJien lai, tchoan i Viao sien

Na ki tien lai, tchoan i p'ien.

Si l'on doit coudre quelques points, on grapille un fil Si l'on doit coudre quelques habits, on grapille un morceau.

Il y a toujours moyen de faire des petits profits sur tout. Cette mentalité est tellement naturelle qu'on se demande si nos gens se doutent qu'il y ait là une injustice. Un menuisier s'appropriera des clous, de la colle ; un peintre subtilisera des couleurs fines, du papier ; un forgeron rognera le fer.

On connait le talent de squeezer qu'ont les fonctionnaires !


— 166 — (487)

m M m m

Nan jen i yen Se ma nan nien.

Un homme ne petit avoir qu'une parole Quatre chevaux sont difficiles à rattraper.

Un char attelé de quatre chevaux est difficile à dépasser

Voir Proverbes 125 et 160

(488)

ic A ë H I

Nan jen Ici san Jcoang

Niu jen Ici sun t'ai.

L'homme évite trois clartés La femme évite trois tertres.

Ce proverbe est une formule superstitieuse.

Un bon païen évite d'uriner face au soleil, face à la lune, et face à la lampe. C'est ce qui s'appelle éviter trois clartés.

La femme évite de s'asseoir sur le "nien t'ai" le petit tertre en briques ou en pisés qui supporte le rouleau à décortiquer, sur le "mouot'ai" tertre qui supporte les meules, sur le "koito-t'ai", la surface du fourneau carré dans laquelle est posée la marmite. Ces trois objets, meule rouleau & fourneau ayant, chacun leur divinité particulière, une femme offense ces divinités en s'y asseyant. Pourquoi la même défense ne s'applique-t-elle pas à l'homme ? Parce que la femme est du principe femelle "in" et que son contact souille: par exemple : elle ne peut toucher une charrue, elle ne peut mettre le pied sur l'aire lorsqu'on n'a pas commencé à battre le grain, elle ne peut approcher d'un puits nouveau ou inachevé. Ces objets seraient gâtés et il arriverait malheur à ceux qui s'en serviraient plus tard. Est-il besoin d'ajouter qu'il y a différentes catégories chez les païens, et qu'il en est qui-se préoccupent très peu de toutes les prescriptions, et chez lesquels ne subsiste que la crainte des âmes errantes.

(489)

SASiiiii


— 167—

Nan jen mo p'ouo-i, Jcia ou tchou Niu jen mo nan-jen, chen ou tchou.

Un homme sans épouse n'a pas de maîtresse de maison, Une femme sans époux n'a pas de maître de son corpsKia

corpsKia tchou, personne ne veille sur la maison, personne ne s'occupe du ménage, il n'y a pas de foyer. C'est une allusion aux célibataires : Koang koen, littéralement tiges sèches, qui jouissent de peu de considération, précisément parce qu'ils n'ont pas fondé un foyer.

Chen ou tchou, peut se comprendre de deux manières. Personne ne la nourrit, personne n'a soin de son corps, ou bien : son corps n'a pas de maître; ce dernier point est vrai surtout de certains ménages où le mari quitte la maison, soit pour chercher fortune, soit pour d'autres motifs, sans laisser à la femme de quoi pourvoir à ses besoins.

(490)

tk M H ^ ffi

Nan jen pou yang liouo

Niang kia lan pou tchou.

Lorsqu'un homme ne veut plus nourrir sa femme La famille de la femme ne peut pas l'empêcher.

Un mari peut répudier, vendre, donner sa femme, sans que ses beaux-parents puissent empêcher le fait. Ils pourront extorquer de l'argent, susciter des tracasseries à leur gendre, mais le fait en lui-même, il n'y peuvent rien.

(491)

m .* m m n

Nan pou houo niu teou,

Ri pou houo ïceou teou»

Un homme ne se "bat pas avec une femme Un coç[ ne se bat pas avec un chien.

Teou : frapper. Ce dicton est très juste. Chez notre population, un mari seul a le droit de battre sa femme, un autre ne peut le faire sans s'exposer à des commentaires très peu flatteurs au sujet de sa moralité: Commentaires que la femme battue suscitera par des propos orduriers et des accusations dégoûtantes, ou même par des gestes obscènes, par exemple de saisir la jambe de son agresseur, de lui déchirer les habits etc. Si elle réussit dant cette manoeuvre, c'est un© immense perte de face pour l'homme.


— ,168 — (492)

■kM If

2Wm p'a tch'oan hiue

Niu p'a tai mao.

L'homme a peur de porter des bottes La femme a peur de porter une calotte.

Homme et femme ont peur de mourir. Le dicton fait allusion à la dernière toilette d'un mourant. Nos gens attachent cependant un autre sens à ce dystique et expliquent: L'homme meurt lorsqu'il "a les jambes attaquées (1), la femme meurt lorsque la tête ne va plus. Et cela prouve que nos indigènes n'ont rien de pareil au proverbe français : Un âne périt toujours par les pattes. Ce serait peu flatteur pour l'homme, et surtout contraire à sa mentalité, car il juge que la femme est une créature inférieure.

(1) J'ai entendu appliquer ce proverbe à des malades atteints d'bydropisie : les bottes et le chapeau étaient des métaphores appliquées au gonflement des membres dans cette maladie.

(493)

m m m m

m m il m

m m «

m m m m

Nfio ko tch'an t'soei

Long ko lan t'oei Tch'e ko tcli'an tsoei

Tsouo ko lan t'oei.

Paire une bouche gourmande

Se former une jambe paresseuse

Plus on mange plus on devient gourmand

Plus on s'assied plus on devient fainéant.

Se dit de quelqu'un qui élève des propres a rien parce qu'il leur passe toutes leurs fantaisies.

Long, se prononce autre part : nonxj. Voir Proverbe 990


(494)

oe m ?i m si m m

n m & ja E it >P * ÊI ^ ra ?s

Neug tch'e p'ou-ko eul se liang

Pou tch'e tchou-jou pati hin

Neuf/ tcli'e ts'io eul tou-t'ang

Pou tch'e ko ze se leaiig.

Si l'on peut manger quatre onces de viande de pigeon On ne mange pas une demi livre de viande de porc

Si l'on peut manger une poitrine de moineau On ne mange pas quatre onces de viande de pigeon.

Cela veut simplement dire que ce qu'il y a de plus fin c'est la poitrine de moineau, et que la viande de pigeon est supérieure à la viande de porc. Je ne crois pas qu'un seul de nos indigènes applique ce dicton tel qu'il est exprimé ; une demi livre de porc fera bien mieux leur affaire qu'une simple bouchée si délicate soit-elle.

(495)

m -tu $■

Ngai tch'e che de

P'i yè slang.

Celui qui aime à manger des exeréments Aime aussi les flatuosités.

' Sous cette forme rabelaisienne, on veut dire que tout ce qui a trait à une passion qui vous anime a beaucoup de puissance sur le coeur de l'homme.

L'expression est peu relevée sans doute, mais elle est populaire,

(496)

£ffi db£ {Lé -K'H OEiÊ FJ\ 'T^ **Ï$J i^-i >fi)m

Ngo lao tche tchoa liu Ki tchoa»

22


— 170 —

Une corneille qui agrippe un âne L'agrippe en vain.

Tu t'attaques à plus fort qùe'toi." Tu veux faire quelque chose qui est au dessus de tes forces.

Ki, à la liâte:; d'une manière inconsidérée.

(497)

m M m s M PI

m Jt m %

Ngo la,o telle tchoa p'in inen

T'o ta mien eul.

Lorsqu'une buse agrippe une devanture de magasin Elle se cogne à une grande surfaceLe

surfaceLe est : Un voleur hardi ne s'attaque qu'à des gens riches où il y a espoir de butin, il ne travaille pas pour un pauvre résultat.

P'in men, terme consacré pour désigner les cloisons mobiles qui ferment la façade d'un magasin donnant sur la rue. On les met pendant la nuit.

P'o, terme régional, pour dire heurter violemment ; se précipiter contre ; il s'emploie beaucoup.

Ni tche ho p'o tao ze. Toi qui te heurtes au couteau, est une petite maudissure que les mères lancent souvent à leurs enfants turbulents. Ni p'o la ho men. Tu as enfoncé la porte. Tu es entré en coup de foudre.

(498) '.

% » Mi tt ¥

.. .ffc#iE â m * s ^ te ^

Ni hao tch'e cJiao telvan ze

TFo hao tch'e tchou mao ze

TMing mao hing pou Jco.

Tu aimes à manger du fentre rôti,

J'aime à manger un bonnet bouilli,

Ces deux aspects de la laine ne sont pas les mêmes.

Manière fantaisiste de dire:.Nos govits ne s'accordent pas.

Des goûts et des beautés

Il ne faut pas disputer.. ■

Comme disent les "Wallons de Belgique.


— 171 — (499)

«F ti H.IE m $t m « fo m ÏE UJ nr $

-ZV* ma siang tch'e yeul jou

JPa ni wen tsai clian pè Jieott,

Est-ce que ta mère aime à manger de la viande de corneille Qu'elle t'a mariée derrière les montagnes.

Moquerie à l'égard des gens du Heou chan, au nord des niontagnêSj où les corneilles abondent.

(500)

M & ^ J? il M

Ni Ping king

Pou yao Jcien Jcing.

Si tu as entendu parler de Péking Il ne faut pas voir Péking.

La désillusion serait trop forte. A beau mentir qui vient de loin ! On ne doit pas croire tout ce qu'on raconte au sujet d'une contrée qu'on ne connaît pas.

(501)

m m m * %

m m. m mm^ m ;

Niang kia yang pou lao Ling kia de fan song pou pao.

La famille maternelle n'entretient pas (la fille) jusque dans sa vieillesse, On ne devient pas gros avec les aliments offerts par la belle famille.

Il ne faut pas compter sur les cadeaux de ses proches.

(502)

M>WM*WM

Niao cheou yeou pou die H.

Même les oiseaux et les bêtes ne perdent pas la fidélité mutuelle.

Li proprement ensemble : mâle et femelle, la fidélité conjugale.


l^â —* '

(503)

-fâ H $P ^

JVte»i hiang, hia-pai Ki i>*ouo-i wang-hia lieou luii.

Brûler des bâtonnets d'encena, et contracter fraternité jurée, C'est laisser les risques à sa femmeAller aux pagodes célèbres, faire des pèlerinages lointains en laissant sa femme seule au logis; c'est le sens qu'on attache au "nien hiang". Kia-pai. Contracter fraternité, se reconnaître frères, prêts à se soutenir en toute occasion ; ce qui se fait par une cérémonie qui diffère de région en région ; parfois par l'échange du sang. Ceci est plutôt rare, de même que la clause explicite de l'usage commun de la femme. Ici le sens est surtout : avoir des amis tellement intimes qu'ils disposent de votre toit, c'est exposer son épouse à de grands dangers.

Pour l'origine de la fraternité jurée. Voir H. Doré Recherches sur les superstitions en Chine Tome IV. p. 346 et suivantes.

Voir Proverbe 82fi

(504)

m T ± A m

Nien mono ts'ien Ida yong

Lan la, tchou yen sieou.

Le rouleau à décortiquer, et le moulin, tout le monde s'en sert Mais lorsqu'ils sont détériorés, le propriétaire seul les répare.

Il est vrai que le propriétaire prélève généralement une rétribution ; mais en principe c'est toujours et pour tout ainsi dans nos contrées. On est empressé de se servir des objets d'autrui, mais qu'ils soient détériorés et personne n'en a cure, le propriétaire n'a qu'à se débrouiller.

(505)

m m ± m TK & m

Nien p'an chang choa choei Mo nao.


Si l'on s'avise de se baigner sur le plateau d'un rouleau à décortiquer

Cela ne va pas.

Nao : se faire, nao pou tch'eng, synonymes : long pou tch'eng ; pan pou tch'eng. Ce qui ne peut être accompli.

Sens : "Vouloir prendre la lune avec les dents. Vouloir l'impossible.

(506)

^ m * m

Nieoti l'eou pou lan

Touo fei de i tien eul tch'ai l'an.

Si la tête de boeuf n'est pas tendre On emploie un peu plus de fagots et de charbons.

Mettez la bouillir plus longtemps.

Si nous ne pouvons achever la besogne aujourd'hui, nous la continuerons demain. Rome n'a pas été bâtie en un seul jour.

(507)

Nittg kai 7iao lian la ma, tchoei teng Pou yuen ki song nang ze tch'ou M tch'ang k'i*

Bien volontiers à an homme valeureux on amène son cheval et

on lui tient l'étrier.

Mais pour un imbécile sans force on ne désire pas faire d'effort

ou perdre son souffle.

(508)

—»*■ ~BC\f ~»m*. TTtr.

^ 3c $8, M

Niu ze <che koai

Pou tsHu Jian ngai

TeHu-kouo lai, tsieou-tch'eng hui.


■—174 —

La femme, c'est extraordinaire

Quand on ne l'a pas on la désire

Quand on l'a on en souffre.

On donne ce proverbe encore d'une seconde manière, surtout usitée dans le Sud.

(509)

AA«If

Niu jen i i>a tch'ai

Jen jen tou yao ngai

Ts'iu houo lait tsieou che liaiLa

liaiLa est comme une poignée de brindilles

Tous les hommes l'aiment

Mais quand on l'a on en souffre.

"Cette poignée de brindilles" étonnera moins lorsqu'on sait que dans le Sud, où il n'y a pas de charbon, les brindilles servant de combustible sont une chose précieuse que tout le monde recherche. De là cette comparaison qui manque certainement de noblesse, mais qui n'étonnera pas ceux qui connaissent nos indigènes.

(510)

s-mx-m

Niu jen che kio heou Tcen cliang de p'i

T'oei i tseeng yeou i tseeng.

La femme est comme la peau du talon, Qu'on perde une peau il en vient une autre.

Même sens que les deux proverbes précédents. En somme simples paroles en l'air, pour jeter de la poudre aux yeux.

(511)

±A-^H A *

Niu-jen i siao, wan jen ts'i Nan-jen i mien, tclVe nien ïmn*


— 175 —

La femme qui rit toujours est l'épouse de tout le monde, L'homme qui rit toujours est un imbécile.

Tclie nien han, ou plus fort : telie nien pa tseng, un gros imbécile, se dit plus souvent en langage ordinaire : tseng t'eou kouei, ce qui se traduit littéralement par l'expression flamande : een domine cluivel, un stupide diable.

(512)

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Niu jen jou i fou

Ti-Jiionff jou cheou tsou.

La femme est pareille aux habits Les frères sont pareils aux mains et aux pieds.

Lorsqu'un habit est usé on en achète un autre ; lorsque la femme meurt on se remarie. Les mains sans les pieds ne peuvent rien faire puisqu'il faut pouvoir marcher; les frères ne se remplacent pas.

(513)

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Niu jen jou ni p'i

Tiè hia lai ma i hoei.

La femme est comme une couche de crépi Si elle tombe on replafonne.

La femme si elle meurt est facile à remplacer: et la vie reprend.

On ne doit pas se laisser tromper par ces lestes propos ; c'est de l'affectation, et un chinois tient beaucoup plus à sa femme qu'il n'ose le dire.

(514)

n m wc m m m

Niu jen soei fou Jcoei soei fou tsien Hao Tvan Jean ts'iu tch'ang ts'i.

La femme suit la prospérité ou l'adversité de son époux ; Un mauvais sujet ne craint pas d'épouser une prostituée.

Parce qu'il est de taille à la maintenir dans la bonne voie,


(515)

■k AISft Jt,»ffi

Nïu-fen t'eou-fa tch'ang kien-che toan.

La femme a les cheveux longs mais peu de perspicacité.

Cette parole, peu flatteuse pour les intéressées, se dit couramment même en leur présence, lorsqu'elles veulent défendre une idée qui n'est pas celle de leur interlocuteur.

K. Waliszewski, dans son livre sur Pierre le Grand de Eussie, dit au Livre II. page 280. "L'esprit russe au dix-septième siècle est tourné à la défiance et presque à la haine de la femme. Les proverbes populaires en témoignent". L'auteur en cite quelques-uns, et ■ le premier de tous : Les cheveux de la femme sont longs, son entendement est court. Les Eusses du XVII siècle sont-ils venus chercher ce proverbe en Chine ?

(K. Waliszeivski. Pierre le Grand. L'éducation, l'homme, l'a/u/ure d'après des documents nouveaux. Pion Nourrit. Paris 1009.)

(516)

■k m m m m

Niu se, lien ken lan

Eul se, koei i pan.

Lorsque la fille meurt la racine même est brisée Lorsque le fils meurt il faut donner la moitié.

Lorsqu'une fille, déjà fiancée, meurt avant le mariage, sa famille a le droit de conserver tout ce qu'elle a déjà touché. Si c'est le fiancé qui meurt, les parents de la jeune fille ont droit à la moitié des arrhes, même si elle ne l'a pas touchée. Théorie que cela. En pratique on ne donne pas cette moitié, et c'est pour parer à tout événement que la famille de la fille tâche de se faire octroyer non seulement la moitié mais la presque totalité des arrhes. Si le décès du fiancé devait se produire, il est évident que les parents du jeune homme ne parviennent pas non plus à se faire rembourser.

(517)

ic ? ^ - g; fS fil it

Niu se che i tien eul p'ei ts(ien houo.

Une fille c'est une marchandise qu'on vend à perte.

Ce i tien eul : un peu ; une petite quantité, a quelque chose de méprisant. C'est le ton ordinaire quand un chinois parle d'une femme ou d'une fille.


— 177 — (518)

i% Il Jfil

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M 11 ss ^

7^ «aïs IMTI \I

Ou M hiue

Se Jceou tnao

He liu t'i ze.

Le sang d'une poule noire Les poils d'un chien noir Les sabots d'un âne noir.

Ces derniers râpés en poudre ; Ces trois ingrédients mélangés constituent un talisman précieux, dont les âmes errantes ont une peur atroce. On en asperge les personnes ou les maisons hantées. Les crises d'hystérie, d'épilepsie et chez les enfants les convulsions sont toujours attribuées aux mauvais esprits. Une nouvelle maison est assez souvent réputée hantée lorsque les craquements des matériaux humides sont violents et répétés.

(519)

m m m ^ m

K Bfc *

Ou li de pou tso

Fan wei de pou tch'e.

On ne peut faire des actions défendues Comme on ne peut manger le fumet des aliments.

Ou li de : des choses contraires au droit, à la raison.

(520)

s m m T s

Ou: ming t'eou hia hiue

Ming pè la.

Lorsqu'il neige quand il fait obscur, Au matin, tout est blanc.

Lorsque quelqu'un vous met en garde contre quelque chose ; alors seulement vous voyez clair. Vous ne pouvez connaître les affaires de quelqu'un que lorsqu'un autre vous en parle. Ou ming-t'eou : sans clarté, la nuit. °

23


— 178 — (521)

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IK ^^ ■""* Hx

Ow to fow# fang TcH houo

Kin song i Jcou.

Lorsque Ou ta lang se fâchait Ce n'était qu'un feu de paille.

Littéralement : après une bouffée il passait du serré au lâche, de la colère à la douceur.

Fang k'i houo : se mettre en feu ; se mettre en colère.

Ou-ta-lang est un personnage légendaire, auquel on fait endosser beaucoup de bourdes. Espèce de Jocrisse chinois ; un sosie du "Tyl uylenspiegel" cher aux flamands, avec la verve savoureuse en moins. Nos gens qui le citent souvent, ne connaissent que son nom. Il parait que, vivant sous la dynastie des Song, il était d'une taille exiguë et gagnait sa vie en vendant des gâteaux. Sa femme, qui était légère, se débarrassa du bonhomme en l'assassinant. Mais elle avait compté sans le frère puîné, Ou eul lang, employé du tribunal, qui fit rendre vie pour vie à la meurtrière.

(522)

^ ê ^ M.

Ou ta lang de yen tai Jean ze

Pou tch'ang pou toan.

Le tuyau de pipe de Ou ta lang N'est ni long ni court.

Même sens que le proverbe 524 une affaire qu'on ne sait comment traiter.

(523)

s * m «r m m

-f- ^ in — -fOu

-fOu lang de kio tche t'eou

I 7co pou jou i Jco*

Parmi les orteils de Ou ta lang L'un ne vaut pas plus que l'autre.

Se dit pour un groupe d'individus dont l'un n'est pas plus recommandable que l'autre.


— 179 — (524)

s * ii5 m m m

— ^ il

Ou ta lang de pa pa

Pou 7cfi toei

I pou Pan.

Les excréments de Ou ta lang

Ne forment pas conglomérat

C'est une vraie mare.

Façon hurnoristiquement sale de dire : c'est une affaire embrouillée qu'on ne sait par quel bout prendre, ce que nos gens appellent : Hoit liou clie ts'ing, une purée.

Pou t'an : prononcé : pe t'an, (le pe très court).

(525)

ii %\ * §i m m 7K * ^ $&

Ou tchen pou in sien

Oti ehoei pou hing tch'oan.

S'il n'y a pas d'aiguille on ne peut faire passer un fil Sans eau on ne peut faire avancer un bateau.

Ad impossibile nemo tenetur.

(526)

Ou l'an i ivai tclie ts'ai

Ou in Jcouo lianff tche tsieou.

Ne désirez pas le bien d'autrui Ne buvez jamais outre mesure.

Ne dépassez jamais ce que vous pouvez supporter d'alcool.


— 180 —

(537)

mm^mm

Ou tsieou pou tch'eng si.

Sans vin il n'y a pas de banquet possible.

Ce dicton lapidaire sera certainement approuvé par tous les européens. Comme le vin est inconnu ici, Ou tsieou doit se traduire : sans eau de vie.

(538)

il H M

Ou ya ngan cite Pou t'ai t'eou.

Le corbeau qui s'est abattu sur des excréments Ne relève pas la tête. Se dit d'un grossier personnage qui ne songe qu'à s'empiffrer à table, sans songer au décorum ni à ses voisins. S'emploie pour injurier un goinfre malappris.

(529)

s n H + S

Ou yue, eul che ou

Yu-ti tch*e tche fen h'ai yu pou.

Au 25 de la cinquième lunaison Yu-ti déchire son papier, parce qu'il a divisé son registre des pluies.

C'est au 25 de la 5e lune, que Yu hoang chang ti, le roi des dieux, divise la provision annuelle de pluie aux Long-wang des cinq points cardinaux (Sud. Nord. Est. Ouest. Centre). Ces cinq Longwang commandent à une armée de petits Long-wang dont chacun est préposé à un village déterminé. Lorsque Long-wang claque du fouet, l'éclair jaillit (on attribue cependant généralement l'éclair à Chan tien niang niang, la déesse de l'éclair) lorsqu'il frappe du tambour le tonnerre gronde ; pour faire pleuvoir il appelle un collègue, lai remet un crible, et verse l'eau par le crible. C'est à cause de cela que la pluie arrive en gouttes et en stries.

En vertu de ce dicton, les païens n'implorent pas la pluie avant le 25 de la cinquième lune, ce serait inutile puisque la répartition n'a pas encore été faite. Notons que le besoin pressant de pluie ne se fait pas sentir avant cette époque.


— 181 — (530)

% 8 m S.

x # m

Ou yue toan ou

Lieou yue lieou

I Pien leng tonfj,

Pou yong cheou.

Depuis le cinq de la cinquième lune

Jusqu'au six de la sixième

Un seul jour de froid ou de gelée

Ne se présente plus,

Pou yong cheou, on ne doit plus subir.

(531)

A m mm

Pioe hien houo Ttai

Ko hien k'i neng*

Lorsque les huit immortels traversent la mer Chacun montre sa propre habileté.

Lorsqu'on fait quelque chose, chacun le fait avec les moyens dont il dispose ; d'après ses aptitudes.

Les huit immortels sont très populaires parmi nos païens. Cepassage de la mer est souvent évoqué. Cependant la légende régionale est à peu près muette au sujet de ces saints personnages. Wieger dans ses Textes philosophiques p. 479 s'étonne de même que des héros aussi connus et aussi souvent représentés n'aient pas donné lieu à des légendes intéressantes.

Voir à ce sujet : H. Bore. Becherches sur les superstitions en Chine Tome IX Article VII. page 493 et suivantes. Voir aussi Proverbe 690


— 182 — (532)

A n n m

is

m m «£ ±

Ta kio hoei siang

Lieou kio yang

Chen sien tch'e chang

CJie toan tch'ang.

La badiane à huit cornes

Le mouton à six cornes

Si les esprits et les génies en mangent

Leurs entrailles se déchirent.

A fortiori les humains doivent s'en abstenir. Hoei siang, ou plutôt ta hoei siang, badiane, qui donne un fruit nommé anis étoile; le siao hoei siang est l'anis ordinaire qui se cultive dans nos contrées.

(533)

* m m ^ # - M

Pa wen koang kien Pou jou ts'ing cheou tso i pien.

Un savant qui a tout vu Ne vaut pas quelqu'un qui a fait une chose de ses mains. Eien de tel que l'expérience personnelle.

(534)

A n MTW

Pa yue tch*ou i liia i tchen

San tsai lai-nien ou yue tsin.

S'il pleut un moment au premier de la 8-' lune La sécheresse durera jusqu'à la fin de la 5e lune de l'an prochain.


— 183 — (535)

tt A » m. m m

P'a jen tche tao de che

Pou yao tso.

Ce que tu crains que les hommes sachent Ne le fais pas.

Ne fais jamais ce que tu ne voudrais pas que les autres sachent. Ce dont tu pourrais rougir si on l'apprenait.

(536)

IIH^I

Pan Ida, san nien h'iong.

Un déménagement, c'est la pauvreté pour trois ansPar

ansPar de meubles, et d'ustensiles, par les frais d'installation etc, un déménagement est toujours coûteux.

(537)

^ * n m PI

Pan yè Jciuo tch'eng meh Hia p'eng ting ze

Crier à minuit à la porte de la ville C'est être comme un aveugle qui se cogne contre les clous.

Les portes des villes sont couvertes de clous à grosse tête. Cogner contre les clous, c'est cogner contre la porte, et vainement, car on ne l'ébranlera pas. Il en est de même pour celui qui veut se faire ouvrir la porte de la salle à minuit, il a beau crier, le portier ne bougera pas.

Cette expression s'emploie dans le sens suivant : Tu feras une démarche inutile, il est sûr qu'un tel ne t'aidera pas.

(538)

^ A WS

Pan yè ta teng long Sina koei ni.


— 184 —

A minuit avec ta lanterne Cherches-tu le diable ?

Se dit par plaisanterie à un individu qui ne sait jamais où il a déposé ses affaires, et les cherche partout; teng long: prononcé toujours ici : teng Ion. ' ■ ■

(539)

n m m ± m m *

P'an-Tcoan t'eou-chang mouo kiang ze Hou 7coei la.

P'an koan, enduisant les têtes de colle de farine Colle les âmes errantes.

Jeu de mots sur : Hou koei la : coller des âmes errantes, des diables, et: |$ % ~f stupides diables.

S'applique dans le sens : Tu es un imbécile; ta manière de faire est ridicule. - .

P'an-hoan est le satellite de yen wang le dieu des enfers.

(540)

^ ^ (ft M H $k M

,/7 «*»v» HJ rftSp s?** z?v£ •»»»"♦

JPang fie de, tsong yao jan he.

Si tu avoisines du noir, tu seras certainement noirci.

Dis moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es.

(541)

m KM £ * & #

JPang ta chou

Ts'ao pou tchan choang.

Auprès d'un grand arbre L'herbe n'est pas couverte de givre.

Celui qui sert un grand homme, jouit par ricochet de beaucoup de choses. On ne se fait pas faute de graisser la patte à ceux-là pour qu'ils rendent leur maître favorable à telle ou telle personne.


— 185 — (542)

m a

Pang tchfioei t'iao ya

Ngao k'eou.

Se curer les dents avec un battoir de lessive Fatigue la bouche.

S'adresse à un butor qui ne dit jamais mot. Tu as raison de ne pas parler, car cela fatigue la bouche.

(543)

Pang t&iang de

Chang pou liao t'ai.

Celui qui est trop près du pied du mûr Ne peut monter sur l'estrade.

Il ne peut prendre son élan.

Celui qui est trop intéressé à quelque chose ne peut donner un conseil judicieux.

(544)

tt S S m

* T •& m m T

P'ang hiai tch'e teou-fou

Tch*e pou Mao yè p'ao lan la.

Lorsqu'un crabe mange du fromage de fèves Même ce qu'il ne peut manger est réduit en bouillie.

Ce fromage de fève est très peu consistant : le crabe qui agite là dedans ses pattes et ses pinces le triture et le réduit en bouillie.

Sens : Se dit d'un imbécile qui a gâté ses affaires en se démenant sottement.

(545)

9 il A m

f MAI


— 186 —

P'ang Jcoati jen tsHng Tang kiu jen mi.

Les spectateurs voient clair Les intéressés sont aveugles.

Nemo judex in propria causa.

Voir proverbe suivant

(546)

P'ang fcoan tche ming Tsai che tchouo hoen.

Ce sont les autres qui voient clair, L'intéressé seul voit trouble.

Nemo judex in propria causa.

Ceux qui ne sont pas intéressés dans une affaire la jugent beaucoup mieux que celui qui y est impliqué.

(547)

m% m\ t=j tu?

Pao fan hien che

Ki ngo tse jan.

Quand on est repu on fait des choses provoquantes' Quand on a faim on est (forcément) endurant.

Celui qui a de l'argent peut prendre des allures conquérantes ; celui qui n'a pas le sou doit subir toutes les avanies.

(548)

m m m *r «s m

M ± M

Pao tchou hiang lou ta t'i p'en

Lien chang hoei.

Lorsqu'on porte un brûle parfums et qu'on éternue La figure se couvre de cendres,

Inutile de t'en prendre à autrui, tu es toi-même cause de tes misères.

Les brûle parfums ou cassolettes à bâtons odoriférants sont toujours plus ou moins remplis de fines cendres.


— 187 — (549)

■*& ffi » tt nJC M

JPcpo tcliou Jean tchang tch*oei cheng I Ic'iao pou t'ong.

Que tu prennes un rouleau à pâte pour jouer de la "cheng" Même en y forant un trou tu n'y parviendras pas.

Sens : Tu n'y entends rien ; tu n'es qu'un imbécile. Ce "K'iao" s'emploie dans le fameux aphorisme médical : L'homme a sept trous : À ^ -*û |§c «7ê7i yeoic ts'i k'iao. D'aucuns traduisent les sept trous du visage : les yeux, les oreilles, les narines et la bouche. D'autres expliquent que le coeur a sept trous : quatre de ces trous y amènent le bon sang, les trois autres expulsent le sang vicié.

La "cheng" est peut-être l'instrument le plus perfectionné delà musique chinoise. Il se compose d'une callebasse séchée et vidée qui sert de magasin à air et d'une embouchure en tuyau recourbé. Une série de douze ou de vingt-quatre tuyaux à anche libre sont disposés sur la calebasse qui est, elle même, percée de trous sur la surface. Ces trous sont ouverts ou bouchés par les doigts de l'instrumentiste.

J. Dyer Baie dans ses Things Chinese écrit : L'introduction de la cheng en Europe conduisit à l'invention de l'accordéon et de l'harmonium. Kratzenstein, un facteur d'orgues de S1 Pétersbourg, qui était devenu possesseur d'une cheng, conçut l'idée d'appliquer le principe aux registres d'orgue. H. Eiemann dans son "Dictionnaire de musique" parle lui aussi d'un facteur d'orgues de S1 Pétersbourg, qu'il appelle Kirsnik, et qui en 1780 aurait inventé les jeux d'orgue à anches libres.

(550)

#ii ? # m * T et

Pao jen tsiè pou liao ts'ien Koei-ze-cheou ting pou liao ming.

Un garant ne prête pas d'argent Le bourreau ne rend pas la vie (à sa victime).

Un garant se contente de vous amener votre débiteur, que celui-ci soit solvable on non, peu lui importe. Il est bien entendu que ce fameux "pao jen" ne payera jamais rien de sa poche. C'est une des plus vastes fumisteries de nos contrées ; tout le monde sait à quoi s'en tenir au sujet des garants et il n'y a pas de transaction sans eux. Voir Proverbe 121


— 188 — (551)

f 11 f t ï ê

M 2c T

Pè chang si-fou yeou Ou t'ai

Nou yè che la

Ming-cheng yè hoai la.

Lorsqu'en se promenant sur le mont Ou t'ai on porte sa brû sur le dos,

On perd son esclave (sa brû)

Et on gâte sa réputation.

Sens : Il vaut mieux ne pas toucher à cette affaire ; on n'a rien de bon à en attendre.

Ou-t'ai. Montagne fameuse du Chan-si où les pèlerins chinois et mongols abondent. Parmi ces pèlerins, tous n'y vont pas uniquement par motif de dévotion ; il y a des voleurs, et même les ravisseurs de jeunes femmes ne manquent pas.

Le dicton peut également s'entendre d'un époux qui porte sa jeune femme (si-fou), et cette explication donnée par d'aucuns me semble plus plausible que la première. Un jeune mari portant sa. femme, ou même lui donnant le bras, sont de ces choses dont on n'a aucune idée ici.

(552)

amnW) m \m &

Pè in mai tong hé jen de sin.

Avec de l'argent blanc on peut acheter la conscience des méchants.

Antithèse entre in, argent blanc et lie jen, homme noir, homme mauvais.

(553)

Pé je tch'oan, ho yè Jcai

UHen in. Ma yu, mao tch(ao wai.

On s'en revêt pendant le jour, la nuit on s'en couvre ; Si le ciel est couvert et qu'il pleuve, on tourne les poils à l'extérieur.

Il s'agit d'une grande pelisse, que nos gens portent poil en dedans, et sans revêtement d'étoffe. Sous la pluie, ce cuir tanné d'une façon rudimentaire, se durcit et se fend.


— 189 — (554)

m * & UJ

ïeouo ze pa chan

TsHen toan.

Lorsqu'un bossu monte une montagne Il est court par devant.

Calembourg. Ts'ien toan, par devant court, se prononce comme |§ ts'ien toan, les sapèques font défaut. Je n'ai plus d'argent. Un importun vient-il vous demander un secours, on lui répond par ce dicton, et il comprend que c'est fini.

'(555)

a m m & i\ ?

* m m m M m

Pe louo fou tcha tao ze Pou tch'ou hiue de tons-si*

On a beau larder de coups de couteau une carotte blanche C'est une chose dont le sang ne coule pas.

Se dit d'un homme qui est dur à la détente, qui ne se laisse pas vite intimider.

Pe louo-fou : prononcé louo-pé ou louo-pou, carotte blanche, ne se cultive pas beaucoup au T'oumet et est très répandue à Ning t'iao liang ; la forme et le goût rappellent le raifort, mais la pelure est d'un blanc laiteux.

(556)

m m. % mmm&

Pi cite tch'oan de te'iao-mai p'i

Ta i-chang pou li chen.

Comme les punaises entrent dans la balle de sarrazin Il ne quitte jamais ses beaux habits.

C'est une punaise introduite dans de la balle ; un pauvreteux qui veut faire le grand monsieur.

Une punaise entrée dans la balle de sarrazin, on veut dire, une punaise qui est entrée dans un oreiller ; celui-ci étant bourré de balle de sarrazin. Pi che, punaise se prononce piè sa.

Comparer au Proverbe 417 :


— 190 —

(557)

m^m m s « m A A

Pi koan li pien choei Jciao

Si jen jeric

Pouvoir dormir dans le tube d'un pinceau C'est être un "bonhomme bien fluet

$13 $$ Si hou, fluet, délicat, soigné, ciselé, se dit par exemple d'instruments très précis, d'instruments européens : compas, canifs etc. plus soignés que les instruments similaires chinois.

(558)

#^ITI»-fl«

Pi ze ti hia tcTiang de i ko tsoei.

On a une bouche sous le nez.

pour s'en servir, naturellement, soit pour demander des renseignements, soit pour défendre ses droits.

(559)

m WL ÊL s 3E t L & m m *

P'i hou cheng teou ya

Tsa tchou h'iong ken ze.

Lorsqu'on fait germer des pois sur son derrière Ils perceront de pauvres racines.

Sens. Il est pauvre comme Job.

(560)

Si* * T ^

P(i-ze kfiu la tnao

CJien koei mo mà-lao.

Lorsqu'on a raclé tous les poils d'une peau

Esprits et diables même ne peuvent plus l'identifier.

Lorsqu'il n'y a ni traces ni preuves comment peut-on instruire une affaire ?


— 191 ^ (561)

Tien kfo ts'ing Ta-ze Ta-ze tch'e Ta-ze,

Lorsqu'un courtier invite un mongol Le mongol mange du mongol.

Lorsqu'un commerçant chinois invite un mongol à dîner, en fin de compte c'est encore le mongol qui paye le repas.

Pien-k'o est le nom de ces courtiers qui parcourent les territoires des mongols Ortos pour faire des affaires. Les échanges consistent en grains, selles, toile, soie, bottes de cuir, corail, pipes, contre des bestiaux, des peaux, du beurre, de la laine. Les mongols sont toujours roulés. Au point de vue des moeurs les "pien k'o" jouissent d'une réputation abominable, justement méritée.

Le mot "Pien-k'o" semble spécial à la région de Ning-t'iao-leang, Il est vrai que les mongols nomades n'existant plus au nord-est du Fleuve Jaune, ce genre de marchands ne s'y trouve pas. L'appellation dériverait de "pien ts'iang" grande muraille de Chine; et voudrait dire : les courtiers de la terre des herbes au delà de la grande muraille.

(562)

£ * m g

Jl ^ M. W&

Ping pou li ing

Ma pou li tchan

Houo-ki pou li tchang-Tcouei de yuan.

Les soldats ne quittent par leur caserne

Les chevaux ne dépassent pas l'étape (coutiimière)

Les ouvriers ne quittent pas la cour de leur patron.

On ne change pas les choses établies. L'habitude devient une seconde nature. Tout est régi par ses lois. Tchan, étape, se prononce ici: tsan.


— 192 —

(563)

^ ^ Wi ^ ^

^ >F £n a ^ P ^ $

Ping pou tchan pou ïcH

Moa pou chouo pou tche

IA, pou pien, pou ming.

Des soldats qu'on ne décapite pas ne sont pas rangés Des paroles inexprimées ne sont pas connues Des raisons non discutées ne sont pas claires.

Il faut une forte discipline, même l'application de la peine de mort, pour tenir les soldats en ordre. C'est absolument vrai pour les soldats chinois.

(564)

)k m. H R

Ping long san tch'e

Fei i jen tcïie han,

La glace se gèle à trois pieds Sans qu'il y ait un jour de grand froid.

Il ne fant pas de jour de froidure extraordinaire pour que la glace obtienne trois pieds d'épaisseur ; elle y arrive peu à peu, jen tche : prononcé ici jen tse.

(565)

it p + ai

Ping ts'ong k'eou tchong jou

Hoa ts'ong Jc'eou tchong tch'ou.

Les maladies entrent par la "bouche Les malheurs sortent par la houche.

Trop manger provoque des maladies

Trop parler crée des misères.


— 193 —

(566)

m % m w m &

Ping yeou se pé se tchen

To yeou pa pé pa fang.

Il y a quatre cent quarante maladies caractérisées Il y a huit cent quatre vingt formules de remèdes.

Cela fait deux formules par maladie ! Nos empiriques, malgré leur ignorance crasse, ont une très haute idée de leur valeur médicale.

(567)

M H (SI ïfï

R A m

P'in kiu nao cite

Mo jen wen.

Un pauvre habitant un marché fréquenté Personne n'en a cure.

On n'a que du dédain pour les pauvres gens. Voir Proverbe 85

(568)

m m - m m m

P'ong yeou, i tsHen pou touo

Yuen-Jcia i 7co tsieou Iceou.

Mille amis ce n'est pas trop Un seul ennemi, c'est bien suffisant.

(569)

^ M - m

Pou chang i tang Pou tchang i tche.

Si l'on n'est pas dupe On n'acquiert pas la sagesse. On apprend à ses dépens.

25


— 194 — (5*0)

m m ffl u

Pou fen Jcoei tsien

Tch'e tao tcheou sien.

Il ne fait aucune différence entre cher et bon marché Qu'il occupe une préfecture ou une sous préfecture, il mange tout

ce qu'il a.

Tous ses émoluments. Quelle que soit ia somme qu'il possède, il la dépensera allègrement.

(571)

* ta - it a m m

Pou p'a i die mo tiè niang

Tan p'a i je mo kiun wang.

On ne doit pas craindre de n'avoir ni père ni mère pendant toute sa vie

Il faut seulement craindre de n'avoir pas de pouvoir souverain

(ne serait-ce que) pendant un seul jour.

Car alors c'est la révolution qui amène le pillage et les excès de tout genre.

I cite : proprement : une génération ; trente ans. Ici, l'expression est prise dans un sens plus large : pendant toute la vie.

(572)

* M «S SfeM

w # m & m m

Pou p'a t'ong tsoei l'iè che-teou

Tan p'a pen /lien tso tsoei-t'eou*

On ne craint ni une bouche de cuivre ni nne langue de fer On craint seulement que le sous-préfet arrange notre affaire.

Avoir affaire à un adversaire qui est fort en bouche c'est ennuyeux, mais ce n'est rien en comparaison des ennuis qu'on éprouve lorsqu'un mandarin s'occupe de vos affaires ; on sort de là lamentablement plumé.


—19'5 — (573)

* H *r m m îè - ^ a

JPozt p'a san ta ma

Tan p'a i pou U.

On ne craint pas d'être battu ou maudit trois fois On craint seulement l'indifférence.

Ce qu'il y a de pis lorsqu'on fait une remarque, ce n'est pas d'exciter la colère. C'est de se heurter à une parfaite indifférence.

(574)

^ tt fli A

m tt #L ir

JPoit £)<« tch'eou jen Tan p(a tch'eou koan.

On ne craint pas un ennemi On craint seulement un mandarin vénal.

Que vous aviez un ennemi, vous pourrez vous faire rendre raison par voie judiciaire ; mais ce moyen vous échappe si le mandarin est vénal.

(575)

^ M m ih ^ M ¥ ifi

Pou tseou kao chan

Pou hien p'ing U.

Lorsqu'on ne monte pas sur une haute montagne La plaine n'est pas apparente.

Nos geus veulent dire par là : Lorsqu'on n'a jamais gravi de hautes montagues on ne soupçonne pas combien il est commode de marcher en plaine.


(576)

m ? m m M. m% & 73 m

Pouo ze ma tchou hiue JS-ia tch'ong nai tao tsé>

Lorsqu'on s'est frotté du sang de porc autour du cou On a l'air d'un voleur qui a reçu des coups de couteau.

Eia-tch'ong, représenter faussement, prétendre être. Kia tch'ong koan jen, un fonctionnaire imposteur. Se dit beaucoup et se rencontre souvent. Des filous mettent un uniforme de soldat et opèrent du chantage.

(577)

m ? T m §i m

■ES S tir. .

Pouo-ze ti-hia ho in-sou Houo yao ming.

Lorsque sous le cou on coupe la gorge d'un boeuf . Vivant on veut sa vie.

On exige sa vie ; on veut sa mort.

Cet homme est déjà assez misérable sans qu'une nouvelle calamité vienne fondre sur lui. Laisse-le donc tranquille ; il est déjà assez malheureux comme cela.

(578)

# Wk H il — %. M,

mmmm-mmm

Pcouo-i hien /ian, i tc/iang tcTie Han hien p'ouo-i, i hien tao ti.

Une femme qui a de l'aversion pour son mari, ce n'est qu'une feuille

de papier, Un mari qui a de l'aversion pour sa femme, l'abhorre jusqu'au fond.

Ce n'est qu'une feuille de papier, cela n'a pas d'importance ; soit que le mari puisse lui imposer de force sa volonté ; soit qu'il arrange les choses en faisant quelques avances ; soit qu'il cherche des consolations autre part. Mais si c'est l'époux qui abhorre sa femme, cela peut aller jusqu'aux extrêmes, il peut la répudier, la vendre, ou' même la donner à un autre. Tche, papier, se prononce ici tze.


— 197 — (579)

m m « B m ^ JS m n

MIT fêilit

P'ouo-i pao tch'en-siang

T'ien-Vien 7ie la lai Icao-tchoang

Pou Ping ko ba

Han yeou pang mou yang.

Une femme qui veut jouer au ministre d'état

Tous les jours au soir.vient faire ses doléances,

Ne l'écoute pas

Et tout s'arrangera.

Les femmes d'un certain âge qui veulent jouer au ministre d'état ne sont pas rares, dans nos contrées, elles savent mener leurs belles-filles à la baguette, et parfois môme leur mari. Dans le second cas, la baguette est métaphorique, mais non pas dans le premier.

(580)

m m fr ^ m u m % A fi & mm m

Peouo-i ta-Tcia, hou nieou Wia

Nan-jen ta-ltia, tsieou Veou-fa*

Les femmes qui se battent, stupidement serrent et pincent, Les hommes qui se battent se prennent aux cheveux.

K'ia : pincer entre le pouce et l'index

Nieou : pincer entre le bout du pouce et l'index replié

Tsieou t'eou fa : se saisissent par la tresse.

P'ouo-i : femme mariée, en puissance de mari. Au T'oumet, on dit lao-p'ouo, ce qui ferait rire à Ning-t'iao-leang. Car lao-pouo ne se dit là que pour une vieille femme. Lao-pan : une vieille, qui s'emploie assez couramment au T'oumet, a quelque chose d'injurieux dans le district Sud des Ortos.


— 198—- (581;)

H + «L B #> iH: £

ea + & JS *B T «

S'a»! c/ie mo e**ï: 2»an c/ie k'ong

Seu che mo eul: tsiue la Jcen.

Ne pas avoir de fils à 30 ans : c'est une demi existence vide Ne pas avoir de fils à 40 ans : la racine est brisée.

La souche s'éteint et ne produira plus.

C'est un des plus grands malheurs qui puissent arriver à un Chinois ; ils placent l'âge critique de la femme à 40 ans.

(582)

H + ¥ s * m

San che nien fou koang koen

I ho niu yen ts'iu de tsin ta tsin»

Pendant trente ans on a été célibataire aisé On prend femme, et on est rincé à fond.

Parce qu'on a du payer bien cher pour avoir son épouse, pour solder les frais de la noce ; enfin parce qu'on n'est plus seul, et qu'il faut nourrir sa femme et ses enfants.

(583)

n + *£ M 'M

H + 4p sr is

San clie nien ho tong

San cite nien ko si.

Pendant trente ans le fleuve va vers l'Est Pendant trente ans le fleuve va vers l'Ouest.

Il s'agit du Fleuve Jaune qui se déplace continuellement.

(584)

H 0 M a


— 199 —

m & ¥ m

San je ou liang Kiu pou tchou ping

I toung pou tch'e

Tsieou che nien 7cin.

Restez trois jours sans manger

Et vous n'échapperez pas à la maladie ;

Lorsqu'on ne mange pas pendant tout l'hiver

C'est une année de disette.

Une version plus employée est la suivante :

HBI1

— m ^ PE

M sk -^ il

San je ou liang ILiu pou tchou ping

I toen pou tch'e

Tsieou che nien 7cin.

Si l'on retient leur solde pendant trois jours On ne peut retenir les soldats en Corps ; S'ils doivent se priver d'un seul repas Ils crient à l'année de famineSurtout

famineSurtout ces derniers temps les exigences de la soldatesque sont inouïes; pour un rien celle-ci se révolte et fait cause commune avec les brigands. La gent militaire est actuellement toute puissante en Chine et elle se conduit comme en pays conquis, rançonnant les habitants, pillant les voyageurs, et répondant aux justes réclamations par des sévices ou même par le meurtre. Triste engeance.

(585)

HA*-*


— 200 —

San jen Jcong i sin

Hoang t'ou pien tch*eng kin.

Lorsque trois hommes ont le même but L'argile se change en or,

L'union fait la force.

Au temps jadis il y avait trois marchands qui s'associèrent. Grâce à leur entente ils firent rapidement fortune. Le premier se nommait Tclieou ; le second Ko ; et le troisième Ou.

Tcheoic ko ou s an wei. Les trois personnages Tclieou Ko Ou.. Les boutiquiers les honorent comme dispensateurs de la réchesse.

On dit aussi :

H A & — >ù>

San jen ping i sin. (586)

H % m m

San h(oan> seu tclie

Ou toan, i tch'anfj.

Trois larges, quatre étroits Cinq courts, un long.

Il s'agit des qualités que doit avoir un bon boeuf. Trois doigts de large à la naissance de la queue. Quatre étroits : l'échancrure entre les orteils des quatre pattes doit être étroite.

Cinq courts les quatre pattes et l'encolure.

Un long, le corps.

Toutes ces qualités réunies constituent le boeuf de labour parfait,

Tclie, étroit, se prononce tsa.

(587)

m T m *t

San Itia, che hfao

Tao la kouo tsao*

Lorsque trois familles s'appuient l'une sur l'antre Le fourneau tombe en ruines.

Lorsque chacun compte sur autrui pour faire la besogne, rien ne se fait, tout va à la dérive. Voir Proverbes 740 et 603


—2Q1:—

(588) ,<„, . .

zi % B X

m mm %t£ g

San kieou, se kieou Yang ko lao lao tven cheou.

A la troisième et à la quatrième neuvaine (de l'hiver) On s'abrite les mains, (même) dans un endroit au soleil.

On s'abrite les mains, (même) dans un endroit au soleil. Ko lao lao, expression populaire très employée (pé tzeul). L'hiver est divisé en neuvaines, la troisième et la quatrième sont les plus froides.

(589),

-lAIITHtA

San ko jen neng miè i ko jen 1 ko jen -miè ,pou Mao san ko jen.

Trois hommes peuvent annihilej Un seul homme Un seul homme ne peut annihiler trois hommes.

Lorsque trois hommes donnent le même témoignage contre un seul individu, c'en est fait de lui, tandis qu'un seul témoignage ne peut nuire à trois hommes.

(590)

H m % m m in —* %

San ko lao han Tinff jou i yuan koan.

Trois vieillards Valent un mandarinPour arranger une affaire adressez vous aux vieillards du village. Yiien, est le spécificatif pour les dignitaires.

(591)

H ffi I ï - i É 3L SB « ^ - S! :

2fi


— 202 —

% II £ À Jft 81 S

* ffi ^ A 11 § A

San liang in ze, i tche hou

Ou liang in ze, i t'ûxo long

Yeou fou tche jen, k'ing long wa hou

Ou fou tche jen, long hou chang jen.

Vous volez trois onces d'argent : c'est un tigre ;

Vous volez cinq onces d'argent : c'est un dragon ;

Ceux qui ont une "bonne étoile, tuent le dragon, étouffent le tigre;

Ceux qui n'ont pas une bonne étoile sont blessés par le dragon et le tigre.

Comme ce dicton s'applique uniquement aux voleurs on sous entend les premiers mots : celui qui vole...

Le sens est : Si vous n'êtes pas un chançard, les vols que vous commettez se retourneront contre vous, avec d'autant plus de conséquences fâcheuses qu'ils auront été plus importants.

(592)

H10S M M M WL

San p'ong se yeou Ou ts'ing ou Jcou.

Nous sommes trois quatre grands amis Et nous ne nous aimons pas encore comme si nous étions parents.

Les liens du sang sont plus forts que ceux de l'amitié. San peng se yeou. Inversion pour dire: San se p'eny yeou, trois quatre amis.

(593)

H*!ÊA +

, San soei ting pa che»

Trois ans équivalent à quatre-vingt.

Synonyme indifféremment employé :

San soei Ic'an lao.

A trois ans on voit (ce que sera) la vieillese.

On peut déjà voir en germe chez l'enfant les qualités et les défauts qu'il aura plus tard. Voir Proverbe 848


— 203 — (594)

H % & X />

San l'ien, tno ta siao. Pendant trois jours, il n'y a ni grand ni petit.

Il s'agît du jour du mariage et des deux jours qui suivent. On se permet alors les farces les plus grossières avec les nouveaux conjoints Le soir, on s'amuse à leur poser des questions incoDgrues ou obscènes, on leur fait faire toute espèce de choses, on bombarde les nouveaux époux avec des chardons, des noix, des jujubes. 'C'est ce qu'on appelle : nao-fang, et choa-siao, et on s'aperçoit trop' bien, que le décorum des Chinois païens est une mince couche de vernis qui revouvre des turpitudes.

(595)

m TP m H 5c

San Vien pou Ic'ai che

K'ai che ting san l'ien.

Lorsqu'on n'a pas ouvert le marché pendant trois jours Lorsque le marché se rouvre il doit compenser les trois jours

de stagnation.

Il faut qu'on rattrape les chômages forcés.

(596)

H n m n ^ m B

3L M H M M

San yue, se yue, pou ma fang Ou yue» lieou yue, ma Long-wang.

Si à la troisième ou à la quatrième lune on n'a pas crépi sa maison A la cinquième et à la sixième lune on mandit Long-wang.

Long-wang est le dispensateur de la pluie. Si l'on n'a renouvelé la couche d'argile du toit, il pleuvra chez vous pendant la saison des pluies.


— 204 —

(597)

JE A * té X A m

mm^ fà. 'ê. 7K -a

£e jen pou p(a t'ien-houo cJiao Se tchou pou p'a hong choei Jciao.

Un mort n'a pas peur d'être brûlé par la foudre Un porc mort ne craint pas d'être raclé à l'eau bouillante. .

Kiao : asperger d'eau bouillante avant d'être raclé. Sens du dicton: Un homme d'un grand âge ne s'émeut plus d'une foule de choses, il en a vu bien d'autres.

(598)

JE A ■* 36 P

?e *r — ^

Se jen pou tchang h(eou I t'ien te i teou.

Quoiqu'un défunt ne mange pas Il lui faut tous les jours un boisseau.

Allusion aux funérailles pour lesquelles nos gens dépensent parfois des sommes considérables.

(599)

m m m m s\

H£^ éf. §g ^

m ? m * &

£e Zceow <awj7 7ciai wo

Cheou na pan t'eou tehoan

Soei-jan Va pou niao

Kiun-ze fang pou jan.

Si un misérable chien est couché au milieu de la rue

Prends en main un morceau de brique

Quoiqu'il ne morde pas,

Un sage évite les risques.


205—

Prévoir c'est régner. Le proverbe flamand : De voorzienigîieid is de moeder van de porceleinkas, (la prudence est la mère de l'armoire à porcelaine) Se-keou : un chien mort. Terme de mépris ; beaucoup employé: p. e. Se jenu, un homme mort, un propre à rien; ou plus fort: se koei, un diable mort.

(600)

m )\\ m jn UJ 3§c m ih

Se tch'oan mo tch*oan Chan-tong mo chan*

Au Se-tch'oan il n'y a pas de plaines Au Chan-tong il n'y a pas de montagnes.

Jeu de mots sur : Se tch'oan : les quatre plaines, et qui se traduit en réalité par : les quatre rivières, (le Ya-long-kiang, le Min-kiang, le Tch'ong kiang, et le Kia Un kiang). Tch'oan, veut dire : rivière de montagne ; et par extension : ravin dans lequel court cette rivière ; c'est dans ce sens qu'on l'emploie au Ts'ien chan (contrée au Sud-Est de la boucle du Fleuve Jaune), au T'oumet, on y donne un sens encore plus large et on traduit : plaine. C'est ainsi qu'on dit toujours : T'oumet tch'oan, la plaine du T'oumet. C'est, avec ce sens, que le jeu de mots s'explique. Chan-tong, veut proprement dire : à l'Est des montagnes ; et le calembour ne s'explique guère.

(601)

m. m m PI m m n ÏÏ m * ^ m

Si-fou tao men ts'ien

San tè Uoa ho ta nieou ts'ien.

Alors que la hrû est déjà au seuil de votre porte Il faut encore dépenser la valeur d'un grand boeuf.

On a déjà dû donner les arrhes, c'est à dire le prix d'achat de la femme, plus les cadeaux d'usage au moment des fiançailles : au moment du mariage il y a encore les frais du cortège, des musiciens, du repas de noces, une grosse dépense.

Mariages et funérailles sont deux .choses qui coûtent cher en Chine.


— 206 — (602)

m m » c * fx & i&

Si-fou Veou de tch(e> che tou li Jci

Tieou t'eou de tch'e, che fang de ti.

Lorsqu'une brû mange en cachette, c'est qu'elle a faim; Lorsqu'un chien mange à la dérobée, c'est qu'on a placé le mets trop bas.

Il n'arrive que trop souvent que de malheureuses belles-filles sont obligées de voler de la nourriture, parce que les beaux-parents avec lesquels elles habitent leur rognent trop la portion congrue.

(603)

Si fou se touo Pou si kouo.

Lorsqu'il y a beaucoup de belles-filles La marmite n'est pas récurée.

Parce que l'une croit que l'autre va le faire. Voir Proverbes 587 et 740

(604)

m *n ^ s m

Si Jcianff tan je yu.

S'il y a un arc en ciel à l'ouest, aujourd'hui même il y aura de la pluie.

L'Arc en ciel du matin.

(605)

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— 207 —

Si pe fong hia yu

Tao nan fong tsHng

Tsang liang sin fa ts'ai

Sing liao de h'iong.

Si la pluie est venue avec du vent Nord Ouest

S'il tourne au sud il fait clair,

Une conscience ensevelie s'enrichit

Celui qui cherche le bien est pauvre.

(606)

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Si ze hou ts'ai Jeta de.

La barbe du comédien est postiche. Pour dire à quelqu'un : ce que tu racontes est faux.

(607)

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Si ze nai tao pou p'a.

Le comédien ne craint pas de recevoir des coups d'épée.

Se dit pour rassurer quelqu'un : N'aie pas peur, c'est pour rire. C'est comme un comédien qui reçoit des coups de sabre, il n'en a pas peur parce que ce n'est qu'un simulacre.

(608)

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Siang kin p'an in

I pei-ze cheou h'iong.

Songer à l'or, espérer l'argent Et subir la pauvreté pendant toute la vie.

C'est le cas du plus grand nombre de nos indigènes. Le but de leur vie c'est de devenir riche, ils en parlent, ils en rêvent... et ne sortent jamais de leur marasme.

Siang km : penser à l'or, n'est qu'une manière de parler. Je crois qu'ils sont extrêmement rares les chinois de nos contrées qui aient vu ce précieux métal. Bien plus, bon nombre d'entre eux n'a jamais vu un lingot d'argent de 50 Taëls. J'ai eu de ces gens, arrivés par hasard à ma chambre au moment où je pesais un de ces yuen-pao


__.208 —

(lingot de 50 Taëls). Quelle flamme dans leurs yeux; admis à palper et à soupeser ce yuen-pao, ils le faisaient avec toutes les marques d'une contemplation respectueuse. Je serais tenté de dire que cela faisait époque dans leur vie.

(609)

/> m a. ^ m * « * ?

Siao elle mo lao se

Tao ta hoai siao ze.

Lorsqu'on n'a pas eu de pare au temps de son enfance Lorsqu'on a pris de l'âge on devient un mauvais sujet.

. (610.).

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Siao clie mo nimy • ,

Tao ta hoa tch'ang.

Lorsqu'on n'a pas eu de mère au temps de son enfance Lorsqu'on a pris de l'âge on parle a tort et à travers.

(6.11)

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Siao die mo jen Icoan Tao ta Iceou t'ien wan.

Lorsqu'on n'a eu personne qui s'occupait de vous au temps de votre enfance Lorsqu'on a pris de l'âge les chiens lèchent les bols.

On est sale et sans ordre, on ne lave même pas sa vaisselle. Ce proverbe et les deux précédents se disent parfois d'une traite.


— 209 — (612)

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Siao chou, ta chou

JELoan se lao chou.

De la petite à la grande chaleur Les rats sont noyés.

Tellement il plent ; la pluie remplit leurs terriers. Du 7 Juillet au 7 Août.

(613)

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Siao eut fan fa Tsoei yeou kia tsa. ,

Lorsqu'un des petits fils à commis une faute Cette faute retombe sur toute la famille.

Cette loi de la solidarité entre membres d'une famille est très puissante, et il arrive souvent qu'un frère paie pour un autre qui a commis un acte repréhensible.

(614)

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Siao hia de pou tsin

JMCouo hia de pou liang

jyian t'iert de sing sieou

Iche pou tchou pan ko yue liang.

Ce qu'il a appris ne pénètre pas,

Ce qui a été poli ne brille pas,

Un firmament plein d'étoiles

N'atteint pas la clarté d'une demi lune.

Tout ce qui brille n'est pas or.

27


— 210 —

(615) ■

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Siao san nien Tioa tsiang

Pou hoei Jioa ma Pi ze

Siao san nien mou tsiang

X Itiu liang Jco ma l'i ze.

Après trois ans d'apprentissage pour être peintre

On ne sait même pas peindre les sabots d'un cheval ;

Après trois ans d'apprentissage pour être charpentier

Qu'il scie et il fait deux sabots de cheval.

Il ne sait pas scier, et la planche va en s'élargissant comme les sabots d'un cheval.

(616)

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Siao ti fang de Jceou

Ta ti fang de wa wa.

Ees chiens des petits endroits Les enfants des grands endroits.

sont insupportables et même dangereux.

(617)

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Siao t'sio eul fei tao ta teou ti

K'ong liang la i tche.

Un petit passereau volant dans un champ de grosses fèves A inutilement déployé ses ailes.

Parce qu'il ne peut avaler une pitance aussi grosse. Se dit de quelqu'un qui a fait une démarche inutile, ou qui a entrepris quelque chose qui est nu dessus de ses forces.


— 211 — (618)

% m M $E

/Sïa© 2/ao ^t;e?^ tsong Lao yao tien h'oung.

Quand on est jeune on doit être pondéré Quand on est vieux on doit être guilleretTien

guilleretTien affable, aimer à rire.

Il ne faut pas qu'un vieillard soit morose.

(619)

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/S'iè £saï <c/ie cTiang Chouo pou tsai tcJie 7iia.

Une fois que c'est écrit sur le papier Il est inutile de parler en dehors de ce qui est sur le papier.

Il faut se tenir aux termes d'un contrat écrit.

Voir Proverbe 131

(620)

m m A m n *

Siè yen jen, tien kio nieou IA te siang-ing pou Jioei t'eou.

Un nomme à yeux louches, un boeuf à cornes irrégulières A moins de trouver leur pareil ne tournent pas la tête.

Ils ne s'accordent pas avec ceux qui sont régulièrement bâtis, ils ne sont bien qu'avec leurs pareils.

Le sens est : Défiez-vous d'un louche et d'un boeuf mal encorné. On doit prendre garde à ceux qui ont un défaut corporel, ils manquent de franchise et sont dangereux. Cette idée est absolument générale chez tous nos indigènes. Est-elle basée sur l'expérience ?

Voir Proverbe 3d4


— 212 — (621)

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Sien Jcao slang

Seou mo jang.

Lorsqu'on a bien déterminé tons les détails Il n'y a pins de disputes plus tard.

Belle théorie ! Que ce serait bon si on la mettait en pratique !

Voir proverbes 348, 153 et 626

(622)

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Heou mai i tchang p(i

Ts'ao Jc'eou ma i pa

Yao ho tsoei l'eou k'i

T'ou pi liang ze

Eul tchou tien

Tchmig de i toei ïioang chou yen.

On regarde d'abord les quatre pattes

Puis on achète la robe

On frotte sous la gorge

Il faut des lèvres qui s'adaptent l'une sur l'autre

Un chanfrein de lièvre

Les oreilles droites et effilées

Et une paire d'yeux comme ceux du rat jaune.

Chanfrein de lièvre. Comme le front du lièvre, très large, marque de force. Yeux de rat jaune, très grands, marque que la bête


— 213 —

n'est pas ombrageuse, le contraire est nommé : che yen, yeux de serpent, très petits.

Ce proverbe donne les caractéristiques d'un bon cheval.

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S ffi M « g

Sien k'an se ko Pi

Heou k'an i tcliang p'i

l&iue ze, Tcoai ze tang mien k'an

Pi-ze nao-sang pao san Pien

Ts'ao-k'eou ma i pa,

Tsai pa kia tsHen Pi.

On regarde d'abord les quatre pattes On regarde ensuite la peau, S'il est bancal ou boiteux on voit cela tout de suite ; La morve est garantie pendant trois jours On frotte sous la gorge (gosier) Alors seulement ou convient du prix. Il s'agit de l'achat d'un cheval. Les pattes : fines, de bonne courbure, surtout pas un "Koic-t'i" ayant les pattes blanches au dessus du boulet (voir Proverbe suivant). Il faut exiger trois jours de garantie pour s'assurer que le cheval n'est pas morveux, de plus palpez le sous le gosier, s'il a de la morve il y aura là une grosseur ou tumeur. Après ces précautions, convenez du prix.

Voilà le code de l'acheteur. Est-il besoin de dire que les maquignons ont des trucs tout comme leurs collègues d'Europe.

(623)

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— 214 —

Sien hia yeon yè niang Heou Tcia yeou tchou jen.

Pour le premier mariage c'est l'affaire des parents, Pour le second mariage c'est sa propre affaire.

Il s'agit d'une femme, ce qui est signifié clairement par le caractère Kia ; s'il était question d'un homme on dirait §| ts'iu prendre femme. Une veuve décide elle-même si elle vent se remarier. Bien souvent cependant ses premiers beaux-parents l'y forcent en lui rendant la vie insupportable.

(624)

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Sien lien, hou l'i

Koei-ze, wang-pa, tou pou JcH*

Un cheval à tache Manche sur le front, un cheval à une patte "blanche Un mari trompé on le père d'une courtisane ne les montent même pas.

Ces deux vices sont rédhibitoires. Sien-lien est une tache blanche ne descendant pas jusqu'aux naseaux. Kou-t'i, cheval à robe foncée et qui aurait une patte blanche entre le genou et le boulet. C'est ce qu'il y a de moins convenable, les "San-ing-t'i" trois pattes blanches constituent également un vice, les "Seu-ing-t'i" quatre pattes blanches sont admissibles. Puique les gens de rien ne veulent pas monter ces chevaux, a fortiori les gentlemen. Et voilà comment certains européens, qui ne connaissent pas cette distinction ridicule, excitent les moqueries de nos chinois en montant un "Kou fi". Je reçus il y a trois ans une gravure coloriée, portrait de notre roi Albert I de Belgique en costume de général et montant son cheval de bataille. J'ai dû renoncer à l'exposer ; le roi montait un "Kou-t'i" et c'est la première chose que mes gens faisaient remarquer.

Wang-pa : proprement : tortue, s'emploie toujours ici pour désigner un homme qui prostitue sa fille.

Koei-ze : mari trompé ; ou encore mari entretenu par sa femme dont il tolère et encourage même le vil métier. Se dit encore : tchoa weul ni-t'eou. Kai-leul, tous ces termes constituent des mandissùres que les gens se lancent souvent.

(625)

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— 215 —

Sien sîang tse-ki

Tsai cliouo piè jen.

Songez d'abord à vous même Avant de parler des autres,

(626)

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Sien siao jén Seou Jciun ze.

D'abord le petit liomme Ensuite le gentilhomme (diront leur avis).

Mais quoiqu'ils lie soient pas de même dignité, il faut qu'ils s'accordent ou rien n'est fait. Que vous ayez affaire à un paysan ou à un gentleman, il faut toujours tomber d'accord avec lui avant de conclure.

Voir Proverbe 621

(627)

Sien tsa Jc'i li

Seou tsa Jc'i wai.

On soigne d'abord pour soi Et puis pour les autres.

Voir Proverbe C2o.

(628)

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Sien ts'a ts'iang, heou li Ma Pou ehe t'ao ts'iang, tsieou-che t'ien Uo-la.

Si on élève d'abord les mûrs, puis qu'on dresse la charpente Il faut ou bien faire des trous dans le mûr ou boucher des vides.

Dans les constructions chinoises les mûrs ne soutiennent rien ; on élève d'abord la charpente qui repose sur des colonnes. Cela s'appelle "U-kia", ce n'est qu'alors qu'on bâtit les mûrs.

Chaque chose doit venir en son temps.


— 216 —

(629)

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Sien-tao-chen ta Song se wa ze ni.

Sien tao chen est grand Mais il apporte des enfants morts.

Tu es grand, mais aussi bête que grand.

Ce dieu se trouve dans la pagode de Nai-nai (la déesse qui donne des enfauts) c'est un des serviteurs de la déesse, et on le représente portant des enfants dans une besace.

(630)

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Sien tsao yang heou ts'ai h'iu

Ts'ai ivan h'iu tsieou t'ao tch'e.

D'abord ils peignent et rasent les moutons puis foulent la levure Lorsque la levure est foulée ils vont mendier.

Ce dicton s'énonce encore de la manière suivante :

Sien tsao yang Jieou ts'ai h'iu

Ts'ai wan h'iu tsieou p'a tch'ang.

D'abord ils rasent les moutons puis foulent la levure Lorsque la levure est foulée ils retournent à leur vice.

Besognes qui sont faites par une certaine catégorie de mendiants cheminaux nommés : pien Jean, |$j[ ^JjL tige de fouet ; tige sèche. On les rencontre partout, l'air famélique et mauvais, portant une besace et un long bâton emmanché d'un fer de lance. Ils ont un chef et un lieu de réunion dans un bouge de quelque grand village. Ces "PienJcan" sont dangereux, ils vivent non soulement de mendicité appuyée de menaces, mais aussi de vol. Il est à peu près inutéle de porter plainte contre un "pien Jtan" cela n'aurait pas de suites ; le seul moyen c'est d'aller chez le chef et de racheter à moitié prix ce que la bande leura volé. Il est dangereux de faire le méchant avec l'un d'entre


— 217 —

eux, celui-ci cherchera ses compagnons et se lirrera au pillage et à l'incendie. Baser les moutons, fouler la levure sont des besognes attribuées aux mendiants, et pour lesquelles on ne trouvera pas un seul honnête homme. On s'adresse donc au chef de la bande, qui à date fixée envoie autant de "pien-kan" qu'il faut. Les conditions de payement et de nouriture ayant été fixées d'avance, on n'a rien à craindre, l'autorité du chef suffit pour que les gens se conduisent bien. Lorsque ces besogues sont finies ils reprennent leur vie de mendiants, p'a-tch'ang, terme régional, pour dire mauvais, vicieux.

(631)

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Sin ki hoang nien nien tcJiang chen

Kieou ki hoang wei wei pou tong.

Les nouvelles dettes augmentent tous les ans Les anciennes dettes on n'y touche jamais.

Ce dicton est d'application constante. Vivre au jour le jour, tâcher d'emprunter de tous côtés, ne jamais rien rendre, voilà le problème que beaucoup de nos gens résolvent.

(632)

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Sin k'oan pou p'a che tcha.

Coeur large ne craint pas cabane étroite.

Tcha : prononcé ici tsa.

C'est l'accueil et non la maison qu'il faut considérer lorsqu'on va chez quelqu'un.

(633)

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Sin li t'eou de i, che tsieou nien tch'ou lai

Tse-ki li t'eou de Pou, che Iceou nien tch'ou lai.

Les pensées du coeur sont dévoilées par l'alcool Les lièvres cachés dans les herbes sont levés par les chiens.

Tche-ki; tchou-ki; sji-ki, diverses prononciations pour nommer uue haute graminée, nommée par Prjevalsky : Herbe deresoun, du mongol: tereso, lasiagrootis splendens.

28


— 218 — (634)

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Sin si-fou, tsa-tao 31ao pou chanff Jcouo tsao.

Une nouvelle bru ne peut trouver Ni le couperet, ni la marmite ni le fourneau.

Ce dicton est d'expression bizarre et constitue une inversion, apparemment pour la rime. Il faudrait dire : Sin si-fou, mao pou chang tsa-tao, houo, tsao.

Une nouvelle brû ne connait la place d'aucune chose, non seulement parce que la maison de ses beaux-parents ne lui est pas encere familière, mais, dans l'idée des chinois, parce qu'elle est très bornée. Il faut qu'elle soit formée par la belle-mère, et celle-ci s'en charge à grand renfort de gros mots et parfois de sévices. Et je veux bien qu'il y ait beaucoup de belles-mères qui abusent de leur autorité, n'empêche que cette autorité est toujours nécessaire. On désirerait plus de deigté et plus de délicatesse.

(635)

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Sin sieou ken chang yue liang tseou

Tchati Jcoang pou ts'ien.

Les étoiles vont de concert avec la lune Elles en retirent "beaucoup de rayons.

Manière de dire : je t'ai rendu de fiers services, tu peux me brûler une belle chandelle. C'est le second membre seul qui importe dans ce dicton.

Pou ts'ien : pas peu profond.

(636)

m & r<»i m m ^ m s m n m m * *.

Sieou cheou wen tsè, tsè pou tcliao Na koen kiao ïceou, Jceou pou lai.

Si les bras croisés on interroge un voleur le voleur n'avoue pas; Si l'on prend un bâton pour appeler un chien, le chien ne vient pas.


— 219 —

Il y a manière pour tout, et si on ne l'emploie pas on ne réussira pas. Pour faire avouer un voleur il faut le mettre à la question. La méthode ordinairement employée, est de le suspendre par les pouces et de le laisser gigoter jusqu'à ce qu'il entre en aveu. Pour de vieux routiers, cette méthode est insuffisante, ils-'se sont trop entrâmes à la souffrance pour que cela leur délie la langue.

(637)

ÏÏ & * &

Sieou h'iao, pou lou

Sing lou yeoti i.

Elever un pont et réparer une route C'est se rendre utile aux voyageurs.

Ce sont là des oeuvres pies chez les païens.

(638)

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-M II M S =?

Sieou 7co sieou p'ouo ze

Yao ho hoei louo ze.

Si l'on répudie sa femme Il faut rendre un mulet.

Si les beaux parents sont à redouter ; car alors ils font du chantage, et font un tas de difficultés à leur beau-fils. C'est surtout vrai si celui-ci a vendu sa femme ; une bonne partie du prix de vente devra être payé aux parents de l'épouse. Il arrive parfois (rarement) qu'un mari qui veut se débarrasser tout simplement de sa compagne la donne au premier venu qui se prosterne devant lui. C'est extrêmement outrageaut pour la femme, mais les beaux-parents ont plus ou moins les mains liées puisque leur gendre n'a rien touché. Je connais plusieurs cas de donation de ce geure.

Il faut rendre un mulet. C'est à dire, cela vous coûte le prix d'un mulet. On peut traduire encore : cela vous coûte au moins un mauvais mulet, mais alors hoei, mauvais, s'écrit j§£ quelques uns donnent cette interprétation.


— 220 — (639)

51 Ht & H ^

Sieou-ts'ai ino ting ze JP<inff clieng.

Un bachelier sans globule Est un homme ordinaire.

Puisqu'il n'a aucun tître ; le globule étant la marque de son

petit grade. Aux Ortos, un sieou ts'ai véritable est un personnage, parce qu'il est un oiseau rare.

(640)

5f ut * m PI

Sieou-ts'ai pou tch'ou men

Pien telle t'ien hia wen.

Un lettré sans sortir de chez lui Peut se renseigner au sujet du monde entier.

Puisqu'il sait lire et écrire.

(641)

Sieou-ts'ai tiè tsai mao h'eng

Tch'eou de nan wen.

Un bachelier étant tombé dans une fosse à purin Pue que c'est mauvais à sentir.

Pour caractériser un pédant, ou en langage familier : un puant. Un de ces individus qui emploient des formules rares et ampoulées pour faire montre de science et épater le public.

(642)

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M m n ±


— 221 —

jsfcêSFuf m

Sieou ts(i tch*ou

Mai pa tch*ou

Niang-kia men chang

Tsieou clie hao che-heou.

Une femme qui a été répudiée sept fois

Et rendue huit fois

A sa famille maternelle

Apporte le bon temps.

Voir le proverbe 638 ; puisque la famille maternelle a une partie du prix de vente ; une fille répudiée sept fois est pour elle une source de bénéfices. Le cas donné par le proverbe ne se présente pas, c'est une expression forte pour dire qu'une femme répudiée rapporte de l'argent à sa famille elle lui rapporte aussi une perte de

face, ce dont le proverbe ne parle pas.

(643)

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Siu-de che pou te

K'iue de tseou pou te.

Le faux ne peut être vrai De même que le bancal ne peut marcher.

(644)

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Soan koa pou lieou ts'ing

IAeou ts'ing pou soan koa.

Lorqu'on prédit en consultant les diagrammes, on ne peut faire

attention à l'amitié, Si l'on veut être aimable il ne faut pas consulter les diagrammes.

Si vous consultez sérieusement les diagrammes ils annonceront soit le bonheur soit le malbeux, et à moins de mentir, vous devrez peut-être affliger ou blesser celui qui vous demande de faire cette consultation.

Le recours à la divination est constant chez le peuple ; et les

"Soan koa de" nombreux.

Voir à ce sujet Wieger Textes Philosophiques.


— 222 — (645)

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H ^ % M M

Soan niu pien che nan

Wan yang Jcoei lai tch'an;

Soan nan, pien che niu

San, lieou, Uieou san se.

Si l'on a calculé que c'est une fille et qu'elle est changée en garçon

Des diables de dix mille formes viendront l'entourer de liens

Si l'on a calculé que c'est un garçon et qu'il est changé en fille

A trois ans six ans ou neuf ans l'enfant mourra.

Nos gens sont persuadés qu'ils peuvent calculer le sexe d'un enfant avant qu'il soit né. Ils se servent du chiffre soixante comme base de leur calcul, retranchent de soixante l'âge actuel de la future mère, et le chiffre du mois pendant lequel elle fut enceinte, on ajoute dix neuf au produit de la soustraction et l'enfant à naître sera masculin ou féminin selou que le chiffre final est pair ou impair. Supposons que la mère ait 21 ans, et qu'elle ait conçu à la septième lune, nous retranchons donc trente deux de soixante cela nous donne vingt huit, auxquels nous ajoutons plus dix neuf ; et nous avons le chiffre impair quarante sept. Ce sera un garçon.

Ce calcul est nécessairement exact, on ne peut pas se tromper, et si l'événement se trompe, c'est que les mauvais génies ont changé entretemps le sexe de l'enfant,, et cet enfant ne peut pas vivre. Est-il besoin d'ajouter que cette sincère conviction cause bien des infanticides puisque l'enfant ne peut pas vivre, autant s'en débarrasser tout

de suite.

(646)

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Je M X 'S

Suen ou 7ceong siao }- <■ ; Ta nao Pien Jcong.

Quoique Suen ou K'ong soit petit Il peut mettre sens dessus dessous la région céleste.


— 223 —

Pour caractériser un homme dangereux, un brouillon. Suen ou, k'ong, encore nommé Suen heoit ze, le roi des singes. Au sommet du mont Hoa kouo chan se forma un oeuf qui fécondé par le souffle des vents donna naissance à un singe de pierre. Le nouveau né fit un salut vers les quatre points de l'horizon et devint par ses exploits roi des singes. Il se mit alors en quête d'un procédé pour parvenir à l'immortalité. Il trouva la formidable tige de fer plantée jadis par Yn ivang H| 3E au fond des océans pour régler le niveau des eaux. Armé de cette tige il commit une foule de cas pendables et fut cité devant Yu-hoang (le roi des dieux) qui pour l'occuper, le chargea de nourrir les chevaux du ciel. Furieux de cette dignité illusoire, le roi des singes renverse le siège du tribunal, saisit son bâton, brise la porte du ciel, et chevauchant un nuage descend sur la montagne Hoa kouo: $• ^ []j. C'est à cela qu'on fait allusion quand on dit: Suen heou ze ta nao t'ien kong.

Voir : Recherches sur les superstitions en Chine, par H. Doré. Tome VIII, p. 342, et suivantes où l'histoire de Suen ou k'ong est donnée au long et au large. -

J'ajoute, pour ces détails comme pour bien d'autres qu'on trouve dans l'explication des proverbes, que parmi nos paysans il n'y en a pas un sur cent qui les connaisse. Ils citent le dicton sans trop savoir le sens exact, et s'en tiennent au sens appliqué.

(647)

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^ &) ^ A

Ta fa wa wa toan niang

Sin de Tcieou jen.

Lorsqu'on envoie un enfant chercher sa nrôre Délibérément on perd la face.

Il s'agit d'un enfant qu'on envoie pour chercher sa mère lorsque celle-ci a été invitée à dîner. On ue peut faire autrement que de servir à dîner à l'enfant ; mais l'arrivée intempestive du petit pique assiette est sévèrement jugée et imputée aux parents qui perdent la face.

(648)

Ta fou yeou t'ien

Siao fou yeou jen.

Le grand bonheur est originaire du ciel Les petites joies nous viennent des hommes.


— 224 —

Sans doute c'est le ciel qui décrète le bonheur ou le malheur des humains, mais, par son énergie et son ingéniosité, l'homme peut se procurer de petites joies.

(649)

* * * m .r + £

Ta han pou 7couo eul che ou.

La grande sécheresse ne passe pas le vingt-cinq.

En été il faut qu'il pleuve à cette date ou avant, (25 de la lune) s'il n'est pas encore tombé d'eau ce jour là, c'est désastreux, et ' un signe qu'il ne faut pas espérer de pluie pendant toute la lune suivante.

(650)

tr A fr m m m. A #t m m

Ta jen, ta ko se Kieou jen, hieou ko houo.

Si tu frappes quelqu'un frappe le à mort Si tu sauves quelqu'un, sauve le vivant. Age quod agis. Fais bien ce que tu fais

Voir Proverbe 2

(651)

A xm A* A»S A^

Ta jen tso ta che

Ta pi siè ta tse.

Un grand homme peut arranger de grandes affaires Un grand pinceau peut écrire de grandes lettres.

Le proverbe flamand : Schocmaker blijft bij wen leest. Savetier tiens toi près de ta forme. Chacun son métier. Autre explication : Un homme doué de grands talents peut faire de grandes choses.

(652)

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— 225 —

Ta kao ts'iang, wei hao Tceou

Ting pou tchou se lou wei p'ong yeou.

Elever un haut mûr et nourrir un bon chien Ne vaut pas de se faire des amis partout.

Soyez en bons termes avec tout le monde vous ne devrez pas songer à vous défendre.

(653)

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Ta hia pHng chang toan Ta se ting ming ngan.

Lorsqu'on se bat, l'affaire est réglée d'après les blessures Lorsqu'on tue, la sentence est : vie pour vie.

Si les blessures sont graves l'amende est très forte, si elles sont légères, on s'en tire souvent en payant les honoraires d'un garde malade et le prix des médicaments. Celui qui a reçu les horions exagère évidemment la gravité de son cas pour pouvoir exiger davantage, et s'il est ensanglanté, se gardera bien de faire disparaître cette pièce à conviction, dut il conserver pendant huit jours son masque de sang coagulé. Il faut tirer profit de tout !

(654)

fS 1 ^ m

m T * *r

Ta liao pou fa

Fa liao pou ta.

Lorsqu'on frappe on ne peut punir Lorsqu'on punit on ne peut frapper.

Fa, est ici punir pour de l'argent. Condamner à une amende. On condamne à la bastonnade ou à l'amende et non aux deux.

Bemarquez que dans ce proverbe nos gens prononcent ~f "leao" et non "la", comme ils le font ordinairement ; ils jugent qu'avec la prononciation "leao" c'est plus euphonique.

(655)

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— 226 —

Ta nieri Vao tch'e

I nien Vao tch'e.

Celui qui mendie au jour de l'an Mendiera toute l'année.

Car il faut être arrivé au dernier degré de misère pour tendre la main en ce premier de l'année.

(656)

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Ta 2%* tch'oen

KHong Juin pa yen tcheng

Tcheng pé tcheng

JBLoan yeou se cJie t'ien

Pé Jieou fong

Fong pé fong

Pou tcltan cften

Tcli'oen fong Jiao p(ouo lieou li wa

Ni pa k'iong lao se cita la wa.

Au printemps

Le pauvreteux ouvre les yeux,

Il continue à les tenir ouverts

Pendant les quarante jours

ûu'il vente derrière le dos,

Les rafales se succèdent

Mais ne font pas mal au corps,

Ce vent de printemps fracasse les tuiles vernies,

Prends le père pauvreteux et tue le !


— 227 —

C'est plutôt une conversation en bouts rimes, mais qu'on cite beaucoup ; entre un pauvre et un riche. Le pauvre dit : Au printemps le pauvre, assoupi par le froid, commence à ouvrir les yeux. Le riche répond : Et il les tient ouverts pendant les quarante jours de grand vent qui suivent. Le pauvre reprend : Ce vent ne fait pas mal au corps car d'un jour à l'autre il fait plus chaud. Oui réplique le riche, mais ce vent casse mes tuiles. Beau malheur conclut le pauvre ; estce que tu préfères qu'il continue à faire froid, alors aussi bien tue moi tout de suite.

Ce dernier vers constitue une maudissure : tue ton vieux père, dit le pauvre, il se déclare le père du riche, qui est donc un bâtard. Oe mode d'injures est très employé.

Non seulement cette longue tartine se débite souvent, mais on cite à part les deux premier vers ; et le Tch'oen fong hao yfouo licou li wa. Tcheng yen, ouvrir les yeux, se prononce ici : tseng yen.

(657)

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Ta pi ze ts'iu siao cheng ze

K'iong tsiang kieou.

Un frère aîné qui épouse la veuve de son frère puîné S'autorise par la misère.

Un frère puîné qui épouse la veuve de son aîné fait une action réputée abominable.

L'expression : K'iong tsiang kieou, s'emploie beaucoup, pour dire : A la rigueur cela peut passer.

(658)

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Ta se jen de tch'ang ming

Tsiè tchai de hoan tchai.

Celui qui a tué quelqu'un paye de sa vie Celui qui a des dettes doit rendre sa dette.

Celui qui a emprunté doit rendre.

On dit aussi : Tsiè tchai de hoan ts'ien H, rend de l'argent.


— 228 — (659)

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JEMZ sia© ze tchong

San siao ze pang nieou la lou-tong,

Lao-han wai-tfeou hing tsa-yong.

L'aîné laboure

Le second ssme

Le troisième aide le boeuf à traîner les rouleaux

Le vieux sort pour voir à quoi il peut se rendre utile.

Ce dicton s'applique à une famille qui s'entend bien, où tout le monde met la main à la pâte pour le bien général.

Lou-tong, petites roues de pierre attachées à un essieu. Ces roues servent à tasser la semence dans les sillons creusés par la machine à semer. Un boeuf tire la semeuse qui gratte le sol par deux fers auxquels aboutit une tige en bois creux par laquelle la semence s'écoule. Le semeur donne un mouvement de va et vieut pour que la semence se divise par les deux branches. Il a une corde autour des reins et traîne derrière lui les "lou-tong" les roues en pierre qui suivent plus ou moins les ornières creusées par la machine à semer.

Rapprocher ce dicton du proverbe 171

(660)

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Ta tan pou ta choang.

On fracasse aux jours impairs, non aux jours pairs.

Il s'agit de la cérémonie qui s'appelle : Aller à la rencontre du printemps. Le printemps est simulé par un mannequin de carton, nommé "Ngao weul" (d'après Wieger : Yaoma) qui conduit un boeuf. Le lendemain, si c'est une date impaire les satellites vont démolir l'image à coups de fouets et de gourdins. Si la date est paire, on attend au surlendemain.

Pour cette cérémonie, Voir Wieger. Rudiments. Tome IV p. 666 et suivantes. Dans l'édition de 1905. voir page 373 et suivantes.


— 229 — (661)

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Ta t'ang 7;feou tai men cJian

Iden Tcia yè Wang tch'ou lai la.

. due devant la porte du tribunal on porte une grande porte On une cangue portée sur les épaules, cela se ressemble.

Il s'agit de la grande cangue qui enserre le cou à quatre hommes. Les explications données sont plutôt confuses; voici celle qui me parait la moins fantaisiste: Il se pourrait bien que si un visiteur entrait au tribunal portant une porte, le mandarin jugerait qu'il veut se moquer de lui, et lui enlèverait sa porte pour la remplacer par une cangue véritable.

(662)

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Ta tchou piè Idang wang san t'ien.

Lorsqu'on a pris une tortue On laisse rafraicnir le filet pendant trois jours.

Il s'agit des pêcheurs du Fleuve Jaune qui n'osent prendre les tortues qu'on y trouve en abondance, S'ils en ont pris une par mégarde en amenant leur filet, ils la relâchent aussitôt, lui font la prostration, brûlent pétards et papier monnaie, puis s'abstiennent de pêcher pendant trois jours. La tortue est une incarnation du Ho chen yè, le génie du fleuve.

On dit aussi : Chai san t'ien: [§§ on laisse sécher au soleil pendant trois jours.

(663)

tr s ja m m « m m *

Ta toan eul tseng man ts'ien

Yang-p'ouo louo

Tsieou ting i t'ien.,


— 230 —

Les journaliers gagnent des sapègues pleines

Lorsque le soleil se couche

La journée de travail est finie.

Nan ts'ien, par opposition à "Ti pi eut ts'ien" sapéques locales. Lorsqu'on dit sapéques pleines, 1000 sapéques font réellement 1000 sapéques; lorsqu'il s'agit de sapéques locales, il faut d'abord s'informer; car ici 1000 sapéques peuvent en valoir seulement 900, autre part 800. etc. Ce sont alors des chiffres conventionnels. Lorsqu'on loue des journaliers il s'agit toujours de sapéques pleines.

Voir Proverbe 693

(664)

IAIII1

T*a jen hoai pao kien

Wo yeou pi jou tao.

S'il porte lui un sabre à la ceinture J'ai moi un pinceau qui vaut son sabre.

Un lettré vaut plus qu'un militaire.

Se dit aussi pour faire la comparaison entre un homme violent et un homme habile en affaires. Pour nos gens : la force des poings, le courage, la force corporelle, le mépris du danger, le sang froid devant le péril, tout cela est : ou de: ^ militaire, martial, et n'excite pas la même admiration que la roublardise, la faconde, l'intrigue, la pusillanimité abritée sous des dehors dignes, qui sont wen de: 3§C littéraires, civils. Et voyez, ce tven : signifie aussi : élégant, distingué. Il n'y a donc aucune honte à avouer qu'on a peur, à s'enfuir devant le danger, et celui qui par héroïsme se fait tuer plutôt que de reculer est bien près d'être considéré comme un imbécile.

(665)

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Ta ts'ing Jiao pi i t'iao long

Mai tai eut Iiao pi Pé Mng tch'eng.

Les monts "Ta ts'ing" ressemblent à un dragon Maiteul ressemble à la ville de Péking.


— 231 —

Dicton régional du T'oumet. Les monts "Ta ts'ing" s'allongent en ligne un peu sinueuse comme un grand serpent et délimitent la plaine au Nord; ils se dressent subitement, sans déclivité apparente préalable, et à quelque distance semblent une falaise rocheuse se dressant comme un gigantesque mûr.

Mait eul, du mongol Mai tai, est le nom du plus pittoresque village de la contrée. Situé au pied de la montagne à l'orée du ravin qui laisse couler de l'eau en tout temps, il abrite ses fermes dans un fouillis d'arbres et en été étale des champs morcelés par des ruisselets. L'eau, la verdure, les moissons luxuriantes, les fruits abondants, les perspectives pittoresques, enfin sa grande lamaserie mongole, font de Maiteul un endroit unique. Cette lamaserie dédiée à Metreya, (en mongol Maitai) semble avoir été primitivement le palais d'une reine mongole; et remonte assez haut. Elle est entourée du rempart qui tombe en ruines. Tout indique l'importance primitive de ce temple et du couvent bouddhique qui l'entoure. Actuellement sa déchéance est profonde et s'accentue d'année en année. Il n'y a certainement pas plus de vingt moines dans l'enceinte de la lamaserie.

(666)

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Ta wong ngan eul ze

Leng koan.

Lorsqu'on adapte des oreilles à une grande jtirre Cela fait une grande terrine.

Jeu de mots : Leng koan : grande terrine, et ^ ^ leng koan, un imbécile. C'est à peu près le sens de : bête comme un pot.

(667)

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Ta-ze de Ici touo

San-jen de p'i touo.

Le mongol a beaucoup de défenses superstitieuses Le chinois a beaucoup de flatussités.

On ne le leur fait pas dire !


— 232 — (608)

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Ta-ze kien mien Ko-ting ko-tan choa pieu.

Les mongols quand ils se rencontrent S'amusent aux échanges.

Ko-ting ko-tan. Simple onomatopée pour le rythme. L'échange auquel on fait allusion c'est celui de la tabatière "Koicg'our" qui constitue le salut ordinaire des mongols, pendant qu'ils se demandent : Amor sain ? Peje sain baïno ? La paix est-elle lionne ? Ta santé estelle bonne ?

On pourrait peut-être écrire %$ ping bouteille en langage parlé "p'ieul" et alors picn serait une corruption de ping, bouteille, dont on a laissé tomber l'aspiration.

Ces tabatières mongoles sont de petites fioles de jade, de cornaline, de porcelaine, de cristal ou de verre. Il y en a qui ont une grande valeur, et constituent un objet de luxe.

(669)

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Ta-ze kien pou te tsieou

Louo-t'ouo kien pou te lieou

Man-jen kien pou te ti.

Le mongol ne peut voir de l'eau de vie Le chameau ne peut voir du saule Le chinois ne peut voir des terres.

(sans en boire)

(sans y mordre)

(sans les ensemencer).

(670)

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Tai cïiang Icia Piao tsing Tchen clie Mue i'eou koei.


— 233 —

Lorsque portant la cangne on saute dans un puits En vérité on est un diable à cou étiré,

Proprement : à tête étirée. La caugue ne pouvant pénétrer par l'orifice du puits, le corps reste suspendu dans le vide. Pour se moquer des gens à long col.

(671)

Tai tse soei niang tch'e fan

Mai tse fen 7cia i pan.

Le fils qu'on a suM suit sa mère pour manger Le fils qu'on a acheté partage la moitié des biens.

Ce "tai tse" est difficile à traduire par un seul vocable, il ne s'agit pas d'un fils adoptif qu'on nomme "mai tse" le fils acheté, ou encore "tai se de" celui qui est adopté définitivement. Le "tai tse", est proprement un adopté temporairement "tai houo de" et l'enfant qu'une femme remariée avait d'un premier lit. Lors du second mariage, le nouvel époux s'engage, pour un temps déterminé ou non, à nourrir l'enfant de sa femme. Cet enfant conserve le nom de son vrai père. On n'écrit généralement pas de contrat, et pareille adoption n'entraîne aucune obligation pour l'enfant. Celui-ci peut opter pour sa famille propre ou pour celle de son beau-père, et prend neuf fois sur dix la plus riche. Il n'y a presque jamais d'affection entre ce "tai tse' et le mari de sa mère; aussi dès qu'il y voit avantage, l'enfant quitte son second père avec un sans-gêne et un ègoïsme qui nous déroutent. Le "mai tse" est réellement un fils adoptif ; il a toutes les charges mais aussi tous les privilèges d'un enfant véritable. Il s'eu faut cependant que cette situation soit toujours exempte de froissements et de difficultés. Et'c'est surtout à ce sujet que nos gens disent :

Un fils, il faut l'engendrer soi-même

Le millet à épis il faut le semer soi-même.

Voir Proverbes N° 70

(672)

T'ai kiao ze de yè heng heng fieng Tsouo Mao ze de yè heng heng heng.

30


— 234 —

Ceux qui portent le palanquin disent heng heng heng, Ceux qui sont assis dans le palanquin disent heng heng heng.

Les porteurs de palanquin soupirent ; celui qui y est assis soupire également. On rencontre des misères et des fatigues dans toutes les positions et dans tous les métiers.

(673)

Tan ma pou chang tchen Kou chou pou tch'eng ts'ai.

Un cheval unique n'est pas réquisitionné pour aller à la guerre Un arbre isolé ne fera jamais de bois de menuiserie.

On ne réquisitionne pas le cheval de quelqu'un qui n'en possède qu'un seul Belle théorie, mais dont nos soldats n'ont cure. Un

arbre isolé ne fera jamais de belles planches parce que les enfants et les animaux le gâtent tous les ans et empêchent son développement.-

(674)

m * m

T'aii touo

JLiao pou lan.

Lorqu'on est trop avide On ne mâche pas menu.

Un gourmand avale sans mâcher. Qui trop embrasse mal étreint.

(675)

g m n p m m * AU m M

Tang pfou men k'eou Vouo Ic'ou ze

Jen neng pien ts'ai.

Qu'on ait été obligé d'enlever sa culotte à la porte d'un mont de piété On peut toujours récupérer la richesse.

Plaie d'argent n'est pas mortelle, et tant qu'il y a vie il y a espoir. Eussiez-vous dû mettre tout votre avoir au clou, courage, la fortune peut revenir.


— 235 — (676)

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Tang ta de pou tchen Tang siao de pou Ping.

Si les supérieurs ne valent rien Les inférieurs n'obéissent pas.

La soumission des administrés dépend de l'intégrité des administrateurs.

(677)

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Tang t'ien i tao lié Je yue nan Tcouo.

Lorsque dans le ciel il y a une déchirure Le soleil et la lune la traversent difficilement.

Lié une déchirure, une fente; ici : une panne de nuages. Jeu de mots : Je yue nan Tcouo, on passe difficilement les jours et les mois, on n'a pas de quoi vivre.

Le dicton s'applique aux gens pauvres.

(678)

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Tao tch'ou ts'iao, Jcong chang hien

Tch'ang de ts'iang, toan de koen.

Un fourreau de sabre, une corde d'arc Une longue lance, un court bâton.

Manière pittoresque de décrire le fourniment, périmé, du soldat

chinois.

Ce court bâton est le fouet, la cravache.


— 236 — (679)

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T'ao hao ze yong yeou nten-ze

T'ao ts'bao eul sa liang k'ouo liang.

Pour prendre des souris on se sert d'une mèche huileuse Pour prendre des oiseaux on répand deux grains de céréale.

C'est le mot de S1 François de Sales : On prend plus de mouches avec un peu de sucre qu'avec un tonneau de vinaigre.

Les indigènes du T'oumet disent indifféremment liao-ze soit pour le rat soit pour la souris.

(680)

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T(ao jmo, hing chang jen

Li-ze chou hia mai se jen.

Les pêches à satiété, les abricots font du tort, Sous chaque prunier on a enterré un cadavre.

Mangez des pêches tant qu'il vous plaît ; so3^ez modéré avec les abricots, quant aux prunes elles sont si nocives et en même temps si agréables au goût qu'elles ont causé la mort d'une foule de monde.

(681)

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T'ao tch'e ze chang si t(ai JLao cheng liao.

Un mendiant qui monte sur une scène de théâtre Est monté bien haut.

Car il y joue des rôles de monarques et de grands personnages, et se pavane avec de beaux habits. S'applique à un parvenu.


— 237 — (682)

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T'ao tch'e ze pan Jcia

Hoei che fan.

Un mendiant qui déménage .Remue de la poussière.

Jeu de mots sur Hoei: cendres, poussière, et Hoei ||| mauvais, obscène. Il s'agite de façon misérable.

(683)

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T'ao tch'e ze tieou liao koen

Cheou la keou de k'i la.

Un mendiant qui a perdu son bâton Ressent la colère des chiens.

S'applique aux hommes débonnaires qui se laissent ennuyer par tout le monde. Dans notre pays de Mongolie il n'est pas bon de ne pouvoir montrer les dents de temps en temps. Il est curieux de voir la rage des chiens coutre les mendiants ; est-ce la vue du long bâton dont ceux-ci se défendent qui les exaspère ? Gare au loqueteux qui ose s'aventurer dans une cour sans être muni de sa longue perche défensive, les gros molosses lui feront certainement un mauvais parti.

(684)

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T'ao tch'e ze tsouo hoa

Tsai ou tao tniao

Chen wei te liao

K'iong hiang pou tao.


— 238 —

Lorsqu'un mendiant médite

Dans la pagode des cinq points cardinaux

Il obtient la personnalité d'un esprit

Mais son apparence de mendiant n'est pas changée.

Tsouo hoa : être assis et changer. Contemplation bouddhique pendant laquelle toute nourriture et tout mouvement sont iriterdits. Assis à la tailleur, les jambes croisées, le cou de pied reposant sur la cuisse opposée, la plante du pied tournée en haut. Dans cette position on s'applique à régler systématiquement sa respiration, et on fixe la pensée de son âme. Gomme celle-ci est difficile à saisir on fixe les yeux sur le coeur ou le nombril.

Les "Ou tao miao" se trouvent à l'entrée de presque tous les villages. Nos gens prétendent que les "Ou tao" les génies des cinq routes sont des subalternes de "Tch'eng-hoang" et leur attribuent à peu près les mêmes besognes qu'aux "t'ou-ti" (Voir Proverbe 718). Les "T'ou ti" dans nos contrées n'ont pas de pagode spéciale mais une niche dans le mûr qui obstrue la vue de la grand porte des pagodes ou des maisons particulières. D'après Confucius, les "Ou tao" ou "Ou ti" seraient les esprits des cinq éléments (Wieger. Textes philosophiques p. 150.) Les "chen" des cinq points cardinaux sont: Ts'ing ti t'ou kong (bleu ou vert) pour l'Est. Pé ti t'ou kong (blanc) pour l'Ouest. Tch'e ti t'ou kong (rouge) pour le Sud. He ti t'ou kong (noir) pour le Nord. Hoang ti t'ou kong (jaune) pour le centre.

Le sens du proverbe est impie et moqueur : la méditation tant vantée ne sert absolument à rien. Qu'un pauvreteux la fasse, il reste le même.

Le sens dérivé : tu as beau briguer telle chose, tu resteras toujours gros Jean comme devant.

(685)

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T'ao tch'e ze ya pou k'iong Hao ze tao pou J&iong.

On ne devient pas pauvre par les exigences des' mendiants On ne devient pas pauvre par les déprédations des rats.

Superstition. Les rats sont une émanation du "T'ou chen" le dieu du terroir. Le grain qu'ils emmagasinent {tao bouleverser, creuser) dans leurs terriers, ils le rendent en favorisant les moissons. Il y a beaucoup de païens qui n'osent tuer les rats, ils se contentent de les faire exorciser par un bonze ; ceci également par crainte de s'aliéner le "T'ou chen yè".


— 239 — (686)

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Tch'a hou li heul tchou pien ehe

Ton tou li heul yeou la

Tsoei tsoei li heul tao pou tch'ou loi.

Lorsque dans une théière on cuit des "pienche"

Ils sont en vérité dans la panse de la théisre

Mais on ne peut les faire sortir par le conduit.

Pien-che nommés autre part pao ze sont des boulettes de viande ou de légumes hachés entourées d'une mince couche de pâte, elles peuvent être contenues dans une théière, mais sont trop grosses pour passer par le bec. Se dit d'un, homme qui n'est pas dépourvu de connaissances mais qui ne sait pas les exprimer parce qu'il n'a pas la parole facile, heul écrit ici li eul, prononciation locale.

(687)

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Tch'a ino ya, pou jou choei J'en mo ts'len pou jou koei.

Du thé sans feuilles (suffisantes) ne vaut pas de l'eau, Un homme sans argent ne vaut pas le diahle. Dans le Sud, à Ning-t'iao-leang on change un peu le proverbe et on dit :

Tch'a mo yen ff| pou jou choei

J'en ino ts'ien pou jou koei,

Le thè sans sel ne vaut pas de Veau,

Le breuvage qu'on prépare n'est pas une infusion mais une décoction ; à l'imitation des mongols les chinois du Sud jettent une bonne poignée de sel dans la marmite. Les mongols y ajoutent encore du lait et du beurre. Ce thè salé, et beurré, n'a que de très lointaines accointances avec l'infusion de thé en feuilles.


— 240 —

(688)

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Tch'a ts'ou pan exil jen kia Nmi *7couo.

Grouper convenablement une foule C'est difficile. Il est difficile de mettre ensemble ceux qui se conviennent; pan eul prononcé peul de : pan ze : groupe.

(689)

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Tchang Tcoei de san nien JLeou Jioan yao sien.

Lorsqu'on est maître depuis trois ans Le chien même vous méprise.

Qu'on soit au pouvoir pendant trois ans, on a tout le monde contre soi.

(690)

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Tchang 7co lao de lan pei-ngao

JZ-'an la, yeou i si keo si

Tch'oan-cJiang, tsieou cJie cite -ze niao.

La vieille pelisse de Tchang ko lao

Est encore trop gentille pour être mise au rebut

Mais quand on la porte on est mordu par les poux.

Il s'agit d'un objet sans utilité ou encombrant mais qui est encore trop bon pour qu'on s'en défasse.

Che-ze, pou, prononcé sa-zc.

Tchang ko lao, ou Tchang kouo lao, est un des huit immortels les Pa sien À fjlj. On le représente sur un âne, quelquefois même il le monte à rebours le dos tourné vers la tête do l'animal. Il pouvait


— 241 —

plier son âne comme une feuille de papier et le mettre dans une boite lorsqu'il n'en avait plus besoin. Voulait-il s'en servir, il l'aspergeait d'un peu d'eau, et l'âne reprenait sa forme primitive. Tchang ho lao vivait sur une montagne de la préfecture de P'ing-yang-fou au Gliansi, il mourut sous l'empereur T'ien pao, (742-746).

Ces huit immortels ont été des personnages obscurs ou inventés à plaisir. Comme le dit Wieger : Textes philosophiques p. 479 : Les huit immortels sont connus de tous et si souvent représentés qu'on s'attendrait à des légendes précises et jolies. Il n'en est rien.

Voir Proverbe 531

(791)

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Tcïi'ang mou tsiang,

Toan t'iè tsiang

Mao mao tsiang

Pou heou, tsiang Mue chang.

Le charpentier doit donner de l'excédent (à ses mortaises)

Le forgeron doit prendre son fer plus court (puisqu'il se dilate)

Le fabricant de pelisses

S'il n'a pas assez, parvient cependant à la surface voulue.

Il allonge et étire avec persistance ; ceci bien entendu au détriment de la solidité.

Une autre explication des deux premiers vers est celle ci : un menuisier doit prendre son bois trop long, parce qu'il, est facile d'enlever l'excédent : le forgeron prend ses fers trop courts parce qu'il peut les allonger en forgeant.

(692)

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Tcli'ang si> kiue che.

La comédie écarte le monde matériel.

La comédie nous fait oublier les réalités et les misères de la vie. La comédie nous enlève pour un moment aux tristesses de la vie et nous fait vivre dans l'idéal. C'est donc aux yeux des païens chinois une excellente chose pour instruire le peuple et corriger les vices. Faut-il-ajouter qu'en fait les comédies tant recherchées obtiennent précisément un résultat contraire.

Voir le Proverbe 333 qui dit exactement le contraire.

31


242 —

(693)

a m m - x

Tch'ang tso i Vieux

Toan tso pan Vieil

Je louo ting i Vien.

Pour un long ouvrage on travaille un jour

Pour un court ouvrage un demi jour

Quand le soleil se couche la journée de travail est finie.

On ne compte jamais que par journées ou demi-journées. Dans un pays où l'horloge manque on ne travaille naturellement pas à l'heure.

Je louo, se prononce lao.

Voir Proverbe 663

(694)

m y M m m m T y mm

Tchao-hia Juio ling ïcia

Yeon tchle tsieou la, yeou tai hoa

Tcliao-hia tai ling Ida

Yeou nai pan-ze, yeou nao hia.

Lorsqu'on héberge de bons locataires

On peut boire du vin et porter des fleurs,

Lorsqu'on héberge de mauvais locataires

On doit subir des coups de latte et porter la cangue.

Tai hoa, porter des fleurs, se réjouir.

De mauvais locataires vous occasionnent des difficultés, et, comme vous êtes responsable, vous suscitent des misères avec la justice.


— 243 —

(695)

III I

m H « i A

Tchao h'o yeou tchou

Si ma yeou tchoang

Tsai Jeia h'ao yè niang

Tch'ou men Jc'ao tchou-j en.

Il faut un hôte pour recevoir des invités

Il faut un poteau pour lier un cheval

A la maison on se repose sur ses parents,

A l'étranger on se repose sur le patron.

On dépend toujours de quelqu'un. Tè-niang, proprement : les grands parents.

(696)

m -k m m te m =-%m%mis m.

Tchao niu-siu choa pa si San t'ien, liang t'ien tch'ang i l'ai si.

Le "tchao niu-siu" c'est comme pour les comédiens Tous les deux trois jours on joue une comédie.

Il y a sans cesse du grabuge. Le "tchao niu siu" c'est ce que fit Jacob chez Laban pour recevoir Bachel. ltServivit ergo Jacob pro Bachel scptem annis". Le futur gendre travaille pour ses beaux parents jusqu'au moment du mariage. Après la noce il continue à habiter chez eux et remplace le fils..... sans en avoir tous les droits. Neuf fois sur dix il y a des misères; et c'est à cela que le dicton fait allusion.

Au "tchao niu ski" est opposé le "t'ong yang" c'est la fiancée qui dès son bas âge habite chez les parents de son futur époux. Ce système ne. vaut rien non plus.

(697)

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— 244— ■

Tçh'a Ma tong ts'iang Luei si ts'iang.

On a abattu le mûr de l'est Pour élever le mûr de l'ouest.

On creuse un trou pour en remplir un autre.

(698)

»AWiS^W't

Tche jen tche mien pou tche sin.

Lorsqu'on connait quelqu'un, on connait son visage on ne connait pas son coeur.

(699)

H m « ±st mm m m m % m m m

Tche koan che chang cheou yong hoa

Na koan sen-heou pien liu ma*

Si tu ne cherches sur terre que la splendeur Après ta mort tu seras changé en âne ou cheval.

Tu auras une mauvaise métempsycose. La croyance populaire dit que les mauvais sujets seront transformés en âne, l'animal de bât qui souffre le plus.

(700)

mm® M & m m M

Tch'e choei de fan

Lao choei de Tcia.

On remercie Celui dont on mange le dîner.

On donne raison à celui qui vous reçoit. L'expression chinoise est absolument identique au proverbe flamand :

Wiens brood men eet

Wiens woord mm spreekl. litt ; on dit les paroles de celui dont on mange le pain.

Voir Proverbe ?03


— 245 — (701)

Tcli'e fan yao tch'e mi

Chouo hoa yao çhouo li.

Quand on prend sa nourriture on mange du millet Quand on parle il faut parler raison.

Mi est traduit par mil ou millet dans nos contrées; c'est la base de l'alimentation. Dans d'autres régions on traduira par riz : Le riz est ici un plat de luxe qu'on peut se payer très rarement ; on l'appelle d'ailleurs ta mi, ou hien pè-mi, ou encore tao-mi, mais jamais simplement mi.

(702)

m T m ? m # m

Tch'e i k'eou, ho i Jc'eou

Fang hia koai ze Tc'oen ïcou Veou.

On mange une bouchée, on boit une gorgée On dépose ses bâtonnets et on ronge les os.

Ce dicton tout à fait familier est superlativement peuple. C'est le complément de tout bon dîner ; le moment de la parfaite jouissance. Personne de ceux qui les connaissent ne contestera que nos gens soient épicuriens, à leur mode, sans raffinements à notre avis.

(703)

m T A «r a m

Tch'e la jen de tsoei toan

TLia hia jen de li toan.

Devant celui qui vous donne à manger on a la bouche courte Devant celui à qui on doit de l'argent, on a la discussion courte.

On se sent lié par celui qui vous invite, il faut parler comme lui. On n'a pas beaucoup de raisons à alléguer à celui auquel vous devez de l'argent, vous pouvez avoir mille fois raison contre lui, il vous tient et peut vous mettre le couteau sur la gorge en exigeant votre dette.


— 246 —

La tactique d'inviter quelqu'un pour gagner son appui est très fort employée.

Voir Proverbe 700

(704)

XAIê

r K «r «t

IffltSIêi

Tch'e pa de lou-t'ai

Eut tch'e de Wang

TLo-nieou fang tsai tchoang t'ai chang.

Lorsque le fourneau a un pied huit pouces de haut

Le k'ang- aura deux pieds de haut,

C'est tout juste pour mettre le coude sur le rébord de la fenêtre.

Toutes les maisons chinoises étant construites sur un modèle stéréotypé, il n'y a jamais d'imprévu dans une bâtisse. Ceci est la formule type pour qu'on soit bien à l'aise sur le surface de pisés "k'ang" qui sert de lit pendant la nuit et de sopha pendant le jour.

(705)

XAM^ill

Tch'e pa tche hou de ko liu-t'eou

Hao ta lien mien.

Une tête d'âne pour la couverture de laquelle il faut un papier d'un pied

huit pouces carrés, C'est réellement une très grande face.

Le sens est : Tu en as une bonne tête ! Toi avec ta grosse tête d'âne ; toi qui te crois quelqu'un et qui n'es qu'un imbécile. Par exemple : Tu crois pouvoir réussir auprès d'un tel, alors que moi qui lui suis bien plus connu et qui jouis de sa considération, je n'ai pu y arriver. Hé bien, tu as de la prétention !

(706)

«s * oe

Tch'e pou fei Nao vou seou.


— 247 —

Je ne deviendrai pas gras de manger Ni maigre d'avoir faim.

Je n'ai ni la richesse ni la pauvreté, ce n'est pas brillant, c'est très ordinaire. Les choses vont clopin-clopant mais enfin elles vont. "L'aicrea viediocritas" du poète latin.

(707)

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% u m m A

Tch'e tch'eng pou soctn tch'eng

Lou tch'eng, tch'eng se jen.

Qu'un char soit fort chargé cela ne fait rien due la route soit difficile, c'est tuant pour les gens.

Un char fort chargé, si la route est bonne, ce n'est pas là une affaire ; mais une mauvaise route c'est tuant non seulement pour les animaux mais encore pour les hommes.

(708)

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Tch'e tch'eng pou tch'a i pé Tch'oan tch'eng pou tch'a i tch'e.

Lorsqu'un char est lourdement chargé on peut y ajouter encore

une charge d'homme Lorsqu'un bateau est lourdement chargé on peut y ajouter encore

une charge de char.

Parum pro nihilo reputatur.

Ipé, une charge, ce qu'on porte sur le dos.

(709)

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Tch'e tou zc ts'io eul yeou wa t'ong

Tcou ling teou tche.

Un tout jeune moineau se promenant dans un creux de tuile Agite ses ailes agite son duvet.


— 248 —

Pour se moquer d'un imbécile qui fait l'affairé; qui s'agite sottement.

Telle tou ze : proprement : au derrière nu, "tch'e" veut dire couleur de chair, nu. Un jeune moineau au derrière sans plumes.

(710)

m M % * & M

Tch'e tsao eul pou Jidu ts'in.

Lorsqu'on a mangé des jujubes la parenté n'est pas mensongère.

Il s'agit d'une cérémonie des fiançailles; tous les assistants mangent une jujube, c'est dire qu'ils donnent leur consentement au projet matrimonial et qu'ils n'y feront pas opposition plus tard.

(711)

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Tch'e ts'i, eul tch'e ts'i

T\souo hia tchen hao tch'e.

Un pied sept pouces, deux pieds sept pouces C'est juste pour qu'étant assis on mange commodément.

Mesures stéréotypées de la hauteur de la chaise et de la table.

(712)

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Tch'e wan fan nîanff i niang

Hoen chen jou tcluzng i tchang.

Lorsqu'on peut faire la sieste après les repas Les chairs du corps croissent.

On vante les bienfaits de la sieste, du repos après les repas ; l'embonpoint est une qualité très appréciée par les chinois. Niang i niang : veut proprement dire : se mettre en fermentation.


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Tch'e pou li'iong

Ho pou Jc'ionff

P'an souri pou tao

I pei-ze JcHong.

On ne devient pas pauvre de manger

On ne devient pas pauvre de boire

C'est l'irréflexion

uni cause la pauvreté pour toute la vie.

(714)

111 ^ te 11

Tchen kin pou p(a houo lien Chao-pa t'eou pou p'a ts'ao hiuen.

L'or pur ne craint pas d'être fondu au feu, Uu beau pire impudique ne craint pas de manger de l'herbe.

CIKLO pa t'eou, est le terme consacré pour désigner un homme qui se méconduit avec la femme de son fils. Il ne craint pas de manger de l'herbe parce qu'il est non un homme, mais un animal.

(715)

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K n ifi

Telle ngen pou pao, Fan wei tch'eou.

Lorsqu'on n'est pas reconnaissant pour un bienfait Cela se change en haine.

Il y a des gens qui non seulement n'ont aucune reconnais, sance pour les bienfaits, mais qui haïssent leur bienfaiteur à cause de ses bienfaits même.

32


— 250 — (716)

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Tc7ien tcliai tch'e pou wan

JL'iue tclwii tch'e la hoan.

Je ne puis faire face aux dépenses nécessaires Et je m'engagerais encore à faire des dépenses superflues?

Ce dicton est tout à fait régional du T'oumet. Hoan, interrogatif, se prononce han. Il est surtout employé par les femmes à la fin des phrases. Elles diront par exemple :

Ni lai la han. Tu es venu, ou bien *

Ni lai la tao. Tu es venu, et cette manière de parler n'est guère employée par les hommes.

Cette manière de parler ressemble un peu au "et autrement" attribué par Daudet aux Taraseonnais.

(717)

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m * M

Tchen tchou tno yen eul Mia pao péù

Une perle sans trou Est un joyau aveugle.

Se dit d'un objet précieux ou utile dont quelqu'un ignore l'emploi, et qui reste, de ce fait, négligé.

Tchen tchou, perles de jade, qu'on perfore d'un trou pour pouvoir les enfiler, et en faire un collier ou un bracelet.

Sans ce trou on ne peut l'employer, c'est un joyau sans utilité, aveugle parce qu'il n'a pas de trou : yen voulant dire oeil ou petit trou perforant.

* m n m m ft T

Tch'eng hao li de si pien ze

Liao Ping la.

Les nattes qui sont jetées dans les fossés de la ville Sont tout à fait du rebut.


— 251 —

Se dit d'un homme qui est corrompu jusqu'aux moelles, ou d'un objet qui n'est plus bon à rien.

Nos.chinois usent leurs objets jusqu'à la dernière limite du possible.

(718)

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Tch'eng hoang miao chang clien h'iuen-l'eou

Tchao Jcoei ni.

Si dans la pagode de Tch'eng hoang tu étends le poing Tu saisiras un diable.

L'être suprême Yu hoang, sait par lui-même tout ce qui se passe ici bas, mais en régie générale, il ne fait rien avant d'avoir été informé par voie administrative. Il agit de même par ses subordonnés. Exactement comme jadis l'empereur de Chine. Son ministre est: "Koan ti", qui a sous lui des mandarins : grouverneurs, préfets et sous préfets, appelés "tch'eng hoang", génies des villes, des "l'on, ii", maires de village, et dans chaque famille le "tsao-ma", génie du foyer. Nos gens se représentent les temples du "tch'eng hoang" comme le tribunal d'un mandarin, bondé de satellites et d'employés. C'est pour cela que le proverbe dit en riant : Il suffit d'étendre la main pour saisir quelque âme défunte, au service du "Tch'eng hoany".

"Voir Proverbe 084

(719)

Tch'eeng hoang miao che houo la

Chao de Jcoei tcli'eou ïcin.

Lorsqu'on s'incinère dans la pagode de Tch'eng, Les diables ont des crampes de nerfs sous les brûlures.

Parce que le corps s'agite convulsivement sous l'action des flammes. Un individu qui se livre à des gestes désordonnés. Tch'eng hoang.

Voir Proverbes 684 et 718

(720)

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— 252 —

Tch'eng ts'iang ti hia wei houo

Tche tchoan ni.

Si on fait du fen en dessous des remparts de la ville On a des briques.

Nous avons ici un calembour : Ghoang koan koan hoa. Le jeu de mots est sur tche tchoan % %$ ce sont des briques et : JE |ff tche tchoan, certain, certainement, et toute la phrase revient à dire : c'est certain.

Le "ni" est là pour l'euphonie, c'est une simple cheville nommée "Hoa pa ze" par nos chinois.

(721)

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Tch'eug-tvang tsouo la ipien tHen-hia ino telle-cite.

Tch'eng-wang fut une fois empereur Et cela n'a servi à rien.

Tu veux que je fasse telle chose ? Tu me dis de faire telle démarche ; c'est bien inutile. Tch'eng wang fut empereur et cela n'a servi à rien. Je crois voir dans ce proverbe un jeu de mots sur le nom de cet empereur : jFjJfc achever, parfaire.

Tch'eng wang, empereur 1115 à 1079 avant Jésus-Christ, fils de Ou-ivang neveu de Tcheou-kong, (dynastie des Tcheou) A'oir l'histoire de cet empereur dans Wieger : Textes historiques Tome I page 113 et suivantes.

Mo tche-che, tche se pronononce tse.

(722)

Tch'eou 7ceou, pou tch'e Ic'ang

Si keouf pou toan Pou ze.

On ne peut l'appeler molosse, car il ne mange pas de balle On ne peut l'appeler lévrier, car il ne poursuit pas les lièvres.

Il n'est ni chair ni poisson. Se dit d'un homme indéchiffrable, sur lequel on ne peut faire état.

Dans nos contrées on connaît le grand chien ordinaire, le lévrier, qui ne rappelle pas nos lévriers européens, et le roquet


— 253 — (723)

m m * Ê A

ïch'eou Icou pou yeou jen Eut niu pou yeou jen.

Etre laid et hideux cela ne dépend pas de soi Avoir des enfants cela ne dépend pas de soi.

(724)

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^xmmus%*& B «r jff

Tchoang hou cite jen Ida de hao Uni ze clic tse-lci de hao.

La moisson des autres est toujours la meilleure Nos enfants à nous sont toujours les meilleurs.

Les paysans se plaignent toujours de leur propre moisson, mais il n'y en a pas un seul qui veuille entendre dire du mal de sa progéniture.

. "Mes petits sont mignons Beaux, bien faits, et jolis sur tous leurs compagnons. Comme dans la fable de "l Aigle et le Hibou".

Voir Proverbe 269

(735)

ffi J3 & 5a M W

Tchoang hou lao tsao yao yen.

Les paysans émettent des faux bruits.

Se plaisent aux racontars, aux nouvelles inexactes ou fausses. Ce dicton est d'une vérité absolue. C'est incroyable les racontars qui circulent dans nos campagnes, on ne peut jamais ajouter foi à des nouvelles, même lorsqu'elles viennent de témoins oculaires. Dans ce dernier cas il faut faire encore la part de l'exagération, et du véritable prurit que nos gens ressentent de pouvoir raconter du nouveau.


^-254 — (-726)

Tchoang hou lao eul tsin liao tch'eng Mang de li-hai.

Un paysan lorsqu'il entre en ville Est très affairé. Il est agité et mal à l'aise parce que dépaysé et perdu au milieu du brouhaha.

Tchoang hou leul, pour Tchoang hou jen, avec une teinte de moquerie.

(727)

M. M. 7& W- ol

Tchoang hia che tsao k*i

3tai mai che soan Ici.

L'agriculture est une question de se lever tôt Le commerce est une question de calcul.

Les laboureurs se lèvent très tôt; par contre, et l'opposition est judicieuse, les marchands se lèvent tard, parce qu'ils se couchent bien tard aussi. En effet, lorsque la journée de vente est terminée, et elle se termine à une heure assez avancée, on fait le compte de toutes les opérations de la journée.

(728)

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M m mm mm m A 4- m %> %.

Tch'oan p(a pè lou

Chan p'a tch'ou chou

Mai-mai p'a piao tsHen piao Jieou

Fan yen p(a tong tsHen tong Jieou,


— 255 —

La plaine craint la rosée blanche (8 Septembre)

La montagne craint la fin de la chaleur (23 Août)

Le marchand craint le temps de l'échéance trimestrielle

Le criminel craint l'époque aux environs du début de l'hiver.

Aux environs du 8 Septembre on craint la gelée ; ce n'est que sur les montagnes qu'on craint celle du "tch'vu chou" mais celle-ci est bien souvent un indice de celle là.

Piao, échéance des quatre saisons

Le début de l'hiver était dans le temps, l'époque des exécutions capitales.

(729)

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Tch'oan pou chang tsai chen chang Tch'e pou chang tsai lien chang.

Lorsqu'on n'a rien pour s'habiller cela se voit sur le corps, Lorsqu'on n'a rien a se mettre sous la dent, cela se voit sur la figure.

(730)

& m * m M T

Tch'oan toan ze hien houo la

Tch'oan tch'eou ze hien cha la

Sou lang p(i che ya-yun de

Jong mao i pan Tc'i

Tchen che Icao ze p(i.

S'il porte de la soie il trouve qu'elle est trop brillante

S'il porte de la, crêpe il la trouve rugueuse

Les peaux de renard et de loup ont les poils régulièrement plantés.

Mais où le duvet et les poils sont également développés

En vérité c'est à la peau d'agneau.

: Ce dicton constitue une gradation. Eien de comparable à la

peau d'agneau. Actuellement en pratique, les peaux de renard sont

les plus réputées et coûtent le plus cher.


— 256 — (731)

Tchoei tsien ze yu-chang tsao hou ze

Tsien toei tsien.

La pointe d'un poinçon rencontrant un noyau de jujube Une pointe rencontre l'autre.

Deux individus qui s'entêtent l'un contre l'autre sans vouloir céder d'un pas.

Les noyaux de jujube sont très pointus aux deux bouts, Tche ho j'en tsien de li-hai. Cet homme est très pointilleux.

(732)

I^Sgt

Tch'oen fen ho tse loan.

Au milieu du printemps le fleuve scellé remue.

Tcli oen fen, l'équinoxe du printemps. 20 mars, le fleuve se couvre d'eau ; la débâcle s'annonce.

(733)

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m m^ JK !? * *

Tch*oen fong pou Icoa, ti pou 7c'ai

IZ'icou fong pou Icoa tse pou lai.

S'il ne vente au printemps, la terre ne dégèle pas, S'il ne vente en automne, les grains ne se forment pas bien.

(734)

fle ^i

Tch*oen 7ian chou

Ts'ieou han tieou.

Printemps sec, on peut récolter Automne sec, c'est la perte de la moisson.

Que la sécheresse soit extrême et durable au printemps c'est désagréable mais ce n'est pas désespéré, on peut semer des céréales : par exemple le petit millet et le sarrazin qui mûrissent en moins de temps. Mais que l'automne soit sec, la moisson meurt sur pied.


—--257. — (735)

# m 0 a m

Tch'oen han je je siao

Tonff noan je je tong.

Il peut faire froid au printemps, il dégèle cependant tous les jours Il peut faire chand en hiver, il gèle cependant tous les jours.

Car ce froid et cette chaleur ne sont que relatifs.

(736)

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Tch'oen mai hou t*eou

Ts'ieou mai piao.

Au printemps on achète des os A l'automne on achète de l'embonpoint.

Il s'agit de boeufs. Au printemps on les achète bien râblés, sans faire trop attention s'ils sont gras ou maigres, car ils sont destinés aux labours et non à la boucherie. En automne, on achète des boeufs pour les tuer et alors il importe non qu'ils soient forts mais qu'ils soient gras.

(737)

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Tch'oen tong ho liang KHeou tong wa.

Au printemps les coteaux gèlent En automne les dépressions de terrain gèlent.

Les moissous qui sont sur les coteaux gèlent au printemps, celles qui sont dans les dépressions gèlent en automne.

(738)

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— 258 —

Tch'oen yu Icoei jou yeou

Seou ma pou seou nieou.

La pluie du printemps est précieuse comme de la graisse ; Les chevaux maigrissent mais les boeufs ne maigrissent pas.

Les chevaux travaillent surtout en hiver, charrois de tous geures, ou bien, comme dans le sud de notre Mongolie sud-ouest, on les laisse vaguer à l'abandon dans des pâturages apauvris por les rafales et les gelées ils sont maigres et exténués au printemps et souffrent beaucoup de la pluie. Les boeufs sont nourris en hiver pour être en état de commencer les labours, ils ne souffrent donc guère de la pluie de printemps.

Voir Proverbe 831

(739)

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M m R m n

Tchong cJiang tsfiao mai chang ivan teou

Hoei de mo leng Jeta.

On sème du sarrazin, ce sont des pois qui lèvent C'est gâté il n'y a ni côtes ni rebords.

Les pois sont ronds, le sarrazin est triangulaire ; avoir semé du sarrazin et recueillir des graines rondes, c'est la récolte manquée.

Sens : L'événement ne répond pas aux prévisions ; c'est une déception.

(740)

M A m -% =f

Tchong jen de lao se 3Io Jen k'ou.

Le père de tout le monde N'est pleuré par personne.

Chacun se reposant sur l'autre pour accomplir ce devoir. Le dicton est employé dans le sens suivant : S'il y a beaucoup d'individus pour faire une même besogne, l'un comptant sur l'autre, personne ne bouge et l'ouvrage ne se fait pas. Voir proverbes 587 et 603


— 259 — (744)

M >F M S li

Tchoni, feou, pou yong tchong tcli'oci

Ming jeu pou yong si Pi.

Il ne faut pas frapper lourdement les cloches et les tambours

H ne faut pas entrer dans de nombreux détails avec

un homme intelligent.

Cloches et tambours résonnent au moindre choc, de même ur. homme intelligent saisit à la moindre allusion.

(742)

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ts ""f is ^ £n

Tchong pou ta pou siaiig

Hoa pou chouo pou tche»

Une cloche qu'on ne frappe pas ne résonne pas Une parole qu'on ne dit pas reste inconnue.

(743)

JS E ^ ftÏÈ

SI ic * K r *

Tchong tch'eng pou fou eul tchou

Lié niu poti 7cia eul fou.

Un ministre loyal ne sert pas deux maîtres Une femme chaste n'a pas deux époux.

(744)

3t #r # © #■ & n

Tchou de 7cou-i(eou, yang de soei Li ming Ttiao, tclien hao choei.

Les os de porc, la moelle de mouton A proximité de l'aurore c'est alors qu'il fait bon dormir.

Voilà trois choses particulièrement goûtées par nos indigènes.


— 260 — (745)

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Tchou Ici tch'e

Pou Ici ta.

Le porc se souvient de la nourriture Mais ne se souvient pas des coups.

S'il a trouvé une pitance dans un endroit, on peut le rosser d'importance, l'appât d'une nourriture probable sera plus fort que la peur des coups, et il reviendra sans cesse. Voir Proverbe 478

(746)

mm* mm

■ Tchou keou pou li wo.

Porcs et chiens ne quittent pas leur niche.

Manière, assez peu distinguée, de dire : A chacun sa demeure est chère.

(747)

Tchou, ou; yang, Ueou

Mao, san; keou, se.

La truie porte cinq, mois ; la hrehis six mois La chatte porte trois mois ; la chienne quatre mois.

Dystique souvent employé, et curieux parce que nos gens comptent double : un mois de jours et un mois de nuits.

En effet la truie ne porte que deux mois et demi; la brebis trois mois ; la chatte un mois et demi, et la chienne soixante jours.

Cette manière de s'exprimer est plutôt étonnante.

(748)

m A m m m - *E

Tchou pa Jciai tao ta i p*a.

Tchou pa kiai ratisse dans une autre direction.


— 261 —

Sens : Attention, avec cet homme on ne sait jamais à quoi il faut s'attendre, il est plus malin qu'il n'en a l'air. Tchou pa Mai, le bonze porc, étant sur la route de la métempsycose, se trompa d'espèce et entra dans le ventre d'une truie. Il naquit mi homme mi porc ; el alla habiter le mont Fou ling jjjg §|? |Xj où armé d'un râteau de fer, il se mit à dévaliser les voyageurs et même à les manger.

Voir pour plus de détails : Recherches sur les superstitions en Chine par H. Doré. Tome VIII. p. S52 et seq.

(749)

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Tclwti yanff t pa ts'ai.

Porcs et moutons ne sont qu'une poignée d'aliments.

On ne les élève que pour s'en nourrir.

(750)

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Tch'ou fan g yeou cheng fan

Lou chang yeou yen.

Dans les cuisines il y a des reliefs de repas Sur les routes il y a des gens qui ont faim.

Il y a des riches et des pauvres.

(751)

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Tch'ou men die che nan»

Voyager est fatiguant en toutes saisons.

Le proverbe flamand : Oost tvest tHuis best !

Voir Proverbe 106, 297, 752

(752)

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Tch'ou men san pé siao.

En voyage on rétrograde de trois générations.

On n'est plus ni un aïenl, ni un oncle qui peut parler clair et net, on devient un petit bonhomme qui doit être poli, obséquieux mène envers tout le monde, leur donner des appellations distinguées, et 3e traiter soi-même avec une humilité, aussi profonde que feinte. Voir Proverbe 327


— 262 — (753)

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Tch'ou iven fan Hong cha

TcJiong ïcieou pou hoei Ma.

Si l'on offense les jours néfastes en se mettant en voyage Certainement que l'on ne rentrera plus chez soi.

Te ping fan hong cha Eul niu Icoa se ma.

Si l'on offense les jours néfastes en étant malade Vos enfants porteront le chanvre du deuil.

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Ts'iu Jeta fait hong cha

Fou se, Jcia pien Tcia

Si l'on offsense les jours néfastes en se mariant Le mari mourra, sa femme changera de famille (se remariera).

Kai fang fan hong cha Pé je Jiouo chao hia.

Si l'on offense les jours néfastes en construisant une maison Dans les cent jours elle sera "brûlée.

Le "Hong cha' est l'influx des jours néfastes; il se divise eu grands jours néfastes et petits jours néfaste.s On ne fait guère attention à ces derniers.


— 263 — (754)

m % & ffi M + H

+ H fc M - 4- # + H tf M m * tli

Tch'ou liiaou mo yu, Ic'au che-sau,

Che sait mo yu, i tong han

Che san, yeou yu, tong ping chan.

Si le neuf est sans pluie, attends le treize,

Si le treize est sans pluie il fera sec tout l'hiver,

S'il y a de la pluie le treize, il gèlera des montagnes de glace.

C'est à dire il y aura des tas de neige congelée. Ce dicton s'applique à la neuvième lune.

(755)

T,cJi'ou ou, che se, eut che san

T'ai cluing Lao kiun pou tch'ou ngan.

Le cinq, le quatorze et le vingt trois (de la première lune) T'ai-chang Lao kiun ne sort pas de chez lui.

Superstition. Les païens, à moins d'y être absolument obligés, ne commencent pas un voyage ce jour là ; et a fortiori ne se marient pas.

T'ai chang Lao kiun, pour nos gens, c'est Lao ze, le fondateur du taoïsme. Quoiqu'ils l'entendent de cette manière, il n'est pas sûr que ce soit là le sens absolument certain. Lao kiun, vieux seigneur est un titre rituel générique, et ce titre est concédé à Lao-ze en tant qu'avatar. T'ai chang, veut dire : suprême, c'est un terme qui équivaut au mot "altissimus" des liturgies chrétiennes.

Voir Wieger. Taoïsme. Tome I. Introduction.

Lao-ze, de son nom "Li eul" 5)£ -? Li poire, parce qu'il naquit sous un poirier; If eul, oreille, parce qu'il les avait énormes, signe d'intelligence. Il naquit d'une vierge et en sortit par le flanc. Lao-ze, ne serait pas ce "Lao tan" avec lequel Confucius aurait eu une ou plusieurs entrevues (66 à 5e siècle avant J. 0) et aurait été bibliothécaire à Lao-yang. Les critiques conviennent presque généralement que l'ancien philosophe, auteur du "Tao tei king" est le grand archiviste des Tcheou (8e ou 7e siècle avant J. G.) et qui est appelé Pai-yang fou dans l'histoire.

Voir encore : Wieger Textes philosophiques, p. 118.

Textes historiques p. 131.


— 264 — (756)

* S ¥

M & ^ D3 M fil

Tch'ou pi louo ze Mai de ko liu Ma tsHen.

Un mulet morveux Ne se vend qu'au même prix qu'un âne.

Il y a mulet et mulet. Inutile de croire tout ce qu'on raconte, il faut juger clés actes et non des paroles.

Se dit de quelqu'un qui est très fort en bouche mais en somme peu dangereux, ce que nous appelons en flamand : Een leeuw van ver! Un lion à distance.

(757)

& & » S # À 3? A * U M

Tchouo Jcien de ino hao yen

Hao yen pou tchouo Iden.

Ceux qui surprennent des adultères ne sont pas de braves gens Les braves gens ne surprennent pas les adultères.

Il ne s'agit évidemment pas de ceux qui obéissent à des ordres donnés par le mandarin ou les supérieurs, mais ceux qui le font de leur initiative privée. C'est toujours par jalousie; parce que eux aussi convoitent la femme. Et voilà pourquoi lorsque pareille affaire est dévolue au tribunal, l'adultère surpris reçoit 500 coups de bambou, et celui qui l'a surpris reçoit un traitement identique. Voir Proverbe 55

C»58)

u M u m m n m m

Tchouo tsè, tchouo hoei Va eul kieou Icieou

Hao yen wo.

Vouloir prendre un voleur et ramener son second oncle Voilà ce qui s'appelle avoir du coup d'oeil.

Kieou-kieou : oncle maternel.


— 265 — (759)

mmm

Tchouo tsè yong i

Fang tsè nan.

Il est facile de prendre un voleur Il est difficile de le relâcher.

Si vous ne pouvez prouver péremptoirement que celui que vous avez pris est coupable, l'affaire peut se retourner contre vous. L'inculpé vous poursuivra du chef de calomnie. C'est pour cela qu'on est si prudent et qu'on ne se hasarde qu'avec les preuves en mains. Par contre on en prend très à l'aise si celui qu'on prend a déjà été antérieurement condamné pour vol. Qui a volé volera ; qui a bu boira. Même si l'on s'est trompé, l'inculpé ne pourra pas faire du chantage, parce qu'il a les mains liées par sa première condamnation.

(760)

SKÎJft

» ® m *

Tchouo tsè yao tsang

Tchouo kien yao choang

Houo-chang de mao ze

Tao-che de hiè.

Lorsqu'on prend un voleur il faut une preuve certaine Lorsqu'on prend un adultère il faut saisir les deux complices;

Le "bonnet du bonze Le soulier du prêtre taoïste.

Les deux derniers vers expliquent le "tsang 1' la preuve. Les bonzes ont un bonnet spécial, les prêtres taoïstes des souliers, qu'on ne peut confondre avec le bonnet ou les souliers d'un autre. Une preuve concluante contre une femme adultère c'est de déchirer un lambeau de sa tunique ; ce lambeau est comparé avec le vêtement d'où il provient.

Quoique la loi ne le dise pas, on n'est pas ou presque pas puni lorsqu'on tue les deux complices pris en flagrant délit.

34


— 266 — (761)

M. m % M ^ n il

Te che mao hoan jou hou

Fong hoanff louo-kia pon jou Ici.

Un chat gui a fait du butin est aussi joyeux qu'un tigre ; Un phénix qui est descendu par terre ne vaut pas un coq.

La fortune peut élever un homme au dessus d'un savant. Le malheur peut ravaler un grand homme au dessous d'un individu vulgaire.

(762)

% m & fa

% fa 'JH M

Te ping, se ming

Te tning, se ts'ai.

Lorsqu'on devient malade on pense à sa vie Lorsqu'on revient à la vie, on pense à l'argent.

Lorsque le péril est passé on se fait tirer l'oreille pour payer le médecin, et on prétend'ne pas avoir d'argent.

Se dit encore d'un homme qui a fait une promesse lorsque la nécessité l'étreignait, et qui, le danger passé, ne la tient pas.

(763)

m m m- B,

£ M H

Te ping yong i K'iu ping nan.

Il est facile d'attraper une maladie Il est difficile de s'en débarrasser.

(764)

S m £*ffi M ift J:

Teou-fou tiè tsai hoei tsoei cliang.

Le fromage de fèves est tombé sur un tas de cendres.


— 267 —

. Il, est irrémédiablement gâté : rien ne sert de souffler dessus, les cendres adhèrent. On ne peut l'essuyer, car il manque de consis-; tance. Cette expression s'emploie pour exprimer une affaire sans remède.

(765)

Teou ya ts'ai tiè la pan ze <*

Chao heout mo t'eou.

Lorsque des jets de fève sont tombés en segments Le fil n'y est plus, ni la tête non plus.

Se dit de quelqu'un qui raconte un tas d'histoires sans fondement.

Nos gens font germer des fèves de soya dans de l'eau, pour manger ces jets de fève soit frits dans la graisse soit bouillis et servis froids avec du vinaigre. On ne peut les laisser germer indéfiniment, la fève au bout d'un certain temps se scindant en deux parties,; (t'eou, la tête du jet de fève). Le jet qui sort de la fève est filiforme au point.de suture; lorsque la fève se désagrège, ce fil casse. (Keoîi : le fil) et voilà pourquoi on dit : la tête n'y est plus, ni le fil non plus. .<■

(766)

T'eou chang teh'oan t'ao k'ou

Lien chang hia tpou lai.

Lorsqu'on porte une jambière sur la tête Elle ne peut descendre sur la figure.

Se dit d'une affaire qui vous fera perdre la face. Les jambières peuvent bien laisser passer le bas de la jambe, mais pas la tête qui est trop grosse.

(767) '

m.m t uni

T'eou i ko lao p'ouo H eul ko niang.

Une première épouse et une seconde mère.


— 268 —

On en prend à l'aise avec elles. Ce second membre du dicton est sous-entendu.

Tel qui était brutal avec sa première épouse, respectera davantage sa seconde femme, parce qu'il sait ce qu'il lui en a coûté pour se remarier. On n'a pas d'égards pour une marâtre. Celle-ci en règle très générale ne les mérite guère, car c'est presque toujours elle qui prend l'offensive envers les enfants du premier lit.

Voir Proverbe 971.

(768)

T'eou koa mo tsoei Tai-tchoU) tsieou t&'ia soei.

Il n'y a pas grande faute a voler des melons, Mais si l'on est pris on est coupé menu.

Il s'agit des vols de pastèques. Nos gens les volent sans l'ombre de vergogne, c'est une tentation à laquelle ils ne résistent jamais ; aussi que de difficultés, que de batailles à l'époque des melons d'eau.

On est coupé menu, c'est à dire on reçoit une correction formidable.

(769)

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m * m JE JE


— 269 —

T'eou kieou, eul kieou

Tong lan lieou tchou

San kieou, se kieou

Se la men Jciao keou

Ou kieou, lieou kieou,

Tang ko lao lao wen eheou

Ts'i kieou, pa kieou

Yen ho k'an lieou

Kieou kieou yeou i kieou

Li nieou pien ti tseou.

A la première et à la seconde neuvaines

Les rouleaux de l'aire éclatent sous la gelée ;

A la troisième et à la quatrième neuvaines

C'est par une fente de la porte qu'on appelle le chien ;

A la cinquième et à la sixième neuvaines On peut se chauffer les mains dans un coin ensoleillé ;

A la septième et à la huitième neuvaines On voit (bourgeonner) le saule sur le bord des rivières ; Si l'on ajoute encore une neuvaine à la neuvaine Les charrues et les boeufs s'en vont partout dans les champs. Il s'agit de l'hiver, divisé en neuf périodes de neuf jours. C'est la troisième neuvaine qui est la plus terrible; ces neuvaines sont comptées à partir du solstice d'hiver. Comparer avec ce que donne Wieger dans son Tome I des Eudiments page 246.

(770)

m m J& M M

T'eou si koa pao pien hou Se ta pen tsé»

Voler des pastèques et prendre un pot de nuit C'est être un grand nigaud de voleur.

Sens : Un imbécile qui est incapable de faire convenablement quelque chose.

Je n'ai pu traduire littéralement le mot : "se" mort. C'est une sorte de superlatif. Se: s'emploie énormément, et toujours dans le sens de mauvais, incoercible, incorrigible, un propre à rien.

Tclie ko se koei. ce vaurien, ce propre à rien.


— 270 —

Ni tclxe ko se tongsi. Toi, espèce de chose morte; d'être flasque sans énergie. Dans le dicton; le "se" mort donne un mordant particulier à "tapen tsé" un grand butor de voleur, et se traduirait un superlativement grand butor.

(771)

c T m %

T'eou ta, eul touo tch'ang

Tsai chan wo wei wang

ïch'e la ko lao hou

Chao la ho lang.

Avec ma grande tête et mes longues oreilles Je suis roi de la montagne

J'ai mangé le tigre Et en passant aussi le loup.

Il s'agit d'un âne et l'ironie est grossière. Gela s'applique à un bravache qui se vante de ses hauts faits, auxquels personne ne croit, et qui est incapable de se tirer d'affaire dans les plus petites choses.

(772)

m. tt w m m m mm *.& T

T'eou tchen mao-pan choei fcifio

Li se pou yuen liao.

Lorsqu'on appuie la tête sur les planches des latrines On n'est pas loin de mourir (du fumier).

Mao pan, ou : mao Ma, planches qui sont posées sur les fosses à purin, et sur lesquelles on s'accroupit.

Jeu de mots entre J^ et % : On n'est pas loin du fumier || OD n'est pas loin de la mort ^E.

On emploie ce jeu de mots simplement pour dire que quelqu'un

n'en a plus pour longtemps cela nous semble d'un goût plutôt....

douteux.


— 271 —

(773)

m PS m & ■* &

T'eou tch'e mao sin pou Jcai

Ka la pi-ze touo han yao lai.

Un chat qui vole de la viande ne se corrige pas ; Qu'on lui coupe le nez les oreilles reviendront encore.

Han : encore, prononciation régionale pour Hoan.

Ce proverbe s'applique à des gens incorrigibles : par exemple à des fumeurs d'opium qui malgré toutes les promesses recommencent toujours.

(774)

* 5t * n M M %é*

Ti-hiong fen men

Che lianç Tcia.

Lorsque les frères ont séparé leurs portes Ils constituent deux familles.

Lorsque les frères,ne cohabitent plus, leurs intérêts ne sont plus les mêmes.

Voir Proverbes 775 et 884

(775)

» # S £

Ti-hiong yao ling Mei-ze yao pHn.

Les frères doivent séparer leurs intérêts Les soeurs doivent être mariées. Le "ling kia" la division de la famille, pour causes de difficultés, n'est que trop fréquent. C'est bien souvent la faute des diverses belles-filles qui se jalousent et qui excitent leurs époux. C'est bien souvent aussi la discorde entre frères, chacun d'eux tâchant de tirer à lui la couverture. La belle famille patriarcale dont les chinois s'honorent n'est trop souvent qu'un mythe.


— 272 — (776)

m M = ¥

Ti tchong san nien J~ou mou-ts(in*

Lorsqu'on ensemence des terres pendant trois ans Elles vous sont aussi chères que votre mère.

La version n'a, je crois, rien d'exagéré ; un chinois tient à ses terres comme à la prunelle de ses yeux. Si l'on parle de trois ans,' c'est qu'en régie ordinaire le propriétaire loue ses terres pour ce laps de temps. Ce n'est qu'en cas de conflit grave qu'on peut briser ce contrat. Cette régie de trois ans est surtout'sévère lorsqu'il s'agit de terres non encore défrichées.

Voir Proverbe suivant.

(777)

M M #

Ti tchong san nien

Ts'ing jou mou*

Des terres qu'on cultive depuis trois ans Vous sont aussi chères que votre mère.

Cette version quelque peu différente de celle du proverbe précédent est surtout en usage au T'oumet.

(778)

i& ^r * it m m A m ts m~s m

Ti yeou cha Jcien pouo ti

J'en yeou li liang pou t'ong.

Parmi les terres il y en a de sablonneuses, de salpétreuses st d'épuisées Parmi les hommes il y en a dont la force n'est pas la même.

Les hommes n'ont pas tous les mêmes forces.


— 273 — (779)

m & g m ? m w

T*ùxo-tsao touo, mi-ze chou ya.

Quand il y a beaucoup de puces, le millet mûrira.

C'est qu'il fait humide ; l'humidité chande étant favorable aux puces.

(780)

munmm

^ IIIP]

Tiao ni nié ling tang

Pou hiang.

Si tu façonnes une sonnette en argile Elle ne résonne pas.

Jeu de mots sur : pou hiang, ne pas résonner, et •£ 2f£ pou hiang : Cela ne sert à rien, Sens : Cette mesure est inefficace.

(781)

» JE M _t#L

HT

Tiao se ïcoei chang Wang

Ngo ki liao.

Lorsqu'un pendu monte sur le k'ang On est fou de terreur.

Pour caractériser un homme atrabilaire et agressif qui cherche noise sous tous les prétextes.

(782)

» IL m tr m it & n$ m

Tiao se koei ta Tcia

Se ming hia p*eng.

Lorsque deux pendus se battent Leurs cadavres se cognent à l'aveuglette. Pour se moquer de quelqu'un qui fonce tête baissée, se bat stupidement, sans faire attention aux horions qu'il reçoit.

35


— 274 — (783)

JUk £& Vg £& 1& -M W%

Tiè t&'ien hoan ts'ien

Tsiang Tceou pen.

Lorsqu'on emprunte et qu'on rend juste la somme empruntée Cela fait tout juste le capital.

C'est à dire : il n'y a-aucun profit pour celui qui a prêté, non seulement il n'y a pas profit, mais il y a perte, tout capital devant produire.

(784)

Tien houo pou na ngai yao ze

Hiang hao.

Pour allumer sa pipe on n'emploie pas la corde d'absinthe Les bâtonnets d'encens sont meilleurs.

Jeu de mots sur : Hiang hao, bâtonnets d'encens bons ; et Hiang hao : /fU $f être amis, bien s'entendre.

Sens : Nous nous entendons bien.

Nos paysans font une corde d'absinthe ou d'armoise séchée, à laquelle on met le feu, et qui se consume lentement. On y allume sa pipe. On se sert aussi de bâtonnets d'encens, ou plutôt d'écorce d'orme, réduite en pâte, puis étirée et séchée. C'est ce qu'on fait brûler devant les idoles.

(785)

^ 3£ ~ir - 1&

tt W,

T'iè houo kang i ymig Tfih'a tch'a pou i yang.

Le fer ressemble beaucoup a l'acier Mais les fourches qu'on fait ne sont pas les mêmes.

Ne vous fiez pas aux apparences.

Voir Proverbe 3S«


— 275 — (786)

ft *F » 51 $t

lisait

T'tè kan tnouo hieou tchen

Kong tao tche-jan tch'eng.

On peut limer une barre de fer jusqu'à en faire une aiguille Si l'on va jusqu'au bout, en effet cela marche.

Pourvu qu'on y mette le temps, on peut faire une aiguille d'une barre de fer.

Patience et longueur de temps. Voilà ce qu'il faut pour mener une oeuvre à son complet achèvement.

(787)

THè tsiang, mou tsiang, hou p'ing tsiang Pi tsai i tch'ou, tsiang i yang.

Un forgeron, un charpentier, un colleur de bouteilles Se rencontrant en un même endroit sont sur le même pied. Tous les artisans ne forment qu'une même classe.

(788)

M E * E

m ^ *E

T(ie tsiang, mou tsiang

Tso pan nien

Tan teng hoa tsiang

Lai tcheng tsHen.

Forgeron et charpentier

Ont beau travailler pendant une demi année

C'est sulement le peintre

Qui arrive pour gagner de l'argent.

Parce que comparativement à ses journées de travail il gagne

le plus et qu'il grapille davantage; tcheng, gagner, se prononce ici tseng.


— 276 —

(789)

x _h H m m

ITAll

T'ien chang san hoan t'ao

Ti-hia, jen t'eou p'ao.

Lorsqu'il y a trois cercles autour du soleil Sur la terre tout le monde s'enfuit.

Cela indique de grands malheurs.

(790)

% ± M m ^ T M m "F il & ^ E M

THen chang ou yun pou hia, yu

Ti-hia ou mei pou tch'eng ts'in.

Sans nuages au ciel il ne plent pas Sur terre, sans entremetteurs, il ne se fait pas de parenté.

Pas de mariages possibles sans entremetteurs.

Les préliminaires du mariage ne se font jamais ni par les intéressés ni par leurs parents, on recourt à deux hommes, parents ou anis, qui règlent et discutent la chose. On ne se sert pas de femmes pour ces négociations officielles.

(791)

m y R

THen chang yeou yu

Ti hia k'iue.

Au ciel il y en a en abondance Ici bas ils sont rares.

Il s'agit de braves gens.

(792)

5e m B m

* m mm m

T'ien ha,n je toan JPOM koa fong tsieou noan.


— 277 —

En hiver les jours sont courts S'il ne vente pas il fait chand.

(793)

m m * m « T m m

T'ien 7mn, pou yao ou la tch'ou t*ien

Yu lao, pou yao ou la Mao yuen.

Lorsque le temps est sec ne négligez pas de biner vos champs Lorsque la pluie tombe, ne négligez pas d'irriguer votre jardin.

Mieux vaut trop de zélé que pas assez.

(794)

^TiMISI

T'ien hia Hoang ho toei Ning Ma.

Le fleuve jaune de dessous le ciel conflue à Ning-hia.

Toutes les eaux du Hoang Ho viennent à Ning hia comme à un carrefour. Pour dépeindre l'importance de cette ville du Kan-sou Nord. Actuellement Ning-Hia a perdu de son importance, et une grande partie de la ville ruinée par la révolte des Mahométans en 1870 est vide et morne. De plus, les eaux du fleuve Jaune ne passent pas à Ning-hia, mais à deux lieues et demie de la ville.

(795)

%T mnmm m

T*ien-hia ya-men tch*ao nan k'ai

Teou li ou t&ien nan tsin lai.

Tous les tribunaux du monde s'ouvrent vers le Sud,

Celui qui a le droit pour lui, mais qui n'a pas d'argent,

entre difficilement.

Tout est vénal dans les tribunaux chinois où les pots-de-vin sont tout puissants.

Tous les tribunaux s'ouvrent vers le Sud, disent nos gens, parce que les premiers empereurs sont venus du Sud et que tous les fonctionnaires doivent avoir les yeux fixés sur lui. Un certain Pao-wentcheng, mandarin sous la dynastie des Song, voulut faire mentir le proverbe. Etant mandarin à Kai-fong-fou au Ho-nan, il fit murer la porte sud de son tribunal et en fit percer une au nord. Il aimait le


— 278 —

peuple, et voulut que les petits aussi bien que les grands puissent se faire rendre justice. Il n'hésita pas à exécuter des proches parents de l'empereur, et fit tuer son propre neveu avec un couperet de cuivre. C'est à cette vertueuse exception parmi les mandarins chinois qu'on fait parfois allusion dans les chansons 1 et on y parle de :

Tao tsouo Nan-yang che Pao-ki.

C'est Pao-ki (Pao wen tcheng)qui est assis à rebours au Nanyang (le Ho-nan), assis à rebours parce que la porte de son mandarinat s'ouvrait au Nord. Hélas, depuis lors elles s'ouvrent toutes au Sud, et le proverbe est d'une vérité saisissante.

Ce Proverbe est en contradiction avec le dicton 413.

(796)

% il M 5E H z?

THen hoei, Ma tan ze

Ti hoei, h'ou Jean ze

Nan jen hoei, tch'oang loan ze

Lao p(ouo hoei, se han ze

JPé hoa hoei, tche koan ze

Wa wa hoei, ta pan ze

T'ao tch'e ze hoei, Jceou niao Icio ivan ze.

Lorsque le ciel est mauvais il tombe des grêlons,

Lorsque la terre est mauvaise les herbes s'étiolent,

Lorsqu'un homme est mauvais il suscite des querelles,

Lorsqu'une femme est corrompue son époux meurt,

Lorsqu'un joueur est ruiné il joue aux dés,

Lorsqu'un enfant est méchant il reçoit la férule,

Lorsqu'un mendiant est mauvais le chien lui mord la cheville.

Le premier vers constitue une m au dissûre envers le ciel : t'ien,

lao t'ien, lao t'ien yè. Pé hoa, joueur encore: choa ts'ien de, tou ya lian.

Tche koan ze, joue aux dès dans une jarre enduite de glaise. C'est


— 279 —

une déchéance. Les beaux joueurs jouent à la roulette : yapao. Ce que ne peuvent plus se permettre les décavés qui n'ont pas de quoi engager une forte mise.

Ces vers se disent en tout ou en partie. Chacun d'eux constitue une locution proverbiale et suggère aussitôt les autres aux auditeurs, on les mélange à volonté, et ils sont très employés pour insulter quelqu'un.

(797)

.m =£ &

T'ien p'ing mo yen eul

Fa-ze tsai.

Une "balance à deux plateaux n'a pas de marques graduées, Mais on a les poids.

Il y a toujours une manière de faire pour tout.

T'ien ping, balance à deux plateaux, employée surtout pour le pesage de l'argent en lingots. On fait opposition à la grande balance (balance romaine) tch'eng ^ qui a sur la tige des marques qui indiquent le poids de l'objet pesé.

Jeu de mots : fa tze tsai : il y a les poids, il y a moyen.

(798)

T'ien ta, ti ta

Koa fou tsoei ta.

Le ciel est grand, la terre est grande La bouche d'une venve est grande.

Il n'y a rien de plus redoutable que la langue d'une veuve.

(799)

tr m m m =?

H ffi MiP

Ting tchou ko k'iuen ze Mi tchou ho nien ze.

On t'a planté un piquet Tu es comme un idiot qui ne sait pas quoi.


— 280 —

Expression proverbiale qui s'emploie d'un homme qui fait tout juste ce qu'on lui dit, obéissant comme une machine sans jamais se demander si l'une ou l'autre circonstance fortuite ne le force pas à faire un peu autrement.

Par exemple : Les foins sont coupés, un orage menace ; un ouvrier ne songe même pas à mettre le foin en meule ; le reproche que son patron lui fera sera le dicton çi-dessus ; nien ze, prononciation régionale pour tai ze, niais, idiot.

(800)

THng hoa t'ing in

Yang tch'ang tHng fong.

Pour entendre les paroles il faut faire attention au sens, Pour purifier le grain il faut écouter s'il y a du vent.

Pour comprendre les paroles de quelqu'un il faut écouter les mots qu'il prononce.

Yang tch'ang : purifier le grain en le jetant à l'encontre du veut ; le veut emporte les glûmes et le grain retombe aux pieds de l'ouvrier.

(801)

m mm

THng jen Jc'iuen Tch'e pao fan.

Écouter un bon conseil donné par autrui Vaut avoir mangé à sasiété.

Si tu écoutes les conseils d'autrui, tu peux manger à satiété, tout est bien en régie, et tu ne dois pas avoir d'inquiétudes.

(802)

m * ffi %■ M m m.

Toan jen tsHen wan Tang pou tchou tch'oan i, tcli'e fan.


— 281 —

Quoiqu'on doive a quelqu'un une somme immense On ne peut vous enlever ni le vêtement ni la nourriture.

Il y a certaines choses que le créancier le plus impitoyable même ne peut vous enlever; parmi ces choses vient en première ligne la marmite.

(803)

» Ait» ^ 18

Toei jen chou ts'ien

Sin pou nao.

Compter une somme en présence de quelqu'un (qui vous l'a remise)

On ne s'en offense pas.

Question de convention. Il est admis en Chine qu'on ne doit se fier à personne. Vous payez quelqu'un ; il compte devant vous pour voir si la somme est exacte, il examine les pièces. Tout cela est parfait et admis. Mais qu'il ait quitté votre chambre, ne fût-ce que quelques instants, ses réclamations ne comptent plus, car ces quelques instants ont pu lui suffire pour échanger la monnaie ou pour en distraire une partie.

(804)

m « * m

Toei Ici pou ts'ing

Cite eut pou tning.

Lorsqu'avec le changement du mois le ciel n'est pas pur Le douze il ne fait pas encore clair.

Ki : proprement changement d'époque, de saison.

(805)

%m T

T'oei tch*e Itan che-tchou liu p(an hiong

Yeou p'an leao.

Un homme qui pousse une brouette lorsqu'il a trouvé une sangle d'âne

A un baudrier.

36


— 282 —

Jeu de mot sur pan : baudrier et p'an ffi espoir. Sens: Il y a de l'espoir.

P'an hiong, large courroie qui retient le bât de l'âne et passant sous la poitrine de l'animal empêche que le charge ne glisse en arrière. Tsouo-k'ieou, ou encore t'a la Jc'ieou, large courroie qui retient le bât et passant derrière les cuisses empêche que la charge ne glisse en avant. P'an, baudrier que l'homme passe sur ses épaules et qui retient les brancards d'une brouette. Ne pas dire : P'an hiong, en parlant d'un baudrier; cje serait une grosse injure et signifier à l'homme qu'il est une bête.

(806)

ϧC Uj ± *fi

mm \h^m

Tonff chan Pou ti

Tao si chan pou llng.

Le dieu du terroir des montagnes orientales N'est plus habile quand il arrive dans les montagnes de l'ouest.

Enlevez quelqu'un à sa sphère ordinaire, et il perd tous ses moyens. -

'(807)

% IL -k m M a

Tong fong ta, soei tong fong

Si fong ta, soei si fong.

Si le vent souffle fort de l'est, on va avec le vent d'est Si le vent souffle fort de l'ouest, on va avec le vent d'ouest.

Un homme flasque et irrésolu, qui se laisse entraîner par tout le monde, qui tourne à tout vent.

(808)

m m m m

M 41 s

it *t m * m m m

ïi il M. *. il iz 7K


—283:—

Torig Jciaïiff he litei

Si kiang pu

Pe kiang houo lai Jcoa t'a ti

Naît Jciaïiff kouo lai fa ta choei.

L'arc en ciel a l'Est commande l'orage; \ ;

L'arc en ciel à l'Ouest : de la pluie; L'arc en ciel au Nord: la pluie racle la terre; L'arc en ciel au Sud provoque les grandes eaux.

Par arc en ciel au Sud, on entend le cercle blanchâtre qu'il y a parfois autour de la lune.

L'arc en ciel du N. doit être également un phénomène lumineux de la famille des halos p. e. le cerele tangent supérieur d'un halo solaire : J'en ai vu de très brillants, mais seulement en hiver, ce qui serait contraire aux affirmations du proverbe.

(809)

Mm m m m T n m

Tong kfan si Jc'an

P'ao la, hao han.

Ceux qui regardent à l'est et à Touest Puis s'enfuient... voilà les vrais braves.

- Ce sont là les hommes intelligents. Les soldats qui se font tuer dans une bataille sont réputés être des imbéciles. Il faut bien, observer, n'attaquer qu'à coup sûr, et si l'on croit qu'on va encaisser, de mauvais coups, il faut choisir le moment psychologique pour lever le pied. Les officiers se tiennent derrière leurs troupes et de là donnent des ordres de combat et de fuite, ...__■

Voir Proverbe 846

(810)

M m

■arc nirfe

m m

mm

Tong la

Si soan

Nan Vieil

ïc'ou.


—284 —

A l'Est on aime ce qui "brûle

A l'Ouest on aime ce qui est aigre

Au Sud on aime le doux

Au Nord on aime l'amer.

Le piment, le millet fermenté et suri, la canne à sucre, le k'ou ts'ai, espèce de plante sauvage très amère.

(811)

4- % &

X X M

W ^ 3£

M. yC PfTong

PfTong tch'oan

Houo houo noan

Hia Pien tch'oan

tTou chan chan*

Lorsqu'on le revêt l'hiver

On a tout à fait chand

Lorsqu'on le revêt en été

C'est comme si l'on était rafraichi par un éventail.

On a très frais. Cela s'applique à un certain vêtement légendaire nommé: pao i, l'habit précieux; et on dit ces mots en plaisantant lorsqu'on parle de vêtements confortables.

(812)

T'ong nan niu tiè tsai ho M I cJtang che la kia se pou tao.

Lorsque le garçon et la fille (de carton) tombent dans le fleuve Leurs habits sont mouillés mais la carcasse est intacte. Pour dire : une contrariété à fleur de peau ; un petit malheur. Il s'agit des mannequins de carton qu'on porte aux funérailles et qu'on brûle sur la tombe. Tong: vierge, garçon ou fille en dessous de quinze ans ; ce sont les serviteurs du défunt ; il y a encore un char, un charretier, ceci dans presque tous les enterrements ; et lorsqu'il s'agit de funérailles solennelles, il y a profusion de mannequins. Ces bonshommes sont faits de lattis ou de tiges de sorgho recouverts de papier


e

— 285 —

peint. (Pour plus de détails voir Wieger. Budiments. Tome IV à Varticle : Funérailles.)

L'origine de ces figurines remonterait aux Tcheou (12e au 8e siècle avant J. G.) Plus tard on remplaça ces grossières images de paille par des mannequins en bois. Confucius approuva les anciennes et informes poupées de paille et réprouva les poupées en bois. Car,- dit-il, c'est après leur invention que pour faire mieux encore on enterra avec les grands personnages des hommes vivants. (Wieger. Textes philosophiques. Chapitre IV. Les mânes). Cette coutume barbare commença en 678 avant J. C. Aux funérailles du comte Ou des Ts'in, pour la première fois dit l'histoire, on fit suivre le mort par des vivants, c'est à dire qu'on immola des hommes au nombre de soixante-six dit le teste. Cette manière d'agir fut imitée par la suite. (Wieger. Textes historiques, pages 140, 155, 27Set passim).

(813)

m n & * &

Tou pa, che lieou tao

Tsè, che ts'i tao

Moa Tciu tou-pa

I JcH ta.

Une affaire de jeu : c'est six fautes ;

Une affaire de vol : c'est sept fautes

La débauche de même que le jeu

Font également appliquer la bastonnade.

Dans les tribunaux, disent nos gens du peuple, les fautes sont

cataloguées d'après la gravité du délit et sont punies en conséquence.

Eoa : débauche. Ts'ai hoa, ou encore tseou k'ang de ; celui qui visite

les K'ang ; des coureurs de femmes.

(814)

m * mm *t & ^

T'ou pou tch'e wo pien de ts'ao.

Le lièvre ne mange pas l'herbe à proximité de son gîte.


—286:—

Parce qu'il craint d'être aperçu.

Le dicton s'applique aux voleurs professionnels. Ils ne s'attaquent pas à leurs voisins immédiats parce qu'ils ne pourraient continuer à vivre avec eux et devraient chercher un autre asile.

(815)

± ifi JE M # JfiL

Wt 7 P? 'X T

T'ou ti lao Ueou pi hiue

Tonff la cJteu houo liao.

Lorsque "t'ou ti" saigne du nez C'est que le dieu s'est mis en colère.

Le dieu qui s'est mis en colère c'est "Koan-ti" ministre général de Yu-hoang, dont les t'ou-ti dépendent.

Tong houo, ou k'i houo : remuer le feu, prendre feu, se mettre subitement en colère. T'oit ti, génie de la terre.

Voir Proverbe 684

(816)

T'ou ze tcliou iniao

Tsianff kieou ts'ai liao.

Le bonze qui gîte dans la pagode Cela peut à peu près passer.

Tsiang-kieou : à peine, à peu près-passable; ts'ai liao, du : ts'aiti : matière; t'ou-ze : le chauve, par dérision pour les bonzes qui ont le crâne rasé. Le sens littéral est: le bonze qui habite la pagode est en' somme un pauvre hère.

Le sens appliqué est : On se tirera bien d'affaire en se gênant un peu. Par exemple ; On a préparé un repas pour cinq personnes, une sixième survient : on s'en tirera tout de même. Ou un charpentier vient vous demander du bois pour un ouvrage ; vous écoutez sa

demande, il désirerait en avoir davantage on lui répond par les

phrases ci-dessus. On voit qu'on fait plus ou moins abstraction du premier vers, et qne le sens tient dans le : Tsiang kieou ts'ai léao.


— ''287 — (817)

% T I - t *

Tsai cheng che i hen ts'ao

Se la che i ho pao.

En vie il n'est qu'un brin de paille Mort il est précieux.

Ce dicton s'appliqua aux parents. Lorsqu'ils vivent les enfants ne s'en occupent guère, n'ont pas de respect filial, mais dès que le vieux est mort, aussitôt voilà l'explosion d'une douleur échevelée, des cris sauvages, des hurlements de désespoir entrecoupés de phrases déchirantes, puis les funérailles pompeuses.

Voir proverbes 587 et 603

Voir aussi le dictonnaire de Giles n° 11634

(818)

& m. * fl" A

ffi PI A * *T

Tsai hia pou ta jen

JLch*ou nien jen pou ta.

Si à la maison tu ne frappes personne, Lorsque tu sors personne ne te frappera.

Allusion aux petits tyranneaux du foyer ; qui habitués à voir leur entourage trembler devant eux et à se faire obéir au doigt et à l'oeil, se rendent insupportables lorsqu'ils ne sont pas chez eux ; comme ils ne trouvent pas chez les, étrangers la résignation passive de leurs familiers, ils risquent bien souvent d'encaisser une volée de bois vert.

(819)

ffilSlffil

m fi m m & m m

Tsai Jcia yao ho liao p'ou hai

Tch(ou men yao ho hao yen tai.

A la maison il faut de belles literies En voyage il faut une belle pipe.


— 288 —

C'est là la marque d'un homme cossu. La belle pipe en question n'est pas, dans la majorité des cas, un objet de luxe, bout et tête en cuivre, tige en ébéne, constituent déjà un "hao yen tai" dans un pays où l'on exhibe des tibias de mouton, des rouleaux de bois d'un diamètre d'une pièee de cent sous, et où deux petits tubes de cuivre adaptés forment embouchure et fourneau. Bien des voyageurs n'ont pas de pipe, et se servent couramment de celle du premier venu, c'est tout à fait admis.

(820)

m m m mm

mm

Ts'ai-fen de nao tai

Pi-tchcn.

Sur la tête du tailleur On repasse l'aiguille.

Les tailleurs ont l'habitude de passer l'aiguille dans les cheveux pour la maintenir lisse.

Jeu de mots sur : pi tchen: repasser l'aiguille et pi tcheii tjfr Si c'est certain.

Sens : c'est une affaire certaine.

(821)

m A m m ?

H $J U $i T

Ts'an jen Ic'o ina-ze Ts'an Iteou t'ien nien-ze.

Un homme affamé croque du chanvre Un chien affamé lèche le rouleau à décortiquer.

K'o ma-ze : prononcé K'ouo, exprime ici la manière dont les chinois se lancent des grains de chanvre dans la bouche. Ils ont pour cela un geste qui ne manque ni de grâce ni de précision. Le grain de chanvre repose dans la main droite, et d'un coup sec de la main gauche sur le bras droit, le grain est lancé dans la bouche. Ile ne manquent jamais leur coup. En fait, il ne faut pas qu'ils soient affamés pour croquer des graines de chanvre, ils les mangent avec plaisir et par désoeuvrement, au moment où l'on bat le chanvre sur l'aire.

Cette friandise leur cause un effet désagréablement odorant, mais

cela n'a pas d'importance pour des gens qui proclament avec sérénité qu'ils sont sujets à des natuosités nombreuses.

Les chiens.chinois sont très mal nourris et toujours faméliques.


— 289 — (822)

m m m m

Ts'an Tian koan mei

Tai han tch'evg pao.

Un gourmand aime à être entremetteur Un imbécile aime à se porter garant.

Les entremetteurs de mariage sont obligés à faire beaucoup de courses de l'une des familles à l'autre, mais comme ils sont invités à une foule de repas, ceci compense amplement cela.

Se porter garant pour un autre est toujours une source de difficultés. En pratique, il n'y a pas que les imbéciles qui se laissent prendre : nos gens ne résistent jamais aux paroles louangeuses et aux coups d'encensoir à bout portant ; c'est par là qu'ils sont toujours pris. Tai : imbécile, idiot, ne se prononce jamais ainsi. On dit uiè, nié ze, dont le caractère n'existe pas.

(823)

JH 'MI R=J£

m m ut

Tsao cliao: ing

Wan chao: ts'ing.

Lorsque le soleil rougeoie au matin : il fera couvert Lorsque le soleil rougeoie au soir : il fera clair.

(824)

nP „n ÎTPt JTPJË

m *e m

Tsao chang: tch'ang louo Chang ou: pkio Ho yè de hi hoa

JELoan hi pou liao.

37


— 290 —

Au matin c'est le compte mensuel A midi c'est le compte trimestriel

Les dettes du soir On ne peut pas encore les payer.

Le sens est : que ce soit le matin, le midi ou le soir, on se débat tout le temps contre des dettes qu'on ne parvient pas à payer. Toujours rien en caisse et partout des créanciers.

Tcli'ang louo: compte mensuel des marchands entre eux. Piao, Echéance trimestrielle. C'est alors que les marchands payent en argent leurs fournisseurs de la côte. Il faut donc qu'ils réunissent le nombre de lingots voulus, et à cette date l'argent monte en valeur, soit que les particuliers le donnent contre billets de banque, soit qu'ils l'échangent contre des marchandises.

(825)

¥ m mm

ni*

Tsao choei tche Tc'i

Pou je che feu

Lorsqu'on se couche tôt et qu'on se lève tard On ne provoque pas des contrariétés.

Il vaut mieux paresser au lit que de passer ses nuits au jeu & à la débauche.

(826)

Tsao houo pou Tc'oai, yen-tong de kouo

Liang 7cfeou-ze pou houo, houo-Tci de houo.

Lorsque le fourneau ne tire pas bien, c'est la faute de la cheminée,

Lorsque les deux conjoints ne s'accordent pas, c'est

la faute d'un camarade.

C'est que la femme a un amant.

Voir Proverbe 504

(827)

m m m n &


— 291 —

Isao yu pou touo

Che liang ho eul touo.

La pluie du matin n'est jamais abondante A peine de quoi mouiller les deux oreilles.

(828)

* m T■ * A

Tse-miè cheng hia h'ieou yen.

Lorsqu'on est économe on s'évite de devoir implorer les gens. Parce qu'on a de quoi vivre sans demander l'aumône.

(829)

^ ■» il â*

m m m &

Tse mou H chen

Houo chou pa p'i.

Lorsque le fils abandonne le corps de sa mère Celle-ci est comme un arbre vivant dont on arrache l'écorce.

Ce dicton ne s'applique pas seulement à la naissance, mais encore et surtout à la séparation. Une mère dont on a éloigné l'enfant est comme un arbre dont on aurait arraché l'écorce.

(830)

Tse pao fou tch*eou San nien pou tch'e.

Lorsque le fils peut se venger de l'ennemi de son père

Ce n'est pas trop tard s'il peut le faire après trois ans.

Attendre trois ans pour venger son père, ce n'est pas trop.

Sous ce rapport, nos gens ont la rancune tenace et inlassable ; il faut

qu'ils se vengent, car ils n'ont le repos que lorsque cette vengeance

est accomplie. Tch'e, tard, se prononce ici tche, (long).

(831)

^ *:* A %

Tse ta pou yeou fou.


— 292 —

Lorsque le fils est grand, ce n'est plus l'affaire du père.

Le père n'a plus rien à lui dire. Eu pratique c'est presque toujours le cas.

Voir Proverbe 66

(832)

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Tse toan fou tsang

Fou toun tse ts'i.

Le fils doit enterrer le père Le père doit marier le fils.

Ce sont là les deux points essentiels. Un bon père de famille s'occupe, par intermédiaires, aussi vite que possible, de marier son fils. Le fils, lui, doit faire de belles funérailles à son père, y sacrifier même une partie de son avoir. Un beau cercueil est de rigueur, aussi un enfant qui se respecte achéte-t-il cette pièce essentielle du vivant de son père, et le lui offre en cadeau. C'est tout à fait conforme aux notions de piété filiale qu'ont nos gens.

(833)

M fM- ^ *« & %* iffî 1M ^r -M. «^

Tse t'a tchai, fou pou koan Fou tfa tchai, tse hoan ts'ien.

Lorsque le fils fait des dettes, le père n'en a cure ; Lorsque le père a fait des dettes, le fils doit rembourser.

Les dettes du pève, retombent sur le fils, après la mort du père. Si le fils lui-même s'est endetté on ne peut s'en prendre au père défunt.

Voir Proverbe 8(3

(834)

g m. fia M &

Tse tso ts'ouo, nan i Jceng kai'

Lou tseou ts'ouo, tsai tche hoel lai»

Lorsqu'on a commis une "bévue il est difficile de réparer Lorsqu'on se trompe de route, on revient sur ses pas.


— 293 —

Tsouo, bévue, acte répréhensible, faute; tche, est prononcé tcha. Les expressions nan-i keng-kai sont plus relevées que la langue ordinaire du terroir.

(835)

m m m mit

n il is € #

Tfte-wei chouo Va Icoang, Tch'eou-l'ong chouo l'a siang.

Le chardon dit : je suis lisse Le puant dit : je fleure "bon.

Chacun proclame bien haut ses qualités réelles et surtout imaginaires.

Tclieou-t'ohg, plus souvent : tai men hoic, ^ f^ JF* ou encore tch'eou kou ze J- ijf* ^, un puant, celui qui exhale un relent infect, surtout sous les bras. Cette maladie se transmet souvent dans une famille. Les chinois considèrent ce défaut comme une raison suffisante pour briser les fiançailles.

f IJ m & m m m %

Tse-wei tse chouo: tse-wei Jfoang

Tch'eou tch'ong tse chouo: tch'eou tch'ong siangB

Le chardon lui-même dit : le chardon est lisse La punaise elle-même dit : la punaise sent "bon.

C'est une autre expression du même dicton ; l'une et l'autre s'employent également.

(836)

% fg % & m m

Tse yeou tou liang-ts'ai

Tsieou neng lan p'ang koan che.

Quelqu'un qui a de la capacité dans le ventre Peut s'occuper des procès d'autrui.

Le ventre est, aux yeux de nos gens, le siège de l'esprit.


— 294 — (837)

mm A&M 'i> ^ —' s

Sin pou i yang.

Un voleur et un nomme ordinaire c'est la même chose,

Le coeur n'est pas le même.

Extérieurement il n'y a rien qui différencie un voleur d'un homme ordinaire, mais combien le coeur n'est pas le même.

(838)

Tsé niao i Jc'eou J~ou hou san fetn

Lorsqu'un voleur mord une "bouchée Cela pénètre jusque trois "fen" dans l'os. Il s'agit d'un voleur, qui pour se venger de quelqu'un, l'accuse de complicité. Mordre quelqu'un ; faire tort à quelqu'un, accuser, comme l'expression flamande : Jemand bijten.

Le procédé est classique chez les mauvais sujets, et ils consentent volontiers à subir une bastonnade pour avoir le plaisir d'en voir appliquer une à un malheureux qu'ils ont calomnié.

Voir Proverbe 841

(839)

mm mu -^ P n M

Tsé ou ti Tcen

Tsioen pou nan sin»

Un voleur qui n'a pas de racines dans le sol Trouve difficilement le pouce et le pas.

Un voleur étranger ne peut connaître les particularités d'un endroit. Tsoen-pou, sont employés ici dans le sens de dimensions.

Le sens est : Lorsqu'un vol est commis c'est généralement par quelqu'un de l'endroit même, par un "kia tsé" un voleur familier qui est au courant des aîtres de la maison et des habitudes de son propriétaire ; un voleur étranger n'ose pas vite se risquer dans une maison inconnue.


— 295 — (840)

M^ m = ¥

Tsé pou teng san nien

Tse tcliao.

Un voleur n'a pas besoin de trois ans Pour se dénoncer lui-mênie.

(841)

IÏIS

«t M m ÏÎ

Tsé yao tsé tchouo

T'iè yao Vie ta.

Le volenr doit être pris par un voleur Le fer doit être frappé par le fer.

C'est le moyen ordinaire de faire pincer un voleur ; on donne de l'argent à un de ses associés pour que celui-ci le dénonce ; ou on promet l'impunité pour pouvoir saisir les complices.

Pas de meilleur garde chasse qu'un ancien braconnier, peut rendre le dicton chinois ; car satellites et soldats régionaux sont tous des individus de sac et de corde.

Voir Proverbe 838

(842)

Tsen hao de i Tco k'i Jean Li pou liao Ida eul che.

La meelleure hampe de drapeau Ne peut se passer d'être soutenue par deux pierres.

Un homme si intelligent qu'il soit s'il est abandonné par les autres ne peut faire grand chose.

K'i Jean. Longues hampes plantées dans le sol à l'entrée des pagodes. Pour mieux résister au vent, elles sont maintenues de chaque côté par des poteaux de pierre dans lesquels il y a une rainure, et qui emboîtent le bas de la hampe à quelques pieds de hauteur.


— 296 — (843)

m T m

* T tir

Tsen mo de i ko i cheng

TcTte leao ping

Tche pou leao ining.

N'importe quel médecin

Peut guérir une maladie

Il ne peut guérir de la mort.

Devant la mort le meilleur médecin perd son pouvoir. Phrases que nos médicâstres lancent volontiers, pour pallier leur incommensurable bêtise.

(844)

¥ M

Tseou hou ti

Soei hou li.

Tu t'en vas dans un endroit Suis les usages de cet endroit.

Il faut se plier aux usages de l'endroit où l'on se trouve.

Eoinoe si fueris, Eomano vivito more. Voir Proverbe 184.

(845)

JE mm &m m * m m w m m m

Tseou de Ic'an lou Jcouo ts'iao

Pou Itien tsien de mo tao yao.

Passant qui regardes la rue et défiles devant les étalages

Si tu ne trouves pas que c'est trop bon marché, courbe

toi et fais ton choix.

C'est le refrain des marchands installés dans les rues aux jours de marché.


— 297 —

Si tu ne trouves pas que c'est trop bon marché est ironique. Motao, se courber vers le sol, car les articles sont presque toujours étalés sur une natte posée par terre, ts'iao, étalage, quartier affecté à. un article.

Ma ts'iao, exposition des chevaux, quartier où l'on vend les chevaux.

(846)

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m m n ± it

Ts'i che eul ki

T'eou p*ao wei chang Jci.

On réfléchit septante deux fois Et réflexion faite on s'enfuit.

Il s!agit des pauvres diables endettés, ou bien de ceux qui ont commis quelque délit. Ils ont beau tourner et retourner la question sur toutes ses faces, il n'y a pas d'autre solution que de s'enfuir. Ce dicton s'applique aussi aux soldats chinois. On les envoie combattre; plus ils réfléchissent et plus l'idée qu'ils ne doivent pas s'exposer s'imprègne dans leur esprit, et que ce qu'il y a de plus sage est de s'enfuir. Et ils fuient sans vergogne.

Le nombre septante deux est un cliché pour exprimer un grand nombre indéterminé.

Voir Proverbe 809

(847)

T&i eul fan fa

Sien yeou pen fou.

Lorsqu'une épouse trangresse les règles Il faut d'abord s'adresser à son mari. "

Si une femme a fait une sottise c'est chez son époux qu'il faut aller réclamer.

On peut encore expliquer : Si une femme se méconduit, c'est surtout la faute du mari.

(848)

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Ts'i soei Jc'an ta.

A sept ans on peut prévoir ce que sera l'âge mûr.

Voir Proverbe 593

38


— 298 — (849)

Ts'i ts'oen jen jen ho chao tsieou Siao tao la.

Lorsque les nains boivent de l'eau de vie Ils sont taciturnes. Pour se moquer des gens qui discutent à tort et à travers avec de grands éclats de voix.

Ts'i ts'oen jen, des hommes de sept pouces. Tao la, expression régionale : parler ; discuter ; l'accent fort est porté sur la.

(850)

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m & s es

Ts'i ts'ou pa ts'ou Se lou tch'a ts'ou.

Si sept fautes, huit fautes ne suffisent pas De toutes parts on insère les fautes.

Chercher partout les fautes, les peccadilles même pour arriver à avoir un grief contre quelqu'un et pouvoir lui jouer un mauvais tour.

(851)

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^ m ^ M ^ m M

Ts'i yue che-ou song mien yen You mei, you yen» pou tcli'ou Ic'i.

Le quinze de la septième lune on offre les "bonshommes de pâte Ils ont des sourcils, des yeux, mais ne respirent pas.

Coutume très répandue au T'oumet. Cela rappelle, dit-on, le massacre des Mongols, en 1356. Ce massacre eut lieu le 15 de la 8e lune, un mois plus tôt on avait enfermé des billets dans des petits hommes de pâte qu'on offrait aux gens. Ces billets disaient de se tenir prêts. Allusion à la rébellion fomentée contre la dynastie mongole par le moine bouddhiste Tchou qui s'empara de Nanking en 1356, de Péking l'année suivante et sous le nom de T'ai-tsou fut le premier empereur de la dynastie des Ming.

Ce dicton s'emploie pour désigner quelqu'un qui est bête à manger du foin.


— 299 — (852)

Ts'iang chang Tcoa mao tan Pou hiang hoa.

Si l'on attache une couverture de laine sur un mur Cela n'a pas l'air d'être peint.

Jeu de mots sur: hoa jj; peindre et hoa parole. Et- le sens est : Voilà des paroles qu'on ne dit pas. Tes paroles n'ont pas le sens commun.

(853)

* 33 A

m*® n

Ts'iang t'eou p'ao ma 14 pou hoei t'eou.

Lorsqu'on galope sur la crête d'un mur On ne peut retourner la tête.

Il faut être tout à son affaire. Dans une circonstance importante il faut user de toute son attention.

jjjfc Li, tourner, tordre, retourner, se prononce ici lié.

(854)

* m y % A

Ts'iang ti nia ngan yen Ni ts'ai k'an tong t'ou ti jeu-tse.

Avant de placer des hommes au pied d'un mur Vois d'abord si c'est un jour où l'on peut remuer la terre.

S'applique à des gens qui ne remueront pas le doigt pour aider ou sauver leur prochain.

Le "Hoang li" calendrier impérial renseigne sur les jours et les mois où l'on peut faire des travaux de terrassement. Si tu places des ouvriers au pied d'un mur pour y remuer la terre, et cela sans consulter le "Hoang li" tu risques d'offenser le génie du terroir. "T'ou chen yè" qui pour se venger fera ébouler le mur sur les ouvriers. Tu ne te mets pas en peine de prendre cette légère précaution alors que la vie des gens peut en dépendre.


— 300 — (855)

Ts'iao yen-hoa yu ting pou liao ts'ien

Tchen tsieou pè-wei li pou liao yen.

Les belles paroles ne sont pas aussi précieuses que des sapèques Le bon alcool et les mets de haute saveur ont besoin de sel.

Pè-wei, proprement : les cent saveurs.

Un festin, qu'il y ait de l'eau de vie et des mets nombreux, ne vaut rien si on a oublié de mettre du sel dans les aliments.

(856)

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Ts'iao-mai san leng

Mai-ze ts'ien

Che li siang Pan

JEL'o pou i pan.

Le sarrazin est triangulaire

Le froment est pointu,

A la campagne, il suffit de dix stades

Pour que ce ne soit plus du tout la même chose.

Il ne faut pas aller loin dans la campagne pour trouver déjà d'autres coutumes. C'est surtout vrai ici où ce sont des émigrés venus de divers cantons du Shan-si. Il s'agit évidemment de différences dans des détails.

(857)

Tsiè chang wa wa Jcouo man yue

Mo che sing die.

Se servir de ce que son fils passe le premier mois Pour se créer des affaires alors qu'on n'en avait pas.


— 301 —

Se dit d'un homme qui ne peut se tenir tranquille et qui suscite aux autres et à lui-même un tas d'affaires ennuyeuses.

Lorsque le fils aîné d'un homme riche passe le trente et unième jour après sa naissance (mois plein) ses parents donnent une fête ; et invitent les amis à un dîner. Les invités doivent apporter des cadeaux, au moins 200 sapèques. Ces cadeaux sont consignés sur un registre, et, en pareille occasion il faudra que le père rende absolument la même chose... c'est un prêté pour un rendu.

(858)

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^ SI ^

Tsiè yen ti i

JBoti tchen Jc'i.

Emprunter les habits d'autrui, Ce n'est pas là du vrai chic.

Cela se fait cependant énormément dans nos contrées ; ils sont rares les nouveaux époux qui au jour de leur mariage, portent des habits qui leur appartiennent. Ces habits de cérémonie sont presque toujours loués ou empruntés.

(859)

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Tsiè liao yen

Tsiè pou liao ts'ien.

On prête des paroles On ne prête pas de sapèques.

Ou bien, on dit encore :

T'ien liao yen T'ien pou liao ts'ien.

On vient à la rescousse en paroles Mais non en argent.


— 302 —

; Nos gens se font volontiers avocats, mettent une chaleur bien jouée pour défendre quelqu'un qui a demandé leur secours ; dans cette manière de faire ils agissent pour un double motif : le désir de faire montre d'habileté, et leur impuissance à résister aux coups d'encensoir que l'intéressé leur donne pour qu'ils prennent fait et cause pour lui.

Ils se dépenseront en démarches, ils parleront pendant des heures

mais y aller de leur poche, jamais.

(860)

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TsHen chang hi ts'io lai che pao hi

Heou chang hi ts'io lai che yeou koei.

Lorsque la pie vient le matin, elle annonce la joie Lorsque la pie vient l'après-midi, elle annonce une âme errante.

Il s'agit des pies qui viennent voler dans la cour ou sur le toit. Ce dicton superstitieux est surtout le fait des femmes ; les hommes attachent peu d'importance à ces pronostics.

(861)

Ts'ien cliang touo

Pou te tsouo.

Lorsqu'on a beaucoup d'argent On ne peut rester assis.

Nos chinois sont du principe qu'un capital n'est jamais assez rémunéré lorsqu'il peut l'être davantage. Le capital est une force de production, on doit faire rendre à une force tout ce qu'elle peut produire et cela par tous les moyens. Et voilà pourquoi un homme

riche a beaucoup d'affaires et ne peut jamais rester tranquille.

(862)


— 303 —

Ts'ien che pao

Hoa tsai na-li

Na li hao.

L'argent est précieux Ce pourquoi on le dépense Est toujours bien. Ce qu'on fait sans regarder à la dépense est toujours bien fait. Avec de l'argent on peut tout faire.

(863)

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Ts'ien chou wan koan Cheou chou wei neng.

Dix mille ligatures font beaucoup de sapèques La main qui a l'habitude a du pouvoir,

Plus on fait quelque chose et plus on le fait facilement. Koan une enfilade de sapèques, se dit ordinairement i tiao ts'ien — fij.^|[-, une ligature de sapèques. Proprement 1000 sapèques enfilées par centaines. La ligature diffère de contrée à contrée.

(864)

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% m - m E ?

Ts'ien, eul i ko ta tch'ang ze

Heou, eul i ko ta tou ze»

Devant, il perd un morceau d'intestin Derrière, il perd un morceau de ventre.

Se dit de parents, qui par misère ont abandonné un enfant en plusieurs endroits ou les ont laissé adopter par d'autres.

Ou encore d'une veuve qui se remarie, et qui doit laisser les enfants du premier lit à la famille de son époux défunt.

(865)

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— 304 —

Ts'ien ïcia: koan

Heou Ma: t'ao

Tchoung hia : yong ti i pa tao.

Si la constipation est vers l'avant (de l'intestin) donnez des médicaments Si elle est vers l'orifice : retirez avec la main Si c'est au milieu : servez-vous d'un couteau.

Il s'agit de notions vétérinaires. Les médicaments pour les chevaux sont aussi variés que singuliers. Pour entonner la médecine on lie une corde à la lèvre supérieure, cette corde attachée à une poutre tire la tête et force l'animal à regarder en haut; on ouvre la bouche au moyen d'une fine lanière attachée au manche du fouet ; cette lanière saisit la lèvre inférieure. Une longue cuiller va jusqu'au gosier de l'animal. On lui frictionne la gorge pour l'obliger à avaler la potion. Les médicaments sont mêlés avec de l'huile de chanvre, du blanc d'oeuf et le sang d'une poule à derme noir, à laquelle on attribue de grandes propriétés curatives. Si la constipation est vers l'orifice, on s'enduit l'avant bras d'huile, on renverse l'animal qu'on immobilise, on pousse le bras aussi loin que possible dans le gros intestin et on retire les matières fécales. J'ai vu ce peu ragoûtant système couronné de succès.

Dans le troisième cas, rien à faire. Prenez un couteau pour écorcher l'animal.

(866)

=f ft ^ * «I -tf SE

Ts'ien Tcin che

Pou li ts'uen ti.

Une pierre de mille livres Ne quitte pas le sol d'un village.

Allusion aux meules et aux rouleaux à décortiquer (mouo-nienze) qu'il est bon d'acheter directement à la carrière ou chez le tailleur de pierre. Si l'on achète une meule qui a déjà été employée par un propriétaire qui veut la vendre, il y a cent à parier contre un qu'elle est ou bien grevée d'hypothèques, ou qu'elle a déjà été vendue à un autre.

(867)

=f a et t

3J JK * * S T K


— 305 —

Ts'ien U h'teou fcoan

Wei de chen liou h'eou

lao ti pou che wei hia min.

Lorsqu'on implore un poste de mandarin à mille stades de distance C'est pour nourrir son corps, et pour emplir sa houche ; Mais ce n'est jamais par dévouement au pauvre peuple.

Hou k'eoio, nourrir sa bouche. C'est ainsi qu'on trouve en Mongolie du "Hou h'eou ti" des terres pour nourrir la bouche. Ces terres ont été données par des rois mongols à l'un ou l'autre sujet méritant ; il peut en faire ce qu'il veut, même les louer à des chinois, et le produit est pour lui.

(868)

=^ M M M

"S M 11

Ts'ien liang yong i

liang nan»

Mille onces c'est facile Cent onces c'est difficile.

Il est facile de se faire mille taëls, car cela suppose un capital suffisant pour pouvoir faire une spéculation ou un commerce de quelque importance, mais se faire cent taëls lorsqu'on n'a rien voilà ce qui est la mer à boire.

L'énoncé trop concis du proverbe ne donne pas, vi verborum, tout le sens qu'on y attache.

Liang, onces, proprement liang in, onces d'argent.

(869)

T W ^ SS

Wi *S AS 1S 18

Ts'ien nan, wan nan

CIiou tche-ko chouo-hoa nan»

Parmi mille et dix mille choses difficiles Rien de plus difficile que de parler.

Il s'agit de parler en public. C'est difficile et fatigant.

39


(870)

fi Z) ^ ft tt ^

TsHen p*u tao ze

Heou p'a Uing.

Par devant il craint le couteau Par derrière il craint le loup.

Le mouton s'il, n'est égorgé par le boucher, est happé par le loup. Se dit d'une affaire sans issue. Il est pris entre deux feux.

(871)

« ^ m. m M H n ^ s m u s

TsHen pou kouo ko kia san

Siu gou kouo ko kih ou*

Pour de l'argent on ne peut exiger plus de trente pour cent Pour les céréales on ne peut exiger plus de cinquante pour cent.

Cet énorme intérêt n'a rien d'usuraire et est permis par la loi. Il est vrai que les chances de récupérer non seulement les intérêts mais encore le capital sont si minimes qu'on peut se faire payer les risques énormes que l'on court. Je ne crois pas qu'il y ait un seul de nos indigènes qui ne doive de l'argent et auquel on ne doive. Il s'en faut qu'on se tienne à cet intérêt fixé; surtout lorsqu'il s'agit de grains on ose tout exiger.

(872)

« il # T

lia T

TsHen tao cheou la

Fan tao k'eou la.

L'argent est parvenu dans la main La nourriture est parvenue dans la bouche.

On est à bout de ressources, on n'a plus rien ; car les sapèques qu'on tient en mains sont vite dépensées, et la nourriture qu'on a en bouche est bientôt avalée.


— 307 — (873)

K-ffi, K* -h

TsHen toanjen

tTen toan ts'ien

Toan yè toan pou cltang.

L'argent trouve facilement l'homme

Mais que l'homme coure après l'argent

Il ne le rencontrera pas.

Qu'il est difficile de devenir riche.

(874)

lit

Ts'ien yeou tch(e

Meou yeou tcha.

Vous avez d'abord le char Puis viennent les ornières.

C'est aux traces qu'on reconnait qu'un char a passé, et quelle espèce de char.

Sens du dicton : A l'oeuvre on connaît l'ouvrier.

(875)

fi * m M SI =? 7k

% «t JE m % *t M

Tsieou che kao-liang mi-ze choei

Sien joan 7co-pouo, Iieou joan l'oei.

L'eau-de-vie est du suc de sorgho et de millet, On a d'ahord le bras léger, puis les jambes faibles.

Tsieou, vin, toute liqueur fermentée; se dit ici pour l'eau-de-vie qui est la liqueur employée dans la contrée.


(876)

m mm mm m n m & %

Tsieou che ou kouo choei

Ho-çhang joan la t'oei

Tsoei li hou chou hoa

Yen li hoa Jcien koei.

L'eau de vie est le suc des cinq céréales

Lorsqu'on en boit on a les jambes faibles

La bouche éructe des paroles stupides

Les yeux injectés voient des diables.

Cela n'empêche que la roublardise native des chinois leur clôt la bouche lorsqu'il s'agit de questions d'argent, comme il est dit au proverbe suivant. On admet qu'un homme ivre n'est pas tout à fait responsable de ses paroles, et j'ai connu un individu qui voulant due son fait à quelqu'un, s'est d'abord consciencieusement grisé, puis est allé chez son adversaire, et lui a dégoisé une kyrielle d'injures et de reproches, attirant les voisins qui né perdaient pas un mot de la scène. S'il avait dû se permettre ces diatribes à jeun elles eussent provoqué un procès.

Ou kouo : les cinq céréales, pour dire les céréales en général. La nomenclature de ces cinq céréales diffère un peu de contrée à contrée; ici on cite: le millet, le millet paniculé, le froment, le sarrazin et le sorgho.

Voir Proverbe 14

(877)

m M n m

Tsieou tsouei sin li ming In t&'ien pou jang jena

Lorsqu'on est ivre on a l'esprit clair

On ne fait grâce à personne ni pour de l'argent, ni pour une sapèque.

Qu'on n'essaye pas de griser un chinois pour le rendre plus

accommodant lorsqu'il s'agit de régler un compte; on arriverait à un

résultat tout à fait opposé. La méthode n'est bonne que pour des

Mongols, les chinois le savent bien et en usent largement, ; ■ . , '.-■■ :.


— 309 —

(878)

lï.^K

Tsieou yao chao tch'e Cite yao touo tche.

Il faut boire peu d'eau-de-vie Il faut connaître beaucoup de choses.

Une seconde forme du même proverbe est la suivante : elle est un peu moins usitée que la première, et surtout employée par les gens d'une condition un peu supérieure :

(879)

9- M £ U

Wi M $ m

Che yao touo tche

Fan yao chao tch'e.

Il faut connaître beaucoup de choses Il faut manger peu de nourriture.

(880)

mm &&m

Ts'ieou fen tao han lou

Ni-tsiang mo che-heou.

En automne, à la rosée froide Le maçon a fini sa saison.

La rosée froide est au 8 Octobre ; et l'expression est empruntée à la division solaire de l'année chinoise, division basée sur les solstices et les équinoxes, et divisant l'année en vingt-quatre termes de quinze jours. Pour les travaux des champs nos cultivateurs suivent le calendrier solaire, il en est de même pour bon nombre d'usages et de fêtes superstitieuses. Gfr. L. Wieger. Rudiments. Tome Ier.

(881)

Ht in 73 #J


— 310 —

Ts'ieou yu you tao koa

Seou tiieou pou seou ma*

La pluie d'automne est comme un couteau qui racle Les boeufs maigrissent, les chevaux ne maigrissent pas.

Les boeufs ayant travaillé pendant tout l'été sont affaiblis et souffrent de ces pluies froides d'automne. Il n'en est pas de même des chevaux qui ont eu moins à faire et qui se sont repus de l'herbe luxuriante des pâturages d'été.

Voir le Proverbe 738

(882)

m r'm-.n s m m T m nm m

Tsin la ya-men se lai

Tsin la miao-meri li pal»

Lorsqu'on entre au tribunal il faut mentir Lorsqu'on entre à la pagode il faut donner la prostration.

(883)

M it ^ ^ & ^ ® ffi ^ 1S

Ts*in 7cia pou kiao tsHen

Kiao ts'ien mien pou Pien*

La famille ne paye pas ses dettes Si elle les paye la face n'est pas heureuse.

Ne faites jamais d'affaires avec vos proches, ils négligent de vous payer, et si vous exigez leur dû, ils se montrent très formalisés et vous font des misères.

(884)

M m * A A m m

^ ¥ & # & *r #

Ts'in ts'i lieou-jen yuen li siang

Ko-tse ti-hiong Jcao ta ts'iang.

Famille et amis, on les aime quand on est loin, , Entre frères on élève un haut mur.

Parce que ne s'accordant pas, il faut qu'ils vivent séparés.

Voir proverbes 774 et 775


— 311 —

(885)

» W £ * g

Ts'ing koan tsouo ta t'ang.

Un mandarin intelligent juge dans la grande salle.

Il y a encore une autre salle "eul t'ang" où le public n'est pas admis et où les mandarins vénaux "tsang koan" j$j| *§£ jugent le plus souvent les affaires pour dispenser la justice à leur gré.

(886)

Ts'ing koan nan koan kia, ou che.

Un mandarin intelligent peut régler difficilement ses affaires de famille.

Neino jîcdex in proprià causa. Pour régler ses affaires personnelles un mandarin intelligent invite d'autres personnes. A fortiori les gens du peuple doivent agir de même.

(887)

m — m %

Ts'iu i ko si fou ze

Mai i ko eul.

Lorsqu'on prend une bru On enterre un fils.

Soit parce que le fils préfère sa femme à ses parents, soit parce que la bru ne s'aecordant pas avec la belle mère excite son mari qui ne s'occupe plus de ses parents ; soit, et ce cas se réalise très souvent, parce que le fils va habiter seul avec sa femme. (Ling kia). Voir le Proverbe 61

(888)

m M m n % * tt

Ts'iu lao-p'ouo che t'ing leou wa che

Ts'iu kouo lao p'ouo p'ien wa ken tch'oan.

Au moment du mariage ce sont pavillon et maison couverte en tuiles Après le mariage (il faut vendre) tuiles et chevrons.


— 312 —

Un célibataire n'ayant à soigner personne d'autre que lui peut vivre largement ; un homme marié a beaucoup de irais, du fait de sa femme.

T'ing leou wa che. Substantif double signifiant belle maison; on est sur le pinacle, on peut se permettre du luxe.

P'ien wa, tuiles concaves par opposition à t'ong wa, tuiles convexes. Ce mode de couverture est employé dans le midi de l'Europe; les p'ien wa se posent avec la concavité en bas et forment rigole ; les t'ong wa se posent avec la concavité en haut et forment chapeau.

Dans le second vers le verbe est sous-entendu : Yao mai, il faut vendre.

Un second sens peut être : On fait beaucoup de dépenses pour avoir un mariage fastueux, mais après les noces c'est la misère, il faut vendre tout ce qu'on a ; on tire le diable par la queue.

(889)

Ts'iu pou toei lao-peouo i pei-ze k'iong

Ta pou toei kouo-Jci tang nien It'iong*

Si l'on a fait un mauvais mariage, on est pauvre toute sa vie Si l'on s'est mal associé, on est pauvre pour une année.

Une épouse mal appareillée, dépensière, peu soigneuse.

(890)

^ AI m B ♦ si *ft m 8t i A& m * w

Ts'iu si fou eul na in hoen fan Ts'iu tchou yen sin cïioen ta, hi.

Lorsqu'on apporte un drapeau mortuaire à une noce C'est tout à fait agréable au père de famille, car cela présage le bonheur.

Dit par ironie. Veux-tu faire plaisir à celui qui t'invite à une noce, apportes-y un drapeau mortuaire, in hoen fan, oriflamme pour conduire l'âme. C'est une longue bande de papier collée au sommet d une perche par le bonze ou le devin (in-yang) on la porte devant le cercueil pour montrer la route à l'âme du défunt. Ts'iu tchou jen, le propriétaire de la noce, le maître de la maison. Sin choen ta M, le coeur est à l'unisson de ce présage de bonheur.


— 313 —

On craint de rencontrer un cortège funèbre ou même un homme en deuil lorsqu'on conduit la fiancée à. la maison de ses beaux parents. Si l'on fait pareille rencontre, aussitôt on interpose un feutre rouge entre le palanquin de la mariée et l'homme en deuil. Cela se fait aussi lorsqu'on passe devant une pagode, une église, un moulin, un puits; les génies protecteurs de ces objets pourraient trouver la fiancée de leur goût et venir la hanter où la ■ faire mourir. Le motif est le même pour un mort ou tout ce qui le rappelle, on a peur que son âme errante vienne prendre, la fiancée. C'est pourquoi un homme qui va à une noce doit d'abord déposer tout signe de deuil.

Et cette crainte des morts se trouve aussi chez les anciens païens de Eome : "Une anecdote racontée par Eunape montre bien l'horreur des païens pour les rencontres de funérailles. Le philosophe Jamblique revenait avec plusieurs amis d'offrir un sacrifice. Tout à coup les regardant: "Il nous faut prendre une autre route, dit-il, car un cadavre vient d'être levé non loin d'ici". Il se détourna et prit un chemin plus pur. Les autres, parmi lesquels était Edesius, s'obstinérent à suivre leur route, désireux de voir si leur maître avait prédit juste. Peu de temps après ils aperçurent les gens qui portaient le cadavre". Ce trait est cité par Paul Allard, dans son ouvrage sur Julien l'Apostat. Tome IL p. 208, en note.

(891)

3C J&Ci» XrfiT TJ PC S5t

Ts'iu si fou ta sang Jcou

Pou che tch'eng ts'ing de t'eou lien»

Battre un tambourin funèbre à un mariage Ce n'est pas le moyen de s'allier à une famille.

Sang kou, tambourin à manche que les bonzes emploient lors des funérailles.

Voir Proverbe précédent

(892); '

b m ± A

Ts'iu si fou eul tai siao mao ze

Sin choen tchou jen.

Porter tin bonnet de denil à une noce C'est tout à fait au goût de celui qui invite.

40


— 314 —

Ce proverbe est ironique. A un mariage il est défendu de porter des habits de deuil. On applique ce proverbe à quelqu'un qui veut toujours faire à sa guise ; qui veut que toute chose soit faite d'après sa conception propre ; en un mot d'un monsieur qui se moque du tiers et du quart. Ce qu'on appelle en flamand : een welweter.

(89a)

l?| # 4> ^ #

m ai m en

Tsoei chan sin pou chan

Wang-pa mi t'ouo nien.

Bon en paroles mais mauvais dans le coeur Les chenapans prient aussi : ngo mi t'ouo fouo.

Ne vous fiez jamais aux paroles ni à l'extérieur des gens. Ngo mi t'ouo fouo ! 0 Amida Bouddha ! est l'invocation ordinaire des Bouddhistes chinois. Amida ppj" 5H |?fc; fjjjî, ou mieux Amitablia ; probublement le Mithra, dieu du soleil, importé de Perse en Chine en l'an 147 de l'ère chrétienne.

Voir à ce sujet. Wieger. Textes philosophiques. Chapitre 15. p. 466 et seq.

(894)

iS BS -7* ^

Tsoei chang mo tnao

Chouo hoa pou lao.

Lorsqu'on n'a pas un poil au menton Ce qu'on dit a peu d'importance.

Les paroles d'un blanc-bec ne tirent pas à conséquence.

(895)

m * ^

m H ^

Tsoei 7iao eheou Fou nan 7iiang.

Il est facile d'avoir de la peine Il est difficile d'être heureux.

Le malheur se rencontre beaucoup plus facilement que le bonheur


— 315 — (896)

ffll 3& ^ fll &

Ts'oei i pou ts'oei che.

On peut presser l'habillement, on ne presse pas le repas.

On peut presser quelqu'un qui s'habille, il ne faut jamais presser quelqu'un qui mange.

Voir proverbe suivant

(897)

«W^.it

Ts'oei ming, pou ts'oei che.

On peut presser le réveil, on ne peut presser le repas.

Principe sacré chez le chinois. Faites le sortir de son lit pour vous donner un coup de main, il le fera sans rechigner; mais

n'ennnyez jamais un individu qui mange Bussiez-vous une affaire

pressante, vous le faites appeler: on vous répondra, il mange. Inutile d'insister ; on ne se dérangera que lorsqu'on aura fini cette importante opération. Des soldats poursuivent des brigands ; l'heure de midi est là; les soldats vont dîner, les brigaûds vont en faire autant dans un village tout voisin, sans avoir l'ombre d'une inquiétude, ce n'est plus le moment de se battre ou de fuir, il est l'heure de manger.

(898)

#it * mm

Ts'oen che pou miè che.

Un seul village ne peut annihiler le canton.

L'idée d'un seul village ne peut prévaloir contre l'idée de tout un canton. Le bien publie passe avant le bien privé.

(899)

i I S T A W A

Ts'ong-tchen houo la pa pe pa

Hoan tno yeou Jeien he t'an si pe»

L'empereur Ts'ong-tchen vécut 880 ans Et ne vit pas qu'on puisse rendre blancs des charbons noirs.

L'affaire est irrévocablement décidée ; il n'y a pas moyen d'y changer quelque chose.


— 316 — (900)

M L m -=f m M

^ É TO ?

Tsouo chang Jciao ze Jiao sang

Pou che t'ai kiu.

Lorsqu'on se lamente lorsqu'on est assis en palanquin On se sait plus élever celui-ci.

Le sens tel qu'on l'explique ici : Lorsque dans un palanquin on se lamente comme une pleurense, c'est contraire à toutes les bonnes manières. Et il y a calembour sur t'ai-kht, élever, soulever et t'ai kiu ^ conforme à la régie, distingué, comme il faut.

Hao sang : pleurer, se lamenter, se dit uniquement des lamentations des pleureuses professionnelles. Ce sont des femmes payées pour se lamenter dans les funérailles des gens riches. Ce serait une grosse injure que d'employer ce terme pour caractériser les pleurs des femmes de la famille, on dit : k'ou. ^ pleurer, et jamais : Hao sang.

(901)

ft^»E5f

Tsouo koan pou tche tning cheou k'ou.

Celui qui est mandarin ne sait pas que le peuple souffre.

Il ne veut pas le savoir. ."

Voir Proverbe 355.

(902)

X A M $/

Wa jen lioei de.

Un bonhomme en poterie est tout gris.

Jeu de mots.sur hoei : gris et hoei ^'mauvais. Insulte détournée. - :

(903)

M M il M

Wa tclia houo \>(i kou Yue Jiouo vue clien*


— 317—

Un tesson de vaisselle qui égf atique le derrière Plus il égratigne et plus c'est profond.

Plus tu t'entêteras à pareille affaire et plus tu te fourreras le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.

(904)

a- m ? *r m m mm

Wai clieng ze ta teng long TcJuio kieou»

Le neveu fait des lanternes Comme son oncle maternel.

Le sens est : Tout est comme dans le temps. Le fils continue les affaires du père. Le dicton repose sur un jeu de mots: J| kicou, oncle maternel, se prononce comme "jH kieou, le vieux temps, le passé.

Lanterne : proprement teng long, ici on dit toujours : teng lou.

(905)

H M <r 3k '[>

Wai p'ei-tchao yang p'i

Nei ts'ang tcliao lang sin.

A l'extérieur il est vêtu d'une peau de mouton A l'intérieur se cache un coeur de loup.

Il ne faut pas se fier aux apparences. Se dit d'un mauvais drôle qui fait patte de velours.

(906)

Wai tslai

Pou fou

Ming Iz'iong jen.

Les "biens d'autrui

Ne rendent pas heureux

Ceux dont le destin est d'être pauvre.


— 318:—

A ce dicton est attachée une légende :

Au bon temps jadis, lorsque les rois épousaient des bergères, vivait un satellite vertueux qui au grand jamais ne voulait profiter de l'influence qu'il avait sur le mandarin pour faire triompher une cause injuste. Il venait de refuser ses services à un riche bourgeois qui voulait gagner un procès inique. Le lendemain, en balayant la cour du prétoire, notre intègre sbire découvrit au pied du mûr un petit paquet portant son adresse. Intrigué il l'ouvre, trouve cent taëls et un billet disant : Si tu m'aides auprès du mandarin, les cent taëls sont pour toi. Insensible à la corruption, le satellite traça au bas de la lettre :

Wai ts'ai pou fou viing k'iong j'en.

Les biens d'autrui ne profitent pas aux pauvres prédestinés, refit le paquet et le relança de l'autre côté du mûr.

(907)

M ^ È ±

Wan che yeou tchou ining Pan tien pou yeou jen.

Les dix mille choses dépendent du bon plaisir du ciel Pour le plus petit détail même l'homme est inpuissant.

(908)

m zfcït m % m ? A » 't> a m ?

Wan tcliang Hoang ho yeou ti ze

Jen de sin rno ti ze.

Quoique le fleuve jaune ait dix mille tchang il a cependant un fond, Le coeur de l'homme n'a pas de fond.

Le coeur de l'homme est insondable ; on ne connait jamais le fin fond de ce qui s'y passe.

A rapprocher des proverbesl32 et 238

(909)

Wang hiang t'ai cliang ta neng neng Se Icoei tso louo.


— 319 —

Lorsqu'on fait une culbute sur l'estrade de la méditation Les diables ont bien du plaisir.

Se dit en riant, lorsqu'on rencontre une compagnie de gens assis à causer ou à discuter.

Wang liiang t'ai, estrade qui se trouve dans certaines grandes pagodes, et sur laquelle de vieux bonzes contemplatifs vout s'installer pour s'y livrer à la méditation bouddhique ; cette méditation pleine d'espérance : wang, pendant laquelle ils se rapprochent du nirvana. On prétend qu'ils restent trente et quarante jours sans manger.

(910)

IIAM H M M 3sË

Wang k'iu jen ts'ai

Fa ts'ai ou i

Pou siao fou mou

Hoen chen ou i.

Dérober les biens d'autrui C'est devenir ricbe sans utilité

Ne pas honorer ses parents C'est avoir un corps sans utilité.

Bien mal acquis ne profite guère.

Celui qui n'honore pas ses parents, il eut mieux valu pour lui n'être pas né.

(911)

as =? m &

Wang ze fan fa

Li ming tou yeou tsoei.

Lorsqu'un roi commet une faute Tout son peuple en souffre dommage.


— 320 — (912)

^ ^ «& — ig js

TTert /coa»* chouo i kiu hoa

Ou koan p'ao i houo Poei.

Il suffit que le mandarin civil dise un mot Pour que le mandarin militaire doive courir.

Voir Proverbe 914

(913)

# -g m #

TFera koan in tch'oen

Ou koan yang ping.

Les mandarins civils vont à la rencontre du printemps Les mandarins militaires dirigent les soldats.

Voir Proverbe 660

Où ce terme aller à la rencontre du printemps est expliqué.

(914)

m m t © m n

IFew, koan p'i i pi

Mao toan ou koan de ma toei.

Lorsqu'un mandarin civil trace quelque chose avec son pinceau Ce sont les cavaliers du mandarin militaire qni doivent faire diligence

Ce sont les militaires qui font office de courrier. De plus, avant la république, ce mandarin militaire était beaucoup moins considéré que le mandarin civil, et subissait des ordres. Il s'en faut qu'à l'heure actuelle ce soit encore ainsi ; la gent militaire est toute puissante et la Chine ne s'en porte pas mieux.

On dit encore :


— 321 —

mm ai » JIM

TFew. koan t'i i pi

P'ao toan ou koan de ma t'oei.

Lrsque le mandarin civil donne un ordre écrit Le mandarin militaire peut courir a casser les pattes de son cheval.

(915)

*s m m

Wen lai wen tang

Ou lai ou tang

K'iuen t'eou lai

-Ko tou tang.

Le procédé est-il d'un lettré, réponds en lettré,

Le procédé est-il militaire, réponds militairement

Si le poing t'arrive

Arrête le de ton poing.

Il faut rendre la monnaie de la pièce. Ko tou : poing, mot du terroir.

(916)

jï£ ^f» ife

Wen, pou tchfeng

Ou, pou kiouc

Lettré ? non ce n'est pas possible Militaire ? il n'y peut servir.

Il n'est bon ni à être lettré ni à être militaire. Il n'est bon à rien.

41


— 322 —

-a « â & » é fo

Wen tch'ang yè de louo ze

Tè soan tse tsai de cheng Ic'eou.

La mule de Monsieur Weng tch'ang Compte parmi les animaux heureux.

Wen tch'ang, ou Wen tch'ang a sa pagode dans toutes les villes préfectures ou sous-préfectures. C'est le dieu de la littérature. C'est le mandarin civil qui vient dans la pagode pour offrir le sacrifice. On tue un boeuf pour la circonstance. Les jeunes gens vont lui faire leurs dévotions pour le prier de leur accorder l'intelligence de la littérature chinoise. Mgr de Harlez, dans : La religion et les cérémonies impériales de la Chine moderne, page 423, donne la description de ces cérémonies officielles. Lorsque Wen tch'ang entreprend un voyage son écuyer lui amène un cheval blanc. C'est pour ce motif dit H. Doré, que nous voyons presque toujours, dans la pagode de ce dieu, un cheval qu'un serviteur tient par la bride. Ici le proverbe parle d'une mule. Wen tch'ang appartient au bouddhisme et au taoïsme, tout en étant très honoré par les lettrés. Voir l'article sur.Wen-tch'ang, dans H. Doré. Recherches sur les superstitions en Chine. Tome VI page 29 et suivantes.

(918)

it T m

Wen ze fei de touo K-'en hia yu*

Lorsqu'il vole beaucoup de moustiques On a ordinairement de la pluie.

(919)

Wei jeu tseng-hia i wan liang in

Se la na pou chang pantvent'ong.

L'homme, même s'il a gagné dix mille taëls, A la mort ne peut emporter une demi sapèque de cuivre.


— 323 — (920)

M A m K m

Wei yen wei tao t'eou

Cha yen t'ëou tiê ti.

Si vous travaillez pour quelqu'un, il faut le faire jusqu'au bout Si vous tuez quelqu'un, il faut que la tête tombe par terre.

Il faut faire bien ce qu'on fait.

(931)

M * — P. Mr.

Wei h'iu iJe'eou k'i

Yao che eul meou ti.

Pour laisser aller une bouffée de colère Il faut perdre deux arpents de terre.

Le "K'i" c'est la colère, la rancune, le désir de se venger. Sentiment tout puissant chez nos chinois qui chercheront, dussent-ils attendre des années, à le satisfaire. Cette vengeance inassouvie les rend malades et malheureux, il faut qu'ils se soulagent ; et pour cela ils n'hésiteront pas à sacrifier des sommes importantes, à subir la prison et la bâtonnade. Tout cela leur paraît facile à souffrir, pourvu qu'ils se soient vengés, pourvu qu'ils aient pu déposer ce' "K'i" dont ils étaient les esclaves. J'ai connu des gens qui sont morts de "K'i" parce qu'ils voyaient que jamais ils ne pourraient le satisfaire. Il faut perdre deux arpents. C'est à dire les vendre, pour pouvoir payer les frais du procès.

(922)

8 jg & n 3t #

Wei tsoei chang chen

Wei lao-p'ouo pei-tctiang mou.

C'est à cause de la bouche qu'on se fait du tort au corps, C'est à cause de la femme qu'on honore sa mère.


— 324 —

On se fait du tort à la santé par" gourmandise ; pour prendre femme on est aux petits soins pour la mère de celle-ci avant le mariage s'entend, car l'affaire faite, la belle-mère rentre dans la catégorie des non valeurs. Et je me dis que ce dicton chinois trouverait peutêtre son application en Europe, où l'on se gausse des belles-mamans... après le mariage.

(923)

Wong Tc'iuen ze Piao mi

Mo che.

Vendre le mil qui est dans la jarre Ce n'est pas une affaire.

Se dit pour un objet qui n'est pas à vendre. Le mil déposé dans la jarre est destiné aux besoins journaliers de la maisonnée.

(924)

E E ? m g us

Ya-pa-ze tch'e k'ou ts'ai

K(ou tsai sin li Mao.

Lorsqu'un muet mange des légumes amers L'amertume reste dans son coeur.

Sans qu'il puisse l'exprimer.

Se dit des grandes douleur muettes, par exemple, d'un homme qui extérieurement se montre insensible dans le malheur, mais qui garde son chagrin dans le coeur. Cela se voit toujours lorsqu'un mari vient de perdre sa femme. Extérieurement c'est comme s'il était de bronze, mais combien de ces malheureux, qui aimaient leur défunte, passent des nuits à sangloter seuls sur le k'ang. "K'ou tsai sin li" la

douleur est dans le coeur pendant la journée. On se moquerait de

lui s'il osait l'afficher, ou même.la laisser voir, mais on trouve tout naturel qu'il pleure à huis clos.

(92£)

5? m * % m m JE m A n


— 3.25 —

Ya l'eng pou soan ping T'eng se mo jeu wen*

Le mal aux dents ne compte pas comme maladie Que vous souffriez à en mourir, personne ne s'informe de vous.

(926)

VI ? _h T II # m

m m & si M

Ya-ze chang liao in-ko 7eia BJan Tc'an ni de Vi-Poei.

Canard qui es monté sur un perchoir de perroquet Kegarde donc tes pattes.

Plaisanterie à l'égard d'un individu qui a des grands pieds. Les pattes palmées du canard ne peuvent se cramponner aux bâtons du perchoir.

(927)

«5^ M* T fit M

Ta ze Jcien liao l'a ma

Mo chouo.

Un muet, lorsqu'il voit sa mère, Ne dit mot. Pour caractériser un butor qui n'adresse pas la parole aux visiteurs, qui ne leur dit ni bonjour ni bonsoir.

(928)

m M B& %

Yang eut fang lao

Ki-mi fang heou.

Engendrer des enfants c'est prévoir pour la vieillesse S'approvisionner de grains c'est prévoir pour plus tard.


— 326 — (929)

M & ffli te

Yang eut ing tch'ai

Tchong H na liang.

Lorsqu'on a un fils il faut qu'il devienne fonctionnaire Lorsqu'on laboure des terres il faut payer contribution.

Dans le temps on était, nominalement au moins, soldat de 15 à 40 ans. Maintenant cela n'existe plus. Le sens est : il faut tacher que son fils obtienne quelque fonction officielle ou mandarinale bien rétribuée, telles que : mandarin, satellite, scribe, soldat préposée à la gabelle etc.

(930)

* £ *' Ji, M

^ % — W

Yang eul pou kien song

Tse lao i tch'ang 7c'ong.

Quand on a engendré un fils et qu'on ne voit pas les petits fils, Lorsque le fils est vieux, en une fois tout est vide.

Ne pas avoir de petits-fils c'est voir la fin de la race. Grande déception pour nos gens et l'objet de leurs préoccupations. La race éteinte, c'est n'avoir plus personne pour rendre le culte aux mânes des aïeux et conserver chez soi les tablettes des ancêtres.

(931)

Yang Jou Jiouo 7c'iè-ze

Piè se wang nié ze.

De la viande de mouton mêlée d'aubergines Firent erever Wang nie ze.

Ce dicton se dit plaisamment à l'époque des aubergines pour exprimer combien ce mets est succulent. Qui est cet illustre glouton dont on remémore l'exploit gastronomique ? C'est ce que personne ne peut m'expliquer.

Voir Proverbe 423


— 327 —

(932)

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5Ç-IE «r eg + «a «

Yang niu eul che se nien

Hoa de ou cite liang ling san ts'ien

In-ze ta tiao se

I t'ien tch'e de se che ho ts'ien.

Pour élever une fille pendant quatorze ans

On dépense cinquante taèls et trois "ts'ien"

Comptons l'argent à une ligature quatre cents sapèques

Elle mange donc pour quarante sapèques par jour.

Le dernier vers est certainement fautif, et doit se lire :

I t'ien tclie de clie-se-ko ts'ien.

Elle mange donc par jour pour quatorze sapèques.

En effet, quoique le nombre des jours de l'année chinoise varie de 354 à 384 ; le vulgaire dit que l'année compte 360 jours, et c'est là dessusqu'il se.base, ce qui donne 5040 jours pour un total de 14 ans. Cinquante taëls estimés à 1400 sapèques, plus trois "ts'ien, la 10e partie du taël, à 140 sapèques, donnent un total de 70420 sapèques à diviser par 5040, et cela donne 14 sapèques par jour et non quarante.

Si on exagère, c'est que l'intention du dicton est de montrer qu'une fille coûte cher à nourrir, et que même en la vendant à bon prix lors du mariage, on ne fait pas une bonne affaire.

(933)

Yang niu pou soan fan ts'ien JL'i hao ma pou soan ts'ao liao ts'ien.

Lorsqu'on élève une fille il ne faut pas compter la nourriture Lorsqu'on monte un bon cheval il ne faut pas lésiner sur la paille et le picotin. Ce dicton s'emploie aussi dans le même sens que le précédent.


— 328 —

m -k % % M »

Yang niu eul soan fan ts'ien.

Lorsqu'on a élevé une fille est ce qu'on compte les frais de nourriture ?

Si tu comptes les frais occasionnés par ta fille, tu verras au moment de la marier que tu ne rentreras pas dans tes débours. Il est inutile d'arguer de ces frais pour faire payer plus cher à ceux qui veulent la prendre. Nos paysans comptent, en temps ordinaires, 7000 sapèques (7 ligatures) par an et par fille. A ce prix là, il est sûr.que les fillettes ne font pas bombance tous les jours. Pour rentrer dans leurs frais il faudrait qu'ils reçoivent 80 ou même 90 ligatures au moment où ils la marient ; et ce n'est presque jamais le cas, les arrhes étant beaucoup moindres.

(934)

£ & «S M

Yang ping ho leou.

Lorsqu'on mobilise des troupes, comment cela s'ébruite-t-il ?

Fama crescit eundo. Lorsqu'on mobilise mille soldats on parle de dix-mille.

Ho : prononcé Ha.

S'emploie pour désigner des racontars sans fondement dont on ne peut savoir la provenance.

(935)

M & — m

Yang ping ts'ien je Yong ping i che.

Il faut nourrir les soldats pendant mille jours Pour s'en servir durant un instant. En toutes choses il faut prévoir.

(936)

$t & m m P2 m m

Yang p'ouo Ici wo chai Wo Ici yang p'ouo tch'e pouo-ts(ai.


— 329 —

0 soleil, darde tes rayons Et je te ferai manger des épinards.

O dieu soleil si tu fécondes mes champs je t'offrirai des épinards.

(937)

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Yang tcfo'eng chang de hao ze

Tiè tsai lou k'eng U

Yue tiè yue hoei.

Un rat qui habite sur le plafond,

S'il tombe dans la fosse à cendres d'un fourneau

Plus il s'enfonce et plus il est couvert de cendres.

Plus il est dans une mauvaise position.

Jeu de mots sur Hoei : cendres et Hoei ;|§<j mauvais. Le sens du dicton s'applique à un homme qui veut s'excuser par des mensonges et qui s'embourbe de plus en plus.

(938)

0j m-n «f*t # m T m «r ^ci *

Yang-tch'eng fang> tchoan man ti

Ti-hia pè de ta t'ang-lcoei.

Une maison avec plafond, pavée de briques carrées, Et par terre se dresse une grande armoire.

C'est là le type de maison pour l'homme cossu. Ici on ne connaît que les plafonds en papier, ou bien, sur le lattis ad hoc on étend des nattes. Cette seconde méthode est beaucoup moins considérée, et ce n'est pas ce que le dicton a er. vue.

T'ang-hoei, armoire peu élevée en forme de bahut ; les grandes armoires plus hautes que larges s'appellent "li-koei".

(939)

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— 330 —

Yang tfeou chang de mao

Hao che yè pou touo.

Il est comme la laine sur une tête de mouton Il n'a pas grand chose de bon à son actif.

Il n'y a pas ou presque pas de laine sur une tête de mouton. Se dit aussi d'un misérable hère qui tire le diable par la queue.

(940)

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Yang t'ien tchong ti Tang nien fou.

Cultiver des champs et lahourer des terres Fait le bonheur d'une seule année.

Les laboureurs ne se font généralement pas de gros revenus ; si la récolte suffit à balancer les dépenses de l'année courante, c'est un résultat appéciable.

(941)

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Yao-jio ze Jc'an Van yeou hiong.

Le mineur extrayant le charbon rencontre la gangue.

Voici la gangue, le charbon ne tardera pas à apparaître, Voici un début engageant. L'affaire s'annonce bien.

Hiong, se dit pour la gangue des pierres précieuses, et aussi pour les pierres noires incombustibles qu'on trouve dans les mines de charbon.

(942)

M % M S & m ^ T » A

Yao hoang siang tse tsai

Tcli'eng pou liao Jiao jen.

Lorsqu'on ne songe qu'à ses propres aises On ne deviendra jamais un brave homme.


— 331; — (943)

JRMîSLWffitt^jB*

Yao li mo Itou t'eou tchan pou k'i lai.

Lorsqu'on n'a pas d'os dans les côtes, on ne peut se remettre debout.

Lorsqu'on n'a pas de force de résistance, d'énergie morale, on ne peut rien entreprendre.

Le sens qu'on attache au dicton est :

Lorsqu'on n'a pas d'argent on n'est capable d'entreprendre quoique ce soit.

La comparaison est empruntée au corps du serpent qui n'a pas de côtes et qui rampe.

(9'44)

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Yao noau yao tch'onn p'i ze Yao pao yao lch*e mi ze.

Pour avoir chaud il faut porter des fourrures Pour être rassasié il faut manger du millet.

Avec nos froids terribles et les vents violents de notre Mongolie, le premier vers est absolument exact ; les habits ouatés sont insuffisants.

(945)

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Yao p'a lao-p'ouo

Kia Jcia hao houo.

Craindre sa femme C'est une bonne chose dans chaque famille.

Vérité exprimée d'une façon exagérée. Le sens est : si on laisse gérer le ménage par la femme, tout ira bien.

Voir Proverbe 400

(946)

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— 332 —

Yao tang hao han, che te tch*ao Yao k*i Jiao ma, che te liao.

Si l'on veut se conduire en mauvais sujet, il ne faut pas

craindre le tumulte ;

Si l'on veut monter un bon cheval, il ne faut pas épargner le picotin.

Tch'ao, tumulte, révolte, révolution.

Hao han, homme qui se fait craindre, matamore, mauvais sujet batailleur.

(947)

di ■*> N m A

Yao tche tch'ao tchong che Chan tchong wen yè jeu.

Si tu veux savoir la vérité au sujet des affaires de la dynastie Demande la aux gens sauvages dans les montagnes. Pour savoir la vérité au sujet d'une affaire, il ne faut pas s'adresser sur place, ni à son entourage, il faut s'informer au dehors.

(948)

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Yao tche kou Jcing che

Siu tou ou tch'e chou»

Si tu veux savoir les choses de l'antiquité Tu dois lire cinq charretées de livres.

Cela représente pour nos gens un beau stock de connaissances.

(949)

J&ffîi

*r m m

Yao ts'ien chou Ta toen ni*

Sous l'arbre qui donne de l'argent quand on l'agite Tu t'es donc endormi.


— 333 —

Quelqu'un qui par inertie laisse passer toutes les belles occasions. Un paresseux qui attend que les alouettes lui tombent rôties dans la bouche.

Nos païens croient qu'il y a quelque part sur la terre de pareils arbres. Ha, s'ils pouvaient en avoir des semences ! Ta tong : plus souvent: Kieou tong.

(950)

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^ M #

Yè hou H clioa cTioei

Yeou ti yeou pang.

Lorsqu'on nage dans un vase de nuit Il y a un fond et des parois.

Expression bien peuple pour dire : Voilà une affaire bien emmanchée, dont on voit l'issue-probable. Nous n'allons pas à l'aveuglette.

(951)

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k'ûz ze kiao hoa

Tsin t'ien yeou ts'ia jen tao.

Si la pie jacasse Aujourd'hui viendra un visiteur.

C'est cru surtout par les femmes.

Voir Proverbe 457

(952)

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Yè li ze p'i

JTong vtiao i pan Jc'i.

Une peau de chat sauvage A autant de duvet que de poils.

Elle vaut donc beaucoup plus que la peau de chat ordinaire ; encore n'est ce que la peau d'hiver qui a ces qualités ; en été on n'a que du duvet qui est très peu adhérent.


— 334 — (953)

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Yè ts'ao p'a choang

Choang j)'a je Veou.

Les herbes sauvages craignent le givre Le givre craint le soleil.

(954)

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Ye ts'ing mo hao t'ien T'eou ining tsiang ing ngaiu

Lorsqu'il fait clair le soir, il ne fera pas beau demain A peine l'aurore, le ciel sera complètement couvert.

En été, si pendant la journée il y a eu des nuages, puis que le temps s'éclaircit le soir, il sera complètement couvert le lendemain.

(955)

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Yè yè fang tsé, 2)ou c^e houo Yue yue fang Jian pou yen ngo

Nien nien fang Jian pou che Tco.

Lorsque chaque nuit on veille au voleur, on ne perd pas ses marchandises, Lorsque chaque mois on veille à la sécheresse, on ne connait pas la faim, Lorsque chaque année on veille à la sécheresse, on ne perd pas sa norme.

Ko, prononcé ka, proprement modèle, régie. Ici le sens s'applique à la famille, à la maisonnée ; la famille ne se gâte pas, ne se débande pas.

Ngouo, prononciation régionale du sud, pour n-go, avoir faim. Il faut être prévoyant.

Le second vers fait allusion aux irrigations faites régulièrement.

Le dernier parle des provisions qu'on doit faire pour le cas d'une année de sécheresse.

L'allusion aux irrigations montre que ce dicton n'est certainement pas originaire de nos contrées.


— 335 —

(956)

M ^ M

Yen houo

I pou houo.

Les paroles sont conciliantes La pensée ne l'est pas.

Conciliant en paroles mais non dans le coeur.

(957)

$.m mm A fc m # * H

Ifei* kien, ngo se yen

'Tou Jcien pi ze wen.

Si le sel est bon marché les gens meurent de faim

De même que si la viande est bon marché mais qu'on puisse

seulement la flairer.

L'homme ne se nourrit pas de sel ni de simples effluves nourrissantes. Se dit par exemple, lorsque la moisson a été bonne, mais que les céréales sont à un tel bas prix que personne ne veut se résoudre à vendre et que l'on souffre misère avac ses granges pleines.

(958)

m ffi LU T m

Yen 7cHu chan hla hiue

Yao hcou de minff.

Lorsqu'il tombe de la neige sur le mont Yen k'iu Cela coûte la vie aux singes (qui l'habitent).

Il parait que ce mont Yen k'iu se trouve au Koang tong, et que les singes qui l'habitent se nourrissent d'une pitance assez misérable. En été ils ont les jujubes sauvages (ho tsao), mais lorsque la neige tombe, ils ne trouvent plus rien à se mettre sous la dent.

Sens : cet homme est déjà assez misérable sans qu'une nouvelle calamité vienne fondre sur lui.


— 336 — (959)

Yen pou 7cou hing

Hing pou Hou yen.

Leurs paroles n'ont aucun rapport avec leurs actes Leurs actes n'ont aucun rapport avec leurs paroles.

Le dicton flamand : Zeggen en doen is twec. Dire et faire sont choses bien différentes, |H Kou, se prononce ici : Keou.

(960)

m * m

Yen pou se

Tchou pou lan»

On ne peut le noyer Quoique bouilli il ne s'attendrit pas.

Se dit d'un homme mou et indolent sur lequel les remarques et les menaces font autant d'effet que l'eau sur les plumes d'un canard. Ce dicton constitue un jeu de mots :

'M * 5E

Yen pou se Tchou pou lan.

Lorsque l'opium ne meurt pas Le seigneur ne change pas.

Tant qu'il y a de l'opium le pouvoir n'a pas de révolution à craindre.

(961)

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4$» 4t ® ê>

J§- ^ w ^t

Yen touo yu che

Clie touo chang sin*

Celui qui parle beaucoup se crée des affaires Beaucoup de nourriture blesse l'estomac.


— 337. — (962)

I ï I ^

Yen-wang yao tning

JPen fou yao ts'i.

Yen-wang dispose de la vie Le mari dispose de la femme.

Yen-wang, le dieu des enfers ; le yama des Hindous. Voir sa légende dans Wieger. Tome IV des Budiments. Morale et usages, à la page 546 et suivantes.

Voir encore. H. Doré. Becherches sur les superstitions en Chine. Tame 6. Les dix rois de l'enfer, p. 167 et suivantes.

(963)

m. m m m m w

Yen wo li hiu mien hoa

Hou de le'an pou ïcien.

Si l'on se met de la ouate dans les yeux Ils sont obstrués et l'on ne voit rieu.

Sens appliqué : L'amour est aveugle.

(964)

^r ^ <a m f? ï^ is

Yeou che tan t'ing kiun ze chouo.

Si tu as une affaire écoute parler les gens intelligents.

(965)

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Yeou fou pou ts'ong tse.

Tant que le père vit on ne s'adresse pas au fils.

Ce serait une grave irrévérence. C'est ainsi qu'une lettre pour le fils est souvent adressée an père, quoique celui-ci ne sache pas de quoi il s'agit et ne s'en occupe pas. On sait bien que le père remettra la lettre à qui de droit, mais c'est une déférence. Voir proverbe suivant

43


(966)

Yeou fou ze ts'ong fou ze Mo fou ze ts'ong hiong.

Lorsque le père vit on s'adresse au père Lorsque le père est mort ou s'adresse à l'aîné.

Théoriquement, pour régler une affaire, il faut toujours s'adresser au chef de famille.

(967)

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A + ^ m m m

Yeou i pou tsai nien ïcao

Pa-che lao-han ngao kiao.

L'utilité ne se mesure pas d'après le grand âge, Un vieux de quatre-vingts ans ne peut que bouillir de la colle.

Ne peut plus faire que de petits ouvrages sans importance. La valeur n'attend pas le nombre des années.

(968)

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Yeou jeu ining

Tsin kia Jc'iong.

Lorsqu'il y a eu meurtre C'est la ruine complète de la famille.

Toujours ; soit les parents du mort, soit le mandarin, saignent à blanc toute la famille de l'assassin.

(969)

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MM

Yeou jou de Icou-Veou Hao Tc'oen.


— 339 —

Un os où il y a de la viande Est excellent à rogner.

Plaisir estimé par nos paysans, qui rognent des os en les saisissant à pleine main.

(970)

^r m M ^ m &

f IB i 1 f «

Yeou ko tchang yeou Jco hia Yeou ko fei 7c'i, yeou ho louo.

Il y a l'ouverture d'une affaire, il y a sa conclusion Il y a l'envol, il y a la cMte.

Dans toute affaire il y a des haut et des bas.

(971)

I TU 3T. T * £ =?

Yeou la heou niang Yeou la heou lao ze*

Lorsqu'on a une marâtre On a aussi un parâtre !

Lorsque le père s'est remarié, les enfants du premier lit constatent bientôt que son affection, ou tout au moins, les marques d'affection, diminuent. Par exemple pour le "tchou niang hia" le retour annuel d'une fille mariée. Ces vacances dans la demeure paternelle auxquelles les jeunes femmes tiennent tant, sont presque toujours supprimées lorsqu'une marâtre a remplacé la mère: Voir Proverbe 7f>7

(972)

* <8r m te. %

Yeou ming de tsai Vien,

Tout ce qui touche a la vie dépend du ciel.

La vie et la mort dépendent du ciel.

Le ciel : T'ien 3R qui est le ciel matériel et que nos paysans identifient avec lao t'ien yè •% Ji $jt le seigneur du ciel, ou Yu-hoang cg Jl ie pUr auguste, ou Ghang ti Jt tf? le sublime souverain. Leurs notions sont très coufuses au sujet de leurs divinités.


— 340 — (973)

m % m m % % m m m m

Yeou l'ou de p'i t'ou

Yeou hia de pi hia.

Celui qui a de la gale cache sa gale Celui qui est aveugle cache sa cécité. C'est à dire qu'il ne permettra pas qu'on l'appelle galeux ou

aveugle et se fâchera.

Hélas c'est bien inutile, nos gens qui ont l'habitude d'appeler un chat un chat, donnent toujours des sobriquets basés sur un défaut corporel ; et interpelleront ainsi celui qui est affligé d'une difformité quelconque.

(974)

Yeou ts'ien che hao han

Yeou piao che hao ma.

Lorsqu'on a de l'argent on peut se donner de l'importance Un cheval qui a de l'embonpoint est bon.

(975)

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Yeou ts'ien-de i te tchoan Ou ts'ien-de hou liao loan.

Celui qui a des sapèques peut tout se permettre Celui qui n'a pas de sapèques s'agite en vain.

I te tchoan, littéralement désire obtenir gain. Gagne ce qu'il désire. Obtient ce qu'il veut.

(976)

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— 341 —

Yeou ts'ien de

Mèn cliang siao se touo.

Celui qui a de l'argent A beaucoup de fils pieux à la maison.

Le sens est : Les amis sont en proportion des richesses qu'on possède ; ils augmentent avec notre fortune, et disparaissent si nous devenons pauvres.

Donec eris felix multos numerabis amicos.

(977)

% m M m M n y m # m m & *■ & A

Yeow ts'ien lioan de ou H tchai

Tè se pao-ta yeou ngen Jen,

Lorsqu'on a reçu de l'argent sans intérêt A la mort on songe encore à pareil bienfaiteur.

Prêter sans intérêt, et sans très gros intérêt, est un fait inoui dans nos contrées.

(978)

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M -Wt M H lié

Yeou ts'ien Jcao san pei

Ou ts'ien ti san peu

Celui qui a de l'argent prépare trois générations distinguées Celui qui n'a pas d'argent prépare trois générations misérables.

Le riche peut songer à l'avenir avec confiance ; le pauvre, lui, non seulement lutte péniblement pour le présent, mais il n'a pas d'espoir possible.

(979)

ISITSM

Yeou ts'ien mai la Icoei t'oei mouo.

Quand on a de l'argent on peut s'acheter un diable pour tourner la meule.

Celui qui a de l'argent peut satisfaire tous ses caprices.


— 342 —

(980)

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7JHB B fi)

Yeow ts'ien mai toan t(eou

Pou jou tse hi t'eou.

Se servir de son argent pour acheter des objets volés Ne vaut pas encore voler soi-même.

Les receleurs et ceux qui achètent les objets volés sont encore plus mauvais que les voleurs eux-mêmes.

Toan-t'eou : objet volé, synonyme : eul lou houo, objet volé, ayant passé par deux routes, n'ayant pas été acquis en suivant le droit chemin; encore : lai lou pou ming. Ce qui est venu par une route qui n'est pas claire : par une voie détournée.

(981)

Yoou ts'ien mo ts'ien

T'i t'eou houo nien»

Qu'on soit riche on pauvre On se rase la tête pour passer le nouvel an.

La grande fête de l'année, celle qui amène le bonheur avec la visite des génies de la félicité. Ou doit se faire beau pour les recevoir. Tout le monde fait un extra tant pour les habits que pour la nourriture.

(982)

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Yeou ts'ien nan mai ou yue li de 7ian Lieou yue lien ing tch'e pao fan»

Avec de l'argent on ne peut acheter la sécheresse du 5e mois Si au sixième mois il fait continuellement couvert on pourra

manger à satiété. On ne peut acheter. On ne peut payer assez cher. Il n'est pas désirable qu'il pleuve trop à la cinquième lune, pourvu que la terre soit un peu humide, cela suffit. Par contre plus il pleut à la sixième lune et mieux cela vaut.


— 343 — (983)

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M tib fg ^ ïl

Yeou ts'ien de neng Mè yeou Ou ts'ien de yu pou Ping.

Celui qui a de l'argent peut parler aux autres, Celui qui n'a pas d'argent, personne n'y fait attention.

Neng kiè yeou. Peut expliquer ses malheurs, peut se tirer d'affaires et dire son mot partout ; on prêtera une oreille complaisante à ses doléances.

Ce dicton s'applique souvent à des affaires de mariage.

Celui qui a de l'argent, peut trouver facilement une famille riche, puisque s'il ne réussit pas chez l'une il peut trouver ailleurs ; tandis que le pauvre diable, qui compte sur les arrhes ou prix de vente pour vivre, s'il tient la dragée haute s'expose à un fiasco.

(984)

56 %. — ^ 35

Yeou ts'ien pien che yong

Se Jieou i tch'ang Tc'ong.

Lorsqu'on n'a pas "bien disposé de son argent Après la mort tout est vide.

Si l'on a dilapidé ses biens, ou si l'on n'a fait fructifier son argent, après la mort, les enfants auront de la misère.

(985)

Yeou ts'ien de siang tch'e chen tch'e chen

Ou ts'ien de siang chouo chen tch'e chen.

Celui qui a de l'argent peut manger ce qu'il veut Celui qui n'a pas d'argent peut dire ce qu'il veut.

Celui qui a de l'argent peut se moquer de tout et de tous, il a toujours de quoi se mettre quelque chose sous la dent ; celui qui n'a pas le sou a beau dire il a toujours le ventre creux.


— 344 — (986)

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Yeou t&'ien: tou tou wa

Mo ts'ien: tsen tsieou isen.

Lorsqu'on a de l'argent : en avant la musique Sans argent : peu importe comment.

Il s'agit de mariage ou de funérailles. Pas de belle cérémonie sans musiciens ambulants. Cela fait même l'objet d'une clause spéciale dans le contrat de mariage.

Tou tou wa. Onomatopée imitant la musique (chalumeaux et tambours) tsen tsieou tsen : abréviation pour : tsen mo tsieou tsen mo. peu importe comment, pas de solennité possible.

(987)

isinn

Yeou y a pou teou Jc'eou.

Lorsqu'il y a un acte écrit on ne frappe pas la Douche.

On ne se frappe pas, on ne se dispute pas par la bouche. Toute contestation est inutile lorsqu'il y a un acte écrit:

Voir Proverbe 222

(988)

M M A «r * #

M & A & # SI

Yong piè yen de ta fang

Yong ho jen de cheou 7cin.

Quand on se sert des objets des autres on est très large Quand on se sert de ses objets à soi on a la main étroiteCombien

étroiteCombien souvent le cas pour nos gens.

(989)

M # m

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Yu cha tch'eng Nao se ien.


otu

Lorsque le sable se durcit sous la pluie Les gens meurent de faim.

C'est qu'il a plu trop fort, les moissons sont gâtées

(990)

Yu che Mao jen

Yu jen liao che*

Il arrive qu'on lâche quelqu'un à cause d'une affaire Il arrive qu'on lâche une affaire à cause de quelqu'un.

Dans le premier cas, l'importance de l'affaire prime tout, même les intérêts d'un autre. Dans le second : les égards pour quelqu'un, ou la crainte de vengeance, font qu'on se désiste.

(991)

=? s M±tt flëti «lia ff

Yu-hoang t'eou chang ta neng neng

Neng l'ouo ya.

Ctuand on fait un cumulet sur la tête de Yu-hoang On glissera.

Sens : Il y a du danger à faire telle chose. Ne te risque pas dans telle entreprise, tu boiras un bouillon.

Il s'agit de quelqu'un qui s'appuyant des mains sur une statue de Yu-boang se met les jambes en l'air. Le cumulet finira en culbute.

(992)

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Yu jen fan g pien Tse Ici fang pien»

Si l'on est accommodant pour les autres On se rend les choses faciles à soi-même.

44


— 346 — (093)

MM mm

Yue Icien yue kiao

Yue p'in Jc'iong.

Plus on -est-fourbe, plus on est traître Plus on est pauvre.

La fourberie ne profite pas.

(994)

n m + s

m ^b *

Yue Jcouo che ou

Ming leang siao.

Lorsque le quinze de la lune est passé Sa clarté diminue.

(995)

Yu ta, choei t*oei

Tang je k'iouy.

Par la grêle et l'inondation On est pauvre aussitôt.

Une moisson frappée par la grêle, ou balayée par l'eau. C'est aujourd'hui même (tang je) la pauvreté.

(996)

8C1I

Yue tcTi'e, yue tch'an Yue tsouo, yue lan*

Plus on mange plus on devient gourmand Plus on reste assis, plus on devient fainéant.

Voir Proverbe 494.


— 347 — (997).

n Tic %m m in mm mf it m %

Yue ze niu eul na che pou

Sien ejie tso hia, mang. che yong.

Une femme qui vient d'enfanter a cousu des langes

L'ouvrage a été fait lorsqu'elle avait des loisirs, pour l'employer

lorsqu'elle serait pressée.

Sens : Il faut prévoir, préparer les choses à temps. Yue ze niu. Femme qui est dans le mois. Femme qui passe le mois suivant la parturition. Non seulement la femme reste confinée chez elle pendant un mois, mais en réalité pendant quarante jours. Elle s'interdit tout gros ouvrage.

Che pou : prononcé se pou : littéralement ; toiles à excréments, langes.

(998)

Yuen-Jcao wei Jiien Pi-Tcao wei heou.

Le plaignant agit d'abord L'accusé agit ensuite. Il ne suffit pas d'entendre une accusation ; il faut permettre à l'accusé de se défendre.

(999)

m. m * m m

a m *s *

Yuen M, pou yang Ma

Kin Ut tclio ko tcha*

Si la terre est trop loiu, elle ne nourrit pas la maison Si elle est trop proche les porcs la bouleversent.

Trop loin, il y a trop de perte de temps pour aller et venir, et il n'y a pas de surveillance possible. Trop près, les porcs qui vaguent en liberté détruisent la moisson.


— 348 — (1000)

- mm if a

!Fim M j/etm fong Ho li yeou lang t*eou.

Lorsqu'il y a du vent dans les nuages Sur le fleuve il y a des vagues.

Il n'y a pas d'effet sans causes.

On distingue les : Fong yun : nuées apportant le vent et les, Yu yun, nuées apportant la pluie.

On dit encore T'ou yun, pour Fong yun, nuées apportant le vent et la poussière.


— 349 —

TABLE

D'APEÈS L'ORDRE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES

(Les Numéros renvoient aux numéros des proverbes)

Actes écrits 131, 222, 619, 987.

Actes officiels 180,354,364.

Accusation 22.

Adoption 70, 671.

Affaires 45, 46, 51, 147, 153, 154, 326, 522,

524, 651, 765, 766, 836, 852, 857,

899, 961, 964, 970, 990, 992.

Amis 87, 568, 592, 652, 784, 976.

An (nouvel) 340, 381, 383, 655, 981.

Ane 176,314,317,318, 319, 424, 425,

426,455,497,518,699,705,756,771. Argent 190, 191, 484, 552, 803, 859, 861,

862, 863, 871, 872, 873, 974, 975. Artisans 476, 480, 481, 482, 615, 663, 691,

693, 787, 788, 880.

JDoeufs 320,399,415,486,586,736,738,881.

Boisson ••• 526.

Bonzes 396, 780, 816.

Calembour 24, 43, 113, 140, 312, 316, 334,

387, 405, 462, 539, 554, 600, 666,

676, 682, 720, 780, 784, 805, 820, 852, 900, 904, 937.


— 35Û —

Cercueil ,362, 363, 482.

Chameau 312,317,318,433,669.

Charrue.. 482.

Chat 215, 453, 456, 457, 458, 460, 747,

761, 773, 952.

Cheval 17, 72, 93, 103, 160, 194, 212, 234,

235, 255, 313, 317, 318, 319, 3.49, 362, 4:31, 439, 440, 473, 562, 622, 624,673,695,699,865,881,946,974.

Chèvre * 15, 16.

Chien 88, 98, 99, 100, 216, 278, 279, 284,

282, 283, 390, 391, 453, 475, 485, 492, 518, 599, 602, 616, 636, 652, 689, 722, 746, 747, 821.

Chouette ... 268.

Coeur humain 89,132,200,202,231,238,239,240,

241, 242, 311, 386, 552, 632, 633, 698, 893, 905, 908.

Colporteur 396.

Comédie, comédien 333,606,607,692,696.

Commerce 77, 296, 445, 446, 447, 448, 595,

727, 824.

Constructions, meubles ...628, 704, 711, 753.

Coq 518, 761.

Corbeau, corneille 497, 498, 528.

Coutumes locales 423, 851, 856.

JJéfauts corporels 344, 620.

Déménagement 536.

Dettes 631, 658, 716, 802, 833, 846, 883.

JCJau de vie 14, 67, 76, 96, 155, 182, 186, 527,

669, 855, 875, 876, 877, 878, 879.


— 351 —

Education ... 494, 996.

Egoïsme 27.426,625,627.

Emprunts ... ... ' ... ...104,977.

Enfants ... ... 64, 66, 70, 80, 82, 189, 190, 252,

269, 358, 389, 404, 477, 581, 616, 645, 647, 670, 723, 724, 796, 829, 831, 832, 833, 864, 928, 929, 930.

Energie 29.

lace 191,647.

Familles. 168, 171, 185, 298, 299, 302, 303,

659, travaux en famille : 171, 659, affaires de : 886, séparation de (ling kia) 774, 774, 775, 884, 965, 966.

Femme •■• 92, 102, 103, 105, 192, 228, 304,

377, 400, 474, 477, 489, 490, 491, 492, 493, 504, 509, 510, 511, 512, 513, 514, 515, 551, 578, 579, 580, 601, 602, 603, 634, 743, 767, 796, 813, 847, 922, 945, 962, 997.

Fille 4, 62, 137, 300, 368, 418, 465, 502,

516, 517, 932, 933.

Fidélité conjugale ... ... 503.

Flatteur. ... 420.

Fleuve Jaune 583,662,794,908,1000.

Fraternité jurée 504.

Fourrures • ••• 76,330,553,690,730,905,944,952.

Garant 121,550,822.

Gelée. 584, 728, 754.


— 352 —

Imbécile 112, 114, 172, 511, 549, 614, 629,

666, 709, 758, 770, 771, 782, 799, 822, 843, 916.

Inconduite ... 55, 475, 504, 511, 714, 757, 760,

813, 826.

Lettré 472, 533, 639, 640, 641, 664, 948.

Lièvre 814.

Literies 819.

Loi, raison ... , 117, 407, 408, 412, 443, 452, 519,

795.

Loup ... ..,380, 385, 386, 387, 388, 390, 391.

Locataire... -, 455, 694, 695.

Lune 994.

Maître d'école 305.

Maladie 565, 566, 584, 762, 763, 843, 925.

Mandarin 41, 175, 177, 239, 285, 347,353,

355, 356, 357, 358, 405, 413, 572, 574, 676, 795, 867, 885, 886, 901, 912, 913, 914.

Marâtre 225, 767, 971.

Mariage et vie conjugale 39, 61, 82, 84, 87, 100,110, 252, 292,

296, 304. 366, 400, 473, 490, 491, 504, 509, 514, 516, 578, 582, 594, 605, 633, 634, 638, 642, 657, 696, 710, 753, 767, 790, 826, 832, 887, 888, 890, 891, 892, 922, 945.

Mendiant 313, 341, 630, 655, 681, 682, 683,

684, 685, 796.


— 353 —

Météorologie 47, 54, 65, 71, 91, 130, 213, 279,

280, 328, 329, .382, 409, 410, 414, 415, 419, 530, 534, 564, 588, 604, 605; 612, 649, 728, 732, 733, 734, 735, 737, 754, 769, 779, 789, 792, 804, 808, 823, 827, 918, 954.

Meurtre 968.

Moisson, récolte 71, 95, 134, 269, 310, 329, 382,

388, 411, 724, 995.

Mongol. Mongolie 262, 284, 285, 379, 452, 561, 667,

.■668, 679.

Montagne : . ..7, 8, 9, 17, 48,

Moquerie, plaisanterie.... 10, 11-13, 23, 48, 78, 79, 88, 111,

123, 172, 363, 372, 397, 417, 437, 441, 443, 454, 461, 471, 496, 497, 499,500,528,537, 538, 542, 548, 549, 559, 670, 681, 705, 709, 849, 909, 926, 927.

Mort..... ... 493, 516, 597, 598, 762,, 772-817,

909, 984. ■; r.

Moulin ... 505,506,866. '

Mouton 148,744,747,749,870.

Moule 318,369,756,917.

Musiciens 90.

JN-eige 520, 928.

Nourriture 46, 51, 74, 75, 142, 165, 248, 294,

406, 423, 495, 502, 532, 584, 602, 680, 700, 701, 703, 706, 712, 743, 810, 872, 896, 897, 922, 931, 944, 969.

Opium ... ■■;.,.■■■■ • 960.

4&


Orphelin ... .- .-609, MO, 611.

Outalang '521, m22, 523, 524.

Parole (la) 120, 126 à 132, 135.

Pauvreté 73, ,88, 85, 166, 211, 212, 227, 263,

321 à 343, 381, 382, 383, 403, 439, 440., 547, 567, 608, 656, 676, 729, 750, $75, 977, 978, 983, 985, 986, 993.

Paysam ...725,726.

Pie 111, 860, 951, 959.

■Piété «Haie 19, 61, 141, 378, 910.

Pipe... 819.

Pluie'(et ses pronostics) ...37, 220, 279, 280, 328, 329, 428, 529,

534, 596, 612, 649, 754, 779, 790, 796, :804, 808, 823, 827, 881, 918, $54, M2, 989.

Porcs €78,479,744,746,747,749.

Polygamie 182.

Prévoyance v ... 82, 1;M, 422.

Prière !., t64, ;267.

Procès 132,170,272,404,921,998.

Prostitution 81, 19.2, 475.

Punition 20, 654.

liât 108, 109, 301, 458, 679, 685, !937.

Rancune ... 170,272.

Reconnaissance 715.

Répudiation 638,642.

Réputation 201, 213, 214, 293.

Révolution 157,340,378,571.

Rhume 352.

Richesse 64, 68, 133, 220, 234, 253, 255, 308,,

309, 400, 403, 547, 974 à 985.


—$55-—

mixes :...., :..... ;,. ...40, 42, 179, 260, 345, 345, 365, 435,

436,412,573,580,653,658,781,782.

Uaisons et température... 47, 54, 65, 91, 293, 382, 409, 410,

414, 415, 530, 534, 588, 612, 649, 656, mo, 728, 732, 733, 734, 735, 73S, 754, 769, 792, 804, 880, 881, 982.

Sapèques 164, voir: Argent.

Satellites 405,106.

sel.. ... mi.

Serpent ... ... '44.

Sordat 50, 105; 562, 563, 664, 678, 809,

846, 914, 934, 935.

Sommeil 56, 744, 825, 897.

Sourd 429.

Superstition & culte ••• 12, 19, 26, 36, 39, 148, 444, 220,

228, 245, 258, 268, 277, 278, 300,

307, 331, 332, 371, 374, 375, 385,

421, 428, 459, 463, 467, 489, 504,

518, 529, 531, 532, 539, 596, 624,

629, 644, 645, 646, 660, 662, 684,

-685, "690, ^699, 718, 719, 748, 755,

789, 812, 815, 854, 860, 890, 891,

892, 909, 917, 937, 962.

Sur terre il y a 30, 31, 32, 33, 34.

labac 74.

Terres 190, 203, 211, 224, 244, 257, 776,

778, 796, 921, 929, 940, 999.

Thé 75, 686, 687.

Tigre 228, 761.

T'oumet 13, 28, 665.


—356 —

Travaux des champs.. ..266,295,376,421,465,727,739,793. Tribunaux 413, 795, 882, 885.

Vent 205, 223, 229, 1000.

Vérité 38.

Veuve 798. ,

Vie humaine 205,223,229.

Vieillard 206, 215, 216.

Visiteur 457, 590, 610, 959, 967.

Vol vsleur 273, 361, 385, 386, 591, 636, 758,

759, 760, 813, 83>^8^>955, 980. Voyage, voyageur 106, 297, 327, $0 637,' %5>, 707,

751, 752, 753/8Ï9, 827t ; V'\